(Quatorze heures dix-huit minutes)
Le Président (M. Auger) : À l'ordre,
s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'économie et du travail ouverte. Je demande à toutes les personnes dans
la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones
cellulaires.
La commission
est réunie afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi n° 37, Loi
confirmant l'assujettissement des projets
de cimenterie et de terminal maritime sur le territoire de la Municipalité de
Port-Daniel—Gascons au
seul régime d'autorisation de l'article 22 de la Loi sur la qualité de
l'environnement.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements.
La Secrétaire : Oui, M.
le Président. M. Drolet (Jean-Lesage) est remplacé par M. Morin (Côte-du-Sud); M. Fortin (Pontiac), par M. Boucher (Ungava); M. St-Denis (Argenteuil),
par M. Hardy (Saint-François); M. LeBel (Rimouski), par M.
Lelièvre (Gaspé); et M. Lamontagne (Johnson), par M. Jolin-Barrette (Borduas).
Étude détaillée (suite)
Le
Président (M. Auger) : Merci beaucoup. Nous sommes à l'étude de
l'article 1. Lors de la séance du 21 mai dernier, M. le député de Masson avait la parole sur un sous-amendement à
cet article. Nous allons donc poursuivre. Il restait 9 min 55 s au député. Je constate
qu'il n'est pas présent, et le temps du député de Borduas était également
expiré. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions concernant le sous-amendement? S'il n'y a pas d'autre
intervention, je vais le soumettre aux voix. Est-ce que le
sous-amendement est adopté? M. le député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : Je vais vous
demander un vote nominal, M. le Président.
Le Président (M. Auger) : Par vote
nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : M.
Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire : M. Daoust
(Verdun)?
M. Daoust : Contre.
La Secrétaire : M. Boucher
(Ungava)?
M. Boucher : Contre.
La Secrétaire : M. Hardy
(Saint-François)?
M. Hardy : Contre.
La Secrétaire : M. Morin
(Côte-du-Sud)?
M. Morin : Contre.
La Secrétaire : M. Polo
(Laval-des-Rapides)?
M. Polo : Contre.
La Secrétaire : M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy : Contre.
La Secrétaire : M. Auger
(Champlain)?
Le
Président (M. Auger) : Abstention.
La Secrétaire :
Donc, 1 pour, 6 contre, une abstention.
• (14 h 20) •
Le Président (M.
Auger) : Donc, le sous-amendement est rejeté. Nous revenons donc à
l'amendement, et, M. le député de Borduas,
vous aviez encore 18 min 15 s à votre disposition concernant
votre amendement. À l'article 1, bien sûr.
M.
Jolin-Barrette : Merci, M. le Président. Tout d'abord, je tiens à vous
saluer, à saluer M. le ministre, mes collègues d'Ungava, de Saint-François, de Côte-du-Sud, Laval-des-Rapides, ainsi que mon collègue de Bonaventure. C'est toujours un plaisir de vous retrouver. D'ailleurs,
on se retrouve un petit peu plus tard que prévu. Donc, je comprends que,
si jamais
on est invités à souper chez M. le ministre... On arrive toujours quelques
minutes en retard. Vous savez, c'est toujours
la situation. Quand qu'on dit une heure, parfois on arrive un petit peu plus en
retard. Pour l'hôte qui nous reçoit, ça laisse un petit peu plus de
temps de préparation.
Donc,
M. le Président, je tiens à vous rappeler notre position dans le projet de loi,
M. le Président, en lien avec l'amendement
qu'on dépose, que ce projet de loi n'est pas nécessaire si le gouvernement veut
réaffirmer l'état du droit. Parce que
c'est l'argumentaire qui est développé par le gouvernement, et le projet de
cimenterie à Port-Daniel ne nécessite pas de projet de loi particulier
pour dire qu'on assujettit au seul régime d'autorisation de l'article 22
de la Loi sur la qualité de l'environnement.
Ce que le gouvernement fait présentement, c'est qu'il décide de venir
outrepasser la compétence des tribunaux et de laisser un arbitre neutre
venir statuer sur quel est l'état du droit et quel est le régime applicable.
Nous
prétendons depuis le début, M. le Président, que le projet de cimenterie, tel
qu'il est constitué présentement, constitue
un tout nouveau projet industriel. Et, même lors de l'étude des crédits
budgétaires, à une question que j'ai posée au ministre de l'Environnement, je lui ai demandé : Est-ce que, si
le même projet était déposé... à ce jour, serait-il applicable à la Loi
sur la qualité de l'environnement, la section IV.1, le régime d'autorisation
qui est prévu avec une évaluation indépendante
prévue par le Bureau d'audiences publiques en environnement?, la réaction du
ministre a été, M. le Président, de me lire la législation applicable
ainsi que la réglementation. Cette réaction-là voulait tout dire, M. le
Président.
On
constate que la partie ministérielle ainsi que la première opposition, M. le
Président, sont entêtées à ce que le
projet de loi n° 37 soit adopté dans les meilleurs délais.
Malheureusement, au cours des dernières séances que nous avons eues, nous avons tenté d'expliquer quelle
était l'importance de convoquer différents groupes, quelle était l'importance,
M. le Président, d'écouter les gens et surtout de... On a essayé d'exposer
aussi aux collègues pourquoi le projet de loi constituait
un mauvais projet de loi et pourquoi ça constituait une situation particulière
et unique en soi, parce qu'on vient donner un régime de protection, sous
réserve des contestations judiciaires à venir s'il y en avait, à qu'un seul
citoyen corporatif, et il y a une problématique, M. le Président, à ce
niveau-là.
Donc,
je constate que mes collègues ont, à nouveau, décidé de voter contre le
sous-amendement que nous avons proposé. Je présume également qu'ils
voteront contre l'amendement que nous proposons. Mais c'est important de se rappeler, M. le Président, et encore ce matin, la
position de la première opposition en lien avec le Port de Québec, où la
leader adjointe du parti de la première
opposition a, encore une fois, dit : Pas de BAPE, pas d'argent du
gouvernement provincial.
M.
le Président, c'est important, là, que la population comprenne le
positionnement du parti ministériel et de la première opposition. C'est qu'on
fait des évaluations environnementales lorsque ça leur tente. Puis, lorsque ça
ne leur tente pas, M. le Président, lorsque ce n'est pas pertinent,
bien, c'est à géométrie variable. Exemple, pour la Gaspésie, M. le Président, on vient dire : Bien,
écoutez, ce projet-là doit voir le jour d'une façon très rapide. Et, dans ce
cas-ci, on ne soumet pas le tout à
une évaluation environnementale indépendante, comme le requièrent différents
groupes, comme le requiert la
population. Et le fait de soumettre à une évaluation environnementale
indépendante, M. le Président, un projet comme celui-là, ça ne veut pas
dire que le projet ne verra pas le jour. Ça veut, entre autres, dire qu'on va
prendre en considération les impacts
environnementaux, puis on va donner un forum aux gens pour qu'ils puissent
s'exprimer. On va permettre aux gens de venir nous dire ce qu'ils
pensent, et le tout à visage découvert.
