Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Dix heures six minutes)
Le Président (M. LeSage): La mandat de cette séance
est de procéder à la vérification des engagements
financiers du ministère des Forêts pour les mois de juillet 1991
à juillet 1992. M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M.
Bélanger (Laval-des-Rapides) est remplacé par M. LeSage
(Hull).
Réponses déposées
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le secrétaire.
Pour votre information, je dépose les réponses obtenues aux
questions prises en note lors de la séance du 20 août 1991. Ces
documents ont été expédiés aux membres le 27
septembre 1991. Alors, ces documents sont déposés.
Tel que convenu entre les partis, nous aurons une heure
d'échanges entre les partis et les ministériels et le ministre.
Par la suite, nous procéderons à l'étude des engagements
financiers, engagement par engagement. Est-ce que vous avez quelques remarques
préliminaires à faire, M. le ministre?
Discussion générale
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, merci, M. le
Président. Il ne faudrait pas que j'insiste trop sur le plaisir que
ça nous fait de se revoir pour parler des engagements financiers, mais
c'est une chose qu'il faut discuter. C'est avec plaisir que je le ferai. Je
tiens aussi à souligner le travail exécuté au
ministère par tout le personnel pour faire en sorte que tout soit bien
explicite, bien clair et qu'on donne les réponses aux questions qu'on
nous adressera. Mais, actuellement, quand je regarde le dossier, il y a une
somme de travail extraordinaire de faite dans ce dossier-là. Ça
vous a été transmis à la commission et, évidemment,
l'Opposition en a une copie. C'est ce que j'appelle du travail bien fait et du
travail transparent. Étant donné qu'on administre des fonds
publics, je pense qu'il faut être vigilants. Ce qui est important, c'est
d'être capables de justifier les dépenses que nous faisons, peu
importe le montant. Vous savez, c'est le même principe, que ça
soit des millions, que ça soit des dollars, des sous, je pense que c'est
important qu'on administre correctement les fonds publics. C'est dans cet
esprit-là qu'on se rencontre aujourd'hui et je suis convaincu - je
connais mes collègues, je connais également M. Jolivet, mon
critique - que ça sera une rencontre positive pour le plus grand
intérêt du
Québec et du ministère.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Merci, M. le Président. Et, vous, faites
attention de ne pas m'appeler le député de Joliette, comme
plusieurs qui président à cette assemblée. Parce que je
m'appelle Jolivet, on m'appelle Jolliet des fois, mais je vous le dis d'avance.
Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: O.K .
Le Président (M. LeSage): Ce n'est sûrement pas la
barbe qui fait la...
M. Jolivet: Non, simplement, je dis ça pour m'amuser,
c'est parce que, des fois, ils se trompent et ils m'appellent le
député de Jolivet. Alors, je vous mets en garde comme
président. Ha, ha, ha!
Le Président (M. LeSage): Très bien, M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Je vous dirai aussi en même temps que le
ministre a raison; suite aux demandes qu'on avait faites au début pour
rendre plus clairs les documents qui nous sont présentés, c'est
avec plaisir que j'ai le devoir de dire qu'on a finalement fait en sorte que
les documents nous permettent de bien saisir chacun des éléments.
Je tiens à dire au ministre en partant, compte tenu de l'engagement
qu'on a toutes les fois qu'on débute ces séances, qu'il n'a pas
à craindre de ma part: les engagements seront vus, sauf qu'il y a une
note de service qui nous a été envoyée nous disant que,
compte tenu qu'il y avait une période de prévue qui était
plus longue et que la période des questions de cet après-midi
à l'Assemblée nationale pourrait retarder, si jamais on n'avait
pas terminé, l'heure serait reportée à une autre
séance plus tard. Ça veut dire que ce qu'on n'a pas vu
nécessairement serait vu à ce moment-là. Mais je vous
dirai au départ que ce n'est peut-être pas dans mon intention de
l'utiliser cependant, dans la mesure où on aura fait le point sur
différents sujets. (10 h 10)
Je commencerai, à tout seigneur, tout honneur, par un dossier qui
est de mon propre comté. Le ministre va me le permettre. Des fois, il a
l'occasion, lui, de prendre des décisions sur des forêts
modèles, puis ça tombe que, par hasard, c'est dans son
comté, dans sa région. Alors, il
n'y a rien d'anormal. Ha, ha, ha! Des voix: Ha, ha, ha!
Fermeture de PFCP à
Trois-Rivières
M. Jolivet: Comme c'est le fédéral qui devait
décider, le ministre avait toujours dit: Je veux avoir le dernier mot
à dire. Alors, il semblerait que c'est ça qui serait
arrivé. Mais allons-y par le mien d'abord. Le ministre aura l'occasion
de revenir sur l'autre, j'en suis assuré. C'est toute la question de la
rationalisation, compte tenu de la fermeture de PFCP de Trois-Rivières,
des bois disponibles en Haute-Mauricie en particulier, qui touche à la
fois le secteur du Lac-Saint-Jean et du bas, vers la région de
Maskinongé en particulier. Alors, il y a des gens chez nous qui
représentent la corporation de développement du
Haut-Saint-Maurice ainsi que la MRC du Haut-Saint-Maurice, tout aussi bien que
la corporation de développement de Mékinac, qui, des fois,
s'appelle Mékinac-des Chenaux parce qu'elle touche deux régions,
celle de la Mékinac et une partie de Francheville, le rural de la MRC de
Francheville. Et la corporation, qui est la municipalité
régionale de comté de Mékinac, suite à des
discussions qu'ils ont eues entre eux, avec des offres qui ont
été faites par le ministre à la municipalité de La
Tuque en Haute-Mauricie en particulier, suite aussi à la rencontre que
nous avons eue ici, de l'autre côté, vers la fin de mai,
début de juin, si je ne me trompe pas... Je pense que c'était
dans le mois de juin. On pariait de rationalisation et, en même temps, de
consolidation des usines existantes dans le secteur du sciage en particulier,
puisque la rationalisation au niveau des pâtes et papiers,
j'espère qu'avec la fermeture de PFCP à Trois-Rivières
ça serait terminé dans notre région.
Il y a aussi toute la question de la concertation. Alors, dans notre
milieu, donc, les quatre organismes dont je faisais mention tout à
l'heure se sont parlé et semblent vouloir demander au ministre
d'examiner la possibilité de consolider l'usine de sciage de Parent,
celle de Saint-Roch-de-Mékinac, Notre-Dame-de-Montauban et celle de
Saint-Séverin. Dans les discussions qu'il y a eu avec le
ministère, à ma connaissance, il semblerait que, là
où ça fait obstacle pour le moment, c'est surtout entre
Saint-Séverin et possiblement Parent - le ministre pourra m'en donner
davantage - et la compagnie Kruger, qui est à la fois une
papetière qui possède, comme j'en pariais avec le ministre la
semaine passée, des approvisionnements sur la Côte-Nord et dans le
bout de Chibougamau-Chapais pour l'usine de pâtes à
Trois-Rivières. Mais il y a la possibilité que des bois soient
placés à La Tuque.
Alors, le ministre disait aux gens de La Tuque: O.K. Je peux vous
protéger 150 000 mètres cubes qui pourraient permettre
l'installa- tion d'une usine à La Tuque, mais les gens de la
Haute-Mauricie avec la Mékinac se sont entendus pour dire que, s'il y
avait moyen d'abord de répondre à ce que l'on demandait,
consolidation, rationalisation dans le sens de rapprocher le bois des usines,
d'autre bois pourrait devenir disponible dans le futur et pourrait
peut-être combler le besoin de la Haute-Mauricie et celui de la
concertation. Les gens se sont concertés, puis ils disent qu'il serait
peut-être plus logique, à ce moment-ci, de prendre 150 000
mètres cubes, de les envoyer vers l'usine de Saint-Séverin
plutôt que de l'installer, pour le moment, à La Tuque.
Alors, c'est pour ça que j'aimerais poser la question au
ministre: Où en est rendu ce dossier? D'autant plus que, si ça
passait par le site Vallières, là, qui est une cour de triage de
ce bois, on pourrait fort probablement commencer à espérer qu'il
n'y ait plus - permettez-moi l'expression qu'on a chez nous - de la pitoune sur
la rivière Saint-Maurice. Parce que, en fin de semaine, le
député de Saint-Maurice était là aussi, il en est
conscient. Entre La Tuque et Grand-Mère, Shawinigan, il y a encore de
cette pitoune sur la rivière, tandis que de Shawinigan à
Trois-Rivières il n'y en a plus. Je peux vous dire que c'est beau
à voir quand il n'y en a plus.
Alors, il y a peut-être moyen d'espérer que, par cette
rationalisation, consolidation et concertation régionale, on pourrait en
arriver à diminuer et à faire même disparaître la
pitoune sur la rivière Saint-Maurice sans coûts additionnels. Je
ne dis pas sans coûts additionnels, parce qu'il va y en avoir, des
coûts additionnels, mais sans coûts additionnels trop - je l'ai mal
dit - prohibitifs, trop onéreux pour les usines de pâtes. La Stone
Consolidated est la seule, d'ailleurs, qui l'utilise. Alors, j'aimerais
ça si le ministre pouvait faire le point sur ce dossier-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, M. le
Président. Je reviendrai sur les forêts modèles, si vous me
le permettez, étant donné que le député de
Laviolette m'a fait une ouverture, que je souhaitais, d'ailleurs. Pour parier
de la fermeture de l'usine PFCP à Trois-Rivières, malgré
que tout le monde s'attendait à cette fermeture-là depuis 10 ou
15 ans, c'est un choc un peu difficile à accepter de la part des
ouvriers, de la part des employés et, évidemment, de la
région dont l'activité économique est réduite de
beaucoup. Vous savez, on ne ferme pas une usine semblable, qui donne de
l'ouvrage directement à 1500 personnes, sans que ça cause
beaucoup d'émoi.
