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(Dix heures vingt minutes)
Le Président (M. Gobé): Alors, mesdames et
messieurs, la commission de l'économie et du travail va maintenant
reprendre ses travaux et je déclare donc la séance ouverte. Je
vous rappellerai, ce matin, le mandat qui nous réunit qui est de
procéder à une consultation générale sur la
proposition de plan de développement 1993-1995 d'Hydro-Québec. M.
le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Audet
(Beauce-Nord) est remplacé par M. Fradet (Vimont); M. Blais (Masson) est
remplacé par M. Baril (Artha-baska); M. Claveau (Ungava) est
remplacé par Mme Marois (Taillon).
Le Président (M. Gobé): Alors, merci beaucoup. Je
vais aussi vous faire maintenant lecture de notre ordre du jour. Alors,
dès maintenant, dès 10 heures, donc, avec un peu de retard, nous
entendrons la présentation, par Hydro-Québec, de ses engagements
de performance jusqu'aux environs de 10 h 45, à peu près. Par la
suite, nous passerons aux questions des parlementaires, soit du
côté de l'Opposition et du gouvernement et sans oublier M. le
député de Drummond. Nous ajournerons nos travaux aux alentours de
14 heures et cela mettra fin aux travaux pour la journée. Alors, sans
plus attendre, je demanderais à M. le président
d'Hydro-Québec de bien vouloir présenter les gens qui l'entourent
et de commencer sa présentation. M. le Président, vous avez la
parole.
M. Drouin (Richard): Merci, M. le Président. Alors, comme
à la journée d'hier, je suis accompagné du
président et chef d'exploitation, M. Armand Couture et de M.
André Delisle, vice-président à la planification
générale, et nous aurons l'occasion de présenter, au fur
et à mesure, les différents intervenants qui pourront
répondre à des questions venant des parlementaires.
Présentation de l'engagement de
performance
Alors, M. le Président, Mme la vice-première ministre et
Mmes et MM. les députés, l'engagement de performance que nous
présentons est le résultat d'un processus de planification
exigeant un effort accru d'analyse, de sélection et de
«priorisation» portant sur l'ensemble des activités
d'Hydro-Québec. Il s'inscrit dans notre démarche de gestion
intégrale de la qualité et vise l'amélioration continue de
toutes les facettes de l'entreprise en vue de la satisfaction totale des
attentes de nos clients, au moindre coût. L'engagement de per- formance
reconnaît nos efforts d'amélioration en s'ins-crivant dans la
continuité du rattrapage qu'Hydro-Qué-bec a entrepris à la
fin des années quatre-vingt. Le taux de satisfaction de la population
à l'égard d'Hydro-Québec est passé de 62 %, en
moyenne, en 1990, à 87 % en 1992, avec des pointes de plus de 90 % dans
les derniers mois. Et nous visons plus haut. Notre vision est très
claire. Hydro-Québec veut être reconnue par ses clients comme la
meilleure entreprise d'électricité au Canada pour la
qualité de ses services. Notre engagement de performance est donc
axé sur des résultats et ce sont ces résultats sur
lesquels nous seront jugés par notre clientèle, par le
gouvernement ainsi que par nous-mêmes.
Issu de la proposition de plan de développement 1993,
l'engagement de performance indique quels gains ou quelles améliorations
nous devrons réaliser au cours des trois prochaines années pour
mieux satisfaire notre clientèle et combler les besoins
d'électricité. Il permet, par ses 27 cibles, de concentrer
l'ensemble des activités, des efforts et des ressources de l'entreprise
sur la réalisation de sa mission et de son plan de développement.
Il transpose les décisions stratégiques de l'entreprise en
objectifs dont les paramètres sont mesurables et à l'égard
desquels des indicateurs ont été développés. Ces
indicateurs doivent permettre à tous, l'entreprise, son actionnaire, ses
clients et l'ensemble de la collectivité québécoise, de
suivre notre performance. L'engagement de performance est un véritable
plan d'affaires dans lequel Hydro-Québec intègre les actions, les
moyens, les coûts et les revenus relatifs à la gestion des
orientations proposées à l'actionnaire. Il couvre les principales
activités de l'entreprise et permet de maintenir le cap sur
l'amélioration et la satisfaction des attentes des clients. C'est
pourquoi on y trouve des objectifs d'amélioration et des objectifs de
maintien. Il faut, en effet, cibler les principaux aspects à
améliorer sans pourtant perdre du terrain dans les domaines où
les résultats sont déjà plus que satisfaisants. Je vous
remercie, M. le Président, et je cède la parole à M.
Armand Couture, président et chef de l'exploitation, qui
présentera maintenant le contenu de notre engagement dans ses
détails.
Le Président (M. Gobé): Alors, M. Couture, vous
avez la parole et je vous rappelle que vous avez jusqu'à 11 h 5 pour
votre présentation, étant donné que la commission a
commencé un peu en retard. Je vous ai envoyé un petit papier;
j'espère que vous en avez pris connaissance.
M. Couture (Armand): Merci.
Le Président (M. Gobé): Alors, M. Couture,
vous avez donc maintenant la parole.
M. Couture: M. le Président, Mme la vice-première
ministre, Mmes et MM. les députés, j'aimerais vous résumer
les principaux faits saillants de cet engagement de performance en vous
invitant à suivre mon exposé à l'aide d'un document
synthèse qui vous a été distribué ce matin. Alors,
le document, c'est celui-ci et je vais y faire référence tout au
cours de l'exposé.
Qu'est-ce qu'un engagement de performance? L'engagement de performance
est un ensemble d'indicateurs qui présentent des cibles. Cette
année, il y en a 27 et, si vous préférez, des niveaux de
performance, que nous voulons atteindre d'ici à 1995 dans nos
différents champs d'activités. Ces cibles sont classées
par grands domaines, selon les orientations exposées dans la proposition
de plan et selon l'importance des zones de performance de la Table des tables
des besoins des clients que vous pouvez voir à la page 3 du
document.
Alors, j'attire votre attention sur les trois plus importantes zones de
performance, on voit là, du côté gauche, le service
prévenant et personnalisé, la gestion des prix et la
continuité du service.
Les cibles ont également comme caractéristiques
d'être mesurables, d'être déployables dans l'entreprise et
cohérentes avec nos budgets d'exploitation et d'investissement.
L'engagement de performance est un engagement triennal qui fera
cependant l'objet d'un suivi annuel. Durant les trois années à
venir, nous voulons concentrer nos efforts d'amélioration sur des cibles
précises, choisies en fonction des attentes prioritaires de notre
clientèle. Ces cibles d'amélioration concernent surtout les trois
points que je viens de vous mentionner. L'ampleur des gains que nous visons
varie selon les cibles. Dans certains domaines, par exemple, en matière
de réponse téléphonique, nous avons déjà
réussi des percées majeures. Nous chercherons donc à
maintenir notre performance actuelle tout en absorbant une nouvelle croissance
de la charge de travail. Dans d'autres domaines, notamment là où
il y a un important rattrapage qui s'impose, l'amélioration sera plus
marquée.
L'année qui vient sera marquée par la modification de nos
structures organisationnelles et la révision des processus de travail
liés à nos cibles d'amélioration. Cette
réorganisation nous aidera à rencontrer les cibles pour les deux
années 1994 et 1995 en particulier.
Maintenant, si nous prenons les cibles une à une,
commençant à la page 4, par le domaine de la qualité du
service à la clientèle. Plusieurs des cibles retenues dans ce
domaine sont déjà connues. Elles sont en effet le prolongement
des différents programmes d'amélioration lancés en 1989,
notamment les programmes PAQS et PAQS-Clientèle. La cible 1 est
nouvelle. Elle nous montre le taux de satisfaction de la clientèle
à l'égard de la qualité des communications tel que
mesuré par un sondage réalisé pour la première fois
en 1992. Nous avons fait beaucoup de progrès quantitatif en
matière de qualité du service depuis 1989. Cet indicateur mesure
la satisfaction des clients consultés en ce qui concerne la
clarté des renseignements fournis ainsi que la courtoisie du personnel
lors de contacts téléphoniques ou de visites à domicile.
En 1992, il s'appliquait à la clientèle résidentielle
seulement, et dorénavant il s'appliquera à l'ensemble de notre
clientèle.
Nous devons maintenant réaliser des gains d'ordre qualitatif pour
rejoindre la performance des meilleures entreprises, soit la cote 9 sur 10. Nos
clients veulent être traités avec respect et courtoisie. Les
clients commerciaux, institutionnels et industriels souhaitent, par ailleurs,
avoir affaire à un seul représentant d'Hydro-Québec qui
les rencontre et les conseille sur une base régulière. Donc, la
cible pour 1995 que nous visons est un taux de satisfaction de 9 sur 10.
La cible 2 porte sur le nombre de plaintes en appel par 100 000 clients.
Les plaintes en appel, ce sont les plaintes qui sont en appel auprès du
commissaire aux plaintes pour les clients résidentiels et auprès
de la ligne hiérarchique Hydro-Québec pour les autres clients.
Fait saillant: jusqu'ici, nos efforts ont porté en priorité sur
la réduction des délais de traitement. En 1992, nous avons
traité 86 % des plaintes dans les délais prescrits, un gain de 25
% par rapport à 1990. Les principaux motifs de plaintes demeurent
toujours la facturation et les réclamations. Et c'est plus facile de se
plaindre aujourd'hui; donc, nous apportons une attention très
particulière à ce domaine. La cible pour 1995: nous voulons
réduire le nombre de plaintes en appel à 15 par 100 000 clients.
(10 h 30)
La cible 3 donne le pourcentage d'appels téléphoniques
traités dès le premier appel par rapport au total d'appels
effectués par les clients. Fait saillant: comme je l'ai mentionné
tantôt, nous avons fortement rehaussé notre performance depuis
1990. Je vous rappelle que nous devons répondre, chaque année,
à quelque 3 000 000 d'appels téléphoniques. Notre
rendement à ce jour est de 93 %. La cible: nous voulons maintenir cette
performance tout en absorbant la croissance normale du volume d'appels qui
serait probablement de l'ordre de 1 % par année.
Passons à la cible 4. Nous retrouvons le pourcentage de demandes
de raccordements exécutés dans les délais. Cible: nous
voulons effectuer 90 % des raccordements dans les délais prévus,
d'ici 1995.
Passons à la page 5 du document synthèse et voyons la
cible 5 qui concerne le pourcentage de clients avisés à l'avance
d'interruptions planifiées. Fait saillant: en 1990, nous avons
commencé à communiquer aux clients, de façon plus
systématique, l'heure, la durée et la raison des interruptions au
moyen d'avis écrits, radiodiffusés ou transmis par messagerie
vocale. Nous avons constaté que tous les messages ne se rendent pas
directement à la clientèle et certains les reçoivent en
retard. Alors, il est difficile d'avoir une cible plus élevée que
celle que nous prévoyons. Celle que nous avions établie pour
1992, 70 %, n'a pas, en fait, été atteinte car il fallait revoir
en profondeur l'ensemble du processus de travail concerné. Cette
révision va se poursuivre en 1993. Nous visons une cible de 75 % en
1995.
À la cible 6, nous pouvons voir le pourcentage des clients
facturés à partir d'un relevé de compteur et non sur la
base d'une estimation par rapport au total des clients facturés durant
la période. Fait saillant: jusqu'à maintenant, notre indice de
performance en matière de facturation reflétait exclusivement les
relevés effectués par nos releveurs. Désormais, il tiendra
également compte des relevés fournis par nos clients par carte
d'autorelève, messagerie vocale ou transmission électronique.
Comme cible, nous prévoyons 91 % des factures qui seront émises
d'après des relèves dès 1993 et nous voulons maintenir
cette performance par la suite. cible 7. elle reflète le pourcentage de
la clientèle résidentielle satisfaite des activités
reliées à l'efficacité énergétique. fait
saillant: l'indice de satisfaction relié à l'information et aux
programmes a grimpé de 47 % à 58 % entre 1990 et 1992, ce qui
prouve l'adhésion croissante de notre clientèle à notre
projet d'efficacité énergétique. nous comptons atteindre,
comme cible, 63 % en 1995.
Si nous passons à la page 6, à la cible 8, c'est un nouvel
indicateur issu de l'écoute de la clientèle. Il nous donne le
pourcentage des visites rendues à la clientèle commerciale et
industrielle par rapport au total des visites nécessaires. La cible:
d'ici 1995, nous entendons visiter 90 % des clients des secteurs commercial,
industriel et institutionnel qui ont des contrats avec appel de puissance sur
une base annuelle. Ces clients sont au nombre de 15 000. Parmi les quelque 300
000 autres clients des secteurs commercial, institutionnel et industriel, nous
établirons d'abord un plan de visite, puis nous fixerons une cible.
Quant aux 161 clients industriels grande puissance, nous continuerons de les
visiter au moins une fois l'an. la cible 9 est plus connue. il s'agit du
pourcentage de clients utilisant le mode de versements égaux, le mve,
par rapport au total des clients. fait saillant: l'adhésion au mve a
fortement augmenté depuis deux ans. nous avons d'ailleurs atteint la
cible fixée pour 1992, soit 27 % de la clientèle totale. ceci
représente 40 % des clients ayant des factures élevées,
c'est-à-dire celles qui atteignent 1000 $ et plus par année, et
c'est la clientèle visée. d'ici 1995, notre cible est
d'étendre le mve à 30 % de la clientèle totale, soit 980
000 clients. ceci complète la revue des cibles concernant la
qualité du service. les cibles 1, 2, 5 et 8 sont celles pour lesquelles
nous devrons réaliser les plus importants progrès d'ici 1995, qui
est l'horizon de cet engagement.
Maintenant, passons à la fourniture de
l'électricité, à la page 7. Nous passons aux cibles
rattachées à la fourniture d'électricité. La
première, la continuité du service d'électricité
est l'une des préoccupations majeures de notre clientèle. C'est
la troisième zone en importance répertoriée dans la Table
des tables. Ce fut aussi la principale préoccupation exprimée par
les intervenants à la commission parlementaire de 1990. La
réponse à cette attente repose sur une condition essentielle: le
maintien de l'équilibre entre l'offre et la demande
d'électricité. Nous devons en effet nous assurer que nos sources
d'approvisionnement, c'est-à-dire la production de nos centrales, les
achats auprès d'autres réseaux incluant Churchill Falls et les
achats de producteurs privés, tout cela suffit aux besoins à
combler.
En même temps, nous devons offrir une fourniture de
qualité, c'est-à-dire réduire au minimum les interruptions
et satisfaire aux exigences des clients pour ce qui est de la qualité de
l'onde électrique. Pour assurer l'offre d'électricité,
nous accordons la priorité à deux moyens. Le premier est
l'amélioration du réseau existant, qui est illustrée par
la cible 10. Fait saillant: les mesures adoptées depuis 1989 pour
améliorer le rendement des installations en place nous ont
procuré un gain global de 2,4 TWh en 1992. Ces mesures touchent le
rendement des groupes turbo-alternateurs, la réduction des
déversements productibles, le taux d'arrêt forcé des
groupes hydroélectriques et les travaux de réfection. Cible:
d'ici 1995, nous gagnerons 3 TWh par rapport à 1990, une quantité
d'énergie assez considérable. En puissance, cela
représente 440 MW, presque la puissance d'une centrale telle que
Outardes II. Le second moyen «priorisé» par l'entreprise
pour satisfaire les nouveaux besoins, ce sont les économies
d'énergie, que nous traitons à la cible 11.
La première phase de notre projet d'efficacité
énergétique a surtout été axée sur la
sensibilisation de la clientèle. Elle a suscité des
économies réelles, mais inférieures à la cible
visée pour 1992. Notre cible pour 1995 est de 2,9 TWh. Notre objectif
à long terme reste toujours le 9,3 TWh à l'horizon 2000. La
deuxième phase du projet d'efficacité énergétique
qui s'étendra de 1993 à 1997 donnera lieu à des programmes
de masse assortis de contributions financières. Les dépenses de
nos clients s'élèveront à environ 350 000 000 $ pour la
période de l'engagement de performance, c'est-à-dire 1993
à 1995, et les dépenses d'Hydro-Québec seront de l'ordre
de 650 000 000 $.
Passons à la page 8, cible 12, qui nous fait voir les dates de
mise en service pour les projets de construction et de
rééquipement. En matière de production,
Hydro-Québec continue de privilégier la filière
hydroélectrique. Les équipements que nous nous engageons à
mettre en service d'ici 1995 représentent une puissance totale de 3216
MW. Nous nous engageons aussi à respecter, pour l'ensemble de ces
équipements, un coût global de 5 200 000 000 $. Fait saillant: les
centrales hydroélectriques Brisay, Laforge-1 et La Grande I, font partie
de la phase II du complexe La Grande et elles sont déjà en
construction. Elles serviront à combler des besoins de base, tout comme
le rééquipement de Manie 5. Quant à la centrale à
turbine à gaz de Bécancour, elle comblera des besoins de pointe.
(10 h 40)
La cible 13 précise, par ailleurs, la performance que nous visons
en matière de continuité du service, soit le nombre d'heures
d'interruption de service par client par année. La clientèle,
rappelons-le, attache beaucoup d'importance à la continuité du
service. Elle souhaite une réduction à la fois du nombre et de la
durée des interruptions, qu'il s'agisse de pannes ou d'interruptions
nécessaires à l'exécution de travaux. Fait saillant:
notre
performance s'est beaucoup améliorée au cours des deux
dernières années. Nous avons retranché, en fait, deux
heures et quinze minutes à l'indice brut qui est la courbe foncée
et la courbe pâle illustre les résultats qui auraient
été obtenus dans des conditions climatiques moyennes,
c'est-à-dire pondérées. L'intensification de nos travaux
d'élagage et d'abattage a produit des effets immédiats. Une
meilleure gestion des interruptions planifiées et des interventions plus
rapides en cas de pannes ont aussi amélioré notre
performance.
Notre cible: Nous maintenons l'objectif énoncé dans le
plan de développement 1990-1992, soit une moyenne de quatre heures
d'interruption par client par année, dont 3,5 heures en distribution et
30 minutes en transport et répartition. L'indice serait de 3,2 si les
conditions climatiques étaient favorables. Moyens: en distribution, nous
poursuivrons les efforts en matière de planification des travaux et
d'entretien préventif. Nous installerons aussi des dispositifs de
télécommande. En transport et répartition, nous comptons
améliorer la flexibilité d'exploitation et d'entretien des
réseaux, poursuivre l'implantation de la compensation série et
améliorer la conception même des réseaux.
En ce qui concerne la qualité de l'onde électrique, nous
visons, comme le montre la cible 14, à réduire significativement
le nombre de pertes de production signalées par les clients industriels
grande puissance. Ces dernières années, les pertes de production
attribua-bles à des pannes ou à des variations de tension ou de
fréquence ont été une source majeure d'insatisfaction pour
nos quelque 160 clients industriels grande puissance. La situation s'est
cependant améliorée et, en 1992, nous n'avons reçu que 320
rapports d'événements, soit 40 % de moins qu'en 1991. Notre
cible, d'ici 1995, est que nous voulons ramener ce nombre encore plus bas,
à 270. Nous continuerons d'intervenir directement auprès des
clients en fonction des incidents qui nous sont rapportés. De plus,
à partir d'une étude de cinq cas pilotes qui se terminera en
1993, nous mettrons au point des correctifs adaptés
spécifiquement au secteur des pâtes et papiers qui signale,
à lui seul, 42 % des pertes de production.
Passons maintenant à la responsabilité environnementale et
sociale, page 9. En plus de répondre aux attentes de ses clients en
matière de qualité de service et de fourniture
d'électricité, Hydro-Québec doit assurer pleinement son
rôle de citoyen corporatif. Dans les domaines de la santé et de la
sécurité du public, de la qualité de vie et de
l'environnement, nos activités sont multiples et dépassent
largement les engagements que nous vous présentons aujourd'hui. Par
exemple, nous réalisons, depuis plusieurs années, des
études de suivi et des programmes de recherche sur les impacts à
long terme de certains phénomènes comme les champs
électromagnétiques et le mercure. Les quatre cibles que nous
présentons à cette page correspondent à des zones de
performance de la Table des tables.
La première cible, numéro 15, reflète un engagement
pris en 1985 concernant le retrait des appareils contenant des BPC. Fait
saillant: à la fin de 1992, il existait encore 3475 appareils en service
contenant des huiles isolantes à base de BPC, un produit qui
présente des risques en cas d'incendie. La cible est conforme au plan
d'action adopté en 1985. Nous retirons progressivement du réseau
tous les appareils contenant des BPC et nous prévoyons terminer à
l'horizon du plan.
La cible 16 montre notre volonté de réduire
considérablement le nombre de réclamations reçues pour
dommages à la propriété. Fait saillant: en 1992, nous
avons reçu 1500 demandes d'indemnité pour des dommages
causés par notre personnel ou des entrepreneurs travaillant pour
Hydro-Québec à l'occasion de travaux. La cible: nous voulons
ramener ce nombre à 900 en 1995. pour ce qui est de la cible 17, soit le
pourcentage de zones tampons respectées lors des travaux de
maîtrise de la végétation, nous visons à maintenir
la performance actuelle. les travaux de maîtrise de la
végétation couvrent, chaque année, environ 15 % de la
superficie des emprises de lignes de transport et de répartition.
quelque 60 % de ces travaux sont effectués sous forme de coupe
mécanique et 40 % à l'aide de phytocides. en 1992, près de
99 % des zones tampons ont été respectées dans le cadre de
l'épandage chimique et aucun élément sensible n'a
été contaminé.
La cible 18 se rattache à la gestion des rebuts, notamment, au
recyclage des huiles isolantes. En 1991, nous avons retiré du
réseau quelque 3 800 000 de litres d'huiles usées, principalement
des huiles isolantes naph-téniques. Nous en vendons plus de 90 % comme
combustible à des cimenteries, par exemple. Nous devons, par ailleurs,
acheter près de 3 500 000 de litres d'huiles par année,
d'où l'intérêt du recyclage de ce produit, tant du point de
vue environnemental que du point de vue économique. Notre cible pour
1995 est de recycler 45 % des huiles isolantes.
Nous passons maintenant aux ressources humaines, à la page 10, et
nous abordons les performances visées en matière de gestion des
ressources humaines. Je vous ai mentionné, au début, que
l'engagement à la performance est au coeur même de la
démarche de gestion intégrale de la qualité que nous avons
amorcée en 1990. Or, le succès de cette démarche repose
grandement sur la participation du personnel à l'analyse et à
l'amélioration de nos processus de travail. Quelle sera cette
participation au cours des années à venir? C'est ce que nous
montre la cible 19.
Les premières équipes d'amélioration de la
qualité se sont mises en place en 1991. Notre cible, en 1995, est que
près de 5800 employés, c'est-à-dire 22 % de l'effectif
total prévu, seront engagés activement dans une démarche
qualité.
La cible suivante, le numéro 20, donne l'évolution de
notre effectif par milliard de kWh selon des ventes totales
pondérées, c'est-à-dire en tenant compte que tous les kWh
ne génèrent pas la même charge de travail. En 1992,
l'entreprise comptait 21 000 employés permanents et une moyenne de 6000
employés temporaires. Nous affichions, alors, un ratio de 217
employés par milliard de kWh, selon les ventes totales
pondérées. Pour pou-
voir aligner nos hausses de tarifs sur l'inflation, nous devons diminuer
nos charges d'exploitation unitaires de quelque 9,5 % d'ici 1995. Alors, notre
indice, notre ratio devrait, en 1995, se réduire à 184. Pour y
parvenir, il faudra réduire l'effectif de 1500 personnes au cours de ces
trois années.
À la cible 21, vous pouvez voir, également, les gains
importants à réaliser en ce qui a trait au nombre d'accidents
avec perte de temps par million d'heures travaillées. Depuis 1990, nous
cherchons à réduire la fréquence des accidents du travail,
notamment trop nombreux à notre avis. Entre 1990 et 1992, le ratio est
passé de 33 à 19, nombre d'accidents avec perte de temps par
million d'heures travaillées. Alors, il y a eu un progrès
énorme du côté de la fréquence d'accidents. Nous
nous sommes concentrés sur les enquêtes et les analyses
d'accidents, les réunions de sécurité, l'analyse des
tâches à risques et l'affectation du personnel accidenté.
Notre cible: nous visons, pour 1995, un taux de fréquence de 12, une
cible très ambitieuse, mais que nous considérons des plus
importantes. (10 h 50)
La cible 22 illustre la représentation féminine dans
l'entreprise. Fait saillant: l'objectif de croissance annuelle de la
représentation féminine, 1 % par année, n'a pas
été atteint depuis 1990. Pour les trois prochaines années,
nous traverserons une période particulièrement difficile en
raison de la réduction de l'effectif. Nous avons quand même
fixé un taux de représentation globale de 22,8 % en 1995, soit
une croissance de 1 % sur trois ans. Pour atteindre cet objectif, nous
établirons des règles de relocalisation et des règles de
recrutement favorisant les effectifs féminins. Au niveau des cadres
supérieurs, le taux de représentation s'améliore un peu et
atteint maintenant 11%.
La technologie, à la page 12. Hydro-Québec fait partie des
entreprises canadiennes qui consacrent le plus d'efforts à la recherche
et au développement. Continuité du service et qualité de
l'onde, utilisation de l'énergie, exploitation du réseau,
productivité, environnement de même que santé et
sécurité constituent nos principaux champs d'intervention. La
cible 23 nous montre que le pourcentage de dépenses nettes en recherche
et développement par rapport au produit des ventes totales
d'électricité se maintiendra aux environs de 1,8 % d'ici 1995.
