Journal des débats de la Commission de l'économie et du travail
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mercredi 31 mai 2023
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Vol. 47 N° 18
Étude détaillée du projet de loi n° 25, Loi visant à lutter contre l’hébergement touristique illégal
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-sept minutes)
La Présidente (Mme D'Amours) : Bonjour,
tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'économie et du travail ouverte.
La commission est réunie afin d'entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi n° 25, Loi visant à
lutter contre l'hébergement touristique illégal.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. *Mme Boutin (Jean-Talon) est remplacée par M. Caron (Portneuf);
Mme Cadet (Bourassa-Sauvé) est remplacée par Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger);
et M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve) est remplacé par M. Grandmont (Taschereau).
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Avant de débuter les remarques préliminaires, je dépose les mémoires reçus
depuis la fin des auditions, soit ceux de Louise Chalet et de la Fédération des
chambres de commerce du Québec.
Nous débutons avec les remarques
préliminaires, et j'invite donc Mme la ministre du Tourisme, et vous disposez
de 20 minutes. Donc, allez-y ma chère, votre... la parole est à vous.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente, au plaisir de vous retrouver. D'abord et avant tout saluer les
collègues d'Anjou—Louis-Riel qui est présente avec moi aujourd'hui,
Abitibi-Est, Dubuc, Portneuf, Nicolet-Bécancour qui sont en commission aujourd'hui.
Merci de votre présence. Les équipes du ministère, Audrey Murray, ma
sous-ministre; Marie-Ève Bédard, sous-ministre adjointe. Me Hudon,
plaisir de vous retrouver, Me Hudon. Mme Brisson-Duchêne, qui est la
directrice de l'innovation, pardon, politique au ministère; Kéven Dufresne, qui
est conseiller à l'innovation politique du ministère. Les super équipes de
Revenu Québec qui sont de retour en commission parlementaire, heureuse de vous
retrouver évidemment les collègues du cabinet.
Mme la Présidente, je ne prendrai pas 20 minutes
pour revenir, là, sur les raisons pour lesquelles on s'amène en commission
parlementaire pour revoir la loi et s'assurer que la Loi sur l'hébergement
touristique, le projet de loi n° 25, soit adoptée le plus rapidement
possible. On le sait, Mme la Présidente, demain, c'est le 1ᵉʳ juin, début
des activités entourant l'été touristique au Québec. Et comme à la lumière des
observations et des analyses fines qui ont été faites par les équipes du
ministère et du cabinet, Mme la Présidente, il est plus que temps que les
modifications réglementaires — en fait que ce projet de loi là — carrément
puissent être adoptées le plus rapidement possible avec la pleine et entière
collaboration des oppositions.
À l'aube donc de cette nouvelle saison
touristique qui, je tiens à le rappeler, Mme la Présidente revêt un caractère
très particulier cette année, c'est réellement la première année sans mesures
restrictives liées à la pandémie où on pourra enfin vivre un vrai été
touristique au Québec. Non pas que les précédents n'ont pas été des vrais, mais
il y avait des conditions particulières dans laquelle... dans lesquels, je devrais
dire, tant les touristes que les entreprises devaient se soumettre et qu'ils
ont fait de formidable façon. Maintenant, c'est l'an un, c'est le début d'un
temps nouveau, comme le chantait si bien... Alors, j'espère qu'on puisse
adopter cette loi-là le plus rapidement possible. Mme la Présidente. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la ministre. J'invite maintenant la porte-parole de l'opposition officielle
et députée de Chomedey à faire ces remarques préliminaires pour une durée de 20 minutes.
Vous aussi, la parole est à vous.
• (11 h 30) •
Mme Lakhoyan Olivier : Bonjour,
Mme la Présidente. Bonjour, Mme la Ministre, l'équipe des chers députés
collègues. J'aimerais remercier de la présence de ma collègue députée de
Jeanne-Mance Viger, notre recherchiste Marc Dupont et l'équipe... les
députés des autres oppositions.
Je suis très heureuse d'être parmi vous
pour le début de l'étude détaillée du projet de loi n° 25. C'est la
première fois que je suis... je suis ça, donc à titre de porte-parole de l'opposition
officielle en matière de tourisme. Donc je suis très contente. Je m'attends à
une belle collaboration définitivement avec tout le monde afin qu'on puisse...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Lakhoyan Olivier : ...finir
ce projet le plus rapidement possible pour le début de l'été. Nous allons
collaborer, c'est sûr, de notre part, on ne serait pas afin de répondre à la
demande de l'industrie touristique qui voulait une adoption avant la fin de la
session parlementaire. Donc, nous avons très hâte de débuter cette étude
détaillée. Merci.
Mme D'Amours : Merci
beaucoup, Mme la députée. Maintenant, j'invite le porte-parole du deuxième
groupe d'opposition, le député de Taschereau, à faire ses remarques
préliminaires pour une durée de 20 minutes maximum.
M. Grandmont : Je ne ferai
pas 20 minutes, Mme la Présidente, mais merci. Salutations à vous,
salutations à la ministre, salutations aux collègues aussi et à tous les
employés qui nous accompagnent, que ce soit en haut de la petite tour pour le
son, les pages et les gens qui travaillent aussi, évidemment, à nous aider à
rédiger un projet de loi qui soit le plus précis possible, le plus efficace
possible. Je commence à... Ce n'est pas ma première commission, mais je me
rends compte, finalement, que c'est très intéressant d'avoir ce monde-là en
arrière pour nous aider à rédiger les bonnes formulations. Des fois, un mot
peut faire toute la différence. Donc, j'apprécie vraiment votre rigueur. Donc,
je vous en remercie.
Vous le savez, puis on l'a dit à plusieurs
reprises, c'est une réforme que nous attendions depuis au moins un bon... un an
et demi, deux ans. On espérait effectivement qu'on puisse travailler à
responsabiliser les plateformes. Donc, on était très contents de voir que le
projet de loi, comme on l'a dit depuis le début, répondait à plusieurs des
éléments qu'on demandait, là, c'est-à-dire être capable de faire cesser les
pratiques coquines, pour reprendre le terme que nous avons utilisé auparavant,
donc s'assurer qu'il n'y ait plus de coquins qui puisse agir de manière
illégale, en fait, là, sur ces plateformes. Il y en a plusieurs aussi. On salue
aussi la flexibilité, la façon dont le projet de loi est monté, notamment sur
les amendes qui sont mises de l'avant, qui sont très importantes, on espère que
ça sera dissuasif, mais aussi toute la flexibilité qu'on se donne pour les
prochaines années de pouvoir faire évoluer par règlement le projet de loi. Je
pense que ça, c'est quelque chose... c'est une belle attention qu'on a vraiment
appréciée, le fait qu'on est conscient que c'est une industrie qui est en
constante évolution.
Et ça va vite. Ces compagnies-là ont des
moyens technologiques, techniques et légaux aussi, qui sont immenses. Donc, si
on est capable de se donner de la flexibilité dans le temps, si on se donne la
flexibilité aussi, ou l'opportunité de faire des bilans de manière régulière,
si on se donne les outils pour faire les bons suivis et se faire accompagner
aussi par les chercheurs, je me souviens, là, de Mme St-Hilaire et de M. Wachsmuth...
qui étaient là pour offrir leur aide en soutien, dans le fond, pour comprendre
l'évolution de cette industrie-là. Je pense que, là, on a entre les mains
quelque chose qui nous permet d'avoir un bon regard périodique, en continu et
de manière périodique sur l'industrie, comment elle évolue et comment on doit,
par le fait même, faire évoluer nos lois pour qu'elles répondent aux objectifs
qu'on s'est fixés au début. Donc, ça, vraiment j'apprécie. Et c'est pour ça
aussi que je le dis et je le répète encore, nous allons agir de manière
collaborative. On veut que ça soit... tu sais, que ce soit adopté avant la
saison touristique. On ne laissera pas passer une saison évidemment touristique
sans avoir ce nouveau projet de loi là, bien, la loi en application qui, nous
pensons, pourrait avoir des effets très bénéfiques sur ce pan de l'économie qui
de plus en plus grand.
Donc, nous visons une adoption évidemment
rapide, non seulement parce qu'on veut le faire dans la section touristique,
mais aussi parce qu'on souhaitait cette réforme-là. Donc, soyez assurés de
notre collaboration. Évidemment, on a été très déçus de ne pas voir présent
Airbnb. On en reparlera aussi, évidemment. Ça nous inquiète, ça nous inquiète à
plusieurs égards. D'abord parce que c'est la plus grosse industrie, la plus
grosse compagnie qui agit dans ce secteur d'activité là. Je n'ai pas les parts
de marché. Ce serait peut-être intéressant éventuellement qu'on regarde ça, je
ne sais pas si vous avez... de votre côté vous avez ces informations-là, mais c'est
une grande entreprise, capitalisation de 64 milliards de dollars.
Donc, elle a beaucoup de moyens. Et ce n'est pas pour rien qu'on parle... quand
on parle de cette industrie-là, on parle... on la nomme par le nom de la plus
grosse entreprise, celle qui a débuté le bal aussi, Airbnb. Donc, on fera des
démarches, là, pour essayer de les entendre. On verra s'ils répondront. Mais,
en tout cas, ça, c'est très décevant puis c'est inquiétant aussi, considérant
le peu de collaboration que cette compagnie-là a offert avec... bien, lors des
auditions notamment, avec la ministre dans le cadre de la rédaction de ce... de
l'adoption de ce projet de loi là.
C'est inquiétant. Moi, ça m'inquiète, en
tout cas, parce que j'ai l'impression que ces compagnies-là, ces nouvelles
compagnies-là, se sentent peut-être un peu des fois au-dessus des lois, des
compagnies internationales. Elles sont, comme je l'ai dit, elles sont bien
outillées d'un point de vue légal et elles sont capables de saisir toutes les
petites failles pour être capables d'échapper finalement aux lois qui sont
votées un peu partout. Mais très content qu'ici, au Québec, encore une fois,
selon les mots que nous avons entendus...
M. Grandmont : ...pendant les
auditions, s'apprêtent à voir le projet de loi qui sera le plus... un des plus
novateurs, disons, dans le monde. Ça, je trouve ça superintéressant, et je
pense qu'il y a de quoi être fier qu'au Québec, j'espère que la ministre pourra
le souligner elle-même, on aura un des systèmes probablement les plus innovants
dans le monde pour être capable de forcer Airbnb et les autres compagnies à
s'assujettir aux lois. Donc, c'est ça. Évidemment, il y a un point sur lequel
on pense qu'il y aurait du chemin à faire, puis, encore une fois, comme je le
disais tout à l'heure pendant la période de questions, loin de moi l'idée de
ralentir les travaux de la commission, mais j'aimerais qu'on puisse quand même
discuter de la question des évictions. Je comprends que ce n'est pas
directement touché, on verra si on est capable de faire une proposition qui
serait acceptable aux yeux du gouvernement. Mais, pour nous, c'est un des
morceaux qui reste quand même assez... une zone d'ombre, en fait, je vais le
nommer comme ça, une zone d'ombre sur laquelle on pourrait agir. C'est
important, très bon pour ce qui touche l'hébergement illégal, l'hébergement
touristique illégal, mais tout ce qui touche les zones dans lesquelles c'est
permis et pour lesquelles des propriétaires vont changer l'affectation pour
faire de la location touristique via des plateformes.
Bien, l'éviction est permise, puis, comme
je l'ai mentionné hier sur le principe du 25, il y a des gens qui se sont
rendus jusqu'au Tribunal administratif du logement et, malheureusement, ils ont
perdu parce que la loi prévoit que c'est légal de faire ce genre d'éviction.
Donc, on reviendra. Je le dis encore, notre objectif n'est pas de ralentir
l'adoption du PL, on veut que ça soit adopté avant l'été, avant la saison estivale.
Mais on veut quand même tester cette idée-là avec le gouvernement, parce qu'on
pense que, si c'est possible de le faire, bien, qu'on ne laisse pas aussi
passer, encore une fois, une autre saison estivale avant d'avoir une prochaine
opportunité de travailler sur cet enjeu-là qui nous apparaît essentiel. Pour
nous, il n'est pas logique de dire qu'on évince des gens de leur logement,
aussi légal cela fusse-t-il, parce qu'on veut loger des gens à gros prix qui
viennent de l'étranger de manière touristique. Quelque chose qui est
inconcevable pour nous dans une crise du logement que nous allons vivre de
façon très accrue, probablement la pire crise du logement que nous vivrons
depuis les 20 dernières années.
Donc, voilà, ça fait pas mal le tour de
mes remarques préliminaires, Mme la Présidente. J'ai très hâte de me mettre à
travailler là-dessus. C'est un bon projet de loi, on veut qu'il soit adopté
rapidement, et on veut qu'il soit le plus complet possible. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député de Taschereau. Y a-t-il des membres de la commission qui
souhaiteraient faire des remarques préliminaires? Remarques préliminaires, M.
le député de Nicolet?
M. Martel : ...pour un petit
peu plus tard, mais... donné la parole.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien,
je vous rassure que la ministre peut bien vous conseiller, mais c'est moi qui
vous donne la parole. Donc, M. le député de Nicolet-Bécancour, la parole est à
vous, si vous le souhaitez.
M. Martel : Merci. C'est
gentil...
Une voix : Ça me fait
plaisir.
M. Martel : c'est très
gentil. Bien, écoutez, je suis très content d'être là, d'autant plus que
j'étais là quand on a adopté la première loi Airbnb, puis c'est votre collègue
Dominique Vien, si ma mémoire est bonne, qui avait présenté ça, puis, tu
sais... Puis je pense que c'est bon de se remettre dans le contexte, parce que
la location à courte durée, c'est quand même un phénomène qui est relativement
récent. Puis, quand on discutait de ça en caucus, puis j'imagine que les autres
formations politiques avaient ce même genre de discussion là, on essayait
d'évaluer, est-ce que c'est bon, est-ce que ce n'est pas bon. Puis moi, je
voyais des choses quand même beaucoup... très positives par rapport à ça,
notamment de permettre à des gens de gagner un petit peu de sous en louant son
appartement ou sa maison quand il n'est pas présent. Mais évidemment on partait
vraiment d'une page blanche, et il y avait beaucoup de collaboration, puis je
me rappelle du sous-ministre à l'époque, donc ça a été une belle expérience.
• (11 h 40) •
Mais là j'aimerais ça savoir la date qu'on
avait adopté ça, mais admettons que c'est 2015-2016. Le temps a évolué, on
s'est raffiné par rapport à ça. Il y a eu, par notre gouvernement, par le
ministre, un dépôt de projet de loi, une adoption de loi, la dernière
législature où on a responsabilisé un peu les municipalités. Puis maintenant,
bien, ça dépasse encore un peu, on vient raffiner encore nos mesures. Donc,
moi, je souligne le travail de la ministre. J'ai entendu toutes les remarques
positives que les partis d'opposition ont faites, je pense qu'on est tous
conscients que la saison estivale est à nos portes. La ministre a mentionné
tantôt que... Dieu sait qu'ils l'ont eu dur les dernières années...
M. Martel : ...à cause des
mesures sanitaires. On est débarqué de cette dynamique-là. Donc, souhaitons que
les travaux avancent rondement et qu'on puisse adopter le projet de loi le plus
rapidement possible.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député. Nous en sommes... Est-ce qu'il y a d'autres membres qui
voudraient faire des remarques préliminaires? Merci. Donc, nous en sommes aux
motions préliminaires, et la motion... j'ai reçu une motion préliminaire, donc,
qu'on va mettre à l'écran tout de suite, qui va être sur Greffier. La motion
préliminaire est déposée par le député de Taschereau. Alors, aussitôt que c'est
sur écran, M. le député, j'aimerais que vous en fassiez la lecture, s'il vous
plaît.
Il peut en faire la lecture avant que ce
soit sur l'écran. Allez-y, puis on va pouvoir le mettre à la suite de votre
lecture. Allez-y, M. le député.
M. Grandmont : Parfait.
Merci, Mme la Présidente. Donc, oui... motion préliminaire, je l'ai un peu
annoncée tantôt dans mes remarques préliminaires, là, elle va comme suit, c'est
qu'en vertu de l'article 244 de nos règles de procédure, la Commission de
l'économie et du travail tienne, à un moment jugé opportun par la commission,
des consultations particulières et qu'à cette fin elle entende l'organisation
suivante : Airbnb.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires?
M. Grandmont : Oui, bien, je
vais y aller d'explications, Mme la Présidente. J'en ai parlé tout à l'heure,
par deux fois déjà, nous avons demandé à Airbnb de venir discuter dans le cadre
de la présente commission pour l'adoption du projet de loi no 25, qui vise à
lutter contre l'hébergement touristique illégal. Il nous semble très évident
que cette compagnie, qui est la plus importante, là, en termes de... au niveau
des plateformes qui déploient des services en ligne, là, pour l'hébergement
touristique, c'est la plus importante. Elle doit être entendue. Et, par deux
fois, nous avons demandé à l'entendre, nous avons demandé à ce qu'on puisse
discuter avec elle de sa perception du projet de loi, qu'elle puisse répondre à
nos questions, qu'elle puisse nous en poser aussi, par ailleurs, hein? C'est
une question... Quand on écrit un projet de loi, force est de constater qu'on
essaie de coconstruire quelque chose. Évidemment, on a chacun nos agendas, mais
le choc des idées, des fois, peut faire émerger quand même des... peut mettre
la lumière sur des zones d'ombre qu'on n'a pas vues. Donc, c'est toujours
intéressant d'entendre ces différents acteurs là intervenir dans le cadre de la
rédaction d'un projet de loi.
C'est la plus grosse compagnie. Elle agit
un peu partout sur la planète. Je l'ai dit tout à l'heure, elle est très bien
outillée, de manière technique, de manière légale, pour être capable de
contourner les lois. On le sait, que ce n'est pas un joueur avec lequel il est
facile de collaborer. J'avais bon espoir que pendant cette commission-là,
considérant l'enjeu, considérant le fait qu'elle serait la première touchée
aussi par les mesures qui sont mises en place par cet excellent projet de loi
là, on pourrait s'attendre à ce qu'elle soit présente, mais non,
malheureusement, deux fois, deux demandes, et les deux fois, c'est des refus.
La première fois, je pense qu'il n'y avait pas de raison particulière qui était
invoquée. La deuxième fois, on a argué, du côté de la compagnie, d'Airbnb,
qu'on n'avait pas le temps. Je pense que ça ne cadrait pas dans leur horaire.
Ce n'était pas très, très clair, là.
Et c'est pour ça que la motion
préliminaire, on la propose comme suit, en fait, «à un moment jugé opportun par
la commission». On veut se donner la flexibilité d'aller chercher un moment qui
conviendra, elle ne pourra pas se défiler sur une question d'horaire. C'est un
peu l'objectif qu'on poursuit avec ce libellé-là.
Donc, c'est évidemment la compagnie la plus
représentative, la plus importante. C'est beaucoup elle qui mène le bal aussi
sur les enjeux qui touchent cette industrie naissante là. Je dis naissante,
mais, en même temps, ça fait longtemps que c'est né, mais disons que c'est en
croissance très, très rapide, là, dans les dernières années. Je lui ai dit
tantôt, mais je le répète parce que c'est très important, on s'attend à ce
qu'une compagnie qui sera touchée par un projet de loi, par une loi qui sera
adoptée, bien, se soumette à la loi. Et puis, dans ce sens-là, ça prend une
certaine collaboration, c'est-à-dire qu'on va accepter de suivre les lois.
C'est une forme d'assujettissement, je ne sais pas comment le dire, mais... ça
va plus loin que la collaboration, mais si la collaboration n'est même pas
possible au moment d'écrire une loi, qu'est-ce qui nous dit que cette
compagnie-là va suivre la loi ou va utiliser toutes sortes de stratagèmes pour
essayer de contourner ce qu'on aura écrit comme projet de loi ici, en cette
commission? Moi, ça m'inquiète un petit peu. Honnêtement, j'ai l'impression
qu'Airbnb fait preuve de peu d'estime pour le travail qui est effectué ici et
qu'on...
M. Grandmont : ...risque de
se retrouver avec un joueur qui ne sera pas encore une fois un bon citoyen
corporatif dans les prochaines années et qu'on devra se retrouver encore au
gouvernement à adapter le règlement, peut-être même à réécrire une partie du
projet de loi, pour s'assurer qu'Airbnb, encore une fois, suivent les règles du
jeu telles qu'on les a écrites ici au Québec. Puis ce n'est pas anormal. Je me
souviens qu'Airbnb, puis c'est la ministre qui en parlait, qui disait... La
ministre avait dit, elle avait lu une réaction d'Airbnb qui disait : Ça va
ajouter... Cette job-là devrait être faite, en fait, par les fonctionnaires de
l'État. Moi, quand j'ai entendu ça, je me suis dit : Bien, quel culot de
se défiler de ses propres responsabilités. Moi, j'ai entendu quelque chose
d'autre aussi en commission. C'était quelqu'un qui disait : Est-ce
qu'on... Comment on réagirait si Amazon, qui est un autre joueur qui a un
chiffre d'affaires important, qu'est-ce qu'on dirait si Amazon vendait des
produits qui sont illicites sur son site Internet? On dirait : Ça n'a pas
de bon sens. Amazon ne suit pas les règles, ne suit pas les lois ici au Québec
en vigueur. Puis on demande de faire ça... on demande à Airbnb de se conformer,
de suivre les lois du Québec, et elle dit que ce n'est pas à elle de le faire,
c'est aux fonctionnaires de l'État de le faire. Il y a quelque chose qui ne
fonctionne pas fondamentalement.
Donc moi, j'ai très, très peur qu'Airbnb
continue d'être le mauvais citoyen corporatif. Et donc c'est pour cela qu'on
demande, à travers cette motion préliminaire là, qu'on puisse entendre Airbnb
pour... Ce n'est pas un procès, mais qu'on puisse l'entendre puis qu'elle
puisse démontrer... C'est ce que je veux, c'est ce que j'espère, c'est qu'elle
puisse démontrer sa bonne foi au regard du législateur et l'esprit de
collaboration dans lequel elle veut s'inscrire dans les prochaines années. Si
c'est possible, bien entendu. Je vois la moue de la ministre, mais encore
faut-il l'essayer. Moi, je suis prêt à donner la chance au coureur, mais
demandons à Airbnb de se présenter et de discuter avec nous en signe de
collaboration. Autrement, je vais avoir beaucoup de difficulté à les croire sur
parole. Ça sera tout, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Des commentaires sur la motion préliminaire? Mme la ministre
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. Le silence d'Airbnb est sans équivoque. Ils ont néanmoins, là,
déposé un mémoire. Vous avez raison, M. le député, on les a invités à deux
occasions. Ils ont un horaire extrêmement chargé.
M. Grandmont : Un horaire de
ministre.
• (11 h 50) •
Mme Proulx : Moi, je veux
vous rassurer sur quelques éléments, là, avant de passer la... à mon collègue
de Bécancour-Nicolet. Nous autres aussi on est bien équipés en... de manière
technologique. Et le gouvernement du Québec est très bien équipé en matière
légale et le gouvernement du Québec est particulièrement bien équipé en
enquêteurs chez Revenu Québec. C'est le Québec qui dorénavant mènera le bal des
conditions dans lesquelles les plateformes transactionnelles devront se
soumettre pour opérer au Québec. Puis vous avez mentionné que vous étiez
inquiets des stratagèmes qu'Airbnb pourrait... les petits coquins pourraient
amener sur le terrain. On va les suivre de façon très, très serrée, là. Puis si
c'est aux semaines qu'il faut qu'on amène des règlements, on va les amener aux
semaines. Bien, moi, je vais être extrêmement claire avec Airbnb et sans
équivoque. Voici le carré de sable dans lequel vous allez devoir dorénavant
opérer. Et si ça ne vous intéresse pas, je vais le dire en clair, vous irez faire
affaire ailleurs qu'au Québec. C'est tout. C'est tout, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? M. le député de Nicolet-Bécancour, la parole est à
vous.
M. Martel : Si vous me donnez
la parole, évidemment.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien
sûr, je vous la donne.
M. Martel : Merci, Mme la
Présidente. Il faut que je lève mon chapeau aux recherchistes de Québec
solidaire, ce twist-là, je ne la connaissais pas. J'en ai vu beaucoup, là, mais
au début d'un projet de loi, cette twist-là, je ne l'avais jamais vue. Ça fait
que bravo aux recherchistes. J'ai un peu de difficulté à comprendre un peu
cette, j'allais dire obsession, c'est peut-être fort un peu, là, d'entendre de
Québec solidaire, de la part de... c'est-à-dire d'entendre Airbnb de la part de
Québec solidaire. D'un côté, Québec solidaire, nous dit : On a un très,
très bon projet de loi. On devrait... il faut l'adopter le plus rapidement
possible. Puis d'un autre côté, bien, on nous revient avec une demande de
peut-être ralentir les travaux de ce projet de loi pour inviter de nouveau
Airbnb. Moi, je ne pense pas que c'est une bonne idée, honnêtement. On les a
invités deux fois, ils ont refusé deux fois. Je me demande en quoi... puis si
vous avez...
