(Onze heures vingt-trois minutes)
Le
Président (M. Hardy) : Alors,
bonjour à tous. Je demanderais votre consentement qu'on puisse commencer un peu plus de
bonne heure. Est-ce qu'il y a consentement pour tout le monde?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Hardy) :
Merci. Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance
de la Commission de l'économie et du travail ouverte. Je vous souhaite la bienvenue et je demande à toutes les
personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs
téléphones cellulaires.
La commission
est réunie afin de poursuivre les consultations
particulières et les auditions
publiques sur le projet de loi
n° 67, Loi visant principalement à améliorer l'encadrement de
l'hébergement touristique.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Tremblay (Chauveau) est remplacée par M. Bourgeois (Abitibi-Est) et M. Lamontagne (Johnson), par M. Martel (Nicolet-Bécancour).
Auditions
(suite)
Le
Président (M. Hardy) :
Merci. Cet avant-midi, nous entendrons les ATR associées du Québec
et la Fédération québécoise
des municipalités.
Je souhaite
la bienvenue aux ATR associées du Québec. Je vous invite à vous présenter, ainsi que les
personnes qui vous accompagnent, et faire votre exposé. Vous disposez
d'un maximum de 10 minutes.
Les
Associations touristiques régionales associées
du Québec inc. (ATR associées du Québec inc.)
M. Côté
(Jean-François) : Alors, merci, M. le Président, merci de nous accueillir. Mme la ministre, membres de la commission,
membres des différents cabinets et du personnel du ministère, ça fait plaisir
d'être ici.
Je me
présente, Jean-François Côté, je suis le vice-président d'ATR associées
du Québec. Je suis également le président
du conseil de l'ATR Québec, l'Office du tourisme de Québec. Et, dans ma job
de jour, je suis un hôtelier ici, à Québec. Ça me fait plaisir de vous présenter également
François Chevrier, qui est P.D.G. d'ATR associées du Québec. François.
M. Chevrier (François G.) : Bonjour
à tous. Juste d'entrée de jeu, pour situer qui nous sommes, donc ATR associées, c'est une organisation sans but lucratif qui regroupe les associations touristiques régionales, donc les ATR, à la fois pour des enjeux de concertation mais également
d'action collective.
Le réseau des
ATR, on se rappelle, le Québec est découpé en 22 régions touristiques.
Chaque région correspond donc au territoire
d'une ATR, à des organisations qui existent depuis déjà une
quarantaine d'années, organismes sans
but lucratif qui regroupent, à travers leur membership respectif, plus
de 9 700 entreprises et organismes touristiques de toutes les régions du Québec, de tous les secteurs
d'activité du tourisme, qui jouent un rôle au niveau du leadership régional.
Rappelons-nous que le ministère du Tourisme
n'a pas de direction régionale, c'est plutôt un mandat, une collaboration
qui existe en partenariat avec les ATR
depuis nombre années, et donc des mandats de concertation régionale d'accueil,
d'animation du milieu, de structuration de
l'offre, d'orientation du développement et naturellement, ce qui est central
dans le mandat, la promotion de la région et du Québec.
Donc, des
organismes qui rassemblent largement, qui s'impliquent auprès des instances
régionales de développement également
et qui, avec leurs liens avec le milieu, réussissent à générer de l'effet de
levier et fédérer des efforts et des actions collectives en termes de développement et de promotion. On parle de plus
de 25 millions d'effet de levier, de participation du milieu dans
les actions des ATR.
M. Côté (Jean-François) : Ce qui
nous amène ici ce matin, je pense que c'est de souligner l'importance du tourisme au Québec. On a embarqué dans un
processus avec le ministère depuis au-delà de deux ans, ce qui a vu
l'accouchement du PDIT, qui est un
document référence que tout le monde, au niveau de l'industrie des ATR, a
accepté comme étant un excellent parcours, un excellent plan de match
pour notre industrie. Pendant le déploiement du PDIT, on a remarqué qu'il y avait certaines lacunes au niveau de
l'atteinte des objectifs. Je pense que c'est important de souligner qu'encore
là cette analyse-là s'est faite en concert avec tous les intervenants de
l'industrie.
On est contents ce matin de pouvoir
venir participer à un projet qui va permettre à notre industrie de continuer
sa croissance, qui va permettre à notre
industrie également de trouver des solutions pour aller encore plus loin. Vous
n'êtes pas sans savoir que le
tourisme au niveau international est en croissance de manière importante. Il y
a des opportunités qu'on doit saisir,
et c'est dans le cadre de ce qu'on fait ce matin, là, qu'on veut s'assurer de
saisir toutes ces opportunités-là.
Je
pense qu'on est à l'aboutissement d'un cheminement qui devrait porter des
résultats. Et, nous autres, actuellement,
ce qu'on veut voir, c'est comment, dans l'atteinte de ces résultats-là, on peut
revoir un peu la gouvernance, et
c'est ce qui a été mis sur le terrain. Et il y a des détails sur lesquels je
pense qu'il est important de mettre l'accent, François va vous faire un peu le sommaire de ces
détails-là, mais je pense qu'avec le projet de loi n° 67 il y a des
éléments qui vont aller... on est vraiment dans la bonne direction pour
aller où on veut se rendre, en gros. François.
M. Chevrier (François G.) : Donc, la démarche que la ministre nous a invités
à entreprendre avec elle — il y a déjà près de
18 mois qu'on a ces collaborations-là — visait à la fois des éléments du modèle
d'affaires et des éléments de gouvernance de l'industrie touristique. Les éléments liés au modèle d'affaires — je pense que vous avez plusieurs des
partenaires, des collègues qui sont
venus vous rencontrer dans les dernières consultations — on avait des préoccupations, comme
industrie, au niveau du soutien au
développement de produit, de l'intelligence, la connaissance stratégique,
l'intelligence de marché au niveau de
la cohésion, de la promotion internationale. Donc, plusieurs éléments très
fonctionnels qui touchaient les orientations,
les programmes, l'encadrement légal étaient identifiés, notamment aussi la
question de l'encadrement de l'hébergement
commercial, étaient les éléments qui touchaient nos revendications ou nos
souhaits en termes de développement du modèle d'affaires.
Et
il y avait tout le volet au niveau de la gouvernance du tourisme québécois. Là,
on est plus dans l'univers des rôles
et responsabilités, assurer plus de cohésion dans l'intervention des différents
acteurs, plus d'efficacité dans notre façon
d'agir, Et, plus spécifiquement, ce qui avait été souligné par les
entrepreneurs et les partenaires, c'était au niveau de la promotion
internationale, donc s'assurer d'aller augmenter l'efficacité des actions, la
mise en commun des forces vives et faire en sorte qu'on agit de façon
plus concertée avec une meilleure force de frappe.
• (11 h 30) •
Donc,
on était très satisfaits au dépôt de la proposition du projet de loi n° 67
de retrouver, dans cette proposition de
loi là, des éléments qui touchaient ces deux volets-là. Donc, on voudrait
traiter en premier lieu du volet de l'encadrement de l'hébergement commercial, qui était plus un des
éléments de préoccupation au niveau du modèle d'affaires. Je pense que vous
avez eu plusieurs collègues avec qui on collabore, là, des associations
d'hébergement qui sont venus vous présenter,
je pense... ils ont défendu beaucoup d'éléments. Au niveau des détails
techniques, je vais même... on n'ira pas essayer de faire mieux que les experts, donc on se réfère aux
recommandations qui ont été émises dans leurs différentes interventions et leurs différents mémoires, mais
quand même soulever que, d'un point de vue de mise en marché de la destination, d'un point de vue de région
touristique, l'évolution de la réalité, qui nous amenait à avoir des réflexions
sur l'encadrement de l'hébergement,
on est contents que ça n'ait pas été une approche nécessairement trop
coercitive. C'est des réalités avec lesquelles on doit, comme industrie,
apprendre à évoluer.
Le
premier élément était la diversification des modes d'hébergement, de voir
l'émergence de nouveaux types. Donc, on pense au prêt-à-camper comme
nouvelle façon de s'héberger, de la conversion, utilisation de plus en plus fréquente des résidences étudiantes sur les
périodes de haute saison et tout le volet de l'hébergement collaboratif, donc
l'hébergement chez le particulier, ça représente aussi des atouts, des
opportunités d'affaires pour les destinations. Par contre, on était, nous aussi, fortement préoccupés que, ces nouvelles
offres là, qui pourraient enrichir et devenir un atout, ils jouent selon
les règles du jeu, qui font que c'est équitable pour l'ensemble des
exploitants.
Même principe au
niveau des plateformes collaboratives. Ça ajoute des nouvelles
plateformes, des nouveaux réseaux pour
commercialiser de l'offre d'hébergement. C'est apprécié et couru des
clientèles. Donc, il y a là, pour une destination,
une façon d'aller rejoindre, puis de convaincre, puis de séduire des clients.
Par contre, on veut s'assurer que ceux
qui utilisent les plateformes le font dans un enjeu de qualité et de sécurité
des visiteurs, avec des règles, encore là, équitables pour tous les
exploitants.
Donc,
on n'en a pas contre les nouveaux modes d'hébergement, on n'en a pas contre les
nouveaux modes de mise en marché,
mais sur une équité de base. Et, en ce sens-là, le projet de loi, je pense, en
assujettissant des nouvelles catégories, en précisant les règles du jeu pour l'hébergement chez le particulier,
en reconnaissant la réalité du prêt-à-camper comme nouvel univers, vient
apporter un encadrement qui était souhaité et auquel on est favorables.
Et naturellement,
d'un point de vue d'organisme mandataire au niveau de la taxe sur
l'hébergement, on était conscients qu'on
faisait des actions de promotion qui bénéficiaient à tout le monde. Donc, quand
on fait la promotion d'une région et
que les gens choisissent un mode d'hébergement dit alternatif, ces gens-là
bénéficient de la promotion de la région. Donc, c'est tout juste qu'ils soient
tous assujettis à la taxe et que tous contribuent à la promotion, puisqu'ils en
bénéficient. Donc, en ce sens-là, on accueille les modifications
proposées à la loi sur l'hébergement.
Le
deuxième volet est au niveau de la gouvernance de l'industrie. ATR associées
est un partenaire très ouvert, très impliqué dans tout l'exercice de
réflexion sur les éléments de gouvernance, a tout de suite embrassé le
chantier, a mobilisé l'ensemble des régions.
On s'est réunis sur une base provinciale, tous les acteurs, et on a eu des sommets,
des rencontres de discussion. Il y
avait une réelle ouverture et un réel souhait de trouver des façons de changer
la donne puis de faire évoluer nos pratiques en termes de collaboration,
tous ensemble.
Et rapidement on a
été obligés de se dire qu'il fallait, entre autres, être plus agiles et plus
habiles avec les autres réseaux de
partenaires, avec qui il y avait des collaborations, mais ce n'était pas
toujours structuré ou évident. Donc, je parle de nos amis les ATS, les sectorielles. Donc, rapidement, la main a
été tendue pour dire : Comment on travaille mieux ensemble? Comment on fédère nos efforts? Comment
on se partage plus nos planifications, nos informations dans le but de
rendre un meilleur service à l'entrepreneur, que l'on partage comme membre dans
ces réseaux-là?
Et
rapidement on a entamé des discussions sur la formation d'une alliance des
différents... des trois grands réseaux associatifs
québécois, donc ATR associées, ATS Québec et l'AQIT. Et cette volonté-là de se
regrouper, ne serait-ce que sur notre
base à nous de gouvernance et de partage d'information, était déjà en soi une
bonne idée. Et, dans nos échanges avec
Mme la ministre, devant le souhait de l'industrie de se doter d'une entité
marketing plus souple, plus agile, rapidement devenait intéressant d'explorer l'hypothèse que cette alliance-là
devienne ce mandataire-là et que l'industrie touristique puisse prendre
en main une partie importante de son modèle d'affaires, qui est la
commercialisation du Québec à l'international.