Et
je vous rappellerais, M. le Président, que l'adoption d'un projet de loi
particulier comme celui-ci, qui vise les intérêts d'un seul citoyen corporatif, est unique et rarement une
situation qui se présente souvent à l'Assemblée nationale. Et ce qui est d'autant plus particulier, M. le
Président, c'est que le gouvernement, dans ce dossier-ci, est juge et partie,
notamment par ses investissements,
450 millions d'argent public pour 200 emplois. Nous croyons que le
gouvernement aurait pu faire mieux,
et aurait dû faire mieux avec les sommes à sa disposition, et surtout soutenir la Gaspésie, M. le Président.
Et
je vous parlais, M. le Président, d'une approche un peu dichotomique, hein? D'un
côté, j'entends souvent mon collègue ministre de l'Environnement et à la
fois les porte-parole de la première opposition dire à quel point l'environnement leur tient à coeur, surtout dans les discours, dans les questions qui
sont posées en Chambre. Vous me permettrez, M. le Président, de citer la période des questions, jeudi 14 mai
2015, où le ministre de
l'Environnement, répondant à une
question posée par le député de
Jonquière... et qui dit, bon : «Merci, M. le Président. Il est étonnant que le député de
Jonquière voie de la confusion lorsqu'un gouvernement
du Québec cherche à appliquer ses lois en matière environnementale. Notre position en matière environnementale a toujours
été très claire, que ce soit dans le dossier TransCanada, que ce soit dans
le dossier d'agrandissement du Port de Québec, les lois québécoises en matière
d'environnement s'appliquent.»
Je vous dis, M. le
Président, dans le présent projet de loi qui nous occupe, dans le projet de la
cimenterie de Port-Daniel, où elle est, la
cohérence dont le ministre parle? Pourquoi est-ce que la loi québécoise, la Loi
sur la qualité sur l'environnement, le régime applicable ne s'applique
pas? Pourquoi est-ce que le gouvernement vient dessaisir les tribunaux d'un dossier qui devait être entendu et
qui risquait que le véritable régime d'autorisation à être appliqué se retrouve
mis en oeuvre, se retrouve appliqué, la section IV.1 de la Loi sur la qualité
de l'environnement?
Donc, on constate encore une fois que
ce qu'on dit en Chambre puis ce qu'on fait, ce sont deux choses. Puis il
faut que ça cesse, puis il faut
véritablement, en matière environnementale, que les projets comme ceux de la
cimenterie, qui est le... On l'a vu, M. le Président, la dernière fois,
je vous ai dit : Ça va être le projet le plus polluant du Québec, 1,8 million de tonnes. Il faut que de tels projets
fassent l'objet d'une évaluation environnementale. Et on est surtout sur
le fait qu'il s'agit d'un nouveau projet, M.
le Président. Bien entendu, il y avait déjà eu un certificat d'autorisation qui
avait été émis en 1996, mais le certificat d'autorisation qui était prévu — et je vous l'ai exposé précédemment — ne visait pas du tout la même chose
que ce qui a été fait actuellement et la construction de l'usine présentement.
Donc,
je vous dirais, M. le Président, qu'en lien avec ces propos aussi le ministre
de l'Environnement nous disait, en
parlant de la lutte aux changements climatiques, que c'était fondamental de les intégrer et qu'il y avait
des changements à vitesse grand V
dans ce domaine-là. Mais, lorsqu'on a une situation concrète comme la cimenterie de Port-Daniel, où
cette usine va être le plus grand polluant
industriel du Québec, hein, qu'il va y avoir un impact sur environ 7 % à 8 % des émissions de toute l'industrie du Québec en
augmentation au niveau des gaz à effet de serre, 2 %, 3 % au niveau
total des émissions du Québec, on
constate qu'encore une fois c'est deux poids, deux mesures. On applique... On
ne fait pas ce qu'on dit, en fait. On
se retrouve à dire qu'on fait des efforts en matière environnementale, soit,
mais ces efforts sont-ils vains, M.
le Président? Parce que, d'un côté, on fait quelque chose... Bien, en fait,
c'est l'expression, M. le Président, on ne sait pas ce que la main
gauche fait pendant que la main droite fait quelque chose d'autre.
Et
le ministre, lors de l'étude du projet de loi n° 32, la loi sur les
milieux humides, lors d'une discussion avec les représentants du
consortium Ouranos, disait : «Sur la question, justement, de cohérence,
évidemment, en matière de changements climatiques,
les informations déboulent à un rythme vertigineux, les questions, juste dans
la dernière année, ce qu'on sait, les
avancées que nous avons faites, ça va à la vitesse de la lumière quasiment.
Nous, comme gouvernement, on a choisi justement une approche cohérente.
Un, on met à l'avant-plan les changements climatiques comme pilier fondamental
de notre action...»
Premier
problème, M. le Président — et
je vous l'ai répété lors des motions préliminaires, lors de mes remarques préliminaires et aussi depuis qu'on est rendus à l'étude détaillée, M. le Président — j'entends le ministre de l'Environnement dire
quelque chose, on a demandé à ce qu'il soit convoqué à cette commission pour
nous éclairer sur les positions du gouvernement.
Je me demande, M. le Président, est-ce qu'au Conseil des ministres on prend en
compte la stratégie globale, cohérente, intégrée du ministre de
l'Environnement — je
sais qu'il m'en manque un, M. le Président...
Une voix :
Rigoureuse.
• (14 h 30) •
M. Jolin-Barrette : ...rigoureuse — du ministre
de l'Environnement ou tout ce qu'on
regarde, c'est est-ce qu'il s'agit
d'un projet uniquement et purement économique, M. le Président. Je crois comprendre que le ministre
de l'Environnement souhaite qu'on
prenne en compte cette approche. Malheureusement, le gouvernement, par ses actions, démontre que ce n'est
pas nécessairement le cas.
Par la suite, M. le Président, le ministre dit : «...on a mis de l'avant dans le
processus de stratégie gouvernementale du développement durable le fait qu'il faut intégrer à tous les niveaux la
lutte contre les changements climatiques dans les processus décisionnels
gouvernementaux, mais également, dans le projet de modernisation de la Loi sur
la qualité de l'environnement que nous avons
annoncé il y a quelques semaines, on a mis à l'avant-plan le fait que, dans le
processus d'autorisation
environnementale, il est essentiel d'intégrer spécifiquement la question de la
lutte contre les changements climatiques et donc que cet élément soit
ajouté, que donc, lorsqu'on prend des décisions au niveau d'autorisations
environnementales, les changements climatiques soient non seulement considérés,
mais intégrés dans la réflexion.»
M.
le Président, le projet de loi n° 37, c'est le meilleur exemple que les
propos du ministre de l'Environnement ne suivent pas du tout les actions gouvernementales. Il va falloir, M. le
Président, à un moment donné, qu'on se réveille du côté de la partie gouvernementale et également au
niveau du parti de la première opposition, M. le Président, parce qu'on dit, d'un côté : On va prendre en compte la
lutte aux changements climatiques dans nos actions, puis, de l'autre côté, on
autorise le projet le plus polluant de l'histoire du Québec qui va émettre le
plus grand nombre de gaz à effet de serre, pas d'autorisation environnementale
en vertu d'une évaluation indépendante effectuée par le BAPE. Par contre, on se
retrouve dans d'autres dossiers où, là, on demande un BAPE. Donc, comme je vous
disais, M. le Président, c'est à géométrie
variable. On demande un BAPE quand ça nous tente. Puis, quand ça ne nous tente
pas, quand il y a des votes à acheter, on ne demande pas d'autorisation
environnementale, M. le Président.
