Journal des débats de la Commission de l'économie et du travail
Version préliminaire
42e législature, 2e session
(19 octobre 2021 au 28 août 2022)
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Le
jeudi 17 février 2022
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Vol. 46 N° 14
Étude détaillée du projet de loi n° 14, Loi visant à assurer la protection des stagiaires en milieu de travail
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Intervenants par tranches d'heure
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IsaBelle, Claire
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Boulet, Jean
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Leduc, Alexandre
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IsaBelle, Claire
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Boulet, Jean
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Leduc, Alexandre
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Polo, Saul
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Leduc, Alexandre
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Boulet, Jean
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IsaBelle, Claire
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Polo, Saul
11 h (version révisée)
(Onze heures dix-sept minutes)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, bonjour à toutes et à tous. Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission de l'économie et du travail ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 14, Loi visant à assurer
la protection des stagiaires en milieu de travail.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Dansereau (Verchères) est remplacée par M. Tremblay
(Dubuc) et M. Tanguay (LaFontaine), par M. Polo (Laval-des-Rapides).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, lors de notre suspension de nos travaux hier, nous en étions
rendus à l'étude de l'article 23. Cet article avait été lu. Alors, est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 23? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 23 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Nous poursuivons, M. le ministre, avec l'article 24.
M. Boulet : ...je
profite de l'occasion pour saluer tout le monde, les collègues gouvernementaux
et des partis d'opposition.
«24. La commission peut, dans une instance
relative à la présente section, représenter un stagiaire qui ne fait pas partie
d'un groupe de salariés visé par une accréditation accordée en vertu du Code du
travail.»
Commentaire. Bon, c'est la CNESST qui
peut, dans le cadre d'un recours pour pratiques interdites, représenter un
stagiaire qui n'est pas visé par une accréditation, puis ce pouvoir de
représentation n'est pas discrétionnaire, parce que la CNESST doit le
représenter, le stagiaire non syndiqué. Et c'est le libellé exact de 123.5 de
la Loi sur les normes du travail. Merci. C'est tout, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Question, Mme
la Présidente : Comment ça va se conjuguer avec l'autre article qu'on a
adopté hier ou avant-hier sur les associations étudiantes et l'OSBL? Est-ce qu'un
stagiaire va pouvoir choisir, commission, association étudiante ou... On
faisait référence, par exemple, à Juripop. Il va y avoir une forme de buffet de
défenses à choisir?
M. Boulet : Oui. Bien, c'est
comme une espèce de marché, là. C'est comme... la réalité qui existe pour un
travailleur non syndiqué. Il pourrait décider de donner mandat et payer des
honoraires à un avocat ou... Mais là, ici, c'est un service qui est proposé. Donc,
c'est une représentation qui est vraiment intéressante, particulièrement pour
les stagiaires, là. On connaît leur position, là. Mais, oui, c'est un choix, c'est
un libre choix.
M. Leduc : ...une
demande de représentation pour toutes sortes de bonnes et de mauvaises raisons.
La commission n'a pas ce pouvoir-là, là. Il faut... Si quelqu'un vient la voir
pour dire : J'ai besoin de représentation, elle est tenue de le
représenter.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc : Ce n'est pas
une option, dire : Ton cas ne m'intéresse pas. Je te représente, point,
barre.
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions à l'article 24? Est-ce que l'article 24
est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Nous poursuivons, M. le ministre, avec l'article 25.
• (11 h 20) •
M. Boulet : «S'il est
établi à la satisfaction du Tribunal administratif du travail que le stagiaire
exerce un droit qui lui résulte de la présente loi, il y a présomption simple
en sa faveur que la sanction lui a été imposée ou que la mesure a été prise
contre lui à cause de l'exercice de ce droit et il incombe, selon le cas, à l'employeur,
à l'établissement d'enseignement ou à l'ordre professionnel de prouver que la
sanction ou la mesure à l'égard du stagiaire a été prise pour une [...] cause
juste et suffisante.»
Commentaire. Donc, ça reprend le libellé
de l'article 17 du Code du travail. Donc, c'est une présomption simple qui
est au bénéfice du stagiaire et qui impose, donc, un fardeau de preuve à l'employeur
de démontrer que ce n'est pas en raison de l'exercice d'un droit qu'il a pris
une mesure de représailles ou autre mais pour une autre cause juste et
suffisante. Je pense que c'est une technique qui est bien reconnue. Merci, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 25? S'il n'y a pas d'intervention,
alors, est-ce que l'article 25 est <adopté...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...est-ce que l'article 25 est >adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Nous poursuivons avec la section II, Recours en cas de harcèlement
psychologique, avec 26. M. le ministre.
M. Boulet : Oui. Puis, à
l'article 26, nous avons un amendement. Donc : «Le stagiaire qui
croit avoir été victime de harcèlement psychologique peut adresser, par écrit,
une plainte à la commission, sauf s'il s'agit d'un salarié visé par une
convention collective, dans la mesure où un recours en cas de harcèlement
psychologique qui y est prévu existe à son égard.
«Toute plainte doit être déposée dans les
deux ans de la dernière manifestation de cette conduite.»
Donc, c'est le droit — commentaire — de
déposer sa plainte dans les deux ans. C'est exactement le même délai. Puis ça,
ça avait fait l'objet, je le dis pour le collègue de Laval-des-Rapides, là, par
le Parti libéral, là, dans la dernière réforme récente, là, de la Loi sur les
normes du travail, puis c'est les articles 123.6 et 123.7 de la Loi sur
les normes du travail.
Et l'amendement, ça, c'est miroir, là,
bien sûr, là. C'est ce que nous avons...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Un instant, M. le ministre. Vous allez donc lire l'amendement. Pour ceux... Il
est déjà à l'écran. Vous pouvez le voir, là. Parfait.
M. Boulet : Oui. O.K.
Tout à fait. C'est le même libellé. Bien, c'est : «Une telle plainte peut
aussi être adressée, pour le compte d'un ou de plusieurs stagiaires qui y
consentent par écrit, par un organisme sans but lucratif de défense des droits
des étudiants ou une association ou un regroupement d'associations [ou] d'élèves...»
Donc, c'est le même libellé que ce que
nous avons déjà adopté. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il des interventions sur l'amendement? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : J'avais posé
une question puis je ne me souviens plus de la réponse, alors je la repose. De
mémoire, je ne me rappelle pas si, au tribunal, on peut traiter plusieurs
plaintes, aux normes, par exemple, d'un même employeur mais de différents
salariés. Est-ce qu'on les regroupe au TAT ou est-ce qu'on les traite
individuellement? Est-ce qu'il y a, mettons, sept salariés d'une PME qui ne
sont pas payés, par exemple, qui font tous une plainte au TAT? Est-ce qu'elles
sont regroupées ou c'est sept plaintes qui vont être... qui vont avoir sept
audiences?
M. Boulet : C'est des
plaintes individuelles, ce qui n'empêcherait pas, cependant, de faire une
requête sui judice, là, une requête de nature particulière au tribunal pour les
regrouper. Puis le tribunal pourrait, si la cause d'action est la même puis si
l'objet est le même... Cette requête-là pourrait être présentée au Tribunal
administratif du travail. Mais, dans la Loi sur les normes, puis comme on est
un contexte non syndiqué, c'est vraiment des plaintes individuelles.
M. Leduc : Et cette idée-là
de faire, la mesure latine dont vous faisiez référence, de regrouper les
plaintes, c'est une décision de la commission en tant que procureur.
M. Boulet : Oui. Bien, c'est
le juge du Tribunal administratif du travail.
M. Leduc : C'est-à-dire,
c'est une volonté. La décision, après ça, c'est le tribunal qui la prend, mais
c'est...
M. Boulet : Tout à fait,
qui donnerait la permission, oui.
M. Leduc : Mais c'est la
commission qui dit : J'ai cette plainte du même employeur, même dossier, je
vais plaider de les regrouper.
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : Et on peut
assumer que, dans un cas de stagiaires, comme ils peuvent être représentés par
la commission, la commission pourrait prendre le même chemin, ou une
association étudiante, ou un OSBL.
M. Boulet : Absolument,
s'il y a le consentement de toutes les personnes, de...
M. Leduc : Bien sûr,
bien sûr. Bien sûr, oui.