Donc, que le projet de loi n° 67 apporte des modifications qui permettent
à la ministre de confier un mandat à une
entité externe, bien encadrée, le mandat de promotion hors Québec, est donc
très bien accueilli par l'industrie et par le réseau des ATR.
Et le projet
d'alliance, donc notre volonté confirmée de regrouper les trois associations en
une seule entité et que cette
entité-là... — aux
Assises du tourisme, Mme la ministre a confirmé son intérêt à ce que ce
regroupement-là, si la loi est
adoptée, soit le mandataire — pour nous, représente une occasion
incroyable de se doter d'une structure qui va pouvoir permettre la mise en commun de plus de fonds, la mise en commun
puis l'élaboration d'un plan de marketing unique, un élément plus largement fédérateur des actions, une meilleure
concertation, une meilleure vue d'ensemble de toutes les interventions
du Québec en promotion à l'extérieur du Québec. Donc, on accueille ce volet-là.
J'ai naturellement vu certaines des
interventions des collègues ici, à la commission, j'imagine qu'on aura des
échanges sur l'encadrement de cette commission-là. Je peux vous dire déjà :
Dans les échanges préliminaires entre les
principaux partenaires, on est très,
très sensibles à ça, à la fois pour
être un bon mandataire et un répondant auprès du gouvernement, mais
aussi, je vous dirais, pour être aussi un bon mandataire et un bon répondant
auprès des entrepreneurs...
Le Président (M. St-Denis) : En
terminant.
M. Chevrier (François G.) : ...les
15 000 entrepreneurs que ces trois réseaux-là regroupent.
Donc, on
accueille de façon très favorable le projet de loi n° 67 et on souhaite,
puisque c'est une pièce maîtresse du modèle d'affaires qui a été
présenté aux assises, on souhaite même son adoption le plus rapidement
possible.
Le
Président (M. St-Denis) : Je vous remercie pour votre exposé. Alors,
nous allons entamer la période d'échange. Mme la ministre, la période
est à vous.
Mme Vien :
M. Côté, soyez le bienvenu. M. Chevrier, soyez, vous aussi, le bienvenu. On est
contents de vous rencontrer. Ce n'est
pas parce qu'on ne s'est pas vus souvent les derniers temps, au contraire, on a
eu l'occasion de bavarder souvent
ensemble, d'échanger, d'avoir de bonnes conversations, quelquefois costaudes,
c'est arrivé, oui, avec d'autres associations
aussi. Quand on déblaie un terrain, quand on crée quelque chose de nouveau,
évidemment ça donne lieu à de bons échanges, et ça, j'ai beaucoup
apprécié ça.
Et j'ai beaucoup apprécié aussi votre
disponibilité puis votre engagement, votre dévouement à l'intérieur de toute cette démarche, et je vous en remercie. Ça
donne ce que nous avons devant nous aujourd'hui. Je pense que — vous l'avez souligné — nous avons un bon projet de loi. Nous aurons aussi un bon
règlement, je pense. Avec les parlementaires, nous aurons l'occasion de le peaufiner, de le rendre encore meilleur.
Mais je pense que nous avons quelque chose devant nous qui est colossal, qui va venir changer la
donne au niveau du tourisme, en particulier du tourisme hors Québec, pour
arriver justement à ces objectifs qui sont
tous les nôtres, c'est-à-dire le 7-7-50 000, là : le 7 millions
de visiteurs supplémentaire, le 7 milliards de retombées
économiques supplémentaires d'ici 2020 et idéalement la création de 50 000 emplois.
50 000 emplois, ça s'entend, c'est partout au Québec, hein? C'est
chez nous, c'est chez vous, c'est dans tous
les comtés que compte le Québec. Alors, évidemment, ça a une répercussion très
positive dans l'oreille des parlementaires ici.
Cet enlignement que nous prenons, c'est aussi un
enlignement qui va permettre, vous l'avez dit... Il y avait plusieurs
associations, les trois grandes associations nationales. Ce projet de loi vient
faire en sorte, si nous allons de l'avant,
qu'effectivement il y ait rationalisation — passez-moi l'expression — de ces organisations-là pour se donner une
vision commune, pour une première fois presque, une vision commune de
travailler ensemble sur un même objectif à partir
d'un plan marketing unique, sous la responsabilité de la ministre, bien
entendu, tout le monde a bien compris ça. Bien, ça, c'est nouveau, puis ça, c'est de bon augure aussi, qu'on ait
une pensée... bien, qu'on soit tous en adhésion, si vous voulez, à ce plan unique et à cet enlignement
qu'on va se donner sur la scène internationale et sur le hors Québec. Et c'est surtout cette cohérence qu'on va aller
chercher à l'international. Moi, ça m'a toujours un peu dépassée de savoir
qu'il y avait sept, huit, neuf, 10 ATR
qui pouvaient se présenter, et des ATS aussi, là, dans certains salons. Et puis
me semble-t-il que c'était un peu
porter flan à la confusion chez ceux chez qui on se présentait. Ce n'est plus
la destination du Québec qu'on allait
vendre, mais bien chacune de nos petites... ou de nos destinations régionales.
Alors, je pense que c'est quelque chose qui va être assez spectaculaire
comme changement.
• (11 h 40) •
M. Chevrier, je vous connais, et M. Côté aussi,
vous avez très certainement écouté les délibérations que nous avons eues ici, les groupes qui sont venus nous
visiter. Certains ont émis des souhaits persistants — puis vous savez aussi que ça fait
partie des biens également, ça fait partie des préoccupations de l'opposition
officielle et de la deuxième opposition — à l'effet qu'il y ait un encadrement
costaud, rigoureux sur la dépense. Et je rappelle que c'est 13 millions
de dollars qui seront consentis depuis le
ministère du Tourisme à cette nouvelle entité, donc l'alliance. Ce sont
10 millions aussi qui
proviendront de chacune... de l'ensemble des ATR, en fait, et donc
23 millions de dollars sur 30 millions, puisque vous allez lever aussi
7 millions du privé, ce qui est excellent. Donc, il y a beaucoup d'argent
privé... public, pardon, qui va se
retrouver entre les mains de l'alliance. Ce n'est pas une question qu'on n'a
pas confiance, c'est une question que ça fait appel à de la bonne gestion,
à de la bonne gouvernance aussi.
Et,
M. Chevrier, vous m'avez ouvert la porte grande de même, un peu comme j'ai
questionné l'AQIT, j'aimerais avoir
votre assentiment, à vous aussi, à ATR associées du Québec, à l'effet
qu'effectivement vous soyez conscients de la somme d'argent importante que nous vous confierons, à vous et aux
deux autres partenaires, et que vous êtes conscients aussi des attentes
que nous aurons quant à la bonne gestion, à la reddition de comptes, de se
donner des politiques d'encadrement, et de l'atteinte aussi, surtout, des
objectifs que nous allons vous fixer.
M. Chevrier (François G.) : Tout à fait, Mme la ministre. C'est non seulement
conscient, mais souhaité. Quand on a
discuté ensemble ou évoqué ce scénario-là, on était pleinement conscients de la
responsabilité qui serait confiée et de
l'imputabilité que ce regroupement-là aurait en termes d'atteinte des
objectifs, en premier lieu, mais aussi en termes de démonstration d'une
saine gestion.
La
mise en place, déjà on a amorcé nos travaux sur la création de cette
alliance-là, qui est une nouvelle entité légale. Donc, sans tomber dans des détails administratifs, on est donc dans
rédaction de règlements généraux, etc., et je peux déjà vous dire que cette préoccupation-là est dans tous
nos travaux, sur la structuration, sur le fait que les règlements généraux
nous obligeront, donc obligeront la suite, de mettre en place les comités
requis en termes de comité de gouvernance, comité
d'éthique, comité de vérification, que la composition du conseil
d'administration non seulement rassemble des entrepreneurs représentatifs du milieu, mais aussi des experts neutres,
avocats, comptables ou ce genre de titre professionnel, qui vont assurer
une saine gestion.
Parce
que je travaille avec des ATR qui sont régies par des protocoles avec votre
ministère, on peut déjà s'attendre au
même cadre, un cadre qu'on a déjà fait évolué, hein, je le précise, pour les
ATR. Quand il y a eu des préoccupations au niveau de certains éléments de gestion des fonds, on a immédiatement
bonifié les protocoles. Il faut que vous sachiez que, maintenant, les protocoles des ATR imposent à chacune de se doter
de standardisation un peu des politiques-cadres, donc gestion de la rémunération, des contrats, des dons et commandites,
donc font maintenant partie des obligations de base des ATR, donc votées par le C.A., déposées au ministère du
Tourisme. Donc, on s'attend à la même rigueur dans le protocole de
collaboration.
Les
ATR sont déjà assujetties, au moment où ils reçoivent les versements, de
déposer plusieurs pièces justificatives. Une ATR a à déposer son cadre pluriannuel, son plan d'action, son budget
prévisionnel, en chemin dépose sa reddition de comptes, ses états
financiers vérifiés, son rapport annuel. Il y a une reddition exhaustive de
l'ensemble des fonds, l'utilisation de l'ensemble des fonds. Donc, on s'attend
au même encadrement, on souhaite la même rigueur dans le protocole qui va lier
l'alliance, qui va lier l'alliance et le gouvernement.
Donc, que ce soit en
termes de politiques-cadres, gestion, gouvernance, etc., on en est, Mme la
ministre.
M. Côté (Jean-François) : Si je peux juste rajouter un petit point
là-dessus. Dans le cadre des opérations des ATR au Québec, il y a une ATR qui a une structure qui est un petit peu
différente des autres, c'est l'ATR Québec. L'ATR Québec est une organisation qui est 100 % intégrée à
la ville de Québec. Donc, dans notre organisation, nos éléments de gouvernance
et de reddition de comptes sont
excessivement structurés, parce qu'on est sous l'égide du vérificateur général
de la ville de Québec.
Donc,
c'est sûr que, nous, comme mandat qu'on se donne au sein de cette
organisation-là, c'est d'un peu communiquer
la compétence et la connaissance qu'on a dans ces domaines de vérification de
comptes là, parce qu'on l'a et on
doit... Nous, on l'a déployée au niveau de la ville de Québec il y a déjà de
ça... à l'ATR Québec, depuis trois ans. Donc, on a quand même une bonne
connaissance d'un système de reddition de comptes qui est assez à la page.
M. Chevrier (François G.) : Je vais en profiter juste une petite seconde pour
souligner déjà l'ouverture des gens de Québec qui ont... auprès des
collègues, les autres ATR ont été très ouvertes à partager les bonnes pratiques
et les documents de référence pour faire en sorte que l'ensemble des régions
puissent hausser le niveau à ce niveau-là.
Mme Vien :
Sauf erreur, M. le Président, je vous dis ça de mémoire, mais l'article 30...
ma collaboratrice pourrait me le glisser,
mais l'article 30 sur la loi constitutive du Vérificateur général lui permet,
au VG, d'aller dans les organisations où 50 %... me semble-t-il que
c'est ça, ou un montant assez important d'argent donné par des fonds publics
lui permet justement d'aller faire cette vérification-là. Donc, c'est très
certainement la raison pour laquelle il s'est
présenté, comme je l'ai dit un peu plus tôt cette semaine, dans certaines ATR en 2012-2013, et c'est peut-être
sous cette égide-là aussi où le VG
pourrait se prémunir de ce privilège qui est le sien d'aller faire un petit
tour, comme il va dans différentes organisations, de toute façon,
financées par le gouvernement du Québec.