Donc,
concrètement, M. le Président, je suis un peu déçu par cette commission. Je
suis un peu déçu, M. le Président, qu'on
ne puisse pas entendre les différents intervenants que nous avons soumis dans
la liste, premièrement au niveau de la liste
que nous avons soumise au leader du gouvernement et, par la suite, en lien avec
les motions préliminaires que nous avons déposées. J'ai l'impression, M.
le Président, de tenter de convaincre mes collègues et d'y voir une certaine fermeture, M. le Président, parce qu'encore une
fois... Et, lors des remarques préliminaires, on parlait de l'importance
du projet pour la Gaspésie, il ne faut pas oublier, M. le Président,
l'importance aussi...
M. Roy :
M. le Président...
Le Président (M.
Auger) : Oui, M. le député de Bonaventure.
M.
Roy : ...l'article 35. Écoutez, on me prête des intentions en
disant que c'était pour acheter des votes que d'avoir soutenu le projet de développement économique le
plus important pour l'histoire de la Gaspésie. C'était pour aider une des collectivités les plus pauvres du Québec qui
en avait extrêmement besoin. Donc, je tiens quand même à ce qu'on fasse
attention à ce qu'on exprime ici. Merci.
Le Président (M. Auger) :
Merci, M. le député de Bonaventure. Effectivement, je vous inviterais à un peu
de... faire attention à certains de vos propos, M. le député de Borduas.
Vous pouvez continuer, M. le député.
M. Jolin-Barrette : Merci, M. le Président. Loin de moi de prêter des intentions, M. le
Président, au collègue de la première
opposition. Il sait très bien que le projet de cimenterie a été lancé de façon
concomitante avec une campagne électorale.
M. le Président, ce que je vous dirais en lien avec l'intervention du député de
Bonaventure, M. le Président, c'est
que, oui, la Gaspésie a besoin de projets porteurs, on a besoin de soutenir la
Gaspésie dans tous ses aspects. Cependant, la façon de le faire, le choix de le faire, c'est ce qui diffère entre
nos différents partis, M. le Président. Il ne faut pas s'occuper de la Gaspésie
une fois aux 15 ans par des projets comme celui-là, puis je vous l'ai exposé
très clairement, M. le Président...
M. Boucher :
M. le Président.
Le Président (M.
Auger) : Oui, M. le député d'Ungava.
M.
Boucher : J'invoquerais l'article 211. M. le député, bon, nous fait un
beau discours, mais qui n'est pas du tout en lien avec son amendement.
Donc, j'apprécierais qu'il revienne sur son amendement.
Le
Président (M. Auger) : Je suis convaincu que le député de Borduas va
revenir à son amendement. M. le député de Borduas, vous pouvez
continuer.
M. Jolin-Barrette : Oui. Merci, M. le Président. Bien, écoutez, c'est en lien direct avec
l'amendement proposé parce qu'on est
dans le coeur du sujet, hein? On est dans le coeur de l'article 1, que le projet
de cimenterie a toujours été visé par
le seul régime d'autorisation de l'article 22. Mais, pour simplement revenir
sur la question de règlement de mon collègue
de Bonaventure, qui sont les gens qui auraient accès à un tel montage financier
de 450 millions, M. le Président? Est-ce
que les petits entrepreneurs de la Gaspésie qui ont des plus petites
entreprises, des PME, des petites et moyennes entreprises, ont accès à ce genre de capital? Est-ce qu'on les soutient?
En matière de développement économique, qu'est-ce qu'on fait pour la
Gaspésie, M. le Président?
Le Président (M.
Auger) : ...votre amendement.
M. Jolin-Barrette : Oui, tout à fait, M. le Président, j'y reviens. L'amendement qui a été
déposé par le député de Masson
concernait le certificat d'autorisation, le premier certificat d'autorisation,
M. le Président. Dès 1995, le projet de
cimenterie avait été mis en place, M. le Président, projet de cimenterie qui a
été mis en place, mais qui n'a pas requis les mêmes certificats d'autorisation que ceux qui ont été émis. Vous
savez, M. le Président, en 2014, il y a des certificats d'autorisation qui ont été émis par le
gouvernement, il ne s'agissait pas du tout du même projet. D'ailleurs, c'est
démontré dans les documents,
notamment dans le document de Mme Rainville de la direction du ministère de
l'Environnement se basant notamment
sur l'évaluation qui a été réalisée par le promoteur de la cimenterie, que les
rejets, la production, le site au
niveau de la grosseur ne constituaient pas exactement la même chose qu'en 1995.
Donc, c'est pertinent, l'amendement du
député de Masson, de souligner que ça visait le certificat d'autorisation de la
préparation du site qui a été émis en 1996.
Tout
ça pour vous dire, monsieur, en lien avec l'amendement, M. le Président, que la
Gaspésie a besoin de projets, on a
besoin de soutenir la Gaspésie, M. le Président, mais la façon que c'est fait
présentement, c'est un mauvais projet, il
n'y aura pas de retombées substantielles. 450 millions pour 200 emplois, M.
le Président, on est capables de faire plus au Québec, on est capables de mieux faire, puis je suis convaincu, M. le
Président, je suis convaincu que le ministre, l'équipe ministérielle
également qui travaille avec lui au niveau de l'économie, de l'innovation, des
exportations, qu'ils sont capables de bâtir
un meilleur plan. D'autant plus, M. le Président, que l'accessibilité à ces
capitaux-là, c'est une question aussi
d'orientation, donc le ministère est capable, en collaboration avec les élus de
la Gaspésie et de tous les parlementaires québécois, de trouver une meilleure façon d'avoir de plus grandes
retombées pour la Gaspésie. Et il faut s'en occuper à temps plein, M. le
Président, et non pas uniquement à temps partiel. Je vous remercie, M. le
Président.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député Borduas. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement du député de Masson? S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais le
soumettre aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
M.
Jolin-Barrette : Je vais vous demander un vote nominal, M. le
Président.
Le Président (M.
Auger) : Par vote nominal, bien sûr. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M.
Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire :
M. Daoust (Verdun)?
M. Daoust :
Contre.
La Secrétaire : M. Boucher (Ungava)?
M. Boucher :
Contre.
La Secrétaire : M. Hardy
(Saint-François)?
M. Hardy : Contre.
La Secrétaire : M. Morin (Côte-du-Sud)?
M. Morin : Contre.
La Secrétaire : M. Polo (Laval-des-Rapides)?
M. Polo : Contre.
La Secrétaire : M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy : Contre.
La Secrétaire : M. Auger (Champlain)?
Le Président (M. Auger) :
Abstention.
La Secrétaire : 1 pour, 6
contre, 1 abstention.
Le
Président (M. Auger) : Donc,
l'amendement est rejeté. Nous revenons à l'article
1, et, M. le député de Borduas,
vous aviez 20 minutes à votre disposition.
M.
Jolin-Barrette : Merci, M. le Président. Revenons à l'article 1, M. le Président, du projet de loi qui se lit
ainsi : «Les projets de
construction de la cimenterie et du terminal maritime qui y est lié, en cours
de réalisation le (indiquer ici la date
de la présentation du présent projet de loi) sur le territoire de la Municipalité de Port-Daniel—Gascons, sont et ont toujours été visés par le seul régime
d'autorisation prévu à l'article 22 de la Loi sur la qualité de l'environnement
(chapitre Q-2).»