PFCP, actuellement, discute avec un promoteur qui regarde la
possibilité d'opérer trois machines sur huit. Ça n'avance
pas assez rapidement. Je pense bien que le Canadien Pacifique devra
prochainement prendre des décisions en ce qui concerne l'usine
elle-même, à moins que les négociations aboutissent de
façon positive. Tout ça, c'est en marche actuellement. Nous
avons
permis, au ministère, à PFCP, malgré qu'on n'ait
pas de droit de regard plus qu'il ne faut sur le bois de forêt
privée... PFCP a une bonne partie de son inventaire de bois qui
était anormalement, très élevée, 900 000
mètres cubes d'inventaire de bois, lorsque vous fermez une usine,
ça cause des problèmes. Au ministère et au gouvernement,
on voulait absolument éviter de transposer ce problème-là
chez le voisin. C'est pourquoi Canadien Pacifique, son bois de forêt
privée et le bois qui était en forêt - 170 000
mètres cubes en forêt - sera transformé à l'usine de
La Tuque, à même son usine à elle, ce qui empêche
aussi, comme je le mentionnais, de pelleter le problème dans la cour du
voisin. Ça crée une petite activité locale, pour
l'instant, vous savez: sortir le bois de la forêt, transformer le bois de
forêt privée en copeaux, le camionner à La Tuque, etc. Mais
on est encore à examiner ce qui peut arriver avec le bois de la
forêt publique. Le bois de forêt publique, si le promoteur ou les
promoteurs qui désirent acheter l'usine s'en portent acquéreurs,
c'est évident que cet inventaire de bois là pourrait leur aider
à démarrer.
Suite à toute cette annonce, comme l'a mentionné le
député, ça libère beaucoup de bois sur la
forêt publique. Il fallait réajuster les approvisionnements des
usines, et c'est l'intention du ministère, malgré que ce soit un
travail de moine un peu, de rapprocher les approvisionnements des usines pour
leur donner l'opportunité ou la meilleure chance de se rentabiliser.
Malgré que, lorsqu'on a discuté les CAAF, les contrats avec
l'industrie, on disait, dans la loi, et on l'a fait à la demande de
l'industrie, qu'on respecterait, dans la mesure du possible, les secteurs de
coupe traditionnels. Ça a fait, ça, dans certains cas, des
espèces d'illogismes et on gaspillait beaucoup d'argent à
transporter le bois en passant devant les usines du voisin pour transporter le
bois. (10 h 20)
C'est pourquoi, avec les autorités du ministère, nous
avons, l'an passé, tout révisé la carte des
approvisionnements de l'Abitibi, de façon à aider l'industrie
à se rentabiliser. Ça concernait principalement, si vous voulez,
Domtar, MacLaren et Donohue. Mais il nous aurait fallu aller plus loin. Nous
étions disposés à aller plus loin avec l'industrie et on
leur suggérait même de songer à échanger des usines
pour les rapprocher des usines de transformation de papier ou autre. Mais on
s'est fait dire que ce n'était pas notre responsabilité et
d'attendre, qu'ils étaient des grands garçons et qu'ils feraient
ça tout seuls. On attend encore que ça se fasse, mais je sais, M.
le Président, que c'est en discussion actuellement. Il y a des
possibilités que ça s'organise.
M. le député de Laviolette a parlé de
consolidation, c'est pour ça que je vous parle de celle-là. Le
ministère, suite au comité de travail dirigé par M.
Harvey, sous-ministre ici, s'est offert à simplifier les
procédures, à rapprocher les approvisionnements des usines, et
c'est déjà beaucoup. En faisant tout ça, on révise
la carte forestière de bien des régions et ça nous
amène à celle du Saint-Maurice suite à la décision
de Canadien Pacifique de fermer. Canadien Pacifique a libéré tout
le bois qui était retenu sur la forêt publique. Tout de suite, la
première journée de l'annonce de la fermeture de Canadien
Pacifique, déjà, nous recevions, au ministère, des
demandes pour obtenir ce bois-là. Je pense qu'il fallait prendre le
temps et il faut encore prendre le temps de les examiner et de le faire
correctement. Parce que, tout ça, ça a un effet de dominos, M. le
Président, et ça affecte même la Côte-Nord, le
Lac-Saint-Jean, et on revient au Saint-Maurice. On veut réajuster de
façon rationnelle les approvisionnements.
Dans un premier temps, le client le plus important, c'était
Kruger de Trois-Rivières, qui est également partenaire dans les
scieries de M. Crête, scieries qui ont été
mentionnées par le député de Laviolette, soit les scieries
de Parent, Saint-Séverin, Saint-Roch et Montauban. Il fallait commencer
par faire une proposition ou s'entendre avec le principal client de la
région. Ça a été laborieux, ça n'a pas
été facile. Ce n'est pas terminé complètement. Je
pensais, la semaine dernière, que c'était définitivement
accepté, mais on nous a demandé encore 10 à 15 jours avant
de finaliser cette entente-là, peut-être pour avoir le temps de
faire d'autres pressions pour essayer d'en avoir plus encore. Mais, ça,
c'est la responsabilité de Kruger.
J'aimerais aussi mentionner que, dans le cas de la région... Nous
en avions parlé avec le député de Saint-Maurice, avec le
député de Trois-Rivières, avec le député de
Laviolette, étant donné que ce sont des députés qui
représentent la région, de rencontrer les gens de la
région pour discuter de tout ce problème-là,
c'est-à-dire cet approvisionnement-là. Je pense bien qu'on pourra
le faire dès que la session sera terminée. On le fera à La
Tuque, on ira à La Tuque et sur invitation du maire de La Tuque, qui
invitera, évidemment, les députés, qui invitera
également les organismes dont M. le député de Laviolette a
fait mention tout à l'heure, on mettra, au ministère, toutes les
options sur la table, ce qui a été décidé, ce qui
n'a pas été décidé et ce qui restera à
faire. On parle des 150 000 mètres cubes que nous étions
disposés à réserver pour La Tuque. Ils sont encore
là.
Mais je pense bien qu'il faut s'assurer, M. le Président,
d'être équitables aussi parce que, vous savez, n'importe quelle
entreprise forestière, que ce soit Donohue, Kruger ou MacLaren, aurait
la tentation d'être autosuffisante et de mettre de côté les
achats de copeaux des scieries, les achats de bois de forêt
privée. La loi dit, tout simplement, que le bois de forêt publique
est un volume résiduel que l'on donne aux propriétaires
d'usines, qu'on accorde aux propriétaires d'usines. C'est dans
cet esprit-là, dans un esprit d'équité, qu'on essaie de
régler ce problème-là. C'est un problème qui est
intéressant; seulement, je pense qu'il ne faut pas s'attendre à
ce que les gens obtiennent tout ce qu'ils souhaitent. Et c'est un peu ça
dans d'autres domaines également, on n'a jamais tout ce qu'on souhaite.
On peut toujours rêver, on peut toujours désirer, hein?
M. Jolivet: Ne déviez pas, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Seulement, en
étant équitables pour la région, la population, les
industries... Le site Vallières dont a fait mention le
député de Laviolette, c'est un site de transformation de bois de
pâte en copeaux et, évidemment, avec la combinaison d'une scierie,
ça faisait en sorte qu'on avait des meilleurs billots pour la scierie et
qu'on produisait des copeaux avec le bois plus petit. Si le site
Vallières était, disons, complété par une scierie,
on améliorerait peut-être la rationalisation et il y aurait une
meilleure utilisation de la forêt.
Dès que je connaîtrai la date, M. le Président, de
la réunion avec M. le maire de La Tuque, ce qui se fera après le
15, étant donné que nous sommes en session - bien,
évidemment, c'est lui qui fera les invitations - on mettra tout
ça sur la table avec les documents de support.
M. Jolivet: M. le ministre, juste pour vous dire une chose. Quand
vous parlez de 150 000 pour La Tuque, on avait fait parvenir la lettre à
la ville de La Tuque, disant qu'il y avait 150 000 mètres cubes de
réservés, suite à la rencontre que nous avions eue ici. Je
vous dirai que les gens se sont réunis et ont regardé, puis il y
a une concertation qui s'est faite dans le milieu. Ça aurait
été tellement facile de voir le haut et le bas du Saint-Maurice
se chicaner et dire: C'est chez nous, c'est chez vous. Les gens se sont mis
d'accord. Ils ont dit: On est bien conscients que le ministre nous propose 150
000 pour La Tuque, mais on est prêts, dans le contexte actuel, sachant
que d'autre bois se libérera dans le futur, à regarder d'abord la
consolidation des usines existantes. C'est pour ça que je vous dis que
les gens disent, à La Tuque: Nous, le bois passe par le site
Vallières, donc, il fournit de l'emploi. Il redescend, par les billes
intéressantes, vers les sites de sciage qui sont, en particulier, ceux
de Saint-Séverin. Dans ce contexte-là, les deux organismes et les
deux municipalités régionales s'entendent. Alors, je pense que la
concertation dont vous faites mention est déjà dans le
milieu.
Alors, je souhaite avec beaucoup de plaisir la rencontre - on s'en est
parlé la semaine passée - dans notre milieu pour qu'on puisse
regarder ça dans un esprit régional complet, tout en vous disant
qu'il y a des rumeurs qui avaient circulé à l'effet qu'il y avait
une entente possi- ble avec Kruger et que, dans la discussion que nous avons
eue la semaine passée, vous indiquiez que c'était possible. Vous
me dites aujourd'hui que des délais ont été
demandés pour revérifier cet ensemble-là. Je vous dirai
que le travail que j'ai à faire comme député, compte tenu
des demandes que j'ai dans mon milieu, de tous les bords, c'est aussi de
demander au ministre que, avant qu'une décision finale soit prise, on
ait regardé ça. Vous me répondez aujourd'hui: il y aura
une rencontre qui permettra à tout le monde d'être mis au courant
et de voir de quelle façon on peut régler le problème.
J'en suis heureux. J'espère que ça va permettre aux usines
déjà existantes de se consolider avant de penser d'en faire une
autre à La Tuque, tout en sachant qu'à long terme La Tuque, comme
vous dites si bien, au niveau du site Vallières, ça deviendra une
nécessité.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le
député de Jolivet.
M. Jolivet: Vous avez commencé. C'est de Laviolette.
Le Président (M. LeSage): De Laviolette, je m'excuse.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Lemire: J'aurais peut-être une question.
Le Président (M. LeSage): Oui. Il y a le
député de Saint-Maurice qui voulait intervenir sur le même
sujet.
M. Lemire: J'aurais peut-être une question, si vous me
permettez, M. le ministre. Je suis persuadé, je suis certain que, si le
député de Trois-Rivières était ici ce matin, il
serait réellement intéressé à vous poser quelques
questions. Peut-être qu'en son nom je pourrais vous demander... Vous
venez de nous donner des indications comme quoi il y a encore espoir pour la
relance d'une partie de l'usine PFCP de Trois-Rivières.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Bien,
écoutez, il y a des promoteurs. Canadien Pacifique nous a avisés
qu'il y avait des promoteurs. C'est pourquoi, lorsqu'on discutait de la
disposition des inventaires de bois, il ne fallait pas aller trop vite. Sauf
que Canadien Pacifique s'est engagée à ne pas couper son CAAF de
la région de La Tuque en résineux tant qu'elle n'aura pas tout
transformé le bois en provenance de la forêt privée et de
la forêt. Le bois qui était en forêt, évidemment, on
ne pouvait pas le laisser parce qu'il était pour se
détériorer et se perdre, et le bois de forêt privée,
évidemment, il va être transporté là. Mais Canadien
Pacifique va compenser en réduisant ses opérations
forestières
dans la région de La Tuque.