M. Boulet : Merci, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement déposé par le
ministre à l'article 26? Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, l'amendement à l'article 26 est adopté. Nous poursuivons avec l'article,
cette fois, 26 tel qu'amendé. Y a-t-il des... Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : On fait
référence à... «Toute plainte doit être déposée dans les deux ans...» Est-ce
que c'est standard, ça, dans le droit du travail, le deux ans?
M. Boulet : Oui. Maintenant,
oui. Avant, c'était 90 jours, puis ce délai-là a été augmenté à deux ans.
Puis c'est ce qui est entré en vigueur en juin 2018, là, si je ne m'abuse, là.
Mais est-ce que c'est standard? La philosophie derrière ça... Puis je n'étais
pas là lors de l'adoption, mais je me souviens d'avoir lu que c'est que, souvent,
du harcèlement psychologique, ça génère des effets préjudiciables qui se
concrétisent après une certaine période de temps. Puis on a dit deux ans. C'était
un délai qui était suffisant pour permettre à la personne de présenter sa
plainte. C'est un délai qui est très, très large.
M. Leduc :
Contrairement, par exemple, à des cas de harcèlement sexuel, où, si je ne me
trompe pas, on a parfois carrément levé les délais au complet, là, pour le
harcèlement psychologique, on garde une limite qui est celle qui a été... Alentour
de 2017, ça, c'est quand on a réformé les normes?
M. Boulet : Bien, c'est
en 2018, là, dans la vaste réforme, ce qui est entré en vigueur le 12 juin
2018, mais ça se peut, collègue, que ça ait été même adopté avant le 12 juin
2018. Mais ça ne fait pas beaucoup <d'années...
M. Boulet :
...le 12 juin
2018, mais ça ne fait pas beaucoup >d'années. Mais je me souviens que ça
avait été augmenté presque de façon contemporaine à mon élection, là, ça fait
que... Je ne me souviens pas de l'année précise.
M. Leduc : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, y a-t-il d'autres interventions à l'article 26 tel qu'amendé?
Est-ce que l'article 26 tel qu'amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Adopté, donc, pour l'article 26. Nous poursuivons, M. le ministre, avec l'article 27.
M. Boulet : Merci. «Sur
réception d'une plainte, la commission fait enquête avec diligence. Elle peut
également faire enquête de sa propre initiative.
«Les articles 103, 106 à 110, 123.6,
123.9 à 123.11 de la Loi sur les normes du travail ainsi que le troisième
alinéa de l'article 22 de la présente loi s'appliquent à une telle enquête,
avec les adaptations nécessaires.»
Commentaire. Bon, évidemment, le premier
alinéa impose à la CNESST l'obligation de procéder rapidement à une enquête,
puis ça lui permet aussi d'enquêter de sa propre initiative.
Puis le deuxième alinéa, c'est avec les
adaptations nécessaires. C'est les articles de la Loi sur les normes. Je vais
vous les résumer, là, parce que peut-être qu'il y aurait eu des questions
là-dessus, là, mais c'est pour protéger l'identité du plaignant pendant l'enquête,
c'est le pouvoir de mettre fin à l'enquête si la plainte est frivole ou de
mauvaise foi, on accorde aux plaignants un délai de 30 jours pour
contester, on avise le plaignant de la décision, on prévoit que la CNESST est
investie des pouvoirs et immunités d'un enquêteur, etc., là. Je pense, vous
avez fait les vérifications préliminaires, là. C'est tout le processus d'enquête.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il des interventions à l'article 27? Est-ce que l'article 27
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, l'article 27 est adopté. Nous poursuivons, M. le ministre, avec l'article 28.
M. Boulet : Merci. «À la fin
de l'enquête, si aucun règlement n'intervient entre les parties concernées et
si la commission accepte de donner suite à la plainte, elle la défère sans
délai au Tribunal administratif du travail.»
Commentaire. Bien, c'est la transmission
automatique, là, du dossier au tribunal, sans autre formalité pour le
stagiaire, à compter du moment où la CNESST a jugé qu'il n'y avait pas de
règlement puis que c'était fondé. Ça fait que ça reprend 123.12 de la Loi sur
les normes. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il des interventions à l'article 28? Est-ce que l'article 28 est
adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, l'article 28 est adopté. Nous poursuivons, M. le ministre, avec l'article 29.
M. Boulet : Merci. «La
commission peut, dans une instance relative à la présente section, représenter
un stagiaire devant le Tribunal administratif du travail.»
Commentaire. Bien, c'est le corollaire qui
confère à la CNESST le pouvoir de représenter un stagiaire. Puis cet article,
bien, vous le savez, là, c'est pour protéger l'exercice des droits du stagiaire.
Puis c'est le libellé de 123.13 de la Loi sur les normes du travail. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a des interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Une question me
vient, là, en lien avec celle que j'ai posée plus tôt. Comme il y a maintenant,
dans le fond, trois options de représentation pour un stagiaire, ce qui est une
bonne chose, est-ce qu'il pourrait décider ou essayer d'en combiner deux? Comme
la commission doit le représenter de toute manière, comme on va le voter, là,
avec cet article-là, est-ce qu'il pourrait dire, le stagiaire : Je veux l'expertise
de la commission, mais je veux également le regard, l'accompagnement de mon
association étudiante? Est-ce qu'elles pourraient venir, les deux entités,
collaborer d'une certaine manière, quitte à ce qu'il y en ait un, mettons, la
commission, qui soit le porteur officiel du dossier? Mais est-ce que l'association
étudiante pourrait se joindre au même titre que quelqu'un pourrait avoir deux
avocats ou avoir un avocat privé dans un dossier x?
M. Boulet : Bien, dans la
mesure où ce n'est pas incompatible, oui. Tu sais, par exemple, tu es
représenté par un avocat du contentieux de la CNESST... en fait, services
juridiques, devrais-je dire, et, si tu dis à cet avocat-là : J'aimerais ça
qu'on fasse témoigner quelqu'un, ou qu'on se fasse accompagner, ou que quelqu'un
de l'association étudiante contribue à donner de l'information à l'avocat, oui,
tout à fait. Moi, je ne vois aucune incompatibilité à ce que ça puisse se
faire.
M. Leduc : Intéressant. Merci.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...d'autres interventions à l'article 29? Est-ce que l'article 29 est
adopté?
• (11 h 30) •
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, l'article 29 est adopté. Nous poursuivons, M. le ministre, avec la
section III, Pouvoirs du Tribunal administratif du travail, avec l'article 30.
M. Boulet : Bon, vous allez
voir encore, c'est des articles assez standards.
«30. Les dispositions de la Loi sur les
normes du travail, du Code du travail et de la Loi instituant le Tribunal
administratif du travail qui sont applicables à l'exercice, par un salarié,
d'un recours à l'encontre d'une pratique <interdite...
>
11 h 30 (version révisée)
<17899
M.
Boulet :
...à l'exercice, par un salarié, d'un recours à l'encontre
d'une pratique >interdite ainsi que d'un recours en cas de harcèlement
psychologique s'appliquent, avec les adaptations nécessaires, à un recours
prévu par la présente loi.
«Outre les pouvoirs que ces lois lui
attribuent, le Tribunal administratif du travail peut, s'il conclut que le
stagiaire a été victime d'une pratique interdite ou de harcèlement
psychologique, rendre toute décision qui lui paraît juste et raisonnable, compte
tenu des circonstances de l'affaire, notamment d'ordonner à quiconque :
«1° la réintégration du stagiaire dans son
stage, avec tous ses droits et privilèges, dans le délai fixé par le tribunal;
«2° la modification du dossier
disciplinaire, scolaire, collégial, universitaire ou de formation
professionnelle du stagiaire;
«3° la mise en place des mesures d'accommodement
visant à protéger le stagiaire, à limiter les impacts sur son stage ou à lui
permettre de le compléter avec succès;
«4° de se conformer à toute autre mesure
propre à sauvegarder les droits du stagiaire, y compris une ordonnance
provisoire.»
Commentaire. Donc, c'est les pouvoirs, qui
sont très clairs, du Tribunal administratif quand un stagiaire exerce un
recours, et, en plus des pouvoirs qui sont prévus dans les autres lois, il y a
des pouvoirs particuliers, là, pour traiter des recours spécifiques, là, qui
concernent les stagiaires. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Y a-t-il des interventions à l'article 30? S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 30 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Adopté.
