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(Quinze heures cinquante-cinq minutes)
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Alors, si vous le permettez, nous allons débuter les travaux de la
commission. Alors, la commission de l'économie et du travail se
réunit cet après-midi pour procéder à la
vérification des engagements financiers du ministère de
l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, de la Société de
développement industriel du Québec et du Fonds de
développement technologique, -pour les mois d'août 1991 à
décembre 1992.
Or, avant d'annoncer les remplacements, je voudrais, d'abord, en
profiter - parce que c'est encore de mise, il nous reste quelques jours,
semble-t-il - pour souhaiter à toutes et à tous une bonne et
heureuse année, avec santé et succès, puis succès
dans vos études et dans tout ce que vous entreprendrez. Alors, M. le
secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Benoit
(Orford) par M. Poulin (Chauveau); Mme Dionne (Kamouraska-Témiscouata)
par Mme Loi-selle (Saint-Henri); M. Lafrenière (Gatineau) par M.
Philibert (Trois-Rivières); M. Lemire (Saint-Maurice) par M. Marcil
(Salaberry-Soulanges) et M. Parent (Sauvé) par M. Gauvin
(Montmagny-L'Islet).
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Bien. Alors, c'est tout pour les remplacements. Sans plus tarder donc,
j'inviterais, dans un premier temps, M. le ministre à faire les
présentations d'usage.
Réponses déposées
Mais, auparavant, j'aimerais peut-être souligner qu'on a
reçu des réponses aux questions des derniers engagements
financiers, qui font partie de la documentation ici. Alors, je les
dépose donc comme documents reçus et, s'il y a des questions
complémentaires, j'aurai la chance en cours de route de revenir
là-dessus, puis on les reprendra.
Or, donc, M. le ministre, si vous avez des déclarations
d'ouverture, la parole est à vous.
Déclarations d'ouverture M. Gérald
Tremblay
M. Tremblay (Outremont): Merci beaucoup, M. le Président.
Je veux, tout d'abord, présenter les personnes qui m'accompagnent
aujourd'hui. À ma droite, M. Ghislain Leblond, qui est notre
sous-ministre en titre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie;
également Gabriel Savard, qui est le président de la
Société de développement industriel du Québec, et
Bernard Labrecque, mon directeur de cabinet. Derrière moi, vous avez des
personnes du ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie:
M. Gilles Braband, de la Direction des infrastructures industrielles; Michel
Leguerrier, des relations avec les sociétés d'État; Michel
Bus-sières, de la Direction générale des industries des
biens de consommation; Michel Gagnon et Mme Lise Mathieu, Direction
générale des opérations régionales; M. Jacques
St-Pierre, Service de gestion des programmes; M. Georges Archam-bault,
directeur général de la technologie; M. Maurice Turgeon, qui est
sous-ministre adjoint à l'administration; M. Michel Gauthier, qui est
directeur général des ressources financières, de
l'informatique et des communications; Mme Nicole Nolin, directrice des
ressources financières à la Société de
développement industriel du Québec; également M. Jocelyn
Girard, qui est le responsable et le vice-président aux finances, et M.
Yvon Marcil, qui est le vice-président exécutif de la
Société. Et, pour le Fonds de développement technologique,
MM. Hamel et Lasal-le.
M. le Président, nous sommes ici pour approuver les engagements
financiers. On a 17 mois d'engagements financiers. Alors, j'espère avoir
la collaboration de l'Opposition pour que nous puissions passer à
travers tous ces engagements, et nous avons l'intention de répondre
à toutes les questions dans la plus grande transparence possible.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Merci. Avant de céder la parole à M. le député
de Labelle, est-ce qu'il y aura un ordre pour procéder? Est-ce qu'on
pourra m'indiquer, à la fin de votre intervention, s'il y a un ordre, si
on les prend août, septembre et à la suite ou est-ce qu'il y a une
préférence?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Vous
me direz ça à ce moment-là.
M. Léonard: M. le Président, je pense qu'il y a eu
des discussions entre nos recherchistes et les gens du cabinet du ministre,
à l'effet qu'on procéderait, d'abord, par les engagements du
Fonds de développement technologique, ensuite ceux de la SDI et,
finalement, ceux du ministère de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
bien. alors, si vous voulez faire vos remarques préliminaires et on
procédera par la suite.
M. Léonard: Des remarques préliminaires?
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): II y
aura aussi M. le député de Saint-Roch.
M. Léonard: M. le député de Labelle.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
C'est parce que j'ai fait un lapsus.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Je
disais M. le député de Saint-Roch: c'est M. le
député de St-Roch, de Drummond!
M. Jacques Léonard
M. Léonard: Alors, M. le Président, on est en
commission pour examiner les engagements financiers. Avant de débuter,
je voudrais, d'abord, souhaiter une bonne, une excellente année, puisque
c'est l'occasion de le faire, à tous les membres de cette commission et
à vous, M. le Président, qui revenez ici après une absence
prolongée et pour cause. Alors, nous vous souhaitons une excellente
santé, à vous particulièrement.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Je
ne manque plus de coeur, maintenant, je vous le dis! (16 heures)
M. Léonard: Bon! Alors, ce coin-là a l'air
réparé. Vous en aviez avant, mais ce n'est pas ça, le
problème.
Alors, je voudrais aussi saluer les fonctionnaires qui sont ici, les
assurer de notre collaboration et de notre coopération dans
l'étude de ces engagements financiers. Remarquez que nous avons
déjà manifesté notre collaboration parce que nous avions
accepté de siéger ce soir, de 20 heures à 22 heures, parce
que le ministre disait qu'il était en Conseil des ministres ce matin;
donc nous avions accepté de siéger le soir plutôt que de
siéger le matin. Mais, comme son Conseil des ministres a changé,
nous avions demandé qu'on revienne ce matin pour examiner les
engagements financiers, mais ça a l'air que là ce n'était
plus possible. Je voudrais simplement rappeler au ministre que nous avons
été très larges dans le sens de la collaboration
là-dessus et que c'est une tradition, à l'Assemblée
nationale, de ne pas siéger pour permettre aux parlementaires de vaquer
à d'autres occupations le mercredi soir; dorénavant, compte tenu
qu'on n'est pas revenus à l'horaire initial, je m'en tiendrai à
l'horaire habituel des commissions parlementaires et des sessions de
l'Assemblée nationale.
M. le Président, je voudrais dire une chose, puisque nous
commençons par les engagements du Fonds de développement
technologique. J'emploie les mots «les engagements», mais c'est
impropre parce qu'il n'y a aucun engagement au Fonds de développement
technologique, cet après-midi, couvrant la période du mois
d'août 1991 au 31 décembre 1992, aucun engagement. On peut faire
le tour. D'ailleurs, dans l'ordre du jour des travaux de cette commission,
Fonds de développement technologique, aucun engagement.
Je pense qu'il faudrait rappeler un certain nombre de choses sur cette
question. D'abord, qu'il s'agissait d'une priorité gouvernementale, en
1988, où on a publié un certain volume, un document que j'ai ici,
qu'on a rendu public à grand fracas de publicité, et qui mettait
l'emphase sur l'importance du développement technologique, surtout
qu'à ce moment on était en pleines négociations de
l'Accord de libre-échange avec les Américains. On disait: II y a
deux éléments majeurs sur lesquels il faut tabler pour pouvoir
concurrencer sur le continent nord-américain, qui est notre avenir,
finalement, c'est le développement technologique, la
recherche-développement et la formation de la main-d'oeuvre.
Aujourd'hui, nous ne parlerons pas de la formation de la main-d'oeuvre. Il y a
une autre commission parlementaire, il y a d'autres négociations qui
achoppent comme on l'a vu ces jours-ci avec Ottawa, c'est dans les journaux,
mais on va parler de développement technologique, même s'il n'y a
aucun engagement là-dessus. C'est ça, le drame.
M. le Président, il y avait des déclarations fracassantes
là-dessus - je pourrais les lire - où on disait: Les nouvelles
mesures proposées, financées par la constitution d'un fonds de
développement technologique québécois de 300 000 000 $ sur
5 ans, de 1988 à 1992; la réussite de ce plan permettra au
Québec d'atteindre, en 1992, 2 % du PIB en dépenses de R-D.
Alors, c'est ça qu'on voulait faire et les 300 000 000 $ avaient
été inclus dans le discours sur le budget de 1989. Encore
là, tous les journaux en ont parlé. On en a parlé. On l'a
annoncé à peu près trois, quatre fois, ce Fonds de
développement technologique - on n'a pas arrêté - au moins
trois fois.
Puis, la semaine dernière, le ministre des Finances, avec le
président du Conseil du trésor et le ministre du Revenu, a rendu
public un document: «Vivre selon nos moyens», où on faisait
un constat. C'est qu'en 1990 les dépenses de
recherche-développement représentaient, au Québec,
à peine 1,5 % du PIB comparativement à des taux de l'ordre de 2,5
% à 3 % dans les pays industrialisés. En 1991 et en 1992,
ça ne s'est pas amélioré. Peut-être qu'en 1992 ce
sera 1,53 %. On n'est même pas passé à 1,6 %; on est
encore à 1,5 %. En gros, c'est ça, le constat. C'est un
constat d'échec présentement qui est concrétisé
aujourd'hui par le fait qu'il n'y a aucun engagement qu'on doit vérifier
maintenant.
Et je sais qu'on va nous ramener en disant: Oui, c'est
tranféré dans des ministères, tout ce qu'on veut. La
réalité, cependant, ce n'est pas ça, parce que,
après 5 ans, dans les prévisions du ministère, ce que nous
trouvons dans les chiffres - il y en a qui sont sortis au début de
décembre - le gouvernement avait dépensé, au mois de
décembre 1992, donc fin 1992, 63 000 000 $ sur les 350 000 000 $
annoncés. Les 300 000 000 $ initiaux ont été
annoncés. On a rajouté aussi 50 000 000 $ en cours de route et
puis, après ça, à tout bout de champ, on annonce qu'il y a
10 000 000 $ qui vont être affectés à telle fin, aux PME,
c'est rendu maintenant à 30 000 000 $, après ça 50 000 000
$ dans le programme SYNERGIE, mais globalement les sommes ne sont pas
dépensées, ne sont pas versées. On dit simplement dans les
tableaux qu'ils sont transférés aux ministères: Montants
transférés à ce jour. Le ministre m'a déjà
dit que ça voulait dire versés. Ce n'est pas tout à fait
le même mot; on peut peut-être lui donner le bénéfice
du doute en espérant qu'il ne joue pas sur les mots, mais il nous a dit
que c'était synonyme: transférés et versés aux
entreprises. 63 000 000 $; dans le tableau du mois de décembre qu'il a
rendu public, les subventions du Fonds de développement technologique,
184 000 000 $, il y en a seulement 63 000 000 $ de versés, mais 184 000
000 $ versés en subventions ou accordés en subventions non encore
versées intégralement. En fait, la différence reste 166
000 000 $ non encore accordés au moment où nous nous parlons, fin
1992. Donc, il y a des problèmes considérables à attribuer
ces sommes parce qu'il n'y a peut-être pas de projets, parce qu'on est
mal organisé, parce que, finalement, je pense que ça ne va pas,
qu'on est incapable de rencontrer des engagements qu'on a lancés
à grand fracas il y a cinq ans.
Le 1,5 % en recherche-développement, encore là, c'est un
chiffre qui est minimal, parce que l'on considère que, dans le domaine
de la recherche, ça coûte au minimum, simplement pour faire
l'administration, 0,75 %, en gros. Les chercheurs estiment que c'est ça
et ce qu'il reste, c'est la différence. Alors, quand des pays comme les
États-Unis ou le Japon mettent 3 %, ils mettent 3 % dont 0,75 % pour
faire l'administration. En fait, ils mettent net dans la recherche, 2,25 %,
mais, nous, nous mettons seulement la différence entre 1,5 % et 0,75 %,
donc 0,75 %, même pas 1 % du PIB qui va aux chercheurs, parce que
ça coûte cher d'administration, tous ces fonds-là. On va
poser des questions éventuellement sur cette affaire. C'est un constat
d'échec qu'il faut faire là-dessus.
Au mois de juin, on a discuté d'un autre dossier, Innovatech.
Nous avons posé la question à l'époque au gouvernement,
évidemment, au président du Conseil du trésor, à
l'effet de savoir pourquoi, tout à coup, on créait une autre
structure pour faire de la recherche, pour financer la
recherche-développement, pour la subventionner. C'est ça qu'on a
décidé de faire au gouvernement: une structure pour 350 000 000
$, puis une autre structure pour 300 000 000 $, région de
Montréal. Est-ce qu'on peut conclure que le gouvernement a
décidé de procéder de cette façon parce que la
structure qu'il avait mise en place à ce moment-ci était
inefficace, incapable d'agir, incapable de dépenser les crédits
qu'on devait dépenser, qu'on devait attribuer à la
recherche-développement? Puis, là, encore une fois, s'il y a un
domaine où on devrait en mettre des crédits, c'est bien
celui-là, c'est bien ce domaine-là de la
recherche-développement.
Alors, Innovatech a pris un autre chemin: 300 000 000 $. On a
souligné aussi le caractère discrétionnaire du processus
décisionnel qu'il y a dans Innovatech, au mois de juin, oui. À ce
jour, en tout cas, ce que nous avons pu savoir, il y a 1 000 000 $
d'annoncé, promis - j'imagine qu'il n'est pas encore
dépensé - dans Innovatech. Donc, depuis le mois de juin, 300 000
000 $ annoncés au mois de mai, dans le discours du budget et un peu
antérieurement. Là, il y a 1 000 000 $. Ça va bien
là aussi! Remarquez que ce nouveau fonds-là est un peu plus jeune
que l'autre, mais, s'il va au même rythme que l'autre, ça ne sera
pas drôle.
Alors, il y a des problèmes considérables en
recherche-développement et la structure gouvernementale mise en place a
été inefficace. J'ai eu l'occasion de critiquer même le
premier ministre là-dessus dans une réplique à un discours
du budget. Je rappellerai qu'en toute équité pour ses
collègues, au moment où il en avait la responsabilité, il
aurait dû inscrire son nom dans la liste du prochain remaniement
ministériel. Je pense qu'il faudrait se poser cette question au sujet de
l'actuel ministre aussi; lui, il est responsable, parce que, paraît-il,
la responsabilité, c'est référé. (16 h 10)
M. le Président, on pourrait sortir une foule de citations
démontrant l'importance de la recherche-développement, surtout
dans le nouveau contexte économique. Tout le monde est bien conscient de
la concurrence continentale nord-américaine, avec le Mexique maintenant.
Je pense qu'on n'en est plus, là, à faire ce constat-là.
Le problème, c'est qu'on n'agit pas. On n'agit pas. C'en est un
scandale. Les effets de ça vont se faire sentir à terme de
façon considérable, dramatique. On a dilué le Fonds, en
quelque sorte. On a parlé de 350 000 000 $; 300 000 000 $ et,
après ça, on a ajouté 50 000 000 $ pour les projets en
environnement. Mais, en cours de route, comme on n'arrivait pas à
dépenser, on a aussi créé d'autres sections, des projets
recherche-
développement pour la PME. On a ajouté des fonds
là-dedans; on est maintenant à 35 000 000 $.
C'est vraiment le constat que, les projets mobilisateurs qu'on visait au
début, il n'y en avait pas assez pour vraiment développer, pour
faire cette recherche. Et, de la même façon aussi, par le
programme SYNERGIE qui a été créé avec les
universités pour favoriser la synergie université-entreprise - ce
en quoi je crois, effectivement - on a rajouté des fonds, mais il y a
huit projets. Je pense qu'il y a un problème de conception quant
à la recherche-développement à la base et je pense que les
projets ne rentrent pas parce que tout le monde est mêlé.
Ça a l'air d'un être de raison, ça, d'un être tout
à fait théorique. Des projets mobilisateurs, il y en a 12 et puis
on a mis là-dedans des subventions annoncées ou des
crédits Québec, en tout 89 600 000 $, et des priorités
gouvernementales; on a mis tout ça dans le même paquet. En tout
cas, dans les statistiques de décembre 1992 qu'on a rendues publiques,
tout ça est regroupé. Mais on avait annoncé
antérieurement 75 900 000 $ dans les projets mobilisateurs et 101 300
000 $ dans les priorités gouvernementales. Tout se passe comme si on ne
savait pas comment attaquer la question, comment susciter des projets.
J'étais hier dans une grande entreprise internationale qui a des
centaines, des milliers et des milliers d'employés et puis on m'a
parlé, évidemment, des difficultés de l'entreprise. Et, en
visitant, le directeur qui me faisait visiter m'a dit, en passant près
d'une des parties de la ligne de production: Ici on a amélioré
notre productivité de 100 % depuis 2 ans. Il y a un employé qui
est venu nous trouver et qui nous a donné une idée qui
améliorait l'efficacité de 100 %. En fait, il s'agissait de
soudures sur des tuyaux spéciaux et, au lieu d'en faire une seule
à la fois, on en faisait des deux côtés à la fois,
une idée très simple, mais ça c'est de la
recherche-développement, en quelque sorte, qui a doublé la
productivité. Ça, c'est de la recherche-déveiop-pement.
C'en est. J'ai posé la question: Est-ce qu'on a récompensé
l'employé en conséquence? Il a été bien
remercié, oui, mais je pensais, justement, en écoutant tout cela
- et il y a beaucoup d'autres exemples de cette nature - aux crédits
qu'il y a dans le Fonds de développement technologique
inutilisés, alors que, par exemple, dans le projet SYNERGIE,
l'accès au programme est conditionné par un montant minimum de 1
000 000 $.
Bon, ça veut dire que c'est juste des grosses, grosses affaires
qu'on veut financer. Et je me suis posé la question si c'est vraiment
ça qui relancerait l'économie. Est-ce qu'on doit toujours s'en
tenir à ça? Est-ce que ce n'est pas un des problèmes du
Fonds de développement technologique? Au début, quand on est
parti, les projets mobilisateurs, c'étaient des grosses affaires. On en
a 12 là qui sont en liste. Les priorités gouvernementales, il y
en a 7. Même le nombre a diminué depuis le tableau
précédent. Il y en avait 11 en projets mobilisateurs, puis 9 en
priorités gouvernementales. Ici, maintenant, en priorités
gouvernementales, on est rendu à 7.
On aurait des questions à poser au ministre là-dessus.
Alors, M. le Président, je pense qu'il y a des problèmes majeurs,
une conception de la recherche-développement qui est à
rediscuter, à revoir. Et, quand on regarde les problèmes de
l'économie, par exemple, qu'est-ce qui est fait pour les jeunes? Comment
les intéresser? Et ça, ça concerne aussi les
universités et les jeunes qui sont en maîtrise et doctorat.
Ça, ça les concerne beaucoup. Comment les rejoint-on? Seulement
par des gros, gros projets ou bien parfois par des projets de recherche bien
intégrés avec leurs recherches personnelles? Il y a des questions
à se poser.
Comment touche-t-on les régions? Là, je comprends que le
projet Innovatech, 300 000 000 $ pour la grande région de
Montréal, la région de recensement de Montréal, ça
reste là, mais, dans le reste des 350 000 000 $, il y a aussi des sommes
fort importantes qui vont là. Qu'est-ce qui reste pour les
régions? Est-ce que ça, c'est complètement
abandonné? Surtout à partir du moment où on met un
créneau minimum de 1 000 000 $, je peux juste vous dire qu'il n'en
pleuvra pas tous les jours de ces projets-là. Au fond, comment
finance-t-on des idées qui sont parfois très simples? Et je ne
veux pas minimiser parfois les projets de recherche qui impliquent des
recherches complexes. Ça existe, mais ce ne sont pas les seules
recherches qui existent. C'est juste ça que je veux dire. Il y a parfois
des idées simples qu'on doit aider et pousser à maturité
dans le développement, qui ne coûtent pas des fortunes, qui ne
demandent pas 1 000 000 $.
Et puis, il y a aussi des questions qui se posent. Il y avait, avant,
une agence québécoise de valorisation de la recherche. On l'a
sabrée. On l'a sabrée. Est-ce qu'on a bien fait? On avait
attiré l'attention du ministre sur les aspects discutables de sa
décision. Aujourd'hui, on apprend que la Caisse de dépôt et
placement est en train de s'enligner dans à peu près les
mêmes activités, qu'on appelle du capital de risque et des choses
comme ça. J'aimerais savoir, moi, si le gouvernement, au fond, tire dans
la même direction.
M. le Président, je voulais faire ces notes parce que je trouve
que c'est considérable, que c'est un élément de nouvelle -
je le dis comme je le pense - qu'il n'y ait aucun engagement à
présenter à cette commission en ce qui concerne le Fonds de
développement technologique. Aucun engagement sur 17 mois! C'est
irresponsable, M. le Président, qu'on en arrive à des situations
comme celle-là. Le ministre a parlé de transparence. J'ai
hâte qu'il nous mette ça sur la table,
là où il en est rendu. 63 000 000 $ sur 350 000 000 $,
après pratiquement 5 ans maintenant. C'est là où on en
est.
Alors, voilà ce que j'avais à dire, mais j'aurai aussi
autre chose par la suite, M. le Président. Alors, je peux me
réserver le droit de revenir parce qu'il y a des questions qui se posent
dans ce dossier-là.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Est-ce que vous voulez revenir sur ce même dossier...
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
...sur les engagements du Fonds de développement technologique?
M. Léonard: Oui. C'est parce qu'il y a zéro dans
chaque mois.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Oui.
M. Léonard: Mais on peut toujours revenir, le
règlement nous le permet. D'ailleurs, j'ai vérifié et nous
pouvons revenir sur des dossiers...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Oui,
oui.
M. Léonard: ...et des engagements qui ont
déjà été examinés pour avoir des
renseignements additionnels. Je reviendrai là-dessus.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Bien. Alors, M. le député de Drummond, vous aviez des
remarques préliminaires.
M. St-Roch: Mais je pense qu'il serait peut-être
préférable, M. le Président, de laisser M. le ministre
réagir.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Pas
de problème. Alors, M. le ministre.
M. Gérald Tremblay
M. Tremblay (Outremont): Je remercie beaucoup le
député de Drummond. Je pense que c'est une excellente suggestion.
On dit que la pédagogie, c'est l'art de répéter. Alors,
c'est évident que, du mois d'août 1991 au mois de novembre 1992,
on ne retrouve pas des engagements du Fonds de développement
technologique. Il n'y en a jamais eu pendant ces mois et il n'y en aura jamais.
Alors, on peut revenir à toutes les commissions pour discuter des
engagements financiers et faire la démonstration, mais il n'y aura
jamais, dans les crédits au niveau du Fonds de développement
technologique, des engagements financiers. Alors, une suggestion que je
pourrais faire: si l'Opposition était d'accord, on pourrait retirer,
à l'avenir, les engagements financiers du Fonds de développement
technologique, parce que ça va toujours être des feuilles
blanches. Le Fonds de développement technologique verse aux
ministères responsables des projets les sommes qui, par la suite, sont
déboursées sur réception des factures. (16 h 20)
Alors, le Fonds de développement technologique, ça a
été créé pour créer une nouvelle culture de
la recherche et développement au Québec. C'était pour des
projets mobilisateurs; c'était pour mobiliser les intervenants et les
sensibiliser à l'importance de faire de la recherche et
développement, pas uniquement dans un milieu universitaire ou dans des
maisons d'enseignement ou dans des centres spécialisés, mais au
niveau de partenaires du secteur privé, et également pour que des
partenaires du secteur privé s'associent ensemble pour faire, justement,
cette recherche et développement. Donc, c'est vrai que ça prend
un certain temps pour changer la culture des entreprises, la culture des
partenaires pour favoriser de la recherhce et du développement.
Alors, quand on parle du Fonds de développement technologique,
les données financières démontrent que les montants qui
ont été transférés, incluant le début de
l'année 1993, totalisent 67 964 000 $. Donc, ce sont des sommes
financières transférées par le Fonds de
développement technologique aux différents ministères
à vocation économique et les crédits disponibles pour de
nouveaux projets totalisent un peu plus de 60 000 000 $. Donc, la conclusion
à laquelle nous en sommes arrivés au niveau gouvernemental, c'est
que le Fonds de développement technologique répond à un
besoin important des entreprises qui ont répondu de façon
excessivement positive à ce mode de financement.
Lorsque le député de Labelle dit qu'on n'est pas rendus
encore à 2 % d'investissements en recherche et développement par
rapport au produit intérieur brut, je suis d'accord et je suis aussi
déçu, sinon plus déçu que lui parce qu'une
société qui se dit porteuse d'avenir, c'est une
société qui doit investir des sommes additionnelles en recherche
et développement. Je comprends le rôle de l'Opposition. Le
rôle de l'Opposition, c'est de dire que rien ne se fait et de critiquer
le fait qu'il n'y a pas assez de recherche et développement au
Québec. Alors, j'aimerais dire au député de Labelle ceci:
Les crédits d'impôt versés aux entreprises, en appui
à leurs travaux de recherche et développement, qu'ils soient
réalisés à l'interne ou à l'externe, connaissent
une progression remarquable de 1987 à 1990, passant de 68 200 000 $
à 148 300 000 $. D'ailleurs, c'est une question que la
députée de Chicoutimi nous demandait régulièrement:
Est-ce qu'il y a une amélioration? Eh bien, en 1987, il y avait 1080
entreprises qui ont bénéficié de
crédits d'impôt pour des montants totalisant 68 200 000 $.
Aujourd'hui, en 1990, c'est 1459 entreprises qui bénéficient de
crédits d'impôt totalisant 148 300 000 $ et la valeur totale des
projets correspondant à ces crédits d'impôt dépasse
1 000 000 000 $ en 1990. Donc, ce n'est plus uniquement des grandes
entreprises, parce qu'on disait souvent que c'étaient uniquement des
grandes entreprises, mais là on s'aperçoit que de plus en plus de
petites et moyennes entreprises bénéficient de crédits
d'impôt.
Autre élément important, c'est que le financement
industriel des dépenses en recherche et développement en sciences
naturelles et génie au Québec, des secteurs identifiés
comme prometteurs au niveau des grappes industrielles, est passé de 46,1
% en 1979 à 55,7 % en 1990, un sommet jamais atteint. Il en va de
même au niveau du ratio des dépenses industrielles en recherche et
développement par rapport au produit intérieur brut, qui atteint
maintenant 1,53 % en 1990, comparativement à 1,43 % en 1987. On n'est
pas rendus à 2 %, on avance lentement, sûrement.
Soulignons également que les dépenses en recherche et
développement industrielle effectuées dans la région
métropolitaine de Montréal, parce qu'il faut se comparer,
s'élèvent maintenant à 90 % des dépenses du Grand
Toronto, soit encore ici un sommet jamais réalisé.
Également, quand on regarde les nouveaux visas en recherche
précompétitive accordés depuis l'instauration des
nouvelles mesures dans le discours du budget de 1988-1989, on s'aperçoit
qu'ils totalisent 82 700 000 $; présentement, nous avons 31 demandes
additionnelles pour des montants totalisant 157 500 000 $. Donc, c'est vrai que
nous ne sommes pas rendus à 2 %, mais je dois dire qu'il y a une
amélioration marquée et c'est tout à l'avantage des
entreprises.
Le député de Labelle dit: Fonds de développement
technologique, pourquoi créer Innovatech? Une demande de création
d'Innovatech pour un organisme plus flexible et géré par le
privé. On nous disait: Peut-être qu'à cause de certains
délais et de certaines procédures gouvernementales on aurait
intérêt à avoir un organisme favorisant l'innovation
technologique pour Innovatech. Le député de Labelle dit qu'il n'y
a pas eu de projet pour Innovatech. Alors, on a annoncé le Centre
canadien du génie logiciel en partenariat avec le gouvernement
fédéral: contribution du fédéral de 2 800 000 $;
contribution d'Innovatech, 1 000 000 $. On a annoncé un deuxième
projet, le projet FERIC, un centre de recherche dans le secteur des pâtes
et papiers: contribution du gouvernement provincial, 1 600 000 $; contribution
du gouvernement fédéral, 2 500 000 $.
Le nouveau président d'Innovatech, M. Bernard Coupai, c'est un
spécialiste du secteur des biotechnologies, quelqu'un qui travaillait en
partenariat avec le Fonds de solidarité des travailleurs du
Québec, qui s'associe maintenant avec un groupe d'hommes et de femmes
d'affaires, présidé par M. Lionel Hurtubise,
président-directeur général de la compagnie Ericsson. Je
dois informer le député de Labelle que nous avons
présentement, au niveau d'Innovatech, 75 demandes. Alors, quand on dit:
Est-ce qu'il y a réellement une demande pour de la
recherche-développement additionnelle? Ce dont on s'aperçoit,
c'est que tous les efforts qui ont été faits par le gouvernement
au cours des dernières années pour inculquer cette nouvelle
culture technologique commencent à rapporter des dividendes
importants.
Le député de Labelle faisait référence
à la conférence de presse qui a été donnée
avant l'ajournement de la dernière session en ce qui concerne les
nouvelles mesures d'aide aux PME, parce qu'on dit: Le Fonds de
développement technologique, oui, mais c'est juste des grandes
entreprises. Mais le député de Labelle oublie que nous avons un
Programme de soutien à l'emploi scientifique. D'ailleurs, il devrait le
savoir parce que ce programme a été créé en 1984.
