Journal des débats de la Commission de l'économie et du travail
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mercredi 10 mai 2023
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Vol. 47 N° 13
Étude détaillée du projet de loi n° 19, Loi sur l’encadrement du travail des enfants
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Intervenants par tranches d'heure
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D'Amours, Sylvie
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Boulet, Jean
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Cadet, Madwa-Nika
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Leduc, Alexandre
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Leduc, Alexandre
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D'Amours, Sylvie
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Cadet, Madwa-Nika
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Boulet, Jean
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Leduc, Alexandre
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Boulet, Jean
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D'Amours, Sylvie
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Cadet, Madwa-Nika
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Cadet, Madwa-Nika
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D'Amours, Sylvie
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Boulet, Jean
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Leduc, Alexandre
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Boulet, Jean
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Leduc, Alexandre
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D'Amours, Sylvie
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Cadet, Madwa-Nika
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Boulet, Jean
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Leduc, Alexandre
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D'Amours, Sylvie
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Cadet, Madwa-Nika
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D'Amours, Sylvie
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Cadet, Madwa-Nika
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Boulet, Jean
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Leduc, Alexandre
15 h (version révisée)
(Quinze heures cinq minutes)
La Présidente (Mme D'Amours) : Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'économie et du
travail ouverte.
La commission est réunie afin d'entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi n° 19, Loi sur l'encadrement du travail
des enfants.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel) est remplacée par Mme Poulet
(Laporte).
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Avant de débuter les remarques préliminaires, je vous informe qu'il y a un
dépôt de cinq mémoires reçus depuis la fin des auditions.
Maintenant, nous débutons avec les
remarques préliminaires. M. le ministre du Travail, vous disposez de 20
minutes. La parole est à vous après votre gorgée d'eau.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Bien, je suis bien heureux d'être ici. Évidemment, j'aimerais ça,
saluer l'ensemble des collègues qui sont présents, tant du côté gouvernemental
que des partis d'opposition, pour procéder à l'étude détaillée article par
article du projet de loi sur l'encadrement du travail des enfants.
Je le réitère, ce projet de loi là vise
deux objectifs. Le premier, d'abord, la santé, la sécurité, l'intégrité
physique et psychique de nos enfants, et, deuxième objectif, leur réussite
éducative, et beaucoup leur persévérance scolaire. Parce qu'il n'y a pas que le
décrochage, il y a la capacité de bien se <concentrer...
M. Boulet :
...et,
deuxième objectif, leur réussite éducative, et beaucoup leur persévérance
scolaire. Parce qu'il n'y a pas que le décrochage, il y a la capacité de bien
se >concentrer et d'avoir les meilleures notes, parce que l'avenir du
Québec réside dans ce potentiel humain là, qui est extrêmement précieux pour
notre société.
Pour que des mesures concernant le travail
des enfants soient efficaces, il faut qu'on se rallie tout le monde ensemble et
que tous les acteurs impliqués dans la société civile comprennent l'importance
d'aller de l'avant... et ont tous réalisé, on l'a constaté, que le projet de
loi contient des solutions équilibrées. On a pris le temps d'écouter les
parties qui sont venues lors des consultations particulières, on a pris les
différents points de vue en considération. Je voudrais d'ailleurs remercier de
nouveau les 16 groupes qui ont témoigné en commission, puis toutes les
organisations qui nous ont transmis un mémoire, et celles avec lesquelles on a
eu des discussions.
On voit également qu'il existe un
consensus non seulement sur les objectifs, mais les principaux paramètres du
projet de loi. Le Comité consultatif du travail et de la main-d'œuvre est un
forum extrêmement vital en relations de travail au Québec. Vous savez que les
leaders des associations patronales et des centrales syndicales y siègent, et
c'est un comité à qui je demande des avis et, parfois, des recommandations.
On s'entend sur le fait que le travail
joue un rôle utile, aussi, pour les enfants, les aide à se responsabiliser, à
se donner une estime d'eux et d'elles-mêmes, les motiver. Et il ne faut pas
cependant, encore une fois, que ce soit au détriment de leur santé et sécurité
ni aux dépens de leur réussite scolaire, parce que le premier métier d'un
enfant, c'est d'abord d'être un élève, et il faut constamment se le rappeler.
Je n'ai pas eu le temps de lire un article, là, mais il y a un jeune de 15 ans
qui vient d'avoir un accident, aussi, sérieux, là, qui sera documenté de façon
plus élaborée par les médias et par la CNESST, qui va, vraisemblablement, faire
enquête dans ce dossier-là.
• (15 h 10) •
J'ajouterais également que le projet de
loi constitue une avancée significative en établissant un nombre d'heures
maximal, 17 heures par semaine, 10 heures du lundi au vendredi, encore une fois,
pour respecter ce besoin crucial là qu'ont les enfants de se reposer et d'avoir
un sommeil récupérateur, et de bien performer, le lendemain, à l'école.
Le projet de loi tient également compte de
l'importance du rôle des parents. Le travail des enfants, c'est une
responsabilité partagée par les milieux de travail, les employeurs, les écoles,
les parents puis les enfants eux-mêmes, et je pense que c'est bien reconnu,
parce qu'on prescrit dorénavant un formulaire avec des informations spécifiques
sur le nombre d'heures, sur le temps de disponibilité puis sur l'horaire puis,
quand il y aura des changements, ça requiert le consentement écrit des parents.
J'aimerais réitérer que notre objectif, au
final, c'est de bien conjuguer les conditions les plus propices au sain
développement des enfants. Quand je vous mentionnais que l'écoute et le
consensus sont à la base d'à peu près tout ce que nous devrions faire pour
faire progresser notre société, il y a un groupe, notamment, L'Union des
producteurs agricoles, qui, je le mentionne, nous a soumis un mémoire
particulièrement bien articulé sur le fait qu'il y a une espèce de prolongation
de la vie familiale. Vous savez qu'il y a des exceptions à l'article 13,
et ce qui nous guidait dans l'identification des exceptions, c'est de s'assurer
que ce soit une saine prolongation de la vie familiale ou scolaire. Et je vais
déposer un amendement, qui devrait être présenté au Greffier, pour,
parallèlement... Parce qu'on a déjà une exception pour l'entreprise familiale
de moins de 10 quand tu es l'enfant. Ici, la nouvelle exception serait pour une
entreprise de moins de 10 employés, et un enfant de 12, 13 ans pourrait prendre
soin des animaux, préparer, entretenir le sol ou récolter des fruits et
légumes, si c'est des travaux manuels légers, là, parce que... pas
d'utilisation <d'équipements...
M. Boulet :
...prendre soin des animaux, préparer, entretenir le sol ou
récolter des fruits et légumes, si c'est des travaux manuels légers, là, parce
que... pas d'utilisation >d'équipements qui risquent de causer des
blessures physiques, et autres, aux enfants. Donc, c'est un amendement, c'est à
l'article 13. C'est une nouvelle exception qui démontre notre volonté non
seulement d'écouter, mais de comprendre et de s'assurer que ce soit compatible
avec l'esprit puis l'intention du projet de loi. Parce qu'on est dans un contexte,
comme M. Caron l'a expliqué, où il y a un sens de communauté. Il y a une nature
de travail qui fait en sorte qu'il y a aussi la supervision, parce que vous
savez qu'il y a un paragraphe à la fin, qui dit que ça requiert la supervision
d'un adulte de 18 ans ou plus.
Bon, pour conclure, comme on l'a
mentionné, comme plusieurs partenaires du marché de l'emploi l'ont mentionné,
l'embauche d'enfants très jeunes n'est pas la solution à la pénurie de
main-d'oeuvre. Notre gouvernement est actif pour soutenir les entreprises.
Notre priorité, pour que les employeurs et les familles s'assument bien, c'est
de les protéger et, notamment, leur persévérance académique. Bon, je pense
qu'on a une occasion historique, je le dirais, d'atteindre ces objectifs-là, en
conformité avec le consensus, puis je tiens beaucoup, beaucoup, beaucoup à ce
consensus-là exprimé par le CCTM. Les solutions, je me répète, sont
équilibrées. Les jeunes qui le souhaitent pourront travailler, dans un contexte
sain et sécuritaire, sans nuire à leur cheminement scolaire, pour le bénéfice
de tous les Québécois et de toutes les Québécoises.
Ceci dit, débutons nos travaux, Mme la
Présidente. Merci de votre collaboration, puis je le mentionne pour tous les
collègues, tant à côté qu'en avant. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le ministre. Maintenant, je suis prête à entendre le deuxième groupe... le
premier groupe d'opposition officielle. Mme la députée de Bourassa-Sauvé, pour
vos remarques préliminaires, vous avez 20 minutes.
Mme Cadet : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Salutations à tous les collègues de toutes les formations
politiques. C'est un moment fébrile, donc, c'est ma première étude de projet de
loi cet après-midi, ma première étude détaillée de projet de loi, et je pense
que je n'aurais pas pu mieux tomber, d'abord, en raison du sujet. Vous le
savez, je suis également porte-parole en matière de jeunesse pour l'opposition
officielle, aussi, donc, pour l'emploi, donc j'ai bien l'impression que le
projet de loi n° 19 vient, donc, mettre de l'avant les différents chapeaux
que je porte et les différents intérêts que j'ai politiquement. Mais je suis également,
donc, chanceuse, donc, de pouvoir faire, donc, cette étude de projet de loi,
donc, avec le ministre et avec le député de Hochelaga-Maisonneuve, donc des
parlementaires aguerris, des... des excellents parlementaires, qui me... qui,
j'espère, donc, me... bien, en fait, donc, pas juste «j'espère», en fait, je
sais, donc, qu'ils me feront... que ce sera, donc, un plaisir, donc, de pouvoir
poursuivre le travail avec eux dans le dossier du travail. Donc, merci pour vos
remarques préliminaires, M. le ministre.
J'ai eu l'occasion, à de multiples
reprises, depuis l'automne dernier, y compris hier, lors de l'adoption du
principe du projet de loi en Chambre, d'étayer les motifs qui sous-tendent mon
adhésion au principe du projet de loi, un pas que mon groupe parlementaire
recommandait fortement de franchir depuis un moment déjà. Je remercie, par
ailleurs, fortement, mes collègues libéraux de la précédente législature
d'avoir questionné le gouvernement en Chambre à ce sujet et d'avoir rencontré
le ministre afin de lui faire part de leurs fortes préoccupations,
manifestement, légitimes, puisque nous sommes ici, aujourd'hui, avec l'étude
détaillée de ce projet de loi.
Nous avons, dans le cadre des... des
différentes manifestations publiques, ... d'appels publics afin que l'on agisse
sur la question de la protection, de l'encadrement du travail des enfants, de
parler de la hausse fulgurante du taux d'accidents au travail en 2021 comme en
2022. Nous avons, notamment, nommé les statistiques hier, la hausse de
36 %, donc, qui a défrayé les manchettes à de nombreuses reprises, et
celle qui... qui tombait, là, tout juste alors que nous entamions les
consultations particulières il y a quelques semaines, donc la... la hausse de
près de 700 % du nombre d'accidents en 2022, alors que les nouveaux
chiffres étaient dévoilés. Donc, nous en avons parlé, nous avons parlé du
risque qui subsiste pour la réussite académique des jeunes, donc le risque que
posent un trop grand nombre d'heures travaillées pendant l'année scolaire,
particulièrement dans un contexte de rareté de main-d'œuvre, ce qui rend ce
bassin de jeunes <travailleurs...
Mme Cadet :
...d'heures
travaillées pendant l'année scolaire, particulièrement dans un contexte de
rareté de main-d'œuvre, ce qui rend ce bassin de jeunes >travailleurs,
soudainement, attirant pour nos employeurs, tout en admettant, comme le
ministre vient de le faire, que le travail bien encadré et balisé peut être
bénéfique pour nos jeunes, est une forme d'apprentissage et d'intégration
sociale. Nous faisons face à un choix de société.
À la lumière des risques immédiats pour la
santé et sécurité des jeunes et des risques, à long terme, pour la réussite
académique de ceux-ci et de la productivité de la main-d'œuvre québécoise, je
nous convie à faire le choix de société suivant, ce que le ministre vient de
mentionner, c'est-à-dire que nos enfants ne doivent pas être la solution à la
pénurie de main-d'œuvre. Les solutions à cet enjeu existent et se trouvent
ailleurs.
Maintenant que c'est dit de façon limpide,
je prendrais également le temps de remercier les groupes qui ont pris le temps
de venir témoigner en commission, à l'occasion de la tenue des consultations
particulières, ainsi que tous ceux qui ont déposé des mémoires au fil du
processus, qui nous ont permis, à nous, parlementaires, d'alimenter notre
réflexion de législateur. De cette documentation, des différentes présentations
qui ont été faites en commission, deux constats principaux émergent. D'une
part, les éléments du projet de loi issus de l'avis du Comité consultatif du travail
et de la main-d'œuvre font largement consensus.
L'âge général d'admission à l'emploi, fixé
à 14 ans, qui vient rattraper ce qui est établi dans des juridictions
comparables, et c'est ce qui a déjà existé au Québec, par ailleurs, jusqu'en
1980, n'est, en général, pas remis en question. De même, le nombre maximal
d'heures par semaine que peut travailler un jeune âgé entre 14 et 16 ans
pendant l'année scolaire, soit au plus 17 heures par semaine, incluant une
enveloppe maximale de 10 heures durant les jours d'école, n'est pas remis
en question par une majorité d'acteurs.
D'autre part, la... la grande majorité des
groupes consultés, des groupes qui ont déposé des mémoires ont... ont déploré
l'absence de portrait statistique en matière de travail des jeunes. Je vous
dirais que c'est... qu'au-delà du consensus le deuxième constat qui émerge, et
pour lequel nous... définitivement, donc, nous continuerons, donc, de
développer sur cette question à l'occasion de l'étude détaillée, donc, c'est la
question de la documentation. C'était le cas, d'ailleurs, dans l'avis du CCTM
de décembre, qui recommandait, lui-même, aussi, donc, de mieux documenter le
travail des enfants assujettis à l'obligation de fréquentation scolaire. Donc,
j'abonde dans le même sens, il faut fournir plus de données qualitatives et
quantitatives sur le travail des enfants au Québec. Le portrait dont nous
disposons, il est préoccupant. Nous avons mentionné les statistiques qui ont
été mises sur la place publique en matière de santé et sécurité au travail.
Donc, le portrait, il est, manifestement, préoccupant, c'est la raison pour
laquelle nous sommes ici aujourd'hui, mais il est, manifestement, incomplet.
• (15 h 20) •
On a aussi dénoté, de la part des
intervenants qui sont venus témoigner... nous avons dénoté une intention de
miser sur la formation et sur la prévention. En matière de prévention, le
projet de loi, dans sa mouture actuelle, répond partiellement à cette
préoccupation en exigeant que chaque milieu de travail qui s'y prête procède à
une identification et une analyse des risques qui peuvent affecter la santé et
la sécurité des travailleurs âgés de 16 ans et moins, donc, pour les
employeurs tenus de mettre en application un programme de prévention, un plan
d'action, et ceux qui comportent un comité de santé et sécurité au travail, un
représentant en santé et sécurité ou un agent de liaison en santé, sécurité.
Mais en matière de formation, sachant,
comme on... comme je l'ai répété à de nombreuses reprises, que les accidents de
travail, particulièrement chez les jeunes, surviennent en raison d'une
formation manquante ou d'une formation qui est inadaptée aux groupes d'âge,
parce qu'on peut prendre pour acquis, donc, certains... certains éléments, là,
qui nous semblent aller de soi, mais qui ne sont pas nécessairement adaptés aux
groupes d'âge, donc, de référence, donc, en matière de formation, donc, il faut
renforcer les mécanismes qui permettent de valider la présence desdites
formations.
En ce sens, j'aurai l'occasion, lorsque
nous serons à l'examen de l'article 2 du projet de loi, de présenter un
amendement demandant que, sur le formulaire établi par la commission, afin
d'obtenir le consentement écrit du titulaire de l'autorité parentale sur
l'enfant de moins de 14 ans autorisé à travailler, que soit divulguée,
donc, en sus des principales tâches, du nombre maximal d'heures de travail par
semaine et des périodes de disponibilité de l'enfant, la formation qui est
offerte à celui-ci. De même, les jeunes entre 14 et 16 ans n'étant pas
assujettis à l'obligation de consentement parental — c'est normal — donc,
par cohérence, j'aurai aussi l'occasion de présenter... de proposer, comme l'a
recommandé Force Jeunesse... d'ajouter une obligation, à l'article 51 de
la Loi sur la santé et sécurité du travail, pour qu'un employeur tienne un
registre comportant les heures de <formation...
Mme Cadet :
...d'ajouter
une obligation, à l'article 51 de la Loi sur la santé et sécurité du
travail, pour qu'un employeur tienne un registre comportant les heures de >formation
et d'entraînement offertes aux travailleurs de 16 ans et moins. Donc,
voilà pour le volet formation.
Par souci de bonne gouvernance et de
documentation, vous conviendrez qu'il faut que la... que la commission, qu'il
faut que la CNESST puisse être en mesure de prendre acte de la réalité terrain
des jeunes... des jeunes à l'emploi. Je recommande donc que les informations
pertinentes, donc, du système d'enregistrement des personnes salariées de
16 ans et moins ainsi que les informations du formulaire de consentement
parental qui concerne le travail des enfants de moins de 14 ans soient
transmises à la CNESST pour y être colligées. On aura l'occasion d'en discuter
un peu plus tard.
À l'autre bout du spectre, vous vous
rappellerez que plusieurs groupes nous ont parlé du... du déficit de simplicité
en matière de processus de... de plainte pour les jeunes travailleurs.
Quelques-uns de ces groupes... on pense à Force Jeunesse, ils nous en ont parlé,
le... le regroupement québécois pour la réussite éducative, également, en a
fait mention, et... et donc d'autres groupes qui n'ont pas pu, là... qui n'ont
pas eu l'occasion de... d'être en commission parlementaire, mais qui ont déposé
des mémoires, comme la FECQ, la Fédération étudiante collégiale du Québec. Ils nous
ont parlé du processus, à quel point, pour un jeune, ce n'est pas
nécessairement... ce n'est... intuitif de passer à travers le processus de
plainte. Donc, à la lumière des témoignages entendus et lus, il m'apparaît
nécessaire d'adapter, de proposer d'adapter ces mécanismes de plainte là à la
CNESST pour en faciliter le recours. Il peuvent être rébarbatifs pour le jeune.
Donc, on le sait, il y a la construction... il y a eu la construction d'un
espace jeunesse sur le site Internet de la CNESST. Il y a, donc... il y a déjà,
donc, des avancées qui sont faites, qui ont été faites pour faciliter le... le lien
entre le jeune et le milieu du travail, mais, définitivement, on peut faire ce
pas de plus à la lumière de ce qui a été entendu.
Il y aurait également lieu d'évaluer dans
quelle mesure les services de la CNESST pourraient être adaptés à la clientèle jeunesse,
en offrant, par exemple, une option de clavardage ou développer une interface
accessible pour... pour le jeune. Dans la même veine, donc, des propositions
pour rendre le processus plus... plus facilitant pour... pour le jeune, nous
avons également... mon groupe parlementaire, donc, nous avons également, donc,
proposé qu'une ligne téléphonique d'urgence pour les jeunes qui souhaitent
dénoncer donc, toute situation anormale, donc, soit mise sur pied. Donc, si
nous reconnaissons ici... donc, nous sommes ici parce que nous reconnaissons
que les jeunes constituent un bassin de travailleurs vulnérable, donc les
mécanismes qui entourent leur présence sur le marché du travail devraient
refléter cet état de fait.
Enfin, nous avons entendu plusieurs groupes
proposer des modifications à l'article 13 du projet de loi, qui porte sur
les exceptions. Ayant réitéré, en introduction, un principe clair, soit celui
que les enfants ne peuvent pas, ne doivent pas être la solution à la pénurie de
main-d'œuvre, on comprend la présence d'exceptions à l'âge minimal d'accès à
l'emploi. Le ministre vient de... de soulever ces principes. Et, à mon sens, en
s'interrogeant sur celles-ci dans le cadre de l'étude détaillée, parce qu'on
aura à le faire, selon moi, il faudra se poser les questions... les trois
questions suivantes. Un, les jeunes de moins de 14 ans constituaient-ils
une main-d'œuvre recherchée par ce secteur d'activité avant la pénurie?
S'agissait-il d'une activité s'inscrivant dans la prolongation de la vie
familiale et scolaire, la vie éducative? S'agissait-il d'une activité qui
favorise l'épanouissement de l'enfant?
Un domaine d'activité, en plus de ceux qui
sont déjà énumérés à l'article 13, qui coche les trois cases, les trois...
les trois cases précédentes, les... qui répond par l'affirmative aux questions
que je viens de poser, est celui du milieu agricole. Donc, j'accueille favorablement
le commentaire que vient d'émettre le ministre dans ses remarques
préliminaires, qu'il déposera un amendement qui va dans le sens du témoignage
que nous avons entendu en commission, de la part de M. Caron, de la part de L'Union
des producteurs agricoles. Je présenterai aussi, si ce n'est déjà fait, au
greffe de la commission, un amendement exemptant de l'interdiction de faire
effectuer un travail par un enfant de moins de 14 ans l'enfant qui, dans
le cadre d'une exploitation agricole, est affecté exclusivement à des
opérations non mécanisées reliées au travail du sol ou de la terre.
Tout autre domaine qui respecte ce cadre,
donc la prolongation de la vie familiale, éducative, une activité qui favorise
l'épanouissement de l'enfant, une activité pour laquelle on ne tente pas de...
de recruter des jeunes de moins de 14 ans pour combler la pénurie de
main-d'œuvre, mais parce qu'il s'agissait déjà d'une activité que l'on
retrouvait, précédemment, au contexte actuel de pénurie, donc tout autre
domaine qui respecte ce cadre, donc, <pourra...
Mme Cadet :
...que
l'on retrouvait, précédemment, au contexte actuel de pénurie, donc tout autre
domaine qui respecte ce cadre, donc, >pourra, selon moi, être ajouté à
cette liste sans problème, sans que l'on défie l'objectif premier du projet de
loi, qui doit être impératif, soit le bien-être de l'enfant, hein? Il ne
faudrait pas, donc, retrouver, donc, des... des trous, là, qui finalement,
donc, rendent caduc l'objectif du projet de loi, ça, c'est clair, et il
convient de le réitérer à l'occasion de ces remarques préliminaires.
En terminant, plusieurs autres
recommandations nous ont été soumises par les différents groupes, donc, qui ne
touchent pas l'article 13, hormis l'article 13. Nous aurons l'occasion
d'explorer ces recommandations soumises dans le cadre de ces travaux. Et, comme
je l'ai mentionné en introduction, j'ai bien hâte de poursuivre ce travail avec
vous, chers collègues de... de toutes les formations politiques, en espérant
susciter le débat et mener à la bonification du projet de loi. Merci beaucoup.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup, Mme la députée. J'invite maintenant le porte-parole du deuxième
groupe d'opposition, le député de Hochelaga-Maisonneuve, à faire ses remarques
préliminaires, pour une durée de... d'un maximum de 20 minutes.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, tout le monde, très heureux d'être avec vous, aujourd'hui,
pour mon septième projet de loi avec le ministre du Travail. Je ne sais pas il
y en aura combien, au total, de la présente législature. Est-ce qu'on va
atteindre 10, 15? On ne sait pas. C'est peut-être trop ambitieux, 15. En tout
cas, on verra.
Je suis bien content parce que ce projet
de loi là, on l'appelait de nos vœux il y a presque un an et demi...
maintenant, alors qu'on avait commencé à voir une augmentation inquiétante du
nombre d'accidents de... de jeunes dans les milieux de travail, qui était évidemment,
la conséquence logique d'un plus grand nombre de jeunes dans le milieu du
travail.
On constatait qu'on était bien en retard
par rapport à d'autres législatures canadiennes, sur l'encadrement du travail
des enfants. Le ministre avait annoncé son intention de... de bouger là-dessus
pendant la campagne électorale, un débat où je participais, d'ailleurs, avec
lui. J'espérais que c'était moi qui gagnerais les élections, puis c'est moi qui
ferais le projet de loi. Ce n'est pas exactement ça qui est arrivé, mais, au
final, le projet de loi est là, puis ça ressemble, probablement, assez proche à
ce qu'on aurait... ce qu'on aurait fait, de toute façon, parce que je pense
qu'il a travaillé de la bonne façon le ministre, il a demandé un avis au CCTM,
le conseil consultatif du travail et de la main-d'oeuvre, une institution
historique, hein, depuis la Révolution tranquille, si je ne me trompe pas, que
ça existe, et ils ont produit un avis bien touffu, bien... bien ramassé, avec
plusieurs marqueurs, là, le 14 ans, les 17 heures par semaine, etc., et le
ministre s'est vraiment collé à ça, dans sa mouture originale, en tout cas, du
projet de loi.
