Journal des débats de la Commission de l'économie et du travail
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mercredi 26 avril 2023
-
Vol. 47 N° 7
Étude des crédits budgétaires du ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale, volet Emploi
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-huit minutes)
La Présidente (Mme D'Amours) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission de l'économie et du travail ouverte.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude du volet Emploi des crédits budgétaires du portefeuille Emploi et
Solidarité sociale pour l'exercice financier 2023-2024. Une enveloppe de 2 h 30
a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Monsieur Dufour (Abitibi-Ouest) est remplacé par madame Tremblay
(Hull).
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Nous allons procéder à une discussion d'ordre général par périodes d'échanges
incluant les questions et les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera
effectuée à la fin du temps qui leur est alloué, soit cet après-midi, vers 16 heures.
Je suis maintenant prête à reconnaître une
première intervention de l'opposition officielle pour le premier échange. Donc,
Mme la députée de Bourassa-Sauvé, la parole est à vous.
• (11 h 30) •
Mme Cadet : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Et merci à vous, Mme la ministre, chers collègues, de vous
prêter à cet exercice aujourd'hui. Donc, Mme la ministre, bienvenue. Nous
échangions, il y a quelques instants, hors micro sur cette première, de part et
d'autre, pour... pour l'étude des crédits.
Je commencerais d'emblée ma période d'échange
en souhaitant mieux connaître vos... vos intentions, votre vision, Mme la
ministre, sur ce ministère qui est à la fois à vocation économique et sociale.
Je vous mets un peu en contexte. Il y a quelque temps, je lisais à temps perdu,
donc, les plateformes de la Révolution tranquille et je réalisais à quel
point... ce qui me frappait, en fait, dans ce que je lisais, c'est que le
Québec, selon ce qui était indiqué, contribuait, en fait, pour abriter environ
50 % des chômeurs au Canada. C'est intéressant, aujourd'hui, de constater
à quel point la situation, elle a changé, à quel point notre taux d'emploi a
augmenté et à quel point nous sommes dans des conditions qui sont uniques à
travers notre histoire.
Mais j'ai cette impression qu'à l'intérieur,
donc, du ministère de l'Emploi, qu'à l'intérieur, donc, la...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Cadet : ...des quatre
dernières années que le changement de paradigme ne s'est pas nécessairement
fait en lien avec le changement de la situation économique et de la situation
de l'emploi au Québec. Donc, vous êtes une nouvelle ministre, donc c'est votre
première étude de crédits, comme nous le mentionnions plus tôt. Donc, j'aimerais
vous entendre sur ce changement de paradigme, et quelle est votre vision pour
le ministère de l'Emploi?
Mme Champagne Jourdain : Alors,
kwe, kwe! Bonjour à tous. Premièrement, je vous remercie pour cette belle
introduction là suivie d'une question. J'aimerais exprimer, dans le fond, tout
mon bonheur d'être ici avec vous ce matin. C'est une effectivement une étape
importante dans notre mandat puisque c'est une première pour moi, vous l'avez
dit, c'est une première pour d'autres personnes aussi. Vous avez eu la chance
de faire d'autres études de crédits, mais c'est vos premiers, vous aussi, donc
très intéressant. Et on a aussi la chance d'avoir des collègues qui ont un peu
plus d'expérience à ce niveau-là. Donc, ça risque d'être très enrichissant à
tous les niveaux, notamment pour les citoyens et les citoyennes du Québec, mais
aussi pour nous, à titre de parlementaires.
Je voudrais, dans le fond, aussi remercier,
dans un premier temps, les équipes du ministère et de mon cabinet, qui sont
avec moi aujourd'hui et qui ont travaillé fort pour qu'on puisse échanger
aujourd'hui. Je sais que, de votre côté, c'est un exercice qui est aussi
demandant, la préparation, elle est demandante, puisqu'on veut avoir les
meilleurs échanges pour aller au bout des questions et des idées. Et je veux
vous présenter quelques personnes qui nous accompagnent : Mme Annick
Laberge, sous-ministre à l'Emploi et à la Solidarité sociale, Mme Annie
Boucher, qui est secrétaire générale, M. Roger Tremblay, qui est sous-ministre
associé, Mme Annick Leblanc, qui est adjointe de M. Tremblay, Jean Lortie,
président de la CPMT, Julie Poirier, directrice de la CPMT, Francis Gauthier,
sous-ministre adjoint, marie Gendron, présidente-directrice générale du RQAP.
On a aussi Mme Caroline Drouin, Isabelle... Danny Roy, Marie-Claude Rioux, qui
sont tous sous-ministres adjoints aussi, et M. Hermel Grandmaison, directeur de
l'état civil. Dans mon cabinet, je me permets aussi, en dernier, de vous
présenter Sébastien Lépine, qui est directeur du cabinet, Étienne Bouchard,
conseiller politique, Émilie Paquette, conseillère politique régionale, mme
Bénédicte Trottier, qui est avec nous comme attachée de presse et qui est
responsable des travaux parlementaires.
Maintenant, je suis contente que vous me
demandiez ma vision pour ce ministère-là parce que ça va me permettre de vous
présenter d'emblée les priorités qui, dans le fond, mènent nos travaux cette
année. Alors, en début de mandat, il nous a été demandé, par rapport à nos
ministères respectifs, de mettre en lumière trois priorités qui mèneront nos
actions au courant de l'année. Et, vous savez, au niveau de l'emploi, au niveau
du ministère de l'Emploi, j'ai la responsabilité, à titre de ministre, de m'assurer
qu'on réponde aux besoins du marché de l'emploi et qu'on aligne les bonnes
stratégies en ce sens-là.
Alors, les trois priorités que j'ai
présentées au premier ministre vont comme suit, la première priorité étant bien
sûr de poursuivre l'opération main-d'œuvre qui a été lancée en janvier 2022,
annoncée en novembre 2021, mais lancée en janvier 2022. Donc, la première
priorité était bien sûr de poursuivre cette opération-là, mais aussi de valider
au fur et à mesure où les données et les résultats se font connaître, de
valider, dans le fond, les mesures qui font partie de cette opération main-d'œuvre
là. Elles sont au nombre d'environ 80. Alors, on veut mesurer ce qui fonctionne
bien, ajuster ce qui fonctionne moins bien et peut-être retirer les choses pour
lesquelles on n'a pas le succès escompté. Il y a bien sûr des résultats qui
vont arriver en cours d'année. Il y en a d'autres qui vont arriver dans les
cinq prochaines années, et on aura l'occasion d'échanger là-dessus.
Une autre de mes priorités, et c'est une
priorité qui me tient aussi beaucoup à cœur, c'est celle de faire en sorte qu'on
intègre le plus grand nombre, le plus grand nombre de personnes qui sont issues
des clientèles éloignées du marché du travail en emploi. Il n'y a pas de
meilleur contexte que celui dans lequel on est, celui de pénurie de main-d'œuvre,
pour le faire. On pourrait dire qu'on aurait pu travailler à ça encore plus
fort depuis de nombreuses années, mais je pense que le contexte est propice,
que l'ouverture de nos employeurs est au rendez-vous et que, maintenant,
chacune des personnes qui désire se réaliser dans un emploi et qui...
Mme Champagne Jourdain : ...désire
intégrer le marché du travail devrait être en mesure de le faire. Donc, ça,
c'est ma deuxième priorité. Et ma troisième priorité est bien sûr celle de
revoir ou d'aller en... d'avoir une consultation et de voir à des aménagements
sur la loi du 1 %. Pour nous, ce véhicule-là est un véhicule extrêmement
important puisqu'il permet de former la main-d'œuvre dans le fond sur... en
milieu de travail. Et, on le sait, dans une optique où on se doit et on doit
accompagner, accompagner nos entreprises dans l'augmentation de leur
productivité. C'est une des clés qui, selon moi... c'est une des solutions
selon moi, qui est extrêmement importante pour y parvenir. Alors c'est un peu
ma vision pour le ministère. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je vous rappelle qu'il faut... Je suis la gardienne du temps. Et qu'il faut
respecter aussi le temps des collègues. Ça fait que, donc, d'avoir des réponses
peut-être un petit peu plus courtes, Mme la ministre. Mme la députée, la parole
est à vous.
Mme Cadet : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Donc, merci pour ces éléments et effectivement, nous aurons
l'occasion donc d'en discuter. En fait, j'ai... au cours de cet échange sur
plusieurs questions, donc tant sur la validation des mesures de l'opération
main-d'œuvre, les clientèles éloignées du marché du travail et la loi du
1 %. Donc, on aura l'occasion d'y revenir. Je me tourne vers l'information
sur le marché du travail, donc le diagnostic que vous avez publié sur les
500 professions, sur l'état d'équilibre du marché du travail. Donc, ce
document qui met des prévisions en matière d'emploi et qui compare, donc, ces
diagnostics pour l'ensemble des 16... pour 16 régions administratives...
ce qu'on sait déjà sur le terrain, donc, à savoir qu'il manque de travailleurs
de façon chronique sur l'ensemble du territoire. On le sait, il y avait 250 000 postes vacants au
troisième trimestre de 2022 pour 178 900 chômeurs.
De façon prédominante, il semble, selon ce
document, que c'est la demande de remplacement, donc les départs à la retraite
en grande partie, qui motive actuellement les postes vacants. Donc 71 %
des 1,6 million d'emplois qui seront pourvus au Québec au cours de la
période 2022-2031, seront par des personnes qui ne sont pas actuellement sur le
marché du travail, ils le seront en raison des départs à la retraite. On a
mentionné la stagnation de la population active, la population 15-64 ans.
Donc, on voit qu'il y aurait donc 1,6 million de postes vacants d'ici
2031. Je voudrais peut-être plus vous entendre et de façon plus concise sur le
plan, donc pas nécessairement, donc... l'opération main-d'œuvre, mais bien
savoir si lorsque ces chiffres vous sont soumis annuellement comme ils l'ont
été récemment... en fait, quel plan est mis de l'avant, donc? Comment est-ce
que vous mettez à jour donc votre opération? Comment est-ce que vous ajustez?
Voilà le terme que je cherchais.
Mme Champagne Jourdain : Parfait.
Alors, c'est certain que d'emblée, mon ministère offre une multitude de
services pour s'assurer qu'on intègre le plus grand nombre de gens en emploi. C'est
ce qu'on a fait durant... bien, c'est le pourquoi de l'existence du ministère,
entre autres, d'accompagner les gens, mais aussi de répondre aux besoins du
marché du travail. Et c'est important, je pense, tout de même de revenir sur
l'opération Main-d'œuvre puisque c'est une initiative qui a été mise sur pied
pour faire en sorte... pour faire en sorte qu'on réponde à cette pression-là
qu'on vit. Alors, vous savez, la pénurie de main-d'œuvre, vous en avez un peu
parlé, et je vous entendais dire qu'on... dans votre introduction, qu'on est
dans une condition unique à travers notre histoire. Mais on n'est pas dans une
condition unique par rapport à la pénurie de main-d'œuvre dans un contexte
géographique, géographique, puisque ça touche l'ensemble des pays industrialisés.
Maintenant, on a décidé comme gouvernement de prendre les choses en main et
d'aller de l'avant avec une vaste opération qui va permettre de répondre aux
besoins de la pénurie de main-d'œuvre. Et c'est ce qu'il fallait faire
puisqu'on devait avoir des mesures supplémentaires, une stratégie
supplémentaire pour pouvoir y parvenir. Et cette opération main-d'œuvre là va
permettre à terme, dans les cinq prochaines années, d'attirer, de former et de
requalifier près de 170 000 travailleurs d'ici 2026. Donc, c'est une
opération qui demande aussi de bons investissements. On parle de
3,9 milliards de dollars.
• (11 h 40) •
Mme Cadet : Merci. J'ai...
quand je demandais, donc, comment est-ce que vous ajustez le tir, donc, par
exemple, quand on regarde les derniers chiffres, donc, on voit la part de
l'emploi total en 2021-2026 et 2031 par groupe de professions...
Mme Cadet : ...vous avez parlé
d'Opération Main-d'oeuvre ou... Donc, par exemple, au niveau de la
requalification, donc, vous visiez, donc, cinq domaines, donc, dont le génie et
les T.I. pour le secteur privé. Mais, quand on regarde les chiffres, on voit,
par exemple, dans le domaine, donc, des... bon, des... de l'administration,
qu'il y aurait une hausse de 66 900 travailleurs qui est prévue... Non, pardon,
donc, ça, c'était vraiment des grandes sciences au niveau des sciences
naturelles et appliquées. Au niveau d'administration, c'est 141 400 postes,
donc 31 % de l'emploi total projeté en 2031 qui est prévu. L'opération Main-d'œuvre,
donc les bourses Perspective, donc, ne vise pas, donc, ces chiffres-là. Donc,
je les nomme en exemple parce que c'est la plus haute hausse qui est prévue
selon vos propres chiffres. Donc, comment cet arrimage-là se fait?
Mme Champagne Jourdain : Donc,
vous me demandez comment l'arrimage se fait pour d'autres secteurs que ceux de?
Mme Cadet : En fait, ma
question, puis c'est... elle est en lien avec la question précédente, donc, je
demandais, donc, le plan lié à la planification de la main-d'œuvre, là, qu'on
voit, donc, dans ce diagnostic, donc l'étude, l'état d'équilibre du marché du
travail. L'Opération main-d'oeuvre, vous l'avez nommée, donc, qui a été
annoncée en novembre 2021 avec certains éléments fixes... Mais on le voit, que
les données, donc, chaque année, donc, elles sont mises à jour, pour prendre en
compte de la demande à venir dans certains domaines. Par exemple, dans cette
étude, on voit, donc à la page 11 de celle-ci, que, pour le secteur privé,
donc dans l'administration, qu'il y aura une hausse de 31 % de la demande
totale en emploi. Donc, on voit qu'il n'y a pas tout à fait un arrimage entre
l'Opération en main-d'œuvre et des secteurs qui seront en demande. Donc, je
veux savoir, donc : Comment vous ajuster le tir en cours de route avec
l'Opération Main-d'œuvre.
Mme Champagne Jourdain : Parfait.
Vous savez, dans l'Opération Main-d'œuvre... Et on se devait de prioriser des
secteurs qui viennent en soutien à d'autres secteurs pour nous permettre de
s'assurer d'offrir les services essentiels à la population. On a un aspect
qui... On a des secteurs qui touchent les services essentiels, mais on a aussi,
dans le fond, d'autres secteurs qui touchent un peu... qui viennent répondre à
nos ambitions économiques. On a santé et services sociaux, éducation, services
de garde à l'enfance qui touchent les secteurs publics et technologies de
l'information, construction et génie pour le privé. On se devait de prioriser,
parce que, vous savez, la pénurie de main-d'oeuvre est maintenant généralisée,
elle touche l'ensemble des secteurs. Et, dans notre stratégie, on se devait de
prioriser pour être en mesure de répondre à ces besoins-là et qu'on puisse se
sortir la tête, si je me permets, pour justement être capables d'aller répondre
à d'autres secteurs. C'est certain qu'à travers nos services généraux qui sont
offerts à Emploi-Québec ou Service Québec, on continue quand même de répondre
aux besoins du marché du travail.
Mme Cadet : Mme la ministre,
je comprends très bien qu'il faut prioriser, j'en suis, puis, pour les autres
secteurs, on le voit bien, donc, à travers l'étude, qui sont effectivement en
demande. Mais, dans votre priorisation, donc dans le processus de priorisation,
donc, est-ce qu'on prend en compte les domaines qui sont en demande, donc, dans
lesquels on voit une certaine croissance de la demande au cours des 10
prochaines années?
Mme Champagne Jourdain : Absolument.
Vous savez, je le disais tout à l'heure, on a énormément de programmes qui
permettent aux personnes sans emploi d'aller chercher des formations dans les
secteurs en demande. Et, s'il y a d'autres secteurs qui sont... bien d'autres
secteurs qui sont touchés par la pénurie de main-d'œuvre autres que ceux qui
sont priorisés par l'Opération Main-d'œuvre, on a certainement, aussi, des
échanges avec les partenaires du marché du travail qui représentent ces
différents secteurs. On a 29, dans le fonds, CSMO. Les CSMO sont, dans le
fonds, des comités qui permettent d'adresser les réalités des différents secteurs.
On peut penser à l'aérospatiale, on peut penser à... ça va aussi précis que le
domaine du caoutchouc, les pêches maritimes. Donc, on a des échanges avec les
différents secteurs pour arriver à trouver d'autres stratégies qui peuvent se
développer, tout de même, en parallèle, d'autres programmes qui peuvent se
développer en parallèle de l'Opération Main-d'oeuvre.
Mme Cadet : Bien, je continue
un petit peu sur cette lancée. Effectivement, donc, outre ce que vous
priorisez, il y avait des bourses Perspective. On le voit. Donc, pour
l'horizon 2026, à moyen terme, il y a 234 professions, selon les codes,
donc, de professions qui ont été évaluées en déficit ou en léger déficit de
main-d'oeuvre disponible dans...
Mme Cadet : ...ensemble du
Québec. Quatorze des 16 régions ont plus de professions en déficit que de
professions évaluées en équilibre de main-d'oeuvre disponible, et aucune n'est
en surplus de main-d'oeuvre.
Je reviens donc à la question d'arrimage.
Vous avez parlé des CSMO. Est-ce que vous posez des actions, donc, une fois que
ces diagnostics-là, donc, sont publiés? Donc, par exemple, depuis la dernière
édition, est-ce que vous avez posé des actions? Puisqu'elles sont faites aussi
sur le plan régional? Donc, je parle, donc, des 16 régions et à quel
point, donc, les réalités diffèrent pour chacune d'entre elles mais que, pour
la quasi-totalité, on voit le déficit de main-d'oeuvre disponible. Donc, quel
est l'arrimage, encore une fois, donc, qui est fait sur le plan régional?
Mme Champagne Jourdain : Vous
savez, on a un merveilleux outil qui s'appelle le CPMT, que vous connaissez
certainement, la Commission des partenaires du marché du travail, qui fait
d'ailleurs l'envie de mes homologues dans le reste du pays, qui est un
excellent outil qui nous permet d'avoir des oreilles, des antennes dans les
régions mais dans les différents secteurs aussi. Parce qu'on a des comités, à
travers la CPMT, qui sont des comités régionaux aussi, je les rencontre aussi à
travers une tournée que je fais actuellement du Québec, qui nous permettent de
constater les réalités régionales dans les différents secteurs. Et ça, ça nous
permet d'avoir, par la suite, des échanges avec, justement, la CPMT sur les
différentes... les différentes initiatives qui peuvent être mises en place.
Maintenant, je peux vous donner un exemple
d'une mesure qui a été mise en place, qui a été développée pour s'assurer de
répondre à des besoins dans d'autres secteurs qui ne sont pas nécessairement
des secteurs qui ne sont pas concernés ou adressés dans l'opération
main-d'œuvre. On parle, par exemple, des programmes comme les COUD, qui sont
des formations de courte durée en milieu de travail, qui s'appliquent dans
différents milieux.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Ceci met fin à la première période d'échanges. Nous passons maintenant à
l'opposition officielle. M. le député, à vous la parole.
M. Leduc : Opposition
officielle, on aurait aimé ça, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Deuxième
opposition, pardon.
