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(Dix heures cinq minutes)
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je déclare la séance de la commission de
l'économie et du travail ouverte. Je vous rappelle le mandat de la
commission, qui est d'entendre les intéressés et de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 235, Loi concernant Pipeline Interprovincial (Québec) inc. M. le
secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M.
Bélanger (Laval-des-Rapides) par M. Houde (Berthier), Mme Dionne
(Kamouraska-Témiscouata) par M. Gautrin (Verdun), M. Farrah
(Îles-de-la-Madeleine) par M. Khelfa (Richelieu), M. Biais (Masson) par
M. Beaulne (Bertrand), M. Jolivet (Laviolette) par Mme Carrier-Perreault (Les
Chutes-de-la-Chaudière).
Le Président (M. Audet): D'accord. Merci. Alors, je vais
souhaiter la plus cordiale bienvenue aux gens qui sont ici ce matin, les gens
de Pipeline Interprovincial, d'autant plus que c'est un projet qui touche ma
région. En tant que député de la Beauce, bien, je suis
particulièrement intéressé.
Une voix: Conflit d'intérêts.
Le Président (M. Audet): Ha, ha, ha! Conflit
d'intérêts, non. Alors, je vais céder immédiatement
la parole au parrain du projet de loi, qui est M. le député de
Saint-Maurice. M. le député, vous avez la parole.
Remarques préliminaires
Mme Lise Bacon
Mme Bacon: Peut-être quelques minutes... Le
Président (M. Audet): Mme la ministre.
Mme Bacon: ...si vous le permettez, M. le Président...
Le Président (M. Audet): Oui, allez-y.
Mme Bacon: ...pour souhaiter la bienvenue à nos
invités, ce matin, qui sont venus pour répondre aux questions et
de l'Opposition et des membres du gouvernement. Comme vous savez, c'est M. le
député de Saint-Maurice qui sera le proposeur de ce projet de loi
qui concerne Pipeline Interprovincial inc. Les procureurs sont Me William
Atkinson, de chez McCarthy, Té-trault, Me Ann Bigué, du
même bureau. Ils sont accompagnés de: M. Christopher Martin, qui
est à l'expansion des affaires à I.P.L et coordonnateur à
pipeline Saint-Laurent; M. John Gérez, qui est ingénieur
principal de projet à I.P.L; M. Alain Ferland, qui est le
vice-président principal, approvisionnement, raffinage, distribution,
Ultramar; M. Luc Massé, qui est directeur principal, approvisionnement
extérieur, Ultramar; M. Urgel Delis-le, qui est président d'Urgel
Del isle et associés, et M. Rémi Bujold, qui est président
de Consi-lium. Alors, en vous souhaitant la bienvenue. Je sais qu'ils ont
rencontré les gens du gouvernement et de l'Opposition pour expliquer
leur projet, ce qui va faciliter, je pense, la tâche de tous et chacun
pendant l'étude du projet de loi. M. le député de
Saint-Maurice va nous faire le petit laïus d'usage.
Le Président (M. Audet): Merci, Mme la ministre. Alors,
j'invite le parrain du projet de loi, M. le député de
Saint-Maurice. M. le député.
M. Yvon Lemire
M. Lemire: M. le Président, M. le critique de
l'Opposition, Mme la ministre, nous sommes ici ce matin pour débattre du
projet de loi 235 mis de l'avant par Pipeline Interprovincial (Québec)
inc. I.P.L Québec est une filiale de Pipeline International inc.,
Interprovincial, une compagnie qui fait affaire au Québec depuis le
milieu des années soixante-dix. I.P.L Québec a été
expressément constituée pour élaborer, construire et
exploiter un pipeline, que l'on appelle pipeline Saint-Laurent, dont elle sera
propriétaire.
Comme nous le verrons, l'adoption du projet de loi privé 235
constitue une composante essentielle du projet pour la construction du pipeline
Saint-Laurent. Cette loi accordera à I.P.L. Québec le pouvoir
d'expropriation pour les fins du projet. Ce pouvoir pourra être
exercé lorsque nécessaire, si le gouvernement l'autorise,
conformément à la Loi sur l'expropriation du Québec. Le
pipeline Saint-Laurent reliera la raffinerie exploitée par Ultramar
Canada à Saint-Romuald, tout près d'ici, et le centre de
distribution d'Ultramar situé à Montréal, à
Montréal-Est, pour bien préciser. Ce pipeline, d'une
capacité de plus de 40 000 barils par jour, sera dédié au
service d'Ultramar et assurera le transport de produits pétroliers qui
sont actuellement livrés à la région de Montréal
par transport maritime.