• (16 h 30) •
Puis là on comprend aujourd'hui... C'est
d'ailleurs sa bonne habitude, au ministre, de nous déposer d'emblée, à
l'ouverture... ensemble de... ses amendements. Là, je comprends qu'il y en aura
un seul. Donc, on comprend que le reste des modalités du projet de loi sont
inchangées, ce qui ne me déplaît pas dans l'absolu. Bien sûr, j'aurai plein de
questions, j'aurai plein d'enjeux que je voudrai soulever. Mais pourquoi ça ne
me déplaît pas, Mme la Présidente? C'est parce qu'on avait des craintes quand
même. Quand le projet a été déposé, il y a eu une bonne levée de boucliers,
puis, même avant, on savait que ça s'en venait, le projet de loi, même, puis
avant qu'il soit déposé, on ne savait pas trop où est-ce qu'il logerait
exactement et quel chemin il prendrait exactement, notamment sur les fameuses
exceptions. Il y avait l'Association des restaurateurs du Québec, notamment,
qui réclamait d'être complètement exemptée de ce nouvel encadrement là des 14
ans et moins. C'est même écrit, noir sur blanc, là, dans le Registre des
lobbyistes : Ne pas avoir de limite à 14 ans. Ce qui est bien correct,
d'ailleurs, parce que c'est comme ça que ça fonctionne, le lobby. Mais c'était...
c'était criant de vérité.
Et je pensais qu'il y avait quand même des
chances, malheureusement, que ça fonctionne, ce lobby-là et quand j'ai vu le
projet de loi, j'étais content, mais ce n'était pas partie terminée, parce
qu'il y avait... il continue à y avoir de la pression. On l'a entendue,
d'ailleurs, très, très forte, cette pression-là, pendant les audiences,
principalement des groupes patronaux, bien sûr. Pas tous, par contre, là, il
faut le... il faut nuancer, là. Beaucoup de groupes patronaux sont venus puis
se sont collés, grosso modo, au consensus CCTM, c'est tout à leur honneur, mais
certains groupes sont allés... n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère,
comme on dit. On a même parlé de 90 000 rêves brisés. C'était,
certainement, la citation la plus rigolote de la semaine.
Mais, au-delà de... du mot d'esprit,
c'était un danger, pour moi, de voir qu'il y aurait peut-être beaucoup de
pression, potentiellement même, des pressions — c'est la logique des
choses — au Conseil des ministres, et qu'on... qu'on arriverait,
aujourd'hui, avec une batterie d'amendements de la part du ministre, pour
rajouter des exemptions. Et plus on en rajouterait, des exemptions, plus on
affaiblirait l'article principal du 14 ans, hein, il deviendrait caduc. C'est
un peu ça que je disais dans mes questions que je lui posais au salon bleu, le
chien qui se mord la queue, là. À quoi ça sert de faire un 14 ans si on rajoute
une batterie d'exceptions? Et, voilà, il n'y en aura pas tant. Il y a celle sur
le milieu agricole, mais ça tombe bien. Je la réclamais de mes vœux, celle pour
le milieu agricole. J'ai été sensibilisé à la réalité agricole à travers la
présentation de l'UPA.
J'en ai parlé dans un point de presse,
mais j'ai un... j'ai un cousin qui est dans le milieu agricole, qui a la ferme
familiale des... des Leduc, dans la Montérégie-Ouest, et je l'ai appelé pour
voir comment... C'était une excuse pour le rappeler, pour reprendre contact, on
ne s'était pas vus depuis un petit bout, puis on a jasé, puis je lui ai dit :
Comment ça marche, toi, sur ta terre, etc.? Puis, bref, il m'a un peu
sensibilisé à sa... à sa réalité, ce qui a fait en sorte que j'ai fait une
proposition politique, là, il y a à peu près deux ou trois semaines...
15 h 30 (version révisée)
M. Leduc : ...sa réalité, ce
qui a fait en sorte que j'ai fait une proposition politique, là, il y a près
deux ou trois semaines pour le fait d'exempter... une partie d'exemptions,
donc, pour le milieu agricole. Je l'ai jumelé à un enjeu de formation. Je ne
vois pas cet enjeu-là dans l'amendement qui est déposé par le ministre, on aura
certainement l'occasion d'en débattre puis d'en discuter, puis c'est bien
correct.
Mais, voilà, je suis content qu'il y
ait... Si mouvement il y avait, je voulais que ce soit de ce côté-là, puis c'est
ce que je constate ce matin... cet après-midi, pardon. Puis je ne m'éterniserai
pas, là, sur tous les autres thèmes que je voudrais aborder, parce que c'est ce
qu'on va faire dans les prochaines heures. Alors, autant y plonger. Voilà.
Alors, bien... bien content d'être là, puis commençons le travail.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres membres de la commission qui
voudraient faire des remarques préliminaires? Sinon, nous sommes aux motions
préliminaires. Donc, s'il n'y a pas de motion préliminaire, nous allons
immédiatement commencer l'étude article par article.
Mme Cadet : Mme la Présidente,
tel que prévu à l'article 245 et conformément à notre jurisprudence pour
cette étude détaillée, je vous demande à ce que les articles de ce projet de
loi soient étudiés alinéa par alinéa et paragraphe par paragraphe là où c'est
applicable et à ce que chacun des articles qu'on propose de modifier ou d'ajouter
dans les lois existantes soit étudié séparément.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Ce sera fait. Donc, je prends en considération l'article 1 du projet de
loi. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Boulet : Donc, on ne lit
pas les notes... On ne lit pas les notes explicatives, hein? O.K.
La Présidente (Mme D'Amours) : Non,
pas d'habitude. Le souhaitez-vous, M. le ministre?
M. Boulet : Non.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
je reprends ma phrase, ou on commence à l'article 1?
M. Boulet : On commence, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Allons-y.
M. Boulet : Merci beaucoup. 1.
L'article 39 de la Loi sur les normes du travail est modifié par l'ajout,
à la fin, du paragraphe suivant :
«18° accorder une aide financière
afin de soutenir des initiatives d'information, de sensibilisation ou de
formation en matière de normes du travail.»
Commentaire. Bon, cet article vient
prévoir un pouvoir pour la CNESST d'accorder une aide financière. C'est un peu
un article miroir de ce que nous avons en santé-sécurité dans la loi sur la
santé et sécurité du travail. Donc, c'est... je n'ai pas d'autre commentaire à
ce stade-ci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 1 du projet de loi? Mme
la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui, merci.
Merci, Mme la Présidente. Donc, ici, donc, je comprends que c'est... donc, c'est
un pouvoir, donc, qu'on accorde à la CNESST. Dans les faits, parce que je n'ai
pas le... Je n'ai pas eu le bénéfice, là, de voir, donc, l'article dont il est...
dont il est le miroir, peut-être mieux vous entendre ici. Parce qu'effectivement,
donc, je l'ai mentionné dans les remarques préliminaires, il y a plusieurs
groupes, donc, qui nous ont parlé de la nécessité de soutenir ce type d'initiative
là, de formation, de sensibilisation, de formation. Donc, comment ce serait
déployé?
M. Boulet : Bon. D'abord
rappeler que... Puis, vous l'avez bien mentionné, là, collègue, la
recommandation 3 du comité consultatif fait référence, au-delà du portrait
statistique... Et ça répond, cet article-là répond à la recommandation 3 qui
disait que des campagnes de sensibilisation plus ciblées soient faites par des
acteurs qui vont s'exprimer, et ça peut être des organismes communautaires, des
associations patronales ou des centrales syndicales. Donc, c'est des projets
qui vont être soumis à la CNESST.
Puis on sait à quel point, en relations de
travail, en santé et sécurité puis en normes ici, c'est important d'informer,
tu sais, surtout quand on adopte de nouvelles lois. Ça va permettre une
meilleure connaissance des protections offertes. Puis, ici, ces campagnes-là
vont interpeler particulièrement les jeunes. Et donc, comme je mentionnais, ça
va être des outils pour prévenir, pour informer et pour sensibiliser.
Puis on l'a actuellement dans la loi santé
et sécurité. On dit à peu près... c'est le même libellé : formation,
information pour promouvoir la santé et sécurité. Ici, on va faire la promotion
de la santé et sécurité des enfants puis on va faire la promotion de la
réussite éducative. Donc, c'est... Il n'y a pas de paramètres déjà définis. C'est
les groupes qui vont exprimer, qui vont faire une demande, et ils vont
bénéficier de l'aide qui est pertinente.
Mme Cadet : O.K. Non, je
comprends. Je veux dire, donc, les groupes, donc, vont faire les demandes, donc
ça... puis je... probablement que les autres... donc, qui existent que les
groupes, donc, doivent faire la demande, mais dans le... la... De votre volonté
de législateur, ici, donc, ce serait le type de <programme
Mme Cadet :
...De
votre volonté de législateur, ici, donc, ce serait le type de >programme
que l'on voit avec Kinga, dont vous avez parlé abondamment, le programme... donc,
l'Escouade prévention jeunesse. Donc, on serait, donc, dans ce type
d'initiative là qui serait... que l'on permettrait de financer avec ce pouvoir?
M. Boulet : Ça, évidemment,
c'est des activités d'information, formation qui proviennent de l'interne de la
CNESST. Cet article-là réfère plus aux acteurs de la société civile,
indépendamment de la nature de l'organisme ou association. Ils vont aider parce
qu'on ne peut pas faire ça... Tu sais, la CNESST a un mandat d'appliquer. Elle
fait énormément de formation puis d'information, elle a des outils sur son site
Web. Puis vous l'avez mentionné, Kinga, on va en reparler, là, mais il y a eu
des activités auprès de 124 000 élèves, là, en matière de formation,
mais ça fait partie de la grande enveloppe de formation, sensibilisation,
information. Mais là on demande, on propose à ceux qui s'intéressent à cette
question-là de lever la main. Puis il y a déjà des groupes qui m'ont dit qu'ils
allaient faire des demandes, puis... voilà.
Mme Cadet : Merci, M. le
ministre. Donc, ici, donc, information, sensibilisation, formation. On a parlé
plus tôt... On a parlé plus tôt de documentation. Je sais qu'on est... On
élargit un peu, là, mais j'ai l'impression que la... À l'article 1, là,
c'est... c'est probablement le meilleur forum pour... pour tenir ce débat-là,
notamment, parce que, donc, plusieurs groupes, eux, en ont parlé puis
semblaient mettre de l'avant des recommandations qui pourraient s'ajouter, donc,
sous le cadre de l'article 1 ou être une déclinaison un peu de
l'article 1. Donc, j'aimerais peut-être vous entendre là-dessus.
On sait, je veux juste... en vous
demandant quelques exemples, là. Donc, la... il y avait la CSD qui avait
proposé de... bon, qu'on documente les... qu'on documente ces risques au sein
de la CNESST et auprès, donc, de d'autres acteurs qui... Ici, on répond... Avec
ce que je vois ici, donc, on répond à l'autre recommandation de la CSD de mener
des campagnes d'information, comme vous l'avez mentionné. Donc, peut-être
vous... vous entendre généralement, donc, sur la documentation puis comment est-ce
que ça s'arrime avec l'objectif ici.
M. Boulet : Bien, la
documentation, on parlera peut-être... Si vous voulez qu'on parle de formation,
je peux aborder le sujet, là. Vous pourrez peut-être préciser votre question.
Mais les outils, ils peuvent être créés, pensés et définis par les
organisations. Si vous prenez l'exemple de la CSD, ils pourraient décider qu'à
leurs assemblées générales de travailleurs ils fassent la promotion des droits,
puis des normes, puis de la santé-sécurité, puis de l'intégrité physique et
psychique des jeunes travailleurs. Et, s'ils ont besoin d'une aide financière
pour produire de la documentation ou pour faire des communications
électroniques ou autres, ils vont présenter leur projet. Évidemment, il va
falloir que ce soit bien justifié, bien attaché. Puis la CNESST va analyser et
va donner l'aide financière qui... qui s'impose. Mais je pense que...
• (15 h 40) •
Mme Cadet : Mais, là-dessus,
c'est la CNESST qui va... qui va décider, donc, des paramètres pour... pour
juste... pour justifier, donc, de la... de comment est-ce que mon projet est
ficelé ou...
M. Boulet : Bien, il
faut que l'organisme présente son projet. Puis elle confère l'aide financière
pour répondre à un besoin. En fait, ce que la CNESST va devoir s'assurer, c'est
que l'aide vise à informer, sensibiliser et former en matière de normes du
travail. Et c'est essentiellement ce qu'ils vont devoir faire. Puis, je
voudrais, collègue, mentionner que la CNESST va être ouverte à la diversité de
la nature des interventions et des projets pour s'assurer qu'on rencontre la
finalité de l'article. C'est... Puis je le redis, là, c'est de sensibiliser,
informer puis former.
Mme Cadet : Dans... Sous
le même angle, au niveau, donc, des activités, donc, je comprends que vous
l'avez dit, donc, qu'on parle d'activités externes et non pas celles de la
CNESST, là, je pense que... pour moi, c'est très clair ici. Il y a plusieurs
des groupes qui, dans une perspective de développer des programmes de
sensibilisation, de formation en matière de normes du travail, donc, ont parlé
d'intégrer le... d'intégrer, donc, différentes plateformes de ce type,
différents projets de ce type, soit dans le cursus scolaire ou soit dans le... le
parascolaire ou le périscolaire, le... vous les mettez souvent, donc, dans ce
cadre-là. J'aimerais également, donc, vous entendre. Est-ce que ce serait...
Est-ce que ces types de projets là, c'est un peu ce qu'on vise quand vous
parlez de la société civile? Donc, ça inclurait le milieu de <l'éducation...
Mme Cadet :
...inclurait
le milieu de >l'éducation?
M. Boulet : Il n'y a pas
d'exclusion, donc ça inclut aussi le milieu scolaire. Puis, bien sûr, comme le
projet de loi s'intéresse à la réussite et à la persévérance des enfants à
l'école, je pense que ce serait très pertinent.
Mme Cadet : Et qu'est-ce que
vous pensez des recommandations qui recommandent que les normes du travail
soient intégrées, par exemple, au cursus scolaire comme matière, donc, qui
vous... les groupes qui vous enjoignent à travailler avec votre collègue à
l'Éducation en ce sens, qu'est-ce que vous pensez de ces recommandations-là?
M. Boulet : Bien, évidemment,
le ministère de l'Éducation a un éventail de matières à enseigner. Puis je
pense qu'ils doivent avoir une échelle en fonction des besoins académiques des enfants
puis s'assurer qu'ils passent au travers de leurs parcours académiques. Mais je
peux difficilement m'exprimer là-dessus, là. Puis, tu sais, entre nous, vous
avez fait des études identiques à moi, puis, tu sais, quand on fait des cours
de droit du travail, est-ce que c'est opportun? Moi, ce qui me préoccupe, c'est
que l'enfant soit saisi des risques inhérents à ses tâches. Ce n'est pas qu'il
connaisse l'article 124 de la Loi sur les normes du travail, ce n'est pas
qu'il connaisse ses congés, c'est de savoir qu'est-ce qui est à risque dans
l'exécution de sa prestation de travail. C'est ça qui m'importe.
Mme Cadet : Merci. Je sais
qu'on est dans le... dans le déploiement, dans l'exécution, et ça... moi, ça
m'outille pour, décidément, donc, comprendre ici l'intention avec l'alinéa
proposé.
Hier, lors de l'adoption du principe,
donc, vous avez parlé... vous avez parlé des familles, même un peu plus tôt,
donc, vous avez parlé, donc, de l'impact des parents. Il y a... il y a quelques
groupes qui nous ont indiqué que les... les formations, que les différents
programmes actuels, donc, visaient, oui, le jeune, ce qui est une excellente
chose, mais que les parents, parfois, ne se sentaient pas tout à fait outillés
face aux normes du travail, donc, pour aider leurs jeunes à passer à travers
le... à intégrer le marché du travail, le milieu du travail.
Est-ce qu'ici... Évidemment, je comprends
qu'on est... on est très larges, et c'est l'objectif, mais est-ce que, donc, ce
type de projet là, donc, ce... ça s'intégrerait dans la volonté ici, donc,
quand on parle, donc, d'une aide financière pour soutenir ces initiatives-là,
donc, on serait aussi dans l'initiative, donc, pour les parents aussi?
M. Boulet : Absolument. Tout
à fait. Puis c'est intéressant que vous souleviez ça, parce que ça m'amène... puis
je sais que c'est le premier article, là, puis on parle de bien d'autres
articles en même temps, ça nous permet de faire un certain déblayage. Mais,
oui, l'aide financière peut, bien sûr, servir à sensibiliser, informer et
former. Mais ce que je trouve intéressant, c'est qu'encore une fois on ne
remplace pas les parents, on accompagne les parents. Puis le formulaire, le
contenu du formulaire, qui est maintenant prescrit par la CNESST, va leur permettre
d'adhérer spécifiquement, parce que, dans le formulaire, on va référer aux
tâches, on va référer aux heures puis on va référer à la disponibilité de
l'enfant. Et ça, le parent va devoir signer ce consentement-là. Et, s'il y a un
changement dans la nature des tâches, ce que le projet de loi prévoit, puis ça,
c'est un autre article, c'est que ce sera requis d'avoir un autre consentement.
Puis ça me tente de traiter de la
formation, parce que je sais que ça préoccupe aussi le collègue. Mais, suite à
vos représentations, à vous deux, pour la formation, dans le formulaire, on va
mettre aussi que l'employeur a une obligation de former. Tu sais, on va référer
spécifiquement à 51.9°. Vous savez ce que 49 impose au travailleur, 51 est le
pendant pour les employeurs, puis 51 dit tout, là, s'assurer que
l'environnement de travail soit sécuritaire, puis, à 9°, on dit : «Informer
adéquatement... sur les risques reliés à son travail... lui assurer la
formation, l'entraînement... la supervision appropriés afin de faire en sorte
que le travailleur ait l'habileté et les connaissances requises pour accomplir
de façon sécuritaire le travail qui lui est confié.»
Ça fait que c'est sûr que vous, votre
question, c'est les parents, mais c'est aussi l'employeur. L'obligation de
formation, elle est prévue spécifiquement, puis on va le dire et le redire dans
le formulaire. Je pense qu'on a un écosystème, dans ce projet de loi là, qui ne
laisse pas beaucoup de place aux angles morts. Puis je ne le dis pas parce que
ça ne vient que de nous, ça vient beaucoup aussi du consensus établi au CCTM,
mais... Et vos <représentations...
M. Boulet :
...aussi
du consensus établi au CCTM, mais... Et vos >représentations sur la
formation, on va l'inclure dans le formulaire.
Mme Cadet : Bien, merci
beaucoup, M. le ministre. Définitivement de la musique à nos oreilles... à mes
oreilles, à tout le moins, de... étant donné, donc, que les... des
représentations que je viens de faire en remarques préliminaires. Donc, on aura
l'occasion à l'article 2 de nous étayer sur la question de la formation.
Donc, c'est très, très agréable d'entendre.
Et, au niveau des parents, effectivement,
donc, je pensais, donc, qu'au Réseau pour un Québec Famille... voilà, donc, que
vous avez rencontré, vous l'avez mentionné hier, lors de l'adoption de
principe, que j'ai rencontré également, donc, qui faisaient état, donc, de
ce... du sondage, donc, qu'ils ont mené auprès de leurs membres et de cette
inquiétude, donc, des parents face au manque d'information, là, quant à la
formation offerte et quant aux différentes initiatives. Donc, je vous entends
bien sur cette question.
Et, au niveau dit du déploiement, et vous
venez de parler des employeurs... en fait, vous avez devancé la question
suivante à cet effet-là, parce que c'est... bon, le... plusieurs groupes, donc,
plusieurs mémoires, donc, ont aussi, donc, fait état, donc, de la formation à
l'employeur. Évidemment, ici, vous nous dites qu'il y a le... Quand on parle de
l'aide financière, donc, ce serait pour des groupes externes, donc on... Je
pense qu'il y a de l'interne aussi, donc il peut... on peut continuer, donc, à
déployer plus fortement la formation que l'on peut donner aux employeurs,
sachant qu'on a devant nous... dont, aujourd'hui, on est ici, donc, pour être
en mesure de mieux encadrer un bassin de travailleurs plus vulnérables. Donc,
je vous entends que vous accueillez favorablement les différentes propositions,
du moins, sur le principe, là, des groupes, là, qui nous ont parlé de mieux
encadrer les employeurs dans tous les milieux de travail... dans tous les
secteurs d'activité, plutôt, lorsqu'ils ont à leur emploi des jeunes
travailleurs. C'est bien ça?
M. Boulet : Absolument.
Mme Cadet : Parfait. Merci
beaucoup. Pour moi, donc, ce sera tout. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Merci beaucoup, Mme la députée.
Mme Cadet : Ah! M. le
ministre...
M. Boulet : Non, mais sans
oublier aussi tout ce qui va venir, là, sur l'identification des risques à
intégrer dans le programme de prévention ou le plan d'action pour les
entreprises de moins de 20 et la capacité pour les... ou le pouvoir des
représentants en santé et sécurité ou les agents de liaison pour les plus petites
entreprises de faire des recommandations quand il y a des tâches qui sont
dangereuses.
Mme Cadet : Parfait. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? Oui, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
• (15 h 50) •
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Je prends, moi aussi, l'article 1 comme un article un peu
général où on peut aborder quelques sujets. Je ne m'éterniserai pas trop
longtemps, puis c'est... à défaut d'écrire un amendement formellement, je préfère
des fois juste avoir un échange avec le ministre, ça laisse des traces. On
parlait de formation, on parlait de sensibilisation. On a eu une représentation
écrite de la Fédération des comités de parents du Québec, là, à l'effet qu'il y
avait une espèce d'avantage fiscal d'embaucher des jeunes de 12, 13 ans,
mais, bon, jusqu'à 18 ans, vu qu'ils ne payaient pas de cotisation.
L'employeur n'avait pas à fournir de cotisations au RRQ lorsqu'il embauchait de
tels jeunes.
Je comprends qu'il y a une certaine
logique à cette façon de fonctionner là, je pense que c'est en lien avec le
fait que c'est les meilleures années qu'on prend, puis, bon, ça pourrait mettre
une pression à la baisse vers... avec l'éventuelle rente à la fin de son
parcours professionnel, reste que cet avantage fiscal là est un peu malsain, à
mon avis, et qu'il y aurait peut-être là une fenêtre pour la corriger. Et, en
tout cas, la Fédération des comités de parents qui nous avait écrit le mémoire,
donc, nous disait : Pourquoi on ne fait pas une espèce de cotisation
similaire obligatoire, toujours, donc, pour ne pas qu'il y ait un avantage
fiscal à embaucher un jeune, et cet argent-là pourrait être investi dans un
genre de fonds de persévérance scolaire qui viserait à aider toutes sortes de
projets, Dieu sait qu'il y en a, puis qui mériteraient plus de financement
souvent? Donc, est-ce que... si vous aviez eu le temps de gérer un peu ce
débat-là, de mijoter cette proposition-là?
M. Boulet : Sincèrement, non,
mais j'ai entendu vos observations. Puis vous avez souvent posé la question :
Qu'est-ce que vous pensez de la mise... de l'élaboration d'un fonds de
persévérance scolaire? Je trouve que c'est une idée qui mérite d'être analysée,
d'être débattue.
Par ailleurs, le fait qu'en bas de
18 ans ils ne paient pas de cotisation à la Régie des rentes du Québec, on
en a parlé, je pense que c'est pour le bénéfice des jeunes, parce que ce n'est
pas des années fortement rémunérées, puis, quand tu reçois tes rentes à ta
retraite, bien, il y a un impact, ça pourrait avoir un impact à la baisse sur
le quantum des rentes.
Ceci dit, ce n'est pas dans mon périmètre
d'action, hein? Puis, tu sais, cet aspect fiscal là, est-ce que ça relève de la
loi sur la Régie des rentes? Oui, c'est la Loi sur le <régime...
M. Boulet :
...est-ce
que ça relève de la loi sur la Régie des rentes? Oui, c'est la Loi sur le >régime
des rentes du Québec. Puis... Mais, encore une fois, je trouve que l'idée
mérite d'être analysée.
M. Leduc : C'est la raison
pour laquelle je n'en ai... on n'a pas fait un amendement, parce que, là, il y
aurait toute la question de la recevabilité, etc., puis on ne voulait pas
entrer aujourd'hui, reste que... Si on peut peut-être cristalliser la
discussion alentour de : Est-ce que vous trouvez qu'il y a... qu'il y a un
désavantage ou un avantage fiscal qui est peut-être pernicieux, en quelque
sorte, ou un autre... Vous pouvez choisir un long terme si ça vous chante, là,
mais reconnaissez-vous que ce déséquilibre fiscal là, entre le fait... qu'il y
a une injustice pour l'employeur de ne pas payer de cotisation?