Merci beaucoup,
messieurs. Mon collègue... député de Maskinongé, excusez-moi...
Le Président (M.
St-Denis) : Vous avez terminé, Mme la ministre?
Mme Vien :
Oui. Pour là, j'ai terminé, oui.
Le Président (M.
St-Denis) : Merci. Alors, je passerais maintenant la parole au député
de Maskinongé.
M. Plante :
Merci beaucoup, M. le Président. Bonjour, messieurs. Je suis, tout comme Mme la
ministre, convaincu que vous avez suivi nos
travaux, et on a eu quelques propositions de groupes qui sont venus nous rencontrer.
Et, si vous allez voir
hier, j'ai eu un problème de coiffure quand on a rencontré le Regroupement
des événements majeurs internationaux,
ils nous ont fait une proposition, et, après analyse, j'aimerais vraiment
voir votre position à leur proposition,
qui était la suivante : selon le regroupement, ils nous disaient que les événements
les plus rentables touristiquement, c'étaient
les événements majeurs. Donc, pour eux, tout ce qui est des événements
régionaux ou locaux — et
il avait pris en exemple un festival
de ma circonscription, qui est le Festival de la galette de sarrasin — devait
relever et être financé par les ATR,
et nous, comme gouvernement, dans vos contrats, dans vos ententes, on devrait
vous donner cette mission-là et cet engagement-là.
J'aimerais avoir votre position là-dessus pour voir si vous trouvez cette façon efficiente,
si effectivement vous pouvez ajouter, aider et collaborer aux
événements régionaux ou locaux. Parce
qu'on sait que ces événements-là, dans toutes les circonscriptions du
Québec, surtout les circonscriptions en région, c'est une vitalité économique
essentielle. Donc, j'aimerais vous entendre là-dessus.
M. Côté (Jean-François) : Je vais laisser à François... nous, étant une ATR
qui est quand même assez centrale, je pense que c'est
important de voir le volet régional dans cette approche-là.
M. Chevrier
(François G.) : Déjà, j'aimerais apporter la précision que — puis
ça a été évoqué hier dans vos échanges — la taxe sur l'hébergement,
qui est une partie importante du financement dans le réseau des ATR, donc 50 millions sur un budget global, de l'ensemble
du réseau, de 100 millions, ce n'est pas peu dire, prévoit déjà
dans ses balises qu'une
portion puisse être utilisée pour soutenir le développement régional du
produit régional. Une partie des échanges,
hier, est intéressante, au
niveau des balises et de la révision
des balises en termes de plafond. Actuellement, il y a un plafond
à 25 % de la somme, mais il n'y a pas de plancher, donc il y a quelque
chose qui peut être intéressant dans la révision des protocoles qu'on
aura à entamer ensemble, de voir ce balisage-là de l'utilisation des fonds.
Ceci
étant dit, sur le fait qu'on dédierait de façon spécifique ces fonds-là au
soutien aux festivals et événements, là je voudrais pousser la réflexion
un peu plus loin, en ce sens que, sans minimiser l'apport et le rôle
structurant et important des événements, c'est un secteur de l'activité
touristique qui profite déjà d'un programme dédié au sein du ministère du Tourisme, le seul secteur protégé
avec une enveloppe dédiée, qui est autour de 15 millions, chaque année,
qui ne permet pas nécessairement de soutenir
tout le monde et qui ne permet pas de satisfaire tout le monde mais qui a au
moins le privilège de l'avoir, alors que,
dans les autres secteurs, la contribution pour tous les autres créneaux
d'activité, c'est beaucoup sur ce volet-là qu'on a voulu faire des
interventions régionales.
On a eu un bon
partenariat avec le ministère pendant plusieurs années, dans un programme qui
s'appelait les EPRT, les ententes régionales
de partenariat, qui visait à soutenir des initiatives et des projets locaux. Il
y avait cinq volets reconnus dans ce
programme-là, dont un volet Festivals et événements. C'est un programme sur à
peu près huit ans, qui a permis de
soutenir 650 projets partout au Québec, et une portion de ceux-là était des
initiatives d'événements régionaux. Mais
cette enveloppe-là sur un programme de huit ans a été à peu près de
30 millions. C'est les moyens qui étaient à la disposition pour soutenir l'ensemble — pendant huit ans, là, pas 30 millions
par année, 30 millions sur huit ans — pour soutenir tous les autres secteurs de l'activité touristique, donc les
infrastructures, les sentiers, les centres d'interprétation et autres
besoins qui vont toucher le quad, la motoneige. Ça représente quand même peu
d'argent.
Donc,
je suis très sensible au volet événementiel puis à l'effet structurant. Il y a
déjà une enveloppe de 15 millions et
aussi il y a d'autres interventions gouvernementales dans ce secteur-là, au
niveau des sociétés d'État, entre autres, où le dernier chiffre qu'on a vu, c'est que ça représente près de
60 millions par année pour le secteur des événements. Et tant mieux, là, si on en trouve d'autres, tant mieux,
mais je pense qu'il y a aussi, de façon... plus largement, une diversité de
priorités dans du développement local et
régional. La taxe peut jouer un rôle, je pense que c'est une discussion ou une
ouverture qu'on devrait avoir dans l'avenir, mais l'élargir et ne pas le
cantonner spécifiquement aux événements.
• (11 h 50) •
M. Côté (Jean-François) : Si je peux juste rajouter là-dessus, étant un
ancien président de carnaval, je peux vous dire que, l'importance des événements, on la reconnaît, là, d'entrée de
jeu. Puis, à Québec, il y a déjà quand même une bonne partie du budget
de la taxe qui est redonnée aux événements à travers nos grilles d'analyse, qui
s'en vient s'additionner au budget que les
événements majeurs vont avoir à travers les outils de Tourisme Québec. Donc, ce
n'est pas un manque de sensibilité
qui n'est pas présent, il faut juste dire que ces volets sont très différents
quand on arrive en région, par rapport à ce qui se passe dans les grands
centres.
M. Chevrier
(François G.) : ...que le soutien aux événements avec la taxe peut se
faire en aide directe, mais elle peut aussi
se faire avec l'action de promotion qui est faite pour générer de l'achalandage
auprès de ces événements-là.
M.
Plante : Juste une petite question, parce qu'il ne nous reste pas
beaucoup de temps, puis M. le président va transférer de l'autre côté. J'ai deux petites spécifications à avoir.
C'est que, selon... Bien, le regroupement nous proposait hier, plutôt
que d'éparpiller à petits montants, de spécifier le programme du ministère pour
les grands événements internationaux qui répondent aux critères. Et, moi, ce
que j'aimerais vous entendre puis qui est très important... C'est qu'il n'y a personne de mieux placé que les associations
touristiques régionales pour connaître leur milieu, connaître le
développement et savoir l'impact. Puis on sait déjà que ces différents
événements là vous rapportent déjà beaucoup d'argent
via la taxe d'hébergement, parce qu'il faut les loger, tu sais, en région, on
n'a pas le choix, il faut les loger, il faut qu'ils logent à quelque part. Donc, vous ne pensez pas que vous
seriez les mieux placés justement pour sélectionner les événements puis
financer les différents événements en région?
M.
Chevrier (François G.) : Ce
rôle-là se joue de différentes façons, pas nécessairement en donnant les fonds.
Déjà, dans différents programmes gouvernementaux — je pense au PADAT, là, qui est géré chez
Investissement Québec Tourisme — les ATR ont un rôle aviseur. Donc, cette
expertise-là, cette connaissance du milieu sur la priorisation des
interventions peut se faire sans nécessairement que l'ATR soit gestionnaire de
l'enveloppe à l'échelle régionale.
Le
Président (M. St-Denis) : Alors, je vous remercie. On va passer la
parole maintenant au député de Bertrand. Allez-y.
M.
Cousineau :
Merci, M. le Président, merci, M. le Président. M. Chevrier, bonjour. Et puis,
M. Côté, ça me fait plaisir de vous
rencontrer, c'est la première fois que je vous rencontre, mais, M. Chevrier, on
a eu à discuter ensemble.
Évidemment,
mon confrère de Maskinongé en a parlé abondamment, là, je pense que c'était une
de mes questions, de mes
préoccupations, mais je vois... Ce que j'entends, c'est que, bon, il y a un
maximum de 25 % qui est établi au niveau des ATR pour le développement du produit mais que vous ne seriez pas
contre — corrigez-moi — à ce qu'il y ait un plancher.
M.
Chevrier (François G.) :
C'est des discussions qu'on aura à avoir, puisqu'on va actualiser nos
protocoles d'entente dans la foulée des choses.
M.
Cousineau : Parce
que j'ai la même sensibilité que lui, dans beaucoup de régions à travers le
Québec... Évidemment, les événements
régionaux peuvent paraître lointains pour des gens qui sont à Montréal, dans
les grands centres, mais d'une
importance capitale pour ceux qui sont en région. Et puis il faut trouver le
moyen... Puis, je le sais, vous voyez qu'il
y a des programmes qui sont dédiés, puis on connaît tout ça, là, mais il faut
aussi avoir une certaine sensibilité au niveau de nos ATR, et puis...
Ça, ça va pour ça.
M. Chevrier (François G.) : Je vais
me permettre de vous redire que, dans les EPRT, qui ont été là pendant huit ans, il y avait cinq volets d'intervention, dont
un spécifique aux festivals et événements, donc il y a déjà plus d'une
soixantaine de projets, partout en région, qui ont été financièrement soutenus
au niveau des événements.
M.
Cousineau : Vous
n'êtes pas sans savoir... c'est ça, bien, écoutez, vous n'êtes pas sans savoir
que, dans beaucoup de régions du Québec, il
y a des événements, intéressants pour la région puis pour les régions
limitrophes, qui se meurent
présentement. D'accord? On parle... dans le Bas-Saint-Laurent, dans le
Bas-du-Fleuve, en Gaspésie, que ce soit
dans Lanaudière. Donc, il faut avoir une attention particulière, puis je pense
qu'il faut se pencher là-dessus, puis il va falloir que les ATR... qui seront représentées maintenant, au niveau de
l'alliance, par l'ATR associée, qui disparaît pour faire partie
maintenant de l'alliance.
Maintenant, au départ — puis
vous me corrigerez encore — au
départ, on me disait que vous n'étiez pas nécessairement
d'accord, au départ, au tout départ, avec le projet de loi n° 67 et puis
que... je ne sais pas, c'est ce qu'on m'a
amené comme information, vous me corrigerez. Si c'est oui, qu'est-ce qui vous a
amenés à vous camper positivement face au projet de loi n° 67? Si
c'est oui.
M. Chevrier (François G.) : Bien, en
fait, non, je suis un peu surpris de cette information-là, puisque...
M.
Cousineau :
Parfait, on l'efface, je n'ai pas posé de question.
M. Chevrier (François G.) : Parfait.
Excellent.
M.
Cousineau : Alors
donc, j'ai eu une information qui était erronée.
Maintenant, je
veux revenir à l'alliance, puis c'est là vraiment qu'il y a beaucoup
d'interrogations, puis je suis persuadé qu'il y a beaucoup
d'interrogations du côté de mes confrères ministériels... du gouvernement puis
de mes confrères de la deuxième opposition, à savoir : Cet organisme qu'on
met en place, d'accord, avec un nouveau conseil d'administration, ça peut ressembler beaucoup à une privatisation, hein?