Alors, M. le ministre, nous poursuivons avec le chapitre VI, Financement,
avec l'article 31.
M. Boulet : Oui. Bon, ici
aussi, là, ça reprend les articles usuels que nous connaissons.
«31. Les dépenses engagées pour l'application
de la présente loi sont assumées sur les cotisations perçues en application du
chapitre III.1 de la Loi sur les normes du travail.»
Commentaire. Donc, les dépenses engagées
par la CNESST et le tribunal pour l'application de la loi sont assumées sur les
cotisations prévues pour l'application de la Loi sur les normes du travail. Donc,
c'est semblable à ce qui a été introduit, là, en 2015 en vertu de la Loi sur l'équité
salariale, là. Ça fait que c'est du standard. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
La parole est au député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Le nouveau régime
du ministre va engager, j'imagine, tout un ballet de formation des agents de la
CNESST, notamment, pour bien comprendre la réalité des stagiaires, le nouveau
régime, comment ça va s'appliquer, potentiellement aussi du monde au tribunal,
bien sûr, mais là on parle de la commission et de sa cotisation. Donc, ma
question est la suivante : Est-ce que le ministre a prévu une... très
légère, j'imagine, mais une augmentation de la cotisation de la CNESST pour
couvrir les nouvelles dépenses liées à son régime?
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Il y a une analyse d'impact qui a été faite sur les ressources financières puis
les ressources humaines, puis il n'y a aucune augmentation des cotisations
relatives aux normes du travail qui est prévue, puis la commission est en
mesure d'assumer les responsabilités qui découlent de l'application de cette
présente loi là à l'intérieur de son périmètre budgétaire et avec les
ressources qui sont déjà à la CNESST.
M. Leduc : Donc, on va faire
plus avec les mêmes ressources.
M. Boulet : Bien, c'est... Il
n'y a pas d'embauche additionnelle de prévue. Le service juridique, il y a... Je
ne me souviens plus combien il y a d'avocats à Québec et à Montréal, là, mais,
non, ils vont être en mesure de répondre aux besoins. Évidemment, ça va être à
évaluer au fur et à mesure. Puis, tu sais, au bout de cinq ans, il va y
avoir un rapport de mise en application, puis, s'il y a des demandes
budgétaires... Il n'y en a pas pour la première année d'application de la loi.
Éventuellement, s'il y a en a, moi, je les... le cas échéant, si c'est...
M. Leduc : Il n'y en a pas de
la part de la CNESST?
M. Boulet : Non, aucun.
M. Leduc : Ils ne vous ont
pas mentionné que ce nouveau régime là engrangerait... engendrerait, pardon,
des nouvelles dépenses. Ça me semble quasiment évident, là.
M. Boulet : Cinq employés à
temps complet, mais ça peut...
M. Leduc : Supplémentaires.
M. Boulet : Exact. Mais ça
peut être... ça va être fait à l'intérieur des ressources budgétaires et des...
plus ces cinq employés-là à temps complet.
M. Leduc : O.K. Donc, on crée
un genre de nouveau sous-département, en quelque sorte.
M. Boulet : Je ne dirais pas
un nouveau...
M. Leduc : Ils ne vont pas
faire ça à temps plein, j'imagine. Ils vont faire d'autres tâches aussi, à
moins que...
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Puis c'est parce que c'est difficile de présumer de l'exercice puis du nombre
de plaintes, de la quantité des ressources qui vont être... Mais on nous a
demandé cinq employés à temps complet.
M. Leduc : Puis ce que vous
me dites, c'est que cette demande-là de ressources humaines cadre dans les
budgets actuels de la CNESST.
M. Boulet : Absolument. Tout
à fait. Aucune demande budgétaire.
M. Leduc : Puis, tu sais, en
toute transparence, M. le ministre, je vous pose la question parce qu'on a eu
toutes sortes d'échanges <alentour de...
M. Leduc :
...
sortes d'échanges >alentour de différents projets de loi, puis vous
aviez, surtout en début de mandat, une approche assez… je vais le dire en
termes parlementaires, assez stricte sur la réduction à tout prix, je dirais,
des cotisations. Nos amis, peut-être, de la FCEI aimeraient l'échange qu'on a
en ce moment. Mais ça ne vous semblait pas du tout envisageable de voir une
augmentation des cotisations.
M. Boulet : Non.
M. Leduc : Moi, je veux... Ce
que je voulais à travers cette question-là, c'est de garder la porte ouverte,
parce qu'on ouvre un nouveau chapitre. On ne le sait pas, je ne suis pas devin
non plus, vous venez de le mentionner aussi, est-ce que ça va générer un
chamboulement incroyable au tribunal puis à la commission? Peut-être pas.
Peut-être qu'il va y avoir quand même des remous, tu sais, puis que du monde va
vouloir s'organiser, puis que les associations étudiantes vont lever de terre
une des grosses campagnes pour mobiliser les stagiaires. Moi, ce que je
voudrais aujourd'hui, c'est au moins que vous gardiez la porte ouverte pour
dire, en effet, si demande il y a de la part de la commission… pour dire :
On est dépassés par la situation, les stagiaires se mobilisent, mobilisent
leurs nouveaux droits... que vous soyez ouvert à ce que, potentiellement, il y
ait une hausse de cotisation, qui serait certainement petite, là, on s'entend,
mais pour couvrir...
M. Boulet : Vous me
connaissez. Et je le confirme, oui, la porte est ouverte. Tu sais, c'est une
loi, puis je veux qu'elle soit effective. Puis, s'il y a des besoins
additionnels... Là, on me parle de cinq ETC et peut-être plus. On verra dans le
temps. Mais, moi, ma porte est ouverte. Il faut appliquer cette loi-là, il faut
avoir les ressources, puis ça réfère tant à l'aspect financier qu'humain.
M. Leduc : La porte est
ouverte avec un pouce ou un pied?
M. Boulet : Elle est ouverte
selon les besoins, Alexandre... collègue.
M. Leduc : Vous n'étiez pas
obligé de répondre à cette question-là, M. le ministre.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
y a-t-il d'autres interventions à l'article 31? Est-ce que l'article 31
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
l'article 31 est adopté. Nous poursuivons, M. le ministre, avec le
chapitre VII, Dispositions pénales, avec l'article 32.
M. Boulet : Merci. «Commet
une infraction et est passible d'une amende de 600 $ à 1 200 $
et, pour toute récidive, d'une amende de 1 200 $ à 6 000 $,
quiconque :
«1° entrave de quelque façon que ce soit l'exercice
des fonctions de la commission ou d'une personne autorisée par elle, la trompe
par réticence ou fausse déclaration ou refuse de lui fournir un renseignement
ou un document qu'elle a le droit d'obtenir en vertu de la présente loi;
«2° est partie à une convention ayant pour
objet d'imposer à un stagiaire une condition de réalisation de stage inférieure
à l'une des normes prévues par la présente loi;
«3° contrevient à toute autre disposition
de la présente loi.»
Commentaire. Bon, c'est les infractions,
les amendes auxquelles s'expose une personne qui contrevient à la loi, puis ça
s'inspire de 140 de la Loi sur les normes, là. Il y a cohésion pour les
montants. Voilà. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il des interventions à l'article 32? Alors, député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci, Mme la
Présidente. J'aimerais savoir, peut-être par méconnaissance, là, mais ces
montants-là sont enlignés sur un autre... sur l'application de d'autres types
de montants similaires, juste… Expliquez-nous en quoi sont-ils suffisants, ou
pas assez, ou insuffisants, etc.
M. Boulet : Vous le savez,
hein, il y a des conseillers en législation qui révisent tous les projets de
loi, puis, en ce qui concerne le quantum ou le montant des amendes, on s'inspire
de l'expérience, on s'inspire de la concordance, dans la nature des infractions,
pour qu'il y ait une cohésion, qu'il y ait une équité dans les montants d'infraction.
Et l'effet dissuasif fait partie des critères, collègue, qui... analysés au fur
et à mesure. Puis, quand on fait... C'est ça. Et, oui, la réponse est oui, la
cohésion, l'effet dissuasif et... ça a été tenu en considération. Merci.
• (11 h 40) •
M. Polo : Donc, si je comprends
bien, ces montants-là, ces amendes-là… passible d'amende, c'est auprès ou
envers des employeurs.