Fait saillant: en 1992, nos dépenses de recherche et
développement ont atteint près de 120 000 000 $ sur des ventes
totales de 6 800 000 000 $. Et je vous rappelle que ces dépenses
étaient de 99 000 000 $ en 1989, de 120 000 000 $, comme je viens de le
mentionner, en 1992, et nous prévoyons 135 000 000 $ en 1995. Bien que
le pourcentage demeure constant, la somme monétaire consacrée
à la recherche et développement augmente. La cible, c'est de
maintenir ce pourcentage et de permettre l'augmentation en valeur
monétaire.
Par ailleurs, le ratio de financement externe des filières
à long terme, représenté par la cible 24, se maintiendra
à 50 %. Les filières à long terme, notamment la fusion
nucléaire, la robotique, les piles ACEP et l'hydrogène exigent un
financement élevé, d'où la né- cessité d'une
collaboration avec des partenaires extérieurs. depuis 1990, le
financement externe des filières à long terme a oscillé
entre 49 % et 55 %. notre cible: compte tenu de la situation économique
et de l'accès réduit aux fonds publics, nous visons un ratio de
50 % pour les trois années à venir.
Passons maintenant à la page 13, le prix de
l'électricité. La dernière partie de l'engagement, mais
non la moindre, porte sur les prix de l'électricité. Je ne
m'étendrai toutefois pas sur le sujet puisque nous en parlerons
abondamment, j'imagine, demain. Nous avons retenu dans ce domaine trois
indicateurs de performance.
L'indicateur 25 présente l'évolution prévue des
hausses tarifaires pour les ventes assujetties au règlement tarifaire.
Les cercles entourant le chiffre correspondant à l'année 1995
correspondent à une provision d'inflation et ne sont pas
réellement une cible. Alors, j'attire votre attention sur ce point. Fait
saillant: notre clientèle ne veut pas que les hausses des tarifs
d'électricité excèdent l'inflation. Pour 1993, 1994 et
1995, les hausses moyennes, toutes catégories de tarifs confondues, sont
donc alignées sur les taux d'inflation prévus. À court
terme, les tarifs augmenteront moins rapidement que nos coûts de
fourniture à cause des nouvelles mises en service projetées.
Après 1995 cependant, l'équilibre se rétablira et nous
pourrons alors couvrir nos coûts de fourniture, tout en alignant nos
hausses tarifaires à l'inflation.
À la cible 26, nous présentons l'amélioration
visée quant à l'évolution des charges d'exploitation
unitaires correspondant aux ventes totales pondérées. La cible:
les gains de productivité réalisés d'ici 1995 sont
très substantiels, soit de 9,5 % au total, ce que j'ai mentionné
précédemment. Ces gains doivent se faire tout en
améliorant la qualité de notre service.
Les moyens: à cette fin, nous exercerons un contrôle
serré de la masse salariale, notamment par la réduction de
l'effectif permanent et temporaire et par un contrôle accru des heures
supplémentaires. Nous misons, également, sur une gestion
rigoureuse d'autres composantes des charges, telles que les services
achetés. En outre, l'amélioration des processus de travail et la
priorisation des activités en fonction des attentes véritables
des clients nous aideront à accroître la productivité
globale.
Reste la dernière cible, la cible 27, celle des taux de mauvaises
créances. Nous exercerons un contrôle accru sur les mauvaises
créances qui ont augmenté durant les dernières
années à cause de la conjoncture économique difficile.
Notre objectif est de recouvrer les arrérages dans les meilleurs
délais, tout en assurant un traitement équitable à nos
clients. En 1992, nous avons 0,9 % de mauvaises créances, soit 64 500
000 $, ce qui est une légère diminution par rapport à
l'année précédente. Nous visons à faire passer le
taux de mauvaises créances à 0,6 % en 1995 et, pour y parvenir,
nous mettrons l'accent sur la rigueur et la proactivité de nos pratiques
d'affaires: rappels, ententes de paiement, avis d'interruption. Nous
appliquerons aussi plus rapidement notre procédure d'interruption pour
ceux qui auront
dépassé les délais prescrits.
Ceci complète ma présentation. Mes collègues et
moi-même, nous nous ferons un plaisir de répondre à toutes
les questions que vous pourrez avoir sur notre engagement de performance.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. Couture, merci
monsieur... Vous voulez rajouter, M. le président?
M. Drouin: Ça va.
Le Président (M. Gobé): Ça va, vous aussi.
Alors, merci.
Donc, nous allons, maintenant, passer à la période de
débats. J'informerai les parlementaires que nous allons donc
répartir le temps de la façon suivante: une période de 30
minutes, pour commencer, avec Mme la ministre de l'Énergie et des
Ressources; par la suite, 30 minutes pour les représentants de
l'Opposition; M. le député de Drummond, vous aurez droit à
10 minutes. Nous reviendrons au côté ministériel, à
nouveau, avec 30 minutes; 30 minutes encore, deuxième partie, pour
l'Opposition; un autre 10 minutes pour M. le député de Drummond;
le reste du temps, on verra, à ce moment-là, sera réparti
équitablement entre les trois parties, comme c'est la tradition à
cette commission.
M. Joli vet: Les deux partis. Mme Bacon: Entre les deux
partis.
Le Président (M. Gobé): Trois parties, je ne
parlais pas de partis politiques, mais de parties intervenantes.
M. Jolivet: O.K. Je faisais bien attention à ça!
Mme Bacon: On n'a pas encore la troisième voie. Le
Président (M. Gobé): Non. Alors... Une voix: Ça
viendra!
Le Président (M. Gobé): Bon! Alors, ceci
étant dit...
M. Jolivet: Ce n'est pas pour le député de Drummond
que je disais ça.
Le Président (M. Gobé): Non, non! Mme Bacon:
M. Allaire.
Le Président (M. Gobé): C'était le sens
littéraire du terme «partie» et non le sens politique.
Donc, ceci étant dit, je demanderais à Mme la ministre de
l'Énergie et des Ressources et vice-première ministre de bien
vouloir commencer son intervention. Madame.
Période de questions
Mme Bacon: Alors, merci, M. le Président. Il peut y avoir
peut-être un peu de redondance avec certaines questions que nous avons
posées hier, mais je pense que c'est dans un autre esprit, aujourd'hui,
que nous le faisons par rapport à la performance et à
l'engagement performance d'Hydro-Québec.
Planification intégrée des ressources
(suite)
Au cours de la commission, il y a plusieurs intervenants qui ont
soulevé, comme je le disais hier, des questions relativement à la
planification intégrée des ressources. Dans son plan de
développement, HydroQuébec nous indique qu'elle y travaille, que
les externa-lités seront étudiées au cours des prochaines
années. Les engagements de performance sont quand même muets sur
cette question. Je pense qu'il convient de s'assurer qu'à l'instar du
gouvernement Hydro-Québec déploie les efforts
appropriés.
Comme l'élaboration d'un indicateur permettant le suivi des
actions d'Hydro-Québec dans ce domaine s'avère peut-être
difficilement réalisable, le dépôt d'un rapport particulier
sur ce sujet en 1994 nous apparaît souhaitable. Entre-temps, quels
mécanismes HydroQuébec peut-elle mettre en place ou entend-elle
mettre en place pour donner suite à cette orientation?
M. Drouin: M. le Président, je pense que le propos de la
ministre de l'Énergie est tout à fait juste. Nous avons
mentionné, hier, que le processus de consultation d'Hydro-Québec
devait, selon nous, dans le cadre du cycle de planification que l'on a
établi au cours des trois dernières années, reprendre
dès la fin de la présente année ou au cours de la
présente année, 1993. (11 heures)
Comme je l'ai mentionné également, nous faisons partie
d'un groupe-conseil de la ministre de l'Énergie qui étudie la
planification intégrée des ressources. À l'aide de ces
deux outils, c'est-à-dire la consultation au niveau des publics, notre
évaluation de la planification intégrée des ressources et
des recherches que nous en faisons, la liaison que nous ferons avec le
groupe-conseil établi par le ministre feront en sorte que nous serons
sûrement dans la position de faire rapport si le gouvernement le
souhaite, en 1994, sur l'évolution de ce dossier.
Economies d'énergie
Mme Bacon: Concernant les économies d'énergie,
l'indicateur 11, votre objectif est d'atteindre 0,9 TWh d'économie
annuelle en 1995, c'est-à-dire 3,1 TWh lorsqu'on considère la
réduction des pertes électriques. Quels mécanismes de
réajustement allez-vous mettre en place pour vous assurer que ces
résultats seront atteints, et ces résultats seront-ils suffisants
pour atteindre l'objectif de 9,3 TWh en l'an 2000? Brièvement, M.
Bol-duc.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Bacon: J'ai d'autres questions.
M. Bolduc (Pierre): Oui, M. le Président. Pour atteindre
les objectifs d'efficacité énergétique, les
éléments qui vont permettre de presque décupler les
efforts et les effets réels de nos programmes sont déjà en
place. Depuis un an, il y a eu remise en question complète de
l'approche, il y a eu formulation d'un plan opérationnel, si vous
voulez, de l'ingénierie détaillée, de la façon dont
les programmes d'efficacité énergétique vont être
lancés et le bloc des programmes les plus importants vont être
démarrés à l'automne 1993, dans chacun des trois grands
secteurs, résidentiel, commercial et industriel, et un bloc additionnel
de grande importance va être lancé en 1994 et un troisième
en 1995. Il s'agit donc de neuf grands programmes nouveaux qui font
actuellement l'objet de mises au point assez définitives et qui, de
façon très concrète, maintenant, avec une nouvelle
équipe en place et avec des partenaires qui ont été
choisis et auxquels d'autres vont s'ajouter, qui nous permettent avec confiance
d'entrevoir la réalisation de ces objectifs-là.
Politique d'achat
Mme Bacon: Merci. Maintenant, si on s'en va vers la politique
d'achat. Le tableau 10 de la page 41 de l'engagement de performance
présente une compilation des emplois soutenus par les activités
d'Hydro-Québec. On peut y constater que les programmes
d'efficacité énergétique soutiendront de plus en plus
d'emplois. Environ 3 000 000 000 $ seront dépensés ou investis
par Hydro-Québec et ses abonnés en efficacité
énergétique pendant cette décennie. Hydro-Québec a
évalué à 11,4 emplois par million de dollars
dépensés le nombre d'emplois soutenus par le projet
d'efficacité énergétique. La part des achats reliée
à l'efficacité énergétique pouvant être
satisfaite par des entreprises manufacturières québécoises
est faible, selon l'évaluation faite par HydroQuébec. Certains
moyens utilisés par Hydro-Québec, dans le cadre de sa politique
d'achat, sont-ils transposa-bles dans ce secteur et que compte faire
Hydro-Québec pour accroître la part de marché des
entreprises québécoises?
M. Bolduc: D'une part, il faut préciser que les
retombées économiques des programmes d'efficacité
énergétique comportent une part très, très
élevée d'études et d'installations par rapport aux
coûts des équipements proprement dits. Au moins les trois quarts
des coûts des programmes sont des coûts d'installation, donc, qui
sont par définition des retombées au Québec. Pour ce qui
est des fournitures et appareils et équipements associés à
l'efficacité énergétique, c'est évident qu'on ne
peut pas créer, au Québec seulement, compte tenu du marché
nord-américain, une industrie complète de l'efficacité
énergétique. Notre stratégie, c'est d'identifier et
nous avons déjà commencé à le faire avec certains
appareils des niches où des fabricants québé- cois
pourraient devenir des fournisseurs de tous nos partenaires, entreprises
d'électricité au Canada ou en Amérique du Nord et de les
aider à faire, auprès de ces partenaires-là, la promotion
de certains produits bien ciblés qui seront fabriqués au
Québec, pour tout le marché nord-américain, tout en
sachant que, pour d'autres produits où il n'existe pas un marché
suffisant, où il n'existe souvent pas de manufacturier
spécialisé au Québec, bien, on va devoir,
évidemment, acheter des produits fabriqués à
l'extérieur. Mais cet échange et cette coopération entre
les intervenants vont nous permettre de maximiser les retombées
économiques pour la fabrication aussi.
Mme Bacon: Revenons aux moyens choisis pour satisfaire certains
besoins de production par rapport à la production privée. Bien
que les prévisions d'achat d'électricité auprès des
producteurs privés demeurent les mêmes à l'horizon 2000,
soit 760 MW, il existe un écart très considérable dans les
prévisions pour l'année 1995 entre la proposition du plan de
développement 1993 et l'engagement de performance 1993-1995. Comme le
révèle le tableau D de l'annexe I sur la fourniture
d'électricité, alors que le plan prévoyait 475 MW de
production privée à l'horizon 1995, l'engagement de performance
n'en retient plus que 160 MW. Est-ce que la marge de manoeuvre dans le bilan de
l'offre et de la demande justifie toujours l'achat de 760 MW de production
privée d'électricité?
M. Delisle (André): En fait, au niveau du bilan
offre-demande, je pense qu'on peut dire, effectivement, que la marge de
manoeuvre qu'on a nous permet d'anticiper toujours les mêmes montants
d'achat de cogénéra-tion pour ces années-là,
d'autant plus qu'on s'est un peu engagés envers les différents
intervenants à cet égard-là. Donc, pour nous, on a
toujours le même objectif d'atteindre 760 MW d'achat à
l'année 1996.
M. Drouin: Si je peux ajouter à la réponse, c'est
qu'au moment où on a commis les 760 MW, je pense que le bilan
offre-demande pour les années 1993, 1994, 1995 était un peu plus
serré que celui qu'on présente dans le plan de
développement actuel. Par conséquent, le report de certaines
mises en service au niveau de la cogénération ne créera
pas de problème, ni au niveau de l'énergie, ni au niveau de la
puissance, pour le retard qui est imputé actuellement. Je pense que
ça n'amènera aucun problème, d'autant plus qu'au moment
où on avait planifié ça, les problèmes
d'hydraulicité étaient toujours présents. On revient
à une situation plus à la normale. Au niveau de la puissance, la
même chose. On avait un bilan beaucoup plus serré, donc, dans ces
circonstances-là, on pense que même la mise en service un peu
retardée de la cogénération ne créerait pas de
problème.
Réduction des effectifs Mme Bacon: II y a
maintenant deux semaines, la
direction de ontario hydro a annoncé un virage important de
gestion. ce virage implique, évidemment, une réduction des
effectifs de plus de 20 % sur deux ans. ontario hydro n'est pas le premier
service public d'électricité canadien à se commettre dans
un exercice de rationalisation de ses opérations. et, à ce
titre-là, on a vu, de 1981 à 1988, bc hydro effectuer une
réduction de ses effectifs de près de 40 %. plus
récemment, énergie nouveau-brunswick annonçait une
réduction de 10 % de ses effectifs sur trois ans, alors
qu'hydro-québec y allait d'une baisse de 5,5 %, également sur
trois ans, c'est 11 % sur huit ans. de ces quatre exercices de rationalisation
annoncés ou réalisés, celui d'hydro-québec nous
semble le plus timide. est-ce qu'il y a des raisons qui expliquent cette
timidité?
M. Drouin: D'abord, j'hésite à dire, M. le
Président, qu'il s'agisse d'une timidité. Évidemment,
j'aurais, à l'occasion du dossier des charges d'exploitation, voulu
entrer dans une explication qu'il m'apparaîtrait importante de faire
à cette assemblée relativement à l'ensemble des charges
d'exploitation d'Hydro-Québec et les mesures que nous avons mises en
place pour les contraindre.
Je vais me limiter, pour le moment, à répondre à la
question de la ministre sur la question des effectifs, mais je suis sûr
que j'aurai l'occasion d'y revenir s'il y a des questions qui sont
posées sur les charges d'exploitation comme il est tout à fait
non seulement plausible, mais utile qu'elles soient posées. (11 h
10)
Ontario Hydro, prenons Ontario Hydro. Si on regarde la production, le
transport et la distribution d'électricité en Ontario, je dis
bien globalement, pour toute la province de l'Ontario, parce qu'on sait
qu'Ontario Hydro ne distribue pas l'électricité dans les grandes
villes, elle la distribue dans le milieu rural, mais dans les grandes villes,
Toronto, Ottawa, Mississauga, ce sont des réseaux municipaux qui
achètent, bien sûr, l'électricité d'Ontario Hydro.
Si on prend l'ensemble de cette distribution-là en Ontario, c'est 44 000
employés. Là, quelqu'un pourrait nous dire et je vais le
dire avant qu'on me le dise dans ces 44 000, Ontario Hydro fait beaucoup
plus à l'interne les travaux d'ingénierie de construction. Alors,
de ces 44 000, j'enlève 4000 emplois reliés à
l'ingénierie de construction, ce que nous on appelle, chez nous, le
groupe équipement. Mais le groupe équipement, chez nous, comporte
à peu près 1200 employés et, par conséquent, on
fait beaucoup faire des choses à l'externe, comme on sait, des firmes
d'ingénieurs, etc. Je ne les enlève pas à
Hydro-Québec ces 1200 qu'on pourrait enlever par rapport aux 4000
d'Ontario Hydro. Donc, on descend Ontario Hydro, dans le contexte, à 40
000 employés et Hydro-Québec, 27 000 ce sont les chiffres
actuels que nous avons l'intention, d'ici 1995, de réduire
à 25 500 et, par la suite, d'un autre 1500, c'est-à-dire à
24 000 en l'an 2000.
J'ajouterai à ça que nous distribuons, vendons et
produisons, enfin globalement, 15 000 000 000 kW de plus que Hydro Ontario.
Alors, quand on parle de rationalisation et Dieu sait que
j'hésite beaucoup à faire des comparaisons avec des
utilités; je l'ai dit publiquement la semaine dernière qu'il ne
fallait pas se réjouir du sort d'Ontario Hydro à cause des
retombées que c'avait sur l'ensemble de l'industrie si je regarde
le portrait comparativement à Hydro-Québec et Dieu sait
qu'en termes de comparaison, ça se compare bien parce que, un: on va
nous imputer facilement que le niveau de la dette d'Hydro-Québec est
à peu près semblable à celui d'Hydro Ontario, 2 000 000
000 $ de moins, peut-être. Mais la dette, ça ne se regarde pas
uniquement en fonction de... sans voir à quoi ça se rattache, aux
actifs auxquels ça se rattache. Et c'est très important de
constater qu'au Québec, la nature des actifs et la qualité des
actifs qui sont rattachés au bilan d'Hydro-Québec ont une valeur
bien plus grande que celles d'Hydro Ontario. Selon les annonces publiques
et je ne voudrais surtout pas annoncer des choses, parce que c'est des
choses qui ont été annoncées par Hydro Ontario proprement
dit c'est qu'Hydro Ontario devra probablement faire des écritures
d'annulation, ou faire des «write-off» d'actifs qui ne sont pas
encore totalement amortis. On parle d'une centrale nucléaire qui aurait
normalement une durée de vie de 30 ans au moins, qu'on va probablement
vouloir fermer au bout de 15 ans.
Parlant de centrales nucléaires, on va constater, par exemple,
qu'une centrale nucléaire, sa durée de vie, c'est de l'ordre de
30 ans, normalement, peut-être 35. Mais nous, à
Hydro-Québec, les actifs que nous avons ont une durée de vie,
dans nos livres, de 50 ans. Je parle des centrales. Mais ceux et celles qui
sont ici, autour de la table, savent très bien qu'à travers le
Québec, il y a des centrales qui fonctionnent depuis 70 ans et qui sont
complètement amorties dans nos livres.
Alors, pour revenir à la question, je veux juste bien
circonscrire la position d'Hydro-Québec en termes, un: de la
qualité de ses actifs; deux: de la qualité de sa main-d'oeuvre et
la mettre bien en perspective avec ce qui se passe dans un réseau
voisin. Maintenant, quand on nous parle, par exemple, de BC Hydro, entre les
années 1985 ou 1986, du Nouveau-Brunswick qui a annoncé des
choses, il ne faut pas oublier qu'Hydro-Québec s'est adaptée
aussi à des situations, au cours des années quatre-vingt, qui
rendent le choc actuel beaucoup moins violent par rapport à ce qu'il
aurait été si nous n'avions rien fait et, tantôt, quand on
parlera des charges d'exploitationj'ai presque le goût de le faire
immédiatement...
Mme Bacon: Attendez, attendez! Des voix: Ha, ha, ha!
M. Drouin: ...mais quand on parlera des charges
d'exploitation...
Mme Bacon: J'ai d'autres questions, M. le président, j'ai
d'autres questions.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Drouin: ...j'aurai l'occasion d'essayer de démontrer
l'exercice fait depuis 1982 par Hydro-Québec jusqu'à ce jour,
pour démontrer tout le rationnel et bien mettre en perspective
l'exercice que nous faisons actuellement qui n'est pas timide par rapport
à la situation que nous avons. Il est un exercice important, on le
considère très important, et surtout important, dans la mesure
où c'est fait dans une organisation systématique du travail.
Toute la révision de nos processus de travail... Ce que nous faisons,
c'est réellement quelque chose de structurel, et je ne veux pas du tout
faire de parallèle avec ce qui se fait à d'autres niveaux, mais
décréter purement et simplement la coupure de 1500 postes, si ce
n'est pas accompagné d'une révision complète des processus
de travail... Vous savez, quand on peut réduire l'intervention d'un
client au téléphone ou la commande d'un bien et service qui
nécessite, à première vue, trois opérations en une
seule opération, ça c'est la révision d'un processus et
c'est la révision d'une méthode de faire des choses qui font en
sorte qu'on ne réduit pas le service au client, mais qu'on peut quand
même réduire le nombre d'employés qui font ce
travail-là, et améliorer les processus de travail.
Relations du travail
Mme Bacon: La réussite d'un programme à l'image du
Défi performance commande évidemment une participation volontaire
des employés, par extension, des instances syndicales de l'entreprise et
ce, à tous les échelons. Vous mentionnez, à la page 10 de
votre engagement de performance, un changement des mentalités dans les
relations de travail et ce qui, à votre avis, s'est traduit par une
amélioration notable du climat d'échange, de coopération
avec les syndicats. Cette opinion ne semble toutefois pas être
partagée entièrement par les syndicats de l'entreprise, notamment
le Syndicat professionnel des ingénieurs d'Hydro-Québec, le
Syndicat professionnel des chercheurs de l'IREQ, entendus récemment au
cours de cette commission parlementaire. Est-ce que vous pouvez nous expliquer
la divergence des perceptions? Rapidement, M. le président.
M. Drouin: Divergence de perceptions, d'abord,
premièrement...
Mme Bacon: Et tout est perception dans le vrai monde.
M. Drouin: ...d'abord, premièrement, remettons-nous dans
le contexte que l'entreprise d'Hydro-Québec est syndiquée dans la
proportion d'environ 70 %. Or, les deux syndicats que vous venez de mentionner
représentent une très faible proportion de ce pourcentage de
personnes syndiquées. Les grands syndicats à HydroQuébec
qui, évidemment, font partie du Syndicat canadien de la fonction
publique, le Syndicat des métiers, le Syndicat des employés de
bureau et le Syndicat des techniciens, et qui sont ici présents à
ce moment-ci, représentent, bien sûr, la très grande
majorité du personnel syndiqué d'Hydro-Québec. Moi, je
peux vous dire que les choses ont changé à Hydro-Québec
depuis 1989-1990, et ont changé pour le mieux dans les relations avec
l'ensemble de nos syndicats. Et quand je dis pour le mieux, c'est qu'il ne faut
pas penser que les syndicats accepteront d'emblée tout ce
qu'Hydro-Québec mettra de l'avant dans ses réformes ou dans son
organisation de travail. Cependant, ce que nous souhaitons et ce que nous
obtenons, semble-t-il, c'est la collaboration des grands syndicats, y compris
ceux et celles qui sont venus vous voir ici, dans l'amélioration de
notre qualité de travail à Hydro-Québec et dans
l'amélioration de la productivité. Je n'irai pas plus loin que
ça, parce que je pense que, nous, c'est un constat que nous faisons
d'emblée, mais j'en profite pour vous dire que nous avons eu un sondage
interne à l'intérieur de l'entreprise, fait par notre
unité Vérification générale, et ce sondage
s'adressait à quelque 5000 de nos employés, cadres et
employés à Hydro-Québec. (11 h 20) ce que l'on constate
à l'égard de défi performance et de notre engagement dans
la qualité totale, c'est que 70 % des personnes croient que ce projet
interviewées ou téléphonées 70 % des
personnes croient que ce projet d'entreprise a des chances de succès. si
on avait pris un tel «poil» il y a deux ou trois ans, je vous dis
que ça aurait été tout à fait différent. ce
qui est une proportion intéressante, aussi, c'est que 60 % du personnel
interviewé croit que défi performance va les aider dans le
travail quotidien. bien, moi, je pense que, au stade où on en est dans
défi performance et on l'a dit au début: c'est un
processus qui est long; on hésite même à dire que les
résultats obtenus au cours des deux ou trois dernières
années sont dus uniquement à ça, sont dus à un
changement de philosophie. mais c'est un processus qui est long d'implantation.
mais si un tel résultat d'un sondage fait en décembre 1992,
c'est-à-dire deux ans après l'implantation, moi, je vous dis,
comme direction de l'entreprise, on est un peu fiers de voir qu'il y a une
telle réception. ce n'est pas un sondage de juste 300 personnes; 5000
personnes, à l'intérieur de l'entreprise, ont répondu
à ce sondage-là. alors, les détracteurs de défi
performance, et ceux et celles qui pensent qu'on est dans une aventure de
nuages, dans ça, je vous dis que c'est du concret, ce que je vous dis
là, et je pense que ça sort très positivement au sein de
l'entreprise.
