(Neuf
heures trente et une minutes)
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Nous allons commencer. À l'ordre! Attention, nous commençons. Bonjour, tout le
monde. Alors, comme nous avons le
quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'économie et du travail ouverte.
Je demande à toutes les personnes dans la salle qui ont un appareil cellulaire
de bien l'éteindre.
La
commission est réunie afin de procéder aux consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 15, la Loi sur la
Société de développement et de mise en valeur du Parc olympique.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements aujourd'hui?
La Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. M. Girard
(Lac-Saint-Jean) remplace M. Allaire (Maskinongé); M. Jacques
(Mégantic) remplace M. Bélanger (Orford); Mme Nichols
(Vaudreuil) remplace M. Derraji (Nelligan); M. Benjamin (Viau)
remplace Mme Sauvé (Fabre); M. Marissal
(Rosemont) remplace M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve); et Mme Perry Mélançon (Gaspé) remplace Mme Richard
(Duplessis).
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Parfait. Merci. Comme nous continuons sur la commission
que nous avons commencée hier, il n'y a pas de remarques préliminaires.
Auditions (suite)
Nous
commençons immédiatement à entendre
M. Michel Tremblay, membre du conseil d'administration et président comité patrimoine d'Héritage Montréal. Alors, M.
Tremblay, je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes, mais je
vous demande avant de vous représenter. Merci.
Héritage Montréal
M. Tremblay
(Michel A.) : Merci, Mme la Présidente. Mesdames et messieurs de la
commission, bonjour. Je m'appelle Michel
Tremblay. Donc, je suis ingénieur de formation et membre du conseil
d'administration d'Héritage Montréal. Je
préside également un des comités du conseil, le Comité patrimoine et
aménagement, qui a préparé le mémoire que je vous présente ce matin.
Héritage
Montréal, c'est un organisme à but non lucratif indépendant, qui oeuvre à la
reconnaissance et à la protection du
patrimoine bâti, urbain et paysager. Héritage Montréal agit surtout dans la
grande région métropolitaine de Montréal avec des activités éducatives et des
interventions publiques sur des enjeux de patrimoine bâti et de développement
urbain.
Le
Parc olympique, c'est du grand patrimoine moderne, grand en termes d'échelle
évidemment, mais grand surtout par sa
nature et son architecture. Je pense que Docomomo Québec, dans son étude du
Parc olympique, le démontre bien et
présente la valeur patrimoniale du site en quatre volets. Il y a une valeur
historique. Montréal a quand même tenu des Jeux olympiques, ce n'est pas rien. Il y a une valeur architecturale. Il
y a eu beaucoup d'innovation technique dans ce qui a été construit. Il y a une valeur urbaine aussi. En
plaçant le Parc olympique dans l'est de Montréal, l'administration municipale
avait posé un grand geste de développement
urbain. Finalement, il y a une valeur emblématique. Le stade, c'est une
présence monumentale qui domine tout
l'est de l'île de Montréal, c'est même devenu un symbole de la ville, un
symbole de Montréal.
Donc,
pour Héritage Montréal, il est important que la gouvernance qui se met en place
pour encadrer la gestion et le développement
du Parc olympique soit à même de protéger et de mettre en valeur ce patrimoine
public exceptionnel. Nous croyons que la gouvernance doit favoriser
l'atteinte de plusieurs objectifs.
Premièrement, il faut
s'assurer que l'ensemble pourra être transmis en bon état aux générations
futures. Les investissements en pérennité
qui sont nécessaires doivent être réalisés. C'est bien connu, à court terme, la
priorité est de doter le stade d'un nouveau toit performant.
Deuxièmement,
il faut aussi assurer la maintenance et la mise à jour régulière des
installations et des équipements afin qu'ils demeurent pertinents et qu'ils
servent. Et là-dessus je voudrais souligner l'excellent travail qui est fait
par la RIO avec la rénovation très réussie du centre sportif et les travaux sur
la tour, qui est vraiment magnifique maintenant avec l'aménagement de bureau.
Troisièmement,
afin de protéger l'esprit du lieu et l'unité de l'ensemble, il faut éviter
l'ajout de constructions qui ne sont pas liées aux fonctions premières du site,
des fonctions qui sont le sport, l'événementiel et les sciences de la nature.
Des constructions non essentielles
pourraient l'altérer sur le plan patrimonial ou paysager, voire hypothéquer le
développement futur du site en lien
avec ses fonctions premières. En particulier, Héritage Montréal est d'avis
qu'il faut éviter toute nouvelle construction significative qui serait liée à
des activités commerciales ou hôtelières et qui pourraient être réalisées
ailleurs.
Enfin,
quatrièmement, il faut faciliter une meilleure intégration du Parc olympique au
milieu dans lequel il s'insère, en particulier le long des rues
Sherbrooke et Pierre-de-Coubertin.
Pour atteindre ces objectifs, la
nouvelle gouvernance doit non seulement reposer sur une nouvelle loi
constitutive, tel qu'il est proposé,
mais aussi être appuyée et complétée par d'autres mécanismes qui vont au-delà
du projet de loi, et sur lesquels je vais revenir.
Bon. Le projet de loi
lui-même, nous l'appuyons. La loi qui est proposée donnera à la nouvelle
société d'État l'encadrement et les pouvoirs
nécessaires pour accomplir sa nouvelle mission de développer, gérer, promouvoir
et exploiter le Parc olympique. C'est une mission qui est tournée vers
l'avenir.
Héritage
Montréal constate aussi avec satisfaction que la mission proposée inclut la
protection, le maintien et la mise en valeur du patrimoine architectural et
historique du Parc olympique. Cette inclusion de la dimension patrimoniale
au niveau de la mission même démontre l'importance qu'on lui accorde et pourra
orienter les choix de développement.
Élément
digne de mention, c'est la création d'un comité des immobilisations. C'est un
comité qui permettra d'assurer un
suivi serré des projets de maintien des actifs et de bien analyser les enjeux.
Héritage Montréal estime qu'il est essentiel de créer un tel comité,
considérant la nature exceptionnelle de l'architecture du stade.
Pour
l'aider dans sa mission, le comité des immobilisations devra s'adjoindre une
expertise en patrimoine moderne. Nous irons même jusqu'à recommander la
constitution d'un comité expert en patrimoine. Il faut inclure la dimension patrimoniale en amont des projets pour bien les
orienter. Nous pouvons témoigner de l'utilité d'un tel comité puisque nous
avons fait partie d'un comité-conseil sur la
qualité architecturale du nouveau pont Samuel-De Champlain à la demande du
gouvernement fédéral. Nous participons aussi
à un comité sur la réaffectation d'hôpitaux patrimoniaux à la demande de la
Société québécoise des infrastructures.
Les
dispositions de la nouvelle loi nous semblent adéquates. La société sera, entre
autres, soumise aux règles édictées par la loi sur les sociétés d'État,
donc nous n'avons pas de commentaire particulier à formuler sur ces modalités,
sauf peut-être la question du financement.
La nouvelle société doit disposer du financement nécessaire à ses
investissements à pérennité. Le projet de loi prévoit que la nouvelle
société finance ses activités par les revenus qu'elle perçoit, ça, c'est l'article 35, et par des emprunts, c'est
l'article 37. Mais on constate que, dans les états financiers de la RIO,
celle-ci reçoit également des subventions
du gouvernement. Donc, nous suggérons de prévoir que la nouvelle loi puisse...
prévoie que la nouvelle loi...
c'est-à-dire suggérons de prévoir dans la loi que le gouvernement puisse aussi
verser des subventions de fonctionnement à la nouvelle société.
Je
mentionnais plus tôt que la gouvernance du Parc olympique devait aller au-delà
d'une réforme de sa loi constitutive. Héritage
Montréal croit qu'elle doit aussi inclure le classement des installations. Au
niveau municipal, le Parc olympique est
considéré comme secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle, et le stade est
lui-même qualifié d'immeuble de valeur patrimoniale
exceptionnelle. Toutefois, ni l'un ni l'autre ne bénéficie d'un statut de
protection provincial ou fédéral. C'est assez étonnant pour un ensemble
de cette importance.
Le
quadrilatère formé par les rues Sherbrooke, Viau, Pierre-de-Coubertin et Pie-IX
est occupé et géré par plusieurs organisations publiques et privées,
chacune ayant sa mission, ses objectifs de développement et son contexte
d'affaires particulier. Il serait important
de reconnaître officiellement que le stade et le Biodôme sont les éléments
architecturaux et paysagers
principaux du quadrilatère et que les autres bâtiments et aménagements doivent
leur être subordonnés. L'aréna Maurice-Richard,
le Centre Pierre-Charbonneau, dont l'histoire est aussi associée aux Jeux
olympiques de 1976, mériteraient également une certaine protection.
• (9 h 40) •
Il
faut s'assurer que tout projet dans le quadrilatère, même un projet qui serait
initié par le Parc olympique, en fait tous les projets, soit soumis à
l'approbation d'une autorité gouvernementale compétente en matière de
patrimoine, et indépendante, et dont le but premier est d'assurer la protection
de l'ensemble.
Héritage
Montréal recommande donc que le Parc olympique, incluant le stade et le
Biodôme, soit classé comme site patrimonial en vertu de la Loi sur le
patrimoine culturel. Le Parc olympique serait alors doté d'un plan de
conservation et d'une aire de
protection. Le plan de conservation pourrait utiliser comme base l'étude
patrimoniale de Docomomo et s'inspirer
de ceux réalisés pour d'autres stades olympiques dans le monde. Une expertise
dans le domaine sera nécessaire, et le Conseil du patrimoine culturel du
Québec serait appelé à y contribuer.
Pour
l'aire de protection, il faudrait penser à une façon de ne pas se limiter aux
152 mètres qui sont prescrits dans la Loi sur le patrimoine culturel. On fait face ici à un défi d'échelle.
Le stade domine tout l'est de la ville, et c'est peut-être un peu court. Une piste de solution serait
peut-être d'établir une collaboration avec la ville de Montréal, qui est
responsable du plan d'urbanisme, et
d'inscrire ce lien au plan de conservation. Héritage Montréal offre toute sa collaboration
et son expertise au gouvernement pour faciliter le classement des
installations.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Je vous invite à conclure.
M.
Tremblay (Michel A.) : Merci, je conclus. Un dernier outil, en
terminant, pour compléter la gouvernance, ce serait un mécanisme de concertation, le quadrilatère étant occupé par
plusieurs propriétaires et gestionnaires. Il faut permettre d'assurer un développement harmonieux de
l'ensemble et une meilleure intégration au milieu environnant. Héritage
Montréal propose une table de concertation sur le modèle de celle du
Mont-Royal à cette fin.
Je vous remercie
beaucoup.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. Merci pour votre exposé. Nous y
allons maintenant avec la ministre. On commence la période d'échange,
alors nous y allons avec la ministre. Vous avez 16 min 30 s.
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, M. Tremblay. Tout un exercice de résumer un
mémoire aussi impressionnant de la part d'Héritage Montréal. Merci de
l'avoir fait, merci de votre présence.
Quelques
questions. Dans votre mémoire, au sujet de la gouvernance, quand vous citez
qu'Héritage Montréal constate que la mission proposée inclut évidemment,
donc, protection, maintien, mise en valeur du patrimoine architectural et
historique du Parc olympique, vous vous en déclarez d'ailleurs satisfait, vous
dites : «Cette inclusion de la dimension patrimoniale
au niveau de la mission [...] montre l'importance et pourra orienter le choix
de développement.» Vous en avez fait
part, donc, dans votre laïus, orienter le choix de développement. Mais, selon
vous, qu'est-ce qui devrait être priorisé, à la lumière où vous dites qu'on doit orienter les choix de
développement en lien avec le patrimoine architectural et l'histoire du
Parc olympique? Comment vous départagez tout ça?
M.
Tremblay (Michel A.) : Prioriser... C'est sûr que l'élément dominant
du quadrilatère, c'est le stade lui-même, c'est les vues sur le stade. C'est une composition architecturale de
l'architecte Roger Taillibert. Il faut veiller à conserver l'homogénéité de tout ça, que ce soit cohérent.
Donc, il ne faut pas, si je puis dire, porter ombrage au stade et au Biodôme
dans les projets de développement. Donc, je
ne peux pas me prononcer sur des projets spécifiques, puisque je n'en connais
pas. C'est donc un mécanisme qu'on met en
place pour étudier des projets futurs, étudier des orientations pour faire en
sorte que le stade et le Biodôme soient bien protégés.
Mme Proulx
(Berthier) : C'est ce à quoi vous faisiez référence dans votre laïus,
là, les constructions que vous dites non essentielles?
M. Tremblay (Michel A.) : Oui, non
essentielles...
Mme Proulx
(Berthier) : La stratégie de développement comprend la mise en valeur
du Parc olympique. Mais, dans la
stratégie de développement économique, à travers, donc, ce projet de loi n° 15 là, vous dites qu'il y a des constructions qui sont non essentielles. Pouvez-vous en nommer
quelques-unes qui, selon vous, seraient non essentielles, mais qui répondent,
donc, à ce projet de loi de développement?
M. Tremblay (Michel A.) : Je pense
que l'exemple qu'on a connu d'un développement non essentiel, c'est le cinéma. Le Cinéma Starcité, qui est dans le
quadrilatère, n'a rien à voir avec les installations olympiques, et je pense
que, si on avait à se prononcer
aujourd'hui, probablement que ça ne se ferait pas. Donc, il faut éviter des
développements de ce type-là, qui n'ont pas rapport avec la mission du
site.
On entend
souvent «la fonction hôtelière». Est-ce qu'un hôtel doit absolument être là? Je
ne pense pas, parce que des endroits
pour mettre des hôtels dans l'est de Montréal, il y en a beaucoup. Il y a des
rues qui ont des fonctions commerciales, la rue Sherbrooke, il y a la
rue Ontario, la rue Sainte-Catherine, qui sont plus bas. Il y a des façons de
développer ces fonctions-là qui sont
accessoires, je dirais, ailleurs que sur le site, de façon à ne pas hypothéquer
le site du quadrilatère pour des projets futurs qui seraient liés à la
mission.
Je pourrais
imaginer... Par exemple, Espace pour la vie veut ajouter un nouveau musée
sur les dinosaures, tiens, la
paléontologie, parce que ça serait complémentaire avec ses autres musées,
avec le Planétarium, l'Insectarium, le Jardin
botanique. Pour moi, ça, c'est des fonctions qui... c'est une fonction qui est
dans la continuité du site, et je pense qu'on pourrait essayer de l'accommoder, toujours en respectant
l'architecture du stade et du Biodôme, donc façon de ne pas interférer
avec ces éléments-là.
Mme Proulx
(Berthier) : Vous parlez également,
M. Tremblay, dans votre mémoire, la nécessité de procéder au classement des installations. J'aimerais avoir un peu plus de détails là-dessus. Au mémoire, vous dites qu'au niveau
municipal le Parc olympique est considéré comme un secteur
de valeur patrimoniale exceptionnelle et le stade est lui-même qualifié
d'immeuble de valeur patrimoniale exceptionnelle.
Vous ajoutez
que, toutefois, ni un ni l'autre ne bénéficie d'un statut de protection
provincial ou fédéral, ce qui vous étonne
beaucoup, à la lecture de votre mémoire. J'aimerais vous
entendre un peu davantage là-dessus, sachant très
bien, évidemment, que ça
relève du ministère de la Culture et des Communications de classifier de tels
monuments.
M.
Tremblay (Michel A.) : Peut-être que le terme «fédéral» a pu
surprendre. Il n'y avait pas d'intention dans ça. C'est simplement que, dans le domaine du patrimoine, on a, des
fois, des statuts de protection qui sont de juridiction fédérale,
comme dans les gares de train, par exemple. Donc, il ne faut pas y voir de
mauvaise intention dans ça.
Je crois qu'effectivement le classement et la culture, c'est de juridiction provinciale. Donc,
on ne parle plus d'un statut
provincial. Est-ce qu'un statut municipal serait suffisant? On ne pense pas. Les
municipalités, des fois, accordent un statut et, des fois, peuvent le modifier,
peuvent l'enlever. Ce n'est pas un statut de protection qui est suffisamment fort, et on pense qu'un
statut provincial, avec un mécanisme très rigoureux, nous donne une meilleure
protection, avec le Conseil du
patrimoine culturel qui est dans le portrait, qui évalue des projets. On se
sent plus à l'aise avec cette approche-là. C'est pour ça qu'on
recommande un classement au niveau provincial.
Mme Proulx
(Berthier) : J'ai une
impression que ça complexifierait un peu le processus. Dans le laïus du projet de
loi, on parle de développement et de mise en valeur. Donc,
on a un souci, au gouvernement du Québec, à la RIO, évidemment, et c'est la première fois qu'un tel libellé est
présenté, pour, justement, démontrer de façon très, très claire qu'on a à coeur
le développement, mais la mise en valeur de
cet édifice exceptionnel, qui est le plus grand symbole touristique non seulement de Montréal et du Québec. On a entendu
parfois des histoires assez complexes lorsqu'un bâtiment est cité ou
nommé.
M. Tremblay (Michel A.) :
Je dirais, ça impose un fardeau, c'est certain, mais je pense que c'est
nécessaire de le faire. Si on veut
vraiment faire un bon travail et ne pas faire n'importe quel projet de
développement, il faut que le fardeau soit
élevé, il faut que les projets soient de qualité, parce qu'on ne peut pas se
tromper dans ça. On n'a pas le droit de se tromper. Ça peut être plus long, ça peut prendre un mois, deux mois de
plus, ce n'est peut-être pas si grave que ça, étant donné l'importance
des enjeux.
Mme
Proulx (Berthier) : Je vous entends très bien, M. Tremblay. Soyez
assuré qu'avec la direction générale de monsieur, ici, on ne fera pas n'importe quoi, pour rassurer la
population du Québec. On a vraiment à coeur, évidemment, le développement, mais toute la mise en valeur du
Parc olympique. C'est très, très cher au gouvernement du Québec et
évidemment à M. Labrecque.
Mme la Présidente, je
vais me tourner, donc, vers mes confrères à ce moment-ci.
Mme IsaBelle : Parfait. Merci. Est-ce qu'il y a des députés
qui veulent intervenir? Alors, est-ce
qu'il y a des députés qui
veulent intervenir?
• (9 h 50) •
Mme Jeannotte :
...oui.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, la députée de Labelle.
Mme Jeannotte :
J'aimerais vous entendre davantage dans ce contexte-là de la préservation du
patrimoine. Comment, à ce moment... C'est dans le comment, hein? C'est
toujours... Le diable est dans les détails. Mais j'aimerais ça vous entendre parce que... Étant donné qu'on a à
coeur le souci du développement, quand même, comment est-ce qu'on pourrait
concilier à ce moment-là le patrimoine et le
développement? Vous en avez donné déjà une partie, de la réponse. Mais ça
serait intéressant de vous entendre quand même encore élaborer là-dessus, si
vous me le permettez.
M. Tremblay
(Michel A.) : Comment concilier la protection du patrimoine et le
développement? Je ne vois pas de contradiction
entre les deux. Il y a moyen de faire l'un et l'autre. Suffit que les projets
de développement soient compatibles avec
les installations en place. Et voilà. C'est difficile pour moi d'élaborer un
peu plus parce qu'on n'a rien de précis, là.
Mme Jeannotte :
Je vais poser différemment la question. Quel impact, dans le fond, au niveau du
patrimoine architectural pourrait avoir une
augmentation de l'offre commerciale et de l'hébergement autour des
installations du parc? Si on y va comme ça, là, est-ce que ça vous parle
davantage?
M. Tremblay
(Michel A.) : Si on parle de services de restauration, des trucs comme
ça, pour moi, ça fait partie des
activités accessoires normales du site. Il n'y a pas d'incompatibilité avec ça.
J'ai de la misère à imaginer qu'un restaurant pourrait défigurer le Stade olympique. Ça ne peut juste pas arriver, à
moins de mettre des bannières en haut du mat ou des trucs comme ça, mais, connaissant
M. Labrecque, je sais qu'il ne ferait pas des choses comme ça. Donc, ça,
ça ne me préoccupe pas beaucoup.
Donc,
on parle de construction de petite dimension. Ça ne serait sûrement pas des
choses qui seraient figées pour l'éternité,
tu sais. À la limite, on peut les enlever, les modifier. Ce genre de chose là
ne causerait pas de problème. Là où il y a un problème, c'est si on fait une
construction de grande dimension, je reviens toujours avec l'hôtel, donc une
construction en hauteur, là il y a un problème, parce que ça détruit
l'harmonie du site et ça vient polluer, si je puis dire, la conception
générale.
Mme Jeannotte :
Et puis, outre, dans le fond, là, le fameux statut, là, qui serait provincial,
de quelle façon le projet de loi pourrait favoriser la préservation du
patrimoine, dans le fond, architectural du Parc olympique, selon vous?
M. Tremblay
(Michel A.) : Excusez-moi, pourriez-vous...
Mme Jeannotte :
Outre le fameux statut que vous préconisez dans votre mémoire, de quelle façon
le projet de loi pourrait favoriser la préservation du patrimoine
architectural du Parc olympique?
M. Tremblay
(Michel A.) : C'est ce que je présentais quand je disais que c'est des
outils additionnels au projet de loi.
Je ne pense pas... en tout cas, le projet de loi n'est peut-être pas l'outil
qui permet de répondre à tous les objectifs. Le projet de loi, c'est la loi constitutive de la société. Donc, la société
va avoir ses objets, sa gestion et ses projets. Avec le classement, on fait intervenir un regard
indépendant, une autorité indépendante, une autorité experte en matière de
patrimoine pour regarder ces
projets-là qui vont être présentés par la RIO... pardon, par la nouvelle
société du Parc olympique, pour s'assurer que c'est compatible avec la
protection de la valeur patrimoniale du quadrilatère.
Mme Jeannotte :
Pas d'autre question. Est-ce que mes collègues ont d'autres questions,
peut-être?
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Est-ce qu'il y a d'autres questions?
Non? Oui. Alors, la ministre. Mme la ministre.
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, Mme la Présidente. Je reviendrais,
M. Tremblay, sur le financement auquel vous avez fait référence dans votre laïus, sur les revenus, les emprunts et
la fameuse subvention d'équilibre. Aujourd'hui, avant que... on ne présumera pas de l'adoption du projet
de loi n° 15, les revenus de la Régie des installations olympiques sont
d'environ 60 %, 40 % en subvention
d'équilibre, qui est autour de 17 millions de dollars. Je veux juste
préciser aux membres de la
commission, ici, qu'il n'y a pas eu d'indexation de cette subvention d'équilibre là depuis très, très
longtemps, plus d'une décennie, et qu'avec le projet de loi n° 15 ce que la Société de développement et de mise en valeur du Parc
olympique et le gouvernement du
Québec, comme bon gestionnaire, avec ses sociétés d'État... souhaitons qu'il y
ait 85 % des revenus qui soient
générés par la nouvelle société, et que la subvention d'équilibre du
gouvernement du Québec puisse, à terme, arriver aux alentours de
15 %. C'est vraiment l'objectif, à terme, de la création de cette nouvelle
société. Quand on parle de développement, c'est justement ça, qu'elle puisse
avoir pleine capacité d'aller générer des revenus. On le sait, avec le remplacement, à terme, de la toile du Stade
olympique, on pourra passer d'un 172 jours... — c'est ça, Michel? — 178 jours par année, donc, pour pouvoir opérationnaliser sur 365 jours, d'où
ces chiffres-là, là, qu'on vous amène, M. Tremblay, ce matin sur le
85.15. Je ne sais pas s'il y a un commentaire additionnel que vous souhaitez...
M.
Tremblay (Michel A.) : Non, en fait, c'était purement une
technicalité. J'avais l'impression que le projet de loi ne parlait pas de ces subventions comme faisant
partie des revenus possibles de la société, donc on faisait simplement le
mentionner. Mais peut-être que, dans le
vocabulaire gouvernemental, les avances du gouvernement, ça peut être des
subventions. Écoutez, il ne faudrait pas trop s'attarder sur les
technicalités pour ça.
Mais
je suis satisfait de voir qu'il y a des sommes qui sont prévues, il y a une
continuité au niveau des subventions pour
le Parc olympique, parce que le sous-financement, c'est toujours une grande
source d'inquiétude pour la conservation du patrimoine. On l'a vu dans
le système scolaire, il y a des écoles qui sont à reconstruire parce qu'elles
ont manqué d'investissement en pérennité.
Donc, on veut s'assurer qu'il y a les investissements, les sommes nécessaires
pour le maintien des installations olympiques à long terme.
Mme
Proulx (Berthier) : Bien, M. Tremblay, merci infiniment. Merci de
vous être présenté aujourd'hui, très éclairant votre mémoire, merci.
Merci beaucoup. C'est bon pour nous.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : La députée de Labelle aurait une question, et il reste une
minute.
Mme
Jeannotte : Bien, dans le fond, j'aimerais ça vous entendre sur le
verdissement. Si on y allait avec le verdissement de l'esplanade, du parc,
est-ce que ça dénaturerait le caractère patrimonial, ça?
M.
Tremblay (Michel A.) : Non, je ne pense pas que ça le dénature,
même... il faut voir le... Vous savez, l'architecture moderne, contemporaine, on regarde le style
international, tout ça, c'est une architecture qui est évolutive dans le temps.
Et, bon, il y a des considérations
aujourd'hui, comme les îlots de chaleur, dont il faut prendre compte. Et, s'il
y a du verdissement sur le site, ce
n'est qu'une amélioration. Et il y a même une continuité avec le parc
Maisonneuve, avec le Jardin botanique, donc
ça nous fait une plus grande masse verte. Et je trouve qu'au niveau de
l'intégration du Parc olympique avec son voisin au nord ce serait
réussi.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. Merci pour l'échange. Nous allons
maintenant céder la parole aux députés de l'opposition officielle, alors
avec les députés de Vaudreuil et de Viau.
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Vous avez 11 minutes. On s'en rappelle, vous avez
11 minutes.
M.
Benjamin : Merci. Merci, Mme la Présidente. Donc, bonjour à tous les membres de la commission. Donc, merci,
M. Tremblay pour votre présentation.
Donc,
ma première question. Depuis 1975, Héritage Montréal fait la promotion du
patrimoine architectural historique, naturel
et culturel du Grand Montréal. Dans votre mémoire, je vous ai beaucoup
entendu sur la nécessité de protéger le bâtiment, donc le patrimoine
architectural, mais, comme d'autres groupes qui ont été présents hier, je vous
ai peu entendu sur le patrimoine sportif. Est-ce que vous avez pu
réfléchir là-dessus?
• (10 heures) •
M.
Tremblay (Michel A.) : Sur
le patrimoine sportif, effectivement, il est important. Je pense que la commémoration
des Jeux olympiques, c'est une chose essentielle sur le site. Il y a déjà des
plaques, il y a déjà un musée, hein? On peut l'appeler
comme ça, ou un centre d'interprétation
sur les Jeux olympiques qui se sont tenus. Donc, ça, ça doit se poursuivre.
Et, le Parc olympique,
la nouvelle société peut avoir un rôle à jouer, en fait doit avoir un rôle à
jouer dans la commémoration des grands événements sportifs comme les Jeux
olympiques.
Vous
savez, sur ce sujet-là, le Parc olympique n'est pas le seul endroit qui a reçu
des activités sportives lors des Jeux
olympiques. Il y a aussi d'autres centres, à Montréal, qui en ont reçu. Par
contre, le lieu principal, ça demeure quand même le Parc olympique. C'est le
phare qui... Et on peut facilement imaginer qu'il y aurait d'autres activités
ou un plus grand volume d'activités de commémoration, muséales par
exemple, sur le site pour célébrer l'héritage olympique.
M.
Benjamin : Au niveau de la gouvernance, vous semblez amener... Vous
avez amené une idée assez neuve, donc, au
niveau de la gouvernance, c'est qu'à côté... Est-ce que je dois comprendre que
vous proposez... qu'à côté du comité des immobilisations vous proposez qu'il y ait un autre comité expert en
patrimoine, ou, du moins, c'est ce comité des immobilisations qui deviendrait,
selon vous, un comité expert en patrimoine?
M. Tremblay (Michel A.) : J'en faisais un comité séparé parce que,
le comité des immobilisations, on pense qu'il doit comprendre une expertise en patrimoine dans ses membres, mais il y a
sûrement d'autres expertises qui sont requises, en architecture, en ingénierie, en gestion de projet. Donc, je ne
verrais pas le comité des immobilisations composé uniquement d'experts
en patrimoine.
Par
contre, d'avoir un seul expert en patrimoine, ce n'est peut-être
pas beaucoup. C'est pour ça qu'on propose d'avoir un
comité expert sur les questions de patrimoine et d'architecture.
M.
Benjamin : Vous comprendrez
que la consultation que nous menons actuellement vise autour d'une nouvelle instance qui est une société de développement et de mise en valeur. Sur l'aspect du développement, vous avez...
Vous êtes beaucoup intervenu sur le quadrilatère, donc, autour
duquel se trouve actuellement le Parc olympique, mais on va déborder un
petit peu, si vous permettez, puisque d'autres groupes l'ont fait lors de leurs
mémoires.
Quelle
est votre vision? Par exemple, quels seraient les liens entre le Jardin
botanique, qui est de l'autre côté de la rue... Pourquoi est-ce que le Jardin botanique ne se retrouverait pas
intégré à cette vision que vous nous proposez aujourd'hui?
M. Tremblay
(Michel A.) : Je ne vois pas de conflit dans ce que vous proposez. Le
Jardin botanique est déjà... Il y a déjà un certain maillage entre les deux sites, ne
serait-ce que par le Biodôme et le Planétarium. Il y a déjà un
lien sous le viaduc de la rue Sherbrooke.
Il y a déjà une continuité. Donc, on peut circuler d'un à
l'autre à pied, sans traverser de rue.
Donc, je ne vois pas
d'incohérence ou d'incompatibilité à ce qu'il y ait un maillage encore plus
fort entre les deux sites, surtout, pour
reprendre ce que madame proposait tantôt, avoir un plus grand verdissement du
site, qui va aider à réduire les îlots de chaleur. Et, honnêtement, je
pense que les gens aussi préfèrent marcher dans un environnement verdoyant
plutôt que sur du béton. En fait, tout ça va très bien ensemble.
M. Benjamin :
À l'est, maintenant, à l'est de ce quadrilatère, donc c'est à l'est de la rue Viau...
Hier, je posais la question à un autre intervenant. Il y a à peu près deux... Il
y a deux ou trois terrains qui sont en friche qui seraient peut-être sujets à un développement ou à une forme
de revitalisation dans ce secteur-là. Quelle est la vision... Quelle est la
vision que porte Héritage Montréal au niveau
du développement économique, du développement économique de ce secteur?
M. Tremblay (Michel A.) : Le développement économique, si on regarde les
retombées, si on veut, du Parc olympique pour l'est de Montréal, elles ne
seront pas vraiment vers le nord, parce que, le nord, ce sont des parcs, le
parc Maisonneuve, le Jardin botanique. Mais, au sud, c'est
Hochelaga-Maisonneuve, et je pense que c'est là qu'il y a le plus grand
potentiel d'amélioration du lien entre le Parc olympique et son environnement,
et son milieu.
Il
y a déjà une forme de rapprochement qui se fait. Si on regarde... Il y a le
stade de soccer de l'Impact qui est dans le quadrilatère, mais ils ont fait un centre d'entraînement dans
l'ancienne caserne de pompiers Letourneux, donc qui est plus du côté de
la rue Sainte-Catherine. C'est un des bâtiments de l'ancienne ville de
Maisonneuve.
Donc, on voit déjà qu'il peut y avoir un
plus grand maillage entre les deux, et il
y a des services qui peuvent être
ajoutés sur les rues commerciales, comme Ontario,
pour desservir un peu mieux le Stade
olympique. Pour ce qui est de la rue
Viau, il y a peut-être des projets de construction ou de faire du développement
là-dessus, je ne saurais trop, il faudra voir les projets. Il ferait partie, à ce moment-là, d'une aire de protection.
Si on fait un classement du quadrilatère avec une aire de protection tout le tour, donc il y aurait une
analyse des projets qui seraient présentés, sur la rue Viau, ou Pierre-de
Coubertin, ou sur Pie-IX, et, encore
là, pour s'assurer qu'il y a une compatibilité avec l'architecture du stade,
toujours dans l'idée de ne pas
dénaturer l'ensemble, de ne pas bloquer des vues ou... enfin, il faut que tout
ça... L'élément dominant, c'est le stade, il faut que ça demeure comme
ça.
M.
Benjamin : À la page 5 de votre mémoire, deuxième paragraphe, et
je vous cite : «Dans ce contexte, il faut s'assurer que tout projet dans
ce quadrilatère, même un projet qui serait initié par le Parc olympique, soit
soumis à l'approbation d'une autorité
gouvernementale indépendante, compétente et éclairée en matière de patrimoine
et dont le but premier est d'assurer la protection de l'ensemble.» À
quelle autorité gouvernementale vous pensiez à ce moment-là?
M.
Tremblay (Michel A.) : Bien, c'est dans le cadre du classement, c'est
donc le ministère de la Culture qui peut avoir une opinion là-dessus, peut en
référer au conseil du patrimoine pour avoir des commentaires, des opinions.
Je
voudrais juste préciser : il n'y a pas de jugement porté sur
l'administration de la RIO, là, je pense que M. Labrecque, le conseil d'administration, tout ça, fait un
excellent travail, et ça va très bien. Mais il faut regarder le long terme, il
faut regarder dans cinq ans, dans 10 ans, dans 30 ans. Une loi
comme ça, elle est là pour longtemps. Les gens changent, et il peut y avoir une vision du conseil
d'administration de la nouvelle société qui, un jour, soit orientée très
développement et qui voit le Parc olympique comme étant du terrain à
développer. Donc, on voit qu'il peut y avoir un conflit d'objectifs entre ce que le conseil d'administration de la
nouvelle société peut vouloir éventuellement et la protection du patrimoine.
C'est pour ça qu'on propose d'avoir une autorité indépendante des objectifs financiers
de la nouvelle société.
M.
Benjamin : Maintenant, vous comprenez aussi... Et je crois que c'est
une préoccupation qu'Héritage Montréal partage
avec nous, donc, sur l'importance que ce développement-là se fasse, aussi,
beaucoup de citoyens nous l'ont rappelé, l'acceptabilité sociale. Et quelle est
votre réflexion sur les enjeux d'acceptabilité sociale par rapport à la vision
à venir de cette nouvelle société là?
M. Tremblay (Michel A.) : Je vous
remercie de la question, ça me permet d'élaborer un peu plus sur la table de concertation que je voulais présenter tout à
l'heure. C'est un mécanisme... je pense que c'est probablement la solution
là-dessus, c'est un
forum qui permet à toutes les parties prenantes d'échanger sur les projets, sur
les orientations, de faire connaître leurs intentions, mais leurs
contraintes, et faire des recherches de consensus. Ce qu'on voit, avec la Table
de concertation du Mont-Royal, c'est
vraiment quelque chose qui fonctionne bien. Dans cet exemple-là, vous avez tous
les propriétaires et gestionnaires du
site du mont Royal, des universités, l'oratoire Saint-Joseph, des cimetières,
des hôpitaux, et vous avez le milieu
associatif, Les Amis de la montagne, le conseil régional de l'environnement,
Héritage Montréal, d'autres organismes
également, et on échange sur les différents projets que la ville propose, par
exemple, et on commente, et on améliore les projets pour les rendre plus
acceptables.
Si on avait une telle table de concertation pour
le Parc olympique avec ses voisins, je pense, entre autres, à Hochelaga-Maisonneuve, et avec le Jardin botanique
et le parc Maisonneuve, bien, on serait capable de faire évoluer les
projets de sorte qu'ils soient plus acceptés par la population et mieux adaptés
aussi à la population.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Je vous remercie. Vous avez eu la chance
quand même de donner votre réponse. Alors,
nous y allons avec le deuxième groupe d'opposition, avec le député de Rosemont.
Vous avez toujours 2 min 45 s.
• (10 h 10) •
M.
Marissal : Merci, Mme la Présidente. M. Tremblay, merci pour la
présentation, c'est assez éclairant. Je
vais continuer là où était mon collègue de Viau. La table de
concertation, vous venez de nommer la liste des gens, elle n'est probablement pas exhaustive, là, des gens pour le mont Royal. Effectivement, ça fonctionne assez bien. Et il
y a eu des débats assez chauds autour du mont Royal depuis
une vingtaine d'années. Puis, pour le moment, on a évité le pire. Et c'est
tant mieux. Et c'est peut-être grâce à cette table-là. Mais, dans la liste que
vous avez faite, qui n'est pas exhaustive, je présume,
vous n'avez pas nommé des citoyens, vous avez nommé des institutions, des groupes, des associations. Est-ce
qu'il y a, un, des citoyens sur cette table de concertation? Et, dans le cas
du Parc olympique, puisque c'est de ça dont on parle ici, est-ce
qu'il serait utile, pertinent d'avoir au moins un ou une représentante de la population?
M. Tremblay
(Michel A.) : Je ne sais pas
si, au niveau de la table de concertation du mont Royal, il y a
des citoyens comme
tels. Je suis allé quelques fois, là,
mais je ne maîtrise pas qui vraiment y participe. Est-ce que ce sont des
citoyens comme tels ou des
représentants d'associations de citoyens? J'aurais tendance à penser que c'est
peut-être plus des associations de
citoyens qui pourraient être représentés. Mais, écoutez, je suis bien ouvert,
je suis bien ouvert à ça, là. On propose un principe d'une table de concertation. Comment elle serait constituée? Ça
sera à la table elle-même de développer ça, mais je pense qu'une participation citoyenne est importante. Est-ce que c'est
des personnes individuelles ou un regroupement de personnes? Ça, je n'ai
pas vraiment d'opinion là-dessus.
M. Marissal :
Non, je me suis mal exprimé. Je ne pensais pas à une personne en soi, qui, de
toute façon, se trouverait isolée dans un ensemble, puis n'aurait pas la
légitimité d'un groupe. Alors, on se comprend là-dessus.
Votre comité
du patrimoine, puis il va vous rester 40 secondes pour répondre, je suis
désolé, le comité du patrimoine, vous le voyez comment, constitué
comment? Et quels seraient ses pouvoirs?
M. Tremblay (Michel A.) : C'est
un comité consultatif qui pourrait, par exemple, se rapporter au comité des immobilisations. Ça peut aussi être un comité
consultatif qui fait rapport, des fois, au conseil d'administration comme tel.
Ça peut être l'une ou l'autre formule ou les
deux, là. Et il faut peut-être y penser un peu plus, au mécanisme. On proposait
simplement le principe d'un comité sur le patrimoine pour accompagner les
décideurs.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. Merci pour l'échange. Nous cédons maintenant la parole au troisième groupe d'opposition avec la députée
de Gaspé. Vous avez 2 min 45 s.
Mme Perry
Mélançon : Merci, Mme la Présidente. Bonjour. Très heureuse qu'on ait aussi des représentants du domaine plus patrimonial
aussi, parce que je vais y aller d'un commentaire plus général, parce que
mes collègues ont posé des questions qui répondent,
bien, en fait, à mes questionnements initiaux.
Alors,
j'aimerais savoir... Parce que vous êtes dans l'héritage, dans le patrimoine, à Montréal,
on a souvent des sites qui sont à
caractère plutôt touristique, qui auraient un potentiel de classement
patrimonial. Donc, on se renvoie la balle d'un ministère à l'autre. Et même
je pourrais inclure là-dedans le ministère
des Affaires municipales, aussi, qui
aurait un mot à dire pour tout ce qui
est de la gestion du classement de notre patrimoine au Québec.
Alors, est-ce qu'il y aurait pour vous une façon d'améliorer la coordination de tous ces ministères-là
qui ont un mot à dire, finalement, sur la gestion du patrimoine au Québec?
