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(Dix heures douze minutes)
Le Président (M. Jolivet): Je déclare, comme
président de cette commission à titre de
vice-président, qui remplace le président qui n'est plus
là la séance ouverte.
Le but de la rencontre de ce matin était, au départ, de
donner comme mandat à la commission de l'économie et du travail
de procéder à l'élection d'un président de la
commission.
Avant cela, on va demander à la secrétaire s'il y a des
remplacements.
La Secrétaire: Oui, M. le Président. Mme
Bégin (Bellechasse) remplace M. Charbonneau (Saint-Jean); M. Gauvin
(Montmagny-L'Islet) remplace M. Joly (Fabre) et M. Marcil (Salaberry-Soulanges)
remplace M. Lafrenière (Gatineau).
Organisation des travaux
Le Président (M. Jolivet): Merci. Mme la
secrétaire, on devait procéder à l'élection d'un
président de la commission. Pour ce faire, il faut toujours avoir soit
le président de l'Assemblée nationale ou un vice-président
qui le remplace. À ce moment-ci, tout le monde a été
averti à cet effet. Depuis près de 2 ans, nous n'avons pas eu
l'occasion de nous réunir en comité de travail, le
président et moi-même, pour différentes raisons. Le
président, parce qu'il a été pris à la commission
Bélanger-Campeau. Ensuite, à la commission des suites de la
commission Bélanger-Campeau et, finalement, parce qu'il a
été malade. Donc, à ce moment-là, il n'y a pas eu
de possibilité de rencontre pour le comité de direction,
c'est-à-dire la secrétaire, le président et le
vice-président.
Ce matin, on devait procéder à la nomination, puisque 30
jours se sont écoulés depuis la vacance. À titre de
vice-président, j'occupe les fonctions de président, et je
demandais que soit nommé un président de la commission ce matin.
Les mandats ont été donnés clairement. Le
vice-président, M. Lefebvre, avait confirmé sa présence.
Mais, à ce moment-ci, n'étant pas là, je ne sais pas ce
qu'on va faire. M. le...
M. Chevrette: Je veux savoir les démarches faites par le
Secrétariat. Est-ce qu'il y a eu convocation du vice-président?
Parce que la présidence n'a pas le choix. C'est l'application du
règlement autant pour la présidence que pour le président
de commission, à plus forte raison pour la présidence de
l'Assemblée nationale.
Quand je dis «la présidence», on se comprend bien,
c'est la présidence. Ce n'est pas nécessairement un individu.
Moi, je veux qu'on prenne les moyens nécessaires pour qu'on
puisse, avant l'ajournement de midi, connaître les motifs pour lesquels
la présidence de l'Assemblée nationale n'a pas assumé ses
fonctions ce matin, de la part du Secrétariat des commissions.
Le Président (M. Jolivet): Tout ce que je peux vous dire,
M. le député, c'est que nous avions communiqué par
téléphone pour nous assurer de la présence...
M. Chevrette: Non, je ne demande pas ça au
président de séance. Je demande ça au Secrétariat
des commissions. C'est leur rôle, ce n'est pas au président de
commission...
Le Président (M. Jolivet): Alors, allez-y. Parfait.
La Secrétaire: J'ai convoqué personnellement le
vice-président, M. Roger Lefebvre, en date du 1er septembre 1993. Et
j'ai eu 2 confirmations verbales selon lesquelles M. Lefebvre était pour
présider la séance d'élection de président ce
matin.
M. Chevrette: M. le Président, je demanderais au
Secrétariat, avant l'ajournement de ce midi, qu'on connaisse les
motifs.
Le Président (M. Jolivet): D'accord. Alors, compte tenu
des circonstances, je suis dans l'obligation de suspendre cette partie de
commission, cette séance de travail. Nous aurons donc, en cours de
commission, la possibilité de savoir les raisons. Et je me donne le
pouvoir, puisque je suis président d'office à ce moment-ci, la
possibilité de revenir en cours de route quand M. Lefebvre, s'il est
présent aujourd'hui, arrivera pour la nomination d'un
député comme président de la commission parlementaire.
M. Chevrette: C'est bien. Mme Dionne: M. le
Président. Le Président (M. Jolivet): Oui.
Mme Dionne: J'aimerais peut-être qu'on s'assure qu'avant la
fin des engagements financiers, compte tenu qu'on est tous ici hors session, on
puisse avoir complété
la nomination du président suite aux informations qu'on aura
eues.
Le Président (M. Jolivet): D'une façon ou d'une
autre, c'est ce que je souhaite, Mme la députée, pour une raison
qui est bien simple. Je disais tout à l'heure que ça fait
à peu près 2 ans qu'on n'a pas eu de possibilité ou de
convoquer un organisme ici ou de donner un mandat d'initiative, pour
différentes raisons. La vacance étant là, il était
normal qu'on ait la nomination d'un président ce matin pour qu'on puisse
agir parce que moi, je ne peux pas agir comme vice-président tant et
aussi longtemps qu'il n'y a pas un président avec la personne du
Secrétariat au comité de direction. Dans ce contexte-là,
je souhaite, moi aussi, qu'une personne soit nommée aujourd'hui. Alors,
je suspends pour le moment cette partie de notre travail d'aujourd'hui. Nous y
reviendrons en cours de route. Entre-temps, je vais céder la
présidence au député de Montmagny-L'Islet pour les
engagements financiers.
M. Chevrette: M. le Président, avant que ne
débutent les travaux, j'ai contacté Mme la ministre au cours de
la journée d'hier et également de vendredi dernier, je crois, et
nous avons convenu que, normalement, le tout devrait être terminé
vers les 19 heures au plus tard ce soir. Nous ferons un peu comme d'habitude en
ce sens qu'on ne s'attaque pas un par un... On garantit que les engagements
financiers seront adoptés à l'heure prescrite. Je voudrais tout
d'abord me réjouir du fait qu'elle occupe toujours le poste de
député de Chomedey et...
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Bacon: Avec une majorité de 9000...
M. Chevrette: ...lui dire qu'au moment où elle
siège ici, il y a sans doute un quatuor qui se promène dans le
décor.
Je me réjouis également qu'elle soit en pleine forme et
qu'elle pourra répondre sans doute aux questions parce que, hier, elle
rendait public un plan de développement d'Hydro-Québec. On va
sans doute en parler.
Elle a rendu publique également la levée d'un moratoire
sur les contrats à partage de risques, en y ajoutant certaines balises.
Des explications fort pertinentes s'imposent, je pense, pour qu'on puisse
comprendre jusqu'à quel point Hydro-Québec sera touchée
par cette levée de moratoire.
Également, on va sans doute parler des bons payeurs que sont les
compagnies à très grande consommation d'énergie qui ne
paient pas leurs comptes et qui bénéficient de contrats à
partage de risques également. On va parler sans doute des structures,
parce que je crois qu'il y a eu une mauvaise interprétation de
l'organisme qui devait se créer au niveau national. Ça ressemble
beaucoup plus à la suggestion que j'avais faite lors de l'étude
du plan de développement d'Hydro-Québec.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Joliette, est-ce que je peux vous interrompre? C'est que le président
qui me précédait avait ajourné et il n'avait pas
réouvert la commission. Il est peut-être souhaitable...
M. Chevrette: Ah! C'était bien parti. Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Chevrette: C'était bien parti. Je vais recommencer?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gauvin): Non. Tout simplement...
Mme Bacon: II semble avoir besoin de temps, M. le
Président.
M. Chevrette: Non, non, on va peut-être en manquer,
justement.
Le Président (M. Gauvin): Si vous me le permettez, nous
allons ouvrir la commission officiellement et décrire le mandat, et vous
allez pouvoir continuer votre intervention.
M. Chevrette: M. le Président, je remarque que vous
êtes habitué aux choses rétroactives.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Je pense aux impôts ou aux taxes.
Le Président (M. Gauvin): Donc, je demanderais une minute
d'attention, s'il vous plaît. La commission reprend ses travaux et le
mandat de la commission est de vérifier les engagements financiers du
ministère de l'Énergie et des Ressources, secteur énergie,
terres et administration, pour les mois d'août 1990 à juillet
1993. Donc, les remplacements ont déjà été
annoncés.
Secteurs énergie, terres et administration
Réponses déposées
Nous avons un dépôt de documents, Mme la secrétaire.
Donc, je dépose les réponses obtenues aux questions prises en
note lors de la séance du ministère de l'Énergie et des
Ressources, secteur énergie, terres et administration, le 15 novembre
1990. Ces documents ont été expédiés aux membres le
18 janvier 1991.
Donc, j'invite M. le député de Joliette à continuer
la présentation qu'il nous faisait en ce début de séance.
(10 h 20)
Organisation des travaux (suite)
M. Chevrette: Sans reprendre, M. le Président, je voudrais
également questionner la ministre sans doute sur quelques contrats
octroyés par Hydro-Québec à certaines firmes, en plus de
questionner sur certains contrats octroyés par le ministère
à certaines firmes. On parlera des options tarifaires et, enfin, je
pourrai peut-être échanger avec elle sur la restructuration du
gouvernement fédéral dans le regroupement des ministères.
Je pourrai lui fournir une lettre du fédéral, peut-être,
à l'occasion, si elle ne l'a pas, pour qu'on puisse échanger
également sur les impacts que ça pourrait avoir sur le
Québec. Et, enfin, on parlera du nouveau concept de la gestion des
rivières. Est-ce que ça traite, à ce moment-là, des
rivières patrimoniales dont nous avions parlé au cours de la
discussion lors du plan de développement d'Hydro-Québec? Et
peut-être une couple de petites surprises ici et là en cours de
route, dépendant des réponses qu'on aura.
Ceci dit, M. le Président, je voudrais... Oui?
Mme Bacon: Si je dois bien comprendre...
Le Président (M. Gauvin): Oui, Mme la ministre.
Mme Bacon: ...le député de Joliette, M. le
Président, nous allons largement déborder des engagements
financiers du ministère de l'Énergie et des Ressources.
M. Chevrette: Vous avez bien compris.
Mme Bacon: Alors, c'est un peu un fourre-tout, là, parce
que...
M. Chevrette: Non seulement vous avez bien compris, mais c'est
parce que ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus, et je pense que
c'est important qu'on échange...
Mme Bacon: Ha, ha, ha! Quand on parle des contrats
d'Hydro-Québec, quand on parle de tout le dossier d'Hydro-Québec,
vous allez comprendre qu'Hydro-Québec ne fait pas partie des engagements
financiers. Mais je vais répéter ce que je disais hier: Les
Québécois sont des gens tolérants et ouverts et de grands
démocrates. Nous allons discuter toute la journée, et ça
va vous rendre jusqu'à 19 heures.
M. Chevrette: Non, c'est parce que, Mme la ministre, je pourrais
très bien, à partir des engagements, faire la même
chose.
Mme Bacon: Oui, oui, il y en a suffisamment, quand on part
d'août 1990.
M. Chevrette: Donc, je le dis aussi candidement que ça
plutôt que d'y aller par la bande. Vous savez que ce n'est pas mon
style.
Mme Bacon: Le député de Joliette n'est rien de
moins que candide.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Oui, mais je n'ai jamais recruté contre un
collègue.
Le Président (M. Gauvin): Merci, Mme la ministre. Ce que
j'ai cru comprendre, c'est que vous acceptiez ce que le député de
Joliette vous demandait comme formule de travail au cours de la journée
en rapport avec les engagements financiers. Donc, avant que ne débutent
les premiers engagements, est-ce que vous avez autre chose à ajouter,
Mme la ministre, à ce moment-ci?
Mme Bacon: Non, je pense qu'avec le menu que vient de nous donner
le député de Joliette, et le fait que nous avons quand
même, au ministère de l'Énergie et des Ressources... Nous
faisons le secteur terres, le secteur énergie et l'administration. Les
mines, j'ai cru comprendre que ce sera pour une autre fois. Alors, depuis
août 1990, vous allez comprendre que mes remarques s'arrêtent
là.
M. Chevrette: Juste un problème...
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: ...c'est que, à partir de 1990, il y a
certains engagements financiers qui relèvent des forêts et des
mines. Étant donné que je ne suis pas critique en matière
de forêts et de mines, on pourrait les adopter quand même, sous
réserve cependant, si on s'entend ici, d'un questionnement
éventuel, parce que je ne voudrais pas empiéter sur le champ du
député d'Ungava. C'est tout.
Mme Bacon: Peut-être, pour la gouverne de la
réunion, quant aux forêts, qui sont dans les engagements
financiers, on pourrait donner des réponses, parce que le secteur
forêts était quand même sous la tutelle d'un ministre
délégué...
M. Chevrette: Mais il manque tout un volet.
Mme Bacon: ...et il y avait un ministre quand même en titre
qui s'occupait des dossiers.
M. Chevrette: C'est parce qu'il manque tout un volet, c'est les
primes de séparation, et je voudrais les traiter différemment
à un autre moment.
Mme Bacon: II faudrait que vous envoyiez votre
collègue avec...
M. Chevrette: Exact.
Mme Bacon: ...le ministère des Forêts.
M. Jolivet: Je m'en occupe.
M. Chevrette: II est ici.
M. Jolivet: Je m'en occupe.
M. Chevrette: Bon. On pourrait commencer. Donc, M. le
Président, je voudrais...
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que je pourrais vous
demander une autre petite minute d'attention? On nous informe que le
vice-président de l'Assemblée nationale, M. Lefebvre, pourrait
être ici à midi et quart. Est-ce qu'on peut prévoir du
temps...
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Gauvin): .. .pour procéder
à la première partie qui était prévue?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Gauvin): Donc, la commission y consent.
À midi et quart on reviendra à la première partie qui
était prévue ce matin.
M. le député de Joliette, les engagements d'août
1990.
Discussion générale Prévisions
des ventes d'électricité au Québec
M. Chevrette: Oui, M. le Président. On va être
exactement au mois de septembre 1993 pour partir. Parce que, hier, Mme la
ministre rendait publique l'acceptation par le Conseil des ministres du plan de
développement d'Hydro-Québec. Et, M. le Président, il y a
des grosses questions qui se posent, parce qu'on parle de développement
accru, dans le plan de développement d'Hydro-Québec, alors qu'on
sait que, présentement, Hydro-Québec est à étudier
des révisions profondes à son plan de développement que la
société d'Etat a présenté au mois de mai
dernier.
La première question que je voudrais poser à Mme la
ministre: Est-ce qu'elle peut nous confirmer, ce matin, s'il est exact qu'il y
a une baisse des ventes d'électricité au Québec
prévisible pour 1993, 1994 et 1995.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre et les membres
de la commission, ce qu'il faut comprendre, c'est que votre question porte sur
septembre 1993.
M. Chevrette: Oui, mais...
Le Président (M. Gauvin): Je comprends.
M. Chevrette: ...c'est suite à l'adoption du plan de
développement, hier, où on semble aller de l'avant avec le plan
de développement.
Le Président (M. Gauvin): Je vous comprends, M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Mes informations sont à l'effet...
Mme Bacon: C'est parce qu'on est loin des engagements financiers,
mais j'avais accepté de répondre. ..
Le Président (M. Gauvin): C'est ça.
Mme Bacon: Je vais essayer de vous trouver les réponses.
Il est bien entendu que si on questionne très finement sur
Hydro-Québec, il y a certaines réponses qui ne pourront pas
être données aujourd'hui. Nous en prendrons note et nous les
enverrons, par la suite, aux membres de la commission.
M. Chevrette: L'objectif, c'est aussi ça, c'est que...
Mme Bacon: C'est ça. Non, je pense que vous ne vous
attendez pas...
M. Chevrette: ...comme on ne l'a pas devant nous...
Mme Bacon: ...à avoir toutes les réponses
d'Hydro-Québec. Je ne les ai pas amenées avec moi.
M. Chevrette: Je ne m'attends pas à toutes, mais je
pourrai peut-être, à l'occasion, également souligner les
informations que je détiens.
Mme Bacon: Oui.
Le Président (M. Gauvin): Tout simplement qu'on comprenne
tous la même chose. Merci.
Mme Bacon: La compréhension des choses, c'est que les
prévisions qui étaient au plan de développement qui avait
été déposé lors de la commission parlementaire, il
n'y a pas de raison de croire que ces prévisions-là seraient
changées. Elles resteraient les mêmes.
M. Chevrette: M. le Président, je voudrais déposer
devant cette commission, avec la permission des membres, un document qui est
issu d'Hydro-Québec, qui nous parle des baisses des ventes
d'électricité au Québec, dans la révision des
prévisions des ventes au Québec, en 1993, 1994 et 1995, de
l'ordre de
120 000 000 $ par année, 130 000 000 $ en moyenne, même 140
000 000 $ en moyenne, puisque c'est 120 000 000 $ de baisse de vente en 1993,
140 000 000 $ en 1994 et 150 000 000$ en 1995. Et les sources, c'est
Hydro-Québec. Les notes sont du tableau 3, page 22. On pourra
réviser toutes les conclusions: Hydro-Québec ne paiera pas de
dividendes au gouvernement du Québec en 1993. Par contre, l'impact des
taxes imposées par le gouvernement se fera lourdement sentir sur le
budget d'Hydro-Québec. Et j'apprécierais qu'on puisse
considérer que les ventes d'électricité sont à la
baisse. Et parallèlement...
Mme Bacon: Est-ce que c'est un document qui est approuvé
par le conseil d'administration d'Hydro-Québec, M. le Président?
Par la direction?
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Bien, la source, c'est HydroQuébec.
Mme Bacon: Oui, mais il peut y avoir des sources
Hydro-Québec. là, mais...
M. Chevrette: Non.
Mme Bacon: .. .est-ce que c'est approuvé?
M. Chevrette: C'est un document à l'interne à
Hydro-Québec qui travaille sur la baisse, et la baisse de la demande
également. J'ai également un document d'Hydro qui démontre
qu'il y a une baisse de la demande, donc, une baisse dans les ventes aussi, les
deux combinées.
Mme Bacon: Si...
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que c'est un document, M.
le député de Joliette, que vous souhaitez déposer? Est-ce
qu'il est...
M. Chevrette: Oui, oui, c'est pour l'information de la
commission. Si je veux le déposer, c'est parce qu'on nous dit, dans des
communiqués d'Hydro, qu'il y a hausse dans la demande, il y a hausse
dans la vente, alors qu'on sait très bien qu'ils sont en train de
vérifier leur plan de développement à la baisse, à
l'interne, et qu'ils produisent des documents pour bien démontrer cela,
et je les ai.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Bacon: Je dois dire que, à chaque trimestre,
Hydro-Québec a des données et fait des mises à jour dans
les données de l'offre et la demande. Il peut y avoir un trimestre
où il y a une baisse, mais, par contre, le trimestre suivant il peut y
avoir une hausse, ce qui fait qu'il faut regarder dans son ensemble dans une
année l'offre et la demande, de même que les ventes par rapport
aux besoins. Il ne faut pas s'arrêter juste à un trimestre.
Peut-être mettre en garde le député de Joliette...
M. Chevrette: Oui, mais quand ils révisent...
Mme Bacon: ...de ne pas s'arrêter seulement à un
trimestre.
M. Chevrette: Oui. Quand ils révisent leur plan de
développement, Mme la ministre, c'est parce qu'ils considèrent
que les données ne sont plus là.
Mme Bacon: Hydro-Québec...
M. Chevrette: Le choc industriel, par exemple, on sait
très bien, à cause des nombreuses faillites, de la
récession qui perdure, que l'absence de plan de relance
économique fait en sorte que la demande est moins forte et ils sont
à réviser leur plan. C'est ce qu'ils font à chaque
année. Je ne sais pas d'ailleurs pourquoi ils nous font... Je ne
comprends pas pourquoi Hydro nous fait adopter un plan de développement,
parce qu'ils le révisent 3 mois après ou 4 mois après. La
première année, ils nous font adopter un plan, la
deuxième, ils le révisent, et la troisième, ils ne
l'appliquent pas et ils nous représentent un nouveau plan. Donc...
Mme Bacon: Mais il faut être prudent dans ce qu'on dit
ici.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre, oui. (10 h
30)
Mme Bacon: II faut regarder, M. le Président...
Hydro-Québec regarde, c'est sûr, l'offre et la demande, mais
regarde aussi la tendance de l'offre et de la demande en prévision des
projets qu'elle va mettre de l'avant dans son plan de développement. En
ce moment, il n'y a rien qui nous dit que le plan de développement est
changé, qu'il est révisé à la baisse. Je pourrais
peut-être dire au député que les grandes orientations
d'Hydro-Québec n'ont pas changé, ce sont les mêmes. On
pourrait peut-être dire au député de Joliette qu'en janvier
1994 Hydro-Québec doit sortir ses chiffres de prévisions par
rapport à l'offre et la demande, et tout nous indique... la tendance que
nous avons en ce moment nous indique qu'elles seront à peu près
la même chose qu'elles étaient cette année. Quand je
mentionnais 2,2 % d'augmentation annuelle, évidemment,
considérant les efficacités d'énergie et les
économies d'énergie qui seraient à 1,8 %, tout nous
indique que la tendance qui existe en ce moment va nous donner en janvier
à peu près la même chose. Ce sont les mêmes chiffres
que nous avons au ministère de l'Énergie et des Ressources, ce
sont les mêmes chiffres que l'Office national de l'énergie a comme
prévisions et ce sont les mêmes
chiffres que EMR, le ministère fédéral, peut
fournir aussi. Alors, tout concorde, je pense, avec la tendance qui se
maintient et qui est reconnue par Hydro-Québec.
M. Chevrette: Mais, madame, Hydro-Québec a fait des
scénarios de prévisions de la demande avec le scénario
moyen en térawattheures, jusqu'en 2010, jusqu'en 2010, avant
économies d'énergie, impacts des économies
d'énergie, puis après économies d'énergie. Et,
d'ici 2010, c'est un moins très substantiel dans la demande
d'énergie au Québec.
Mme Bacon: Bien non!
M. Chevrette: Et ce sont les propres chiffres
d'Hydro-Québec.
Mme Bacon: Je pense qu'il ne faut pas mêler les choses ce
matin. Il y a des échéanciers dans le plan de
développement. Les projets d'Hydro-Québec ne font pas l'objet
d'échéanciers serrés dans le plan de développement.
Et seulement quand on pense ou qu'on considère la date de mise en
service, elle peut être plus hâtive ou moins hâtive, mais les
dossiers sont là, restent là. On n'enlève pas des projets
dans le plan de développement. On change peut-être les dates ou on
peut hâter la mise en service, donc que les projets soient faits plus
rapidement ou on peut étaler dans le temps ces mêmes projets.
Alors, le plan est fait d'une façon très souple, avec beaucoup de
souplesse, ce qui permet à Hydro-Québec de réajuster, mais
le plan ne change pas dramatiquement, si je peux me permettre de dire
ça.
M. Chevrette: Bon. Je suis content que vous souligniez ça.
Mais, quand ils font des prévisions, par exemple, pour faire face
à des demandes au moment où ils font le plan... Je vous donne des
exemples. Le projet Tioxide prévu pour 1995 à Bécancour
est annulé; ça change la demande. Le retard dans la phase II
d'Alouette, qui était pour 1996, c'est remis à 1997; ça
change la demande. Le magnésium, construction d'une usine en Israël
de 50 000 tonnes: ils ne l'avaient pas au moment où ils ont
évalué leur demande, ça vient s'ajouter aux 200 000 tonnes
ou 250 000 tonnes que ça prend au niveau mondial; ça change la
demande pour les phases ici. Ajout de 40 000 tonnes chez Norsk Hydro qui devait
avoir lieu en 1995 pour 1998: il est prévu pour 1998 à 2004;
ça change la demande. L'expansion de QIT retardée, plutôt
1997 au lieu de 1996. La sidérurgie, bien, vous savez que le projet
Sammi-Atlas Sorel-Tracy est retardé, et Elkem, Beauharnois,
réouverture seulement à 50 % en 1995 alors qu'il devait ouvrir
à 100 % en 1994. Ça change la demande. La chimie, Soligaz,
probabilité de 50 % en 1995 plutôt que 100 % en 1993; ça
change la demande.
Je comprends pourquoi Hydro-Québec est en train de réviser
à la baisse sa demande, parce qu'il y avait tous ces projets-là
pour des dates bien précises. Révision à la baisse de
plusieurs, plusieurs contrats. Et il y a, en plus, la baisse de la
biénergie CIL Donc, je ne suis pas surpris, moi, qu'Hydro-Québec
soit en train de réviser à la baisse, parce qu'il y a un paquet
de données qui ne sont plus là et qui étaient là au
moment où ils ont préparé leur plan de
développement. Donc, c'est évident que ça change
complètement les données et, sagement, la compagnie d'État
révise ses positions à l'interne et elle a des choix à
faire entre l'achat d'énergie privée, le report de certains
grands projets. C'est normal, ça. J'espère qu'on ne s'objectera
pas à ça. Je ne vois pas pourquoi on cache la
vérité, à Hydro, par toutes sortes de communiqués
de presse quand ses propres analyses internes nous sont données et
qu'elle en arrive à des constats aussi flagrants, aussi évidents
que ceux qu'on donne.
Mme Bacon: Non. Je comprends que le député de
Joliette veut, ce matin...
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Bacon: ...essayer de dire qu'on a induit la population en
erreur, ce qui est tout à fait faux. C'est tout à fait faux. Des
scénarios, c'est basé sur des hypothèses. Il y a une
croissance économique, il y a l'inflation. On dit qu'il y a des
industries qui ne connaîtront peut-être pas totalement la
croissance qu'elles avaient prévue, mais il y en a d'autres qui veulent
aussi. Moi, j'ai des gens qui m'ont approchée pour venir à Laval.
Ils ont 400 000 000 $ à dépenser, 400 000 000 $ pour une
industrie très importante, très importante. Donc, ils vont avoir
besoin, ces gens-là aussi, d'énergie. Bon. Ça ne se sait
pas, ça. Il y en a qui viennent nous voir. Il y en a qui sont
prêts à venir s'établir. Il va y avoir des besoins qu'on ne
connaît pas en ce moment. Il y a des aléas qui sont des
aléas positifs, puis il y a des aléas qui sont négatifs,
quand on fait la prévision de la demande. La direction
d'Hydro-Québec va choisir le scénario parmi les scénarios
qu'ils vont croire plus juste par rapport à la prévision, en
janvier. Et, dès maintenant, ce qu'on nous dit dès maintenant,
c'est que ces prévisions-là ne changent presque pas, à
peine, pour ne pas tout dévoiler les chiffres, parce qu'ils seront
dévoilés en janvier, mais c'est presque les mêmes
prévisions que nous avons en ce moment.
Objectifs en matière d'économies
d'énergie
M. Chevrette: Est-ce qu'ils ont atteint, au moment où on
vous parle, en économies d'énergie par exemple... est-ce que vous
savez le pourcentage de l'objectif qu'ils ont atteint?
Mme Bacon: ce n'est pas à 100 %. je pense qu'ils vous
avaient répondu la même chose quand ils sont venus à la
commission.
M. Chevrette: non, mais, par rapport à leur objectif,
est-ce que c'est à 20 %, à 25 %, selon
vous, ou si ça suit normalement la croissance prévue?
Mme Bacon: Encore là, Hydro est en train de sortir des
nouveaux programmes. Il y a des programmes qui peuvent être
travaillés avec des ministères du gouvernement et
Hydro-Québec. Il y a des choses qui s'en viennent avec
Hydro-Québec et les différents ministères. Il y a des
scénarios qui sont à être étudiés, qui vont
faire en sorte que les économies d'énergie peuvent être
supérieures à ce qu'elles ont été jusqu'à
maintenant. Je sais que le député de Joliette a parlé
beaucoup avec HydroQuébec, en a discuté... en tout cas, de long
en large, et qu'il y aurait des possibilités pour Hydro-Québec de
fournir un rapport final là-dessus, actualisé, au printemps de
1994.
Mais, en ce moment, il y a énormément de
possibilités d'utiliser tout le programme d'économies
d'énergie d'Hydro-Québec qui a, évidemment, plus d'argent
que le ministère de l'Énergie et des Ressources, i 800 000 000 $,
on en avait parlé à l'époque, et qui n'a pas toutes les
possibilités de le dépenser, parce que, déjà, au
départ et c'est à ça qu'il faut revenir quand
hydro-québec n'a pas atteint les objectifs qu'elle s'était
fixés au départ, on a constaté que les
québécois et les québécoises faisaient davantage
des économies d'énergie qu'on l'avait prévu. alors, donc,
le scénario du départ ne pouvait s'appliquer tout de suite, parce
que c'était déjà appliqué par les
québécois. alors, il a fallu faire d'autres scénarios.
mais, au printemps de 1994, on va arriver avec un rapport
d'hydro-québec.
Puis on observe évidemment, en ce moment, des hausses dans le
prix du gaz et qui peuvent nous aider, je pense, à faire davantage. Les
gens vont peut-être soit faire des économies ou, pour reprendre ce
que le député disait tantôt, aller vers la
biénergie, par exemple. Alors, on pourrait faire et gaz et
électricité, et faire certaines économies
d'énergie. Ce n'est pas dans le béton, l'énergie. On le
sait que ce n'est pas dans le béton. Ça varie suivant la
température. Ça varie suivant les besoins des gens. Ça
varie. Ça dépend aussi des nouveaux ménages. Quand on
pense aux besoins je reviens aux besoins, tantôt, l'offre et la
demande... Les nouveaux ménages qui seront là dans les prochaines
années, ça varie avec l'immigration qu'on peut avoir dans les
prochaines années. Ça varie avec toute la démographie du
Québec. ii y a des variances qui peuvent arriver, mais, encore une fois,
on ne peut que faire des prévisions sur l'offre et la demande. ce n'est
jamais coulé dans le béton. ça varie suivant les besoins
des industries, les possibilités pour les industries d'aller s'installer
au québec, la reprise économique, les besoins des foyers.
Mais, encore une fois, les économies d'énergie, je pense
que, déjà, les Québécois avaient et il faut
être fiers de ça je pense qu'au Québec,
comparativement à d'autres provinces, on était nettement en
avance sur d'autres provinces par rapport aux économies
d'énergie. Donc, le plan ne s'appliquait pas autant qu'ils auraient
pensé qu'il s'appliquerait au départ.
M. Chevrette: Et, d'ailleurs, ça n'a même pas
atteint 50 % de leurs prévisions.
Mme Bacon: Non, non.
M. Chevrette: Vous le savez.
Mme Bacon: Alors, on regarde ça comme gouvernement. On a
un levier économique important qui est Hydro-Québec, dont on doit
être fiers et dont on doit se servir. Le gouvernement, par le biais de
certains ministères sectoriels, peut travailler en étroite
collaboration avec Hydro-Québec et le BEE chez nous, le bureau des
économies d'énergie. On va travailler ensemble pour trouver des
solutions.
On parlait justement, je pense que c'était en conférence
de presse hier, de toute l'enveloppe thermique, par exemple, des maisons. On se
rappelle des fameuses déclarations qui avaient été faites
par HydroQuébec l'année passée ou il y a 2 ans.
M. Chevrette: Par un M. Boivin qui, jadis, était à
Hydro.
Mme Bacon: C'est ça. Mais ces études-là vont
être concluantes.
M. Chevrette: II parlait trop vite, lui! (10 h 40)
Mme Bacon: Quand les études vont être concluantes,
on pourra voir. On parlait des portes et fenêtres. Il n'y a pas que
ça, il n'y a pas que les portes et les fenêtres dans une maison.
Il y a les murs, il y a l'isolation, il y a bien des choses. Et ça,
ça peut faire partie de plans aussi pour faire davantage des
économies d'énergie. Alors, on ne peut pas poser un jugement
catégorique par rapport à une situation
énergétique. Elle varie presque de jour en jour.
M. Chevrette: Oui, mais, Mme la ministre, Hydro-Québec se
permet de renseigner le public par des communiqués de presse sur une
base régulière. Le 30 juin, elle affirme un paquet de choses,
alors qu'à l'interne tous ses départements, tous ses secteurs
réévaluent à la baisse en disant: On se trompe. Dans
l'économie d'énergie, on n'a pas atteint 30 % de nos objectifs.
Ça n'a pas d'allure! Il n'y a pas eu de plan de relance
économique. À cause d'un paquet de contrats qui sont
retardés dans l'entreprise, à cause d'un paquet de contrats qui
ne se feront plus, annulés, on est obligés de réviser
à la baisse. Ils révisent à la baisse, à l'interne,
tout le temps, des bonnes études; on paie pour ça, on est des
actionnaires. Ils évaluent ça jusqu'en 2010, la demande. Ils
évaluent le coût des ventes, la baisse dans les ventes
d'électricité, et ils s'en viennent, le lendemain matin, nous
écrire un communiqué en disant que ça va bien, tout est
beau, parce qu'on veut réaliser un projet.
Ce qu'on veut, c'est la vérité, c'est tout, pas d'autre
chose. S'ils sont capables de publiciser qu'ils
révisent à l'interne, puis qu'ils considèrent que
les ventes d'électricité baissent sur 3 ans, projeté par
HydroQuébec source: Hydro-Québec qu'ils sont
capables d'évaluer que leur demande est à la baisse jusqu'en
2010, ça a de l'incidence, ça, Mme la ministre, sur la
réalisation des projets; ça a de l'incidence! À partir de
là, pourquoi disent-ils qu'ils font faire ces travaux-là à
l'interne, qu'ils analysent, et, simultanément, ils disent au public:
Tout est beau dans le meilleur des mondes, tout va bien? Moi, je ne comprends
pas ça.
Mme Bacon: Oui, mais moi...
M. Chevrette: Ça fait 17 ans que je suis en politique,
puis, quand on demande à une structure d'État ou à un
sous-ministre ou à une société quelconque de nous faire
des projections, qu'ils nous envoient des projections, et que, dans un
communiqué de presse, ça n'existe plus, il y a quelque chose qui
ne marche pas là. «C'est-u» parce qu'ils veulent
réaliser à tout prix quelque chose? «C'est-u» parce
qu'ils veulent devancer quelque chose? «C'est-u» parce qu'on leur
loge des commandes pour faire quelque chose ou si, véritablement, ce
qu'ils étudient, ce qu'ils font comme travaux à l'interne, c'est
de la «bullshit» pour occuper du monde? C'est quoi?
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Bacon: Je n'utiliserai pas le même langage, mais vous
allez me permettre, M. le Président, de demander au député
de Joliette de déposer ces documents qu'il a...
M. Chevrette: Ça me fait plaisir.
Mme Bacon: ...et nous allons vérifier s'ils ont
été dédouanés, ont été
vérifiés et contre-vérifiés à
Hydro-Québec. C'est ça qu'il faut savoir. Autant dans le
fonctionnarisme québécois que chez Hydro-Québec où
il y a 27 000 personnes, il y a des gens qui produisent des papiers, mais
ça ne veut pas dire qu'ils ont la vérité tranquille. Il
faut quand même que ces papiers-là soient dédouanés,
soient revérifiés, et ça, j'aimerais voir ça. Il
peut circuler des papiers dans... Et je comprends qu'il y a une passoire qui
fait en sorte que M. le député de Joliette a ses copies, mais je
me fie davantage...
M. Chevrette: Qu'est-ce que vous voulez dire par
«passoire», madame?
Mme Bacon: Bien, ça sort pas mal, là. Alors, je
dois dire que...
M. Chevrette: Oui, depuis que votre nièce est
engagée aux communications comme conseillère, il en sort plus par
fax.
Mme Bacon: Bien, je voulais juste dire que ce n'est pas moi qui
l'ai présentée là.
M. Chevrette: Je n'ai pas dit ça, moi. C'est juste pour
donner un exemple.
Mme Bacon: On ne peut pas empêcher les gens qui ont du
talent d'avoir des emplois au Québec, jamais je croirai. Vous l'avez
passé, M. le député de Joliette, mais je n'ai rien
à faire là-dedans.
M. Chevrette: Je n'ai pas dit que vous aviez à faire
là-dedans.
Mme Bacon: Et ça fait longtemps qu'elle est là. Je
voudrais dire, M. le Président...
M. Chevrette: Ça ne fait pas bien bien longtemps, elle
n'est pas vieille.
Mme Bacon: Non, mais voulez-vous qu'on en parle davantage?
Le Président (M. Gauvin): Oui, madame...
M. Chevrette: Pardon?
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre...
M. Chevrette: Non, non, je peux même l'appeler à
289-5781.
Mme Bacon: Un emploi d'été, là. Vous
êtes contre ça, les emplois d'été pour les
étudiants?
M. Chevrette: Non, non, pas du tout. Mme Bacon: Bon! Alors, c'est
ça.
Le Président (M. Gauvin): La parole est toujours à
vous, Mme la ministre.
Mme Bacon: Les gens intelligents sont engagés chez
Hydro-Québec aussi.
M. le Président, quand on regarde la multiplicité des
documents qui circulent chez Hydro-Québec, moi, je préfère
avoir des documents qui ont été dédouanés par les
spécialistes qui ont à dédouaner de tels documents et voir
si, une fois rendus au conseil d'administration, ils ont été
acceptés. Il y a des documents qui circulent dans des ministères
aussi, qui sont préparés et, souvent, quand ils arrivent au
bureau du sous-ministre, il renvoie les gens faire leurs devoirs. Ça
arrive. Bon. Alors, c'est la même chose chez Hydro-Québec. Et s'il
devient ministre de l'Énergie un jour, parce qu'il a l'air à
espérer ça, le député de Joliette, j'espère
que ce ne sera pas demain matin parce qu'il va se fier à des documents
qui ne sont pas dédouanés. Ça m'inquiète un
peu.
M. Chevrette: C'est à moins qu'un de mes
collègues fasse comme ils vous font! Mais, ceci dit, c'est fait
par des spécialistes d'Hydro-Québec, la prévision de la
demande. Qu'on nous donne l'opportunité de les convoquer au bout de la
table, ici, et on va vous faire dire exactement, exactement ce qu'il y a
là-dessus. Ce n'est pas un cadre qui décide de refaire tous les
devoirs par une décision politique, ça. C'est fait par des
spécialistes en données scientifiques. Et à n'importe quel
temps je suis prêt, moi, si la ministre est prête, à
convoquer le président d'Hydro ou les 2 présidents d'Hydro et les
spécialistes. On verra qui dit vrai.
Mme Bacon: Le député de Joliette, M. le
Président, a eu tout le loisir de discuter avec HydroQuébec lors
de la commission parlementaire où on a siégé pendant des
semaines et des semaines. Et il ne s'est pas empêché de les
questionner, à ce que je sache.
M. Chevrette: Pas trop.
Mme Bacon: je pense que c'était même rendu presque
un tribunal. je pense qu'hydro-québec a donné toutes les
réponses voulues au député de joliette. et, encore une
fois, comment expliquer que les prévisions d'hydro-québec sont
les mêmes prévisions que emr, le ministère de
l'énergie et des ressources fédéral, les mêmes
prévisions que l'one, les mêmes prévisions que le
ministère de l'énergie et des ressources du québec? et
tout ça, on arrive avec les mêmes résultats en utilisant
des modèles différents pour arriver à nos
prévisions, parce qu'on n'a pas tous... on ne s'est pas tous basé
sur les mêmes modèles. on arrive avec les mêmes
prévisions. alors, on ne peut pas tous être à rencontre du
bon sens. je pense que tous arrivent à une même conclusion en
utilisant des modèles différents, mais en arrivant aux
mêmes conclusions, soit de l'offre et de la demande, les besoins, et
quand on déduit les économies d'énergie, ce qu'il en
reste, quoi, 1,8 %.
M. Chevrette: Mais Mme la ministre, vous avez dit vous-même
tantôt que ça changeait la nature de la réalisation des
projets. Vous avez ajouté ça au tout début de votre
exposé. Vous avez dit...
Mme Bacon: S'il y avait une baisse... Je n'ai pas dit: La
nature.
M. Chevrette: Vous avez dit: II y a des dates qui changent, la
nature des dates.
Mme Bacon: II y a une fenêtre pour les dates de mise en
service.
M. Chevrette: Bon.
Mme Bacon: Bon. Cette fenêtre-là...
M. Chevrette: Écoutez une minute...
Mme Bacon: Et ça vous a été donné par
HydroQuébec, et je me demande si le député n'était
pas un peu contre ça, parce qu'il aurait voulu avoir des dates exactes.
On ne peut pas donner une date exacte d'une construction sans savoir et sans
avoir vérifié les besoins. Il y a des constructions qui peuvent
être hâtives, suivant les besoins, et des constructions qui peuvent
être étalées dans le temps, encore une fois selon l'offre
et la demande.
M. Chevrette: Exact.
Mme Bacon: Mais il y a une fenêtre dans laquelle on inscrit
les projets qui pourraient être démarrés dans cette
période-là et voir la fin de ces projets-là dans cette
période-là.
M. Chevrette: Mais Mme la ministre...
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: ...2 et 2, ça fait 4. S'il y avait un besoin
à cause de projets bien spécifiques déterminés pour
1996, supposons, ou 1998, ou 2000, et qui ne se font plus, ça change les
données de base sur l'échéancier des projets. Est-ce qu'on
reconnaît cela? Est-ce que vous reconnaissez ce fait-là, d'abord?
S'il y a une série de contrats qui justifiaient la réalisation
d'un projet dans le cadre d'un échéancier précis et que
cette série de projets n'existe plus, est-ce que ça change
l'échéancier, oui ou non?
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Bacon: bien, si les gens économisent l'énergie
comme on veut qu'ils l'économisent, tant mieux. mais s'ils
n'économisent pas l'énergie comme on veut qu'ils
l'économisent et ça fait partie des préoccupations
du député de joliette, m. le président c'est
sûr que ça change l'offre et la demande. bon. mais des
prévisions, c'est des hypothèses. des hypothèses, ce n'est
pas coulé dans le béton. c'est des prévisions. les
prévisions sont là. il y a des scénarios. il peut y avoir
une croissance économique. il peut y avoir de l'inflation qui change.
c'est tout basé sur tout ça, et la direction
d'hydro-québec va choisir le scénario d'hydro-québec qui
correspond le mieux à l'offre et à la demande. et je vous dis
qu'en ce moment, après des discussions sérieuses avec
hydro-québec, l'offre et la demande sont à peu près la
même chose dans les prévisions qu'ils vont nous déposer au
mois de janvier, peut-être 0,01 % de différence. il n'y a pas
beaucoup d'événements... s'il y a un événement
majeur qui vient changer, on va réajuster les hypothèses, mais
c'est des prévisions. des prévisions, ce n'est pas figé
dans le temps. ça change et ça varie. (10 h 50)
M. Chevrette: Non, ça, je sais ça, Mme la ministre.
J'ai relu les plans d'Hydro depuis qu'elle en
présente au gouvernement, des plans triennaux. La première
année, elle nous présente un plan de développement. Tout
de suite après, la deuxième année, elle nous dit que le
plan a été modifié. La troisième année, elle
nous dit qu'elle n'a pas pu l'appliquer et elle nous présente, à
la fin de la troisième, un nouveau plan. Ce que je veux vous dire, c'est
bien beau de prendre une semaine, 15 jours en commission parlementaire pour
étudier un plan, mais quand on sait qu'il y a une récession
économique, qu'il y a un paquet de données qui ont changé
face à la demande, est-ce qu'Hydro n'est pas justifiée... C'est
parce que je ne comprends pas le raisonnement suivant: Comment
Hydro-Québec ne pourrait pas faire autrement que de modifier son plan
quand toutes les données pour établir son plan, ou ses
scénarios, ont changé, ou un grand nombre de données ont
changé? 2 et 2, ça fait 4, voyons! On a l'air à s'obstiner
à reconnaître qu'il y a des modifications. Moi, je trouve
ça normal qu'Hydro-Québec révise ses scénarios,
pour votre information, parce que je sais que la récession fait ses
ravages puis ce qui devait se réaliser ne se réalise pas
nécessairement. Donc, je comprends ça, moi. Mais, après
que j'aie compris cela, je ne comprends pas qu'Hydro dise, dans un même
souffle: Je révise, je suis en train de réviser, je travaille sur
des révisions, et qu'elle annonce au public: Je maintiens toutes les
orientations, maintiens tous les échéanciers, maintiens tout,
alors qu'on sait qu'à l'interne elle a des grandes décisions
à prendre: ou bien elle va cesser ou diminuer sensiblement la production
privée c'est peut-être pour ça que les
négociations, en passant, dans les projets de
cogénération...
Mme Bacon: Non, ce n'est pas ça.
M. Chevrette: ...sont aussi lents deuxièmement.
..
Mme Bacon: Vous êtes contre la
cogénération.
M. Chevrette: Non, madame, on n'a jamais dit qu'on était
contre la cogénération.
Mme Bacon: Mme Marois dit ça.
M. Chevrette: Vous lirez toute la politique qui a
été adoptée en congrès, on n'est pas contre la
cogénération.
Mme Bacon: Bien, ce n'est pas ça qu'elle dit, elle.
M. Chevrette: On est contre le fait que ce soit un moment
détourné, Mme Bacon, pour faire en sorte que ce soient des
profits avec de la production d'électricité. C'est pour venir en
aide à l'industrie qu'on a fait ça et non pas pour accumuler des
profits. Et ça, c'est clair, et je vous l'enverrai par écrit.
Ou bien elle va être obligée de produire des programmes...
de diminuer ses programmes d'économies d'énergie, ou bien elle va
retarder des projets. C'est ça que je voulais savoir. Eastmain 1, par
exemple, est-il maintenu à l'échéancier qu'elle avait
prévu au mois de mai? Est-ce que Grande-Baleine est retardé ou
dans l'échéancier de 1 an, de 2 ans, ou bien s'il ne l'est pas?
Est-ce que Sainte-Marguerite, qui était pour 2000, ne sera pas pour
2002? C'est ça que je veux savoir. C'est ça, une révision
d'un scénario.
Mme Bacon: Je vous ai parlé de fenêtres
tantôt, M. le député de Joliette. M. le Président,
j'ai dit au député de Joliette tantôt qu'il y a des
fenêtres, et ce qui avait dérangé d'ailleurs le
député de Joliette, je pense, si ma mémoire est
fidèle, à la dernière rencontre avec
Hydro-Québec... Avant, Hydro-Québec inscrivait des dates. On ne
peut pas, dans un plan de développement, un plan qui traduit des
orientations, on ne peut pas, dans un plan de développement, avoir des
dates qui sont statiques parce que ça varie suivant l'offre et la
demande. Je dois dire qu'il ne faut pas non plus mêler les
prévisions avec les orientations. Un plan de développement,
ça fait partie d'orientations qu'on se donne. Et je pense que c'est
normal vous allez être d'accord avec moi, le député
de Joliette va être d'accord avec moi qu'on se donne ce plan
d'orientation là sur une période de 10 ans. Mais ce n'est pas
statique. Et quand on fait des prévisions, on fait des
prévisions, c'est sûr, qui vont nous amener à ces
orientations-là, suivant les besoins. Bon. Moi, je préfère
avoir un surplus à gérer au Québec, comme ministre de
l'Énergie et des Ressources, dont la mission est de fournir aux
Québécois suffisamment d'électricité, je
préfère gérer un surplus, qui coûte beaucoup moins
cher à la population du Québec, que gérer un
déficit d'énergie.
Quant à la cogénération, il y a eu 18 projets qui
ont été soumis pour la cogénération avec biomasse.
Si les 18 projets étaient acceptés, il faudrait importer la
biomasse, on n'en a pas suffisamment au Québec pour fournir. Il faudrait
en importer. Bon. Et tout ça aussi, c'est sujet aux scieries. Est-ce
qu'il y en a qui peuvent fermer en cours de route? Il faut qu'il y ait cet
approvisionnement de biomasse pour pouvoir les poursuivre. On ne fait pas un
projet de cogénération pour seulement une année, c'est
suffisamment d'investissements qui sont faits.
Je vais revenir là-dessus, ça va choquer un petit peu le
député de Joliette, M. le Président, mais Mme Marois
disait qu'il fallait rejeter un projet de 100 000 000 $ de la compagnie Indeck,
à Hull, sur la «cogen». Et on parlait aussi que les projets
de cogénération devraient être mis de
côté.
M. Chevrette: Bon.
Mme Bacon: Je comprends qu'à l'intérieur d'un parti
on ne s'entend pas tous sur les mêmes orientations, c'est normal, c'est
fait d'individus qui ont chacun leur façon de voir les choses.
M. Chevrette: Mais, madame, là-dessus...
Mme Bacon: Je suis ravie de constater que le député
de Joliette y croit toujours, parce que c'est ce qu'il a toujours dit, et je
suis ravie de constater que son chef y croit toujours.
M. Chevrette: Je pourrais peut-être faire...
Mme Bacon: Mais il faudrait peut-être que la responsable de
l'environnement y croie toujours, parce que ça protège
l'environnement.
M. Chevrette: Je vais faire la mise au point là-dessus,
madame.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: C'est vrai qu'on est pour la
cogénération, et qu'on a voté unanimement en
congrès, en autant que les projets de cogénération ne
soient pas autre chose que de venir en aide à la compagnie dans son
développement. Mais, dès qu'un projet de
cogénération est là pour faire de l'argent avec
l'hydroélectricité, donc accroître une marge de profits
exclusivement à une compagnie, ce n'est plus un projet de
cogénération dans le sens que, nous, on le pense. Et c'est
peut-être la nuance qui n'a pas été faite, mais que, moi,
je tiens à faire. Parce que c'est voté unanimement. Je vous
enverrai les résolutions du congrès...
Mme Bacon: On disait que le texte s'interroge sur la pertinence
des projets de cogénération dans une province qui, comme le
Québec, dispose de ressources hydroélectriques beaucoup moins
polluantes.
M. Chevrette: Non, mais, moi, je vous dis ce qui a
été adopté, madame...
Mme Bacon: Non, mais c'est ça...
