Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Quinze heures quarante-huit minutes)
Le Président (M. Joly): Bonjour. Il me fait plaisir de
déclarer la séance ouverte et de vous rappeler que le mandat de
la commission est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 142, Loi modifiant la Loi sur les
relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la
main-d'oeuvre dans l'industrie de la construction et modifiant d'autres
dispositions législatives.
Mme la secrétaire, avons-nous des remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Gauvin
(Montmagny-L'Islet) remplace Mme Dionne (Kamouraska-Témiscouata); Mme
Blackburn (Chicou-timi) remplace M. Blais (Masson); M. Dufour
(Jonquière) remplace M. Claveau (Ungava) et M. Bourdon
(Pointe-aux-Trembles) remplace Mme Harel (Hochelaga-Maisonneuve).
Le Président (M. Joly): Merci beaucoup, Mme la
secrétaire.
Au moment de suspendre et d'ajourner en même temps hier soir, nous
avions reçu un bloc d'amendements déposés par M. le
ministre et, déjà, nous avions entamé la discussion sur
l'amendement considéré comme l'amendement 1 sur l'article 1.
Alors, M. le ministre, aimeriez-vous nous replacer un peu dans le contexte
d'hier?
État de la situation après la rencontre
des présidents des quatre centrales syndicales avec le premier
ministre
M. Guy Chevrette
M. Chevrette: M. le Président...
Le Président (M. Joly): Oui, M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: ...avant que le ministre ne nous place dans le
contexte, on doit avoir le droit, comme parlementaires, je suppose, aux
mêmes informations que la presse. Je pense que c'est un strict minimum.
Parce qu'on est à étudier un projet de loi et il y a des
déclarations en parallèle qui disent qu'il y a possiblement une
négociation de cette même législation. Je pense que les
parlementaires ont le droit, au moins, de questionner le ministre pendant
quelques minutes sur la situation actuelle, parce que je n'ai pas l'intention
de travailler pour rien. Moi, je ne suis pas le genre de bouffon qui tra-
vaille pour rien. On travaille assez fort, je pense, pour savoir où
est-ce qu'on en est et où est-ce qu'on s'en va.
Dans un premier temps, je voudrais savoir du ministre s'il y a eu un
dépôt de documents, hier, à M. Bourassa et à
lui-même, de la part des quatre centrales.
M. Cherry: La réponse, M. Chevrette, c'est non.
M. Chevrette: Est-ce qu'on vous a déposé une
demande en sept points?
M. Cherry: Non.
(15 h 50)
M. Chevrette: Est-ce qu'on vous a déposé, par
exemple, la question suivante, à savoir que les associations syndicales
vous demandaient de retirer l'article 11 du projet de loi?
M. Normand Cherry
M. Cherry: Bon, on va mettre ça clair, pour respecter
l'esprit de ce qu'a été la rencontre d'hier. Contrairement
à ce qui a été écrit dans les journaux, une
déposition en sept points, là, si on est pour les prendre un par
un... À la demande des quatre présidents des centrales
syndicales, une rencontre avec le premier ministre a été
fixée pour hier soir, à laquelle, bien sûr, j'étais
présent et mon adjoint parlementaire, le député de
Salaberry-Soulanges, dont le climat a été cordial, franc, et
où ils nous ont exposé l'état de leur lecture, à ce
moment-ci, avec des difficultés sur certains aspects qu'ils y voyaient:
comment eux-mêmes vis-à-vis leurs membres pouvaient réagir
et... Mais, je vous avoue, pour répondre, qu'il n'y a pas eu de document
de déposé, il n'y a pas eu plus de précisions dans le sens
que vous souhaitez en avoir, bien sûr. Il y a un tas de sujets qui ont
été effleurés. Écoutez, tu sais, là-dedans,
on comprend que... mais, par contre, il faut que vous compreniez que nous
autres aussi... Vous connaissez ça, vous avez personnellement assez
d'expérience là-dedans pour savoir que c'est comme ça que
des préliminaires sont faits, vous savez, pour voir: Y
«a-tu» de la possibilité? C'est de l'exploratoire.
Alors, suite à la réunion qui a eu lieu hier soir, qui a
été connue par les journaux de ce matin, certains médias,
d'autres groupes, de l'autre partie aussi, disent: Nous aussi, on souhaiterait
être rencontrés, être entendus, est-ce qu'on le sera? Donc,
ça s'est poursuivi et ça va se poursuivre aujourd'hui encore pour
voir si, effectivement, il y a moyen de donner suite à ça et, si
oui, quel type de forme exploratoire ça prendrait. On en est là.
Je sais que ça peut sembler vague, mais on connaît
tous là-dedans l'expérience qu'on a. Souvent, c'est le
premier pas qui est difficile à dégager. Et, à partir du
moment où on réussit à le faire, des fois les autres
viennent vite. Vous avez comme moi, vous connaissez...
M. Chevrette: Est-ce qu'on a effleuré ou parlé, au
moins, un peu des points aussi importants, par exemple, que la
négociation en quatre secteurs?
M. Cherry: Ça a été mentionné,
oui.
M. Chevrette: O.K. Est-ce qu'on a parlé, par exemple,
également, d'un tronc commun uniforme?
M. Cherry: J'essaie juste de me souvenir.
M. Chevrette: Ça peut être relié aux quatre
secteurs en même temps. C'est peut-être pour ça.
M. Cherry: Oui, tu sais. Quelle forme ça a pris, ça
«a-tu» été effleuré...
M. Chevrette: Est-ce qu'ils vous ont parlé de la clause de
la non-rétroactivité?
M. Cherry: II me semble que, dans ces termes-là, non, mais
c'est possible que, dans leur esprit, il y ait eu ça. On le sait.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez convenu d'éliminer la
clause 51 avec eux?
M. Cherry: Bien sûr, ils ont dit que, là-dessus, ils
souhaitaient que ça soit maintenu, mais, évidemment, on leur a
rappelé ce qu'était le contenu du projet de loi, qu'une fois que
chacun des secteurs aura négocié une convention collective, bien
sûr, tel que l'indique la loi...
M. Chevrette: Dans l'offre qu'ils vous ont faite en discutant,
est-ce qu'on vous a dit qu'on souhaitait maintenir la convention collective ou
le statu quo ante, comme on en parle dans le jargon syndical, tant et aussi
longtemps que les parties n'auront pas déclaré de grève ou
de lock-out?
M. Cherry: Non, ça n'a pas été
abordé. En tout cas, à ma compréhension, pas comme
ça.
M. Chevrette: Mais est-ce qu'ils vous ont offert de
négocier?
M. Cherry: Ah bien... Le but, c'est de dire que, oui, ils sont
prêts, ils souhaitaient... Bon. Tu sais, ils disaient que la
difficulté...
M. Chevrette: Mais est-ce qu'ils posaient pas des questions, mais
des conditions à la reprise d'une négo, par exemple, sur certains
points?
M. Cherry: Comme condition, là...
M. Chevrette: Par exemple, de dire: Écoutez, si le patron
veut, on est pleins de bonne volonté. Je sais comment ça marche
un peu, moi aussi, là. On est pleins de bonne volonté. On veut
négocier, mais nous assurez-vous que, tant et aussi longtemps qu'on va
négocier, que la bonne foi va y être et qu'on va viser une
entente, vous allez nous assurer les conditions de travail existant
présentement?
M. Cherry: Non, ça n'a pas été abordé
dans ce sens-là. C'était vraiment, là, très,
très état de la situation, très, très, très,
comme quasiment la pré-piste exploratoire, là. Tu sais, c'est
vraiment vague, comme je vous dis, parce que... Si vous me permettez de vous
traduire l'esprit, c'est que, finalement, on sentait qu'il y avait une
volonté, là, d'indiquée. Dans ce sens-là, vous le
savez par expérience, quand c'est le début, on tente
d'éviter ce qui pourrait peut-être permettre d'accrocher pour
bâtir une espèce de force autour de ça, parce que c'est
tellement fragile, ça, de quoi on parle.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez convenu de vous revoir?
M. Cherry: Ce qui a été convenu, c'est qu'on
maintiendrait le contact.
M. Chevrette: Est-ce que vous les avez incités à
rencontrer la partie patronale?
M. Cherry: Je m'excuse. Voulez-vous me répéter la
question?
M. Chevrette: Est-ce que vous les avez incités à
rencontrer la partie patronale?
M. Cherry: À ce moment-ci, je pense que...
M. Chevrette: Ou bien leur avez-vous indiqué que, vous,
vous aviez besoin de voir la partie patronale suite à la conversation
que vous avez eue avec eux?
M. Cherry: Je pense que, pour traduire fidèlement,
là, ce qui a été convenu, c'est qu'on maintiendrait le
contact et qu'on aurait des rencontres à faire; par exemple, il faudrait
revoir le Conseil des ministres et il faudrait aller au caucus aussi.
Discussion sur l'à-propos d'ajourner les
travaux M. Guy Chevrette
M. Chevrette: Bon. M. le Président, je comprends que c'est
délicat, et, si le ministre a la moindre chance de faire accrocher les
parties et de régler la convention, ce n'est pas moi et ce n'est pas
notre formation politique qui va s'y objecter. Sauf que l'opération
à laquelle vous nous conviez est très délicate. Moi, je
peux bien continuer à argumenter sur des clauses, puis je vais perdre
encore deux ou trois heures, mais on
risque de toucher des amendements qui peuvent être adoptés
ici, qui font l'objet, justement, de litiges qui pourraient être
aplanis.
Moi, je trouve délicate l'opération que vous nous faites
faire. Si au gouvernement puis, je le dis en toute franchise, en toute
candeur vous croyez le moindrement à un minimum de chances de
rapprocher les parties, de négocier, je vous dis tout de suite, M. le
ministre, que, moi, personnellement, je préfère qu'on
arrête les travaux de cette commission. Sinon, on risque en
relations de travail, vous le savez autant que moi, ce bout-là de
s'accrocher sur des objets, puis que les informations...
Moi, le premier, on m'a remis, hier matin, pas une lettre, mais une
position d'un front commun syndical, qui devait vous être remise hier,
qui devait vous être présentée hier soir. Vous me dites que
ça a été plutôt vague. C'est bien sûr que
ça dépend du contexte dans lequel vous faites une discussion.
Mais, ceci dit, je suis même prêt à la garder pour moi, si
jamais vous me dites ou vous m'indiquez que vous croyez encore aux chances, si
minces soient-elles, que vous croyez vraiment aux chances d'un rapprochement, y
compris entre les parties ou ept'2 la partie syndicale si elle vous
offrait le moindrement une lueur d'espoir d'adopter une attitude et de poser
des gestes minima qui vous assurent que ça peut progresser, par exemple,
dans une fin de semaine. À compter d'aujourd'hui, ça fait quand
même quatre ou cinq jours de disponibles.
Moi, je vous. dis: Pourquoi, à ce moment-là, comme
parlementaires, on s'attarderait à discuter sur des points litigieux?
Ça ne me fait rien de continuer, mais vous allez nous dire: Ça,
ça pourrait peut-être faire l'objet d'une éventuelle
entente. On saute par-dessus, on le suspend. Moi, je n'ai pas assisté
à vos rencontres. Je veux vous donner le maximum de chances, M. le
ministre, d'éviter qu'on procède à l'adoption d'une
législation qui crée le climat qu'on connaît
présentement. Donc, je suis prêt à collaborer à 150
%, mais je ne voudrais pas, non plus, que vous nous fassiez travailler pour
rien. Parce que, si on arrive avec des amendements, puis du tataouinage
d'amendement de part et d'autre parce qu'on en a autant que vous en
avez, probablement moi, c'est sûr que vous allez avoir des
amendements sur tous les consensus du Sommet. Ne serait-ce que pour vous
rappeler qu'il y a eu un sommet. Je vais sûrement vous présenter
au moins un consensus du Sommet, pour voir si vous allez assumer une pleine
cohérence avec vos déclarations du respect des consensus du
Sommet que je ne retrouve pas dans votre loi. Donc, c'est sûr que je vais
m'essayer là-dessus. D'autre part, vous allez être plus, je
suppose, minutieux dans la façon d'aborder vos articles, si vous avez
déjà en tête certains compromis que vous avez l'intention
de faire, en tout cas, ou tenter de voir si ce genre de compromis pourraient
prendre. Et je m'interroge, à ce moment-là, sur l'utilité
de la commission. Très honnêtement.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Beauce-Nord.
M. Jean Audet
M. Audet: M. le Président, juste pour ajouter, je suis
plutôt en désaccord avec mon collègue de Joliette à
l'effet de suspendre les travaux de la commission, parce que le fait de
poursuivre l'étude en commission parlementaire nous permet de
connaître la position du gouvernement, la position du ministre,
d'échanger, d'écouter, de faire part, de participer aux
échanges, tout ça. Et, s'il advenait que, pour toutes sortes de
raisons, que ce soit de négociation ou de choses importantes pour
l'industrie ou les parties, dans l'intérêt de ces
parties-là, il y ait des amendements d'apportés, on peut le faire
avec le dépôt du rapport de la commission en Chambre. Ça
peut être fait aussi, ça se fait couramment, ça.
Alors, si, à ce moment-là, il y a des amendements ou des
sous-amendements à apporter, ils pourront être
déposés quand même, mais ça ne nous empêche
pas de débattre du projet de loi et des objets du projet de loi. Pour
l'instant, je pense qu'on doit poursuivre nos travaux. Évidemment, il y
a des choses qui, peut-être, peuvent changer. Je ne le sais pas. On ne
peut pas présumer de l'avenir, mais je pense qu'on est ici pour
étudier le projet de loi. Je pense qu'il faut échanger
là-dessus, puis voir s'il n'y a pas lieu, là, d'avancer
davantage. (16 heures)
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette.
M. Guy Chevrette
M. Chevrette: M. le Président, j'ignore si le
député de Beauce-Nord a une longue expérience en relations
de travail, mais je peux vous dire une chose, par exemple: Dès qu'il y a
un minimum de chances... Quand un ministre... Vous ne me ferez toujours pas
accroire qu'il n'a pas changé d'attitude par rapport à hier,
là. Le ministre est arrivé devant la presse tantôt, puis je
l'ai écouté, de mon siège, ici, et j'ai compris que le
ministre avait au moins une lueur d'espoir. Il n'a pas dit qu'il était
convaincu. Je n'ai jamais dit qu'il pouvait réussir, mais, de la
manière dont il a parlé, il n'a pas fermé les portes
à de nouveaux contacts; il n'a pas fermé les portes à des
compromis; il n'a pas fermé la porte à une possibilité, si
lointaine soit-elle, de se rapprocher. Moi, je vous dis qu'en relations de
travail, à ce moment-là, on laisse agir le moins de monde dans le
décor. Ordinairement, c'est les deux parties, puis un
intermédiaire, en l'occurrence le ministre du Travail.
Mais, si on fait tous nos petits Jos connaissant autour de la table,
ici, puis si on se tire en l'air sur des amendements pour arriver en Chambre,
après, pour se faire dire: Bon, bien, ça, on l'a
réglé en dehors du Parlement... On négocie ou on ne
négocie pas. On légifère ou on ne légifère
pas. Si on prend le processus
de la négociation du projet de loi actuel pour éviter
toute confrontation, je vous le dis, je ne m'y objecterai même pas 30
secondes. C'est ça que je vous dis, là. Je veux bien être
compris. Si vous dites: Nous, on ne négocie pas le projet de loi. On
l'amende ici, on légifère, on va légiférer. Mais
qu'on ne tienne pas deux discours. On ne peut pas à la fois
négocier son projet de loi, puis le soumettre au Parlement. Ou bien on
négocie son projet de loi avec les parties ou bien on décide que
c'est fini, la négociation, puis on légifère. Ça,
c'est clair et net.
Moi, je prétends que le ministre a une bonne attitude puis
je vais vous surprendre, là je trouve qu'il a une bonne attitude.
Je voudrais lui dire que je suis prêt à lui donner toutes les
chances. Parce que, en relations de travail, c'est la bonne foi. Le ministre ne
peut pas avoir deux discours. Il ne peut pas avoir un discours radical ici,
puis, dans les coulisses, négocier. Voyons! Ça n'aurait pas de
bon sens sur le plan des relations de travail, ça. Donc, moi, si le
ministre veut avoir un petit congé pour négocier davantage, je
suis prêt à proposer l'ajournement de la commission.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Saint-Roch, s'il vous plaît. De Drummond. Excusez.