M. Boulet : Oui. C'est toute
personne qui contrevient aux dispositions de cette loi-ci. Tu sais, ça peut
être un employeur qui fait une entente individuelle qui contrevient aux droits
qui sont prévus ici. Il est passible d'une infraction, puis il y a un constat d'infraction
qui est émis, puis, si c'est entendu puis qu'il y a un jugement de
reconnaissance de culpabilité, l'employeur a à payer ce montant d'amende là.
M. Polo : Bien, parfait. Mais
élaborez un peu plus en quoi ces montants-là sont-ils dissuasifs. On parle de
600 $ à 1 000 $, peut-être, pour une première, une <récidive
de…
M. Polo :
...une >récidive,
de 1 200 $ à 6 000 $.
M. Boulet : Sur l'effet
dissuasif, bien, ça s'inspire de l'expérience puis de l'historique de l'application
de la Loi sur les normes du travail. Puis c'est exactement les mêmes montants
que l'article 140 de la Loi sur les normes du travail. Donc, je pense que
les spécialistes, puis je ne suis pas un spécialiste en la matière, ils ont
probablement étudié le taux de récidive. Puis là vous me poussez dans mes... Mais
c'est la réflexion que je ferais. Puis le taux de récidive a été jugé comme
étant acceptable en tenant compte de l'ensemble du corpus législatif québécois,
et c'est ce qui inspire ces montants-là.
M. Polo : Puis, encore là,
pour ma connaissance, sont-ils applicables hors Québec? Donc, un stagiaire qui
participe à un stage hors Québec, ces amendes-là ou ces montants-là peuvent-ils
être applicables hors Québec?
M. Boulet : Tout à fait, parce
que l'employeur, il est ici. On a vu que l'employeur était au Québec. Et, oui,
il est passible, même si le stagiaire fait... Tu sais, si l'employeur, il se
dit : Parce qu'il est au Burkina Faso ou dans un pays étranger, je vais
faire telle affaire différemment, pensant que la loi ne s'applique pas à lui, oui,
il est passible.
M. Polo : O.K. Mais vous êtes
aussi conscient qu'il y a des organisations internationales, qui ne sont pas
nécessairement établies au Québec, qui peuvent accueillir des stagiaires, qui
ont des programmes dans ce genre de situation là.
M. Boulet : Oui. Puis il y a
souvent l'organisme communautaire, généralement, qui est ici, au Québec, puis
qui chapeaute, qui supervise. Ça fait que, oui, tout à fait, je suis conscient
de ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il d'autres interventions à l'article 32? Est-ce que l'article 32
est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, l'article 32 est adopté. Et nous poursuivons, M. le ministre, avec
l'article 33.
M. Boulet : «Quiconque tente
de commettre une infraction prévue à l'article 32, aide ou incite une
autre personne à commettre une telle infraction commet une infraction et est
passible des peines prévues pour une telle infraction.»
Commentaire. Bien, c'est... Je pense que l'article
est clair, là. On réfère à l'article précédent, puis c'est une personne qui
aide ou incite, là. Puis c'est exactement… C'est le libellé de 141 de la
Loi sur les normes du travail, avec les adaptations nécessaires. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il des interventions à l'article 33? Est-ce que l'article 33 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, l'article 33 est adopté. Nous poursuivons, M. le ministre, avec l'article 34.
M. Boulet : Merci. «Lorsqu'une
personne morale, un représentant, mandataire ou employé de celle-ci ou d'une
société de personnes ou d'une association non personnalisée commet une
infraction à la présente loi, l'administrateur ou le dirigeant de la personne
morale, de la société ou de l'association est présumé avoir commis lui-même
cette infraction, à moins qu'il n'établisse qu'il a fait preuve de diligence
raisonnable en prenant toutes les précautions nécessaires pour en prévenir la
perpétration.
«Pour l'application du présent article,
dans le cas d'une société de personnes, tous les associés, à l'exception des
commanditaires, sont présumés être les administrateurs de la société en l'absence
de toute preuve contraire désignant l'un ou plusieurs d'entre eux ou un tiers
pour gérer les affaires de la société.»
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
M. Boulet : Commentaire. Bien,
ça prévoit les règles applicables. On appelle ça la responsabilité statutaire des
dirigeants administrateurs. Donc, une infraction pénale qui est commise par
elle… Et donc ça reprend le libellé, ici, de 142 de la Loi sur les normes du
travail, donc, pour éviter que des personnes se cachent derrière le voile
corporatif d'une personne morale et commettent des infractions à la loi. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Y a-t-il des interventions à l'article 34? Est-ce que l'article 34
est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, l'article 34 est adopté. M. le ministre, nous poursuivons avec l'article 35.
M. Boulet : Merci. «Une
poursuite pénale pour la sanction d'une infraction à une disposition de la
présente loi se prescrit par un an depuis la date de la connaissance par le
poursuivant de la perpétration de l'infraction. Toutefois, aucune poursuite ne
peut être intentée s'il s'est écoulé plus de cinq ans depuis la date de la
perpétration de l'infraction.»
Commentaire. Bien, c'est le délai de
prescription, donc, c'est un an, puis aucune poursuite ne pourrait être
intentée... plus de cinq ans. Et ça reprend le libellé de l'article 144
de la Loi sur les normes du travail. Puis l'article 14, là, du Code de
procédure pénale le permettait, là. Alors, voilà, c'est tout. Je n'ai pas d'autre
commentaire. C'est standard. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Y a-t-il des commentaires à l'article 35? Pas d'interventions? Alors,
est-ce que l'article 35 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
l'article 35 est adopté. Nous poursuivons, M. le ministre, avec l'article 36.
M. Boulet : Merci. «Une
poursuite pénale pour une infraction à une disposition de la présente loi peut
être intentée par la commission.»
Donc, commentaire, ça autorise — là,
c'est des articles miroirs, là — à intenter une poursuite pénale pour
une infraction à l'une <ou...
M. Boulet :
...l'une >ou l'autre des dispositions prévues en vertu de la présente
loi. C'est tout. Merci. C'est le libellé de 145.1 de la Loi sur les normes du
travail.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Ça, ça veut
dire que ce serait une poursuite qui se ferait au lieu d'une poursuite au TAT
ou suite à une poursuite au TAT?
M. Boulet : Non. Si la
CNESST constate ou il lui est rapporté des faits qui démontrent qu'il y a eu
une violation à l'une des dispositions de la présente loi...
M. Leduc : Ah! prédécente.
D'accord. D'accord.
M. Boulet : Exact. Tout
à fait.
M. Leduc : Sur les
documents puis les...
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc : D'accord. Ce
n'est pas avec le dossier de fond, là.
M. Boulet : Non, non.
M. Leduc : Je comprends.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 36 est
adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, l'article 36 est adopté. Nous poursuivons, M. le ministre, avec l'article 37.
M. Boulet : Merci. «Aucune
preuve n'est permise pour établir qu'une action ou poursuite prévue par la
présente loi a été intentée à la suite d'une plainte d'un dénonciateur ou pour
découvrir l'identité de ce dernier.»
Donc, ça vise à protéger l'identité du
dénonciateur. Mais j'ai un amendement que je pourrais...
Une voix : ...
M. Boulet : Ah! c'est le
prochain. Excuse-moi. O.K. Donc, c'est le prochain que j'ai un amendement.
Donc, c'est l'article 146 de la loi. C'est tout. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il des interventions à l'article 37? Est-ce que l'article 37
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, l'article 37 est adopté. Nous poursuivons, M. le ministre,
avec le chapitre VIII, Disposition modificative, Loi instituant le
Tribunal administratif du travail. Vous allez d'abord lire l'article 38.
M. Boulet : Oui. Puis j'ai
un amendement qui serait à 38.1. En fait, c'est un... Est-ce que je le lis tout
de suite après 38?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Non. Il faut voter... C'est deux... C'est comme deux articles.
M. Boulet : Il faudrait
faire 38 puis après on ferait l'amendement?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. On va lire d'abord le 38 et après… On va voter le 38 aussi, là, avant.
M. Boulet : O.K. Parfait.
Merci. L'annexe I de la Loi instituant le Tribunal administratif du
travail est modifiée par l'ajout, à la fin, du paragraphe suivant :
«33° des articles 23 et 28 de la Loi
visant à assurer la protection des stagiaires en milieu de travail.»
