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(Onze heures trente-huit minutes)
La Présidente (Mme D'Amours) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission de l'économie et du travail ouverte. La commission est réunie afin
de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 19, Loi sur l'encadrement...
du travail, pardon, des enfants.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel) est remplacée par Mme Mallette
(Huntingdon); M. Dufour (Abitibi-Est) est remplacé par M. Sainte-Croix
(Gaspé); et M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve) est remplacé par Mme Ghazal
(Mercier).
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Lors de l'ajournement de nos travaux, le 10 mai dernier, les discussions
portaient plus précisément sur l'article 13. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur cet article? Mme la députée, oui.
Mme Cadet : Oui, Mme la
Présidente. Merci beaucoup. J'espère que les collègues, donc, ont pu travailler
grandement durant la relâche parlementaire... mais à travers des
circonscriptions, plutôt. Donc, comme vous l'avez indiqué, Mme la Présidente,
donc, nous en étions à l'étude de l'article numéro 13. Et, lorsque nous avons
dû interrompre nos travaux, donc j'en étais à poser des questions sur l'alinéa
sept, soit, dans le fond, «qui travaille dans un organisme sportif à but non
lucratif pour assister une autre personne ou un soutien, tel qu'un
aide-moniteur, un assistant-entraîneur ou un marqueur». Ici, on n'a pas eu l'occasion
beaucoup, donc, d'échanger sur cet alinéa lors des consultations particulières.
Et j'aimerais... bien, en fait, j'aimerais
entendre le ministre sur l'aspect à but non lucratif des organismes sportifs.
Ici, on comprend bien, donc, on est vraiment... Donc, le rôle ici qui serait
permis au niveau de l'exception, ce n'est pas celui d'un moniteur en tant que
tel, donc on n'est pas dans ce type de responsabilité ci, mais vraiment... donc
le jeune enfant qui est en soutien à un autre travailleur un peu plus âgé qui,
lui-même, donc, occupe ce poste... qui est dans une espèce de contexte, là, de
formation pour mieux apprendre les responsabilités liées à ce type de rôle.
Donc, sur l'aspect, donc, à but non lucratif versus à but lucratif, pour ce qui
est de l'organisme sportif, j'aimerais peut-être vous entendre là-dessus.
• (11 h 40) •
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Boulet : Bien, merci, Mme
la Présidente. Et bienvenue à tous les collègues du côté gouvernemental et à la
collègue de Mercier, qui remplace notre collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, et,
bien sûr, à vous tous. Donc, un organisme à but non lucratif, bien, vous
connaissez la mission, donc, par opposition à un organisme qui est à but
lucratif. Ceci dit, un organisme peut se constituer...
M. Boulet : ...OBNL en
suivant la procédure qui lui permet d'être constitué en OBNL. Donc, c'est
essentiellement la mission, la responsabilité. Puis, comme vous le mentionniez,
il y a une supervision dans le paragraphe in fine de l'article d'une personne
de 18 ans ou plus. Donc, on s'assure que l'environnement soit convivial,
respectueux de la personnalité et des capacités de l'enfant, et l'organisme à
but non lucratif a essentiellement ce type de mission là dans ses
responsabilités.
Mme Cadet : Merci, M. le
ministre. En fait, dans votre réponse... et je pense que vous avez un peu
répondu à... au questionnement suivant, là, que j'avais quant à l'effet d'une
telle disposition. Parce que ce que je pense, par exemple, à la situation des
stations de ski, on... en 2014, à tout le moins, donc 28 stations de ski
sur 74, donc qui étaient privées, puis donc il y a différents, donc... il y a
différents donc exemples qui existent dans le milieu. Mais je me demandais si
la disposition, donc, elle n'est pas nécessairement... donc n'allait pas plutôt
faire en sorte que ces, par exemple, 28 stations de ski là composeraient
une OBNL pour pouvoir continuer à employer des jeunes de moins de 14 ans.
Donc, vous vous attendez à ce type d'effet là?
M. Boulet : À des stations de
ski qui sont à vocation commerciale, bon, ultimement, ça dépend des conditions
puis des critères pour être constitué en OBNL. Mais si une station de ski ne
l'est pas, elle n'entre pas dans les exceptions.
Mme Cadet : C'est ça, oui.
M. Boulet : Je reviens
toujours à la base. Les exceptions s'interprètent de façon restrictive. On est
ici dans un projet de loi qui interdit le travail pour les moins de
14 ans. On le permet dans certaines circonstances — ça, c'en est
une — suite à nos consultations qui permettraient à un enfant
d'évoluer tout en évitant les risques pour sa santé, sécurité, intégrité et
n'en affectant pas, bien sûr, pour le nombre limite d'heures, sa persévérance à
l'école.
Mais, en fait, ça dépend de cas à cas, là,
puis il faudrait prendre une station spécifique, puis la découper puis
déterminer si c'est un... En fait, il y a un statut puis un certificat qui
confirme le statut d'OBNL aux fins fiscales puis aux fins corporatives, bon,
vous le savez, là, en vertu de la Loi sur les compagnies, comment sont
constitués? Donc, c'est du cas par cas. Au-delà de ça, je peux difficilement
donner d'autres explications.
Mme Cadet : On partage le
même objectif, M. le ministre. Ma question ici, c'est savoir s'il y a un effet
anticipé que, par exemple... si on peut donner, donc, des exemples, je sais
qu'il y a à l'École de glisse du Mont Rigaud qui est également instituée sous
le nom donc École de ski et de planche du Mont Rigaud, qui a été... qui est
incorporée donc sous la Loi sur les compagnies du Québec, donc qui n'est pas un
OBNL, contrairement, par exemple, au Mont Orford et qui est un OBNL qui, donc,
en ce moment, donc, a des offres d'emploi, donc, d'aide-moniteur ski ou
planche, donc, de recrutement, donc qui indique que l'âge minimum requis pour
pour devenir donc aide-moniteurs, c'est 12 ans. Donc, cet exemple-là, puis
ce n'est pas nécessairement pour le mettre... le mettre en exergue donc cette
entité précise, là, mais ça, c'est un exemple, donc, parmi tant d'autres, mais
qui existe. Est-ce que vous anticipez que le corollaire de la disposition sera
que, par exemple, donc cet employeur, donc, constituerait un OBNL pour pouvoir
continuer à embaucher des aides-moniteurs de moins de 14 ans?
