(Quatorze heures une minute)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Bonjour, tout le monde. Alors, bon retour des vacances pour ceux qui arrivent
tout juste de leurs vacances.
Alors, écoutez, ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission de l'économie et du travail ouverte. Je demande à toutes les personnes qui ont
un appareil cellulaire de le mettre en mode vibration ou de l'éteindre. Merci.
La commission
est réunie afin de procéder aux consultations
particulières et aux auditions publiques sur le projet de loi n° 15, Loi sur la Société de développement et de mise en
valeur du Parc olympique.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Jacques (Mégantic) remplace M. Bélanger (Orford); M. Lefebvre (Arthabaska)
remplace Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré);
M. Bussière (Gatineau) remplace M. Lévesque (Chauveau);
Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé) remplace Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne); M. Benjamin (Viau) remplace
Mme Sauvé (Fabre); M. Marissal (Rosemont) remplace M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve); et Mme Perry Mélançon (Gaspé) remplace
Mme Richard (Duplessis).
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, nous débutons cet après-midi par les remarques préliminaires, puis nous entendrons la Chambre de
commerce de Montréal métropolitain.
Remarques préliminaires
Nous débutons
avec les remarques préliminaires de la ministre, alors je vous invite, Mme la ministre
du Tourisme, de faire vos remarques, vous avez une durée de six minutes.
Mme Caroline Proulx
Mme Proulx (Berthier) : Merci, Mme
la Présidente. Tout d'abord, permettez-moi de souhaiter la bienvenue, chaleureuse bienvenue à tous les représentants
d'organismes, de divers horizons, qui participent à ces consultations particulières. Merci beaucoup de votre présence.
Merci également à mes confrères, consoeurs, collègues députés de prendre
le temps de venir nous présenter votre point
de vue sur le projet de loi n° 15. Très hâte de vous entendre à ce sujet,
d'ailleurs.
Quelques
secondes pour vous présenter les gens qui m'accompagnent aujourd'hui : M.
Michel Labrecque, président-directeur
général de la Régie des installations olympiques, et Mme Mee-Rang
Ricard-Bouillon, qui est la directrice de
mon cabinet, ainsi que d'autres représentants du ministère du Tourisme, qui ont
fait un exceptionnel travail. Je me retourne vers eux pour les saluer et
les remercier.
Donc, ces
consultations qu'on amorce aujourd'hui, c'est un moment d'autant plus
important, Mme la Présidente, parce
qu'il s'agit de la première étape du processus législatif qui entoure le tout
premier projet de loi que j'ai déposé en tant que ministre du Tourisme,
ce projet de loi là qui était attendu depuis très longtemps, puisque, depuis sa
fondation, un an avant les Jeux olympiques
de 1976, la loi constitutive de la Régie des installations olympiques n'a
jamais été mise à jour, et ce, malgré
les appels répétés de plusieurs experts en ce sens. Et pourtant, en près de 45
ans, inutile de vous dire, Mme la
Présidente, que la mission a considérablement évolué. Concrètement, la régie
est passée d'un rôle de régisseur de chantier
titanesque des jeux à un rôle de développeur du Parc olympique. Il est donc
devenu plus que nécessaire de revoir le
rôle de la RIO afin de lui confier les responsabilités, qui vont bien au-delà
de l'entretien et du maintien des actifs, pour y inclure, entre autres, le développement, la mise en valeur et la
préservation de cette véritable icône de Montréal à l'échelle mondiale
qu'est notre Parc olympique, avec son stade, l'architecture unique et son
emblématique tour penchée.
La société
d'État doit disposer de la marge de manoeuvre et de tous les leviers
nécessaires pour pouvoir lancer des initiatives
ou conclure des partenariats qui sont rentables, qui sont durables, dans un
marché, on le sait, hautement concurrentiel. Nous souhaitons faire du Parc olympique un véritable pôle urbain, sportif,
culturel et événementiel, et on a l'ambition d'en faire la locomotive du
développement économique et social de l'est de Montréal.
Notre message
est donc très clair, nous allons développer le Parc olympique, Mme la
Présidente. C'est important par contre
de préciser, toutefois, que ce développement va se faire en harmonie avec les
résidents des environs. Le Parc
olympique entend demeurer le bon voisin qu'il a toujours été dans le quartier.
D'ailleurs, le projet de loi prévoit que trois membres du conseil
d'administration seraient nommés après consultation des représentants du
milieu. Je tiens à préciser également
que j'ai vécu et grandi à l'ombre de ce géant toute mon enfance. Je connais très bien
le Parc olympique.
La société d'État, donc, doit pouvoir optimiser le rendement de ses actifs immobiliers,
de générer davantage de résultats
financiers qui seront susceptibles d'alléger la subvention de fonctionnement que le trésor public, donc, lui verse annuellement. Votre
gouvernement a été élu pour bien gérer l'argent des Québécois, c'est ce que
nous visons avec ce projet de loi
n° 15. C'est dans ce contexte que le projet de loi propose d'abolir la
Régie des installations olympiques pour la remplacer par
la Société de développement et de mise en valeur du Parc olympique. Cette
nouvelle entité serait investie d'une
double mission actualisée, soit de développer, gérer, promouvoir et exploiter
le Parc olympique et de mettre en valeur le patrimoine et l'héritage
olympiques.
En
conclusion, je souhaite rappeler à tous que peu de villes dans le monde, très
peu de villes dans le monde peuvent se
targuer de faire partie du club sélect des villes qui ont eu la chance
d'accueillir les Jeux olympiques. Avec ce projet de loi, nous voulons que les Montréalais et tous les
Québécois se réapproprient enfin ce témoin privilégié de notre histoire
nationale. Ce projet de loi est
résolument tourné vers l'avenir. Il a pour objectif premier d'insuffler un
nouvel élan à un site qui est incomparable,
afin d'exploiter son plein potentiel économique, récréotouristique et
communautaire, et ce, au bénéfice de tous les Montréalais et de tous les
Québécois.
Avec ce projet de loi
n° 15, votre gouvernement répond aux attentes de la population, qui est en
droit d'exiger, Mme la Présidente, un
meilleur retour sur l'investissement collectif. Je vous remercie de votre
temps, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci, Mme la ministre. Alors, j'invite
maintenant le porte-parole de l'opposition officielle en matière de tourisme et député de Viau à faire ses
remarques préliminaires, pour un maximum de quatre minutes.
M. Frantz Benjamin
M.
Benjamin : Merci, Mme la Présidente. Mme la ministre, chers collègues,
je salue aussi la présence de M. Michel Labrecque ainsi que de tous les
groupes qui sont présents cet après-midi, donc, pour participer à ces
audiences, à ces consultations, donc je vous remercie, ceux qui ont envoyé des
mémoires, ceux qu'on aura à rencontrer.
Je
crois qu'il faut situer le contexte de ces consultations, donc, mais derechef,
avant même de parler du contexte, je tiens
à saluer, dans la précédente déclaration de la ministre, la volonté, justement,
que les citoyens, donc, il y ait... que cette installation continue de se rapprocher des citoyens, donc, notamment au
niveau du cadre de gouvernance. Je tiens à saluer cette ouverture. Nous aurons d'ailleurs, dans le
cadre de ces consultations, à faire des propositions, sûrement, en ce sens,
donc, nous avons déjà entendu plusieurs voix.
Maintenant,
historiquement, il faut le rappeler, donc, Mme la ministre l'a rappelé
d'ailleurs avec raison, mais cependant il
faut préciser que... Si, depuis 1975, donc, il y a cette loi qui a instauré la
Régie des installations olympiques, qui
n'a pas été révisée, il faut dire aussi que les dirigeants de cette régie-là
n'ont pas attendu un nouveau projet de loi pour agir, pour travailler. Et je tiens à saluer, je tiens à saluer tout le
travail réalisé déjà par la Régie des installations olympiques,
notamment en termes de développement, notamment en termes de rapprochement avec
les citoyennes et les citoyens. Et j'en veux
pour preuve, puisque je fréquente cette installation-là particulièrement l'été,
donc j'en veux pour preuve tout ce
qui a été réalisé au niveau culturel, tout ce qui a été réalisé au niveau
événementiel, et particulièrement les initiatives avec les organismes et les partenaires du milieu, les
commissions scolaires... la commission scolaire, entre autres, et aussi Espace
pour la vie. Et ça, je pense que c'est très important de le rappeler.
En mai 2018, à
la demande de la ministre Julie Boulet, il y a un rapport qui a été déposé, et
la recommandation principale de ce rapport,
c'est à l'effet que le gouvernement change la dénomination sociale de la régie
pour la Société de développement et
de mise en valeur du Parc olympique. Et aujourd'hui c'est ce projet de loi là
que nous avons devant nous. Donc, il faudrait aussi saluer le travail
accompli par les personnes qui ont précédé la ministre dans le fauteuil qu'elle
occupe aujourd'hui.
• (14 h 10) •
Ce
que nous allons faire, ce que nous entendons faire au cours des prochains
jours, c'est de regarder... c'est d'entendre les différents partenaires,
les différentes personnes intéressées qui se présenteront devant nous pour
regarder ce projet de loi là. Nous serons
ouverts d'esprit pour comprendre mieux comment une société comme la société de
développement... une future société de développement et de mise en
valeur du Parc olympique pourra être non seulement une instance importante pour
le développement économique de l'est de Montréal, pour le pôle économique, pôle
culturel, que nous souhaitons, tous, qui
soit consolidée à Montréal, et aussi évidemment comment nous entendons
contribuer à ce que cette installation-là continue, j'ai bien dit
continue, d'être une installation proche de son milieu, donc.
Et,
pour terminer, donc, je veux en particulier souligner aussi tout le travail qui
est accompli par les gens qui nous accompagnent aujourd'hui, donc, au
niveau du Secrétariat des commissions. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci, M. le député. Alors, j'invite maintenant
le porte-parole du deuxième groupe d'opposition, le député de Rosemont, à faire
ses remarques préliminaires, pour une durée d'une minute.
M. Vincent Marissal
M. Marissal :
Eh boy! Une minute. Vous comprendrez que je ne vous saluerai pas tous et
toutes, néanmoins bon retour à l'Assemblée nationale.
Remarques
préliminaires en une minute, ça va être assez rapide. Le Stade olympique, qui
n'est pas directement dans mon comté,
il est chez Alexandre Leduc, dans Hochelaga-Maisonneuve, mais, dépendant
de l'heure de la journée, l'ombre du
mât est dans mon comté, et on le voit partout de mon comté aussi. C'est quelque
chose... c'est un endroit que je fréquente assez régulièrement.
Je
suis content qu'on puisse parler de l'avenir du Stade olympique. Je suis
content qu'on puisse le faire de façon sereine.
J'ai assez confiance à l'équipe qui est là en ce moment en train de redonner un
souffle à cet endroit souvent mal aimé. Et je note, parce que les secondes s'effritent, la volonté de la
ministre de garder cette vocation de bons voisins, parce qu'on en parle
beaucoup ces temps-ci, surtout dans Rosemont. On s'est déjà entendus pour
être...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Je vous invite à conclure.
M. Marissal : ...capables de le
faire de façon sereine. C'est ce à quoi je m'engage ici. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, M. le député. J'invite maintenant la porte-parole du troisième groupe d'opposition en matière de tourisme et députée de
Gaspé à faire ses remarques préliminaires, pour une durée d'une minute.
Mme Méganne Perry Mélançon
Mme Perry
Mélançon : Merci, Mme la Présidente. Donc, je salue également, à mon
tour, tous les membres de la commission et tous ceux qui se sont
déplacés pour venir nous présenter leurs mémoires.
Alors,
rapidement, de mon côté aussi, bien sûr, on salue l'initiative de revoir toute
la question de gestion, la question de
l'appellation, mais de donner beaucoup plus d'autonomie à la régie, à RIO,
actuelle. Et puis, bien évidemment, on reconnaît tout le caractère unique, le caractère culturel. Ça dépasse les événements
sportifs. Il y a vraiment quelque chose et un gros potentiel touristique à ce niveau-là. Alors, on
sera bien sûr à l'affût de tout ce qui se dira sur le développement durable,
par exemple, sur le caractère patrimonial, comment préserver le patrimoine
de ce bâtiment-là.
Alors, bien
sûr, on participera de manière positive... et puis, bien, d'entendre comment
les acteurs qui sont plus au niveau économique, culturel, touristique
pourront s'arrimer avec les besoins des résidents du quartier. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, Mme la députée.
Auditions
Alors, nous
allons maintenant commencer la période d'audition, si vous voulez. Je souhaite
la bienvenue à M. Michel Leblanc,
président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal
métropolitain. Alors, je vous rappelle
que vous disposez de 10 minutes pour votre exposé, et ensuite nous
procéderons à la période d'échange avec les membres de la commission. Je
vous invite donc à vous présenter puis à commencer votre exposé.
Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM)
M. Leblanc
(Michel) : Alors, merci, Mme
la Présidente. Je suis Michel Leblanc, président et chef de la direction
de la Chambre de commerce du Montréal
métropolitain. C'est le plus important organisme représentant le secteur privé
au Québec, et il va avoir près de 200 ans en 2022. En fait, il va
avoir 200 ans en 2022, on y est tout près.
C'est une
organisation qui représente le milieu des affaires de la région métropolitaine,
plus de 7 000 membres, et c'est
une organisation qui se préoccupe beaucoup du développement économique,
évidemment du développement économique
du territoire. On a pris position sur plusieurs endroits, plusieurs projets.
Et, dans ce cas-ci, nous avions été étroitement
associés à l'exercice qu'avait mené Mme Bissonnette et qui avait mené au
rapport en 2011. J'avais même conseillé à Mme Bissonnette des noms
qui se sont retrouvés sur le comité lui-même.
Et une des
raisons pour lesquelles, je vous dirais, on s'est préoccupés depuis longtemps,
puis je vais commencer par le difficile, c'est que le milieu des affaires,
pendant très longtemps, a dit : Pourquoi on ne le détruit pas? Pourquoi on
s'entête? Il y a des coûts de
maintien des actifs exorbitants. Il y a une mission qui n'est absolument pas
claire. Il y a un rôle qui n'est pas
clair. Et, prenant pour acquis que ces sommes-là pourraient être investies dans
la ville, dans des activités, dans des actifs eux-mêmes, il y avait un
choix, à l'époque, qui était de dire : On devrait faire autre chose de cet
argent.
Les choses
ont changé. Les choses ont évolué. D'abord, depuis facilement 24 mois, il
y a clairement, dans le milieu des
affaires, une volonté de se pencher sur l'est de l'île, et on a examiné tous
les actifs de l'est de l'île. J'ai présidé un comité de travail, à la
demande de la mairesse de Montréal, sur le développement économique du
territoire, et on s'est penchés notamment
sur les éléments de renforcement de l'est de l'île, et c'est clair que le Stade
olympique, ce qu'il y a autour aussi, les
installations récréotouristiques qu'on y retrouve, le Jardin botanique sont des
actifs uniques dans l'est, qui peuvent servir de base de développement
économique.
La deuxième
chose qui a changé, et c'est un coup d'éclat qui nous a tous surpris, ça a été
l'arrivée de Desjardins dans la tour.
Le milieu des affaires, ça parle. Quand un joueur important décide de se
localiser dans un endroit, c'est qu'il estime que c'est un bon endroit pour mettre ses travailleurs. Quand ça
marche... puis on a eu l'occasion au Québec d'avoir des projets qui n'ont pas marché, mais là ça a marché.
Ça a mis en évidence la qualité de la gestion, de l'organisation autour du
Stade olympique. Et là je vais rendre hommage aux politiciens que vous êtes
tous. Michel Labrecque a été nommé sous un gouvernement péquiste, maintenu sous un gouvernement libéral et est
accompagné par un gouvernement caquiste, et moi, je rends hommage aux politiciens quand ils ont cette sagesse de
reconnaître la compétence, de reconnaître l'importance de maintenir les
personnes en place.
Le rapport
que nous avons produit sur l'aménagement... Et je sais qu'il est là, puis il
rougit un peu. Il peut boire de l'eau. Dans le rapport que nous avons produit sur
l'aménagement économique du territoire, nous avons souligné l'importance
du leadership, et, pour nous du milieu des
affaires, lorsque nous examinons la feuille de route de Michel Labrecque, je l'apparente à celle d'un autre leader d'un pôle de
développement économique, qui s'appelle Christian Yaccarini et qui, sur
l'espace de Montréal, est capable de rallier des institutions, des entreprises,
des partenaires externes vers une vision commune et de l'engagement. Et, à travers ce projet de loi là, une chose qui est
essentielle, et je veux insister sur des principes, puisque vous avez reçu le projet de loi, c'est de
s'assurer qu'au-delà de la gouvernance les individus comptent, ceux qui
assument le leadership comptent et ils doivent avoir et
l'autonomie et la confiance pour pouvoir agir, et c'est essentiel. Il y a
plusieurs endroits, à Montréal, qui n'ont pas réussi et qui ne réussissent
toujours pas, et ce qu'on estime être le premier ingrédient qui manque,
c'est ce type de leadership.
Le
deuxième élément, et là je vais raconter des histoires qui me touchent
personnellement : toutes les organisations, incluant les organisations sportives qui sont dans ce quadrilatère, nous
demandent, à la chambre de commerce, de faire tout ce qu'on peut pour amener les gens d'affaires. Et la
difficulté, c'est d'amener des gens d'affaires dans une place dans l'île
qu'ils trouvent un peu loin du centre-ville,
où ils trouvent que les services ne sont pas adéquats. Si j'amène des gens
d'affaires voir un match, juste avant, ils vont se préoccuper où est-ce qu'ils
se stationnent, où est-ce qu'ils vont manger, est-ce qu'il y a un restaurant de cette qualité, si, après le
spectacle ou après la partie, il y a un endroit où on peut aller prendre un
verre, finir des discussions. Bref,
tout le tissu commercial autour de cet actif doit être rehaussé à la hauteur de
ce qu'on veut en faire. Et donc, dans
l'optique de ce projet de loi, il faut s'assurer que la société pourra établir
des partenaires, pourra travailler avec le milieu. C'est clair que la perception du milieu va être importante.
S'il y a un rejet de cette vision d'une activité commerciale d'un autre niveau, ça ne va pas fonctionner. Mais,
si ça ne fonctionne pas, je vous dis, le milieu des affaires ne s'y rendra pas,
et là on va rater une opportunité.
À
travers le temps aussi, je me suis beaucoup penché sur l'attraction de foires
commerciales internationales. J'ai dirigé jadis une grappe, la grappe
des sciences de la vie, et on se préoccupait d'essayer d'attirer Bayo à
Montréal, et Montréal n'a pas de centre de foire de très grand volume. Et la
question de transformer potentiellement, peut-être, le Parc olympique en espace pour accueillir ces foires-là... Ce n'est pas
l'espace, le premier enjeu, c'est le fait qu'il n'y a aucun hôtel. Il n'y a pas une foire commerciale d'envergure,
en Amérique du Nord, qui va se localiser dans un endroit où les participants
vont devoir voyager en métro pour se rendre, ça n'arrivera juste pas. Et donc
il y a, à travers ce qu'on dit, la nécessité de travailler la trame
commerciale immédiate, qui doit faire en sorte qu'on puisse y accueillir des
gens qui vont venir contribuer au succès des
installations et qui par la suite vont permettre d'avoir toutes les autres
activités dont le voisinage va pouvoir bénéficier.
Maintenir une esplanade, maintenir un stade
olympique en l'état simplement pour faire quelques spectacles d'été sur l'esplanade, aussi utile soit-il pour la
population locale, ça n'a aucun sens du point de vue du coût, du point de vue
de l'investissement. Et donc, si on
veut investir dans ce maintien d'actif, il faut qu'on puisse y attirer
l'activité économique qui va faire en sorte que par la suite il va y
avoir toutes les activités dont les résidents vont pouvoir bénéficier.
• (14 h 20) •
L'autre
message de principe qui est extrêmement important, c'est l'intégration à
travers les multiples actifs qu'il y a dans
l'endroit. On le voit un peu, mais physiquement ce n'est pas rendu. La partie
nord, pour tous ceux qui sont... qui fréquentent...
la partie nord du Parc olympique n'a aucun lien facile, fonctionnel, logique
avec le Jardin botanique, on déambule entre
des édifices qu'on a conçus, qui sont en soi chacun très intéressants. Ça prend
une vision intégrée et une société qui a les pouvoirs de le faire. Donc, il faut,
encore une fois, qu'il y
ait l'autonomie, qu'il y ait la capacité de livrer cette intégration
complète du site.
Le
dernier point, le dernier principe, c'est l'extension vers l'est du pôle. On a
à l'est des espaces intéressants qui sont
disponibles, qui sont utilisés partiellement. Et, quand je parle d'améliorer la
trame commerciale, je parle d'améliorer le pôle d'emploi. Je pense que c'est vers l'est immédiat de la zone
olympique qu'il faut regarder. Et là c'est de travailler avec les pouvoirs municipaux puis c'est de faire en sorte qu'il puisse y avoir à la fois
une vision, un renforcement du pôle qui va amener les sommes, qui va amener la capacité, par la suite, de soutenir
un pôle d'activité socioculturelle intéressant pour les résidents.
Voilà. Vous avez le
mémoire. Si vous voulez discuter, évidemment, de recommandations spécifiques,
je suis parfaitement ouvert, évidemment.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : C'est bien, merci. Alors, je vous
remercie pour l'exposé intéressant. Nous allons maintenant débuter la période
d'échange. Mme la ministre, la parole est à vous. Vous disposez de 16 min 30 s
Mme Proulx
(Berthier) : Merci
infiniment, M. Leblanc, de votre présence aujourd'hui. C'est vrai qu'il y a
eu de la continuité entre le Parti québécois, le Parti libéral et la Coalition
avenir Québec d'avoir continué de
nommer Michel Labrecque, exceptionnel
gestionnaire de la RIO. N'en déplaise à mes collègues, c'est quand même
la Coalition avenir Québec qui a réussi à déposer le projet de loi n° 15 pour faire avancer le développement économique de ce formidable lieu et de continuer à
développer économiquement.
J'aime
beaucoup vous entendre sur le développement de l'est. Ça a toujours été un engagement électoral de notre parti de redynamiser l'est de Montréal. Et, comme mon confrère de Rosemont
le disait, moi aussi, j'ai l'ombre de la tour qui vient me chatouiller le soir.
Ça a toujours été une volonté, donc, de notre gouvernement de continuer et de pousser davantage le développement
économique de l'est de Montréal.
C'est un joyau qu'on a à Montréal, c'est l'emblème touristique que l'on voit
à travers le monde, c'est la fameuse tour inclinée, la plus haute tour inclinée
au monde.
Et
je suis heureuse de vous entendre dire que, pour une vision, ça prend de l'autonomie,
et, avec le projet de loi n° 15, c'est
ce qu'on va offrir donc à une société
d'État qui demande de tous les Québécois...
qu'elle soit performante et qu'elle soit
rentable. Donc, avec le dépôt du projet
de loi n° 15, c'est ce que nous
souhaitons, donner tous les outils à la Société de développement, ça le dit bien, et de mise
en valeur du Parc olympique, donc les outils pour qu'elle ait cette autonomie
qui va répondre à une vision de développement économique, particulièrement
à l'est de Montréal.
J'aime
beaucoup vous entendre sur l'expansion vers l'est, le pôle
pour les employés vers l'est. Vous comprendrez que moi aussi, comme ministre
du Tourisme, j'aimerais qu'on amène davantage, et qu'on développe davantage cet
axe ouest-est de Montréal,
de développement touristique. Alors, j'aimerais avoir un peu plus de nourriture pour que vous puissiez nourrir mes réflexions sur
l'expansion vers l'est, avec un pôle, entre autres, sur le travail.
M. Leblanc (Michel) : Deux choses. D'abord, j'ai bien entendu que vous
avez utilisé le mot «un pôle rentable». Le milieu des affaires ne s'attend pas à ce que cette société-là,
à cause du maintien des actifs, ne soit jamais rentable. Je vous le dis d'avance, probablement qu'on ne construirait pas un stade olympique comme pôle si on visait de
la rentabilité, c'est juste trop
coûteux. Mais déjà, dans sa partie opérations, de réussir à
dynamiser l'activité, ce serait déjà un très bon pas,
avec une vision claire de ce qu'on veut accomplir.
Pour ce qui
est d'allongement vers l'est, il y a deux concepts, puis vous faites... je pense qu'on n'a pas parlé du même. Il y en a un premier qui est clair, que
d'amener le touriste vers l'est, vers la zone du Stade olympique, possiblement
avec une navette fluviale vers
Pointe-aux-Trembles, ça fait partie de ce qu'on devrait viser à faire, et
Tourisme Montréal le dit clairement, c'est de sortir les touristes du
centre-ville puis les étendre sur tout le territoire.
Et là je
reviens sur la trame commerciale. Un des défis va être d'allonger la durée de
visite touristique autour du Stade olympique. C'est peut-être d'en
attirer plus, mais c'est surtout de faire en sorte qu'au lieu de venir deux
heures... S'ils peuvent y venir, s'ils
peuvent y dormir, s'ils peuvent y trouver des restaurants de qualité, s'ils
peuvent avoir envie de déambuler dans les rues puis de trouver des
boutiques à leur goût, ça va enrichir tout le quartier puis ça va changer la
dynamique de fréquentation. Donc, au lieu du nombre, j'essaierais d'étirer la
durée.
Ce à quoi je
faisais allusion, moi, c'est plutôt dans l'espace géographique, c'est quand on
regarde où est-ce qu'on les mettrait, ces hôtels, où est-ce qu'on mettrait, à
proximité, certains services. Et là
je dis : On peut toujours envisager qu'on change la rue Hochelaga puis qu'on change les hauteurs permises, ou on
regarde juste à l'est et on regarde comment on peut déployer sur l'est, sur
certains terrains qui sont zonés industriels présentement, des capacités
d'accueil, des capacités commerciales
qui vont faire en sorte que ce pôle-là... C'est souvent comme ça à
travers le monde, quand on localise des actifs de cette nature, qu'on
envisage le développement urbain autour, on identifie des zones en relative
friche ou des zones industrielles qu'on va
requalifier de façon à enrichir la trame urbaine autour de cet actif. Quand on
pense à localiser un stade de
baseball au bassin Peel, on ne regarde pas juste un stade de baseball au bassin
Peel, c'est clair qu'il y aurait toute une trame autour qui se constituerait sur les terrains en friche. Donc,
c'est dans cet esprit-là que je parlais d'étirer aussi la zone vers
l'est.
Mme Proulx
(Berthier) : Je partage complètement vos observations parce que, dans le mandat qui m'est conféré par le premier ministre du Québec, évidemment, c'est d'avoir davantage de touristes internationaux qui s'amènent au Québec, à
Montréal, étant l'une des trois portes d'entrée, d'allonger le séjour, d'avoir
un plus grand nombre et plus de dépenses,
évidemment. Le pôle récréotouristique, sportif, toute la valeur, l'héritage
patrimonial de tout le Stade olympique s'inscrit
là-dedans. Je suis très heureuse d'entendre, donc, que la Chambre de commerce du
Montréal métropolitain est favorable
à ce dépôt du projet de loi n° 15. Merci de vos commentaires, ils étaient
très précieux aujourd'hui pour continuer de nourrir notre réflexion sur
le dépôt du projet de loi n° 15.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a,
donc, des députés qui veulent intervenir? Alors, nous cédons la parole à
la députée d'Abitibi-Ouest.
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Bonjour. Alors, tout changement de ce beau projet là
dit souvent «acceptabilité sociale». Comment
allez-vous faire pour... Quelles seront les méthodes d'acceptabilité sociale...
Parce qu'on sait que, lorsqu'il y a certains événements, ça dérange les
gens autour. Alors, comment prévoyez-vous...
M.
Leblanc (Michel) : Je pense
que tout changement mérite du leadership, et le leadership du changement, c'est
d'admettre que des gens, dans l'immédiat,
vont avoir certaines craintes, il faut les écouter. C'est sûr qu'à Montréal il
y a un phénomène particulier présentement, puis c'est une certaine peur
de gentrification. Régulièrement, je viens parler de créer du développement économique, de créer des emplois, de créer un
certain type de commerces qui vont attirer des gens qui vont vouloir déambuler, consommer, et ça crée
chez certains la peur qu'on dénature le quartier, qui, par ailleurs, vit
parfois d'une certaine pauvreté, d'une
certaine misère. Alors, le grand défi, c'est d'expliquer, et on va le faire,
nous, dans quelle mesure les
changements proposés vont renforcer la vie sociale et la trame urbaine autour,
vont l'embellir. Et on a, je pense,
une administration, à l'Hôtel de Ville de Montréal, qui est très préoccupée
d'essayer de maintenir les gens dans leur quartier, et c'est cette
rencontre.
Alors, vous
me demandez ce qu'on va faire. Nous, ce qu'on va essayer d'illustrer, c'est
l'évolution économique du quartier, comment ça peut être favorable. Je pense
qu'il faudra travailler avec les groupes locaux. Puis je pense que la
régie, actuellement, la société dans le
futur, le fera, pour bien démontrer que c'est à l'avantage de tous. Il va y
avoir des enjeux certains au niveau, par exemple, du stationnement,
c'est déjà un enjeu, mais ça pourrait le redevenir si on a un quartier qui est très dynamique, où des gens viennent.