M. le
Président, je vous l'ai dit à de multiples reprises et j'ai tenté de convaincre
mes collègues aussi, je constate que
les sous-amendements et les amendements que l'on dépose ne suscitent guère
l'intérêt et l'attention des collègues ministériels
et de la première opposition. Donc, M. le Président, ce que nous souhaitons et
ce que nous demandons au ministre,
c'est véritablement de laisser la justice faire son cours, M. le Président.
Vous savez que le dossier a fait l'objet d'un processus judiciaire, M. le Président, et que celui-ci se retrouve
suspendu. La requête a été rayée du rôle et remise sine die. Et il y a une intervention directe de la
part du ministère, M. le Président, d'intervenir dans ce projet par le biais
d'une loi, par l'adoption de la législation,
et ce qu'il faut dire, M. le Président, c'est qu'on vient jouer un rôle
interprétatif qui devrait être laissé aux tribunaux, M. le Président.
Il y a un
juge de la Cour supérieure qui avait été saisi du dossier. Et, on le constate,
hein, il y a eu des interrogatoires au
préalable, les versions diffèrent, et je me questionne, M. le Président, à
savoir pourquoi est-ce qu'on ne laisse pas la magistrature faire son
travail. Pourquoi on intervient directement et quelles sont les véritables
raisons du dépôt de ce projet de loi? Est-ce
que, M. le Président, on va intervenir à toutes les fois, à chaque fois qu'il
va y avoir un processus environnemental
de demandé? Est-ce que le ministre peut nous renseigner à savoir est-ce qu'il y
a déjà d'autres projets comme ça qui
vont faire l'objet d'une loi particulière pour éviter qu'ils soient soumis au
régime d'autorisation qui est prévu
par la législation? M. le Président, il y a beaucoup de questions qui se
présentent en lien avec ce projet de loi, et je dois vous dire que nous sommes contre ce projet de loi. Nous trouvons
que le fait de le présenter vient
dénoter une situation
particulière, M. le Président, parce que, comme je vous l'ai exposé récemment,
ça arrive à peu de reprises dans notre Parlement,
et c'est curieux qu'un tel projet de
loi soit présenté, surtout lorsque
les tribunaux sont saisis d'un tel projet
de loi.
• (14 h 40) •
Le Président (M. Auger) : Merci, M.
le député de Borduas. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants concernant l'article
1? M. le ministre, ça va? Donc, s'il
n'y a pas d'autre intervention, je
vais mettre l'article 1 aux voix. Est-ce que l'article 1 est adopté?
Des voix : Adopté.
M. Jolin-Barrette : Je vais vous
demander un vote nominal, M. le Président.
Le Président (M. Auger) : Par vote
nominal.
La Secrétaire : M. Daoust (Verdun)?
M. Daoust : Pour.
La
Secrétaire : M. Boucher (Ungava)?
M. Boucher :
Pour.
La Secrétaire :
M. Hardy (Saint-François)?
M. Hardy :
Pour.
La Secrétaire :
M. Morin (Côte-du-Sud)?
M. Morin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Polo (Laval-des-Rapides)?
M. Polo :
Pour.
La Secrétaire :
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy :
Pour.
La Secrétaire :
M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette :
Contre.
La Secrétaire :
M. Auger (Champlain)?
Le Président (M.
Auger) : Abstention.
La Secrétaire :
6 pour, 1 contre, 1 abstention.
Le Président (M.
Auger) : Donc, l'article 1 est adopté. Article 2. M. le ministre.
M.
Daoust : Article 2, l'article
dit textuellement : «L'article 1 s'applique [lorsque] toute décision d'un
tribunal, rendue après le — et
on verra la date de la présentation du projet de loi — qui
a pour effet d'assujettir, à la section IV.1 du chapitre I de la Loi sur
la qualité de l'environnement, les projets visés à cet article.»
En
fait, cet article-là prévoit que les projets de construction de la cimenterie
et du terminal sont visés par le seul régime
d'autorisation de l'article 22 de la Loi sur la qualité de l'environnement,
chapitre Q-2, et ce, malgré toute décision contraire d'un tribunal qui
serait rendue postérieurement à la date de présentation du présent projet de
loi.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le ministre. Est-ce
qu'il y a des interventions
concernant l'article 2? M.
le député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : M. le Président, puisque nous sommes dans le cadre de l'étude détaillée et que, généralement,
on peut échanger, je vais poser une question,
M. le Président, si vous le permettez, à l'attention du ministre.
Je voudrais savoir, M. le Président, quelle est la crainte du gouvernement que... de libeller l'article de cette façon-là. Est-ce que
le gouvernement a confiance dans l'autorité des tribunaux pour empêcher
ceux-ci, même s'ils rendaient une décision de façon indépendante et impartiale,
de respecter leur décision?
Le Président (M.
Auger) : M. le ministre.
M.
Daoust : Écoutez,
vous êtes un avocat, je pense, de formation. Je ne le suis pas, alors je me fie à ceux qui
nous conseillent. Et ce qu'on nous a
dit, c'est que c'était la façon la plus efficace d'atteindre le résultat qui
était visé. C'est tout.
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : M. le Président, je
comprends la réponse du ministre.
Cependant, vous savez, il y a une question d'efficacité
parfois, puis il y a une question de règles et de respect de nos institutions. On a choisi de vivre dans un État de droit,
on s'est dotés d'institutions, et là, concrètement, le politique
intervient directement dans la job des tribunaux. C'est comme si quelqu'un
intervenait dans le ministère du ministre, M. le Président, ce n'est pas sa
juridiction. Donc, je voudrais savoir, je
voudrais avoir une explication un peu plus complète, la raison, un, du dépôt du
projet de loi, l'objectif
et pourquoi on ne laisse pas les tribunaux faire leur travail.
Le Président (M.
Auger) : M. le ministre.
M.
Daoust : La raison est fort
simple — et
vous la savez, la raison — c'est
que nous considérons que ce projet-là n'est
pas assujetti au régime du BAPE et autres considérations. Et, dans ce
contexte-là, on ne crée pas du droit nouveau, on a simplement dit : Maintenant, on va préciser exactement ce que nous, on considère
être la bonne chose. Et le projet
de loi, qui est en trois articles, en huit lignes — on en a quatre, je
pense, l'autorisant à date — vise
exactement cette finalité-là de confirmer que l'interprétation du gouvernement — et
l'interprétation majoritaire avec deux partis qui l'appuient à ce jour — est
dans ce sens-là et dans cette direction-là. Et il faut
éviter de mettre des doutes à
l'intérieur du processus parce
qu'on ne voudrait pas mettre en péril le projet sur une base financière.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Borduas.
M.