M. Tremblay (Michel A.) : Oh là
là! C'est une vaste question. Mais fort heureusement on a eu des réflexions là-dessus,
à Héritage Montréal. Et c'est tout le volet de la cohérence de
l'action gouvernementale en
matière de patrimoine. Et ce qu'on a déjà proposé là-dessus,
c'est d'avoir une loi sur le patrimoine comme tel. Parce que
le ministère de la Culture, dont relève le patrimoine actuellement, bien, c'est une dimension du gouvernement. Mais le gouvernement, c'est aussi des infrastructures de transport,
c'est aussi des infrastructures de santé. Il y a toute une action gouvernementale qui contient... ou qui
affecte des éléments, des bâtiments qui peuvent être patrimoniaux. Donc, on
pensait qu'une approche plus globale, par
une loi spécifiquement sur le patrimoine serait une façon d'avoir une
approche cohérente au niveau de toutes les institutions du gouvernement.
Mme Perry Mélançon : Merci.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait. Bien, écoutez, merci, M. Tremblay, pour votre contribution
pertinente, hein, aux travaux de la commission.
Nous allons
suspendre quelques minutes ou quelques secondes, le temps de donner au deuxième groupe... à s'installer.
(Suspension de la séance à 10 h 15)
(Reprise à 10 h 19)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, bonjour, tout le monde. Bonjour. Nous souhaitons la bienvenue...
Des voix : ...
• (10 h 20) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Attention, s'il vous plaît! Nous souhaitons la bienvenue à M. Kevin Gilmore,
président et chef de la direction du Stade Saputo. Je vous rappelle, M.
Gilmore, que vous avez 10 minutes pour votre présentation et je vous
invite d'abord à vous présenter avant de commencer votre exposé.
Stade Saputo
M.
Gilmore (Kevin) : D'accord, merci. Merci, mesdames, messieurs, membres de la commission. Je vous remercie
pour votre invitation et votre attention.
Kevin Gilmore, président et chef de la direction de l'Impact de Montréal. Ça
fait 25 ans que je suis dans le
domaine du sport et du divertissement. J'ai oeuvré et j'ai passé 23 ans en
Californie. J'ai oeuvré avec des
grandes entreprises dans le domaine, comme la compagnie Walt Disney, les Ducks
d'Anaheim, dans la Ligue nationale de
hockey, les Angels de la Californie, dans le baseball majeur, les Kings de Los
Angeles, dans la LNH, et Anschutz Entertainment
Group, AEG, une compagnie globale de divertissement et de sport. Je suis revenu
à Montréal en 2011 pour prendre le poste de chef de l'exploitation des Canadiens de Montréal
et puis, depuis six mois, je suis à la tête de l'Impact de Montréal et du Stade Saputo. Donc, j'ai une expérience
assez longue dans le domaine, et puis ce que j'aimerais faire, c'est vous partager mon opinion, du point de vue micro et macro, sur le projet
de loi n° 15
et comment cela peut nous affecter positivement en tant que partie
prenante du Quartier olympique, en tant que propriétaires du Stade Saputo et de
l'équipe professionnelle qui joue ses matchs au Stade Saputo.
Du point de vue Impact, Stade Saputo, c'est public qu'on cherche à faire des
rénovations majeures dans le stade. C'est
un stade qui a coûté 60 millions, qui a été bâti et rénové déjà,
bâti en 2008, je crois, rénové en 2012, et puis on voit aujourd'hui que
la ligue a vraiment évolué, la ligue... c'est peut-être la ligue avec la plus
forte croissance en Amérique du Nord, la
ligue sportive avec les plus fortes croissances, où on se retrouve avec des
stades, maintenant, qui sont construits au coût de 250, 350 millions US. Donc, pour être capable de
compétitionner et mettre une équipe sur le terrain, qui peut compétitionner avec les autres équipes, notre
propriétaire a publiquement dit qu'il était prêt à investir des sommes assez
importantes, privées, pour rénover le stade.
Mais ce n'est pas seulement une rénovation à
l'intérieur, il faut aussi travailler avec nos partenaires à la RIO. Et même on a eu des discussions avec eux autres
pour s'assurer que, si nous autres, on veut investir dans le stade, on peut
travailler ensemble pour créer un
environnement, une approche au stade, une marche au stade, un environnement
autour du stade qui reflète vraiment qu'on est une équipe de première
classe dans une grande ville sportive.
Du point de vue macro, moi, j'ai eu la chance,
quand j'étais avec AEG, de témoigner et même d'être partie de trois gros projets, projets de développement dans
le domaine du sport et du divertissement, qui ont été transformateurs dans
trois grandes villes: Los Angeles, Londres et Berlin. Los Angeles, en 1999, AEG
a construit un aréna de 18 000 places sur ce qui était un terrain industriel. Au début, c'était 25 acres,
finalement on s'est restreint à huit acres, et, sur une période de
10 ans, on a construit non seulement l'aréna, mais un théâtre de
7 000 places, un club de musique de 1 500 places, deux hôtels, des condos et plusieurs
établissements commerciaux, ainsi qu'une tour de bureaux. Et puis ce qui est
arrivé, c'est qu'on a pris une
section désuète de la ville de Los Angeles, juste au sud du centre-ville, et
c'est maintenant un centre de divertissement et de sport qui attire
20 millions de personnes par année.
Ensuite, on a
regardé à Londres. Et, si vous vous souvenez, en l'année 2000, ils ont
construit le Millennium Dome, qui
était une grosse tente blanche, pour célébrer l'année 2000, un
investissement important de la part du gouvernement, et personne n'avait pensé : Qu'est-ce qu'on va
faire après? On a approché le gouvernement, on a pris possession de la grande
tente, qui n'avait rien en dessous, on a
construit vraiment une ville à l'intérieur de la tente avec un aréna de
17 000 places, un lieu pour
un casino qui était projeté dans le temps, et puis un aspect commercial, pas de
résidentiel, mais strictement restaurants, bars, etc., commerces au
détail à l'intérieur d'une tente qui maintenant attirent 8 millions de
personnes par année.
Plus
récemment, AGE a ouvert ce qu'ils appellent Mercedes Platz à Berlin. L'aréna a
été construit vers l'année 2011-2012,
un aréna de 16 000 places, et maintenant, aux alentours, on retrouve
tous les éléments qu'on retrouve à L.A. Live et à l'O2 à Londres.
Donc, c'est
une compagnie qui a pris des sites, dans le cas de Los Angeles, sites
industriels; dans le cas de Londres, une infrastructure qu'ils avaient
construite sans vraiment de la planification de l'avant; et puis, Berlin,
c'était vraiment un site, une terre juste à
l'extérieur de la ville. Et puis on a créé des centres qui sont des
destinations 365 jours par année, pas seulement pour les touristes,
mais pour les résidents de la ville.
Je fais partie du
comité du quartier avec M. Labrecque, en tant que partie prenante, avec
l'Impact, et puis, mes deux premiers meetings, j'ai été très tranquille, comme
M. Labrecque peut l'attester, je n'ai pas dit grand-chose. Mais on m'a posé la question,
à mon troisième meeting, qu'est-ce que je pensais, et puis j'ai regardé les 3,6 millions pieds carrés
du Quartier olympique, qui est 10 fois
plus grand que ce qu'on a fait à L.A. Live, et toutes les infrastructures qu'on a eu à construire à
Los Angeles, à Londres et à Berlin existent déjà dans le Quartier olympique.
Tout ce qui est nécessaire est là. Je
pense qu'il y a 1 million de
visiteurs par année, au Quartier olympique, deux stations de métro, dans une
ville qui, d'après moi, semble
s'étendre vers l'est. L'est de Montréal, je pense que c'est un aspect important
dans la croissance de la ville, et puis on a tous les éléments pour
qu'il y ait quelque chose de vraiment spécial.
Moi,
je regarde la loi n° 15, j'en ai parlé avec M. Labrecque aussi, je
crois que c'est un projet de loi qui peut donner les outils pour permettre à la RIO d'entrer dans des partenariats avec
des entreprises privées, avec le but de créer non seulement un site touristique, mais un site touristique qui
en a encore plus à offrir et aussi un site de... une destination pour les
résidents de la ville de Montréal, une place où on veut aller, non
seulement pour voir un match de soccer, ou un spectacle au Stade olympique ou tous les autres éléments qui
sont là, mais parce qu'il y a des choses à faire, pas seulement dans le
contexte de l'événementiel, mais ce
qu'on fait avant un événement, ce qu'on fait après un événement et même ce
qu'on fait les journées où il n'y a
pas d'événement. C'est une place où on peut y retourner parce que ça devient
vraiment une destination pour les résidents de la ville de Montréal.
Donc,
moi, c'est mon opinion macro sur le projet de loi n° 15.
Je crois que, de plus en plus, on voit des partenariats public-privé qui ont pour but de créer quelque
chose de transformateur, tant au niveau pour le public, pour la population,
mais aussi pour le privé qui cherche à faire
un investissement et avoir un retour sur l'investissement. Donc, je pense que
j'ai pris moins de mes 10 minutes, mais je vous remercie.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci, M. Gilmore. Alors, nous y
allons avec la ministre. Vous avez encore 16 min 45 s.
Mme
Proulx (Berthier) : M. le président, chef de direction,
M. Gilmore, merci de votre présence ici. Toujours un plaisir de partager avec vous. Vous avez été sur
des événements majeurs, 25 ans dans le sport et dans le divertissement.
Vous avez une feuille de route qui
est impressionnante, M. Gilmore. Merci, d'ailleurs, de vous présenter
aujourd'hui dans cette commission parlementaire là.
Donc, le projet de
loi n° 15, société de développement et de mise en
valeur du Parc olympique. Votre projet d'agrandissement,
on en a, au ministère du Tourisme du Québec, entendu parler. C'est un beau
projet pour l'est de Montréal. Vous
savez que le gouvernement du Québec a à coeur, et c'est un engagement
politique, de développer l'est de Montréal, et nous considérons que ça
doit impérativement passer par le Stade olympique. Comment allez-vous, avec la
nouvelle société, si le projet de loi... je
ne veux pas présumer qu'il sera adopté, là, s'il devait être adopté, comment
vous allez vous arrimer avec la RIO dans votre projet de développement
et d'agrandissement, de mise à niveau du Stade Saputo, qui va vouloir exploiter, donc, de ce que je
comprends, le côté nord du terrain, le quadrilatère du parc, donc, qui va
donner sur la rue Sherbrooke, potentiellement un peu aussi sur la rue
Viau, pour ne pas qu'un entre en compétition avec l'autre et s'assurer d'un bon
arrimage entre les projets de développement de la RIO et ce que vous avez à
proposer, M. Gilmore?
• (10 h 30) •
M.
Gilmore (Kevin) : Bien, je pense qu'il faut s'arrimer certainement
sur... Premièrement, il y a entre les quatre murs et à l'extérieur des
quatre murs. Entre les quatre murs, c'est une question de changer
l'expérience... d'améliorer l'expérience
pour les clients, tant au niveau les gens qui font partie de nos membres,
niveau concessions, salles de bain, etc., circulation, aires de
circulation, mais aussi du côté nord, comme vous avez dit, pour créer vraiment
une expérience plus corporative et VIP. La
plupart des équipes... puis, peut-être, je veux en dire trop, mais, quand on
regarde les équipes sportives, quand
on regarde, disons, 20 000 sièges, il y a environ 30 % à
35 %... c'est haut, on va dire entre 25 % et 35 % des sièges
qui sont pour des corporatifs ou VIP premium, des loges corporatives, des
restaurants, etc., puis souvent ça représente environ
60 % de leurs revenus de matchs. Nous autres, on est environ à... je
dirais, l'aspect premium, on est à 10 %, 15 %, et puis 10 %, 15 % de nos revenus. Donc, du
point de vue affaires, il faut vraiment prendre le côté nord et rénover ça. Mais
ça, c'est entre les quatre murs.
À
l'extérieur des quatre murs, c'est une question, vraiment, de... Présentement,
les gens se présentent au stade, ils viennent pour l'événement, ils
rentrent, ils sortent et ils s'en vont. On n'a pas d'expérience avant, on n'a
pas de... Juste pour donner un exemple, on
ne peut pas faire le tour du stade, on doit marcher dans le gazon, à travers des arbres, etc. Ce n'est pas aménagé pour, vraiment,
créer une aire de circulation autour du stade, ou même une promenade pour
rentrer vers le stade, un lieu où les gens veulent venir avant le match,
peuvent se promener avant, surtout si on parle d'un développement au-delà de juste ce qu'on parle présentement ici,
mais ce que le projet de loi veut faire, permettre vraiment
la commercialisation de certaines parties du quartier.
Donc,
sur l'aspect circulation, l'aspect entrée du stade, il faudrait travailler très
prochement avec la RIO. On a déjà, même,
eu des discussions pour se diriger vers ça et s'assurer qu'en fin de compte ce
qu'on veut faire en concert avec la RIO est en ligne avec son rôle comme
gestionnaire du Parc olympique.
Mme Proulx
(Berthier) : Oui, parce qu'on va vouloir s'assurer que l'expérience
client, touristique, que vous allez offrir
avec des améliorations, une expérience différente du côté du Stade Saputo, que
l'expérience au Stade Saputo des touristes
et des Québécois, des Montréalais puisse ensuite verser naturellement vers le
Stade olympique, le Biodôme, à terme.
M.
Gilmore (Kevin) : Autant en arrivant qu'en sortant. En arrivant, que
ça fasse partie de l'environnement, que, vous savez, il y ait une fluidité à l'arrivée au stade, et, en sortant,
être capable de vraiment rester là au lieu d'aller en voiture et puis
quitter.
Mme Proulx (Berthier) : Ou d'entrer
par le stade et de s'amener chez vous?
M. Gilmore
(Kevin) : C'est ça.
Mme Proulx (Berthier) : Ou
l'inverse, M. Gilmore?
M. Gilmore (Kevin) : Oui.
Mme Proulx (Berthier) : O.K. Vous
avez fait référence au O2 Center qui était dans un terrain complètement
désaffecté, la même chose pour le L.A. Live, qui n'était pas un site prisé, là,
pour du développement économique, le Mercedes
Platz également, à Berlin, qui était situé en dehors de la ville, donc des
sites industriels, des zones un peu désaffectées.
Avec ce que
vous proposez en termes de vision, là, pour le développement du Stade Saputo,
là, ce que vous nous avez présenté,
il y a peu d'enjeux liés, donc, à l'acceptabilité sociale parce que vous êtes
dans des zones un peu désertes, si vous
me passez l'expression. Là, vous arrivez dans un arrondissement, une partie de
la ville de Montréal qui est beaucoup plus
densément peuplée que ce à quoi vous faites référence. Comment vous allez vous
assurer qu'il y ait une acceptabilité sociale avec le plan de
développement que vous présentez aujourd'hui?
M. Gilmore
(Kevin) : Bien, nous autres, présentement, nos activités au stade ne
vont pas changer, hein, dans le sens
qu'on a 17 matchs dans la saison régulière, on en a 19 avec le championnat
canadien, les séries on peut en rajouter une couple d'autres, peut-être quelques matchs amicaux, donc on a entre 19
et, je dirais, 21, 22 événements par année. Ça, ça ne va pas changer. La seule chose qui va changer dans
le quartier, c'est vraiment l'arrivée des gens et le fait que les gens vont
rester, on espère, dans un quartier qui est
aménagé pour attirer les gens et les garder là, permettre que les gens puissent
aller manger avant un match, rester
après un match, aller prendre un verre, se tenir dans le quartier. Et puis ça,
honnêtement, ce n'est pas sur
l'Impact de faire ça. Nous autres, on devient une ancre pour l'événementiel, on
devient 22 des événements qui attirent
les gens. C'en prend plus que 22, événements, c'est pour ça que la
réaffectation du Stade olympique, c'est quelque chose d'important, pour
être capable de donner plus que 20 événements par année. Parce que, comme
à Los Angel, à L.A. Live, on a
600 événements par année entre les trois sites dont je viens de
mentionner. Donc, nous autres, on joue un petit rôle là-dedans, c'est une vingtaine d'événements par année, mais
en travaillant avec la RIO pour vraiment créer une vision plus à travers
le quartier, comment on peut travailler ensemble pour attirer les gens et les
garder là...
Mme Proulx
(Berthier) : Vous parliez de la société de développement mais
également de la mise en valeur du Parc olympique. J'imagine, M. Gilmore,
que, dans ce que vous souhaitez construire ou de mettre à niveau avec le Stade
Saputo, vous allez vous arrimer également pour ne pas avoir une cicatrice
architecturale qui détonerait avec le Parc
olympique ou que tout agrandissement viendrait cacher ma tour, je veux dire, ma
tour à moi. Vous allez vous assurer que vous n'allez pas cacher ma tour?
M. Gilmore (Kevin) : Oui. On
comprend l'axe visuel. On le comprend.
Mme Proulx
(Berthier) : O.K. Oui,
parfait. Excellent. C'est impératif pour nous. Donc, vous avez évidemment, dans...
M. Gilmore
(Kevin) : Oui. Non, écoutez,
c'est un enjeu. Parce que, je veux dire, j'écoutais M. Tremblay puis je
me disais : On peut toujours
mettre le quartier dans une bulle et puis préserver l'aspect patrimonial pour
des années et des années, mais il y a beaucoup
de sites patrimoniaux, dans toutes les grandes villes, qui sont préservés, mais
ils font partie d'un quartier
vibrant. C'est beau d'avoir des patrimoines, mais, si on a ou si on peut avoir
1 million de personnes par année qui
ont la chance d'avoir l'expérience
autour d'un site patrimonial, ou on a 10, 15 millions, ça fait une grosse
différence. On doit le partager,
notre patrimoine, pas le protéger à un certain point où il n'y a aucun intérêt
à y aller. Donc, je pense qu'il y a une balance à faire entre les deux.
Mme Proulx
(Berthier) : Donc, une
intégration architecturale qui va respecter la valeur patrimoniale qu'est le
Stade olympique de Montréal, s'il devait y avoir, donc, des rénovations de mise
à niveau du Stade Saputo.
M. Gilmore (Kevin) : Oui.
Mme Proulx (Berthier) : Je n'ai pas
d'autre question, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Est-ce qu'il y a des députés qui veulent prendre... Alors, nous
laissons la parole à la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Mme
Foster : M. Gilmore, je vous
remercie pour votre présentation à la fois très éloquente. Vous avez une
feuille de route fort impressionnante dans les domaines sportifs et
événementiels. Donc, votre opinion et votre avis ici étaient largement utiles. D'ailleurs, j'aimerais vous entendre plus
spécifiquement, vous avez déclaré que le projet de loi amenait des outils,
donc, ouvrait la porte à amener des outils
pour des partenariats avec des entreprises privées, pour faire un ancrage
événementiel touristique avec le
site. Justement, je voudrais vous entendre plus amplement, est-ce que vous avez
des commentaires à formuler justement
sur la structure administrative ou les mesures de gouvernance qui seraient
mises en place par le projet de loi, qui permettraient et qui
favoriseraient ça?
M. Gilmore (Kevin) : Non,
sauf, en général, je pense que le système de gouvernance, et l'aspect
administratif qui doit être mis en
place, doit protéger les intérêts patrimoniaux du quartier et les autres
enjeux, mais il doit aussi être, comme on
dit, «open for business». On ne peut pas être tellement... La gouvernance peut
être un très bon outil et, des fois, ça peut être un obstacle, dans le sens
qu'on doit être ouverts... Si on veut entrer dans des partenariats public-privé
pour créer un quartier de
divertissement, et sportif, culture, etc., et vibrant avec des gens qui
viennent là à chaque année, ça prend une ouverture. Il ne faut pas s'ancrer dans l'administratif, dans la
gouvernance à un certain point où les gens d'affaires viennent, s'assoient à la table avec des projets vraiment
visionnaires, transformateurs, puis ils se rendent compte à la fin que c'est
impossible. Il faut prendre ça en ligne de compte.
Les
trois sites que j'ai mentionnés... Celui à Londres a été fait avec le
gouvernement de la Grande-Bretagne, très étroitement lié avec eux autres, point de vue... l'aspect patrimonial de
la grande tente qui avait été construite un an avant, mais quand même c'était
important. AEG a travaillé avec eux autres, mais eux autres étaient ouverts à
créer quelque chose qui permettait à
l'entreprise privée d'entrer là, d'investir des sommes importantes d'argent
dans le projet, mais d'avoir un rendement sur leur investissement.
Mme Foster :
Parfait. Moi, je n'ai pas d'autre question.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Est-ce qu'il y a... Oui, le député de Chauveau.
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je me permets, M.
Gilmore, de vous saluer, à l'instar de Mme
la ministre et Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré, de souligner votre feuille de
route. Je suis un grand amateur de
sport, et de voir avec quelles équipes que vous avez collaboré, c'est
impressionnant, et je suis convaincu qu'en vos mains on est capables
d'aller plus loin.
Et
je me permets aussi, par votre entremise, de saluer un collègue que j'ai connu
dans une autre vie, Richard
Legendre, que vous saluerez de
ma part, s'il vous plaît, un homme que j'ai beaucoup apprécié.
Et
justement je veux vous parler de la contribution de l'Impact. Moi, je suis un
fan de l'Impact. J'ai eu le plaisir de participer
à un de vos événements l'année dernière. J'aimerais y aller plus souvent,
effectivement. Et je vous souhaite une bonne
saison, là, une bonne continuité de saison. Mais j'aimerais avoir peut-être des
données sur l'Impact et l'impact que vous avez sur le tourisme à
Montréal, la provenance des fans, ceux qui viennent aux matchs.
Parce que, là, on
parle de développer la société. Le projet de loi n° 15
que la ministre met en place va permettre justement de faire un pas de plus. On
veut justement attirer des gens au Québec, et des gens du Québec aussi qui vont
vous voir. Avez-vous des données du Québec ou de l'étranger, les gens qui
viennent voir les matchs à Montréal?
M.
Gilmore (Kevin) : Oui, on a des données, mais, généralement, je vais
vous dire que la plupart de nos partisans, de nos membres viennent de la
grande région de Montréal, puis ça, c'est normal avec le sport.
Ce
qui attire le tourisme, c'est les grands événements. Je vous donne un exemple.
Le club Real Madrid est venu s'installer
ici, à Montréal. Il s'est installé à Montréal pendant 10 jours cette année
pour un entraînement. Le Real Madrid, c'est peut-être le plus grand club
au monde, avec des gens, partout au monde, qui sont fans finis de...
Des voix :
Barça.
M. Gilmore
(Kevin) : Oui, oui, je le sais. Il y en a qui...
Une voix :
Le Barça, oui. Le Barça est fort.
• (10 h 40) •
M. Gilmore
(Kevin) : ...prennent Barcelone, mais j'ai dit : Un des grands
clubs. Mais ils sont venus s'installer à
Montréal pour faire leur entraînement à notre centre d'entraînement qui est
justement sur la rue Notre-Dame, juste au sud du stade, et puis on a fait une pratique ouverte où on avait
12 000, 13 000 personnes, puis ils parvenaient de partout, ce
n'était pas juste le Québec, il y avait des
gens de New York, il y avait des gens du Maine. On avait des données précises
sur les gens, qui venaient de partout parce que c'était vraiment... ce
n'était pas l'Impact, c'était un club de l'Europe qui s'installait ici, les
gens voulaient les voir.
Le
sport en général attire la ville. Mais je pense que, quand on parle d'impact
touristique, rayonnement, les clubs sportifs
jouent un grand rôle dans la fierté d'une ville, dans ce que le rayonnement
d'une ville... Tant au niveau, dans notre cas, régional, provincial, national
et international, ça permet aux gens, à travers le sport, que ça soit le
Canadien de Montréal, les Alouettes ou
nous-mêmes, de se rattacher à une ville, même s'ils ne viennent pas de la
ville, éventuellement venir visiter leur club.
Donc,
ce n'est pas le «driving force», comme on dit, le tourisme, pour l'Impact. Ce
qui est plus important, quand je
regarde le Quartier olympique, c'est le tourisme qui va venir avec des grands
événements. Je parle souvent de... Quand je suis arrivé ici en 2011, U2 faisait une tournée cet été-là et puis
ils jouaient seulement dans les stades extérieurs, les grands stades, donc ils allaient passer à travers
Montréal. Evenko a construit un stade temporaire de 80 000 places
pour deux jours, 160 000 personnes qui sont venues de partout.
Avec un grand stade, avec les améliorations qu'on doit faire, ces grands événements vont venir à Montréal. On a la Coupe du
monde, en 2026, qui va venir à Montréal. Ça, c'est des aspects qui vont... Ça, c'est des événements, des grands
événements, Montréal, c'est une ville des grands événements, qui vont amener
des touristes.
M. Lévesque (Chauveau) :
Mais là vous parlez... Puis ça m'intéresse beaucoup, vous avez parlé un peu de
l'avant et de l'après de l'événement.
Effectivement, c'est comme un peu... un peu dénudé dans le secteur. Je pense
qu'il y a un manque, honnêtement. Et,
pour avoir vécu plusieurs événements sportifs... Tu vas à Boston, autour du
Fenway Park, tu as le plaisir,
justement, d'arrêter dans les pubs autour, de prendre une bière avant le match,
après, de célébrer la victoire, la défaite,
peu importe, tu as du plaisir. Et vous en avez parlé tout à l'heure, le projet
de loi va favoriser l'amélioration, peut-être, de l'offre commerciale. Puis la
famille Saputo serait prête à investir ou souhaite investir de l'argent pour
bonifier le Stade Saputo. Quels
seraient, selon vous, ces besoins-là, autour, là, pour améliorer l'offre
commerciale dans l'est de Montréal? Ça serait quoi, là, les besoins?
M. Gilmore
(Kevin) : Bien, je pense que les besoins... Premièrement, sans parler
de l'aspect commercial, toutes les
équipes aiment avoir un point de rassemblement où les partisans peuvent
s'amener avant un match. Surtout, on voit ça dans le soccer. On le voit
un peu dans le football américain, dans le sport collégial.
M. Lévesque
(Chauveau) : Le «tailgate», là, c'est ce qu'on parle un peu, là.
M. Gilmore
(Kevin) : Bien, pas nécessairement un «tailgate», mais une grande
entrée, une grande entrée où les gens peuvent
se rassembler avant. Même le concept de «tailgate» peut entrer... si on a une
grande esplanade qui permet ça, mais pour que l'événement commence deux,
trois, quatre heures avant un match.
L'aspect
commercial, ça, c'est important pour les parties qui vont s'amener à la table
pour dire : On veut regarder un
projet de développement avec vous, la RIO, parce qu'on trouve que, si on
projette... si on a 1 million de personnes, mais, avec ce qu'on fait avec
le stade, avec ce qu'on fait avec le Stade Saputo, avec les événements qu'on va
amener ici, il va y avoir plus
d'achalandage, et nous autres, on veut participer à ça, on veut investir des
dollars dans les aspects commerciaux,
ça, ça va juste ajouter à l'expérience. Ce n'est pas quelque chose que nous
allons contrôler... mais sachant que
Michel et son équipe sont là pour... point de vue gouvernance, administration,
préservation du patrimoine, mais faire le
ballant entre ça et l'aspect commercial, que ça va être un développement qui va
juste améliorer l'expérience pour nos clients.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Je vous ai laissé un peu plus de
temps puisque vous nous aviez accordé... ou, enfin, vous n'aviez pas
pris votre 10 minutes, mais, en temps normal, j'aurais dû vous couper.
Mais c'est bon.
Alors, nous y allons
avec, maintenant, l'opposition officielle, avec le député de Viau. Vous avez
11 minutes.
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. Merci, M. Gilmore, pour votre présentation.
Donc, je vous ai écouté avec beaucoup
d'attention. Donc, la première question que... Par rapport à votre feuille de
route, vos expériences professionnelles, avez-vous eu, dans votre histoire de vie de développeur... Avez-vous eu
l'opportunité ou l'occasion, que ce soit dans vos différentes expériences, à Londres, Berlin, un peu
partout, de développer des sites protégés ou, du moins, des sites ayant
une certaine valeur patrimoniale?
M. Gilmore
(Kevin) : Le site de Londres était un site patrimonial, dans le sens
que le dôme a été bâti par le gouvernement
pour l'année 2000 et est resté vide. Mais je crois qu'il y avait eu des...
le gouvernement avait été approché pour
faire des développements où on se débarrassait du Millenium Dome. Parce que, si
vous y pensez, c'est une grande tente. Qu'est-ce
qu'un développeur peut faire avec ça, point de vue résidentiel, point de vue
développement commercial, etc.? Donc, cet aspect-là était difficile.
C'était un défi, compte tenu du fait qu'on devait préserver ça. On a travaillé
avec le gouvernement pour s'assurer que c'était préservé et on a
trouvé une façon de bâtir le tout sous le dôme. Donc, de l'extérieur, ça
paraissait pareil, mais, une fois qu'on rentrait à l'intérieur, c'était un
monde presque créé à l'intérieur d'une grande tente. Donc, ça, c'est une
expérience où, vraiment...
Les
autres sites, c'étaient des sites... À Los Angeles, c'est un site industriel. À
Berlin, il y avait certainement un aspect
patrimonial... moi, je n'étais pas vraiment impliqué dans Berlin, mais site patrimonial à
cause de la ville comme telle.
M.
Benjamin : Vous comprendrez
que le projet de loi qu'on étudie, c'est le projet de loi sur la Société du développement
et de mise en valeur du Parc olympique. Dans
cette mise en valeur... Et beaucoup d'acteurs qu'on a entendus jusqu'à présent... Et d'ailleurs
le projet de loi, d'ailleurs, le dit, il
y a cette volonté de protéger le
patrimoine du Parc olympique, et c'est quelque
chose qui m'apparaît important, cette protection du patrimoine. Et je vous
suis quand vous parlez de l'importance d'avoir cet équilibre.
Qu'en est-il de la
protection du patrimoine sportif du Parc olympique?
M. Gilmore (Kevin) : Merci de poser la question. Parce que,
quand M. Tremblay a répondu, il a parlé de la commémoration... commémorer le sport. Je pense que c'est bien de
commémorer le sport, mais on ne peut pas oublier... ce n'est pas juste
le passé du sport, mais le futur. Comme moi, j'en... Moi, comme, ça fait
27 ans que je suis dans le sport. Le
sport, ça inspire les jeunes, ça inspire la participation. L'impact
positif que le sport a sur la société en
général, tant pour nos jeunes
que notre système médical, on peut passer une commission parlementaire entièrement
sur ça.
Donc, le patrimoine du sport dans le passé, c'est
important, mais ce qui est plus important, c'est comment on peut continuer à
promouvoir l'intérêt dans le sport qui mène à la participation dans le sport
dans nos grandes villes, dans notre société. Le soccer est le sport le plus populaire au
monde. Ça prend une balle, ça prend une ruelle, une cour en
arrière. On a un propriétaire qui, lui, depuis 25 ans, promeut le
sport par entremise de son équipe de soccer, maintenant le centre d'entraînement, qui amène les plus grandes équipes
du monde ici, à Montréal, pour
s'entraîner, et l'académie, qui permet à des jeunes joueurs d'apprendre
le soccer et d'avoir le potentiel de devenir des professionnels.
Mais ce qui est important
dans la promotion du sport, c'est les grands événements, c'est de voir un
match, de s'inspirer d'un joueur, de vivre
les moments qui créent un lien émotionnel entre une jeune personne et un sport
et que cette jeune personne là se
dise : Moi, je veux devenir lui ou elle. Sans les stades, que ça soit le
Stade Saputo ou le Stade olympique, sans les infrastructures sportives,
on ne peut plus inspirer les jeunes, donc on perd ça.
M. Benjamin :
Vous comprendrez que le Parc olympique n'est pas un site situé nulle part,
c'est un site qui est situé dans un
secteur, somme toute, assez résidentiel, au nord. L'autre côté de la rue,
Pierre-de-Coubertin, c'est des résidences. Le Stade Saputo, c'est la
plus... l'une des installations les plus récentes dans ce secteur.
Ma
question : Par rapport à la vision de développement de ce secteur, au
niveau de l'Impact ou du moins du Stade Saputo, avez-vous réalisé des
études d'opportunité pour le développement de ce secteur?
M. Gilmore
(Kevin) : Non, parce que,
vraiment, nous autres, quand on regarde notre business de
l'Impact, le micro, comme j'ai dit, c'est vraiment entre les quatre murs
et l'expérience qui rentre là. Ce que j'ai partagé avec vous au point de vue
moi quand je regarde le Quartier olympique, c'est plus une opinion personnelle
et professionnelle, compte tenu de mon expérience.
L'Impact est une partie prenante dans un petit coin du Quartier olympique, du
côté nord-est. Le stade est là, l'entrée est importante, l'approche est
importante. Ce qui va être créé dans le futur peut être très positif pour nous.
Mais est-ce que nous autres, on a fait des
études? Non, parce que nous autres... Vraiment, quand je mets mon chapeau
Impact et Stade Saputo, je regarde
dans les quatre murs et l'arrivée, et la venue, et le va-et-vient des gens qui
viennent au stade. Donc, non, pas d'étude sur l'aspect du quartier comme
tel.
• (10 h 50) •
M.
Benjamin : Vous comprendrez aussi, M. Gilmore, que, quand on parle du
développement économique de ce secteur...
Et là je vais vous poser une question en lien avec justement votre expérience
professionnelle : Comment avez-vous travaillé les enjeux d'acceptabilité sociale autour des différents
projets que vous avez développés par le passé? Comment vous vous êtes pris?
M. Gilmore (Kevin) : Écoutez, moi,
celui dans lequel j'étais le plus impliqué, c'était Los Angeles, et Londres un peu, mais c'est deux développements spéciaux, dans le sens que le... À l'origine, Anschutz Entertainment Group a acheté 25 acres
de terrain industriel au sud du centre-ville commercial... du centre commercial
de la ville de Los Angeles. Et donc il
y avait... Je pense que, dans le temps, il y avait 10 000 résidents,
dans le centre-ville de Los Angeles. Ce qu'ils ont fait, c'est qu'ils ont... tout l'aspect «entitlement»,
zonage, etc., a été fait au préalable pour créer des zones vraiment
résidentielles aux alentours, et puis
ils ont vendu tout, sauf huit acres. Et puis maintenant il y a 100 000 personnes
qui demeurent dans le centre-ville de
Los Angeles. Donc, c'était un peu différent, dans le sens qu'il n'y avait pas
de quartier résidentiel, c'était un quartier
vraiment industriel. Ils ont créé le résidentiel autour,
et puis le mixte était plus vers, je dirais, les jeunes professionnels, comme on voit maintenant au centre-ville de Montréal,
où la vie urbaine est quelque chose d'assez régulier et même désiré par
eux.
Londres, c'était différent, dans le sens qu'il
n'y a aucune résidence dans les alentours, c'est dans la région de Canary Wharf, l'autre bord de la rivière, c'est
des édifices surtout commerciaux, et puis, encore une fois, c'est en dessous
d'une tente. Donc, question de bruits, question de lumières, ce n'est pas vraiment
un enjeu.
Mais,
écoutez, je reconnais que c'est un quartier résidentiel et puis que c'est un
des enjeux. Si on regarde vraiment
un développement, dans le quartier, qui est transformateur, il faut prendre en
ligne de compte l'impact sur les résidents.
M.
Benjamin : Sur les enjeux,
en fait, cette semaine d'ailleurs... Donc, vous semblez suggérer, dans votre
présentation tout à l'heure, de faire une transformation, c'est le mot que
vous avez utilisé, transformation pour en faire une destination événementielle.
Et comment... Et qu'est-ce que... Quels sont les impacts, je fais toujours
référence à vos expériences passées, que
vous envisagez, que vous prévoyez qui peuvent arriver, donc, en termes de...
par rapport à l'acceptabilité
sociale? Vous avez parlé de bruits, y a-t-il d'autres impacts que
vous envisagez?
M. Gilmore
(Kevin) : Bien, dans un premier temps, je veux juste vous corriger, ce
n'est pas une suggestion que je fais,
c'est une opinion que j'ai présentée, dans le sens que moi, je ne suggère pas
que le Quartier olympique devrait devenir un quartier comme L.A. Live ou comme The O2 à Londres, mais a le
potentiel de l'être. Donc, c'est une opinion, une observation de ma part, ce n'est pas une suggestion. Mais,
quand je regarde l'aspect transformateur des développements dont j'ai parlé,
c'est des aspects qui ont vraiment
changé la dynamique d'une... et qui ont enrichi et qui ont, comment je peux
dire, «invigorated»...
Une voix : Revitaliser.
M. Gilmore
(Kevin) : ...revitalisé une portion d'une ville à Los Angeles, de
Londres et de Berlin. Et puis maintenant c'est comme... À Los Angeles,
on ne peut pas imaginer le centre-ville de Los Angeles sans ça, sans L.A. Live.
M. Benjamin :
Et une question, je pense, qui va intéresser beaucoup d'amateurs de soccer, et
l'amateur de soccer que je suis
aussi, en lien avec la prochaine Coupe du monde, qu'est-ce qui est envisagé
actuellement par l'Impact de Montréal, le
Stade Saputo et le Parc olympique en termes d'initiatives, d'actions pour
l'ensemble des amateurs de soccer québécois?
M. Gilmore (Kevin) : Nous autres, on
voit la Coupe du monde en 2026 comme un événement qui pourrait être non seulement un grand événement pour la
ville, pour le soccer, pour promouvoir le soccer. C'est quelque chose d'important pour nous.
J'ai de la misère à imaginer que, si la Coupe du monde vient au Canada, il n'y
aurait pas de match à Montréal, j'ai de la misère en tant que personne
qui oeuvre maintenant dans le sport, sachant l'importance du soccer à Montréal. Du point de vue de notre implication...
puis M. Labrecque peut me corriger, mais je pense qu'on a signé une
entente avec la FIFA en ce qui concerne le centre d'entraînement, pour
permettre aux équipes qui sont ici de se servir du centre d'entraînement
durant le séjour, oui.
M. Benjamin :
Bien, je pense que je...
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Il reste 25 secondes.
M.
Benjamin : 25 secondes, et, avec le consentement des collègues,
je vois que M. Labrecque semblait vouloir ajouter un complément de
réponse. Donc, allez-y. Si mes collègues consentent?
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, on a besoin du consentement. Est-ce qu'on est d'accord, Mme la ministre?
Mme Proulx
(Berthier) : Oui.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Oui? D'accord.
M. Labrecque (Michel) : Oui, il y a un partenariat qui est signé. La
ville de Montréal, c'est sa candidature. C'est la ville qui
pilote la candidature, et nous, le Stade Saputo, l'Impact et le Parc olympique,
nous avons signé un document d'engagement, et que la ville transporte par la
suite, oui.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait, merci. Alors, merci pour l'échange intéressant. Nous y allons maintenant
avec le deuxième groupe de l'opposition, le député de Rosemont,
2 min 45 s.
M. Marissal :
Merci, Mme la Présidente. Bonjour, monsieur. Merci pour la présentation, c'est
assez éclairant.
Moi, je ne connais
rien au soccer, ça fait que je ne ferai pas semblant que je connais ça. Je
remplace le député d'Hochelaga-Maisonneuve qui, lui, est un fan fini de l'Impact. Il aurait peut-être
eu des questions plus sportives à vous poser, mais moi, je veux plus y aller sur... D'abord, une question
météo. Est-ce que le stade fait toujours partie, pour
l'Impact, d'un plan de repli pour les premiers matchs du printemps?
M. Gilmore
(Kevin) : Oui. Ça, c'est un
enjeu qui... Le Stade olympique est un stade qu'on a de besoin parce que, présentement, le Stade Saputo, il
n'y a pas d'hivernisation. On regarde ça comme projet. C'est un autre investissement
qu'on regarde, à faire dans
l'automne 2020. Avec des améliorations au stade, ça va devenir une option
plus plausible, mais présentement c'est un stade... les coûts sont très élevés pour
nous, l'impact financier de jouer des matchs au Stade Saputo, sauf quand c'est des matchs de 60 000 personnes comme les finales de
conférence ou CONCACAF, mais les matchs en début de saison,
financièrement, c'est très difficile.