Sous réserve des autorisations réglementaires et
gouvernementales, I.P.L Québec et Ultramar ont l'intention de mettre le
pipeline Saint-Laurent en service vers ou à la fin de l'année
1994. Les coûts de construction du projet sont actuellement
évalués à plus de 110 000 000 $, une tranche importante de
ces coûts devant être engagée au Québec, y compris un
nombre estimatif de 62 000 jours-personnes de travail pendant la construction
du projet. En outre, une vingtaine d'emplois permanents pour des travailleurs
qualifiés seront requis durant l'exploitation du projet. (10 h 10)
Interprovincial est une société canadienne qui oeuvre au
sein du secteur des pipelines depuis sa constitution en 1949. Interprovincial,
conjointement avec ses filiales en propriété exclusive, comme,
par exemple, Interprovincial Pipeline, NW Limitée et Lakehead Pipeline
Company Inc. (Ontario), construit et exploite le plus long réseau de
pipelines pétroliers au monde. Le réseau pipelinier
d'Interprovincial compte plus de 11 600 kilomètres de pipelines pour le
transport de pétrole des régions productrices de l'Ouest canadien
vers les importants centres de raffinage des marchés des régions
de Chicago, de Sarnia ainsi que ceux de Montréal, de Toronto et de
l'État de New York. Chaque jour, le réseau d'Interprovincial
transporte environ 1 400 000 barils d'hydrocarbures liquides à
destination de plus de 25 raffineries. Le tronçon canadien du
réseau pipelinier d'Interprovincial est régi par l'Office
national de l'énergie.
Le pipeline qui fait l'objet du projet de loi privé 235 sera
entièrement situé au Québec et ne relèvera pas de
la compétence de l'Office national de l'énergie. Le pipeline
Saint-Laurent sera régi par les lois applicables au Québec,
concernant les questions relatives à l'agriculture, aux affaires
municipales, à l'environnement, y compris la Loi sur la protection du
territoire agricole, la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme et la Loi
sur la qualité de l'environnement. En 1990, Interprovincial a soumis une
proposition à Ultramar pour le transport par pipeline des produits
d'Ultramar de Saint-Romuald à Montréal-Est. À l'automne
1991, Interprovincial et Ultramar ont décidé de commencer
l'élaboration du projet du pipeline Saint-Laurent.
Ultramar Corporation est une entreprise indépendante de raffinage
et de commercialisation de produits pétroliers dans l'Est du Canada et
en Californie, principalement, qui emploie plus de 1500 personnes au Canada.
Les opérations canadiennes sont menées par Ultramar Canada inc.
qui est propriétaire d'une raffinerie d'une capacité de 120 000
barils par jour à Saint-Romuald. Ceci représente plus de 35 % de
la capacité totale de raffinage au Québec. Le réseau de
mise en marché d'Ultramar compte environ 1470 points de vente dans l'Est
du Canada, dont plus de 800 au Québec, comme vous le constatez.
En 1991, la part du marché d'Ultramar au Québec, pour ses
principaux produits, était d'environ 28 %. La région de
Montréal constitue l'un des principaux débouchés pour les
produits d'ultramar. ultramar entreprend des initiatives, telles que le projet
ij pipeline saint-laurent, pour l'aider à maintenir une présence
viable au sein du marché québécois et, plus
spécifiquement, du marché de montréal et de ses environs.
l'implantation du projet de pipeline saint-laurent nécessiterait
l'acquisition de droits permanents pour une emprise sur les terrains où
le pipeline sera construit. la politique d'i.p.l québec est de
négocier des ententes avec les propriétaires ton ciers.
toutefois, dans certains cas, l'expropriation peut être
nécessaire. nous savons tous que le refus par un seul des
propriétaires fonciers le long du tracé du pipeline pourrait
mettre en péril le projet, à moins que le promoteur du projet ne
se soit vu accorder le pouvoir d'expropriation. ceci explique pourquoi i.p.l
québec a entrepris des démarches en vue de l'adoption d'un projet
de loi privé par l'assemblée nationale du québec afin
d'avoir accès à la loi sur l'expropriation.