M. Jean-Guy St-Roch
M. St-Roch: Oui. Merci, M. le Président. M. le
Président, avec le peu d'expertise que je peux avoir, dans ma vie
privée, dans la négociation de certaines, de plusieurs
conventions collectives, je souscris entièrement, moi, aux propos de M.
le député de Joliette et leader de l'Opposition. Je pense qu'on
n'a pas le droit, ici, en tant que parlementaires, d'essayer de
s'interférer dans un processus qui a le moindrement de chances de
réussir. Parce que mon collègue de Joliette a raison
moi, en tant que parlementaire, M. le Président, j'ai vu, oui,
j'ai pris connaissance des consensus du Sommet. On a demandé ici
à entendre 13 associations ou groupes. On a compris des positions. Moi,
j'ai toujours cru, M. le Président, qu'un parlementaire était
là pour légiférer, pour faire des lois qui sont porteuses
d'avenir ou pour corriger des situations qui sont urgentes. J'ai toujours cru
que l'Assemblée nationale était le lieu pour s'immiscer le moins
possible dans notre vie de citoyen et d'individu.
Alors, ici, M. le Président, je me vois très mal
placé, à un moment donné, dans les interrogations qu'on
pourrait avoir ou par des amendements qu'on pourrait suggérer à
l'intérieur de ce projet de loi là, d'embarrasser M. le ministre
et, peut-être, de couper les chances de voir les deux parties... Puis, je
pense que c'est le souhait de l'Opposition, du député
indépendant et de tous mes collègues ministériels. Alors,
M. le Président, moi, je ne peux souscrire, en tant que parlementaire,
à être assis ici, à une commission parlementaire, et
à faire une loi, parce que j'ai fortement l'impression... J'ai
écouté aussi les paroles de M. le ministre et l'échange
avec la presse, de mon s ^ge. Et je souscris à donner toutes les
possibilités possibles aux parties de s'entendre. Mais je ne peux
participer, en tant que parlementaire, à étudier un projet de loi
qui servirait simplement de bâton pour forcer des gens à
s'entendre.
Puis, M. le Président, quand j'entends le député de
Beauce-Nord dire qu'on apportera des amendements tout à l'heure, en
troisième lecture, s'il le faut, pour faire une concordance avec ce que
les parties auront convenu, bien, moi, je pense que c'est une usurpation du
législatif et c'est une mauvaise utilisation de nous, les
législateurs, et d'un projet de loi pour régler des
problématiques que les deux parties devraient régler par des
négociations.
Alors, je vais souscrire, M. le Président, à ce que mon
collègue de Joliette a dit. J'ai toujours dit, dans mes remarques
préliminaires, que j'abordais ce projet de loi, moi, avec ouverture
d'esprit, dans le but de faciliter un règlement pacifique dans cette
industrie-là et de faire une loi qui serait porteuse d'avenir. Mais je
ne peux pas souscrire, moi, à faire un projet de loi qu'on modifiera
plus tard et à l'utiliser comme étant le bâton dans une
réglementation. Je pense, moi, pour donner une chance à M. le
ministre et j'ai aimé les propos que j'ai entendus de M. le
ministre qu'on devrait suspendre nos travaux, ici, en commission
parlementaire. Laissons aux parties le temps de se réunir il y a
quatre jours devant nous; on est ici encore pour plusieurs journées
à l'Assemblée nationale avant d'ajourner nos travaux et,
à ce moment-là, je pense qu'on n'interférera pas, M. le
Président, dans un processus qui est normal, en tant que
parlementaires.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette, s'il vous plaît.
M. Guy Chevrette
M. Chevrette: M. le Président, pour être bien
sûr que le ministre comprend et que ce ne sera pas
interprété tout croche, là, on a une situation
délicate. Après que le premier ministre du Québec eut
accepté de rencontrer les parties ce n'est pas la première
fois dans l'histoire du Québec que ça s'est fait donc, le
premier ministre a sans doute, sans que le ministre soit forcé de me le
dire, fait une intervention au Conseil des ministres ce matin et a
évalué la situation politique. Dans un Conseil des ministres, il
y a toujours un tour de table en partant pour une situation politique. Donc, si
la situation politique, telle qu'elle est apparue au Conseil des ministres,
nous permet de croire qu'il y a, au moins, dans le temps, une chance à
donner au système et aux parties, si c'est ça, moi, je pense que
le ministre a avantage à se garder, à mon point de vue, toutes
les chances possibles. Dans ce temps-là, ordinairement, c'est moins de
déclarations ou des déclarations les plus évasives
possible ou des déclarations, en tout cas, qui ne veulent absolument
rien dire. Mais, moi, je pense que, si le ministre pouvait nous répondre
à une seule petite question avant que je ne fasse la motion
d'ajournement... Est-ce que le ministre est prêt encore à faire
son possible
et est-ce qu'il croit à des chances minimales, si petites, si
petites, si petites soient-elles? Est-ce que c'est ça qu'il envisage
présentement? Oui ou non?
Le Président (M. Joly): M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Normand Cherry
M. Cherry: Je pense que, par tempérament, par
responsabilité ministérielle et par vue personnelle, tu veux
toujours que quelque chose réussisse. Dans ma vie, avant d'être en
politique, je suis identifié comme ayant réussi à
maintenir 25 ans de paix industrielle; je pense que, ça, ça parle
aussi fort, on peut le dire, sur la volonté de celui qui vous parle de
trouver des solutions. Donc, par tempérament, par responsabilité
politique, bien sûr que je souhaite que ça se fasse et, dans ce
sens-là, tant que les parties acceptent de nous parler, parce qu'on en
est là, à ce stade-ci, comme mesure exploratoire, je pense qu'on
peut indiquer et ça, c'est une appréciation personnelle
qu'il faut maintenir avec... Et je reprends votre expression: petit,
petit, petit. Mais, effectivement, au bout du dernier petit, il est là,
l'espoir, la possibilité, l'ambition, le souhait que ça
arrive.
Motion proposant l'ajournement des travaux M. Guy
Chevrette
M. Chevrette: M. le Président, dans les circonstances et
en souhaitant bonne chance au ministre, je propose l'ajournement des travaux de
l'assemblée.
Le Président (M. Joly): Donc, en vertu de l'article 165
que je me permets de vous lire: «Un membre peut proposer que la
commission ajourne ses travaux. Cette motion est mise aux voix sans amendement
et elle ne peut être faite qu'une fois au cours d'une séance, sauf
par le président ou un ministre membre de la commission. Elle ne peut
être débattue, sauf qu'un représentant de chaque groupe
parlementaire peut prononcer un discours de 10 minutes chacun.» Alors,
à moins qu'on ne demande la mise aux voix et à moins qu'on ne
veuille s'inspirer de l'article 165, je suis prêt à
procéder.
M. Audet: M. le Président... (16 h 10)
Le Président (M. Joly): M. le député de
Beauce-Nord, s'il vous plaît.
M. Jean Audet
M. Audet: ...pour les mêmes raisons que j'ai
mentionnées tantôt, le député de Drummond a fait
allusion au travail du parlementaire et tout ça, mais il
réfère souvent à la souveraineté de
l'Assemblée. Il y a un mandat qui a été confié par
l'Assemblée, ici, à la com- mission de l'économie et du
travail, c'est d'étudier le projet de loi 142. Ce projet de loi 142, il
vient d'un rapport de députés, de discussions, d'échanges
avec l'industrie de la construction, tout ça. Il y a des amendements qui
vont être proposés. Il y en a eu cinq de déposés
hier. Ils n'ont pas été étudiés. On les a
regardés un peu, on a abordé le sujet. Il nous reste une heure,
une heure et demie à peu près pour passer ces
amendements-là et peut-être débuter l'article 2.
S'il arrivait des amendements nouveaux ou des changements d'ici à
demain ou à ce que la commission se réunisse à nouveau
on ne l'exclut pas; ça peut arriver qu'il n'y en ait pas aussi
on n'a pas de garanties, de ce côté-ci, que, lorsqu'on
reprendra les travaux, on va aller un peu plus vite qu'on n'a été
depuis vendredi passé parce que, depuis vendredi passé, on est
encore à l'article 1. Ça fait que je souhaite, M. le
Président, que nous continuions, que la commission poursuive ses
travaux. Puis, s'il arrivait...
Ce n'est pas la première fois, non plus, puis ce n'est pas rien
que dans la construction. Dans d'autres dossiers, il est arrivé que des
groupes aillent rencontrer le bureau du premier ministre pour discuter de
certains enjeux dans une loi qui était débattue en commission
parlementaire. Mais je ne me rappelle pas qu'on ait suspendu les travaux parce
qu'il y avait des négociations à côté qui se
tenaient. Je ne me souviens pas de ça. Si c'est arrivé, qu'on
m'en fasse part, mais je ne me souviens pas de ça. Alors, je propose
qu'on poursuive nos travaux, M. le Président.
Le Président (M. Joly): II m'est demandé la parole
par M. le député de Drummond, mais, en vertu de 165, on dit bien:
«Elle ne peut être débattue, sauf qu'un représentant
de chaque groupe parlementaire peut prononcer un discours de 10 minutes.»
Donc, à moins que je n'aie le consentement des membres de cette
commission, je ne peux reconnaître le député de Drummond.
Est-ce qu'on lui permet? Alors, M. le député de Drummond, s'il
vous plaît.
M. Jean-Guy St-Roch
M. St-Roch: Oui, M. le Président, puis je vais être
très bref. Dans ses remarques, M. le député de Beauce-Nord
mentionne que, depuis vendredi passé, nous en sommes seulement à
l'article 1. J'aimerais rappeler à votre mémoire, M. le
Président, qu'il y a des ententes aussi qui existent entre les
différentes formations parlementaires et entre les parlementaires
à cette commission. J'aimerais vous rappeler qu'à deux occasions
la commission a été ajournée sine die, contrairement aux
heures prescrites et au mandat qui nous avait été confié,
et non de la part des parlementaires je vais prendre l'expression
de ce côté-ci de la table, parce que je suis assis ici. J'aimerais
vous rappeler que, vendredi, on s'était entendus pour faire les
remarques préliminaires, ce qui est le droit de tous les parlementaires,
et d'ajourner nos travaux.
Alors, ceci étant dit, M. le Président, moi, je pense que,
oui, on a un travail à faire, le législatif, mais il faut se
rappeler que ce mandat-là est venu de l'exécutif qui nous propose
de faire une législation pour corriger une situation
problématique au Québec. Mais, lorsque l'exécutif
décide puis avec raison et je le souligne, avec raison
d'entreprendre des pourparlers pour essayer d'avoir un moyen de correction sans
législation, bien, à ce moment-là, l'exécutif
devrait aussi considérer les acquis, les droits et les privilèges
du législatif et ne pas demander au législatif de mettre
inconsciemment de l'huile sur le feu, ce qui ferait en sorte qu'on n'aurait pas
un règlement. Alors, c'est pour ça, M. le Président, et je
vais conclure, que je supporte entièrement la motion
présentée par M. le député de Joliette.
Le Président (M. Joly): Nécessairement, je vais
demander la mise aux voix, après avoir entendu M. le
député de Laviolette, mais, par contre, je ne pourrai d'aucune
façon vous retenir en commission. Vous admettrez ça avec moi.
Alors, M. le député de Laviolette, s'il vous plaît.
M. Jean-Pierre Jolivet
M. Jolivet: M. le Président, le député de
Beauce-Nord, mon collègue de Joliette disait qu'il ne semblait pas avoir
une grande expérience ce n'est pas négatif, en disant
ça, là au niveau des relations de travail. Le
collègue de Joliette et moi avons négocié amplement, dans
les années précédentes, à d'autres niveaux. On sait
ce que ça veut dire lorsqu'il y a un petit fil ténu permettant de
récupérer quelque chose qu'on pensait perdu à tout jamais,
puis on prend tous les moyens voulus pour éviter que ce fil-là
casse. Mais je pourrais lui rappeler qu'il manque aussi d'expérience au
niveau parlementaire parce qu'il dit: Amenez-moi des exemples où il y a
eu des arrêts, compte tenu de certaines circonstances. Mon
collègue de Drummond vous en a nommé un pas plus vieux qu'hier
soir. Ce n'est pas nous qui avons demandé, à 21 h 30, de terminer
les travaux alors qu'ils devaient se terminer à minuit. On nous l'a
demandé et on l'a accepté parce qu'on savait qu'il y avait des
rencontres de prévues entre le premier ministre, le ministre actuel et
des centrales syndicales. Donc, ce n'est pas loin, là.
Mais je peux vous parler d'autres, par exemple, que j'ai connus comme
président même de commission parlementaire où
j'étais à votre place, à titre de vice-président de
l'Assemblée nationale, et pas plus tard, non plus, que quand nous
étions dans l'Opposition, avec le ministre du Travail de
l'époque, M. Paradis, alors qu'il y avait une loi 30. Je m'en souviens,
elle s'est terminée à 15 heures l'après-midi, alors qu'on
avait ajourné le matin, avec conférence de presse du premier
ministre dans la salle en face du 1.38 B. Et, nous, de notre caucus, de l'autre
bord... Il y avait eu des négociations, je m'en souviens, e: pourtant,
cette maudite loi... excusez, cette loi-là n'a jamais été
mise en pratique. Et puis, pourtant, ça a fait l'objet de grosses
discussions ici, en cette Chambre, et en commission parlementaire.
Donc, ce n'est pas loin, là, en termes d'expérience
parlementaire, où on a arrêté la commission, soit à
la demande du côté ministériel, soit sous la pression du
côté de l'Opposition, où le premier ministre a
décidé de réunir le monde dans une salle et, finalement, a
pris la décision de dire: O.K., les amendements demandés
et mon collègue de Joliette en était responsable, à ce
moment-là par l'Opposition ont été placés
dans le projet de loi. Je m'en souviens comme si c'était hier et je suis
sûr que notre collègue, le leader de l'Opposition, pourrait vous
le rappeler amplement. Alors, je dis ça parce que, dans les relations de
travail, je me rappellerai toujours la phrase habituelle de M. Bellemare,
illustre ministre du Travail de l'époque, qui parlait de son conclave:
Je vais les enfermer dans une salle et, quand la boucane sortira, ils vont
sortir, mais ça va être réglé.
Mais on ne négocie pas sur la place publique et on ne met pas sur
la place publique les conditions pour manquer notre coup; on met plutôt
les conditions pour réussir. Donc, la demande de mon collègue,
elle est claire, nette et précise: c'est pour aider le ministre dans la
décision qu'il aura à prendre, pour ne pas que nos discussions
nuisent malencontreusement... Que ce soit quelqu'un du pouvoir ou de
l'Opposition, si, dans une discussion qu'on aura, on amène une
argumentation qui fait craindre aux parties en discussion que ça ne
marchera pas, bien, ça va tomber, ça va briser, le fil va
casser.
Alors, M. le Président, je n'ai pas besoin d'apporter plus ample
discussion. Le député de Beauce-Nord sait très bien que,
dans un contexte où ils voteraient contre la proposition de mon
collègue, c'est leur choix, ils vont devoir vivre avec cette
décision. Mais il y a une chose qui est certaine, c'est qu'on n'avancera
pas plus, non plus. Et si on n'avance pas plus, le ministre qui doit aller
négocier, discuter, les gens qui sont dans la salle, qui auraient bien
d'autres choses à faire que de nous écouter pérorer
pendant une autre heure ou une heure et demie, dans un contexte où on
ferait comprendre au ministre qu'il y a danger de continuer la discussion qu'on
a amorcée... Bien, là, à ce moment-là, M. le
Président, il n'y a personne qui va être gagnant, ni vous, ni moi,
ni mes collègues, ni les gens dans la salle, ni ceux qui, actuellement,
essaient de trouver une solution au problème qui est devant nous.
Alors, pourquoi ne pas plutôt prendre une décision de
sagesse et dire: On va laisser plutôt les parties... et le ministre
viendra faire rapport demain. S'il y a des choses et qu'il dit: Bien, tout est
arrêté, ça ne marche pas, on pourra recommencer nos travaux
après la période des questions de demain. Nous, on est ici, M. le
Président, jusqu'au 21 et, dépassé le 21, ça
dépendra du gouvernement. S'il veut nous faire siéger plus loin,
il a toujours le droit. Mais est-ce qu'on a le droit, comme parlementaires,
d'amener une position qui aurait pour but de régler ce petit, petit,
petit espoir qui est devant nous?
Le Président (M. Joly): Alors, compte tenu que j'ai
entendu chacun des représentants de chaque groupe parlementaire sur la
motion, qui est une motion d'ajournement de nos travaux, je vais maintenant
procéder à la mise aux voix.
M. Cherry: M. le Président...
Le Président (M. Joly): M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Normand Cherry
M. Cherry: ...je suis content que le député de
Joliette soit revenu parce que la situation qu'on tente de décrire...