M. Marissal :
...dit : Stade Saputo. Vous vouliez dire Stade olympique, je présume.
M. Gilmore
(Kevin) : Oui, oui.
M. Marissal :
D'accord.
M. Gilmore
(Kevin) : Non, le Stade Saputo n'est pas hiverné... hivernisé.
M. Marissal :
Non, vous avez dit : C'est des matchs qui coûtent cher au Stade Saputo.
Vous vouliez dire, je présume, le Stade olympique...
M. Gilmore
(Kevin) : Ah! je voulais dire l'organisation, quand on joue au Stade
olympique, oui.
Le
fait qu'on peut avoir 25 000 personnes au Stade olympique, ça paraît
un peu vide. Au Stade Saputo, 20 000, on est plein à craquer. L'expérience pour les joueurs, jouer sur un terrain
synthétique... C'est tous des enjeux qui font partie du fait que, pour nous, présentement, ce n'est pas
l'option favorite, dans le sens qu'il y a des enjeux économiques, sportifs
et du point de vue de l'expérience client.
Mais on espère qu'avec la venue de la Coupe du monde en 2026 et les projets
pour le stade, pour se préparer pour ça, ça va devenir un stade parfait
pour les grands matchs.
M.
Marissal : ...ma deuxième question, rapidement, vous aurez à peine le
temps de répondre. Les matchs de 2026, vous
dites, dans votre esprit, il est inconcevable qu'il n'y ait pas de matchs à
Montréal. Pour vous, c'est au Stade olympique?
M. Gilmore
(Kevin) : Oui.
M. Marissal :
...c'est bon. Pas d'autre question. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Pas d'autres questions? Parfait, merci.
M. Marissal :
Bien, oui, mais je n'ai pas de temps.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous y allons avec la députée de Gaspé.
Mme Perry
Mélançon : Merci, Mme la Présidente. Bonjour, M. Gilmore. Moi, je
suis fan de soccer et je me rappelle d'un
souvenir de voyage, justement, la Coupe du monde U20 en 2007, j'y avais
participé. J'étais partie de Gaspé, puis ça avait été un très beau voyage. Puis c'est le fun de voir des gens qui
ont une vision d'affaires qui inclut tout l'événementiel au niveau
sportif.
Donc, il y a
quand même certaines craintes par rapport à augmenter l'achalandage dans
certains milieux qui ne sont pas
autant dévitalisés que certains secteurs que vous avez mentionnés tout à
l'heure, où est-ce qu'on a eu un investissement massif, là, pour développer des sites, des sites sportifs. J'arrive de
France. Il y a eu la CAN au mois de juillet. En France, c'était vraiment... durant la demi-finale, par
exemple, Algérie-Nigeria, il y a eu quand même de l'action dans les rues, tout
ça, puis ce n'était pas nécessairement sécuritaire, là, ni pour les touristes
comme moi ni pour les résidents, et tout. Donc, est-ce que ça, c'est un aspect que vous considérez? C'est comment on
gère ça, quand je parle, vraiment, pour l'acceptabilité sociale, c'en
fait partie, de tout ça, là, l'aspect sécuritaire de ces événements-là?
M. Gilmore (Kevin) : Mais je
pense que, dans le contexte de grands événements comme la Coupe du monde, l'aspect sécurité, c'est toujours une priorité, et
ça doit être une priorité, puis ça, ça revient aux organisateurs de s'assurer
que la sécurité est là.
Quand on
parle de créer un quartier où il y a plus d'événements par année qu'on a
présentement et plus d'achalandage, la
sécurité est un aspect, mais ce n'est pas... Quand on parle de gros événements,
en France, où il y a eu des problèmes, c'est à cause vraiment de la nature du sport puis de l'événement comme tel.
Donc, ça, ça va être un enjeu. La Coupe du monde en 2026, la sécurité,
ça va être un enjeu, ça va être une priorité.
Mais, en ce
qui concerne aller de 40 événements, dans le Quartier olympique, à une centaine
d'événements puis l'achalandage qui va venir avec ça, on l'a déjà vécu, dans le
sens que... On se souvient, dans les années 70-80, les Expos jouaient 82 matchs par année, puis il y avait
45 000 personnes qui se présentaient. Ce n'était pas nécessairement
un enjeu dans le temps. J'imagine
qu'on a évolué, puis, si on fait quelque chose, il y a des aspects commerciaux,
etc., où les gens peuvent... au lieu de rentrer tous en même temps puis
sortir tous en même temps, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire dans le quartier, que l'aspect achalandage va être
minimisé par le fait que les gens vont venir des heures à l'avance, vont
rester après, donc ce ne sera pas comme le gros rush en rentrant et en sortant,
comme on voyait dans le temps.
• (11 heures) •
Mme Perry Mélançon : Merci.
Rapidement, est-ce que vous voyez du rôle du gouvernement?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Neuf
secondes.
Mme Perry Mélançon : Ah! bon, bien,
on doit passer... Merci beaucoup.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, nous vous remercions beaucoup, M. Gilmore,
pour votre contribution aux travaux de la commission.
Nous allons
prendre quelques minutes, un bon petit cinq minutes, pour une pause et
commander le café pour ceux qui en veulent. Ça vous va? Donc, on se
retrouve à 11 h 5. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 1)
(Reprise à 11 h 9)
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Alors, nous allons reprendre nos travaux. Bienvenue à l'Institut national du sport du Québec. Je vous
rappelle que vous disposez de 10 minutes pour faire votre exposé, puis
nous procéderons à la période d'échange avec les membres de la
commission. Je vous invite donc à vous présenter puis à commencer votre exposé.
Institut national du sport du Québec (INS Québec)
M. Quinn
(Tom) : Merci, Mme la Présidente. Mme la ministre ainsi que Mmes et
MM. membres de la commission, mon nom est Tom Quinn. Je suis président
du conseil d'administration de l'Institut national du sport depuis les derniers
six ans. Juste pour faire un peu de background de mon côté, je suis l'ancien
président, pour 15 ans, des Jeux du Canada. Je suis aussi l'ancien président de Forzani Group, qui inclut Sports
Experts, L'entrepôt du Hockey, Atmosphère et toutes ces bannières-là. J'ai été là pour 35 ans avant
de faire ça. J'étais impliqué... J'étais ancien membre de l'équipe du premier
centre national d'entraînement pour l'équipe
de badminton pour le Canada. J'ai joué l'Omnium canadien,
le US Open puis plusieurs autres choses. «So», j'ai un background beaucoup
dans le sport. Je suis aussi dans le commerce depuis 35 ans, plusieurs choses. Je suis toujours impliqué avec le
sport amateur, depuis longtemps. Et c'est pourquoi je suis ici aujourd'hui, juste pour continuer à mettre un peu de présence avec l'INS
puis l'opportunité qu'on va avoir au Stade olympique pour continuer le développement
de ce côté-là.
• (11 h 10) •
Je suis accompagné de notre président-directeur général, M. Gaétan Robitaille. Nous remercions la commission pour... l'occasion
nous est offerte d'intervenir dans le cadre de cette consultation particulière
sur le projet de la loi n° 15.
L'Institut national
du sport du Québec est un organisme privé sans but lucratif qui soutient tous
les athlètes engagés dans un sport olympique
ou paralympique de haut niveau partout au Québec. Pour ce faire, l'INS Québec
développe et maintient partout au
Québec l'accès à un encadrement et à des services intégrés comparables aux
meilleures pratiques mondiales, et ce, tant pour les athlètes de haut
niveau que pour ceux que la prochaine génération.
L'institut
est installé au coeur du Parc olympique depuis juillet 2014. Construit à
même le centre sportif et le stade du
Parc olympique, notre complexe dispose de plus de 150 000 pieds
carrés de superficie, dont 92 % servent à la pratique sportive et
permettent de répondre directement aux différents besoins des athlètes et des
entraîneurs.
Déjà
convaincus de l'importance patrimoniale et d'«architecture» de ce site trop
longtemps mal-aimé, nous sommes persuadés
qu'il n'a pas atteint son plein potentiel comme animateur de premier plan de la
vie sportive, culturelle et communautaire
de Montréal et du Québec. Nous croyons que le titre du projet de loi n° 15 est des plus à propos puisque les dispositions qui y sont prévues viennent fournir des outils
nécessaires qui faciliteront le développement et la mise en valeur du Parc olympique, des lieux symboliques de
Montréal. L'Institut national du sport du Québec est donc favorable au projet de loi n° 15 dans son ensemble. Le plus
que notre modèle de sport est fort dans la province, le plus que nos jeunes
vont êtres plus actifs de vie et gardent la meilleure forme, meilleure vie pour
leur vie avec ça.
Maintenant, juste, je
passe la parole à Gaëtan.
M. Robitaille
(Gaëtan) : Gaëtan Robitaille, je suis le président-directeur général
de l'Institut national du sport depuis 2016,
je suis à l'institut depuis 2010. J'ai un parcours sportif depuis 1987, j'ai
travaillé principalement dans le hockey sur glace, soit au niveau provincial, soit au niveau canadien, soit au
niveau international, participé aux Jeux olympiques de 2002 à Salt Lake
avec l'équipe féminine de hockey canadienne. Donc, ça a été des expériences
intéressantes.
L'institut, pour vous
situer, il y en a quatre, instituts au Canada. Il y a un réseau de
quatre : Calgary, Toronto, Vancouver et
Montréal. On travaille ensemble. Les athlètes, il faut comprendre qu'ils sont
mobiles au Canada, donc c'est les
sports qui s'installent dans des villes, qui s'installent dans des instituts,
puis nous, on regroupe des athlètes d'un peu partout au pays. Donc, on a
aussi un impact pancanadien dans nos activités puis dans notre travail.
Le
Parc olympique est un endroit tout désigné pour installer nos racines. En 1976,
ce lieu a été l'endroit de grands exploits sportifs. Déjà dans la
planification, en 1973-1974, du Stade olympique, on prévoyait l'installation
d'un institut de sport dans la tour. Et vous
savez qu'en 1976, lorsqu'on a eu les Jeux olympiques, la tour était
inexistante, malheureusement. Même s'il a fallu attendre 40 ans, le
rêve ne s'est jamais estompé, et c'est pourquoi nous avons... nous pouvons
affirmer que l'institut s'inscrit
aujourd'hui de plein droit dans l'héritage olympique. Les Jeux olympiques de
Montréal ont laissé un héritage au
niveau des infrastructures. Au-delà des infrastructures, les jeux de Montréal
ont amené le Québec et la communauté sportive
à s'organiser, à se structurer. Donc, il y a eu cet impact-là. C'est à cette
époque, les premiers gestes qui font qu'aujourd'hui nos athlètes sont
davantage connus et mieux encadrés et accompagnés dans leur préparation.
Chez
nous, à l'institut, on a 10 sports résidents, ce qu'on appelle des sports
résidents, des sports olympiques, des sports
paralympiques. On a huit sports d'été... on a neuf sports d'été, un sport
d'hiver. On a huit sports olympiques, on a deux sports paralympiques. On
utilise, évidemment, le centre sportif pour les activités aquatiques. Notre
complexe est utilisé principalement pour le
judo, la gymnastique et l'escrime. Donc, on a créé un lieu, avec l'Institut, à
l'intérieur même du stade, qui est
comparable aux meilleures pratiques partout dans le monde, comme centre
d'entraînement. On reçoit environ 275 athlètes, de 10 sports
différents, à chaque jour, qui viennent s'entraîner.
Depuis 1985, le sport organisé rayonne à partir du Parc olympique, puisque la plupart des fédérations sportives y ont
leur siège social. L'installation de l'institut, à l'été 2014, a en
quelque sorte marqué le retour permanent du sport de haut niveau au Parc
olympique.
Un héritage, pour
qu'il ait un impact significatif, se doit de demeurer vivant pour pouvoir durer
dans le temps. Il doit être ancré dans le passé pour que le présent soit garant
du futur. Nous croyons cependant que la notion d'héritage olympique englobe de
façon plus large la notion de sport et devrait s'étendre à l'ensemble du
système sportif québécois.
Il y a nous qui sont
installés à l'institut. Il y a les fédérations qui sont présentement dans le
stade. Mais l'image, l'héritage des jeux de
1976, elle doit rayonner partout au Québec et partout dans les fédérations
sportives. Nous exprimons le voeu que la nouvelle société de
développement et de mise en valeur du parc s'insère activement dans la
communauté sportive et contribue au développement de notre système sportif
ainsi qu'à la promotion du sport, de l'activité physique.
Concernant
la mission de la nouvelle société, l'institut considère que le premier volet,
portant sur le développement, la
gestion, la promotion et l'exploitation, vient corriger une situation qui
perdurait depuis trop longtemps, une situation qui cantonnait la Régie des installations olympiques
dans un rôle de gestionnaire d'équipement et d'infrastructures seulement.
Heureusement, les dirigeants des dernières
années sont allés au-delà de cette fonction, ça a permis d'avoir un avant-goût
du potentiel de développement du Parc olympique.
Moi
personnellement, je travaille là depuis 1987. J'étais avec les fédérations
sportives, j'étais dans une autre organisation, qui s'appelle
Sports-Québec, et je suis à l'institut maintenant. C'est un lieu de travail,
c'est un lieu de rassemblement, puis c'est
un phare à Montréal, le Parc olympique, puis c'est un phare pour la communauté
sportive partout. Il y a des activités
qui se tiennent chez nous, il y a des jeunes d'un peu partout au Québec qui se
déplacent pour venir s'entraîner à l'institut, et on voit les réactions, on
voit l'impression que ça laisse aux jeunes, qui disent : Ah! je vais aller
m'installer... je vais aller m'entraîner au
Parc olympique, je vais aller m'installer... m'entraîner à l'institut.
L'institut est d'avis que la société bénéficiera
de la marge de manoeuvre nécessaire pour réaliser le plein potentiel de ce site
tout à fait unique et grandiose, un potentiel qui devrait aussi
contribuer à la dynamisation du secteur, rejaillir sur l'ensemble de Montréal.
En ce qui a
trait aux projets de développement, de partenariats et autres initiatives qui
pourraient être envisagés par le
parc, nous souhaitons qu'ils soient analysés en fonction de leur pertinence,
leur cohérence et l'harmonisation en fonction de la vocation du site. Les aspects de rentabilité
et de retombées financières prennent beaucoup de place lors de l'analyse,
il faut s'assurer... il faut assurément en tenir compte, mais il faut également
s'assurer que les projets n'affectent pas négativement l'intégrité et
l'héritage du Parc olympique. À notre avis, la conjonction des deux volets de
la mission envisagée pour la société devrait
permettre une cohérence. L'excellence sportive a toujours été hautement
valorisée par la population québécoise, l'appui et l'engagement du
gouvernement du Québec étaient indéfectibles. L'exemple que je vous donnerai, c'est : la construction de
l'institut a été un élément qui a été pleinement financé par le gouvernement du
Québec, donc ça nous place de façon avantageuse dans le système sportif
québécois.
M. Quinn
(Tom) : Comme dernier volet de notre intervention, nous aborderons
quelques aspects liés à la gouvernance de
la nouvelle société. En ce qui a trait de la composition du conseil
d'administration, nous, respectivement, recommandons, en tout respect, qu'un des membres soit issu du
système sportif québécois. Cette personne, au-delà de l'économie, devra être reconnue dans la communauté sportive pour son
expérience et son expertise dans l'organisation de la gestion du sport fédéré. Le conseil d'administration pourra aussi
compter sur une ressource qui connaît intimement le système sportif et
qui pourrait ainsi contribuer au meilleur arrimage entre le Parc olympique et
les communautés sportives québécoises. L'INS Québec se réjouit de la création
d'un comité des immobilisations prévu à l'article 31.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Je vous remercie pour votre exposé, c'est
malheureusement tout le temps dont nous
disposons. Alors, nous allons maintenant débuter la période d'échange. Mme la
ministre, la parole est à vous, vous disposez de
16 min 30 s.
• (11 h 20) •
Mme
Proulx (Berthier) : M. Quinn, M. Robitaille, merci infiniment de votre
présence. Auprès de notre gouvernement, on a évidemment à coeur le développement sportif, la promotion du sport.
Nous avons d'ailleurs une médaillée olympique qui siège au Conseil des ministres du Québec, qui d'ailleurs fait la
tournée des régions du Québec pour inciter les Québécois, les Québécoises jeunes et moins jeunes à pratiquer
de l'activité sportive, à faire du sport. Donc, j'imagine que la députée
de Brome-Missisquoi serait très heureuse de vous entendre et de vous voir
présentes aujourd'hui.
Je pense
que l'Institut national du sport du Québec
pourrait quelque chose... pourrait être un élément rassurant pour
Héritage Montréal, qui peut, à certains égards, et je les entends, avoir des
inquiétudes sur la conservation du patrimoine, de l'héritage, de l'édifice lui-même, qui est le Stade olympique, qu'on
le protège. Mais je pense que l'Institut
national du sport du Québec est un bel exemple qu'on peut intégrer un
institut extrêmement moderne, de très, très haut niveau, qui développe et qui
accueille des athlètes d'élite chez nous.
J'aimerais
que vous nous racontiez un peu comment, à l'intérieur du Stade olympique et
cette icône architecturale, l'institut national s'y est installé avec un
air très, très moderne et que les deux vont très bien ensemble.
M. Robitaille
(Gaëtan) : Au moment du développement du projet, je vous dirai, dans
les années 2010, 2011, 2012, parce
qu'on a construit en 2013, on a travaillé de très près avec la Régie des
installations olympiques pour faire le design de notre complexe. Il faut comprendre qu'on construisait à l'intérieur,
donc on construisait en partie dans le centre sportif et en partie dans le Stade olympique, on est
carrément à cheval entre les deux sections, et on a voulu garder cette
architecture. Je prends l'exemple du
centre sportif, l'espace qu'on occupe présentement, anciennement c'étaient des
terrains de badminton, et il y a un
espace libre jusqu'à la voûte, qui est le toit et, lorsqu'on a fait la
construction... puis les gens qui sont venus par la suite... M. Taillibert était venu visiter à un moment donné puis
il disait : Wow! Vous avez bien harmonisé la modernité qui est l'institut avec le centre sportif, qui a
eu aussi des rénovations, mais... Ça fait qu'on a été capables de garder
l'architecture originale de 1976,
capables de la protéger puis capables aussi de la projeter dans le temps avec
le nouveau complexe puis la modernité qu'on a amenée.
Mme Proulx
(Berthier) : Donc, à la lumière de ce que vous dites,
M. Robitaille, pour vous, il n'y a pas d'inquiétude d'avoir un développement économique auprès de...
avec la RIO, d'avoir des vues architecturales qui pourraient tout à fait
s'intégrer à ce qu'est le Stade olympique lui-même?
M. Robitaille
(Gaëtan) : Moi, je pense que oui, puis de là l'intérêt du comité
d'immobilisations, où il y aura des experts,
j'imagine, qui vont être autour de la table pour considérer ces questions-là.
Puis il y aura aussi des résidents, c'est une des recommandations qu'on fait, d'avoir quelqu'un qui représente les
résidents du Parc olympique pour être capable d'avoir cette
perspective-là architecturale, héritage, mais aussi d'être capable de regarder
par en avant, un peu comme M. Gilmore a mentionné tantôt.
Mme Proulx
(Berthier) : Combien davantage... ou plus de résidents du grand, grand
quartier qui est, bon, Rosemont, Petite-Patrie,
Hochelaga-Maisonneuve, avec l'arrivée de l'Institut national du sport puis la
mise à niveau, là, des équipements pour les citoyens de Montréal, aller
s'entraîner... Dans quel pourcentage est-ce que la courbe a augmenté?
M. Robitaille
(Gaëtan) : Difficile pour moi de répondre à ça parce que les résidents
qui viennent chez nous, c'est des
athlètes olympiques. Et tous les gens du quartier, tous les gens qui peuvent
utiliser le centre sportif... fait partie de la programmation du Parc
olympique. Donc, difficile pour moi de répondre à ça.
Par contre,
ce que je vous dirai, c'est : On a eu des entretiens avec le maire de
l'arrondissement puis on a des entretiens présentement avec les gens du
Parc olympique pour voir comment on peut, moi, c'est la façon que je le décris,
enraciner l'institut dans le quartier,
comment on peut faire en sorte que les jeunes du quartier... Parce que, pour
avoir jasé avec les gens de l'arrondissement, ils
se cherchent des activités puis ils trouvent ça intéressant que l'institut puis
le Parc olympique soient là, mais comment
ils peuvent y avoir accès? Donc, on travaille à des projets qui vont
probablement déboucher sur des journées scolaires où on va amener des
jeunes du quartier s'initier à des activités sportives.
C'est un des
volets qui est important. Parce que, depuis notre présence dans le centre
sportif, il y a moins d'espace disponible,
pour les gens de la régie, pour faire ces activités-là. Donc, on travaille
ensemble pour dire : Comment je peux mettre à la disposition de la régie mes installations au moment où les
athlètes ne sont pas en entraînement? Puis l'autre volet, je vous dirai, c'est : Comment je peux amener
les sports à initier des jeunes à des nouvelles activités puis à faire du
recrutement, donc les garder actifs, faire la promotion du sport mais
aussi de l'activité physique? Donc, c'est un projet qu'on regarde présentement
avec les gens du parc.
Mme Proulx (Berthier) : J'ai le
grand privilège d'avoir été nommée ministre du Tourisme du Québec. Donc,
évidemment, l'impact touristique, c'est important pour moi. On aura des
bulletins à présenter.
Le centre sportif,
il se situe où en termes de produit d'appel à valeur touristique pour Montréal,
pour le Québec? Vous avez parlé, là,
de Vancouver... Calgary, Vancouver, Toronto, qui, j'imagine, sont des pôles
touristiques. Est-ce que Montréal s'inscrit également là-dedans?
M. Robitaille (Gaëtan) : Le centre
sportif, il va s'inscrire dans des événements sportifs nichés :
championnats canadiens, essais olympiques,
coupes du monde, des éléments comme ça. Je sais qu'il y a déjà des activités
qui se tiennent, par exemple la Coupe
du monde de plongeon, ça existe déjà. Puis là je vais aller dans le stade
30 secondes, on a utilisé le stade
pour tenir les championnats mondiaux de gymnastique. Donc, il y en a, des
possibilités, il y a des options. Les organisations
qui tiennent ces événements-là ne sont pas des organisations à but lucratif, ne
sont pas des organisations commerciales. Donc, un des éléments qu'on
avançait, c'est d'avoir une grille tarifaire qui permette à ces
organisations-là d'avoir accès à ces
plateaux-là. Mais, définitivement, on pourrait avoir un impact touristique à
partir de ces événements-là.
De notre
côté, je vous dirais, l'impact touristique, c'est les athlètes qui viennent
d'autres provinces, ils ne sont pas nombreux,
ce n'est pas un grand événement, mais les athlètes des autres provinces qui
viennent chez nous, qui s'installent à
Montréal, qui y vivent maintenant pour s'entraîner, parce que leur centre
d'entraînement, c'est Montréal. L'exemple que je vous donnerai, il y a peut-être 18 mois, on a récupéré l'équipe
nationale de water-polo masculine, qu'on a ramenée de Calgary, qui était là depuis 25 ans, on la
ramène à Montréal. On ajoute une dizaine d'athlètes à l'institut. Sur le plan
touristique, ce n'est pas la panacée,
j'imagine. On vise des nombres plus grands, mais là on commence à faire notre
chemin sur la scène canadienne puis là on commence à avoir des gens qui
veulent venir chez nous.
Le skateboard en est un autre. Il y a un
skatepark qui a été construit, on travaille à : On peut-u ramener l'équipe
nationale de skateboard à Montréal? Donc, il y a des éléments comme ça qu'on
peut regarder.
Mme Proulx
(Berthier) : Donc, il y a plusieurs fédérations, là, vous allez... je
ne veux pas dire le mot «voler», là, à Calgary et à Vancouver ou à Toronto,
là, que... pour amener à Montréal, mais vous faites du démarchage, donc, pour
continuer à développer l'Institut national du sport et amener des fédérations
nationales à Montréal.
M.
Robitaille (Gaëtan) : On
fait du démarchage auprès des fédérations nationales, puis Montréal...
Gardez en tête que Montréal a un avantage compétitif sur les
autres : deux stations de métro; quatre universités, deux anglophones, deux francophones; des cégeps français, des cégeps
anglais. Donc, les jeunes qui arrivent à ce niveau de compétition là, ce
niveau d'entraînement là, c'est des jeunes
du collège ou de l'université. Les anglophones, ils viennent chez nous, ils
sont servis dans leur langue. Les
francophones, ils viennent chez nous, ils sont servis dans leur langue. Ils
retrouvent un milieu de vie intéressant avec Montréal. Le transport en
commun fait que c'est un plus. Donc, on a des avantages certains.
Mme Proulx (Berthier) : Merci, M.
Robitaille. Merci, M. Quinn.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a des députés... Alors, je laisse la parole au député de Chauveau.
M.
Lévesque (Chauveau) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. M. Robitaille, M. Quinn, merci beaucoup d'être là. Et, M. Quinn, moi également,
j'ai eu le privilège, un peu plus jeune, d'être athlète d'élite en badminton. Ça ne
paraît plus, j'en conviens, mais j'ai participé à des compétitions universitaires
à l'époque avec les Gee-Gees d'Ottawa. Et je suis extrêmement intéressé à parler
aujourd'hui de l'INS parce
que, sur mon territoire,
les infrastructures d'élite en sport, on en a, notamment le centre acrobatique, ce qui fait... le ski
acrobatique au centre Yves-LaRoche, dans Chauveau, à Lac-Beauport,
c'est magnifique. Alors, je suis à même de
constater l'importance d'infrastructures sportives pour les athlètes, bien sûr, de haut niveau et que ça inspire
des jeunes à s'investir davantage dans le sport en bout de ligne.
Et vous avez
parlé... Puis, moi, c'est un peu flou, là, j'aimerais ça que vous m'expliquiez davantage
la notion d'héritage olympique, vous
parlez que, bon, bien sûr, le sport de... 1976 a été une inspiration pour
nous tous — moi,
j'avais trois ans, mais, même si j'avais trois ans, j'ai toujours ma
petite photo, en étant enfant, où est-ce que j'ai les anneaux olympiques sur un
tee-shirt, là, que mes parents m'ont laissé — et comment on peut réussir à
étendre — vous
avez mentionné ça, M. Robitaille — l'héritage olympique à l'ensemble des
sports et partout au Québec.
• (11 h 30) •
M.
Robitaille (Gaëtan) : Il y a
un programme qui existe présentement chez nous, qui s'appelle Jouez gagnant, où on
demande à des olympiens et des paralympiens...
Parce qu'on parle beaucoup
d'Olympiques, mais, en 1976, les Paralympiques, ils étaient à Toronto, ils n'étaient pas à Montréal. Ce n'était pas le
même type d'organisation. Puis on a des paralympiens qui participent à ce programme-là, qui rencontrent des jeunes dans les écoles et qui font
la promotion des valeurs du sport, de
la persévérance scolaire. Donc, d'utiliser ces gens... ces athlètes-là, des
hommes et des femmes, comme modèles pour...
Une voix :
Inspirer.
M.
Robitaille (Gaëtan) :
...inspirer, merci, inspirer les jeunes, c'en est un, moyen qu'on a, de faire
la promotion du sport, de l'activité physique, puis de garder
l'héritage, à mon avis, de 1976 encore vivant.
M.
Lévesque (Chauveau) : Très
intéressant. J'avais une deuxième question, parce que vous n'avez pas eu la
chance... Tout à l'heure, M. Quinn avait commencé, et le 10 minutes
était terminé, vous aviez commencé à parler du conseil d'administration de la future société et vous avez parlé de l'importance
d'inclure un membre qui soit issu du système sportif québécois. J'aimerais que vous élaboriez davantage
sur cette question-là, parce que ça sera des décisions à prendre, quelle
sera la représentation sur le conseil
d'administration. En quoi vous pensez que c'est important d'inclure un membre
qui vient du milieu sportif sur ce conseil d'administration là?
M.
Quinn (Tom) : Je pense que, dans tous les conseils administratifs avec
une bonne politique de gouvernance, ça
prend les expertises dans chaque chose qui est reliée à, vraiment, la demande
de projet. Dans ce contexte-là, si le sport est déjà impliqué beaucoup dans le
Stade olympique avec des choses, c'est juste naturel qu'il y ait un membre qui
est impliqué dans le sport, qui est là, qui
est capable... aide avec son expertise au... son expertise, de guider le
conseil, ou aide le conseil avec
leurs choses. C'est simplement ça. C'est une question d'expertise et de
gouvernance sur un conseil administratif.
M. Lévesque
(Chauveau) : Parfait. Et, avant de céder la parole à un ou une de mes
collègues, une dernière question :
Comment vous voyez... parce que vous le vivez à tous les jours, vous attirez
des athlètes de partout, comment vous voyez
le développement autour du Parc olympique, dans les infrastructures, dans l'offre
commerciale qu'il peut y avoir autour du secteur?
M.
Robitaille (Gaëtan) : Au moment où on a fait le développement de notre
projet, il y a deux décisions qu'on a prises :
de ne pas avoir de service d'alimentation puis de ne pas avoir de service d'hébergement.
On a cinq ans d'opération maintenant.
On a des discussions avec les gens des sports, et les deux services qu'ils nous
demandent, c'est de l'hébergement puis
de l'alimentation. Et ces deux aspects-là, ils ne serviraient pas qu'aux
athlètes qui viennent chez nous. Comme on l'a dit tantôt, ils amélioreraient l'expérience client sur l'ensemble du
Parc Olympique. Donc, oui, on a ces deux besoins-là pour les athlètes de
façon spécifique, mais je pense qu'il faut regarder ça dans un ensemble plus grand
où ça pourrait répondre à un besoin.
M.
Lévesque (Chauveau) : Est-ce que c'est un frein pour attirer des
regroupements sportifs? Le fait que c'est moins développé aux alentours, est-ce que, pour vous, c'est un frein quand
vous faites votre développement, quand vous avez une vision d'avenir?
Est-ce que ça vous empêche...
M.
Robitaille (Gaëtan) : Les fédérations canadiennes nous disent
définitivement : Si on avait ces deux services-là, on serait plus
présents sur le parc. C'est clair. Ça m'a été clairement dit comme ça.
M.
Quinn (Tom) : Puis, si j'ajoute... Avec celui-là... c'est clair
qu'avec ce type de service on est capables de faire plusieurs autres choses avec le Stade olympique,
comme les centres pour les congrès de sport, le congrès pour «nutrition»,
le congrès pour plusieurs choses, qui va
ramener les gens, et pas nécessairement partout au Canada, «but» mondial. Puis,
en plus que ça, Institut national du sport,
c'est un réseau partout dans la province, avec huit centres, plus d'autres choses,
qui aussi est capable... ils viennent souvent faire nos choses. On fait
beaucoup de choses avec FaceTime ou les choses comme ça, en ce moment, «but», pour être présents pour deux ou trois
jours, on est capables de vraiment faire un transfert de connaissances à
tout... et avec nos expertises, à tout le réseau dans la province puis mondial.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait. La parole est au député
d'Abitibi-Ouest. Il ne vous reste que 1 min 45 s.
Mme
Blais (Abitibi-Ouest) : Merci, Mme la Présidente. M. Quinn, M.
Robitaille, pouvez-vous nous éclairer un peu plus sur la forme que devrait prendre, selon vous, la structure du
partenariat de la Société de développement et de mise en valeur du Parc
olympique, principalement en ce qui a trait aux tarifs préférentiels?
M. Robitaille
(Gaëtan) : C'est certain, je l'ai mentionné tantôt, nous, on est des
organismes sans but lucratif, certains vont
dire, même, «voire communautaires». C'est clair que, si on a à payer, pour
avoir accès aux installations puis aux
services, les mêmes tarifs que les gens qui font ça de façon commerciale, c'est
un frein à l'accès. C'est clair. Donc, si on était capable d'arriver avec une grille tarifaire préférentielle pour
les organismes sportifs qui veulent tenir des événements ou qui veulent utiliser les installations, parce
qu'on parle beaucoup
d'événements, mais je pense à la tour, il y a
des salles de réunion dans la tour, des choses comme ça, ça pourrait
être un élément qui faciliterait l'accès, définitivement.
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Merci beaucoup. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci pour l'échange. Nous allons
maintenant du côté de l'opposition officielle. Nous cédons la parole au
député de Viau.
M. Benjamin :
Merci. Merci, Mme la Présidente. Donc, merci beaucoup, messieurs, pour votre
présentation. Nous allons faire une
démarche un peu particulière. Nous allons commencer à la fin de votre mémoire,
pour arriver vers le début.
À la fin, on
s'entend que... Au deuxième paragraphe, vous considérez que le projet de loi n° 15 vient fournir les moyens nécessaires pour que le Parc
olympique puisse se déployer. On s'entend là-dessus. L'exercice que nous
faisons aujourd'hui, c'est un exercice de
consultation. Plus tard, on s'en va à l'étude détaillée. Et, le projet de loi
n'étant pas parfait, nous allons tenter de l'améliorer, de le bonifier,
et je vous remercie pour votre contribution.
Puisqu'un des
éléments que vous suggérez dans votre mémoire au niveau de la gouvernance,
c'est, entre autres, tenir compte de
la présence des résidents, des locataires, de ceux qui sont déjà dans le Parc
olympique, j'aimerais vous entendre, parlez-nous
de votre expérience. Un instant je vais vous considérer comme le porte-parole
de toutes les associations, et il y
en a beaucoup au Parc olympique, associations sportives qui sont au Parc
olympique. Parlez-nous du vécu. Qu'est-ce que vous avez identifié comme
défis, comme enjeux des différentes organisations sportives qui sont actuellement
au Parc olympique?
M. Robitaille (Gaëtan) : On est
dans une situation un peu différente de l'ensemble des associations sportives,
puis je veux juste bien cadrer ça. Il y a 65 fédérations sportives, je
pense, qui sont installées au Parc olympique ou au Stade olympique. C'est essentiellement des bureaux administratifs. Nous,
de par notre vocation, de par nos installations, de par nos espaces, on
est un centre de services. Donc, déjà, la perspective est différente.
Notre relation avec le Parc olympique a évolué,
je vous dirai, positivement depuis 2014. Au moment de notre arrivée, il y avait, je vous dirai, certaines
embûches administratives, soit dans l'utilisation des espaces, soit dans les
services qui nous étaient offerts.
Mais avec le temps on a appris à se connaître, on a appris à travailler
ensemble. Les gens du parc ont appris
à mieux cerner ou à mieux comprendre nos besoins, notre réalité, qui est celle
de services aux athlètes, qui va extrêmement rapidement, et avec le
temps on s'est ajustés.
Donc,
présentement, je vous dirai que, de notre point de vue, la relation est
positive. Au début, ça a été un apprentissage,
parce que, même pour les gens du parc, d'avoir un locataire comme nous... ils
n'en avaient pas eu avant. Ça n'existait pas. Donc, il y a eu une
évolution, puis je pense que c'est positif maintenant.
M. Benjamin :
On va se rendre, maintenant, à la page 13. Vous voyez, donc, on progresse.
Deuxième paragraphe, vous
dites : «...l'institut s'explique mal pourquoi le président n'est pas
soumis lui aussi au principe des profils de compétence et d'expérience...» J'aimerais vous entendre...
Puisque ce n'est pas une pratique unique en la matière, j'aimerais vous
entendre, pourquoi est-ce que vous estimez que c'est particulier,
là-dessus.
M. Robitaille (Gaëtan) : Bon,
on pense que, que ça soit pour le P.D.G. ou pour le président du conseil, il
doit apporter... cette personne-là doit
apporter une compétence, et une expérience, qui va contribuer à faire avancer
le projet qui est le Parc olympique.
Et on s'expliquait mal, à la lecture du projet de loi, que ce poste-là et cette
personne-là, ça ne soit pas lié au
profil qui a été déterminé par le conseil, parce que c'est le conseil qui va
déterminer les profils de compétence et d'expérience. Notre commentaire,
il est celui-là.
M. Benjamin :
En ce qui concerne toutes les questions relatives à la mise en valeur du
patrimoine et de l'héritage olympique,
il y a plusieurs intervenants qui sont venus avant vous nous en parler pour
nous dire que c'est important, cette mise
en valeur. Mais, d'un point de vue sportif, donc, comme institut scientifique,
j'aimerais vous entendre sur comment on peut travailler pour renforcer,
justement, cette mise en valeur et cette protection de l'héritage olympique.
• (11 h 40) •
M. Robitaille
(Gaëtan) : Oui. La mise en valeur, au départ, je vous dirai, elle est
dans notre personnel, elle est dans
l'information qu'on va distribuer
auprès des autres sportifs au Québec. Je vous parle de 275 athlètes qui sont à l'institut,
mais notre but, c'est de faire rayonner ce savoir-là puis d'avoir un impact sur
l'ensemble des athlètes.
Au niveau de l'héritage, comme je le disais tantôt, le Parc olympique, c'est un phare pour la communauté
sportive depuis 1976. Donc, de permettre
à des jeunes... puis je faisais référence, à quelques occasions, à des
initiatives qu'on tient ou qu'on va
tenir, de permettre à des jeunes pratiquants de venir s'initier à du sport,
mais dans l'enceinte même du Parc olympique, c'est une façon aussi de
les initier à l'héritage et à conserver cet héritage-là en l'impliquant dans ta
vie.
M.
Benjamin : ...qu'une des
missions de cette société, ça va être une société du développement et de mise en valeur, donc,
du Parc olympique. Donc, et j'emprunte
les mots du précédent intervenant, il y aura un équilibre à faire entre ces
enjeux-là. Vous recommandiez par ailleurs,
dans votre mémoire, qu'un des membres soit issu du système sportif québécois.
Pensez-vous que, dans un cadre de
gouvernance, donc, avec à peu près 13 membres de conseil d'administration,
le fait qu'un membre soit issu du système sportif québécois, c'est un
pis-aller? Comment vous... J'aimerais vous entendre là-dessus.
M. Robitaille (Gaëtan) : Moi, je
pense que c'est essentiel, ce n'est pas un pis-aller, au sens où il y a un
héritage sportif, on veut le mettre en
valeur. Il faut qu'en termes de gouvernance, puis en termes de direction, puis
en termes de réflexion, il y ait
quelqu'un qui soit issu, puis M. Quinn en parlait tantôt, du système sportif,
pas juste pour sa renommée, mais pour
sa connaissance et son expérience dans le système sportif. Et ça, ça devient un
élément extrêmement important dans ta vie.
M. Benjamin : Je comprends
que vos recommandations, corrigez-moi... vous suggérez qu'il y ait un membre
qui soit issu du système sportif, mais aussi qu'il y a un autre membre
qui soit un des résidents, un des locataires du Parc olympique, c'est ça? C'est
le même.
M. Robitaille
(Gaëtan) : Pour le comité d'immobilisations.
M. Benjamin :
Pour le comité d'immobilisations.
Si
on se rend maintenant à la page 11 de votre présentation, donc, cinquième
paragraphe, un musée des sports, donc, vous avez offert votre
collaboration. J'aimerais vous entendre par rapport à ce projet. Où est-ce
qu'il en est?
M.
Robitaille (Gaëtan) : Nous, on a eu des discussions avec les gens du
musée pour voir si on pouvait collaborer avec eux pour le développement du concept. À ce moment-ci, je vais être obligé
de tourner la question vers les gens du parc parce que ce sont eux qui sont en discussion présentement avec les
gens du musée, mais il nous apparaît essentiel de garder... On parle
d'héritage, il y a un héritage dans le bâti, il y a un héritage dans les...