M. Martel : ...réponse par
rapport à ça, ça m'intéresserait, là. En quoi... Oui, oui, oui, mais c'est ça,
si vous avez une réponse, parce que je me demande en quoi on pourrait changer
ou améliorer le projet de loi, si on invite de nouveau Airbnb. Je me demande où
est-ce que ça changerait le projet de loi, si on dit au départ que c'est bon.
L'autre chose, moi, ils ont refusé deux
fois, puis je me dis : Tant pis pour eux autres. On leur a offert deux
tribunes, ils n'ont pas voulu. Puis savez-vous quoi? Je pense que je comprends
un peu leur raisonnement de venir ici. Beaucoup d'intervenants ont mentionné
que cette loi-là risque de faire... risque de s'étendre au niveau de la
planète. Beaucoup de personnes ont dit que ce qu'on est en train de toucher là,
ça peut solutionner beaucoup de problèmes qu'on voit ailleurs. Ça fait que moi,
je peux comprendre Airbnb de ne pas venir ici, de ne pas faire de publicité ou
de donner d'importance à ce projet de loi là. Puis je me dis tant pis. Nous, ça
nous permet de travailler beaucoup plus librement, d'adopter notre projet de
loi le plus rapidement. Parce que, dans le fond, ce projet de loi là, on ne
fait pas ça pour Airbnb, on fait ça pour les touristes qui vont venir au Québec
puis on fait ça aussi pour des personnes qui veulent utiliser et utiliser cette
plateforme-là.
Ça fait que je vois... en conclusion, je
ne vois vraiment pas l'utilité, là, de les inviter de nouveau. Et on les a
invités deux fois, ils ont refusé deux fois, on peut travailler en paix. On
adopte la meilleure loi possible, et je pense qu'on en a un exemplaire devant
nous, très reluisant. Voilà.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires de d'autres collègues pour
la motion préliminaire? Mme la députée, allez-y.
Mme Lakhoyan Olivier : Oui,
c'est sûr, je suis d'accord avec mes collègues, la ministre qu'on est vraiment
déçus. Je l'ai même mentionné hier, hier soir, à l'Assemblée nationale, quand
j'ai pris ma parole, que deux invitations, vraiment, on a fait les efforts pour
qu'ils viennent. C'est dommage, ils ne sont pas venus. Ils sont le plus gros
mondialement parlant, même au Québec. Donc c'est important d'entendre leur
opinion, et c'est important pour nous, pour l'industrie du tourisme. Et la
population québécoise a demandé les questions. C'est sûr, ils nous ont envoyé
un mémoire très détaillé avec leurs suggestions, les recommandations, et tout,
mais on a des questions quand même à leur demander. Ils ne sont pas venus.
Donc, c'est un peu, tant pis, c'est dommage, tu sais, c'est dommage. Puis,
écoutez, nous, on doit... on doit passer là-dessus article par article puis
arriver à avoir la loi juste à temps, avant que les touristes commencent à
arriver, afin que les gens sachent à quoi s'attendre et qu'ils respectent les
lois. Donc, voilà.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? S'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons mettre
aux voix la motion préliminaire. Est-ce que le... Pardon?
M. Grandmont : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Par
appel...
M. Grandmont : Par appel
nominal, oui. Pardon.
La Présidente (Mme D'Amours) : Vote
par appel nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Pour, contre, abstention. M. Grandmont (Taschereau)?
M. Grandmont : Pour.
La Secrétaire : Mme Proulx
(Berthier)?
Mme Proulx : Contre.
La Secrétaire : Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire : M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Contre.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay :
Contre.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire : M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M. Martel : Contre.
La Secrétaire : MmeRotiroti (Jeanne-Mance—Viger)?
Mme
Rotiroti
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Lakhoyan
Olivier (Chomedey)?
Mme Lakhoyan Olivier : Pour.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc...
La Secrétaire : Excusez-moi.
Mme D'Amours Mirabel?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, la motion préliminaire est rejetée. Je prends en considération
l'article 1 du projet de loi. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente, et non pas la provisoire. Article 1 - Pardonnez moi : Loi
sur l'hébergement touristique...
Article 1 : Loi sur
l'hébergement touristique (chapitre H-1.01) est modifié par l'insertion,
après l'article 6, du suivant :
«6.1 L'enregistrement de l'établissement
d'hébergement touristique et son renouvellement prennent la forme d'un
certificat délivré par la ministre et dont le contenu est déterminé par
règlement...
Mme Proulx : ...du gouvernement,
donc délivrance d'un document officiel qui vient simplement, mais de façon très
importante, confirmer l'enregistrement de l'établissement d'hébergement
touristique, et/ou, selon le cas, le renouvellement. Je rappelle ici que le
contenu du certificat va être déterminé par règlement, plus précisément par
l'article 7.1 du Règlement sur l'hébergement touristique que propose l'article
8, là, du présent projet de loi.
Donc, on se rappellera, là, qu'en
consultations particulières, à la lecture du projet de loi, où j'assume que
tout le monde l'a bel et bien lu, le certificat permettra, mais surtout va
obliger... on parle de responsabilisation des plateformes, là, va obliger des
exploitants d'une plateforme numérique de valider le numéro d'enregistrement
qui apparaît sur les offres d'hébergement des établissements d'hébergement
touristique qui diffusent. On se rappellera qu'Airbnb trouve que c'est les
fonctionnaires qui devraient faire ça. Nous, avec l'article 1, on juge que
c'est les plateformes.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaire sur l'article 1? S'il n'y a pas de commentaire, on va mettre aux
voix l'article 1. Est-ce que l'article 1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Merci. L'article 2, Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. Article 2 :
«Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 20, des suivants :
«20.1. Une personne qui exploite une
plateforme numérique d'hébergement au sens de l'article 541.23 de la Loi sur la
taxe de vente du Québec (chapitre T-0.1) ne peut :
1° diffuser une offre d'hébergement d'un
établissement d'hébergement touristique qui ne contient pas le numéro
d'enregistrement de l'établissement ni la date d'expiration du certificat visé
à l'article 6.1 délivré à l'égard de cet établissement;
2° permettre la conclusion d'un contrat de
location à des fins d'hébergement d'une durée inférieure à 32 jours pour un
séjour dans un établissement d'hébergement touristique qui n'est pas enregistré
conformément à la présente loi ou dont l'enregistrement est expiré, suspendu ou
annulé.»
J'ouvre des guillemets de 20.2 :
«Une personne visée par l'article 20.1
doit--donc obligation :
1° s'assurer que le numéro
d'enregistrement de l'établissement d'hébergement touristique ainsi que la date
d'expiration du certificat d'enregistrement contenus dans l'offre d'hébergement
diffusée sur la plateforme numérique concernent l'établissement visé par
l'offre d'hébergement et que l'enregistrement est bel et bien en vigueur;
2° transmettre au ministre, à la ministre,
aux conditions et selon les modalités déterminées par le règlement du
gouvernement, les renseignements et les documents que le règlement détermine
concernant notamment les offres d'hébergement des établissements d'hébergement
touristique diffusées sur la plateforme numérique. La vérification des
renseignements exigés par le paragraphe 1 du premier alinéa s'effectue à l'aide
d'un certificat d'enregistrement ou, le cas échéant, aux conditions et selon
les modalités que le gouvernement détermine par règlement.»
• (12 heures) •
«20.3. Le ministre peut, par arrêté publié
à la Gazette officielle du Québec, assujettir dans le délai et selon les
modalités qu'il y établit, les personnes exploitant un type de plateforme
numérique non visé par l'article 20.1 qu'il détermine aux dispositions de
l'article 20.1 et 20.2 qu'il indique.»
Bon. Comme dirait l'autre : En
français maintenant. 20.1, donc, on revient à l'article 20.1. Donc, on
introduit dans la Loi sur l'hébergement touristique diverses mesures à l'égard
des personnes qui exploitent une plateforme d'hébergement touristique
numérique. On a dit qu'on allait rendre imputables les plateformes. On commence
ici. Donc, en premier lieu, le nouvel article 20.1 prévoit deux interdictions
particulières. Le paragraphe 1 interdit la diffusion par les exploitants d'une
plateforme numérique transactionnelle, une offre d'hébergement concernant un
établissement d'hébergement touristique qui ne contient pas le numéro
d'enregistrement apparaissant sur le certificat d'enregistrement
d'établissement ainsi que la date d'expiration. On se rappelle, on avait dit
aux plateformes : Pouvez-vous, de grâce, publier des annonces qui sont
conformes avec le numéro d'enregistrement diffusé par le mandataire ou autorisé
par le mandataire, qui est la CITQ? Ils ne l'ont fait, on les oblige.
Paragraphe 2 de cet article interdit pour
sa part aux exploitants d'une plateforme numérique transactionnelle de
permettre la conclusion d'un contrat de...
12 h (version non révisée)
Mme Proulx : ...courte durée,
31 jours et moins, au sein d'un établissement d'hébergement touristique
non enregistré ou au sein d'un établissement d'hébergement touristique dont l'enregistrement
n'est plus effective en raison de son expiration, sa suspension ou son
annulation. Maintenant, bon, en ce qui a trait à la suspension, annulation ou
expiration, je pense que tout le monde comprend. La twist qu'Airbnb avait
trouvée entre autres, les petits coquins, c'est qu'ils disaient que c'était une
annonce de 31 jours et plus, puis tu rentrais dans l'annonce, boum, c'était
31 jours et moins, on vient leur interdire ça également. Ça fait que ça, c'est
pas mal ça pour 20.1.
Maintenant, pour 20.2, à moins que Me
Hudon, vous souhaitiez ajouter quelque chose à 20.1. Non, c'est beau. Tout va
bien? Tout va bien. 20.2, donc un nouvel article 20.2 qui impose des
obligations aux exploitants de plateformes numériques. Donc, elles doivent s'assurer
que le numéro d'enregistrement de l'établissement d'hébergement touristique
ainsi que la date d'expiration de l'enregistrement inscrit dans chaque offre d'hébergement
diffusée sur la plateforme soient rattachée à... à l'établissement, pardon, d'hébergement
visé par l'offre d'hébergement, et que l'enregistrement de cet établissement
soit toujours en vigueur. Mais l'annonce qui annonce, elle doit être conforme,
puis ça doit être l'annonce qui est annoncée. Ça fait que tu ne peux pas avoir
une annonce que tu diffuses qui ne correspond pas à l'offre elle- même. Alors,
c'est ce qu'on demande ici.
Paragraphe 2°, donc on informe... en fait
on oblige les exploitants de plateformes numériques à communiquer à la ministre
les documents et les renseignements déterminés par règlement, les informations
liées à l'application. Ces informations liées à l'application de la loi et de
son règlement pourront notamment porter sur les offres d'hébergement diffusées
sur la plateforme. Donc, ils vont devoir nous informer. Les informations liées
à l'application de la loi, il va falloir qu'ils nous les communiquent. L'obligation
prévoit l'obligation de validation établie au paragraphe 1° du premier
alinéa de cet article pourra être satisfaite au moyen d'un certificat d'enregistrement
de chaque établissement d'hébergement touristique ou, selon les conditions, les
modalités d'un règlement.
En gros, on vient dire aux plateformes :
Voici les conditions auxquelles dorénavant, vous allez devoir vous soustraire,
que, pour le moment, c'est la job des plateformes de s'assurer que ce qu'elles
publient est valide et que oui, à terme, on considère évidemment, là, une
interface plus moderne sur laquelle on travaille. On a un calendrier de travail
sur lequel les équipes du ministère sont déjà. Maintenant, pour le moment, ce
qu'on dit aux plateformes, c'est que c'est leur responsabilité de s'assurer que
ce qu'elles publient est légal puis, si ce qu'elles publient n'est pas légal,
il y aura des conséquences financières d'amendes sévères, on le verra plus
loin, là, qui seront proposées aux plateformes. Donc en gros, Mme la Présidente,
ça résume ici l'article 2.
Il me reste 20.3, me dit-on, que j'ai oublié de
mentionner, je m'en excuse. La ministre peut, par arrêté publié à la Gazette
officielle du Québec, assujettir, dans le délai et selon les modalités qu'il y
établit, les personnes exploitant un type de plateforme numérique non visée par
l'article 20.1 qu'il détermine aux dispositions des articles 20.1
et 20.2 qui l'indiquent.
Ce que ça veut dire, c'est qu'on ne se
gênera pas pour les plateformes non transactionnelles d'assujettir, dans le
délai et les modalités que nous établirons, les plateformes non
transactionnelles, à les soumettre aux conditions des plateformes
transactionnelles qu'on présente aujourd'hui. On souhaite d'abord et avant
tout, tous ici l'avez mentionnée, là, Airbnb, c'est celle qui est la plus
populaire, la plus utilisée. Donc, on souhaite s'attaquer aux plateformes
transactionnelles d'abord et avant tout. On ne se gênera pas de venir ajouter
des plateformes non transactionnelles dans un processus plus tard qui pourrait
arriver. Mais voici donc, Mme la Présidente, le contenu de l'article 2.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article 2?
Mme Lakhoyan Olivier : Je
suis vraiment contente parce que ça encadre vraiment et ça donne des pouvoirs
au ministre d'aller apporter des changements nécessaires. Vraiment, cet
article-là est fort, et je suis contente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui, merci, Mme
la Présidente. Bien, oui. En fait, on est dans le cœur, là, c'est très...
M. Grandmont : ...très
intéressant. Moi, j'avais une question, quand même, qui portait sur un des...
un des groupes que nous avons entendus, là, les professeurs Wachsmuth et
St-Hilaire, du Groupe de recherche en politiques et gouvernance urbaines à
l'Université de McGill. Je pense que leur témoignage avait été... avait été
salué, en fait, là, c'était très pertinent de les entendre, ils avaient une
approche extrêmement intéressante. Et je rappelle aussi qu'ils avaient un très
bon... une volonté de collaboration, je pense, qu'il va falloir entretenir à
travers le temps aussi, là. Ils sont très experts là-dedans, puis il faut se
servir de cette intelligence-là dans les années à venir. Vous le savez, je l'ai
nommé tantôt.
Ils avaient quand même noté quelque chose
sur lequel je... on avait... on avait été intrigués... bien, pas intrigués,
mais ils avaient allumé quelque chose de superintéressant sur la question, là,
des durées. Ils parlaient des coquins, là, qui trouveraient des moyens de
contourner. Puis, actuellement, dans le libellé, tel qu'on l'a, à 20.1, on
permet de conclure un contrat de location à des fins d'hébergement pour une
durée inférieure à 32 jours. Ce qui était recommandé par les deux professeurs,
c'était d'éliminer les catégories basées sur la durée de la location. Leur
objectif était d'empêcher que des gens s'inscrivent comme des locateurs de
longue durée, entre guillemets, là, de 32 jours ou plus, mais, en fait, par en
arrière, donc, être comme anonymes, en fait. Mais, par la porte d'en arrière,
dans le fond, on se trouvait à faire des locations de plus courte durée, soit
par des moyens autres, par courriel, par exemple. Mais, dans le fond, se
garantir une... anonymité en s'inscrivant comme 32 jours et plus mais en
faisant affaire pour du courte durée de moins de 31 jours par la porte d'en
arrière. Ça fait qu'ils voyaient là quelque chose sur lequel on devait
travailler. Donc, je suis comme un peu intrigué de voir la notion de 32 jours
inscrite à 20.1 pour l'instant.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. Oui, on avait entendu ça de la part du professeur Wachsmuth, raison
pour laquelle on vient dire : Il sera interdit de faire ça. C'est
précisément le contenu de cet article-là. 32 jours et plus, c'est un bail,
c'est le tribunal administratif du logement qui s'amène ici. Donc, c'est
justement là, la coquinerie, c'était qu'il disait 32 jours et plus, mais,
lorsqu'on entrait, M. le député de Taschereau, dans l'annonce, là on voyait que
c'était du courte durée. C'était ça, la coquinerie de Airbnb, c'est qu'ils
prétendaient faire de l'hébergement longue durée de 32 jours et plus, c'est ce
qu'ils affichaient, mais, lorsqu'on rentrait dans l'annonce, woups, c'était 31
jours et moins et c'était de la courte durée. Donc, c'est pour ça qu'on est
venu préciser 32 jours et mois... 32 jours et plus, longue durée, bail, prend
absolument un bail, raison pour laquelle on est venu, donc, préciser le...
préciser cela dans l'article qu'on présente aujourd'hui.
M. Grandmont : Donc, vous
êtes en train de me dire que, pour l'instant, de la façon dont c'est écrit, les
plateformes ne pourront louer que des durées de 31 jours ou moins, c'est ce que
vous avez prévu à l'heure actuelle?
Mme Proulx : Oui, exact.
M. Grandmont : O.K.
Mme Proulx : C'est de la
location courte durée. Là, on est dans l'hébergement touristique.
M. Grandmont : Oui, oui, oui.
On est d'accord là-dessus, là, on est d'accord là-dessus.
Mme Proulx : Ça fait qu'on
n'est pas... Oui, c'est ça, on n'est pas dans...
M. Grandmont : Non, mais je
veux juste m'assurer que cette catégorie-là n'existe plus, c'est simplement ça.
Des voix : ...
Mme Proulx : ...excusez-moi,
là, je... Est-ce que vous voulez prendre la parole, la sous-ministre? Est-ce
que...
M. Grandmont : Consentement.
Mme Proulx : Oui, O.K. Est-ce
qu'on peut consentir...
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais le demander. Est-ce qu'il y a consentement?
Mme Proulx : ...aux juristes,
à la sous-ministre? Est-ce que vous voulez que...
• (12 h 10) •
M. Grandmont : ...après ça,
c'est correct, là.
Mme Proulx : Oui? O.K.
Parfait.
La Présidente (Mme D'Amours) : S'il
vous plaît! Donc, je dois demander le consentement et j'ai entendu le
consentement avant la demande. Madame, veuillez vous identifier et répondre à
la question.
Mme Murray
(Audrey) : Merci. Donc, Audery Murray, sous-ministre au
Tourisme.
Donc, en fait, précisément, là, le cas de
la porte ouverte était à Toronto où on avait vu basculer, là, selon le
professeur, là, les annonces court terme vers le long terme, alors que c'était
du court terme, dans les faits, qui était... qui se cachait derrière les
annonces. Donc, nous, on répond à cette situation-là en fermant la porte puis
en disant aux plateformes, à l'article 20.1, paragraphe 2, qu'on les
interdit de conclure une entente, parce qu'elles interviennent dans la
conclusion de l'entente, même si la publicité était pour 32 jours mais qu'elle
se conclue 31 jours et moins et que la personne n'a pas son numéro
d'enregistrement. Donc, c'est de cette façon-là que nous, on intervient avec le
projet de loi pour fermer la porte à la possibilité d'une bascule vers du 31
jours et plus, alors que ça sera du 31 jours et moins dans les faits.
M. Grandmont : ...c'est le 31
jours et moins pour respecter...
Mme Proulx : ...avec un bail,
vous n'avez pas besoin du numéro d'enregistrement de la CITQ, tu tombes... vous
tombez sous un bail. Donc, ce que précise Mme la sous-ministre ici...
Mme Proulx : ...c'est que,
quand il basculait vers le 32 jours puis qu'on rentrait dedans, c'était de
la courte durée, puis il n'y avait pas de numéro de l'enregistrement de la
CITQ. Évidemment, quand c'est un bail, vous n'avez pas besoin du numéro de la
CITQ, mais c'était la twist que les petits coquins avaient trouvé sans afficher
le numéro d'enregistrement. Donc là, avec le numéro d'enregistrement qui
d'abord et avant tout est obligatoire partout, sur toutes les plateformes,
toutes les annonces en tout temps, qu'elles soient transactionnelles ou non, on
vient couper l'herbe sous le pied, là, de cette petite coquinerie là.
M. Grandmont : C'est vraiment
parce que c'est un point important, puis je veux juste être sûr de bien
comprendre, en fait, là, ce que vous me dites, là. Est-ce qu'il pourra y avoir
des propositions d'hébergement de 32 jours ou plus sur Airbnb?
Une voix : ...
M. Grandmont : La réponse est
oui. Et en quoi ça vient répondre à l'inquiétude que le professeur Wachsmuth et
Mme St-Hilaire avaient?
Mme Murray
(Audrey) :Donc...
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la sous-ministre.
Mme Murray
(Audrey) :Oui. Alors, en fait, ce qu'ils
signalaient, c'est qu'il y avait une tromperie. Donc, c'était affiché 32 et
plus, mais dans les faits ils concluaient des ententes de 31 jours et
moins. Donc, ils faisaient du courte durée, alors qu'ils s'affichaient longue
durée.
Donc, nous, pour éviter cette
situation-là, on n'empêche pas les plateformes et les exploitants, enfin les
gens de... 31 jours et plus, mais ce qu'on dit c'est : Vous ne
jouerez pas dans le film de faire 32 jours et plus, mais dans les faits
conclure 31 jours et moins si vous... parce que vous aurez besoin d'un
numéro d'enregistrement pour le faire. Donc, c'est cette façon-là.
Donc, on n'empêche pas les plateformes...
M. Grandmont : Donc, il y
aura des numéros d'enregistrement pour les deux types de durée, en fait, là.
Mme Proulx : ...systématiquement,
je le rappelle, le numéro d'enregistrement partout, sur tout, à l'épicerie,
dans le métro, plateforme transactionnelle, non transactionnelle, sur votre
Facebook, votre Instagram, votre napkin au restaurant. Vous allez avoir besoin
de...
M. Grandmont : Ce n'est pas
numérique.
Mme Proulx : Oui, mais quand
vous allez inviter par exemple un collègue à le faire, vous pouvez donner le
numéro...
M. Grandmont : Oui, oui. Je
sais bien. Je sais bien.
Mme Proulx : C'est
obligatoire... Le numéro... C'est ça. On se rappelle, là, les plateformes
n'affichaient pas le numéro d'enregistrement ou fournissait un numéro
d'enregistrement qui était faux, inexact. Donc, c'est ça, là, le numéro
d'enregistrement, il n'est pas là, rappelez-vous, M. le député de Taschereau,
les amendes qui seront imposées aux plateformes si ces petites tricheries là
coquineries-là... Vous avez utilisé quel mot, vous?
M. Grandmont : Tromperies.
Mme Proulx : Tromperies. J'ai
bien aimé. Les petites tromperies pourront être décelées.
M. Grandmont : Subterfuges...
Mme Proulx : Ou subterfuges.
Voilà. Exact.
M. Grandmont : ...stratagèmes.
On pourrait en avoir plusieurs.
Mme Proulx : Oui.
M. Grandmont : Bien,
d'accord, ça répond à mes questions.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'article deux? Je vais mettre aux voix l'article
deux. Est-ce que l'article 2 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 3...
Mme Lakhoyan Olivier : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
Mme la députée?
Mme Lakhoyan Olivier : Oui.
Permettez-moi... Merci. Je m'excuse, je vous ai coupée. C'est parce que tantôt
on a passé du premier article au deuxième très rapidement. J'avais un
amendement à proposer, et puis, quand la ministre a commencé, je ne voulais pas
la couper. Donc, est-ce que c'est possible qu'on revient au premier article?
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça
prend un consentement de...
Mme Lakhoyan Olivier : Désolée.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...l'ensemble
des... voyons, collègues. Est-ce qu'on consent à ce que...
Mme Proulx : ...comme le
socle de cette loi-là où on dit...
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que j'ai consentement ou pas, Mme la ministre?
Mme Proulx : Est-ce qu'on...
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre quelques instants, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 14)
(Reprise à 12 h 21)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Maintenant, Mme la ministre, après discussion avec les
collègues, nous sommes rendus à l'article 3, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. Article 3 : «L'article 21 de cette loi est
modifié :
«Paragraphe 1° par le remplacement de...
Mme Proulx : ...j'ouvre les
guillemets «toutes plateformes», je ferme les guillemets par, j'ouvre les
guillemets, «tout site internet», je ferme les guillemets.
Paragraphe 2°, par l'ajout à la fin de
l'alinéa suivant, j'ouvre des guillemets : «Le gouvernement peut également
déterminer par règlement toute autre condition à laquelle l'exploitant d'une
plateforme numérique visée à l'article 20.1 ou déterminé par un arrêté
pris en vertu de l'article 23 doit se conformer».
Donc, l'article 3 du projet de loi
modifie l'article 21 de la Loi sur l'hébergement touristique afin, primo,
d'harmoniser le libellé du premier alinéa avec celui de l'article 9 du
règlement puis, d'autre part, de conférer au gouvernement le pouvoir
d'assujettir par règlement les exploitants des plateformes numériques
concernées par les dispositions de l'article 20.1 et 20.2 à des
obligations additionnelles.