M. Boulet : Non, je ne
reconnaîtrais pas de déséquilibre. Je n'ai pas... En cette matière-là, je
laisserais les experts analyser puis tirer les conclusions qui s'imposent. Je
pense que l'idée d'un fond mérite d'être analysée, mais je ne me prononcerais
pas, je ne qualifierais pas tant que ce n'est pas analysé.
M. Leduc : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
interventions, collègues? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
M. le ministre, l'article 2.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 84.3 de cette loi est remplacé par le suivant :
«Il est interdit à un employeur de faire
effectuer un travail par un enfant de moins de 14 ans, sauf dans les cas
et aux conditions déterminés par règlement du gouvernement. Dans ces cas,
l'employeur doit obtenir le consentement écrit du titulaire de l'autorité
parentale sur cet enfant ou du tuteur de celui-ci au moyen du formulaire établi
par la Commission.
«Sont indiqués sur le formulaire les
principales tâches, le nombre maximal d'heures de travail par semaine... les
périodes de disponibilité de l'enfant. Toute modification apportée à l'un ou
l'autre de ces éléments doit faire l'objet d'un nouveau consentement écrit.
«L'employeur doit conserver tout
formulaire de consentement comme s'il s'agissait d'une mention au système
d'enregistrement ou au registre visé au paragraphe 3° de l'article 29.»
Donc, évidemment, c'est l'interdiction de
fond qui fait l'objet d'un consensus. Possibilité par règlement de le
déterminer, on va voir à l'article 13 les amendements au règlement.
L'obligation pour l'employeur d'obtenir le consentement au moyen du formulaire,
préciser le contenu du formulaire de consentement puis obliger l'employeur à
conserver tout formulaire de consentement. Puis ça, ça permet de répondre à la
recommandation 1 du CCTM. Je ne le relirai pas, vous l'avez lu à plusieurs
reprises. Et les exceptions, bien, je vous rappelle qu'elles sont déterminées
au règlement. Voilà, je pense que ça fait le tour, je n'ai pas d'autre
commentaire à ce stade-ci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le ministre. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Mme la Présidente,
dans le Greffier, vous allez retrouver un amendement que j'aimerais déposer. Je
le lis tout de suite?
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il est déposé? Oui, il est déposé au Greffier.
M. Leduc : Je le lis?
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que les gens l'ont reçu?
M. Leduc : Il est disponible,
je le vois sur le Greffier. Allons-y.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Faites-en la lecture, M. le député, s'il vous plaît.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. L'article 84.3 proposé par l'article 2 du projet de loi
est modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant : «Il doit également
le communiquer à la Commission conformément au règlement édicté par celle-ci.»
Pourquoi on fait ça, Mme la Présidente?
C'est un débat qu'on a eu pendant les audiences. Plusieurs groupes, notamment
du milieu syndical, si je ne me trompe pas, faisaient référence au fait que ces
formulaires devraient être centralisés. Puis on avait déjà eu cette
réflexion-là de notre côté, avec mon collègue, Guillaume, notamment, ici, à la
recherche, du fait que... Puis je vous rappelle, tu sais, on a un graphique qui
avait circulé il y a quelques... quelques semaines, quelques mois déjà sur
l'explosion du nombre de jeunes qui travaillent. Puis on se disait : Si le
formulaire est obligatoire, comme il l'est en ce moment dans la loi,
logiquement, il devrait y avoir des milliers de formulaires en ce moment dans
les différents registres d'entreprises au Québec.
Or, on a posé la question à la CNESST, il
était impossible de nous répondre, ils ne savent pas parce que c'est à la
pièce, on le vérifie à la pièce. On va voir... Si on fait une inspection d'une
entreprise, on peut demander le formulaire puis on constate s'il est là ou pas,
puis, s'il n'est pas là, on peut faire une amende. Ça nous semblait largement
insuffisant comme manière de procéder parce que ça nous empêche complètement
d'avoir un portrait global de la situation. Qu'est-ce qui se passe? Est-ce que
cet article de loi là est appliqué, oui ou non? Au moment où on se parle, on ne
peut pas nous le garantir. C'est quelque chose qu'on vérifie à la petite <semaine...
M. Leduc :
...pas
nous le garantir. C'est quelque chose qu'on vérifie à la petite >semaine,
si vous me permettez l'expression.
Alors, en précisant, comme ça a été
réclamé dans plusieurs mémoires, qu'on centralise les formulaires à la CNESST,
ça nous permet d'avoir des données, un portrait clair. Et ces données-là, on
peut les analyser pour la suite, elles peuvent nous aider à mieux comprendre le
portrait des jeunes. On se faisait la remarque, en début d'étude détaillée
aujourd'hui, qu'il nous faut un peu plus de données, qu'il nous faut une
meilleure compréhension du phénomène. C'était aussi un point marquant du
consensus du CCTM.
Mais il faut les obtenir, ces données-là. Si
on n'est pas capables de centraliser les formulaires, qu'est-ce qu'on fait? On
avait posé la question, d'ailleurs, à la CNESST quand ils sont venus en
audience : Est-ce que vous êtes capables de faire ça? Puis il y avait une
ouverture, à ma mémoire, si ma mémoire me sert bien, il y avait une ouverture
de recueillir cette information-là puis de la traiter, si c'est nécessaire,
d'embaucher un ou deux ressources informatiques, qu'on le fasse, mais ça
ne me semblait pas une tâche herculéenne. Si on est déjà en train de modifier
le formulaire pour le normaliser, ce qui est une bonne chose, bien, faisons
juste l'étape logique et suivante qui est de le centraliser et d'avoir un vrai
portrait de la situation. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Des commentaires sur l'amendement?
M. Boulet : Bien, j'aimerais
ça peut-être le... avoir copie. Ah! bien, je peux le lire ici, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
l'avez juste au centre aussi, M. le ministre, les amendements qu'on discute. M.
le ministre.
M. Boulet : Bon. Je vais y
aller de façon...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Oui? O.K.
M. Boulet : ...oui,
télégraphique. Le formulaire de consentement, il n'est requis que pour les
moins de 14 ans. Donc, ça permettra à la CNESST de ne vérifier que si les
exceptions sont respectées, ce qui constituerait un travail laborieux de la
part de la CNESST, on ne peut pas se promener partout puis envoyer des
inspecteurs partout pour s'assurer que les exceptions prévues dans le formulaire...
Ça fait que, selon nous, c'est un... ça ne justifie pas que tout soit
centralisé, ça ne permettra pas de collecter des données. Ce qu'on va faire, ce
que j'ai déjà mentionné, c'est de travailler avec l'INSPQ, l'Institut de la
statistique du Québec puis le ministère de l'Éducation pour collecter des
données réelles.
L'autre élément, collègue, tu sais, il y a
des... il pourrait y avoir plusieurs formulaires pour un enfant qui occupe deux
ou trois emplois. Est-ce qu'on va transformer nos inspecteurs en
surveillant de tous les milieux de travail, puis à faire de la filature pour
s'assurer que les exceptions soient respectées puis s'assurer aussi que
l'employeur a effectivement transmis le formulaire? Comment on va faire ça,
s'assurer que ceux qui ne le font pas ne respectent pas une obligation qui est
prévue? Ça ne peut se faire que lors d'une enquête, lors d'une dénonciation,
lors d'un blitz ou lors d'une plainte qui est faite par une partie intéressée.
Puis, enfin, c'est un fardeau administratif qui n'est pas souhaité ni
souhaitable pour les employeurs qu'à chaque fois qu'ils embauchent ils
transmettent ça, puis que, là, ça déclenche un processus de vérification.
• (16 heures) •
Dernier point, collègue, c'est tout
l'enjeu de la confidentialité des renseignements personnels, puis au partage de
ces renseignements-là. Parce que, dans le formulaire, vous allez le voir, puis
je pourrai le déposer, le formulaire parce que... J'aimerais ça, d'ailleurs, le
déposer pour que vous nous proposiez des ajustements, parce que c'est
administratif, mais il y a l'âge de l'enfant, il y a son adresse puis il y a
beaucoup de données personnelles. Moi, j'ai... Puis je comprends très bien,
mais... ce que vous déposez comme amendement, mais je pense qu'on peut
atteindre notre objectif d'une autre manière. Voilà. C'est mes commentaires.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre, vous avez mentionné que vous déposeriez ce... Je vous demanderais
de le déposer sur Greffier, s'il vous plaît, pour qu'on puisse... le
transmettre au Greffier pour qu'on puisse le déposer.
M. Boulet : Oui, je vais le
faire. Donc, c'est le formulaire, puis je le répète, il n'est pas coulé dans le
béton encore, puis notre commission va permettre, souhaitons-le, de
l'améliorer.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Merci.
M. Boulet : Si nécessaire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Oui, M. le député.
M. Leduc : ...Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
oui. Allez-y. Allez-y.
M. Leduc : Je comprends
certains arguments du ministre, d'autres un peu moins. Quand il me dit :
Ah! on va collecter des données réelles, bien, c'en est, ça, des données
réelles, puis, sinon, je me demande comment il va les collecter, les autres
données auxquelles il fait référence, je demande...
16 h (version révisée)
M. Leduc : ...auquel il fait
référence, je demande à être convaincu.
Aussi, il ne faut pas... Je n'étais pas en
train de dire d'embaucher 150 experts pour faire le tour en permanence de
toutes les entreprises vérifier juste s'il y a... s'il y a des jeunes, puis ils
ont-tu rempli le formulaire, puis tout. Moi, je disais qu'on centralise des
formulaires à une place, et ça, ça nous permet d'avoir un portrait global. Ça
nous permet de voir, dans telle, telle région, est-ce qu'il y en a plus, est-ce
qu'il y en a moins, c'est-tu plus des 12 ans, c'est plus des 13 ans,
des jeunes garçons, des jeunes filles, etc.? Je veux dire, c'est à partir de ce
genre d'information là qu'on fait des analyses de données.
Finalement, sur l'argument de la confidentialité,
je suis un peu étonné, là. Je ne suis pas expert. Je n'ai jamais été employeur
puis je n'ai pas... bien, pas en ce moment, mettons, mais je n'ai jamais eu...
Une voix : ...
M. Leduc : Bien oui, voilà, à
mon corps défendant, un ancien syndicaliste devient un employeur, mais c'est ça,
la vie.
M. Boulet : …
M. Leduc : Un bon négociateur,
ça, vous le demanderez à mes employés. Ils vous donneront leur vision de la
chose.
Mais, blague à part, la confidentialité… Je
suis convaincu que les employeurs ont à remplir une batterie de formulaires
quand ils embauchent des gens, avec toutes sortes de données, dans toutes
sortes de ministères, la RRQ, on parlait tantôt… la CNESST, il y a des
cotisations. Je veux dire, c'est sûr qu'il y a des données confidentielles. Ça
fait que je ne sais pas quel autre élément confidentiel de ce formulaire-là
nous inquiète à ce point qu'on n'a pas déjà donné à plein d'autres organismes
étatiques en raison du statut d'employé et d'employeur auquel on... desquels
paramètres on joue déjà.
M. Boulet : …je suis content
que vous mentionniez que vous comprenez certaines des raisons que j'ai
mentionnées. Une serait suffisante, selon moi, mais, si vous me posez des
questions particulièrement sur les renseignements personnels, je veux dire, le
nom en est un, mais l'adresse et la date de naissance, c'est des renseignements
on ne peut plus nominatifs.
Puis, pour obtenir... On a fait l'examen,
puis, pour obtenir le meilleur portrait statistique, là, de l'évolution du
travail des enfants puis répondre aux besoins identifiés par le CCTM sur les
données probantes, c'est plus le travail, comme j'ai mentionné, en
collaboration, ministère du Travail, ministères de l'Éducation, Santé et
Services sociaux, portant sur l'impact du nombre d'heures de travail sur la
persévérance scolaire de tous les enfants qui sont même assujettis à l'obligation
de fréquentation scolaire, donc, de 16 ans et moins. Ça fait que ce que
vous demandez est purement fragmentaire, impose un fardeau additionnel,
comporte un risque constitutionnel.
Puis je vous ai mentionné aussi l'Institut
national de santé publique, sans oublier, hein, parce que j'en ai fait
référence à Gatineau ce matin… L'institut de recherche en santé et sécurité du
travail est aussi dans la compilation de données, et je pense que ça, ça va
être beaucoup plus bénéfique pour obtenir des données probantes ou collecter
plutôt des données probantes auprès des 16 ans et moins.
M. Leduc : Là, je ne sais pas
si on a donné un café au ministre, mais il était vraiment fort visiblement
parce que le risque constitutionnel, là, du formulaire, c'est... bon, en tout
cas…
M. Boulet : …ils appellent ça
de même. Au Comité de législation, là, quand il y a un risque d'incompatibilité
entre une loi et une autre, ils appellent ça un risque constitutionnel. Moi
aussi, j'ai eu cette réaction-là, la première fois que j'étais au comité, ça
fait que je comprends ce que vous me mentionnez.
M. Leduc : La Cour suprême ne
se penchera sur la validité du formulaire de la CNESST sur le travail des
enfants de 12-13 ans, là.
M. Boulet : Bien, quand on
réfère à un risque constitutionnel, c'est vraiment au sens large.
M. Leduc : O.K., voilà pour
la leçon de droit constitutionnel. On est tous un peu plus au fait aujourd'hui
de ce que ça veut dire.
M. Boulet : …pourquoi vous
souriez autant.
M. Leduc : Oui. Sur les
données, là, encore une fois, puis sur la confidentialité, j'avoue que je ne
comprends pas. Quand on embauche quelqu'un, là, peu importe son âge, là, comme
employeur, on va envoyer des... il y a des cotisations qui vont aller à la
CNESST. Il n'y a aucune forme de prise de données qui est faite à ce moment-là?
M. Boulet : Bien, il y en a
dans les systèmes actuels, mais... Puis ce n'est pas mon élément central, mais
je réfère notamment à la communication de renseignements qui sont à haute
teneur confidentielle, puis il y a une loi sur la protection des renseignements
personnels dans le secteur privé, que vous connaissez certainement, puis le
premier renseignement personnel qui est mentionné, c'est le nom. Ici, en plus,
on a l'âge et on a l'adresse. Mais moi, je pense que ça n'a aucune utilité pour
atteindre… puis je respecte votre point de vue, puis je comprends, de
centraliser, mais centraliser pour faire quoi? On va-tu transformer nos
inspecteurs en surveillants de tous les milieux de travail? Puis, je le répète,
ce qu'on veut protéger, c'est la persévérance scolaire puis la santé et sécurité
jusqu'à 16 ans, puis là on a <demandé...
M. Boulet :
...on a >demandé
de centraliser des formulaires uniquement pour ceux qui font partie des
exceptions, en bas de 14 ans. C'est extrêmement limitatif, et je pense
qu'il y a d'autres moyens, il y a d'autres corridors qui vont nous permettre
d'atteindre l'objectif.
M. Leduc : Soyons clairs, Mme
la Présidente, c'est peut-être moi qui s'est mal exprimé, je suis parfaitement
conscient que, pour avoir un portrait du travail des enfants, on ne se limitera
pas à la question du formulaire des 12-13 ans. Là, là-dessus, on est
complètement à la même place, le ministre et moi, ça, il n'y a aucun doute
là-dessus. Puis là c'est l'INSPQ, puis c'est des recherches universitaires, comme
celle du CIUSSS de l'Estrie, d'ailleurs, dont je faisais référence tantôt,
qu'on aurait aimé entendre en commission, mais ça n'a pas été possible. Passons,
ce n'est pas ça, la question. La question, c'est, pour justement bien cerner le
problème des 12-13 ans de manière spécifique, que les formulaires doivent
être centralisés pour avoir le portrait complet. Tout le reste du portrait du
travail des enfants, en effet, on va aller le chercher ailleurs, on va le
compléter ailleurs. Ça, il n'y a pas de souci, mais, pour comprendre ce
phénomène-là, il nous le faut.
M. Boulet : Mais ça ne cerne
que les cas des exceptions.
M. Leduc : On s'entend.
M. Boulet : Et donc je ne vois
pas la pertinence ou l'opportunité d'imposer une obligation additionnelle aux
employeurs, d'une part, puis je ne vois pas cette même pertinence ou
opportunité-là de demander à la CNESST de gérer ce fardeau-là, de centraliser
puis de s'assurer de faire une surveillance ou quoi que ce soit, là, mais je
pense qu'on a une bien meilleure avenue que de travailler avec des organismes
spécialisés, les ministères qui sont dans ce champ d'expertise là, pour
atteindre l'objectif. Je n'ai plus... Je n'ai pas d'autres... mais je comprends
très bien ce que vous me dites, mais je pense qu'il y a une disproportion entre
ce que ça pourrait donner et le fardeau que ça imposerait.
M. Leduc : Peut-être une
dernière ronde, Mme la Présidente. J'annonce par la même occasion qu'à la fin
de la disposition transitoire je déposerai un amendement pour que soit déposé à
l'Assemblée nationale un bilan d'application, là. On discutera de l'année
exacte, là, si on fait un trois ou un cinq ans. C'est sûr que je dépose cet
amendement-là à la fin de l'exercice, mais, justement, je vous l'annonce parce
que je trouve que c'est le genre de données qui pourrait nous aider à faire un
bon bilan dans cinq ans. Puis là, si on n'a pas réussi, si on n'a pas
centralisé ces données-là, comment on va faire pour avoir le portrait réel d'on
a-tu bien cerné les exceptions à 12-13 ans? Je sais que ça ne comporte pas
tant de monde que ça, mais justement c'est ça qui me fait croire que ce n'est
pas une tâche si titanesque qu'on pourrait le croire. Alors, dans cet objectif
de faire un bon bilan pour savoir si on a bien cerné, on l'a-tu échappé, on
a-tu été trop sévères, pas assez sévères, il me semble que la centralisation
des données aurait été la chose à faire.
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. Boulet : Bien, je vais
reprendre un commentaire qui m'est partagé. Oui, ce serait titanesque, hein,
parce qu'il n'y a aucun système… En matière de normes, ça coûterait à peu près
un demi-million, qu'on m'informe. Puis je ne veux pas banaliser non plus, mais,
dans les exceptions, c'est quand même limité, parce que le but, c'est
d'interdire en bas de 14 ans, et le consentement, il est requis pour des
organismes à but non lucratif, pour des entreprises agricoles, pour des entreprises
familiales, pour des petites entreprises. Donc, ça serait encore un fardeau qui
est plus imposant, là, tenant compte de la taille et de la nature des
entreprises ou organismes qui sont concernés par les exceptions, mais je
comprends très bien votre remarque. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'amendement? Oui, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Évidemment, donc, je l'ai mentionné dans mes remarques préliminaires,
donc, en raison, donc, de la tenue des consultations particulières, des
échanges à ce sujet et des propres commentaires de mon groupe parlementaire sur
la question, évidemment, donc, que j'accueille favorablement ce que vient de
déposer le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Donc, j'ai mentionné que j'avais
l'intention de déposer quelque chose allant en ce sens. Donc, j'ai bien suivi
les échanges, et, M. le ministre, dans votre dernier point, vous indiquez,
donc, que le coût au niveau de la centralisation, donc, serait d'un
demi-million. Pouvez-vous détailler, en fait, parce que, d'une part, donc, vous
dites que c'est... que ça touche peu d'enfants, peu de jeunes, donc, ceux en
dessous de l'âge de 14 ans, mais que, d'autre part, donc, que ce serait le
coût de l'implantation d'un tel système. Peut-être juste développer…
M. Boulet : En fait, je
n'aurai pas plus de détails, là, mais c'est le coût pour mettre en place la
structure technologique permettant de <faire...
M. Boulet :
...permettant
de >faire cette dite centralisation-là. Je n'ai pas plus de détails à ce
stade-ci.
Mme Cadet : O.K. Donc, à ce
point-ci, donc, puisqu'il est tellement… À l'intérieur de la CNESST, donc,
l'infrastructure actuelle, donc, ne permet... On comprend que non seulement,
donc, ce n'est pas fait, mais que l'infrastructure actuelle, donc, ne le permet
pas. Ne pensez-vous pas que, justement, donc, il y a… Et je comprends, là, des
coûts que vous venez d'énoncer, que l'infrastructure est tout à fait
inexistante, ça se comprend, que les coûts seraient exorbitants, qu'ils
seraient faramineux, mais, en même temps, il n'y aurait pas une... D'une part,
un, il n'y aurait pas, d'un côté, donc, une nécessité de voir comment est-ce
que la CNESST pourrait prendre connaissance du terrain et être en mesure, donc,
de colliger des données quant à la présence des jeunes de moins de 14 ans
sur le marché du travail? Et, d'un autre côté, vous avez dit plus tôt que vous
comprenez, donc, l'utilité de la démarche. Donc, si ce n'est pas à travers ce
système-là, comment est-ce qu'on... On est tous ici, donc, avec les mêmes
objectifs. Donc, comment est-ce qu'on serait en mesure de le faire?
M. Boulet : Avec, comme je
l'ai mentionné... Puis je ne veux pas remettre en question l'utilité, là… parce
que je comprends que la collecte des données peut se faire de différentes
façons, mais je pense qu'en travaillant en collaboration avec Santé, Éducation,
l'INSPQ, l'ISQ, l'IRSST, on va être beaucoup plus en mesure d'avoir un portrait
global du travail des jeunes, l'impact sur la réussite éducative et les
incidences sur la santé, sécurité, intégrité physique et psychique. Donc, c'est
beaucoup plus une avenue porteuse que d'imposer à des petites entreprises ou à
des organismes un fardeau administratif. Puis, la CNESST, elle est aussi
contrainte de respecter les lois en matière de renseignements personnels, et je
pense que la fin ne justifierait pas les moyens, puis j'aime bien l'observation
finale du collègue d'Hochelaga-Maisonneuve. Il va y avoir éventuellement un
rapport de mise en application, puis, à ce moment-là, on déterminera les
failles ou les déficiences de la collecte de données qui aura été faite à ce
moment-là.
Mme Cadet : ...de données,
donc, faite par l'IRSST, l'INSPQ.
M. Boulet : Bien, par la
CNESST en collaboration avec… c'est ça, oui.
Mme Cadet : Oui, pardon, évidemment,
là. Je prenais pour acquise la CNESST dans mon propos.
M. Boulet : Le consortium,
oui.
Mme Cadet : Tout à fait, puis,
étant donné, donc, le... puis là je comprends que vous ne pouviez pas
développer, là, sur le coup… mais je comprends que, si vous aviez un chiffre en
tête, c'est que, le scénario, il a été évalué, donc, il a été réfléchi, puis
c'est ce qui a mené à la non-viabilité de celui-ci.
M. Boulet : À ma
connaissance, collègue, il n'y a pas eu d'évaluation précise des coûts, mais,
tu sais, porté à la connaissance des personnes concernant la CNESST, eux
réalisent qu'il n'y a pas la structure technologique, et que ça pourrait
impliquer un déboursé qui avoisinerait les 500 000 $, mais je ne veux
pas en faire un enjeu. Je pense que c'est plus sur le mérite d'agir de cette
manière-là, les renseignements personnels, le fardeau administratif, l'impact
très limité, parce que ce ne sont que des exceptions, et l'absence de données
qui vont nous guider véritablement, c'est plus là-dessus que... Le coût, je
l'ai mentionné, là, parce qu'on l'a soulevé. Ma sous-ministre me l'a mentionné.
Mme Cadet : Merci. Puis, au
niveau de l'impact limité, je le mentionnais plus tôt, donc, Force Jeunesse,
donc, proposait d'ajouter une obligation supplémentaire au niveau du registre.
Et donc, si les informations, donc, pertinentes du système d'enregistrement des
personnes salariées de 16 ans et moins, donc, c'est, donc, entre 14 et
16 ans, donc, le bassin est beaucoup plus considérable, donc, pas juste
les exceptions, seraient aussi colligées, donc, est-ce que, là, on aurait...
qu'en faisant la balance des inconvénients, donc, est-ce qu'il y aurait une
pertinence, donc, d'évaluer un peu plus ce scénario-ci puisque, là, ce ne
serait pas que pour des exceptions?
M. Boulet : O.K., je ne suis
pas sûr d'avoir bien compris, collègue, excusez-moi.
Mme Cadet : Vous avez raison,
je vais mieux m'exprimer, c'est qu'en fait, donc, au niveau, donc, du scénario,
donc, de collecte de données, donc, on a parlé du formulaire, donc, de
consentement à l'autorité parentale qui, lui, ne concerne que les jeunes de
moins de 14 ans. Donc, dans la perspective d'avoir une idée du portrait
des jeunes sur le marché du travail en n'étendant pas le formulaire de
consentement aux jeunes âgés entre 14 et 16 ans, l'autre moyen de pouvoir
colliger cette information-là, donc, serait à <partir du...
Mme Cadet :
...serait
à >partir du registre, là, qui comporte les heures de formation et
d'entraînement offertes aux enfants... aux travailleurs de 16 ans et
moins.