Jolin-Barrette : Je comprends, M. le Président, que la réponse du ministre, c'est guidé par des intérêts financiers. Mais, vous savez, lorsqu'on
fait référence à sa réponse, M. le
Président, et qu'on dit : Bien,
les deux partis qui sont majoritaires
au Parlement, bien, c'est l'interprétation qu'on lui donne. Mais, justement,
le pouvoir des tribunaux est là pour
contrebalancer parfois l'arbitraire, parfois les décisions politiques
qui sont prises et qui sont contraires à notre législation. Ce qu'il faut
dire, M. le Président, c'est que, dans le cadre de la Loi sur la
qualité de l'environnement qu'on a actuellement, qui était en vigueur en 1995, il y a déjà des
régimes d'autorisation distincts qui s'appliquent. D'habitude, et pour tous les citoyens du Québec, M. le Président, le régime d'autorisation s'applique — celui qui est en vigueur — à sa situation. Et, par la suite, M. le
Président, s'il y a contestation judiciaire, c'est le juge qui statue à savoir
quel régime s'applique. S'il y a contestation, mais nous, ce qu'on fait, là, présentement,
c'est qu'on intervient directement dans le processus pour une question,
semblerait-il, financière.
D'ailleurs,
j'aurais aimé qu'on puisse déposer les ententes qu'il y a eu entre Investissement Québec et le citoyen
corporatif qui est à l'origine du projet, de
quelle façon le montage financier est effectué, M. le Président, les retombées
économiques, les engagements du promoteur.
On en a vu quelques-uns, des engagements
du promoteur, mais ce sont des engagements
de dire : Bien, écoutez, on va prendre des modes alternatifs de carburant
peut-être, probablement, tout ça. Qu'est-ce
qui est du solide, M. le Président? Qu'est-ce qui garantit au Québec, aux
Québécois qu'ils vont en avoir pour leur
argent? Qu'est-ce qui garantit aux Québécois qu'en matière environnementale le
projet va être porteur? Actuellement, on n'a pas ces réponses-là.
Et je
reviendrais, M. le Président, sur la réponse du ministre, qui nous dit :
On nous dit que c'est la façon la plus efficace
de déposer le projet de loi. C'est lui qui est le parrain, M. le Président, du
projet de loi, c'est lui qui est porteur du dossier. On constate que le projet de loi est passé des mains du
ministre de l'Environnement au ministre de l'Économie. Pourquoi, M. le
Président?
Et,
deuxièmement, je comprends qu'on dit au ministre : C'est la façon la plus
efficace. Mais j'aimerais entendre l'intention
du législateur véritable. Parce qu'il y a une question, oui, financière, mais,
quand on fait des lois, ce ne sont pas
uniquement des questions financières, M. le Président. On sait que l'initiative
financière provient du gouvernement, mais,
dans ce cas-ci, c'est un projet de loi qui touche la Loi sur la qualité de
l'environnement. Ça ne touche pas la loi sur le ministère de l'Économie, de
l'Innovation et de l'Exportation, ça touche la Loi sur la qualité de
l'environnement, qui est administrée
par le ministre de l'Environnement. Donc, je voudrais savoir, M. le Président,
qui détermine que c'est ça, l'état du droit au gouvernement et qu'on
doit le réaffirmer.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Daoust : Alors, je le répète
simplement — puis
je vais vous redonner pour une deuxième fois la même réponse — les spécialistes
qui sont autour de moi considèrent que c'est la façon la plus efficace de
réaffirmer ce que nous considérons
être la situation qui prévaut actuellement, soit celle d'un projet qui, ayant
débuté avant les considérations légales, là, qui sont soulevées par le
député... C'est la meilleure façon de l'affirmer, alors c'est ce que nous
faisons.
Et je
voudrais aussi ajouter à ça la chose suivante, c'est que, d'une part, c'est
devenu... Et je dis que c'est financier parce que la seule entreprise qui conteste actuellement ce dossier-là,
c'est une cimenterie qui perçoit l'autre entreprise comme un concurrent. Et je vous rappellerai que
l'entreprise qui conteste ça actuellement a un procédé plus polluant à la
tonne que la nouvelle entreprise qui va
s'installer. Et on a fait état, vous avez fait état... Puis je ne vous le
reproche pas, là, ça fait partie, si
vous voulez, de ce genre de débat là, là, mais, vous savez, quand on parlait
des oiseaux pollués, là, puis on les
voyait presque tousser sur le marché percé, là, je suis passé, moi, à
Saint-Constant en fin de semaine, puis je n'ai pas vu d'oiseaux malades, là. Alors, je comprends toutes ces
considérations-là que vous avez, mais il n'est pas illégal d'avoir une cimenterie au Québec, et le débat actuellement
est un débat d'une grande entreprise québécoise qui s'installe face à
une multinationale étrangère qui ne veut pas qu'elle naisse.
Et puis
l'autre point que vous avez soulevé puis que j'aimerais rappeler, parce que
c'est important que vous le sachiez, c'est
que vous dites : Oui, mais on pourrait avoir une meilleure utilisation du
450 millions. Au départ, parlons de
350. Le 100 millions que la caisse met dans ça, elle le mettrait dans des
entreprises en Australie si elle le jugeait bon, ça n'a rien à voir avec ce projet-là spécifiquement.
Mais le 350 millions, trouvez-nous-en, un autre projet, on va peut-être le
faire aussi, vous savez. Moi, je n'ai aucun
problème à faire des projets. Actuellement, contrairement à ce que vous
affirmez et que vos collègues
affirment, on ne manque pas d'argent, on manque de projets. Alors, si vous avez
des projets pour la Gaspésie, je suis certain que les députés du Parti
québécois vont être très heureux d'appuyer le développement d'un nouveau projet
en Gaspésie. Puis, si c'est un manque de fonds, venez me voir, je suis pas pire
dans ça. Voilà.
• (14 h 50) •
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Borduas.
M.
Jolin-Barrette : Bien
écoutez, M. le Président, peut-être qu'on devrait aller en appel de projets.
Peut-être qu'on devrait tenir les dragons à l'Assemblée nationale pour
que les gens viennent nous soumettre leurs idées, puis que le gouvernement puisse investir. M. le Président, je
dois vous dire que la façon dont est libellé le projet de loi... Je comprends
que le ministre nous dise : C'est un
projet financier, mais il a affirmé également que c'est un projet uniquement
financier, et ce n'est plus un projet
environnemental. Je voudrais savoir si, dans la vision du gouvernement, est-ce
que les projets industriels
doivent tenir compte des aspects environnementaux. Première question, M. le
Président.
Deuxième question,
M. le Président. Dans le cadre de la requête qui est présentée,
le ministre nous dit : Les groupes environnementaux se sont désistés, puis la procédure est donc qu'il ne reste que le
concurrent de la cimenterie à naître qui maintient ses procédures judiciaires. Je crois avoir expliqué aussi les
raisons pour lesquelles les groupes environnementaux se
sont désistés et aussi la particularité du fait que le ministre de l'Environnement se retrouvait défendeur pour un certificat
d'autorisation qu'il avait lui-même
émis, plutôt que de se retrouver comme fiduciaire de l'environnement, il se retrouve de l'autre côté de la clôture.