Bien sûr, pour celle à laquelle je vais référer, on
n'était pas en commission parlementaire, on était à
l'Assemblée nationale. On se souviendra de ça, c'était au
moment où il y avait une loi qui était déposée pour
mettre fin à un conflit à Hydro-Québec. C'était
entre le député de Joliette, représentant de l'Opposition,
et Mme la ministre de l'Énergie et des Ressources. Je me souviens:
pendant qu'on était en Chambre, vers 22 heures, et qu'on
débattait depuis déjà plusieurs heures, et qu'on se
préparait poui la nuit, au bulletin de nouvelles, Bernard Derome annonce
qu'on vient de savoir qu'il y a un règlement dans le dossier; là,
on a ajourné et on était tous heureux. On s'est dit je me
souviens de vos paroles: Enfin, là, on n'est pas pour travailler ici
pour rien. Pour quoi faire? Et, finalement, on est allés aux nouvelles
et on s'est aperçus que ce que venait de dire la
télévision n'était pas tout à fait conforme, et on
a été obligés de... On a suspendu un bon bout de temps,
par exemple, plusieurs heures, et, finalement, on a repris, et ce n'est
qu'à 5 h 40 le lendemain matin que, finalement, il a fallu prendre le
vote et...
Je vois la réaction faciale du député de Joliette.
Il le sait très bien. Parce qu'on était contents de dire: On
n'aura pas à intervenir. Mais on a quand même continué
à le faire en souhaitant que le travail qu'on faisait n'aurait pas
à servir. De mémoire, ça mettait fin à un conflit,
c'était une loi spéciale, puis on souhaitait qu'on ne soit pas
obligés d'aller jusque-là, mais, en même temps, notre
travail de parlementaires nous commandait. Alors, évidemment, on
n'était pas en commission parlementaire, on était à
l'Assemblée, mais je fais référence à ça.
(16 h 20)
Le Président (M. Joly): Est-ce que, M. le
député de Joliette, vous aimeriez toujours qu'on procède
sur la motion?
M. Chevrette: Oui, oui.
Mise aux voix
Le Président (M. Joly): Mme la secrétaire, s'il
vous plaît, mise aux voix.
La Secrétaire: M. Chevrette (Joliette)?
M. Chevrette: Pour, c'est moi qui l'ai faite.
La Secrétaire: M. Jolivet (Laviolette)?
M. Jolivet: Pour.
La Secrétaire: M. St-Roch (Drummond)?
M. St-Roch: Pour.
La Secrétaire: M. Cherry (Sainte-Anne)?
M. Cherry: Contre.
La Secrétaire: M. Audet (Beauce-Nord)?
M. Audet: Contre.
La Secrétaire: M. Bordeleau (Acadie)?
M. Bordeleau: Contre.
La Secrétaire: M. Forget (Prévost)?
M. Forget: Contre.
La Secrétaire: M. Gobé (LaFontaine)?
M. Gobé: Contre.
La Secrétaire: M. Joly (Fabre)?
Le Président (M. Joly): Contre.
La Secrétaire: M. Lafrenière (Gatineau)?
M. Lafrenière: Contre.
La Secrétaire: Trois pour; sept contre.
Le Président (M. Joly): Donc, la motion est
rejetée. Alors, nous en étions toujours à l'amendement de
l'article 1, paragraphe f. M. le ministre, s'il vous plaît.
Étude détaillée
Loi sur les relations du travail,
la formation professionnelle et la gestion de la
main-d'?uvre dans l'industrie de la construction
Définitions Construction (suite)
M. Cherry: Si je me resitue bien dans le contexte, hier,
après avoir déposé nos amendements, après avoir
donné des explications, notre collègue, le
député
de Joliette, adressait une question au sous-ministre adjoint responsable
du dossier construction pour un éclaircissement sur les amendements
déposés. De mémoire, je pense qu'on en était
là, hier. Et c'est là qu'à ce moment-là j'ai
introduit, en vertu de 165, la suspension pour aller aux réunions qui
sont maintenant connues.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette, s'il vous plaît.
M. Chevrette: Oui, oui. J'ai eu le temps de trouver ma
réponse. Mais, s'il veut y répondre, pas de problème.
M. Henry (Jacques): Ça va.
M. Chevrette: C'était la concordance ou la
cohérence de l'article 19.2° de R-20 par rapport à...
C'était sur la notion... Ça faisait suite au questionnement de M.
Dufour, du député de Jonquière, qui vous avait
parlé du statut de permanent, étant donné que, dans R-20,
19.2°, on parlait également d'employés permanents dans la
réfection et l'entretien, je crois, de la machinerie. C'était
ça?
M. Henry (Jacques): Pas nécessairement de production.
C'est plus large, mais ça couvre donc machinerie de production, vous
avez raison. Et puis il rajoute: «et par des salariés qui les
remplacent temporairement», une notion qui n'est pas dans la
définition de «construction» et de «machinerie de
production». Alors, l'effet combiné des deux, évidemment,
puisque 19.2° s'applique en concordance avec la définition de
«construction» telle que présentée, en appliquant
19.2° avec l'amendement qu'on a, évidemment, ça fait en sorte
que c'est désassujetti quand il y a des employés permanents, mais
aussi des salariés qui les remplacent temporairement.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Hier, on avait interprété l'article
1, paragraphe 2° f comme élargissant pas la notion, mais le champ
d'application déjà prévu à 142, puisque, à
142 tel que déposé, c'était un champ d'application qui
était concentré sur l'industriel, alors que présentement
vous l'élargissez également au commercial. Donc, ça touche
plus d'espace qu'avant. Plus d'espace dans le champ d'application, pas d'espace
physique. Ça élargit le champ. Est-ce que le ministre, par
rapport au sommet économique, pourrait nous dire si sa position qui est
là correspond au consensus du Sommet?
M. Cherry: Bien sûr, on se souviendra qu'au Sommet ils
étaient unanimes. Je fonctionne de mémoire, mais il me sembi.**
que, oui, elles étaient unanimes, et les associations d'entrepreneurs,
je dis bien, et les asso- ciations syndicales. Évidemment, pour elles,
c'était sans limite, sans restriction. Donc, il fallait qu'il y ait
des... Évidemment, ce qui est entré en ligne de... Les
salariés, les permanents, les utilisateurs, tout ça,
c'était quelque chose qui, facilement, a fait l'unanimité au
Sommet. Mais il faut bien comprendre aussi que c'est un champ d'activité
dont ils vont bénéficier parce qu'ils vont y oeuvrer, mais ils ne
sont pas nécessairement les payeurs. Dans le fond, c'est dire qu'un
secteur d'activité économique devra maintenant faire affaire avec
eux autres. Donc, il était important, aussi, qu'on tienne compte... Et
vous vous souviendrez, quand on a entendu des groupes en commission
parlementaire; il y a des gens qui ont dit: Prenez bien garde, on aurait
aimé que vous teniez compte de...
Comme je le répétais je pense que c'est hier que je
le disais des secteurs importants de l'activité économique
au Québec, même s'ils ne sont pas venus en commission
parlementaire, ont porté à notre attention et ont dit:
Écoutez, au fil des années, il s'est développé,
dans notre région et là, je pense que ça s'applique
plu.s à l'ensemble du territoire québécois une
expertise à laquelle on réfère de façon
continuelle, quand on en a besoin, quasiment comme si on avait un contrat de
services avec eux autres, parce que, comme tel, bon... Alors, ils ont dit: Si
la loi ne le précise pas, on ne voudrait pas que ça ait comme
résultat que, maintenant, ça ne peut pas être fait,
après que vous avez utilisé vos employés permanents ou
ceux du fabricant, immédiatement après ça, que ce soient
les gens de la construction. Ils ont dit: On a déjà, au fil des
années... Ce n'est pas des compagnies bidon qu'on invente, là. Il
y a des gens, parce qu'on ne l'avait pas dans notre région, qui l'ont
développé. Ils ont fait de la formation, ils ont acheté de
l'équipement, ils ont développé une expertise. On ne
voudrait pas que, ces gens-là, on ne puisse plus s'en servir. Alors,
c'est quelque chose qui, après les représentations qui nous ont
été faites, nous a amenés à vous proposer le genre
de modifications que vous trouvez ici.
Parce qu'on me dit que ce ne sont pas des grandes, grandes entreprises,
mais extrêmement importantes. Et ça, ça peut être
aussi bien dans l'aluminium, dans les moulins à papier; ça peut
être aussi bien dans les scieries. En tout cas, on sait ce que ça
veut dire. Il s'est développé là une expertise et,
maintenant qu'elle existe, que la société
québécoise a payé pour, a fait des investissements, il ne
faudrait pas, non plus, qu'on décide de remplacer ça et de
recommencer encore de la formation, parce que c'est vraiment des
spécialités. Mais, quand ça ne suffit pas, quand,
après avoir utilisé ces trois secteurs-là, vous en avez
encore besoin, on dit: À ce moment-là, pour ceux-là, ce
sera assujetti, bien sûr, en tenant compte des autres indications qu'on a
données aux parties, à savoir que cette partie-là
n'entrera en vigueur, sera proclamée uniquement quand...
Et ça, ça avait fait l'objet de discussions au Sommet
aussi, il faut le dire, la partie que je m'apprête à vous donner
comme réponse, M. le député de Joliette. Il avait
été convenu que, bien sûr, il fallait aussi se
pencher sur l'éternel problème et je sais que vous
avez su ça des juridictions de métiers. Aïe!
Ça, ce n'est pas facile. C'est presque aussi vieux que l'industrie
elle-même, les juridictions de métiers. Qui fait quoi? Montage,
démontage. Bon. En période de pleine activité, personne ne
veut le faire. En période de rareté des heures, tout d'un coup,
ça devient la juridiction de mon métier.
Deuxième chose dont il faut tenir compte: les ratios
apprenti-compagnon, un autre problème extrêmement sensible. Vous
savez, ce n'est pas facile. Et, même, il y a des syndicats qui ont dit:
Écoutez, il va falloir qu'un jour on trouve un mécanisme
d'ailleurs, ils l'ont dit au Sommet pour que vous nous aidiez à
trancher parce qu'on pense que, dans certains secteurs, on ne tranchera jamais.
Il y en a qui nous ont dit ça. Par exemple, tu as de l'équipement
à monter et à démonter et à transporter; ça
doit être installé, par exemple, par un électricien. Qui
doit le manipuler? Les mécaniciens de chantier? Les journaliers?
Aïe! Tu sais, là... Donc, ils ont dit: Ça, là, on
sait qu'on a des difficultés. Un. (16 h 30)
Deuxièmement, les ratios apprenti-compagnon. Les gens disent: Ah!
Ça ne change rien sur le taux horaire. Mais, *>ur le coût
il faut toujours tenir compte de ça plus vous avez des
exigences sur les ratios apprenti-compagnon, bien sûr, ça a un
lien direct. Donc, il faut mettre de l'ordre dans ça aussi, et ce n'est
pas facile de demander aux parties de se trouver une discipline
là-dedans.
Et, troisièmement le député de Joliette se
souviendra qu'on en avait parlé ensemble aussi ce qu'il est
convenu de décrire, là, comme les primes improductives. Exemple:
dans certains secteurs d'activité dans la construction, c'est
marqué que, si je me présente au travail, vous devez me payer une
heure. Même si, bon, la tempête fait que les travaux ne pouvaient
pas, aujourd'hui... le climat, n'importe quoi, si je me présente, il
faut que vous me payiez une heure. Dans certains secteurs d'activité,
une fois que je me suis présenté, disons, il faut que vous me
payiez une heure. À part ça, il faut que vous me payiez une
demi-heure pour me laver, même si, ha, ha, ha! dans les faits, je dis: Je
n'ai pas travaillé. Donc, je ne me suis pas sali. Mais, parce que le
décret dit que, si je me suis présenté, vous me payez une
heure, si vous me payez une heure, j'ai droit à une demi-heure de prime,
ha, ha, ha! Tu sais, ça dit que, si le travail finit après 18 h
3, vous êtes obligé de me payer mes 15 $ pour le repas. Enfin, il
y a un tas de primes comme ça qui sont convenues d'être
appelées improductives.
Donc, il faut voir là. Au moment où elles ont
été négociées, c'étaient les conditions de
l'époque, puis elles étaient sûrement nécessaires.
Mais il faut regarder, là, en 1993, puis pour l'avenir. Et, tout
ça, c'est au préalable d'assujettir la machinerie de production,
de mettre de l'ordre là-dedans; en d'autres mots, de rendre les prix
compétitifs. Autrement, ça ne sert à rien de penser
à faire ça. On va encore retrouver une autre façon de le
faire sans être assujetti. Donc, il faut rendre ça
compétitif, les coûts.
Et puis, j'ai déjà échangé je le
disais avec le député de Joliette. Par exemple, on sait
que, dans certains cas, quand on sait qu'il va y avoir un projet important
à tel endroit, un changement de machinerie, où tu devrais engager
du monde, où on devrait faire des travaux ça nous a
été raconté par ces gens-là eux-mêmes
l'entrepreneur, celui qui a la responsabilité, le contracteur
général, est approché par un représentant d'une
centrale syndicale ou d'une autre, puis il se fait dire: Écoute, si tu
embauches mon monde, telle prime, puis telle prime, puis telle prime, oublie
ça. Mais, quand on veut parler de ça, il dit: Ah! Ne touchez pas
à ça! C'est sacré.
Mais je me demandais pourquoi c'était sacré. J'ai
demandé aux gens de la CCQ: Dans les heures qu'ils vous ont
rapportées, dans les montants, vous en avez combien d'heures qui sont...
Us ont dit: On ne peut pas vous définir ça, M. le ministre. On
n'est pas capables de vous identifier ça. Vous n'êtes pas capables
de m'identi-fier combien d'heures sont payées comme ça? Vous
n'êtes pas capables de me dire... Mais comment faites-vous? Alors, j'ai
dit: Donc, ça ne doit pas être si important que ça, vu que,
dans les heures accumulées, déclarées par les employeurs,
puis rapportées à la CCQ il n'y a aucune notion, aucune
façon d'identifier sur le rapport mensuel que tel type d'heures a
été versé, puis de telle façon. Donc, j'ai dit:
Ça ne doit pas être important.
Donc, d'après moi, on n'aura pas de problème. On va leur
dire: Écoutez, ça a eu sa raison d'être il y a 10 ans, 15
ans, mais aujourd'hui ça ne l'a plus. on va enlever ça. oups! ne
touchez pas à ça! alors, j'ai voulu savoir pourquoi le «ne
touchez pas à ça». c'est là qu'on m'a
expliqué. tant des entrepreneurs généraux que des
représentants syndicaux m'ont expliqué que ça, ça
devenait leur monnaie d'échange, leur monnaie de négociation pour
convaincre l'entrepreneur de dire: ii n'y a pas de problème, prends mon
monde, puis ça, tu n'auras pas à le payer.
Mais, évidemment, les gens qui ont à prendre des
décisions ailleurs pour savoir s'ils vont le faire, ce type
d'investissement là, et qui demandent: Préparez-moi donc,
là, une présentation de l'ensemble des coûts, ils sont
obligés de prendre le décret actuel, puis ils regardent: Bon,
l'ensemble de ces coûts-là, combien ça peut me
coûter? Donc, ils sont obligés d'en tenir compte dans l'estimation
des coûts quand, dans la pratique, ils n'auront pas, ha, ha, ha! à
le payer. Mais, tant que c'est là, ils disent: Moi, je suis
obligé d'en tenir compte. Celui qui fait l'estimation pour la soumettre
à l'entrepreneur, lui, il dit: Écoutez, moi, ça existe,
c'est dans le décret, 11 faut que je prenne pour acquis que, si c'est
écrit là, il faut que je le paie.
Ce que ça a parfois comme résultat, c'est que ça
fait une augmentation du prix qui fait que des fois on peut dire: Non, on va
retarder. On ne le fera pas tout de suite. On va se priver. Et on ne peut pas
blâmer celui qui fait l'estimé. Mais, en même temps, je
pense
que ça ne fait pas bien, bien, là, pour 1993 et pour
l'avenir.
Alors, il faudra faire le ménage dans ces choses-là, et je
le répète, là, une parmi les plus difficiles, c'est la
juridiction de métiers. Ça, là, ça demande... En
tout cas, on me dit que, depuis 1968, dans certains corps de métiers,
ils n'ont jamais été capables de s'entendre. Et, M. le
Président, je vous prends juste vous à témoin. Je sais
qu'une des causes où c'est bien sensible, c'est, par exemple, les
frigoristes, ceux de la réfrigération. Une thermopompe,
«c'est-u» fait par chaleur ou froid? «C'est-u» fait par
la réfrigération, puis les frigoristes ou bien donc si c'est fait
par les plombiers? Tu sais, ça, ça dit...
Pourtant, les entrepreneurs généraux, parce que, à
un moment donné, il y a eu une entente de négociée avec
Hydro-Québec qui, elle, voulait s'assurer d'une facilité de
relation, ils disent: Ça va te faire tel, tel groupe. Puis, à
partir de ça, des gens qui ont la compétence, la formation, le
personnel, l'équipement depuis tout le temps se voyaient exclus de ce
champ d'activité là. Je vous donne ça comme exemple, parce
que je sais que c'est quelque chose auquel vous, M. le Président,
êtes bien sensible. Je pense que c'est le projet de loi privé 201.