M. Leduc : Ce sera peut-être
pour une fois.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
M. Leduc : C'est ça. On
pourrait sauter directement au gouvernement, tant qu'à y être aussi. Quelle
bonne suggestion, merci. Salutations à tout le monde, en particulier à mes deux
collègues dont c'est la première étude de crédits. Moi, c'est un moment que
j'affectionne beaucoup. Donc, je vous souhaite de vous amuser.
Alors, pendant les élections... parlant d'élections,
pendant les élections, j'ai eu l'occasion de débattre avec les autres partis
dans le cadre d'un forum qui était organisé, entre autres, par AXTRA, Alliance
des centres-conseils en emploi, et plusieurs autres organismes, là, en
employabilité. Et puis, récemment, on avait discuté de plusieurs thèmes, et les
mêmes thèmes sont revenus dans une campagne, là, qu'ils sont en cours. Et j'ai
été particulièrement touché, moi, j'ai plusieurs organismes dans mon quartier
d'Hochelaga-Maisonneuve en employabilité, que j'aime beaucoup, qui font tout un
travail. Alors, c'est un peu là-dessus que je vais vous questionner dans les
prochaines minutes, Mme la ministre.
D'abord, j'aimerais vous poser une
question assez simple. Évidemment, tous ces organismes sont dans une relation
avec Emploi-Québec, hein, ils n'existent pas tout seuls. Ils ont une espèce de
lien avec Emploi-Québec... avec Services Québec, plutôt. Et il y a une
fourchette de prix, donc ce qu'on appelle le financement par type d'intensité
de service. Est-ce que vous pourriez m'indiquer quelle a été la dernière
indexation des fourchettes de prix du financement par type d'intensité de
service?
Mme Champagne Jourdain : Pouvez-vous
répéter, je m'excuse, le dernier... juste le dernier... votre question?
M. Leduc : Alors, c'est les
fourchettes de prix, là, ce qu'on appelle, dans le jargon, les fourchettes de
prix. Ça s'appelle le financement par type d'intensité de service. Quelle a été
la dernière indexation du financement par type d'intensité de service?
Mme Champagne Jourdain : On a
procédé à l'indexation de 2 % cette année, à un montant de 2 %.
M. Leduc : Eux soutiennent
que...
Une voix : ...
Mme Champagne Jourdain : C'était
ça aussi... On me dit que c'est... on me confirme que c'était ça aussi l'an
dernier.
M. Leduc : O.K. Eux, ils
soutiennent que ça n'avait jamais été indexé, de sorte que le nombre d'heures
de travail, en ce moment, correspond à une clientèle qui est systématiquement
sous-évaluée. Ils ont soutenu des chiffres, là, que... ils disent que ça amène
à un déficit annuel de 10 % à 33 % parce que, sur le long terme,
cette absence d'indexation là fait en sorte qu'il faut toujours avoir plus...
donner plus mais avec les mêmes ressources.
• (11 h 50) •
Mme Champagne Jourdain : On
me dit que... Pas on m'a dit. Je vais commencer par quelque chose, parce que
c'est important de mettre une chose au clair. Je veux reconnaître le travail
que font les organismes spécialisés en employabilité. C'est important. Entre
autres, je reviens dans ma tournée, quand je... dans mes tournées, je m'assure
de les rencontrer, de les entendre, d'entendre leur réalité, parce que le
travail qu'ils font est extrêmement important. Ils ont une connaissance du terrain
fine, et nous avons besoin de cette connaissance-là, et ils font un travail qui
est complémentaire aux services qu'on offre via Services Québec. Alors, ça,
c'est...
Mme Champagne Jourdain : ...important
de le souligner. Maintenant, pour ce qui est de l'indexation, on a un
mécanisme, dans le fond, d'indexation annuelle. Alors, peut-être, il y a...
peut-être qu'il y a une mauvaise compréhension, mais on a un mécanisme
d'indexation annuelle, là, qui est prévu et qui est déployé.
M. Leduc : Dans mon quartier,
comme je disais, il y a plusieurs organismes d'employabilité avec vous,
notamment Accès travail de Montréal, le Centre jeunesse emploi, le CJE
Hochelaga-Maisonneuve. Les deux organismes ont connu des coupures financières
de 10 %, récemment. Alors, je ne sais pas, l'indexation de 2 %, elle
s'inscrit où dans cette coupure de 10 %, mais c'est un défi qu'ils ont.
Alors, comment expliquer cette coupure-là dans le contexte actuel?
Mme Champagne Jourdain : D'entrée
de jeu, je voudrais corriger, le ministère de l'Emploi ne fait pas de coupures,
le ministère de l'Emploi fait des achats de services auprès des organismes
spécialisés en employabilité. Alors, maintenant, vous savez, on a environ 400
organismes qui sont... 400... on va les appeler comme ça pour gagner du temps,
qui répondent, dans le fond, qui offrent des services aux chercheurs d'emploi
et, maintenant, de plus en plus, aux entreprises qui cherchent aussi des
employés. Et, en 1998, on avait 1 million de chômeurs au Québec et on avait 400
organismes d'employabilité. On est à un peu moins de 200 000 chômeurs
aujourd'hui au Québec et on a toujours 400 organismes en employabilité.
Et, vous le savez, on a le taux
d'emploi... on a le taux de chômage le plus bas, nous, au Canada, alors ce qui
fait en sorte qu'il y a clairement une diminution de la demande de ces
services-là. Puis il y a aussi une mutation, je dirais, de la demande de
services, puisqu'on commence à travailler de plus en plus avec les clientèles
qui sont éloignées du marché du travail.
Alors, en ce sens-là, il n'y a pas de...
on n'a pas réduit, nous, durant la pandémie, notre achat de services auprès de
ces entreprises-là parce qu'on le voulait qu'elles soient là, dans le fond, à
la sortie de la pandémie, on savait qu'on aurait besoin de leur expertise, de
leurs services. Et on a instauré, dans le fond... on a instauré des
modifications. Dans le fond, on a réajusté notre achat de services puisqu'on
achetait beaucoup plus de services qu'on n'en recevait, et, dans une optique de
saine gestion des fonds publics, on se devait de réajuster les achats réels qui
étaient faits.
M. Leduc : Vous pouvez bien
appeler ça achat de services, si vous voulez, mais, au final, ça fait moins de
budgets pour l'organisme, donc c'est une coupure objective.
Maintenant, parlons-en des achats de
services, si vous voulez, parce qu'ils dénoncent ça depuis des années, les
organismes en employabilité, cette espèce d'injonction que vous leur mettez,
sur des critères, d'ailleurs, qui ne sont pas adéquats, parce que votre
conception de services qui sont offerts ou qui sont payables, selon votre votre
vocable, ce n'est pas ça, la réalité. Vous avez une logique, ce que j'appelle
un peu de la chaise vide, en disant : Bien là, vous n'avez pas rempli tous
les critères, alors que, dans les faits, les organismes d'employabilité font
plein de référencement, font plein de services à toutes sortes de groupes qui
ne sont pas reconnus par le ministère, notamment les gens qui sont étudiants,
notamment les gens qui sont... les demandeurs d'asile. Et ils sont super
efficaces, ils font des miracles au quotidien avec ça. Et vous, vous leur
dites : Non, non, même si vous êtes superbons avec ces dossiers-là, ce
n'est pas ça qu'on vous demande, arrêtez, arrêtez, alors que le flot continue,
de gens, et les gens se rendent chez eux. Puis il y a... des fois, il y a même
du référencement qui est fait par Service Québec sur cette base-là, alors que,
de l'autre côté, vous refusez de les financer. Donc, depuis des années, ils
demandent de migrer vers un financement à la mission, ce qui est une
revendication importante. Est-ce qu'il y a des travaux là-dessus, Mme la
ministre, qui sont avancés?
Mme Champagne Jourdain : Tout
à fait. Alors, je tiens à vous rassurer, justement, j'ai débuté une tournée des
régions, comme je vous le disais, et, dans le cadre de cette tournée-là, je
prends bien soin de rencontrer le plus d'organismes spécialisés en
employabilité possible. Et ce que j'entends sur le terrain, c'est ce que vous
me dites, absolument, c'est que, maintenant, on se retrouve à donner, dans ces
organismes-là, des services pour lesquels on n'est pas rémunérés puisqu'ils ne
cadrent pas, dans le fond, dans les services qu'on veut acheter.
Ce qu'on veut s'assurer, et on l'a fait
avec... on a lancé un chantier de modernisation qui concerne, et les services
qu'on offre à Service Québec, mais aussi qui concerne les services qu'on veut
acheter auprès des organismes. Alors, cette discussion-là, ce chantier de modernisation
sur les services offerts en employabilité est lancé.
Et la dernière chose que je voudrais bien,
à titre de ministre, c'est que, dans le fond, nos organismes en
employabilité...
Mme Champagne Jourdain : ...Fournissent
des services pour lesquels ils ne sont pas payés. Et, pour ce faire, il faut
ajuster.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député, une minute 20 s.
M. Leduc : Ça fait 2 ans
qu'il y a des discussions avec le... avec les organismes et votre ministère
pour revoir la structure de financement. Ils attendent impatiemment le rapport.
Quand est-ce que ça s'en vient? Puis aussi, finalement, il y a des pénuries de
main-d'oeuvre dans les organismes. Si vous n'êtes pas capables de les financer
adéquatement, comment peuvent-ils retenir leurs propres employés et être
capables d'avoir une efficacité à long terme dans leur milieu?
Mme Champagne Jourdain : Il y
a quelques points dans votre question. Je vais commencer par vous dire que ça
fait six mois que je suis là, et c'est un des dossiers qui est venu rapidement
sur ma table et pour lesquels on a eu, dans les mêmes délais aussi rapides, des
discussions avec les équipes au ministère, qui s'affairent à mener ces
discussions-là pour qu'on ait, dans les meilleurs délais, des nouvelles grilles
tarifaires, des nouveaux outils qui vont correspondre aux besoins du... aux
nouveaux besoins, dans le fond, du marché du travail.
La Présidente (Mme D'Amours) : 30 secondes,
M. le député.
M. Leduc : ...on peut-tu
avancer un peu plus loin que ça? On peut-tu parler d'avoir un rapport avant
juin, par exemple, avant l'été?
Mme Champagne Jourdain : Bien,
je vous dirais qu'on est actuellement dans ces discussions-là. Moi, c'est certain
que j'aimerais qu'on soit en mesure de faire ça dans les meilleurs délais. On
est actuellement dans une année financière, est-ce qu'on pourrait commencer
l'autre année financière avec des nouveaux tarifs, c'est ce qu'on essaie de
regarder.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...Merci
beaucoup. Ceci met fin à la période d'échange. Nous revenons avec l'opposition
officielle. Mme la députée, la parole est à vous.
Mme Cadet : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Je ne peux pas m'empêcher de prendre la balle au bond de mon
collègue et de poursuivre la conversation sur les organismes en employabilité.
De mon côté, je peux... J'ai l'occasion de le constater sur le terrain aussi à
titre de porte-parole, mais également à titre de députée de Bourassa-Sauvé, où
est-ce que je vois le travail de nos organismes et les difficultés avec
lesquelles ils doivent composer.
Vous mentionnez les... Vous mentionnez, en
fait, qu'il n'y a pas de coupures. Et puis, bon, je pense que ça a été évoqué,
mais il y a à peu près deux semaines et demie, Radio-Canada
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine relevait les réductions budgétaires de 10 %
à 33 % prévues dans les services d'aide à l'emploi des Carrefours jeunesse
emploi de la région. Donc, ce n'est pas quelque chose que l'on ne voit que
sur... Que de... que par parcimonie, là, sur certains territoires, mais c'est
vraiment un phénomène qui couvre l'ensemble du Québec.
Vous avez mentionné, Mme la
ministre : le chantier est lancé. Juste à titre de précision, donc, est-ce
que ça veut... qu'est-ce que vous voulez dire, donc, par «le chantier est
lancé»? Donc, est-ce que ça signifie, donc, un assouplissement, une
simplification des critères d'admissibilité pour permettre aux individus de
recevoir l'accompagnement dont ils ont besoin?
Mme Champagne Jourdain : Dans
ce chantier de... Vous voulez dire dans... de...
Mme Cadet : Oui, c'est ça,
vous avez dit : le chantier est lancé.
Mme Champagne Jourdain : Bien,
je... On est actuellement à avoir ces discussions-là avec les organismes
spécialisés en employabilité. Ça nous prend, je dirais, et ça me prend, moi, à
titre de nouvelle ministre qui arrive en poste aussi, un portrait clair des
besoins réels, alors où devons-nous instaurer des changements vers... Est-ce
que ça... Parce qu'on le sait, quand on travaille avec des clientèles qui sont
plus éloignées du marché du travail, ça peut requérir plus de temps pour non
seulement les intégrer sur le marché du travail, mais aussi du temps
d'encadrement pour les maintenir en emploi. Si on prend une personne qui n'a
jamais travaillé de sa vie, je comprends bien qu'on ne peut pas espérer
nécessairement que cette personne-là rentre 40 heures/semaine du jour au
lendemain en emploi. Il faut fournir les services nécessaires, l'accompagnement
nécessaire.
Les discussions, qu'on a actuellement avec
les... Le comité qui représente les organismes spécialisés en emploi, vont nous
permettre de déterminer ces besoins-là. Et c'est ce que j'ai demandé et c'est
ce que je demande dans ma tournée aussi aux organismes : Soumettez-moi des
propositions, des commentaires, vous êtes sur le terrain, vous êtes les
meilleurs placés pour m'aviser, dans le fond.
• (12 heures) •
Mme Cadet : Parfait. Est-ce
que... Vous avez parlé du maintien en emploi. Puis je pense que c'est important
de le mentionner ici, puis on a l'occasion, dans le cadre de cette discussion,
de... donc, sur ces différentes réalités. Parce qu'en effet quand bien même,
dans un contexte de pénurie de main-d'oeuvre, donc, pour certaines clientèles,
qui, traditionnellement, sont plus éloignées du marché du travail, il y a...
elles... Le service de référencement, donc, est moins utile, donc, pourraient,
donc, ne pas pouvoir intégrer le marché. Mais vous avez, et avec raison, donc,
mentionné, donc, toute la question du maintien en emploi, qui est, donc, l'une
des missions de ces organismes et qui leur permet, donc, de pouvoir remplir
leur rôle, donc, qui est en mutation. Dans ce contexte-là, donc, je me pose
comme question additionnelle, donc, si... puisqu'on se dit, donc...
12 h (version non révisée)
Mme Cadet : ...le Québec ne
peut pas se permettre de perdre un seul travailleur, une travailleuse dans le
contexte de pénurie. Comment le ministère de l'Emploi peut soutenir
adéquatement, donc, les services, donc, de ces organismes?
Mme Champagne Jourdain : Bien,
la réponse est... en fait, fait partie de ce grand chantier de modernisation
là. Nécessairement que la question de l'accompagnement, du maintien en emploi
va faire partie des changements, fort probablement, qui vont nous être demandé,
mais qu'on va aussi appliquer. On le sait qu'on... Puis je vous l'ai expliqué
tout à l'heure, c'est une de mes priorités que j'ai soumises... j'ai soumises
au premier ministre, de faire en sorte qu'on intègre le plus grand nombre de
personnes éloignées du marché du travail, qui fait partie de ces groupes-là. Et
il faut se donner les moyens de le faire, et ça passe aussi par l'achat de
services dans nos organismes. Donc, moi, je n'ai aucun doute que ça, ça va être
abordé dans notre chantier de modernisation des services, certainement.
Mme Cadet : Puis est-ce que,
dans le chantier de modernisation des services, toute la question des cibles va
être abordée? Parce que c'est une autre... c'est un autre élément qui m'a été
transmis, donc, par les différents organismes, le fait, donc, par exemple, que
le référencement doit pouvoir se faire par Services Québec. Évidemment, donc,
Services Québec n'arrive pas à atteindre ses propres cibles. Donc, on n'arrive
pas, donc, à repérer, donc, le nombre adéquat, donc, de clientèles
traditionnelles aux organismes en employabilité. Donc, celles-ci, donc, n'arrivent
pas, donc, elles-mêmes, donc, à atteindre leurs propres cibles. Donc, c'est un
peu le cycle dans lequel elles se trouvent. Donc, est-ce que vous pouvez confirmer
que, dans le chantier, donc, ça va... ça va aussi vouloir dire faire une
modernisation, donc, de ces critères-là, donc, au niveau des cibles à
atteindre?
Mme Champagne Jourdain : On n'est
pas du tout fermé à ça. Puis ça va faire l'objet, ça aussi, j'en suis
convaincue, de bonnes discussions. Dans ce... dans l'achat de services qu'on
fait, mais aussi dans les services qu'on offre à Services Québec, ce qu'on
veut, c'est s'assurer qu'on achète les bons services. Alors, à partir de ce moment-là,
ça part nécessairement... ça va... ça va nécessairement influencer les cibles
qu'on va se donner et les cibles qu'on va donner, dans le fond, aux organismes
spécialisés en employabilité.
Mme Cadet : Merci. Je vous...
je me tourne vers, donc, sur une variation, donc, sur le même thème. Dans le
rapport du Vérificateur général du Québec pour l'année 2021, donc, on
mentionne, donc, des mesures trop timides dans la Stratégie nationale pour l'intégration
et le maintien en emploi des personnes handicapées, notamment, donc, en lien
avec la mesure qui vise à soutenir le développement des mécanismes de pratiques
porteuses pour améliorer l'intégration socioprofessionnelle des personnes
handicapées dans leur parcours de formation. Récemment, donc, j'ai rencontré l'organisme
Pleins rayons. Donc, on parlait de moderniser les services. Donc, évidemment,
donc, il y a toute la question, donc, des organismes en employabilité. Aussi,
donc, il y a ces autres organismes, disons, qui font, donc, des miracles pour
le maintien en emploi de clientèles qui sont traditionnellement éloignées du
marché du travail, dont les personnes handicapées, les personnes vivant avec un
handicap, dont les personnes, donc, vivant en situation d'autisme aussi. L'organisme
demande... en fait vous demande, donc, pourquoi... donc, c'est un organisme
comme Pleins rayons, que je pense que vous avez rencontré aussi Mme la ministre,
qui a une solution innovatrice avec des des impacts considérables sur la
formation de la main-d'œuvre des personnes en situation de handicap, ne peut
pas être reconnu ou considérer pour partager leur expertise et améliorer les
pratiques actuelles au Québec.
Mme Champagne Jourdain : Vous
savez, on... il y a une multitude d'organismes qui offrent différents services.
Au niveau de, dans le fond, la reconnaissance, là, vous me parlez, dans le
fond, de la reconnaissance de cette entreprise-là, je pourrais voir le
mécanisme, dans le fond, qui est fait, là, puis vous revenir avec cette
réponse-là.
Mme Cadet : Mais donc, merci.
Dans tous les cas, je comprends que, quand on parlait, donc, des clientèles qui
sont un peu plus loin du marché du travail, qu'un organisme comme celui-ci,
donc, fait partie intégrante de votre vision. C'est bien ça?
Mme Champagne Jourdain : Je m'excuse,
je vois juste... j'ai un élément de réponse à vous fournir sur l'organisme. J'aimerais
bien le faire...
Mme Champagne Jourdain : ...pour
l'organisme Pleins Rayons, il y a eu une rencontre, dans le fond, qui a été
faite avec des représentants de directions régionales de Services Québec.
