(Neuf
heures trente minutes)
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Alors, bonjour. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission de l'économie et du travail ouverte.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire :
Oui, Mme la Présidente. M. Bélanger (Orford) est remplacé par
M. Poulin (Beauce-Sud); Mme Chassé (Châteauguay) est remplacée par
M. Caron (Portneuf); M. Jacques (Mégantic) est remplacé par
Mme Lachance (Bellechasse); et Mme Richard (Duplessis) est remplacée
par M. Gaudreault (Jonquière).
Étude détaillée (suite)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Merci. Je comprends... parce que nous
en avons discuté avant d'être en ondes, je
comprends qu'il y a consentement afin que nous procédions par appel nominal
pour toutes les mises aux voix au
cours de la journée. Est-ce que c'est bien ça? Oui. Je vous entends bien.
Merci. Alors, ce matin, nous poursuivons avec le sujet V,
Prévention; V.1, Mécanismes de prévention; section V.1.1, Application dans
les établissements, Comités de santé et de sécurité.
Lors de l'ajournement
de nos travaux, jeudi dernier, nous en étions à l'étude de l'article 152
tel qu'amendé, et nous étudions l'article 70 amendé dans
l'article 152. Alors, M. le ministre, à vous la parole.
M. Boulet :
Avec votre permission, je demanderais une courte suspension, là, parce que je
viens de finir un dossier, là, qui était impératif, puis je vais juste me
remettre, puis j'ai une discussion à faire avec mon collègue de Québec...
d'Hochelaga-Maisonneuve.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à
9 h 32)
(Reprise à 9 h 53)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, nous reprenons. Je voudrais peut-être
juste souligner les articles qui ont été suspendus depuis le début de l'étude.
Alors, nous avons le 238, article amendé, où nous avons suspendu la section
Atteinte auditive, l'article 117, l'article 126, l'article 22,
85, 234, l'article 146 amendé, mais la section 58.1,
l'article 269. En ce moment, on étudie l'article 152 qui est déjà
amendé, mais, à l'intérieur de l'article 152, qui n'est pas adopté, on a
demandé de suspendre l'étude du 68.1, qui touche le multiétablissement. C'est
bien ça? Parfait.
Alors, M. le ministre,
à vous la parole. Nous en étions à l'article... quand nous avons terminé la
semaine passée, nous en étions à l'article 70, qui était déjà amendé. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions?
M. Boulet :
...excusez-moi, qu'on avait déjà adopté, l'amendement, puis là on revenait à
une discussion sur l'article 70? O.K. Parfait, ça me va.
La Présidente (Mme IsaBelle) : ...oui. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc :
Merci, Mme la Présidente. Bonjour, tout le monde. Lors de la suspension, jeudi
dernier, vers 6 heures, le ministre
venait juste de nous faire une présentation, là, assez détaillée de ce qui s'en
venait, et ça a soulevé beaucoup de questions chez moi, que je n'ai pas
eu le temps, donc, de poser, là, jeudi dernier. Je les pose, donc, aujourd'hui,
ce matin.
C'est quand même
important, là, ce que le ministre nous a annoncé la semaine dernière, parce
qu'à 70 on fait référence à un règlement : «À défaut d'entente, ce nombre
est celui établi par règlement.» Or, le règlement, il était à même le projet de
loi, ce qui n'est pas nécessairement quelque chose qui est superfréquent. Des
fois, un règlement, on se donne la latitude de l'adopter plus tard, mais, dans
le cas de ce projet de loi là, voulant faire, je pense, le tour complet de la
question de la SST, le ministre a prévu en annexe, en quelque sorte, en articles,
l'adoption, là, telle quelle de règlements
déjà préparés. On en a déjà discuté beaucoup, notamment celui sur les maladies
professionnelles.
Alors là, ce que j'ai compris, puis on me
corrigera si j'ai mal compris, mais ce que j'ai compris de ses interventions de jeudi dernier, c'est que le
règlement concernant peut-être ce qu'on peut appeler les seuils, les
libérations, ce qu'on appelait, au tout début du projet
de loi, les niveaux de risque, ce règlement-là, donc, serait, en quelque sorte,
détaché du projet de loi, on ne l'adopterait plus à l'issue du projet de loi,
et il serait donc, en quelque sorte, entre parenthèses, dans les limbes, là. On
ferait, donc, référence à l'existence d'un règlement, mais il ne serait plus
adopté tel quel à la fin de la séance, à la fin des séances, lorsque nous
arriverons un jour, parce que, oui, nous y arriverons un jour à la fin de ce
monstrueux projet de loi, monstrueux en termes de taille, bien sûr,
quoique certains pourraient trouver d'autres
applications au terme «monstrueux», je leur laisserai cet... faire ce
parallèle-là. Mais est-ce que j'ai bien compris? Donc, il n'y aura plus de règlement sur les seuils attaché au
projet de loi lorsque nous aurons terminé son étude?
M. Boulet :
Merci. Bonjour, tout le monde. Effectivement, bon, vous vous souvenez, on
déployait les mécanismes en fonction de niveaux de risque et de nombre
de travailleurs. Après ça, on a dit : Les parties se prendront en charge
et détermineront les tenants et aboutissants des mécanismes de prévention et de
participation des travailleurs. Et, à défaut d'entendre... la CNESST va
s'exprimer puis, à défaut de satisfaction complète, une des parties peut aller
devant le Tribunal administratif du travail. Et l'approche adoptée, d'énoncée,
ce serait de demander au conseil d'administration de la CNESST, où se concentre
l'expertise au Québec en matière de santé et sécurité, d'adopter un règlement
général qui prévoit la façon dont les mécanismes vont se déployer dans les
milieux de travail. Et donc le règlement sur
la prévention qui est dans le p.l.
n° 59, je ne sais pas combien il
y avait d'articles, là, 50 ou 60, sauf... il y a le volet Construction,
là, là-dedans, mais il serait effectivement mis de côté. Et on permettrait au
C.A., dans un délai de trois ans, de faire un règlement pour l'ensemble des
secteurs d'activité économique, en ce qui concerne tant la prévention que la
participation des travailleurs. Donc, l'approche réglementaire est celle qui
est privilégiée. Est-ce que je réponds bien à votre question?
M. Leduc : Oui, vous répondez
très bien. Ça soulève d'autres questions. Je suis quand même assez surpris de
cette approche-là, en ce sens que, même si j'étais... j'avais beaucoup de
critiques par rapport au règlement que vous aviez annexé au projet de loi. Au
moins, en effet, on réglait la question puis on pouvait s'assurer qu'à la fin
de l'étude du projet de loi il y ait des seuils partout.
Là, en quelque sorte, en bon français, on
pellette en avant ou... en tout cas, et on lance la patate chaude de retour au C.A. de la CNESST, qui ont démontré, en
quelque sorte, malgré la bonne qualité des personnes qui y siègent, là n'est pas la question... mais qu'ils ont démontré,
depuis 40 ans, qu'ils étaient assez peu productifs, je vais dire
comme ça, en matière d'adoption de nouveaux règlements et de nouvelles normes.
On a eu une longue discussion sur les normes de décibel, notamment, qui avaient
été inchangées pendant des années, notamment dû à un blocage, à mon avis, de la
partie patronale.
Après ça,
d'autres personnes peuvent avoir différents avis, mais n'y a-t-il pas là un
danger? Vous faites référence à un délai de trois ans que... là, dans le
fond, on a attendu 40 ans pour qu'il se passe quelque chose, là, on nous
demande d'attendre un trois ans supplémentaire. Il n'y a pas quelque chose d'un
peu fâchant par rapport à ça?
• (10 heures) •
M. Boulet : On prévoyait déjà
trois pour déployer les mécanismes en fonction des niveaux de risque élevé,
moyen et faible, un an, deux ans, trois ans. Là, on donne le même délai pour
déterminer les mécanismes, les paramètres des mécanismes. Et, moi, là-dessus,
avec beaucoup de respect, je diverge d'opinion sur la patate chaude. La patate
chaude, là, ce n'est pas à nous de l'assumer comme parlementaires. À moins que
je me méprenne, il n'y a pas de spécialiste dans la salle sur les aspects
pratiques, j'allais utiliser un terme en anglais, là, mais, par respect pour...
mais pour les aspects pratiques, pour les menus détails, parce que le diable
est dans les détails. Puis, dans le règlement sur la prévention, là, c'eût été
une analyse détaillée qui aurait pu se prolonger de façon interminable.
La vraie expertise au Québec, là, elle est au
C.A. de la CNESST. Pourquoi elle est là, en plus? Parce que c'est du
paritarisme. Les personnes, puis je pourrai vous les nommer... Hier, en
passant, le Conseil des ministres a nommé, puis je le félicite, là, Dominic
Lemieux, qui est directeur des métallos, vient d'être nommé au conseil
d'administration de la CNESST. Il y a un potentiel, un bassin de talents
extraordinaire au C.A. de la CNESST. Le C.A., moi, mon attente, elle est
claire, ils vont réussir à surmonter le défi, ils vont élaborer les tenants et
aboutissants d'un règlement et ils vont nous permettre, à nous tous, de dire
que l'objectif, un des objectifs principaux de notre projet de loi,
c'est-à-dire de s'assurer qu'il y ait de la prévention puis de la participation
partout, va être atteint. Puis on va l'atteindre grâce à eux. Puis un délai de
trois ans... Je le répète, de toute façon, les mécanismes se seraient
déployés sur trois ans, et on a attendu plus que 40 ans. Dans le cas
de la LSST, c'est plus que 40 ans. Donc, moi, je suis convaincu,
profondément convaincu que c'est la voie que nous devons emprunter pour nous
permettre d'atteindre les objectifs de... non seulement qu'il y ait de la
prévention, parce que la prévention, c'est un beau concept, mais de diminuer le
nombre et la gravité des accidents de travail.
M. Leduc : Moi, je le répète, là, on
a le même objectif, là, sur la réduction du nombre et la gravité des accidents,
ça, il n'y a pas... il n'y a aucun doute là-dessus, jamais. Moi, mon
questionnement, c'est que vous faites référence au C.A. de la CNESST, son
expertise, oui, je suis d'accord, puis on en a discuté abondamment dans
plusieurs autres sujets. Le C.A. de la CNESST, il y a des dirigeants patronaux,
des dirigeants syndicaux, ce n'est pas tous,
eux non plus, des experts en santé-sécurité du travail. On imagine, donc,
qu'ils ont toutes sortes d'employés aussi qui sont, eux, peut-être, un
peu plus finement connaisseurs et connaisseuses de ces domaines-là.
Par contre, c'est un conflit politique qui se
passe au C.A. de la CNESST. C'est le capital contre le travail qui s'exprime,
encore là, aujourd'hui, et c'est probablement, quelque part, sain que ça
s'exprime de cette façon-là. Comment ils vont dénouer toutes les impasses
qu'ils ont été incapables de dénouer pendant toutes ces années-là? Puis je fais référence, notamment, à l'expansion des
secteurs. Vous le savez, là, quand la LSST a été adoptée, bien avant que je
naisse, on avait divisé six secteurs, puis c'était supposé être progressif. On
allait avancer secteurs 1 et 2 au
début, secteur 3, secteur 4, secteur 5, secteur 6. Ce n'est
jamais arrivé, ce n'est jamais arrivé, malgré les insistances,
notamment, de la partie syndicale au C.A. Pendant 40 ans, ce n'est jamais
arrivé, puis là il faudrait qu'on soit, comment je dirais, croyants du fait
qu'en trois ans ils vont réussir à négocier les fins détails de l'application
de seuils pour l'ensemble des différents secteurs.
M. Boulet : Il faut redire que
la révision des règles de gouvernance que nous avons adoptée va
considérablement aider, notamment par la scission du poste de P.D.G. et de
président du conseil d'administration. Puis il y a eu des recommandations du
Vérificateur général, en 2015, sur le processus d'adoption réglementaire à la
CNESST, et elle a, la CNESST, avec son C.A., révisé complètement le processus
d'adoption réglementaire. Ils ont mis en place, puis les nouveaux membres
vont le constater, une planification réglementaire. Ils ont créé des comités
réglementaires et un comité de suivi des travaux. Ils ont déposé un rapport, le
10 juin, bien, ça, c'est le Vérificateur général, l'application des
recommandations, puis le Commissaire au développement durable s'est déclaré,
dans ce rapport-là du 10 juin 2020, satisfait du plan d'action de la
CNESST. Puis ça, ça fait suite au rapport de 2015.
Donc, il y a eu une amélioration, mais, encore
une fois, je le répète pour le projet de loi, qui demeurera perfectible, puis
la loi qui va être issue de l'étude détaillée le sera. Et moi, je suis
extrêmement confiant que même les nouveaux membres vont contribuer à améliorer
le processus d'adoption réglementaire. Puis mes convictions non seulement ne
sont pas ébranlées, mais sont encore plus clairement enracinées, en tenant
compte de ce qui est fait au C.A. de la CNESST pour améliorer sa diligence
réglementaire. Puis il ne faut pas oublier que le C.A. de la CNESST peut
confier des mandats aussi à des chercheurs, à des instituts, à des
organisations, à des groupes pour approfondir des aspects particuliers.
Et donc je suis convaincu qu'avec le dialogue
social découlant du paritarisme et la volonté des parties, qui va, de toute
façon, être clairement exprimée dans la loi... va nous permettre d'atteindre
notre objectif d'avoir un règlement qui s'applique, qui est d'application
générale et qui vise tous les secteurs d'activité économique, les six secteurs,
ainsi que l'ensemble des travailleurs du Québec, travailleurs et travailleuses.
M. Leduc : Bien, j'espère que
votre confiance sera récompensée puis j'espère que vous aurez raison qu'à
l'intérieur du délai de trois ans, qui, je pense, est, somme toute, assez court
au regard de l'expérience du C.A. de la CNESST... Des fois, ça prend des
années, négocier un nouveau règlement, celui sur les décibels en est un bon
exemple, là. Négocier un règlement sur l'ensemble des seuils, ça va être tout
un défi. Sont-ils capables de le relever?
Je leur souhaite, c'est certain, mais quelle
forme... Comment je pourrais dire ça? J'ai la crainte qu'une des deux parties,
pour la nommer, la partie patronale, potentiellement, décide de profiter de ça
pour prolonger indûment encore davantage le délai. Qu'est-ce qu'on peut avoir
comme garantie qu'après trois ans il n'y a pas un nouveau délai qui repart ou qu'on ne va pas continuer à
négocier ou demander une extension d'un an, de deux ans, de trois ans puis étirer la sauce, dans le fond, puis qu'au
final, dans cinq, six ans, on se retrouve à... toujours avec aucun
règlement puis aucun seuil?
M. Boulet : Bon, là,
évidemment, si on veut revenir à 70, ça se limite, là, aux membres des comités
de santé et sécurité, mais j'accepte, là, de faire toujours la discussion qui
est plus générale. Moi, je ne crois pas à ça, que les patrons bloquent. Je ne
crois pas à ça, que les syndicats bloquent. Je crois en la volonté commune, je
crois à la communauté d'intérêts entre le capital et le travail, les patrons
puis les syndicats, puis je crois en l'impératif que tout le monde a d'avoir
des travailleurs qui sont plus en santé. La pénurie de main-d'oeuvre est un
incitatif, la santé des familles québécoises est un incontournable, et je suis
convaincu que les patrons vont collaborer. Ultimement, on va diminuer le nombre d'accidents de travail.
Ultimement, on va diminuer la gravité des accidents de travail. Puis, s'il y
a un employeur qui n'adhère pas à cette approche-là, bien, qu'il s'exprime et
qu'il lance la première pierre, mais je ne crois pas à ça. Le Comité
consultatif du travail et de la main-d'oeuvre en fait un objectif commun, tant
des patrons que des syndicats, tout le monde
est en faveur de la santé et sécurité, puis tout passe par la prévention. Puis
chaque dollar, parce qu'on va parler aussi en argent, chaque dollar
investi en en prévention en rapporte cinq, six, dépendamment des lectures que
je fais, chaque dollar investi en prévention.
Puis, on l'a vu avec les syndicats puis les
patrons des groupes prioritaires un et deux, plus on investit en prévention,
plus on a diminué le nombre d'accidents, c'est clair. Puis, s'il n'y a pas
d'accident, nos opérations sont plus efficaces, c'est plus rentable, puis on
peut donner des meilleures augmentations de salaire, on négocie des conventions collectives qui sont meilleures, avec des mécanismes
qui sont totalement paritaires. Moi, je suis relativement fier
que les groupes prioritaires un et deux ont fait la démonstration que la
prévention puis la participation, ça s'impose. Mon objectif, c'est de faire en
sorte que, pour le groupe trois, parce que le groupes trois, il y a seulement
prévention, mais pas participation, et les groupes quatre, cinq et six puissent
bénéficier en toute plénitude des mêmes mécanismes qu'il y a dans un et deux.
Et c'est intéressant, parce qu'on a, la semaine
dernière, adopté des articles. Puis vous allez m'excuser de répéter, là, mais
on l'a fait en équipe, là, un programme de prévention... pour la première fois
de l'histoire de la santé et sécurité du Québec, il va y avoir des programmes
de prévention dont le contenu a été adopté partout, on ne fait pas... ce n'est quand
même pas peu.
On a adopté des articles sur le plan d'action,
pour tous les établissements de 20 et moins, qui vont s'appliquer partout. Déjà,
là, avec ce qu'on a adopté... il y a peu d'articles adoptés la semaine passée,
mais c'étaient des articles de base avec beaucoup de
contenu, on a fait, selon... Puis j'en ai parlé à des employeurs puis à des
syndicats puis je leur ai dit : Réalisez-vous que ce qu'on a fait la
semaine passée, c'est de faire en sorte qu'il y ait la prévention partout? Puis
tout le monde dit : Quand même, on est... on avance. Puis je suis fier,
puis je suis fier de le faire avec vous, collègues
d'Hochelaga-Maisonneuve, Jonquière puis Nelligan, parce que c'est... votre autre collègue qui était présent, ça fait que... Robert-Baldwin, maintenant, heureux de vous accueillir. Ça fait que, voilà,
c'est mes commentaires.
• (10 h 10) •
M. Leduc : Ma question, plus
précisément, M. le ministre... Parce que ma crainte, elle est forte, là, de
dire : Bon, on donne trois ans. C'est un délai qui peut sembler
raisonnable, mais qu'est-ce qu'on a comme garantie? Puis peut-être qu'il n'y en
a pas, dans l'absolu, là, mais qu'est-ce qu'on a comme garantie que ça ne va
pas s'étaler encore un autre trois ans, par exemple? Est-ce que vous, vous
allez, comme, venir vous interposer, en quelque sorte, si jamais, après
trois ans, ça n'a pas débloqué?
M. Boulet : Oui. Puis on va en
discuter au moment des dispositions transitoires. Et moi, je suis ouvert, mais,
oui, je veux que ce soit perçu comme un impératif, comme un devoir légal. Et il
va y avoir un règlement dont la facture sera déterminée par les syndicats puis
les patrons. Puis on va faire la discussion au moment opportun, mais je réponds
assez clairement oui à votre question.
M. Leduc : Je peux m'attendre,
quand on sera rendus plus tard, aux dispositions transitoires... Puis je ne
sais pas, là, quel sera le libellé, on verra bien rendu là, mais je peux
m'attendre qu'il y ait quelque chose qui mentionne, ou, en tout cas, ne
serait-ce que verbalement, que le ministre ne laissera pas ce délai-là se
prolonger ad vitam aeternam, là, qu'à un moment donné il va saisir la
situation. Si on arrive, après trois ans, puis qu'on est très loin de
l'issue d'un règlement, on peut s'attendre à ce que le ministre — advenant
que ça soit encore vous, donc, dans trois ans — se saisisse de la situation
puis ne pellette pas toujours en avant un autre délai, un an, deux ans,
trois ans, quatre ans. À un moment donné, il va y avoir une ligne
qu'on va tracer puis on va dire : Là, ça suffit.
Puis on imagine que, si ce n'est pas le C.A. qui
l'adopte, ce règlement-là... De toute façon, ce n'est pas lui qui l'adopte, il
vous le réfère à vous, c'est vous qui l'adoptez, au final, ce règlement-là au
Conseil des ministres. Ça fait qu'on peut imaginer que, si, après
trois ans et des poussières... s'il ne se passe rien, si c'est
complètement bouché puis que la stratégie, malheureusement, de l'envoyer au
C.A. aurait échoué, vous n'allez pas vous délaisser de vos responsabilités,
vous allez bouger, là.
M. Boulet : Absolument. C'est
oui, oui, oui. Je suis d'accord avec tous vos propos. Donc, ce sera adopté, et
ce sera adopté par le C.A. de la CNESST, puis ce sera approuvé par le
gouvernement. Et, je le répète, ce sera un devoir légal qui sera constamment
réitéré tant que je serai ministre du Travail. Puis, comme c'est exprimé, en
plus, en commission parlementaire, je pense que ça a un effet pas mal liant si
jamais il y a un autre ministre du Travail. Puis je ne peux pas présumer qui
sera élu dans un an et un mois, là.
M. Leduc : Bien, il y avait des
rumeurs de remaniement ministériel, mais là on n'en a pas eu à date, ça fait
que vous semblez être l'homme de la situation, encore, de M. le premier
ministre pour la prochaine année. Vous répondez, puis vous me rassurez, en
partie, là, sur cet élément-là de la prolongation à l'infini. On jugera l'arbre
à ses fruits, quand on sera rendus aux dispositions transitoires puis qu'on
verra le ou les libellés que vous aurez à nous soumettre, mais il me reste
quand même un angle mort de cette proposition-là, donc, de renvoyer tout ça au
C.A. de la CNESST, que j'aimerais aborder.
Puis je comprends que ce n'est certainement pas
en ce moment où on en discutera les détails, moi-même n'étant pas prêt à vous
faire des éléments ou des analyses détaillées, mais qu'est-ce qu'il va se
passer, pendant ce trois ans-là, advenant que ça ne dure que trois ans,
là? Jouons dans votre hypothèse, là, que, là, à partir de la sanction du projet
de loi, quelque part cet automne, on imagine, le délai de trois ans commence,
qu'est-ce qu'il va se passer pendant ce trois ans-là?
Parce que, pour reprendre le début de mon
intervention, on s'attendait quand même, malgré certaines mauvaises nouvelles
du projet de loi, on s'attendait quand même qu'au moins le règlement il
commence, là, ça y est, malgré, là, que, comme vous le disiez, ça allait
progressivement s'appliquer. Si on lance la balle au C.A., d'ici trois ans, ou
potentiellement quatre, ou, en tout cas, on va garder le trois ans, qu'est-ce
qu'il se passe? Est-ce qu'on ne peut pas imaginer qu'il y ait quelque chose qui
commence à s'enclencher en attendant le vrai grand règlement permanent? Il
peut-tu y avoir quelque chose qui... comment je dirais ça, qui monte les
premières petites marches, là, ne serait-ce qu'elles ne soient pas les grosses
marches qu'on espérait? Mais il peut-tu y avoir, comme, un train qui part à la
fin du projet de loi, à défaut, là, d'avoir la grosse locomotive, mettons?
M. Boulet : Deux éléments de
réponse. Le premier, puis ça fait suite à vos premières interventions, je peux
même m'assurer, puis on va en discuter au moment des dispositions transitoires,
qu'on mette en place un mécanisme au gouvernement pour s'assurer que le
règlement soit bien adopté par le C.A. et que le devoir qui lui est imposé par
la loi soit bien respecté. Donc, la question que vous venez de poser, si je
comprends bien : Qu'est-ce qu'il va arriver d'ici l'adoption du règlement?
Je vais vous poser une question, j'ai le droit : Qu'est-ce que vous en
pensez?
M. Leduc :
Bien, il me semble que je pense que je suis assez clair. Moi, j'aurais voulu
qu'il y ait quelque chose tout de suite, un bon règlement. Vous le savez,
j'étais très critique des niveaux de risque. Je m'attendais à ce qu'il y ait un règlement avec des bons seuils. Là, je
comprends de ce que vous nous présentez ce matin puis d'avec notre échange qu'il
n'y aura pas de règlement dans le projet de loi actuel, c'est renvoyé au C.A.
J'ai mes doutes sur cette stratégie-là, mais, bon, nécessairement on joue dans
votre film ici, en quelque sorte, c'est vous, le ministre.
Mais est-ce qu'en
renvoyant ça au C.A. de la CNESST il faudrait, en tout cas, c'est ce à
quoi je pense, là, pendant notre échange, qu'il y ait quelque chose qui
démarre? Si notre objectif, c'est d'envoyer le signal que la prévention, c'est
important, on ne peut pas juste dire : Bien, coudon, on vous a dit, là,
pendant tout le début de mandat puis au dépôt du projet de loi, que, là, il
allait y avoir de la prévention, puis que ça allait brasser, puis ça allait
être des grandes réformes... Puis vous venez de le mentionner qu'il y a quand
même des articles intéressants qu'on a adoptés la semaine dernière, puis je
suis d'accord avec vous qu'en effet, là, il faut qu'il y ait de la prévention
partout, bravo! Mais, vous le savez tout autant que moi, pour faire de la
prévention, il faut du temps, il faut de la libération, il faut des seuils, il
faut des comités de santé et sécurité, des représentants, dépendamment, là, la
grosseur de votre entreprise. Il faut que ça aussi, ça soit tout de suite
enclenché.
Là, est-ce que la
version finale de ce règlement-là va être votée d'ici quelques semaines? Vous
nous avez bien fait comprendre que, non, ça va être envoyé au C.A. Mais, en
attendant ça, pour le trois ans, puis j'ai peur que ça soit plus que trois,
puis quatre, puis cinq, puis potentiellement on verra ce que l'avenir nous
réserve... Mais, pendant ce temps-là, il ne peut pas y avoir quelque chose qui
commence? Ça ne sera peut-être pas la version idéale, bien sûr, certainement
pas la version négociée. Il faudrait bien qu'il y ait quelque chose qui
commence tranquillement à s'implanter tout de suite pour envoyer, en effet, le
message que la prévention, c'est sérieux, puis on la commence maintenant, avec
les suites du projet de loi, et surtout pour qu'on commence à s'y habituer. Si
on est pour arriver à un stage avec des seuils x ou y qui sera négocié au C.A.,
bien, pourquoi on attendrait trois ans que ça se négocie, puis peut-être
quatre, puis cinq? Puis on pourrait tout de suite commencer avec quelque chose
qui nous mettrait la main tout le monde, tout un chacun, avec ça.
M. Boulet :
Je comprends l'objectif que vous poursuivez. Vous savez à quel point la
prévention est importante pour moi, vous savez à quel point on est aussi
irrités que, pendant 40 ans, on ait laissé de côté 75 % des
travailleurs du Québec. Là, il y a comme un trois ans maximum additionnel avant
qu'on ait un règlement qui s'applique partout. Pour moi, c'est une avancée
considérable. Ceci dit, est-ce qu'on peut penser à une espèce de régime
intérimaire? Ça m'apparaît peu envisageable, peu praticable, mais certainement discutable.
Et moi, je suis prêt à travailler en équipe avec vous autres, dans une
perspective de globalité, pour dire : Est-ce que, pendant l'intérim,
c'est-à-dire jusqu'à l'adoption du règlement dans trois ans, parce que moi, je
vous dis que ça va être dans trois ans... Est-ce qu'on ne pourrait pas envoyer...
puis j'aime bien le mot «signal»? On leur dit : Ce n'est pas définitif,
c'est temporaire, puis le C.A. a un devoir légal : D'ici là, bougez les
choses. La prévention, ce n'est pas rien qu'un concept, c'est aussi sur le
terrain, puis ça se fait les employeurs avec les travailleurs et/ou les
associations accréditées, là où il y a des syndicats.
Moi, je ne suis pas...
je vous dis : Je suis sensible. Évidemment, on verra dans les dispositions
transitoires, là. C'est tout ce que je peux vous dire, mais c'est sûr que ça va
m'amener une réflexion additionnelle. Puis je vais voir comment on peut vous
proposer la meilleure façon de se comporter, dans les milieux de travail, de
façon intérimaire, c'est-à-dire jusqu'à l'adoption du règlement général. Ça
fait que je pense qu'on se comprend bien, là, puis on va en rediscuter. Puis je
vous dirais que ça va être important pour nous autres aussi d'avoir... Je pense
qu'il faut faire une réflexion, puis il faut avoir de quoi de concret.
• (10 h 20) •
M. Leduc :
Bien, intéressant. Mme la Présidente, je terminerais peut-être là-dessus, là,
sur l'échange plus général en cours, là. J'entends ce que le ministre dit puis
je vais réfléchir de mon côté aussi. Je vais peut-être préparer quelque chose
qu'on pourrait discuter, ou je vais attendre de voir peut-être, lui aussi,
si... En tout cas, la porte ouverte me semble vraiment intéressante, sans
garantie de finalité, bien sûr.