Évidemment, c'est son problème interne. Ça fait mal
à ses employés et à ses ouvriers. Les promoteurs,
évidemment, ont eu des rencontres il n'y a pas tellement longtemps.
Ça fait, au maximum, trois semaines, un mois qu'ils se sont
manifestés. Il y a beaucoup de problèmes à solutionner
dans un dossier de cette envergure-là, à savoir le financement,
les approvisionnements, le marché, etc. Ce ne sont pas des choses qui
peuvent se faire rapidement, malgré que les promoteurs auraient voulu
commencer à opérer au début de septembre. Je pense qu'ils
sont retombés sur leurs deux pattes pour s'apercevoir que ça fait
des dossiers assez compliqués. Évidemment, il faudra que les
promoteurs s'entendent avec Canadien Pacifique sur le prix d'achat de l'usine,
le prix d'achat des inventaires, etc. C'est beaucoup de négociations,
tout ça.
M. Lemire: C'est une des raisons pourquoi le député
de Trois-Rivières m'en faisait mention et je suis persuadé qu'il
en discuterait avec vous. Il veut être présent aux rencontres qui
vont permettre de tirer une conclusion. Vous nous dites qu'à partir du
15...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Sauf que Canadien
Pacifique...
M. Lemire: ...vers la fin de septembre, on pourra avoir des
conclusions sur tous ces dossiers-là, parce qu'il y a tout de même
un équilibre...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, je n'ai
pas dit à la fin de septembre, M. le député.
M. Lemire: Non?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non.
Ça ne dépend pas de moi. Ça dépend des promoteurs,
ça dépend de Canadien Pacifique.
M. Lemire: D'accord. (10 h 30)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Sauf que Canadien
Pacifique doit prendre des décisions quant à ses actifs,
actuellement. Et, à Canadien Pacifique, ils commencent à
être impatients, parce que j'imagine qu'ils ont des offres d'achat pour
de l'équipement; il y a de l'équipement qui a beaucoup de valeur
dans tout ça. Évidemment, ça va être un ou l'autre,
hein?
M. Jolivet: II y en a, d'ailleurs, sur la question de leur bois
à l'usine.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: II y en a d'ailleurs sur leur usine à
Trois-Rivières où le bois fait actuelle- ment l'objet de
recherches de qualité par Kruger parce qu'il avait été
question, à un moment donné, que ça aille en Espagne. Mais
il y aurait des ententes actuellement et le bois dont vous faites mention, le
bois en forêt, il ne faut pas l'oublier, il ne faut pas qu'il pourrisse
là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le bois en
forêt, le Canadien Pacifique a été autorisé à
le sortir de la forêt, à le transformer à son usine de La
Tuque.
M. Jolivet: C'est ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le bois de
forêt privée, pareil, sauf que, comme je vous le
répète, Canadien Pacifique s'est engagé à ne pas
couper le bois dans la forêt publique pour un montant équivalent
tant et aussi longtemps que ça va être transformé.
Ça va prendre trois ou quatre ans.
M. Lemire: Je comprends le sérieux et en même temps
la complexité de régler ce problème-là, mais vous
comprendrez que toute la région de Trois-Rivières à La
Tuque... Pour connaître beaucoup de personnes qui travaillent, qui font
des opérations forestières pour différentes compagnies, je
pense qu'on a peut-être là un point où, M. le ministre, on
va permettre à des compagnies d'être plus rentables et à
d'autres compagnies de régler des problèmes de rapprochement,
d'approvisionnement, parce que, réellement, il ne faudrait pas que, dans
le centre du Québec, on ait une autre fermeture éventuelle.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, j'aurais souhaité vivement que Canadien Pacifique
s'entende avec Cascades parce que, comme mesure d'atténuation pour
réduire le choc d'une fermeture aussi importante, je pense que ça
aurait été bon pour réduire, pour consommer les
inventaires, pour maintenir une économie réduite, si vous voulez,
dans la région de Trois-Rivières pour éviter ce grand
choc-là. Mais, on ne s'est pas entendu. Qu'est-ce que vous voulez? C'est
en dehors de mon contrôle, ça.
M. Jolivet: M. le Président...
Le Président (M. LeSage): Avez-vous terminé, M. le
député de Saint-Maurice?
M. Lemire: Merci.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Oui, c'est le même questionnement. Simplement
le député de Saint-Maurice pourra corroborer s'il veut. On a un
dossier qui est aussi important sur notre rivière, qui est
l'hydroélectricité. Puis, contrairement à ce que
des gens auraient pensé, même si on a des idées
différentes, (es trois députés, M. le député
de Trois-Rivières, de Saint-Maurice et moi-même, nous avons
assisté à une réunion avec HydroQuébec et nous
avons tenu le même discours parce qu'on pense à notre
région, puis dans ce discours-là on a dit: Notre
développement de région doit se faire de telle façon.
HydroQuébec, qui est quand même assez grosse, vient de reculer,
justement, en tenant compte du fait que le vice-président aux
opérations, M. Michel, s'est aperçu que, pour une fois dans sa
vie, les députés du pouvoir et de l'Opposition étaient
d'accord.
Imaginez-vous que, sur le dossier de la forêt, on va probablement
être d'accord. Vous allez peut-être être surpris. Vous pensez
peut-être qu'on va se chicaner, mais on ne se chicanera même pas
sur ça, parce qu'on sait que Trois-Rivières a besoin de son bois,
comme dans la région du centre de la Mauricie par la partie de
Mékinac et Haute-Mauricie. On est capables de faire une entente et c'est
ce vers quoi on se dirige actuellement dans notre région. On est assez
grands pour vous dire qu'on pense que ça doit être
réglé de même, puis on espère que, suite à
l'argumentation qu'on apportera de part et d'autre, on pourra s'entendre.
Alors, j'arrêterais sur le dossier, dans ce sens-là, en vous
disant qu'il y a une concertation plus forte qu'on pense.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Comme ça,
vous avez fait...
M. Lemire: C'est probablement le début d'un grand
consensus qui va peut-être nous mener à la grandeur du Canada. Ha,
ha, ha!
M. Jolivet: Ne dérapez pas, M. le député. Ne
dérapez pas, M. le député, parce que M. Chrétien
s'est fait battre à la course en canot dimanche par moi, là.
M. Lemire: Ha, ha, ha! M. Jolivet: Je l'ai battu.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre, vous vouliez
ajouter.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, ces deux députés-là ont fait de la
descente en canot ensemble, hein, hier?
M. Lemire: Non, non.
M. Jolivet: Non, moi. J'ai battu Jean Chrétien
dimanche.
M. Lemire: Je les ai regardés, mais...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais ce n'est pas
une équipe.
M. Jolivet: Ha, ha, ha!
M. Lemire: C'est le cas de le dire, on a dit qu'il y avait
déjà un maire qui avait plongé à l'eau pour M.
Chrétien.
Des voix: Ha, ha, ha!
Rapport du ministère sur l'état de
l'industrie forestière
M. Jolivet: M. le Président, une autre question qui a
toujours trait à la question des pâtes et papiers, parce que c'est
la suite logique de la discussion qu'on a amorcée tout à l'heure.
Le ministre nous avait dit, lors de l'étude des crédits
supplémentaires, que la direction industrielle de son ministère
avait déjà rendu public, on s'en souvient, un rapport faisant des
recommandations. Je ne ramènerai pas tout ça, mais le ministre
nous avait dit qu'il s'en irait vers une proposition, un rapport bientôt.
Alors, j'aimerais savoir, en ce qui concerne le fameux dossier des pâtes
et papiers avec le ministre des Finances, ce qui se passe, les formules de
financement. Est-ce que le ministre a d'autres choses à nous dire
concernant ce dossier des pâtes et papiers? Est-ce qu'il y a des
nouvelles de sorties?
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, M. le
Président. À la fin du mois, nous devrions établir une
table de concertation permanente avec une quinzaine de personnalités du
monde forestier et le ministère pour discuter du prolongement des
grappes industrielles. Cette table de concertation là devrait être
formée prochainement. Et, à la fin du mois, on devrait, M. le
Président, déposer le rapport du ministère sur
l'état de la situation dans l'industrie forestière. Ça va
démarrer cette discussion-là, ça va amorcer,
j'espère bien, des solutions aux problèmes qu'on vit
actuellement.
M. Jolivet: Mais, vous, comme ministre...
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: ...vous nous aviez dit, à l'époque, que
vous étiez en train de lire un document qui devait, à un moment
donné, servir de base pour alimenter la discussion. est-ce que ce
document-là va être rendu public ou si... est-ce que vous allez
donner ça à la table de concertation?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le rapport va
être rendu public, M. le Président, à cette
occasion-là.
M. Jolivet: Donc, ça veut dire qu'on pourrait en avoir une
copie nous permettant de faire les études.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, avec
plaisir.
M. Jolivet: Dans le document que vous allez présenter
suite au rapport, vous allez avoir aussi des recommandations à faire. Le
ministre des Finances a-t-il eu le temps de regarder ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, il ne faudrait pas mêler les cartes trop, trop,
là. On parle de la stratégie de protection des forêts qui a
fait l'objet d'audiences publiques, que nous sommes à examiner au
ministère. Et, bientôt, je devrais soumettre au Conseil des
ministres une proposition concernant la stratégie de protection des
forêts. Dans ce cas-là, le ministre des Finances serait
impliqué, si le Conseil des ministres donne suite à nos
recommandations.
M. Jolivet: Mais est-ce que ça va avoir des effets sur les
usines de pâtes et papiers à long terme? Est-ce que, dans le
contexte... Parce que je réfère à la stratégie de
la forêt dont vous faites mention pour sa protection, une chose, mais je
parle aussi du programme que vous avez en marche avec les industriels sur la
rationalisation, la consolidation des usines de pâtes et papiers au
Québec. Est-ce qu'il y a quelque chose d'autre qui va venir?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Je
demanderais à M. Harvey de compléter la réponse là,
parce que c'est ce qui va se produire vers la fin du mois. On va continuer avec
la table de concertation, qui va être différente de celle que nous
avons connue lors de la formation du groupe de travail.