Tantôt, je faisais référence aux exploits,
le musée est l'endroit tout indiqué, à mon avis, pour être capable de
reconnaître les Québécois et les Québécoises qui ont contribué à cet
héritage-là sur le plan sportif.
M.
Benjamin : Je vous pose la question parce que, quelques minutes avant
vous, il y a le représentant d'Héritage Montréal qui, dans la vision développement, justement, de ce secteur, a
suggéré qu'il y ait une institution muséale. Lui, il allait vers la paléontologie, c'est ce qu'il
avait suggéré, donc. Mais je pense qu'on peut concilier la paléontologie et le
sport, donc, notamment par rapport à la
vocation sportive de ce secteur-là. Et je trouvais ça intéressant, important de
parler, justement, de ce projet de musée des sports, donc, probablement comme
nous aurons à écouter, à entendre le P.D.G. de la RIO, donc ce sera une
des questions qu'on va lui poser.
M.
Robitaille (Gaëtan) : Si vous me permettez, au-delà de l'exploit
sportif, nous, on peut aussi avoir une contribution scientifique dans un musée. On a des experts, chez
nous, qui peuvent expliquer la performance humaine. Donc, c'est une des
contributions que j'avais déjà avancées avec M. Labrecque dans des discussions
passées.
M.
Benjamin : Un des aspects, je pense, qui est intéressant, qui est
revenu souvent, et ça, c'est important de le souligner, c'est le fait que le Parc olympique est une institution qui
n'est pas désincarnée par rapport à son milieu, qui est ancrée dans son milieu, et, pour nous, je pense
que notre volonté à nous, nous, du côté de l'opposition officielle, c'est que,
justement, cette nouvelle société, donc, si
le projet de loi sera adopté, donc, cette société qui verra le jour continue,
justement, dans cette mission
d'ancrer avec le milieu. Et je remarque que, dans votre mémoire, il y a déjà
une collaboration, actuellement, entre
le Parc olympique, avec le... au niveau du développement d'un programme
scolaire, donc, auquel vous contribuez. Parlez-nous de ce programme.
Comment ça s'articule avec le milieu?
M. Robitaille
(Gaëtan) : Bien, le programme scolaire, c'est un programme qui est
géré et animé par le Parc olympique, et,
essentiellement, on invite les écoles à venir au parc et à avoir deux sessions
d'activité sportive, une qui est plus aquatique,
puis là ce qu'on essaie de voir, c'est une qui est plus dans nos murs, qui
serait une initiation sportive, soit au judo, à l'escrime ou à la gymnastique. Donc, il y a un aspect aussi de
promotion de l'activité physique, du sport, d'initiations sportives, qu'on essaie de faire en sorte... on
tente avec notre partenariat de faire en sorte de contribuer à cet objectif-là.
Il
faut savoir qu'il y a déjà des activités qui se sont tenues. Par exemple, il y
a des journées olympiques. Mondialement, il y a une journée olympique,
qui est le 23 juin, puis on accueille à chaque année, bon an mal an, 500,
600 athlètes... 500, 600 jeunes
d'écoles, principalement d'autour du Parc olympique, puis on les initie à des
activités sportives avec des olympiens et des paralympiens. Donc, il y a
déjà des initiatives de cette nature-là qui sont en place.
M. Benjamin :
Merci. Donc, je retiens aussi, dans votre mémoire, notamment à la
page 10...
La Présidente (Mme
IsaBelle) : M. le député de Viau, il vous reste 15 secondes. Si
vous voulez une réponse...
M.
Benjamin : ... — 15 secondes — que vous exprimez des préoccupations à ce que des projets de
développement, de partenariats,
autres initiatives soient analysés notamment en fonction de la pertinence, de
la cohérence et de l'harmonisation avec la vocation du site. Je retiens
ça aussi. Merci.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. Alors, nous laissons la parole au
député du deuxième groupe d'opposition, alors, le député de Rosemont.
M.
Marissal : Oui, merci, Mme la Présidente. J'ai parti mon «timer» trop
vite, là, déjà que je n'ai pas de temps, je vais le partir au bon moment. Merci, messieurs, d'être là. Alors, je
l'ai dit, je n'ai pas beaucoup de temps. Je veux quand même faire une petite mise en situation. Parce que
moi, je connais bien vos installations, puis, en prévision de l'étude du
projet de loi, j'ai passé, avec mon collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve, Alexandre Leduc, trois heures avec la direction du Parc olympique, qui ont été supergénéreux. C'est
une visite que je vous recommande, tous et toutes. C'est vraiment intéressant
de voir la bête de l'intérieur et c'est
vraiment un endroit assez particulier. Ça nous donne une meilleure idée aussi
du potentiel.
Parlant de
potentiel, je suis heureux que vous répondiez à mon collègue de Viau que vous
avez déjà des interactions avec les
écoles, avec le milieu. Mais moi, j'habite ce coin-là, là, je fréquente ce
coin-là, j'ai des enfants, je trouve néanmoins... et ce n'est pas un reproche, ce n'est pas un
reproche, ma démarche est constructive, je trouve néanmoins que vos activités
sont un peu confidentielles. C'est peut-être
le stade qui fait ça, il est tellement gros. Je prends... Par exemple, sur la
page couverture, là, on voit :
«Institut national du sport du Québec», c'est superbeau, ici, là, avec... — vous ne le voyez peut-être pas, là — avec les néons, tout ça. Mais c'est à
l'intérieur. Évidemment, je présume qu'on ne peut pas faire un méga-affichage
dehors, sur le mât, mais ça reste que c'est
à l'intérieur, alors il faut toujours aller à l'intérieur. On a l'impression
qu'on entre un peu comme dans la NASA puis qu'on n'est peut-être pas trop
autorisé, que... Je ne sais pas, peut-être que je me trompe.
Détrompez-moi, si je me trompe.
Il va vous
rester une minute pour répondre parce que je parle trop, mais comment on peut
faire pour justement qu'il y ait un lien plus fort avec ces athlètes-là,
avec les installations, autre qu'envoyer mes enfants au Wibit le dimanche?
M.
Robitaille (Gaëtan) : Bien, la
première chose, je vous dirai, c'est : on est probablement, vous l'avez dit, le secret
le mieux gardé à Montréal. Il faut rentrer pour aller... Donc, si on peut
avoir... L'un des défis qu'on a, c'est qu'on n'a pas pignon sur rue, on n'a
pas... Puis ça, il va falloir qu'on s'en reparle à un moment donné. Il y a
des ententes qu'on a signées, puis c'est un peu... C'est les ententes
qu'on a. Ça, c'est la première chose.
La deuxième
chose, c'est la priorité donnée aux
athlètes. Donc, on est prêts à ouvrir nos espaces quand les athlètes n'en ont pas besoin, mais la priorité va être avec
les athlètes. Puis je ne peux pas offrir à M. Tout-le-monde de venir
s'entraîner chez nous. Ça ne fonctionnerait pas, je n'ai pas la
disponibilité pour ça. Donc, il faut jouer avec ces paramètres-là.
M.
Marissal : O.K., donc, mais il est possible peut-être d'avoir
davantage de maillage avec ces gens qui sont... Je pense à votre truc de
skatepark, là. Tous les enfants du quartier vont vouloir aller voir ça.
M. Robitaille
(Gaëtan) : Il est possible d'avoir plus de maillage, comme vous dites.
Là, il faut s'asseoir. Moi, je vous
dis, je me suis assis à un moment donné avec le maire d'arrondissement, on a
discuté des éléments, puis c'est tombé à plat. Moi, je suis prêt à les
reprendre, ces discussions-là, pas de problème.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci, merci pour l'échange. Nous cédons
maintenant la parole au troisième groupe d'opposition, à la députée de
Gaspé.
• (11 h 50) •
Mme Perry
Mélançon : Merci, Mme la Présidente. Bonjour. Donc, pour terminer
votre présentation... Bon, vous avez
une expertise, ça a été reconnu. La ministre l'a mentionné tout à l'heure. Vous
avez de plus en plus, là, des liens positifs avec les gestionnaires du Parc olympique, ça se passe de mieux en mieux.
Mais vous avez quand même mentionné... Dans votre mémoire, ce qui ressort beaucoup, c'est peut-être au niveau de la
reconnaissance de cette expertise-là, pas juste dans les paroles, mais dans les actes également, dans
la responsabilité qu'on vous accorde, là, sur différents thèmes, comme la promotion des événements majeurs.
J'arrive à ce point-là parce que vous dites que
les événements sportifs majeurs comme les championnats du monde devraient se faire avec la contribution des
fédérations sportives. Alors, comment vous voyez ça? Est-ce qu'il existe
déjà un partenariat un peu? Parce qu'on a
reçu Tourisme Montréal hier, et ils nous disaient qu'eux autres ils
étaient... ils faisaient partie de la
coordination de ces événements-là. Donc, est-ce qu'il existe déjà des canaux de
communication et comment on peut renforcer ce partenariat-là?
M. Robitaille (Gaëtan) : Bien,
il faut comprendre que les grands événements sont sous la responsabilité des
fédérations sportives, et ils ne travaillent pas avec nous pour la promotion.
Ils travaillent directement avec les gens du Parc
olympique. L'élément qu'on soulève,
c'est : Est-ce qu'il y a une façon de faire en sorte que le parc soit
encore plus actif, en matière de
promotion, soit encore plus actif en matière de soutien dans l'organisation
d'événements, auprès de ces organisations-là qui ont des droits de
présentation de championnat? C'est plus dans l'esprit puis dans le
rapprochement qu'on souhaiterait qu'on avance.
M. Quinn (Tom) : Juste pour
ajouter à ça, c'est important pour comprendre très bien qu'INS, c'est des
services aux athlètes. Ça, c'est notre
expertise. On n'est pas là pour développer
les grandes coupes mondiales ou des choses comme ça. Quand les choses
arrivent, nous autres, on est là pour supporter l'événement et les athlètes.
Mme Perry Mélançon : Bien, dans
le même ordre d'idées... je ne sais pas si j'ai du temps, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...secondes.
Mme Perry
Mélançon : Alors, vous avez
exprimé aussi le désir que la nouvelle société,
dans sa mission, elle fasse une meilleure promotion des activités sportives,
des saines habitudes de vie, et tout. Alors, c'est dans la même optique, là, que je vous pose la question :
Comment cette société-là peut y arriver, à en faire une meilleure promotion,
selon vous?
M. Robitaille
(Gaëtan) : Bien, je pense
que, par la mise en place d'activités conventionnelles, les journées scolaires,
l'implication, ou l'intégration, ou
l'enracinement dans le quartier... je
pense que c'est des éléments qui vont
faire en sorte qu'ils vont remplir ce mandat-là ou ils
vont accomplir ce mandat-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. C'est tout. Il vous restait neuf... huit secondes. Merci.
Une
voix : ...
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Oui. Alors, merci, M. Quinn et M. Robitaille, pour votre
contribution aux travaux de la commission.
Nous
allons maintenant suspendre quelques instants pour donner
la chance à l'autre groupe de s'installer. Merci encore.
(Suspension de la séance à 11
h 53)
(Reprise à 11 h 55)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous recommençons immédiatement.
Alors, bonjour.
Bienvenue au groupe de la Régie des installations olympiques. Je vais présenter
rapidement Mme Raic, M. Labrecque,
M. Privé et Mme Coll. Merci. Vous savez que vous avez 10 minutes
pour votre présentation, mais je vous invite aussi à vous présenter
avant d'exposer votre présentation.
Régie des installations
olympiques (RIO)
Mme
Raic (Maya) : Merci, Mme la Présidente. Mon nom est Maya Raic. J'assume la présidence du conseil d'administration du Parc olympique
et je vous présente, à ma gauche, pas à l'envers, Laurence Coll, qui est
conseillère stratégique au Parc olympique; Michel Labrecque, que vous
connaissez, il n'a pas besoin de présentation; Denis Privé, Me Denis Privé, qui est aussi secrétaire au conseil d'administration et
vice-président des affaires juridiques et corporatives au Parc
olympique.
Au
cours des prochaines minutes, je ferai un survol très rapide de la dernière
décennie, qui s'est avérée particulièrement marquante pour le Parc olympique. Les retombées des actions qui ont été
prises sont telles qu'elles ont mis en évidence la nécessité de moderniser sa loi constitutive, dont
l'adoption remonte à près de 45 ans, on l'a dit d'ailleurs depuis quelques
jours. Par la suite, M. Labrecque abordera
plus spécifiquement divers éléments du projet de loi n° 15, qui s'avère
crucial pour le développement et le rayonnement du Parc olympique.
Lors
de mon arrivée au conseil d'administration en 2007, ça fait déjà, donc, un bout
de temps, ses membres convenaient de
l'impérieuse nécessité de développer le Parc olympique, d'optimiser
l'utilisation de ses installations, d'accroître ses revenus et d'améliorer sa performance financière. Puis c'est pour
cette raison qu'on est ici aujourd'hui. Dans cette optique, le remplacement de la toiture du stade s'avérait
un incontournable, et il y a lieu de se réjouir que ce projet indispensable en
soit à sa dernière étape, celle de la
constitution d'un dossier d'affaires préalable à un appel de propositions. Il
s'agit là, en effet, d'une condition
essentielle pour exploiter tout le potentiel du Parc olympique en
complémentarité avec ses partenaires et
la communauté environnante, en assurant la protection et la mise en valeur du
patrimoine architectural, comme le veut sa mission.
Nombre
de projets concrets et porteurs ont été réalisés au cours de la décennie afin
de maximiser l'exploitation des installations
et de raffermir l'insertion du parc dans la trame urbaine, ainsi que son
rayonnement. Pensons notamment à la réfection de l'ensemble du centre sportif,
le plus grand centre aquatique du Québec, ainsi qu'à la construction à
l'intérieur du centre, comme on l'a
vu tout à l'heure, de l'Institut national du sport, l'un des quatre grands
centres d'excellence pour le sport de
haut niveau au Canada. Ces deux projets fort complexes ont été menés, et je
tiens à le souligner, dans le respect scrupuleux des échéances et des
budgets, et ça, on a connu, des fois, certaines histoires qui se révèlent
autrement, au Parc olympique ce n'est pas le
cas, une performance digne de mention, dont l'équipe du Parc olympique tire une
fierté bien légitime.
Pensez aussi à
l'aménagement de l'Esplanade Financière Sun Life, qui a permis à cet espace
urbain unique de recouvrer sa vocation
première, celle d'accueillir à longueur d'année des événements rassembleurs
pour la communauté. Il s'agit d'une
réussite remarquable, quand on constate que des dizaines de milliers de
personnes assistent, année après année, entre autres, à la Virée classique de l'OSM, sur cet air impressionnant
qui a attiré plus de 1,5 million de visiteurs depuis son
inauguration en 2012.
Sans
l'ombre d'un doute, le nouvel élan du parc a été accéléré par les travaux du
Comité-conseil sur l'avenir du Parc
olympique, qui est une créature aussi du conseil d'administration et qui a été
dirigé par Mme Lise Bissonnette. Au terme de consultations publiques qui ont été
tenues à Montréal et dans quatre grandes régions et auxquelles ont participé
près de 4 000 personnes et près de
150 établissements, organismes ou associations de divers domaines, il est
apparu très clairement que les Montréalais, les Québécois tiennent à leur stade
et à leur parc. En décembre 2012, le comité-conseil a produit un rapport de haute tenue, dont les
constats lucides et la vingtaine de recommandations audacieuses ont affermi la
perception du parc comme une partie
intégrante d'un écosystème de l'activité physique, des loisirs et des sports de
tous niveaux et pour tous les âges.
Tout
en renforçant les liens avec la communauté de Mercier—Hochelaga-Maisonneuve et ses parties prenantes,
l'équipe du parc a travaillé d'arrache-pied
pour que la tour de Montréal puisse enfin accueillir un premier locataire de
prestige, en l'occurrence le Mouvement Desjardins avec ses
1 200 employés de son service AccèsD.
• (12 heures) •
Avec
la confirmation claire et non équivoque des valeurs historiques,
architecturales, urbaines et emblématiques du parc pour Montréal et le Québec, l'icône par excellence de Montréal
à l'échelle mondiale est un véritable carrefour urbain vivant, animé, où se côtoient des employés, des
résidents des quartiers environnants,
des citoyens de la grande région de Montréal ainsi que des centaines de
milliers de touristes québécois, canadiens et étrangers.
Mme la Présidente, au cours de mes
mandats à la présidence du conseil, j'ai eu l'honneur, et je tiens à le
souligner aujourd'hui, et le plaisir
d'échanger et de collaborer avec six ministres, dont la titulaire actuelle du
ministère, Mme Caroline Proulx, que
je salue, qui nous accompagne avec conviction et talent, et plusieurs députés
de toutes les formations politiques. Vous n'avez pas un rôle facile, et je tiens à souligner que vous êtes très
importants en matière de démocratie et aussi pour le Parc olympique et sa
pérennité dans le temps. Permettez que je saisisse l'occasion pour leur
exprimer ma plus profonde gratitude ainsi
que celle des membres du conseil et de la direction, de même que l'effectif du
parc pour leur confiance et leur appui.
Permettez aussi que
je salue et rende hommage à tous les membres du personnel du parc, dont les
compétences et le dévouement n'ont d'égal
que leur attachement indéfectible à ce legs. Il y a des gens qui travaillent là
déjà depuis 35 ans. Il en va de
même pour les administrateurs chevronnés qui se sont succédé au fil des années
ainsi que des talentueux membres de
l'équipe de direction du parc. Et je ne peux évidemment passer sous silence le
privilège, aujourd'hui, que j'ai de côtoyer Michel Labrecque, un visionnaire inspiré et engagé, qui abordera
maintenant, aussi, de façon plus spécifique, les dispositions du projet
de loi n° 15.
Bref,
dans un premier tournant pour le parc, ça a été le comité Bissonnette qui nous
a donné cet élan et qui a confirmé l'intérêt
des Québécois pour le maintien de cette icône. Après ça, la capacité de faire,
au Parc olympique, doit être reconnue. Il y a des réalisations de projets qui
se sont faites dans les temps, et dans les échéanciers, et dans les coûts. Et
j'en profite ici pour remercier le
vice-président immobilier du Parc olympique, M. Maurice Landry. Je pourrais le
faire... Je souhaiterais le faire
autrement, mais je ne peux pas le faire autrement, alors c'est maintenant que
je le fais. Lui et son équipe ont contribué grandement à la qualité des travaux qui ont cours actuellement au Parc
olympique et au respect des budgets et des échéanciers. Je pense que ça
mérite d'être souligné.
En
plus, une occupation des lieux, depuis que j'assume la présidence du conseil
d'administration du Parc olympique... L'occupation
des lieux était importante. Il fallait que ce lieu soit occupé, qu'on se
réapproprie cet espace. Avec l'esplanade Sun Life, je pense que c'est une réussite, et aussi avec la venue de
Desjardins dans la tour, ça va sans dire, avec 1 200 personnes.
Bientôt, le changement de toiture va donner aussi ce nouvel élan qui nous est
requis pour, justement, développer le Parc
olympique. Et, évidemment, ce projet de loi, qui est une consécration de tout
ça, va encore redonner un nouvel élan.
Alors,
depuis 10 ans, le Parc olympique, on en parle plus et on en parlera
visiblement encore plus dans les années à venir. Merci. Michel.
M. Labrecque (Michel) : Merci. Dans les deux minutes qui me restent...
Vous connaissez le projet de loi. Comme la vice-présidente de Tourisme Montréal
l'a dit, je vais faire simple, le nom dit tout : développement, mise en
valeur. À l'article 4, on décrit
que ça va être un stade et des équipements polyvalents. À l'article 5, la
ministre nous demande d'être proactifs,
de développer, d'aller voir des promoteurs, d'aller voir des groupes pour
développer le Parc olympique. On va pouvoir
signer des contrats à long terme. Ils vont pouvoir investir avec nous. Dans
l'article 6, on dit qu'on veut un patrimoine et on veut le... on a un patrimoine, on veut le
protéger, et, pour ça, la ministre nous demande, hein, de créer un comité
spécifique de maintien d'actif. Et à
l'article 31 on dit qu'on aura donc des membres, du conseil,
supplémentaires à cet effet... à l'article 16, plutôt, qui vont
avoir des profils de compétence en cette matière.
Et quelqu'un disait
hier : J'imagine que, si ce projet de loi est adopté, et nous le
souhaitons, MM., Mmes les parlementaires...
il y a une suite à ça, je vous le dis tout de suite. La suite, c'est un plan de
développement, qu'on va élaborer avec une nouvelle loi, suivi d'un plan concret
d'affaires, que nous n'avons pas présentement. Nous aurons un plan directeur
pour l'aménagement du territoire du Parc olympique, en lien avec la ville, et
nous souhaitons fort que la ville mette en place
un plan particulier d'urbanisme. Et nous animerons ce que nous appelons
maintenant le Quartier olympique, tous les gens que vous avez vus qui sont venus témoigner devant vous et qui vous
ont appris beaucoup sur le dynamisme, l'énergie, la volonté de faire de
ce quartier de Montréal un quartier de développement, un quartier de mise en
valeur, un quartier symbolique pour l'est de Montréal, pour Montréal et pour
Québec. Merci.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : C'est tout? Merci pour l'exposé. Écoutez,
je dois... Force est de constater que nous
ne pourrons pas terminer à 12 h 30 si nous voulons respecter le temps
imparti à chacun des partis. Alors, est-ce qu'on a le consentement pour
prolonger au-delà de 12 h 30?
Une voix :
Oui.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Nous l'avons des autres partis aussi? Oui? Parfait. Alors,
nous continuons. Nous y allons immédiatement avec la ministre, avec
16 min 30 s.
Mme Proulx
(Berthier) : Mme Raic, merci beaucoup. M. Privé, Mme Coll, M. le
président-directeur général, M. Labrecque,
merci de votre présence. Je vais paraphraser mon collègue de Viau, qui n'a pas
tort... où les activités du Stade
olympique ont été, c'est vrai, confidentielles. Il y a des choses, il y a des
projets qui ont été faits, qui ont été livrés dans le temps et dans les coûts,
qui ont fait que le parc et le stade ont pu prendre de l'ampleur et du
rayonnement. Et, ces exceptionnelles
nouvelles là d'une société d'État qui est performante, qui est dans les coûts
et qui présente des projets, je dois admettre que mon confrère de Rosemont...
Viau... de Rosemont a raison, vos activités ont été confidentielles, M. Labrecque,
et elles ne doivent pas l'être.
M. Labrecque (Michel) : ...je ne vous remercierai jamais assez d'avoir
déposé un projet de loi puis, Mme la Présidente, d'avoir invité les partenaires du Parc olympique. Je pense que beaucoup
de parlementaires ont appris à découvrir l'écosystème, ont appris à voir qu'il y a une multiplicité
d'organismes qui y travaillent, hein, plus de 2 000 employés, de gens
qui organisent des événements, et ça fait oeuvre de pédagogie.
Lorsque je suis arrivé au parc, la
présidente du conseil m'a dit : Michel, comment tu vas faire aimer le parc
aux gens? Et puis je lui dis :
Maya, j'ai dit, ce n'est pas mon rôle de faire aimer, les gens sont grands,
adultes et consentants, ils prendront
leurs décisions, mais il faut le faire connaître, il faut faire connaître tout
ce qui s'y fait, toute l'histoire du parc, tout l'héritage qu'on a, le défi architectural que nos parents,
grands-parents ont relevé de construire. Comme je dis, ce n'était pas légal au Canada, mais ils avaient dû en fumer
du bon pour construire la plus haute tour inclinée au monde, tu sais. Et,
conséquemment, cet effort de pédagogie, de présentation des partenaires est
essentiel. Puis je suis heureux de voir les mémoires, j'ai appris beaucoup,
d'ailleurs, encore une fois, à rencontrer, de voir les gens déposer les
mémoires, on en parlait, avec Maya,
avec des recommandations très intéressantes, qui s'intégreront probablement
dans le plan de développement.
Mme
Proulx (Berthier) : Justement, dans ces mémoires-là qu'on a eu
l'occasion de lire et qu'on nous a présentés au cours de ces commissions parlementaires là, il y a certains
commentaires qui reviennent fréquemment, M. Labrecque, en disant que, ah! conjuguer les deux, ça va être
difficile, développement économique et mise en valeur du Parc olympique.
Mme
Raic (Maya) : Je ne pense pas. Très honnêtement, on a toujours eu la
préoccupation de... C'est une société d'État,
donc c'est un équipement qui appartient à tous les Québécois. On a toujours eu
cette préoccupation de maintenir l'aspect patrimonial du Parc olympique, et ça sera toujours dans l'ADN des gens
qui y sont. Alors, le développement économique n'est pas nécessairement a contrario de la préservation du patrimoine,
au contraire, ça peut se faire en ayant à l'esprit la préoccupation du patrimoine. Mais il faut
développer le Parc olympique, il faut que cet espace urbain, ce Quartier
olympique soit une source d'entrée de touristes ou même de Montréalais,
pour qu'on puisse se réapproprier le lieu.
Le
Parc olympique, c'est ce qu'on voit quand on arrive à Montréal par avion. Je
suis désolée, ce n'est pas la montagne, c'est une petite colline, quand
on arrive à Montréal des airs, ce qu'on voit, c'est le Parc olympique. Alors,
c'est un lieu emblématique reconnu à travers le monde, et il faut le développer
encore plus avant.
Mme
Proulx (Berthier) : Parlant du développement économique, plusieurs qui
sont passés devant cette commission-ci ont
manifesté des inquiétudes dans le volet du développement économique, M.
Labrecque, d'une espèce de gentrification du quartier. On a aussi évoqué des inquiétudes par rapport au bruit des
concerts qui y sont présentés, de la quiétude des gens qui habitent
Rosemont, Petite-Patrie, Hochelaga-Maisonneuve. Comment, dans un développement
économique, allez-vous travailler avec les
citoyens pour s'assurer que tout ce développement économique là ne se fasse pas
au détriment des gens qui habitent dans les quartiers avoisinants?
• (12 h 10) •
M. Labrecque (Michel) : C'est le grand défi. C'est le grand défi. Vous
savez, un stade de 77 000 places, à l'époque des Olympiques... construit pour le baseball,
hein? Je vous rappelle que le stade a été construit pour le baseball, les Expos
ont commencé en 1977, les Olympiques étaient
le prétexte que M. Drapeau a utilisé après quatre candidatures pour construire
le stade, mais c'est un stade de baseball.
Il y avait 80 matchs, il y avait près de 300 jours... Donc, c'est un
quartier qui a connu beaucoup d'activité.
On
le voyait par les mémoires, il y a un défi de concertation réel. Les
parlementaires ne le savent pas, mais il y a des réunions bisannuelles de ce qu'on appelait le pôle Maisonneuve à
l'époque et qu'avec la nouvelle loi on va se réunir autour de la
thématique du Quartier olympique. Le Quartier olympique, ça comprend et la
Cité-Jardin, qui est dans le comté du député
de Rosemont, peu connue, le parc Maisonneuve, tout l'ensemble d'Espace pour la
vie, comprenant le Planétarium, le
Biodôme, l'Insectarium et le Jardin botanique, le Stade Saputo, l'aréna
Maurice-Richard, le centre Maisonneuve, qui revient à la ville. Donc, il
y a beaucoup de... la STM, tous ces partenaires-là vont être ensemble.
Et,
bien évidemment, il y a toujours cet arbitrage, extrêmement complexe dans une
ville, entre, donc, les nuisances et l'achalandage, les citoyens et les
automobilistes, par exemple, qui viennent à un événement. Et, bien évidemment, il y a,
dans ça, ce qu'on appelle... il se fait des compromis des deux côtés, et on...
Des fois, il y a des erreurs, disons-le, puis on se dit : Bon, cet événement-là est inapproprié. D'autres fois, on
fait un événement, il n'y a pas de public qui vient. D'autres fois,
l'événement est complètement déconnecté par rapport à la communauté. Mais, la
majorité du temps, ça fonctionne.
Donc,
il y a beaucoup, beaucoup... on le faisait déjà, mais je pense que la nouvelle
loi va renforcer ce travail-là de mettre les gens ensemble, avec les maires des
arrondissements, avec les élus, avec la direction de la ville de Montréal,
beaucoup, beaucoup de travail pour bien amarrer des grands équipements comme ça
dans le coeur d'un quartier urbain.
Mme Proulx
(Berthier) : On parle parfois de la lourdeur administrative de
certaines sociétés d'État, on en a entendu au fil des ans. La volonté de notre
gouvernement, c'est d'ailleurs d'alléger les structures de nos sociétés d'État,
qu'elles soient plus performantes. Rassurez-nous,
là, qu'avec le projet de loi n° 15 qu'on dépose aujourd'hui la
Société de développement et de mise
en valeur du Stade olympique ne va pas alourdir la machine, mais, au contraire,
répondre à un souhait de notre gouvernement d'alléger la machine et de
la rendre beaucoup plus performante, la société d'État.
M. Labrecque (Michel) : Oui. Je suis président d'une société publique
depuis six ans, ça a été un choc. Je ne venais pas de ce milieu-là, je peux vous dire, j'ai fait d'autres choses avant,
j'ai présidé des sociétés publiques, plein d'organismes privés et publics, donc j'ai eu un choc. La loi,
je pense qu'elle... C'est le juste équilibre. La reddition de compte, les
grandes règles de l'État en termes de
transparence, ça, c'est fondamental. Ça, tout ça est maintenu. Mais en même
temps c'était un petit peu
particulier que ça prenne 16 mois, là, toutes les étapes avec la ministre,
le Conseil du trésor pour en faire un bail avec un locataire. On a des locataires, au Parc olympique, qui veulent
investir pour refaire l'ensemble de l'intérieur de leurs locaux, ils vont voir le banquier, puis le
banquier dit : Je ne te prêterai pas 200 000 $ si tu n'as pas un
bail de 10 ans. Ah! bien, le Parc olympique ne peut pas... Juste
ça, là, je peux vous dire que c'est incroyable.
Et
donc vous nous obligez, Mme la ministre, dans le projet de loi, à certaines...
il y a des obligations... La possibilité de créer une filière, on ne le fera pas tant que ça ne sera pas autorisé
par le gouvernement. Mais tout ça... Et, la loi, moi, je l'ai dit dans les entrevues que j'ai données,
les citoyens, s'ils la lisent, ils vont la comprendre. Elle est bien écrite.
Elle dit exactement ce que vous voulez qu'on fasse. Ça fait que je peux vous
dire que, de mon point de vue, après six ans de président de société publique, la loi, elle va nous faciliter le
travail, en respectant bien sûr... parce que vous l'avez écrit, hein,
«développer», «mettre en valeur».
Mme Proulx
(Berthier) : On a parlé, M. Labrecque, aussi beaucoup, à la table
de cette commission, de la gouvernance,
hein, on l'a évoquée à de nombreuses reprises. Dans quelle mesure, avec le
projet de loi n° 15, est-ce qu'elle va changer, cette
gouvernance-là, ou pas?
Mme Raic
(Maya) : Bon, à cet
égard-là, on passe de 11 à 13 administrateurs. Mais ce que j'aimerais
souligner... Évidemment, c'est une société
d'État. La Loi sur la gouvernance des sociétés d'État est en place déjà
depuis 2006. Elle prévoit des
administrateurs indépendants autour de la table, et je pense que c'est sage. Évidemment, il faut qu'ils aient des compétences, ça va sans dire, mais l'indépendance
est très importante pour éviter à l'administrateur d'être dans une situation où
il se trouve entre l'arbre et l'écorce, c'est-à-dire son devoir de
défendre les intérêts de l'organisme sur lequel il siège au conseil d'administration et son devoir d'être issu d'un autre organisme
dont il doit aussi défendre les intérêts. Et je
pense que, dans cette optique, le projet de loi est sage de prévoir effectivement des compétences, mais d'assurer l'indépendance des membres du conseil d'administration autour de la table du conseil.
Actuellement, c'est le cas et ça se travaille très, très bien.
Mme Proulx
(Berthier) : Il y a Héritage Montréal qui était de passage devant
cette commission, M. Labrecque, un peu plus tôt aujourd'hui, qui
suggérait un comité d'experts, un comité d'experts, donc, pour la valeur
patrimoniale, même... Possiblement, leur
suggestion était de nommer ou de
citer, par le ministère de la Culture et des Communications, comme étant patrimonial le Stade olympique. J'ai
envie de vous entendre donc sur ce comité d'experts qui a été proposé
par Héritage Montréal.
M.
Labrecque (Michel) : Je
pense que les parlementaires ne sont pas au courant, mais nous avons déjà, dans
les projets au Parc olympique, des experts en architecture et en
patrimoine. Par exemple, dans la tour, il y avait un comité d'experts externes en architecture de l'Université de Montréal, même parfois des experts externes, parce qu'on refaisait le mur-rideau, et donc on avait une inquiétude par
rapport à l'oeuvre de M. Taillibert. Donc, déjà, c'est une pratique que
nous avons.
Pour la toiture, il y a un comité d'experts
externes, parce qu'on ne met pas une montgolfière pour boucher un trou, là, si je caricature. Quand je disais :
On fait des travaux importants pour la tour, là, ce n'est pas la remettre
droite. Donc, je caricature, mais il
y a déjà cette préoccupation-là, et, la suggestion d'Héritage Montréal en lien
avec le comité dont vous nous
obligez, là... La formation du comité d'immobilisations, je pense que c'est une
très bonne idée. Pas pour tous les projets, mais, pour des projets
particuliers, les esplanades, tout le tournebride près de la station Viau, ça,
c'est une bonne idée.
Je vous dirais que Mme Bissonnette, bon, la
présidente du conseil, avait nommé un comité sur l'avenir du Parc olympique. Une des recommandations du comité de
Mme Bissonnette, la recommandation 14, était que la ville fasse une
étude patrimoniale. Nous avons pris
l'initiative d'en faire une. J'invite tous les parlementaires à lire l'étude de
Docomomo, étude extrêmement
intéressante, et l'étude vient d'être réactualisée. Elle a été présentée ce
printemps à Montréal pour inclure le
quartier, le grand quartier olympique historique de la ville de Maisonneuve.
Donc, c'est un travail qu'on a fait faire par des experts nationaux,
Docomomo est en lien avec l'UQAM. Ça fait que, donc, je vous dirais que, les
préoccupations d'Héritage Montréal, nous les avons.
Quant à la
citation, c'est une question que le législateur, l'État doit se poser. Ça a des
avantages. Mais, pour un gestionnaire d'un bien comme le Parc olympique, ça
peut être contraignant. Et je vous dis une chose : Si le plus bel objet au
monde à la plus belle valeur patrimoniale n'a pas de valeur d'usage, il
devient, hein, un monument touristique comme le colisée. Nous, on a quelque
chose qui a une valeur d'usage, tous les spécialistes en patrimoine vont vous
le dire. Donc, il ne faut pas dénaturer la chose.
Mais je
trouve que les gens de l'INSQ ont très bien répondu tout à l'heure en
disant : On n'a pas fait une monstruosité à l'intérieur. Donc, le
souci du patrimoine, mais en lien avec, donc, le développement, oui.
Mme Proulx
(Berthier) : On a parlé beaucoup
des revenus autonomes qui sont souhaités de la part de la société d'État. À raison, les Québécois
souhaitent que les sociétés d'État soient performantes. Je crois réellement qu'à terme le projet de loi n° 15 va permettre de donner
des coudées franches à la société d'État pour avoir des revenus autonomes plus
élevés et des subventions d'équilibre plus basses à terme.
Je veux que
vous nous entreteniez là-dessus, votre vision donc dans 10, dans 15, dans
20 ans, M. Labrecque, sur les
revenus autonomes qui seront générés — vous serez encore là, je suis convaincue, à
titre de conseiller spécial — des revenus autonomes donc pour la
société.
M. Labrecque (Michel) : Bon.
Alors, je suis reparti pour cinq ans, là, vous m'avez...
Mme Proulx (Berthier) : Oui, je
sais.
M. Labrecque
(Michel) : On va faire un
cinq-10. On travaille... Les revenus autonomes. On aura dans le plan de développement
un plan d'affaires, ce que nous n'avions pas, premier élément. Deuxième
élément, vous avez vu les partenaires qu'on a, des gens comme M. Gilmore, expérience
extraordinaire à l'international, très soucieux de bien faire les choses,
d'ailleurs, donc ce qu'on appelle restauration, commerces de proximité, est-ce qu'il y a des bureaux qu'on a qu'on
pourrait basculer, par exemple, pour des centres de la petite enfance, pour des
cliniques médicales avec le CIUSSS de
l'Est, donc, toute cette réflexion-là avec l'arrondissement, faire en sorte que
les gens du côté sud donc vont pouvoir migrer du côté nord, dans un vrai parc de proximité. Mais en même temps on a
des partenaires comme France Film, qui ont des projets à venir. Ça fait que la loi va nous permettre de l'agilité, toujours
en respect des règles de gouvernance puis en reddition de comptes aux
parlementaires. Mais ça, je trouve ça très intéressant.
La tour, on a
loué les sept premiers étages. Je suis confiant, hein, on va se dire 2020, Mme la ministre, là, qu'elle sera toute
louée. Et le projet de remplacement de la toiture va bien. Nous sommes au
dossier d'affaires. Nous allons vous rencontrer
cet automne. Il y aura probablement... Il y
a un appel de qualification, là, pour
les entreprises, consortiums qui pourraient le faire...
Une nouvelle
toiture change la donne. Vous savez, on est inopérationnel cinq à six mois par
année avec... Comme les Gaulois, là,
on a peur que le ciel nous tombe sur la tête. Ça change la donne, ça, madame.
Et, si on est capable, dans le cadre de la FIFA, M. Gilmore en parlait, de
réaméliorer l'expérience client dans le stade, bien, eux vont venir pour
les matchs présaisons, postsaisons. Et donc
c'est tous ces éléments-là combinés, donc de revenus autonomes, de partenariats,
de laisser les gens plus longtemps sur le site...
Ça fait que c'est tout ça sur quoi on travaille. Je ne peux pas tout dévoiler, là,
le plan... On a 85 projets sur la table à dessin.
• (12 h 20) •
Mme Proulx
(Berthier) : ...l'aménagement
de la rue Pierre-De Coubertin, entre autres, qui est un très, très beau
projet. Le musée de la pantéologie, c'est oui ou c'est non...
M. Labrecque (Michel) : Mais,
savez-vous, il y a des gens...
Mme Proulx
(Berthier) : C'est un clin
d'oeil à mon confrère de Viau. C'est oui ou c'est non? Il vous reste 30 secondes.
M. Labrecque
(Michel) : Mais, Mme la ministre, il y a des gens qui sont venus me
proposer ça pour vrai.
Mme Proulx
(Berthier) : Ah bon? O.K.
M. Labrecque (Michel) : Oui, oui, pour vrai. J'ai des gens qui sont venus
me proposer ça. Quant au musée des sports, nous nous sommes montrés
favorables. Bien évidemment, nous ne sommes pas porteurs du projet en termes de
financement, mais en termes d'accueil puis peut-être de réaménagement. Donc, on s'est montrés... mais
dans un musée des sports contemporains, pas passéistes. On honore, on a
un temple de la renommée, mais tout ce qui est en lien avec la biomécanique, l'hydrodynamisme, la nutrition,
toutes les... Donc, l'INSQ, nous, l'histoire, donc c'est intéressant. Ça fait
que ça, c'est un projet sur lequel on travaille.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Pour conclure.
M. Labrecque
(Michel) : Oui.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Pour conclure, il vous reste 20 secondes.
M. Labrecque
(Michel) : 20 secondes. J'ai fini... parce que je vais repartir
sur 84 autres projets.
Mme Proulx
(Berthier) : C'est votre moment, Michel, il vous reste
30 secondes pour conclure.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Il vous reste... Allons-y.