Alors, on est en analyse sur... sur leur dossier, dans le fond, de
reconnaissance. Du moins, je peux vous apporter ça. Pouvez-vous me répéter,
s'il vous plaît, votre dernière question? Je suis désolée.
Mme Cadet : Bien oui... bien,
je pense que vous... avec ce que... ce que vous m'indiquer, là, ça... ça
répond, là, quelque peu, donc, à la question, mais je... j'en ai... j'irais ici
donc en sous-question sur le... le... donc, encore une fois, sur votre... sur
votre chantier et sur votre vision, donc on revient toujours à ça, donc, sur
l'importance de pouvoir intégrer, donc, les... les personnes qui sont... les
clientèles qui sont les plus éloignées, donc, du marché du travail. Et ici,
donc, dans... est-ce que, donc, ces types de nouveaux joueurs là, donc, comme
Pleins Rayons, qui sont, donc, des nouveaux joueurs dans le domaine
socioprofessionnel pour la main-d'oeuvre en situation de handicap, donc
seraient consultés dans l'élaboration de votre stratégie, donc elles
seraient... vous avez dit qu'elles ont été rencontrées, mais est-ce qu'elles
seraient donc considérées pour répondre à la stratégie 2019-2024 pour
l'intégration en emploi des personnes handicapées?
Mme Champagne Jourdain : Vous
savez, quand on... on... on décide de... de... de... bien, pas on décide, quand
on s'alimente, dans le fond, on a... on a des belles structures pour le faire
et on a plusieurs moyens de le faire aussi, on a quand même sept grands réseaux,
nous, d'organismes en employabilité auxquels on peut... envers lesquels on peut
se tourner, nous, pour faire de la consultation, on est nécessairement toujours
en contact avec ces sept grands réseaux-là. Alors, voilà, on a... on a les
outils pour être en mesure, là, de... de... de faire les... de prendre les
meilleures décisions, mais aussi de... de bien s'alimenter pour être certain de
le faire.
Mme Cadet : Puis... puis
sur... pour boucler la boucle sur cette question, vous m'avez dit, Mme la ministre,
qu'en fait c'est la direction régionale de Services Québec qui a rencontré
Pleins Rayons, donc est-ce que vous vous engagez à les rencontrer?
Mme Champagne Jourdain : Mais,
écoutez, le dossier est actuellement... il y a une rencontre, ils sont
actuellement dans un dossier d'analyse. Moi, je vais certainement, dans le
fond, m'assurer de faire le suivi de ça. On a aussi l'élément suivant que
Services Québec a accueilli... a accueilli favorablement... l'organisme a
accueilli favorablement, pardon, l'alternative proposée par Services Québec et
a demandé un temps d'analyse visant à évaluer comment le soutien offert par
Services Québec pourrait être mis à profit des besoins de la clientèle de
Pleins Rayons, puis agir en complémentarité, dans le fond... d'autres sources
de financement envisagées.
Mme Cadet : Maintenant, donc,
j'ai une question sur le maillage. La semaine dernière, donc, nous étions,
donc, en études... en consultations particulières, pardon, sur l'étude du
projet de loi n° 19 sur le travail des enfants, avec mon collègue
d'ailleurs ici d'Hochelaga- Maisonneuve, et l'un des groupes venus témoigner en
commission particulière étaient l'Ordre des conseillers en ressources humaines
agréés, l'Ordre des CRHA qui nous indiquait, et à juste titre, que, donc, les
enfants ne peuvent pas être la solution à la pénurie de main-d'oeuvre,
notamment parce qu'il existe certains groupes qui sont sous-représentés comme
on continue... comme on en fait mention aujourd'hui, qui sont donc des bassins
de main-d'oeuvre sous-représentés sur le marché du travail. On a parlé des
personnes en situation de handicap, je viens de le faire, des personnes
immigrantes notamment, donc, qui sont encore... qui malheureusement, donc ont
encore un taux de chômage qui est un peu plus élevé que la moyenne, donc, des
personnes, donc, nées sur le territoire, les personnes autochtones et ainsi que
les travailleurs expérimentés. Ce que la représentante de l'Ordre des CRHA nous
mentionnait, c'est qu'effectivement, donc, il ne convient pas de se tourner
vers ces autres bassins de main-d'oeuvre parce qu'il y a des adultes
disponibles et que la solution recommandée, l'une des solutions recommandées,
donc, est le maillage en entreprise. Donc, outre, donc, le... ce qui peut être fait
avec les organismes en employabilité, donc comment est-ce que les... les
différents ministères se parlent et comment est-ce que vous voyez votre rôle
pour effectuer ce maillage-là?
• (12 h 10) •
Mme Champagne Jourdain : Bien,
vous savez, on... on... on... nous, il y a déjà eu un comité qui a été mis en
place avant la COVID, un comité interministériel sur les besoins, entre autres,
du marché du travail. Moi, je rencontre, dans les prochaines semaines aussi,
mais je les ai déjà rencontrés, mais je... je... je... j'ai fait une autre,
dans le fond, une autre suite de rencontres avec mes collègues des différents
ministères pour nous assurer d'être bien, je dirais, coordonnés dans nos
actions en fonction de leurs besoins aussi. Si je peux revenir aussi aux
clientèles qui sont éloignées du marché du travail...
Mme Champagne Jourdain : ...travail
et par rapport au p. l. 19? Au p. l. 19, il y a d'autres aussi
raisons qui nous permettent, qui nous alignent dans notre volonté d'aller de
l'avant avec ça, autres que celle aussi du fait qu'il y a des... d'autres
clientèles qui peuvent répondre, mais certainement qu'il y a d'autres
clientèles qui peuvent y répondre. On travaille en étroite collaboration
avec... avec d'autres de mes collègues, entre autres, Mme Chantal Rouleau,
pour être certain de travailler avec ces clientèles-là qui sont éloignées du
marché du travail, pour s'assurer qu'on puisse les accompagner, développer les
meilleurs programmes pour le faire. Je pense entre autres particulièrement
aussi aux clientèles qui sont judiciarisées. On n'en a pas fait mention, mais
c'est une clientèle qui est intéressante pour le marché du travail et qui peut
bénéficier aussi de cette réinsertion-là. Merci.
Mme Cadet : Merci. Donc, dans
les... vous avez tout à fait raison, les clientèles judiciarisées donc font
judiciariser donc des clientèles aussi éloignées à atteindre. J'ai mentionné
donc les personnes immigrantes. On sait que le ministère de l'Emploi
subventionne donc des programmes de francisation des employées en entreprise
lorsque celles-ci le réclament. Donc, comment s'effectue l'analyse des besoins
pour ces programmes de francisation en entreprise?
Mme Champagne Jourdain : Je
vous dirais qu'au niveau de l'analyse de ces besoins-là, elle est en grande
partie faite par le ministère, là, dans le fond, concerné. Je vous reviens, on
va vérifier aussi. Merci beaucoup.
C'est ça exactement. C'est ce que
j'allais... C'est ce dans quoi je me lançais. Vous savez, la question de la
francisation en entreprise dépasse les limites, là, du ministère de l'Emploi et
de la Solidarité sociale. On a le MIFI, nécessairement le MEQ et notre
ministère, et le ministère de l'Enseignement supérieur qui sont impliqués, dans
le fond, dans ces activités de francisation là et qui, dans le fond, nous
alignent sur les besoins qu'on a notamment sur le marché du travail. Nous, on
s'associe aussi à la Commission des partenaires du marché du travail pour
financer ces projets de francisation là en milieu de travail. Donc, c'est un
travail conjoint qui est fait avec les autres ministères pour définir, dans le
fond, les besoins
La Présidente (Mme D'Amours) : ...
Mme Cadet : Oui. De ce que je
comprends de ce que vous nous avez déposé en étude des crédits, donc, je pense
que c'est 7,7 millions de dollars qui ont été dépensés pour la
francisation des différents participants. Donc, j'imagine que... et je
comprends que l'analyse des besoins peut se faire en concertation avec le MEQ
puis avec le MIFI. Mais, puisque le déboursé donc se passe chez vous,
j'aimerais donc mieux comprendre donc comment, l'analyse, elle est faite aussi.
Donc, est-ce que vous... L'analyse de l'offre et de la demande en matière de
francisation qui est effectuée par le ministère de l'Emploi pour s'assurer que
ces clientèles qui sont éloignées du marché du travail y accèdent, notamment
face à la francisation.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...
Mme Champagne Jourdain : Au
niveau de l'analyse de l'offre, nous... vous l'avez bien dit, là, on finance
chez nous. Au niveau de l'analyse de l'offre, moi ce que j'en comprends
actuellement, et je veux m'assurer de vérifier, c'est que c'est fait en
collaboration avec les autres ministères, comme je vous le disais tantôt. Mais
on va vous revenir avec la précision parce qu'on est actuellement en train de
regarder ça. Merci.
Mme Cadet : Merci. Donc,
c'est juste pour clarifier, puis vous allez... et je comprends que vous allez
me revenir, puis j'aimerais bien que, le cas échéant, que ça puisse être
déposé en commission, s'il y a consentement.
Donc, le budget de subvention de la
francisation en entreprise donc il n'est pas effectué donc à partir donc d'une
analyse donc de l'offre et de la demande, donc en fonction donc des nouveaux
arrivants donc qui arrivent, qui ont des besoins de francisation, qui
vraisemblablement le feraient en entreprise. J'ai un certain point
d'interrogation autour du processus, sachant que, bon, pour cette année, donc
c'est 7,7 millions qui ont été... et je ne cautionne pas le montant en
tant que tel. C'est une bonne chose qu'il y ait de la francisation en
entreprise et que le ministère de l'Emploi soit imputable de ces montants-là.
Mais c'est sur le processus que je me questionne.
Mme Champagne Jourdain : ...nécessairement
une analyse qui est faite quand on finance des projets, et à ce titre-là, pour
vous donner plus d'informations précises, je vais céder la parole à M. Roger
Tremblay qui est sous-ministre adjoint...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...Donc,
vous pourrez avoir l'opportunité de revenir à la prochaine période d'échanges.
Maintenant, deuxième opposition. M. le député, la parole était vous.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente, vous m'avez ramené à un statut de deuxième opposition.
La Présidente (Mme D'Amours) : Eh
voilà.
M. Leduc : C'est fait. Je
reviens, Mme la ministre, toujours sur le dossier avec... et les groupes en
employabilité. J'aimerais revenir sur les critères d'admissibilité que vous
imposez en tant qu'acheteur de services. Pourriez vous m'expliquer, me
justifier, par exemple, pourquoi il n'est pas possible de faire un service, et
donc d'être rémunéré en conséquence, pour les réfugiés politiques?
Mme Champagne Jourdain : Je
m'excuse, pourriez-vous répéter le dernier bout?
M. Leduc : Voulez-vous finir
votre conversation d'abord? C'est bon?
Mme Champagne Jourdain : C'est
bon, merci.
M. Leduc : O.K.. Pourquoi ce
n'est pas possible de se faire acheter un service pour des réfugiés politiques?
Pourquoi ils ne sont pas admissibles au financement d'Emploi-Québec?
Mme Champagne Jourdain : Je
vous dirais que je travaille en étroite collaboration avec la ministre de
l'Immigration, madame Fréchette, pour faire en sorte qu'on développe des
projets, d'autres initiatives, pour s'assurer qu'entre autres les services de
Service Québec touchent le plus grand nombre de clientèles, dont les demandeurs
d'asile, entre autres réfugiés politiques. Alors, je ne veux pas me scooper,
mais on aura des annonces positives à venir pour les réfugiés.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vous rappelle qu'on nomme nos collègues par leur titre, s'il vous plaît.
Mme Champagne Jourdain :
Parfait.
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le député
M. Leduc : Pourquoi les gens
qui sont sur le RQAP ne sont pas admissibles?
Mme Champagne Jourdain : Les
gens qui sont sur le...
M. Leduc : RQAP. On ne
finance pas les services d'emploi quand c'est des gens qui sont sur le RQAP.
Pourquoi?
Mme Champagne Jourdain : Je
vous reviens.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député, avez-vous une autre question?
M. Leduc : Oui. Pourquoi une
personne qui est immigrante avec un permis de travail fermé ne peut pas être...
Mme Champagne Jourdain : Je
peux peut-être vous revenir avec le RQAP. Tout à fait, en toute logique, les
gens qui sont prestataires du RQAP ont un lien d'emploi et sont donc en emploi,
considérés comme en emploi.
M. Leduc : Oui, mais ça peut
être du temps partiel.
Mme Champagne Jourdain : On
va vous revenir avec une précision. Merci.
M. Leduc : Pourquoi on ne
peut pas être étudiant?
Mme Champagne Jourdain : J'entends
très mal dans la salle, je suis désolée.
M. Leduc : Pourquoi on ne
peut pas être étudiant?
Mme Champagne Jourdain : Avec
les étudiants?
M. Leduc : Exact.
Mme Champagne Jourdain : Parfait.
Pour ce qui est des étudiants, les établissements d'enseignement offrent des
services qui permettent aux étudiants, dans le fond, de se trouver un emploi,
d'être orientés vers le marché du travail. Donc, ces services-là sont offerts
en établissement. C'est aussi possible, par exemple, pour les étudiants, de
faire affaire avec certains services de Service Québec.
M. Leduc : Pourtant,
justement, néanmoins, vous ne les subventionnez pas, ces services là quand
c'est des étudiants qui viennent chercher le service. Ils vont l'avoir, le
service, avec des organismes en employabilité, mais vous ne les reconnaîtrez
pas comme service achetable. Même question pour les immigrants avec un permis
de travail fermé. Est-ce que ça fait partie des bonnes nouvelles qui viendront
avec les réfugiés politiques, ça aussi?
Mme Champagne Jourdain : Les
travailleurs étrangers avec un permis de... Les travailleurs étrangers avec un
permis de travail fermé sont considérés comme à l'emploi et sont déjà... dans
le fond, ont déjà une entente avec un employeur.
M. Leduc : Mais ils
pourraient vouloir le changer.
Mme Champagne Jourdain : Ils
pourraient vouloir le changer, ui, effectivement, ils pourraient vouloir
changer d'emploi. Mais actuellement, dans nos normes actuelles, ils sont
considérés comme des gens qui sont venus travailler pour un employeur
précisément. Ils ont une entente avec cet employeur-là.
• (12 h 20) •
M. Leduc : Dans le fond, Mme
la Présidente, ce que je veux illustrer à la ministre, c'est qu'il y a une
batterie de personnes qui sont en recherche de services d'employabilité,
parfois même référencés par Emploi-Québec, qui débarquent dans les groupes
d'employabilité, qui reçoivent des services dans les faits, mais que le
ministère se refuse de financer parce qu'il a un système que j'oserais dire
très bureaucratisé, avec des petites cases. Puis, si on ne rentre pas dans la
petite case, le groupe est incapable d'aller chercher le financement. Pourtant,
il consacre du temps et de l'énergie à des vrais humains, des vraies personnes,
mais ne reçoit pas le financement en conséquence. Puis c'est un peu toute la
logique du filet social qu'on échappe quand on est un petit peu trop pointu
dans nos critères d'admissibilité, comme l'est le ministère en ce moment. C'est
quelque chose qui m'achale, Mme la ministre, parce que j'ai l'impression que
vous traitez un peu... bien, je dis vous, le gouvernement, bien sûr, mais que
vous traitez un peu les groupes en employabilité, à la limite, comme la
fonction...
M. Leduc : ...une
fonction publique. Vous donnez des critères très pointus d'applicabilité.
Souvent, il y a des changements de programme en cours de route aussi, mais vous
ne les rémunérez pas comme des gens de la fonction publique. Ça fait que vous
savez comme un peu le beurre et l'argent du beurre, où ils sont assujettis à
une batterie de règles très exigeantes, avec des redevances très claires au
ministère, de papier, etc., comme s'ils étaient dans un ministère, mais ils ont
vraiment une fraction du prix en matière de financement. Ça les empêche d'avoir
de la rétention de personnel. Et je reviens avec ma question de tantôt. Vous
m'avez parlé de l'année financière prochaine. Je trouve ça un peu loin. Est ce
qu'il n'est pas possible d'avoir plus rapidement une conclusion de cette discussion-là,
de cette réflexion là sur la révision du financement général de ces groupes-là?
Mme Champagne Jourdain : Il
y a plusieurs éléments dans votre... dans votre question, mais dans votre...
dans votre introduction. C'est certain que nos programmes ont des critères. Tu
sais, quand on fait affaire avec des travailleurs étrangers à permis fermé, le
permis est octroyé par le fédéral. Donc, on ne peut pas s'immiscer non plus
dans ces décisions-là.
Maintenant, j'entends ce que vous me
dites. Est-ce que nos services ont besoin d'être ajustés? Certainement. Le
marché du travail lui-même change. On demande aux entreprises de changer,
d'évoluer avec ce marché du travail là, d'évaluer... d'évoluer avec les
nouveaux... les nouvelles clientèles d'employés. On demande ça aussi aux
organismes spécialisés en employabilité, mais on s'impose aussi ce
changement-là à travers justement cette discussion-là sur la modernisation
qu'on a avec les autres.
Alors, certainement, certainement qu'on
veut améliorer les choses. Et c'est à ça que va servir le chantier de
modernisation. Maintenant, il faut prendre le temps de bien faire les choses.
Je ne pense pas que c'est une discussion qu'on peut avoir avec le nombre...
avec le nombre de... d'acteurs impliqués en un mois, en deux mois. Il faut
aller au fond de la discussion. Il faut s'assurer que les réformes qu'on va
faire, que les changements qu'on va faire correspondent aux besoins, aux
nouveaux besoins du marché du travail. Et c'est ça qu'on s'engage à faire.
Voilà.
M. Leduc : Combien de
temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : Deux
minutes.
M. Leduc : Bon. Je
retiens donc qu'au plus tard la prochaine année financière serait l'objectif de
la ministre. Vous me corrigerez ai j'ai mal interprété, mais je reviens avec
quand même le désir de donner de l'air aux groupes parce que c'est très
restrictif, les critères du ministère. Ils font plein d'autres choses, hein?
Ils font la promotion du local, du recrutement de clientèle, de la création de partenariats,
de la liaison entre les entreprises. Et tout ça, ce n'est pas reconnu dans le
travail qu'ils ont à faire, en plus de tout ce qu'ils ont comme achat de
services à combler.
Je voudrais terminer l'échange, Mme la
Présidente, avec quelque chose que vous avez évoqué, Mme la ministre, en début,
le contexte du plein emploi. Et ça, ça m'inquiète parce que je sais que... je
savais que vous alliez aller là-dessus. Les groupes d'employés ont été créés à
une époque où c'était, au contraire, le chômage, chômage endémique, même. Et là
on a complètement changé de situation. C'est vrai. Sauf qu'avec les
restrictions ou les coupures qu'ils vivent, l'effet pervers qui s'en vient, que
je crains, en tout cas, et j'espère que vous avez... que je vais vous sensibiliser
à cette crainte-là, c'est qu'on va fragiliser ce réseau-là et que si jamais la
conjoncture économique change, comme il y a beaucoup d'économistes qui
l'évoquent, hein, une possible récession économique dans les prochaines années,
on ne sera pas équipés pour y faire face. Est-ce c'est quelque chose qui vous
inquiète?