Souvent, on parle des touristes, eux viendront peut-être en taxi, on parle des
Montréalais, eux viendront peut-être en
métro, mais on parle aussi des autres Québécois, le 450, les gens du Québec
qu'on va vouloir accueillir, et eux,
probablement, vont venir en voiture. Est-ce qu'ils se mettront à l'extérieur,
viendront en métro? On verra.
Mais donc, de ce point de vue là, il y a aussi à
bien voir venir. Qui dit activité commerciale, activité économique accrue dit
aussi plus de gens, plus d'accompagnement de leurs besoins.
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Merci. Avez-vous des commentaires à formuler
concernant la structure administrative?
• (14 h 30) •
M.
Leblanc (Michel) : Écoutez,
à travers le temps, ce que j'ai pu observer, puis ça a été souligné tantôt, c'est
qu'il y a eu des volontés d'agir, de la part de la régie actuelle, qui ont
démontré que, si elle prenait des risques, ça pouvait marcher, mais elle était toujours
à risque de se faire dire non par le Conseil du trésor, non par des
fonctionnaires, et, dans certains cas, ça a beaucoup ralenti certaines
décisions. Ils ont fait ce qu'ils avaient à faire, j'étais tenu au courant,
parfois on est intervenus pour aider
sur des dossiers. L'objectif étant, cette fois-ci, je pense, de s'assurer que,
dorénavant, la structure, elle est claire, les pouvoirs sont clairs et
le niveau d'autonomie est clair.
J'ai regardé,
j'ai vu des questionnements sur la composition du conseil d'administration. On
n'a pas d'opinion qui devrait en faire partie, on prend bonne note que la
ville désirait en faire partie puis on pense que c'est peut-être de bon augure que la ville fasse partie des discussions.
Mais je pense que ça va être inévitable, il n'y a pas un projet qui va se réaliser sans que la ville soit d'accord.
C'est trop central.
Le dernier
point, c'est... On s'est posé la question par rapport au Jardin
botanique et par rapport à la possibilité de dire : On voit ça comme un tout, avec une
société qui deviendrait celle qui chapeaute l'intégration de toutes ces
visions, de toutes ces missions, et
là on est dans le domaine de l'acceptabilité sociale. J'ai l'impression que de
créer une société qui chapeauterait des actifs... appelons-le sociosportif et
des actifs d'ordre appelons-le socioécologique pourrait amener certains à y voir des mauvais côtés, et je ne suis
pas sûr que la bataille en vaut la chandelle. Il s'agit de nommer des
dirigeants qui collaborent bien ensemble, et ça peut faire le travail.
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Merci
beaucoup.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci à la députée Abitibi-Ouest. Maintenant, nous laissons la parole à la députée de Labelle.
Mme
Jeannotte : Alors, bonjour. Dans le fond, pour continuer dans la même
veine... Dans le fond, si je comprends bien,
la notion de pouvoir élargi, c'est... Pouvez-vous élaborer là-dessus? Dans le
fond, vous ne voyez pas vraiment plus de pouvoirs élargis que plus
d'autonomie, ou est-ce que vous voyez plus de pouvoirs élargis à la société?
M.
Leblanc (Michel) : En fait,
le pouvoir élargi, pour moi, qui est important, c'est que la société puisse
conclure des partenariats avec des
acteurs externes, incluant des acteurs privés, qui engagent la société sur le
long terme. Il y a eu, par exemple,
des cas de succès de collaborations sur la mise en valeur de l'esplanade et de
ses activités. Ce qu'on pense, c'est que, pour attirer des
investissements privés majeurs, il va peut-être falloir aller en appel d'offres
en disant : Voici le type de partenaire
privé qu'on recherche, et, à partir de ce moment-là, que la société ait
l'autonomie de choisir le partenaire, basé sur l'appel de candidatures
ou l'appel d'offres, de s'engager à long terme et de pouvoir, à ce moment-là,
procéder à soit ses investissements ou, dans une logique de co-investissement,
au développement du site.
Et c'est pour
ça que c'est l'autonomie et c'est l'élargissement de son mandat via sa
possibilité d'établir ses partenariats à long terme avec des règles de
gouvernance très saines.
Mme Jeannotte : Ce qui n'était pas
le cas...
M. Leblanc (Michel) :
Ce qui n'était pas le cas. Exact.
Mme
Jeannotte : D'accord. Et puis, en ce qui a trait aux infrastructures
physiques du Parc olympique, j'aimerais vous entendre là-dessus. Est-ce que vous avez des idées sur les
changements qui pourraient être apportés aux infrastructures physiques
du Parc olympique?
M. Leblanc (Michel) :
Je vais paraphraser bien librement quelqu'un qui a fait de la politique
longtemps, qui s'appelait Line Beauchamp, et j'espère qu'elle ne
m'en voudra pas de dire ce qu'elle m'avait dit. Elle m'avait dit : Michel, j'ai passé des décennies, un peu
comme tout le monde qui habite dans le quartier, à réfléchir. Si la solution
était simple, si la solution était facile, on l'aurait trouvée.
Nous,
notre position, c'est que les installations physiques actuelles, qui pourront
peut-être servir temporairement si jamais une équipe de baseball revient à Montréal, devraient avoir la
capacité de demeurer flexibles et souples dans leur utilisation, de
permettre, donc, si jamais il y a un mondial, d'avoir des parties, de répondre
aux besoins sportifs. Mais, s'il y avait la
possibilité d'y conjuguer la possibilité de tenir des foires commerciales d'une
certaine taille, ce serait utile.
Le Palais des congrès répond à certains besoins mais
pas à tous. Il y a des types d'expositions qui pourraient y avoir lieu, mais il
ne faut pas réfléchir à l'envers. Ce n'est pas les expositions qui vont emmener
les hôtels, c'est les hôtels qui vont
faire en sorte que, dans le pitch de vente que va pouvoir faire Michel
Labrecque auprès des organisations, ça va être logique de tenir des
événements là.
Et donc il
faut qu'il y ait la possibilité de générer des investissements économiques dans
les capacités d'accueil, dans les capacités de restauration pour amener
ensuite le type d'événements qui pourraient s'y loger.
Mme Jeannotte : Merci beaucoup.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Nous donnons la parole à la ministre.
Mme Proulx (Berthier) : Merci, Mme
la Présidente. M. Leblanc, à cet égard-là, je peux... Lorsque vous faites référence aux foires, aussi, qui pourraient être
tenues dans la société de développement... dans la RIO, qui deviendra la
société de développement, je veux vous dire
aussi qu'on a exécuté récemment une mission à l'international avec M. Mercure, qui, comme vous le savez,
depuis un an, est le nouveau président du Palais des congrès de Montréal. Et M.
Labrecque et M. Mercure travaillent
en étroite collaboration pour pouvoir s'échanger, donc, des foires et des
événements qu'un ou l'autre ne peut pas tenir. Alors, à cet égard-là, il
y a une belle, belle collaboration entre les deux sociétés d'État.
Vous parliez
d'être flexible, d'être souple avec ce nouveau projet de loi là pour, entre
autres, répondre aux besoins sportifs. Oui, vous parlez de foires qui
pourraient être tenues du côté de la RIO, mais vous avez aussi amené dans votre
mémoire, si vous me passez l'expression, une
espèce de hub sportif que pourrait être la société. J'aimerais vous entendre
davantage là-dessus.
M.
Leblanc (Michel) : Oui. Et
d'ailleurs ça explique... Parce qu'on a examiné une possibilité qui était de
dire... Vous avez parlé de M. Mercure et de la Société du Palais des
congrès. Il y a des gens de la communauté d'affaires qui ont dit : Pourquoi on ne fait pas une société
responsable de nos actifs pouvant accueillir des événements d'envergure de
nature foire commerciale, exposition,
congrès? Et donc l'idée, c'était de dire... Là, vous dîtes que vous avez voyagé
avec les deux. La question qui s'est
posée dans le milieu, c'est de dire, bien : Vous auriez pu voyager avec
un, qui aurait représenté les deux types d'actif.
Mme Proulx (Berthier) : J'ai voyagé
juste avec un.
M. Leblanc (Michel) :
Bon, juste avec un, alors voilà. Mais l'hypothèse, c'est que vous auriez dans
l'avenir peut-être à voyager avec les deux. La conclusion, ça a été de dire que
les vocations peuvent être quand même assez différentes,
dans la mesure où les installations olympiques doivent et devraient continuer
de répondre à un besoin auquel elles
sont les seules... C'est les seules installations qui peuvent répondre au
besoin sportif. Et là c'est le défi, puis je vous le dis, j'avance, là, la ligne est fine, c'est...
parce qu'on est au problème du mandat de la vision claire. Et, si c'était
simplement un centre sportif, la
vision serait claire. Si c'était simplement un centre de foire commerciale, la
vision serait claire. Là, on est dans
une espèce de multiplication des possibles, qu'on veut tous essayer de
réaliser. Et c'est pour ça qu'on a besoin de ce gars-là, là, puis, ceux qui ne me voient pas, je pointe Michel
Labrecque. On a besoin de quelqu'un qui va savoir naviguer dans
l'équilibre de ce que ça prend, étant donnée la réception dans le marché.
Et le secteur
privé va être super sollicité. Si les foires commerciales arrivent puis que ça
marche, bien, il va y avoir de la
recherche de commandites, la recherche de partenaires. Si les occasions
sportives arrivent, il va y avoir la même chose. Donc, le milieu des affaires va être sollicité, puis la promesse d'un
succès va être importante, et c'est là où la question de la vision est
si difficile.
Donc, moi, je
pense qu'on n'a pas le choix — je vais répondre rapidement — je pense qu'on n'a pas le choix, il faut
maintenir la vocation, et l'accentuer,
sportive, mais cet actif-là peut et doit servir à d'autres vocations, il faut
réunir ça dans une vision.
Mme Proulx
(Berthier) : C'est la raison pour laquelle on a présenté le projet de
loi n° 15, hein? Développement et
mise en valeur, donc, qui répond spécifiquement ce à quoi vous faites
référence, M. Leblanc. Naviguer cet équilibre-là, Michel Labrecque, dont le mandat a été renouvelé
pour un nouveau cinq ans, correspond tout à fait, c'est une espèce de fildefériste,
M. Labrecque, qui, avec ce nouveau projet de loi là, va permettre... donc, de
permettre à la société d'avoir toute la latitude et la flexibilité à
laquelle vous faisiez référence...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci...
Mme Proulx (Berthier) : Merci
infiniment de votre mémoire, M. Leblanc, aujourd'hui.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. Je vous invitais à conclure, il
restait quand même 10 secondes, je m'excuse. Alors, nous y allons maintenant... nous
poursuivons avec... Nous laissons la parole au porte-parole de l'opposition
officielle. M. le député, vous disposez de 11 minutes.
M.
Benjamin : Merci, Mme la Présidente. Merci, M. Leblanc, pour ce
mémoire, donc, mémoire étoffé comme le sont
comme d'habitude les mémoires de la Chambre de commerce du Montréal
métropolitain. Je constate que, dans un premier temps, ce n'est pas... l'intérêt de la Chambre de commerce du
Montréal métropolitain ne date pas d'aujourd'hui, puisque c'est un intérêt qui date de longtemps.
Déjà en 2011, il y a eu ce premier rapport que vous avez présenté, et dans
lequel rapport, d'ailleurs très intéressant,
vous présentiez très bien ce qu'est l'est de Montréal. Je peux vous confier,
j'ai parfois quelques difficultés à
faire comprendre à certains de mes collègues que l'est de Montréal n'est pas
que... n'est pas le bout de l'île,
n'est pas que Pointe-aux-Trembles, n'est pas qu'Anjou, mais c'est aussi, par
exemple, la circonscription de Rosemont,
c'est aussi la circonscription de Viau, donc, l'est de Montréal. Donc, dans ce
précédent document, vous le décrivez très bien.
Ce que
j'aimerais... Dans un premier temps, la première question que j'aimerais vous
poser, M. Leblanc... Vous savez, le
Parc olympique se situe dans l'arrondissement de Mercier—Hochelaga-Maisonneuve, où il y a un débat, un
débat parfois acrimonieux, autour des questions relatives à la gentrification.
Et comment vous, comme acteur privilégié de la scène publique montréalaise, comment vous perceviez, comment vous avez
perçu jusqu'à présent les efforts entrepris par la ville de Montréal et
par cet arrondissement-là, au cours des dernières années, sur les enjeux de
mixité, cohabitation, économiques, résidentiels, etc.? Comment vous percevez
tout ça?
• (14 h 40) •
M.
Leblanc (Michel) : Je ne me sens pas à l'aise à ce moment-ci de
poser un jugement sur les comportements de
la ville de Montréal, si ce n'est que pour dire qu'on sent leur grande
préoccupation à essayer de trouver des moyens à la fois de soutenir le développement économique et de
rassurer la population qu'elle va en bénéficier. Le défi, c'est un défi de légitimité du message et ce que nous, on pense,
c'est que c'est à l'usage qu'on va être à même de démontrer que ça se passe bien dans certains quartiers, malgré ce
qu'en disent certains. On le voit, il y a des quartiers qui sont déjà bien
avancés, le Sud-Ouest étant de ceux-là.
Moi, j'habite Verdun,
je vois ce qui se passe à Verdun. On est dans des zones où ces phénomènes se produisent. Et on a l'exemple typique de ce qui
s'est passé sur Le Plateau—Mont-Royal, où j'ai habité toute ma vie avant Verdun
et où j'ai bien vu que, là, la gentrification a vraiment tassé les gens. Et je
pense que Le Plateau, avec tous ses discours d'acceptabilité, diversité, bien, est un endroit où, finalement,
la population qui y vivait, et moi, et j'y habitais depuis les
années 80, s'est vraiment fait tasser.
Donc, ces
craintes, elles sont réelles. On a un historique où, dans certains quartiers,
les gens se sont fait tasser. On a en
même temps des nouveaux quartiers qui se développent, avec une nouvelle préoccupation... Et là la preuve est à faire, et là mon message, c'est que c'est à l'usage de ce qui se passe dans les
quartiers qui sont un petit peu plus avancés que, là, il faut essayer de tenir les stats, savoir les
vrais faits, avoir les vraies discussions sur ce qui est maintenu comme logements abordables, l'évolution des loyers, l'évolution des salaires et surtout quelle est la population locale qui, avant,
gagnait un salaire faible et qui se met à gagner un salaire plus élevé.
On est
serveur dans un restaurant, peut-être chez Tim Hortons, ou caissier chez McDonald et on
bascule dans un autre type de restaurant sur la même avenue. C'est toujours
un emploi dans la restauration, mais il est possible que les revenus soient bien supérieurs pour le même
individu qui habite dans le même quartier. Donc, il y a de la documentation, et j'ai l'impression que
c'est là qu'on doit trouver la solution. Ce n'est pas simple. Si c'était
simple, on l'aurait fait.
M.
Benjamin : Merci. Ma
prochaine question, le projet
de loi, c'est le projet de loi sur la Société de
développement et de mise en valeur du
Parc olympique. Dans le mémoire que vous nous avez présenté, tout l'aspect
développement, j'ai trouvé là, vraiment, des éléments... de très bonnes idées,
de bonnes orientations, de très bonnes pistes sur la mission du
développement, mais j'aimerais vous entendre davantage sur la vocation de
l'héritage du Parc olympique.
M.
Leblanc (Michel) : Vous avez
dit tout à l'heure : Montréal est une des rares villes qui est une ville
olympique. Ce qui est encore plus
rare, c'est des villes qui ont un stade des années 70 qui tient encore
debout. Il faut y penser. À travers le
monde, là, on les détruit, les stades. À un moment donné, ça finit, sa durée de
vie, puis on les détruit. Nous, parce que c'est un stade olympique,
parce qu'il est costaud, puis il est massif, puis parce que le coût de le
détruire est exorbitant, on a décidé de ne
pas le détruire et, ce faisant, on a un actif qui commence à... je pense que
c'est caricaturé à l'extrême de dire
que c'est notre colisée, mais on commence à avoir un artéfact sportif du passé
qui peut devenir aussi une carte de visite dans la durée. Dans 50 ans, ce stade-là, bien, il va en avoir 50 de
plus, puis, d'après moi, il va être encore debout, puis il va encore
avoir sa tour penchée.
Et donc je
pense que la valorisation de l'actif, cette vision à long terme de comment il
va évoluer, puis on ne sait peut-être
pas ça va être quoi, la société, dans 50 ans, mais 10 ans... par
tranche de 10 ans, on peut le voir venir, nous, on encourage ça. Il a franchi sa période de grande
vulnérabilité où on ne trouvait pas que c'était bien intéressant de le garder,
puis là on tombe dans la période où, là, on sait qu'on a un héritage du passé
qui a de la valeur, qui est unique sur la planète
et qui va être un héritage des années 70 qu'on ne retrouve pas ailleurs.
Et donc, de ce point de vue là, on appuie. C'est juste que ça coûte tellement cher à maintenir qu'il faut qu'il y ait une
vocation autre que d'être simplement un édifice qu'on observe puis qui
est un artéfact du passé.
M. Benjamin : Lorsqu'on est
concrètement autour du Parc olympique, mettons qu'on arrive sur la route
Pierre-De Courbertin, donc à l'est de Viau,
il n'y a à peu près, visuellement, je pense, que deux ou trois terrains qui ont
des potentiels de développement. Si on va plus au nord, donc au coin de
Sherbrooke et Viau, il y a un hôtel, je crois, si je ne me trompe pas. Alors, est-ce que cette vision que vous nous
dites, de développement vers l'est du Parc olympique, concerne ces deux ou
trois terrains là ou ça va au-delà, donc, notamment par un effort de
revitalisation dans d'autres secteurs?
M.
Leblanc (Michel) : Alors, ça
va au-delà, et je pense que... Je me suis posé la question : Est-ce que
j'arrive ici avec des solutions? La réponse est non. J'arrive ici avec un
potentiel, et moi, je pense qu'il faudra l'examiner, et c'est au niveau municipal, et probablement qu'on pourrait
appeler à contribution le gouvernement du Québec et le gouvernement
fédéral aussi.
Mais c'est
clair que c'est dans cette revitalisation dans l'est, partant immédiatement à
partir du Stade olympique, pour ce
qui est de ce pôle-là, qu'on pourrait faire des gains majeurs dans, je dirais,
le pôle lui-même, dans cette partie-là. Donc, ces terrains-là, oui, la
réponse est oui, il faut regarder ça, c'est potentiellement intéressant.
M.
Benjamin : Vous avez abordé un aspect qui est très important pour moi,
c'est l'aspect de la complémentarité. Quand
on regarde toute la plateforme du développement touristique de Montréal,
comment voyez-vous cette complémentarité-là agir entre, par exemple,
d'un côté, une société comme la Société du Palais des congrès et la nouvelle
société?
M.
Leblanc (Michel) : Bien, des
complémentarités... Il y a des rôles uniques. J'ai bien des installations sportives, il y a
des rôles qui lui sont propres. Il y
a des capacités uniques, j'ai parlé
de choses que le Palais des congrès ne pourrait pas accueillir et
qu'avec certaines conditions de trame commerciale autour le stade pourrait
accueillir. Je dirais que la complémentarité,
elle peut se construire encore davantage. Il y a des périodes extrêmement creuses dans
l'année, dans l'utilisation des installations
olympiques et de l'esplanade, mais je
pense que, dans ces complémentarités,
c'est une complémentarité dans le temps aussi. J'imagine que la société
va se pencher sur ces questions-là, qui sont : Qu'est-ce que les
Montréalais auraient envie de faire dans le
mois de novembre ou dans d'autres périodes de l'année? Et est-ce que les
installations olympiques pourraient
être le terrain où ces activités-là ont lieu? Donc, c'est de la complémentarité
dans le temps aussi qu'il
faudrait examiner.
M.
Benjamin : Le temps file. Avez-vous l'impression, M. Leblanc, que le
cadre de gouvernance, tel que présenté dans l'actuel projet de loi, donnerait
ou donnera toute la latitude nécessaire à la nouvelle société pour agir dans le
sens du développement de la métropole?
M. Leblanc (Michel) : Je crois que oui. La nomination des
administrateurs va être importante et, je le dis, de plus en plus. Pour
toutes sortes de raisons, on a nommé toutes sortes d'administrateurs dans notre
histoire, surtout dans les institutions qui relevaient
de l'État. Je nous invite à nous assurer qu'au niveau des administrateurs il y
a un engagement envers cette mission
puis cette volonté de réussir. Évidemment, tous les administrateurs vont dire
qu'ils l'ont, là, mais je pense qu'on peut
faire du discernement. La gouvernance va reposer, entre autres, sur la capacité
d'action, puis la capacité d'action va nécessiter un conseil
d'administration volontaire pour que les choses bougent.
M.
Benjamin : La dernière question
que j'aimerais vous poser, M. Leblanc : Donc, suite à la présentation de
ce mémoire, quelle a été la réaction
de vos membres, les membres de la chambre
de commerce, suite au dépôt du projet de loi et suite à la présentation du
mémoire?
M. Leblanc (Michel) : C'est ce que j'ai dit tout à l'heure, c'est quelque chose qui a changé. Ce que j'ai eu comme message, c'est : Ça vaut la peine, on va
l'appuyer. Il fut un temps, je vous le dis, là, il y a huit ans, neuf ans, là,
je me souviens, c'est Raymond Bachand qui nous disait : Ça n'a pas
de bon sens, Michel, que tu dises ça publiquement, mais je disais : Le milieu des affaires veut qu'on arrête de le
soutenir, qu'on le laisse en l'état se dépérir, mais qu'on arrête d'y investir,
il n'y a pas de mission, on ne
sait pas quoi faire avec. Et ça, ça a complètement changé avec le temps. Et donc, à ce moment-ci, ma présence... Et
relativisons les choses, là, je suis ici pour un projet de loi sur un édifice à
Montréal... ou sur une petite installation. D'habitude, la chambre
de commerce ne viendrait pas pour ça,
c'est juste parce qu'enfin, après toutes ces années, il semble y avoir une
capacité de changer la vocation et donc ça vaut la peine d'être ici.
M. Benjamin :
Merci. Merci. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Oui. Alors, nous donnons maintenant la parole au deuxième groupe d'opposition. M. le député, vous disposez de
2 min 45 s
M.
Marissal : Merci. Merci, M.
Leblanc, pour la présentation. Je ne ferai pas dans les fioritures parce que je
n'ai pas beaucoup de temps, puis je trouve votre mémoire intéressant.
J'ai l'impression qu'on est un peu dans un remake de Field of dreams, là, vous le construisez, puis ils vont venir.
Sauf que, là, ça fait 50 ans qu'il est construit puis ça ne vient pas encore. Je fais référence, par exemple, aux hôtels autour, c'est vrai que c'est un désert d'infrastructures. C'est l'oeuf ou la poule,
là, on construit les hôtels, puis ça
va venir ou on fait des conférences,
puis les hôtels vont venir. Et vous avez fait référence tout à l'heure à de l'aide de l'État, soit le gouvernement fédéral, soit le gouvernement provincial. Qu'est-ce que vous vouliez
dire par ça?
M. Leblanc (Michel) : Bien, deux choses. Le «field of dreams», bon,
supposément, ils viendront, là. Il y
a eu quelque chose qui s'est appelé Desjardins, puis ça c'est un
«game changer» qui n'existait pas il
y a 10 ans ou il y a
15 ans. Il y a quelqu'un qui est venu, et ça, ça change la perception du
coin. La deuxième, c'est qu'évidemment c'est l'oeuf et la poule. Demander à un
hôtelier d'aller s'installer là en disant : Dans cinq ans, il va y avoir
des foires commerciales puis il va y avoir du monde, c'est demander à une
chaîne ou à un hôtelier de prendre un énorme risque. Mais il n'y aura pas les événements
s'il n'a pas les capacités.
Et
là c'est là où moi, je pense que l'État peut jouer un rôle qui est de
dire : Moi, je veux stimuler, je veux, en anglais, faire un «kick-start», je veux lancer l'initiative
et, par conséquent, je vais être un co-investisseur, d'une certaine façon, on
trouvera les moyens, mais un co-investisseur
qui va permettre de construire des actifs qui vont éventuellement partir la
machine, mais le privé ne prendra pas à lui seul le risque d'une vision encore
relativement incertaine.
• (14 h 50) •
M.
Marissal : Merci pour la réponse claire et courte, j'apprécie, ça me
permet d'en poser une autre. Vous avez dit qu'il y a eu un changement de
mentalité dans le milieu des affaires, on a rangé la dynamite, c'est une bonne
chose, là on a sorti les planches à
dessin, c'en est une autre, bonne chose. Mais, d'un autre côté, est-ce qu'il n'y a pas un double message
du milieu des affaires, qui n'arrête pas de
dire : C'est impensable que les Expos retournent là? Est-ce que le milieu
des affaires ne coupe pas les ailes
au Stade olympique en disant : Non, non, ça prend un nouveau stade puis ça
ne sera jamais le Stade olympique.
M. Leblanc (Michel) : Écoutez, c'est un dossier que j'ai suivi, vous vous
rappellerez qu'on a fait l'étude de faisabilité il y a quelques
années, qu'on a cofinancée, en fait, on est un des principaux financeurs.
Toutes les analyses qu'on a faites sont à l'effet que la ligue de baseball ne
confiera pas à Montréal une équipe si elle doit jouer là. Tous les
nouveaux modèles sont des stades différents, des stades à proximité, des stades
qui s'ouvrent et des stades plus petits. Et il n'y aura pas d'équipe de baseball à Montréal si la seule possibilité, c'est de jouer là. Donc, ce n'est pas le milieu des affaires de Montréal,
le milieu des affaires de Montréal...
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Nous essayons de conclure.
M. Leblanc (Michel) : Le milieu des affaires de Montréal
veut que cet actif stratégique revienne, une équipe de baseball, et, pour
ce faire, elle ne peut pas aller au Stade olympique.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Merci. Alors, nous donnons maintenant la parole au troisième
groupe. Vous disposez, vous aussi, de 2 min 45 s
Mme
Perry Mélançon : Merci. M.
Leblanc, bonjour. Vous avez parlé... vous avez une recommandation, là, qui dit, recommandation 5 : «Promouvoir l'innovation
et les technologies émergentes à travers le site du Parc olympique.»
Puis je me demande pourquoi elle est écrite
tel quel. Avez-vous des membres ou des gens qui... des promoteurs qui ont des
projets, là, en tête déjà pour le parc?
M. Leblanc (Michel) : Ah! j'apprécie quand quelqu'un
lit vraiment le mémoire, c'est la chose, dans toutes mes
notes, que je n'ai pas dite. Écoutez, c'est un message qu'on veut porter, qui
est que Montréal est en train de réussir un positionnement
planétaire comme étant une ville d'innovation qui fait les choses un peu différemment. C'est
l'intelligence artificielle, c'est le
pont Jacques-Cartier, c'est la Biosphère illuminée, c'est le type d'entreprises
qu'on a. Et ce qu'on va dire maintenant,
et vous allez le retrouver souvent, c'est que, quand on en train de développer
un actif, ce qu'on voudrait, c'est
que cet actif-là fasse partie de la signature du Montréal créatif, du Montréal
innovant. Et on pense, particulièrement
dans l'est, où il y a
peu d'actifs de nature stratégique,
que le Parc olympique, et cette zone-là, peut, dans sa programmation, dans ses installations physiques, dans des
équipements temporaires ou permanents, être une incarnation de l'innovation
dans la métropole, et on pense que ça va être positif et pour les
résidents et pour l'image de Montréal auprès des touristes.
Mme
Perry Mélançon : Merci. Et, comme vous avez déposé, je pense, un
mémoire... bien, en fait, vous avez participé au plan d'action 2017-2022 pour la stratégie patrimoniale ou... en
tout cas, de la ville de Montréal. Comment on préserve, justement, le
caractère patrimonial tout en lui donnant une espèce de caractère plus
innovant, plus moderne?
M. Leblanc (Michel) : Oui. Le grand défi, puis vous avez raison de le
souligner, parce qu'on a été actifs là-dedans, c'est... La préservation du patrimoine ne veut pas dire qu'on crée des
musées immuables qui font en sorte que les actifs vont devenir soit
désuets dans leur utilisation ou non pertinents. Et donc il va falloir trouver
l'équilibre entre préserver et, en même
temps, rendre pertinent, ce qui veut peut-être dire, à certains endroits, de
changer la physionomie relative du lieu ou l'habillage intérieur. Donc,
il y a des changements à apporter, mais c'est clair qu'à la fin, dans la préservation
du patrimoine, il y a des experts, il y a
des spécialistes qui vont dire ce qu'il est essentiel de maintenir. Donc, c'est
de maintenir l'essentiel, mais
d'admettre de la flexibilité et dans l'aménagement et l'usage. Donc, on est
dans cette zone-là. Ça prend du jugement.