Mais, si on est pour
jouer dans le film du trois ans, là, que je trouve un peu inquiétant d'un point
de vue personnel, bien, si on a de quoi pour commencer à ce que le train, là,
se chauffe un peu puis démarre, là... Vous savez à quel point c'est long de démarrer...
d'atteindre une vitesse de croisière d'un train. Bien, si on peut le lancer dès maintenant, bien, je pense qu'on commence à trouver quelque chose, là, qui pourra être satisfaisant pour tout le monde. Ça fait que je vais me contenter de ça puis je
vais revenir au ministre, là, en temps opportun, avec des idées. Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Il y a donc... Y a-t-il donc d'autres
interventions à l'article 70, oui, tel qu'amendé? M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, merci,
Mme la Présidente. Je voudrais, à mon
tour, saluer tout le monde officiellement.
Moi, je partage les préoccupations du député d'Hochelaga-Maisonneuve,
et, dans le fond, c'est de chercher au moins les balises, de mettre, au
moins, des garanties en attendant l'adoption du règlement, des garanties que...
dans l'instance, dans la transition, que les milieux de travail seront sains et
seront sécuritaires. C'est ça qui est l'enjeu, c'est d'aller chercher une forme
de garantie.
Là,
on fait la discussion présentement, en tout cas, une amorce de discussion.
Est-ce qu'on ne peut pas aller un petit peu plus loin? Le ministre nous dit : Ah! il va y avoir des
dispositions transitoires. Les dispositions transitoires sont loin, là, dans l'étude du projet de loi. Alors, quand le
ministre nous dit : Bien, moi, je suis ouvert à un signal... j'aime
l'expression «signal», il nous a dit ça, ça
veut dire quoi pour lui? Autrement dit, dans l'article que nous sommes en train
d'étudier, jusqu'où on pourrait aller, dans
ce signal-là ou dans cette espèce de garantie de milieux sains et sécuritaires,
en attendant l'adoption du règlement?
La
Présidente (Mme IsaBelle) : M. le ministre.
M. Boulet : Évidemment, c'est
une discussion qu'on va avoir lors de l'étude des dispositions transitoires,
mais là je viens d'exprimer une volonté. Parce que ce n'est pas juste le
signal. C'est vrai que j'ai dit : J'aime le mot «signal», mais je suis
sensible à des discussions qui vont nous permettre, de manière intérimaire
jusqu'à l'adoption du règlement final, d'avoir de quoi de concret.
Bon, la réflexion n'est pas complétée. J'ai des
idées, mais ce serait un peu prématuré pour moi de les mettre de l'avant. Puis
je comprends superbien le collègue de Jonquière qui veut que ce soit plus
clair, mais, à ce stade-ci, évidemment on est... j'allais dire : On est...
c'est un peu en amont pour que je mette... pour que je dise aussi clairement
ce qui pourrait se faire de manière intérimaire, mais on va y venir, je pense,
assez rapidement. Puis j'aimerais ça que vous conserviez cette question-là... puis vous dire que je vais donner un
complément, en fait, je vais compléter ma réponse plus tard.
M. Gaudreault : O.K. Plus tard,
c'est aux dispositions transitoires seulement, ou il y a d'autres dispositions
préalables, ou à moins qu'on revienne, éventuellement, sur l'article 70,
là, ou ailleurs? Mais ce plus tard, il est quand, là? Est-ce qu'il faut
attendre aux dispositions transitoires?
M. Boulet : Excusez-moi, collègue.
M. Gaudreault : Oui, bien, je
voulais savoir, le plus tard, il se termine quand, là, le plus tard? Quand vous
dites : On va en reparler plus tard, est-ce que c'est juste aux dispositions
transitoires, ou on a d'autres... Est-ce qu'on doit suspendre 70?
M. Boulet : ...parce que, là,
c'est le régime général. Quand on va arriver au transitoire pour parler d'un
régime intérimaire, ce sera autre chose. On va y arriver, selon moi, d'ici deux
semaines, d'ici trois semaines, dépendamment de la diligence de nos discussions,
mais j'anticipe qu'on va y venir plus tôt que plus tard. Mais là on est encore
dans le régime général. Puis on va y arriver, à ce régime, ce que j'appellerai
intérimaire, je pense, quand même assez rapidement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ça va? Y a-t-il d'autres interventions à 70 tel qu'amendé? Député de
Robert-Baldwin, c'est bien ça, hein?
M. Leitão : Merci, Mme la
Présidente. Alors, à mon tour de souhaiter la bienvenue à tout le monde, tous
les collègues. M. le ministre, je peux vous dire que, bon, je comprends la
discussion qui a eu lieu ici. Moi, je partage un peu votre avis que la partie
patronale et la partie syndicale, les travailleurs, si on leur donne assez
d'espace, assez de temps, ils finiront par trouver un consensus. C'est un peu
notre façon de faire.
Maintenant, pour revenir aux dispositions
transitoires, je comprends que ce signal serait discuté à ce moment-là. Je vous
demanderais, par contre, s'il serait possible qu'une fois que vous avez mieux
déterminé de quoi ça pourrait avoir l'air, si vous pourriez nous partager le
fruit de cette réflexion avant même qu'on commence à en discuter. Comme ça, ça
nous donnerait un peu plus de temps pour... Quand la discussion aura lieu, on
serait un peu mieux préparés. C'est juste une suggestion comme ça.
M. Boulet : Absolument, quand
on sera rendus là. C'est un très beau commentaire. Puis je pense qu'on vient,
suite aux questions du collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, d'avoir cette
discussion générale là pour le règlement général, là, qui va être adopté par le
C.A. de la CNESST, puis, quand on sera rendus aux dispositions transitoires, on
pourra avoir la même discussion pour avoir une compréhension de l'économie
générale de la loi en ce qui concerne le régime intérimaire. Donc, oui, tout à
fait, on aura certainement cet échange-là, et je pourrai vous transmettre, là,
ce que nous avons l'intention de faire. Absolument.
M. Leitão : O.K. Très bien.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres interventions à 70? Alors, tel que convenu, on ne peut pas
voter l'article 152, parce qu'à l'intérieur de l'article 152 on a
décidé de suspendre l'article 68.1, qui portait sur le multiétablissement.
C'est bien ce que j'ai compris? C'est bien ça, M. le ministre? Merci. Alors,
nous le notons. Nous poursuivons donc...
Des voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'on a le consentement? Oui, par contre, mais on l'avait dit la semaine
passée, mais on peut le redemander, oui.
M. Boulet : O.K. Donc, c'est
suspendu uniquement pour l'alinéa concernant le multiétablissement, c'est le...
La
Présidente (Mme IsaBelle) : 68.1.
M. Boulet :
...68.1, tout à fait.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est ça.
M. Boulet :
Oui, tout à fait.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Est-ce qu'on a le consentement? Je sais qu'on
l'avait dit la semaine passée, mais elle me fait bien comprendre qu'il faut que
je le refasse, là. Donc, on ne vote pas l'article 152, parce qu'on va
suspendre l'article 68.1 à l'intérieur du 152. J'ai votre consentement?
Parfait. Merci. Merci de me le faire rappeler. Nous poursuivons donc avec
l'article 153.
• (10 h 30) •
M. Boulet :
Merci. L'article 71 de cette loi est modifié par l'insertion, dans le
premier alinéa et après «comité», de «, incluant le représentant en santé et en
sécurité,».
Explication. Cette
disposition précise que le représentant en santé et en sécurité est un des
représentants des travailleurs membres du comité de santé et de sécurité et non
un membre qui s'ajoute au nombre de membres. Cette précision est nécessaire vu
le deuxième alinéa de l'article 87, qui prévoit que le représentant en santé
et sécurité est membre d'office du comité de santé et de sécurité. Et, bon, ça,
c'est simplement une précision, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il des interventions à l'article 153? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc :
À la connaissance du ministère, ou plutôt de la CNESST, est-ce que c'était très
fréquent que le représentant n'était pas membre du comité de santé et sécurité
dans la situation actuelle?
M. Boulet :
Il faudrait que je le vérifie, là, parce que ce n'est pas moi qui le... On peut
peut-être obtenir une suspension, si ça vous va, de deux minutes.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
10 h 31)
(Reprise à 10 h 34)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : M. le ministre, est-ce que vous avez obtenu la
réponse?
M. Boulet :
Oui. Ce n'est pas arrivé, ou à peu près jamais, parce que c'eût été en
violation du libellé du deuxième alinéa de 87, qui dit que les personnes, les
représentants sont membres d'office des comités de santé et sécurité. Donc,
c'est plus des questions qui étaient acheminées à la CNESST. Et l'objectif,
c'était vraiment de préciser, avec cet amendement-là, qu'au moins la moitié des
membres du comité, incluant le représentant en sécurité parce que c'est un
organisme, évidemment, paritaire... donc, c'est uniquement dans une perspective
de préciser qu'il est membre puis qu'il fait partie du paritarisme.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Merci.
M. Leduc :
Et, à 72, donc, c'est la façon de nommer les salariés... les représentants,
qu'on évoque? Bien, il n'est pas modifié, à part en anglais, là, si je ne me
trompe pas, le 72.
M. Boulet :
Il n'y a pas de modification à 72, puis vous avez raison, c'est le mode de
désignation du représentant.
M. Leduc :
Je comprends un peu que, dans le fond, cet article-là, c'est une sorte de
précision linguistique, ça n'a pas beaucoup d'effets sur le fond.
M. Boulet :
Il n'y a aucun effet. Il n'y a aucun effet.
M. Leduc :
C'était déjà entendu qu'en effet le représentant était également nommé par les
travailleurs.
M. Boulet :
Ça, c'est 72, c'est le mode de désignation, vous avez raison, mais, sur 71, il
n'y a pas d'effet pratique puis il n'y a pas d'effet légal, c'est vraiment une
précision. Et il y a eu... comme il y a eu un certain nombre de questions qui
étaient posées là-dessus, bien, on trouvait opportun, là, de le préciser.
M. Leduc :
Tout à fait. Dans 72, justement, on fait référence à l'association accréditée.
Mais là, comme on élargit l'application à
tous les secteurs, syndiqués ou non... peut-être que c'est déjà couvert pour le règlement,
là, vous me préciserez si c'est le cas, mais comment on va nommer ces
personnes-là s'il n'y a pas de syndicat, finalement?
(Consultation)
M. Leduc :
Peut-être que je peux donner une autre précision à ma question. C'est qu'à 72
on fait référence, donc, au fait qu'ils sont nommés par l'association, mais on
précise, il y a un autre paragraphe qui dit : S'il y a plus qu'une
association syndicale, ce qui peut arriver dans des gros établissements, là, je
me rappelle, j'ai été longtemps...
M. Boulet :
...suspendre deux minutes.
M. Leduc :
Ah! parfait!
La Présidente
(Mme IsaBelle) : D'accord. Nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à
10 h 37)
(Reprise à 10 h 43)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre, vous avez la réponse?
M. Boulet : En fait, j'ai
simplement relu chacun des alinéas de 72, puis les membres du comité de
santé-sécurité, qui est paritaire, sont désignés par l'association accréditée
quand elle représente l'ensemble des travailleurs de l'établissement, puis,
dans les autres cas, ils sont déterminés par les modalités déterminées par le règlement.
Donc, c'est... même en milieu non syndiqué,
il y a des modalités de désignation qui sont prévues par voie réglementaire,
là, puis qui tiennent compte de la volonté de la majorité des travailleurs, là,
absolument. Tu sais, ce n'est pas qu'en milieu syndiqué, c'est aussi en milieu
non syndiqué, et c'est pour ça que ça n'a pas fait l'objet d'amendements, là.
M. Leduc : Donc, ces
modalités-là existent déjà. C'est ça que vous me dites.
M. Boulet : Absolument.
M. Leduc : D'accord. Je
comprends. Je vous posais la question parce que j'ai été longtemps, donc, dans
le milieu syndical... puis vous connaissez,
comme moi, l'expression «des syndicats de boutique», «des syndicats
jaunes» ou «des associations maison», où le patron...
M. Boulet : ...je ne l'ai
jamais entendue.
M. Leduc : «Syndicat jaune»,
non? Mon Dieu!
M. Boulet : J'ai entendu «des
syndicats amis», «des syndicats de boutique», «des syndicats maison», mais «des
syndicats jaunes»...
M. Leduc : Vous ne connaissez
pas ces mots-là?
M. Boulet : Ça, ça veut dire
des syndicats contrôlés?
M. Leduc : Oui. Bien, je suis
surpris que vous ne connaissiez pas l'expression «syndicat jaune». C'est assez
fréquent dans le milieu syndical. Puis, bien là, je vais me permettre une
minute du patrimoine pour vous expliquer l'origine du sens.
M. Boulet : Non, mais, en
Mauricie puis au Saguenay—Lac-Saint-Jean,
on ne parlait pas de syndicats jaunes. Peut-être à Montréal.
M. Leduc : Le terme «jaune»
vient de la religion catholique. Vous savez, le Vatican, vous avez déjà vu le drapeau Vatican, qui est jaune et blanc avec... et
c'était... Au début, les syndicats étaient très revendicateurs, ils étaient
même interdits, pendant un bon bout de temps, parce qu'ils étaient contre le
droit de propriété, puis ils n'étaient pas reconnus par l'Église, qui invitait
ses fidèles à ne pas se syndiquer, à ne pas joindre un syndicat. Mais la
popularité des syndicats grandissant... là, c'est l'historien de formation qui
parle, hein, la popularité des syndicats grandissant, l'Église n'a pas eu le
choix de se revirer de bord et de les accepter, mais en disant : Vous
devez joindre maintenant un syndicat catholique. C'est là qu'ils ont inventé le
concept de «syndicat catholique». Et, pour se moquer de ces syndicats-là, qui
étaient réputés être moins combatifs, et trop proches des patrons, et ne pas
vouloir faire la grève, les autres syndicats les
accusaient d'être des syndicats jaunes. Le terme est assez connu dans le milieu
syndical, un «syndicat jaune». Un jaune, c'est un genre de syndicat mou, un
syndicat proche de la botte du patron. Bref, fin de la minute du patrimoine,
syndicat jaune, contraire du syndicat rouge, lui, beaucoup plus revendicateur, beaucoup
plus proche des partis communistes, partis socialistes. Je ferme vraiment la
parenthèse de l'historien.
M. Boulet : ...origines, hein?
M. Leduc : On voit mes
origines, ça, il n'y a pas de problème, mais je vous posais la question parce
que j'étais inquiet de savoir comment on nomme les représentants en milieu non
syndiqué. Parce que, souvent, le patron peut avoir la petite tendance, peut-être,
ou, en tout cas, l'envie, certainement, de vouloir choisir lui-même ou, du
moins, laisser entendre qui il aimerait avoir comme interlocuteur, ce qui n'est
pas nécessairement la situation la plus optimale. Mais, si vous me dites que
c'est déjà prévu par règlement, on ira fouiner dans cedit règlement. Merci.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Alors, y a-t-il d'autres interventions à l'article 153? Oui, député de Jonquière.
M. Gaudreault : Bien, moi, je
suis historien aussi, de formation, en plus d'être juriste, puis j'ai une interprétation
différente de l'apparition des syndicats catholiques que le député
d'Hochelaga-Maisonneuve, mais on ne fera pas un débat là-dessus, parce
qu'heureusement qu'on a eu le premier syndicat catholique à La Pulperie de Chicoutimi en 1910, avec Mgr Lapointe, qui a
permis de créer beaucoup, beaucoup de protections, plus en
collaboration, effectivement, avec le
patron, je suis d'accord, avec M. Dubuc, mais qui a quand même aidé
beaucoup. Donc, les premiers congés du dimanche, c'était à cause des
syndicats catholiques. Et Mgr Lapointe, par son adhésion à l'encyclique de
Léon XIII, a fait en sorte d'avancer
quand même une certaine prise en charge des travailleurs francophones au
Québec.
Alors, moi, en tout cas, je ferais une nuance
importante, là, parce que ça pourrait même expliquer, à l'origine, l'action
catholique, qui a amené même la création ou... pas la création, mais l'arrivée
de la Révolution tranquille au Québec. En tout cas, c'est tout un autre débat,
mais ce n'est pas là-dessus que je voulais faire mon intervention, mais, comme historien, j'amène une autre version, là, sur
la création des syndicats catholiques, en opposition aux syndicats
américains, dans une région comme la nôtre, là, qui étaient très, très
présents.
Alors, moi,
la question que j'ai par rapport à l'article 71, Mme la Présidente,
c'est : Est-ce qu'il y a des... est-ce que ça existe, des établissements ou des milieux de travail où il y a plus
d'un représentant en santé et sécurité dans le comité?
M. Boulet : Oui. Bien oui. Là
où le règlement sur les comités de santé et sécurité s'applique, il y a un
nombre qui est déterminé, un nombre de représentants en fonction du nombre de
salariés. Ça fait qu'il y a une augmentation du nombre, plus l'établissement
regroupe une proportion imposante de salariés, ça fait qu'il y a une échelle,
c'est comme une structure escalatoire, et, plus il y a de salariés, plus il y a
de représentants qui sont membres du comité paritaire de santé et sécurité. On
va le voir, d'ailleurs, collègue de Jonquière, à l'article 160, là, ce...
M. Gaudreault : Mais est-ce
qu'à ce moment-là on ne devrait pas parler...
M. Boulet : C'est 162. Je
n'étais pas sûr, là, mais c'est 162, collègue.
M. Gaudreault : Est-ce qu'on ne devrait pas le dire au pluriel,
«incluant les représentants en santé et sécurité»?
M. Boulet : Les représentants,
il y en a un par établissement, mais ce représentant-là, il est membre d'office
du comité de santé et sécurité. Mais il y en a un.
M. Gaudreault : O.K. Moi, Mme
la Présidente, considérant notre pratique, depuis quelques articles, de
suspendre les articles qui touchent le multiétablissement, je me demande si
celui-ci ne devrait pas être suspendu aussi, parce que, tout dépendant du débat
qu'on aura sur le multiétablissement, il pourrait y avoir un impact sur
l'article 71, par rapport au nombre de représentants en santé et sécurité
au sein du comité. Alors, moi, je pense que l'article 71 pourrait faire
l'objet d'une suspension, au même titre que 68.1 tout à l'heure, parce que,
tout dépendant des débats qu'on aura sur le multiétablissement, je pense que le
71 pourrait avoir des impacts... il pourrait y avoir, c'est-à-dire, des impacts
sur le 71.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. M. le ministre.
• (10 h 50) •
M. Boulet : Bien, ceci dit,
avec respect, on va traiter des comités santé et sécurité multiétablissement
dans des articles sur le multiétablissement.
Là, il n'est absolument pas question de multiétablissement. Donc, je
comprends votre point, là, mais il n'y aura aucune incidence, puis, ça, je peux
vous l'assurer. Ça fait que je voudrais éviter qu'on suspende un nombre trop
impressionnant parce qu'il y a un risque d'avoir un impact sur le multiétablissement.
Mais, dans le cas présent... mais vraiment pas du tout, puis je vous le dis,
là, puis peut-être que je pourrai vous indiquer l'article, mais il y a un
article où on réfère aux comités de santé et sécurité multiétablissement, puis
les critères, puis tout ça, puis là on aura une discussion sur le fond.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il, donc, d'autres interventions?
M. Gaudreault :
Oui, bien, moi, Mme la Présidente. C'est parce qu'il pourrait arriver que... je
comprends ce que le ministre dit, mais, en tout respect, je ne suis pas d'accord,
parce que, moi, il pourrait arriver que, dans le débat sur le multiétablissement, j'aie le goût de modifier l'article 71
en fonction du débat qu'on aura sur le multiétablissement. Alors, moi,
je ne pense pas que c'est si... tu sais, j'aime mieux ne pas prendre de chance
puis de garder le 71 de côté, au cas où que le débat sur le multiétablissement
fasse en sorte qu'on a à revenir sur le 71. En tout cas, moi, c'est mon point
de vue. J'aime mieux ne pas prendre de chance, garder ça en réserve. Je ne
crois pas que ça modifie l'ordre des choses, fondamentalement.
Si effectivement il n'y a pas de débat... c'est-à-dire
que le débat sur le multiétablissement n'amène pas de répercussion sur le 71,
comme le dit le ministre, à ce moment-là, on l'adoptera rapidement, mais moi,
j'aimerais mieux le garder en réserve.
M. Boulet : Bien, ceci dit,
puis je vais être assez bref, là, il n'y a aucune utilité, aucune nécessité,
aucune pertinence, puis je vous le dis, là. On va en discuter, les comités de
santé et sécurité en multiétablissement, puis, je vous le dis, là, il n'y aura
pas d'impact. Puis si, ultimement, vous voyez un impact, que je ne suis pas
capable d'imaginer ou de soupçonner, à la limite, on le rouvrira, mais, tu
sais, ce n'est pas anticipable, là, entre guillemets.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, je comprends qu'on n'a pas le consentement.
M. Boulet : Non.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, on va poursuivre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 153? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à
la mise aux voix. On y va par appel nominal, tel que mentionné au tout début,
c'est bien ça? Parfait. Alors, l'article 153 est-il adopté?
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire : M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 153 est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 155, M. le ministre, et je sais qu'il y aura deux amendements,
mais on va commencer par lire l'article, s'il vous plaît.
M. Boulet : Oui.
M. Leitão : ...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Non, on suit l'ordre. Peut-être que vous n'avez
pas le document où on suit l'ordre. On suit l'ordre qui a été établi, par
section, là, en fait.
M. Leitão : Ça va. Très bien.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
M. Leitão : O.K. Je l'ai ici, oui.
M. Boulet : Puis, avant de
débuter, je vais lire l'article 155. Puis les amendements, c'est pour
donner suite à l'approche réglementaire qui est maintenant privilégiée.
Donc :
Les articles 74 et 75 de cette loi sont
remplacés par les suivants :
«74. Les règles de fonctionnement du comité de
santé et de sécurité, incluant la fréquence minimale des réunions, sont
déterminées par entente entre l'employeur et l'association accréditée ou les
associations accréditées qui représentent
des travailleurs au sein de l'établissement ou, à défaut, la majorité des
travailleurs de l'établissement.
«À défaut d'entente, les règles de
fonctionnement du comité sont celles établies par règlement.
«74.1. Les réunions du comité de santé et de
sécurité se tiennent durant les heures régulières de travail, sous réserve
d'une entente entre l'employeur et l'association accréditée ou les associations
accréditées qui représentent des travailleurs au sein de l'établissement ou, à
défaut, la majorité des travailleurs de l'établissement.
«75. Un expert peut participer, sur invitation
et sans droit de vote, aux réunions du comité de santé et de sécurité.»
Puis je vais donner les...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Est-ce que vous voulez lire l'amendement immédiatement, à 74?
M. Boulet : Je vais donner les
explications, quand même, avant les amendements.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Boulet : Donc, 74 reprend le
principe actuel selon lequel les règles de fonctionnement des comités de santé
et de sécurité doivent être le fruit d'une entente entre l'employeur et les
représentants des travailleurs, à la différence que la fréquence minimale des réunions
doit aussi être déterminée par entente. Les règles prévues par règlement
s'appliquent uniquement à défaut d'entente.
Le moment de la tenue des réunions fait l'objet
du nouvel article 74.1. L'article 74.1 reprend en partie le deuxième
alinéa de l'article 74 actuel concernant le moment où doivent se tenir les
réunions du comité de santé et de sécurité, à savoir durant les heures
régulières de travail. Par ailleurs, les parties peuvent s'entendre pour ne pas
tenir ces réunions durant les heures régulières de travail.
Puisque la notion de médecin responsable des
services de santé est abrogée par le projet de loi, l'article 75 est
modifié afin de prévoir qu'un expert, peu importe le domaine de pratique, peut
participer, sur invitation, aux réunions du comité de santé et sécurité.
Alors, j'irais avec les amendements.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'abord, celui de 74. C'est bien ça, M. le ministre?
M. Boulet : Donc :
Remplacer l'article 74 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail,
proposé par l'article 155 du projet de loi, par le suivant :
«74. Les règles de fonctionnement du comité de
santé et de sécurité, incluant la fréquence minimale des réunions, sont
déterminées par entente entre ses membres.
«Jusqu'à la conclusion d'une entente sur la
fréquence minimale des réunions, le comité tient une réunion par trimestre, sous réserve d'une fréquence plus
élevée déterminée dans les cas et selon les conditions prévues par
règlement.
«À défaut d'entente, les règles de
fonctionnement minimales, dans les cas et selon les conditions prévues par
règlement, s'appliquent.»
Explication. Cet amendement vise à attribuer le
rôle de déterminer les règles de fonctionnement du comité de santé et de
sécurité, incluant la fréquence minimale des réunions, aux membres de ce
comité. Cet amendement prévoit aussi une fréquence minimale d'une réunion par
trimestre jusqu'à la conclusion d'une entente à cet effet, sous réserve d'une
fréquence plus élevée déterminée dans les cas et selon les conditions prévues
par règlement. Voilà pour le premier amendement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Boulet : Le deuxième.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Est-ce qu'on va discuter de chacun des amendements à la fois ou vous
voulez...
M. Boulet :
Oui. Tout à fait.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : On est... Est-ce qu'on est mieux de d'abord y
aller avec le 74 avant de lire le 74.1? Qu'est-ce que vous souhaitez? Ou si ça
a un impact l'un sur l'autre? Comme vous voulez. Vous pouvez le lire, dans ce
cas-là, puis on verra.
M. Boulet :
Oui, oui, je vais le lire. On va avoir complété, là.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : O.K. On va lire un à la fois. On me demande de
lire un à la fois.
M. Boulet :
Donc, de lire le deuxième amendement?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Non, on va attendre. On va rester sur le 74.
C'est ce qu'elle demande. On va rester sur l'amendement du 74. Alors, y a-t-il
des interventions sur l'amendement déposé par le ministre, 74, à
l'article 155? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc :
Je vais demander une suspension légère, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à
10 h 59)
(Reprise à 11 h 23)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, député d'Hochelaga, est-ce que vous
vouliez prendre la parole?
M. Leduc :
Oui. Merci, Mme la Présidente. On a fait des vérifications puis pour voir ce
qui était écrit avant, ce que ça vient modifier. Il y a peut-être un
éclaircissement ou deux, là, que je voudrais avoir avec le ministre, à savoir
la première rencontre. Parce que, là, il y a le secteur 1 et 2 qui ont
déjà des rencontres. S'appliquait déjà, par règlement, l'article 20 du
règlement, là, qui mettait un seuil de... moins de 25, c'était aux trois mois,
25 à 100, c'était une fois par deux mois, et plus de 100, c'était une fois par
mois. Ça, c'était le seuil actuel des fréquences de rencontres du comité pour
les secteurs prioritaires.
Donc là, on comprend
que le ministre change un peu, là, cette fréquence-là à la baisse, en quelque
sorte, là, c'est un trois mois pour tout le monde. Il fait référence de
nouveau, donc, au règlement à être négocié, ensuite à la discussion qu'on a eue
plus tôt ce matin, où j'étais un peu craintif de ce qui allait s'y retrouver.
Bon, ça fait qu'on réfléchira, je réfléchirai aussi de mon côté, là, si je lui
relance des propositions, là, de ce qu'on peut appeler l'intérim, là, en
attendant le fameux règlement. On y reviendra certainement dans les dispositions
transitoires, comme il l'a indiqué lui-même.
Mais la question,
dans le fond, que je veux lui poser, c'est sur la première rencontre. Parce
que, donc, ça, c'est pour les comités déjà existant, c'est une chose. Mais,
pour ceux qui n'existent pas déjà, pour ceux qui deviennent assujettis à la
loi, la bonne nouvelle, on réfléchissait à un amendement — puis
on ne l'a pas déposé pour plutôt avoir une discussion, mais on réfléchissait à
un amendement — qui
allait préciser que la première rencontre de ces comités-là devait avoir lieu
dans un délai de x jours.
Est-ce que, selon la
compréhension du ministre, une fois la loi adoptée, une fois la loi sanctionnée — puis
là peut-être qu'il peut nous annoncer s'il y aura ou pas des éléments d'application
de... ou de transitoire, là, à ce sujet-là — quand est-ce que le compteur commence à
tourner, là? Parce que, là, si on fait référence à une rencontre aux
trois mois, on imagine que le trois mois, le délai, en tout cas, le
premier trois mois, il commence à la sanction de la loi, logiquement. Ça
fait que est-ce que j'ai raison de penser que c'est vers là qu'on s'en va? À
moins qu'il y ait une disposition transitoire qui nous soit présentée à la fin,
qui n'est pas déjà déposée dans la liasse, là, du 10 mars, qui suspendrait
plus tard l'application de ça.
Est-ce que, donc, en
d'autres mots, je vais la reformuler très clairement, est-ce qu'à l'adoption de
la loi, admettons que ce soit en novembre, la sanction de la loi, peut-être
plus tôt, on verra — je
vois la présidente qui fait un sourire, je dirais, de désapprobation quant à ma
perspective de novembre, mais advenant que ce soit novembre, pour dire un mois — est-ce
que le trois mois commence à partir de ce novembre 2021 et qu'une première
rencontre, peu importe, là, tous les secteurs, doit avoir eu lieu dans le
premier trois mois?