Le gouvernement du Québec, pour sa part, est convaincu que le
fait d'accorder le pouvoir d'expropriation à I.P.L. Québec
garantira que les décisions relatives au tracé du pipeline soient
optimales au point de vue agricole, environnemental et aussi de planification
urbaine, économique et technique. Des pouvoirs d'expropriation de cette
nature sont normaux dans le cadre de la réalisation de projets tels que
des pipelines, des routes, chemins de fer, lignes de transport
électrique, qui impliquent tous des négociations avec un grand
nombre de propriétaires terriens. En vertu de nombreuses lois du
Québec existantes, le pouvoir d'expropriation a été
accordé à des compagnies privées pour des fins
d'intérêt public, de même qu'à la couronne
québécoise évidemment.
J'aimerais insister sur le fait que l'expropriation ne sera pas
automatique. L'exercice du pouvoir d'expropriation par I.P.L Québec sera
régi par les dispositions de la Loi sur l'expropriation du
Québec, ce qui nécessitera l'approbation du gouvernement. Avant
d'obtenir l'approbation gouvernementale en vertu de cette loi, I.P.L
Québec devra démontrer que l'expropriation est nécessaire,
que la compagnie a négocié sérieusement avec les
propriétaires fonciers concernés et a fait des efforts
raisonnables en vue d'en arriver à une solution négociée,
de sorte que l'expropriation est devenue une décision de dernier
recours.
Le gouvernement du Québec considère que le projet de
pipeline Saint-Laurent est valable et en accord avec les politiques
gouvernementales. Il assurera une sécurité d'approvisionnement
à toute la région de Montréal grâce à un
moyen de transport continu et fiable, en toute saison, des produits
pétroliers de la raffinerie de Saint-Romuald à
Montréal-Est. De plus, il permettra d'améliorer les conditions
opérationnelles et environnementales de transport des produits
pétro-
liers au Québec puisque le transport par pipeline comporte moins
de risques que les autres modes de transport disponibles pour ces produits.
Je crois qu'il est de l'intérêt public et nécessaire
d'accorder le pouvoir d'expropriation à I.P.L Québec relativement
à la construction du pipeline Saint-Laurent et je propose, M. le
Président, que l'Assemblée nationale adopte le projet de loi
privé 235. Merci beaucoup.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le
député. Je vais maintenant reconnaître le porte-parole de
l'Opposition officielle en matière d'énergie, M. le
député de Joliette.
M. Guy Chevrette
M. Chevrette: Merci, M. le Président. Tout d'abord, je
voudrais, au nom de notre formation politique, remercier la compagnie de la
façon dont elle s'est comportée avant d'en arriver à
présenter un projet de loi. Personnellement, ça fait au moins un
an et plus que je suis au courant de ce dossier, y compris des premiers
balbutiements, je crois, du projet où j'ai eu la chance de rencontrer
à quelques reprises, je dirais même à plusieurs reprises,
M. Bujold et M. Martin, et nous avons été mis au courant de tout
le processus. Je crois que c'est là une façon correcte avant d'en
arriver à un projet privé. Bien souvent, on est mis devant des
faits accomplis à l'Assemblée nationale, en particulier dans les
fins de session, par une avalanche de projets de loi privés. On a de la
difficulté, bien souvent, à démêler et à
déchiffrer ça alors qu'on n'a pas eu le processus complet. Sur ce
point, je dois féliciter les gens qui, si vous me permettez
l'expression, nous ont permis d'accompagner le cheminement du dossier. Je pense
que c'est une façon très intelligente, à ce
moment-là, de permettre aux parlementaires de comprendre toutes les
étapes.