Mme Perry
Mélançon : Merci. J'imagine qu'il ne reste plus temps, là?
La Présidente (Mme
IsaBelle) : 25 secondes.
Mme
Perry Mélançon : Bien, rapidement, saison hivernale, vos suggestions
pour qu'on développe, parce que je sais que c'est une volonté de notre
milieu du tourisme, là, de développer...
La Présidente (Mme
IsaBelle) : En 15 secondes.
M.
Leblanc (Michel) : Je n'ai pas la réponse.
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Leblanc (Michel) : Je n'ai pas la réponse. J'ai le besoin, j'ai le
besoin. Je pense, dans la complémentarité, que c'est essentiel, je pense qu'il
faut qu'on s'approprie l'hiver, puis c'est un lieu qui devrait le réussir, mais
je n'ai pas la réponse sur quoi faire.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Merci. Merci, M. Leblanc, pour votre précieuse
contribution à la commission.
Nous allons suspendre
les travaux quelques minutes, le temps de donner la chance au deuxième groupe
de s'installer.
(Suspension de la séance à
14 h 54)
(Reprise à 14 h 59)
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Bonjour. Alors, nous recommençons. Nous souhaitons la bienvenue à Mme Manuela Goya, vice-présidente, Développement
de la destination et affaires publiques de Tourisme Montréal. Je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes. Je vous invite d'abord à vous
présenter et ensuite de commencer votre exposé.
Tourisme Montréal
Mme Goya
(Manuela) : Bonjour, Mme la
Présidente. Bonjour, mesdames et messieurs, membres de la commission. Très émue et très honorée de venir vous présenter
le mémoire de Tourisme Montréal pour ce que j'appelle personnellement, et vous allez m'excuser juste de faire un aparté,
un symbole, pour moi, de la ville de Montréal. C'est le symbole qui m'a fait ouvrir les yeux sur Montréal quand j'étais
encore dans ma Roumanie natale, donc j'ai un parti pris, que je déclare
d'emblée, là-dessus.
• (15 heures) •
Donc, je suis
Manuela Goya, je suis de Tourisme Montréal, je suis vice-présidente. Et je suis
accompagnée aussi par Sarah
Justine Leduc-Villeneuve, qui a fait part aussi de ce... dans ce projet de
mémoire.
Tourime-Montréal
vient devant vous parce qu'on peut se
demander... On peut se poser la question : Pourquoi nous sommes ici? Parce que, si vous voyez la première
page, nous avons plusieurs orientations stratégiques, dont je me permets
de faire la lecture pour ne rien
omettre : «Optimiser la performance commerciale de Tourisme Montréal», ça,
c'est quelque chose tout à fait normal dans la gestion d'un organisme
comme Tourisme Montréal, mais notamment les trois points suivants : «Faire rayonner l'authenticité, la
vivacité et la créativité de Montréal; placer l'expérience du visiteur au coeur
des interventions de Tourisme Montréal; et contribuer activement au
développement de la destination urbaine.»
Au fil des
ans, Tourisme Montréal a prouvé que ses implications au niveau de la
communauté, au niveau de la ville de
Montréal sont pertinentes, que Tourisme Montréal travaille en étroite
collaboration avec des partenaires, et vous avez la preuve, la chambre de commerce étant ici, je les
prends comme témoins, Tourisme Montréal a toujours voulu collaborer et faire des partenariats fructueux avec les
intervenants de Montréal, mais bien entendu avec le gouvernement du Québec,
pour attirer non seulement des touristes,
mais... Ce qu'on dit de plus en plus : Ce qui est bon pour les touristes
est surtout très bon pour les Montréalais. Donc, on ne fait pas fi des
besoins des Montréalais et du développement économique, social, culturel et touristique de Montréal. Donc, maintenant, on a
prouvé, et depuis un certain temps, que le tourisme est une composante de tous ces développements fructueux
entre l'économie, la culture, et ce qu'on appelle le milieu social. Donc,
à ce niveau-là, nous accompagnons depuis des années des projets qui sont en
cours, des projets à venir.
Tourisme
Montréal, comme beaucoup d'autres entités dans le tourisme, nous regardons les
tendances mondiales et nous revenons à nos sources, donc Montréal pour
nous, pour voir la pertinence de certaines et pouvoir les implanter. Dans le cas qui nous préoccupe aujourd'hui, le
stade, nous n'avons pas besoin d'aller plus loin, nous n'avons pas besoin
de réinventer la roue. Nous avons un symbole, nous avons une entité qui, de
manière, vous allez me permettre, un peu anachronique, avait un statut qui
faisait en sorte que ce joyau était pris dans une sorte de gangue
réglementaire. Par l'adoption du projet de
loi, avec un nouveau statut, nous pensons que cette limitation va être enlevée,
et on va donner la force et le
pouvoir du Parc olympique de faire... d'influencer non seulement son propre
devenir, mais d'influencer, de manière pérenne, tout un territoire, ce qu'on
appelle parfois l'est de Montréal, un territoire qui, parfois, a été mal aimé, et
un territoire qui, surtout avec le stade, avait déclenché dans l'esprit
des Montréalais une relation d'amour-haine.
Donc, moi, je ne suis pas du tout là-dedans, je
suis venue trop tard, donc je n'ai eu que du bonheur à voir... C'était ma première visite, quand j'ai voulu voir
où s'est passé le célèbre 10 sur 10 de Nadia Comaneci. Et, chaque fois que j'ai
de la famille qui vient d'Europe, c'est là où on me demande de les amener.
C'est là, certes, mais malheureusement je
dois pratiquement m'excuser pour un désert, pour un désert commercial,
pour «on prend où un café? Bon, pas tout de suite, allons au
centre-ville ou au... essayons...» Donc, il y avait depuis des années ce désir
que j'avais personnellement, avoir ce
symbole de Montréal mis en valeur. Bon. Et je vais arrêter avec les trucs
persos, parce que je ne suis pas là pour Manuela Goya, je suis pour
Tourisme Montréal, vous allez juste m'excuser.
Pour Tourisme
Montréal, bien entendu, nous avons développé et nous continuons à développer
non seulement le centre-ville, mais
les quartiers culturels, les quartiers de Montréal. On parle parfois, à tort,
de surtourisme. Ce n'est pas le cas
chez nous, et ce ne sera pas le cas, parce qu'au-delà de la concentration évidente des touristes dans les
centres-villes, ce que nous voulons,
c'est amener les touristes ailleurs, là où la chose se passe, là où les
Montréalais vivent, là où il y a des symboles de notre histoire, de notre
devenir comme peuple et comme métropole de l'Amérique du Nord.
Donc, essentiellement, nous avons beaucoup développé le nord-sud, ou plutôt
sud-nord, du fleuve à la montagne. C'est
effectivement exceptionnellement beau et plein, aussi,
d'histoire et de vie. Mais dorénavant, à Tourisme Montréal, on veut aussi
développer l'axe est-ouest, ou plutôt ouest-est, si vous voulez. Pourquoi je
parle d'ouest? Parce que, dans l'arrondissement de Verdun, nous avons enfin une très belle plage, donc une sortie, un
contact avec le fleuve, qui est aussi l'âme
de Montréal. Donc, pour amener des touristes vers l'est,
parce qu'on a encore des joyaux, il faut que le pôle du stade soit un pôle fort, d'autant plus que nous trouvons
beaucoup d'institutions, institutions très importantes. L'Espace pour la vie, c'est un attrait qui attire bon an, mal an plus
que 1 million, 1,5 million... toutes institutions, Insectarium, Biodôme, qui est fermé maintenant, bien, il sera
ouvert. Donc, il y a un vrai moteur touristique.
Mais, ma foi, quand je parle tourisme, je parle
des Montréalais également, parce que les Montréalais sont très importants.
Bien, justement, il faut les retenir, il faut les retenir plus.
Donc, le stade, grande institution montréalaise, québécoise et canadienne, peut entrer dans cette expérience.
On parle beaucoup
d'expérience touristique, et c'est de plus en plus galvaudé, mais si... En
effet, ce n'est pas juste une visite, c'est une expérience. On peut commencer, au petit matin, au
Jardin botanique, à Espace pour la vie, prendre un café ou un lunch à la
tour — je
rêve — et
après faire le tour de ce qui était le tour mythique des grands athlètes de ce
monde.
Et on a, et
je reviens à mon mémoire, le tourisme sportif. Montréal fait partie du club
très sélect des villes olympiques. Ça,
on l'oublie souvent. Et c'est la seule ville au Canada qui a reçu les Jeux
olympiques d'été, qui... on sait très bien, je ne juge pas, mais c'est toujours plus exubérant que
ceux d'hiver, mais je ne vais pas juger là-dessus. Donc, nous avons quand
même une responsabilité aussi par rapport à une expérience olympique. Moi, quand
j'ai vu que la torche était juste... pardonnez-moi,
peut-être que maintenant ça a changé, mais la torche, célèbre torche signée par
Dallaire, était presque dans un cagibi, j'ai eu mal à ma montréalité.
Donc, il y a... Excusez-moi, je ne vois pas
jusque-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Une
minute. Il vous reste 55 secondes.
Mme Goya
(Manuela) : Oh mon Dieu! Donc,
pour nous, le tourisme sportif est pratiquement primordial. Je ne vais pas
énumérer bon nombre de compétitions sportives, je ne vais pas énumérer les
championnats qui arrivent à Montréal, mais,
pour nous, le stade représente un potentiel excessif pour faire, après Montréal
métropole culturelle, Montréal capitale de la gastronomie, éventuelle,
et ville sportive, c'est un point focal. Également, bien sûr, la portée
culturelle, la portée culturelle, on peut en parler. Il y a déjà des
manifestations. Tout ça avec une acceptabilité sociale non équivoque.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Je
vous invite à conclure, il vous reste six secondes.
Mme Goya
(Manuela) : Et donc vous avez
sûrement lu notre mémoire, il y a, bien entendu, beaucoup de choses à dire dans
la mobilité, je vais conclure là-dessus, et la conclusion, c'est que, oui, nous
appuyons, à Tourisme Montréal, grandement
ce changement de statut, et nous nous sommes engagés également, auprès du
gouvernement et auprès de ceux qui voudront le faire, à collaborer pour
rendre cet espace incontournable, voire symbolique de Montréal.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci
beaucoup. Alors, nous allons maintenant débuter la période d'échange. Mme la
ministre, à vous la parole, et vous avez 16 min 30 s.
• (15 h 10) •
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, Mme
Goya. Merci de votre présence. Heureuse de vous voir ici. On va revenir sur la mobilité un petit peu plus tard, dans la
perspective où vous parlez, avec Tourisme Montréal et la Régie des
installations olympiques, de cette
volonté de développer donc de l'ouest vers l'est. Mais, d'abord et avant tout, je veux vous parler de
Tourisme Montréal qui a une responsable au développement sportif à
Tourisme Montréal, et j'étais curieuse de savoir comment vous travaillez avec la Régie des installations olympiques,
comment vous travaillez avec Michel, sur quel type de calendrier, parce qu'on parle des événements
sportifs qui drainent beaucoup de touristes internationaux ici, au Québec.
Sur quel type de calendrier vous travaillez, avec les diverses fédérations,
pour amener, donc, des événements sportifs à Montréal et, à terme, des
événements qui pourraient être tenus au Stade olympique de Montréal?
Mme Goya
(Manuela) : Merci beaucoup, Mme
la ministre. Nous travaillons... ce sont presque des... C'est un travail
pratiquement de l'ombre. Pourquoi je dis ça? Parce que, souvent, nous ne sommes
pas les premiers engagés là-dedans, il y a
des associations canadiennes, québécoises, il y a des associations, bien
entendu, internationales. Et nous voyons très loin, par exemple pour la FIFA,
pour des championnats, peut-être, cyclistes. Nous voyons venir de loin un peu...
Comme les congrès, nous travaillons
aujourd'hui même pour des congrès en 2032. Alors, il est certain qu'ils vont
arriver, ils sont pratiquement
signés, mais nous voyons toujours un peu à l'avance ce qui peut arriver, parce
que, pour un championnat de taille mondiale, il faut que nous soyons à
la hauteur.
Donc, avec la Régie des installations
olympiques, nous avons une collaboration pratiquement, je dirais, de tous les jours. Au moment où nous avons vent d'un
championnat, nous avons vent des possibilités d'événements, c'est souvent
avec eux, pratiquement tout le temps avec eux pour voir si les installations
peuvent fonctionner. Et justement, avec un changement
de statut, on pourrait travailler encore plus, parce que ce qui est bon pour le
stade va être bon pour Montréal. Et
cette dualité stade, c'est... Québec, à côté ville de Montréal, bien, cette
dualité-là, ça doit s'estomper doucement. Donc, on doit travailler ensemble, et on travaille déjà, de toute façon, pour
compétitionner pratiquement bon nombre de villes de par le monde et à
l'intérieur du Canada également.
À ce sujet-là, nous sommes vus et jugés par des
événements mieux que Toronto pour l'infrastructure sportive. D'ailleurs, dernièrement, dans l'ancien site de la
FINA 2005, au parc Jean-Drapeau, il y a eu, ma foi — je ne savais même pas que ça existe — une compétition extrêmement intéressante vue
de par le monde, très instagrammable, bon, c'est l'air du temps, escalades et plongeons dans la piscine,
des grands sportifs d'escalade qui sont venus à Montréal, avec des images
à couper le souffle. Donc, autant nous
sommes, Tourisme Montréal, dans une démarche d'un sport classique et autant
nous avons aussi des visées et le
regard vers des sports de compétition un peu qui sortent de l'ordinaire et qui
amènent beaucoup de jeunes à Montréal.
Mme Proulx (Berthier) : Et, à la
lumière de tout ça, des événements sportifs, la coupe du monde de planche à roulettes, oui, qui a eu lieu à Montréal, au
Stade olympique, et d'ailleurs qui sera présentée aux prochains Jeux olympiques
de Tokyo. Nous avons d'ailleurs rencontré la
gouvernance de la métropole de Tokyo, qui est de 30 millions de personnes,
donc Tokyo, c'est la population,
littéralement, du Canada, et qui nous ont rencontrés pour nous demander comment
on pérennisait nos installations, ils
sont très soucieux de ça à Tokyo. Donc, en 2020, Tokyo va avoir la compétition
internationale olympique
de planche à roulettes. Et M. Labrecque, ici, après cette compétition
internationale là, a décidé de modifier le terrain pour donner accès aux gens de la population, à la population
avoisinante du stade de Montréal ou tout amoureux de planche à roulettes
de pouvoir aller s'y exprimer sainement sur l'Esplanade du Parc olympique.
Je veux
parler de mobilité, bien sûr. Il y a des travaux qui sont en cours
maintenant — M. le
député de Rosemont et M. le député de
Viau, j'imagine que vous les vivez quotidiennement — sur l'avenue Pie-IX, donc, pour le service
rapide de bus qui va permettre
d'amener des gens, donc, du nord de la métropole vers l'esplanade, le Stade
olympique. Évidemment, il y a le métro qui est là, en fonction depuis
1976, pour le Stade olympique.
Vous parlez
d'une mobilité différente, par contre, en partant de l'ouest de l'île de
Montréal, en les amenant vers l'est
de l'île de Montréal. Quel plan, quelle idée êtes-vous à développer avec M.
Labrecque, et la RIO, et Tourisme Montréal pour favoriser cet accès-là?
Mme Goya
(Manuela) : Il est certain que,
chaque fois qu'on parle du stade et de l'est, malgré le métro qui y va,
on parle de problèmes de mobilité. Et, point de vue anecdotique, il y a
surtout, ne me demandez pas pourquoi... ou tout simplement c'est comme ça, il y
a une certaine clientèle touristique, surtout des Allemands, qui aime faire à
pied du centre-ville de Montréal au Stade olympique. On leur dit que c'est un
peu longuet, mais rien n'y fait, c'est comme ça. Alors, tout simplement,
Tourisme Montréal, on regarde aussi les haltes qu'on peut avoir du centre-ville
jusqu'au Stade olympique, que ça soit par
vélo, que ça soit en bus électrique, que ça soit à pied, que ça soit en
trottinette — on n'a
pas pensé encore, il faudrait, bon, qu'on sache exactement comment ça
fonctionne — puis...
Bon. Mais, néanmoins, nous, on regarde
un tout, un tout qui se tient, du centre-ville au Stade olympique, pas
seulement une navette désincarnée qui va à vitesse grand V du centre-ville, pouf, au quartier olympique. Montréal
vit entre les deux. Alors, nous, on pense plutôt que ça soit des haltes,
que ça soit des oasis de fraîcheur, à un moment donné, des cafés éphémères.
Et ce n'est pas anecdotique du tout, c'est aussi
l'air du temps qu'on vit. Il faut que les touristes sachent aussi comment nous vivons ici, et que nous, comme
Montréalais, on puisse les intégrer de manière très naturelle — nous sommes des gens très hospitaliers et très ouverts — donc, du coup, cette balade centre-ville—le stade, que ça fasse une expérience, une
vraie, pour arriver à cette chose qui émerveille encore le monde aujourd'hui,
le Stade olympique.
Donc, au
moment où ça sera le cas, avec M. Labrecque, c'est sûr que nous, on va
travailler selon nos expériences, selon l'expérience aussi du touriste,
parce qu'on le connaît assez bien puis on sait comment il bouge dans la ville,
pour l'amener non pas à, et pardonnez
l'anglicisme, un «one-shot deal» et le retourner aussitôt à l'hôtel. Il faut,
et on peut, le retenir plus dans un
quartier qui est exceptionnel et qui est, quelque part, un des berceaux de la
ville de Montréal. Il faut qu'on soit fier.
Donc, oui, on
va travailler avec eux. Pour être plus claire là-dessus, il faut juste qu'on
arrive à la rivière avant de la traverser.
Tourisme Montréal, on est très, très ouverts à collaborer pour cette mobilité.
Et d'ailleurs nous avons fait appel à
une entreprise montréalaise très, très intéressante pour amener des touristes
d'ici à Mont-Tremblant et retour, les NANA, pour ne pas les nommer, une entreprise très innovante qui ont une
navette, et là on circule les touristes. Mais il faut quelque chose de
plus durable que juste une navette. Ce n'est pas l'idée.
Mme Proulx (Berthier) : Oui.
Définitivement, les Allemands sont friands, parce que des stades olympiques... Ils ont très, très bien conservé leurs stades, les
Allemands. D'ailleurs, pour en avoir visité un, c'est toute une expérience.
Et je pense qu'avec ce projet de loi là... pas je pense, je sais qu'avec ce
projet de loi là... Le député de Rosemont, il faisait référence, au début de
l'intervention, qu'on arrive à un moment charnière où, là, le Stade olympique,
si vous me passez l'expression, devient presque vintage, que les milléniaux
vont vouloir se l'approprier parce que c'est un monument très instagrammable. Je ne peux pas croire que je
parle comme ça, mais c'est quand même la réalité. C'est un moteur très, très
important, les moments Instagram, pour développer l'offre touristique à
Montréal.
Je veux vous
entendre brièvement, avant de passer la parole à mes collègues, sur
l'expérience client, tu sais, bon, d'avoir autre chose qu'une navette
qui les mène de l'ouest à l'est, mais sur tout le parvis du Stade olympique, en
allant jusqu'au parc lui-même, là, le formidable parc. Comment croyez-vous
développer cette finesse-là pour encore raffiner davantage l'expérience client?
• (15 h 20) •
Mme Goya (Manuela) : Permettez-moi, juste
pour revenir sur le Jackalope, c'est comme ça qu'il s'appelle, c'est une invention, le Jackalope qui, pour moi,
représente aussi un problème qui, finalement, revient à être une occasion,
une occasion non seulement
d'affaires, mais une occasion pour remplir ce grand pavé bétonné des
années 70. C'est souvent comme
ça qu'on construisait en Amérique du
Nord, c'est du béton, puis béton,
puis béton. Et justement cela n'aurait pas pu exister si le béton n'était pas là. Donc, vous avez créé quelque chose
qui est dans l'air du temps, et qui donne des instagrammables, et qui
attire beaucoup de monde, et qui sera au Japon. Parce qu'au début M. Taillibert
parlait d'un parc autour... en fait,
végétalisé, quelque chose d'exubérant avec une nature exubérante, comme les
activités du stade pouvaient amener,
donc mens sana in corpore sano, et ainsi
de suite. Donc, on ne l'a pas, c'est
là où il faut justement faire conjuguer cette expérience du stade
avec le parc.
Et là-dessus
je vais vous parler juste 10 secondes de l'expérience que nous avons eue
ici, ma collègue et moi, quand nous
sommes entrées au parlement, que je connaissais d'une autre vie, mais une
expérience, quand j'ai pénétré dans cette institution, par une voix qui
faisait appel à l'histoire, et ça, c'est de l'expérience, ce n'est pas la
visite, c'est une expérience que j'ai vécue.
Alors, il
faut trouver justement des expériences qui vont amener non seulement
le visiteur à venir une fois, mais à
revenir au Stade olympique, à conjuguer sa visite avec l'Insectarium,
Planétarium et aussi le stade de l'Impact, on voit, il y a une masse
critique sportive qui s'est installée, veux veux pas. Alors, peut-être, et je
l'espère, avec un hôtel, avec une offre d'hébergement à côté, pour avoir, toujours dans le même
style, dans le même esprit, cette expérience d'une ville, d'une ville saine, d'une ville où il fait bon
vivre. Nous sommes comme ça, il faut comme démontrer ça aux gens qui vont
venir nous rendre visite.
Donc, c'est
cette expérience de ville ouverte, de ville accueillante et de ville sportive,
il faut que tout transparaisse là-dedans, les entreprises, les institutions,
les commerces, on peut faire quelque chose de très intéressant là-dedans.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Nous donnons maintenant la parole au député de Gatineau.
Je veux souligner qu'il reste trois minutes.
M. Bussière : Bonjour, Mme Goya,
qu'on dit, oui?
Mme Goya (Manuela) : ...
M.
Bussière : Un plaisir de
faire votre connaissance et bienvenue chez vous. Dites-moi, de quelle façon le projet de loi pourrait-il favoriser l'amélioration
de l'offre commerciale et d'hébergement autour des installations olympiques?
Mme Goya
(Manuela) : Ça a été avec
surprise que je me suis plongée dans la lecture, en fait, du projet de loi pour apprendre que la Régie des installations olympiques, non désuète, de surcroît, n'avait pas la latitude
de signer des contrats à plus long terme. Donc, il y avait, là-dedans,
une sorte de paradoxe, on veut quelque chose de pérenne, on veut bâtir quelque chose, mais en même temps nous n'avons pas les outils pour cela. Donc, déjà à
la base, j'étais surprise et je me suis
dit : Oui, c'est un anachronisme, bon, peut-être un oubli, faisons au
moins cela. Donc, d'emblée, c'est permettre à la société de développement, comme le nom l'indique... C'est tellement
intéressant, parfois on se confond dans des explications, mais le simple... c'est plus simple parce que la
«Régie des installations» veut tout dire, des installations olympiques, et la
«société de développement», c'est pour le
développement, la mise en valeur. Donc, avec ça, déjà, j'étais très, très
ouverte à voir la suite.
Bien sûr que ce statut va changer et va donner aussi des
responsabilités à la nouvelle société, surtout. Ce n'est pas «a walk in the park», c'est : vous avez des
responsabilités, et les responsabilités sont pour le développement, avec un plan bien précis, et un plan qui sera accepté par tout
le monde.
On parle de Montréal, mais on parle aussi de
l'est de Montréal et on parle aussi des gens qui sont là depuis pratiquement 44 ans, et bien même avant,
mais, je veux dire, depuis que ce quartier a vu le jour à l'aube des Jeux
olympiques. Donc, ce changement de
statut vient avec des responsabilités, d'après moi, accrues et c'est cela que,
bien, il faut... non, pas «surveiller», mais il faut participer à ce développement-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Il
reste 28 secondes.
M.
Bussière : Au sein de la société
de mise en valeur du Parc olympique, quelle place devrait être accordée aux
différentes facettes des installations
olympiques, sportives, culturelles, communautaires, et autres, et
certaines devraient être priorisées probablement ou...
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Très belle question. Nous trouverons sûrement un moyen de trouver
une réponse... Vous trouverez sûrement moyen de donner la réponse éventuellement,
là.
Alors, nous
devons donner la parole au porte-parole de l'opposition
officielle. Alors, vous disposez de
11 minutes.
M.
Benjamin : Merci. Merci, Mme la Présidente. Merci
beaucoup, Mme Goya. Merci pour votre
présentation. J'ai particulièrement apprécié que vous nous rappeliez
quelques souvenirs personnels. Je pense que, souvent, les souvenirs personnels sont les teintes de notre attachement,
notre attachement à une installation,
un monument patrimonial, une ville, une
province, un pays. Donc, je pense que c'est très important, les souvenirs. Et,
vous savez, les Jeux olympiques de 1976, donc, pour beaucoup, c'est Nadia Comaneci, mais, pour certains, c'est
«Sugar» Ray Leonard, pour d'autres qui sont de passage, par exemple, que ce
soit le long de la rue Sherbrooke pour voir les drapeaux déployés des pays participants,
c'est quelque chose qui est très évocateur aussi. Et donc merci d'avoir
partagé ces souvenirs avec nous.
Le mémoire
que vous nous présentez, dans ce mémoire-là... Je crois que Tourisme Montréal,
une de ses vocations, c'est de
pouvoir agir aussi comme aiguilleur pour la métropole, en ce qui a trait au
développement de l'offre touristique. Alors, la première question j'ai le goût
de vous poser : Avez-vous eu l'occasion, par exemple, de faire des
analyses comparatives entre Montréal,
avec ses installations olympiques et dans sa volonté... le Québec, dans sa
volonté de revitaliser ou, du moins, de
donner une nouvelle vie à ces installations olympiques, avec d'autres villes?
La ministre vient d'évoquer tout à l'heure l'expérience berlinoise, donc
est-ce que vous avez pu regarder, faire ces comparaisons-là?
Mme Goya
(Manuela) : Vous me permettrez,
s'il vous plaît, de vous revenir avec ça parce que... bon. Et ce n'est pas une
excuse, je viens d'arriver à Tourisme Montréal, je n'ai pas pu me plonger vraiment
dans les statistiques passées. Mais,
au moins, dans tout ce qui est sports, Tourisme Montréal a déjà un département
des événements sportifs, comme nous avons d'ailleurs une vice-présidence
pour les congrès, et sur la base de très, très bonnes statistiques comparatives
avec l'Amérique du Nord, avec le Canada et
l'Amérique du Nord, il y a des avantages indéniables pour Montréal. Je me
permettrais, si vous voulez bien, de
vous envoyer ces statistiques dans la semaine pour prendre vraiment
connaissance, et de l'ampleur aussi, de l'avantage comparatif que nous
avons pour Montréal.
M. Benjamin : Alors, je
suggère fortement, peut-être, de l'envoyer au secrétariat de la commission afin
que l'ensemble des membres puissent en bénéficier. Donc, je vous
remercie pour cela.
Avez-vous
eu l'occasion ou l'opportunité, puisque, vous savez, je l'ai mentionné tout à
l'heure, lors de mes propos d'ouverture
de la séance, rappelé que... — et là c'est l'occasion qui m'est offerte une
fois de plus de saluer le leadership de Michel Labrecque — donc,
de rappeler que la Régie des installations olympiques n'a pas attendu un projet
de loi pour commencer son développement, pour commencer à travailler au
rapprochement. Avez-vous eu l'occasion de regarder qu'est-ce qui se fait actuellement, en termes des efforts déployés
jusqu'à présent, et comment... Quel est le regard que Tourisme Montréal
porte sur tous ces efforts?
• (15 h 30) •
Mme Goya (Manuela) : Tout à fait. Vous avez tout à fait raison, malgré ce statut qui
limitait ses mouvements, la régie, M.
Labrecque et son équipe ont fait des efforts considérables, considérables, pour
rendre l'endroit agréable, et ne
serait-ce que pour le célèbre, maintenant, concert de musique de l'OSM. Donc, tout le côté... La musique
classique, rien de plus apaisant et plus... bon, à la limite élitiste,
mais c'est devenu pratiquement un rendez-vous incontournable des Montréalais. J'ai été complètement subjuguée par
tout ce que j'ai vu, ce géant de béton qui était illuminé bleu, avec maestro
Nagano et avec un parterre rempli de Montréalais.
Donc,
oui, pour répondre à votre question, la musique, des événements culturels, sans
doute, mais, aussi et surtout, et j'espère que... sans parler de proportion,
j'espère que le sport va garder vraiment la place belle dans cet écrin qui est le sien, dans ce quartier qui est le sien. Donc, moi,
je vous dirais qu'on regarde... Et d'ailleurs le stade fait partie de notre offre touristique
partout dans le monde. Mais, oui, les événements culturels, événements
sportifs, surtout, parce que nous avons
à Montréal un quartier des spectacles qui fonctionne non
seulement bien, mais qui est déjà un emblème, un symbole. Avoir du sport au
stade, c'est presque... bon, c'est pratiquement naturel, mais avoir un mixte,
c'est encore mieux.