Commentaire. Bien, c'est la modification… C'est
de la concordance, tout simplement, à l'annexe I de la Loi instituant le
Tribunal administratif du travail, afin d'ajouter à ces compétences-là ce que
nous avons adopté. Merci. C'est tout.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il des interventions à l'article 38? Alors, est-ce que l'article 38
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Adopté. Alors, M. le ministre, vous avez un amendement qui introduit un nouvel
article 38.1, c'est bien ça?
M. Boulet : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, je vous invite à le lire, s'il vous plaît.
M. Boulet : Oui. Merci. Insérer,
avant l'article 39 du projet de loi, le suivant :
«38.1. Le ministre doit, au plus tard[...],
faire au gouvernement un rapport sur l'application de la présente loi.
«Ce rapport est déposé dans les
30 jours suivants à l'Assemblée nationale ou, si elle ne siège pas, dans
les 30 jours de la reprise de ses travaux.»
Donc, on indiquerait entre parenthèses la
date qui suit de cinq ans celle de l'entrée en vigueur de la présente loi. Et
ça, c'est... commentaire, Mme la Présidente, c'est l'engagement à produire un
rapport sur l'application de la présente loi dans les cinq ans de son entrée en
vigueur. Merci.
C'est comme on avait discuté. Ça, ça fait
suite aux consultations particulières et ça avait été demandé par les collègues
de Viau, d'Hochelaga-Maisonneuve et de Jonquière. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
• (11 h 50) •
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. En effet, le ministre le sait, là, ça fait quelques... on me disait
six l'autre jour, six projets de loi qu'on discute ensemble... Puis je ne l'ai
pas fait systématiquement, mais, en particulier dans les projets de loi où on
vient faire soit du droit nouveau ou une modification substantielle au droit
actuel, comme dans le cas du projet de loi n° 59 sur
la santé et sécurité au travail, moi, je trouve ça important qu'on se donne...
qu'on se prévoie un temps d'arrêt, un temps d'analyse dans quelques années. Là,
je pense que c'est cinq ans, si j'ai bien compris, dans l'amendement qu'il
dépose. Ça va. Moi, j'avais mis sur la table entre trois et cinq ans. Cinq ans,
c'est parfait.
Puis, dans le cas des stagiaires, vous le
savez, je l'ai nommé à plusieurs reprises, moi, j'avais une préférence à ce qu'on
modifie plutôt les normes du travail, qu'on intègre les stagiaires dans les
normes du travail. Ce n'est pas le chemin choisi par le ministre qu'il en soit
ainsi, mais, au moins, là, on va voir, dans cinq ans, si ce chemin-là a
comporté potentiellement des erreurs, des errements, des omissions, et ça nous
donnera une base intellectuelle, factuelle intéressante pour réviser ou non.
Peut-être que ça va bien aller, puis ça va être tant mieux si c'est le cas, on
n'aura pas besoin de refaire des lois.
Alors, je salue l'ouverture du ministre.
Moi, c'était... Je l'ai mentionné, je pense, quasiment à chaque groupe qui
passait, s'il pensait que c'était une bonne idée de faire un article de ce
genre-là, un rapport de ce genre-là. Le ministre l'a entendu. Donc, je le <salue…
M. Leduc :
...donc
je le >salue puis je le remercie.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement introduisant le nouvel
article? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement
introduisant l'article 38.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
l'article 38.1 est adopté. Nous poursuivons, M. le ministre, avec le
chapitre… Vous voulez un arrêt tout de suite?
M. Boulet : Non.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Qui
veut un arrêt, une suspension?
M. Boulet : Bien là, il n'y a
pas personne qui... Non, on ne veut pas...
La Présidente (Mme IsaBelle) : C'est
beau?
M. Boulet : C'est l'article 39.
La Présidente (Mme IsaBelle) : ...attendez,
là. Est-ce que vous voulez une suspension, oui ou non? Là, je pense qu'il y
avait quelqu'un qui avait demandé...
Des voix : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On peut prendre une petite suspension, là, si vous voulez, là. O.K.
Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 11 h 52)
(Reprise à 11 h 55)
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
le ministre veut introduire un amendement introduisant deux nouveaux articles,
37.1 et 37.2. Donc, nous avons besoin de votre consentement pour revenir au
chapitre VII, s'il vous plaît. J'ai votre consentement?
Des voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) : C'est
parfait, vous êtes gentil. Alors, je vous invite, M. le ministre, à lire votre
amendement.
M. Boulet : Merci. Insérer,
après l'intitulé du chapitre VIII du projet de loi, ce qui suit :
37.1. L'article 81.3 de la Loi sur
les normes du travail... modifié par le remplacement, dans le premier alinéa,
de «une sage-femme» par «un professionnel de la santé habilité à cette fin».
37.2. L'article 81.6 de cette <loi...
M. Boulet :
...81.6
de cette >loi est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa,
de «une sage-femme» par «un professionnel de la santé habilité à effectuer un
suivi de [...] grossesse». C'est tout.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Y a-t-il des interventions à l'amendement introduisant les articles 37.1
et 37.2? Y a-t-il... Est-ce que l'amendement introduisant les nouveaux articles 37.1
et 37.2 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Adopté.
C'est parfait. M. le ministre, nous poursuivons donc avec le chapitre IX,
Dispositions finales, avec l'article 39.
M. Boulet : Merci. Le
ministre du Travail est responsable de l'application de la présente loi.
Donc, c'est tout, pas de commentaire.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il des interventions? Est-ce que l'article 39 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Nous poursuivons avec l'article 40.
M. Boulet : Merci. Les dispositions
de la présente loi entrent en vigueur le… et là on indiquera la date qui suit
de six mois celle de la sanction de la présente loi. Merci. C'est complet.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il des interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Oui. Vous me
permettrez une petite question qui fait un peu un lien avec l'article précédent
mais... Je comprends que c'est le ministre du Travail qui s'occupe de ça, parce
que c'est plus un volet de travail, parce que c'est en lien avec la LNT, puis c'est
bien correct. Cependant, on a eu plusieurs discussions, dans le cadre de cette
étude-là, qui faisaient référence au rôle d'employeur ou de maître de stage,
notamment, des universités, notamment, des collèges. Ils ont un rôle central
dans tout ça. Comment le ministre va interagir avec sa collègue ministre de l'Éducation
supérieure pour s'assurer que les campagnes d'information, notamment sur cette
nouvelle loi là, descendent rapidement et bien sur le plancher, là, dans les
différents établissements?
M. Boulet : Bien, juste
rappeler que, comme la loi lie l'État… Comme on a déjà discuté, ça lie tous les
ministères, tous les organismes gouvernementaux de même que la fonction
publique. Donc, mes collègues à l'Éducation puis à l'Enseignement supérieur
sont soumis. Tous les stagiaires en éducation, en santé, en services sociaux,
évidemment, vont faire l'objet du régime de protection en milieu de travail que
nous venons d'adopter, et donc ils vont s'assurer de le respecter. Pour l'information,
la formation, la sensibilisation, ils vont contribuer, avec les outils qui vont
être préparés puis élaborés par la CNESST, à faire connaître ce régime-là.
M. Leduc : Parce que, là,
dans l'article en cours, là, l'article 40, on parle de l'application dans
six mois de la sanction. On assume que, quelque part la semaine prochaine...
M. Boulet : Dès l'entrée en
vigueur, oui.
M. Leduc : Oui. Donc, on
assume que, la semaine prochaine, on va faire nos discours au salon bleu. Quelque
part, soit la semaine prochaine ou au plus tard dans deux semaines, vous allez
voir cette drôle d'institution qu'est le lieutenant-gouverneur général, qui est
une personne sympathique, par ailleurs... mais vous allez lui faire signer la
loi. Elle entrera donc en vigueur. Donc, on part le chronomètre de six mois
quelque part la semaine prochaine ou la semaine d'après. Ça nous amène, quoi, à
juillet, plus que ça, septembre, octobre, quelque chose comme ça. Et est-ce
que, dans cet intervalle-là, il y a déjà des discussions? Avez-vous déjà des
planifications avec Mme McCann, pour la nommer, la ministre de l'Éducation
supérieure, pour que...