Mais ce qu'il
ne faut pas oublier, M. le Président, dans
le cadre de la procédure judiciaire,
c'est qu'on demande quand même, et
même s'il s'agit d'un concurrent, que le régime d'autorisation approprié en
matière environnementale soit
appliqué. Donc, si ce n'était pas cette cimenterie-là, mais si c'était un autre
citoyen qui faisait la demande... Parce qu'à l'origine c'est le Centre québécois du droit à l'environnement et
Environnement Vert-Plus qui avaient pris la procédure judiciaire, M. le Président, et c'est aussi se
questionner... Et je vous ai aussi fait la nomenclature des groupes qui
demandaient dès 2013 que le projet soit soumis à un BAPE. Donc, ce qu'on
dit, c'est que maintenant, puisqu'il n'y a pas d'autres individus, personnes morales ou personnes physiques, qui ont entrepris
de procédures judiciaires pour faire appliquer les lois du Québec, ça
devient uniquement une logique commerciale.
Mais ce sur
quoi il faut réfléchir, M. le Président, c'est de quelle façon est-ce que les
intérêts des Québécois en matière
environnementale sont défendus. Et, lorsqu'on se retrouve dans un régime
d'autorisation tel qu'il est proposé par le gouvernement, moindre que celui de
la section IV.1 de la loi, une évaluation environnementale effectuée par
le BAPE, bien, on doit se questionner
sur le rôle qui est joué par le ministre de l'Environnement et de l'importance
qui est accordée, dans le cadre de la politique de développement durable
du gouvernement, à l'aspect environnemental de la chose.
Le Président (M. Auger) : Merci pour
votre intervention concernant l'article 2. Ça va, M. le ministre?
M. Daoust : C'est tout.
Le
Président (M. Auger) : S'il n'y a
pas d'autre intervention, je vais le mettre aux voix. Est-ce que
l'article 2 est adopté?
Des voix : Adopté.
M. Jolin-Barrette : Vote nominal, s'il
vous plaît.
Le Président (M. Auger) : Par vote
nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : M. Daoust
(Verdun)?
M. Daoust : Pour.
Le Secrétaire :
M. Boucher (Ungava)?
M. Boucher : Pour.
La Secrétaire : M. Hardy
(Saint-François)?
M. Hardy : Pour.
La Secrétaire : M. Morin
(Côte-du-Sud)?
M. Morin : Pour.
La Secrétaire : M. Polo
(Laval-des-Rapides)?
M. Polo : Pour.
La Secrétaire : M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy : Pour.
La Secrétaire : M. Jolin-Barrette
(Borduas)?
M.
Jolin-Barrette : Contre.
La Secrétaire : M. Auger
(Champlain)?
Le Président (M. Auger) : Abstention.
La Secrétaire : 6 pour, 1
contre, 1 abstention.
Le Président (M. Auger) : Donc,
l'article 2 est adopté. M. le ministre, l'article 3.
M.
Daoust : L'article 3 est très court : La présente loi entre
en vigueur le... Et, en fait, il va entrer en vigueur le... l'entrée en
vigueur de la loi lors de sa sanction. Voilà.
Le Président (M. Auger) : Des
interventions sur l'article 3? M. le député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : Bien, M. le
Président, je constate que, là, on va respecter le champ de juridiction du
lieutenant gouverneur?
Le Président (M. Auger) : Répétez
votre question, M. le député.
M. Jolin-Barrette : Je voulais dire
qu'on allait respecter le champ de juridiction du lieutenant-gouverneur.
Le Président (M. Auger) : ...la
réponse est...
M. Daoust : Je présume que oui, là.
M.
Jolin-Barrette : O.K. Bien,
ça aurait été bon, dans le cadre du projet de loi, M. le Président, aussi de
respecter la juridiction des
tribunaux lorsqu'ils sont saisis d'un litige, hein? M. le Président, vous
voyez, on ne peut pas adopter une
loi... Bien, en fait, la loi n'entrera pas en vigueur tant que le
lieutenant-gouverneur, qui est de l'autre bord de la rue, ne signera pas la loi ou tant que l'administrateur
d'État du Québec — je crois
que c'est la juge Dutil — va signer la loi. Vous
voyez, il y a une certaine séparation des pouvoirs, hein? C'est la reine qui
signe encore nos projets de loi ou son représentant
pour que ça ait force de loi. Bien, c'est la même chose aussi, M. le Président,
au niveau de la séparation des pouvoirs. Nous, on fait les lois, les
tribunaux sont supposés les interpréter.
Ce qu'on aura
constaté, M. le Président, dans cette commission, c'est que le gouvernement,
pour les motifs qui ont été exposés
d'une façon succincte, a décidé d'outrepasser la juridiction que l'on accorde à
la Cour supérieure. Et surtout il
faut bien se le rappeler, M. le Président, dans notre société, les tribunaux
constituent un rempart contre les décisions qui peuvent parfois être
abusives ou qui peuvent parfois être arbitraires de la part des gouvernements
et parfois de la Chambre d'assemblée. Il
faut s'assurer que tout le monde puisse avoir une voix, et, manifestement, dans
cette commission-ci, en refusant d'entendre les gens, on ne leur pas
donné l'occasion de se faire entendre.
Donc,
j'aimerais, M. le Président, juste soumettre ces éléments à des fins de
réflexion aussi parce que vous savez que
le gouvernement sera encore aux commandes, si la tendance se maintient, encore
quelques années, en fait jusqu'en 2018. Ceci étant dit, dans l'action législative du gouvernement, M. le Président,
j'invite mes collègues à beaucoup de réflexion, et surtout lorsque les tribunaux sont en cause, et aussi parfois à avoir
un raisonnement global, à savoir les actions qu'ils prennent pour intervenir dans le processus
judiciaire à certaines reprises et, à d'autres reprises, non, supposons en
matière avec le jugement de la langue
française — j'entendais
mes collègues en matière d'affaires autochtones aussi, je vous l'ai exposé — et avoir cette réflexion-là à savoir quel
est l'intérêt supérieur du Québec, et surtout, M. le Président, dans les
futurs projets industriels, à se questionner
sur l'impact que ces projets vont avoir sur l'environnement, et aussi d'avoir
un processus tout à fait indépendant comme
celui du Bureau d'audiences publiques en environnement qui est déjà en place.
Donc, je vous remercie, M. le Président.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député de Borduas. Est-ce qu'il y
a d'autres interventions concernant l'article 3? S'il n'y a pas d'autre
intervention, je vais le soumettre aux voix. Est-ce que l'article 3 est adopté?
Des voix : Adopté.
M. Jolin-Barrette : Par vote
nominal, M. le Président.
Le Président (M. Auger) : Par vote
nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : M. Daoust
(Verdun)?
M. Daoust : Pour.
La Secrétaire : M. Boucher
(d'Ungava)?
M. Boucher :
Pour.
La Secrétaire : M. Hardy
(Saint-François)?
M. Hardy : Pour.
La Secrétaire : M. Morin
(Côte-du-Sud)?
M. Morin : Pour.
La Secrétaire : M. Polo
(Laval-des-Rapides)?
M. Polo : Pour.
La Secrétaire : M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy : Pour.
La Secrétaire : M.
Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Contre.
La Secrétaire : M. Auger
(Champlain)?
Le Président (M. Auger) : Abstention.
La Secrétaire : 6 pour, 1
contre, 1 abstention.
Le Président (M. Auger) : Donc,
l'article 3 est adopté. Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Auger) : Adopté?
M. Jolin-Barrette : Sur division.
Le Président (M. Auger) : Sur
division. Je propose que la commission adopte une motion d'ajustement des
références. Est-ce qu'elle est adoptée?
Des voix : Adopté.