«C'est-u» ça?
Le Président (M. Joly): 201. Exactement. Vous avez une
très bonne mémoire.
M. Cherry: Bon! Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Je vois que je suis près de
votre mémoire, près de votre coeur aussi.
M. Cherry: O.K. Mais je vous dis ça, là... Tu sais,
on se dit: Pour un problème aussi simple que ça, comment
ça se fait qu'ils ne réussissent pas à s'entendre? Parce
que, en pénurie d'heures comme on est dans le moment, tout devient
tellement important qu'ils ne sont prêts à sacrifier rien. On me
dit qu'en période de pleine activité, à chaque fois que tu
dis, par exemple: Bon, bien, prenez donc un moteur que le camion vient de
livrer, là, on dit: On ne touche pas à ça, fais venir des
manoeuvres, il n'y a pas de problème. Aïe! Nous autres, dans notre
métier, on n'est pas pour toucher à ça, là. Nous
autres, on est des électriciens ou on est des mécaniciens; on ne
touche pas à ça. Mais, aussitôt qu'il y a pénurie de
travail, à ce moment-là, il dit: Ne fais toucher à
ça par personne. Il y a des fils après ça, tu as un moteur
électrique; donc, c'est une job d'électricien, donc c'est moi qui
vais le poser. Et là, c'est les chicanes entre les corps de
métiers. Et là, bien souvent, sur certains chantiers, c'est celui
qui a le plus gros groupe sur le chantier, puis ceux parmi le plus gros groupe
qui ont les plus gros bras qui réussissent à imposer leur
affaire.
Et je ne décris pas des situations lointaines, là: 1993,
fin de 1992, dans le coin de Gatineau. Je me souviens de représentions
d'employeurs qui m'ont dit: S'il faut que je fasse rapport à mon
«bureau-chef» de la façon dont ça se passe,
là, j'ai peur qu'on arrête la modernisation de notre usine. Puis
je repense à un autre coin, à Sept-îles, pour une
aluminerie, pour ne pas la nommer, à ce qui m'a été
décrit, puis qui n'a pas été contesté. Ça ne
surprendra pas le député de Joliette, il va quasiment se
retrouver à la commission Cliche. Puis ça, c'est quand même
il y a quelques années. Il avait été convenu, au
commencement, que ce seraient Alouette 1, puis Alouette 2. Puis, à un
moment donné, en cours de route, vers la fin, à cause de la
situation économique, du prix de l'aluminium, bon, les Coréens
ont décidé de probablement retarder la mise en chantier de la
phase II. Il y a quelques cas isolés, bien sûr, mais ils se sont
dit: Bon, bien, comme ça, ça veut dire qu'on n'aura plus
d'ouvrage dans le bout. Nous autres, là, ça ne marchera pas. Je
sais qu'il y a eu des plaintes, puis... Bon. Il y a même des gens qui
prétendaient que les soudeurs avaient un genre de consensus entre eux:
il ne fallait pas qu'ils soudent plus que six pouces par jour. Six. Ha, ha, ha!
Je vois que ça ne surprend pas le député de Joliette. Mais
c'est comme ça!
Puis, là, il y a des gens qui peuvent dire: Oui, mais comment
ça se fait? Ça n'a pas de bon sens! Mais comment ça se
fait que ça n'a pas de bon sens, puis comment ça se fait que
ça se fait? C'est parce que les gens qui nous écoutent, puis qui
ne sont pas familiers avec le secteur de la construction oublient que, dans le
secteur de la construction, il y a très peu de sentiment d'appartenance
entre l'employé, puis son employeur. Demain matin, nous
soumissionnerions, tous tant que nous sommes, autour de la table, comme
entrepreneurs, sur un contrat, les travailleurs, ils n'auraient qu'à
dire: On va attendre qui va le gagner, puis, vu qu'on reste dans le coin, puis
qu'on a les compétences, ils sont obligés de nous embaucher.
Donc, la loyauté envers l'employeur, elle existe très peu,
à moins d'être un homme cadre, un homme clé qui suit. Donc,
la loyauté est beaucoup plus forte envers le syndicat auquel tu
appartiens, qui, lui, va te placer. (16 h 40)
Et là, bien, quand, par mesure de solidarité ou pour
toutes sortes de raisons, on découvre l'utilisation de tactiques comme
celles-là, le danger, c'est que... Et là, je parlais d'une
situation des Coréens; c'est les mêmes qui siègent sur les
conseils d'administration des multinationales à travers le monde. Et,
quand ils s'en vont siéger sur d'autres conseils d'administration
d'autres multinationales qui, bien souvent, ont aussi des investissements au
Québec et qu'ils se font décrire des situations comme
celles-là, les gens ne réalisent pas quelle sorte d'impact
négatif ça peut avoir sur des décisions d'investir ou de
moderniser ou de ne pas le faire au Québec. Mais je peux comprendre
qu'eux autres ne voient pas ça comme ça.
Mais la responsabilité, je pense, du législateur, c'est de
s'assurer qu'on aborde ces sujets-là. Puis je vais terminer, M. le
Président, en disant que c'est des sujets qui m'étaient
présentés, mais les gens me disaient: Mais, M. le ministre, je ne
peux pas, moi, témoigner de ça
comme employeur. Je ne veux pas avoir de trouble, je ne veux pas ci, je
ne veux pas ça. Mais, si on n'accepte pas de parler de ça sur la
place publique, si on n'accepte pas... Pas pour menacer les gens! Pour leur
faire mesurer les conséquences de ces gestes-là et en même
temps expliquer le pourquoi des amendements, puis de la législation
qu'on veut faire. C'est juste pour qu'ils en aient plus, d'ouvrage. Mais, pour
en avoir plus, il faut que les gens qui ont des décisions à
prendre pour en créer ici sentent qu'ils peuvent le faire en toute
sécurité, avec de la productivité, puis de la
qualité.
Je le sais que, dans l'industrie de la construction, là, ils
reconnaissent aujourd'hui que ce qu'ils ont connu dans le passé comme
situation, tu sais, là, comme bâtir un système dans
l'industrie de la construction en disant: On va faire une centaine de millions
d'heures par année, ce n'est plus le cas. Ce n'est plus là, et
dans l'avenir prévisible ça ne l'est plus, non plus. Donc, il est
important d'ajuster ce qu'on a à faire en fonction des
réalités modernes, puis des perspectives d'activité
économique envisageables. Et, dans ce sens-là, je pense que c'est
ce qui fait l'explication qu'on doit donner sur l'utilisation et du personnel
existant et du fabricant pour les garanties, et ensuite ceux, habituellement,
à qui on confie ce genre d'activité là pour le maintien,
pour le bon fonctionnement de l'entreprise.
Le Président (M. Joly): Merci beaucoup, M. le ministre. M.
le député de Drummond, s'il vous plaît.
M. St-Roch: Oui, merci, M. le Président.
M. Chevrette: J'ai une autre question pour finir le sujet, en ce
qui me concerne. Après ça, vous irez.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette, s'il vous plaît.
M. Chevrette: Quels sont les motifs qui vous ont amené
à l'élargir?
M. Cherry: C'est parce que, nous, on l'avait écrit de la
façon qu'on croyait que ça rejoignait ce qu'on voulait. Quand on
l'a soumis aux gens, ils ont attiré notre attention, ils ont dit: Tel
qu'écrit comme ça, est-ce que vous voulez vraiment limiter
ça à ça ou est-ce que votre intention... En d'autres mots,
ils ont dit: Pour donner un sens à ce que vous souhaitez faire,
là, il ne faudrait pas que ce soit écrit comme ça, il
faudrait que ça soit écrit autrement. Parce que, autrement, vous
nous limitez à ça. Et ils ont dit: Dans les faits, on vous
assure, M. le ministre... Dans leurs mots à eux autres, ça
n'assujettit pas grand-chose. Donc, comme notre intention, ce n'était
pas de faire quelque chose pour ne pas assujettir grand-chose, mais bien de
mettre de l'ordre dans ce champ d'activité là, on l'a
modifié pour que ça reflète mieux la réalité
de ce qu'on voulait faire et qui semble répondre le mieux à ceux
qui auront à travailler dans ce secteur-là.
Le Président (M. Joly): Merci beaucoup, M. le ministre. M.
le député de Drummond, s'il vous plaît.
M. St-Roch: Oui. Merci, M. le Président. Dans la
même ligne de pensée, dans cet élargissement-là,
lorsqu'on parlait de secteur industriel, c'est très concret. Lorsqu'on
regarde la législation actuelle, celle que vient modifier la loi 142,
dans un premier temps, avec l'amendement que vous apportez, M. le ministre,
vous rouvrez davantage en ôtant le mot «industriel». Par
contre, vous introduisez une nouvelle version. Vous vous gardez une porte afin
d'aller refermer qui est «telle que définie par
règlement». Moi, j'aimerais comprendre la mécanique.
Lorsque c'était le résidentiel, c'était très
précis. Puis, là, vous dites: Bien, j'ôte le mot
«résidentiel», j'élargis davantage, puis que vous
rajoutez ce bout de phrase là, «telle que définie par
règlement».
Là, pour être pratico-pratique, parce que j'aurai, moi,
à conseiller des gens qui vont venir voir le député de
Drummond, pas simplement dans l'industriel, je vais partir d'un exemple
concret. Est-ce que ça voudrait dire, par exemple, à l'heure
actuelle, en ôtant le mot «industriel»... Je vais prendre
chez moi un producteur de pommes de terre qui décide d'équiper sa
ferme, puis d'équiper ses bâtiments avec une laveuse de patates,
avec une classification, avec une ensacheuse. Ça, c'est de
l'équipement. Est-ce que ce serait régi par le décret en
ôtant le mot «résidentiel»? Puis est-ce que vous
pourriez, par contre, en utilisant «telle que définie par
règlement», aller mettre dans un règlement que, ça,
ce serait exclu parce que c'est dans l'agro-alimentaire ou dans l'horticulture,
par exemple?
Le Président (M. Joly): M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Cherry: Vous référez à «telle que
définie par règlement», et là il faut aller à
l'article 12 qui dit: II faut définir par règlement c'est quoi,
la machinerie de production, puis déterminer les cas visés. On
m'indique que c'est déjà dans la loi, puis on rajoute
«machinerie de production». Mais là il faut le
définir maintenant.
M. St-Roch: À ce moment-là, pour en revenir avec
mon exemple, ça voudrait dire que vous allez être obligé de
définir qu'un producteur, un horticulteur qui fait la culture de la
pomme de terre, qui veut installer ces équipements-là, il va
pouvoir engager qui que ce soit, que ça ne sera pas couvert par la
loi.
M. Cherry: je crois, m. le président, que, dans les
exclusions du champ d'application, dans l'article 19, ça dit: «la
présente loi s'applique aux employeurs et aux salariés de
l'industrie de la construction; toutefois, elle ne s'applique pas: 1 ° aux
exploitations agricoles.» donc, c'est déjà dans les
exclusions.
M. St-Roch: Alors, tout ce qui est serriculture, horticulture est
sorti.
M. Cherry: Donc, votre exemple, il l'est déjà
présentement.
M. St-Roch: O.K. Ça va. Autre question, M. le
Président. M. le ministre en parlait tout à l'heure, puis
à la commission parlementaire, ici, il y a un groupe qui est venu nous
dire puis, je crois que c'était l'Association des manufacturiers
canadiens qu'il voulait, d'ailleurs, avoir le mot
«industriel» d'enlevé, mais, par contre, qu'il était
très préoccupé par le libellé de l'article tel
qu'il existait. Et son inquiétude était qu'aujourd'hui il y a
beaucoup d'entreprises qui font faillite, qui disparaissent, puis à
quelque part on a donné l'exemple typique, là, en foresterie,
avec Forano qui était disparue, puis que quelqu'un, quelque part,
utilisait l'expertise, puis essayait de la développer. Alors, avec le
libellé de l'article tel qu'il est ici, si je comprends bien les
explications que vous avez données tout à l'heure à mon
collègue de Joliette, ces gens-là, dans ces cas-là, vont
être couverts, puis ils vont pouvoir continuer à donner le
service, puis ils vont faire partie des personnes dont l'activité
principale est d'effectuer des travaux.
M. Cherry: Oui. Vous avez, M. le député de
Drummond, parfaitement raison. Il s'agit de bien définir les gens
à qui habituellement vous confiez ce genre de travail là. Vous
pouvez, encore une fois, utiliser vos employés
régulièrement; deuxièmement, les employés du
fabricant; et, troisièmement, ceux à qui habituellement vous
donnez ça. Et, si tout ça ne suffit pas, que vous en avez besoin
d'autres, là ça ira, l'assujettissement, aux gens de la
construction.
M. St-Roch: Une question encore un peu plus pointue, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Oui, M. le
député.
M. St-Roch: C'est le vécu de tous les jours, là, de
beaucoup d'industriels, surtout dans cette grande mondialisation et
rationalisation de l'industrie. C'est facile de comprendre, ici, lorsque je
parle de robotique, qu'on parle d'informatique, qu'on parle
d'équipements sophistiqués en remplacement de la machinerie qui a
fait faillite ou ces choses-là. Mais qu'est-ce qui arrive avec cette
loi-là? Est-ce qu'il y a quelque chose de changé avec la loi
actuelle pour, par exemple, quelqu'un qui fait le louage un plombier, un
électricien qui dit: Bien, moi, sur mes lieux, je vais m'adresser
aux plombiers de Drummondville, puis j'ai une industrie, puis je vais louer les
services d'un plombier pour venir faire mon entretien, ma réparation?
Puis il y en a qui vont aller jusque sur une base permanente, là, de 40
heures-semaine ou 35 heures-semaine, comme l'opération de l'industrie.
Alors, à l'heure actuelle, est-ce qu'il y a une modification, là,
concernant la loi existante ou si on peut continuer à le faire? Puis
comment est-ce que ça va être régi?
M. Cherry: II faut que ce soient leurs employés qui
régulièrement fassent ça. Si j'appelle mon plombier de
Drummond, ha, ha, ha! pour reprendre votre expression, votre plombier de
Drummond que vous appelez, là, il y a un taux qu'il vous
«charge». Ça ne changera pas, ça, parce qu'il vient
travailler pour vous. Maintenant, c'est lui que vous appelez habituellement et,
pour faire ce genre de travail là, la tarification d'un plombier, c'est
ce prix-là. Donc, ça ne changera pas ça, là. (16 h
50)
M. St-Roch: Moi, ce que je veux dire, M. le ministre... J'ai une
industrie, puis je m'adresse à mon plombier de Drummond.
M. Cherry: Oui.
M. St-Roch: Puis je dis: Moi, j'ai besoin, sur une base annuelle
de 50 semaines d'opération, des services d'un plombier. Tu me charges
combien? Tu t'en viens travailler dans mon industrie.
M. Cherry: Oui.
M. St-Roch: L'employé n'ira jamais chez mon plombier.
M. Cherry: Oui.
M. St-Roch: Mais il va se présenter dans mon industrie aux
mêmes horaires que mes propres employés. Il va être
régi...
M. Cherry: Oui. Je vais vous faire une suggestion, à ce
moment-là. Si vous voulez vous faire un ami, suggérez-lui de
l'embaucher. Il va le payer au taux industriel plutôt que de le payer au
tarif du décret. Ça va lui coûter bien moins cher, puis il
va avoir à son service quelqu'un... Parce que vous dites: Celui qui
travaille pour moi 50 semaines par année tout le temps. Pourquoi vous
payez le prix du taux du décret de la construction quand vous pouvez
l'avoir au service résidentiel? Écoutez, je vous donne un
exemple, là. Bon, j'ai passé, on le sait, 36 ans de ma vie chez
Canadair.
M. St-Roch: Je veux vous entendre dire...
M. Cherry: Vous savez bien comment ça fonctionnait. On
avait des plombiers, des électriciens, des mécaniciens, des
techniciens à plein temps. Bien sûr que ces gens-là, si on
remontait avant de travailler dans la construction, quand ils acceptaient de
venir dans l'industriel, ils étaient assujettis à la convention
collective en place. Bien sûr qu'ils gagnaient moins cher comme taux
horaire. Mais la différence, c'est qu'eux travaillaient toujours
à l'intérieur. Ils avaient une belle place pour manger, une
cafétéria, un stationnement, tout était
réglé, et ils avaient une job 52 semaines par année. Et on
sait que, dans des entreprises comme celle-là, bien souvent, des travaux
qui sont nécessaires ne peuvent être faits vous êtes
familier avec ça qu'en dehors des
heures normales de production. Donc, il se fait énormément
de temps supplémentaire. Souvent, vous devez faire des changements
majeurs les soirs, puis les fins de semaine, parce qu'il faut couper le
pouvoir.