Mme Champagne Jourdain : Dans
le contexte changeant du marché du travail actuel, je pense que l'agilité est
le mot d'ordre. Il faut s'assurer qu'on ajuste les services qu'on offre à
travers, oui, Services Québec, mais les autres aussi. Et il faut s'assurer
qu'on conserve l'expertise le plus possible dans ces organismes-là puisque,
oui, il se peut qu'on ait besoin.
Maintenant, nous, dans la manière dont on
a procédé à l'ajustement de nos achats, on n'a pas... on s'est assuré de garder
une marge de manœuvre. Par exemple, si j'achète 100 rédactions de CV dans
une organisation et que je reçois actuellement le service pour 10 personnes,
bien, je ne suis pas allé chercher... je n'ai pas... je ne suis pas allé
rechercher 90 services qui n'en sont pas rendus.
La Présidente (Mme D'Amours) : En
terminant.
Mme Champagne Jourdain : Alors,
on s'ajuste, on s'assure de rester agile. Et, oui, certainement, j'ai ça en
tête quand je... quand on fait nos travaux. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Nous sommes maintenant à la période d'échange avec l'opposition
officielle. Mme la députée, la parole est à vous.
Mme Cadet : Merci, Mme
la Présidente. Je reviens à l'information sur le marché du travail. Donc,
c'était l'équilibre du marché du travail. Une petite question ici. Je comprends
qu'il y a des travaux qui sont en cours par le ministère et la CCMT pour
identifier les causes des difficultés de recrutement par profession. On voit
qu'il y a 72 %, donc, des 234 professions en déficit, où les... de
main-d'œuvre éprouvent des difficultés de recrutement. Outre le ratio chômeurs
postes vacants va faire... Par exemple, on voit qu'il y a 89, là, des
professions évaluées en équilibre de main-d'œuvre qui ont été reconnues comme
ayant des difficultés de recrutement. Dans mes rencontres avec certains
groupes, c'est également...
Mme Cadet : ...qui... donc
c'est cette difficulté à être en mesure, donc, de recruter, nonobstant la
question du... bien, de la pénurie en tant que telle. Donc, on cite par exemple
la méconnaissance ou la perception négative de la profession citée ou du
secteur d'activités cité. Et on cite aussi, donc, les conditions de travail. Donc,
je veux savoir, donc, comment est-ce que vous agissez sous ces angles-là puis
est-ce que c'est une préoccupation aussi pour vous.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Champagne Jourdain : Certainement.
Bien, vous savez... Vous savez certainement que les conditions de travail
sont... font partie des responsabilités de mon collègue, le ministre du
Travail, et en ce sens-là, nous travaillons étroitement. Mais c'est...
Mme Cadet : Peut-être juste,
Mme la Présidente, donc, préciser... Donc, évidemment, oui, bien consciente que
les conditions de travail, donc, sont du ressort de votre collègue ministre du
Travail. Mais je donne ces exemples-là, donc, de préoccupations qui existent,
qui sont nommées dans votre étude et qui sont réalisées donc... qui font
partie, donc, des travaux réalisés par les CPMT pour bien voir donc si vous
avez, donc, cette préoccupation, si vous partagez cette préoccupation pour...
des différentes professions, donc pour les enjeux, les difficultés de
recrutement. Donc, évidemment, donc je ne vous demande pas d'agir précisément
sur la question des conditions de travail. Mais vraiment savoir, donc, si c'est
une préoccupation et si justement, vous travaillez de pair avec vos collègues
quand vous voyez les difficultés qui sont nommées par le rapport qui vous a été
soumis.
Mme Champagne Jourdain : Certainement,
c'est une préoccupation qu'on a. J'aimerais peut-être profiter de la présence
de monsieur Jean Lortie pour vous donner un peu plus de matière en ce sens-là,
qui est président, lui, de la Commission des partenaires du marché du travail
et qui est là aujourd'hui avec nous.
Mme Cadet : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il y a consentement tout le monde pour qu'il prenne la parole?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Consentement, merci. Veuillez vous présenter et prendre la parole, Monsieur.
M. Lortie (Jean) : Alors, Jean
Lortie, Président de la Commission des partenaires du marché du travail.
Effectivement, pour votre question, Mme la députée, la Commission travaille
fort actuellement avec ses partenaires qui sont sur la ligne de front, qui
vivent les tensions extrêmes du marché du travail, les pénuries de
main-d'œuvre, les raretés, la capacité de recruter, d'attirer dans les
secteurs, des secteurs aussi qui ont été souvent négligés dans l'économie
québécoise parce qu'ils n'étaient pas trop jazzés et qui aujourd'hui, on a
besoin de ces emplois-là. Donc, la Commission déploie avec ses partenaires des
mesures, des programmes avec ses clientèles éloignées du marché du travail par
ses huit comités consultatifs, femmes, jeunes, notamment, personnes
immigrantes, premières nations, inuits pour être capables de rendre beaucoup
plus attractifs les secteurs économiques, les régions du Québec et surtout
éviter la cannibalisation entre les entreprises de la main-d'œuvre. Donc
vraiment, déployer des moyens pour faire en sorte que des secteurs économiques
clés de l'économie québécoise puissent avoir une main-d'œuvre disponible,
formée, compétente et dans un horizon des 10 prochaines années, à travers les
trois crises : transition démographique, transition verte et transition
technologique.
Mme Cadet : Merci beaucoup.
Je reviens à la ministre... je réalise aussi que l'une des autres causes qui
sont nommées ici dans le rapport, donc, des difficultés de recrutement et la
rigidité d'accès à la profession ou à la formation. Donc, j'aimerais aussi...
j'aimerais vous entendre, donc, sur cette préoccupation qui est soulevée et qui
empêche certaines clientèles, notamment, donc, éloignées du marché du travail,
d'y accéder et qui cause des difficultés de recrutement de l'autre côté au
niveau des employeurs.
Mme Champagne Jourdain : C'est
certain que nous, on offre via différents services, programmes, de l'accompagnement
pour ces clientèles-là éloignées du marché du travail, un accompagnement qui se
fait aussi dans les milieux de travail.
Mme Cadet : Ma question
précise, c'est de savoir, donc, qu'est-ce que vous pensez de cette difficulté
précise de recrutement qui est la rigidité d'accès à la profession ou à la
formation?
Mme Champagne Jourdain : C'est
une réponse qui, dans le fond, concerne les ordres professionnels. Et ça, c'est
M. Jean Boulet qui est... c'est sous la responsabilité du ministre, dans le
fond, du Travail.
Mme Cadet : Mais est-ce que
vous avez... tu sais, puisque ça a quand même un impact au niveau de la
main-d'œuvre et que c'est soulevé justement par les travaux du ministère et de
la CPMT, donc, est-ce que c'est... vous avez ces conversations-là donc avec vos
collègues?
• (12 h 30) •
Mme Champagne Jourdain : Bien,
tout à fait. Puis c'est quelque chose qu'on... quand on dit qu'on veut
travailler à intégrer le plus grand nombre de personnes qui font partie de ces
clientèles éloignées du marché du travail... des clientèles qui sont éloignées
du marché du travail, il faut nécessairement travailler cette culture
d'inclusion là et on doit avoir les discussions avec les différents employeurs,
mais aussi avec les ordres professionnels. Et c'est certain qu'avec mon
collègue ministre du Travail, on a ces discussions-là et on va s'assurer...
12 h 30 (version non révisée)
Mme Champagne Jourdain : ...de
travailler en ce sens-là, de favoriser, de développer cette plus grande
inclusion là pour s'assurer que tout le monde ait sa place sur le marché du
travail. Ça fait partie de nos préoccupations.
Mme Cadet : Parfait. Donc,
vous l'avez nommé, vous venez de le refaire, donc, dans votre vision,
justement, donc, l'inclusion des clientèles du marché du travail, donc,
particulièrement sur cette difficulté-là, cette difficulté de recrutement là,
mais sur tant d'autres. Donc, est-ce qu'on a un échéancier pour la réalisation
de cette vision?
Mme Champagne Jourdain : Bien,
je vous dirais qu'actuellement nous...
Mme Cadet : Sur cet aspect de
votre vision, plutôt.
Mme Champagne Jourdain : Oui,
c'est ça. Je vous dirais qu'actuellement on est en analyse, on regarde les
programmes qu'on a, parce que, vous le savez, on a quand même un grand chantier
devant nous et du travail à faire dans cette optique-là d'ajuster nos services,
nos programmes en fonction des nouvelles réalités du marché du travail. Alors,
on analyse, certainement, ce qu'on fait actuellement, mais je n'ai pas d'échéancier
à vous donner aujourd'hui, là. On a plusieurs chantiers qui sont actuellement
sur la table, celui-là en fait partie. Mais on pourra arriver, bien sûr, avec
des échéanciers au fur et à mesure que les échanges et le travail va se faire
sur ce dossier-là.
Mme Cadet : Je comprends du
libellé ici que les travaux qui sont en cours avec la CPMT, donc, se
poursuivront avec la collaboration des comités sectoriels de main-d'oeuvre. Et
on nous a dit ici que le nombre de partenaires du marché du travail consulté
sera élargi. Donc, qui sont les nouveaux partenaires?
Mme Champagne Jourdain : Laissez-moi
quelques instants. Peut-être que je peux laisser M. Jean Lortie vous répondre,
vu que c'est une question précise, qui est président de la CPMT?
Mme Cadet : Oui.
Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
Lortie.
M. Ostiguy (Jean-Luc) : Oui,
bon, les nouveaux partenaires... Il y en a 1080, partenaires à la Commission
des partenaires du marché du travail, dans les 17 régions et dans les 29 CSMO,
mais, bien sûr, dans les huit comités consultatifs. Et ce sont les 1080 avec
lesquels on travaille. Il n'y a pas de nouveaux partenaires identifiés à
travers la commission, les travaux de la commission. Il y en a déjà pas mal, et
on réussit à coordonner tous ces travaux-là pour répondre, comme la ministre le
disait, dans des échéanciers sur le rapport quinquennal, dans des échéanciers
sur la planification stratégique de la commission. Et on a différentes étapes
qui s'en viennent dans les prochaines années, et l'objectif, c'est, bien sûr,
de répondre aux trois enjeux, les trois crises de transition dans lesquelles on
est, et que la Commission soit performante pour proposer au gouvernement des
mesures concrètes et qui atteignent l'objectif des clientèles éloignées du
marché du travail, répondent aux transformations massives dans lesquelles le
marché du travail se comporte actuellement et de répondre aux préoccupations
des régions du Québec d'avoir de la main-d'oeuvre disponible, qualifiée, avec
des compétences pour faire face aux défis dans lesquels on est actuellement.
Mme Cadet : Puis quand est-ce
que les travaux, ils ont commencé?
M. Lortie (Jean) : Les
travaux ont commencé depuis plusieurs années. Je vous dirais qu'il y a des
échéanciers cette année. D'ailleurs, l'Assemblée nationale recevra de la
ministre ce printemps le rapport quinquennal 2018-2023. La planification
stratégique de la commission, les travaux débutent cet automne, la nouvelle
politique d'intervention sectorielle des CSMO a été adoptée par la ministre au
mois de février dernier, on travaille sur la transition verte avec un plan stratégique
d'une dizaine d'années, et de même que sur la productivité. On s'est donné, à
la commission, un projet assez ambitieux de 10 ans de travail sur les enjeux de
productivité au Québec pour répondre aux pénuries, aux raretés de main-d'œuvre.
Mme Cadet : Puis juste pour
être certaine, donc, ici, on parle bien... on nous dit, donc, l'étude qui...
actuellement est complémentaire aux diagnostics qui sont présentés, donc, dans
le document. Donc, c'est de ces décisions dont vous parlez, donc il devrait
avoir, donc, des résultats, donc, cet automne.
M. Lortie (Jean) : Il y a des
travaux qui se mènent, il y a des travaux qui sont livrés à l'Assemblée
nationale, d'autres à l'interne de la commission vers la ministre et, de façon
plus générale, oui, il y aura des échéanciers, là, qui sont déjà prévus de
façon législative, aux cinq ans, notamment, parce que c'est le rapport
quinquennal, et il y a des travaux qui sont en cours, là, pour adoption par la
commission et qui seront transmis à la ministre pour la suite des choses.
Mme Cadet : Parfait. Je me
tournerais ici vers la requalification, donc, des travailleurs. Donc, je
reviens donc à la vision de la ministre, qui nous dit, donc, les trois piliers,
donc, sont l'opération main-d'œuvre, la validation des mesures et l'intégration
des clientèles éloignées du marché du travail et la formation. Pour ce qui est
de la validation des mesures au niveau de l'opération main-d'œuvre, donc, vous
avez, comme moi, donc, pris connaissance des différents articles de journaux,
donc, mentionnant les défis de validation du programme pour la requalification
et l'accompagnement en technologies de l'information et des communications, le
PRATIC, ainsi que... plusieurs programmes de requalification, donc, le PARAF, le
programme d'aide à la relance pour l'augmentation de la formation. Au moment de
la publication de ces articles, donc, il n'y avait pas de données sur l'efficacité
des programmes Est-ce qu'il y en a aujourd'hui?
Mme Champagne Jourdain : Je
vous dirais que, jusqu'à maintenant, au niveau du.
Mme Champagne Jourdain : ...PRATIC,
en date du 17 février 2023, on a 2610 participations complétées, c'est-à-dire
2610 diplômés, et on compte actuellement 3759 participations en cours, c'est-à-dire
des gens inscrits en formation.
Mme Cadet : Puis, pour les
diplômés, donc, ceux-ci, ils sont en emploi?
Mme Champagne Jourdain : Je
vous dirais que, pour les diplômés, on est en train de faire les démarches pour
évaluer combien d'entre eux sont actuellement en emploi. Vous comprenez que
suivre les résultats de près, c'est extrêmement important pour moi. On veut
s'assurer que les programmes qu'on met en place fonctionnent, et on est
actuellement là-dedans, à faire un suivi avec ces 2610 diplômés-là.
Mme Cadet : Donc, au niveau
du suivi, donc, le... ici, ce n'est pas seulement de savoir s'ils sont en
emploi, mais également de savoir s'ils sont en emploi dans le domaine de
formation pour lequel ils ont été subventionnés?
Mme Champagne Jourdain : Absolument,
c'est ce qu'on veut savoir, et on va... on devrait avoir ces données-là à jour
pour les diplômés, les 2610 diplômés cet automne.
Mme Cadet : Cet automne.
D'accord. Parce que, donc, le service des communications du ministère, donc,
s'est engagé en février dernier à ce qu'une reddition de comptes, donc, soit
faite dès que les données seront remplies au cours de cet exercice-ci. Donc,
c'est de... Et qu'est-ce qui sera compris également dans le processus de reddition
de comptes? Donc, on a ici, donc, le nombre... Évidemment, vous allez nommer le
nombre de diplômés, s'ils sont à l'emploi, s'ils sont à l'emploi dans le
domaine de formation pour lequel ils se sont spécialisés. Au niveau du
maintien, de la rétention aussi, donc des perspectives dans le domaine d'étude,
donc, est-ce que, donc, le processus de reddition de comptes va atteindre tous
ces renseignements?
Mme Champagne Jourdain : Vous
savez, on a... Un des défis qu'on a à l'Emploi, c'est... On met en place des
mesures pour former des gens, ces gens-là se forment, mais on travaille avec
des humains. Les humains, je veux dire, on les forme dans des secteurs, et
peut-être qu'au bout d'un an, deux ans, ils choisissent d'aller dans un autre
secteur. Ça, c'est un des défis. Et le défi qu'on a, en toute transparence,
avec les programmes comme le PRATIC, c'est de suivre ces diplômés-là dans leur
évolution. Alors, ce qu'on va vouloir avoir, dans le fond, dans cette reddition
de comptes là, c'est... on va vouloir aller le plus loin possible dans ce
qui... dans ce qu'on est en mesure de faire pour s'assurer qu'on a des
résultats avec ces programmes-là, et, si ce n'était pas le cas - je suis dans
l'hypothèse - prendre les dispositions nécessaires pour s'assurer qu'on
atteigne nos résultats.
Mme Cadet : Quand le
programme a été monté, au début de l'Opération Main-d'œuvre, donc, est-ce que
le processus de reddition de comptes dont vous me parlez était déjà prévu?
Mme Champagne Jourdain : Je
vous dirais que ces processus de reddition de comptes là ont été mis en place
avec, dans le fond, le programme. Est-ce qu'il peut y avoir des ajustements?
Certainement. Mais on avait un processus de reddition de comptes, oui, qui
accompagnait le déploiement de ce programme-là.
Mme Cadet : Donc, quel
était-il?
(Consultation)
Mme Champagne Jourdain : Alors,
nous, ce qu'on voulait dans cette reddition de comptes là, c'est surtout savoir
si... qu'on mise dans le fond sur les retours en emploi et de s'assurer que ce
soit dans ce secteur-là. Donc, en gros, c'est ce que notre reddition de
comptes... c'est ce qu'on veut aller chercher avec notre reddition de comptes.
Mme Cadet : Mais je vous...
Vous me permettrez, avec égards, Mme la ministre, donc, de soulever quelques
points d'interrogation, parce que, là, je comprends que... Donc, vous dites
donc : Au départ, donc, il y avait déjà, disons, ces éléments-là qui
étaient pris en considération quand le programme a été monté, mais qu'il n'y
avait rien, donc, pour suivre les données jusqu'à ce que des questionnements
publics soient émis au cours du mois de février dernier?
Mme Champagne Jourdain : Écoutez,
je peux peut-être passer la parole à M. Roger Tremblay, sous-ministre adjoint.
Vous comprendrez que je suis là depuis six mois, il y a des éléments des fois
que je n'ai pas encore entre les mains. Mais il pourra certainement vous donner
une réponse plus étoffée.
Mme Cadet : Pas de
consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
n'y a pas de consentement?
Mme Cadet : Non.
La Présidente (Mme D'Amours) : Avez-vous
une autre question, Mme la députée?
• (12 h 40) •
Mme Cadet : Oui. Je vous
dirais... Donc, je continuerais un peu dans... des différents programmes de
requalification et de formation, donc, qui ont été mis sur pied. Je me tourne
donc vers le programme Perspectives. Donc, les associations étudiantes, donc,
déplorent l'absence de plusieurs programmes dans la liste, là, qui est énumérée,
là, pour les programmes Perspectives, et...
Mme Cadet : ...aucune
modification dans le programme de bourses, donc, a été faite depuis
l'implantation, depuis un an, donc. Un peu plus tôt, donc, on parlait de la
nécessité... de l'agilité, là, qui était nécessaire une fois la mise sur pied
des différents programmes. Donc, est-ce que cette agilité-là, cette remise en
question, et cette reddition de comptes, pour vous assurer qu'il y a un
arrimage entre les besoins et ce qui est mis en place, donc, a été fait dans le
cadre du programme Perspective ou est en cours?
Mme Champagne Jourdain : Le
programme des bourses, auquel vous faites référence, est sous la responsabilité
du ministère de l'Enseignement supérieur.
Mme Cadet : Bien, je pense
que l'enseignement supérieur, donc, déploie le programme, mais c'est... en
fait, il a été, annoncé donc dans le cadre de votre opération main-d'œuvre.