Également,
pour les familles... La famille doit avoir un lieu aussi de retrouvailles,
autant pour les petits, pour les grands,
les vieux, les jeunes, peu importe, et cet espace complet entre l'Espace pour
la vie et le stade donne cette... a cette capacité d'accueillir les
familles de manière très ouverte et très intéressante. Mettez là-dedans une
offre intéressante, commerciale, parce que
nous avons besoin de commerces, des commerces de qualité, une gastronomie comme
Montréal nous habitue, avec restaurants et terrasses, et
avec une mobilité à toute épreuve, de l'est à l'ouest, du nord au sud, et là
vous avez les ingrédients de
réussite, une réussite de destination, une réussite qui va rayonner
pratiquement à travers le monde. Et,
Tourisme Montréal, c'est vers ça qu'on voudrait bien aller, avec, bien entendu,
le partenariat de tout le monde, et nous nous engageons aussi à travailler
là-dessus.
M.
Benjamin : Je salue, en
fait, cet engagement-là, mais, en lisant votre mémoire... Vous semblez miser beaucoup
sur cette nouvelle société dans le développement du tourisme sportif. Ça semble être... parce que
c'est revenu à deux ou trois reprises dans votre mémoire. Un des axes,
pour vous, majeurs de compétence de cette nouvelle société serait l'axe sportif. Or, j'ai l'impression que, plutôt, ce projet de loi vise à donner un peu les coudées franches à la nouvelle société pour
être... pour aller plutôt dans un cadre de
tourisme événementiel, donc beaucoup plus large que l'axe du tourisme sportif. Alors,
qu'est-ce que vous en dites?
Mme Goya (Manuela) : Écoutez, ce sont des
recommandations que nous faisons ici, et on se base sur les pôles
d'attraction de Montréal. Montréal, comme j'ai mentionné tout à l'heure, est
une ville, une métropole culturelle. Nous
avons travaillé beaucoup, que ce soit le gouvernement du Québec, la
ville de Montréal, pour établir les forces de Montréal métropole culturelle, et, si c'est
toujours un projet, c'est déjà une réalité.
Pour
le tourisme sportif, nous avons l'écosystème qui est pratiquement rempli. Nous
avons des sportifs de haute qualité et
de haute performance. Nous avons des événements sportifs exceptionnels à Montréal,
ne serait-ce que la Coupe Rogers, bon, la F1... bon, mais F1 également,
mais nous avons un florilège d'événements sportifs.
Nous
pensons que, si on donne la priorité, pour ce quartier, d'avoir une marque
spéciale, le quartier sportif ou le quartier
olympique... Juste le quartier olympique, c'est déjà du sport. Ça peut être
des olympiades de mathématiques aussi, mais, bon, pour l'instant, c'est
un quartier sportif, c'est un quartier olympique.
Alors,
nous trouvons que, oui, il faudrait, à notre avis, que ça soit une nuance
événementielle, toujours, bien
sûr, mais peut-être un 51 % vers le sport. C'est cette nuance
sportive qu'on voudrait retrouver, pour qu'on puisse l'affirmer, comme on a parlé de métropole culturelle pour Montréal,
que c'est une ville sportive, et de se présenter comme ça dans le monde, pour qu'on attire des événements
sportifs. Donc, c'est une question de «branding», de marque, mais elle est importante.
M. Benjamin :
Merci. Dans votre mémoire, et je vais prendre le temps de citer, «Tourisme Montréal
appuie favorablement le projet de loi n° 15, dans la
mesure où ce dernier dotera la nouvelle [entité] de nouveaux outils pour développer le Parc olympique». Quel genre d'outils
qui vous vient à l'esprit quand vous parlez de nouveaux outils visant à faciliter cette mise en oeuvre? Quel genre
d'outils que vous pensez... Quel genre de leviers qu'on devrait donner? Donc,
est-ce que ça semble indiquer que... Le projet de loi, tel qu'il est actuellement formulé, est-ce qu'il vous semble donner toute
la latitude nécessaire ou, du moins... Voyez-vous d'autres éléments?
Mme Goya (Manuela) : À la lumière du projet de loi, il nous semble que le projet de loi donne les outils nécessaires à la
régie pour faire la transition, mais surtout pour aller vers la mission qui
sera sienne, de développer et de mise en valeur. Nous n'avons pas pensé
à d'autres outils que, oui, dans un premier temps, des contrats, mais aussi,
surtout, un plan stratégique sur le long terme, chose que... Jusqu'à maintenant,
je ne pense pas que la chose était aussi simple à faire.
M.
Benjamin : Quels sont les
enjeux que vous verriez, donc, en termes de synergie, par rapport au développement de
l'offre touristique montréalaise?
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Je veux vous souligner qu'il vous reste 40 secondes pour répondre à la question.
Mme Goya (Manuela) : Parfait. Synergie en
premier lieu, synergie pratiquement fusionnelle entre l'Espace pour la vie et le stade, la régie, en fait, la société.
Synergie aussi avec la communauté, qui est très,
très importante, et bien
entendu avec Montréal et tous les acteurs montréalais, également avec les
régions du Québec. Ça, c'est très important, il
faut que le stade devienne aussi un lien avec ce qui se passe dans toutes les
régions du Québec et qu'on puisse attirer des talents pour
contribuer à notre rayonnement québécois partout à travers le monde.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Merci.
Mme Goya (Manuela) : Merci. Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, la parole est maintenant au député du deuxième groupe d'opposition pour
2 min 45 s
M.
Marissal : Merci, Mme la Présidente. Mme Goya, bonjour, merci d'être là. Votre présentation est intéressante. Vous avez noté, comme le
témoin précédent, M. Leblanc, là, de la Chambre de commerce de Montréal,
ce que j'appellerais le désert d'infrastructures hôtelières, outre
l'hôtel, là, dont j'oublie le nom, Gouverneur, je crois, là...
Mme Goya (Manuela) : Universel.
M.
Marissal : Universel, oui, qui est au coin de Viau, qui aurait aussi
probablement besoin d'un petit rafraîchissement, à mon avis. Comment on fait venir les hôtels, comment on crée, à partir
de maintenant, une infrastructure hôtelière digne de ce nom, qui semble,
selon votre présentation, essentielle au renouveau et à la relance du Parc
olympique?
• (15 h 40) •
Mme Goya
(Manuela) : Les membres de
Tourisme Montréal, qui sont plus de 900, dont beaucoup, beaucoup, beaucoup
d'hôteliers, sont très réceptifs au développement de Montréal en général.
D'ailleurs, dans deux semaines, je vais faire une présentation devant ces membres des projets à venir dans un
horizon très rapproché, 2020, 2021, pour leur présenter ce qui va arriver à la ville de Montréal, que ça
soit des infrastructures, que ça soit des nouveaux chantiers aussi, mais qui...
Les chantiers, oui, c'est une nuisance, mais
ça va être réalisé dans deux ou trois ans, cinq ans plus tard, donc ça va
apporter aussi un intérêt de leur part.
Alors, ils
sont très opiniâtres là-dedans. Et, quand ils vont voir... Et je ne parle pas à
travers mon chapeau, quand ils voient
qu'il y a du mouvement dans des quartiers... Il faut dire que pratiquement
toute l'offre hôtelière est pas mal au centre-ville
et que dans les quartiers, il y a peu d'hôtels. Dorénavant, avec un quartier
aussi grand et aussi éloigné... Parce que
ça aussi, ça va être intéressant, c'est un problème qui va devenir une
opportunité, le quartier est tout de même éloigné du centre-ville de
Montréal, un peu, ce n'est pas juste à côté, mais peut-être, justement,
l'avantage de s'établir dans ce périmètre-là,
pour un hôtelier, va être encore plus grand que s'il était juste collé à Montréal,
au centre-ville de Montréal. Donc, ils
sont en train de regarder, de vous regarder, de nous regarder et de dire
qu'avec ce qui peut arriver, un quartier sportif, un quartier avec des événements
culturels, avec une certaine population
touristique qui va arriver, ça va être intéressant pour eux d'investir,
et nous avons des messages qui sont à cet effet.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, merci pour l'échange. Nous y allons maintenant
avec la députée du troisième groupe d'opposition. Vous
disposez de 2 min 45 s
Mme Perry
Mélançon : Merci. Bonjour,
Mme Goya. Très intéressant et pertinent de vous avoir avec nous pour ce projet de loi. Loin de moi l'idée de vouloir faire de la controverse dans un projet
qui n'est pas controversé, là, de ce que je comprends jusqu'à maintenant, vous êtes quand même justement,
là, les représentants, Tourisme
Montréal, de plusieurs membres qui
viennent de différents quartiers. Chez nous, en région, c'est des guerres de
clocher, ailleurs c'est peut-être des
tensions entre quartiers. Et vous avez dit que vous avez quand même un intérêt
à ce qu'on développe davantage le côté événementiel,
culturel. Comment on fait pour s'assurer de préserver l'harmonie entre tous les
quartiers? Par exemple, vous avez
mentionné le Quartier des spectacles tout à l'heure, alors, pour vous,
avez-vous des craintes par rapport à ça, si on tente d'élargir la
mission et la vocation du Parc olympique?
Mme Goya (Manuela) : Nous avons regardé
de manière très, très... plus qu'intéressée les développements, justement,
les événements qui ont eu lieu cette année pour la première
fois au Stade olympique, sur l'esplanade. Et j'ai envie de vous dire que, nous sommes en 2019, bientôt
en 2020, pour moi, avoir des événements qui n'ont pas l'acceptabilité sociale, ce n'est plus possible, ce n'est plus possible. On
a la chance... malheureusement, on l'a vécu, on a eu des problèmes
entre Saint-Lambert et le parc
Jean-Drapeau, ces problèmes semblent du passé depuis que des nouvelles tours
de son ont été installées.
J'ose croire,
mais ce n'est pas juste «j'ose croire», nous, nous serons très proactifs là-dessus
pour que tout événement qui va être... bien entendu, c'est notre pain et notre beurre d'amener des touristes à
Montréal, mais que tous les événements qui
vont avoir lieu aient non seulement l'acceptabilité sociale, que ça s'inscrive
donc par rapport à la communauté, mais que ça
s'inscrive dans — encore
un mot galvaudé, mais qui va bien dans mes propos — l'authenticité
montréalaise. Qu'est-ce qui se passe?
Qu'est-ce qui peut se passer sur ce parvis qui est énorme? Donc, on regarde de
manière très, très appuyée pour que la communauté soit investie, parce
que c'est seulement à...
La Présidente (Mme IsaBelle) : ...conclure,
il reste 25 secondes.
Mme Goya
(Manuela) : ...c'est seulement à
ce prix-là qu'on va avoir des événements pérennes, et qui va être payant en
termes de touristes et en termes de Montréalais. Les Montréalais aussi veulent
être touristes dans leur propre ville.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Il reste sept secondes.
Mme Perry Mélançon : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, merci, Mme Goya, pour votre contribution très intéressante.
Nous allons donc prendre une pause de quelques
minutes, le temps au troisième groupe de s'installer.
(Suspension de la séance à 15 h 44)
(Reprise à 15 h 48)
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Attention! Nous reprenons. Je vous invite, tout le monde, à bien
respecter votre temps et, quand on vous informe qu'il vous reste
30 secondes, essayer de bien conclure.
Alors, nous y
allons maintenant. Nous souhaitons la bienvenue à M. Pierre
Lessard-Blais, maire de l'arrondissement Mercier—Hochelaga-Maisonneuve.
Je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes. Avant de commencer votre
exposé, je vous demande de bien vous présenter, et ensuite vous pourrez
commencer.
Arrondissement de Mercier—Hochelaga-Maisonneuve
de la ville de Montréal
M. Lessard-Blais (Pierre) : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. J'ai le bonheur d'être accompagné par Laurence Lavigne Lalonde, elle aussi conseillère
municipale de l'arrondissement Mercier—Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal, et responsable, à la ville de Montréal,
de la transition écologique, de la résilience et d'Espace pour la vie.
Merci beaucoup, chers parlementaires, de nous recevoir, recevoir notre délégation
montréalaise aujourd'hui pour parler d'une institution tellement importante à
Montréal, soit le Parc olympique et son stade. On en a déjà parlé pendant la
commission, on a eu des relations sentimentales difficiles avec notre stade
depuis sa construction, mais on continue de croire
que le Parc olympique est une institution très importante pour le rayonnement
de Montréal, pour le développement de l'est de Montréal et pour la
qualité de vie des quartiers aux alentours.
• (15 h 50) •
Je rappelle
que le Parc olympique est... il y a plusieurs institutions qui le voisinent, ou
qui en fait partie. Je pense, entre autres, au parc Maisonneuve, il y a
l'aréna Maurice-Richard, le Stade Saputo, le Centre Pierre-Charbonneau, les quatre installations d'Espace pour la vie, dont ma
collègue va vous parler un petit peu plus tard. Il y a aussi des bâtiments
du mouvement City Beautiful. Bref, le stade s'installe dans un quartier vivant
mais qui, parfois, sa relation avec les quartiers
avoisinants... ne sont pas toujours naturelles, mais on y travaille. On sent
que les dernières années, sous la gouverne du président-directeur
général, M. Michel Labrecque, et de son conseil d'administration, ont fait
changer la situation. On a vécu un
revirement ces dernières années, il y
a vraiment du bon travail qui a
été fait au niveau événementiel pour que les Montréalais se
réapproprient leur Parc olympique. On pense avec l'esplanade Sun Life, que ce
soit l'OSM, dont madame de Tourisme Montréal en parlait tantôt, les
premiers vendredis du mois.
Il y a vraiment eu du bon travail qui a été fait, et vraiment, à la ville de Montréal, on reçoit très favorablement le projet de loi n° 15. On
remercie la ministre Proulx pour son travail dans ce sens-là et aussi
son engagement pour le toit du stade. Ce sont des éléments qui, vraiment,
contribuent au renouvellement du Parc olympique et qui confirment notre intérêt
pour cet actif vraiment important pour Montréal, mais aussi pour tout le Québec.
Deux éléments en particulier qu'on souhaite
aborder avec vous aujourd'hui : premièrement, la gouvernance, deuxièmement,
la vocation du Parc olympique.
Donc, en premier lieu, sur la gouvernance du
Parc olympique, tel qu'on a déjà communiqué avec certains parlementaires de la commission,
concernant la demande de la ville de
Montréal d'ajouter un siège pour un représentant de la ville de Montréal sur le conseil
d'administration du Parc olympique, vraiment,
à différents niveaux, là, ce siège-là va aider qu'il y ait une cohérence, premièrement, entre la planification urbaine du Parc olympique et de la ville de Montréal. Déjà
qu'on parle de près de 1 milliard d'investissement, là, entre 2016 et 2023, on doit se parler le
mieux possible. Il y a déjà
une bonne collaboration, mais on doit se parler mieux et plus souvent.
Quand on
parle de développement de zones commerciales, quand on parle de lien
vert entre le Parc olympique et des
zones de développement autour d'Assomption Nord, Assomption Sud, pas
loin de là, on doit assurer une bonne cohérence dans la planification, et un siège attitré à la ville de Montréal aiderait beaucoup cette cohérence-là. Deuxièmement, quand on parle de gestion d'événements,
eh bien, à la fois pour assurer que le développement d'événements soit optimum pour le quartier, mais aussi s'assurer de la réduction
des nuisances, un siège pour la ville
de Montréal aiderait beaucoup.
Et on est en plein dans la recommandation 6 du rapport de Mme Bissonnette, de 2011, qui, elle, recommandait
un cadre formel de consultation et d'évaluation des impacts sur son quartier d'accueil. Donc, on
continue dans ces propositions-là et on pense que la gouvernance du
stade et du Parc olympique en serait grandement améliorée.
Deuxième élément que je voulais... qu'on
souhaitait soulever avec vous aujourd'hui, c'est sur la vocation du Parc olympique. On parle de plus en plus de
tourisme événementiel, on parle de plus en plus de grands événements.
Moi, je tiens à saluer... Il y a
eu vraiment de la créativité, ces dernières années, pour
remettre le Parc olympique au coeur des intérêts des Montréalais. Il y a
vraiment de plus en plus de gens qui vont au Parc olympique, qui en profitent
partout, pendant tout l'été, on en a eu plusieurs.
Mais on doit se poser la question : Quel avenir pour le Parc olympique? Est-ce
qu'on... en étant un actif important pour l'État québécois, on va s'assurer
de le rentabiliser le plus possible? Est-ce qu'on va vouloir le
rentabiliser en faisant le plus d'événements possible, des événements mondiaux,
des événements à caractère touristique, ou
on souhaite développer une vocation, pour le Parc olympique, qui soit cohérente
avec son patrimoine, son passé
olympique, les activités et les événements qui ont déjà lieu mais qui
donneraient vraiment des activités centrales au Parc olympique et donneraient donc moins d'importance à des grands
événements, à constamment créer... à s'assurer que le Parc olympique ne
soit pas nécessairement une infrastructure 100 % événementielle?
Donc, je vais passer la parole à ma collègue
Lavigne Lalonde pour compléter notre présentation.
Mme Lavigne Lalonde (Laurence): Merci
beaucoup. Donc, en lien avec la vocation, j'aimerais revenir sur deux éléments, en fait, premièrement sur certaines
recommandations du rapport L'Achèvement, l'avenir, le rapport
Bissonnette de 2011, et ensuite sur le patrimoine et l'héritage
olympique.
Dans le
rapport Bissonnette, il y a plusieurs recommandations qui sont très
intéressantes. Certaines touchent la gouvernance,
mais d'autres touchent plus précisément la vocation du site. Et j'aimerais revenir sur trois, la recommandation 8, la 11 et la 12, qui, clairement,
mentionnent l'importance d'une vocation familiale et éducative sur ce site et
qui mentionnent aussi l'importance du respect des principes de tourisme
durable et de valorisation de la biodiversité, autant dans les infrastructures qui peuvent se développer sur ce site-là, dans le quadrilatère, mais
aussi sur les services qu'on offre, les événements qu'on peut offrir sur
ce site.
Et, en
dernier lieu, dans les recommandations, donc, on parle, à la recommandation 12, d'une démarche intégrée avec les établissements du
parc. Dans le quadrilatère, qui est bien mentionné dans le projet de loi, c'est
important de mentionner la présence de deux infrastructures importantes d'Espace pour la vie, soit le Biodôme qui, on
se rappellera, est aussi un legs des Olympiques et dans lequel la ville
investit actuellement 37 millions
de dollars dans le projet de
migration du Biodôme, et aussi la
présence du Planétarium sur le même site. La mission principale d'Espace pour la vie
est une mission vraiment... en fait, la mission est de reconnecter
l'humain à la nature, une mission de recherche. Il y a beaucoup
de recherche qui se fait, pas
simplement à l'Institut de recherche en biologie végétale du Jardin botanique,
mais dans chacune des quatre institutions d'Espace pour la vie, on fait
de la recherche et on a aussi un grand volet d'éducation qui est très important.
Donc, oui, Espace pour la vie est un ensemble muséal qui a une vocation touristique, mais, pour
nous, pour la ville de Montréal, c'est aussi un lieu de mobilisation citoyenne en faveur de la biodiversité, qui se déploie
dans les quatre musées, mais qui se déploie aussi à la grandeur de la ville par
d'autres projets citoyens au coeur de nos quartiers et de nos ruelles.
Et dernier
élément, j'aimerais revenir... on le mentionne clairement dans le projet de loi : le patrimoine et l'héritage olympiques,
donc, c'est au coeur de la mission du Parc olympique, et, pour nous, ça ne se
transmet pas simplement dans la préservation
du bâti, mais aussi dans les valeurs, dans l'héritage olympiques. Et je pense
qu'on peut se rappeler qu'à chaque Olympique...
Les Olympiques sont ancrés dans un contexte souvent politique
particulier, et il y a énormément d'humanité qui arrive avec les Olympiques, on peut penser à 1968 à Mexico, on peut
penser, en 2008, à Beijing, sur toute la question des droits de
l'homme. Et les valeurs olympiques sont des valeurs de justice, de paix, de
respect, d'excellence. Pour nous, aujourd'hui, ces valeurs-là, dans le contexte mondial, actuellement, doivent absolument être traduites par des actions en lien avec... en faveur de l'environnement, en faveur de l'écologie, en faveur de la biodiversité. Les changements climatiques, c'est
la crise de notre époque, et on croit réellement que, si on veut faire vivre ces valeurs-là,
l'héritage olympique, ça passe aussi par une réflexion sur la justice,
la paix, le respect, dans cet esprit-là.
Donc, au niveau de la vocation, on ne vient pas
vous dire aujourd'hui : Il faut absolument que ce soit cette vocation-ci, on ne l'a pas nommée, ce qu'on dit,
c'est qu'il faut avoir une réflexion sérieuse sur la vocation et
que celle-ci doit se faire en lien
avec justement cet héritage, ces valeurs que je viens de
mentionner, mais aussi en lien avec les partenaires à l'extérieur du site et ceux qui vivent au
quotidien sur... dans le quadrilatère du Parc olympique que sont Espace pour la
vie.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est tout. C'est bien. Merci pour l'exposé. On vous remercie. Maintenant,
la parole est à Mme la ministre. Vous disposez encore de
16 min 30 s.
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, Mme la Présidente. Merci à vous deux de vous être présentés, très
inspirant. Je vais commencer par
vous, parce que j'y étais en 1976, aux Olympiques, je garde d'exceptionnels
souvenirs. On parle de la préservation du patrimoine bâti, sincèrement ce building-là est d'une exceptionnelle qualité, on dira ce qu'on
voudra. Heureusement, vous n'étiez pas là à l'époque de la construction,
mon confrère de Rosemont y était, on se rappelle de souvenirs assez disgracieux, si je peux utiliser le mot. C'est vrai
qu'on n'est pas uniquement dans la préservation du bâti, vous parlez des
missions, des valeurs, hein, de la tenue des Jeux olympiques, vous parlez de sa
responsabilité, de son écoresponsabilité. On
le voit, hein, dans les Jeux olympiques, on était en mission au Japon, et le développement responsable de la tenue des
Jeux olympiques fait vraiment partie maintenant d'une ville qui se portera candidate pour la
tenue desdits jeux. Parenthèse, à
Tokyo, chacune des médailles est faite à partir de matières recyclées de téléphones cellulaires. Alors, les médailles d'or, d'argent et de bronze sont
prises à partir de cellulaires qu'on n'utilise plus, et on prend les
matériaux précieux pour couler les médailles. C'est une façon de faire du développement durable et d'être responsable dans la tenue de tels jeux.
Moi,
je veux saluer Michel... M. Labrecque, pardon, ici présent, Michel, qui a pris
à bout de bras le Stade olympique qui
brûlait beaucoup, beaucoup, beaucoup... qui émettait beaucoup de CO2 et qui a, pendant quelques années, mis tout son coeur et son âme avec les ingénieurs pour en faire
du développement durable et être responsable. Et, à cet égard-là, je vais passer la parole à
Michel, parce que c'est très technique, c'est très compréhensible mais c'est
très technique, comment Michel, avec
la RIO, la Régie des installations
olympiques, s'assure qu'il y ait
du développement durable qui soit fait à travers la RI.
• (16 heures) •
M. Labrecque
(Michel) : Merci, Mme la ministre. Mme la...
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Alors, un instant. Je dois d'abord demander le consensus.
M. Labrecque
(Michel) : Désolé, désolé. C'est vrai.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Est-ce que tout le monde accepte que M.
Labrecque puisse prendre la parole? Oui. Je vous invite aussi, M.
Labrecque, à bien vous présenter...
M. Labrecque (Michel) : Michel Labrecque, je suis président-directeur
général du Parc olympique depuis 2014.
M.
le maire, Mme la conseillère, écoutez, j'ai vraiment, dans votre intervention...
Je ne l'avais pas vu comme ça, l'héritage
olympique, au sens des grandes valeurs. On l'a vu de façon plus générale sur
l'histoire, les médailles, les drapeaux. On a tout nommé les noms des
athlètes autour de la place Nadia-Comaneci. Mais c'est très intéressant.
Deuxième
élément, le développement durable au parc, c'est extrêmement complexe. Vous
comprendrez que ce n'est pas un
bâtiment LEED, loin de là, mais on s'est bien associé à Espace pour la vie. On
a un protocole d'entente avec Espace
pour la vie, adopté par le conseil municipal, de cinq ans. Et ils nous ont
inspirés, avec tout ce qu'ils ont fait en termes de captation, hein, vous savez, avez les puits de captation, toute la
rénovation du Biodôme. On s'en est inspiré pour faire un grand, grand
projet au Parc olympique. Donc, c'est l'équivalent, à peu près, du retrait de
1 500 voitures, par année, de la
route, toute la centrale énergétique, 14 000 tubes néon pour des DEL.
Donc, c'était la phase I, elle vient de se terminer, un projet de 24 millions, qui a été fait dans
le temps. Et donc ça, c'est un élément que je veux ajouter en termes très, très
concrets, pratiques.
Un autre qui... puis
j'en avais parlé à la ministre, vous savez, la notion de développement durable
avec ses composantes, de Mme Brundtland, à l'époque, hein, sociale,
économique et... j'en oublie une, il y en a trois... non, pas culturelle...
toute la dimension sociale, toute la dimension économique et toute la dimension
environnementale. Le Parc olympique... C'est
incroyable, j'ai été invité à siéger au CIO, parce que le Parc olympique, après
43 ans, a une valeur d'usage, le centre sportif est utilisé tous
les jours par les gens du quartier et les athlètes olympiques.
Donc,
d'avoir une valeur d'usage, c'est au coeur de la réflexion : Qu'est-ce
qu'on fait avec les équipements après? Est-ce qu'on les démantèle? Donc,
je trouve que ces éléments-là sont très, très forts présentement dans notre
réflexion. Mais, bien évidemment, de vos
commentaires, je vais ajouter une réflexion beaucoup plus profonde sur les
grandes valeurs, puis le CIO se remet en question, mais donc de paix, de
respect, et tout ça. Très, très intéressant. Merci.
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, M. Labrecque. Je vais revenir aussi sur
l'élément numéro un, M. le maire, Mme
la conseillère, que vous avez amené, sur la gouvernance. Vous savez que la
Société de développement et de mise en valeur
du Parc olympique sera assujettie à la Loi sur la gouvernance des sociétés
d'État. Vous savez qu'on cherche à avoir des membres qui vont siéger sur le
conseil d'administration de toutes nos sociétés d'État qui ont un profile de
compétence. C'est vraiment
l'expérience, la compétence qu'on va chercher de l'individu, de la femme et de
l'homme, qui va primer sur sa nomination. Ici, on a un dossier très particulier
qui s'appelle le Stade olympique de Montréal, il a une valeur patrimoniale,
on parle de l'héritage également.
Donc,
on va réfléchir à tout ça. On partage vos préoccupations, on les entend. On est
présentement, là, dans les consultations
particulières, le processus va avancer, on va... je souhaite franchir l'étape
de l'étude de règlement par règlement, et il nous fera plaisir
évidemment de tenir... d'avoir des conversations avec la ville de Montréal.
D'ailleurs,
un peu plus tôt, M. le président-directeur général de la RIO me
laissait... m'a présenté qu'il y avait un renouvellement d'une durée de
cinq ans d'une entente-cadre de partenariat entre la ville de Montréal et la
Régie des installations olympiques visant à
formaliser et à promouvoir leur volonté de collaboration axée sur le partage
d'une vision commune du Parc
olympique et de l'Espace pour la vie. Alors, on pourra peut-être le déposer,
mais, si jamais nous devions le
signer à nouveau, sachez que nous serons heureux de renouveler une telle
entente, qui a été signée en février 2017, donc qui est là pour une
durée de cinq ans.
M. Labrecque
(Michel) : Cinq ans.
Mme Proulx
(Berthier) : Exact, une durée de cinq ans.
M. Labrecque
(Michel) : Puis là on va pouvoir signer plus longtemps.
Mme Proulx
(Berthier) : Oui, exact, parce que, là, on va avoir le pouvoir de
pouvoir signer plus longtemps.
La réduction des nuisances, je vous ai entendu
là-dessus. Lorsque vous dites que nous ne souhaitez pas que le Parc olympique, et le Stade olympique, soit 100 % événementiel, il ne l'est pas. D'ores et
déjà, vous avez remarqué qu'on a enlevé — M. le député de Rosemont, je pense que vous
le remarquez, vous aussi, M. le député de Viau — il y a quelques années, les fameuses
clôtures qui bordaient la rue Rosemont et la rue Viau. Ça a été un des beaux
gestes de la direction générale de
M. Labrecque pour ne pas être dans le 100 % événementiel, mais donner
le parc aux citoyens, aux Montréalais, à
tous les Montréalais de pouvoir utiliser ce parc-là. Donc, il y a encore une
volonté de développer non seulement le 100 % événementiel, mais de
redonner ce parc-là aux gens, de pouvoir l'emprunter à l'année.