Donc, on peut dire: Ils viennent travailler dans l'industriel,
assujettis à la convention collective locale qui coûte bien moins
cher. Mais, dans les faits, l'ensemble des conditions, l'ensemble des
revenus... Puis la qualité de travail et la sécurité sont
plus grandes dans ce genre d'activité là que pour celui qui, dans
la construction, fait quelques semaines ou quelques mois là, puis qui
change pour ailleurs. C'est pour ça que la majorité des gens qui
sont dans le secteur industriel, auxquels vous référez, leur
origine était dans la construction; mais quand ils
réussissent...
Même chose pour une commission scolaire, même chose pour les
municipalités. On retrouve la même chose. Vous le savez! Vous le
savez que c'est ça. Et, aussitôt qu'une municipalité
décide d'afficher: J'ai besoin d'un électricien licencié,
aïe! vous avez des applications comme ça! C'est des gens de la
construction. Puis on dit: Comment ça se fait qu'ils font application
pour une job à 16 $ de l'heure quand ils peuvent en gagner 22 $, 23 $
dans la construction? Mais là vous changez toutes les règles de
l'ensemule, puis de l'environnement.
M. St-Roch: Mais, M. le ministre, pour conclure, j'ai dit 50
semaines, mais, si je mettais 40 semaines, est-ce qu'il se devrait d'être
rémunéré? Si, moi, je suis le contracteur en
plomberie...
M. Cherry: Oui.
M. St-Roch: ...qui loue à la compagnie Y un plombier pour
40 semaines ou pour 50 semaines pour couvrir en dehors de mes heures
supplémentaires, puis pour prendre, là... Parce que j'ai beaucoup
d'employés, mais je ne veux pas en avoir un pour toutes sortes de
raisons, que je pourrais vous donner, pourquoi ce serait avantageux aussi.
Est-ce qu'il est régi, ce plombier-là, suite au
décret...
M. Cherry: Oui.
M. St-Roch: ...ou s'il est régi par une entente
particulière?
M. Cherry: Non. Il est assujetti au décret.
M. St-Roch: Bon!
M. Cherry: Dans le moment, là.
M. St-Roch: Dans le moment.
M. Cherry: Oui.
M. St-Roch: Dans le moment. Avec les amendements qu'on
propose.
M. Cherry: Ça ne change pas, ça, pour lui, non
plus.
M. St-Roch: Ça ne change pas. Il va être encore
assujetti au décret.
M. Cherry: Oui. Il faut qu'il devienne permanent. Il faut qu'il
devienne un employé permanent.
M. St-Roch: De l'usine!
M. Cherry: Autrement, il continue à être un
sous-traitant auquel tu fais appel. Puis, à ce moment-là, c'est
permettez-moi l'expression une autre «ball game».
M. St-Roch: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Donc, est-ce que tout a
été dit sur l'amendement?
M. Chevrette: Juste deux minutes, M. le Président.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette, s'il vous plaît.
M. Chevrette: Ce que le ministre vient de dire, là,
ça a quand même de l'importance. Je veux savoir, moi. La
clarification que vous apportez, c'est pour éviter, si j'ai bien
compris, les confrontations, par exemple, dans une entreprise qui voudrait
faire installer un équipement. En décrivant que de façon
claire les employés permanents qui travaillent pour un fabricant, puis
qui installent, dû à la garantie qu'il doit donner, ça
vient de clarifier cette partie-là d'une façon non
équivoque. L'autre chose qu'on clarifie, c'est: les salariés
permanents de l'utilisateur, aussi. Hier, il y a eu un échange je
ne me souviens pas si c'est vous ou le sous-ministre avec le
député de Jonquière sur les six mois, là, du statut
d'employé permanent.
M. Henry (Jacques): Au sens de R-20, oui.
M. Chevrette: Ça ne change en rien... Ai-je bien compris
qu'il ne faut pas que l'entrepreneur, sous prétexte qu'il fait faire
ça pour son utilisation, se serve d'un statut d'employé qui ne
correspond pas à la définition, qui pour le moment demeure six
mois?
M. Cherry: Oui.
M. Chevrette: En d'autres mots, il pourrait y avoir un grief de
la partie syndicale si l'employeur disait: Je l'ai fait faire par un de mes
employés, mais qui est un employé qui n'a pas ses six mois de
faits. Il pourrait donc y avoir un grief pour faire répartir ça
je ne sais pas de quelle façon, mais un arbitre pourrait décider
que l'argent va potentiellement à des salariés qui n'ont pas
été appelés, puis qui ont six mois.
Une voix: Puis la CCQ pourrait dire que c'est illégal.
M. Cherry: Oui. La CCQ pourrait dire que c'est illégal,
parce que là tu vas voir les livres. Pour prendre votre exemple, parce
que je sais que j'ai une job qui va durer trois ou quatre mois, je
décide de m'engager du monde, puis je dis: Ça, c'est mes
employés permanents. Non, non. Il y a combien de temps qu'ils sont dans
vos livres? «C'est-u» vraiment du monde qui travaille pour vous,
ha, ha, ha! ou si vous venez de l'embaucher pour ça, puis que vous allez
le mettre à pied après? Ça serait contourner l'esprit de
ce qu'on veut faire.
M. Chevrette: Le règlement est-il négociable?
M. Henry (Jacques): Vous voulez parler du règlement
prévu?
M. Chevrette: Le règlement qu'on va faire, là...
M. Henry (Jacques): C'est un règlement...
M. Chevrette: ...pourrait-il être négocié
entre les parties syndicales?
M. Henry (Jacques): Dans ce cas-là, c'est un
règlement d'application de la loi, puis il est sous la
responsabilité du ministre et non pas de la Commission. C'est le
seul.
M. Chevrette: Je comprends, mais, en vertu de la loi-cadre sur
les règlements, est-ce qu'il y a un mécanisme pour que les
parties puissent amener des modifications? C'était combien de temps?
C'est parce que je ne me rappelle pas de la loi.
M. Henry (Jacques): Ce règlement-là, je le
répète, il est à l'initiative du ministre du Travail.
Le Président (M. Joly): Alors, pour fins d'enregistrement,
s'il vous plaît bien vouloir vous identifier.
M. Rochon (André): André Rochon.
Le Président (M. Joly): Merci, M. Rochon.
M. Chevrette: Ah! C'est vous, ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Cherry: Tu n'as rien fait de mal encore, là,
André. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Alors, c'est un mot de bienvenue,
M. Rochon.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Cherry: C'est la façon dont le député de
Joliette vous souhaite bienvenue.
M. Rochon (André): Ah! O.K. Merci.
M. Chevrette: C'est ce que je dis à tous les nouveaux qui
se présentent.
M. Cherry: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Soyez bien à l'aise. Ha,
ha, ha!
M. Rochon (André): Alors, ça a fonctionné.
C'est en vertu, effectivement, de la Loi sur les règlements. La
prépublication de 45 jours est prévue pour permettre aux parties
de faire des commentaires sur le contenu du règlement
projeté.
M. Chevrette: Non, mais ce que je veux dire, le règlement
est en vigueur, il s'applique, mais il arrive des négociations,
supposons, aux deux ans ou aux trois ans, dépendant de ce qui sera
adopté. Et, en négociation, les parties s'entendent pour demander
au ministre, parce que ça arrive souvent... Dans les fonds de pension,
par exemple, du secteur public, on s'entend, en négociation, sur des
amendements aux fonds de pension, et le législateur s'engage, dans les
fins de session, à corriger le fonds de pension pour le rendre conforme
au fruit de la négociation. Est-ce que c'est un peu la même chose
qui sera possible en vertu de ce genre de règlement? À supposer
qu'ils veuillent l'élargir un peu, le restreindre un peu, au niveau de
la négociation, que les deux parties s'entendent, est-ce qu'elles
pourront faire la même chose au niveau du ministre?
Le Président (M. Joly): M. Rochon, s'il vous
plaît.
M. Rochon (André): Merci, M. le Président. M.
Chevrette: C'est M. Rochon, votre nom?
M. Rochon (André): Toujours en vertu de la Loi sur les
règlements, le gouvernement pourrait, sur recommandation du ministre du
Travail, republier une proposition de modification au règlement, suivant
les choix qu'il aura faits à ce moment-là.
M. Chevrette: Merci, M. Rochon.
Le Président (M. Joly): Merci beaucoup.
M. Rochon (André): Merci, monsieur.
Le Président (M. Joly): Alors, M. le député
de Joliette, est-ce que tout a été dit sur l'amendement? M. le
député de Drummond aussi? Donc, j'imagine
que... Est-ce que vous l'adoptez ou si vous passez à la mise aux
voix?
M. Chevrette: Moi, M. le Président, je vais vous
surprendre, c'est probablement un des rares que je vais adopter.
Le Président (M. Joly): Bon! Alors, l'amendement à
l'article 1, paragraphe f, est adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Alors, nous
procédons maintenant, toujours sur l'article 1...
M. Chevrette; Et, si jamais le ministre arrivait avec un
amendement en troisième lecture parce que ce serait de nature à
régler son problème, j'y consentirais.
Une voix: Ouverture.
Le Président (M. Joly): À l'article 1, paragraphe
v, alors, qui se lit... Oui.
M. ChevMette: Est-ce qu'on peut demander au député
des Îles-de-la-Madeleine s'il est heureux aujourd'hui, M. le
Président?
M. Audet: Est-ce qu'il a l'air d'un homme malheureux?
M. Farrah: Pourquoi je serais malheureux?
Le Président (M. Joly): Bien, si vous voulez, on...
M. Farrah: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Bien, c'est parce que vous êtes
arrivé...
M. Jolivet: II aimerait mieux être ailleurs. Il aimerait
mieux être ailleurs.
M. Chevrette: Vous êtes arrivé subrepticement, puis
on se demandait ce que vous faisiez ici.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Ça «farrah». (17 heures)
Le Président (M. Joly): M. le ministre, est-ce que vous
aimeriez présenter vous-même votre amendement et l'expliquer ou si
vous aimeriez que M. Henry puisse...
Secteur génie civil et voirie
M. Cherry: Oui, vu qu'on entre dans une phase un peu technique,
pour faciliter la compréhension et le suivi de ça, je
souhaiterais que le sous-ministre adjoint responsable du secteur
construction...
Le Président (M. Joly): Tout comme M. Rochon, M. Henry est
toujours le bienvenu.
M. Cherry: O.K.
M. Chevrette: Nous autres, il n'y a pas de problème, en
autant qu'il s'identifie.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Henry (Jacques): Oui.
M. Chevrette: Ah! C'est vous, ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Cherry: Je vais la retenir, celle-là.
M. Chevrette: M. le sous-ministre, vous êtes M. Henry,
vous?
M. Henry (Jacques): Oui.
M. Jolivet: Avec la loi 198, ils ont tous les pouvoirs.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Harel: Ça a l'air d'avancer dans un excellent
climat.
Le Président (M. Joly): Oui, nous parlions
justement...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Aimeriez-vous que nous prenions un
temps d'arrêt de deux minutes?
M. Henry (Jacques): Ça va. Oui.
Le Président (M. Joly): Alors, nous suspendons nos travaux
pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 1)
(Reprise à 17 h 10)
Le Président (M. Joly): Alors, la commission reprend ses
travaux. L'amendement à l'article 1, paragraphe v, était
déjà appelé, et M. le sous-ministre Henry avait
été reconnu.
M. Chevrette: Quel paragraphe?
Le Président (M. Joly): Le v.
M. Chevrette: Le v comme dans Viviane.
M. Henry (Jacques): Le paragraphe 10° de 1.
Le Président (M. Joly): C'est ça. Le paragraphe
10° de 1.
M. Chevrette: Ou Violette.
M. Henry (Jacques): Alors, vous me permettrez, dans un premier
temps, de dire: Que ce soit...
M. Chevrette: II s'est identifié, M. le Président?
M. Henry (Jacques): Oui, il me semble. Le Président (M. Joly):
Oui, clairement.
M. Henry (Jacques): Que ce soit v, w, x, y, il s'agit de
définir des secteurs, c'est important, pour les fins de savoir, la
convention collective sectorielle, dans quoi elle va s'appliquer. Le but de
ça, c'est ça, évidemment. Puis, évidemment, ce qui
est recherché, c'est que ce soit le plus étanche possible de
sorte que, dans un secteur donné, il y ait une seule convention
collective qui s'applique et non pas deux ou trois ou quatre. Alors, c'est
ça qui est le sens.
Alors, là, on nous a fait des commentaires et je commence
par ça à l'effet que l'expression «qui en assurent
l'utilité», qui a été prise dans la documentation
que nous avions pour préparer la loi, ce n'était pas
étanche parce que, au sens du nouveau Code civil, ça voudrait
dire: «tout ce qui est nécessaire à la finalité du
bâtiment ou de l'ouvrage». Je vais y aller par un exemple. Par
exemple, si on construit une usine, puis que la finalité de l'usine,
c'est de produire des autos et puis qu'il y a un bâtiment attenant ou
intégré de cafétéria, ça ne sert pas
à la finalité qui est la production. Alors, on pourrait avoir des
problèmes d'interprétation, puis, là, ça serait
tiré par les cheveux. Alors, en enlevant «qui en assurent
l'utilité», le reste de la définition est suffisamment
clair pour comprendre que l'usine et tout ce qui va avec, c'est soumis à
la convention collective du secteur, évidemment, concerné.
Alors, on nous a demandé de clarifier ça ou de l'enlever
et, après vérification, il s'avère effectivement que, en
vertu du Code civil nouveau, l'interprétation qui pourrait être
donnée à ça serait restrictive dans le sens de «tout
ce qui est nécessaire à la finalité du bâtiment ou
de l'ouvrage». Puis, ce qui n'est pas nécessaire à la
finalité, évidemment, ça ne ferait pas partie du secteur.
Alors, ça se trouverait à être déplacé dans
le secteur commercial qui est un secteur qui a été prévu
pour que, quand quelque chose n'entre pas dans un secteur, ça s'en va
dans le commercial, un peu un fourre-tout. Donc, l'amendement est d'ordre
téchnque. On enlève ces mots-là et on les enlève
aux autres endroits pour cette raison-là.
M. Chevrette: Mais, excusez-moi, M. Henry. Quand vous discutez,
un peu plus loin, avec la motion que vous m'avez présentée dans
le même bloc de cinq, de 75 % de la superficie...
M. Henry (Jacques): Oui.
M. Chevrette: Vous prenez un bout du commercial pour le mettre
dans le résidentiel.
M. Henry (Jacques): Oui.
M. Chevrette: Puis, ici, vous enlevez un bout qui devrait
être naturellement dans le commercial pour aller dans un autre
secteur.
M. Henry (Jacques): Je vais prendre un autre exemple qui est
l'assujettissement par nature de travaux. Exemple: la machinerie de production.
Je ne prends pas celui-là, là. Alors, dans un ouvrage de
génie civil, la turbine, c'est une machinerie de production et ça
assure dans ce cas-là, ça aurait été bon
la finalité de l'ouvrage qui est de produire
l'électricité. Dans ce cas-là, ça aurait
fonctionné. Même si c'est de la machinerie de production, si c'est
dans le secteur voirie, génie civil au sens de dire: Quelle convention
collective s'applique? c'est celle du secteur voirie, génie civil pour
l'ensemble des trucs qui sont là. O.K.? Parce que, là, on
«sectorialise» la convention collective.
Alors, si vous revenez à l'autre exemple qui est le secteur
résidentiel, de par l'amendement qui est proposé, qui pourrait
comprendre un bout commercial, ce qu'il s'agit de savoir, c'est, quand je fais
un édifice avec un bout commercial et des logements, qui rencontre la
définition qui est là, quelle convention s'applique.
«C'est-u» celle du résidentiel ou c'est celle du commercial?
Alors, si j'ai un édifice dans lequel il y a un bout de commercial et un
bout de logements, et qui rencontre la définition telle qu'elle serait
amendée, c'est donc cette convention-là qui s'appliquerait.
M. Chevrette: Peut-être que je me suis mal exprimé,
je vais me reprendre. En d'autres mots, c'est non pas pour fins de clarifier le
champ de juridiction; c'est plus pour définir quelle convention.
M. Henry (Jacques): Exactement. C'est la finalité de ces
définitions-là, et ça n'a pas d'autre fonction que
ça. À partir du moment où tu dis: J'ai une convention
résidentielle, il faut que tu saches dans quel secteur elle s'applique.
Il faut le définir. Si ce n'est pas étanche et ce n'est
jamais étanche parfaitement il faut que tu aies une soupape, et
ça devient l'institutionnel commercial; ça aurait pu être
un choix. Ce qui ne rentre pas dans les trois autres ira dans le commercial,
point final. Mais, quand je suis dans le secteur de l'habitation, je
définis c'est quoi, le secteur. S'il se négocie une convention de
l'habitation, ça s'applique dans ce secteur-là pour tous les
travaux qui sont dedans.