M. Labrecque (Michel) : Bien, écoutez, avec la présidente, on souhaite ardemment que ce
projet-là soit adopté par les parlementaires dans les mois qui viennent.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. Merci pour l'échange intéressant. Nous
cédons maintenant la parole à l'opposition officielle, avec
la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Oui, merci beaucoup, Mme la
Présidente. Alors, bienvenue à vous.
On peut dire que vous êtes un groupe
unique, dynamique, hein, et que vous transmettez définitivement la passion
autour de la table, c'est contagieux. Et d'ailleurs permettez-moi de souligner, là, que je suis contente, M.
Labrecque, que vous assistiez à toutes les auditions à la droite de la ministre et que vous preniez
aussi la parole en présentant en tant que groupe des informations relativement à la RIO, et, à droite de la ministre,
on voit moins vos expressions, et se dégage moins votre passion contagieuse, et
là on le ressent bien.
C'est plaisant aussi parce qu'on peut vous poser nos différentes questions. Je comprends que,
d'emblée, vous êtes très en faveur,
là, du projet de loi, évidemment. Je présume que ça fait plusieurs années que
ça se parle. Parce que j'aimerais évidemment rappeler qu'un projet de loi... Puis
permettez-moi, Mme la ministre, aussi de vous remercier, là, de travailler
et de présenter le projet de loi n° 15...
Une
voix : ...le Parti libéral du Québec...
Mme Nichols : Oui, oui,
oui. Bien, c'est un petit peu là où je m'en vais. Il y a quand même... Tu sais,
on dépose un projet de loi, là, mais
on ne fait pas un projet de loi en deux ou trois mois, là. Il y a quand même du
travail au préalable qui a été
accompli, et je parle, entre autres, du rapport sur l'application de la Loi de
la Régie des installations olympiques, qui
est un document de référence. On en parle peu, mais je pense qu'il y a du
travail qui a été fait au préalable qui mérite d'être souligné, dont ce rapport, ce rapport si précieux, on s'en sert
comme document de référence, et qui, selon moi, est vraiment la base du projet de loi n° 15, et
je vous remercie de pondre le projet de loi n° 15 en tenant compte des
différentes recommandations dans ce rapport-là.
J'aurais
une question. On parle évidemment... Dans le projet de loi, on parle, là, de
vous offrir la possibilité de convenir à des partenariats ou de rendre plus
propices, là, des partenariats privé-public. Par curiosité, avez-vous déjà commencé à entreprendre des discussions ou à
parler à des groupes à cet effet-là? Parce que je sens que le plan d'action, il
n'est pas loin sur la table quand va être adopté le projet de loi n° 15.
M. Labrecque (Michel) : La ministre m'a posé exactement la même question
et elle est tenue au secret. Oui, il y a des projets, il y a des projets. Il
n'y en a pas tant que ça, puis ça ne sera pas demain matin. Mais je peux vous
illustrer. Il y a...
Donc, ce n'est pas des projets, hein,
où on investira toujours. Ça peut être dans notre plan d'immobilisations, ça
peut être quelqu'un à qui on donne congé de loyer et on se rembourse avec eux
sur du long terme, parce que développer la
clientèle peut prendre du temps. Ça peut être une organisation qui a une très
grande crédibilité, qui veut faire quelque chose d'exceptionnel, toujours en respectant le patrimoine au Parc olympique,
mais pour lequel on se dit : Bien, dans le fond, oui, investissez, on investit avec notre plan d'immos,
puis on crée une co-compagnie, puis on se remboursera sur la billetterie.
Je vous donne des modèles, là, de formes que ça pourrait prendre.
On crée un événement, dans le stade,
qui nécessite de l'équipement très spécialisé en sonorisation ou en acoustique,
et puis on a un partenaire dans ce
domaine-là, et puis donc... C'est vers ça qu'on s'en va, mais, à chaque fois,
si vous lisez bien la loi, tout ça ne
peut se faire que par approbation ministérielle. Donc, on doit présenter le
plan d'affaires, on doit donner au
gouvernement les conditions dans lesquelles ça se réalisera, on doit expliquer le
risque, parce que qui dit projet de ce type-là... il peut y avoir des
risques, puis les gains anticipés si ça fonctionne.
Je ne vous ai rien
dévoilé, je sais.
Mme
Nichols : Non. En fait, vous
n'avez absolument rien dévoilé, donc je comprends qu'on ne fait pas
partie du secret des dieux. Vous êtes enthousiaste, mais vous n'êtes définitivement pas ouvert à partager avec nous
les... Mais non, pas pour l'instant, mais je comprends que la ministre
est déjà au courant, là, des projets, puis...
Mme Raic
(Maya) : ...que ça augure bien. Vous pouvez sentir ça.
Mme
Nichols : Oui, ce que
je comprends, c'est que ça peut... Oui, ça semble bien augurer, ou, en fait, on
sent l'effervescence quand on vous offre la possibilité, là, qu'on ait ce genre
de partenariat.
Donc,
on comprend qu'il y a plusieurs... pas méthodes, mais plusieurs choses qui
pourraient être analysées puis qui pourraient être bénéfiques pour la RIO, tant...
parce qu'on parle toujours du développement et de la mise en valeur,
donc, toujours en gardant en tête ces deux grandes orientations.
Je
ne veux pas prendre tout le temps de mon collègue, mais j'avais juste une
question. À l'article 16, juste, peut-être, avoir votre opinion, à
l'article 16 du projet de loi, entre autres on parlait que la ministre...
les membres «dont au moins trois sont nommés
après consultation d'organismes que [la] ministre considère représentatifs...»
Je pourrai peut-être poser la
question à la ministre, là, quand ça sera le temps des études détaillées, mais,
au niveau de la représentation, est-ce que vous avez des recommandations
à faire, ou...
M. Labrecque
(Michel) : Tout à l'heure, hein, l'INSQ parlait de gens qui viennent
du sport, c'est un profil de compétence. Il y a
eu M. Jean-Marc Chouinard, grand escrimeur canadien, qui a siégé au conseil,
Bruny Surin a siégé. Donc, quand
s'établit ça, hein, ce n'est pas une qualité que les gens ont, c'est un peu
une matrice, c'est le conseil, avec le comité d'éthique et de gouvernance du conseil, qui fait ça, donc des qualités en
vendeur de billets, sport, vient du quartier, sociocommunautaire, donc,
ça peut être en fonction de stratégie.
Et
l'ajout des trois membres avec consultation du milieu, bien, c'est tout le
milieu sociocommunautaire non
seulement d'Hochelaga-Maisonneuve, mais de Rosemont également, parce
que les pyramides olympiques sont là.
Ça fait que c'est de cette
façon-là, donc, c'est des listes qui... Maya, tu peux expliquer, là,
rapidement, c'est présenté par le...
Mme
Raic (Maya) : Mais c'est comme Michel vous a dit, c'est une matrice
avec une série de compétences qui sont
identifiées. Les membres actuels du conseil remplissent cette matrice pour
savoir à quelles compétences ils correspondent, et on s'assure effectivement qu'on puisse obtenir autour de la table du
conseil le plus de gens possible qui déploient toutes ces
compétences-là. Et actuellement c'est le cas.
Mme Nichols : J'en prends bonne note parce que je pense qu'il y
a plusieurs groupes qui ont fait ces représentations-là, et, moi, à la lecture de l'article, ce n'est pas
nécessairement ce que j'en comprends. Donc, on fera les représentations
nécessaires lorsqu'on arrivera à l'étude détaillée.
Je laisse la parole à
mon collège de Viau, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Oui. Le député de Viau, à vous la parole.
M.
Benjamin : Merci, Mme la Présidente. Donc, j'aimerais... Il ne me reste
pas beaucoup de temps, je vais essayer de poser de courtes questions,
avec courtes réponses, s'il vous plaît, pour maximiser le temps.
À
l'article 13 du projet de loi, donc, l'alinéa 2°, «la société et ses
filiales ne peuvent, sans l'autorisation du gouvernement, s'engager financièrement au-delà des limites déterminées
par le gouvernement», est-ce que vous avez réfléchi comment ça allait
être déterminé?
M. Labrecque
(Michel) : Bien, vous savez, on a un budget annuel, on a des
obligations d'équilibre avec une trésorerie,
on a un plan d'immos pour lequel on a... Donc, cette reddition de comptes là,
elle est immédiate avec le ministère du
Tourisme, qui est le ministère responsable, et le Conseil du trésor. C'est un
triangle avec toutes les sociétés publiques. Donc, on ne peut pas s'engager ... Je prends, par exemple, l'exemple de
Desjardins — je vais
être court, hein? Bâtiment de base,
le gouvernement nous prête 43,5 millions, donc il nous autorise, on ne le
dépasse pas, on fait le bâtiment de base et on rembourse capital et intérêt avec le loyer. C'est cette formule-là, par
entente. Ça s'appelle des CT dans votre... non, dans notre jargon, je
dois dire.
M.
Benjamin : Alors, au niveau de la... Comment la RIO, au niveau de la
main-d'oeuvre, va-t-elle pouvoir accomplir sans embûches sa nouvelle mission? Avez-vous des discussions,
actuellement, avec le Conseil du trésor afin de vous assurer d'une
certaine flexibilité?
M. Labrecque (Michel) : C'est un défi pour l'ensemble des sociétés
publiques, l'ensemble des ministères. Et le Conseil du trésor est au courant,
les années qui s'en viennent, ça va être extrêmement... pour tout le monde.
M.
Benjamin : Héritage Montréal
a suggéré tantôt qu'il y
ait, à part du comité des
immobilisations, un comité du patrimoine. Comment voyez-vous cette
proposition?
• (12 h 30) •
M. Labrecque (Michel) : À l'intérieur des règlements généraux, c'est aux législateurs de déterminer.
Mais, comme je vous dis, pour chaque... Présentement, on a un comité du
patrimoine, par projet, relié au comité d'immos. Toiture, on en a un. Tour, on en a un. Tournebride, on va en
mettre un en place. Donc, on le fait à la pièce. Est-ce qu'on devrait le
systématiser à l'intérieur de notre
structure? Le conseil pourrait très bien le faire, oui. C'est à vous de voir si
c'est nécessaire d'avoir ça
dans la loi.
M. Benjamin : Un enjeu qui est important pour moi, en
fait : Qu'est-ce que vous auriez à dire, M. le P.D.G. de la Régie
des installations olympiques... En
attendant l'étude détaillée du projet
de loi, qu'est-ce que vous auriez à dire aux différents groupes sociaux de Mercier—Hochelaga-Maisonneuve,
ceux qui se battent contre des... par rapport à la lutte contre la pauvreté,
lutte contre l'exclusion sociale, l'accès au logement? Qu'est-ce que vous avez
à dire à ces gens-là? Qu'est-ce que vous
aurez à proposer, surtout, à ces gens-là pour... question de travailler sur les
enjeux d'acceptabilité sociale?
M. Labrecque (Michel) : Bon. Ça, vous savez, on a un rôle communautaire.
Le rôle communautaire est associé... Donc,
ce qu'on fait, là, ce n'est pas des grands gestes, c'est toutes sortes de
petites choses. On a un passeport avec la polyvalente pour des visites au Parc olympique puis les Wibit.
On a ensuite des petits événements... Les Jardineries, c'est très, très, très
incubateur. Donc, on fait beaucoup. On fait des projets pilotes avec... Entre
autres, tous les meubles qui ont été faits pour la terrasse Desjardins, ça a été fait par un atelier
d'économie sociale d'Hochelaga-Maisonneuve qui s'appelle Les Ateliers
d'Antoine.
Donc,
vous savez, c'est comme ça qu'on peut travailler. Parce que, dans le cadre des
lois générales, on ne peut pas, hein,
vous le savez, dire : J'engage quelqu'un qui vient de... On ne peut pas
faire ça de façon générale. Mais donc c'est ce qu'on fait, beaucoup de petits gestes qui sont moins connus. On distribue
des milliers de billets à tous les groupes du quartier, aux corps
policiers pour leurs bénévoles.
Ça
fait que c'est toutes sortes d'actions qu'on pourrait, M. le député... Ça nous
ferait plaisir de vous faire... On vous fera suivre toute une liste de toutes
ces actions-là qu'on fait avec la communauté puis qui ne sont pas d'éclat.
M. Benjamin :
Une dernière question, donc, c'est au niveau des mécanismes de reddition de
comptes. Qu'est-ce que vous prévoyez, donc, dans votre cap de
gouvernance, comme mécanismes de reddition de comptes?
M. Labrecque
(Michel) : C'est les mêmes...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : ...secondes.
M. Labrecque
(Michel) : ...que pour
toutes les sociétés publiques actuelles, donc à la ministre responsable, au
Conseil du trésor, c'est... Tout est
maintenu. C'est les mêmes... Donc, l'étude des crédits, l'adoption du budget,
la présentation du plan de développement, tout est comme avant.
M. Benjamin :
Merci.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. Merci pour l'échange. Nous
cédons maintenant la parole au deuxième groupe de l'opposition, avec le
député de Rosemont.
M. Marissal :
Merci, Mme la Présidente. Mme Raic, M. Labrecque et vos
collaborateurs, bonjour, merci d'être là. Mme Raic, vous avez dit tout à l'heure qu'en 11 ans vous avez
eu six ministres. Ceci explique peut-être cela. C'est peut-être pour ça que n'avance pas si vite qu'on veut
parfois, parce que les suivis sont difficiles à faire dans les circonstances,
quand il y a des portes tournantes
comme ça. Mais je sens cette fois-ci qu'on est proches de quelque chose, alors
profitons-en.
Et,
parlant de sport, M. Labrecque, on va faire un peu de ping-pong, ça veut
dire qu'il faut aller vite. Avez-vous rencontré
ou avez-vous l'intention de rencontrer notamment le groupe de citoyens qui se
plaint du bruit de l'été dernier?
M. Labrecque (Michel) : On a correspondu avec chacun d'entre eux et on
n'a pas prévu de réunion de groupe pour l'instant. Mais, si c'est
nécessaire, nous le ferons.
M. Marissal :
Vous êtes ouvert, donc, à un genre d'assemblée publique où... par laquelle vous
pourriez d'ailleurs expliquer votre projet à la population un peu plus
en détail.
M. Labrecque
(Michel) : Sans aucun problème.
M. Marissal :
D'accord. Dans le projet de loi, pour le moment, la réglementation...
Mme Raic
(Maya) : ...
M. Marissal :
Allez-y.
Mme Raic
(Maya) : Je voudrais quand même préciser : Oui, il y a eu six
ministres, mais il y a eu énormément de choses qui ont été faites depuis
ces 10 dernières années.
M. Marissal :
C'était une boutade, Mme Raic.
Mme Raic
(Maya) : D'accord. Merci.
M. Marissal :
C'était une boutade. Dans le projet de loi actuellement, il me semble que la
réglementation, par exemple, sur le bruit
repose sur la bonne foi, la vôtre, celle de la ministre. On peut légiférer
toute la nuit si on veut, là, on a déjà fait ça ici il n'y a pas
longtemps, là, mais on n'aura jamais un article sur la bonne foi, ça n'existe
pas.
Est-ce
que la bonne foi va suffire à rassurer les gens mais aussi à ne pas les embêter
avec des exemples qu'on a eus, par exemple, cet été?
M. Labrecque (Michel) : M. Marissal, c'est les lois, les règlements
municipaux, on termine à 11 heures. C'est les promoteurs, hein?
Nous, le parc, on dit aux promoteurs : Vous avez... C'est les règlements
municipaux. Je ne produis pas l'événement.
Après, je peux décider que l'événement ne reviendra pas pour non-respect, mais
je ne me substitue pas... Le promoteur fait ça. Donc, les règles
municipales sont claires. La puissance sonore est en décibels, elle est
mesurée. Après, sonorisation acoustique,
c'est une science complexe. Puis, quand on voit du monde au coin de Pie-IX et
Rosemont entendre le bruit, là, on...
Donc, on voit les limites de la... Mais le concert de l'OSM, il y a des gens
qui trouvent que... Ça fait que, donc, on travaille là-dedans, les lois
municipales.
M. Marissal :
On est bon, il m'en reste une. Êtes-vous favorable à la création de façon
permanente d'une table de concertation dont parlait M. Tremblay,
d'Héritage Montréal, donc, évidemment, d'un lien permanent avec le milieu, et y
compris les citoyens?
M. Labrecque
(Michel) : Bien, écoutez...
M. Marissal :
Après, avant et pendant...
M. Labrecque (Michel) : Oui. Moi, je le vois dans... le Parc olympique
pourrait mettre ça en place. Il y avait des réunions du pôle Maisonneuve, initiées par le maire de l'arrondissement
à l'époque, Hochelaga-Maisonneuve—Mercier, qui
le faisait. On se réunit présentement sous l'autorité de Tourisme Montréal et
de la Chambre de commerce de l'est de Montréal.
Et on voit très bien, suite au projet de loi, s'il est adopté, de mettre en
place ça nous-mêmes puis de réunir tout le monde du quartier. C'est une
vingtaine d'intervenants.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. Alors, nous cédons la parole
au troisième groupe d'opposition, à la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon :
Merci, Mme la Présidente. Donc, je n'aurai pas la chance de faire un aussi long
préambule que les collègues du Parti
libéral, mais vous comprendrez que je vous trouve aussi très sympathiques et
engagés, et c'est beau de voir la chimie de l'équipe.
Alors,
j'aimerais simplement savoir, pour vous, là, votre vision de tout ça. On vous
donne plus d'autonomie, plus de pouvoir décisionnel, notamment. Jusqu'à où ça
va? Par exemple, quand on parle du développement commercial qui va être à proximité, donc que ça vous permettrait
peut-être de... bien, ça permettrait, ce projet de loi là, de pouvoir voir un
développement autour aussi. Jusqu'à où vous allez dans votre...
M. Labrecque
(Michel) : En principe, quand vous dites moi, «le parc»...
Mme Perry
Mélançon : Oui, oui, la société.
M. Labrecque (Michel) : On comprend. Je trouve qu'Héritage Montréal,
quand il répondait à la question... qu'un restaurant ça ne va pas en contradiction avec. Donc, on est plutôt à
cette échelle-là, hein? On est à l'échelle des commerces de proximité,
travailler avec l'arrondissement sur le sud de Pierre-De Coubertin. On
travaille présentement sur Viau.
Quand
je parlais, donc, plan de développement, plan d'affaires, plan directeur, plan
particulier d'urbanisme, je ne sais
pas si vous êtes familiers avec ça, dans les villes, c'est vers ça qu'on s'en
va, donc une obligation de travail sur que le devenir de tout le quartier et de ses extensions. Est-ce qu'on
prolonge Pierre-De Coubertin dans l'est, hein, par-dessus les voies
ferrées? Est-ce qu'on permet du commerce de proximité pour servir les touristes
qui viennent et les gens? Et on a
2 000 travailleurs, 2 000 travailleuses au Parc olympique
présentement, puis la tour n'est pas encore complète. Donc, c'est dans
ce sens-là qu'on va.
On
n'est pas en train de construire une tour de 15 étages à côté, du tout, du
tout. On est vraiment, vraiment dans tous
ces services qui font que la durée du séjour est plus agréable, que les gens
viennent, que c'est une destination événementielle et de commerce. Mais
ce n'est pas un centre d'achats.
Mme Perry
Mélançon : Parfait. Merci. J'ai combien de temps?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Une minute.
Mme Perry
Mélançon : Une minute! Ah! gros lousse. Je suis gras dur.
M. Labrecque
(Michel) : Non, non, mais je réponds vite, madame. M. Marissal
m'a dit d'aller vite.
Mme Perry
Mélançon : Oui, c'est ça. C'est parfait. Bien, rapidement, on a parlé
de redditions de comptes au gouvernement qui vont demeurer les mêmes plans de
développement, comme vous avez énuméré tout à l'heure. Mais il y a aussi... bon, vous avez parlé de projets à
venir. Ça va se faire comment, le processus, finalement, pour autoriser les
projets? Parce que vous allez avoir plus
d'autonomie. Mais si, les projets, le gouvernement, il trouve que ça n'a comme
pas de bon sens, ou je ne sais pas, comment ça va se faire la
communication?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : En 30 secondes.
M. Labrecque (Michel) : En 30 secondes, je vais vous dire une
chose : Toute la programmation du Parc olympique, là, la ministre ne s'occupe pas de ça. C'est une
société publique. Je suis extrêmement bien rémunéré par les citoyens puis les
contribuables pour faire ça. Elle ne s'occupe pas de ça. C'est les grands
projets qui risquent d'impacter.
Mme Perry
Mélançon : ...
M. Labrecque (Michel) : Bien, ça va se faire par des rencontres. On
présente le projet avec des notes. C'est des discussions avec le
cabinet, avec le ministère du Tourisme, qui est le ministère responsable, puis
on fait avancer. Le remplacement de la
toiture, c'est... La tour, là, Desjardins, là, je peux vous dire, quand mon
devoir de réserve va être terminé, j'en ai à raconter.
Des voix :
Ha, ha, ha!
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Alors, je remercie très sincèrement
les représentants, M. Privé, M. Labrecque, Mme Raic et
Mme Coll, pour votre contribution aux travaux de la commission.
Nous ajournons et
nous nous retrouvons à 14 heures.
Des voix :
Oui.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : C'est parfait. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 38)
(Reprise à 14 h 01)
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, écoutez, il est déjà 14 heures, nous allons reprendre les travaux
de la commission.
Une voix : ...
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, une tournée de café. On n'a pas commencé qu'on veut déjà le
café. Alors, M. Viau, il est fatigué,
il est déjà... le
député de Viau, pardon, je dis toujours
M. Viau, mais le député de Viau est déjà fatigué.
Alors, écoutez,
nous allons commencer immédiatement, puisqu'il est 14 heures. Nous souhaitons la
bienvenue... J'espère que vous avez bien dîné. Nous
souhaitons la bienvenue aux représentants du Centre Pierre-Charbonneau, alors
M. Denis Kemp, directeur général, et M. Pierre Le Breux, membre associé. Je
vous invite à vous présenter et ensuite à commencer votre exposé de
10 minutes.
Centre Pierre-Charbonneau
M. Le
Breux (Pierre) : Bonjour, je
m'appelle Pierre Le Breux et je suis membre associé, comme on a dit tantôt.
J'ai travaillé pendant 35 ans au service des sports et loisirs de la ville
de Montréal, et, suite à ma prise de retraite, j'ai décidé de
m'impliquer bénévolement avec les gens de l'association.
Je peux juste expliquer brièvement quelle est
l'association. L'Association du Centre Pierre-Charbonneau a été précurseure dans la gestion d'activités du Centre
Pierre-Charbonneau, plus précisément. Donc, ce qu'on fait, c'est qu'on donne des services aux citoyens de Mercier—Hochelaga-Maisonneuve, des services surtout de
nature sportive et culturelle. On a
d'autres services qu'on offre, également, mais ils sont de moindre importance,
moins fréquents. On est là depuis 1982, mais, depuis 1996, on a un contrat de
gestion avec la ville de Montréal. Donc, par délégation, puisque le bâtiment
appartient à la ville, par délégation, on se trouve à gérer les
activités au nom de la ville de Montréal.
Donc, on est
indépendant, on est un OSBL, et ce qu'on... On a un budget autour de
1 million par année, c'est quand même important, puisque le Centre
Pierre-Charbonneau, pour ceux qui ne demeurent pas près de la région
montréalaise, c'est le deuxième plus grand centre sportif de Montréal
après le centre Claude-Robillard. On a 33 locaux qu'on loue, qu'on prête à différentes organisations, on
héberge des organisations aussi. Évidemment, notre tarification doit être
adaptée à notre clientèle, c'est
normal, donc on ne peut pas se permettre ce qu'on peut peut-être penser si on
était Westmount ou ailleurs dans
l'île, donc nos tarifs sont très bas. On reçoit évidemment de l'aide financière
de la ville et de l'arrondissement, plus spécifiquement, de
l'arrondissement de Mercier—Hochelaga-Maisonneuve.
Ce qui est intéressant, possiblement, pour que
vous connaissiez notre situation, c'est qu'on se trouve à héberger plus de 50 événements de nature provinciale,
nationale et internationale par année. Ça occupe une partie majeure de notre
programmation, qui est surtout les fins de semaine, le vendredi, samedi et
dimanche. Donc, il y a un intérêt, je pense, à travailler de façon plus
étroite avec l'ancienne RIO. J'oublie le nouveau nom, je ne le sais pas encore
par coeur.
Donc, on est
là. C'est sûr que, je veux dire, on a plus de 2 750 membres, on a une
fréquentation annuelle de plus de 285 000 personnes, qui passent dans
nos portes annuellement. Donc, c'est beaucoup de monde, beaucoup de services.
Actuellement,
notre lien avec la RIO est quand même assez ténu. On siège sur le comité des
entraves, donc... et ça fonctionne très bien, n'est-ce pas? Donc, on est bien
contents, mais je pense qu'on peut faire plus. C'est un peu la raison
pourquoi on a accepté de venir ici aujourd'hui, parce qu'on a des
recommandations et des propositions à faire au futur organisme qui va prendre la place de la RIO. Je pense que c'est, grosso
modo, ce qu'on... Je ne sais pas si Denis a des choses qu'il voudrait
ajouter, mais c'est comme un peu notre introduction.
M. Kemp (Denis) : Bonjour. Denis Kemp. Je suis directeur du Centre
Pierre-Charbonneau, 17 ans au Centre Pierre-Charbonneau. Je travaille quand
même avec un conseil d'administration.
Et il faut peut-être
souligner que le Centre Pierre-Charbonneau dans le Parc olympique, c'est un organisme à but non lucratif qui gère un
centre multifonctionnel. Ce qui est important, c'est que c'est un service à la population,
une offre de service loisir à la population locale et aussi à une population
nationale, internationale.
Nous, ce
qu'il est important de souligner, la première... On a deux recommandations.
Surtout, les recommandations qu'on a
à faire, c'est vraiment d'être plus attachés et plus informés au niveau du pôle
olympique. On prend une petite place, comparativement au Stade olympique, on
est un peu à l'ombre de la tour olympique, mais, quand même, c'est important
qu'on soit consultés, et on veut échanger des choses avec le pôle olympique.
Considérant
l'utilisation des installations du Parc olympique, une panoplie importante
d'acteurs sportifs, l'Impact, on a
des liens avec l'Impact, les Alouettes, l'Espace pour la vie, première
recommandation, nous contribuons à siéger sur le comité des entraves... continuer à siéger, c'est très important, et
ça, depuis quatre ans seulement, et ça évite beaucoup de... Bon, satisfaction au niveau des clients de
l'arrondissement qui doivent circuler aux alentours du stade, et tout ça, ça,
c'est important.
Et d'avoir
aussi l'information, la bonne information, et non pas appeler pour savoir c'est
quoi. L'intégration du comité du pôle
olympique, on aimerait aussi avoir plus d'information et pouvoir prendre part
pleinement au développement et installations olympiques, intégration.
Troisième recommandation, considérant de
nombreuses possibilités d'interaction avec les acteurs du Parc olympique, échange de services de tarifs
privilégiés... Souvent, on a quand même une population... On a une installation,
mais on aimerait aussi pouvoir partager...
Je sais que vous avez des installations merveilleuses, le parc. On a essayé
déjà d'avoir des informations pour avoir une tarification privilégiée,
pour nos membres, où on pourrait avoir aussi une offre de service... échange de services des deux côtés.
La création d'un groupe de travail afin de bonifier les actions entre les
acteurs... bénéficier des citoyens ou utilisateurs.
Quatrième recommandation, considérant que l'ACPC
ne perçoit aucune redevance au niveau des revenus du stationnement qui est en
avant du Centre Pierre-Charbonneau, nous recommandons une création d'un groupe
de travail afin de recevoir, distribuer les
revenus tirés du stationnement du Centre Pierre-Charbonneau... reçoit des
revenus aussi. Ça fait que ça, c'est un peu notre option, là.
Ça fait que c'est pas mal tout. Je vous
remercie. Est-ce que je suis dans le temps, madame?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Il
vous reste encore deux minutes, si vous aviez des choses à ajouter.
M. Le
Breux (Pierre) : Oui,
j'avais quelque chose à dire et je vais demander... C'est une petite information pour la ministre. C'est sûr que le Centre Pierre-Charbonneau, il
est là depuis plus de...
M. Kemp (Denis) : 60 ans.
M. Le
Breux (Pierre) :
...60 ans. C'est sûr que la ville
de Montréal, elle nous aide,
puisque c'est son équipement, pour
des rénovations. Mais, si jamais il y
a des programmes qui nous
permettraient de bonifier le Centre Pierre-Charbonneau, avec l'aide du gouvernement
provincial, on ne dirait pas non.
La Présidente (Mme IsaBelle) : C'est
tout?
M. Kemp (Denis) : Oui.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Bien, merci pour votre contribution, pour votre exposé. Mme la ministre, vous disposez de 16 min 30 s pour la période
d'échange et de questions.
• (14 h 10) •
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, M. Le
Breux, merci, M. Kemp, de vous présenter ici, en commission. Ennuyant, là,
mais, beaux souvenirs, moi, au Centre Pierre-Charbonneau, en première année,
où... j'ai fait mon spectacle de première année au Centre
Pierre-Charbonneau. J'en garde des souvenirs impérissables, d'ailleurs.
Je vais aller
par chacune des recommandations que vous avez déposées aujourd'hui en mémoire, messieurs. La
recommandation, oui, n° 1 est de «continuer à siéger au comité des
entraves [sur] la nouvelle Société de développement et de mise en valeur du Parc olympique». Pour le
bénéfice des commissaires ici, qu'est-ce que c'est? Je ne connaissais pas
le fameux comité des entraves. J'aimerais
que vous puissiez nous exposer ce qu'est ce comité-là. C'est un comité
anticônes orange, de ce que je peux comprendre.
M. Kemp
(Denis) : C'est bien ça. Comme vous pouvez le savoir, on a plusieurs
travaux, plusieurs entraves qui viennent
perturber soit au niveau de l'accueil des événements... et tout ça. Et, avec ce
comité, on est prévenus d'avance et on essaie
de pallier le plus possible à en avoir le moins, d'entraves, possible pour
lorsque... Des fois, M. Labrecque est témoin aussi lorsqu'on a des... au niveau des entraves, il se promène, il
voit : Ah! ça, il faut que ça soit changé de place, et tout. Ça
fait que ça, c'est amené au comité des entraves, et on a des informations.
Si on a aussi
des questions, c'est amené au comité des entraves et... tous les intervenants
puissent intervenir pour minimiser
les impacts négatifs suite à des travaux. Parce qu'on en a encore pour quatre
ans au moins, des travaux, et sans compter le toit du stade, et tout. Ça
fait que c'est important. Et souvent on fait appel à la police, et tout ça,
pour pouvoir minimiser, mais ça, ça répond quand même à un besoin très, très
important.
Mme Proulx
(Berthier) : Soyez assurés qu'avec la Société de développement et de
mise en valeur du Parc olympique M. Labrecque a l'intention de garder ce
comité-là. Soyez rassurés là-dessus.
Vous parlez,
dans la recommandation 2, «d'être intégré au comité du pôle olympique afin
[d']avoir accès et [de] participer pleinement au développement des
installations olympiques». À la lumière de ce que vous dites, j'aimerais savoir quelle est la valeur ajoutée, pour vous,
d'être sur un tel pôle avec la Société de développement et de mise en valeur
du Parc olympique.
M. Kemp
(Denis) : La mise en valeur de... Au niveau des décisions qui sont
prises, c'est certain qu'on peut amener des solutions, parce qu'on est quand même un pôle important. On est quand
même... on est entouré du Stade olympique. Et, lorsqu'il y a des
décisions qui sont prises ou des développements, on est prêts, nous, à
participer.
Et c'est
certain qu'au niveau de la participation on représente quand même... La
majorité de nos clients, de nos usagers font partie de deux arrondissements qui sont vraiment importants :
Rosemont, M. Marissal, et Hochelaga-Maisonneuve, parce qu'on est vraiment dans un... on est vraiment situé aux limites de
Rosemont, et tout ça. Et c'est important aussi de répondre à un besoin
de la population locale, aussi.
On pense que
c'est important de faire... de mettre en valeur l'utilisation du Parc olympique
à nos citoyens locaux aussi, qui sont
Rosemont et nos principaux clients, tout en partageant aussi les installations
autant au Centre Pierre-Charbonneau qu'au
niveau du Stade... Parc olympique. Je parle surtout du centre sportif. Je
prends un exemple : l'utilisation de la piscine. Nous, on n'a pas de piscine. On avait déjà fait
des démarches auprès du centre sportif pour avoir une tarification pour partir
des cours que les gens pourraient... parce
qu'on est vraiment loin, qu'on pourrait stationner au Centre Pierre-Charbonneau
et utiliser la
piscine. Bien, ça, c'est des choses qu'on pourrait faire, au niveau des citoyens,
pour partager un peu les installations sportives.
Exemple,
tous les... On a beaucoup de clients qui sont du Parc olympique qui viennent
jouer au badminton, parce que Parc
Olympique n'ont pas de terrain de badminton. Nous, on a huit terrains, ça fait
qu'ils viennent utiliser les terrains sur l'heure du midi. Un peu ces genres
d'échanges là qu'on pourrait faire et qu'on pourrait, le plus possible... au
niveau de l'entente.
M. Le Breux (Pierre) : Je pense qu'on est très près des citoyens, parce
qu'on... Il y a 2 800 personnes, essentiellement de Mercier et
Hochelaga-Maisonneuve, qui viennent chez nous. Ça fait que, sans dire qu'on est
leur... On pourrait être leur porte-parole, là, je ne veux pas... on ne veut pas s'enfler la tête avec ça, là, mais
c'est comme... Je pense que c'est... Il y a beaucoup de monde qui font du sport puis qui sont du coin,
puis ils viennent chez nous. Donc, il y aurait peut-être un ajout intéressant.
Mme Proulx
(Berthier) : Avec votre permission, Mme la Présidente,
M. Labrecque aimerait ajouter un détail.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Oui. Est-ce qu'on a la permission de... Oui. Allez-y,
M. Labrecque.
M. Labrecque (Michel) : Écoutez, ce que je trouve très intéressant, c'est que les gens... donc, vous avez
familiarisé les gens avec le comité
des entraves, ça a permis de mettre tout
le monde, tout le monde, STM, policiers, les arrondissements, autour
de la table, puis, on a vu, c'était pratique, hein? Il y a
des cônes, Pie-IX est fermée, Pierre-De Coubertin est en travaux, donc c'était extrêmement pratique. Et, de
ces réunions-là, on s'est aperçu qu'il fallait aller plus loin en planification et échange, puis on est dans... donc, c'est ce que... Donc, le
Quartier olympique, cette notion-là de pôle, là, puis d'associer tous les partenaires, votre recommandation, ça va vraiment
ensemble. On a vu qu'avec le quartier des entraves il faut
formaliser ça, mais pas pour un cône au coin d'une rue, mais en planification,
qu'est-ce qu'on prépare, puis les échanges.
Pour
les piscines, ça, je le sais, qu'on en a parlé. Là, on est vraiment
dans les budgets. Vous savez, avec l'arrivée de l'INSQ, entre
autres, les temps piscine ont été
consommés, ça fait que, donc, on va... Mais ça, c'est exactement
ça qu'il faudrait, il faut que vous y soyez pour qu'on discute de ça en planification
stratégique.
Mme
Proulx (Berthier) : J'irais avec la recommandation no° 4, M. Kemp,
où vous dites que vous recommandez la
création d'un comité de travail afin de revoir la distribution des revenus
tirés du stationnement situé à l'avant et que vous puissiez recevoir une partie des revenus tirés,
donc, de ce stationnement-là. J'ai une curiosité, à savoir : Si vous
deviez avoir une recette, une partie
des recettes du stationnement, ces recettes-là serviraient à quoi, en termes de
développement dans la Société de développement et de mise en valeur du
Parc olympique?
M.
Kemp (Denis) : Bien, première des choses, c'est certain que nous, on
a... Avec tous les événements, c'est quand même des revenus, là, très substantiels, là, qui viennent... les gens
qui utilisent le stationnement, là, ça fait que, des fois, il y a
beaucoup de choses.
Qu'est-ce
qu'on va amener? Tout l'argent, nous, qu'on récolte, on le réinvestit, soit au
Centre Pierre-Charbonneau, on a
investi près de 1 million de dollars en équipements au Centre
Pierre-Charbonneau, en tant qu'OSBL. Et je pense que l'extérieur... Je ne sais pas si vous vous avez
déjà promené à l'extérieur, mais ils ont besoin beaucoup d'amour, là, au niveau
du... pour la valeur... Au niveau du
pourtour du Centre Pierre-Charbonneau, ça demanderait beaucoup d'améliorations.
Le stationnement, au niveau de... il
n'y a personne, quand les gens arrivent, là... Nous, on a investi dans un
tableau numérique pour pouvoir avertir les gens, pour montrer c'est quoi qu'il
y a comme information, mais je pense que... Des gros socles installés par le Biodôme un peu partout dans le
stationnement, je pense que ça manque un peu de valeur puis ça devrait avoir...
On devrait avoir une
valeur ajoutée. C'est certain que, là, on est dans des travaux, et tout ça,
mais je pense que tout cet argent-là pourrait
servir à améliorer ce beau site qui est le Centre Pierre-Charbonneau et
aussi... en même temps. Je sais qu'il
va y avoir beaucoup de travaux qui s'en viennent, mais je pense que ça devrait
partir... parce que je pense que les
travaux ont arrêté, au Centre Pierre-Charbonneau, mais il faudrait avertir
aussi, informer les gens, les touristes. On a beaucoup, beaucoup, beaucoup de gens, de touristes, et l'information
n'est pas là, l'indication n'est pas là, et il n'y a pas d'uniformité,
aussi, au niveau de l'indication.
Mme Proulx
(Berthier) : Une responsabilité qui est imputable à la ville, à cet
égard-là.
M. Kemp
(Denis) : Oui. Oui, c'est certain.
Mme
Proulx (Berthier) : Moi, pourvu qu'on ne touche pas à Maurice-Richard,
le reste... Je vais passer la parole à mes confrères et mes consoeurs.
Mais je pense qu'il y a une responsabilité de la ville à cet égard-là, là, au
niveau de l'indication, comme vous le dites, pour les touristes internationaux
qui s'amènent, il y a une...
M.
Kemp (Denis) : Oui, en tant
qu'OSBL, nous, on fait quand même qu'est-ce que la ville n'a pas fait ou que...
parce que tous les revenus sont réinvestis dans le Centre Pierre-Charbonneau ou
à l'extérieur.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Alors, la parole est à la députée d'Abitibi-Ouest.
Mme
Blais (Abitibi-Ouest) :
Merci, Mme la Présidente. Messieurs, bonjour. Le Centre Pierre-Charbonneau
est un complexe multidisciplinaire.
J'aimerais que... Ça pique ma curiosité, concernant le club de vacances Les Kangourous pour les jeunes. Parlez-moi de ce club-là. Qu'est-ce que c'est,
le club des Kangourous?
M. Kemp (Denis) : Bien, c'est un camp de jour qui est offert à tous
les enfants d'Hochelaga-Maisonneuve et des environs,
c'est ouvert. Et on a 250 à
300 jeunes, par été, qui viennent au Centre Pierre-Charbonneau pour faire
des activités récréatives, et tout
ça, pendant huit semaines. C'est un excellent camp, c'est vraiment
très bon, ils ont beaucoup de sorties. Et tout l'argent qui est... Bon, les enfants... les parents paient une
partie, on est subventionné par la ville
de Montréal, et le reste, c'est de l'autofinancement. Ça fait que ça
donne l'opportunité à nos jeunes de quartiers de sortir de leurs quartiers,
d'avoir des activités, d'aller à l'extérieur, d'aller voir... aux glissades d'eau. Les sorties sont vraiment
extraordinaires. Et, même, on arrive souvent... des jeunes d'autres quartiers qui viennent au
Centre Pierre-Charbonneau parce que c'est un beau centre, c'est une
belle place, et ils se servent du centre, de l'installation.