Nous avons eu également la chance de questionner assez longuement
la compagnie. Donc, on connaît un peu les tenants et aboutissants du
projet de loi que nous avons devant nous. Le député de
Saint-Maurice en a résumé une bonne partie, d'ailleurs. C'est un
droit, c'est une clé, à toutes fins pratiques, dont la compagnie
a besoin pour démarrer le projet. Mais, fondamentalement - et c'est ce
qu'il faut dire ici, pour rassurer les gens, parce que ça pourrait
paraître curieux qu'on accorde, comme parlementaires, un droit
d'expropriation à une compagnie alors qu'on sait qu'il y a tellement de
lois aujourd'hui qui encadrent tout ce processus-là, que ce soit la loi
du zonage agricole, la Loi sur la qualité de l'environnement, le BAPE
qui pourrait avoir un mot à dire dans tout cela -c'est bien sûr
que ce droit que réclame la compagnie, c'est un droit qui est
subordonné aux autorisations gouvernementales, aux autorisations tant
sur le plan environnemental que sur le plan de la protection du territoire
agricole et sur le plan des schémas d'aménagement des
municipalités. Quand même, le droit d'expropriation est un droit
subordonné aux autorisations gouvernementales, de sorte que c'est un
droit, mais un droit encadré. (10 h 20)
De plus, lors de notre dernière rencontre d'hier, celle-là
beaucoup plus récente, nous avons acquis déjà la
conviction que vous présenterez des amendements, que nous avons
déjà reçus au début de cette séance. Nous en
avions quelques-uns à suggérer, que nous n'aurons pas besoin de
faire puisque vous les avez déjà déposés, ce qui va
permettre, je pense bien, dans un temps relativement court, de procéder
à l'adoption de ce projet et souhaiter qu'il se réalise à
l'intérieur du délai de la force du projet de loi, puisque vous
ajoutez un amendement, ce matin, en disant que si, dans les 10 ans qui
suivront, le projet n'est pas réalisé, le projet de loi tombe par
lui-même. J'ose espérer que, pour l'économie du
Québec, pour, je crois, maintenir au Québec une raffinerie en
bonne santé... Elles ont tellement diminué que je pense qu'il
faut se rendre à l'évidence que c'est une façon de
s'assurer une viabilité de l'entreprise en territoire
québécois et je suis prêt, moi personnellement, à
procéder immédiatement à l'étude de ce projet de
loi.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le
député. D'autres remarques préliminaires? Ça
va.
Alors, si les invités... Est-ce que vous auriez un mot à
ajouter? Je vous avise, pour les fins de transcription des débats, de
vous identifier avant de prendre la parole.
Exposé des requérants
M. Atkinson (William J.): Je suis William Atkinson, M. le
Président. Alors, Mme la ministre, M. Chevrette, mesdames et messieurs
de la commission, nous vous remercions de nous accueillir ce matin pour
procéder à l'adoption de ce projet de loi privé qui,
évidemment, est un élément important du projet de pipeline
que M. le député Lemire a résumé. J'inviterais M.
Martin, de la compagnie I.P.L., à prononcer quelques explications
additionnelles pour répondre à certaines préoccupations.
M. Martin s'exprimera en anglais, mais j'aurai l'occasion, au besoin, de
résumer les points essentiels de son intervention, par la suite. Alors,
M. Martin.
M. Martin (Christopher): Bonjour, M. le Président,
mesdames et messieurs. Je vais parler en anglais. Je regrette, je ne parle pas
français.
As Mr. Atkinson explained, he will summarize what I say in English. Mr.
Lemire has summarized the need for this Bill and introduced the sponsors,
Interprovincial Pipeline and Ultramar Canada. As well as the obvious benefice
«du Québec», I wish to underscore that both com-
panies regard this project as important to achieving their individual
corporate goals and we both remain committed to its successful conclusion.
During its more than 40 years of pipeline experience in North America,
Interprovincial has strived to remain at the forefront of engineering design in
matters of environment and public safety. I think it is safe to say that we
have been successful in that regard, as it is attested to by the many industry
awards that we have received over the years, in these areas.
We have also learned and have fully adopted the policy of keeping the
public informed and consulted on all aspects of our operation. We have
continued this policy on this project, as is evidence by our extensive
consultation with both the Government, the authorities, the MRC's and the UPA
during our evaluation of the pipeline corridor on both sides of the Saint
Lawrence. Now that we have indicated our preference to MENVIQ that we retained
the south shore corridor for further detailed rooting studies, we have been
expanding our consultation to include the individual municipalities that are
affected by this project and, of course, we will shortly be commencing
discussions with the landowners.
We are fully committed to a policy of informing the public and we
believe that an informed public is a supportive public. This same philosophy
will be extended to our negotiations with the landowners for acquiring the
rights of way. A compensation policy will be fair and consistent with current
praticies in the Québec pipeline industry. We will strive to obtain
these rights away through negotiation, expropriation will be the last resort.
We are, after all, attempting to develop a long term relationship which is
harmonious with the landowners.
As the Minister has noted, we have had meetings with both members of the
Government and the Opposition to introduce this project and, more
specificallly, the private Bill. We have also tried to keep them informed as to
our progress through the regulatory process, which, as Mr. Lemire mentioned,
has already started and is following its due course. Should you have any
further questions, either myself or my colleagues, here today, will be pleased
to answer them. Thank you.
Le Président (M. Audet): Merci.