M. Boulet : ...totalement, puis...
Oui. Puis on va l'adopter, la loi. Puis Mme McCann, pour ne pas la nommer,
elle était au Conseil des ministres, donc elle connaît le contenu de ce projet
de loi là.
Il y a eu des consultations auprès de mes
collègues aussi à l'Éducation puis de tous les collègues, les députés, les
ministres, qui sont impliqués par l'application de cette loi-là. Et, à votre
question, je vous dirais que, comme on l'a fait pour la loi n° 27
dès le jour de sa sanction puis même avant la sanction, il y a des outils d'information
puis de sensibilisation qui sont en préparation à la CNESST.
M. Leduc : Ça fait qu'en
septembre prochain vous et moi, on va être sur le grand train de la campagne
électorale.
M. Boulet : En campagne
électorale,pas dans le même comté, mais, si vous m'invitez, j'irai dans
votre comté.
M. Leduc : Non, vice versa,
vice versa. Trois-Rivières, c'est une très belle ville.
M. Boulet : Ça me fera
plaisir, sur la rue des Forges.
• (12 heures) •
M. Leduc : J'irai voir mes
amis de l'abbaye.
M. Boulet : Oui, absolument.
M. Leduc : J'irai voir mes
amis de l'abbaye en faisant un petit détour avant d'aller vous voir. Mais tout
ça pour vous dire que nous…
M. Boulet : Il y a des
syndiqués, mais il y a un employeur aussi, tu sais. Il y a du monde intéressant
des deux côtés.
M. Leduc : Oui, bien sûr,
bien sûr. Blague à part, à part nous qui serons sur la campagne, septembre sera
la rentrée, la prochaine rentrée. Est-ce qu'on peut s'attendre à ce qu'il y ait
des affiches, du matériel d'information qui va être utilisé, distribué? Est-ce
que ça va se sentir dans les campus? Évidemment, j'assume que les associations
étudiantes, autant locales que nationales, seront mises à contribution. Alors,
ma question, c'est : Est-ce que ça va se sentir dans les campus,
particulièrement en septembre, que cette loi-là, là, elle rentre en vigueur
dans les semaines qui suivent, qui implique des nouveaux droits, et que les
gens doivent s'en saisir?
M. Boulet : Oui. Ça, je peux
en prendre l'engagement, que la CNESST va se mettre à la <tâche…
>
12 h (version révisée)
<17899
M.
Boulet :
...l'engagement que la CNESST va se mettre à la >tâche
rapidement pour faire la promotion de ce régime de protection là. Et moi, je
pense que ces activités-là vont même contribuer à faire connaître ces droits-là,
et qu'ils puissent, généralement, être respectés même avant l'entrée... tu
sais, pas attendre le six mois, là. Je veux dire, on est là, là, puis c'est une
loi d'ordre public. Puis l'Enseignement supérieur puis l'Éducation m'ont
confirmé, les deux, qu'ils allaient pleinement collaborer.
M. Leduc : Merci beaucoup.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) : C'est
bien? Alors, est-ce que l'article 40 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Adopté.
Alors, l'article 40 est adopté. Écoutez, je veux juste rappeler que la
ministre de l'Éducation supérieure, c'est la députée de Sanguinet.
M. Boulet : Désolé. On s'est
attirés tous les deux dans...
M. Leduc : ...Mme la ministre,
quand même. On peut l'appeler Mme la ministre McCann.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Vous
avez bien dit «la ministre», effectivement, mais vous avez nommé son nom. Mais
ce n'est pas bien grave. Écoutez...
M. Leduc : Bien, si je l'appelle
Mme la ministre, c'est correct, non?
La Présidente (Mme IsaBelle) : C'est
correct, mais pas son nom de famille. Ce n'est pas grave.
Écoutez, avant de passer vraiment à l'étude
de fin pour tous les petits votes et les remarques finales, nous allons
prendre... nous allons suspendre quelques instants, une minute ou deux. Ça vous
va?
(Suspension de la séance à 12 h 02)
(Reprise à 12 h 07)
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
nous poursuivons. Ayant terminé l'étude détaillée des articles, maintenant,
est-ce que les intitulés des chapitres et des sections sont adoptés?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Nous passons maintenant à l'étude du titre du projet de loi. Est-ce qu'il y a
des interventions? Alors, est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Je propose que la commission recommande la renumérotation du projet de loi
amendé. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Je propose que la commission adopte une motion d'ajustement des références.
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Remarques finales
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Alors, nous poursuivons avec les remarques finales. Nous commençons d'abord par
le porte-parole du deuxième groupe d'opposition et le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente, des remarques finales qui vont ressembler beaucoup aux remarques d'ouverture
de cette étude détaillée qui s'est, somme toute, bien déroulée, en trois jours
à peine. À 40 articles, évidemment, on ne s'attendait pas à ce que ça s'étire
beaucoup plus que ça.
Comme je l'ai dit à plusieurs reprises,
moi, j'aurais souhaité... et les groupes qui sont venus nous voir ont dit la
même chose, ils auraient souhaité une intégration pleine et entière dans les
normes du travail plutôt qu'un régime particulier. On a eu des bons échanges, M.
le ministre et moi, à ce sujet-là. Il a fait un choix différent, un choix,
aussi, qui a été révélé en toute fin de législature, ce qui a placé les
associations étudiantes devant un dilemme difficile, parce que, s'ils tenaient
la ligne en disant : Nous voulons l'intégration pleine et entière aux
normes du travail, bien, ça impliquait un retrait du projet de loi et rien,
probablement, comme intervention avant la fin de la législature. Avec les élections
qui s'en viennent en septembre, potentiel changement de gouvernement, bref, on
était face à un pelletage en avant, un report aux calendes grecques, comme le
veut l'expression. Alors, ils ont choisi de garder ce qui était sur la table et
d'essayer de l'améliorer.
On a déposé différents amendements, on a
eu différents débats. Moi, j'aurais voulu qu'on puisse intégrer davantage d'enjeux
des normes du travail. On a parlé, entre autres, là, des vêtements, notamment,
de toutes sortes d'autres enjeux qui n'étaient malheureusement pas repris par
le ministre dans son projet de loi, d'où, à mon avis, le fait que ce n'est pas
la bonne solution de faire un régime parallèle. Parce qu'on est allés chercher
un peu à la pièce ce qui nous intéressait puis ce qui nous intéressait moins.
Étant de bonne foi, force est de
constater, par contre, qu'il y a eu du mouvement sur d'autres sujets. J'ai en
tête la question des congés de longue durée, qui était une priorité des
intervenants qui sont venus nous voir. Il ne les a pas repris textuellement, donc
ce n'est pas exactement ce qu'ils souhaitaient, les congés de longue durée. Donc,
ce n'est pas un droit non négociable, c'est intégré dans la logique du devoir d'accommodement.
Bon, c'est un pas en avant, pas tout à fait où on espérait atterrir, mais il
faut reconnaître qu'on a avancé un peu là-dessus.
• (12 h 10) •
Un point sur lequel je suis entièrement
satisfait, c'est la question de la représentation possible par une association
étudiante ou un OSBL. Clarifions le fait, comme ça a été fait durant nos
échanges, qu'il ne faut pas nécessairement que l'association étudiante soit
accréditée, notamment par la loi 32. Ça, c'est une bonne chose, parce que
c'est loin d'être le cas que toutes les associations étudiantes au Québec
sont... ne sont pas tout à fait accréditées par la loi 32. Des fois, c'est
des accréditations maison par des politiques internes d'universités ou de cégeps,
parfois, c'est reconnu de facto, donc non accrédité. Alors, tant mieux si
ça inclut tout le monde, c'est parfait.
Et, pour les OSBL, on a clarifié que,
malgré que c'était écrit dans l'article, «OSBL dans la défense de droits des
étudiants», ce n'était pas nécessairement dans la constitution de l'OSBL ou
dans la prérogative de l'OSBL d'être entièrement consacré aux étudiants pour se
qualifier à cette possibilité de représentation. On aurait pu, potentiellement,
faire un amendement, mais, avec les explications du ministre, les positions, la
<clarification...
M. Leduc :
...On
aurait pu potentiellement faire un amendement, mais avec les explications du
ministre, les positions, la >clarification de l'intention du législateur...