• (14 h 20) •
Mme
Blais (Abitibi-Ouest) : Et les enfants moins nantis, est-ce
qu'ils peuvent en bénéficier pareil, par des subventions, des choses
comme ça?
M. Kemp
(Denis) : Bien, étant donné qu'on est subventionné une partie par la ville
de Montréal, les coûts sont moindres, sont de beaucoup moindres, sont... On a
une subvention et nous, le Centre Pierre-Charbonneau investit aussi...
l'association contribue aussi, pour minimiser le plus possible les coûts,
rendre le plus accessible...
Mme
Blais (Abitibi-Ouest) :
Parfait. Avez-vous des commentaires à formuler concernant la structure
administrative de la société de développement, la mise en valeur du Parc
olympique?
M.
Kemp (Denis) : ...la valeur
du parc. Bien, on veut prendre part. Je
pense que c'est une bonne chose, parce qu'il y a des... Il faut quand même un renouveau. Ce qui est important, comme
on a dit... Et je pense que, depuis quelques années, on est mis à contribution, là, avec un comité
qu'on est capables de rencontrer tous les gens qui sont à l'entour de nous, que
ça soit l'Impact, le cinéma, l'aréna Maurice-Richard et tous les gens de la
RIO. Ça nous permet aussi de pouvoir expliquer c'est quoi, les événements qu'on a, quelles entraves qu'il va y avoir,
qu'est-ce qu'on doit faire, essayer de mettre en place.
Et
le service est vraiment très, très bien. On appelle, on a une réponse. Et avant
on ne savait pas où aller. Ça fait que,
là, on a quand même développé une communication qui est importante. Puis aussi
il y a beaucoup d'outils qui vont développer... exemple, les entraves qu'il y a
eu, on peut avoir accès facilement. Et ça nous amène aussi des outils que
nous, on ne pourrait pas se payer en tant
qu'OSBL, que la RIO met à profit à tous nos partenaires. Mais il y a encore
toujours des choses à développer.
M. Le Breux
(Pierre) : Juste pour compléter la réponse, je vous dirais tout...
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Allez-y, je vais vous laisser...
M.
Le Breux (Pierre) : Je vous dirais tout simplement qu'on a vu avec
plaisir qu'il y avait trois places qui étaient réservées pour les
organisations qui gravitent autour du pôle olympique, là, ça fait qu'on était
bien contents de voir ça.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Alors, M. Labrecque aimerait ajouter un commentaire.
M. Labrecque (Michel) : Oui, une information pour les parlementaires. Le
comité des entraves... J'ai été président de la STM pendant cinq ans, j'ai été conseiller municipal. La gestion
des entraves, là, hein, tout le monde se relance la balle. Je suis arrivé au Parc olympique, il y a quelqu'un
à temps plein qui s'occupe de ça, salarié du Parc olympique, puis j'ai arrêté de dire : C'est la faute à qui? Puis
c'est nous qui imprimons les affiches puis c'est nous qui avons des camions
pour déplacer les cônes. La STM, la
ville, SRB Pie-IX avec l'ARTM, je vous épargne les détails. Donc, il y a
quelqu'un, c'est nous qui assumons les frais de ça pour tout le monde.
Coalitionnons tout le monde du pourtour, et c'est pour ça — je complète — que je disais que, du résultat concret de
ça, on voit bien l'intérêt d'aller plus loin au niveau d'un comité du
Quartier olympique, pour de la planification.
M.
Kemp (Denis) : ...une situation qui s'est produite, on avait un
événement, il y avait un tas de terre, un tas de... j'ai appelé, on avait
2 000, 3 000 personnes, c'était un événement
extérieur-intérieur, et ça s'est fait dans la même... le matin même, avant que l'événement commence. Ça fait que
juste vous dire l'efficacité quand même, là, qu'on a remarquée aussi,
qui était intéressante. Ça fait que c'est des choses comme ça, c'est tout au
niveau des communications, et tout, et c'est important aussi de pouvoir
développer ça avec le parc.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Alors, nous continuons avec la députée
d'Abitibi-Ouest, il vous reste trois minutes.
Mme
Blais (Abitibi-Ouest) : Merci. Plusieurs acteurs entendus précédemment
dans cette commission nous on fait part de la nécessité de bonifier
l'offre commerciale et l'offre de l'hébergement autour de l'installation
olympique. Comment la situation actuelle affecte vos opérations?
M. Kemp
(Denis) : Comment les...
M. Le Breux
(Pierre) : Un nouvel hôtel, par exemple?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Oui. Comment ça va affecter vos... c'est l'offre, l'offre d'hébergement autour
des installations olympiques. Comment la situation actuelle affecte vos
opérations, avec la venue de nouvelles infrastructures?
M.
Le Breux (Pierre) : Sans plus de réflexion qu'il faut, là, je dirais,
ma première opinion, ce serait que ce serait louable de faire ça. Il y a des plus et il y a des contres. Le côté plus
c'est que, nous, quand on reçoit 50 événements par année au niveau national et international, c'est bon
pour les athlètes parce qu'ils n'ont pas besoin de voyager en Bulgarie ou aller
ailleurs à travers le monde pour exercer leur talent, ils le font chez nous.
Mais
plein d'athlètes internationaux viennent chez nous. Là actuellement, l'offre
hôtelière, elle est quand même limitée. Il y en a, on ne dit pas qu'il
n'y en a pas, mais il y en a, mais ça serait peut-être un plus, mais, bon...
Le
côté négatif que j'y vois, c'est tout simplement : Est-ce qu'on va
utiliser de la superficie olympique pour faire un hôtel? Je ne sais pas,
je me poserais des questions.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Parfait, merci. Alors, je laisse la parole maintenant au
député de Chauveau.
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci, madame...
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Il reste 1 min 30 s, en passant.
M. Lévesque
(Chauveau) : Combien?
La Présidente (Mme
IsaBelle) : 1 min 30 s.
M.
Lévesque (Chauveau) : Parfait. Messieurs, bonjour. Je vais tenter
d'être rapide. Vous avez un excellent centre. Pour avoir compétitionné contre des athlètes du CIM, le club de
badminton au centre Claude-Robillard, il y avait des athlètes de grand
calibre là, et je suis convaincu que c'est encore le cas.
En quelques secondes.
On est dans un plan de développement présentement. C'est vers ça qu'on s'en va
avec la loi n° 15
que la ministre a déposée. Si vous vous permettez de rêver un peu puis pouvoir
expansionner davantage vos activités,
centre culturel, centre sportif de grande qualité, centre Claude-Robillard,
qu'est-ce qu'on fait dans les prochaines années? Quelles sont vos
visions d'avenir? Puis en quoi cette loi-là va vous aider à réaliser vos
objectifs?
M.
Kemp (Denis) : Bien, nous, il faudrait agrandir. Présentement, on n'a
pas assez d'un gymnase et le nombre de places
pour accueillir le nombre d'événements sportifs. On doit en refuser
régulièrement. Puis à Montréal, il n'y en a pas. On est dans les quatre, cinq centres où... Puis c'est un centre assez
spécial, qui a été rénové à coups de plusieurs millions depuis les derniers
cinq ans. Et on doit agrandir un peu pour accueillir... Puis je pense que
Montréal, avec le tourisme, et Québec...
On a accueilli les championnats du monde, présentement, la semaine passée, et
on avait 65 pays. Et, quand même, c'était
des masters, mais c'était une compétition... une des plus belles compétitions,
qu'ils ont dit. Le comité organisateur, le comité international a dit
que c'était la plus belle compétition qu'ils ont eue depuis 25 ans par
le...
La
Présidente (Mme IsaBelle) : On va donc finir sur cette note positive.
Alors, nous y allons tout de suite avec l'opposition officielle. Vous
avez 11 minutes. Le député de Viau.
M.
Benjamin : Merci, Mme la Présidente. Merci, messieurs, pour la
présentation. À la lecture de votre mémoire, donc, le moins qu'on puisse dire,
c'est que le Centre Pierre-Charbonneau est un centre très achalandé, très
occupé.
Et j'ai cherché dans
votre mémoire votre positionnement en lien avec ce projet de loi, le projet de
loi qu'on étudie actuellement, et je ne l'ai
pas remarqué. Ma première question : Ce projet de loi est, pour vous, une
opportunité, une bonne chose, une excellente chose? Où est-ce que vous
vous situez là-dedans?
M.
Le Breux (Pierre) : Je dirais : On pense que c'est une bonne
chose. On va le voir à son travail, à son opération. Je pense que c'est
difficile d'avoir une opinion ferme sur quelque chose qui est sur papier
seulement, jusqu'au moment... au
moment où on se parle. On n'a rien contre que, je veux dire, le nouvel
organisme cherche à prendre de l'expansion au niveau des revenus. Tout est dans la manière, et comment c'est fait, et
avec qui c'est fait. Je pense que c'est dans l'opération qu'on va voir
ce que ça va donner.
M.
Benjamin : Actuellement, quand on regarde un peu le calendrier de tous
les événements que vous accueillez, en
termes de pourcentage, quel est le pourcentage d'événements qui sont des
événements locaux, donc au bénéfice de la clientèle de l'arrondissement
où vous vous trouvez?
M.
Kemp (Denis) : Moi, je pourrais vous dire : Ça dépend toujours
des années olympiques, là. Cette année, on est vraiment débordés, avec le
championnat canadien de boxe, on a le championnat du monde, et ça varie. Nous,
toutes les fins de semaine, il y a au moins... Moi, je vous dirais que c'est du
50-50, parce qu'on a des événements locaux, beaucoup, les fêtes des bénévoles, du badminton famille, des
choses... Les fins de semaine, c'est obligatoirement événements et activités
arrondissement, si vous voulez, ou à invitation pour les clients. C'est certain
que, quand on arrive... Les compétitions... Comme,
là, cette année, c'est une année préolympique. On a beaucoup, beaucoup de
demandes au niveau des événements, national,
international, et des compétitions. Il y a des compétitions qu'on n'est pas
capables d'accueillir parce qu'on manque de places.
Mais
je vous dirais que l'offre de services qu'on offre, c'est à peu près du 50-50,
tout dépendant, là. Ça peut aller des photos d'une exposition dans le hall
d'entrée... On fait de tout. Et, vous avez vu, cet été, c'était l'Orchestre Métropolitain qui accueillait plusieurs... tu
sais, au niveau de tous les gens, puis la plupart des personnes qui étaient là,
c'étaient des gens locaux. Ce n'étaient pas
des gens... Au niveau des événements, on a un salon médiéval. C'est tous des
gens locaux, beaucoup, beaucoup. Je vous
dirais dans du 50-50, là, tout dépendant. Parce que, les compétitions
internationales, on ne peut pas toutes les accueillir, étant donné la
dimension du Centre Pierre-Charbonneau. Mais on essaie.
• (14 h 30) •
M.
Benjamin : Hier, il y a quelques intervenants, donc, qui ont présenté
des mémoires devant cette commission qui ont énoncé une... qui ont fait ou présenté un énoncé de vision, si
on veut, du développement de ce secteur-là autour du Centre Pierre-Charbonneau, développement économique, on s'entend, et
dans lequel, évidemment, on articule beaucoup le fait qu'il y a des événements internationaux qui se tiennent au Parc
olympique, au Centre
Pierre-Charbonneau aussi, qu'il y a un besoin de développer une offre pour retenir
davantage la clientèle touristique autour, autour des axes, par exemple, hôtels, restaurants, etc.
Quelle est votre vision du développement économique de ce secteur-là autour du Centre
Pierre-Charbonneau?
M.
Kemp (Denis) : Le développement hôtelier, c'est certain qu'il
est important. Souvent, les gens vont venir au Centre Pierre-Charbonneau parce
que, déjà, ils ont une offre
d'hébergement plus grande qu'au centre Claude-Robillard. Je prends juste
un exemple, là, j'ai... Parce qu'on a quand même plusieurs hôtels qui peuvent
offrir de l'hébergement, garder les gens le plus près possible, mais
l'accessibilité au Centre Pierre-Charbonneau, avec le métro près, nous donne l'opportunité de pouvoir les héberger, les gens, un peu
partout. Si on veut les garder au centre, il peut y avoir au niveau de l'hébergement. Mais je pense
qu'il faut toujours aller dans un développement harmonieux avec... garder aussi
le Parc olympique comme endroit...
d'accueillir les athlètes, et non pas seulement au niveau du complexe hôtelier,
qui, je pense, revient souvent, là, parce que, moi, c'est ça que j'ai eu comme
commentaire au niveau des gens qui viennent de l'extérieur itou. Ça fait
que c'est un peu ça, là, que...
C'est
arrivé qu'on a reçu des activités, des... que les gens étaient hébergés au
centre-ville parce que l'axe métro va très, très bien au niveau de
l'hébergement aussi. Mais c'est certain qu'au niveau près... Exemple, toutes
les... Quand qu'on en reçoit, on
reçoit beaucoup de compétitions avec des personnes à mobilité réduite, le Centre Pierre-Charbonneau n'étant pas loin de
l'Hôtel Universel. Pour eux, c'est vraiment du gâteau parce qu'ils peuvent se laisser... ils se déplacent jusqu'à là en fauteuil roulant ou ils descendent la côte,
c'est des athlètes, hein? Puis ça, c'est bon. Mais c'est certain qu'il faut y
aller selon la... harmonieusement par rapport au pôle olympique aussi,
il faut y aller...
M.
Benjamin : Au sujet de votre quatrième recommandation, c'est une
recommandation qui est très précise, mais il y a un élément d'information qui m'échappe quand on parle des revenus
de stationnement. Actuellement, ces revenus-là sont estimés à combien?
M.
Le Breux (Pierre) : On ne les connaît pas vraiment précisément puisque
cet argent-là est dirigé vers Espace pour la vie. Donc, c'est une décision de l'administration municipale d'il y a
quelques années, où tous les revenus provenant du stationnement ont été
dirigés vers cette organisation-là.
M. Benjamin :
Parce que je...
La Présidente (Mme
IsaBelle) : ...auriez-vous voulu qu'il apporte la précision, M.
Labrecque?
M. Benjamin :
Je ne sais pas s'il... Oui.
M. Labrecque (Michel) : Pour situer les parlementaires, il y a
5 000 places de stationnement dans le pourtour du Parc olympique. Je ne pensais pas gérer le plus
grand stationnement souterrain au Canada dans ma vie. Il y a
4 000 places. Pierre-Charbonneau,
Maurice-Richard ont des stationnements sur les terrains de la ville, mais les
revenus sont captés par la ville centre et ne sont pas donnés au centre
Charbonneau, c'est Espace pour la vie qui les a.
Et présentement les discussions qu'on a avec les
arrondissements et la ville centre, c'est : tous ces stationnements-là,
ça prend une gestion. Quand vous arrivez,
là, vous ne savez pas si un stationnement est plein, pas plein, il n'y a pas
d'affichage dynamique, et vraiment, là, c'est un travail de tout ça, là. Tous
les stationnements de surface, en souterrain, bien, il faut... Saputo en a, le Jardin botanique en a,
l'Insectarium en a. Donc, pour améliorer l'offre, il faut vraiment, vraiment
qu'on se fédère puis qu'on informe le public. Quand vous vous rendez,
là, le P1 est-u plein? Il n'y a pas d'information de cette nature-là, comme vous retrouvez au centre-ville,
ou ici, à Québec, ou dans d'autres villes. Ça fait que ça... Donc, c'est pour dire
qu'il y a un... pas un enjeu, il y a une grosse discussion à avoir là-dessus.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Merci. Nous continuons avec le député Viau... de Viau.
M. Benjamin :
Vous avez parlé d'un comité des entraves, et or, en lisant votre mémoire, en
fait, je comprends que le comité des
entraves fonctionne bien. Ce que vous souhaitez, c'est que ce comité-là puisse
se poursuivre avec la nouvelle société.
Mais je pense que... Est-ce que je me trompe? Parce que je comprends qu'il y a
beaucoup plus un enjeu de
développement pour vous, c'est-à-dire il y a des freins à votre développement à
pouvoir répondre aux besoins de la clientèle. Est-ce qu'un comité des
opportunités, donc, ce ne serait pas mieux pour vous qu'un comité des entraves?
Une voix : Comité de?
M.
Le Breux (Pierre) : Des opportunités. Bien, on peut changer le nom
aussi et élargir le mandat si on veut. Nous, on n'est pas contre. Si vous regardez, l'ensemble de nos recommandations
sont toutes dans le sens positif, pour travailler plus en commun. Donc,
oui, si on veut changer «opportunités» pour... «comité des opportunités» au
lieu du comité des entraves, ça pourrait être ça, là, mais je ne suis pas sûr
qu'on s'en va là, là.
M. Benjamin :
Je vais vous poser une question
qui est absolument... les gens qui me connaissent savent qu'il n'y a pas de malice dans ce genre de question là, c'est au... Dans votre mémoire,
page 4, quatrième paragraphe,
vous dites : «Notre intervention
auprès de la RIO est au minimum», c'est-à-dire que... Est-ce qu'il y a une
collaboration réelle? Est-ce qu'il y a une véritable collaboration?
Qu'est-ce que vous voulez dire par «est au minimum», ici?
M. Le
Breux (Pierre) : Bien, quand on dit «au minimum», c'est tout
simplement qu'il n'y avait pas d'interaction du tout avant, il y a quelques
années, puis là on a commencé à travailler avec le comité des entraves. Pour
nous, c'est un minimum. C'est qu'on
est bien contents qu'il y en ait un, il n'y en avait pas avant, puis on avait
des grosses difficultés à trouver qui
étaient les responsables des entraves qui nous arrivaient à brûle-pourpoint.
Là, au moins, avec le comité des entraves,
ça fonctionne bien, puis on est bien contents, mais, pour nous, c'est le
minimum. Le complexe olympique, c'est bien plus que le Centre
Pierre-Charbonneau puis le Stade olympique.
M. Benjamin : J'aimerais
comprendre, en une phrase ou deux, où est-ce que vous vous voyez... où est-ce
que vous voyez le
Centre Pierre-Charbonneau en lien avec cette nouvelle instance que serait la
Société du développement et de mise en valeur du Parc olympique? Où
est-ce que vous vous voyez?
M. Le
Breux (Pierre) : Bien,
prendre un exemple concret, concret, je
veux dire, on parlait tantôt
des usagers de la piscine, peut-être que, quand il y a des envois qui
sont faits par le nouvel organisme pour annoncer leurs activités, il pourrait
véhiculer les nôtres aussi, et, inversement, nous, on pourrait véhiculer des activités
qui auraient lieu dans les installations
olympiques. Ça pourrait être avec l'Impact. Ça pourrait être avec les
Alouettes. Ça pourrait être, à la limite, avec les gens qui... le
cinéma. Puis je vais arrêter parce que mon temps est écoulé.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il vous reste 25 secondes.
M. Benjamin : Bien, écoutez, ma dernière question. Vous avez parlé rapidement de travaux à effectuer. Je voulais savoir si vous avez
estimé le coût des travaux.
M. Kemp
(Denis) : Non. On n'a pas
estimé les coûts des travaux. Mais je
pense que vous n'avez pas à vous
déplacer longtemps pour évaluer qu'il manque beaucoup
d'amour dans l'aménagement au
niveau du Centre Pierre-Charbonneau.
C'est comme évident.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, merci. Merci de votre réponse.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Nous
cédons maintenant la parole au porte-parole du deuxième groupe d'opposition, au député de Rosemont, avec
2 min 45 s.
M. Marissal : Merci,
Mme la Présidente. Merci, messieurs,
d'être là. Je connais bien votre coin, vous savez que je suis député juste à côté. Je ne le fréquente pas
beaucoup, votre centre, par contre, parce que moi, je ne joue pas au badminton, je suis un coureur, puis la piste de
190 mètres à l'intérieur, elle est utile, mais, pensez-y, quand vous
faites, par exemple,
10 kilomètres, c'est comme 56 tours. Alors, après un entraînement
comme ça, tu sors de là, tu es comme la tour du stade, tu es pas mal
penché d'un bord, ça fait que...
M. Kemp (Denis) : Mais on a déjà eu
un marathon à l'intérieur.
M. Marissal : Je sais, je sais. Je connais même des
gens qui l'ont fait. Je m'inquiète pour leur santé mentale, d'ailleurs.
Mais, blague à part, je connais votre centre et
je sais qu'il manque d'amour. Vous avez parlé du stationnement. Est-ce que
ce n'est pas un peu paradoxal, pour un centre de bien-être et de sport, que de
s'en remettre à des revenus de stationnement pour se financer? En 2020,
ce n'est pas un peu paradoxal?
M. Le
Breux (Pierre) : Bien, quand
on cherche des revenus, on cherche partout, et la dernière option qu'on veut,
c'est charger plus cher aux citoyens. On est dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve,
là. Je veux bien croire, il y a de l'engouement pour ce quartier-là maintenant,
puis, bon, les revenus augmentent, et les facilités financières des citoyens augmentent, mais c'est quand même...
ça reste encore très bas. Donc, si on peut aller chercher de l'argent
dans les stationnements, au lieu
d'être dans les poches des citoyens, on va dire oui.
M. Marissal : Je
comprends. Sauf que je regarde la
photo satellitaire, là, c'est un gros stationnement, et je vous soumets
humblement que ça a contribué au manque d'amour de la place, là, ce n'est vraiment
pas beau, ce coin-là.
M.
Le Breux (Pierre) : 350 places.
M. Marissal :
Il y a 4 000 places en dessous du Stade olympique, totalement
sous-utilisées.
M. Kemp
(Denis) : C'est certain.
M. Marissal :
On ne pourrait pas aller se stationner là puis faire autre chose avec ça? Je
vous pose la question parce que...
• (14 h 40) •
M. Kemp
(Denis) : Bien, sûrement, sûrement. C'est sûrement qu'il y aurait
possibilité de faire un arrangement ou faire
quelque chose, avoir un projet, une sortie qui sortirait vers là. Parce que,
là, partir... sortir du stade, puis essayer de revenir au Centre Pierre-Charbonneau, je perdrais 50 % des clients. Mais il y a possibilité. Il
faut voir autre chose. Je pense que
le stationnement souterrain qui est juste à côté pourrait avoir une sortie qui
s'en irait vers le Centre
Pierre-Charbonneau et je pense que ce serait bénéfique pour tout le
monde.
Je ne pense pas qu'on est là à vouloir défendre le stationnement. Mais on est là à...
Pour nous, c'est important que, bon, il y ait
un stationnement, parce qu'on a des personnes à mobilité réduite, on a un club
de santé qui est... qui ont des gens
de 85, et, oui, leur mobilité n'est pas toujours de meilleure qualité,
mais on... Il faut qu'il y
ait quelques places aussi. Je pense
qu'utiliser les 4 000 places...
le plus grand stationnement souterrain intérieur, ou peu importe, au Canada, je
pense qu'il a sa place, et on
pourrait développer d'autres choses, là. Je vous ai parlé d'agrandir le Centre Pierre-Charbonneau. Un deuxième gymnase, ça serait vraiment...
où on pourrait accueillir encore plus de clients au badminton, ou à la course,
ou peu importe. Ça, c'est certain.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci...
M. Marissal : Mme la
Présidente, étant donné que ma collègue de Gaspé n'est pas là, est-ce que je peux surfer sur
son temps, juste pour finir une question?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Je viens déjà de lui accorder 32 secondes
en empiétant sur...
M. Marissal :
J'ai remarqué. J'ai remarqué et je vous en remercie.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : ...en empiétant sur le troisième
groupe d'opposition. Vous voulez
répartir le temps, c'est ça?
M. Marissal : Bien, je ne sais pas comment vous faites ça
d'habitude, là. Moi, je suis en train de le faire un peu comme ça, là, mais...
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Si on le répartit, ça veut dire que c'est deux minutes qui est accordé
ici. Et, comme il a déjà empiété 32 secondes sur votre
45 secondes auquel vous auriez droit...
M. Marissal :
Regardez, non, non, non...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : On oublie?
M. Marissal : On ne se cassera pas la tête. Je voulais juste
glisser une autre question. Si c'est trop complexe de façon
arithmétique, on ne le fait pas, c'est tout.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Si tout le monde accorde... je vous accorderai
maximum une minute.
Mme Proulx
(Berthier) : Personnellement, là, je pense qu'on devrait accorder au
député de Rosemont, là...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : C'est ça, parfait.
Mme Proulx
(Berthier) : ...qui a d'excellentes questions, de poursuivre sur sa
lancée, M. le député.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Allez-y.
M. Marissal : Merci. Merci,
Mme la ministre, Mme la Présidente. J'ai une question, en fait. Parce que c'est vrai que le centre, il manque d'amour. Et il est très
important. Puis, comprenez-moi bien, là, je ne suis pas en train d'essayer de
vous culpabiliser avec le stationnement.
Moi, j'aimerais ça qu'il y ait plus de verdure dans ce coin-là, puis ce coin-là
en manque furieusement.
Cela
dit, en quel état il est, le centre Charbonneau, la structure, le... Vous
voulez le rénover, oui, mais dans quel état il est?
M. Kemp
(Denis) : Présentement, là, la situation, ça fait quatre ans qu'on n'a pas de chauffage.
Oui, oui, oui, je suis vraiment
sérieux, là. Le chauffage, c'est du chauffage temporaire, qu'ils installent
une... chose. Parce que, là, il
faut qu'ils fassent des rénovations,
mais ça fait quatre ans qu'ils remettent à chaque année. À chaque année, on
gèle un peu, on met des chaufferettes un peu
partout. La climatisation, là, fonctionne plus ou moins. Ça fait que c'est comme ça, là.
Ça, c'est
l'intérieur, là, c'est la qualité... des citoyens, et tout. Ça fait que, tu sais, déjà, juste au
niveau du Centre Pierre-Charbonneau, l'extérieur, c'est certain qu'on a besoin, et plus... Dans
l'arrondissement, on a un gymnase. Pourquoi ne pas agrandir le Centre
Pierre-Charbonneau, qui, lui, pourrait accueillir des gens, des locaux, et tout
ça? On a de la place en avant, là. On
a de la place. Le stationnement, là, on peut... Il y a de la place en masse, il
y a du terrain. Il n'y en a pas beaucoup, dans le Parc olympique, mais
il en reste. Oui, c'est possible.
M. Le Breux (Pierre) : On va
sacrifier du stationnement pour agrandir.
Une voix : ...
La
Présidente (Mme IsaBelle) : C'est parfait. Alors, on ne peut
quand même pas empiéter plus de temps que le troisième parti aurait eu. Alors, merci. C'était quand même effectivement
une dernière bonne question. Merci pour l'information.
Je tiens
à remercier M. Denis Kemp ainsi que M. Pierre Le Breux pour votre
contribution aux travaux de la commission.
Nous allons... «séjourner», non. Nous allons...
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, hein, on s'en va séjourner chez vous!
On va aller ajourner quelques instants pour
donner le temps à un autre groupe de s'installer. Merci.
(Suspension de la séance à 14 h 44)
(Reprise à 14 h 45)
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Bonjour, nous souhaitons la bienvenue à M. Patrick Boivin, président et chef de
la direction des Alouettes de Montréal.
M. Boivin, vous avez 10 minutes pour présenter votre exposé et, juste
avant, veuillez vous représenter avec peut-être plus de détails sur
vous.
Alouettes de Montréal
M. Boivin
(Patrick) : Parfait. Merci beaucoup. Premièrement, donc, au nom du club de football les Alouettes
de Montréal, j'aimerais remercier tous les membres de la commission d'avoir invité notre organisation ici aujourd'hui à ces audiences publiques sur le projet de
loi n° 15.
Personnellement, fier Montréalais et Québécois, je suis dans l'industrie du sport depuis
presque 20 ans maintenant.
Né à Montréal, oeuvré avec les
Canadiens de Montréal pendant... à deux instances différentes, mais au
cumul à peu près 11 ans et demi, travaillé avec la Ligue
nationale de hockey aussi, de par Montréal, mais aussi à Toronto. Et, avant de joindre
les Alouettes, j'étais avec Concordia, donc
dans le sport universitaire aussi, je vous dirais, personnellement, gros focus sur le développement de la personne dans un contexte sportif, que ce
soit le développement de l'athlète, la performance humaine, ainsi de suite, et, depuis deux ans et demi, un petit peu plus, maintenant, avec les Alouettes de Montréal
comme président et chef de la direction, qui, forcément, est autant un
changement de culture qu'une évolution d'une franchise qui battait de l'aile un
petit peu, si vous me permettez le
jeu de mots, puis on espère bien évidemment avoir tourné un coin, pour ceux qui
suivent l'équipe depuis cette saison-ci.
Donc, assez
sur moi. Forcément, le développement et la mise en valeur du Parc olympique ont un
impact direct sur les Alouettes de Montréal. Nous avons, pour ceux qui
ne le savent pas, un attachement historique très rapproché avec le Stade olympique. Au cours de notre histoire,
qui s'échelonne sur près de 75 ans, nous avons eu plusieurs
domiciles et avons disputé tous nos
matchs dans plusieurs stades : le stade De Lorimier, lors de la naissance de l'équipe, qui date de 1946; le Stade Mémorial Percival-Molson, où on est
présentement, évidemment, l'Autostade ainsi que le Stade olympique.
Et, comme vous le savez sûrement, du moins
certains d'entre vous, les Alouettes sont attachées à trois endroits différents, présentement, à Montréal. Nos bureaux administratifs sont situés
sur le boulevard Robert-Bourassa, au centre-ville de Montréal, depuis à peu près neuf ans. Depuis
1998, en permanence, nous disputons nos matchs au Stade Percival-Molson,
sur le campus de l'Université McGill, et
tout notre personnel des opérations football, donc l'équipe, les joueurs, les
entraîneurs et, pendant la saison,
forcément, environ 15 à 16 personnes à temps plein de plus, sont au Stade
olympique. Notre vestiaire permanent y est, les joueurs y pratiquent
pendant la semaine, c'est vraiment notre domicile.
Le
26 septembre 1976, quelques semaines après la conclusion des Jeux
olympiques, les Alouettes ont disputé leur premier match au Stade olympique, attirant une foule de
68 505 spectateurs. Un an plus tard, nous y avons joué depuis...
devant, plutôt, la plus grande foule à ce
jour dans la Ligue canadienne de football, soit plus de
69 000 personnes... demeure aujourd'hui,
évidemment, la foule qui a assisté à un match... voyons, la plus grande foule
ayant assisté à un match dans la Ligue
canadienne de football. Neuf des 10 matchs qui ont attiré le plus de
spectateurs dans l'histoire de la Ligue canadienne de
football ont été disputés au Stade olympique, dont les matchs — certains
peuvent peut-être s'en souvenir — de la coupe
Grey de 2001 et de 2008. Notons, par exemple, au passage, que, la coupe Grey de
2001, les Alouettes n'y participaient pas,
mais elle a quand même attiré une foule très impressionnante. Pour certains
d'entre vous avec qui on a travaillé, justement, de proche ou de loin, il est important de noter aussi que nous avons
soumis une mise en candidature pour la coupe Grey de 2020.
Donc, une partie de notre âme est évidemment au
Stade Percival-Molson, c'est là où nous jouons, évidemment, mais le «Big O», comme on appelle communément à
travers la Ligue canadienne de football de chez nous, c'est notre domicile,
c'est là où nous habitons à l'année longue,
c'est l'endroit où nous souhaitons que la famille des Alouettes habite et
cohabite sous un même toit. Ce serait, en fait, le scénario idéal pour
nous.
• (14 h 50) •
La Régie des installations olympiques est un partenaire des plus importants
pour les Alouettes de Montréal. Nous avons,
avec la RIO, une relation quasi quotidienne qui est saine, cordiale et
efficace. Nous sommes ravis de voir que le gouvernement travaille de
manière proactive afin de remodeler la mission de cet organisme
pour favoriser et officialiser le volet
commercial à sa mission. Et, à la lumière de ce que nous voyons dans ce projet de loi, de ce que nous avons entendu ici aujourd'hui, ceci permettrait certainement à la RIO de pouvoir jouir de plus de
flexibilité lorsqu'elle fera affaire avec ses partenaires actuels et
potentiels.
Je le dis
bien candidement, mais évidemment, pour tous ceux qui sont au courant, le
projet de loi en soi est la preuve que, dans notre cas, mais comme dans
plusieurs autres, la tarification, ce n'est pas un secret, on en a parlé à
maintes reprises, Michel et moi, demeure un frein pour nous dans cette
flexibilité qui est grandement souhaitée.
En tant
qu'équipe sportive professionnelle, nous sommes évidemment très contents de
constater que le gouvernement veut
conserver et mettre de l'avant l'héritage sportif du Parc olympique aussi, on
juge évidemment que c'est très important. Et les Alouettes sont du même avis
que plusieurs intervenants qui ont pris la parole jusqu'ici, que le Parc
olympique est un actif inestimable pour Montréal, et plus spécifiquement
pour l'est de la ville.
Avec la
présence de l'Impact, des Alouettes, de l'Institut national du sport du Québec
et de plusieurs fédérations sportives,
le Parc olympique a un potentiel qui est assez unique à Montréal, en fait, de
devenir un pôle ou un important centre de
développement sportif aussi. En effet, c'est notre opinion qu'avec la
cohabitation de tous ces acteurs de premier plan du sport amateur et
professionnel ainsi qu'avec l'espace mis à notre disponibilité, il s'agirait
potentiellement d'un endroit qui pourrait,
à nos yeux, devenir un genre, pour utiliser une nomenclature un petit peu plus
courante, d'incubateur de développement sportif au niveau technique, au niveau technologique, au niveau humain,
au même titre, par exemple, que l'INSEEC à Paris, et j'ajouterais même Le Tremplin&Co,
spécifiquement, mais Le Tremplin, qui est un incubateur, justement, de
développement de performance humaine à
Paris. Comme on y retrouve également nos confrères du Centre
Pierre-Charbonneau, le complexe
Rougeau, le Jardin botanique, les autres éléments, le Planétarium,
l'Insectarium, le Biodôme, l'ensemble du secteur pourrait, ultimement, devenir un pôle humain avec un pouvoir attractif
tout à fait unique, qui a comme pièce centrale le développement de
l'humain dans le sport. C'est fini.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Bien, merci, M. Boivin, pour votre
intervention. Alors, nous y allons maintenant avec... la parole est à la
ministre.
Mme Proulx
(Berthier) : Bien, merci, Mme la Présidente. Bonjour, M. Boivin. Bien,
d'abord et avant tout, heureuse des
récentes victoires des Alouettes de Montréal, ça doit faire du bien au moral de
l'équipe, ça fait clairement plaisir aux Montréalais.
Juste avant
d'aller dans des questions un peu plus précises, expliquez-nous en détail, pour
la commission, la référence à l'incubateur technique, technologique, de
développement des performances humaines.
M. Boivin
(Patrick) : C'est un concept. Ce qui se passe présentement... Là, en
fait, je vais reculer. Il y a une masse critique... en termes de recherche, en termes d'organismes sportifs,
amateurs, professionnels, en termes d'ambition technologique, au niveau des
start-up montréalaises, notamment dans le domaine de l'intelligence
artificielle, il y a une masse
critique, sans pour autant avoir un fil conducteur, qui pourrait
potentiellement permettre d'avoir un pôle de développement sportif, mais qui, ultimement, est le développement de la
performance humaine. Mais ce concept-là ne doit pas se limiter uniquement à la
performance humaine dans le sport, parce qu'ultimement c'est le sommet de la
pyramide.
Les
recherches qui sont faites, les technologies qui émanent de ce type de
recherches là, après ça, ont des déclinaisons, souvent, dans le domaine
médical. L'analogie que je fais est avec la formule 1. Pour ceux qui
suivent un petit peu, la recherche et développement qui est fait en
formule 1, cinq ans, 10 ans après, se retrouve dans les voitures,
pour ceux qui décident d'acheter une
voiture, là, mais que ce soit hybride ou autre, là, peu importe, se retrouve...
après ça, ces technologies-là vont se
retrouver dans leurs biens consommables. Bon. Avec le sport, c'est un petit peu
la même chose, les applications, les technologies, les moyens
d'entraînement, après ça, peuvent se retrouver et souvent se retrouvent dans
les domaines manufacturiers où il y a de la
répétition, comme il y a dans le sport. Ils peuvent se retrouver dans la
nutrition, dans la gestion du
sommeil, ça peut se retrouver dans des compagnies qui veulent avoir une meilleure
gestion de leurs employés, ça a des répercussions dans le domaine des
assurances, ainsi de suite.
Tout ça pour dire que
le sport demeure un sommet de pyramide dans la recherche, puis maintenant, avec
les avancements technologiques et avec le
positionnement, je vais utiliser l'anglais, là, mais du cluster d'intelligence artificielle qui est en «supply chain management» à Montréal, mais n'empêche qu'il y a
énormément... qu'il
y a une masse critique de chercheurs et de volonté, et forcément de
financement aussi, dans ce domaine-là, j'ai l'impression... c'est une opinion à ce stade-ci, mais c'est une opinion qui est certainement basée sur des faits réels, mais où
nous, comme organisation, on aimerait avoir un rôle. Parce que les organisations
sportives, en termes de «testing», en termes de validation de... que ce soit de
produits, de technologies ou de
suppositions en recherche, ont besoin de cette espèce de champ de laboratoire
là pour pouvoir oeuvrer aussi. Ça
fait que c'est un concept de dire est-ce qu'il y a une possibilité d'avoir un
pôle, avoir une plaque tournante qui permettrait
de positionner Montréal à travers le monde pour ultimement, après ça, avoir des
débouchées qui sont intéressants mais
qui ont une application pas uniquement commerciale, mais qui ont une
application là où ça peut vraiment venir servir pas juste les citoyens de
Montréal ou du Québec, là, mais, ultimement, si c'est en santé, ça peut être à
grande échelle.
Mme Proulx
(Berthier) : Bien, je vous inviterais à avoir une rencontre avec le
ministre de l'Économie et de l'Innovation, M. Fitzgibbon. Je pense que ça
pourrait être intéressant pour lui.
M.
Boivin (Patrick) : Oui. Oui. J'ose croire que ça ne sera pas
nécessairement les Alouettes de Montréal qui vont mener la barque, là, mais c'est une idée que je
trouve intéressante, étant donné la masse critique qui pourrait potentiellement
se retrouver au niveau du Parc olympique.
Mme
Proulx (Berthier) : Je pense qu'il n'y a aucun Québécois ni
Montréalais qui est heureux d'apprendre que les Alouettes de Montréal, présentement, sont la propriété de la Ligue
canadienne de football . Je vais profiter de la tribune, M. Boivin, pour vous
dire que je souhaite que ce soient des Québécois qui puissent acheter les
Alouettes de Montréal et que cet emblème-là puisse rester ici, chez
nous, au Québec.
À
la lumière de ce que je viens de dire, êtes-vous capable de nous garantir, ici
aujourd'hui, que... Vous dites que Montréal,
c'est votre domicile, aux Alouettes. Est-ce que vous allez demeurer à Montréal,
est-ce que vous allez continuer de choisir le Stade olympique pour une
partie de vos activités?
M.
Boivin (Patrick) : Garantir pour une partie de nos activités... Ce que
je peux garantir, c'est qu'il n'y a rien de certain dans le sport
professionnel. Kevin aurait probablement répondu la même chose. Il n'y a rien
qui garantit que l'Impact de Montréal reste
à Montréal non plus. Ceci étant dit, la Ligue canadienne de football est
commise à ce que les Aloutettes
restent à Montréal, et tout indique que les Alouettes sont ici pour rester. Ce
qui peut arriver dans 10 ans, dans 20 ans...
Donc,
pour répondre à la deuxième partie de la question, de garder une partie de nos
activités, c'est tout à fait notre souhait.