Jusqu'à ce jour, un total de 2724 postes ont été
créés et l'aide accordée atteint 61 900 000 $. Pour
l'année 1991-1992, 234 postes ont été créés
et l'aide accordée totalise 5 500 000 $. Des 234 postes
créés, 136 l'étaient hors de la région du Grand
Montréal métropolitain. Donc, ce dont on s'aperçoit, c'est
que ce programme répond aux besoins réels des régions et
contribue de façon importante au développement technologique et
à cette nouvelle culture technologique. Le programme PSES, avec la
nouvelle mesure annoncée au mois de décembre, 10 000 000 $
additionnels, porte les sommes disponibles à 14 000 000 $ pour
l'année 1992-1993. C'est 700 nouveaux emplois qui seront
créés chez des jeunes diplômés dans toutes les
régions du Québec. (16 h 30)
Parce que nous étions également, comme gouvernement,
convaincus de l'importance d'aider davantage les petites et moyennes
entreprises dans la région, on a mis de l'avant le programme
recherche-développement PME. Le député de Labelle dit que
nous avons récemment alloué de nouvelles ressources
financières pour ce programme. La réponse, c'est oui et le
montant, c'est 15 000 000 $. Pourquoi? C'est parce que, depuis que ce programme
a été mis en oeuvre, 13 projets ont été
acceptés. Le coût global des projets en cause atteint 17 500 000
$, tandis que les subventions accordées atteignent 3 900 000 $. Le
député de Labelle dit: Oui, mais 3 900 000 $, vous avez
déjà une enveloppe de 20 000 000 $. Ce que le
député de Labelle ne sait pas ou ne dit pas, c'est que nous
considérons, au niveau gouvernemental, que les demandes que nous avons
et les lettres d'intention des entreprises face à ce programme
justifient une augmentation importante pour qu'on envoie un message très
clair aux PME du Québec qu'on peut faire des projets de recherche et de
développement qui ne
sont pas nécessairement des grands projets inclus dans le Fonds
de développement technologique.
La preuve, et c'est fondamental, les résultats sont là, M.
le député de Labelle: en 1989, 66 % des PME
québécoises n'avaient pas intégré une technologie
d'information dans leur entreprise. Aujourd'hui, après trois
années d'efforts, à cause du programme PSES, à cause des
programmes de recherche et de développement, ce pourcentage est rendu
à 48 %, un pas de géant de nos PME québécoises, et
les entreprises qui ont maintenant deux et trois technologies de l'information
ont doublé et triplé. C'est la raison pour laquelle on
s'aperçoit qu'il y a une meilleure complicité maintenant entre
les grandes et les petites entreprises.
Le député de Labelle a fait allusion au projet SYNERGIE.
Pourquoi, dans le projet SYNERGIE, on a injecté 10 000 000 $
additionnels? Pour répondre - et la députée de Chicou-timi
devrait être sensible à ça - aux attentes légitimes
des universités, des collèges, des maisons d'enseignement qui
nous disaient: L'initiative pourrait peut-être venir du secteur de
l'enseignement en partenariat avec le secteur privé. Nous avons
annoncé des projets importants totalisant 14 000 000 $ et des
investissements de 27 000 000 $ qui regroupent, entre autres, des entreprises
québécoises et des maisons d'enseignement.
En ce qui concerne l'autre remarque du député de Labelle,
il disait: Dans les projets mobilisateurs, le chiffre a diminué. Il y en
avait 11, maintenant c'est rendu à 9. Il a raison. Nous avons
été tellement performants pour les entreprises qu'on n'a pas
attendu la mise en oeuvre d'Innovatech. On a financé le centre
d'excellence que j'ai mentionné tout à l'heure, FERIC, et, dans
ce sens-là, ce qu'on a voulu faire, c'est immédiatement rendre
les fonds disponibles, même si Innovatech n'était pas encore
opérationnelle. Maintenant, ces deux projets sont rendus au niveau
d'Innovatech.
En ce qui concerne les mesures fiscales, le député de
Labelle joue très bien son rôle d'Opposition. Je l'accepte. La
députée de Chicoutimi me dirait: On veut vous aider, M. le
ministre. On va vous rendre plus performant en vous critiquant et en vous
disant que ce n'est pas assez. Quelle est la perception des entreprises?
Ça, c'est important. Je vais écouter les entreprises, parce que
ce sont les besoins réels, et elles ne sont pas dans l'Opposition. Les
PME jugent utile et très utile, à 94 %, la fiscalité mise
de l'avant par le gouvernement, un degré d'appréciation qui
dépasse celui exprimé par les subventions.
Alors, M. le Président, même le Fonds de
développement technologique aide dans les régions. Le
député de Labelle devrait le savoir, on lui a remis toute
l'information. Quand il dit que le Fonds de développement technologique,
c'est juste pour des grands projets mobilisateurs à Montréal ou
à Québec, il devrait se rappeler que le projet METRO PLUS, du
cégep de La Po-catière et Bombardier, contribue au
développement économique de cette région. Le projet
Interface, dans la région de Hull, contribue également au
développement technologique de cette région.
En terminant, M. le Président, on a fait allusion à la
Caisse de dépôt et placement du Québec qui prend
l'initiative, à même l'argent des déposants, avec sa double
mission de maximiser le rendement pour les déposants, tout en
contribuant au développement économique et technologique du
Québec de façon complémentaire. C'est ça, il me
semble, que le député de Labelle devrait comprendre, c'est que
toutes les mesures mises de l'avant par le gouvernement font partie d'une
vision globale du développement technologique. C'est une politique
intégrée et d'autres intervenants viennent maintenant de
façon complémentaire contribuer au développement
technologique du Québec. Nous avons aujourd'hui la Caisse de
dépôt et placement du Québec, et demain et
après-demain il y en aura d'autres, et tout ça pour atteindre non
pas 2 %, parce que, pour nous, c'est dépassé. Nous, on veut que
les entreprises investissent toutes ou la très grande majorité de
leurs ressources financières dans le développement technologique
du Québec.
Alors, M. le Président, je ferai encore la suggestion que nous
sommes ici pour étudier les engagements financiers. Alors, est-ce qu'il
serait possible, après les remarques du député de Drummond
qui m'a gentiment donné la parole, qu'on puisse au moins commencer,
parce qu'on a des engagements financiers du mois d'août 1991 au mois de
novembre 1992? Et, si jamais on veut continuer à discuter de
façon générale, j'en conviens, il n'y a pas de
problème, j'apprécie ça, si l'Opposition a des suggestions
constructives à nous faire. Mais est-ce qu'on pourrait au moins convenir
que, lorsque nous allons terminer demain à 13 heures, tous les
engagements financiers seront approuvés?
M. Léonard: On verra.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): J'ai
M. le député de Drummond et Mme la députée de
Chicoutimi, par la suite.
M. Léonard: Je reviendrai.
M. Jean-Guy St-Roch
M. St-Roch: Oui, très brièvement, M. le
Président, dans les remarques générales, je ne reviendrai
pas sur le Fonds de développement technologique. Mais, à
écouter M. le ministre de l'Industrie et du Commerce, je suis
drôlement inquiet lorsque je consulte tous les autres documents qui sont
à la disposition du public. Je
me demande pourquoi on a près de 13 % de chômage au
Québec. Je m'inquiète de la fermeture des usines dans les
régions. Je m'inquiète, lorsque je m'en vais sur le terrain, moi,
puisque j'ai un milieu qui est propice à la petite et moyenne
entreprise, de parler à ces gens-là et de me faire dire, bien,
qu'au niveau du fonds de recherche et de développement la paperasse est
tellement lourde, finalement, que c'est moins accessible pour eux et que c'est
toujours des déboursés énormes qui sont requis.
Mais j'aurai l'occasion de revenir, aux crédits, sur le Fonds de
développement technologique, parce que - je vous l'ai, d'ailleurs,
souligné à quelques reprises en décembre - avec ma
nombreuse équipe de recherche et surtout avec la gentillesse du leader
du gouvernement de reporter au mois de mars l'aide que j'aurais pu avoir avec
le projet de loi 73, on sera mieux équipés pour revenir plus en
détail sur les besoins de la petite et de la moyenne entreprise. Et
j'aurai peut-être l'occasion, dès le 2 février, à
une autre commission parlementaire, de regarder ce à quoi fait face,
finalement, le monde industriel. Il y a peut-être beaucoup de choses, M.
le ministre, auxquelles on pourrait peut-être s'attacher, en plus de
mettre des agents, simplifier la procédure gouvernementale pour faire en
sorte que, lorsque j'ai chez moi des petites entreprises avec une, deux ou
trois personnes, qu'on a à gérer la boîte, qu'on a à
l'actualiser, qu'on a à jouer sur les ressources humaines, qu'on a
à jouer sur la qualité totale, quand on passe
énormément de temps aussi à remplir de la paperasse, bien,
on ne peut pas tout faire ça dans la petite et moyenne entreprise qui
est le coeur vital du Québec.
Ceci étant dit, M. le Président, dans les remarques un peu
plus globales, moi, comme je l'ai toujours fait, j'approche cette commission
parlementaire avec la même objectivité. J'ai des questions
à poser sur beaucoup des engagements, on le fera avec plaisir. Mais,
d'une façon plus globale, je ne sais pas si le moment est propice, mais
à la convenance de M. le ministre, au niveau de la Société
de développement industriel du Québec, je pense qu'il est du
devoir aussi des commissions parlementaires de regarder ça engagement
par engagement. Mais il ne faut pas oublier aussi qu'on fait les crédits
une fois par année et le rôle de la commission parlementaire,
c'est de regarder aussi les crédits d'une façon globale. Alors,
je m'attacherai au début tout principalement à la
Société de développement industriel du Québec pour
voir, au niveau des crédits qui ont été alloués et
au niveau des investissements qu'elle a faits, quelle va être la
performance et quels vont être les effets aussi sur les besoins
financiers pour 1993-1994. (16 h 40)
Entre autres, lorsque je regarde la radiation de créances et de
mauvaises dettes - ça fait partie des comptes publics - on retrouvait 4
790 000 $ en 1991 de mauvaises créances; en 1992, on était rendu
à 17 531 000 $. Lorsque je regarde les prévisions, ce dont on a
entendu vaguement parler aux mois de décembre et janvier, ça
m'apparaît une situation qui va être drôlement
inquiétante parce que ça va requérir des fonds pour
combler ces manques à gagner là qui auront à venir du
fonds consolidé ou d'ailleurs dans les ministères, ce qui veut
dire moins d'argent, finalement, en bout de piste, pour réellement aider
à faire du développement lorsqu'on paie nos dettes. Et, aussi,
ça demandera probablement beaucoup de temps à l'équipe de
direction de la SDI pour être capable de planifier et de gérer. Si
on le perd à gérer le passé, c'est difficile d'avoir le
même temps pour gérer le futur. Au début des engagements,
lorsqu'on sera rendus à la SDI, moi, c'est les questions que j'aurai
à poser. Après ça, je serai prêt à passer
article par article chacun des engagements. Je vous remercie, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Merci. Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Jeanne L. Blackburn
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. L'histoire du Fonds
de développement technologique: on pourrait écrire un roman sur
ce Fonds qui, d'abord, a été annoncé en grande pompe en
juin 1988 - ça va faire, si je ne m'abuse, cinq ans - et qui, ensuite, a
été réannoncé au mois d'octobre 1988 et a
été budgété en 1989. Mais, en attendant, on disait:
On crée le comité et on reçoit les projets. Mais
vérifier les engagements financiers, c'est tenter de faire la
lumière sur les engagements ou le manque d'engagements, sur
l'efficacité ou non de certains programmes. Sur le Fonds de
développement technologique, l'Opposition était en parfait
accord, heureuse de la décision du gouvernement; on est obligés
de s'interroger sur sa gestion et sa volonté de le dépenser.
Le ministre, il me fait toujours la même impression. Il semble
toujours confondre ce qu'il appelle, lui... Il parlait des entreprises dont il
disait qu'elles étaient d'accord à 94 % avec les crédits
fiscaux à la recherche. Être d'accord avec une politique et
être certain qu'elle est efficace, c'est une autre affaire, c'est une
autre paire de manches. Et ce qu'on est obligés de constater, c'est que,
pour une raison ou pour une autre, ce n'est pas efficace et ça ne
rejoint pas les objectifs que le gouvernement s'était donnés. Ce
n'est pas les objectifs du Parti québécois ou de l'Opposition ou
de la députée de Chicoutimi ou du porte-parole de Labelle.
Comment se fait-il qu'après le cinquième budget - on sera au
cinquième budget - il y ait si peu d'argent dépensé?
Comment se fait-il qu'il puisse se vanter et trouver ça bon d'avoir
consacré 14 000 000 $ de son budget aux PME, alors que
je voudrais savoir dans quelle proportion la main-d'oeuvre, les emplois
sont créés dans les PME par rapport à la très
grande entreprise actuellement?
Quand on parle de crédits fiscaux à la R-D, il dit, et je
suis heureuse de l'apprendre: De 1987 à 1990, on aurait gagné
quelque 400 entreprises qui auraient joint les rangs des heureux
bénéficiaires des crédits d'impôt à la R-D.
Je m'en réjouis, mais ça représente quel pourcentage
réel de crédits d'impôt offerts aux PME comparativement aux
crédits d'impôt offerts aux grandes entreprises qui, je le
rappelle, de toute façon, faisaient déjà de la recherche?
Parce que le problème, dans les crédits d'impôt, c'est
qu'on paie ceux qui en faisaient déjà. D'ailleurs, les
crédits d'impôt à la formation professionnelle en
entreprise ont eu exactement le même résultat. Ils paient les
entreprises qui faisaient déjà de la formation de la
main-d'oeuvre et là, en R-D, on fait la même chose.
Le ministre avait un problème avec l'analyse des projets qui
étaient présentés au Fonds de développement
technologique. Il y avait tellement de chinoiseries, tellement d'exigences,
tellement de taponnage, pour appeler les choses par leur nom, que ceux qui
travaillaient sur ces comités-là prétendaient que tout
était mis en oeuvre pour éviter de verser les sommes. Ce n'est
pas parce que le ministre n'avait pas de bonne volonté, mais parce que
celui qui allongeait les fonds, le Trésor, mettait tellement d'exigences
et de conditions que, somme toute, on ne dépensait pas l'argent. Ce qui
semble se vérifier, ce qui semble se vérifier. Si le ministre est
fier de son programme, il faut qu'il m'explique comment il a mal
planifié ses projections où il s'engageait à
dépenser 300 000 000 $ sur 5 ans, alors qu'on aura bientôt 5 ans
et qu'on aura dépensé réellement - il trouve ça
bon, là, lui -67 000 000 $. Moi, il faut qu'on m'explique ça.
M. Tremblay (Outremont): J'écoute.
Discussion générale sur le Fonds de
développement technologique
Mme Blackburn: Oui. J'aimerais que vous m'expliquiez comment vous
pouvez être fier d'avoir dépensé 67 000 000 $ alors
qu'à grands coups de publicité vous prétendiez en
dépenser 60 000 000 $ par année pendant 5 ans. Là, vous me
dites que vous êtes bon. Expliquez-nous ça. Non, mais c'est
ça.
Une voix: Ce n'est pas supposé être des questions
comme ça.
M. Jolivet: Ce n'est pas plus des réponses.
M. Tremblay (Outremont): Non, mais, M. le Président...
M. Jolivet: Non, mais les autres réponses.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Une
réponse avant de commenter. M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, il y a une
question idéologique qu'on semble toujours discuter lorsqu'on a les
engagements financiers et on ne s'entendra jamais sur cette question
idéologique. Le député de Drummond en a fait la preuve
tout à l'heure. Premièrement, le Fonds de développement
technologique, ça ne fait pas cinq ans. Il y a eu un sommet
technologique en octobre 1988. Bon. Alors, on peut commencer à dire que
ça fait cinq ans. Ça ne fait pas cinq ans.
Deuxièmement, comme gouvernement, on a choisi d'être un
partenaire avec les entreprises par des crédits fiscaux. Ça,
ça veut dire que l'initiative de la recherche et développement,
elle est encouragée par le gouvernement, mais elle doit venir du secteur
privé. L'avantage de la taxation, c'est que c'est universel. Pas
d'administration, pas de délais. Ça veut dire que l'entreprise
fait sa recherche, fait sa demande et a son crédit d'impôt. Et, si
pour une raison l'entreprise a un problème de liquidités, par le
biais de la Société de développement industriel du
Québec, on finance les crédits d'impôt.
En 1991-1992, on a financé 11 cas pour 8 800 000 $. En 1992-1993
- parce que c'est ça que la députée de Chicoutimi veut
savoir - est-ce que ça fonctionne? Est-ce qu'on change la culture?
J'aimerais ça, moi aussi, que demain matin tout le monde fasse de la
recherche et du développement. Mais ça, c'est un travail de
longue haleine parce qu'on fait appel à une nouvelle culture de la
formation, à une nouvelle culture de la recherche et
développement, à une nouvelle culture de la protection de
l'environnement, à une nouvelle culture de la qualité totale. On
ne peut pas changer le Québec du jour au lendemain pour concurrencer sur
la scène internationale, mais on avance. Les crédits
d'impôt, en 1992-1993, après 9 mois - il y en avait 11 en nombre
en 1991-1992 - on en a 27 pour 11 200 000 $. Les demandes à
l'étude présentement, encore 19 crédits d'impôt en
nombre, pour 5 800 000 $. la position du parti québécois, c'est
de dire: ça ne va pas assez vite. nous, on imposerait une taxe de 1 %
sur la masse salariale encore. on va mettre d'autres taxes et là on va
prendre cet argent-là, exactement ce que le député de
drummond ne veut pas. il dit: on va le prendre, nous autres, l'argent et, comme
gouvernement, nous sommes les meilleurs gestionnaires, et ça va nous
coûter 0,30 $ sur le dollar pour l'administrer. là, on va mettre
des normes parce que c'est public. ce qu'on reproche aux fonctionnaires du
fonds de développement technologique, c'est de bien gérer les
fonds
publics. C'est ça qu'on leur reproche. On aimerait mieux qu'ils
prennent l'argent... Parce que, quand on fait des erreurs - on en fait, on n'a
jamais prétendu qu'on était parfaits, on fait des erreurs - on
nous le reproche à tour de bras. On gère mal les fonds publics.
Si je me fie à ce que la députée de Chicoutimi dit
aujourd'hui, je devrais prendre, comme ministre responsable du Fonds de
développement technologique, les 350 000 000 $, pas faire d'analyse,
rien, et dire: Voilà, prenez 350 000 000 $, faites de la recherche et du
développement. Je pense qu'on est un gouvernement responsable et, dans
ce sens-là, on ne fera pas ça. C'est idéologique. On ne
s'entendra jamais. Nous faisons confiance aux entreprises. Nous créons
un environnement favorable.
La preuve, Price Waterhouse, une firme internationale, a fait une
étude et est arrivée à la conclusion que l'environnement
fiscal le plus intéressant au monde, en compétition avec
Singapour et l'Australie, c'est le Québec. Tout le monde reconnaît
notre environnement fiscal. Toutes les provinces canadiennes... Quand on parle
du secteur pharmaceutique, le projet de loi C-91, toutes les compagnies
pharmaceutiques sont en train de déménager leurs sièges
sociaux pour s'en venir au Québec, parce qu'on fait de la recherche et
du développement. La députée de Chicoutimi va me dire: Ah,
mais ça, c'est des grandes entreprises, ce n'est pas des petites
entreprises. Mais ça crée des emplois pour tous nos jeunes qui
ont développé des connaissances scientifiques. (16 h 50)
Alors, nous, ce qu'on dit, et je rejoins le député de
Drummond: Oui, peut-être que vous avez raison, peut-être que, dans
certains dossiers, il y a encore trop de procédures, peut-être
qu'il y a trop de délais. On peut améliorer. Ça, c'est
positif, on est d'accord avec ça. Mais on a un gros problème
idéologique: on ne veut pas imposer une taxe pour forcer les entreprises
à faire de la recherche alors que l'initiative, ce n'est pas celle du
gouvernement, c'est celle des entreprises.
On parle du montant qui est de 67 000 000 $, parce que c'était la
question: C'est quoi, le montant? Alors, je le dis. On a
transféré aux ministères concernés, en date
d'aujourd'hui, presque 68 000 000 $. Ça, ça veut dire qu'on
attend. On attend les factures des entreprises pour émettre des
chèques. Alors, ce n'est pas nous. Et, en ce qui concerne les montants
disponibles sur le total des 350 000 000 $ non alloués, on est
arrivés à la conclusion que c'est sensiblement 61 000 000 $.
C'est une réussite! C'est une réussite. Alors, si jamais
l'Opposition a des suggestions constructives et veut passer à
l'étude des crédits, moi, je suis prêt.
Mme Blackburn: M. le Président, entre intéressant
et efficace, le ministre n'a jamais fait la différence. Moi, je vais
trouver ça intéressant si vous me faites un cadeau, en
crédits d'impôt en R-D quand je la faisais déjà.
Est-ce que c'est efficace? C'est la question qu'il faut se poser. Mais
ça, c'est d'un autre ordre.
Au rythme où le ministre va, il a réussi à
augmenter la part du PIB en matière de R-D de 0,08 % en 7 ans, en 7 ans,
même pas 1 %. À ce rythme-là, il va réussir à
atteindre ses 2 % dans quelque chose comme 40 ans. Et encore, je dis lui; ce
n'est pas lui parce que, dans les documents qu'on obtient, c'est l'entreprise
qui a le plus augmenté sa part d'investissements en matière de
R-D. Ça n'a pas beaucoup à voir avec le gouvernement. S'il se
trouve bon, parce qu'il me dit qu'il va réussir à atteindre son
objectif dans 40 ans plutôt que dans 5 ans tel qu'il s'y était
engagé, bien, je dis bravo! Mais ça me surprendrait qu'il y en
ait beaucoup d'autres qui l'applaudissent.
M. Tremblay (Outremont): J'ai la réponse. Mme
Blackburn: Oui.
M. Tremblay (Outremont): Je vais vous la donner encore de
façon plus claire et j'espère que vous allez bien comprendre.
Mme Blackburn: Bien...
M. Tremblay (Outremont): Non? Oui, je pense que l'exemple est
bien choisi. Les sommes sont disponibles. L'initiative doit venir du secteur
privé. Quand on a été approchés, dans la
région du Saguenay, pour favoriser l'émergence d'un centre pour
le développement de l'aluminium, le gouvernement du Québec s'est
engagé, par le biais de la ministre responsable de l'Enseignement
supérieur et de la Science, pour 2 700 000 $ pour créer, dans la
région du Saguenay, un Centre québécois de
développement de l'aluminium. Nous nous sommes engagés. Est-ce
qu'on a reçu une demande du Centre québécois de
développement de l'aluminium pour débourser des fonds? Le Centre
est en train de se structurer pour répondre aux attentes de
l'entreprise. Alors, vous devriez faire vos représentations à
l'Université du Québec à Chicoutimi, aux partenaires qui
sont dans ce Centre-là et leur dire: S'il vous plaît, soyez plus
performants. Mais ce n'est pas à nous, comme gouvernement, à
aller forcer les entreprises. On peut créer un environnement favorable;
changer la culture, je suis d'accord avec vous, ça prend trop de temps.
Je suis d'accord avec vous. Je suis déçu, à 1,53 %. Et, si
nous n'améliorons pas la recherche et développement dans nos
entreprises, on risque d'avoir des problèmes de concurrence sur la
scène internationale. Alors, on s'entend. Alors, ce n'est pas de ma
faute si, à Chicoutimi, le Centre québécois de
développement de l'aluminium n'a pas encore fait une demande pour 2 700
000 $.
Mme Blackburn: M. le Président, si le ministre veut jouer
ce jeu-là de prendre un dossier particulier pour prétendre que la
région ne fait pas son travail, moi, je vais lui rappeler un peu
l'historique de ce dossier. Son chef, M. Bourassa, est venu à quatre
reprises dans la région pendant sa campagne électorale pour nous
promettre un institut de recherche sur la transformation de l'aluminium et ils
ont créé le laboratoire du magnésium ici, à
Sainte-Foy: 18 000 000 $, si je me rappelle, qui ont été pris
à même le Fonds de développement technologique. Et on s'est
fait dire après dans la région du Saguenay: Comme il y a un
laboratoire des métaux légers à Sainte-Foy, on n'en
reconstruira pas un autre au Saguenay. Résultat: ça a abouti, non
plus à un institut de recherche sur la transformation de l'aluminium; on
a fini par arracher le petit morceau, pas un gros morceau: ils ont ouvert deux
chaires sur les métaux à l'Université du Québec
à Chicoutimi et on est en train d'essayer, de peine et de misère,
de mettre sur pied quelque chose qui s'en rapproche de manière à
ce que ça ne glisse pas de la région.
Qui plus est, dans les créneaux de développement dans la
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, c'est l'aluminium qui était
identifié comme étant le créneau majeur. Les deux
dernières alumineries qui ont été construites l'ont
été, comme par hasard, en dehors de la région, mais on n'a
toujours pas l'institut, on ne l'aura jamais tel qu'il a été
promis. M. Bourassa nous disait: Ça va nous faire une soixantaine
d'emplois. C'était important, ce qu'il nous promettait. On a eu un
emploi et demi. Alors, qu'on trouve que ça ne va pas vite, je pense
qu'il ne faut pas dire n'importe quoi. Cependant, le message n'est pas
tombé dans l'oreille d'un sourd; certain que je vais aller voir
où se trouve le dossier, mais il ne peut pas aller plus vite vite que
les engagements du chef du gouvernement du Parti libéral qui n'est pas
allé très loin.
M. Tremblay (Outremont): Écoutez, je trouve que
l'initiative du milieu est excellente. Le premier ministre du Québec, M.
Bourassa, a répondu aux attentes légitimes des gens du milieu. La
seule chose que j'ai voulu dire, c'est que l'argent est disponible. Qu'ils
viennent le chercher. Alors, comment on fait ça ensemble? Je ne dis pas
que c'est uniquement votre responsabilité, mais, étant
donné que, Chicoutimi, vous connaissez ça cette
région-là, vous pourriez peut-être... Et, si, pour une
raison ou pour une autre, le député de Drummond dit que c'est
à cause de nous qu'il y a des procédures administratives qui ne
fonctionnent pas, parfait, on va l'améliorer. Tout ce que je dis, c'est
que les fonds sont disponibles et que le gouvernement a créé un
environnement favorable au niveau de la recherche et développement, et
c'est reconnu internationalement par tous les intervenants, sauf par
l'Opposition.
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le député de Labelle.
M. Léonard: J'écoute le ministre qui pratique ce
qu'il fait d'habitude, c'est qu'il prend un dossier dans le comté du
député qui lui pose une question et là il commence
à élaborer sur toutes sortes de choses et ça fait glisser
la discussion beaucoup. M. le Président, je voudrais juste rappeler une
chose: Dans le programme - parce qu'il en a parlé tout à l'heure
- de soutien à l'emploi stratégique, les crédits diminuent
d'année en année, au lieu d'augmenter: 9 700 000 $ en 1990-1991;
6 500 000 $ en 1991-1992; 4 000 000 $ en 1992-1993 et là, tout à
coup, ils découvrent que ça va très mal et ils mettent 10
000 000 $ avant Noël, comme on l'a vu, avec tambours et trompettes.
Autre chose, M. le Président, c'est que, finalement, le ministre,
quand il répond, ce n'est jamais de sa faute; c'est toujours la faute
des autres. Mais c'est lui le responsable du ministère, c'est pour
ça qu'on lui pose des questions, puis on doit lui en poser des
questions, puis on va lui en poser des questions, à part ça. Je
voudrais le ramener, quand il parle des mesures fiscales, juste au rapport du
Conseil de la science et de la technologie, à un portrait statistique
qui a paru il n'y a pas longtemps, pour juste lui en lire quelques phrases pour
le ramener sur le plancher des vaches, parce que, en réalité,
pour la recherche-développement, l'ensemble des dépenses faites
dans ces secteurs au Québec par toutes les entreprises, y compris le
gouvernement, c'est 1,53 % du PIB. C'est ça.
M. Tremblay (Outremont): Je l'ai dit tout à l'heure.
M. Léonard: Oui, je vous l'avais dit avant que vous le
disiez, d'ailleurs. Mais le problème, c'est que ça ne progresse
pas et c'est ça, le problème. Dans le rapport que je mentionne,
ce qui est dit: «L'efficacité des mesures fiscales n'est pas
prouvée». Et ça continue: «Leur impact demeure
difficile à évaluer, d'autant plus que l'on ne connaît pas
encore de manière précise le coût de chacune des mesures
existantes». Et cela veut dire: encore faudrait-il des rapports sur la
question. Je continue: «Dans une enquête effectuée en 1989
pour le Conseil de la science et de la technologie, l'auteur - qui est M. Roger
Blais, bien connu dans les milieux scientifiques au Québec, membre du
conseil d'Innovatech - s'interrogeait dans ses conclusions sur le peu d'effets
que semblent avoir les crédits d'impôt sur la grande entreprise,
tant au niveau de l'accélération ou de l'extension des programmes
de R-D que de l'adoption de programmes de R-D
plus risqués ou ambitieux». en d'autres termes, ça
n'a aucun effet. c'est ça que ça veut dire. il le dit, je dirais,
de façon universitaire. c'est comme ça qu'on écrit les
choses dans les universités quand on veut dire quelque chose de
très précis. ça ne sert à rien, c'est ça
qu'il vous dit. alors, là-dessus, on pourrait en avoir une bonne
discussion. prenons l'ensemble des mesures. il y a eu jusqu'à 1,45 %,
1,47 % du pib de dépensé en recherche-développement dans
les années quatre-vingt-cinq et là on est rendus à 1,53 %
avec tout ce qu'a mis le gouvernement. un constat d'échec, m. le
président, un constat d'échec. c'est tout simplement ça
que je veux dire. (17 heures)
M. le Président, je suis content de voir qu'il y a beaucoup de
demandes qui vont à Innovatech. Ça me rassure parce que, comme
c'est un dossier qui est jeune, alors, là, il y a encore de l'espoir,
parce qu'il n'y en a pas du côté du Fonds de développement
technologique. Là, ils sont rendus à 68 000 000 $; fin de la
quatrième année, 68 000 000 $. Le ministre se vante de ça.