M. Boulet :
Absolument. Tout à fait. Et ça va être confirmé, vous le dites bien, dans les
dispositions transitoires. Puis évidemment ça s'applique au moment de
l'adoption du règlement général du C.A. de la CNESST, sous réserve des
discussions qu'on aura sur un régime intérimaire.
Puis c'est
intéressant parce que, dans le règlement général, la fréquence pourrait être
inférieure, dans certains secteurs, à trois mois, ça pourrait être deux mois,
ça pourrait être, à la limite, un mois. Ce sera décidé par le C.A. en fonction
des critères qu'ils utiliseront.
Mais, oui, il va y avoir,
forcément, dans les trois mois de la sanction ou de l'entrée en vigueur,
plutôt, de cet article-là, qui sera, je présume, à la date de sanction, une
rencontre du comité de santé et sécurité. Ça fait que c'est une fréquence
minimale. Et je réponds oui à votre question.
M. Leduc : Quand vous dites «je
présume», c'est vous qui l'écrivez, le projet de loi, puis l'amendement.
M. Boulet : ...dispositions
transitoires, je ne vais pas vous dire ce que je vais... Tu sais, dans les
dispositions transitoires, on aura à en discuter. Mais, oui, dans la mesure où
ça entre en vigueur à la date de sanction, puis que la sanction se fait le 1err novembre,
ça va être dans les 90 jours suivants, minimalement. Il va y avoir une
première rencontre des membres du comité de santé et sécurité, incluant le
représentant aussi.
M. Leduc : Ça fait que la
machine, comme on a dit un peu tantôt, la machine commence, là.
M. Boulet : Absolument.
M. Leduc : Puis après ça aux
trois mois. Ça va être au moins cette fréquence-là, advenant, là, ce que le
C.A. pourra discuter.
M. Boulet : Absolument.
Absolument. Puis le règlement général ne pourrait pas aller en dessous de ça,
vous comprenez? Il pourrait améliorer cette fréquence-là, mais ce qu'on
prévoit, ici, c'est que ça ne pourrait pas être moins favorable, une fréquence
moins intéressante que le trois mois. Tu sais, le règlement général ne pourrait
pas aller à quatre mois, par exemple. Il pourrait aller à deux mois dans
certains secteurs ou un mois, là, mais, dans l'attente du... c'est la
fréquence, la fréquence minimale de trois mois.
M. Leduc : Parfait. Donc, vous
répondez à ma question.
Peut-être une dernière. Dans le règlement
actuel, là, qu'on comprend qui va être effacé, en quelque sorte, on avait fait
une gradation en fonction de la grosseur de l'établissement. Là, j'ai dit
tantôt 25, 25 à 100 et plus de 100. Vous ne reprenez pas cette idée-là d'une
gradation selon la grosseur de l'établissement, mais il y avait quand même, je
trouve, en tout cas, un mérite à cette gradation-là, parce qu'en effet plus
l'établissement est gros, plus il y a des enjeux, plus la fréquence des
réunions devrait être à un certain rythme par rapport à un petit établissement.
M. Boulet : Bien compris. Je
vais juste revenir sur le point précédent. Je vous rappellerai qu'il y avait
aussi un consensus au Comité consultatif travail et de la main-d'oeuvre sur la
fréquence, où on disait clairement que la fréquence... à défaut d'entente entre
les parties, là... à défaut par le comité, la fréquence des rencontres serait
au moins une fois par trois mois. Ça fait que
c'est quand même un consensus. C'est pour ça que ça doit être une règle
minimale.
M. Leduc : Et c'est donc sur la
base, essentiellement?
Des voix :
...
M. Leduc : Et c'est donc sur la
base de ce consensus de la CCTM, si je comprends bien, que vous avez migré de
cette gradation-là à plus de gradation en fait. En fait, avec un degré...
mettons, plus de gradation.
• (11 h 30) •
M. Boulet : Non. Je référais au
consensus pour la fréquence des rencontres, puis c'est pour ça qu'on le prévoit
dans la loi, qu'il y aura une fréquence minimale aux trois mois parce qu'il y a
consensus. Et, lors de l'adoption du règlement général, ce règlement-là ne
pourra pas aller en bas de cette fréquence-là. Il peut améliorer la fréquence,
c'est-à-dire aller à moins que trois mois, mais il ne pourrait pas aller en
haut de trois mois. Ça fait que ça, c'est un seuil en dessous duquel le
règlement du C.A. de la CNESST ne pourra pas aller.
M. Leduc : Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions à l'amendement? Oui? Député de
Jonquière.
M. Gaudreault :
J'avais les mêmes préoccupations que le député d'Hochelaga-Maisonneuve sur
l'amendement qui était amené par le ministre versus le minimum. Je veux juste
bien comprendre, là. Le Règlement sur les comités de santé et sécurité au
travail... du travail, pardon, l'article 20, amène cette gradation selon
le nombre d'employés dans l'entreprise ou dans l'établissement. Moi, je veux
juste m'assurer qu'on n'aura pas de vide juridique. Il va arriver quoi, là?
Parce que le règlement en soi... Puis il y a peut-être un bout que j'ai manqué
parce que je n'ai pas été là au tout début, là, du projet de loi. Mais il va
arriver quoi du Règlement sur les comités de santé et sécurité au travail une
fois que la loi est adoptée, là? Je ne veux pas... Autrement dit, moi, je ne
veux pas qu'on se retrouve dans une situation d'un vide juridique où une entreprise,
ou un employeur, ou un établissement pourrait dire : Je suis tenu, en
vertu du règlement, à une fois par mois, mais il y a le nouvel article 74
qui a été adopté et amendé, et maintenant je peux m'en tenir à une fois aux
trois mois. Je veux savoir c'est quoi, cette garantie-là.
M. Boulet :
Ah! bien, il n'y a pas de... à mon avis... Puis, en fait, selon la loi, si la
fréquence actuelle est d'un mois puis que c'est convenu parmi les membres du
comité, ça se poursuit après, à moins d'un changement d'entente ou à moins
d'une réorientation par les membres du comité, mais ça se poursuit après. Donc,
on n'a pas à protéger un droit puis on n'a pas à dire : Il va y avoir un
vide juridique. Ça va continuer.
M. Gaudreault : Mais le
règlement, lui, il advient quoi, juridiquement? Le règlement qui est
présentement en vigueur, il continue d'être en vigueur après l'adoption de la
loi? C'est là qu'on va arriver dans les dispositions transitoires. Je veux bien
comprendre, là, le statut juridique du règlement, là, une fois que la loi sera
adoptée.
M. Boulet : Le Règlement sur
les comités de santé et sécurité?
M. Gaudreault : Pardon?
M. Boulet :
Vous voulez dire le Règlement sur les comités de santé et sécurité? Dans les
secteurs prioritaires 1 et 2, ça, on va le voir dans le
transitoire. Et ça, ça fait référence au régime intérimaire. Puis on va
s'assurer, dans les dispositions transitoires, de faire ce qui s'impose pour ne
pas qu'il y ait de diminution de droit.
M. Gaudreault : Bon, O.K.,
c'est un peu ça que je dis, là. Dans le fond, c'est qu'il ne faut pas qu'on se
retrouve dans une situation où le règlement devient caduc, là, je n'aime pas
cette expression-là, mais devient non applicable et que ça ouvre la porte, à
cause du vide juridique qui serait ainsi créé, pour qu'un établissement réduise
les garanties ou les conditions. Alors, il faut vraiment que ce pont, on va
l'appeler le pont, se fasse entre la loi actuelle, la prochaine loi et
l'applicabilité des règlements en vigueur.
M. Boulet : Oui. Pour utiliser
votre terme, on va s'assurer, dans les dispositions transitoires, qu'il y ait
le pont auquel vous faites référence.
M. Gaudreault : Et il faut que
ce pont n'ait pas de trou...
M. Boulet : Qu'il n'y ait pas
vide.
M. Gaudreault : ...qu'il n'y
ait pas de vide dans le pont pour s'assurer que les conditions minimales sont
là. On s'entend?
M. Boulet : Totalement.
M. Gaudreault : O.K.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions à l'amendement déposé par le ministre?
M. Gaudreault : Oui. Moi, j'en
aurais d'autres. Il y a quand même un changement... bon, une fois qu'on a parlé
du vide juridique, là, l'amendement amené par le ministre fait en sorte qu'on
passe d'une entente intervenue entre l'employeur et l'association accréditée
ou, à défaut, la majorité des travailleurs, à une entente entre les membres du
comité. Il y a quand même une grosse modification qui est apportée là.
J'aimerais ça, entendre un peu plus le ministre là-dessus, pourquoi on passe
d'une entente entre... autrement dit, on passe d'une entente qui est convenue à
travers les mécanismes de la convention collective ou des négociations entre le
syndicat et l'employeur à une entente qui est convenue entre les membres du
comité. C'est quand même un gros changement, là.
M. Boulet : ...revenu à la loi
actuelle, je me rappelle. Puis ça faisait partie, d'ailleurs, des recommandations
du Comité consultatif travail et main-d'oeuvre que ce soit fait entre les
membres du comité plutôt qu'association et majorité de travailleurs. Donc, on
revient à ce que nous avions, d'ailleurs, dans le projet de loi n° 59
initial.
M. Gaudreault : O.K. Mais,
au-delà de dire : Ah! le comité consultatif était d'accord avec ça, ça
change quoi dans l'opérationnalisation courante, là?
Et, deuxième question, est-ce que... je vais
l'appeler la légitimité, là, de régler la mécanique, les règles de
fonctionnement du comité de santé, est-ce que cette légitimité-là n'est pas
plus entre les mains d'un syndicat qui est dûment accrédité en fonction du Code
du travail ou la... autrement dit, la légitimité de décider de prendre cette
entente sur les règles de fonctionnement, là? C'est quand même deux choses.
M. Boulet : Non, mais, dans le
mode de désignation, les associations accréditées ou les travailleurs, dans le
cas des entreprises où il n'y a pas d'unité d'accréditation syndicale, donc,
ils sont impliqués dans la désignation des membres. Mais l'expertise se
concentre au sein des membres du comité. Puis le raisonnement du Comité
consultatif du travail et de la main-d'oeuvre, c'est que c'est mieux que ce
soient eux qui déterminent leurs propres règles. Et, comme ils sont désignés,
mais dans un environnement totalement syndiqué, par le syndicat, on tient
compte, en général, de leurs intérêts, de leurs
connaissances, de leurs capacités, puis de leurs ambitions, puis on les laisse
plutôt que de leur dire : Mais vous allez vous rencontrer, ou : Vos
règles de fonctionnement... Par exemple, les avis de convocation, les ordres du
jour, ils déterminent entre eux autres. Ça fait que c'est plus une question
d'efficacité des comités qui justifie qu'on leur laisse l'autorité de
déterminer leurs règles de fonctionnement. C'était à la base du raisonnement du
comité consultatif.
M. Gaudreault : Est-ce que
l'histoire... Quand on regarde l'histoire des négociations, par exemple, de
conventions collectives ou... est-ce qu'on a la démonstration que les règles de...
s'entendre sur les règles de fonctionnement du comité de santé et sécurité pouvait
faire un blocage dans la signature d'une convention collective ou dans la
négociation d'une convention collective? Et est-ce que c'est pour ça qu'on le
retire, au fond, pour le remettre entre les mains des membres du comité? Est-ce
que c'est parce que ça devenait comme un empêcheur de négocier en rond une
convention collective?
M. Boulet : ...jamais vu. Puis
ce n'est pas dans toutes les conventions collectives que tu as les règles. Tu
sais, c'est totalement parallèle, parce que c'est prévu dans une loi d'ordre
public en ce qui concerne les règles de fonctionnement des comités de santé et
sécurité. Il y en a qui reproduisent ça dans les conventions, mais assez rarement. Puis évidemment, des fois, il y a des
enjeux de relations de travail, mais la santé et sécurité, mon Dieu...
ceci dit avec respect, mais moi, je n'ai
jamais vu de conflit de travail engendré par ça. Au contraire, je pense que ça
a toujours été négocié en considérant la communauté des intérêts entre
les patrons puis les syndicats pour tout ce qui concerne la mise en place des
structures paritaires, les comités de relations de travail, les comités de
santé, sécurité du travail.
Mais, à votre question, je vous dirais, en
pratique, non. Puis, ceci dit, ça n'a pas besoin... comme ce qui est dans
d'autres lois, là, d'ordre public, là, ça n'a pas besoin d'être reproduit.
Puis, vous savez, même qu'il y a des partis qui s'opposent à ce qu'on
reproduise dans une loi d'ordre public des articles dans les conventions
collectives de travail. Tu sais, on le voit souvent pour bien des sujets, là.
M. Gaudreault : Mais, si ça
fonctionne à l'heure actuelle, si ça n'a pas bloqué, tu sais, si ça a fait en
sorte que les règles de fonctionnement des
comités n'ont pas été bloquées par, par ailleurs, des négociations de
conventions collectives, pourquoi on le change?
• (11 h 40) •
M. Boulet : C'est un excellent
point. On revient à la loi actuelle. Puis, dans le projet de loi, ça s'en
allait vers les associations accréditées puis les majorités de travailleurs,
puis là on revient à la loi actuelle, d'une part, et le consensus du comité
consultatif, d'autre part. Ça fait que c'est un retour à la case départ. Puis,
vous avez raison, ça nous permet d'aller au fond des choses. Mais il n'y a pas
de problématique de fonctionnement actuellement. Évidemment, c'est dans les
secteurs 1 et 2.
M. Gaudreault : O.K. Ça va
aller pour l'instant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement déposé par le
ministre à l'article 74? Oui. Député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Oui. Merci
beaucoup. Donc, l'amendement à l'article 74, j'aimerais juste savoir, de
façon générale, pourquoi vous l'avez déposé. Surtout le... ce qui... la
question que j'ai, c'est que, tel qu'établi au départ, on parlait que les
règles de fonctionnement seraient déterminées par entente entre l'employeur et
l'association, et puis là, maintenant, vous changez ça pour «les règles
[seront] déterminées par entente entre ses membres». Donc, c'est les membres du
comité qui... Donc, qu'est-ce qui a motivé ce... Je suis d'accord avec les
changements, mais...
M. Boulet : Non, mais trois
éléments. Ça me permet de récapituler. On revient à la case départ. On revient au principe de la loi actuelle, que c'est les
membres du comité qui déterminent entre eux leurs règles de
fonctionnement. C'est compatible avec le consensus du comité consultatif. Puis
on prévoit aussi — ça,
on l'avait annoncé au mois de mars — un minimum d'une réunion par
trimestre, et ça, c'est dans l'amendement.
Puis on revient aussi à l'approche
réglementaire. Parce que, la deuxième approche, c'était de dire : Les
parties déterminent par elles-mêmes pour les règles de participation, notamment
les comités; à défaut d'entente, c'est la CNESST qui rend une décision, puis
que c'est contestable au Tribunal administratif du travail. Puis là on revient
à l'approche réglementaire qu'on discute depuis le début de la journée. Ça fait
qu'on dit : Les parties s'entendent, et, à défaut d'entente, c'est le
règlement général qui va s'appliquer.
M. Leitão : ...questions. Vous
me corrigerez, mais j'ai l'impression que ces changements que vous apportez
ici, maintenant, font suite à, quand même, un certain consensus qui s'est
dégagé pendant les consultations.
M. Boulet : Absolument. Puis,
avec les discussions qu'on a eues avec les collègues de Jonquière, Hochelaga-Maisonneuve, Nelligan, je
pense que... Puis je pense qu'on est
tout à fait en concordance avec le consensus des patrons et des
syndicats.
M. Leitão : Très bien. Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y
a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'amendement à l'article 74 de l'article 155 est adopté?
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire : M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Abstention.
La Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 74 de l'article 155 est
adopté.
Nous poursuivons, M. le ministre, avec
l'article... ou l'amendement de l'article 74.1. C'est ça.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
M. Boulet : Remplacer, dans
l'article 74.1 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail, proposé
par l'article 155 du projet de loi, tout ce qui suit «entente entre» par «ses
membres».
Explications. Bon, c'est un amendement de
concordance, là, qui prévoit que les parties pouvant prendre entente sur la
tenue de rencontres à l'extérieur des heures régulières de travail sont les
membres du comité de santé et sécurité. Donc, ça complète mon explication.
C'est exactement ce que nous venons de discuter, mais là c'est sur la
thématique du moment de tenue de la rencontre du comité de santé et
sécurité : durant les heures régulières de travail ou, à défaut... bien,
ou ils peuvent s'entendre que ce soit à l'extérieur. C'est tout.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il... Oui? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Juste une
question : Comment ça fonctionne quand c'est à l'extérieur des heures du
travail?
M. Boulet : Bien, ils peuvent
convenir que c'est à la fin d'une journée de travail ou ça peut être en partie
durant les heures régulières de travail puis en partie à l'extérieur. Mettons,
l'horaire finit à 5 heures, ça peut être de 3 à 5, ça peut être
de 4 à 5, ça peut être de 4 à 6 puis... mais c'est les parties qui le
déterminent. En fait, les parties sont souveraines en matière de détermination
du moment, des heures de tenue de la réunion du comité.
M. Leduc :
Il est entendu que, quand c'est en dehors des heures normales du travail, les
rémunérations sont pleines et entières quand même, là.
M. Boulet : Absolument.
M. Leduc : Merci.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il d'autres
interventions à l'amendement déposé à l'article 74.1 de
l'article 155? Non. Alors, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire : M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention.
Donc, l'amendement à l'article 74.1 de l'article 155 est adopté.
Nous poursuivons, cette fois-ci, avec l'article 155
tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Donc, l'aspect, là, la modification à 75, là, qu'on n'a pas abordée
parce qu'il n'y avait pas d'amendement, mais qui est quand même, donc, changé
dans la loi avec l'article 155, ça dit : «Un expert peut participer,
sur invitation et sans droit de vote, aux réunions du comité de santé et de
sécurité.» Est-ce qu'il est entendu, selon le ministre, puis peut-être que la
pratique est déjà le cas, mais qu'on me le confirmera, que c'est une invitation
conjointe, là? C'est-à-dire que ça ne peut pas être...
M. Boulet : Absolument. Tout à
fait. Absolument. C'est une invitation. Un expert peut participer, sur
invitation et sans droit de vote, aux réunions. Puis c'est... quand ont dit
«sur invitation», c'est du comité.
M. Leduc :
Est-ce qu'un patron ne pourrait pas, par exemple, inviter un expert qui donne
une version que lui défend puis
dire... puis l'imposer dans une rencontre : Écoutez-le, moi, je l'amène,
puis s'en servir comme espèce de...
M. Boulet :
Bien, le volet santé maintenant faisant partie du programme de prévention... il
y a un volet santé, mais la notion d'expert fait référence à d'autres que le
médecin responsable parce qu'il n'y a plus de médecin responsable par établissement.
Et donc... Puis il y a d'autres articles, là, où on parle qu'un... tu sais, on
peut faire des signalements puis autres, là, mais, ici, c'est spécifiquement
pour le comité. Pour les fonctionnements des comités de santé et sécurité, un
expert peut participer, là. Ça ne vise pas d'autre chose, là. Je ne veux pas
m'étendre, là.
M. Leduc : Je comprends bien,
mais ce que je veux, c'est... La procédure pour l'inviter, ce n'est pas,
mettons, le représentant patronal qui dit : Je vous annonce qu'à la
prochaine rencontre j'ai invité tel expert. Ça serait une des deux parties
qui arriverait à une rencontre x et dit : J'aimerais qu'à une
prochaine rencontre... ou qu'ils s'appellent avant, peu importe...
M. Boulet : Les parties en
conviennent.
M. Leduc : Conviennent.
Parfait.
M. Boulet : Les membres, c'est paritaire. Puis je suis
content que vous le souleviez, là, ça me permet de le préciser.
M. Leduc : Parfait.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Donc, y a-t-il d'autres interventions à l'article 155 tel
qu'amendé? Député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, l'article 75
aussi. Juste pour bien comprendre la différence, présentement, tel qu'il est
rédigé, on dit : «Le médecin responsable [...] peut participer», tandis
que, là, on dit : «sur invitation». Présentement, c'est de l'initiative et
à la discrétion du médecin responsable qui décide d'y aller, tandis que, là, si
l'expert, avec la nouvelle loi, si l'expert décide de lui-même y aller, il ne
pourra pas?
M. Boulet : Tout à fait. Au
lieu de le faire, j'allais dire, le proprio motu, là, de sa propre initiative,
là, dorénavant, ce n'est pas le médecin responsable de l'établissement. Il y a
le volet santé qui fait maintenant partie du programme de prévention. Puis le
concept d'intervenant, bien, le concept d'expert fait référence à tout intervenant.
Puis on me remettait, parce que le réseau de la
santé publique en santé au travail nous a envoyé... parce qu'ils disent... ils nous donnent plein d'exemples de
soutien auprès des employeurs et des travailleurs, puis ils parlent d'en
matière de gestion de risque, de conformité, de surveillance, de trousse de
premiers secours, des sessions d'information, du soutien-conseil. Puis on a, dans chaque région, des numéros de
téléphone. Comme, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, il y a un numéro de téléphone auquel les membres
du comité... C'est 418 275-4980. Et les membres du comité...
• (11 h 50) •
M. Gaudreault : Ça, c'est dans
le coin de Roberval, je pense.
M. Boulet : Oh mon Dieu! C'est
bon, ça. Ça, vous nous avez, là, collègue. Comment vous pouvez savoir ça? Ah! à
cause du 275? O.K.
Donc, oui, et le comité pourrait dire : On
va inviter, pour répondre à tel besoin déjà déterminé par le comité, tel expert
pour nous aider. Parce qu'il faut comprendre que c'est des représentants des
travailleurs puis des employeurs. C'est loin d'être tous des... Bien, il y en a
qui sont superconnaissants, mais les niveaux d'expertise varient. Puis c'est
souvent les plus experts, ce que j'ai réalisé, qui disent : On va faire
venir quelqu'un puis on va tous se mettre à niveau. Puis ça a beaucoup de
valeur de pouvoir inviter un expert.
M. Gaudreault : Oui, je
comprends parfaitement. Mais est-ce qu'il pourrait y arriver des situations où
un expert dit : Bon, moi, je suis habitué à fréquenter tel établissement,
je suis un expert associé à la Santé publique, je vois que, dans tel
établissement, il y a des enjeux ergonomiques particuliers, je suis un
ergothérapeute, je vais aller au Comité de santé et sécurité, mais il n'est pas
invité? Je veux dire, l'expert peut...
M. Boulet : Ça, vous allez le
voir...
M. Gaudreault : Ce que je veux
dire, c'est qu'à l'heure actuelle l'expert pourrait dire : Je cible un problème,
je vais aller au prochain comité pour dire aux membres du comité : Il y a
un problème x ou y dans l'établissement. Tandis que, là, il faut attendre qu'il
soit invité. Mais, si les membres du comité ne veulent jamais l'inviter, puis
que l'expert, lui, il voit le problème, bien là, on tourne en rond, là.
M. Boulet : On va le voir. On
a, je pense, pas loin d'une quinzaine d'articles sur le réseau de santé
publique en santé au travail. Puis, oui, il y a des possibilités
d'intervention, notamment pour s'assurer de la conformité du programme de
prévention avec la loi. Oui, il y a des moyens d'intervention.
Ici, c'est pour les fins du Comité de santé et
sécurité, mais, vous allez voir, on a tout fait ça en collaboration avec le
réseau de santé publique... santé publique santé au travail pour s'assurer que
leurs moyens d'intervention soient protégés. Mais, oui, il pourrait, tu sais,
puis, mettons, s'il y a une situation dangereuse au travail.
Il
ne faut pas oublier non plus que quelqu'un qui constate qu'il y a un
non-respect d'une règle en matière de santé et sécurité, il y a toujours une
plainte qui peut être faite aussi à la CNESST, qui peut déléguer un inspecteur
qui va faire une enquête.
Mais la Santé
publique, oui, on va le voir. Puis tout ce qu'on a fait avec nos derniers amendements,
collègue, ça a été fait en collaboration, je vous dirais, avec le réseau de
santé publique en santé au travail, puis c'est vraiment, je pense, complet.
M. Gaudreault :
Et, ça, vous faites référence à quelle portion de la loi ou à quels articles?
Des voix :
...
M. Gaudreault :
Pardon?
M. Boulet :
79.
Des
voix : ...
M. Boulet :
Donc, c'est 172 à 272, là. Mais il y a des articles où il n'y a rien, là, mais
ça commence à 172, et on va tout le voir puis...
M. Gaudreault :
...voir, c'est dans des articles qu'on va traiter ultérieurement?
M. Boulet :
Exact.
M. Gaudreault :
O.K. Mais est-ce que, justement, on ne devrait pas y avoir une concordance avec
ce qui s'en vient, les articles 172 et suivants, et cet article 75? Est-ce
qu'on est sûrs d'avoir la bonne concordance pour s'assurer que, si jamais
l'expert dont il sera question veut de lui-même assister au comité, il pourra
le faire?
M. Boulet :
On va le voir dans les fonctions, d'ailleurs, du comité de santé et sécurité,
qui va venir après, à encadrer aussi l'intervention du réseau de santé public
en santé au travail. Mais tout ça s'en vient.
M. Gaudreault :
O.K. Mais ma question, c'est : On est sûrs qu'en adoptant
l'article 75 tel que vous le proposez, tel que le ministre le propose, on
ne vient pas bloquer...
M. Boulet :
Non.
M. Gaudreault :
...ce qui s'en viendra?
M. Boulet :
Absolument pas. C'est compatible puis c'est complémentaire. Mais... Puis, je
pense, c'est important de le préciser.
M. Gaudreault :
O.K. Bon. Est-ce que l'expert est nécessairement un professionnel?
M. Boulet :
Ça pourrait... À la limite, ça ne fait pas référence qu'à la santé. Ça peut
être un ingénieur, par exemple, parce qu'il
y a des structures ou des corrections à faire pour rendre ça compatible avec des
règlements techniques. Mais, non, ce
n'est pas limitatif. Un expert, c'est... Vous savez, d'ailleurs, quand on fait
témoigner un expert, ça dépend de sa qualité, son profil, ses
expériences, mais ce n'est aucunement limité.
M. Gaudreault :
Donc, il n'est pas obligé d'être membre d'un ordre professionnel?
M. Boulet :
Non.
M. Gaudreault :
Un expert, c'est ça, ça peut être un...
M. Boulet :
Pas forcément.
M. Gaudreault :
Oui. Ça pourrait être un expert en tuyauterie.
M. Boulet : Bien, moi, j'en ai fait... Bien, puis vous en
avez... Oui, ça peut être un expert en tuyauterie qui n'est pas membre d'aucune corporation, mais, par ses
connaissances, son expérience... Évidemment, sa valeur probante dépend aussi de... Tu
sais, des fois, d'être membre d'un ordre professionnel, c'est une des
caractéristiques, mais ce n'est pas déterminant en soi.
M. Gaudreault : O.K. Peut-être
juste pour revenir sur un bout, je pense que vous en avez parlé tout à l'heure
avec mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, mais, quand on dit «sur invitation»,
donc, il faut que le comité, tous les membres... bien, en
fait, les deux parties, employeur et travailleurs du comité, soient d'accord
avec l'invitation du... Quand on dit : Sur invitation du comité, c'est le
comité qui décide de l'inviter. Donc, c'est selon les règles que...
M. Boulet : Absolument. Totalement.
M. Gaudreault : C'est ça je
veux dire, là.
M. Boulet : Totalement. Puis
c'est intéressant qu'on... Puis, l'expert, moi, je vois même des personnes qui
sont experts en réorganisation du travail, qui sont des experts en processus
d'opération. Donc, les membres du comité de santé et sécurité, ils vont
véritablement, si besoin en est, demander, inviter un expert en fonction de
leurs besoins qui sont propres. Et, oui, tenant compte des règles de
fonctionnement, ça va être les membres, selon leurs règles paritaires établies
par elles-mêmes, qui vont inviter un expert. Mais généralement... Moi, je n'ai
jamais vu de cas pratique où... en tout cas, je ne vois pas pourquoi ça
pourrait poser un problème, là. L'expert, il n'a pas un pouvoir décisionnel non
plus, là.
M. Gaudreault : O.K. Ça va
aller pour l'instant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions à l'article 155 tel qu'amendé?
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 155 amendé.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire : M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 155, tel qu'amendé, est adopté.
Nous poursuivons, M. le ministre, avec l'article 156.