M. Jolivet: O.K.
Le Président (m. lesage): alors, je vous demanderais, m.
harvey, pour les fins de l'enregistrement du journal des débats,
de bien vouloir vous identifier, s'il vous plaît.
M. Harvey (Bernard): Bernard Harvey, sous-ministre au
ministère des Forêts.
Le Président (M. LeSage): Merci.
M. Harvey: En réponse, M. le député, je
pense que le gouvernement a adopté, au cours de l'été, la
stratégie globale sur les grappes industrielles. L'industrie des
produits forestiers est une de ces grappes-là. Et, comme le disait M. le
ministre, nous avons l'intention, vers la fin du mois, de convoquer une table
de concertation qui, elle, va reprendre le rapport de ce qui est appelé
le groupe d'action. Durant la période, également, entre la
publication du rapport du groupe d'action et actuellement, il y a eu un certain
nombre de rencontres d'un groupe de travail sur la diminution du coût du
bois. Il y a beaucoup de choses qui sont en marche et, normalement, à
cette première rencontre-là, on devrait déposer le rapport
dont vous parliez tout à l'heure et aussi l'état de la situation,
si on veut, face aux différentes recommandations.
M. Jolivet: Cette question-là, c'est parce que, quand on
avait fait les crédits supplémentaires, on avait
présenté différentes possibilités, là:
«tax-free bond», etc. Alors, je voulais savoir si vous avez
demandé au ministre des Finances de se prononcer.
M. Harvey: Le comité ministériel permanent sur
l'économie, le CMPDE, a été chargé de coordonner
tout ça. Et, normalement, c'est à ce niveau-là que
devraient se prendre les orientations parce qu'il y en plusieurs qui concernent
plusieurs grappes industrielles. Et c'est eux qui vont coordonner l'ensemble de
cette action-là.
Usine Donohue Matane
M. Jolivet: O.K. Dans le dossier, M. le Président, de la
fameuse partie de la rive sud, le dossier de Matane, on a vu, durant les
derniers mois, des discussions qui ont commencé. Tembec a fait des
propositions. Il y a un groupe actuellement, Shin Ho Canada, qui vient de
Chine... C'est coréen, plutôt. Alors, j'aimerais savoir si,
à ce moment-là, le ministre peut faire le point sur l'usine de
Matane, nous disant où on en est rendu, puis si on devrait voir aboutir
quelque chose dans ce dossier-là ou bien si les deux ans de mise en
réclusion de l'usine demeurent toujours l'objectif du ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): En ce qui concerne
l'usine de Matane, Donohue Matane, j'ai, au début de
l'été, confié un mandat au représentant de la SDI,
au ministère des Finances et au ministère chez nous pour regarder
la possibilité, s'il n'y avait pas moyen de réactiver cette
usine-là, étant donné que ça coûte
très cher, M. le Président, au point de vue, là, d'absence
d'activité économique. Ça coûte cher
également de conserver les actifs de la scierie de Matane, de Donohue
Matane. Je demandais à ces gens-là s'il n'y avait pas moyen de
trouver une façon de justifier un redémarrage de l'usine. (10 h
40)
J'ai discuté de la question, la semaine dernière, avec le
représentant du comité et je vous dirai que ce n'est pas facile
de trouver une solution à ce problème-là. Je ne voudrais
pas redémarrer l'usine de Matane exclusivement sur
le dos des payeurs de taxes. Ce que Shin Ho, dont fait mention le
député de Laviolette, demande pour investir 20 000 000 $ à
Matane, c'est de réduire les coûts à leur
«break-even», c'est-à-dire au coûtant, à un
prix égal au prix du marché. Ça suppose une
réduction des coûts d'énergie de beaucoup, ce qui a
été refusé par Hydro-Québec parce que ça
ferait un précédent à travers tout le Québec.
Ça coûterait des centaines de millions. Ça suppose
également que la SDI renonce à ses intérêts sur sa
debenture de 115 000 000 $. Ça suppose également une
réduction importante des coûts du bois en provenance de la
forêt privée. Ça suppose aussi que la ville de Matane
renonce à ses taxes sur l'usine. Ça fait que ce sont des
conditions qui sont difficiles à rencontrer.
M. Houde, du ministère, avec les gens de la SDI et du
ministère des Finances, essaie d'imaginer une autre façon, une
autre approche qui donnerait des résultats peut-être acceptables
à Shin Ho, pour l'amener à investir 20 000 000 $ à Matane,
et je pense qu'on peut y arriver. Vous savez, c'est une fermeture qui
coûte cher à la région. La députée de Matane
n'est pas ici, mais elle vous le dirait parce qu'elle le sent dans son
comté. C'est 1100 emplois. Il y a quatre usines de sciage de
fermées. Cette année, le ministre des Finances, à ma
demande, a accordé quelques millions de dollars pour donner du travail
à tout ce monde-là, en partie. Nous avons émis, au
ministère, des permis d'intervention aux propriétaires des
scieries qui s'engageaient à employer de l'équipement et des gens
qui avaient l'habitude de travailler pour Donohue Matane. Je pense bien que
ça a donné des bons résultats. Mais, ça, c'est des
cataplasmes, il ne faudrait pas que ça dure.
Si le marché reprenait un peu dans la pâte, ce serait plus
facile de trouver une solution. La fermeture de la scierie de Matane, ça
fait perdre au gouvernement l'équivalent de 18 000 000 $, 19 000 000 $
de revenus, l'équivalent de 4 000 000 $ à 5 000 000 $ en droits
de coupe, en redevances, plus le fait de maintenir les actifs, une dizaine de
millions, 5 000 000 $ à rexfor, 5 000 000 $ à donohue. nous
sommes rendus à 32 000 000 $ de pertes. si on pouvait l'opérer
à meilleur compte, sans pour cela enrichir les partenaires,
c'est-à-dire les actionnaires, soit rexfor, donohue ou shin ho, et tenir
compte des sacrifices que les payeurs de taxes feraient, je pense qu'il y
aurait peut-être une solution là.
M. Jolivet: Pourquoi a-t-on écarté Tembec dans le
dossier? C'est ça qui m'a chicoté, à un moment
donné, parce que Tembec avait une proposition qui était
intéressante.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, vous lisez les journaux. Je ne sais pas si vous avez lu
la proposition de Tembec.
M. Jolivet: Non. C'est pour ça que je vous pose la
question.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ha, ha, ha!
M. Jolivet: C'est parce que, moi, je ne suis pas dans le secret
de tous les dieux. Vous ne m'envoyez pas toute la documentation.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, c'est
évident. Il ne faudrait pas que je commence ça, non plus. Ha, ha,
ha!
M. Jolivet: C'est pour ça que je vous pose des
questions.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Tembec a fait une
proposition, mais la proposition de Tembec a été faite d'une
façon indirecte, vous savez. Tembec s'attendait à ce que Donohue
et REXFOR retournent discuter et négocier, parce que sa proposition
n'était pas complète. M. Dottori a dit: C'est ce qu'on nous avait
recommandé de faire. Durant le même temps, Shin Ho discutait avec
Donohue, avec M. Poissant et avec REXFOR d'une participation là-bas.
Ça fait que, tout ça, ça s'est réglé. Shin
Ho s'est entendue avec Donohue et REXFOR et a signé un protocole
d'entente avec les propriétaires de Donohue Matane disant,
évidemment, que, tant et aussi longtemps que cette entente-là
serait en vigueur, on ne discuterait pas avec d'autres partenaires.
M. Jolivet: Ça ne veut pas dire que Tembec ne pourra pas
être regardée plus tard.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça ne veut
pas dire que Tembec ne pourrait pas revenir dans le dossier et ça ne
veut pas dire, aussi, que le ministère s'est engagé, lui,
à ne pas parler à Tembec dans ce dossier-là, étant
donné que c'est REXFOR et Donohue qui se sont engagées
vis-à-vis de Shin Ho. Mais l'entente de Shin Ho se termine ici au mois
de septembre et évidemment Shin Ho s'informe de la décision
gouvernementale. Le mémoire pour Matane, qui sera soumis au Conseil des
ministres, est en préparation actuellement. On verra si on peut le
rendre vendable ou acceptable. Et ça devrait être soumis en
septembre.
Usine de Port-Cartier
M. Jolivet: Puis le petit frère de l'autre bord, à
Port-Cartier, qu'est-ce qui se passe?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, le petit frère de l'autre bord du ruisseau, lui...
C'est-à-dire qu'il y avait des Indonésiens qui étaient
intéressés à acheter l'usine, à acheter
l'entreprise ou à s'associer. Et ces Indonésiens-là ont
fait faire une étude par une firme finlandaise, Jaako Poyry pour
examiner la possibilité
de redémarrer l'usine de Port-Cartier. Le rapport vient de nous
être transmis la semaine dernière. C'est une bonne chose que la
commission ait été convoquée ce matin et non avant.
M. Jolivet: Parce que j'étais là, voilà deux
fins de semaine, là, à Port-Cartier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le rapport est en
retard un petit peu parce que le gouvernement avait dit, l'an dernier, qu'on
maintiendrait les actifs jusqu'au 31 juillet. Les gens de Cascades, avec ceux
de REXFOR, ont imaginé une solution pour maintenir les actifs encore une
autre année, étant donné que ça a
coûté moins cher depuis la fermeture, étant donné
également qu'on peut peut-être maintenir les actifs sans affecter
l'intégrité de l'usine, c'est-à-dire vendre les
pièces essentielles. Vous pouvez vendre des camions, vendre des
équipements comme ça, et cet argent-là servira à
maintenir les actifs, à conserver les actifs de l'usine. Et, en
même temps, ça nous donne une chance supplémentaire
d'attirer un investisseur.
Le rapport des Finlandais dit tout simplement que, si on continuait
à produire de la pâte à papier ou de la pâte
«fluff», les équipements qui sont là, ça
vaudrait 25 000 000 $ - c'est pour ça que je pense bien que ça
été une décision heureuse de la part du gouvernement de
dire oui à la proposition qui avait été faite par Cascades
et REXFOR pour maintenir les actifs - et que si on voulait faire d'autres
produits, évidemment, les équipements qui sont là ne
vaudraient pas grand-chose. Ça fait qu'il faudrait se diriger vers la
production de pâte «fluff», production de pâte à
papier, et ce qui est important, c'est que l'usine redémarre et que
l'activité de Port-Cartier reprenne.
M. Jolivet: Si j'ai bien compris, dans les discussions que j'ai
eues avec du monde, c'est que Port-Cartier est plus proche d'une
possibilité que Matane, pour le moment.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne pense pas,
M. le Président. Je ne le pense pas. C'est deux dossiers qui cheminent.
C'est un peu comme le dossier Canadien Pacifique; ça prend du temps, ces
histoires-là. Et, je comprends que les gens sur place soient impatients.