Programme d'implantation
d'électrotechnologies
Mme Bacon: Tout récemment, Hydro-Québec a
lancé la troisième phase de son programme d'implantation
d'électrotechnologies. Avec un budget de l'ordre de 18 000 000 $ sur les
trois prochaines années, la phase 3 vise une centaine, là,
d'électrotechnologies, principalement dans les secteurs de
l'alimentation, de la chimie, des métaux primaires, et des plastiques.
Comme vous ne prévoyez pas un développement significatif de ce
pro-
gramme d'ici 1995, c'est 0,2 TWh ajouté vous n'avez
pas prévu d'indicateurs de performance à atteindre, et pourtant,
la fin de la phase 3 de ce programme se termine au 31 décembre 1995.
Comment expliquez-vous qu'à la fin de 1995, si peu d'implantations
d'élec-trotechnologies seraient réalisées?
M. Drouin: Je vais demander à M. Bolduc de répondre
à la question.
Le Président (M. Gobé): Brièvement.
Mme Bacon: II ne peut pas être plus bref que vous, M. le
Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bolduc: La phase 3 du programme des électrotechnologies
diffère sensiblement des phases précédentes, en ce qu'elle
s'adresse, généralement, à des plus petites entreprises,
et qu'elle encourage la démonstration de technologies à plus haut
risque. C'est avant tout un programme d'aide technique, de subventions et
d'aide au financement à des PME qui vont avoir l'audace d'essayer des
technologies qui ne sont pas encore démontrées de façon
commerciale, et c'est forcément un processus qui implique de longues
périodes d'étude technique, des périodes de
démonstrations et d'essais, et c'est sur un horizon qui, souvent, va
dépasser trois ans, que les technologies qui vont être gagnantes
dans ce processus-là vont commencer à être
appliquées commercialement, et c'est pour ça que les
résultats sont quand même étalés plus longuement
avant de produire des quantités plus fortes.
Vente d'électricité
excédentaire
Mme Bacon: La croissance économique, l'inflation, les taux
d'intérêt, le taux de change, ont un impact important sur la
performance financière d'Hydro-Québec. Et ça, je pense
qu'on va en discuter quand on abordera le cadre financier et la proposition
tarifaire. Le prix des hydrocarbures et spécialement du gaz naturel est
devenu une variable particulièrement importante au niveau du
développement des marchés d'électricité.
L'hydroélectricité québécoise intéresse
moins les acheteurs américains à cause de la disponibilité
et du bas prix, évidemment, du gaz naturel. Le gaz pourrait
également se tailler une place plus importante dans le marché
québécois du chauffage, de l'eau et de l'espace. Par ailleurs,
Hydro-Québec considère possible de vendre quelque 14 TWh
d'électricité excédentaire d'ici la fin de 1995 si les
conditions d'hydraulicité sont normales. Les prix de vente de cette
électricité dépendront surtout des prix du mazout.
Hydro-Québec entend commencer dès 1993 à effectuer des
ventes d'électricité excédentaire afin d'écouler
des surplus qui ne se matérialiseraient qu'en 1994-1995. Est-ce que
c'est prudent?
M. Drouin: Je pense que la quantité pour la
première année est une quantité assez petite; 2 TWh, je
pense, qu'on prévoit pour l'année 1993. Évidemment, le
cadre financier de l'entreprise, comme vous l'avez mentionné, est un
cadre qui, au cours des trois prochaines années, est relativement et
même, je dirais, très serré. Donc, la perspective de
l'hydraulicité qui a été intéressante pour
l'année 1992, comme on le sait, et les surplus
énergétiques de l'entreprise nous amènent à penser
que nous prendrions un pari qui est du bon côté en vendant un peu
d'électricité additionnelle parce que ce n'est réellement
pas, à ce moment-ci, de l'excédentaire comme tel et que nous
pourrions en tirer certains revenus. La perspective du prix du gaz dans ce
dossier-là, M. le Président, n'est pas très
présente, dans la mesure où il s'agit d'électricité
qu'on vendrait sur un marché qui n'est pas ferme et pour lequel les prix
sont toujours inférieurs aux prix normaux de contrats d'énergie
ferme. Et, dans ce sens-là, on a de bonnes raisons de croire que
malgré les prix du gaz qui, d'ailleurs, ont tendance à monter,
malgré les prix du gaz ou les prix du mazout, que nous pourrions
raisonnablement penser vendre ces quantités d'énergie au cours
des années 1993, 1994 et 1995.
Mme Bacon: Merci.
Le Président (M. Gobé): Merci, Mme la ministre.
Nous allons donc, ce bloc étant écoulé, passer la parole
à M. le député de Laviolette pour une période de 30
minutes dans le bloc de l'Opposition.
M. Jolivet: Je vous dirai au départ, M. le
Président, que ce sera partagé avec ma collègue de
Taillon.
Le Président (M. Gobé): Oui, vous me ferez signe
à ce moment-là et il me fera plaisir de lui passer la parole.
Exigence de dépôt auprès de
petites entreprises
M. Jolivet: à la page 3 du document de ce matin, m. le
président, vous dites: le taux de satisfaction de la population à
l'égard d'hydro-québec est passé de 62 %, en moyenne, en
1990, à 87 % en 1992. vous dites, à la page 5 de votre document:
ii couvre en parlant de l'engagement de performance les
principales activités de l'entreprise et permet de maintenir le cap sur
l'amélioration et la satisfaction des attentes des clients. dans le
document qui nous a été envoyé, «engagement de
performance», à la page 13, vous dites: nos clients s'attendent
à un service prévenant et personnalisé et à des
actions rapides et à une facturation exacte et compréhensible,
etc. et nous avons eu des échos, soit par l'intermédiaire de la
radio, quand m. couture a répondu à une question sur les fameux
dépôts; on a vu à la télévision la même
chose. j'ai des gens chez moi qui m'ont parlé de la même affaire.
une personne me dit: on me réclame un dépôt de 1500 $;
alors qu'elle est dans les
affaires depuis fort longtemps, sauf qu'elle a décidé de
prendre une expansion, d'aller dans un local ailleurs et que la compagnie a
toujours payé, n'a jamais eu de problème.
Alors, à ce moment-là, moi, je vous pose la question,
c'est: Comment... et là je prends aussi à témoin
les petits restaurateurs qui ont connu ces choses-là comment
expliquer votre approche que vous nous déclarez dans votre document
auprès je prends l'exemple des petits restaurateurs qui prennent
possession d'un établissement déjà existant? Ces petits
restaurateurs sont au tarif général G. Hydro-Québec exige
un dépôt qui peut varier entre 750 $ et 1000 $, 1500 $,
basé sur des factures précédentes qu'Hydro-Québec a
déterminé et on va retenir ce dépôt-là
pendant 48 mois. L'argent va être quelque part, on ne sait pas. Est-ce
que c'est pour financer Hydro-Québec à moyen terme, puisqu'au
bout de la course, après 48 mois, on va leur remettre le montant
d'environ 3 à 4 %? On donne comme raison qu'à l'époque
où Hydro-Québec était un créancier
privilégié on n'avait pas ces problèmes-là, mais on
vient en créer un chez les petits restaurateurs ou chez d'autres
entreprises en leur disant que, pour eux autres, c'est bien de valeur, mais ils
doivent nous garantir par ce dépôt-là. Hydro-Québec,
dans son autre document qui est la «Proposition tarifaire», nous
indique que la catégorie des clients, donc ceux qui sont devant nous, au
tarif G, paie plus que sa part et que cela représente, à long
terme, des risques commerciaux et financiers. (11 h 30)
Alors, vous ne croyez pas que vous créez par cette pratique un
autre risque additionnel commercial à très court terme pour les
nouveaux propriétaires de petits restaurants? Ne croyez-vous pas que ce
dépôt est prévenant pour Hydro-Québec, mais un peu
moins pour le client lui-même? C'est officiel que l'individu a plus de
difficultés, parce que, s'il ne le donne pas en termes
monétaires, il faut qu'il fasse un bon de garantie ou des choses
semblables, ce qui fait que sa marge de crédit est difficile. Alors, le
service, pour être personnalisé, si vous prenez l'expression de
votre texte, il l'est actuellement, dans ce contexte-là.
Alors, vous ne croyez pas que cela constitue une assistance
défavorable dans la gestion de la facture pour cette catégorie de
consommateurs. Croyez-vous qu'un tel service personnalisé répond
vraiment, comme vous le dites si bien, aux attentes des nouveaux restaurateurs
dans le contexte économique actuel? J'aimerais avoir votre opinion.
M. Drouin: Je vais demander à M. Couture de
répondre à cette question.
M. Couture: M. le Président, il est sûr que
l'exigence d'un dépôt aux clients de nature commerciale et
industrielle est une chose nouvelle, et ça crée des
problèmes, et c'est en fonction d'un objectif qui doit, par ailleurs,
réduire nos mauvaises créances ou nos recouvrements ou nos
comptes en souffrance. Alors, il y a un compromis qui doit être fait.
Dans la proposition tarifai- re, vous avez, dans les tarifs commerciaux et
industriels, cette exigence-là. Maintenant, pourquoi? Parce que c'est
considéré comme nécessaire pour maintenir les comptes en
souffrance, les mauvaises créances et c'est la pratique de l'industrie,
c'est-à-dire qu'Hydro-Québec là-dedans n'est pas une
utilité à part des autres. C'est la pratique courante dans toute
l'Amérique.
Alors, c'est une pratique qu'on applique graduellement aux nouveaux
clients pour ne pas créer d'impacts majeurs, et on ne l'applique pas
comme telle au niveau domestique.
M. Jolivet: Mais expliquez-moi donc comment il se fait qu'un
nouveau client, qui est un ancien client, mais qui a changé de lieu
commercial ou de bâtisse industrielle, se voit charger ça alors
qu'il a toujours bien payé? Prenez l'exemple de l'époque
où c'était deux ans, et c'était appliqué plus ou
moins, cahin-caha à travers le Québec. C'est ce qu'on m'a dit,
des gens à qui j'ai posé la question, et qui, au bout de la
course, parce qu'eux ont payé une fois de temps en temps deux jours en
retard, se voient, à ce moment-ci, obligés de remettre un autre
quatre ans sur les deux ans déjà finis, et on leur dit: C'est
bien de valeur, c'est la politique et on veut l'appliquer également
à tout le monde. Mais, pendant ce temps-là, le petit
commerçant qui a un petit dépanneur, qui s'est fait en plus de
ça amener en difficultés à cause des cigarettes vendues en
contrebande, à cause des chaînes ouvertes le dimanche, ce
personnage-là me dit: M. Jolivet, ils sont en train de
m'étouffer. Ma marge de crédit n'est plus bonne. Et là, je
vais mourir et là, ils me disent que je n'ai jamais été un
mauvais client, sauf que j'ai occasionné, dans certains cas, des frais
administratifs d'une journée ou deux de retard.
Expliquez-moi donc ça comment ça se fait qu'on lui met
quatre ans par-dessus là?
M. Couture: Alors, on va demander à M. Lanoue de bien
vouloir donner quelques explications.
Le Président (M. Gobé): M. Lanoue, vous avez la
parole.
M. Lanoue (Roger): Merci. La raison principale pour laquelle on a
demandé, on a récemment implanté une pratique d'exiger un
dépôt, une garantie de paiement pour les nouveaux abonnements,
comme le cas que vous citez, c'est parce que c'est quand un commerce
déménage, même s'il a bien assumé ses factures dans
le passé, ça devient un nouveau risque.
M. Jolivet: Trouvez-vous que ça a du bon sens, vous? Je ne
pense pas.
M. Lanoue: C'est la pratique dans l'industrie de
l'électricité. L'essentiel, c'est qu'on rend un service
personnalisé au client, à savoir on lui livre
l'électricité, mais il faut être conscient que toute
l'électricité qu'on vend à un client, on la vend à
crédit.
M. Jolivet: Je poserais la question autrement parce que je ne
poserai pas la question qui a été posée à la radio,
avec ce qu'on connaît. Je ne veux pas jeter de l'huile sur le feu. Mais
la personne qui est à Grand-Mère ou qui est à Saint-Tite,
ou ailleurs dans mon comté, qui reçoit ça là, elle,
elle se pose la question comme je devrais me la poser. Il y a d'autres
personnes qui ne paient pas et je n'ai pas entendu parler, ils ont même
eu des bonis. Je la pose carrément.
Dans la mesure où cette personne-là, c'est peut-être
juste le petit 1500 $ qu'on vient lui enlever pour quatre ans, qui vient lui
bloquer sa marge de crédit, qui peut risquer de mettre en péril
son entreprise. Ça n'a pas de bon sens! Hydro-Québec demande
ça? Est-ce que Bell Canada va commencer à nous demander
ça? Est-ce que Québec-Téléphone va nous demander
ça? Est-ce que Télébec va nous demander ça?
Quelles sont les personnes qui vont commencer à nous demander
ça parce qu'elles ont perdu leurs droits en vertu d'un jugement de
créancier privilégié? Êtes-vous capable de
m'expliquer ça? Je ne comprends pas, surtout chez les petits.
M. Lanoue: Si on compare à Bell Canada ou
Québec-Téléphone, ou des choses comme ça, il faut
être conscients que le service de base est payé d'avance par le
client, sauf pour les interurbains. Ce qui n'est pas le cas pour
l'électricité. L'électricité, on paie toujours
après avoir consommé. Pour ce qui est des clients commerciaux,
institutionnels et industriels, payer quand il y a un nouveau risque de leur
part d'une entreprise qui est cliente d'Hydro-Québec, la prudence exige
qu'on demande un dépôt correspondant à une période
de facturation qui, elle, peut varier, évidemment. Alors, c'est,
évidemment, à partir du moment où on a un historique de
10, 15, 20 ans sans cette pratique-là, quand on la réintroduit,
elle peut sembler difficile pour le client, mais je pense que c'est prudent de
la part d'Hydro-Québec d'avoir une pratique semblable.
M. Jolivet: Écoutez, là. Expliquez-moi donc comment
quelqu'un qui, pendant cinq ans, a toujours payé, devient un mauvais
créancier? Parce que j'ai cru comprendre dans les textes qu'on veut
diminuer les mauvaises créances. Expliquez-moi donc comment ça se
fait que vous ne risquez pas de mettre en péril cette personne-là
dans une entreprise où, actuellement, de toutes parts, dans le temps de
récession actuelle, comme je vous le dis... Pour une personne qui a
acheté un magasin, ça fait trois ans qu'elle l'a, on vient de lui
dire que là, ça va être encore pour quatre ans, parce
qu'elle a eu le malheur de payer quelques fois des frais administratifs parce
qu'elle n'a pas payé. C'était prévu le 15, elle a
payé le 16. Expliquez-moi donc comment ça se fait qu'on lui met
quatre ans et qu'on lui retire le montant qu'elle devait avoir? La
première fois, c'était un an, ça a monté à
deux ans, et là, c'est rendu quatre ans. Ça lui fait six ans dans
son cas à elle. Il y a quelque chose qui ne va pas.
M. Lanoue: Je ne peux que répéter que dans
l'expérience qu'on a, c'est que 60 % des faillites arrivent durant les
quatre premières années d'une institution commerciale ou
industrielle, et que quand elle déménage ou qu'elle s'agrandit,
ça devient un nouveau risque. Un restaurant très rentable peut
déménager deux coins de rue plus loin et, à cause de sa
localisation, devenir pas rentable. On ne peut pas, chez nous, faire le
jugement cas par cas, et c'est pour ça qu'on s'est donnés une
règle qui couvre la très grande majorité des risques que
nous prenons en vendant de l'électricité aux commerces et
industries.
M. Jolivet: Moi, je vais demander au président: Est-ce
qu'il croit que, dans ce contexe-là, il n'y a pas moyen de regarder
cette politique-là parce que ça va mettre en péril, dans
certains cas, des entreprises qui étaient correctes et qui, parce qu'on
vient leur demander de... soit par le bon de garantie, parce que quand on l'a
par le bon de garantie, ça veut dire que leur marge d'emprunt à
la caisse et à la banque est diminuée d'autant, ou par le montant
qu'elle doit placer elle-même. Alors, il y a quelque chose qui ne va
pas.
M. Couture: Toutes nos politiques tarifaires, M. le
Président, sont présentées pour discussion et peuvent
être contestées, et c'est ce que vous faites, et j'accepte bien
que vous puissiez contester celle-là en particulier. Mais je crois qu'il
faut se rappeler que nous sommes une industrie qui a des pratiques à
travers toute l'Amérique, au Canada, aux États-Unis, et la
pratique qui voudrait qu'on fasse payer d'avance le service nouveau, comme le
téléphone le fait, serait une politique qui serait encore plus,
probablement, attaquable que celle que nous avons présentement. Alors,
entre ce que nous faisons, ce que nous soumettons dans nos politiques
tarifaires, c'est quelque chose qui est basé sur la pratique de
l'industrie. Et, dans notre cas, c'est pas mal moins dur pour le client et le
restaurateur en question que, par exemple, le téléphone,
l'exemple que vous prenez, où on lui demande de payer d'avance.
M. Jolivet: Je m'excuse, mais j'ai de la misère à
comprendre quand vous dites: Payé d'avance. Moi, mes appels longue
distance je les paie après. Je ne les paie pas avant, moi,
là.
M. Drouin: Mais pas le service de base.
M. Jolivet: Je le sais bien, mais le service de base... Je
comprends ça.
M. Drouin: Mais...
M. Jolivet: Mais il y a une partie de risque que prend le...
Parce que... Je ne comprends pas comment il se fait qu'à la demande des
gens qui sont venus nous voir on ne réexamine pas cette
décision-là.
M. Drouin: M. le Président, je pense qu'on va
prendre bonne note des remarques du député et examiner.
C'est clair que dans une politique globale, il y a toujours des gens qui sont
sur la marge et qui sont pénalisés. Nous, la politique, c'est:
un, les nouveaux comptes; deux, ceux qui ont été en défaut
de paiement. vous parlez de frais d'administration. frais d'administration,
c'est lorsque quelqu'un ne paie pas son compte à temps qu'il y a des
frais d'administration. ça a été ça la politique
et, malheureusement, ça a peut-être touché certains
commerces dont le député a fait mention, et nous allons examiner
de près. il faut cependant mettre toute cette politique dans le contexte
du préambule que le député a mentionné, celui, un,
du changement dans les dispositions de la loi de faillite qui donnait des
privilèges à l'entreprise et l'impact de ce changement-là
sur l'ensemble des clients d'hydro-québec et sur l'ensemble de tous les
clients. quand on parle de perdre 70 000 000 $ en mauvaises créances par
année, il ne faut pas oublier qu'on parle d'un point de tarif, 1 % de
tarif. c'est donc l'ensemble des clients d'hydro-québec qui doivent
assumer ça.
M. Jolivet: Vous n'êtes pas, M. le Président, sans
savoir qu'au bout de la course les gens font des comparaisons avec ce qui
existe ailleurs, et ils en ont vu. (11 h 40)
M. Drouin: Oui, mais... Vous avez raison là-dessus et je
dis au président que nous allons quand même examiner les remarques
que le député a faites de façon à voir s'il n'y a
pas moyen d'améliorer notre procédure et de s'assurer que
l'équité soit là.
Économies d'énergie (suite)
M. Jolivet: Vous parlez, à la page 7, d'économie
d'énergie. Alors, M. Bolduc va venir se replacer probablement, mais je
vous dirai que, là, j'ai de la difficulté à suivre. Au
mois de novembre 1992 et au mois de février 1993, en quelques mois, soit
en quatre mois, on a eu le temps de revoir à la baisse les objectifs
d'efficacité énergétique. On se souvient que M. Bolduc
lui-même, au début de la commission parlementaire, et mon
collègue en faisait mention, le député de Joliette, les
chiffres peuvent changer tous les deux mois.
Alors, se pourrait-il que vous ayez également revu? Parce que,
moi, ce que j'ai dans le texte devant moi, qui a été donné
après, qui est de 2,9, on parlait de 3,6 TWh. On parle maintenant de 5
TWh en 1996. On parle de 9,3 en l'an 2000. Alors, moi, j'aimerais savoir si
tous ces chiffres-là, on peut y porter foi; parce qu'on a l'impression
qu'on s'est donné, malgré toutes les réponses qu'on a
données jusqu'à maintenant, je n'ai pas la conviction que cet
objectif-là, c'est un objectif qu'on veut atteindre. Ce n'est pas une
cible qu'on veut atteindre. Alors, moi, j'aimerais savoir, à ce
moment-là, si vraiment, dans l'efficacité
énergétique, vous allez prendre des moyens pour l'atteindre cette
fois-ci ou bien ça va changer encore en cours de route?
M. Drouin: M. le Président, je vais me permettre de faire
un commentaire général et peut-être le faire
préciser. Vous savez, en matière d'efficacité
énergétique au Québec, je veux dire, ça fait deux
ans ou trois ans qu'on s'y penche de plus près et d'une façon
beaucoup plus assidue. C'est clair que nous devons réviser des chiffres
fréquemment et ne pas le faire, ce serait se compter des menteries et
compter des menteries à la population.
Donc, l'objectif de 9 TWh à l'horizon 2000, c'est un objectif
qu'on veut maintenir. Ça nous incite à nous rattraper par rapport
aux déficiences que nous avons eues dans le passé. Il n'est pas
question pour nous, cependant, de jeter de l'argent par les fenêtres et
de dire: II faut dépenser, il faut dépenser. Il faut voir les
résultats.
Vous savez, l'économie d'énergie, au Québec,
ça existe depuis 20 ans. On parlait d'isolation hier après-midi,
des programmes d'isolation qui ont pris place et qui ont réellement
amené les Québécois et Québécoises à
consommer moins d'énergie que le reste du Canada et le reste des
États-Unis.
Ça, il ne faut pas l'oublier, cet aspect-là. On est
portés à penser qu'au Québec on est des grands
consommateurs d'énergie et des dépensiers d'énergie.
Alors, je vous dis, M. le député... M. le Président,
pardon. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): Député
pareil.
M. Drouin: Vous avez raison de soulever le problème que
nous changeons nos chiffres. On ne s'en cache pas et on va les changer tant et
aussi longtemps qu'on ne réussira pas à bien prendre une bonne
poignée sur ce dossier-là pour le mener à terme. Mais, en
attendant, on raffine le produit. On a davantage d'experts à
l'intérieur de l'entreprise. Ça nous permet aussi de nous
ajuster. J'aime mieux faire ce qu'on fait que de faire ce qui se fait dans
d'autres endroits qu'on a nommés tantôt et que j'hésite
à renommer fréquemment, puis d'annuler tous les programmes et
dire: C'est fini parce qu'on s'aperçoit qu'on a 6000 MW de trop. On
n'est pas pour inciter le monde à économiser trop, on en a!
Alors, j'hésite à ce qu'on fasse ça. Et je suis tout
à fait d'accord avec les remarques du député que nous
réajustons nos chiffres. Et je vous dis: Nous les réajusterons,
mais notre objectif du 9 TWh, je voudrais qu'on le conserve parce que nous ne
construisons pas pour ce 9 TWh. Et si nous ne construisons pas, il va falloir
livrer la marchandise à l'horizon 2000.
M. Jolivet: En tout cas, il y en a plusieurs qui en ont fait
mention pendant la commission parlementaire, mais j'ai cru comprendre que vous
avez répondu à la place de M. Bolduc, mais je vais laisser
à ma collègue, parce qu'elle va continuer dans la même
veine. Ha, ha, ha!
M. Drouin: C'est parce que c'était un énoncé
un peu plus...
M. Jolivet: Oui, mais c'est parce que, compte tenu que les 15
minutes s'écoulent...
Mme Marois: C'est ça.
M. Drouin: Oui, oui, oui. Je m'excuse.
Le Président (M. Gobé): Mme la
députée de Taillon. Pour quelques minutes.
Méthodologie d'implantation de la
qualité totale
Mme Marois: Merci, M. le Président. D'accord. On va
essayer de bien les utiliser. Moi, je veux revenir sur l'approche globale
qu'Hydro privilégie dans les engagements de performance qu'elle
défend devant nous ce matin.
Il y a eu un article très dur, cette semaine, par une journaliste
du journal Le Devoir qui parle de cette méthode utilisée
par Hydro en termes de qualité totale si on veut, mais c'est une
méthode, aussi, qui est beaucoup plus large que cela, évidemment,
que celle que vous nous présentez aujourd'hui. Cette critique est
très dure dans le sens où on mentionne qu'Hydro se serait
inspirée d'une expérience qui a été faite par la
Florida Power and Light, entreprise d'utilité de la Floride et que cette
dernière entreprise aurait remis en question au complet le plan qu'elle
avait retenu. L'article dit ceci, et je cite pour ne pas faire dire n'importe
quoi à la journaliste; elle dit: Dans un document interne,
HydroQuébec explique comment, en respectant intégralement la
méthodologie de Florida Power and Light, elle a élaboré
les tables de besoins de clients d'Hydro-Québec qui ont abouti à
«prioriser» ces indicateurs de performance.
On dit ceci, en jugeant toujours cette entreprise: Prendre des bonnes
décisions d'affaires était devenu moins important que respecter
le processus d'amélioration de la qualité, ce qui a fait remettre
en question à l'entreprise son processus de gestion
qu'Hydro-Québec semble avoir copié, tout en l'adaptant,
j'imagine, bien sûr. Le mémoire interne d'Hydro-Québec
dirait ceci: Si on prend les dispositions appropriées, les risques de la
méthode cèdent le pas aux avantages, et de beaucoup. Alors je
veux savoir d'abord si, ce document interne dont on fait état, il est
disponible pour les fins d'étude des membres de la commission?