M. Boulet : Il y a toujours
un effet anticipé, puis oui, ça sera une décision d'opportunité pour un centre
de glisse de décider si, c'est pertinent ou non, de se constituer en OBNL, et
ils le feront évidemment accompagnés soit d'un conseiller juridique ou d'un
comptable. Mais oui, j'ai... bien sûr. Tu sais, si le besoin le justifie pour
le centre de glisse, parce qu'ils ont x enfants de tel âge qui font un travail
d'aide-moniteur, oui, ils pourraient décider de se constituer.
Mme Cadet : Merci, M. le
ministre.
M. Boulet : Ça fait plaisir.
Mme Cadet : Ma prochaine
question, donc c'était... Mais ça, c'était vraiment plus une question de
concordance donc à l'alinéa 6°, l'enfant qui travaille dans un organisme à
but non lucratif à vocation sociale ou communautaire, tel qu'une colonie de
vacances ou un organisme de loisirs. Donc ça, j'imagine, donc, que c'est le
langage qu'on reprend dans le Règlement sur les normes du travail. Dans le
règlement donc d'une telle... tel une colonie de vacances, un organisme de
loisirs plutôt que tel qu'une, donc. Mais il n'y a pas d'enjeu. Mais, dans
la... dans le libellé final, est-ce qu'on va avoir exactement le même libellé
dans la loi et dans le...
Mme Cadet : ...est-ce qu'on
veut, en fait, conserver plutôt dans le règlement un seul des deux libellés?
M. Boulet : Oui, oui, tout à
fait. Les textes ont été révisés, puis c'est exactement le même libellé.
Mme Cadet : O.K., donc les
textes... O.K., parfait. Merci. L'autre question que j'avais ici concerne la
coalition... en fait, le mémoire qui avait été déposé par la Coalition
Interjeunes. On se rappellera, M. le ministre, que, lorsque les intervenants
sont venus témoigner en commission parlementaire lors des consultations
particulières, on nous a parlé du parcours de formation axée sur l'emploi et
donc évidemment, donc, qui est... auquel les jeunes de 15 ans et plus
peuvent... que les jeunes de 15 ans et plus peuvent intégrer. Et je me
demandais, en fait, un peu comme on nous l'avait soumis, comment les
dispositions du projet de loi n° 19, donc, prenaient en considération le
programme de formation axée sur l'emploi.
Je peux peut-être, tu sais, vous lire un
peu, donc le... à la page 5 de leur rapport... de leur mémoire, plutôt, on
nous indiquait «un angle mort important du projet de loi est que le parcours
scolaire n'est pas le même pour tous et toutes. Certains jeunes ont de grandes
difficultés scolaires, et le travail représente un lieu de formation et de valorisation.
C'est parfois leur seul espace de réussite». Donc, le projet de loi, disons, je
paraphrase, «tient pour acquis que chaque jeune suivra le même parcours jusqu'à
la fin de l'âge de scolarisation obligatoire. Il serait important d'assurer un
lien avec le ministère de l'Éducation afin que le projet de loi n° 19 ne
mette pas à mal le parcours de formation axée sur l'emploi, qui est accessible
pour les jeunes à partir de 15 ans, qui inclut la formation préparatoire au
travail et la formation menant à l'exercice d'un métier semi-spécialisé».
Quand j'avais rencontré, donc, quelques
jeunes, donc, en amont des consultations particulières, c'était en effet...
c'est une préoccupation qui avait été soulevée qui respecte le principe,
l'esprit du projet de loi. La Coalition Interjeunes, donc, nous l'a indiqué et
l'indique dans son mémoire, donc, appuie fortement, donc, les recommandations
que nous partageons tous au niveau des exigences, donc, d'heures minimales,
donc, de... d'heures maximales, plutôt, de travail et d'empêcher les jeunes de
14 ans de travailler. Donc, la coalition, donc, s'inscrit dans la même veine.
Mais pour ce qui est de cet... de cet élément-ci, de cet élément de
concordance, je pense que c'est en effet important qu'on puisse être bien outillés.
Ça fait que je voulais juste savoir si vous avez une réponse à ça.
M. Boulet : Oui.
Malheureusement, les consultations particulières, comme vous savez, nous
donnent une période de temps limitée pour intervenir. Et, à l'article 3 de
la Loi sur les normes du travail, c'est précisé que ça ne s'applique pas à la
description que vous venez de faire. Puis je vais lire l'article 3,
paragraphe 5. «La présente loi ne s'applique pas à un étudiant qui
travaille au cours de l'année... qui travaille au cours de l'année scolaire
dans un établissement choisi par un établissement d'enseignement et en vertu
d'un programme d'initiation au travail, exactement ce que vous décrivez, approuvé, bien
sûr, par le ministère de l'Éducation, Loisir, ministère de l'Enseignement
supérieur, Recherche, Innovation et autres.» Ça fait que donc la loi ne
s'applique pas. Ça fait qu'il n'y a pas d'incidence de notre projet de loi en
ce qui les concerne.
Mme Cadet : O.K. Parfait.
Donc, si je comprends bien, donc, ça voudrait dire que les jeunes qui font...
qui participent au parcours de formation axée sur l'emploi...
M. Boulet : La loi ne
s'applique pas.
• (11 h 50) •
Mme Cadet : C'est ça. Donc,
la loi ne s'applique pas. Donc, le nombre d'heures... Bien, de toute façon,
c'est à partir de 15 ans. Ça fait que l'âge minimal, de toute façon, ça ne
s'applique pas. Mais l'heure maximale, c'est... donc, ça, il n'y a pas de lien.
Donc, ça voudrait dire que ces jeunes-là vont... Donc, si je comprends, donc,
les élèves qui sont stagiaires au PFAE, eux, sont automatiquement inscrits à la
CNESST. Ce sont les centres de services scolaires qui prévoient les procédures
en cas d'accident, parce que l'élève stagiaire est considéré comme un
travailleur des centres de services scolaires pendant cette période-là. Et
donc... Donc, ils vont pouvoir... Donc, les heures qu'ils effectuent dans ce
cadre-là ne s'additionnent pas aux heures qui s'effectueraient en dehors du
cadre de stage?
M. Boulet : Non. Selon ma...
Non.
Mme Cadet : O.K. O.K. Merci.
Le dernier dernier élément, je pense que c'était plus au niveau de l'aspect du
filet social, tu sais, autant la Coalition Interjeunes que d'autres... que
d'autres intervenants, donc, sont venus parler du fait que c'est... bien, d'en
fait, là... puisqu'évidemment, donc, certains de ces jeunes, donc, sont
contraints à travailler, qu'il faudrait une espèce de remplacement au niveau du
filet social. Qu'est-ce que vous répondez à cette préoccupation qui a été
soulevée?