Il est fier de ça et là il dit que c'est parce que les
entreprises ne présentent pas de projet. Le concept même du Fonds
de développement technologique, à ce moment-là, est
à remettre en cause. C'est vous qui avez mis ça à la
disposition des entreprises et, si elles n'y viennent pas, il y a des
problèmes. Il faudrait simplement que le ministre admette qu'il y en a,
des problèmes. Ce serait déjà un bon pas dans la bonne
direction. Tout simplement, qu'il admette qu'il y a des problèmes,
déjà, ce serait pas pire. Ce serait mieux que de dire: Ah,
ça va bien, ça va bien. C'est ça, il y en a, des
problèmes en recherche-développement au Québec. Il y en a.
Par rapport, d'ailleurs, à vos propres objectifs, vous êtes loin
derrière; tellement loin que c'est une catastrophe.
Je reviens à la première réponse du ministre. Il
dit: II n'y a aucun engagement en recherche-développement. Il n'y en
aura pas. Il n'y en aura pas. Oui, je le savais. Je lui avais posé la
question à la dernière séance. Il n'y avait aucun
engagement. Où sont-ils examinés, ces engagements? Alors, M. le
Président, ce que je propose - et là je vais donner une chance au
ministre de se préparer pour qu'il donne des réponses correctes,
pas juste des réponses à la cantonade, là - demain, je
vais prendre chacun des dossiers et les ramener pour avoir, en vertu de
l'article 28 du règlement, des renseignements additionnels sur les
dossiers financés par le Fonds de développement technologique. Je
pense que ça s'impose dans la circonstances. Je vous lis l'article:
«Lors d'une séance trimestrielle de vérification
d'engagements financiers, un membre de la commission peut demander à un
ministre de lui fournir des renseignements additionnels ou des documents
supplémentaires sur un engagement financier vérifié lors
d'une séance de vérification antérieure».
Par exemple, je vais juste en donner un, le premier qui m'est
sauté sous la main: dans les priorités gouvernementales les plus
importantes, le projet XMX, dossier où le gouvernement entend mettre
plusieurs millions, au-delà de 20 000 000 $; 11 500 000 $ par la SDI et
puis 10 000 000 $ à peu près par le Fonds de développement
technologique, 21 500 000 $. On a parlé d'un projet de 39 000 000 $. Or,
ce que nous apprenons, c'est que la SDI a bloqué le paiement. À
un moment donné, il y a un actionnaire principal qui est
décédé. La SDI a décidé de bloquer le
paiement. Puis, le Fonds de développement technologique, lui, a
continué à en verser. Là, il y a des choses qui,
apparemment, en tout cas, sur le dossier, nous amènent à poser
des questions.
Alors, M. le Président, je voudrais faire le tour des
différents dossiers qui ont été financés par le
Fonds de développement technologique. La commission a mandat d'examiner
les crédits utilisés, dépensés ou versés par
le Fonds de développement technologique; c'est ici ce que ça se
passe. Je propose que, demain, à partir de 10 heures ou 10 h 30, quand
on aura fini l'examen des autres engagements, on procède pour que le
ministre nous donne de l'information sur chacun des dossiers, là
où c'est rendu. Ça va bien. Il dit que c'est un succès
mirobolant, les crédits du Fonds de développement technologique.
Il va avoir l'occasion d'y aller morceau par morceau parce qu'il n'y en a,
quand même, pas tellement de projets, M. le Président. Où
est mon tableau? Ici. Il n'y en a, quand même, pas tellement. Il y en a
12 dans les projets mobilisateurs. Il y en a sept dans les priorités
gouvernementales et là, après ça, on arrive dans des
projets un peu plus... Dans le programme SYNERGIE, il y en a 8. Ça,
c'est son rapport qu'il a rendu public au mois de décembre. On pourrait
l'examiner rapidement. Qu'on prenne deux heures, deux heures et demie, trois
heures pour regarder ça, je pense que le ministre accepterait ça
et, s'il y a moyen d'aller un peu plus loin dans Içs projets PME, les
projets en environnement, on regarderait ça. Est-ce que je peux proposer
de regarder les engagements de la SDI et du MICT, puis, après ça,
on regarderait ceux du Fonds de développement technologique, les projets
qu'il y a là, parce que c'est le devoir de la commission de les
examiner?
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, je n'ai aucune
objection.
M. Léonard: Alors, ce soir, il préparera ses
dossiers.
M. Tremblay (Outremont): Mes dossiers sont prêts, M. le
député de Labelle. On ne passe pas nos nuits à
préparer des dossiers; on les suit. Ça fait partie de la
formation continue. On les suit sur une base régulière. Alors, je
pourrais
presque, de mémoire, répondre...
M. Léonard: Le Vérificateur général a
vu ça, votre qualité totale.
M. Tremblay (Outremont): ...à ce que vous venez de dire,
à votre question. Si, demain matin, on peut regarder le Fonds de
développement technologique, je n'ai aucune objection. On va regarder
les dossiers qui relèvent du ministère de l'Industrie, du
Commerce et de la Technologie, parce que les fonds sont
transférés dans les ministères responsables. Alors, il
faudrait limiter l'analyse, en ce qui concerne le ministère de
l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, aux dossiers du
ministère. On peut vous les identifier et,- lorsque vous serez
appelés à analyser ou à accepter les engagements
financiers d'autres ministères, vous poserez les questions, parce qu'il
y en a qui relèvent du ministère des Communications, de
l'Enseignement supérieur ou des Transports. Alors, pour tout ce qui
relève du ministère de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie, demain matin, nous allons avoir l'information avec les
représentants du Fonds qui vont...
M. Léonard: Un instant! Un instant! Attention! Tout ce qui
relève du ministère de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie, est-ce que cela veut dire qu'on ne peut pas examiner chacun des
dossiers qui ont émargé au Fonds de développement
technologique dans la liste qui nous est fournie de ces tableaux?
M. Tremblay (Outremont): Oui, mais dans le ministère
responsable. En d'autres mots, les Transports ont un dossier, les
Communications en ont un, mais la très grande majorité des
dossiers relève du ministère de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie. Alors, quand on va avoir fini et qu'on va vous avoir
expliqué ces dossiers-là, si jamais vous voulez encore aller plus
loin, on va vous identifier les ministères responsables et, aux
engagements financiers de ces ministères, vous poserez les questions.
Alors, je suis d'accord avec la recommandation du député de
Labelle d'analyser les engagements financiers de la SDI et du MICT pour que,
demain, il nous reste uniquement le Fonds de développement
technologique.
M. Léonard: Oui, M. le Président, juste une chose,
là. C'est que, même si c'est un dossier des Transports, le Fonds
de développement technologique a pris la décision sur ce dossier
d'injecter x millions de dollars. Je pense qu'ici on pourrait ramener cet
engagement, puisque notre responsabilité, c'est d'examiner les
engagements ou les fonds versés à partir du Fonds de
développement technologique. Sinon, on va perdre tout ça dans
l'ensemble du gouvernement et il n'y aura pas de transparence. Le ministre a
parlé de transparence; je pense qu'il faut qu'il aille jusqu'au bout,
même dans ces dossiers-là.
M. Tremblay (Outremont): Par exemple, le programme SYNERGIE,
c'est un programme du ministère de l'Enseignement supérieur et de
la Science, et le suivi des dossiers se fait par la ministre responsable de
l'Enseignement supérieur et de la Science. Alors, ne posez pas des
questions au ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie qui n'a
pas l'information. Tout ce que je vous dis, c'est que, dans 85 % des dossiers,
je vais pouvoir vous donner l'information. Quant aux autres dossiers, on va
vous identifier les ministères responsables et, aux engagements
financiers, vous irez passer une demi-heure ou une heure pour demander au
ministre ou à la ministre responsable les renseignements pertinents.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le député de Beauce-Nord.
M. Audet: M. le Président, je voudrais juste savoir ceci
du ministre. Vous nous dites, par exemple, que, si le Fonds de
développement technologique investit de l'argent dans un
ministère comme le ministère des Transports, auquel
référait le député de Labelle, c'est le
ministère, je suppose, qui est responsable de la gestion de ça.
C'est ça que vous nous dites? Je ne comprends pas, là. (17 h
10)
M. Tremblay (Outremont): II y a des dossiers comme, par exemple,
le projet SYNERGIE. Le projet SYNERGIE, c'est une initiative du
ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science: 40 000
000 $ de disponibles pour aider des projets. Lorsque les projets sont
acceptés par la ministre de l'Enseignement supérieur et de la
Science, elle fait une demande au Fonds de développement technologique,
par exemple: j'ai besoin de 5 000 000 $ pour répondre aux factures que
j'ai reçues. Alors, 5 000 000 $ sont transférés au
ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science qui a la
responsabilité d'évaluer la pertinence de verser et le suivi du
dossier. Alors, il ne faut pas poser ces questions-là au ministre de
l'Industrie, du Commerce et de la Technologie.
M. Audet: Non, mais, étant donné que c'est vous qui
êtes responsable du Fonds de développement technologique, le
transfert d'argent doit être inscrit, à ce moment-là, dans
vos engagements financiers. Si, au niveau du Secrétariat des
commissions, le Conseil du trésor n'a pas été en mesure de
fournir une liste des engagements financiers qui relèvent du Fonds de
développement technologique, ça veut dire que,
théoriquement, selon notre ordre du jour, on ne peut pas ici discuter du
Fonds de développement technologique, à moins qu'il y ait
consentement de la
commission, parce qu'il n'y a pas d'engagements financiers.
M. Tremblay (Outremont): C'est ce que j'ai...
M. Audet: On peut le faire aux crédits. L'étude des
crédits permet des discussions plus large; par tradition, on a
élargi un peu les débats, mais normalement, dans l'étude
des engagements financiers, il n'y a même pas de remarques
préliminaires qui sont permises par le règlement. Ça a
toujours été entendu, sans consentement, comme ci comme
ça. Mais, normalement, !e règlement ne prévoit pas de
remarques préliminaires aux engagements financiers. Alors, puisqu'il n'y
a pas d'engagements financiers de prévus dans l'ordre du jour,
théoriquement et selon notre règlement, on ne peut pas discuter
du Fonds de développement technologique. On pourra en discuter, s'il y a
des engagements qui touchent la SDI, par exemple, et le Fonds de
développement technologique, par le biais de la SDI ou du MICT; on
pourra le faire, mais toujours en se référant aux engagements
financiers qui sont inscrits à notre ordre du jour. Sinon, on ne peut
pas parler du Fonds de développement technologique. On pourra le faire
au printemps, un peu plus tard, lorsque le ministre se sera vu accorder ses
nombreux ou généreux crédits pour la prochaine
année financière. Mais, à ce stade-ci, je pense qu'on ne
peut pas supposer qu'on va parler du Fonds de développement
technologique, à moins que la commission donne le consentement. Mais, en
théorie, selon l'ordre du jour, on n'a pas d'affaire à parler du
Fonds de développement technologique s'il n'y a pas d'engagements
financiers.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Alors, M. le député de Beauce, je pense que, sur le fond,
vous avez totalement raison, tout en mettant la nuance suivante, c'est que la
commission est souveraine et maîtresse de ses travaux, donc peut
décider de le regarder ou de ne pas le regarder. Mais, sur le fond, vous
avez totalement raison: il n'y a pas d'engagements, donc il n'y a rien à
étudier là, c'est évident. M. le député de
Drummond.
M. St-Roch: Oui, sur la même question, M. le
Président. À ce moment-là, on va avoir un problème
ici, parce que ça voudrait dire techniquement qu'un ministère
pourrait prendre une enveloppe globaie et la transférer à
d'autres ministères sans que la commission parlementaire de qui il
relève n'ait un mot à dire sur le suivi des engagements. Alors,
si ce que le député de Beauce prétend est vrai, je
m'attends à voir, au moins, comme engagements financiers... Si c'est une
question de le reporter de la part du Conseil du trésor, bien, qu'on
corrige la situation par votre entremise, mais, si on transfère au mois
d'août 5 000 000 $ au ministère de l'Éducation, ça
devrait faire partie des engagements financiers, au moins indiquer ici qu'il y
a un montant d'argent qui a été transféré du
ministère de l'Industrie et du Commerce à un autre
ministère pour qu'on puisse faire les suivis. Parce que, autrement, il
n'y a aucune façon dont on pourra avoir la transparence et suivre
l'évolution des dossiers et les performances du ministère de
l'Industrie et du Commerce.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
C'est une question... Dans le fond, c'est théorique, ce que vous me
dites là, ou académique. Mais, sur le fond, je pense que, quand
il n'y a pas d'engagements, on ne les regarde pas, d'autant plus que, M. le
ministre l'a bien précisé tout à l'heure, c'est aux
engagements financiers de l'Éducation, par exemple, que vous allez voir
apparaître tel montant ou à tel autre secteur que vous allez voir
apparaître tel montant. Vous ne le verrez pas ici. M. le
député de Labelle.
M. Léonard: Moi, je m'attendais à ce qu'on me fasse
cette objection, mais ça pose une question en termes, je dirais,
d'imputabilité - parce qu'il y en a qui sont spécialistes dans ce
discours-là par les temps qui courent - parce qu'on adopte les
crédits ici dans le Fonds de développement technologique ou, en
tout cas, il faut, à un moment donné, qu'on les examine, qu'on en
discute, mais, quand on arrive aux engagements, ce n'est plus la même
commission. Il y a comme un problème parce que ça s'en va
ailleurs, parce qu'on transfère' tout simplement et que la
justification, elle est... alors qu'effectivement, si je comprends le ministre,
qui se vante de l'efficacité de ses gestes et de son administration, qui
dit que ça va bien dans le Fonds de développement technologique,
donc ça veut dire que lui-même prend des décisions, ou bien
il se vante de quelque chose qui n'existe pas. Il y a quelque chose là
qui ne fonctionne pas dans la logique parlementaire qu'ici on discute des
crédits du Fonds de développement technologique et
qu'après ça, lorsqu'il s'agit d'engagements, on n'ait aucune
justification à fournir ici.
Parce que le ministre - c'est bien ce qu'il a dit au début, je
l'ai bien remarqué - dit: II n'y en a pas eu, puis il n'y en aura
jamais, d'engagements financiers ici en ce qui concerne le Fonds de
développement technologique comme tel. Alors, moi, je pense qu'il faut,
à un moment donné, en termes de décisions
concrètes, qu'on vienne se justifier devant une commission des
engagements financiers. Et là, je pense que ma question est pertinente
quant au fond, elle est pertinente. Le ministre doit nous expliquer ces
engagements financiers en ce qui concerne le Fonds de développement
technologique.
M. Marcil (Salaberry-Soulanges): M le Président...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le député de Beauharnois-Soulanges.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Salaberry-Soulanges, excusez-moi.
M. Marcil (Salaberry-Soulanges): Dans le fond, c'est toute la
pertinence du débat. Si un ministère a une responsabilité,
lorsqu'on parle du Fonds de développement technologique, il y a un poste
budgétaire pour ça, à ce que je sache. Il y a un poste
budgétaire pour le Fonds de développement technologique, qui peut
être de x millions de dollars. Lorsqu'on fait un transfert de fonds d'un
ministère à l'autre, il y a une pièce justificative
à quelque part qui doit arriver pour demander le transfert de fonds. Je
considère que le ministre ne fonctionne pas sur une demande orale; donc,
on suppose qu'il y a un projet qui est déposé à quelque
part et qu'il y a un transfert de fonds. Dans le fond, la question, c'est: S'il
y a un transfert de fonds d'un ministère à un autre, est-ce que
c'est un engagement financier?
Des voix: Oui.
M. Marcil (Salaberry-Soulanges): C'est ça, la question
qu'il faut poser. Si c'est un engagement financier, donc, quelqu'un doit
répondre. Donc, si, moi, je transfère du ministère X au
ministère Y un montant d'argent, j'engage de l'argent quelque part. Je
l'engage au niveau d'un autre ministère, mais c'est moi qui en ai la
responsabilité. Donc, est-ce qu'un transfert de fonds, c'est un
engagement financier? C'est tout simplement ça, la question à
laquelle on devrait essayer de répondre.
À partir de cela, là, je peux comprendre que le ministre
ne peut pas répondre, ne peut pas donner toute l'information sur un
dossier qui est piloté par un autre ministère pour lequel on est
venu chercher un montant d'argent dans le Fonds de développement
technologique, sauf que c'est au niveau de la mécanique où c'est
un petit peu embrouillé. Il y a un poste budgétaire, il y a un
montant d'argent qui apparaît à ce poste budgétaire
là et on transfère de l'argent à un autre
ministère; là, est-ce que c'est considéré comme un
engagement financier ou pas? C'est simplement ça.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Je
pense que, sur le fond, vous avez raison. Tous les budgets du gouvernement
doivent être analysés par les commissions parlementaires et il n'y
a aucune exception. Même l'Exécutif, le ministère de
l'Exécutif, le premier ministre vient répondre à ses
crédits-ci et aucun crédit, aucun argent dépensé ou
engagé par le gouvernement ne doit échapper à la
vérification des commis- sions, si vous voulez. Ça, c'est la base
même du système.
Donc, il est évident que là on sait qu'il y a des sommes
d'argent qui vont dans un fonds, qui passent à quelque part et qu'on
n'est pas capables de contrôler d'aucune façon. Dans ce
sens-là, ça m'apparait anormal. Il me semble qu'il devrait y
avoir, tout au moins, où est allé l'argent. S'il a
été donné en vrac à tel ministère qui, lui,
a décidé comment il en dispose, on questionnera ce
ministère-là, mais on devrait au moins avoir dans les grandes
lignes où est allé l'argent, puisque vous dites qu'il y a au
moins une quinzaine de millions, je ne sais pas, 67 000 000 $, je pense, qui
sont en jeu. Il y a 67 000 000 $ qui échappent au contrôle de la
commission ici. On voudrait savoir, de façon minimale, où est
l'argent. Si vous me dites qu'il y a 5 000 000 $ qui sont allés
là, 5 000 000 $ là, 5 000 000 $ là, O.K., on ira les
questionner là. Mais je pense que là il est de la
responsabilité de la commission de savoir où est l'argent. M. le
député de Laviolette et M. le député de
Beau-ce.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Oui.
M. Tremblay (Outremont): ...dans les engagements du
ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, vous allez
trouver, par exemple, des projets gouvernementaux: l'Institut de la technologie
du magnésium, Radarsat. Ça veut dire qu'il y a une somme d'argent
qui a été transférée du Fonds de
développement technologique au ministère de l'Industrie, du
Commerce et de la Technologie et, si on passait à travers les
engagements financiers, vous allez voir des pages et, à ce
moment-là, l'Opposition pourrait dire: Institut de la technologie du
magnésium, pourquoi? Radarsat, pourquoi? (17 h 20)
Pour la très grande majorité des projets mobilisateurs,
l'argent est transféré du Fonds à la Société
de développement industriel du Québec. Si on prenait les
engagements financiers de la Société de développement
industriel du Québec, au fur et à mesure de leur analyse entre
août 1991 et novembre 1992, vous allez voir la très grande
majorité des projets. À ce moment-là, l'Opposition
pourrait dire: Sur tel projet, nous voulons avoir des réponses. On peut
faire tout ça. Si on passait à travers les engagements
financiers, c'est disponible pour quatre projets, uniquement pour quatre
projets. Je peux vous dire le montant qui est parti du Fonds de
développement technologique qui est allé, par exemple, au
ministère de la Santé et des Services sociaux pour le projet
endo-recherche. Je vais
vous le dire: Le Fonds a transféré x millions de dollars
au ministère de la Santé et de la Sécurité...
Une voix: Et des services sociaux.
M. Tremblay (Outremont): ...et des Services sociaux. Je peux vous
dire ça, mais, par la suite, tout ce qu'on dit, c'est que, si
l'Opposition veut poser des questions sur le suivi du projet endo-recherche,
lors de l'étude des engagements financiers du ministère, vous
poserez la question au ministre responsable. Il n'y en a pas, de
problème. C'est un faux problème, mais, quand on ne veut pas
analyser des engagements financiers, on fait tout pour semer la dissidence et
faire de l'obstruction, et ça continue.
Une voix: Voyons!
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui. C'est ça que vous
faites!
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le député de Laviolette.
M. Tremblay (Outremont): C'est clair.
M. Jolivet: M. le Président, il y a maldonne, là.
Je dois dire au départ, M. le Président, que ça n'a pas de
bon sens. Nous ne sommes pas devant un ministère. Nous sommes devant un
ministre qui a la responsabilité d'un fonds. C'est ça qu'on veut
dire, là. Je pense que le ministre interprète un peu trop. Il est
fatigué, là, mais je vais dire comme je le disais à mes
étudiants: II ne devrait pas devenir fatigant, là!
Première chose: nous avons un fonds. Qui est responsable, dans le
gouvernement, du Fonds? Ce n'est pas le ministre de la Santé et des
Services sociaux. Ce n'est pas le ministre de l'Éducation et de
l'Enseignement supérieur. C'est qui? C'est le ministre qui a
été désigné par le premier ministre comme
étant responsable du Fonds. Je suis d'accord avec lui qu'il peut me
dire: Moi, comme ministre responsable du Fonds, j'ai autorisé que x
millions de dollars aillent à tel projet à l'Enseignement
supérieur ou à la Santé et aux Services sociaux. Je suis
d'accord qu'il me dise ça, mais je veux savoir, par exemple, en plus,
pourquoi il l'a donné. Et là, au moment où je veux lui
demander pourquoi, il me dit: Là, je n'ai plus d'affaire à
parler, va voir l'autre ministre. Ça n'a pas de bon sens. C'est lui qui
est responsable. Pourquoi, lui, il l'a donné au ministre? Parce qu'il y
avait un document qui le lui permettait et qu'il a été
autorisé à le faire. Mais il devrait être au courant de ce
dossier-là; c'est lui qui est responsable du montant d'argent du Fonds
vers le ministère. Il doit savoir qu'au bout de la course ça a un
but réel, c'est de faire réellement dans le ministère de
la recherche et du développement, mais si...
M. Audet: M. le Président, question de
règlement.
M. Jolivet: Non, non, mais...
M. Audet: Question de règlement.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Une
question de règlement, s'il vous plaît.
M. Audet: J'ai soulevé une question de règlement.
Le député de Laviolette, là, il fait des remarques
préliminaires. Ce n'est pas une question de règlement,
là.
M. Jolivet: Je n'ai pas fait des remarques
préliminaires.
M. Audet: Je veux juste dire, M. le Président, que j'ai
soulevé le fait qu'on ne peut pas, en vertu du règlement, parler
des engagements financiers du Fonds de développement technologique. Il
n'y en a pas. Bon! Ça, vous l'avez dit et on était d'accord.
Même si la commission est souveraine, on ne peut pas en parler, il n'y en
a pas, des engagements financiers, dans le Fonds de développement
technologique. S'il y en a, on les retrouve dans le ministère de
l'Industrie, du Commerce et de la Technologie ou dans la SDI. Et il peut
arriver aussi, parce que la liste des engagements financiers est fournie par le
Conseil du trésor... L'an passé, on n'a pas pu vérifier
ceux d'août 1991 ni de septembre. Il n'y a personne qui est monté
sur les bureaux. On ne les avait pas. On les retrouve cette année. C'est
la première fois, je pense, que je vérifie les engagements
financiers d'un ministère et qu'on retrouve les engagements financiers
du mois qu'on vient de terminer, là, il y a à peine trois
semaines.
Alors, qu'on continue nos travaux, M. ie Président, mais je vous
demande juste d'être alerte et vigilant pour faire en sorte qu'on ne
s'attende pas demain à des remarques sur le Fonds de
développement technologique parce qu'il n'y a pas d'engagements
financiers. C'est juste ce que j'ai voulu dire. Je vous demande de clore le
débat et de poursuivre ou de débuter l'étude des
engagements financiers, puisqu'il n'y a pas de remarques préliminaires
de prévues à l'ordre du jour, ni dans le règlement.
Merci.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le député de Laviolette.
M. Jolivet: M. le Président, moi, je suis tout abasourdi.
Pour moi, il dormait tout à l'heure, lui! Ce n'est pas de ça
qu'on parlait, là. On était en train de discuter d'un
problème. On parlait d'un problème. Tout le monde en discute,
tout le monde en parle, tous les autres députés. Alors, M.
le Président, tout ce que... M. le Président, tout ce que je veux
savoir...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Excusez! Excusez! Excusez! S'il vous plaît!
M. Jolivet: Tout ce que je veux savoir, M. le Président,
c'est: compte tenu que nous avons un ministre qui a une responsabilité
d'un fonds de développement, où est-ce que je vais être
capable - c'est ça, la question - d'aller chercher l'ensemble des
données? Qui va me les donner? Je sais qu'il n'y a pas d'engagements,
mais qui a décidé qu'il n'y a pas d'engagements? Comment
ça fonctionne? C'est ça qu'on veut savoir. Le ministre
responsable de l'Industrie et du Commerce pourra bien me dire qu'une partie du
Fonds est allée dans l'Industrie et Commerce, on l'étudiera
rendus là, dans la SDI, on va le regarder quand on sera rendus là
et, après ça, il dira: Quand ce sera un autre ministre, tu iras
voir l'autre ministre, il me semble que ce n'est pas de même. C'est lui
qui a la responsabilité et c'est ça que je veux savoir, M. le
Président: Comment allons-nous régler ce
problème-là?
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Alors, suite à toutes ces interventions-là, je pense qu'on va
simplement s'en tenir à la réponse que M. le ministre nous a
dite. C'est qu'on va les retrouver à la pièce dans d'autres
engagements du ministère. Alors, à ce moment-là, vous les
identifierez de façon claire pour qu'on sache qu'il y en a un là,
il y en a un là, il y en a un là. Et, si à la fin de nos
travaux, on s'aperçoit qu'il en manque encore, bien, on pourra poser des
questions supplémentaires, parce que je pense qu'on a le devoir de
contrôler tous les engagements financiers du ministère dans cette
commission-là.
Donc, on va procéder de cette façon-là. On va
fonctionner et, si, à la fin, on s'aperçoit qu'on n'a pas tout vu
ce qu'on voulait voir ou qu'il nous en manque, on posera des questions
pertinentes et on prendra le temps de les régler à ce
moment-là.
M. Audet: Excusez.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Oui.
M. Audet: Vous dites qu'il faudra identifier les engagements
financiers qui...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
C'est-à-dire que M. le ministre nous a dit que c'était
compris à l'intérieur des engagements qu'on a là. Alors,
au fur et à mesure qu'on les rencontrera, ce que je demande à M.
le ministre, sur une base de, «goodwill», de bonne entente, c'est
tout simplement de nous les identifier, de telle sorte qu'à la fin on
sache qu'on les a vus et comment on les a vus. Et, si ce n'est pas
satisfaisant, on reviendra à la fin en disant: Écoutez, il nous
en manque tant, il nous manque ça, ça, ça, on veut savoir
où ils sont et là je présume qu'on aura les
réponses en conséquence. Mais ça nous permet, en
attendant, de fonctionner et au moins de voir tout ce qu'on a à voir. M.
le député de Drummond.
M. St-Roch: Juste un bref commentaire...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Oui.
M. St-Roch: ...à la réaction du
député de Beauce, en rappelant au député de Beauce
qu'à n'importe quel temps un député, ici, pourrait dire:
Je veux retourner discuter un engagement financier qui a été fait
en 1990 même si sa plaidoirie est sur le fait qu'il n'y avait aucun
engagement financier technologique. Je pourrais aller en chercher un en 1988 ou
1989 et en rediscuter ici.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Oui.
Mais ce fait-là a été établi au départ et je
pense que tout le monde est d'accord avec ça. De toute façon,
c'est le règlement. Alors, si vous permettez, on va donc continuer dans
l'exercice qu'on avait amorcé et on serait rendus à la
Société de développement industriel du Québec,
août 1991.
M. Léonard: J'ai compris, M. le Président, que
demain on peut revenir avec...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): En
tout temps, en tout temps.
M. Léonard: ...sur des engagements, par exemple, XMX ou un
autre qui a déjà passé au moins au ministère de
l'Industrie et du Commerce ou à la SDI.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Oui.