Ça ressemble beaucoup à une privatisation. On sait que c'est un organisme sans but lucratif. On sait qu'il va avoir
beaucoup, beaucoup de reddition de comptes. On sait aussi que toute la question de l'image, puis des
objectifs à atteindre, puis des cibles à atteindre... Je pense que ça va
devenir extrêmement important à
chaque année de faire la démonstration auprès de la ministre puis auprès du MTO que les cibles sont
bien visées.
Maintenant, vous êtes d'accord... Est-ce que
vous êtes d'accord qu'au bout de la ligne, à tous les deux ans, il puisse y avoir une commission... un mandat
d'initiative au niveau d'une commission
parlementaire pour recevoir les gens
de l'alliance pour que les députés des deux
côtés de la Chambre puissent poser des questions sur l'atteinte des objectifs,
sur les cibles, sur un rapport du Vérificateur général qui serait paru? Est-ce que vous êtes d'accord à rencontrer les parlementaires à tous les deux ans?
M. Chevrier (François G.) : Bien,
comme le mentionnait tout à l'heure Mme la ministre, il y a différentes alternatives qu'on va explorer sur l'encadrement.
On est tout à fait conscients et d'accord avec la rigueur et
l'approche exemplaire de redditions de comptes qui devra être faite. Le seul souhait, la seule préoccupation, en contrepartie, et qu'on entend
des joueurs de l'industrie et des partenaires privés, c'est de s'assurer de
conserver une grande agilité puis une grande flexibilité dans
l'opération commerciale qu'aura à mener l'alliance.
J'entends déjà le
souhait de nos leaders, partout en région, que cette organisation fonctionne de façon la plus efficace possible, donc que les frais administratifs et que les frais de
fonctionnement soient les plus bas possible pour préserver la plus grande partie des sommes en interventions
et en actions de promotion qui vont générer des résultats et générer de
l'achalandage. Donc, allons aussi loin qu'on pourra le faire sans nécessairement
se rendre à un niveau où on va créer des
contraintes administratives ou de s'imposer beaucoup de temps de reddition
des comparutions et de... Donc, il y a plusieurs alternatives. Trouvons
la zone de confort respective de chacun. L'hypothèse que vous soulevez en est
une...
M.
Cousineau :
Bien, il faut principalement trouver la zone de confort aussi des députés,
là...
M. Chevrier
(François G.) : Exactement.
M.
Cousineau : ...des
deux côtés de la Chambre, parce que les députés ont à répondre à la population.
Puis, pour nous, c'est important d'avoir les bons sons de cloche, non
pas les avoir par la bande. Alors, je pense que là-dessus on s'entend, là,
d'accord?
La
taxe sur les nuitées, là, augmentation dans toutes les régions. Bon, c'est pour amener
ça à 3,5 %. Vous avez eu, M. Chevrier, je crois, une grand-messe
avec vos partenaires de l'ATR, là, toutes les ATR du Québec, à un certain
moment donné, dans un hôtel à Montréal, si je peux bien... si je me souviens
bien...
M. Chevrier
(François G.) : Vous êtes bien informé.
M.
Cousineau :
Comment ça...
Une voix :
...
M.
Cousineau :
Pardon? Pas de détail, mais ce que je veux savoir, là... C'est parce que, là,
on emmène une augmentation de taxe dans certaines régions. Juste pour la région
des Laurentides, on parle de 3 $ quelque chose, là, d'augmentation, parce que c'est une région qui est en pleine
effervescence, puis on connaît les gros joueurs qui sont là-bas.
Mais,
lors de cette rencontre-là, est-ce que c'était unanime? Est-ce que les gens
étaient tous d'accord autour de la table, au niveau des ATR, pour que la
taxe passe à 3,5 %?
M. Chevrier (François G.) : Oui, cette rencontre-là, vous êtes bien informé,
a eu lieu à Montréal à la fin du mois de septembre. Elle a notamment fait suite à une tournée des régions où je me
suis déplacé pour aller rencontrer les conseils d'administration, dans certains cas, même, des leaders, pour leur
expliquer ce qu'était la révision du modèle d'affaires dans son ensemble, qui a été complétée, en termes d'information, lors de la présentation
des assises. Et je peux vous dire que, considérant l'ensemble de la
proposition, le niveau de confort était présent pour toutes les régions et que
ce volet-là d'harmonisation, qui était un
des éléments de la proposition, qui était nécessaire pour la mise en place de
l'ensemble de l'oeuvre, a été appuyé par l'ensemble des régions.
• (12 heures) •
M.
Cousineau :
Vous parlez aussi dans votre mémoire de l'importance de l'alliance marketing
entre tous les acteurs du domaine
touristique québécois et puis hors Québec, les gens hors Québec. Cette alliance
touristique, elle est extrêmement importante. Et puis vous nous dites
aussi dans votre mémoire que vous êtes les mieux placés, vous, de l'industrie touristique, pour faire en sorte que
ça se passe rapidement, parce que, lorsque le train passe, il faut rapidement
embarquer dedans, alors que le modèle actuel...
Parce
que, là, on a comme deux modèles qui se confrontent, hein, le modèle qui sort
et le modèle qui entre, si on peut
s'exprimer ainsi. Bien, vous semblez dire que le modèle actuel nous place dans
un carcan qui est quand même assez difficile.
Sans minimiser le travail des
fonctionnaires, on sait que les fonctionnaires font un excellent travail et
puis qu'ils ont de l'expertise, mais
vous dites qu'il y a là un carcan qui fait en sorte que, bien souvent, le train
passe, puis on n'a pas le temps
d'embarquer tellement que c'est rapide puis il y a de la mouvance au niveau du
domaine touristique. Est-ce que vous
avez deux, trois exemples pour nous démontrer que le nouveau modèle, il est nécessaire
puis... Comprenez-vous le sens de ma question?
M. Chevrier
(François G.) : Oui, tout à fait.
M.
Cousineau :
Merci.
M. Chevrier (François G.) : C'est une réalité, dans la collaboration avec le ministère
et le milieu, qui se vit de deux façons dans une étape déjà de
planification des initiatives. Donc, le cycle touristique impose des
échéanciers de planification longtemps
à l'avance, parce qu'il y a toutes sortes de règles à l'intérieur du réseau
de distribution sur les marchés
éloignés, qui fait qu'on doit être capables de se compromettre, prendre des
décisions sur des échéanciers propres à la réalité d'affaires. Et
souvent il y avait des moments où on devait prendre des engagements, et les
échéanciers gouvernementaux font en sorte
qu'on a des périodes d'approbation, il y a des moments où on était bloqués, il
y a des attentes. Donc, des fois, on
se désynchronisait. Donc, déjà, sur ces éléments-là, ça créait parfois des
éléments de frustration de ne pas être capables de suivre ça.
De
façon très ponctuelle, bien, c'est inhérent à la machine que d'avoir des
paliers ou des acteurs qui ont des mandats
d'approbation sur des éléments très, très spécifiques. Donc, on a déjà vécu,
dans les deux dernières années, tout le
déploiement de la nouvelle image de marque, par exemple, de la destination
QuébecOriginal, qui a été très bien accueillie lors des... au moment du
PDIT.
Il
y a toute sorte de réglementation qui fait en sorte que, dans notre logique
commerciale, nous, il y a une flexibilité puis il y a un déploiement
rapide, alors que, dans le processus d'approbation puis de validation entre la
signature gouvernementale, la signature
d'affaires... où il y a des utilisations qu'on n'a jamais pu obtenir
d'approbation, alors qu'en termes marketing pur ça aurait été le gros
bon sens d'aller de l'avant.
Donc,
il y a plusieurs exemples comme ça qui nous font croire que, si on libérait les
équipes de ce carcan-là, on gagnerait en efficacité.
M.
Cousineau :
Dernière petite question rapide, parce que je vois que mon...
Le Président (M.
St-Denis) : En 15 secondes.
M.
Cousineau :
En 15 secondes. Bien, hier, évidemment, un des deux syndicats nous a
proposé que certains employés du ministère pourraient être prêtés, une entente
de service avec l'alliance. Comment vous voyez ça, vous?
M. Chevrier (François G.) : Cette avenue-là, on pourrait explorer, je ne sais
pas si elle plus contraignante qu'autre... mais je vais seconder ma collègue Lucie Charland, de l'AQIT, qui vous a
dit que les postes seront à pourvoir et que, devant les profils de compétence et d'expérience de
plusieurs membres de l'équipe actuelle, compétences qu'on salue... Si leur
C.V. nous parvient, on va l'accueillir et l'étudier avec grande attention.
Le
Président (M. St-Denis) : Je vous remercie. Alors, maintenant, il est temps de passer la parole au député de
Nicolet-Bécancour.
M.
Martel :
Merci, M. le Président. Bonjour, M. Chevrier, M. Côté. Écoutez, ce n'est pas la
question que je voulais aborder, là, mais je
comprends, je comprends que vous étiez d'accord avec l'harmonisation en haut de la taxe sur l'hébergement. Je pense que vous étiez aussi d'accord
par rapport à la nouvelle taxe sur le tout inclus. Moi, je
veux dire, on partage le même objectif
d'avoir plus d'argent pour faire la promotion du tourisme à l'international,
sauf que moi, je ne suis pas d'accord
à ce qu'on augmente les taxes. Je
pense que la ministre, elle a un rôle
à jouer au sein de son gouvernement.
S'assurer que les montants nécessaires
soient là, moi, je vous appuie là-dedans,
mais il ne faut pas que ça vienne d'une nouvelle taxe.
On
s'est rencontré, M. Chevrier, ça ne fait pas très longtemps, je vous avais
mentionné que j'étais aussi d'accord avec
la création de cette nouvelle structure là, mais il y a de quoi, puis c'est
là-dessus que je veux vous entendre, qui me chicote toujours. C'est que, là, on est dans la préparation de ça. Après
ça, ça va avoir une vie, cette nouvelle organisation là. On crée une grosse organisation qui va faire la
promotion du Québec à l'extérieur, c'est évident, puis c'est correct comme ça,
que l'influence de Montréal et de Québec va
être considérable là-dedans. Puis c'est correct, tu sais, il faut se servir de
nos gros joueurs pour attirer le plus de clientèle.
Mais,
dans la structure actuelle, on a les ATR, il y a votre association. Dans ma
tête, il y a une espèce de, comment je
pourrais dire ça, conscience régionale, tu sais, pour essayer d'influencer où
est-ce qu'il y a beaucoup de sous qui vont être dépensés. Il y a
beaucoup de stratégies qui vont être mises de l'avant, il y a... Je m'inquiète
de cette absence de considération régionale.
Je ne dis pas qu'il n'y en aura pas puis je ne dis pas que vous n'avez pas
pensé à ça, mais là vous êtes là aujourd'hui, puis vous avez vos membres
qui viennent des différentes ATR puis qui disent : N'oubliez pas la Mauricie, n'oubliez pas le Centre-du-Québec, n'oubliez... Mais, un coup que l'autre organisation va vivre, il va y
en avoir un petit peu moins, de cette voix-là. Sécurisez-moi, s'il te
plaît, par rapport à cette préoccupation-là que j'ai.
M. Chevrier (François G.) : Donc, un, je vous rassure, elle est très
présente, la préoccupation. ATR associées, déjà en regroupant l'ensemble des joueurs... Il faut que vous sachiez
que les portes d'entrée qui sont Montréal et Québec sont partie prenante dans ATR associées. Ce sont
des ATR et ils font partie du groupe, de la concertation et des échanges.
Ils ont, dans notre gouvernance, des sièges
déjà au conseil d'administration avec les collègues représentants les régions,
et ce sera la même dynamique dans la
gouvernance de l'alliance, c'est-à-dire : ils seront présents au conseil
d'administration, mais il y aura des représentants d'ATR des autres
régions qui seront là également.