Mme Champagne Jourdain : Je
vous invite à poser vos questions au ministère de l'Enseignement supérieur pour
ce qui est de l'attribution, puis de la définition, puis des critères
d'admissibilité des programmes sur les bourses Perspective, dans le fond.
Mme Cadet : Mme la ministre,
donc vous conviendrez, quand même, avec moi que c'est quand même, donc, un
programme qui a pour objectif de résorber la pénurie de main-d'œuvre. Donc, il
y a donc cet aspect, donc, qui fait partie de vos différentes priorités que
vous nous avez énumérées. Vous nous avez parlé de votre vision dans le domaine.
Donc, est-ce que vous pensez que c'est pertinent, puisque ça fait partie de
votre mission, ça fait partie de votre vision pour le ministère de l'Emploi,
qu'il y ait un certain arrimage avec le ministère de l'Éducation sur cette
question de l'enseignement supérieur... sur cette question-là?
Mme Champagne Jourdain : Je
vous invite encore une fois à poser la question au ministère de l'Enseignement
supérieur.
Mme Cadet : D'accord.
La Présidente (Mme D'Amours) : Moins
d'une minute, Nme la députée.
Mme Cadet : Moins d'une
minute. Bien, parfait. Et juste, donc, pour valider, donc, les programmes, pour
ce qui est, donc, des programmes de requalification, donc, on a parlé de
pratique, vous l'avez énumérée, donc ce qui devrait se faire. Donc, le même
fonctionnement est prévu pour ce qui est du PARAF au niveau de la reddition de
comptes?
Mme Champagne Jourdain : Le
PARAF est terminé.
Mme Cadet : Donc, il est
terminé. Donc, quand est-ce qu'on aura donc...
Mme Champagne Jourdain : La
reddition de comptes a déjà eu lieu.
Mme Cadet : Donc, est-ce que
vous pouvez nous transmettre les données si la reddition de comptes a eu lieu,
s'il vous plaît?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Cadet : ...un dépôt en
commission, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : J'y
arrivais, Mme la députée, s'il vous plaît. Donc, je vous demande de faire le
dépôt à la commission pour que tous les députés puissent avoir accès à ce
document. Nous sommes maintenant rendus à la dernière période d'échange, et je
vais laisser la parole à la députée d'Anjou-Louis-Riel, s'il vous plaît.
Mme Boivin Roy : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, j'ai une question importante pour vous, Mme
la ministre, c'est relativement à Services Québec. D'ailleurs, je profite de
l'occasion pour vous remercier pour le mandat que vous m'avez octroyé. Je vous
en suis reconnaissante. Et, avant de poser la question, vous me permettrez de faire
une entrée en matière sur la mission, les besoins citoyens, les services
offerts, les partenariats et les points de service de Services Québec, et ce,
évidemment, pour le bénéfice de tous, ça nous permettra alors de mieux
apprécier votre réponse.
Alors donc, on se souviendra Services
Québec, création en 2004, avec la nomination d'un ministre responsable des
Services gouvernementaux et la création d'un comité interministériel en 2005,
les premiers centres de services, en fait, 17 centres qui ont été déployés en
2016. En 2015, Services Québec devient la porte d'entrée des services
gouvernementaux pour les citoyens et les entreprises sur tout le territoire, et
évidemment, dans les dernières années, depuis... depuis 2020, pardon, le
remplacement des centres locaux d'emploi pour les bureaux de Services Québec.
Alors, une mission importante pour
Services Québec d'offrir aux citoyens et aux entreprises sur tout le territoire
du Québec, un guichet multiservice afin de leur permettre un accès simplifié
aux services publics. Alors, essentiellement, c'est la porte d'entrée des
services gouvernementaux. Alors, nombreux services qui vont répondre aux
besoins des citoyens, donc les... notamment, peuvent venir dans les bureaux de
Services Québec pour s'aiguiller sur les services qui sont utiles, liés à leurs
besoins, pour les assister, eux, également, les entreprises dans leurs
démarches avec le gouvernement, notamment dans les programmes et les services
liés à l'emploi, à l'aide sociale, aux services aux entreprises ainsi que les
programmes et les services des différents ministères, les organismes.
Également, les citoyens peuvent venir pour...
Mme Boivin Roy : ...vérifier
des documents ou des prérequis pour l'obtention de certains services, prendre
des rendez-vous pour rencontrer un agent spécialisé, avoir accès à une salle
d'équipements informatiques en libre-service et offrir... et recevoir et offrir
de l'aide relativement à cet équipement. Également, ils peuvent vouloir des
services en matière de qualifications obligatoires allant de l'inscription à un
examen, à la surveillance d'un examen, à la délivrance d'un certificat, bref,
nombreux dossiers pour lesquels les citoyens peuvent venir. Également, les
services d'immatriculation et de permis de conduire, le transfert des appels
et, évidemment, si cela les intéresse, les publications de Services Québec, la
gestion des droits d'auteur et des ministères et des organismes. Donc, nombreux
besoins pour lesquels les citoyens font affaire au service de Services Québec.
C'est également une porte d'entrée pour
plusieurs services gouvernementaux. Ça va toucher indirectement la demande de
renseignements du deuxième groupe d'opposition, la RP-03, donc des services qui
sont offerts autant au téléphone, au comptoir que sur le Web et sur les
plateformes numériques gouvernementales. Donc, au téléphone et au comptoir,
bien, évidemment, les renseignements généraux, les référencements sur les
programmes et les services gouvernementaux sont offerts. L'écoute et la prise en
compte des besoins citoyens, l'aiguillage sur les services, la réception de
plaintes ou de commentaires, le réacheminement aux partenaires concernés, la
vérification de documents et les services, bien sûr, les nombreux services du
registraire des entreprises, les différents formulaires, puisqu'on sait qu'il y
en a nombreux, aider la clientèle à pouvoir les remplir et les informer sur les
différents programmes.
Sur le Web et les plateformes numériques,
bien là, bien sûr, il y a cette porte d'entrée aussi sur les différents
services gouvernementaux. Donc, on pense, entre autres, à clicSÉQUR, ce service
qui permet aux citoyens d'utiliser un seul identifiant pour accéder de façon
sécuritaire aux services en ligne des ministères et des organismes participants.
On pense aussi à Québec Emploi, ce site d'offres d'emploi en ligne gratuit qui
s'adresse tant aux chercheurs d'emploi qu'aux employeurs du Québec. On pense
aussi aux IMT, donc les informations sur le marché du travail. C'est un outil
qui permet aux citoyens et aux entreprises de mieux se renseigner sur le marché
du travail. Également, le Service québécois de changement d'adresse à la fois
pour les citoyens et les entreprises, donc c'est un service en ligne qui permet
de faire connaître en une seule démarche sa nouvelle adresse à sept ministères
et organismes. Aussi, on pense au GAP, donc le guichet d'accès à la première
ligne, ce service qui permet aux personnes sans médecin de famille d'obtenir un
rendez-vous médical ou un service de santé. Bien sûr, Entreprise Québec et Zone
entreprise, donc, depuis 2017, c'est des services qui assurent la coordination
des demandes relatives à tous les programmes et les services pour les
entreprises. Et, tout à l'heure, j'ai mentionné le registraire des entreprises.
Donc, on sait que c'est un registre à caractère public dans lequel sont déposés
et diffusés les informations prescrites par la loi et relatives aux
associations et aux entreprises qui sont constituées au Québec.
Alors, il se passe beaucoup de choses à
Services Québec, mais ce n'est pas tout puisqu'également il y a des
partenariats. Donc, Services Québec, dans ce cadre, conclut aussi des
partenariats avec différents ministères et organismes qui visent à élargir le
panier de services accessibles via Services Québec, également à améliorer
l'accompagnement offert et à simplifier la prestation de services pour les
citoyens et les entreprises. Il y a des ententes de partenariat effectives avec
51 ministères et organismes, c'est quand même très impressionnant. Et, au
cours des trois dernières années, Services Québec a conclu 10 nouvelles
ententes avec divers ministères et organismes.
Je vous en donne quelques exemples. On
pense, par exemple, à l'Autorité des marchés publics, qui a maintenant une
cohabitation administrative dans les bureaux de Laval-des-Rapides mais
également de Rouyn-Noranda. On pense aussi à la Société de l'assurance
automobile du Québec, qui est mandataire à Sainte-Anne-des-Monts, ou encore à
la Régie des alcools, des courses et des jeux pour la participation et
l'utilisation des zones intégrées de la zone d'entreprises. Alors, ce sont
trois des 10 nouvelles ententes qu'il y a eu lieu depuis
l'année 2020. Alors, malgré la pandémie, on peut voir que Services Québec
a été très actif. D'ailleurs, je profite de l'occasion pour féliciter tout
votre personnel à l'appui du ministère, Mme la ministre.
• (12 h 50) •
Et les travaux se poursuivent pour
conclure de nouvelles ententes de partenariats avec d'autres ministères et
organismes qui, bien sûr, vont viser, en bout de ligne, une meilleure
accessibilité aux services gouvernementaux. En marge de ça, démarches de
décloisonnement de prestation des services publics, puisque, comme on sait les
citoyens, on se l'est bien fait dire dans nos rencontres de travail, que les
citoyens ne veulent pas avoir à redire leur histoire plusieurs fois. Donc, on
travaille également là-dessus...
Mme Boivin Roy : ...l'importance
des points de service. D'ailleurs, ça va toucher peut-être la question Q31
de l'opposition officielle. Donc, au niveau des services téléphoniques et des
courriels, il y a neuf centres d'appels. Et ce qui est assez impressionnant,
Mme la ministre, comme vous le savez bien sûr, c'est qu'il y a eu plus de
3 millions d'appels qui sont traités annuellement. Alors, les différents
centres de services, donc, on pense, entre autres, aux centres de recouvrement,
au Régime québécois d'assurance parentale, aux centres de communication avec la
clientèle, le centre d'assistance au placement, le Directeur de l'état civil et
du Québec, qui revient à votre question au 31. Donc, on sait qu'il y a
plusieurs questions qui peuvent être posées sur les naissances, sur les
mariages, sur l'union civile, sur le décès.
Alors, ce sont quelques-unes des différentes
bulles, si vous me permettez, pour les différents centres d'appels de Service
Québec, et, comme on disait tout à l'heure, donc plus de trois 3 millions
d'appels traités annuellement. Mais également il y a les services au comptoir.
Donc, un réseau... On se disait, tout à l'heure, au départ, qu'on partait avec
17 centres de services, alors on est maintenant rendus avec
138 bureaux de plusieurs types, alors 129 bureaux de Service Québec, mais
également sept bureaux libre-service et deux autres bureaux spécifiquement
dédiés à l'emploi.
Alors, le déploiement de Service Québec,
depuis 2004, 2005, 2006, est tout simplement impressionnant. Mais en même
temps, aussi, ce qu'on sait, c'est que les attentes des citoyens sont grandes,
leurs demandes également sont grandes et sont changeantes avec l'ère dans
lequel nous sommes maintenant. Donc, les citoyens demandent des services
publics qui sont accessibles, qui sont centrés sur l'évolution de leurs
attentes et de leurs besoins.
Les citoyens souhaitent une approche qui
est personnalisée, une approche qui est propulsée par une administration
publique qui est performante. Ils souhaitent avoir un accès simple à une grande
diversité de services à partir d'un même point de service, ils souhaitent aussi
un minimum de démarches pour l'obtention des services gouvernementaux. On sait
que la vie va très vite, on a seulement tous 24 heures dans une journée,
alors qu'on en aurait besoin de beaucoup plus. Et donc les citoyens souhaitent,
justement, faire le minimum de démarches possibles, avoir le meilleur
accompagnement pour faciliter l'accès aux services gouvernementaux, comme je
disais tout à l'heure, ne pas avoir à redire leur histoire plusieurs fois.
Donc, des services qui sont à leur portée, des services en toutes circonstances,
des services en temps opportun, des services adaptés aux interactions
environnementales. Puis en bout de ligne, ultimement, ce qu'on sait, c'est
qu'évidemment chaque citoyen est unique, chaque entreprise est unique, donc
d'où le service personnalisé qui est demandé.
Alors donc, à l'ère où tout s'accélère,
les interactions en société sont grandement facilitées par d'innombrables
innovations technologiques et les citoyens considèrent qu'il s'avère essentiel
de penser autrement la prestation des services publics. Alors, plus que jamais,
ceux-ci, également leurs entreprises, requièrent des échanges efficaces, des
échanges simples, des échanges rapides avec le gouvernement. Alors, ils
réclament des démarches intégrées et un accompagnement à leurs attentes.
Donc, on voit un mouvement, hein, on le
sent depuis les dernières années, un mouvement qui vise à centrer la prestation
de services publics sur les attentes des citoyens et des entreprises. On sait
que ce virage est déjà amorcé. D'ailleurs, on en discute depuis le début du
mandat et on en discute aussi à l'interne dans nos travaux. Donc, c'est un
virage qui s'opère au sein de nombreux ministères et organismes québécois. Et,
pour aller plus loin et répondre complètement aux attentes des citoyens, il y a
une action cohérente, innovante et collective de l'appareil public qui est
requise. Donc, les gens s'attendent à une offre de services intégrée, fluide,
simple et évidemment sécuritaire, il ne faut pas oublier d'en parler.
Et Service Québec, bien, évidemment, avec
tout ce que j'ai dit comme prémisse, Service Québec se veut un facilitateur des
démarches des citoyens et des entreprises auprès de l'État. Et vous me
permettrez, Mme la ministre, de vous demander : Dans ce contexte où le
numérique prend plus de place dans les services des citoyens, comment vous
voyez le rôle de Service Québec pour les prochaines années?
Mme Champagne Jourdain : Je
vous remercie, Mme la députée. Et je vais en profiter d'entrée de jeu pour
remercier mes collègues députés qui sont là. J'ai oublié de le faire tout à
l'heure. C'était... C'est ma première étude de crédits. J'avais hâte d'aller
dans le vif du sujet, alors j'ai oublié de vous remercier pour votre présence
puis pour votre collaboration aussi. C'est toujours impressionnant quand on
voit...
Mme Champagne Jourdain : ...vous
avez fait une bonne énumération, là, dans le fond, des services et de ce que
les gens sont en droit de s'attendre aussi dans l'amélioration de ces
services-là. Et c'est toujours impressionnant de voir le nombre de services qui
sont déployés. Et je vous remercie d'avoir fait l'exposition de ces
services-là. C'est aussi une fierté de dire qu'on est là dans le quotidien, au
ministère de l'Emploi, dans le quotidien des Québécois et des Québécoises et
qu'on les accompagne.
Maintenant, je considère que plusieurs
services... oui, on est à l'ère du numérique, mais plusieurs services doivent
encore être rendus en personne, c'est certain. On ne peut pas faire le... on ne
peut pas basculer tout de suite au numérique dans l'ensemble de nos services,
clairement. Les services téléphoniques, eux, sont complémentaires aux services
en ligne. Vous nous en vous avez parlé. Et Services Québec a aussi un rôle
important à jouer dans la... dans la simplification des services
gouvernementaux en rassemblant les différents ministères et organismes.
Maintenant, je pense que, dans cette
simplification-là, un bon exemple et justement le plan d'action gouvernemental
de simplification des démarches administratives à la suite d'un décès. J'aimais
cet exemple-là parce que, maintenant, on... avec cette initiative-là, on est en
mesure d'éliminer 12 démarches administratives et d'en simplifier huit. Je
pense que, dans le quotidien des Québécois et des Québécoises, surtout dans un
contexte comme celui d'un décès, on vient répondre à un besoin de
simplification des services. Il faut tenir compte des réalités des citoyens, il
faut simplifier leurs interactions avec le gouvernement puis il faut s'assurer
qu'on continue de travailler en ce sens-là. Je vous remercie beaucoup.
La Présidente (Mme D'Amours) : Députée,
il vous reste une minute.
Mme Boivin Roy : Merci
beaucoup. Alors, merci pour votre réponse, Madame... Mme la ministre. Alors, je
vous poserais peut-être une dernière question. Au niveau de votre expectative,
au niveau du temps, comment voyez-vous l'intégration? Est-ce que vous voyez
potentiellement une intégration des travaux du ministère de l'Emploi avec les
autres ministères? Je comprends que vous pouvez juste vous avancer pour une
période de trois ans.
Mme Champagne Jourdain : Bien,
c'est certain que, vous savez, puis je vous remercie encore une fois de votre
soutien dans ce dossier-là, le ministère de l'Emploi, c'est un... c'est un gros
ministère qui a beaucoup de bureaux et on veut certainement faire les choses de
la bonne façon, mais dans les meilleurs délais.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup.
Compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 15 heures. Merci, tout le monde.
(Suspension de la séance à 12 h 58)
14 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 01)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
allons reprendre nos travaux.
Je vous rappelle que la commission est
réunie afin de poursuivre l'étude du volet Emploi des crédits budgétaires du
portefeuille...
15 h (version non révisée)
La Présidente (Mme D'Amours) : ...et
Solidarité sociale pour l'exercice financier 2023-2024.
Avant de commencer, Mme la ministre, j'ai
une demande à vous faire. La députée nous avait demandé... vous avez demandé,
pardon, une analyse de l'offre et la demande en francisation pour les
clientèles éloignées du marché du travail par le MESS. Elle voulait avoir un
dépôt de documents. Est-ce que vous allez faire le dépôt de cedit document?
Mme Champagne Jourdain : Oui,
on va faire le dépôt mais pas aujourd'hui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Non,
c'est ça, ultérieurement, mais, le dépôt, je vous demande de le faire à la
commission pour que tous les députés puissent en avoir une copie. Alors, nous
sommes maintenant à l'intervention de l'opposition officielle. Mme la députée
de Bourassa-Sauvé, la parole est à vous.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Donc, j'espère que tout le monde a eu un bon dîner. Donc, Mme la
ministre, nous... je reviens, donc, à la vision. Donc, on a parlé de la
validation des différentes mesures, le... des clientèles éloignées, là, du
marché du travail, donc l'encadrement des mesures pour les rapprocher du marché
du travail, la loi du 1 %. Je reviens au niveau des clientèles éloignées
du marché du travail, je reviens à la question des personnes vivant avec un
handicap. On l'a mentionné, donc, j'ai parlé d'un organisme en particulier un
peu plus tôt aujourd'hui. L'un des aspects, particulièrement pour ces
clientèles-ci, qui parfois... qui fait l'objet d'un angle mort, là, disons, c'est
le fait que, bon, certaines, donc, de ces personnes vivant avec un handicap,
donc, sont tout à fait aptes au travail. On parlait plutôt aussi du maintien à
l'emploi et du fait qu'avec le maillage en entreprise, donc, on est parfois,
donc, en mesure, donc, de rapprocher, donc, ces individus. Je voulais savoir de
votre part, et je comme disais, donc, que vous aviez mentionné, donc, l'aspect
validation des différentes mesures, est-ce que vous avez une idée du taux d'emploi
des personnes vivant avec un handicap qui sont aptes au travail?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Champagne Jourdain : Merci.
Je vous remercie pour votre question. Et je constate qu'on a une meilleure
sonorité dans cette salle-ci je vous ai fait répéter plusieurs fois, on avait
des enjeux avec le son dans l'autre... dans l'autre pièce. On est mieux
maintenant. Alors, je vous remercie pour votre question.