M. Boulet : Je comprends
mieux, mais, tu sais, le formulaire, il sert à appliquer la loi.
Mme Cadet : Bien sûr.
M. Boulet : Il ne sert pas à
collecter des données. Puis on ne peut pas demander des informations qui ne
sont pas prévues dans la loi parce qu'ici, jusqu'à 16 ans, il y a une
obligation de fréquentation scolaire, mais ce n'est qu'en bas de 14 ans
que le formulaire doit être complété, et, ici, particulièrement les exceptions.
Ça fait que je comprends ce que vous me dites, qui n'est pas... qui a du sens,
mais, je le répète, je pense que le véritable canal, c'est de travailler avec
un consortium d'instituts spécialisés puis des ministères concernés plutôt que
des informations qui sont purement fragmentaires.
Puis, je le répète, il ne faut pas que le
formulaire... Le formulaire, c'est vraiment un outil qui va permettre, lors de
blitz, lors de dénonciations, lors de plaintes, lors de réclamations, de
s'assurer que les milieux de travail le respectent. Puis il ne faut pas non
plus négliger l'impact des activités de sensibilisation puis de formation, puis
il y a des associations patronales qui vont le faire. Il y a des syndicats, il
y en a deux qui m'ont dit qu'ils étaient déjà prêts à faire des demandes d'aide
financière.
Mme Cadet : Puis peut-être
juste un dernier élément ici. Donc, vous… Donc, vous venez de le mentionner,
donc, le formulaire, évidemment, donc, qui dit qu'il est obligatoire que, pour
les... dans l'obtention du consentement parental des enfants de 14 ans et…
de moins de 14 ans. Et je pose la question de façon très neutre, là, sans
émettre ma propre opinion, mais il y a des... il y a un des groupes, à tout le
moins, là, qui a proposé, justement, dans cette perspective-là, d'étendre le
formulaire à tous les travailleurs soumis à l'obligation de fréquentation
scolaire. Est-ce que ça, dans ce scénario-là, dans cette perspective-là... Dans
le fond, comment est-ce que vous voyez ce...
M. Boulet : Mais c'est parce
que... Puis là je me... Il y a un article du Code civil du Québec qui dit qu'à
compter de 14 ans, pour les fins de l'emploi, il est considéré comme étant
majeur. Ça fait que c'est sûr que, là, ça engendrerait un autre enjeu que de
requérir des consentements ou de remplir des... Alors, essentiellement, c'est
ce que je vous dirais.
Mme Cadet : Parfait, c'est ce
à quoi je m'attendais aussi comme réponse. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention,
je vais passer aux voix l'amendement du député d'Hochelaga-Maisonneuve. Est-ce
que l'amendement est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Rejeté?
Rejeté. Nous revenons... Pardon?
Mme Cadet : J'avais une
question de procédure, Mme la Présidente, mais ça va. Je comprends que c'était...
Je me demandais... En fait, j'ai dit «pour». Je ne sais pas si c'était la forme
requise pour appuyer l'amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Ah
bon! Oui, vous pouviez, mais il y a eu un rejet de l'amendement. Ça va, Mme la
députée?
Mme Cadet : Merci beaucoup,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Donc, nous revenons à l'article 2. Est-ce qu'il y a des interventions à
l'article 2?
Mme Cadet : Oui, Mme la
Présidente. J'aimerais déposer un amendement, qui se trouve sur le Greffier, si
je...
• (16 h 20) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
il y a des amendements qui se retrouvent sur le Greffier, votre amendement, celui
du ministre aussi, tout à l'heure, d'entrée de jeu, qui nous a dit qu'il avait
un amendement déposé. Et je vous informe aussi qu'il y a le formulaire de la
CNESST, dont le ministre parlait tout à l'heure, qui est désormais disponible
dans le Greffier, dans le dossier Documents distribués. Donc, vous pouvez le
retrouver là. Alors, Mme la députée, vous pouvez faire la lecture de votre
amendement, s'il vous plaît.
Mme Cadet : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Donc, à l'article 2, donc, je propose, donc, que l'article 84.3
proposé par l'article 2 du projet de loi soit modifié par l'insertion,
dans le deuxième alinéa, après les mots «les principales tâches,», des mots «la
formation offerte,».
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
On comprend qu'il y a une correction de forme sur le… dans le texte.
Mme Cadet : Exactement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
allez-y, Mme la députée, vous pouvez expliquer votre amendement.
Mme Cadet : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Bien, je l'ai mentionné lors des remarques préliminaires. Donc,
je pense que c'est assez clair. Et le ministre, également, par la suite, a eu
l'occasion de parler de l'importance de la formation, et je comprends qu'il a
déposé ou déposera également un amendement en ce sens.
Donc, on a parlé de l'ensemble des groupes
qui préconisent l'importance de la formation. On a parlé des différents moyens
pour y parvenir. Au moins deux de ceux-ci, donc, ont parlé… ont pris acte de
l'intention du ministre, donc, de bonifier le formulaire de la CNESST, de
l'uniformiser pour ce qui est, donc, du consentement parental, donc, qui serait
requis pour les <enfants de…
Mme Cadet :
...pour les
>enfants de moins de 14 ans, donc, pour que les parents puissent...
qu'on puisse répondre à cette demande des parents, là, de mieux comprendre la
formation offerte, pour qu'on puisse également s'assurer, là, d'une autre
manière, sans l'envoi des inspecteurs, sans que ça devienne bureaucratique,
sans que ça devienne un fardeau non plus pour la PME d'avoir à divulguer, donc,
ses obligations… autre part.
Puis on trouve que le formulaire, dans sa
forme actuelle… et le ministre vient de nous inviter à le bonifier en en
prenant connaissance, donc, peut-être qu'on aura d'autres amendements aussi… qu'on
puisse, donc, bénéficier, donc, de ce cadre-là assez simple pour que la
formation, donc, soit divulguée, donc, aux parents, à l'enfant. Donc,
l'employeur, donc, démontrerait, donc, tout ce qui serait présenté au jeune. Ça
rassurerait le parent, donc, ça lui permettrait, au-delà, donc, des tâches, ce
qu'on a déjà mentionné, en fait, ce qui se trouve dans le texte de l'article 2
du projet de loi, donc, au-delà, donc, des principales tâches, du nombre
maximal d'heures de travail par semaine qui seraient effectuées par l'enfant et
des périodes de disponibilité de l'enfant, qu'on fasse état, de façon sommaire,
donc, un descriptif sommaire, donc, de la formation.
On pense aussi... M. le ministre, donc,
parlait que, plus tard, donc, s'il y a des plaintes ou quoi que ce soit… qu'à
ce moment-là l'inspecteur pourrait se rendre sur le milieu de travail, donc, et
prendre connaissance, donc, du formulaire, donc, de l'obligation. En le
faisant, bien, déjà, donc, si, sur le formulaire, donc, on verrait, donc, que
la portion sur la formation n'a pas été remplie, par exemple, bien, ça nous
donnerait aussi, donc, une idée de, bien, un, que cette obligation-là n'a pas
été remplie par l'employeur, et, deux, du niveau de sécurité offert à l'enfant
sur le milieu de travail. Voilà.
M. Boulet : C'est une belle
occasion de redire l'importance que vous attribuez à la formation. Puis on est
vraiment sur la même longueur d'onde et on l'a déjà rajouté à la fin. On a mis
«important» puis... sur l'obligation de conservation de la part de l'employeur,
puis on dit : «En vertu de la loi santé, sécurité, l'employeur doit
prendre les mesures nécessaires pour identifier, éliminer ou, à défaut,
corriger et contrôler les risques auxquels sont exposés tous ses travailleurs,
notamment ceux de 16 ans et moins. Il a également l'obligation d'informer ses
travailleurs sur les risques présents et les mesures de prévention mises en place,
de les former afin qu'ils aient les habiletés et les connaissances requises
pour accomplir de façon sécuritaire le travail qui leur est confié et de les
superviser adéquatement».
C'est un peu... Ça rejoint un peu le
commentaire que je faisais. La formation, c'est vraiment sur qu'est-ce que tu
vas faire, tes tâches, pas besoin d'être informé sur des articles de la Loi sur
les normes du travail, mais là on est venus le colliger clairement. Puis je le
dis, puis là le collègue d'Hochelaga... bien, c'est ça, pour le bénéfice aussi
de tout le monde, dans le programme de prévention puis dans le plan d'action,
qui, eux, sont transmis à la CNESST, l'obligation dont je viens de faire
référence, elle est aussi dans ces programmes et plans là. Ça fait que c'est...
Je pense que ça vient couvrir concrètement et réellement, là, votre
préoccupation que je partage totalement. Je suis d'accord avec tout ce que vous
avez dit.
Mme Cadet : Bien, M. le
ministre, ici, j'essaie de... J'entends, là… Je viens de voir, donc, le
paragraphe, là, que vous venez de lire, qui étaie, donc, cette importance-là.
On est à la fin du formulaire, donc, si je ne m'abuse, donc, un peu plus, donc,
en petits caractères. Donc, qu'est-ce que... Est-ce que vous pensez que ce
serait un fardeau supplémentaire pour l'employeur, donc, de décrire
sommairement, donc, la formation? Est-ce qu'on sait si le formulaire de... Donc,
le parent, donc, il signera le formulaire. On lui explique, au parent, que
l'employeur a cette obligation, mais on n'explique pas au parent quelle est la
formation transmise.
M. Boulet : Bon, évidemment,
51.9, vous savez que c'est dans une loi qui est d'ordre public. Deuxièmement,
l'obligation de formation est clairement, maintenant, spécifiée, puis avec la
mention «important». Puis, la formation, elle est de nature tellement variée. Puis,
tu sais, c'est quoi, l'impact de dire : Je vais le former à faire... Comment
je vais le former, c'est plus en l'accompagnant, en le supervisant puis en lui
montrant convenablement à faire ses tâches de manière sécuritaire. Mais, de
demander à ceux qui sont dans les exceptions, des organismes communautaires, ou
des petites entreprises familiales, ou des entreprises <agricoles…
M. Boulet :
...ou
des entreprises >agricoles petites, dans un contexte aussi familial — pas
familial ici — de remplir c'est quoi, la nature de la formation... Je
pense que le formulaire, il est complet. Je ne pense pas qu'il faille aller
dans un détail aussi loin et imposer encore une fois un fardeau, là, qui est
peut-être un peu excessif, là.
Mme Cadet : …qu'on reste sur
le même formulaire. Je comprends qu'il s'agirait d'un fardeau, là, si on
demande à l'employeur, bien, donc, de défrayer des frais administratifs, de
remplir, donc, une documentation supplémentaire, mais on reste à l'intérieur,
donc, du cadre ici où on ne demande pas, donc, une... Ici, je pense que
l'intention, comme législateur, ici, ce n'est pas, donc, d'imposer une espèce
de brique qui soit lourde autant pour l'employeur que pour le parent, mais je
l'ai mentionné, donc, je parle d'une divulgation de formation, mais vraiment,
donc, d'une description sommaire. Donc, on...
M. Boulet : Il va y en avoir.
Comme je mentionnais, dans le programme de prévention puis dans le plan
d'action, c'est décrit, et ça, c'est même, en plus, transmis à la CNESST. Puis
je vous rappellerai que c'est quand même assez clair, «formé afin qu'il ait les
habiletés et les connaissances requises pour accomplir de façon sécuritaire son
travail». Puis, si c'est une petite entreprise qui doit transmettre un plan
d'action, ils vont décrire le... parce qu'ils doivent identifier, pour mieux
contrôler, éliminer les risques, et expliquer comment ils rencontrent les
obligations pas que de formation, mais prévues à l'article 51 de la loi
santé et sécurité du travail. Moi, je suis hyper à l'aise. Je pense que c'est
couvert de tous les côtés, mais, encore une fois, je partage totalement votre
propos qu'il faut de la formation. Puis je sais qu'une commission parlementaire
comme la nôtre est aussi un forum pour vous permettre d'exprimer votre souci
puis votre sensibilité à la formation, et je le conçois bien, puis je partage
tout ce que vous avez mentionné.
Mme Cadet : Merci, M. le
ministre. Qu'est-ce que vous... Plus tôt, nous parlions du Réseau pour un
Québec Famille. Nous parlions des inquiétudes des parents en ce sens, de leur
volonté d'être également impliqués, donc, d'avoir… que l'occasion que suscite
l'étude de ce projet de loi ci, donc, puisse bonifier leur manière d'être
impliqués. Évidemment, ils ont l'occasion de pouvoir le faire proactivement,
mais ce ne sont pas, donc, tous les parents qui sont outillés pour le faire.
Donc, qu'est-ce que vous répondez, donc, à ceux... à ces parents-là, donc, qui
ont des préoccupations quand vous dites que le formulaire, il est suffisant?
Encore une fois, tu sais, je parle d'une description sommaire, là, pas d'avoir
une page complète qui...
• (16 h 30) •
M. Boulet : Mon Dieu, d'être
attentifs. Puis j'ai l'impression que la Fédération des comités de parents peut
aussi demander une aide financière pour faire des activités de sensibilisation,
d'information, formation, mais le message que je ferais aux parents, c'est
d'être vigilants. Puis ce n'est pas parce qu'il y a 17 heures de maximum
qu'ils doivent nécessairement faire 17 heures. C'est les parents qui sont
les mieux placés pour connaître le niveau de maturité des enfants… sa capacité
d'assumer des responsabilités, sa capacité de gérer l'interrelation, là, parce
qu'il y a des enfants, même dans les exceptions puis même jusqu'à 16 ans,
de gérer une relation même d'accueil ou de service avec un adulte qui n'est pas
satisfait, ça génère aussi des risques de nature psychologique. Ça fait que les
parents… c'est d'assumer pleinement leurs responsabilités. Je sais que les
parents le font au Québec. Je sais que c'est une responsabilité qu'il faut
qu'elle soit partagée, mais de l'attention, de l'amour, de la vigilance puis du
respect du niveau de développement socioaffectif de l'enfant… Je pourrais en
parler longtemps, là, mais c'est de l'attention puis de l'amour, je pense,
essentiellement…
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Cadet : Bien, je pense
que c'est relativement complet de mon côté, Mme la Présidente, peut-être juste
une dernière, donc, remarque sommaire, là. Je pense qu'ici, donc, on aura eu
l'occasion, avec ce court amendement là, normalement, relativement simple, de
bonifier le formulaire. Vous nous avez invités à le faire, M. le ministre. Définitivement,
donc, qu'on va continuer d'en prendre connaissance, voir comment est-ce qu'on
peut l'améliorer sur le plan administratif pour qu'effectivement, donc, il
puisse contenir toutes les informations utiles pour le parent, pour le jeune,
pour l'employeur.
Évidemment, vous l'avez dit, donc, on
parle ici d'un formulaire qui serait utile dans le cas des exceptions qui sont
dans le cadre de la... donc, familiale ou communautaire, donc, scolaire. Et on
se penchera sur l'article 13 par la suite, mais on sait quand même qu'on
parle de situations qui seront définies par règlement et quand bien même…
16 h 30 (version révisée)
Mme Cadet : ...situations qui
seront définies par règlement. Et, quand bien même, donc, l'intention du
législateur aujourd'hui, donc, c'est d'y aller dans ce cadre-là — et
on souhaite que cette intention soit définitivement respectée pour la suite — c'est
bien possible que d'autres... que d'autres domaines d'activité, d'autres tâches
se retrouvent à cet article, ultérieurement, donc, qui sont encore dans ce
cadre. Donc, puisqu'on encadre pour une situation qui possiblement évoluera, je
pense qu'il aurait été judicieux qu'on puisse ajouter un tel élément, qui, à
mon sens, ne représente pas un fardeau supplémentaire pour l'employeur, sachant
que le formulaire, qui est nouveau, là, le formulaire bonifié, qui est nouveau,
constitue déjà une... bien, une nouveauté, mais constitue déjà, donc... bien,
en fait, je ne pense pas que c'est un fardeau, mais une tâche additionnelle
pour l'employeur. Donc, lui n'aura pas eu à juger de la version du formulaire, à
laquelle... dont nous discutons aujourd'hui, versus celle qui serait bonifiée,
pour y trouver... y trouver là, donc, un motif de plainte ou de trouver que ce
fardeau-là, donc, il est inutile. C'est mon commentaire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement de la
députée de Bourassa-Sauvé. Est-ce que l'amendement est adopté ou rejeté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Rejeté.
L'amendement est rejeté. Nous revenons à l'article 2. Est-ce qu'il y a des
interventions? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise
aux voix. Est-ce que l'article 2 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
M. le ministre, l'article 3, s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 84.4 de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin,
de l'alinéa suivant :
«Il lui est également interdit de faire
effectuer un travail par un tel enfant plus de 17 heures par semaine et
plus de 10 heures du lundi au vendredi. Toutefois, ces interdictions ne s'appliquent
pas à toute période de plus de sept jours consécutifs au cours de laquelle
aucun service éducatif n'est offert à l'enfant.»
Commentaires : Bon, écoutez, c'est le
cœur du consensus, les balises. Évidemment, ça ne s'appliquera pas durant les
périodes de congés scolaires, semaines de relâche, congés des fêtes, les
vacances estivales. Puis vous savez qu'en vertu de la Loi sur l'instruction
publique c'est une obligation de fréquentation scolaire jusqu'à 16 ans. En
fait ça commence à six ans puis ça finit à 16 ans.
Puis, la notion de service éducatif, là,
pour... c'est un concept qui traduit la période scolaire. Et, pour des raisons de
cohésion dans le corpus législatif, c'est défini, cette expression-là, dans le
régime pédagogique, l'éducation préscolaire, enseignement primaire et
secondaire. Et on dit que les services éducatifs offerts comprennent des
services d'éducation préscolaire, des services d'enseignement primaire et
secondaire, des services complémentaires et des services particuliers.
Alors, voilà. Puis là, je ne parlerai pas
plus longtemps, là. Vous connaissez les études sur la santé psychologique. Encore
une fois, je le redis, c'est un maximum. Il faut que ce soit adapté, jusqu'à ce
plafond-là, à la réalité spécifique de chaque enfant ou de chaque jeune, là,
parce que c'est jusqu'à 16 ans. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. En effet, le ministre a raison de dire que c'est un des articles
centraux, là, du projet de loi, c'était très clairement un consensus du CCTM.
Je veux juste l'entendre, le ministre, sur
une suggestion, là, de la Commission des droits de la personne et des droits de
la jeunesse qui proposait de rajouter une limitation par jour. Donc là, on a
une limitation par semaine, on a une limitation du lundi au vendredi, puis
le... ils ne mettaient pas de chiffres, là, la commission, mais ils disaient :
On devrait aussi avoir une limitation par jour, donc une troisième... troisième
variable, dans le fond, là, tu sais, par semaine, par fin de semaine, puis
après ça, par jour. Est-ce que le ministre a jonglé? Parce que là je constate
qu'il n'y a pas d'amendement à ça. Ça veut dire qu'il l'a... il l'a... il l'a laissé
de côté ou...
M. Boulet : On n'a pas jonglé
mais on y a pensé. Mais, en même temps, il y a une limitation, parce que, du
lundi au vendredi, c'est 10 heures, et il y a les heures d'école où il y a
une interdiction, il y a la période entre... il faut qu'il soit revenu à la
maison au plus tard à 23 heures jusqu'à 6 heures le lendemain. Ça
fait que ça limite considérablement. Et c'est le cœur du consensus. Puis, pour
moi, c'est superimportant, mais ça limite, là. C'est sûr que, si on considère
que quelqu'un abuse puis que ça a un impact <négatif...
M. Boulet :
...Puis,
pour moi, c'est superimportant, mais ça limite, là. C'est sûr que, si on
considère que quelqu'un abuse puis que ça a un impact >négatif, mais je
pense que, 10 heures, il faut aussi faire confiance au milieu de travail.
Puis, comme vous le mentionniez, collègue, dans le formulaire de consentement,
on a la disponibilité. Le parent va devoir consentir à une disponibilité. Il va
devoir consentir à des tâches et il va devoir consentir à des heures de
travail. Ça fait que je pense qu'on a... je pense qu'on a suffisamment de
protections pour éviter les abus de la part d'employeurs, qu'on n'anticipe pas,
par ailleurs.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député.
M. Leduc : On imagine, là,
que l'école finit, quoi, à l'entour de 3 heures, maximum, là, dans ces
eaux-là, obligation d'être retourné à la maison, 23 heures, donc il faut
finir à, je ne sais pas, moi, 10 heures, 10 h 30. Ça nous fait
quand même un bloc potentiel de six, sept heures, là, de travail. C'est
beaucoup en pleine semaine, des semaines où il faut, le lendemain, être
concentré, etc. Encore une fois, là, ils n'ont pas mis un chiffre. Il y aurait
eu lieu peut-être de réfléchir. Parce qu'on peut avoir le réflexe de dire :
10 heures par semaine, sur cinq jours, ça fait deux heures par jour,
mais on sait bien que ce n'est pas comme ça que ça marche, hein? Peu d'employeurs
sont intéressés à avoir juste un petit chiffre de deux heures par employé.
Donc, est-ce qu'il n'y a pas là quand même un... à creuser davantage l'aspect
de dire : Bien oui, peut-être que, je ne sais pas, moi, un maximum de quatre heures
ou de trois heures par jour pour... pendant la fréquentation scolaire serait
une limite intéressante à explorer? Parce que, sinon, on ouvre quand même la
porte. Puis je comprends qu'il y a plusieurs éléments, là, de préoccupations
puis de... comment je dirais ça, de limitations qui sont dans le champ, là, du
périmètre de la discussion, mais quand même, sur papier, on peut aller jusqu'à
un six, sept heures, là.
M. Boulet : Moi, je ne suis
pas à l'aise avec ça, même si on avait une limite par jour. Je sais qu'il y
a... ça peut exister. Mais, même si tu mets deux heures, est-ce que ça ne
peut pas être bénéfique d'aller à deux heures et demie, trois heures,
pour un enfant, puis le lendemain, faire une heure ou pas faire d'heure?
Tu sais, c'est quand même un plafond qui est hebdomadaire. Puis, je le répète,
il y a des limites à... Tu sais, le consentement parental et le rôle des
parents, il est quand même crucial. Puis il a été exprimé par des groupes, il
faut faire attention à ça, tu sais, de dire à un parent : En plus, il est
limité à tant d'heures par jour. Assez. Je pense qu'il faut faire confiance aux
parents. Ils vont signer le formulaire de consentement puis ils vont adhérer.
Parce qu'un jeune de 12 ans, 13 ans pourrait être capable de faire
des heures, plus que deux heures par exemple une journée puis en faire
trois le lendemain, mais je ne veux pas embarquer là-dedans. Je pense qu'on
irait dans le détail un peu trop. Et moi, je me fie véritablement aux parents
dans un contexte comme celui-là, puis aux employeurs aussi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
• (16 h 40) •
Mme Cadet : Oui, merci, Mme
la Présidente. Donc, sur l'article 3, donc, vous avez dit, donc, c'est... on
est vraiment dans le cœur du projet de loi. On est dans l'une des
recommandations de l'avis du CCTM ici... dans le consensus, plutôt, de l'avis
du CCTM, et Force Jeunesse est venu nous parler. Parce que là, on est dans
les... on est dans les intentions, donc j'ai l'impression que l'article 3,
donc, c'est l'occasion de voir comment est-ce qu'on peut venir encadrer, là, de
façon supplémentaire, donc, les heures, les interdictions, donc, des
différents... des différents employeurs.
Donc, je m'avance ici avec cette
proposition lors de l'étude de cet article-ci pour parler, donc, des agences de
placement de personnel. On en a parlé lors de la tenue des consultations
particulières, donc j'ai eu l'occasion de longuement, donc, questionner, donc,
le groupe Force Jeunesse, donc, sur cette recommandation-ci, donc, qui
demandait, donc, d'interdire à une agence de placement de personnel de faire
effectuer un travail par un travailleur de moins de 18 ans. La proposition
nous a été faite par mesure de précaution, parce que, comme pour l'ensemble de
tout ce qui concerne le travail des enfants, la documentation... comme je l'ai
mentionné dans mes remarques préliminaires, donc, la documentation est
préoccupante. L'information dont nous disposons est préoccupante, mais elle est
nettement insuffisante, donc on a besoin de mieux de documenter le phénomène. Mais
ici, donc, par mesure de précaution, sachant qu'il y a beaucoup de jeunes... la
clientèle, donc, des agences de placement, donc, comporte un large bassin de
jeunes travailleurs, on fait la corrélation avec les différents accidents de
travail et le défi au niveau du contrôle de l'encadrement du jeune sur le
marché du travail. Donc j'aimerais vous entendre, M. le ministre, sur la
recommandation de Force Jeunesse.
M. Boulet : Qui
essentiellement réfère aux agences de placement?
Mme Cadet : <
Oui...