• (12 heures) •
M. Boulet : Merci. Puis il y a
un amendement. Puis là c'est les fonctions, comme on vient de parler avec le collègue
de Jonquière, du comité de santé et sécurité. Alors, je lis. C'est un petit peu
plus descriptif :
L'article 78 de cette loi est
modifié :
1° par la suppression des
paragraphes 1° et 2°;
2° par le remplacement, dans le paragraphe 3°,
de «d'établir» par «de déterminer»;
3° par le remplacement, dans le texte anglais du
paragraphe 4°, de «devices» par «means»;
4° par
l'insertion, dans le paragraphe 5° et après «prévention», de «, de collaborer à
son élaboration, à sa mise à jour et à son suivi»;
5° par le remplacement du paragraphe 6° par le
suivant :
«6° de participer à l'identification et à
l'analyse des risques pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs
de l'établissement et à l'identification des contaminants et des matières
dangereuses présents sur les lieux de travail;»;
6° par le remplacement du paragraphe 8° par le
suivant :
«8° de confier des mandats spécifiques à des
membres du comité, notamment au représentant en santé et en sécurité, afin que
ce dernier exerce des fonctions additionnelles à celles prévues à l'article 90;»;
7° par l'insertion, après le paragraphe 10°, du
suivant :
«10.1° de recevoir et prendre en considération
les recommandations du représentant en santé et en sécurité;»;
8° par le remplacement, dans le
paragraphe 11°, de «dans» par «concernant»;
9° par le remplacement du paragraphe 12°
par le suivant :
«12° de recevoir et d'étudier les informations
statistiques ou toutes autres informations produites par la commission ou par
tout autre organisme;».
Explication. Cette disposition prévoit les fonctions
du comité de santé et de sécurité :
1°, on supprime les paragraphes 1° et 2°, c'est
une modification de concordance avec l'abrogation proposée des
articles 112 et 118 lorsqu'il n'y a plus de programme de santé spécifique
à l'établissement ni de médecin responsable des services de santé d'un
établissement.
5°, ce paragraphe prévoit l'ajout d'une
obligation de collaborer à l'élaboration, à la mise à jour et au suivi du
programme de prévention.
6°, le paragraphe est modifié pour tenir compte
du nouveau contenu du programme de prévention qui prévoit l'identification et
l'analyse des risques.
8° prévoit que le comité de santé et de sécurité
peut donner des mandats au représentant en santé et en sécurité mais aussi à
d'autres membres du comité pour éviter le dédoublement des fonctions et
favoriser l'efficience des interventions.
10.1° prévoit que le comité doit recevoir et
analyser les recommandations du représentant en santé et sécurité. Cette
modification, bien, est le corollaire de l'ajout de cette fonction au
représentant en santé et sécurité prévue au paragraphe 4° de l'article 90.
11°, modifier... c'est simplement une précision.
12°, c'est pour tenir compte que la notion de
médecin responsable de services de santé est maintenant dans le volet santé du
programme de prévention.
Puis l'article 78, bien, c'est la
correction de la version anglaise. Et j'ai un amendement par la suite.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui. Alors, est-ce que vous voulez présenter
immédiatement l'amendement? Oui?
M. Boulet : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord.
M. Boulet : À
l'article 156 du projet de loi :
1° insérer, après le paragraphe 4°, le
suivant :
«4.1° par l'insertion après le paragraphe 5°, du
suivant :
"5.1° de faire des recommandations à
l'employeur quant à l'opportunité de demander la collaboration d'un intervenant
en santé au travail dans l'élaboration des éléments de santé de son programme
de prévention;";»;
2° ajouter, à la fin, le paragraphe
suivant :
«10° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
"Dans le
cadre des fonctions qu'il exerce en vertu du paragraphe 5° du premier alinéa,
le comité peut consulter un intervenant en santé au travail."»
Explication.
Bien, l'amendement précise que l'une des fonctions du comité sera de faire des
recommandations à l'employeur quant à
l'opportunité de demander la collaboration d'un intervenant en santé au travail
dans l'élaboration des éléments de santé de son programme de prévention. Puis
ça précise également que le comité peut consulter un intervenant en santé au travail dans le cadre de sa collaboration
à l'élaboration et à la mise à jour du programme de prévention. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, y a-t-il des interventions sur l'amendement?
M. Leduc : ...Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 03)
(Reprise à 12 h 16)
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Alors, député
d'Hochelaga-Maisonneuve, vous avez... vous voulez intervenir?
M. Leduc : Oui, s'il vous
plaît. Merci, Mme la Présidente. Donc, M. le ministre, vous introduisez, donc,
avec votre amendement, un 5.1°, qui dit «de faire des recommandations à
l'employeur quant à l'opportunité de demander la collaboration d'un intervenant
en santé au travail dans l'élaboration des éléments de santé et de son
programme de prévention».
N'y aurait-il pas là... Comme on commence à
faire référence à la santé au travail, d'aussi faire référence à la santé
publique... est-ce que la santé publique ne devrait pas avoir un rôle dans la
suggestion, dans la recherche et dans l'identification de ce soi-disant
intervenant en santé au travail qui va avoir un rôle dans l'élaboration des
éléments de santé de son programme de prévention?
Des voix :
...
M. Boulet : Mais l'intervenant
en santé, il est défini comme quelqu'un qui provient du réseau. Et j'ai demandé
qu'on me trouve là où est la définition, mais le réseau public, comme je vous
ai dit, a été interpelé, là, puis pour s'assurer que tous les moyens d'intervention
soient préservés. Puis, tu sais, c'est sûr qu'on passe d'un système où il y a
seulement deux secteurs qui sont couverts, par un système où il y a
272 000 établissements, là, ça fait que le redéploiement du réseau de
la santé publique, c'est pour ça qu'on a dû le faire en collaboration avec eux,
là.
Mais, pour la définition d'intervenant en santé,
l'article 1 de la loi santé et sécurité, on va le lire ensemble, il me
semblait... Donc, l'intervenant en santé au travail, c'est le «médecin chargé
de la santé au travail, une infirmière, un ergonome, un hygiéniste du travail
ou toute autre personne exerçant une fonction en santé au travail dans le cadre
de l'offre de services élaborée par un centre intégré de santé et de services
sociaux en vertu de 109.1».
M. Leduc : O.K. Ça me donne un
peu plus d'orientations, mais peut-être...
M. Boulet : ...rappelons-nous, collègue,
du mois de mars.
M. Leduc : Mais donc
l'identification de cette personne-là, est-ce que ça sera suite à une recommandation
de la Santé publique?
M. Boulet : Vous voulez dire
l'identité de la personne? C'est le réseau de la santé publique.
Une voix : ...
M. Boulet : Je pense qu'il va y
avoir des communications entre la direction régionale et les entreprises, puis
on va s'assurer de déléguer quelqu'un, là, mais je ne pense pas que... puis je
ne veux pas que tu dises : Moi, je veux que ce soit untel, là. C'est le
réseau de la santé publique qui va déléguer ou qui va identifier quelqu'un qui
va être l'intervenant dans le cas présent.
M. Leduc : O.K. J'ai d'autres questions,
mais sur le reste de l'article, et pas sur cet amendement-là.
• (12 h 20) •
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il d'autres interventions sur l'amendement du ministre? Député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, sur l'amendement,
qui dit que le comité peut faire des recommandations, en fait, il dit «sont»,
ce n'est pas «peut», là, «les fonctions du comité de santé et sécurité sont».
Et là l'amendement dit «de faire des recommandations à l'employeur quant à l'opportunité
de demander la collaboration d'un intervenant en santé [pour] l'élaboration des
éléments de santé [dans] son programme de prévention».
Dans le cas des petits établissements, par exemple,
qui n'ont pas de comité santé-sécurité mais qui veulent inclure des éléments de
santé dans leur plan d'action ou de prévention, est-ce qu'ils vont pouvoir
aussi demander la collaboration d'un intervenant en santé, là, du réseau de
santé publique?
M. Boulet : ...puis il y aura un pouvoir d'intervention aussi du réseau, même dans les petits établissements en bas de 20, là où c'est un plan d'action puis un agent
de liaison. Évidemment, en bas de 20, on rappelle tout le temps que
la CNESST pourra décider d'imposer un programme
de prévention. Mais la réponse, c'est oui. La réponse claire, c'est oui.
M. Gaudreault : O.K. Comment ça
va se faire, ça, précisément?
M. Boulet : Les directeurs des
services professionnels de la santé publique ont un rôle à jouer, puis on va le
voir dans les articles 172 et suivants, là, dans tous les articles du
réseau de la santé publique. Puis on s'est assurés de préserver tous les moyens
d'intervention du réseau de la santé publique, surtout dans un contexte où
272 000, ou à peu près, entreprises vont être couvertes, là, par de la
prévention et le volet santé.
M. Gaudreault :
O.K. Ça va aller, pour l'instant, moi.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Gaudreault : J'aurai des questions
sur l'article dans son ensemble, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement? Oui, député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Excusez-moi, pas
sur l'amendement, sur l'article.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Après? D'accord. Je vous donnerai la parole le premier ensuite. Alors, s'il n'y
a pas d'autre intervention sur l'amendement, nous allons procéder à la mise aux
voix.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire : M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 78... ou à l'article, plutôt, 156
est adopté. Nous poursuivons maintenant avec l'article 156
tel qu'amendé. La parole est au député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien. Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Donc, on est dans les fonctions du comité de santé et
sécurité. Et la première chose que je remarque avec cet article quand même
assez important, avec beaucoup de changements, la première chose que je
remarque, c'est que, maintenant, avec le projet de loi n° 59, le programme
de santé et sécurité va être élaboré par l'employeur, pendant qu'auparavant
c'était le médecin responsable, bon. Médecin responsable, ça n'existe plus,
donc c'est l'employeur.
Alors, moi, la question que j'ai, c'est :
Comment est-ce que l'employeur va faire ça? Ça suit un peu l'intervention de
notre collègue de Jonquière. Pour une grande entreprise, je ne pense pas qu'il
y a beaucoup de problèmes, mais surtout
quand on vient dans les plus petites entreprises, ce n'est pas nécessairement
tous les employeurs qui sont nécessairement équipés pour faire ce
travail. Donc, comment est-ce que ce processus-là va se dérouler?
M. Boulet :
La semaine passée, on a adopté des articles sur les programmes de prévention,
le contenu des programmes de prévention, puis, dans les plus petits établissements,
de 20 et moins, en bas de 20, c'est des plans d'action. Puis je vous dirais que
la ligne conductrice de ce qui doit être contenu dans un programme de
prévention puis un plan d'action, ça s'articule autour des risques : les
risques biologiques, les risques chimiques, les risques organisationnels, et le
but de la prévention, c'est d'identifier les risques pour mieux les contrôler
et trouver des manières, des moyens de les éliminer.
Et ici, en matière de prévention, il va y avoir
un nouveau rôle du réseau de la Santé publique, qui va se déployer de façon
nationale, en tenant compte de la couverture de
272 077 établissements. Donc, il va y avoir la mise en place de
programmes-cadres de santé au travail. La CNESST sera impliquée en
collaboration avec le ministre de la Santé, la collaboration du... avant, ce
qu'on appelait le médecin chargé de la santé... en fait, ça va être un médecin chargé de la santé au travail, plutôt qu'un
médecin par PSSE, là, les programmes de santé spécifiques par
établissement, parce qu'on ne pourrait pas le faire avec 277, et d'autres
intervenants en santé au travail vont contribuer à l'élaboration des programmes
de santé qui vont être intégrés dans les programmes de prévention.
Puis
évidemment il y a une imputabilité aussi de l'employeur, et les employeurs vont
non seulement bénéficier du réseau de la santé publique, mais le réseau
de la santé publique va conserver tous ses moyens d'intervention.
C'est beaucoup de langage, là, mais c'est un
système qui tient compte de l'élargissement de la couverture de l'ensemble des
établissements et des travailleurs à des programmes de prévention ou des plans
d'action avec des volets santé.
M. Leitão : Très bien. Merci.
Je me rappelle quand même de la période des consultations, même si c'était déjà
il y a un certain temps, où, par exemple, les experts en médecine du travail
nous disaient qu'au Québec on avait, malheureusement, au fil du temps, perdu un
peu d'expertise. Il n'y a pas assez de médecins spécialisés dans la médecine du
travail, bon. Ce n'est pas quelque chose qui peut se régler rapidement et ce
n'est pas non plus... je ne pense pas que ça soit le rôle du projet de loi de
faire face à ces enjeux-là, mais est-ce que le ministère du Travail va discuter
avec vos collègues de l'Enseignement supérieur, de la Santé pour qu'on essaie
de régler cette question d'avoir plus d'experts, de médecins du travail, qui
est quand même une spécialité très spéciale? Et on a de moins en moins
d'experts au Québec dans ce...
M. Boulet : Absolument. Puis
vous le savez, on a adopté une nouvelle loi, il y a maintenant... Il ne faut
pas limiter ça à la profession de médecin, il y a des infirmiers, infirmières,
il y a des pharmaciens, pharmaciennes. Puis c'est sûr que le réseau de la santé
publique, il n'en a jamais assez, de ressources, puis on est conscients de
cette réalité-là, puis on met en place les mesures pour nous aider à retenir,
puis à recruter, puis à améliorer les conditions de travail, mais je pense
qu'avec les années... Puis c'est vrai que, des fois, je me fais dire : Il
manque de cliniques, il manque de spécialistes en santé et sécurité du travail,
mais je pense qu'on a atteint un niveau de maturité au Québec qui nous permet
d'affirmer qu'il y a beaucoup de professionnels de la santé qui ne sont pas nécessairement
des médecins qui font... qui sont devenus des gens qui connaissent très bien la
santé et sécurité au travail et qui font des rapports, qui font des examens
puis qui font des témoignages d'experts.
M. Leitão : Oui, vous avez
raison, mais, en même temps, c'est quand même une expertise particulière,
médecin du travail, qui s'apprend non seulement sur les bancs d'école mais
aussi avec la pratique, avec le temps, et c'est là où on a perdu un peu de
cette expertise-là.
M. Boulet : Oui, puis le...
tiens, d'ailleurs... Puis c'est intéressant que vous le souleviez, parce que le
Comité consultatif du travail et de la
main-d'oeuvre fait beaucoup
d'efforts pour aider à développer, s'assurer qu'il y ait de la formation
puis recruter notamment des membres du Bureau d'évaluation médicale, parce
qu'on est en déficit parfois.
M. Leitão : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Compte tenu de l'heure, nous suspendons les travaux jusqu'à 14 heures. Je
vous souhaite un bon appétit à toutes et à tous.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 14 h 01)
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Vous êtes une minute en retard. Alors, attention! Nous allons
commencer. Bonjour.
Des voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Bonjour. J'espère que vous avez pris un bon dîner. La Commission de l'économie
et du travail reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de
loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé et de sécurité
du travail.
Lors de la suspension de
nos travaux, cet avant-midi, nous en étions à l'étude de l'article 156.
Nous avions déjà adopté un amendement. Je ne sais pas si le député de Robert-Baldwin
veut continuer son intervention.
M. Leitão : Oui, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, vous voulez.
M. Leitão : Merci, merci
beaucoup. Donc, avant de se quitter ce matin, on parlait des fonctions du
comité de santé et sécurité. J'avais abordé le sujet que... l'enjeu que,
dorénavant, avec ce projet de loi, c'est à l'employeur d'élaborer un programme
de santé et sécurité au travail. Évidemment, il y a toutes sortes d'employeurs,
des grands, des petits, des moyens, etc., et certains employeurs ont les
ressources pour bien faire ça, d'autres vont avoir besoin d'aide, de soutien.
Et M. le ministre nous avait mentionné qu'en effet il y a tout un réseau
de soutien, notamment avec la Santé publique, qui va accompagner les employeurs
dans cette démarche-là. Très bien.
Ma deuxième question sur cet article-là, d'une
façon générale aussi, c'est que, bon, le comité va avoir beaucoup de choses à
faire, hein, on voit que... dans la liste des fonctions. Et il va avoir besoin
des experts, justement, de l'aide, et c'est prévu qu'ils peuvent faire appel à
des experts.
Mais la question que j'ai, c'est... bon, le
comité va se réunir au minimum une fois par trimestre, et, quand on regarde la
longue liste de fonctions, je pense que, souvent, une fois par trimestre, ce
n'est certainement pas assez. Mais, si j'ai bien compris, M. le ministre, une
fois par trimestre, c'est le minimum. Évidemment, s'ils veulent se réunir une
fois par semaine, ils pourraient le faire, et, dans certains cas, je pense
qu'ils devraient le faire, surtout au début quand on met en place un nouveau
régime.
M. Boulet : Absolument. Puis il
faut que ce soit adapté à leur réalité. Il y a des comités de santé et sécurité
qui peuvent se réunir deux fois en une semaine, là, tu sais, s'il y a eu une
situation vraiment périlleuse en matière de santé et sécurité ou prévention,
puis après ça, ça peut aller aux trois mois. Puis il y en a, des fois, qui font
une rencontre aux trois mois, puis c'est des
rencontres de très brève durée, là, parce qu'il n'y a pas d'accident. Tu sais,
il y a beaucoup d'entreprises qui reconnaissent les efforts en matière
de prévention de leurs salariés, puis qu'il n'y en a pas, ils ont à peu près
éliminé tous les risques, puis il n'y a plus d'accident de travail. Ça fait
que, des fois, c'est des rencontres de très brève durée, là. Ça dépend de la
réalité de chaque milieu de travail, vous avez raison.
M. Leitão : Très bien. Mme la
Présidente, pour l'instant, c'est tout. Je laisse... je suis sûr que mes collègues
vont se prononcer là-dessus aussi. Je reviendrai après, s'il le faut. Merci.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait. Alors, y a-t-il d'autres interventions? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Si le ministre me le permet, j'ai des questions sur l'article,
mais, s'il me le permet, M. le ministre, légère digression pas trop longue, là,
du projet de loi, bien, en fait, reliée au projet de loi. C'était pour
mentionner et saluer les gens qui ont été manifester ce midi devant le
Parlement. Ils étaient 200 ou 300 personnes de toutes les centrales
syndicales confondues et de mouvements sociaux aussi, dont l'UTTAM. On a fait
souvent référence à l'UTTAM ici, ils étaient là tantôt, ils et elles étaient là
tantôt.
Et je voulais les saluer parce que c'est en
plein été, pour plusieurs, c'est encore les vacances. Nous, on travaille, évidemment,
très fort ici à faire cheminer et bonifier ce projet de loi là, mais plusieurs
personnes ont pris un moment de leurs vacances, en fait, pour venir continuer à
revendiquer plusieurs choses, notamment que ça soit un accord consensuel qui
soit nécessaire pour établir le multiétablissement, on en a discuté un peu, de
revendiquer toutes sortes de choses, des bons seuils de prévention.
On a compris que ce serait discuté au C.A. de la
CNESST. On a compris qu'il y avait peut-être de l'espace pour des seuils
temporaires. Bien, je pense que ce qui s'est manifesté aujourd'hui doit être
entendu de la part du ministre. Alors, je tenais à les saluer, les personnes
qui sont venues manifester aujourd'hui.
M. Boulet : Bien, écoutez, je
vais profiter de l'occasion pour saluer, effectivement, les personnes provenant
surtout des milieux syndicaux puis des milieux non syndiqués. Moi, je respecte
totalement l'expression de ces personnes-là. Puis je pense qu'on a fait la
preuve, depuis le début de la commission parlementaire, que nous les entendions et que notre projet de loi est perfectible, puis on va continuer de l'améliorer. Je pense qu'à cet égard-là on a véritablement le même objectif, c'est qu'il y ait
plus de prévention puis qu'on sauve
des vies de travailleurs au Québec avec un projet de loi qui fait de la santé et sécurité un impératif
dans les valeurs de toutes les entreprises au Québec. Or, je les entends, je les salue puis je veux que ces personnes-là sachent qu'on travaille pour leur bénéfice du mieux qu'on
peut.
M. Leduc : Merci. Une autre
digression légère, Mme la Présidente. Aujourd'hui même, à côté de nous, là, au
salon bleu, si je ne me trompe pas, il y a une autre commission, là, qui parle
du passeport vaccinal. Encore une fois, je ne veux pas... ça va être très, très
court, mais il y a eu toute une confusion par rapport au droit du travail
alentour de ce passeport-là. Là, il y a un débat à savoir si on l'applique ou
pas aux travailleurs de la santé. Donc, c'est l'État employeur qui parle. Mais,
au début, le ministre Dubé avait dit : Ah! il faut respecter le droit au
travail, donc ce n'est pas dans la loi ou ce n'est pas, du moins, dans
l'orientation du gouvernement du moment d'en faire une obligation pour tous les
milieux de travail, donc nommément les milieux privés.
Là, il y a peut-être un
peu de confusion qui est dans l'air. J'aurais aimé ça entendre juste le
ministre quelques instants nous expliquer sa vision. Est-ce que, selon lui, le
droit du travail est important, et qu'il faudrait vraiment qu'un employeur du
privé, là, fasse bien attention à la charte du droit du travail... des droits
de la personne, pardon, avant d'appliquer un passeport vaccinal, qu'il utilise
vraiment plusieurs critères pour aller... pour s'assurer, là, qu'il ne s'expose
pas à se faire renverser cette pratique? Parce que, là, j'ai bien l'impression,
puis on l'a lu dans les journaux, et c'est une des rares fois où je suis
peut-être d'accord avec la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante,
ça crée beaucoup de confusion. Il y a des bureaux d'avocats qui ne savent pas
trop où se positionner, quels conseils donner à des employeurs qui appellent.
Il y aurait peut-être l'occasion ici, en un court moment, de préciser qu'est-ce
qu'un employeur du secteur privé doit comprendre, en ce moment, par rapport à
l'application ou non du passeport vaccinal dans une entreprise.
M. Boulet : Bien, écoutez, je
vais être assez bref, hein, parce qu'évidemment il y a une commission
parlementaire qui traite de vaccination obligatoire. Évidemment, c'est plus
particulièrement dans les services de santé et d'autres services où il n'y a
pas le même, nécessairement, degré de risque, mais, dans le secteur privé, ce
qui est recommandé, c'est... partout où ça peut se faire, c'est de continuer à
faire du télétravail.
Maintenant, dans chaque environnement, il faut
faire une évaluation, s'assurer de respecter l'équilibre entre l'impératif
collectif que nous avons de lutter contre le virus et les droits individuels.
Puis ça fait référence, notamment, à un droit fondamental comme l'intégrité
physique, mais... puis je ne veux pas entrer dans le test qui est enseigné par
les tribunaux quant à la finalité, la proportionnalité puis l'atteinte
minimale, mais chaque milieu de travail
privé a ses particularités et requiert une analyse permettant à l'employeur de
déterminer s'il y a une obligation. Mais la règle, c'est... on ne peut
pas obliger sans porter atteinte à des droits fondamentaux, mais, si le niveau
de risque de contamination est très élevé... Puis il n'y a jamais un employeur
qui va être à l'abri des procédures judiciaires, moi, ce n'est pas... je ne
veux surtout pas m'immiscer dans l'exercice du droit de gestion d'un employeur.
Puis le droit au travail auquel faisait référence mon collègue à la Santé, je
le partage totalement.
M. Leduc : ...si je posais la
question sur un autre angle, à savoir si vous... il y a une raison pour
laquelle vous ne l'appliquez pas mur-à-mur, le passeport vaccinal.
• (14 h 10) •
M. Boulet : On est dans le
secteur privé, encore une fois, c'est du cas par cas, mais je ne veux pas, par
mon propos, laisser croire qu'un employeur peut l'imposer ou doit le faire.
C'est vraiment circonstanciel puis ça doit être adapté à l'environnement
spécifique de chaque milieu de travail.
M. Leduc : Ça, je le comprends.
Puis, dernière question, Mme la Présidente, je vous promets, j'essaie de
comprendre le signal du gouvernement. Si vous aviez voulu envoyer le signal que
fallait le plus possible l'appliquer partout, vous l'auriez dit. Or, ce n'est
pas ça que vous avez dit.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Vous n'êtes pas...
M. Leduc : Là, je serai dans...
je termine vraiment avec ça, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
J'aimerais qu'on fasse... mais, si le ministre ne veut pas répondre, je pense
qu'on devrait revenir à notre projet de loi.
M. Leduc : Donc, le signal, c'est...
en ce moment, comme vous ne l'avez pas appliqué mur-à-mur, ça serait plutôt
de : Faites bien attention de ne pas le faire systématique et à la légère.
M. Boulet : C'est une
interprétation. Je pense qu'on a été suffisamment clairs à l'effet qu'on ne
veut pas s'immiscer dans l'exercice du droit de gestion des employeurs. C'est
vraiment en tenant compte des particularités de chaque milieu de travail.
M. Leduc : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Leduc : Je reviens donc à
l'article 78.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, vous avez des interventions sur l'article 156 tel qu'amendé?
Allez-y, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Exactement. J'ai une
question sur votre volonté de biffer, là, les paragraphes 1° et 2°, à
savoir la fonction, là, «de choisir conformément
à l'article 118 le médecin responsable des services de santé dans
l'établissement» et «d'approuver le programme de santé élaboré par le médecin».
Pouvez-vous... Je ne me rappelle pas si on l'a évoqué vraiment sur le fond,
cette idée-là, mais pouvez-vous nous rappeler qu'est-ce qui vous motive à
abroger ces deux paragraphes-là?
M. Boulet :
Oui, je vais reprendre l'explication, la lire lentement pour que nous la
comprenions tous de la même façon.
La suppression des
paragraphes 1° et 2° est une modification de concordance avec l'abrogation
proposée des articles 112 et 118, puisqu'il n'y a plus de programme de
santé spécifique à l'établissement ni de médecin responsable des services de
santé d'un établissement, comme on a vu.
Maintenant, comme
j'expliquais au collègue de Robert-Baldwin ce matin, il y aura une nouvelle
façon pour le réseau de la santé publique de se déployer, dans la mesure où on
va couvrir 272 000 établissements ou entreprises. Donc, il va y avoir
des programmes de santé-sécurité cadres élaborés, mis à jour par la commission,
en collaboration avec le ministre de la Santé et des Services sociaux, et il va
y avoir une collaboration du médecin chargé de la santé au travail. Puis,
avant, on appelait ça un médecin responsable des services de santé d'un
établissement, avec un programme de santé, le programme de santé spécifique à
l'établissement, PSSE, alors que, maintenant, c'est intégré dans le programme
de prévention pour fins d'efficacité et pour fins d'assurer une meilleure capacité
d'intervention du réseau de la santé publique. Et c'est essentiellement,
évidemment... Puis la participation, vous le savez, des travailleurs à
l'exercice est assurée, là, par l'implication du comité de santé-sécurité, son
pouvoir de soumettre des recommandations, de faire intervenir la Santé publique
quand il y a une... on croit que le programme de prévention n'est pas en
conformité avec la loi, puis la Santé publique peut intervenir et s'assurer de
cette conformité-là, là. Mais c'est essentiellement concordance.
M. Leduc :
Si je comprends bien, donc, ce n'est pas pour qu'il n'y ait plus de médecin
responsable de santé...
M. Boulet :
Absolument pas.
M. Leduc :
...ou que ça soit l'employeur qui décide tout seul de son bord.
M. Boulet :
Non, non, non, mais l'employeur est responsable du programme de prévention. Le
volet Santé, le médecin, je veux toujours être sûr de bien le nommer, le
médecin chargé de la santé au travail, de la Santé publique, il est là pour
collaborer à l'élaboration du volet Santé.
M. Leduc :
Lui, il est choisi par le directeur de santé publique régional?
M. Boulet :
Bien, c'est ce que j'ai dit, ce matin, là, la façon dont les ressources de
santé publique vont être réparties sur le territoire, ce n'est pas l'employeur
qui va dire : C'est Untel. C'est la Santé publique, puis vous allez le
voir, dans les articles 172 et suivants, comment le Réseau de la santé
publique va intervenir, mais il n'y a pas de... il n'y a pas ce risque-là,
collègue.
M. Leduc :
Ils vont être attitrés par soit district, soit type d'entreprise ou peu
importe?
M. Boulet :
Exact. Ils vont développer des spécialités puis...
M. Leduc :
À l'intérieur de la direction régionale.
M. Boulet :
Bien oui. Bien, c'est ce que... je n'irai pas m'immiscer dans leur régie
interne, là, mais c'est ce que j'anticipe.
M. Leduc :
Une autre question maintenant sur votre ajout au paragraphe 8° : «confier
des mandats spécifiques à des membres du comité, notamment au
représentant en santé et en sécurité, afin que ce dernier exerce des fonctions
additionnelles à celles prévues à l'article 90». Quels types, les
fonctions additionnelles?
M. Boulet :
Bien, mon Dieu! Peut-être qu'on pourra me fournir des exemples, mais parfois il
y en a un, membre, qui dit : Moi, j'ai un intérêt bien, bien particulier
pour la tuyauterie, parce que le collègue de Jonquière en a parlé ce matin,
puis je connais quelqu'un qui a vraiment une expertise en tuyauterie, on peut
l'inviter, mais avant j'aimerais ça lui en parler. Est-ce que vous me confiez
le mandat spécifique? Mais là, ici, c'est des mandats à des membres du comité,
mais notamment au représentant en santé et sécurité. Puis c'est des fonctions
autres.
Moi, je pense que ça
donne une... en fait, je suis convaincu, c'est une marge de manoeuvre
additionnelle. Et c'est une façon de dire : Ce qui est à 90, ce n'est pas
limitatif. Il y a des affaires qui peuvent «poper» à... excusez l'expression,
qui peuvent survenir à gauche puis à droite puis générer un intérêt, d'où la
volonté du comité de donner un mandat spécifique à un en fonction de son intérêt.
Mais généralement, je vous dirais, c'est le représentant en santé et sécurité
qui fait ça.