Nous, on l'est au ministère aussi, mais il faut prendre le temps de
faire les choses.
Société sylvicole de l'Outaouais
M. Jolivet: O.K. Une autre question, M. le Président, sur
un autre dossier...
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: ...qui fait suite toujours aux crédits
supplémentaires. Je voudrais juste faire le point sur cette question qui
peut vous intéresser, la Société sylvicole de l'Outaouais.
Il y avait eu, à ce moment-là, des réponses. Le ministre
m'avait dit qu'il regarderait le dossier à condition que les gens ne lui
envoient pas une plainte, mais au moins leurs impressions. Alors, c'est ce qui
a été fait. On m'a tenu au courant qu'on avait demandé au
ministre de cesser ce que j'appelais le harcèlement dont se disait
victime la Société sylvicole de l'Outaouais par les
représentants locaux du ministère.
À ce moment-ci, qu'est-ce qui est arrivé depuis ce
temps-là? Est-ce que le ministre peut me dire si vraiment l'entente ou
le protocole 1992-1993 a été accepté? Est-ce que l'argent
pour les travaux de 1991-1992 a été payé? Qu'est-ce qui se
passe dans ce dossier-là? Parce que le harcèlement dont se
disaient victimes les gens là-bas était peut-être
réel. C'est au ministre à me dire s'il est d'accord. Ça
peut être aussi quelque chose qui n'était pas correct. Mais,
d'après ce que j'avais comme renseignements, il y avait des affaires
qu'on demandait qui faisaient en sorte qu'à un moment donné on
aurait pu considérer ça comme du harcèlement de la part
des représentants du ministère.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, M. le
Président. Suite à tout ça, j'ai rencontré les
représentants de la Société sylvicole de l'Outaouais, en
présence du député, M. MacMillan, et toutes ces
personnes-là ont eu l'occasion de déballer un peu leurs
frustrations où possiblement le harcèlement... Ça
ressemble beaucoup à des chicanes de famille, ça fait que c'est
difficile à régler. (10 h 50)
Mais le président, M. Laçasse, ne pouvait pas y être
à cette rencontre-là. Il y a une rencontre de prévue
entre... J'ai rencontré M. Boulianne, le responsable, le
régisseur, l'administrateur par intérim de la région, et
on a parlé de tout ça. Il devrait y avoir une rencontre entre les
deux personnes, entre M. Boulianne et M. Laçasse, demain, pour faire le
point - M. Laçasse avec son conseil d'administration - et pour
rétablir les relations, tout ça. Je vous dirai que le protocole,
cette année, a été signé pour l'année en
cours avec la Société et le ministère. Il y a une
rencontre et il y a une volonté d'améliorer les relations, parce
que je pense bien qu'il y a peut-être des torts des deux parties. Quand
ça dégénère, dans ces genres de conflits là,
c'est difficile à régler. L'important, c'est qu'ils se parlent,
puis qu'ils en discutent.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre peut m'indiquer ce qui s'est
passé avec les sommes d'argent dues pour l'année 1991-1992 et qui
étaient retenues à l'époque? Est-ce que ça a
été
payé?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça fait
partie du protocole qui a été signé cette année. Il
y a des sommes d'argent qui ont été retenues, puis il y en a qui
ont été payées, mais ça fera partie de la
discussion de demain, M. le Président.
M. Jolivet: Demain?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Est-ce que vous pouvez me dire, parce que vous me
parlez d'un M. Laçasse... Est-ce que c'est un nouveau? C'est le
président de?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est le
président de la Société sylvicole, Martin
Laçasse.
M. Jolivet: O.K., mais pas de la société qui est
là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui, la
Société.
M. Jolivet: De l'Outaouais?
M. Côté (Rivière-du-Loup): De
l'Outaouais.
M. Jolivet: o.k. c'est parce que, moi, j'avais le
secrétaire. la discussion que j'avais eue, c'était avec le
secrétaire gérant à l'époque, m. jette.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, le gérant était présent à la
rencontre. Le gérant est tellement pris dans ce dossier-là qu'il
a de la misère à expliquer ce qu'il veut. Peut-être que le
député de Laviolette le comprend, lui, mais, moi, j'ai de la
misère à le suivre. J'ai beaucoup de misère à le
suivre. C'est pour ça que je vous dis que ce n'est pas des dossiers
faciles à régler et j'ai entièrement confiance en M.
Boulianne, qui est dans le dossier des Algonquins, un dossier bien plus
difficile que celui-là. J'ai bien confiance que M. Boulianne
réussisse à rétablir l'harmonie entre le ministère
et la Société. Mais, par contre, il ne faut pas s'imaginer que le
ministère va accepter des travaux qui sont mal exécutés.
Peu importe si on appelle ça du harcèlement, je pense que le
ministère a le droit d'exiger qu'on fasse un travail acceptable, parce
que c'est l'argent des payeurs de taxes que nous dépensons
là.
M. Jolivet: moi, ce pour quoi je pose la question, c'est parce
que je voulais faire le point sur les questions qu'on avait eues au mois de
juin...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: ...où c'en était rendu. Là, vous
dites qu'une rencontre de conciliation entre les gens a lieu demain D'ailleurs,
le député arrive. Je pourrais même lui donner la parole,
s'il voulait la prendre. Ça ne me dérangerait pas, mais je ne
veux pas...
Le Président (M. LeSage): Est-ce qu'il y a consentement
pour laisser le droit de parole au député de Papineau?
M. Jolivet: Bien oui! Bien oui!
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Papineau.
M. MacMillan: Je dois vous dire que le ministre des Forêts
s'est occupé du dossier à 100 %. Les gens de l'Outaouais sont
très satisfaits.
M. Jolivet: Bon.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le
député de Papineau.
M. Jolivet: Vous voyez comment on peut être permissifs dans
l'harmonie.
Le Président (M. LeSage): L'harmonie règne. M. le
député de Laviolette.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Jolivet: Mais là...
Le Président (M. LeSage): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Laviolette.
Agence de développement forestier de l'Est du
Québec
M. Jolivet: Mais il ne faudrait pas que ça
dégénère, encore une fois, là. Une autre question
sur un autre dossier, M. le Président, qui était celui de
l'Agence de développement forestier de l'Est du Québec. Il y a eu
des discussions à partir d'un document qui avait été
présenté par les gens qui forment l'Agence de
développement forestier de l'Est du Québec. Le ministre a
répondu à ces personnes-là. Alors, c'est à partir
de ça que j'aurais quelques questions à poser au ministre, quand
il a fait parvenir à M. Veilleux, de la fédération des
organismes de gestion en commun du Bas-Saint-Laurent, une réponse qui
date quand même d'un bout de temps, mais qui a pu évoluer en cours
de route. Je sais que ça touche toute la question du programme
fédéral de l'Est qui est encore en vigueur, compte tenu des
ententes entre le gouvernement du Québec et le gouvernement du Canada.
Le ministre dit: Écoutez, il va y avoir la mise en place des conseils
régionaux de développement qui seront renouvelés selon la
nouvelle formule du ministre
Picotte. Il dit: II y a donc des coûts inutiles qui pourraient
être faits, compte tenu que le ministre espère plutôt avoir
des économies d'argent qui résulteraient de la réduction
des effectifs affectés à la forêt privée, au sein de
son ministère et du groupe de Forêts Canada.
Alors, j'aimerais savoir pourquoi le ministre semble évoquer que
cette agence-là aurait une efficacité douteuse. Le ministre ne
semble pas avoir confiance en des organismes comme ceux-là, alors que,
d'un autre côté, par des lois, il donne à l'industrie soit
l'organisation des contrats d'approvisionnement et d'aménagement
forestier, parce que c'est ce qui en est, ou soit la mise en place de
sociétés comme la SOPFIM qui s'occupe d'épandage, de la
protection de l'ensemble des forêts, ou même des
sociétés de conservation. Donc, on voit que le ministre, quand il
est question d'organismes comme des entreprises, semble leur faire confiance,
mais, quand il arrive avec des organismes provenant des syndicats de
producteurs de bois ou des organismes de gestion en commun, il semble douter de
leur capacité et peut-être même du manque de collaboration
dans certains cas avec la table de concertation dans la région. Alors,
j'aimerais savoir si le ministre peut me dire, depuis cette lettre, s'il y a eu
des changements. Est-ce que le ministre est revenu à des sentiments
meilleurs envers cette agence de développement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, le ministre n'est pas revenu à des sentiments
meilleurs. Non. L'agence de développement forestier, j'ai répondu
par une longue lettre à M. Beaulieu. Je les ai rencontrés
à une couple de reprises et je dois les rencontrer de nouveau en
présence du caucus des députés de l'Est. On
établit, M. le Président, une nouvelle structure. Mme la
députée de Kamouraska-Témiscouata pourra en parler aussi,
mais actuellement il y a le ministère, il y a le syndicat, il y a le
Plan de l'Est, puis il y a les organismes de gestion en commun. Puis, on va
établir une cinquième structure. On pense que, avec ça, on
va sauver de l'argent, puis qu'on va être plus efficaces? On pense que,
avec ça - le programme est dirigé vers le producteur forestier et
vers le propriétaire forestier - il va lui rester de l'argent, lui,
quand les cinq vont avoir grugé sur le budget, là?
J'ai eu une suggestion de la part des syndicats, de la part de M.
Veilleux. Évidemment, on introduit également le gouvernement
fédéral dans ce dossier-là et le gouvernement
fédéral ne doit pas s'occuper de la gestion forestière en
vertu de la Constitution. M. Veilleux me suggère, comme l'a fait le
député de Laviolette, de congédier les fonctionnaires du
ministère qui s'occupent de la forêt privée pour sauver de
l'argent, puis il dit: Nous autres, on va prendre la place. Bien, je vous dirai
que les fonction- naires au ministère sont aussi compétents que
tous eux autres et que je n'ai pas à sacrifier les fonctionnaires du
ministère pour faire de la place à ces gens-là alors que
c'est nous qui payons. Ça fait que je n'ai pas changé
d'idée, je ne suis pas revenu à de meilleures intentions. J'ai
l'intention de rester comme ça, à moins qu'on me prouve le
contraire. Je ne voudrais pas m'entêter, mais c'est ça.
M. Jolivet: Mais c'est parce que le ministre, quand il parle de
ça, il oublie la société de conservation où,
là, il était prêt à dire que les gens seraient mis
à pied, puis que ça ne dérangerait pas tellement dans la
région du Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, puis que c'était
des...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah non, non! C'est
un autre dossier, ça, là.