Dans
la logique, on a naturellement cette sensibilité-là, partagée, qu'on fasse un
travail pour tout le monde mais qu'on
doit faire cohabiter avec une dominante qui est l'obligation de livrer des
résultats, de générer de l'achalandage, des recettes, puis de créer de la richesse. Toute l'approche de l'alliance
en termes de la planification stratégique de la mise en marché va reposer sur où sont les opportunités de
marché, les produits exportables. Cette logique-là est, entre autres, balisée
par les stratégies sectorielles. Vous n'êtes
pas sans savoir qu'il y en a déjà deux que les travaux sont complétés, celle
sur le Saint-Laurent et celle sur
l'hiver. Culture et nature sont en chantier. Ces stratégies-là sont développées
par des groupes de travail où les
régions sont présentes, les représentants d'ATR sont là aussi pour faire en
sorte qu'on identifie ce qui est exportable et qu'il y en a, des
produits, sur l'ensemble du territoire. On va trouver les niches de clientèle,
donc les gens de ski, c'est une niche, on est capables de les rejoindre puis
leur offrir l'expérience ski du Québec, et ça, ça se consomme en région. On va identifier des créneaux sur la chasse et la
pêche, sur le vélo, sur le tourisme gourmand, sur... qui va toujours avoir cet aspect régional. On
soutient des campagnes sur l'observation des mammifères marins, c'est bon
pour les régions de l'Est. Donc, cette approche-là sera là.
On va partager cette gouvernance-là
avec les associations sectorielles, qui seront donc présentes aussi et qui sont
déjà des partenaires, qui sont déjà dans les
groupes de travail qui se regroupent par les grandes expériences touristiques
du Québec. Donc, on pense les gens de ski, les gens de spas, les gens de golf,
les gens de... qui ont aussi une grande préoccupation
des régions, puisque leurs membres entrepreneurs dans leurs associations sont
partout au Québec. Donc, je vous
rassure, cette approche-là... dire : Oui, c'est l'entrepreneur qui est au
coeur de la gouvernance, mais les entrepreneurs que l'on veut avoir au sein de l'administration proviennent du milieu
associatif, donc ils ont préalablement été élus par leurs pairs, en
région, pour venir donner les grandes orientations touristiques du Québec.
M.
Martel : Merci. On va être attentifs. Mais j'aime la réponse
que vous formulez. Deuxième chose... Je ne sais pas combien de temps
qu'il me reste?
Le Président (M.
St-Denis) : Il vous reste 1 min 30 s environ.
M.
Martel : 1 min 30 s. Il y a deux volets dans
le projet de loi qu'on étudie : il y a l'organisme qu'on vient de faire,
il y a aussi toute la définition concernant
l'hébergement temporaire. Actuellement, dans le projet de loi qu'on étudie, il
y a un trou, hein, par rapport à ça,
il faut le définir. Vous êtes des experts au niveau du développement
touristique, j'aimerais ça avoir votre opinion : Comment qu'on
devrait définir ça? C'est quoi, de l'hébergement temporaire?
Le Président (M.
St-Denis) : M. Chevrier.
M.
Martel :
Il ne reste pas beaucoup de temps.
M. Chevrier
(François G.) : Non. Je pense que c'est un des enjeux. Sur le
règlement, je pense qu'il y a des éléments
du règlement, heureusement, où je n'ai pas eu le temps de faire l'analyse...
J'ai entendu les commentaires des partenaires
au niveau du secteur de l'hébergement. Je pense que la notion d'occasionnel,
qui était un peu floue, est en train de se préciser dans le projet. Moi,
j'aime la piste de l'intention commerciale. Quelqu'un qui loue sur une base temporaire dans son réseau de contacts ou dans sa
communauté, c'est quelque chose. Quelqu'un qui est sur une base ou une
approche, une intention commerciale, notamment sur les sites qui font de
l'hébergement dit «touristique», à ce moment-là
je pense qu'ils font un... Il restera toujours l'enjeu de classifier tout ce
beau monde là, mais je pense que les modifications qui sont apportées
puis qui vont se préciser vont dans le bon sens.
M.
Martel :
Excellent.
Le Président (M. St-Denis) :
Alors, je vous remercie. Merci pour votre contribution.
Alors, je suspends
les travaux le temps que le prochain groupe s'installe.
(Suspension de la séance à
12 h 10)
(Reprise à 12 h 12)
Le Président (M.
St-Denis) : Alors, nous allons reprendre les travaux. Donc, je
souhaite la bienvenue à la Fédération québécoise
des municipalités. Alors, M. Lehoux, je vous invite à vous
présenter, ainsi que les gens qui vous accompagnent, et vous disposez de
10 minutes.
Fédération québécoise des
municipalités (FQM)
M.
Lehoux (Richard) : Merci.
Merci, M. le Président, Mme la
ministre. Les gens qui
m'accompagnent : M. Sylvain Lepage, directeur général de la fédération,
ainsi que le directeur des politiques, M. François Talbot.
Alors,
distingués membres de la Commission de l'économie et du travail, MM. les
députés, mesdames. Premièrement, je
vous remercie d'avoir invité la Fédération québécoise des municipalités à
partager avec la commission son analyse du projet de loi n° 67, Loi
visant principalement à améliorer l'encadrement de l'hébergement touristique.
Comme
vous le savez, la Fédération québécoise des municipalités représente les
intérêts de quelque 1 000 municipalités
locales et régionales dans toutes les régions du Québec. Notre mission est de
soutenir les municipalités dans leurs
champs de compétence actuelle et future, de conjuguer les forces des
territoires ruraux et urbains pour assurer le développement durable des régions du Québec et d'assumer un
leadership politique et stratégique pour les municipalités locales et
régionales.
Relativement
au projet de loi, la Fédération québécoise des municipalités appuie la démarche
du projet de loi n° 67, qui vise
à mieux encadrer l'hébergement et à faire en sorte que tous les acteurs de
l'industrie jouent sur la même patinoire, pour reprendre l'expression
utilisée par Mme la ministre. La situation actuelle est défavorable à la
consolidation et à l'expansion de l'économie
touristique au Québec, notamment en région : la cohabitation entre deux
types d'acteurs, ceux qui respectent les règles et sont conformes aux
règlements... à la réglementation municipale, pardon, et ceux qui ne respectent
pas les règles et imposent une mise à jour de la législation.
En tant que
porte-parole des municipalités en région, la FQM est aux premières loges pour
affirmer que le tourisme est un
moteur économique régional majeur et un indicateur de la vitalité des
communautés. Nos territoires québécois sont et doivent demeurer attrayants pour les tourismes
d'ici comme d'ailleurs. Relativement aux mesures législatives spécifiques
proposées par le projet de loi, la FQM est
d'avis que la modification à la définition d'un établissement d'hébergement
touristique, telle que présentée à
l'article 1 du projet de loi, facilitera la tâche aux municipalités en
regard aux normes de zonage qu'elle
adopte en intégrant les notions d'hébergement privé. Nous sommes d'avis que
cette disposition assurera une plus grande équité en matière de taxation
foncière.
La FQM est
également en faveur de la mesure d'allègement de la procédure de vérification
de conformité à la réglementation municipale d'urbanisme sur les usages,
proposée dans l'article 3 du projet de loi. Toutefois, la FQM accueille favorablement cette modification
législative dans la mesure où une absence de réponse d'une municipalité dans
les 45 jours est considérée comme une
approbation de la municipalité. Les municipalités pourront répondre uniquement
aux dossiers non conformes. Cette mesure
représente ainsi un allègement de la procédure. Cette disposition va ainsi dans
le sens du rapport Faire confiance, de M. Jean Perrault, qui commande un
allègement de la reddition de comptes demandée aux municipalités.
Par ailleurs,
la FQM se questionne sur l'effet de l'article 11 du projet de loi, qui
permet la conclusion par la ministre d'une
entente portant sur l'exécution d'un programme d'inspection. La ministre
peut-elle considérer une municipalité ou
une MRC pour la conclusion d'une telle entente? Et, si oui, les modalités
d'application incluent-elles une compensation correspondant au coût
engendré? Il pourrait être en effet pertinent d'évaluer la possibilité que
certains inspecteurs municipaux effectuent
des inspections en matière de tourisme. Cette collaboration permettrait aux
municipalités de contrer davantage
les méfaits de l'hébergement illégal. Toutefois, l'accord de partenariat signé
récemment entre les municipalités et le gouvernement exige que toute
nouvelle responsabilité transférée aux municipalités soit pleinement compensée.
L'uniformisation
de la taxe sur l'hébergement. Par ailleurs, même si cette mesure n'est pas
spécifiquement incluse dans le projet de loi, nous considérons important
d'aborder la question d'une éventuelle uniformisation de la taxe sur l'hébergement à 3,5 %. La FQM demande que, si
cette mesure est mise en place, une part substantielle des revenus générés
par cette uniformisation soit transférée aux
MRC via le Fonds de développement des territoires. Selon les évaluations du
ministère, ces nouveaux revenus pourraient être de l'ordre de 15 millions
de dollars annuellement. Ces sommes sont nécessaires
pour que les municipalités et MRC investissent dans leurs équipements
touristiques régionaux et locaux, comme des promenades, des parcs, etc.
Prenons, pour
exemple les initiatives municipales du mont Orford ou encore le chemin de
Saint-Rémi, qui s'étend du
Centre-du-Québec en passant par Chaudière-Appalaches, le Bas-Saint-Laurent et
la Gaspésie. Le rôle des municipalités et des MRC est de développer et de maintenir des attraits touristiques.
C'est bien beau d'essayer d'amener des touristes dans nos communautés, mais il faut aussi, pour être
attractif, qu'il y ait des produits d'appel touristiques. La FQM a d'ailleurs
récemment interpellé le gouvernement sur les
besoins criants en matière d'entretien de la route verte qui jalonne tout le
Québec. Cette infrastructure touristique
majeure, unique en Amérique du Nord, ne doit pas être laissée à l'abandon faute
de fonds.
En matière de
promotion du tourisme, la FQM accueille favorablement la mise en place d'un
nouvel organisme qui aura la
responsabilité de la promotion touristique du Québec à l'international, soit
l'alliance de l'industrie touristique. Toutefois,
il est incontournable que les régions et les municipalités soient représentées
sur le conseil d'administration de ce nouvel organisme.
Mme la
ministre, vous avez dit que vous souhaitez, en déléguant la promotion
internationale du tourisme, ajouter de
la cohérence, contrer la confusion qui règne quand vient le temps de vendre le
Québec à l'étranger. Nous souscrivons à ces objectifs mais insistons pour que les enjeux régionaux et locaux
soient portés, exposés et représentés sur le conseil d'administration de
l'alliance de l'industrie touristique. Il doit impérativement y avoir au sein
de cet organisme une considération pour le visage rural du Québec.
En terminant,
les commentaires de la FQM sont en droite ligne avec les compétences en matière
de développement économique récemment
rapatriées à l'échelle MRC et avec les demandes de décentralisation de la
fédération exposées dans notre livre
bleu Pour une gouvernance de proximité. Ces demandes sont d'ailleurs les
assises du projet de loi cadre sur la
gouvernance de proximité promis par le ministre des Affaires municipales pour
l'automne 2016. Dans le cadre de ces
travaux, nous croyons que l'échelle de la MRC est la plus efficace pour assurer
la planification et le développement de
sites touristiques innovants et correspondant aux attraits du milieu. Dans ce
contexte, le partenariat municipalités-MRC est primordial pour
l'élaboration d'une offre touristique cohérente, attrayante et diversifiée.