M. Boulet : Je ne comprends
pas la question. Rappelez-moi cette préoccupation.
Mme Cadet : Bien, en fait,
c'est tout simplement... Tu sais, évidemment, c'est... la grande majorité des
groupes qui sont venus émettre cette préoccupation sont en accord avec les
principes que nous partageons, donc veulent que l'on puisse...
Mme Cadet : ...le mieux
possible le travail des enfants, le travail des jeunes... l'un des motifs qui
sous-tend le fait que certains jeunes sentent une certaine pression pour
commencer à travailler tôt ou à faire autant d'heures, c'est le manque de filet
social qui accompagne, en fait, les besoins des familles. Donc, c'est une
question plus générale ici, mais je voulais...
M. Boulet : Je pense que
j'avais quand même donné un certain nombre de précisions, là, puis il y a des
mesures qui relèvent du ministère des Finances, de la Solidarité sociale, mais
il y avait le bouclier anti-inflation, il y avait les allocations jeunesse, il
y avait toutes les mesures qui ont été annoncées. Mais ce n'est pas dans
l'esprit du projet de loi de conférer un filet de sécurité sociale, ce qui est
visé dans ce projet de loi, c'est de protéger nos enfants, d'assurer leur
santé, sécurité, intégrité, et de permettre leur réussite éducative. Mais oui,
j'ai compris, puis effectivement c'est une préoccupation de nature très
transversale. Puis il y a un groupe qui avait mis l'accent là-dessus, là, les
enfants qui sont dans des situations plus de vulnérabilité. Puis on avait
répondu de façon, je pense, satisfaisante, en réitérant l'importance du métier
fondamental qu'est celui d'être un élève et d'apprendre, mais en équilibre avec
son niveau de développement socioaffectif puis, bon, tout le reste, là.
Mme Cadet : Merci, M. le
ministre.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? Nous allons procéder à la mise aux voix de l'article
13. Est-ce que l'article 13 est... pardon, tel qu'amendé. Non, l'article 13, il
n'y a pas eu d'amendement qui a été adopté.
M. Boulet : Il y a un
amendement qui a été rejeté, là, c'est l'article 13.
Des voix : ...
M. Boulet : Ah! O.K. O.K.
C'est vrai, oui. Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Alors,
tel qu'amendé, est-ce que l'article est adopté?
M. Boulet : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Nous passons à l'article 14. M. le ministre, s'il vous plaît!
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 35.1 de ce règlement est modifié par le remplacement de
"les domaines de production artistiques suivants : la scène, y
compris le théâtre, le théâtre lyrique, la musique, la danse et les variétés,
le film, le disque et les autres modes d'enregistrement du son, le doublage et
l'enregistrement d'annonces publicitaires" par "un domaine de
production artistique visé au premier alinéa de l'article un de la Loi sur le
statut professionnel des artistes des arts visuels, du cinéma, du disque, de la
littérature, des métiers d'art et de la scène".
Commentaire. Bon, cette modification porte
sur l'interdiction du travail de nuit. C'est une modification de concordance,
on a déjà eu ce débat-là, et ça renvoie aux domaines artistiques énumérés au
premier alinéa de l'article un de la Loi sur le statut professionnel des
artistes des arts visuels, cinéma, disque, littérature, des métiers d'arts et
de la scène. Alors, c'est une modification de concordance.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Ça va pour tout le monde? D'accord. Je vais mettre aux voix l'article 14.
Est-ce qu'il est adopté?
M. Boulet : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 15, M. le ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 35.2 de ce règlement est modifié par le remplacement,
dans le paragraphe un, de "les domaines de production artistique
suivants : la scène, y compris le théâtre, le théâtre lyrique, la musique,
la danse et les variétés, le film, le disque et les autres modes
d'enregistrement du son, le doublage et l'enregistrement d'annonces
publicitaires" par "un domaine de production artistique visé au
premier alinéa de l'article un de la Loi sur le statut professionnel des
artistes des arts visuels, du cinéma, du disque, de la littérature, des métiers
d'art et de la scène".
Commentaire succinct, concordance avec
l'article 14 précédent. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Commentaires? Nous allons mettre aux voix l'article 15. Est-ce qu'il est
adopté?
M. Boulet : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 16, M. le ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. "Au plus tard le, évidemment, on va indiquer la date qui suit
de 30 jours celle de la sanction de la présente loi, un employeur qui a, à son
emploi, un enfant de moins de 14 ans effectuant un travail visé par
l'interdiction prévue au premier alinéa de l'article 84.3 de la Loi sur les
normes du travail, tel que remplacé par l'article deux de la présente loi, doit
transmettre à cet enfant un avis écrit de cessation d'emploi.
"Cet avis est d'une semaine si
l'enfant justifie de trois mois à moins d'un an de service continu, de deux
semaines s'il justifie d'un an à deux ans de service continu et de trois
semaines s'il justifie de deux ans ou plus...
M. Boulet : ...de service
continu.
«L'employeur peut faire effectuer un
travail par cet enfant pendant la durée de la vie auquel il a droit ou lui
verser une indemnité compensatrice équivalente à son salaire habituel, sans
tenir compte des heures supplémentaires, pour une période égale à celle de la
durée ou de la durée résiduelle de l'avis auquel il avait droit. Cette
indemnité doit être versée au moment de la cessation d'emploi.
«L'indemnité de l'enfant en tout ou en
partie rémunérée à commission est établie à partir de la moyenne hebdomadaire
de son salaire durant les périodes complètes de paie comprises dans les trois
mois précédant sa cessation d'emploi.
«Les dispositions de l'article 84
ainsi que celles de la section I du chapitre V de la Loi sur les normes du
travail s'appliquent.»
Commentaire. En fait, c'est la disposition
transitoire qui s'applique à un employeur qui, à la date de la sanction, fait
travailler un enfant de moins de 14 ans. On lui accorde un délai de
30 jours pour transmettre l'avis de cessation d'emploi. C'est une semaine,
en fait, c'est les règles habituelles. S'il a trois mois à un an, c'est une
semaine. Deux semaines, s'il a de 1 à 2 ans. Puis trois semaines, s'il a
plus de deux ans. Et comme les règles habituelles en matière de droit du
travail s'appliquent, il peut plutôt que de le faire travailler, lui verser une
indemnité compensatrice équivalente au salaire qu'il aurait reçu n'eût été de
la cessation d'emploi.
Donc, essentiellement, c'est le
commentaire que j'avais à faire pour venir donner effet à notre loi. Merci, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? Oui, Mme la députée.