M. Jolivet: Centre-ville.
M. Henry (Jacques): C'est le sens de ça. Ça n'a pas
plus de portée que ça. Ça ne change pas le champ
d'application de la loi et ça ne change pas le contenu des
conventions.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Laviolette?
M. Jolivet: Non.
Le Président (M. Joly): Non? Ça va?
M. Jolivet: Non, je suis en train de dire que, dans le contexte
du dépanneur, ça peut être en plein centre-ville.
M. Henry (Jacques): Oui, tout à fait, oui.
M. Chevrette: Ce n'est pas l'endroit. Ce n'est pas l'endroit qui
est visé.
M. Jolivet: C'est ça.
M. Henry (Jacques): C'est ça.
M. Chevrette: C'est la convention collective. En d'autres mots,
le groupe d'électriciens ou, je ne sais pas pas
d'électriciens un syndicat ne pourrait pas venir déclarer
que ce genre d'ouvrage là...
M. Henry (Jacques): C'est plutôt l'autre convention qui
s'applique.
M. Chevrette: Oui.
M. Henry (Jacques): C'est ça que ça fait. C'est la
seule fonction de ça.
M. Chevrette: C'est d'éliminer le chevauchement des
conventions...
M. Henry (Jacques): D'un secteur à l'autre. M.
Chevrette: ...sur un lieu de travail.
M. Henry (Jacques): Le plus possible. Et on nous a dit que, si on
gardait le bout de phrase «qui en assurent l'utilité»,
ça déverserait plus d'affaires dans le commercial parce que
c'était trop restrictif au sens de...
M. Chevrette: Mais ça ne m'aurait pas surpris. M. Henry
(Jacques): Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Non, c'est correct. J'aurais été
surpris. C'est ça que je voulais dire.
M. Henry (Jacques): Ça va?
M. Chevrette: C'est le contraire qui s'est produit depuis...
M. Henry (Jacques): Et l'autre amendement...
M. Chevrette: Je me suis trompé, M. le Président.
Je suis assez vite, je n'ai pas attendu que vous me le disiez.
M. Henry (Jacques): Oui.
Le Président (M. Joly): Est-ce que vous aimeriez, M.
Henry, discuter en bloc tous les amendements ou si vous aimeriez...
M. Henry (Jacques): C'est parce qu'il y en a un qui est de
même nature. Quand on enlève «diverses sources
d'énergie», il y en a qui sont venus nous voir en disant:
Qu'est-ce que ça veut dire? Vous avez ça dans w, là.
M. Chevrette: Oui.
M. Henry (Jacques): «...réservés
principalement à la réalisation d'une activité
économique par l'exploitation des richesses numérales et des
diverses sources d'énergie». Là, ils nous ont
demandé si ça ne pouvait pas introduire une confusion avec le
génie civil et les barrages, etc. Alors, comme ce n'est pas utile et que
ça ne clarifie pas et que ça ne rend pas plus étanche de
l'avoir et que ça introduit de la confusion, on propose d'enlever
ça. Ça nous a été signalé. On a eu beaucoup
de questions là-dessus; ça venait des parties syndicales. Alors,
en enlevant «et des diverses sources d'énergie», ça
évite une interprétation a priori qu'on est en chevauchement avec
le génie civil. C'est la raison.
Alors, ces deux amendements là, c'est-à-dire les
amendements qui portent sur le fait qu'on enlève «diverses sources
d'énergie» ou qu'on enlève «qui en assurent
l'utilité», ça a pour but de rendre plus étanche le
cloisonnement d'un secteur à l'autre et ça va réduire les
cas où on est obligés de l'envoyer dans le commercial parce que
ça ne rentre pas. Et ça n'a pour but, je le répète,
que de déterminer, pour une convention collective donnée,
où elle s'applique et de faire en sorte que ça n'en implique
qu'une seule, si possible. Il faut donc que ce soit étanche.
Quant au secteur résidentiel, on enlève l'utilité
également, mais on en modifie la définition. Il y a deux raisons
principales à ça: la première, c'est qu'en vertu du projet
de loi qui est là, ce qui est désassujetti, c'est huit logements
et moins exclusivement réservés à l'habitation, de sorte
que, s'il y avait un petit commerce, quel qu'il soit, ce serait tombé
syndiqué commercial. Donc, la première raison pourquoi on rajoute
du commercial dans le secteur résidentiel syndiqué, c'est pour
récupérer ces cas-là d'assujettissement syndiqué
dans le secteur résidentiel plutôt que commercial. C'est la
première.
Une voix: Une clinique, une pharmacie.
M. Henry (Jacques): N'importe quoi, clinique, pharmacie,
dépanneur, dans du huit et moins. Puisque c'est écrit
exclusivement désassujettissement, donc, ça ne couvre pas
nécessairement tout.
La deuxième raison, c'est pour laisser dans le secteur
syndiqué résidentiel parce que syndiqué à
une place ou l'autre, c'est syndiqué en termes de syndicat tout
ce qui touche le plus proche le logement et, donc, les consommateurs. Et, en
rajoutant des bouts de commercial à 25 % ou d'autres choses, ça
permet de faire en sorte qu'il y ait le maximum de chances possible que, pour
tout ce qui touche le logement et, donc, par principe, ce qui est proche du
consommateur, ce soit la convention collective théoriquement la moins
coûteuse qui s'applique parce que c'est du logement. C'est la raison
pourquoi c'est introduit.
M. Chevrette: Mais ça m'amène à questionner,
qu'on le veuille ou pas, sur le désassujettissement, parce que, avec
l'exemple que vous donnez, je pense que ça touche automatiquement ce qui
est couvert, ce qui est syndiqué, puis ce qui n'est pas syndiqué.
Donc, dans un premier temps, pour tout ce qui est huit logements et moins, il
n'y a pas de convention collective.
M. Henry (Jacques): En vertu du projet de loi 142, oui.
M. Chevrette: En vertu du projet de loi 142 qui est
présentement sous observation étroite.
M. Henry (Jacques): C'est ça.
M. Chevrette: Donc, ce qui est plus de huit logements est dans le
résidentiel quand même ça peut être une tour
de 14 étages, 25, 30, 40, 50 logements même s'il y avait un
IGA en bas, en autant que ça n'arrive pas à plus que 25 %, ou une
grosse clinique médicale ou des gros dépanneurs ou un salon de
coiffure, de barbier, n'importe quoi. Est-ce que c'est bien ça?
M. Henry (Jacques): Exactement. Mais des IGA avec des logements
par-dessus, ça arrive, mais c'est rare.
M. Chevrette: Pardon?
M. Henry (Jacques): J'ai dit ça arrive, j'en ai
déjà vu, mais c'est rare. (17 h 20)
M. Chevrette: J'aurais pu dire Provigo si vous avez plus
d'affinités avec Provigo, ça ne me dérange pas. Ce que je
comprends donc, c'est que ce sera soustrait du commercial, ça aussi.
Donc, l'APCHQ, là, elle a obtenu le désassujettissement de tous
les huit logements et moins e. elle obtient, en plus, dans le
résidentiel, quel que soit le nombre d'unités de logement, la
possibilité, dans ces édifices résidentiels, de 25 % de
travaux commerciaux. Est-ce que j'interprète bien la loi?
Le Président (M. Joly): M. le sous-ministre.
M. Chevrette: Ça se répond par un oui ou par un
non.
M. Cherry: Oui, oui.
M. Chevrette: C'est oui? Vous n'avez pas eu le goût de leur
lancer toute l'industrie de la construction?
M. Cherry: Dans le secteur résidentiel?
M. Chevrette: Non, mais ça a l'air parti... Je ne sais
pas, je pense que c'est l'ACQ qui nous a dit ça quand ils ont
témoigné, puis vous le confirmez davantage avec votre propre
amendement. Il me semble que l'ACQ a dit, dans son mémoire ou dans le
questionnement, je ne me souviens pas trop: Vous déréglementez le
résidentiel, vous empiétez sur le commercial. Ils vous avaient
posé la question: Est-ce que ce n'est pas un pas de plus vers la
déréglementation totale? «C'est-u» parce que vous
n'avez pas eu le courage de déréglementer totalement? C'est
quoi?
Le Président (M. Joly): M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Chevrette: Tant qu'à faire, plutôt que de
combiner ça et que les gens se confrontent à l'intérieur
d'un même bloc... Qu'est-ce qui vous a amené, très
sérieusement, à faire ça?
M. Cherry: II faut toujours penser que, quand on parle de
logement, le logement, là, ça s'adresse à un consommateur
et tenter qu'il obtienne ce logement-là au meilleur coût possible.
C'est à ça qu'il faut penser quand on parle de logement.
Une voix: On y pense.
M. Cherry: Oui. C'est le consommateur. C'est lui qui va louer.
Ça peut être votre mère ou la mienne. Ça peut
être des gens qui veulent se rapprocher de leurs services, parce qu'il y
a une pharmacie en bas et ils veulent que ça soit proche. Non, mais,
c'est ce monde-là.
M. Chevrette: Oui, mais, M. le ministre...
M. Cherry: Et on le sait que, de plus en plus, c'est ça,
la réalité de ce genre de construction là. Donc, on s'est
dit: Si, ça, ça va dans le commercial, ça va coûter
plus cher. Parce que ça va coûter plus cher, les gens qui vont
louer vont payer plus cher.
M. Chevrette: Oui, mais, M. le ministre, très
sérieusement...
M. Cherry: Ah non? Non, ça ne marche pas comme ça?
Chez vous, les gens, si ça coûte cher pour construire, ils ne
«chargent» pas plus cher pour le loyer?
M. Chevrette: Je «peux-tu» vous expliquer une
chose?
M. Jolivet: Vous êtes bien démagogue, là,
vous. M. Cherry: Je vais déménager à
Grand-Mère. M. Jolivet: Vous êtes bien démagogue,
vous!
M. Chevrette: Je «peux-tu» vous expliquer quelque
chose? C'est que, quand on parle de résidentiel, dans le peuple,
là je ne dis pas autour de la table ici, mais dans le peuple
c'est la structure ordinaire d'une maison. Et, des qu'on tombe dans les
charpentes de structures d'acier ou de béton lourd, ce n'est plus du
résidentiel; ça, c'est vraiment du commercial. Puis vous savez
très bien qu'un seul gars qui ferait ça pour lui, c'est pour se
préparer un fonds de pension, il en ferait un véritable commerce.
Ils ne vous ont pas dit ça, dans le peuple ordinaire?
M. Cherry: Le secteur, dans le fond, c'est la finalité du
bâtiment. Hein, c'est ça?
M. Chevrette: Oui, mais, si vous poignez Tommy, par
exemple...
M. Cherry: Dans votre comté, vous décidez que, bon,
les gens veulent avoir une résidence pour personnes âgées
ou les gens veulent continuer à rester proches de leur église, de
leur pharmacien et de leurs fournisseurs, tout en continuant à garder la
même qualité de vie dans le même environnement. C'est des
citoyens qui vont y habiter, c'est pour eux autres, ces
logements-là.
M. Chevrette: Oui, mais c'est du logement locatif.
M. Cherry: Et on sait que, de plus en plus, c'est une
réalité. On se plaint que les gens veulent quitter les
régions éloignées pour se rapprocher des centres, des
services. Donc, il faut penser à ce monde-là. C'est ce
monde-là qu'on va loger là-dedans. Tu sais, ce n'est pas pour
bâtir des Club Price, là, ça.
M. Chevrette: Mais ce n'est pas ça qu'on vous dit. On vous
dit qu'il y a une différence entre du résidentiel et des
édifices locatifs, une tour de condos où il y a de la charpente
d'acier ou de béton et où c'est des gens qui font de la
spéculation ou de l'immobilisation, et c'est des fonds de pension qu'ils
se montent. Ce n'est pas du tout un objectif de bâtir en fonction de la
personne. Le résidentiel, c'est beaucoup plus du combiné, c'est
un petit quatre-logements qu'il se bâtit. Bien souvent, il y met sa
fille, il loue à sa fille, il loue à sa mère; l'autre, il
le loue et il dit: Bien, plus tard, ça me fera trois logements et
ça va me rapporter. C'est un petit fonds de pension qu'il se
bâtit. Ça, je comprends ça. Mais, quand vous êtes
rendu à des tours, des charpentes d'acier et tout, est-ce que vous
considérez que c'est vraiment du résidentiel? Sans rire en le
disant.
M. Jolivet: Juste un exemple, si vous voulez aller plus loin,
là...
Le Président (M. Joly): M. le député de
Laviolette, vous voulez prendre la parole?
M. Jolivet: Bien, certainement. Parce que le ministre...
Le Président (M. Joly): Adressez-vous à moi,
ça va me faire plaisir de vous reconnaître.
M. Jolivet: Bien, je vous le demande. Parce que le ministre
dit...
Le Président (M. Joly): Non, vous êtes parti
à parler sans que je vous aie reconnu.
M. Jolivet: Je m'excuse, je m'excuse, mais ça m'a
tellement emporté.
Le Président (M. Joly): Je vois ça que vous
êtes motivé.
M. Jolivet: Parce que, là, je veux juste donner un
exemple. Je demeure au Saint-Laurent, ici, sur la Grande Allée, moi; 19
étages. En bas, il y a un petit restaurant, il y a un coiffeur.
Ça «veut-u» dire, dans votre esprit, M. le Président,
puis je le demande au ministre, que ça coûte moins cher de vivre
au Saint-Laurent parce que ça aurait été du
résidentiel? Ça «coûte-tu» moins cher,
ça? C'est de ça que je parlais tout à l'heure. Je ne riais
pas de ce que vous me donniez comme explication. Vous disiez que ça
coûterait moins cher. Aïe! Un instant, là! Je vous le
demande: Ça «coûterait-u» moins cher au Saint-Laurent
s'il avait été bâti selon la formule actuelle que selon la
formule habituelle?
M. Cherry: C'est du logement? M. Jolivet: Bien, tiens!
M. Cherry: C'est pour être assujetti à la convention
collective qui va coûter le moins cher. C'est ça qu'il faut
définir.
M. Jolivet: Là, vous êtes en train de me dire qu'au
Saint-Laurent où je demeure, là, une tour de 19 étages,
puis, moi, je suis au neuvième; il y a 10 loyers à peu
près, parce qu'il y a des demis, des un et demi, des
deux, des cinq, meublés, non meublés, pour ces gens qui
vivent là, ça aurait coûté moins cher parce que, en
bas, heureusement, on a un restaurant, puis un coiffeur? C'est ça,
là. Puis ça aurait été du résidentiel,
ça. Bien, là, j'ai mon «truck», comme on dit en bon
québécois.
M. Cherry: Vous savez très bien, M. le
député de Laviolette, que si on avait laissé le mot
«exclusif», ils ont tellement de façons de contourner
ça que où, effectivement, ils auraient décidé que,
éventuellement, va aller un dépanneur, là, ils nous
auraient expliqué: Non, non, ça, c'est le logement du concierge;
on va le finir plus tard. Puis, après que la bâtisse aurait
été finie, là, ils seraient venus le changer. Ils n'ont
pas trouvé le bon concierge, ils décident de faire un
dépanneur là. Tu sais, je veux dire. Ils nous ont expliqué
que, dans l'industrie de la construction, ils sont extrêmement
créatifs et ima-ginatifs. Et, quand votre collègue, la
députée de Chicou-timi, avait dit, lors de la présentation
d'un mémoire: Bien, on a l'impression, à écouter votre
mémoire, que la tricherie est érigée en système, la
réponse avait été: Non, madame. Nous, dans la
construction, on ne triche pas, on s'adapte. Félicitations pour votre
beau programme, hein!
M. Chevrette: M. le ministre, je «peux-tu» vous
rappeler la phrase de votre collègue dans son communiqué de
presse, lorsqu'il a décidé de ne pas se présenter? En
parlant de votre gouvernement, il a dit: Nous avons installé la
tricherie, l'évasion fiscale, le travail au noir, le marché noir.
Vous rappelez-vous de ça?
M. Cherry: Parlait-il de vous autres quand il disait: Vous avez
installé?
M. Chevrette: II parlait de vous autres. Il parlait de vous,
là.
M. Jolivet: M. le Président...
Le Président (M. Joly): M. le député de
Laviolette, s'il vous plaît.