Sur ce, l'équipe de la FQM est disponible pour
répondre à vos questions. Merci, M. le Président.
• (12 h 20) •
Le
Président (M. St-Denis) : Alors, je vous remercie pour votre exposé.
Nous allons débuter la période d'échange. Mme la ministre, la parole est
à vous.
Mme Vien : Merci
beaucoup, M. le Président. M. Lehoux, M. le président de la FQM, maire aussi d'une municipalité de Chaudière-Appalaches — la
région que je représente avec beaucoup de fierté — MM.
Lepage et Talbot, soyez les bienvenus.
Sans trop
de préambule... J'en ai fait un long tout
à l'heure avec M. Chevrier et M.
Côté, alors je vais aller directement au
but. J'ai pris un certain nombre de notes, M. Lehoux, sur vos propos. Parce que
nous n'avions pas votre mémoire, hein, sauf
erreur? C'est ça. Je comprends aussi que le délai entre le dépôt du projet de loi et le début des travaux de la commission... Il y
a des fois où on fait vite au
Parlement. Il y a des fois c'est long, mais il y a
des fois c'est rapide, et là c'était très rapide.
Vous, vous
mettez, bien évidemment, en évidence la pertinence ou le rôle que
pourraient jouer les municipalités, les MRC dans le monde touristique, et
j'en suis, pas de problème avec ça. Cependant, un des constats qui avaient été dégagés par le monde touristique il y a
un an, c'est la multitude d'organismes qui sont voués ou dédiés au tourisme
partout dans
toutes les localités. On dénombrait même quelque chose comme près de 2 000 organisations, sur tout le
territoire du Québec, qui faisaient
du tourisme. À un moment donné, on y perd un peu son latin. Et c'est un peu ce
qu'on souhaite faire aussi, là, avec
la réunion des trois grandes associations nationales, on souhaite qu'à moyen ou
long terme il puisse y avoir aussi des ententes sur le terrain pour
justement avoir une meilleure cohérence dans l'action, peut-être moins
d'organisations également.
Puis, en
fait, ce qui retient notre attention aussi, c'est que, dans les municipalités
mêmes, de plus en plus, nonobstant le fait qu'il y ait présence d'ATR
dans les régions, on a de plus en plus aussi de mises en place d'offices de
tourisme municipaux. Trois-Rivières est un
bel exemple de ça. Et il y a d'autres exemples également, au Québec, où vous
avez l'ATR pas très loin puis la
municipalité. Puis c'est son choix le plus strict, là. Je ne suis pas en train
de redire là-dessus. Mais il y a donc une multiplication des
organisations. Comment vous vous positionnez par rapport à ça, le fait qu'on développe des organismes voués au tourisme
notamment dans les municipalités puis qu'on a déjà des organisations sur
le terrain? Et là vous nous dites en plus
aujourd'hui, malgré le fait que vous veniez de signer une entente d'un pacte
fiscal avec le gouvernement du
Québec : Bien, ça serait bien plaisant que l'augmentation de la taxe
bénéficie aussi aux MRC ou aux
municipalités. Ça serait bien plaisant que vous nous en donniez un bon bout, si
j'ai bien compris, M. Lehoux, votre pensée.
Alors, j'ai un petit peu de la difficulté à m'y retrouver là-dedans puis
j'aimerais ça que vous puissiez m'éclairer.
M. Lehoux (Richard) : Oui, Mme la
ministre. C'est clair que, pour nous, la question de la cohérence est très pertinente, puis les exemples que vous soulevez à
l'effet, là, d'une multiplication d'offices du tourisme. Et je pense que
ça, ça découle, en fin de compte, d'un manque de leadership, là, pour regrouper
tout le monde à travailler ensemble.
Je vais juste
prendre l'exemple de Chaudière-Appalaches. Il y a quand même beaucoup d'offices
du tourisme un petit peu partout sur
le territoire dans la région. Mais est-ce que le lien que l'on a avec notre
ATR... Puis je pense que, dans
l'ensemble des régions, ça doit être la même chose, le fait, là, qu'il n'y ait
pas d'élu comme tel qui siège au niveau de ces conseils d'ATR là déjà, peut-être, là, a une connotation
importante. Si on veut travailler ensemble... Puis c'est la raison pour
laquelle nous, on dit : Le palier, là, peut-être le mieux placé, c'est
vraiment le palier de la MRC, avec ses municipalités
locales, pour, de un, bien camper la réalité de chacun des territoires puis de
bien identifier, sur ce territoire-là, les attraits potentiels. Je pense
qu'il y a là quelque chose de très important.
Et puis, à ce moment-là, quand on pense, là...
Pour stopper cette multiplication-là, bien, il doit y avoir une reconnaissance
de la part, là, du gouvernement du Québec à l'effet que la MRC est le pilier
central pour tout l'aspect développement
économique, incluant le développement touristique, pour ma part. Ça fait que je
pense que, si on réussit à reconnaître
cette instance-là et puis qu'on lui donne certains moyens... Parce qu'il y a
cet aspect-là aussi qu'il ne faut pas négliger.
On a mis en place, dans plusieurs MRC au Québec, dans plusieurs régions, des
attraits touristiques en lien, entre autres,
avec le réseau cyclable au Québec, et on est devant une situation où est-ce
que, si on ne l'entretient pas, bien, on va perdre, en fin de compte,
cet équipement-là de façon, là, éventuellement très rapide.
Moi, je pense
qu'il n'y a pas d'incompatibilité entre ce que... la réflexion que la FQM avance... Parce qu'on va directement dans le sens où est-ce qu'on a mis en place l'année
dernière, en 2014, notre gouvernance de proximité, dans le livre bleu qu'on a déposé, et un des éléments,
c'était la question, là, du patrimoine et du tourisme, qu'on puisse mettre
l'enjeu autour de cette table-là de chacune de nos MRC.
Mme Vien :
M. Lehoux, vous avez eu des bons mots pour le projet de loi, pour plusieurs de
ses aspects. On en a pris bonne note,
on en est bien contents aussi. Vous êtes également en faveur de l'allègement.
Nous, en tout cas, on trouve que
c'est franchement une bonne idée, là, actuellement, peut-être pour les
monsieur, madame qui nous regardent à la maison ou... Actuellement, quand on fait une demande d'attestation, la personne
qui fait une demande d'attestation doit elle-même aller à la municipalité, vérifier le schéma
d'urbanisme sur les usages, à savoir si, effectivement, c'est conforme, et il y
a des... C'est fastidieux un peu pour
un citoyen. Alors, ce qu'on offre, nous, dans notre nouvelle formule, c'est de
dire : Bien, la municipalité...
pas la municipalité, mais le demandeur d'attestation auprès du ministère, nous,
on va envoyer une lettre tout
simplement à la municipalité lui demandant : Est-ce que, oui ou non,
monsieur, madame est conforme à ton schéma
d'aménagement? Si c'est non, vous avez 45 jours pour nous le faire savoir. Si
c'est oui, ne répondez pas, puis c'est correct. Au bout de 45 jours, on
va présumer que c'est correct.
Donc, vous, ce que vous nous dites, M. Lehoux,
aujourd'hui, c'est...
M. Lehoux (Richard) : Bien, on
calcule que le délai...
Mme Vien : ...c'est à votre
entière satisfaction?
M. Lehoux
(Richard) : Tout à fait. On calcule que le délai de 45 jours, là, est
correct, là, puis le fait que, si, la municipalité,
le projet ne contrevient pas, bien, elle ne réponde pas. Ça fait qu'on limite
ainsi, là... tout l'allègement, là, de la paperasse que ça peut faire. Parce que, lorsque la demande arrive de la
part du ministère à la municipalité, la municipalité a quand même 45 jours pour valider avec son
inspecteur, voir si c'est conforme à la réglementation municipale, puis, si
ça l'est, bien, on arrête ça là, ça ne va pas plus loin. Ça, je pense que c'est
un pas intéressant, là.
Mme Vien : On est bien
contents, en tout cas.
M.
Lehoux — dernière
question pour moi — vous
avez parlé que... À l'article 11, vous avez soulevé le fait que nous, on a des mandataires, actuellement, qui ont
des classificateurs et on se dit : Pourquoi ne pas utiliser ces
ressources-là, justement, pour
augmenter notre nombre d'inspecteurs, qui sont au nombre de deux actuellement
au ministère du Tourisme — c'est clairement insuffisant — donc, des ressources qui sont déjà là, qui
connaissent le milieu, qui connaissent le
secteur? Vous, ce que vous nous dites aujourd'hui : Bien, écoutez, nous
aussi, on a des inspecteurs municipaux, puis comment nous, on pourrait contribuer? Évidemment, en ce qui vous
concerne, vous mettez un signe de dollar à la fin de la phrase. Chez nos mandataires, nous, on n'a pas...
on a été très clairs à l'effet que le gouvernement du Québec n'avait pas
nécessairement le soutien... il ne pouvait
pas apporter le soutien financier pour... puis les mandataires étaient capables
d'assumer en autofinancement le coût que ça
générerait, compte tenu du fait qu'il va probablement, de toute façon, y avoir
une augmentation de demandes d'attestation. Vous me suivez?
Comment vous le voyez, ça, cette contribution du
monde municipal à l'inspection?
M. Lehoux
(Richard) : Je pense que... Mme la ministre, c'est sûr que, pour nous,
la question d'offrir, en fin de compte,
là, la possibilité aux milieux, aux municipalités, aux MRC qui voudraient, là,
le prendre, la possibilité de le faire... Parce que, quand vous dites : Oui, je suis convaincue que
l'ensemble de vos ressources sont très compétentes sur le terrain, mais aussi, chez nous, dans chacun de nos milieux,
nos inspecteurs connaissent aussi bien le terrain, le territoire. C'est une raison pour laquelle, si on veut aller...
Parce que, vous l'avez dit vous-même, Mme la ministre, il y aura probablement
une augmentation de demandes, et, si on veut
être capables de répondre à ces demandes-là dans des temps, là, corrects,
bien, à ce moment-là, la possibilité, là,
que ça soit un inspecteur municipal qui fasse ce travail-là est une des
possibilités. On n'en fait pas, là,
un plat, sauf que nous, on dit : Si ça arrive, bien, si on veut respecter,
là, l'engagement dans notre entente de partenariat, c'est qu'il y aurait
une certaine somme, là, qui viendrait, là, compenser.
Mme Vien :
Mais, avant de parler de sous, en tout cas, moi, ce que j'ai envie de vous dire
aujourd'hui, puis je ne sais pas, les
collègues, qu'est-ce qu'ils pensent de ça, mais j'ai envie de vous dire :
Écoutez, moi, je retiens votre proposition. Je ne sais pas si, au départ du processus, on aura besoin, mais, si
éventuellement... On verra comment la situation évoluera, mais on prend
bonne note, M. Lehoux, de votre ouverture sur cette question-là, très
certainement.
M. le
Président, moi, ça complète... J'ai sondé les reins et les coeurs de mes
collègues, puis ça compléterait du côté ministériel.
Le
Président (M. St-Denis) : Excellent. Alors, je vous remercie, Mme la
ministre. Alors, je passerais maintenant la parole au député de
Bertrand.
• (12 h 30) •
M.
Cousineau : Oui.