Mme Cadet : Oui, Mme la
Présidente. En fait, M. le ministre, ma première question, c'est de savoir,
donc, le... évidemment, donc, le... une fois l'entrée en vigueur, est-ce que la
CNESST va avoir les ressources pour la mise en application immédiate?
M. Boulet : Oui, tout à fait,
ça a été préparé en amont, discuté avec la CNESST, demandé lors des
consultations particulières. Et comme vous savez, il y a une stratégie jeunesse
qui a été bonifiée, il y a le Kinga, puis oui, il y a tous les tentacules
nécessaires pour s'assurer que ce soit mis en application. Puis, comme toute
loi, évidemment, il y a les dispositions pénales que nous avons déjà adoptées,
c'est les mêmes montants d'amendes que les agences de recrutement de
travailleurs étrangers temporaires se font imposer s'ils ne respectent pas le
règlement et la loi. Donc, moi, je pense que tout l'écosystème est en place.
Puis si besoin en est, les demandes seront faites par la CNESST, puis on
s'assurera de... qu'il y ait une équivalence nécessaire en termes de
ressources.
Mme Cadet : Merci, M. le
ministre. Puis je pense qu'il y avait des groupes qui avaient posé la question
sur les règles entourant les licenciements collectifs, là, les
articles 84.0.1 et suivants de la Loi sur les normes du travail, donc vous
aviez confirmé que ça ne s'applique pas, hein?
M. Boulet : Effectivement, ce
n'est pas un licenciement collectif au sens de la loi. C'est énorme. C'est une
terminaison en emploi imposée par une loi.
Mme Cadet : Parfait.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? Nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 16. L'article 16 est adopté?
M. Boulet : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 17,
M. le ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. «17. Un employeur qui fait effectuer un travail par un enfant de
moins de 14 ans conformément à l'article 35.0.3 du Règlement sur les
normes du travail tel qu'édicté par l'article 13 de la présente loi, doit
obtenir au plus tard le... bon, là, c'est la date qui suit de 30 jours
celle de la sanction de la présente loi, le consentement prévu au premier
alinéa de l'article 84.3 de la Loi sur les normes du travail, tel que
remplacé par l'article 2 de la présente loi.»
Commentaire. Bon, c'est la transition,
c'est le délai de 30 jours pour obtenir le consentement parental sur le
formulaire, en fait, c'est la suite de ce que nous avions déjà adopté.
• (12 heures) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires?
Mme Cadet : Non, ça va, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Nous allons passer à la mise aux voix de l'article 17. Il est adopté?
M. Boulet : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 18,
M. le ministre.
M. Boulet : Merci à Mme la
Présidente. «18. Pour l'application des articles 288 à 290 de la Loi
modernisant le régime de santé et de sécurité du travail, l'identification des
risques et, le cas échéant, leur analyse incluent les risques pouvant affecter
particulièrement la santé et la sécurité des travailleurs âgés de 16 ans
et moins.
«Pour l'application des articles 291
et 292 de cette loi, les recommandations incluent celles concernant les risques
pouvant affecter particulièrement la santé et la sécurité des travailleurs âgés
de 16 ans et moins et celles concernant les tâches qui ne devraient pas
être effectuées par ces travailleurs...
M. Boulet : ...commentaire :
Bon, ça incorpore... Bon, c'est... encore une fois, c'est ce qu'on a discuté
aux articles 7 à 11. C'est l'application du régime intérimaire que nous
avions adopté lors de la loi modernisant le régime de santé et sécurité. Et ça
précise, pour l'identification, l'analyse des risques, le comité de santé et
sécurité. Bon, c'est la possibilité aussi, pour le représentant en santé et
sécurité, de faire des recommandations. Donc, c'est ce que nous avions discuté,
puis c'est la mise en place de ce régime-là. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Des
commentaires? Est-ce que l'article 18 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 19,
M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Un règlement pris en application de l'article 300 de la loi
modernisant le régime de santé et de sécurité du travail doit prendre en compte
les réalités propres aux travailleurs âgés de 16 ans et moins.
Commentaire : Ça aussi, c'est la
transition pour qu'on tienne en considération les réalités propres aux
travailleurs âgés de 16 ans et moins. Et, bon, évidemment, Guillaume, tu
connais la date de l'entrée en vigueur ultime, là, le 6 octobre 2025, pour le
régime permanent. Alors donc, c'est... ça ne vise qu'à faire la concordance.
Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui, merci.
Contente d'être parmi vous en remplacement à mon collègue... de mon collègue le
député d'Hochelaga-Maisonneuve. Donc là, on est à 19. Je sais qu'il y a eu des
discussions préalables avec mon... ah! préalables avec mon collègue pour
ajouter peut-être un amendement, mais que le ministre disait qu'il y
réfléchissait, à l'effet d'avoir un... de déposer un rapport de mise en œuvre
et d'application. Est-ce que ça a été réfléchi avec l'équipe du ministre?
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Si vous me le permettez, à l'article 20, l'article suivant, je vais
décliner notre approche pour la mise en application. Là, c'est simplement pour
mettre en place le régime. Bien, en fait, c'est la concordance avec 7 à 11 que
nous avions discutée. Mais votre question est hyperpertinente, puis j'en avais discuté
avec votre collègue d'Hochelaga-Maisonneuve et je vais vous faire une
présentation à l'article suivant.
Mme Ghazal : Très bien. Donc,
je ne présenterai pas d'amendement vu que ça va venir plus tard. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui. Juste une
question ici. Donc, on dit... donc, en plus de prendre en compte les réalités
propres aux femmes et aux hommes... savoir, donc, est-ce que la réalité propre
aux travailleurs âgés de 16 ans et moins aussi, donc, va être genrée.
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Oui, oui, 16 ans au moins... Oui, parce qu'il y a les aspects physiques, les
aspects socioaffectifs, les aspects spécifiques à la personne, puis c'est...
effectivement, ça tient compte de la réalité gars ou fille, effectivement.
Mme Cadet : C'est ça, donc,
ils vont être inclus, donc, dans la différenciation selon les sexes, donc ça va
être inclus, là, pour les travailleurs de 16 ans...
M. Boulet : Oui. Bonne
question.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? Est-ce que l'article 19 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 20, M. le ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Les dispositions de la présente loi entrent en vigueur le, là, ça
va être la date de la sanction de la présente loi, à l'exception :
1° de celles de l'article 3, qui
entrent en vigueur le 1er septembre 2023;
2° de celles des articles 7, 8, 9, 10
et 11, qui entrent en vigueur respectivement à la même date, aux mêmes dates...
ou aux mêmes dates que les dispositions du paragraphe deux de l'article 144
et des articles 147, 154, 163 et 167 de la loi modernisant le régime de
santé et de sécurité du travail.