Deuxièmement, quand on fait référence ici aux dispositions
appropriées quant aux risques, j'aimerais qu'on me parle de ces
risques-là et des dispositions que l'on a prises pour éviter de
rencontrer ces risques-là, justement, ou d'avoir à les
assumer.
M. Drouin: Votre question m'amène à faire le point
d'une façon globale sur Défi performance et ça me fait
plaisir de le faire.
Mme Marois: Je suis consciente que c'est ça que ça
ouvre, mais on peut questionner chacun des objectifs qui sont là et je
pense qu'ils sont questionnables dans certains cas, sauf que là, c'est
toute la méthode qu'on remet en question.
M. Drouin: Oui, oui, oui. Oui. D'abord, il faut
démystifier un peu tout le concept de Florida Power and Light ou le
concept de la qualité totale comme étant un concept qu'on puisse
prendre dans un tiroir et dire: On s'en va avec ça chez
Hydro-Québec et on applique ça tel quel. Ce n'est pas du tout
dans cette ligne-là que l'on doit regarder le dossier.
Premièrement, lorsqu'on est entrés dans notre Défi
performance, l'objectif, c'était de transformer l'ensemble des facettes
d'Hydro-Québec. C'est une transformation complète
d'Hydro-Québec et, bien sûr, par un processus qui s'appelle la
gestion intégrale de la qualité et non pas un processus qui
s'appelle FPL.
Tout ça, c'était pour améliorer notre performance
et d'ailleurs ce matin, quand on parle d'un engagement, on en a la
démonstration très claire. Il ne faut jamais oublier et
ça, je pense que l'article de Catherine Leconte disait qu'on a
peut-être tendance dans une entreprise il ne faut pas oublier que
l'objectif ultime, c'est la satisfaction totale du client et si on laisse
tomber cet objectif-là pour juste jouer avec les processus, c'est clair
qu'on ne rencontrera jamais les objectifs, ou qu'on ne rencontrera jamais cet
objectif-là. Je le dis tout de suite et je vous donne... Moi, j'ai
rencontré le nouveau président de Florida Power au moment
où nous commencions en 1990. Il est entré en fonction. J'ai
rencontré moi-même personnellement M. Broadhead. J'ai passé
plusieurs heures avec lui pour savoir quelle était son évaluation
et comment et pourquoi, suite à un processus qui avait fonctionné
sous l'ancienne présidence pendant huit ans, pourquoi il pouvait changer
sa façon de voir les choses.
Premièrement, il n'abandonne pas et n'a jamais abandonné
le dossier de la qualité totale au niveau de Florida Power.
Deuxièmement, il faut faire une très grande différence
entre le holding de la compagnie Florida Power et la compagnie
d'électricité elle-même. Les problèmes qui sont
survenus à l'intérieur de Florida Power sont beaucoup plus
d'origine de la compagnie diversifiée qui avait une compagnie
d'assurances, une compagnie d'oranges, qui avait une compagnie, etc., et dont
ils ont dû tout se débarrasser. Troisièmement, Florida
Power a eu l'idée de gagner le premier prix en Amérique du Nord
de la qualité totale qui s'appelle le prix Deming. Ce prix Deming
n'avait été, jusqu'alors, gagné que par des entreprises
japonaises. On sait que Deming, c'est l'Américain à l'origine de
la qualité totale, qui a réussi a vendre son concept, non pas aux
Américains durant le temps de la guerre parce qu'il pensait que
c'était ça qu'il devrait faire, mais aux Japonais, et il a, par
conséquent, fait devancer la qualité totale au Japon 20 ans avant
celle de l'Amérique du Nord. Florida Power a décidé que
c'était son objectif et là, je touche encore un point que
la députée a mis l'accent sur... (11 h 50)
Mme Marois: Sur lequel la députée a mis
l'accent.
M. Drouin: ...soit d'atteindre ce prix. Encore une fois, si c'est
ça, on oublie que l'objectif ultime c'est réellement le client.
Florida Power a gagné le prix Deming...
Mme Marois: Oui, on y fait référence d'ailleurs
dans l'article, effectivement.
M. Drouin: c'est ça, et moi, je me suis fait dire, non pas
juste par le président, mais l'ensemble, pas l'ensemble, mais un groupe
de cadres que nous avons rencontrés et toujours avant que nous allions
dans ce processus-là, donc nous ne sommes pas dans une situation d'y
avoir embarqué et de trouver tout à coup que ça ne
fonctionne pas chez florida power. on savait tout ça avant d'embarquer
dans ce processus-là. on nous avait dit: pour le prix deming, c'est
épouvantable, les cadres, les employés, le stationnement de la
compagnie était rempli le samedi et le dimanche parce que tout le monde
venait travailler pour préparer les séances pour le prix deming.
tout ça pour dire que c'est vrai que des processus ont
été.mis avant le client, que le prix a été mis
avant le client chez florida power, mais je veux vous dire que si florida power
a été pour nous un modèle, parce que c'est une compagnie
d'électricité, ça ne l'est que dans l'ordre de 20 %
à 25 % de notre projet de qualité totale. ça l'est au
niveau de l'approche générale, et ça l'est au niveau des
équipes d'amélioration. mais ce que vous avez devant vous est la
table des tables dont on fait mention. mais, par exemple, la
réorganisation que nous sommes en voie de mettre en place au niveau de
la production et du transport et de clientèle et distribution, c'est un
modèle qui ne vient pas de chez florida power, c'est un modèle
qui vient de chez duke power, qui est une autre compagnie qui est très
forte dans le domaine de la qualité totale, et avec laquelle nous avons
des relations. depuis ce temps, je vous dirai que florida power ne compte
actuellement, comme intrant dans tout notre processus de qualité totale,
actuellement, elle ne compte pas pour 10 % des intrants que nous avons et des
relations que nous avons avec les entreprises canadiennes ou
américaines. on peut parler de xerox, on peut parler de motorola, on
peut parler de duke power, on peut parler de b.c. hydro, ce sont toutes des
entreprises qui contribuent, à leur façon, à nous aider
à gérer ce processus-là. et dans ce sens-là, je
veux juste dire qu'on a et je mentionnais tantôt les sondages
à l'intérieur de l'entreprise qui ont été
effectués, et la crédibilité que ce processus-là
semble avoir à l'intérieur de l'entreprise. j'ajoute une autre
statistique à celles que j'ai mentionnées tantôt: 72 % du
personnel interviewé estime que l'entreprise compte sur elle ou lui pour
mener à bien le défi performance.
Alors, pour répondre en bref...
Mme Marois: Oui.
M. Drouin: Non, mais pour conclure en bref... Une voix:
Ha, ha, ha!
M. Drouin: ...malgré l'article qui a été
écrit... Mme Marois: C'est une bonne décision.
M. Drouin: Oui, c'est une bonne question, et je savais qu'elle
était pour venir.
Mme Marois: C'est une bonne décision aussi. M. Drouin:
Je savais qu'elle était pour venir... Mme Marois: Bien, c'est
parce que c'est gros.
M. Drouin: ...et quant à nous, ça ne remet pas en
cause... D'ailleurs, l'article de Mme Leconte faisait état d'une
espèce de brouhaha dans le domaine des magazines américains,
Fortune, etc., qui commencent à examiner ou qui ont
examiné ce genre de comportement-là. Quant à nous, on y
est bien embarqués et pas juste à cause de Florida Power, mais
parce qu'on a réussi à Hydro-Québec notre propre
«challenge» de la qualité totale et notre Défi
performance pour qu'il soit, non pas juste adapté à l'entreprise,
mais qu'il soit réellement très connecté à
l'entreprise.
Mme Marois: Ça me rassure jusqu'à un certain point.
Est-ce qu'il y a effectivement ce rapport qui a été fait à
l'interne et que cite Mme Leconte...
M. Drouin: Le rapport dont vous faites mention...
Mme Marois: ...et est-ce qu'il est disponible?
M. Drouin: ...s'il existe, vous connaissez notre transparence
proverbiale...
Mme Marois: Oui. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Drouin: ...nous n'en avons aucun...
Mme Marois: II semble qu'il y ait des doutes chez les membres de
cette commission, mais enfin je vous entends, à tout le moins, pour
l'instant.
M. Drouin: Ha, ha, ha! C'est bien sûr que si ce rapport
existe et je suis sûr, puisqu'on en fait mention ça
nous fera plaisir de le rendre disponible aux membres de la commission.
Mme Marois: Je pense que ce serait intéressant, parce
qu'il reste que c'est ce qui va guider l'entreprise pendant les 10 ou 15
prochaines années. Alors, s'il y a des réajustements à
faire, s'il y a des préventions, des
choses à prévenir, s'il y a des choses à
réajuster, il faut être conscients... qu'on puisse être
capables de dire... Il faut savoir que, nous aussi, nous puissions être
capables de soulever ces questions-là, et ça a des
conséquences qui peuvent être importantes. Donc, je pense que
c'est justifié qu'on demande cela.
M. Drouin: Permettez-moi, juste... Permettez moi... Oui, c'est
oui. Et permettez-moi juste d'ajouter que le gouvernement du Québec a,
par le biais de plusieurs de ses ministères, reçu des
présentations d'Hydro-Québec et de notre groupe. Et, à
plusieurs endroits, nous avons un «input» très
intéressant dans différents ministères qui s'adonnent
à la qualité totale. Et là-dessus, sans vouloir parler
pour d'autres, le Conseil du trésor a trouvé que notre projet de
la qualité totale, tel qu'il était présenté,
était extrêmement, extrêmement intéressant.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. Drouin. Merci,
Mme la députée de Taillon.
Mme Marois: Si je peux revenir tout à l'heure,
évidemment, je veux...
Le Président (M. Gobé): Bien oui, et vous avez
encore droit à un bloc de 30 minutes et peut-être un autre 15, par
la suite.
Mme Marois: Oui, mais il n'en reste pas tant que ça.
Le Président (M. Gobé): Ça fait 45 minutes.
Ça fait que ça va permettre de revenir. Pour l'instant, nous
devons passer au temps imparti à M. le député de Drummond.
M. le député indépendant de Drummond, vous avez la parole,
M. le député.
Politique de recouvrement
M. St-Roch: M. le Président. J'aimerais revenir avec ce
que mon collègue de Laviolette a touché, qui est l'objectif 27,
les taux de créances. Vous avez mentionné tout à l'heure
que c'était deux mois. Mais je pense qu'il est bon de rappeler que ce
sont les deux mois les plus élevés de consommation dans une
année qu'on demande comme dépôt. Or, quand je regarde au
niveau de la restauration, au niveau du commerce et au niveau aussi de la
petite et moyenne entreprise, dans la restauration, j'ai vu, moi, des
restaurants desquels on exige 6000 $. Puis il y a la petite entreprise aussi
où on exige des consommations, à cause de ces deux mois plus
élevés, qui vont jusqu'à 20 000 $.
Alors, il va sans dire que, dans bien des cas, c'est toute la
qualité, pour prendre un terme de jargon anglais, le
«cash-flow» de l'entreprise qui est mis en danger. Or, j'aimerais
qu'on regarde ça.
Ceci étant dit, ça amène aussi des politiques de
recouvrement. Vous touchez, dans votre objectif, d'être capables de ne
pas attendre deux ou trois ans et des montants astronomiques avant de faire le
recouvrement. Moi, j'aimerais qu'on regarde, en plus des dépôts,
au niveau d'aider les plus démunis de notre société, parce
que c'est eux autres finalement... c'est ceux qui n'ont pas d'emploi, c'est
ceux qui sont sur l'aide sociale qui se ramassent, règle
générale, dans des logements qui sont moins de qualité,
où les factures sont plus élevées, ils sont
bénéficiaires de l'aide sociale. Puis c'est là que vous
allez retrouver une grande partie, je crois, de vos clientèles à
faibles revenus.
Moi, je pense qu'on pourrait peut-être combiner votre objectif 27
à celui d'efficacité énergétique. Puis on a
questionné aussi, lors de l'audition des mémoires... Je pense
qu'avec l'expertise que vous avez accumulée, il serait possible de
déterminer le contenu énergétique d'une maison normale.
Puis lorsqu'on s'aperçoit qu'une maison est mal isolée, puis on
est capables de déterminer le pourcentage, que s'il y avait des
statistiques acccumulées de cette nature-là, on pourrait
peut-être, nous ici, au niveau de la législation, établir
des normes d'efficacité, puis aller jusqu'à dire que le
propriétaire va être obligé d'assumer une partie de la
facture, qu'il sera obligé de payer lui-même, sans augmenter son
loyer, parce qu'il contribue à faire l'accroissement de sa facture.
Alors, ça, ça touche votre efficacité
énergétique. On ne peut pas le faire à l'heure actuelle,
parce que c'est difficile d'avoir la législation. Mais je pense qu'avec
votre aide on pourrait toucher ces deux pratiques et avoir vos commentaires un
peu plus globaux au niveau de vos politiques de recouvrement, parce que 27
touche aussi, avec toute votre série des 6 premiers objectifs au niveau
de la perception et de la qualité. Moi, j'ai énormément de
craintes qu'avec la politique globale... parce qu'Hydro emploie une politique
qui est globale à la grandeur du Québec, avec des normes qui sont
excessivement rigides, que si vous appliquez votre politique de recouvrement ou
de dépôt, de la façon qu'on va, à l'heure actuelle,
on commence déjà à voir des cas dans la presse. J'ai
vécu des cas dans ma circonscription. Ça va affecter vos premiers
objectifs au niveau de perception puis de votre objectif global qu'Hydro soit
connue comme la meilleure entreprise de service au Canada.
M. Drouin: Je vais demander à M. Béliveau,
vice-président exécutif, Clientèle et Distribution, de
répondre à cette question, M. le Président.
M. St-Roch: Puis, brièvement, parce que j'ai juste 10
minutes. (12 heures)
M. Béliveau (Gilles): Oui, très brièvement.
Je voudrais tout simplement rappeler qu'en 1992, sur 64 500 000 $ de mauvaises
créances, d'argent perdu en mauvaises créances, 28 000 000 $
l'ont été dans les commerces, les petites industries et les
institutions. C'est beaucoup d'argent, d'une part. Sur ces 28 000 000 $, il y a
12 500 000 $ dus à des faillites. Nous avons eu, en 1992, 5600 faillites
par rapport à 2189. Alors, vous pouvez comprendre pourquoi on en
est rendus à cette pratique. Cette pratique, d'ailleurs, comme on
l'a mentionné tout à l'heure, qui est générale dans
les entreprises comparables en Amérique du Nord, et même qui est
poussée beaucoup plus loin par la plupart de ces entreprises-là
où on demande des dépôts non seulement aux commerces,
institutions et industries, mais aussi aux particuliers, aux clients
résidentiels.
Alors, je pense que la rigueur là-dedans, comme dans le reste,
s'impose. On mentionnait tout à l'heure qu'il y a peut-être des
cas qui pourraient échapper à ça, mais vous savez, si on
se met à se poser comme juges dans les différents cas, on va vite
échouer dans ces pratiques-là, compte tenu que, fort souvent, un
client qui nous paie bien va déménager, va changer ses conditions
d'affaires, va déménager dans un autre local, et souvent, sans
qu'on le sache, s'embarquer financièrement de toutes sortes de
façons, soit avec un loyer plus élevé, soit avec des frais
d'exploitation additionnels qu'on ne connaît même pas.
Alors, c'est évident qu'à moins d'intervenir dans les
bilans de chacun des clients, on peut difficilement, évidemment,
être les bons juges sur ce plan-là. Ça, c'est la
première chose. Quant aux démunis, j'aimerais rappeler une chose,
deux faits, c'est-à-dire. En 1992, nous avons pris 380 400 ententes de
paiement, en 1992, avec des gens qui étaient en difficulté de
paiement, par rapport à il y a trois ans, 30 000. Alors, je pense qu'on
a fait un bon bout de chemin pour aider, justement, la clientèle en
difficulté à nous payer et nous avons, actuellement, 20 000
ententes avec le ministère des affaires sociales pour les
bénéficiaires de l'aide sociale, et encore là, ces 20 000
ententes-là sont à peu près le triple de ce qu'elles
étaient il y a à peu près trois ans.
Alors, ce sont deux chiffres qui vous indiquent, en fait, les mesures
pratiques qu'on prend pour aider les plus démunis de notre
société.
Recherche et développement
M. St-Roch: Merci. L'autre sujet que j'aimerais aborder, c'est
votre objectif 23 au niveau de la recherche et du développement. Lorsque
vous parlez de 1,8 %, jusqu'à 1995, ceci inclut, j'imagine, tout ce qui
est l'IREQ, tout ce qui est associé à ça. Est-ce que,
lorsqu'un incendie comme celui, malheureusement, que vous avez eu à
vivre, qui va exiger, j'imagine, des sommes importantes, est-ce que ce montant
va être inclus au niveau de la recherche et développement?
Une voix: La réponse, c'est oui, et il n'était pas
prévu, en effet, et ça va demander des budgets additionnels de
l'ordre de 14 000 000 $.
M. Drouin: Ça veut dire qu'il y a 14 000 000 $... Quand on
dit que c'est prévu, ce n'est pas prévu à
l'intérieur de ce qui est là. Ça amène 14 000 000 $
additionnels par rapport au chiffre qui est là.
M. St-Roch: Additionnels.
M. Drouin: Additionnels. Autrement dit, on ne prendra pas
à même le budget actuel les 14 000 000 $, une ponction de 14 000
000 $ pour reconstruire; ces 14 000 000 $ viennent s'ajouter en plus de ce qui
est déjà là.
M. St-Roch: À la réponse de Mme la ministre, tout
à l'heure, au niveau de l'IREQ, au niveau de ceux qui sont venus nous
présenter un mémoire, moi, je peux comprendre un peu
l'inquiétude, d'autant plus que, lorsqu'on crée de la recherche
et développement, c'est une masse critique de savoir qui se doit
d'être perpétuée dans le temps. Alors, une des grandes
craintes était qu'au niveau de la précarité de l'emploi,
parce qu'il y avait très peu de gens qui semblaient avoir une
permanence, on semblait craindre les lendemains. ceci étant dit, quels
seraient les impacts et j'aimerais qu'hydro-québec reconnaisse,
et je vais en faire une recommandation au niveau de recherche et
développement, d'amener son 1,8 % pour 1993, garder le 1,8 % en 1993;
1,9 % en 1994; 2 %, horizon 1995 et je vais arrêter là parce qu'on
pourrait aller jusqu'à 2,8 % à l'an 2000. alors, quels seraient
les impacts et est-ce qu'il ne serait pas possible d'accélérer
certaines filières au niveau de l'efficacité
énergétique, au niveau de l'hydrogène et aussi au niveau
de recherches au niveau de véhicules électriques?
M. Drouin: Écoutez, bien sûr que nous avons mis un
niveau semblable pour les trois ans. Premièrement, ça veut dire
que le montant va augmenter d'une façon brute, parce que, quand on parle
de pourcentages et que nos ventes augmentent de 4 % par année pendant
ces trois ans-là, ça veut dire que les sommes consacrées
à la recherche et développement vont donc être plus
importantes d'une année à l'autre. On n'a pas augmenté le
pourcentage davantage parce que, comme on l'a mentionné au cours des
séances précédentes, et même aujourd'hui, la
période 1992-1995, sur le plan financier à Hydro, est une
période très serrée à cause et on va
probablement en reparler plus tard au cours de cette séance
à cause du très grand nombre de mises en service de la phase II
du complexe La Grande et on voit que les charges, par exemple, de capital,
seront de l'ordre de 1 125 000 000 $ durant cette période-là.
Donc, ça met un stress important sur l'entreprise, si bien que son
rendement sur l'avoir propre diminuera en bas de 7 % pour la période en
question. C'est pour ça qu'on a un peu nivelé le pourcentage,
tout en maintenant l'objectif du plan de développement qui est de 2 % en
l'an 2000.
Quant à l'autre partie de la question, c'est-à-dire la
précarité des emplois des chercheurs, je demanderais
brièvement, si vous me permettez, M. le Président...
Le Président (M. Gobé): Le temps est maintenant
écoulé.
M. Drouin: Très bien. Alors, M. Brosseau.
Le Président (M. Gobé): M. Brosseau.
M. Brosseau (Alain): Ce qui est appelé
précarité, c'est-à-dire le nombre de chercheurs
temporaires plutôt que de chercheurs permanents. C'est en effet... Nous
sommes environ à 43 % de notre personnel scientifique sur des postes de
chercheurs temporaires. Maintenant, n'oublions pas que le temporaire dans la
recherche c'est plusieurs années. Ce sont des projets de recherche qui
sont de l'ordre de deux et trois ans. Alors, ce qu'on leur donne, c'est des
contrats de trois ans. Je peux vous dire que ce sont déjà, dans
le contexte économique présent, de très bons emplois et
que très peu de ces emplois-là ne sont pas renouvelés
parce qu'un autre projet découlant de cette même
technologie-là vient prendre la relève. C'est moins de 10 % des
postes temporaires qui ne sont pas renouvelés.
Tout ça reflète, encore là, la croissance des
investissements en R & D. Tous ces postes temporaires là sont venus
grâce à la croissance qu'on a eue dans les dernières
années. Le seul élément que je peux amener, c'est le fait
que cette croissance-là s'est faite lors de postes temporaires, mais des
postes temporaires qui ont quand même une très bonne
longévité, tel que vu dans les cinq dernières
années.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. Brosseau. Alors,
avant de continuer, j'aimerais vous informer d'un petit changement. C'est que,
tout d'abord, je vais suspendre la commission pour environ cinq minutes afin de
permettre aux gens d'aller faire quelques activités extraparlementaires,
vu que ça fait deux heures que nous siégeons sans interruption.
J'aimerais vous aviser aussi que... vous avez remarqué que certains
parlementaires vont devoir s'absenter de cette commission. La raison n'est pas
leur désintéressement à nos travaux. Bien au contraire.
C'est tout simplement que le président du Parlement européen, M.
Egon Klepsch, est actuellement à l'Assemblée nationale et la
présence d'un certain nombre de députés est requise pour
participer à l'accueil. Alors, en leur nom et au nom de tous ceux qui
vont partir un peu plus tard, je vous présente un peu nos, pas nos
excuses, mais nos regrets qu'ils ne puissent continuer, mais nous, nous allons
continuer ici avec quelques collègues aussitôt après cette
petite pause que je vais donc annoncer maintenant. Alors, nous suspendons pour
cinq minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 9)
(Reprise à 12 h 18)
Le Président (M. Gobé): Mesdames et messieurs, si
vous voulez bien reprendre vos places, nous allons pouvoir recommencer les
travaux de notre commission. S'il vous plaît! Notre pause étant
maintenant terminée, la commission de l'économie et du travail
reprend donc ses travaux pour la deuxième partie de nos audiences de ce
matin, et nous allons donc commencer la période de 30 minutes impartie
ou réservée au côté gouvernemental et je passerai
donc la parole à Mme la vice-première ministre et ministre de
l'Énergie et des Ressources. Madame, vous avez la parole.
Sécurité des barrages
Mme Bacon: Merci, M. le Président. La
sécurité des barrages est un sujet qu'Hydro-Québec n'a pas
abordé dans son engagement de performance, mais qui intéresse
quand même les membres de la commission. La surveillance d'un barrage
répond à deux objectifs. D'abord, le contrôle de la
sécurité du barrage vis-à-vis de la
détérioration ou de la rupture, de façon à
entreprendre les opérations nécessaires à l'entretien de
l'ouvrage et à sa sécurité et, deuxièmement,
l'analyse du comportement du barrage pour tirer des enseignements dans la
conception ou le calcul des ouvrages futurs. Est-ce que vous pouvez indiquer
à cette commission les mesures mises en place par Hydro-Québec
pour assurer une surveillance adéquate de ces barrages et, selon vous,
quels types d'indicateurs permettraient de juger que la sécurité
des barrages est assurée adéquatement?
M. Couture: Alors, en réponse à votre question, M.
le Président, Mme la ministre, nous avons des procédures qui
indiquent à quels intervalles les barrages doivent être
inspectés et quelles sont les mesures d'évaluation
périodiques qui doivent être faites par type de barrage selon leur
âge et selon leurs risques. Nous avons un comité international
d'experts en sécurité de barrages qui surveille ce que nous
faisons et qui revoit périodiquement les travaux qui sont faits pour
voir si nous sommes à date dans nos inspections et dans nos
évaluations. Il y a deux aspects à la sécurité des
barrages. Il y a l'inspection puis il y a l'évaluation périodique
qui doit se faire. Et ça varie selon le type d'ouvrage en question. Le
comité international, lui, regarde les politiques qui sont mises de
l'avant par nos cadres pour s'assurer que tout l'ensemble de cette
opération-là est raisonnable et correspond aux règles de
l'art. Et nos experts indépendants, lorsqu'il en a été
question récemment, ont cru bon de nous dire qu'ils considéraient
que nous suivions les bonnes règles de l'art dans la
sécurité des barrages, qu'il n'y avait pas d'inquiétude
à y avoir. Ils ont rendu leur opinion publique.
Élimination des BPC
Mme Bacon: Parallèlement à l'atteinte de l'objectif
de retrait de tous vos appareils contenant des BPC en 1995, est-ce qu'il n'y
aurait pas lieu de mettre en place un indicateur pour évaluer votre
performance quant à l'élimination des BPC, ou est-ce que vous en
avez un? (12 h 20)
M. Couture: Nous avons un indicateur sur la quantité
d'appareillages qui vont être mis hors service pendant la période.