Ce qu'on dit ici, c'est qu'en temps réel
la ministre se donne tous les pouvoirs, par voie réglementaire, d'ajouter des
conditions auxquelles les plateformes numériques devront se soumettre en temps
réel. Donc, comme je le mentionnais en commentaire d'ouverture aux semaines, au
mois, aux six mois, aux trois ans, aux ans, nous nous donnons, comme
gouvernement responsable, d'ajouter des règlements en temps réel, des
exigences, des conditions auxquelles les plateformes numériques
transactionnelles devront se soumettre.
Alors, on le mentionnait, hein, comme
c'est un modèle d'affaires qui évolue extrêmement rapidement à travers le Web,
que les opérations de certaines plateformes se raffinent pour contourner les
lois et les règlements du Québec. On sera de fins observateurs, vous aussi,
j'en suis convaincue, pour pouvoir en temps réel ajouter des conditions
auxquelles les plateformes devront se soumettre si on observe qu'elles
développent des mécanismes, quels qu'ils soient, pour contourner la loi. On
sera là pour venir ajouter donc des règlements aux plateformes transactionnelles.
Je vous rappelle qu'on a la possibilité aussi de soustraire les non-
transactionnelles à cette loi-là et, si on devait le faire là aussi, par voie
de règlement, on pourra ajouter des conditions auxquelles les plateformes non
transactionnelles devront se soumettre au fil du temps.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? Oui, Mme la députée.
Mme Rotiroti : Merci, Mme la
Présidente. Juste une petite précision, Mme la ministre, parce que vous vous
donnez beaucoup de pouvoir au niveau du règlement.
Mme Proulx : Oui.
Mme Rotiroti : Je comprends
que l'industrie est en évolution constante. Je suis contente que, via
règlement, vous pouvez agir rapidement. Par contre, ça... d'observer parce que,
là, vous ouvrez ça à tous les sites internet, ça fait que vous élargez votre...
ce n'est pas juste les plateformes. Mais j'imagine que vous avez une équipe au
ministère dédiée uniquement à ça.
Mme Proulx : Mais ce n'est
pas toutes les plateformes, c'est uniquement pour l'hébergement touristique...
Mme Rotiroti : Je comprends.
Mme Proulx : ...courte
durée.
Mme Rotiroti : Mais je veux
dire, ça prend des gens de vérifier, d'être à l'affût, de s'assurer que tout le
monde respecte la loi.
Mme Proulx : Ah! mais je
vous dirais que la majorité des partenaires comprennent très bien le carré de
sable dans lequel elles devront opérer et vont se soumettre aux lois et aux
règlements du Québec. Ceci dit, je vais faire peut-être un exemple qui est un
peu alambiqué. Le lendemain de la tempête du verglas, on a reçu des avis
d'Hydro-Québec disant qu'on avait droit à un remboursement de 500 $ le
jour de la tempête du verglas. Ce qu'on dit, c'est que les plateformes sont
rusées, très très rusées. Habituellement, elles opèrent... celles qui décident
de contourner la loi ont pas mal toutes le même modus operandi, que la majorité
des plateformes, là, se conforment aux lois du Québec. Mais qu'on se donne le
pouvoir d'ajouter des conditions auxquelles elles devront soustraire. Il y a
19 plateformes transactionnelles au Québec. N'oubliez pas qu'on va leur
indiquer qu'ils devront avoir un mandataire au Québec...
Mme Rotiroti : Un mandataire,
oui.
Mme Proulx : ...où on pourra
communiquer avec eux si on a besoin de le faire, pour des fins de discussions,
par exemple, avec Revenu Québec, avec le ministère. Bref, il va y avoir une
vigie qui va être faite de la part du MTO, si on constate un transfert vers des
nouveaux modèles, on va pouvoir agir. C'est ça les moyens qu'on se donne en
temps réel. On va être hyper agile. L'objectif de ce projet de loi là, là...
Mme Rotiroti : Agile,
l'agilité.
Mme Proulx : ...c'est d'être
agile en temps réel parce que....
Mme Proulx : ...on le voit,
là, des petits fins finauds, là, sur le Web, là, trouvent toutes sortes de
façons d'aller chercher de l'argent. Nous, on veut juste s'assurer d'être
hyper, hyper, hyperagiles.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Rotiroti : Tout à fait.
Puis je salue cette agilité-là. Puis loin de moi de dire que... de ne pas vous
donner ces pouvoirs-là réglementaires. La question, ce n'est pas ça, c'est de
m'assurer que vous avez tous les outils nécessaires pour être capable de,
justement, être à la fine pointe de cette industrie, qui évolue à une rapidité,
là... Ça ne fait même pas un an qu'on a adopté le p.l. 100, puis on se retrouve
déjà en commission parlementaire, en voulant bonifier cette demande-là pour
répondre à l'offre touristique.
Alors, dans le fond, là, c'est une façon
de dire, Mme la ministre : Vous vous mettez beaucoup de pression, hein,
avec cette voie réglementaire là. Je veux juste m'assurer que vous avez tous
les outils nécessaires pour être capable de répondre à cette industrie, qui
évolue, comme je vous dis, à une vitesse phénoménale.
Mme Proulx : Je pense qu'avec
les nouvelles règles du jeu et les dés qu'on a jetés récemment, ça va se
resserrer pas mal, l'hébergement collaboratif courte durée au Québec. On vient
changer complètement la donne. Avec le MTO, la CITQ, la Corporation de
l'industrie touristique du Québec, les municipalités, Revenu Québec, tout le
monde travaille, là, vraiment en étroite collaboration, en plus de la
conformité, là. N'oubliez pas, là, les amendes vont être extrêmement salées
pour les plateformes, là. On est à 100 000 $ par annonce. Il y en a
beaucoup, beaucoup, beaucoup, d'annonces, sur les plateformes.
Donc, je comprends. Oui, on est bien
équipés avec le ministère, à un point tel que, déjà à l'automne dernier, là, au
mois d'août dernier, les équipes du ministère regardaient évoluer le modèle du
p.l. 100, et c'est pour ça qu'on est arrivés, là, très rapidement avec un
nouveau modèle. Mais, oui, je suis totalement confiante dans les équipes qu'on
a présentement, avec la CITQ, Revenu Québec, les municipalités, ça vient
resserrer pas mal.
Mme Rotiroti : Parfait.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme Rotiroti : Dernière
question...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
Mme la députée.
Mme Rotiroti : Oui, dernière
question, vous faites mention que c'est 19 plateformes. Vous exigez un
mandataire pour chaque plateforme ici, au Québec. Si jamais il y a une
plateforme qui ne se conforme pas, avez-vous les moyens pour exiger que le
mandataire est nommé?
Mme Proulx : C'est-à-dire que
le mandataire du ministère du Tourisme, pour le moment, c'est la Corporation de
l'industrie touristique du Québec. Il y a aussi Camping Québec puis la
Fédération des pourvoiries qui peuvent... Je ne suis pas sûre de comprendre...
Mme Rotiroti : Non, ce n'est
pas ça, la question.
Une voix : ...
Mme Proulx : Ah! Au Québec?
Les représentants...
Mme Rotiroti : Oui. Les
représentants ici, au Québec.
Mme Proulx : Ça va être un
petit peu plus loin dans le projet de loi, ce qui a trait des représentants...
Mme Rotiroti : Parfait. Ça
fait que je viendrai avec la question.
Mme Proulx : Oui, si... avec
votre permission, là, on va revenir juste un peu plus loin.
Mme Rotiroti : Parfait. Pas
de problème. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Taschereau.
• (12 h 30) •
M. Grandmont : Oui, merci,
Mme la Présidente. Bien, d'abord, moi, sur le deuxième alinéa, là, le
règlement, la possibilité d'être agile, d'être flexible, de suivre en
constant... d'avoir un regard constant sur cette industrie-là, évidemment on
salue ça. On sait combien ça évolue vite. Il y a 19 plateformes maintenant, il
y en avait moins il n'y a pas longtemps, puis il y en aura plus dans un avenir,
certainement, très rapproché. Donc, ça, c'est très, très bien.
Je me posais une question sur la
question... sur la notion, là, de... la modification qui est apportée au texte,
là, de remplacer «toute plateforme» par «tout site Internet». Puis c'est une
question de... peut-être que nos experts légaux pourront nous le dire, là. J'ai
tendance à penser qu'une application sur une tablette ou un téléphone, ce n'est
pas... ce n'est pas un site Web. On est à l'extérieur, on est toujours dans le
domaine de l'Internet, de la donnée cellulaire, mais ce n'est pas un site
Internet. Est-ce qu'on ne vient pas, dans le fond, être trop restrictifs en
ramenant ça à «site Internet», alors que des plateformes sont... ont vraiment
fait le choix d'aller vraiment plus vers les appareils mobiles? J'ai une
crainte.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bon...
Oui. Est-ce que j'ai le consentement que...
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Consentement.
Donc, Monsieur, veuillez vous nommer, votre titre, et ensuite répondre à la
question.
M. Hudon (Alain) : Merci, Mme
la Présidente. Alors, Alain Hudon, légiste à la direction des affaires
juridiques, Finances, Tourisme et Économie.
Alors, la modification qui est ici, elle
vise deux choses, là. Dans l'alinéa en question, c'est la disposition qui
confère un pouvoir réglementaire au gouvernement pour imposer d'autres
obligations aux établissements d'hébergement touristique. Donc, le premier
alinéa, c'est vraiment un pouvoir réglementaire à l'égard des établissements
d'hébergement touristique, et on donne une illustration de l'application de ce
pouvoir réglementaire là au niveau de l'affichage, donc, puis les publicités.
Puis, dans le règlement, actuellement, la disposition qui est en vigueur, on ne
réfère pas à «plateforme», on réfère à «site Internet». Donc, compte tenu qu'on
introduit des...
12 h 30 (version non révisée)
M. Hudon (Alain) : ...position
qui concerne les plateformes ici, on ne veut pas créer de confusion entre la
notion de plateforme d'hébergement Airbnb puis l'affichage du numéro lors de la
publication de toute offre d'hébergement par un établissement d'hébergement
touristique. Donc, c'est uniquement à des fins de clarification, ici, et on ne
perdra rien par rapport à la notion d'application, là. On ne perd pas ça du
tout, là. Et quand on va à l'article 9.1, puis on va y arriver tout le...
plus tard parce qu'on apporte une modification à ces articles-là, on vient
prévoir les règles d'affichage à l'égard des publicités qui sont faites par les
établissements d'hébergement touristique.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Donc, ce
n'est pas... Pour bien comprendre, c'est vraiment plus sur l'affichage du
numéro d'enregistrement pas tant que la réservation qui est effectuée. Dans le
fond, la réservation peut être effectuée sur tout autre type de médium dans le
fond, mais là, ce que vous voulez toucher par ça, c'est vraiment l'affichage, c'est-à-dire
le fait de dévoiler son numéro d'enregistrement. C'est un peu ça?
M. Hudon (Alain) : Effectivement.
Puis le pouvoir, s'il n'est pas... Ce n'est pas un réglementaire, c'est une
illustration d'une possibilité de pouvoir réglementaire, là, en lien, là, cette
fois-ci... ici, directement avec l'affichage.
M. Grandmont : O.K. C'est
parfait. Ça répond à ma question. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'article 3?
Je vais mettre aux voix l'article 3.
Est-ce que l'article 3 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Mme la ministre, l'article 4, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme
la Présidente. Article 4 : Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 21, de la section suivante :
Section 4.1 Registre des
établissements d'hébergement touristique.
Donc 20.1 :
«La ministre tient un registre public des établissements
d'hébergement touristique où sont inscrits, pour chaque établissement, le
numéro d'enregistrement, les dates de délivrance et d'expiration du certificat
d'enregistrement, le statut de l'enregistrement, à savoir en vigueur, expiré,
suspendu ou annulé, et tout autre renseignement déterminé par règlement du
gouvernement.»
20... 21.2, pardon.
«La tenue du registre peut être effectuée
par un organisme visé à l'article 6 dans le cadre d'une entente qui fixe
les conditions que cet organisme doit respecter ainsi que les responsabilités
qu'il doit assumer.»
Bon, on a beaucoup parlé du registre qui a
été salué en commission parlementaire par les divers intervenants qui se sont
amenés ici. Création d'un registre public qui... qui renferme donc les informations
qui concernent chaque établissement d'hébergement touristique pour lequel un
certificat d'enregistrement a été délivré. Il va donner certaines informations
qui vont être diffusées par ce registre-là. C'est sûr que ça permet aux
citoyens de valider le numéro d'hébergement, de s'assurer aussi que l'hébergement
qu'ils souhaitent louer est bel et bien enregistré. Ça va permettre aux
municipalités d'avoir vraiment un portrait clair de l'hébergement touristique
sur son territoire, sa ville, sa municipalité, son arrondissement puis de
permettre donc d'appliquer le règlement. Puis ça facilite évidemment, à travers
ce registre-là, le travail d'enquête de Revenu Québec dans sa capacité donc de
vérifier la conformité de l'établissement d'hébergement touristique.
Nous, on souhaite vraiment, là, que ce
registre-là puisse entrer en vigueur le plus rapidement possible. On veut quand
même prendre le temps nécessaire, là, aux équipes du ministère afin de s'assurer
qu'il va être mis en vigueur le plus rapidement possible, là, l'objectif visé
étant le 1ᵉʳ septembre. Tu sais, bon, dans ce registre-là, qu'est ce qu'on
pourrait retrouver? Bon, évidemment, le numéro d'enregistrement, là, ça, c'est
un impératif, les dates de délivrance, date d'expiration du certificat, le
statut de l'enregistrement, valide, non valide, retiré ou tout autre
renseignement qu'on pourrait déterminer subséquemment. Tu sais, quand on dit qu'on
veut se donner l'agilité, là, on a comme cadre dans lequel le registre, là, on
veut retrouver les informations minimales, mais en temps réel, là aussi, par
voie réglementaire, si on voit qu'on doit ajouter des informations au contenu
du certificat, on ajoutera donc en temps réel des conditions auxquelles devront
se soumettre les plateformes. Il va être disponible sur Internet...
Mme Proulx : ...québec.ca,
évidemment, va être la plateforme de référence, ou le site Internet d'un
organisme qui serait reconnu par le gouvernement du Québec, comme par exemple
la CITQ. La CITQ, soit dit en passant, Camping Québec, la Fédération des
pourvoiries sont des organismes qui sont reconnus comme étant des mandataires
du ministère du Tourisme du Québec. Donc, ça pourrait être la CITQ, ça pourrait
être Camping Québec, ça pourrait être des pourvoiries qui pourraient tenir,
donc, le tel registre qui était demandé par l'UMQ et la FQM, et la Ville de
Montréal aussi, qui avait salué, donc, l'arrivée de ce registre-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires, collègues? Oui, le député de Taschereau.
M. Grandmont : D'abord, des
questions. J'aurais une proposition d'amendement aussi, là, par la suite, mais
je vais commencer avec des questions. Il y avait l'association hôtelière, il me
semble, j'y vais vraiment de mémoire, là, qui avait proposé que le registre
soit disponible à partir du site Bonjour Québec. Là, la ministre a... Vous avez
nommé d'autres sites potentiels. Je pense que l'intérêt qui était soulevé par
l'association hôtelière, c'était d'avoir, disons, l'accès le plus facile pour
les clients qui font des réservations, par la suite, là, pour avoir accès pour
eux-mêmes faire une vérification. J'y avais été aussi d'une proposition, je ne
sais pas comment ça a été reçu, là, par la ministre, mais de demander aux
hébergeurs, aux plateformes, en fait, là, d'avoir un bouton qui permettait de vérifier
eux-mêmes rapidement, dans la plateforme de réservation, que les gens puissent
vérifier que la... un bouton qui amènerait, dans le fond, directement à la
liste pour vérifier la conformité de l'hébergement qu'ils sont en train de
réserver. Donc, je voulais juste entendre un peu la ministre là-dessus, parce
que vous avez nommé deux sites externes à la CITQ puis Québec.ca, je ne suis
pas sûr que ça existe, en tout cas, je veux juste savoir. Mais Québec.ca, ça
n'existe pas.
Mme Proulx : Le porte-parole
officiel en matière de tourisme qui n'a pas fait le www.bonjourquebec...
M. Grandmont : Non, non, vous
avez dit Québec.ca.
Mme Proulx : Non, Québec.ca,
oui, Québec.ca, qui est le site officiel du ministère du Tourisme, où on souhaite...
M. Grandmont : Je vais le
vérifier. Je ne pense pas me tromper.
Mme Proulx : ...du
gouvernement du Québec. Oui, mais non, à la blague, je vous taquine ici bien
gentiment. À terme, on veut avoir tout type d'hébergement sur le site, O.K.,
sur le site. Pour le moment, on a juste le commercial, sauf erreur, Audrey,
vous saurez me corriger, mais on veut tout le monde, là, donc résidences
principales, hébergement touristique, général, jeunesse. On veut que ça se
retrouve partout sur les sites de BonjourQuébec, entre autres. Quand vous
faites référence à la CITQ, Camping Québec, puis la Fédération des pourvoiries,
c'est qu'ils pourraient être mandataires pour tenir le registre. C'est des
mandataires officiels du ministère du Tourisme, la CTQ, Camping Québec puis la
Fédération des pourvoiries. La Fédération, c'est une ATS, Camping Québec, c'est
une ATS. Donc, on pourrait conférer ce pouvoir-là à Camping Québec, la CITQ ou
bien la Fédération des pourvoiries le mandat de tenir le registre.
M. Grandmont : De tenir le
registre, mais il faut s'assurer, en quelque part, puis j'ai vérifié, là,
Québec.ca, évidemment si ça existe, mais c'est le site général du gouvernement
du Québec. Donc, notre objectif, en fait, puis je pense que c'est l'objectif de
l'association hôtelière, si ma mémoire est bonne, encore une fois, c'était que
ce registre-là soit le plus facilement accessible. Ce n'est pas tant qui a le
mandat de le tenir, de l'héberger, que de s'assurer qu'il est facilement... que
de s'assurer qu'il est facilement trouvable, accessible pour les gens qui vont
faire les réservations, parce qu'ils vont... On espère que le réflexe de
vérifier la conformité va se développer avec le temps, mais il faut, encore une
fois, rendre accessible, disponible facilement, le bouton, au moins un bouton
qui réfère la bonne URL, là. Après ça, peu importe qui l'héberge après, ça ne
me dérange pas, là, mais la suggestion, c'est de... c'était Bonjour Québec,
parce qu'on est dans le domaine du tourisme.
• (12 h 40) •
Mme Proulx : Oui, mais, c'est
ça, tout l'aspect technologique, là, c'est sûr qu'on va vouloir, là, migrer
vers ça, là, à terme. Ma sous-ministre, Madame Murray, me dit que c'est
l'Alliance de l'industrie touristique qui avait fait cette proposition-là.
M. Grandmont : Oui, c'est ça,
merci, effectivement.
Mme Proulx : Peut-être
qu'Audrez, vous voulez rajoute... Mme Murray, pardon.
Mme Murray
(Audrey) :Oui. Donc, en fait, sur Bonjour
Québec, actuelllement... Oui, c'est là qu'il faut que j'aille, O.K..
M. Grandmont : Non, non,
c'est bon.
Mme Murray
(Audrey) :Donc, sur Bonjour Québec,
actuellement, on retrouve, comme le disait la ministre, là, déjà des
hébergements généraux ou jeunesses qui contiennent un numéro parce qu'elles
sont... c'est validé directement avec CITQ qui maintient notre... mais la
vocation du registre, elle est différente. Donc, Bonjour Québec a une vocation
de marketing, de commercialisation, bien sûr...
Mme Murray
(Audrey) :...puis d'informations.
Maintenant, on verra si on fait un lien. Mais un registre, donc, sur qc... sur
gouvernement... Le gouvernement?
Une voix : ...
Mme Murray
(Audrey) :Québec.ca. Il y a un lieu
spécifique où se retrouve l'ensemble des registres, là, du gouvernement du
Québec, dans le fond. Donc, c'est la raison pour laquelle, à ce moment-ci,
bien, c'est à cet endroit, là, qu'on envisage de positionner. Puis, sur la
connexion pour les plateformes, ce qui est envisagé à l'article précédent que
la ministre a présenté, c'est qu'éventuellement on va avoir une connexion qui
va être permise. Donc, ça ne passe pas nécessairement par le registre, cette
connexion-là. C'est vraiment ce qu'on appelle un API, là, une connexion qui va
leur permettre de valider en continu les numéros.
M. Grandmont : D'accord.
Mme Proulx : ...on va passer
à l'ère moderne, si vous me permettez, là, dans un laps de temps, là, qu'on
souhaite le plus court possible, mais on veut s'assurer, là, que l'API... Quand
vous êtes sur Twitter, puis vous cliquez sur un article, vous allez voir en
haut, c'est marqué API, ça vous transfère directement à l'article que vous
souhaitez lire, donc c'est ça, une API. À terme, on va travailler, donc, sur ce
que Mme Murray mentionne, une API. On va juste s'assurer que cette migration-là
va être bonne et efficiente. Ça fait qu'on va prendre le temps de bien faire
les choses, mais notre objectif, là, je mettrais janvier, là, je pense qu'on va
être pas mal prêts, là, à pouvoir avoir cette API là.
Mais, entretemps, ce ne sera pas les
fonctionnaires qui vont faire l'ouvrage, je rappelle que ça va être les
plateformes qui l'obligation de faire l'ouvrage.
M. Grandmont : Qui devront
faire le travail, l'odieux de faire le travail. Tant qu'à avoir la parole, je
voulais proposer un amendement, Mme la Présidente. Je pense qu'il est déjà
rendu au Greffier. Peut-être attendre qu'il soit en ligne avant de le lire.
C'est tout simple.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 43)
(Reprise à 12 h 46)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Monsieur le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui. Donc,
si... oui, si vous permettez, Mme la Présidente, merci, je vais retirer cet
amendement-là. On a eu une petite discussion avec la ministre. On va en
redéposer un autre à la place. On va juste attendre qu'il apparaisse. Je
pourrai en faire la lecture.
La Présidente (Mme D'Amours) : Avant,
M. le... j'ai besoin du consentement pour retirer, s'il vous plaît.
M. Grandmont : Ah,
consentement pour le retirer, oui, excusez-moi, vous avez raison.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
est-ce que j'ai le consentement pour le retrait de...
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. Grandmont : Donc, j'en
redéposerais un autre, s'il vous plaît, Mme la ministre, un amendement à
l'article 4. Il n'est pas envoyé, il va arriver sous peu.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 47)
(Reprise à 12 h 51)
Mme D'Amours : Nous
reprenons nos travaux. M. le député de Taschereau, si vous voulez bien nous
lire votre amendement, s'il vous plaît.
M. Grandmont : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Donc, l'amendement est tout simple, il apparaît à l'écran.
Dans le fond, on vient modifier l'article 21.1 introduit par
l'article 4 du projet de loi par l'insertion après «pour chaque
établissement» de «la catégorie».
Donc, l'idée, c'est d'ajouter, dans le
fond, aux informations qui font partie du registre public, la catégorie à laquelle
s'est inscrit un établissement qui veut faire de l'hébergement touristique via
les plateformes. Ça fait suite à une recommandation, là, qui venait des
recommandations du Dr Wachsmuth et St-Hilaire, du Groupe de recherche sur les
politiques en gouvernance urbaine de l'Université McGill, qui disait qu'il
fallait absolument qu'on ait accès à cette information-là. L'idée est quand
même relativement simple, là, c'est être capable de donner davantage
d'information, d'outils pour assurer le suivi, la conformité notamment, mais
aussi pour la recherche, pour être capable de faire le suivi de l'ensemble de
l'évolution du marché de l'hébergement touristique. L'objectif étant de donner
encore une fois davantage d'information pour que les chercheurs puissent, après
ça, produire des rapports. Même chose aussi pour les équipes du ministère du
Tourisme pour avoir davantage d'informations, encore une fois pour être capable
de produire des bilans qui sont encore plus exhaustifs, qui vont nous permettre
de faire un meilleur suivi. Je pense qu'en ayant aussi une approche
large, en nommant simplement la catégorie, ça nous permet de comprendre à la
fois les trois catégories qui sont présentement en vigueur, là, établissement
de résidences principales, établissements d'hébergement touristique jeunesse et
établissements d'hébergement touristique général. Et ce qui n'empêche pas que
si jamais on crée des nouvelles catégories, bien, on a encore une fois un terme
général qui permet de couvrir l'ensemble des catégories qui sont offertes ou,
en fait, qui sont disponibles pour inscription. Donc, voilà, c'est tout simple
comme amendement, mais je pense que ça va nous donner un petit peu plus
d'outils pour être capable de faire le suivi, là, puis faire des bons bilans,
puis, encore une fois, avoir une loi qui évolue bien dans le temps.