D'entrée de jeu, je vais me permettre de
dire que vous touchez une corde sensible quand on parle des personnes en
situation de handicap puisqu'ils font partie d'une... d'une catégorie de gens
qui sont dans une clientèle éloignée du marché du travail et que cela, comme je
l'expliquais, fait partie des priorités, d'en intégrer le plus possible. Alors,
cela fait partie des priorités que j'ai présentées à mon premier ministre, au
premier ministre en début de mandat.
Alors, je veux vous dire que... Parce qu'on
parle aussi beaucoup d'enjeux, d'enjeux d'intégration, ça fait... ça fait
partie de votre question, je vais vous revenir un peu plus tard pour les
chiffres, mais on a deux programmes, un programme qui permet aux gens d'intégrer,
dans le fond, le marché du travail, les différentes entreprises, mais on a
aussi un programme qui soutient les entreprises... qui soutient les entreprises
adaptées. Alors, il y a des milieux qu'on doit accompagner, mais il y a des
milieux aussi qui sont faits pour accueillir, dans le fond, les personnes en
situation de handicap. Alors, pour ce qui est des chiffres, je vous reviens, je
voulais simplement vous dire aussi qu'on a créé 225 postes permanents en
entreprises adaptées. Ce sont des données qui sont extrêmement importantes.
Moi, j'ai eu la chance, durant ma tournée, de faire la visite de ces... de ces
entreprises adaptées là. Et ce qu'ils font, c'est extrêmement important. Je
vous reviens.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Puis, en fait, pour ma question, là, je comprends que vous cherchez
la donnée, donc vous avez la donnée sur le taux d'emploi, donc, des personnes
vivant avec un handicap qui sont au travail. Donc, vous l'avez?
Mme Champagne Jourdain : Oui,
ça s'en vient.
Mme Cadet : Merci beaucoup.
Donc, pendant que ça s'en vient, je reviendrais, donc, à l'autre aspect, donc,
de vos priorités. Donc, vous avez parlé de la loi du 1 %. Il y a, donc, l'Ordre
des CRHA, donc, qui... il y a quelque temps, donc, qui a émis, donc, un sondage
auprès... auprès de ses membres qui estiment que... bon, que la loi du 1 %
demeure pertinente mais qui cherchaient à obtenir... Bien, en fait, là, il y a
une proportion, donc, assez élevée, donc, des membres, donc 79 %, qui juge
élevée la charge administrative de la loi du 1 %...
Mme Cadet : ...vous avez
parlé plus tôt de certains aménagements que vous voulez faire, donc je vous
laisserais peut-être développer là-dessus.
Mme Champagne Jourdain : M.
Lortie nous l'expliquait ce matin, dans le contexte dans lequel on se trouve
actuellement, avec la loi du 1 %, on est dans l'attente d'un rapport qui
est en train de se bâtir, un rapport quinquennal, 2018-2023, qui s'en vient.
Et, dans ce rapport-là, il va y avoir des recommandations. Alors, si on veut
préserver le véhicule, un véhicule qui est important pour continuer de former
les gens en entreprise, on veut certainement qu'il y ait des améliorations
lorsque nécessaire. Alors, est-ce qu'il y aura des améliorations sur la charge?
On veut certainement s'assurer d'être en mesure d'alléger. C'est une des
missions aussi qu'on s'est données, comme gouvernement, d'alléger la charge
administrative qui incombe à nos entreprises. Donc, moi, ça devrait faire
partie des recommandations, je m'y attends, et on va se pencher sur cette
question-là aussi parce que c'est certainement une de nos préoccupations.
J'ai peut-être aussi... j'ai peut-être
aussi... J'ai, pas «peut-être», j'ai la réponse que vous vouliez. Au niveau du
taux d'emploi pour les personnes handicapées aptes au travail, on est à
56,1 %.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Cadet : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Donc, 56,1 %. On sait, malheureusement, donc, que
certaines, donc, des personnes vivant avec un handicap se retrouvent, donc,
sur... donc, sur des programmes d'aide sociale, donc, même si elles sont aptes
à travailler. Donc, est-ce que vous avez certains objectifs de hausser un tel
taux?
Mme Champagne Jourdain : De
hausser? Bien, certainement que je l'ai dit d'entrée de jeu, et je l'ai répété
plusieurs fois, et je vais le redire parce que c'est vraiment une de mes
priorités, celle d'intégrer le plus grand nombre de gens issus des clientèles
éloignées du marché du travail, et ça fait certainement référence aux personnes
en situation de handicap. Alors, voilà.
Actuellement, on a des programmes qui
amènent... qui porte fruit, mais on a aussi... Comme je vous disais tantôt, je
vous disais qu'on avait créé, à travers les entreprises adaptées, 225 postes
juste dans les dernières années. Il y a actuellement 46 % de ces postes-là
qui sont toujours vacants. Alors, certainement qu'on veut travailler, qu'on
veut apporter d'autres mesures pour faire en sorte que ces postes-là soient
comblés et en créer d'autres si la demande, si le besoin est là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Cadet : Oui, merci, Mme
la Présidente, donc. Donc, je comprends donc qu'au niveau, donc, du pouvoir
d'attraction de cette mesure dont je parlais plus tôt, donc, de ceux et celles
qui vivent avec un handicap, donc, qui ont à vivre avec un certain montant,
donc, de 200 $, donc, vous vous engagez aussi, donc, à travailler avec vos
pairs pour modifier ce montant-là, donc, pour les personnes qui sont en
situation de handicap, qui sont sur l'aide sociale, qui normalement pourraient
travailler?
Mme Champagne Jourdain : Ma
collègue, Mme Rouleau, est actuellement, elle, vous le savez, en train de
moderniser cette loi-là. Oui, il y a cette volonté-là de travailler, dans un
premier temps, à pourvoir ces postes-là, de soutenir les entreprises adaptées,
et, dans un autre pendant, dans les entreprises qui ne sont pas adaptées, c'est
cette volonté-là aussi de vouloir travailler avec les employeurs pour
travailler cette culture d'inclusion là. Il y a des choses qui nous reviennent,
à nous, au gouvernement, mais on doit aussi travailler avec les employeurs pour
faire en sorte qu'ils sont en mesure d'accueillir et de bien accueillir les
personnes en situation de handicap, qu'on parle de les accueillir physiquement,
mais aussi de préparer l'entreprise à recevoir ces personnes-là, que ce soit au
niveau des RH ou autres.
• (15 h 10) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Maintenant, je reviens donc à toute la question de l'augmentation
du bassin de main-d'œuvre. Puis je trouvais important d'épuiser en long et en
large tout ce qui concernait, donc, les groupes sous représentés sur le marché
du travail. Vous l'avez mentionné, puis je pense que nous partageons tous le
même objectif, donc, de s'assurer que toutes les mesures soient mises en œuvre
pour l'intégration des groupes qui pourraient servir à combler un certain
besoin de main-d'œuvre, mais, dans tous les cas, dans le...
Mme Cadet : ...pénurie dans
lequel on opère. Il nous faut une augmentation du bassin actuel chez les
clientèles adultes. Il y a quelques jours, la FCEI, donc, a publié, donc, une
étude qui parlait, donc, du défi des entrepreneurs québécois dans le contexte
de pénurie, qui... devant travailler l'équivalent de... de huit jours par
semaine pour... pour... pour y arriver. Donc, vous, vous leur répondez quoi?
Mme Champagne Jourdain : La
pénurie de main-d'oeuvre, c'est un phénomène qui touche l'ensemble des pays
industrialisés, on l'a dit, c'est principalement dû au vieillissement de la
population. Certainement, on a un enjeu, on a 120 000 personnes dans
les prochaines années qui vont quitter le marché du travail pour prendre leur
retraite. Et d'entrée de jeu, je dois dire que je comprends très bien la
situation des... des... des chefs d'entreprise, précisément des PME, j'ai
moi-même grandi avec deux parents qui étaient à la tête de PME, des parents qui
n'ont pas compté les heures, des parents qui ont travaillé d'arrache-pied, je
tiens par le fait même à souligner le courage et l'ardeur que mettent nos
entrepreneurs dans leur entreprise, c'est un métier qui exige beaucoup en heures
de travail, ça l'a été dans les dans les dizaines de dernières années, ce l'est
toujours, et on est certainement là pour les soutenir à travers les différents
programmes qu'on a à Services Québec, mais aussi à travers l'opération
Main-d'oeuvre, parce que l'opération Main-d'oeuvre, ça vise des secteurs, mais
il y a aussi... ça vient rayonner sur d'autres besoins qu'on a dans différentes
entreprises. Voilà.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Cadet : Vous avez dit,
bon, à juste titre qu'évidemment, donc, la question du vieillissement de la
population, ce n'est pas que le Québec qui la subit, mais même dans le plan
budgétaire, dans le plan 2023-2024 déposé par votre collègue, donc, s'est
inscrit de façon claire que le Québec affiche l'un des taux de postes vacants
les plus importants au Canada, si ce n'est dans les pays de... dans les États
de l'OCDE.
Autrement... justement, donc, la... en
parlant, donc, du plan budgétaire, donc, plusieurs, donc, des différents acteurs
qui ont vu ce qui a été déposé en mars dernier nous indiquaient, malgré la
création de l'opération Main-d'oeuvre, que les mesures budgétaires prévues ici
n'étaient pas nécessairement inintéressantes, mais plutôt insuffisantes. Vous
venez de parler, donc, du... du grand respect que vous avez pour... pour ces
entrepreneurs, qu'est-ce que vous... vous leur répondez, donc, quand elles...
quand les propriétaires de PME nous disent que c'est... c'est insuffisant
qu'est-ce qui a été fait, dans le dernier budget, en matière d'emploi?
Mme Champagne Jourdain : Bien,
je vous dirais qu'il faut regarder ça dans sa globalité. Il y a, oui, des
montants et des initiatives qui... qui sont issues ou qui reviennent à la
responsabilité du ministère de l'Emploi, mais c'est aussi un travail conjoint
avec d'autres ministères que de répondre à cette pénurie de main-d'oeuvre là et
d'accompagner les PME là-dedans. On a... on a... on avait mis de l'avant une
opération main-d'oeuvre qui a impliqué de déployer des sommes de
3,9 milliards pour la mettre en oeuvre et pour soutenir les initiatives
qui en font partie. On a ajouté aussi, au dernier budget, 100 millions
pour reconduire des projets de formation comme les COUD, qui sont des
programmes qui fonctionnent extrêmement bien. On a ajouté aussi
500 millions de dollars pour mieux régionaliser, franciser et
intégrer notre immigration, ça aussi, ça va avoir des impacts, et on ajoute un
4,5 millions pour mieux accompagner nos entreprises qui ont besoin de main-d'oeuvre.
Ceci étant dit, oui, on répond à la
pénurie de main-d'oeuvre en formant des gens, en les requalifiant, mais un des
facteurs extrêmement importants, c'est celui de l'augmentation de la
productivité, et ça, c'est très important de les soutenir là-dedans. Avec mon
collègue au MEI, c'est ce qu'on fait. Vous savez, j'ai... j'ai pu, durant ma
tournée que je continue de faire aussi à travers les régions du Québec, visiter
des entreprises qui ont fait le choix d'investir dans l'augmentation de leur
productivité en faisant l'acquisition de machinerie et qui entrevoient un bon
gain de productivité. Moi, où j'entre en jeu, dans le fond, où mon ministère
entre en jeu, c'est dans la formation qu'on donne ou qu'on soutient qui doit
être donné aux travailleurs qui doivent opérer ces... ces... ces nouvelles
machineries-là. Vous savez, j'ai visité une entreprise qui s'appelle
Thermodoor...
Mme Champagne Jourdain : ...qui
se situe à Preissac, dans la petite municipalité, et ça m'impressionne. Je dis
«petite municipalité» parce que c'est une entreprise qui est bien impliquée au
sein de sa municipalité et qui, avec ses investissements, avec notre soutien au
ministère de l'Emploi, se voit être en mesure de confier les tâches répétitives
à de la machinerie et éviter ainsi les risques de blessures, mais surtout,
surtout dans le contexte de la productivité, être en mesure de faire la
production d'une semaine sur une journée. Alors, dans un contexte de pénurie de
main-d'œuvre, c'est non négligeable d'investir et de soutenir nos entreprises
dans l'augmentation de leur productivité, la productivité étant la valeur dans
le fond de l'heure travaillée.
Mme Cadet : Merci, Mme la
ministre. C'est certain que, la question de l'augmentation de la productivité,
elle est non négociable dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre, surtout
sachant que donc que nos entreprises québécoises donc ont un déficit de
productivité par rapport à leurs comparables.
Ceci dit, pour les entreprises que j'ai
rencontrées, ce qu'on me dit également, c'est que l'accompagnement en ce sens
est soit insuffisant ou soit pas nécessairement adapté à leur réalité. Donc,
ici, on l'a dit, donc on est dans un... le Québec qui donc est une économie de
PME, souvent une économie de très petites entreprises plutôt. Est-ce que vous
donc dans ce... dans ce contexte, est-ce que vous avez ces conversations-là
donc avec vos collègues, pour vous assurer que l'accompagnement soit suffisant
pour ces entreprises?
Mme Champagne Jourdain : Certainement.
Je vous dirais aussi que ces conversations-là, je les ai sur le terrain, avec
les PME aussi dans... Je m'assure certainement de les rencontrer et de les
rencontrer dans chacune des régions puisque les réalités peuvent être
différentes d'une région à l'autre.
Maintenant, ce qui est important aussi de
dire, c'est qu'on en a... on offre une panoplie de services à Service Québec.
Et quand je vous parle de ce chantier-là, de la modernisation, c'est que, oui,
on offre des services aux chercheurs d'emploi, aux gens qui veulent intégrer le
marché du travail, mais on offre aussi des services à nos entreprises dans leur
recherche de main-d'œuvre nécessairement, dans la formation, du soutien qui est
financier, du soutien qui est technique aussi parfois. Et est-ce que le
contexte actuel va nous amener à développer encore plus ces de ces services là
aux PME, aux entreprises, aux employeurs? Moi, je pense que oui, certainement.
C'est là qu'on s'en va et c'est là, dans ce chantier de modernisation là qu'on
est. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
1 min 20 s, Mme la députée.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Mais vous venez de parler des besoins en région, puis on en a
discuté un peu plus tôt donc avec les rapports de la Commission des partenaires
du marché du travail. Toute la question des besoins pour chacune des régions.
Encore une fois dans un esprit de concertation puis de parvenir à à résorber
les enjeux de main-d'œuvre dans chacune de ces régions-là, quelles
conversations avez-vous avec votre collègue au Logement? Parce qu'on le sait,
les entreprises nous le disent., les entrepreneurs nous disent autant que les
travailleurs. S'il n'y a pas de logements en région, c'est difficile de s'y
rendre.
Mme Champagne Jourdain : Vous
savez, c'est directement lié nécessairement que, quand on nous parle de pénurie
de main-d'œuvre, on fait le lien avec l'accueil, l'accueil de nouveaux
Québécois, des gens qui vont venir nous aider dans cette pénurie de
main-d'œuvre là. Et pour les accueillir, on le sait, il faut être en mesure de
les loger, leur fournir les services qui sont nécessaires, que ce soit un
service de garde. Il faut les soigner pour être en mesure de les soigner et il
faut être en mesure, oui, de les loger. Alors, c'est certain qu'on a les
discussions nécessaires et je vous dirais pour vous...
Mme Cadet : Est-ce que
1 500 nouveaux logements, c'est assez?
La Présidente (Mme D'Amours) : ...il
reste six secondes.
Mme Champagne Jourdain : Moi,
je vous dis en plus que notre opération main-d'œuvre s'enligne pour... bien,
elle est enlignée sur, entre autres, les besoins de la construction, ce qui va
aider ma collègue au Logement nécessairement.
• (15 h 20) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Nous sommes maintenant à la deuxième période d'échange, et je suis
prête à reconnaître la deuxième opposition. M. le député, la parole est à vous.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Content de vous revoir, Mme la ministre. Je veux vous parler de la mesure
de formation de la main-d'œuvre destinée aux individus, MFOR-I. je suis allé
rencontrer il n'y a pas très longtemps un organisme communautaire qui s'appelle
Mères avec pouvoir situé dans le Centre-Sud. Ils m'ont raconté un peu leur
histoire, mais il y a plein d'autres organismes qui vivent la même situation.
Dans le fond, la MFOR-I, c'est une espèce de forme de subvention pour toutes
sortes de formations, en particulier dans les DEP dans le milieu de la santé.
On parle de... de soins santé, préposés, auxiliaires, etc. Ça attire beaucoup
des femmes, et justement Mères avec pouvoir, comme son nom le dit, c'est un
organisme qui recueille... qui accueille beaucoup, pardon, des mères
monoparentales, qui les aide...
M. Leduc : ...un logement, etc.,
un accompagnement, etc. Et je fais un lien avec la discussion qu'on a eue ce
matin sur le caractère parfois rigide des règles de votre ministère et des
programmes que vous présidez, c'est vraiment la même chose qu'on retrouve ici
avec la MFOR-E où la règle très claire dit qu'à 15 heures de cours manqués
dans une semaine on vous expulse automatiquement ou presque automatiquement du
programme. Boom, instantané. Alors qu'on sait que, quand on est une mère
monoparentale, le défi de conciliation travail-famille et, dans ce cas-ci,
travail-famille-études ou famille-études est énorme. Au cégep, quand on manque
des cours, on ne se fait pas expulser du programme. À l'université, quand on
manque des cours, on ne fait pas expulser du programme. On ne se fait pas expulser
du programme à peu près nulle part, mais pour ce programme là, du MFOR-E, c'est
instantané, le couperet tombe, boum!
Ils ont quand même fait plusieurs
communications. Il y a des lettres qui ont été envoyées à votre ministère. Ils
ont fait une grosse consultation dans leur secteur, dans Centre-Sud, mais comme
je vous dis, c'est quelque chose qui se répète ailleurs. Ne pensez-vous pas que
ce genre de règles là, trop stricte, très stricte, met un frein à la
conciliation famille-études?
Mme Champagne Jourdain : Ce
matin, je faisais certainement référence à de l'agilité, on en a parlé, dans le
contexte actuel. Maintenant, la mesure de formation, MFOR-E, c'est une mesure
qui permet de soutenir les gens, donc d'offrir une allocation aux personnes sans
emploi pour se former. C'est un programme qui vise aussi... qui nous aide à
augmenter l'employabilité des personnes en augmentant leur niveau de formation.
Alors, je vous dirais d'entrée de jeu que nos programmes doivent être balisés.
On est quand même dans la gestion de fonds publics. On met des initiatives de
l'avant pour, oui, pour répondre aux besoins. On doit être en mesure d'aussi
encadrer ces programmes là, dans le fond, ces initiatives-là. Est-ce qu'on
peut, dans cette révision là aussi qu'on fait, dans cette modernisation là de
nos services, revoir ou s'adapter aux réalités? Bien, c'est des discussions
qu'on va certainement pouvoir avoir dans le cadre de ce chantier de
modernisation là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député.