Je suis
heureuse d'entendre que des citoyens s'expriment sur des problèmes ou des
inquiétudes face à la nuisance sonore. Je suis très heureuse que le citoyen se
lève, aille voir son maire ou sa mairesse d'arrondissement et lui fasse
part de ses inquiétudes. Chacune des
inquiétudes qui a été présentée auprès de M. Labrecque ont été entendues
et ont été adressées. D'ailleurs, à la lumière de ces expériences-là et des
témoignages des citoyens, M. Labrecque s'est engagé avec moi que, chacun des événements qui sera tenu au Parc
olympique, on va s'assurer qu'il y ait une acceptabilité sociale au niveau du
son. Alors, des très graves, des très
basses ont donné une expérience plutôt déplaisante pour certains citoyens, et,
pour d'autres, ils ne l'ont pas entendu. Donc, c'est vraiment à
géométrie variable, là, la nuisance sonore.
Mais on
travaille ensemble, avec M. Labrecque, avec moi-même, donc, pour s'assurer
que chacun des citoyens puisse, un,
participer à ces événements-là et, deux, que les autres qui ne souhaitent pas y
participer puissent vivre sainement leur vie de quartier. Je vous en
prie.
Mme Lavigne Lalonde (Laurence): Par
rapport à l'événementiel...
Mme Proulx (Berthier) : Je ne
vous entends pas, excusez-moi, le micro n'est pas ouvert.
Mme Lavigne
Lalonde (Laurence): Ah! il vient
de s'ouvrir. Par rapport aux événements, en fait, oui, il y a des citoyens qui sont venus nous rencontrer, qui se
sont exprimés. Notre inquiétude, elle est aussi... pas simplement sur le nombre
de décibels, mais les inquiétudes des
citoyens étaient beaucoup sur la récurrence. Vivre avec, une fin de semaine, un
festival, peut-être. Vivre toutes les
fins de semaine de l'été avec des festivals à chaque... qui se répètent,
c'était beaucoup là, l'inquiétude. Je voulais simplement ajouter cette
précision-là, que ce n'est pas seulement un moment, le son, mais la récurrence
de ces événements.
Mme Proulx
(Berthier) : Vous savez, le projet de loi n° 15 va bien au-delà
des événements, hein? La mission de Michel...
de M. Labrecque — pardonnez-moi, M. Labrecque — avec le projet de loi n° 15, c'est la
Société de développement et de mise en valeur du stade olympique.
On a une vision également pour la tour
olympique, qui est un signe incontournable de l'industrie touristique, rentabiliser notre tour, non seulement avec
Desjardins, qui s'y est installé il y a quelque temps à peine, mais on parlait
un peu plus tôt, entre autres, avec
Tourisme Montréal, l'Alliance de l'industrie touristique subséquemment en
parlera... Les gens veulent vivre des
expériences. Et, avec le projet de loi n° 15, ça permettra à
M. Labrecque et à toute son équipe de pouvoir faire vivre des expériences à travers la tour, je laisserai le
soin à M. Labrecque, en temps et lieu, de parler de ses projets d'animation de la tour, et de faire vivre,
donc, des expériences aux touristes québécois, montréalais, mais également à
l'international.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, la parole est au député de Mégantic.
M. Jacques : Merci, Mme la
Présidente. Je regarde dans votre mémoire que vous nous avez donné plus tôt que le Parc olympique doit jouer son rôle de moteur
de développement économique au niveau du quartier, qui est Hochelaga-Maisonneuve—Mercier. Rosemont n'est pas loin. J'ai eu la
chance d'ailleurs d'étudier trois ans au collège de Rosemont, donc je
connais le quartier assez bien.
De quelle
façon, selon vous, là, les défis d'intégration de toute la communauté des
événements, du Parc olympique avec
les gens qui résident près... Quelle façon l'intégration doit, peut-être,
favoriser... Puis de quelle façon on doit faire pour que ça se fasse de
la bonne façon?
• (16 h 10) •
M. Lessard-Blais
(Pierre) : Merci beaucoup, M. le député, pour votre question. Eh bien,
ma réponse s'inspire du rapport de
2011 de Mme Bissonnette, là, que la recommandation 6 portait...
proposait un cadre formel de consultation et d'évaluation des impacts sur son quartier d'accueil, en privilégiant le
désenclavement, l'accessibilité et la participation du quartier à
l'animation.
Après ça,
comment ce cadre formel là doit se développer, on ne veut pas arriver avec des
solutions toutes faites, mais on considère qu'on doit développer une
régularité, quelque chose de plus automatique dans le développement des projets au Parc olympique. Nous, on est ouverts à
toute forme de proposition. En ayant un siège sur le conseil d'administration
aussi, ça va aussi permettre de pouvoir participer à la réflexion. Ce qui
est...
Moi, je suis enchanté de voir le développement du Parc olympique ces dernières années. Depuis une dizaine d'années,
on se réapproprie le stade de plus en plus, on est fiers d'être dans un quartier proche du Parc olympique, et
c'est très chouette, mais on veut
aller... on veut le rentabiliser. Tantôt, Mme la ministre, vous parliez
de rentabiliser la tour, c'est un actif qui coûte cher à l'État québécois, on va vouloir le rentabiliser, je le comprends.
Mais cette rentabilisation-là doit se faire avec une réflexion sur les
impacts locaux.
Dans ce
sens-là, je salue, là, l'intention de la ministre d'assurer une acceptabilité
sociale au nouveau projet, mais on
est prêts à discuter pour la forme en tant que tel, ça va nous faire... On est
flexibles. Tant qu'on se parle, c'est ça, le plus important. Puis c'est souvent une question d'équilibre. On n'est
pas fermés à certains projets. Moi, je vais vous le dire, quand Metro Metro est arrivé avec des grandes vedettes du
hip-hop, des vedettes mondiales, j'ai trouvé ça extrêmement chouette de pouvoir le proposer à des gens du
quartier, puis il y a même des jeunes de HLM du quartier qui ont eu des billets
de gratuité parce qu'on s'est entendus puis
qu'on a dit : Eh! il y a des jeunes du quartier qui profiteraient de ces
billets-là, qui n'étaient pas donnés non plus. Mais on peut développer
ces partenariats-là. Mais, sur la forme de consultation et d'évaluation, on est
flexibles.
M.
Jacques : Je regarde aussi le mémoire du député
d'Hochelaga-Maisonneuve, qui dit que les résidents, là, du quartier
adorent les concerts de l'Orchestre symphonique de Montréal, Les Jardineries,
les camions de bouffe à chaque vendredi...
les premiers vendredis du mois. Donc, il y a une intégration quand même, avec
la population, qui se fait de plus en plus, malgré certains éléments un
petit peu plus difficiles, là.
Mis
à part, là, votre siège que vous voulez au conseil d'administration, avez-vous
des suggestions pour l'intégration, là,
de tout ça? Tu sais, je reviens encore sur la communauté. Comment intégrer vraiment
la communauté? Je pense qu'on peut aller plus loin là-dedans. Puis de
quelle façon qu'on peut le faire puis que tout le monde soit heureux?
M.
Lessard-Blais (Pierre) : Je pense que ce qui va être important, ça va
être de développer... On s'attend à ce que, si on veut se réapproprier notre
Parc olympique de plus en plus, il va y avoir de plus en plus d'activités.
Donc, la réflexion qu'on demande sur
la vocation du Parc olympique, je pense qu'elle est importante, parce que,
justement, est-ce qu'on va aller dans
la multiplication du nombre d'événements ou est-ce qu'on va essayer de trouver
une vocation qui est récurrente?
Bien
sûr, il va toujours y avoir des événements semaine après semaine, des choses
comme ça, mais est-ce qu'on se donne
une vocation telle que ma collègue soulignait tantôt, avec différentes valeurs?
Je pense que, dans ce processus de réflexion
là, on va pouvoir développer différentes conversations entre les différents
acteurs, le quartier des alentours. Je sais qu'il a aussi été discuté que les gens du quartier Hochelaga-Maisonneuve
soient présents sur le conseil d'administration. C'est quelque chose
qu'on peut évaluer aussi. Bref, on est ouverts.
Mme Lavigne Lalonde (Laurence): Il y a aussi un élément en lien avec... bon, c'est :
le pôle est collé sur la station de
métro. Le quartier Hochelaga-Maisonneuve, plus commercial, plus vivant, est un
peu plus au sud, sur la rue Ontario. Donc, comment créer des liens? On parlait de biodiversité puis on parlait de
corridor. Donc, comment on crée réellement des liens pour que ça soit facile et
accessible pour les gens de s'y rendre, pour qu'on n'ait pas l'impression que
Pierre-De Coubertin est une barrière? On travaille actuellement à revoir
l'avenue Pierre-De Coubertin, mais comment on peut amener nos commerçants à
participer aussi? Donc, le lien commerçant est aussi important pour s'assurer,
justement, qu'on puisse bénéficier des retombées.
On
parlait de tourisme tout à l'heure. Est-ce qu'on a besoin d'un grand hôtel?
Est-ce qu'on peut aussi... on ne souhaite pas que notre quartier se transforme en lieu d'accueil de chambreurs,
mais s'assurer que les gens qui bénéficient de ces infrastructures touristiques là puissent aussi
bénéficier à la communauté d'affaires d'Hochelaga-Maisonneuve. C'est quelque
chose sur lequel il faut absolument qu'on se penche, qu'on réfléchisse, pour
trouver des liens.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Pour conclure, il reste 25 secondes.
M.
Jacques : C'est de faire le
lien socioéconomique avec tout l'ensemble du quartier, du secteur, et d'Hochelaga, et du reste. Bien, merci
beaucoup.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, maintenant, la parole est donnée au député de l'opposition officielle. Vous avez encore 11 minutes.
M.
Benjamin : Merci. Merci, Mme la Présidente. Donc, je tiens à saluer Mme Lavigne Lalonde,
donc, M. Lessard-Blais, donc les élus de la ville de Montréal. Très
content de vous revoir, donc, ici, dans le cadre de cette consultation. Entre l'arrondissement Hochelaga-Mercier... Hochelaga-Maisonneuve et la circonscription que j'ai le bonheur de représenter... Et nous avons encore de nouveaux liens, puisqu'il y a
un pôle de développement du Cirque du Soleil qui s'est installé chez vous. Donc, nous partageons
donc ensemble, donc, le Cirque du Soleil. Donc, ça, je pense que c'est bien.
Mais
revenons ici au dossier qui nous intéresse. Comme élu de cet arrondissement,
j'aimerais vous entendre sur comment
les citoyens de l'arrondissement Mercier—Hochelaga-Maisonneuve... comment est-ce qu'ils se
sont appropriés du Parc olympique au fil des ans. Est-ce qu'il y a eu
appropriation? Comment cette appropriation s'est faite?
M. Lessard-Blais
(Pierre) : Merci, M. Benjamin, pour votre question. Il y a vraiment
différents projets que l'appropriation des
gens du quartier se fait avec le Parc olympique. On a un projet de passeport
pour les écoles. On a des projets...
beaucoup d'événementiels, des écoles qui vont profiter aussi des installations
du Parc olympique. Ce que je pense... je
dirais peut-être malheureusement : Souvent, cette appropriation-là est
souvent de type événementiel, de type «O.K., là, il se passe quelque chose, on a un événement, on a
une entente pour un projet, on y va». Je mentirais de dire qu'il y a une
appropriation quotidienne. Toutefois, avec le projet de réaménagement de la rue
Pierrre-De Coubertin, qui va être moins
une frontière difficile à franchir, le réaménagement du tournebride et de tout
cet espace-là, ça va vraiment rendre le Parc olympique, je pense, plus agréable à déambuler à la fois pour les
touristes, mais aussi pour les gens du quartier. Mais vraiment la question de créer des connexions entre
Hochelaga-Maisonneuve et le Parc olympique, c'est au coeur de nos
préoccupations.
En tant
qu'anciens commerçants de la rue Ontario aussi, on se penchait sur cette
question-là, mais le prolongement du
SRB Pie-IX, entre autres... Parce que, présentement, le SRB Pie-IX,
qui va être une superbe installation, va de Laval jusqu'à
Pierre-De Coubertin, on oublie complètement tout l'est... tout le sud
d'Hochelaga-Maisonneuve. Donc, une deuxième phase pour le SRB Pie-IX va
être très importante pour connecter la population avec le Parc olympique.
Puis,
disons-le, plus on est proche de Sainte-Catherine, plus on est au sud, plus on
a des populations aux prises avec des problèmes de... différents types de
pauvreté ou différentes problématiques, et ces gens-là grandissent à l'ombre
du stade mais souvent n'en profitent pas assez.
Donc, c'est,
je pense, une multitude d'interventions qui va faire qu'il y a une
réappropriation. On va dans le bon sens présentement. Donc, moi, je suis
assez optimiste par rapport au travail qui est en cours présentement.
M. Benjamin :
Pour ce qui est du développement économique, donc, plusieurs présentations
avant vous aujourd'hui ont parlé du
caractère... en fait, du potentiel, du potentiel économique important du
développement de ce pôle sportif et culturel
qu'est le Parc olympique, notamment création d'hôtels, d'entreprises, de petits
restaurants. En quoi cette vision-là cadre
avec la vision du développement économique portée par l'arrondissement Mercier—Hochelaga-Maisonneuve dans ce secteur?
M. Lessard-Blais
(Pierre) : Je pense que tout est une question d'équilibre, en fait. On
cherche à la fois de créer un pôle... Bien, c'est déjà un pôle touristique, le
troisième pôle touristique montréalais, le Parc olympique. On cherche
donc... Tantôt, la représentante de
Tourisme Montréal parlait de créer des restaurants, une gastronomie qui
fait aussi la fierté de Montréal
souvent, parce qu'on a une grande gastronomie. Mais il ne faut pas... il faut
garder en tête aussi que le Parc olympique s'est installé au coeur d'un
quartier relativement pauvre et que le développement de la zone commerciale
doit aussi profiter aux gens qui habitent
365 jours par année le quartier, et non pas seulement le couple
d'Allemands qui aime vraiment ça marcher, il faut croire, qu'ils
viennent en profiter. Donc, on souhaite un équilibre dans tout ça.
• (16 h 20) •
Et moi, je
pense particulièrement, là, au coin de Pierre-De Coubertin et Viau, on a
le HLM Boyce-Viau qui a vécu
beaucoup de transformations dernièrement, et maintenant il est occupé par
beaucoup, beaucoup de minorités culturelles. Et ces jeunes-là sont en
face du stade, là, et ils ne l'habitent pas, ne l'occupent pas et ne trouvent
pas de lien avec cette installation-là. Donc, c'est pour ça qu'on a travaillé avec les
billets. Mais est-ce qu'on peut travailler, entre autres, avec les jobs
d'été, tu sais, quand il y a des emplois d'été, hein? Tantôt, on parlait du
festival Jackalope, là. Est-ce qu'on pourrait demander
à ce que ce soient des jeunes d'Hochelaga-Maisonneuve qui soient embauchés
pour, justement, participer, prendre possession du Parc olympique? Parce
que c'était assez, assez particulier de rencontrer la directrice générale du
centre d'animation Boyce-Viau et d'apprendre qu'au final il y avait très peu
de... on utilisait très peu le Parc olympique.
Mais là on travaille avec... Tous les efforts
dont j'ai parlé, je pense que ça va dans le bon sens, mais on doit... ces
efforts-là doivent être soutenus. Parce que ce n'est pas vrai qu'on a toutes
les solutions et que tout fonctionne bien présentement. Il y a du bon travail qui
a été fait, il y a encore du bon travail à faire.
M.
Benjamin : Merci. Sur la question de la gouvernance, je pense que la
demande principale formulée par la ville de Montréal, c'est à l'effet d'avoir un siège sur le conseil
d'administration de la future société. Or, en attendant de prendre connaissance du document que la ministre doit nous
déposer, donc, on apprend qu'il y a un partenariat déjà, quinquennal,
entre la ville et la RIO. Est-ce que ce partenariat-là ne vous semble... La
lecture sommaire que la ministre nous a faite tout
à l'heure me semble être quelque chose d'assez complet. Est-ce que, selon
vous... En fait, moi, j'aimerais savoir en quoi un siège de plus, un
siège sur cette nouvelle société là donc, serait différent de ce qu'il y a déjà,
de ce qui existe déjà?
Mme
Lavigne Lalonde (Laurence): Un
partenariat, c'est bien, mais après ça on peut avoir d'autres façons de discuter, d'échanger. Avoir un siège sur un
conseil d'administration, avoir un siège sur une instance de gouvernance nous
permet aussi d'échanger, et de voir plus de choses qui arrivent en amont, et de
ne pas simplement discuter de ce qu'on pense
qui, d'office, fait partie des éléments qui nous sont communs. Il y a des
éléments qui peuvent venir de l'extérieur qui peuvent avoir un impact
sur la ville de Montréal, sur l'arrondissement, sur Espace pour la vie. Et je
pense que ça nous permettrait d'avoir une vision d'ensemble plus intéressante,
permettrait de faire des liens, peut-être, qu'on ne fait pas parce que, quand on a une réunion ou une entente,
on s'intéresse à ce qui est là-dedans, on n'a pas toujours la vision globale,
la vision périphérique. Donc, c'est en ce sens-là qu'on trouve que ça pourrait
être intéressant.
Et ça nous
permettrait aussi de ne pas simplement s'asseoir ensemble quand on a chacun des
travaux d'infrastructure, quand on a
chacun des éléments qu'on doit apporter à cette table-là. Ça nous permet tout
simplement d'avoir cette discussion en
continu sur l'ensemble des projets de l'un et de l'autre, là. Pour nous, il y a
vraiment une plus-value à être sur ce conseil d'administration.
M.
Benjamin : Un aspect que je pensais que vous alliez aborder, mais je
crois que... parce que je connais déjà votre engagement sur cette thématique-là, donc, je sais que vous avec déjà
réfléchi, que vous agissez en ce sens, c'est la question relative à la
gentrification dans l'arrondissement Mercier—Hochelaga-Maisonneuve. Donc, c'est une question
qui a été abordée lors des précédentes
présentations. Comment vous voyez... Jusqu'où êtes-vous arrivés, là, à une
réflexion en lien avec les futures orientations de cette société de
développement?
M. Lessard-Blais (Pierre) : Bien, la
question de la gentrification est au coeur de nos préoccupations, que ce soit de l'administration Plante, à la ville de
Montréal, ou dans notre arrondissement. On sent que, sur le terrain, là, les
loyers montent de façon très, très rapide. Puis malheureusement, quand
on fait simplement un peu un historique sur Kijiji, ou quelque chose comme ça, ça monte extrêmement vite dans le quartier, là.
Donc, nous, on s'est positionnés fortement pour avoir
un encadrement rigoureux des plateformes telles qu'Airbnb. Dans ce sens-là, je
pense que le gouvernement, actuellement,
fait un très bon travail avec son règlement pour mieux encadrer les pratiques.
Parce qu'en effet qui dit pôle d'attraction
qui se développe dit un certain intérêt pour de l'hébergement illégal dans le
coin. Donc, c'est certain que nous, on est très... on suit ce dossier-là
de façon très rigoureuse.
Après
ça, je pense que tout le quartier Hochelaga-Maisonneuve souhaite se
réapproprier le Parc olympique. Tout le
monde en est très fier, peu importe la classe sociale, peu importe... Donc, on
veut avoir des activités. Et, souvent, les activités sont gratuites. Souvent, les activités sont des excellents
moments de mixité sociale, des excellents moments où est-ce que les gens qui viennent, qui ont
différents bagages, se côtoient pour
une grande occasion et partagent une expérience commune. Donc, dans ce sens-là, je
pense qu'on doit continuer ces événements-là
qui sont gratuits et ouverts à tous. Merci, M. Benjamin.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Alors, nous y allons avec le député de Rosemont,
vous avez encore 2 min 45 s.
M.
Marissal : Merci, Mme la Présidente. M. le maire, Mme la conseillère, merci d'être
là. On partage un territoire commun, mais des préoccupations communes aussi,
on l'a vu, là, ces derniers jours, je dirais même qu'on l'a entendu ces derniers jours. Vous avez parlé des nuisances de
bruit, là. Ce coup-ci, ça part d'Hochelaga-Maisonneuve puis ça finit dans Rosemont, le son semble
monter vers là.
Vous
demandez, donc, d'avoir au moins une personne de la ville... en fait, ça, c'est
ma formulation, parce que vous êtes plus raisonnable que moi, vous dites «une
personne», moi, je dirais «au moins une personne». Mon collègue, que vous
connaissez, M. Leduc, d'Hochelaga-Maisonneuve, lui, demande, oui, de la ville, mais quelqu'un
d'Hochelaga-Maisonneuve aussi. Je ne la dépose pas, elle a déjà été
déposée, le collègue de Mégantic en a parlé tout à l'heure, c'est une
belle lettre d'amour au Stade
olympique, ça n'arrive pas trop souvent, des lettres d'amour au Stade
olympique. Vous pouvez la lire, c'est intéressant.
Pourquoi
demander juste une personne au C.A., et une personne de la ville? Ça ne me
paraît pas très ciblé, ça peut être à peu près
n'importe qui. À la limite, ça pourrait être quelqu'un du West Island, on n'a rien contre, là, mais pourquoi pas quelqu'un de plus
proche et pourquoi pas deux ou trois?
M. Lessard-Blais
(Pierre) : Nous, on a pris connaissance de la demande du député d'Hochelaga-Maisonneuve
et on est très ouverts à sa recommandation, là. En effet, nous, ce qu'on
souhaite, c'est créer le plus de liens possible pour que la communauté puisse profiter au maximum de
ces installations uniques au Québec, si ce n'est pas unique au monde, donc très ouverts à davantage de sièges. Nous, en
tant qu'administration à la ville de Montréal, on a fait la demande que notre administration soit représentée par un
membre, mais, si l'Assemblée souhaite ouvrir à davantage de représentants de la
communauté, ça peut être une très bonne chose, on n'y est pas du tout fermés.
M. Marissal :
D'accord. Très rapidement. Avez-vous été contactés par 4U2C ou Cirque du
Soleil? Avez-vous eu des détails, au niveau
administratif et électif de la ville de Montréal, quant à leur projet? Il
caresse notamment des projets d'éclairage. Est-ce qu'il y a eu des
contacts avec le politique?
M. Lessard-Blais
(Pierre) : Pas avec nous deux...
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Il vous reste 25 secondes.
M. Lessard-Blais
(Pierre) : Pas à notre connaissance, mais on peut faire la vérification
et vous revenir.
M.
Marissal : Alors, je vais
donner mes 15 secondes à ma collègue de Gaspé, puisque
je ne peux rien faire avec.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bien. Alors, nous y allons avec la
députée de Gaspé.
Vous avez deux minutes et...
Mme Perry
Mélançon : ...quelques poussières.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : ...et on va vous accorder 55 secondes.
Mme Perry
Mélançon : Merci, Mme la Présidente. Bonjour. Bien heureuse de vous
rencontrer. À défaut de pouvoir mettre un
chapeau de députée urbaine, je vais mettre mon chapeau de porte-parole en matière de tourisme de mon groupe parlementaire.
J'aimerais vous entendre... À titre d'élus, j'imagine que ça vous arrive à l'occasion
de vous faire questionner sur toute la question
de la crise de la main-d'oeuvre qui touche le secteur touristique et dont... le
Parc olympique ne sera pas à l'abri de ces contraintes-là. Et, comme on
parle de la vocation qui va un petit peu changer, j'imagine que vous allez devoir composer avec tous ces
enjeux-là, les défis que représentent la crise, la pénurie de main-d'oeuvre, si on veut développer le niveau commercial, et tout. Comment on
s'y prend? Est-ce qu'il y a des mesures que vous souhaitez recommander au ministère du Tourisme, par exemple, ou à RIO, en matière de lutte contre cette pénurie de main-d'oeuvre dans le secteur touristique?
• (16 h 30) •
Mme Lavigne Lalonde (Laurence): Bien,
j'aimerais juste commencer en revenant un peu sur — merci pour la
question — ce
qu'on mentionnait précédemment, sur, pour nous, l'importance d'avoir une
réflexion sur la vocation. Oui, c'est un pôle touristique, mais, au-delà de ça, qu'est-ce qu'on
veut y faire, quel type d'événement, à quelle fréquence? Donc, cette réflexion-là, pour nous, est
essentielle avant de pouvoir parler de pénurie de main-d'oeuvre ou de trouver
des solutions à ça, de se dire :
Qu'est-ce qu'on veut faire de ce pôle-là collectivement? Quelle est la place de
l'événementiel? Quel type
d'événementiel? On parle, dans le rapport, de l'importance du volet éducatif et
familial. Il se retrouve où? Est-ce qu'il
se retrouve dans des événements? Est-ce qu'il se retrouve dans des foires?
Est-ce qu'il se retrouve dans d'autres types d'événements? Je pense que
cette question-là mérite d'être approfondie avant de pouvoir, à mon sens,
répondre plus précisément à cette question-là.
Mais
la crise de la main-d'oeuvre, c'est
vrai que tout le monde, il est touché, donc ça va être quelque chose à regarder.
Mme
Perry Mélançon : Merci. Donc,
si je comprends bien, votre message aujourd'hui, c'est vraiment principalement la concertation avec les élus, aussi, au niveau
municipal, avec les acteurs du milieu, les résidents, donc de trouver des
moyens de se concerter dans tout le processus et pour l'avenir de la gestion de la société
qui sera mise en place.
M.
Lessard-Blais (Pierre) : Oui,
en effet, il y a la concertation, mais c'est aussi où est-ce qu'on
s'en va. On sait que ça va... On souhaite rentabiliser cet actif-là. Je
veux dire, l'État québécois, la ville de Montréal...
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Il reste 30 secondes.
M.
Lessard-Blais (Pierre) :
...a fait beaucoup d'efforts. Où est-ce qu'on s'en va, donc, au-delà
de la concertation, mais quel avenir pour le parc, c'est au coeur de
notre recommandation.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : 15 secondes.
Mme
Perry Mélançon : Bien, merci
de vous être déplacés à cette commission, je pense que c'était très, très
pertinent de vous avoir, voire même
essentiel qu'on puisse discuter avec les élus de la région, et on pourra peut-être
se reparler d'autres projets touristiques, éventuellement.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, merci. Merci, Mme Lavigne Lalonde et M. Lessard-Blais, de votre présence
et de l'échange, de votre exposé.
Alors,
nous allons suspendre les travaux quelques secondes, vraiment quelques
secondes, parce que nous sommes à la limite, là, nous sommes un peu en
retard, de deux à trois minutes. Alors, merci encore pour votre exposé.
(Suspension de la séance à
16 h 32)
(Reprise à 16 h 34)
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Bonjour. Alors, nous avons comme invités pour le moment M.
Martin Soucy, président-directeur général, et M. Frédéric Dubé, directeur, Affaires
corporatives et communication, d'Alliance de l'industrie touristique. C'est
bien ça? Alors, vous disposez de 10 minutes, et on vous invite à vous
présenter avant de commencer votre exposé.
Alliance de l'industrie
touristique du Québec (AITQ)
M. Soucy
(Martin) : Parfait. Merci. Merci, Mme la Présidente. En premier lieu,
j'aimerais saluer les membres de cette commission, de même que le personnel qui
y est affecté. Je vous remercie de nous accueillir aujourd'hui. Mes salutations toutes particulières à la ministre du
Tourisme et à l'équipe ministérielle, de même qu'à l'équipe de la RIO, à
M. Benjamin et Mme Perry Mélançon, avec
lesquels nous avons eu l'occasion de discuter de tourisme dans la dernière
année.
Alors,
je me présente, Martin Soucy, je suis président-directeur général de l'Alliance
de l'industrie touristique depuis trois ans. Mais j'aimerais aussi vous faire
savoir que j'ai été 15 ans à la Société des établissements de plein air du
Québec, dont vice-président Exploitation, et
dans une certaine transformation des parcs nationaux au Québec, il y a des
similitudes avec le projet de loi actuel et
le futur de la société, donc je trouvais que c'était très intéressant comme
discussion. Avant d'entrer dans le
vif du sujet, M. Frédéric Dubé, directeur, donc, des communications,
Affaires corporatives, à l'alliance. Et je profite de cette occasion pour
remercier l'équipe de l'alliance qui a travaillé à la préparation de ce mémoire
alors que j'étais en vacances avec ma famille, et sur le décalage horaire
aujourd'hui. Donc, vous comprendrez que non seulement
je passe des vacances au Québec, mais je vais m'inspirer de ce qui se passe
ailleurs dans le monde pour bien faire le travail qui nous incombe.
Alors, un mot sur
l'alliance. L'alliance est porte-voix de 10 000 entreprises réunies
au sein de 40 associations touristiques
régionales et sectorielles au Québec. Pour faire le parallèle, c'est un peu
comme la Fédération des chambres de commerce,
mais spécialisée en tourisme. Et on est également très privilégiés d'être le
mandataire de la ministre du Tourisme pour réaliser la mise en marché du
Québec sur les marchés hors Québec, dont à l'international. Et notre action se
fonde toujours sur les intérêts supérieurs
de l'industrie, un engagement ferme que nous avons pris dès le départ :
faire évoluer les façons de faire au
bénéfice des entreprises, des travailleurs, mais également des communautés des
régions du Québec. Donc, vous
comprendrez que notre propos aujourd'hui va s'attarder à l'élément touristique
et particulièrement plus sur une note internationale.