M. Leduc :
...ils voudraient creuser un nouvel angle d'un truc qui n'avait pas
nécessairement été évoqué avant et qui n'est pas dans la définition virgule par
virgule de ce qui était déjà prévu.
M. Boulet :
Absolument.
M. Leduc :
O.K., je comprends. Maintenant, n'y a-t-il pas un danger, en ouvrant cette
possibilité-là... c'est-à-dire le danger n'est pas dans le fait de
l'ouvrir, mais dans le fait d'avoir le temps de faire ces autres choses là. Et,
si ça s'accumule trop, les autres mandats... Parce que c'est ce que je
comprends, c'est un mandat spécifique, ce n'est pas : Je fais ça sur mon
temps la fin de semaine ou je lis une étude le soir à la maison, là, c'est un
mandat spécifique. On assume, donc, que c'est fait dans le cadre du travail,
dans le cadre des heures de libération. N'y a-t-il pas là un danger de venir
chambouler, comment je dirais ça, l'ordre normal des choses, à savoir ses autres
tâches régulières que ce représentant-là doit effectuer?
M. Boulet : Non, moi, je pense
que ça s'inscrit dans une volonté qui a toujours été clairement exprimée de
responsabiliser les membres du comité. Et, par déférence pour leur statut de
membre d'un comité de santé et sécurité, on les laisse déterminer. Tu sais, ils
ont un certain pouvoir discrétionnaire, là, puis c'est des personnes qui
prennent au sérieux leur rôle. Puis je n'ai jamais eu de... en tout cas, je
n'ai jamais entendu de cas où on allait au-delà de... que ça perturbait la
mission du comité ou l'accomplissement de ses fonctions telles que prévues à
l'article 90. Mais là je me fierais beaucoup à la cohésion, puis à la
discipline, puis à la solidarité des membres pour redresser le tir, là. On n'a
pas à s'immiscer dans la façon dont ils vont faire les choses, là. C'est comme
ça que je répondrais.
M. Leduc : ...la question n'est
pas de s'immiscer, mais c'est plus de prévoir le cadre général dans lequel ça
va fonctionner. Puis, pour être bien, bien clair, est-ce qu'il n'y aurait pas
lieu de rajouter une référence au fait qu'à un certain moment donné, si ces
fonctions additionnelles là se multiplient sur un espace-temps donné, bien, il
aurait accès à davantage de banques d'heures de libération, par exemple?
M. Boulet : À ce jour, ça n'a
pas été problématique. Puis, moi, c'est une appréhension qu'avec respect je ne
partage pas. Peut-être qu'il y a eu des cas, mais, encore une fois, c'est un
comité paritaire. Puis, il y a un terme en anglais, là, les gens se
surveillent, puis ils s'assurent que les objectifs fixés soient respectés. Ils
travaillent vraiment à la prévention puis à s'assurer d'éviter la répétition
d'événements imprévus et soudains puis de maladies causées par le travail, puis...
Non, je n'ai pas cette appréhension-là.
M. Leduc : Quand vous
dites : À ce jour, bien, c'est nouveau, ça, comme élément, non?
M. Boulet : Non, mais, à date,
les comités de santé et sécurité fonctionnent bien. Ce qu'on a vécu, dans les
secteurs 1 et 2, ils s'assument bien, ils déterminent leurs règles de
fonctionnement. Mais c'est sûr que je n'ai pas été présent, puis la CNESST
n'est pas présente, là, à ces réunions-là de comité de santé et sécurité, mais
il y a une belle assumation. Puis il n'y a pas eu d'irritants qui ont été
soulevés par le comité consultatif ou qui ont été rapportés à la CNESST quant
au fonctionnement. Puis ici je trouve que c'est tellement manifeste qu'il y a
des mandats spécifiques, là, qui peuvent être confiés, là, à un des
représentants, en fait, un des membres du comité de santé et sécurité ou au
représentant en santé et en sécurité, hein?
• (14 h 20) •
M. Leduc : Bien, ça me semble
correct aussi sur le fond, la question est plus sur la forme. Est-ce qu'il aura
le temps de les accomplir sans devoir négliger, pour le dire comme ça, ses
autres mandats de base? C'est un peu comme si vous dites à un professeur :
Tiens, tu as trois nouvelles activités parascolaires. Bonne chance! Tu as la
même paie puis tu as le même nombre d'heures de travail prévues de toute façon.
Ouf! Ça... je sais que c'est la situation actuelle, le parascolaire n'est pas
reconnu, à ma connaissance. Mais il y a quelque chose qui est un peu... Faire
plus avec moins, ça ne fonctionne pas, là, ce n'est pas un principe qui est
logique. Alors, est-ce qu'on n'est pas en train d'ouvrir cette porte-là,
c'est-à-dire : Tu fais d'autres affaires, des nouvelles fonctions? C'est
pour ça qu'«à ce jour», là, je ne comprenais pas pourquoi vous disiez ça
tantôt, parce que ça, c'est nouveau.
M. Boulet : Le comité a quand
même le pouvoir de faire une entente pour libérer le représentant en santé et
sécurité, là. Ça fait que, quand... Parce que c'est à lui, notamment, que sont
confiés les mandats spécifiques, le comité peut convenir du temps de libération
nécessaire. Alors, moi, c'est...
M. Leduc : En lien avec cette
responsabilité-là supplémentaire?
M. Boulet : De ce mandat
spécifique là.
M. Leduc : Intéressant. Ne
serait-il donc pas pertinent de le mettre dans le libellé?
M. Boulet : De?
M. Leduc : Même si c'est sans
le chiffrer, là : Une banque d'heures supplémentaires peut être dégagée
pour l'accomplissement de ses fonctions additionnelles, au besoin. Au besoin,
une banque d'heures supplémentaires peut être attribuée pour l'accomplissement
de ses fonctions additionnelles. J'écris des amendements à la volée, là.
M. Boulet : C'est prévu à 92,
déjà : «Le représentant à la prévention peut s'absenter de son travail le
temps nécessaire pour exercer les fonctions [...] 2°, 6° et 7°», puis «le
comité détermine [...] le temps que peut consacrer le [RP] à l'exercice de ses autres fonctions. S'il y
a mésentente, [...]le représentant peut consacrer [...] le temps
minimum». Mais le comité peut le déterminer.
Tu sais, s'ils lui confient un mandat spécifique, ils peuvent convenir qu'il a
besoin de... Le temps qu'il aura
besoin pour consacrer à la réalisation de son mandat peut faire l'objet d'une
détermination par le comité.
M. Leduc : Donc, ce sera
négocié à la pièce, j'imagine, d'un milieu de travail à l'autre.
M. Boulet : Oui, mais, tu sais,
il n'y en a pas... ce n'est pas si fréquent, des mandats spécifiques, là, parce
qu'à 90 c'est quand même assez détaillé, mais ça peut arriver. Puis, à ce
moment-là, on va lui dire : Regarde, tu auras besoin de ce temps-là.
M. Leduc : Parfait. J'ai une dernière question, à 10.1°, quand
vous dites, là... vous rajoutez une nouvelle fonction, «recevoir
et prendre en considération les recommandations du représentant en santé et
[...] sécurité», il me semble que ça aurait été intéressant de rajouter
un petit peu. Puis j'ai une suggestion, là, qu'on pourra... je ne sais pas s'il
est déjà envoyé, on pourra vous l'envoyer
dans les prochaines minutes, mais ce serait de rajouter : «Conserver et y
répondre».
Dans le fond, ça viendrait dire : «Recevoir...
M. Boulet : C'est quand même
«doit recevoir»...
M. Leduc : Ça se lirait tel quel : «De recevoir et
prendre en considération les recommandations du représentant en santé et
[...] sécurité, les conserver et y répondre», ou, en tout cas, on pourrait
revoir la façon de l'écrire comme vous le pensez le plus adapté, mais... Parce
que c'est une chose de recevoir puis de prendre en considération, mais ça peut,
dans le bon français, être tabletté, tu sais...
M. Boulet : Non, non, mais il y
a quand même une obligation, parce qu'on dit, en introduction : «Les fonctions du comité [...] sont», puis on
dit : «sont de recevoir». Donc, il y a une obligation «de recevoir et
[de] prendre en considération les recommandations du représentant en
santé et [...] sécurité». Donc, ça va quand même assez loin. L'indicatif
présent a ici une forme impérative. Donc, c'est pour ça que, dans mon explication,
je vous disais que c'est un nouveau paragraphe qui prévoit que le comité doit
recevoir et analyser les recommandations du représentant. Puis c'est le
corollaire de l'ajout de cette fonction au représentant en santé et sécurité
prévue au paragraphe 4° de l'article 90 proposé. Donc, ce n'est pas
tabletté, c'est : ses fonctions sont de recevoir, pas rien que de
recevoir, mais de prendre en considération les recommandations du RSS. Pour
moi, c'est...
M. Leduc : Ça, je ne vous
propose pas de les enlever, bien au contraire, mais c'est une chose de recevoir
un rapport, mettons, ou une recommandation, de le prendre en considération,
c'est, dans le fond, l'étudier, l'évaluer, l'analyser, mais là ça s'arrête là. Est-ce
qu'il n'y aurait pas lieu de compléter, dans le fond, ce qui devrait être
normalement un processus d'aller-retour? Tu reçois, tu analyses et tu réponds,
finalement.
Et, en plus, ça ne serait pas bête de rajouter
une espèce de référence à une forme d'archivage, en quelque sorte, là, quand...
Les conserver, c'est de tenir un genre de registre, en quelque sorte, de tout
ce qui a été dit par le représentant sur un nombre d'années donné, pour que,
quand il y a du roulement, notamment, d'un côté ou de l'autre, hein, sur un
comité, ça peut bouger vite, d'un côté syndical comme d'un côté patronal...
On a même adopté, tantôt, un élément qui disait
qu'il ne pouvait y avoir qu'un seul représentant patronal au comité de santé et
sécurité, nonobstant le nombre qu'il y aurait du côté syndical. Bien, si ce
n'est qu'un seul représentant patronal pendant deux, trois ans, et qu'il s'en
va, pour toutes sortes de bonnes ou de mauvaises raisons, et qu'il est remplacé
par quelqu'un, bien, comment cette personne-là, elle est mise au courant de
tout ce qu'il s'est dit, tout ce qu'il s'est discuté, de l'évolution de la
discussion santé-sécurité dans l'entreprise, dans l'établissement s'il n'y a
pas, en quelque part, une façon coordonnée de répondre, archiver à ce qui est
déposé par le représentant?
M. Boulet : Moi, je vais le
dire pour que ce soit clair, là, puis en... les règles de fonctionnement relèvent
du comité. Ici, il y a un devoir de recevoir et de prendre en considération,
donc ça implique une analyse, et de prendre en considération. Puis, pour
s'assurer que ce soit conservé dans le temps, les comités de santé et sécurité,
maintenant, ils ont des avis de convocation, des ordres du jour, puis il y a
quelqu'un qui prend les minutes, il y a un secrétaire, ils nomment tout le
temps un secrétaire, puis il prend en note.
Ça fait que c'est sûr que, s'il y a une
recommandation... Maintenant, ils ont des chemises, même dans les syndicats ou
dans les endroits non syndiqués, où ils accumulent toute l'information du
comité de santé et sécurité, et c'est bénéfique aussi pour l'information qui
est transmise à la CNESST, puis, vous avez totalement raison, pour éviter que
ne se perde dans le temps une recommandation qui est faite par un représentant
en santé et sécurité. Puis je pense même que ce n'est pas parce que ce n'est
pas pris en... en fait, ce n'est pas parce que ce n'est pas appliqué un jour que ce n'est pas pertinent de l'appliquer
six mois après, parce que, parfois, ça évolue. Donc, c'est certain qu'il y
a un intérêt et une pertinence absolue que ce soit conservé dans des minutes
par écrit puis qu'il y ait un suivi qui soit fait.
Une voix : ...
M. Boulet : Oui. Puis je dis «des minutes», là, mais c'est
plus des procès-verbaux, là, il y a des procès-verbaux maintenant,
systématiquement, là.
M. Leduc :
Écoutez, je pense qu'on va vous l'acheminer, l'amendement. Je ne sais pas s'il
y a d'autres personnes qui voulaient discuter en attendant, mais on pourra le
déposer formellement.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait. Je vais aller vers... oui, merci. Député de Jonquière,
à vous la parole.
M. Gaudreault : Oui. Merci. Je
voudrais qu'on revienne, moi, je vais avoir beaucoup de questions, là, sur
l'ensemble de l'article 78. Mais, vu qu'on a abordé le paragraphe 8°,
je voudrais revenir spécifiquement là-dessus, après ça, on pourra aller sur les
autres éléments. Présentement, les mandats spécifiques... il y a déjà des
mandats spécifiques qui peuvent être confiés.
M. Boulet : Est-ce qu'il y a
déjà des mandats spécifiques...
M. Gaudreault : Qui peuvent
être confiés?
M. Boulet : Oui, oui, je pense
qu'en pratique il y en avait, des mandats spécifiques, qui étaient confiés aux
représentants en santé et sécurité, oui.
M. Gaudreault : Et ça, c'était
en vertu de quelle disposition qu'il y a déjà des mandats spécifiques? Si le
ministre peut me guider un petit peu, s'il vous plaît.
M. Boulet : Antoine?
Une voix : ...
M. Boulet : Ce n'était pas
clairement... Donc, c'est un nouvel article. Attendez.
(Consultation)
M. Boulet : Ce n'était pas
prévu clairement. Je sais qu'en pratique ça pouvait se faire. Mais ce
paragraphe-là vise clairement à l'établir, ce droit-là de confier des mandats
spécifiques à un membre, mais plus particulièrement le représentant en santé et
sécurité.
M. Gaudreault : O.K. Moi, je
veux comprendre comme il faut, là, pourquoi le... Oui?
M. Boulet :
Collègue, c'est aussi nouveau, ce sur quoi nous interrogeait le collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve, les recommandations, le devoir d'analyser, de
tenir en considération les recommandations du représentant en santé et
sécurité. Donc, je pense que ça établit une meilleure communication.
• (14 h 30) •
M. Gaudreault : Quand je
regarde l'article 90, qui n'a pas été modifié depuis 1985, soit dit
en passant, le représentant a pour fonction, quand même, déjà neuf picots,
là, neuf tâches : faire l'inspection des lieux de travail, recevoir copie des avis d'accident, identifier les
situations qui peuvent être sources de danger, faire des
recommandations, assister les travailleurs dans l'exercice de leurs droits,
accompagner l'inspecteur à l'occasion des visites d'inspection, intervenir dans
les cas où le travailleur exerce son droit de refus, porter plainte à la commission,
participer à l'identification et l'évaluation des caractéristiques concernant
des postes de travail. Qu'est-ce qui n'est pas là-dedans, ou une interprétation
de ces neuf éléments-là, et qui pourrait être un mandat spécifique?
M. Boulet : Aïe, mon Dieu!
C'est tannant, je n'ai pas donné d'exemple précis, là, mais je ne sais pas
si...
Des voix :
...
M. Boulet : Par exemple, collègue,
ça peut être une plainte soumise par un salarié qui a eu un événement complètement
imprévu et soudain... là, vous allez dire : C'est la définition d'un
accident de travail, mais qui fait une plainte à l'égard d'une mauvaise organisation
du travail, et dire : Il faut revoir la façon dont l'organisation du
travail est. Puis ça, ça pourrait faire partie d'un mandat spécifique.
M. Gaudreault : Oui, mais ça, est-ce
que ce n'est pas couvert par le paragraphe 5° de 90, assister les travailleurs
dans l'exercice des droits qui leur sont reconnus par la présente loi et
règlement?
M. Boulet : Pas nécessairement.
Ça peut être de quoi de complètement en dehors de la boîte, puis c'est des situations qui peuvent être extrêmement variées.
Puis ça peut être réviser un processus d'opération. Ça peut être, par exemple,
mettre en application une mesure, ou ça peut
être, suite à une plainte, là, parce qu'on dit «[faire] une plainte à la
commission», ça peut être, suite à un rapport d'intervention d'un
inspecteur, mettre en place des mesures bien, bien particulières.
Puis ce n'est pas prévu, mais je peux imaginer
des situations, puis, tu sais, collègue, si, à la limite, ça sert peu, ça va
quand même servir pour donner une marge de manoeuvre au comité pour dire :
Regarde, nous, on aurait un mandat spécifique sur telle
question, telle mesure, telle plainte, telle inactivité de l'employeur, on va
au moins te donner un mandat spécifique pour gratter. Moi, j'appellerais ça un
mandat spécifique pour gratter puis améliorer l'état de la situation.
M. Gaudreault : Je ne suis pas
contre qu'on donne la possibilité à un comité de santé et sécurité de se doter
de mandats spécifiques, tout dépendant de leur réalité, de leur travail, mais
le législateur ne parle pas pour ne rien dire, je pense que le ministre connaît
bien cette maxime, et moi, j'essaie de comprendre pourquoi on spécifie, là. Je
comprends qu'il y a un «notamment», là, quand on
dit : «notamment au représentant en santé et [...] sécurité, afin que ce
dernier exerce des fonctions additionnelles». C'est comme si on disait... Dans
le fond, le paragraphe 8° vient donner le pouvoir de confier des mandats
spécifiques au représentant en santé et sécurité, qui en a déjà large sur les
épaules, qui en a déjà beaucoup à mener, il en a déjà... qui a déjà de très
grandes responsabilités.
Puis moi, je regarde l'article 92 de la loi
actuelle, là, bon, on dit : «Le comité de santé...» Au deuxième
alinéa : «Le comité de santé et [...] sécurité détermine, [le contenu] des
règlements, le temps que peut consacrer le représentant à la prévention à
l'exercice de ses autres fonctions.» Est-ce qu'il n'y a pas déjà quand même un
pouvoir assez large là? Et moi, je trouve qu'on pourrait limiter l'article...
le paragraphe 8°, en disant «confier des mandats spécifiques à des membres du
comité», mais pas aller plus loin que ça. Le représentant en santé-sécurité, il
n'est pas tout seul autour de la table, là, il pourrait y en avoir d'autres qui
se partagent des tâches ou... Mais je trouve que ça vient spécifier le
représentant en santé-sécurité puis je ne comprends pas pourquoi. C'est comme
si on disait, sans vouloir le dire, là... c'est comme si nous, autour de la
table, en adoptant ça, on disait : Dans le fond, là, on le sait, c'est pour
le représentant en santé-sécurité. Mais moi, j'en ai... je parle à des
représentants de santé, sécurité, là, cette semaine, celui chez Rio Tinto, à
Arvida, puis j'ai parlé aussi à un représentant de chez Rio Tinto, mais du côté
de l'usine d'Alma, et ils ne manquent pas d'ouvrage.
M. Boulet : L'usine
d'Isle-Maligne.
M. Gaudreault : Oui, l'ancienne
usine d'Isle-Maligne, mais là c'est l'usine d'Alma, la nouvelle de Rio Tinto,
là. Ils ne manquent pas d'ouvrage. Ils sont constamment sur le terrain, ils ne
sont pas derrière un bureau, là, à... ils sont constamment sur le plancher en
train de rencontrer les travailleurs, et tout, et tout. J'ai de la misère à
imaginer qu'on pourrait leur confier des mandats spécifiques. Ça peut arriver,
mais je n'aime pas l'idée qu'on les cible particulièrement au paragraphe 8°.
M. Boulet : Moi, collègue, là, je
pense que je reviens à ma formule consacrée : Il peut y avoir des
fonctions générales, mais non limitatives. C'est sûr qu'ils ont pas mal de responsabilités,
mais je pense que les mandats spécifiques, ça permet de s'adapter à des situations
qu'on ne peut pas prévoir. Puis j'ai parlé de plaintes, j'ai parlé de... Ce n'est
pas sacré, pour moi, là, mais ça donne une marge de manoeuvre au comité de
confier des mandats spécifiques. Mais, tu sais, si vous me dites : On
enlève ça, ils n'ont pas le droit de confier des mandats spécifiques... Moi, je
pense que c'est bénéfique, honnêtement, dans le fond de moi-même, je pense que
c'est pour l'avantage des comités de santé et sécurité, mais je ne veux pas
faire de bataille, là. Je comprends qu'ils ont beaucoup de responsabilités, mais ce n'est pas parce
qu'ils en ont beaucoup que ça empêche que d'autres puissent naître,
impliquant des mandats spécifiques ou des situations, encore une fois,
totalement soudaines.
Puis je
trouve que... Le libellé, c'est «notamment au représentant en santé et [...]
sécurité», c'est normalement la personne
qui connaît la santé-sécurité. Au-delà, les autres membres sont bien là, mais,
en pratique, c'est le représentant qui calle les shots pas mal, là,
puis, tu sais, oui, parfois, des mandats spécifiques sont totalement utiles.
Mais je ne vous dis pas que c'est un incontournable, là, que ce soit... mais je
pense que, quand on fait une réforme, on veut s'assurer quand même de tout
couvrir, puis c'est dans cette perspective-là que c'est écrit de cette
manière-là.
M. Gaudreault : Et est-ce que le
ministre ne trouve pas que l'article 92 actuel permet de couvrir ça quand
on dit : «Le comité de santé[...], compte tenu des règlements, [détermine]
le temps que peut consacrer le représentant à la prévention à l'exercice de ses
autres fonctions», etc.? Est-ce que le ministre ne trouve pas que 92 est
suffisant? Je veux dire, moi, je ne veux pas parler pour ne rien dire, là, en
faisant de la législation.
M. Boulet : Non, parce qu'un,
c'est la fonction, puis l'autre, c'est le temps. Ça fait que je pense que c'est
complémentaire. On te donne des mandats spécifiques et on détermine le temps
que tu peux y consacrer. C'est pour ça que le 78, ça se limite à une
description de fonction, alors que 92, c'est véritablement comment on gère
l'absence du travail.
M. Gaudreault : Ça va aller,
pour l'instant, Mme la Présidente, mais je vais revenir tout à l'heure.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, y a-t-il d'autres interventions? Je pense qu'on a reçu un amendement
de la part du député d'Hochelaga-Maisonneuve. Alors, je vous invite à le lire et à
l'expliquer, s'il y a lieu.
M. Leduc : Oui. Alors, ça va
comme suit :
L'article 156
du projet de loi est modifié par l'insertion, dans le paragraphe 10.1° proposé
par son paragraphe 7°, des mots «, les conserver et y répondre» après
«sécurité».
La
Présidente (Mme IsaBelle) : M. le ministre.
M. Boulet :
...le libellé...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Une copie...
M. Boulet :
...je vais juste demander une suspension puis je vais le relire.
Une voix :
...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Oui, j'ai oublié de lui dire. Oh, mon Dieu!
Excusez, je m'en allais.
Alors, nous allons
suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
14 h 40)
(Reprise à 14 h 42)
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Alors, nous avons... le député d'Hochelaga-Maisonneuve a lu son amendement et, M. le ministre,
vous avez une réponse.
M. Boulet :
Bien, c'était simplement pour indiquer, je comprends l'amendement du collègue d'Hochelaga-Maisonneuve. En même temps, je le réitère, il doit recevoir et prendre en
considération qu'il y a l'aspect conservation que vous rajoutez, mais je
réfère au règlement actuel puis j'y ai fait... j'en ai fait référence tout à
l'heure, et ce sera... mon intention, c'est que ça va être dans le règlement
général. On dit «à chacune des réunions». Le comité doit non seulement faire
des procès-verbaux à chaque réunion, mais doit adopter le procès-verbal de sa
réunion précédente. Puis les procès-verbaux
ainsi adoptés doivent être conservés par l'employeur pendant une période d'au
moins cinq ans. Ça fait que ça va... je pense, ça répond bien à votre
préoccupation. Puis ça, c'était dans le p.l. n° 59
initial, dans le règlement sur la prévention, qu'on va tasser, mais ce sera
dans le règlement général adopté par la CNESST, donc, et la conservation est
prévue, et un délai de cinq ans.
M. Leduc :
Intéressant, donc, pour la conservation, mais pour l'aspect de répondre?
M. Boulet :
Ça, évidemment... Doit «recevoir et prendre en considération», donc le
représentant qui est membre du comité va échanger, sans qu'il y ait de
réponse formelle, c'est-tu oui ou non, mais moi, ce n'est pas réponse, c'est
plus qu'ils échangent. Puis, tu sais, le paritarisme qui existe là impose le
dialogue entre les représentants des travailleurs puis les représentants
patronaux. Ça fait que, moi, ça me va. Puis, tu sais, les règles de
fonctionnement sont déterminées par le comité. Puis, s'il y avait ça, là... je
vous dirais, s'il n'y a pas d'échange, ou de communication, ou de réponse, il y
a une violation, il y a un défaut de prendre en considération, parce que, s'il
n'y a pas d'échange puis de communication,
tu n'as pas pris en considération, et je ne pense pas qu'un comité va accepter
ça.
M. Leduc :
Puis, pour l'aspect, donc, conserver que vous venez d'évoquer, s'il était prévu
dans le règlement mais que, là, on le retire, ça ne serait pas logique de
carrément le remettre dans la loi qu'on est en train de travailler?
M. Boulet :
Bien, on n'a pas besoin de répéter ce qui est déjà dans le règlement. Puis le
règlement, il va même plus loin : tu fais des procès-verbaux, tu adoptes
tes procès-verbaux de la réunion précédente, tu t'assures de les conserver, et,
en plus, pour une période de cinq ans. C'est ça, le but d'un règlement,
c'est de dire comment on applique. Ça fait que moi, je trouve que ça complète
bien l'obligation du comité de recevoir et de prendre en considération les
recommandations du RSS. Moi, je suis totalement satisfait. Je comprends que
vous me faites le préciser, là, mais à cet égard-là aussi, on est sur la même
longueur d'onde, collègue.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement
du député d'Hochelaga-Maisonneuve? Alors, nous allons procéder à la mise
aux voix.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc :
Pour.
La Secrétaire :
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
La
Secrétaire : Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Contre.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Contre.
La Secrétaire :
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance :
Contre.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Abstention.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault :
Pour.
La Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Nous
poursuivons donc sur l'article 156 déjà amendé. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui. Je reviens encore à l'article... au paragraphe 8°, sur les mandats
spécifiques à des membres du comité. Est-ce qu'il y a une disposition à quelque
part dans la loi qui permet... qui oblige, en fait, le représentant à avoir
suffisamment de temps, je dirais, alloué pour ne pas nuire à ses fonctions
régulières? Est-ce qu'on doit le prévoir? Est-ce qu'on doit aller chercher
cette garantie-là, à quelque part, qu'il ne prendra pas, là, sur son propre dos
ou, en tout cas, qu'il va avoir au moins une banque d'heures supplémentaires
allouées, là?
M. Boulet :
Mon Dieu! C'est la première fois que je me fais poser ça. Bon. Il est présumé
être au travail, ça fait partie de ses heures de travail. Il bénéficie d'un
temps de libération nécessaire. Il n'a pas à faire du temps supplémentaire en
raison de son travail de représentant en santé-sécurité du travail, parce qu'il
bénéficie d'une certaine immunité. Dans des fonctions de cette nature-là — et la
loi le prévoit — tu
ne peux pas faire l'objet d'un congédiement, d'une suspension, d'une mesure de
représailles ou de quelque sanction que ce soit en raison de l'exercice de tes
fonctions de représentant en santé-sécurité. Puis c'est intéressant, ça m'est
arrivé souvent de dire à des employeurs, par exemple : Tu ne peux pas
pénaliser, à moins qu'il y ait de la mauvaise foi. Puis ces clauses-là de
protection contre des mesures de l'employeur s'appliquent, dans la mesure où il
n'y a pas de mauvaise foi dans l'exécution de tes fonctions, qu'il n'y a pas
d'abus ou de déraisonnabilité, ça fait que...
Des voix :
...
M. Boulet :
L'employeur ne peut, bon, déplacer... mesures de discrimination, représailles
ou toute autre sanction, et il pourrait, s'il y a eu... s'il a agi à ce
titre-là de manière... de façon abusive. Donc, en fait, c'est ce que je vous
disais, là, mais c'est l'article 97, collègue.
• (14 h 50) •
M.
Gaudreault : O.K. Donc, vous me dites que, par l'article 97, il a
déjà le temps... il a déjà la... attendez, je vais
aller le chercher, là : «L'employeur ne peut congédier, suspendre ou
déplacer le représentant de la prévention...» O.K., mais est-ce que les
mandats spécifiques pourraient être sur autre chose que de la prévention? Parce
que, là, 97 couvre le représentant à la prévention quand il fait des fonctions
de représentant à la prévention, mais est-ce que le comité, en vertu du nouveau
paragraphe 8°, pourrait confier un mandat spécifique pour exercer des fonctions
additionnelles à celles prévues de l'article 90?
Parce
que moi, ma prétention, en tout respect, c'est que l'article 90, il couvre
déjà large. Puis, en plus, là, je suis allé m'amuser un peu sur la LATMP aussi, là, puis il y a l'article 279,
LATMP, qui dit : «Un travailleur peut requérir l'aide de son
représentant ou mandater celui-ci pour donner un avis ou produire une
réclamation conformément au présent chapitre.» Alors, il y a beaucoup de
possibilités. Est-ce qu'il pourrait y arriver qu'un mandat spécifique qui n'est
pas de la prévention, ou qui est connexe, mais qui n'est pas de la prévention,
comme tel... et qui ne serait pas couvert?