Nous n'avons pas encore, si vous voulez, de méthode homologuée
par le ministère de l'Environnement qui nous permettrait de faire
l'opéra-
tion sur une grande base mais nous avons présentement des
procédures, des appareils qui ont été
vérifiés, testés et il y a de nouveaux tests qui sont en
marche et nous participons, dans un premier temps, à un essai
d'élimination qui est sous le pilotage du ministère de
l'Environnement. Selon le succès de cette opération-là,
nous pourrons alors, probablement, développer de nouvelles cibles qui
indiqueront à quels intervalles de temps nous pourrons aller plus loin
et non seulement avoir un essai pilote, mais avoir un essai pour l'ensemble de
nos BPC et les faire disparaître plutôt que la méthode
présente qui est de les entreposer.
M. Drouin: J'aimerais que M. Dubeau ajoute...
Mme Bacon: Mais peut-être une réponse sur
l'indicateur.
M. Drouin: Oui, c'est ça. C'est parce que je pense que
c'est un élément qui n'est pas tout à fait dans notre
contrôle, alors je vais demander à M. Dubeau.
Mme Bacon: D'accord.
M. Dubeau (Daniel): M. le Président, effectivement,
Hydro-Québec s'est dotée d'un plan d'action en 1985, visant le
retrait complet de ses appareils contenant des BPC de son réseau. Et
pour l'instant, nous les entreposons sur 39 sites d'entreposage temporaires, et
nous attendons que le gouvernement du Québec procède, via le
ministère de l'Environnement, à une première
élimination de BPC sur le site de Manie 2. Et Hydro-Québec s'est
engagée à collaborer avec le ministère de l'Environnement
pour que ces BPC qui sont entreposés également à Manie 2,
puisque nous en avons aussi, il y en a du ministère de l'Environnement,
donc qu'ils soient éliminés en même temps. Par la suite,
une fois cette première expérience vécue, si elle est un
succès, ce que nous souhaitons, Hydro-Québec va se doter d'un
indicateur précis, et nous sommes déjà capables de
quantifier effectivement combien par année nous pourrions
détruire de BPC avec les technologies qui existent actuellement.
Réclamations pour dommages à la
propriété
Mme Bacon: D'accord. Votre indicateur 16 concerne les
réclamations reçues pour dommages à la
propriété, et vous comptez faire en sorte que les ententes
interviennent au lieu d'attendre les réclamations. Pourquoi votre
indicateur ne reflète pas vos actions qui visent à réduire
les dommages causés à la propriété?
M. Couture: M. Béliveau.
M. Béliveau: M. le Président, effectivement, dans
le cahier qui parle des cibles d'améliorations, le cahier un petit peu
complet, on mentionnait un certain nombre d'actions, qui ont trait aux mesures
qu'on entend prendre pour diminuer les dommages à la
propriété. L'objectif de 900 a été fixé
à partir du fait que ce qu'on vise, principalement, c'est que chaque
fois qu'on intervient sur une propriété privée, c'est de
la devancer d'une visite, une visite préalable, qui permette, si c'est
nécessaire, de faire des altérations à la
propriété, de prendre une entente avec le propriétaire. Et
si, après ça, des dommages sont causés, sans qu'ils aient
été prévus, mais qu'on puisse, à l'aide, en
éduquant, en formant nos gens à ce faire, qu'on vise à
régler les réclamations sur place, par les personnes qui ont
causé les dommages de façon vraiment à responsabiliser,
à imputabiliser ces gens-là. Alors, c'est les moyens qu'on entend
prendre.
Gestion des rebuts d'exploitation
Mme Bacon: D'accord. Vous introduisez dans le plan, à la
page 26, une nouvelle orientation, qui est la gestion des rebuts
d'exploitation, et vous citez, par ailleurs, dans le document sur
l'environnement, à la page 28, des chiffres sur les transformateurs
vendus pour récupération, recyclage ou réutilisation.
Pourquoi ne présentez-vous pas, là, un indicateur sur le
pourcentage de vos rebuts recyclés, réutilisés ou
récupérés?
M. Dubeau: M. le Président, l'entreprise comme on... M. le
Président, comme nous l'indiquons dans les documents qui ont
été déposés à la commission,
HydroQuébec est en train de se doter d'un plan d'action global sur
l'ensemble de la gestion des produits qu'elle utilise à
Hydro-Québec, des produits dangereux. Cela dit, donc, nous
prévoyons dans ce plan d'action global sur l'utilisation des produits,
effectivement, des activités de récupération. Mais pour
l'instant, nous sommes à l'élaboration de ce programme d'ensemble
et à le finaliser avec l'ensemble des unités administratives
concernées, dont les unités d'exploitation. Il faut comprendre
qu'étant donné les grands volumes en présence, de toutes
sortes de produits, c'est assez long à élaborer, mais nous
progressons. Je crois bien que, lors du prochain plan, nous serons en mesure
d'avoir une cible précise là-dessus.
Mme Bacon: Si on considère l'indicateur 18, qui porte sur
le pourcentage des huiles isolantes recyclées, vous vous fixez un
objectif de 45 %. Pourquoi vous vous limitez à 45 % et que vous n'allez
pas jusqu'à 100 %? Parce que c'est impossible, 100 %?
M. Dubeau: Tout à fait exact, c'est impossible, 100 %.
Mais, à 45 %, ça va être une performance très
élevée et très utile pour l'entreprise, non seulement sur
le plan environnemental, mais également sur le plan économique,
comme ça a été mentionné plus tôt, ce
matin.
Mme Bacon: comment faites-vous pour passer de 15 % à 45 %?
vous pensez que c'est réaliste, ça?
M. Dubeau: Avec, M. le Président, les technologies
existantes au Québec et les entreprises qui offrent ces services de
décontamination d'huiles, nous croyons
que le chiffre est réaliste.
Mme Bacon: Entre 1994 et 1995... M. Dubeau: Oui.
Mme Bacon: ...vous pouvez l'atteindre. D'accord. Excusez-moi,
là. le pourcentage des demandes de raccordement exécuté
dans les délais normalisés, ici, on dit que l'indicateur 4
devrait passer de 87 % en 1992 à 90 % en 1995. l'indicateur pourrait-il
varier en fonction du nombre des demandes de raccordement puisque
hydroquébec dispose d'une certaine quantité de ressources
affectées aux tâches de raccordement?
M. Béliveau: Oui, M. le Président, c'est
évident que l'indicateur peut varier. À présent, en tout
cas, pour l'année en cours et pour possiblement l'année
prochaine, compte tenu que le nombre de raccordements est en baisse,
étant donné la situation économique, il va falloir
certainement réanalyser cet indicateur-là pour s'assurer qu'on
vise le bon objectif.
Réduction des effectifs (suite)
Mme Bacon: Au regard de votre engagement 20,
représenté par l'indicateur «effectifs par
térawattheure», un des facteurs sous-jacents à son
amélioration est la réduction des effectifs d'ici 1995. Et, par
ailleurs, à la page 44 de l'engagement de performance,
HydroQuébec souligne que, de 1990 à 1992, les effectifs de
l'entreprise ont augmenté de 1300 employés de plus que
prévu, notamment à la suite du rattrapage découlant du
dernier conflit de travail.
Dans quelle mesure la réduction des effectifs annoncée ne
découle pas simplement d'effectifs excédentaires qui sont
tributaires de la fin des travaux de rattrapage?
M. Drouin: je pense que la réponse immédiate, c'est
qu'au cours des trois prochaines années il ne faut pas oublier que les
ventes augmenteront de l'ordre de 4 % par année pendant ces trois
ans-là. deuxièmement, il y a des mises en service importantes
à faire de centrales qui sont en construction, lg 1, brisay, laforge 1,
donc qui amènent du personnel nouveau. malgré ça,
l'objectif que nous avons pour la période en question est de
réduire quand même de 1500, c'est-à-dire de diminuer le
nombre d'employés d'hydro-québec de 27 000 à 25 500,
c'est-à-dire une augmentation de productivité de l'ordre de 10 %
pendant ces trois ans-là. (12 h 30)
Donc, ce qui a été fait pour PAM, Programme
d'amélioration de maintenance et Programme de la qualité du
service, on avait prévu, de toute façon, qu'à l'occasion
des mises en service de nouveaux équipements, ces projets-là
pourraient se verser dans ces mises en service là. Mais,
indépendamment de ça, parce que je pense que les projets
d'amélioration de la qualité du service doivent se prolonger
au-delà de la période que nous avions originairement
anticipée, c'est-à-dire 1994-1995, et, malgré ça,
parce que nous avons fait un autre effort qui est celui de revoir nos processus
de travail dans la clientèle et distribution, on arrivera quand
même aux mêmes objectifs, c'est-à-dire la réduction
d'un nombre important d'employés durant cette
période-là.
Qualité de l'onde électrique
Mme Bacon: L'indicateur utilisé pour mesurer la
qualité de l'onde électrique et le nombre des rapports
d'événements signalant des pertes de production chez les clients
industriels de grande puissance qui sont attribua-bles à des pannes ou
à des variations de tension et de fréquence, cet indicateur ne
nous semble pas suffisant pour juger des formations de distribution de l'onde.
Est-ce que vous pouvez nous indiquer le type d'indicateur utilisé par
les autres compagnies d'électricité pour évaluer la
performance en matière de qualité de l'onde
électrique?
M. Drouin: M. Jacques Régis va répondre à
cette question.
Mme Bacon: Je m'excuse d'avoir à vous
déranger...
M. Drouin: Non, non. C'est correct.
Mme Bacon: ...mais c'est la seule façon, je pense, de
fonctionner.
M. Régis (Jacques): M. le Président, je pense qu'un
point qu'il serait important de mentionner, c'est que, d'une part, l'indicateur
que nous avons choisi des pertes de production, c'est un indicateur qui est
significatif pour le client lui-même. Parce qu'on aurait pu essayer de
regarder les indicateurs quant à la fréquence, à la
qualité, la stabilité du niveau de tension, mais, dans la mesure
où ça n'a pas nécessairement un impact sur la
qualité de service de ces clients-là, on ne considérait
pas que c'était nécessairement un indicateur qui parlait beaucoup
pour ces clients-là.
Nous avons retenu l'approche qui est celle des pertes de production,
c'est-à-dire qui ont un impact direct sur ces clients-là. Et,
pour eux, c'est très significatif parce que, souvent, ces
pertes-là engendrent nécessairement des pertes aussi
monétaires et ainsi de suite.
Nous mettons l'accent là-dessus et, bien entendu, pour arriver
à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés, ça
veut dire qu'il nous faut aussi améliorer la qualité de l'onde,
en fait du produit que nous livrons à ces clients-là, avec une
série de mesures que nous avons déjà mises de l'avant et
aussi, travailler en concertation avec ces clients-là pour pouvoir
vraiment répondre de façon à les satisfaire totalement
face à leurs besoins.
Alors, c'est dans ce sens-là que cet indicateur-là a
été retenu et je peux vous dire qu'il nous permet
vraiment de faire des changements importants et significatifs quant
à l'amélioration continue et, surtout, permanente de la
qualité de service de ces clients-là.
Prévisions d'études préliminaires
d'avant-projets
Mme Bacon: D'accord. Si on se fie aux deux premières
phases, l'implantation d'une électrotechnologie est
précédée, évidemment, d'une étude
préliminaire, d'une étude d'avant-projet. Quelles sont vos
prévisions quant au nombre d'études préliminaires
d'avant-projets réalisées d'ici 1995? Est-ce que ces
études ne pourraient pas constituer un engagement de performance de la
part d'Hydro-Québec pour 1993-1995?
M. Drouin: M. Bolduc, pour une réponse brève.
Le Président (M. Gobé): M. Bolduc, vous avez la
parole.
M. Bolduc: Nous n'avons pas proposé un engagement de
performance précis quant à des nombres d'études parce que
la conception du programme et les budgets qui ont été
prévus permettent une très grande flexibilité. Ça
pourrait être un nombre assez réduit d'études avec des
investissements et des apports importants ou un nombre beaucoup plus
élevé de petites applications qui demanderaient beaucoup
d'études et notre connaissance du marché nous a amenés
à préférer ne pas se contraindre à un nombre
d'études pour garder un maximum de flexibilité, l'objectif
étant des kilowattheures, effectivement,
d'électrotechnologie.
Activités de formation des effectifs
Mme Bacon: D'accord. Vous mentionnez aussi l'effort important
consenti par Hydro-Québec en matière de formation de son
effectif. Vous ajoutez que les investissements en formation seront croissants
dans les prochaines années pour tenir compte des exigences du
Défi performance, de la réallocation du personnel.
Est-ce que vous pourriez nous préciser, au moment où on se
parle, la proportion des activités de formation qui est
dédiée à la mise en place du Défi performance et
à la réorganisation administative, et nous faire part aussi de
l'évolution de cette proportion sur l'horizon de la planification
1993-1995?
M. Drouin: M. Jean-Marie Gonthier, vice-président,
qualité et ressources humaines.
M. Gonthier (Jean-Marie): M. le Président, les coûts
de formation actuellement sont d'environ, en 1992, étaient d'environ 55
000 000 $. Sur ce montant, il y a à peu près 2 000 000 $ qui
étaient reliés à la formation sur la qualité.
Maintenant, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'avec l'évolution
du Projet qualité, la formation s'étend à beaucoup plus de
personnel et pour des raisons de plus en plus générales. Donc, il
y a un transfert des charges dans le domaine de la formation. Mais c'est
toujours les mêmes montants qui sont en cause. Et ça devrait se
maintenir sur l'horizon du programme jusqu'en 1995.
Mme Bacon: Commentez-nous aussi la création d'un centre de
développement des cadres, la mise en oeuvre d'une stratégie
visant à développer les compétences les plus
appropriées pour le service à la clientèle. Est-ce que
vous pourriez élaborer davantage sur ces deux nouvelles
activités, au fond, en nous précisant les coûts et les
bénéfices attendus?
M. Gonthier: Sur le centre de formation des cadres, c'est... En
fait, le principe qu'il y a en arrière de ça, c'est que depuis
1982, Hydro-Québec, dans les coupures qui ont été faites,
a mis de côté beaucoup d'éléments de formation qui
étaient reliés aux gestionnaires d'entreprises. Et si on devait
utiliser un «motto» c'est qu'Hydro-Québec n'enseigne plus,
à toutes fins pratiques, ou on n'enseignait plus Hydro-Québec aux
«hydroquébécois».
Et l'objectif est de revenir à un minimum de formation interne,
et c'est dans cette optique qu'on crée un genre d'organisme où il
y aura quatre ou cinq personnes qui s'assureront que tous les gestionnaires
à tous les niveaux ont ce qu'il faut pour, justement, gérer au
moindre coût et s'assurer qu'on va atteindre nos objectifs par rapport
à nos clients.
Le Président (M. Gobé): Très bien, merci.
Mme la ministre.
Mme Bacon: Quelle est la part des budgets de formation qui est
attribuée aux institutions d'enseignement reconnues, comme les
universités, les cégeps, les commissions scolaires?
M. Gonthier: Je pense que je n'ai pas ce détail-là.
Nous avons beaucoup de formation en relation avec les cégeps. On pourra
vous le faire parvenir.
Entretien des emprises de lignes
Mme Bacon: D'accord, merci. Concernant l'indicateur 17 relatif
aux pourcentages de zones tampons respectées lors des travaux de
maîtrise de la végétation, l'objectif est pratiquement
atteint depuis 1990. Et quelle est la pertinence de maintenir cet indicateur?
Est-ce qu'il n'est pas préférable d'élaborer des
indicateurs dans des secteurs d'activité où il y a des
améliorations qui sont possibles?
M. Drouin: Une des raisons... et je vais toucher l'aspect
général là-dessus. C'est parce qu'on a dit qu'on avait des
cibles d'amélioration et certaines cibles de maintien. Les cibles de
maintien, elles sont là parce que c'est un objet important dans
l'opération de l'entreprise et que l'on veut s'assurer que, par une
cible, elle soit maintenue et qu'elle ne se dégrade pas en la
laissant
tomber entre les chaises.
Alors, c'est la raison pour laquelle vous allez retrouver des cibles de
maintien et des cibles d'amélioration. Quant à l'objet
précis de votre question quant à la maîtrise de la
végétation, M. Dubeau pourra y ajouter un mot.
Le Président (M. Gobé): M. Dubeau, vous avez la
parole.
M. Dubeau: M. le Président, effectivement, je corrobore
que, dans le domaine des phytocides, étant donné la
sensibilité de l'opinion publique concernant l'utilisation des
phytocides, nous avons cru opportun de rendre public le fait que nous avons
déjà une très bonne performance en ce domaine et que nous
voulons la maintenir. Également, nous avons indiqué que nous
allons travailler à voir si nous pouvons en déterminer une
à l'avenir concernant l'élagage au niveau mécanique. Donc,
à ce moment-là, ce serait complet par rapport à nos
activités d'entretien de nos emprises de lignes.
Indicateurs de la charge de travail
Mme Bacon: Dans un document récent de la Banque mondiale
qui portait sur les nouvelles orientations de la Banque en regard de sa
politique de crédit aux services d'électricité dans les
pays en voie de développement, la Banque souligne l'usage de
l'indicateur de performance globale suivant, soit le nombre de consommateurs
par employé. Dans le choix d'un indicateur, au regard des effectifs
d'Hydro-Québec, est-ce que cet indicateur-là a été
considéré comme l'a défini la Banque mondiale? Je suis
désolée de vous faire promener comme ça.
M. Drouin: Non, non. C'est...
Mme Bacon: Le questionnement se fait comme ça.
(Consultation)
M. Delisle: En fait, il faut voir qu'Hydro-Québec a des
clients très diversifiés et puis, on a des clients industriels,
etc. Si c'était simplement relié au nombre de clients... ce ne
serait pas vraiment une bonne relation de...
Mme Bacon: On ne peut pas le faire. (12 h 40)
M. Delisle: On pourrait le faire et on le fait, mais ce n'est pas
signifiant quant à la charge de travail effective qu'on doit supporter.
Donc, si on veut avoir un indicateur qui décrit bien la charge de
travail, on est mieux d'avoir le nombre d'effectifs par kilowattheure
pondéré. De la même façon, vous avez remarqué
que c'est pondéré. Donc, ça donne une place moins
importante au kilowattheure qui est consommé par un grand consommateur
parce que, lui, il n'implique pas de tra- vaux au niveau de la distribution et
de la clientèle. Donc, c'est l'indicateur qu'on a trouvé qui
permettait le mieux de calibrer notre effort et notre performance.
Traitement des plaintes
Mme Bacon: D'accord, l'indicateur 2 ne révélera
rien sur la quantité des plaintes éliminées à la
source et rien sur la façon dont les plaintes seront traitées.
Est-ce qu'il serait possible de développer d'autres indicateurs
complémentaires ou, du moins, prévoir dès maintenant une
forme de comptabilisation des plaintes réglées avant qu'il y ait
appel?
M. Béliveau: Oui, d'abord, j'aimerais mentionner une chose
avant de répondre plus spécifiquement à la question de la
ministre, M. le Président. C'est que le nombre de plaintes en appel,
depuis que la procédure est connue et nous la faisons
connaître davantage à travers toutes sortes de moyens,
principalement, évidemment, avec l'information qu'on fait dans nos
factures. Alors, le nombre de plaintes en appel a doublé, les clients,
évidemment, étant plus conscients des possibilités sur ce
plan-là et de leurs droits sur ce plan-là. Alors, j'aimais
mentionner ça, au départ, parce que c'est important dans la
quantification de l'objectif qu'on s'est donné. quant aux moyens, ce
qu'on vise, à moyen terme, c'est d'éliminer les plaintes à
la source. or, on sait que 80 % des plaintes que nous avons sont des plaintes
qui sont dues à la facturation, donc: renseignements sur la facture,
mauvaise facturation, etc. et ces raisons qui nous ont amenés à
nous fixer un certain nombre d'objectifs dans d'autres domaines dont les
conséquences sont la diminution des plaintes, notamment; par exemple, en
venir à facturer des clients à partir de relevés, c'est un
moyen. alors, c'est par ces moyens-là qu'on va arriver à diminuer
les plaintes et surtout à les éliminer à la source.
Mme Bacon: M. le Président, vous avez une question?
Enfouissement de fils et de lignes
Le Président (M. Gobé): Oui, Mme la ministre.
Merci. M. le président, autant dans le Défi performance que,
peut-être, du côté environnemental, il y a un domaine qui
n'a pas été touché encore, c'est le domaine de
l'enfouissement des fils et des lignes. On sait que, dans la région de
Montréal, actuellement, un grand nombre de rues ou d'artères
principales, et des fois moins importantes, sont sillonnées par des
poteaux qui penchent plus ou moins d'un côté comme de l'autre, et
on a l'occasion, des fois, de se croire... de voir certaines photographies qui
datent des années 1870, et on a l'impression que rien n'a changé
dans le transport de l'électricité depuis ce temps-là. Je
comprends tout le passif que vous avez dans ce domaine, mais pourriez-vous,
peut-être, nous faire rapidement le point sur les programmes que votre
société entend mettre de l'avant pour
remédier à cela, et puis, peut-être, les
échéanciers ainsi que les sommes d'argent qui sont
allouées. D'autant plus que, dans une période comme celle que
nous connaissons actuellement où il y a beaucoup de problèmes de
chômage, de sous-emploi, on sait que, peut-être, la sous-traitance
dans ce domaine-là pourrait... ou l'accélération de
certains programmes pourrait aider à créer un certain nombre
d'activités économiques, donc, des emplois.
M. Drouin: M. le Président, je vais demander à M.
Béliveau de vous dresser un portrait du souterrain.
M. Béliveau: Très brièvement, là,
surtout en ce qui concerne la ville de Montréal, j'aimerais...
Le Président (M. Gobé): Dans la grande
région de Montréal.
M. Béliveau: C'est ça, la grande région...
Le Président (M. Gobé): La ville, c'est... M.
Béliveau: Oui.
Le Président (M. Gobé): ...une entité, mais
disons qu'il y a...
M. Béliveau: Exactement...
Le Président (M. Gobé): ...ville d'Anjou, il y a
Saint-Léonard, il y a d'autres villes.
M. Béliveau: C'est ça. Mme Bacon: L'est.
Le Président (M. Gobé): L'est:
Rivière-des-Prairies, on sait que...
M. Béliveau: C'est ça.
Le Président (M. Gobé): ...vous y travaillez,
d'ailleurs, actuellement.
M. Béliveau: C'est ça. Alors, ce qu'on a fait, on
s'est fixé un plan de redressement, il y a quelques années;
à l'intérieur de ce plan-là, on retrouvait une entente
avec la ville de Montréal pour le cas de l'île de Montréal.
Ces programmes-là sont en bonne voie d'exécution, mais il en
reste encore beaucoup à faire. Alors, dans la région, dans le
Grand Montréal, alors, région de Montréal et les
alentours, on a un programme d'investissement pour, soit refaire le souterrain,
le souterrain qui se trouve à être vétusté, ou
enfouir, dans la mesure de nos capacités, en collaboration avec les
municipalités. On a un programme qui totalise à peu près
100 000 000 $ d'investissements par année. Alors, c'est énorme,
et ça pose beaucoup d'exigences tant pour les municipalités que
pour nous. Alors, nous avons, notam- ment dans la région de
Montréal, mis sur pied une équipe spéciale, ce qu'on
appelle une équipe de gestion de projets qui nous amène à
gérer ces projets d'enfouissement là compte tenu de leur
importance, de leur envergure, de la même façon qu'on gère
les grands projets hydroélectriques, de façon, justement,
à pouvoir faire face à nos obligations dans le temps.
Le Président (M. Gobé): Vous avez un estimé
du coût de l'ensemble des travaux qui doivent être accomplis dans
les cinq ou les dix prochaines années?
M. Béliveau: Dans les dix prochaines années, c'est
1 000 000 000 $.
Le Président (M. Gobé): 1000 000 000 $.
M. Béliveau: À peu près l'équivalent
de 100 000 000 $ par année. On en a pour 1 000 000 000 $ à
investir.
Le Président (M. Gobé): Et une fois que ce
plan-là va être terminé, quelle proportion va être
couverte? Ça va être l'ensemble du réseau de la grande
région de Montréal?
M. Béliveau: Non, non, c'est seulement la partie des
réseaux qui sont les plus denses. Alors, ça couvre,
évidemment, le centre-ville de Montréal et ça couvre la
rive sud de Montréal en partie. Ça couvre une partie de Laval,
etc. Alors, on... et Québec, évidemment, si on veut aller un
petit peu plus loin dans la province. C'est qu'on vise... Ce qu'on fait
présentement, c'est surtout enfouir, parce qu'on n'a pas le choix.
Toutes les sorties d'artères dans les postes qui se situent dans les
centres-villes ou même dans les banlieues, ça, c'est la
première chose et deuxièmement, évidemment, enfouir
à partir des priorités fixées par les
municipalités, enfouir de concert avec les municipalités, ce
qu'ils nous demandent.
Le Président (M. Gobé): Est-ce qu'il ne serait pas
opportun dans un contexte économique difficile, comme je le mentionnais
au début de mon intervention, peut-être d'accélérer
certains de ces travaux pour pouvoir aider à créer ce
redémarrage, là? Peut-être qu'au lieu de le faire sur dix,
peut-être serait-il possible de le faire sur sept ans et commencer tout
de suite à accélérer, quitte à ralentir un peu plus
tard lorsque l'activité économique sera repartie?