M. Chevrette: ...unanimement, puis je vous enverrai le projet
vous l'avez sans doute eu, de toute façon le projet de
politique qui a été adopté intégralement, ou
presque.
Mme Bacon: C'est pour ça ma surprise...
M. Chevrette: Et ça reprend exactement les propos que je
vous dis.
Mme Bacon: ...ma surprise à constater, M. le
Président, qu'il y a des gens qui étaient contre au moment
où le parti était pour.
M. Chevrette: Non. C'était l'unanimité.
Mme Bacon: J'étais heureuse d'entendre le
député de Joliette dire qu'il croit encore à la
cogénération...
M. Chevrette: O.K.
Mme Bacon: ...comme énergie d'appoint. Document
déposé
Le Président (M. Gauvin): J'aimerais, à ce
moment-ci, M. le député de Joliette, déposer le
document... J'accepte le dépôt du document.
M. Chevrette: Merci.
Le Président (M. Gauvin): Nous avons distribué un
certain nombre de copies. Il y en a d'autres à venir.
M. Chevrette: O.K.
Le Président (M. Gauvin): Merci. M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Maintenant, donc, Mme la ministre reconnaît
qu'il y a des fenêtres. Donc, ça suppose que, si les
prévisions à la baisse se concrétisent, il y aura donc des
changements d'échéancier dans certains travaux. Au lieu
d'être en 2001, ça peut être 2002, ça peut être
2003 pour certains autres projets. Par exemple, Ashuapmushuan peut être
moins pressant si Grande-Baleine se réalisait vite, dépendant de
la baisse de la demande. Par exemple.
Mme Bacon: Oui, oui, s'ils peuvent le faire comme ça.
C'est pour ça qu'Hydro-Québec a décidé de faire des
fenêtres, M. le Président. Quand on inscrit des dates et ce
n'est pas statique c'est dangereux, parce que, si jamais on est
obligés de changer les dates, on se fait taxer de ne pas réaliser
les projets qu'on avait prévus. Mais il faut qu'il y ait des
fenêtres. Il faut qu'il y ait des fenêtres. On ne peut pas
travailler autrement.
M. Chevrette: Oui, mais pourquoi Hydro n'est pas transparente
là-dessus, puis qu'ils le disent carré?
Mme Bacon: Mais c'est très transparent.
M. Chevrette: Pourquoi ne disent-ils pas: Tel projet que nous
avions prévu pour l'an 2000, on n'en a plus besoin présentement
avant 2004, au lieu de laisser croire que ce sont les politiciens qui retardent
ou qui veulent devancer des projets? Et ça, ça en est un,
problème majeur, Mme la ministre. On se promène dans des
régions, on dit: On veut le réaliser pour 2001. Si la demande n'y
est pas... Moi, contrairement à Mme la ministre, gérer de
très gros surplus en énergie, madame...
Mme Bacon: Je n'ai pas parlé de gros surplus.
M. Chevrette: ...c'est extrêmement dangereux, parce que les
prix, surtout en ce qui regarde l'exportation, peuvent être très
affectés. Sachant qu'on a des surplus énergétiques, vous
savez que le pouvoir de négociation n'est pas le même quand on
transige avec l'étranger en particulier. J'espère que ce
n'était pas là l'objet de vos propos. Parce que gérer des
surplus énergétiques, comme c'est arrivé en 1976 où
il y avait un surplus de 2000, 3000 MW, bien, qu'est-ce que tu fais? Ton
pouvoir de négociation avec l'étranger... Alors que, s'il me dit:
Livre-moi, pour 2010, 1000 MW, je suis en position de négocier de gros
prix, parce que c'est un besoin. Mais si j'ai 1000 MW de disponibles et je lui
dis: Qu'est-ce que tu fais avec? on va te l'acheter, c'est très
différent. Et pour développer de façon rationnelle, de
façon aussi à ne bousculer personne, il est beaucoup mieux d'y
aller avec des prévisions et d'y aller selon la demande que de
créer des surplus énergétiques pour lesquels on risque
d'avoir des très bas prix, surtout dans le domaine de l'exportation,
éventuellement.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Bacon: Moi, je suis tout à fait d'accord avec
ça. Je n'ai jamais dit des gros surplus d'énergie. Je veux
corriger le député de Joliette. J'ai dit que c'est plus facile
à gérer, un surplus d'énergie, qu'un déficit en
énergie, qu'un manque d'énergie. Parce que, là, on le
paie, parce que les gens savent qu'on en a besoin et on le paie le gros prix,
et on fait payer à la population québécoise le fait de ne
pas avoir fait de prévision.
Quand Hydro-Québec nous propose un programme d'équipement,
elle propose un programme avec une mise en service la plus hâtive, qui
change avec les années, suivant l'offre et la demande, et c'est
ça qu'Hydro-Québec a dans son plan de développement: mise
en service la plus hâtive; et c'est pour ça qu'ils font des
fenêtres, parce que ça peut être «hâtive».
Si on s'aperçoit que les besoins ne sont pas aussi criants, elle peut
s'étaler dans le temps. Grande-Baleine, il y a Grande-Baleine I,
Grande-Baleine II, Grande-Baleine III. On n'est pas obligé de faire les
3 ensemble. Sainte-Marguerite, c'est la même chose; on n'est pas
obligé de faire les 3 en même temps si les besoins ne sont pas
là. S'ils sont là, on peut les faire. Mais, dans leur plan, dans
le programme d'équipement proposé par HydroQuébec, on
indique très bien: mise en service la plus hâtive. Alors,
ça peut varier. Ça peut varier dans le temps. (11 heures)
M. Chevrette: Mais prenons un exemple: Sainte-Marguerite III,
jusqu'à ce que la décision finale se prenne. On dit
qu'Hydro-Québec est un moteur économique et vous avez dit que
c'était précisément, si j'ai bien compris vos propos...
C'est dans des périodes de récession, souvent, qu'on a les
meilleurs coûts pour faire certains types d'activités. Je prends
un exemple: faire la route de pénétration à
Sept-îles. On sait qu'à Sept-îles il y a beaucoup de
chômage. Pour faire la route de pénétration, par exemple,
est-ce qu'il faut avoir le O.K. final et l'échéancier total? Ou
si on ne pourrait pas exécuter certains types de travaux pour aider les
régions? Exemple. Je vous demande un exemple. Est-ce qu'on peut faire
ça?
Mme Bacon: Je voudrais juste rappeler au député de
Joliette les grandes discussions que nous avons eues au moment où
j'insistais pour qu'on commence la route de Grande-Baleine.
M. Chevrette: Bien, ça, j'étais moins là,
moi.
Mme Bacon: Peut-être qu'il n'avait pas le dossier de
l'Énergie à ce moment-là. Et on nous a taxés de
tous les maux, à Énergie et Ressources, parce qu'on disait: II
faut peut-être commencer la route maintenant; de toute façon, on
va avoir besoin de Grande-Baleine, et ça coûtera moins cher de
faire la route maintenant que de la faire plus tard.
M. Chevrette: Mais je donne un exemple.
Mme Bacon: Et on a été obligé de
discontinuer tout ça, de tout mettre dans le même dossier, y
compris la route, pour qu'on soit capable d'analyser le dossier et qu'on soit
capable d'harmoniser avec le gouvernement fédéral, qu'on soit
capable d'harmoniser avec les Cris. Vous vous en rappelez, la table pour les
audiences publiques qui était une harmonisation des différents
secteurs d'activité. Je pense qu'on ne peut pas... Ça serait
l'idéal, mais on ne vit pas dans une société
idéale, je l'ai appris à mon compte. Mais on ne peut pas faire
consensus sur ces dossiers-là, même si c'était le gros bon
sens qui disait qu'on peut peut-être commencer à faire travailler
des gens, à faire une route en attendant de bâtir le barrage.
M. Chevrette: Puis, à titre d'exemple... Mme Bacon: II
n'y a pas de bon sens là-dedans. M. Chevrette: ...je pourrais
être en... Mme Bacon: Ça n'existe pas.
M. Chevrette: Je pourrais être en faveur d'un projet de 550
MW et vous, de 750 MW, mais on est tous en faveur d'un projet, et ça ne
change en rien les données des infrastructures de
pénétration. Ça, là-dessus, il semble bien qu'il y
a accord, parce que, moi, je ne comprends pas non plus ce bout-là,
indépendamment, parce que je n'ai remarqué personne contre un
projet parce qu'une rivière comme Sainte-Marguerite est
déjà harnachée de toute façon. Il s'agit
peut-être de... Là où il y a divergence, c'est sur le
détournement de certains affluents. Mais, à partir de là,
il n'y a pas de divergence aucune sur la Sainte-Marguerite, et je suis surpris
que, de ce côté-là, on ne puisse pas...
Mme Bacon: On a le même problème, M. le
Président, qu'on a eu pour Grande-Baleine, et il y aurait une
levée de boucliers des environnementalistes, des écologistes, qui
nous diraient que, déjà, on présume que Sainte-Marguerite
va être construit, comme on nous a dit qu'on présumait que
Grande-Baleine serait construit, en voulant commencer la route
immédiatement. Mais on aurait mis des gens au travail et on aurait
empêché les coûts plus élevés qui seront
là, devant nous, au moment où on construira Grande-Baleine qui
devra être, de toute façon, construit.
Le Président (M. Gauvin): Merci, Mme la ministre.
Mme Bacon: On s'entend là-dessus. M. Chevrette:
Merci.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Joliette.
Contrats à partage de risques
M. Chevrette: Maintenant, dans votre communiqué d'hier,
là je ne sais pas lequel, le titre, c'est «Trois nouvelles
options tarifaires pour l'industrie» il y a un paragraphe
extrêmement important, qui est en haut de la page 2, que je veux
questionner. D'ailleurs, sur ce point-là, Mme la ministre, j'ai
essayé d'obtenir les études nécessaires ou les
explications écrites. Dans un premier temps, on m'a dit qu'on me les
livrerait; dans un deuxième temps, on m'a dit qu'il y avait erreur; dans
un troisième temps, on n'a pas pu les avoir. Mais je vous lis le
paragraphe et j'essaie de demander les explications qui s'imposent. «Par
ailleurs, le gouvernement a procédé à la mise en place de
balises financières régissant l'utilisation de la formule des
contrats à partage de risques et de bénéfices,
protégeant ainsi la santé financière
d'Hydro-Québec.» Si je comprends bien, le gouvernement a
réalisé que les 13 contrats secrets signés
n'étaient pas trop avantageux, puis qu'il fallait dorénavant
signer avec des balises, s'il y en avait des nouveaux de signés, parce
qu'il y a eu un moratoire, et vous levez le moratoire. Vous dites:
Dorénavant, nous pourrons donc signer des contrats à partage de
risques. Mais ces contrats-là devront être signés dans le
cadre de certaines balises. Et vous dites qu'il y a 1,5... Les explications
téléphoniques que nous avons eues je crois que c'est de
votre attaché de presse sont les suivantes: Nous avons eu 1,5 %
de l'avoir propre et 1,15 % sur...
Mme Bacon: Le ratio.
M. Chevrette: ...la protection des intérêts, la
couverture des intérêts. Je suppose, demain matin, que vous signez
des contrats... C'est-à-dire, je vais y aller autrement: le 1,5 % de
l'avoir propre, c'est l'avoir propre d'Hydro-Québec. Hydro-Québec
a combien d'avoir propre? 10 000 000 000 $? Combien?
Mme Bacon: On va regarder les états financiers.
M. Chevrette: C'est parce que c'est important pour... Je veux
vraiment comprendre la formule. Est-ce que ce seraient les actionnaires
à 10 500 000 000 $, ça?
Mme Bacon: Dans un dossier Rapport annuel à la page...
M. Chevrette: Le rapport annuel de mars, oui.
Mme Bacon: Je vais vous donner ça, page 61, on parle de 10
121 000 000 $.
M. Chevrette: donc, 10 121 000 000 $. 1,15 % de ça,
ça fait quelque chose comme 150 000 000 $, au moins.
Mme Bacon: Ça, c'est pour le ratio de la couverture des
intérêts.
M. Chevrette: De la couverture des intérêts... Non,
non.
Mme Bacon: Le 1,15 %.
M. Chevrette: c'est de l'avoir propre, ça, 1,5 %. c'est
l'avoir propre.
Mme Bacon: Le 1,5 %? Non, c'est la mise à risque.
M. Chevrette: L'équivalent d'à peu près,
à l'oeil, 150 000 000 $.
Mme Bacon: non, c'est correct, je pensais que vous parliez de
1,15 %; 1,5 %, c'est la mise à risque.
M. Chevrette: Est-ce que cette balise sur l'avoir propre s'ajoute
au contrats existants?
Mme Bacon: Non. D'abord, il faut penser, M. le Président,
à l'importance de l'hydroélectricité au Québec
comme facteur d'implantation industrielle. Ça, il faut en reparler au
moment où on veut relancer l'économie québécoise,
et on ne veut pas rester... Je ne pense pas que le député de
Joliette veuille que ça reste comme ça. On ne veut pas rester
dans une situation de période économique aussi difficile que
celle qu'on traverse, où les gens, chaque jour, perdent leur emploi. On
en a tous dans nos familles.
L'importance de l'hydroélectricité est là. Il faut
s'en servir pour avoir une implantation industrielle importante; je pense que
c'est un facteur important. Mais Hydro-Québec doit avoir la
capacité financière de s'engager dans les contrats à
partage de risques et bénéfices. La mise en place des balises
financières qui vont
régir l'utilisation de cette formule-là... et je reviens
aux chiffres que disait le député de joliette: le ratio de
couverture des intérêts est 1,15 %, en moyenne, sur 3 ans; la mise
à risque est de 1,5 % de l'avoir propre. quand on compare au ratio
actuel, qui était le ratio de la couverture des intérêts,
en bas de 1,07 % pour 1993-1995, et la mise à risque qui était
d'environ 2,3 % de l'avoir propre... le gouvernement dit: nous levons le
moratoire; il faut donner un message aux gens qu'on a encore un outil important
au québec et qu'on veut l'utiliser pour l'implantation des industries.
mais, en même temps, le gouvernement veut agir par prudence, tout en
donnant ce même signal aux entreprises. je pense qu'on doit rendre cette
prudence-là effective. il est nécessaire qu'elle se traduise par
des balises financières. c'est ce qu'on a fait. pour nous, il nous
semble que c'est une question de saine gestion, comme on a toujours
tenté de le faire. et, en levant ce moratoire, ça nous permet
à nouveau et on a des gens qui s'intéressent, qui viennent
nous voir d'intéresser des industriels à venir au
québec et d'utiliser l'hydroélectricité comme un outil
important de développement industriel. mais, encore une fois, le
gouvernement veut agir avec prudence en mettant des balises un peu plus
serrées que celles qu'on avait. (11 h 10)
M. Chevrette: Mais je reprends ma question. Je comprends que la
ministre s'attendait à ma question. Elle a voulu en embrasser plus large
que ma question elle-même. Et, ceci dit, je reprends ma question:
Actuellement, il y a 13 contrats secrets. D'accord?
Mme Bacon: Confidentiels.
M. Chevrette: Confidentiels, secrets, qui coûtent cher en
sacrifice! Je pourrais vous donner ça contrat par contrat, à part
de ça, parce que je les ai. 250 000 000 $ par an. Est-ce que les 250 000
000 $ ne dépassent pas déjà la couverture que vous fixez
comme balise à 1,5 %?
Mme Bacon: Oui.
M. Chevrette: Comment pouvez-vous lever un moratoire quand les
projections faites par Hydro jusqu'en 2015, ce sera toujours des pertes?
Jusqu'avant... pas 2015, 2020 même. Il y a donc des pertes même de
150 000 000 $ à la fin du contrat, annuellement. Comment allez-vous
pouvoir lever un moratoire pour respecter vos 115 000 000$ de l'avoir propre
alors que les pertes actuelles sont de 250 000 000 $? Est-ce qu'elle s'ajoute
aux pertes actuelles, la balise que vous fixez, ou si c'est une balise pour
l'ensemble des contrats à partage de risques que vous fixez?
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Bacon: Oui. J'ai répondu oui, tantôt, au
député. C'est sûr qu'il y a des pertes dans les
premières années. Le démarrage de certaines industries a
été plus lent qu'on le croyait à cause de la situation
économique actuelle.
Quant à la levée du moratoire, je pense qu'il fallait
donner le signal. C'est ce qu'on a fait, on a donné le signal. Et on
veut, encore une fois, utiliser HydroQuébec et le
député de Joliette ferait la même chose s'il était
à ma place comme un instrument de développement
économique et d'implantation industrielle au Québec. Il ferait la
même chose que moi s'il était dans la même situation.
Mais on a donné, encore une fois, des balises financières
plus serrées pour les nouveaux contrats qui, d'après moi, ne
pourraient pas être signés avant 3 ans il faut être
honnête pas avant 3 ans. Parce que les gens qui
s'intéressent vont venir voir au Québec. Le temps que toutes les
données environnementales soient remplies, ça prend des
années, bien souvent, avant de démarrer des nouvelles industries.
Mais, d'ici 3 ans, les pertes d'Hydro-Québec vont être moins
lourdes sur les autres contrats, et donc, en ayant des balises plus
serrées sur les nouveaux, on a agi avec prudence.
Mais, encore une fois, il ne faudrait pas oublier, là, qu'il y a
des retombées de ces contrats-là. Et, encore une fois, je vais
les redonner au député de Joliette...
M. Chevrette: Ce n'est pas là ma question.
Mme Bacon: Non, mais je vais les redonner parce que le
député de Joliette laisse toujours l'impression qu'il n'y a que
des dépenses à ces niveaux-là. Il y a 5 000 000 000 $
d'investissements directs et indirects, il y a 8000 emplois par année,
41 000 emplois liés à la construction des infrastructures. On a
eu 6 000 000 000 $ de chiffre d'affaires global annuel, 1 200 000 000 $
d'achats de biens et de services par année, et 600 000 000 $ de masse
salariale annuellement. Je pense qu'il faut dire ça aussi. Ça n'a
pas que coûté quelque chose, ces contrats à partage de
risques et bénéfices, mais ça a rapporté aux
Québécois. Il faut dire ça aux gens de Sept-îles. Il
faut dire ça aux gens dans le comté de Portneuf. Il faut dire
ça dans Bécancour. Il faut dire ça ailleurs. Allez voir
les gens qui sont là. Ils ne seraient pas d'accord avec vous, à
dire qu'il n'y a eu que des dépenses, eux qui ont maintenant des emplois
et d'autres qui en ont eu pendant la construction de ces industries-là.
Il n'y a pas que des dépenses; il y a eu des revenus aussi qui sont
entrés au Québec. On n'aurait pas eu ça si on n'avait pas
utilisé l'hydroélectricité comme levier
économique.
M. Chevrette: Je reprends ma question, Mme la ministre, parce que
ce n'est pas la question que je vous ai posée. Actuellement,
Hydro-Québec, en 1993, a perdu tout près de 300 000 000 $. Et,
jusqu'en 2010, c'est 195 000 000 $ encore en manque à gagner, en 2010.
Des chiffres d'Hydro-Québec. Comment pouvez-vous, avec votre balise de
1,5 % que vous avez annoncée hier, sur un avoir propre
d'Hydro-Québec de
10 000 000 000 $ donc, c'est 150 000 000 $ comment
pouvez-vous annoncer une levée de moratoire pour signer d'autres
contrats à partage de risques sur 3 ans, alors que, dans 3 ans, en 1997,
Hydro escompte un manque à gagner de 223 000 000 $ avec les 13 contrats.
Est-ce que ça s'ajoute aux contrats à partage de risques actuels,
la balise que vous fixez, ou bien si c'est compris dedans? La question est
claire.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Bacon: Mais, M. le Président, avec les balises
financières que nous avons fixées, les nouvelles balises
financières que nous avons fixées à Hydro-Québec,
on a la certitude qu'on n'aura pas de pertes. Et c'est pour ça que je
redis encore que le gouvernement agit avec prudence tout en gardant ce levier
important, cet outil important de développement industriel et de
développement économique au Québec, qui est
HydroQuébec, qui est l'hydroélectricité.
Je voudrais dire aussi que, quand on regarde le revenu total des
contrats qui sont déjà signés, de 1984 à 2016, il y
a un revenu de 24 200 000 000 $. Il y aurait eu un revenu, selon le tarif L, de
25 700 000 000 $. Donc, il y a un manque à gagner de 1 500 000 000 $.
Mais, en même temps, il y a des entrées fiscales, des
retombées fiscales de 1 500 000 000 $. Donc, il n'y a pas de coûts
à ces dossiers-là.
M. Chevrette: Mais je m'excuse, Mme la ministre, votre balise
n'est pas basée sur les entrées de revenus, des dépenses
d'immobilisation par les compagnies. C'est vous-même qui dites, qui
affirmez dans votre communiqué de presse que les balises... puis, les
informations qu'on a reçues, c'est 1,5 % des avoirs propres, non pas du
fonds consolidé du Québec, en guise de retombées
économiques. C'est les avoirs propres d'Hydro-Québec. Les jobs
indirectes, puis les impôts, puis les travailleurs de la construction,
ça n'entre pas à Hydro, ça. Ça ne fait pas partie
de l'avoir propre d'Hydro. 1,5 % de l'avoir propre d'Hydro, actuellement,
dégage une marge de manoeuvre dans les contrats secrets ou les contrats
à partage de risques de l'ordre de 150 000 000 $ par an. Vous avez
déjà 250 000 000 $ de pertes. Comment pouvez-vous affirmer que
cette balise est sérieuse pour la levée de moratoire, alors que
votre objectif que vous fixez est déjà largement
dépassé en pertes? C'est ça, ma question.
Mme Bacon: L'état des revenus et dépenses
d'Hydro-Québec entre dans le budget du Québec. Ce n'est pas un
budget séparé.
M. Chevrette: La balise que le gouvernement a fixé hier,
Mme la ministre...
Mme Bacon: Oui?
M. Chevrette: On va s'entendre, 1,5 % de l'avoir propre de
qui?
Mme Bacon: ...gouvernement, c'est d'Hydro-Québec.
M. Chevrette: Bon. 1,5 % de l'avoir propre d'Hydro. Vous m'avez
répondu vous-même que l'avoir propre d'Hydro était de 10
000 000 000$. Mettons un chiffre rond. 10 000 000 000$ à 1,5 %,
ça fait 150 000 000 $. Vous ne voulez pas qu'Hydro-Québec signe
des contrats qui pourraient occasionner des pertes de plus que 150 000 000 $.
Et ceci justifie une levée de moratoire. Mais, les contrats actuels,
c'est plus que ça comme perte. Expliquez-moi la grande trouvaille. Vous
avez 100 000 000 $ de plus que la balise que vous avez fixée. J'aimerais
que vous m'expliquiez ça, moi.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Bacon: On ne fera pas... Moi, je ne recommencerai pas les
anciens contrats, je pense qu'on en a suffisamment discuté. Ils sont
là.
M. Chevrette: Je parle de chiffres, là.
Mme Bacon: Oui, oui. Mais les anciens contrats sont là. On
n'applique pas ces balises aux anciens contrats. On les applique aux nouveaux
contrats.
M. Chevrette: Donc, ça s'ajoute aux contrats
déjà existants, si c'est bien ça que j'ai compris,
là.
Mme Bacon: Mais non, ça... Écoutez,
HydroQuébec nous dit, nous garantit qu'elle peut assumer ses contrats.
Ces balises financières n'occasionneront pas de pertes à
Hydro-Québec.
M. Chevrette: ...contrats.
Mme Bacon: C'est ce qu'on nous dit, les nouveaux qui sont
traités. Hydro-Québec n'aura pas à mettre en marche ou en
vente l'énergie pour ces contrats-là, si elle en avait à
signer, avant au moins on prétend 3 ans.
M. Chevrette: Est-ce que je comprends bien, Mme la ministre?
C'est parce que je veux faire la lumière complète
là-dessus. Je ne...
Mme Bacon: Oui, bien... Mais écoutez. Moi, je vous ai
écouté; écoutez-moi.
M. Chevrette: Non, mais vous ne répondez pas à ma
question.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre. Mme Bacon:
Ah, je vous réponds! Je vous
réponds! Et Hydro-Québec... J'ai dit tantôt: II y a
eu des démarrages difficiles dans certaines industries. Et c'est
cyclique dans certaines industries, les problèmes financiers qu'elles
ont. Mais, quand on regarde les cycles d'ici 3 ans, il n'y aura pas ces pertes
qu'elles ont connues les premières années. Donc, il n'y aura pas
de pertes pour Hydro-Québec. Et les contrats ne seront pas en marche
dès cette année. Ils ne seront pas mis en vigueur dès
cette année. Ils vont être en vigueur dans 3 ans.
M. Chevrette: Je vais reprendre ma question.
Mme Bacon: Si vous voulez une voix mâle pour vous
expliquer, mon sous-ministre peut vous l'expliquer.
M. Chevrette: Oui, mais, avant que votre sous-ministre
parle...
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Oui, je m'excuse, mais on va clarifier une chose.
Je veux bien entendre la voix de M. Geoffrion. Il a une bonne plume aussi, mais
ce n'est pas ça que je veux savoir ce matin. Je veux savoir une chose:
il y a 13 contrats secrets ou dits confidentiels de signés. Vous,
ça vous adonne mieux «confidentiels»...
Mme Bacon: Non, des contrats d'affaires, c'est confidentiel, ce
n'est pas secret.
M. Chevrette: Nous autres, on les appelle les contrats secrets
pour les fins de la discussion. (11 h 20)
Mme Bacon: Ça fait votre affaire.
M. Chevrette: Oui, oui.
Mme Bacon: C'est ça.
M. Chevrette: Je continue à l'utiliser. Ceci dit...
Mme Bacon: Alors, moi, ici, c'est confidentiel.
M. Chevrette: ...il y a des pertes de prévues. Il y a des
pertes pour des raisons, toutes sortes de raisons que je ne veux pas remettre
en cause: dumping russe, l'économie, la récession...
Mme Bacon: ...mettre en cause... M. Chevrette: II y a des
pertes.
Mme Bacon: M. le Président, c'est important, les raisons
des dernières années.
M. Chevrette: Non, non, mais...
Mme Bacon: Aviez-vous prévu que le mur de Berlin
tomberait? Aviez-vous prévu qu'on aurait un pays qui s'appellerait la
Russie et qu'il ferait du dumping?
M. Chevrette: Non, mais vous auriez pu...
Mme Bacon: Vous n'avez pas prévu ça? Nous non
plus.
M. Chevrette: ...prévoir certaines balises à vos
contrats comme le tiers, par exemple, de l'inflation américaine, comme
le taux de change, comme...
Mme Bacon: Je pourrais dire: «After the fact, it's
easy!»
M. Chevrette: Vous auriez pu prévoir l'augmentation des
coûts. Il y en avait des exemples que vous aviez à
Bécancour, Madame, qui n'auraient pas occasionné les pertes que
vous avez là. C'est un contrat épouvantable qui a
été signé. Ce que je veux savoir: demain matin...
Mme Bacon: Juste... Je vous arrête tout de suite. Il y en
avait, des balises au contrat. N'allez pas dire qu'il n'y a pas de balises. Il
y en avait, des balises au contrat.
M. Chevrette: II n'y en a pas. Il n'y en a pas, c'est sur
le coût.
Mme Bacon: II y en avait, des balises.
M. Chevrette: Le coût est basé sur un coût de
0,82 $ la livre. Puis l'aluminium est à 0,52 $. Voyons! Vous allez avoir
des pertes de prévues je ne sais pas jusqu'en quelle année. Vous
le savez, ça. Ce que je veux dire: demain matin, vous signez un contrat.
Il en existe 13. On sait ce qu'ils donnent, on sait ce qu'ils coûtent aux
consommateurs québécois. Demain matin, vous en signez 1, 2, 3, 4,
5 ou dans 3 ans, est-ce que vous allez pouvoir signer un contrat si les
contrats existants dépassent la balise fixée dans l'avoir propre
d'Hydro?
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Bacon: Je vous ai dit tout à l'heure que le
gouvernement était prudent et que le gouvernement ne voulait pas
qu'Hydro-Québec ait des pertes qui soient énormes. C'est pour
ça qu'on a prévu des balises financières plus
serrées. C'est pour ça qu'on a prévu que les nouveaux
contrats pourraient être signés d'ici 3 ans. Donc, à ce
moment-là, on a aussi prévu que les contrats existants ne
connaîtraient pas la même situation qu'ils connaissent, qu'ils ont
connue dans les premières années. Bon, des murs de Berlin, il
n'en tombe pas à chaque année, et du dumping par la Russie,
ça ne se fait pas à chaque année. Ils l'ont fini, leur
dumping. Ça,
c'est prévu. Et c'est prévu qu'à ce
moment-là HydroQuébec n'aurait pas les pertes qu'on a connues les
premières années, mais qui peuvent être, sur une
période de 20 ans, annulées. Ce n'est pas un contrat de 3 ans, ce
n'est pas un contrat de 5 ans. Ces contrats-là, c'est des 20 ans, c'est
des 25 ans; c'est des contrats à longue durée. Et, quand on fait
la somme, les pertes ne sont pas aussi énormes que le décrit le
député de Joliette. Et, si ça avait été des
contrats où on perd tant que ça, jamais le Parti
québécois ne se serait servi de ces contrats-là pour faire
Pechiney, par exemple, jamais.
M. Chevrette: Mais, M. le Président, Pechiney...
Mme Bacon: Pour ne parler que d'un seul.
M. Chevrette: Oui, je pourrais en parler, de Pechiney.
C'était le tiers de l'augmentation tarifaire du tarif L, le tiers de
l'augmentation du coût des métaux et le tiers de l'inflation
américaine, de sorte que, si l'inflation américaine était
0, on gagnait au moins sur les 2 autres. C'est ça, les
différences, alors que, là, vous l'avez basé exclusivement
sur le coût du métal, et le coût du métal, vous
l'avez basé... Pour avoir des profits à Hydro-Québec, il
faut qu'il se vende 0,82 $ la livre, mais il se vend 0,52 $ la livre, et les
prévisions faites par Hydro-Québec jusqu'en 2010, jusqu'en 2010,
c'est tout du «moins» partout fait par Hydro-Québec. Je
reprends ma question.
Mme Bacon: Non, non. Moi, je vais vous redonner...
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Bacon: Je vais vous redonner, peut-être pour
compléter, là, l'information du député de Joliette,
on parle de l'avoir propre, qui est de 10 000 000 000 $. Bon, moi, je compte
sur le fait que l'avoir propre d'Hydro-Québec va augmenter au cours des
prochaines années. Ça ne restera pas toujours à 10 000 000
000 $. Donc, la mise à risque qui est permise par la balise est aussi
changeante que l'avoir propre d'Hydro-Québec. Si l'avoir propre
augmente, la mise à risque ne sera pas la même, et on
prétend qu'à ce moment-là Hydro-Québec n'aura pas
de pertes. Et c'est pour ça qu'Hydro-Québec nous dit: Avec les
balises que vous nous mettez, que vous exigez, on est capable d'y arriver sans
avoir de perte parce que l'avoir propre va augmenter. Encore là, c'est
comme les prévisions de l'offre et de la demande, ce n'est pas
statique.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, je vais partir de la
réponse de la ministre en faisant une projection que, d'ici 3 ans,
l'avoir propre va augmenter de 5 000 000 000 $. Ce n'est pas mal, 5 000 000 000
$ sur 3 ans.
Mme Bacon: C'est trop.
M. Chevrette: C'est trop? Bien voyez-vous, je vous donne
ça, moi: 5 000 000 000 $. En 1996 ce ne sera pas long, Madame, je
ne veux pas me tromper et donner les vrais chiffres 191 000 000 $ de
manque à gagner, de pertes. Puis j'ai mis 5 000 000 000 $, puis vous
dites que c'est trop. Donc, si c'est trop, ça va être moins que
225 000 000 $ de pertes potentielles, avec votre balise de 1,5 %. Ça
marche encore moins! Vous êtes en train de me dire que, dans 3 ans,
l'avoir propre va augmenter. Ce que je veux vous dire: D'ici 2 ans, 3 ans, vous
allez signer, mettons, 5 contrats à partage de risques; il y en a 1 qui
rapporte, mais il y en a 3 ou 4 qui foirent, et vous avez déjà,
avec les contrats actuels, dépassé la balise que vous avez.
Comment pouvez-vous signer? Comment pouvez-vous appeler ça une
levée de moratoire, si ça ne tient pas compte des contrats
existants?
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre, oui.
Mme Bacon: Je vous l'ai dit tantôt. C'est bien
évident que, si on s'aperçoit qu'il y a des pertes possibles qui
ne sont pas acceptables... Je vous ai dit tantôt et je vous redis... Et
je déplore le fait que peut-être avec les projections personnelles
que se fait le député de Joliette, il ne pourrait pas en signer
s'il était ministre de l'Énergie et des Ressources.
Peut-être que, s'il y a trop de pertes dans les 3 prochaines
années, on ne pourra pas en signer dans 3 ans; ça peut arriver.
Il faudrait qu'il m'écoute, par exemple. M. Girard, il ne faut pas le
déranger.
Alors, je pense qu'il faudrait absolument que le gouvernement reste
prudent. C'est ce que je dis, c'est ce que j'ai dit hier. Le gouvernement va
agir et a agi avec prudence en se donnant des balises plus serrées. Il
va agir avec prudence au moment des signatures, si signatures il y a, pour
éviter qu'Hydro-Québec ait trop de pertes. Et c'est pour
ça qu'Hydro-Québec nous dit: Avec de telles balises
financières, avec la projection de l'augmentation de l'avoir propre, on
peut y arriver sans avoir de déficit.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Non, mais... Moi, je reconnais que le gouvernement
reconnaît qu'il s'est fait avoir avec les 13 et que, dorénavant,
il fixe des balises pour ne pas se faire avoir comme il s'est fait avoir.
Ça, je reconnais ça, et, d'ailleurs, je vous remercie de vous
être rendue compte que les 13 contrats secrets étaient
catastrophiques pour Hydro-Québec et pour les consommateurs
québécois. Mais, ceci dit, quand vous levez un
moratoire, madame, et que vous fixez une balise à 1,5 %, je veux
savoir si la balise ne vaut que pour les nouveaux contrats.
Mme Bacon: Je l'ai dit tantôt.
M. Chevrette: Non, vous ne t'avez pas dit.
Mme Bacon: Oui. La nouvelle balise qu'on a fixée, je l'ai
dit tantôt, c'est pour les nouveaux contrats. Il faudrait
m'écouter, là. C'est pour les nouveaux contrats.
M. Chevrette: Donc... Merci. Je suis content que vous me
répondiez, là. Enfin, j'ai la réponse.
Mme Bacon: Je vous ai répondu... Non, non. J'ai
répondu tantôt. Je l'ai bien dit.
M. Chevrette: Non... Mme Bacon: Oui, je l'ai dit.
M. Chevrette: ...parce que je vous ai demandé si ça
s'ajoutait. Il y a eu contradiction dans les réponses.
Mme Bacon: Je vous ai dit que...
M. Chevrette: Si ça s'ajoute, madame... Si les nouvelles
balises sont pour les nouveaux contrats... Sur l'avoir propre suivez-moi
bien, là sur l'avoir propre d'Hydro-Québec, vous allez
autoriser des nouveaux contrats pour 1,5 % de l'avoir propre, donc 150 000 000
$. Est-ce qu'il est possible, à ce moment-là, que les contrats
à partage de risques, qui seraient basés exclusivement sur le
coût des métaux ou de production, ne viennent pas s'ajouter aux
250 000 000 $? Ce qui ferait 400 000 000 $ de pertes par année pour
Hydro-Québec, au lieu de 250 000 000 $ qu'on perd déjà.
Vous êtes en train de me dire que votre moratoire prend le risque
d'ajouter aux pertes actuelles de 250 000 000 $ un autre 150 000 000 $. C'est
ça que vous me répondez?
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Bacon: je remarque que le député de joliette
fait des restrictions mentales. il n'utilise que ce qu'il veut bien utiliser.
je vais lui redire comment se fait le calcul de ces balises financières.
d'abord, sur le ratio de couverture des intérêts ça,
il n'en parle pas 1,15 %, en moyenne, sur 3 ans. et aussi sur la mise
à risque, 1,5 % de l'avoir propre. les 2, les 2 doivent être tenus
en compte, là-dedans. ça, ce sont des balises financières
pour les nouveaux contrats qu'on espère signer pour avoir une relance
économique importante au québec. et c'est le message qu'on lance
aux industriels qui seraient tentés de venir au québec et qui
pourraient nous demander d'utiliser les ressour- ces que nous avons. Et il n'y
a pas un gouvernement qui ne s'en est pas servi de ces ressources-là
pour faire des relances économiques et avoir une base industrielle
importante au Québec. Il n'y a pas un gouvernement sensé qui ne
le ferait pas. C'est l'importance que je donne à
l'hydroélectricité au Québec.
M. Chevrette: Bon. Ma question est la suivante.
Mme Bacon: Deuxièmement... Ah non! Vous allez
m'écouter. Je vous ai écouté, vous allez
m'écouter.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre. Oui.
Mme Bacon: Moi aussi, je vais faire du temps. On a jusqu'à
19 heures. Hydro-Québec doit avoir la capacité financière
de s'engager dans ses nouveaux contrats. Hydro-Québec nous dit qu'avec
la mise en place des balises financières qui régissent
l'utilisation de cette formule, qu'on appelle «nouvelles options
tarifaires», elle est capable d'y arriver, compte tenu que l'avoir propre
peut augmenter, compte tenu que sa situation financière peut augmenter,
qu'elle soit meilleure, compte tenu que le système économique
peut nous permettre d'avoir une meilleure situation économique, et
compte tenu qu'elle doit, dans les premières années et je
ne parle pas de catastrophe assumer certaines pertes, parce que c'est un
partage de risques, mais aussi un partage de bénéfices qui
pourront couvrir, quand les compagnies auront des bénéfices et
qu'Hydro-Québec pourra partager ses bénéfices... ce qui
est loin d'être impossible sur une période de 20 ans ou de 25 ans.
Et ça, il faut prendre le contrat à partage de risques et
bénéfices sur l'ensemble du temps qu'il dure, le contrat, la
durée du contrat. (11 h 30)
Alors, les ratios actuels étaient moins exigeants, et c'est pour
ça qu'on a voulu, avec prudence, utiliser les ratios nouveaux qu'on a
demandés à Hydro-Québec et avec lesquels
Hydro-Québec peut très bien vivre. Je pense qu'on doit rendre
cette prudence-là effective. Elle est importante. Il est
nécessaire aussi de traduire notre prudence par des balises
financières plus serrées. Et c'est ça qu'on fait. Je pense
qu'on est capable de faire une gestion qui est saine, et qui peut être
prudente en même temps, mais qui peut être aussi porteuse d'espoir
pour le Québec. Il n'y a pas un gouvernement, dans la situation
économique actuelle, qui n'aurait pas envie de faire la même
chose, qu'il soit péquiste ou qu'il soit libéral.
M. Chevrette: Bon. M. le Président...
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Joliette, oui.
M. Chevrette: ...je vais faire des constats, d'abord, que je n'ai
pas de réponse. On vient de constater
que les contrats secrets ne font pas partie des nouvelles balises. Donc,
ils vont continuer, selon Hydro-Québec et selon ces projections faites
à Hydro-Québec par HydroQuébec, à perdre environ
250 000 000 $ par an.
Là, viennent s'ajouter, aujourd'hui, des nouveaux contrats
à partage de risques pour lesquels il y a des balises. Est-ce
qu'Hydro-Québec, Mme la ministre... Hydro-Québec vous a-t-elle
fourni, à partir des balises, quelles sont les chances de pertes, par
exemple, au cours des prochaines années, et de gains? Est-ce que vous
avez fait l'analyse? Pour qu'Hydro-Québec vous dise que, l'un dans
l'autre, elle va probablement s'en tirer, c'est parce qu'elle a fait des
projections. Est-ce que le premier ministre ne vous a pas demandé, par
exemple, combien je peux perdre de plus que je perds avec les 13 contrats
présentement? Vous avez fixé des chiffres. Combien vous avez dit
à M. Bourassa, au Conseil des ministres, avant de l'annoncer? Le risque
maximal pour Hydro-Québec, s'ajoutant au risque des 13 contrats, il est
de combien, globalement?
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Bacon: Je n'ai pas besoins d'expliquer à M. Bourassa,
ni ?; mes collègues, que si on lève le moratoire, on ne signera
pas de tels contrats avant 3 ans. Tout le monde, je pense, est conscient
qu'à l'instant où on envoie un signal et qu'il y a des gens qui
s'intéressent à venir au Québec pour investir, il peut se
passer une période à peu près et construire aussi
et avoir tous les permis de 3 ans. Je n'ai pas besoin d'expliquer
ça, il le sait.
Seulement, en attendant, j'ai annoncé aussi des options
tarifaires qui n'existaient pas et qui peuvent nous permettre... Il y a une
évolution des tarifs qui se fait, je pense. La première option,
c'est l'option d'assurance évolution des tarifs qui vise à
garantir aux investisseurs industriels québécois que
l'évolution des tarifs d'électricité s'aligne, sans
écart significatif, sur la progression d'indices économiques qui
sont pertinents. La clientèle qu'on a visée dans ce
contrat-là, dans cette option-là, c'est les investisseurs
industriels qui sont tarifés au tarif grande puissance: les grandes
entreprises québécoises ou les grandes entreprises
étrangères qui sont ici. Les conditions d'adhésion qu'on a
mises là-dedans, pour cette seule option d'assurance évolution
des tarifs, c'est de projeter une implantation, une expansion ou une
modernisation des entreprises qui sont fortes consommatrices
d'électricité. Ça demande, évidemment, des
investissements majeurs au Québec. Le potentiel d'intervention, c'est
325 MW à l'horizon de l'an 2000.
M. Chevrette: Ça fait partie de votre communiqué.
Je l'ai lu.
Mme Bacon: Non, non, mais je vais vous le redonner.
Deuxièmement, 700... J'ai le droit de parole.
M. Chevrette: Oui, oui.
Mme Bacon: ...700 mw à l'horizon de 2010, y compris les
325 mw en 2000. la durée de cette option-là, c'est 12 ans. on a
voulu prendre 12 ans. et le choix des formules de tarification pour cette
option, c'est l'indexation du tarif sur le moindre de l'indice canadien des
prix à la consommation, ou du tarif réglementé, avec le
paiement d'une prime de 1 % sur la facture d'électricité, ou
encore l'indexation du tarif en fonction de l'indice canadien des prix à
la consommation, plus ou moins 1 %, sans paiement de prime. cette
option-là se conforme à la loi américaine sur les droits
compensateurs, dans la mesure où son adhésion est libre
parce qu'il faut tenir compte de ça aussi maintenant dans la
mesure où elle repose sur des bases commerciales reconnues dans le
domaine des assurances et dans la mesure où son accessibilité est
universelle pour tous les clients industriels au tarif grande puissance. il y a
un manque à gagner maximal, dans cette option-là, de 4 800 000 $,
avec une prime de 1 %. et on aurait un manque à gagner de 6 800 000 $,
sans prime.
Deuxième option, l'option de maintien de la charge. Ça,
c'est une option qui veut soutenir les entreprises industrielles qui
éprouvent des difficultés qui sont passagères on en
a quelques-unes mais qui contribuent au maintien des emplois qui y sont
rattachés.
L'engagement d'Hydro-Québec va prendre la forme d'un tarif
avantageux sur une partie ou la totalité de charge dans la mesure
où les autres fournisseurs et collaborateurs de l'entreprise vont
contribuer dans une proportion équivalente en pourcentage.
Le potentiel des interventions, dans l'option de maintien de la charge,
c'est 600 MW de charge, qui représente une douzaine de clients. Tous les
clients qui sont tarifiés au tarif grande puissance sont
éligibles à cette option de maintien de la charge. On a mis
évidemment, là aussi, des conditions d'adhésion, soit:
éprouver des difficultés financières qui pourraient mener
à l'arrêt de l'ensemble ou d'une partie des opérations;
faire preuve que ces fournisseurs, ces collaborateurs accordent des
réductions de prix et fournir des statistiques, des données
financières.
La durée de cette option de maintien de charge serait de 3 ans.
L'aide serait évidemment une aide temporaire, sous la forme d'un tarif
avantageux, serait accordée pour une période initiale de 6 mois,
mais renouvelable une seule fois pour une période supplémentaire
de 6 mois.
Ce programme-là se compare aussi à des pratiques
tarifaires similaires en application dans plusieurs États
américains. On mettra en vigueur dès maintenant cette option et
ça permettra à Hydro-Québec de réduire des pertes
de revenus qui sont occasionnées par les réductions de charge
totales ou partielles, parce qu'on a dit tantôt que c'était pour
des entreprises industrielles qui éprouvent des difficultés
temporaires ou passagères.
Il y a un manque à gagner maximal de 55 000 000 $, avec cette
option-là, mais il y aurait une perte de revenus de 150 000 000 $ si on
n'avait pas cette option-là. Donc, on ne perd pas autant qu'on
perdrait si on n'avait pas cette option pour une durée de 3
ans.
On a aussi une autre option, qui est l'option de paiement en devises
américaines. Ça, c'est une option qui est destinée
à garantir à l'investisseur industriel une meilleure couverture
du risque de charge, compte tenu que le paiement de sa facture
d'électricité va s'effectuer dans la même devise que ses
revenus, soit, évidemment, en dollars américains. Ça
permettrait aussi à HydroQuébec de s'assurer des revenus en
devises américaines pour rencontrer ses obligations en dollars
américains.
La clientèle qui est visée dans cette option-là,
c'est des investisseurs industriels qui sont tarifés au tarif grande
puissance. Il y a des grandes entreprises québécoises aussi, des
grandes entreprises étrangères.
Les conditions d'adhésion qu'on a mises parce que
là aussi on met des conditions projeter une implantation, une
expansion, une modernisation de l'entreprise forte consommatrice
d'électricité, évidemment, qui demande des investissements
majeurs, et avoir une partie significative de ses revenus en devises
américaines. (11 h 40) le potentiel d'intervention est 325 mw à
l'horizon 2000 et 700 mw à l'horizon 2010, y compris les 325 mw en 2000.
cette option a une durée de 10 ans. le coût à
l'investisseur: il y a une prime de 3,5 % qui est appliquée sur le taux
de change, de conversion, et c'est une option qui est conforme à la loi
américaine sur les droits compensateurs dans la mesure où, encore
une fois, son adhésion est libre, qu'elle repose sur des bases
commerciales connues, définies et circonscrites et que son
accessibilité est universelle pour tous les clients industriels au tarif
grande puissance. le manque à gagner maximal est de 7 000 000 $ avec
prime et de 14 000 000 $ sans prime.
Alors, on sait... Je reviens à ce qu'on disait tantôt. On
sait que la levée de moratoire ne nous amène pas des industries
qui vont s'implanter demain matin, elle a une durée de 3 ans, mais on a
voulu, pendant ces 3 années-là, offrir à nos investisseurs
de grande puissance qui ont besoin d'énergie des options, soit de
paiement en devises américaines, soit de maintien de la charge, soit
d'assurance évolution des tarifs qui peuvent être
intéressantes, ces options-là, pour les grandes industries fortes
consommatrices d'énergie.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Joliette.
Mme Bacon: Des options prudentes. Le gouvernement reste toujours
prudent.
M. Chevrette: Si je résume bien, madame, ce que j'avais lu
à peu près dans Le Devoir et que vous venez de nous dire
c'est le seul journaliste, je crois, qui rapporte le détail des
pertes et des gains si je comprends bien, les contrats existants...
C'est parce que je voudrais faire le résumé de tout ce que vous
avez dit pour voir si j'ai bien compris. Les contrats existants, je n'y
peux...
Mme Bacon: II ne faudrait pas déformer, là.
M. Chevrette: Je serais surpris que vous ne soyez pas d'accord
avec mon interprétation. Les contrats existants, je n'y peux rien, ils
sont signés, il faut les respecter. Dorénavant, je lève le
moratoire. Les pertes maximales peuvent être de 150 000 000 $; cependant,
je prends des précautions avec des options tarifaires pour qu'elles
baissent à 55 000 000 $ maximum. Est-ce que j'interprète bien vos
propos?
Mme Bacon: 150 000 000 $... Non. 150 000 000 $... Ça va
vous prendre une voix mâle, je pense, pour vous l'expliquer. Les 150 000
000 $ là...
M. Chevrette: Non, non. C'est parce que... Tout le monde a
compris la même chose, hier.
Mme Bacon: Non. C'est juste la mise à risque. Vous
utilisez toujours la mise à risque.
M. Chevrette: Oui, oui, maximum. C'est ce que j'ai dit. La mise
à risque maximale est de 150 000 000 $, mais avec les options tarifaires
que je présente, on prétend que je baisse le tout, le risque,
à 55 000 000 $, maximum.
Mme Bacon: Je vais vous donner un économiste pour vous
l'expliquer. Vous et moi, nous ne sommes pas économistes, et
peut-être que vous allez comprendre davantage.
M. Chevrette: Non, mais... Il y en a qui ont compris la
même chose que moi.
Mme Bacon: Non, non, c'est parce que...
M. Chevrette: Je veux bien que l'économiste
s'essaie...
Mme Bacon: Oh!
M. Chevrette: ...mais il faut que ce soit clair. Il y a des
contrats à partage de risques. Si l'économiste veut
répondre, il va répondre aux questions précises. Les
contrats antérieurs sont-ils touchés, oui ou non?
Mme Bacon: Je vous ai dit non tantôt.