Mme D'Amours : Merci, M.
le député. Commentaires sur l'amendement de l'article 4?
Mme Proulx : Pas de
commentaire, Mme la Présidente.
Mme D'Amours : Pas de
commentaire. Donc, nous allons mettre aux voix l'amendement. Est-ce que
l'amendement sur l'article 4 est adopté?
Des voix : Adopté.
Mme D'Amours : Adopté.
Nous revenons à l'article 4 tel qu'amendé. Commentaires? Pas de
commentaire sur l'article 4 tel qu'amendé.
Mme Proulx : Pas de
commentaire.
Mme D'Amours : Donc, je
vais mettre aux voix l'article 4 tel qu'amendé. Est-ce que
l'article 4, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Mme D'Amours : Adopté.
L'article 5, Mme...
M. Grandmont : ...
Mme D'Amours : Pardon?
M. le... oui.
M. Grandmont : ...l'article 4.1.
Mme D'Amours : Bien sûr.
Est ce que j'ai sur Greffier?
M. Grandmont : Je pense qu'on
vous l'a envoyé déjà.
Mme D'Amours : Bon, je
vais suspendre les travaux, encore une fois, quelques minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 54)
(Reprise à 12 h 57)
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Nous sommes de retour à nos travaux. M. le député de Taschereau, si vous voulez
bien nous faire la lecture de votre amendement 4.1, s'il vous plaît.
M. Grandmont : Oui. Alors,
l'article 4.1, tout simple, qui vient s'insérer après l'article 4 du
projet de loi, l'article se lit comme suivant : 4.1. Cette loi est
modifiée par l'abrogation de l'article 23. Voilà.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Il nous reste trois minutes. M. le député, est-ce que vous pensez que vous
pouvez nous faire les commentaires au sujet de l'article ou si vous aimez
attendre?
M. Grandmont : Je pense que
ça va prendre plus que trois minutes.
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça
va prendre plus que trois minutes?
M. Grandmont : Si c'est
possible, avec le consentement, là, effectivement, j'attendrais tantôt.
La Présidente (Mme D'Amours) : S'il
y a consentement, on pourrait arrêter nos travaux maintenant.
Mme Proulx : ...si jamais
c'est possible, Mme la Présidente, parce qu'effectivement il y a beaucoup de
matériel sur l'article 23. Il y a consentement, oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Consentement.
Parfait.
Donc, nous suspendons nos travaux jusqu'à
15 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 58)
14 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 01)
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Nous reprenons nos travaux. Nous étions sur un amendement déposé par...
15 h (version non révisée)
La Présidente (Mme D'Amours) : ...le
député de Taschereau, l'amendement 4.1. M. le député, c'est tellement
court, j'aimerais que vous en fassiez encore la lecture pour qu'on se remette
dedans, et puis vos explications après.
M. Grandmont : Oui,
évidemment. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, dans le fond, on vient...
c'est un nouvel article pour l'instant, là, identifié comme 4.1 : Insérer,
après l'article 4 du projet de loi, l'article suivant :
4.1. Cette loi est modifiée par l'abrogation
de l'article 23.
Donc, les explications, on en a entendu
parler beaucoup pendant les auditions, c'était dans les recommandations,
notamment, là, de l'Union des municipalités du Québec, de la Fédération
québécoise des municipalités, ils demandaient de ne plus assujettir la
limitation de l'exploitation d'établissements, de résidences principales à la
procédure d'approbation référendaire particulière prévue à l'article 23 de
la Loi sur l'hébergement touristique, donc dans un souci, là, de renforcer l'autonomie
municipale. Plusieurs municipalités ont fait les manchettes en mars dernier,
dont la municipalité de Stoneham-et-Tewkesbury qui a dû tenir 30 référendums
pour les 30 secteurs où le nombre minimal de signatures avait été atteint,
et ce, pour un coût de 100 000 $ pour maintenir sa réglementation
initiale. Évidemment, 100 000 $ pour une municipalité de la taille de
Stoneham-et-Tewkesbury, c'est un coût important, même pour des plus grandes
municipalités. Si c'est les dépenses qu'on peut s'éviter de faire, on va le
faire, je pense que c'est... je pense qu'elles vont apprécier aussi de ne pas
avoir à les faire. Le président de la FQM disait, entre autres, et je le cite :
Dans le cas de ma municipalité, Sainte-Catherine-de-Hatley, une communauté de 2 800 habitants
répartis sur 99 kilomètres carrés, nous comptons 95 secteurs.
Imaginez la complexité et le coût si nous avions eu à tenir autant de
référendums dans autant de secteurs.
Bon, j'ai des articles ici, là, qui
parlent un peu, là, du cas de Stoneham-et-Tewkesbury, je n'y reviendrai pas,
mais, en gros, c'est un essai, c'est ce que j'ai compris, là, ça avait été
apporté, là, précédemment, c'était une demande initiale, là, qui venait des
municipalités au départ, je pense qu'ils avaient peut-être mal mesuré l'impact
que ça pourrait avoir quant à... aux coûts, en fait. Ce qui est demandé, c'est
tout simplement abroger cet article-là. L'idée étant qu'à partir du moment où
une municipalité veut empêcher... oui, c'est ça, empêcher, là, l'hébergement
touristique sur des zones, bien, évidemment, ça a des impacts sur l'ouverture
potentielle des registres pour toute personne qui serait soit dans la zone
elle-même, soit dans les zones contiguës, ce qui peut avoir comme obligation
finalement, là, d'augmenter considérablement les coûts pour les municipalités,
ne serait-ce qu'ouvrir les registres, c'est déjà quand même des coûts qui sont
associés qui sont importants, mais il y a aussi, bien, s'il y a référendum,
bien là, c'est des coûts encore supplémentaires. Donc, l'idée est de simplement
de revenir à la situation qui prévalait au point de départ en abrogeant l'article 23,
ça nous permet d'obtenir, finalement, une situation où il est beaucoup plus
simple et moins coûteux pour les municipalités si on veut effectivement, là,
pouvoir légiférer ou, en fait, réglementer l'usage sur le territoire. Donc, on
pourrait y aller pour une discussion, là, évidemment, là, par la suite.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député. Mme la... Mme la ministre.
Mme Proulx : Députée aussi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée ministre.
Mme Proulx : Exact. Je ne
sais pas si vous allez tous vous souvenir, M. le député de Taschereau, lors des
premières conférences de presse ou premiers points de presse en lien avec le
dépôt du projet de loi n° 25, vous les avez suivis, mais une des choses
que j'ai admises d'emblée, c'est que j'ai mal communiqué le projet de loi n° 100
et je souhaite ne pas répéter ça à travers le 25. Et dans cet aveu-là bien candide,
parce qu'initialement c'était une modification, un allègement réglementaire, on
se souviendra. Or, avec cet allègement réglementaire là, il y a des nouveaux
règlements qui sont entrés, entre autres, là, pour ce qui a trait la résidence
principale, l'interdiction ou la limitation de pouvoir exploiter la résidence
principale. Ça a été mal expliqué de ma part, et il y a eu donc un effet
cascade, domino d'une mauvaise compréhension par ma faute de... des tenants et
des aboutissants en ce qui a trait, donc, à la tenue d'un référendum, d'un
registre, d'abord, à signer puis, à la lumière des signatures au registre, s'il
y aurait référendum ou pas, la fameuse date du mois d'avril est arrivée aussi
avec, bon, l'arrivée de... il n'y aura pas d'interdiction, on ne pourra pas
interdire d'interdire la résidence principale. Donc, après cet aveu-là de
communication qui n'était pas exceptionnelle de ma part, il y a eu une
incompréhension également de la part de l'UMQ et de la FQM...
Mme Proulx : ...et de nos
équipes, là, on doit le dire bien, bien humblement, qu'il n'y a pas
l'obligation, comme certains maires l'ont laissé sous-entendre, de faire des
référendums sur l'ensemble de leur territoire. À travers leur zonage, ils
peuvent déterminer l'usage qu'ils en feront. Donc, par exemple, dans une ville
comme Lévis, il n'y a pas besoin d'avoir 1 200 référendums qui soient
tenus. Si la ville, la municipalité décide d'un lieu X déterminé par un
quadrilatère x, dans une municipalité X, c'est donc à l'intérieur de ça qu'elle
pourrait, donc, ouvrir un registre, avoir les signatures et dépendamment du
nombre de signatures à ce registre-là, tenir ou non un référendum avec un
résultat x. C'est ça, là, qui a été très mal communiqué. Les municipalités, en
tout temps et depuis toujours, peuvent cibler les zones dans lesquelles elles
peuvent restreindre l'hébergement touristique courte durée à travers la
résidence principale. Elles ont tous ces pouvoirs-là.
Lors de la discussion du projet de loi
n° 100, c'était une demande de l'UMQ, c'était une demande de la FQM. Et
donc, à travers le processus référendaire établi dans la loi 67, les
municipalités ont ce pouvoir-là. Je veux m'assurer, avec le projet de loi
n° 25, que la communication... Puis ça a été des discussions, vous vous en
rappellerez, en commission parlementaire, au sujet des actions que le
gouvernement du Québec va poser pour s'assurer de l'entière et pleine
compréhension du fameux carré de sable dans lequel les plateformes et les
exploitants vont vouloir opérer. On va s'assurer, puis ça a été mentionné à
quelques occasions en commission parlementaire, d'avoir une... une
communication, pardon, qui soit claire.
Alors, c'est un processus qui a été
instauré, donc, à la demande des municipalités, ça, c'est le premier élément.
On a toujours dit que notre objectif, c'est d'avoir un équilibre entre le droit
des citoyens de disposer de leur résidence principale, en tout ou en entier, et
de mettre, donc, quelques milliers de dollars dans leur poche, le droit des
municipalités d'exiger leur autonomie en matière de réglementation et de
zonage, évidemment qu'on reconnaît l'entière et pleine autonomie des
municipalités là-dedans, les mesures mises en place précédemment pour permettre
d'atteindre cet équilibre-là.
Et je rappelle, donc, que les
municipalités peuvent cibler les zones dans lesquelles elles veulent
restreindre l'hébergement touristique. Je comprends vraiment bien qu'il y a des
municipalités qui ont souhaité l'interdire sur l'ensemble de leur territoire,
mais, à la lumière des résultats qu'on a, puis, Mme la sous-ministre, vous
saurez me corriger, il y en a deux ou trois, au Québec, qui ont décidé
d'interdire, là, purement et simplement l'exploitation de la catégorie
résidence principale en hébergement collaboratif courte durée.
Donc, à votre intention de l'amendement,
on peut poursuivre les discussions, là, mais, pour le moment, ce que je vous
dis, c'est que les pouvoirs que vous demandez en abrogeant le 23, ils sont déjà
là, ils sont déjà dans les mains de toutes les municipalités du Québec de
pouvoir déterminer le zonage où elles permettront l'exploitation ou non de la
résidence principale sur les plateformes d'hébergement courte durée.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député.
M. Grandmont : Oui. Je
remercie la ministre, là, pour ses précisions. N'empêche, donc, ma
compréhension, j'aimerais vérifier d'abord si ma compréhension est bonne. Par
exemple, si une municipalité décide, dans un... dans une de ses zones, là, qui
fait partie de la municipalité, décide d'interdire la location pour une
résidence principale, elle va devoir ouvrir un registre pour cette zone-là
ainsi que les zones contiguës.
Mme Proulx : S'il y a des
gens qui s'y opposent.
M. Grandmont : Oui, mais...
Bien, le registre, en fait...
Mme Proulx : Partons du
principe, là.
M. Grandmont : Bien, le
registre sert à recevoir les...
Mme Proulx : Oui, oui.
M. Grandmont : Donc, il y a
obligation d'ouvrir un registre à la base.
Mme Proulx : Exact, tout à
fait.
M. Grandmont : Après ça, s'il
y a des gens qui se manifestent, dans certaines proportions, bien là, on va se
retrouver à être obligés de faire un référendum.
Mme Proulx : Oui.
• (15 h 10) •
M. Grandmont : Bon, on est
d'accord là-dessus. Maintenant, il y a des municipalités... Puis l'exemple de
Stoneham-et-Tewkesbury est quand même très intéressant, je ne sais pas si vous
connaissez bien cette municipalité-là.
Mme Proulx : Tewksbury, oui.
M. Grandmont : Oui, c'est ça.
C'est un endroit, en fait, de villégiature au nord de Québec, une trentaine de
minutes, très beau.
Mme Proulx : Oui. Belles
randos à faire là-bas.
M. Grandmont : Pardon?
Mme Proulx : Belles randos à
faire là-bas.
M. Grandmont : Il y a des
belles randos, il y a plein de belles activités à faire là-bas. Le mont Wright,
d'ailleurs, très beau.
Mme Proulx : Exactement, que
je fréquente occasionnellement.
M. Grandmont : Sinon, c'est
quand même intéressant, mais, en même temps, je comprends la préoccupation de
la municipalité de Stoneham et Tewkesbury puis je comprends son intention de
vouloir empêcher, en fait, là...
M. Grandmont : ...hébergement
touristique de résidence principale dans ces secteurs-là, parce qu'il y a déjà
beaucoup d'offres de résidences secondaires. Il y a beaucoup, beaucoup,
beaucoup d'offres d'hôtels dans ces secteurs-là aussi. C'est un lieu quand même
très touristique. Donc, si elle veut s'assurer de garder son caractère vivant,
très humain, son esprit de municipalité, je veux dire, esprit de village ou, en
tout cas, je ne sais pas comment qu'ils se catégorisent eux-mêmes, là, mais tu
sais, s'ils veulent garder cette espèce d'esprit de communauté, pour le dire
plus sobrement, bien, je peux comprendre qu'ils veulent s'assurer de garder des
résidents qui habitent à longueur d'année. C'est quelque chose d'important.
Donc, elle va avoir envie effectivement
d'empêcher la location pour les résidences principales, ce qui fait que, bien,
elle va devoir, finalement, ouvrir le registre. Elle va vouloir l'interdire
partout et ouvrir ses registres. Ça devient comme une... Ça... Le coût associé
à ça, alors que l'intention est extrêmement intéressante, de vouloir garder une
vitalité, un esprit de communauté vient avec nécessairement des coûts
importants, puis dans ce cas-ci, 100 000 $. Donc, en quoi ce qui est
actuellement permis favorise, finalement, le maintien de cet esprit de
communauté là qu'on peut chercher chez les municipalités, alors que, pour
l'instant, on dirait que tout nous porte à vouloir... à devoir payer
100 000 $ dans ce cas-ci pour pouvoir garantir cet esprit de communauté
là?
Mme Proulx : Bien, les
municipalités ont tous les pouvoirs. On a un chapeau de règlement
gouvernemental où on établit les règles. Maintenant, les municipalités qui ont
les pouvoirs de proximité peuvent décider d'ajouter les règlements qui...
qu'ils souhaitent ajouter, mais elles devront être responsables de
l'application des règlements additionnels qu'elles souhaitent ajouter. Par
exemple, chez nous, à Saint-Jean-de-Matha, autour du lac Vert, la municipalité
a décidé que tu demandes à ton voisin de gauche, ton voisin de droite puis ton
voisin en arrière si tu peux exploiter ta résidence principale. Ç'a été non au
tour des propriétaires du lac. Et donc ça a force de règlement et de loi chez
nous dans la municipalité où, à la lumière de ce que vous exprimez, les
résidents du lac ont décidé de prendre cette option-là.
Maintenant, on ne peut pas priver les gens
de quelques jours ou quelques semaines par année parce que leur résidence
principale, c'est là qu'ils passent la majeure partie de leur temps. Puis
90 %, 95 % du temps, les gens la passent dans la résidence
principale. Maintenant, quelques jours, voire quelques semaines par année, les
gens qui souhaitent la mettre en location, bien, évidemment, ça prend
l'autorisation de la municipalité, de la ville ou de l'arrondissement, mais on
a laissé tous les pouvoirs aux municipalités de décider ce qu'elles croient et
ce qu'elles jugent être le mieux pour elles. Le gouvernement du Québec n'a pas
à interférer là-dedans. Ce sont les municipalités qui prennent les décisions.
Ça leur appartient.
Maintenant, je répète, on a peut être mal
expliqué nos règlements précédemment, elles ne sont pas obligées de tenir,
ouvrir des registres dans chacune des zones, uniquement dans la zone où il y a
eu une intervention de la municipalité, de l'arrondissement ou de la ville de
limiter ou d'interdire l'hébergement courte durée avec les résidences
principales.
M. Grandmont : Donc,
moi, je pensais bien humblement que ça... ça ressemblait en fait au processus
référendaire classique, c'est-à-dire qu'il y ait toujours la notion de zone qui
est visée par la modification réglementaire et les zones contiguës. Donc, vous
me dites que, finalement, dans le cas d'Airbnb, l'ouverture des régions se fait
seulement pour la zone qui est visée par l'interdiction visée par les
municipalités?
Mme Proulx : C'est à
dire que, dans le plus fin détail, peut-être que le sou9s-ministre, là, peut
venir compléter, mais, oui, il y a effectivement dans les municipalités où on
consulte les régions contiguës. Tu sais, il pourrait y avoir une zone qui est
délimitée puis, l'autre bord de la rue, elle n'est pas incluse. Ça fait qu'il
pourrait, oui, avoir, sauf erreur, Mme Murray, avoir une consultation pour
la zone contiguë si, par exemple, c'est une rue ou une ruelle qui sépare une
zone qui a été identifiée par la municipalité, où on interdirait, par exemple,
l'exploitation de la résidence principale. Ça fait que c'est ça dans le
contigu, sauf erreur, Mme la sous-ministre. Peut-être que la sous-ministre
pourrait compléter.
La Présidente
(Mme D'Amours) : Mme la sous-ministre. Oui, allez-y.
Mme Murray
(Audrey) :Oui, merci. Donc,
effectivement, en fait, l'enjeu d'incompréhension lors des consultations
particulières semblait ressortir du fait qu'on obligeait une consultation sur
l'ensemble des zones en même temps. Donc, la précision ici, c'est qu'on peut...
une municipalité peut consulter, peut ouvrir un registre puis le cas échéant,
si les citoyens le souhaitent, mener un référendum sur une zone spécifique et
celle contiguë.
M. Grandmont : Celle qui
est contiguë.
Mme Murray
(Audrey) :Exactement. Et
l'incompréhension était sur le fait qu'on avait l'impression qu'il fallait
ouvrir les registres sur l'ensemble des zones d'une même municipalité. Et donc
l'exemple de Lévis, l'exemple de... que vous avez donné exactement, mais ce
n'est pas... Le processus actuel, il n'oblige pas d'ouvrir sur l'ensemble, il
oblige une ouverture effectivement sur les zones. Puis ça peut se faire en
étapes, bien entendu, en fonction, là, du... de l'objectif de la municipalité.
M. Grandmont : O.K.
Donc, j'avais bien compris. Puis merci pour les précisions...
M. Grandmont : ...en même
temps, là... Puis je pense que les municipalités avaient bien compris aussi.
Les cas qu'on a vus passer... en tout cas, pour... J'avoue que, pour le cas de
Lévis, là, je n'ai pas... je n'ai pas fait... je n'ai pas lu les articles qui
référaient à ça, mais, pour ce qui est de Stoneham, je pense qu'ils avaient
bien compris que ça touchait l'ensemble de leur territoire parce qu'ils avaient
décidé que la location pour les résidences principales, ça... ils voulaient
l'interdire, en fait, donc toutes les zones étaient visées. Et c'est peut-être
le cas aussi dans d'autres municipalités au Québec.
Ça fait quand même cher payé pour
pouvoir... pour vouloir garder... Je comprends, là, qu'il y a le droit
individuel, puis on en est aussi, là, soyez-en bien certains, là, la
possibilité que les gens puissent louer leur résidence principale quand il
s'agit, là, de... puis de se faire un petit pactole, puis... évidemment, pour
des locations de courte durée. Je pense que c'est... Puis ça devait être ça,
l'esprit, aussi, d'Airbnb, au début, là, mais ça a complètement dérapé, on est
allé ailleurs. Mais, sur le principe de base, on trouvait ça intéressant. Mais
il y a des... il y a des municipalités qui vont vouloir protéger leur
territoire, leur esprit de communauté, puis je pense particulièrement à des
petites municipalités qui vivent beaucoup du tourisme, toute la région
charlevoisienne, Baie-Saint-Paul, la Petite-Rivière-Saint-François.
Stoneham-et-Tewkesbury, c'est exactement ça aussi. Le président de la FQM, Sainte-Catherine-de-Hatley
aussi, c'est un... tu sais, c'est une région touristique. Il me semble que
c'est cher payé, pour une municipalité, qui doit ouvrir tous ses registres à
des coûts quand même importants...
Mme Proulx : C'est parce que
la municipalité a décidé de l'ouvrir à l'ensemble de son territoire. C'est ça,
la particularité.
M. Grandmont : Oui, oui,
évidemment, pour protéger cet esprit de communauté sur l'ensemble, parce qu'il
y a déjà beaucoup de location...
Mme Proulx : Mais ça leur
appartient. Je veux dire, c'est des décisions...
M. Grandmont : ...il y a
beaucoup de location, si je peux me permettre...
Mme Proulx : Oui.
M. Grandmont : ...il y a
beaucoup de location de résidences secondaires qui se fait déjà sur ce
territoire-là. Donc, comment on fait pour garantir qu'il y a du monde qui
continue à vivre, tu sais, le plus longtemps possible dans la municipalité puis
on développe cet esprit de communauté là?
Mme Proulx : Oui, mais ils
peuvent l'interdire pour la résidence secondaire sans avoir à passer par un
référendum. Si les municipalités souhaitent trouver un équilibre, elles peuvent
le faire. Elles sont maîtres d'oeuvre là-dedans.
Une parenthèse que... et un élément
important que j'apporterais... parce que là vous parlez de zones très
touristiques, mais il y a des zones au Québec qui souhaitent un développement
touristique sur quatre saisons pour avoir des retombées économiques pour
l'ensemble de la communauté, vous faites référence à la communauté, où il y a
un déficit d'hébergement touristique dit traditionnel, et la résidence
principale permet à ces municipalités-là de pouvoir, un, contempler l'arrivée
de touristes qui vont venir soutenir, économiquement parlant, la région ou la municipalité
sur quatre saisons.
Puis un autre dont j'ai entendu parler,
pour la tenue d'événements majeurs, comme par exemple, je fais référence aux
Jeux du Québec, qui, sauf erreur, se sont tenus à Rimouski...
Rivière-du-Loup... Rivière-du-Loup... Rimouski...
Une voix : ...
Mme Proulx : ...Rivière-du-Loup,
où on avait un déficit d'hébergement, M. le député, et on est venus me voir en
me disant : La résidence principale, ça nous permet d'avoir été la ville
hôte de la tenue des Jeux du Québec, avec des athlètes en devenir et leurs
familles, parce que, dans certaines régions du Québec, on doit l'admettre, on a
un déficit d'hébergement dit traditionnel, si on fait référence, par exemple,
aux hôtels ou aux grandes chaînes hôtelières.
M. Grandmont : Oui,
effectivement. J'ai moi-même été aux Jeux du Québec. Je sais combien c'est
important, l'hébergement, dans ces grands moments là, et important pour notre
jeunesse aussi. La municipalité de Stoneham-et-Tewkesbury prévoyait demander un
remboursement des frais liés à une telle opération au gouvernement du Québec.
Savez-vous s'ils l'ont fait ou...
Mme Proulx : Je n'ai pas été
informée de ça.
M. Grandmont : Parce que
c'est des coûts importants, quand même, pour la municipalité, là.
Mme Proulx : Je n'ai pas été
informée de ça.
• (16 h 20) •
M. Grandmont : On parlait de
100 000 $. Je ne sais pas c'est quoi, le budget annuel, là, du... de
la municipalité de Stoneham.
Écoutez, je pense qu'on va être... on
n'arrivera pas à s'entendre cette fois-ci là-dessus, puis je n'étirerai pas
indûment le temps. Je pense, malgré tout, quand même, qu'on pourra
éventuellement y revenir. Ça me semble important, là, de faire attention à l'autonomie
des municipalités, s'assurer qu'elles puissent maintenir une bonne cohésion
dans les communautés...
Mme Proulx : On est là.
M. Grandmont : ...et aussi
que la ministre soit bien sensibilisée au fait que ça coûte très cher, de la
façon dont c'est articulé actuellement. Malgré peut-être des efforts de
communication plus grands à faire, reste que, pour les municipalités, c'est des
coûts qui sont prohibitifs pour ces municipalités-là. Si elles ont fait des
référendums, si elles ont voulu interdire l'hébergement touristique pour
résidences principales sur l'ensemble du territoire, il y avait des bonnes
raisons derrière. Donc, moi, ce que je vois, c'est que le mécanisme
actuellement, il ne fonctionne pas, il ne répond pas aux besoins, malgré des
efforts de communication plus grands à faire.