On n'est pas au Stade olympique, là, tu sais, résidents, littéralement, là,
même si on est locataires on n'est pas résidents, là, depuis une vingtaine d'années pour rien, c'est
parce qu'on y trouve notre compte. Puis certainement qu'il y a plusieurs
choses qui pourraient être améliorées, mais on y trouve notre compte, puis on
est bien enracinés, puis c'est notre désir, tout à fait, oui.
Mme
Proulx (Berthier) : Qu'est-ce qui pourrait être amélioré, selon vous,
M. Boivin, pour essayer de pérenniser, en tout cas, votre présence au
Stade olympique?
M.
Boivin (Patrick) : Bien, on a un vrai désir de consolidation, je l'ai
mentionné tantôt, là, on opère à trois sites différents. Bon, on peut adresser la particularité des matchs,
peut-être, par la suite, mais on a des bureaux administratifs qui sont au centre-ville, qui... De nos jours, la
présence au centre-ville n'est pas nécessairement quelque chose qui est
absolument nécessaire. Que ce soit
avec des commanditaires ou des clients, tout devient relativement virtuel,
certainement, mobile à ce stade-ci.
On a exploré la possibilité d'aménager puis de regarder des locaux dans la
tour, ça reste encore... je ne veux pas dire une problématique, là, mais
le frein reste encore la tarification.
Mais,
nonobstant ce frein-là, et avec une... pas juste une volonté, mais une mission
de vouloir justement réouvrir ces
portes-là, et de se commercialiser un petit peu plus, et d'optimiser ces
processus-là avec des partenaires externes ou avec des locataires comme nous, j'ai bon espoir que c'est le genre de
conversation qui pourrait être très intéressante puis qui pourrait nous
permettre justement d'espérer une consolidation de nos opérations.
Mme
Proulx (Berthier) : Je n'ai pas d'autre question, moi, Mme la
Présidente, si les confrères, consoeurs souhaitent y aller.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Alors, je laisse la parole au député de Chauveau.
• (15 heures) •
M.
Lévesque (Chauveau) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. M. Boivin,
merci beaucoup de votre présentation. Très
intéressant. Et, un peu comme la ministre a dit, moi aussi, enfin, de voir la
formation jouer plus de 500, ça nous fait plaisir. Puis, pour être un grand fan de football et assister à
plusieurs matchs, j'apprécie particulièrement, il y a beaucoup d'efforts qui se font, puis tant mieux, l'équipe,
c'est important pour les Québécois, je pense, c'est une fierté pour nous tous.
Quand on gagne, c'est encore mieux.
Mais là on parle du
projet de loi spécifique, le projet de loi n° 15. Le
fait que l'équipe joue au centre... davantage au
Stade Percival-Molson, vous êtes un peu moins présents, quand même, au Stade
olympique, vous êtes là, vos bureaux administratifs sont là, il y a de
l'entraînement qui se fait sur le site du Parc olympique. Le projet de loi,
vous le saluez, et c'est tant mieux, moi
aussi, je crois que c'est un bon projet de loi, mais en quoi il y a des
avantages pour vous? Est-ce que vous
les percevez, les avantages pour les Alouettes de Montréal, ce projet de loi
là, directement, ou c'est plus en appui, en appui des partenaires?
M. Boivin
(Patrick) : Bien, c'est les deux. C'est en appui, mais il y aurait
certainement, tu sais, conceptuellement des avantages à ce qu'on soit capables, justement, d'ouvrir nos
conversations puis d'être capables de voir... Tu sais, j'ai parlé de possibilité de
consolidation, là... je ne veux pas nécessairement me répéter, mais
d'amélioration de nos espaces, et
cette amélioration-là serait beaucoup plus motivée de notre côté si ça venait
justement avec une consolidation de nos opérations.
On joue nos matchs au Stade Percival-Molson,
mais, ultimement, on est là 10 fois par année. On demeure au Stade olympique, puis ça, ça n'a pas changé depuis
20 ans maintenant. Ça fait que, tu sais... Puis, comme j'ai dit, puis vous
l'avez abordé un petit peu, là, la notion de match demeure encore un modèle
économique, tout simplement. Ce n'est pas vraiment plus compliqué que ça. Kevin Gilmore en a fait allusion tantôt
aussi. Mais, sinon, c'est vraiment une question... c'est une question de fierté et de sentir qu'on
est chez nous, au-delà du simple fait qu'on est là depuis 20 ans, là. Il
reste que tu peux être dans la même
maison pendant 20 ans, mais, si tu n'en prends pas soin, ça use. Ça fait
que c'est un peu dans ce même contexte là.
Au-delà de
ça, on a une certaine vision, que j'ai élaborée avant, sur ce que le parc
pourrait devenir. Et on a une ambition de
jouer un rôle dans, tu sais, une dynamique, une plateforme, un pôle semblable.
Moi, j'ai l'impression que cette évolution-là
va se faire à Montréal peu importe. Est-ce qu'elle a lieu dans le contexte de
ce projet de loi ci, dans le contexte du Parc olympique? Il n'y a pas d'autre
endroit à Montréal qui pourrait tout rassembler ces instances-là, ces
organismes-là du même coup. Ça fait que je pense que l'opportunité est assez
unique dans ce contexte-là, mais j'ai aussi l'impression que, même si ça se fait autrement, ça va se faire quand
même. On est déjà non seulement en pourparlers, mais impliqués avec une couple de compagnies en technologies, en
intelligence artificielle, pour faire avancer certaines de... je veux dire, de
nos objectifs ou de nos propres ambitions. Mais moi, je pense que ça laisse
juste présager quelque chose qui va arriver de toute façon à Montréal.
M.
Lévesque (Chauveau) : Vous parliez, M. Boivin, de votre vision du
Parc olympique et votre désir de le voir continuer à se bonifier. Les
Alouettes ont déjà joué au Stade olympique. Est-ce que ça pourrait être encore
envisageable qu'il y ait une, deux parties
par année, pour dynamiser davantage le Parc olympique? Est-ce que ça pourrait
être une idée envisageable? Si oui,
bien, tant mieux. Sinon, quels sont les freins qui empêchent les Alouettes de
venir jouer quelques matchs dans l'est de Montréal? Moi, j'apprécie, en
passant, le Stade Percival-Molson, là, ce n'est pas ça, l'idée.
Puis je vous
écoutais... Je vais bonifier ma question. Je vous écoutais, j'avais
l'impression d'entendre une certaine nostalgie
aussi des matchs à plus de 60 000 personnes l'événement, peut-être un
match de coupe Grey, évidemment. Demain matin, les Alouettes se voient octroyer l'organisation de la coupe Grey
et les Alouettes jouent à l'intérieur, on s'entend que le Stade
olympique serait à privilégier à ce moment-là.
M. Boivin (Patrick) : Bien, le Stade
olympique était le choix dans la soumission qu'on a mise, là, tout à fait, il n'y a pas d'autre stade qui nous permette
d'acquérir un événement de cette envergure-là, tout en contre-balançant le
risque, tu sais, des conditions météorologiques, là. Ça fait que ça, ça
va de soi, ça, c'était déjà établi.
Pour ce qui
est des matchs, bien, c'est plus qu'une idée, ça fait partie de notre protocole
d'entente déjà, l'obligation ou, du
moins, l'intention et l'obligation d'augmenter le nombre de matchs qu'on est
capables de jouer, à l'intérieur, dans ce cas-ci, du contrat qu'on a et
du terme qu'on a avec Michel et avec le Parc olympique.
Ceci étant dit, en bon français, il faut que ça
fasse du sens. Puis, même malgré nos récents succès, on est quand même en train de remonter une énorme pente et
d'être capables de générer des ventes de billets qui nous permettent d'aller
au Stade olympique, puis c'est... Oui, c'est
une équation économique qui est très réelle, puis on connaît... Michel et moi
connaissons très bien le modèle, il faut que tu ailles au-delà de
30 000 personnes pour que vraiment ça fasse du sens.
Mais, au-delà
du modèle économique, un match, que ce soit même de soccer... Puis Kevin
Gilmore en a fait allusion tantôt, un
match de foot aussi à 24 000 personnes dans le Stade olympique, c'est
«underwhelming», en anglais. Ce n'est pas une expérience client, une expérience
partisan qui est si plaisante que ça. Puis c'est juste une question de masse.
Bon, après ça vient tout ce qui va autour,
tu sais, les coursives, l'animation, tout ce qu'on est capables de faire, comme
on est capables de meubler puis
d'agencer le Stade olympique, puis ça, ça demeure du tape-à-l'oeil. Mais après
ça c'est ta masse de partisans qui, eux, viennent créer ton ambiance en soi. Ça fait que, si tu n'as pas un
certain seuil... bon. Puis là tu es sur la limite entre dire :
Est-ce qu'on maximise à McGill ou est-ce qu'on s'essaie au stade? Puis là tu
dis : Oui, mais l'entre-deux, c'est
dire qu'on va avoir un stade qui est plein à craquer à McGill, avec un
modèle d'affaires qui fait plus de sens, versus s'essayer ailleurs.
C'est pour ça que je reviens encore à la tarification puis à la structure des
contrats.
Ça fait qu'il n'y a
aucune... comment je pourrais dire ça? Il
y a tout à fait une possibilité qu'on joue des matchs, on est même supposés en jouer là. Malheureusement, on a manqué les séries dans les deux dernières années, ça fait que ça
a certainement écourté nos chances de pouvoir jouer un match au
Stade olympique. Mais le contrat est bâti en conséquence, c'est-à-dire si on a un match de séries qui justifie qu'on devrait être en train de
le jouer au Stade olympique, et, à l'avenir, ça serait l'intention. Même que,
par le passé, on jouait le dernier match de la saison... un peu comme en
amuse-gueule, le dernier match de la
saison au Stade olympique, parce
qu'on était quasiment garantis aussi d'avoir un match des séries. Ça fait qu'on créait un momentum pour ce match-là,
puis on remplissait un match à 30 000 ou 35 000, puis le match
d'après était à 45 000 ou à 50 000 personnes. Mais ça, c'est des
chiffres qu'on... maintenant, on génère sur six, sept matchs.
Ça fait que
l'équation... Tu sais, l'équation économique, c'est une question de volume, là.
C'est tout simplement ça, puis c'est
une question de temps, jusqu'à tant qu'on soit capables de rebâtir,
malheureusement, ce qu'on a perdu en termes d'équité dans le marché, là,
depuis la meilleure partie des sept dernières années, là.
M.
Lévesque (Chauveau) :
Avez-vous des données statistiques sur la provenance de vos spectateurs? Est-ce
que ce sont 90 %, 95 % des Montréalais ou les environs, ou il
y a des gens qui viennent de beaucoup d'autres régions ou d'autres endroits en
Amérique du Nord qui viennent voir les matchs des Alouettes?
M. Boivin (Patrick) : Non,
c'est exactement ça. En fait, c'est 88 % de la grande région
métropolitaine de Montréal. Le reste, c'est le Québec, avec des
poussières qui viennent d'ailleurs.
Ceci
étant dit, on vient de commencer à travailler, l'été dernier, là, en cours de
saison, avec Tourisme Montréal, parce qu'il
y a des centaines de milliers d'Américains qui viennent, et, tout comme avec le
soccer européen, le football américain... Pour surtout les gens qui viennent de la Nouvelle-Angleterre, bien,
d'aller à un match des Patriots, ce n'est pas facilement accessible. Ça fait que, s'ils viennent du
Vermont, du New Hampshire puis ils veulent avoir un goût de football qui est un
petit peu différent puis, j'aimerais croire, un petit peu plus excitant, bien,
il y a quelque chose à faire là. Maintenant, comment les rejoindre,
comment les atteindre?
Ça
fait qu'on a définitivement une volonté de vouloir attirer un public qui est
plus touristique, mais, pour l'instant, je dirais, c'est ça, c'est des poussières par rapport à nos partisans
qui viennent du Québec, mais surtout de la grande région de Montréal.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : C'est tout? Est-ce qu'il y a d'autres questions? Non?
Mme
Proulx (Berthier) : Peut-être une dernière, à titre de curiosité, Mme
la Présidente. Dans combien de temps vous évaluez, là, rebâtir l'équipe?
M. Boivin
(Patrick) : Dans combien de temps j'évalue rebâtir l'équipe?
Mme Proulx
(Berthier) : Bien, vous avez dit que ça fait sept ans que vous
souhaitez que l'équipe se rebâtisse.
M.
Boivin (Patrick) : Oui, ça fait sept ans que... Oui. Ça fait deux ans
et demi que je suis là, hein? Et on est en instance de vente ou d'achat,
tout dépendamment comment on le regarde, là, de ce temps-ci. Ça va nous prendre
des nouveaux propriétaires qui vont venir
stabiliser... J'espère que ça va se conclure avant la fin de la saison. J'ai
bon espoir que ça va se conclure avant la fin de la saison, et, à partir
de ce moment-là, en assumant une continuation de ce qu'on a bâti sur le terrain, là, c'est une question de
quelques années, tout au plus, avant de revenir à nos amours qu'on a connus.
Mme Proulx
(Berthier) : Au risque de me répéter, j'espère que les Alouettes vont
demeurer à Montréal.
M. Boivin
(Patrick) : Merci.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. Alors, nous passons la parole au
groupe d'opposition officielle, avec le député de Viau.
M.
Benjamin : Merci, Mme la Présidente. Avant de commencer, j'aimerais
vous demander, Mme la Présidente, si on a le consentement pour répartir
le temps, donc, de la députée de Gaspé.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Alors, est-ce qu'on a le consentement?
Avons-nous le consentement? La ministre? Oui?
Une voix :
...
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Oui, excusez, je n'avais pas vu. Alors ça
veut dire que vous auriez 13 minutes, et le député de Rosemont aurait 3 min 30 s. Wahou! Alors,
nous y allons tout de suite. Alors, allez-y, M. le député de Viau.
M. Benjamin :
Merci.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Ah! Attendez. Est-ce qu'il y a une question?
M. Lévesque
(Chauveau) : Bien, Mme la Présidente, si on décide de faire ça, il n'y
a pas de problème, mais, peut-être pour le
prochain intervenant, parce qu'il reste une présentation, ça pourrait être
réparti équitablement entre les quatre groupes parlementaires, à ce
moment-là.
Une voix :
Je pense que c'est du temps d'opposition.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : C'est selon le consentement,
effectivement. Par la suite, si vous le demandez...
M. Lévesque
(Chauveau) : J'en fais la proposition.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : O.K., si vous le demandez, on répartira également avec le
parti au pouvoir. C'est beau.
Alors, nous
poursuivons. 13 minutes, groupe d'opposition, et
3 min 30 s, oui.
• (15 h 10) •
M.
Benjamin : Merci, Mme la Présidente. Merci pour votre présentation, M.
Boivin. Ma première question, en lien avec... c'est le projet de loi que nous
avons devant nous. Donc, vous avez eu l'occasion de prendre connaissance du projet de loi?
Une voix :
...
M. Benjamin : D'accord. Est-ce que, par
rapport à cette belle vision que vous nous présentez, que je trouve d'ailleurs enlevante... Sur cette vision d'avenir
de ce secteur-là de l'est de Montréal, est-ce
que vous estimez que les leviers
actuels, tels que présentés dans le projet de loi, permettent d'aller de
l'avant vers une proposition pareille?
M. Boivin (Patrick) : Possiblement.
C'est difficile à dire. Il faut le regarder comme étant... Ce que j'ai mis de l'avant est tout simplement un différent pôle économique.
Le pôle économique présenté par le projet de loi est, pour moi, un pôle économique de volume, c'est-à-dire :
on optimise la façon qu'on est capable de générer quelque chose à travers les
gens qui viennent sur place, et, forcément,
on est mieux doté puis on s'outille beaucoup mieux pour pouvoir les attirer. Ce
que j'ai mis de l'avant est un petit
peu plus un pôle de création de valeur économique, bon, commerciale,
d'entreprise à même le même site, à même le même espace.
Donc, pour
répondre à votre question, est-ce que ça répond à l'intention et la vision qui
est là, qui est déposée dans le projet de loi?, oui, tout à fait, du moins dans
la mesure où on est capables de l'évaluer avec l'expérience qu'on a, nous
autres, de notre côté, et notre interaction.
Puis je crois que ça ouvre la porte, tout à fait, à une vision qui est un petit
peu différente, qui est celle que j'ai présentée, oui.
M. Benjamin : Plusieurs
représentants d'institutions ou de groupes avant vous ont présenté, ont
souligné l'importance de maintenir, en tout
cas dans tout ce qui s'appelle la mise en valeur du Parc olympique, ses
caractéristiques d'instance de... sa
vocation sportive. Je ne vous ai pas entendu parler de cet aspect-là. Est-ce
que, pour vous, dans ses orientations de développement, donc... Est-ce que
c'est important pour vous qu'un des axes qui soient préservés soit la vocation
sportive du Parc olympique? Où est-ce que vous en êtes là-dessus?
M. Boivin
(Patrick) : Écoutez, la vision ou le concept que j'ai présenté fait
ça, c'est-à-dire que, pour moi, l'évolution du sport passe par... un peu comme
n'importe quelle révolution industrielle, ça va passer par des notions de
technologie et d'avancement technologique. Ce que je mettais de
l'avenant, personnellement, en tout cas, c'est mon opinion, pourrait
potentiellement créer une pérennité dans le sport, qui serait au-delà d'une
pérennité qui serait plus axée sur la nostalgie, par exemple. Ceci étant dit, les deux ne sont pas mutuellement
exclusifs. Il doit y avoir une continuation du développement sportif
dans sa forme la plus pure, dès le départ, c'est-à-dire avec les jeunes, mais,
à un certain moment donné, que ça soit ici
ou que ça soit ailleurs, il faut se mettre à l'évidence que, comme dans
n'importe quoi d'autre, l'évolution du sport, l'évolution de la
performance, de l'avancement humain va passer à travers l'avancement
technologique aussi. Ça fait que je suis
tout simplement en train de lier les deux, là où il y a un site et un
regroupement, une masse critique d'intervenants qui pourraient créer
cette espèce de plateforme là.
M. Benjamin :
Je comprends que, dans votre proposition, donc, il y a un maillage d'un genre
de hub technologique en lien avec
tout ce qu'il y a déjà actuellement au Parc olympique en termes d'organisations
sportives, etc. Cette vision-là, telle
que portée, est-ce que vous la... Est-ce que vous avez eu la chance de la
partager avec les acteurs du Parc olympique, ou, du moins, c'est une
première, c'est une primeur que nous avons aujourd'hui?
M. Boivin
(Patrick) : Non, je ne dirais pas que c'est une primeur. Écoutez,
c'est, pour en avoir discuté un petit peu...
Mais, en même temps, je ne suis pas porteur de ce projet-là pour autant. On
verra. Peut-être dans le temps, peut-être que... Si les Alouettes vont
bien en moins de trois ans, peut-être que je vais me trouver quelque chose
d'autre, parce qu'il va falloir passer au
prochain défi. Mais ce que je veux dire, c'est que, pour l'instant, je ne suis
pas porteur. C'est une idée, c'est
une vision qui vient vraiment s'assembler grâce à tous les éléments qui sont en
train de se retrouver autour... oui, autour
de ce projet de loi, là, mais ce projet de loi là vient délier, vient
démenotter, si on veut, et rendre possible quelque chose du genre. C'est
tout.
M. Benjamin :
Vous avez évoqué tout à l'heure des freins. Un des freins que vous avez
évoqués, c'est la tarification.
M. Boivin (Patrick) : Au sens
général. Oui, au sens large.
M. Benjamin : Au sens général.
Alors, j'aimerais peut-être vous entendre là-dessus.
M. Boivin
(Patrick) : Bien, écoutez, là, on peut rentrer dans du détail beaucoup plus minutieux, mais, bon, si on veut
tenir un match au Stade olympique, il y a... Bon, il y a plusieurs choses. Un,
le partage des revenus des concessions ne se
fait pas. Ça, c'est une chose. Donc, nous, c'est une ligne de revenus à McGill,
au Stade Percival-Molson, c'est une ligne
de revenus, sur une base annuelle, qui est relativement importante aussi. Pour
un match de séries où on a le double, si ce n'est pas même, potentiellement, le triple de personnes qui viennent, contrairement à un match normal,
c'est une ligne de revenus qui est importante. On n'a pas accès à ces
revenus-là, donc, ton modèle économique, forcément tu dois ajouter 2 000, 3 000, 4 000 billets à
un prix moyen x pour pouvoir compenser pour ce que tu ferais autrement en
jouant un match au Stade Percival-Molson.
Il y des
coûts tout simplement pour ouvrir les portes, parce que la gestion est
faite par les gens du Stade olympique, alors que, nous, ce sont des coûts qui
deviennent quasiment dédoublés parce qu'on a toute une équipe d'opération qui
est là, qui sont des permanents, qui sont en
place pour opérer nos matchs au Stade Percival-Molson. Ça fait que
c'est essentiellement cette structure-là, tu sais, à plusieurs
égards, là, tu sais, sans rentrer dans tout le détail de notre contrat non
plus, qui s'amène... s'avère à être assez,
tu sais, limitative dans notre capacité de pouvoir jouer un match au Stade
olympique en dessous d'un seuil, tu
sais, minimal de 30 000, 35 000 personnes. Puis là je fais
abstraction du volet plus subjectif où peut-être que ce n'est pas si intéressant que ça d'avoir un
match avec 20 000 personnes, là, mais ça demeure en partie une
opinion puis en partie une réalité. Mais tout ça peut être rehaussé aussi.
Il y a des processus de location, qui sont hors
contrat, qui peuvent, par moments, devenir lourds, mais ce n'est pas — puis
Michel le sait, là — une
flèche qui est dirigée... Ils sont liés à des processus, à des protocoles administratifs
qui empêchent une flexibilité où... tu sais,
le monde dans lequel on est habitué, même à McGill, qui demeure, on s'entend,
tu sais, institutionnalisée aussi, là, où
c'est beaucoup plus facile, puis c'est un peu plus comme oeuvrer dans le privé,
puis tu débarres une porte, tu barres
une porte, tu montes un «stage» pour une conférence de presse, tu le démontes,
puis, bien, malheureusement, les
gens... Tu sais, dans l'équipe à Michel, ils sont un petit peu plus liés par...
pas nécessairement des conventions
collectives, mais des processus et des normes qui font en sorte que ça peut
avoir une certaine lourdeur. Puis cette lourdeur-là ne permet pas autant de
flexibilité et vient avec de la tarification qui peut... des tarifications,
plutôt, qui peuvent être des barrières à l'entrée ou des barrières à nos
opérations.
M.
Benjamin : Je vous entends très bien. Vous savez, actuellement, le
projet de loi que nous avons devant nous ne réglera absolument rien en ce sens, d'où, hier, dans le mémoire de
l'INSQ... dans le mémoire de l'INSQ... L'INSQ propose d'ailleurs, et ils se sont présentés devant nous,
qu'il puisse y avoir une tarification spéciale pour les organismes sportifs,
donc, qui sont locataires, entre
autres au Parc olympique. Vous, est-ce que c'est une avenue qui vous semble
intéressante pour la suite des choses?
M. Boivin
(Patrick) : À défaut d'être
légitimement un OSBL, même si on devrait peut-être l'être ces
temps-ci... non, ce n'est pas la
demande que je suis en train de faire. Là, on faisait quand même
référence à des organismes subventionnés, chose qu'on n'est pas. On demeure quand même une compagnie
privée censée tirer des profits ou, du moins, tu sais, finir à un net
zéro à la fin de l'année.
Regarde, je vais donner un exemple... puis
l'idée n'est pas de tirer une flèche, mais une salle qui demeure vide majoritairement pendant l'année et qui a un frais
de location de 2 000 $ par
jour, si nous, on veut l'utiliser pour une journée, est-ce qu'on devrait être en train de payer 2 000 $
pour utiliser une salle qui demeure vide ou est-ce qu'on devrait, comme locataires de 20 ans... peut-être pas avoir
un tarif préférentiel mais avoir un accès sur une base annuelle où on ne paie
pas un frais quotidien ou sur
utilisation, mais on fait... puis, s'il y a quelqu'un d'autre qui en a besoin,
parce que c'est une location ponctuelle, ils ont besoin de la salle pour
une semaine, bien, ils ont un veto puis ils prennent la salle?
Mais, tu
sais, ce n'est pas tant d'avoir des services ou des tarifs préférentiels, je ne
pense pas qu'on est dans la même gamme
que certains des autres organismes autour qui sont structurés différemment,
mais, étant donné la longévité et notre semi-permanence, c'est d'avoir... que le Parc olympique ou que la Régie
des installations olympiques ait une flexibilité pour pouvoir créer des
ententes qui font plus de sens.
M. Benjamin : Merci. Je vais céder
la parole à ma collègue.
• (15 h 20) •
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui.
Alors, la parole est à vous, à la députée de Vaudreuil.
Mme
Nichols : Merci, Mme la Présidente. Merci, M. Boivin, de répondre à nos questions. Moi, j'entends
depuis le tout début vos discours,
puis là je vous le dis d'emblée, là, je ne ferai pas une grande introduction,
mais moi, le football, là... puis je
suis plutôt néophyte, là, je ne connais pas ça tant que ça et
je ne suis pas familière non plus avec les Alouettes. Je comprends que vous jouez dans un autre stade,
que vous ne jouez pas au Stade olympique. La ministre m'a dit, d'ailleurs,
que c'est un endroit magnifique. Et je vous
confie que j'adore Montréal, mais, ces temps-ci, j'essaie de l'éviter, je
trouve que c'est compliqué, là, se
rendre à Montréal, donc je manque certains événements
sportifs à cause de ça. Et tantôt vous avez
dit : Les Alouettes résident. Dans
le fond, vous résidez au Stade
olympique, mais vous jouez ailleurs. Est-ce que ça veut dire que, vos locaux administratifs, vous êtes... vous louez les locaux
administratifs au Stade olympique, comme plusieurs fédérations?
M. Boivin
(Patrick) : Oui, on loue. On loue depuis 20 ans au Stade
olympique. On y a joué jusqu'en 1998, puis, pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire, on s'est fait kicker out par U2, en 1998, qui a
eu besoin du stade. Puis ça nous a
forcés à aller au Stade Percival-Molson. Puis on n'est jamais
revenus. Ceci étant dit, je pense que ça aurait été... du moins dans la structure ou dans le contexte d'aujourd'hui, ça aurait été difficile de continuer avec la structure économique, tu sais, du contrat qu'on avait avec le Stade olympique.
Mais, non, on réside, en effet, on est locataires, mais on réside, on est là.
Mis à part six heures dans une journée de match, on est au Stade olympique tout
le temps.
Mme Nichols : Quand vous dites que les relations sont saines,
sont cordiales avec la RIO, je comprends que c'est au niveau
administratif. Mais je comprends que c'est plus compliqué... puis les relations
ont beau être saines, mais je comprends que ça devient plus compliqué, par
exemple, quand c'est le temps de
vouloir faire un match au stade. Là, c'est là où, bien, c'est plus compliqué,
c'est qu'il n'y a pas d'avantage à le faire là que de le faire ailleurs.
M. Boivin
(Patrick) : Oui. Puis je ne
pense pas que c'est tributaire des relations nécessairement. Je pense
que les relations, en fait, sont probablement même meilleures qu'elles ont été par le passé. On a vraiment
fait un effort de rapprochement puis essayé d'améliorer la collaboration. Mais, veux veux pas, on cohabite, là. Ça
fait que le lien entre les relations qu'on peut avoir et notre structure contractuelle... bien, la structure contractuelle en partie imposée par les
paramètres qu'ils ont pour faire
leurs contrats faisait en sorte que le contrat devait être ce qu'il est maintenant
et non pas nécessairement les relations qu'on avait avec les gens du
RIO.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Je vous remercie. Alors, nous y allons maintenant
avec le deuxième groupe d'opposition, avec le député de Rosemont. Vous avez
3 min 30 s.
M. Marissal :
Merci. C'est luxueux, puis je vous annonce d'emblée que vous allez pouvoir vous
partager à deux, en fait, parce que
je dois aller gérer une rentrée scolaire de quatre enfants à Montréal
assez bientôt. Alors, je vais devoir manquer le dernier intervenant. Je sais qu'on n'est pas tenu de vous le dire, mais je
n'aime pas ça faire ça, partir en plein milieu. Alors, je dois rentrer en renfort à la maison avant de retrouver
des sacs verts avec mon stock dedans sur le palier de la maison.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Une voix :
Le stade peut vous accueillir.
M. Marissal : Oui, le stade. D'ailleurs, j'ai appris que le
stade est dans la liste des endroits répertoriés pour les drames, les
réfugiés et les...
Alors,
je reviens à mes moutons. Merci d'être là. J'ai beaucoup aimé le moment où
vous avez parlé d'un nouveau pôle de
recherche sciences du sport, je vois
que ça vous intéresse, ça vous passionne et que vous êtes visiblement beaucoup
plus connaisseur que moi dans le domaine.
Sauf que j'y vois là comme... il y a comme une dichotomie, là, parce que le
stade, malheureusement, là, traîne une réputation d'une vieille patente d'un
autre siècle. Et je le dis, là, ça me fait de la peine de le dire parce que moi, je l'aime, le stade, puis je veux qu'on
arrive à quelque chose avec ça. Alors, comment on fait, là, dans votre vision, pour réconcilier... Parce
que, moi, si je dis «intelligence artificielle», le premier lieu auquel je
pense, ce n'est pas le
Stade olympique, pantoute. Mais vous avez probablement un point. Comment
on fait pour réconcilier les deux,
amener du monde là à dire : Il y a des installations, il y a une masse
critique de monde, on s'en va au stade ou au Parc olympique?
Appelons ça le Parc olympique plutôt.
M. Boivin
(Patrick) : Je pense que c'est la base même d'une vision, hein? Rares,
rares sont ceux qui sont capables de voir ce que ça peut être,
nécessairement, dans 10 ans, puis d'y croire. Est-ce que qu'Ubisoft ou
n'importe qui autour d'Ubisoft était capable
de prévoir ce que l'impact du fait qu'ils s'installent dans le Mile End
allait avoir sur le Mile End? Je ne
sais pas. Puis, tu sais, je fais un
parallèle technologique parce que c'est plus simple, là, puis c'est propice à
la conversation.
Oui,
il y a une dichotomie.
Peut-être que ça nous permet de renverser cette perception-là sur le stade
aussi, mais ce n'est pas juste le stade, c'est tout ce qui est avoisinant. Et,
comme je le mentionnais, c'est aussi la masse critique des
gens qui sont déjà regroupés aussi, en commençant avec l'INSQ, les... Pour moi, que ce
soit l'Impact ou que ça soit nous, on est potentiellement, pour ceux qui veulent y participer ou ceux qui y
croient, de façon très simpliste... tu sais, on peut être des rats de laboratoire pour des
technologies. Mais, à quelque
part, tu en as besoin, puis,
si tu n'es pas capable de créer ces collaborations-là autrement, si en plus tu as une masse critique parce que tout
le monde est regroupé... Tout
ce que c'est, c'est une opportunité potentielle, c'est
tout. Puis, si ça permet de contrebalancer la perception du Parc olympique, du
Stade olympique, bien, tant mieux.
M. Marissal : Vous semblez par ailleurs avoir une relation
assez ambiguë avec le Stade olympique, bien, pas vous, mais les Alouettes, là, pour rester dans le thème de U2, là, c'est un peu «with or without
you», vous êtes là, mais vous n'êtes pas
vraiment là, vous voulez rester là. Vous voulez rester là,
mais il n'y aura pas de match plus qu'il y en a
en ce moment. C'est un centre d'entraînement, finalement.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : En 20 secondes.
M.
Boivin (Patrick) : Oui,
bien, c'est un centre d'entraînement... C'est notre domicile. Les Canadiens
demeurent, si on veut l'appeler comme ça, en grande partie à Brossard
aussi. Bon, ça a été construit parce qu'il fallait prendre de l'expansion. Mais, contractuellement, le modèle
d'affaires est très difficile pour
qu'on puisse encore perdre moins d'argent qu'on en perd maintenant si on était pour tenir nos matchs au stade. Puis
c'est aussi très contextuel par
rapport à où est l'équipe maintenant.
Il n'y a
rien qui empêche que, dans 10 ans, ça soit une possibilité qu'on joue
10 matchs par année à 40 000 personnes dans le stade, parce
qu'on est rendus là aussi, comme équipe sur le terrain, comme performance.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. Alors, nous vous remercions
beaucoup, M. Boivin, pour votre contribution aux travaux de la
commission.
Nous allons prendre
quelques instants pour laisser l'espace au prochain groupe. Merci encore.
(Suspension de la séance à
15 h 27)
(Reprise à 15 h 30)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous commençons. Nous souhaitons la bienvenue à M. Martin Roy,
président-directeur général du Regroupement des événements majeurs
internationaux. Merci de venir nous rencontrer. M. Roy, vous procédez ou vous pouvez... Vous avez 10 minutes
pour exposer votre présentation, et je vous invite aussi à prendre le
temps de bien vous présenter.
Regroupement des événements majeurs
internationaux du Québec (REMI)
M. Roy
(Martin) : Merci. Mme la ministre, Mme la Présidente, Mmes et MM. les
députés, membres de la commission, M. le président-directeur général de
la RIO, bonjour.
Alors, mon
nom est Martin Roy, je suis le président-directeur général du Regroupement
des événements majeurs internationaux,
le REMI, une association de 27 grands rendez-vous québécois, qui ont comme
particularité, en plus d'être majeurs
et internationaux, de créer de la richesse et d'attirer une forte proportion de
touristes hors Québec. Ils sont présents un peu partout au Québec, dans
vos régions et circonscriptions, de Lanaudière à Chaudière-Appalaches, de
Québec à l'Outaouais, des Laurentides à la
Mauricie, en passant par la Montérégie et, bien évidemment, par Montréal, où
sont ancrés 14 membres actifs et quatre membres affiliés.
D'emblée, je
dois vous dire que le REMI accueille favorablement le projet de loi sur la
Société de développement et de mise
en valeur du Parc olympique. Il s'agit d'une modernisation qui est, c'est le
moins qu'on puisse dire, la bienvenue et c'est aussi un geste fort en
faveur du Parc olympique, un geste qui témoigne d'une volonté non pas de faire
avec le Parc olympique, ou le stade, mais
bien de le développer et de le projeter dans l'avenir. J'irais jusqu'à dire que
c'est un geste collectif de
réconciliation avec l'installation, au terme d'un cycle positif durant lequel
les P.D.G. comme Michel Labrecque et
son prédécesseur, David Heurtel, ont su donner une nouvelle impulsion, un
nouveau dynamisme à la RIO, notamment avec
l'arrivée de Desjardins dans la tour, mais aussi avec les partenaires d'Espace
pour la vie et à travers l'esplanade, qui est devenue un lieu important
de rassemblement.
À titre
personnel, je dois vous dire que j'habite depuis plus de 15 ans à quelques
mètres du Parc olympique, et il m'arrivera sans doute d'enfiler à
l'occasion le chapeau de voisin immédiat, de résident du quartier, en plus de
celui de président-directeur général du REMI.
C'est
d'ailleurs avec les deux chapeaux que je me réjouis de la possibilité de voir
arriver, en vertu de ce projet de loi
et des règlements afférents qui suivront, des commerces de proximité dans le
quadrilatère qu'occupe le Parc olympique. Vous le savez sans doute, la
station Pie-IX et peut-être, dans une moindre mesure, la station Viau sont des
stations très achalandées du réseau de la
STM, et elles le seront encore plus avec le déploiement du SRB sur Pie-IX dans
quelques années. Pourtant, bien
qu'elles constituent un point important sur le trajet de milliers de personnes
par jour, on n'y trouve pratiquement rien de ce qui se trouve
généralement tout près des stations de métro à Montréal : dépanneurs,
restaurants, nettoyeurs, épiceries, et bien
d'autres. Il faut donc souhaiter qu'à travers l'arrivée éventuelle de ces
commerces le sud-ouest du Parc olympique
serve quotidiennement de point de ravitaillement et trouve une utilité
supplémentaire aux yeux de milliers de voisins et des personnes en
transit.
En ce qui a
trait plus précisément à l'événementiel, je voudrais rappeler que, depuis
quelques années, des membres du REMI et d'autres événements et festivals
ont fait du Parc olympique leur maison ou l'ont établi comme pied-à-terre à l'occasion d'une activité de leur programmation
plus large. Le Festival Go vélo Montréal l'a utilisé comme point d'arrivée
du Tour la Nuit et a, cette année, intégré
une traversée du stade à son tracé. Montréal complètement cirque y a déployé un
quartier. La Nuit blanche, qui se déroule durant Montréal en lumière, fait du
Parc olympique un pôle important de sa programmation.
La Virée classique de l'OSM, qui est un membre affilié du REMI, en a fait
l'hôte de son grand concert annuel. Elle y présente une proposition
artistique d'envergure, exceptionnelle, dans un cadre hors norme. Depuis 2012,
c'est 250 000 spectateurs qui ont pu assister à cet événement, dont de
nombreux résidents locaux qui n'ont pas nécessairement l'habitude de se rendre à la maison symphonique.
On peut vraiment parler de démocratisation de la culture ici, et le Parc
olympique doit être salué pour sa contribution à cet égard.
En dehors des
membres du REMI, d'autres événements notoires utilisent l'espace exceptionnel
qu'offre le Parc olympique. La
première édition du Festival Métro Métro s'y est déroulée en mai, les premiers
vendredis du mois constituent désormais
une tradition pour les fans de cuisine de rue, sans parler de salsa olímpica,
Jackalope, et bien d'autres. Tout ça pour
dire que le Parc olympique vit, est bouillonnant d'activités même. C'est, entre
autres, parce qu'on l'exploite dans son ensemble, en dehors du Stade olympique, surtout avec l'esplanade qui est
devenue, avec la place des Festivals et l'Espace 67 du parc
Jean-Drapeau, l'un des trois principaux lieux de rassemblement à Montréal.
En ce sens,
on accueille favorablement la possibilité de signer des ententes de plus de
trois ans avec des promoteurs d'événements,
puisque le déploiement d'événements est complexe à réaliser et les formules
gagnantes se peaufinent parfois sur
quelques années. Le lieu où se tient un événement est intrinsèquement lié à l'événement, et, pour jouir
d'un succès à long terme, le promoteur doit s'assurer d'en garantir la
stabilité.
Je note et je
salue tout particulièrement l'article 6 du projet de loi, qui spécifie
que la nouvelle société a notamment
pour mission d'entretenir le patrimoine
architectural, d'assurer le maintien des infrastructures. Cela nous
amène à parler du toit. On ne s'en
sort pas, il faut remplacer le toit. C'est une évidence en lien
avec cet article. C'est une évidence aussi du point de vue
de la recherche de rentabilité du Parc olympique, car, pour le moment, vous le
savez, personne n'ose prévoir à l'intérieur du stade une activité à
partir de novembre jusqu'à
avril, sachant qu'une accumulation de neige pourrait forcer à tout annuler. Pour les promoteurs, il n'y a
donc aucun risque à prendre. Depuis quelques années, Evenko présente des matchs de baseball
des Blue Jays à la fin mars, début avril, et, chaque fois ou presque, on se
croise les doigts pour ne pas que la
neige sur le toit mal en point vienne gâcher la partie. Le jour où
l'incertitude sera levée, qu'un nouveau toit sera installé, le stade
pourra servir à longueur d'année.
Cela dit,
selon nous, une nouvelle toiture pourrait quand même avoir un impact limité sur
le taux d'occupation et sur les
revenus, bien que, forcément, des salons et des événements corporatifs pourront
se multiplier. C'est que le monde du
divertissement a changé au cours des dernières décennies. La tendance n'est
plus à la tournée des stades, comme en faisaient
U2, Pink Floyd, AC/DC, Madonna, et bien d'autres. Le nombre de spectacles dans
les salles de 7 500 places et plus stagne depuis 10 ans, alors que le nombre de spectacles dans
les salles de moins de 1 500 personnes est en forte augmentation.