Mme Cadet :
...vous
entendre, M. le ministre, sur la recommandation de Force Jeunesse.
M. Boulet :
Qui
essentiellement réfère aux agences de placement?
Mme Cadet : >
Oui,
c'est ça. Donc, de leur côté, donc, dans leur mémoire, ils nous demandaient
d'intégrer la disposition... une disposition à la Loi sur les normes du
travail, la section VIII.2, donc, d'interdire une agence de placement de
personnel de faire effectuer un travail par un travailleur, donc, ici, ils nous
demandent «de moins de 18 ans» mais... ou «assujetti à une obligation de
fréquentation scolaire», donc, selon le cas.
M. Boulet : Je me souviens de
cette recommandation-là, là, ils disaient : Il faudrait interdire aux
moins de 18 ans de travailler pour une agence. Mais on est... je ne suis
pas vraiment... on n'est pas vraiment dans ce répertoire-là. Puis ça ne faisait
pas partie du consensus du CCTM. Et ce n'est pas une question qu'on a analysée
de façon minutieuse. Puis, vous savez qu'en matière de santé et sécurité, ces
agences-là, à plusieurs égards, ont une responsabilité conjointe et solidaire avec
les employeurs. Ça fait que je comprends. Puis j'ai trop de respect pour Force
Jeunesse pour aller au-delà de ça. Mais j'ai compris la recommandation.
Mme Cadet : Mais, plus tôt,
nous parlions de mieux documenter. Vous avez parlé, bon, que la CNESST, en
accord avec l'Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et sécurité au
travail, l'Institut national de santé publique, donc, pourrait colliger de la
documentation, que le processus, il est itératif aussi pour mieux encadrer
le... bon, pour mieux encadrer le travail des enfants. Donc, dans ce contexte,
j'imagine que puisqu'il faut mieux documenter, c'est de l'aveu même de Force
Jeunesse, le processus de collecte de données à travers ce forum-là, que vous
avez qualifié comme le meilleur forum pour colliger les données, pourrait
s'interroger sur la question des agences de placement.
M. Boulet : Oui. Puis on
pourrait effectivement, au fil du temps, considérer qu'on n'a pas assez de données
ou réaliser... Puis, tu sais, un projet de loi, c'est toujours, dans son
application, un exercice qui nous confronte à la réalité des faits, et c'est la
raison pour laquelle nous sommes, comme législateurs, confrontés à devoir
parfois faire des amendements que nous considérerons. Oui. Tout à fait. Puis
moi, je vais faire beaucoup confiance à ces instituts-là pour faire les
corrections qui s'imposent, dans x années, je ne le sais pas, là. Mais,
oui, vous avez totalement raison.
Puis le règlement, ce qui est intéressant...
Puis, souvenez-vous — je fais un crochet, là, avec les maladies
professionnelles présumées — pendant 40 ans, c'est resté dans le
béton. Parce que c'était une annexe qui, comme vous le savez, faisait partie
intégrante de la LATMP, puis on ne le changeait pas, c'était un processus
législatif compliqué. Ça fait qu'on s'est retrouvé avec une liste qui ne
considérait pas les cancers de pompiers, qui ne considérait pas Parkinson, la...
Oui. Puis, tout à fait, vous avez des collègues, notamment le collègue de
Nelligan, qui a travaillé beaucoup pour la maladie de Parkinson avec d'autres
collègues, là, et donc, maintenant, c'est un règlement qui est plus facile à
amender et à s'assurer qu'il est évolutif et compatible avec les connaissances
nouvelles que nous aurons.
Mme Cadet : Merci. On salue
le collègue de Nelligan. Et, d'autre... Et, d'autre part, lors de l'étude des
crédits, on a, en effet, pu parler de la situation des cancers... des cancers des
pompiers, là, lorsqu'on parle des maladies professionnelles présumées. Je...
M. Boulet : ...Maurice-Richard
aussi était bien impliqué, ceci dit avec respect, pour...
Mme Cadet : On les salue
tous. Dans les autres considérations, dans les autres recommandations qui nous
ont été soumises par les groupes, de part et d'autre... Et, encore une fois,
ici, je vous... je vous la soumets, parce que je pense que l'étape de l'étude
détaillée, là, nous permet d'aller en profondeur sur certaines des
recommandations, indépendamment, là, de notre prédisposition à ceux-ci ou pas. Et,
de part et d'autre, on nous... on parlait... on nous parlait, donc, du concept
de fin de semaine. Bon. Il y a le Conseil canadien du commerce de détail qui
l'a fait, mais également le Réseau pour un Québec Famille, qui nous disait que
la semaine... le concept de semaine, donc, était peut-être plus approprié du
lundi au jeudi. Donc, on parlait des fréquentations scolaires, je vous vois déjà...
donc, vous avez déjà pensé à ces différentes recommandations là, M. le ministre,
là. Je pense que vous... votre idée, elle est faite.
M. Boulet : Oui. Mais, tu
sais, chacun pense à une stratégie en fonction de sa réalité. Tu sais, je
parlais récemment de groupes qui ont demandé qu'il y ait un étalement des
heures sur une période de deux semaines notamment, tu sais, puis d'autres
voulaient qu'on déplace ou qu'on amende la notion de semaine de <travail...
M. Boulet :
...qui
ont demandé qu'il y ait un étalement des heures sur une période de deux
semaines notamment, tu sais, puis d'autres voulaient qu'on déplace ou qu'on
amende la notion de semaine de >travail. Je comprends, mais je ne suis
vraiment pas de l'avis qu'il faille diluer l'intention de notre projet de loi
ou de faire des correctifs qui ne tiennent compte que d'une réalité
particulière. Puis je comprends les groupes, ils font du lobby, ils ont des
intérêts. Mais, nous, ne perdons pas l'accent que nous mettons sur la sécurité
des enfants puis leur réussite.
Mme Cadet : Je vous... Je
vous confirme, M. le ministre, là, que je suis tout à fait contre l'étalement
des heures, là, sur une période de deux semaines, là. Mais je trouvais la
conversation intéressante sur le concept de... Réseau pour un Québec Famille,
de leur côté, ils voyaient, pour des raisons tout à fait autres... de voir, en
fait, la semaine du lundi au jeudi, puis à ce moment-là, de voir comment le
maximum d'heures, pour la semaine, donc, se déclinerait dans ce concept-là. C'est
un... C'était un... C'était un peu ce que... ce qui animait, là, l'intention,
là, de susciter le débat sur cette question-là. Je comprends qu'il y a un
consensus qui a été fait avec l'idée... du lundi au vendredi et que ça vient un
peu, je vous... j'en conviens, là, ça vient un peu de soi. Je veux dire, quand
on pense à la semaine, de part et d'autre de l'échiquier des demandes, c'est...
je ne peux pas dire que c'est un élément qui est revenu à de nombreuses
reprises, mais c'est... c'est une proposition qui, pour des raisons tout à fait
distinctes l'une de l'autre, nous est revenue, donc c'est... c'est un peu pour
ça. Mais je comprends que, de votre côté, donc, c'est... le consensus qu'on a,
donc, c'est ce qui semble le plus équilibré, autant du côté du Réseau Québec...
du Réseau pour un Québec Famille, là, qui verrait diminuer le nombre d'heures
par semaine, mais avec une semaine, donc, du lundi au jeudi, où est-ce que, le
lendemain, il y a de l'école, qui, évidemment... Donc, de l'autre côté, c'est
un peu votre opinion, M. le ministre.
M. Boulet : Tout à fait.
Mme Cadet : Fin... Puis, un
peu plus tôt, donc, on a parlé, là, des heures... bien, on a parlé des heures
par jour. Mais, dans le contexte où on analyse tout ce qui encadre, donc, le
travail des jeunes, je sais que, bon, vous avez parlé hier, lors de l'adoption
du principe, de la dernière fois qu'on a ouvert la loi en ce sens il y a à peu
près 25 ans. Je pense que vous faisiez référence au moment où est-ce qu'on
a établi les critères pour le travail de nuit des jeunes. C'est... Si on suit
l'historique, là, je pense que c'est... c'est bien ce dont vous... ce à quoi
vous faisiez référence. Il y a d'autres groupes, qui, dans cette perspective,
donc, sans demander que le nombre d'heures maximales soit décliné par jour,
demandent de devancer à 22 heures l'heure à laquelle le jeune de 14 à
16 ans pourrait être à la maison après le travail, du dimanche au jeudi.
Est-ce que vous avez... Est-ce que c'est une des idées que vous avez
considérées au niveau du resserrement du travail de nuit?
M. Boulet : De... Que ça
concerne les personnes de 14 à 16 ans?
Mme Cadet : Non, pardon, M.
le ministre. Donc, que l'heure, plutôt qu'on... plutôt que...
M. Boulet : Oui. On a analysé
ça.
• (16 h 50) •
Mme Cadet : ...l'obligation
soit de 23 heures à 6 heures, là, qu'elle soit de 22 heures à
6 heures.
M. Boulet : Mais le... Bon. Dans
le rapport du CCTM, oui, ça a été considéré. Et il n'y a aucune recommandation.
Puis, ce qui est important puis ce qui a permis l'accord des parties au CCTM,
c'est que le 23 heures... Puis c'est prévu dans la loi. Il faut qu'il soit
revenu à la maison. Puis, donc, oui, on l'a considéré, mais on a respecté le
consensus aussi à cet égard.
Mme Cadet : C'est complet
pour l'article 3. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 3? Je vais mettre
aux voix l'article 3. Est-ce que l'article 3 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 4, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 89.1 de cette loi est modifié par le remplacement du
premier alinéa par le suivant :
«Le gouvernement peut, par règlement,
après consultation de la Commission, déterminer les cas et les conditions selon
lesquels les interdictions prévues au premier alinéa de l'article 84.3 et
à l'article 84.6 ne sont pas applicables.»
Commentaires : Bon, c'est... c'est aussi
simplement que le pouvoir de déterminer par règlement les cas, conditions ou l'interdiction
de faire travailler. Bon. C'est pour permettre l'évolution du règlement et
c'est simplement l'habilitation réglementaire qui est prévue à cet article.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Des interventions? Oui. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci, Mme la <Présidente...
La Présidente (Mme D'Amours) :
...Oui.
Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet :
Merci,
Mme la >Présidente. Oui, je pense qu'ici on est dans un article assez
clair. D'ailleurs, on n'a reçu aucune recommandation de la part des groupes,
autant ceux qui sont venus témoigner en consultations particulières que ceux
qui ont déposé des mémoires, sur cette question. Ici, plutôt, on parlait, donc,
de principes. On a parlé, donc, des principes qui guident les ajustements qui
peuvent être faits par règlement. Puis je pense que par règlement, ça permet,
comme vous l'avez mentionné, donc, une certaine agilité. On n'a pas besoin de
revenir ici pour discuter, donc, de certains cas qui pourraient être soulevés
par la suite et qui s'inscriraient dans l'objectif... dans le... avec...
derrière l'intention du législateur.
Ma question ici, c'est que, justement,
est-ce que ces principes-là... est-ce que vous avez évalué l'opportunité que
l'on puisse inscrire dans la loi les principes qui permettraient d'ajouter des
modifications par voie de règlement au niveau, là, des situations où
l'interdiction de travailler... bref, les exceptions... ce qu'on pourrait
ajouter, donc, différentes exceptions, est-ce que vous avez pensé à
circonscrire le cadre?
M. Boulet : Je pense, ça va
être la vie concrète de la loi qui déterminera comment on peut adapter ou
comment on peut faire évoluer le règlement. Tu sais, le marché de l'emploi,
voilà trois ans, on ne pouvait pas s'imaginer ce qu'il allait être aujourd'hui.
Puis, tu sais, tout est en constante mutation. Puis peut-être qu'il y aura des
avancées ou des reculs qui justifieront le gouvernement d'agir mais ce qui est
important, en fait, puis je vais répondre très simplement, ce qui doit guider,
c'est la santé et sécurité et la réussite éducative. Et, la santé et sécurité
étant au cœur de ce que nous faisons, c'est la raison pour laquelle la CNESST
doit être consultée. Puis vous savez que le conseil d'administration de la
CNESST, il est paritaire, et donc... puis il y a beaucoup de représentativité
au sein de ce conseil-là. Donc, la consultation va s'imposer dans la mesure de
la constance de l'objectif de sécurité des enfants.
Mme Cadet : Donc, de votre
avis, de votre expérience, donc, vous pensez, donc, que ce cadre-là, donc, est
suffisant, là, pour qu'on puisse toujours, donc, respecter, donc, l'intention,
là, qui a été longuement évoquée ici, plutôt que de l'inscrire de façon
législative pour la suite?
M. Boulet : Oui, tout à fait,
parce que, un, c'est au cœur de la mission de la CNESST, puis, deux, c'est ce
que le consensus du CCTM nous proposait, que les exceptions soient prévues par
règlement, en raison de... vous le dites bien, de l'agilité du processus.
Mme Cadet : Oui, oui. Puis,
juste pour qu'on... qu'on se comprenne bien, je vais tenter d'énoncer plus
clairement mon propos. Je suis... Je suis en faveur, là, à ce que les
exceptions, en tant que telles, telles que nommées, puis on va les voir à
l'article 13 un peu plus tard, soient énumérées par voie réglementaire
parce que c'est extrêmement précis. Donc, on parle des salariés précisément,
des tâches qui sont effectuées par ces salariés-là. Donc, on est dans un cadre
qui, effectivement, donc, devrait être mis à jour par voie réglementaire et non
pas par voie législative.
Ma question ici — c'est la
raison pour laquelle je la pose à l'article 4 plutôt qu'à
l'article 13 du projet de loi — c'est qu'on indique que le
gouvernement peut, par voie de règlement, après consultation de la commission,
comme vous l'avez dit, donc, déterminer, donc, ces cas où les interdictions ne
seraient pas applicables, et je me demande, si... à l'article 4, s'il y a
lieu d'inscrire les... ce qui sous-tend tout ce que l'on a dit, donc la santé
et sécurité, la prolongation de l'activité familiale et scolaire, pour que...
pour l'avenir, une fois que... quand la... après la consultation de la
commission, par voie réglementaire, s'il y a une modification à faire sur
d'autres types de salariés auxquels nous n'aurons pas pensé à l'issue de
l'étude du... l'étude détaillée du projet de loi, que le... que ce cadre-là ne
soit jamais très loin. À court terme, on comprend qu'il n'y a pas de danger,
mais, à long terme, peut-être qu'on pourrait s'éloigner un peu de l'intention
du législateur en 2023.
M. Boulet : Mais, en même
temps, je ne veux pas complexifier, là, mais ce n'est qu'un article qui
confirme l'habilitation réglementaire de la commission. Puis il y a beaucoup
d'autres habilitations réglementaires dans la loi santé et sécurité, dans la...
Et c'est... comme j'ai mentionné tout à l'heure, c'est au coeur sa mission, qui
est précisée d'ailleurs aussi...
(Interruption) ...excusez-moi, dans la loi
santé et sécurité. Mais je comprends votre point, mais je n'y vois pas... je ne
vois pas d'utilité, là, de rajouter des éléments sur la mission de la <CNESST...
M. Boulet :
...votre
point, mais je n'y vois pas... je ne vois pas d'utilité, là, de rajouter des
éléments sur la mission de la >CNESST.
Puis, si je pouvais résumer, il y a une
économie générale, qui se dégage de cette loi-là, qui va devoir être considérée
par la CNESST dans les consultations. Parce qu'encore une fois c'est le
règlement que le gouvernement aura à adopter le cas échéant, là, mais on
n'anticipe pas de rajouter des exceptions. Certainement pas à court terme.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci.
Mme Cadet : ...Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires? Oui. M. le député de...
M. Leduc : Peut-être juste
mentionner rapidement que j'avais les mêmes préoccupations, là, règlement
versus loi, que... des préoccupations qui ont été mentionnées dans quelques
mémoires, des représentations... Je suis convaincu que ma collègue de Bourassa-Sauvé
a rencontré plusieurs groupes aussi, là, dans l'intermédiaire, là, entre
aujourd'hui et le dépôt du projet de loi, qui nous sensibilisaient à cette
idée-là, du danger d'y aller par le règlement, où c'était peut-être trop
facilement modifiable, en particulier, donc, dans l'élargissement des
exceptions. Je fais confiance au ministre en tout cas, parce que la philosophie
qu'il nous a présentée, autant dans le projet de loi, dans sa mouture originale,
que dans l'absence d'autres... ou à peu près, là, à part l'exception agricole
dont on discutera tantôt, l'absence de d'autres élargissements, j'ai
l'impression que c'est... c'est la philosophie qui va demeurer dans les
prochaines années. Mais, quand même, c'est vrai que ça ouvre un chemin
particulier qui peut laisser des gens sur leurs craintes, alors il suffira
d'être vigilants pour la suite et de veiller au grain, comme on dit. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 4. Est-ce que l'article 4 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Adopté. L'article 5, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 140 de cette loi est modifié par l'insertion, dans
le paragraphe 6° et après «exception», de «des articles 84.2 à 84.7, 92.5,
92.6 et».
Commentaires : Bien, c'est une
modification de concordance, là, avec l'article 6 afin de déplacer 140.1,
là, qui prévoit les amendes les plus sévères, les dispositions des articles de
cette loi, là, qui concernent le travail des enfants, comme j'en ai souvent
parlé, là. Donc c'est de la concordance.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires?
Mme Cadet : Donc, tout
simplement, là, je veux dire, non, moi, ça me semble assez clair ici, Mme la
Présidente, pour l'article 5.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Donc, nous allons mettre aux voix l'article 5. Est-ce que l'article 5
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Adopté. L'article 6, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 140.1 de cette loi est modifié par le remplacement
de «aux dispositions des articles 92.5 ou 92.6» par «à l'une ou l'autre
des dispositions des articles 84.2 à 84.7, 92,5 et 92.6».
Commentaires : Bon, ça vient ajouter,
là, les dispositions de 84.2 à 84.7 à 140.1, là. C'est le suivi de l'article de
concordance. Puis je vous rappellerai aussi que, bon, c'est les amendes les
plus sévères, c'est concordant, c'est cohérent avec le corpus législatif
québécois, selon les experts du ministère de la Justice, et c'est le même
niveau d'amende que les contraventions au Règlement sur les agences de
placement puis les agences de recrutement de travailleurs étrangers
temporaires. Souvenez-vous à quel point on mentionnait souvent que c'était un
potentiel vulnérable, un potentiel humain vulnérable, et c'est le même
raisonnement pour les enfants. Merci.
• (17 heures) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaire sur l'article 6?
Mme Cadet : Bien, tout
simplement, à des fins d'archives, Mme la Présidente, ici, donc, ça convient
donc... ça me convient tout à fait. Vous connaissez, donc, l'importance que
j'accorde à ce qu'on soit en concordance avec le statut de vulnérabilité des
jeunes travailleurs, le ministre, je pense, à l'étude des crédits, a pu
constater aussi l'intérêt que je porte aussi, donc, à toute la question de la
protection des travailleurs étrangers temporaires, donc, ici, avec cet
arrimage-ci, j'ai l'impression qu'on est en pleine cohérence. Donc, merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Les montants, là,
des infractions, c'est... c'est dans la loi. Ce n'est pas dans le règlement, hein?
M. Boulet : C'est dans la
loi.
M. Leduc : Il n'y a pas un
drôle d'effet miroir avec ce qu'on vient juste de discuter? Tu sais, sur le
fait qu'on peut, par règlement, élargir les exceptions relativement facilement,
mais là, sur les amendes puis les infractions, ça, c'est figé dans la loi, puis,
pour y retoucher, considérant qu'il y aurait une évolution, une crise
économique ou je ne sais pas trop, là, puis que ces montants-là deviennent
caducs ou qu'ils deviennent ridicules, ça, il faudrait repasser par une loi?
M. Boulet : Mais les amendes
sont toujours dans les lois, sont pas dans les règlements. Un règlement, ça ne
sert qu'à appliquer, pas à imposer des montants d'amendes ou à déterminer...
17 h (version révisée)
M. Boulet : ...et les amendes
sont toujours dans les lois, ne sont pas dans les règlements. Un règlement, ça
ne sert qu'à appliquer, pas à imposer des montants d'amendes ou pas à
déterminer ce qu'on appelle le droit substantif, là. Les droits et obligations
sont dans la loi, le règlement ne sert qu'à appliquer. Et le montant des
amendes, je le répète, là, c'est cohérent, puis, si, un jour, il y avait une
constatation que les amendes ne sont pas suffisantes pour dissuader, là, ce
serait le processus d'amendement législatif.
M. Leduc : Quand vous dites
«si un jour», est-ce qu'il y a un processus qui est fait de temps en temps?
Est-ce que, je ne sais pas trop, moi, aux trois, quatre ans, il y a une
révision des différentes lois sous le chapeau de la CNESST qui est faite puis
qu'ils font une espèce de recommandation en disant : Oui, les amendes sont
encore bonnes ou, peut-être, qu'on devrait commencer à les changer? Parce qu'il
y en a une batterie, là, on s'entend, là.
M. Boulet : Oui, le ministère
de la Justice fait ce type de révision là, pour s'assurer non seulement de la
cohérence entre les lois mais de la suffisance des quantums, des montants d'amendes.
C'est un des mandats du ministère de la Justice, ceci dit, là. Je pense que c'est
important de le mentionner.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? Nous allons mettre aux voix l'article 6. Est-ce
que l'article 6 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Donc, l'article 7. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente.
7. L'article 59 de la Loi sur la santé et
la sécurité du travail, modifié par l'article 144 du chapitre 27 des
lois de 2021, est de nouveau modifié par l'insertion, à la fin du paragraphe 1°
du deuxième alinéa, de «, cette identification et cette analyse devant inclure
les risques pouvant affecter particulièrement la santé et la sécurité des
travailleurs âgés de 16 ans et moins.».
Commentaires : Bon. Ça prévoit de
façon claire l'identification, l'analyse des risques prévus aux programmes de
prévention, que ça doit inclure les risques pouvant affecter particulièrement
la santé-sécurité des travailleurs de 16 ans et moins. On a parlé de leur
vulnérabilité, de l'obligation de fréquentation scolaire puis, dans ce projet
de loi là, on voulait mettre l'accent aussi sur l'importance particulière des
risques qui touchent les jeunes de 16 ans et moins. Donc, ce sera dans
les... ce sera prévu, et, bien, il y aura, évidemment, là, vous savez, les
mesures de prévention ou les priorités d'action, là, dépendamment de la
grosseur de l'entreprise. Et voilà, essentiellement, c'est pour confirmer ou
redire l'importance d'analyser et d'identifier les risques spécifiques pour les
jeunes de 16 ans et moins.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Peut-être juste une précision, là, parce que, dans un des mémoires,
celui de la CSQ, notamment, si je ne me trompe pas, on faisait référence au
rajout, dans les risques, là, de santé physique «et psychique», mais ça, c'est
le débat qu'on a eu dans le p.l. 59, si je ne me trompe pas, puis qui
était couvert par «psychosociaux», est-ce que j'ai raison?
M. Boulet : Totalement.
M. Leduc : Parfait. Puis ça,
c'est déjà prévu, on avait déjà modifié ces règlements-là?
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc : Voilà. Je devrais
m'en rappeler, hein, on était... on a passé beaucoup d'heures sur ce projet de
loi là.
M. Boulet : J'espère que vous
n'avez pas tout écouté la commission.
M. Leduc : 193 heures.
M. Boulet : Il y a des leçons
à retenir, mais il y a des leçons à oublier, parfois.
M. Leduc : À éviter. 193 heures
en 12 DVD. Voilà.
M. Boulet : Simplement parce
qu'il aimait faire l'étude article par article puis il aimait qu'on soit
ensemble.
M. Leduc : C'est vrai.
Mme Cadet : C'est ce que je
vois. Je me sens un petit peu exclue de la conversation.
M. Leduc : On va élargir le
cercle, il n'y a pas de souci.
M. Boulet : Oui, c'est ça. Oui.
M. Leduc : Il n'y a pas de
souci. Question...
M. Boulet : On est inclusifs.
M. Leduc : Blague à part, M.
le ministre, toujours le mémoire de la CSQ, ils posaient la question, puis je
serais curieux de vous entendre, ils disaient : Pourquoi on fait référence
à 16 ans et moins et pas 18 ans et moins?
M. Boulet : C'est une bonne
question. Parce que notre projet de loi concerne les jeunes jusqu'à ce qu'ils
aient une obligation de fréquentation scolaire. La réalité n'est pas la même. C'est
sûr qu'idéalement... il y en a qui me disent : On devrait monter l'âge.
Puis ce n'est pas la Loi sur l'instruction publique, ce n'est pas l'objet de
notre projet de loi, mais est-ce que l'âge où tu es obligé d'aller à l'école ne
devrait pas être 18 ans? Mais on a dit 16 ans parce qu'on ne voulait
pas aller au-delà de ce qui est prévu dans la Loi sur l'instruction publique.