Donc, commentaire : Bon, c'est l'entrée
en vigueur de la nouvelle voie... la nouvelle loi à la date de la sanction,
sauf pour les articles, là, qui rentrent en vigueur après, là. Pour le nombre
maximal d'heures de travail, là, le 17 et le 10, c'était le 1er septembre, puis
7 et 11, bien, c'est aux mêmes dates que les dispositions de la loi modernisant
le régime de santé.
Mais, si vous me permettez, dans les
autres commentaires, ce que le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve m'avait
mentionné puis la collègue de Mercier reprend, et c'est ce que j'ai mentionné à
notre collègue, c'est que, pour le rapport de mise en application, je réfère à
la Loi sur les normes du travail, collègue, qui prévoit un rapport de mise en
application à tous les sept ans. Puis le prochain, il est en 2025...
M. Boulet : ...donc dans les
deux ans, puis ça va nous permettre de faire état de l'application ou de
l'encadrement du travail des enfants, le nombre de plaintes de salariés
enfants, les amendes qui ont été imposées aux employeurs, puis ce rapport-là va
être fait aussi par la suite avec toutes les autres sections de la Loi sur les
normes, les disparités de traitement, l'équité intergénérationnelle, les congés,
les régimes qui s'appliquent puis qui sont prévus dans la Loi sur les normes du
travail. Il va y avoir une mise à jour.
Souvenez-vous, collègue, j'ai souvent
référé à l'étude de l'Institut de la statistique du Québec sur la santé
psychologique des jeunes du secondaire. Ils mettent ça à jour à tous les cinq
ans, puis ça avait démontré qu'il y avait beaucoup de fatigue, d'anxiété puis
de détresse psychologique, là, particulièrement chez les filles. Ils sont en
train de terminer et ils vont produire un nouveau rapport sur l'impact du
travail sur le décrochage scolaire ainsi que sur la détresse psychologique.
C'est prévu pour 2024. J'ai fait les vérifications puis ça va être produit.
Puis après, ça nous, après l'adoption de la loi, on va publier des rapports.
Bon, là, il y a le rapport sur l'application de la Loi sur les normes du
travail. Puis on va mobiliser des partenaires gouvernementaux comme le
ministère de la Santé et Services sociaux, le ministère de l'Éducation,
l'Institut de la statistique Québec, puis l'INSPQ aussi, collègue, l'Institut
national de santé publique, un, pour entreprendre des études portant sur
l'impact du nombre d'heures de travail sur la réussite et la persévérance
scolaire des enfants assujettis à l'obligation de fréquentation scolaire qui,
comme vous le savez, en vertu de la Loi sur l'instruction publique, c'est
16 ans, puis obtenir des données longitudinales, là, sur le travail en vue
de comparer deux cohortes d'étudiants du secondaire.
Et il y a les programmes de prévention aussi,
je voulais souligner ou rappeler, là, parce que vous le savez autant que moi,
que le programme de prévention ou le plan d'action pour les plus petites
entreprises, il va être transmis à tous les trois ans à la CNESST. Ça fait
qu'on va être en mesure de faire un examen des risques qui sont identifiés puis
des recommandations qui sont faits par les représentants en santé et sécurité
ou les agents de liaison sur les tâches qui sont incompatibles avec le travail
des enfants. Puis, bon, à l'Institut national de santé publique, on veut
vraiment qu'il soit en mesure d'identifier tout ce qui est risqué pour les...
Les enfants.
Puis, c'est important de le redire, là,
collègue de Mercier que le règlement, le grand avantage, c'est de nous
permettre d'évoluer en fonction des connaissances puis des données qu'on va
accumuler. Ça va nous donner un portrait qui est plus sérieux et qui va nous
permettre, le cas échéant, de faire des règlements dans l'avenir.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Mercier.
M. Boulet : Donc,
essentiellement, c'est le plan, la stratégie. Je ne sais pas si je peux dire
Alexandre ici, là, mais avec qui j'avais échangé.
Mme Ghazal : Est-ce que vous
parlez de Guillaume?
M. Boulet : Non, d'Alexandre.
Mme Ghazal : Alexandre.
La Présidente (Mme D'Amours) : On
ne peut pas nommer les collègues par leur...
Mme Ghazal : Du député d'Hochelaga-Maisonneuve,
mais on peut dire Guillaume Boivin.
La Présidente (Mme D'Amours) : Non,
on ne peut pas les nommer. Ils sont toujours... Tous les membres de l'Assemblée
nationale qui sont députés, on doit les nommer par leur titre. M. le ministre,
je sais que ce n'était pas dans votre intention de...
• (12 h 10) •
M. Boulet : D'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Ghazal : Mais la
discussion, quand elle a eu lieu, peut-être qu'il l'avait appelé par son nom et
son prénom, et c'est normal.
Mme Ghazal : Donc, écoutez,
les explications, les explications que vous donnez me conviennent parfaitement,
donc. Bien, merci beaucoup.
M. Boulet : Merci à vous.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Bourassa-Sauvé, un commentaire?
Mme Cadet : Oui. Merci, Mme
la Présidente. J'ai deux questions ici. La première parce que puisqu'on est
à... bon, on est à l'article 20, donc sur l'entrée en vigueur. Donc, on
comprend bien, donc, les moments d'entrée en vigueur des différents articles.
Est-ce que ça va être aussi au niveau de l'entrée en vigueur du règlement?
Parce que, là, donc l'article... l'article 13 entrera en vigueur
immédiatement. Mais ensuite il y a un certain délai pour que pour que le...
pour qu'en fait les dispositions, donc, soient mises à jour dans la Gazette
officielle. Peut-être juste me détailler un peu le processus pour nous assurer
qu'on n'ait pas de... qu'il n'y ait pas de trou en fait dans l'application...
M. Boulet : ...évidemment que
je peux partager, bon, évidemment, l'interdiction de faire travailler un enfant
de moins de 14 ans, c'est dès la sanction du projet de loi. Pour les moins
de 14 ans qui perdront leur emploi, ça va leur rendre applicables avec les
adaptations qui s'imposent les dispositions de la loi relative à l'avis de
cessation d'emploi. Puis, pour ceux qui font travailler les enfants de moins de
14 ans qui sont visés par les exceptions, bien, ils vont avoir un délai de
30 jours suivant la sanction du projet de loi pour obtenir un
consentement. Puis les limites proposées par les balises, là, le17 heures par
semaine, puis le 10 heures du lundi au vendredi, c'est le
1er septembre 2023.