Merci, M. le député. M. Lehoux, M. Lepage, M. Talbot, bienvenue à cette
commission parlementaire. Je trouve ça très intéressant, surtout la dernière
idée, là, puis il y a sûrement possibilité de regarder ça attentivement, parce
que, oui, il va y avoir du trafic dan les prochains mois concernant la demande
de certification, la demande d'avoir les
permis, la demande... Déjà, ça a déjà commencé, je crois, la ministre
nous a mentionné la semaine dernière
que le téléphone ne dérougit pas, là, des gens qui veulent se mettre en règle
avec... à la lumière du projet de loi. Puis il
risque d'y avoir beaucoup de demandes, donc il risque d'y avoir un surplus
d'ouvrage important face aux
vérificateurs puis aux inspecteurs.
La main
tendue de la FQM pour ses municipalités, d'offrir des services, des inspecteurs
municipaux qui connaissent leurs
terrains puis qui connaissent tous les tenants et les aboutissants de leurs territoires,
je trouve ça extrêmement intéressant. Donc, il pourrait y avoir...
(Interruption)
Une voix : Excusez, je ne
sais plus comment le fermer.
M.
Cousineau : Il
pourrait y avoir effectivement un excellent partenariat entre les
municipalités, les régions, puis ça, c'est à retenir. Je pense que la ministre
va regarder ça attentivement, mais on va lui rappeler aussi que ça peut être très intéressant si jamais, à un moment donné, il y a embouteillage, d'accord? Mais c'est
une belle...
Où je suis un petit peu... je me pose des questions, c'est évidemment... La taxe des
nuitées existe depuis avril 1979 avec
la reconnaissance des ATR pour donner aux régions les outils nécessaires
pour être capables de bien se développer sur le plan touristique, d'accord, développer la promotion du produit, la
promotion... bon. Alors, à ma connaissance, puis vous me corrigerez, M. Lehoux, ça n'a jamais été une demande de la FQM
de vouloir utiliser la taxe des nuitées dans un fonds quelconque, via les MRC, pour faire la promotion touristique. Les
ATR sont là, ce montant-là, de 48 millions,
perçu par les ATR, c'est là depuis
1979. Là va venir s'ajouter un 10 millions qui va transiter par les ATR,
parce que c'est le point de chute, vers l'alliance touristique du
Québec. Là, ce que vous proposez, vous, c'est, en fin de compte, que ce 10 millions là transite plutôt vers les MRC
puis vers le Fonds de développement régional. Ça vient jeter tout un pavé dans
la mare, je crois. Est-ce que je me trompe?
M. Lehoux
(Richard) : Je ne dis pas que vous vous trompez, sauf que je me
dis : Pour nous, ce n'est pas tout à fait ça. Quand on parle de retour de certaines sommes d'argent, là, qui
pourraient être substantielles dans chacun des milieux, dans les MRC, c'est pour, en fin de compte,
développer et aider à soutenir les attraits... et de développer des attraits.
On n'est pas sur la promotion, là, on
est sur le développement d'attraits et de soutenir les attraits qui sont déjà
là, parce qu'on sait qu'il y a un besoin important si on veut maintenir
et soutenir ces attraits-là. Et c'est beaucoup plus dans cette orientation-là qu'on l'amène que de faire la
promotion. On comprend que, nous, là, ce n'est pas la question de la promotion,
on est vraiment plus dans le soutien aux attraits et au développement de
nouveaux attraits.
M.
Cousineau :
D'accord. Bon, laissons la promotion de côté, mais le développement des
attraits, le développement du produit, là...
M. Lehoux
(Richard) : En partenariat avec les gens du privé qui développent ces
attraits-là.
M.
Cousineau : D'accord. Mais j'aime beaucoup votre idée
d'être... d'avoir une représentativité sur le conseil d'administration. Mais là, sur les conseils
d'administration des ATR, il n'y a pas d'élu qui siège là-dessus, dans les régions?
Parce que, dans les régions, il y a 22 ATR...
M.
Lehoux (Richard) : Il y a peut-être des régions où il y en a. En tout
cas, on n'a pas répertorié, là, l'ensemble des ATR. Moi, je sais que, dans ma région, Chaudière-Appalaches, là, il
n'y a pas de... Moi, à ma connaissance, ça fait quand même quelques
années que je suis maire, il n'y a pas beaucoup d'élus, il n'y en a pas du
tout.
M.
Cousineau : Parce que ça, c'est peut-être une voie à
explorer pour qu'il y ait obligatoirement présence des élus.
M. Lehoux
(Richard) : Je pense que, si on veut travailler de façon cohérente et
concertée sur le territoire, il faudrait
qu'il y ait des élus qui siègent, que ce soit à l'ATR ou peu importe, là, même
à la nouvelle instance qui serait créée. Je pense que ça serait
pertinent parce que les élus municipaux sont au premier plan interpellés
lorsqu'on travaille au développement touristique dans nos régions, partout au
Québec.
M.
Cousineau : ...à chaque année, les ATR, il y a des
assemblées générales. Comme les hôteliers puis comme les... ceux qui font du développement touristique,
ce sont des membres. La municipalité peut être membre aussi puis aller...
être présente à l'assemblée générale pour
poser des questions et puis pour amener des points. Mais cette idée-là d'être
présent sur les conseils d'administration,
c'est à regarder, ce n'est pas nécessairement fou, là, il faudrait en parler à
ceux qui vont former l'alliance, là.
Parce que, là, on parle d'un conseil d'administration de 17 personnes,
mais il ne faut pas que ça devienne aussi le «free-for-all» là-dedans
aussi, là... En français, excusez, là.
M.
Lehoux (Richard) : Mais, si vous me permettez, M. le député, c'est
clair qu'il y a quand même des problématiques dans d'aucunes régions au Québec, pour l'avoir entendu à maintes
reprises de la part d'élus, de nos
membres, de dire : Il y a des ATR, là, que c'est des chasses
gardées, là, qu'il n'est pas question, là, qu'il y ait d'élus sur ces conseils d'administration là. Ça fait que c'est là, là, je pense,
qu'il y aurait peut-être des corrections à faire. Je ne dis pas que c'est
comme ça partout, dans toutes les régions du
Québec, mais il y a des régions actuellement, qui sont identifiées, où est-ce que l'ATR,
c'est vraiment une chasse gardée, là, qu'il n'y a pas d'élus municipaux, là,
qui ont d'affaire là.
M.
Cousineau : Maintenant, pour en revenir au volet, là,
hébergement illégal avec les inspections puis avec... vous, bon, vous nous dites que les inspecteurs
municipaux pourraient être mis à contribution. Vous avez parlé du 45 jours
puis de l'obligation pour la municipalité de
laisser savoir qu'ils sont en désaccord. Si la municipalité ne répond pas, vous
êtes tout à fait en accord que c'est comme si c'était une réponse positive.
Vous êtes d'accord avec ça?
M. Lehoux
(Richard) : Oui, parce que, dans l'objectif où l'avis... En fin de
compte, le 45 jours, le départ de ce 45 jours là, le premier jour, c'est
lorsque l'avis de la part du ministère est envoyé à la municipalité.
Une voix :
...
M. Lehoux
(Richard) : Pardon?
Une voix :
...
M.
Lehoux (Richard) : Est reçu par la municipalité, je veux dire. Ça fait
que 45 jours au moment où on reçoit, même
si on comprend, là, que c'est un 45 jours, là, total. Sur les jours
ouvrables, on se ramène à peu près à une trentaine de journées, mais pour... Dans l'objectif où, dans
les plus petites municipalités ou des plus petits milieux où l'inspecteur
n'est pas nécessairement, là... Des fois,
l'inspecteur passe... est à la MRC et va faire le tour de ses municipalités
locales. Je pense que, dans un délai
de 45 jours, on est capable de répondre à ces orientations-là. Il y a certains
bémols, interrogations qui sont mis, mais, pour le 45 jours, on est
quand même à l'aise avec.
M.
Cousineau : Donc, on comprend que, lorsqu'il y a une demande
qui est faite pour un permis, au ministère... donc, on comprend que la municipalité aussi est saisie de cette
demande-là, mais la municipalité, à ce moment-là, vérifie si le zonage est approprié, vérifie l'achalandage,
vérifie si les installations septiques sont conformes, parce que, des fois,
on n'est pas toujours sur des réseaux
d'aqueduc et d'égout. Donc, la municipalité fait ce travail-là de vérification,
mais le contact avec les inspecteurs puis avec... C'est comme ça qu'on
appelle ça, les vérificateurs?
Une voix :
...
M.
Cousineau : Des
classificateurs. Ce contact-là est extrêmement important, extrêmement
important. Donc, il faut qu'il y ait une belle synergie pour que ça fonctionne
bien.
M. Lehoux (Richard) : Oui,
effectivement. Parce que, dans le fond, pour la connaissance que les
inspecteurs ont de leurs territoires,
je pense que, de un, c'est quand même assez facile de répondre, là, rapidement
à la réglementation comme telle, est-ce
que tout ça, c'est conforme à la réglementation actuelle, ça peut se faire
assez rapidement, mais que, par la suite, là, le lien soit fait, là,
avec le classificateur comme tel.
M.
Cousineau :
Je ne sais pas si vous avez... Pardon?
Une voix :
...
M.
Cousineau : Je ne sais pas si vous avez bien suivi nos
travaux, mais le but du projet de loi, ce n'est pas d'empêcher M., Mme
Tout-le-monde de faire de la location occasionnelle et puis de faire... Le but,
c'est vraiment d'encadrer ceux qui veulent
faire du commerce, du commerce avec leurs logements, ou leurs condos, ou leurs
maisons. Et puis donc il faut bien s'assurer que tout le monde est au
même diapason et puis que les droits des autres soient respectés aussi.
M. Lehoux
(Richard) : Oui.
M.
Cousineau :
On s'entend bien, monsieur.
M.
Lehoux (Richard) : Ça, on est tout à fait d'accord et à l'aise avec
cela. Parce que, comme je le mentionnais tout à l'heure, c'est clair que les inspecteurs municipaux, ils sont
quand même, là, dans nos municipalités, au premier chef, là, de valider
si la réglementation est bien respectée, encore plus parce que ces gens-là
connaissent bien le territoire, connaissent,
la plupart du temps, aussi les gens qui y habitent, qui sont propriétaires de
ces unités, de ces propriétés-là.
M.
Cousineau : ...ça, M. Lehoux. Puis la ministre, elle a
ouvert un petit peu là-dessus, là. Lors de la négociation du pacte
fiscal, est-ce que toute la question de la taxe sur les nuitées, puis tout ça,
ça a fait l'objet de discussion? Du tout, hein?
M.
Lehoux (Richard) : Non, ça n'a pas fait l'objet de discussion. La
seule discussion que l'on a eue, c'est de dire qu'on voulait qu'à chaque
fois qu'il y aurait une responsabilité qui serait dévolue à une municipalité
locale ou à une MRC, bien, il y ait les sous qui l'accompagnent.
M.
Cousineau : Ah! ça, c'est tout à fait normal. Je me
souviens, lorsque j'étais préfet, maire, on disait la même chose.
Continuez votre combat. Merci.
Le Président (M.
St-Denis) : Alors, merci, M. le député. Je passerais maintenant la
parole au député de Nicolet-Bécancour.
• (12 h 40) •
M.
Martel : Merci, M. le Président. Bonjour, M. Lehoux, M. Lepage, M. Talbot. La
FQM, c'est une organisation que je connais quand même bien, dans laquelle
je me suis beaucoup impliqué et dans laquelle j'ai toujours
eu beaucoup d'affection. Je
pense que vous jouez un rôle déterminant, notamment pour les municipalités
rurales au Québec.
C'est très important
d'avoir une fédération forte, parce que, quand on regarde la dynamique du
territoire québécois, il n'y a plus beaucoup
de grandes voix ou... tu sais, pour prendre la défense des petites
municipalités. Donc, je vous dis que
j'ai toujours eu beaucoup d'affection pour vous autres, puis continuez, le rôle
que vous avez, il est fondamental — là je ne le dis plus à titre
de directeur général, je le dis à titre de député : Vous avez beaucoup de
responsabilités à l'égard des petites municipalités.