M. Leduc : Une forme de
cohérence avec l'économie générale de la loi.
M. Boulet : Oui. Tout à fait.
M. Leduc : Il aurait fallu
changer d'autres articles dans la loi si on avait voulu rehausser ça à 18 ans?
M. Boulet : Bien non, parce
qu'à la limite ça n'aurait pas été prévu dans notre projet de loi, qu'il y a
quand même une obligation des employeurs en vertu de notre projet de loi n° 59 — qui
est devenu la loi n° 27 — mais là on
voulait vraiment mettre un focus, un accent particulier sur les jeunes de 16
ans et moins parce qu'ils sont <vulnérables...
M. Boulet :
...la
loi
n° 27, mais là on voulait vraiment mettre
un focus, un accent particulier sur les jeunes de 16 ans et moins, parce qu'ils
sont >vulnérables, et donc il faut qu'il y ait une attention
particulière à ces jeunes-là. C'est juste pour ça. Le reste, là, c'est tout
miroir de ce que nous avions déjà fait.
M. Leduc : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Non, en effet, là, je n'ai pas eu l'occasion de bénéficier, là, de
toutes ces heures, là, d'accoutumance entre le ministre et le député d'Hochelaga-Maisonneuve,
ce qui ne m'a pas donné de contexte, parce que ma première question était
sensiblement, donc, la même que celle du député, sur l'intégrité physique et
psychique demandée par la CSQ. Donc, cette parenthèse-là est fermée.
Au niveau... Une autre recommandation qui
va un peu, là, dans le même sens, là, la FCCQ, de son côté, demandait qu'on
remplace la référence à 16 ans et moins par «couvert par l'obligation de
fréquentation scolaire». Ici, c'est une réflexion qui a été faite, et puis, évidemment,
on s'entend que, si on le modifie ici, donc, ça change, donc, plusieurs aspects
de la loi. On comprend que le 16 ans, ici, est quand même lié à l'obligation de
fréquentation scolaire, là, c'est la raison pour laquelle c'est la limite,
mais... puis je comprends qu'on n'a pas nécessairement, à court terme, de... on
ne sent pas, là, le... à court terme, là, le désir ou le sentiment, là, que
l'obligation de... que l'âge de fréquentation... d'obligation de fréquentation
scolaire, donc, sera sujet à modification à court terme, ceci dit, par
concordance. Bien, d'une part, est-ce que vous avez fait cette réflexion-là?
D'autre part, on est un peu plus dans
l'hypothétique, mais advenant le cas où, justement, l'âge de fréquentation
scolaire venait à être modifié... je comprends que ça n'a pas été fait dans la
législation récente ni à long terme, mais, à ce moment-là, donc, est-ce qu'il y
aurait, donc, une révision de l'âge de 16 ans ici?
M. Boulet : Je n'ai pas
entendu la fin de votre intervention, mais, évidemment, ça ne relève pas de
l'essence ou de la nature de notre projet de loi. Puis, tu sais, c'est
important de mentionner aussi que le 16 ans est en cohérence avec d'autres
règlements, là, dans certains secteurs spécifiques. Dans les mines, il y a des
interdictions, là aussi, qui s'appliquent pour les moins de 16 ans. Ça fait que
je pense que mes commentaires, je les ai faits durant... suite à l'intervention
du collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, là, mais... Puis est-ce qu'il y aura une
réflexion à faire sur l'âge où on est obligés d'aller à l'école? Ça, je vais
laisser ça dans la cour de mon collègue à l'Éducation.
• (17 h 10) •
Mme Cadet : Oui, je sentais
bien qu'on débordait, M. le ministre, c'est ça que je disais. Donc, ici, on est
ailleurs, mais je vous entends, là, que, dans le fond, c'est le 16 ans, et,
oui, il est en corrélation avec l'âge de fréquentation scolaire, mais pas
exclusivement. Donc, il se tient, il se tient tout seul, là, sans qu'on ait
besoin, là, de faire arrimer l'un et l'autre, au cas où votre collègue, ou dans
n'importe quel gouvernement ultérieur, là, qu'on fasse... que cette
réflexion-là se fasse. Il n'y a pas d'enjeu avec l'essence même, là, du projet
de loi, ici, là, qui est vraiment 16 ans.
Toujours la FCCQ, de son côté, nous...
donc, précisait que les... donc, dans... bien, en fait, demandait, là, dans ses
recommandations, que les modifications à la loi sur la santé et sécurité au
travail précisent que l'analyse des risques spécifiques aux travailleurs de moins
de 16 ans ne soit requise que lorsqu'il y a effectivement des travailleurs de
cette catégorie d'âge dans l'entreprise, mais je comprends qu'avec le libellé
de l'article 7... que c'est déjà compris, là, essentiellement, là, c'est ce que
vous répondez à la FCCQ. Parfait. Donc, c'était également ma compréhension, mais
je voulais vous entendre là-dessus.
Puis ça, ça vaut, en fait, pour les
articles 7 à 11, là, ici, là, le libellé, puis on aura l'occasion de les revoir,
mais je comprends qu'ici on est dans le cas échéant, là, et non pas dans un
fardeau administratif supplémentaire, qui serait nul et sans... avenu pour les
entreprises. Parfait... nous mentionnait aussi de permettre un mécanisme
permettant l'approbation par la CNESST d'un poste de travail sécuritaire
propice au travail et au développement des jeunes de moins de 14 ans. Ici, là,
c'est... je... plus ou moins certaine, là, que cette recommandation-ci
s'imbrique bien, là, dans le libellé, mais est-ce que vous y aviez porté un peu...
M. Boulet : On a analysé
toutes les recommandations de la Fédération des chambres de commerce du <Québec...
M. Boulet :
...On a
analysé toutes les recommandations de la Fédération des chambres de commerce du
>Québec, et non, on a... Non, puis je ne pense pas que ça s'imbrique
bien, là, dans cet article-là, non plus, là. Puis la FCCQ fait aussi partie du
consensus, hein, du CCTM. O.K.
Mme Cadet : Parfait. De son
côté, la... pardon, donc, la FAE demandait, donc, que le p.l. n° 19,
donc, soit modifié pour ajouter au programme de prévention, au plan d'action
prévu par la loi sur la santé et sécurité, l'identification des tâches qui ne
devraient pas être effectuées par les travailleuses et travailleurs de
16 ans et moins. Vous avez analysé toutes les recommandations, donc, ici. Encore
dans... Puisqu'on fait référence au programme de prévention et au plan
d'action, est-ce que c'est...
M. Boulet : ...spécifiquement
dans le p.l. n° 19 que les représentants en santé et
sécurité puis les agents de liaison vont pouvoir faire des recommandations sur
les tâches qui sont incompatibles avec la capacité ou le développement de
l'enfant concerné.
Mme Cadet : Parfait. Donc,
essentiellement, encore une fois, ici, donc, il semble que le libellé comprend
déjà la recommandation qui a été faite par le groupe.
M. Boulet : Tout à fait, et
c'est des discussions que nous avons eues amplement dans le cadre du projet de
loi n° 59.
Mme Cadet : Même chose, donc,
pour la suite pour le comité de santé qui viendra à l'autre article.
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Mme Cadet : O.K.Pardon,
je fais juste passer à travers ce que je vous ai... Vous y avez un peu répondu,
on est un peu dans la même mouvance, ça fait que je ne vous entretiendrai pas
plus sur une déclinaison de cet article.
Puis même chose, le Réseau québécois pour
la réussite éducative, de son côté, puis je pense qu'on est pas mal aussi, là...
mais, juste pour confirmer, de votre côté, l'intention du législateur, donc, le
Réseau québécois pour la réussite éducative demandait qu'on introduise à la
LSST une spécificité, là, pour que les réalités propres aux travailleurs et
travailleuses âgées de 16 ans et moins soient prises en compte, mais... Ici,
donc, je vous vois hocher la tête, là, ça fait que vous dites qu'ici l'analyse
des risques, là, comprendrait, engloberait, donc, l'analyse des réalités
propres à ces travailleurs?
M. Boulet : Oui. Puis, en passant,
si des personnes du Réseau québécois pour la réussite éducative nous écoutent,
merci, merci beaucoup de leurs... des échanges que j'ai eus avec eux et de
l'appui qu'ils ont exprimé à l'égard du projet de loi n° 19.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions?
Mme Cadet : Oui. Je
continuerais dans la même veine pour... donc, par souci, là, de mentionner un
peu, donc, tout ce qui a été mis de l'avant, là, par nos différents groupes qui
ont pris le temps de faire des propositions, là, qui sont liées à
l'article 7, puis, par la suite, je pense que ça va aller un peu plus
rondement aux 8, 9, 10 et 11, puisqu'ils sont assez similaires dans leur
essence.
Plus tôt, là, j'ai parlé de cette
recommandation-là de Force Jeunesse, là, qu'un employeur tienne un registre qui
comporte les heures de formation et d'entraînement offerts aux travailleurs de
16 ans et moins, là, qu'on ajoute cette obligation-là à l'article 51.
Je sais qu'ici, donc, on est dans la question de l'article 59, on n'a pas
de créneau, là, qui nous permet de l'analyser indistinctement, mais on est
quand même, donc, dans les mesures de prévention, là. Dans mes remarques
préliminaires, je parlais de prévention et formation. Ici, je pense qu'on est
dans le contexte de prévention plus large.
M. Boulet : Oui. Dans
l'article 59, vous allez le voir, le programme de prévention a pour
objectif, bon, d'éliminer à la source les dangers pour la santé et sécurité,
intégrité. Puis, à 5, que ça doit inclure... bien, on parle des programmes de
formation et d'information en matière de santé et sécurité du travail. Donc,
c'est spécifiquement mentionné.
Mme Cadet : Puis une autre
recommandation de Force Jeunesse : d'ajouter à la sous-section IV, «accidents
de la section II du chapitre 3 de la LSST», donc — ils sont
précis, vous avez raison de respecter le groupe — et donc d'ajouter,
donc, une obligation pour l'employeur d'informer, de fournir un rapport écrit
d'accident à la CNESST lorsque l'accident implique un jeune de 16 ans et
moins. On est... donc, encore une fois, on est dans une variation sur le même
thème.
M. Boulet : Mais il y a une
obligation, puis là j'y vais de mémoire, là, mais, dans la loi sur les
accidents de travail, si <l'absence...
M. Boulet :
...puis
là j'y vais de mémoire, là, mais, dans la loi sur les accidents de travail, si >l'absence
est plus d'une journée, tu dois faire une réclamation parce que ça déclenche le
droit du travailleur ou de la travailleuse, indépendamment de son âge,
d'obtenir une indemnité de remplacement de revenu. Puis, plus tard, l'employeur
remplit un formulaire Avis de l'employeur et demande de remboursement puis
il tient un registre, là, des accidents de travail dans son établissement quand
c'est aussi une absence de plus d'un jour. Ça fait qu'il l'a déjà, dans la Loi
sur les accidents du travail et les maladies professionnelles, cette
obligation-là.
Mme Cadet : Parfait. Ce sera
tout, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? Nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 7. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 8. M. le ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente.
8. L'article 61.2 de cette loi,
édicté par l'article 147 du chapitre 27 des lois de 2021, est modifié
par l'insertion, à la fin du paragraphe 1° du deuxième alinéa, de «cette
identification devant inclure les risques pouvant affecter particulièrement la
santé et la sécurité des travailleurs âgés de 16 ans et moins.».
Commentaires : Bon. C'est la
modification de concordance. C'est la même, même affaire que ce qu'on vient
d'analyser, mais là c'est pour le plan d'action, donc pour les entreprises qui
comptent moins de 20 travailleurs. Donc, c'est simplement une concordance.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Des interventions? Donc, l'article 8 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article
9.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente.
9. L'article 78 de cette loi, modifié par
l'article 154 du chapitre 27 des lois de 2021, est de nouveau modifié par
l'insertion, dans le paragraphe 6° du premier alinéa et après «établissement»,
de «incluant ceux pouvant affecter particulièrement les travailleurs âgés de 16
ans et moins.».
Commentaires : Bon. C'est... là,
c'est la même affaire, mais c'est comme la collègue de Bourassa-Sauvé le
mentionnait, c'est pour le comité de santé et sécurité, dans l'exercice de ses
fonctions, pour inclure les risques pouvant affecter particulièrement les
jeunes de 16 ans et moins. Puis c'est en cohérence, là, en fait, comme
vous le mentionnez, c'est toute la cohérence et le suivi de ce que nous avons
discuté à l'article 7. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Des interventions? Mme la députée.
Mme Cadet : Oui, juste, ici,
bien, parce qu'on parle des comités de santé et sécurité, donc, dans l'un des
mémoires, donc, celui de la FTQ, donc, on nous demandait que la CNESST
développe des outils spécifiques pour aider les comités de santé et sécurité, les
représentants à la santé et sécurité, les agents de liaison, leur travail de
prise en charge pour ce groupe spécifique de travailleurs, qu'elle forme, bon,
les inspecteurs, là, pour mieux... pour qu'ils soient mieux soutenus, là, dans
leurs démarches auprès des milieux. Peut-être juste vous entendre sur cette
recommandation-ci. Je ne sais pas si le collègue avait la même question.
M. Boulet : Oui. Bien, la
CNESST collabore avec la direction générale de la santé publique, ils vont...
tu sais, ils documentent les risques. Bien oui, la CNESST est en accompagnement
puis en formation puis a les outils, informatiques et autres, la documentation
pour s'assurer que les comités de santé et sécurité remplissent les fonctions,
là, qui sont prévues à l'article 78 de la loi sur la santé et sécurité, mais,
essentiellement, oui, les outils sont en place, là.
• (17 h 20) •
Mme Cadet : Je comprends...
pouvoir, il est déjà... En vertu de l'article 78, là, c'est déjà compris,
en fait, là, ce qu'on nous demande.
M. Boulet : Absolument.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? Est-ce que l'article 9 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 10. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente.
10. L'article 90 de cette loi,
modifié par l'article 163 du chapitre 27 des lois de 2021, est de
nouveau modifié dans le premier alinéa :
1° par l'insertion, à la fin du paragraphe
3°, de «incluant celles propres aux travailleurs âgés de 16 ans et moins»;
2° par l'insertion, dans le paragraphe 4°
et après «travail», de «et celles concernant les tâches qui ne devraient pas
être effectuées par les travailleurs âgés de 16 ans et moins».
Commentaires : Bien, encore une fois,
c'est le corollaire de ce que nous avons discuté pour l'identification par le
RSS des situations qui peuvent être source de danger pour les <jeunes...
M. Boulet :
...discuté
pour l'identification par le RSS des situations qui peuvent être source de
danger pour les >jeunes et de faire des recommandations... en fait, qui
lui confèrent le pouvoir de faire les recommandations concernant les tâches qui
ne devraient pas être effectuées par ces travailleurs. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Y a-t-il des interventions pour l'article 10? Donc, est-ce que
l'article 10 est adopté?
M. Boulet : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 11. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente.
11. L'article 97.3 de cette loi, édicté
par l'article 167 du chapitre 27 des lois de 2021, est modifié par
l'insertion, dans le premier alinéa, et après «travail», de «, incluant ceux
pouvant affecter particulièrement la santé et la sécurité des travailleurs âgés
de 16 ans et moins, ainsi que des recommandations concernant les tâches
qui ne devraient pas être effectuées par ceux-ci.».
Commentaires : Bien, c'est la même,
même affaire, c'est l'agent de liaison. Donc, pour les entreprises de moins de
20 travailleurs, au lieu d'être un RSS, c'est un agent de liaison.
Merci... Un représentant en santé et sécurité, excusez-moi. Merci. C'est
complet.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Est-ce que c'est
comme un genre de truc qu'on avait oublié, dans le p. l. n° 59,
de le modifier?
M. Boulet : Non.
M. Leduc : Je comprends que
ce n'est pas une...
M. Boulet : C'est la même
affaire. C'est exactement le même libellé. On l'a à 97.3, mais là on rajoute...
Je ne sais pas si vous l'avez, en vert, là.
M. Leduc : Oui, oui, oui.
M. Boulet : C'est la même...
c'est 97.3, c'est la même affaire que pour le RSS, l'agent de liaison, mais on
inclut ici les... ceux pouvant affecter particulièrement la santé et sécurité
des travailleurs de 16 ans et moins.
M. Leduc : Bien, c'était ça,
ma question. Est-ce que c'est ce genre de choses qu'on aurait dû faire, comme
ajustements, pendant le p. l. n° 59, puis qu'on
a oubliées, puis là on le fait en ce moment?
Une voix : C'est lié au
travail des enfants.
M. Boulet : Dans la mesure où
c'est lié spécifiquement au travail des enfants, c'est là qu'on a fait la
rédaction.
M. Leduc : D'accord. Ça
n'avait pas lieu d'être fait dans le 59 parce qu'on n'était pas dans cette
discussion-là.
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : D'accord. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? Donc, l'article 11 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
M. le ministre, l'article 12, s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente.
12. L'intitulé de la section 6.1 du
Règlement sur les normes du travail est modifié par la suppression de «de
nuit».
Commentaires : Bon. C'est l'intitulé,
là, puis... considérant le sens, la nature et l'objet du projet de loi, lequel
ne porte pas sur le travail de nuit. Donc, c'est tout, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Des
interventions? Pas d'intervention. Donc, est-ce que l'article 12 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 13. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente.
13. Ce règlement est modifié par
l'insertion, avant l'article 35.1, du suivant :
«35.0.3. L'interdiction pour un employeur
de faire effectuer un travail par un enfant de moins de 14 ans, prévue par
l'article 84.3 de la Loi sur les normes du travail, ne s'applique pas aux
salariés suivants :
«1° l'enfant qui travaille à titre de
créateur ou d'interprète dans un domaine de production artistique visé au
premier alinéa de l'article 1 de la Loi sur le statut professionnel des
artistes des arts visuels, du cinéma, du disque, de la littérature, des métiers
d'art et de la scène;
«2° le livreur de journaux ou d'autres
publications;
«3° le gardien d'enfants;
«4° l'enfant qui effectue de l'aide aux
devoirs ou du tutorat;
«5° l'enfant qui travaille dans une
entreprise familiale qui compte moins de 10 salariés s'il est l'enfant de
l'employeur ou, lorsque ce dernier est une personne morale ou une société,
l'enfant d'un administrateur de cette personne morale ou d'un associé de cette
société, ou s'il est l'enfant du conjoint de l'une de ces personnes;
«6° l'enfant qui travaille dans un
organisme à but non lucratif et à vocation sociale ou communautaire, tel qu'une
colonie de vacances ou un organisme de loisirs;
«7° l'enfant qui travaille dans un
organisme sportif à but non lucratif pour assister une autre personne ou en
soutien, tel qu'un aide-moniteur, un assistant-entraîneur ou un marqueur.
«Les salariés visés au paragraphe 5° à 7°
du premier alinéa doivent en tout temps travailler sous la supervision d'une
personne de 18 ans ou plus.». Est-ce qu'on lit l'amendement tout de
suite?
Une voix : ...
M. Boulet : Il faudrait que
je lise l'amendement, oui.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Il est déjà sur Greffier, donc vous pouvez faire tout de suite la lecture de
votre <amendement...
La Présidente (Mme D'Amours) :
...Il est déjà sur Greffier, donc vous pouvez faire tout de suite la
lecture de votre >amendement, M. le ministre.
M. Boulet : Donc, à l'article
35.0.3 du Règlement sur les normes du travail proposé par l'article... du
projet de loi :
1° Insérer, après le paragraphe 7 du
premier alinéa, le paragraphe suivant :
«8° L'enfant qui travaille dans une
entreprise agricole qui compte moins de 10 salariés lorsqu'il exécute des
travaux manuels légers pour récolter des fruits ou des légumes, prendre soin
des animaux ou préparer ou entretenir le sol.»
2° Remplacer, dans le deuxième alinéa, «7°»
par «8°»;
3° Ajouter, à la fin, l'alinéa suivant :
«Les salariés visés au paragraphe 8° du
premier alinéa doivent avoir 12 ans ou plus.».
Et évidemment... Est-ce qu'on avait lu
jusqu'à la fin? Bon. Les salariés visés au paragraphe 8°, bon... donc, les
salariés visés au paragraphe... en fait, c'est 5° à 8° du premier alinéa ou
c'est...
Une voix : ...
M. Boulet : Oui, O.K.,
parfait, «doivent en tout temps travailler sous la supervision d'une personne
de 18 ans ou plus», bon. C'est complet.
Les commentaires, je pense que vous les
connaissez, je n'ai pas l'intention d'élaborer. Simplement pour dire, en même
temps, que ce qui n'est pas visé par la Loi sur les normes du travail n'est pas
dans les exceptions, donc le travail où il n'y a pas une rémunération, un lien
de subordination puis... ce n'est pas visé, et donc ça tient compte de cette
réalité-là, là. Pour les exceptions, je pourrai y revenir, là, si jamais il y a
des demandes de précisions, mais je pense que la chose parle par elle-même, là,
pour les exceptions.
La Présidente (Mme D'Amours) : Là,
on va discuter de l'amendement, M. le ministre, donc...
M. Boulet : Ah! O.K., c'est
vrai. Excusez-moi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
on va discuter de l'amendement qui est déposé. Donc, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve,
oui, la parole est à vous.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Bien, d'abord : Bonne nouvelle. Je salue cet amendement, je
l'ai désiré de mes vœux. Alors, à tout seigneur, tout honneur, je salue le fait
qu'il soit déposé. Je suis content de constater qu'on maintient le 10 salariés
et moins, autant dans l'amendement que dans la proposition générale, Mme la
Présidente. Je trouve ça intéressant qu'on fasse référence aux travaux manuels
légers. C'était évidemment sous-entendu, à mon avis, mais de le préciser puis
de l'identifier, ce n'est jamais une mauvaise chose. On élargit : les
petits fruits, les légumes, les animaux, le sol, puis voilà pour ça.
Ma question, par contre, au ministre :
Quand on avait... quand j'ai fait ma sortie là-dessus, moi, j'avais rajouté un
élément de formation obligatoire. Je proposais, le compromis sur le milieu
agricole, qu'il soit attaché à une formation obligatoire, à la fois pour le
jeune salarié mais aussi pour le patron. Je constate que vous ne retenez pas ce
volet-là, donc, de la formation obligatoire. Ça fait qu'après les fleurs sur
l'amendement agricole, le petit pot : Pourquoi ne pas avoir retenu la
formation obligatoire?
• (17 h 30) •
M. Boulet : Bien, nous
l'avons retenue. Puis là je reprends tous les commentaires que j'ai faits sur
le formulaire et sur l'article 51, qui s'applique, évidemment, au secteur agricole
et qui comprend des obligations, non seulement de formation mais d'assurer des
environnements de travail qui soient sains, sécuritaires. Et toutes les
obligations qu'un employeur a en matière de santé-sécurité s'appliquent ici.
Puis, en plus, il y a une obligation aussi
pour les exceptions dans les programmes de prévention ou les plans d'action,
d'identifier, d'analyser les risques spécifiques et de s'assurer que les agents
de liaison, ici, dans le cas présent, là, parce que c'est moins de 10, puissent
faire des recommandations. Puis n'oublions pas la supervision, mais
l'obligation de formation, je me suis longuement exprimé là-dessus, là.
M. Leduc : C'est peut-être
mon erreur, alors, je n'avais pas compris que ça s'appliquait dans le cas présent.
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : Pouvez-vous,
peut-être, me résumer rapidement, là, de quoi il s'agit, donc? Ça va être une
formation en ligne? Ça va être une formation en personne qui sera exigée avant
l'embauche, qui sera exigée quelque part pendant le travail? Ça va être quoi, la
mécanique de ça?
M. Boulet : Bien, quand on
relit 51, c'est au moment de l'embauche. Puis, tu sais, moi, je l'ai souvent
mentionné, tu sais, une des constatations qui est souvent faite par la CNESST,
c'est que les jeunes ou les enfants sont plus vulnérables parce que c'est leur
première expérience de travail, puis ils n'ont pas de formation. Ça fait que,
quand tu les embauches, tu t'assures qu'ils connaissent les tâches puis que... la
formation qu'ils leur donnent, ce soit pour permettre qu'ils aient les
habilités et les connaissances requises pour accomplir de façon sécuritaire...
17 h 30 (version révisée)
M. Boulet : ...qu'ils l'ordonnent,
ça soit pour permettre qu'ils aient les habiletés et les connaissances requises
pour accomplir de façon sécuritaire le travail. Ça fait que c'est au moment de
l'embauche puis c'est ce que 51 prévoit, quand on regarde...
(Interruption)
Une voix : ...
M. Boulet : ... — ah!
c'est de ma faute, excusez-moi — quand on regarde la globalité des
obligations qui reposent sur les épaules des employeurs, collègue.