M. Léonard: Je pense, quant à moi, que, pour
l'aspect recherche-développement, le ministre devrait s'exécuter
ici, en commission parlementaire, et donner les explications qu'il faut. C'est
lui qui est responsable de cet aspect.
Société de développement
industriel
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Bien. Alors, en août 1991...
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Bélanger,
Laval-des-
Rapides): ...avec la SDI, Société de
développement industriel, il n'y en a pas d'engagements. C'est bien
ça?
M. Léonard: En août? Oui, oui. M. St-Roch: M.
le Président...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Dans
la liste d'août, il n'y en a pas.
M. Léonard: Ah, c'est août.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Oui.
M. le député de Drummond.
M. Léonard: C'est en septembre.
M. St-Roch: Oui. Dans mes remarques préliminaires, M. le
Président, j'avais posé une question, qui était une
question globale. On avait les mauvaises créances et les provisions qui
avaient été prises pour 1990-1991 et 1991-1992. Alors, j'avais
posé la question dans mes remarques préliminaires: Quel
était le montant qu'on prévoyait pour l'exercice financier en
cours au niveau des prévisions budgétaires? Parce qu'il y avait
toutes sortes de chiffres qui avaient été dits, à aller
jusqu'à 300 000 000 $ ou 400 000 000 $ qu'on prenait en provisions pour
mauvaises créances. Alors, j'aimerais savoir, moi, quel est le montant
que la SDI prévoit d'effacer. Et, lorsqu'on retrouvera les comptes
publics de 1992-1993, on verra, à l'item radiation de créances,
un montant. Quel est le montant prévu à ce moment-ci?
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Bien. Alors, la question est posée, M. le ministre ou M. le
président de la SDI.
M. Tremblay (Outremont): Les états financiers comportent
des provisions pour pertes éventuelles. Lorsqu'il y a reconnaissance de
la perte, cette perte apparaît dans les engagements financiers de la
Société de développement industriel. Nous en avons
déjà discuté ici, en commission parlementaire. Nous ne
dévoilons jamais les pertes potentielles pour ne pas causer
préjudice à la continuité des opérations de
l'entreprise. Il peut y avoir certains dossiers où, nous, comme
gouvernement ou comme Société de développement industriel
du Québec, dépendam-ment si c'est un article 7 où une
responsabilité SDI, on peut évaluer qu'il y a un risque, mais on
n'ira pas sur la place publique et encore moins en commission parlementaire
identifier les dossiers où une perte est susceptible. Par contre,
lorsque nous prenons la perte, nous la dévoilons dans les engagements
financiers, dans les crédits de la Société de
développement industriel. (17 h 30)
Le Président (M. Bélanger,
Laval-des-
Rapides): Ça me paraît une réponse
très raisonnable. Je ne sais pas si le député de Drummond
ou...
M. St-Roch: Je n'ai jamais demandé d'avoir le nom de ceux
qui étaient la composante de la perte. Je vais poser ma question d'une
façon beaucoup plus précise. Depuis le 1er avril 1992 à
aller au moment actuel, combien de dollars ont été radiés
par la SDI pour mauvaises créances? Deuxièmement, je ne veux pas
avoir - et je comprends ça comme ex-homme d'affaires qui le redeviendra
un jour - la liste de toutes les mauvaises créances ou des
problèmes anticipés. Mais j'imagine qu'on doit avoir un montant
global afin de dire: Bon, bien, il nous apparaît que, dans la
conjoncture, la somme globale de radiations possibles à la fin de
l'année pourrait atteindre x dollars, sans avoir la divulgation des
composantes du montant total.
M. Tremblay (Outremont): La procédure normale à la
Société de développement industriel, c'est qu'une fois par
année, le ou vers le 31 mars 1993, la Société de
développement industriel du Québec prépare une liste de
provisions et une liste de radiations, qui doit être examinée par
le Vérificateur général. Alors, il y a certains dossiers
où on peut possiblement connaître... Si l'entreprise, par exemple,
a fermé ses portes et que nous étions un partenaire ou un
prêteur, on sait que ce montant-là va définitivement
être radié, mais on ne connaîtra pas cette information avant
le ou vers le 31 mars 1993.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le député de Labelle.
M. Léonard: J'écoute la réponse du ministre
et je comprends en termes de démarche ce qui se passe, mais je voudrais
juste signaler ceci au député de Drummond. C'est que l'estimation
des mauvaises créances tient compte, évidemment, du point de vue
de la SDI, de la possibilité de recouvrer les montants. Dans le cours
ordinaire de ses affaires, de certains programmes qui traitent directement avec
des entreprises, cela procède à peu près comme dans
l'entreprise privée: normalement, le vérificateur doit estimer
les sommes qu'il ne recouvrera pas, puis on s'entend sur une provision parfois
que l'on discute. Mais il y a quelque chose de spécial à la SDI.
C'est que, lorsque la SDI opère en vertu de l'article 7 de sa loi et que
la somme est garantie pour le gouvernement, ce n'est pas une mauvaise
créance, parce qu'elle est garantie par le gouvernement. Donc, elle
échappe à toute estimation à l'intérieur des
opérations de la SDI. C'est ce qu'on m'a expliqué et j'imagine
que, quand on déclare que les pertes sont passées de 125 000 000
$, en 1991, à 348 000 000 $, en 1992, ça ne comprend qu'une
partie des prêts et garanties assumés directement par la SDI et
non
ce qui est assumé en vertu de l'article 7 du gouvernement. Donc,
il en manque un méchant paquet.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président...
M. Léonard: Alors, j'aimerais avoir la réponse du
ministre là-dessus.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le ministre.
M. Tremblay (Outremont): ...très bien, je vais lui donner
la réponse. Dans les états financiers de la Société
de développement industriel du Québec, rapport annuel 1991-1992,
à la page- 38, justement pour mieux informer le lecteur, et ce n'est pas
la première année, on prévoit les pertes anticipées
sur les prêts, les contributions remboursables et la participation dans
le capital-actions de sociétés garantis par le gouvernement du
Québec. On le prévoit. Et, pour l'année se terminant le 31
mars 1992, la provision est de 348 066 000 $. C'est prévu, mais
ça ne peut pas être prévu au poste de l'actif et du passif
et au poste des revenus, parce que ce n'est pas une responsabilité de la
SDI. Mais c'est prévu à une note aux états financiers et,
lorsque la Société réalise qu'elle doit radier un montant
parce que la perte est effective, à ce moment-là, elle
apparaît aux états financiers par un transfert du gouvernement du
Québec et un montant, donc un poste, un revenu et une dépense
équivalente au montant radié qui est de la responsabilité
gouvernementale. Vous l'avez. Ce qu'on ne vous donne pas, pour les raisons que
j'ai expliquées au député de Drummond, c'est le
détail des 348 000 000 $. Pourquoi?
M. Léonard: Je le sais.
M. Tremblay (Outremont): Bon, très bien.
M. Léonard: Ça, c'est évident, on ne dira
pas dans un état financier qu'on pense que tel prêt qu'on a fait,
on ne le recouvrera pas. Voyons! On n'est pas tombés sur la
tête.
M. Tremblay (Outremont): Mais ne nous le demandez pas.
M. Léonard: On ne l'a pas demandé. Ce n'est pas
ça qu'on a demandé.
M. Tremblay (Outremont): Oui, vous me l'avez
demandé...
M. Léonard: Non, non, non.
M. Tremblay (Outremont): ...à l'Assemblée
nationale...
M. Léonard: Voyons donc, voyons donc!
M. Tremblay (Outremont): ...à une période, bien
oui.
M. Léonard: Niaiseux.
M. Tremblay (Outremont): C'est antiparlementaire, ce
mot-là que je viens d'entendre.
M. Léonard: Oui, je vais le retirer.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Ça va éviter toutes les polémiques.
M. St-Roch: Septembre, M. le Président.
M. Léonard: Là-dessus aussi, je vais pousser un peu
plus loin parce que, en vertu des conventions de garantie ou de prêt,
parfois le prêt est transférable en actions. Or, la valeur des
actions, ça aussi, c'est très difficile à évaluer.
Par exemple, que valent les actions de Donohue Matane au moment où nous
nous parlons? Parce que le prêt qui avait été fait a
été converti en actions. Que valent ces actions aux états
financiers ou aux états consolidés du gouvernement? Où
apparaissent ces transactions et qu'est-ce qu'il en reste?
Là, étant donné que le député de
Drummond pose une question sur la valeur inscrite aux provisions pour mauvaises
créances, le ministre m'a répondu une chose, d'ailleurs, en
jouant sur les états financiers consolidés du gouvernement et sur
ceux de la SDI. Maintenant, je lui en pose une encore plus loin. Quand il fait
un transfert, quand on fait une conversion de prêt en actions, du genre
de Donohue Matane, il faudrait aussi évaluer ce que valent les actions
de Donohue Matane. Quelle est la possibilité que le gouvernement
récupère sa mise? Ça, c'est une bonne question parce que,
si le gouvernement inscrit tout ce qu'il a mis dans Donohue Matane à sa
valeur aux livres, je ne suis pas sûr qu'il va récupérer
ça à la fin.
M. Tremblay (Outremont): Alors, en ce qui concerne le dossier
Donohue Matane...
M. Léonard: Je le prends sur le plan de la conversion
garantie en actions. Je ne veux pas discuter du fond du dossier de Donohue
Matane.
M. Tremblay (Outremont): Non, non, je comprends, mais c'est parce
que, dans le dossier de Donohue Matane, pour l'information du
député de Labelle, nous n'avons pas converti nos avances
financières ou notre aide financière en actions. Nous avons
payé l'institution financière. Nous avons maintenant un
prêt et nous détenons un premier rang sur les actifs de Donohue
Matane.
De façon plus précise, si l'on prend, encore une fois, les
états financiers de la Société de développement
industriel du Québec, dans le
rapport annuel 1991-1992, je référerais le
député de Labelle à la page 37 où vous avez la
participation dans le capital-actions de sociétés. Au bas de
cette page, à la première colonne, vous voyez la participation
garantie par le gouvernement du Québec en actions ordinaires et
privilégiées, 159 444 000 $. Vous avez les classes
particulières, vous avez les mandats gouvernementaux, vous avez la
ventilation de toutes ces formes d'aide et/ou de ces participations en
capital-actions. C'est la transparence totale. Ça ne peut pas être
plus transparent que ça. Si vous preniez les états financiers en
1987, vous ne verriez pas cette information.
M. Léonard: Je dirai ça au ministère des
Finances.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
J'appelle donc les engagements de septembre.
Septembre 1991
M. Léonard: Oui, M. le Président. Oui, c'est
ça.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): On
en a cinq.
M. Léonard: On en a cinq. Une remarque. Dans le cas des
engagements financiers du ministère de l'Industrie et du Commerce, nous
avons des explications quant à l'opération. C'est une subvention
pour telle et telle fin. On le verra, d'ailleurs, quand on passera au
ministère de l'Industrie et du Commerce. Dans le cas de la SDI, tout ce
que nous avons, c'est le nom de la compagnie avec le montant de l'aide et
aucune explication, aucun objectif. On n'a rien là. Pour quelqu'un qui a
déjà été président-directeur
générai de la SDI, il me semble que ça demande un peu plus
d'explications. Pourquoi on fait ça? À quoi ça sert? Quel
est l'objectif? Est-ce que c'est confidentiel, est-ce qu'il y a des raisons que
ce soit confidentiel ou bien si c'est parce qu'on trouve que ce n'est pas
important pour les parlementaires? (17 h 40)
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, j'ai toujours
pensé que c'était le but des engagements financiers. Alors, si on
prend, par exemple, le premier, Équipement Électroline inc..
M. Léonard: Électroline? C'est Équipement
Électroline. O.K.
M. Tremblay (Outremont): C'est ça, Électroline.
Peut-être que c'est Electroline, mais j'aimais mieux dire
Électroline inc.
M. Léonard: Je pense qu'on joue sur
l'ambiguïté.
M. Tremblay (Outremont): Alors, la nature de l'entreprise, c'est
un manufacturier d'équipements de câblodistribution et le but du
projet, c'est une conception de systèmes de câblodistribution avec
bandes passantes de 1000 MHz. J'ai l'information ici, qui est une information
confidentielle au niveau de la nature du montage financier, du pourcentage de
l'aide et toutes les conditions de l'aide. Mais je peux répondre
à toutes les questions des députés sur la nature de
l'entreprise et le projet qui a été financé.
M. Léonard: La deuxième question, et elle vaut pour
les engagements qui suivent, c'est que je rappelle qu'en vertu de l'article 4
de la loi sur la SDI «la Société doit s'assurer que laide
accordée contribue à développer des activités
économiques rentables qui engendrent des retombées significatives
au Québec, notamment en matière de création
d'emplois». Or, en bas, tout ce qu'on dit, c'est: «Selon la
déclaration de l'entreprise cliente», 20 emplois. Au fond, c'est
le devoir de la Société; à l'article 4, c'est «la
Société doit s'assurer».
Je pose cette question, M. le Président, parce qu'il est venu
à mes oreilles qu'il y avait beaucoup d'approximation de la part des
entreprises sur le nombre d'emplois créés à partir d'un
projet. Alors qu'au fond on savait que c'était un des critères
importants pour attribuer l'aide, il y en a qui exagéraient
systématiquement le nombre d'emplois créés ou qu'ils
pensaient créer. Donc, ils faisaient montre d'un optimisme
exagéré. Je ne veux pas, encore là, embarquer dans des
procès d'intention, sauf qu'on sait très bien que, si les
critères tiennent compte du nombre d'emplois créés quant
à l'aide accordée, bien, c'est évident que, si on ne fait
pas les vérifications nécessaires, si la Société ne
n'assure pas, comme il est de son devoir de le faire, de vérifier le
nombre d'emplois créés - je pense que ça implique une
vérification a posteriori, parce que c'est ça que ça veut
dire - là, il y a quelque chose qui cloche. Je vous dis, M. le
Président, qu'il est venu des cas à mes oreilles.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, je pense que
c'est un bon point du député de Labelle. L'orientation de la
Société de développement industriel du Québec, la
nouvelle orientation, c'est de développer un partenariat à moyen
et à long terme avec des entreprises en finançant des projets de
modernisation, des projets de recherche et de développement et des
projets d'exportation. Alors, c'est évident qu'il y a un climat de
confiance qui se développe avec une entreprise, et les nouveaux emplois
prévus, c'est un indice des intentions de l'entreprise; ça
pourrait être 19, 18, 22, 23 et d'autres. C'est à même cet
indice et de plusieurs autres, principalement de nature financière, que
la Société de développement industriel du Québec
prend sa décision.
Par contre, comme on le voit, la Société de
développement industriel assure le suivi des dossiers et l'aide
financière dans ce cas, parce que c'est un prêt participatif de
689 000 $. Les données que vous avez, c'est uniquement le montant du
congé d'intérêts. Alors, en 1991-1992, lorsque la
Société de développement industriel du Québec
reçoit la demande de l'entreprise pour verser les 20 405 $ de
congé d'intérêts, à ce moment-là, il y a un
suivi qui se fait, comme il se fait en 1992-1993, en 1993-1994. Et, s'il
s'avérait qu'en 1993-1994 l'entreprise nous dise: Je me suis servie de
la création d'emplois pour aller chercher de l'argent, c'est
évident qu'on n'a pas de recours contre l'entreprise, mais cette
entreprise perdrait sa crédibilité dans la relation qu'on essaie
de développer avec elle à moyen et à long terme.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais simplement
dire que, là, le ministre a dit un certain nombre de choses. Ça
fonctionne sur un climat de confiance. Je dirai que, lorsqu'on examine le
dossier, oui, ça doit exister, mais il y a, à un moment
donné, des moyens à prendre pour que l'aide qui est
attribuée soit en fonction de ce qui se passe aussi. Je lui parle de
contrôle a posteriori. Est-ce qu'il en a fait? Il a dit que, non, il n'y
a plus de moyens après que l'aide a été accordée
pour la SDI d'ajuster la subvention à l'entreprise selon le nombre
d'emplois créés, dans la mesure où c'est intervenu comme
critère au dossier. Je pense, M. le Président, que le ministre
vient de faire une grosse admission dans ce qu'il vient de dire à
l'heure actuelle, parce que, au fond, quelqu'un pourrait très bien dire
50 emplois créés plutôt que 20 et puis le ministre vient de
dire qu'il n'a aucun moyen de forcer l'entreprise ou de demander à
l'entreprise des ajustements subséquents par rapport à des
différences quant aux intentions exprimées lors de la demande. M.
le Président, il y a quelque chose qui est important, et ça,
c'est l'article 4 de la loi. Le président de la SDI a le devoir de
s'assurer, et le ministre, qui est son chef, a le devoir de s'assurer qu'il y a
des emplois créés - et ce n'est pas juste au moment de la
déclaration et de la demande; c'est après aussi - donc, d'ajuster
en fonction de ça. C'est les crédits du gouvernement, là,
du public.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, je n'ai jamais
mentionné qu'il n'y avait pas de vérification.
M. Léonard: Mais vous dites que vous ne pouvez rien faire
après. Aucun recours, c'est ça que vous avez dit.
M. Tremblay (Outremont): Ce n'est pas ce que j'ai dit. Ce que
j'ai dit, c'est que l'aide financière de la SDI dépend d'un avis
sectoriel du ministère à vocation économique, qui dit:
Selon toute vraisemblance, le projet soumis par l'entreprise devrait
créer un nombre x d'emplois. Dans le passé, les aides
financières étaient conditionnelles à plusieurs
conditions: il fallait qu'un assureur québécois fasse affaire
avec l'entreprise, il fallait qu'il crée x emplois, il fallait que ces
emplois-là viennent d'un cégep ou d'un collège, etc. Ce
dont on s'est aperçu, c'est que l'équipe de la
Société de développement industriel passait plus de temps
à vérifier toutes ces conditions qu'à travailler avec les
entreprises pour favoriser de la recherche et du développement
additionnels. Alors, aujourd'hui, le gouvernement a accepté de donner un
congé d'intérêts automatique - il est automatique - aux
entreprises qui font de la recherche et développement pour une
période maximale de trois ans et, dans ce sens-là, un indicatif,
c'est la création d'emplois. Ce n'est pas une condition sine qua non
où on refuserait l'aide financière parce que les emplois ne
seraient pas créés. La seule chose que j'ai dite, c'est que, si
jamais il s'avérait qu'une entreprise nous fasse des
représentations et qu'elle ne donne pas suite à certains de ses
engagements, dans une relation à moyen et à long terme, cette
entreprise ne bâtit pas une crédibilité envers un organisme
qui est là pour financer des projets qui présentent de bonnes
perspectives de rentabilité.
M. Léonard: Une dernière remarque sur l'engagement
financier ou sur la façon de présenter les choses, parce que ce
n'est pas le seul, ce n'est pas cet engagement financier que je vise. Il n'y a
pas d'explications, sauf le nom de l'entreprise et le congé
d'intérêts. C'est tout ce qu'il y a; on ne connaît pas le
montant de l'investissement, rien. Il y a comme une pauvreté de
l'information. Comme le président de la SDI est aux côtés
du ministre et qu'il m'a entendu, j'espère que la prochaine fois il aura
un peu plus d'explications quant aux dossiers de la SDI.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, ce n'est pas une
décision du président de la Société de
développement industriel du Québec. On voit l'importance de
l'information qui est disponible pour répondre aux questions
légitimes de l'Opposition. On a une pile de documents, on prend des
ressources humaines pour remplir des documents et des documents, en plus de
toutes les questions que l'Opposition demande. L'idée, c'est de ne pas
écrire des livres; l'idée, c'est de rendre l'information la plus
transparente possible et, lors des engagements financiers, l'Opposition peut
poser des questions, je l'ai l'information ici. Mais, si le but de
l'Opposition, c'est que je mobilise pendant 12 mois par année toutes les
ressources humaines du ministère pour répondre à des
demandes légitimes, je l'admets... Mais je suis prêt à vous
donner toute cette information sur demande, je l'ai disponible ici, mais c'est
des
documents qui relèvent de la confidentialité entre les
entreprises et la SDI, sauf, évidemment, pour définir le genre
d'entreprise et également la nature du projet. Je peux le donner. (17 h
50)
M. Léonard: M. le Président, le ministre charrie un
peu sur ce que j'ai demandé.
M. Tremblay (Outremont): On «pourrait-u» dire...
M. Léonard: II en met trop. Il met du crémage sur
le gâteau. Ce que je veux dire, je regardais les documents qui nous sont
présentés par le MICT, il y a un minimum d'explication, sur au
moins deux lignes, pourquoi on a fait ça et le montant. Je pense qu'on
ne demande pas ce qu'il dit, là, qu'on veut tout le dossier. Je suis le
premier à reconnaître qu'il y a des données confidentielles
dans les relations d'une entreprise avec la SDI. Je ne veux pas entrer
là-dedans, absolument pas. Ce n'est pas ça. Mais, encore
là, entre ça et rien, il y a une différence. O.K.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le député de Drummond.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, je vais faire
confiance, encore une fois; on verra si l'avenir justifie cette confiance. Je
n'ai pas d'objection, lors des prochains engagements financiers, à
mettre entre parenthèses, au lieu de mettre «Montréal,
Québec (Viau)», le genre d'entreprise et la nature du projet. Deux
lignes. Mais, si aux prochains engagements financiers, là, on me dit:
Mais ce n'est pas assez parce que, là, je voudrais savoir ceci, je
voudrais ça... C'est parce qu'il y a une limite, pas parce qu'on ne veut
pas le dire. Je suis prêt à le dire. Mais je ne veux pas que les
ressources humaines du ministère passent toute leur énergie
à remplir des formules. On dit qu'au gouvernement il y a trop de
bureaucratie et il y a trop de réglementation. C'est peut-être en
partie parce qu'on nous la demande. Et je ne dis pas que c'est uniquement
l'Opposition, mais il y a une limite à de l'information qu'on peut
donner, pas parce qu'on n'est pas transparents, c'est parce que ça
coûte de l'argent et ça coûte du temps. Et est-ce que le
temps est réellement utilisé à bon escient lorsqu'on veut
alourdir l'information?
Mais je suis d'accord, je réponds positivement au
député de Labelle: Nous allons à l'avenir inclure le genre
d'entreprise et le but du projet, pour identifier davantage la nature des
opérations de l'entreprise.
M. Léonard: très simplement, je regarde, juste ici,
l'engagement 7 au mict - on le verra plus loin, demain ou ce soir - par
exemple, une subvention de 48 000 $, étude de faisabilité pour
l'implantation au Québec d'une usine de moteurs électriques. Je
trouve qu'au moins on sait à quoi ça sert. Juste ça.
Là, il y a juste des chiffres et le nom de l'entreprise. Je pense que
c'est ça, et vous le faites dans le MICT présentement. Alors, je
ne demande pas la lune.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Alors, sur les engagements de septembre 1991, est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M. Saint-Roch: Non, c'était la même question.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Ah.
M. Léonard: Polinex Plastic, juste la nature du projet,
tout simplement. Il y en a cinq, là. Simplement pour savoir c'est quoi
et pourquoi le gouvernement donne 155 000 $. On l'a dit tout à l'heure:
conception d'un câble; bon, ça va, je comprends ça. Polinex
Plastic, Biomatrix Canada, Services industriels Savaria, il y a 72 000 $, 256
000 $, 46 000 $ et, après ça, Carrier & Bégin, 26 000
$. Moi, là, je dois dire, M. le Président, que je ne connais pas
toutes les entreprises au Québec. Je ne pense pas qu'il y en ait ici qui
peuvent prétendre ça. Donc, simplement dire: Eh bien, pourquoi on
les finance? C'est ça.
M. Tremblay (Outremont): C'est clair. La réponse,
c'est...
M. Léonard: Ça va de soi. Si l'exercice qu'on fait
a du sens, il faudrait au moins savoir pourquoi le gouvernement débourse
une somme.
M. Tremblay (Outremont): Oui, je suis prêt à donner
toute cette information aujourd'hui et à l'avenir. On ne peut pas le
faire aujourd'hui; à l'avenir, on va rendre cette information-là
disponible. Alors, je peux vous dire, par. exemple, si on prend Carrier &
Bégin, que c'est un projet d'une entreprise de scierie et un atelier de
rabotage, c'est un projet de construction d'un séchoir; prêt
participatif de 186 000 $, avec un congé d'intérêts de 18
218 $.
M. Léonard: Une scierie et un séchoir, on sait ce
que c'est.
M. Jolivet: Seulement, si ça avait été
écrit, on n'aurait pas eu besoin de le demander.
M. Léonard: Oui, mais c'est ça.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
C'est établi pour l'avenir, ça fait qu'on ne reviendra pas
là-dessus.
M. Léonard: Oui, mais...
M. Jolivet: On prend un exemple là.
M. Léonard: On fait quoi, là? On lit des chiffres
et le nom d'une entreprise, et il faut dire O.K.
M. Jolivet: Carrier & Bégin, je ne savais pas ce que
c'était, moi.
M. Tremblay (Outremont): Posez-moi une question, je vais
répondre.
M. Léonard: Biomatrix, 250 000 $ qu'on verse.
M. Tremblay (Outremont): Ça me fait plaisir. C'est un
manufacturier de produits...
M. Léonard: Un investissement de 1 000 000 $.
M. Tremblay (Outremont): ...biomédicaux. C'est une
implantation d'une usine de médicaments d'injection pour traitements
orthopédiques. C'est un projet d'investissement de 7 064 000 $, avec un
prêt participatif de 1 339 000 $ et un congé
d'intérêts maximum de 256 327 $.
M. Léonard: Polinex?
M. Tremblay (Outremont): D'ailleurs, c'est juste dans la
Société de développement industriel et c'est parce qu'ils
ont pris pour acquis que les deux premières pages du montage financier
étaient disponibles. Ils ne le savaient pas là, mais je les ai
ici. Vous voulez Polinex? Polinex: c'est un manufacturier de supports de
plastique; le projet, c'est un projet d'expansion de l'entreprise, 4 310 000 $;
prêt participatif de 1 170 000 $ avec un congé
d'intérêts maximal de 72 000 $.
M. Léonard: Et Savaria? On veut juste savoir à quoi
à ça sert.
M. Leblond (Ghislain): M. Léonard, c'est parce qu'on a
pris pour acquis que le dossier qu'on a constitué et rendu disponible au
ministère l'était pour la commission.
M. Tremblay (Outremont): Alors, le dossier Savaria, c'est un
manufacturier d'élévateurs et d'escalateurs résidentiels.
Le projet, c'est de développer des produits pour personnes
handicapées. C'est un projet de 250 000 $, un prêt participatif de
187 000 $, recherche et développement, avec un congé
d'intérêts maximal de 46 750 $.
M. Jolivet: On parle d'un projet de recherche et
développement pour développer de nouveaux produits. Il existe
déjà pas mal de groupes - j'en ai un dans ma région,
Racibec - qui font des élévateurs comme ceux-là. Quels
sont les dangers, et est-ce qu'on les examine, dans ces formules-là, de
mettre en péril des institutions déjà existantes? Quand on
fait de l'aide à une entreprise, est-ce que c'est examiné, cette
partie-là, pour être sûrs qu'elles ne viennent pas en
concurrence déloyale?
M. Tremblay (Outremont): Oui. Le but de la Société
de développement industriel du Québec, par le biais du
gouvernement, ce n'est pas de créer une concurrence déloyale
envers d'autres entreprises. Le but, c'est de favoriser le développement
de produits innovateurs. Le ministère de l'Industrie, du Commerce et de
la Technologie doit émettre un avis favorable au projet et, dans ce cas,
il y a même une société de placements dans l'entreprise
québécoise pour un montant autorisé de 300 000 $; donc,
ça veut dire qu'il y a un partage de risques avec les gens de la
région. Mais vous avez raison, M. le député de
Laviolet-te, il ne faut pas créer de nouvelles entreprises et/ou
favoriser des entreprises qui pourraient concurrencer d'autres entreprises.
C'est pris en considération dans l'avis sectoriel du ministère de
l'Industrie, du Commerce et de la Technologie.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le député de Drummond.
M. St-Roch: Oui. J'apprécie les commentaires de M. le
ministre pour nous aider à avoir une information qui va être plus
ponctuelle. Je souscris à ce que vous disiez aussi, M. le ministre,
qu'il faut éviter d'utiliser les ressources humaines pour faire de la
paperasse. Mais je pense qu'il serait bon - je vais le faire avec vous et je
vais le faire aussi avec tous les ministres qui relèvent de la
commission - de rappeler le chapitre 1, à la page 14, «Reddition
des comptes», du Vérificateur général, de 1.23
à 1.26 inclusivement, et qui dit juste ceci: «Ces systèmes
produisent un fort volume de données, qui ne véhiculent que
rarement le genre d'informations dont les gestionnaires ont besoin».