M. Boulet : Je pense, le mot
exact, et vous venez de l'utiliser, c'est la connexité. Puis il y a un principe
qui découle d'une maxime latine, en droit, là, le sui generis, là, si c'est de
même nature, donc si ça s'inscrit puis que c'est une
fonction de même nature que ce qui découle de l'objet de la loi, d'assurer la
santé, la sécurité, l'intégrité physique ou psychique des travailleurs, c'est
correct. Puis je pense que la façon pratique de l'exprimer, ça serait : si
c'est connexe. Donc, je suis d'accord avec vous, collègue, là-dessus.
M. Gaudreault : Est-ce qu'on ne
devrait pas le préciser?
M. Boulet : Pour moi, encore
une fois, c'est un principe d'interprétation, faire les... de même nature, que
c'est sui generis. Non, je ne pense pas qu'on ait à dire... Parce que, là, on
risque d'avoir des libellés qui vont donner cours à d'autres interprétations
puis d'autres problématiques d'application. Je pense que c'est assez clair.
Puis c'est sûr qu'on ne donnera pas un mandat qui concerne un sujet qui n'est
pas connexe ou qui est déconnecté totalement de la santé-sécurité, intégrité
physique ou psychique. Ce n'est pas nécessaire, selon moi, de le préciser.
M. Gaudreault : Mme la
Présidente, on va peut-être présenter un amendement. Alors, je demanderais, s'il
vous plaît, quelques secondes de... quelques minutes de suspension, si
possible.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, oui, alors vous voulez une suspension? Parfait.
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 14 h 53)
(Reprise à 15 h 35)
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Alors, député de Jonquière, je pense que vous voulez déposer un amendement?
M. Gaudreault : Oui, à
l'article 156, qui introduit l'article 78 de la loi sur la
santé-sécurité du travail : Insérer, dans le paragraphe 8° proposé
par le paragraphe 6° de l'article 156 du projet de loi et après «de
confier», «, en prévoyant le temps nécessaire à leur accomplissement,».
Ça veut dire
qu'on lirait, le paragraphe 8° : «de confier, en prévoyant le temps nécessaire
à leur accomplissement, des mandats spécifiques à des membres du
comité», etc. Donc, je pense que l'amendement parle par lui-même. Moi, j'avais
prévu une formule qui était un petit plus... comment je pourrais dire, rédigée,
là, avec notre langage familier, qui parlait d'une banque de temps nécessaire,
mais, en discutant, là, avec les légistes du côté du gouvernement pour que ça
soit conforme avec le langage juridique habituellement utilisé, «en prévoyant
le temps nécessaire à leur accomplissement», évidemment avec le reste de la
compréhension de la loi, ça laisse entendre clairement qu'il ne faut pas que ça
se fasse à travers les autres choses puis qu'ils réussissent à faire des
journées de 25 heures dans une journée de 24 heures. Donc, il faut
prévoir le temps nécessaire à leur accomplissement, ce qui va avec l'ensemble
des conditions, là, qui y sont associées. Alors, c'est l'amendement que je
propose, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait. Merci. Y a-t-il d'autres interventions à l'amendement? Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement à
l'article 78 de l'article 156.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire :
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire :
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire :
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement est
adopté. Nous poursuivons avec l'article 156 tel qu'amendé. Y a-t-il
d'autres interventions? Député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Sur le
début de l'article 78, le ministre propose de supprimer les deux premiers
paragraphes, là, 1° et 2°, sur «conformément à l'article 118» et «en vertu
de l'article 112», là, sur les programmes de santé. Je comprends qu'il va
y avoir de la concordance, mais c'est parce qu'on va aborder, plus loin, le 112
et le 118. Est-ce que le ministre peut nous dire, au moins à partir de ce
moment-ci, vu qu'on étudie cet article-ci, ce que ça... tu sais, en gros, là,
ce que ça va comporter, là, de faire ces changements-là?
M. Boulet : Pardon, je n'ai pas
compris la dernière partie.
M. Gaudreault : Ah! bien,
simplement expliquer... parce que les paragraphes 1° et 2°, en les
supprimant, c'est une modification de concordance avec l'abrogation proposée
des articles 112 et 118, parce qu'il n'y a plus de programme de santé
spécifique, mais ça va être plus tard qu'on va le faire.
M. Boulet : Oui, mais on
l'avait... Mais, dans nos articles précédents aussi, on l'avait adopté,
l'article qui prévoit que le volet Santé
fait partie du programme de prévention de l'employeur. Ça fait que c'est de la
concordance, mais, oui, il va y avoir un complément à 112 et à 118, vous avez
raison.
M. Gaudreault : O.K. Parce que
l'article en soi, quand on le voit juste comme ça, ça a l'air gros, là, tu
sais, d'abolir le médecin responsable, là, des services de santé
M. Boulet : Tout à fait
M. Gaudreault : Alors, je
voulais quand même faire un bout là-dessus. On va y revenir puis on
questionnera davantage sur le fond quand on sera rendus à 112 et 118.
Détail que je ne comprends pas trop, puis ce
n'était pas dans les notes explicatives non plus, si je regarde comme il faut,
là, pourquoi changer «établir» par «déterminer» au paragraphe 3°?
(Consultation)
M. Boulet :
...le même mot qu'on a utilisé à 59, on dit que le comité devait déterminer.
Donc, c'est simplement pour ça que ça a été modifié ici. Donc...
M. Gaudreault : O.K., pour
utiliser le même vocabulaire.
M. Boulet : Exactement.
• (15 h 40) •
M. Gaudreault : Pour éviter des
interprétations...
M. Boulet : Diverses, oui.
M. Gaudreault : O.K. Et la
question qui tue, Mme la Présidente, paragraphe 6°, là, il y a quand même un
changement important qui, moi, me chatouille, c'est concernant... Puis là je
veux retourner, en même temps, dans la loi. O.K, c'est concernant les postes de
travail versus les établissements, parce qu'il y a quand même un changement de
sémantique important. Au texte actuel, on dit : «participer à
l'identification et à l'évaluation des risques reliés aux postes de travail et
au travail exécuté...» Et là, dans le projet de loi proposé, on dit : «de
participer à l'identification et à
l'analyse — déjà là,
c'est l'analyse au lieu de l'évaluation, le ministre pourra peut-être me
répondre là-dessus — des risques
pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs de l'établissement et
à l'identification des contaminants», ça, ça va. Mais là on passe de
«postes de travail» à «l'établissement».
Pour
moi, le poste de travail, c'est quelque chose d'appliqué, de plus appliqué.
Quand on parle du poste de travail, tu sais, c'est ma chaise, quand je suis à
l'Assemblée nationale, c'est mon ordinateur, c'est le micro, ça, c'est mon
poste de travail. L'établissement, c'est l'Assemblée nationale. Alors, le
représentant en prévention ou le comité, d'analyser l'ordinateur, le
positionnement de la chaise, le positionnement du micro, ce n'est pas comme
analyser l'ensemble de l'Assemblée nationale. Alors, pour moi, le poste de
travail, c'était plus appliqué, je n'ai pas d'autre expression que ça,
qu'établissement. Et, quand on parle de santé et sécurité au travail, que ce
soit appliqué à la réalité concrète du travailleur, tous les jours, qui est sur
son pont roulant, qui est dans une cuve ou devant une cuve d'aluminium ou qui
est accroché sur le wagon de queue d'un chemin de fer, d'un train sur un chemin
de fer, c'est plus appliqué que l'établissement au sens large. Alors, moi, je
veux bien comprendre s'il n'y a pas un glissement qui risque de faire perdre
des éléments, là, de santé et sécurité au poste de travail. Puis je regarde,
dans la loi actuelle, l'article 78, les modifications qui ont été faites,
c'est en 1979, en 1992 puis en 2005. Alors, poste de travail avait été touché,
parce qu'il avait été touché en 1992 et en 2005, ou est-ce qu'il est identique
depuis 1979?
Puis l'autre élément,
puis je termine là-dessus avant de laisser la parole au ministre, c'est que,
moi, ça me donne l'impression, quand même, qu'on s'éloigne d'un principe
fondamental, qui est la source du risque ou du contaminant, dans le sens
suivant, c'est que, quand c'est le poste de travail, on est à la source même du
risque : la chaise est mal positionnée, bon, mais, quand on parle de
l'établissement, on est plus loin puis on dilue le risque qui est associé à la
source même. Alors, j'aimerais ça entendre le ministre là-dessus, parce que,
pour moi, poste de travail puis établissement, on est dans deux univers
différents.
M. Boulet :
Oui, merci, Mme la Présidente. Oui, le terme «poste de travail» réfère à un
concept qui était beaucoup plus utilisé à l'époque, puis, quand on lit bien le
paragraphe 6°, on disait : «les risques reliés aux postes de travail». Il
faut non seulement moderniser les termes, mais aussi rapprocher l'évaluation
des risques des personnes que sont les travailleurs et travailleuses. Et c'est
la raison pour laquelle les termes ont été utilisés de façon différente, c'est
les risques, non seulement les risques reliés à, c'est les risques pouvant
affecter la santé et la sécurité des travailleurs pris comme des personnes de
l'établissement. Donc, c'est un concept qui est plus global et qui est beaucoup
plus spécifique en même temps.
Ça fait que c'est
important, pour moi, de préciser que l'intention que le législateur a en
changeant les termes à l'article... au paragraphe 6°, c'est véritablement de
s'assurer qu'il y ait un accent particulier qui soit mis sur la santé-sécurité
des travailleurs pris comme des personnes et dans tout l'établissement. Donc,
ce n'est pas... il ne faut pas voir ça comme étant restreignant, mais au
contraire plus libéral, là, si je puis l'exprimer de cette manière-là.
M. Gaudreault :
O.K. C'est parce que, pour moi, si c'est plus libéral, et non pas libéral au
sens du député...
M. Boulet :
On regarde tous les deux notre collègue.
M. Gaudreault :
Oui.
M. Boulet :
Ça vous agace, ce terme-là.
M. Gaudreault :
C'est parce que, là, il y a un gros risque, il y a effectivement un risque
relié à la fonction. On parle de libéral avec un petit l, donc c'est justement,
là, que, moi, ça soulève une crainte. Le ministre l'a très bien dit, quand il a
dit : Il faut qu'on soit le plus proche possible du travailleur, mais,
pour moi, la notion de poste de travail est vraiment plus proche du travailleur
que la notion «établissement». Alors, je comprends où il s'en va, mais je ne
sais pas s'il peut me préciser encore un petit peu plus en quoi de nommer
«travailleur de l'établissement» va être plus proche du travailleur que le
«poste de travail».
M. Boulet :
C'est parce qu'il ne faut pas isoler «risques» de «l'établissement», de ce qui
sépare ces deux termes-là.
C'est-à-dire, on dit : Les «risques pouvant affecter la santé [...]
sécurité des travailleurs de l'établissement». Donc, si, l'établissement, il y a 38 travailleurs,
c'est tous les risques pouvant affecter leur santé et sécurité à chacun des
travailleurs de l'établissement.
À l'époque, ils
utilisaient, bon, les risques inhérents au poste de travail. Je vous dirais
qu'avec l'émergence des risques psychosociaux il y a beaucoup de risques qui
sont associés à la personne. Ça peut être l'organisation du travail, ça peut
être le harcèlement, ça peut être l'intimidation, le «mobbing». Tu sais, il y a
plein de réalités humaines et sociales qui font que c'est ce que nous
souhaitons exprimer comme volonté. C'est que c'est beaucoup plus spécifique,
beaucoup plus associé à la personne. Puis ça vise tout l'établissement, ce
n'est pas limité à un poste. Dans la référence que ça peut engendrer comme
«poste de travail», c'est la fonction a, b puis c. Ce n'est pas que faire des
choses qui engendre des risques, c'est le contact interpersonnel, c'est la
relation hiérarchique, c'est l'environnement de travail, puis, bon, etc. Ça
fait que je le précise puis ça me force à... même moi, à me confirmer dans ce
que nous avons écrit, là.
M. Gaudreault :
Donc... mais ça ne l'exclut pas non plus?
M. Boulet :
Absolument pas.
M. Gaudreault :
Dans le sens que ça peut être aussi, justement, la position ergonomique, ça
peut être le fait que la surface où il travaille est glissante, ça, c'est aussi...
mais vous l'élargissez à l'ensemble des risques reliés à l'établissement où
exerce la fonction du travailleur.
M. Boulet : Absolument. Puis,
un serveur dans un restaurant, par exemple, ou peu importe, là, quelqu'un qui
fait du service, ce n'est pas que les risques reliés à son poste, c'est tous
les risques qui peuvent affecter sa santé-sécurité dans l'établissement. Puis l'établissement
devra assumer aussi les risques qui découlent de son organisation, de ses
relations interpersonnelles puis de l'autorité hiérarchique.
M. Gaudreault : Peut-être juste
une dernière question, que j'ai posée, là, puis que, peut-être, vous n'avez pas nécessairement la réponse tout de suite, mais est-ce que
c'est une expression qui est intégrale depuis 1979, celle-là, «poste de
travail»? Parce que...
M. Boulet : «Poste de travail», oui,
c'est depuis le début.
M. Gaudreault : Ah oui! Hein? O.K.,
ça sonne 1979, c'est bon. Ça va aller pour l'instant.
M. Boulet : Ce n'est pas ça qui
était... oui, c'est ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions à l'article 156 tel qu'amendé?
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention à l'article 156 tel qu'amendé,
nous allons procéder à la mise aux voix.
Des voix : ...
La
Présidente (Mme IsaBelle) : C'est bien ça, là? Je veux être sûre que tous les députés ont bien
compris. Y a-t-il d'autres interventions
à l'article 156 tel qu'amendé? Non. Alors, nous allons procéder à la mise
aux voix.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire :
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire : M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Abstention.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 156 tel qu'amendé est adopté. Nous
poursuivons, M. le ministre, avec l'article 157.
• (15 h 50) •
M. Boulet :
Merci, Mme la Présidente. Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 78, du suivant :
«78.1. Les membres du comité de santé et de
sécurité doivent, dans le délai prévu par règlement, participer aux programmes
de formation dont le contenu et la durée sont déterminés par règlement.
«Ils peuvent s'absenter sans perte de salaire,
le temps nécessaire pour participer à ces programmes.
«Les frais d'inscription, de déplacement et de
séjour sont assumés par la commission conformément au règlement.»
Explication...
Des voix : ...
M. Boulet : Non, mais c'est du
respect pour votre entretien.
M. Leduc : ...continuez, M. le
ministre.
M. Boulet : Donc, ce nouvel
article prévoit que les membres d'un comité de santé et sécurité devront suivre
une formation obligatoire. Les membres pourront participer à cette formation de
base sans perte de salaire. Puis les frais d'inscription, déplacement, séjour
seront déterminés par règlement et seront assumés par la commission.
Ça fait qu'essentiellement, là, si je pouvais
donner des explications complémentaires, ça va permettre aux membres d'un
comité d'avoir une meilleure compréhension des enjeux puis une plus grande
efficience dans la prise en charge de ces enjeux-là. Puis le délai, le contenu
puis la durée, là, ça va être déterminé par le règlement du C.A. de la CNESST.
Ça fait que
je pense que c'est un article de droit nouveau qui est vraiment intéressant
puis qui s'inscrit dans la foulée de plusieurs remarques que, notamment,
mes collègues de Nelligan, Hochelaga-Maisonneuve puis Jonquière... l'importance de la formation en santé et sécurité.
Puis ça va être encore plus impératif après l'adoption du projet de loi.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 157? S'il n'y a pas... Oui,
député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Peut-être mieux comprendre ce qui se fait en ce moment. Qu'est-ce
qu'on vient changer, en fait?
M. Boulet : Bien, il n'y en a pas, il n'y en a pas, de
formation obligatoire, ça fait que... Puis ça, là, c'est une...
M. Leduc : Obligatoire, non,
mais il y a de la formation, j'imagine.
M. Boulet : Pardon?
M. Leduc : Obligatoire, non, je
comprends, mais il y a de la formation.
M. Boulet : Ah! bien, il y en
a, mais bien, bien asymétrique, un peu à la va-comme-je-te-pousse, là. Il y a des associations sectorielles paritaires qui
peuvent en faire pour des représentants des comités de santé et sécurité. Il
y en a, des employeurs, qui en assument, de la formation, il y en a qui en
imposent, il y a des syndicats qui en imposent, mais c'est vraiment, vraiment
asymétrique.
Et là c'est une formation obligatoire, on
confirme non seulement qu'elle est obligatoire, qu'elle est sans perte de
salaire puis qu'on assume les frais, on le dit : «sans perte de
salaire». Et le temps nécessaire, puis les frais d'inscription, de déplacement
puis de séjour, tout est assumé par la commission. Je pense que... bon, écoute,
je pense que c'est extrêmement vertueux puis bénéfique au bon fonctionnement
des comités.
M. Leduc : Est-ce que le choix
de le rendre obligatoire vient comme en parallèle du fait que, maintenant, on
élargit ça à tous les secteurs?
M. Boulet : Non, mais, moi, ça
s'inscrit dans la philosophie de : il faut que ça marche. Si on veut
sauver des vies, si on... ça passe par la
participation des travailleurs. Puis la participation des travailleurs, il y a
deux mécanismes : c'est les représentants, mais, d'abord et avant
tout, les comités de santé et sécurité. Puis, si on veut être efficaces, si on
veut que ça fonctionne bien, si on veut que les représentants aient du plaisir
à faire ce qu'ils font, il faut qu'il y ait de la formation. Puis ça m'est
arrivé de discuter avec des représentants : On ne le sait pas, on ne sait
pas trop comment puis on aimerait ça avoir de la formation, ça, ça a été
fréquemment entendu. Ça fait que c'est beaucoup plus dans une perspective que
non seulement il faut se donner des mécanismes, mais il faut s'assurer, pour
qu'ils fonctionnent bien... penser au capital humain, puis ça passe par de la
formation.
M. Leduc : Parce que je lis l'article 104 de la loi
actuelle, qui dit : «La commission peut accorder annuellement à une
association syndicale ou à une association d'employeurs une subvention pour la
formation et l'information de ses membres dans les domaines de la santé et de
la sécurité du travail.» Je comprends qu'on ne vient pas jouer à ça, là, on est...
on joue à 78, mais c'est en complément, dans le fond, de 104?
M. Boulet : Absolument. Tu sais, si un syndicat, une
association syndicale a un besoin spécifique de formation en santé et
sécurité... Puis là ici, c'est spécifique, en plus, aux membres des comités
santé-sécurité. L'autre article auquel vous
faites référence, c'est en complément, oui, je le dirais comme ça. Ici, c'est vraiment
pour le sain fonctionnement puis la bonne efficacité des comités.
M. Leduc : Bien, c'est une
bonne nouvelle. De la formation, évidemment, on n'est jamais contre, là. Au
contraire, on en réclame, surtout en matière de santé et sécurité. Moi, mon
seul bémol, sur le fond, là, M. le ministre, c'est... puis ça fait écho à
d'autres... ce n'est pas la première fois que je le soulève, ce bémol-là, c'est
la référence au règlement. Puis pas quand... dans l'absolu, vous avez entendu
50 fois, là, ma critique de l'approche réglementaire, mais c'est que, là,
on en accumule, hein, des règlements, il y en a plusieurs, règlements. Ils
devront tous être adoptés, on le veut, le plus rapidement possible. Là, on
comprend, au regard de notre discussion de ce matin, que celui sur les seuils
va être assez prioritaire dans le lot. Mais ça, c'en est un autre, là,
règlement pour discuter de quand et comment seront administrés, là, les frais
d'inscription, de déplacement, de séjour, et compagnie. Ouf! Ça en fait
beaucoup, là.
M. Boulet : Non, mais c'est
dans le règlement général. Puis c'est sûr qu'à plusieurs articles on va y faire
référence, mais ça va être adopté globalement. Puis le C.A. de la CNESST va
avoir ce mandat-là, puis c'est sûr que ça revient, mais ce n'est pas un mandat
par-dessus un autre, c'est...
M. Leduc : Non, je comprends,
mais ce que je veux dire, c'est que, quand le projet de loi va être terminé,
là, puis qu'on aura la sanction du projet de loi par la drôle d'institution
qu'est le lieutenant-gouverneur, au jour un, là, post-p.l. n° 59, là, le C.A. de la CNESST, il a une pas pire
pile de sujets à traiter, là, que ça soit un ou des règlements, là, peu
importe, là, mais les sujets, là, il y en a un méchant paquet. Puis plus on en
rajoute, par définition, plus il y en a qui vont être traités très tard.
M. Boulet : Le C.A. va se faire
une table des matières, l'inventaire de tout ce qui doit être fait, puis ils
vont se donner un calendrier, ils vont s'adjoindre des experts, ils vont donner
des mandats à des comités. Et moi, je pense qu'ils vont mettre ça dans un
entonnoir, puis moi, j'ai confiance que ça va donner d'excellents résultats.
Puis, je le répète à chaque fois, quand on
regarde l'identité de tous les membres du C.A. de la CNESST, au Québec, c'est
le forum idéal pour s'assurer... Puis nous, on leur a mis toutes les balises,
là, parce que, les PP, il y en a partout, et les plans d'action, partout en bas
de 20, les contenus. Puis il y a des affaires qu'on a adoptées qui font en
sorte qu'il y a un seuil. Parce que c'est une loi d'ordre public, ils ne
peuvent pas aller en dessous de ça, ça fait qu'ils ont déjà la fondation. Ça
fait que c'est sûr qu'il y a l'échafaudage puis la toiture, mais là-dessus on
va en reparler souvent. Moi, j'ai confiance, puis je sais que votre confiance
n'est pas la même que moi, mais...
M. Leduc : Bien, pas que je
n'ai pas confiance dans le C.A. de la CNESST, ne me faites pas dire ça, M. le
ministre. Ma question, là, quant à l'article à l'étude, c'est qu'on les a
multipliés, les sujets qu'ils doivent traiter. Puis là je suis en train de me
demander... Les gens qui sont, actuellement, au C.A. de la CNESST, et que vous
avez nommés, et que vous allez nommer, c'est des gens très occupés. C'est des
dirigeants d'entreprise, des dirigeants de syndicat, ils ont des horaires, des
agendas aussi compliqués que les nôtres. Puis, la tâche qu'on est en train de
leur magasiner, je suis en train de me dire : Mon Dieu! Ils pourraient
être là-dessus pendant un an, juste à temps plein, puis je ne suis pas sûr
qu'ils y arriveraient.
M. Boulet : C'est intéressant,
ce que vous dites, mais, en même temps, le C.A. de la CNESST va s'inspirer des règlements actuels et de ce qu'on a dans le
p.l. n° 59. Il y a un moyen travail de déblayage qui est
déjà fait, il y a... Sur beaucoup d'aspects, ils ne partent pas de rien.
Ils vont bonifier ce qui est là, puis ils vont s'assurer de respecter les
discussions, les consensus du CCTM, puis eux autres, ils vont aboutir à de
quoi.
Puis ils ne partent pas de rien, là. Ce n'est
pas une table rase, là. Tu sais, tout ce qu'il y avait dans le règlement qu'on
va mettre de côté, ils savent pas mal... Ça, ça s'inspirait, à bien des égards,
des consensus du Comité consultatif travail et main-d'oeuvre. Puis, encore une
fois, les leaders syndicaux puis patronaux nous disaient : En bout de
course, là où il n'y a pas de consensus, fais l'arbitrage. Mais ce sera eux qui
vont faire l'arbitrage ultime. Puis moi,
je... Encore une fois, s'ils ne partaient de rien, peut-être, mais ils partent
de pas mal d'outils qu'on leur a donnés.
• (16 heures) •
M. Leduc : Il y a... Ce matin,
on parlait du règlement, là, qu'ils auront à trancher sur les seuils, là, qui
est probablement le plus gros, qui sera probablement le plus difficile à
négocier. Puis on avait, donc, l'idée d'avoir un maximum, on en a parlé
abondamment, un trois ans puis avec une espèce d'exécution, là, un mandat
exécutoire de faire le trois ans. Au regard de l'ensemble des sujets qui
doivent être traités par règlement, n'y aurait-il pas lieu aussi de commencer à
réfléchir à des dates limites aussi, là, pour l'adoption des autres sujets?
M. Boulet : On va arriver aux
transitoires, puis on va arriver aussi aux dates d'entrée en vigueur, puis on
pourra en discuter. Moi, je ne suis pas fermé à rien. L'important, c'est que ce
soit réalisable.
Là, cet article-là, je pense que... Mais je ne
suis pas fermé à ça.
M. Leduc : Dernière question
sur le sujet : Est-ce que ça veut dire que, tant qu'il n'y a pas de règlement,
ça, cet article-là est inopérant?
M. Boulet : On peut évidemment s'en inspirer, mais effectivement ça va être tout cristallisé dans le règlement du
C.A. de la CNESST. Mais ça, ça va être adopté puis...
M. Leduc : Donc, vous allez
avoir un scénario malheureux où, pour toutes sortes de raisons, on adopte cet article-là,
on adopte le projet de loi, mais cet enjeu-là du règlement est mis en bas de la
pile, puis que, dans trois, quatre ou cinq ans, on n'ait toujours pas atteint
le bout de la pile des règlements à trancher et que, donc, cet article-là soit
inopérant pendant cinq ans.
M. Boulet : Non. Tu sais, ça va
tout aller dans le même règlement. Ça fait qu'il va y avoir une obligation de
leur part de tenir compte de ce qu'on a adopté. C'est nous, les parlementaires,
c'est nous...
M. Leduc : On s'entend.
M. Boulet : ...qui faisons la
loi. Puis la formation obligatoire à laquelle on fait référence, sans perte de
salaire puis assumation des frais, ils n'auront pas le choix. Ça, ça va être
dans le règlement.
C'est pour ça
qu'à l'égard de la formation, c'est déjà décidé, ce qui va être... Évidemment,
ils vont déterminer comment on va
calculer les frais d'inscription puis le déplacement, tu sais, ils vont...
puis, bon, vous le savez, comment ça marche. Mais ils ne peuvent pas
aller en dessous, c'est déjà adopté.
M. Leduc : Qu'est-ce qui est
déjà adopté? Le principe, vous voulez dire?
M. Boulet : Bien, je veux dire,
quand ça va être adopté, là, le 157 qui contient 78.1. Donc, le règlement ne
peut pas aller en dessous quant au caractère obligatoire de la formation...
M. Leduc : Ah! Oui, oui! Oui,
oui!
M. Boulet : ...quant au fait
que c'est sans perte de salaire. C'est pour ça que...
M. Leduc : Pas de problème.
M. Boulet :
...on fait l'avancée. On leur dit juste : Déterminez les frais, comment ça
va être calculé. Ça fait que...
M. Leduc : Oui, mais dans...
mais donc, tant que ce n'est pas calculé, il n'y en aura pas, de formation
obligatoire, parce que les modalités d'application...
M. Boulet : Vous avez raison.
Puis plus vite ce sera fait, mieux ce sera. Puis...
M. Leduc : Est-ce qu'on peut
imaginer, encore une fois dans les scénarios plus pessimistes, que, si vous
dites que c'est... Il y aura un seulement règlement sur le... Ça fait que ça va
être ce même règlement qui aura les seuils, qui va avoir celui-là, qui va avoir
tous les autres sujets?
M. Boulet : Oui, prévention,
participation. Puis moi, je suis encore à dire qu'il n'y a rien eu pendant 40
ans.
M. Leduc : Oui, oui! Ça, on est
d'accord.
M. Boulet : Puis, je sais, ça
m'ennuie encore d'attendre, mais on va le faire, puis ça va être bien fait.
M. Leduc : Donc, moi qui aie
une analyse pessimiste de votre solution du règlement, je peux imaginer que...
Donc, si ça, ça fait partie du règlement plus général qui est à négocier, on
n'en verra pas la couleur probablement avant trois ans, certain, là.
M. Boulet : Moi, je suis...
M. Leduc : Minimum.
M. Boulet : Est-ce que ça va
être deux ans? Est-ce que ça va être deux ans et demi? Mais...
M. Leduc : Puis est-ce que, sur
ce même sujet là... bien là peut-être que je télégraphie votre réponse, là,
mais, si tantôt, dans notre échange par rapport au règlement plus général des
seuils, je vous ai enjoint, puis vous sembliez disposé à ce que je vous disais,
à ce que, si jamais on franchit le trois ans, vous sonniez la fin de la
récréation, là, que vous adoptiez quelque chose...
M. Boulet : ...adopter par le gouvernement.
Puis oui, mais on va la sonner, la fin de la récréation. Puis je comprends,
encore une fois, qu'on ait une discussion qui est à la fin du projet de loi,
mais je vais répéter ce que j'ai dit ce matin, oui. Puis
ce n'est pas une récréation, c'est un devoir d'école, entre guillemets. Puis il
va falloir qu'il soit fait parce que c'est... on réussit ou on échoue. Puis il
va en avoir un, règlement. Puis le devoir imposé par la loi va devoir être
respecté. Puis, à défaut, c'est le gouvernement. Puis ça ne sera pas le gouvernement.