On en... a utilisé souvent cette voie-là à travers nos différents projets de
loi, M. le ministre et moi. Bien, en tout cas, on l'a clarifié, puis c'est tant
mieux.
Et finalement, dernier point, qui était
aussi une demande que j'avais formulée à maintes reprises durant les audiences,
qui était à l'effet de prévoir un temps d'arrêt, d'ici quelque temps — le
ministre a choisi cinq ans, ça me convient — où on va faire la revue
de ce chemin-là, la revue du changement important du droit, qui va être adopté
la semaine prochaine au salon bleu, pour voir si on a peut-être échappé des
éléments, s'il y a des choses qu'on pensait qui allaient s'appliquer de soi qui
ne le seront pas, s'il y a des correctifs à faire ou, si tout va bien, puis
tant mieux, bien, coudon, j'aurai eu des inquiétudes qui ne seront pas
matérialisées. Ce n'est pas mon souhait dans la vie, à ce que mes inquiétudes
se matérialisent, bien sûr. Alors, ce temps d'arrêt là sera une bonne chose. Je
suis convaincu que les associations étudiantes auraient fait et vont faire une
forme de revue, dans les faits, de ce qu'ils vivent. Mais évidemment que ça n'a
jamais la même portée qu'une étude pleine et entière faite par la commission,
avec les experts de la commission, notamment, les différents cas qui vont se
rendre en commission.
Et, en dernier, dernier élément, Mme la
Présidente, on a eu un échange, en fin d'étude, à l'effet qu'il y aurait des
ressources. On a parlé de cinq personnes, l'équivalent de cinq personnes à
temps plein. C'est intéressant. On nous a dit que c'était dans le paramètre
financier actuel de la commission. Le ministre a été galant en gardant une
porte ouverte, à savoir qu'il y aurait potentiellement, dans le futur... sur
demande, bien sûr, de la commission, mais ouverture pour une hausse légère, j'imagine,
mais hausse de cotisation, quand même, qui viendrait potentiellement combler un
besoin. Parce qu'encore une fois je ne souhaite pas des malheurs. Je ne
souhaite pas que la commission soit dépassée par la situation, s'il y a des
tonnes de stagiaires qui vivent des problèmes puis qui, là, enfin, ont un
chemin et s'en saisissent, et que ça vienne perturber l'ordre des choses à la
commission et au tribunal. Ce n'est pas mon souhait, bien sûr. Cependant, si ça
arrive, c'est qu'il y aura eu... On aura peut-être sous-estimé le phénomène, et
il va falloir qu'on soit capable de répondre. Le ministre a ouvert la porte à
ce qu'il y ait une hausse de cotisation qui pourrait venir répondre à un besoin
à ce niveau-là, au sein de la CNESST, parce qu'il faut reconnaître que c'est un
nouveau fardeau... bien, je... en tout cas, une nouvelle responsabilité que la
CNESST a. Elle hérite de ça. Je suis convaincu qu'elle va bien remplir son
mandat, c'est des gens très compétents à la commission, mais il reste que c'est
une nouvelle tâche qui se rajoute, avec la même assiette fiscale, dirons-nous,
la même assiette budgétaire.
Alors, j'ai bien hâte de voir comment ça
va évoluer. Évidemment, à l'étude des crédits, de mars à avril, qui s'en vient,
ce sera peut-être un peu tôt, là, pour poser des questions à ce sujet à
Mme Oudar, mais certainement que l'année prochaine, par exemple, en avril
2023, il y aura certainement, là, un premier marqueur à vouloir aller vérifier
auprès de Mme Oudar, si elle est toujours en poste rendu là, bien sûr,
mais, en tout cas, à la direction de la CNESST.
Et finalement M. le ministre a pris l'engagement
très ferme de travailler avec sa collègue la ministre de l'Éducation supérieure
pour s'assurer qu'à la prochaine rentrée, même si la loi ne sera pas
officiellement entrée en fonction, là, je n'ai pas la date exacte avec les six
mois de délai... mais qu'à la prochaine rentrée il y aura du matériel d'information
disponible, présent. On parle d'affiches, on parle de pamphlets, on parle de
publicité. On espère que les associations étudiantes locales et nationales vont
être impliquées dans cette préparation-là à la prochaine rentrée pour être
certains que tout le monde, en particulier, évidemment, les personnes qui sont
dans une situation de stage, soit pleinement au courant de cette nouvelle loi,
et des protections qu'elle leur confère, et, notamment, des recours qui leur
donnent la possibilité d'aller défendre leurs droits s'ils se sentent lésés.
Alors, ça a été une belle participation,
un bel échange. Je veux remercier, évidemment, tous les collègues députés des
différentes formations, vous, Mme la Présidente, les gens qui accompagnent le
ministre, toujours très apprécié de vous savoir prêts à répondre à toutes nos
questions pointues, les gens qui s'occupent de la télédiffusion, les gens qui
vont traduire toutes nos belles paroles en procès-verbaux pour la postérité.
Alors, merci pour tout. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
merci au député d'Hochelaga-Maisonneuve. Nous cédons maintenant la parole au
député de Laval-des-Rapides.
M. Saul Polo
M. Polo : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Bien, écoutez, je me joins aux paroles de notre collègue d'Hochelaga-Maisonneuve.
Vous constaterez que je me suis joint tardivement, hier après-midi, aux
travaux... ou hier matin, aux travaux, là, de ce projet de loi là, mais force
est de constater, Mme la Présidente, que... en fait, l'unanimité, l'avancement
des travaux, les débats, les échanges, l'ouverture du ministre, bien sûr, à
écouter les oppositions puis, bien sûr, à essayer de reprendre du mieux
possible, là, les différentes recommandations, que ce soient des fédérations
étudiantes, que ce soient des institutions éducatives, que ce soit également Force
Jeunesse, et autres, doivent être <soulignés...
M. Polo :
...fédérations
étudiantes, que ce soient des institutions éducatives, que ce soit également
Force Jeunesse, et autres, doivent être >soulignés, également, la
contribution du député de Jonquière, qui a participé, là, dans les travaux, et,
bien sûr, mon collègue de ma formation politique, là, le député de Viau, que je
salue, notamment, bien sûr, le ministre, les différents collègues de la partie
gouvernementale, et, bien sûr, là, tout le staff, vous-même, Mme la Présidente,
pour avoir présidé les travaux.
Je pense que ce projet de loi là est
nécessaire dans le contexte où, depuis de nombreuses années, je pense qu'il y a
une conscientisation, dans la société, en premier lieu, ici aussi, à l'Assemblée
nationale, que toute forme de... tout type de harcèlement, toute forme de
harcèlement, que ce soit sexuel, verbal, psychologique ou autre, doit être
dénoncée. Les mentalités évoluent. L'encadrement législatif également évolue,
encadre mieux, donne plus d'outils.
Et, dans le cas des stagiaires, bien, c'est
important d'adresser cet enjeu-là, compte tenu que c'est leur première
expérience, comme je l'ai mentionné, première expérience dans le marché du
travail. Ce sont des membres du... Ce seront des travailleurs pour des dizaines
et des dizaines d'années, et nous avons la responsabilité de nous assurer que,
dès cette première expérience de travail, là, ça va être une expérience de
travail qui va être respectueuse, qui va être accueillante, qui va être... qui
va leur donner goût de se dépasser puis de donner leur meilleur de soi-même
pour... justement, non seulement pour leur cheminement professionnel, mais
également pour le bien-être des institutions ou des organisations pour
lesquelles ils vont oeuvrer.
Alors, je salue le travail de tous et
chacun. Merci. Félicitations à M. le ministre également. Et merci à vous
également, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Alors, nous donnons maintenant la parole au député... ou, en fait, non, au
ministre directement. M. le ministre, à vous la parole.
M. Jean Boulet
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Bien sûr, des remerciements sincères à mon équipe, Stéphane, de mon
cabinet, Caroline, Antoine, de mon ministère, Marc-André, Stéphanie, des
Affaires juridiques, les collègues gouvernementaux qui sont là, des comtés de
Labelle, de Jean-Talon, de Mégantic, d'Orford, Dubuc. Moi, j'apprécie les
rencontrer, j'apprécie les voir. Puis l'étude détaillée, ce n'est pas toujours
évident pour les collègues gouvernementaux parce qu'ils n'ont pas toujours la
main à la pâte. Mais je salue leur participation puis leur intérêt pour une
avancée qui est particulièrement intéressante, là, découlant de ce projet de
loi là.