M. Atkinson (William J.): William Atkinson, à nouveau. M.
le Président, M. Martin a résumé que et la compagnie
Ultramar, qui sera le client de ce pipeline, et la compagnie I.P.L sont
engagées, de façon ferme, à la réalisation de ce
projet. Effectivement, l'expérience d'I.P.L en matière de
construction et d'opération de pipelines fait qu'ils ont
intégré, de façon fondamentale, au cours des
dernières années, les données d'envi- ronnement et de
sécurité contemporaines qui doivent maintenant faire partie du
processus décisionnel et de la rr.:^ en opération de tout projet
de cette nature. L'autre donnée qu I.P.L trouve importante - Mme la
ministre et M. Chevrette y ont référé - est effectivement
que cette politique d'information et de consultation qu'I.P.L a eue
auprès du gouvernement et des membres de l'Opposition est la même
qui l'anime en ce qui concerne les autres intervenants. Déjà,
dans !e processus de consultation sur le choix du corridor, toutes les MRC
concernées par les trois projets de corridor qui ont été
étudiés ont été contactées. L'UPA a
déjà été contactée. Cette politique
d'ouverture, d'information, d'une part. et de consultation, d'autre part, sera
maintenue au niveau des discussions avec les propriétaires individuels
qui devront être contactés au fur et à mesure que le projet
prendra forme.
Également, la politique d'indemnité pour l'acquisition des
droits de passage d'i.P.L est une politique qui a été
établie par l'expérience de la compagnie ailleurs et l'objectif
est évidemment d'en arriver à des ententes avec les
propriétaires. L'expérience de la compagnie dans les autres
endroits où des pipelines ont été construits
révèle que cette politique permet effectivement, dans la
très, très grande majorité des cas, d'en arriver à
des ententes et que c'est dans des petits cas vraiment exceptionnels que le
recours à l'expropriation doit être utilisé. en
définitive, les autres volets - le projet de loi est très court,
parce qu'il ne demande d'accorder des pouvoirs additionnels à i.p.l.
qu'à i'égard d'un seul sujet, à savoir le droit
d'expropriation. quant à l'ensemble du corpus législatif, si on
veut, québécois en ce qui concerne la loi sur l'expropriation
comme telle, la loi sur la qualité de l'environnement, les autres lois
en matière de zonage agricole ou d'aménagement et d'urbanisme, la
compagnie a comme politique de se conformer aux lois et de procéder
à obtenir toutes les approbations et ententes requises pour mettre en
oeuvre le projet. ceci est déjà en marche en matière
d'environnement et en matière de zonage agricole.
Alors, il nous fera plaisir de répondre à des questions
additionnelles, s'il y en avait, soit sur le contexte général ou
sur le projet de loi lui-même qui comporte deux volets: d'une part, de
donner le pouvoir corporatif à I.P.L. de pouvoir exproprier, sujet
à l'approbation du gouvernement, et, d'autre part, le pouvoir corollaire
que l'on retrouve dans les lois de cette nature, le droit d'accès sujet
a indemnité On n'a pas réinventé la roue sur le plan
législatif. On a essayé de proposer un projet de loi qui soit le
plus économe des pouvoirs demandés, mais en même temps
suffisant pour permettre à la compagnie I.P.L et à la compagnie
Ultramar d'atteindre l'objectif de la construction de ce pipeline entre la
région de Québec et la région de Montréal.
Le Président (M. Audet): D'accord. Merci beaucoup. Est-ce
qu'il y a d'autres remarques préliminaires? Ça va?
Une voix: Ça va.
Le Président (M. Audet): Alors, on va débuter par
le préambule.
Étude détaillée «Attendu que Pipeline
Interprovincial (Québec) inc. est une corporation dûment
constituée en 1990 en vertu de la Loi régissant les
sociétés par actions (L.R.C., 1985, chapitre C-44) et ayant un
établissement à Montréal; «Que Pipeline
Interprovincial (Québec) inc. a l'intention de construire, exploiter et
entretenir un pipeline destiné au transport de pétrole et de ses
dérivés de la région de la ville de Québec à
celle de la ville de Montréal inclusivement; «Qu'il est dans
l'intérêt public et nécessaire pour permettre la
réalisation de ce projet que des pouvoirs additionnels soient
accordés à Pipeline Interprovincial (Québec) inc.»
Est-ce qu'il y a... Oui, Mme la ministre.