Remarques finales
Le
Président (M. Auger) : Adopté. Nous en sommes maintenant à l'étude des
remarques finales. M. le porte-parole du
deuxième groupe d'opposition, la parole est à vous pour une durée maximale de
20 minutes. M. le député de Borduas.
M. Simon Jolin-Barrette
M.
Jolin-Barrette : Merci, M.
le Président. Depuis la présentation du projet de loi, M. le Président, ma formation
dénonce le dépôt de ce projet de loi, a
dénoncé également le projet de cimenterie en Gaspésie lors du lancement dès
2013... aussi au niveau du lancement de la campagne électorale par la
première opposition de façon concomitante avec le lancement... L'investissement était de façon concomitante avec le
lancement de la campagne électorale, on a lieu de se questionner, M. le
Président.
Aussi,
lorsque le gouvernement de la 41e législature est entré en place, il y a eu des
questionnements de la part du ministre
titulaire ici et de la part de son collègue de l'Environnement. Ce qui nous a
manqué, M. le Président, dans ce dossier-là,
c'est de la transparence pour dire... Il faudrait faire preuve d'une pensée qui
fait l'objet de beaucoup de créativité de
prétendre, M. le Président, que le projet que nous avons, le projet de loi que
nous avons ne vise uniquement les intérêts économiques. On ne peut pas dissocier l'économie et l'environnement dans
les projets qu'on met en place, M. le Président, et ça fait en sorte que toute l'action gouvernementale doit être remise
en question sur cet aspect-là parce que nous avons des commissions qui se penchent sur les stratégies
de développement durable, M. le Président, nous avons des commissions qui se penchent sur les nouvelles politiques en
matière énergétique du Québec. Les gaz à effet de serre, la lutte aux
changements climatiques, c'est un des
dossiers prioritaires pour le Québec, et ça devrait être un des dossiers
prioritaires du gouvernement.
Ce qu'on
constate, M. le Président, c'est que le gouvernement dit : Oui, oui, c'est
un dossier prioritaire, oui, oui, on
embarque dans la bourse du carbone, on réussit à convaincre des intervenants.
Oui, c'est vrai, M. le Président, mais, d'un autre côté, on se retrouve avec des projets
de loi comme celui-là où on demande une évaluation environnementale, puis on ne soumet pas le projet le plus polluant
de l'histoire à une évaluation environnementale. Tout ça pour vous dire,
M. le Président, qu'il y a plusieurs éléments, puis je pense — je
vous en ai fait part autant au plan environnemental, qu'au plan économique, qu'au plan judiciaire — que les raisons, en fait, pour lesquelles ce
projet de loi aurait dû être retiré et pour
lesquelles on aurait dû laisser chacun des intervenants faire leur travail,
notamment le BAPE, notamment les tribunaux...
Et je reviens
sur la notion d'égalité devant la loi, M. le Président, et du régime
particulier qu'on vient donner à ce projet de cimenterie là, on se
retrouve dans une situation, M. le Président, où c'est deux poids, deux mesures
pour les joueurs de l'industrie, les
commerçants, les entrepreneurs. Ça prend un message clair, M. le Président, en
matière économique au Québec. On a vu la turbulence au niveau des
investissements lorsque la première opposition a pris le pouvoir en 2012. En
2014, on se retrouve encore dans une situation où on crée des régimes
particuliers pour certains citoyens
corporatifs. C'est important, M. le
Président, de favoriser
l'investissement, mais que tous aient une chance égale aussi, M. le
Président.
• (15 heures) •
Donc, je vous
dirais qu'on a à offrir davantage à la Gaspésie, mais, de la façon dont c'est
fait, M. le Président, on
constate que, pour l'ensemble des Québécois, un, le projet de cimenterie était problématique de la façon dont il est fait,
mais, deuxièmement, l'activisme législatif
qui est fait par le gouvernement avec ce projet de loi n° 37, bien, force
est de constater qu'il se retrouve
juge et partie, M. le Président, et qu'il a décidé de se diriger en fonction
des intérêts financiers dans lesquels il a peut-être été amené de force
par la première opposition. Et j'aurais aimé entendre le ministre à une question que je lui ai posée lors de la dernière
séance, à savoir si lui, à l'époque où il était à Investissement Québec ou à la
tête de son ministère, lorsque le projet a
été lancé, s'il aurait cautionné un tel investissement. Ça aurait été
intéressant de le savoir, M. le Président.
Tout ça pour vous dire, M. le Président, que
nous avons déposé sept motions préliminaires pour entendre des groupes. Parce
qu'il faut le rappeler, dans cette commission-ci, les groupes n'ont pas été
entendus, on n'a pas fait d'auditions
particulières pour savoir qu'est-ce qu'ils en pensaient. Ça aurait été
pertinent d'entendre notamment aussi, M.
le Président, la ministre de la Justice, le ministre de l'Environnement pour
savoir ce qu'ils pensaient du dossier. Et surtout, M. le Président, je me questionne encore une fois à savoir
pourquoi dans le cadre de ce projet, pourquoi dans le cadre de la Loi sur la qualité de l'environnement,
on se retrouve avec un dossier qui est porté par le ministre de l'Économie,
tandis que ça devrait être le ministre de
l'Environnement qui est porteur du dossier. Parce que, rappelons-nous, c'est le
travail du ministre de l'Environnement de
s'assurer que ces lois sont respectées et que les processus environnementaux
appropriés soient appliqués, ce que les
tribunaux auraient pu nous dire, est-ce que, oui ou non, la section IV.1
de la Loi sur la qualité de
l'environnement est-elle un régime applicable. En l'occurrence, il aurait dû y
avoir un BAPE. Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Auger) : Merci, M.
le député de Borduas. Je cède maintenant la parole au porte-parole de l'opposition
officielle, M. le député de Bonaventure.
M. Sylvain Roy
M. Roy : Merci,
M. le Président. Écoutez,
on ne personnalisera pas le débat, mais j'ai quand même un certain nombre de choses à dire. Et il y a un adage chez
nous qui dit la chose suivante : La culture, c'est comme du beurre de
peanut, moins tu en as, plus tu
l'étends. Et j'ai entendu des choses sur la Gaspésie qui, vraiment, méritent
d'être rectifiées, hein? Puis, quand
on dit que la culture, c'est comme le beurre de peanut, c'est parce que tu as
un point de vue sur tout, même si tu
ne connais pas ton dossier ou que tu ne connais pas la réalité intrinsèque à un
développement ou à une région spécifique.
J'aimerais
revenir sur des paroles du député de Blainville, qui a dit qu'il y avait deux gardes-chasse en
Gaspésie, puis qu'il les avait
rencontrés, puis que c'est pour ça qu'il y avait du braconnage. Et ça, c'est
symptomatique d'un réel manque de
connaissance de ce qu'est la Gaspésie, et je ne peux que faire une corrélation
avec un manque de compréhension et de
connaissance aussi de son environnement socioéconomique. Et, quand on arrive à
dire des choses comme ça, là, c'est
parce qu'on a une vision passéiste, folklorique, moyenâgeuse de ce que sont les
régions, de ce qu'est la Gaspésie. On a l'Internet, on a l'électricité,
on a l'eau courante, on a de l'orignal, etc.