Je pense, moi, qu'on a déjà la base et ça fait
déjà deux ans consécutifs que je vois, à partir du
rapport du Vérificateur général, qu'on ne veut pas
être noyés, en tant que parlementaires, par de la paperasse
inutile. Vous connaissez mon aversion personnelle pour ça; on devrait en
avoir le moins possible. Mais, moi, je fais appel au sens de l'imagination du
ministre, du ministère, des présidents des différentes
sociétés, en tant que gestionnaires, pour dire que le
député qui est ici a besoin à peu près juste des
grandes lignes d'information, ce dont un gestionnaire dans le privé ou
un actionnaire d'une compagnie privée a besoin pour évaluer son
investissement. Ici, moi, je représente mes électeurs, puis,
quand je regarde la SDI, qu'on investit, qu'on va chercher du capital-actions,
je
me réjouis parce que ce sont les électeurs et les
électrices de Drummond aussi qui sont actionnaires. Alors, strictement
ce dont on a besoin, le plus simple possible, pour qu'on soit capables de
vérifier. Alors, je réagis dans ce sens, M. le ministre, à
votre ouverture d'esprit.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Bien. Alors, est-ce que les engagements de septembre 1991 sont
vérifiés?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Vérifié. Alors, compte tenu de l'heure, la commission suspend
ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 20 h 6)
Le Président (M. Leclerc): Nous en étions à
l'étude des engagements financiers du mois d'octobre 1991. M. le
député de Labelle.
M. Léonard: Un instant, là. Bon! Les engagements du
mois de septembre avaient été vérifiés. On
était arrêté là.
Une voix: Octobre.
Octobre
M. Léonard: Ah, octobre! Machina Sapiens, c'est un beau
nom latin; ça vient d'Outremont, le comté du ministre.
Une voix: À quoi ça sert?
M. Tremblay (Outremont): «C'est-u» dans mon
comté, ça? Ça doit être les HEC. C'est une
entreprise d'informatique qui a un projet de développement d'un
générateur d'interfaces graphiques multiplates-formes
baptisé Gigolo. C'est un projet total de 375 000 $, avec un prêt
participatif de 337 650 $ et c'est le congé d'intérêts
automatique de 34 010 $.
M. Léonard: On reconnaît l'imagination des
informaticiens, ils ont le don de donner des noms particuliers à leurs
projets. C'est un projet d'une entreprise, mais c'est en lien avec d'autres
groupes informatiques ou si c'est vraiment un groupe indépendant?
M. Tremblay (Outremont): L'adresse me rappelle les Hautes
Études commerciales ou l'Université de Montréal. Alors, je
n'ai pas...
M. Léonard: C'est parce que Outremont... En tout cas!
SED-Québec?
M. Tremblay (Outremont): Encore une entreprise d'informatique, un
projet de développement d'un système d'affichage vidéo
interactif pour les magasins de détail...
M. Jolivet: Pour l'ouverture des magasins?
M. Tremblay (Outremont): ...de 493 450 $; un prêt
participatif de 444 105 $, avec un congé d'intérêts de 34
618 $.
M. Léonard: Dans des questions comme ça, c'est un
projet général qu'ils veulent revendre aux entreprises, aux
magasins? C'est destiné à le commercialer, bien, à le
concevoir et à le commercialiser?
M. Tremblay (Outremont): Quand on fait l'analyse d'un projet de
ce genre-là, c'est évident qu'on ne regarde pas juste la
conception. Alors, oui, il y a le développement du système
d'affichage vidéo interactif pour les magasins de détail, mais il
y a, également, l'évaluation du potentiel de commercialisation du
projet. Alors, je peux continuer... Si vous voulez, j'ai le document ici, je
peux vous lire, plus en détail, le projet, le développement
proposé, la fonction vidéo informatique, les équipements
qui vont être requis, les phases de développement, les avantages
et tout. (20 h 10)
En fait, c'est un produit dont l'inventeur s'appelle M. Gérard
Tabary. Ça remplace l'étiquette de papier que l'on voit sur la
face avant des tablettes. Les informations s'inscrivent sur un écran
à cristaux liquides. Un réseau de cinq fils est installé
sur toutes les gondoles et les affichages sont montés sur un rail et
verrouillés par une clef. Un ordinateur pilote le réseau
d'affichage. Cet ordinateur est connecté au système de caisses
électroniques du magasin, ce qui assure la concordance des informations
du réseau d'affichage avec celles enregistrées à la caisse
par un système de lecture optique.
M. Léonard: C'est dans l'alimentaire, ça?
J'imagine, parce que la façon dont...
M. Tremblay (Outremont): C'est l'alimentaire.
M. Jolivet: Quelle heure est-il, là? Minuit moins cinq,
minuit moins quatre? Il est quoi?
M. Léonard: II est moins quatre. M. Jolivet: Moins
quatre, hein. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Les Éditions AdLib, est-ce qu'on peut
savoir ce que c'est?
M. Tremblay (Outremont): C'est quoi, les 125 000 $? Je n'ai pas
la feuille d'AdLib.
(Consultation)
M. Tremblay (Outremont): C'est un prêt participatif de 500
000 $ qui avait été autorisé le 20 septembre 1991 en
faveur des Éditions AdLib inc. pour financer la poursuite des efforts de
commercialisation de sa carte de synthèse sonore AdLib Gold. En fait,
là, ce prêt est aux risques... et ne bénéficie
d'aucune garantie gouvernementale. Alors, c'est la partie congé
d'intérêts sur ce prêt à la société
AdLib.
M. Léonard: II a été déboursé
au complet? M. Tremblay (Outremont): Oui. M. Léonard:
Celui-là?
M. Tremblay (Outremont): Oui. Et c'est l'autre.
M. Léonard: C'est l'autre qui ne l'a pas
été. Alors, la suite de l'histoire est très malheureuse ou
heureuse?
M. Tremblay (Outremont): Elle s'améliore. Le 14 janvier
dernier, il y a eu une rencontre entre les principaux administrateurs d'AdLib,
soit M. Kenan Demir, qui est le président et actionnaire principal,
ainsi que M. Raymond Duval, qui est le directeur des ventes. M. Duval, c'est un
ancien employé lorsque M. Prével assumait les
responsabilités de l'entreprise. La relance de l'entreprise a
été plus difficile que prévue puisque l'unique produit, la
carte Gold 1000, n'était pas techniquement prête à
être lancée sur le marché. Aussi, les commandes en main
n'étaient pas aussi importantes que celles qui étaient
estimées, de sorte qu'on a vendu jusqu'à maintenant 4000 cartes
à 150 $ la carte, pour un chiffre d'affaires de 600 000 $, depuis
septembre 1992.
La direction de l'entreprise vise présentement un marché
beaucoup plus large que celui identifié par l'ancienne administration.
La direction a, d'ailleurs, changé le nom d'AdLib inc. pour AdLib
Multimédia inc. pour refléter la nouvelle orientation
stratégique. Les administrateurs ont initié une association du
nom de Gold Sound Standard pour le secteur du multimédia. Cette
association regroupe des majeures comme Yamaha, Toshiba, Sony. Cette
association vise à donner une orientation au multimédia et
à déterminer, comme son nom l'indique, un standard. En plus de
vendre la carte Gold 1000, dont la distribution est faite en Europe et aux
États-Unis, la compagnie est présentement à mettre au
point un autre produit dont la principale caractéristique serait de
gérer un système VHS permettant, entre autres, de transporter des
images à l'écran relié au PC. 18 employés
travaillent présentement pour l'entreprise et ces derniers ont, pour la
très grande majorité, une formation universitaire. M. Duval a
mentionné que la gestion est participative et le climat est excellent.
L'approche de gestion favorisée par M. Demir, le nouveau
propriétaire et actionnaire, permet une meilleure adhésion des
employés aux principales orientations de la compagnie et, par
conséquent, une plus grande efficacité. La recherche et
développement est financée par la société
mère allemande et ce qui est intéressant, c'est qu'elle
prévoit consacrer 3 000 000 $ au cours des trois prochaines
années.
Alors, tout le développement est accordé à des
firmes locales lorsqu'il est possible de le faire. La compagnie prévoit
déménager bientôt dans le Parc technologique de
Québec; on dit au mois de février 1993. Au cours des prochaines
semaines, l'entreprise va nous soumettre un plan d'affaires beaucoup plus
détaillé et nous aurons à considérer la
possibilité d'aider l'entreprise dans un projet de financement pour des
produits à l'exportation.
M. Léonard: Finalement, quand même, les perspectives
de l'entreprise étaient excellentes puisqu'on est en train de repartir
même avec un tout autre personnel. Ça a pris six mois, même
pas, et on a finalement réussi à fonctionner.
M. Tremblay (Outremont): La raison pour laquelle on a eu des
hésitations dans le dossier, c'est principalement à cause de
l'inventaire des cartes Gold. À ce moment-là, on doutait du
marché qui avait été évalué. Alors, je pense
que les événements récents démontrent que le
potentiel du marché avait été surestimé par les
propriétaires parce qu'ils ont vendu seulement 4000 cartes à 150
$ l'unité, 600 000 $. Et la deuxième question qu'on se posait,
c'était la possibilité pour l'entreprise de continuer son
expansion au niveau des investissements en recherche et développement.
Et on voit que l'entreprise, par le biais des nouveaux actionnaires, va
investir 3 000 000 $ au cours des prochaines années.
Donc, on n'a jamais prétendu que la technologie, que le
développement d'AdLib, c'était impossible; ce qu'on disait,
c'était que la structure financière, l'endettement de
l'entreprise ne nous permettaient pas de conclure de façon positive,
à la suite des demandes qui nous avaient été faites, sur
la viabilité à moyen et à long terme de l'entreprise.
Ça prenait une restructuration financière; les nouveaux
actionnaires l'ont faite; une injonction de fonds importante, les nouveaux
propriétaires l'ont faite, et également des fonds additionnels: 3
000 000 $ au cours des prochaines années. Alors, notre intention au
niveau gouvernemental, c'était d'assurer dans la mesure du possible les
retom-
bées économiques au Québec et on a réussi,
en partenariat avec une compagnie allemande.
M. Léonard: Je pense à une première
question. Je comprends qu'on dise que les perspectives de vente étaient
plus réduites que ce qu'on a prévu, mais il reste qu'en changeant
de propriétaire et nécessairement de vendeur, c'est normal que
les ventes aient baissé. Je pense bien que, dans une entreprise qui part
comme cela, le propriétaire, qui était vendeur en particulier,
détenait beaucoup lui-même personnellement de commandes. En tout
cas, les contacts sont souvent sur un plan personnel. Ce sont des ventes qu'on
a échappées. Je ne pense pas qu'on... Moi, je m'interroge sur le
fait qu'on dise que le carnet était trop optimiste. Si on n'avait pas
perdu six mois ou un an, huit mois au moins là-dedans... Enfin!
Moi, j'ai une question: Est-ce que la SDI a perdu des sommes
là-dedans?
M. Tremblay (Outremont): Je peux demander à M. Marcil de
répondre, mais c'est non.
M. Marcil (Yvon): En fait, ce qui est arrivé, c'est que
les actifs ont été mis en vente suite à la faillite de
l'entreprise. Nous, on a exercé notre droit de premier refus sur les
actifs. On a acheté les actifs, si je me souviens bien, pour environ 1
400 000 $, l'ensemble des actifs.
M. Léonard: II était question dans les journaux, il
me semble, à un moment donné, de 1 900 000 $, mais c'est
peut-être 1 400 000 $.
M. Marcil (Yvon): C'est-à-dire qu'on les a achetés
pour 1 400 000 $.
M. Léonard: Oui.
M. Marcil (Yvon): Par la suite, ce n'était pas pour les
opérer pour nous, c'était pour trouver un acquéreur qui
était plus apte à donner les retombées économiques
que le concurrent américain qui voulait mettre la main dessus.
L'acquéreur qu'on a trouvé, c'est-à-dire la compagnie
allemande en question, nous a fait une offre à 1 700 000 $ cash. Par
contre, on a eu des dépenses entre le temps où on a payé 1
400 000 $ et le moment où on a vendu 1 700 000 $, mais on n'a pas fait
de pertes; il y a même un surplus qui s'est dégagé de la
transaction.
M. Léonard: Même en comptant les honoraires de M.
DeVeaux, par exemple.
Le Président (M. Leclerc): Ça va? Alors est-ce
qu'on est prêts à passer aux engagements de décembre
1991?
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, je pense qu'il y
a novembre. (20 h 20)
Le Président (M. Leclerc): On n'en a pas en novembre, M.
le ministre.
M. Léonard: un instant, là. dans octobre 1991, j'ai
ici, krack-o-pop, par exemple. ce n'est pas octobre 1991, ça? j'ai
ça comme annexe ici.
M. Tremblay (Outremont): J'ai ça, moi aussi.
Une voix: Ça peut être dans la liste de
décembre, mais ça peut être un engagement d'octobre.
M. Tremblay (Outremont): En tout cas, j'ai ça. On l'a
identifié, octobre 1991, mais le député de Labelle a
raison, on a ...
M. Léonard: Oui. O.K. C'est dans décembre 1991.
Décembre
M. Tremblay (Outremont): Krack-O-Pop, c'est un fabricant de
croustilles et de grigno-tines. Un projet de modernisation et d'expansion de 1
100 000 $ à Anjou. Un prêt participatif de 418 000 $ avec un
congé d'intérêts - c'est l'est de Montréal -
automatique pour une période maximale de 3 ans, totalisant 62 700 $.
M. Léonard: Krack-O-Pop, j'ai l'impression que c'est des
choses connues. Il y a différents produits de cette nature-là sur
le marché. Qu'est-ce qui justifie la SDI d'intervenir dans un secteur
comme ça? Il me semble que c'est tout à fait ordinaire comme
production.
M. Tremblay (Outremont): Un avis sectoriel du ministère
qui démontre la pertinence de favoriser la modernisation de cette
entreprise. Deuxièmement, le congé d'intérêts,
c'est, le fait que ce soit dans l'est de Montréal, parce que,
normalement, la SDI va prêter sur une base d'affaires, mais il n'y aura
pas de congé d'intérêts. Mais c'est parce que c'est dans
l'est de Montréal, puis qu'il y a une volonté gouvernementale de
donner suite à des projets de modernisation dans l'est de
Montréal. Si l'on regarde l'impact du projet de façon plus
précise, on dit, dans l'avis sectoriel du ministère:
Jusqu'à ce jour, l'opération de cette entreprise n'a que peu
affecté les ventes des autres fabricants québécois du fait
que ses conquêtes majeures avec les grandes chaînes furent
principalement obtenues aux dépens de firmes des États-Unis.
L'agressivité et la flexibilité lui ont permis de réussir
là où d'autres fabricants québécois ont
échoué. Rappelons, de plus, que 70 % des ventes de Krack-O-Pop
sont réalisées à l'extérieur du Québec et
que cette proportion devrait dépasser
les 80 % sur la base du plan de développement fortement
orienté vers les marchés.
M. Léonard: Quand vous dites le ministère
sectoriel, c'est le MICQ ou le ministère de l'Agriculture?
M. Tremblay (Outremont): Dans ce cas, c'est le ministère
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du
Québec.
M. Léonard: Ah, c'est le MAPAQ. Pourquoi? Ça se
fait au cas par cas, la juridiction sur un dossier?
M. Tremblay (Outremont): Non. Ça dépend de
l'expertise des ministères et on considère que le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation est
mieux placé pour porter un jugement de valeur sur le marché de
l'alimentation, des croustilles et des grignotines.
Le Président (M. Leclerc): Alors, est-ce qu'on continue
dans la liste de décembre 1991?
M. Léonard: Oui, je vous suis, M. le Président.
Le Président (M. Leclerc): À l'engagement 8. Ah,
c'est voir annexe. O.K. Alors, on est à l'engagement 9.
M. Léonard: Décembre 1991, il y en a 10 d'un coup
sec.
M. Tremblay (Outremont): Décembre 1991.
M. Léonard: Oui, j'ai ça, décembre: divers
engagements ont été pris par cet organisme au cours du mois
d'octobre 1991.
M. Tremblay (Outremont): F.-X. Drolet inc. Un fabricant de
Québec qui est un distributeur de poêles et foyers à
combustion contrôlée. C'est un projet de
recherche-développement de...
M. Léonard: Là, je ne sais pas où vous
êtes.
M. Tremblay (Outremont): Décembre 1991. M. Jolivet:
C'est dans janvier.
Le Président (M. Leclerc): Moi, je suis encore dans le
paquet de décembre. C'est un engagement...
M. Léonard: Dans décembre, moi, j'ai une
série de...
Le Président (M. Leclerc): C'est un engagement du mois
d'octobre.
M. Léonard: ...d'engagements. Divers engagements ont
été pris par cet organisme au cours du mois d'octobre 1991.
Là, il y en a 10, puis, j'ai...
Le Président (M. Leclerc): Alors, on a le même.
M. Léonard: ...Entente de services avec le Fonds des
services de télécommunications, 307 000 $.
Le Président (M. Leclerc): Exactement. M.
Léonard: C'est ça. là.
Le Président (M. Leclerc): À la page 5 de 28, au
coin droit supérieur.
M. Tremblay (Outremont): Je l'ai. Vous avez raison, M. le
député de Labelle. Alors, qu'est-ce que vous voulez savoir? Je
les ai, là.
M. Léonard: C'est parce que je voulais, d'abord,
être à la même place. Je vous entendais parler de F.-X.
Drolet et je n'y étais pas du tout. En fait, c'est vous qui n'y
étiez pas, si je me permets. Bien, on s'est retrouvé.
M. Tremblay (Outremont): Disons que j'ai été trop
performant.
M. Léonard: On ne doute de rien. Ça, c'est le
compte des télécommunications, donc des téléphones
pour la SDI.
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: Est-ce que ça se compare avec l'an
passé, ça?
M. Tremblay (Outremont): Je pense qu'on peut le demander à
M. Girard...
M. Léonard: C'est semblable.
M. Tremblay (Outremont): ...qui est responsable de tout l'aspect
financier à la SDI. Il peut vous répondre, là.
M. Girard (Jocelyn): Effectivement, c'est une entente annuelle
qu'on a avec le Fonds, qui est à peu près du même niveau
chaque année. Ça inclut les communications
téléphoniques, de même que le réseau informatique,
puisqu'on est passablement régionalisé en termes de
télécommunications.
M. Léonard: quand vous dites que c'est à peu
près la même chose que l'an passé, il y a une augmentation.
est-ce qu'elle est de ipc+1, i pc+3 ou quelque chose comme ça?
M. Girard: Non.
M. Léonard: Parce que c'est des grands paramètres
que le ministre des Finances agite de ce temps-là. C'est quoi? C'est IPC
ou...
M. Girard: Le Conseil du trésor ne nous permet jamais une
augmentation de plus que l'IPC dans ces frais-là.
M. Léonard: II ne le permet pas.
M. Girard: La charge était à peu près
identique sauf que, cette année, on a rajouté du nouveau
personnel, donc, des nouveaux bureaux, des nouvelles exigences des
communications. Donc, en termes d'augmentation de la facture, c'est dû
uniquement, l'augmentation qu'il y a eu, à l'augmentation du service et
non pas à l'augmentation par rapport à des coûts plus
élevés. Au prorata, c'est la même chose. De toute
façon, le Fonds des moyens de communication est un organisme
gouvernemental qui fait sa grille d'honoraires basée sur les directives
du Conseil du trésor, et on n'a pas d'autre choix, évidemment,
que de passer par le Fonds des moyens de communication.
M. Léonard: Ça, la structure, on la connaît
un peu. D'ailleurs, ça marche par fonds et ça devrait être
aussi vérifié, voyez-vous, au ministère des
Communications. C'est lui qui a le dossier. Alors, si je comprends, M. le
Président, voyez-vous, dans ce cas-là, il y a un fonds.
L'engagement est vérifié au niveau du ministère et
vérifié aussi au ministère qui fournit les services. Je
pense qu'on devrait avoir exactement la même technique en ce qui concerne
le Fonds de développement technologique. Alors, c'est un peu le point
qu'on soulevait cet après-midi. Vous voyez que, dans le cas où
c'est bien organisé maintenant au gouvernement, on le fait aux deux
endroits.
Ceci étant dit, j'ai quand même une question. Est-ce qu'il
y a eu beaucoup de dossiers? Est-ce qu'il y a beaucoup plus de dossiers cette
année - parce que vous dites que vous avez ajouté des bureaux,
que vous avez ajouté du service - à la SDI qu'avant?
M. Girard: On a rajouté 58 postes en
télécommunications, d'abord, pour finaliser l'intégration
de l'ancienne AQVIR et de l'ancienne Société de
développement des coopératives, la SDC. Donc, c'est des ajouts
d'effectifs importants à la SDI. Il a fallu prendre leur système,
qui n'était pas compatible avec ie nôtre, et le transformer en
postes de travail compatibles avec un système qui est unique à la
SDI, qui est le système Wang. Donc, l'intégration des deux
organismes, qui s'est faite par loi en avril 1991, en plus de l'augmentation au
niveau du plan d'organisation supérieure de la SDI qui a
été approuvé par le Con- seil du trésor à la
même date, le 1er avril 1991, a conclu à 58 postes additionnels
à servir au niveau des télécommunications.
M. Léonard: En fait, il y a 58 postes de personnel qui se
traduisent aussi en postes de télécommunications. Quand on dit 58
téléphones, généralement, ça ne veut pas
nécessairement dire 58 personnes, mais pas très loin.
M. Girard: c'est exact. c'est 58 personnes, 58 postes
comblés qui exigeaient tous des terminaux de
télécommunications, des téléphones et le reste.
M. Léonard: O.K. Alors, ça revient à parler
de l'intégration de l'AQVIR et du service aux coopératives, SDC.
Combien il y avait de postes là-bas quand ils sont venus chez vous?
M. Girard: II y en avait 22 à la SDC; il y en avait 14
à l'AQVIR.
M. Léonard: Ça fait 38. Là, ça s'est
multiplié en 58, la multiplication des pains. (20 h 30)
M. Girard: Non, il y a eu également des effectifs
accordés par le Conseil du trésor dans le programme Relance PME
qu'il a fallu organiser en termes de télécommunications et, de
ces occasionnels qui avaient été autorisés par le Conseil
du trésor sous ce programme-là, certains - la différence -
ont été convertis en effectifs réguliers à la SDI,
ce qui amène le total de 58 postes qui devaient être desservis par
les télécommunications.
M. Léonard: relance pme, est-ce que c'était le
programme qui ne fonctionnait pas, puis qu'on a transformé en reprise
pme? c'est ce programme-là?
M. Tremblay (Outremont): En tout cas, M. le Président,
pour répondre à la . question, l'AQVIR, 13 employés, une
vingtaine d'employés des coopératives sur les 42 qui ont
été transférés, 25 pour l'opération Relance
PME qui a analysé 406 projets, pour des aides financières
totalisant 150 175 000 $. Alors, quand on dit que ça ne fonctionnait
pas, je pense qu'on a recapitalisé le fonds à trois reprises.
Ça a commencé a 30 000 000 $, puis ça a fini, au total,
à 151 175 000 $. Et on a réussi à maintenir ou à
créer 17 000 emplois au Québec. Donc, c'est également un
succès que le député de Labelle ne reconnaît
pas.
M. Léonard: C'est parce que ça a été
modifié. Relance PME, c'est devenu Reprise PME.
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: C'est le même programme?
M. Tremblay (Outremont): C'est Reprise PME qui a
été bonifié au mois de décembre pour rendre le
fonds de roulement comme étant une dépense admissible. Ce
n'était pas une dépense admissible avant. Reprise PME,
c'était uniquement pour des projets qui étaient orientés
vers la modernisation et, maintenant, on a rendu le fonds de roulement comme
dépense admissible.
M. Léonard: Est-ce qu'il y a eu une exception ou une
permission particulière pour procéder à une modification
du règlement sans prépublication?
M. Tremblay (Outremont): Non.
M. Léonard: Quand on a modifié le
règlement...
M. Tremblay (Outremont): La prépublication, c'est
fait.
M. Léonard: ...il y en a eu une?
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui, oui, la prépublication.
On ne s'est pas servi de l'urgence dont on aurait pu se servir pour la
prépublication. Par contre, on a analysé certains dossiers. Aucun
dossier n'a été autorisé avant, mais it y a une
prépublication de ce règlement qui rend le fonds de roulement
comme dépense admissible.
M. Léonard: Non, un instant! C'est parce que voici ce qui
est dit à la Gazette officielle du Québec, le 30
décembre 1992 - ce n'est pas loin: «Attendu que, de l'avis du
gouvernement, l'urgence due aux circonstances suivantes justifie l'absence de
publication préalable du règlement et son entrée en
vigueur à la date de sa publication tant que la modification au
programme proposée n'est pas adoptée au
règlement...» Je demanderais au ministre de vérifier
très bien ce qu'il a dit, parce que, ici, dans la Gazette officielle
du Québec, on dit justement qu'on a plaidé l'urgence pour ne
pas procéder à la publication préalable du
règlement. J'ai ça au texte. Je viens de lire le texte tel qu'il
est.
M. Tremblay (Outremont): l'information que j'avais eue, c'est
qu'on ne servirait pas de l'exception d'urgence pour... alors, ils ont dû
s'en servir.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Tremblay (Outremont): Je me fie à vous, là.
Le Président (M. Leclerc): M. le député,
est-ce que vous avez terminé? M. le député de
Laviolette.
M. Léonard: Et c'est la même chose aussi avec
Innovatech. Là, vous allez me dire que ce n'est pas votre dossier. Mais,
pour Innovatech aussi, on a fait ça. C'est urgent, urgent!
M. Tremblay (Outremont): Mais, tout à l'heure, on a
démontré que c'était tellement urgent que l'Opposition
nous disait qu'on ne faisait absolument rien en Chambre. Alors, dans ce
sens-là, vous avez créé une urgence excessivement
importante. Il y avait des dossiers à l'étude. Alors, je ne suis
pas au courant s'ils se sont servis de l'urgence pour Innovatech.
M. Léonard: Ça veut dire que vous êtes
toujours en train de procéder à la dernière minute et puis
que vous ne voyez pas venir les coups. Vous vous préparez mal, vous ne
faites pas votre planification. En termes de qualité totale, je voudrais
juste vous ramener à vos devoirs un peu, parce que les processus de
l'Assemblée nationale, ça existe aussi. On est en
démocratie.
M. Tremblay (Outremont): Le programme Relance PME a
débuté au mois d'avril 1990, donc, immédiatement
après l'annonce officielle du ralentissement économique,
c'est-à-dire deux trimestres. Alors, si je me rappelle bien, en 1981,
ça a pris huit mois après...
M. Léonard: Répondez à la question.
M. Tremblay (Outremont): ...les deux trimestres de croissance
négative pour qu'un programme qui s'appelait Biron I soit lancé.
Alors, je pense que la performance du gouvernement ne peut pas être mise
en doute dans le programme Relance PME. On est là pour aider les petites
et moyennes entreprises, puis on fait tout ce qui est financièrement
possible.
M. Léonard: Là, vous plaidez l'urgence, le 30
décembre 1992. Vous êtes loin, merci, alors que la
récession avait commencé en avril 1990 ou autour de. Je veux
juste dire que, au fond, vous vous servez souvent de ces choses. Avant
Noël, dans quatre dossiers qu'on a bien connus et l'un, en particulier,
qu'on a débattu ici sur les heures d'affaires, tout à coup,
c'était urgent. Là, en janvier, février, je ne suis pas
sûr que les marchands trouvent que c'est urgent. On vous l'avait dit et
vous plaidez urgence pas parce que c'est urgent - en tout cas, dans ce
cas-là, ce n'était pas ça - c'est parce que vous vouliez
vous cacher, c'est tout. Et vous plaidez la transparence, comme vous l'avez dit
au début, alors qu'il faut fouiller pour savoir les choses. Vous ne vous
êtes pas vanté de ça, pas de prépublication à
la Gazette officielle. Ça, c'est de la qualité totale?
M. Tremblay (Outremont): II ne faut pas
prendre pour acquis que, parce que je ne fais pas de commentaires,
«qui ne dit mot consent».
Le Président (M. Leclerc): Bien. M. le
député de Laviolette m'avait demandé la parole.
M. Joli vet: Oui. C'est une petite question, parce que ça
me préoccupe. D'ailleurs, j'avais des alliés de temps en temps,
de l'autre côté, qui se préoccupaient de la même
chose. On a parlé de systèmes informatiques, de postes
changés, de compatibilité. Je pense qu'on s'en souvient, le
député de Drummond et moi, on avait fait beaucoup de discussions
sur ça dans différentes commissions parlementaires. J'aimerais
savoir, puisqu'on parlait de 13 postes ou de 20 postes, en fait, d'à peu
près 28 postes, là, plus que ça, 38 postes, là,
qu'est-ce qui est arrivé avec les appareils qui existaient. Si ce
n'était pas compatible, est-ce que vous vous en êtes
débarrassés et avez envoyé ça au service de
remise...
Une voix: À la récupération. M. Jolivet:
...à la récupération?
M. Tremblay (Outremont): Non. Alors, M. Girard, de la
Société de développement industriel, va
répondre.
Le Président (M. Leclerc): M. Girard.
M. Girard: Ce qui existait à l'AQVIR et à la SDC,
c'est un réseau de micro-informatique qui n'est pas
récupérable en termes d'équipement actuellement, mais
ça a été conservé parce que la SDI, face à
la situation de Wang Canada, qui est maintenant sous la protection du chapitre
I aux États-Unis, a dû prendre des décisions, et on a
convaincu le Conseil du trésor là-dessus, de s'en aller dans une
étude pour changer de technologie. Je pense qu'on n'a plus le choix. On
ne peut pas espérer vivre avec une technologie qui va disparaître
d'ici deux à trois ans. Donc, on s'en va actuellement vers un
réseau - on va changer notre technologie - de micro-ordinateurs, ce qui
veut dire qu'on va récupérer entièrement
l'équipement qui a été repris à la suite de...