M. Chevrette: Bon. L'économiste ne peut pas faire
autrement que dire non, la ministre dit non. Les nouveaux contrats sont donc
touchés. La portion maximale, ou le déficit maximum, ou le risque
maximum que vous prenez avec la réouverture aux contrats secrets ou
confidentiels, ou encore aux contrats à partage de risques, comme vous
dites, sont de 150 000 000 $, maximum, mais vous prenez des précautions
pour que ça
n'atteigne pas 150 000 000 $ en offrant 3 options tarifaires pour
baisser les 150 000 000 $ de risques potentiels à 55 000 000 $.
Mme Bacon: Mais non. Les 150 000 000 $, je l'ai dit tantôt,
s'offrent à certaines industries qui ont des difficultés
financières qui existent actuellement et qui sont des consommatrices du
tarif grande puissance.
M. Chevrette: Bon.
Mme Bacon: Ce n'est pas la même chose. Vous mêlez
tout ça, là.
M. Chevrette: Non. Vous êtes en train de me dire, Mme la
ministre, à ce moment-là, qu'il va y avoir des contrats à
partage de risques parce que vous levez le moratoire pour des industries en
difficulté, mais vous avez prévu...
Mme Bacon: Non, non. M. Chevrette: ...des tarifs.
Mme Bacon: Non, non. Je vous ai dit qu'il y a 3 options qui sont
disponibles. Je comprends qu'il faut faire jusqu'à 19 heures, mais on va
essayer de se comprendre.
M. Chevrette: Non, non, non, non.
Mme Bacon: Ça serait plus intéressant si on
changeait de sujet. Trois options pour des dossiers qui existent...
M. Chevrette: Oui.
Mme Bacon: ...à Hydro-Québec: des industries en
difficulté financière qui ont demandé à
Hydro-Québec de revoir leur tarif de grande puissance. On a quelques
industries comme ça qui veulent conserver les emplois, et nous on veut
la même chose. On a demandé à HydroQuébec de
regarder la possibilité de préparer des options...
M. Chevrette: Ça, ce n'est pas...
Mme Bacon: ...pour les industries qui existent
déjà.
M. Chevrette: Ça, c'est en sus du moratoire sur les
contrats confidentiels.
Mme Bacon: C'est autre chose.
M. Chevrette: C'est en sus.
Mme Bacon: II y a 3 choses différentes.
M. Chevrette: C'est parce que je ne vous ai jamais posé de
question sur les industries en difficulté; c'est vous qui avez
répondu là-dessus, madame. Moi, j'en suis toujours aux contrats
confidentiels.
Mme Bacon: Oui.
M. Chevrette: Donc, on va s'entendre.
Mme Bacon: Non, non.
M. Chevrette: Les balises que vous avez fixées, c'est pour
les contrats à partage de risques.
Mme Bacon: Pour les prochains.
M. Chevrette: Pour les prochains contrats à partage de
risques.
Mme Bacon: Oui. On s'entend là-dessus, là? M.
Chevrette: Oui, oui.
Mme Bacon: Bon. Qui vont être signés dans 3 ans.
M. Chevrette: Bon, c'est ça. Mme Bacon: Ou plus ou
moins.
M. Chevrette: Donc, il y a les contrats existants, puis il y a
les contrats à partage de risques futurs avec des balises qui, elles, ne
peuvent pas dépasser 1,5 % de l'avoir propre en termes de risques. O.K.
On se suit jusque-là. Donc, c'est 150 000 000 $ potentiellement, comme
risque, plus les contrats existants. Puis il y a également l'option
tarifaire pour ceux qui sont en difficulté. C'est 3 choses
distinctes.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Bacon: Je vais recommencer, là.
Le Président (M. Gauvin): La parole est à vous.
Mme Bacon: II y a eu, tant sous le gouvernement péquiste
que sous le gouvernement libéral, des contrats à partage de
risques et bénéfices qui ont été signés.
Bon. Parce que, quand on est au gouvernement, et j'espère, dans
l'Opposition aussi, on veut développer l'économie du
Québec. Bon. C'a été fait tant sous l'ancien gouvernement
que sous notre gouvernement. C'est eux qui ont commencé ça, ce
n'est pas nous, là, c'est le gouvernement du Parti
québécois.
Il existe ces 13 contrats confidentiels, des contrats d'affaires entre
ces industries et Hydro-Québec, confidentialité demandée
par ces industries à Hydro-Québec. Bon. Il y en a 10.
M. Chevrette: Mais c'est le même contrat pour les 13.
Mme Bacon: II existe ça. On se comprend, on s'entend, il y
a des contrats à partage de risques et bénéfices.
Deuxièmement, compte tenu de la situation économique
actuelle, on a voulu lancer un message aux industriels, qu'ils soient
étrangers ou qu'ils soient québécois, canadiens, à
travers le monde. On a voulu lancer un message que, à partir de
maintenant, le moratoire était levé et qu'il y avait des
possibilités de se servir de l'hydroélectricité produite
au Québec pour avoir une situation économique plus favorable pour
l'ensemble des Québécois, créateurs d'emplois... et
mettez-en! Bon.
M. Chevrette: Exact.
Mme Bacon: Implantations industrielles importantes qui peuvent
résulter de cette décision. On a mis des balises
financières dans ces nouveaux contrats par rapport à ceux qui
existaient auparavant, les 13.
M. Chevrette: Exact.
Mme Bacon: Dans ces balises, on tient compte des anciens contrats
pour voir la capacité d'Hydro-Québec d'assumer les prochains
contrats. Les prochains contrats. Et en attendant, comme on sait que les
nouveaux contrats à partage de risques et bénéfices ne
seront pas prêts, normalement, à être signés avant
peut-être 3 ans, avant 4 ans, avant 5 ans, espérons avant 2 ans,
on se dit: II faut aider les entreprises grandes consommatrices
d'électricité au Québec, les entreprises qui ont le tarif
grande puissance qui sont peut-être en voie de perdre des emplois; il
faut trouver des options tarifaires immédiatement. D'où les 3
options tarifaires que je vous ai décrites largement tout à
l'heure: l'une, d'assurance évolution des tarifs; l'autre, de maintien
de la charge; l'autre, de paiement en devises américaines.
Avec ces options-là, on veut d'abord conserver nos entreprises,
on veut tenir compte des contrats à partage de risques et
bénéfices qui existaient et tenir compte aussi de ceux qui
peuvent nous arriver dans peut-être une moyenne de 3 ans. Mais, en
attendant, nous conservons nos emplois, nous agissons, je pense, avec prudence
en faisant une projection vers l'avenir et nous agissons avec prudence aussi
compte tenu que les anciens contrats sont inclus dans le calcul des balises
financières que nous donnons, on en tient compte dans le calcul des
balises financières qu'on donne pour les nouveaux contrats.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Bon. Là, vous venez de nous dire que... (11
h 50)
Mme Bacon: Je ne sais pas si c'est clair.
M. Chevrette: ...les anciens contrats entrent dans le calcul des
balises. À ce moment-là, Mme la ministre, les projections que
fait Hydro-Québec jusqu'en 2010... Écoutez, je pourrais vous les
donner pour chaque année. Je vais vous en donner une qui n'est pas trop
loin: 1997, 223 000 000$; 1998, 230 000 000$; 1999, 234 000 000$; 2000, 240 000
000$. Comment pouvez-vous expliquer que la nouvelle balise, qui, elle, est de
1,5 % de l'avoir propre qui correspond à 150 000 000 $, est
déjà défoncée de 100 000 000 $? Comment pouvez-vous
signer des contrats, aujourd'hui ou dans 2 ans, pour dire que vous tenez compte
des contrats antérieurs quand les contrats antérieurs et leur
évaluation dépassent largement les balises? Prenons juste
ça là pour régler Ça.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Bacon: On a déjà dit, et je le
répète, M. le Président, qu'il y a eu des années
difficiles parce qu'on n'avait pas prévu la chute du mur de Berlin; on
n'avait pas prévu le dumping de l'aluminium; on n'avait pas prévu
le dumping d'autres métaux par la Russie, par exemple. On n'avait pas
prévu tous ces grands changements qui nous sont arrivés
rapidement. Ni le Parti québécois ni nous, du Parti
libéral, n'avons prévu ces choses-là. Je pense que c'est
à travers le monde; on ne fait pas exception. Même si on se prend
pour d'autres de temps en temps, on ne fait pas exception à ça.
Bon.
Ce sont les premières années qui sont difficiles. Les
grandes alumineries... On sait que c'est cyclique, le prix de l'aluminium. On
sait que les contrats sont sur une base de 20 ans et dans ces contrats, en bout
de piste, on atteint presque le tarif L. Il faut qu'il soit pris dans
l'ensemble du contrat, pas seulement les premières années.
Ça aussi, je voudrais que le député de Joliette en tienne
compte. Ils ont fait la même chose quand ils ont démarré
ces options de partage de risques et bénéfices quand ils
étaient au pouvoir. Vous n'avez pas tenu compte seulement des
premières années, vous avez tenu compte de l'ensemble de votre
contrat. C'est ce qu'on fait, nous aussi. Et c'est pour ça que, en
attendant les nouveaux contrats à partage de risques et
bénéfices, nous offrons des options pour conserver les industries
qui sont des industries tarifées au tarif grande puissance qui
pourraient avoir des problèmes financiers actuellement et qui
pourraient, par ces nouvelles options, survivre en gardant le même nombre
d'employés sans avoir à se départir de leur
main-d'oeuvre.
M. Chevrette: Quand j'ai posé la question, Mme la
ministre, à M. Drouin: Quelles sont les projections de pertes?... Je lui
disais que j'avais en main des projections de pertes jusqu'en 2010. Il a dit:
Moi, je vais vous les donner jusqu'en 1997 ou 1996. Prenons ses propres
chiffres de 1996, qu'il m'a donnés jusqu'en
1996. Comment allez-vous pouvoir signer un contrat avant 1996, alors que
les projections de pertes données par M. Drouin sont les suivantes
jusqu'en 1996? 1994, 288 000 000 $. Ça dépasse largement votre
balise. 1995... Excusez. C'est 1993, 288 000 000 $; 1994, 275 000 000 $; 1995,
191 000 000 $; puis, 1996, 223 000 000 $; 1997, 230 000 000 $.
Comment pouvez-vous dire aujourd'hui que la balise
qu'Hydro-Québec accepte a de l'allure alors que vous dites que vous
tenez compte des contrats secrets? Ce sont les évaluations mêmes
d'Hydro-Québec dans le domaine des alumineries, qui m'a donné ces
chiffres-là en pleine commission parlementaire, lors de l'étude
du plan de développement. Expliquez-moi, à ce moment-là,
si vous tenez compte des contrats existants, comment vous pouvez espérer
signer des contrats puisque, déjà, les pertes de ces
contrats-là dépassent les balises que vous nous avez
données.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Bacon: Bien, c'est pour ça que je vous ai dit qu'on ne
signait pas ça demain matin. On donne un signal aux industriels qui ont
de l'argent à investir en faisant confiance à la main-d'oeuvre
québécoise et aux possibilités québécoises,
et en faisant confiance au Québec parce qu'on a des ressources
hydroélectriques importantes. On a donné un signal en
annonçant ça hier. En même temps, on donne des cibles
à Hydro-Québec, des cibles à atteindre. Us sont
obligés de le faire, eux aussi ont un signal, et ils doivent refaire
leur ratio financier pour faire en sorte que, d'ici 3 ans ce n'est pas
dit qu'on le ferait beaucoup avant, là; d'ici 3 ans, c'est 1996 et demi
on puisse être capables de signer des nouveaux contrats à
partage de risques et bénéfices. Mais pas maintenant.
M. Chevrette: Ça veut donc dire qu'il n'y aura jamais un
autre contrat secret ou confidentiel tant et aussi longtemps que les pertes
actuelles avec les contrats confidentiels ou secrets actuels dépassent
la balise que vous avez fixée de 1,5 % de l'avoir propre.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre. Mme Bacon:
Bien, c'est ça, les balises sont là.
M. Chevrette: Et si leurs prévisions, à
HydroQuébec, Mme la ministre, qu'ils ont faites jusqu'en 2010
s'avéraient passablement justes, ça veut dire qu'il n'y aurait
pas un mosus de contrat jusqu'en 2010. C'est bien ça?
Mme Bacon: Bien non.
M. Chevrette: C'est parce que j'ai les chiffres d'Hydro, moi.
Mme Bacon: La base d'avoir propre augmente.
M. Chevrette: Oui, mais vous m'avez dit... Je vous en ai
donné, sur 5 ans, 5 000 000 000 $; vous m'avez dit que c'était
trop. Ça n'augmente pas trop vite, ça là.
Mme Bacon: Non, vous avez dit sur 3 ans. M. Chevrette: Sur
3 ans? C'est possible.
Mme Bacon: Vous avez dit 3 ans. Sur 5 ans, c'est plus que
ça. Avec 5 000 000 000 $, vous seriez peut-être correct sur 5 ans,
mais pas sur 3 ans.
M. Chevrette: C'est à peu près 1 000 000 000 $ par
an, bon an mal an.
Mme Bacon: Bien oui. Alors, on arrive... On arrive, dans 3 ans...
C'est pour ça qu'on s'est donné... On sait que ça va
prendre au moins 3 ans avant d'être capables d'y arriver, mais on veut
être capables d'utiliser cette possibilité, cet outil de
développement économique qu'est Hydro-Québec. On ne s'est
pas donné HydroQuébec pour rien, on veut être capables de
l'utiliser pour faire en sorte de relancer notre économie,
d'intéresser des investisseurs, et je pense qu'on l'a fait d'une
façon très prudente, très prudente, mais en donnant des
cibles à Hydro-Québec. Hydro-Québec est obligée de
faire ses devoirs, va faire son ratio financier, faire en sorte aussi qu'on
donne un message à des investisseurs de venir au Québec. On veut
sortir de cette morosité économique qui n'est pas seulement
québécoise, mais qui est mondiale, et pour faire ça, il
faut absolument se donner des possibilités de développement et
utiliser l'énergie qui est la nôtre.
C'est important pour le Québec, l'hydroélectricité.
Il faut la garder, cette importance-là, et il faut garder cet avantage
que nous avons par rapport à d'autres provinces.
M. Chevrette: Je ne veux surtout pas discuter de l'importance,
Mme la ministre, je sais très, très bien que c'est important.
Mme Bacon: Bon. Vous me permettrez de le dire.
M. Chevrette: Puis comme levier économique. C'est parce
que je veux voir si c'a du sens, les chiffres qu'Hydro-Québec nous
donne. Quand Hydro-Québec vient en commission, puis qu'on lui demande
des questions, on lui pose des questions, puis qu'elle nous dit: Oui, il faut
projeter les revenus et recettes sur 20 ans, sinon nous n'avons pas de
capacité d'emprunt sur le marché étranger ce n'est
pas moi qui répond à ça là, c'est Dick Drouin puis
M. Couture. Ils nous disent ça. Ils disent: Nos prévisions
doivent être correctes, serrées, fermes. Bon. Je leur ai dit:
Parfait. Combien on perd, maintenant, avec les 13 contrats existants? Ils nous
disent: 1993, tant; 1994, tant; 1995, tant; puis ils ont
ajouté 2 autres années par la suite, 1996 et 1997.
jusqu'en 1997, ils nous disent que c'est plus que 200 000 000 $ par an, alors
que votre balise varie très peu, très, très peu, et
accorde à peu près 150 000 000 $. avant d'atteindre 250 000 000
$, il y a tout un bout de chemin à faire. c'est 1,5 % par
année... par 1 000 000 000 $, là, ou à peu près,
150 000 000 $ par 10 000 000 000 $. avant qu'on atteigne 250 000 000 $,
ça va prendre beaucoup d'actifs.
Je me base sur les chiffres d'Hydro. Je ne les invente pas là,
Mme la ministre. C'est moi qui ai posé la question, j'ai eu mes
réponses. Vous me dites: Nous, on veut donner un signal à
l'entreprise. Mais vous leur donnez un signal... Jusqu'en 1997, si Hydro a bien
donné les bons chiffres je n'ai pas raison de croire qu'ils ne
sont pas bons, vous dites qu'ils ont été sûrement
sanctionnés, ces chiffres-là, parce qu'ils les ont sortis en
commission parlementaire d'ici 1997, il n'y a aucune possibilité,
aux dires mêmes d'Hydro, d'accepter, donc, un contrat additionnel puisque
les montants en pertes dépassent largement la balise que vous avez
donnée hier. C'est ça que je veux savoir. Il y a quelque chose
qui ne marche pas. Hydro a-t-elle menti, oui ou non? Je n'ai pas raison de
croire qu'elle a menti, parce qu'elle les a jusqu'à 2010.
Mme Bacon: Le député de Joliette, M. le
Président, semble penser que tous les investissements qui vont
être faits au Québec vont être faits encore par des
alumineries. On en a, des alumineries, mais il y a d'autres investisseurs qui
peuvent venir au Québec et qui peuvent utiliser des contrats à
partage de risques et bénéfices...
M. Chevrette: Oui, bien sûr. (12 heures)
Mme Bacon: ...avec peut-être sensiblement moins de pertes
qu'on a connues dans l'aluminium.
Si vous me permettez, moi aussi, d'utiliser mon temps, parce que je dois
en avoir un peu, je vais vous citer le journal Les Affaires de samedi 4
septembre 1993. C'est récent, ça. On dit: Contrats
d'électricité à risques partagés: Beaucoup plus
d'impacts positifs que prévu. Les contrats et je cite toujours
Les Affaires d'électricité à risques
partagés génèrent d'importants bénéfices.
Les alumineries québécoises fonctionnent à leur cadence
maximale, sont rentables en dépit des faibles prix de l'aluminium et
produisent des retombées économiques plus importantes qu'on le
croyait. C'est ce qui se dégage de la rencontre de presse
organisée par l'Association de l'industrie de l'aluminium du
Québec qui présentait l'étude «Les retombées
économiques de l'industrie québécoise de
l'aluminium» effectuée pour son compte par SECOR.
Le titre est: «11 586 emplois en 1991». Selon
l'étude, encore une fois, l'industrie de l'aluminium
québécoise a fourni 11 586 emplois directs en 1991 pour lesquels
on a déboursé 609 000 000 $ c'est encore plus que ce que
je vous disais tantôt pour un salaire moyen de 51 732 $, soit 67 %
de plus que le salaire annuel moyen du secteur manufacturier
québécois. chaque employé, dans ce secteur-là,
crée 2,5 emplois supplémentaires et chaque dollar
dépensé par l'industrie amène 1,38 $ de retombées
directes, indirectes et induites. l'étude de secor montre, de plus,
l'importance de l'industrie de l'aluminium en région. sur la
côte-nord, par exemple, cette industrie occupe à elle seule 36 %
de la main-d'oeuvre manufacturière et cette proportion est de 29,1 % au
lac-saint-jean.
Je ne pense pas, là, que ça soit aussi noir, aussi
difficile, aussi compliqué que le laisse entendre le
député de Joliette. Il y a beaucoup, aussi, de transformation qui
se fait de l'aluminium, beaucoup plus qu'on le croyait, au Québec, et
c'est le président de l'Association de l'industrie de l'aluminium du
Québec qui le dit.
Alors, il y a des retombées économiques. L'industrie de
l'aluminium fonctionne à pleine capacité au Québec,
fournit 11 586 emplois directs en 1991 et paie 609 000 000 $ de salaires pour
une moyenne de 51 732 $ par personne.
À l'heure où on se parle, il n'y a pas tout le monde qui
gagne ça au Québec et il faut dire que les décisions qui
ont été prises ont été des bonnes décisions.
Il y a des coûts à payer les premières années, mais
comme les contrats s'étendent sur une période de 20 ans, on va
finir à peu près à un tarif L à la fin de cette
période-là. Je pense que pour le Québec, en bout de piste,
c'est fort heureux que de telles décisions aient été
prises.
M. Chevrette: Est-ce que vous reconnaissez les chiffres
d'Hydro-Québec donnés en commission parlementaire?
Mme Bacon: C'est parce que, quand ils vous ont donné ces
chiffres-là, ça portait sur une hypothèse du prix de
l'aluminium. Le prix de l'aluminium change, varie rapidement.
M. Chevrette: ...en haut.
Mme Bacon: Et quand on fait un chiffre, on le base sur le prix
qu'on a au moment où on fait ces chiffres-là et dans ça
aussi, ce n'est pas statique. C'est comme la prévision de l'offre et de
la demande.
M. Chevrette: Mais, Mme la ministre, on ne me fera pas brailler,
moi, ici, ce matin.
Mme Bacon: Ce n'est pas mon intention.
M. Chevrette: Quand Alouette, par exemple, a un
«payroll» de 33 000 000 $, puis que, en baisse de tarif, elle
reçoit 53 000 000 $, ça fait 20 000 000 $ de
bénéfices nets par rapport même au «payroll»:
employés permanents, cadres, temporaires, auxiliaires, saisonniers, tout
le «kit»; 20 000 000 $ de plus qu'un «payroll», il y a
des compagnies qui doivent trouver que
ça va bien. Ça, je n'en disconviens pas avec vous. Puis,
j'aimerais bien prendre la discussion avec eux: comment ça se fait
qu'Alouette, par exemple, retarde leur phase H? Comment ça se fait?
Donc, on va discuter de choses très précises. Quand
Hydro-Québec a donné des chiffres jusqu'en 1997, vous m'avez dit:
c'est des chiffres sanctionnés par Hydro-Québec, ça. Oui.
À partir de là, qu'est-ce que votre proposition de balise vient
faire d'ici 1997?
Mme Bacon: Je n'ai pas caché tantôt qu'on ne signait
pas ça cette année. Je vous ai dit que ça peut prendre 3
ans.
M. Chevrette: Vous avez dit: 2 ans, 3 ans. 1997...
Mme Bacon: On est proche de 1994.
M. Chevrette: ...il reste encore 3 ans et demi, 4 ans. Puis, si
vous en voulez plus loin...
Mme Bacon: Je vous ai parlé de 3 ans; 3 ans, ça
nous amène fin 1996, début 1997.
M. Chevrette: Jusqu'en 2002, ça ne baisse même pas
en bas de 225 000 000 $ par année en 2002 selon les
chiffres mêmes d'Hydro. Ça n'a pas de bon sens.
Mme Bacon: Bien oui, c'est basé sur 0,75 $, ça.
M. Chevrette: Le prix de l'aluminium, il est... Mme Bacon: Le
prix de l'aluminium.
M. Chevrette: Non, non. Les contrats que vous avez signés,
madame...
Mme Bacon: Basés sur combien?
M. Chevrette: C'était basé sur 0,82 $ le prix de la
livre, et puis, il est à 0,52 $ présentement. Vous faites des
tarifs de projection en... Vous ne changerez pas la nature des contrats.
Mme Bacon: Non, non, mais il a déjà
été à 1,02 $, l'aluminium, aussi.
M. Chevrette: Pardon?
Mme Bacon: L'aluminium a déjà été
à 1,02 $.
M. Chevrette: Oui, il l'a déjà été.
Oui, oui.
Mme Bacon: II n'y a rien qui dit que ça ne reviendra
pas.
M. Chevrette: Bien non, mais les experts... Il n'y a rien qui dit
que ça ne reviendra pas, mais comme c'est le seul critère pour
baser vos revenus, le seul critère que vous avez mis dans vos contrats,
c'est le prix du métal. Vous n'avez pas mis le prix de l'augmentation du
tarif L, vous n'avez pas mis le taux d'inflation américaine, vous n'avez
pas mis la notion de taux de change dedans. Vous avez dit: c'est le
métal; en haut de 0,82 $, ça me paie, et en bas de 0,82 $, je
perds. C'est ça qui est le contrat secret. C'est ça qui sont les
contrats secrets, ou contrats confidentiels, si vous aimez mieux explorer.
Mme Bacon: Bref, vous avez l'air à tout savoir.
M. Chevrette: Bien, j'en sais un bon bout, oui. C'est parce qu'il
y en avait 3 qui n'étaient pas secrets et ce sont les mêmes que
les 10 autres. Donc, on peut en savoir un peu. Si c'est ça, l'espoir que
vous voulez donner à l'entreprise est basé sur un redressement au
plus sacrant du coût de l'aluminium si vous tenez compte des pertes
encourues par les contrats confidentiels actuels, sinon il n'y aura jamais un
contrat qui va se signer jusqu'en l'an 2010. C'est ça que je ne
comprends pas, parce que vous m'avez bien dit que vous en teniez compte. Si
vous m'aviez dit que vous n'en teniez pas compte, je dirais: Ça veut
dire quelque chose. Si vous me dites que vous en teniez compte, ça ne
veut plus rien dire. C'est ça, la différence. C'est juste pour
ça que j'essayais de comprendre.
Mme Bacon: Oui, mais la situation financière
d'Hydro-Québec varie aussi. Bon an mal an, elle fait au moins 700 000
000 $ de profits par année. Cette année, ça nous semble
autour de 753 000 000 $, 760 000 000 $. Et ça aussi, ça va dans
l'avoir propre d'Hydro-Québec. Alors, imaginez, si on sortait un peu de
la récession au Québec, ce que pourrait être l'avoir propre
d'Hydro-Québec. Ça va augmenter.
M. Chevrette: Oui, mais vous m'avez bien dit 1 000 000 000 $ par
année, bon an mal an, grosso modo. J'ai fait des projections sur 1998.
Admettons que ça sera rendu à 15 000 000 000 $. 15 000 000 000 $
en 1998, ça veut dire 225 000 000 $. La perte anticipée en 1998
par Hydro-Québec est de 230 000 000 $. Et ça sera 225 000 000 $,
la balise que vous avez fixée. Déjà là, encore en
1998, elle ne serait même pas à l'intérieur de pouvoir
dépenser une cent de plus. Si j'y vais maintenant en 2003, l'avoir
propre aura doublé à raison de 1 000 000 000 $ par année,
ça fait 10 ans. 10 ans pour 20 000 000 000 $ à 1,5, ça
fait 300 000 000 $. Là, en 2003, on pourra espérer signer des
contrats pour un risque maximal de 75 000 000 $, si on veut respecter la
balise. Donc, il y a quelque chose qui n'est pas clair, certain, dans
ça. Ou bien c'est en sus ou bien ça ne veut rien dire. Si ce
n'est pas en sus, ça ne veut rien dire du tout et si c'est en sus,
ça veut dire quelque chose. Mais vous m'avez bien dit qu'on en tenait
compte. Donc, je prends votre parole qu'on doit en tenir compte, et, si on
doit en tenir compte, ça ne veut rien dire pour les
compagnies.
Mme Bacon: Si l'économie mondiale change... Parce que je
vous ai parlé tantôt de morosité économique sur le
plan mondial, mais si elle devient moins morose, c'est bien évident que
le prix de l'aluminium va augmenter. On ne restera pas au même prix de
l'aluminium et la situation économique en 1996, fin 1996, début
1997, va être meilleure. Et on pourrait, à ce moment-là,
constater l'avoir propre augmenter suffisamment, à Hydro-Québec,
pour permettre de signer des contrats avec les balises qu'on s'est
données.
M. Chevrette: En d'autres mots, Mme la ministre, c'est que la
levée du moratoire et la lueur d'espoir que vous donnez aux compagnies
nouvelles qui voudraient venir s'implanter, quel que soit le type de
matériel ou de métaux, est basée exclusivement sur la
reprise ou l'amélioration des prix dans l'aluminerie. Les balises qui
sont données là serviront le jour où l'aluminium aura
repris un cours normal et qu'il sera rentable. Est-ce que c'est bien
ça?
Mme Bacon: On ne s'est pas basé que sur le prix de
l'aluminium. On s'est basé sur le fait que l'avoir propre
d'Hydro-Québec peut augmenter, parce que sa santé
financière n'est pas mauvaise, quand même, et doit continuer de
s'améliorer et que, à ce moment-là, elle pourrait,
à cause de l'avoir propre et à cause des balises serrées
qu'on a données, être capable de signer des contrats. C'est pour
ça que je ne vous ai pas dit qu'on signait ça cette année,
ces contrats-là. Et c'est pour ça qu'on a mis en marche les
options pour les entreprises déjà existantes pour au moins sauver
celles que nous avons. (12 h 10)
M. Chevrette: Non mais, c'est parce que, Mme la ministre, quand
on est en affaires, je suppose qu'on fait des projets. Je suppose, par exemple,
qu'il y a des compagnies qui vont venir vous voir, qui vont dire à
Hydro-Québec... ou elles vont aller au ministère de
l'Énergie et des Ressources et vont dire: Nous autres, on a un projet
pour le Québec, on a un projet de construction d'une usine de l'ordre de
500 000 000 $ ou 600 000 000$ ou plus, dans telle sphère
d'activité économique. O.K.? Elles arrivent et disent: On irait,
mais à une condition, c'est de signer un contrat à partage de
risques. Vous ne pouvez pas signer, si j'ai bien compris. Hydro-Québec
ne pourra pas signer si les pertes escomptées, évaluées,
projetées par HydroQuébec dans le domaine de l'aluminerie
dépassent la balise actuelle que vous avez fixée. Alors... C'est
ça, les balises actuelles. C'est bien ça?
Mme Bacon: Ce qu'on vient de sortir hier, oui.
M. Chevrette: Exact. Oui. Mais si les anciens contrats, parce que
c'est lié à un secteur plus particulier, c'est le
magnésium et l'aluminerie, donc, si ce secteur-là ne se
rétablit pas, la levée de moratoire que vous annoncez et les
balises que vous annoncez, si les projections d'Hydro-Québec
s'avèrent véridiques, telles qu'elle les fait à
l'intérieur et puis qui se confirment d'année en année, de
toute façon, depuis 2 ans, 3 ans, ça veut dire que le moratoire,
il est levé, mais qu'il y a incapacité de signer quelque contrat
que ce soit parce que les balises sont défoncées par lesdits
contrats secrets existants, actuels.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Bacon: Mais certainement que le député de
Joliette se rappelle de ces années où il était ministre.
Il s'aperçoit que, dans la vraie vie d'un gouvernement, des projets de
l'ampleur de ceux que nous avons eus au Québec, il n'en arrive pas
à chaque année et qu'il n'y en aura pas sur la table demain
matin, sauf que si on ouvre une possibilité à long terme ou
à moyen terme moi je mets ça 3 ans, 4 ans
dès maintenant, on va amener au Québec, ou on peut attirer au
Québec des investisseurs qui ont des investissements majeurs à
faire et qui vont être intéressés à venir ici au
lieu d'aller chez notre voisin ou ailleurs.
Et ça, c'est important qu'on donne un signal dès
maintenant, dès maintenant. Et, au moins, on aura gagné ce
temps-là. Et j'espère qu'il y en aura un qui viendra demain matin
nous dire qu'il a des centaines et des centaines de millions et des milliards
à investir, mais s'il y en a, il va y avoir des discussions avec lui sur
des possibilités, en tenant compte des balises qu'on s'est
fixées. Et ça prend des années avant que ça voie le
jour. Et vous le dites vous-même qu'il y a des projets pour lesquels il
devait avoir des phases II qui ne sont même pas là. Alors, je ne
pense pas qu'on aura ça demain matin.
Mais on ouvre la porte et je pense que c'est normal de faire ça
en ce moment si on veut intéresser les gens à venir investir au
Québec.
M. Chevrette: Mais le souci que j'avais, Mme la ministre,
c'était de comprendre ce que vous mettez sur la table. Ce que vous
mettez sur la table, j'essaie de le comprendre et je comprends...
Mme Bacon: Vous allez mieux, là.
M. Chevrette: Non, j'ai compris dès le départ.
C'est parce que, au départ, on nous a répondu que
c'étaient des contrats qui s'ajoutaient. Des contrats qui s'ajoutent,
mais à la condition que les balises tiennent compte des contrats
existants et c'est là que j'ai voulu démontrer très
clairement que les compagnies qui veulent s'installer ici sont obligées
de faire comme vous, comme moi et comme bien d'autres, toucher du bois et dire:
II faut que le prix de l'aluminium et du magnésium se corrige, sinon
ça ne voudra rien dire comme levée de moratoire. C'est ça
que je veux expliquer.
Ça ne voudra rien dire comme levée de moratoire parce que
si les projections d'Hydro-Québec s'avèrent exactes, comme elles
s'avèrent exactes depuis quelques années, et comme elles semblent
vouloir s'avérer exactes jusqu'en 1997, parce qu'ils m'ont
répondu très affirmativement sur ça... Ils ne veulent pas
se prononcer sur le reste, ça, je le comprends là, c'était
rendu assez loin pour eux autres, 1998, même si on les oblige. Et je suis
convaincu qu'Hydro-Québec a fait des projections, madame, même sur
vos balises là, jusqu'en 2010, et ils ne doivent pas avoir eu trop peur
parce qu'ils n'en signeront plus de contrats secrets pour un maudit bout de
temps, à mon point de vue, parce que, si ça s'avère exact,
vous savez très bien que la levée de moratoire ne veut rien
dire.
Il y a seulement l'avoir propre qui va probablement, en l'an 2000, vous
permettre de signer un petit contrat qui n'ira pas plus qu'à 25 000 000
$ de risques, parce que tous les pronostics pour atteindre toujours votre
balise de 1,5 sont basées sur l'avoir propre et je vous dis que la marge
de manoeuvre, si l'aluminium ne bouge pas et que le magnésium ne bouge
pas, elle est mince en Hérode. Elle est mince. C'est ça que je
voulais dire. C'est une lueur d'espoir basée sur un voeu pieux qui se
réalisera or. ne se réalisera pas. Ce n'est pas une grosse,
grosse lueur d'espoir pour les compagnies québécoises.
Les options tarifaires, c'est différent, on va en parler cet
après-midi parce que, à midi et quart, on est censé
ajourner pour l'autre réunion. Est-ce que vous avez appelé?
Mme Bacon: M. le Président...
Le Président (M. Gauvin): Oui, Mme la ministre.
Mme Bacon: ...vous me permettrez de répondre à
ça. J'ai l'impression que le... D'abord, sur la confidentialité,
comme c'est sub judic«r, je ne pourrais pas en parler. La valeur de la
confidentialité, je ne reviendrai pas là-dessus. Je trouve que le
député de Joliette a des scénarios pessimistes. Comme
gouvernement prudent, moi, j'essaie d'avoir plus d'espoir que ça pour le
Québec, mais, en même temps, d'avoir un scénario
réaliste, comme prudence.
Et c'est pour ça que, dans les balises financières qu'on
impose, on essaie d'avoir non seulement un intérêt qui soit
créé à nouveau pour les investisseurs étrangers ou
autres qui viennent s'installer au Québec. Je pense qu'il faut utiliser,
à ce moment-là, ce que nous avons de plus précieux, qui
est une comme dit souvent mon premier ministre richesse
renouvelable, cette puissance, cette importance de
l'hydroélectricité qu'on a au Québec, et je ne le dirai
jamais suffisamment.
C'est important et c'est un facteur d'implantation industrielle, on l'a
prouvé. Bien qu'on dise qu'il y a des coûts à ça, il
y a aussi des retombées économiques. Il y a des investisseurs qui
sont venus, qui nous ont fait confiance. Je suis certaine qu'il y en aura
d'autres qui reviendront au Québec quand ils vont voir un signal. Ils
vont voir le signal, et je suis certaine qu'on va avoir, dans les années
qui viennent, des gens qui vont venir. Je ne dis pas qu'on a sur la table... Il
n'y en a pas. Il y a des industries qui devaient avoir une phase II et qui ne
la font pas.
Mais si on ouvre la porte et je pense qu'on y va avec prudence
il va y avoir des possibilités qu'il y ait un signal qui soit
donné aux investisseurs étrangers qui viennent ici. Si on veut
être réalistes, on se dit: Dans 3 ou 4 ans, on est capables d'y
arriver. Si on veut être pessimistes comme le député de
Joliette, on peut dire: 10 ans. Si on veut être plus qu'optimistes, on va
dire: moins de 3 ans. Moi, j'essaie d'être réaliste. En
étant réaliste, je dis: 3 ou 4 ans. Et, à ce
moment-là, on remerciera le gouvernement actuel d'avoir pris de telles
décisions et je suis très fière que mes collègues
m'aient donné cet appui-là.
M. Chevrette: Mais, M. le Président, Mme la ministre, je
pense que vous auriez dû montrer votre prudence avant de signer les 13
contrats secrets plutôt que d'être prudente présentement.
Ça aurait dû être le temps de le faire quand vous avez
signé les 13 contrats secrets qui vous empêcheront, soit dit en
passant, réalis-tement, de réaliser cette lueur d'espoir que vous
voulez voir poindre pour les compagnies, parce que c'est votre propre
imprudence et l'imprudence de votre propre gouvernement qui ont obligé
Hydro-Québec à signer des contrats qu'elle ne voulait même
pas signer, me dit-on à l'intérieur. Et, aujourd'hui, vous donnez
un signal d'optimisme alors que c'est vous autres mêmes, à cause
de votre imprudence, qui allez empêcher que votre lueur même puisse
briller un tant soit peu. Je vous dis que c'est une lumière très
clignotante qu'il y a au bout du tunnel, la petite lumière que vous avez
allumée, et c'est dû à votre imprudence de départ
avec les contrats secrets que vous avez signés.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Saint-Maurice...
Mme Bacon: M. le Président, vous me permettrez
peut-être de répondre à ça...
Le Président (M. Gauvin): Oui, Mme la ministre, oui.
Mme Bacon: ...parce que je ne peux pas laisser le
député de Joliette faire ses grandes sorties comme ça sans
y répondre. Je ne lui relirai pas le journal Les Affaires. Il n'a
pas aimé ça, tantôt, mais je vais lui en faire faire une
copie.
M. Chevrette: C'est sanctionné par HydroQuébec.
Mme Bacon: On pourra lui donner tantôt pour sa
lecture de chevet. Je voudrais quand même dire que, comme ministre
de l'Énergie et des Ressources, j'ai aussi une responsabilité
d'amener des investisseurs au Québec, et c'est ce que je fais. Je donne
un signal, oui, je le donne le signal, mais avec prudence. Avec prudence, parce
que vous seriez les premiers à critiquer les pertes, si on en faisait.
Ça fait plusieurs fois que j'explique qu'on a été d'une
prudence impeccable dans ce dossier-là, mais, dans les dossiers à
partage de risques et bénéfices, qui les a commencés, M.
le Président, ces dossiers-là à partage de risques et
bénéfices? Ces contrats-là ont été
signés par l'ancien gouvernement, au tout début, au tout
départ. Tellement généreux qu'ils ont été
obligés de revenir et rouvrir des contrats, M. le Président.
Alors, ça, là... Non, non... Il faut quand même dire
les choses telles qu'elles existent.
M. Chevrette: Oui.
Mme Bacon: On n'a pas inventé, comme gouvernement
libéral, les contrats à partage de risques et
bénéfices. On ne les a pas inventés. Alors, il ne faut pas
mettre la charge juste sur le gouvernement actuel.
M. Chevrette: Reconnaissez-vous, Mme la ministre...
Mme Bacon: C'était facile, quand vous étiez dans
l'Opposition, vous n'aviez jamais été au gouvernement, de
critiquer les gouvernements. Mais une fois qu'on l'a été, il faut
être un petit peu plus prudent parce qu'on a...
M. Chevrette: Oui.
Mme Bacon: ...posé des gestes aussi.
M. Chevrette: mais reconnaissez-vous que, dans les contrats
à partage de risques signés dans le temps du parti
québécois, il y avait 3 critères? le tiers de
l'augmentation du tarif l. s'il était de 6, automatiquement, vous aviez
2 % d'augmentation et non une perte. il y avait l'inflation américaine.
si elle était de 3 %, ça faisait au moins 1 %, ce qui faisait 3 %
d'augmentation. et il y avait le taux du métal qui, lui, pouvait
être nul s'il n'y avait pas d'augmentation. donc, tu avais
automatiquement un gain et non pas des contrats à partage de risques
où, en haut de 0,82 $, tu feras de l'argent mais, en bas, tu paieras
tout le temps. avec la chute qu'il y a eu, vous n'avez signé qu'un seul
critère. et ça, c'est de l'imprudence épouvantable qui va
coûter des gros sous, qui va peut-être empêcher justement que
votre lumière, votre lueur d'espoir, votre signal veuille dire quelque
chose. (12 h 20)
Moi aussi, je serais pour un signal, en autant qu'il veuille dire
quelque chose. Mais comme vous me dites que votre erreur passée
conditionne l'application de votre lueur d'espoir ou de votre signal, je vous
avoue que vous n'avez pas grands signaux à imposer. C'est du morse, puis
ce n'est pas tout le monde qui sait le lire!
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre, un commentaire
additionnel?
Mme Bacon: M. le Président, vous me permettrez de conclure
en disant: Je serais curieuse de faire le tour des contrats à partage de
risques et bénéfices pour savoir lesquels nous coûtent le
plus cher. Deuxièmement, je voudrais quand même dire au
député de Joliette que, encore une fois, il y a peut-être
des coûts à ces contrats à partages de risques et
bénéfices, mais il y a eu des investissements majeurs qui ont
été faits au Québec dans ces contrats-là.
Il y a des gens dans des régions qui ont des emplois qui n'en
auraient pas si on n'avait pas pris ces décisions^. Et je pense, M. le
Président, que ces gens-là, dans les régions, apportent
les réponses au député de Joliette. Si on n'avait pas
ça, on n'aurait pas les emplois qu'on a dans certaines régions.
Et si on veut faire vivre nos régions, il faut être capables
d'apporter des industries importantes comme celles qu'on a amenées.
Ça ne veut pas dire, M. le Président, que, dans les nouveaux
contrats à partages de risques et bénéfices, ça ne
sera que des alumineries. Ça ne veut pas dire ça, mais ça
veut dire que, dans des possibilités futures, il y a des investisseurs
qui vont venir au Québec et qui vont venir voir les possibilités
qu'on leur offre, avec l'importance d'hydroélectricité comme
facteur de l'implantation industrielle.
M. Chevrette: On avait convenu qu'à midi et quart on
puisse avoir à procéder à la nomination. Donc, on
reprendra sur un autre volet cet après-midi.
Le Président (M. Gauvin): Donc, ce que je... Mme Bacon:
Les engagements financiers. Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que je comprends...
M. Chevrette: Pardon?
Mme Bacon: Est-ce qu'on fait les engagements financiers?
M. Chevrette: Ah, il va y en avoir cet après-midi. Il y a
certains contrats d'octroyés, puis on va demander pourquoi.
Le Président (M. Gauvin): Messieurs et mesdames les
membres de la commission, ce que je comprends, c'est qu'on suspend nos travaux
pour le
moment, pour reprendre dans quelques minutes, avec la présence du
vice-président de l'Assemblée nationale, M. Lefebvre,
député de Frontenac, pour procéder à la
séance de nomination d'un président de cette commission. Donc, on
suspend pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 25)
(Reprise à 12 h 27)
Le Président (M. Lefebvre): MM. les députés,
M. le député de Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, on a assez attendu
après vous. S'il vous plaît...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lefebvre): Je déclare la
séance ouverte. Dans le but, effectivement, d'éviter,
d'éliminer toute confusion, le retard est dû à ma seule
faute à moi, et je veux m'excuser auprès des membres de la
commission, de l'Opposition officielle et des membres du Parti libéral
et de M. le député de Drummond. Il y a eu un contretemps et je
n'ai pas pu me rendre à Québec aussi vite que je l'aurais
souhaité.
Alors, je déclare la séance ouverte. La commission de
l'économie et du travail, comme vous le savez déjà, est
réunie afin de procéder à l'élection du
président de la commission. J'ai reçu, en temps utile, une
demande dans ce sens-là de M. le vice-président de ladite
commission.
Élection du président
Je vais résumer très rapidement la procédure. La
charge du président de la commission est devenue vacante à la
suite de la démission du député de Laval-des-Rapides, et
nous devons évidemment procéder maintenant à
l'élection d'un nouveau président. En vertu de l'article 135 de
notre règlement, le président et le vice-président de
chaque commission sont élus à la majorité des membres de
chaque groupe parlementaire. Conformément également à
l'article 127 de ce même règlement, la commission de
l'Assemblée nationale a arrêté, le 26 novembre 1991, que la
présidence de cette commission revenait à un membre du groupe
parlementaire formant un gouvernement. Ce sont toutes des choses que vous
savez.
Alors, je suis prêt à recevoir les motions, les
propositions. Oui, Mme la députée de
Kamouraska-Témiscouata.
Mme Dionne: M. le Président, merci et bienvenue. On vous
attendait avec impatience, parce qu'on aimerait vous proposer la candidature du
député de Fabre comme président de cette commission
parlementaire.
Le Président (M. Lefebvre): Alors, comme il s'agit d'une
motion de fond, vous pouvez, Mme la députée, intervenir pour une
période de 60 minutes.
M. Chevrette: «Sacrifice»! Des voix: Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Lefebvre): Vous pouvez, de votre
côté, M. le député de Joliette et leader de
l'Opposition officielle, également intervenir pour 60 minutes, si vous
êtes le représentant de votre groupe parlementaire. Et chaque
député peut également intervenir pour une période
maximale de 20 minutes.
M. Chevrette: Mais sur une question de privilège ou de
règlement, je donne mon consentement pour dépasser 14 h 30.
Le Président (M. Lefebvre): Alors, je prends note du
consentement, avant même que demande m'ait été faite, pour
que nous continuions nos travaux jusqu'à ce qu'on dispose de cette
motion de Mme la députée de Kamouraska-Témiscouata. Est-ce
que vous avez des commentaires à faire, Mme la députée?
(12 h 30)
Mme Dionne: Rapidement, M. le Président. Tout ce que je
voulais peut-être dire, c'est que, bien sûr, le
député de Fabre est bien connu de cette Assemblée et de
cette commission. Il était à la commission parlementaire sur les
affaires sociales et il a été aussi président d'un
comité de députés qui s'est occupé de dossiers
d'assurances. Alors, il est particulièrement présent au niveau
des parlementaires. Il est absent aujourd'hui puisqu'il fait partie d'une
mission parlementaire. Il accompagne le député de Champlain et le
député de La Prairie à l'étranger. C'est pour
ça qu'il ne pouvait être présent aujourd'hui.
Toutefois, je suis convaincue, M. le Président, qu'il fera un
excellent président dans les règles de l'art de cette
Assemblée.
Le Président (M. Lefebvre): Merci, Mme la
députée. M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: Étant donné que je suis celui qui a
convoqué la commission parlementaire, à titre de président
par intérim, si on peut employer l'expression, puisqu'il y avait vacance
à la nomination d'un président... Ce pourquoi nous avons
demandé cette rencontre aujourd'hui, c'est parce que, depuis près
de 2 ans, pour différentes raisons, nous avons eu de la
difficulté, à la commission, avec le président et le
vice-président ainsi que le secrétariat, d'avoir un comité
qui permettait de diriger un peu les travaux de cette commission. D'abord parce
que le président a fait partie de la commission Bélanger-Campeau,
ensuite il a été membre de la commission des suites de la
commission Bélanger-Campeau. Après ça, il y a eu toute la
question de sa maladie et,
enfin, sa démission. Alors, en vertu du règlement, 30
jours après, normalement, on doit se réunir pour prévoir
la nomination d'un président. Je suis très heureux, quant
à moi, de la proposition qui est faite. Je ne pense pas qu'on ait
d'objection à sa proposition. Ça fera, comme je le disais tout
à l'heure, le tandem Joly-Jolivet, avec Mme Brouard comme
secrétaire. Mais je vous dirai que ça va avoir une importance
primordiale, puisque depuis près de 2 ans, nous n'avons pas eu
l'occasion de nous réunir pour, soit étudier un mandat
d'initiative, soit prendre connaissance d'un organisme. Et moi, comme
député de l'Opposition, j'en avais un intéressant,
à ce temps-ci, qui date depuis maintenant près de 2 ans, qui est
toute la question de la société de récupération
REXFOR. J'avais l'intention de proposer ces choses-là, mais je ne
pouvais pas le faire parce qu'on me disait, comme vice-président, que je
ne pouvais pas agir, puisque le président était toujours
là. Étant donné, aujourd'hui, cette nomination, je fais
déjà un avis à la personne qui s'occupe du
secrétariat que nous aurons l'occasion, dans les plus brefs
délais, au retour de M. Joly, si sa nomination est acceptée
aujourd'hui, de faire un comité de direction entre la secrétaire,
le président et le vice-président pour prévoir la suite
des choses.
Le Président (M. Lefebvre): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Je prends pour acquis que sa démission comme
vice-président de l'autre commission est automatique, je suppose. Donc,
vous prenez avis que vous allez être convoqué très
prochainement pour convoquer l'autre commission pour nommer un
vice-président. Est-ce que c'est automatique? Est-ce que la nomination,
ici, dispose automatiquement de la vice-présidence de l'autre? Parce
qu'on ne peut pas cumuler 2 fonctions au niveau de 2 commissions.
Le Président (M. Lefebvre): Non, effectivement. C'est
à vérifier, mais ça va... J'ai quasiment le goût de
vous donner raison tout de suite, on ne peut pas être en même temps
et président et vice-président de 2 commissions
différentes. Donc, si vous décidez, d'un côté comme
de l'autre, d'élire à la présidence le
député de Fabre, de toute façon, je pense que,
techniquement, il est démis de ses fonctions de vice-président de
l'autre commission. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le
député de Drummond.
M. St-Roch: Oui, M. le Président. Je ne reviendrai pas sur
les interventions que mon collègue de La-violette a faites concernant
les travaux de cette commission. Je pense que lorsqu'on regarde l'état
de l'économie québécoise à l'heure actuelle et
l'état de l'emploi, on a la commission toute désignée pour
être capable de dégager des grandes avenues. On a eu la chance,
encore ce matin, de regarder la problématique avec Hydro-Québec.
Les circonstances qui ont été élaborées ont fait en
sorte que cette commission ne s'est pas penchée sur les impacts.