M. Jolivet: ...le ministre n'a pas répondu à ma
question. Ma question était bien simple. La seule chose pour laquelle
j'ai souri tout à l'heure puis il a essayé de faire de la
démagogie c'est qu'il me disait que, parce qu'il aurait assujetti
au système résidentiel la bâtisse, ça
coûterait moins cher. Je vous dis que, là où je demeure
je vais continuer il y a Le Groupe Léger &
Léger qui est là, il y avait une banque avant, une caisse, je ne
sais pas quoi, il y a un organisme qui est là. Il y a, en bas, au
premier étage, ce qu'on appelle le rez-de-chaussée, un niveau
commercial, puis, au huitième, il y en a aussi entre les deux, parce
que, dans cette partie-là, c'est des bureaux. Parce que c'est ça,
ça coûterait moins cher si on le construisait aujourd'hui selon la
formule ^ue vous nous proposez? Aïe! ne charriez pas, là! Ne
charriez pas, là! Vous ne répondez pas à ma question. Vous
m'avez parlé de n'importe quoi sauf deçà.
M. Cherry: C'est du logement résidentiel. C'est ça
qui est construit chez vous? C'est pour loger des gens? Pour les louer?
M. Jolivet: Bien, écoutez, je demeure là, moi, je
couche là, j'ai mon loyer.
M. Cherry: Bon, bon.
M. Jolivet: C'est des résidences, c'est ça que je
vous dis. Vous allez me dire que ça coûterait moins cher dans le
futur; parce qu'ils sont assujettis différemment, ça va
coûter moins cher. (17 h 30)
M. Cherry: Je ne peux pas partir la discussion à partir du
logement Le Saint-Laurent...
M. Jolivet: Non, mais...
M. Cherry: ...ou si voulez me parler des verrières du
Mont-Royal; ce n'est pas de ça qu'on parle, là. Ça, il
s'en construit un de temps en temps, mais dans la vraie vie, là, tu
sais...
M. Jolivet: Bien oui, mais je parle de la vraie vie, moi. Voyons
donc!
M. Chevrette: Dans la vraie vie, M. le ministre, vous savez que
le résidentiel va diminuer. Vous le savez très bien.
M. Cherry: Pardon?
M. Chevrette: Le résidentiel, l'unifamilial va diminuer,
vous le savez très, très bien, à cause de la conjoncture
économique.
M. Cherry: Un bungalow, là.
M. Chevrette: La classe moyenne n'existe à peu près
pas présentement et ça va être du logement locatif en
série. Ça, vous le savez très bien. Donc, je trouve
curieux que vous en arriviez à conclure que la seule raison pourquoi les
logements sont élevés, c'est à cause d'une convention
collective différente. Voyons! Si c'était seulement ça,
moi, je vous mettrais au défi, M. le ministre, de rencontrer chaque
association patronale, puis de leur poser la question claire: D'après
vous, messieurs, les coûts vont baisser parce qu'on fait juste modifier
la convention collective du résidentiel? Ils vont d'abord vous sourire,
parce qu'ils sont des gens polis, mais ils vont dire: II ne connaît pas
grand-chose, puis c'est vrai. Voyons! On fait rire tout le monde quand on dit
ça. Vous le savez, vous!
Il ne faut pas limiter, j'espère, toute la dépression
économique, puis la non-relance dans l'industrie de la
construction au fait qu'on va déréglementer le
résidentiel ou qu'on va le réglementer de façon distincte,
voyons! C'est tellement infime. Il faut arrêter de faire croire ça
au monde. La vraie raison, ce n'est pas ça. C'est l'économie, la
crise économique. Vous le savez très, très bien. Puis,
ordinairement, on ne profite pas du pire temps de chômage pour
déréglementer, en plus de ça. Quand il y a 60 000
travailleurs sur 120 000 qui n'ont pas une job, puis que tu leur dis: Vous
serez peut-être 80 000 à vous partager les jobs ou la prochaine
qui va se créer, ce n'est pas tellement habile. Mais ça, c'est
votre choix. C'est votre droit, en plus de ça. Je reconnais ça.
Mais arrêtons de faire croire au monde que, par la seule
déréglementation du secteur résidentiel ou par la
réglementation du secteur résidentiel, en y apportant des
amendements pour être pertinent au débat, vous venez de
régler le sort de la construction. Sacrifice! J'espère que vos
pantalons ont rallongé un peu.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Lavio-lette, avant de reconnaître M. le député de
Drummond.
M. Jolivet: Je vais donner un exemple. Le ministre, il dit:
Vivons dans la vraie vie d'aujourd'hui. Le Domaine Cascade, à Shawinigan
un beau château, à l'époque il a passé
au feu. Us ont mis ça à terre. Puis, là, ils ont construit
le Domaine Cascade pour les personnes âgées, pour reprendre
l'expression qu'il prenait tout à l'heure. Malheureusement, mon
père, ma mère, mon beau-père, ma belle-mère, ils
n'en profiteront pas; ils sont décédés. Mais j'en connais,
des gens de Grand-Mère, puis de Shawinigan, puis de Shawi-nigan-Sud, par
exemple, qui sont rendus au Domaine Cascade.
Selon la formule du 75-25 dont il fait mention, ça deviendrait du
résidentiel puisqu'ils vivent dedans. Puis, en plus, à
l'intérieur, il y a un petit dépanneur, une
cafétéria qui est louée à quelqu'un d'autre. C'est
du commerce, ça, j'espère. C'est quelque chose. Ça
«veut-u» dire que cette bâtisse-là, si elle
était dans ce sens-là, avec x personnes qui vivent dedans,
ça aurait coûté moins cher aux gens de Grand-Mère,
Shawinigan, Shawinigan-Sud qui vont vivre dedans, parce qu'ils avaient
changé de formule? Voyons donc! Moi, c'est la vraie vie dont je parle,
là, amplement.
M. Cherry: Le secteur...
M. Jolivet: Je parle du 75-25. Mais, écoutez, je pars du
principe du 75-25. Quand bien même il y aurait moins de logements ou plus
de logements, ça n'a pas d'importance. Il y a 300 personnes; l'homme et
la femme, ça fait 600 personnes qui vivent là.
Une voix: Bien, c'est du résidentiel. M. Cherry: Le
secteur... M. Jolivet: Hein?
Le Président (M. Joly): Excusez. M. Jolivet: C'est
quoi?
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît.
Pouvez-vous, s'il vous plaît...
M. Jolivet: Comment ça, commercial? C'est 75-25...
M. Forget: Plus que huit logements.
M. Chevrette: Non, non. Là, il n'a pas compris votre
loi.
M. Cherry: Non, non, mais... M. Jolivet: Là, il n'a
pas compris.
M. Chevrette: Ce n'est pas commercial; c'est résidentiel
déréglementé.
M. Jolivet: C'est résidentiel.
M. Forget: Non, non, mais c'est ça.
M. Cherry: Non, non.
M. Forget: Mais disons qu'en bas il y a un dépanneur et
tout ça.
M. Jolivet: Oui, c'est ça, là.
M. Chevrette: C'est du résidentiel
déréglementé.
M. Jolivet: II faudrait que tu expliques ça au caucus,
là.
M. Cherry: Voici, là...
M. Chevrette: Bien, entendez-vous, là.
M. Cherry: Non, non.
M. Chevrette: C'est du commercial ou c'est du résidentiel
déréglementé? J'aimerais ça le savoir, moi, lequel
des deux. Lequel a raison, c'est le ministre ou le député de
Prévost?
M. Forget: Non, mais je parlais, tout à l'heure, au niveau
d'un 10 logements, puis d'un 12 logements, dans le commercial.
M. Chevrette: Ah, mais on est rendus dans les 25, 30, puis c'est
le résidentiel pareil...
M. Forget: O.K. Non, moi, je parlais au niveau des logements.
M. Chevrette: ...mais réglementé.
M. Forget: Parce que, moi, je suis dans les 12 logements,
là.
M. Jolivet: Ah bon! Nous autres, on est rendus plus loin que
ça.
M. Chevrette: Ah bien, là, on vous comprend plus.
Ça ne change rien, 12 ou 24 ou 36.
M. Forget: Non. Entre 12 et 8, il y a une différence.
M. Jolivet: Comment ça?
M. Forget: II y a quatre de différence! Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Vous êtes vite en chiffres, vous! Si vous
étiez aussi vite pour comprendre le décret qu'on vient de... ou
le projet de loi 142, on serait pas mal corrects.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Drummond.
M. Jolivet: Mais, là, le ministre ne m'a jamais
répondu, par exemple.
Une voix: II n'est pas obligé.
Le Président (M. Joly): Bien, vous ne semblez pas
être satisfait de la réponse qui vous est toujours donnée
dans le même cadre.
M. Cherry: Ce qu'il s'agit de déterminer...
Le Président (M. Joly): M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Cherry: ...c'est quelle convention va s'appliquer. Ça,
je pense que le député de Laviolette comprend ça
très, très bien. D'ailleurs, je vois par la façon dont il
rit là que...
M. Jolivet: Bien, là, ce n'est pas pour ça que je
ris...
M. Cherry: Ah bon!
M. Jolivet: C'est parce qu'on m'a dit: Donne-lui une chance!
M. Cherry: Parce qu'on vous a dit de lui donner une chance.
M. Jolivi*: Au ministre. De vous donner une chance à vous
en arrêtant le député de Prévost.
M. Cherry: De me donner une chance à moi de vous
répondre.
M. Jolivet: Non, non, d'empêcher le député de
Prévost de parler. En fait, on voulait vous donner une chance à
tous les deux: lui, d'arrêter, puis vous, de commencer.
«C'est-u» plus précis?
M. Cherry: Ça commence à s'éclaircir. M.
Jolivet: Correct. Je suis là pour ça. Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Cherry: O.K. Le député de Drummond, il a quelque
chose à dire?
M. Jolivet: Non, c'est à vous, là.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Drummond, est-ce que...
M. St-Roch: C'est à moi, M. le Président.
Le Président (M. Joly): O.K. on vous reconnaît.
M. Jolivet: Allez-y.
Secteur industriel
M. St-Roch: Merci, M. le Président. M. le
Président, j'ai quatre amendements devant moi. Alors, à
écouter les explications, j'ai passé du premier au
quatrième. Alors, j'imagine que c'est une discussion
générale sur les quatre. Je veux revenir au troisième
amendement, celui au paragraphe 10° de l'article 1, paragraphe w. Suite aux
explications que M. le sous-ministre Henry a données, si je comprends
bien, w, c'est le secteur industriel. Là, on délimite ce que
c'est le secteur industriel. Le but de l'amendement, vous enlevez «et des
diverses sources d'énergie».
Bon, ma compréhension, moi, de w, tel qu'il était
libellé, M. le sous-ministre, était celle-ci.
J'interprétais, moi, que «diverses sources d'énergie»
ça incluait ceux qui produisent aujourd'hui de l'hydrogène, ceux
qui font de la concentration aujourd'hui du méthane ou de
l'épuration du gaz méthane pour le mettre en commercialisation.
Alors, quand je disais que j'interprétais «par l'exploitation des
richesses minérales et des diverses sources d'énergie»,
c'est soit gaz, tout ce qui est gazéifié, ou soit
l'oxygène, aujourd'hui, qui est la nouvelle industrie. Alors, en
enlevant «et des diverses sources d'énergie», demain matin,
vous avez une usine qui fait le traitement, puis la production de
l'oxygène, un exemple je pourrais vous donner un nom, j'en
connais une qui me vient à l'esprit immédiatement est-ce
qu'elle n'est pas exclue de w, à ce moment-là, en enlevant
«et des diverses sources d'énergie»?
M. Henry (Jacques): Non. La raison pourquoi on l'avait mis
initialement, c'était pour couvrir ça. Puis, on s'est
aperçu que ce n'était pas nécessaire d'écrire
ça pour que ce soit couvert, parce que le reste qu'on a là-dedans
richesses minérales, transformation des matières
premières et production de biens était suffisant.
M. St-Roch: Alors, richesses minérales comprend ce
qui...
M. Henry (Jacques): Non. Non, dans... M. St-Roch: Mais
vous allez couvrir ça.
M. Henry (Jacques): ...transformation des matières
premières.
M. St-Roch: L'oxygène, ça va être
transformation de la matière première?
M. Chevrette: M. le Président, on «peut-u»
suspendre 30 secondes?
M. St-Roch: Bon, M. le Président, je reviendrai
après.
Le Président (M. Joly): Alors, la commission suspend ses
travaux 30 secondes.
(Suspension de la séance à 17 h 38)
(Reprise à 17 h 39)
M. Henry (Jacques): Alors, l'explication, c'est celle-là.
Pourquoi on l'avais mis? C'est pour la raison que vous soulevez. Pourquoi on
l'enlève? Parce que des gens nous ont dit: Ça pourrait, dans
l'esprit de certains, être interprété en chevauchement avec
le génie civil. Mais on s'est rendu compte qu'en l'enlevant la
production de biens, comme la transformation de matières
premières, couvrait cette réalité-là, selon
l'interprétation qu'on a, et de façon étanche.
M. St-Roch: Alors, on avait erré dans la première
interprétation. (17 h 40)
M. Henry (Jacques): Bien, en voulant être
précis...
M. St-Roch: On ajoutait des mots pour ne rien dire.
M. Henry (Jacques): ...on s'est trouvé à introduire
une ambiguïté...
M. St-Roch: On devenait imprécis.
M. Henry (Jacques): ...face à un autre secteur.
En l'enlevant, il semble que ça couvre pareil et puis que
ça va être moins ambigu.
M. St-Roch: Si je suis votre raisonnement, en enlevant le 142, on
réglerait tous les problèmes! Ça va, M. le
Président.
M. Henry (Jacques): Mais, là, on va s'en tenir aux trois
qui sont là.
Le Président (M. Joly): Merci. Donc, pour aller avec le
voeu de...
M. Chevrette: Avec v, w, y.
Le Président (M. Joly): ...M. le député de
Joliette, les amendements à l'article...
M. Chevrette: Non, v, w, x, sur division.
Le Président (M. Joly): ...1, paragraphe 10°,
paragraphes v, w et x...
M. Chevrette: x.
Le Président (M. Joly): ...sont adoptés sur
division.
M. Jolivet: Yes, sir.
M. Chevrette: Oui, M. le Président, mais je veux parler
sur y.
Secteur résidentiel
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 1, paragraphe y est appelé. Alors, à vous, M. le
député. Alors, M. le député de Drummond, en
priorité.
M. St-Roch: Merci, M. le Président.
M. Chevrette: II y a une entente merveilleuse entre
l'Opposition.
M. St-Roch: M. le Président, j'ai écouté
avec attention les paroles de M. le ministre, tout à l'heure, lorsqu'il
essayait de nous convaincre que le résidentiel, à partir de huit,
si on mettait un petit dépanneur à côté, on
réglerait un paquet de problèmes. Moi, ce qui m'étonne,
puis j'ai toujours pensé que, dans l'évolution aussi d'une
société, dans l'évolution de nos habitudes de vie... On a
commencé, autrefois, avec un bungalow. Une certaine partie de nos
citoyens, qui voulaient se donner la possibilité de se loger,
construisaient un duplex, puis le revenu du deuxième logement l'aidait
à défrayer son logement propre et lui permettait aussi
d'acquérir un bien. Avec la cherté de la vie, on s'est
aperçu qu'on est allé à un triplex, la cherté de la
vie combinée à certaines normes d'urbanisme et d'utilisation
maximum
du territoire. On est allé à un troisième, à
un triplex, parce que les taxes, les assurances, l'entretien étaient
plus chers. Puis, moi, quand je regarde l'évolution dans les mois et les
années à venir, on peut comprendre que ce petit
propriétaire pourrait peut-être aller à quatre logements
pour être capable de rentabiliser son loyer, puis être capable
d'acquérir des biens.
Mais, quand je dépasse quatre logements, M. le Président,
dans mon livre à moi... Puis j'aimerais, moi, que quelqu'un nous fasse
la démonstration que ce n'est pas du commercial. Quand je regarde un
six-logements, un huit-logements, puis montez jusqu'à 100 logements, si
vous voulez, puis jusqu'à 300 logements, à ce moment-là,
c'est de l'investissement. C'est au même titre que le commercial. Alors,
on investit, à ce moment-là, pour un gain de capital ou parce
qu'on a des capitaux. Quand je regarde la proportion de la collectivité
québécoise qui va aller là, ce n'est pas parmi les plus
démunis.
Alors, quand je regarde l'amendement qui nous est proposé, moi,
M. le Président, c'est un cataplasme de graines de lin sur une jambe de
bois. On serait peut-être capable de revenir avec ce qu'on nous a dit
ici. Puis une définition du résidentiel, bien, ça pourrait
être quelque chose qui est une maison unifamiliale, un duplex, puis je
vais aller jusqu'à quatre logements. À ce moment-là, je ne
pense pas qu'on va avoir personne qui va construire un quatre-logements avec
les règlements d'urbanisme, qui va construire une tabagie ou un salon de
coiffure ou ces choses-là. On sait aujourd'hui, avec les plans
d'urbanisme, que jusqu'à quatre logements, c'est bien
régimenté. Puis on va permettre, dans la plupart des plans
d'urbanisme bien faits, un terrain quelque part où ça va
être une espèce de mini-centre d'achats, où il va y avoir
un dépanneur ou une station-service où on va donner le
service.