Mme Proulx : Et on verra, au
résultat de l'adoption ou non du projet de loi... à terme du projet de loi n°
25, si certaines de ces municipalités reverront leur modèle d'affaires. Compte
tenu que c'est beaucoup plus contraignant et restrictif, les règles du jeu
qu'on met sur la table aujourd'hui, peut-être certaines reverront leur
position. Je ne veux pas présumer de la position des municipalités...
Mme Proulx : ...mais je
tiens à vous rassurer, là, les villes, les municipalités, les arrondissements
ont ce pouvoir là, et avec raison, elles nous ont demandé de leur conférer tous
ces pouvoirs-là sur leur territoire, ce qu'évidemment... ce à quoi évidemment
on a consenti. Maintenant, elles demandent des pouvoirs, elles doivent assumer
certaines responsabilités lorsqu'elles demandent de prendre charge de ces
pouvoirs-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur l'amendement 4.1? Je vais mettre aux voix l'amendement 4.1.
Est-ce qu'il est adopté?
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Par
appel nominal. Merci. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Pour, contre, abstention. Monsieur Grandmont, Taschereau?
M. Grandmont : Pour.
La Secrétaire : Madame
Proulx, Berthier?
Mme Proulx : Contre.
La Secrétaire : Madame Boivin
Roy, Anjou-Louis-Riel?
Mme Boivin Roy : contre.
La Secrétaire : M. Dufour,
Abitibi-est?
M. Dufour : Contre.
La Secrétaire : Monsieur
Tremblay, Dubuc?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : Monsieur
Martel, Nicolet-Bécancour?
M. Martel : Contre.
4lse Monsieur Caron, Portneuf?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire : Madame Lakhoyan
Olivier, Chomedey?
Mme Lakhoyan Olivier : Contre.
La Secrétaire : Madame
D'Amours, Mirabel?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, l'amendement 4.1 est rejeté. Nous passons à l'article 5, Mme la
ministre, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme
la Présidente. Article 5. L'article 28 de cette loi est modifié.
1. par la suppression, dans ce qui précède
le paragraphe 1. de «commet une infraction et»;.
2. par l'insertion, après le
paragraphe 3, du suivant :« 3.1 Inscrit en application de la présente
loi et de ses règlements dans l'offre d'hébergement d'un établissement
d'hébergement touristique ainsi que dans toute publicité en faisant la
promotion, un numéro d'enregistrement pour cet établissement qui est faux ou
inexact ou un tel numéro alors que l'enregistrement de cet établissement est
expiré, suspendu ou annulé».
Donc, à l'article 5, il y a deux
modifications, une qui est uniquement à modifier un vocable qui est utilisé,
Mme MM les députés, dans notre législation, puis je vais laisser Me Hudon,
avec votre permission, de vous expliquer donc la première qui est
essentiellement technique. La deuxième modification consiste à prévoir une
nouvelle infraction à l'égard de quiconque inscrit dans une offre
d'hébergement, de même que dans une publicité faisant la promotion d'un
établissement d'hébergement touristique un numéro d'enregistrement qui est faux
ou inexact ou un numéro d'enregistrement qui concerne un établissement dont
l'enregistrement est expiré, suspendue ou annulée. Donc, avec votre permission,
Madame, M. le député, pour ce qui est de la modification vocable utilisée dans
notre législation, je laisserais, avec votre permission, Me Hudon, vous donner
les explications. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Me Hudon, la parole est à vous.
M. Hudon (Alain) : Merci.
Merci, Mme la Présidente. Alors, si vous allez à la page de gauche de votre
cahier, je ne sais pas si vous l'avez ouvert, là, on a le texte actuel de
l'article 28. Dans le paragraphe introductif de l'article, ça se lit comme
suit : «commet une infraction et est passible d'une amende de 2 500 à
25 000 $ s'il s'agit d'une personne physique et de 5 000 à
50 000 $ dans les autres cas, quiconque», etc. Donc, le «commet une
infraction et est passible», les tribunaux ont récemment convenu que c'était
comme si... c'est comme un pléonasme, comme «monter en haut» ou «descendre en
bas». Donc, le «commet une infraction» n'ajoute rien au fait que, si tu es
passible d'un montant, d'une amende, c'est parce que tu as commis une
infraction.
Donc, compte tenu qu'on ajoute une
nouvelle disposition pénale par le projet de loi, bien, il a été convenu, avec
le secrétariat à la législation, qu'on allait harmoniser tout le vocabulaire
des dispositions pénales pour enlever ce texte-là, qui, somme toute, n'ajoute
rien, là. Donc, «Commet une infraction et» est supprimé ici. Puis on verra
qu'il y a un article omnibus un petit peu plus loin qui le fait dans les autres
dispositions, qui n'étaient pas impactées par le projet de loi. Donc, je ne
sais pas si c'est clair, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article cinq? S'il n'y a pas de commentaire... Oh! Pardon.
Oui, M. le député de Taschereau, allez-y.
M. Grandmont : Ce n'est
pas sur la modification en tant que telle, là, je pense que ça a bien du bon
sens. Quoique mes filles me disent, des fois, que c'est possible de descendre
en bas, mais je vous laisse deviner comment. Mais, bon, on s'amuse beaucoup à
la maison.
Une voix : ...
M. Grandmont : Ça, c'est
plus dur, c'est ça. Oui, c'est ça, c'est plus sur les amendes, en fait, là. Ça
m'avait échappé. Il me semblait que c'étaient 25 000. là, on parle de
2 500 à 25 000, c'est comme... Il y a une gradation, en fait, des
amendes, s'il y a répétition?
Mme Proulx : Exact.
M. Grandmont : C'est
comme ça que ça avait été prévu dès le départ?
Mme Proulx : Oui. Toute
personne qui...
M. Grandmont : C'était
ça?
Mme Proulx : Oui, oui,
oui.
M. Grandmont : O.K.
j'avais comme retenu plus le 25 000, le 50 000, le 100 000,
plutôt que les... la gradation.
Mme Proulx : C'est le
maximum. Donc, le maximum est à 25 000. Puis, pour les plateformes, ça
peut monter jusqu'à 100 000. Donc, toute personne qui inscrit une offre
d'hébergement d'un établissement...
Mme Proulx : ...dans toute
forme de publicité que ce soit, qui en fait la promotion. Donc, le fameux
numéro d'enregistrement, là, qui est faux, 1-2-3-4-5-6-7, qui est inexact, qui
est expiré ou suspendu ou annulé est donc passible d'une amende de
2 500 $ à 25 000 $, personnes physiques, personnes morales,
donc là, ça part de 5 000 $ à 50 000 $. C'est établi, là,
selon l'ordre des choses des pénalités financières, là, qui sont imposées... Me
Hudon, peut-être que vous pouvez donner davantage de détails, mais ce n'est pas
la ministre, unilatéralement, là, qui a dit que le minimum était à
2 500 $ puis que le maximum était à 25 000 $, puisque
l'autre était à 5 000 $ et à 50 000 $. Ce n'est absolument
pas une décision unilatérale de la ministre, là.
M. Hudon (Alain) : Non,
exactement, Mme la Présidente, quand on veut introduire des dispositions
pénales dans une loi, on a, on va dire, un organe spécialisé au ministère de la
Justice qui fait en sorte d'harmoniser le montant des amendes en fonction de la
nature des infractions. Donc, comme on arrive avec des nouvelles infractions,
bien là, on va voir dans les autres lois c'est quoi, le niveau, pour essayer
d'avoir des montants similaires pour les mêmes types d'infractions, peu importe
la loi. Donc, ici, les amendes, là, de 2 500 $ à 25 000 $
et 5 000 $ à 50 000 $ étaient déjà là, là, on ne vient pas
modifier ça. Mais dans la nouvelle disposition pénale qu'on va imposer aux
plateformes en cas d'infraction, là, le montant des amendes, là, a été établi
avec la collaboration, là, d'organes spécialisés au ministère de la Justice.
M. Grandmont : Est-ce que moi
aussi je me permettre?
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
allez-y, M. le député.
M. Grandmont : Deux
questions, en fait, là, bien, trois questions, en fait. Comment se fait cette
gradation-là? Je vais vous lancez trois questions, si vous permettez, puis vous
pourrez répondre. Donc, comment se fait cette gradation-là, là, de... On passe
de 5 000 $ à 50 000 $, est-ce que c'est selon les
comparables, ou si c'est comme la récurrence, en fait, là, des infractions, là,
d'une part? D'autre part, est-ce que ça aurait pu... est-ce qu'on aurait pu
explorer d'autres... d'autres façons de calculer, par exemple, un pourcentage
du chiffre d'affaires de la compagnie? Peut-être que c'est que le compliqué,
mais, en tout cas, je ne le sais pas, je lance l'idée quand même quand même.
Puis, sinon, pourquoi ça se retrouve là et non pas dans dans le règlement qui
accompagne le projet de loi, pour être capable de peut être faire évoluer assez
rapidement et facilement le type d'amende ou la hauteur des amendes qu'on
donne? Pourquoi ça se retrouve dans le fond, dans la loi, plutôt que dans le
règlement?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre ou M.... Me Hudon? Me Hudon, allez-y.
M. Hudon (Alain) : Les
amendes habituellement se retrouvent dans la loi, là. Et même, quand on veut
sanctionner des infractions à des dispositions réglementaires, on le prévoit
également dans la loi, là, mais on identifie dans le règlement les
modifications... les dispositions en question. La façon, c'est qu'on vient...
il y a une espèce d'échelle de gradation des niveaux d'infractions qui vient
déterminer : Bien, si tu es le grade 1, grade 2, grade 3,
grade 4, grade 5, bien voici l'ampleur des fourchettes des amendes
qui devraient s'appliquer. Puis, la plupart du temps, il y a tout le temps un
minimum puis un maximum. On peut penser que le minimum va être lorsqu'on veut
imposer... pour une première infraction, ça va être le minimum, à moins qu'il y
ait des facteurs aggravants qui justifieraient qu'on demande un montant
supplémentaire, auquel cas ça va prendre l'autorisation d'un juge. Donc, dans
ce cas-ci, là, pour la nature des infractions qui sont là, bien, il a été
jugé... avec le tableau, l'échelle de gradation qu'on avait au ministre de la
Justice, bien, le minimum pour une personne physique, c'était
2 500 $, puis le maximum, c'était 25 000 $. Pour les
autres, bien, personnes morales notamment, bien, c'était 5 000 $ à
50 000 $.
M. Grandmont : Parfait. Puis
pour d'autres façons de calculer les montants d'amendes?
M. Hudon (Alain) : Il y en a,
mais c'est des cas particuliers.
M. Grandmont : Oui, O.K..
M. Hudon (Alain) : Oui, il y
en a, notamment, je pense, dans la Loi sur l'encadrement des services
financiers, là, dans le domaine des valeurs mobilières, où on peut y aller avec
un pourcentage du chiffre d'affaires, mais ce n'est pas la... ce n'est pas la
normalité, c'est vraiment des cas particuliers.
M. Grandmont : C'est plus des
cas particuliers. Puis ne s'appliquait pas dans ce cas-ci parce que?
M. Hudon (Alain) : Non, au
niveau de la nature des infractions qui sont là, c'est des infractions qu'on
retrouve... Notamment, de faire une fausse déclaration dans des documents
prescrits par la loi, bien, il n'y a pas juste en vertu de la loi sur les
hébergements touristiques que ça se retrouve. Dans plein d'autres lois, il faut
fournir des documents. Si tu fais une fausse déclaration, bien, on s'organise
pour avoir un niveau d'amendes qui est similaire.
• (15 h 30) •
M. Grandmont : O.K.. Donc,
c'est plus simple. Mais je retiens quand même que, donc, si on veut
éventuellement changer les montants des amendes, il faudra rouvrir la loi,
faire un projet de loi, puis modifier les montants.
M. Hudon (Alain) : Oui, mais
on voit qu'il y a quand même une échelle qui est relativement... Entre
5 000 $, 50 000 $, avant qu'on arrive à 50 000 $,
là...
M. Grandmont : Oui, oui, qui
donne de la marge, là, on est bons pour quelques années. Oui, c'est ça. Merci.
C'est bon pour mes questions.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires, collègues? Sinon, je mets aux voix l'article 5.
Est-ce que l'article 5 est adopté? Adopté. L'article 6. Mme la
ministre, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. Article 6 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 29, du suivant :
«29.1. Est passible d'une amende de
5 000 $ à 50 000 $ s'il s'agit d'une personne physique et
de 10 000 $ à 100 000 $ dans les autres cas toute personne
exploitant une plateforme numérique qui contrevient à l'une ou l'autre des
dispositions de l'article 20.1 du paragraphe 1 du premier alinéa de
20.2.»
Donc, aujourd'hui, on propose...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Proulx : ...l'ajout d'une
disposition pénale pour toute personne qui exploite une plateforme numérique,
donc on revient à l'imputabilité des plateformes transactionnelles, qui
contrevient à l'une ou l'autre des interdictions qui ont été établies, là, aux
articles précédents. Le fait de commettre une telle infraction rend la personne
physique passible d'une amende de 5 000 $ à 50 000 $ et
rend les autres contrevenants passibles de 10 000 $ à 100 000 $.
Donc, je répète ce que Me Hudon, ici, a
dit, M. le député, Mme la députée, c'est que les amendes ont été encore une
fois validées, là, par le ministère de la Justice. Dans l'expression «les
autres cas visent les personnes morales ainsi que les sociétés de personnes ou
les associations prévues au Code civil du Québec», Me Hudon, vous pourriez en
donner le détail, «qui n'ont pas de personnalité morale, notamment une société
en nom collectif, la société en commandite ou une société en participation»,
peut-être apporter des précisions, Me Hudon, là-dessus immédiatement?
La Présidente (Mme D'Amours) : Me
Hudon.
M. Hudon (Alain) : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Oui, quand on fait des dispositions pénales, habituellement
on vient toujours distinguer l'amende qui est imposée aux personnes physiques
de l'amende qui est imposée, donc je le dis entre guillemets, aux entreprises.
Et, compte tenu que les entreprises peuvent prendre plusieurs formes
juridiques, bien, au lieu de les citer au long, on met «dans les autres cas».
Donc, les autres cas, ça vise toutes les autres formes juridiques, à l'exception
de l'individu, bien entendu.
Mme Proulx : Donc, dans le
cas qui nous occupe ici, c'est diffuser une offre d'hébergement qui ne contient
pas de numéro d'enregistrement, on revient toujours un peu au même... au même
laïus, une offre d'hébergement dont l'adresse d'établissement ne concorde pas
avec celle qui est inscrite au certificat d'enregistrement, diffuser une offre
d'hébergement avec un numéro invalide, ABCDEF, 1234567, ne pas effectuer la
validation du numéro d'enregistrement, la date d'expiration du certificat.
Donc, ici, on est vraiment, là, encore une fois, dans l'imputabilité des
plateformes numériques en ce qui a trait à l'offre d'hébergement touristique
sur ladite plateforme.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Chomedey.
Mme Lakhoyan Olivier : Oui.
Je pense que, l'année dernière, les amendes étaient rendues jusqu'à 4 millions.
Est-ce que je me trompe?
Mme Proulx : 5 millions, presque
5 millions.
Mme Lakhoyan Olivier : 5
millions, presque 5 millions?
Mme Proulx : 4,9 millions,
sauf erreur.
Une voix : ...
Mme Proulx : 4,5?
Une voix : ...
Mme Proulx : 5,5. Merci.
Revenu Québec, 5,5.
Mme Lakhoyan Olivier : 5
millions, 5,5, c'est un gros montant. Avec les amendes qui vont augmenter à l'individu
et aux plateformes, est-ce que... est-ce que la ministre a pensé peut-être
partager ces amendes avec les municipalités? Je ne sais pas si c'est quelque
chose que vous avez pensé là-dessus.
Mme Proulx : Si je peux me
permettre, je laisserais au soin de Revenu Québec d'expliquer ou non ce qu'on
fait avec des amendes qui sont perçues de la part des équipes de Revenu Québec
en ce qui a trait, Me Courtecuisse, aux infractions et aux pénalités fiscales
qui sont imposées à ceux qui sont en infraction.
La Présidente (Mme D'Amours) : J'ai
besoin du consentement pour que la dame puisse répondre à la question. Il y a
consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Madame,
s'il vous plaît, veuillez vous... vous... dire votre nom, votre titre, et
répondre à la question, s'il vous plaît.
Mme Courtecuisse (Véronique) : Véronique
Courtecuisse, directrice principale... oh! pardon, directrice principale
adjointe aux poursuites pénales à Revenu Québec.
Écoutez, le montant des amendes quand un
dossier, un plaidoyer de culpabilité ou que la personne est reconnue coupable,
le fonds est envoyé au Fonds consolidé du revenu du Québec. Donc, après, de la
façon que c'est réparti, ce n'est plus dans notre cour, mais je peux vous dire
que le montant des amendes est envoyé au fonds consolidé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? S'il n'y a... Oui, M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : ...mais je ne
reposerai pas les mêmes questions, j'aurais les mêmes réponses. Elle est très
claire tantôt. Je vois... je vois une... un enjeu au niveau du type de
plateforme qu'on va rencontrer, là, tu sais, de M. Chalet à Airbnb, il y a
peut-être deux types de... Est-ce que... est-ce que, justement, là, ce dont on
a parlé, il y a des facteurs aggravants, là... Est-ce que le fait qu'il y a des
amendes pour les personnes morales, oui, morales, qui... tu sais, qui sont plus
de l'ordre de 10 000 $ peuvent être attribuées dans un contexte où l'entreprise
est plus petite, mais on ne veut pas... On veut lui envoyer un message clair qu'on
ne fait pas... on ne fait pas d'hébergement illégal d'un côté, puis, en même
temps, on ne veut pas lui couper... tu sais, on ne veut pas, là... on ne veut
pas la mettre à terre non plus. Puis, de l'autre côté, bien, des grandes
entreprises, est-ce que le 100 000 $ va plus être privilégié? Est-ce
que, dans le fond, ça peut servir à ça, là, tu sais, quand on parlait des
facteurs aggravants, là? Parce que, pour un Airbnb, de ce monde, un 10 000 $
à payer, ce n'est peut-être pas si beaucoup d'argent que ça non plus. J'aimerais
comprendre un peu comment on peut utiliser ça pour s'adresser au... de bonne
façon ou bon joueur.
Mme Proulx : Je vais laisser
Me Hudon expliquer, mais la loi s'applique pour tout le monde, là.
M. Grandmont : Oui, oui, tout
à fait, on est d'accord.
Mme Proulx : Que vous soyez,
oui, chalet ou que vous...
Mme Proulx : ...Airbnb, ou
VRBO, ou Kijiji, une infraction est commise. Quelle que soit la grosseur de
l'entreprise, s'il y a une infraction qui est commise, il y a une infraction
qui est commise.
M. Grandmont : Absolument.
Mme Proulx : Maintenant, de
façon plus chirurgicale, Me Hudon.
La Présidente (Mme D'Amours) : Me
Hudon.
M. Hudon (Alain) : Merci, Mme
la Présidente. Malheureusement, moi, je ne suis que légiste, là, je n'applique
pas le pénal, puis on a des gens qui appliquent le pénal, ici. Ils sont
peut-être mieux placés que moi pour répondre adéquatement à la question que
vous avez posée. Donc, si vous permettez, je passerais la rondelle à mon équipe
à l'arrière.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
est-ce que c'est une personne qui n'est pas intervenue encore et que j'aurais
besoin d'un consentement ou si c'est Mme...
Mme Courtecuisse (Véronique) : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça
va être vous. Allez-y. Répondez à la question, s'il vous plaît.
Mme Courtecuisse (Véronique) : Donc,
il n'y a pas de différence sur qui commet l'infraction, peu importe le niveau,
la nature. L'infraction est commise, le dossier nous est soumis. Si la preuve
est là, on va accuser, que ça soit une résidence principale, une résidence
secondaire, une personne physique, une méga-mégapole d'entreprises
internationales, la loi va s'appliquer exactement de la même façon pour tout le
monde.
M. Grandmont : Donc, ce n'est
pas tant sur la capacité de payer d'une entreprise...
Mme Courtecuisse (Véronique) : Absolument
pas.
M. Grandmont : ...le fait que
pour une multinationale des plus petites amendes peuvent être considérées comme
des pinottes, dans le fond, là, ce n'est pas considéré comme un facteur
aggravant, là. C'est vraiment juste pour compréhension, là.
Mme Courtecuisse (Véronique) : Ça
peut être un facteur aggravant en réalité parce que quand on parle de peine ou
de... on parle de minimum, maximum. Il faut comprendre qu'entre les deux le
poursuivant a la latitude d'augmenter et de demander des peines majorées quand
il y a des facteurs aggravants. Le nombre de répétitions, la récidive fait en
sorte que les amendes vont complètement doubler, des fois tripler. Puis si on
prend Airbnb parce que c'est le cas type qui est le plus connu, bien, au nombre
d'annonces, qu'on a vues dans les dernières années, illégales, on aurait pu les
accuser... À chaque fois qu'on accusait une annonce, on aurait pu les accuser
également d'avoir aidé et d'avoir facilité la commission de l'infraction.
Donc, il faut comprendre que malgré leur
capacité financière de payer des amendes peut-être même plus élevées, il va
arriver un temps où la répétition va se faire et les montants vont devenir
très, très élevés pour ce genre d'entreprises.
M. Grandmont : Oui, oui,
c'est ça. O.K. Plus de chiffres d'affaires, plus de potentiel que ça se
présente souvent. Donc, la récurrence pourrait... Parfait.
Mme Courtecuisse (Véronique) : Absolument.
M. Grandmont : Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? Je vais mettre aux voix l'article 6. Est-ce que
l'article 6 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Donc, j'aurais
un amendement à proposer en 6.1.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. Grandmont : Je pense qu'il
a été envoyé. Je ne sais pas s'il a été transmis aux collègues.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à15 h 39)
(Reprise à 15 h 41)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. M. le député de Taschereau, est-ce que vous voulez nous
faire la lecture de votre amendement 6.1, s'il vous plaît?
M. Grandmont : Oui, Mme la
Présidente. Donc, il s'agit d'une proposition, en fait, d'un nouvel article,
là, qui vient encadrer, là, les... interdire les évictions pour faire du
Airbnb...
M. Grandmont : ...donc c'est
d'insérer, après l'article 6 du présent projet de loi, l'article
suivant :
«6.1. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 44, du suivant :
«44.1 L'article 1959 du Code civil du
Québec (chapitre CCQ-1991) est modifié par l'ajout, après
"affectation", de ", sauf s'il s'agit d'un changement pour usage
d'hébergement touristique".»
Donc, notre proposition vient modifier un
article de la présente Loi sur l'hébergement touristique.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'amendement? Mme la ministre.
Mme Proulx : Il ne vient pas
modifier... Parce que, là, vous parlez du Code civil. C'est une des
conversations qu'on a eues au salon bleu ce matin. Ici, on ne parle pas du Code
civil. Vous parlez des cas d'éviction où les municipalités ont le pouvoir de
modifier leur zonage, soit dit en passant, là, mais on parle d'éviction ici et
on parle du Code civil. Nous, on est à débattre de la loi 25 sur
l'hébergement touristique au Québec, Loi visant à lutter contre l'hébergement
touristique illégal au Québec. Je comprends ce que vous souhaitez de faire.
Maintenant, je peux vous rassurer là-dessus parce que ma collègue à
l'Habitation s'est engagée à déposer prochainement, puis, sauf erreur, avant la
fin de la session a-t-elle dit, sauf erreur, sauf erreur, qu'elle allait déposer,
donc, un projet de loi qui va couvrir les préoccupations auxquelles vous faites
référence, mais qui, malheureusement, pour vous, ne peuvent pas être
introduites ici comme amendement. Parce qu'il n'est pas question ici d'amender
le Code civil, mais bien de présenter un nouveau cadre législatif de la Loi
visant à lutter contre l'hébergement touristique illégal.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? Oui, allez-y, M. le député.
M. Grandmont : Oui, merci
beaucoup. Bon, je ne referai pas tout mon laïus de ce matin au salon bleu et
tout mon ce que j'ai pu dire aussi, là, dans les différents moments où j'ai pu
intervenir sur la question qui vise à interdire, finalement, là, les élections
pour changement d'affectation en vue d'en faire du Airbnb. Je ne reparlerai pas
non plus, aussi, de l'importance d'intervenir sur cet enjeu-là, vu... Bien, on
est en pleine crise du logement. Le 1ᵉʳ juillet s'en vient. Notre
préoccupation était d'agir le plus rapidement possible, un peu de la même façon
qu'on veut essayer d'avoir le projet de loi PL 25, un peu comme vous le
demandez, en fait, là, avant la saison estivale. Nous, cette question-là des
élections, c'était de l'avoir avant le 1ᵉʳ juillet parce qu'on est dans
une crise importante du logement.