C'étaient des mandats d'initiative qu'on avait suggérés
aussi, de regarder les impacts de l'ALENA, l'impact du libre-échange sur
l'économie québécoise. Alors, moi, je vais vous dire que
je pense que j'accueille cette nomination du député de Fabre avec
réjouissance, ce matin. Pour avoir eu la chance de le côtoyer et
de continuer à le côtoyer, je pense que ça va donner un
nouveau «relent» à cette commission parlementaire et Dieu
sait qu'on a besoin d'initiatives, aujourd'hui, pour remettre le Québec
sur ses «tracks». Alors, c'est avec plaisir que j'accueillerai et
que je supporterai la candidature du député de Fabre.
Le Président (M. Lefebvre): Merci, M. le
député de Drummond. D'autres interventions?
Une voix: «Nothing».
Le Président (M. Lefebvre): Alors, la candidature de M. le
député de Fabre est proposée. Quels sont ceux qui sont en
faveur de la motion de Mme la députée de
Kamouraska-Témiscouata?
M. le député de l'Acadie?
M. Bordeleau: Oui.
Le Président (M. Lefebvre): Mme la députée
de Kamouraska-Témiscouata, évidemment. M. le député
de Prévost?
M. Forget: Oui.
Le Président (M. Lefebvre): M. le député de
Saint-Maurice?
M. Marcil: Oui.
Le Président (M. Lefebvre): Mme la députée
de Bellechasse?
Mme Bégin: Oui.
M. Lefebvre: Alors, du côté de l'Opposition
officielle, M. le député de Labelle, M. le député
de Laviolette, M. le député de Joliette?
M. Chevrette: Oui.
M. Lefebvre: Et je reviens du côté des
ministériels. M. le député de LaFontaine?
M. Gobé: Oui.
M. Lefebvre: Vous votez en faveur. Quels sont ceux... M. le
député de Montmagny-L'Islet?
M. Gauvin: En faveur.
M. St-Roch: Et le député de Drummond aussi...
Le Président (M. Lefebvre): M. le député de
Drummond, vous n'avez pas le droit de vote, malheureusement, en vertu de
l'article 135. Quels sont ceux qui sont contre?
Une voix: Ils étaient tous pour.
Le Président (M. Lefebvre): Pas d'abstention. Alors, je
proclame le député de Fabre...
Une voix: Élu!
Le Président (M. Lefebvre): ...élu président
de la commission de l'économie et du travail. Je suspends les travaux
jusqu'à 14 heures, cet après-midi.
(Suspension de la séance à 12 h 37)
(Reprise à 14 h 11)
Secteurs énergie, terres et
administration
Le Président (M. Gauvin): Une minute d'attention, s'il
vous plaît! La commission reprend ses travaux. Au moment de
l'ajournement, nous en étions à l'étude des
crédits... en fait, on devrait dire des engagements financiers
excusez-moi du mois d'août 1990, même si le débat
avait porté sur d'autres sujets.
M. le député de Joliette.
Discussion générale (suite)
Comptes en souffrance des grandes entreprises
auprès d'Hydro-Québec
M. Chevrette: Merci, M. le Président. Tout en changeant de
sujet, mais en gardant la notion de contrats à partage de risques, ou
secrets ou confidentiels, il y a un article de journal qui a été
publié durant les vacances estivales où on dit que les grandes
compagnies consommatrices avaient beaucoup de retard dans le paiement de leurs
comptes. On a fait certains chiffres, mais je suppose que le ministère
en a fait également. «Les plus gros clients d'Hydro tardent
à payer», c'est intitulé comme ceci, et c'était le
samedi 4 septembre, c'est très récent comme parution. Est-ce que
le ministère s'est enquis des sommes exactes qui sont en retard
auprès de ces grandes compagnies?
Mme Bacon: Je n'ai pas l'article sous les yeux, M. le
Président, mais il y a peut-être des mises au point qu'il faudrait
faire. D'abord, il y a 230 clients de la catégorie «grandes
entreprises». Il n'y a pas 125 clients, il y en a 230.
Hydro-Québec applique une approche à tous, la même approche
à tous. Elle intervient dès que se manifeste un retard de
paiement. Il est évident qu'Hydro-Québec favorise des ententes
avec les entrepri- ses en difficulté, parce que ces
entreprises-là s'engagent à payer leur consommation courante,
à payer les arrérages, à payer les frais d'administration
qui sont de l'ordre de 15 %.
Dans le montant de 63 000 000 $ c'est en juin 1993, ça
il y a 4 clients qui s'accaparent la presque totalité de ce
montant-là.
M. Chevrette: Des sommes... globales? Mme Bacon: On
parlait de 63 000 000 $. M. Chevrette: De retard. Mme Bacon: Oui,
dans l'article. M. Chevrette: Oui, oui. Mme Bacon: On parle de
l'article, là. M. Chevrette: Oui. (Consultation)
M. Chevrette: Mais ils disent qu'en avril. Je peux toujours vous
donner le contenu, Mme la ministre.
Mme Bacon: Non, mais je l'ai à côté de moi.
Le solde est réparti entre une quinzaine d'autres clients qui doivent au
total 2 000 000 $. Il ne faut pas oublier que la liste de ces clients-là
est très différente, parce que la plupart des clients qui lui
devaient paient, et il est certain que, de temps à autre, il y en a
d'autres qui s'ajoutent.
Pour ce qui est des 4 gros cas qui étaient mentionnés, il
y en a un qui a été réglé depuis; donc, on passe de
63 000 000 $ à 47 000 000 $ de juin à juillet. Il y en a un autre
qui paie sa consommation courante et qui paie aussi ses arrérages par
versements mensuels. Il y en a un troisième qui a fermé ses
portes, et les montants passent dans les mauvaises créances,
évidemment. Il y en a un quatrième pour qui la consommation a
été payée, mais dont le contrat fait l'objet d'une
contestation. Au fond, c'est 4 clients qui s'accaparaient le montant de 63 000
000 $.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Mais, selon l'article, il y a une aggravation de
112 % en une seule année en ce qui regarde les 125 grandes
compagnies.
Mme Bacon: C'est parce qu'il y en a 230, pas 125. Il y en a 230.
On a parlé de 125 dans l'article, mais il y a 230...
M. Chevrette: Mais, à supposer que c'est 230, est-ce que
le chiffre...
Mme Bacon: Quand on dit 4 sur 230, c'est moins que 4 sur 125.
M. Chevrette: Mais les chiffres, en ce qui regarde les montants,
sont-ils...
Mme Bacon: 63 000 000 $, oui, qui était le montant
dû et qui baisse à 47 000 000 $ parce qu'il y en a un qui a
vraiment payé, il a réglé depuis. Évidemment, les
autres assument la consommation courante, les arrérages. L'autre, comme
je le disais tantôt, a fermé ses portes, donc c'est des pertes
pour mauvaises créances. Et le quatrième, la consommation a
été payée, mais le contrat fait l'objet de
contestation.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Oui. On parle de progression. Vous analysez chaque
mois, je suppose que c'est au dernier jour de chaque mois qu'on peut
évaluer le nombre de comptes en souffrance, puisque c'est...
Mme Bacon: 30 jours, oui, 30 jours après... M.
Chevrette: ...le fameux 30 jours qui joue. Mme Bacon: C'est
ça.
M. Chevrette: On remarque que, depuis 1990, il y a eu un
accroissement régulier des comptes en souffrance pour toutes
consommations, de toute façon, aussi...
Mme Bacon: Compte tenu de la situation économique.
M. Chevrette: Oui, mais, dans le domaine industriel, si je
regardais les grosses compagnies consommatrices d'énergie... Est-ce que
vous avez, par exemple, dans le domaine de l'aluminerie sans le nommer,
parce que je n'ai pas l'intention de vouloir faire de cas particulier,
même si j'étais tenté, parce qu'ils ont dit que ça
allait très bien dans le domaine, dans le journal Les Affaires...
Est-ce qu'il y en a qui sont en retard?
Mme Bacon: Je pense qu'on n'a pas à divulguer le nom des
entreprises. Tout ce qu'on vous dit, c'est le nombre. On vous dit qu'il y en a
4. Mais, quand on regarde le résultat des 4, à part de celle qui
a fermé ses portes, je pense que les autres... une a
réglé, et les autres paient les arrérages, paient les
montants qui sont dus de leur consommation. Donc, c'est quand même un bon
résultat sur 4, sur les 4 qui avaient des arrérages avec
Hydro-Québec.
M. Chevrette: mais 112 % d'augmentation, ça ne vous
apparaissait pas disproportionné par rapport à...
Mme Bacon: C'est parce que vous vous basez sur 125 et, moi, je
vous dis que c'est sur 230 clients. Alors, c'est 4 sur 230 clients. On ne peut
pas les nommer, parce que, en fait, les renseignements sont
protégés par la loi d'accès à l'information. Il
suffit, évidemment, d'un client qui a un montant exagéré
pour que les chiffres augmentent. Mais ça a baissé quand
même de 63 000 000 $ à 47 000 000 $. Et celui qui a couvert sa
dette avait quand même un bon montant, de 63 000 000 $ à 47 000
000 $...
M. Chevrette: Quels sont les moyens, parce qu'il y a une
capacité de pression ou de chantage économique, entre guillemets,
qui est disproportionnée par rapport à un consommateur
domiciliaire, par exemple, quels sont les moyens qu'Hydro-Québec a en sa
possession pour procéder à la récupération des
montants? Quelle est la politique face à une compagnie qui ne paie pas?
On sait que, pour le citoyen, il y a une série de directives que vous
avez données vous-même l'an passé. Mais est-ce qu'il y a
des directives dans le même sens, ou différentes, en ce qui
regarde les compagnies?
Mme Bacon: On doit dire qu'Hydro-Québec... Si la situation
se détériore, disons, et qu'ils n'ont pas des possibilités
de remboursement, ils enregistrent, à ce moment-là, des
privilèges sur les biens des entreprises. Mais il y a des
négociations qui se font. Et quand on regarde les 4 cas, à part
du cas qui a quand même fermé ses portes, il y a quand même
eu des négociations qui ont porté fruit, parce que un a
réglé complètement et les 2 autres paient des
arrérages, paient leur consommation, font quand même des
paiements.
M. Chevrette: Mais quand vous dites qu'il y a de la
négociation, est-ce que c'est de la négociation sur les
modalités de paiement...
Mme Bacon: Sur les modalités de paiement.
M. Chevrette: ...ou de la négociation sur les quanta?
Mme Bacon: Non. Sur les modalités de paiement. Les dettes
sont des dettes, une entreprise comme un individu.
M. Chevrette: Oui, mais, en vertu de leur loi... Si je vous pose
ces questions, il n'y a pas de cachette dans mon objectif.
Mme Bacon: Non, je ne vois pas de malice.
M. Chevrette: Jamais! En vertu du fait qu'ils ont le pouvoir de
conclure des transactions commerciales... Vous vous rappelez ce qu'ils nous ont
répondu quand ils ont réglé avec Oka pour les bons payeurs
contre les mauvais payeurs? Je ne veux pas tourner le fer dans la... (14 h
20)
Mme Bacon: Bien, ce n'est pas une référence.
M. Chevrette: Non, mais c'était une transaction
commerciale. C'est quand vous me dites: On a négocié...
Mme Bacon: C'est Kahnawake ou... M. Chevrette: Oui, oui.
Mme Bacon: Kahnawake.
M. Chevrette: Quand ils disent qu'Hydro-Québec
négocie, est-ce qu'elle peut négocier également l'abandon
d'une certaine somme pour récupérer un montant x?
Mme Bacon: Non, parce qu'elle se réserve le droit
d'enregistrer des privilèges sur les biens des entreprises pour les
montants dus. Alors, elle a des possibilités de récupérer
de cette façon-là. Donc, il n'y a pas de cadeau qui se fait aux
entreprises.
M. Chevrette: Est-ce que vous savez si HydroQuébec a
enregistré des privilèges sur certaines compagnies?
Mme Bacon: II faudrait que je vérifie et regarder si c'est
possible de... Si ce n'est pas confidentiel, on va vous le donner.
M. Chevrette: Non, mais je ne vous parle pas de...
Mme Bacon: Je n'ai pas ça ici, là.
M. Chevrette: Je ne parle pas de l'identification. De toute
façon, enregistrer un privilège devient public.
Mme Bacon: Oui.
M. Chevrette: Tu vas à la cour et tu peux le savoir. Je
veux dire, c'est un acte public, ça, l'enregistrement d'un
privilège.
Mme Bacon: Oui.
M. Chevrette: Ce serait de savoir: Est-ce qu'il y a des
statistiques? sans connaître les clients.
Mme Bacon: Vous comprendrez que, dans mes engagements financiers
du ministère, je n'ai pas ça.
M. Chevrette: Oui.
Mme Bacon: Vous vous rappelez. Je vais demander à
Hydro-Québec de répondre à cette question-là. On
vous fournira, M. le Président, la réponse.
Le Président (M. Gauvin): Merci, Mme la ministre. M. le
député de Joliette.
Nouvelles options tarifaires
d'Hydro-Québec
M. Chevrette: Pour revenir à votre conférence de
presse d'hier, on a parlé... C'est-à-dire qu'en réponse
à une de mes questions que je ne vous avais pas posée, vous avez
parlé des options tarifaires. J'aimerais, pendant quelques minutes,
scruter ces 3 options tarifaires pour bien les comprendre. Je ne les ai pas
ici. Les as-tu ici?
(Consultation)
M. Chevrette: L'option de maintien de charge, l'option
d'assurance évolution des tarifs et l'option de paiements en devises
américaines. Cet avant-midi, vous avez donné une explication,
mais j'aimerais que vous me la résumiez. Les 3 options que vous avez
là représentent un déboursé pour
Hydro-Québec.
Mme Bacon: Un manque à gagner.
M. Chevrette: Un manque à gagner, oui.
Mme Bacon: Possible, mais ce n'est pas...
M. Chevrette: Oui, mais quelle est la fourchette...
Mme Bacon: Ce n'est pas certain.
M. Chevrette: ...qui est fixée? Il y a une fourchette pour
l'ensemble des 3 ou bien si vous aimez mieux me les donner une par une?
Mme Bacon: Je peux vous les donner une par une. Le manque
à gagner maximal pour l'option de maintien de charge, c'est 55 000 000 $
maximum, avec cette option-là, et il y aurait une perte de revenus de
150 000 000 $ si on n'avait pas cette option-là. Je disais ce matin,
avant le déjeuner, que ça visait à soutenir des
entreprises qui éprouvent des difficultés passagères.
Alors, ces entreprises étant en difficulté, Hydro-Québec
pourrait avoir une perte de revenus de 150 000 000 $. Si on fait cette
option-là, il peut y avoir un manque à gagner de 55 000 000 $
maximum, avec cette option-là. Alors, on l'a vu tantôt, celui qui
a fermé ses portes, on a perdu beaucoup d'argent avec ça.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a une date limite dans ces
affaires-là, par exemple?
Mme Bacon: Cette option-là de maintien de charge, c'est
pour 3 ans.
M. Chevrette: Trois ans?
Mme Bacon: Oui. L'autre, l'option d'assurance évolution
des tarifs, c'est pour 12 ans au maximum, et l'option de paiements en devises
américaines, c'est pour 10 ans maximum. Ça va être
offert.
M. Chevrette: Et quelles sont les projections d'utilisation? Vous
avez sans doute certains chiffres là-dessus.
Mme Bacon: dans l'option de maintien de charge, il y a une
douzaine d'industries, qu'on me dit, une douzaine de clients, c'est 600 mw de
charge, et ça représente une douzaine de clients, et c'est tous
des clients qui sont tarifés au tarif grande puissance. dans l'option
d'assurance évolution des tarifs, il y a un potentiel d'intervention de
325 mw à l'horizon de 2000, ou 700 mw à l'horizon de 2010.
ça comprend les 325 mw de l'an 2000 que je vous disais tantôt. et
ça, le manque à gagner de l'évolution des tarifs, c'est 4
800 000 $ avec peut-être une prime de 1 %. ce n'est quand même pas
énorme quand on regarde... ça aussi, ça vise à
garantir à des investisseurs industriels québécois que
l'évolution des tarifs d'électricité s'aligne, sans
écart significatif, sur la progression d'indices économiques qui
sont pertinents.
M. Chevrette: Est-ce que c'est le groupe qui vous avait
demandé en commission parlementaire de négocier des tarifications
différentes pour lui venir en aide ou si c'est offert...
Mme Bacon: Ça répond à des besoins quand des
gens nous disent: On ne peut pas... C'est comme si on voulait moduler un peu
les possibilités de tarification. On ne peut pas être tous dans le
même sac. Il faut regarder. Ça s'adresse, l'évolution des
tarifs, aux investisseurs qui sont tarifés encore au tarif grande
puissance; ceux-là, c'est des grandes entreprises
québécoises ou des grandes entreprises étrangères.
Il n'y a pas tellement de clientèles qu'on peut retrouver.
M. Chevrette: Quel secteur industriel est touché?
Mme Bacon: C'est tarif grande puissance, c'est n'importe quel
secteur.
M. Chevrette: C'est n'importe quel secteur?
Mme Bacon: Oui, mais il faut que ce soient des gens, des
industries qui utilisent le tarif grande puissance. Les papetières,
peut-être, pourraient... qui veulent faire de nouvelles usines, qui
veulent construire, qui veulent prendre de l'expansion, à ce
moment-là, on pourrait leur offrir ce genre de tarification avec une
évolution des tarifs.
Le Président (M. Gauvin): Merci, Mme la ministre.
M. Chevrette: Pour la troisième option, Mme la
ministre...
Mme Bacon: Oui, en devises américaines.
M. Chevrette: Oui, en devises américaines, justement.
Mme Bacon: II y aurait un manque à gagner de 7 000 000
$.
M. Chevrette: Est-ce que c'est par an, par année?
Mme Bacon: C'est?
M. Chevrette: Est-ce que c'est par année ou si c'est
pour...
Mme Bacon: Par année, oui. D'après ce qu'on me dit,
oui.
M. Chevrette: Ou pour la durée de 12 ans?
Mme Bacon: Non, non, ce n'est pas sur 10 ans, là. C'est
par année? Oui, c'est par année.
M. Chevrette: C'est sur 10 ans, celle-là, hein?
Mme Bacon: Celle-là, la durée de cette
option-là, c'est 10 ans, maximum.
M. Chevrette: O.K.
Mme Bacon: La durée du programme, de cette option.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: O.K. Comme c'est offert, il n'y a pas de date
limite pour s'y inscrire, c'est durant l'entente, c'est-à-dire au cours
des 10 années, ceux qui voudront se prévaloir...
Mme Bacon: C'est ça.
M. Chevrette: ...au fur et à mesure qu'ils le voudront
bien.
Mme Bacon: Oui. Dans l'option de maintien de charge,
évidemment, c'est une aide qui est de 3 ans, ce n'est pas long, mais
c'est une aide qui est temporaire avec un tarif avantageux. L'aide est
accordée pour une période initiale de 6 mois, mais elle est
renouvelable pour une période supplémentaire de 6 mois. Alors,
ça veut dire que quelqu'un pourrait en bénéficier pendant
1 an, mais le programme comme tel, l'option comme telle est offerte sur une
durée de 3 ans. Alors, pendant 3 ans,
les gens peuvent s'y raccrocher.
M. Chevrette: Quand vous dites que, pour participer à un
plan de redressement... Dans votre texte, c'est marqué:
«Toutefois, les entreprises seront admissibles dans la mesure où
leurs autres fournisseurs participent à un plan de redressement.»
Donnez-moi donc un exemple.
Mme Bacon: On dit dans l'option qu'il faut que les autres
fournisseurs aussi s'impliquent. Alors, à ce moment-là, il n'y a
pas qu'Hydro-Québec qui va faire l'effort, il faut que les autres
fournisseurs fassent aussi l'effort. Alors, les gens qui viennent à
Hydro-Québec pour négocier cette option-là devront faire
la preuve que... Ils ne viendront pas que frapper à la porte
d'Hydro-Québec.
M. Chevrette: Ça suppose que la majorité seront des
entreprises en difficulté.
Mme Bacon: Oui. Ça vise à soutenir des entreprises
qui éprouvent des difficultés passagères, pour l'option de
maintien de charge, pas pour les autres options.
M. Chevrette: Oui.
Mme Bacon: Maintien de charge, c'est seulement celles-là.
C'est un tarif avantageux dans la mesure où les autres fournisseurs ou
les collaborateurs d'entreprises contribuent dans une proportion
équivalente en pourcentage, ce qui est quand même
intéressant pour des entreprises qui ont des problèmes
passagers.
(Consultation)
Mme Bacon: En fait, c'est un peu une forme de sauvetage de
l'entreprise pour protéger les emplois au Québec. (14 h 30)
Le Président (M. Gauvin): Merci, Mme la ministre.
Concept de développement intégré
des rivières
M. Chevrette: Quant à faire, on va épuiser
complètement la conférence de presse, parce qu'il me reste 2
autres points. Vous parlez d'un plan, d'un concept intégré de la
gestion de nos rivières. Qu'est-ce que vous voulez dire par
ça?
Mme Bacon: On a décidé, au Conseil des ministres,
de confier à un groupe de travail interministériel, comme le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, le
ministère de l'Environnement, le ministère de l'Énergie et
des Ressources, on a confié à ces ministères-là le
soin d'élaborer, toujours en collaboration avec Hydro-Québec, un
concept de développement intégré des rivières,
c'est-à-dire une approche qui vise à intégrer les
nombreuses utilisations possibles des rivières. Et, évidemment,
on a voulu avoir un projet-pilote parce qu'on ne peut pas regarder dans
l'ensemble. Il faut peut-être avoir quelque chose de plus concret, et on
a considéré en priorité les rivières Ashuapmushuan
et Péribonka. Si vous vous rappelez la commission parlementaire,
ça nous a été dit souvent, ça, de regarder
l'ensemble des rivières. Quand Hydro-Québec décide d'aller
construire, comment il se fait qu'elle décide de construire dans une
rivière par rapport à une autre? Et les gens s'interrogent
là-dessus.
Alors, on justifie notre décision d'appliquer ce
concept-là à la rivière Ashuapmushuan. Il y a 3 motifs:
d'abord, Ashuapmushuan, pour cette rivière-là, il y a 30 000 000
$ qui ont déjà été dépensés en
études environnementales. Ce projet-là n'en est qu'à la
première phase de l'avant-projet, et, déjà, il y a 30 000
000 $ de dépensés.
Deuxièmement, le projet de développement de
l'Ashuapmushuan, c'est le moins avancé des grands projets
d'Hydro-Québec. Donc, on ne s'en va pas dans un dossier qui est
très avancé et prêt pour des décisions. Et il faut
dire, évidemment, comme je le disais tantôt, que c'est un sujet
qui a été largement et abondamment abordé en commission
parlementaire, en mai dernier. On voulait répondre à la demande
des gens qui sont venus en commission parlementaire. On voulait prendre un
projet-pilote ces 2 là et, ensuite, on verra si on doit
l'élargir à d'autres, mais il faut commencer par un
projet-pilote.
M. Chevrette: Mais on sait qu'il y avait une farce qui circulait
assez allègrement à Hydro-Québec: Quand on voit une
rivière, on y voit des barrages. D'autre part, vous savez que, dans
plusieurs pays du monde, il y a, en même temps qu'on permet des ouvrages
d'envergure ou des barrages du genre, on a aussi, en parallèle, une
politique de protection de certains cours d'eau qu'on dit de type patriarcal.
On a décidé, à ce moment-là, de sauver des
rivières, de les protéger complètement, parce qu'elles
représentent soit une richesse, elles ont quelque chose de particulier
qui sort de l'ordinaire, puis on les protège envers et contre tous,
envers et contre toutes et on les déclare rivières
protégées. Est-ce que le Conseil des ministres a pensé
à cette formule, d'en arriver à une politique pour
protéger les cours d'eau et de ne pas placer... Parce
qu'Hydro-Québec pourrait avoir des projets sur l'ensemble des
rivières du Québec alors qu'il en reste quelques-unes qui
auraient peut-être avantage à être protégées
complètement comme valeur patrimoniale.
Mme Bacon: Mais on n'a pas voulu aller jusque là pour
débuter. Je pense qu'on veut le développement
intégré des rivières. Ça ne veut pas dire le zonage
des rivières. Ce n'est pas ça qu'on veut. Mais on veut voir
comment on peut développer, d'une façon concertée, les
rivières. C'est pour ça qu'il y a le MLCP, Environnement
et Énergie et Ressources en consultation avec HydroQuébec.
Parce qu'il faut regarder la valeur optimale des rivières, le
développement optimal des rivières, mais, tout en... qui ne sont
pas nécessairement un développement. Quand je parle de
développement optimal des rivières, ce n'est pas
nécessairement un barrage, ça peut être autre chose. Et
c'est pour ça qu'on veut cibler 2 dossiers, 2 rivières, avec
Péribonka et Ashuapmushuan, pour mieux cerner... C'est une région
qui s'y prête bien, comme je le disais tantôt. L'Ashuapmushuan,
même avec une dépense de 30 000 000 $, qui est quand même un
montant considérable, n'est pas avancée, comme projet, chez
HydroQuébec, ce qui veut dire que, quels que soient les résultats
de l'étude qu'on entreprendra, ça ne sera pas nocif. Et je ne
voudrais pas que les gens pavoisent dans la région...
M. Chevrette: Non, non, je comprends.
Mme Bacon: ...et disent qu'on plie devant ceux qui étaient
contre et qu'on leur donne raison. Je ne veux pas qu'on dise ça, parce
que c'est ce qui se dit, en ce moment, dans la région.
M. Chevrette: Non, mais ce n'est pas vraiment à ce
niveau-là que mes...
Mme Bacon: Et ce n'est pas ça qu'on fait parce qu'on
laisse encore les possibilités de développement, mais on veut
regarder, faire un développement intégré de nos
rivières. Il faut faire une planification à long terme et il faut
faire aussi un usage, comme je le disais tantôt, optimal de notre milieu
hydrique. Je pense que ça, c'est important. On le fait avec le milieu
terrestre. On le fait, nous, avec les terres. Le plan d'affectation, par
exemple, le schéma d'aménagement. Pourquoi on ne le ferait pas
avec nos rivières? C'est un peu ça qui a présidé
à la décision du Conseil des ministres.
M. Chevrette: C'est parce qu'au Québec, Mme la ministre,
il y a au moins, si ma mémoire est fidèle, 150 réserves
écologiques. Il y a des réserves fauniques. Il y a des parcs de
conservation qu'on ne peut pas toucher. Il y a des parcs
récréatifs qui peuvent avoir de l'aménagement, mais il y a
des parcs de conservation, des réserves fauniques, des réserves
écologiques. Puis, en ce qui concerne nos rivières, nos cours
d'eau, il n'y en a pas de protégés hors de toute main
dévastatrice ou destructrice du milieu naturel. Et c'est bien
évident que ce n'est pas à Hydro-Québec de décider
qu'une rivière ne sera pas harnachée. Ça dépend de
la politique gouvernementale, ça. Je le comprends. Hydro, si elle
pouvait avoir 40 barrages sur tout, mais... alors qu'on sait très bien,
par exemple... Si je le dis, c'est parce que je trouve qu'il y a une certaine
forme d'urgence d'aller vers ça.
Prenons la rivière Saint-Maurice. Il reste encore de la place
pour un barrage. Mais la contestation est mauditement moins forte parce qu'il y
a déjà du harna- chement. Qu'on prenne Péribonka. Il y en
a déjà, du harnachement. Donc, qu'on souhaite faire un
deuxième barrage ou agrandir le bassin de Péribonka puis ne pas
toucher à Natashquan, je trouve ça sage, dans la démarche,
logique, si on veut garder intacts certains cours d'eau. Il en est de
même pour SM 1, SM 2, qui est déjà fait, qui peut
être réaménagé avec un surplus pour SM 3. Si on ne
prend pas vite des orientations là-dessus, on risque d'avoir les plus
beaux cours d'eau qui représentent vraiment une valeur patrimoniale, qui
seront aussi harnachés alors que ça peut être un bien
extraordinaire pour un pays d'avoir la protection, y compris de certains cours
d'eau. On s'est préoccupé beaucoup du terrestre, mais peu de nos
cours d'eau. Et, moi, je suis un de ceux qui préconiseraient
également une politique du milieu aquatique, sinon, on va se ramasser...
Parce qu'un projet ça se justifie toujours, n'importe où, si on
n'a pas une politique de protection des rivières. Et je vais vous
expliquer pourquoi. Dans une récession économique...
Imaginez-vous dans une période de récession économique.
Vous parlez d'un barrage. Tout le monde le veut partout, puis c'est normal.
C'est humain.
Mme Bacon: ...Ashuapmushuan.
M. Chevrette: Non, non, à Ashuapmushuan, peut-être
moins. Mais je pense...
Mme Bacon: II y avait beaucoup de négatif.
M. Chevrette: II y en avait plus sur les concepts d'argent, de
retour d'argent dans le milieu, si j'ai bien compris. On voulait beaucoup plus
un fonds de développement...
Mme Bacon: Régional.
M. Chevrette: ...régional, permanent, renouvelable et
renflouable. C'est plutôt ça que j'avais compris, moi. Comme je
suis certain que c'est dans l'esprit de bien des groupes contestataires pour
d'autres grands projets. Il y a ça aussi. Si ça pouvait donner
100 000 000 $ de plus, le fait de contester, je suis convaincu que
l'écologie en prendrait pour son rhume. Ça, je suis sûr
qu'il y a de ça dans ça. Mais, ceci dit, moi, je me
plaçais au-dessus de ça, parce que je vous avais souligné,
lors de l'étude du plan de développement, d'avoir une politique
pour les cours d'eau pour qu'on puisse en protéger quelques-uns, les
plus beaux, au moins, qui ne sont pas touchés actuellement. Il me semble
qu'on pourrait en arriver à faire une proposition d'une politique
là-dessus pour la reconnaissance de cours d'eau à valeur
patrimoniale, et je trouve que ce serait important.
Mme Bacon: Je serais tentée de dire comme de Gaulle: Je
vous ai entendu, M. Chevrette, parce que...
M. Chevrette: J'aimerais mieux que vous me
disiez: Je vous ai compris.
Mme Bacon: Bien, je vous ai compris, puisque je l'ai fait,
là. Je l'ai recommandé à mes collègues.
M. Chevrette: C'est-à-dire que c'est un projet-pilote.
Mme Bacon: Non, mais il faut commencer par quelque chose de
concret. On ne peut pas travailler dans des choses qui ne sont pas
concrètes. Je pense qu'on travaille dans un dossier qui est concret, qui
va nous apporter des résultats probants.
M. Chevrette: Si vous m'aviez dit, par exemple: On est à
procéder à un inventaire.
Mme Bacon: Mais le concept va être général.
Le concept est général, mais, le développement
intégré des rivières, on va commencer par ces 2
rivières-là.
M. Chevrette: Je pense que, si on voulait aller vers...
Mme Bacon: II faut commencer quelque part.
M. Chevrette: ...une politique de protection des cours d'eau, Mme
la ministre, on procéderait d'abord à l'inventaire de ceux qui ne
sont pas touchés. Puis, à partir de certaines balises, on
fixerait des critères de ceux qui ont une certaine valeur patrimoniale
par rapport à ceux qui n'en ont pas. Au lieu de le faire exclusivement
dans le cadre d'un programme d'Hydro où: «c'est-u»
harnachable? «c'est-u» pas harnachable? Ce n'est pas ça. Les
valeurs ne sont pas les mêmes, ce que je souligne. Je suis sûr de
ça. (14 h 40)
Mme Bacon: Mais, moi, je n'ai jamais été ministre,
M. le Président, du MLCP, mais le député de Joliette doit
savoir que le MLCP a quand même des dossiers importants en ses mains. Et
c'est pour ça que l'apport du MLCP au comité va être
important. Et le MLCP... Non, non. Mon collègue du MLCP est très
heureux...
M. Chevrette: Je ne dirai pas ce que je pense.
Mme Bacon: ...est très heureux de venir siéger
à ce comité-là et d'apporter ses connaissances et les
possibilités du ministère, comme mon collègue du MENVIQ
aussi. À l'occasion, il nous arrivera de consulter HydroQuébec,
mais ce n'est pas Hydro-Québec qui va faire la politique de la
planification ou du développement intégré des
rivières. C'est le gouvernement qui va le faire, donc, par le biais des
3 ministères concernés.
Le Président (M. Gauvin): M. le député.
M. Chevrette: J'ai bien hâte de voir.
Mme Bacon: Je suis très heureuse de voir que le
député de Joliette est tout à fait d'accord avec moi.
M. Chevrette: J'en ai parlé au plan de
développement, madame.
Mme Bacon: Je vous ai entendu; je vous ai compris.
M. Chevrette: Je suis surpris que ça n'aille pas plus loin
que ça. Ce n'était pas un projet-pilote. Moi, je voulais un
inventaire; je voulais véritablement qu'on fasse un listing des cours
d'eau qui n'ont pas encore été...
Mme Bacon: Oui, mais, au MLCP... Je suis certaine, M. le
Président, que le MLCP a ça.
M. Chevrette: Je suis sûr qu'Hydro-Québec, elle, sa
cartographie est toute faite et qu'ils savent partout où ils peuvent
faire des barrages au Québec, de long en large, y compris NBR, en haut,
et plus bas. Je suis convaincu qu'ils ont tout ça. Donc, ce n'est pas...
ce n'est pas ça que je veux savoir...
Mme Bacon: ...pas mal de cartes au ministère de
l'Énergie et des Ressources aussi.
M. Chevrette: Oui, vous en avez pas mal, effectivement.
Ça, je sais ça. Ça pourrait être l'initiative, en
passant, beaucoup plus du ministère de l'Environnement. Ça, je
n'en disconviens pas. L'Environnement, s'il a cru bon de protéger des
réserves écologiques et si les gouvernements ont cru bon de
protéger certains marais, par exemple, les aboiteaux, il me semble qu'on
pourrait également, comme gouvernement, aller du côté des
cours d'eau.
Mme Bacon: C'est une préoccupation du ministère de
l'Environnement, mais je serais tentée de vous dire que, pour une
fois...
M. Chevrette: Je vous dirai que votre message, madame, je l'ai
fait moi-même au ministre de l'Environnement, et c'est vous qui m'arrivez
avec une réponse.
Mme Bacon: Pour une fois qu'Énergie et Ressources prend
les devants sur l'Environnement, il faudrait peut-être au moins nous
donner ça. Mais...
M. Chevrette: ...vous prenez les devants souvent. Il est à
la remorque. C'est lui qui répond à vos demandes.
Mme Bacon: II faut quand même dire que... Moi, j'ai
entièrement confiance que ce qui va sortir de ce comité-là
va être très important pour l'ensemble de nos rivières.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Je formule le voeu que ça se
concrétise, et très sérieusement à part ça
parce que j'y crois fondamentalement.
Création d'un organisme de contrôle en
matière d'énergie
L'autre point. Il y a eu un article que j'ai cru, personnellement, tout
mêlé, ou bien il y a de l'incompréhension. Mais je ne crois
pas que les discussions que nous avons eues au niveau du programme de
développement devaient conduire à ce qui a été dans
les journaux. Donc, je voudrais vous fournir l'opportunité de corriger
cette impression qui se dégage. C'est un article, je crois, de Denis
Lessard, qui dit en substance que vous allez mettre sur pied un genre de
structure remplaçant le BAPE, alors que toute la question qui a
été débattue au niveau du plan de développement,
c'était beaucoup plus d'avoir une commission nationale de
l'énergie, si on peut utiliser l'expression, qui pouvait avoir une
expertise pour faire un contrepoids au fait qu'Hydro-Québec était
la seule à avoir l'expertise lorsqu'elle vient témoigner, et que
cette commission de l'énergie pourrait, pourrait j'ai bien dit
pourrait avoir les pouvoirs ou remplacer... Par exemple, elle fixerait
les tarifs du gaz, mais pourrait fixer aussi les tarifs de
l'hydroélectricité, elle pourrait se prononcer sur
l'opportunité ou la non-opportunité de certains projets, comme
elle pourrait également s'occuper de donner les avis sur l'ampleur d'un
projet ou pas, de sa conformité avec la politique
énergétique des gouvernements. Il me semble que c'était
ça qui s'était dégagé des discussions lors du plan
de développement, alors que cet article-là laisse croire que vous
remplaceriez le rôle spécifique du BAPE en matière
environnementale. Donc, c'est un peu pour vous donner l'opportunité
d'apporter les nuances qui s'imposent par rapport à ça.
Mme Bacon: Écoutez, d'abord, un article qui est
basé sur des confidences on ne sait pas d'où ça
vient ça me laisse toujours un peu perplexe, et c'est là
que commencent les rumeurs, et on connaît la colline parlementaire pour
les rumeurs.
M. Chevrette: ...dans le peuple. C'est ça que je
voulais...
Mme Bacon: Oui, je sais, mais c'est les rumeurs qui circulent sur
la colline parlementaire qui me dérangent un peu plus. Je dois dire que
j'ai formé, il y a quelques années, un groupe-conseil qui
regroupe l'ensemble des représentants de l'industrie de
l'énergie, par exemple, que ce soit le gaz, que ce soit
l'hydroélectricité, que ce soit le pétrole, qui regroupe
aussi les consommateurs, il y a un représentant des consommateurs qui
est là. Et le premier mandat que j'avais donné à ce
groupe-conseil, c'est un mandat par rapport au dossier efficacité
énergétique, ce qui nous a amené à... nous a
donné un bon coup de main, là, sur le dossier efficacité
énergétique que nous avons publié il y a quelque
temps.
Le deuxième mandat que j'ai donné, c'est la gestion
intégrée des ressources. Ça aussi, ça
répondait, je pense, à ce qu'on a entendu souvent en commission
parlementaire et ce que les gens dans la population désiraient avoir.
Ça, c'est terminé, on le publiera bientôt.
J'ai demandé aux gens de rester en place pour répondre
à un troisième mandat. Tout d'abord, je voudrais dire tout de
suite que je ne suis nullement traumatisée par le BAPE. Le BAPE est
là, a été formé pour remplir un certain mandat
suivant les lignes directrices qui lui sont données par le ministre de
l'Environnement. Comme ancienne ministre de l'Environnement, là, je sais
ce que c'est, le BAPE. Mais ça ne me traumatise pas par rapport au
dossier énergétique. Je pense tout de suite qu'il faut que je
dise ça.
Deuxièmement, ça n'empêche pas de répondre
à des besoins que nous avons et de répondre aussi à un
désir que des groupes nous manifestent quand ils viennent nous voir en
commission parlementaire, y compris le député de Joliette. J'ai
regardé ce qui se passe dans les autres provinces. Il y a quelques
régies d'énergie. On y discute de la tarification du gaz, par
exemple, et de l'électricité. On peut regarder au niveau des
«utilities» américaines, il y a des
«commissionners», des commissaires, qui siègent et qui ont,
chacun dans leur expertise, des possibilités de donner des conseils
à l'État. Ce n'est pas composé de parlementaires, c'est
composé de gens qui viennent de différents milieux, avec des
expertises qui sont nécessaires dans le milieu
énergétique.
Ce que j'ai demandé au groupe-conseil, c'est de regarder les
possibilités qu'on trouve un moyen au Québec parce qu'on
nous a reproché souvent, comme parlementaires, vous vous rappelez, on
s'est fait dire qu'on ne connaissait pas ça, deuxièmement, on
s'est fait dire qu'on n'était pas les meilleurs pour remplir le
jugement, pour arriver à atteindre un jugement sur les dossiers
d'Hydro-Québec qui soit juste et efficace, bon, à notre grand
désespoir, mais on se l'est fait dire quand même d'essayer
de trouver un moyen, soit pour analyser les besoins énergétiques
du Québec, soit pour analyser la tarification. Donc, il y aurait la
partie Régie du gaz qui pourrait être transférée
là. Ça peut être une commission, ça peut être
des gens qui étudient les besoins énergétiques, parce
qu'il va falloir débloquer, un jour ou l'autre, sur un grand
débat sur l'énergie. Et le grand débat sur
l'énergie pourrait se faire avec des gens qui feraient partie d'une
structure qui n'est pas composée de parlementaires.
M. Chevrette: Qui aurait l'expertise de l'ensemble des
énergies.
Mme Bacon: C'est ça.
M. Chevrette: Mais, si je vous dis ça, c'est parce qu'il
n'y a pas seulement des gens de l'extérieur qui nous disent cela. Ce
midi, le député de D'Arcy-McGee, je crois, émettait un
communiqué contre à la fois le gouvernement et l'Opposition parce
qu'on favorisait cette forme de régie, entre guillemets, autant nous,
dans nos politiques, que vous, dans votre mandat. Ça prouve que
l'article a déjà induit au moins un parlementaire en erreur,
parce qu'il ne sait même pas... Je savais, de par mes informations, que
ce n'était pas la substitution du BAPE, ça, je le savais,
moi,
Mme Bacon: Pas du tout.
M. Chevrette: Et puis, nous non plus, dans nos politiques. On
favorise une régie, effectivement, pour avoir une expertise qui se place
au-dessus, par exemple, parce qu'ils disent: Hydro-Québec est juge et
partie quand elle vient exposer ses demandes, parce qu'il n'y a pas d'expertise
qu'on retrouve ailleurs. Elle est la seule à l'avoir. La Régie du
gaz ne peut même pas se faire entendre devant la commission parlementaire
quand on parle de tarification d'hydroélectricité. Et on pourrait
avoir un déséquilibre éventuel dans l'octroi
d'augmentations de tarifs, etc., alors qu'une seule régie, qui aurait
l'expertise des 2, pourrait tenir compte de cela, et ça pourrait, en
tout cas, nous, c'est notre point de vue, nous aussi... Et ça n'a pas
pour effet d'abolir, sur le plan environnemental, les structures qui sont
déjà en place. (14 h 50)
Mme Bacon: On pourrait penser, la consultation pourrait
être assurée par des parlementaires, parce qu'on est
quotidiennement en contact avec la population, et les connaissances pourraient
relever davantage d'un organisme indépendant. Il n'y a rien qui
empêche la consultation de se faire par des parlementaires. Je dois vous
dire que, ça, ça rejoint les gens du groupe-conseil. Ça
ressortait de la discussion qu'on a eue, sans tout dévoiler, mais je
préfère, moi, le dévoiler que de le faire faire par
d'autres. Je pense que ça rejoindrait passablement ce qu'on a
discuté en commission parlementaire au printemps et tout ça
pourrait déboucher sur un grand débat sur l'énergie. On a
sorti, comme gouvernement, un document en 1988; ça fait
déjà 5 ans. Je pense qu'on est mûr. Sans remettre en
question la grande valeur de l'hydroélectricité, il y a quand
même des nouvelles formes d'énergie. Qu'on pense aux
éoliennes, qu'on pense au solaire. Sans négliger et je
pense que les gens du nucléaire sont venus nous faire la
démonstration que l'entreprise privée est peut-être capable
d'assurer une certaine continuité sans négliger ça.
Je pense que, ça aussi, ça peut faire partie des discussions,
mais il pourrait y avoir des gens qui seraient consultés. Et
l'entreprise privée nous a démontré qu'elle pouvait
prendre la relève de ça, et il faut garder notre connaissance,
notre «know-how» sur ça. Tout ça pourrait
débloquer, encore une fois, sur un grand débat sur
l'énergie qui pourrait être fait d'ici une année.
M. Chevrette: Je n'aime pas lui faire de la publicité,
mais, voici, vous montrez que ma question, quand même, prenait un certain
sens, ici. Il est dit ceci par le député de D'Arcy-McGee, Robert
Libman: L'idée de la ministre de l'Énergie, Lise Bacon, de mettre
sur pied un nouvel organisme pour contrebalancer le Bureau d'audiences
publiques sur l'environnement, BAPE, est une tentative sournoise de la part du
gouvernement pour renverser les décisions inopportunes ou embarrassantes
du BAPE, a dit aujourd'hui le très célèbre
député de D'Arcy-McGee, Robert Libman. «Le très
célèbre» n'est pas marqué.
Mme Bacon: «Le très célèbre»,
c'est de vous.
M. Chevrette: Mme Bacon a depuis longtemps démontré
du mépris envers le BAPE.
Là, il n'est pas doux pour vous. Et là il nous attaque
tout de suite après: M. Libman a également critiqué le
Parti québécois qui a appuyé la création d'une
telle agence.
Parce qu'on s'est dit favorables, effectivement, en commission
parlementaire et je ne nie pas ce que j'ai avancé à
la création d'une telle commission, de sorte qu'il s'est inspiré,
effectivement, de l'article, et c'est pour ça que je tenais à ce
qu'on puisse au moins rétablir les faits.
Mme Bacon: Ça démontre qu'il n'a rien compris.
M. Chevrette: Ce n'est pas la première fois.
Mme Bacon: Et ça démontre aussi que mon
collègue de l'Environnement a raison de ne pas être inquiet, parce
qu'il connaît très bien la teneur du mandat que j'ai donné
aux membres du groupe-conseil. Il n'est nullement inquiet sur l'avenir du BAPE.
Il n'est nullement inquiet de ce que je peux faire comme ministre de
l'Énergie.
M. Chevrette: D'ailleurs, on n'aurait pas appuyé. ..
Mme Bacon: Non, non.
M. Chevrette: ...une telle démarche, nous autres
mêmes, si c'avait eu pour effet d'éliminer le BAPE qui a un
rôle bien spécifique, bien pointu par rapport à des projets
bien pointus, bien spécifiques. Donc, c'était juste pour remettre
une chose au point.
Mme Bacon: Ce n'est pas mauvais.
M. Chevrette: Ça m'arrive quelquefois d'être
offusqué, un peu. Maintenant...
Mme Bacon: Vous êtes chanceux, vous, on ne dit pas: Vous
êtes irrité. Quand c'est une femme,
on dit: Irritée.
M. Chevrette: Ah, moi, je dis «offusquée», la
même chose. Je ne suis pas sexiste. Ceci dit, je vais passer à un
autre point.
Processus de sélection d'une firme de
communication par Hydro-Québec
J'ai eu la chance de rencontrer des gens qui m'ont parlé de... Ce
n'est pas à Hydro-Québec, en passant; je l'ai su de
l'extérieur d'Hydro, cette fois-ci. C'a été
confirmé de l'intérieur, d'autre part. On sait qu'Hydro est en
train de bâtir des campagnes de publicité pour la vente, par
exemple, de ce qu'on appelle si je peux trouver l'expression exacte
l'installation directe ou le thermostat électronique et qu'il y
aura un contrat assez faramineux de 8 000 000 $ à 10 000 000 $ en
publicité, en communication, de donné.
Il y a eu un appel d'offres de fait près de 6 firmes
à partir de Rosalie. Jusque là, il n'y a rien d'anormal.
Mais ce qu'on nous dit, c'est que le dossier semble depuis le départ
avoir été dédié à National et Marketel.
D'ailleurs, je vous dirai ce qu'on apprend dans ça au cours de la
discussion. National et Marketel n'ont pratiquement jamais fait équipe
pour ce genre de présentation. Après la première phase
d'analyse, peut-être qu'on prévoyait que la concurrence allait
être plus serrée que prévu, le comité de
sélection a été complètement changé,
à l'exception de Roger Dunn, qui est chef du Service d'efficacité
énergétique à Hydro, et de Anne Grenier, du même
service. Aucune des 3 autres personnes n'était présente lors de
la première phase d'analyse. Un des membres du deuxième jury est
un ex-employé de National, M. Robert Benoit, qui est chef du service
Communications commerciales.
Le processus de sélection a été modifié en
cours de route. Après la première sélection de 3 firmes
finalistes, Hydro-Québec a décidé de qualifier quand
même les 3 autres firmes non retenues au départ à la suite
de pressions exercées par une des firmes non retenues initialement. Et,
dans une lettre adressée aux 6 firmes, Hydro-Québec a
demandé de répondre à 4 questions spécifiques,
indiquant ainsi à certaines des firmes où elles devaient
améliorer leur présentation. Une grille d'analyse a
été diffusée à toutes les entreprises sur laquelle,
contrairement aux déclarations précédentes, le budget
obtenait 25 % des points dans la grille d'analyse. Jusque là, le budget
n'était fourni qu'à titre indicatif puisque le projet de la firme
de gestion n'était pas connu. Donc, chaque firme de communication
établissait un coût pour sa propre approche de communication et
non celle, finale, qui devait être retenue pour la firme de gestion.
Donc, la question du budget est tout à fait inopportune ils ont
utilisé l'expression anglaise «irrelevant», ça veut
dire qui n'avait aucune pertinence; ma traduction n'est pas si mal
puisque, là, on ne pouvait pas vraiment comparer les budgets entre
eux.
Une semaine avant l'annonce officielle, soit au moment même
où les présentations verbales étaient effectuées,
après avoir été retenue par Rosalie et choisie ensuite
officiellement comme finaliste, Marketel s'est désistée d'un
autre contrat, parce que... elle en avait plein... elle l'avait. Donc, il n'y
avait pas d'avocat extérieur pour surveiller le processus, rien. Et
ça va rapporter au moins 8 000 000 $ à 10 000 000 $. Et ça
ne crée aucun emploi en région, contrairement à ce que...
aux approches des firmes qui avaient des consortiums. Est-ce que vous avez
été mise au courant? Parce que mes informations me disent que
vous étiez en désaccord.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Bacon: Moi, je dois dire que je viens de suivre avec beaucoup
d'intérêt ce que vient de me dire le député de
Joliette, M. le Président. Je ne suis nullement au courant de ce
dossier-là. Je trouve ça extraordinaire de suivre ça par
le biais du député de Joliette. Je me tiens loin de ces
choses-là, autant que possible, depuis que je suis ministre de
l'Énergie et des Ressources. Alors, je ne sais ce qui se passe. Je ne
sais pas ce qui s'est passé. Je comprends qu'il puisse y avoir des gens
qui vont voir le député de Joliette, mais ils ne viennent pas me
voir.