Mme Cadet : Oui, ça, j'avais
bien compris ça, M. le ministre. Là, ici, ma question n'était pas tout à fait
claire, là, c'est...
M. Boulet : Entre en vigueur
à la sanction.
Mme Cadet : C'est ça, donc,
l'article 13 entre en vigueur à la sanction, mais là, donc, est-ce... Dans
le fond, là, le délai de publication à la Gazette officielle, donc, est-ce
qu'il va s'appliquer ici?
M. Boulet : Non, ce n'est pas
la Gazette comme... mais je comprends son point parce que c'est des articles de
règlement qui sont... qui sont intégrés à la loi et...
Une voix : ...
M. Boulet : C'est le jour de
la sanction... publication.
Mme Cadet : O.K., O.K.
Puisque ce n'est une... puisque c'est des modifications au règlement puis que
ce n'est pas un nouveau règlement.
M. Boulet : Exact.
Mme Cadet : Donc, c'est juste
à l'adoption d'un nouveau règlement qu'il y a l'adoption du... que le délai de
45 jours s'applique.
M. Boulet : Tout à fait.
Mme Cadet : Donc... c'était
ça la question... je me demandais si...
M. Boulet : C'est une bonne
question, ça me permet de le réaliser aussi, là.
Mme Cadet : Oui, oui... je me
disais si on a un délai de 45 jours ici, mais finalement il y a quand même
une espèce de 45 jours, on ne sait pas ce qui se passe, mais là ça ne
s'applique pas.
M. Boulet : Tout à fait. À
chaque fois qu'il y a un article de règlement qui est dans une loi, c'est à la
date de sanction ou à la date prévue dans le projet de loi, mais il n'y a pas
de processus de publication pour le règlement. S'il est amendé ultérieurement,
là il y aura respect de ce processus-là.
Mme Cadet : Parce que ce
n'est pas un nouveau règlement. Donc, les modifications qu'on... en fait, ce
qui est dans... ce qui est compris dans la Loi sur les règlements, c'est pour
tout nouveau règlement et non pas pour des amendements à un règlement déjà en
vigueur.
M. Boulet : Exact.
Mme Cadet : Merci beaucoup.
Ma deuxième question, c'est que, bon, hier, on a eu la chance de voir le
communiqué que vous avez diffusé pour la formation des jeunes pour prévenir les
accidents de travail. Évidemment, le projet de loi n'étant pas adopté, donc, on
ne retrouve pas les dispositifs d'information concernant les nouvelles
obligations des employeurs. Donc, est-ce qu'à la suite de la sanction, donc,
dans la campagne de sensibilisation auprès des jeunes qui va être déployée, on
va retrouver des éléments d'information quant aux nouvelles obligations des
employeurs et des...
M. Boulet : Tellement. Puis
on en a parlé beaucoup au début, là, les... tout ce qui va concerner
l'information, la formation, la sensibilisation, il y aura du soutien
financier, puis la CNESST va faire une campagne. Puis j'en parlais au collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve puis à vous, il va falloir en faire la promotion parce
que c'est devenu un enjeu social important. On a vu ce qui se passait sur le
terrain, les blessures corporelles graves, il y a des répercussions humaines,
sociales et économiques qu'on ne peut plus accepter. Puis moi, je vais compter
aussi beaucoup sur votre collaboration. Puis je pense que ça va être une avancée
sociale importante, puis on va tous travailler tout le monde ensemble, incluant
la CNESST, et on me confirme qu'ils sont à élaborer un plan de communication
pour faire connaître les nouvelles dispositions auprès des employeurs, des
travailleurs, des travailleuses, les partenaires, c'est-à-dire les associations
patronales, les syndicats, les associations paritaires, les mutuelles de
prévention. Il va y avoir du... des pages Web pertinentes, infolettre, des
médias sociaux, des capsules vidéo jeunesse, un modèle d'autorisation parentale
qu'il va falloir promotionner. Contenu des activités, bon, il y a le programme
Kinga que vous connaissez, prévention jeunesse, des ateliers, des escouades.
Puis, bon, là je pourrais en parler longtemps, là, mais oui, il y a une
stratégie pour permettre de bien faire connaître les nouvelles dispositions.
Mme Cadet : Donc, est-ce
que... donc, c'est... donc, ces éléments d'information là seront intégrés à la
campagne qui sera diffusée jusqu'au 2 juillet puis ensuite...
M. Boulet : Oui.
Mme Cadet : Donc, la même
campagne qui a été annoncée hier, donc ça, c'est... Donc, c'est déjà prévu et
pensé, là, que ce serait intégré à ce qui serait diffusé jusqu'au
2 juillet.
M. Boulet : Tout à fait.
Mme Cadet : Donc, qui sera
modifié... ce que la campagne, je comprends, donc elle a été... elle a
récemment été lancée, donc elle va être modifiée en cours de route pour
intégrer les nouveaux éléments d'information sur les nouvelles dispositions.
M. Boulet : Absolument.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? Nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 20. Est-ce qu'il est adopté?
M. Boulet : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Maintenant,
le titre du projet de loi est-il adopté?
M. Boulet : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je propose que la commission...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...adopte
une motion d'ajustement des références. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
en sommes maintenant rendus à l'étape des remarques finales. Je cède la parole
au porte-parole du deuxième groupe d'opposition. Députée de Mercier, la parole
est à vous.
Mme Ghazal : Bien, merci
beaucoup. Je suis contente d'avoir fait un minibout de chemin avec vous et
d'arriver à cette conclusion. C'est une belle conclusion. Et je veux aussi
remercier, évidemment, mon collègue le député d'Hochelaga-Maisonneuve, qui a
beaucoup, beaucoup travaillé fort en commission avec le ministre, en
collaboration, pour un sujet très important. Je remercie le ministre, ma
collègue aussi, la députée du Parti libéral.
Vous savez, les gens attendaient ça. Ça
en... On en parlait beaucoup, beaucoup, beaucoup dans les médias. Ça faisait
aussi des blagues un petit peu dans les médias. Notamment, je me rappelle du
Bye Bye, où on voyait des enfants travailler. Donc, il y avait un besoin urgent
de faire quelque chose.
Et je veux aussi noter et remercier le
ministre d'avoir résisté à la pression de certains représentants d'employeurs.