Donc,
en 2018, justement, le tourisme a été le cinquième secteur d'exportation
d'importance au Québec avec des recettes
totales de 15,7 milliards de dollars. Les touristes internationaux, qui
représentent 25 % de l'ensemble des touristes au Québec, ont généré
à eux seuls 53 % des dépenses touristiques au Québec. Donc, à Montréal, ce
ratio hors Québec est à 49 %,
c'est-à-dire le double de la moyenne provinciale, donc il y a une concentration
qui est importante. Pour le Québec, ces
visiteurs sont une véritable source d'argent neuf dans l'économie, ça nous
permet de faire... de présenter le Québec au reste du monde, et on est très heureux de pouvoir le faire. Et ces
gens-là passent par la porte d'entrée qui est Montréal, donc qui est la principale porte d'entrée du Québec,
mais je dirais qu'il y a trois portes d'entrée nationales au Canada, également,
qui est Montréal, Toronto et Vancouver, donc on est très contents d'en avoir
une ici même qui y contribue.
Donc, le
stade, dans tout ça, est non seulement une prouesse architecturale reconnue, je
vais le qualifier comme ça, c'est une
icône touristique, un véritable élément distinctif de Montréal à
l'international. J'imagine que notre collègue de Tourisme Montréal l'a
fait précédemment, mais il y a 19,4 millions de passagers qui ont été
accueillis à l'aéroport Montréal-Trudeau en
2018, et, très certainement, vous l'avez vu également, vous êtes passés par là,
quand vous survolez Montréal de plein
jour, bien, une des icônes principales qu'on va voir, bien, c'est le Stade
olympique, et ça marque vraiment l'imaginaire.
Donc,
l'ensemble olympique a fait couler beaucoup d'encre dans l'histoire du Québec.
Alors, il suffit d'une comparaison avec les installations olympiques
érigées ailleurs dans le monde pour se convaincre qu'en rétrospective leur transition vers l'utilisation postolympique
aura été réussie. Moi, j'avais six ans en 1976, je me souviens de la vente des
petits stades olympiques chez Steinberg, là,
ça nous ramène assez loin, ça, ça m'a marqué; des parties des Expos de Montréal,
qui marquaient aussi; de la visite, un
fameux spectacle de U2, peut-être qu'il y en a qui y ont assisté; la visite, un
peu plus tard, du Biodôme avec mes
enfants, tout comme la tour du stade; et des parties de soccer également. Il y
a un ensemble, dans ce coin-là, qui marque et qui, selon les
générations, a plu aussi, dont la perception est différente.
Il est
important de souligner que trois facteurs expliquent principalement la
performance touristique d'une destination. Il y a d'abord les expériences de tourisme de calibre international, un
accès facile à la destination, mais également à l'intérieur de la
destination, puis les stratégies de marketing performantes.
Le Parc
olympique, à titre d'icône, par son offre globale, ses efforts de programmation
événementielle, participe à deux de
ces trois facteurs de réussite : l'expérience de calibre internationale,
mais également on peut l'utiliser dans la promotion au niveau
international comme non seulement icône, mais avec l'ensemble de la
programmation. Et je me permets de dire que,
sur le troisième, bien, par son accessibilité, notamment en transport en
commun, c'est un élément qui est avantageux quand on le regarde d'une
perspective touristique.
Au chapitre des expériences, le développement
actuel laisse présager un bel avenir pour le stade ainsi que la tour et l'esplanade. Le stade présente une
candidature solide pour accueillir la Coupe du monde de soccer en 2026. La tour
a tout récemment accueilli ses tout
premiers locataires, et le projet de loi n° 15 va faciliter cette
pratique. Pour l'esplanade, la venue
d'artistes de renommée internationale en 2019 était un phénomène tout nouveau,
et cette expansion risque de se poursuivre
dans les années à venir, alors que la nouvelle société aura davantage de latitude
pour conclure des partenariats avec
différents promoteurs pour le volet événementiel. C'est une véritable
opportunité de consolider un pôle touristique de calibre mondial.
• (16 h 40) •
De fait, avec
une révision législative, que nous saluons, le Parc olympique acquiert la
liberté d'action nécessaire à son développement, ce qui vient accroître son
pouvoir économique. La modification législative permettra une plus
grande agilité lorsqu'il sera question de saisir des opportunités ou de mettre
en oeuvre des partenariats de longue durée afin d'optimiser la performance financière de ce bien public, et ce, au
bénéfice de la destination et de l'ensemble des contribuables québécois.
En ce qui a
trait au volet plus marketing, soulignons que l'alliance s'est engagée à
promouvoir le Québec comme destination de calibre mondial. Pour ce faire, on
déploie une stratégie qui repose non seulement sur la marque QuébecOriginal, mais également
sur des expériences pour être en mesure de bien présenter le Québec
aux touristes à l'international. Il y
a huit expériences, et le Parc
olympique permet non seulement... participe à faire vivre deux de celles-là,
très importantes, qui sont Villes vibrantes et festivités
de même que Culture et histoire.
Les infrastructures olympiques ont un potentiel
de mise en marché extraordinaire pour faire rayonner, donc, la destination.
Avec 67 % de ventes de visites guidées au stade ainsi qu'à l'observatoire de la
tour, auprès de la clientèle internationale,
l'alliance se réjouit de l'intérêt du gouvernement à vouloir optimiser le site,
ce qui devrait permettre d'accroître la performance d'un symbole fort
pour la métropole.
Dans cet
esprit, et pour une plus grande synergie, l'alliance considère la consolidation
du pôle touristique, réalisée en complémentarité, je tiens à le souligner, avec
Espace pour la vie, parce que c'est important... et on doit dire qu'on est choyés de pouvoir
avoir autant d'attraits dans un seul lieu, et ça, il faut le souligner, le
Stade Saputo également, va
participer à accroître la capacité du pôle à
attirer les visiteurs. Ça, c'est un enjeu en tourisme, d'avoir dans un lieu
assez de... pour attirer les voyageurs dans un endroit... qui, en ce moment à Montréal, sont quand
même concentrés dans le Vieux-Port
ou encore au centre-ville, très certainement que Manuela en a parlé tantôt. Donc, à cet égard, pour l'organisation que nous
représentons, il est impératif que le tout
soit développé en plaçant le voyageur au coeur, pour s'assurer de répondre aux
attentes de ceux-ci.
Situé à
l'extérieur des pôles touristiques du centre-ville, comme je le disais, et du
Vieux-Port, le Parc olympique a le
potentiel de jouer un rôle majeur dans une optique de développement de tourisme
durable. Ça également, je tiens à le souligner. Tourisme Montréal vise
1,5 million de nuitées additionnelles, soit une croissance de 6 %
d'ici 2022, ça les place au-delà de la croissance mondiale qui est prévue. Et,
pour soutenir cette croissance et accroître la capacité d'absorption touristique de la métropole, il est essentiel de
répartir les visiteurs... se fasse également en périphérie. Donc, il y a
des zones qui sont plus traditionnelles. Cela étant dit,
les destinations responsables de par le monde le savent, et ce sera un avantage
distinctif, je pense, dans le futur — puis je vais vous parler de développement
durable — que
ce développement doive permettre à la fois
de maintenir l'intégrité de l'environnement, ou se fasse dans son respect; et
considérer les intérêts des parties
prenantes, dont notamment les résidents du quartier, qui peuvent faire une
différence également dans l'accueil, puis c'est un pilier qui nous est reconnu, au Québec,
comme élément distinctif, l'accueil chaleureux de la population,
c'est un élément important; et naturellement de viser l'efficience
économique.
Donc,
en conclusion, le Parc olympique est non seulement une prouesse architecturale
reconnue, c'est une icône touristique, un véritable élément distinctif
de Montréal à l'international. L'alliance salue donc le projet de loi qui vise
à moderniser le cadre législatif entourant sa gestion. Dotée d'une plus grande
agilité, la nouvelle société obtiendrait la liberté
d'action nécessaire pour développer et exploiter le plein potentiel de ce
symbole fort, en respect des communautés locales,
et l'alliance est vraiment impatiente de poursuivre la collaboration avec
nos collègues de la future société, de la RIO actuellement.
Merci de votre attention.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Merci pour votre exposé. Nous commençons donc la période
d'échange. Mme la ministre, vous disposez de 16 min 30 s
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, Mme la Présidente. M. le président-directeur
général, M. Dubé, merci de votre présence. Je vais aller... En fait, vous
m'avez interpelée avec le développement durable. Vous savez que Michel, M. Labrecque, a fait des efforts colossaux au fil
des ans pour rendre le Stade olympique avec une empreinte beaucoup
moins grande que ce qu'elle a déjà eu
par le passé, et il réussit très,
très bien, d'ailleurs il réussit à
sauver des coûts, en termes de chauffage, pour le Stade olympique.
Le
tourisme durable... Parce que le stade en est un, hein, c'est du développement durable, dans 50, 75, 150 ans d'ici, le stade n'aura pas bougé. Parlez-moi donc du
tourisme durable. Est-ce qu'on le voit beaucoup? Est-ce que ça pourrait être, pour vous, pour l'alliance, un angle dont vous
pourriez faire la promotion à l'international, qu'au-delà d'être une icône,
d'être l'histoire des Jeux olympiques tenus à Montréal, son pôle
tourisme durable pourrait être un élément de vente?
M. Soucy
(Martin) : Définitivement, ça s'insère dans, possiblement, votre
future stratégie de développement économique
du tourisme de façon générale. C'est un pilier important des membres du conseil
d'administration que nous représentons. On entend beaucoup parler de
surtourisme, là, je vais me permettre, on ne peut pas dire qu'en ce moment on est nécessairement affectés par ça au Québec,
de façon générale. Mais, si on est bien préventifs puis qu'on gère bien
notre développement pour le futur, ça fera en sorte justement que ça va devenir
un élément distinctif.
Les touristes qui se
déplacent sur la planète vont définitivement rechercher des endroits qui ont
été soucieux d'aborder leur développement
touristique par la voie du développement touristique durable, et ça, ça peut se
faire. Si je reviens à mon expérience dans les parcs nationaux, à la fin
des années 1999, quand on a parlé d'arriver avec une société d'État à
vocation commerciale pour rentabiliser ou simplement générer des revenus
supplémentaires ou rendre plus accessibles
les parcs nationaux, ça ne remettait pas en cause la mission de conservation de
ces territoires-là. Donc, si on fait le parallèle avec le stade, dans la
mission, la modification, bien, il y a une façon de s'y prendre. Moi, j'ai
entièrement confiance dans l'équipe,
M. Labrecque, qu'il puisse aller dans ce sens-là. Et je sais aussi, pour
en avoir parlé avec vous, que le développement
durable est au coeur de vos préoccupations, Mme la ministre, et que ça
va faire partie de la stratégie.
Donc, automatiquement, oui, ce sera un avantage, pour répondre à
votre question, dans le futur, si c'est développé de cette façon-là.
Mme Proulx
(Berthier) : L'Alliance de l'industrie touristique du Québec qui est
un mandataire du ministère du Tourisme
du Québec, dites-moi, avec votre vaste expérience, vous vendez le Québec à
l'international, comment on fait pour changer une perception aussi négative qui
afflige le Stade olympique depuis... j'irais avec toujours?
M. Soucy (Martin) : Bien, moi, la question que je me poserais en
réponse, c'est : Cette perception-là affecte qui et quelle génération?
M. Dubé, justement, on avait la discussion, lui, plus jeune, ce n'est pas
que, sur le paquet de cigarettes, parce
qu'il n'a pas fumé, il y a eu une taxe là-dessus. Ce n'est pas non plus... il
n'a pas été affecté par ça. Il voit l'icône. Mes enfants, c'est la même façon. Moi, je pense que ça a trait à une
génération qui a été là, qui l'a vécu, où il y a eu du bruit médiatique alentour de ça, et moi, je ne veux pas
revenir sur le passé, je préfère regarder le présent et l'avenir, et je ne
pense pas que cette perception négative là affecte nécessairement tout
le monde, à tout le moins les touristes internationaux, très certainement.
M. Dubé
(Frédéric) : C'est ce que j'allais ajouter. Il est peu probable que
cette même perception soit ressentie auprès de nos touristes internationaux.
M. Soucy
(Martin) : On ne le voit pas de la même façon.
Mme Proulx
(Berthier) : En terminant, avant de passer la parole aux députés,
comment vous croyez que vous allez devoir, ou pas, changer votre méthode
de travail avec M. Labrecque, son équipe, avec la RIO pour vendre le
Québec à l'international? Quelle place
allez-vous consentir à la RIO, à la société, là, prochainement, et comment vous
travaillez avec M. Labrecque pour positionner très, très fortement
l'icône?
M. Soucy
(Martin) : D'abord, on a une
excellente collaboration avec les membres de la RIO déjà. Il faut savoir,
par exemple, qu'une porte d'entrée comme
Montréal, si on veut... Parce qu'on parle beaucoup des régions du Québec, on
peut attirer ici, la porte d'entrée sert
comme aimant. Donc, les attraits qu'il y a à Montréal peuvent aussi servir de
vitrine pour exposer les attraits touristiques dans les régions du
Québec.
On a déjà commencé à aborder un projet avec
l'équipe du Parc olympique pour exposer, avec la marque QuébecOriginal, les différentes expériences, mais également les régions,
donc, aux millions de touristes. C'est une opportunité pour leur présenter le Québec et aussi les faire
revenir dans une prochaine visite, ou autres. Donc, la collaboration va se
poursuivre.
Pour le reste, nous, on porte ce que les
entrepreneurs québécois développent comme expérience touristique au Québec, partout, et ce que la société d'État
développera également, donc avec les projets à venir. Et on s'en sert déjà
comme icône, on veut... notamment la
campagne de cette année, on porte une attention aux icônes montréalaises et, à
cet égard-là, on va continuer dans ce sens-là.
Mais il y a
des projets où on peut aller plus loin, que ça soit avec M. Labrecque mais
également avec, par exemple, le Palais des congrès, où il y a déjà des
masses de touristes qui sont là, mais comment on leur présente les... on met en
vitrine les expériences régionales de la
Gaspésie, par exemple, et permettre de donner l'impulsion de visiter ces
régions-là. Donc, on va poursuivre cette excellente collaboration-là,
puis en l'amplifiant, naturellement, dans le futur.
Mme Proulx (Berthier) : C'est
bon pour moi, Mme la Présidente. Merci, M. Soucy, merci, M. Dubé.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, la parole est à la députée d'Abitibi-Ouest.
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Merci, Mme la Présidente. Messieurs, félicitations.
Quelle action de la Société de développement,
de mise en valeur du Parc olympique pourrait contribuer à améliorer l'offre
pour le tourisme sportif et quels sont les besoins particuliers de ce
type de tourisme?
• (16 h 50) •
M. Soucy
(Martin) : C'est une
excellente question, et je n'en suis pas le spécialiste. Il y a actuellement,
sur la planète, un engouement pour le suivi des événements sportifs de façon
générale. Si on prend comme la FIFA, c'est un exemple, vous voyez des déplacements sur des périodes en
utilisant, et là c'est très bien, des infrastructures qui sont existantes. Pour
nous, c'est encore plus précis. En
fait, il y a les besoins qui ont trait possiblement aux athlètes en tant que
tels, mais les touristes qui suivent
ça, bien là, c'est tout ce qu'on appelle — je
vais dire le mot entre guillemets — des
fans, mais... des supporteurs, hein,
des supporteurs qui sont avides. Et là vous l'avez dans l'exemple
plus probant, à Montréal, de la formule 1, qui n'est pas le même type, mais c'est quand même
un sport, où vous avez une manne de touristes qui sont là. Puis les besoins
vont être différents selon les types d'événements puis les types de
supporteurs qui vont suivre. Mais je ne vois pas de grande différence entre les gens qui vont suivre les
événements sportifs, dans les besoins particuliers. C'est l'animation et c'est
une... je vous dirais, je retournerais en disant que c'est une opportunité de
présenter par ce facteur-là ou cette... Les événements
qui seront tenus, bien, c'est une opportunité de présenter la destination pour
inciter ces gens-là, au même titre qu'on
peut le faire en tourisme d'affaires... pour inciter les gens à revenir, donc
non seulement de bénéficier de la destination au moment où ils sont là, avant l'événement, après
l'événement, pendant, naturellement, là, c'est concentré sur ce qui va se passer, bien, de permettre ça, mais de pouvoir se
positionner pour leur donner le goût de revenir au Québec par la suite. Là, je pense qu'il y a vraiment une opportunité.
Et le voyageur,
aujourd'hui, est beaucoup basé sur les intérêts très particuliers qu'il
recherche. Donc là, vous en avez qui sont touchés par le tourisme
sportif, mais des fois il y a des conjonctions avec d'autres éléments, et ça
amène naturellement une couverture média qui est fabuleuse pour la destination.
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Et ma
dernière question : Avez-vous des commentaires à formuler concernant
la structure administrative ou sur les mesures de gouvernance qui seront
mises en place par ce projet de loi?
M. Soucy
(Martin) : C'est une très
bonne question également. Je peux seulement faire de mon expérience, de ce qu'on a vécu à la SEPAQ... Il y a aussi un conseil
d'administration sur la gouvernance. J'entendais tantôt que les administrateurs sont nommés pour leur expertise au
sein d'un conseil. Les administrateurs, parce qu'on l'a fait également à
l'alliance, ils sont en place pour réaliser la mission de l'organisation. Ce
qu'on a fait, dans le cas des parcs nationaux, pour impliquer bien la population et le milieu environnement, on a créé
des tables d'harmonisation, qui faisaient... dont les municipalités
étaient membres, les utilisateurs également, la population. C'est une formule
qu'on a implantée dans 24 régions au
Québec. Ça a très, très bien fonctionné avec les sites. Moi, j'ai été directeur
du parc national du Mont-Tremblant, j'ai
eu l'occasion de le mettre en place et, après ça, d'aller assister, quand
j'étais vice-président, aux autres, et ça permet cette implication-là.
Donc, sur la
gouvernance, il y a un rôle au conseil d'administration. Il peut y en avoir,
d'autres instances, donc je comprenais qu'il y avait déjà des instances de
formées, qui peuvent voir l'ensemble des éléments d'arrimage de la société,
des activités de la société avec la
communauté. Donc, sur la gouvernance, ce serait mon commentaire par
l'expérience que j'ai vécue dans un domaine similaire.
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Merci beaucoup. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Maintenant, la parole est à la députée de Labelle.
Mme Jeannotte :
Merci, Mme la Présidente. Bonjour, monsieur. Justement, je viens de vous
entendre, que vous avez déjà travaillé à Mont-Tremblant. Moi, j'ai la
chance d'être députée de Labelle, donc j'ai la fabuleuse région de Mont-Tremblant dans mon comté, et je viens de
Montréal-Est par ailleurs, et mon enfance, oui, bizarrement... donc, moi
aussi, j'ai assisté à des spectacles de Diane Dufresne au Stade olympique, qui
ont marqué ma vie.
Mais je me
demandais si vous aviez eu l'occasion de réfléchir... Vous savez, je pense ne
pas me tromper — je vais
revenir à ma réflexion, là — en disant qu'une des perceptions, peut-être,
négatives du Stade olympique était du fait que ça coûtait très cher en taxes, hein, à l'ensemble des
contribuables. Et, étant député d'une des régions, moi, je réfléchis beaucoup
comment on peut faire profiter les gens de Montréal de ma belle montagne au
Mont-Tremblant et, l'inverse, comment on peut faire profiter le Stade olympique à mes gens qui habitent à
Mont-Laurier, notamment, ou dans les régions éloignées.
Avez-vous eu
l'occasion de réfléchir... Je pense à mon Ironman, cet été, qui a eu... j'avais
2 800 athlètes, au cours des cinq dernières années, j'avais 89... il
y a 89 pays qui ont été représentés. Avez-vous eu l'occasion de réfléchir
à, donc, cette capacité de... comment on pourrait, donc, travailler pour faire
en sorte que le tourisme à l'international sache et... non seulement sache, mais profite de ces grands pôles qu'offre
le Québec et quelle serait, donc, la façon de promouvoir encore plus ces deux
pôles?
M. Soucy
(Martin) : Merci pour votre
question. C'est effectivement un défi qui nous attend dans les prochaines
années. On ne saisit pas encore assez les opportunités de ce déplacement-là. Je
me permettrais de dire que, peut-être, les régions, les unes entre les autres, ont été beaucoup en compétition dans
les dernières années, puis c'est normal, le système était comme ça. Et on a vraiment, depuis les trois
dernières années, travaillé très fort à unir tout le monde. Si on veut faire
une véritable différence face à la
concurrence internationale en tourisme, il faut bien comprendre qu'on ne peut
pas travailler de façon individuelle. Il faut travailler tout le monde
ensemble. Parce qu'il y a d'autres destinations qui s'organisent plus vite que
nous autres, mieux encore, et tout ça. Donc, on est dans ce pas-là.
Et avec les associations touristiques — vous
en avez dans la région — bien,
il faut que, l'évolution des façons de
faire, quand il y a des événements sportifs, par exemple, on puisse être
présents pour présenter le reste de l'offre touristique non seulement d'une
région, mais le reste de l'offre touristique du Québec. L'objectif, c'est de
donner le goût à ces touristes-là de
revenir, comme je le disais tantôt. Donc, il y a une présence physique qui
pourrait se faire dans le futur, ça amène des transformations mêmes du
rôle.
Prenez juste...
je fais un parallèle avec l'accueil touristique, en ce moment, bien, vous
arrivez à la porte du nord, pour
reprendre votre magnifique région, que j'ai habitée, on arrive à la porte du
nord, on présente. Mais, aujourd'hui, le touriste se déplace, il peut avoir les
applications mobiles. Il y a toutes sortes de façons de présenter l'offre, mais
il restera que, notamment lors du Ironman, bien, il y a une concentration de
personnes dans un lieu physique précis, et on pourrait présenter tout
simplement l'offre ou encore venir s'insérer dans les éléments de promotion de
ces activités-là.
Et, du côté
de Montréal, bien, il y a une responsabilité, et on en discute déjà avec les
gens de Tourisme Montréal, qui sont
très, très ouverts aux faits. Et également, les autres portes d'entrée, Québec
aussi présente une opportunité, la même chose pour Gatineau sur le marché ontarien, l'opportunité de présenter
au-delà de l'offre régionale, bien, de l'offre un peu plus du Québec de façon
globale. Et ça, ça va se faire en promotion, en présence physique, mais en utilisant
les plateformes numériques déjà qui sont en place, mais il va falloir
diversifier et s'ouvrir. On travaille là-dessus depuis trois ans, la ministre l'a répété aux Assises du tourisme
régulièrement, également. Et on est fort convaincus, on l'espère en tout cas,
je vais passer un message en dehors, que la
stratégie touristique à venir va permettre ça. Mais, effectivement, les moyens,
les gens sont déjà en réflexion là-dessus.
Puis on est créatifs, donc on va trouver les bons moyens. Mais il faut le faire.
Il faut passer de l'action à... de la parole à l'action, en fait.
Mme Jeannotte : Merci.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
questions? Non? Parfait. Il resterait trois minutes, si vous avez
d'autres questions. On y va?
Mme Proulx (Berthier) : Trois
minutes pour nous?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui.
Mme Proulx
(Berthier) : Ça doit être un défi, quand même, M. Soucy, de vendre à
l'international un lieu comme le Parc olympique, le Stade olympique, sa mise en
marché, l'attrait sur l'international, mais s'assurer en même temps que les
gens d'Hochelaga-Maisonneuve, de Rosemont, de Montréal entier puissent aussi
trouver satisfaction là-dedans. Comment on fait pour marier une campagne
internationale puis que le Montréalais, le Québécois ne se sente pas interpelé
à se réapproprier le stade?
M. Soucy
(Martin) : J'écoutais tantôt
ce qui se disait, puis je vais encore faire un... je m'excuse de le faire avec
les parcs nationaux, parce que c'est ancré
dans les régions, mais il n'y avait pas moins grand fan que la population
locale de son propre parc national. Je l'ai vécu comme directeur à Oka,
puis la population n'a pas... il y avait un lieu qui était magnifique et magique. Moi, j'ai été élevé dans
ces collines-là puis j'ai eu le plaisir de diriger ce site-là. Tremblant,
c'était la même chose. La population
locale n'utilise pas... en Abitibi-Témiscamingue pareil. En Gaspésie, à
certaines exceptions, il y a des gens
qui vont s'entraider dans les sentiers, et tout ça, mais effectivement,
c'est... ça s'applique à d'autres domaines. Et l'importance, puis je le voyais dans mon rôle quand j'étais sur le
terrain, que la population soit concernée par ce qui se passe dans les infrastructures locales, bien, il y
a des portes ouvertes, il y a toutes sortes de moyens qu'on peut mettre en place. On a mis un programme, je vous fais des exemples très
concrets, là, à la municipalité de Saint-Donat pour qu'ils s'approprient le secteur de la Pimbina dans le
parc national du Mont-Tremblant. Bien, la municipalité a payé le droit d'accès
à sa population, on a eu une entente avec eux. Les frais qu'on a récoltés de
ça, on l'a réinvesti dans l'amélioration des infrastructures, qui était
demandée par les citoyens.
Donc,
une piste...prolongement de la piste cyclable, je suis très heureux de voir que
ça s'est fait récemment, ce projet-là où on... Sur un investissement de
1 $ de citoyen, on rajoutait un 2 $, puis on a réussi à faire tout
ça. C'est un exemple concret de
mesures qui peuvent être mises en place. Il s'agit d'être à l'écoute. Moi, je
suis convaincu que l'équipe du Parc olympique sont déjà à l'écoute. C'est
important de le faire en phase avec la population.
Puis
je vous l'ai déjà dit, Mme la ministre, c'est important de faire redécouvrir le
Québec aux Québécois puis aux Québécoises,
parce que les touristes internationaux, c'est un apport, mais la population,
les Québécois voyagent beaucoup, hein,
on prend... bon. Et on peut aussi refaire découvrir. N'avez-vous pas dit
vous-même qu'un week-end de plus, c'est 3 milliards dans
l'économie? Bien, on n'a rien à envier à d'autres destinations, et je pense
qu'il faut réouvrir les yeux à cet égard-là.
Le stade est une bonne façon de faire redécouvrir... On tend à oublier des fois
nos propres attraits dans notre cour
arrière. Donc, on a un travail, mais il faut effectivement mettre en place les
bonnes mesures. Je vous en ai donné des exemples.
Mme
Proulx (Berthier) : Pas que j'invite les Québécois à sortir du Québec,
mais c'est vrai que, parfois, quand on sort puis on revient, on fait :
Wow, c'est beau chez nous! On aurait peut-être avantage à le faire un peu plus
souvent. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : C'est bien. Merci. Merci pour l'échange
intéressant. Maintenant, la parole est au député de Viau.
• (17 heures) •
M.
Benjamin : Merci, Mme la Présidente. Merci, M. Soucy, pour cette
présentation. Donc, les mémoires de l'Alliance de l'industrie touristique sont
toujours des mémoires avec un caractère très pédagogique. On retrouve... C'est
des mémoires qu'on emporte avec soi,
parce qu'il y a beaucoup d'éléments d'information intéressants, et puis c'est
toujours un plaisir de vous retrouver.
Je
veux, avant même de commencer la période de questions, saluer le travail qui a
été fait par l'alliance au cours des
dernières années, notamment dans ce que vous venez d'évoquer, suite à une
question, tout le travail qui a été abattu pour réunir les forces vives de l'industrie québécoise touristique...
touristique québécoise afin que les régions ne se compétitionnent pas entre elles, mais davantage se positionnent
comme une seule et même force pour faire avancer l'ensemble de l'industrie
touristique québécoise. Et, Mme la ministre,
donc, à chaque fois, donc, que vous allez continuer à encourager, à appuyer cet
effort visant à ce que les régions touristiques du Québec travaillent ensemble,
main dans la main, nous allons être là pour vous appuyer. Voilà.
Écoutez, ma première question,
M. Soucy, concerne justement... Je sais bien que l'alliance est mandataire pour
l'extérieur, pour le tourisme à l'extérieur, mais c'est quelque chose, effectivement, qui me chicote comme Québécois et comme Montréalais. L'image du Parc
olympique, du Stade olympique, de la tour en particulier, qui est une image
très forte — vous le dites à au moins quatre reprises dans votre
mémoire, et c'est vrai — à l'extérieur du Québec, quand on se trouve à l'extérieur du Québec, à l'international,
c'est une image parlante, qui est très forte, très appréciée. Est-ce que vous
en diriez autant lorsque vous vous promenez un peu partout au Québec?
M. Soucy
(Martin) : Votre question est dans le sens qu'il y a d'autres images
distinctives de ce type-là?
M. Benjamin :
Est-ce que c'est une image qui est autant appréciée?
M. Soucy
(Martin) : Ah! au Québec?
M. Benjamin :
Au Québec.