Mme Bacon: Oui, M. le Président. Il y a un amendement. Le
préambule du projet de loi est modifié: 1° par le
remplacement du premier alinéa par le suivant: «Attendu que
Pipeline Interprovincial (Québec) inc. est une corporation dûment
constituée le 27 août 1990 en vertu de la Loi sur les
sociétés par actions (L.R.C., 1985, chapitre C-44) et ayant un
établissement a Montréal;» 2° par le remplacement du
troisième alinéa par le suivant... Je vais trop vite, je pense,
M. le Président.
Le Président (M. Audet): Ça va, madame.
Allez-y.
Mme Bacon: Ça va? Peut-être faire tout le
préambule. «Que ce projet est dans l'intérêt public
et qu'il est nécessaire, pour en permettre la réalisation, que
soient accordés à Pipeline Interprovincial (Québec) inc.
le pouvoir d'expropriation et le droit d'accès à certains
immeubles.» (10 h 30)
Le Président (M. Audet): D'accord.
Mme Bacon: Je pense que tout le monde a une copie de cet
amendement-là.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des
questions?
M. Chevrette: Pour bien me situer, la date dans le premier
paragraphe, si j'ai bien compris, c'est le 27 août.
Mme Bacon: C'est ça.
M. Chevrette: C'est l'amendement du premier.
Mme Bacon: Oui.
M. Chevrette: Dans le deuxième, pour permettre la
réalisation de ce projet, le pouvoir d'exproprier. C'est quel type de
pouvoir. C'est correct.
Mme Bacon: C'est plus précis.
M. Chevrette: Vous avez dit que vous pourriez répondre
à des questions. J'aurais peut-être une question sur les MRC parce
que, hier, au cours de notre rencontre, Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière disait: Est-ce que vous avez communiqué
avec la MRC des Chutes-de-la-Chaudière? Vous avez dit: On prendra les
informations auprès de notre firme spécialisée qui a la
responsabilité de. Et vous avez affirmé tantôt, dans votre
exposé - nous avons l'oreille attentive - que vous avez rencontré
toutes les MRC. Donc, vos renseignements sont plus complets qu'hier. Est-ce
qu'on pourrait savoir s'il y a des problèmes majeurs qui se
présentent ou si tout va dans la normalité des choses?
M. Atkinson (William J.): C'est exact que nous avons eu
l'occasion de consulter toutes les MRC, y inclus la MRC des
Chutes-de-la-Chaudière. À ce moment-ci, il n'y a pas de
problème particulier. Les relations sont bonnes, de même qu'avec
un certain nombre de municipalités que nous avons également eu
l'occasion de consulter. Le processus n'est pas terminé. Jusqu'à
maintenant, nous sommes fort optimistes que le processus va continuer à
bien se dérouler.
Le Président (M. Audet): D'accord? Ça va? Est-ce
qu'il y a d'autres questions? M. le député de Bertrand.
M. Beaulne: Oui. Vous avez mentionné un certain nombre de
municipalités. Est-ce qu'on pourrait avoir la liste?
M. Atkinson (William J.): Nous avons la liste. Je ne sais pas si
vous la voulez tout de suite ou après, mais nous avons effectivement la
liste des municipalités qu'on a consultées. Une consultation qui
n'est pas terminée. Il y en a encore qui ont été vues
avant-hier, mais c'est sur notre liste et on pourra la compléter au fur
et à mesure des besoins.
M. Beaulne: Est-ce que je pourrais l'avoir aujourd'hui?
M. Atkinson (William J.): Oui, oui. C'est une question physique.
Oui, effectivement, on l'a. On peut vous la remettre. C'est une question
d'avoir des photos. On peut vous la donner tout de suite ou plus tard, tout
à l'heure.
Le Président (M. Audet): Oui, on va s'occuper de...
M. Atkinson (William J.): Parfait. Mais il n'y a pas de
problème à ce qu'on vous donne la liste de toutes les
municipalités que nous avons consultées à ce moment-ci, un
processus qui, cependant, n'est pas terminé.
Le Président (M. Audet): Ça va? Les amendements
sont adoptés. Est-ce que le préambule, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Chevrette: Adopté
Le Président (M. Audet): Adopté. Alors, j'appelle
l'article 1. «Pipeline Interprovincial (Québec) inc. peut
acquérir, de gré à gré ou par expropriation, tout
immeuble ou tout droit réel relié à la construction,
l'exploitation et l'entretien d'un pipeline destiné au transport de
pétrole et de ses dérivés de la région de la ville
de Québec à celle de la ville de Montréal
inclusivement.» Mme la ministre.