Puis moi, je suis, encore une fois, convaincu, positif et confiant qu'on va
avoir un règlement qui va faire en sorte que le Québec est un premier de
classe.
M. Leduc : Pour conclure, donc,
si ce n'est pas capable de le faire par les parties dans le délai imparti et
que, par définition, ça revient dans les mains du gouvernement, l'éventuel règlement
que vous adopteriez contiendrait les dispositions relevant de 78.1.
M. Boulet : Totalement, et le règlement
du C.A. de la CNESST, impérativement, et le gouvernement, impérativement, parce
que c'est adopté par les parlementaires.
M. Leduc : Moi, j'ai fait la
promesse que, peu importe où on est dans trois ans, je vais vous envoyer un
petit texto. Je ne sais pas si on va être encore en politique, ni vous ni moi,
mais, quand ce règlement-là sera adopté, je vous enverrai un petit texto.
M. Boulet : Absolument. Ça me fera plaisir. Puis anticipons que nous
soyons tous de retour après le 1er octobre 2022.
M. Leduc : On pourrait même se
faire un petit pari amical, M. le ministre.
M. Boulet : Ce serait quoi?
M. Leduc : Un petit 2 $,
là. Est-ce que ça va passer ou pas dans le délai de trois ans? Moi, je mettrais
un 2 $ qu'on va dépasser le trois ans. Est-ce que vous croyez...
M. Boulet :
Vous mettez seulement 2 $. Donc, je réalise que vous êtes quand même plus
que modérément confiant.
M. Leduc : C'est parce que je
ne veux pas inciter au jeu, là, M. le ministre. Vous comprendrez ma position.
En tout cas, on réglera ça tantôt, à micro fermé.
M. Boulet :
...d'argent est quand même symptomatique d'un niveau de confiance élevée,
Alexandre, quand même.
M. Leduc : Je comprends que
vous seriez prêt à mettre une plus grande mise pour en bas de trois ans.
M. Boulet : Puis, avec la
qualité de votre prestation de parlementaire, je suis convaincu que les
Québécois qui vous écoutent vont vous réélire le 1er octobre 2022
parce que vous faites avancer les choses puis vous contribuez à l'évolution du
régime de santé et sécurité.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous poursuivons sur cette lancée...
M. Boulet : Ça vous va? Ça, je
peux mettre un 2 $ là-dessus.
M. Leduc : Sur ma réélection
dans Hochelaga-Maisonneuve, c'est un 2 $ bien placé, je pense. Je le
souhaite, en tout cas.
M. Boulet : Tout à fait, qui va
rapporter des dividendes.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Nous poursuivons. Je pense que le député de Robert-Baldwin aimerait prendre la
parole. C'est bien ça?
M. Leitão :
C'est bien ça. Mais maintenant j'ai oublié ma question, Mme la Présidente, avec
tout... Non, non.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Avez-vous...
M. Boulet : ...collègue.
M. Leitão : Non, non, non.
Donc, à l'article 78.1, on parle de «programmes de formation [...] contenu
et la durée [seront] déterminés par règlement». On a beaucoup parlé des
règlements, très bien, mais ma question, c'est : Qui prépare ce
contenu-là? Est-ce que c'est le ministère du Travail qui va préparer ça? C'est
la Santé publique? C'est qui, l'organisme qui va préparer les programmes de
formation?
M. Boulet :
Le conseil d'administration de la CNESST, qui est un conseil totalement
paritaire contrairement aux règles de
gouvernance des sociétés d'État où il y a deux tiers de membres
indépendants, puis le reste est déterminé d'une
autre façon. Ici, c'est moitié syndical, moitié patronal, puis c'est ce C.A. là
qui va l'adopter. Puis, après ça, ça suit le processus d'adoption
gouvernemental.
M. Leitão :
Donc, c'est la CNESST, enfin, le C.A. de la CNESST qui va...
M. Boulet :
Oui, exact.
M. Leitão :
...faire appel aux spécialistes comme il voudra et préparer ces programmes-là.
M. Boulet :
Tout à fait. Absolument.
M. Leitão :
O.K. Très bien. C'est ce que je voulais savoir. Merci.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il d'autres
interventions à l'article 157? Oui, député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui. Bien, moi, évidemment, je suis entièrement d'accord avec cet article, là.
Maintenant, je
voudrais savoir : Est-ce qu'on a des chiffres, ou des statistiques, ou des
données qui nous indiquent ce qu'on veut aller chercher comme participation de
plus par rapport à ce qui se fait à l'heure actuelle? Parce qu'il y a déjà des
programmes de formation. J'ai une entreprise dans ma circonscription qui en
offre. Mais, en faisant de... en inscrivant cette obligation, est-ce qu'on sait
combien de plus qu'on va aller chercher de participants qui vont aller chercher
de la formation sur la santé et sécurité au travail?
M. Boulet :
Un nombre, collègue, un nombre incalculable de personnes, parce que, comme vous
savez, il y a des CSS seulement dans les groupes 1 et 2. Il n'y en a même
pas dans le 3. Dans le 3, il y a juste des PP puis santé. Ça fait qu'il y a
270 000 établissements au Québec. Il y en a à peu près le quart où il
y a des CSS obligatoires, et donc c'est 75 % des membres des comités des
établissements qui ne sont pas déjà couverts et qui ont plus que
20 travailleurs. Donc, c'est 80 % de ces établissements-là.
Et je vous dirais
qu'en plus, dans les 1 et 2, c'est bien, bien asymétrique. Comme je disais tout
à l'heure, dans les entreprises syndiquées des secteurs 1 et 2, je vous
dirais qu'en général il y a de la formation à peu près partout qui n'est pas...
Est-ce qu'elle est obligatoire? Je ne le sais pas. Mais il y a des entreprises
syndiquées de 1 et 2 où il n'y en a pas, de formation. Puis, dans 1 et 2, il y
a beaucoup d'entreprises non syndiquées où je vous dirais que le niveau... le
volume de formation est beaucoup plus bas. Donc, je ne sais pas si c'est un peu
prétentieux, là, mais c'est 80... peut-être 80 % des membres des comités
de santé et sécurité formés et à former qui vont en bénéficier.
Des voix :
...
M. Boulet :
Collègue, on part de 20 000 travailleurs qui étaient couverts par des
comités de santé et sécurité à 2 900 000 travailleurs qui vont
être couverts par des comités de santé et sécurité. Ça fait qu'évidemment le
nombre va varier. Mais imaginez le nombre de personnes qui vont bénéficier
d'une formation obligatoire. J'aurais...
Des voix :
...
M. Boulet :
J'aimerais ça, répéter ce chiffre-là, là, qui vient de m'être fourni, là.
• (16 h 10) •
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Député d'Hochelaga-Maisonneuve, le
ministre a une information importante. Il va la répéter, là, je pense.
Des
voix : ...
M. Boulet :
O.K., je le repréciserai plus tard.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Ah!
M. Boulet :
Mais c'est parce que je disais qu'on va aboutir à
2 900 000 travailleurs qui vont être couverts par des comités de
santé et sécurité, là, dans les établissements de 20 et plus, obligatoirement,
alors que, là, c'est beaucoup moins que ça, là. C'est... Là, on me disait
20 000, là, mais c'est plus combien? O.K. On va vérifier le chiffre, là,
mais c'est un bond tellement imposant.
M. Gaudreault :
Mais le dernier alinéa de 78.1 dit : «Les frais d'inscription, de
déplacement [...] de séjour sont assumés
par la commission...» Alors, est-ce qu'on a estimé si c'est... il y en a tant
que ça, ça va... je veux dire, la commission va avoir les sommes nécessaires dans ses crédits pour exécuter ça? Et est-ce qu'on a estimé les coûts, à peu
près, ou...
M. Boulet :
C'est certainement... Je ne sais pas, je ne me souviens pas, dans l'analyse
d'impact, là, si ça avait été évalué. Je pourrai le vérifier puis vous partager
le chiffre. Mais, oui, la CNESST va bénéficier des crédits additionnels pour
lui permettre d'assumer les frais, inscription, déplacement, séjour,
absolument.
M. Gaudreault :
O.K. Évidemment, on va suivre ça attentivement dans le prochain budget pour
s'assurer que les crédits de la commission...
M. Boulet :
...crédits, vous allez être avec nous encore?
M. Gaudreault :
Oui.
M. Boulet :
On a ça une autre fois ensemble, puis peut-être les années après ça, si...
Est-ce que vous avez des souhaits à formuler pour les... dans deux ans, trois
ans, collègue? Puis, après ça, on fera le tour.
M. Gaudreault :
Bien, je pense que je serai là aussi, moi, pour continuer de faire le suivi des
engagements du ministre.
M. Boulet :
Superbonne nouvelle.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, sur cette bonne nouvelle, y a-t-il
d'autres amendements ou d'autres interventions à l'article 157? Pardon,
d'autres interventions? Il n'y a pas d'autre intervention à l'article 157?
Nous allons procéder à l'évaluation... à l'adoption. Voyons, je suis toute
mêlée. Alors... Oui.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte :
...
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
La Secrétaire :
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc :
Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault :
Pour.
La Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 157
est adopté. Nous poursuivons, M. le ministre, avec l'article 159.
M. Boulet :
Oui. Avec le consentement des collègues, 159 et 160, c'est deux articles qui
concernent le multiétablissement. Donc, avec l'assentiment des collègues, ce
serait suspendu.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, l'étude des articles 159 et 160 serait suspendue ou retardée. Est-ce
que nous avons le consentement?
Des voix :
Consentement.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Consentement. Parfait. Alors, nous
poursuivons avec l'article 158, M. le ministre?
M. Boulet : Oui. C'est un
article de concordance, simplement :
L'article 79 de cette loi est modifié par
le remplacement, dans le premier alinéa, de «1° à» par «3° et».
Donc,
explications. C'est une modification de concordance avec la suppression des
paragraphes 1° et 2° de 78, qui font
référence au médecin responsable dans l'établissement puis au programme de
santé spécifique à l'établissement qui sont abrogés dans le projet de
loi. Donc, c'est ce qu'on vient d'adopter, Mme la Présidente. C'est juste une
concordance.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il des interventions à
l'article 158? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire :
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire :
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 158
est adopté. Nous poursuivons, M. le ministre, avec
l'article 161.
M. Boulet : 161, bien, comme... Il faudrait le suspendre, là,
parce que ça concerne aussi les multiétablissements.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Donc, est-ce qu'il des interventions à l'article 161? S'il n'y a
pas d'intervention, nous allons...
Des voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ah! c'est ce qu'il vient de dire, suspendre? Ah! ce n'est pas ça que j'avais
compris. Ah! O.K. Parfait. Donc, on le suspend aussi, parce que ça... Parfait.
Merci. Excusez-moi.
Une
voix : ...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Est-ce qu'on a notre consentement pour suspendre
l'article 161? Je pense que j'avais vu des têtes hocher. Ils avaient
compris plus rapidement que moi. Alors, l'article 161 sera donc, aussi...
L'étude de l'article 161 sera suspendue.
Nous poursuivons donc
avec l'article 228.1.
M. Boulet :
...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Moi, j'ai le 228.1.
M. Boulet :
Moi, je n'ai pas ça. Est-ce qu'on peut suspendre deux minutes, parce que
je n'ai pas...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Moi, j'ai 228, alors nous allons suspendre. J'ai
ça dans mon plan de travail. Avez-vous ça, vous...
O.K. Nous allons
suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 17)
(Reprise à 16 h 21)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Donc, effectivement, l'amendement 228.1 est
retiré. Il n'est plus là, dans le plan de travail. Et nous continuons maintenant
avec l'article 265. M. le ministre.
M. Boulet :
Oui, merci. Donc, encore concordance :
Le Règlement sur les
comités de santé et sécurité du travail est abrogé.
Donc, explications. Concordance.
L'abrogation du Règlement sur les comités de santé et sécurité. Voilà, c'est
tout.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il des interventions à l'article 265? S'il n'y a... Oui,
député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc :
Comprendre la séquence, là. Donc, on abolissait le règlement pour introduire un
nouveau règlement qui était celui des
niveaux de risque, là, qu'on a parlé abondamment. Là, on retirera cette annexe
réglementaire, en quelque sorte, du projet de loi pour référer ça, dans une
disposition transitoire, au C.A. de la CNESST. Mais ce que je comprends, c'est
que, pour faire ça, il faut quand même abolir le règlement actuel.
M. Boulet :
Oui, le règlement qui est dans... oui, tout à fait.
M. Leduc :
O.K. Moi, je réitère, à ce moment-ci, donc, l'intérêt, surtout que j'y ai pensé
sur l'heure du dîner, là, d'avoir une étape transitoire, là, pour lancer la
locomotive sur les rails. On va travailler là-dessus très fort, là, dans les
prochains jours.
M. Boulet :
Absolument. Puis j'ai très, très, très, très bien compris le message, qui a été
d'ailleurs véhiculé aussi par le collègue de Jonquière. Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Oui, député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Bien, justement, dans le même esprit, avant la pause de ce midi, on a parlé de
faire un pont pour éviter un vide juridique. J'ai bien dit un pont et pas de
tunnel, là, pour éviter...
Une voix :
...
M. Gaudreault :
Oui, c'est ça, pour éviter toute controverse, là.
M. Boulet :
Il y aurait eu un changement d'orientation, hein? C'est ce que je comprends.
M. Gaudreault :
C'est ça. Un pont, je suis d'accord, un tunnel, j'aurais été contre. Alors là,
je parle...
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Gaudreault :
Alors là, je parle d'un pont.
Une voix : Un pont-tunnel.
M. Gaudreault :
Non, il n'y a pas de demi-mesure, c'est un pont.
Juste pour savoir, pour éviter le vide
juridique, là, quand le ministre nous dit : On va y refaire référence dans
les dispositions transitoires — puis, moi aussi, je veux travailler un
peu comme le député d'Hochelaga-Maisonneuve pour penser à s'assurer que ce pont
soit bien accroché des deux bords — est-ce que le ministre peut
nous indiquer c'est quel article du projet de loi, dans les dispositions
transitoires, qui fera référence à ce pont, là, sur les règlements qu'on
abroge?
M. Boulet : À un régime
intérimaire, je sais... C'est des articles qu'on aura à déposer, collègue. Il
n'y a pas... C'est des articles transitoires qui vont être déposés, qui vont
définir ce qui va s'appliquer transitoirement, c'est-à-dire jusqu'à l'adoption
du règlement du C.A. de la CNESST.
M. Gaudreault : O.K. Donc, ils
ne sont pas déjà inscrits dans les articles 273 et suivants.
M. Boulet : Non. Non, ils sont
à définir et à déposer en collaboration avec vous tous.
M. Gaudreault : C'est bon.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de la demande de l'article 265, qu'il soit
supprimé.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire :
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Abstention.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 265 est supprimé.
Nous rentrons maintenant dans un troisième bloc
de la section 5. Prévention, 5.1. Mécanismes de prévention, 5.1.1. Application
dans les établissements, le bloc Représentant en santé et en sécurité.
M. le ministre, nous avons l'article 161.1.
C'est un amendement, si je ne me trompe pas. C'est bien cela?
M. Boulet : C'est simplement le
titre. Je le lis :
Cette loi est modifiée par le remplacement de
l'intitulé du chapitre V par ce qui suit :
«Chapitre V.
«Le représentant en santé et en sécurité et
l'agent de liaison en santé et en sécurité.
«Section I.
«Le représentant en santé
et en sécurité.»
Explications. Cet amendement est fait en concordance
avec celui visant l'article 167.1 du projet de loi qui introduit l'agent de
liaison en santé et sécurité dans la loi santé et sécurité. Comme vous savez,
il y a un représentant en santé et sécurité là où il y a un comité, 20 et plus, puis, en bas de 20, c'est un plan
d'action avec un agent de liaison, sauf les cas où la CNESST décidera,
pour protéger la santé et sécurité, d'exiger un programme de prévention. Donc,
c'est simplement pour que le titre reflète bien ce que nous avons déjà adopté.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il des interventions sur l'amendement proposé par le ministre? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Une forme de mise en
page, en quelque sorte, là. On insère des sous-sections puis...
M. Boulet : ...le titre, le
titre du chapitre et le titre de la section.
M. Leduc : O.K. Puis là on
avait, donc, l'autre section.
M. Boulet : La section I, ce
qu'on va traiter, après ça, c'est le représentant en santé et sécurité.
M. Leduc : Puis après, il y
aura section II, agent de liaison.
M. Boulet : Le chapitre, c'est
le grand chapeau qui dit : Le représentant et l'agent. Puis on commence
par le représentant, ça fait que c'est la section numéro I.
M. Leduc : Mais ce que je veux
dire, c'est que, plus tard, il y aura un autre amendement pour ajouter section
II, agent de liaison de santé et sécurité.
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : D'accord.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Alors, y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement reçu par le ministre? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'amendement concernant
l'article 161.1.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire :
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La
Secrétaire : Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 161.1 est adopté et
introduisant le nouvel article 161.1.
Alors, écoutez, il
semble que, tantôt, j'ai fait un glissement. Au lieu de dire que
l'article 265 était adopté, j'ai dit
«supprimé». Mais enfin, il supprime l'article 363... 353, là, mais
l'article 265 est adopté. J'aurais fait ce glissement.
Alors, nous
poursuivons, M. le ministre, avec l'article 162. Ça aurait été pathétique,
hein?
Des voix :
...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, nous poursuivons avec le 162. M. le
ministre.
M. Boulet :
Donc, on y va avec le représentant santé-sécurité, puis toujours dans la même
perspective, si ça convient tout le temps. À l'article 162, il y a 87, 88
et 88.1 que nous pouvons adopter. En fait, nous suspendrons 162 en ce qui
concerne l'article 87.1, qui concerne le multiétablissement, mais on peut
adopter les trois autres articles. Ça vous va? En fait, les alinéas.
162. Les articles 87
et 88 de cette loi sont remplacés par les suivants :
«87. Lorsqu'il existe
un comité de santé et de sécurité dans un établissement, au moins un
représentant en santé et en sécurité doit être désigné parmi les travailleurs
de cet établissement.
«Le représentant en
santé et en sécurité est membre d'office du comité de santé et de sécurité.»
Il faut que je lise
l'autre aussi, hein, 87.1 aussi?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Est-ce qu'on doit les traiter un après l'autre?
C'est...
M. Boulet :
C'est parce qu'il est quand même assez long, là. C'est pour ça que je me
dis : Peut-être que, dans la mesure où on a convenu de le suspendre,
est-ce qu'on...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Oui, c'est ça que j'allais dire. Si c'est
celui-là qu'on suspend, non, ça ne sert à rien de le lire, là, à mon avis.
M. Boulet :
O.K. Donc, le prochain est suspendu, traitant des...
M. Gaudreault :
...autres qu'on a suspendus, le ministre les avait lus quand même. Nous, ça
nous donne...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Non, mais on peut... Si vous l'exigez, on va le
faire, mais on ne les avait pas lus.
M. Boulet :
Si vous le demandez, je vais le faire, là.
• (16 h 30) •
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Il va le faire si vous le demandez.
M. Gaudreault :
Oui, j'aimerais mieux. Ça nous donne quand même un contexte global, même si on
le suspend, ça nous donne le contexte global du 87. Mais j'aime... Moi, je me
sens plus à l'aise s'il le lit.
M. Boulet :
O.K.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : C'est parfait. Vous avez de l'eau avec vous, M.
le ministre? Non, hein?
M. Boulet :
Non, mais je vais y aller pareil :
«87.1. Malgré le
premier alinéa de l'article 87, lorsqu'un comité de santé et de sécurité
agissant pour les établissements couverts par un programme de prévention est
formé en application de [...] 68.1, au moins un représentant en santé et en
sécurité est désigné pour ces établissements.
«Le nombre de
représentants en santé et en sécurité ainsi que les modalités de désignation
sont établis par entente entre l'employeur et l'association accréditée ou les
associations accréditées qui représentent les travailleurs au sein de chacun
des établissements visés ou, à défaut, la majorité des travailleurs de chacun
de ces établissements.
«À défaut d'entente,
un représentant en santé et en sécurité est désigné, pour les établissements
couverts par un programme de prévention, par les membres représentant les
travailleurs au sein du comité de santé et de sécurité formé en vertu de
l'article 68.1 et il est choisi parmi ceux-ci.
«Malgré les deuxième
et troisième alinéas, la commission peut exiger la désignation d'un
représentant en santé et en sécurité dans un établissement lorsqu'elle le juge
opportun pour protéger la santé ou assurer la sécurité et l'intégrité physique
des travailleurs.
«Les dispositions du
présent chapitre applicables à un représentant en santé et en sécurité désigné
pour un seul établissement s'appliquent à un représentant en santé et en
sécurité désigné en vertu du présent article, compte tenu des adaptations
nécessaires.
«Lorsque l'employeur cesse
de mettre en application le programme de prévention prévu à
l'article 58.1, au moins un représentant en santé et en sécurité par
établissement doit être désigné sans délai conformément aux articles 87 et
88.
«88. Lorsqu'un établissement groupe moins de
20 travailleurs au cours de l'année, à l'exception d'un établissement
couvert par un programme de prévention en application de l'article 58.1,
au moins un représentant en santé et en sécurité doit être désigné parmi les
travailleurs de cet établissement lorsque le nombre de travailleurs et le
niveau de risque lié aux activités exercées dans cet établissement, déterminés
par règlement, le requièrent.
«Aux fins de déterminer le nombre de
travailleurs, doivent être considérés ceux dont les services sont loués ou
prêtés à l'employeur.
«88.1. Un représentant en santé et en sécurité
peut être désigné au sein d'un établissement autre que l'un de ceux visés aux
articles 87 et 88.
«Les dispositions du présent chapitre
s'appliquent à ce représentant.»
Donc, je donnerais les explications, Mme la
Présidente, à 87, à 88 puis à 88.1., attendant à plus tard pour les
explications 87.1, sur le multi.
Donc, 87, c'est le représentant en
santé-sécurité. Donc, l'article prévoit qu'un représentant doit être désigné
parmi les travailleurs d'un établissement quand il y a un comité, puis, tout
comme la formation d'un comité de santé-sécurité, la désignation du
représentant est obligatoire lorsqu'il y a 20 travailleurs et plus dans un
établissement. L'article précise que le représentant est un membre d'office du
comité de santé-sécurité.
88 prévoit les cas où il est obligatoire de
désigner un représentant dans un établissement groupant moins de 20 travailleurs.
Le calcul du nombre tient compte de la location et le prêt de personnel dans l'établissement,
puisque les travailleurs dont les services sont loués ou prêtés à l'employeur
exercent généralement les mêmes activités que celles exercées par ces travailleurs
dans l'établissement.
88.1 prévoit la possibilité de désigner
volontairement un représentant pour les établissements où la loi ne l'exige pas, donc en bas de 20. Ce représentant a
les mêmes droits et obligations que le représentant dont la désignation
est exigée par la loi. C'est complet. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Je vois qu'il y aura des amendements. Est-ce qu'on sait à quel niveau? Non? Moi, j'ai d'inscrit «amendements».
Alors, on va y aller étape par étape. D'abord, l'article... dans
l'article 162, on y va avec l'article 87. Est-ce qu'il y a des
interventions? Il n'y a pas... Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Il y a comme un
effet miroir avec ce qu'on a voté tantôt, non, sur le comité de santé-sécurité,
ces deux articles-là se parlent?
M. Boulet : Même affaire, oui.
M. Leduc : Un dit qu'il faut
qu'il soit élu puis l'autre dit : Il faut qu'on l'élise.
M. Boulet : Exact. Tout à fait.
C'est la même, même mécanique. C'est pour ça que, la semaine passée puis à
matin, on a adopté, comme, les articles de fondation pour la prévention. Puis,
après ça, bien, on s'en va, on met les pierres, mais ça revient à la même
mécanique.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, ça va pour 87? Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Non? On a convenu
que l'étude de l'article 87.1 était suspendue. Est-ce que j'ai bien le
consentement?
M. Leduc : Bien, j'aurais une
question, par contre.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Sur le 87.1?
M. Leduc : Bien, c'est-à-dire,
de manière plus générale, sur le multiétablissement, est-ce que la pensée du
ministre a un peu bougé? Où est-ce qu'on s'en va avec ça? Parce que, là, on en
a suspendu beaucoup, aujourd'hui, des articles. Pas que... C'est ce qu'on souhaitait,
bien sûr, mais le but de les suspendre, c'était que vous ayez le temps de
réfléchir.
M. Boulet : Bien, on suspend
des parties d'article, là, des parties d'alinéa ou de paragraphe, on les adopte
quand même, là, à toutes fins pratiques, mais le multiétablissement, oui, notre
pensée chemine, puis moi, j'ai hâte qu'on arrive là puis je pense qu'on va y
arriver dans des délais raisonnables. Puis je pourrai vous exprimer là où on
est, jusqu'où notre pensée a pu évoluer.
M. Leduc : Je vous dis ça, M.
le ministre, parce que ce midi, donc, tantôt, je faisais référence que je suis
allé faire un tour sur l'heure du midi, puis il y avait des syndicats de tous
les milieux, du secteur privé, du secteur public, puis on... Moi, c'est ma
compréhension, c'est mon analyse qu'il y a un certain blocage là-dessus, pas
tellement des gros employeurs du privé. Tu sais, par exemple, il y avait des
gens des usines de métallurgie, de métallos, qui étaient là, ou j'ai croisé
quelqu'un, métallo aussi, si je ne me trompe pas, qui était dans des usines de
munitions qui avaient plusieurs
établissements, là, à plusieurs kilomètres, là, Québec, Montréal, Valleyfield,
c'était très éloigné. Alors, il y avait des
craintes par rapport à ça, du point de vue du privé, mais il y avait aussi...
j'ai croisé des gens de la CSQ, des gens de
la santé aussi, qui étaient très craintifs pour leurs milieux, là, où l'État
est employeur, c'est-à-dire les centres de services scolaires puis les
CIUSSS et les CISSS. Et ils se demandaient : Y aura-t-il un vrai souci de
notre prévention à nous?
Souvent, le ministre l'a dit lui-même, on part
de rien, on part de zéro. D'accord, mais, justement, parce que ça fait
longtemps qu'il ne se passe rien, il y a des attentes très, très élevées. Et
l'idée de dire : Enfin, on peut faire de la
prévention, enfin, on peut s'y mettre, mais que, là, on va se faire patenter
quelque chose avec un multiétablissement à la grandeur d'une région administrative, parfois, que c'est tellement
immense, un CIUSSS... Je pense à ma collègue, Émilise Lessard-Therrien,
là, la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue,
c'est énorme, comme territoire, là. Alors, d'imaginer
qu'ils ont un seul comité pour l'ensemble, par exemple, des maisons de jeunes
ou l'ensemble des CLSC du territoire, ça n'a comme aucun sens.
Alors, moi, c'est un peu ce... Tu sais, c'est
correct qu'on le suspende, puis je suis content, là, parce que ça nous permet
d'avoir le temps d'en discuter davantage, mais j'espère que, pendant ce
temps-là, le ministre entend ces préoccupations-là, que je fais miennes, de
dire qu'il va falloir qu'on... Moi, dans l'idéal, j'aimerais mieux qu'on
respecte le consensus du CCTM, là, qui demande que ce soient les deux parties
qui consentent à fusionner, parce que peut-être
que, dans certains milieux, ça ne serait pas une mauvaise idée. Moi, je pense à
ma circonscription d'Hochelaga-Maisonneuve, c'est un tout petit territoire, en termes de
superficie, de kilomètres carrés. Il y a quoi, quatre, cinq, six écoles?
Est-ce qu'il faut qu'il y ait un comité de
santé et sécurité par école? Peut-être. Dans l'idéal, oui. Peut-être que ça
peut être regroupé aussi, à l'échelle
d'un quartier, à l'échelle d'une ville, mais, encore une fois, il faut que les
gens y consentent puis il faut que ça soit de part et d'autre, tu sais.
Toute la philosophie de la santé-sécurité est
basée sur le paritarisme, puis c'est comme si, sur ce dossier-là, on en faisait un peu moins égard, malgré le
consensus du CCTM. Je sais que le ministre a référé beaucoup, dans cette
commission, pas plus tard que la semaine dernière aussi, au consensus du CCTM
sur toutes sortes d'autres sujets. Celui-là...
visiblement, il semble peser moins lourd, ce consensus-là. Ça fait qu'en tout
cas je termine là-dessus en disant que j'espère que le ministre entend
ça et qu'il est prêt à modifier, peut-être, sa position, pour qu'on ait le plus
possible de la vraie prévention partout et qu'on n'ait pas cette tendance à la
centralisation, qui est malheureusement le propre de nos infrastructures publiques,
on l'a vu avec la loi n° 10 de l'ancien gouvernement dans le réseau de la
santé. Votre formation politique, M. le ministre, avait été critique de cette
loi-là, l'est encore aujourd'hui. Il ne faudrait pas qu'on reproduise l'esprit
de cette loi-là à travers une fusion ad nauseam des comités de santé et
sécurité.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Boulet : Bien oui, tout à
fait. J'écoute, j'entends, je discute. Puis il y a de la pédagogie à faire sur
c'est quoi, du multiétablissement, puis c'est quoi, des activités de même
nature, puis c'est quoi, les mécanismes de participation qui sont fondamentaux
pour protéger la santé, sécurité, intégrité physique ou psychique des
travailleurs. Puis, en temps opportun, on aura l'occasion de repartager et
d'aller dans une direction qui va respecter nos objectifs.