Alors, pourquoi ne pas faire un amendement, M. le Président, et
dire: On va simplifier toute cette chose-là, puis on va ramener
ça à une maison unifamiliale, un duplex ou une maison
semi-détachée? Mes collègues d'en face vont savoir que
ça a déjà fait l'objet de nombreuses discussions au sein
du Parti libéral du Québec. Si on n'aime pas cette
définition-là, M. le Président, il y en a une autre qui
est celle du Code national du bâtiment, qui définit le logement
résidentiel comme un petit bâtiment de trois étages et
moins, ayant une superficie de 600 m2 et moins. Ça, pour moi,
c'est clair, c'est net, c'est précis; c'est ça qui est du
résidentiel. Le ministre, je ne suis pas d'accord,
nécessairement, avec son désassujettissement au décret,
mais, là, on a une définition qui serait précise du
résidentiel. Parce que je maintiens encore que, tout en haut de quatre
logements puis, je ferais cette modification-là c'est
carrément du commercial.
Alors, moi, ma première question au ministre, parce que j'ai
posé une question aux intervenants lorsqu'ils sont venus ici, je vais
demander: Le décret, dans l'état où il est là,
ça fait quoi, au niveau du résidentiel? Parce qu'on ne n 'a pas
donné de plan d'ensemble je l'ai souligné, d'ailleurs
de cette industrie-là. On m'a dit: la loi 142, telle que
libellée, telle que vous l'avez devant vous, telle que proposée,
ça veut dire que 85 % du résidentiel, qui est huit logement et
moins, est complètement désassujetti. bien, là, si je fais
la modification que vous me proposez avec votre amendement, je suis rendu
à combien de pourcentage de votre définition du
résidentiel? c'est 85 %, c'est 90 %, c'est 95 %? c'est combien? c'est
100 %? vous avez les chiffres. vous êtes censé avoir le portrait
global de l'industrie. alors, ça fait combien, cet amendement-là,
sur le pourcentage?
M. Henry (Jacques): Je rappelle, avant de répondre
à votre question, que cette définition-là a
essentiellement pour but de déterminer où va s'appliquer la
convention collective dans le secteur résidentiel. Donc, il faut
définir le secteur où va s'appliquer la convention collective
comme telle; ça n'a rien à voir avec le champ d'application comme
tel. Ça s'applique, évidemment, uniquement sur ce qui est
assujetti. Alors, le législateur décide ce qui est assujetti ou
pas. Un coup que c'est fait, à l'intérieur de ça, il
propose une définition du secteur résidentiel; il prévoit
une convention collective. Cette convention collective du secteur
résidentiel, il détermine que ça va s'appliquer là,
nonobstant le champ d'application. alors, de la manière dont la
définition est faite... et vous avez fait le lien avec le décret
actuel. dans le décret actuel, qui est en vigueur, il y a un secteur
résidentiel pour fins de relations de travail, qui est huit logements et
moins, à 75-25, tel que là, précisément, dans le
secteur du décret actuel. alors, évidemment, à partir du
moment où l'ensemble du projet prévoit un champ d'application
différent, il y a obligation de définir le secteur
résidentiel en tenant compte de la nouvelle réalité
où il y aurait plus d'une convention collective, plus d'un secteur. et
ça donne la définition générique qui est là.
s'il y a, je ne sais pas, moi... sur 100 % de mises en chantier de logements,
il y a des gens qui ont avancé qu'il y avait 75 % à 85 % de
désassujettis. ça voudrait donc dire que mais ce n'est pas
la finalité de ça la convention collective porterait sur
le résiduel.
M. St-Roch: Mais vous allez comprendre avec moi que, quand vous
me parlez de finalité, un ne va pas sans l'autre, hein? Ça prend
un oeuf pour faire une poule ou si ça prend une poule pour faire un
oeuf? C'est ça qu'on est en train de définir, ici, là. Je
ne vous blâme pas, peut-être, d'avoir à défendre cet
amendement-là; je prendrais la définition que vous me donnez.
Mais laissez-moi reposer ma question d'une autre manière. Si je viens
à l'oeuf avant de faire la poule, puis que je lui dis: Bien, on va
revenir au début, on va changer la loi actuelle, puis on va dire que le
résidentiel... Je vais prendre le Code national du bâtiment, puis
je ne veux pas le répéter, vous avez très bien compris. Si
on dit que c'est ça qui est la définition du résidentiel,
est-ce qu'on a encore besoin de l'amendement y?
M. Henry (Jacques): Alors, je rappelle que le but
recherché, c'est de donner la définition du secteur
résidentiel auquel va s'appliquer la convention collective du
secteur résidentiel quand elle aura été
négociée. Ça n'a rien à voir avec le champ
d'application comme tel de la loi.
M. Chevrette: Ce n'est pas la question, M. Henry.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette, s'il vous plaît.
M. Chevrette: C'est un sous-ministre, ce n'est pas un ministre.
Puis, vous savez très bien qu'on ne doit pas contourner les questions.
Ne prenez pas les déformations professionnelles d'un ministre. La
question est précise. Si vous ne reveniez qu'au résidentiel,
comme anciennement, auriez-vous besoin, dans la définition, de
définir qu'il y a 75 % de l'espace dit commercial qui serait reconnu? La
question est très claire, vous l'avez très bien comprise et on
aimerait que vous répondiez en sous-ministre.
M. Henry (Jacques): Je vous l'ai dit, je pense, tout à
l'heure. Dans l'actuel décret, indépendamment de 142, le secteur
lésidentiel est défini: huit logements et moins, dont 25 % peut
être occupé par du commercial, en excluant les espaces de
stationnement. C'est déjà comme ça.
M. Chevrette: Oui, mais ce n'est pas ça la question.
M. St-Roch: M. le Président...
Le Président (M. Joly): M. le député de
Drummond.
M. St-Roch: Je vais amender votre huit logements et moins, M.
Henry, pour vous faciliter la tâche. On vient d'adopter ici, nous, les
parlementaires, une définition, celle du Code national du
bâtiment, maison et petit logement, qui se lit comme suit: tout
bâtiment de trois étages et moins ayant une superficie de 600
m2. Ça, ça vient d'être appliqué, on
vient de l'adopter ici. M. le Président, je passe maintenant à
l'amendement y. Est-ce qu'elle s'applique, oui ou non?
M. Chevrette: Réponse, s'il vous plaît.
M. Henry (Jacques): Répétez-moi votre
définition. C'est la définition d'une licence, ça?
M. St-Roch: Je vais vous dire qu'on vient de faire un amendement.
Il vient d'être adopté, et le nouvel amendement qu'on vient de
proposer à la loi existante dit qu'on définit le secteur
résidentiel maintenant comme une maison et petit bâtiment de trois
étages et moins, ayant une superficie de 600 m2 et moins.
Est-ce qu'on a besoin de l'amendement y?
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Henry (Jacques): Alors, évidemment, ça ne fait
pas l'affaire quand on le répète, mais il ne faut pas confondre
champ d'application avec convention collective, d'une part. Le champ
d'application de la loi R-20 est défini en fonction de la nature des
travaux. Le but recherché par ces définitions sectorielles, je le
répète, c'est de déterminer qu'une convention
donnée dans le secteur résidentiel, tel que défini par le
législateur et, dans le cas présent, c'est ça
bien, elle s'applique là, puis elle ne s'applique pas ailleurs.
Dans un autre secteur, c'est une autre convention. Alors, comme la
finalité recherchée, c'est de déterminer ça,
ça joue son rôle. Si c'était une autre définition
que ça, ce serait une autre définition que ça. Celle qui
est présentée, c'est celle-là. (17 h 50)
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette, s'il vous plaît.
M. Chevrette: M. le Président, je veux demander au
sous-ministre des questions directes, et j'ose espérer qu'il va
répondre en technicien connaisseur de la loi et non pas en politicien.
Un, si l'article 11 du projet de loi, qui, lui, précise huit logements
et moins, disparaissait, est-ce qu'on aurait à définir le champ
d'application tel que vous le définissez dans y, s'il disparaissait?
M. Henry (Jacques): Oui, de toute façon. Supposons que 11
n'existe pas, c'est ça que vous voulez savoir?
M. Chevrette: Supposons que résidentiel, c'est unifamilial
plus duplex.
M. Henry (Jacques): Supposons que 11 n'existe pas O.K.?
mais qu'on a un régime de relations de travail qui prévoit
une convention collective pour le résidentiel, qu'importe sa
définition. Il se poserait le problème d'inclure ou pas
uniquement des logements exclusivement réservés à
l'habitation, et la réponse, en ce qui me concerne, serait de
considérer que, quand il y a autre chose que des logements, on inclurait
quand même ça dans le secteur de l'habitation. Donc, la
réponse, ce serait que ça donnerait une définition
pareil.
M. Chevrette: Vous ne devez pas avoir vu grand dépanneurs
et grand salons de coiffure dans les duplex.
M. Henry (Jacques): Ça arrive, ça.
M. Chevrette: Ça arrive parce qu'ils les utilisent
à d'autres fins que les fins premières.
M. Henry (Jacques): Oui, mais ça arrive.
M. Chevrette: Vous êtes d'accord avec moi là-dessus,
là.
M. Henry (Jacques): Oui, mais...
M. Chevrette: On ne jouera pas au fin fin, là.
M. Henry (Jacques): ...quand on tombe dans la rénovation,
le problème se pose, parce que...
M. Chevrette: Non, non.
M. Henry (Jacques): ...les travaux de construction. ..
M. Chevrette: ...ne jouons pas au fin fin, là, M.
Henry.
M. Henry (Jacques): ...ça comprend la rénovation,
la réparation, la démolition et la construction.
M. Chevrette: M. Henry, ne jouons pas au fin fin. Je vous pose
des questions très précises et je veux que vous répondiez,
parce que je trouve ça désagréable qu'un sous-ministre
joue au politicien dans des questions directes qui lui sont posées. Si
la finalité gouvernementale n'était pas de désassujettir
des logements résidentiels et si, comme par le passé, on
considérait que le résidentiel, c'est l'unifamilial ou le duplex,
point, auriez-vous besoin d'une définition qui ouvre la porte,
justement, au champ d'application? Vous savez très bien que, dans un
projet de loi j'espère que je n'apprends pas ça à un
sous-ministre ce soir la définition préalable à un
projet de loi, c'est pour conditionner les autres articles.
Je propose de suspendre l'article, M. le Président. Le
sous-ministre, il va répondre à mon goût à 11,
d'abord qu'il veut jouer de même. Je propose de suspendre la
définition, ici. Il va nous répondre à 11. Je n'aime pas
ça, quand on joue au fin fin avec moi.
Le Président (M. Joly): M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Cherry: On ne se mettra pas à jouer au... Ça a
bien été jusqu'à maintenant et je souhaiterais que
ça continue, là.
M. Chevrette: Bien non, mais c'est parce que les
définitions, M. le ministre, du début, ça conditionne tout
le reste. Si j'accepte 75 % ici, je vais avoir l'air intelligent quand je vais
arriver à 11, si je me bats pour le résidentiel. Vous savez
très bien qu'il faut être cohérent quand on étudie
un projet de loi. On n'est pas obligés de se faire passer un sapin dans
une définition. Vous le savez que le gros morceau, il va être
à 11. À supposer qu'à 11 on revienne au résidentiel
traditionnel, vous n'avez pas besoin d'une définition de 75 % pour autre
chose. Vous le savez très bien. Ce n'est pas à vous autres que je
vais apprendre ça, puis ce n'est pas à un mosus de gars dans la
salle que vous allez apprendre ça. Demandez-le-leur.
M. Jolivet: Peut-être le député de
Prévost.
M. Chevrette: Vrai ou faux? Ça conditionne le reste. On ne
se fait pas jouer un tour sur une définition. On ne fait pas
indirectement ce qu'on ne peut pas faire directement, c'est clair. Moi,
ça ne me plaît pas, là. Je voudrais qu'on le suspende par
rapport à la 11, M. le Président.
M. Jolivet: C'est ça.
Le Président (M. Joly): Bon. M. le ministre, est-ce qu'il
y a d'autres explications, avant que je suspende l'amendement?
M. Cherry: Non, là, le député de Joliette
semble décidé, avec ce qu'il disait. Qu'il soit assujetti ou
désas-sujetti, il est important qu'on ait une définition pour
savoir c'est quoi, le secteur, à quoi ça s'applique. Donc, il
faut qu'on l'écrive quelque part.
M. Chevrette: Oui, oui.
M. Cherry: Donc, c'est ça qui est fait là-dedans.
Et là, vous semblez dire: Comment ça se fait? Et,
tantôt...
M. Chevrette: Non, non.
M. Cherry: ...le député de Laviolette, là,
nous disait Cascade, que ça s'appelle chez eux? que,
là, maintenant, dépendamment du nombre de logements, ça
peut avoir un impact.
M. Chevrette: Non, non.
M. Cherry: Bien, après ça, il dit...
M. Jolivet: Je n'ai jamais dit ça.
M. Cherry: Là, il m'a parlé de la maison
Saint-Laurent, chez lui, parce que ça vaut cher, puis qu'elle est en
hauteur. Non, non. C'est parce que, si on embarque là-dedans, il
faudrait dire: Une construction, si c'est en bois, c'est tel type de chose; si
c'est en béton, c'est tel type, si c'est... Ce n'est pas ça,
là. C'est quoi, la finalité? Quand ça va être
construit, à quoi ça va servir? Est-ce que c'est pour servir
à du logement? Donc, c'est ça qu'on essaie de définir, si
ça sert à du logement. Parce que, si je poursuivais votre
raisonnement, on pourrait dire: Ça dépend, là. S'il est
pour y avoir des poignées en or après les portes, là, on
change de catégorie. Ça va être du monde bien riche, on
devrait mettre ça dans tel prix. Ce n'est pas de ça qu'on parle.
Vous vouliez me ramener le débat à cause de la résidence
où vous habitez.
M. Chevrette: Non, non.
M. Cherry: Ce qu'on essaie de faire, c'est dire, quand c'est du
logement qu'on construit: Un logement là, c'est ça. Quand on dit,
pour définir le mot: S'il y a un ou des commerces en dessous, en autant
que c'est 75-25, c'est assujetti, mais ça tombe dans telle
catégorie, c'est pour définir ce qui va s'appliquer dans
ça.
M. Chevrette: J'ai tout compris ça.
M. Cherry: C'est pour ça qu'on le fait de même. Je
ne sais pas, là, si...
M. Chevrette: Ma question, ce n'est pas ça. M. Cherry:
Je ne sais pas si j'essaie de...
M. Chevrette: Vous répondez au député de
Laviolette qui, il y a une demi-heure, vous a posé des questions.
Ça aurait été le temps à ce moment-là.
Là, je ne vous pose pas cette question-là.
M. Jolivet: Ce n'est même pas la question que j'ai
posée.
M. Chevrette: avec la définition que vous donnez à
y, si vous changiez l'article 11, auriez-vous besoin d'un amendement à
y? c'est non, parce qu'il n'y aurait pas de déréglementation,
puis n'ayant pas... je «peux-tu» finir? si vous confiniez le
résidentiel aux duplex, par exemple, ou encore aux quatre-logements,
auriez-vous besoin de dire que 75 % de la surface va être occupée
pour de l'habitation? voyons! vous n'en parleriez même pas. ils
n'installeront toujours pas un dépanneur et une clinique
médicale, parce que ce serait plus que 75 %. il y a toujours des
limites. je vous dis qu'on bâtit nos définitions après
avoir pris nos décisions sur ce que c'est. vous calquerez votre
définition sur ce que vous aurez décidé à 11. tout
d'un coup que, en fin de semaine, vous passez à quatre, tout d'un coup
que vous décidez que, à cause de la conjoncture, ça peut
être duplex, je ne sais pas, moi, tout d'un coup que, dans un
éclair de génie, et je vous le souhaite...
M. Jolivet: Ce n'est pas sûr.
M. Chevrette: ...vous décidez que la construction reste
réglementée, mais avec un décret pour le
résidentiel et un décret pour tout le reste, ou une convention
pour le résidentiel et une convention pour tout le reste, tout d'un coup
qu'il vous passerait ça par la tête, de quoi est-ce que vous
auriez besoin comme définition ici, de 75 %? Moi, je trouve que...
M. Cherry: Je propose de suspendre.
M. Chevrette: Moi, je suspendrais l'article et, compte tenu qu'il
reste deux minutes, vous êtes aussi bien de tout suspendre.
Le Président (M. Joly): Alors, au lieu de suspendre, ce
serait peut-être préférable d'ajourner sine die.
(Fin de la séance à 17 h 58)