M. Jolivet: Là, vous allez perdre le vôtre.
Ça va être encore plus dispendieux.
M. Girard: Le nôtre, ce sont des terminaux qui sont
très désuets. Ce ne sont pas des microordinateurs. On parle de
terminaux qui valent à peu près, sur le marché, 25 $
chacun.
M. Jolivet: Ils ne sont plus bons.
M. Girard: Ah! Ce n'est plus bon. Ce n'est absolument pas
récupérable effectivement. C'est un système...
M. Jolivet: C'est à la «scrap». Non, mais
c'est parce que ça me surprend toujours. Je reviens toujours à
cette question-là. S'il y a un ministère qui a à utiliser
beaucoup l'informatique, puis qui a le pouvoir d'amener le monde au
Québec à s'y intéresser davantage, c'est bien le
ministère de l'Industrie et du Commerce. Alors, je profite de la
circonstance, encore une fois, pour revenir à ma vieille marotte: on n'a
pas de politique qui, à mon avis, au niveau du gouvernement du
Québec, nous permet de dire qu'on n'est pas sous l'emprise d'un
monopole. Et, à un moment donné, quand il change, lui, je suis
obligé de continuer dans le même système, je suis
obligé de payer encore plus, parce que, finalement, je n'ai pas investi
dans une possibilité de compatibilité et cette
compatibilité-là, elle existe à condition qu'on invite nos
gens à le faire, et ça, on ne le fait pas. L'État,
étant des gros acheteurs d'informatique, n'utilise pas son pouvoir
d'achat pour influencer le marché. Je le dis et je le redis.
Le Président (M. Leclerc): M. le député de
Drummond.
M. Tremblay (Outremont): Juste, pour l'information du
député de Laviolette, lui rappeler que c'est un choix de
1982.
Le Président (M. Leclerc): Je suis certain que ça
ne change pas la pertinence de ses remarques.
M. Tremblay (Outremont): Non, non, j'ai noté, mais je
voulais juste dire ça.
M. Jolivet: Écoutez, M. le Président, là, le
ministre a beau dire ça, mais je lui rappelle toujours que, même
ici, à l'Assemblée, des députés du Parti
libéral - j'en nommerais quelques-uns qui sont de l'autre bord - pensent
la même chose que moi. À chacune des commissions parlementaires
où on a l'occasion de le dire, on le redit, parce que, s'il faut arriver
à une qualité totale, il faut que le ministre soit conscient, une
fois de temps en temps, qu'il y a des changements qui doivent être
apportés, et c'est lui qui est là. Ce n'est pas moi.
Le Président (M. Leclerc): Bien.
M. Léonard: Je voudrais juste lui faire une remarque
là-dessus. Il va être très mal placé pour nous
critiquer étant donné qu'il dit qu'il fait comme nous faisions.
Alors, vraiment, en 10 ans, on n'a pas progressé? C'est ça que
ça veut dire?
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, je n'ai pas
critiqué. J'ai juste, pour l'information du député de
Laviolette, dit que c'était une décision de 1982. Je n'ai
apporté aucun commen-
taire. J'ai fait que l'informer et je retiens la suggestion très
positive du député de Laviolette. (20 h 40)
M. Jolivet: Si vous me permettez de vous dire que nous avions eu
des critiques du Parti libéral à l'époque, mais en 10 ans,
le temps que ça a duré jusqu'à maintenant, ils sont
là maintenant depuis deux termes, ils n'ont rien fait, non plus, pour le
changer, malgré toutes les interventions qu'on a pu faire.
M. Léonard: Vous avez perdu de la vigueur.
M. Jolivet: Et je vous dis même, M. le Président,
qu'on avait proposé que la commission qui était responsable de
ça puisse engendrer - et ça, on ¦ l'a
répété à plusieurs occasions - une commission
spéciale pour étudier toute la question de l'informatique dans
tous les ministères et organismes et au gouvernement lui-même. Je
n'ai jamais entendu qui que ce soit du côté ministériel,
des ministres dire qu'ils étaient d'accord pour la faire, cette
commission parlementaire.
Le Président (M. Leclerc): Bien. Alors, il faudra faire
vos suggestions au ministre des Communications. M. le député de
Drummond.
M. St-Roch: Oui. Dans la même foulée que mon
collègue de Laviolette, aussi dans la perspective, M. le ministre, des
grappes et de la théorie des grappes, je me joins à mon
collègue de Laviolette. Je pense que, des deux côtés de la
table, souvent, on a déploré le fait que chacun des
ministères était un peu laissé libre d'acheter ses
programmes d'informatique. Si notre collègue de Chicoutimi était
ici... Elle l'a soulevé, elle aussi, à plusieurs occasions. On a
toujours, je pense, un groupe de parlementaires, dit qu'il y aurait moyen,
là... Mais on n'a jamais trouvé un porteur de ballon parce qu'on
s'est toujours dit: Bien, c'est chacun des ministères, c'est les
Approvisionnements et Services.
Mais, dans un contexte un peu plus global de vivre suivant nos moyens et
d'être capables aussi du générer de l'emploi, moi, j'ai
toujours cru qu'on avait une masse qui représente pas loin de 1 000 000
000 $; j'ai l'impression qu'on est entre 750 000 000 $ et 1 000 000 000 $
d'informatique, quand je regarde tout ce qui est gouvernemental et
paragouvernemental. Alors, je pense qu'il y a un levier important où on
pourrait influencer au niveau de la recherche, au niveau du
développement, au niveau de la conceptualisation. Aussi, je pense que la
situation s'en vient urgente. Vous avez mentionné - et monsieur m'a
devancé tout à l'heure - Wang, qui est un géant aux pieds
d'argile, à l'heure actuelle. On regarde l'évolution d'IBM
à l'heure actuelle et c'est drôlement inquiétant.
Alors, je pense qu'on arrive à une conjoncture ici où, au
lieu d'attendre à la dernière minute, il y aurait
intérêt... Et peut-être que je verrais le ministère
de l'Industrie et du Commerce, avec le chapeau du Fonds de développement
technologique aussi, prendre ce ballon-là et dire: Pour une fois, que ce
soit à une commission parlementaire de l'économie et du travail,
ou quelle qu'elle soit, on va en faire une et on va essayer de regrouper ce
montant d'argent qui est phénoménal à l'heure actuelle,
qui est de la haute technologie, de la fine pointe. Puis utilisons toutes les
ressources qu'on a: recherche et développement, création
d'emplois pour être capables d'avoir cette
interchangeabilité-là dont on va avoir besoin dans les
années à venir, pour être capables
d'accélérer notre processus de décision.
Le Président (M. Leclerc): Est-ce que vous avez
terminé avec le point 9, M. le député de Labelle?
M. Léonard: Sur le Fonds des services de
télécommunications, oui, ça va.
Le Président (M. Leclerc): Alors, il y a un autre point 9:
Divers.
M. Léonard: Ah! Oui. La Société
immobilière du Québec, c'est la façon de procéder
du gouvernement maintenant. Est-ce que, au ministère, on a fait une
évaluation de ce que cela coûterait si on procédait
autrement et qu'on louait soi-même ces locaux? Si vraiment on aurait
avantage à le faire par soi-même? On est à la SDI; il y a
quand même une certaine marge de manoeuvre. C'est une question qui se
pose pour une société d'État.
M. Tremblay (Outremont): La Société de
développement industriel du Québec n'a aucune marge de manoeuvre.
Elle est assujettie à la Société immobilière du
Québec.
M. Léonard: Donc, vous n'avez pas fait de recherche. Vous
prenez ça comme étant une tuile qui vous tombe sur la tête
à chaque année.
M. Tremblay (Outremont): C'est parce que vous interprétez
ça comme étant une tuile qui nous tombe sur la tête. Alors,
qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Je ne suis pas obligé de
répondre à ça. Tout ce que je vous dis, c'est que la
Société immobilière du Québec a l'expertise pour
faire la location de locaux et, dans ce sens-là, c'est la
Société immobilière du Québec qui en a la
responsabilité. Imaginez-vous si la SDI, en plus de faire de l'analyse
financière, devenait analyste pour louer des locaux. Ce que vous voulez
qu'on fasse au niveau de l'informatique, on le fait dans le secteur immobilier,
justement pour ne pas que tout le monde fasse à sa façon, pour
normaliser les relations. Alors, on ne peut pas, d'un côté, dire:
Pour l'informatique, on devrait regrouper, puis avoir une commission,
puis, de l'autre côté, dans l'immobilier, essayer de
plaider le contraire. Il faut être cohérent dans ce qu'on
demande.
M. Léonard: C'est ce qu'on voulait vous entendre dire.
M. Jolivet: M. le Président, la seule chose, par
exemple...
Le Président (M. Leclerc): Oui, M. le député
de Laviolette.
M. Jolivet: ...que le ministre devrait savoir: quand on a
parlé de la question de l'informatique, je n'ai jamais dit qu'on prenne
la compagnie. J'ai dit: Le gouvernement du Québec pourrait
peut-être, avec l'achat qu'on a en termes potentiels de toute
l'informatique, dans l'ensemble gouvernemental et paragouvernemental, en
arriver à inviter les entreprises québécoises à
installer au Québec des compatibilités, des choses semblables, et
c'est faisable.
M. Léonard: Non, mais c'est parce qu'il vient d'admettre
aussi qu'en informatique...
M. Jolivet: C'est ça.
M. Léonard: ...il ne le faisait pas.
M. Jolivet: Je le sais bien.
M. Léonard: C'est eux qui ont la responsabilité,
pas l'Opposition; c'est eux qui sont le gouvernement.
M. Tremblay (Outremont): Je n'ai rien admis, M. le
Président.
M. Léonard: Très bien.
M. Tremblay (Outremont): Ce que j'ai dit, c'est la demande de
l'Opposition. Et c'est évident que la Société
immobilière du Québec ne fait pas affaire avec un locateur; elle
fait affaire avec énormément de propriétaires immobiliers
et choisit le meilleur pour répondre aux besoins des organismes
gouvernementaux.
M. Léonard: Ah bon.
Le Président (M. Leclerc): Alors, est-ce que l'item...
M. Jolivet: Même à Charlesbourg.
M. Tremblay (Outremont): Même dans le comté de
Laviolette, s'il y en a.
M. Jolivet: Non, mais, moi, je parle de Charlesbourg parce que
j'ai tellement vu le changement qu'il y a eu, là, à certaines
places.
Les Forêts y sont allées et sont reparties. Ça a
coûté cher, ça.
Le Président (M. Leclerc): m. le député,
est-ce qu'on pourrait s'en tenir aux engagements du ministère de
l'industrie et du commerce?
M. Jolivet: Non, non, mais c'est parce que je donnais juste
l'exemple qu'il me donne. Il dit: On en cherche plusieurs. J'ai dit même
là.
Le Président (M. Leclerc): bien. alors, est-ce que nous
passons à l'engagement 2, contrat par soumission sur invitation?
M. Léonard: Oui. M. le Président, j'ai quand
même quelques questions à poser. Là, on intègre
l'AQvïR. On a un Fonds des services de télécommunications,
mais il faut faire appel à une firme extérieure pour
intégrer l'AQVIR, alors qu'au fond le ministère des
Communications, avec le Fonds des services de télécommunications,
aurait dû l'intégrer. Pourquoi aller payer un autre 76 000 $
à cette firme qu'il y a là?
M. Tremblay (Outremont): C'est parce que le système qui a
été proposé, c'était la microinformatique.
Étant donné qu'on n'avait pas ce système-là, la
décision était: est-ce qu'on va engager une personne à
l'interne à temps plein pour faire le travail alors qu'on peut engager
un analyste-programmeur pour 230 jours? Et la Société de
développement industriel a considéré qu'au lieu d'engager
une personne à temps plein pour faire uniquement ça on pouvait
donner un mandat à l'externe pour un analyste-programmeur qui avait
toute l'expertise pour 230 jours. C'est ce qui a été fait dans le
meilleur intérêt des finances publiques.
M. Léonard: Et il n'y a personne au gouvernement qui
pouvait faire ça, là, qui était disponible au
gouvernement? C'est parce qu'on voit, quand même, dans d'autres
ministères toutes sortes de frais de consultants comme ça.
Ça, il en pleut partout. Ce serait drôle de faire la
synthèse au gouvernement.
M. Tremblay (Outremont): On peut demander à M. Girard de
répondre à savoir s'il n'y avait pas une personne au gouvernement
qui pouvait faire ce travail.
M. Girard: Je me suis effectivement adressé au
ministère des Communications et à la Direction
générale des systèmes informatiques. Le problème,
c'était de trouver quelqu'un qui avait l'expertise dans le
système Wang, parce que ce qu'il fallait faire, c'est convertir des
fichiers et des logiciels qui étaient utilisés à l'AQVIR
et à la SDC, un sur IBM et l'autre sur Mcintosh, les convertir pour les
rendre compatibles à nos
systèmes basés sur Wang, qui est une technologie captive
avec des logiciels de programmation spécifiques, là. En tout cas,
on n'a pas été capable de me trouver une expertise comme
ça au niveau du ministère des Communications et on m'a dit: Bien,
la seule façon, c'est d'y aller à contrat.
M. Léonard: J'imagine...
M. Girard: C'est très pointu comme expertise, là;
il n'y a pas beaucoup de...
M. Léonard: Oui, mais il y a quand même un certain
nombre de ministères qui s'étaient équipés
d'équipement Wang et puis qui ont éprouvé des
problèmes dans les dernières années, effectivement, ici au
gouvernement. Et je serais curieux de savoir où on en est. Là,
actuellement, Wang est en difficulté financière aux
États-Unis et quelles seront les répercussions ici? Ça
veut dire que, possiblement, le gouvernement doit se sortir de cette entreprise
à toute vitesse, parce que non seulement ils ne sont pas compatibles,
mais, en plus, ils ont des problèmes de financement.
M. Girard: Le seul client de Wang actuellement pour le
gouvernement du Québec, c'est la SDI. C'est ce qui reste, c'est le seul,
c'est la SDI, avec une petite application qui se fait au niveau de la
Société de l'assurance automobile. Maison est le seul...
M. Léonard: La Société de l'assurance
automobile?
M. Girard: II y a une petite application au niveau du traitement
de l'image, mais ce n'est pas leur gros système.
M. Léonard: Alors, ça, c'est le seul qui reste.
M. Girard: Vraiment, le seul client là, permanent, au
niveau du gouvernement du Québec, c'est la SDI pour Wang. Donc,
c'est...
M. Léonard: Quand est-ce que Wang était
entré à la SDI?
M. Girard: En 1982.
M. Léonard: En 1982. Bon.
Le Président (M. Leclerc): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Je crois comprendre qu'à ce moment-là,
M. le Président, on a conservé en même temps aussi des
logiciels compatibles d'IBM et Mcintosh pour le futur. Si je comprends bien,
vous n'avez pas...
M. Girard: Non, c'est-à-dire que ce qu'on a
développé à la SDI, ce sont des logiciels qui sont
très appliqués aux opérations de financement de la SDI. Ce
qu'on fait, c'est l'inverse. C'est qu'on a développé des
interfaces qui vont nous permettre, ou qui nous ont permis, là,
d'accueillir les systèmes qui étaient utilisés à la
SDC et à l'AQVIR. (20 h 50)
M. Jolivet: O.K. L'autre question, c'est: Dans les autres
soumissionnaires, vous pariez d'Informatique L.G.S.; pourquoi ça a
été Lévesque qui a été choisi? Est-ce que
l'autre s'est désistée? Qu'est-ce qui s'est passé? On n'a
pas d'indication.
M. Girard: C'est une question de critères. C'est qu'on
utilise la grille d'évaluation qui est en vigueur au ministère
des Approvisionnements et Services...
M. Jolivet: O.K. Dans ce cas-là, pour les besoins, parce
que dans d'autres ministères on a la même chose, on a
demandé d'obtenir le pointage de chacun.
M. Girard: Oui.
M. Jolivet: Quand il y en a cinq, six, ça veut dire que
c'est 82, 36. Ça aurait été intéressant de l'avoir
ici. C'est quoi les deux, dans les deux cas? L'avez-vous?
Une voix: On va le fournir plus tard. M. Jolivet: O.K. On le
fournira plus tard.
Le Président (M. Leclerc): Ça va? Alors, est-ce que
nous passons à l'engagement 7?
M. Léonard: Oui. Là, il y a trois demandes de
livraison à Wang Canada Itée. Ça, c'est des contrats qui
avaient déjà été signés et on demande de les
prolonger ou de livrer, dans ce cas, divers équipements
informatiques.
M. Tremblay (Outremont): Lequel? Quel point?
M. Léonard: J'ai 3 fois le point 7: 33 000 $, 53 000 $, 74
000 $; des demandes de livraison de divers équipements
informatiques.
Le Président (M. Leclerc): C'est la page 21 de 28.
M. Tremblay (Outremont): Page 21? M. Léonard:
Non.
M. Tremblay (Outremont): On l'a trouvé, mais c'est parce
que vous avez sauté. Il y en a d'autres après...
Une voix: Le quoi?
M. Tremblay (Outremont): après, il y a un contrat
négocié pour claude richard; contrat par soumission sur
invitation (fichier). il y en a encore.
M. Jolivet: C'est après, ça.
Le Président (M. Leclerc): Selon la séquence qui a
été remise aux membres de la commission, on est vraiment rendus
au point 7. Il y a trois points qui concernent la compagnie Wang et, ensuite,
on a le contrat négocié pour M. Richard.
M. Léonard: M. Richard. C'est ça.
Le Président (M. Leclerc): Je pense que l'ordre de vos
documents...
M. Tremblay (Outremont): On vient de changer de bouquin.
Le Président (M. Leclerc): O.K. Magnifique.
M. Léonard: C'est des contrats qui vont durer encore un
certain temps?
M. Girard: C'est-à-dire qu'ils vont durer jusqu'au moment
où... C'est des contrats différents.
M. Léonard: Oui, il y a trois contrats
différents.
M. Girard: Oui, c'est ça. Si vous parlez du contrat de 74
000 $...
M. Léonard: Oui.
M. Girard: ...il s'agit d'achat d'équipements qu'on a fait
à ce moment-là. Donc, ça ne reviendra plus.
M. Léonard: O.K.
M. Girard: C'est des imprimantes au laser qu'on a
achetées. En ce qui a trait au contrat d'entretien de 87 000 $, lui, la
dernière année, pour les raisons que je vous ai expliquées
tantôt, c'est 1992-1993 où on va convenir d'un contrat d'entretien
avec Wang.
M. Léonard: C'est-à-dire que c'est le total de deux
contrats, je suppose. 33 318 $ et 53 308 $, c'est ça qui fait 87 000
$?
M. Girard: Non. Vous en avez un à 87 000 $, renouvellement
de contrat... Moi, je l'ai à l'item 5, Contrat d'entretien de divers
équipements informatiques.
Des voix: On ne l'a pas.
M. Léonard: On n'a pas ça. Tout est
mêlé.
M. Jolivet: Vous êtes rendus, vous autres là, dans
le document de février 1992.
M. Girard: Janvier ou février, oui.
M. Jolivet: Oui. Là, nous autres, on est toujours...
Le Président (M. Leclerc): II faudrait passer au travers
du document de décembre référant à octobre
1991.
Une voix: C'est ça.
Le Président (M. Leclerc): Page 21 de 28
M. Girard: Oui, 33 000 $, je peux vous l'expliquer là.
M. Léonard: C'est aussi des contrats d'achat.
M. Girard: 33 238 $, c'est aussi des contrats d'achat. Ce sont 10
micro-ordinateurs.
M. Jolivet: Ce n'est pas celui-là. M. Girard: Oui,
oui.
M. Jolivet: C'est 33 318 $. Vous n'êtes pas à la
bonne place. Non, non. On a donné page 21 de 28 au mois d'octobre, dans
le mois de décembre. Que veux-tu que je te dise?
M. Tremblay (Outremont): Les trois éléments 7: 33
318 $, 53 308 $, 74 849 $, c'est la même chose. C'est trois contrats
d'achat.
M. Léonard: on continue à acheter des trucs de wang
tout en s'en sortant?
M. Girard: Non, ce qu'on achète, c'est des
micro-ordinateurs et des imprimantes. On n'achète plus de terminaux de
Wang. Et ces microordinateurs-là, sauf les claviers, sont
entièrement compatibles avec le réseau de micros qu'on va
installer. Donc, ils nous servent tout de suite, ce qui nous a permis
immédiatement de pouvoir intégrer l'AQVIR et la SDC, donc, les
postes de travail, et de commencer à nous constituer une banque
d'équipement pour faire une transition plus harmonieuse quand on va
changer les systèmes. On va déjà avoir une partie de
l'équipement en place pour assurer les opérations.
M. Jolivet: Ça veut dire que, le jour où l'appareil
ne sera plus bon, vous pourrez le changer par un autre compatible.
M. Girard: II est déjà compatible. Les
micro-ordinateurs qu'on achète sont déjà compati-
blés.
M. Jolivet: Non, je sais bien, mais l'appareil lui-même,
là, l'imprimante ou les choses de même, un jour ils vont devenir
désuets.
M. Girard: Oui, oui, tout à fait. Ce qu'on achète
comme imprimantes, c'est actuellement compatible avec Wang par interfaces, mais
elles sont d'abord conçues pour travailler sur du MS-DOS ou sur du
IBM.
M. Léonard: Donc, tout ça, ça
été occasionné en bonne partie par l'intégration de
l'AQVIR.
M. ¦ Girard: En grande partie, oui, plus les postes de
travail au niveau de...
M. Léonard: Est-ce que le travail que faisait anciennement
l'AQVIR se poursuit à l'heure actuelle au ministère?
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: On nous a dit qu'il y avait des
problèmes d'ajustement.
(Consultation)
M. Tremblay (Outremont): C'est parce qu'il faudrait être
plus précis. J'ai compris la remarque, mais...
M. Léonard: M. le Président, ça va, les
trois, là.
Le Président (M. Leclerc): Ça va. Alors, nous
passons au point 4, contrat négocié.
M. Léonard: Quatre.
M. Jolivet: M. Claude Richard.
M. Tremblay (Outremont): Qu'est-ce que vous voulez savoir?
M. Jolivet: On est rendus là. Je vous dis qu'on est rendus
là.
Le Président (M. Leclerc): Est-ce que vous avez une
question sur l'engagement, M. le député de Laviolette?
M. Léonard: Vous prenez 27 804 $ des fonds du gouvernement
pour...
M. Tremblay (Outremont): M. Claude Richard, c'était le
président de l'AQVIR, qui était en prêt de services
à l'AQVIR et également à la Société de
développement industriel, mais c'est un employé
d'Hydro-Québec. Il a décidé de lui-même de retourner
à Hydro-Québec et le montant de 27 804 $, c'est le prorata de son
salaire annuel d'Hydro-Québec que la Société de
développement industriel paie.
M. Léonard: Mais, là, c'est terminé. Il est
retourné, maintenant, à Hydro-Québec.
M. Tremblay (Outremont): Oui, c'est ça.
M. St-Roch: mais il y a quelqu'un d'autre qui a pris sa place
parce qu'on verra plus loin, à partir de juillet, qu'il venait encore
d'hydro-québec.
M. Tremblay (Outremont): Exact.
M. St-Roch: Est-ce qu'il y a une raison? Est-ce à cause de
l'expertise?
M. Tremblay (Outremont): Non, c'est un départ
volontaire.
M. St-Roch: Oui, M. Richard, qui part volontairement, qui
retourne à Hydro-Québec. Mais, pour le remplacer, à partir
du mois de juillet, on va retrouver un peu plus tard quelqu'un qui provient
aussi d'Hydro-Québec.
M. Tremblay (Outremont): Mais ça n'a pas de rapport, parce
que la personne qui l'a remplacé, c'est Daniel Vincent qui était
déjà un employé de la Société de
développement industriel depuis...
M. St-Roch: Et c'est devenu un emploi permanent.
M. Tremblay (Outremont): C'est devenu...
M. St-Roch: Est-ce qu'il est devenu permanent?
M. Tremblay (Outremont): II l'était, permanent.
M. Léonard: Là, ça change de trois mois en
trois mois, comme ça, à l'AQVIR, dans cette
direction-là.
M. Tremblay (Outremont): Ça n'a jamais changé de
trois mois en trois mois. Claude Richard, c'est un départ volontaire. Il
est retourné à Hydro-Québec. On l'a remplacé,
à la suite d'un concours, par Daniel Vincent qui avait l'expertise
à la Société de développement industriel pour
prendre ces responsabilités-là.
M. Léonard: Oui, les mots comme «volontaire»
ont certains sens dans les départements de... en relations
industrielles, on le sait très bien.
Le Président (M. Leclerc): Est-ce que le
point 4 est accepté? Est-ce qu'on passe au point 3?
M. Léonard: Qu'est-ce que c'est vos problèmes,
là?
M. Tremblay (Outremont): On n'en a pas, nous autres; c'est vous
autres.
M. Léonard: Non, non, mais, écoutez, un
vice-président d'organisme, vice-président au
développement technologique, vient assumer ça durant trois mois
à la vice-présidence, un poste qui normalement est permanent,
à moins que... Je pense que, tout simplement, quand on regarde un
organigramme et qu'on voit parader des gens comme ça, on se pose des
questions et, si, vous, vous ne vous en posez pas, c'est votre
problème.
M. Marcil (Yvon): Mais quand il y en a un sur le lot. S'il y en
avait 10, 50, 60, je comprendrais, là. Un, ça arrive,
ça.
M. Léonard: Alors, justement, on pose la question, il y en
a un et je pense qu'on a raison de poser une question. On dit: Ah! C'est
volontaire!
Le Président (M. Leclerc): Bien, alors, j'avais
déjà appelé le point 3. M. le député de
Drummond.
M. St-Roch: Oui. Pourquoi, dans ce cas-là, M. le ministre,
on n'a pas pris le plus bas soumissionnaire? Parce que, selon les informations
qu'on a ici, le contrat a été donné à Zins,
Beau-chesne et Associés pour 50 000 $. Et on a, dans les autres
soumissionnaires, un groupe à 41 850 $ et un autre à 45 000 $.
«C'est-u» à cause du pointage?
M. Tremblay (Outremont): Je demanderais à M. Girard de
répondre à la question.
Le Président (M. Leclerc): M. Girard. (21 heures)
M. Girard: Oui. Il y a d'abord une erreur; ce n'est pas 41 000 $,
c'est 46 000 $ là. La raison, c'est qu'au niveau des critères de
sélection, en dehors du prix, Zins, Beauchesne est arrivée en
premier, selon la grille qui est appliquée au gouvernement. Et ce n'est
qu'après qu'on vient calculer le prix par rapport à son poids, au
niveau du pourcentage qu'il y a sur l'ensemble de la soumission. Et la
règle du gouvernement permet de ne pas prendre nécessairement le
plus bas soumissionnaire selon la règle du 10 %, c'est-à-dire
qu'il ne faut pas que le soumissionnaire choisi ait un prix, une
évaluation plus élevée de 10 % que le plus bas. Et, dans
ce cas-là, étant donné que Zins, Beauchesne avait mieux
performé au niveau des critères qualitatifs, on a
décidé de se prévaloir de la règle du 10 % et de
prendre effectivement Zins, Beauchêne pour faire cette étude.
Le Président (M. Leclerc): M. le député.
M. Léonard: Moi, j'aimerais interroger le ministre pour
savoir pourquoi on fait une enquête-marketing sur la satisfaction de la
clientèle actuelle et potentielle de la SDI. C'est quoi qui vous a
amené à vous poser des questions sur cette affaire, sur la
satisfaction de la clientèle? Vous avez eu des échos de
ça, que ça n'allait pas trop, qu'il y avait des
problèmes?
M. Tremblay (Outremont): Les programmes de la
Société de développement industriel du Québec
avaient été approuvés de 1986 à 1991 pour une
période de 5 ans. Il me semble qu'après une période de
cinq ans, en toute objectivité, la Société de
développement industriel a senti le besoin d'aller faire une
vérification auprès de sa clientèle pour connaître
le degré de satisfaction et également s'il n'y avait pas des
suggestions concrètes pour améliorer le produit. Une fois par
cinq ans, il me semble que c'est un peu normal.
M. Léonard: Mais vous avez pris une firme externe pour
faire ça.
M. Tremblay (Outremont): Oui, c'est oui. En toute
objectivité, c'est une firme externe, par soumission, qui a
été retenue pour...
M. Léonard: Est-ce qu'on peut avoir copie de cette
étude? Finalement, c'est des fonds publics qui la paient?
M. Tremblay (Outremont): Le président de la
Société de développement industriel se fait un plaisir de
vous la remettre.
M. Léonard: Ah, merci. On va regarder ça et on va
analyser.
M. Tremblay (Outremont): Bien.
M. Léonard: Pour une fois. Une chance qu'on l'a
demandée, on va avoir la transparence, cette fois-là. Oh, mais,
ça, n'en parlez pas trop, parce que vous pourriez vous ramasser sur un
mur de béton vite.
Le Président (M. Leclerc): Bien, alors, est-ce qu'on passe
au point 3, contrat par soumission sur invitation?