M. Béliveau: C'est ce qu'on a fait sur l'île de
Montréal et puis pour Québec. À Québec, nous avons
un programme de 50 000 000 $ de redressement et un autre 50 000 000 $
étalés sur cinq ans en enfouissement.
Le Président (M. Gobé): D'accord. M. Drouin:
M. le Président...
Le Président (M. Gobé): Oui.
M. Drouin: ...juste pour compléter votre question, si vous
me permettez, parce qu'on en traite dans l'engagement de performance,
c'est-à-dire l'intégration du réseau de distribution dans
son environnement parce qu'on ne peut pas mettre tout en souterrain. Alors, M.
Dubeau pourrait vous donner quelques mots d'explication sur les aspects visuels
dont vous avez fait mention.
Le Président (M. Gobé): Rapidement, parce que le
temps va être terminé.
M. Dubeau: Oui. Tout comme vous, M. le Président, nous
avons constaté que, parfois, la performance environnementale de
certaines de nos lignes aériennes, malheureusement, méritait
d'être corrigée et donc, nous avons élaboré une
méthode que nous sommes actuellement à tester d'évaluation
environnementale pour les réseaux de distribution, pour améliorer
notre performance dans les réseaux aériens. Le but est de
s'assurer que la démarche, tant au point de vue de l'esthétique
que du côté du bon endroit où installer une ligne
électrique et le faire correctement, seront dorénavant des
valeurs privilégiées par nos équipes en distribution.
Donc, nous croyons également que le réseau aérien peut
aussi contribuer à l'activité économique et c'est une
façon aussi de le faire, mais on peut le faire en mettant un poteau
droit et au bon endroit.
Le Président (M. Gobé): Je vous remercie beaucoup
et, comme président, je voudrais respecter le règlement encore
plus que les autres. Donc, le temps étant terminé, je vais passer
maintenant la parole du côté de l'Opposition et ça va
être madame... On m'avait dit, M. le député d'Arthabaska
ou...
Mme Marois: Oui, je pense. Je vais commencer quelques minutes et,
après ça, on va se repartager ça.
Le Président (M. Gobé): O.K. Alors, Mme la
députée de Taillon. Par la suite, on verra à
répartir votre temps. Vous avez la parole.
Représentation féminine
Mme Marois: Très brièvement, parce que je sais que
mes collègues ont beaucoup de questions et notre ami, M. le
député de Joliette a pu enfin se libérer pour revenir
participer à la commission. C'est évidemment sur l'engagement de
performance 22, en ce qui concerne la représentation féminine. Un
certain nombre de questions très précises. Dans le plan de
développement 1990-1992, vous aviez fixé une
représentation des femmes à 30 % de son personnel permanent pour
la fin de 1999. Est-ce que, malgré les ratés, vous gardez cet
objectif-là? Deuxièmement, combien de paliers
hiérarchiques avez-vous à Hydro? À chaque niveau de palier
de techniciens, professionnels, cadres, cadres niveau 1, 2, peu importe, quel
est le taux de présence des femmes?
Troisième, ajout en 1991 d'un volet équité en
emploi à la formation des cadres. L'avez-vous évalué, ce
programme-là, quant à ses résultats? Nous fixerons
là, je cite des taux d'embauché externe pour chacune des
grandes catégories d'emploi. Sont-ils fixés et selon quelle
méthode? (12 h 50)
M. Drouin: D'abord, juste un commentaire et après
ça, je vais demander à M. Gonthier. Mais la question
mérite une réponse élaborée, compte tenu de la
performance d'Hydro-Québec en matière d'équité en
emploi et je pense qu'on va pouvoir vous donner des chiffres très
éloquents sur cette performance-là. Alors, M. Gonthier va vous
donner les explications.
M. Gonthier: M. le Président, dans un premier temps,
précisons qu'au niveau de l'industrie électrique on remarque
qu'il y a un lien étroit entre la structure des emplois et la
représentation féminine. Ce qui arrive, c'est que le bassin, pour
certains emplois de types métier, par exemple, et technicien, qui
constituent, dans le milieu, une forte proportion des emplois, il n'y a
à peu près pas de bassin où il existe des femmes lorsqu'on
embauche sur ces emplois. C'est ce qu'on appelle les emplois, d'ailleurs, non
traditionnels et pour lesquels on met en place de plus en plus des programmes.
De la même façon, si on continue, comme on embauche peu ou on peut
embaucher peu dans ces milieux-là, quand ça vient le temps de
promouvoir des femmes sur des postes de cadre dans ces mêmes milieux,
bien, le bassin n'est pas plus là, évidemment. Donc, il y a une
partie de l'entreprise où c'est très difficile. une fois qu'on a
dit ça, si on regarde pour cinq compagnies d'électricité,
par exemple, au canada, j'en ai pris cinq: ontario, colombie-britannique,
manitoba, nouveau-brunswick et québec. on remarque que le taux de femmes
est sensiblement dans les mêmes proportions. exemples: hydro ontario,
21,4 %; manitoba hydro, 19 %; nouveau-brunswick, 22 %; hydroquébec, 21,8
% et j'ai gardé pour la fin la colombie-britannique parce qu'eux autres
avaient une statistique qui incluait les temporaires, qui les amène
à 31 %, mais si on ajoutait les temporaires à
hydro-québec, le ratio monterait à 26,7 %. juste pour faire une
relation avec les types d'emplois. si on prend, par exemple, une banque, la
banque royale, à titre d'exemple, où il y a beaucoup d'emplois de
bureau, c'est évident que le ratio est de l'ordre de 75 %. donc, on voit
la nuance par rapport au type d'emploi. par contre, au canadien national qui
ont été primés pour des programmes, il y a un an, le taux,
actuellement, est de 8,0 %.
Mme Marois: Mais il y avait eu plainte. C'est pour ça
qu'ils ont changé leur politique. Alors, c'est un exemple
intéressant de dire: C'est dans les métiers non traditionnels,
mais disons que, avant ça, l'exemple n'était pas trop bon.
M. Drouin: C'est un fait. Ils sont montés à 8
%.
Mme Marois: D'accord.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gonthier: Pour ce qui est...
Mme Marois: Non. C'est parce qu'on n'a pas... Je trouve ça
intéressant, mais on ne répond pas aux trois ou quatre questions
très ciblées, puis je ne veux pas, non plus, que ce soit trop
long, là, parce que je sais qu'on a beaucoup d'autres questions qu'on
veut poser.
M. Drouin: Pour ce qui est de la... Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): Oui. Je vous en prie,
monsieur, allez-y.
M. Gonthier: Pour ce qui est de la représentation pour les
différents niveaux hiérarchiques, chez les cadres de
maîtrise, qui est le premier niveau de commandement, à
Hydro-Québec, il y a... excusez... en 1992, 83 postes de cadres sur 1200
effectifs; au niveau intermédiaire, il y en a 69 sur 625; au niveau de
cadres supérieurs et là, on prend une catégorie directeur
en montant, il y en a 9 sur 126 postes, alors, directeur, vice-président
et vice-président exécutif.
Mme Marois: 9 sur ?
M. Gonthier: Sur 126.
Le Président (M. Gobé): Alors, merci Mme la
députée de Taillon.
Mme Marois: Enfin. Il y a...
M. Gonthier: II y avait deux autres petites questions, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): Ah!
Mme Marois: Oui. Mais là, ce que je voudrais avoir,
là, parce que je sais que le temps presse, on a beaucoup d'autres
questions. Est-ce que c'est possible de m'envoyer les réponses
précises à toutes les questions que j'ai soulevées, de les
déposer, dans le fond, devant les membres de cette commission, compte
tenu, là, qu'il y a déjà un certain nombre d'informations
dont je dispose? Et je vous dirai que la seule remarque, c'est-à-dire la
seule remarque que je ferai, à ce moment-ci, c'est vrai qu'en se
comparant ce n'est pas inintéressant, nécessairement
mais le Québec a fait, je pense, des efforts
supplémentaires pour promouvoir et s'assurer d'une meilleure
reconnaissance de la place des femmes dans notre société et donc,
dans ce sens-là, Hydro doit faire aussi des efforts
supplémentaires et les accentuer, parce que ce qu'on constate, c'est que
les objectifs qu'on s'était fixés, malheureusement, ne sont pas
atteints dans les échéances qui sont prévues. Le bassin,
je le comprends, c'est un bassin de métiers, c'est-à-dire de...
qui concerne des métiers non traditionnels auxquels les femmes n'ont pas
facilement accès ou pour lesquels les femmes, traditionnellement, ne se
sont pas formées, mais il y a sûrement des ententes à
faire, même avec des institutions, pour accélérer ce
processus-là.
M. Drouin: Je veux faire un commentaire, M. le
Président...
Le Président (M. Gobé): Très bien.
M. Drouin: ...sur l'énoncé de mme la
députée de taillon, que nous sommes en plein accord et c'est la
raison pour laquelle, depuis quatre ans, nous avons mis cet objectif-là
en priorité au niveau de la haute direction de l'entreprise pour
l'embauche et la promotion des femmes à l'intérieur de
l'institution et dans le contexte de ce que vous avez dit. notre objectif de 30
%, en réponse à une de vos questions, nous entendons le
maintenir, même si, pour les trois prochaines années, à
cause de la rationalisation, nous devons revoir l'objectif que j'appellerais
intermédiaire, mais nous avons quand même l'intention de maintenir
notre objectif de 30 %.
Quant au passé, c'est-à-dire, depuis 1989, malgré
que nous ayons eu de la difficulté, nous avons fait des progrès
énormes et nous sommes partis de 19 point quelque chose et nous sommes
maintenant à 21,8 et nous avons, comme objectif, d'avoir toujours des
cibles annuelles et non pas juste une cible dans sept ou huit ans.
M. le Président, si vous me permettez, parce que la
députée de Taillon avait posé une question sur le guide
d'élaboration de la Table des tables et, effectivement, ce document est
tout à fait disponible et nous allons le rendre disponible à la
commission en vous indiquant qu'il s'agit d'un dérivé des outils
qui ont été utilisés par la firme Toyota dans ce
cas-là, en complément d'information, par rapport à FPL ou
à d'autres entreprises. C'est un guide qui avait été
élaboré chez Toyota et que nous mettrons à votre
disposition.
Une voix: C'est beau. Mme Marois: Merci.
Le Président (M. Gobé): Alors merci, Mme la
députée. M. le député d'Arthabaska.
Restructuration des bureaux régionaux
M. Baril: Oui. Oui, M. le Président. Je vais parler,
d'abord, du plan de réorganisation de l'exploitation, comme sans doute
les gens d'Hydro se doutent bien que je vais en parler, puisque cette
décision fait problème. Entre autres, à
Saint-Joseph-de-Beauce, à Rivière-du-Loup, à Victoriaville
et dans certaines autres villes au Québec, les gestes posés par
Hydro-Québec contribuent à diminuer la crédibilité
d'Hydro-Québec
dans les régions, et je m'explique. Je vais prendre le cas de
Victoriaville.
Si on se souvient, il y a seulement trois ans, ça ne fait
même pas trois ans, Hydro-Québec investissait plusieurs milliers
de dollars pour tout aménager une place, des bureaux, au centre d'achats
à la grande place à Arthabaska pour, dans le seul... L'objectif
visé, c'était de ramener les services près de la
clientèle parce que, selon une étude scientifique
qu'Hydro-Québec avait faite, il fallait qu'elle se rapproche de la
clientèle. Et là, on se retrouve, en dedans de trois ans,
ça, ce n'est plus important, ces sondages-là, on
déménage ça à Drummondville, 60 kilomètres
et plus, plus loin que la clientèle elle-même. Donc, comment, au
niveau de la population, expliquer que, deux ans et demi avant, on sentait un
besoin de rapprocher le service près de la clientèle et, deux
années et demie plus tard, on l'éloigné. Ensuite de
ça, le 23 juin 1992, la directrice ou la vice-présidente
régionale, je ne sais pas son titre, Mme Bertrand, convoque tous les
gens, tous les leaders de la place pour annoncer une nouvelle restructuration
d'Hydro-Québec et que maintenant on ne ferait plus partie de la
région Mauricie, on ferait partie de la région de
Saint-Hyacinthe, Richelieu, Richelieu, excusez, mais que ça n'aurait
aucun, mais aucun effet sur le personnel, soit un ajout, une diminution, rien
de ça. Et je me souviens très bien, le commissaire au
développement économique des Bois-Francs, René Thivierge,
lui avait posé la question bien précise, quel impact ça
aurait sur les emplois à Victoria-ville. Elle dit: Aucun. Aucun impact.
Vous ne vous en apercevrez même pas. On se retrouve, six mois plus tard,
on nous annonce la fermeture ou la coupure ou le déplacement de 51
postes vers Victoriaville. C'est ce qui a été annoncé au
printemps dernier, 51 postes qui devaient se déplacer à
Drummondville. Donc, après discussions, on a diminué le nombre
à 44, puis là, avec les dernières informations que j'ai,
ce serait à peu près à 38, 39, on ne le sait pas. (13
heures)
J'ai demandé aux représentants d'Hydro-Québec qu'on
nous fournisse les chiffres pour savoir les coûts qu'Hydro-Québec
devrait dépenser pour déplacer ces gens, qu'on nous fournisse une
étude d'impact sur les coûts-bénéfices et, à
mon grand étonnement, HydroQuébec n'avait pas ça.
Pourtant, l'objectif fixé par Hydro-Québec, c'était une
économie de 35 000 000 $ au bout de trois ans. Donc, je me dis: Comment
HydroQuébec peut être arrivée à évaluer une
économie de 35 000 000 $ au bout de trois ans si on n'avait même
pas les études coûts-bénéfices par région?
Ça, c'est à mon grand étonnement, je le
répète, que ça m'a été amené et on a
pris le temps de les faire, par contre. On a pris le temps de les faire
à... en tout cas, je l'ai ici pour la région de Richelieu, qu'on
m'a fourni des chiffres dernièrement et à Rivière-du-Loup,
c'est la même chose, les gens ont fait la démonstration que
ça va coûter de l'argent. C'est une perte d'argent de la part
d'Hydro-Québec de faire, de poser les gestes qu'il pose là, mais
on invoque le fait de dire: On ne peut pas reculer, même si on semble
vouloir reconnaître je vais dire 1'«erreur», entre
parenthèses on ne semble pas vouloir reculer, parce qu'on dit:
Ça va avoir l'effet domino sur l'ensemble du Québec, on a un plan
de restructuration et c'est vers ça qu'il faut aller et c'est ça
qu'il faut aller voir. Quand on parle de performance, des fois j'ai
l'impression qu'au niveau de chacune des régions, la performance,
c'était de démontrer qui ferait le plus de chambardements dans
chacune des régions, peu importent les inconvénients et les
troubles que ça causerait.
Donc, j'aimerais ça, puisque, aussi M. Drouin, ce n'est
pas une déclaration que je fais là M. Drouin, lorsque vous
avez été de passage à Victoriaville, vous étiez...
vous aviez affirmé qu'Hydro-Québec ne changerait pas quatre
trente sous pour une piastre et que si on faisait la démonstration
qu'effectivement on faisait tout ce chambardement-là, ce
déplacement-là et que ça ne donnait rien à
Hydro-Québec, que vous étiez prêt à regarder
ça. On vous la fait, la démonstration, que ça ne change
absolument rien, au contraire, Hydro-Québec, ça va être des
pertes. Hydro-Québec va subir des pertes à cause de ces
déplacements-là. J'aimerais ça que vous nous disiez un peu
c'est quoi aujourd'hui votre intention suite à toutes les pressions
qu'il y a eues un peu partout et qui, sans doute, s'amplifieront s'il n'y a pas
de mouvement de posé.
M. Drouin: Avant de céder la parole à M. Couture
qui pourra vous en brosser un tableau un peu plus précis, je dois dire
que lorsqu'on peut faire une déclaration sur ne pas échanger
quatre trente sous pour un dollar, croyez-moi bien que l'objectif de
l'entreprise c'est de réduire son personnel de 1500 d'ici l'an 1995.
Pour ce faire, il y a, bien sûr, des moyens et nous avons
élaboré des moyens qui nous permettent de donner le même
service à la clientèle à un moindre coût et d'avoir
évidemment l'économie reliée à la diminution du
personnel en question. Alors, c'est clair qu'on peut faire toutes sortes de
démonstrations locales, régionales ou autres, mais l'ensemble du
dossier doit donner des résultats, sans ça, on ne le ferait pas.
Alors, je vais demander à M. Couture d'élaborer davantage sur la
méthodologie et les calculs qui ont pu être faits pour en arriver
là où nous sommes.
M. Couture: Je voudrais aller dans le détail un peu plus
tard sur les économies qui peuvent être réalisées
par chaque opération, mais d'abord, j'aimerais peut-être rappeler
un tableau d'ensemble de la réorganisation. Qu'est-ce qu'on fait? C'est
un changement structurel, parce que, si on faisait juste une compression
d'effectifs uniforme partout, on se ramasserait dans un ou deux ans avec une
action qui ne serait pas efficace. Alors, pour être capables d'avoir une
économie d'opération dans les frais d'exploitation tout en
conservant le service à la clientèle et même en
l'augmentant, il faut regarder la structure de l'exploitation.
Alors, ce qui a été regardé et
décidé, c'est de spécialiser nos opérations. Alors,
déjà en 1992, au moment où vous faites
référence à des discussions qui
ont pu avoir lieu dans la région, c'est qu'on a dit que les
opérations d'exploitation seraient spécialisées. Nous
avons 10 régions en province et ces régions-là
étaient à la fois mixtes, c'est-à-dire qu'elles servaient
la production de transport-télécommunications, elles servaient la
clientèle distribution. Pour avoir une efficacité plus grande, il
a été établi que lorsque chaque unité était
spécialisée dans un domaine, il y avait une plus grande
efficacité, c'est-à-dire qu'on faisait plus de travail avec une
quantité donnée de personnes parce qu'elles oeuvraient toujours
dans le même secteur.
Alors, nous avons, déjà en 1992, comme vous avez fait
référence, établi que les régions seraient
spécialisées, soit dans PTT, soit dans CD et nous avons atteint
cet objectif par des changements un affectait la région de
Richelieu pour être à peu près à 95, 98 %
spécialisés dans nos régions, soit en
production-transport, soit en clientèle-distribution.
Alors, spécialiser l'exploitation, ça nous donne des
efficacités très considérables. La deuxième
opération, le deuxième principe, c'est de spécialiser les
secteurs, tout comme les régions, mais de les avoir plus autonomes.
Alors, l'opération que nous faisons, qui est perçue des fois
comme une centralisation, n'en est pas une. C'est une décentralisation
des opérations vers les secteurs. Et nous avons, entre 1991, 1992 et
maintenant 1993, une diminution marquée des effectifs dans les centres
régionaux parce que nous déployons vers les secteurs. Il y a eu
une augmentation et elle se continue à l'intérieur des secteurs.
Le drame, peut-être, de l'opération, c'est qu'on ne peut pas avoir
une infinité de secteurs et nous avons établi que pour être
efficaces encore, il fallait limiter le nombre de secteurs à une
cinquantaine à travers la province pour avoir un genre de masse critique
à chaque endroit, pour être capables d'opérer de
façon efficace.
Alors, nous avons aussi, dans cette réforme administrative,
limité le nombre de niveaux de support du côté technique et
du côté administratif à deux. Parce que, auparavant, on en
avait plus, donc ça faisait plus de papier, plus de
références avant d'avoir des décisions rapides. Dans toute
cette opération-là, nous disons maintenant: Dans la mesure du
possible, le premier niveau de support est dans le secteur et le
deuxième est soit en région, soit au siège social, mais il
n'est pas aux deux endroits à la fois. Alors, ça c'est le
changement structurel qui se passe. Nous avons établi que pour servir la
clientèle à la distribution, nous désirions avoir 150 000
clients à desservir par un bureau. Alors, nous avions un nombre de
bureaux d'affaires qui était beaucoup, beaucoup trop grand et, depuis
plusieurs années, le nombre de bureaux d'affaires a été
réduit. Il a été réduit à plusieurs endroits
de la province et on s'est aperçus, en fait, que ça augmentait
l'efficacité d'Hydro-Québec. Alors, nous poursuivons dans la
même veine et nous réduisons les places d'affaires à 25,
une par secteur, enfin une place d'affaires, c'est-à-dire concentrer les
opérations pour avoir la masse critique.
Maintenant, au niveau de Victoriaville et au niveau de la région
en question, je demanderais à M.
Béliveau de faire état des changements que cette
réorganisation-là a apportés.
M. Chevrette: M. le Président, juste, je ne veux pas
interrompre. On les connaît les changements par région. C'est beau
l'exposé, là. Ce qu'on veut savoir, c'est s'il y a ouverture
à des correctifs à partir de propositions. Quand bien même
vous nous l'expliqueriez, lui se l'est fait expliquer deux fois, moi j'ai
rencontré les gens de Rivière-du-Loup toute la veillée
hier soir pour me le faire expliquer, de 6 à 8 hier soir, et puis ce
n'est pas ça qu'on veut savoir. On veut savoir si vous montrez une
ouverture d'esprit face à des propositions concrètes qui changent
peu ou presque pas vos orientations, en particulier dans le Bas-Saint-Laurent
je reviendrai après lui mais s'il y a des questions
précises, ce n'est pas un exposé additionnel, là... On va
vous le répéter avant que vous le disiez.
M. Béliveau: Ça va, M. le Président. Alors,
on va parler de propositions précises. Justement, suite aux rencontres
qu'on a eues avec vous, qu'on a eues avec certaines instances régionales
et locales et aussi, évidemment, avec les représentants syndicaux
et notamment avec le syndicat bureau dont la présidente Mme Martel est
avec nous, suite à des rencontres avec ces parties-là et
justement aux propositions que ces parties-là avaient faites sur les
mesures de mitigation à apporter dans ces changements-là, on a
acquiescé et on l'a dit, évidemment, au syndicat bureau
vendredi à ne pas concentrer un certain nombre de personnes dont
la grosse partie du travail va continuer à se faire localement,
c'est-à-dire sur place, là où ils sont déjà.
Sur 232 postes transférés dans les 19 bureaux d'affaires, on a
dénombré une trentaine de ces postes-là qui pourront
continuer à rester sur place, étant donné qu'ils vont
oeuvrer surtout sur place. Et quand on dit surtout sur place,
c'est-à-dire à 80 % sur place. Alors, ça veut dire, d'une
façon plus précise, pour répondre à vos
interrogations, ça veut dire par exemple à Victoriaville, 9
postes additionnels qui resteraient sur place. Ça veut dire, à
Rivière-du-Loup, 5 postes qui vont rester sur place, additionnels
à ceux qu'on laissait déjà sur place.
M. Baril: Les derniers chiffres, c'était 44, je pense, qui
devaient être transférés, 44 qui devaient être
transférés. Là c'est 44 moins 9, ou quoi?
M. Béliveau: C'est ça. Alors, c'est ça,
exactement, moins 9. Je n'ai pas le chiffre final si c'est 44, 42 ou 46, mais
c'est moins 9.
M. Jolivet: C'est pas de plus, c'est de moins.
M. Béliveau: C'est-à-dire qu'il y a 9 personnes sur
les 44 qui originalement auraient été transférées
et, là, vont pouvoir rester à Victoriaville. (13 h 10)
M. Baril: De toute façon, là, ma question de base,
là, puisqu'on fait la démonstration que les chambarde-
ments que vous faites là, ça va coûter des sous
à hydro-québec; vous ne ferez pas d'économies
d'échelle, et en plus, vous éloignez le service à la
clientèle. et quand on parle, là, souvent, là, c'est dans
votre défi performance, bon dieu, chose. tu lis ça, hein: 11,7 %,
ce qu'ils veulent, là, des services prévenants et
personnalisés. un service personnalisé, là,
«c'est-u» au téléphone, entendre de la musique? quand
tu n'as pas la bonne personne, tu vas entendre un quart d'heure de musique?
c'est de ça que les gens en région sont tannés, sont
écoeurés: tu appelles à 1 800, là, et c'est de la
musique que tu entends. les gens ont juste à ouvrir la radio, et
d'entendre... toutes les maisons, ils ont des cassettes et toutes sortes de
choses pour entendre de la musique. pas besoin d'être sur le
téléphone pour entendre ça, hein! quand vous parlez d'un
service personnalisé, là, c'est quoi, un service
personnalisé, vous autres? c'est d'appeler à drummondville et
d'attendre? ils ont déplacé la régie du logement à
drummondville. il y a eu ça fait je ne sais pas combien de plaintes, les
gens ne sont plus capables d'atteindre la régie du logement, ils ne sont
plus capables, hein! c'était supposé être mieux, hein!
ça va être la même chose. c'est quoi, votre position?
M. Béliveau: Bon. Alors, vous avez deux...
M. Baril: Vous ne travaillez pas, vous autres, en collaboration
avec le gouvernement, qui veut l'occupation du territoire, qui veut
développer les régions, qui veut ramener des
responsabilités. C'est quoi, vos décisions? Pourquoi vous faites
ça?
M. Béliveau: Alors, j'en...
M. Baril: Pourquoi ne consultez-vous pas la population avant, au
lieu d'annoncer 51 postes, et après ça, on va voir, pour faire
plaisir au monde, peut-être en enlever trois-quatre, quatre-cinq,
pourquoi ne faites-vous pas ça en collaboration avec la population
avant, et eux vous en feraient, des suggestions? À Saint-Joseph, ils en
ont fait une, suggestion, là. À Rivière-du-Loup, ils vous
en font; à Victoriaville, ils vous en ont fait une, suggestion, aussi,
mais rien qu'après l'annonce.