Moi, ce que je vous dirais, c'est que...
Bon, d'abord, de la façon dont on l'a tourné, vous le voyez, on vient modifier,
finalement, non pas le Code civil, mais nous, on vient modifier, finalement, la
loi sur l'hébergement et l'hébergement touristique... la Loi sur l'hébergement
touristique. Donc, je pense que c'est recevable. Je vous apporterais aussi
quelques... Je mettrais à votre attention quelques modifications au Code civil
qui ont été réalisées par d'autres ministres que le ministre de la Justice,
notamment le projet de loi n° 37 qui modifiait différentes dispositions
législatives, principalement en matière d'habitation, adopté le 9 juin
2022 par la ministre des Affaires municipales, le projet de loi n° 18 qui
modifiait le Code civil, le Code de procédure civile, la Loi sur le Curateur
public et diverses dispositions en matière de protection des personnes adopté
en 2020 par la ministre de la Famille. J'en ai comme ça, là, six, sept, huit
différents exemples où, finalement, ce n'est pas le ministre de la Justice qui
est venu modifier le Code civil.
Donc, moi, je voudrais vérifier en fait.
Puis, comme on a déjà dit aussi, je l'ai mentionné aussi à la période de
questions, avec le consentement, on peut évidemment décider de toucher autre
chose. On pourrait se permettre de voir un petit peu plus large. Mais je
demanderais à la présidente de bien vouloir trancher la recevabilité de
l'amendement que nous faisons aujourd'hui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
faut que quelqu'un m'en fasse la demande, naturellement. Maintenant, j'en ai
parlé, parce que moi aussi, j'étais à la période des questions et je me suis
dit, si ça l'arrive à ma commission, mettons que... Donc, j'en ai parlé avec
l'équipe du secrétariat. Donc, effectivement, ce que je vous propose pour ne
pas retarder le projet de loi, c'est sur... avec votre consentement, c'est
qu'on met de côté l'article 6, l'amendement, c'est-à-dire 6.1, le temps
que l'équipe regarde si c'est recevable. Avant ça, il faut que j'entende les
commentaires de tout le monde, si les gens ont des commentaires sur ça. Puis,
pour continuer le projet de loi, ça me prend aussi votre consentement pour
qu'on puisse continuer le travail sur les prochains articles, le temps que
l'équipe regarde si c'est recevable ou non. Est-ce que j'ai bien... Il faut que
je demande... il faut que je demande... Bien, je pense que je l'ai fait, mais
je...
M. Grandmont : ...On l'a déjà
déposé. Donc, il a été reçu, en fait.
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
avez déposé un amendement, mais là vous me demandez s'il est recevable.
M. Grandmont : Bien, en
fait...
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
il y a une différence entre déposer un amendement et discuter, parce qu'on
pourrait en discuter pendant 20 minutes. Mais si vous demandez vous-même
s'il est recevable, je dois l'envoyer à l'équipe du secrétariat qui vont me
rendre...
M. Grandmont : Parfait. Bien,
votre proposition... la démarche à suivre me convient. On peut laisser vos
équipes travailler. Pendant ce temps-là on peut continuer sur les autres
articles. Je n'ai aucun problème à ce qu'on y revienne. Évidemment, à moins que
ma collègue de Chomedey ou la partie gouvernementale ait envie d'intervenir
aussi, là. Je ne veux pas brimer leur droit de parole là-dessus.
La Présidente (Mme D'Amours) : Exact.
Donc je me dois de demander s'il y a des commentaires avant que je l'envoie au
secrétariat.
Mme Proulx : ...Oh! pardon!
Pardon, Mme.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
veux juste prendre une minute. Je vais suspendre les travaux une minute puis
vous revenir avec l'exactitude de ce que je viens de vous dire. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 47)
(Reprise à 15 h 52)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Donc, après discussion avec tous, je comprends que nous
allons poursuivre les échanges sur l'amendement déposé par le député de
Taschereau. Y a-t-il d'autres interventions? Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. Il y a un cas qui a fait pas mal couler d'encre, celui du côté de
votre collègue député d'Hochelaga-Maisonneuve, où on a vu cette histoire-là,
qui était, franchement, très triste, là, de deux hommes qui sont dans cet
appartement-là depuis moult années, là, moult années. 95 % du territoire
d'Hochelaga-Maisonneuve l'interdit. Il y a 5 % qu'il le permet, et c'est
dans ce 5 % là, malheureusement, où ces deux personnes se retrouvent là.
Donc, le changement d'affectation est possible, M. le député de Taschereau, par
l'arrondissement, par les pressions que le député d'Hochelaga-Maisonneuve,
leader du deuxième groupe d'opposition, pourrait faire auprès de
l'arrondissement, il a ces pouvoirs-là. Donc, le changement d'affectation est
possible.
Et, comme je vous le mentionnais, il y a
des intentions législatives, de la part de ma collègue la ministre de
l'Habitation et du côté du gouvernement. Ici, pour ce projet de loi ci, nous,
c'est vraiment la Loi visant à lutter contre l'hébergement touristique illégal,
et on ne peut pas mettre la main sur l'aspect des évictions, où il y aurait
besoin d'avoir une modification au Code civil, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui. Avec tout
respect, Mme la ministre, vous dites deux choses contraires, en fait. Parce
que, d'un côté, vous dites : C'est à la municipalité d'avoir son zonage,
c'est à mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve à faire pression sur le maire de
l'arrondissement d'Hochelaga-Maisonneuve pour qu'il revoie son zonage et qu'il
interdise, si tel est son désir, la possibilité de faire du Airbnb légal sur
son territoire. De l'autre côté, vous dites : Il y a ma collègue qui va
revenir à l'automne puis qui va travailler sur un projet de loi pour venir voir
à encadrer puis répondre un peu à nos préoccupations.
Moi, ce que...
Mme Proulx : Je ne le sais
pas. J'ai dit qu'on a l'information que la ministre va déposer. Maintenant, le
contenu...
M. Grandmont : Non, mais, peu
importe.
Mme Proulx : ... je ne peux
pas en présumer, là, du contenu.
M. Grandmont : Mais, peu
importe. Vous dites, quand même, qu'il y aura peut-être, peut-être là des
réponses à nos préoccupations. Ce que je veux dire, c'est que la question des
évictions, ça relève du gouvernement du Québec. C'est le Code civil. C'est à
travers ça qu'on est capables, que des gens sont capables, finalement, de faire
un changement, de faire une éviction pour un changement d'affectation et le
transformer en Airbnb.
Comprenez-moi bien. Je me répète, mais il
n'est pas question, pour nous, de dire qu'on veut empêcher Airbnb. On comprend
que la responsabilité, elle est partagée. On comprend aussi qu'il est important
de maintenir, pour les villes et pour les arrondissements de la ville de
Montréal, cette possibilité de jouer avec le zonage. Mais ce qu'il faut avoir à
l'esprit, c'est que la façon que la loi est écrite actuellement, le Code civil,
en l'occurrence, et, incidemment, là, l'article 44.1... l'article 44, en fait,
de la Loi sur l'hébergement touristique, ce que ça dit, c'est que c'est
possible de faire facilement un changement d'affectation, donc d'évincer des
locataires, pour être capables d'en faire du Airbnb, aussi légal soit-il.
Puis, encore une fois, c'est une
responsabilité partagée, mais il reste qu'on a une opportunité de venir
corriger une situation où actuellement, là, dans certains secteurs de plusieurs
municipalités du Québec, il est trop facile, pour les propriétaires, d'évincer
les locataires. C'est ce qu'on veut empêcher. On ne veut pas empêcher qu'Airbnb
soit présent puis on ne veut pas empêcher aux municipalités de gérer, à travers
leur zonage, la façon dont ça se déploie sur leur terrain. Ce qu'on veut
empêcher, c'est qu'actuellement c'est trop facile.
Il y a des gens qui ont fait l'exercice...
M. Grandmont : ...de contester
un processus d'éviction, ils se sont rendus jusqu'au Tribunal administratif du
logement. C'est peine perdue. Se rendre là, déjà, c'est compliqué puis c'est
long, là, le processus du Tribunal administratif du logement, là, la Régie du
logement, mais on sait d'ores et déjà, on sait d'ores et déjà qu'ils vont
perdre. La jurisprudence est en train de se bâtir. Donc, on a une opportunité
maintenant. De la même façon qu'on voulait travailler rapidement... puis on va
réussir à le faire, je suis persuadé, là, on va réussir à travailler pour que
le projet de loi soit adopté très rapidement avant la saison estivale,
travaillons donc de concert pour qu'on fasse le travail sur tout ce que... tous
les impacts négatifs que peut apporter l'hébergement touristique, là, illégal
ou légal, là. Mais essayons donc de travailler ça d'une seule traite, à travers
la proposition qu'on vous fait aujourd'hui, pour éviter d'avoir à retravailler
ça soit, avec votre collègue, à l'automne prochain soit à un autre moment, qui
sera déterminé éventuellement. Mais pourquoi attendre des semaines et des mois,
alors qu'on propose quelque chose qui va permettre de régler cette
situation-là?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Proulx : Bien, sans vouloir
vous offenser, ici, on est dans une loi visant à contrer l'hébergement
touristique illégal, là, on n'est pas dans le changement d'affectation puis des
évictions, où ça ne relève pas de mon ministère. Je comprends, là, mais ça ne
relève pas de moi. Comme je vous l'ai exposé ce matin au salon bleu, je ne vais
pas interférer dans le dossier de mes collègues. Je crois que ma collègue est
tout à fait au courant de ce que Québec solidaire revendique en ce qui a trait
aux évictions. Elle entend et elle répond aux questions des groupes
d'opposition à l'égard des évictions. Je vais laisser ma collègue mener son
dossier. Maintenant, ici, je suis désolée de vous dire qu'on est dans une loi
visant à contrer l'hébergement touristique illégal. Je comprends votre question,
mais, à travers ce projet de loi-ci, je ne peux pas répondre favorablement à
votre demande.
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur...
Si vous permettez, Mme la députée de Chomedey, s'il vous plaît.
Mme Lakhoyan Olivier : C'est
sûr, là, c'est une préoccupation, tout ce qu'il y a rapport avec la crise de
logement, pour nous tous. Les augmentations ou bien les évictions, n'importe
quoi qui se passe, ça inquiète... ça nous inquiète tous. Mais aujourd'hui on
travaille sur le projet de loi n° 25, qui est Loi visant à lutter contre
l'hébergement touristique illégal, et ça concerne la Loi sur l'hébergement
touristique et le Règlement sur l'hébergement touristique. Donc, ceci étant
dit, cet amendement touche le Code civil. Puis c'est écrit le «Code civil».
C'est sûr, ici, on ne peut rien faire avec ça, malgré qu'on a de l'empathie.
Mais on doit se concentrer sur l'hébergement touristique illégal. Donc, ce
projet de loi touche la Loi de l'hébergement touristique et ses règlements.
Donc, à mes yeux, cet amendement n'est pas recevable. Merci.
• (16 heures) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Taschereau, s'il vous plaît.
M. Grandmont : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Je comprends qu'on est dans un projet de loi, là, qui vise à
lutter contre l'hébergement touristique illégal. On ne parle pas d'une pratique
qui est illégale dans le cas présent, je le comprends bien. En même temps, on a
une opportunité très claire pour nous d'agir rapidement sur un enjeu qui est important.
Des cas, là, comme ce qu'on a vu dans les médias, il y en avait beaucoup, il y
en aura malheureusement encore plusieurs. Il y a plusieurs groupes logement
avec lesquels j'ai été en contact, qui m'ont dit... puis, pas plus tard que
dans les auditions, les gens du RCLALQ, du regroupement comité logement d'aide
aux locataires du Québec, nous soulignait combien c'était le genre de
commentaires ou de témoignages qu'ils recevaient de plus en plus dans leur
bureau. Donc, ça risque de se reproduire encore beaucoup, Mme la ministre. Je
n'ai pas envie qu'on attende encore un an, un an et demi, deux ans avant
d'agir. Je pense qu'on a une bonne poigne, là, avec la proposition qu'on vous a
donnée il y a quelques minutes.
Puis il faut se rappeler d'une chose aussi,
ce n'est pas parce que c'est légal que c'est moral. Actuellement, on a un enjeu
qui est très important. Je vous le dis, ça va aller croissant, très
malheureusement, ça va aller croissant. C'est une... C'est aussi des coquins
qui décident d'utiliser le système pour évincer des gens pour en faire une
business. Il ne faudrait pas que ça tombe, ça reste dans l'angle mort de la
loi. Si on décide de serrer la vis sur Airbnb et toutes les autres plateformes,
je pense qu'on a une belle opportunité d'agir très, très, très maintenant...
16 h (version non révisée)
M. Grandmont : ...Puis, s'il
faut changer le projet de loi, on proposera un changement, un amendement qui le
modifie par la suite, là, on le fera à la fin, au besoin. Mais, pour moi, ça,
ce n'est pas un enjeu en tant que tel. Mais, ce que je vous propose, c'est
vraiment d'agir sur quelque chose qui, je pense, va juste augmenter, ça fait
que, plutôt que d'attendre qu'on soit rendu avec je ne sais pas combien de cas,
qui font encore la manchette, puis qu'on est obligés de questionner le
gouvernement sur cet enjeu-là puis de... si vous voulez aider votre collègue à
l'Habitation à avoir un peu moins de questions sur cet enjeu-là, je pense qu'on
a une bonne opportunité d'agir assez rapidement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Proulx : Les
arrondissements des municipalités ont ce pouvoir-là. Ils ont tous les pouvoirs.
M. Grandmont : Les évictions,
c'est le gouvernement.
Mme Proulx : Je comprends, mais
l'arrondissement a le pouvoir de changer le zonage.
M. Grandmont : Elle est
obligée de le faire mur à mur.
Mme Proulx : Elle a... Hochelaga-Maisonneuve,
95 %. 5 %... C'est sur le 5 %, l'arrondissement a tous ces
pouvoirs-là de décider où est-ce que c'est résidentiel et où est- ce que c'est
commercial. Verdun, 0 %. 100 % du territoire est interdit. Ils l'ont
fait, Verdun. C'est la prérogative... Ouf! Il y a trop de voyelles là-dedans. C'est
la prérogative de l'arrondissement. Ils l'ont fait. Bravo, Verdun! Ils ont pris
la décision de l'interdire sur l'ensemble de leur territoire. Ce pouvoir-là est
dans les municipalités, ils nous l'ont demandé. Je vous invite à parler à l'UMQ,
à la FQM, aux arrondissements, ville de Québec, ville de Montréal. Ils ont ce
pouvoir-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui. Merci
beaucoup. Est-ce que.... donc, est-ce que, dans le fond, ce que vous êtes en
train de nous dire, c'est que, si on veut travailler à éviter les évictions
pour changement d'affectation en vue de les convertir en Airbnb, la voie à
suivre à l'heure actuelle, là, c'est de travailler auprès des villes puis d'interdire
Airbnb partout sur le territoire?
Mme Proulx : Il y a plusieurs
solutions, c'en est une.
M. Grandmont : Donc, on
pourrait partir une campagne... Ça pourrait être ça qui soit fait.
Mme Proulx : Bien, c'est une
première. Je veux dire, il y a une multitude de voies qui existent pour les
municipalités et les arrondissements. Elles décident des orientations qu'elles
souhaitent avoir sur leur territoire. Ce n'est pas au gouvernement du Québec de
dicter aux territoires, aux municipalités ou arrondissements de la façon dont
elles décident du découpage commercial ou non commercial. Puis ça leur appartient,
ce n'est pas à la ministre du Tourisme.
Maintenant, oui, le changement d'affectation,
c'est une des solutions qui se présentent aux arrondissements.
M. Grandmont : Est-ce que
vous considérez quand même qu'on a un problème, là? À la base, là, est-ce que
le fait de voir des évictions en nombre croissant sur le territoire du Québec
pour des changements d'affectation en vue de les faire... De faire des Airbnb,
est-ce que c'est une situation qui préoccupe le gouvernement actuel... actuellement?
Mme Proulx : Moi, ce qui me
préoccupe, présentement, c'est l'hébergement touristique illégal au Québec.
M. Grandmont : Et puis, sur
le reste, sur le fond, le fait qu'on utilise cette plateforme-là pour loger des
touristes, faire beaucoup d'argent plutôt que de loger les gens qui habitent
ici, au Québec, en pleine crise du logement, est-ce que c'est un problème
pour... Puis là, je m'adresse à la ministre, là, je sais qu'on est dans un
projet de loi, là, mais, je veux dire, elle peut parler au nom du gouvernement.
Mme Proulx : Bien, vous
pourrez poser ces questions-là au Salon bleu, M. le député. Ici, on est là pour
viser puis travailler sur la loi sur... moi, ce qui m'inquiète, c'est l'hébergement
touristique illégal au Québec. Moi, ce qui m'inquiète, c'est les plateformes
numériques qui n'ont pas voulu respecter les lois et le carré de sable dans
lequel elles pouvaient opérer au Québec. Moi, là où j'en ai, c'est les gens qui
contournent la loi pour faire de l'hébergement courte durée.
On a été clairs dans nos intentions dès
décembre, avec mes collègues du ministère, on a été très fermes dans nos
intentions de venir resserrer cette loi-là, plus que resserrer, à mon avis, on
change complètement la donne, et là, on met au jeu ceux qui souhaitent faire de
l'hébergement de courte durée et les plateformes.
Et, moi, mon objectif aujourd'hui, c'est d'être
un leader à travers le monde pour contrer l'hébergement touristique illégal,
particulièrement la courte durée, au Québec, de faire école puis de continuer d'avoir,
du côté du ministère, des appels de la Colombie-Britannique, de l'Île-du-Prince-Édouard,
où on lève la main puis on fait comme : Wo! Qu'est-ce que vous êtes en
train de faire, Québec, on aimerait ça avoir...
Donc, moi, mon mandat, qui m'a été confié
par le premier ministre, c'est de m'occuper de l'industrie touristique. J'ai
entendu les préoccupations des hôteliers dès mon arrivée en poste, en 2018, et
là, aujourd'hui, je suis devant un objectif qui vise à lutter contre l'hébergement
touristique illégal au Québec.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...
M. Grandmont : Moi, je ne
remets pas en question le.
M. Grandmont : ...les
intentions et la volonté de la ministre de travailler ardemment, avec fougue,
sur le dossier de l'hébergement illégal. Ce que je vois, par contre, c'est que
la ministre refuse, là, d'aller plus loin et d'essayer de régler le problème
sur l'ensemble... sur d'autres volets, en fait, qui sont apportés par Airbnb.
Moi, je pense que c'est du ressort du gouvernement du Québec de se soucier de
la question des évictions. Oui, les villes ont un rôle, évidemment, à jouer
là-dedans, mais je maintiens mon point.
Notre modification, ce que nous proposons,
c'est que la question du changement pour un usage d'hébergement touristique
soit incluse dans le présent article, donc dans le projet de loi qui est en
étude actuellement. Ce que j'entends, c'est que, pour l'instant, la volonté
gouvernementale... je vais l'entendre comme ça, parce qu'on a donné un mandat à
la ministre... mais la volonté gouvernementale, c'est de ne pas toucher à cette
partie-là pour l'instant, de ne pas travailler sur l'enjeu du changement
d'affectation, en but de convertir en Airbnb, et que, donc, on risque de se
retrouver encore avec d'autres cas qui vont venir alimenter, malheureusement,
les premières pages des médias dans les prochaines années. Parce que ce sont
des cas qui sont, humainement, là, très durs à lire, très durs à entendre.
C'est des gens qui habitent dans les quartiers centraux, qui sont là depuis des
années, souvent, ont des loyers assez bas, des gens qui ont des revenus plutôt
faibles et qui, malheureusement, se font avoir par des spéculateurs, qui
décident de faire du Airbnb.
Donc, malheureusement, j'entends que la
ministre, mais surtout, le gouvernement... je comprends que la ministre, elle
reste dans son mandat, mais que le gouvernement ne veut pas légiférer ou, à
tout le moins, étudier la possibilité de revoir cette partie-là pour limiter
les effets négatifs, d'autres effets négatifs apportés par les plateformes
d'hébergement collaboratif.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Proulx : En conclusion,
il ne faudrait pas prêter des intentions au gouvernement, de son refus, parce
qu'on ne le sait pas. La ministre de l'Habitation a été très claire. On pourra
peut-être faire sortir des verbatim à l'égard des modifications réglementaires
et législatives qu'elle souhaite apporter. Je vais conclure en disant que Tourisme
n'est juste pas le bon véhicule pour discuter de la modification du Code civil,
en ce qui a trait aux évictions, et de faire attention de ne pas prêter des
intentions au gouvernement de ne pas s'intéresser à la question des évictions.
M. Grandmont : J'irais, moi
aussi, d'une conclusion. On jugera de l'intérêt du gouvernement à légiférer et
à régler ce problème-là quand on verra les fruits de l'arbre. J'attendrai donc
avec impatience, nous attendrons avec impatience la réforme au niveau du logement,
qui est attendue, peut-être, pour très prochainement, en fait.
Mais, d'autre part, pour moi, puis je
conclurai là-dessus, je pense que Tourisme était le bon véhicule pour traiter
de cette question-là. On parle quand même d'un... Oui, c'est un changement
d'affectation, oui, ça touche le Code civil, je suis d'accord, j'en conviens,
mais, en même temps, on parle encore de la plateforme Airbnb, on parle encore
d'hébergement touristique. Donc, pour moi, il y a un lien très évident, et je
pense que ce qu'on proposait permettait d'atteindre l'objectif très facilement.
Pour moi, la présente commission était le bon véhicule pour y aller. Il y en
aura d'autres, mais, encore une fois, on jugera l'arbre à ses fruits.
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Chomedey.
Mme Lakhoyan Olivier : Je
suis nouvelle, mais nous, on est sérieux à travailler sur ce projet de loi. Et
puis on a été tous d'accord que ce changement, la modification qui a été
soumise, ça concernait le Code civil, puis on a laissé continuer cette
conversation, qui aurait pu avoir lieu au salon bleu. J'espère qu'on va
pouvoir... quand c'est non recevable, on va passer au prochain article de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : On
n'a pas jugé que c'était non recevable. On a pris, tous ensemble, le moyen de
discuter ici. M. le député avait 20 minutes pour ça. Mais, à la lueur de ce que
vous dites, ce que j'entends, c'est que vous aimeriez qu'on close cette
discussion, et vous demandez le vote?
Mme Lakhoyan Olivier : Oui,
s'il vous plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : Avant
de procéder au vote, je veux juste regarder si, de ce côté-ci... Est-ce qu'il y
a d'autres interventions? Oui, Mme la députée, allez-y.
Mme Boivin Roy : ...Mme la
Présidente. Alors, simplement aller dans le sens de notre collègue. Je pense
que l'article 211 du règlement est clair sur la pertinence. Je comprends que
vous avez laissé aller les débats et permis une interprétation large de cet
article, mais je nous inviterais à retourner aux sujets à l'ordre du jour...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...donc,
je vais mettre aux voix l'article... l'amendement, pardon, article 6.1. Et on
me demande un appel nominal. Donc, Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Grandmont (Taschereau)?
M. Grandmont : Pour.
La Secrétaire : Mme Proulx
(Berthier)?
Mme Proulx : Contre.
La Secrétaire : Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire : M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Contre.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M. Martel : Contre.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire : Mme Lakhoyan
Olivier (Chomedey)?
Mme Lakhoyan Olivier : Contre.
La Secrétaire : Mme D'Amours
(Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, l'amendement 6.1 est rejeté. Mme la ministre, l'article 7, s'il
vous plaît.
Mme Proulx : On a adopté
l'article 6?
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 6...
Mme Proulx : O.K., parfait.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...6.1
rejeté...
Mme Proulx : Excusez-moi, je
ne veux pas vous...
La Présidente (Mme D'Amours) : 7...
Mme Proulx : Mêlez-vous de
vos affaires, Mme la ministre. Excellent commentaire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
n'ai rien dit, Mme la ministre.
Mme Proulx : Non, mais je...
me semble que ça me ferait du bien de... c'est ça, de me... c'est cela. Alors,
article 7, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : Exact...
Mme Proulx : On y va. Dans
toute autre disposition de cette loi, les mots — j'ouvre des guillemets —
«commet une infraction et» sont supprimés.
On revient un peu au commentaire, là, à
moderniser le vocable utilisé ici. Donc, pas d'enjeu, à moins que vous
souhaitiez des explications additionnelles de Me Hudon au sujet de monter en
bas et descendre en haut.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il y a des commentaires sur l'article...
Mme Proulx : Je voulais juste
voir si vous suiviez.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il y a des commentaires sur l'article 7? Pas de commentaire. Nous
allons mettre aux voix l'article 7. Est-ce que l'article est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Mme Proulx : ...une
suspension, Mme la Présidente, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 13)
(Reprise à 16 h 18)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Mme la ministre, nous sommes à l'article huit, s'il vous
plaît. 8.