Le collègue de Laval-des-Rapides, que j'apprécie
tout le temps côtoyer, son ton, son calme, tout le temps posé, articulé. On
sent qu'il fait de la politique pour les bonnes raisons. On sent le respect
pour l'institution parlementaire. Puis moi, j'apprécie, même si on ne s'est pas
côtoyés tant d'heures, j'apprécie beaucoup collaborer avec le collègue de
Laval-des-Rapides.
Évidemment, le collègue de Jonquière, je
le salue, je le remercie. C'est une autre personne qui a énormément de valeur,
d'expérience et qui collabore bien au bon cheminement des études détaillées.
Puis évidemment, Hochelaga-Maisonneuve, on
travaille ensemble depuis mon élection, depuis mon assermentation, je le dis
constamment à mes collègues aussi, c'est une personne qui est extrêmement
rigoureuse et méticuleuse. Puis, tous les projets de loi que j'ai faits avec
lui, il m'a poussé à des réflexions additionnelles, il a incité, il a encouragé
à des amendements qui étaient bénéfiques pour les groupes qui sont concernés,
notamment en matière de santé et sécurité. On l'a fait en équité salariale, en
services essentiels puis dans d'autres projets de loi. Mais il est une personne
qui a fait un apprentissage considérable depuis 2018, et c'est un
parlementaire, en commission parlementaire, une personne qui a énormément de
valeur, bon, je le dis, puis j'ai beaucoup de respect pour le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve.
• (12 h 20) •
Évidemment, je fais référence aussi aux
équipes, là. Il y a Guillaume que je connais bien, là, Guillaume, qui est aussi
une personne sympathique mais extrêmement attentionnée aux détails. Puis je
pense qu'il fait une bonne paire avec le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve. Puis
je pense qu'au plan des idées puis de la pensée politique ils sont pas mal dans
le même coin aussi.
Puis évidemment les personnes qui ont
contribué, autant pour le Parti québécois que le Parti libéral du Québec, à
approfondir les réflexions des collègues de Laval-des-Rapides et du collègue de
Viau, que je salue. Il est une personne aussi que j'ai appris à découvrir, une
personne extrêmement respectueuse avec laquelle j'aime beaucoup aussi
travailler. Je ne peux pas le nommer, là, <malheureusement...
M. Boulet :
...et du
collègue de
Viau que je salue. Il est une personne aussi que j'ai
appris à découvrir, une personne
extrêmement
respectueuse avec
laquelle j'aime beaucoup aussi travailler... je ne peux pas le nommer, là, >malheureusement,
mais je demande au collègue de Laval-des-Rapides de saluer et de remercier le
collègue de Viau, qui a fait un travail considérable, puis qui était
extrêmement intéressé, puis qui a souvent réitéré l'importance de ce projet de
loi là.
Puis je veux aussi saluer puis féliciter
les associations étudiantes, là, parce qu'ils sont à l'origine aussi de ma
réflexion. Puis je le répète souvent, là, mais, moi, quand je me faisais
raconter l'histoire de stagiaires qui étaient victimes de harcèlement
psychologique et sexuel, puis qu'elles n'étaient pas considérées, elles ne
pouvaient pas bénéficier d'un mécanisme de plainte, puis qu'elles vivaient l'anxiété,
la détresse, puis souvent abandonnaient leurs stages, ne sachant pas qu'elles
pouvaient être protégées et bénéficiaires de droits qui m'apparaissent aujourd'hui
fondamentaux, puis les congés de courte durée, bien, moi, ça m'a extrêmement
stimulé. Puis, même sans être un immense projet de loi, et je pense qu'il faut
le dire, c'est une avancée considérable pour les quelque 195 000 stagiaires,
là, de toute nature. Puis c'est l'intérêt de ce projet de loi là, là, on en
couvre extrêmement large, puis c'est toute forme d'apprentissage, toute forme d'expérience
acquise en vue d'obtenir un diplôme ou en vue de compléter un programme d'apprentissage.
Et la responsabilité tripartite, c'est une
première aussi, au Québec, en relations de travail, où il y a des
établissements d'enseignement, il y a des corporations professionnelles. Puis
les associations étudiantes ont persisté, puis je les rencontrais de façon
épisodique, puis je sais que mes collègues les rencontraient, ça fait qu'il
faut les saluer, puis la fédération des... tous ceux qu'on a entendus, là, lors
des consultations particulières. Et je remercie les collègues.
Puis ces groupes-là qu'on a entendus lors
des consultations particulières, ils nous ont permis... Tu sais, quand on dit :
Un projet de loi, c'est perfectible, encore faut-il que ça s'exprime
clairement. Et là ça s'est exprimé de trois façons : par un droit de
représentation nouveau pour les stagiaires avec les associations, par une mise
en application qui va être évaluée puis qui va culminer par un rapport de mise
en application au bout d'une période de cinq ans puis par l'introduction de
moyens raisonnables pour accommoder les salariés dans des contextes de congé de
longue durée.
Je pense que, sans être une loi parfaite,
c'est une loi qui est extrêmement intéressante. Puis, maintenant, le défi, ce
sera qu'elle soit respectée, qu'elle soit appliquée puis que... Ça, ça ne peut
se faire sans la collaboration de tous les partenaires qui sont impliqués, puis
c'est les partenaires gouvernementaux, les non gouvernementaux, le monde privé,
les établissements d'enseignement puis les corporations professionnelles. Puis
on a eu la main du Conseil interprofessionnel du Québec. Je pense que les
stagiaires sont heureux, puis ils ont toutes les raisons, les stagiaires, de
cette avancée-là que nous confirmons ce matin.
Alors, encore une fois, merci beaucoup, Mme
la Présidente, puis la greffière, puis son équipe. Vous êtes des personnes qui
nous permettez d'avancer. Puis, Mme la Présidente, on travaille ensemble
depuis... On a fait beaucoup de projets de loi ensemble. On a appris aussi à se...
même si on est dans la même équipe gouvernementale. Claire est une personne extraordinairement
compétente, qui est là pour tous les groupes puis qui veut véritablement que ça
marche puis qu'on atteigne les résultats souhaités par les Québécois et les
Québécoises. Et c'est grâce à des présidents, des présidentes comme ça qu'on
réussit à le faire. Merci beaucoup, tout le monde. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Alors, Claire est la députée du comté de Huntingdon.
M. Boulet : ...ça s'applique
à la présidente?
M. Leduc : Elle ne peut pas s'en
empêcher.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Eh oui, eh oui, il fallait faire la correction.
M. Boulet : Ah! désolé. Désolé.
M. Leduc : Jusqu'à la
dernière minute.
Mme Claire IsaBelle
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
écoutez, moi aussi, je veux remercier... je ne sais pas si j'ai le droit de
prononcer votre prénom, mais Ann-Philippe, l'adjointe, très appréciée, votre
équipe également avec vous. Merci beaucoup.
Et merci, hein, aux députés de l'opposition.
Ça fait plusieurs projets que nous avons ensemble, tel que mentionné par le ministre,
toujours agréable de travailler avec vous. Merci aussi aux membres de la
commission, du parti ou du côté du <gouvernement...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...mentionné
par le
ministre.
Toujours agréable de
travailler avec
vous. Merci aussi aux membres de la commission du parti ou du côté du >gouvernement.
Merci d'être là, hein, parce que sans vous, là, ce ne serait pas facile de
mener nos projets de loi.
Merci à l'équipe de... Moi, c'est la
première fois que j'ai la chance de pouvoir parler plus longtemps, parce que
d'habitude on est toujours à la dernière minute, hein, mais merci aussi à
l'équipe du gouvernement et du ministre... pas du gouvernement, mais du
ministre. Merci beaucoup d'être là. Et, bien, merci, M. le ministre.
Effectivement, je pense, c'est notre sixième projet de loi, comme vous le
mentionniez. Ça va bien. On commence à se connaître après six, là.
Alors, écoutez, je ne vous retiens pas
plus longtemps. Alors, nous avons accompli notre mandat.
Nous ajournons nos travaux sine die.
Passez une bonne fin de journée. Merci.
(Fin de la séance à 12 h 27)