M. Leduc : Je suis content
d'entendre que c'est dans votre radar puis vous réfléchissez, mais pendant ce
temps là, c'est des drames qui se produisent, dans ce sens qu'on motive une
femme mère monoparentale, souvent relativement jeune, elle est prise en charge,
et là on fait toutes sortes d'interventions avec elle pour la motiver à se
réinscrire à un cours. Elle le fait, ça se passe bien, et là, quelque chose qui
est hors de son contrôle souvent, c'est-à-dire, son enfant tombe malade, une
journée, deux journées, puis voilà, deux journées, le 15 heures, on y est
pas mal, hein? Puis si, par malheur, c'est la troisième journée, bien, c'est
kapout. Il n'y a aucune forme de flexibilité ni à votre ministère ni dans les
centres de services scolaires pour la formation aux adultes, les formations
professionnelles, de dire : On peut-u avoir des formations hybrides, il
peut y avoir des modules de rattrapage, c'est zéro. Zéro, zéro. Et ces
femmes-là sont forcées d'abandonner contre leur gré et soit retournent sur
l'aide sociale ou soit : Bien, réinscris-toi l'année prochaine puis on
espérera que ton «kid» ne tombe pas malade l'année prochaine. Voyez-vous un peu
l'absurdité de la situation? Il n'y a pas quelque chose à faire, vous pensez,
de manière plus rapide?
Mme Champagne Jourdain : Bien,
écoutez, je ne peux pas être en désaccord avec vous. Ce qu'on veut quand on met
des mesures ou des programmes en place, c'est que ça fonctionne, c'est que ça
fonctionne certainement pour répondre aux besoins du marché du travail, mais on
veut surtout, d'abord et avant tout, que les gens se réalisent à travers ces
programmes-là. Alors, je vais regarder, je vais m'assurer de regarder en
particulier ce programme-là pour nous assurer d'être peut-être plus
compréhensif de la situation des femmes. Je suis moi-même une mère, j'ai été
une mère dans mes études. Je comprends très bien ce que vous m'apportez, puis
on va regarder ça plus le plus rapidement possible.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député.
M. Leduc : Je suis contente
d'entendre ça. J'avais mis la main sur une lettre qui avait été adressée à
votre ministère, là, en avril, donc c'est assez... c'est très récent, en
réalité, où on... En fait la lettre, c'est une réponse à une lettre qui leur
avait été envoyée. La réponse date d'avril puis on leur répond de manière un
peu laconique, là, que : Bien, c'est ça, c'est 15 heures semaines.
Sachez qu'un rythme moindre de formation que celui préconisé par
l'établissement d'enseignement peut être autorisé na, na, na, cependant, le
rythme ne devrait jamais être inférieur à 15 heures semaine. Cette
dérogation a pour objectif de favoriser la persévérance et la réussite scolaire
que son intégration... à l'activité de formation. Toutefois, dans le cadre de la
réussite des participants mis en jeu, de dernier doit être retiré de MFOR-E.
Alors, j'entends de l'ouverture, je
l'apprécie. Peut-être que je pourrais clore ce chapitre-là en vous invitant et
en voyant si vous seriez ouverte....
M. Leduc : ...En fait à
rencontrer l'organisme Mères au pouvoir, qui pourrait solliciter une rencontre
directement avec vous, pas nécessairement juste avec votre cabinet ou avec un
attaché, mais avec vous comme ministre, directement, pour qu'ils vous exposent
leur réalité. Ils ont produit un beau rapport, comme je vous disais tantôt,
très complet. Ils ont des extraits sonores de témoignages de personnes qui ont
eu à vivre cette expulsion-là contre leur gré, alors qu'ils étaient en train de
se reprendre en main. Ça progressait, ils avaient des bons résultats dans leur
formation, puis en dehors... quelque chose qui est en dehors de leur contrôle,
boum!
Vous savez à quel point en plus on a... on
est retourné maintenant, avec les CPE, à des règles très strictes sur le nez
qui coule, et autres, là. On avait flexibilisé un peu ça pendant la pandémie,
mais là, c'est rendu assez sévère. Alors, il suffit qu'un des enfants, surtout
si vous en avez plus qu'un, vous en avez on deux, vous en avez trois, vous en
ramenez un à la maison, bien, il y a des bonnes chances qu'il contamine les
deux autres, si ce n'est pas déjà fait, et voilà, votre année de formation est
au... est dans le dalot. Il y a quelque chose de vraiment absurde et
contre-productif en raison de règles quand même assez bureaucratiques, qui ont
des objectifs louables, hein?, ce n'est pas ça, la question, mais qui,
visiblement, sont trop sévères et produisent des résultats contraires.
Mme Champagne Jourdain : Ça
va être un plaisir pour moi. Très enrichissant aussi.
M. Leduc : Merveilleux.
Combien de temps il reste, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : 5 min
Quinze.
M. Leduc : Allons sur le
dossier du salaire minimum. Le salaire minimum est une donnée qui relève
peut-être un peu plus, en effet, dans sa décision, du ministère du Travail,
mais, dans son applicabilité, qui touche certainement le milieu de l'emploi.
Vous le savez, le dossier, vous l'avez abordé tantôt avec ma collègue du Parti
libéral, le dossier des personnes en situation de handicap, là.
Il y a le Conseil québécois des
entreprises adaptées qui faisait l'objet de plusieurs articles de journaux,
récemment, ou de chroniques, là, notamment celle de Mylène Moisan, que j'ai en
tête, qui disaient qu'il y a une absurdité, parce que, pendant que le salaire
minimum augmente, pas assez vite à mon goût, bien sûr, on en aura peut-être le
temps d'en parler avant la fin du Bloc... Mais les enveloppes de subventions
aux employeurs pour les personnes en situation de handicap, elles, n'ont pas
augmenté en conséquence. C'est un problème qu'on trouve dans plein d'autres
domaines du communautaire, des subventions qui sont gelées ou à peu près gelées
et qui ne suivent pas les augmentations de salaire minimum. Mais, dans le
dossier des personnes en situation de handicap, il me semble qu'on ne peut pas
se permettre, surtout dans cette situation-là, de pénurie de main-d'oeuvre, de
se priver d'aucun talent. Est-ce qu'il n'y aurait pas là urgence de rehausser
le financement pour ce secteur-là?
Mme Champagne Jourdain : Écoutez,
dans le cadre des... dans le programme, dans le fond, du PSEA, qui finance,
dans le fond, qui soutient les entreprises adaptées, on finance, nous,
115 % du salaire minimum aux entreprises pour être... Pour s'assurer qu'il
y ait une bonne rémunération, là, des personnes en situation de handicap.
Je vais juste vous revenir quelques
instants, parce que j'ai cette information-là, mais pas précisément. Je l'ai
lue, mais...
Des voix : ...
Mme Champagne Jourdain : Je
peux peut-être vous revenir avant la fin de votre période, on va se faire un
point avant la fin de votre période. Parce que je l'ai... J'ai lu quelque chose
que je voulais apporter à votre attention et je veux être certaine de vous
donner les bons chiffres.
M. Leduc : ...pas de souci.
Je vais... Sur le salaire minimum, justement, avec le temps qui reste. Vous le
savez, là, il va augmenter au mois de mai. La décision est prise au mois de
décembre, janvier. Est-ce que vous trouvez que c'est une hausse suffisante?
Parce qu'il y a plein d'aspects qu'on traite dans le salaire minimum, le coût
de la vie, et cetera, la sortie de la pauvreté, mais on parle rarement de
l'aspect plein emploi, de l'aspect attractivité de l'emploi. Et on dirait qu'à
mesure que je vois, des fois, dans des McDonald ou autres, des affiches, où ils
ont eux-mêmes des affiches, là, de... voyons, d'affichage d'emplois à des
sommes plus élevées que le salaire minimum, je trouve toujours un peu ridicule
notre salaire minimum à nous, que nous décrétons au niveau du Québec. N'y
a-t-il pas moyen de faire un effort supplémentaire, surtout au regard qu'en
Ontario ça va être en... 16,55 en octobre et que les gens qui sont sous Code
fédéral, sous juridiction fédérale, notamment au Québec, sont rendus déjà à 16
et 65. Il n'y a pas une adéquation là qui nous qui nous inquiète sur
l'attractivité?
• (15 h 30) •
Mme Champagne Jourdain : Bien,
c'est certain que ce qu'on veut, c'est que la situation financière des
Québécois et des Québécoises soit la meilleure. Ça, on... il n'y a personne qui
peut être contre la vertu. Il y a une augmentation de salaire minimum qui a été
faite et qui tient compte de plusieurs... Comment je pourrais dire, pas «critères»,
mais plusieurs enjeux, plusieurs contextes. Et vous me parliez tout à l'heure
des... entre autres, des PME. Quand on fait une augmentation aussi du salaire
minimum, on le fait dans la meilleure... Dans le meilleur des scénarios
possible. Mais, tout à l'heure, on parlait aussi de la pression qu'il y a sur
les PME, et on a eu l'occasion d'en discuter au Salon bleu durant la période
des questions, mais il y a des...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Champagne Jourdain : ...impact
aussi à cette augmentation de salaire là. Alors, quand on fait... oui, quand on
fait cette augmentation-là, ça a aussi un impact sur nos PME nécessairement.
Mais ce qu'on veut, c'est travailler et s'assurer que les Québécois et les
Québécoises aient les meilleurs moyens pour subvenir à leurs besoins. On l'a
fait par... Oui, il y a une augmentation du salaire minimum, il y a d'autres,
aussi, programmes au niveau du gouvernement. Et c'est un... C'est tout de même
un dossier qui relève de mon collègue du Travail. Ça fait que je vous invite à
lui poser la question pour la suite des choses.
M. Leduc : ...c'est certain.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Il reste 40 secondes.
M. Leduc : Très rapidement, Mme
la Présidente. Il y a un programme qui s'appelle le PARAF, Programme d'aide à
la relance par l'augmentation de la formation. Il y avait eu, en 2020, 114 millions de
dollars d'investis. Dans le dernier budget, c'était seulement de 31,7 millions.
Est-ce qu'on doit en déduire que c'est en... Est-ce que ça n'a pas produit les
résultats escomptés, qu'il y a une réduction de l'investissement là-dessus, sur
le PARAF?
Mme Champagne Jourdain : Vous
savez, dans le PARAF, on est dans la dernière année d'application. Alors, ce
programme-là a eu lieu, il va se terminer. Donc...
M. Leduc : Pas de
prolongation de prévue?
Mme Champagne Jourdain : Non,
pas de prolongation de prévue.
M. Leduc : Parce que ça n'a
pas fonctionné selon les objectifs?
Mme Champagne Jourdain : Ça
va être remplacé par un autre programme. Quand on vous dit qu'on est dans l'ajustement
de nos solutions, le PARAF...
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme Champagne Jourdain : ...en
fait partie.
M. Leduc : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mercie
beaucoup. Nous revenons à notre période d'échanges avec l'opposition
officielle. La parole est à vous.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente? Par quel programme le PARAF va être remplacé?
Mme Champagne Jourdain : On
va faire... On va y aller par le programme de la bonification du
MFOR-Individus.
Mme Cadet : Pardon,
pouvez-vous...
Mme Champagne Jourdain : MFOR-Individus.
MFOR-I, dans le fond.
Mme Cadet : Vous allez
donc... O.K., donc... Ah! O.K. Donc, vous allez bonifier ce programme plutôt
que de continuer le PARAF.
Mme Champagne Jourdain : Il a
été bonifié le 1ᵉʳ avril dernier, et le PARAF, bien, on est dans la
dernière année, là, d'application de ce programme-là.
Mme Cadet : D'accord. Bien,
je ne peux pas m'empêcher de poser un peu la même question que mon collègue
parce que, là, ça m'intrigue. Est-ce que c'est... Je comprends que le programme
n'est pas remplacé en fait. Donc, on bonifie un programme qui est déjà
existant, mais on met fin à celui-ci du PARAF. Je sais que vous nous avez dit,
donc, que les... et donc la reddition de comptes va nous arriver sous peu, mais
j'ai de la difficulté à comprendre un peu. Est-ce que c'est parce que la
reddition de comptes qui a été faite vous indique qu'il convient de
discontinuer ce programme-là parce qu'il n'a pas fonctionné?
Mme Champagne Jourdain : Bien,
je vous dirais qu'on a choisi de bonifier par le MFOR-Individus puisque les
résultats sont là et que le PARAF, lui, on a choisi de ne pas le continuer non
plus.
Mme Cadet : Parce que les
résultats ne sont pas là?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Champagne Jourdain : Parfait.
Le PARAF était aussi... je pourrais amener un complément, là, le PARAF était
aussi un programme d'aide à la relance économique aussi. Alors, on est dans la
dernière année et on a choisi de bonifier, plutôt, le MFOR-Individus.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Cadet : Là, je... vous me
permettrez d'être un peu dubitative, ce que j'étais sous l'impression, donc, qu'on
était vraiment dans un programme, donc, lié à l'Opération Main-d'œuvre, que
vous nous avez mentionnée depuis... dont vous nous parlez, là, depuis le début
de cette étude de crédits et qui fait partie de votre vision. Donc là, vous
bonifiez... Donc là, je comprends que, donc, vous avez bonifié le MFOR-Individus,
donc il n'y aura pas d'autre programme de requalification qui serait mis sur
pied au-delà, bon, du PARAF, donc, qui lui, donc, se termine et du PRATIC, qui
lui, donc, est toujours en cours.
Mme Champagne Jourdain : Bien,
on a d'autres programmes de requalification. Le PRATIC en est un, on a, entre
autres...
Mme Cadet : Qui est toujours
en cours.
Mme Champagne Jourdain : ...bien,
qui finit le 31 mars. On avait les dernières inscriptions qui étaient le
31 mars. Le MFOR-Individus va devenir le principal programme de
requalification.
Mme Cadet : D'accord. Et, à
ce moment-ci, pour le MFOR-Individus, donc, quels sont les programmes... les
mécanismes de reddition de comptes? Donc, qu'est-ce qui vous permet de dire que
celui-ci fonctionne et que vous le bonifiez?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Champagne Jourdain : Nous,
ce qu'on veut faire pour la reddition de comptes, c'est qu'on va mesurer les
retours en emploi et les domaines dans lesquels les gens vont effectuer ces
retours en emploi là.
Mme Cadet : Puis est-ce que
ces mécanismes-là font déjà partie du programme? Donc, c'est pour ça que vous
savez qu'ils fonctionnent et que vous le bonifiez?
Mme Champagne Jourdain : C'est
un peu comme la discussion qu'on avait ce matin, c'est déjà... Quand on lance
un programme, on a une idée, dans le fond, de... on a...
Mme Champagne Jourdain : ...on
a un mécanisme de reddition de comptes ou d'analyse de succès de ce
programme-là. Puis on peut, en cours de route, nécessairement améliorer, là,
dans le fond cette reddition de compte là. Mais c'était déjà le cas,
effectivement.
Mme Cadet : Merci. Je
m'enlignerais sur un autre sujet, plus tôt cet avant-midi. Donc, que...
d'Anjou-Louis-Riel, donc nous a parlé des des centres de communication avec la
clientèle et du directeur de l'état civil. Dans la demande de renseignements
particuliers, donc, nous avons... Vous nous avez transmis, donc, le nombre
d'appels reçus... de nos réponses au 28 février 2023. Et on voit que pour
le centre de communication avec la clientèle, le taux de non-réponse est de
21,08 %. Et pour le directeur de l'état civil, là, qui nous a été vanté cet
avant-midi, le taux de non-réponse est de 34,8 %. Je ne sais pas si vous
êtes en mesure d'expliquer ces taux.
Mme Champagne Jourdain : ...
(Consultation)
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Champagne Jourdain : Ce
ne sera pas bien long, je vous reviens.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Mme la députée, avez-vous une autre question en attendant la réponse?
Mme Cadet : Oui, bien sûr, je
ne vais pas trop m'en aller sur une autre thématique, là, mais... je peux très
bien, là, poursuivre avec les différentes demandes de renseignements que nous
avions. Notamment, il y a différents, donc, comités directeurs qui... bon, qui
se sont concertés. Puis j'aimerais ça, donc, obtenir plus de renseignements sur
les actions déployées par ces comités au cours de la dernière année, qui nous
sont mentionnées dans de nos... dans les cahiers de crédits.
Mme Champagne Jourdain : J'étais
en train de trouver votre réponse...
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
pouvez répondre à la première question. Votre équipe...
Mme Champagne Jourdain : On
est en train de chercher cette différence-là. Ça se peut qu'il y ait eu un
malentendu dans les chiffres qu'on vous a donnés, là. Parce qu'il y avait une
différence, vous me disiez, là, entre ce que ma collègue vous a rapporté,
puis...
Mme Champagne Jourdain : En
fait, donc, elle nous parlait de façon générale, donc, des différents... bon,
des différents services, là, des différents centres d'appels, sans nommer de
chiffres particuliers, là, si j'ai bien compris les propos de la députée
d'Anjou-Louis-Riel plus tôt aujourd'hui, mais c'est que nous avions un certain
questionnement quant au taux de non-réponse de ces différents centres d'appels,
là, donc, qui sont supposés, donc, offrir, donc, un service... un service
essentiel puis un service de première ligne à la population.
Mme Champagne Jourdain : O.K.
On va valider puis on va vous revenir avec ça parce que ça se pourrait que ce
taux de non-réponse là puisse avoir été dans le fond... Il puisse y avoir un
taux de... un malentendu dans le fond entre certains... comment je pourrais
dire, certains sujets d'appel ou certains secteurs d'appels... que je vais
m'assurer de vous donner les bons chiffres en ce sens-là.
Mme Cadet : Merci, Mme la
ministre. Donc, je reviens à mon autre question, à moins que vous ayez d'autres
éléments d'information?
Mme Champagne Jourdain : ...votre
question, je m'excuse.
Mme Cadet : Non, donc alors
je reviens, donc, à la question que j'ai posée par la suite sur les différents
comités. Donc, vous nous mentionnez, donc le Comité directeur intervention
gouvernementale en matière de lutte à la rareté de main-d'œuvre, le Comité de
révision de l'entente de partenariat entre le MESS et la CNESST... du service
aux entreprises, donc je veux juste bien comprendre les différents mandats et
les livrables de ces comités, puis, si c'est possible, évidemment, donc, de
nous déposer en commission les ordres du jour et les procès-verbaux des
rencontres tenues dans la dernière année.
(Consultation)
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Champagne Jourdain : Ces
comités-là, on me... relèvent du ministre du Travail, les comités auxquels vous
faites référence.
• (15 h 40) •
Mme Cadet : Le Comité
intervention gouvernemental en matière de lutte à la rareté de main-d'œuvre
relève du ministre du Travail?
Mme Champagne Jourdain : Ah!
le... O.K. Donc, vous voudriez qu'on dépose les... dans le fond, les
procès-verbaux, puis...
Mme Cadet : Oui, voilà.
Mme Champagne Jourdain : Non,
on ne déposera pas ces documents-là.
Mme Cadet : Donc, est-ce que
c'est possible d'avoir une certaine idée, donc, des livrables des comités,
alors?
Mme Champagne Jourdain : C'est...
le... dans le fond, sa raison d'être était liée à l'opération main-d'œuvre.
C'était dans le but de développer une solution...
Mme Champagne Jourdain : ...qui
répondrait à la pénurie de main-d'œuvre. Et, vous le savez, dans l'opération
main-d'œuvre, qui est une opération où, on s'est donné, comme gouvernement,
l'ambition et la cible, surtout la cible de former
170 000 travailleurs dans cinq ans, c'était sur ça que portait principalement
les travaux du GIRMO, pour répondre aux enjeux de pénurie de main-d'œuvre.