• (16 h 40) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Mais je comprends qu'on a quand même le consentement, là, pour
suspendre le 87.1, c'est bien ça?
M. Leduc : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Nous poursuivons avec le 88. M. le ministre, vous l'aviez lu, mais on a
reçu un amendement.
M. Boulet : Ah!
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, je vous invite à lire l'amendement.
M. Boulet : Qui est où?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Qui est... Merci.
Des voix :
...
M. Boulet : Donc : Remplacer,
dans le premier alinéa de l'article 88 de la Loi sur la santé et la
sécurité du travail, proposé par l'article 162 du projet de loi, «lorsque
le nombre de travailleurs et le niveau de risque lié aux activités exercées
dans cet établissement, déterminés par règlement, le requièrent» par «dans les
cas et selon les conditions prévus par règlement».
Donc, explication. C'est le retrait, là, de la
notion de niveau de risque, qui a été annoncé il y a quand même un certain
temps, puis la substituer par la possibilité de déterminer, là, dans un
règlement, dans quels cas et selon quelles conditions un représentant devra
être désigné pour un établissement groupant moins de 20 travailleurs. On
se rappelle, c'est un plan d'action puis un agent de liaison, mais, dans
certains cas, il y a possibilité de demander à la CNESST de prévoir plutôt un
représentant en santé-sécurité avec les mêmes fonctions et responsabilités.
C'est tout. C'était un amendement de concordance.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il des... Oui? Député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc :
On est à 88 ou 88.1, là?
M. Boulet :
88.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : 88.
M. Leduc :
Je ne l'ai pas, cet amendement-là.
M. Boulet :
C'est un amendement à 88.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : On en aura un autre à 88.1, mais là c'est le...
il y en a un...
M. Leduc :
O.K. Bien, pouvez-vous suspendre un instant, parce que je ne l'ai pas sur
Greffier, pour l'instant, là?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Ah! est-ce qu'il est sur le Greffier?
M. Boulet :
Vous ne l'avez pas?
M. Leduc :
...88.1, mais je ne l'ai pas, le...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Oui. On me dit qu'il est bien là.
Mais on va suspendre
quelques instants, le temps de vous donner l'opportunité.
(Suspension de la séance à
16 h 42)
(Reprise à 16 h 49)
La Présidente (Mme IsaBelle) : Député d'Hochelaga-Maisonneuve, est-ce que vous avez retrouvé
l'amendement 88 et est-ce que vous avez des interventions?
M. Leduc :
Oui, Mme la Présidente. Donc, sur 88, j'ai eu le temps de consulter
l'amendement, merci. Deux questions, en fait, ou plutôt une question.
Lorsqu'on fait référence aux moins de 20... puis c'est peut-être moi qui ai mal compris, mais j'avais compris que le
règlement à venir allait plutôt se pencher sur les seuils pour les plus
de 20, mais là je comprends que les
moins de 20 ont besoin d'avoir aussi un encadrement réglementaire, et, si
oui, de quelle nature?
• (16 h 50) •
M. Boulet :
Bien, vous avez lu l'amendement à 88, il faut le lire en conjonction avec
l'amendement à 88.1. Puis, oui, le
pouvoir réglementaire permet notamment de transformer, ou plutôt qu'un agent de
liaison... en bas de 20, que ce soit un représentant en santé et en
sécurité. Et ça, effectivement, ça prend une intégralité du pouvoir
réglementaire pour permettre à la CNESST de le faire. Mais le premier
amendement qu'on vient de déposer, puis, peut-être, je vais déposer l'autre
bientôt, de 88, c'est essentiellement pour retirer la notion de niveau de
risque puis la remplacer, là, par le pouvoir
réglementaire, là, plutôt que ce qui était décrit, là, qui était compatible
avec le projet initial du p.l. n° 59.
M. Leduc :
Ma question, c'est que, dans votre original, 88... je comprends votre
explication pour votre amendement, mais dans l'original, à 88, on fait
référence à un règlement, quand même, «déterminés par règlement». Ça fait que
je comprends que c'était quand même dans la philosophie du 88, à
l'origine, d'avoir un... de l'inscrire dans le règlement, puis c'est ça que je
saisis mal.
M. Boulet :
Oui. Puis je ne suis pas sûr que je comprends bien votre intervention, là, mais
88, c'est que c'est les cas où il est obligatoire de désigner un représentant
dans un établissement qui a moins de 20 travailleurs. Puis le calcul du
nombre, c'est plus le calcul du nombre, là, qu'on tient compte des employés
loués ou prêtés dans l'établissement, puisque, bon, généralement, ils exercent
les mêmes activités que celles des travailleurs dans l'établissement, là. C'est
essentiellement ça, 88.
M. Leduc :
Je pense que je comprends. Donc, dans 88, le règlement faisait référence au
niveau de risque, qui, lui, devait être détaillé dans un règlement, tandis que
votre nouveau 88 par amendement fait... continue à faire référence au règlement,
mais plutôt, cette fois-ci, en lien avec le pouvoir de la commission d'imposer.
M. Boulet :
Exact.
M. Leduc :
D'accord.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc :
Ça fait qu'on... C'est le même règlement, mais pas les mêmes raisons.
M. Boulet :
Tout à fait.
M. Leduc :
Bon. Vous connaissez mon appréciation de l'approche réglementaire. J'aurais
tendance à voter contre ou m'abstenir, mais,
comme on biffe le niveau de risque, je ne peux m'empêcher de voter en faveur de
ce biffage.
M. Boulet :
Merci.
M. Leduc :
Un bon concept que nous égrenons et que nous retirons de ce projet de loi.
M. Boulet :
C'est ce qu'on appelle tourner le fer dans la plaie.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Y a-t-il d'autres interventions à l'amendement
déposé par le ministre? S'il n'y a pas d'autre
intervention à l'amendement, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'amendement. Oui, c'est ça.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
La Secrétaire :
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc :
Ah! très pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault :
Pour.
La Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement déposé à
l'article 88 de l'article 162 est adopté. M. le ministre, vous aviez
aussi un amendement à l'article 88.1.
M. Boulet :
Bien, O.K., mais est-ce qu'on adopte 88? Ah! O.K., c'est parce que...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Non, parce qu'il fait partie de
l'article 162.
M. Boulet :
Parfait. Donc, 88.1 : Remplacer le premier article de l'article 88.1
de la loi, proposé par l'article 162 du projet de loi, par le
suivant :
«Si la commission le juge
opportun pour protéger la santé ou assurer la sécurité [...] l'intégrité
physique ou psychique des travailleurs, elle
peut exiger qu'un représentant en santé et en sécurité soit désigné dans un
établissement où il n'y a pas de comité de santé et de sécurité.»
Explication.
Bon. C'est un peu miroir, là, que la... on prévoit que la commission peut,
quand elle le juge opportun pour protéger la santé, assurer sécurité,
intégrité physique ou psychique des travailleurs, exiger qu'un représentant en
santé et sécurité soit désigné dans un établissement où il n'y a pas de comité
de santé et sécurité. Voilà. Merci.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il des interventions à l'amendement? Oui, député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Par rapport à votre
libellé original, là, à 88.1, dans votre première mouture, qu'est-ce qui change,
dans le fond? Vous rajoutez une référence à la commission, je le vois bien,
mais, dans 88.1, ça faisait déjà ça, non? Ce n'était pas déjà implicite que
c'était la commission qui allait le faire?
M. Boulet : Non, parce que, là,
on a créé toute la mécanique en bas de 20. C'est un plan d'action puis un agent
de liaison qu'on n'avait pas dans le projet initial. Et donc l'amendement à
88.1 est beaucoup plus spécifique quant au pouvoir de la CNESST d'en rajouter
un pour protéger, puis on met le critère «pour protéger la santé ou assurer la
sécurité et l'intégrité physique». C'est un peu le même concept qu'on avait,
là, pour les PP puis pour les comités. Donc, ici, c'est le même type de
libellé, là, c'est beaucoup plus cohérent. En fait, c'est le même libellé.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions à l'amendement? Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention à l'amendement de l'article 88.1 de l'article 162,
nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire : M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
Des voix : ...
La Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Excusez-moi. Je suis
pour.
La Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Comme nous suspendons, à l'intérieur de l'article 162,
l'article 87.1, vous comprendrez qu'on ne peut pas adopter l'article 162.
Ça vous convient? C'est parfait. Donc, nous poursuivons avec l'article 164.
Une voix : ...
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Ah! est-ce qu'on a le consentement? Oui, on a demandé tantôt le consentement.
Est-ce qu'on a le consentement de ne pas adopter ou de suspendre l'article 162?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, nous poursuivons avec l'article 164.
M. Boulet : Avec votre
permission, j'aimerais suspendre, deux minutes, s'il vous plaît, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 57)
(Reprise à 17 h 35)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, M. le ministre, je pense que nous sommes rendus à l'article 164. Je
vous invite à le lire et à l'expliquer, s'il y a lieu. M. le ministre.
M. Boulet : ...90 de cette loi
est modifié :
1° par le
remplacement, dans ce qui précède le paragraphe 1°, de «à la prévention» par
«en santé et en sécurité»;
2° par l'insertion, dans le paragraphe 4° et
après «opportunes», de «, incluant celles concernant les risques
psychosociaux liés au travail,»;
3° par le remplacement du paragraphe 9° par le
suivant :
«9° de
participer à l'identification et à l'analyse des risques pouvant affecter la
santé et la sécurité des travailleurs de
l'établissement et à l'identification des contaminants et des matières
dangereuses présents sur les lieux de travail.»;
4° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Lorsqu'il
existe un comité de santé et de sécurité dans un établissement, les fonctions
prévues aux paragraphes 2° et 9° du premier alinéa sont dévolues aux
membres de ce comité.»
Explications. Cette disposition prévoit donc les
fonctions du représentant en santé et sécurité.
Le paragraphe 4°, ça met l'accent sur les
recommandations que doit faire le représentant en santé et en sécurité
concernant les risques psychosociaux liés au travail.
Le paragraphe 9° modifie afin de tenir compte du
nouveau contenu du programme de prévention, qui prévoit l'identification et
l'analyse des risques, conformément à l'article 59 proposé.
Puis le dernier alinéa... par ailleurs, pour
éviter le dédoublement des fonctions du représentant en santé et en sécurité et
du comité de santé et sécurité, le dernier alinéa prévoit que les fonctions
visées aux paragraphes 2° et 9° sont exercées par le comité de santé et de
sécurité s'il y en a un. Par exemple, le comité désignera qui sera responsable
d'enquêter sur un accident.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait. Alors, y a-t-il des interventions à l'article 164? Oui, député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Boulet : ...Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui?
M. Boulet : ...est-ce qu'on
peut suspendre deux petites minutes, s'il vous plaît, pour une petite urgence?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui.
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, hein? D'accord. Parfait.
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 38)
(Reprise à 17 h 43)
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Alors, nous avons reçu un amendement de la
part du député d'Hochelaga-Maisonneuve, concernant le paragraphe 5°,
je crois. Je vous invite à le lire et à l'expliquer, s'il y a lieu.
M. Leduc :
Merci, Mme la Présidente. L'article 164 est modifié par l'ajout du
paragraphe suivant :
5° Par l'insertion, [par] le paragraphe 6°
et après «d'inspection», de «ainsi que les intervenants en santé au travail du
Réseau de santé publique en santé au travail lors de leurs visites».
En gros, l'article 90, donc, traite des représentants
en santé-sécurité et les différentes fonctions — il y en a neuf — et, à
la fonction 6, on dit «d'accompagner l'inspecteur à
l'occasion des visites d'inspection». C'est bien. Et on aimerait rajouter
aussi, donc, «ainsi que les intervenants en santé au travail du Réseau de santé
publique en santé au travail lors de leurs visites», question que ces
inspecteurs-là puissent y aller, dans le fond, de manière conjointe. C'est un amendement qu'on a travaillé avec les
médecins de la santé publique, qui
font la proposition, qui demandent, dans le fond, que soit
rajoutée cette référence-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Boulet : ...de bien comprendre. Donc, à 6°, le représentant en santé-sécurité accompagne
l'inspecteur quand il vient faire ses visites d'inspection. Là, vous
dites : Aussi, il devrait accompagner l'intervenant en santé, et vous
dites que c'est les médecins de santé
publique qui ont recommandé ça. Est-ce que c'était lors des consultations
particulières?
M. Leduc : Ah! ça, c'est une
bonne question. Je ne le sais pas.
Des voix :
...
M. Leduc : Ça a été dit lors de
la fameuse audience.
M. Boulet : ...de qui...
M. Leduc : Ce que je vous dis,
c'est qu'on a eu des échanges, nous, de notre côté, avec les médecins de santé
publique.
M. Boulet : Et quel est le but
recherché? Évidemment, le représentant en santé-sécurité, il a un rôle vraiment
spécifique, et là est-ce qu'il n'y a pas une crainte qu'on élargisse un peu
son... l'étendue de son accompagnement en étant là quand les intervenants en
santé, qui sont des personnes qui font de quoi de rattaché au volet santé, là,
normalement, du programme de prévention... Est-ce que ce n'est pas un peu
étirer l'élastique? Mais c'est ma réaction primaire, là, je ne vous dis pas
que, sur le fond, je suis vraiment opposé, mais je ne veux juste pas non plus
qu'on s'écarte trop. Puis, si les médecins de la santé publique le revendiquent,
moi, je ne me souviens pas de les avoir entendus à ce sujet-là, puis peut-être
que c'est moi qui n'ai pas bien... je ne m'en souviens pas bien.
M. Leduc : Bien, Mme la
Présidente, la première, c'est sur la forme, si le ministre le désire, on peut
mettre sur table l'amendement le temps que le ministre fasse les consultations
nécessaires. Moi, je n'ai aucun problème.
Maintenant, sur le fond, le représentant en
santé-sécurité, c'est vraiment la personne pivot en matière de prévention dans
un établissement. À 6°, on dit qu'il faut qu'elle soit présente, cette
personne-là, donc le représentant, lorsqu'il y a des inspecteurs qui viennent,
pour s'assurer que l'information soit immédiatement partagée, pour s'assurer
qu'elle soit au centre de tout ce qui se passe en matière de santé-sécurité
dans l'établissement. Alors, c'est, pour nous, presque une évidence, en quelque
sorte, qu'on donne cette... qu'on précise dans la loi que ça soit une
permission implicite que le représentant soit présent lors de l'inspection,
mais le travail qui est fait par les intervenants en santé du Réseau de la
santé publique en santé au travail est tout aussi important aussi. Il est donc
tout aussi logique que le représentant en prévention soit là également.
Après ça, s'il se passe x ou autre affaire puis
qu'il ne peut pas y aller, d'accord, là, mais on n'est pas en train de
l'attacher avec des menottes au représentant de la santé publique, on est en
train de dire qu'il a entièrement le pouvoir et le loisir d'y être également, que
ça ne peut pas être quelque chose qui est non reconnu ou pas permis, pour
toutes sortes de mauvaises raisons qui pourraient exister où on chercherait à
éviter qu'un représentant y soit. On s'entend que, sans que ça soit écrit, ça
pourrait être techniquement possible, ce qu'on veut s'assurer.
Et c'est donc aussi une demande de la santé
publique, puis, encore une fois, je réitère, si vous voulez qu'on le mette sur
table le temps que vous vérifiez, il n'y a aucun problème. On veut s'assurer
que ça soit clair, indiqué, que ça soit possible, que ça soit même prévu, en
quelque sorte, et qu'il n'y ait pas nécessairement de discussion dans les
milieux de travail par rapport à un comité, par rapport à un patron qui
dit : Oui, mais là le représentant de santé, c'est-tu vraiment... Non,
c'est là, c'est dans la loi, fin de l'histoire.
M. Boulet : Je pense que j'en
ai assez entendu. On peut passer à l'autre amendement puis, le cas échéant, on
pourra réécrire, là, en tenant compte de vos représentations. Mais
effectivement il y a eu une documentation complémentaire où on me confirme que
le Réseau de la santé publique le souhaitait, qu'il y ait un accompagnement du
représentant en santé et sécurité quand il y a un intervenant en santé qui
vient sur les lieux de travail. Donc, je pense que vous connaissez pas mal mon
orientation, puis on s'assurera que l'écriture sous votre nom soit faite.
On peut peut-être faire la discussion sur
l'autre projet d'amendement.
M. Leduc : Bien, dans ce
cas-là, est-ce que je le retire ou je le mets sur table?
La
Présidente (Mme IsaBelle) : ...est-ce qu'on le suspend ou... Dans tous les cas, ça nous prend
le consentement.
M. Boulet : On va l'accepter
puis on va le réécrire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Non, non.
M. Leduc : ...le temps que vous
le retravailliez.
M. Boulet : Exactement.
M. Leduc : Pas de problème.
M. Boulet : On va le préparer.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Est-ce qu'on a le consentement pour que le député
d'Hochelaga-Maisonneuve retire son amendement? Parce qu'il l'a lu
déjà, donc on doit avoir votre consentement. C'est parfait, nous l'avons.
Alors...
M. Leduc : ...amendement.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Vous avez le prochain amendement, effectivement, qui touche le paragraphe 4°, hein?
• (17 h 50) •
M. Leduc : Exactement.
Donc :
L'article 164 du projet de loi est modifié
par la suppression de son paragraphe 4°.
Le paragraphe 4°, qu'est-ce qu'il vient faire?
Il vient modifier deux éléments quand même importants, toujours des fonctions
du représentant de santé et sécurité, là. Il y en a neuf dans la loi, on n'en
rajoute pas... il y en a huit puis on en rajoute une neuvième, je pense. Oui, c'est
ça. Alors, il y en a neuf, maintenant, dans la loi... ou plutôt, il y en avait déjà
neuf, excusez. Je recommence. Il y avait neuf fonctions, on vient en modifier quelques-unes
avec l'article en question, mais, avec le paragraphe 4°, on modifie surtout les
fonctions 2 et 9.
Et on pense qu'il faut se débarrasser, qu'il
faut retirer, donc, le paragraphe 4° pour les raisons suivantes : dans le
fond, c'est les pouvoirs assez importants d'enquête, au paragraphe 2°, et
d'inspection, au paragraphe 9°, et l'idée de dire que ces deux fonctions-là,
qui étaient originalement... qui sont, à ce jour, des fonctions spécifiques du représentant
de santé et sécurité, l'idée de les référer à l'ensemble du comité de santé et
sécurité n'est pas la bonne, je pense, parce que, dans le fond, le représentant
de santé et sécurité doit être libre, complètement libre d'exercer ce pouvoir
d'inspection et ce pouvoir d'enquête. Il doit être libre de le faire de sa
propre initiative, il ne doit pas être encadré ou limité par une potentielle
contestation ou commentaire de la partie patronale du comité de santé et
sécurité, parce qu'il doit pouvoir réagir rapidement, il doit pouvoir être
libre de son mouvement, il ne doit pas... d'avoir
à demander de permission ou, du moins, d'avoir le loisir de faire face à des
permissions refusées, ou contestées, ou limitées, par rapport à son
pouvoir d'inspection, son pouvoir d'enquête. C'est vraiment, là, ici, la
substantifique moelle de la prévention, c'est que la personne qui s'en occupe,
elle ait les larges coudées franches pour le faire.
Et on a la crainte qu'en transférant les
responsabilités 2 et 9 au comité, en les retirant, donc, du représentant,
bien, qu'on perde de cette coudée franche là qui est tellement importante, qui
est tellement efficace, en fait, pour le... en matière de réduction d'accidents
graves et de fréquence d'accidents.
Ce qu'il faut comprendre aussi, c'est que,
lorsqu'il fait des enquêtes, le représentant à la prévention a une crédibilité,
à mon avis, beaucoup plus grande que si l'enquête est faite ou serait faite...
ou était faite, plutôt, par l'employeur, par un représentant de l'employeur. Un
travailleur dans un établissement aura beaucoup plus tendance à être ouvert, et à être sincère, et à dire
l'ensemble des éléments, l'ensemble de la vérité, si je peux m'exprimer ainsi,
à son collègue travailleur, à son collègue qui est son représentant,
qu'à un représentant de l'employeur. L'idée ou la crainte de perdre une influence ou de perdre un bon regard
de l'employeur, d'avoir une conséquence, une réprimande cachée ou non
assumée en lien avec une enquête, avec un élément d'enquête qu'il pourrait
révéler ou pas, est, à mon avis, un point
assez important à ne pas sous-estimer quant à l'idée de transférer ça
potentiellement au comité de santé-sécurité.
L'idée, après
ça, c'est que, bien sûr, une fois que le représentant a tout fait son travail,
il va ramener ça au comité de santé-sécurité. Il y aura des discussions.
On en a parlé abondamment, là, il va le prendre en compte, etc., mais l'idée de
pouvoir faire l'enquête sur le terrain, de pouvoir réagir rapidement, d'avoir
la confiance du travailleur à qui on vient
faire... chercher un témoignage est, à mon avis, centrale, quand même, dans la
crédibilité du travail de prévention.
Et, dernier argument, également, qui n'est pas
négligeable, c'est la formation. Pour faire de l'enquête, pour faire de
l'inspection, ce n'est pas n'importe qui, qui un matin se lève et dit : Ça
y est, je vais faire ça demain matin. C'est-à-dire, ça peut arriver... Tout le
monde commence sa carrière de représentant, le jour un, avec très peu de
bagage. Bien, justement, on va la former, cette personne-là. On a parlé
abondamment de formation, aujourd'hui puis la semaine passée, il faut qu'il y
en ait beaucoup. Mais un représentant à la formation, on a pris le temps de le
former, on l'a envoyé dans toutes sortes de stages, de cours universitaires,
potentiellement, de formations syndicales. Et, si d'aventure on disait :
Non, non, cette fonction peut être faite par quelqu'un d'autre, qu'il soit
travailleur ou représentant de l'employeur, on peut imaginer que la formation
et la qualité de cette inspection ou de cette enquête-là ne sera pas la même
que celle qui serait au rendez-vous avec ce qu'on a déjà actuellement et qui
fonctionne bien, c'est-à-dire le représentant en santé et en sécurité.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. M. le ministre.
M. Boulet :
C'est un débat intéressant. Puis vous m'excuserez de réitérer, encore une fois,
le pas qu'on a fait en avant, hein, parce qu'on a parlé des comités, les comités
seront déployés partout, là, tu sais. On a parlé des programmes de prévention,
le volet santé, comité de santé-sécurité, et je veux simplement, pour le
bénéfice de tout le monde, vous rappeler qu'il n'y avait pas de consensus,
hein, pour les représentants à la prévention ou les représentants en
santé-sécurité, il n'y a pas de consensus à l'effet d'en avoir un dans les
groupes 3, 4, 5 et 6, et vous savez d'où venait l'opposition. Évidemment, il
y avait une volonté que les fonctions, responsabilités en matière de prévention
soient concentrées au comité de santé et sécurité, puis la raison en était une
de fonctionnement sain, et surtout l'efficacité du fonctionnement des
mécanismes, de ce mécanisme-là de participation. Donc, il n'y avait pas de
consensus. Ça, ça fait partie des arbitrages que je me suis imposés. Et, oui, il
y aura des représentants en santé et sécurité en haut de 20, puis des agents de
liaison, puis peut-être des représentants en santé et sécurité en bas de 20.
Ça fait que je pense
que c'est important, et vous me donnez l'opportunité de le souligner, que,
malgré l'absence de consensus, on a fait quelque chose pour le bénéfice des
travailleurs puis pour contribuer à une meilleure prévention puis à une
diminution des accidents, mais je suis préoccupé par les dédoublements, tu
sais. Je regarde les fonctions du comité puis les fonctions du RP, puis 2 et 9,
bien, ça va des deux côtés. Ça fait que, je me dis, il faut qu'il y ait une limite à cette duplication-là.
C'est la raison pour laquelle on l'a écrit de cette manière-là, pour
s'assurer que ce soit bien le comité qui assume ces responsabilités-là, qui
sont vraiment importantes. Je le comprends, là, tu sais, ça a rapport avec l'analyse, l'identification des risques, puis ça
a rapport aussi avec la réception des avis d'accident puis des enquêtes
suite à des accidents de travail, ou des maladies caractéristiques, ou... Ça
fait que je ne sous-estime pas ça, mais j'ai totalement confiance dans la
structure qu'est le comité de santé et sécurité, qu'on a tous ensemble
contribué à permettre la mise en place dans tous les établissements, toutes les
entreprises du Québec.
Ça fait que c'est sûr
que je vous ai bien entendu, c'est sûr que... mais j'aimerais ça, peut-être,
avant d'aller plus loin, peut-être entendre les collègues, s'il y a d'autres
projets d'amendements sur l'article 164, pour les quelques minutes qu'il
nous reste, puis, après ça, ça nous permettrait de faire un projet
d'amendement, pas nécessairement sur celui-là, mais minimalement sur l'autre,
là, pour les intervenants en santé. Ça va nous permettre de poursuivre la
réflexion jusqu'à la reprise de nos travaux mardi prochain.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Donc, je comprends que vous aimeriez qu'on
suspende temporairement l'amendement, là, c'est bien ça, qui est déposé, pour
discuter de l'article 164. Est-ce que j'ai le consensus... j'ai le consentement?
M. Boulet :
Est-ce que ça va, avec les collègues?
Des voix :
Consentement.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Consentement pour qu'on le suspende
temporairement, mais on discute de l'article 164.
M. Leduc :
En accord pour qu'on le suspende. D'accord.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : On fait juste le suspendre parce que le ministre
voudrait avoir vos interventions. Est-ce que vous avez des commentaires, les
autres députés? Député de... Ah! excusez-moi, député de Robert-Baldwin avait
levé la main avant.
M. Leitão :
Oui. Alors, merci, M. le ministre. Donc, non, moi, je ne pense pas avoir
d'autre amendement, mais l'amendement que... le premier amendement que le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve avait
suggéré, concernant, donc, la suggestion du réseau de la santé publique,
moi, je pense que, de ce côté-là aussi, oui, nous serions intéressés qu'on
puisse trouver un terrain d'entente, parce que ce serait important que le représentant
puisse aussi accompagner les intervenants en santé du travail du réseau. Donc,
pour cet amendement-là, oui. Maintenant, je n'ai pas d'autre amendement en
tête, non. Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Nous y allons avec le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Bien, moi, j'ai
exactement la même préoccupation que le député d'Hochelaga-Maisonneuve avec le dernier amendement...
le dernier alinéa, sur le partage des fonctions des paragraphes 2° et 9°.
J'essaie de trouver une voie de passage entre l'opinion du ministre puis
l'opinion du député. Ça fait que je ne veux pas qu'on le suspende puis qu'on
traite tout le reste de l'article 90, parce que peut-être que la voie de
passage va être dans la modification d'autres éléments de l'article 90,
dans le partage des fonctions entre le comité et le représentant.
Alors, moi, j'ai des
grosses questions aussi, puis c'est peut-être le partage qui n'est pas le bon. Ça
fait que, si c'est le partage qui n'est pas le bon, bien, il faut jouer
ailleurs dans l'article 90, ça fait que c'est pour ça que je ne veux pas
qu'on les mette dans des bulles à part. Alors, voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) : M.
le ministre, est-ce que ça vous convient, ce qu'on a entendu? O.K. Alors là,
on...
M. Boulet : Je suis content d'entendre ce propos-là. On va
suspendre, mais, en même temps, ça va me permettre de raffiner ma
réflexion, mais j'ai vraiment bien entendu les propos du collègue d'Hochelaga-Maisonneuve,
qui sont appuyés par mon collègue de Jonquière, puis...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Moi, je comprends, M. le ministre, que vous vouliez suspendre l'amendement
du député d'Hochelaga-Maisonneuve uniquement pour avoir cet échange-là. Ça a
été fait. Est-ce qu'on reste sur la suspension jusqu'à mardi prochain ou on
l'ouvre immédiatement?
M. Boulet : Puis on va revenir
sur l'article 90 avec les deux projets d'amendement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, on reste sur la suspension?
M. Boulet : Exact.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
O.K. Est-ce que j'ai le consentement pour qu'on reste sur la suspension de
l'amendement du député d'Hochelaga-Maisonneuve? Oui? Parfait. Alors, on reste
sur cette suspension-là puis on en discutera
à notre prochain... Et d'ailleurs, bon, compte tenu de l'heure, effectivement,
je vous remercie de votre collaboration.
Et nous ajournons nos travaux jusqu'à
mardi 31 août, à 9 h 30. Merci. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 18 heures)