M. Jolivet: À La Tuque, ça s'en vient.
M. Béliveau: M. le Président, alors, il y a deux
questions auxquelles j'aimerais répondre. La première question,
là, au niveau des économies. Vous vous rappellerez qu'on avait
parlé d'une économie qu'on visait de 35 000 000 $, minimum, par
année. Alors, si on se réfère aux économies que
vont rapporter les 19 places d'affaires, c'est 5 000 000 $ par année, et
là, nous avons des chiffres sur les économies versus les
coûts, un tableau, un tableau complet pour les 19 places d'affaires, que
nous pouvons vous fournir, si vous les voulez. Ça va?
M. Baril: Au niveau national. Moi, je vous parle au niveau de
Victoriaville. J'en ai un, tableau, là, on me l'a fourni, le chiffre,
là. Venez ici, là.
M. Béliveau: Au niveau de Victoriaville,
évidemment, c'est... la rentabilité est différente d'un
endroit à l'autre. Au niveau de Victoriaville, c'est 1 315 000 $ par
année.
M. Baril: Oui. Justement, là, le 1 000 000 $, ici,
là, en haut, là, vous voyez ça, là, les postes
récupérés, et des...
M. Béliveau: C'est ça.
M. Baril: ...il y a cinq postes récupérés.
Sur cinq postes récupérés, on me dit je ne sais
pas, des fois, on me dit: Trois, des fois, on me dit: Quatre qu'il n'y
avait personne sur les postes. Tu ne récupères rien, ils ne te
coûtent rien; tu as juste à ne pas les renouveler. Mais là,
on vient ajouter, ici, une économie de 1 350 000 $ sur des postes
où il n'y a personne sur la chaise. C'est toute une économie,
ça! Ça fait que c'est sûr que ça change le total en
bas, là.
M. Béliveau: C'est-à-dire que ce sont des postes,
ce sont des postes qui sont peut-être vacants, mais pour lesquels les
montants d'argent sont prévus, étant donné,
évidemment, que ce sont des postes à combler.
M. Baril: Oui, mais ils sont prévus, mais ils ne sont pas
dépensés. Vous sauvez quoi?
M. Béliveau: Pardon?
M. Chevrette: À Rivière-du-Loup, là, M.
Couture est allé dire que c'est vrai que, dans leur cas, ça
pouvait représenter de 0 $ à 140 000 $, il n'était
même pas sûr du chiffre.
M. Béliveau: Non, il ne les avait pas...
M. Chevrette: Ils étaient huit témoins, hier,
là, pour me dire ça, là...
M. Couture: La... Eh bien, monsieur...
M. Chevrette: ...et à partir de là, si c'est
ça, là...
M. Béliveau: M. le Président...
M. Chevrette: ...quelles économies vous allez faire?
M. Béliveau: ...à Rivière-du-Loup,
l'économie est de 4 798 000 $.
M. Chevrette: Simonaque! Vous changez d'idée comme vous
changez de chemise!
M. Couture: Peut-on complementer la réponse, s'il vous
plaît, M. le Président?
M. Chevrette: Oui, mais pas un roman.
M. Couture: Je pense que nous sommes à faire face à
un dilemme considérable, c'est de privilégier les régions
et créer de l'emploi en région, en même temps qu'on veut
rationaliser nos opérations et réduire nos coûts; et je
peux vous assurer, et je veux en témoigner, que c'est extrêmement
difficile d'augmenter notre performance de 9,5 % en trois ans; et si vous
pensez que c'est une opération facile, je voudrais témoigner du
contraire, et c'est très difficile de faire ce genre d'économies
là. Pour le faire, nous avons trouvé un moyen, et je pense que ce
n'est pas la fin de l'opération, c'est une première phase de
l'opération, c'est de spécialiser toutes nos opérations,
et si on ne fait pas ça, alors, on va continuer à avoir des
coûts qui augmentent et des tarifs qui augmentent, et on ne veut pas,
évidemment, pour protéger les petits commerces...
M. Chevrette: Oui.
M. Couture: ...et pour faire... pour privilégier
l'industrie qui est au Québec, on veut avoir des tarifs qui sont le plus
bas possible. On est obligés de faire cette rationalisation-là,
et on la fait à partir de la spécialisation des
opérations. Alors, on est obligés de faire ça dans les
secteurs, et évidemment, c'est en conflit avec un autre objectif, qui
est de créer de l'emploi en région.
M. Chevrette: M. Couture...
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: ...c'est beau, votre discours... Une voix:
Oui.
M. Chevrette: ...mais je m'excuse, moi, je peux vous dire que
quelques centaines de milliers de dollars dans certaines sous-régions du
Québec, c'est des «peanuts» par rapport à des
maudites folies qui se font à Hydro-Québec, et je peux vous dire
ça, moi, assez à l'aise. Au moment où vous pensez couper
4, 5 employés dans une région, il y a des primes de
séparation de 1 000 000 $, 1 500 000 $ qui se donnent à
HydroQuébec.
Une voix: C'est ça.
M. Chevrette: Au moment où on parle de revitaliser les
régions, vous signez des contrats secrets, et on a de la misère
à avoir au compte-gouttes des informations, Jésus, Marie, qui
nous coûtent des centaines de millions par année. Et ça,
ça ne vous attendrit pas. Mais quand on parle de la mission sociale
d'une société d'État dans des régions, je m'excuse,
je m'inscris en faux et grandement en faux par rapport à votre discours
officiel. Vous faites dire aux chiffres ce que vous voulez. Cinq postes non
comblés, ce n'est pas grave. Il faut que je prévoie l'argent.
Mais ça, on ridiculise les gens. Et dans le cas de
Rivière-du-Loup, je suis prêt à y aller avec vous sur
place, moi, aller voir la roulotte où il y a une personne par jour qui
siège dans ça, et vous avez jugé que c'était
insalubre. Il n'y a personne, il n'y a pas un maudit être humain qui
s'est plaint. Mais ça ne fait rien, vous voulez centraliser à
Rimouski. Et je pourrais vous en donner d'autres exemples, à partir des
chiffres que vous avez donnés, Hydro-Québec, et qu'ils ont fait.
Ils les ont transposés dans le milieu. Moi, il y a des limites à
se laisser charrier là-dessus. Il y a des limites à se laisser
charrier là-dessus. Il y a bien d'autres choses qu'Hydro-Québec
pourrait regarder. Combien cela vous a coûté sur le pont Larocque
inutilement, en «rods» de fer avec un alliage allemand? Combien de
dizaines de millions ça vous a coûté? Et où sont ces
maudites «rods» là? Vous n'avez jamais répondu
à ma question. Ce sont des dizaines de millions de dollars et on n'est
pas capables de penser à quelques milliers de dollars pour les
régions.
Il y a une mission économique, sociale, dans le cas
d'Hydro-Québec. Et il y aurait des ponctions très radicales
à faire dans d'autres secteurs. Et vous le savez, vous autres
mêmes, à part de ça. Vous pourriez le savoir. Je suis
tanné de voir que vous justifiez tout en fonction mathématique et
vous faites dire aux chiffres ce que vous voulez et vous oubliez
carrément qu'il y a une mission à jouer. Ce n'est pas pour rien
que les milieux comme la Haute-Mauricie, comme l'Ashuapmushuan,
SaguenayLac-Saint-Jean, comme Sept-îles présentement, ils
demandent quoi? Ils demandent un développement économique
compensatoire. Pas un suçon de 1 % ponctuel et après ça,
bonjour Luc, et les dégâts sont faits! Salut Luc, moi je me
débrouille avec le reste. Il y a une prise en main des régions
qui est très forte, vous le savez. Vous le savez, ça. Et il va
falloir qu'on compose avec ça, comme vous composez avec des groupes
autochtones quand vous êtes mal pris. Il va falloir que vous ayez la
même écoute des citoyens en régions que vous avez pour des
groupes spécialisés. La même affaire, si on veut avoir une
justice ou un semblant de justice équitable. Si je peux avoir 15
minutes, je vais vous parler d'autre chose.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Joliette, votre temps est maintenant écoulé. Est-ce qu'il y
aurait une réponse, de l'autre côté?
M. Drouin: Tout ce que je peux dire, M. le Président, en
réponse à l'intervention... C'est clair qu'on essaie de corriger
toutes les anomalies. On essaie de les prendre. On n'a jamais prétendu
être parfaits. Et on n'a jamais prétendu qu'il n'y a pas certaines
choses... Premièrement, je dois prendre exception au fait qu'on puisse
dire qu'il y a eu des payes de séparation de 1 000 000 $ données
à Hydro-Québec, c'est tout à fait faux.
M. Chevrette: Oui?
M. Drouin: Non. Il n'y a pas eu de paye de séparation.
M. Chevrette: Déposez-les, M. Drouin, on va s'en
parler.
M. Drouin: Non, il n'y a pas eu de paye de séparation, M.
Chevrette. Je vais y répondre tout de suite à cette
question-là.
Le Président (M. Gobé): Laissez répondre le
président...
Payes de séparation
M. Drouin: Je vais répondre tout de suite à cette
question-là, si elle doit venir. Vous savez que, depuis les amendements
à la loi des pensions, un employé peut quitter l'entreprise en
apportant avec lui toutes les prestations qui ont été
versées par l'entreprise et par l'individu. Et c'était maintenant
au choix de n'importe quel employé, dans n'importe quelle entreprise,
qui quitte avant l'âge de 55 ans, de pouvoir partir sans retraite,
c'est-à-dire sans versement de retraite, mais partir avec un montant
fixe. Et je pense que le député de Joliette fait allusion
à ce type d'exercice qui se fait régulièrement maintenant
dans les entreprises et qui n'existait pas autrefois.
Quant aux sujets qui ont été soulevés par le
député de Joliette, nous sommes, bien sûr, conscients qu'il
y a beaucoup de choses à corriger. On en a corrigé beaucoup,
d'ailleurs. On n'a pas fini et on a toujours l'intention de le faire. Et au fur
et à mesure, ce n'est pas une question de cibler un secteur par rapport
à un autre, c'est d'essayer de trouver l'ensemble des choses, essayer de
corriger les situations les plus difficiles, les plus criantes. Mais il reste
qu'on a une rationalisation à faire. Je pense que le
député de Joliette l'a mentionné à plusieurs
reprises, également du côté du gouvernement, il y a des
changements importants à faire sur le plan des employés, sur le
plan du nombre des effectifs. Elle se fait partout ailleurs dans les
entreprises d'électricité et c'est à ça que nous
essayons de nous adresser.
Nous avons peut-être, à certains endroits, commis des
erreurs sur les choix, mais dans l'ensemble, l'objectif, c'est
réellement d'avoir des économies d'échelle importantes. Et
s'il y a effectivement des injustices flagrantes, je peux assurer le
député de Joliette que nous allons faire le nécessaire
pour les corriger. (13 h 20)
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
président. Maintenant, je dois donc passer la parole à M. le
député de Drummond. Vous avez 10 minutes, M. le
député.
Activités de formation des effectifs
(suite)
M. St-Roch: Merci, M. le Président. Alors, hier, j'ai eu
l'opportunité de signaler l'importance des ressources humaines dans une
organisation. Vous avez deux objectifs, que j'aime appeler objectifs parce que
«indices», pour moi, ça ne veut rien dire;
«objectifs», ça veut dire tendre à aller chercher
quelque chose. Vous en avez un au niveau de 19 et 20; un, au niveau de la
qualité et l'autre au niveau de la réduction.
À une question de Mme la ministre, tout à l'heure, vous
avez répondu qu'Hydro-Québec consacrait 55 000 000 $ au niveau de
la formation. Où est-ce qu'on se situe, chez Hydro-Québec, avec
55 000 000 $ en formation, comparé aux autres grands utilisateurs?
M. Gonthier: c'est une très bonne question. m. le
président, il y a eu une étude faite par le conference board du
canada, en 1990, qui donnait une moyenne de dépenses d'à peu
près 2 % du chiffre d'affaires de la majorité des compagnies
canadiennes. hydro-québec se situe environ à 4 %. par contre,
c'est évident que certaines entreprises, en amérique du nord ou
mondiales, peuvent aller jusqu'à 10 %, comme on le voit dans les
journaux. mais, actuellement, je pense qu'on se situe très bien.
M. St-Roch: Mon autre question, ce qui est fondamental, on le
voit avec cette problématique de mises à pied, lorsqu'on fait des
rationalisations, il y a 1500 emplois, d'ici 1995 et il y en aura d'autres
d'ici l'an 2000. Est-ce qu'Hydro-Québec a prévu une politique de
recyclage pour les personnes qui vont être mises à pied? Parce que
j'ai compris qu'il y en avait une partie qui serait par attrition ou des
postes, comme il a été mentionné, qui n'auraient pas
été comblés, à la lecture de vos documents. Mais,
est-ce que, pour ceux qui vont être affectés... Parce que
j'imagine qu'Hydro-Québec va avoir des besoins. Pour avoir
géré des grands groupes, à un moment donné,
même si on veut réduire, il y a des endroits où il faut
quand même continuer à combler des postes vacants. Est-ce que vous
avez prévu une politique de recyclage? Si oui, combien allez-vous
affecter par année?
Une voix: M. Gonthier.
M. Gonthier: Actuellement, le coût de la
réorganisation est prévu à 25 000 000 $ et, dans ces 25
000 000 $, il y a une proportion, que je ne connais pas exactement, mais qui
est liée au recyclage. Pour être certains d'atteindre ces
objectifs, nous avons mis en place un centre de placement interne qui va nous
assurer que le personnel va être, soit recyclé, soit
relocalisé le plus rapidement possible.
Méthodologie d'implantation de la
qualité totale (suite)
M. St-Roch: Dans la même foulée de ces deux
objectifs, hier, j'avais mentionné qu'à partir de 1990 j'avais vu
passer Hydro-Québec d'un mode d'information à la consultation,
mais, quant à moi, il fallait qu'elle aille un pas plus loin, il faut
qu'elle aille au niveau de la concertation. Est-ce qu'il y a une politique
émise ou en train d'être émise pour associer
davantage tous les travailleurs et travailleuses d'Hydro-Québec, dans ce
programme de gestion de qualité totale? Parce que vous allez avoir 5800
employés, là, ce qui est à peu près de 1 sur 4,
grosso modo, à la fin de 1995, qui seront allés dans le programme
de formation. Alors, est-ce que cette politique a été mise en
place?
M. Gonthier: Sans être une politique écrite comme
telle, il y a actuellement, avec nos instances syndicales, des échanges
sur les grands enjeux de l'entreprise et il y a même de la formation qui
se donne aux instances syndicales, avec la même formation qu'on donne
à nos cadres actuellement. Et, il y a de plus en plus d'échanges
sur l'ensemble des dossiers critiques de l'entreprise.
Un autre dossier qui est en cours actuellement, c'est que nous sommes
à regarder la problématique, je pense, qui vous tient à
coeur, concernant la communication et il y a une équipe de formée
actuellement, moitié des employés syndiqués et
moitié des employés cadres ou professionnels pour, justement,
essayer de trouver des moyens pour améliorer la communication dans
l'entreprise.
Pollution électromagnétique
M. St-Roch: Dans un autre domaine qui, peut être, va
être critique. Vendredi dernier, nous débutions nos audiences avec
un groupe qui s'appelle le Mouvement contre la pollution
électromagnétique. Je pense qu'on essaie de prévenir, dans
les années à venir, autant qu'on a vu les préoccupations
environnementales prendre de l'importance depuis les années
quatre-vingt-dix et mettre autant Hydro-Québec que le côté
du gouvernement sur la défensive, je peux prévoir, moi, que,
ça, ça va être un sujet qui va aller de l'avant. Je sais
que vous avez parrainé une étude avec Hydro Ontario et
Électricité de France, concernant les employés
d'Hydro-Québec, au niveau de ce phénomène de pollution
électromagnétique. Quand prévoyez-vous avoir les
résultats de cette étude?
M. Delisle: M. Dubeau, vice-président à
l'environnement.
M. Dubeau: Donc, M. le Président, effectivement, c'est au
cours de cette année, en 1993, que les trois entreprises
d'électricité vont recevoir les résultats de la part des
épidémiologistes qui mènent actuellement cette
étude-là au niveau des trois entreprises.
M. St-Roch: Quand vous parlez de 1993, d'ici la fin de juin ou la
fin de l'année ou...
M. Dubeau: On entend dire, de la part des
épidémiologistes: au cours des prochains mois. Donc, on
espère d'ici l'été, effectivement. Maintenant,
l'étude va être rendue publique par la publication d'un article
scientifique signé conjointement par les trois
épidémiologistes. Ce ne sont pas, donc, les entreprises
d'électricité qui pourront, je dirais, rendre publics les
résultats, mais bien les scientifiques qui ont mené
l'étude.
Gestion des petites et moyennes centrales
M. St-Roch: d'accord. un autre sujet qui va toucher un peu la
performance, un peu l'efficacité, un peu vos ressources humaines. il
nous est apparu, du moins à moi, à l'audition des témoins,
que dans la politique d'hydro-québec d'utilisation des petites et
moyennes centrales, jusqu'à 25 mw puis on parle tout à
l'heure de 25 mw à 100 mw qu'on veut confier à l'industrie
privée. alors, on a entendu, aussi, toutes les difficultés qui
existent, à l'heure actuelle, entre l'entreprise privée et la
société hydro-québec pour harnacher les contrats
d'approvisionnement avec ces choses-là. est-ce qu'hydro-québec a
pensé, dans un contexte, aussi, de meilleure intégration, de
créer une compagnie qui serait une compagnie publique où
hydro-québec pourrait détenir la majorité du
capital-actions, disons 51 % ou 52 %, qui ferait en sorte, aussi, d'être
publique à la bourse, qui donnerait la chance à des
québécois et des québécoises d'aller investir, de
prendre dans des cas de rationalisation du personnel où il y a
énormément d'actifs pour gérer cette compagnie-là
avec la même philosophie qu'une petite compagnie, puis de faire le
développement hydroélectrique des petits et moyens barrages,
aller même jusqu'à 100 mw avec cette compagnie-là,
où on aurait l'expertise, il y aurait une transmission des connaissances
puis il y aurait des retombées économiques qui seraient
peut-être avantageuses pour l'ensemble des québécois et
québécoises?
M. Drouin: Je vous avoue qu'Hydro-Québec est
présente beaucoup dans la commercialisation des produits de la recherche
et de la technologie par le biais de filiales et d'entreprises dans lesquelles
nous avons des participations habituellement minoritaires et parfois
majoritaires. Mais nous n'avions pas envisagé l'hypothèse que
vous venez de mentionner, celle d'avoir une entreprise. Je ne dis pas qu'on ne
devrait pas la regarder. Ce qui sous-tend la question des petites centrales,
c'est de s'assurer d'utiliser et de maximiser l'expertise d'Hydro-Québec
dans les créneaux où c'est le plus rentable, c'est-à-dire
dans des ouvrages qui ont une certaine importance par rapport à des
petites centrales dont vous faites état. Maintenant, compte tenu de ce
que vous venez de mentionner, nous n'avons pas d'objection à examiner
cette hypothèse-là pour voir si ça pourrait être
effectivement, comme vous le soulignez, bénéfique pour ceux et
celles qui s'intéressent à ce type de développement
là et aussi, pour ceux qui pourraient en devenir actionnaires.
Le Président (M. Gobé): Merci beaucoup. Et c'est
là malheureusement tout le temps qui vous a été imparti,
M. le député de Drummond. Je vous avertis que... je vous informe
que vous aurez un petit bloc de trois minutes à la fin. Il reste
maintenant 12 minutes pour Mme la ministre, 12 minutes pour M. le
député de
Joliette, 3 minutes pour vous et nous ajournerons. Mme la ministre.
Mme Bacon: C'est trop, c'est trop. Pour vous. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Je pensais que c'était pour
HydroQuébec que c'était trop.
Le Président (M. Gobé): Le temps tourne, je vous
avertis.
Mme Bacon: Ha, ha, ha! Ça va sembler long.
Le Président (M. Gobé): Le sablier est parti.
Sécurité au travail
Mme Bacon: Une des orientations du plan 1993 vise à
améliorer la sécurité au travail. Vous vous fixez comme
objectif de réduire de 20 % par année le taux de fréquence
des accidents pour atteindre, en 1995, un taux de 12 accidents avec perte de
temps et ce, par million d'heures travaillées. Bien que vous convenez
que les accidents sont nettement trop nombreux au sein de l'entreprise, aucune
donnée ne permet de comparer la situation chez nous, au Québec,
à la situation qui prévaut chez les autres distributeurs ailleurs
au Canada ou même à l'étranger. Est-ce que vous avez des
données qui nous permettraient de situer Hydro-Québec par rapport
aux autres distributeurs d'électricité et comment
HydroQuébec se compare-t-elle en termes de résultats et
d'objectifs?
M. Drouin: M. Gonthier. Mme Bacon: On recommence.
M. Gonthier: M. le Président, je peux vous donner deux
informations. La moyenne canadienne, en 1992, était de 12 blessures par
million d'heures travaillées. Donc, ce que nous cherchons à
atteindre en 1995, c'est effectivement la moyenne nationale de 1992. Si on
prend la compagnie de la Colombie-Britannique, pour vous donner un exemple, ils
sont environ à six blessures par million d'heures travaillées.
(13 h 30)
Mme Bacon: Est-ce que ça va? Je vois que l'indicateur que
vous utilisez pour juger de la performance en matière de
sécurité au travail ne prend en compte que le nombre des
accidents sans égard à l'importance de ces accidents. L'an
dernier, lors du suivi du plan 1900-1992, vous avez utilisé un autre
indicateur, soit le taux de gravité des accidents exprimé en
nombre de jours perdus par million d'heures travaillées, ce qui permet
une évaluation de la gravité des accidents cette année.
Dans votre document «Engagement de performance», je vois que vous
n'utilisez pas cet indicateur. Est-ce qu'il y a une raison à cela? Et il
n'y aurait pas lieu que vous preniez des engagements fermes visant à
diminuer non seulement le nombre d'accidents mais aussi leur gravité? Et
sous ce rapport, comment la situation a-t-elle évolué depuis l'an
dernier et quel objectif de performance visez-vous pour 1995?
M. Gonthier: Effectivement, nous avons décidé
d'utiliser uniquement l'indicateur concernant le taux de fréquence parce
qu'il est indicatif du fait que plus il y a d'accidents, c'est-à-dire
avec le nombre d'accidents, la gravité augmente aussi. Par contre,
à l'interne, je peux vous dire qu'on continue à suivre le taux de
gravité et, actuellement, il est à peu près stable depuis
quelques années. Mais je pourrais vous donner des chiffres plus
complets.
Mme Bacon: Êtes-vous en train de me dire, M. Gonthier, que
plus il y a d'accidents, plus ils sont graves, si je vous ai compris?
M. Gonthier: C'est-à-dire que, avec le nombre, c'est comme
d'autres choses, avec le nombre, la gravité finit par augmenter. Alors,
plus il y a...
Mme Bacon: Ah bon! C'est évident.
M. Gonthier: ...d'accidents, plus, avec le temps, la
gravité augmente.
Recherche et développement (suite)
Mme Bacon: Au niveau de recherche et développement,
pourquoi ne pas avoir choisi l'indicateur permettant de mesurer les
résultats de vos activités de recherche, de développement
et d'innovation technologique plutôt que d'avoir retenu un indicateur qui
en mesure les intrants seulement? C'est parce que vous mesurez les
résultats plutôt que les intrants.
M. Brosseau: Les intrants, vous voulez dire le niveau de
recherche et développement? C'est ça qui est le 1,8 %. Parce que
les intrants...
Mme Bacon: Mais ce qu'on veut, c'est mesurer les
résultats, j'imagine.
M. Brosseau: On est à développer toutes sortes de
mesures au niveau des résultats. Certains, par exemple, du
côté de la commercialisation ou du transfert technologique sont
très importants, mais l'important dans ça, c'est d'être
capable de le comparer aussi avec d'autres. Et c'est l'intention, dans les
prochaines années, de pouvoir en avoir qui soient comparables à
d'autres entreprises. Je peux vous donner juste un exemple, par exemple: c'est
sur la commercialisation et les retombées. Alors, les mesures de ce
côté-là sont les mesures de licenciés, de ventes
sous licence, des redevances que la compagnie Hydro-Québec en
reçoit, d'emplois créés et aussi de profits de nos
filiales, filiales technologiques.
Dans ce domaine-là, par exemple, très récemment,
nous avons pu nous comparer à d'autres grandes entreprises autant
européennes, canadiennes qu'américaines et je peux vous dire
qu'on est en grande première place, beaucoup en avance d'EDF. Par
exemple, nous avons 340 emplois créés par nos technologies, 240
chez les filiales et 100 chez nos licenciés. Nous avons 1 300 000 $ de
redevances. Les profits de nos valeurs sont de 1 700 000 $ et tous ces chiffres
sont en grosse croissance. Par exemple, les ventes de nos produits chez nos
licenciés sont en croissance de 40 % par année et ça va se
continuer; la même chose sur les redevances, de 30 % par année;
sur les profits de nos filiales, de 30 % par année. On parle au total de
40 licenciés dont 29 indépendants, entreprises privées, et
11 dans nos filiales et, comme vous savez, nous sommes minoritaires dans la
plupart de ces filiales.