M. Léonard: Bon. Ah oui, oui. Alors, adjudication d'un
contrat de services professionnels pour élaborer une approche
méthodologique permettant d'effectuer le suivi de l'implantation de la
structure organisationnelle. Ouais! On a donc éprouvé le besoin
de faire des changements, ou, en tout cas, on voulait définir une
approche
méthodologique. En réalité, les dirigeants d'une
société, s'ils connaissent leur boulot, pourquoi doivent-ils
encore aller chercher une expertise externe? Parce que, quand vous êtes
nommé quelque part, je pense que c'est pour poser des gestes. Vous savez
un peu où vous allez.
M. Tremblay (Outremont): Alors, étant donné que
c'est de...
M. Léonard: À moins d'admettre que c'était
un tel fouillis avant que, là, avant de commencer, il fallait au moins
que quelqu'un déblaie le terrain, parce que ça peut être
ça aussi, la problématique.
M. Tremblay (Outremont): Alors, étant donné
qu'il y a une personne qui a été nommée président
de la Société de développement industriel du
Québec, M. Gabriel Savard et qu'il est présent avec nous, il peut
dire tout ce qu'il a à dire, dans la plus grande transparence possible,
même si le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie est
taxé, encore une fois, par le député de Labelle d'avoir
engendré certains problèmes organisationnels, si on se fie aux
remarques qui ont déjà été faites dans le
passé. Alors, je l'écoute attentivement, comme vous, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, quand il
réfère... Là, il en dit plus long que je n'en ai dit,
parce que ce n'est pas moi qui ai dit ça; c'est le Vérificateur
général du Québec qui a mis le doigt sur des
problèmes majeurs à la SDI du temps de la gestion du ministre,
quand il était là.
Le Président (M. Leclerc): M. Savard.
M. Savard (Gabriel): Monsieur, j'ai perdu votre question,
là! Je m'excuse.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Savard: Alors, je reviens. Je pense que vous demandiez
pourquoi une ressource externe pour la révision de...
M. Léonard: Élaborer une approche
méthodologique, on est au tout début de l'opération,
là, c'est vrai.
M. Savard: Vous savez, M. Léonard - je pense qu'on a eu
l'occasion de l'écrire dans le rapport annuel - que les conclusions qu'a
fait valoir le Vérificateur général, ça venait
confirmer l'alignement que la SDI d'elle-même avait mis de l'avant pour
réviser à la fois son organisation et ses opérations.
M. Léonard: Là, je ne peux pas laisser passer
ça...
M. Savard: Je vous en prie.
M. Léonard: ...parce qu'il reste que le
Vérificateur avait fait son travail au cours de l'année 1991. Au
moment où vous prenez cette décision-là, juste pour
reprendre ce que vous dites, il avait déjà pratiquement
terminé son rapport.
M. Savard: Je voudrais, si vous me le permettez, apporter des
correctifs pour qu'on se comprenne bien sur ce que je viens de dire.
M. Léonard: Oui.
M. Savard: Les constats du Vérificateur
général étaient largement inspirés des constats
auxquels nous avions procédé dans les 12 à 18 mois
précédents et ces recommandations suscitaient d'importantes
modifications à l'organisation pour adapter à sa mission et
à sa nouvelle programmation une organisation qui était en ligne
avec son mandat à titre de société de capital de
développement. Bref, on a voulu, M. Léonard, ici, donner tout le
«coaching» voulu auprès de nos professionnels pour qu'ils
puissent vraiment évoluer dans une évolution ordonnée pour
ne pas venir affecter la qualité et la quantité de nos services
alors que nos clients, les entreprises, dans la récession, en avaient un
besoin criant. Bref, on a voulu adapter notre organisation et compter sur un
support externe dont une petite organisation comme la nôtre, à
près de 200 effectifs, ne peut pas se doter sur une base permanente
à titre d'une direction de personnel qui comprend, comme vous le savez
très bien, peu de ressources du point de vue du support organisationnel.
Bref, on a vraiment voulu, ici, adapter notre structure en
bénéficiant d'un support externe qu'on n'avait pas le moyen de se
payer sur une base permanente à l'interne, avec un objectif très
clair en tête: c'est de ne pas affecter la qualité et la
quantité des services aux entreprises dans une période aussi
criante que celle que nous traversions. Voilà pourquoi on a fait appel
à des ressources externes.
M. Léonard: Disons que la réorientation de la SDI
datait de 1986 et on est en octobre 1991. Un instant! Je pense qu'il y a des
faits qu'il faut ramener là-dessus. Et puis, quand on parle de
réorientation, en fait, on s'était orientés vers
plutôt du capital de risque, mais la structure à l'interne de la
SDI n'a pas suivi ces orientations-là. Effectivement, c'est le constat
du Vérificateur général et je pense que le
président-directeur général n'était pas conscient
de ce qu'il fallait faire parce qu'il a fallu attendre 1991 pour faire
ça.
M. Savard: Est-ce que vous me permettez de vous répondre,
M. Léonard?
M. Léonard: Oui.
M. Savard: Je pense vous l'avoir dit, d'ailleurs, aux
crédits du mois de mai que nous avons engagé...
M. Léonard: bien, c'est parce que je me rappelle bien
votre intervention très partisane de la part d'un directeur d'organisme
d'état. je l'ai laissée filer, mais je n'en prendrai pas une
deuxième.
M. Savard: très bien. alors, est-ce que vous me permettez
de vous répondre tout à fait objectivement sur un plan
strictement administratif?
M. Léonard: Le plus objectivement possible parce
que...
M. Savard: D'accord.
M. Léonard: ...prétendre à
l'objectivité, c'est déjà très
prétentieux.
M. Savard: Tout simplement, le point que je voulais vous
apporter, c'était que la SDI a entrepris sa réforme en deux
temps. De 1987 à 1989, elle a vraiment entrepris sa réforme sur
sa mission et sur ses programmes et, de 1989 à 1992, une phase II qui
portait essentiellement sur l'organisation et l'opération d'une
société de capital de risque. C'est le point que je voulais vous
faire valoir.
Le Président (M. Leclerc): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: En tout cas, si une banque faisait ça,
elle risquerait de perdre pas mal de sous et je ne suis pas sûr que les
actionnaires accepteraient, mais on agit un peu comme actionnaires
là-dedans. Bref, on a élaboré une approche
méthodologique par consultants en octobre 1991. Je suppose que les
résultats vont monter. Il reste que, quand on voit les états
financiers qu'on a vus au 31 mars 1992, là où la provision de
mauvaises créances est passée de 125 000 000 $ à 348 000
000 $, il y a comme quelques problèmes que ça
révèle. En tout cas, il n'est jamais trop tard pour bien faire.
Je pense que, si la SDI s'oriente vers la qualité totale, on va
être très heureux parce que nous en sommes, mais ça n'a pas
été le fait du ministre quand il était là. C'est ce
qu'a constaté le Vérificateur général.
Le Président (M. Leclerc): Bien.
M. Tremblay (Outremont): Vous me permettrez, M. le
Président, de ne pas répondre aux affirmations gratuites du
député de Labelle.
Le Président (M. Leclerc): Vous avez toujours...
M. Léonard: Voulez-vous qu'on...
Le Président (M. Leclerc): ...le loisir de ne pas
répondre.
M. Léonard: Est-ce que le ministre veut qu'on lui relise
ce qu'a écrit le Vérificateur général dans son
rapport? On peut le faire. Ce n'est pas moi qui le dis; c'est le
Vérificateur général.
Le Président (M. Leclerc): Bien. Alors...
M. Léonard: Ce n'est pas des affirmations gratuites. (21 h
10)
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, je
répète que vous me permettrez de ne pas répondre encore
une fois aux affirmations gratuites du député de Labelle.
Janvier 1992
Le Président (M. Leclerc): Bien. Alors, M. le ministre, M.
le député de Labelle, est-ce que nous sommes prêts à
passer aux engagements de janvier 1992? Alors, nous commençons par le
point 9: Autre subvention. Voir annexe. C'est le cas de F.-X. Drolet dont vous
parliez tout à l'heure.
M. Léonard: Ah! voilà, F.-X. Drolet. Là, on
se retrouve. On est tous à la même place, dans le même
ascenseur.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, j'ai
mentionné, tout à l'heure, que c'est un fabricant et distributeur
de poêles et foyers à combustion contrôlée. Un projet
de recherche-développement de 317 000 $ financé par un prêt
participatif de 225 000 $, avec un crédit d'impôt sur 2 ans de 56
250$.
M. Léonard: Est-ce que j'ai compris que les fonds venaient
du Fonds de développement technologique?
M. Tremblay (Outremont): Non, non. C'est un projet de recherche
et développement. Les fonds viennent de la Société de
développement industriel du Québec.
M. Léonard: Ce n'est pas assez gros pour aller sur le
Fonds de développement technologique?
M. Tremblay (Outremont): Le Fonds de développement
technologique, c'est pour des projets mobilisateurs, donc, un regroupement
d'entreprises du secteur privé qui s'associent
avec le monde universitaire. On parle d'une petite entreprise. Tout
à l'heure, on nous disait qu'on n'aide pas les petites entreprises; on a
un bel exemple des efforts que la Société de développement
industriel fait pour aider des petites entreprises dans le financement de leurs
projets de recherche et développement.
M. Léonard: Oui, mais, M. le Président, le ministre
parle des projets mobilisateurs. Ce n'est pas de ça qu'on parle. La
section qu'il a distraite du Fonds de développement technologique pour
l'envoyer à recherche-développement PME, c'est à ça
que je faisais référence.
M. Tremblay (Outremont): Non, non, ce n'est pas ça.
M. Léonard: Ce n'est pas là. Qu'est-ce qui vous
amène à financer d'une façon plutôt que de
l'autre?
M. Tremblay (Outremont): Au moment où ce projet-là
a été fait, le fonds de recherche et de développement PME
n'existait pas.
M. Léonard: Oui, vous avez raison, c'est loin. On est
supposés examiner les engagements financiers à tous les trois
mois, mais c'est vrai que c'est loin. C'est bien, c'est dans la
réponse.
M. Tremblay (Outremont): Ce n'est pas de la faute du
gouvernement; c'est parce que ça prend du temps.
M. Léonard: C'est de la faute du gouvernement. C'est la
responsabilité du gouvernement.
M. Tremblay (Outremont): Quatre heures pour faire trois mois.
M. Léonard: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Leclerc): Est-ce que vous avez
terminé le point 2 également, M. le député de
Labelle?
M. Léonard: Non, j'ai des questions à poser. Les
Fibres Jasztex, je ne sais pas si je le prononce comme il faut.
M. Tremblay (Outremont): C'est à Saint-Léonard.
Alors, c'est un fabricant de feutre et de ouatine non tissés. C'est un
projet d'expansion de 1 000 000 $, prêt participatif de 318 000 $ et,
étant donné que c'est dans l'est de Montréal, il y a un
congé d'intérêts de 31 025 $.
Février
Le Président (M. Leclerc): Ça va? Nous passons aux
engagements de février 1992. Point 4: Contrat négocié. Il
s'agit encore de M. Claude
Richard. M. le député de Labelle.
M. St-Roch: C'est là qu'il est retourné.
Le Président (M. Leclerc): Oui, M. Claude Richard.
L'histoire se répète.
M. Léonard: Alors, là...
M. St-Roch: C'est là qu'il est retourné à
Hydro-Québec.
M. Léonard: Oui, c'est ça, il est revenu à
Hydro-Québec? Non.
Le Président (M. Leclerc): Non, c'est parce que...
M. Léonard: II a continué un autre trois mois.
Le Président (M. Leclerc): C'est ça, ça
roule.
M. Tremblay (Outremont): C'est un engagement financier. Alors,
nous, on rembourse son salaire comme s'il était un employé
d'Hydro-Québec. Alors, Hydro-Québec a un contrôle de ses
comptes à recevoir et, sur une base régulière, on recevait
une facture. On a dû recevoir une facture à ce moment-là
de... C'est un prêt de services, c'est ça.
Le Président (M. Leclerc): C'est un prêt de
services.
M. Tremblay (Outremont): C'est la partie de son salaire à
compter de la dernière facturation qu'on a eue tout à
l'heure.
M. Léonard: Ah!
Le Président (M. Leclerc): bien, point 4: contrat
négocié, wang canada. voulez-vous les faire tous en même
temps, m. le député de labelle?
M. Léonard: Les deux: 4 et 5, oui, je n'ai pas de
problème avec ça.
Le Président (M. Leclerc): II y a 7 et 7 aussi.
M. Léonard: Oui. Vous pouvez fournir une explication
là?
M. Tremblay (Outremont): M. Girard va vous répondre. C'est
toute l'informatique de Wang là.
M. Girard: Pour le premier engagement de 74 849 $, ça
représente le coût d'achat de l'équipement. C'est 15
imprimantes au laser
installées sur l'ensemble du réseau; aussi pour
prévoir le changement au niveau de la microinformatique. Vous avez un
montant de 87 745 $ qui est le contrat d'entretien. Donc, c'est le contrat
annuel d'entretien de l'équipement Wang. Ce n'est pas le dernier, mais
le dernier en 1992-1993 puisque, évidemment, on change de technologie.
Les 33 238 $, c'est aussi divers équipements. C'est 10 ordinateurs,
achats effectués via des commandes ouvertes du service
général des achats, toujours dans le cadre des orientations
stratégiques de la SDI pour changer sa technologie. Et, finalement, un
contrat de 53 180 $; lui, c'est 16 micro-ordinateurs Wang acquis pour les
professionnels du bureau de Montréal, toujours dans le contexte
où on commence à installer notre réseau;
c'est-à-dire de la façon dont on le fait, sans avoir notre
réseau actuellement, c'est qu'on ne veut pas se retrouver dans une
situation où, quand on va changer la technologie, on soit obligés
de fermer trois mois. On ne peut pas se permettre ça. De sorte que
l'équipement qu'on achète actuellement et qu'on sait qu'on va
utiliser va nous permettre de faire une transition beaucoup plus harmonieuse et
aussi d'amortir les coûts dans le temps.
M. Léonard: II y a un quart de million de dollars dans
tout ça là, ou pas loin.
M. Girard: C'est récupérable. C'est de
l'équipement qui va continuer à être utilisé pendant
plusieurs années.
M. Léonard: Oui.
M. Girard: Ce n'est pas de l'équipement uniquement
compatible Wang.
M. Léonard: O.K. Ça va.
Le Président (M. Leclerc): Bien. Le point 8. Subvention
normée, annexe.
M. Léonard: Quel est le sens de cet article 7?
M. Tremblay (Outremont): Je me serais attendu, M. le
Président, à ce que le député de Labelle nous
félicite parce que c'est un projet d'investissement majeur au
Québec, de 176 000 000 $, d'une compagnie suédoise qui a
décidé d'investir dans la recherche-développement pour un
sous-système de téléphonie mobile. Alors, le gouvernement
canadien et le gouvernement du Québec, par l'entente du Fonds de
développement industriel de 300 000 000 $ contribuent 15 000 000 $ dont
50 % le gouvernement du Québec, 7 500 000 $.
M. Léonard: C'est un système
développé ici.
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui. C'est un mandat mondial au
niveau de la téléphonie cellulaire qui est donné par la
compagnie mère pour la recherche et développement au
Québec. C'est un projet d'accroissement, de façon plus
précise, du centre d'ingénierie canadien à des coûts
évalués à 176 000 000 $ au cours des cinq prochaines
années, qui se fait au Québec, oui. C'est extraordinaire.
M. Léonard: J'espère que, de temps en temps, il y a
des choses qui se font. Ce serait bien le bout.
M. Tremblay (Outremont): mais, de temps en temps, on pourrait
avoir un petit compliment ou une petite felicitation pour le québec, pas
pour nous autres.
M. St-Roch: M. le ministre, je vais vous dire...
M. Léonard: Le taux de chômage à 12,9 %,
là, présentement.
Le Président (M. Leclerc): Alors, M. le
député.
M. St-Roch: Oui, je vais vous dire que c'est extraordinaire, mais
ce qui m'inquiète, moi: lorsqu'on arrivera en 1998-1999, est-ce qu'on a
l'assurance que cette technologie-là, cette recherche qui aura
été développée va se perpétuer dans le
temps? Venant du milieu des multinationales, j'ai déjà eu des
mandats comme ça. Au bout d'une certaine période, bien, tout
était rapatrié vers les États-Unis. Le centre de
recherche, bien, on mettait les clés dans la porte parce qu'on nous
disait, à ce moment-là, qu'on avait des économies
d'échelle. Alors, est-ce qu'on a cette assurance-là pour une
certaine pérennité?
M. Tremblay (Outremont): II s'agit de la phase I. Nous sommes en
négociations avec l'entreprise pour la phase II qui assure de
façon importante la réussite du projet. On avait prévu -
ça, c'est un bel exemple - 150 emplois. Ils ont déjà
engagé plus de 200 ingénieurs. Le projet est
accéléré et nous sommes en négociations avec
l'entreprise pour la phase II.
M. St-Roch: Puis il n'y a rien pour 1998-1999, là.
M. Tremblay (Outremont): En tout cas, il y a d'autres
éléments qui sont encore plus positifs, mais vous aurez la chance
de nous féliciter en temps et lieu.
M. St-Roch: Alors, on en vérifiera à tous les
jours. (21 h 20)
Mars le président (m. leclerc): bien. est-ce qu'on
est prêts à passer à mars 1992? l'engagement 9, autres
subventions. m. le député de labelle.
M. Léonard: Là, il y a une série de
subventions. On a le nom de la compagnie avec le montant. Si on veut nous
donner la définition du projet, au moins pour qu'on sache de quoi il
s'agit.
M. Tremblay (Outremont): Très bien. Alors, Omicron
Telesystems inc., c'est un fabricant de produits de
télécommunications. Le but du projet, c'est de- développer
un système intégré de gestion de réseaux
informatiques. Le projet est de 240 000 $, un prêt participatif de 100
000 $ avec un congé d'intérêts de 25 000 $. Biosignal inc.,
c'est une entreprise dans le secteur des biotechnologies. Le projet a pour but
de développer des outils pour le criblage de substances pharmaceutiques;
un projet de 1 835 000 $, avec un prêt participatif de 1 435 000 $ et un
congé d'intérêts de 213 447 $.
M. Léonard: O.K.
M. Tremblay (Outremont): Le projet CTI Datacom inc., c'est une
entreprise dans le secteur informatique, le développement d'une gamme de
produits de télécommunications 3270, un projet de 1 800 000 $, un
prêt participatif de 1 440 000 $ avec un congé
d'intérêts de 144 015 $. Le quatrième projet, Metrowerks
inc., c'est encore de l'informatique, le développement d'une gamme de
produits de progiciels d'entretien de logiciels, 1 483 560 $, un prêt
participatif de 1 183 560 $ avec un congé d'intérêts de 156
144 $. Sawquip International inc., c'est un fabricant d'équipements de
scierie à Berthierville, le développement d'une
déchiqueteuse à quatre faces pour les billes de faible
diamètre, un projet de 740 000 $, un prêt participatif de 666 226
$ avec un congé d'intérêts de 70 856 $.
M. Jolivet: Qu'est-ce que vous avez dans Sawquip International?
Est-ce une entreprise venant de l'extérieur du Québec, parce que
c'est international, ou si c'est des gens du Québec?
M. Tremblay (Outremont): Le président, c'est M.
René Arcand, qui est un résident de Montréal, et M. Eddy
Sainte-Croix, qui est de Lanoraie, Québec. Alors, c'est
propriété de gens du Québec qui ont une vocation
internationale, d'où le nom international dans la raison sociale de
l'entreprise. C'est des gens du Québec.
M. Léonard: C'est des gens du Québec. O.K.
M. Tremblay (Outremont): Advanced Laser and Fusion Technology
inc., c'est une entreprise spécialisée dans la physique des
plasmas. Le but du projet, c'est de fabriquer et de mettre au point une source
de rayons X précommerciale pour le marché de la lithographie
submicronique, un projet de 936 000 $ avec un prêt participatif de 736
000 $ et un congé d'intérêts de 108 336 $.
M. Léonard: Une chose. Les trois dernières
entreprises, comme d'autres, ce sont tous des noms anglophones. Est-ce que
c'est des incorporations au Québec, ça? Est-ce que c'est des
entreprises québécoises, le siège social au
Québec?
M. Tremblay (Outremont): Inc., c'est...
M. Léonard: Sawquip, là, c'est un bon mot... Moi,
je lis ça en anglais, là.
M. Tremblay (Outremont): ...une incorporation
fédérale; limitée, c'est une incorporation provinciale.
Donc, c'est des incorporations fédérales.
M. Léonard: Quantum Biotechnologies.
M. Tremblay (Outremont): Alors, Quantum Biotechnologies, c'est
dans le secteur des biotechnologies. Le projet a pour but de développer
des outils pour la fragmentation de l'ADN chromosomique dans les milieux de la
recherche universitaire et industrielle; un projet de recherche de 2 790 802 $
avec un prêt participatif de 1 790 802 $ et un congé
d'intérêts de 300 012 $.
M. Jolivet: M. le Président, juste une question. À
Omicron, le premier qui a été passé, on voit qu'il y a 5 $
la première année. Quelle a été la raison pour
laquelle c'a été 5 $? C'est un chèque qui coûte
cher! L'ont-ils donné en argent?
M. Tremblay (Outremont): La seule explication que je peux voir,
c'est qu'il fallait mettre quelque chose pour l'année 1991-1992. Pour
ouvrir le système, ils ont mis 5 $. Mais je suis certain que la SDI n'a
pas fait un chèque de 5 $ pour payer cette entreprise-là.
M. Jolivet: La part sociale!
M. Tremblay (Outremont): Ha, ha, ha!
Le Président (M. Leclerc): Bien. Ça va? On peut
passer au mois d'avril?
M. Léonard: Oui, oui.
Le Président (M. Leclerc): Bien. Avril 1992.
Avril
M. Tremblay (Outremont): Autres subventions, Venmar. Alors,
Venmar, c'est une compagnie bien connue, fabrication et distribution de
systèmes de ventilation résidentiels dans le comté de
Drummond. Non? Drummondville? C'est dans le comté de Drummond?
M. St-Roch: Drummond. Les affaires progressives, M. le ministre,
c'est au coeur du Québec!
M. Tremblay (Outremont): Ha, ha, ha! Excellent! On est bien
contents d'aider cette entreprise pour développer et commercialiser une
gamme de quatre hottes de cuisinière. Le projet total incluant la
commercialisation, 662 000 $; prêt participatif de 340 000 $ avec un
congé d'intérêts de 85 000 $.
M. Léonard: Les Modes Florentine?
M. Tremblay (Outremont): Une compagnie de design et de confection
de vêtements féminins de moyen de gamme pour créer une
collection de tailleurs coordonnés pour femmes de carrière pour
la saison automne-hiver 1992, 133 940 $; prêt participatif de 107 000 $
avec un congé d'intérêts de 26 750 $.
M. Léonard: II y a une question qu'il me brûle de
poser, évidemment, dans toutes ces subventions. Depuis le temps,
début 1992, est-ce que ces projets ont marché? Est-ce que
ça a fonctionné? Est-ce que les entreprises sont encore en
opération? Généralement, il me semble que c'est une
information importante que la SDI... Au moins si on sait qu'ils ont fait
faillite...
M. Tremblay (Outremont): Non, pour toutes les entreprises
mentionnées, à l'exception de Venmar qu'on connaît qui a eu
certains problèmes dans le passé, il n'y a pas de
problèmes avec les prêts qu'on a mentionnés là.
M. Léonard: O.K. Sauf que Modes Florentine, c'était
pour l'automne 1992. C'est passé. Est-ce que vous avez des rapports
à l'effet que c'a été un succès?
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui. Mais, ça, mars 1992,
c'est un programme qui nous permet d'aider les créateurs ou les
créateurs de mode, et c'est un genre de marge de crédit
renouvelable avec un maximum. On aide l'entreprise dans l'achat des tissus et
pour payer les salaires de la confection. C'est évident que les produits
sont vendus pour cette saison-là. Mais, très souvent, on nous
demande de renouveler la marge de crédit pour permettre la collection
printemps-été ou hiver-automne. Alors, dans ce sens-là, on
n'a pas de problèmes à date avec des entreprises dans le secteur
de la mode, et c'était une volonté du milieu que la sdi
s'implique dans des petits projets pour aider les créateurs de mode.
M. Léonard: Ça va. Et Krack-O-Pop?
M. Tremblay (Outremont): Alors, c'est notre fabricant de
croustilles, puis de grignotines qui revient maintenant.
M. Léonard: Oui, si je comprends, il a appris quels
étaient les dédales, puis, là, il a trouvé la
mine!
M. Tremblay (Outremont): Après un projet tellement positif
de la SDI qui leur a permis de s'automatiser et de prendre de l'expansion, ils
sont venus nous voir pour un autre projet de 1 100 000 $ avec une contribution
au niveau du prêt participatif de... C'est-à-dire que le projet
révisé, c'est 1 942 000 $; un prêt participatif de 705 500
$ avec un congé d'intérêts de 105 825 $. Parce que c'est
dans l'est de Montréal, parce que, normalement, il n'y a pas de
congé d'intérêts sur les prêts qui ne sont pas pour
la recherche et le développement.
M. Jolivet: M. le Président...
Le Président (M. Leclerc): Oui, M. le
député. (21 h 30)
M. Jolivet: ...dans ce dossier-là, je regarde et je viens
de penser à quelque chose; on parlait du nombre d'emplois
créés. Dans le document précédent, qui est du mois
de décembre 1991, quand on parle d'exemptions de remboursement
d'intérêts, on donne le nombre d'emplois créés et,
dans ceux-là, on n'en fait pas mention.
M. Léonard: C'est l'article 4 qui glisse.
M. Tremblay (Outremont): Qu'est-ce qu'on avait dit dans l'autre?
24?
M. Jolivet: Quatre.
M. Tremblay (Outremont): Quatre.
M. Jolivet: 62 000 $. Ça «veut-u» dire...
M. Léonard: Mais, pour les derniers projets, vous ne le
mentionnez plus.
M. Tremblay (Outremont): on avait dit quatre? ah, c'est
extraordinaire! on avait dit quatre! alors, les emplois actuels de
l'entreprise, c'est 24.
M. Jolivet: Non, mais je parle de l'autre; l'autre,
c'était 62 000 $.
Une voix: 24.
M. Léonard: Celui-ci?
M. Tremblay (Outremont): 24-4. Il aurait fallu mettre le
«4», mais c'est 4 prévus. Alors, 24 actuels, donc qui ont
été créés, on a la preuve, et là ils en
prévoient 4 additionnels. La plus belle preuve qu'il y a un suivi, parce
que, s'il n'y en avait pas eu 24, il n'aurait pas remis 24 pour nous dire: Je
vais en créer 4 additionnels. Alors, on aurait dû mettre quatre
sur la feuille; la prochaine fois, on va le mettre.
M. Léonard: Ce que je voulais souligner, c'est que, depuis
ce nouveau document, depuis quelques mois, on n'a plus le nombre d'emplois.
M. Jolivet: C'est ça.
M. Léonard: C'est quoi, là? On vient de... Oui,
oui.
M. Tremblay (Outremont): J'admets qu'on aurait dû mettre
quatre.
M. Jolivet: Mais ce n'est pas ça que je veux dire. Moi, ce
n'est pas ça que je voulais dire. Je veux dire pour tous les autres...
Parce que, tout à l'heure, on vient d'en faire un, juste avant, on en a
mis une série et, quand on a le remboursement d'intérêts
comme ça, on ne marque plus les emplois. C'est juste ça, je
voulais vous le rappeler.
M. Tremblay (Outremont): Ils auraient dû...
M. Jolivet: Du premier coup, à tout coup, je ne sais pas
quoi, là?
M. Tremblay (Outremont): Oui, bien faire du premier coup,
à tout coup, partout.
M. Jolivet: Bon, partout!
M. Léonard: Mon Dieu! Ça veut dire que...
M. Tremblay (Outremont): Vous savez que la qualité
totale...
M. Jolivet: Je veux lui donner la chance de le dire.
M. Tremblay (Outremont):... c'est un objectif.
M. Léonard: Oui, mais vous êtes loin de l'atteindre
chez vous; vous êtes loin de l'atteindre. Oh, là, là!
M. Tremblay (Outremont): Si nous étions parfaits, vous ne
seriez pas là!
M. Léonard: Je vois que vous en rabattez
déjà d'un cran.
M. Jolivet: Oui, mais, attendez, il n'est pas encore minuit moins
cinq, vous, là! Il n'est pas minuit moins cinq, là!
M. Léonard: Moins quatre!
M. Jolivet: Ne commencez pas vos discours.
Le Président (M. Leclerc): On a terminé
Krack-O-Pop. Est-ce qu'on a terminé Egi-Dev aussi? Voulez-vous faire le
point 10, M. le député? Voulez-vous faire le point 10,
cotisations annuelles, CSST?
M. Tremblay (Outremont): Non, il restait Egi-Dev...
Le Président (M. Leclerc): Et Egi-Dev.
M. Tremblay (Outremont):... une compagnie...
Le Président (M. Leclerc): Vous aviez manqué une
page, M. le député de Labelle.