Mme Bacon: Alors, là aussi, M. le Président, il y a
un amendement. L'article 1 serait remplacé par le suivant: «1.
Pipeline Interprovincial (Québec) inc. peut, à défaut
d'entente, acquérir par expropriation tout immeuble ou tout droit
réel en vue de la construction, de l'exploitation ou de l'entretien d'un
pipeline destiné au transport du pétrole ou de ses
dérivés de la région de la ville de Québec à
celle de la ville de Montréal inclusivement. «Une telle
expropriation est régie par la Loi sur l'expropriation (L.R.Q., c.
E-24).»
Le Président (M. Audet): D'accord. Est-ce qu'il y a des
questions sur cet amendement?
M. Chevrette: Acquérir de gré à gré,
tout le monde le peut en tout temps. C'est normal qu'on change ça.
Le Président (M. Audet): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 1, tel qu'amendé, est
adopté?
M. St-Roch: M. le Président...
Le Président (M. Audet): Oui, M. le député
de Drummond. Pardon.
M. St-Roch: Oui, c'est juste une question d'information
générale. J'en déduis, M. le Prési- dent, que nous
allons avoir deux points: un à Québec et un à
Montréal. Est-ce que ceci inclut des embranchements possiL'ps pour
desservir des municipalités ou des points de service futurs?
M. Chevrette: Drummondville, par exemple.
M. St-Roch: Ou la Beauce ou Joliette, en passant.
M. Chevrette: Non. Il passe sur la rive sud.
M. St-Roch: À partir de Drummondville, on peut vous
l'amener, M. ie député.
M. Martin: It is Mr. Martin. The current design does not allow
for any lateral deliveries of our product to anywhere apart from
Montréal. It does not preclude the opportunity to do tha; in the future
though.
M. St-Roch: O.K. Thank you.
M. Atkinson (William J.): M. Martin mentionne que les plans du
projet actuel ne prévoient pas d'embranchement. Il s'agit effectivement
d'un pipeline qui part de Québec, de la raffinerie d'Ultramar, pour la
région de Montréal. Mais il n'y a pas d'objection non plus, il
n'y a pas d'empêchement à ce qu'un jour ce soit
envisagé.
M. Chevrette: J'aimerais ça que vous donniez pour les fins
du procès-verbal, les alternatives que vous aviez envisagées. En
particulier pour le camionnage, ça représentait combien de
camions? Et, pour ce qui est des trains, ça représentait combien?
Parce que c'est peut-être important là, pour ceux qui auront
à s'informer sur le projet, sur le plan environnemental en particulier,
le nombre de camions. Ça m'a étonné hier, moi, ce
nombre-là.
Une voix:
M. Chevrette: Oui. Puis tout l'état des routes et les
roulières qu'on a là.
M. Atkinson (William J.): Avec plaisir, M. le
député. M. Massé, de la compagnie Ultramar, va
répondre à votre question.
M. Massé (Luc): Oui. Je m'appelle Luc Massé. Si on
utilise les volumes qui seront transportés cette année vers
Montréal à partir de Saint-Romuald par camion-citerne, on va
avoir besoin de 36 400 voyages de camion-citerne par année à
Montréal, ce qui représente environ 100 camions-citernes par
jour, et ce, sept jours par semaine.
Si on regarde l'alternative du rail, les wagons contenant un peu plus
qu'un camion-citerne, ça va prendre 19 400 wagons qui devront se
rendre vers Montréal par année, ce qui est environ une
cinquantaine par jour, et ce, sept jours par semaine.
M. Chevrette: Merci. Adopté.
Le Président (M. Audet): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 1 est adopté tel
qu'amendé?
Une voix: Ça va...
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 2.
«Un représentant de la corporation peut pénétrer
à toute heure raisonnable sur tout immeuble pour effectuer les travaux
reliés à la construction, l'exploitation et l'entretien du
pipeline à charge pour la corporation d'indemniser toute personne pour
le dommage qui aurait pu être causé par ce
représentant.» Mme la ministre.
Mme Bacon: Là aussi, il y a un amendement, M. le
Président. L'article 2 est modifié: 1° par l'insertion,
à la première ligne, après le mot
«représentant», des mots suivants: «dûment
autorisé»; 2° par l'addition, à la fin, de
l'alinéa suivant: «Ce représentant doit, sur demande,
décliner son identité et exhiber un document attestant sa
qualité».
Le Président (M. Audet): D'accord. Est-ce qu'il y a des
questions sur l'amendement proposé?