Juste
peut-être... dans ce que vous avez mentionné, peut-être endosser ce que vous
dites par rapport au rôle que les
inspecteurs pourraient jouer dans l'accréditation. Dans beaucoup de MRC, il y a
des inspecteurs qui sont très compétents, qui peuvent jouer ce rôle-là.
Et c'est normal qu'il y ait une compensation si vous deviez jouer des rôles
accrus.
Moi, je veux vous
amener un peu ailleurs. Quand je regarde, là, le projet de loi... Puis je le
dis puis je l'ai dit souvent : Je suis d'accord avec l'orientation qu'on
prend, O.K., de créer une grosse organisation. On a un gros déficit commercial par rapport au tourisme, on quitte
beaucoup plus le Québec qu'on reçoit des gens. On est capables d'aller en chercher plus. On a écouté, le gouvernement a
écouté les acteurs, puis ce qu'on leur a proposé, c'est de former une
grande boîte où tous les acteurs seraient là, et on pourrait mettre plus de
moyens puis faire plus de promotion.
Une
fois qu'on fait ça, on peut s'attendre à avoir plus de tourisme étranger. Les
ATR vont continuer de jouer leur rôle, essayer d'attirer tout le monde
chacun chez eux, mais, ensuite de ça, on arrive au niveau local. Au niveau
local, il y a des offices de tourisme puis
il y a des bureaux touristiques. Là, je vous parle en connaissance de
cause : Nicolet, Yamaska,
Bécancour, des coupures qu'il y a eu au niveau du développement économique
l'année passée, un des secteurs les plus touchés, ça a été justement le
développement touristique. Il y a moins de ressources au niveau local.
Là,
je reviens à la dynamique. On va accueillir potentiellement plus de gens. Il y
a eu des coupures, je ne veux pas généraliser, là je parle des
territoires que je connais bien, mais je sais qu'il y en a d'autres ailleurs au
Québec. Êtes-vous en mesure de jouer un
rôle? Voulez-vous jouer ce rôle-là au niveau local, de bien jouer votre rôle
d'accueillir, de prendre votre part de gâteau là-dedans? Et avez-vous
les moyens de le faire?
M. Lehoux (Richard) : M.
le député, je trouve ça vraiment intéressant, le point que vous apportez dans
la question de toute la concertation
que l'on doit avoir au niveau des territoires. Le développement touristique, ça
ne se fait pas non plus... Oui, on
voudrait, là, que la base territoriale de la MRC soit importante, mais je pense
qu'il y a un enjeu important, là, qui peut se faire.
Avec ce qu'on a vécu l'automne dernier, ça nous a,
en fin de compte, là, amenés à réfléchir puis à se positionner de façon différente. Je vous donne juste
l'exemple, chez nous, dans Chaudière-Appalaches, les trois MRC de la Beauce,
Nouvelle-Beauce, Robert-Cliche et
Beauce-Sartigan, avec l'avènement, là, de ce qu'on a connu l'automne passé,
c'est sûr que l'aspect touristique a
été interpellé fortement, parce qu'il y avait quand même beaucoup de sous qui
tombent, là... qui proviennent,
pardon, des municipalités locales et via nos MRC. Ce que l'on a décidé de
faire, c'est de se regrouper ensemble
et de se donner une organisation, mais qui va regrouper le territoire des trois
MRC. Au lieu d'avoir chacun notre office
de tourisme dans le territoire de la MRC, bien, on va le travailler de façon un
petit peu plus régionale. Et je ne veux pas qu'on comprenne à
l'intérieur de ça, là, qu'on veut prendre la place ou on veut faire de
l'obstruction à l'ATR, au contraire, on
travaille en étroite collaboration avec notre ATR Chaudière-Appalaches, mais ça
nous permet d'aller un petit peu plus
loin dans l'ouverture de l'offre touristique que l'on veut vendre. Si on veut
être attractifs, il faut offrir des choses pour que les gens puissent passer plus qu'une demie ou une journée sur
le territoire. C'est dans cette optique-là qu'il y a peut-être cette avenue-là que l'on devra regarder
sur l'ensemble de nos territoires, à la grandeur du Québec. Le point de
chute MRC, il est superimportant, mais par la suite on doit regarder aussi, là,
comment est-ce qu'on est capables de coordonner ça sur l'ensemble d'un
territoire, dans une région.
Je
vous donne l'exemple de Chaudière-Appalaches parce que c'est une grande
région — Mme la
ministre, vous la connaissez — et c'est clair qu'il y a des particularités
qui sont plus propices, là, à un secteur qu'à un autre, mais il faut travailler de façon cohérente et concertée,
ensemble. C'est pour ça, pour nous, l'importance, là, d'avoir des élus qui
siègent sur les principales
organisations qui balisent le tourisme au Québec. C'est superimportant, parce
que, vous l'avez dit, on est la voix, en fin de compte, là, des plus
petites municipalités de l'ensemble des régions du Québec.
Et,
pour nous, c'est très important que... On est très à l'aise qu'il y ait des
sommes et puis que l'on soutienne fortement
la capitale et la métropole dans le développement touristique, mais il ne faut
surtout pas oublier les régions. Parce qu'il y a des activités, des attraits
touristiques très importants partout en région, et il faut aussi avoir cette
pensée-là lorsqu'on travaille, là, à répartir nos sommes au niveau touristique.
Nous,
je pense qu'au niveau de l'ensemble des municipalités on a de l'ouverture à
aller un petit peu plus loin. Mais,
comme je le mentionnais, c'est clair que ça nous prend aussi, là, une certaine
souplesse, là, de la part des fonds qui sont dédiés à la promotion touristique, pour promouvoir, oui, le Québec
dans son ensemble, mais aussi faire la promotion des régions. Et c'est là que nous, on lève le drapeau, on dit : Par
territoire de MRC. Puis, même si c'est un petit peu plus difficile des
fois, bien, on se regroupe deux ou trois MRC ou plus pour se donner, en fin de
compte, cette vision de développement
touristique, là, un petit peu plus large mais qui correspond à la réalité de
chacun des milieux. Pour nous, ce qui
est très important, c'est vraiment de tenir compte de la réalité de chacun des
milieux, du potentiel de chacun des territoires, il est à géométrie très
variable. Mais, pour cela, il faut avoir une... porter une attention
particulière.
Remarques finales
Le Président (M.
St-Denis) : Alors, je vous remercie pour votre contribution. C'est
tout le temps que nous avons. Alors, je passerais, pour terminer les auditions,
la parole à Mme la ministre pour une courte intervention.
Mme Dominique Vien
Mme
Vien : Oui, merci, M. le Président. Et je pense que c'est de
bon aloi de prendre quelques secondes, je ne serai pas longue, même très brève, pour d'abord remercier les collègues
de la commission, vous-même, M. le Président, les gens aussi qui nous accompagnent, merci beaucoup, du secrétariat,
membres de l'équipe ministérielle, de l'opposition officielle, de la deuxième opposition. Ça a été
franchement très agréable de travailler avec vous. Je pense pouvoir dire
sans me tromper que les gens aussi partagent cette opinion-là, M. le Président,
que nous avons eu des échanges très constructifs,
qui seront très utiles pour la suite des choses, puisque, dès maintenant, on
aligne nos flûtes pour faire l'étude article
par article de ce projet de loi n° 67. Alors, pas plus long que ça, M. le
Président, merci à vous, merci à vous tous. Merci aussi aux groupes qui
se sont déplacés au cours de ces séances de consultation. Merci infiniment.
Le
Président (M. St-Denis) : Alors, avant de conclure, on a quelques
instants encore avec vous. Alors, moi, je veux remercier aussi tous les
intervenants...
M.
Cousineau :
M. le Président...
Le Président (M.
St-Denis) : Vous voulez dire un petit mot? Parfait. M. le député de
Bertrand.
M. Claude Cousineau
M.
Cousineau : Merci, M. le Président. Bien, moi aussi, je
salue le travail de mes confrères autour de la table, de la ministre, et puis des gens qui l'accompagnent,
et puis son chef de cabinet, puis les sous-ministres. Mais je remercie
beaucoup aussi les groupes qui sont venus nous rencontrer, je crois, au nombre
de 16 ou 17, puis on a reçu quelques mémoires, parce que c'est avec ces gens-là
qu'on peut se faire une tête et puis ramasser leurs suggestions puis leurs recommandations. Je sais qu'on va avoir à apporter quelques
amendements, mais je crois que ça devrait bien se faire, mais c'est important d'avoir le pouls des
différents groupes, des gens qu'on a rencontrés, alors je vous remercie. Je
vous remercie, le groupe qui termine,
vous terminez notre séance de consultation, mais... Alors, merci à mes
confrères aussi de l'opposition, de
la deuxième opposition, et puis on va se revoir au principe et en commission parlementaire
pour article par article.
Le Président (M. St-Denis) : M. le
député de Nicolet-Bécancour.
M. Donald Martel
M.
Martel :
Merci, M. le Président. Bien, merci, les gens de la FQM. Je veux remercier
aussi tous les gens qui sont venus en
commission parlementaire. Vous savez, ça ne fait pas longtemps que j'ai le
dossier du tourisme, et les gens qui
sont venus nous rencontrer m'ont donné un apprentissage quand même assez
rapide. Je veux remercier la ministre aussi.
Je pense qu'on a un projet de loi intéressant. Je pense que l'industrie
touristique attendait cette réforme-là de façon... depuis assez longtemps. Il y a des défis qui nous
attendent, on l'a mentionné, par rapport à toute la définition de l'hébergement
occasionnel, et je pense que le climat de
travail qu'on a installé ici va faire en sorte qu'on va être capables de
présenter un projet de loi le plus consensuel possible. Je veux
remercier mon collègue de Labelle pour...
M.
Cousineau : De
Bertrand.
M.
Martel : De
Bertrand, excuse, pour la belle collaboration et...
Des voix : ...
M.
Cousineau : La
belle collaboration.
M.
Martel :
Mais je le savais, que vous comprendriez. Ça fait que merci beaucoup tout le
monde, ça a été très agréable.
Le Président (M. St-Denis) : Merci.
M. Lehoux (Richard) : ...M. le
Président.
Le Président (M. St-Denis) : En
10 secondes, en 10 secondes.
M. Lehoux (Richard) : C'est pour
vous dire que, oui, on n'a pas eu le temps, comme la ministre le disait, de
déposer notre mémoire, mais, d'ici la fin de la journée ou au plus tard
demain...
Le Président (M. St-Denis) :
Parfait.
• (12 h 50) •
M. Lehoux (Richard) : ...vous allez
recevoir des commentaires...
Des voix : ...
Le
Président (M. St-Denis) : Attendez juste un instant, juste un instant.
Alors, merci, merci tout le monde pour votre contribution.
Mémoires déposés
Alors, avant
de conclure les auditions, je vais procéder au dépôt des mémoires des
organismes qui n'ont pas été entendus
pendant les auditions. Il s'agit des mémoires de la Corporation de l'industrie
touristique, du Comité logement Ville-Marie, Airbnb et boulangerie
Panetier Baluchon.
Alors, la commission, ayant accompli son mandat,
suspend ses travaux jusqu'à 15 heures afin d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi n° 57, Loi modifiant la
Loi sur les régimes complémentaires de retraite principalement quant au financement des régimes de retraite à
prestations déterminées. Alors, je vous remercie, tout le monde, pour votre
attention.
(Fin de la séance à 12 h 51)