M. Chevrette: Comme ministre de tutelle.
Mme Bacon: Ah, non! Pas du tout. Je ne touche pas à
ça.
M. Chevrette: Non, mais, si on vous rapporte une anomalie dans
l'octroi de contrats et de...
Mme Bacon: II peut arriver que des gens soient mécontents,
qu'ils téléphonent à mon cabinet, et ils sont
référés immédiatement à Hydro-Québec.
On ne touche pas à ça.
M. Chevrette: Mais, même si vous ne touchez pas à
ça, est-ce que votre rôle, comme ministre de tutelle c'est
un peu ça que vous êtes, vous êtes ministre tuteur
d'Hydro-Québec si on est capable de vous faire la preuve qu'un
contrat de 8 000 000 $ à 10 000 000$... C'est beaucoup, en
communication, 8 000 000 $ à 10 000 000 $, même si c'est sur un
contrat de 3 ou 4 ans, c'est quand même beaucoup. Est-ce que vous allez
prendre au moins l'engagement de clarifier ce dossier, s'il est exact, par
exemple, que le comité de sélection a changé en cours de
route?
Mme Bacon: Ces dossiers-là, habituellement, sont
étudiés aussi au conseil d'administration. S'il y avait vraiment
quelqu'un de mécontent qui nous fait signe, mon sous-ministre
siège au comité d'administration, on envoie une note au conseil
d'administration pour en rediscuter là.
M. Chevrette: Votre sous-ministre.
Mme Bacon: Ce n'est pas moi... La seule directive que je donne
à Hydro-Québec, si je peux m'en permettre, parce qu'on a
seulement un pouvoir d'information, et non de direction, c'est d'essayer
d'être d'abord «contenu québécois», autant que
possible, dans les achats qu'ils font de biens et services, les frais de biens
et services. D'abord: achats chez nous. Deuxièmement, de demander
à Hydro-Québec d'essayer de répartir, autant que possible
parce qu'on sait qu'on traverse une période difficile; la
période est difficile pour toutes les firmes, que ce soit communication,
que ce soient des firmes d'ingénieurs, que ce soient d'architectes, ou
autres, tout le monde a besoin de gagner sa vie d'essayer de
répartir, autant que possible, leurs contrats sur l'ensemble des firmes
que nous possédons au Québec, qui ont, évidemment, une
possibilité de remplir la mission qui est confiée par
Hydro-Québec. C'est la seule ligne de direction que je peux donner. Mais
de là à dire: Choisir une firme par rapport à une autre,
je ne peux pas faire ça avec Hydro-Québec.
M. Chevrette: Mais, si... (15 heures)
Mme Bacon: C'est évident que, si quelqu'un nous appelle
parce que s'ils vous appellent, ils peuvent nous appeler on
transfère ça au président. Moi, je sensibilise le
président en disant: Untel a téléphoné, n'est pas
content, peux-tu regarder ça? Rendu là, c'est fini. Et lui,
ensuite, peut me dire: Ma mission est accomplie, j'ai regardé le
dossier. Mais de là à entrer dans les choix, je me suis toujours
tenue loin de ça.
M. Chevrette: Étant donné que c'est le
président lui-même qui a fait pression pour changer, j'ai cru bon
de m'adresser à vous d'abord. Parce que M. Drouin lui-même est
intervenu dans le présent dossier. Donc, j'ai
préféré que ça soit vous qui soyez celle qui va
demander la révision, parce que le président je ne l'ai
pas dit tantôt, mais là je vous le dis est intervenu
lui-même dans ce dossier, ce qui est une anomalie.
Mme Bacon: Dans les choix?
M. Chevrette: Non, il est intervenu dans le dossier pour changer
le processus, de sorte que si le président est intervenu, vous
comprendrez que m'adresser à lui, il va justifier sa prise de
décision; d'autant plus qu'on justifie tout à Hydro.
Mme Bacon: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Mais c'est parce qu'il y a quelques personnages qui
ont siégé là-dessus et quand je vous ai dit tantôt:
II y a un ancien de National qui siège, il y a un ancien de Marketel qui
est aussi... Il y a un M. Duval, qui était votre chef des communications
du PLQ en 1989...
Mme Bacon: Lequel, ça?
M. Chevrette: ...durant les élections. M. Duval. Puis il y
a également un M. Morrow, André. Ça vous dit de quoi?
Une voix: Le jovialiste? Mme Bacon: Non. M. Chevrette:
Non. Non, non. Mme Bacon: M-o-r-r-o-w.
M. Chevrette: Madame a bien compris c'est qui. Donc,
j'apprécierais grandement que vous puissiez me faire le portrait de ce
dossier dans les meilleurs délais. Ce qui est anormal, c'est que le
comité de gestion qui contrôle le travail de la firme de
communications qui serait engagée siège sur le comité. On
sait que la compagnie de gestion, elle, elle a un contrat de 200 000 000 $ et
quelques. Les communications, qui vont travailler avec le comité de
gestion, eux, c'est un contrat de 8 000 000 $. Ils ont choisi, à toutes
fins pratiques, leur partenaire; alors, le concours devient un peu plus bidon.
Même s'ils n'ont pas le droit de vote dans les faits, tu te ramasses 3 du
comité de gestion, avec 2 d'Hydro-Québec, et c'est un consortium
créé pour les besoins de la cause. Je voudrais qu'on voie clair
dans ça et qu'on justifie la présence des autres sur le
comité de sélection finale.
Mme Bacon: On pourrait demander des informations au
président.
M. Chevrette: Et comme ça ne crée pas d'emplois en
région, ce n'est pas ce que vous leur avez demandé, en plus. Vous
leur avez donné comme directive qu'il y ait des retombées en
création d'emplois dans les régions et il n'y en a aucune dans ce
projet-là. C'est pour ça que je disais... C'est sans doute
pourquoi on ne vous a pas mise au courant, parce que c'est contraire à
vos directives.
Mme Bacon: Non, c'est parce que je veux quand même que les
gens en profitent. On dit qu'Hydro-Québec c'est quand même, sur le
plan économique, un outil important je reviens à
ça, à ce que je disais ce matin...
M. Chevrette: C'est sûr.
Mme Bacon: ...et c'est normal que la ministre de l'Énergie
et des Ressources dise à Hydro-Québec de faire profiter
l'ensemble des Québécois.
M. Chevrette: Mais je ne vous dis pas...
Mme Bacon: Donc, en région comme à
Montréal
ou à Québec.
M. Chevrette: Je ne vous reproche pas de ne pas être au
courant, madame.
Mme Bacon: Non, non.
M. Chevrette: C'est parce que...
Mme Bacon: Non, non, mais je ne peux pas, là... je ne peux
pas suivre ça.
M. Chevrette: ...autant à l'interne qu'à l'externe,
on est complètement déboussolés de la façon dont on
a procédé.
Mme Bacon: Je vais demander...
M. Chevrette: C'est contraire aux directives. Et j'aimerais bien
savoir également pourquoi on a changé le processus de
sélection. Il y a un manque d'éthique vis-à-vis de ceux
qui se prêtent à ces concours.
Mme Bacon: Non. Je vais demander, M. le Président, au
président, M. Drouin, de me donner de l'information là-dessus, je
ne l'ai pas.
M. Chevrette: Bien, mais je trouvais ça important
d'aborder ce petit dossier-là qui, quand même, touche beaucoup de
millions de dollars et qui touche à nos régions du
Québec.
Engagements financiers Août 1990
Vous parliez de contenu québécois. Je vais tout de suite
aller voir un engagement financier à contenu québécois,
parce que vous m'avez ouvert la porte pour au moins faire une embardée
sur les engagements.
Mme Bacon: Quel mois?
Le Président (M. Forget): Voici, M. le
député de Joliette, il faudrait s'entendre. Est-ce qu'on s'en
va...
M. Chevrette: Non, non. On s'est arrangés
là-dessus, M. le Président.
Le Président (M. Forget): O.K. D'accord.
M. Chevrette: Ne vous arrangez pas pour que je prenne...
Le Président (M. Forget): Non, non, non.
M. Chevrette: ...la mouche, là.
Le Président (M. Forget): O.K. D'accord.
Mme Bacon: Pourvu que vous me disiez dans quel mois que je me
retrouve dans mon cahier.
Le Président (M. Forget): Oui, dans quel mois?
M. Chevrette: Oui. Je vais vous donner le mois. Je vais vous
donner le numéro, madame. Soyez sans... Ça a bien
fonctionné depuis le matin?
Mme Bacon: Oui. Ah oui!
Le Président (M. Forget): O.K. D'accord.
M. Chevrette: Bon.
Le Président (M. Forget): Parfait!
Mme Bacon: Je comprends...
Le Président (M. Forget): Non, non, pas de
problème.
Mme Bacon: ...on vous a laissé faire!
Le Président (M. Forget): Très bien, M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Merci, monsieur.
Mme Bacon: Quand on vous laisse faire, ça fonctionne
bien.
M. Chevrette: Engagement 169, août 1990, et engagement 176,
août 1990 également.
Mme Bacon: C'est Terres ou...
M. Chevrette: Le secteur, vous voulez savoir? C'est Terres, 169,
en tout cas.
Mme Bacon: L'engagement 169, Terres. M. Chevrette:
Administration, 176. Le Président (M. Forget): Mme la
ministre. Mme Bacon: Je cherche, je cherche.
M. Chevrette: J'ai fait l'embardée tout de suite à
cause du contenu québécois.
Mme Bacon: O.K. Engagement 176, Contrat négocié.
C'est ça.
Le Président (M. Forget): C'est 169, le premier, ou 176?
N'importe quel; en tout cas, ça ne dérange rien.
M. Chevrette: Oui, mais peu importe. La question, vous
comprendrez que c'est le contenu
québécois là.
Mme Bacon: Oui. Engagement 176, si on revient...
M. Chevrette: O.K.
Mme Bacon: ...c'est un placement publicitaire dans le livre
«The Best of Canada». On voulait faire la promotion à
l'extérieur du Québec du potentiel économique des
ressources forestières, minières et énergétiques du
territoire et mettre en avant-plan auprès des futurs investisseurs la
richesse et le savoir-faire du Québec. C'est un livre qui a
été tiré à 50 000 exemplaires, dont la
clientèle se situait principalement auprès des décideurs
économiques à l'étranger.
M. Chevrette: II n'y a aucune revue québécoise
anglophone qui pouvait faire l'objet d'un contrat? Pourquoi une rubrique de
Toronto?
Mme Bacon: M. le sous-ministre va vous répondre à
ça.
M. Geoffnon (François): Ça avait une diffusion dans
un créneau de marché particulier qui nous intéressait.
M. Chevrette: Je ne comprends pas.
Le Président (M. Forget): Je vous demanderais tout
simplement de bien enregistrer votre nom.
Mme Bacon: M. Geoffrion.
M. Geoffrion: François Geoffrion, sous-ministre.
Le Président (M. Forget): Parfait, monsieur.
M. Chevrette: Répétez parce que je n'ai pas
compris.
M. Geoffrion: C'est une question de diffusion dans un
créneau de marché qui nous intéressait, où il y
avait beaucoup de décideurs, normalement, et le fait que c'était
une revue promotionnelle de l'ensemble canadien, c'était
intéressant aussi.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez fait des publications pour
promouvoir le potentiel économique des ressources forestières et
minières du Québec par un contenu québécois
à l'extérieur du Québec?
M. Geoffrion: On fait des placements régulièrement
dans différentes revues. Certaines sont sûrement diffusées
à l'occasion à l'extérieur du Québec. Celle qui me
vient le plus vite à l'esprit, c'est Forces, par exemple. On
va régulièrement selon les thématiques de la revue,
puis c'est une revue qui a quand même une bonne circulation dans le
milieu des décideurs, pas seulement au Québec. C'est du haut de
gamme; c'est un peu le même créneau que l'autre.
M. Chevrette: Est-ce que tu avais une question? M. St-Roch:
C'était pointu comme publicité? M. Geoffrion: Oui. M.
Chevrette: L'engagement 169.
Mme Bacon: L'engagement 169, c'est un appel de soumissions.
M. Chevrette: Comté de Louis-Hébert à part
de ça!
Mme Bacon: M. Guy Morneau, le sous-ministre adjoint aux Terres,
va vous répondre là-dessus.
Le Président (M. Forget): Alors, si vous voulez vous
identifier.
M. Morneau (Guy): Guy Morneau, sous-ministre, secteur Terres.
C'est pour entretenir un équipement qui date des années 1978. Il
n'y a plus aucun fournisseur dans la région de Québec ou de
Montréal qui veut travailler là-dessus. Le seul qui a consenti
à venir, puis à entretenir ce vieil équipement-là,
c'est Intergraph, de Calgary, qui avait fait cet ordinateur-là en 1978.
Depuis ce temps-là, on l'a remplacé, parce qu'il coûtait
effectivement très cher à entretenir. Je pense qu'en 1991 on a
changé le système.
M. Chevrette: Pour 6 mois, ça coûte cher.
M. Morneau: Pardon?
M. Chevrette: Pour 6 mois ça a coûté
cher.
M. Morneau: C'est pour l'année ça, mais ça
fait 12 ans qu'on l'entretient, le système.
M. Chevrette: Non, mais c'est en août 1990 que vous avez
déboursé 61 000 $.
M. Morneau: C'est ça, c'est pour l'entretien annuel de cet
équipement-là. Et je pense qu'en 1991 ou en 1992...
M. Chevrette: Donc, en 1991, on va voir un engagement financier
de changement...
M. Morneau: Pour acheter des ordinateurs, effectivement.
M. Chevrette: Et comme ça a changé là...
Albert
a créé son propre ministère entre-temps, on ne le
verra pas ici.
M. Morneau: Ce n'était pas sous l'égide des
Forêts ça, dans le secteur Forêts, c'est à la
cartographie.
M. Chevrette: C'est à la cartographie? M. Morneau:
C'est ça.
M. Chevrette: O.K. C'est parce que je voyais en filigrane
certaines données... (15 h 10)
M. Morneau: C'est des cartes.
M. Chevrette: Pardon?
M. Morneau: C'est des cartes.
M. Chevrette: O.K. Plus systématiquement, on va y aller
sur les engagements financiers parce qu'il y en a un joyeux paquet. Je vais y
aller plus systématiquement, probablement en en éliminant un bon
paquet en cours de route parce que, chaque fois qu'il y a un petit papier
jaune, c'est une question. Puis, vous voyez la liasse qu'il y a là. Tout
d'abord...
Mme Bacon: Moi, c'est des petits papiers verts.
M. Chevrette: L'engagement 169 est fait. L'engagement 170.
Le Président (M. Forget): Toujours dans le mois
d'août.
M. Chevrette: Août 1990.
Le Président (M. Forget): Août 1990, c'est
ça.
M. Chevrette: Secteur Terres, oui.
Mme Bacon: Ça, c'était un appel de propositions
avec prix pour des photographies aériennes. Le contrat a
été accordé à la firme ayant le plus haut pointage
lors de l'évaluation des offres d'appel de candidatures.
M. Chevrette: Ça, on va avoir ça souvent. Mme
Bacon: Oui.
M. Chevrette: J'aimerais ça qu'on explique ça tout
de suite, ça va peut-être en éviter un joyeux paquet.
Est-ce que le pointage... Quelle proportion le pointage par rapport au prix,
par exemple? Parce qu'on voit ça souvent, c'est le pointage qui
décide de l'octroi de la soumission au lieu du prix. Il y a souvent une
soumission qui est plus basse, puis le pointage est inférieur; donc, il
ne l'a pas. Voulez-vous m'expliquer ça?
Mme Bacon: M. Geoffrion va vous expliquer ça ou M.
Morneau.
M. Morneau: Je pourrais vous expliquer la question des
photographies aériennes, comment est-ce qu'on procède.
Dépendamment des années, il y a 2, 3 ou 4 fournisseurs qui
offrent ce service-là. En début d'année financière,
ils proposent une offre de service, tous et chacun, pour faire des contrats de
photographies aériennes. Il y a un tarif pour ces actes-là qui
est approuvé par le Conseil du trésor à tous les ans, qui
est indexé. La façon de choisir, c'est... Bien sûr, il y a
des critères: c'est la valeur des honoraires, la disponibilité
des avions, l'organisation du fournisseur, l'expérience
spécifique du fournisseur dans la prise de photographies
aériennes et les connaissances ou particularités du personnel
technique assigné à bord de ces appareils pour manoeuvrer les
appareils.
Alors, règle générale, un certain nombre de
critères sont appréciés au départ, ils ne changent
pas: l'organisation du fournisseur, l'équipe de spécialistes. Le
seul vrai critère qui fait des variations, c'est le pourcentage de la
valeur des honoraires qui ont été donnés puis le nombre
d'appareils et la disponibilité des appareils, de sorte que la
mécanique d'adjudication des contrats en matière de photographies
aériennes a une seule finalité, c'est d'essayer de
répartir au prorata du nombre des avions la nature des contrats qu'on
peut avoir à faire.
Alors, nous, ce qu'on fait, c'est qu'à ce moment-là, quand
on a besoin... Parce que la période de prise de vues aériennes
est très courte. Il faut attendre que la neige soit fondue, puis il faut
prendre des photos avant que les feuilles soient dans les arbres. Et il faut
qu'on le fasse dans des conditions climatiques excellentes: pas de nuages, pas
de pression barométrique plus élevée qu'un certain
standard pour ne pas fausser les résultats. Donc, on donne beaucoup de
contrats pendant une période intensive. Cette façon de
procéder, c'est qu'on appelle, à ce moment-là, selon ces
critères-là, compte tenu de la valeur des honoraires qu'on a
déjà donnés à contrat, parce qu'on est le seul
fournisseur, au nom de l'appareil gouvernemental, à donner ce service
spécialisé. Dépendamment de la disponibilité et de
la valeur des honoraires que les firmes ont eus récemment, au cours des
dernières années, c'est comme ça qu'on adjuge les
contrats.
Le bilan qu'on peut en faire, après 1, 2, 3 ans, c'est que tout
le monde a à peu près la même valeur par avion en
honoraires pour les contrats de photographies aériennes.
Alors, vite dit, vite fait, là, on pourrait résumer ainsi.
Donc, il n'y a pas de prix comme tel, c'est un tarif qui a été
approuvé par le gouvernement, accepté par les fournisseurs.
M. Chevrette: Oui. Vous avez décidé que Aéro
Photo n'était pas conforme.
M. Morneau: Non. Aéro Photo, le seul problème
dans ce cas-là, quand on a eu besoin de ce service-là,
Aéro Photo et l'autre n'avaient pas d'avions disponibles pour faire le
contrat. Il en restait rien qu'un qui était disponible.
M. Chevrette: Donc, ce n'est pas la question du pointage.
M. Morneau: Non.
M. Chevrette: C'est une question de disponibilité.
M. Morneau: De disponibilité d'appareil.
M. Chevrette: Pourquoi vous écrivez que c'est le
pointage?
M. Morneau: C'est parce qu'il y a une erreur sur le papier, qui
est marquée là. La raison, c'est effectivement. .. Je peux vous
déposer le rapport du jury qui dit: non-disponibilité de
l'appareil.
M. Chevrette: C'est la même chose pour Photosur
Géomat?
M. Morneau: L'autre aussi. Exact.
M. Chevrette: Parce que le pointage est inférieur à
Hauts-Monts.
M. Morneau: Exact. Celui qui l'a obtenu, c'est le seul qui avait
des avions disponibles à ce moment-là.
M. Chevrette: Ce serait bien plus simple d'écrire
ça.
M. Morneau: C'est ça qui aurait dû être
écrit, effectivement. Mais c'est comme je vous le dis: à toutes
les fois qu'on fait un appel de service, on appelle toujours les 3
fournisseurs. L'ordre d'appel, c'est dépen-damment des honoraires qui
ont été perçus dans le passé ou des mandats en
cours et la disponibilité des avions. On ne peut pas présumer la
disponibilité des avions, ils ne travaillent pas tous pour le
gouvernement. On l'appelle, puis on dit: Bon, bien, on aurait un contrat
à donner en Gaspésie pour aller faire de la photo...
M. Chevrette: Oui, mais c'est parce que vous nous induisez en
erreur...
M. Morneau: Parce que, en fait...
M. Chevrette: ...en les disant non conformes. Ils sont conformes,
mais ils ne peuvent pas le réaliser.
M. Morneau: C'est un fait que sur...
M. Chevrette: C'est une incapacité de remplir...
M. Morneau: De livrer le mandat, effectivement. Alors, il y a une
erreur dans ce document, parce que ces firmes-là sont qualifiées,
elles sont toutes admises. Au moment où on a fait un appel d'offres pour
aller rendre un service dans ce coin-là, il n'y avait pas d'avion
disponible pour les 2 autres. Donc, on a été obligés de se
rabattre sur le troisième même s'il était, en termes
qualificatifs, moins élevé que les autres.
M. Chevrette: Je vous félicite de votre franchise.
Engagement 171, je n'ai pas de question.
Engagement 172. Appel de candidatures. Soumission demandée: 1.
Soumission reçue: 1. Un beau gros contrat, ça. Il y a beaucoup
d'appels d'offres. C'est de l'arpentage à part de ça.
Mme Bacon: M. Morneau va répondre à ça.
M. Chevrette: II y en a beaucoup qui sont en chômage,
même depuis 1990. Pourquoi en avoir demandé une seule?
M. Morneau: C'est parce que c'est une disposition du
règlement dont on a convenu avec le ministère des
Approvisionnements et Services: quand on fait la délimitation entre les
terres privées et les terres publiques, on présume que tous les
fournisseurs inscrits au fichier, qui ont le qualificatif
d'arpenteur-géomètre, sont capables de remplir le mandat. Quand
on demande de rétablir une ligne, par exemple, de canton, il faut
transmettre au fournisseur une somme assez impressionnante de documents,
d'anciens plans, de nouveaux plans et tout ce qui a été fait
comme travaux d'arpentage à l'époque. Alors, à ce
moment-là, on appelle le fichier des fournisseurs et le fichier des
fournisseurs réfère un seul nom. À ce moment-là, on
négocie avec ce fournisseur-là le prix sur la base
d'expérience qu'on connaît pour faire ces travaux-là. Il y
a un tarif prévu...
M. Chevrette: Bien oui, mais c'est contraire à toute
possibilité d'offre de services, ça.
M. Morneau: En autant, comme je vous le dis, que c'est un contrat
régional, sous-régional de moins...
M. Chevrette: Oui, mais même régional, il n'y a pas
seulement...
M. Morneau: ...de moins de 50 000 $.
M. Chevrette: ...une firme d'arpenteurs dans la région du
SaguenayLac-Saint-Jean.
M. Morneau: Pardon?
M. Chevrette: II n'y a pas seulement une firme d'arpenteurs.
M. Morneau: Non, mais le mode d'adjudication
ou le mode de sélection qui est réglementé par le
MAS autorise cette pratique-Ià en disant: Plutôt que d'avoir
à faire photocopier auprès de 10 fournisseurs ou 5 fournisseurs
une quantité incroyable de documents, on s'en remet au fichier des
fournisseurs qui nous réfère un nom, «that is
it»!
M. Chevrette: Oui, mais le fichier des fournisseurs,
là...
M. Morneau: Oui.
M. Chevrette: ...ça pourrait tomber... l'esprit de tout le
fichier des fournisseurs, là, c'est... À un moment donné,
ils tiennent compte des travaux faits par un... Dans la même
année, par exemple, un type pourrait avoir eu tous les contrats,
là. Ça ne marche pas, ça; ce n'est pas ça qui est
du tout l'esprit... Ce qu'on nous a expliqué, nous autres, quand on va
visiter le fichier central, là, ce n'est pas ça qu'ils nous
disent.
M. Morneau: Exact. Tout le...
M. Chevrette: Ils nous disent qu'il y a des données
d'entrées dans le fichier central et puis, à un moment
donné, le même qui a bénéficié,
déjà, de 3 sorties au hasard, là...
M. Morneau: Hum, hum.
M. Chevrette: ...il est écarté par la machine,
justement...
M. Morneau: Exact.
M. Chevrette: ...parce qu'il en a eu.
M. Morneau: Exact.
M. Chevrette: Dans ce cas précis, êtes-vous capable
de me dire que ce bonhomme-là n'avait pas eu de contrats avant et que
d'autres... ou il en avait eu et d'autres n'en avaient pas eu?
M. Morneau: Quand on fait un appel au fichier des fournisseurs,
le fichier des fournisseurs, lui, tient compte des demandes que j'ai
reçues de tous les ministères pour ce genre de contrat ou ce
genre d'activité, dans cette spécialité-là.
M. Chevrette: Ah, écoutez...
M. Morneau: Alors...
M. Chevrette: ...une ligne de canton, là...
M. Morneau: Non, mais dans la spécialité...
M. Chevrette: ...si une firme d'arpenteurs
géomètres n'est pas capable de faire ça, là...
M. Morneau: ...dans la spécialité «arpentage
de limitation», là. Alors, à ce moment-là, s'il a
reçu des appels ou des offres, si son nom a été
référé à d'autres ministères au cours des
derniers mois, il n'est pas référé dans la
séquence; c'est toujours les gens qui n'ont pas été
appelés qui descendent, là. Alors, nous, on prend le premier qui
sort, celui qu'ils nous réfèrent, et on négocie avec lui
directement.
M. Chevrette: Ça m'apparaît incorrect par rapport au
mandat reçu par Rosalie.
M. Morneau: Moi, je peux vous dire que c'est la
réglementation du MAS, M. le député, et c'est avec
celle-là qu'on vit.
M. Chevrette: Donc, vous me dites: Si tu veux taper, là,
va taper sur le MAS.
Une voix: Bien oui.
M. Morneau: Ce n'est pas nécessairement une question de
«tapage», là. Disons que la réglementation du MAS
pour un appel sous-régional, dans ce type de contrats-là et pour
cette fin-là, le fichier ne réfère qu'un seul nom. Et vous
le prenez, ce n'est pas négociable. Il faut s'entendre avec. Si on ne
s'entend pas sur le prix... Mettons qu'on évaluerait que la job vaut
à peu près 50 000 $ et que lui, du fait qu'il est le seul, nous
demanderait 100 000 $, on a la possibilité de refuser, et, à ce
moment-là, de dire: On ne s'entend pas sur le prix, c'est 2 fois ce
qu'on a comme tarif, habituellement, pour ce genre de mandat. Alors, on demande
un autre nom au MAS, à ce moment-là. Mais c'est toujours sur des
contrats sous-régionaux de moins de 50 000 $. En haut de 50 000 $,
à ce moment-là, on y va sur invitation, là, pour au moins
3 ou 5 des fournisseurs.
M. Chevrette: Ça veut dire que si tu es
«chum»...
M. Morneau: II n'y a pas de «chum» là-dedans,
M. le député, parce que les gens sont inscrits au fichier des
fournisseurs selon une séquence et une qualification à des
niveaux. Alors, le niveau 1, par exemple, c'est entre 0 $ et 50 000 $. Il y a
peut-être 20 firmes, 30 firmes, 40 firmes qui sont invitées. Dans
la région, les firmes qui sont là sont appelées à
tour de rôle, elles sont référées pour des mandats
ministériels à tour de rôle. Il n'y a pas de... C'est un
peu, comme je vous l'ai dit, le hasard ou l'ordre de séquence d'appel.
Il n'y a aucune intervention, j'allais dire, pour aller viser des
individus.
M. Chevrette: Donc, si on va visiter le dossier de monsieur... Je
vais vous donner un exemple, là. (15 h 20)
M. Morneau: Vous pouvez appeler au MAS et demander le dossier de
M. Fortin, demander quand il a été appelé.
M. Chevrette: M. Fortin, est-ce qu'il en a eu avant, est-ce qu'il
en a eu après?
M. Morneau: Ils pourraient vous répondre, à ce
moment-là.
M. Chevrette: D'accord.
M. Morneau: Et vous pouvez être certain que quand ils ont
référé M. Fortin, c'était à son tour
d'être référé pour une éventuelle demande de
candidature.
M. Chevrette: Et dans le cas du 173, vous allez me donner la
même réponse, je suppose?
M. Morneau: Même réponse. Je vais le
vérifier, là. C'est toujours ça. Tous les contrats
d'arpentage, de délimitation de terres privées ou de
renouvellement de ligne de canton, quand c'est moins que 50 000 $, la
durée du contrat, l'offre qu'on évalue, à ce
moment-là, le mode de sollicitation, c'est celui que le MAS nous oblige.
Pour des raisons bien évidentes, M. le député; comme je
vous le dis, ça ne donnerait rien de mettre en compétition du
monde sur une liasse de documents. Ils sont tous capables de le faire. Tracer
une ligne d'arpentage quand vous êtes arpenteur-géomètre,
c'est votre métier et votre spécialité.
M. Chevrette: Une ligne d'arpentage dans le canton de Labrecque
vaut 28 000 $ et une ligne d'arpentage dans le canton de Hackett vaut 25 000
$.
M. Morneau: Elle peut valoir plus cher, dépendant de la
longueur de la ligne.
M. Chevrette: Tout est basé sur la longueur.
M. Morneau: Entre autres, il y a la longueur de la ligne. Si vous
êtes dans le bois et qu'il faut que vous rouvriez 10 pi de large tout le
long pendant 2 mi ou 3 mi, ce n'est pas le même prix pour
l'arpenteur.
M. Chevrette: Et c'est tant du mille? C'est quoi?
M. Morneau: II y a un tarif horaire pour les travaux
d'arpentage...
M. Chevrette: Fixé par qui?
M. Morneau: Pardon? Il y a un règlement, je pense, sur les
services professionnels qui fixe les tarifs qu'on paie aux arpenteurs.
M. Chevrette: Fixés par qui?
M. Morneau: Pardon?
M. Chevrette: Par le MAS?
M. Morneau: C'est fait par le Conseil du trésor.
M. Chevrette: Le Conseil du trésor.
M. Morneau: Je peux vous donner la référence
précise, à un moment donné. J'ai ça ici.
M. Chevrette: Par le Trésor. Il doit être beau, le
règlement.
M. Morneau: II y a un règlement qui fixe les honoraires
à payer à certains professionnels: les architectes, les
ingénieurs, les arpenteurs-géomètres. C'est dans ce
règlement-là. J'essaie de trouver la référence
précise et je vais vous la donner avec plaisir.
M. Chevrette: À votre connaissance... Vous avez l'air
à jouer dans ça souvent.
M. Morneau: Par la force des choses, oui.
M. Chevrette: Je ne vous ai pas demandé les raisons.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Mais par la force des choses, par exemple, est-ce
que c'est le même règlement pour l'octroi de la supervision des
travaux d'un HLM, par exemple?
M. Morneau: Je ne peux pas vous dire, si on parle de travaux de
construction. Nous, on parle, à ce moment-là, de services
professionnels.
M. Chevrette: Honoraires professionnels.
M. Morneau: C'est ça. Alors, c'est le règlement ou
le CT. 181500 du 7 octobre 1992.
M. Chevrette: CT. 181500.
M. Morneau: CT. 181500. Vous vous en allez, à ce
moment-là, à l'Annexe I où on parle du tarif pour les
arpenteurs-géomètres. Il y a des seniors, il y a des
intermédiaires, il y a des juniors, il y a des chefs d'équipe, il
y a des chaîneurs, il y a des journaliers, il y a des bûcherons.
Tout ça est marqué là-dedans. C'est à partir de
ça qu'on évalue la charge ou le montant du contrat et on
réussit, règle générale, à s'entendre assez
bien avec les arpenteurs qui nous sont référés. Et
lorsqu'un individu est en dehors de ces barèmes-là, à ce
moment-là, on lui dit: On ne pourra pas s'entendre.
M. Chevrette: Ça peut varier, à votre
connaissance... Le tarif ne doit pas varier gros, dans ce cas-là.
C'est 2000 $ ou 3000 $ tout le temps?
M. Morneau: Ça dépend. Quand on est dans le
latéral de l'eau, ça peut être long. Quand on est dans une
ligne de canton aussi.
M. Chevrette: Si je lis 175, ça coûte pas mal plus
cher à Hull.
M. Morneau: Pardon?
M. Chevrette: C'est parce que les cantons sont plus grands?
M. Morneau: Ça dépend de la job qu'il y a à
faire, si vous me permettez l'expression. Il y a des fois que c'est arpenter
des lots intramunicipaux qu'on avait à vendre. Alors, là, des
fois, il y a des problématiques foncières plus lourdes. À
ce moment-là, il faut qu'ils étudient un petit peu plus
longtemps. Si la masse de documents qu'il y a à consulter... et qu'ils
ne retrouvent pas aucun vestige d'arpentage... Il y en a, des fois, qui datent
de 1830, de 1890 et 1910. Quand vous cherchez un arbre plaqué et que
vous ne le retrouvez pas, ça va mal. Il faut que vous refassiez un
cheminement accroché au système géodésique pour
être capable de rasseoir l'opinion qui avait été faite par
le prédécesseur en 1930.
M. Chevrette: Le litige qui existait entre Énergie et
Ressources et les Forêts concernant les lots intramunicipaux, est-ce que
c'est réglé, ça?
M. Morneau: À ma connaissance, il n'y a jamais eu de
litige sur les lots intramunicipaux.
M. Chevrette: Ça dépendait de qui on questionnait,
d'abord.
M. Morneau: Pardon?
M. Chevrette: II y en a qui voyaient un litige à quelque
part parce que quand on questionnait M. Côté, il nous
répondait qu'il y avait mésentente entre Énergie et
Ressources pour la vente de ces fameux lots.
M. Morneau: O.K. Quand on parle du programme des lots
intramunicipaux, notamment en Abitibi-Témiscamingue, auxquels vous devez
faire référence, là, le ministère des Forêts
avait des volontés de mettre en valeur certains lots, nous, on avait la
volonté de vendre certains lots, mais jamais on n'a eu de litige avec le
ministère des Forêts, jamais...
M. Chevrette: Ce n'est pas un litige, ça, 2 orientations
disparates?
M. Morneau: Non, mais on parle d'autre chose, à ce
moment-là, on ne parle pas des lots qu'on voulait vendre, mais des lots
qu'on consolidait en termes de blocs forestiers pour faciliter
l'aménagement. Ce n'était pas un problème. On n'a jamais
eu de dissidence avec le ministère des Forêts sur les lots
épars qu'on vendait, parce qu'un des critères de vente, avant de
le mettre en vente, c'est qu'aucun des ministères ne le voulait. Il y
avait une consultation interministérielle, on faisait le tour: les
Affaires culturelles, le MAPAQ, le MLCP, tout le monde. Après ça,
on allait voir le monde municipal. En voulez-vous? Il n'en voulait pas;
à ce moment-là, on vendait.
Donc, quand on parle du programme des lots intramunicipaux, on parle
plus, à ce moment-là, des grands blocs de terres qu'on a
consolidés suite à ce programme-là. Là, à
quoi on va destiner ces grands blocs de lots consolidés d'un seul tenant
et d'un seul aboutissant? Est-ce que c'est à des fins
forestières? est-ce que c'est à des fins
récréatives et touristiques? est-ce que c'est à des fins
énergétiques? ça, il y a des discussions effectivement qui
peuvent avoir lieu régulièrement là-dessus. Et ce n'est
pas juste avec nous, c'est avec le MLCP, avec le monde municipal, avec les
MRC.
M. Chevrette: Hum, hum. Engagement 177. Toujours en août
1990. Montant servant à payer l'acquisition de 10 mini-ordinateurs, des
périphériques, des logiciels de support et des logiciels Oracle
constituant F infrastructure matérielle et logicielle du système
de comptabilité de gestion du ministère.
Fournisseur ou bénéficiaire... Il y a eu 12 soumissions
demandées, on a retenu Digital Équipement Canada, Kanata,
Ontario, et toutes les autres sont non conformes. C'est quoi?
Mme Bacon: II faudrait qu'on le trouve, là, parce que je
ne le trouve pas.
M. Chevrette: C'est août 1990, engagement 177. Mme
Bacon: C'est l'administration? M. Chevrette: Secteur
Administration.
Mme Bacon: Ah, O.K. Administration, on va vous trouver ça.
O.K. C'est ça un appel d'offres public.
M. Chevrette: Vous en avez reçu 5, vous en aviez
demandé 12.
Mme Bacon: Oui.
M. Chevrette: II y en a 1 de retenue, de l'Ontario, 5 de
jugées non conformes. C'est pourquoi? Est-ce que c'est parce qu'elles ne
sont pas retenues que vous marquez «non conforme» ou bien c'est
parce que...
Mme Bacon: C'est tout ce que j'ai comme information.
M. Chevrette: Est-ce que c'est une erreur du type de la
première?
Mme Bacon: Non. Il faudrait peut-être que le responsable du
secteur de l'Administration vienne nous répondre. Moi, tout ce que j'ai,
c'est: soumissions demandées, soumissions reçues et les autres
soumissionnaires.
M. Chevrette: Oui, oui.
Mme Bacon: Je vais demander peut-être au responsable...
M. Chevrette: C'est parce que c'est marqué «non
conforme», nous autres.
Mme Bacon: Oui, mais peut-être... Voulez-vous y aller?
M. Chevrette: II peut venir parler, il n'y a pas de
problème.
Mme Bacon: Vous pouvez venir au micro. Ça va? M. Geoffrion
va vous répondre.
M. Geoffrion: Ce que je comprends, c'est que, effectivement,
elles n'étaient pas conformes. Ça a été
évalué par le MAS suite à notre demande, et,
techniquement, elles n'étaient pas conformes. C'est aussi simple que
ça.
M. Chevrette: Quoi?
M. Geoffrion: C'est vraiment ça, elles n'étaient
pas conformes, techniquement, à l'appel qu'on avait fait, et c'est le
ministère des Approvisionnements et Services qui a mené le jury,
la sélection du fournisseur.
M. Blouin (Jacques): D'ailleurs, il y a eu un C.T. de
ratification d'achat pour ces équipements-là, puisqu'il
s'agissait d'informatique. Et je crois qu'à la base de ça aussi
il y avait une question d'orientation technologique, là, pour le
ministère, étant donné qu'on avait des équipements,
ici, de type mini-ordinateurs.
Alors, je vous dirais que dans ce projet-là, à la fois le
Conseil du trésor a statué sur l'opportunité de donner ce
contrat-là, le MAS a travaillé, lui, à l'octroi du
contrat, et on a même eu, dans ce dossier-là, une procédure
qui est un petit peu exceptionnelle, de ratification d'achat par le Conseil du
trésor.
M. Chevrette: S'il y a eu un C.T. de ratification,
«c'est-u» parce qu'on n'était pas sûr de la
conformité même de celui qui a été choisi par
rapport à l'appel d'offres?
M. Blouin: Non, c'était plus pour les orientations...
Une voix: Technologiques. M. Blouin:
...technologiques.
Le Président (M. Gauvin): Une minute d'attention, s'il
vous plaît.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que vous voudriez vous
identifier pour les besoins du Journal des débats?
M. Blouin: Je m'excuse. Jacques Blouin, directeur des ressources
financières, Énergie et Ressources.
Le Président (M. Gauvin): Merci.
M. Chevrette: Je reprends ma question. Vous avez fait des appels
d'offres, vous en avez jugé une conforme.
M. Blouin: C'est le MAS; attention, ce n'est pas...
M. Geoffrion: C'est le ministère des Approvisionnements et
Services qui a fait ça.
M. Chevrette: Oui, je sais, je sais. Mais, vous, du gouvernement,
«c'est-u» correct?
M. Blouin: Oui. M. Geoffrion: Oui.
M. Chevrette: C'est parce que je suis comme tanné de
parler en sigles!
Le Président (M. Gauvin): M. Geoffrion. (15 h 30)
M. Chevrette: Je n'ai pas fini.
Le Président (M. Gauvin): Excusez-moi.
M. Chevrette: Donc, le ministère des Approvisionnements et
Services a jugé qu'il y en avait 1 des 5 qui était conforme. Si
je comprends bien, vous avez défini les orientations par
après...
M. Geoffrion: Non, non.
M. Chevrette: ...et non pas a priori.
M. Geoffrion: Avant. C'est ce qui a posé, sans doute, des
problèmes à certains fournisseurs. On a défini la
technologie qu'on voulait...
M. Chevrette: Mais le CT de ratification, il est venu
après.
M. Blouin: Oui, puisque...
M. Chevrette: Vous m'avez dit: Pour les orientations. C'est
ça que vous m'avez dit.
M. Blouin: La ratification d'achat. Pas pour les orientations
technologiques.
M. Chevrette: Pourquoi il y a un CT de ratification d'achat quand
c'est conforme?
M. Blouin: C'est parce que, dans ces circonstances-là, le
Conseil du trésor l'a exigé. J'imagine que le Conseil du
trésor a jugé, dans le temps, que, compte tenu de l'importance de
cet achat-là, compte tenu, comme je vous ai dit tout à l'heure,
des orientations technologiques que ça supportait, on voulait s'assurer
que ce contrat-là était tout à fait conforme.
M. Chevrette: Des orientations technologiques. Vous vous en
alliez vers une procédure pour changer votre système, puisque
vous vous en alliez vers l'achat. Vous saviez, au préalable, que vous
changiez de technologie.
M. Geoffrion: Le ministère a investi beaucoup d'argent.
Ça a pris presque 2 ans, je pense, à choisir les technologies
qu'il utiliserait à long terme en informatique. Ça a
été suivi par le ministère des Communications qui avait de
l'intérêt dans ça, mais aussi par le Trésor, parce
qu'on allait dans des chemins technologiques nouveaux au gouvernement. Et ce
n'est pas compliqué, c'est une question de «timing». Il
suffit que ce soit toi cette année-là et tu vas probablement
innover un petit peu. Ça fait qu'il y en a un chaque année qui
innove un peu sur le plan technologique. À ce moment-là, ce fut
nous. Ce qu'il y avait de particulier, ici, c'est que c'est une plate-forme de
mini-ordinateurs, ce qu'on appelle départementaux, reliés entre
eux, et qui font de la relève en «back to back». S'il y en a
un qui tombe en panne, les autres vont venir supporter sa charge de travail. Ce
qui était nouveau au gouvernement du Québec.
M. Chevrette: Vous aviez peur de quoi pour avoir un CT de
ratification?
M. Blouin: Ce n'est pas nous qui avons exigé ça,
c'est le Conseil du trésor...
M. Chevrette: Non, mais le Trésor avait peur de quoi pour
ratifier a posteriori? «C'est-u» plus précis dans ma
question?
Le Président (M. Gauvin): M. Geoffrion.
M. Geoffrion: C'est surtout qu'il voulait le revoir après.
Il nous a vu partir avec les orientations technologiques, et il voulait voir
les résultats après. Il a dit: Revenez me voir, quand vous aurez
fini le processus de sélection d'un fournisseur.
Le Président (M. Gauvin): M. le député.
M. Chevrette: J'ai l'impression que le Trésor...
M. Geoffrion: Ils font ça souvent.
M. Chevrette: ...épiait déjà les gestes de
la députée de Chomedey.
M. Geoffrion: C'est la nouveauté de la plateforme...
M. Chevrette: C'est parce que la nouveauté, ordinairement,
tu prends l'orientation au départ...
M. Geoffrion: C'est ce qu'on a fait.
M. Chevrette: ...d'aller vers la nouveauté. Tu ne
rectifies pas a posteriori.
M. Geoffrion: Non. Le Trésor a approuvé
l'orientation technologique, sans ça il ne nous aurait jamais
laissé aller en appel d'offres avec le MAS. Ils ont approuvé
notre orientation technologique, mais c'était la première fois
que quelqu'un essayait ça. Us nous ont laissé aller avec le MAS.
Le MAS a fait un appel d'offres, a choisi son fournisseur. Le Trésor a
dit: Je veux voir le résultat que ça donne à la fin. C'est
pour ça qu'on est retournés au Trésor à la fin.
M. Chevrette: Ce n'est pas convaincant comme
procédure.
M. Geoffrion: Peut-être qu'ils sont méfiants un peu,
à l'occasion, mais...
M. Chevrette: Moi, ça ne me convainc pas. Je trouve
ça du tataouinage. Qu'est-ce que tu veux que je te dise?
Des voix: Nous aussi.
Le Président (M. Gauvin): Ça complète les
engagements du mois d'août?
Une voix: Oui.
Mme Bacon: Eux n'ont pas de réduction d'effectifs.
Le Président (M. Gauvin): Donc, les engagements du mois
d'août 1990 sont considérés comme adoptés,
vérifiés?
M. Chevrette: Vous le ferez tout en vrac. Ce n'est pas grave.
Le President (M. Gauvin): Oui? À la fin? M. Chevrette:
Oui.
Le Président (M. Gauvin): Ça va. Les engagements de
septembre 1990.
M. Chevrette: Secteur terres. Là, je suppose que c'est
votre ritournelle habituelle que vous allez me donner.
Une voix: Oui, monsieur.
M. Chevrette: C'est-à-dire, la ritournelle du MAS. Alain
Courchesne de Hull. Ah! C'est le même que tout à l'heure,
ça! Il est tombé 2 fois sur son même tour, lui?
Le Président (M. Gauvin): L'engagement 103.
M. Morneau: Quand on est en sous-régionale, c'est par MRC.
Ça peut arriver qu'il soit le seul inscrit au fichier des fournisseurs
arpenteurs-géomètres dans la MRC de Hull. Ça peut arriver,
parce qu'il n'y a pas une répartition uniforrre des...
M. Chevrette: On va se renseigner, parce que je suis moins
sûr de ça, moi.
M. Morneau: Pas de problème.
M. Chevrette: II n'y a pas de problème pour vous, mais il
y a peut-être problème pour le MAS.
Septembre
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Morneau. Septembre
1990, l'engagement...
M. Chevrette: Oui, je voudrais un peu pour celui-là,
étant donné que c'est un...
Le Président (M. Gauvin): Quel numéro? M.
Chevrette: L'engagement 94... Le Président (M. Gauvin):
Merci.
M. Chevrette: ...dans Énergie. Je voudrais savoir
exactement la nature du projet, juste pour information.
Le Président (M. Gauvin): L'engagement 94.
M. Chevrette: Étant donné que c'est le premier
engagement qu'on a sur le plan de l'efficacité
énergétique.
Mme Bacon: C'est pour la Coopérative Gaspésia.
M. Chevrette: Chandler.
Mme Bacon: Oui, c'est une subvention qui est octroyée pour
une étude de faisabilité en économie d'énergie dans
une entreprise de fabrication de papier journal. Cette étude de
faisabilité à la compagnie Gaspésia de Chandler a
été subdivisée en 4 étapes: la première,
c'est l'évaluation de la turbogénératrice
déjà en place, estimation des coûts pour la remettre en
opération ainsi que pour la modifier de manière à ce que
la vapeur rejetée à une pression de 40...
Une voix: «Square inch».
Mme Bacon: «Square inch» au pouce
carré, c'est ça? puisse être utilisée pour le
procédé de fabrication de papier. La puissance de la
turbogénératrice est de 5 MW, ce qui représente une
production d'électricité de 750 000 $ par année.
La deuxième étape, c'est l'évaluation de la
faisabilité et de la rentabilité de réduire la pression de
vapeur dans le procédé de 150 livres par pouce carré
c'est ça? à 40 livres par pouce carré de
sorte à pouvoir utiliser la vapeur de rejet de la
turbogénératrice. Et l'économie anticipée
était de 150 000 $ par année.
Il y a une partie de l'étude qui consiste aussi à
évaluer la faisabilité, la rentabilité de modifier le
système de ventilation de l'usine. À cause de nombreuses
évacuations d'air non contrôlées, il y a un problème
de pression négative, ce qui provoque une humidité excessive
près des séchoirs à papier, et la condensation de cette
humidité-là sur les équipements a pour effet de
réduire la qualité du papier. et la quatrième
étape, c'était l'évaluation de la faisabilité, de
la rentabilité de récupérer la chaleur des eaux de rejet
pour chauffer l'eau du procédé et c'était une mesure qui
permettait de réduire la consommation de vapeur et réaliser une
économie de 150 000 $ par année. le coût total de
l'étude est de 66 800 $ et la subvention était de 36 900 $, soit
55 % du projet.
Le Président (M. Gauvin): M. le député.
M. Chevrette: L'engagement 95.
Le Président (M. Gauvin): L'engagement 95...
M. Chevrette: Énergie, toujours.
Le Président (M. Gauvin): ...a été
modifié.
M. Chevrette: II y en a 2.
Le Président (M. Gauvin): On a une note qui nous dit que
ça n'a pas été utilisé.
M. Chevrette: Où ça? Ah oui! Sous la rubrique 95
dans le secteur énergie.
Le Président (M. Gauvin): Oui.
M. Chevrette: Non utilisé. De 350 000 $.
Le Président (M. Gauvin): En fait, si on
considère...
M. Chevrette: O.K.
Le Président (M. Gauvin): Ça va? Donc, on passe
à...
Mme Bacon: Non, non, mais...
Le Président (M. Gauvin): Excusez-moi.
Mme Bacon: Non, non, je pense que vous n'avez pas la bonne
information.
M. Chevrette: Bien, nous autres, c'est marqué: non
utilisé, effectivement.
Le Président (M. Gauvin): C'est une correction qui a
été apportée ici récemment au document.
Mme Bacon: On l'a payé?
M. Chevrette: C'est marqué: Non utilisé.
Commentaire: cet engagement a été présenté en
septembre 1990 sous la rubrique 95, dans le secteur...
Mme Bacon: C'était un projet de transport intercontinental
d'énergie sous la forme d'hydrogène.
M. Chevrette: Oui, mais il n'a pas été
utilisé, le montant, qu'il me dit. «C'est-u» ça?
Mme Bacon: Oui, oui! Il y a eu 100 000 $ en 1988-1989. Il y a eu
150 000 $ en 1989-1990 et il y a eu 100 000$ en 1990-1991.