M. Jolivet: Non, non, mais je veux dire, c'est la même
logique, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, non.
M. Jolivet: Vous dites: II y a des gens qui vont être mis
à pied à la société de conservation si on met en
place le système qu'on a prévu, puis, ces gens-là,
ça ne semble pas déranger le ministre. Mais, quand il s'agit de
l'autre secteur où on dit: Est-ce qu'il y a moyen d'avoir de la
concertation entre les groupes, soit le fédéral, qui est
actuellement sur le terrain, qui, suite aux ententes avec le Québec par
le Plan de l'Est, agit, dépense de l'argent, le ministère
lui-même, par ses programmes aux organismes de gestion en commun ou des
sociétés qui sont les organismes de boisés privés,
puis après ça les fonctionnaires du ministère, qui
embarquent comme inspecteurs, vérificateurs? alors, le ministre semble
dire que, dans un cas, c'est une pensée, dans l'autre cas, c'est autre
chose.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, non. M.
le Président, il n'y a jamais eu d'entente entre le Québec et le
Plan de l'Est, en ce qui concerne la forêt.
M. Jolivet: Comment ça qu'il n'y a jamais eu
d'entente?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et ça,
ça a pris naissance en 1983, lors du gouvernement
précédent. Si le gouvernement précédent
s'était tenu debout, je pense que le fédéral...
M. Jolivet: Ah bon.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...ne se serait
pas ingéré dans la forêt privée du
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie. Évidemment, aujourd'hui, il faut
défaire ça. Ce n'est pas facile de défaire ce qui a
déjà été fait. Il faut tenir compte des
personnes qui y travaillent. Il faut être humain dans tout
ça, puis il faut le faire correctement. Si on demande, en vertu de la
nouvelle entente, au gouvernement fédéral de se retirer de la
forêt, il faudra signer une entente pour tout régler ces
problèmes-là qu'on a créés par de l'intrusion. Et
c'est mon intention de le faire.
M. Jolivet: Ce que le ministre dit là, ça veut dire
défaire quoi? Défaire le fait que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le Plan de l'Est.
(11 heures)
M. Jolivet: Mais, le Plan de l'Est, il faisait partie des
ententes au niveau fédéral-provincial sur des montants d'argent
à être dépensés.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, monsieur.
M. Jolivet: Bien tiens!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, M. le
Président.
M. Jolivet: Bien tiens! De quelle façon il était
là? Il y était parce qu'il le faisait lui-même?
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est que le
fédéral s'est introduit dans un champ de juridiction provinciale
en vertu de son pouvoir de dépenser et j'ai toujours
décrié cette intrusion-là, M. le Président, et je
la décrie encore parce qu'on dépense en double. Les programmes
sont faits pour certaines personnes. Dans ce cas-là, c'est les
producteurs forestiers privés qui reçoivent seulement une partie
de l'argent parce que ça coûte trop cher d'administration
fédérale et provinciale.
M. Jolivet: Quand le ministre...
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Je m'excuse. On y reviendra plus à fond quand
on aura les documents entre les mains parce que le ministre parle du pouvoir de
dépenser du fédéral, de son intrusion. Il y a eu des
ententes, à l'époque, avec la permission, comme on l'a eue au
niveau des affaires municipales sur certains points où l'État du
Québec donne son aval, à condition de respecter telle et telle
chose - ça, c'est une différence - tel et tel principe qu'on
établit. Alors, qu'on ne vienne pas me dire qu'il n'y a pas eu
d'ententes, dans le temps.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Chaque fois,
M. le Président... On vient de signer une entente avec le gouvernement
fédéral sur le développement forestier, mais dans le cadre
des juridictions du Québec. Et ce sera la même chose dans le cadre
de la forêt modèle dont a fait mention le député de
Laviolette. On dit au ministre fédéral, M. Oberle: Si vous ne
respectez pas les juridictions du Québec dans le cadre de la forêt
modèle, nous allons nous y opposer. C'est mon intention de demander au
fédéral de s'ajuster en conséquence en ce qui concerne la
forêt modèle; sinon, ce sera refusé.
M. Jolivet: On verra, on verra! Je ne dérape pas sur le
dossier dont vous venez de faire mention parce qu'on aurait de belles choses
à dire sur le pouvoir de dépenser.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Écoutez, M.
le Président, lorsque...
M. Jolivet: Et, si on est à genoux, c'est encore pire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui. Lorsque
j'ai dit, avec l'accord de mes collègues: Nous ne donnerons plus de
plants forestiers pour le reboisement à ceux qui adhèrent au Plan
de l'Est, je pense que ça a donné des résultats. Il
faudrait se tenir debout comme ça dans bien des dossiers. Duplessis, ce
n'était pas mon idole; seulement Duplessis, c'est de même qu'il se
conduisait avec le fédéral. Il disait: Chacun chez lui. Il
refusait, il empêchait les organismes d'accepter de l'argent du
fédéral lorsque ça venait en contradiction avec ses
juridictions.
Imposition d'un droit compensatoire sur le bois
d'oeuvre
M. Jolivet: Un dernier petit dossier, M. le Président, qui
est l'imposition d'un droit compensatoire sur le bois d'oeuvre. J'aimerais
savoir où en est rendu le dossier, d'autant plus que le ministre a
toujours dit que le Québec était un peu floué dans ce
dossier-là, compte tenu qu'il a été reconnu qu'il ne
coûtait pas plus... En fait, je ne devrais pas dire ça de
même. Le Québec ne devait pas se voir imposer de droit
compensatoire, mais, malgré tout ça, on se voit, pour
répondre aux besoins de la Colombie-Britannique, en particulier, soumis
à l'obligation de payer encore un droit compensatoire de 6,51 %. Alors,
j'aimerais savoir si le ministre peut nous indiquer s'il a décidé
de se retirer de la coalition canadienne qui, jusqu'à maintenant, lui
porte défaveur. Est-ce qu'il a l'intention, comme d'autres provinces
l'ont fait, le Nouveau-Brunswick, en particulier, de faire en sorte que le
Québec lui-même fasse ses représentations devant les
instances américaines?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, il faudrait expliquer un peu comment ça a
fonctionné, la discussion ou les négociations avec
les Américains. Le ministère des Forêts a retenu les
services d'un avocat et son avocat transmettait les doléances du
ministère au département du Commerce américain. Mais
l'Association des manufacturiers de bois de sciage du Québec a
confié sa défense - ça, c'est les industriels du
Québec - au COFI, une association de la Colombie-Britannique. La
Colombie-Britannique avait des objectifs, des arguments différents des
nôtres pour se défendre, et le ministère n'a jamais
été d'accord avec cette position-là. Jamais! Parce que
notre défense était différente, les arguments
étaient différents de ceux de la Colombie-Britannique.
Évidemment, COFI défendait ses intérêts en
Colombie-Britannique. L'AMBSQ et nos industriels ont continué,
malgré qu'on leur disait: Écoutez, il faudrait que, chez nous, on
soit exempté des droits compensatoires étant donné le
régime forestier actuel, étant donné les redevances. Et,
au ministère, on avait fait la preuve, avec notre avocat, au
département du Commerce qu'on ne subventionnait pas notre industrie via
les redevances trop faibles, alors que les redevances sont basées sur
les transactions régulières de la forêt privée,
alors que c'est tout différent de la Colombie-Britannique. Et,
malgré cela, la plupart des industriels ont continué à se
fier au COFI pour prendre leur défense et je pourrais vous dire, M. le
Président, que, lors d'une discussion avec eux, suite à la
demande du ministère ou à la suggestion du ministère de
faire cavalier seul et de demander un taux spécifique pour le
Québec, il y avait huit administrateurs de l'AMBSQ qui étaient
favorables et huit qui étaient contre. Et ce n'est qu'à la
dernière minute qu'ils se sont montrés favorables à ce que
le Québec fasse cavalier seul et demande un taux spécifique pour
le Québec. C'est ce qui est arrivé à la dernière
minute, mais il était trop tard. Et, même, je dirai que
l'association de Colombie-Britannique a refusé que le Québec
soumette son propre mémoire au département du Commerce
américain, vers la fin du dossier.
M. Jolivet: Pourtant, le Nouveau-Brunswick l'a fait.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et c'est pourquoi
on hérite aujourd'hui d'un taux compensatoire de 6,5 %.
M. Jolivet: Le Nouveau-Brunswick l'a fait et il a eu
zéro.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Nous autres, on a
voulu le faire, mais notre association d'industriels n'a pas voulu le faire.
C'est là qu'est la différence.
M. Jolivet: mais, s'il y avait une décision à
prendre, vous auriez pu la prendre comme ministre responsable, ne pas attendre
après l'association si vous pensiez que c'était la meilleure
chose. Parce que, dans une des argumentations qui n'a pas été
retenue par la Commission du commerce international des États-Unis,
c'est tous les mécanismes de fixation de nos droits de coupe en fonction
du critère des marchés qui n'ont pas été... Moi,
j'aimerais savoir s'il y a des arguments, des démarches qui ont
été faites, ou bien par vous ou bien par votre collègue
des Affaires internationales, pour vous assurer des modifications de la Loi sur
les forêts qui va instaurer, à ce moment-là, un
mécanisme de fixation de nos droits de coupe qui va être
accepté par eux autres. Il semblerait que ça soit un des
problèmes avec la Commission.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les
Américains ont reconnu, M. le Président, que nous étions
à 0,01 % de subvention dans ce dossier-là.
M. Jolivet: Oui, mais vous payez 6,5 % pareil.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On aurait dû
nous exempter. Etant donné qu'il n'y a pas eu unité de la part
des industriels eux-mêmes et que la défense, évidemment,
est orchestrée de gouvernement à gouvernement,
c'est-à-dire le gouvernement canadien avec le gouvernement
américain, le ministère, lui, a fait ce qu'il avait à
faire en retenant les services d'un avocat pour présenter la
défense du Québec. Les fonctionnaires du ministère ont
passé des heures et des heures à répondre à tous
les arguments des Américains qui sont venus faire enquête dans nos
dossiers, dans nos livres, ici à Québec, pendant les fêtes
l'année passée et une bonne partie de ce printemps.
Évidemment, on tient encore à un taux spécifique parce
qu'on est convaincus qu'on a raison. Ce n'est pas en modifiant la loi, comme le
suggère le député de Laviolette, que les Américains
vont reconnaître qu'on ne subventionne pas.