Mme Proulx : 8.
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
7 a été adopté, M. le député. Mme la ministre.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. Article huit. Règlement, donc, sur l'hébergement touristique.
Article huit. Le Règlement sur l'hébergement touristique, Chapitre H-1.01,
R.1, est modifié par l'insertion, après l'article sept, de la section suivante
donc :
Section 4.1. Certificat
d'enregistrement.
7.1 Les certificats d'enregistrement visés
par l'article 6.1 de la loi sur l'hébergement touristique,
chapitre H-1.01, portent la signature de la ministre, contiennent le
numéro d'enregistrement, l'adresse, la catégorie d'établissement, le nombre
d'unités d'hébergement offertes en location, les dates de délivrance et
d'expiration du certificat et, le cas échéant, le nom de l'établissement.
• (16 h 20) •
On a parlé longuement du certificat
d'enregistrement, qui porte donc la signature de la ministre. On revient, dans
le fond, là, à... Au tout premier article du projet de loi, hein?, qui
dit : la loi sur l'hébergement touristique... L'enregistrement de
l'établissement d'hébergement touristique et son renouvellement prennent la
forme d'un certificat délivré par la ministre et dont le contenu est déterminé
par le règlement du gouvernement.
Donc, on arrive ici à l'article huit, qui
vient en... présenter, donc, le détail sommaire. Je veux juste vous dire encore
ici, là, on se laisse les portes ouvertes en ce qui a trait au contenu du
certificat. Donc, ça, c'est minimalement ce qu'on demande, mais, au fur et à
mesure qu'on avance dans le processus, si on juge approprié d'apporter, donc,
d'autre contenu à l'intérieur de ce certificat-là, bien, la ministre pourra, en
temps réel, à tout moment, pouvoir modifier, alléger, ça me surprendrait, là,
mais pourrait donc venir modifier le contenu du certificat d'enregistrement
qui, je vous le rappelle, est valide pour un an, qui va permettre aux
plateformes d'hébergement de vérifier le numéro d'enregistrement inscrit dans
l'offre d'hébergement, s'il est valide. Donc, on vient répéter ici à Airbnb que
ce n'est pas les fonctionnaires qui vont faire la job, mais bel et bien eux et
que l'offre d'hébergement correspond à l'établissement visé, raison pour
laquelle, là, on parle de la catégorie d'hébergement résidence principale,
touristique générale, donc des trois catégories. Date d'expiration, très
important, d'avoir la date d'expiration de l'enregistrement, qui va permettre
aux plateformes de s'assurer de la... On leur donne comme un... j'allais dire
un «free game», mais je cherche le mot en français, Mme la Présidente, on leur
donne comme une...
Mme Proulx : ...sur la palette
ici — ça, ça se dit, hein? — pour s'assurer que ce qu'elles
publient est valide.
Autre élément. Donc, à la vue du public,
non plus simplement la clientèle, à l'entrée principale de l'établissement.
Lorsqu'on parle d'une unité à condos, là, un condominium, donc, dans un
immeuble qui comprend plusieurs unités de logement, ça va devoir se faire à
l'entrée principale. Donc, certificat qui entrerait en vigueur au plus tard le
1ᵉʳ septembre 2023, en même temps que les obligations, là, des plateformes...
des exploitants de transmettre aux plateformes et l'obligation aux plateformes.
(Consultation)
Mme Proulx : Ça fait que je
retire mes paroles, ça va aller plus vite, ça va être avant le 1er septembre,
donc bonne nouvelle. Je m'excuse, je vous ai mis dans l'embarras ici. Donc, le
certificat rentrera en vigueur avant le 1ᵉʳ septembre 2023, en même temps que
les autres obligations qui seront obligatoires aux plateformes.
Vous avez un scoop avant même qu'on arrive
plus loin, c'est incroyable. Je suis d'une générosité, Mme la Présidente.
Alors, voilà pour l'article 8, Mme la Présidente, en tout sérieux.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article 8? Oui, Mme la députée de Chomedey.
Mme Lakhoyan Olivier : Merci,
Mme la Présidente. J'aime entendre l'ouverture de la ministre, parce que, des
fois, bien, dans le futur, on dit : Ah! mon Dieu, on aurait dû ajouter
telle affaire ou telle affaire. Elle montre l'ouverture, elle montre de la
flexibilité, elle montre qu'on va évoluer avec le temps. C'est vraiment très
inspirant, puis ce n'est pas pour rien que le monde nous suit et regarde avec
beaucoup d'attention, voir s'ils peuvent nous copier, afin de les aider aussi
de donner un meilleur service aux touristes et que tout soit bien respecté.
Donc, je suis vraiment contente d'entendre vos mots. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? Nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 8.
Est-ce que l'article 8 est adopté? Adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article
9, Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. Article 9 :
L'article 9 de ce règlement est modifié
par le remplacement du deuxième alinéa par le suivant — j'ouvre les
guillemets :
«Elle doit également :
«1° afficher le certificat
d'enregistrement de l'établissement d'hébergement touristique à la vue du
public, à l'entrée principale de l'établissement, sauf si l'établissement est
situé dans un immeuble comprenant plusieurs unités d'habitation, auquel cas
l'affichage doit se faire à l'entrée principale de l'immeuble;
«2° transmettre le certificat à la
personne assujettie au paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 20.2 de la
Loi sur l'hébergement touristique qui exploite une plateforme numérique par
laquelle elle diffuse une offre d'hébergement de son établissement.».
Ça sert à quoi? Bien, ça sert au public de
pouvoir identifier tous les établissements d'hébergement touristique qui
peuvent se retrouver à l'intérieur d'un même immeuble. Donc, vous rentrez dans
un immeuble, il va vous être facile... en fait, au public, il va être facile à
nous d'identifier tous les établissements d'hébergement touristique. Je vous
rappelle que le certificat doit être affiché à l'entrée principale de
l'immeuble plutôt qu'à l'entrée principale de chaque établissement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? Mme la députée de Chomedey.
Mme Lakhoyan Olivier : Je
trouve que... J'ai déjà utilisé Airbnb. En famille, des fois, c'est plus
pratique, monétairement aussi. Et puis les immeubles, bien, il y a des...
C'était au Japon, mais il n'y avait pas rien, puis il fallait être discret et
tout, là. Ça fait que je trouve qu'en faisant ceci, bien, c'est clair, les
voisins, ils savent, et puis c'est identifié. Donc, si quelqu'un fait quelque
chose en cachette, illégal, bien, il pourra... peut-être, il ne pourra pas le
faire, à cause que, bon, bien, il est obligé par la loi de mettre ce certificat
devant la porte.
Toutefois, ma collègue...
(Consultation)
Mme Proulx : Jeanne-Mance-Viger.
Mme Lakhoyan Olivier : Vous
m'avez entendue? Jeanne-Mance-Viger. Elle m'avait parlé, parce qu'elle, elle
avait le dossier tourisme l'année dernière avec la loi n° 100, puis je pense
que... Je ne sais pas si vous aviez parlé de mettre un message contre
l'exploitation sexuelle. Est-ce que ça fonctionne toujours? Et comment ça
marche, ce message-là?
Mme Proulx : Bien, on le fait
avec...
Mme Lakhoyan Olivier : Est-ce
que ça va avec le certificat?
Mme Proulx : Non, non, non. On
le fait avec l'association hôtelière, les associations hôtelières...
Mme Proulx : ...prédire le
Grand Prix de formule 1 du Canada, également, est partenaire avec nous pour
s'assurer qu'il y ait un message qui soit clair et qui soit bien passé. Il y a
des formations qui sont dispensées aux employés d'établissements hôteliers,
d'abord et avant tout, je vous dirais, pour donc sensibiliser, informer des
gens qui travaillent au sein de ces hôtels-là de pouvoir bien déceler
l'exploitation sexuelle des mineurs. C'est un engagement qui a été pris. Il y a
une commission transpartisane, sauf erreur, sur laquelle, Mme la Présidente,
vous avez siégé et où, oui, d'emblée, les associations hôtelières, tant à
Montréal qu'à Québec, ont emboîté le pas, la volonté de tous les groupes de
limiter ou de freiner au maximum, donc, l'exploitation sexuelle des jeunes.
Mme Lakhoyan Olivier : Mais
c'est... Pour les plateformes, je me demande : Est-ce que vous avez...
Est-ce que vous vous êtes penché là-dessus? Est-ce que vous ajouteriez, dans le
certificat, à dire... bien, APS, tu sais, pour contrer l'exploitation sexuelle,
ou un... C'est-u comme un certificat que vous remettez, avec le certificat?
Mme Proulx : Écoute, l'idée
n'est pas inintéressante. Je ne sais pas ce serait quoi, les implications
légales, puis je ne veux pas me prononcer, là...
Mme Lakhoyan Olivier : Tu
sais, un petit... tu sais, en petit, là. Je ne sais pas.
Mme Proulx : Ce que demande Mme
la députée, c'est de pouvoir avoir comme une case, par exemple, lorsque vous
rentrez sur un site de Airbnb, où vous cochez que l'exploitation sexuelle des
mineurs, évidemment, est un crime.
Une voix : ...
Mme Lakhoyan Olivier : Moi,
je parle...
Mme Proulx : Sur le site de
la plateforme en dehors du Québec.
Une voix : ...
Mme Lakhoyan Olivier : Plateforme.
Mais, sur le certificat... Je parlais du certificat, mais vous, vous avez
apporté encore une autre facette. Mais, sur le certificat, est-ce qu'on
pourrait ajouter une petite phrase en dessous, là, en petit, qui dit, tu
sais : C'est illégal, l'exploitation sexuelle, là?
Des voix : ...
Mme Lakhoyan Olivier : Oui,
afin de repousser, là, ceux qui ont...
Des voix : ...
Mme Proulx : Est-ce qu'on
peut suspendre quelques minutes, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Mme Proulx : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
suspendons nos travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 29)
(Reprise à 16 h 31)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Mme la députée de Chomedey, la parole est à vous.
Mme Lakhoyan Olivier : Donc,
ce que je disais, c'était : Pour contrer l'exploitation sexuelle dans
l'hébergement touristique, est-ce qu'il y a eu un effort de la part du
ministère de voir à ce qu'on peut...
16 h 30 (version non révisée)
Mme Lakhoyan Olivier : ...Décourager
ces pratiques par un message sur le certificat ou bien sur le site. Donc,
est-ce qu'il y a eu des avancements là-dedans?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. L'objectif, on a parlé beaucoup de campagnes de communication lors
des consultations particulières. Une idée qui a émané du ministère puis des
groupes, c'est d'avoir un guide qui soit présenté à ceux qui veulent réserver
de l'hébergement courte durée, du guide du locateur, donc ce à quoi ils s'engagent
comme bonnes pratiques, comme bons agissements. Donc, on va rédiger ça. Puis c'est
tout à fait à propos de pouvoir ajouter qu'évidemment l'exploitation sexuelle
est un crime au Québec. Donc, on pourra très certainement, à travers ce
guide-là, Mme la députée, pouvoir l'ajouter. Puis, dans ce guide-là, on va
vouloir s'assurer que les gens le lisent, donc il y aura une petite case à la
fin qu'on devra cocher, s'assurant, donc, que le contenu a bel été bien lu.
Une voix : ...
Mme Proulx : Alors, c'est ça,
la proposition, là, qu'on... dont on a discuté.
Mme Lakhoyan Olivier : En
rouge.
Mme Proulx : En rouge,
peut-être.
Mme Lakhoyan Olivier : Merci,
Mme la ministre. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'article neuf? Je vais mettre aux voix l'article
neuf. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 10, Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. Ce règlement est modifié par l'insertion, après l'article neuf, du
suivant :
«9.1. La personne qui exploite une plateforme
numérique doit, aux fins de l'application de la loi sur l'hébergement
touristique et du présent règlement, transmettre à la ministre et maintenir à
jour les coordonnées d'un représentant établi au Québec comprenant le nom et
titre, la fonction, son adresse, son adresse électronique, son numéro de
téléphone. Elle doit également obtenir de tout exploitant d'un établissement d'hébergement
touristique qui diffuse une offre d'hébergement par l'entremise de la
plateforme numérique le certificat d'enregistrement de cet établissement, le
conserver pendant un an suivant sa date d'expiration.»
Je pense qu'on en a passablement discuté.
Ça n'a pas été... ça a été difficile d'entrer en contact avec certaines
plateformes, on peut dire ça comme ça. Donc, comme on souhaite avoir des
conversations avec les 19 plateformes transactionnelles au Québec, on a
donc exigé qu'il y ait un représentant au Québec, où, à chaque année, il devra
y avoir une mise à jour, donc, du nom, du titre, de la fonction, de son
adresse, son adresse électronique, son numéro de téléphone. On pourra, par voie
réglementaire, ajouter des conditions auxquelles pourrait se soumettre, donc,
celui qui serait désigné au Québec par la plateforme internationale. Il devra,
la personne, donc le mandataire, si je peux m'exprimer ainsi, chaque année,
envoyer, donc, le renouvellement des coordonnées où on peut joindre cette
personne-là. Revenu Québec entretient de bonnes relations avec les plateformes,
donc on veut s'assurer qu'on puisse les joindre et... À des fins d'expertise.
On souhaite pouvoir entrer en communication avec les plateformes. Et, si, par
hasard, nous devions les signifier, nous aurons un représentant au Québec et
non pas établi dans un pays lointain où il devient impossible ou difficile, Mme
la Présidente, de signifier une amende à une plateforme qui n'a pas de... d'adresse
d'affaires au Québec ou au Canada. Donc, ça pourrait être un notaire, ça
pourrait être un employé de l'entreprise, ça pourrait être un avocat, ça
pourrait être une firme de comptables, bref, il appartiendra à la plateforme de
désigner le ou la représentante, mais c'est les conditions auxquelles devront
souscrire les plateformes.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Mme Proulx : En gros, c'est
pas mal ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la ministre.
Mme Proulx : Merci à vous.
La Présidente (Mme D'Amours) : commentaires?
Je vais mettre aux voix l'article 10. Adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 11, Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. Onze. L'article 15 de ce règlement est modifié par le
remplacement de «huit et neuf» par «huit, neuf et 9.1».
L'article 11 du projet de loi modifie
l'article 15 du Règlement sur l'hébergement touristique afin de faire en
sorte qu'une contravention aux obligations prévues par le nouvel article 9.1
de ce règlement constitue une infraction. L'article 27 de la loi sur l'hébergement
touristique auquel cet article 15 prévoit cette infraction se lit comme
suit :
27. Commet une infraction et est passible
d'une amende de 1 000 à 10 000 $... pardon, s'il s'agit d'une
personne physique, et de 2 000 à 20 000, dans les autres cas,
quiconque contrevient à l'article 48 ou à une disposition réglementaire
déterminée par règlement du gouvernement.
Bon, le but de cette mesure-là, c'est que
les plateformes visées soient passibles d'amendes pouvant aller jusqu'à 20 000,
si elles ne respectent pas leur...
Mme Proulx : ...de fournir les
coordonnées du représentant établi au Québec puis de conserver le certificat
d'enregistrement. On veut juste être bien certain qu'on est certain qu'on
puisse entrer en contact avec le ou la personne ou les personnes qui seront
désignées par les plateformes, qu'on puisse entrer, donc, en contact avec cette
ou ces personnes-là, et, si elle contrevient à ça ou si elles contreviennent,
de conserver le certificat d'enregistrement pendant un an, des amendes pouvant
aller jusqu'à 20 000 $. Donc, encore là, des obligations à la plateforme,
donc, qui sont pour le représentant au Québec, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Taschereau, s'il vous plaît.
M. Grandmont : Oui. Toute
petite question. L'article 27, là, de la Loi sur l'hébergement, «auquel
cet article 15...» Oui, c'est ça, en fait... Bon, d'abord, il y avait la
«Commet une infraction et est passible..», mais je me demandais juste pourquoi
il n'avait pas été modifié dans ce cas-là. M. le légiste pourra nous dire.
Mme Proulx : Il a été
modifié.
M. Grandmont : Ah! il a été
modifié... Ah! O.K., O.K.
Mme Proulx : Tantôt, on l'a
modifié.
M. Grandmont : Ah! O.K., O.K.
Parfait. O.K. Puis est-ce qu'on avait modifié aussi les montants des amendes,
ou si bien celles-là qui s'appliquent? C'est bien celles-là qui s'appliquent,
O.K. Donc, ma question va être uniquement là-dessus dans ce cas-là. Est-ce que
vous considérez que c'est suffisant pour être... Parce qu'on parle... ce n'est
pas des amendes par jour, donc c'est... Quand on constate qu'on veut entrer en
contact avec le représentant ou le représentant officiel d'une organisation,
d'une compagnie, on n'arrive pas à faire le contact, il y a une amende qui peut
aller de 2 000 à 20 000 $ pour une compagnie, mettons, étrangère ou une
grande compagnie. Donc, c'est... mais cet... Est-ce que ça va... Est-ce que
l'amende va s'appliquer à chaque fois qu'on va essayer d'entrer en contact
avec, dépendamment s'il y a différents cas?
Mme Proulx : C'est qu'ils ne
respectent pas ses obligations, là. Ce n'est pas si on n'est pas capable...
M. Grandmont : Mais comment
on constate, finalement, qu'elle ne respecte pas son obligation? C'est qu'on
essaie d'entrer en contact avec elle et on n'est pas capable de le faire?
Mme Proulx : Bien, de mettre
à jour les informations de façon annuelle, de conserver le certificat pendant
un an. Si des équipes de Revenu Québec ont besoin de consulter le certificat,
on demande donc aux représentants de la plateforme installés au Québec de
conserver, donc, le certificat d'enregistrement pendant un an et de pouvoir
entrer en contact, donc, avec les représentants de la plateforme au Québec. Me
Hudon, peut-être, vous pouvez ajouter des détails.
La Présidente (Mme D'Amours) : Me
Hudon.
M. Hudon (Alain) : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Bien, effectivement, les amendes qui sont là vont
être... c'est des amendes en cas de contraventions aux nouvelles obligations
qu'on vient dénoncer à 9.1. Au niveau du défaut de désigner un représentant,
là, il faudrait peut-être que je communique avec... oui, avec Revenu Québec,
là. Si on fait une infraction puis il n'y a pas de...
Une voix : ...
M. Hudon (Alain) : Pas
nécessairement qu'il n'y a pas de redondance, mais il ne rectifie pas à la
situation, la situation demeure...
Des voix : ...
M. Hudon (Alain) : Effectivement,
on n'a pas appliqué la...
M. Grandmont : Je n'ai pas
entendu la réponse.
M. Hudon (Alain) : On me dit,
il faudra... On verra au niveau pénal. On n'est pas rendu là. Dans le fond, il
n'y a pas de cas qui s'est présenté jusqu'à maintenant, compte tenu que les
dispositions ne sont pas en vigueur encore, là.
M. Grandmont : O.K. Et ça, ça
sera possible de modifier par règlement, ces montants-là, oui?
Mme Proulx : Oui.
M. Grandmont : O.K.
Mme Proulx : Oui, puis je
veux dire que...
M. Hudon (Alain) : Non.
Mme Proulx : Non?
M. Grandmont : Non.
M. Hudon (Alain) : Les
montants...
M. Grandmont : Ah! non, on
est dans la loi encore une fois.
M. Hudon (Alain) : On est
dans la loi.
Mme Proulx : Oui, c'est vrai,
les amendes, on est dans la loi. suspendre
M. Grandmont : Je m'excuse,
vous l'avez dit, vous l'avez expliqué tantôt. Vous avez raison.
Mme Proulx : Vous avez
raison. Oui, pardon, je m'excuse.
M. Hudon (Alain) : Pas de
problème.
Mme Proulx : Je vais
apprendre. Mais...
M. Grandmont : Moi aussi. On
est là pour ça. Mais... Oui, vous alliez dire?
Mme Proulx : J'ai un «senior
moment», je ne m'en rappelle pas.
M. Grandmont : Ça arrive à
tout le monde.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...prenez
un petit peu le temps avant...
Mme Proulx : Ça vous arrive
vous aussi?
La Présidente (Mme D'Amours) : Non,
je voulais juste vous dire que... Ça m'arrive, je ne suis pas parfaite, mais
prendre juste un peu de temps parce que... Imaginez, la régie, Mme la ministre.
Mme Proulx : Oui, excusez.
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
connaissez le milieu. Donc, lorsque trois personnes se répondent, c'est très
difficile pour la régie. Ça fait que j'ai juste à attendre un peu, qu'on puisse
savoir qui parle, oui.
Mme Proulx : Je suis désolée,
la régie. Je suis désolée, la régie.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
je ne voulais pas vous couper l'élan.
Mme Proulx : C'est... Je ne
l'ai pu, j'ai... Il est parti...
M. Grandmont : Ça va
peut-être vous revenir.
• (16 h 40) •
Mme Proulx : Ça va revenir.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Tashereau.
M. Grandmont : Oui. Bien, je
peux peut-être poursuivre, puis ça vous reviendra. Oui, dans le fond... Bien,
dans le fond, ma question, c'était : Est-ce qu'on pense... Parce que,
considérant les autres amendes qui sont prévues, là, on parle de quelque chose
d'assez fondamental, on n'est pas capable de rejoindre une personne, un
représentant, une représentante officiel d'une entreprise. C'est par le biais
de cette personne-là aussi que serait normalement acheminé les autres
infractions, si on veut êtes payés à quelque part. Il me semble que celle-là
est comme drôlement importante, elle est pas mal au cœur de l'affaire, là, tu
sais, dans la collaboration qu'on espère avoir avec une plateforme. Je me
questionne simplement sur la hauteur des amendes, dans ce cas-ci, 20 000 puis,
tantôt, 100 000 sur les autres, alors qu'il me semble qui... d'avoir un
répondant ou une répondante est comme drôlement important dans le processus, là.
Je pose la question. Je suis étonné, là, de la...
La Présidente (Mme D'Amours) : Me
Hudon.
M. Hudon (Alain) : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Effectivement, la question se pose, là. C'est une
excellente question. Dans ce cas-ci, compte tenu que c'est des infractions de
nature réglementaire, le barème qu'on a, c'est celui- là. Ça fait que...
M. Grandmont : Vous avez été
au plus haut?
M. Hudon (Alain) : Bien,
c'était déjà là, là, les dispositions étaient déjà là parce qu'il y a déjà des
infractions aux les dispositions réglementaires qui seraient actuellement
applicables. Il faudrait voir si... Il faudrait en faire une...
M. Hudon (Alain) : ...juste
pour le cas du défaut de nommer un représentant, oui, ce serait quand même une
infraction réglementaire. Ça fait que j'ai tendance à penser que l'amende qui
est là est quand même... Puis là, s'il y a encore récidive, puis triple, là, on
double puis on triple l'amende, là, en cas de récidive, puis s'il y a une
troisième fois, là. Il ne faut pas oublier ça non plus, là. Mais,
effectivement... Malheureusement, je n'ai pas de meilleure réponse à vous, Mme
la Présidente, pour ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Taschereau.
M. Grandmont : Bien, écoutez,
je ne sais pas qu'est-ce qu'on peut faire avec ça. Je ne me sens pas outillé
pour proposer un amendement pour aller plus haut. Je comprends que ça doit
répondre à des normes, aussi, qui appartiennent au Revenu?
Mme Proulx : Bien, je ne sais
pas si Revenu Québec...
M. Grandmont : Peut-être que
Mme...
Mme Proulx : ...oui, souhaite
peut-être...
La Présidente (Mme D'Amours) : Madame,
est-ce que vous aviez peut-être une réponse pour M. le député?
Mme Courtecuisse (Véronique) : ...la
question, désolée.
M. Grandmont : Bien, en fait,
c'est que je me questionnais sur la hauteur de cette amende-là, considérant
qu'elle est beaucoup plus basse, cinq fois plus basse, dans son maximum, que
celle qui est prévue pour une infraction, là, vraiment, sur l'hébergement en
tant que tel. Alors que, pour moi, la question d'avoir un représentant ou une
représentante officielle, un répondant direct, par lequel, justement, vont être
acheminées, entre autres, toutes les amendes qui seraient engrangées,
engendrées par le non-respect de la loi... Donc, je me questionnais sur le fait
que ces amendes-là, quant au fait d'avoir un représentant ou une représentante,
étaient vraiment plus basses que l'infraction directement.
Mme Courtecuisse (Véronique) : Bien,
ce que je peux peut-être répondre... Sans me positionner sur le montant en tant
que tel, parce que ce n'est pas dans ma cour, mais je peux quand même répondre
au niveau de la proportionnalité, et de la gravité et, également, de la
récidive et du comportement répétitif. Donc, ça ne m'empêche pas, moi,
d'accuser une... même s'il y n'aurait pas de répondant, par exemple, ça ne
m'empêcherait pas d'accuser, parce qu'on accuse, des fois, des entreprises
étrangères, qui n'ont pas nécessairement un pied-à-terre, qui ne sont même pas
connus chez nous, ils n'ont pas de dossier fiscal. On ne va pas s'arrêter là.