M. Chevrette: Bon, bien, nous autres, les informations, madame...
C'est une autre erreur parce que les informations, c'est vraiment... Il y a
ajout d'une feuille qu'on a reçue. C'était marqué:
Commentaire: Cet engagement a été présenté en
septembre 1990 sous la rubrique 95 dans le secteur énergie. Et le titre,
c'est «Non utilisé.» Donc, étant donné que
c'est sur 3 ans... Ah! Probablement qu'en 1990, il a été plus ou
moins utilisé et il l'a été en 1991. Est-ce que...
Mme Bacon: II y a eu 100 000 $ en 1990-1991 qui ont
été donnés.
M. Chevrette: Parce qu'en novembre 1991, si on regarde, c'est
plus d'un an plus tard. C'est en novembre 1991 qu'on nous dit que 95 de
septembre 1990 n'aurait pas été utilisé.
Le Président (M. Gauvin): C'est exact ce que M. le
député présente. C'est le document que nous avons, mais si
vous avez d'autres explications...
M. Chevrette: Bien moi, j'ai eu la même qu'eux autres.
Mme Bacon: Nous, on voit que les derniers 100 000 $ ont
été donnés en 1990-1991. (15 h 40)
M. Chevrette: O.K. Y a-t-il moyen d'avoir le détail,
d'abord?
Mme Bacon: On va vous donner les détails de ça.
Le Président (M. Gauvin): L'engagement 96.
M. St-Roch: M. le Président, avant de quitter 95... Je
vais me promener un peu. Suite à la démonstration du
député de Joliette depuis le matin, s'il me le permet... Est-ce
qu'il y a une relation entre cette subvention de 350 000 $ et celle qu'on
retrouvera plus tard, en mai 1993, ou est-ce qu'il y a un total
échelonné de 1992 à 1996, de 7 900 000 $, encore pour
l'hydrogène, pour le projet Euro-Québec? Est-ce que cette
étude-là a débouché sur l'autre montant?
Mme Bacon: M. L'Homme va vous répondre.
M. L'Homme (Denis): L'étude de faisabilité en
question, ici, a effectivement donné lieu au projet Euro-Québec,
Hydro-Hydrogène par la suite, pour lequel on va...
M. St-Roch: Alors, c'a été un bon investissement de
350 000 $.
Le Président (M. Gauvin): Excusez-moi. Pour les besoins du
Journal des débats, voudriez-vous vous identifier?
M. L'Homme: Denis L'Homme, sous-ministre associé à
l'Énergie.
Le Président (M. Gauvin): Merci. Donc, l'engagement 95 est
vérifié sous réserve de l'information additionnelle.
L'engagement 96.
M. Chevrette: J'aimerais ça avoir les détails.
Mme Bacon: On va vous faire parvenir ça.
Le Président (M. Gauvin): L'engagement 96. M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Oui, monsieur. C'est une normée. C'est
l'Université Laval qui reçoit 75 000 $ sur les
recouvrements de serres. C'est statutaire, ça? Est-ce qu'ils
reçoivent ça depuis un bon nombre d'années?
Mme Bacon: On avait donné un versement de 25 000 $ en
1989-1990. Il y a eu un autre versement de 25 000$ en 1990-1991, et, en
1991-1992, un autre de 25 000$.
M. Chevrette: C'est normé.
Mme Bacon: C'est un projet qui est échelonné sur 3
ans, qui est financé à parts à peu près
égales par l'Université Laval, Les Industries Harnois, Ciba-Geigy
et CIL inc., le MAPAQ et le MER.
M. Chevrette: Quand vous dites «normée»,
qu'est-ce que ça veut dire? C'est le mot «normée»,
là. «Subvention normée».
Mme Bacon: II y a des critères de sélection, quand
c'est normé. C'est par rapport au projet. C'est ça.
Approuvé par le Conseil du trésor.
M. Chevrette: Mais, à ce genre de participation, est-ce
qu'il y a un programme avec des normes? C'est ça que je veux savoir.
Le Président (M. Gauvin): M. Geoffrion.
M. Chevrette: C'est dans le cadre de quel programme?
M. Geoffrion: On a 2 types de subventions au ministère,
une partie qu'on appelle «normée», c'est-à-dire que
les normes d'adjudication des subventions sont explicites, ont
été approuvées par le Conseil du trésor. Cependant,
certaines subventions, à l'occasion, sont données pour des motifs
qui sont à l'extérieur de ces normes-là et, à ce
moment-là, elles sont approuvées individuellement par le Conseil
du trésor, subvention par subvention. Les programmes de subventions au
ministère de l'Énergie et des Ressources, je vais peut-être
laisser M. L'Homme vous expliquer les 2 programmes avec les normes qui s'y
appliquent. Vous allez avoir nos normes d'adjudication de subventions.
M. Chevrette: Juste 30 secondes, avant, pour bien me situer. Vous
avez un programme qui vous donne la possibilité de subventionner des
groupes en recherche O. K. ? mais, à l'intérieur du
programme, il faut que chaque projet soit resanctionné par le
Trésor?
M. Geoffrion: C'est justement l'idée des normes. Le
Trésor va approuver des normes d'adjudication pour les subventions. Dans
la mesure où on respecte ces normes-là, dont on a convenu avec le
Trésor, on n'a pas besoin de retourner au Trésor, mais si jamais
on voulait donner une subvention qui ne correspond pas aux nor- mes dont on a
convenu avec le Trésor, là, il faudrait aller au Trésor
pour cette subvention-là.
M. Chevrette: Dans le cas de l'Université Laval, vous
êtes allés au Trésor?
M. Geoffrion: Je ne sais pas. C'est une normée. Non, on
n'y a pas été. On était conformes aux normes convenues
avec le Trésor.
M. Chevrette: O. K. Donc, dans 97 qui suit, c'est le même
programme, sauf que ce n'est pas normé, c'est-à-dire que ce n'est
pas marqué normé, vous êtes allés au
Trésor.
Mme Bacon: Ça aussi c'est un programme de 3 ans qui a
commencé en 1989.
M. Chevrette: Oui, 50 000 $ chaque année. Mme Bacon:
50 000 $ chaque année. M. Chevrette: Est-ce que c'est
ça?
M. Geoffrion: Ça a été normé aussi.
On n'a pas eu besoin d'aller au Trésor.
M. Chevrette: Et l'autre, 98, la même chose?
M. Geoffrion: Probablement, 98, 99. Je dois vous dire qu'on a peu
de subventions qui ne correspondent pas à nos normes.
Mme Bacon: Septembre, ce sont toutes des subventions qui
répondent aux normes. On peut voir «subventions
normées».
M. Chevrette: Fournelle Énergie Technologie inc.
(Consultation)
Le Président (M. Gauvin): Vous dites que c'est la
même chose pour les engagements 100 et 101?
M. Chevrette: Oui, c'est la même chose.
M. Geoffrion: Celles de septembre à Énergie sont
toutes conformes aux normes autorisées par le Conseil du trésor
pour le programme.
Le Président (M. Gauvin): Nous allons à
l'engagement 104.
M. Chevrette: 5000 récipients, là... C'est lequel
ça? Secteur forêts.
Mme Bacon: C'étaient des sacs, je pense, pour la
Journée de l'arbre, où des cônes sont
distribués.
M. Chevrette: O.K. Ça va.
Le Président (M. Gauvin): L'engagement 106.
Mme Bacon: C'est le secteur forêts?
M. Chevrette: Oui, c'est l'achat de récipients, là.
Pourquoi c'est le seul? C'est parce que c'est le seul qui fournit? Ce n'est pas
un service professionnel, ça. Saint-Damien de Berthier, par exemple,
5000 récipients forestiers fabriqués de polyethylene.
Mme Bacon: C'est référé par le
ministère des Approvisionnements et Services.
M. Chevrette: Même pour des achats? Mme Bacon: Pour
ces sacs-là, oui.
M. Geoffrion: Ils essaient toujours de s'approvisionner sur des
bases régionales si on est pour les utiliser sur une base
régionale.
Le Président (M. Gauvin): Je ne sais pas si ça peut
compléter votre information, nous avons une note, ici, au
Secrétariat, qui dit que l'engagement 105 de septembre 1990 aurait
dû se retrouver au ministère des Forêts au lieu de à
l'Énergie et des Ressources.
M. Chevrette: Mais à quelle date s'est créé
le ministère?
Mme Bacon: Janvier 1991? On a déjà
oublié.
M. Chevrette: C'est parce que ça a été
très, très long et pénible.
Mme Bacon: Lancinant.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète les engagements 105 et 106?
M. Chevrette: Oui, ça complète, parce que c'est le
même principe du MAS, je suppose, qui sort la commande à partir de
la sous-région utilisée. Je suppose que c'était pour la
firme Pépinière Anjou ltée division Berthier,
ça?
M. Geoffrion: Sans doute. M. Chevrette: En
l'occurrence.
Le Président (M. Gauvin): Donc, j'appelle les engagements
d'octobre 1990.
M. Chevrette: Juste une petite minute, M. le
Président.
Le Président (M. Gauvin): Oui. M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Le secteur administration, les cloisonnettes,
là, montant servant à payer l'achat de 350 cloisonnettes.
Mme Bacon: Dans le mois de septembre?
M. Chevrette: Non, toujours en... Oui, septembre 1990.
Mme Bacon: Le numéro?
M. Chevrette: L'engagement 106.
Mme Bacon: C'est pour les Forêts encore, ça?
M. Chevrette: Non, c'est Administration. C'est parce qu'il n'y a
aucun soumissionnaire. On a acheté ça, là, chez
Établissements du gentilhomme inc.
Mme Bacon: C'est une demande de livraison qui était en
conformité avec le contrat émis par le ministère des
Approvisionnements et Services sur l'obtention de services de réparation
de cloisonnettes. C'est ce qu'on me dit ici.
M. Geoffrion: II s'agit de commandes ouvertes du ministère
des Approvisionnements et Services. Quand il voit qu'il va y avoir des gros
volumes au gouvernement, il négocie lui-même des prix avec un ou
des fournisseurs, et dès qu'un ministère en veut, il lui dit: Va
là, j'ai déjà négocié des prix
gouvernementaux. Ce qui fait qu'on ne négocie même pas le prix, on
va là et c'est fini. Alors, ici, c'est une commande ouverte, justement,
de cette nature-là, où le ministère des Approvisionnements
et Services a déjà, pour l'ensemble du gouvernement,
négocié le prix.
M. Chevrette: Ce genre de négociation globale qui se fait
pour l'ensemble des ministères, est-ce que ça se fait
annuellement ou... selon votre information?
M. Geoffrion: Je n'en ai pas la moindre idée.
M. Chevrette: Vous ne le savez pas.
M. Geoffrion: Bien, ça doit être rafraîchi
régulièrement, j'imagine.
M. Chevrette: Oui, je suppose.
M. Geoffrion: Ce n'est pas éternel quand on fait ça
avec quelqu'un. Mais j'imagine aussi que c'est lié aux économies
d'échelle. On fait ça juste quand on pense qu'il y a une
économie d'échelle à le faire pour plusieurs
ministères à la fois.
Octobre
Le Président (M. Gauvin): J'appelle les engagements
d'octobre 1990. L'engagement 73, toujours dans le secteur terres.
Mme Bacon: Société de géomatique, c'est un
contrat négocié.
Le Président (M. Gauvin): C'est ça.
Mme Bacon: C'était pour payer la production de 3 cartes de
la région de Montréal. C'est un engagement qui est
autorisé par un décret. Les travaux ont été
exécutés conformément au contrat quinquennal. Il n'y a pas
eu de supplément par la suite.
M. Chevrette: Un contrat négocié, ça suppose
qu'il n'y a pas eu d'appel d'offres. Vous en avez choisi un et vous avez
négocié.
Mme Bacon: M. Morneau. (15 h 50)
M. Morneau: Encore une fois, je vais être obligé de
donner tes explications sur une particularité. Vous allez voir qu'il y
en a souvent aux terres parce que c'est des affaires un peu spéciales.
En 1984-1985, le ministère s'est mis à faire de la carte
numérique au lieu de faire de la carte papier, À ce
moment-là, si vous vous en rappelez, on a lancé le programme de
la réforme du cadastre qui, lui, prévoyait aussi faire une
couverture cartographique des municipalités à l'échelle du
millième. Face à cette éventualité-là, le
ministère a réuni tous les fournisseurs qui intervenaient dans le
secteur de la cartographie en leur disant: Regroupez-vous, faites des
consortiums dans le but d'aider l'entreprise ou les entreprises à
prendre le virage technologique, parce que ça nécessitait des
investissements relativement importants. Le gouvernement serait disposé
à envisager, si on réussit à s'entendre sur un tarif
acceptable, des contrats fermes de 5 ans garantissant un certain quantum de
travail dans le but, justement, d'aider à amortir les équipements
importants et la formation du personnel dans ce secteur d'activité
là. Or, il y a eu 2 contrats quinquennaux: 1 pour la réforme du
cadastre, qui faisait de la carte au millième, et 2 qui faisaient de la
carte au 20 millièmes. Les contrats de la réforme du cadastre
étaient des contrats fermes, garantis. Il y avait 3 consortiums qui
étaient éligibles là-dessus, et il y avait un montant
d'honoraires maximal prévu, 1 400 000 $ 2 fois, je pense, et un autre de
2 800 000 $ pour la durée de 5 ans.
Dans le cas présent, le Conseil du trésor a
approuvé, le Conseil des ministres a approuvé ces
contrats-là par le décret 1197-86. Dans le cas présent, on
est dans des contrats avec 2 consortiums pour de la carte aux 20
millièmes, mais il n'y avait pas d'obligation pour le ministère
de livrer la durée totale du montant. On pouvait donner jusqu'à 2
800 000 $ de contrats à Photosur et 2 800 000 $ à la
Société de géomatique. Alors, nous, quand on avait des
contrats de cartographie à faire, on essayait de le faire de
façon équitable pour que tout le monde ait le même
pourcentage, ou le même montant que ce montant-là. Alors, vous
allez le revoir souvent, jusqu'en 1990 ou 1991, où les contrats
quinquennaux ont été terminés. À ce
moment-là, on est retombé à la procédure de
soumission parce qu'on considère que l'effort de conversion qu'on a
exigé de la part de certains fournisseurs était amplement
réalisé et que, là, le jeu de la libre concurrence
pourrait jouer.
M. Chevrette: Si je comprends bien, là, les 2
sociétés... La Société de géomatique
internationale inc., a eu un contrat de 2 800 000 $, sur une période de
5 ans, pour en faire.
M. Morneau: Non garanti, par exemple. M. Chevrette: Et
Photosur également. M. Morneau: Exact.
M. Chevrette: C'est à eux 2 qu'ils ont
réalisé le contrat de 5 600 000 $.
M. Morneau: Ils pouvaient réaliser des contrats
jusqu'à concurrence de 5 600 000 $, mais pas de certitude.
M. Chevrette: O.K.
M. Morneau: D'accord? Alors qu'en...
M. Chevrette: À date c'est en 1990, ça
vous êtes rendus à combien, là?
M. Morneau: Les contrats sont finis en 1990 et...
M. Chevrette: Est-ce que tout a été
dépensé?
M. Morneau: Normalement le contrat est échu. Je cherche,
là. Je pense que les 2 contrats en question ont rapporté des
honoraires de 2 195 000 $ à la Société de
géomatique, et de 2 177 800 $ à Photosur.
M. Chevrette: O.K.
M. Morneau: Sur 5 années budgétaires, 1986,
1987...
M. Chevrette: C'est peut-être l'occasion de vous demander
où en est le plan cadastral, là? Est-ce que ça fonctionne
à mort? «C'est-u» débloqué? Parce que
ça avait été bloqué, une secousse.
Mme Bacon: Ah non, ça fonctionne.
M. Morneau: Effectivement, là, le dossier de la
réforme du cadastre a fait l'objet d'une longue, longue
réévaluation complexe et je pense que, si vous vous en rappelez,
on a eu l'occasion en commission parlementaire d'échanger sur un projet
de loi, au printemps dernier, qui approuve...
M. Chevrette: Avec une grande collaboration de notre part.
M. Morneau: Toujours. Et en principe, là, actuellement, le
programme est voté, les lois sont changées, et probablement que
cet automne Mme Bacon aura l'occasion de revenir en commission parlementaire
pour discuter encore une fois d'ajustements législatifs pour se rendre
conformes au Code civil. Actuellement, on est en train de faire la
planification des travaux, on fait les développements de
systèmes, et, normalement, le démarrage des projets de
rénovation devrait commencer sur le terrain au printemps 1994.
M. Chevrette: Donc, quand on vous avait dit, l'automne dernier,
qu'il y avait des problèmes avec le Code civil, vous ne nous croyiez
pas, et, là, la réalité fait que vous allez être
obligés d'apporter des amendements.
M. Morneau: II n'y a pas de problème avec le Code civil,
c'est juste des modifications de concordance. Tout ça a fait l'objet de
discussions très longuement avec le ministère de la Justice. Vous
vous en rappelez... Ah, vous n'étiez pas là...
M. Chevrette: Oui, je m'en rappelle tellement que vous m'aviez
dit...
M. Morneau: ...quand on est allés en commission...
M. Chevrette: Vous m'aviez répondu qu'il n'y avait aucun
problème avec le Code civil.
M. Morneau: II n'y en a pas.
M. Chevrette: Que ça ne demanderait même pas
d'ajustements.
M. Morneau: C'est juste des modifications de concordance
juridique. On repère... Notre loi qui fait référence
à certains anciens articles du Code civil, maintenant que le Code civil
est changé, il faut l'amender.
M. Chevrette: Changer la numérotation.
M. Morneau: Changer, l'abroger ou simplement changer quelques
mots. Vous allez le voir, le projet de loi qu'on va vous soumettre cet automne
va être à cet effet-là. Ça ne devrait pas être
très long non plus.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Morneau. Est-ce que
ça complète les informations, M. le député de
Joliette?
M. Chevrette: L'engagement 79.
Le Président (M. Gauvin): L'engagement 79.
M. Chevrette: Je suppose que c'est le même type de contrat,
là? C'est-à-dire que c'est similaire...
M. Morneau: C'est similaire, mais, là, on est dans un
contrat de millièmes. Il y avait 3 compagnies, comme j'avais dit. Elles
avaient un contrat garanti. Si vous voulez leur nom, je peux vous les
donner.
M. Chevrette: Non, je les ai. Gendron, Consortium Morais,
Lefebvre. Gendron, Lefebvre?
M. Morneau: Non, c'était Auto-Carto international,
Consortium Morais, Grenier, Pagé et les arpenteurs Gendron, Lefebvre et
associés, effectivement.
M. Chevrette: C'est beau.
M. Morneau: 2 800 000 $, 1 400 000 $ et 1 400 000 $, et ils ont
tous eu les sommes prévues dans ces contrats quinquennaux là.
M. Chevrette: C'est beau.
Le Président (M. Gauvin): On se retrouve au numéro,
M. le député de Joliette...
M. Chevrette: L'engagement 69.
Le Président (M. Gauvin): L'engagement 69, un peu plus
loin.
M. Chevrette: Secteur énergie. Subvention nor-mée,
Industries James Maclaren inc., de Thurso.
Je vais vous poser une question bien précise. Quand vous faites
une étude de productivité énergétique, est-ce que
c'était dans le cadre d'établissement, par exemple, d'un plan
de... qui pouvait conduire à un plan de cogénération pour
ladite entreprise?
Mme Bacon: Est-ce que vous pouvez répéter la
question, s'il vous plaît? Pour le 69, là.
M. Chevrette: Quand vous subventionniez une papetière,
ça, en l'occurrence, est-ce que c'était pour qu'ils
étudient la possibilité de présenter un projet de
cogénération ou si c'était exclusivement à
l'intérieur des infrastructures actuelles, comment rendre plus productif
leur système énergétique à l'intérieur?
Mme Bacon: Oui. Dans l'étude de faisabilité, il y
avait le remplacement du système de contrôle du groupe,
l'automatisation des vannes du réseau de vapeur, remplacement du
système de commande, de protection, de mesure d'alarme, la mise en place
d'un système de délestage automatique pour sauvegarder les
services essentiels de l'usine lors d'une coupure de réseau et mise en
place d'un réseau de synchronisation automatique pour permettre le
démarrage, la synchronisation automatique du groupe avec le
réseau. C'est de l'efficacité énergétique. Ce n'est
pas de la cogénération, ça.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Contrat négocié, à
l'engagement 71.
Mme Bacon: À l'engagement 71, c'est un contrat
négocié qui a été donné au Bureau de la
statistique du Québec. Depuis août 1983, notre ministère
gère, par le biais du Bureau de l'efficacité
énergétique, le BEE, conjointement avec le ministère du
Travail, la loi sur l'économie de l'énergie dans les nouveaux
bâtiments et cette loi-là et son règlement
répondent, d'une part, à des besoins d'économie de
l'énergie pour éviter évidemment le gaspillage et, d'autre
part, à l'adoption de normes minimales favorisant l'efficacité
énergétique lors de la construction de nouveaux bâtiments.
Il apparaissait important, après 7 ans, sinon opportun pour le BEE, vu
la conjoncture énergétique, de vérifier, par une
enquête, quelle perception du règlement avaient les
propriétaires occupant des maisons construites après le 1er
août 1983. Les résultats qui découlent de l'enquête
vont nous permettre, entre autres, d'apporter des correctifs et des
améliorations, compte tenu du règlement, d'évaluer les
besoins de formation et d'information pour les groupes cibles.
Pour répondre à cet objectif-là, le BEE a
lancé, en juillet 1990, après consultation au fichier central des
fournisseurs, un devis de proposition de services jumelés d'un budget
total maximal de 25 000 $. Et des 5 fournisseurs identifiés par le
fichier, aucun n'a voulu soumettre une proposition, invoquant l'inexistence de
listes de propriétaires habitant des maisons bâties après
l'entrée en vigueur du règlement, c'est-à-dire le 1er
août 1983.
Le Bureau de la statistique du Québec a été
appelé à se prononcer sur cette affirmation-là, a
confirmé cette difficulté, de même que le problème
pour les entreprises privées d'arrêter le coût d'une telle
recherche, et le Bureau de la statistique du Québec, après avoir
pris connaissance du projet d'enquête, a effectué quelques
recherches sur la composition d'une liste de répondants, a soumis au BEE
une proposition de services pour un échantillon de 1000
propriétaires répartis à travers la province. Et le Bureau
de la statistique du Québec conservera évidemment la
confidentialité en ne donnant accès au BEE qu'aux réponses
au questionnaire, sans référence à l'identité du
répondant. (16 heures)
C'est une offre de services, après évaluation du
BEE, qui s'est avérée des plus intéressantes, qui
devrait être beaucoup plus fiable dans ce cas-ci au plan de l'analyse
statistique du fait des critères, des standards et de la
possibilité d'accès à des listes de propriétaires
du BSQ.
L'enquête se déroule, est terminée maintenant, mais
c'était... Le plan de sondage était le suivant: Conception et
pré-test des questionnaires, édition des questionnaires pour fins
d'impression, définition du plan de sondage, tirage de
l'échantillon, spécifications pour la validation et la
codification des données, formation des enquêteurs, enquête
téléphonique auprès d'un échantillon initial de
1000 adresses extraites du fichier de données de la SCHL, saisie
informatique des données, pondération des répondants,
développement des estimateurs adéquat au plan de sondage et
production de tableaux requis compte tenu des objectifs de l'enquête et
évaluation de l'analyse statistique de l'enquête.
M. Chevrette: Engagement 91. J'ai 2 questions...
Mme Bacon: Toujours à l'énergie?
M. Chevrette: Toujours administration, madame. C'est parce qu'on
les a par mois, nous autres.
Mme Bacon: Toujours octobre?
M. Chevrette: C'est toujours octobre.
Le Président (M. Gauvin): C'est ça, octobre 1990,
engagement 91.
Mme Bacon:...
M. Chevrette: Non, ce n'est pas la valeur tellement du contrat
que...
Mme Bacon: Ça va. C'est parce qu'on avance et on recule.
Ça va.
M. Chevrette: C'est parce que le nombre de points revient encore
ici...
Mme Bacon: II y a eu 3 soumissions à celui-là?
M. Chevrette: Oui, oui.
Le Président (M. Gauvin): C'est ça.
Mme Bacon: C'est un appel de candidatures. C'est ça.
M. Chevrette: 83, 81 puis 69 points. Est-ce qu'on pourrait nous
donner un exemple du pointage, les balises pour établir le pointage?
Vous avez une grille pour ça? Est-ce que vous pourriez nous envoyer
ça? Parce que, dans beaucoup de soumissions, ça ne nous dit rien,
ça, nous autres, 83 points, 81 points.
Mme Bacon: Oui, on peut envoyer ça, la grille de
pointage.
M. Chevrette: D'autant plus qu'il n'y a seulement qu'un chiffre,
67 986 $. C'est donc à partir d'une grille de qualification probablement
ou je ne sais pas trop quoi.
M. Geoffrion: En fait...
Le Président (M. Gauvin): M. Geoffrion.
M. Geoffrion: ...on va vous fournir des documents plus
explicites. Habituellement, le principe, c'est que l'évaluation, dans
ces cas-là, avec une grille, il y a comme une évaluation de la
qualité de l'offre qui nous est faite puis, ensuite, le prix.
M. Chevrette: O.K.
M. Geoffrion: On pondère les 2 morceaux...
M. Chevrette: J'aimerais, pour ma gouverne, pour comprendre
à partir de quelles balises vous le faites, parce que ça ne nous
dit rien quand on a à étudier, nous, un genre d'engagement
financier... Mais expliquez-moi donc ma deuxième question
comment il se fait que vous êtes allés en soumissions puis que
vous n'ayez pas pris la SIQ pour l'aménagement des accueils sectoriels
du ministère? L'Atrium, c'est une propriété
gouvernementale, ça? On a acheté... Pourquoi vous n'avez pas pris
la SIQ? Par exemple, le ministère des Forêts est
déménagé.
M. Geoffrion: Peut-être qu'elle ne voulait pas payer.
M. Chevrette: C'est la SIQ qui a assumé le
déménagement. Pourquoi vous n'avez pas pris la SIQ?
(Consultation)
M. Geoffrion: Je m'excuse si ça a été long.
M. Chevrette: Ce n'est pas grave.
M. Geoffrion: Ce que je comprends, c'est que le contrat, ici, ce
n'est pas de faire de l'aménagement même. Ça a
été de faire les concepts d'aménagement...
M. Chevrette: Non, c'est marqué...
M. Geoffrion: ...qui, ensuite, ont été
implantés.
M. Chevrette: Ce n'est pas ça qui est écrit. C'est
marqué... Écoutez, moi, j'étudie ce que vous
m'envoyez.
M. Geoffrion: Oui.
M. Chevrette: Montant servant à payer l'aménagement
des accueils. «C'est-u» une autre coquille que M. le sous-ministre
adjoint...
M. Geoffrion: Ah non! Excusez-moi. M. Chevrette: ...va
venir nous donner là?
M. Geoffrion: Ils ont fait la conception et la
réalisation.
M. Chevrette: Bon! Donc, c'est vrai. Pourquoi ce n'est pas la
SIQ? C'est ça, la question.
M. Geoffrion: Parce que la SIQ, probablement, ne voulait plus
payer. On a eu des petites chicanes avec la SIQ, à l'occasion. Il est
possible ça remonte à loin mais il est possible
qu'ils n'aient pas eu de disponibilité à ce moment-là.
M. Chevrette: Ce n'est pas des possibilités que je
demande, des réponses claires. M. le sous-ministre, vous savez
très bien qu'on ne répond pas sur des possibilités. Une
chicane possible, un manque de ressources possible? C'est quoi, la raison?
M. Geoffrion: Je vais vous la trouver, mais il arrive à
l'occasion que la SIQ nous demande de trouver d'autres fournisseurs.
M. Chevrette: J'aime bien mieux ça qu'une
possibilité, parce qu'une possibilité, ça va faire l'objet
d'un article, on va être obligés de rectifier. C'est quoi, la
vraie raison?
M. Geoffrion: Je vais vous la trouver, je l'ignore.
M. Chevrette: C'est bien, monsieur.
Le Président (M. Gauvin): Donc, c'est sous réserve
d'une réponse à venir pour explication au niveau de l'engagement
91.
M. Chevrette: Ça et les pointages, hein, la grille
d'analyse. Ça aussi.
Le Président (M. Gauvin): Deux questions. La demande du
député de Joliette, c'est d'avoir la grille d'analyse.
M. Geoffrion: On l'a ici. On peut la déposer. M.
Chevrette: Vous l'avez?
M. Geoffrion: Oui. Ça fait partie des normes du...
M. Chevrette: O.K. C'est beau.
Document déposé
Le Président (M. Gauvin): Donc, on considère comme
déposée...
Une voix: ...
M. Chevrette: Oui, oui. Adopté.
Le Président (M. Gauvin): ...la grille
déposée.
M. Chevrette: Énergie et Ressources, secteur terres.
Le Président (M. Gauvin): Novembre 1991, M. le
député de Joliette?
M. Chevrette: Novembre 1990.
Le Président (M. Gauvin): Excusez-moi. Novembre 1990.
Mme Bacon: On aurait une réponse, si vous voulez, M. le
Président...
Le Président (M. Gauvin): Oui.
Mme Bacon: ...à la question du député de
Joliette. Peut-être que M. Geoffrion pourrait la donner tout de suite
avant d'aller au secteur terres.
Le Président (M. Gauvin): Oui.
M. Geoffrion: C'est à la dernière question que vous
me posiez. Je ne sais pas si ça répond, mais ce qu'on me dit,
c'est qu'on n'a pas donné suite à ce projet et qu'il n'y a eu
aucune dépense effectuée sur cet engagement. Sans doute,
peut-être que quelqu'un s'était rendu compte...
Mme Bacon: Du concept?
M. Geoffrion: En fait, vous me posiez la question: Pourquoi ce
n'est pas la SIQ qui a fait les travaux? Ce qu'on me dit, c'est qu'on n'a pas
donné suite à l'appel d'offres. Il n'y a eu aucune dépense
de réalisée sous cet engagement, donc on n'a jamais donné
suite.
M. Chevrette: On est loin de la conception et de la
réalisation.
M. Geoffrion: Non, ça, c'était le mandat. M.
Chevrette: Ah!
Le Président (M. Gauvin): Donc, pour ce qui est de
l'article 91, octobre 1990, l'explication a été fournie.
M. Chevrette: Prenons pour acquis que.
Le Président (M. Gauvin): On revient, M. le
député de Joliette, à novembre 1990. Vous êtes
à l'engagement...
M. Chevrette: Je vais en passer un paquet, parce que c'est toute
la même chose.
Le Président (M. Gauvin): On va attendre que vous nous
indiquiez quel engagement.
M. Chevrette: Ce ne sera pas long, mon cher Président. Ce
ne sera pas long.
Le Président (M. Gauvin): Ça va. Mme Bacon:
10?
Le Président (M. Gauvin): Non. Il est à
vérifier quel engagement il a l'intention de questionner, Mme la
ministre.
Novembre
M. Chevrette: Comment ça se fait, ça? «Liste
des engagements financiers»... Moi, c'est parce que j'ai un
problème. C'est marqué «juillet 1990» dans ce
papier-là, c'est «terres», puis c'est «novembre»
en haut. Je ne comprends pas. Les projets 1 à 4, là,
«revenus services spécialisés», «revenus
services spécialisés», «prise de vues
aériennes». Je ne sais pas si vous...
Mme Bacon: Ça a été transmis en
novembre.
M. Chevrette: Transmis en novembre, probablement, mais qui est de
juillet. Ça, c'est des contrats... O.K. C'est parce que ça avait
l'air...
Mme Bacon: Des contrats de photographie?
M. Chevrette: C'est des contrats... Prises de vues
aériennes, oui.
Mme Bacon: C'est ça.
M. Chevrette: Ça doit être partie du contrat global,
ça, de toute façon. Ça aussi.
Mme Bacon: Oui.
M. Blouin: ...la carte, c'est des photos aériennes.
M. Chevrette: Oui, mais y a-t-il un contrat global?
M. Blouin: II y a un tarif approuvé annuellement au
gouvernement, oui.
M. Chevrette: II n'y a pas de contrat global pour ça?
M. Blouin: Non.
M. Chevrette: Vous êtes sûr de ça, vous?
M. Blouin: Sûr de ça.
M. Chevrette: C'est vrai. Bon. C'est l'engagement 20,
administration, novembre 1990.
Mme Bacon: Un contrat négocié?
M. Chevrette: Oui. C'est Canadian Connection Ltd, Rhode Island,
U.S.A.
Mme Bacon: C'est un montant qui servait à un contrat de
service de consultation, en regard avec le dossier d'exportation
d'électricité vers les États-Unis. Nous avions
demandé à une firme, qui s'appelle Canadian Connection, d'agir
à titre de conseiller spécial pour le ministère. À
cet effet-là, elle participe à la planification des relations
publiques gouvernementales québécoises avec les
États-Unis. Elle analyse aussi les positions des différents
groupes américains de pression, recommande des actions ou positions
à prendre vis-à-vis des organismes américains de
régulation et d'autres.
M. Chevrette: C'est un contrat de combien de temps, Mme la
ministre?
Mme Bacon: C'est un contrat qui a été
renouvelé, ce n'était pas la première année. Il y a
eu 1990-1991, 1991-1992, 1992-1993, et il s'est terminé au mois de mars,
le 31 mars 1993.
M. Chevrette: Vous ne l'avez pas renouvelé. (16 h 10)
Mme Bacon: On ne l'a pas renouvelé parce que, maintenant,
on le fait différemment. Les ministres ont des contacts; le ministre des
Affaires internationales a fait plusieurs contacts, mais tout ça avait
préparé le chemin pour établir ces contacts-là au
préalable. C'est un rôle qui s'est avéré très
utile pour le ministère.
M. Chevrette: Mais ce n'est pas aussi la faible perspective
actuelle à cause de la conjoncture qui fait que...
Mme Bacon: Non, non. C'est parce que ça répondait
aux besoins du moment, et je pense qu'il faut changer un peu la façon de
faire. C'est un rôle-conseil qui s'est avéré très
utile pour le ministère parce que ça assurait une
continuité, ça permettait au ministère de demeurer au
premier plan des questions énergétiques, et, avec les
compétences et expériences du consultant, ça nous
permettait d'avoir un grand nombre de contacts personnels avec les principaux
intervenants en matière énergétique, ce qui nous a permis,
à nous, de faire aussi des rencontres au niveau ministériel, par
la suite, au niveau des fonctionnaires.
M. Chevrette: Comment ça se fait que c'est vous autres, le
ministère, et non pas Hydro-Québec, qui doit assumer ces
coûts?
Mme Bacon: Hydro en a pour ses vis-à-vis, ses propres
besoins et ses propres vis-à-vis. Nous, on a des vis-à-vis aussi
dans les différents États américains, aux niveaux
gouvernementaux, et ça nous a permis de faire plusieurs rencontres avec
ces gens-là pour expliquer la politique énergétique du
ministère.
M. Chevrette: Mais est-ce que c'est une firme de lobbyistes?
C'est une firme de lobbyistes ou quoi?
Mme Bacon: Oui. C'est un consultant qui a ses contacts, qui
établit ses contacts dans le milieu énergétique, pour la
Nouvelle-Angleterre surtout. On couvrait surtout la Nouvelle-Angleterre, qui
répond surtout aux perspectives d'avenir.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Ça va.
Mme Bacon: D'ailleurs, je pense que ça répondait
aussi à une... M. le Président, si vous me permettez d'ajouter
ça. Ça répondait à des interrogations qu'avait le
député de Joliette et je pense que ca répond aussi aux
besoins que nous avons. J'avais l'impression que vous étiez d'accord
avec ça, ce genre d'intervention là.
M. Chevrette: Non, ce n'était pas sur le montant,
c'était plus sur le rôle...
Mme Bacon: C'est ça.
M. Chevrette: ...parce que je croyais que cette partie-là
devait être assumée à Hydro-Québec. Je comprends
qu'il y a une structure...
Mme Bacon: Non, ils ont leurs propres vis-à-vis.
M. Chevrette: Une structure politique a sa propre forme de
lobbying.
Mme Bacon: Oui. Hydro-Québec ne pourra pas aller dans les
structures politiques, tandis que, nous, on doit faire cette partie-là
nous-mêmes. Et c'est ce qu'on a fait avec ce consultant.
Décembre
M. Chevrette: C'est beau. L'engagement 13, ça
relève des terres?
Mme Bacon: Terres? Est-ce que c'est le secteur terres, M. le
Président?
M. Chevrette: Oui, c'est le secteur terres. C'est un montant de
75 000 $ pour payer la réalisation d'une étude de
faisabilité portant sur la production d'électricité et de
vapeur à partir des résidus de bois, dans la région de La
Sarre. Ici, c'est parce que je me sers de cet engagement financier pour vous
poser une question plus globale. On sait, par exemple, que dans le bout de
Chibougamau-Chapais, à Chapais, il y a également un projet de
biomasse pour quelques kilowattheures, ou mégawatts plutôt,
d'électricité. Est-ce qu'elles ont toutes
bénéficié, ces villes-là, de subventions du genre
pour faire un projet, une étude de faisabilité pour
réaliser des projets? Là, on a La Sarre qui... Je suppose que
c'était pour venir en aide aux scieries du coin qui n'ont aucune...
Mme Bacon: Vous parlez de «cogen», de
cogé-nération.
M, Chevrette: Oui, oui.
Mme Bacon: Pas nécessairement de ce dossier-là.
M. Chevrette: Non, non. En général. Mme Bacon:
O.K.
M. Chevrette: C'est parce que je m'aperçois qu'il y a eu
une subvention à La Sarre. Chapais a son projet, qui a abouti à
un projet de cogénération. Est-ce que le ministère
encourage ce genre d'étude là dans les endroits où la
biomasse est possible? Il y a des surplus de copeaux, il y a l'utilisation du
bran de scie, de la ripe, etc. Est-ce que c'est un programme au
ministère pour aider ces milieux-là à faire des
études de faisabilité sur des projets du genre, ou bien si vous
répondez exclusivement à des demandes spécifiques?
Mme Bacon: Non, c'est parce que le dossier qu'on a devant nous,
le 13, c'est un dossier de cartographie aussi, hein. C'est des cartes ou des
topographies. C'est ça?
M. Chevrette: Non. Mme Bacon: Ce n'est pas ça? M.
Chevrette: On parle de 13. M. Geoffrion: C'est quoi, le 13?
M. Chevrette: 13, c'est un montant servant à payer la
réalisation d'une étude de faisabilité portant sur la
production d'électricité et de vapeur à partir des
résidus de bois.
Mme Bacon: Décembre...
Le Président (M. Gauvin): Nous sommes à
décembre 1990.
Mme Bacon: Ah! Excusez-moi. J'étais encore à
novembre.
M. Chevrette: Ah!
Mme Bacon: Non, non. On va se comprendre. On se comprend.
Le Président (M. Gauvin): C'est parce que le
député de Joliette, sans avertissement...
Mme Bacon: A changé de mois.
Le Président (M. Gauvin): ...et je le comprends, il
continue dans ses documents, et on doit s'adapter, j'ai cru comprendre.
Mme Bacon: Voilà. Le dossier de La Sarre, novembre.
Le Président (M. Gauvin): Composer surtout, c'est encore
mieux.
M. Chevrette: C'est pour ça que j'avais dit: Je vais
profiter de cet engagement financier pour vous demander peut-être un
petit bilan sur la biomasse, comment ça fonctionne, là.
Mme Bacon: Bien, au niveau de la cogénération, on
me dit qu'il y a eu 18 projets qui ont été soumis à
Hydro-Québec, dont 5 qui seraient plus valables, si je peux m'exprimer
ainsi, que les autres, parce que, si on avait à accepter les 18 projets
de cogénération par biomasse, nous manquerions de biomasse au
Québec, on serait obligés de l'importer. Dans les projets, il
faut s'assurer de l'approvisionnement pour que les projets soient viables,
qu'il y ait une continuité au niveau du projet. Mais il y en a à
peu près 5 qui pourraient être acceptables, en ce moment, au lieu
des 18 qui ont été soumis.
M. Chevrette: Est-ce que ça aurait pour effet
d'éliminer, par exemple, tout le problème des scieries qui se
ramassent avec des amoncellements de copeaux qui, après quelques
années, sont considérés comme inutilisables, dans le
papier, par exemple?
Mme Bacon: Oui. Bien, c'est très important sur le plan
environnemental et très important pour la survie des scieries.
M. Chevrette: Celui de Chapais, est-ce qu'il est
ficelé?
Mme Bacon: Ce n'est pas terminé. M. Chevrette: Ce
n'est pas terminé?
Mme Bacon: II y a eu quelques problèmes au niveau de la
scierie.
M. Chevrette: Au niveau de la scierie? Mme Bacon: De
l'approvisionnement. M. Chevrette: O.K.
Mme Bacon: C'est très récent. C'est hier que j'ai
appris ça. Ça devait se signer, ça devait se faire ces
jours-ci, mais on me dit qu'il y a un problème chez le fournisseur de la
matière première, la biomasse. C'est dommage parce que
c'était un très beau projet, Chapais.
M. Chevrette: Bien, c'est ça que je trouvais, moi,
personnellement, pour y avoir...
Mme Bacon: Oui, c'était celui qui était le plus
avancé, le plus susceptible de débuter, avec une bonne structure
financière et tout ça, mais j'ai appris ça hier.
M. Chevrette: Est-ce que ces études-là, qui datent
quand même de 1990, sont terminées, les études de
faisabilité?
Mme Bacon: Ça doit.
M. Chevrette: Je suppose, parce que, pour un montant de 75 000 $,
ça ne doit pas étudier fort encore.
Mme Bacon: Oui, c'est terminé.
M. Chevrette: Est-ce que les conclusions de ça, c'est
possible qu'on les ait, par exemple, si l'étude de faisabilité
est terminée? Ça doit être public, ça, étant
donné que c'est des subventions d'ordre public? Est-ce que vous pourriez
nous les faire parvenir?
Mme Bacon: Ah oui! Oui.
M. Chevrette: Ce serait intéressant. De toute
façon, c'est une autre forme d'énergie aussi qui...
Mme Bacon: C'est ça, d'appoint.
M. Chevrette: C'est ça.
Mme Bacon: On en prend note, M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): Vous en prenez note au niveau de
l'engagement 13.
M. Chevrette: Là, il y a des erreurs, je vous le dis tout
de suite, octobre 1990 est mis après décembre 1990, là,
dans nos livres. Je ne sais pas si c'est pareil pour vous autres en avant.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Gauvin): Ah oui!
M. Chevrette: Ce n'est pas parce qu'on veut vous faire courir
d'un document à l'autre. Moi, je vais vous poser une seule question.
C'est l'engagement 15 de décembre 1990, administration. Étant
donné que c'est Établissements du gentilhomme, je suppose que
c'est la même raison que tantôt que vous allez me donner.
Mme Bacon: Oui, c'est la même chose. M. Chevrette:
C'est un gentilhomme chanceux.
Janvier 1991
Le Président (M. Gauvin): Ça complète
décembre 1990. J'appelle janvier 1991, Mme la ministre. M. le
député de Joliette.
Mme Bacon: Bon, on change de livre.
M. Chevrette: Vous nous avez envoyé une feuille
«contrats de services» qui commence aux points 11 à 16. Les
points 1 à 10, c'est où? Vos normes...
Le Président (M. Gauvin): La grille que vous nous avez
déposée qui...
M. Chevrette: Je trouve ça intéressant, parce que
c'est le 12 qui répond à la question, le point 12 qui
répond à la question que je vous avais posée.
Mme Bacon: Ce n'est pas la bonne grille.
M. Chevrette: Mais l'ensemble de la grille, on
«peut-u» l'avoir? En arrière, c'est un tableau.
M. Geoffrion: Le tableau, vous les avez, les critères,
là, qui sont obligatoires par le comité de sélection pour
juger de la qualité, pour donner des pointages. C'est ceux-là qui
sont obligatoires.
M. Chevrette: Non, non, c'est parce que je supposais que, s'il y
avait 11 à 16, il y avait 1 à 10.
M. Geoffrion: Ah! C'est parce que c'est extrait des directives du
ministère des Approvisionnements et Services. C'est parce que vous
m'aviez demandé la grille, et la grille, on l'avait de l'autre bord.
Ça fait qu'on vous a donné...
M. Chevrette: Ah! Non, c'est parce que, si je lis le point 12...
(16 h 20)
M. Geoff non: Oui.
M. Chevrette: ...c'est vrai que ça répond à
l'établissement de la priorité à qui on l'octroie. Je
pensais qu'il y avait d'autres critères dans les 10 premiers qui
auraient pu servir aussi à définir le pointage. C'est pour
ça que je questionnais. Ma question s'inscrit dans le cadre de ce que
vous m'avez donné.
M. Geoffrion: On va vous donner la page précédente
aussi.
M. Chevrette: Bien oui, c'est ça qu'on veut. Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Gauvin): O.K. Est-ce qu'on peut
continuer?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Gauvin): Vous allez déposer la
première partie, comme le sollicitait le député de
Joliette, de 1 à 10.
M. Chevrette: C'est beau. Janvier 1991, engagement 33.
Mme Bacon: Les terres. Les terres, si j'ai bien compris.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Gauvin): Secteur terres, vous avez
raison.
M. Chevrette: Secteur terres. Mme Bacon: Votre secteur
préféré.
M. Chevrette: Bien, préféré, ça
dépend des journées, quand il me sert.
Mme Bacon: Pour l'après-midi. À 33, c'est... M.
Chevrette: Appel d'offres sur invitation. Mme Bacon: C'est
ça.
M. Chevrette: Donc, il y a eu 8 soumissions, 3 soumissions
reçues. Il y a Sainte-Foy, Louis-Hébert, O.E. inc. qui a
été retenue. Epson Canada est le plus bas soumissionnaire par au
moins 11 000$. Je «pourrais-tu» savoir pourquoi vous avez choisi
O.E. inc.?
M. Morneau: D'après les relevés du MAS, on nous
informe qu'Epson Canada est non conforme sur les caractéristiques
suivantes: le bio, antimémoire, mémoire vive et fente
d'extension. Donc, le produit qu'elle offrait n'était pas conforme aux
spécifications du produit qui était demandé.
M. Chevrette: Quand c'est le temps de marquer «non
conforme», vous ne le marquez pas, puis, quand ce n'est pas le temps,
vous le marquez!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Morneau: On peut le voir de même, disons.
M. Chevrette: Bien, on ne le voit pas de même. C'est
ça qui est la réalité. Je ne charrie même pas en
disant ça.
Une voix: C'est la réalité.
M. Chevrette: Bien non, ce n'est pas marqué là.
Tantôt, c'était marqué et ce n'était pas vrai.
Une voix: En général. Une voix: ...
M. Chevrette: Ah! n'essayez pas de les défendre, ils sont
capables tout seuls.
M. Morneau: Je peux vous donner la feuille du MAS...
M. Chevrette: Ce serait bien, ça. M. Morneau: Vous
la voulez?
M. Chevrette: Ça permettrait de vérifier si c'est
bien vrai.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: La confiance est totale! Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gauvin): Vous êtes à quel
engagement, M. le député de Joliette?
M. Chevrette: Ça s'en vient, M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): Ça s'en vient? Janvier
1991, madame.
M. Chevrette: Vous allez à l'engagement 30, secteur
énergie.
Mme Bacon: Bon! On se promène d'un secteur à
l'autre.
Le Président (M. Gauvin): L'engagement 30, secteur
énergie.
Mme Bacon: C'est une subvention normée.
M. Chevrette: C'est plus une question d'ordre
général, là. Combien dépense-t-on annuellement dans
le secteur des électrotechnologies? Approximativement, là. Je
comprends que vous ne pouvez pas faire une comptabilité.
Mme Bacon: Le ministère?
M. Chevrette: Oui. Parce que, là, on voit que c'est un
montant pour payer une subvention, mais le total des subventions dans ce
secteur, est-ce que c'est possible de nous le donner?
Mme Bacon: Si on ne l'a pas aujourd'hui, on peut vous le
fournir.
M. Chevrette: C'est ça.
M. Geoffrion: On l'a. Ça s'en vient.
Mme Bacon: Est-ce qu'on l'a?
M. Geoffrion: Oui. Ce ne sera pas long.
M. Chevrette: Parce que c'est quand même, comment
dirais-je... La recherche et le développement dans les technologies
modernes...
Mme Bacon: On va vous le trouver.
M. Chevrette: ...c'est un peu ça que je veux savoir. Parce
que ce n'est pas compris dans le plan de Gérald Tremblay, ça,
avec son fonds de recherche et de développement. C'est vraiment le
ministère...
Mme Bacon: Non, non, non. C'est le ministère.
M. Chevrette: ...lui-même, àpart...
Mme Bacon: C'est le ministère.
M. Chevrette: ...qui dépense.
Mme Bacon: C'est ça. Dans ce cas-là...
M. Chevrette: C'est parce que j'aimerais ça faire la
somme, j'ai l'impression que vous n'êtes pas loin de l'égaler.
Mme Bacon: De?
M. Chevrette: D'égaler les sommes qui sont vraiment prises
dans le fonds.
Le Président (M. Gauvin): M. L'Homme. Mme Bacon: M.
L'Homme.
M. Chevrette: L'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours.
M. L'Homme: Si vous le dites, M. le député. Le
Programme d'aide au développement des technologies de l'énergie
qu'administre le ministère correspond à un budget d'environ 2 500
000 $ par année et couvre 4 catégories de technologies
énergétiques: la biomasse, l'hydrogène, autres
technologies qui est un genre... pas un fourre-tout, mais qui comprend
tout ce qu'on ne peut pas mettre dans les autres catégories les
gazo-technologies. Et, bien sûr, la cinquième qu'on a
ajoutée récemment, l'efficacité énergétique.