M. Soucy (Martin) : C'est une très bonne question. Comme vous savez, nos mémoires se
fondent sur de la donnée pragmatique. Là, je vous donnerais une
impression... Ça serait une impression. Je préférerais l'avoir par sondage pour
la valider puis vous donner quelque chose de
juste. Mais ça pourrait être intéressant de le sonder, justement, sur quelles
sont les grandes icônes du Québec qui
font vibrer la population québécoise partout en région, puis je suis sûr qu'on
va avoir des distinctions. Ça serait vraiment intéressant, là. On
pourrait relancer vers la merveilleuse équipe de la Direction des connaissances stratégiques, au ministère du
Tourisme, ça pourrait être quelque chose qu'on regarde dans le futur. Mais, sur
l'impression, je vous donnerais seulement une impression personnelle
puis je pense que j'errerais à ce moment-là.
M.
Benjamin : Merci. Dans votre
mémoire, à la page 3, vous dites qu'«il est impératif que le tout soit
développé en plaçant — je pense que c'est le... un, deux...
quatrième paragraphe — aussi le client au coeur, pour s'assurer de répondre aux attentes de celui-ci». En regardant
actuellement les grandes tendances de l'industrie touristique, quelles
seraient, selon vous, exactement...
Qu'est-ce que le client, il veut dans le cadre d'une vision de développement de
cette nouvelle société du Parc olympique, par rapport à l'offre
touristique?
M. Soucy (Martin) : Bien, c'est une
très bonne question. En fait, les grandes tendances touristiques, de façon
générale, qui affectent le consommateur en ce moment, c'est qu'il est très
ouvert sur le monde, expérimenté. Il a accès à une foule
d'informations dans l'ère du numérique et, de façon générale, le touriste a vu
d'autres destinations. Donc, il a une exigence sur la qualité de ce qui est
livré sur place.
Et on est
dans l'ère, en ce moment, du tourisme transformationnel. Ce que ça veut dire,
bien simplement, là, c'est que le touriste, quand il est en voyage, il veut se
voir transformé personnellement de son expérience touristique et à ramener
quelque chose à la maison, donc les éléments d'histoire, de la culture des
lieux qu'il visite. Et, nous, le Stade olympique, par son histoire, ce
que ça a représenté comme symbole, et tout ça, est bien positionné dans cette
phase-là.
Ensuite de
ça, le touriste, fondamentalement, fonctionne par des intérêts. La difficulté
des 15 dernières années, c'est qu'avant
on parlait à des segments de clientèles très, très larges. Moi, quand
j'étais à l'école, on parlait de segments avec les codes postaux, puis tout ça, là. Ça me ramène aux années 90. Aujourd'hui, il faut entretenir une conversation en un à un avec chacun des
voyageurs, ou presque, selon ses intérêts particuliers.
Donc, à
partir de ça, une fois qu'on les sait, bien, ce que le Parc... et l'ensemble du
pôle touristique, avec Espace pour la
vie, représente... on peut aller les toucher directement dans leurs propres
intérêts, et ça, on travaille de façon très pragmatique avec de la
connaissance qui nous provient de profils qu'on met à jour avec nos collègues
du ministère du Tourisme et de Destination Canada, et ça nous permet, justement,
de bien cibler les consommateurs. Mais la recherche, c'est vraiment
dans le tourisme transformationnel, et le contact avec la population, dans l'avenir, est essentiel, et, fort heureusement, au Québec,
c'est un élément qui nous distingue, par notre accueil chaleureux.
Donc, ça, de façon générale, là, c'est de la
façon que je peux répondre à votre question.
M.
Benjamin : Donc, on ne peut
pas enfermer cette nouvelle société dans un créneau sportif. Donc, il faut, selon
vous, aller plus large.
M. Soucy
(Martin) : Bien, la tenue
d'événements sportifs va sûrement teinter la future programmation, mais je pense qu'avec l'ensemble, moi,
j'élargis ça au quartier, si je peux me permettre, au quartier olympique... va couvrir différents intérêts, dont particulièrement celui des familles,
par exemple. Mais prenons les touristes qui sont en recherche de... environnementaux, le Biodôme, c'est un bel
exemple. Il y a de la recherche, tantôt la dame le décrivait, mais, pour
l'avoir visité aussi, c'est tous des éléments
qu'on peut mettre en valeur selon l'intérêt du voyageur, fondamentalement. Mais
je pense que, dans ce que le plan de
développement... Parce qu'après une loi qui crée une société il y a un plan
stratégique, avec tout ce qui en
découle, alors, à ce moment-là, j'imagine qu'on va retrouver ces éléments-là.
Moi, je n'ai aucune crainte à cet égard-là, mais, effectivement, c'est
plus large.
M.
Benjamin : Au niveau du cadre dans lequel ce projet de loi nous
arrive, vous rappelez, à la page 11 de votre mémoire, donc, troisième
paragraphe, et je cite : «Plus significatif et d'intérêt pour l'industrie
touristique, la possibilité de signer
des ententes de plus de trois ans avec les promoteurs d'évènements.» Alors,
c'est un des aspects que vous saluez dans ce projet de loi là, donc, à
côté, évidemment, du cadre normatif qui a été bonifié.
Comment
voyez-vous cet équilibre, cet équilibre qu'il faut avoir, entre la latitude
nécessaire, j'ai bien dit «la latitude nécessaire»,
donc, pour cette nouvelle société là et tout ce qui s'appelle transparence,
mécanisme de reddition de comptes? Est-ce que vous trouvez, dans le
cadre du... le projet de loi, tel qui'il est présenté, offre cet équilibre-là?
M. Soucy
(Martin) : Bien,
définitivement, parce que moi, je regarde, c'est très similaire à ce qui a été
créé à la Société des établissements de plein air du Québec, plus précis, dans
le fond, dans le cas des installations olympiques, et, effectivement, les cadres de reddition de comptes
des sociétés d'État, parce que la loi a été fondée sur cet élément-là, amènent
toute cette transparence, cette intégrité-là dès la fondation. Donc, oui, tout
à fait.
Puis la
liberté, pour revenir sur la possibilité de pouvoir contracter à plus long
terme, c'est important. Si on prend sur les événements, notre collègue Martin
Roy, du REMI... Pour bâtir quelque chose, il faut le faire plus long terme.
De signer d'année en année, ce n'est pas
évident, les gens ne reviendront pas. On ne peut pas créer, je vais me
permettre de le dire, un plan
d'affaires qui va se tenir, mais créer aussi une récurrence de la population,
qui puisse adopter l'événement... Le
succès du jazz, du Festival Juste pour Rire, qui ont une renommée
internationale aujourd'hui, c'est fait sur une stabilité à long terme. Donc,
il faut que, si on veut développer ce pôle-là, on puisse bénéficier de la même
latitude pour pouvoir contracter puis amener, justement, ces promoteurs-là à
s'investir, en tout respect, là, de la population.
Puis tous des
enjeux que je suis très certain que l'équipe va regarder, mais, effectivement...
Mais, le cadre sur les sociétés d'État, pour y avoir participé puis
avoir été vice-président d'une société d'État, effectivement, on le fait en toute transparence puis avec une reddition de
comptes exemplaire. D'ailleurs, on vient témoigner à l'étude des crédits, puis
tout ça, donc, pour les parlementaires, je pense, c'est très rassurant.
M.
Benjamin : Et, pour ce qui est de la... au niveau de la gouvernance,
plusieurs groupes, dont la ville de Montréal, entre autres, bien avant vous, il y a quelques minutes, demandent qu'il
y ait un siège pour la ville, donc, au sein de ce conseil
d'administration là. Comment voyez-vous le cadre de gouvernance de cette
nouvelle société?
M. Soucy
(Martin) : Je suis un peu
mal placé pour répondre à la question, mais je peux juste vous faire un
parallèle avec l'expérience, encore
une fois, dans les bonnes règles de gouvernance, parce qu'on est passé par là
quand on a fondé l'alliance. Il faut
que les administrateurs soient là par, justement, leurs compétences, pour
amener un input, ils sont là pour réaliser le plan stratégique d'une
organisation. Est-ce que le fait, pour Montréal, d'avoir un siège... puis je
comprends tout à fait le besoin et le désir
d'avoir un siège directement sur le conseil, ou est-ce qu'il n'y a pas une
instance à créer pour s'assurer que la concertation se fait avec le
milieu local de façon efficace?
Chaque
région, quand on a transféré les parcs nationaux à la SEPAQ, voulait avoir un
siège sur le conseil d'administration de
sept administrateurs. Il y a 22 régions touristiques. En fait, dans le cas
des parcs nationaux, c'est 18 où il y
avait un parc national, ça n'aurait pas été fondamentalement possible. Là,
c'est plus concentré, j'en conviens, mais le conseil d'administration gère les affaires de la société dans l'intérêt
des responsabilités que le gouvernement leur confie. De l'autre côté, on
a quand même formé, comme je vous disais tantôt, les tables d'harmonisation,
qui ont eu de très bons résultats pour
ancrer ces territoires-là dans le milieu régional et de s'assurer qu'ils se
faisaient de pair dans les principes de développement durable avec la population
locale.
Ça fait qu'entre les
deux je n'aurais pas de réponse, je peux seulement vous témoigner de
l'expérience que j'ai vécue, tout simplement.
M.
Benjamin : Et, pour terminer, une dernière question. Vous avez vu les
chiffres, donc, au niveau de la Régie des installations olympiques, donc, les chiffres d'attraction en termes de
nombre de touristes, nombre de... Comment voyez-vous cet acteur-là dans
l'écosystème touristique québécois, donc comment voyez-vous l'arrivée d'une
société comme cette société-là dans l'écosystème touristique québécois, comme
partenaire de l'alliance?
• (17 h 10) •
M. Soucy
(Martin) : Bien, pour nous, c'est une transformation qui va permettre
de poursuivre le bon travail, l'excellent
travail qui s'est fait jusqu'à maintenant et d'aller peut-être un peu plus loin
dans la possibilité de diversifier, de développer
l'expérience touristique, tout simplement. Donc, cette transformation
administrative là va permettre des nouveaux potentiels ou de les
accueillir, de les développer, de les saisir, de faire preuve de créativité.
Et,
en ce sens-là, la collaboration qu'on a déjà mise en place va se poursuivre,
et, encore là, on va être à bras ouverts avec ce qui va se développer dans le quartier olympique, de façon
générale. Parce que, oui, ça va contribuer à la capacité du Québec à attirer les voyageurs de Montréal et
du Québec, de façon générale. On a besoin d'attraits de calibre international
pour compétitionner. Les autres destinations
qui, eux, en ont déjà et les développent par des moyens des fois... qui vont
être soit les attraits... je vous parlais des trois conditions,
hein : des expériences de calibre, que ce soit accessible, très, très
important, la destination puis à l'intérieur de la destination, et qu'on en
fasse une promotion adéquate, là.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Merci, merci beaucoup. Alors, la parole est au député de
Rosemont.
M.
Marissal : Merci, Mme la Présidente J'ai 2 min 45 s,
alors je vais essayer de faire court, essayez de faire pareil. On va
s'entendre comme ça.
Parlant
de faire court, je vais commencer avec une anecdote, ça fait que je vais me
contredire. Il y a quelques années, j'étais
allé sur le belvédère du mont Royal avec un de mes amis, puis la première
affaire qu'il m'a dite quand il a vu le Stade olympique, c'est : Il est beau de loin, mais il est loin
d'être beau. C'est malheureusement une image assez tenace chez les Québécois et les Québécoises. On a des
sentiments douloureux par rapport à cette patente-là pour plein de raisons, que
je n'ai pas le temps d'expliquer puis que vous connaissez de toute façon.
Vous disiez tout à
l'heure : Il faut qu'on amène, dans l'industrie du tourisme, les
locaux — ça,
c'est nous — à
redécouvrir les attraits touristiques de leur propre ville ou de leur propre
région. O.K. Comment on fait ça avec le Stade olympique, avec les Québécois et
les Québécoises?
M. Soucy (Martin) : Oui. Bien, c'est une excellente question. Comment on fait ça avec les
générations qui ont eu plus de douleur puis les nouvelles qui n'en ont pas
nécessairement? C'est en revalorisant ce que c'est, en indiquant qu'on a
réussi le postolympique, quand même le site est utilisé. Ça n'a pas été
parfait, mais il reste que, si on prend l'exemple Rio de Janeiro, à 13,6 milliards puis que... six mois après, c'est
en décrépitude. Ce n'est pas ça qu'on a fait au Québec. Moi, je pense qu'il faut revaloriser ce qui a été fait
de bien, ne pas ignorer le passé, et de valoriser ce que ça représente
aujourd'hui puis ce qu'on peut y
vivre. Puis je pense qu'en faisant ça on va réussir à changer les perceptions.
Puis les perceptions ne se changent
pas en 12 mois. C'est sur une longue haleine. Mais il faut redevenir
positif à l'égard de cette installation-là, je pense.
M. Marissal :
Et comment l'industrie... puisque vous représentez l'industrie, comment
l'industrie fait ça?
M. Soucy
(Martin) : Bien, dans notre cas, on s'en sert comme une icône. C'est
sûr qu'on a à faire la promotion, comme je
vous l'ai expliqué, au niveau international. Quand on aura à avoir des
meilleures synergies avec les régions, à la fois pour... vice versa Montréal, et tout ça, bien, on va revaloriser le
rôle puis ce qu'il y a à faire. Mais, fondamentalement, je reviens toujours en plaçant le voyageur au
coeur. C'est qu'est-ce qu'il peut vivre dans un lieu. Il y en a qui peuvent le
trouver : c'est loin d'être beau. Il y
en a d'autres qui peuvent trouver ça, aussi, magnifique. Moi personnellement,
je trouve que le Stade olympique, c'est magnifique. Les lieux sont aussi...
avec le temps, se sont améliorés. Je pense que le travail qui va pouvoir se faire avec la nouvelle société,
c'est d'amener ça ailleurs puis, eux-mêmes, dans leur campagne de promotion,
d'être en mesure de travailler concrètement à changer ces perceptions-là.
M. Marissal :
Je n'ai plus de temps. Je vous remercie.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Merci, merci. Alors, nous y allons avec la députée de
Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Merci, Mme la Présidente. Bonjour à vous deux.
Très heureuse de vous revoir, M. Dubé, M.
Soucy, parce qu'il s'est passé presque toute une session touristique depuis la
dernière fois qu'on s'est rencontrés à vos bureaux. Donc, c'est bien de
pouvoir faire un peu de post-partum. Est-ce que... Oui, c'est bien ça.
Donc, j'aimerais, oui, revenir sur une
correspondance que vous nous avez envoyée dans le cadre de la campagne, même, au mois de septembre, qui faisait part de
10 recommandations, là, pour mieux adapter, bon, disons, les réalités de
la saison... bien, de l'industrie
touristique avec les enjeux liés à la pénurie de main-d'oeuvre. Donc, c'est là
que je m'enligne, parce que, bien, si
on parle d'un projet de loi qui veut développer davantage tout l'aspect
culturel, l'aspect événementiel, de
développer tout le potentiel commercial autour aussi du site, ça va venir avec
des besoins de main-d'oeuvre plus grands. Alors, j'aimerais revenir sur ces recommandations-là. Qu'est-ce qu'on
pourrait faire? Parce que, bien, la saison touristique, il y a eu beaucoup de postes qui n'ont pas été
comblés, finalement, là, à temps. Alors, par exemple : calendrier
scolaire. On avait parlé d'adaptation du calendrier. Est-ce qu'on peut
revenir sur cette recommandation pour commencer?
M. Soucy
(Martin) : Bien, effectivement, notre industrie, comme d'autres
industries au Québec, la... On dit : La
pénurie, la rareté de main-d'oeuvre, il y a un hôtelier qui me donnait
récemment que c'est maintenant la réalité de la main-d'oeuvre, là. Tu
sais, on aura beau... C'est ça, la pyramide s'est inversée, puis on va avoir
des enjeux.
Dans
les recommandations, comme vous le mentionnez, bien, effectivement, depuis des
années, on parle d'adaptation du calendrier scolaire. On est très heureux de
voir que des institutions scolaires,
tel... le collège Mérici a adapté, a retardé la rentrée scolaire pour permettre, au moins, de bénéficier d'un deux à
trois semaines supplémentaires d'une main-d'oeuvre alors que la saison bât encore son plein. Il
faut savoir que la saison touristique s'est déplacée avec le temps, hein, les fameuses vacances de la construction, bien, aujourd'hui on tend vers jusqu'à même après les vacances de la fête du Travail,
qui s'en vient bientôt. Donc, ça, c'était une des mesures.
Les
travailleurs expérimentés aussi, pour notre industrie, vont représenter un
bassin de main-d'oeuvre intéressant
sur des périodes précises. Il faut adapter
les façons d'accueillir aussi ces travailleurs-là, parce que, souvent, c'est
des gens qui vont vouloir travailler
deux, trois, peut-être quatre jours par semaine, peut-être
à temps plein pendant une certaine période. Il faut savoir qu'ils sont à
la retraite, ils l'ont gagnée, mais ils sont encore intéressés.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Pour conclure, il reste 30 secondes.
M. Soucy
(Martin) : Donc, ça fait partie des mesures. Et on est en campagne en
ce moment pour valoriser la main-d'oeuvre en tourisme, ça, c'est quelque chose qu'on n'avait pas jusqu'à
maintenant, une contribution du gouvernement du Québec, des associations touristiques. Et on va dévoiler, à
l'automne, quelque chose qui va aller dans ce sens-là, pour aider dans
l'ensemble, pour promouvoir les emplois en tourisme, qui sont vraiment
magnifiques. Puis vous la savez, moi, je suis issu de cette
industrie-là, et c'est une industrie qui est vraiment plaisante dans laquelle
travailler.
Mme Perry
Mélançon : Merci beaucoup.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. Alors, merci, M. Soucy et M. Dubé,
pour votre contribution très pertinente à la commission.
Nous allons arrêter
quelques secondes ou minutes pour accueillir notre prochain groupe. Merci.
(Suspension de la séance à
17 h 16)
(Reprise à 17 h 19)
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Nous accueillons maintenant M. Bragoli, codirecteur général et cofondateur de
Les Jardineries, La Pépinière, c'est bien ça? Alors, écoutez, comme je vous ai
expliqué tantôt, vous avez 10 minutes pour présenter
votre exposé, mais, avant de présenter votre exposé, je vous invite à bien vous
présenter.
Les Jardineries et La Pépinière
M. Bragoli
(Maxim) : Parfait. Alors, mon nom, c'est Maxim Bragoli.
Organisation sans but
lucratif qui cherche à inventer l'espace public et les coeurs des quartiers, ça
va faire maintenant cinq ans qu'on oeuvre sur le territoire
montréalais, mais aussi canadien. On est à Toronto et à Québec.
On a fait plus de 40 projets de revitalisation urbaine, des projets tous
différents avec un ADN qui respecte le coeur des quartiers.
Pourquoi les espaces
collectifs qu'on projette sont importants? Parce qu'on s'est rendu compte que,
les espaces collectifs, les projets qu'on porte augmentent le sentiment de
confiance entre les voisins et, indirectement, un sentiment d'engagement, brisent l'isolement social, et ça
augmente le niveau de bien-être individuel et collectif. On s'est rendu compte
aussi, à travers une recherche, que nos
projets réussissent à avoir un impact direct sur la santé publique, santé
mentale, etc.
• (17 h 20) •
Et notre objectif de
financement, c'est de retrouver un équilibre entre les projets qu'on fait et
les dépenses plus globales. On a activé,
l'année passée, presque 280 000 pieds carrés sur le territoire
montréalais. C'est une organisation d'à peu près une centaine de personnes. On est jeunes, mais on a vraiment
déployé plusieurs initiatives. On est experts en mobilisation, en vision d'espace, en déploiement d'espace et
aussi en activation. Ça fait qu'on fait de l'activation quatre saisons, multigénérationnelle. On aide les communautés à
vraiment prendre le dessus sur leurs lieux et vraiment exposer le plein
potentiel d'un lieu.
Nous
croyons que notre travail mérite un socle fort pour pouvoir se déployer et
éventuellement arriver sur la quatrième
couche, qui permet aux gens de rassembler et vivre le lieu. Nous avons la
possibilité, avec le Parc olympique, de révéler le lieu de l'esplanade, ça nous
a été offert lors de... il y a quatre ans, puis la possibilité d'exploiter puis
d'expérimenter notre modèle, qui est un modèle un petit peu plus
innovateur.
Notre organisation
s'inscrit dans les objectifs de développement durable des Nations unies. Sur
les 17, on en frappe 11 en pleine cible. On
se spécialise sur la ville de proximité. On a vu, au courant des dernières
années, le tissu urbain se découdre. Les gens vont faire des distances, mais la
routine métro-dodo-boulot détruit les coeurs de quartiers. Ça fait que, nous, notre spécialité, c'est vraiment de ramener
la vie de proximité, les milieux de vie complets, un tissu social fort, un esprit de communauté, un esprit d'appartenance
puis, comme je disais en entrée de jeu, le bien-être puis la santé des
quartiers.
Je m'excuse, je me
suis perdu un peu dans le bâtiment. J'ai couru pendant 10 minutes pour
trouver.
Bon,
alors, notre mission, c'est de faire fleurir les espaces collectifs par et pour
la communauté puis de renforcir la vie de quartier et la communauté. On a
commencé une organisation, on a commencé, il y a quatre ans, sur un projet qui
s'appelle le Village au
Pied-du-Courant, qui est en dessous du pont Jacques-Cartier, à Montréal. On a
été engagés par le Quartier des
spectacles pour faire les Jardins Gamelin, et, depuis, des municipalités et des
villes à travers le Canada nous appellent pour faire des mandats
d'accompagnement. Ça fait qu'on veut vraiment apporter notre philosophie à un
mouvement national.
Notre
approche se structure d'une première couche. Je pense que l'ensemble des
gouvernements et nos discussions qu'on fait avec les municipalités et...
On a des budgets triennaux PTIsables, alors ça permet d'immobiliser... C'est du
jargon urbanistique, mais les PTI sont très connus. J'ai entendu qu'au
gouvernement c'était le PTQ. Alors, on investit beaucoup d'argent pour
l'immobilisation. Cependant, quand on arrive avec une couche sociale au-dessus,
il n'en reste plus, d'argent. Ça fait que le
coeur de quartier va avoir un beau lieu, mais il va se dévitaliser parce que
les équipements, souvent, sont peut-être trop dénaturés ou trop loin des
objectifs initiaux. Les gens se seraient comptés d'une table pour faire un piquenique puis ils finissent à avoir beaucoup
trop d'équipements. Ce n'est peut-être pas à l'échelle qu'ils auraient voulue.
Alors, nous, qu'est-ce qu'on veut faire,
c'est compléter les deux couches, à la fois écouter la communauté puis de sécuriser
un budget d'à peu près 1 %. Ça fait que
le budget initial pour faire l'équipement global, avec une sécurité de
1 %, permettrait d'avoir des espaces collectifs qui seraient
vivants et rassembleurs.
Alors, juste pour
donner, rapide, des exemples de nos réalisations au courant des cinq dernières
années. Jardins Gamelin, qui était un espace
oublié, mais central pour Montréal, a amené plus d'un demi-million de personnes
depuis son ouverture. Ça, c'est le
Village au Pied-du-Courant, ça fait qu'on a transformé une chute à neige en
lieu pétillant pour la communauté
locale. Ça, c'est à Québec, on est à la Marina Saint-Roch. Ça fait que, comme
vous pouvez le voir, c'est des équipements qui ne sont pas très dispendieux,
mais qui réussissent à ramener beaucoup de vie au coeur des quartiers, Marché Atwater, à Notre-Dame-des-Victoires, à
Mercier, à Hochelaga. Ça, c'est à Montréal-Nord, ça fait qu'on a un ancien terrain de
tennis qui est devenu un marché public. Et le clou, le Stade olympique.
Ça
fait que le Stade olympique, si on peut regarder, avant qu'on commence, il
était prêt pour accueillir des événements, c'était
vraiment un beau canevas. Là, on est dans le
secteur 100 de l'esplanade Sun Life... mais l'esplanade qui est le gros
espace qui est au pied du Parc olympique, du
stade. On en a fait un lieu éclectique, un peu la campagne en ville. On a eu
pendant deux ans des poules, on a
expérimenté, on a un four à pizza, on a une buvette, on a une programmation très diversifiée, on rejoint beaucoup de gens. Ça fait que, comme
vous pouvez voir, on se met en porte-à-faux du grand bâtiment, qui est
symbolique pour Montréal mais qui n'est peut-être pas à la bonne échelle pour
le quartier.
Ça,
c'est une photo qui a été prise en 1970 dans les... d'un résident d'Hochelaga
qui a vu ce grand bâtiment être érigé
juste à côté de chez lui. Puis depuis, bien, la fracture est nette. C'est un
travail d'échelle qui est difficile à combler. J'ai fait une présentation à
Amsterdam il y a quelques semaines, je pensais que c'était intéressant d'amener
les présentations que j'avais faites, mais, je suis désolé, c'est en
anglais, ça fait que je vais juste amener...
Beaucoup
de villes ont vécu un choc postolympique. Montréal l'a vécu. Montréal a trouvé
une solution avec le Parc olympique, d'en faire un espace événementiel puis
vraiment ouvert à la communauté. Ça va fait que, là, ici, le lieu que
nous revitalisons est en rouge dans l'illustration de droite. Au courant des
dernières années, pour rendre le lieu accessible à la communauté... bien, année
après année, pouvait perdre des équipements du quotidien. Ça fait qu'avant il y avait une super belle fontaine, c'est devenu
du gazon synthétique. Et c'est un peu le défi de ces grands ensembles, de
pouvoir accueillir des grands volumes. Souvent, les promoteurs qui se succèdent
vont arriver avec des ADN puis des essences
différentes et des «requirements»... des exigences qui sont le plus minimales
possible. Donc, le lieu se dénature.
Nous,
qu'est-ce qu'on fait, au lieu de voir le lieu éphémère, événementiel, on
cherche, année après année, à bâtir. Et
c'est un peu ça, quand j'ai parlé avec l'équipe du Parc olympique... C'est
notre vision, c'est de pouvoir réinvestir les lieux, en tant que porte-parole de la communauté d'Hochelaga, de faire
en sorte que le lieu soit ouvert au quartier, soit ouvert à la
communauté. Puis c'est un lieu d'expérimentation. On a une soixantaine de jours
de programmation, on est ouverts tous les
mois de l'été, et je vous invite à venir cet été. L'année passée, on a eu plus
de 40 000 visiteurs, on a engagé, sur la période estivale, 20 employés, on a généré presque un
demi-million de chiffre d'affaires. Il y a plusieurs choses à faire, comme je disais, aux Jardineries, tu peux jardiner,
tu peux manger, tu peux découvrir du contenu et tu peux aussi te poser, prendre un livre, discuter avec tes amis. Le
modèle d'affaires est quand même intéressant, c'est qu'on n'est pas dépendants
exclusivement de subventions.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Il vous reste une minute.
M. Bragoli
(Maxim) : Parfait. Et l'avantage de notre modèle, c'est qu'on
développe des revenus autonomes.
Les quatre points que
le nouveau projet de loi... qu'on trouve intéressants, c'est que ça nous donne
accès à du financement, un écosystème plus
résilient et ouvert sur le quartier. Je peux continuer les deux autres points?
C'est des matériaux aussi plus durables, parce qu'on peut s'inscrire sur
le long terme.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Il vous reste 30 secondes encore.
M. Bragoli (Maxim) : Merci beaucoup
pour ces 9 min 30 s.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Bien.
Merci pour votre exposé. Nous allons commencer la période d'échange. Alors, Mme la ministre, à vous la parole. Et nous
avons 13 min 13 s, nous raccourcissons de trois minutes sur
notre temps de parole pour rattraper le temps.
• (17 h 30) •
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, Mme la Présidente. Je suis honteuse d'être une
fille de Rosemont puis de connaître si peu la formidable activité que vous avez
mise en place avec l'aide du P.D.G. de la RIO, je suis vraiment honteuse.
Bravo! Je suis très humble devant votre
mission, qui est beaucoup plus grande que la mienne, soit dit en passant. Je
vais m'assurer que l'Alliance de l'industrie
touristique du Québec mette en valeur ce que vous faites pour le Stade
olympique, mais aussi pour tous les
habitants du quartier. Sincèrement,
M. Bragoli, je suis très humble devant vous. Bravo! Félicitations! Je
pense que tout le monde ici, autour de la table, est assez humble devant vous.
On sait que,
dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve—Rosemont, le député de Rosemont pourra clarifier
cette statistique-là, avec des gens, particulièrement dans
Hochelaga-Maisonneuve, qui vivent un peu plus en marge, hein, qui ont des difficultés, je n'ai pas le cas, là,
particulièrement pour ce qui est de Rosemont... Est-ce que ces gens-là
répondent à votre appel? Est-ce que
ceux qui sont en marge, ceux qui ont besoin d'émerger puis de sortir un peu de
leur coquille répondent à vos appels puis viennent s'installer,
expérimenter ce que vous avez à offrir?