C'est surtout au niveau de la
signification, mais le Code de procédure pénale, maintenant, permet la
signification à l'étranger. Donc, Airbnb a quand même des pied-à-terre sur la
planète, donc ça ne nous empêche pas de signifier. C'est juste qu'au niveau des
jugements, de l'application des jugements, puis d'aller chercher, après ça,
l'argent, si jamais ils décident de ne pas payer, ça c'est une autre question.
Mais ça ne m'empêchera pas... Puis s'ils sont à répétition, ils ne se
conforment pas, et qu'on soumet des dossiers au niveau des poursuites pénales,
puis que j'ai la preuve, bien, je pourrais accuser. Si c'est une fois, c'est
une fois; si c'est 1 000 fois, ce sera 1 000 fois.
Donc, même si le montant... un peu comme
la réponse que je vous ai donnée tout à l'heure, même si le montant peut
sembler moindre, je crois qu'à la base, une fois qu'il y a de la récidive et il
y a un geste répétitif qui n'est pas corrigé, pour nous, on peut majorer et
augmenter la peine, l'amende demandée.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député.
M. Grandmont : Oui, bien, en
complément. Merci pour vos réponses. Vous êtes en complément, donc. Puis sur
quelles bases on peut mesurer la répétitivité? Est-ce qu'à chaque jour qui
passe que je constate qu'une compagnie n'a pas de représentant sur le
territoire québécois je peux lui signifier une amende? Ou si on doit attendre
d'avoir un prétexte, une correspondance, une amende à lui transmettre, par
exemple?
Mme Courtecuisse (Véronique) : Bien,
exemple, si des dossiers de poursuites pénales nous sont soumis, on a une
inspection. On constate qu'on veut signifier... Puis à chaque fois qu'on veut
entrer en contact et on constate qu'ils ne se sont toujours pas conformés à la
réglementation, bien, à chaque fois, ça va être un dossier en poursuite pénale.
L'inspection va monter un dossier et va nous le soumettre. Donc, effectivement,
il faut qu'il y ait un équilibre dans tout ça. Mais, effectivement, il y a des
cas où on pourrait presque poser tous les jours. À un moment donné, je vais
être obligée de vous demander 200 procureurs.
Mais il va peut-être y avoir des cas où on
va avoir énormément de répétitivité, et je peux vous dire qu'on prend pour
acquis que ça ne les dérangerait pas, mais, vous savez, quand ça rentre, ça
peut avoir d'autres impacts. Ils sont... Ils collectent la TPS, TVQ chez nous,
entre autres. Quelqu'un qui, à répétition, n'a pas un bon comportement au
niveau fiscal peut avoir... ça peut engendrer d'autres problèmes. Donc, on ne
peut pas juste prendre pour acquis qu'il n'y aura pas d'impact, sur une
entreprise comme Airbnb, de se faire, à répétition, accuser, même pour un
2 000 $, 4 000 $, 20 000 $ ou 30 000 $.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député.
M. Grandmont : O.K. C'est bon
pour moi, merci, oui. Merci pour la réponse.
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
bon? D'autres commentaires sur l'article 11? Je vais mettre aux voix l'article
11. Est-ce que c'est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
J'ai... Oui, M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui. J'aurais
une proposition d'amendement, un dernier, en tout cas, annoncé, qui irait après
l'article 11, donc 11.1. Je pense qu'il a déjà été acheminé? Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
je vais suspendre les travaux quelques minutes, le temps qu'on mette ça sur
Greffier.
(Suspension de la séance à 16 h 46)
17 h (version non révisée)
(Reprise à 17 h 03)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux et nous serions à l'article 12 maintenant. Donc, Mme
la ministre, l'article 12, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Il y avait... Il
y a un amendement, Mme la Présidente, à l'article 12.
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
faut dire... Il faut lire l'article 12 avant.
Mme Proulx : Je suis
infiniment désolée.
La Présidente (Mme D'Amours) : Et
ensuite vous déposez votre amendement.
Mme Proulx : Mais il n'y
avait pas un amendement du...
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça
va être fait à la fin, Mme la ministre.
Mme Proulx : Ah bon!
Excusez-moi. Je manque une bonne game, hein?, je manque une bonne game. Alors,
l'article 12, je vous le lis, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : S'il
vous plaît.
Mme Proulx : Avec joie. Les
dispositions de la présente loi entrent en vigueur le (Indiquer la date de la
sanction de la présente loi) à l'exception :
1 des dispositions de l'article un, de
celles de l'article deux en ce qu'elles concernent la date d'expiration du
certificat d'enregistrement prévue au paragraphe un de l'article 20.1 de
la Loi sur l'hébergement touristique ainsi que le paragraphe un du premier
alinéa et le deuxième alinéa de l'article 20.2 de cette loi, de celles de
l'article six, en celles... en ce qu'elles concernent la date d'expiration du
certificat d'enregistrement et le paragraphe un du premier alinéa de l'article 20.2
de cette loi, de celles des articles huit et neuf et de celles de l'article 10
en ce qu'elles concernent le deuxième alinéa de l'article 9.1 du Règlement
sur l'hébergement touristique qui entre en vigueur le 1er septembre 2023
ou à la date et aux dates antérieures fixées par le gouvernement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Et
là, vous avez un amendement à l'article 12. Donc, si vous voulez bien nous
en faire la lecture maintenant.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme Proulx : Article 12.
Dans le paragraphe un de l'article 12 du projet de loi :
1 supprimer «de l'article un et de
celles»;
2 remplacer «des articles huit et neuf»
par «de l'article neuf».
Bon, ça vise à faire entrer en vigueur,
dès la sanction de la loi, les dispositions de l'article 1 et huit du projet de
loi. On parle du certificat d'enregistrement. Donc, moi, je veux saluer l'extraordinaire
travail du plus meilleur ministère du Tourisme du monde entier, c'est-à-dire le
nôtre, qui va être en mesure de faire entrer en vigueur, dès le moment de la
sanction de la loi, les dispositions relatives au certificat d'enregistrement,
ainsi que de faire augmenter la conformité de la loi sur l'hébergement
touristique le plus rapidement possible. Ça fait que, bien, moi, je considère
que c'est une mosus de bonne nouvelle. Donc, plutôt que d'attendre au 1er septembre,
les équipes ont vraiment travaillé de façon diligente, ce qui fait qu'on
dépose, donc, cet amendement-là, donc, à la sanction de la loi, plutôt que d'attendre
au 1er septembre pour l'entrée en vigueur du fameux certificat, sanction
de la loi, le certificat est là. Donc, la job des plateformes... devront être
faites au jour un de la sanction de la loi, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre, je voudrais juste...
Mme Proulx : ...Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...Avoir
un point, là, d'information sur... Vous avez lu l'article 12...
L'amendement, c'est-à-dire : «1 supprimer de l'article un «et de celles»,
est-ce que le mot a été ajouté ou si... Pouvez-vous le relire, s'il vous plaît?
Mme Proulx : Vous avez un
oeil de lynx, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Ah!
j'ai des secrétaires ici qui sont...
Mme Proulx : Extraordinaires?
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
d'une...
Mme Proulx : Alors, je
reprends l'amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Allez-y.
Mme Proulx : Supprimer de l'article
un «de celles».
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions concernant l'amendement de
l'article 12? S'il n'y a pas de commentaire...
Mme Proulx : ...de joie de la
part des collègues des oppositions?
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais passer la mise aux voix...
Mme Lakhoyan Olivier : ...de
joie, oui, pour que, les certificats, ça va être prêt le jour même.
Mme Proulx : De la sanction.
Mme Lakhoyan Olivier : C'est ça,
un ministère qui fonctionne bien.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais mettre aux voix l'amendement de l'article 12. Est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous revenons à l'article 12 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des
commentaires? Donc, je vais mettre aux... Oui, M. le député de... Non? Parfait.
Merci. Donc, je mets aux voix l'article 12, tel qu'amendé. Est-ce qu'il
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
J'ai un amendement que la ministre a déposé, l'amendement 7.1. Mme la
ministre, si vous voulez bien en faire la lecture.
Une voix : ...
Mme Proulx : On peut
suspendre, Mme la Présidente. Je suis désolée.
La Présidente (Mme D'Amours) : je
suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 08)
(Reprise à 17 h 11)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Mon erreur, 7.1, c'est l'amendement du député de Taschereau.
Si vous voulez bien nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Grandmont : merci, Mme la
Présidente. Alors...
M. Grandmont : ...c'est un
article qui vient modifier l'article 56 de la Loi sur l'hébergement
touristique, donc qui vient insérer, après l'article 7 du projet de loi,
l'article suivant :
«7.1. L'article 56 de cette loi est
modifié par l'insertion, dans le premier alinéa et après "de la présente
loi", de "puis au plus tard à tous les trois ans".»
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Commentaires?
M. Grandmont : Oui. Bien, Mme
la Présidente, c'était quelque chose qui était recommandé par des gens que nous
avons auditionnés, notamment les professeurs Wachsmuth et St-Hilaire, et
recommandaient qu'on ait un bilan qui soit fait sur une certaine...
régulièrement, en fait, là, on va le dire comme ça, régulièrement. On propose
trois ans, qui est une durée qui n'est pas trop courte, mais pas trop longue en
même temps non plus, qui permet d'avoir un bilan, donc, récurrent qui va
impliquer, dans le fond, un bilan, donc, porté par la ministre à l'Assemblée
nationale, c'est une bonne chose, qui pourra aussi faire des recommandations
pour améliorer la loi. Ça nous semble être concordant aussi avec ce qui se passe
dans d'autres ministères sous d'autres lois, notamment, là, la loi, si je ne me
trompe... en tout cas, il y a des lois... oui, c'est ça, Loi sur la qualité de
l'environnement par exemple. Donc, on voit ça assez régulièrement. Puis le but
est de s'assurer qu'on a une certaine forme de reddition de comptes, mais aussi
un bilan et des recommandations qui vont nous permettre d'améliorer, encore une
fois, toujours, le projet de loi. On n'a pas besoin de rappeler combien cette
industrie-là évolue rapidement. Il faut être à l'affût. Donc, je pense que
c'est une bonne... un bon dispositif pour s'assurer que, pendant tout le temps
où la ministre sera ministre mais aussi les personnes qui la suivront, bien, on
ait toujours cette obligation-là de reddition de comptes et d'amélioration
continue du projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires?
Mme Proulx : Non, amendement
bien entendu de la part de la partie gouvernementale. On s'est... On a modifié
rapidement, mais, tu sais, on a des outils réglementaires, là, pour ajuster en
temps réel, là, cette industrie qui se modifie beaucoup. Mais nous accueillons
avec joie l'amendement déposé par le collègue, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bon,
avec joie, je vous demande... Oui, aviez-vous quelque chose à rajouter?
M. Grandmont : Oui. Bien oui,
j'irais pour un commentaire qui est aussi dans l'allégresse, je remercie la
ministre pour son ouverture et s'assurer que la loi qu'on adoptera sera durer
dans le temps de la meilleure façon qui soit. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je mets aux voix l'amendement 7.1 du député de Taschereau. Est-ce qu'il
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Maintenant, nous allons à l'amendement de la ministre 7.2. Mme la
ministre, si vous voulez bien nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Oui.
Alors : «Loi sur le ministère du Tourisme.
«7.2. L'article 21.1 de la Loi sur le
ministère du Tourisme, édicté par l'article 32 de la Loi concernant la
mise en œuvre de certaines dispositions du discours du budget du 22 mars
2022 et modifiant d'autres dispositions législatives, est modifiée par le
remplacement de "reconnu par le ministre à l'égard de l'enregistrement des
établissements d'hébergement touristique et du renouvellement de cet
enregistrement qu'ils effectuent dans le cadre d'une entente conclue en vertu
de l'article 6 de la Loi sur l'hébergement touristique" par
"visés à l'article 6 de la Loi sur l'hébergement touristique en
contrepartie de l'exécution de toute fonction qui peut lui être confiée en
vertu d'une disposition de cette loi ou de règlement prise en vertu de cette
loi."»
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Mme Proulx : Bien, je vais
laisser Me Hudon expliquer parce qu'il y a un examen là-dessus demain matin, à
10 heures. Ça fait que juste pour être sûr que tout le monde comprenne.
La Présidente (Mme D'Amours) : Me
Hudon, nous sommes tout ouïe à vous écouter pour juger de votre travail demain
matin.
Mme Proulx : Oui, Me Hudon.
Oui, voilà.
M. Hudon (Alain) : On me met
de la pression, Mme la Présidente. Alors, c'est vrai que c'est compliqué, le
libellé, là. Dans le projet de loi budgétaire qui a été sanctionné aujourd'hui,
il y a une disposition qui a été adoptée, incluse dans la Loi le ministère du
Tourisme, qui est l'article 21.1, qui vise à permettre de rémunérer les
organismes qu'on appelle nos organismes mandataires qui font l'enregistrement
et le renouvellement de l'enregistrement à même le Fonds de partenariat
touristique. Avec le projet de loi, on prévoit la possibilité de confier
dorénavant la tenue du registre des établissements d'hébergement touristique à
ces organismes-là. Donc, ce qu'on vient faire ici, c'est qu'on vient modifier
cet article-là du projet de loi pour permettre également de rémunérer ces mêmes
organismes-là, mais pour la tenue du registre, qui découle du projet de loi
qu'on est en train d'étudier, et éventuellement, là, d'autres responsabilités
qui pourraient leur être confiées en vertu d'une disposition de la loi ou du
Règlement sur l'hébergement touristique. Donc, on veut s'assurer que, tout ce
que vont faire, les organismes mandataires dorénavant, dans le contexte de la
loi sur...
M. Hudon (Alain) : ...touristique
ou de son règlement, puisse être rémunéré à même le Fonds de partenariat
touristique.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? S'il n'y a pas de commentaire, je vais mettre l'amendement aux
voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Donc, le nouvel article 7.7... 7.1, 7.2 est adopté. Donc, je suis maintenant
rendue à mettre aux voix le titre du projet de loi. Donc, est-ce que le projet
de loi... le titre du projet de loi, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je propose que la commission recommande la renumérisation... je m'excuse, moi
aussi, j'ai beaucoup de voyelles et beaucoup de consonnes dans ce mot... la
renumérotation, quand même, du projet de loi amendé. Est-ce que c'est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je propose que la commission adopte une motion d'ajustement des références.
Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
sommes maintenant rendus à l'étape des remarques finales. Je cède la parole au
porte-parole du deuxième groupe d'opposition, M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Merci, Mme la
Présidente. Bien, d'abord, merci à vous, Mme la Présidente, d'avoir officié de
si belle façon, de nous avoir aidés à apprendre, en même temps qu'on écrivait
un projet de loi, aussi, c'est toujours un bel exercice. Je dois vous dire que
j'aime particulièrement cette partie-là de notre travail parlementaire, les
projets de loi, surtout quand ça se passe bien et quand on est en mode
collaboratif. Ça fait deux fois, là, que je suis en mode collaboratif, sur le
n° 16, d'abord, et ça s'est terminé très récemment, puis sur le n° 25
aussi, cette fois-ci. Donc, j'apprécie. J'espère que cette collaboration pourra
suivre... poursuivre dans le temps aussi. Il y aura peut-être des frictions un
jour, on ne sait jamais, mais, en tout cas, sachez que j'ai adoré l'expérience.
Je remercie la ministre ainsi que ses collègues, bien, nos... mes collègues
aussi d'avoir participé à cette écriture-là. Je remercie aussi l'ensemble du
personnel qui a participé, évidemment, en incluant tout le monde, à la régie
aussi.
Je suis très heureux que nous ayons pu
travailler de façon diligente sur ce projet de loi là. On avait dit, d'entrée
de jeu, que c'était important, pour nous, que ce projet de loi là soit adopté
rapidement, on voyait la saison touristique arriver. Très content, d'ailleurs,
qu'on ait apporté des modifications à la toute fin, là, pour que certaines
parties du corpus législatif entrent en fonction, entre en vigueur rapidement,
donc ça, c'est très apprécié. C'est clair que c'est un enjeu important.
Je déplore, encore une fois, la
non-présence d'Airbnb aux auditions. Je veux le rappeler, on n'a pas réussi à
obtenir leur présence. J'espère que la ministre... J'ai confiance en elle, mais
on va quand même faire notre devoir de parlementaires de surveiller l'action
gouvernementale, s'assurer qu'elle force la collaboration avec ce joueur-là, et
tous les autres qui ne voudront pas jouer, mais disons qu'on peut douter de la
bonne collaboration de ce joueur, de ce citoyen corporatif, en particulier.
Je terminerai en parlant des évictions.
Évidemment, on n'a pas réussi à s'entendre là-dessus. Vous le savez, Mme la
ministre, c'est un enjeu qui est très important pour nous. Je me désole du fait
qu'on n'ait pas réussi à trouver de voie de passage pour régler, à l'intérieur
de la présente étude du projet de loi... des solutions pour empêcher des
évictions pour changement d'affectation, en vue de faire de l'hébergement
touristique. J'aurais aimé qu'on puisse aller au fond de la chose. Au moins, on
a pu en discuter, mais sachez que ce n'est qu'une première pierre. Nous allons
revenir auprès du gouvernement pour s'assurer que cette mesure-là entre en
vigueur.
Il n'est pas normal qu'on laisse des gens
faire de l'argent à la place de loger le monde, notre monde, ici, dans des
logements qui doivent leur revenir. On vit une grave crise du logement. Il y a
une pénurie de logements, surtout des logements qui ne coûtent pas trop cher.
Il y a beaucoup de gens qui se retrouvent mal pris, qui, malheureusement, se
font offrir une contrepartie financière puis décident de soit se la fermer,
puis de partir avec l'argent, puis devoir se retrouver un autre logement, mais
ils se mettent en difficulté, souvent, les logements autour de chez eux sont
encore très, très chers, ou encore, décident de se battre, mais on sait d'ores
et déjà qu'ils vont se rendre au Tribunal administratif du logement, et
malheureusement, ils essuieront un refus. Donc, on reviendra, évidemment, là-dessus,
parce que ça nous semble un enjeu important. On a peur que ça augmente dans les
prochains mois, les prochaines années, donc on travaillera très, très fort pour
y revenir.
Mais sur le fond, là, sur...
M. Grandmont : ...la lutte à
l'hébergement touristique illégal, pas moral, illégal, on va s'assurer... on
est très heureux du travail qui a été fait, et je tiens à le souligner. Donc,
je remercie l'ensemble des collègues et du personnel qui ont travaillé
positivement à l'adoption rapide de ce projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député. Maintenant, je cède la parole à la porte-parole de l'opposition
officielle. La parole est à vous, Mme la députée.
Mme Lakhoyan Olivier : Merci,
Mme la Présidente. Moi aussi, j'ai vraiment aimé cette première expérience,
j'ai adoré la participation collaborative qu'on a eue ensemble, et puis ça m'a
démontré que les études du monde ne te préparent pas à cet emploi, c'est tout à
fait d'autre chose. Être député, être responsable d'un dossier, c'est un bon
exemple de démocratie, notre expérience au Parlement québécois, avec la
commission, écouter les intervenants, prendre note, et puis prendre en
considération, et modifier au besoin le projet de loi, c'est magnifique.
Et puis, pour être parmi les premiers dans
le monde à apporter un projet de loi de telle sorte, les Québécois, on est
innovants, mais vraiment on l'a prouvé puis on l'a vécu. C'est vraiment beau à
voir. Et l'ouverture de la ministre, j'ai remarqué, c'était vraiment beau à
voir qu'on était capables de négocier, parler et qu'elle a apporté beaucoup de
choses elle-même avec son équipe du ministre du Tourisme, donc. Et puis en même
temps, bien, j'ai aussi réalisé que, oui, il y a beaucoup de sujets sociétaux,
mais qu'on doit se concentrer sur le sujet «at hand», qui était le sujet du
tourisme et l'hébergement touristique illégal. Je trouvais... je voulais dire
les termes comme tels. Donc, je remercie beaucoup pour cette belle expérience.
Merci beaucoup.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Maintenant, est-ce que... Si je n'ai pas d'autres interventions, je vais céder
la parole finalement à Mme la ministre. Oui. Ah! M. le député d'Abitibi, oui,
allez-y.
M. Dufour : Oui, juste un
petit mot juste pour deux choses. La première chose, les consultations qu'on a
eues publiques, ça a été très intéressant. Donc, je pense, ça vaut la peine de
voir les mémoires ou, encore là, les rencontres qu'on a faites. Donc, ça a été
très, très intéressant. Et, de l'autre côté, bien, souligner le travail de la
ministre et de son équipe, naturellement. Je pense que c'était un projet de loi
qui a satisfait quand même la grande majorité des intervenants qui étaient
autour de la table.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? La parole est à vous maintenant, Mme la ministre.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente, merci, chers collègues, merci aux oppositions. M. le député, ça a
fait vraiment plaisir de travailler avec vous pour vrai, Mme la députée aussi.
Merci aux équipes, Me Courtecuisse, toujours un plaisir de vous avoir ici,
toutes les équipes du ministère.
Quand même, produire un projet de loi en
six semaines, ou à peu près, ça tient non pas de l'exploit, mais de la volonté
de ce gouvernement-ci d'établir le nouveau cadre de référence dans lequel les
géants du Web vont devoir se soustraire dorénavant au Québec. Dès la sanction
du projet de loi, donc, la loi sera en vigueur. Énorme merci à tout le monde!
Puis je vais terminer, Mme la Présidente,
comme le dernier commentaire du projet de loi n° 100 et le projet de loi n° 15,
que je souhaite, Mme la Présidente — justement, c'est... — que,
dans les documents, lorsque c'est une ministre qui dépose un projet de loi, qui
le fait adopter, qui le défend, plutôt que toujours voir «le ministre», que
nous aimerions un jour considérer la possibilité de pouvoir gentiment discuter
de la possibilité de peut-être marquer «la ministre». Alors, ce sera toujours
mon commentaire de fin qu'on puisse avoir «la ministre», que, quand les enfants
à l'école vont étudier des projets de loi pour le plaisir, qu'ils puissent
savoir que, bien, c'est une femme qui l'a défendu, puis que ça va peut être
inspirer d'autres femmes à faire de la politique puis à vouloir défendre des
projets de loi, puis que, si c'est un homme, bien, qu'on sache que c'est un
homme, puis que toute autre identité de genre qui le souhaite, le déposer dans
un projet de loi, bien, moi, je n'haïrais pas ça, Mme la Présidente. Voilà.
C'était mon éditorial du jour. Merci à tout le monde. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien,
à mon tour de remercier les gens. Merci infiniment, tous les collègues de cette
commission. Effectivement, ce fut une...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...une
commission que j'ai adoré présider. C'est facile de présider avec vous. On a
des fous rires parfois. On a de l'écoute toujours, d'un bord comme de l'autre.
Je dois souligner que Mme la ministre, dans son autre vie, travaillait à la télé,
puis qu'elle travaillait avec des régisseurs, puis que... là, elle oublie un
petit peu, puis je la... je trouve ça tellement drôle. Mais merci, merci
infiniment, Mme la ministre, d'avoir compris que mes interventions n'étaient
pas de vous taper sur les doigts, mais de bien vous rappeler que toute l'équipe
de la régie du son sont importants, puis je les remercie. J'en profite pour les
remercier, parce que c'est grâce à eux si les citoyens peuvent voir les travaux
que l'on fait dans une commission, grâce à eux qu'ils peuvent nous lire aussi
sur les verbatim. Donc, je remercie toute l'équipe. Je remercie aussi l'équipe
du secrétariat, qui nous facilite la vie, là, le travail qu'on a accompli, qui
essaie de trouver, là, des moyens pour faciliter le travail des députés,
surtout de l'opposition, quand il dépose des choses, qu'on ait la bonne façon
de faire et que ce soit productif aussi. Donc, merci infiniment. Merci à tous
les pages qui ont participé à notre commission. Sans eux, on n'aurait pas le
service qu'on a maintenant.
Et, avant de terminer, Mme la ministre,
vous savez qu'il y a probablement une réforme parlementaire. Ça fait que votre
commentaire de dire qu'on pourrait écrire : La ministre, ça pourrait être
dit dans le... à l'Assemblée nationale, au BAN, lorsque les gens parleront de
réforme parlementaire. C'est un petit commentaire comme ça que je voulais vous
dire. Une petite proposition.
Sur ce, je remercie... je vous remercie,
encore une fois, de votre collaboration. La commission, ayant accompli son
mandat, ajourne ces travaux sine die. Merci.
(Fin de la séance à 17 h 28)