M. Leduc : Bien, peut-être que
c'est... Là, je comprends pourquoi je n'ai pas réalisé tantôt que vous parliez
de ça, parce que là vous parlez des formations, des tâches plus techniques
reliées à un secteur. Moi, ce que j'avais peut-être aussi en tête ou peut-être
même davantage en tête, comme formation, c'est sur les droits, les normes...
M. Boulet : Ça, on en a...
M. Leduc : ...comment ça
fonctionne, une réclamation en SST, et c'est quoi, l'importance de faire... d'enregistrer
un accident, des choses comme ça, là.
M. Boulet : Ça, on en a parlé
tout à l'heure, puis ce que les rapports d'enquête que j'ai vus, là... c'était
tout le temps... La formation, là, c'est sur les tâches. Les droits et recours,
bon, vous avez eu des cours, vous avez eu, évidemment, de la formation sur l'article 124
de la Loi sur les normes du travail... Puis je dis «l'article 124», ça
pourrait être l'article 82, ou peu importe, là. Mais, les enfants, ce qu'ils
ont besoin, c'est de savoir comment travailler sécuritairement, de savoir aussi
qu'il ne faut pas travailler au-delà d'un certain nombre d'heures.
Et les employeurs, pas qu'eux, mais aussi
les groupes qui vont faire des demandes d'aide financière vont pouvoir
sensibiliser. Puis la CNESST a un site qui est convivial, qui va permettre aux
milieux de travail, aussi, puis aux parents de guider les enfants qui ont un
accident de travail. Puis je réalise que l'augmentation importante du nombre de
lésions professionnelles, ça dépend aussi... je pense que c'est un témoignage
de la qualité, toujours relative, mais de l'information qui est faite par la
CNESST pour sensibiliser les jeunes à leurs droits.
M. Leduc : C'est intéressant.
Je ne sais pas si c'est suffisant. Parce que, là, si on élargit la notion de
famille, dans le fond, dans le milieu agricole, ce à quoi j'adhère
complètement, c'est ce que je proposais notamment, on élargit la notion,
justement, de l'employeur. Tu sais, ce n'est plus juste le père ou la mère, ça
peut être... bien là, c'est à peu près n'importe qui, finalement, l'employeur.
Et, au-delà de quelles tâches faire, quelles tâches à éviter aussi, qui est
100 % pertinent, hein, soyons clairs, la relation de... on retourne dans
une relation d'employeur-employé normale, entre parenthèses, on n'est plus dans
une bienveillance d'un père ou d'une mère avec son enfant, avec qui on
présuppose que le père ou la mère ne voudra pas que le jeune ne déclare pas de
CNESST pour ne pas payer davantage d'amendes. On présuppose. Parfois, on se
trompera peut-être, mais on fait bien de le présupposer. Là, on rentre dans une
relation d'employeur-employé normale, régulière.
Est-ce que le jeune de 12-13 ans,
justement, dans le milieu agricole, qui travaille avec quelqu'un qui n'est pas
son père, ou sa mère, ou son proche parent, ne devrait pas être sensibilisé à
cette réalité-là de ses droits en matière de santé et sécurité au travail?
Parce que tu as 12 ans, 13 ans, tu ne connais pas, évidemment, ni d'Ève
ni d'Adam c'est quoi, ça, la CNESST, c'est quoi, un accident de travail, c'est
quoi, les conséquences de ne pas déclarer, etc. Si personne ne t'en parle
jamais, si personne ne te sensibilise à ça dans ton parcours de jeune
travailleur, ça peut... on se magasine juste des déceptions.
M. Boulet : Il y a trois
volets à votre intervention. Un, sur les droits et recours, la CNESST va faire
son travail. Deuxièmement, il y a les groupes, organismes qui vont faire des
demandes d'aide financière. Puis troisièmement, sur la notion de travaux
manuels légers, c'est important, pour moi, de le dire, là, puis ça va être
promotionné de cette manière-là, c'est des tâches dont la fréquence et la durée
peuvent être adaptées à la capacité physique de l'enfant, en fonction de sa
taille, de sa force et de son endurance; deuxièmement, pour lesquelles le
matériel requis peut être contrôlé parfaitement par l'enfant en tout temps;
dont les consignes et méthodes de travail sécuritaires sont simples et faciles
à retenir, adaptées au niveau de maturité des enfants à l'œuvre et réalisées au
sol dans un environnement sécuritaire, sans circulation de véhicule à
proximité, sans exposition à des produits dangereux comme le monoxyde de
carbone, les pesticides, les carburants. La spécification qu'il doit s'agir des
travaux manuels permet d'éviter que l'enfant effectue des tâches auprès de
véhicules motorisés comme, bon, conduire un tracteur ou, bon, il y a des
équipements <des fois qui sont...
M. Boulet :
...
motorisés comme, bon, conduire un tracteur ou, bon, il y a des équipements >des
fois qui sont dangereux. Puis les exemples de tâches : les charges
limitées à moins de 25 % du poids de l'enfant — en moyenne, pour
un enfant de 12 ans, c'est 22,5 livres; désherber manuellement en
utilisant une binette ou un sarcloir adapté à la taille de l'enfant; cueillir
manuellement au sol des fruits ou légumes comme des fraises, des framboises,
des bleuets, des haricots, etc., sans assistance de récolte, tu sais, les
récolteuses mécaniques. Puis CNESST va fournir de la documentation aux
employeurs pour les aider à identifier ce en quoi consistent des travaux
manuels légers, là, puis ça peut être extrêmement varié.
Mais c'était important, votre question,
puis ça m'a donné l'opportunité de donner des instructions claires ou des
guides clairs. Merci, Mme... Donc, ça va permettre, évidemment, d'embaucher des
enfants de 12, 13 ans pour effectuer des tâches qui sont moins à risque.
Puis c'est cohérent avec la volonté de favoriser l'autonomie alimentaire. Puis,
encore une fois, il va y avoir aussi de l'aide pour permettre de bien
identifier ce qui constitue des travaux manuels légers.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? Mme la députée de...
M. Boulet : Ça, c'est une
façon de bien utiliser ce que nous faisons, de bien utiliser la commission
parlementaire, ce que vous faites aussi.
Mme Cadet : Oui. Merci, M. le
ministre. Donc, je rebondirais, donc, sur la question des travaux manuels
légers. Là, vous venez de lire une définition. Pouvez-vous nous guider sur la
source que vous avez décrite, là, de façon assez complète, le descriptif des
travaux manuels légers? Parce que je vous dirais que moi, quand j'ai lu votre
proposition d'amendement, parce que, bon, vous n'êtes pas sans savoir que j'en
avais une aussi... J'essaie de voir, là, jusqu'à quel point c'est circonscrit
et c'est clair, pour l'employeur, ce que ça signifie. Parce qu'à la fin de la
journée, donc, il ne faudrait pas qu'il y ait ambiguïté, là, sur qu'est-ce qui
est permis, qu'est-ce qui n'est pas permis ici, puis que, finalement, il y ait
un imbroglio encore plus complexe, là, pour les gens du milieu agricole.
M. Boulet : Donc, deux
choses, ce que j'ai énuméré, ça provient d'un guide élaboré avec l'UPA et la
CNESST. Puis évidemment il y a de la littérature américaine qui a été
consultée. Puis le formulaire de consentement, c'est une excellente question,
parce qu'il va y avoir une description des tâches. Ça fait que, tu sais, le
parent va consentir à ça, ça fait que c'est, encore... tu sais, je pense qu'on
a une double protection.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...
• (17 h 40) •
Mme Cadet : Oui, oui, oui.
Donc, c'est ça, donc, essentiellement, donc, puisque ça vient du guide, donc,
selon vous, donc, les employeurs du milieu agricole, l'objectif, c'est qu'ils
se réfèrent au guide dans la définition de ce que signifie «travaux manuels
légers». Parce qu'effectivement, là, je l'ai vu, M. Caron a eu l'occasion
de nous en parler, on se souvient très bien de l'acronyme JETEM, donc, ça
marque les esprits. Donc, je comprends, là, où est-ce que vous logez, j'essaie
juste d'assurer que, quand le... une fois que nous aurons, donc, fini
l'adoption du projet de loi, donc, si nous adoptons, donc, l'alinéa tel que
présenté dans votre amendement, qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, parce que le
terme n'est pas prévu dans la législation ou ailleurs.
M. Boulet : Effectivement.
Puis le fait que ce soit un guide conjoint UPA-CNESST, c'est une barrière de
protection, puis la deuxième découle, comme on vient de le dire, dans la
description des tâches qui apparaîtra dans le formulaire de consentement
parental.
Mme Cadet : Évidemment, moi,
je n'ai pas eu l'occasion de déposer mon amendement, mais j'aimerais peut-être
vous entendre. Donc, moi, je le voyais comme en ajoutant... ajouter, donc, un
alinéa ou un sous-alinéa qui dirait, donc : «L'enfant qui, dans le cadre
d'une exploitation agricole, est affecté exclusivement à des opérations non
mécanisées, reliées au travail du sol ou de la terre, en vue de la production
de végétaux ou de l'élevage d'animaux ou à la vente ou à la livraison de
produits cultivés ou emballés.» J'ai essayé de reprendre, là, du langage que
l'on voit, pour être en mesure de l'harmoniser le plus possible pour que, sur
le plan de la définition, il y ait un certain élément de clarté. Est-ce que
vous pensez, donc, qu'il y aurait lieu, là, d'ajouter un élément d'opération
non mécanisée? Parce que je pense que ça s'en va exactement dans le même
principe, là. Moi aussi, donc, j'ai lu le guide puis j'ai essayé <d'alimenter...
Mme Cadet :
... même
principe, là. Moi aussi, donc, j'ai lu le guide puis j'ai essayé >d'alimenter
du contenu qui soit basé sur ce qui se fait déjà dans le secteur, qui soit basé
sur, donc, évidemment, donc, les perspectives de ce qui est acceptable par
groupes d'âge.
M. Boulet : Oui. Mais je
pense que la réalité ou le concept de travaux manuels légers couvre la réalité
que vous décrivez. Puis je pense qu'il faut garder ça simple. On a parlé de
fruits et légumes, soins des animaux, préparation, entretien du sol. Puis comme
le disait le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, le concept de travaux manuels
légers, il est bien compris, il est bien partagé par les acteurs clés, là, je
le répète, là, l'UPA puis la CNESST. Mais oui, vous avez raison, mais je pense
que la CNESST va être en mesure d'assumer, avec l'UPA puis en tenant compte de
l'évolution des connaissances.
Mais, tu sais, ultimement, là, c'est de
respecter le niveau de maturité, la capacité de l'enfant et son niveau de
développement socioaffectif. Puis il ne faut pas oublier que c'est toujours
sous la supervision d'une personne de 18 ans ou plus. Puis la supervision,
bien, ce n'est pas de toujours être à côté, ça peut varier en raison du
contexte, de la nature du travail. Mais on s'assure que quelqu'un soit là pour
contrôler la façon sécuritaire de travailler de l'enfant.
Mme Cadet : Bien, donc, juste
pour confirmer, donc, ici, donc, donc, il n'y a pas lieu, là, de préciser «opération
non mécanisée». Ça, c'est ce que... je pense, c'est le langage qui est utilisé
dans le Règlement sur les normes du travail, là, pour parler... oui, donc, à
l'article 4.1, là, du règlement, là, pour parler... Bon, ici, donc, à la
cueillette de framboises et de fraises, là, ici, je comprends qu'on est dans
le... dans un autre contexte, où on parle, donc, du salaire au rendement, là,
on est... on l'utilise à d'autres fins. Mais il y a un langage qui existe dans
le Règlement sur les normes du travail, là, donc vous ne pensez pas qu'il y a
lieu d'harmoniser les deux, là, pour qu'il y ait une compréhension unique de la
question d'opération non mécanisée?
M. Boulet : Je comprends,
mais en utilisant le mot «manuel», ça exclut ce qui est mécanique. Ça fait que,
pour moi, c'est clair.
Mme Cadet : On peut avoir des
appellations différentes, qui...
M. Boulet : Absolument.
Mme Cadet : ...qui peuvent
englober les deux. Donc, ça, ça ne créera pas de manque de cohérence, pour vous,
dans la législation... bien, en fait, dans la réglementation? Parce que c'est
dans le règlement, en fait, ce sera dans le même Règlement sur les normes du
travail.
M. Boulet : Puis le
règlement, il porte sur les petits fruits, alors que, là, on est sur les soins
des animaux puis sur l'entretien du sol aussi.
Mme Cadet : O.K. Oui, en
effet, à nouveau, j'essaie de faire calque sur... Je me dis que... un premier
amendement, ça ressemble un peu au contexte. Puis ici, aussi, on reprenait un
peu la définition en précisant que, bon, le jeune est affecté exclusivement à
ces opérations-là, à ces tâches-là, mais qu'il est un enfant qui... dont les
tâches, donc, s'apparentent à celui d'un travailleur agricole. Donc, du niveau
de la CNESST, donc, on parle, donc, du travail du sol ou de la terre, mais je
pense qu'on peut avoir des appellations différentes, ici, j'en conviens.
Travail du sol ou de la terre, on le revoit ici, à «préparer ou entretenir le
sol»; la production de végétaux ou l'élevage d'animaux, on le voit ici, avec «prendre
soin des animaux», c'est assez clair. Les fruits et légumes, c'est clair.
Dans le... en me mettant, donc, dans la
peau, donc, des producteurs, donc, qui, pendant la période estivale, donc, font
appel, donc, à des jeunes travailleurs, encore une fois, pas dans le contexte,
donc, de combler la pénurie de main-d'œuvre, mais vraiment dans un contexte qui
s'apparente à ce qui s'est déjà fait, donc, qui est vraiment soucieux, là, de
la réalité sur le terrain des professionnels du milieu agricole, je me disais,
donc, la question, donc, de la vente des produits cultivés, moi, je l'ajoutais
dans la définition de ce qui pouvait être permis dans l'amendement que je n'ai
pas eu l'occasion de déposer. Est-ce que... Comment est-ce que vous voyez ces
tâches-là? Parce qu'ici je comprends que, tu sais, c'est assez précis, donc, on
ne parle... on ne dit pas «notamment», c'est limitatif. Puis je pense aussi que,
puisqu'on est dans un contexte, un régime d'exception, qu'il faudrait que le
libellé soit limitatif. Donc, c'est pour ça que je... qu'il faudrait qu'il soit
le... que tout ce qu'on souhaite mettre y soit, parce qu'on n'a pas... il n'y a
pas lieu, là... en fait, il n'y a pas place à interprétation, là, normalement,
là, dans ce qui est prévu ici par règlement.
Donc, la question... Donc, par exemple,
donc, on a récolté des fraises, donc, il y a une espèce de kiosque, là, ou même
un marché, un marché fermier, une espèce de kiosque ou même... sur la terre même,
là, qu'il y a une vente, là, des fraises, des framboises, des bleuets. Comment
est-ce que vous voyez la possibilité pour un jeune de pouvoir travailler dans
ce <contexte-là...
Mme Cadet :
... est-ce
que vous voyez la possibilité pour un jeune de pouvoir travailler dans ce >contexte-là?
M. Boulet : Je ne pourrais
jamais donner de garantie qu'il n'y a pas place à interprétation, mais les
discussions qu'on a eues permettent d'éliminer, à mon avis, les risques
d'interprétation dans l'application. Puis, moi, ça m'apparaît clair. Puis, tu
sais, le texte, il est de confection quand même assez limpide, là, mais même
très limpide, là. Puis, tu sais, il y a trois réalités, puis on réfère spécifiquement
à des travaux manuels légers. Puis par la suite il y aura toujours de
l'accompagnement puis de l'aide pour s'assurer que... Encore une fois, il ne
faut pas non plus complexifier ce qui devrait être relativement bien intégré de
la part des milieux de travail, des parents, puis des enfants, puis des écoles,
là, le cas échéant, là. Parce que, même dans les exceptions, il y a les limites
de 17 heures et de 10 heures. Mais, non, je suis assez à l'aise, mais,
ceci dit, ça va être dans l'application qu'on va se tester, et moi, je suis
extrêmement positif, parce qu'on fait une avancée majeure avec des balises qui
sont claires.
Mme Cadet : Je vous suis, M.
le ministre, mais ma question ici, c'est beaucoup plus pour voir... Puis je
suis d'accord qu'ici, donc, c'est limitatif, il y a peu de place à
l'interprétation. Puis je l'ai dit, donc, je le répète, je le réitère, je ne
pense pas que, dans le contexte, donc, du libellé, donc, par règlement, là, qu'il
faille avoir... donc, donner lieu, là, à une interprétation beaucoup plus
large. Je pense qu'il faut que ce soit directif, et votre amendement l'est.
Mon point, en me référant, donc, à ma
propre proposition d'amendement, c'est de valider que tout ce que l'on souhaite
qui se retrouve ici l'est véritablement. Donc, encore une fois, donc, je me
replace, donc, dans la peau, donc, du... de l'entrepreneur agricole, donc, qui
ne tente pas de résorber la pénurie de main-d'œuvre en ayant, donc, des jeunes...
qui l'emploie, donc, à des fins qui sont dans le contexte de la prolongation du
contexte familial, du contexte scolaire du jeune. Je me demande s'il y a lieu
d'ajouter dans la définition, donc, des travaux manuels légers, dans ce qui est
permis dans le contexte agricole, la vente, par exemple, donc, de ces petits
fruits là, donc, des produits cultivés, donc, si, par exemple, donc, il y a un
kiosque, là, qui... où est-ce qu'il y a un jeune qui soit là pour vendre des
framboises, des fraises, des bleuets.
• (17 h 50) •
M. Boulet : On ne l'a pas
envisagé puis on ne l'a pas permis. Puis l'exception, là, encore une fois, puis
je pense que notre collègue l'exprimait bien... C'est des exceptions. Il ne
faut pas diluer l'intention puis il ne faut pas affecter l'interdiction qui est
à la base de notre projet de loi. Ça fait qu'il faut que ce soit limitatif.
Parce que parler de vente, collègue, on irait, après ça, dans d'autres secteurs
d'activité, où on nous référait à, pourquoi pas, la vente, pourquoi pas...
Puis souvent, je l'ai dit, hein, ce n'est
pas toujours évident pour un enfant de 12 ans d'interagir avec un adulte,
dans l'accueil, dans la... tu sais, au niveau d'une caisse ou au niveau du
service. Il y a des insatisfactions, il y a des relations qui engendrent des
problématiques psychologiques, là, puis on l'a vu dans certains cas. Puis c'est
dans les secteurs du commerce de détail, puis de l'hébergement, puis de la
restauration, où, le niveau de lésions professionnelles, le nombre est le plus
élevé. Chez les 14 ans ou moins, c'est 46,5 %, si je ne m'abuse. Ça
fait qu'il ne faut pas... il faut bien encadrer les exceptions, il faut qu'il y
ait le moins de place possible.
Puis on l'a mis parce qu'on a réalisé avec
l'UPA qu'il y avait un sens de la communauté, ils référaient souvent aux
enfants des voisins, puis que ça constituait la prolongation de la vie
familiale. Puis c'est un environnement qu'on connaît bien, qu'on respecte bien.
Puis moi, je fais confiance, ultimement, à nos entreprises agricoles pour bien
encadrer puis s'assurer que c'est des travaux manuels légers, là. Puis, encore
une fois, ce qui est manuel léger pour un jeune de 12 ans peut l'être
moins pour un autre de 12 ans, parce que la capacité physique n'est pas la
même, le niveau de maturité... Ça fait qu'il faut laisser place à l'humanité,
là, à cette exception-là, aussi, et toutes les exceptions. On ne pourra pas...
Puis on le sait tous, hein, le diable est dans les détails, plus on met de
détails, plus... plus il y a de risques d'interprétation.
Mme Cadet : Merci, M. le
ministre. Bon, on a souvent fait référence, donc, au guide pour les parents, La
sécurité des enfants à la ferme, où est-ce que l'on retrouve, là, le <concept...
Mme Cadet :
...
parents, La sécurité des enfants à la ferme, où est-ce que l'on
retrouve, là, le >concept de travaux manuels légers, donc, le concept,
comme vous l'avez dit, donc, qui est compris par la CNESST, par l'UPA, où
est-ce que, normalement, donc, il ne devrait pas y avoir, ni à court terme ni à
long terme, de défi dans l'interprétation, selon ce que vous nous avez dit. Donc,
ce que je comprends, c'est que, dans... Donc, là, ici, donc, je suis, donc, à
l'alinéa où vous disiez, donc : «Les salariés visés au paragraphe 8° du premier alinéa doivent avoir 12 ans et plus», qui est
essentiellement les... Le guide, ici, là, qui nous parle, bon, de sept ans et
plus, 10 ans et plus, 12 ans et plus puis ensuite, donc, 14 et plus,
16 ans et plus, qui essentiellement, donc... les tâches qui sont... qui sont
permises ici pour des enfants plus jeunes, bien, en fait, que le guide, là,
devrait être revampé en fonction de l'amendement qui est présenté, c'est ça?
M. Boulet : Je pense qu'un
guide, par nature, ça s'adapte à la réalité vécue, puis, comme je l'expliquais
à l'égard d'un règlement, c'est évolutif. Puis je pense que le travail conjoint
qui est fait par l'UPA et la CNESST va se poursuive, va s'approfondir et va
permettre de couvrir les réalités que nous voulons protéger puis les réalités
que nous voulons éviter, aussi.
Mme Cadet : Donc, si je
comprends bien, donc, le guide, donc, il est, par nature, évolutif, donc, dans
le contexte précis de l'adoption du projet de loi, advenant que le projet de
loi, donc, soit adopté, donc, avec l'alinéa qui nous est présenté ici. Dans
tous les cas, donc, il y aurait une... bien, il y aurait une modification, là,
des principes directeurs, là, de ce guide-là, donc, face aux groupes d'âge où
l'on permet certaines tâches, mais pour des enfants qui sont plus jeunes que
ceux de 12 ans?
M. Boulet : En même temps, un
projet de loi est le reflet d'un guide qui est effectif au moment, par exemple,
de l'adoption du projet de loi. Ça fait qu'il ne faudrait pas que ce concept-là
évolue de façon incompatible avec le contenu du projet de loi, c'est... Puis,
vous le savez, là, c'est une question d'interprétation, là, mais, s'il y avait
un litige devant les tribunaux, c'est certain que ce serait plaidé pour
démontrer... Puis ce n'est pas ce que j'appréhende, là, qu'il y ait une modification
du guide pour venir trahir ou venir intégrer des concepts qui ne sont pas
compatibles avec la notion, là, de travaux manuels légers, là. Puis c'est
peut-être un peu philosophique ce que je dis, là, mais j'ai compris votre
intervention.
Mme Cadet : Merci. Donc, on a
parlé de... donc, des différentes tâches. On a parlé de l'aspect de 12 ans.
Vous avez mentionné, donc, à plusieurs reprises l'aspect formation. Je
reviens... Bon, je sais qu'on était... on en a discuté à l'article 2, si
je ne m'abuse, un peu plus tôt, mais je reviens un peu, donc, au formulaire. Parce
qu'ici on parle précisément d'une situation où le formulaire de la CNESST
revampé serait utilisé, parce qu'on permet... donc, il s'agit, donc, d'un cas
d'exception, donc, où l'employeur, donc, aurait à obtenir... donc, devrait
obtenir le consentement parental de l'enfant âgé de moins de 14 ans. Donc,
ici, donc, en analysant, là, ce contexte puis ce que vous nous présentez comme
amendement, je reviens un peu à la charge avec la proposition précédente,
puisque vous l'arrimez avec le concept de formation. Il n'y a pas lieu, selon
vous, de... précisément, dans un contexte, ici, où c'est clair pour
l'employeur, mais peut-être que ce l'est moins pour le parent, ce n'est pas là
un exemple où la description sommaire de la formation qui est donnée à l'enfant
pour ces tâches-là...
Bon, j'ai le guide devant moi, là. Donc,
quand on parle de travaux manuels légers, à partir de 12 ans, on parle de
nettoyer les enclos à veaux; écimer, tailler les croix du maïs; utiliser une
tondeuse à gazon; utiliser une laveuse à pression; tailler les arbres nains,
fruits ou noix, les vignes et les arbres de Noël; utiliser un écureur d'étable;
utiliser les équipements... utiliser les équipements des bâtiments d'élevage;
travailler avec les gros animaux. Ici, on a quand même des tâches qui, quand on
n'est pas issu du milieu agricole... Vous avez parlé, plus tôt, qu'à cet âge-là
c'est la première expérience d'emploi. Manifestement, c'est certain qu'ici il y
a une formation qui doit être donnée, vous l'avez dit, sur le formulaire, on
retrouve l'obligation de donner la formation. <Mais il n'y a...
Mme Cadet :
...
l'avez dit, sur le formulaire, on retrouve l'obligation de donner la formation.
>Mais il n'y a pas lieu d'informer le parent de, justement, qu'est-ce
qui serait...