M. Bragoli
(Maxim) : Oui, l'année
passée, on a eu plus de 40 bénévoles qui se sont impliqués pour les
différentes activités. À chaque fois, les participants aux événements
vont aller entre 30 et 2 000 personnes.
Alors, on a une très forte traction dans le quartier.
Et c'est sûr
que c'est un peu compliqué, on est à cheval entre plusieurs quartiers, mais la
majorité des gens vont venir avec leurs poussettes, preuve à l'appui,
là, je pourrais vous montrer. C'est quand même une communauté de gens qui
habitent très, très proche dans le quartier et se sentent bienvenus. Puis
c'était un peu la commande initiale, de faire en
sorte que le lieu, grâce à La Pépinière, puisse être ouvert à la communauté
locale, parce qu'à la base c'est un peu plus difficile avec un promoteur
événementiel dans une dynamique de rentabiliser son investissement sur quelques
jours. Nous, on pouvait faire sur une saison des choses qui n'étaient
pas possibles avant.
Mme Proulx (Berthier) : Est-ce que
vous croyez qu'à terme, là, avec le projet de loi n° 15, vous allez
pouvoir avoir une occupation sur quatre saisons, ce qui est absolument
formidable? Est-ce que vous croyez qu'à terme les gens de Rosemont, d'Hochelaga-Maisonneuve, mais en dehors aussi de ces
quartiers-là vont se réapproprier cet espace-là puis ils vont devenir, en quelque sorte, là, des agents
de promotion — M.
Labrecque — pour la
mise en valeur du Stade olympique?
M. Bragoli
(Maxim) : Certainement. On a déjà fait une activité hivernale dans le
passé, c'était la première de nos activités,
qui a donné naissance aux Jardineries par la suite. Mais on connaît quand même
la réalité hivernale, c'est quand même
un défi, l'hiver. Mais, si on est capable d'occuper le lieu avec un bâtiment
qui n'est pas événementiel ou qui n'est pas temporaire, nous, on peut se
projeter sur le long terme, puis faire des investissements, des choix qui sont
beaucoup plus conciliants, et offrir une programmation en hiver, chose
qu'on a de la difficulté actuellement à offrir.
Mme Proulx
(Berthier) : Sachez que le ministère du Tourisme du Québec travaille
sur une offre hivernale. Si jamais,
M. Labrecque, monsieur, on peut vous aider dans vos projets, je serai tout à
fait... bien, moins vous, M. Labrecque, plus monsieur, mais
indirectement vous êtes reliés.
Quels sont
vos projets pour le futur? Parce que vous êtes une machine à idées, et je le
dis de façon très complimenteuse, c'est
exceptionnel ce que vous présentez. Comment vous allez continuer de développer
cette offre-là puis s'assurer que les gens du quartier s'impliquent,
s'intègrent, ils deviennent des agents de promotion pour ce magnifique Stade
olympique et son quartier?
M. Bragoli
(Maxim) : La vision, pour Les Jardineries, c'était de proposer un mode
alternatif d'occupation d'un grand espace. Le Parc olympique a un
potentiel incroyable dans un quartier qui est en train d'augmenter en termes de
population puis aussi d'appropriation d'espace
public. Nous, notre souhait, c'est de faire en sorte que ce lieu-là devienne
un berceau fertile pour des gens, qu'ils
puissent venir collaborer, travailler sur le lieu. On voulait éventuellement...
on avait vu la potentielle idée d'un camping pour faire en sorte que les gens
puissent rester plus longtemps dans ce quartier. Une offre à peu chère dans le quartier pour dormir à
15 $ la nuit, ce n'est pas facile pour certains, ça fait que ça
permettrait à des gens avec des revenus plus petits de venir profiter de
Montréal et d'en dormir une expérience camping en ville.
On a le seul
four à pain dans l'espace public à Montréal. Pourquoi? Parce que la ville de
Montréal n'autorise pas les fours à
pain sur son territoire, mais cependant le fait que la RIO est une entité
provinciale, ça nous le permet, ça fait que ça nous permet d'expérimenter des
idées. Et il n'y a personne qui est mort du four à pain, ça fait que peut-être
que la ville de Montréal va le voir comme un précédent puis va explorer
ces idées-là.
Ça fait qu'il faut le voir. Je crois que le Parc
olympique a le potentiel, pour les Montréalais à l'ensemble de la ville, de devenir un incubateur pour des idées.
Nous, on l'a vécu dans le secteur 100, mais il y en a combien de secteurs,
là? Il y en a neuf. Plusieurs...
chacun d'eux peuvent avoir un ADN qui leur est propre. Nous, on a donné un ton un peu plus champêtre, mais, avec le projet du skate-board en haut, les espaces
sportifs, ça devient un espace de milieu de vie vraiment incroyable.
On en a parlé souvent, le Parc olympique a la possibilité de devenir un grand parc à Montréal. On aime beaucoup
être au Parc olympique. Notre seul défi,
nous, c'était de nous projeter plus tard... plus long que le contrat qu'on
avait la possibilité de travailler avec la RIO.
Mme Proulx
(Berthier) : Vous
m'impressionnez. Je ne sais pas combien parmi nous, ici, connaissaient cet
homme. Je suis vraiment
très impressionnée. Je vais continuer à dire à M. Labrecque que nous
devons continuer de travailler avec vous,
puisqu'il y a neuf pôles à développer. Nous pourrions peut-être
considérer à réfléchir à développer d'autres pôles. Bravo! À la lumière
de ce que j'entends, vous êtes pour moi une espèce de Dr Julien de l'intégration.
M. Bragoli (Maxim) : Je ne sais
pas si c'est une bonne chose.
Mme Proulx
(Berthier) : Oui, ce qui est
une... ce qui est une très bonne chose. Merci infiniment. Je vais céder la
place à...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci pour l'échange. Le député de Gatineau, à vous la parole.
M. Bussière : Merci. Bonjour, M. Bragoli. Comment, avec la
création de la société, pourrait-on favoriser le verdissement des installations
olympiques?
M. Bragoli
(Maxim) : Comme je vous l'ai
montré en entrée de jeu, c'est très difficile de valoriser cet espace. Les
dynamiques court terme, événementielles
peuvent être des freins pour investir. Ça
fait que, souvent,
si on projette un promoteur sur un contrat de six mois, trois mois, il
ne va pas investir dans un arbre.
La possibilité de faire des ententes plus long terme avec des gens qui vont valoriser
des secteurs, comme nous le faisons... Bien, nous, on le chérit, le
lieu, on arrose, on fait en sorte qu'il y a des légumes qui poussent sur place.
Puis, à travers ça, bien, il y a
une éducation, aussi, populaire, puis là les gens reviennent sur le site puis
prennent goût, puis c'est les
jardiniers bénévoles qui participent à l'oeuvre collective. On a planté
75 plants à l'entrée, la première journée qu'on a commencé.
M. Bussière : Ah oui? Wow! Dans une optique de développement durable, quels devraient être les changements apportés aux infrastructures
physiques du Parc olympique pour en assurer un développement optimal, tant aux
niveaux commercial, touristique, communautaire et environnemental?
M. Bragoli (Maxim) : Point de
vue équipements, je crois qu'il faudrait voir le Parc olympique comme un
canevas qui permettrait à des organisations de se déployer à moindre coût. Ce
n'est pas normal qu'on ait autant investi dans des toilettes chimiques, en tant
que promoteurs, depuis quatre ans. Je crois qu'un bloc sanitaire permanent
pourrait vraiment réduire les coûts de déploiement, parce qu'en tant que promoteur je dois assurer les
frais de maintenance et de location
des toilettes. C'est un exemple. L'accès à l'eau, l'accès à l'électricité... ça
fait que faire des pôles de déploiement avec des structures permanentes qui permettraient à des gens de venir
louer le pôle pour déployer une activité citoyenne à très peu cher.
Là, pour l'instant, si on veut déployer quelque
chose sur le Parc olympique, il faut être un promoteur aguerri : responsabilité civile, cash-flow, fonds de
développement, puis tout ça sous le signe de la température, alors, s'il pleut,
tu viens de perdre ta maison. Alors,
c'est très difficile pour quelqu'un de se déployer sur le Parc olympique avec
une vocation sociale. J'encourage des
initiatives, sur l'ensemble du lieu, qui permettraient des pop-up à moindre
coût. Je pense que ce serait... Pour répondre à votre question.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Maintenant, la parole est au député de Mégantic.
M. Jacques :
Oui. Bonjour, M. Bragoli. J'aimerais continuer sur le sujet, là, que...
Vous parlez de pérennité, des pépinières,
et tout ça. On parle de toilettes chimiques. Est-ce que vous avez... Vous
n'êtes pas capable de signer des contrats à long terme pour occuper les
lieux? Est-ce que c'est ça, la problématique, ou c'est d'autre chose?
M. Bragoli (Maxim) : Je n'ai
pas bien compris la question.
M. Jacques :
Est-ce que c'est que... Vous ne pouvez pas signer des contrats à long terme
pour occuper les lieux dans une longue période. Est-ce que c'est une de
vos problématiques?
• (17 h 40) •
M. Bragoli
(Maxim) : Oui. C'est certain que, si on était en mesure de projeter
nos investissements sur une temporalité plus longue, les amortissements
seraient plus faciles. On doit amortir 100 000 $ sur 30 jours
d'activité. C'est extrêmement périlleux
comme activité. On a un organisme sans but lucratif. On a une centaine
d'emplois qui dépendent de notre santé financière. Alors, quand il
pleut, c'est difficile.
Je ne sais
pas si c'est au promoteur à investir pour des toilettes, un bloc sanitaire.
Même si quelqu'un se voit sur 10 ans,
il va trouver les équipements. Mais à qui revient la... Tu sais, quand on prend
un building, on le loue, il y a le «base building», il y a l'enveloppe, puis après ça on fait les améliorations
locatives à l'intérieur. Mais, peut-être, ce genre de modèle pourrait
être intéressant pour le Parc olympique, pour permettre à des gens de venir.
Il
y a deux types de promoteurs, à mon avis, qui vont travailler, et je ne me vois
pas comme un promoteur, je me vois
plus comme une organisation citoyenne qui cherche à revitaliser le Parc
olympique : promoteur symbole promotion, marketing et vente. On
n'est pas dans cette dynamique-là, on est vraiment plus un partenaire de
travail. Et, les différents investissements
pour le besoin de l'événement, bien, je n'investirai pas 100 000 $
pour un bloc sanitaire que je vais utiliser pendant cinq jours. Si j'ai
la garantie que je suis là pendant 10 ans, bien, c'est un sujet de
négociation.
M.
Jacques : Donc, les changements à la structure de la société... en la
transformant en société, c'est un avantage pour vous pour pouvoir
négocier des contrats à plus long terme.
M. Bragoli (Maxim) :
Clairement.
M. Jacques :
Parfait. Puis, bon, comment la société devrait aborder la cohabitation du pôle
touristique d'envergure internationale avec vos événements, avec la
communauté, avec tout le monde autour du quartier? De quelle façon vous voyez
ça, vous?
M. Bragoli
(Maxim) : Notre modèle au niveau de notre structure, c'est qu'on n'est
pas... on ne vise pas les touristes, mais
les touristes viennent. Juste pour dire, on a été une des campagnes qui ont été
présentées à New York. À New York, c'est Les Jardineries qui sont présentées proche de Times Square.
Ça fait qu'on le sait, qu'on accueille les touristes, mais on a vraiment, à la base, cherché à créer une identité
locale. Puis, quand on parlait, d'entrée de jeu, de vie de quartier, je pense
qu'Hochelaga...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il vous reste 25 secondes.
M. Bragoli
(Maxim) : Pardon. Alors, je crois que les touristes et les locaux
peuvent très bien cohabiter sur une esplanade
comme ça, il y a beaucoup de place. C'est vraiment une question de trouver des
façons de cohabiter. Tout le monde boit de la bière.
Des voix : Ha, ha, ha!
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Elle est bonne! Bien, c'est bien.
Merci. Merci pour le bel échange. Nous y allons maintenant avec le
député de Viau.
M. Benjamin :
Merci pour votre présentation. Très content d'ailleurs que vous ayez pu courir
10 minutes pour arriver jusqu'ici,
donc, parce que, cette présentation-là, je pense qu'on aurait tort de s'en
priver. Donc, une excellente présentation.
Première
demande que j'ai à vous faire, M. Bragoli : Est-ce que vous pouvez
nous déposer... pourriez-vous déposer cette présentation auprès de la
commission, s'il vous plaît?
M. Bragoli (Maxim) : J'aimerais
bien. C'est possible.
M. Benjamin :
D'accord. Maintenant, la première question que j'ai pour vous, je connais
certaines de vos réalisations, dont
les Jardins Gamelin, entre autres. Actuellement, La Pépinière travaille...
Principalement, vos partenaires, est-ce que ce sont les municipalités ou
c'est plutôt d'autres instances?
M. Bragoli (Maxim) : On a un
modèle d'affaires à... triparti. On a 30 % de notre chiffre d'affaires qui
est des revenus autonomes, un tiers qui est des revenus de mandats conseils, ça
fait que les municipalités nous paient pour les aider avec des mandats précis, et le tiers qui est des subventions, les
subventions sont provinciales et municipales. Et on a aussi du
financement philanthropique.
M. Benjamin : O.K. Et qu'en
est-il de votre modèle d'affaires en lien avec la RIO actuellement?
M. Bragoli
(Maxim) : Oui. Actuellement, le grand déficit... On se trouve dans un
vide administratif. On a eu un support de la RIO pour initier le projet, qui
est un financement qui était dégressif. On arrive à la fin de cette subvention.
On a eu un fond du PRAM-Est de la ville de
Montréal, plan de revitalisation de l'est de Montréal, qui commence à Pie-IX.
On a eu, les deux premières années, près de 100 000 $ pour initier
puis faire les constructions qu'on vous a montrées. Et là, aujourd'hui, on se trouve dans un vide
subventionnaire, à la fois la RIO et
la ville se renvoient la balle de qui qui devrait financer ce genre
d'initiative, parce que le 50 000 $ qu'on offre en culture et en
services pour la communauté n'est pas finançable parce qu'on se trouve dans un désert
de subvention.
M.
Benjamin : Je pense que, Mme la ministre, vous êtes avec nous?
D'accord. Sur le désert de financement, en fait.
M. Bragoli (Maxim) : Bien, c'est un
désert de financement puis c'est un désert de béton. Alors, on pourrait
éventuellement trouver des solutions pour... Il y a plusieurs municipalités,
arrondissements qui sont autour du Parc olympique
et ça amène une déresponsabilisation des différents arrondissements. La ville
de Montréal, bien, ça reste la terre d'accueil
quand même, même si c'est hors arrondissement. On a de la difficulté à arriver
au niveau municipal. Les fonds de support de ce
genre d'initiative, vu que c'est au Québec, c'est difficilement finançable. Et
là, quand on arrive du côté du gouvernement,
bien, on a travaillé avec le PRAM... pas le PRAM, le FIRM, le Fonds de
revitalisation... d'initiative, de rayonnement
de la métropole, avec la ministre Rouleau, qui nous finance pour ce genre
d'initiative. Mais c'est des durées de trois ans. Alors, c'est un
casse-tête financier.
M.
Benjamin : Vous nous avez présenté une tarte avec le pourcentage
visiteurs, touristes. En termes de nombre, est-ce que vous avez des
chiffres là-dessus?
M. Bragoli (Maxim) : C'est très difficile de chiffrer parce que ça
reste un lieu public. Les 40 000, c'est aux clics à l'entrée, parce qu'en période événementielle on a des gens qui calculent l'entrée,
l'achalandage. Il y a une capacité maximale de 1 000 personnes, alors, quand on fait une
activité, on ne veut pas dépasser ce volume. Ça fait qu'on sait que ça,
c'est le nombre de personnes qu'on a
accueillies. Mais le ratio montréalais-tourisme, c'est difficile à dire, je ne
connais pas les vrais chiffres
finaux. Ça, c'est suite à des sondages qu'on a faits, ça fait que c'est une
extrapolation, mais c'est plus à titre imagé qu'un vrai pourcentage.
M.
Benjamin : Comme partenaire de l'actuelle RIO, comment voyez-vous le
positionnement de cette institution en lien avec tout ce qui s'appelle
développement durable au cours des dernières années?
M. Bragoli
(Maxim) : Je ne suis pas sûr de comprendre la question.
M.
Benjamin : Comme partenaire de la RIO, donc, comment voyez-vous le
positionnement de l'actuelle RIO, donc, en tout ce qui concerne le développement durable? Pensez-vous qu'il y a
des efforts supplémentaires qui doivent être faits? Si oui, dans quels
secteurs?
M. Bragoli
(Maxim) : On parle de la RIO en 2017, 2016 et avant?
M. Benjamin :
2017, 2018 et 2019. Nous sommes en 2019.
M. Bragoli
(Maxim) : Je crois qu'en termes de développement durable la RIO a fait
beaucoup d'efforts pour solliciter le
quartier, s'intégrer, puis de vraiment briser la rupture entre le quartier et
le lieu, et moi, je pense que c'est un pas
vers le développement durable parce que la possibilité pour les citoyens de le
côtoyer au quotidien puis éventuellement, à travers Les Jardineries, de
pratiquer le jardinage ou des activités de socialisation, bien, ça réduit
l'empreinte carbone, les gens n'ont plus
besoin d'aller au centre-ville pour boire un verre ou socialiser, ça crée un
sentiment d'appartenance au lieu. Ça fait que moins de voitures, plus
d'arbres, moi, je crois que c'est très bien.
M.
Benjamin : On a beaucoup parlé, lors de cette consultation, de
gouvernance jusqu'à présent, et un enjeu que, notamment, les élus de la
ville de Montréal nous ont présenté, c'est l'enjeu de s'assurer que cette
nouvelle société soit une société... et je
vais citer Mme Laurence Lavigne Lalonde, où elle parle d'une vocation
familiale. J'aimerais peut-être vous entendre là-dessus, sur la vocation
de la nouvelle société.
• (17 h 50) •
M. Bragoli
(Maxim) : La société du Parc olympique a la possibilité de rejoindre
les intérêts de la ville de Montréal, ce
n'est pas si compliqué. Je pense que le simple fait d'assumer d'être un parc,
de pouvoir créer des écosystèmes, puis
qui s'inscrivent dans le durable, peuvent rejoindre les intérêts de la famille.
Ce week-end, on a la Fête de la famille, il y a plus de 1 000 personnes qui vont venir aux Jardineries,
c'est un lieu ombragé, c'est un lieu où il y a des jeux pour les enfants.
Il y a une offre pour les enfants et les familles. Je pense que c'est juste une
question de pouvoir aménager les espaces
pour accueillir ces usagers qui va faire en sorte que la société va vraiment
bien répondre aux intérêts des familles. Je m'excuse, c'est un peu une
longue réponse, mais...
M.
Benjamin : Je comprends aussi qu'actuellement La Pépinière offre une
programmation quatre saisons. Est-ce que c'est le cas?
M. Bragoli
(Maxim) : Non, actuellement, c'est trois saisons...
M. Benjamin :
Trois saisons.
M.
Bragoli (Maxim) : Les modèles économiques pour l'hiver sont vraiment
plus difficiles, il y a moins d'achalandage. Donc, c'est plus difficile d'offrir une programmation en hiver. Donc, ça
demande du financement ou un historique de clientèle qui ferait que ce seraient des gens qui
viendraient en hiver. On a fait l'Hivernale en 2014 ou 2015 et on avait une
offre de patin sur glace, on avait des restaurateurs, on avait du
curling. On a eu quand même beaucoup de succès avec l'activité, mais ça s'est
avéré un désastre financier pour nous, parce qu'on avait projeté des revenus
équivalents au Village au Pied-du-Courant,
on n'est pas dans les mêmes modèles de revenus autonomes. Puis, comme vous
pouvez voir, c'est la moitié de nos revenus, ça fait que, si on ne génère pas
suffisamment, bien... Le personnel qui travaille sur place, c'est notre
principale dépense.
M. Benjamin : Au niveau de
votre modèle de gestion, gestion par projet, qu'en est-il de la situation
budgétaire? Donc, vous nous avez
parlé un peu tout à l'heure de la situation par rapport à vos installations au
niveau de la RIO, et ailleurs... et
je comprends qu'il y a beaucoup de projets à Montréal, il y a un projet à
Québec. Est-ce que vous avez d'autres projets ailleurs au Québec, à part
ces projets-là?
M. Bragoli
(Maxim) : On est en train d'aider la ville de La Malbaie pour leur
front fluvial, on devrait déployer quelque
chose l'année prochaine. On aide d'autres communautés, on est en discussion
avec Saint-Lambert, Laval. On a aidé des
municipalités comme Joliette. On est en discussion avec Magog. On a une
capacité d'aider les municipalités à retrouver leur coeur de quartier, et notre
façon de travailler avec les citoyens est un modèle assez innovateur. Et là on
fait beaucoup de formation et de
coaching. La matérialisation de nos projets n'est pas encore pleinement
arrivée, parce qu'on commence avec du conseil, qui devient
éventuellement des équipements sur le long terme.
M.
Benjamin : Donc, on comprend qu'il y a un véritable enjeu de
financement. Donc, je pense qu'au coeur de votre développement, donc,
c'est l'enjeu de financement, l'accès au financement, c'est ça?
M.
Bragoli (Maxim) : Oui, je crois que tous les promoteurs et les gens,
organismes et citoyens qui désirent venir faire des activités sur le Parc
olympique ont des enjeux de financement.
M. Benjamin :
Alors, écoutez, face à ce que vous nous avez présenté, donc, moi, je n'ai que
des remerciements à vous présenter, des
félicitations, donc, en espérant que ce qui s'en vient permettrait justement...
que ce soit au niveau du cadre, donc de permettre de voir à un
meilleur... un plus grand développement de vos projets. Merci.
M. Bragoli
(Maxim) : Merci.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Merci pour l'échange. La parole est maintenant au député
de Rosemont.
M.
Marissal : Merci, Mme la Présidente. M. Bragoli, moi, je connais vos
installations à Montréal, que je fréquente d'ailleurs à l'occasion, et je n'avais pas eu le plaisir de vous
rencontrer. Je dois dire que, comme la ministre, c'est une sacrée belle
découverte. Je suis assez impressionné aussi, ça foisonne. Vous allez
probablement faire partie de la génération et des créateurs qui vont sauver le Stade olympique de
son image, c'est vraiment encourageant, c'est vraiment enthousiasmant de
voir ça.
Puis,
pour la ministre, bien, vous êtes toujours la bienvenue, d'autant que vous
connaissez bien le coin. Il paraît qu'il y a de la salsa la fin de
semaine...
Des voix :
...
M. Marissal :
...je paie une bière, puis on fait quelques pas de danse avec les
Latino-Américains qui ont envahi la place, apparemment, c'est très sympathique,
d'ailleurs, la fin de semaine, d'aller voir ça.
Sur
ce, je suis en train de brûler mon temps avec des futilités, mais je voulais
vous demander, si je comprends bien votre modèle d'affaires :
Est-ce que vous payez un loyer à la RIO?
M. Bragoli
(Maxim) : Non.
M. Marissal :
Vous ne payez pas de loyer. Évidemment, au Pied-du-Courant non plus.
M. Bragoli
(Maxim) : Non.
M. Marissal :
Gamelin non plus.
M. Bragoli
(Maxim) : Non.
M.
Marissal : Donc, c'est une
particularité de votre modèle d'affaires, vous ne payez pas le loyer, vous
investissez un lieu, souvent à la demande du lieu en question.
M.
Bragoli (Maxim) : Oui, mais il y a
la possibilité, dans des relations, d'envisager des entreprises
d'économie sociale qui pourraient avoir des modèles
d'affaires qui entrevoient une concession qui pourrait éventuellement payer un
loyer. Mais nous ne payons pas de loyer,
nous sommes des acteurs de revitalisation puis on cherche à révéler les
possibles du lieu. Ça va faire cinq ans maintenant qu'on travaille sur
l'espace, et là il y a presque 300 000 personnes qui ont vu le potentiel du Parc olympique. On le chérit, on
l'aime. On aime beaucoup être au pied de ce géant. Ça humanise. C'est comme
être au pied d'une grande montagne.
M. Marissal :
La buvette, par exemple, paie un loyer, ou c'est vous qui l'opérez?
M. Bragoli (Maxim) : Nous opérons
l'ensemble du lieu. On est responsables de la buvette. C'est les revenus
autonomes que je parlais plus tôt.
M.
Marissal : D'accord. Je fais rapidement. Est-ce que vous favorisez
l'embauche locale, par exemple, au stade, au Parc olympique? Vous êtes
dans Hochelaga-Maisonneuve.
M. Bragoli
(Maxim) : Notre quartier général est à quelques kilomètres, là, moins
de deux kilomètres, on est situés Moreau
et Ontario. Ça fait que les employés viennent à vélo travailler à notre quartier
général, et ils font la route en vélo pour aller aux Jardineries. Donc,
oui, les employés sont locaux.
M. Marissal : O.K. Bien, il me reste
juste quelques secondes pour vous remercier vraiment sincèrement de la
présentation puis des efforts que vous faites aussi. C'est vraiment...
M. Bragoli (Maxim) : Merci.
M. Marissal : C'est enthousiasmant.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, la parole est à la députée de Gaspé.
Mme Perry
Mélançon : Donc, pour conclure toute la journée d'audiences publiques,
j'aimerais vous remercier d'être venu
nous présenter votre mission, ce qu'est votre OBNL. J'allais justement vous le
demander, si c'était à caractère lucratif
ou non, parce que, sinon, je me suis dit, c'est quelque chose qu'on voit à
l'émission Les Dragons, puis là ça enflamme tout le monde, puis ça va chercher beaucoup de
subventions. Parce que, vraiment, c'est un... Vous avez vraiment une mission
unique. Puis je me demandais : Vous avez probablement un réseau de
contacts, vous avez probablement d'autres gens ou d'autres projets en tête à vocation sociale, qui a un apport pour
l'industrie touristique, donc est-ce que vous auriez envie de nous... de faire la promotion de ce côté-là,
social, qui fait beaucoup de bien, là, à l'industrie, et comment on peut vous
faciliter la vie dans votre travail?
M. Bragoli
(Maxim) : On est en discussion avec le parc La Fontaine pour ramener
le projet des Merveilles, ça fait qu'animer le bassin et d'en faire un lieu
quatre saisons, avec une offre ludique, et pour aussi naviguer sur le bassin. Ça,
c'est le projet qu'on met de l'avant.
Et l'autre projet, aussi, qu'on est en train de
développer, c'est les maisons de quartier. Un peu comme le YMCA invite les gens à se retrouver à travers le sport,
nous, on veut permettre aux gens de retrouver leur citoyenneté à travers un
nouvel équipement civique qui permettrait aux gens de réfléchir, un «think
tank» pour l'espace public. Alors, ça, c'est notre grand projet qu'on est en
train de déployer, et on travaille... on est en train de faire une levée de
fonds pour notre mission. Souvent, nos réalités financières nous empêchent de
pleinement aboutir notre mission.
Mme Perry
Mélançon : Parce que vous êtes un peu pris dans plusieurs programmes
gouvernementaux du fait que vous êtes un organisme communautaire et que vous
avez aussi, quand même, des retombées dans l'industrie touristique.
Donc, est-ce que vous avez un peu l'aide de tous les ministères qui sont
concernés ou ça pourrait être davantage?
M. Bragoli
(Maxim) : Je pense qu'on a un bon support. Une partie des Jardineries
a profité de Tourisme Montréal, d'un
financement, cette année. Je souligne que le fait qu'on ne soit pas une
corporation nous empêche d'aller chercher du financement et de mettre à
l'échelle notre modèle.
Je suis
membre du conseil exécutif de la chambre de l'économie sociale de Montréal...
de l'île de Montréal, et c'est un gros défi pour les organisations comme la
nôtre d'aller chercher du financement. Il existe très peu de façons d'obtenir
du financement pour un promoteur à vocation
sociale. Alors, quand vient le temps de courir contre des promoteurs qui sont
plus fortunés ou qui ont du inc., ils vont toujours gagner au niveau de
l'appropriation des espaces publics.
La Présidente (Mme IsaBelle) : C'est
parfait. Votre temps est écoulé...
Mme Perry Mélançon : Merci pour les
clarifications. Merci beaucoup.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : J'ai été absorbée, même, vous avez pris 15
secondes de plus. Alors, je m'en excuse. Merci. Merci beaucoup pour
votre contribution aux travaux de la commission.
Document déposé
Je veux préciser que la ministre a répondu à la
demande du député de Viau. Elle a déposé le document demandé, c'est-à-dire le document Extrait authentique du
procès-verbal d'une assemblée du conseil municipal, celui de la séance du
20 février 2017. Alors, le document a été déposé. Merci, Mme la
ministre.
La commission
ajourne ses travaux jusqu'à demain. Alors,
à 9 h 30, on se retrouve ici pour continuer les audiences. Je
vous souhaite une bonne soirée. Merci.
(Fin de la séance à 18 heures)