Mme Cadet : Donc, ça signifie
que les travaux sont terminés.
Mme Champagne Jourdain : Je
vous dirais que les rencontres du GIRMO ont été suspendues à travers la COVID.
Il y a quelques travaux qui ont été suspendus, dont ceux du GIRMO.
Actuellement, ce qui est prévu, nous, pour faire le suivi... Parce que
j'imagine que ce qui vous intéresse, c'est le suivi aussi de cette opération
main-d'œuvre là, avec mes collègues, dans une optique interministérielle.
Alors, ce qui s'en vient prochainement, c'est qu'on va rencontrer, je vais
rencontrer, moi, mes collègues, dans les prochaines semaines, qui sont
directement concernés par la pénurie de main-d'œuvre. On va faire un suivi avec
eux, ministère par ministère, des résultats qu'on a déjà dits. On va aussi
discuter certainement des mesures qui fonctionnent bien, d'autres mesures qui
devraient être ajustées, et, par la suite, on veillera à continuer les
rencontres ou non du GIRMO, ou à y aller directement avec chacun de ces
ministères-là, ou continuer les travaux du GIRMO.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Cadet : Oui, merci. J'ai
combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
vous reste sept minutes... huit minutes, pardon.
Mme Cadet : Parfait. Parfait.
Merci. Une autre question. Donc, on voit que le ministère a commandé... bon, le
ministère, donc, commande régulièrement, donc, différents rapports et études.
Donc, on le voit, donc, à travers le cahier crédits. Une étude s'intitule,
donc, Recension de la littérature sur l'encadrement de la clientèle présentant
une conduite déraisonnable, voire quérulente, une autre concerne les entretiens
sur l'encadrement de la clientèle, donc, présentant une conduite déraisonnable,
voire quérulente, et la collaboration interorganisationnelle. Donc,
j'aimerais... j'aimerais mieux comprendre, en fait, là, le contexte encadrant,
donc, ces demandes-là. Donc, les autres études et sondages semblent assez
standards, là, mais ici, je me questionnais, donc, sur la portée et le contexte
entourant ces études.
Mme Champagne Jourdain : Le
but était de... Alors, ce qu'on appelle les quérulents, c'est les clients qui
reviennent, dans le fond toujours, en plaintes. Donc, le but était de
comprendre aussi quel était le but de ce retour-là, de cette quérulence-là.
Voilà.
Mme Cadet : Et est-ce qu'on a
une idée du retour de cette quérulence-là?
Mme Champagne Jourdain : Alors,
nous, ce qu'on a fait avec... avec ça... dans le fond, ce qu'on voulait valider
avec ce comité-là, c'était si nos pratiques étaient bonnes pour répondre à
cette quérulence-là, faire en sorte qu'on réponde, afin de valider, dans le
fond, si nos mesures sont... si nos mesures nous permettent, dans le fond, de
répondre aux besoins de ces clients-là qui reviennent souvent. Alors, c'est ce
qu'on a fait. Je ne sais pas si vous vous attendiez à avoir des chiffres ou
des...
Mme Cadet : Bien, est-ce que
c'est le cas? Donc, est-ce que les pratiques du ministère permettent d'y
répondre?
Mme Champagne Jourdain : Bien,
moi, je vous dirais que la conclusion qu'on en a, c'est que nos pratiques et
les ajustements qu'on a faits ont fait en sorte que, oui, on a répondu à ces
clients-là.
Mme Cadet : Merci. Je reviens
à ce que... la conversation que nous avions plutôt sur les difficultés de
recrutement identifiées par les partenaires du marché du travail. Donc, on
avait parlé, donc, des difficultés autres, comme, donc, les questions de
salaires... les conditions de travail plutôt, outre que le salaire, la
méconnaissance ou la perception négative du secteur d'activité ou la rigidité
d'accès à la formation. On ne s'est pas attelés, donc, à un secteur d'activité
précis. Donc, j'aimerais vous entendre sur les difficultés dans le secteur de
la construction en particulier. Donc, on le sait, donc, c'est l'un des domaines
où, donc, la pénurie de main-d'œuvre sévit, donc, entre autres, domaines. Je
pense que vous avez rencontré, donc, des acteurs, des entreprises du milieu.
Donc, pour vous, donc, quel est le constat que vous faites, notamment, donc,
face aux difficultés, donc, que cette... cette industrie-là, donc...
Mme Cadet : ...par exemple,
en lien avec la mobilité des travailleurs en construction interrégionale.
Mme Champagne Jourdain : Bien,
je peux peut-être, d'entrée de jeu, parce que c'est certain qu'on... Oui, la
construction est nécessairement un secteur qui est touché par la pénurie de
main-d'oeuvre et c'est un secteur pour lequel on a investi. En fait, c'est un
secteur qu'on a priorisé aussi dans notre opération main-d'œuvre, puisqu'il est
au cœur de bien, bien des réponses, entre autres, quand on pense à la
construction de logements, quand on pense aussi à la réfection de nos
infrastructures. Alors, c'est certainement un secteur pour lequel on a mis
l'emphase dans la pénurie de main-d'oeuvre.
Et on s'est engagés, nous, dans le fond,
au niveau de nos cibles dans le domaine de la construction, à former 55 000
personnes dans les cinq prochaines années, 55 000 personnes dans des dizaines
de métiers qui touchent le secteur de la construction. Jusqu'à maintenant... la
bonne nouvelle, c'est que, jusqu'à maintenant, après un an d'opération, de
déploiement de l'opération main-d'œuvre, on a 23000 personnes qui sont
actuellement formées ou qui ont terminé un programme de formation. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Cadet : Combien de temps,
Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : Trois
minutes.
Mme Cadet : Parfait. Donc,
une dernière sur la construction, ici, donc est-ce que vous avez, donc, des
conversations, donc, avec vos pairs pour rendre plus dynamique, donc, plus
polyvalent, donc, le travailleur en construction? Donc, on le sait, qu'il y a
peu de flexibilité dans le milieu, donc ça pose des enjeux en matière de
recrutement, précisément dans ce milieu, en raison du manque de flexibilité,
donc, autant pour les employeurs que les travailleurs. Donc, est-ce que vous
avez... c'est une des préoccupations vu l'augmentation des cibles que vous avez
pour le secteur dans votre opération main-d'œuvre?
Mme Champagne Jourdain : Bien,
c'est certain que c'est une de nos préoccupations. Comme je le disais tout à
l'heure, ce n'est pas pour rien que la construction a été, dans le fond... fait
partie des six secteurs qui sont priorisés dans l'opération main-d'œuvre. Moi,
j'ai eu la chance aussi de rencontrer les différentes organisations qui
représentent les travailleurs, les propriétaires d'entreprises de construction,
les entrepreneurs, dans le fond, pour échanger sur les réalités qu'ils vivent
dans cette pénurie de main-d'oeuvre là. On ne néglige pas non plus les efforts
qu'on fait à travers l'opération main-d'œuvre pour répondre à cette demande-là.
Maintenant, vous le disiez, vous parliez
de solutions. Oui, s'il en est une, c'est de former des gens pour rejoindre le
marché du travail dans le secteur de la construction, mais on le sait, on se
fait aussi beaucoup parler du décloisonnement des métiers. Ça, c'est une
solution qui pourrait avoir un impact majeur, notamment dans le contexte de
pénurie de main-d'oeuvre.
Mme Cadet : ...
Mme Champagne Jourdain : Bien,
je vous dirais que mon collègue, Jean Boulet, y travaille activement, et on a,
en ce sens-là, des échanges, et on se soutient dans son travail qu'il a fait
parce que c'est une des solutions.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...minute.
Mme Cadet : Merci. Dernière
question, donc. Il y a quelques semaines, on apprenait donc la présence de
présumés postes de police chinois, et je comprends que la renégociation des
ententes avec les différents organismes desservant certaines communautés, donc,
a été suspendue dans ce contexte-là. Donc, j'aimerais savoir s'il y a une mise
à jour de votre côté quant au processus à l'intérieur du ministère.
La Présidente (Mme D'Amours) : 30
secondes, Mme la ministre.
Mme Champagne Jourdain : Je
vous dirais que c'est un dossier, naturellement, pour lequel on a été informé,
et le ministère a cessé touts pourparlers avec les organisations qui sont
concernées par ce dossier-là.
Mme Cadet : Donc, c'est confirmé,
donc il n'y aura pas de renouvellement des ententes?
Mme Champagne Jourdain : Les
pourparlers, pour le moment, ce sont les pourparlers sur le renouvellement de
ces ententes-là qui ont été cessées.
• (15 h 50) •
Mme Cadet : Est-ce qu'il va y
avoir des services offerts aux groupes concernés?
La Présidente (Mme D'Amours) : S'il
vous plaît! S'il vous plaît! Là, il n'y a plus de temps, mais laissons la
ministre, de temps en temps, répondre jusqu'à la fin ses réponses, s'il vous plaît.
Mme Champagne Jourdain : La
GRC est dans le dossier. C'est un dossier qui est judiciarisé, et je pense que
c'est sage d'attendre le dénouement pour pouvoir entreprendre la suite,
pourparlers ou pas, selon le dénouement de l'histoire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Maintenant, je suis prête à entendre la députée de Jean-Talon. La parole est à
vous.
Mme Boutin : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Je suis contente qu'on parle de pénurie de main-d'oeuvre
parce que moi, j'en parle depuis 2018, en fait, dans ma première campagne,
parce qu'à Québec...
Mme Boutin : ...on le sait, la
région de Québec, je pense que c'est une des régions qui a le plus beau... bas
taux de chômage au Canada. Puis, moi, dans mon comté, bien, ça fait quand même
un petit bout de temps, là, qu'il y a quand même une effervescence. C'est sûr
qu'il y a les emplois gouvernementaux. J'ai vraiment le secteur de l'assurance
qui emploie des milliers de personnes, en TI, commerces de détail, là. Tout le
monde sait que j'ai Place Laurier, Place Ste-Foy, et compagnie. J'ai du secteur
manufacturier. Donc, moi, dans mon comté, il y a toujours 200 000 ou
300 000 personnes même si j'ai près de 70 000 citoyens.
Mais c'est ça, il y a des enjeux de
main-d'œuvre qui sont dans des secteurs stratégiques. J'aime ça parler de mon
comté, mais c'est représentatif, je pense, du Québec, peut-être moins de
certaines régions, mais en santé notamment, il y a une pénurie de main-d'oeuvre
assez grande en santé, en TI, technologies de l'information dans mon comté, un
peu dans le manufacturier, innovant. On en a parlé, tout à l'heure, de
productivité, là, des initiatives sont là pour soutenir à améliorer la
productivité, là, des entreprises. Moi, je suis au MEIE, donc j'en sais quelque
chose quand même. On a la SQRI2, là, qui aide à soutenir les entreprises
là-dedans.
Il y a un plan d'action qui a été déposé
en 2021, peut-être que je me trompe sur la date, là, mais pas sur le chiffre,
3,9 milliards de dollars, là, vous en avez parlé, Mme la ministre,
préalablement, ce matin, qui a été déposé par votre prédécesseur. Moi, j'étais
très contente de ce plan-là parce qu'il n'y avait jamais vraiment eu un plan de
main-d'oeuvre dans l'histoire du Québec, parce qu'on était plus dans une dynamique,
dans le passé, d'on va créer des emplois, on a du chômage. Alors là, tu sais,
il y a un revirement de situation dans les dernières années qu'on aurait pu
prévoir mais qu'on n'a pas prévu, le précédent gouvernement, mais ça, c'est une
autre histoire. Maintenant, on est proactifs. Puis le plan d'action touche... a
plusieurs fronts d'attaque, intégrer le plus de monde possible en emploi. Tout
à l'heure, les collègues des autres partis en ont parlé, l'intégration des
personnes handicapées, hein, notamment, intégration des femmes, l'intégration
aussi des personnes retraitées, là, qui veulent réintégrer. Beaucoup de
programmes de requalification, c'est superbien également. Préparer la
main-d'oeuvre du futur... Puis je vous dis tous ces points-là parce que j'ai
une question en lien avec mon préambule qui... Préparer la main-d'œuvre du
futur, il y a beaucoup de bourses d'études qui ont été émises, là. Au cégep,
c'est 1 500 $ par session, à l'université, 2 500 $ dans des
secteurs stratégiques, même pour former, justement, des éducatrices en service
de garde, on en manque également.
Et moi, je me demandais : Est-ce que
vous faites un suivi, aujourd'hui, là, en 2023? C'est sûr que le plan, bon, il
a juste deux ou trois ans. Est-ce que vous faites un suivi en temps réel, là,
des résultats? C'est quoi, le bilan que vous pouvez en tirer, jusqu'à
maintenant, de ce plan-là, vous, au su de vos connaissances?
Mme Champagne Jourdain : Je
pense que la donnée la plus éloquente, c'est notre taux d'emploi. Puis, durant
les trois dernières années, on a réintégré plus de 300 000 personnes
sur le marché du travail, donc on a fait d'énormes gains. Et il y en a qui se
sont faits aussi, oui, durant la dernière année. Maintenant, on a lancé, en
janvier 2022, l'opération Main-d'œuvre qui a été annoncée en novembre 2021,
mais qui a été officiellement annoncée en... qui a été officiellement, dans le
fond, déployée en janvier 2022. L'opération Main-d'œuvre, c'est quand même une
initiative, un plan, un projet qui est assez récent. Et certainement que
d'obtenir des données, il y a des données qui vont rentrer plus vite, plus vite
que d'autres sur... Ce matin, je donnais des données qu'on a déjà sur le
pratique, et il y a d'autres données à venir mais sur des programmes qui font
partie, entre autres aussi... qui touchent l'opération main-d'œuvre.
Il faut comprendre aussi que, dans
l'opération main-d'œuvre, il y a des données qui vont arriver... L'opération
main-d'œuvre se déploie jusqu'en 2026. On a des données qui vont arriver en
2026. Il y a des... il y a des formations pour lesquelles la durée de temps des
formations sont de quatre ans. Alors, on va, à travers l'opération
main-d'œuvre, cumuler des données, des résultats tout au long de l'opération
main-d'œuvre parce qu'elle touche différents secteurs avec différentes
durées... différentes durées de formation. Pour l'opération main-d'œuvre, ce
qui est important de dire, c'est qu'après une année de déploiement, quand même,
sur un objectif de 170 000 travailleurs qu'on veut former,
requalifier et intégrer le marché du travail, c'est un objectif qui est...
c'est un bon objectif qui va nous permettre de répondre, oui, à la pénurie de
main-d'œuvre, mais déjà, après un an d'opération, on a un total de travailleurs
additionnels sur le marché du travail de 37 950 personnes. Alors,
pour moi et pour les gens du ministère, ce sont des données qui sont
concluantes sur une année...
Mme Champagne Jourdain : ...c'est
une opération qui se déploie sur cinq ans. Dans la première année, on a
37 950 travailleurs qui ont intégré le marché du travail sur un
objectif de 170 000 au total.
Mme Boutin : ...aux 170 000,
est-ce que vous savez les secteurs? J'imagine que vous avez ciblé des secteurs,
vous avez une idée des secteurs.
Mme Champagne Jourdain : Oui.
Dans nos objectifs de 170 000, parce que j'ai aussi les résultats jusqu'à
maintenant de ces... on a... on avait ciblé en santé et services
sociaux 27 000 travailleurs et travailleuses, en éducation,
8 000 travailleurs, travailleuses aussi, en services de garde
éducatifs à l'enfance, 25 000, en technologies de l'information, 50 000,
et en génie, 5 000, et en construction, 55 000, sur une durée de
cinq ans. Actuellement, après... au 31 décembre 2022 en fait, en
santé et services sociaux, on a un nombre de travailleurs additionnels de
6 000 qui ont intégré le marché du travail, en éducation, c'est 1 000,
services de garde à l'enfance, 1 500, et au niveau du génie, 450, au niveau des
technologies de l'information, 6 000, au niveau de la construction,
23 000, ce qui fait le total de 37 950.
Mme Boutin : C'est des gens
qui ont été requalifiés ou qui ont entrés dans les programmes dans les
programmes de formation, juste pour que je comprenne. C'est super intéressant.
Mme Champagne Jourdain : Mais
c'est des... Il y a de la requalification là-dedans. Il y a... Des fois, il y a
des programmes de courte durée, alternance travail, qui font en sorte que les
gens ont pu se qualifier et poursuivre leur emploi dans un milieu de travail ou
un autre. Puis il y a aussi on a attiré des gens vers des secteurs qui étaient
priorisés par la pénurie de main-d'œuvre, notamment. Cet automne, on avait une
campagne nous pour inciter des jeunes. Je vais plus vers l'éducation pour des
jeunes à intégrer des formations. Mais on a aussi attiré des travailleurs vers
des milieux qui étaient priorisés par les secteurs qui sont dans l'opération
main-d'œuvre.
Mme Boutin : Je pense qu'il
me reste comme...
La Présidente (Mme D'Amours) : Une
minute.
Mme Boutin : ...une minute.
J'ai une mini question en TI parce que ça m'intéresse beaucoup ce domaine-là.
Dans le dernier budget, bon, il y a vraiment un gros montant. Là, je pense que
c'est 2 milliards dans le budget 2020‑2021. Mais de cette somme, il
est écrit 1,3 milliard sont prévus pour les trois prochaines années pour
justement contrer la pénurie de main-d'œuvre en TI. Puis là, vous venez de
nommer l'objectif de 50 000 personnes. C'est énorme. Puis là, je vois
qu'il y a plusieurs initiatives, là, justement pour attirer et octroyer des
bourses aux étudiants, bien, soutenir les universités. Grosso modo, là,
j'aimerais ça que vous me parliez rapidement, là, dans 30 secondes
probablement, le programme formation de courte durée, vous l'avez mentionné,
mais moi, je ne connaissais pas ce programme-là.
Mme Champagne Jourdain : De
formation de courte durée. En fait, une formation de courte durée, c'est une
formation alternance travail... études-travail. Dans le fond, il y a une portion
qui se fait en classe, en cours et il y a une portion aussi de la semaine qui
se fait en milieu de travail. Et on a aussi des mesures, à travers le COUD, qui
permettent de libérer des ans des travailleurs expérimentés pour superviser ou
accompagner les travailleurs dans leur dans leur apprentissage en milieu de
travail.
• (16 heures) •
La Présidente (Mme D'Amours) : En
terminant.
Mme Champagne Jourdain : Voilà.
Mme Champagne Jourdain : C'est
super intéressant. Merci beaucoup. Merci de nous instruire.
4dam Merci. Le temps alloué à l'étude du
volet emploi des crédits budgétaires du portefeuille Emploi et Ssolidarité
sociale étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux
voix des crédits.
Le programme I, intitulé Gouvernance,
administration et services à la clientèle est-il adopté?
Une voix : Sur division.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté
sur division.
Le programme III, intitulé Emploi,
est-il adopté?
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté
sur division.
Finalement, l'ensemble des crédits
budgétaires du portefeuille Emploi et Solidarité sociale pour l'exercice
financier 2023‑2024 est-il adopté?
Une voix : Sur division.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté
sur division.
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 16 h 15 où elle entreprendra l'étude des
crédits budgétaires du portefeuille Tourisme. Merci, tout le monde.
(Fin de la séance à16 h 01)