M. Boulet : ...les tâches.
Mme Cadet : ...validé à
l'enfant? Oui.
M. Boulet : En fait, il y a
deux éléments. Les tâches vont apparaître dans le formulaire de consentement,
puis, deux, la nature de la formation va être intégrée au plan d'action, parce
que c'est des plus petites entreprises, donc la formation sera prévue ici. Puis
avec ce qui est sur le formulaire, c'est une formation permettant de travailler
sécuritairement, pour une personne de moins de 16 ans. Ça fait que, non,
moi, ça m'apparaît totalement couvert.
Mme Cadet : Puis même pour
pour le parent, justement, je comprends que vous avez parlé du plan d'action,
mais je comprends que le parent n'a pas nécessairement copie... Cette
documentation-là, c'est plus...
M. Boulet : Oui, mais la
formation, encore une fois... C'est le parent qui est le mieux placé pour
connaître la réalité de son enfant, physique, psychologique, et de s'assurer de
la compatibilité entre les tâches qui sont dans le formulaire et son enfant. La
formation... les parents sont formés aussi pour bien protéger puis être vigilants
à l'égard de leurs enfants, puis ils savent aussi, là, tu sais? Non, je n'ai
jamais pensé qu'il fallait aller aussi former les parents sur les tâches, là,
non.
Mme Cadet : ...former les
parents sur les tâches, les informer de...
M. Boulet : Ils seront
informés, absolument.
Mme Cadet : Parfait. Et ici,
bien, pour ce qui est de la notion, ici, donc, on reprend pour l'entreprise
agricole la notion, donc, de petite entreprise, là, d'entreprise qui compte
moins de 10 salariés. Les gens, donc, de l'UPA, donc, sont venus nous dire
que, dans leur réalité, les entreprises familiales, je pense, à 94 %, là,
c'est le chiffre qui nous avait été présenté par M. Caron, donc, comptaient
moins de 10 salariés. Ici, on n'est pas nécessairement dans le contexte
familial, on est vraiment en contexte agricole, où on a le... du voisin, là,
comme on nous avait dit, donc on n'est pas dans cette perspective circonscrite
là. Donc, si on sort de l'élément familial, qu'est-ce que... donc, est-ce que
vous pensez que ça continue de répondre à la réalité agricole, de circonscrire,
ici, donc, à l'entreprise agricole qui compte moins de 10 salariés?
M. Boulet : Oui.
Mme Cadet : Simplement?
M. Boulet : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Avez-vous terminé?
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien,
elle pourrait revenir... Oui.
Mme Cadet : ...allez-y.
La Présidente (Mme D'Amours) : Allez-y,
M. le député.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente.
M. Leduc : Mme la Présidente,
j'ai un collègue ici, recherchiste, qui me signale un important enjeu. Quand on
parle de fruits ou légumes, mon collègue me demande si ça inclut les
champignons. Parce que les champignons, semble-t-il, et là j'ai même une
définition que mon collègue m'a trouvée, il s'agit d'un «végétal dit cryptogame
cellulaire qui constitue un règne à lui seul, n'est ni un fruit ni un légume».
Et on a vérifié, il y a des fermes de champignons, bien sûr, au Québec, il y en
a même une dans Hochelaga-Maisonneuve, des fermes horticoles, etc. Est-ce que
la définition de «fruits et légumes» est inclusive?
M. Boulet : Oui, tout à fait.
M. Leduc : Donc, les
champignons sont là-dedans, les fleurs sont là-dedans?
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : O.K. Pourquoi on
utilise «fruits et légumes», d'abord?
• (18 heures) •
M. Boulet : Bien, parce que
c'est le concept reconnu. C'est celui qui, sur la place publique, est
constamment véhiculé. Et c'est une réalité qui est inclusive, effectivement. Puis
je pense que c'est sain que je le mentionne, là. Je ne pensais pas que ça
allait aller jusque-là, puis je reconnais l'habileté intellectuelle de
Guillaume, là, puis... Mais je réponds : oui, c'est inclusif.
M. Leduc : Ça fait que, peu
importe s'il y a de la contestation, dans le futur, l'intention du législateur
aura été mentionnée aujourd'hui.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc : Merveilleux! C'est
réglé. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Mme la députée.
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : J'aimerais
tellement, moi aussi, j'aimerais tellement apporter des choix. Parce que j'ai
passé 30 ans de ma vie en agriculture et j'en fais encore partie, de cette
vie-là. Mais je voulais juste vous dire, avant qu'on continue, que la formation
à l'UPA, c'est d'une importance capitale. Et, lorsque j'étais présidente du syndicat
des agricultrices, on avait de la formation, non pas pour les jeunes qui
n'étaient pas de la famille, mais pour nos propres enfants, parce qu'on a
intérêt à ce que tout le monde soit en santé puis en sécurité sur nos fermes.
Puis, quand on y travaille, bien, ça devient du quotidien...
18 h (version révisée)
La Présidente (Mme D'Amours) : ...en
santé puis en sécurité sur nos fermes. Puis, quand on y travaille, bien, ça
devient du quotidien puis on ne voit plus des fois le... Et on se faisait un
devoir, comme parents, de suivre ces formations-là. Et, encore aujourd'hui, ils
sont d'actualité. C'est un monde avec lequel je pense que toutes les
entreprises devraient prendre exemple, là, sur le monde agricole, surtout pour
les enfants, là, c'est exceptionnel. Mais merci de m'avoir écoutée. Mme la
députée.
Mme Cadet : Bien sûr, c'était
très intéressant, c'était très intéressant comme intervention, Mme la
Présidente, on en a beaucoup appris, et ça nous permet de contextualiser le
tout et de nous rassurer sur l'aspect formation. Parce que, comme vous l'avez
compris, c'est un élément qui nous tient, à tous et toutes, à cœur autour de
cette table. Donc, on comprend que c'est partagé du côté de l'UPA.
Non, je vous dirais, donc, après avoir
fait le tour au niveau de mes propres... ma propre proposition d'amendement sur
le sujet, donc on a dit, donc, vente, non, on ne se rend pas là, livraison,
peut-être juste sur cet élément-ci, M. le ministre, donc la livraison des
produits cultivés, donc, être dans une voiture avec un adulte, puisqu'on est
toujours sous la supervision d'un adulte, on l'a dit, on... le salarié, donc,
il ne peut pas accompagner un adulte au niveau de la livraison, ça, c'est
clair. Donc, on... Donc, tous les éléments, donc, quand même, je pense, ont été
circonscrits, donc, vente, non, livraison, non au niveau des produits cultivés.
Donc, on est vraiment dans le travail du sol, de la terre, production de... la
récolte des fruits et des légumes. Vous avez mentionné les fleurs. Donc, moi, j'avais
production de végétaux ici. Est-ce qu'au niveau, donc, des... donc, récolter
des fruits et des légumes, est-ce que ça... La question de la production de
végétaux, est-ce que c'est trop large? Est-ce qu'on est vraiment juste dans les
fruits ou les légumes, y compris les champignons, à ce qu'on a compris?
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Mme Cadet : Donc, la
production de végétaux, donc, c'est... Donc, disons que les fleurs, tout ça,
donc, c'est compris. Donc, on n'est pas juste dans le...
M. Boulet : Exact. Oui. C'était
l'interrogation du collègue, oui.
Mme Cadet : Donc, tous les
végétaux. O.K. Parfait. Donc, c'est clair, c'est clair pour moi, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? Maintenant, je vais mettre aux voix l'amendement de l'article 13
du ministre. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous revenons à l'article 13 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Mme la députée.
Mme Cadet : Oui, Mme la
Présidente. Oui, j'ai déposé un amendement additionnel sur le Greffier. J'aimerais
qu'on y fasse référence, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Je vais suspendre nos travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 04)
(Reprise à 18 h 12)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Donc, Mme la députée de Bourassa-Sauvé, si vous voulez
bien faire la lecture de votre amendement, s'il vous plaît.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Donc, l'amendement se lit comme suit :
L'article 35.0.3 proposé par
l'article 13 du projet de loi est modifié par l'insertion, après le
paragraphe 3°, du paragraphe suivant, donc :
«3.1° le gardien d'animaux de compagnie;»
Donc, ici, Mme la Présidente, dans tous
nos échanges, donc, on a parlé de l'importance, dans l'établissement des
différentes exceptions, de respecter trois règles, là, du moins, moi, j'en ai
fait mention, qui sont un petit peu, donc, mes règles... ma règle du pouce pour
valider que tout... que toute exception introduite par règlement soit conforme
aux propos, à l'intention du législateur, donc à ce qui nous rassemble ici
aujourd'hui. Donc, d'une part, est-ce que le salarié visé était recherché par
l'employeur à l'extérieur du contexte de pénurie de main-d'œuvre? Est-ce qu'il
s'agit d'une continuité... de la prolongation, plutôt, de la vie familiale, de
la vie scolaire du salarié? S'il s'agit, donc, d'une activité, là, qui soit
propice, donc, à son bien-être, à son développement, à son épanouissement.
C'est le cas pour chacune des questions que l'on retrouve, donc ce sont des cas
qui sont... qui sont alignés à ce qu'on a l'habitude de voir, là, ce qui fait
relativement consensus dans la société civile, ce qui ne choque pas, ce qui
n'est pas récent dans l'attribution des tâches.
On vient de parler du milieu agricole qui
est conforme à cette intention-là, et ce qu'on nous a souligné, c'est qu'on
retrouve le gardiennage d'enfants, bon, les livreurs de journaux, donc ce type
de tâches là, mais qu'on ne retrouve pas, donc, le gardiennage, donc, d'animaux
de compagnie, bon, des chiens et des chats. Donc, on sait qu'il y a... nouveau,
là, des animaux de compagnie, donc, il y a beaucoup, donc, de personnes qui
font garder leurs animaux habituellement, donc, par une clientèle... un bassin
de travailleurs, là, qui peut être âgé de moins de 14 ans. Ce n'est pas
quelque chose qui soit hors norme. La précision de «compagnie», elle est
voulue, là, donc, qu'on ne soit pas, donc, dans un cadre beaucoup plus large,
là. Ce n'est pas du tout, du tout l'objectif, mais véritablement de
circonscrire autant... je ne veux pas faire de parallèle entre les deux, là,
d'enfants ou d'animaux, là. C'est la raison pour laquelle, Mme la Présidente, ça
ne se retrouve pas à l'intérieur, donc, du même alinéa, mais véritablement,
donc, dans le contexte où c'est une tâche légère qui semble, donc, habituer,
donc, l'enfant, qui est aussi un peu en lien à ce qu'on vient de voir dans
l'amendement qui était proposé par le ministre, dans le secteur agricole, où on
parlait de prendre soin d'un animal, c'est le langage qui était utilisé dans
l'amendement que nous venons d'adopter. Donc, ça semble s'aligner avec ce type
de tâches là. Donc c'est dans ce contexte que je dépose cet amendement
aujourd'hui. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre.
M. Boulet : Oui. Merci, Mme
la Présidente. D'abord mentionner que j'adore les animaux, hein, les chiens,
les chats. J'ai moi-même une chienne et un chat, et c'est sûr que, quand je
lis, ça me rend extrêmement sensible, Martin, qui est de la famille
d'Alexandre, ça nous touche tout le temps quand il y a une réalité qui fait
appel à nos sentiments. Ça fait que je pense que je suis sensible. Je trouve
que c'est une idée.
En même temps, il faut rappeler que ce qui
est couvert par la Loi sur les normes du <travail...
M. Boulet :
...En
même temps, il faut rappeler que ce qui est couvert par la
Loi sur les
normes du >travail, ce n'est généralement pas l'enfant qui garde le chat
ou le chien chez lui, ou qui peinture, ou qui fait des tâches domestiques. Ce
n'est pas couvert par la loi. Ça fait que pour être dans les exceptions, il
faut d'abord s'assurer que c'est une réalité légale qui est couverte par la Loi
sur les normes du travail.
Puis je me dis, ce qu'on s'est donné comme
approche puis qui découle du consensus du CCTM, c'est d'y aller par règlement,
après consultation de la CNESST. Là, on se trouverait à ajouter une nouvelle
exception sans consulter. Puis c'est sûr que je me dis, un jeune de 16 ans
qui garde des animaux, c'est une chose. Un jeune de 16 ans qui va garder
un chien là, puis un autre chien ailleurs, des fois il peut garder deux
animaux, il peut garder trois animaux, puis ça dépend du poids du chien, ça
dépend du risque. Puis je me sens mal, quand je pense aux objectifs de notre
projet de loi de protéger les enfants et les jeunes, puis là je me dis, là,
c'est comme si on ouvrait la porte à ce qu'un jeune ou un enfant de 12 ans
aille garder... puis là je ne veux pas identifier des sortes de chiens, là,
mais, tu sais, le poids du chien, il peut être deux fois plus pesant que
l'enfant. Puis, tu sais, si c'est un chat, c'est une autre dynamique. Mais
c'est... c'est ça que j'appréhende, qu'on aille dans les détails puis que le
diable se retrouve dans les détails. Puis simplement, là, un enfant de
12 ans qui garde son chien à la maison, aucun problème, un chat à la
maison. Mais, tu sais, j'ai cette grande appréhension là, puis même si je suis
ambivalent en raison de mes sentiments affectifs pour les animaux, ça ne
m'apparaît pas compatible avec les objectifs visés par la loi.
• (18 h 20) •
Mme Cadet : Je vous entends,
M. le ministre, puis évidemment, ici, donc, vous l'avez dit, donc, l'objectif,
c'est de couvrir, donc, des situations, donc, prévues par la loi, puis on ne
parle pas de l'enfant qui garde son propre chien à la maison, mais souvent,
donc, on peut penser, donc, les gens qui partent en vacances, et qui, là, donc,
font garder leur chien pour plusieurs jours, ce type d'activités là plutôt
que... que celles qui ne sont pas couvertes, là, vous avez mentionné, donc,
peut-être plusieurs... plusieurs animaux à la fois, là, mais ce sont des
situations qui... qui se retrouvent, là, qui sont... qui sont sur le terrain,
là, qui ne sont pas... qui ne sont pas hypothétiques, là, complètement.
Puis évidemment, vous le savez, je pense
qu'on l'a répété, on l'a réitéré à tant de reprises, j'adhère complètement aux
objectifs de la loi, puis il faut circonscrire le plus possible le règlement,
c'est pour ça qu'un peu plus tôt, à l'article 4, je parlais de peut-être
étayer les objectifs qui sous-tendent le... qui sous-tendent, donc, l'adoption
des différents... des différentes exceptions, donc, additionnelles, donc
l'ajout de différentes exceptions additionnelles, pas dans l'immédiat, vous
l'avez mentionné, ce n'est pas l'intention, mais une fois qu'on sera tous
partis, donc, à plus long terme, donc, s'il y a volonté de faire des
modifications au règlement, on ne voit pas de principe. Donc, ça, on l'a déjà
mentionné. Donc, vous avez dit que ce n'était pas utile, donc, d'ajouter le
principe maintenant parce qu'il y a consultation de la commission dans le
processus de modification réglementaire par la suite.
Ceci dit, ayant nommé lesdits principes,
c'est un peu dans ce contexte, ce sont des préoccupations, là, qui nous ont
été... qui nous ont été transmises, de trouver, donc, un certain parallèle avec
ce type de tâches là, qui ne soit pas... encore une fois, pas dans un contexte
de pallier la pénurie de main-d'œuvre, pas dans un contexte de donner des
responsabilités accrues aux enfants, là, qui dépassent leur entendement, mais
d'encore une fois, donc, sous-tendre, d'une part, donc, la... le consentement
parental, de donner aux parents la possibilité de voir qu'est-ce qui convient à
son enfant, donc tout ce qu'on a dit pour circonscrire les règlements... les
exceptions réglementaires, plutôt, mais sans vouloir percer, donc, la
disposition ici, je voyais, et les groupes, les... ou du moins, donc, les
différentes personnes, donc, consultées de façon peut-être plus informelle sur
ces questions, donc, semblaient voir une adéquation entre ce qu'on <retrouve...
Mme Cadet :
...informelle
sur ces questions, donc, semblaient voir une adéquation entre ce qu'on >retrouve
ici comme tâches, qui sont... qui s'apparentent à ce qu'on a l'habitude de voir,
pour des jeunes de 12, 13 ans, comme responsabilités. Donc, ils semblaient
y voir une adéquation.
M. Boulet : Je ne voudrais
pas que nous trois et toute notre équipe de collègues soyons à l'origine de
l'adoption d'un projet de loi pour protéger et interdire puis que... Tu sais,
on vient de m'informer qu'il y a un sondage mené par la firme Léger pour La Société
CaniChazz... «révèle que plus de 160 021 Québécois ont été mordus par
un chien dans la dernière année», puis ça, c'était en 2020. «De ce nombre, plus
de 113 387 étaient âgés de moins de 18 ans, ce qui indique qu'il y a
eu 310 morsures de chien par jour sur une personne mineure en 2019.» C'est
quand même... Pour un amoureux d'animaux, c'est sûr que c'est un peu choquant,
mais c'est une réalité qu'on ne peut pas contourner.
Mme Cadet : Donc, j'entends
que, pour cette proposition d'amendement, c'est non, pour vous, donc, il n'y a
pas... vous ne pensez pas, donc, que ce soit adapté, donc, pour que ça
s'apparente à ce qu'on voit à l'article 13 du projet de loi.
M. Boulet : Non.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions sur l'amendement de la collègue? Je vais passer aux voix
l'amendement de la collègue. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Boulet : Rejeté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Rejeté.
Nous revenons à l'article 13 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des
interventions? Oui, M. le député de Bourassa... d'Hochelaga-Maisonneuve,
pardon.
M. Leduc : Oui, c'est une
belle circonscription aussi, Bourassa-Sauvé, cela dit, pas très loin, pas très
loin, montréalaise. Rapidement, Mme la Présidente, je veux revenir sur... puis
j'aimerais entendre le ministre sur son cheminement, sur sa réflexion, parce
qu'il y a eu toutes sortes de rumeurs qui ont circulé après les audiences,
parce qu'il y a beaucoup de groupes patronaux qui sont venus nous dire qu'ils
voulaient augmenter l'exemption, là, des entreprises familiales, là, de 10...
d'aller plus à 15, à 20, peut-être même jusqu'à 30. Toutes sortes de rumeurs
circulaient, là, qu'il y avait peut-être une intention ministérielle de ce
côté-là. Là, je constate qu'on le laisse à 10. Je suis content de ça, ça me
réjouit, mais j'aimerais ça un peu comprendre qu'est-ce qui a fait que le
ministre est demeuré sur sa position, finalement.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Boulet : Le principe, je
dirais, parce qu'on a constamment fait référence à la prolongation de la vie
familiale ou scolaire, puis plus il y a d'employés, plus on s'éloigne de cette
réalité humaine. Puis moins il y a d'employés, plus il y a de l'engagement
parental, puis plus il y a une enveloppe qui fait que l'enfant est protégé puis
sécurisé. Puis c'est sûr que la norme qu'on retrouve à la Loi sur l'équité
salariale, 10, je trouvais une référence dans le corpus législatif.
Puis vous avez raison, vous avez entendu
les groupes, là, qui demandaient 20, certains 30 puis... Puis c'est toujours le
même principe qui va me guider pour les exceptions à l'interdiction de 14 ans.
Puis vous avez entendu des groupes venir nous proposer d'en rajouter, mais on
ne peut pas rajouter des exceptions au point où ça dilue l'intention, puis vous
l'exprimez très bien. Mais c'est essentiellement ça, là, je n'inventerai pas...
c'est la raison qui nous a guidés dans nos réflexions, malgré les
représentations articulées de certains groupes.
M. Leduc : ...c'est avec
enthousiasme que je voterai pour l'article 13 tel qu'amendé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres... Oui, Mme la députée.
Mme Cadet : Oui. Bien, je
sais qu'on a déjà mis aux voix l'amendement, là, mais je profite de la
discussion sur l'article 13, là, pour poser une question additionnelle, en
prenant connaissance, là, du sondage présenté par le ministre. Donc, à la
lumière du sondage que vous nous avez présenté, là, qui est effectivement
préoccupant, donc, pourquoi, au niveau agricole, dans la définition des tâches,
donc, on a le point «prendre soin des animaux»? Donc, est-ce que le risque, il
subsiste pour l'amendement que nous avons précédemment adopté aussi, dans ce
milieu-là?
M. Boulet : Non, ce n'est pas
le même type d'environnement, puis il y a la supervision d'un adulte, puis il y
a la convivialité découlant du nom. Je vais limiter mes commentaires, parce que
je sais qu'il reste quelques... mais, non, ce n'est pas le même type d'environnement.
Mme Cadet : Merci, M. le
ministre. J'essaie de... je vous avouerais, là, que j'essaie de voir un peu la <cohérence...
Mme Cadet :
...Merci,
M. le ministre. J'essaie de... je vous avouerais, là, que j'essaie de voir un
peu la >cohérence ici. Puis je ne remets pas en perspective, donc, ce
sur quoi nous venons juste de voter, mais juste pour... à des fins, là, de...
M. Boulet : Non, mais il y a
les travaux manuels légers...
Mme Cadet : Oui, ça, c'est
clair.
M. Boulet : ...puis, tu sais,
on disait même, tu sais, si le chien pèse deux fois le poids de l'enfant de
11 ans, 12 ans, là, c'est dans le guide, là, puis le soin des animaux
en faisait partie aussi.
Mme Cadet : Mais puisque le
soin des animaux...
M. Boulet : Les poules,
les... tu sais, les petits animaux de ferme, là, il y en a beaucoup, là, c'est
dans le léger, oui.
Mme Cadet : Donc, pour vous,
donc, la distinction fondamentale entre les deux, pour prendre soin des animaux
à... au niveau de ce que nous avons adopté, puis ce sur quoi j'étais en faveur,
là, puis l'amendement, donc, à l'effet, donc, que je ne pourrais pas, donc,
être gardien d'animaux de compagnie, là, on le répète, là, pas d'autres types
d'animaux, donc c'est vraiment, donc, d'une part, la supervision parentale,
vous trouvez, donc, que les animaux légers, donc, ça...
M. Boulet : Oui.
Mme Cadet : Même si on
autorise à prendre soin des animaux un enfant de 12 ans, là, dans l'autre
cas.
M. Boulet : Tout à fait.
Mme Cadet : Je noterais, là,
que je vois tout de même une certaine incohérence ici, là, dans le cadre où le
parent pourrait... soumettrait, donc, le... sa... voyons, son autorisation, là,
son consentement, voilà, son consentement. Et, encore une fois, si nous avions
adopté, donc, mon amendement, donc, à l'effet d'ajouter une description
sommaire de la formation qui serait offerte au jeune, j'ai l'impression qu'on
viendrait combler cet élément-ci. Donc, je réitère le fait que la formation sur
le... aurait été très utile.
M. Boulet : Mais vous avez eu
une excellente idée. Le règlement sera là éventuellement pour s'adapter à ça.
Mme Cadet : Merci, M. le
ministre. Autrement, j'aimerais aussi vous entendre... Pour ce qui est, donc,
de l'article 13, on a beaucoup... bon, vous venez de répondre à la
question du collègue d'Hochelaga-Maisonneuve sur l'entreprise familiale qui
compte moins de 10 employés. Ça, ça a complètement été étayé, je n'ai pas
besoin de vous questionner de nouveau là-dessus.
À l'alinéa 6°, on dit : «L'enfant
qui travaille dans un organisme à but non lucratif et à vocation sociale ou
communautaire, tel qu'une colonie de vacances ou un organisme de loisirs.» Ça,
c'est clair, c'est déjà le langage qu'on retrouve au Règlement sur les normes
du travail. Donc, on ne réinvente pas la roue ici, là, on comprend que vous
avez repris ce qui est déjà prévu par la réglementation ici pour parler d'un
certain type de milieu de travail propice aux jeunes. Je n'y vois pas d'enjeu.
À l'article 7°, j'ai eu des
questionnements en ce qui a trait à la... au libellé de «l'organisme sportif à
but non lucratif», donc, pour, bon, «assister une autre personne ou en soutien,
tel qu'un aide-moniteur, un assistant-entraîneur ou un marqueur». Qu'est-ce que
vous répondez à ceux qui s'interrogent sur l'aspect à but non lucratif de
l'organisme sportif? Donc, les gens, donc, parlaient, donc, par exemple, je
pense, des montagnes de ski, là, donc, comme exemple, probablement qu'il y en
aurait d'autres, ou peut-être des camps de karaté qui ne seraient pas à but non
lucratif. Donc, qu'est-ce que... qu'est-ce qui justifie l'aspect «but non lucratif» ici?
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre, je vais devoir vous demander de garder votre réponse pour une
prochaine fois.
Compte tenu de l'heure, je vous remercie
pour votre collaboration, et la commission ajourne ses travaux sine die.
Merci.
(Fin de la séance à 18 h 30)