C'est une bonne chose, parce que, c'est important, ici, à l'Assemblée
nationale, nous travaillons pour le bien commun, pas uniquement pour certains
lobbys. Des fois, ils peuvent avoir raison, des fois ils peuvent exagérer. Je
comprends la question de la pénurie de main-d'œuvre, qui est très, très
compliquée, mais, dans notre société moderne, en 2023, il y a certaines choses
qui sont inacceptables, puis il fallait légiférer.
Moi-même, j'ai travaillé en santé et
sécurité pendant une quinzaine d'années dans l'entreprise privée, dans des
usines manufacturières. J'étais... J'ai un certificat en santé et sécurité, une
maîtrise en environnement et je m'occupais de la prévention des accidents. Moi,
j'aimais mieux arriver avant que les employés se blessent qu'après. Et je me
rappelle très bien, j'ai travaillé chez Bombardier Aéronautique, et on avait
tout un programme pour les jeunes, pas les jeunes de 14 ans, évidemment, mais
des jeunes adultes qui se blessaient beaucoup au travail. Il y avait une
escouade de l'Assemblée nationale que j'avais fait venir pour les sensibiliser
aux risques. Parce que, bon, qu'est-ce que vous voulez, hein, la jeunesse, il y
a... En tout cas, il y a certains facteurs psychologiques qui font qu'ils
pensent qu'ils sont au-dessus de tout puis qu'ils ne font pas assez attention.
Donc, imaginez encore des plus jeunes qui travaillent.
Moi-même, je travaillais dans le commerce
de mon père. Je ne me rappelle pas si j'avais 12 ou 13 ans... Non, non. J'étais
plus vieille, là, quand même, j'étais plus vieille dans le commerce. Comme
toute bonne fille d'immigrants, j'ai travaillé dans le commerce de mon père
pendant de nombreuses années sur la Plaza St-Hubert. C'est des bons souvenirs.
Mon père est à la retraite.
Et donc je sais qu'il y a eu des avancées
aussi notamment pour le travail dans les entreprises agricoles. Donc, c'est
vraiment une bonne chose. C'est une bonne avancée. Ça montre aussi aux gens
que, quand on travaille ensemble, même si, au début, ça peut commencer de façon
dure et un petit peu musclée, des débats musclés, c'est bon, on est... on est
là aussi pour ça, bien, on peut avancer ensemble et arriver à un consensus qui
est très attendu. C'est ce que les gens attendent de notre part. On ne fait pas
juste se chicaner, on est capables aussi de travailler ensemble et de faire
avancer les choses. Alors, bien, je vous remercie beaucoup. Merci.
• (12 h 20) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole à la députée de Bourassa-Sauvé,
s'il vous plaît.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Merci, chers collègues, de m'avoir... donc, de m'avoir permis de
briser la glace avec l'étude détaillée d'un projet... un premier projet de loi
pour moi. Puis c'est un... c'est un sujet qui me tenait à cœur, donc, je vous
l'ai mentionné à l'occasion des remarques préliminaires. Alors même que je n'étais
pas encore élue et que je regardais tout ce qui se passait... que je regardais,
en fait, le nombre d'accidents de travail chez les jeunes exploser, là, le
nombre exploser, là, monter de façon fulgurante, je trouvais qu'il y avait une
responsabilité politique qu'on puisse agir à cet égard au Québec comme société
et avancer comme société avant-gardiste. C'était inacceptable, là, qu'on accuse
un tel retard. Puis, après avoir vu, avoir eu l'occasion aussi de constater sur
le terrain, puis d'entendre aussi d'autres... donc, des... donc des collègues,
des amis, des connaissances, là, nous dire : Bien, coudon, il me semble
qu'il y a beaucoup de très, très jeunes enfants que l'on voit dans certains
milieux de... nous servir, ça nous semble un peu... un peu suranné, là, comme
vision, il était temps, là, de faire ce saut.
Ma formation politique l'avait demandé. Je
sais que le ministre avait rencontré ma collègue de Saint-Laurent, la députée
de Saint-Laurent, à cet égard qui... parce que c'est un sujet qui lui tenait
fortement à cœur aussi comme porte-parole en matière d'éducation. Et, depuis
que j'ai l'occasion de pouvoir porter le sujet du travail et de pouvoir
travailler avec mes collègues là-dessus... bien, je vous l'ai dit, donc, c'est
également... c'est rapidement, très, très rapidement devenu une priorité. Et
puis je remercie beaucoup le ministre pour son ouverture, le fait qu'il ait
accepté de nous rencontrer en amont, de... de constater à quel point légiférer
était important...
Mme Cadet : ...et d'avoir
réalisé une avancée qui va nous permettre de pouvoir, qu'on... en fait, ne pas
sacrifier une génération. Tu sais, on l'a dit, les enfants, ça ne peut pas être
la solution à la pénurie de main-d'œuvre, et il y a un sérieux enjeu. J'ai
aussi le plaisir de pouvoir porter le chapeau de l'emploi. Donc, on sait qu'il
y a de sérieux enjeux à cet égard, mais ce n'était pas... ce n'était pas
possible pour nous, comme parlementaires, d'accepter que la solution envisagée
soit celle d'employer des jeunes de 11 ans, 12 ans, 13 ans sur
des lieux de travail. Donc, il était définitivement le moment de pouvoir
encadrer le nombre d'heures que ces jeunes-là peuvent... peuvent effectuer, et
puis évidemment donc d'établir un âge minimal, comme c'est le cas dans plusieurs
juridictions semblables.
On a eu l'occasion, dans le cadre des
consultations particulières, donc, d'entendre une variété de groupes dans le
cadre de l'étude détaillée également donc de soumettre certains amendements.
Donc, la collègue de Mercier vient de mentionner ce qu'on a pu faire pour mieux
encadrer, bon, donc dans une perspective qui respecte le principe du projet de
loi, les principes qu'on a gérés et qu'on a mentionnés à plusieurs reprises,
soit que, lorsqu'il y a des exceptions, que celles-ci devraient être les plus
les plus circonscrites possibles et qu'elles s'inscrivent dans la continuité du
parcours familial et éducatif de l'enfant. Je pense qu'avec ce qu'on a pu
adopter ça a été fait.