Je peux donner quelques exemples.
Les électrotechnologies comme telles, il faut bien comprendre que
le ministère joue un rôle plutôt secondaire dans ce
secteur-là parce que le laboratoire des technologies électriques
et des électrotechnologies d'Hydro-Québec, à Shawinigan,
joue un rôle de premier plan. Alors, nous, on y arrive en association
avec l'IREQ ou avec le LTEE, à l'occasion.
Dans les contrats qui ont été donnés en 1993-1994,
qui sont en cours présentement, en matière
d'électrotech-nologies comme telles, il y a un projet sur les torches
à plasma où on a donné une subvention de 83 500 $.
Ça, c'est carrément une électrotechnologie. On a aussi
donné au Comité canadien des électrotechnologies un
contrat de 60 000$, toujours à l'intérieur du programme norme
auquel on faisait allusion tout à l'heure.
On peut aussi mettre dans le domaine des électrotechnologies de
la mini-hydraulique où on a donné un contrat en 1992-1993, c'est
sur 2 ans, de 16 000 $, et, ensuite, de 16 000 $. Dans le solaire, on a aussi,
on peut considérer, des éléments
d'électrotechnologie; 30 000 $ en 1992-1993 et 11 500 $ en
1993-1994.
Le Président (M. Gauvin): Ça complète
l'information, M. le député de Joliette?
M. Chevrette: Oui, c'est correct. C'était pour me donner
un éventail.
M. L'Homme: Le document que j'ai ici qui donne l'ensemble du
programme, si ça intéresse...
M. Chevrette: Oui, ça m'intéresse.
M. L'Homme: ...le député de Joliette, on peut le
donner.
M. Chevrette: Je vous remercie de venir au-devant de mes
désirs.
M. L'Homme: II n'y a aucun secret là-dedans, tout
ça est public, et ça fait l'objet d'un communiqué de la
ministre chaque fois qu'il y a une subvention qui est donnée.
M. Chevrette: Ah! ça, je n'en doute pas. Mais il
faut ramasser...
Mme Bacon: Vous en feriez de même.
M. Chevrette: II faut ramasser les communiqués. Si vous
avez la synthèse, c'est parfait.
Le Président (M. Gauvin): Donc, c'est un document que vous
allez déposer à la commission?
M. Chevrette: Oui.
M. L'Homme: Si c'est le souhait de la commission.
M. Chevrette: C'est beau.
Document déposé Le Président (M. Gauvin):
Merci.
M. Chevrette: L'engagement 32, de janvier, énergie.
Mme Bacon: On est rendu où, là? Janvier?
M. Chevrette: 1991, madame.
Mme Bacon: Énergie?
M. Chevrette: Oui, s'il vous plaît.
Mme Bacon: C'est un contrat négocié. Il ne s'agit
pas là d'un contrat au sens habituel. Je pense que c'est l'Office
national de l'énergie, c'est un organisme réglementaire
fédéral, mais qui opère selon ses normes à lui, et
il a désigné la firme qui est mentionnée, Robert Young
Reporting inc., comme étant le sténographe officiel des
audiences. Les divers intervenants ont approuvé le choix.
Évidemment, le contractant prend en sténographie ce qui se dit
devant l'Office national de l'énergie et vend ses services aux
différents intervenants...
M. Chevrette: Mme la ministre, dans un Canada bilingue, vous
êtes en train de me dire qu'on paie la transcription des audiences?
Ça n'a pas de mosus ou de maudit bon sens. Ça témoigne...
C'est une société d'État, ça, l'Office national de
l'énergie. Il faut payer la transcription en français, ici, au
Québec, des audiences devant TONE? C'est ça que je
découvre?
Mme Bacon: Quand on veut avoir les notes, il faut les payer.
M. Chevrette: Oui, mais ce n'est pas ça que c'est dit.
Mme Bacon: Non, non, c'est dit que le contractant...
M. Chevrette: Ce n'est pas quand on veut avoir les notes qu'on me
fait payer la feuille de papier. C'est la transcription...
Mme Bacon: Non, non. Pas la traduction, la transcription. La
transcription des notes sténographiques, pas la traduction. Je comprends
que vous avez compris «traduction», mais c'est
«transcription».
M. Chevrette: Vous êtes obligés de payer ce qui
s'est dit devant les audiences publiques là-bas.
Mme Bacon: Quand on veut avoir la transcription des notes
sténographiques, il faut les payer.
M. Chevrette: Quand quelqu'un ici veut avoir la transcription des
notes d'une commission d'Hydro-Québec, est-ce qu'il a à
payer?
M. Geoffrion: Le Journal des débats, je ne sais pas si...
(16 h 30)
Mme Bacon: Le Journal des débats, on ne fait pas payer, je
pense. Bien, on en fait payer, oui. On en fait payer. Avant, on le donnait.
Mais le Journal des débats, quelqu'un qui veut avoir ça en
série, il doit payer. C'est des transcriptions...
M. Chevrette: II en veut une série, il faut qu'il
paie?
Mme Bacon; Oui. Le Journal des débats, oui. Avant,
ils ont déjà donné ça.
M. Chevrette: Ils en ont donné je ne sais pas combien
à chaque député, là.
Mme Bacon: Ils ne le donnent plus, là. Mais la
transcription des notes sténographiques, dans ce cas-là, qui sont
produites sur demande, c'est un outil de travail qui est utilisé par nos
conseillers juridiques.
M. Chevrette: Mais, à votre ministère, ils font
payer le ministère de l'Énergie du Québec pour la
transcription...
Mme Bacon: Est-ce que je peux terminer, là, pourquoi on
s'en sert?
Le président (M. Gauvin): Oui, madame.
Mme Bacon: C'est un outil de travail qui est utilisé par
nos conseillers juridiques, nos représentants de la direction du gaz, de
la direction du pétrole dans les causes sur lesquelles le Québec
intervient, et il y a des factures individuelles de la firme en question, ce
qui constitue le contrat entre les parties. .>*¦¦
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Bacon: Et, devant les tribunaux, les organismes... On doit
payer pour avoir les notes.
M. Chevrette: Quelles notes, ça?
Mme Bacon: Bien, là, il y a différents... M.
L'Homme peut vous énumérer les cas, là, mais... suivant
les cas où on est intéressés à avoir les notes.
M. L'Homme: C'est un ensemble de causes, M. le Président,
dans lesquelles le ministère de l'Énergie et des Ressources est
intervenu pour représenter le Québec. Et il y en a une ici, la
première que j'ai en liste, le 8 mai 1990: expansion des installations
de Trans-Canada Pipelines et 15 licences d'exportation. Le 28 mai 1990:
expansion des installations de TCPL. Donc, c'est la deuxième partie de
la cause. Je descends comme ça. J'en ai 2, 4, 6, 8, 10, 12
interventions, la dernière toujours en 1990, bien sûr
le 17 décembre 1990: cause tarifaire de Trans-Québec
Maritimes Pipelines. Alors, c'est ce type de choses.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. L'Homme. Est-ce que
ça complète l'information que vous souhaitez, M. le
député de Joliette?
M. Chevrette: Ça me renseigne, mais ce n'est pas parce
qu'un gouvernement... Les citoyens paient déjà...
Mme Bacon: On fait la même chose... M. Chevrette:
...pour la structure. Mme Bacon: On fait la même chose,
ici.
M. Chevrette: Non, mais, un gouvernement... Je parle d'un citoyen
qui voudrait se faire défendre, puis utiliser des notes
sténographiques. Au palais de justice, il paie pour les sortir.
Mme Bacon: II faut qu'il paie.
M. Chevrette: Mais, d'un gouvernement à un gouvernement,
dans une dite fédération, je trouve ça
épouvantable! Personnellement, vous me donnerez... Je fais la
distinction entre un gouvernement et un organisme ou un individu. Ce n'est
pas... Si c'est rendu qu'il faut que tu paies même les notes de
transcription comme ministère, moi, je trouve ça grave. C'est
tout.
Mme Bacon: Quand on demande une copie de loi, ici, on paie.
M. Chevrette: Quand on...
Mme Bacon: Quand on demande une copie de loi, on doit payer, ici
même, à l'interne. Il n'y a pas de question de
fédération là-dedans, là. Quand on veut avoir une
copie de loi... Disons qu'on a besoin, pour le ministère, d'une copie de
loi, il faut la payer.
M. Chevrette: Non, non. Quelqu'un passe par
Communication-Québec, madame, puis le citoyen ordinaire ne paie pas.
Mme Bacon: On l'achète. On l'achète. On
l'achète. Ça fait longtemps que vous n'êtes pas sorti,
là.
M. Chevrette: Bien, c'est très récent, parce que,
quand tu allais à Communication-Québec...
Mme Bacon: Vérifiez. Vérifiez. M. Chevrette:
Bien, c'est récent. Mme Bacon: On paie. M. Chevrette:
Une autre imprudence. Mme Bacon: On doit payer.
M. Chevrette: Mais, moi, je considère que d'un
gouvernement à un gouvernement, un ministère, là on
n'est pas des étrangers, là. Si vous allez devant TONE, c'est
parce que le ministère a un intérêt national à y
aller. C'est une décision d'ordre national. Je trouve ça...
Permettez-moi de vous dire que je trouve ça quétaine.
Engagement 36, de janvier 1991.
Le Président (M. Gauvin): Engagement 36, Mme la
ministre.
Mme Bacon: Les terres? C'est les terres, ça? M.
Chevrette: Administration. Le Président (M. Gauvin):
Administration. Mme Bacon: Non? On retourne.
Le Président (M. Gauvin): C'est Bell Canada, Sillery,
Jean-Talon qui est en cause.
M. Chevrette: Oui, Sillery, Jean-Talon.
Mme Bacon: ...l'engagement... Vous voulez qu'on vous l'explique,
là?
M. Chevrette: Bien, c'est parce que... Mme Bacon: C'est un
contrat négocié.
M. Chevrette: C'est parce qu'il y a un fonds des services de
télécommunications au Québec. Comment se fait-il que ce
soit vous autres qui payez ça? Est-ce que
c'est parce que le fonds n'était pas créé ou c'est
quoi?
Mme Bacon: Non, c'est l'entretien de câblage et c'est nous
qui payons pour ça.
M. Chevrette: C'est chaque ministère? Ce n'est pas le
ministère...
Mme Bacon: À l'intérieur de notre
édifice.
M. Chevrette: Ce n'est pas le ministère des Communications
qui a l'ensemble du réseau?
Mme Bacon: Non.
M. Geoffrion: À partir de l'extérieur de notre
bâtisse, on utilise Centrex, oui.
Mme Bacon: À l'interne, à l'intérieur de
l'édifice, c'est nous.
M. Chevrette: Je n'ai pas compris la réponse.
Mme Bacon: À l'intérieur de l'édifice, c'est
nous qui payons. À l'extérieur, c'est les Communications, si j'ai
bien compris.
M. Geoffrion: Le fonds va servir à payer à Bell
Canada des lignes téléphoniques qu'on utilise, mais à
l'extérieur de notre bâtisse. L'Atrium a un câblage partout
dans les plafonds qui est interne dans la bâtisse, qu'on gère
nous-mêmes, d'ailleurs. Et, ce câblage-là, ce n'est pas le
fonds des télécommunications qui le paie. En fait, le fonds
achète des services de télécommunications dès qu'on
sort de nos bureaux, là.
Le Président (M. Gauvin): Ça complète
janvier 1991?
M. Chevrette: Oui. Un petit arrêt comme on avait
prévu.
Le Président (M. Gauvin): Donc, la commission suspend pour
quelques minutes ses travaux... environ...
(Suspension de la séance à 16 h 36)
(Reprise à 16 h 51)
Février
Le Président (M. Gauvin): J'appelle à ce moment-ci
le mois de février 1991.
M. Chevrette: Une seule question pour le mois de février,
qui est l'engagement 25 des terres. Le Fonds de la réforme du cadastre,
subvention payée annuellement selon la Loi favorisant la réforme
du cadastre québécois. C'est pour combien de temps,
déjà? C'est tout le temps de la réforme? Qui est pour 4
ans, 5 ans? Combien de temps? C'est ça que je ne me rappelais pas.
M. Morneau: Si je peux me permettre de répondre. Quand le
programme a été voté, en 1985, c'était
supposé être 10 ans. C'était prévu, à ce
moment-là, que le ministère versait une quote-part annuelle.
M. Chevrette: Oui.
M. Morneau: On a réévalué le programme l'an
passé. On est rendus à 508 000 000 $ comme coût du
programme. Il va prendre à peu près 13 ans à se
réaliser, et le ministère ne paie plus de subvention au Fonds de
la réforme. C'est tout autofinancé par les frais perçus au
Bureau d'enregistrement, perçus pour les arpenteurs qui déposent
des plans de rénovation ou de cadastre.
M. Chevrette: C'est beau. Mars
Le Président (M. Gauvin): Ça complète
février 1991.
J'appelle mars 1991.
M. Chevrette: Mars 1991, une seule question également.
C'est: appel d'offres sur invitation, proposition avec prix, montant servant
à payer une campagne de relations c'est dans administration, 19
une campagne de relations publiques sur le développement de la
Baie James phase II. Soumissions reçues: 3. Autres soumissionnaires:
Optimum, National. C'est le groupe Bégin, Dumas, Dupré, Sormany
qui a obtenu le contrat. Est-ce qu'on peut avoir le coût des autres? Ou
si c'est parce qu'il y avait un choix et on ne discutait pas de prix, on le
discutait après par celui qui était retenu.
Mme Bacon: C'est choisi sur pointage.
M. Chevrette: Oui, mais c'est parce qu'il n'y a pas de pointage.
C'est pour ça que j'ai dit ça.
Mme Bacon: On peut les donner? Une voix: Oui.
Mme Bacon: Le pointage d'Optimum était de 59,75; de
National, de 52,25 et de BDDS, de 70,9.
M. Chevrette: Selon la grille que vous m'avez donnée
tantôt.
Mme Bacon: C'est ça.
Avril
Le Président (M. Gauvin): Je vous remercie, Mme la
ministre.
Donc, on appelle avril 1991.
M. Chevrette: Avril 1991, il y aura 2 questions. Tout d'abord, la
13, dans le secteur énergie.
Le Président (M. Gauvin): Publicité Martin inc.
Mme Bacon: C'est un contrat négocié. C'est parce
que c'était à l'époque où on craignait la crise du
pétrole et la guerre du Golfe et, au ministère, on a
préparé des concepts de campagne de publicité parce que,
nous, on est responsables en cas de pénurie et on voulait que la
population soit sensibilisée à ça parce qu'on craignait la
pénurie, à l'époque, et on avait donné un contrat
de publicité.
M. Chevrette: Comment expliquez-vous le fait que vous n'avez pas
fait... 600 000$, c'est beaucoup plus gros que les 95 000 $ qu'on a vus
tantôt, puis vous aviez cru bon de faire faire 3 soumissions au pointage,
alors qu'ici vous arrivez et vous ne faites même pas 3 soumissions. C'est
un montant beaucoup plus volumineux.
Mme Bacon: Oui. Il y avait une question de temps,
là, mais la firme avait été choisie selon le processus...
Je pense que c'était une question... On était en pleine crise du
Golfe, là, il faut penser à ça, et qu'à cause du
temps qu'on avait on prévoyait qu'il fallait absolument faire une
campagne incitative pour amener les automobilistes à réduire leur
consommation d'essence. Ça pressait dans le temps. On n'avait pas
beaucoup de temps, et ça été une période qu'on a
vécue comme période de crise pendant plusieurs semaines, au
ministère de l'Énergie et des Ressources, où on essayait
de ramasser toutes les ressources possibles pour sensibiliser la population,
dont ce concept-là, qui ne faisait pas référence à
la crise du Golfe comme telle, donc, qui sont récupérables pour
d'autres campagnes. On peut s'en servir pour d'autres campagnes.
M. Chevrette: Est-ce que les 600 000 $ ont été
dépensés?
Mme Bacon: Non. On a dépensé ce montant-là,
394 907,39$, soit 371 769,66$ applicables en 1990-1991 et 23 137,73 $ payables
en 1991-1992. Le contrat s'échelonnait du 1er avril 1991 au 30 mars
1992. Le montant de l'engagement n'a pas été
dépensé en totalité parce qu'il y a eu la fin de la crise
du Moyen-Orient et on n'a pas dépensé tout le montant. On avait
un grand plan de communication à l'époque...
M. Chevrette: Mais il n'a pas servi à rien, à
date.
Mme Bacon: ...qui aurait pu coûter 1 900 000 $. S'il y
avait eu vraiment la pénurie, là, on aurait pu le faire parce
qu'on avait mis en place un plan de communication qui s'ajustait à
l'intensité de la crise et qui visait aussi à agir efficacement
au niveau de la demande des produits pétroliers, parce que
c'était grave, à l'époque.
Le Président (M. Gauvin): Merci, Mme la ministre.
M. Chevrette: L'engagement 14 qui suit, les 27 000 $, c'est
beaucoup moins important. Ce serait les effectifs de la Direction produits
pétroliers du ministère de l'Énergie et des Ressources.
Vous avez payé une firme extérieure pour évaluer si vos
effectifs étaient corrects ou pas? Excusez. Avais-tu une question?
Une voix: Non, non, ça va. Mme Bacon: M. Geoffrion
va vous répondre. M. Geoffrion: En fait, il s'agissait de...
Le Président (M. Gauvin): M. Geoffrion.
M. Geoffrion: II s'agissait d'effectuer une étude
organisationnelle des effectifs de cette direction-là, des produits
pétroliers, en vue d'administrer la nouvelle réglementation sur
les produits pétroliers qui avait pour effet d'élargir
considérablement la clientèle, parce que vous vous souvenez,
à l'époque, le champ d'application de la loi, qui était
seulement sur les établissements commerciaux, à l'époque,
a été élargi à tous les propriétaires de
réservoirs. Donc, il pouvait y avoir dans ça des particuliers,
pas seulement ceux qui faisaient le commerce de produits pétroliers, et
ça multipliait... Ça faisait passer la clientèle de 15 000
à 50 000 et ça nécessitait vraiment une
réorganisation de notre personnel et de nos modes de travail, et c'est
dans cet exercice-là que la firme nous a conseillés.
Le Président (M. Gauvin): Merci. M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Mais vous n'aviez pas les ressources à
l'interne pour évaluer ça?
M. Geoffrion: On ne garde plus de direction, comme à une
époque, «Organisation et méthode», ce genre de
direction là. Avec les années, les mandats sont trop sporadiques
pour garder une unité qui fait seulement ça. Si c'est un exercice
léger, on fait des «task force» internes, mais, si
l'exercice est plus substantiel, on va prendre un consultant de façon ad
hoc.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez suivi leur recommandation?
M. Geoffrion: Oui, effectivement.
Mai M. Chevrette; Mai 1991.
Le Président (M. Gauvin): Avril étant
vérifié, on appelle mai 1991.
M. Chevrette: C'est dans le secteur terres. Je ne sais pas quel
c'est. Projet 91-120, 1990-1991, fort probable, pour l'année. C'est
marqué: Montant servant à payer le coût des ventes de
photographies aériennes. Là, vous ne pourrez pas me faire
accroire que c'est en bas de 50 000 $; c'est 894 000 $. Vous ne me direz pas
qu'il y a une région et une sous-région là-dessus; c'est
l'ensemble du Québec. Vous allez donc m'expliquer pourquoi vous n'avez
pas fait appel à des soumissions publiques.
Une voix: Pardon?
M. Chevrette: Pourquoi vous n'êtes pas allés en
soumission? (17 heures)
M. Morneau: on est allés en soumission. il y a 2
fournisseurs. il y a aéro-photo et il y a les laboratoires prisma qui
donnent ce service-là. il faut bien comprendre c'est quoi, le service.
c'est que, nous, on prend les photographies aériennes; les
négatifs de films sont gardés dans un entrepôt à
atmosphère contrôlée.
M. Chevrette: Pourquoi ce n'est pas écrit «appel de
soumissionnaires: aucun n'a répondu»? C'est marqué
«Nil».
M. Morneau: Je vais vous l'expliquer. C'est un C.T.
général du Conseil du trésor, dont je pourrais vous donner
copie également, qui a dit: Maintenant qu'il y a 2 services
spécialisés il y a seulement ces 2 firmes qui
offrent ce produit-là vous êtes autorisés à
transiger avec eux autres à ces prix-là. Alors...
M. Chevrette: Oui, mais, à ces prix-là... C'est tel
que rédigé, là.
M. Morneau: Pardon?
M. Chevrette: On est habitués pas mal dans ces
chinoiseries-là, nous autres. C'est marqué «Montant servant
à payer le coût des ventes de photographies
aériennes». Tu paies quelqu'un qui est chargé de
vendre.
M. Morneau: Non, ce n'est pas ça. C'est que vous, vous
êtes un client...
M. Chevrette: Non? Bien, c'est ça. Expliquez-le moi.
M. Morneau: Vous êtes un client, là, vous. Vous
arrivez, vous vous présentez à la Photocartothè- que, au
ministère de l'Énergie et des Ressources. Vous dites: Je veux
avoir des cartes de telle région ou des photos aériennes de telle
région, de telle année, 1952. À ce moment-là, on
regarde dans nos fichiers des firmes, qui les a. Les fournisseurs qui nous font
des photographies aériennes, il y en a 2. Eux autres font
développer leurs films parce que, à partir du négatif, on
tire une photo aérienne qu'on met en vente après. C'est le
coût de traitement de ce film-là, qu'on paie à ce
fournisseur. Alors, nous, à la Photocartothèque, ça
coûte 892 000 $ pour traiter, je ne sais pas, 1 million de films, de
photos qui ont été prises, qui ont été
demandées par les clients. On fait un chèque, à un moment
donné, pour payer les fournisseurs et, quand on vend la carte, on vend
la photographie, admettons, 5 $, eh bien, c'est...
M. Chevrette: Quels sont les revenus par rapport au coût du
contrat signé, au niveau des ventes? Parce qu'à un moment
donné ça doit faire ses frais, ça.
M. Morneau: L'objectif du Fonds d'information géographique
et foncière, c'est d'assumer les frais de diffusion de tous les produits
faits par le secteur, que ce soit l'arpentage, que ce soit la photographie
aérienne.
M. Chevrette: Oui, je comprends ça.
M. Morneau: Alors, en principe, tous les produits qui sont vendus
à la Photocartothèque doivent s'autofinancer et on recouvre le
coût de l'affaire, le coût de la diffusion. Alors, la photographie
aérienne, c'est un secteur qui est très bien payé, je dis
bien, entre guillemets. C'est source de revenus parce qu'il y a beaucoup de
clientèles.
M. Chevrette: Oui, mais ce que je veux dire, si vous avez
signé un contrat de 894 000 $ pour travailler sur la préparation
de photos aériennes, vous les vendez par la suite.
M. Morneau: Exact.
M. Chevrette: Combien ça rapporte?
M. Morneau: Chaque photo, au net, c'est quoi? On me dit que les
photos qu'on vend 5 $ coûtent 2,48 $. Ça comprend le
développement de la photo, ça comprend le personnel
assigné à cette fonction-là. Ce qui nous fait un profit de
2 $ et quelque chose qui sert à amortir l'ensemble des coûts: le
loyer, la bâtisse, le téléphone et les infrastructures.
M. Chevrette: Donc, c'est un revenu au ministère.
M. Morneau: Au Fonds d'information géographique et
foncière, qui doit faire ses frais.
M. Chevrette: Au Fonds d'information. O.K.
Est-ce qu'on pourrait avoir le détail annuel, par exemple?
M. Morneau: II y a des rapports annuels, effectivement, sur les
opérations du Fonds d'information. On peut vous envoyer le dernier
rapport annuel.
M. Chevrette: C'est beau. Envoyez-moi donc ça.
M. Morneau: O.K.
M. Chevrette: Parce que s'il y a des engagements, il y a des
déboursés et des revenus, ce serait bon qu'on ait les revenus en
même temps.
Le Président (M. Gauvin): C'est ça. Le document que
vous allez nous fournir, c'est le document sur le volume des ventes.
M. Morneau: Les revenus, les dépenses et l'état
consolidé des états financiers du Fonds pour la dernière
année financière connue.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Morneau.
Juin
M. Chevrette: Juin, il n'y a aucune question. Juillet
Le Président (M. Gauvin): Donc, juin est
considéré comme vérifié. On appelle juillet. M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Oui. Une seule question.
Le Président (M. Gauvin): Quel numéro
d'engagement?
M. Chevrette: C'est l'engagement 74 du secteur administration,
451 000 $. C'est supposé d'être un montant pour payer la
différence entre les montants estimés et les montants
réels. Comment vous expliquez une aussi grande différence? 454
000 $, c'est du foin! Ça fait une belle prime de séparation!
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre. Mme Bacon:
M. Morneau va vous expliquer ça.
M. Morneau: C'est des cartes qu'on achète du
fédéral pour des territoires que nous, on n'a pas de cartographie
disponible ou à jour. Le fédéral a une cartographie au 50
millième. Nous, on produit des cartes au 20 millième. Alors, il
n'y a pas tout le secteur du... j'allais dire du Québec qui est couvert
par une cartogra- phie du secteur de l'Énergie et des Ressources. Alors,
règle générale, on en a acheté pour 1 131 000$. On
avait fait un premier paiement et, là, c'est la différence pour
combler ce qui restait, 451 315 $.
M. Chevrette: Vous allez me répéter ça,
là. Vous achetez du fédéral des cartes...
M. Morneau: Exact.
M. Chevrette: ...pour des parties de territoire
québécois où vous n'avez pas de données.
M. Morneau: Pas de cartographie de faite. M. Chevrette:
Quelles sont les...
M. Morneau: Exemple: tout le Nord. Nous, au nord du...
Actuellement, la seule carte disponible, là, c'est à peu
près jusqu'au 49e parallèle.
M. Chevrette: Et là, vous...
M. Morneau: Au nord du 49e, là, dès qu'on tombe
dans le 50e, le 51e et suivants, là, il n'y a pas de cartographie
complète de ce territoire-là qui est disponible. Il y a des
cartographies partielles, parce qu'à un moment donné on est
intervenus, à la demande d'un ministère des Forêts ou
à la demande d'autres...
M. Chevrette: Mais je connais des gens qui ont eu des contrats,
moi, pour faire toute la cartographie à la Baie James et un peu
partout.
M. Morneau: II y a eu du monde...
M. Chevrette: Vous avez dû en avoir un joli paquet, parce
que vous avez dépensé beaucoup.
M. Morneau: Quand il y a des projets dans des secteurs bien
précis, exemple, des projets hydroélectriques,
Hydro-Québec fait ses cartes, effectivement, pour des tronçons ou
des secteurs bien précis, mais pas tout le territoire.
M. Chevrette: Vous n'êtes pas allés les chercher
à Hydro-Québec?
M. Morneau: On a toutes ces copies de cartes-là, d'Hydro.
On a des ententes avec...
M. Chevrette: Vous n'avez acheté que ce qui vous
manquait?
M. Morneau: On a acheté... Parce que les clients veulent
avoir, des fois, des cartes... Par exemple, les Forêts. Ils veulent avoir
des cartes sur ce territoire-là; on n'en a pas. Le fédéral
en a une, lui, du 51e, qui n'est pas toujours...
M. Chevrette: Mais le montant global, là?
M. Morneau: De? On a vendu, comme je vous l'ai dit, pour
l'équivalent de 1 131 000 $, de ces cartes-là...
M. Chevrette: Vous avez vendu...
M. Morneau: ...dont 500 000$ pour les Forêts...
M. Chevrette: Oui, mais...
M. Morneau: ...qui voulaient s'acheter ces cartes-là.
M. Chevrette: Ce que je veux dire, c'est: Comment vous pouvez, au
départ, avoir pu vous tromper dans vos estimés? Ça, c'est
le tiers d'erreur, là.
M. Morneau: Ce n'est pas une erreur, ça, M. le
député. C'est que, quand on transige avec le
fédéral, on a des ententes avec lui. Il nous transfère les
documents qu'on lui demande et on paie quand c'est livré et que tout est
fait.
M. Chevrette: Bien, pourquoi vous marquez
«estimé», là? Je ne suis pas fou, moi, là!
Vous me demandez de lire vos engagements et vous dites: La différence
entre l'estimé et le réel.
M. Morneau: Hum, hum.
M. Chevrette: L'estimé, c'est parce que vous en avez fait
un, et le réel, ça ne correspond pas à
l'estimé.
Le Président (M. Gauvin): C'est l'estimé du volume
d'achat qui a été modifié: la différence.
M. Morneau: Habituellement, c'est basé sur ce qu'on pense
que ça va coûter pendant l'année, compte tenu de ce qu'on a
fait l'année passée. Il est arrivé que cette
année-là, les Forêts ont acheté pour 500 000 $ de
cartes. C'est assez exceptionnel. À ce moment-là, le total de la
facture s'est élevé à 1 131 000 $. Alors, il fallait
combler la différence par rapport... on a fait les écritures
comptables qu'il fallait.
M. Chevrette: donc, ça a coûté 33 % de plus
que vos estimés.
M. Morneau: J'essaie de vous expliquer que normalement, en
début d'année, on engage un certain montant pour des cartes,
compte tenu du volume d'affaires qu'on a observé les années
passées. C'est ce montant-là qu'on engage.
M. Chevrette: Oui.
M. Morneau: On achète des cartes pour l'ensemble des
ministères.
M. Chevrette: La demande a été plus forte que
prévue.
M. Morneau: La demande a été plus forte. À
ce moment-là, le coût réel, ça a été 1
131 000 $. Par rapport à ce qu'on avait «budgeté» et
qu'on avait déjà transféré, il restait 400 000 $
à régler. Alors, c'est...
M. Chevrette: Donc, vos prévisions n'étaient pas
bonnes.
M. Morneau: Ce n'est pas une prévision, comme je vous l'ai
dit, à partir du moment...
M. Chevrette: Un estimé.
M. Morneau: Un estimé. Quand on est en commerce ou en
affaires, M. le député...
M. Chevrette: Oui.
M. Morneau: ...on ne dit pas au client: Ne viens pas cette
année, c'est fini, là, on a dépensé notre quota. Il
veut une carte, on lui procure la carte.
M. Chevrette: Oui. Les cultivateurs, ils connaissent ça,
des quotas. Dans le tabac, nous autres aussi.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète l'engagement 74?
M. St-Roch: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): Oui, M. le député
de Drummond.
M. St-Roch: Est-ce qu'il y a un revenu qui est
généré par ces achats-là?
M. Morneau: Oui.
M. St-Roch: Parce que j'imagine que c'est compensé,
suivant ce que vous nous avez expliqué, là...
M. Morneau: On prend les frais d'administration, les frais de
gestion, là, que ça coûte pour gérer ça.
M. St-Roch: Et on va retrouver ces revenus-là dans quelle
catégorie? Au fonds consolidé ou au fonds...
M. Morneau: On les retrouve dans les états financiers du
Fonds...
M. St-Roch: Du fonds qu'on va voir, que vous allez nous faire
parvenir.
M. Morneau: ...d'information géographique et
foncière, effectivement.
M. St-Roch: Merci.
Le Président (M. Gauvin): Ça complète
l'engagement 74?
M. le député de Joliette.
Septembre à décembre
M. Chevrette: Oui. Il n'y a rien pour septembre 1991 non
plus.
Le Président (M. Gauvin): Donc... M. Chevrette:
Octobre non plus.
Le Président (M. Gauvin): ...septembre, octobre,
considérés vérifiés. J'appelle novembre.
M. Chevrette: Décembre.
Le Président (M. Gauvin): Novembre et décembre,
considérés vérifiés.
M. Chevrette: Rendez-vous à février.
Janvier 1992
Le Président (M. Gauvin): Janvier 1992,
considéré vérifié.
Février
J'appelle février 1992. Mme la ministre, vous changez de
cahier.
Mme Bacon: Oui, je vois ça.
M. Chevrette: Vous allez à secteur énergie,
février 1992, engagement 2. C'est un montant servant à payer une
subvention pour recherche et développement d'une nouvelle technologie
à caractère énergétique en vue de produire de
l'éthanol-carburant à partir de déchets
lignocellulosiques: 80 000 $. C'est sur 2 ans, d'après ce que j'ai
compris. Est-ce que c'est utilisé?
Mme Bacon: Est-ce que c'est...
M. Chevrette: C'est en marche? Est-ce que ça fonctionne?
C'est un engagement de 80 000 $ sur 2 ans. 1991-1992 a-t-il été
versé, oui ou non?
Mme Bacon: On attend le rapport final, cette année, en
1993.
M. Chevrette: Donc, ça poursuit son cours. (17 h 10)
Mme Bacon: Oui.
M. Chevrette: C'est beau.
Le Président (M. Gauvin): Ça complète
février 1992.
Mars
M. Chevrette: Je n'ai rien en mars. Le Président (M.
Gauvin): On n'a rien en mars.
Avril
J'appelle avril 1992, Mme la ministre.
M. Chevrette: En avril 1992, l'engagement 10 des terres, secteur
terres, le Groupe SNC inc. Programme budgétaire des subventions secteur
terres du ministère de l'Énergie et des Ressources. Projet
mobilisateur Progert.
Mme Bacon: On sait que le projet, c'est un projet de recherche
pour l'observation, la gestion de ressources terrestres. C'est un projet de 28
200 000 $ dont 5 200 000 $ en subventions sur 5 ans. C'est
réalisé dans le cadre du Fonds de développement
technologique du Québec et approuvé, évidemment, par le
Conseil des ministres. Ce projet vise aussi à développer et
mettre au service de la gestion des territoires, et plus
particulièrement de la gestion forestière, des technologies de
pointe en télédétection et géomatique.
Le ministère de l'Énergie et des Ressources agit à
titre de ministère porteur du dossier pour la partie gouvernementale. Le
Groupe SNC inc. de Montréal agit à titre de maître-d'oeuvre
du projet. Il y a d'autres participants qui sont Hauts-Monts, IBM, BCGT,
Techtran, Innotech, Poulin Thériault, Spar, Daishowa, Domtar, Donohue,
Kruger et Stone.
Alors, c'est un montant de 5 200 000 $ qui est réparti: 867 000$
en 1991-1992; 882 000$ en 1992-1993; 1 090 000 $ en 1993-1994; 1 051 000 $ en
1994-1995; 876 000 $ en 1995-1996, et 434 000 $ en 1996-1997.
M. Chevrette: Mme la ministre, est-ce que vous pouvez nous faire
parvenir l'état du projet qu'ils ont présenté ou sur
lequel vous êtes...
Mme Bacon: Où c'en est rendu en ce moment?
M. Chevrette: Non, non. L'état détaillé,
ça, je comprends que si c'est en cours, vous ne l'avez peut-être
pas nécessairement au fur et à mesure...
Mme Bacon: Non.
M. Chevrette: ...mais le projet initial... Si vous
l'avez, où c'en est rendu...
Mme Bacon: On a un bilan des réalisations en 1992-1993.
Ça, ça vous va?
M. Chevrette: Oui, mais le projet global était de 28 000
000 $, vous m'avez dit; si j'ai bien compris.
Mme Bacon: Oui.
M. Chevrette: Dont 20 000 000 $ sont puisés à
même le Fonds de développement?
Mme Bacon: Dont S 200 000 $ en subventions sur 5 ans.
M. Chevrette: Ça, c'est de vous autres...
Mme Bacon: Oui.
M. Chevrette: ...le secteur énergie?
Mme Bacon: Oui, mais il y a tous les autres
bénéficiaires dont je vous faisais mention tantôt.
M. Chevrette: Oui, mais vous avez parlé du Fonds de
développement.
Mme Bacon: Avec le Fonds de développement.
M. Chevrette: Le Fonds de développement donne combien?
Mme Bacon: C'est dans le cadre du Fonds de développement
technologique. C'est les 5 000 000 $ du Fonds.
M. Chevrette: C'est les 5 000 000 $ du Fonds?
Mme Bacon: Oui. Mais, nous, on agit comme ministère
porteur du dossier pour la partie gouvernementale.
M. Chevrette: Donc, il y a eu transfert du Fonds au
ministère de l'Énergie de 5 000 000 $.
Mme Bacon: Chez-nous, c'est ça. C'est ça.
M. Chevrette: En tout cas, si vous avez des détails, sans
énumérer tout, on apprécierait le projet plus une forme de
bilan. Il y a un projet initial.
Mme Bacon: On a un bilan de réalisation 1992-1993. Dans le
cadre de la convention qui était intervenue entre le gouvernement et les
partenaires, Progert devait être soumis à une
réévaluation globale après une année portant
principalement sur certains éléments comme la proposition
détaillée des produits et services à caractère
novateur, un potentiel commercial, contenu en recherche-développement,
forces et faiblesses; sur l'état des connaissances, analyse des besoins,
marchés inventoriés, avantages commerciaux escomptés; sur
les orientations technologiques, la nature des contrats de recherche et
développement avec des institutions de recherche, activités de
comités reliées à Progert comme comité
technique, comité des normes, comité des utilisateurs,
comité de gestion, conseil d'administration et les aspects
financiers du projet.
Le projet a fait l'objet de plusieurs rapports d'étape,
notamment, un plan de travail détaillé qui a été
déposé officiellement en juin 1992, une proposition
intitulée «Les produits», qui a été
déposée en décembre 1992. Suivant, février 1993, un
premier bilan sur l'état de la recherche et du développement
après 12 mois d'activités. l'appréciation de l'avancement
du projet au 31 mars 1993 s'établissait comme suit: avancement
budgétaire, 34 %; avancement calendaire, 36 %, et avancement technique,
23 %.
Quant au processus de réévaluation en tant que tel, il
s'est amorcé en toute fin d'année, à savoir le 29 mars
1993 pour cette année, le 29 juin par une approbation
quant à la poursuite du projet, parce qu'on avait dit qu'on le
réévaluerait, qui a été néanmoins assortie
d'un certain nombre de conditions.
La subvention versée pour chacun des exercices financiers
représente 50 % des dépenses admissibles, et ça,
conformément au règlement du Fonds de développement
technologique pour les projets mobilisateurs. En 1991-1992, la part de la
subvention payée a été de 867 000 $; en 1992-1993,
ça s'est élevé à 882 000 $ et, en 1993-1994, la
subvention prévue est de 1 090 000 $.
Alors, on nous a donné à nous, au ministère de
l'Énergie et des Ressources, comme je le disais tantôt, la
responsabilité de suivre le projet au niveau gouvernemental. Les sources
de fonds, c'est le rôle central...
M. Chevrette: Est-ce que c'est très volumineux, le
projet?
Mme Bacon: Oui.
M. Morneau: Parce qu'il y a 47 sous-projets là-dedans avec
des architectures d'information.
M. Chevrette: II n'y a pas un condensé?
M. Morneau: On pourrait avoir un sommaire exécutif, je
présume, tel qu'il était prévu initialement.
M. Chevrette: Oui, peut-être.
Mme Bacon: On peut peut-être vous dire tout de suite quels
sont les résultats qui sont anticipés. C'est le
développement d'une capacité industrielle en
télédétection, géomatique, qui offre des produits
et services compétitifs à l'échelle nationale et
internationale. Il y a un développement de nouveaux logiciels, dont
les
logiciels d'analyse d'image, des modules d'automatisation,
d'accentuation d'image, des outils pour l'échange de données, des
applications de gestion aux simulations forestières, et aussi un
développement d'équipements, dont une station Progert.
M. Chevrette: Le condensé suffira. Le sommaire.
Mme Bacon: Oui. On peut vous l'envoyer. Mai
M. Chevrette: Je passe au mois de juin 1992, M. le
Président.
Juin
Le Président (M. Gauvin): Donc, avril et mai 1992 sont
considérés comme vérifiés. On appelle juin
1992.
M. Chevrette: L'engagement 9, secteur terres.
Photocartothèque. Vous avez un autre exemple de différence entre
l'estimé et le réel.
M. Morneau: Encore une fois, je vais vous l'expliquer avec
plaisir.
M. Chevrette: Je sais que ça vous fait plaisir à
chaque fois que je vous pose une question.
M. Morneau: Définitivement. C'est les sommes des produits
que les différents secteurs au ministère, soit les terres, les
mines et énergie, achètent au comptoir à la
Photocartothèque. Alors, ils en ont acheté, pour l'année
1991-1992, pour 522 000 $.
Au mois de janvier, il y a des besoins de liquidités des fois,
parce qu'il faut payer le loyer, il faut payer les employés, il faut
payer le téléphone, et il y a eu un premier tour de chapeau, si
vous me permettez l'expression, qui a ramassé un certain montant et,
quand on a fini les livres à la fin de l'année, on a payé
la différence.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète juin 1992?
Juillet
M. Chevrette: Oui, monsieur. Vous passez à juillet
1992.
Le Président (M. Gauvin): Juillet 1992, il n'y en a pas;
ce serait août.
M. Chevrette: Bien, moi, j'en ai un. Mme Bacon: Dans un
autre livre.
M. Chevrette: Bien, août pour juillet; c'est marqué
«août» sur la feuille rose puis «juillet» sur la
feuille blanche.
Août
Le Président (M. Gauvin): Vous avez raison, M. le
député. Donc, nous sommes rendus à août 1992, mais
l'engagement se réfère à juillet 1992, l'engagement 9.
M. Chevrette: C'est exact, M. le Président. Mme Bacon:
Quel secteur?
M. Chevrette: Secteur terres. Vous devez avoir hâte
qu'Albert ait ses feuilles!
Le Président (M. Gauvin): Secteur terres. Ça touche
la Société conseil Lambda inc.
Mme Bacon: Êtes-vous sûr que c'est juillet?
M. Chevrette: Non, non. C'est août, mais la première
feuille qu'on a, l'engagement est de juillet.
Mme Bacon: Engagement 9. C'est ça?
Une voix: Oui.
Mme Bacon: Appel d'offres sur invitation.
M. Chevrette: C'est sur invitation, d'après ce que j'ai
compris. Soumissionnaires, il y en a eu 2.
Mme Bacon: C'est pour l'élaboration d'un cadre de gestion
pour gérer et contrôler l'ensemble des activités de la
réforme cadastrale, l'enregistrement cadastral.
M. Chevrette: Oui, mais c'est parce que... Ma question, ce n'est
pas sur le montant là. Je sais que c'est un montant servant à
payer les travaux administratifs à la firme conseil Lambda. J'avais lu
«lambada» au début, mais c'est Lambda. Le groupe...
Mme Bacon: C'est comme «transcription» et
«traduction».
M. Chevrette: Le Groupe LGS, ils ont soumissionné pour
combien, eux autres?
M. Morneau: C'est un appel de candidatures. C'est toujours la
feuille de pointage.
M. Chevrette: Combien de points ont-ils obtenu? M. Morneau: Je
vais vous donner les résultats. M. Chevrette: Ce serait assez simple de
le
marquer, tu aurais pas mal moins de questions.
M. Morneau: Vous aviez raison. C'est 76 500 $ pour LGS et 96 000
$ ou 97 000 $ je ne vois pas le chiffre comme il faut pour
Lambda. (17 h 20)
M. Chevrette: À 10, la même question.
M. Morneau: Oui. À ce moment-là, on parle d'une
proposition avec prix. Vous avez les points, là... Conseillers en
gestion en informatique: CGI avait «biddé»pour 144
975$...
M. Chevrette: Oui.
M. Morneau: ...et la firme DMR avait «biddé»
pour 129 000 $. Il y a donc un écart de plus que 10 % de prix.
M. Chevrette: Et Atkinson, Tremblay et associés?
M. Morneau: Atkinson, Tremblay n'a pas passé le stade de
la qualité, il a eu 47 points.
M. Chevrette: Oui, mais c'est parce que...
M. Morneau: Parce que dans un appel d'offres avec proposition
avec prix...
M. Chevrette: Pourquoi vous ne le marquez pas?
M. Morneau: Je pourrais tout marquer ça, comme je vous le
dis, mais ça...
M. Chevrette: C'est parce qu'on éviterait un paquet de
questions.
M. Morneau: On va tenter de s'améliorer la prochaine fois,
M. le député.
M. Chevrette: Ce ne serait pas trop dur, hein!
M. Morneau: On va marquer toutes ces informations-là.
C'est parce que souvent, quand les engagements sont transmis, tous les papiers
relatifs à l'administratif ne sont pas connus, le jury n'a pas
complété ses dernières fiches, ses dernières
évaluations, le MAS n'a pas encore approuvé les rapports de jury
et, à ce moment-là, bien, quant le papier part... On est
pressés d'envoyer l'engagement parce que la Loi sur l'administration
financière nous dit de l'envoyer...
M. Chevrette: C'est beau.
M. Morneau: O.K.
M. Chevrette: Engagement 11, même question.
Le Président (M. Gauvin): Toujours du même mois.
M. Chevrette: M. le sous-ministre associé. M. Morneau:
1991, vous dites? M. Chevrette: Engagement 11. M. Morneau:
Oui.
Le Président (M. Gauvin): Du mois d'août, mais c'est
un engagement se référant à juillet.
M. Chevrette: Votre pointage, mon cher sous-ministre.
Le Président (M. Gauvin): Touchant Gendron, Lefebvre et
associés.
M. Morneau: C'est une soumission, donc, c'est le plus bas
soumissionnaire.
M. Chevrette: Oui, mais pour savoir si c'est le plus bas, il
faudrait que je sache le prix de l'autre.
M. Morneau: Je vais vous le donner. Par exemple, là, 139
000 $, c'est celui qui a gagné, bien évidemment.
M. Chevrette: Oui, ça doit. M. Morneau: 139 425
$. M. Chevrette: Je suppose.
M. Morneau: Alors, attendez, l'autre soumission, c'était
c'est parce que je n'ai pas le montant total, il faudrait que je le
compte 193 $ du 1000 blocs. Il y avaient 870 000 blocs; il faudrait que
je fasse le calcul.
M. Chevrette: II était pas mal plus haut. M. Morneau:
II était plus haut, 159 868 $... M. Chevrette: C'est beau.
M. Morneau: ...si mon oeil rapide est bon.
M. Chevrette: Si vous vous êtes trompé, on vous le
dira en lisant les notes...
Le Président (M. Gauvin): Ça complète les
engagements d'août pour juillet 1992. Est-ce qu'on peut dire ça
comme ça: les engagements du mois d'août 1992?
M. Chevrette: Oui.
Septembre
Le Président (M. Gauvin): J'appelle septembre 1992.
M. Chevrette: Bon, subvention normée. Mme Bacon:
Dans le secteur énergie.
M. Chevrette: Secteur énergie. Montant servant à
payer une subvention à titre de contribution...
Le Président (M. Gauvin): Engagement 1. M. Chevrette:
Exact.
Mme Bacon: Kruger. C'est 49 340 $; c'est ça? Le
Président (M. Gauvin): C'est ça.
Mme Bacon: C'est une subvention qui permettait à la
compagnie Kruger de réaliser une étude de faisabilité pour
l'implantation d'une usine de production d'énergie à partir des
déchets humides de l'usine Turcot, à Montréal. La
compagnie Kruger et sa firme consultante ADS déterminent actuellement,
au moyen de tests physico-chimiques et des analyses technico-économiques
les conditions nécessaires à l'implantation du projet
proposé. Si les résultats de l'étude sont probants, la
compagnie Kruger pourrait investir une somme de l'ordre de 4 000 000 $ pour
réaliser ce projet-là. L'octroi de la subvention visée a
été autorisé par le ministère suite à
l'acceptation du projet par le comité de sélection et
d'évaluation des projets énergétiques
présentés au ministère dans le cadre du Programme d'aide
au développement des technologies de l'énergie qu'on appelle
PADTE.
M. Chevrette: C'est quoi «un complexe interne de
valorisation énergétique à partir de rejets»?
Mme Bacon: Notre ingénieur. M. Chevrette: Non, mais
c'est parce que... Mme Bacon: L'ingénieur de la maison. M.
Chevrette: ...tel que... C'est l'homme...
Mme Bacon: M. L'Homme va vous expliquer ça.
M. Chevrette: ...qu'il nous faut. Mme Bacon: C'est
ça.
M. L'Homme: C'est des rejets du processus de production...
M. Chevrette: Ce n'est pas de la cogénération,
ça?
M. L'Homme: Ce n'est pas de la cogénération, c'est
des rejets de tout acabit.
M. Chevrette: La réutilisation des rejets.
M. L'Homme: C'est ça.
M. Chevrette: Réutilisation.
M. L'Homme: Réutilisation des rejets.
M. Chevrette: O.K. À 5.
Le Président (M. Gauvin): Engagement 5.
M. Chevrette: Ça c'est un bel engagement!
Mme Bacon: C'est un appel sur invitation, un appel d'offres sur
invitation, proposition avec prix.
M. Chevrette: II y a un montant de 400 000 $: 270 000 $
1992-1993, 130 000 $ 1993-1994. Le consortium National-Cogesult. Bon.
Première question. Il y a eu 5 soumissions, 10 de demandées. Dans
un premier temps, j'aimerais savoir les prix des soumissionnaires, des autres,
ou si c'est les points, les points.
Mme Bacon: Le pointage. M. le sous-ministre va vous
répondre.
M. Chevrette: Ça, «c'est-u» ceux qui
préparaient des discours?
Mme Bacon: II n'y en a pas qui préparent des discours.
M. Chevrette: Bien oui, il y en a eu un discours, des notes.
Mme Bacon: M. le sous-ministre va vous répondre.
M. Chevrette: O.K.
Mme Bacon: C'est administratif.
M. Chevrette: Ah! c'est administratif? Je pensais que
c'était pas mal politique!
Mme Bacon: Non. Vous ne me connaissez pas, M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Mais oui! J'ai lu vos notes. C'est celui-là
dont j'ai parlé, ce contrat-là, là. Vous vous rappellerez,
au mois de juin, j'en ai parlé, de ce contrat-là.