Les spectacles qui vendent plus de
15 000 billets ne représentent qu'à peine 3 % de tous les
spectacles. Qui plus est, les grosses
tournées d'artistes internationaux en Amérique du Nord ont lieu en été, moment
où le toit ne présente aucun problème, et
pourtant le stade ne figure pas ou ne figure plus comme choix, notamment parce
que des festivals ont pris le relais, que ce soit à Québec, sur les
plaines, ou à Montréal, à la place des Festivals, mais aussi dans ce lieu de
très grande capacité qu'est devenu l'Espace 67 du parc Jean-Drapeau.
Il faut par
ailleurs ajouter qu'un nouveau toit ne réglera pas l'autre problème qu'on
soulève chaque fois qu'il est question
de spectacles au Parc olympique... au Stade olympique, la sonorisation. Alors
que les billets de spectacle sont de plus
en plus chers, peu de fans voudront investir 250 $ pour voir un spectacle
sans avoir la garantie qu'ils entendront quelque chose de bien. Néanmoins, cette question de la sonorisation doit être
étudiée par des experts. J'ai la conviction qu'on peut faire quelque chose de mieux que ce qui est
actuellement proposé, avec des moyens techniques contemporains. Et, même
si cette sonorisation n'est pas utilisée
dans le contexte de grands concerts, si on pouvait, au minimum, entendre les
allocutions, les annonces au public, ce serait déjà un pas dans la bonne
direction.
Ce passage
sur la qualité sonore m'amène à vous parler d'intensité sonore. Vous le savez,
la question de la mitigation ou du
voisinage entre festivals, événements et résidents en est une qui nous
interpelle au REMI. Au cours des dernières années, différents exemples
ont ponctué l'actualité. Je pense, bien sûr, à des résidents de Saint-Lambert,
qui ont exprimé leur mécontentement
vis-à-vis du bruit provenant du parc Jean-Drapeau, mais aussi à d'autres
exemples. Cette question doit être
prise au sérieux, comme elle l'est chez les membres du REMI, qui ont trouvé des
façons ingénieuses de faire les choses et parfois de les faire très
simplement. On me racontait récemment qu'à Lévis, aux abords du parc où a lieu
le Festivent, chaque année les dirigeants font du porte-à-porte pour inviter le
voisinage à l'événement et écouter leurs doléances.
Dans le
contexte de la multiplication des événements sur l'esplanade, notamment, plusieurs
résidents du coin ont commencé, donc, à soulever des questions et à se
plaindre aussi. Au début de l'été, durant cinq week-ends consécutifs, il y a eu le Festival Métro Métro puis le festival
Oasis, tout ça sur une surface bétonnée, qui n'est pas emmurée, à quelques
mètres de milliers d'adresses. Est-ce à dire
qu'il faut tout arrêter? Évidemment pas. Mais il faut que le Parc olympique,
que la nouvelle société coordonne,
agisse, intervienne, au besoin, et en fasse l'une de ses priorités. D'autant
que le problème n'est pas qu'il y ait
un événement en particulier, mais plutôt une succession d'événements. Elle ne
peut donc laisser cette responsabilité aux promoteurs, qui passent et
qui s'en vont. Cela finirait par mettre à risque tout ce volet d'activité.
Au même titre
qu'on introduit dans le projet de loi un comité d'immobilisations, je me
demande si on ne devrait pas introduire
ici un comité consultatif communautaire, comme il en existe un du côté
d'Aéroports de Montréal, par exemple. Il y a aussi, sans doute, pour la RIO ou
la future Société de développement et de mise en valeur du Parc olympique, un
lien à faire avec le ministère de la Santé
et des Services sociaux, qui, en ce moment, effectue une consultation publique
sur un projet de vision et d'orientations gouvernementales en matière de
lutte contre le bruit environnemental.
Alors, voilà,
je suis disposé à discuter avec vous et à répondre à vos questions ou à tout
autre que j'ai pu soulever en cours de présentation.
• (15 h 40) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, M. Roy, pour votre présentation. Nous allons donc avec la ministre. Juste signaler, comme il ne reste que deux
groupes, les deux groupes, on a réparti le temps des partis absents, alors vous
avez 17 min 52 s. C'est beau. Alors, à vous, Mme la ministre.
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, Mme la Présidente. M. Roy, M. le président-directeur général, heureuse de vous voir en dehors d'un grand
événement majeur ou international, quoiqu'à quelques égards c'en est un, merci
de vous présenter devant la commission aujourd'hui, d'avoir déposé votre
mémoire très inspirant.
Il y a quelques angles que j'aimerais pouvoir
explorer avec vous. Je veux que vous m'ameniez sur le cycle du développement des événements qui pourraient être tenus dans l'enceinte du Stade
olympique, sur le parvis du Stade olympique. Quelle est votre vision, comme président-directeur
général, de ces événements-là?
Quelle vision vous pourriez proposer à la RIO?
M. Roy (Martin) : Les événements
particuliers, là, qui ont cours actuellement?
Mme Proulx
(Berthier) : Ou d'autres qui
pourraient, avec la création de la Société de développement et de mise en valeur du Parc olympique... qui pourraient...
donc, avec nos nouvelles orientations, beaucoup plus d'agilité pour M. Labrecque, pour la RIO de pouvoir, donc, négocier des contrats. Est-ce que vous voyez une avenue supplémentaire,
pour la société, de pouvoir amener sur son territoire, sur son parvis du
développement d'événements?
M. Roy (Martin) : Sans doute... En
fait, peut-être davantage vis-à-vis de nouveaux événements, puis je pense que l'exemple du Festival Métro Métro, qui est né
tout récemment puis qui a d'ailleurs eu lieu sur l'esplanade, est un bon
exemple. Est-ce que, pour autant, je crois
que des événements de Montréal seraient tentés de déménager? Honnêtement, j'y crois plus ou moins. C'est-à-dire est-ce qu'il y a des
événements qui peuvent faire des activités dans le cadre de leur programmation comme c'est le cas actuellement?
Sans doute. Mais le site d'un événement est tellement intrinsèquement lié à l'événement lui-même que je vois mal comment
certains événements pourraient, disons, déménager. Puis est-ce que, par
exemple, la nouvelle société pourrait faire du démarchage pour attirer des
événements puis, donc, de les inciter à déménager? Je ne sais pas si c'est
vraiment possible.
Puis d'autant
que, bon, l'esplanade, bien qu'il est intéressant, puis qu'il est grand, puis
qu'il permet d'accueillir un certain
nombre de festivaliers, là, quand même assez important... D'ailleurs, au grand
concert de l'OSM, là, on parle quand même
de plusieurs... enfin, plusieurs dizaines de milliers de personnes. Donc, c'est
l'équivalent... Enfin, je pense qu'on peut quand même parler d'une... En termes d'équivalence, l'esplanade offre à
peu près la même capacité que la place des Festivals, ou pratiquement, là, enfin on n'est pas loin de la
même chose que la place des Festivals. On n'est pas exactement à ce qui se passe au parc Jean-Drapeau avec
l'Espace 67 qui est nettement supérieur, mais, avec une capacité de
quelques dizaines de milliers de
personnes sur l'esplanade, donc, il y a quelque chose d'intéressant. Mais,
comme je le disais, je vois mal quand même comment des événements
pourraient se mettre à déménager sur l'esplanade lui-même.
Mme Proulx (Berthier) : Des nouveaux...
En tout cas, à titre de directeur général, bien, peut-être que le parvis, l'esplanade, avec ses 30 000 places
disponibles, là... La virée de l'OSM a attiré, quoi, quelque 25 000 cette
année, Michel? On peut monter jusqu'à
30 000. J'imagine qu'il y a de la création, moi je le vois, là, de la
création de nouveaux festivals, des
événements qui veulent émerger dans le Grand Montréal. J'imagine que
l'esplanade pourrait être un lieu tout à fait approprié.
M. Roy
(Martin) : Bien, la question qui se pose aussi, Mme la ministre, c'est
de voir si est-ce qu'à l'intérieur du Parc olympique il peut...
c'est-à-dire à l'intérieur du Stade olympique, est-ce qu'il peut y avoir aussi
de l'événementiel. Parce que, bon, on a fait
référence tout à l'heure... Évidemment, il y a le sport puis... monsieur des
Alouettes, et puis, bon, il y a le sport, il y a les salons qui,
éventuellement, pourraient revenir, là, des grands salons de l'Habitation, et
autres.
Est-ce que
des événements pourraient profiter du grand espace qu'offre le Stade olympique?
Ça, c'est une question que je me suis
posée moi-même en cours de réflexion puis de rédaction, mais je n'ai pas de
réponse à ça, enfin je vois mal... Est-ce
qu'un événement, par exemple... Comme je nommais celui dont on a parlé, Métro
Métro, est-ce qu'éventuellement il
pourrait y avoir une deuxième scène ou une autre scène qui serait à l'intérieur
du Stade olympique? C'est une possibilité.
Encore là,
bon, la question de la sonorisation, je sais, on ne s'en sort pas, là, est-ce
que la réverbération est telle que ça
fait en sorte qu'on n'entende plus rien? Bon, peut-être qu'il y a moyen de
faire quelque chose avec ça. Néanmoins, aussi, les Québécois, là, rendus au mois d'avril, mai, là, ils veulent sortir
dehors. Et là, s'il y a un toit... parce qu'on parle quand même de cette question-là, mais est-ce qu'on voudra quand même
s'enfermer au mois de juin puis aller à
l'intérieur d'un Stade
olympique couvert en permanence? Ça, je ne le sais pas.
Mme Proulx
(Berthier) : Excusez-moi, je
vais vous inviter à la prudence là-dessus parce qu'on ne connaît absolument
pas pour le moment quel type de toit sera installé sur le toit du Stade
olympique. Michel aura la chance, un peu plus tard cette année, de donner davantage de détails dans le
dossier d'affaires qui va être présenté et des mises en candidature de ceux et celles qui pourraient produire un tel
toit. Donc, d'assumer que le toit serait 100 % fermé... On n'est pas en mesure
d'affirmer ou d'infirmer, pour le moment, que ce sera le choix qui va être
fait.
Revenons à
Métro Métro, qui a été un supersuccès, la Virée classique, j'y étais, c'était
un excellent... un grand succès, il y avait 25 000 personnes
qui étaient là. Go vélo, qui est entré dans le stade, des dizaines de milliers
de personnes qui applaudissent, de la
musique, ça crie, ça chante, c'était un événement festif. Vous étiez
avec moi, d'ailleurs, au coup d'envoi sur
l'avenue du Parc, à Montréal. Tout ça, c'est dans l'ADN des Québécois,
hein? Le festival, l'événement, c'est dans l'ADN des Québécois. Go vélo, le Tour de l'île, ça fait longtemps
que c'est dans l'ADN des Québécois, des Montréalais, on célèbre ça, on crie,
on chante, c'est l'arrivée de l'été également... en conjoncture avec l'arrivée
de l'été.
Tout ça pour
faire une grande boucle en disant qu'on a, et M. Labrecque davantage
que moi, eu des commentaires de citoyens
aux alentours du Stade olympique, qui jugeaient que c'était distrayant, pour
certains, mais que, pour d'autres, ça
devenait une nuisance. Moi, j'ai beaucoup de peine à entendre que le grand Kent Nagano
puisse être une nuisance dans un quartier comme Hochelaga-Maisonneuve,
Rosemont—Petite-Patrie.
J'ai beaucoup de difficultés aussi à concevoir et à avaler que Go vélo et le Tour de l'île puissent être une nuisance
sonore pour Montréal. Donc, comment est-ce que vous voyez, vous, qu'on
pourrait jouer avec la communauté pour les rassurer que la tenue d'événement
comme... par exemple, prenons
Métro Métro, puisse être une activité qui est dans l'ADN des Québécois,
que se sera un événement ponctuel, un peu comme Go vélo? Comment vous proposez, vous, à la tête du REMI, de
pouvoir jouer avec les citoyens puis de les rassurer?
M. Roy
(Martin) : Bien, je pense
que c'est une question de dosage. C'est un peu ce que je disais, c'est
qu'en fait... Puis je pense aussi que... bon, dosage et, disons, nature de l'événement.
Moi, honnêtement, je n'ai pas entendu de plainte à l'égard
de la Virée classique de l'OSM, là.
Mme Proulx (Berthier) : On en a
entendu.
M. Roy
(Martin) : Bon. Alors, ça
m'étonne, puis je m'en désole aussi, tout comme vous. Mais moi, j'habite tout
près, puis honnêtement je pense que le son est encore meilleur sur la
rue, je m'étais installé, il y a quelques années, pour écouter Carmina Burana dans
la rue, et c'était meilleur encore, avec la réverbération, que sur l'esplanade
elle-même.
Cela dit,
bon, Go vélo, on ne peut pas dire que ça fait beaucoup de bruit, là, enfin,
c'est peut-être plus des inconvénients en termes de circulation, parce que je sais que le
quadrilatère, c'est extrêmement compliqué. À titre anecdotique, ce soir-là,
je voulais me faire
venir une pizza, puis il n'y a aucun restaurant qui voulait me livrer une pizza
ce soir-là. Mais ça, enfin, on est loin de nos problèmes, là.
Mais disons
qu'en termes de... Pour ce qui est des festivals et pour ce qui est de Métro
Métro puis, bon, d'Oasis, qui a suivi,
je pense que les gens... enfin, moi, ce que j'entends dans le voisinage, c'est
que les gens en ont eu assez, à un
moment donné, quand ça faisait cinq week-ends consécutifs et
que tout le monde, là... On arrive au mois d'avril, au mois de mai,
les gens veulent ouvrir leurs fenêtres, puis enfin il y a de belles journées,
puis ce qu'on entend, c'est l'équivalent d'un marteau-piqueur,
là, à peu près. Parce qu'il y a quand même, là... Encore une fois, c'est dépendamment du type de musique. Quand on parle de musique, que ce soit, donc... Du
hip-hop, en général, ça implique des basses fréquences, disons, à répétition.
Et, encore là, de façon très anecdotique,
bien, il s'agit de se promener dans les ruelles qui sont dans le quartier, et
l'effet est encore amplifié, parce
que, dans les ruelles, vous savez, il
y a des revêtements en aluminium puis
en métal, puis les ruelles ne sont à peu près
pas meublées ou... enfin, c'est très écho. Alors, c'est à peu près
comme lancer de la musique dans un
appartement qui n'est pas meublé, là, ça donne à peu près le même effet de
réverbération, et cet écho-là fait en sorte que ça devient, pour plusieurs,
insupportable.
Mais je pense que les gens qui vivent dans Hochelaga-Maisonneuve,
puis à plus forte raison les gens qui vivent à proximité du stade, savent où
ils habitent. Moi, quand j'ai acheté ma maison, là, je savais qu'au stade il y
avait des événements, puis à l'époque il y
en avait davantage. Donc, c'est un juste retour des choses, en quelque part.
Puis, tu sais, il faut quand même...
On habite à côté du Stade olympique, on sait que ça vient avec, disons que
c'est la dot de la mariée, puis que
ça vient avec le stade, puis qu'il faut en quelque sorte l'accepter.
Maintenant, encore une fois, comme je le disais, en autant que ça ne
veut pas dire deux mois, tu sais, de bruit incessant.
• (15 h 50) •
Mme Proulx
(Berthier) : Vous savez très bien que M. Labrecque est très sensible à
ça. D'ailleurs, M. Labrecque s'est engagé plus tôt... — vous
n'y étiez pas, M. Roy, mais pour les besoins de la commission — qu'il
allait rencontrer chacun des promoteurs pour les événements subséquents qui seraient tenus à l'extérieur du Stade
olympique, pour s'assurer que justement on puisse faire bon voisinage et
que ce ne soit pas la dot de la mariée.
M. Roy
(Martin) : Est-ce que vous
permettez juste, peut-être, d'ajouter quelque chose sur la sonorisation?
Juste pour vous dire aussi que l'expérience qu'on a eue dans d'autres événements,
entre autres sur la place des Festivals... C'est parce qu'il y a
quelqu'un qui me racontait une anecdote. Et puis, en quelque part, c'est que
les problèmes de son et de sonorisation dont
on parle sur l'esplanade, ils ne sont pas insolubles. Il y a beaucoup de choses
qu'on peut faire et souvent, excusez l'anglicisme, bien, c'est une
question de «fine tuning».
Alors, il y a un gars en particulier, sur la
place des Festivals, qui venait de s'acheter un condo...
Mme Proulx (Berthier) : Je connais
cet homme-là.
M. Roy (Martin) : Ah oui? Bon.
Mme Proulx (Berthier) : Nous faisons
la même référence. Oui.
M. Roy
(Martin) : Bien, en tout cas, lui, il avait un problème de son chez
lui. Il entendait du bruit, c'était la fin du monde. Et il s'est plaint à plusieurs reprises auprès de la ville de
Montréal, qui s'est déplacée chez lui, qui a pris des mesures de son et qui s'est finalement rendu compte que
c'était parce que le haut-parleur en cause, le haut-parleur qui était problématique, était directement orienté sur sa
fenêtre. Alors, il s'agissait tout simplement de tourner légèrement le
haut-parleur de quelques degrés et de faire en sorte... Déjà là, on avait réglé
une bonne partie de son problème.
Mme Proulx
(Berthier) : Je suis d'accord avec vous, M. Roy. Mais, en même
temps, cet ami commun là que nous avons
tous les deux, il a acheté un condo avec vue sur le Quartier des spectacles.
C'est comme quand on achète une maison tout
près d'une piste d'atterrissage à Montréal-Trudeau. Vous savez quoi? Le A387,
il y a des chances de faire du bruit quand il va atterrir tout près de
votre cour.
Il faut aussi que les citoyens de Montréal...
Puis, dans la vision du développement du Stade olympique puis de l'est de Montréal, parce que c'est une volonté
gouvernementale... C'est très épisodique, là, les concerts, les événements qui
sont faits sur l'esplanade. Comme vous
l'avez dit tantôt, là, les gens de Rosemont, Petite-Patrie,
Hochelaga-Maisonneuve comme vous, vous savez qu'occasionnellement il y a
des événements.
M. Roy
(Martin) : C'est pour ça que je dis : Dans le cas du stade, ça
vient avec. Puis, dans le cas de la place des Festivals également. Vous savez qu'il y a des gens qui, effectivement,
achètent des condos, puis il y a des promoteurs qui basent leur promotion puis leur publicité sur le
fait que les gens vont être à côté de la place des Festivals. Ils vendent leurs
condos sur cette base-là. Ça fait qu'après ça c'est... Tu sais, je trouve ça un
peu, effectivement, délicat que la personne qui
vient de s'acheter un condo sur cette base-là, après ça, se plaigne. Mais il
faut quand même, donc, effectivement, en prendre puis en laisser.
Mme Proulx (Berthier) : Oui.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Alors, est-ce qu'il y a des députés qui
veulent prendre la parole? Oui? Alors, le député du Lac-Saint-Jean.
M.
Girard (Lac-Saint-Jean) : Oui, alors, merci, Mme la Présidente. J'ai
lu tout à l'heure un peu la mission, les objectifs. Je vous félicite, vous faites quand même beaucoup... un grand
travail, tout ça. Et je vois que vous habitez, vous l'avez dit, depuis 15 ans tout près du Parc
olympique, donc c'est sûr et certain que vous connaissez le coin beaucoup mieux
que moi.
Mais, à titre
d'information, vous parliez tout à l'heure des stations de métro, qu'il
faudrait «souhaiter qu'à travers l'arrivée
éventuelle de ces commerces — hein, vous parlez de commerces — le sud-ouest du Parc olympique serve quotidiennement
de point de ravitaillement et trouve une utilité supplémentaire aux yeux des
milliers de voisins et des personnes en transit».
Donc, au-delà du souhait, qu'est-ce que vous, vous proposeriez, ou comment vous
voyez ça, pour quelqu'un, là, qui reste là, tout près, qui a vécu là?
M. Roy
(Martin) : Je pense qu'enfin c'est un peu l'idée, aussi, dans le
projet de loi, c'est qu'il y ait cette possibilité éventuellement de
développer aussi, peut-être à proximité des stations, du commercial puis du
locatif et puis que, donc, la société pourra
éventuellement avoir des ententes. Michel me fait signe que oui, là, j'espère
que je ne dis pas trop de folies.
Mais,
enfin, l'idée, c'est quand même de faire en sorte que, près de la station
Pie-IX en particulier, il y ait des commerces. Pour l'instant, il y a une espèce de désert alimentaire dans le coin.
Honnêtement, il y a eu... Depuis quelque temps, depuis quelques années, il y a un café qui est ouvert
dans le Stade olympique, il y a le café In vivo, qui fait un bon travail, mais
en dehors de ça, il n'y a pas vraiment de salut. Je vous dis, moi, que de
Pierre-De Coubertin, là, au sud jusqu'à Ontario, il n'y a pratiquement pas de commerces, parce que sur Hochelaga, il n'y
a plus grand-chose, sur de Rouen non plus, ça va jusqu'à Ontario. Donc, on parle quand même d'un bon kilomètre, là, de
distance du Stade olympique, où il n'y a pas tant de vie commerciale et
de vie de quartier, disons, là, commerciale. Alors, ça implique, comme je le
disais...
La station
Pie-IX, elle est centrale dans le cadre du réseau de la STM, c'est-à-dire que
les gens circulent beaucoup, transitent beaucoup, vont prendre l'autobus
sur Pie-IX. Et puis moi, je pense qu'il y aurait certainement des occasions d'affaires, pour bien des gens, de mettre là des
commerces de proximité, qu'ils soient justement des dépanneurs, des nettoyeurs,
justement des sociétés des alcools ou
d'autres qui puissent, sur le chemin
du retour à la maison, servir de ravitaillement aux gens qui sont en transit à la station Pie-IX.
Alors, pour moi, je pense qu'il y a une occasion à saisir, là, importante, pour
le Parc olympique.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Merci. Moi, je n'ai pas d'autre question.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres questions? Non? Mme la ministre?
M. Lévesque (Chauveau) : Vous
avez parlé de l'opportunité de remplacer le toit du stade olympique,
M. Roy. Et, selon vos membres, si on
procède... On verra bien la manière que ce sera fait. Évidemment, il y aura des
annonces. On verra bien. Mais est-ce
que vous voyez des... Parce que vous représentez quand même plusieurs grands
événements, est-ce qu'avec un toit
plusieurs de vos membres que vous représentez risquent de mettre dans leur
choix potentiel d'événements le Parc olympique?
M. Roy
(Martin) : Bien, un peu comme je le faisais valoir, je ne vois pas, je
vois mal comment les gens vont se mettre
à déménager à l'intérieur du stade, là, parce qu'il y a d'autres problèmes, qui
sont ceux de la sonorisation. Il y a le fait aussi que les événements sont intrinsèquement liés, donc, à un lieu
en particulier. Et il y a le fait aussi, bon, qu'on verra effectivement... Puis je m'amende sur ce que j'ai
dit par rapport au toit, c'est vrai que ce n'est pas décidé, mais, en tout cas,
il avait été quand même évoqué, on verra ce qui en adviendra. Mais c'est
sûr que... L'idée, aussi, des festivals et des événements, c'est d'être à l'extérieur. C'est quand même une partie du
bonheur qu'on peut s'offrir durant la belle saison que celui de sortir à l'extérieur puis d'aller
dehors. Donc, je vois quand même difficilement comment ça peut servir dans
ce cadre-là. Il y a sans doute bien d'autres
utilisations qu'on peut en faire, du stade. Mais ce n'est peut-être pas
principalement celle des festivals et des événements, peut-être, dans
une moindre mesure.
M. Lévesque
(Chauveau) : Un peu moins pour les groupes que vous représentez. Parce
qu'évidemment c'est une préoccupation que j'ai beaucoup, moi, pour être
un député de la région de Québec.
On parle de
bonifier l'offre, bonifier un peu les différentes activités qui se font. Mais
ma vision de loin... Regarde, je ne veux pas me substituer à quelqu'un de
Montréal, vous êtes beaucoup plus connaissant de votre territoire que je
peux l'être, et c'était un peu ça, ma
question : Qu'est-ce qui peut être fait? Parce qu'on parle aujourd'hui de
la loi n° 15, la Loi sur la Société de développement et de mise en valeur. Vous en avez parlé
un peu avec mon collègue du Lac-Saint-Jean, sur les commerces de proximité. Votre vision, en plus, vous êtes un
voisin immédiat, vous vivez proche de ce secteur-là, là, qu'est-ce qui
peut être fait, là, pour mettre en valeur, pour améliorer l'offre de services?
Parce que,
bien sûr, quand je veux organiser une activité, je veux qu'il y ait une vie
autour. Je veux que ce soit agréable d'aller dans un endroit. Puis
c'était un peu ce qu'on reprochait à l'époque des Expos de Montréal, quand ils
ont quitté. C'était ça, il n'y avait pas de
vie après autour du Stade olympique. Il y a le Parc olympique qui est
magnifique. C'est une carte de
visite. Mais, malgré tout, il y a peu d'activités qui fait qu'un touriste
américain, un touriste étranger va arriver, il va venir se situer là,
là. Il va se louer une chambre d'hôtel. Mais, après que j'ai participé à mon
événement...
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci au député de Chauveau. Vous
avez écoulé tout le temps. Alors, très bonne question. Mais nous n'aurons pas la réponse pour le moment. Alors, nous
laissons la parole au député d'opposition. Vous avez maintenant 12 min 22 s. Je ne sais pas si vous voulez
partir sur la lancée, là, de la question précédente. Mais c'est à vous.
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. Alors, merci, M. Roy, pour votre présentation.
Donc, je profite pour saluer le travail que le REMI fait depuis
maintenant plusieurs années en faveur des grands événements internationaux.
Et, dans un
autre ordre d'idées, j'ai beaucoup apprécié, et j'en profite pour le dire
publiquement, notamment la posture du REMI dans la défense des intérêts
des grands événements majeurs internationaux partout au Québec, et notamment votre dernière position prise publiquement sur un enjeu qui touche, qui
pourrait toucher beaucoup les grands événements, donc, en lien avec un autre projet de
loi qui est en analyse, donc le projet de loi sur le cannabis. Donc, je voulais
faire cet aparté-là rapidement et saluer la posture du REMI à ce niveau-là.
Dans
vos notes d'allocution, vous nous avez parlé à la fois comme représentant du
REMI, mais quelques fois aussi comme résident. Donc, c'est à ce titre aussi que je vous... au nom de
ces deux titres que je vous poserai quelques questions.
Ma
première question : Actuellement, est-ce que vous avez pu évaluer un peu
l'achalandage touristique par rapport aux événements qui
se tiennent dans ce secteur-là?
• (16 heures) •
M. Roy
(Martin) : Bien, moi, comme je le disais, je n'ai pas de membres du
REMI qui se déroulent sur ou dans le Parc olympique, qui se tiennent là, disons, à 100 %. Pour
l'instant, c'est des composantes de la programmation, c'est des volets qui s'ajoutent à leurs programmations. Et
ils y sont, au parc, mais ils n'y sont pas pleinement, c'est-à-dire qu'ils sont
souvent situés ailleurs puis ils viennent
faire une activité. C'est le cas de la Virée classique de l'OSM qui, d'abord et
avant tout, se déroule à la Maison
symphonique puis à la Place des Arts, bon, donc, ça, c'est une chose, puis qui
viennent comme ça, effectivement, sur
l'esplanade. Puis c'est la même chose aussi pour ceux que j'ai nommés. Comme la
Nuit blanche, bien, ça se passe partout à Montréal, donc ce n'est
pas essentiellement là.
Donc, pour
moi, c'est difficile de vous donner une réponse parce que ces évaluations-là
n'existent pas, enfin très précisément
sur le volet qu'il y a. Je ne pense pas qu'on puisse les avoir. Ceci dit, quand
même, comme on le disait tout à
l'heure, en ce qui a trait à la Virée classique, encore une fois, j'y
reviens, mais on parle quand même de 25 000, 30 000 personnes
à chacune de ces éditions-là. Puis le Festival Métro Métro, je n'ai pas
les chiffres sous les yeux, mais ça a été quand même un très grand succès, surtout
pour une première édition, qui est souvent une édition test. Je pense que
cet événement-là est vraiment parti pour la gloire sur une base, là... en fait,
dans ce créneau particulier qui a vraiment, vraiment
un potentiel. Et puis, s'il a fait de l'esplanade et du Parc olympique sa
maison, je pense que c'est une bonne chose pour le Parc olympique parce que ça pourrait être éventuellement récurrent.
Puis on peut espérer éventuellement que les ententes, justement, puis la possibilité de signer des ententes pour
plus de trois ans servent, entre autres, au développement de cet
événement qu'est Métro Métro.
M. Benjamin :
Je crois beaucoup que les initiatives de démocratisation de la culture comme
l'est, par exemple, la virée de l'OSM
sont d'excellentes choses pour l'ensemble des Québécoises et des Québécois,
donc, dans différents milieux, et
notamment je pense qu'un quartier comme Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, un
arrondissement comme celui-là, donc, bénéficie,
a beaucoup d'avantages à tirer de ces expériences-là. Et je tiens à saluer,
donc, toute la proactivité, le leadership de M. Labrecque, donc, notamment, rapidement, tout de suite, en
proposant une rétroaction, je crois, qui sera faite auprès des
différents partenaires, et ça, je pense que c'est de bon augure pour la suite
des choses.
Comme
résident de ce quartier-là, il y a eu des présentations qui ont été faites
avant vous autour d'une vision plutôt économique,
donc, pour l'avenir de ce secteur. Je pense, entre autres, à la Chambre de
commerce du Montréal métropolitain ou d'autres acteurs qui sont venus
faire des présentations ici et qui nous ont parlé de cette vision d'avenir en
termes de croissance, de développement économique en lien avec, entre autres,
l'installation des hôtels. Vous nous avez parlé de commerces de proximité beaucoup,
de dépanneurs, de petits commerces. À ce que je sache, un hôtel ne fait pas
partie de ce qu'on appelle la liste
des commerces de proximité. Vous, comme résident de ce secteur-là, comment vous
voyez le développement économique de ce secteur-là
de l'est de Montréal?
M. Roy (Martin) : Je vous
dirais que le problème actuellement, c'est que c'est... Évidemment, c'est un
attrait touristique extrêmement important à Montréal, on le sait. C'est un des
symboles de Montréal. Mais le problème, c'est qu'une
fois qu'on arrive à destination... En fait, moi, je les vois, les autobus de
touristes, là, qui descendent souvent près puis qui prennent des photos. Les touristes prennent des photos puis ils
remontent dans l'autobus puis s'en retournent ailleurs parce qu'il n'y a
pas... Une fois qu'on a pris la photo, qu'on a fait peut-être une petite
visite, qu'on a fait le tour du stade... Il y a toujours des gens, d'ailleurs, qui déambulent autour du Stade
olympique, là. Moi, je promène mon chien, je fais le tour du stade, puis il y a des gens qui se
promènent là puis qui errent littéralement parce qu'il n'y a pas vraiment...
Bon. Il n'y a pas de restos. Il y a
ce petit café dont je parlais, mais il n'y a pas d'infrastructure touristique.
Alors, c'est ça qu'il faut voir, il faut voir au développement d'une
infrastructure touristique.
Je sais qu'il
y a quelques années, par exemple, il y avait une attraction qui avait été
développée, qui s'appelait le parc
Exalto, qui était un parc un peu de type arbre en arbre avec des structures
artificielles, puis les gens allaient là. Est-ce qu'on peut justement se servir de l'esplanade ou de l'espace qu'offre le
Parc olympique pour ajouter aussi du récréotouristique puis faire en
sorte que la visite des touristes se prolonge dans le temps, dire : Bien,
regarde, tu vas au Parc olympique, tu n'y
passes pas 20 minutes, mais tu vas passer la journée ou, à tout le moins,
une demi-journée, puis tu vas ajouter à ça un repas, oui, tu vas monter
dans la tour?
D'ailleurs,
la tour, je ne sais pas, là, exactement... Ça fait peut-être quelque temps que
je n'y suis pas allé, mais, la dernière fois, c'était certainement à
améliorer, là. Il y a sans doute un peu de travail à faire. Parce que c'est une
vitrine importante, je pense que... sur la
ville, mais aussi sur la destination, puis il y a sans doute moyen d'améliorer
l'expérience client.
Mais évidemment,
sur le pôle, sur l'ensemble du Parc olympique, je pense qu'il y a lieu
d'ajouter des infrastructures
touristiques, puis évidemment, un hôtel, il me semble que ce serait un ajout
considérable. Parce qu'à ma connaissance, bon, il y en a un qui est situé au coin de
Sherbrooke et Viau, mais disons que c'est à peu près le seul, là, que je vois
dans les alentours ou dans l'immédiat... le voisinage immédiat.
M.
Benjamin : À
l'article 6, et vous l'avez évoqué dans vos notes d'allocution, vous
soulignez, donc, l'importance de cette reconnaissance du patrimoine
architectural du Parc olympique dans le cadre de ce projet de loi, donc, et je le reconnais aussi.
Sauf qu'il y a quelques groupes, au moins deux groupes avant vous, qui
sont venus nous dire : Oui, c'est vrai que c'est bien, donc, de reconnaître le patrimoine architectural du Parc
olympique, mais il faut aller un peu plus loin, notamment en reconnaissant
l'héritage olympique, donc, de ce Parc olympique. Comment vous, vous voyez cet
aspect-là? Comment ça pourrait s'articuler?
M.
Roy (Martin) : Écoutez,
je pense que c'est en mettant en valeur le sport lui-même et l'athlète, là. Ça
passe, entre autres,
par tout ce qu'il y a déjà, évidemment, l'entraînement des athlètes, bon, il y a
le centre sportif, il y a quand
même un centre d'excellence, évidemment
toutes les associations de loisir et de sport qui contribuent, disons, à
cet héritage olympique là. Je pense que ça passe essentiellement par là.
Évidemment,
il faudra se poser la question, puis, encore
une fois, je ne veux pas en faire
l'objet de mon intervention, mais la question, effectivement, du toit va nous amener à penser, entre autres, à l'avenir de l'athlétisme dans le Stade olympique, puisqu'on sait qu'un stade couvert ne peut accueillir de
compétitions d'athlétisme, enfin c'est ce qu'on nous a dit, à
un moment donné, mais il reste à voir
est-ce qu'il est rétractable ou pas. Moi, je pense que c'est ça...
Les questions qu'on
doit se poser... Je n'ai pas de réponse à ça aujourd'hui, mais je pense
que, tu sais, la question, c'est : Est-ce que le stade pourrait éventuellement, un jour, recevoir à nouveau des Jeux olympiques, dans un lointain
futur, peut-être, quand ça ne sera pas aussi coûteux qu'aujourd'hui de les accueillir, peut-être? Mais, en tout cas, je pense que l'héritage, quand
même, olympique, il est présent, on
le voit, on le sent, ne serait-ce que par le pavoisement, tous ces drapeaux qui
nous rappellent aussi la tenue des Jeux olympiques puis les pays qui ont
participé. Mais ça passe beaucoup aussi par le développement sportif, sans
aucun doute, là.
M.
Benjamin : C'est un arrondissement, vous le savez sûrement mieux que moi, qui est traversé depuis plusieurs années maintenant par un débat,
parfois acrimonieux, sur les enjeux de gentrification, sur les enjeux de lutte
contre la pauvreté, lutte contre l'exclusion
sociale. Comment vous voyez... Et il faut dire aussi, du même souffle... Il
faut saluer, donc, tous les efforts
de développement qui ont été entrepris, notamment
par la RIO, donc, autour du développement de ce site, donc, avec de très beaux projets, de très belles initiatives,
que ce soit en matière de développement
durable, en matière de culture. Comment vous voyez cette cohabitation
entre l'événementiel... puisque je pense que la mission de cette société-là
sera appelée à regarder davantage
tout l'événementiel,
comment vous voyez cette cohabitation entre l'événementiel et ces
enjeux-là dans ce quartier-là?
M.
Roy (Martin) : Ce que je ferais valoir, tout simplement, c'est que le
Parc olympique est un puissant outil de développement communautaire,
social et culturel. Et puis c'est vraiment un pôle, ça pourrait être tellement
plus, dans l'arrondissement, ça pourrait
devenir un lieu de rendez-vous extrêmement important pour la communauté, ce
qu'il n'est pas vraiment, enfin qu'il
l'est, disons, de façon exceptionnelle, à l'occasion de certains événements.
Mais disons que, de façon régulière,
est-ce qu'il y aura une vie communautaire, est-ce que ça peut servir,
justement, pour la communauté? Et c'est
pour ça que je suggérais notamment, peut-être, qu'on pense à un comité
consultatif communautaire. Je donnais l'exemple d'Aéroports de Montréal parce que je suis sur ce comité-là aussi,
Aéroports de Montréal, où les différents intervenants qui ont rapport avec l'aéroport, qui ont un intérêt
vis-à-vis de l'aéroport de Montréal sont sur un comité consultatif
communautaire, et on leur partage des
projets, on leur partage des données, on les consulte sur les projets. C'est
comme une espèce de caisse de
résonnance, c'est une espèce de «focus group», dans le fond. Et puis, mutatis
mutandis, ça pourrait peut-être être la même chose au Parc olympique, c'est-à-dire est-ce qu'on pourrait avoir
justement un groupe, un comité qui regroupe des intervenants du milieu,
que ce soient des gens du milieu touristique ou des gens du milieu culturel?
M. Benjamin :
...combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Une minute.
M.
Benjamin : Une minute. Ce
comité-là est très intéressant, le comité consultatif sur lequel vous siégez à l'aéroport. Est-ce que c'est
un comité qui aborde la problématique du bruit à l'aéroport?
• (16 h 10) •
M. Roy
(Martin) : Oui. Bien, en fait, l'ensemble des problématiques qui
concernent l'aéroport sont soulevées, incluant
le développement durable et, entre autres, aussi, la possible nuisance sonore.
Mais effectivement ça fait partie des discussions qu'on peut avoir entre
intervenants dans le comité.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Alors...
M. Benjamin :
C'est terminé?
La Présidente (Mme
IsaBelle) : 26 secondes.
M.
Benjamin : Ah! 26 secondes, c'est du temps. Le président de la
RIO n'a pas fermé la porte à l'idée de rencontrer les différents intervenants et les citoyens. Donc,
la question que j'ai le goût de vous poser : Qui vous verriez sur un
comité comme ça, un comité consultatif de cet ordre-là?
M. Roy
(Martin) : Bien, en tout cas, si je me fie, donc... Je prends vraiment
exemple d'Aéroports de Montréal. Si je
me fie à ça, c'est vraiment des gens de différents horizons, des intervenants
du milieu économique, touristique, culturel, social, des spécialistes de différentes questions. Donc, l'important,
c'est d'avoir, disons, comme je le disais, une diversification des points de vue et des intérêts aussi des gens
qui pourraient faire valoir leurs différentes, disons, expertises dans le cadre
du comité.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Alors, merci beaucoup, M. Roy. Merci
beaucoup, M. Roy, pour votre contribution.
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Aïe!
Oh! Il est un peu profiteur, de toujours prendre ses dernières secondes.
Mémoire déposé
Alors,
écoutez, je tiens à vous remercier, tous et toutes, d'avoir participé à cette
consultation particulière. Mais, avant, je dois, avant de terminer, déposer... ou, enfin, de vous dire que le
mémoire du député d'Hochelaga-Maisonneuve a été déposé dans le Greffier.
Alors, nous ne l'avons pas entendu, mais il a déposé quand même son mémoire.
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Et
qu'il est public, oui. Il est déposé dans le Greffier, donc il est public
aussi.
Alors, la
contribution à... La commission, voyons! a accompli son mandat. Je vous
remercie sincèrement, toutes et tous, et on va se revoir un peu plus
tard pour l'étude détaillée.
Merci encore une fois. Bonne fin de journée.
(Fin de la séance à 16 h 12)