Évidemment, j'ai eu l'occasion de
soumettre, donc, d'autres amendements, notamment quant à la formation. J'aurais
aimé que le formulaire puisse... le formulaire de consentement d'autorisation
parentale puisse comprendre des informations qui puissent mieux outiller les
parents dans leur accompagnement des enfants. Mais je demeure confiante qu'avec
l'avancée qu'on vient de faire, évidemment donc avec une campagne de
sensibilisation que le ministre vient de nous confirmer également, qu'on sera
en mesure d'au moins, là, mieux accompagner les parents que ce que ce n'était,
même si on n'a pas eu l'occasion de le faire à la hauteur de ce que j'aurais
souhaité et demandé dans le cadre de cette étude détaillée. Donc, merci, merci
à tous, et au plaisir. Je sais que, dans le cadre de cette commission, on aura
l'occasion de se revoir bien souvent.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup, Mme la députée. D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autres
interventions, nous allons finalement donner la parole au ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la Présidente.
Bon, c'est une étape sociale qui m'apparaît cruciale. C'est un projet de loi
qui s'intéresse, encore une fois. À la santé et sécurité, à l'intégrité
physique et psychologique de nos enfants. C'est l'avenir du Québec. La
persévérance scolaire, ce n'est pas qu'un concept, c'est une réalité qui est
importante, puis la réussite éducative, on est tous du même avis, il faut avoir
un ensemble de conditions législatives, au Québec, qui permette et qui favorise
la réussite éducative de nos enfants. Je suis particulièrement fier, et la
collègue de Mercier le soulignait puis la collègue de Bourassa-Sauvé, c'est
véritablement un travail d'équipe, puis ça donne souvent des meilleurs
résultats.
J'aimerais ça saluer ma sous-ministre qui
a travaillé super fort, Anne Racine. Il y a Caroline Plante, qui est
sous-ministre adjointe, et à Janicka Tardif, Pascale Simard, je ne nommerai pas
tous leurs titres, là, mais c'est des personnes qui ont travaillé fort,
Marc-André Fournier, Stéphanie Durocher, Marie-Claude Verreault, qui est ma
directrice de cabinet, Joey Chartrand, Maude Méthot-Faniel.
On a fait des consensus nous autres aussi,
là, parce que c'est pas une loi qui n'est écrite que par le ministre. Moi,
j'aime ça beaucoup, beaucoup consulter. Puis le consensus émanant du du CCTM,
il a été... il a été dur à obtenir parce que les patrons puis les syndicats ne
s'entendaient pas sur les nombres d'heures, sur l'âge, puis ils s'inspiraient
de conventions internationales, de ce qu'il y avait dans le reste du Canada.
C'était attendu et c'est mérité, le Québec
mérite une loi de cette nature-là. On respecte les conventions sur les droits
des enfants qui sont sous le chapeau de l'Organisation internationale du
travail. On a une loi qui s'inscrit bien dans l'ensemble des lois canadiennes
puis, même à l'échelle internationale, je pense qu'on peut être fiers de ce
grand consensus législatif. Eh oui, le collègue de...
M. Boulet : ...Hochelaga-Maisonneuve,
on... moi, j'ai développé aussi un immense respect au fil des années, on est
devenus des amis, on sait quoi se dire et on sait comment se le dire. Puis je
sais que la collègue de Bourassa-Sauvé va faire partie puis elle a le
comportement puis l'attitude pour faire partie de notre équipe, mais saluer
encore une fois notre collègue d'Hochelaga-Maisonneuve. Puis sachez, collègue
de Mercier, que j'ai énormément de respect pour votre parcours personnel et
professionnel puis j'apprécie beaucoup que vous soyez là pour les derniers
articles de ce projet de loi là. Puis vous avez énormément de potentiel, hein?
Tu sais, même votre question plus technique, on apprend tout le temps. Peu
importe le nombre de commissions parlementaires, on apprend constamment, puis
il faut le faire dans l'humilité.
Bon, j'aimerais aussi saluer énormément
mes collègues gouvernementaux qui sont là, qui partagent, qui me donnent des
idées, qui me proposent des solutions. Puis, tu sais, l'amendement qu'on a fait
pour le secteur agricole, ça aussi, on l'a fait en équipe, on en a discuté
entre nous. On a utilisé les consultations particulières pour bonifier notre
projet de loi. Moi, je le répète constamment. Tout ce qu'on fait est
perfectible puis tout ce qu'on peut améliorer avec la collaboration des
collègues gouvernementaux puis des collègues des partis d'opposition, ça donne
une loi qui est beaucoup plus susceptible d'être respectée, en tout cas dans
son application. Puis je vous réinvite, on va tous en faire la promotion de
façon à ce que ça donne et ça porte des fruits. Puis répéter qu'on ne prend pas
la place des parents, hein, c'est une responsabilité partagée. C'est les
milieux de travail, c'est les écoles, c'est les employeurs, c'est les parents,
c'est les enfants.
Puis, Mme la Présidente, bien, merci
beaucoup, hein? Puis vous le savez aussi que j'aime travailler avec vous puis
toute l'équipe, le bureau du greffier, tout le monde qui sont dans la salle.
Merci beaucoup. Puis au plaisir de se revoir dans d'autres circonstances.
Guillaume, merci encore. Non, mais Guillaume, des fois, c'est un chercheur,
hein, puis c'est un avocat. Lui aussi a fait beaucoup de commissions, il pose
des questions. Puis mon équipe m'a dit : Est-ce qu'on lui répond? On
dit : Sous réserve que ce n'est pas nécessairement dans l'objet du projet
de loi, mais moi, j'aime la transparence. Puis, sur les syndicats
professionnels, entre autres, tu as eu les explications, et j'ai dit go, et
voilà. Merci beaucoup, tout le monde. Et bonne fin de semaine. Merci, Thomas
aussi, hein, c'est une première aussi pour toi, Thomas, hein? Bravo.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le ministre. À mon tour de remercier tous les collègues. Ce fut très
agréable de travailler sur ce projet de loi. Ça a toujours été sur un ton très
cordial, très respectueux. Alors, merci infiniment de votre beau travail de
collaboration.
Je prends le temps aussi de remercier tous
les pages qui ont participé à nos... à notre... à notre projet de loi. Ils sont
un atout essentiel pour nous rendre la vie plus facile. Au secrétariat, à la
régie, tous nos techniciens qui s'adaptent à la façon dont on travaille dans
chaque commission. Ils ont parfois, là, des doigts magiques, parce que, quand
on s'interpelle puis qu'on ne laisse pas beaucoup de temps, la régie doit être
en alerte toujours puis d'aller porter la caméra au bon... à la bonne personne
qui parle. Donc, merci infiniment.
La commission, ayant rempli... accompli,
pardon, son mandat, ajourne ses travaux à demain, 10 heures, où elle
entreprendra un autre mandat. Merci infiniment, tout le monde. Merci.
(Fin de la séance à 12 h 30)