Mais, écoutez — et
ça, ça lance un message assez particulier à l'ensemble du Québec — quand
on parle comme ça de la région de la
Gaspésie, là, je suis désolé, mais on a de l'air comme étant des gens qui ne
veulent vivre que de chasse, de pêche
ou... Bon. Et on veut vivre aussi de la modernité... de la postmodernité, pour
certains théoriciens, mais on veut vivre
aussi d'un essor industriel, on y a droit. Et là on a critiqué le projet de
développement économique le plus important de l'histoire de la Gaspésie, bon, avec beaucoup d'adroit et, je
dirais, de conviction, je le reconnais à mon collègue ici, mais, en même temps, écoutez,
ce qu'il faut se rappeler, c'est que c'est un projet qui va définir une des
normes les plus sévères en Amérique du Nord dans la construction des cimenteries. Ce n'est pas rien, ça, comme gain
environnemental pour l'avenir, je dirais, du Québec ou, à tout le moins,
de la production de ce type-là.
On peut
prendre les choses de deux bords. On peut diaboliser le projet, mais on peut
aussi y voir vraiment l'essor, je
dirais, du développement de nouvelles technologies qui vont être extrêmement efficaces et efficientes pour l'avenir. C'est un projet — puis je
veux le répéter encore une fois — qui a été appuyé par le candidat de la CAQ
chez nous. Lui, il était d'accord
avec ça et, bon, il a trouvé ça assez particulier, en campagne électorale,
quand son chef s'est un peu viré à l'envers pour ce projet-là.
Écoutez, j'ai
entendu beaucoup de choses, mais j'ai vu beaucoup de contradictions dans le
discours de la deuxième opposition. À
un moment donné, on ne savait plus si c'était l'enjeu économique ou l'enjeu
environnemental qui prenait, je dirais, le lead ou le leadership. Ce qui est
triste, c'est que j'ai l'impression qu'on a essayé un tantinet, là,
d'instrumentaliser le Parlement avec
une vision politique, effectivement, pour essayer de se faire du capital dans
certaines régions où on veut retirer à l'État son pouvoir
d'intervention, on veut retirer...
M.
Jolin-Barrette : M. le Président.
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : Écoutez, j'entends les paroles de mon collègue de Bonaventure, je
l'invite à un peu de prudence en
vertu du règlement. Vous savez que nous sommes tous ici élus sous des bannières
de partis politiques différents. Donc, s'il
souhaite que nous commencions à faire la nomenclature des prises de position de
son parti, nous pourrions être ici d'une façon...
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le député. Oui, M. le député de Bonaventure, vous
voulez continuer?
M. Roy :
J'en étais dans mon 20 minutes à moi.
Le Président (M. Auger) :
Oui, oui, vous pouvez continuer, mais effectivement...
M. Roy :
Ah! je vais faire attention. Je fais attention, écoutez.
Le Président (M.
Auger) : Merci beaucoup, M. le député.
M.
Roy : Bon, écoutez,
bon, mes commentaires vont être très,
très succincts. Je tiens à dire que
des projets de cette nature-là, c'est
fondamental pour certaines régions du Québec, entre autres la nôtre. Et, je
répète encore ce que j'ai dit tout à l'heure, c'est un projet, écoutez,
qui a eu l'ensemble des autorisations, bon, puis qui a permis au projet de poursuivre sa marche. Nous l'avions autorisé, et
le gouvernement en place est venu corroborer la justesse de notre
prétention au fait que c'est un bon projet de développement économique.
Donc,
écoutez, en conclusion, nous espérons que, bon, la suite des choses va
bien aller et que le projet de Ciment
McInnis va faire réellement preuve d'exemple en Amérique du Nord en termes de projet économique et même de mobilisation
sociale d'une région qui en a grandement besoin. Merci beaucoup.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député de Bonaventure. M. le
ministre, vous avez également
droit à vos remarques finales. M. le ministre.
M. Jacques Daoust
M.
Daoust : D'abord,
écoutez, je suis content qu'on en arrive au terme de ce projet de loi là, ce court projet de loi là, qui a
pris quand même un bon moment. Je suis heureux pour la Gaspésie,
c'est une région qui en a besoin, qui en a vraiment besoin. Et, dans ce
dossier-là, parce que la Gaspésie a été déçue souvent, on n'a pas le
droit de manquer notre coup et on prend
des mesures de prudence pour que les marchés financiers continuent d'être
présents et que le projet réussisse. Ce sont, on le sait, de bons emplois, des emplois qui sont sur une base
annuelle, ce ne sont pas des emplois saisonniers. La Gaspésie connaît beaucoup
d'emplois saisonniers, il faut aller avec des emplois qui sont... une durée
plus longue.
Dans
la chose qu'on oublie toujours quand on regarde une région — puis,
en développement économique, c'est important — c'est
quelles sont les spécificités de la région, quels sont ses atouts. Bien, un de
ses atouts, voyez-vous, c'est assez
simple, c'est que les agrégats pour faire du ciment sont là. Alors, on ne pourrait
pas les placer ailleurs, ils sont là, ils sont disponibles en grande quantité pour des décennies. Alors, il
était naturel de l'installer là. Puis, dans ses autres atouts que possède la Gaspésie, bien, on a une main-d'oeuvre qui est disponible, qui est compétente, qui est travaillante, qui veut
faire le travail. Alors, voici de bons
emplois, voici des emplois qui vont créer une différence dans la région où ils
vont se situer, qui ont déjà commencé
à créer une différence. J'entendais des restaurateurs dire : Je suis
occupé comme ça n'a pas de bon sens, même quand je suis hors saison
touristique. Alors, c'est tant mieux, hein? Et disons-nous simplement collectivement que, si la cimenterie, actuellement, inquiète financièrement sur les marchés financiers, c'est parce qu'on s'attend à ce qu'elle réussisse. Elle n'inquiéterait personne si on ne
prévoyait pas qu'elle réussisse, et je pense qu'on va aller dans cette
direction-là.
• (15 h 10) •
Je voudrais, en
terminant, simplement, M. le Président, d'abord remercier la présidence,
remercier aussi les équipes spécialisées qui
l'accompagnent aussi dans les ministères, les gens qui, autour de nous, silencieusement,
font le travail et me rendent compétent. J'apprécie ça beaucoup,
M. le député. Je veux remercier mes collègues. Parce que
mes collègues m'accompagnent tout le temps, on est d'une grande solidité, une grande loyauté. Je veux remercier, bien sûr,
l'appui de la première opposition, qui, dans ce dossier spécifique là, voit ça avec les mêmes lunettes que
nous. Et je veux remercier la
deuxième opposition, avec qui je ne partage pas, bien sûr,
le point de vue, mais que je respecte profondément dans son rôle, étant persuadé, M. le Président, que, dans d'autres dossiers, ils seront les premiers à se lever debout
pour applaudir les résultats qu'on obtiendra.
Alors,
je vous remercie, tout
le monde. Je remercie tous ceux qui
ont contribué, puis, si j'ai oublié quelqu'un... Merci,
mademoiselle, pour le café. Alors, si j'ai oublié quelqu'un,
je m'en excuse, mais l'intention est là. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le ministre. À mon tour de vous remercier, mes
chers collègues, pour votre collaboration et, bien sûr, remercier tout le
personnel de la commission, ils font toujours un excellent travail.
Donc, sur ce, la commission, ayant accompli son
mandat, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 15 h 11)