M. Jolivet: En tout cas, disons...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Parce que les
Américains ont reconnu qu'on n'en faisait pas de subvention.
M. Jolivet: Je sais bien ça, mais il reste quand
même que, dans le contexte actuel, on paie pareil, là. Alors,
est-ce que le gouvernement ne devrait pas prendre son leadership auprès
de l'association et dire: Ça n'a pas de bon sens, voici ce qu'on devrait
faire et le faire, à ce moment-là, au lieu de dire, aujourd'hui:
C'est dû au fait qu'ils sont arrivés huit-huit et, quand ils ont
voulu le faire, il était trop tard, alors que le gouvernement aurait pu
prendre les devants et, s'il le fallait, dans certaines circonstances,
même pour aller plus loin, faire des changements à la loi? C'est
ça que je vous dis: à ce moment-là, il aurait
peut-être fallu le faire si c'était ça qui
était l'argument principal de la commission du commerce
international des états-unis qui ne semble pas avoir compris les
mécanismes de fixation de nos droits de coupe en fonction du prix du
marché.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Actuellement, les
mécanismes de fixation des taux des redevances, des droits de coupe sont
faits justement en fonction du marche et les Américiains l'ont reconnu,
ça. Ce que le député de Laviolette semble vouloir
approcher, c'est le tribunal bilatéral qui nous permettrait de demander
aux Américains de réviser leur décision. Et l'AMBSQ a bien
l'intention de faire cavalier pour les Québécois, avec le
ministère, cette fois-là.
M. Jolivet: O.K.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Laviolette?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. LeSage): Alors, M. le
député de Beauce-Nord, vous voulez également
intervenir.
Surplus de bois de pâte en Beauce
M. Audet: Merci, M. le Président. Alors, un autre dossier,
toujours sur la forêt privée qui nous intéresse
particulièrement en Beauce. On a un petit problème, par exemple,
avec l'Office, présentement... Pas avec l'Office, mais l'Office,
plutôt, a des petits problèmes, c'est qu'on se retrouve
présentement avec entre 12 000 et 15 000 cordes de bois de pâte
sur le bord des chemins, comme on dit chez nous. C'est dû, je pense, au
contexte général, mais c'est dû aussi, d'autre part,
à ce qu'une compagnie avait signé un contrat, une entente avec
l'Office des producteurs de bois de la Beauce. On parle, entre autres, de la
compagnie Kruger. Selon ce qui m'a été rapporté, cette
compagnie aurait fait récemment une demande de CAAF additionnel pour
avoir une augmentation. (11 h 10)
Pourriez-vous nous éclairer là-dessus et sur vos
intentions? Est-ce qu'il n'y a pas lieu de faire quelque chose
là-dedans? Parce que, si la compagnie Kruger respectait l'entente,
demain matin, on n'aurait plus de problème avec ça, on
écoulerait notre bois. Là, cette année, à date, les
producteurs de bois de la Beauce en général se sont vu accorder
des quotas, ceux qui en font la demande. Enfin, pas tous, mais ceux qui ont eu
des quotas ont eu des quotas de six cordes. Alors, ça crée un
gros problème chez nous, surtout que c'est un revenu d'appoint important
pour les producteurs agricoles, d'autant plus que le sirop d'érable a
des problèmes, le bois a des problèmes. Il y a des
problèmes partout. Alors, ça ne va pas bien. J'aimerais vous
entendre là-dessus, M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, M. le
député de Beauce-Nord. C'est un problème qui me
préoccupe beaucoup et qui rejoint un peu ce dont le député
de Laviolette nous parlait tout à l'heure au sujet des
approvisionnements de Kruger, de Saint-Maurice. C'est évident qu'on ne
doit pas, et on ne le fera pas non plus, rendre - vous parlez de Kruger
actuellement -Kruger autosuffisante de façon qu'elle n'achète
plus de bois de la forêt privée et qu'elle n'achète plus de
copeaux de l'extérieur. C'est pourquoi le dossier de Saint-Maurice prend
tant de temps à se régler. La compagnie tenait mordicus à
ses demandes. Nous, nous tenions à protéger la forêt
privée, les producteurs de copeaux indépendants. Dans le cas
actuel dont vous parlez, j'ai dit à votre président que, si
Kruger ne respectait pas son contrat, il pouvait prendre action en cour et
qu'il y avait des moyens pour le faire. C'est des contrats sous seing
privé, entre privés, et le ministre ou le ministère n'a
pas à s'ingérer dans ces contrats-là. Il faut que chacun
prenne ses responsabilités. Nous, on peut le faire indirectement via les
volumes résiduels qu'on accordera sur la forêt publique. Je pense
bien qu'on y arrivera. J'ai écrit tout dernièrement, il y a une
couple de semaines, une lettre à M. Duchesne, le représentant de
l'Association des industries forestières, pour lui signaler que le
ministère ou le gouvernement n'était pas très heureux de
la tournure des événements et que, s'il le fallait, on songerait
à modifier la loi pour être capables d'intervenir dans des cas
particuliers, des cas spécifiques. Actuellement, le ministre ne peut pas
intervenir dans un cas spécifique ou particulier. L'an dernier, nous
avions réduit tous les permis d'intervention sur forêt publique de
18 %, étant donné le ralentissement dans les pâtes et
papiers, de façon à ce qu'il n'y ait pas de surplus et à
favoriser l'utilisation optimale du bois.
Cette année, la table de concertation, qui était
formée de l'industrie forestière et des producteurs de copeaux de
la forêt privée, m'a dit: Nous, l'industrie, on est des grands
garçons, M. le ministre. Laissez-nous faire, on va s'organiser pour ne
pas qu'il y ait de surplus et vous n'aurez pas de problème. J'ai cru
ça, mais, évidemment, là, vous signalez un problème
qui est crucial, pas seulement pour le bois des forêts privées,
mais également pour certains producteurs de copeaux, spécialement
dans la région de Chibougamau-Chapais.
J'ai averti M. Duchesne, le président de l'Association des
industries forestières, que, s'il n'y avait pas de correctifs
immédiats et significatifs, le processus de modification de la loi
serait engagé et qu'on le ferait. Mais, vous savez, M. le
député, qu'amender une loi, ça prend un an, six mois,
ça dépend des sessions. Mais c'est mon intention que le ministre
se
donne ce pouvoir-là. l'opposition va peut-être s'objecter
parce que c'est un pouvoir discrétionnaire. il ne faudrait pas en
abuser, mais il faudrait que ce soit utilisé avec
équité.
M. Audet: Merci beaucoup.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. M. le
député de Laviolette.
PFCP et la cartonnerie de Matane
M. Jolivet: Dans la même veine, la question d'achat de
bois, il y a eu d'autres problèmes dans le Québec. Il fait
mention de chez lui, mais il y a aussi les gens du
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, avec la décision de la compagnie
Produits forestiers Canadien Pacifique de ne plus acheter de bois pour la
cartonnerie de Matane. Est-ce que le ministre peut nous indiquer, dans ces
cas-là, ce qui arrive? C'est encore les producteurs de bois, puis les
scieries qui ne peuvent pas vendre à la fois leurs billes, puis leurs
copeaux, ce qui va représenter environ, si je ne me trompe pas, 215 000
mètres cubes de moins par année, dont 114 000 cordes de bois.
C'est des pertes importantes pour les syndicats de production de bois dans
l'Est du Québec. Alors, j'aimerais savoir... Est-ce que le ministre peut
nous dire ce qui va se passer dans ce dossier-là, d'autant plus qu'il
semblerait, d'après ce qu'a dit la députée de Matane, que
REXFOR n'était pas prête à devenir partenaire avec le
syndicat des producteurs de bois et Cascades dans ce dossier-là pour
acheter la cartonnerie? Parce que les gens disaient: Si on l'achetait, si on
pouvait travailler, on aurait peut-être notre bois à rentrer,
là. D'ailleurs, de plus en plus, on va avoir des choses semblables qui
vont se produire où des producteurs de bois vont peut-être avoir
tendance à avoir leur propre usine de transformation. Alors, j'aimerais
savoir ce qu'il en est.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, M. le
député. J'ai rencontré, la semaine dernière, des
représentants du syndicat des producteurs de bois, de Canadien
Pacifique, de Cascades et de REXFOR dans ce dossier-là. Il y a un an
passé, lorsque j'ai informé M. Lechasseur, qui était
président du Syndicat, dans le temps, de l'intention de Canadien
Pacifique de n'utiliser que du carton à recycler ou du papier à
recycler pour son usine de Matane, j'avais souligné au président
qu'il devait se porter acquéreur de cette usine-là s'il voulait
protéger ses membres qui vendent, comme l'a dit le député
de Laviolette, environ 200 000 mètres cubes de tremble à l'usine
de Matane, pour l'équivalent d'environ 6 000 000 $ d'activité
économique. Je pense qu'on ne m'a pas cru, cette fois-là.
Tout dernièrement, il y a peut-être deux mois, le Syndicat
a réalisé que Canadien Pacifique, effectivement, se dirigeait
vers la transfor- mation de carton exclusivement, et qu'elle
n'achèterait plus de bois. Pour diverses raisons, étant
donné la pollution causée par cette usine-là, le
ministère de l'Environnement menaçait de fermer l'usine, à
moins que Canadien Pacifique ne prenne un engagement ferme de corriger le
problème. Et corriger le problème, ça voulait dire, en
continuant d'acheter du bois de tremble des producteurs, 25 000 000 $
d'investissements dans des mesures antipollution, ce que Canadien Pacifique
n'était pas prête à faire. L'orientation de Canadien
Pacifique, c'était le carton recyclé qui coûte moins cher
d'investissements pour protéger l'environnement. Quoique le Syndicat ait
fait une proposition à Canadien Pacifique pour acheter l'usine,
proposition de 4 000 000 $, le Syndicat demandait au gouvernement d'investir 35
000 000 $ et le gouvernement était un pourvoyeur de fonds, tout
simplement. Il était minoritaire dans le dossier. Le syndicat des
producteurs de bois a discuté, il y a cinq ou six semaines, avec
un opérateur, avec Cascades, mais, avant cette date-là, il
était seul dans le dossier. Il n'y a pas eu de discussions valables avec
Canadien Pacifique, quoique Canadien Pacifique ait collaboré en ouvrant
ses livres au Syndicat, lesquels ont été examinés par la
firme de comptables Mallette. La proposition était basée sur
l'analyse du groupe Mallette.