M. Chevrette: C'était là un de nos amendements. Et
il est là.
Le Président (M. Audet): Alors, l'amendement est
adopté.
M. Chevrette: Adopté, oui.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres... Il y
a un autre amendement, je crois, à l'article 2.
Mme Bacon: Oui. C'est modifié par l'insertion,
après l'article 2, de l'article 2.1 qui se lirait comme suit: «Si
la construction du pipeline n'a pas débuté dans les 10 ans qui
suivent la date d'entrée en vigueur de la présente loi, celle-ci
cesse alors d'avoir effet».
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des
questions?
M. Chevrette: Non. Il n'y aura pas de lois qui vont mourir au
feuilleton indéfiniment.
Mme Bacon: C'est ça.
Le Président (M. Audet): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 2, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Bacon: Adopté. M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 3: «La
présente loi entre en vigueur le...»
M. Chevrette: Le jour de la sanction. Mme Bacon: C'est le
jour de la sanction.
Le Président (M. Audet): L'article 3 est
adopté.
Alors, je crois qu'il faut faire motion pour la renumérotation du
projet de loi.
Mme Bacon: Oui.
Le Président (M. Audet): Alors, motion de
renumérotation. J'appelle le préambule du projet de loi.
Adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Audet): J'appelle les amendements. Ils
sont adoptés?
Mme Bacon: Oui.
Le Président (M. Audet): J'appelle le titre du projet de
loi.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Est-ce que le
projet de loi 235, Loi concernant Pipeline Interprovincial (Québec)
inc., est adopté?
M. Chevrette: Adopté. Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Est-ce qu'il y a
des remarques finales?
Remarques finales
M. Chevrette: Non. On va souhaiter bonne chance à tout le
monde et...
Mme Bacon: Je voudrais peut-être, si vous le permettez, M.
le Président...
M. Chevrette: ...c'est à espérer que l'article 2.1
ne s'appliquera jamais.
Mme Bacon: ...remercier les gens d'I.P.L et d'Ultramar, les
féliciter aussi de la façon dont ils ont fait le travail
préliminaire à cette commission parlementaire. On a
remarqué que ça fa-
cilite la tâche non seulement des parlementaires, mais aussi des
présentateurs de projet de loi. Dire aussi le plaisir que j'ai de
constater la confiance qu'ont les gens dans le Québec. C'est un
investissement quand même d'au moins 110 000 000 $ qui est important et
qui va aussi nous permettre de faire en sorte qu'Ultramar ait toutes les
facilités possibles pour rester avec nous, continuer de travailler avec
nous. (10 h 40)
C'est un domaine important. C'est aussi des scénarios qui peuvent
être considérés quand on regarde l'avenir
énergétique du Québec. L'hydroélectricité en
est un, mais je pense aussi que tout le domaine du gaz est aussi un domaine
important, le domaine du pétrole. Il faut regarder l'utilisation qu'on
en fait, je pense, tout en protégeant l'environnement, ce que vous avez
fait dans votre dossier. Je pense qu'il y a une préoccupation
environnementale qui est importante et on vous en félicite. Merci
beaucoup.
Le Président (M. Audet): Merci, Mme la ministre. M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, tout a été
dit. Je réitère, de façon plus forte, ce que j'ai dit tout
bas. J'ai dit que je souhaitais que l'article 2. 1 ne s'applique jamais, ce qui
veut dire que je souhaite que le projet se réalise et dans les meilleurs
délais, en particulier à cause du proverbe qui dit: Si va le
bâtiment, tout va! C'est le temps de construire; 62 000 jours-hommes de
travail dans la construction d'un pipeline, c'est de bons salaires pour des
ouvriers qui sont en chômage. Espérons que vous contribuerez
à la baisse du taux de chômage.
Le Président (M. Audet): M. Atkinson, des remarques
finales.
M. Atkinson (William J. ): Oui. Je laisserais à M. Martin
l'opportunité de conclure
Le Président (M. Audet): M. Martin.
M. Martin: I thank everyone very much for giving us the time. I
would like to say that it has been a great pleasure doing business with both
the Government and the Opposition. With Ultramar and Interprovincial, we are
working hard to bring this to a successful conclusion. I am sure that we will
do it in less than 10 years.
Le Président {M. Audet): Alors, merci beaucoup, bonne
chance.
La commission a accompli son mandat. J'ajourne les travaux sine die.
(Fin de la séance à 10 h 42)