Alors, c'est un exemple seulement. Il y en a plusieurs autres qui sont
en développement et qui vont, en effet, mesurer, par exemple, les
délais sur les projets de recherche, les retombées des projets de
recherche. Nous avons fait un «audit» technologique pour la
première fois, il y a quelques années, pour montrer la
rentabilité des projets. Autrement dit, ce qu'on investit dans la
recherche et développement, est-ce qu'on y retrouve notre compte? Et,
suivant encore là une méthode où d'autres entreprises ont
innové, encore là, c'était très rentable. On a les
chiffres, on peut vous montrer. On a l'intention de refaire cet
«audit» technologique en 1994 avec cinq ans de relations
clients-fournisseurs établies à l'interne et d'expérience
dans ce domaine-là.
Mme Bacon: D'accord. Le chauffage tout électrique implique
des coûts assez élevés, tant pour l'entreprise,
évidemment, que pour la société en général.
Est-ce qu'Hydro-Québec envisage de travailler à la recherche et
au développement de systèmes de chauffage résidentiels de
remplacement aux plinthes? Parce qu'on nous dit que ces plinthes-là ne
sont pas nécessairement fabriquées ici?
M. Drouin: Comme vous le savez, le laboratoire de technologie de
Shawinigan est très actif dans toute la recherche et le
développement sur l'efficacité énergétique. Alors,
M. Brosseau peut répondre à votre question plus en
détail.
M. Brosseau: Oui, nous faisons des recheches dans les domaines
des pompes à chaleur, par exemple, et du remplacement des plinthes par
des systèmes à air chauffé dans de petites canalisations
qui peuvent se mettre dans des habitations existantes. Ce sont deux projets en
particulier parmi une longue liste de projets en efficacité
énergétique qui se font au LTEE.
Mécanismes de régulation
fréquence-puissance
Mme Bacon: D'accord. Vous indiquez à la page 29 de votre
engagement de performance, et là je vous cite: Nous comptons porter de 3
à 10 le nombre de centrales servant au contrôle du réglage
fréquence-puissance. Ces centrales absorbent les variations
instantanées de l'offre et de la demande. Est-ce que vous pouvez
expliquer le rôle dévolu à ces centrales? M.
Régis?
M. Drouin: M. Régis. Juste une correction, M. le
Président, j'ai cru comprendre que Mme la ministre avait
mentionné que les plinthes électriques n'étaient pas
fabriquées au Québec?
Mme Bacon: Parce qu'on nous dit qu'une grande, en tout cas
l'information que j'ai, c'est que la grande majorité n'est pas
fabriquée...
M. Drouin: La moitié des plinthes... Mme Bacon:
Seulement la moitié.
M. Drouin: Non, non, mais la moitié sont fabriquées
à L'Islet, la moitié des plinthes utilisées au
Québec...
Une voix: La plinthe Ouellet.
Mme Bacon: Et l'autre moitié?
M. Béliveau: Ah, en Ontario, principalement.
Mme Bacon: Mais vous continuez vos recherches. Alors, vous
indiquez... Je pense qu'on n'a pas répondu à ma question, M.
Régis doit répondre à ma question alors.
M. Régis: Oui...
Mme Bacon: Sur votre engagement performance.
M. Régis: ...M. le Président, en fait, les
mécanismes qu'on appelle régulation fréquence-puissance
servent tout simplement à maintenir la tension et la fréquence en
fonction de la demande. Alors, actuellement, on avait de ces
mécanismes-là dans certaines de nos centrales, et, de
façon à optimiser la gestion de nos réservoirs et la
production, nous avons étendu ces mécanismes-là, des
automatismes en fait qui permettent de garder constamment la bonne
fréquence et le niveau de tension désiré. Alors, c'est
dans ce sens-là que nous avons étendu l'application des
mécanismes de régulation fréquence-puissance, tout
simplement pour optimiser l'exploitation du réseau et faire en sorte
qu'on puisse mieux partager l'impact de ces mécanismes-là.
Mme Bacon: D'accord. Moi, j'aimerais profiter, M. le
Président je pense qu'il ne reste que quelques minutes de
ma dernière intervention pour souligner la qualité du document de
l'engagement de performance. Je pense que c'est la première fois, M. le
député de Joliette, qu'une société d'État
s'engage de la sorte envers ses clientèles et aussi son actionnaire, et
c'est un document qui constitue, somme toute, un outil précieux
qui nous permettra d'assurer un suivi rigoureux de la performance
d'Hydro-Québec et ce, grâce à l'identification de cibles
d'améliorations précises et aussi à des indicateurs de
mesure. Alors, je me dois de profiter de cette occasion pour vous en
féliciter.
Le Président (M. Gobé): Alors, merci madame...
Mme Bacon: Et je vous laisse entre les mains du
député de Joliette.
Le Président (M. Gobé): Alors, M. le
député de Joliette, je vous donne la parole.
M. Chevrette: M. le Président, tout d'abord...
Le Président (M. Gobé): Vous avez 12 minutes.
Validité des objectifs du plan de
développement
M. Chevrette: ...je vous rappellerai qu'à la page 1
R-1687, le 23 février 1993 à 16 h 25 précises, Journal
des débats, le président M. Couture a dit que si on avait mis
dans le projet de développement ou dans le plan de développement
1000 MW d'éolienne, ce n'était pas parce qu'Hydro-Québec
pensait que c'était réaliste, mais qu'il fallait satisfaire les
gens qui le demandaient. Moi, j'ai la même impression, je n'ai pas
changé d'idée, j'ai dit que votre plan de développement me
semblait être un beau livre, un beau document pour plaire. Et, quand je
lis les engagements de performance, ça m'ap-paraît pareil. J'ai
l'impression que la majorité, en tout cas, une bonne portion, je dirais
même majoritaire de vos objectifs sont déjà atteints. Et
quand on lit même votre sondage que vous avez fait faire par Angus Reid
en janvier, avant même de préparer votre document ou en même
temps que vous prépariez votre document pour présenter le projet
Défi performance, vous aviez déjà la réponse de
plusieurs Québécois, parce que votre objectif c'est que vous
soyez perçus comme la meilleure compagnie
d'hydroélectricité en l'an 2000. Vous l'êtes
déjà dans votre propre sondage d'Angus Reid, que j'ai en main
d'ailleurs.
M. Drouin: Ce n'est pas notre sondage, c'est le sondage de...
M. Chevrette: C'est de l'Association canadienne, mais que vous
avez, dont les données vont être rendues publiques en mars, je
pense.
M. Drouin: Bien, là vous venez de les rendre publiques.
Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Vous allez nous donner les détails
davantage, je suppose, parce qu'il y a un document qui doit suivre, plus
explicite, avec plus de nuances. Est-ce que ce n'est pas ça qui fait
dire à certaines gens que c'est un peu de la poudre aux yeux, parce que
déjà, la majorité des perceptions sont déjà
nettement... vous placent déjà les premiers, si on compare
Hydro-Québec à l'ensemble, par exemple, des compagnies
d'électricité au Canada? (13 h 40)
M. Drouin: Je dois vous avouer que j'ai vu des bribes du sondage
que vous mentionnez. Je ne l'ai pas vu au complet parce que...
M. Chevrette: Oui, oui. Je vous le donnerai, il vient de chez
vous.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Drouin: ...puis, je serais heureux de faire des
échanges de documents avec vous. Mais il faut faire bien attention,
parce que, vous savez, par exemple, un des indices, une des cibles les plus
importantes dans ça, par rapport à ce que nos clients nous
demandent, c'est l'indice de la continuité du service, et vous avez
raison de dire que... Parce que la cible qui est là, c'est une cible
qu'on s'était fixés il y a trois ans et... pour l'année
1995. Autrement dit, on avait dit, en 1989, en 1990 plutôt, on avait dit:
D'ici 1995, on veut atteindre la moyenne de l'industrie électrique du
Canada qui était de quatre heures. Bon, on constate qu'on est proche de
ça. Mais, je vais vous dire, quand on est rendu proche de ça, s'y
rendre, c'est un autre travail, parce que l'été dernier et
l'année dernièrej'insiste là-dessus, M. le
Président, pour dire que... Je veux dire, même si on a eu une
année 1992 très bonne, il faut se rappeler que, par exemple,
toutes les incidences des orages électriques, l'incidence de la foudre
durant l'été qui, normalement, a un impact direct sur la
continuité du service, l'été dernier, on a eu un
été que j'appellerais très, très bon pour nous. On
a eu de l'eau, et on n'a pas eu d'orages électriques. Alors, c'est
très dangereux de prendre ces cibles-là et de dire: Depuis un an
ou à l'intérieur d'un an, on s'est améliorés
énormément et on est déjà rendus la meilleure
compagnie. Ce n'est pas exact dans notre livre à nous, on a beaucoup
à faire et je pense que c'est important, M. le Président, de dire
à tout le monde ici, que ces cibles-là qu'on se donne là,
ce sont des cibles qu'on pense qui ne sont pas faciles à atteindre ou
à maintenir et pour lesquelles on pense qu'on a beaucoup à faire
pour les atteindre.
M. Chevrette: Mais dans votre discours, vous avez dit, à
la page 3, celui d'hier, vous avez dit que vous étiez à 87 % en
1992.
M. Drouin: De degré de satisfaction de la
clientèle.
M. Chevrette: Oui. Alors qu'au tout début de janvier, vous
seriez à 97 %...
M. Drouin: Non, non.
M. Chevrette: ...en satisfaction générale, dans
le
Angus Reid.
M. Drouin: Ah!
M. Chevrette: C'est sûr que si vous avez d'autres sondages,
vous allez les rendre publics.
M. Drouin: Non, non, mais...
M. Chevrette: Je vous trouvais modeste, tout à coup,
d'ailleurs.
M. Drouin: non, non. je vous dis, les trois derniers mois, les
six derniers mois de 1992 et les trois premiers ou deux premiers mois de 1993
nous indiquent en haut de 90 %. ça, c'est notre sondage interne. quant
à angus reid, j'ai hâte d'en prendre connaissance parce que,
effectivement, il y a des choses intéressantes dans ça, mais pour
lesquelles on veut faire une analyse exhaustive.
M. Chevrette: Vous avez un service de communication qui va vous
donner ça.
M. Drouin: Non. On l'a le sondage. M. Chevrette: Ah!
M. Drouin: Ça, il n'y a pas de problème, mais c'est
d'en faire l'analyse par rapport aux cibles...
M. Chevrette: O.K.
M. Drouin: ...et l'interprétation par rapport aux cibles
qu'on s'est donnés.
Mme Bacon: Est-ce que... M. Chevrette: Si?
Mme Bacon: Est-ce que c'est ce service-là qui vous l'a
donné?
M. Chevrette: Non, non. C'est un de vos proches collaborateurs,
madame.
Mme Bacon: II ne doit pas être loin dans la salle.
Normes du Code du bâtiment
M. Chevrette: Pour ce qui est de... tantôt, madame vous
questionnait sur les plinthes électriques: Je veux un peu... J'ai 12
minutes, vous comprendrez que je veux me promener...
M. Drouin: Je vais essayer de répondre vite, à part
de ça.
M. Chevrette: ...dans... Est-ce que vous êtes conscients
que le Code du bâtiment va changer des choses en 1995?
M. Drouin: Oui.
M. Chevrette: Et que ça sera un problème majeur
pour ceux qui voudraient installer la plinthe électrique?
M. Drouin: Vous parlez de la norme 2000? M. Chevrette:
Oui.
M. Drouin: Tout à fait conscients, et nous nous y
préparons de très près. Nous sommes impliqués
d'ailleurs je ne sais pas si Pierre Bolduc veut ajouter quelque chose,
brièvement, sur ça mais nous sommes tout à fait
conscients.
M. Bolduc: Sur le changement de normes applicables à la
construction nouvelle, les programmes que nous sommes à finaliser et
à lancer sont justement destinés à préparer le
marché à l'application de ces normes-là. Les pratiques des
entreprises d'électricité et autres intervenants en
efficacité énergétique, c'est toujours de
précéder un peu les normes pour créer un environnement qui
va faciliter l'acceptation et l'implantation de ces normes-là. Dans le
cas des résidences, la norme qui est actuellement... ce que nous
appelons ce n'est pas une norme le critère R 2000 va
devenir éventuellement la norme et nous essayons de l'appliquer
d'avance. Lorsque ça deviendra une norme, nous aurons, nous, un objectif
plus élevé pour continuellement amener une évolution vers
des meilleurs standards d'efficacité énergétique.
M. Chevrette: Comment il me reste de temps?
Le Président (M. Gobé): Six minutes, M. le
député de Joliette.
Enquête interne sur l'Ordre du Temple
solaire
M. Chevrette: Je n'aurai même pas le temps de parler de
l'Ordre du Temple solaire.
Le Président (M. Gobé): II fait beau
aujourd'hui.
M. Chevrette: M. le Président. Pardon... Oui, c'est pour
ça, il faudrait des capteurs solaires puis ça pourrait être
une économie d'énergie réelle à ce
moment-là. Ceci... Elle est pas pire... Comment va votre enquête
interne?
M. Drouin: Elle est en marche et je m'attends d'avoir un rapport
le 1er avril.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez l'intention de le rendre
public?
M. Drouin: Oui.
M. Chevrette: Les tenants et aboutissants...
M. Drouin: Bien, écoutez, l'ensemble de l'enquête.
Moi, je vous ai dit que ce n'est pas une enquête sur une religion que je
fais là. C'est une enquête...
M. Chevrette: Non, non. Ce n'est pas ça que je vous
demande là.
M. Drouin: Non, non, mais...
M. Chevrette: Je vous demande... Je parle des religieux, moi.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Drouin: Écoutez. Moi, j'ai demandé à la
vérificatrice générale de faire la vérification des
livres de l'entreprise en rapport avec des dépenses associées
à quelque mouvement que ce soit qui serait étranger aux
opérations d'Hydro-Québec. C'est ce qu'elle fait.
M. Chevrette: D'accord.
Mme Bacon: Vous allez avoir votre copie.
M. Chevrette: Pardon?
Mme Bacon: J'ai l'impression que vous allez avoir votre
copie.
M. Chevrette: C'est vous qui allez me la donner? Mme Bacon:
Non, vous allez l'avoir avant moi. Une voix: Proches
collaborateurs.
M. Chevrette: Est-ce que le président-directeur
général, le président d'Hydro-Québec va
également aller jusque dans le raffinement de voir les liens entre des
tâches et certaines promotions?
M. Drouin: Oui, et à date là, je vous le dis
ça, je le regarde de très près et je peux vous dire que
nous n'avons pas d'association... Ça ne veut pas dire, vous savez, comme
dans n'importe quelle entreprise... Comprenons-nous bien. Je veux dire, c'est
vrai qu'il y a des lignes de force et ceux qui connaissent l'évolution
des entreprises privées savent très bien qu'il y a des lignes de
force et il y a des cadres de l'entreprise qui travaillent ensemble, etc. Puis
ça, ça se retrouve partout. Alors ça, on va retrouver
ça chez Hydro-Québec. Mais, je peux vous dire que je surveille de
très près cet aspect-là et, à date, je n'ai pas
d'indication qui m'amène à penser que ça aurait pu avoir
une influence.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a des suspensions, à
date?
M. Drouin: II y a un employé qui a été
accusé en fonction du Code criminel et à qui nous avons
demandé de rester chez lui pour un temps indéterminé parce
que son procès est fixé; je pense, c'est le 15 avril. Et nous
verrons, à l'issue du procès ou à l'issue de... comment
nous traiterons ce dossier-là particulièrement.
Politique énergétique globale
M. Chevrette: O.K. Maintenant, vous avez lu un mémoire,
vous avez synthétisé, vous avez regardé les consensus et
je vous disais, hier, que je trouvais très peu d'affirmations
concrètes. Par exemple, je regardais sur le chauffage, vous laissez
ça au client, etc. Et je regardais la loi du ministère de
l'Énergie et des Ressources. Je pense qu'il y a beaucoup de citoyens qui
sont venus témoigner, et vous l'avez lu, qui reprochent le fait qu'on ne
voit pas l'énergie sous sa forme globale. Qu'on se contente de regarder
le volet hydroélectricité. Je ne peux pas vous reprocher,
à vous, de voir le volet hydroélectrique. C'est votre mission.
Mais ceci dit, dans une analyse globale, comme citoyens, comme responsables
politiques, on doit avoir un débat sur l'ensemble des types
d'énergie. Hydro-Québec, je crois bien, n'a pas à se
préoccuper comme tel des autres sources et des compétiteurs.
Ça, je comprends ça. Mais quand on regarde la loi, la Loi sur le
ministère de l'Énergie et des Ressources et qu'on regarde les
fonctions et les pouvoirs du ministre, on lit entre autres:
L'accélération de l'expansion d'Hydro-Québec lui assurant,
notamment, l'exploitation des forces hydroélectriques disponibles, le
maintien des approvisionnements en énergie, l'élaboration de
programmes de conservation d'énergie puis la surveillance de la
qualité des produits énergétiques, de la
sécurité et de leur distribution. Donc, au niveau de la ministre,
il y a un rôle beaucoup plus global qui est responsable d'une politique
énergétique qui tienne compte de toutes les sources
d'énergie, du solaire à l'éolienne même si
c'est pour lui faire plaisir qu'on le met là du mazout, du gaz
naturel, puis tout. Il faut avoir une vision globale.
Est-ce qu'Hydro-Québec accepterait de participer, dans un genre
de commission plutôt indépendante, à un véritable
débat sur l'énergie au Québec, bâtir une politique
énergétique qui tienne compte de l'ensemble des sources
énergétiques?
M. Drouin: La réponse, c'est oui. C'est tout à
fait... Si le gouvernement devait décider d'un débat quelconque,
nous avons participé à l'élaboration de la politique
énergétique en 1989 dans le sens où nous avons eu des
intrants relativement à cette politique énergétique.
Alors, c'est clair, nous l'avons dit que nous nous prêterions à
tout exercice que le gouvernement pourrait mettre en place. On a
également parlé d'une commission. On a parlé d'une
série de choses. Ça a été soulevé lors de la
commission parlementaire. Et, dans ce sens-là, la réponse, c'est
oui. (13 h 50)
Prévisions des prix de l'énergie
M. Chevrette: M. Drouin. C'est un autre ordre d'idées,
mais la question, je voulais vous la poser et je n'ai pas été
capable hier. Vous vous permettez de faire des projections jusqu'en l'an 2010,
par exemple, sur le prix du gaz naturel. Vous vous permettez de faire des
projections jusqu'en l'an 2010 sur le prix du mazout. Et, on a bien de la
difficulté à avoir des prévisions chez vous. Vous fixez
même l'inflation vous-mêmes. Vous fixez vos propres degrés
d'inflation.
M. Drouin: On ne fait jamais ça tout seul.
M. Chevrette: non, non. je sais que vous ne faites sans doute pas
ça tout seul. mais, comme par hasard, ça arrive en contradiction,
même avec le premier ministre qui, lui, fixe l'inflation à un et
quelque et vous êtes à 2,7 % et 2,9 %.
M. Drouin: 2,3 %.
M. Chevrette: Qui pourrait... Comment pouvez-vous affirmer, par
exemple, avec certitude, vos projections sur les énergies concurrentes
à la vôtre?
M. Drouin: Écoutez, il faut comprendre que toutes ces
évaluations-là sont faites avec un ensemble de groupes qui font
ces évaluations-là. On ne prend jamais une évaluation
à Hydro-Québec. Je dois vous dire là-dessus que je suis un
peu désappointé de la façon dont Gaz Métro a
traité les prévisions du gaz d'Hydro-Québec dans son plan
de développement. Si j'avais eu le temps je pense que nous
n'avons pas le temps de le faire aujourd'hui mais je peux vous dire que
nos prévisions, quant au prix du gaz, lorsqu'on les rapporte
réellement à des choux et des choux, sont exactement ou à
peu près les mêmes que celles de Gaz Métropolitain. Ils se
sont servis d'une des courbes qui est celle d'une courbe d'un marché
donné pour dire que c'était ça notre prévision,
alors que notre prévision tombe à peu près en ligne avec
la leur. Et ça, on pourra vous donner le document qui corrige ça.
On était prêts à souligner ça, mais le sujet vient
un peu à ce moment-ci... et on pourrait vous déposer le document
sur nos prévisions du gaz qui fait en sorte qu'on s'aligne très
bien sur celles des autres prévisionnistes.
Le Président (M. Gobé): Merci.
M. Chevrette: Vous pourrez préparer votre réponse
demain. C'est combien de millions de profit que vous faites avec le tarif
D?
M. Drouin: Avec le tarif D?
M. Chevrette: D, domestique.
M. Drouin: O.K. La marge bénéficiaire?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Gobé): Nous prenons acte de votre
demande, M. le député de Joliette. Je vous remercie. M. le
député de Drummond, vous avez trois minutes.
Politique d'achat (suite)
M. St-Roch: Merci, M. le Président. Alors, je vais faire
vite. À la page 42, Politique d'achat, vous déterminez certains
critères. Est-ce que le contenu en recherche et développement ou
innovation technologique est inclus dans vos choix, parce que je ne le retrouve
pas dans le texte? Parce que souvent, ce qui va arriver, une petite entreprise,
surtout, va faire de la recherche et développement et elle va être
obligée de le transférer dans ses coûts. Alors ses
coûts vont devenir plus élevés. Alors, si vous n'en tenez
pas compte, ils peuvent se faire sortir du marché. Parce que dans les
critères que vous... Vous mentionnez les retombées
économiques probables à la grandeur du Québec. Vous
négociez de gré à gré. Est-ce que vous tenez
compte, même si un prix est plus élevé, de leur contenu en
recherche et développement?
M. Couture: M. le député fait
référence à la page 42...
M. St-Roch: 42.
M. Drouin: ...de l'engagement de performance?
M. St-Roch: Oui. Vous mentionnez que vous regardez la
qualité des produits offerts sur leur coût global, sur leur
potentiel de retombées économiques. Et vous allez, un peu plus
tard, au troisième paragraphe, à décrire ce que vous
considérez. Mais je ne vois pas contenu en recherche et
développement ou en innovation technologique.
M. Drouin: Dans le paragraphe, à gauche, en bas de la page
42: ...que les marchés qui offrent le meilleur potentiel des
retombées économiques... Les facteurs dont nous tenons compte, ce
sont les programmes de recherche et de développement proposés.
Alors, par exemple, avec des firmes comme ABB, avec GEC Als-thom, etc.
M. St-Roch: Mais ce n'est pas là... Je comprends
là... Mais si, demain matin, je veux vous fournir une chaise. J'ai fait
de la recherche et développement et le prix de ma chaise est 10 % plus
élevé. Est-ce que vous allez prendre en considération ce
contenu de recherche et développement que j'ai fait à mon
produit, qui va me permettre aussi d'être plus concurrentiel,
probablement de l'exporter, même si mon prix est un peu plus
élevé? Parce que je devrais avoir une meilleure qualité ou
un meilleur design ou esthétique?
M. Drouin: M. Biron qui est notre vice-président,
Approvisionnement et Services.
Le Président (M. Gobé): S'il vous plaît, la
séance n'est pas terminée.
M. Biron (Philippe): On ne tient pas compte explicitement d'un
facteur comme celui de recherche et développement, on va tenir compte de
ses effets au niveau de la qualité et ce qu'on recherche, comme on dit
d'ailleurs en page 42, c'est d'abord le niveau de qualité dont nous
avons besoin, pas plus, parce que, parfois, on nous offre des produits qui
dépassent nos exigences de beaucoup, mais d'avoir la qualité,
cependant. Et la qualité, il faut comprendre que, souvent, elle se
traduit par des coûts sur une période de vie utile et ça,
en autant que faire se peut, on en tient compte. Exemple, dans des
transformateurs, la chaise est un exemple où c'est difficile de
l'appliquer, mais, exemple, dans des transformateurs de puissance, on tient
compte des pertes sur la vie de l'équipement, et la même chose
dans des isolateurs, on tient compte des taux de bris. Donc, on essaie
d'actualiser les coûts sur la vie utile de l'équipement, ce qui
fait que l'entreprise qui investit en recherche et développement
développe un produit de meilleure qualité, devrait avoir des
coûts peut-être meilleurs au niveau de l'exploitation, même
si c'est plus cher à l'acquisition.
M. St-Roch: Dernière brève question, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): M. le député,
malheureusement. ..
M. St-Roch: Très brève. Est-ce qu'il existe une
politique de conduite des affaires, un code d'éthique?
M. Drouin: Oui.
M. St-Roch: De a jusqu'à z dans l'organisation?
M. Drouin: Oui. Pour tous les employés.
Le Président (M. Gobé): Alors, en terminant,
j'aimerais dire, M. le président, que j'avais une question à vous
poser sur les activités internationales d'HydroQuébec.
Malheureusement, le temps étant passé, je souhaiterais que, pour
le bénéfice des membres de la commission, vous puissiez
déposer le discours que vous avez prononcé vendredi dernier
devant le Forum francophone des affaires. Je l'ai trouvé excellent et,
peut-être, ça répondrait aux questions que je voulais vous
poser et tous les membres de la commission pourraient donc en profiter
malgré que le temps soit maintenant écoulé.
M. Chevrette: On pourrait annexer les mesures concrètes
que vous faites aussi.
Le Président (M. Gobé): Alors, peut-être de-
main, nous pourrions...
M. Drouin: Moi, je pense que je vais le faire parvenir à
l'ensemble des députés de l'Assemblée nationale.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): Je vous remercie. Ceci met
fin aux activités de la commission pour aujourd'hui. Je vais donc
ajourner les travaux à demain matin, 10 heures, salle du Conseil
législatif.
(Fin de la séance à 13 h 58)