Mme Bacon: C'est ça, mais vous inventez des choses.
M. Chevrette: Non, non. On n'invente rien. Mme Bacon: C'est
administratif.
M. Chevrette: On n'invente rien. S'ils se permettent de
préparer des discours, c'est...
Mme Bacon: Non, non, non.
M. Chevrette:... parce qu'ils pataugent dans le politique.
Mme Bacon: Mes discours viennent de la machine, pas des
firmes.
M. Chevrette: C'est celui que vous avez failli faire à
Sherbrooke, celui-là.
Mme Bacon: J'en ai fait un à Sherbrooke, mais il vient de
la machine, pas de National.
Le Président (M. Gauvin): M. Geoffrion. M. Geoffrion: Oui.
On a invité 10 firmes...
M. Chevrette: Oui, oui. Ça, c'est tout marqué.
C'est les points...
M. Geoffrion: II y en a 4 qui ont répondu. Le processus
est double. Il y a un pointage de qualité que je vais vous donner. Si on
passe cette première épreuve, on peut ouvrir les enveloppes
où les gens ont les prix. Les prix sont exprimés, dans ce cas-ci,
en multiples du tarif gouvernemental. C'est la pratique dans l'industrie,
sem-ble-t-il, sur ce genre de contrat là. Les 4 firmes qui ont fait une
offre, c'est Marsy, Douin, BDDS et le consortium National-Cogesult. Les 2
premières, Marsy et Douin. La première a eu 45. 7 sous
l'évaluation qu'on pourrait appeler qualitative, et la deuxième a
eu 52. 9, ce qui a éliminé ces 2 firmes-là sur la
qualité de leur offre. Donc, on n'a pas été voir le prix,
comme le prévoit la réglementation. La qualité...
M. Chevrette: Bazin, Dumas, Dupré? M. Geoffrion:
Pardon?
M. Chevrette: Bazin, Dumas, Dupré, Sormany, c'est
quoi?
M. Geoffrion: Oui. Je continue avec les 2 dernières. Bazin
a eu 77. 5, National-Cogesult, 77. 9. Bref, c'étaient des firmes qui
avaient des offres comparables sur le plan de qualité.
M. Chevrette: Communications Marsy?
M. Geoffrion: 45. 7.
M. Chevrette: II a été éliminé, lui,
avec les 2 autres? Ce n'était pas suffisant?
M. Geoffrion: II n'était pas assez haut. Sur la
qualité, il a été éliminé.
M. Chevrette: Donc, c'est 0, 4 de point qui ont... Là,
vous êtes allés voir les prix.
M. Geoffrion: après ça, on est allés voir
les prix. bdds a fait une offre à 200 % des tarifs gouvernementaux de
référence. donc...
M. Chevrette: Ça donnait combien?
M. Geoffrion: Ça lui donne 49. 5 points, parce que
l'écart entre les prix transformés en points, c'est ajouté
au pointage sur la qualité.
Mme Bacon: Cela prend juste des fonctionnaires pour se comprendre
là-dedans, M. le Président.
M. Chevrette: II y a du ménage à faire dans
ça, hein!
Continuez.
M. Geoffrion: C'est ça. En tout cas...
Mme Bacon: Alors, il ne faut pas accuser le politique,
là.
M. Chevrette: Je n'accuse rien, là, j'écoute. Mme
Bacon: Bon!
M. Chevrette: Quand j'aurai à accuser, vous allez voir que
je vais passer direct aux actes.
M. Geoffrion: Je vais vous donner les résultats de
National. National a mis un prix à 199 % au lieu de 200 %. Il s'est
installé, au fond, à 1 % en dessous, ce qui lui a donné 50
points. En additionnant les 2, le meilleur pointage est arrivé, mais de
très peu, comme vous pouvez voir, ce qu'on a reçu comme offres:
National-Cogesult avait 88. 6 points et BDDS, 88. 25 points.
M. Chevrette: Combien y a-t-il eu d'utilisé en 1992-1993
sur le montant de 270 000 $?
M. Geoffrion: Sur le contrat total?
M. Chevrette: Sur la tranche 1992-1993 de 270 000 $, comment y
a-t-il eu de pris?
Le Président (M. Gauvin): L'argent qui a réellement
été engagé.
M. Geoffrion: Non, non, de dépensé.
M. Chevrette: Oui, oui, combien il y a eu de
dépensé?
Le Président (M. Gauvin): De dépensé,
oui.
M. Chevrette: Parce que ça, c'est un contrat global. Si tu
ne fais pas appel aux services, tu ne paies pas. (17 h 30)
M. Geoffrion: Ce ne sera pas long. C'est parce que j'ai le total
et j'ai les dates. Je vais vous le couper au 31 mars.
(Consultation)
Le Président (M. Gauvin): Oui, M. Geoffrion.
M. Geoffrion: Je n'ai pas avec moi la dépense du
ministère par mois. C'est parce que j'ai leur facturation avec des dates
et ce n'est pas nécessairement les dates de la dépense qu'on a
payée, nous autres.
M. Chevrette: Vous allez nous l'envoyer.
M. Geoffrion: On peut vous l'envoyer, précisément,
le partage...
M. Chevrette: Je suppose avec une ventilation des services
donnés.
M. Geoffrion: Aussi.
M. Chevrette: Exemple, si ça a servi, je ne sais pas, moi,
à un plan de communication, si ça a servi à la
rédaction d'une note, si ça a servi à l'analyse d'une
situation quelconque. Facturation en fonction d'un libellé d'emploi ou
de services vraiment rendus.
M. Geoffrion: Oui. M. Chevrette: Ça va?
Le Président (M. Gauvin): Donc, pour septembre 1992,
l'engagement 5.
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Gauvin): Sous réserve que
l'information vous soit transmise. Les engagements de septembre 1992 sont
vérifiés, sous réserve de l'information, comme je le
mentionnais. J'appelle...
Octobre et novembre
M. Chevrette: Les engagements d'octobre et novembre, il n'y a
rien, M. le Président.
Décembre
Le Président (M. Gauvin): Les engagements d'octobre sont
considérés vérifiés et ceux de novembre aussi.
J'appelle les engagements de décembre 1992. M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Le 11 du secteur terres.
Mme Bacon: II y a un appel d'offres sur invitation, proposition
avec prix. C'est Tremblay, Vaillan-court... C'était un contrat de
compilation cartographique des arpentages. Ça consistait en l'analyse de
documents d'arpentage ou traitement mathématique cartographique des
données d'arpentage à l'informatisation des résultats en
vue de produire la carte numérique. Ça répond aux besoins
de la majorité des intervenants et des gestionnaires des terres du
domaine public.
La firme Tremblay, Vaillancourt, Robitaille avait été
choisie conformément aux procédures d'octroi de contrats de
services professionnels et le mode d'attribution utilisé a
été l'appel d'offres de services par appel de propositions avec
prix.
M. Chevrette: Passez donc au no 4 du secteur énergie,
décembre 1992. Sofame inc., Montréal, Hoche-laga-Maisonneuve.
Montant servant à payer une subvention pour un projet de
développement et de mise à l'essai d'un nouveau type de
chauffe-eau industriel alimenté au mazout, dans le comté de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Bacon: l'entreprise sofame, c'est une entreprise
montréalaise qui fabrique et installe des systèmes
d'échangeur de chaleur industriels. c'est une firme qui a entrepris un
projet de développement de mise à l'essai d'un chauffe-eau
industriel à haute efficacité et ce projet porte plus
spécifiquement sur la conception et la fabrication d'un prototype, de
même que des essais, des démonstrations en milieu industriel d'un
nouveau type de chauffe-eau fonctionnant au mazout. et le nouveau type de
chauffe-eau qui sera mis au point comportera un système de brûleur
à contact direct et intégrera un échangeur de chaleur
permettant de récupérer l'énergie des rejets thermiques.
ce type de chauffe-eau devra avoir une efficacité
énergétique d'environ 95 %, ce qui représente un gain
d'environ 15 % par rapport au chauffe-eau industriel au mazout actuellement en
usage.
L'objectif est d'offrir un chauffe-eau au mazout à haute
efficacité aux industries qui n'ont pas accès au gaz naturel, un
combustible pour lequel Sofame dispose déjà de brûleurs
à contact direct. Et là où le gaz naturel n'est pas
disponible, le nouveau chauffe-eau au mazout devrait contribuer à
réduire la pollution par suite d'une réduction de la consommation
d'énergie.
Ce dossier s'inscrit dans le domaine de l'efficacité
énergétique, domaine prioritaire de recherche et
développement qui fait l'objet d'une coopération
particulière entre la Direction des politiques du secteur de
l'énergie et le Bureau de l'efficacité énergétique.
Donc, on a
accordé une subvention triennale qui totalisait 257 750 $, ce qui
représente 41 % des coûts comme contribution à la
réalisation du projet. On a un versement de 80 000 $ en janvier 1993, 40
000 $ en juin 1993, et 40 000 $ en janvier 1994, 60 000 $ en juin 1994 et 37
700 $ en janvier 1995.
Le Président (M. Gauvin): Merci, Mme la ministre. Est-ce
que ça complète les engagements de décembre 1992, M. le
député de Joliette?
M. Chevrette: Oui.
Janvier 1993
Le Président (M. Gauvin): Les engagements de
décembre 1992 sont vérifiés. On appelle les engagements de
janvier 1993.
M. Chevrette: La toute première du secteur énergie.
L'APCHQ c'est national qui fait un projet pour ville d'Anjou,
d'après ce que je comprends. Est-ce que je pourrais savoir si c'est
parce que c'est seulement ville d'Anjou qui est intéressée
à ce genre de projet? Parce qu'il m'apparaît qu'un projet de
recherche en ce qui regarde l'utilisation de l'énergie solaire pour les
maisons, ça pourrait être national comme recherche au niveau du
Québec, puisqu'on recherche la combinaison de différents types
d'énergie en vue du programme d'économie d'énergie.
Mme Bacon: M. L'Homme va vous répondre.
M. L'Homme: II est bien certain, M. le Président, qu'il y
a un potentiel d'application des résultats de cette recherche dans
d'autres villes et dans l'ensemble du territoire du Québec. La
façon dont le programme de subvention fonctionne est d'abord sur
proposition. Alors, puisqu'il y avait, de la part de l'APCHQ, une proposition
de faire un projet dans la municipalité en question, c'est ce projet qui
a été évalué et retenu. Les retombées, on
verra.
M. Chevrette: Ce projet-là, est-ce qu'il sera accessible,
les retombées seront accessibles, c'est-à-dire les
recommandations... Si l'étude de faisabilité conclut que ce
pourrait être avantageux, est-ce que ça pourrait être remis,
par exemple, entre les mains des universitaires? Par exemple, je pense à
l'École d'architecture.
M. L'Homme: Les droits de la propriété
intellectuelle qui découlent de nos contrats de recherche font partie du
protocole d'entente qu'on a avec les entreprises ou les organismes, et le
ministère vise à rendre l'information ou les résultats de
recherche les plus accessibles possible. Quand les résultats seront
connus, le ministère pourra rendre toute l'information utile
disponible.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça com-
plète les engagements de janvier 1993, M. le député?
M. Chevrette: Oui. Vous passez à mars, M. le
Président.
M. St-Roch: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): Oui, M. le député
de Drummond.
M. St-Roch: Oui, dans le même mois, section terres, un
contrat de 27 000 000 $. Janvier 1993, engagement 14. J'imagine que ça
fait partie des 507 000 000 $ qu'on a discutés tout à l'heure et
que ces coûts-là vont être récupérés
à même la facturation par tarification plus tard.
Une voix: Exact.
M. St-Roch: Ça va, M. le Président.
Février et mars
Le Président (M. Gauvin): Comme je le mentionnais, les
engagements de janvier 1993 sont vérifiés. Les engagements de
février 1993, vérifiés. J'appelle les engagements de mars
1993.
M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Oui, l'engagement 24, du secteur terres. À
Rivière-du-Loup. Secteur terres, Rivière-du-Loup.
Mme Bacon: 26 740 $.
M. Chevrette: Oui. Il y a eu des soumissions. Il y a 14
soumissions reçues...
Mme Bacon: Oui. Il y en a 23 demandées, 14
reçues.
M. Chevrette: C'est parce que je me rends compte...
Mme Bacon: La commande avait été octroyée au
deuxième plus bas soumissionnaire, le premier ayant refusé la
commande.
M. Chevrette: Le premier, c'était 24 000$, Halle &
Fils? C'était non conforme. Équipements motorisés, non
conforme. Jean Morneau, non conforme. La firme Docteur de la moto a
refusé. Non conforme, là, c'est dû à quoi? Les
points?
M. Geoffrion: Habituellement, non conforme, c'est que dans un
appel d'offres ou un cahier de charges, il y a des exigences dites de base qui
sont vraiment obligatoires et vous devez les rencontrer pour que votre
soumission soit admissible. Si vous ne les rencontrez
pas, votre soumission est jugée non conforme à ce qu'on
recherche et on ne l'étudié pas plus avant. (17 h 40)
M. Chevrette: Vous dites qu'on a pris le deuxième plus bas
soumissionnaire.
M. Geoffrion: Oui.
M. Chevrette: 26 740 $, M. Pelletier. Comment vous m'expliquez,
d'abord, que James Lévesque et Fils, à 26 475 $, qui est plus
bas, et ce n'est pas marqué non conforme, n'ait pas été
choisi? La page 2.
M. Morneau: C'est que le premier plus bas soumissionnaire a
appelé pour dire qu'il refusait la commande parce qu'il n'était
pas capable de respecter les dates de livraison et les lieux de livraison.
M. Chevrette: Ça, c'est le Docteur de la moto inc.
M. Morneau: Pelletier Moto Sport inc.
M. Chevrette: C'est le Docteur de la Moto qui a refusé.
C'est marqué. Vous me dites que vous avez pris le deuxième. Ce
n'est pas vrai. James Lévesque et Fils était à 26 475 $
alors que celui que vous avez retenu était à 26 740 $. Moi, j'ai
pris vos réponses, là.
M. Morneau: Vous avez très bien fait.
M. Chevrette: Donc, en prenant votre réponse et je
constate qu'elle n'est pas correcte, qu'est-ce que je fais? Je vous le signale.
Vous vous trouvez une autre réponse?
M. Morneau: Attendez une minute. J'ai le rapport du jury, ici, du
MAS.
M. Chevrette: Oui, mais moi, j'ai votre texte. Pouvez-vous me
contredire là-dessus? James Lévesque et Fils. Page 2 de la
même...
M. Morneau: Oui, j'ai vu ça.
M. Chevrette: C'est marqué 26 475 $. C'est quelque chose
comme un petit peu moins cher que 26 740 $. Vous m'avez dit que vous aviez pris
le deuxième plus bas soumissionnaire, dans votre réponse.
M. Morneau: Exact.
M. Chevrette: Je constate que ce n'est pas le deuxième que
vous avez pris, d'abord. Moto R.D. enr., c'est encore plus bas aussi, 26 500 $.
Et 26 570 $, Abel Denis Huard Marine, c'est également plus bas, et ce
n'est pas marqué non conforme. Vous êtes rendu à la
sixième, là. Je vous ai donné une chance pour la
troisième et vous êtes rendu à la sixième. Il va
falloir que vous trouviez plusieurs réponses.
M. Morneau: Je n'ai aucune idée, M. le
député.
M. Chevrette: Non, non, mais c'est juste pour vous montrer qu'on
a l'oeil rapide.
M. Morneau: C'est excellent.
M. Chevrette: Et surtout les oreilles aussi pour entendre vos
réponses.
M. Morneau: Je ne veux pas donner l'impression de me
défiler.
M. Geoffrion: Non, c'est parce que j'ai la réponse. C'est
le ministère des Approvisionnements et Services qui a tenu l'appel
d'offres et qui a choisi le gagnant. Ça veut dire que ce n'est pas
nous.
M. Chevrette: Oui, mais vous venez de me dire que c'est la
deuxième plus basse.
M. Morneau: C'est ce qui est marqué sur le papier du
MAS.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Êtes-vous en train de me dire que le MAS est
dans les carottes?
M. Geoffrion: Ce n'est pas nous qui avons mené l'appel
d'offres. C'est le ministère des Approvisionnements et Services.
M. Chevrette: Si on vous a fourni une réponse qui n'est
pas bonne, allez-vous nous trouver une réponse qui a de l'allure?
M. Geoffrion: On va demander au ministère des
Approvisionnements et Services de nous expliquer pourquoi...
M. Chevrette: Parce que ce n'est pas marqué non conforme.
C'est vos papiers, là. Écoutez!
Mme Bacon: On dit que le premier a refusé la commande.
M. Chevrette: Oui, je sais. On m'a répondu tantôt,
Mme la ministre, que vous aviez choisi le deuxième. Et je me rends
compte qu'il y en a 5 plus bas que celui que vous avez choisi. Ça ne
doit pas être le deuxième.
Mme Bacon: On va demander l'explication au ministère des
Approvisionnements et Services et on va vous la donner.
M. Chevrette: Ce n'est pas vous autres qui écrivez
ça, ici, là, engagement financier?
Mme Bacon: C'est Approvisionnements et Services qui a
donné l'information, d'après ce que je constate.
M. Chevrette: Oui, mais je vais dire comme Lulu Caron disait: II
y a un malaise dans le problème.
M. Morneau: Alors, on me dit ici que le véhicule
proposé par le soumissionnaire no 1, qui était Morneau, le no 2,
Équipements motorisés, et le no 3, André Halle, ne
rencontrent pas les caractéristiques exigées. Et le Docteur de la
Moto a refusé. Ça fait qu'on est rendu à Rimouski Scie
à chaîne.
M. Chevrette: Ils sont en train de rectifier leur erreur.
M. Morneau: J'essaie de retrouver l'erreur, de la remonter.
M. Chevrette: En tout cas, vous nous la donnerez par
écrit, s'il vous plaît.
M. Morneau: Si on la trouve. D'accord. M. Chevrette:
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): Donc, sous réserve que
l'information soit transmise à l'engagement 24. M. le
député de Drummond.
M. St-Roch: Oui. Merci, M. le Président. D'une
façon globale, lorsqu'on regarde les engagements jusqu'ici, depuis 1990
à mars 1993, il m'apparaît que, au niveau des
développements des technologies de l'énergie, mars a
été un mois excessivement favorable à l'octroi et à
la réalisation de plusieurs projets parce qu'on en retrouve 10 pour
près du million de dollars. Est-ce qu'il y a une raison
particulière pour laquelle l'approbation a été
relâchée en mars 1993? Est-ce qu'il y a eu un accroissement du
programme?
M. Morneau: Des équipements? Non, c'est parce qu'on
passe...
M. St-Roch: Non. Je suis à la section énergie.
Quand je regarde les engagements qu'on a, de 1 à 10 inclus, c'est tout
du développement des technologies de l'énergie. Ce sont tous des
programmes qui sont répartis sur 2 ou 3 années. Il y a un
accroissement. C'est la première fois depuis 1990. On est ici depuis le
matin à regarder les engagements depuis 1990. C'est le premier mois
où on a une concentration de projets qui ont été
libérés en mars. Est-ce qu'il y a eu quelque changement qui a
fait que tous ces projets-là ont abouti en mars 1993? C'est juste une
question de hasard ou...
M. Geoffrion: Peut-être que le cycle budgétaire aide
un peu. Souvent, on va, par prudence, retenir un peu notre carnet de
chèques pour être certains qu'on atteint nos objectifs financiers.
Et quand on se rend compte, en approchant de la fin de l'année
financière, qu'on est correctement alignés financièrement,
souvent on va autoriser de mettre en marche ou on va accélérer,
à l'occasion. C'est plus lié, j'ai l'impression, cette fois-ci,
au cycle financier du gouvernement, avec l'année financière.
J'imagine que, en fin d'année, on a voulu concrétiser une
série de choses.
M. Morneau: Souvent, ici, quand on parle de technologies de
l'information, le processus d'approbation... C'est
«subvention»?
M. St-Roch: C'est «subvention». Le programme qui a
été norme. Alors, on va mettre ça sous la
responsabilité du cycle budgétaire.
M. Geoffrion: Non, c'est la gestion prudente du ministère
sur le plan financier.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Drummond, ça complète l'information que vous souhaitiez?
M. St-Roch: Pour le moment, M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Oui. Toujours en mars 1993, l'engagement 1 du
secteur énergie, les panneaux photo-voltaïques utilisés en
climat nordique dans le comté de Bertrand. C'est dans le nouveau
comté de Bertrand, ça, ou dans le comté de Bertrand
actuel?
Mme Bacon: Le nouveau comté de Bertrand?
M. Chevrette: Bien, le nouveau comté de Bertrand, c'est la
poche touristique de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, Sainte-Agathe,
Saint-Donat, Saint-Sauveur.
Mme Bacon: II est sur la rive sud. Le comté de Bertrand,
il est sur la rive sud.
M. Chevrette: Non, non. Il s'appelle Marguerite-d'Youville
maintenant.
Mme Bacon: Ah! J'ajoute ça à mes connaissances.
Marguerite-d'Youville?
M. Chevrette: Marguerite-d'Youville, en l'honneur de la
canonisation de...
Mme Bacon: Non, c'est Boucherville ça. M. Chevrette:
C'est à Boucherville?
Mme Bacon: L'ancien Boucherville.
M. Chevrette: Ah! c'est Boucherville, Bertrand. Non, c'est
correct. C'est parce que c'est changé, avec la nouvelle carte
électorale. C'est pour ça que je me demandais si...
Mme Bacon: Vous ajoutez à mes connaissances.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète l'information?
M. Chevrette: Oui. Cascades, ça va pour moi. Lafarge
Canada, où en êtes-vous rendus dans...
Mme Bacon: C'est quel numéro?
Le Président (M. Gauvin): C'est l'engagement 5.
M. Chevrette: C'est l'engagement 5, excusez, du secteur
énergie. Le ministère de l'Environnement a mis sur pied, je
crois, un comité en ce qui regarde les pneus usés, a
créé un comité de travail. Est-ce que c'est agencé
avec cette recherche qui se fait là? Parce que je sais que, par exemple,
Ciment Saint-Laurent en fait partie de ce comité-là tout autant
que Lafarge. Ce sont les cimenteries qui veulent utiliser le pneu pour fins
énergétiques. Est-ce qu'il y a un arrimage qui se fait avec les 2
ou si c'est seulement avec Lafarge que vous fonctionnez?
Mme Bacon: En fait, là-dessus, nous, on est juste sur la
valorisation énergétique. On ne touche pas... On ne cible pas les
pneus. C'est juste une valorisation énergétique pour laquelle on
souscrit.
M. Chevrette: C'est comme combustible qu'ils veulent
l'utiliser...
Mme Bacon: Oui.
M. Chevrette: ...eux aussi parce que c'est une cimenterie. C'est
la cimenterie Lafarge, ça.
Mme Bacon: C'est ça. Bien, on ne regarde pas la question
des pneus, là, nous. Ce n'est pas... Les pneus usés,
là.
M. Chevrette: Comme ça, c'est sur la rive sud de
Montréal ça aussi, Lafarge, je suppose.
Mme Bacon: Mais c'était à des fins de combustible
ces pneus-là, les pneus usés.
M. Chevrette: Montréal, Saint-Louis. Mme Bacon:
Lequel?
M. Chevrette: Je pensais que c'était les ciments Lafarge
sur la rive sud de Montréal.
Mme Bacon: C'est le siège social.
M. Chevrette: Ah! c'est peut-être le siège social,
mais c'est pour des... Est-ce que la recherche se fait à leur cimenterie
sur la rive sud?
Mme Bacon: Non, ça me semble que c'est à...
M. Chevrette: Je suppose que si c'est une évaluation
qu'ils font, ils la font à partir de la cimenterie. C'est pour ça
que je ne voyais pas Montréal, Saint-Louis.
Mme Bacon: Saint-Constant.
M. Chevrette: Saint-Constant? O.K.
Mme Bacon: Oui. Les essais qui se déroulent à
l'usine de la compagnie Lafarge, c'est à Saint-Constant, et ça
devrait conduire à l'implantation d'une installation industrielle qui
permet de remplacer jusqu'à 30 % des combustibles fossiles
utilisés dans les cimenteries par des déchets non
recyclables.
M. Chevrette: Je suis particulièrement
intéressé parce qu'il y a un comité de citoyens chez nous
qui...
Mme Bacon: Oui, à Joliette.
M. Chevrette: ...a accepté de suivre le processus. C'est
une cimenterie aussi...
Mme Bacon: Oui.
M. Chevrette: ...et la demande est déjà
logée au ministère de l'Environnement pour accompagner un tel
type d'expérience parce que la nôtre a le désavantage
d'être à proximité de la ville, notre cimenterie, et non
pas...
Mme Bacon: Oui.
(17 h 50)
M. Chevrette: C'est pour ça que j'aimerais ça, s'il
sort des rapports d'étape ou quelque chose du genre, que vous puissiez
nous l'acheminer parce que ce n'est pas tous les endroits qui ont eu la chance
de créer un comité de citoyens pour suivre l'expérience et
les analyses en question.
Avril
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète les engagements de mars 1993? Donc, les engagements de mars
1993 sont vérifiés. J'appelle les engagements d'avril 1993.
M. Chevrette: La recommandation 3 de énergie.
Mme Bacon: C'est un projet de développement d'un
système de suivi de contrôle de la consommation d'énergie
dans les édifices commerciaux et industriels. La firme Éconoler
ADS inc. a entrepris un projet de développement d'un système de
suivi de contrôle dans les édifices et les bâtiments
industriels. Ce projet-là vise plus spécifiquement à
élaborer un logiciel et aussi des équipements de mesure en
collaboration avec Multitel et General Electric pour suivre en tout temps la
consommation d'énergie et la comparer à des cibles
d'économie d'énergie.
C'est un système qui va être développé et qui
pourra être appliqué dans de nombeux édifices et
bâtiments industriels au Québec. Il pourra être aussi
commercialisé sur le marché international dans le réseau
Éconoler ADS. Ce réseau-là est déjà
présent aux États-Unis, en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en
Espagne, en Corée et à Singapour.
M. Chevrette: Ma question, c'en est une puis c'en n'est pas une.
Je me suis permis d'aller fouiner un peu au fichier central des entreprises. Et
dans nos recherches, en fouillant dans notre propre ordinateur, on remarque 3
administrateurs, par exemple, Paul Drouin, René Drouin, Angers
Jean-Claude. Il y en a un qui a donné 15 000 $ en 6 ans, financement du
Parti libéral du Québec, l'autre, 12 000 $, 5 ans, puis l'autre,
6000 $. Ça fait des joyeuses sommes merci, ça!
Je pourrais vous le détailler par année: 86 200 $, 87 000
$, dans le cas de Paul là, 2600 $. 1988, c'est un temps mort, 250 $,
1989, 3000 $, 1990, 3000 $, 1991, 2750 $, 1992, 2000 $. Puis Angers, c'est
à peu près l'équivalent, 3000$, 3000$, 2150$, 1500$, 150$,
450 $, 1000 $.
Mme Bacon: C'est une subvention normée, avec un
comité de sélection. Il n'y a pas...
M. Chevrette: Une subvention normée?
Mme Bacon: Oui, avec un comité de sélection.
Ça n'a rien à voir, les souscriptions, que ce soit au Parti
québécois ou au Parti libéral.
M. Chevrette: Mais c'est dans le comté de Vanier, ici,
à Québec.
Mme Bacon: Oui, mais ça ne change rien. C'est norme.
M. Chevrette: Je ne dis pas que ça change de quoi,
là, normée. Mais qui est sur le comité de sélection
pour ces projets-là?
M. L'Homme: M. le Président, les comités de
sélection pour les projets issus du PADTE sont des fonctionnaires du
secteur énergie. Ce sont les spécialis- tes en chacune des
matières. Il y a un chef d'équipe qui est le responsable, dans
une des directions générales, de l'ensemble du programme de
subvention, et il va chercher, pour faire partie de son comité, les gens
dans les directions dépendant du domaine en question, soit
l'électricité, soit au gaz, soit au pétrole, soit aux
énergies nouvelles, soit à l'efficacité énergique.
Ce sont les fonctionnaires du secteur énergie systématiquement
sur ces comités de sélection, M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. L'Homme.
Mme Bacon: Ils ne vont pas voir dans les caisses
électorales!
M. Chevrette: Non. Je n'ai pas dit qu'ils allaient voir. Il y a
d'heureuses coïncidences du genre, des fois, qu'il est bon d'observer.
Mme Bacon: Vous auriez préféré qu'ils
donnent chez vous?
M. Chevrette: Ils auraient pu en partager un peu!
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Bacon: À un moment donné, ils le feront.
Le Président (M. Gauvin): Donc, est-ce que les engagements
d'avril 1993 sont vérifiés?
M. Chevrette: S'ils vous entendaient, ils ne seraient pas
heureux! Ha, ha, ha!
Mai
Le Président (M. Gauvin): Je considère les
engagements d'avril 1993 comme vérifiés. J'appelle le mois de mai
1993.
M. le député de Joliette.
M. Chevrette: L'engagement 12 du secteur énergie, 7 900
000$ Hydro-Québec, Montréal, Saint-Louis. La réalisation
de démonstrations, d'essais et d'études socio-économiques
dans le cadre de la poursuite du projet Euro-Québec
Hydro-Hydrogène dans le comté de Saint-Louis. C'est
Hydro-Québec qui a présenté le projet?
Mme Bacon: On peut peut-être donner de l'information, parce
que c'est un montant quand même assez élevé. C'est une
étude de faisabilité, qui est détaillée, qui a
été menée conjointement par le gouvernement du
Québec et la Commission de la Communauté européenne pour
déterminer les conditions de réalisation d'un projet de
production d'hydrogène au Québec, dans une usine
d'électrolyse on parle de 100 MW son stockage, son
transport vers l'Europe. C'est une étude qui a
débuté au printemps 1989, qui a été
complétée en juillet 1991. elle a impliqué des mises de
fonds de 4 200 000 $, soit 50 % du québec, 50 % l'europe, et la
participation d'une trentaine d'entreprises québécoises et
européennes.
Cette étude a montré que, pour que des applications
énergétiques significatives de la filière hydrogène
puissent se concrétiser, il reste à trouver quand même des
moyens de réduire les coûts de techniques des
procédés impliqués. Et, pour contribuer et confirmer
l'option de l'utilisation de l'hydrogène en tant que filière
d'énergie non polluante, il y a une nouvelle phase de la
coopération Québec-Europe qui est axée sur des
démonstrations, des essais, des études socio-économiques
complémentaires qui a été élaborée en
relation avec des domaines stratégiques que constituent, par exemple,
l'aéronautique et le transport urbain.
Un premier projet de démonstration vise la mise au point de
moteurs d'avion alimentés en hydrogène. Un autre projet vise
l'adaptation des moteurs d'autobus à un mélange
d'hydrogène et de gaz naturel, et un tel mélange va permettre de
satisfaire aux exigences environnementales les plus sévères. On
n'a qu'à se rapporter à des normes californiennes pour 1995. Des
entreprises voient aussi à mettre au point un moteur d'autobus
fonctionnant avec de l'hydrogène pur. Des essais concernant
l'utilisation de piles à combustible dans les autobus sont
envisagés, dans une perspective de développement technologique
à plus long terme. Il y a des entreprises québécoises et
européennes qui collaborent à la mise au point de
réservoirs adaptés qui incluent aussi les aspects de
sécurité connexes. Hydro-Québec a été
chargée par le gouvernement du Québec de la gérance des
projets québécois. Ses spécialistes, de la
vice-présidence au développement technologique et
commercialisation, sont mandatés pour la gérance, les relations
avec les divers partenaires industriels et universitaires impliqués dans
les travaux de la partie québécoise des démonstrations et
des essais. Voilà!
Le Président (M. Gauvin): Merci, Mme la ministre.
M. Chevrette: O.K. L'engagement 15, du secteur terres.
Mme Bacon: C'est un appel d'offres sur invitation.
M. Chevrette: Vous en avez invité un seul. Mme Bacon:
C'est ça. Une voix:... 150 000$ Mme Bacon: Oui.
M. Chevrette: Des travaux de nivellement
géométrique. C'est quoi, ça?
M. Morneau: Quand on fait de la géodésie, il y a
des points qui sont en altitude, en longitude et d'autres points, x, y, z.
Altimétrie, c'est pour la hauteur. Donc, le nivellement pour être
capable de situer le relief sur le terrain. Il y a des points
géodésiques qui sont situés là. C'est des points
assez particuliers à installer effectivement.
M. Chevrette: C'est en vertu de quel programme ou de quelle
obligation législative que vous payez de tels types de travaux?
M. Morneau: C'est dans la mission Connaissance
géographique du territoire. Le ministère est responsable de
l'entretien et de la mise en place du réseau géodési-que
de deuxième et de troisième ordres. Or, ça, c'est d'un
niveau de densité de points au kilomètre carré, et les
municipalités ont la responsabilité, à ce
moment-là, du niveau du quatrième ordre. Alors, ça veut
dire que le Canada, le pays, fait le premier ordre. C'est peut-être 1
point par 10 km2. Le deuxième et le troisième ordres,
c'est peut-être 3 points par 5 km2. Le quatrième...
Plus on descend, plus il y a de densité en termes de points
géodésiques. L'idée, c'est de pouvoir faire les
relevés le plus possible accrochés à un réseau
officiel. Or, le réseau officiel, au ministère de
l'Énergie et des Ressources, c'est le seul au Québec qui garantit
la précision et l'exactitude des données, et c'est
là-dessus que tout le monde...
M. Chevrette: Chaque MRC a le devoir de faire ça?
M. Morneau: Pardon?
M. Chevrette: Est-ce que chaque MRC a l'obligation de
procéder?
M. Morneau: Non.
M. Chevrette: Pourquoi, en l'occurrence, eux le font?
M. Morneau: Ce ne sont pas les MRC qui le font, c'est le
ministère.
M. Chevrette: Pour la MRC.
M. Morneau: Qui le fait pour son réseau
géodé-sique, mais dans un territoire de MRC, des fois.
M. Chevrette: C'est le ministère lui-même, et non
pas...
M. Morneau: Toujours le ministère.
M. Chevrette: C'est parce que j'avais compris tantôt que le
quatrième niveau, c'était la... (18 heures)
M. Morneau: La municipalité.
M. Chevrette: ...municipalité. Donc, c'est de quel niveau,
ça?
M. Morneau: Deuxième ou troisième ordre, à
ce moment-là.
Le Président (M. Gauvin): Ça complète
l'engagement 15.
M. Chevrette: L'engagement 29.
Le Président (M. Gauvin): Béliveau, Couture et
associés.
M. Chevrette: C'est sur invitation. Il y en a 5 qui ont
été appelés, 4 qui ont répondu, et on n'a pas de
points, et on n'a pas de prix, et c'est plus de 50 000 $.
Mme Bacon: II y a des rangs qui sont mentionnés.
M. Chevrette: Deuxième rang, troisième rang, oui,
mais ça ne nous donne pas les chiffres.
M. Morneau: Je vais vous donner les pointages. Béliveau,
Couture, 71, qui sont les gagnants. Le deuxième, c'était Louis
Lamarre à 65,5. Après ça, Pagé et Leclair, j'avais
49, là, je pense, et ils finissent quatrième.
M. Chevrette: Je suppose que Monaghan, c'est le
troisième.
M. Morneau: Le troisième, à 59.
M. Chevrette: Toujours selon la grille que vous nous avez
envoyée tantôt?
M. Morneau: Selon la grille d'appels de candidatures
prévue par le MAS, effectivement.
Le Président (M. Gauvin): Je demanderais juste une minute
d'attention, s'il vous plaît. Le mandat de la commission était
à l'effet que nos travaux seraient suspendus à 18 heures. Est-ce
qu'il y a consentement des membres de cette commission pour continuer?
M. Chevrette: Ils devaient reprendre à 20 heures...
Le Président (M. Gauvin): Oui.
M. Chevrette: ...jusqu'à 22 heures.
Le Président (M. Gauvin): C'est ça.
M. Chevrette: Moi, j'en ai à peu près pour 20
minutes, une demi-heure.
Le Président (M. Gauvin): Ça va? Il y a
consentement pour qu'on continue nos travaux? Merci. M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: L'engagement 30, c'est un peu le même
système, là. J'aimerais savoir les points.
Mme Bacon: C'est un appel d'offres sur invitation. Est-ce qu'on a
les chiffres, là? Il faudrait vous envoyer le pointage, parce qu'on ne
l'a pas ici avec nous, sur ceux-là. On va vous l'envoyer. On ne l'a pas
du tout? On vous l'envoie, le pointage.
M. Chevrette: O.K.
(Consultation)
Le Président (M. Gauvin): Donc, l'engagement 30 est
vérifié, sous réserve de l'information qui va être
transmise.
Mme Bacon: Nous allons transmettre le pointage.
M. Chevrette: Ça fait drôle, quand même, dans
certains cas. Prenez l'engagement 31, tout de suite après. On les a, les
points, là, mais on n'a pas le pointage du gagnant. Voyez-vous? Vous
avez un bel exemple. Je ne comprends pas que ça soit aussi disparate
dans la présentation.
Mme Bacon: II est là, le pointage, Geffair Canada, 57
points. Aéro Photo, 56.
M. Chevrette: Ah oui! C'est correct. Il est repris. Donc, on l'a.
C'est correct.
Mme Bacon: Hauts-Monts, 55.
M. Chevrette: Non, mais on l'a précis, ici, et il n'y a
rien dans la précédente.
Mme Bacon: II n'est pas dans l'autre. On va vous l'envoyer.
M. Chevrette: «Y a-tu» moyen que vous passiez un
message, pour que ça soit assez uniforme?
Mme Bacon: II est déjà passé, votre
message.
M. Chevrette: Parce que s'il y a gaffe au début, il y aura
gaffe tout le long. S'il n'y a pas gaffe au début, il n'y aura pas gaffe
à nulle part.
M. Morneau: Disons que normalement, on n'est pas supposé
mettre le pointage. On met le rang, mais là, on le savait. On essaie
d'en mettre des fois, et ce n'est pas standardisé, parce que ça
vient dé...
M. Chevrette: Si vous prenez l'engagement 33, il y a des
pointages. Si vous prenez l'engagement 34, il y a des pointages.
M. Morneau: Oui.
Mme Bacon: L'engagement 32 aussi.
M. Chevrette: Si vous prenez l'engagement 35, il y a des
pointages. Si vous prenez 36, il y a des pointages. Si vous prenez 37, il y a
des pointages.
Une voix: C'est parce que ça vient de différents
services.
M. Chevrette: On aurait été exempt de vous poser
une multitude de questions, et vous n'auriez pas eu le plaisir de nous
répondre, là, vous.
Le Président (M. Gauvin): Donc, les engagements de mai
sont considérés comme vérifiés, sous réserve
de l'information qui sera transmise.
M. Chevrette: C'est ça. Juin
Le Président (M. Gauvin): J'appelle les engagements de
juin 1993.
M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Oui. Un instant, s'il vous plaît.
Celui-là, c'est juste pour vérifier la concordance avec celui de
tantôt. C'est encore le même groupe, là. C'est
l'installation photovoltaïque. Est-ce que c'est deux contrats
différents, par rapport à l'autre? C'est un contrat
différent par rapport à l'autre?
Le Président (M. Gauvin): Engagement 1, Mme la
ministre.
M. Chevrette: Secteur énergie. Mme Bacon:
Énergie.
Le Président (M. Gauvin): Oui. TN Conseil, Boucherville,
comté de Bertrand.
M. Chevrette: C'est la même chose.
Mme Bacon: C'est la même... C'est 2 contrats
différents.
M. Chevrette: Mais pourquoi 2 contrats pour la même chose?
Expliquez-moi pourquoi il y a 2 contrats pour la même installation
photovoltaïque?
Mme Bacon: Ça, c'est un projet d'étude sur les
contraintes liées à la production d'électricité par
une installation photovoltaïque sur le réseau
d'Hydro-Québec.
M. Chevrette: L'autre, c'était le verglas. Ça
coûte plus cher étudier le verglas qu'étudier ça.
Est-ce que vous pourriez me faire la différence entre les 2?
Mme Bacon: Le développement de la filiale
photovoltaïque sur les réseaux exige qu'on procède
préalablement à une évaluation des coûts et des
contraintes qui sont liés à leur utilisation dans le cadre normal
de production d'une compagnie d'électricité. En
conséquence de la consultation publique tenue par HydroQuébec
dans son plan de développement où une majorité des
répondants ont souhaité le développement des
énergies nouvelles en conjonction du développement de
l'électricité, Hydro-Québec désire évaluer
les impacts d'une installation de 100 kW à 200 kW intégrée
au réseau et en réseau non relié et a confié
à l'IREQ le mandat de préparer une étude sur les impacts
d'une telle installation.
Une installation récente à laquelle a travaillé le
groupe TN Conseil et quelques autres consultants ayant été
réalisée au laboratoire de CANMET, à Varennes, il est
apparu utile à l'IREQ, après discussion avec le ministère,
d'utiliser l'expertise acquise dans cette précédente
installation. Le groupe TN est en train de terminer un projet de recherche sur
le problème de dégivrage des capteurs photovoltaïques en
climat nordique, avec l'appui du ministère, ce qui le met en position
d'aborder efficacement un des problèmes majeurs de l'utilisation du PV
en climat nordique. l'ireq ne possède pas toutes les ressources pour une
telle étude et ne peut s'engager seule dans une étude de ce type,
et la participation du ministère permet à tn et à
soléner, une autre firme-conseil, de participer à l'étude
qui pourrait servir à d'autres applications semblables en milieu
isolé. le ministère a accordé une subvention
répartie sur 2 ans totalisant 48 000 $, ce qui représente 25 %
des coûts, comme contribution à la réalisation de ce projet
qui implique des mises de fonds totalisant 192 000 $, le reste étant
assumé par canmet de varennes.
M. Chevrette: L'engagement 1 qui est annexé à
ça, il n'y a pas de secteur... C'est le prix du loyer. C'est juste une
question... Si j'ai bien compris, votre ministère occupe des espaces
pour un coût annuel de 323 278,44 $. C'est la Régie du gaz
ça? Pour le loyer. Est-ce que c'était la première
année? On ne l'a pas vu dans les autres. C'était la
première année qu'ils ont déménagé
là, je suppose.
M. Geoffrion: Possiblement, oui.
M. Chevrette: Parce qu'on n'a pas vu... C'est juste pour
ça que je pose la question.
Le Président (M. Gauvin): Les services offerts
par la Société immobilière du Québec
à la Régie du gaz. M. Chevrette: Oui, mais c'est le loyer.
Le Président (M. Gauvin): Oui.
M. Chevrette: C'est juste pour savoir si c'est parce qu'ils sont
déménagés là ou bien... Parce que je ne l'ai pas vu
dans les engagements précédents.
Le Président (M. Gauvin): M. Geoffrion.
M. Geoffrion: On a la réponse, M. le député.
C'est une nouvelle procédure de la SIQ. Avant, le loyer de la
Régie était confondu avec les loyers que payait le
ministère. Maintenant, on identifie celui de la Régie. On ventile
davantage. C'est simplement ça.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Geoffrion. Est-ce que
les engagements de juin 1993...
M. Chevrette: Donc, dorénavant... Juste une minute, M. le
Président.
Le Président (M. Gauvin): Oui.
M. Chevrette: Donc, dorénavant, on aura... Si la
procédure s'applique, elle s'applique à l'ensemble des
ministères, je suppose. C'est une nouvelle directive qu'on vous a
donnée ou si c'est spécifique à votre
ministère?
M. Geoffrion: C'est une initiative du ministère. M.
Chevrette: Du ministère. Juillet
Le Président (M. Gauvin): Les engagements de juin 1993,
vérifiés. J'appelle les engagements de juillet 1993.
M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Oui, monsieur. Il y a la 15 qui me faisait sourire.
75,5 points et 75 points, dans le secteur terres. Est-ce qu'il y a du
discrétionnaire? Je n'ai pas eu le temps d'étudier votre grille.
Est-ce qu'il y a un peu de discrétionnaire dans votre grille, dans
l'évaluation ou si c'est,..
M. Morneau: Comme je vous l'expliquais en début, en
matinée, là, les seuls critères vraiment qui discriminent
en photographie, hormis les différences objectives, la taille du
fournisseur, le nombre du personnel, le nombre d'avions, là, c'est la
valeur des honoraires et la disponibilité des avions. Donc, plus tu as
des honoraires, moins tu as de points, et moins tu as d'avions, moins tu as de
points aussi. (18 h 10)
M. Chevrette: Le .5 ça peut être parce qu'il lui
manque un avion ou bien parce que...
M. Morneau: Ça peut être la combinaison d'un certain
nombre de facteurs, là, qui fait en sorte que, effectivement, ça
se traduit par une différence de .5.
M. Chevrette: Mais quand vous dites: Moins qu'il y a
d'honoraires, c'est moins qu'il y a eu d'honoraires...
M. Morneau: C'est ça.
M. Chevrette: ...plus il y a de chances d'avoir de points.
M. Morneau: C'est ça. Plus il y a eu des honoraires...
M. Chevrette: Plus il y a eu d'honoraires, moins il a de
chances.
M. Morneau: ...moins il a de points.
M. Chevrette: Parce que c'est assez frappant. Pour le profane qui
ne connaît pas ça, là, la même firme qui a obtenu 90
points, il y a 6 ou 7 mois, dans votre grille...
M. Morneau: Oui.
M. Chevrette: ...tombe à 30 points, cette fois-ci. On dit:
II est devenu bien incompétent d'un coup sec, là.
M. Morneau: II est devenu pas bon. C'est la valeur des honoraires
ou bien c'est la disponibilité des avions.
M. Chevrette: C'est une bonne chose à savoir. Donc, M. le
Président, en ce qui me concerne...
Le Président (M. Gauvin): Ça complète. Les
engagements du mois de juillet 1993 sont considérés comme
vérifiés? Oui, M. le député de Joliette, vous
alliez ajouter?
M. Chevrette: Non, ça complète, moi, effectivement,
le mandat, là.
Le Président (M. Gauvin): Bien, avant de se laisser,
j'aimerais tout simplement vous rappeler que, comme le mentionnait le
député de Joliette, ça complète le mandat de la
commission à l'effet de vérifier les engagements financiers du
ministère entre les mois d'août 1990 et le mois de juillet 1993
inclusivement. Avant de terminer...
Mme Bacon: Je m'excuse, M. le Président, c'est parce qu'il
faut spécifier que les mines n'ont pas été
couvertes aujourd'hui.
M. Chevrette: Non, non, c'est ça. Et sous réserve,
aussi...
Mme Bacon: Seulement énergie et terres.
M. Chevrette: ...de quelques questions qui peuvent être
connexes...
Le Président (M. Gauvin): J'allais le mentionner.
M. Chevrette: Mais ça n'empêche pas l'adoption,
comme je l'ai dit ce matin.
Mme Bacon: Oui.
M. Chevrette: Si jamais il voulait questionner 1 ou 2
items...
Mme Bacon: Des secteurs énergie et terres.
Le Président (M. Gauvin): Sous réserve de
l'obtention des réponses aux questions qui ont été prises
en note par le Secrétariat.
M. Chevrette: Oui, mais ce que je voulais dire, et madame en a
convenu ce matin avec moi, à supposer que M. Claveau voudrait revenir
sur 1 point, 1 engagement. ..
Mme Bacon: Est-ce que ça veut dire que mines sont
adoptés aussi, là? Oui?
M. Chevrette: Non, non, moi, je ne peux pas disposer des
engagements sur les mines.
Le Président (M. Gauvin): Non, c'est compris.
M. Chevrette: Ce n'est pas mon dossier. Donc, il s'agira que
lui... On a effleuré 1 ou 2 engagements qui pouvaient toucher les mines.
C'est juste ces 2 là dont on parle.
Mme Bacon: Oui.
M. Chevrette: Quand au secteur mines, il s'agira de trouver un
moment avec M. Claveau. Il y en a beaucoup moins, de toute façon, qu'au
niveau d'énergie et terres.
Mme Bacon: Oui. Ça veut dire qu'il faudra reprendre tous
les cahiers et regarder le secteur mines.
M. Chevrette: Oui, mais je pense que s'il y avait un travail de
fait, là, et identifier les engagements, peut-être faire juste une
synthèse de ça, ça simplifierait davantage le travail
que...
Mme Bacon: On n'aurait pas à apporter tout ça.
M. Chevrette: ...de reprendre tout le paquet, sinon...
Mme Bacon: Ah, ce serait assez difficile.
M. Chevrette: Ça pourrait être un travail
clérical qui pourrait être fait par quelqu'un, soit chez vous ou
au Trésor, ou je ne sais pas où. Mais je conseillerais, pour que
ça se fasse plus vite, que ce soit chez vous.
Mme Bacon: Us ont plus d'effectifs au Trésor.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Joliette, est-ce que ça complète vos commentaires?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Gauvin): En conclusion, Mme la ministre,
avez-vous des commentaires avant...
Mme Bacon: Je voudrais remercier tout le monde, je pense, de la
patience, parce que c'est une bonne journée de travail, remercier mes
collègues, remercier M. le député de Joliette, le
député de Drummond et les fonctionnaires qui m'accompagnent, les
membres de mon cabinet. Je pense que c'est une journée qui était
due depuis longtemps, comme vous avez pu voir, M. le Président, au
nombre d'engagements financiers qu'on a couverts aujourd'hui. C'est une bonne
journée de travail de faite et je suis très contente de
ça.
M. Chevrette: Mais étant donné qu'il y en a un pour
qui ce fut un plaisir, à celui-là on dit: À la
prochaine.
Le Président (M. Gauvin): Donc, comme président, je
vous remercie de votre collaboration et la commission ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 18 h 14)