M. Léonard: Oui, c'est vrai.
M. Tremblay (Outremont): Alors, Egi-Dev inc., une compagnie
d'informatique, un projet qui a pour but le développement d'applications
utilisant les cartes à mémoire intelligente; un projet de 1 080
160 $, prêt participatif de 880 160 $, avec un congé
d'intérêts de 116 577 $; création de 7 emplois.
M. Léonard: Ah!
Le Président (M. Leclerc): Le point 10.
M. Léonard: Le point 10, CSST.
M. Tremblay (Outremont): Ça prouve que...
M. Léonard: Quel est le taux payé à la
CSST?
Le Président (M. Leclerc): Pour les employés de
bureau.
M. Tremblay (Outremont): 0, 49 $. Attendez! Salaire
estimé... 0, 49 $ en 1991, 0, 61 $ en 1992.
M. Jolivet: Les maux de dos.
Le Président (M. Leclerc): Bien! Alors, juin 1992, si tout
le monde est prêt.
M. Léonard: Les employés de bureau. Des accidents
à la SDI? Je ne sais pas comment il se fait qu'il y en a là!
Le Président (M. Leclerc): Non, c'est les taux
généraux qui ont augmenté.
M. Léonard: O.K., ça va.
Le Président (M. Leclerc): Alors, juin 1992, point 5,
renouvellement de contrat.
Juin
M. Léonard: Oui. Je me suis juste posé une
question. D'abord, VPDT, VPDC, ça fait un peu comme un langage
hermétique. C'est vice-président au développement
technologique ou quelque chose comme ça, est-ce que je me trompe?
M. Tremblay (Outremont): C'est très bien.
M. Léonard: Et au développement corporatif?
M. Tremblay (Outremont): Et vice-président au
développement des coopératives.
M. Léonard: Au développement des
coopératives.
M. Tremblay (Outremont): C'est ça. M. Léonard:
Mais il faut le deviner.
M. Tremblay (Outremont): Mais vous avez très bien
deviné; donc, c'était évident. C'est bien!
M. Léonard: Le loyer de chacun des bureaux: 39 900 $ pour
le vice-président au développement des coopératives...
M. Tremblay (Outremont): C'est la vice-présidence...
M. Léonard: ...et, au développement technologique,
c'est 51 200 $.
M. Tremblay (Outremont): ...qui comprend un certain nombre de
personnes; ce n'est pas 39 000 $ et 51 200 $.
M. Léonard: Juste pour les bureaux, il y en a pour 1 700
000 $ de location par année?
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui, mais il y a les
régions, il y a des bureaux dans toutes les régions du
Québec. C'est pour ça que le ministère de l'Industrie, du
Commerce et de la Technologie favorise le regroupement des bureaux
régionaux pour avoir un guichet unique. Alors, on a déjà
regroupé le ministère de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie, SDI, Centre de recherche industrielle du Québec en
région, Société de développement des
coopératives et l'AQVIR. On est en discussion avec d'autres
ministères à vocation économique pour favoriser un certain
regroupement.
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Leclerc): Ça va? Point 9. autres
subventions.
M. Léonard: COM D-T inc.
M. Tremblay (Outremont): COM D-T inc., compagnie d'informatique.
Le projet a pour but le développement de systèmes experts
orientés objet (S-EOO) d'aide à la prise de décisions.
Projet de 1 194 154 $; prêt participatif de 944 154 $, congé
d'intérêts de 99 510 $. Création de huit emplois.
Le Président (M. Leclerc): Ça va? M. le
député, ça va?
M. Léonard: C'est encore en opération?
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Leclerc): Point 10, divers,
téléphonie.
M. Léonard: Bell Canada. Ça, c'est le
téléphone?
M. Tremblay (Outremont): Oui, la réponse... Oui, oui.
M. Léonard: Mais, tout à l'heure, ce qu'on avait
307 000 $, il me semble, qu'on a vu, ça, c'était la
télécommunication, des ordinateurs, des fax?
M. Tremblay (Outremont): Non. C'était le
téléphone et l'informatique.
M. Léonard: C'est...
M. Tremblay (Outremont): C'est parce que, là, on fait
presque deux ans. Alors, c'est... M. Girard va vous donner les
détails.
M. Léonard: Là, normalement, ça passe par le
ministère des Communications. Là, vous traitez directement avec
Bell.
M. Girard: Non. Le Fonds des moyens de communication, c'est pour
les télécommunications écrites, donc, les fax, de
même que les communications écrites à la SDI, parce qu'on
fait du traitement de texte à distance, en plus de tout notre
réseau d'ordinateurs, de terminaux qui sont reliés autant dans
les deux bureaux Montréal, Québec que dans les bureaux
régionaux. Ça, c'est le Fonds des moyens de communication qui
assure ça.
Bell Canada, ça, c'est notre téléphonie. C'est le
contrat de téléphone que n'importe quel ministère passe
directement avec Bell Canada pour la location et l'opération des
systèmes de téléphone.
M. Jolivet: Incluant les téléphones
cellulaires?
M. Girard: Incluant les téléphones cellulaires.
Le Président (M. Leclerc): Oui, M. le député
de Drummond.
M.. St-Roch: Est-ce que vous avez la part des communications
interurbaines dans le 373 000 $, parce que j'imagine, là, c'est...
Est-ce que c'est un gros montant?
M. Girard: Non, ça, je ne l'ai pas. Maintenant, c'est le
réseau du gouvernement, là, Centrex.
M. Jolivet: Le Centrex.
M. St-Roch: Alors, avec la guerre des prix qu'on prévoit
dans l'interurbain, est-ce que vous allez pouvoir avoir des avantages?
Ça va être le réseau Centrex, j'imagine, qui va le
négocier.
M. Girard: Oui, effectivement. M. St-Roch: O.K.
M. Jolivet: Le Centrex ne va pas partout à travers le
Québec.
M. Girard: À Québec et Montréal, mais la
grosse partie des communications, c'est Québec et Montréal.
Étant donné que la SDI est régionalisée, les
clients en région n'ont pas besoin de composer l'interurbain, ni nous
non plus pour les rejoindre puisque ça se fait en région. Donc,
la grosse partie des communications téléphoniques, c'est
Québec et Montréal.
M. Jolivet: Oui, je sais, mais La Tuque et Grand-Mère,
Trois-Rivières, c'est des interurbains. C'est un type d'interurbain. Le
centre est à Trois-Rivières. Il y a de l'interurbain entre les
deux.
M. Girard: Oui, d'accord.
Le Président (M. Leclerc): Ça va?
(21 h 40)
M. Léonard: Oui. J'avais juste une remarque. Ça
fait 373 000 $ pour environ 200 personnes au total, dont à peu
près une centaine de professionnels. C'est ça que ça veut
dire? Une facture de téléphone à Bell
téléphone; ça comprend les interurbains ou pas?
M. Girard: Oui, ça comprend les interurbains.
M. Jolivet: J'aimerais savoir, pour peut-être commencer
à m'intéresser à ça un peu plus profondément
dans les ministères, l'arrivée du téléphone
cellulaire dans les voitures ou ailleurs, ou portatif, est-ce que c'est un gros
montant? Êtes-vous capable de nous détailler ça?
M. Girard: Oui.
Le Président (M. Leclerc): Combien d'unités vous
avez?
M. Girard: II y a six unités de téléphone
cellulaire utilisées à la SDI, trois sont identifiées aux
membres du comité de direction et les autres sont mises sur un
système de rotation pour permettre aux directeurs de portefeuille, qui
se promènent en région pour voir leurs clients, d'avoir
accès aussi au téléphone cellulaire. Donc, ce n'est que
six et la facture moyenne par mois, c'est environ 250 $ à 300 $.
M. Jolivet: Par...
M. Girard: Par mois, pour les six cellulaires...
M. Jolivet: Pour les six cellulaires.
M. Girard: ...incluant toutes les communications.
M. Jolivet: O.K. Non, je pose cette question-là dans la
mesure où, moi, il y a une affaire qui m'insulte beaucoup et je le dis
pour tout le monde, c'est quand on va dans une réunion et que le maudit
cellulaire est là; ça m'«énarve», en bon
québécois. Non, ce n'est pas vous autres, là.
M. Girard: Non, on a passé des instructions, on
n'amène pas nos cellulaires.
M. Jolivet: Non, mais, je veux dire, c'est parce que des fois on
est ici, en salle, on est en réunion et on entend le cellulaire qui
marche. Moi, personnellement, c'est mon idée, je le dis comme je le
pense.
Le Président (M. Leclerc): Bien, alors, nous passons
à juillet 1992.
M. Léonard: Non, non, il en reste un en mai.
Le Président (M. Leclerc): Oh! Excusez! J'ai perdu une
page. Point 3, contrat par soumission sur invitation.
M. Léonard: Oui, c'est ça. Je vois, pour mai 1992,
des honoraires professionnels pour le développement d'une approche
auprès de la clientèle de la SDI dans le but de mettre en oeuvre
une politique qui prévoira l'exigence d'un plan d'affaires pour toute
demande d'aide financière. On est en mai 1992. La SDI fait appel
à quelqu'un de l'extérieur pour définir le plan
d'affaires?
M. Savard: C'est une nouvelle exigence, M. Léonard, qu'on
a posée envers notre clientèle, qu'on a rendue obligatoire dans
tous les cas depuis le 1er janvier 1993. On l'a implantée
progressivement avec le concours d'une firme externe, d'abord, pour nous
développer une méthodologie en se basant sur celle qui existait
à l'extérieur de la SDI parce qu'on ne voulait pas
réinventer la roue. On voulait, au contraire, se servir des
expériences externes; je pense à la méthodologie
développée autant au MICT, à l'Association des banquiers
qu'à l'Ordre des comptables agréés. Alors, on a tenu
compte de ce qui existait pour l'adapter vraiment à notre propre
réalité et à nos façons de faire qui nous sont
propres, parce que notre finalité, en tant que société de
capital de développement publique, nous distingue, bien sûr, d'une
banque conventionnelle ou même d'une société de capital de
risque privée. Et, dans le contexte de nos nouvelle obligations, on a
tenu à ce que, au niveau de nos professionnels, on puisse
intégrer les méthodologies existantes aux réalités
et fins propres de la SDI. C'est pourquoi, ici, on a recouru à des
services externes.
M. Léonard: C'est informatisé?
M. Savard: Non, non, c'est intégré dans notre
schéma d'analyse, c'est-à-dire...
M. Léonard: Oui, c'est correct, mais c'est informatisable,
disons.
M. Savard: Au niveau du plan d'affaires, non. C'est une
méthodologie, bien sûr, qui est supportée par nos
professionnels, mais réalisée par l'entreprise elle-même
qui nous soumet son plan d'affaires.
M. Léonard: Est-ce qu'on peut en avoir une copie, de ce
rapport-là?
M. Savard: Moi, je n'ai pas de réticence du tout. Je peux
vous proposer le rapport...
M. Léonard: Est-ce que cette transparence est
prolongée jusqu'au ministre?
M. Tremblay (Outremont): Je n'ai jamais eu d'objection et je n'ai
aucune objection à ce que la Société de
développement industriel vous remette ce document.
M. Léonard: Bien. Ça va. M. St-Roch: M. le
Président...
Le Président (M. Leclerc): Oui, M. le député
de Drummond.
M. St-Roch: ...lorsque M. le président de la SDI dit qu'il
va remettre un document, là, j'entends par là qu'il va le faire
parvenir au secrétariat, à la présidence qui va pouvoir le
distribuer.
M. Léonard: Pour notre édification personnelle.
Le Président (M. Leclerc): évidemment, ça va
passer par le secrétariat de la commission. ça va? bien. alors,
nous passons à juillet 1992. point 9, autres subventions.
Juillet M. Léonard: Tecnar...
M. Tremblay (Outremont): Tecnar Automation Itée, c'est un
fabricant de machinerie. Le projet, c'est de la commercialisation pour cellule
de soudage automatisé pour la tuyauterie industrielle; un projet de 600
000 $ avec un prêt participatif de 300 000 $ et un congé
d'intérêts maximum de 75 000 $.
M. Léonard: Juste une chose, là. Il y a
l'astérisque. Est-ce le dernier montant qui pourrait être
déboursé dans des exercices financiers ultérieurs?
«Le solde du montant d'aide autorisée pourrait être
déboursé au cours des exercices financiers
ultérieurs.» C'est le 44 775 $ qui n'est pas nécessairement
déboursé?
M. Tremblay (Outremont): Nom, mais c'est 1994-1995.
M. Léonard: Oui. Mais pourquoi dit-on, par la suite: Le
solde pourrait être déboursé au cours d'années
ultérieures?
M. Tremblay (Outremont): C'est parce qu'on a mis 1994-1995, mais,
si la réalisation du projet était retardée ou si les
intérêts étaient facturés par ia suite...
M. Léonard: O.K. C'est ça.
M. Tremblay (Outremont): ...on pourrait verser un peu d'argent en
1996.
M. Léonard: O.K. Ça va. C'était ma question.
Ça va.
Le Président (M. Leclerc): Point 10, di vers.
M. Léonard: Bon. Le ministère des Finances vous
aura coûté 3 590 000 $.
M. Tremblay (Outremont): c'est la garantie. c'est dans le
discours du budget que vous connaissez, où le ministère des
finances considère que, lorsqu'il donne la garantie gouvernementale
à une société d'état, 0,5 % des montants garantis
par le gouvernement doivent être payés par la
société; donc, 3 590 000 $ pour la sdi.
M. Léonard: Évidemment, la SDI, pour refaire le
plein, est obligée de le charger aux entreprises.
M. Tremblay (Outremont): Non. Si la SDI ne peut pas, à
même ses revenus, soit ses revenus d'intérêts, ses
honoraires de gestion ou ses primes à la réussite,
générer les 3 590 000 $, c'est un transfert du gouvernement
à la SDI pour payer...
M. Léonard: Ça s'appelle aussi une taxe indirecte
répercutée aux entreprises. C'est sûr. Oui. Très
bien. Très bien.
Le Président (M. Leclerc): Ça va?
M. Jolivet: On prend note.
M. Léonard: On en prend note. Août 1992.
Le Président (M. Leclerc): Bien. Août 1992, le point
9, autres subventions.
Août
M. Léonard: Vidéodisques
Formatek.
M. Tremblay (Outremont): C'est une entreprise de système
de photo-interprétation à référence spatiale sur
disque optique. Le but du projet, c'est la commercialisation d'un
système de photo-interprétation sur disque optique appelé
Horizon; projet de 850 000 $, prêt participatif de 500 000 $,
congé d'intérêts maximal de 125 000 $. Donc, c'est 25 % du
montant.
M. Léonard: Mais disons juste une chose pour me situer.
C'est dans les immensément grands ou les immensément petits? Je
comprends que ce soit des photos, là, mais...
M. Tremblay (Outremont): C'est petit.
M. Léonard: Très petit?
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: O.K. Vérifié.
Le Président (M. Leclerc): Ça va? Nous passons au
mois de septembre 1992. Ça ne sera pas long.
M. Léonard: Ça ne travaillait pas fort, là.
Qu'est-ce qu'ils faisaient à la SDI durant ce temps-là?
M. Jolivet: Ils préparaient le
référendum.
M. Léonard: Pas d'engagements.
M. Savard: Un moment de réflexion.
M. Léonard: Ça coûte cher, 200 personnes.
Le Président (M. Leclerc): Bien.
M. Léonard: Pas d'engagements.
Le Président (M. Leclerc): Octobre 1992, point 9, autres
subventions.
Octobre
M. Léonard: Octobre? O.K. Canlac, Demilec, le Groupe
Cerveau. Canlac, c'est quoi, ça?
M. Tremblay (Outremont): Je viens de voir ça. On travaille
tellement fort qu'on ne l'a jamais annoncé, ce projet-là. C'est
extraordinaire, tout ce qu'on fait, puis on n'a même pas le temps de
faire des événements médiatiques pour annoncer un beau
projet comme celui-là.
M. Jolivet: Vous auriez dû le faire, c'était dans le
temps du référendum.
M. Tremblay (Outremont): Alors, la compagnie s'appelle
Canlac...
M. Léonard: Je comprends où est le goulot
d'engorgement à la SDI. Le ministre, il faut qu'il annonce tout ce qui
se passe là.
M. Tremblay (Outremont): Au contraire, pour le
député de Laviolette, pendant le référendum, on
nous reprochait d'annoncer des projets d'investissement.
M. Jolivet: Non, non. Ce n'est pas ça que j'ai dit. J'ai
dit que c'est une affaire que vous avez oublié d'annoncer.
M. Tremblay (Outremont): Non. Ça fait longtemps qu'on le
sait. Canlac Corporation, c'est un fabricant de produits pharmaceutiques. C'est
un projet de 13 146 000 $; prêt participatif de 3 660 000 $, avec
congé d'intérêts de 732 000 $. Création de 23
emplois à Victoriaville.
M. Léonard: Ils vont vendre aux hôpitaux du
Québec? Pharmaceutique. (21 h 50)
M. Tremblay (Outremont): Non, c'est deux multinationales qui vont
faire... C'est très intéressant comme projet. Les actionnaires,
c'est Ault Foods Ltd, et Acic Canada Ltd, deux compagnies de l'Ontario. Juste
pour me rafraîchir la mémoire parce que c'est intéressant
ça.
(Consultation)
M. Léonard: Ça a l'air compliqué.
M. Tremblay (Outremont): Non. Lors du démarrage, un seul
produit sera fabriqué par Can-lac; il s'agit d'un dérivé
du lactulose extrait du lactosérum ou petit-lait, par Ault Foods Ltd.
Donc, on prend le petit-lait qui aurapavant n'avait pas de
débouché et ce petit-lait contient le lactose, un sucre
fermentescible qui peut être converti en lactulose. Actuellement le
lactose, sous-produit du lait, est inutilisé faute de
débouchés. Il est jeté aux égouts et contribue
ainsi à la pollution des cours d'eau. L'approvisionnement en
matière première, qui se fera chez Lactantia à
Victoriaville, ne pose donc aucun problème et réduit la pollution
à la source. Et le lactulose est vendu sous forme de sirop. Il est
utilisé comme médicament et, par le fait même,
relève du secteur pharmaceutique. Une revue de la littérature
pharmaceutique nous indique que le lactulose est un acidifiant du côlon.
Il est surtout utilisé comme laxatif. Il est aussi utilisé pour
le traitement de certaines affections du système digestif comme la
cirrhose hépatique, le coma hépatique, l'encéphalopathie
porto-cave pour le traitement des alcooliques.
M. Léonard: Là, si je comprends, si vous utilisez
tout le petit-lait qui se produit au Québec à faire
ça...
M. Tremblay (Outremont): Alors, vous ne pouvez pas dire qu'on ne
favorise pas...
M. Léonard: ...vous allez fournir le monde entier.
Bon!
M. Tremblay (Outremont): Vous ne pouvez pas dire qu'une
économie à valeur ajoutée n'est pas une priorité du
gouvernement du Québec, parce que là ça c'est de la valeur
ajoutée.
M. Léonard: Là, la conclusion, je comprends que le
ministre est pressé de la tirer, mais je ne le suivrais pas
nécessairement là-dessus. Bon, alors, un projet. Il est en
opération? Ça fonctionne?
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: II est commencé. Demilec?
M. Tremblay (Outremont): Demilec, for-mulateur de système
de résine de polyuréthane rigide. Et le projet, c'est de
compléter la gamme des sièges
«ergonométriques», ergonomiques conçus par
l'entreprise par l'ajout de certaines options. C'est 185 000 $, le projet. Il y
a un prêt participatif de 100 000 $...
M. Léonard: Ce n'est pas très clair, le ministre a
de la misère à lire.
M. Tremblay (Outremont): ...et un congé
d'intérêts de 25 000 $.
M. Léonard: II a des difficultés de lecture. C'est
quoi, quand vous dites un siège ergonomique?
M. Tremblay (Outremont): Oui, ergonomique.
M. Léonard: Ah bon. ergonomique! C'est parce que là
je pense que vous avez hésité sur le mot. O.K. Là, je
comprends, ergonomique; là, c'est clair. Ça va.
Le Président (M. Leclerc): Ça va?
M. Léonard: Le Groupe Cerveau, c'est pour vous aider, M.
le ministre?
M. Tremblay (Outremont): C'est une entreprise qui
développe et commercialise des logiciels de
télécommunications. Alors, c'est un projet de recherche et
développement d'un logiciel concernant un système de messagerie
vocale téléphonique. Un projet de 542 000 $, prêt
participatif de 146 000 $ avec un congé d'intérêts de 36
500 $. Création de trois emplois.
M. Léonard: Bon, ça va pour ceux-là. Je
suppose qu'il y a des emplois, trois dans ce cas et, dans les autres aussi, il
y en a de créés. Disons que je vois qu'on a perdu la main
là-dessus, l'habitude de les noter. Mais je veux faire une remarque.
Nous venons de passer pour un an et demi, un an et cinq mois d'engagements de
la SDI, et, là-dedans il n'y a aucuns fonds provenant du Fonds de
développement technologique. Ici, dans tous les engagements de la SDI,
le Fonds de développement technologique n'a contribué a aucun des
projets financés par la SDI.
M. Tremblay (Outremont): À date, non, mais il reste trois
mois, on va voir, on va regarder ça.
M. Léonard: Même dans les projets mobilisateurs?
Parce que XMX il y avait une participation de la SDI là-dedans.
Alors...
M. Savard: Je pense que c'est avant, M. Léonard.
M. Léonard: Donc, depuis un an et demi
presque, pas de Fonds de développement technologique à la
SDI, aucune utilisation du Fonds de développement technologique. Bon.
Ah, il reste novembre!
M. Tremblay (Outremont): Oui, il nous reste novembre 1992.
M. Léonard: Mais le constat, là...
Novembre
Le Président (M. Leclerc): Engagement 9, autres
subventions.
M. Léonard: Oui, O.K. Presticom...
M. Tremblay (Outremont): Presticom, c'est un fabricant
d'équipement électronique. C'est un plan de commercialisation de
multiplexeurs et de passerelles d'interconnexions informatiques. Projet de 701
000 $, prêt participatif de 500 000 $ avec un congé
d'intérêts de 125 000 $.
M. Léonard: O.K. Vérifié.
M. Tremblay (Outremont): Bendix-Avelex inc., c'est une entreprise
bien connue dans le secteur de l'avionique et de l'optique. C'est un mandat
mondial de développement de nouveaux logiciels de formation
assistée par ordinateur sur une plate-forme multimédia. Projet de
3 250 000 $, prêt participatif de 2 000 000 $ avec un congé
d'intérêts maximal de 500 000 $. Et Services Serti inc., c'est une
entreprise de services informatiques: développer et commercialiser un
logiciel de distribution. Un projet de 725 000 $, prêt participatif de
200 000 $ et congé d'intérêts de 50 000 $. Et, finalement,
les Systèmes Ozonics inc., fabricants de systèmes d'ozonisation
de l'air. Un plan de commercialisation d'un système d'ozonisation pour
la conservation des fruits et légumes; projet de 445 000 $, prêt
participatif, 298 000 $ et congé d'intérêts de 74 500
$.
M. Léonard: Ozonics, c'est avec quel ministère?
Est-ce qu'il y a une recommandation sectorielle là-dedans?
M. Tremblay (Outremont): Oui, on va vous le dire. Oui, oui.
M. Léonard: C'est le MAPAQ ou l'Environnement?
M. Tremblay (Outremont): Dans tous les dossiers, il y a des
recommandations sectorielles. C'est obligatoire.
M. Léonard: Autre question avant qu'on ait la
réponse. Bendix-Avelex, c'est dans le domaine de l'aviation?
M. Tremblay (Outremont): Oui. M. Léonard: C'est
ça.
M. Tremblay (Outremont): C'est le ministère de
l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, Systèmes Ozonics inc.
M. Léonard: O.K. Ça va.
Le Président (M. Leclerc): Bien. Point 4, contrat...
Attendez un petit peu, là. Oui, O.K. Alors, point 4, contrat
négocié.
M. Léonard: Oui, ça, c'est le dernier qu'on a?
Le Président (M. Leclerc): Banque Nationale du Canada.
M. Léonard: Banque Nationale. Une voix: Banque
Royale.
M. Léonard: L'implantation de la gestion des
activités de trésorerie à la Société,
à la SDI. La Banque Nationale.
M. Girard: C'est qu'on a implanté un véritable
système d'opérations de trésorerie non pas à la
Banque Nationale, mais on se sert des systèmes de la Banque Nationale
pour pouvoir avoir accès aux marchés monétaires et aux
marchés de change, ce qui nous permet de faire de la gestion de fonds
quotidienne, contrairement à ce qu'on faisait avant ce
système-là où c'était deux à trois fois par
mois. Et, en gestion de trésorerie, évidemment, si vous pouvez
faire des actions le plus souvent possible et le plus rapidement possible, vous
risquez de pouvoir bénéficier de plus grandes
opportunités.
M. Léonard: Ma première remarque, c'est de dire que
ça a été fructueux, la visite du Vérificateur
général; il avait souligné que vous perdiez pas mal
d'argent parce que vous gériez mal votre trésorerie.
M. Girard: C'est-à-dire que ce contrat-là
était en négociations avant que le Vérificateur
général entre chez nous.
M. Léonard: Ha, ha, ha! On va vous croire. On va vous
croire. Mais, l'autre chose, c'est que vous le faites avec la Banque Nationale.
Vous vous liez à la Banque Nationale. Si un jour vous aviez un
intérêt quelconque à procéder, supposons avec le
Mouvement Desjardins ou avec la Banque Laurentienne, dans quelle mesure vous
êtes liés par, je ne sais pas, moi, cet engagement qu'il y a
ici?
M. Girard: Non, on ne fait pas affaire en
trésorerie uniquement avec la Banque Nationale, je veux dire,
pour la gestion des fonds. C'est qu'on se sert du réseau que la Banque
Nationale a au niveau du marché monétaire international pour
avoir accès aux opportunités. Dans la même journée,
on peut faire du financement avec la Banque de Tokyo ou la Banque Royale, ou
Bank of America. C'est qu'on se sert du réseau, du système. On
loue le système de la Banque Nationale.
M. Léonard: M. le Président, juste pour dire une
chose, une remarque. C'est que j'ai l'impression qu'il ne se passe plus rien
depuis que le Vérificateur général est allé
là. Tout s'est fait avant que le Vérificateur
général aille là. Ha, ha, ha!.
Le Président (M. Leclerc): M. le député de
Drummond, vous aviez demandé la parole.
M. St-Roch: Oui. Quelles ont été les
économies générées par cet investissement-là
de 4000 $ par mois? Vous avez estimé cela à combien, les retours
sur l'investissement? (22 heures)
M. Girard: C'est-à-dire que ce qu'on voulait avoir dans
notre politique globale de financement, c'est d'abord ce qu'on a fait, c'est
d'établir les paramètres en ce qui a trait à une gestion
des opérations de trésorerie. C'était un objectif de 1 %
sur l'année, sur un an d'opération. Par rapport au modèle
que le Vérificateur général a développé
quand il a étudié la façon dont la SDI gérait sa
trésorerie par rapport aux placements qu'elle faisait et à la
fréquence des placements, en l'appliquant au même modèle,
notre objectif, c'est de sauver 1 %. Et ça, on va l'appliquer à
la fin de l'année, parce qu'on n'a pas encore un an
d'opération.
Le Président (M. Leclerc): Bien. Alors, comme il est rendu
22 heures, avec la permission des membres de la commission...
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, avec votre
permission, il reste pas cinq mois, mais cinq dossiers qu'on peut passer
rapidement pour libérer les représentants de la
Société de développement industriel. Alors, avec la
permission de l'Opposition, s'il y avait...
M. Léonard: Je pensais qu'on avait fini, parce que je n'ai
pas d'autres dossiers, moi.
Le Président (M. Leclerc): Écoutez, moi, M. le
ministre, ce que je voulais proposer, c'est d'adopter novembre, ce qu'on avait
fait, décembre, puisqu'il n'y en a pas, de sorte qu'on aurait
terminé 1992.
M. Léonard: Bien, c'est parce qu'on n'en a plus ici.
M. Tremblay (Outremont): Ah bien, excusez-moi, là, c'est
parce que j'ai décembre 1992.
Une voix: Mais, nous, on n'en a pas.
M. Tremblay (Outremont): Moi, je n'ai pas de problème, si
vous ne l'avez pas.
M. Léonard: Alors, juste une chose avant de fermer...
Le Président (M. Leclerc): Ça va. Oui, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: Oui, M. le Président, si on me permet,
avant de fermer la commission, je voudrais remercier les gens de la SDI
d'être venus ici. J'espère que je ne les ai pas blessés par
mes remarques que j'ai faites. Alors, je les remercie. Je suis content de les
libérer ce soir, mais, encore une fois, je trouve qu'ils devraient faire
appel au Fonds de développement technologique au moins. Il y des fonds,
là, importants et il y a des entreprises qui vont les voir pour aller
chercher des fonds; bien, eux aussi, ils devraient susciter la
recherche-développement au Québec. Merci, merci beaucoup.
Le Président (M. Leclerc): Bien. Alors, au nom de la
commission, je vous remercie. Je salue les gens de la SDI et je donne
rendez-vous à tout le monde, à tous les autres enfin, demain, le
28 janvier à 10 heures.
(Fin de la séance à 22 h 2)