Suite à la rencontre de la semaine dernière, j'ai
l'impression que les discussions vont s'activer, mais il est un peu tard parce
que, déjà, Canadien Pacifique a engagé beaucoup de
dépenses dans son programme antipollution pour du carton à
recycler. M. Pelletier, de Cascades, me disait: Ces dépenses-là
ne sont pas nécessairement valables dans le cas de l'utilisation de bois
rond. Ça reste à évaluer, mais je pourrais vous dire, M.
le Président, que Canadien Pacifique a dépensé, à
date, peut-être 6 000 000 $ ou 7 000 000 $ et devrait dépenser
encore 7 000 000 $ ou 8 000 000 $ pour rendre cette usine-là conforme
aux normes environnementales du ministère de l'Environnement.
M. Jolivet: Elle était à vendre, à un moment
donné.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Elle est encore
à vendre, sauf que Canadien Pacifique, M. le Président, demande
22 000 000 $ et que le Syndicat en offre 4 000 000 $, incluant le fonds de
roulement.
M. Jolivet: Ça veut dire que... (11 h 20)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et c'est un
dossier, M. le Président, qui n'était pas plus compliqué
pour le Syndicat des producteurs de bois du Bas-Saint-Laurent, que lorsque le
Syndicat avait mis sur la table un projet d'usine de panneaux gaufrés ou
lorsque le Syndicat discutait avec Staketech pour une usine de pâtes.
Ce
dossier-là n'est pas plus compliqué pour protéger
les membres que les deux autres dossiers qu'il avait proposés il y a
quelques années.
M. Jolivet: alors, on peut s'attendre dans ce dossier-là
que les discussions continuent ou que d'autres décisions soient prises
sur d'autres avenues possibles.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce que j'ai
écrit au Syndicat, et je le lui ai répété la
semaine dernière, c'est: II appartient au promoteur, c'est-à-dire
au Syndicat et à Canadien Pacifique, au vendeur, de s'entendre, de
discuter et, lorsque vous aurez pris des ententes fermes, bien, vous viendrez
nous voir et là on examinera les scénarios pour voir ce qu'on
peut faire dans tout ça.
M. Jolivet: Dans la même veine que le député
de Beauce-Nord, le problème qui existera toujours dans ce
contexte-là, c'est le fait qu'il va y avoir des pressions immenses de la
part de l'entreprise de fabrication de pâtes, quelle que soit la forme
d'appropriation qu'elle a, versus les propriétaires de boisés
privés, compte tenu que le ministre donne une interprétation de
la loi qui est sensiblement correcte dans le contexte actuel, mais qui demande
peut-être à être revérifiée quant à la
«résidualité» du bois. Et on a la même chose
avec le Syndicat des producteurs de bois de la Gatineau, que le ministre a
rencontré, et auquel il a donné des réponses concernant
son intention de ne pas intervenir autrement que ce que la loi lui donne par
son intervention annuelle dans les bois à couper durant
l'année.
Sauf qu'il y a d'autres moyens, et le ministre en faisait mention tout
à l'heure. Je ne veux pas, comme ministre, disait-il, en arriver
à donner à des entreprises de pâtes tellement de bois qu'au
bout de la course elles n'auront besoin ni des copeaux ni des billots de la
forêt privée. Et je dois donc naviguer à travers tout
ça. Mais il y a certainement un amendement à la loi qui va devoir
donner au ministre un pouvoir d'intervention qui ne soit pas
nécessairement un pouvoir d'intervention discrétionnaire, comme
il en faisait mention tout à l'heure, mais un pouvoir d'intervention
plus fort que celui qui est là actuellement.
Puis, ce qu'on sent, c'est que le ministre dit: Moi, je ne peux agir
dans l'intervalle des 5 années dans lesquelles j'ai donné un
pouvoir pour les 25 prochaines années, mais dans les 5 années
habituelles, ce qui permet, à ce moment-là, après 5
années, de faire des changements. Je ne peux intervenir autrement
qu'après une décision à tout le monde en même temps,
de la même façon. Alors, c'est ça, là. Il devra
trouver un juste balancement entre ça et des pressions indues qui sont
faites par des entreprises et qui mettent en péril des investissements
dans les boisés privés et dans les copeaux, bien entendu.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous comprendrez,
M. le Président, ce à quoi fait allusion le député
de Laviolette. C'est important, vous savez, le bois des forêts
privées, les copeaux, les producteurs indépendants. Et Canadien
Pacifique, dans le Bas-Saint-Laurent - Gaspésie, c'est important pour
les producteurs privés. En plus de la fermeture de l'usine de
pâtes et résineux de Donohue Matane, je vous garantis que c'est
une région qui va être drôlement éprouvée et
affectée par ces décisions-là. Mais on ne peut pas, comme
gouvernement, obliger Canadien Pacifique à acheter du bois rond alors
qu'elle a décidé d'utiliser des vieux cartons et du
recyclé pour son usine. C'est pourquoi j'avais suggéré au
Syndicat d'acheter l'usine pour protéger ses membres, parce que ce n'est
pas hors de portée pour eux. Ce n'était pas hors de
portée, mais ce qui m'a surpris, c'est qu'il y a seulement cinq ou six
semaines qu'on a contacté un opérateur comme Cascades pour
devenir partenaire dans cette usine-là. On prend pour acquis que le
gouvernement va tout payer. Vous savez, 35 000 000 $, on va tout payer. Et
Cascades m'a dit, la semaine dernière: Nous en venons à la
même conclusion que Canadien Pacifique, à moins que le
gouvernement paie les pertes, c'est-à-dire le deuxième traitement
pour la pollution, etc.
M. Jolivet: En tout cas, M. le Président, on aura
l'occasion d'y revenir, mais il y a une chose qui est certaine, c'est qu'il y
a, actuellement, un gros changement qui est en train de s'effectuer.
Peut-être que la solution, à long terme, sera le fait que ceux qui
transforment le bois ne soient plus nécessairement ceux qui
aménagent les forêts et qui aménagent la production des
billots ou des copeaux. En conséquence, c'est peut-être à
ce moment-là que d'autres jeux se feront et rajusteront peut-être
le marche. Dans l'histoire du Québec, historiquement, les industriels
des pâtes ont toujours dit que ça leur prenait ça pour
aller chez le banquier, pour avoir l'argent nécessaire pour fonctionner.
Alors, mon exemple qui est toujours boiteux, mais qui est toujours le
même: le gars qui fait du textile, il n'a pas son champ de coton, il n'a
pas son champ de moutons, mais il a quand même les investissements
nécessaires pour fonctionner. Alors, dans ce contexte-là, il y a
peut-être moyen de regarder la différenciation entre
l'exploitation forestière, d'une part, et la transformation, d'autre
part.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, le député de Laviolette a raison. Vous savez,
vous avez plusieurs usines de pâtes et papiers aujourd'hui, au
Québec, qui n'ont plus d'approvisionnement sur les forêts
publiques, et ce sont des usines qui ne sont pas en danger du tout. Il n'y a
pas une usine, au Québec, qui a manqué d'approvisionnement de
bois, à date...
M. Jolivet: Est-ce qu'il y a un exemple typique?
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...et je n'en
prévois pas. Vous avez Beaupré, ici, Abitibi-Price, qui n'a pas
d'approvisionnement sur les forêts publiques. Il y a Soucy, à
Rivière-du-Loup, qui a 20 000 mètres cubes. C'est symbolique,
elle n'en a pas besoin, elle va l'abandonner là; 20 000 mètres
cubes sur 300 000, 400 000, ce n'est pas significatif. Vous avez Donnacona qui
n'a pas d'approvisionnement. Vous allez avoir Gatineau avec son usine de
recyclage; son approvisionnement est réduit quasiment à 20 % de
ses besoins, même moins que ça, 10 % de ses besoins. Et vous avez
East Angus qui a quelques mille mètres cubes dans la Beauce seulement.
Vous en avez plusieurs. Et les mentalités, c'est en train de changer,
parce qu'il y a des compagnies qui ont réfléchi, comme a
réfléchi le ministère pour amender la loi de façon
à être capable d'intervenir, vous savez, dans certains cas, sans
pour cela être abusif ou trop discrétionnaire. Mais il va falloir
faire quelque chose. Il y a des compagnies de l'industrie forestière qui
ont réfléchi sur le problème et elles nous ont fait des
propositions qui sont intéressantes. On en viendra peut-être
à des contrats différents, une approche un peu différente,
mais je pense qu'il fallait franchir cette étape-là. La franchir
parce que c'est venu avec une réflexion dans une période
où il y avait un ralentissement. Dans les périodes de pleine
activité, il n'y avait pas trop de problèmes à
opérer de cette façon-là, mais, dans les périodes
de ralentissement, il y a des problèmes pour les producteurs comme pour
les autres.
Engagements financiers
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. Alors,
j'appelle les engagements du mois de juillet 1991 et je demande aux membres de
cette commission de bien vouloir m'indiquer quels engagements ils veulent
vérifier. M. le député de Laviolette.
Juillet 1991
M. Jolivet: L'engagement 1, M. le Président, les
sociétés de conservation.
Le Président (M. LeSage): J'appelle l'engagement 1.
M. Jolivet: Le ministre a peut-être des choses à
dire avant que j'intervienne.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non.
M. Jolivet: Non? Ici, c'est les subventions... En fait, je ne
devrais pas dire les subventions, mais plutôt, comme il est
indiqué, les cotisations que le ministère doit payer, comme un
des partenaires des sociétés de conservation. Mais, ça,
ça implique aussi les décisions qu'il a à prendre sur les
sociétés de conservation. Alors, le ministre nous avait fait
mention qu'il y avait un comité de travail qui devait être mis en
marche, additionnel à celui qui était déjà
là. J'aimerais savoir si c'est exact qu'il y a - je ne sais pas comment
on l'appelle - un comité d'implantation. Je ne sais pas comment on peut
l'appeler. J'ai entendu parler qu'il y avait des gens qui étaient sur un
comité suite à ce que le ministre nous a dit au mois de juin
dernier. M. Bernard Drolet, du ministère, M. Laurent Gagnon, de la
Société de conservation Québec-Mauricie, M. Jean-Guy
Gauthier, Daniel Normand, de l'Outaouais. Alors, j'aimerais savoir: est-ce que
c'est un nouveau comité? C'est quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, on ne parle pas du même comité.
M. Jolivet: C'est quoi, ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y avait un
comité de coordination qui était formé de M. Harvey, le
sous-ministre, de M. Duchesne et de M. Laçasse. Ce comité de
coordination, je l'ai élargi avec la collaboration de Claude Godbout, le
doyen de la Faculté de foresterie, Aubert Tremblay de l'AMBSQ et
André McNeil. C'est un comité que je devrais rencontrer cette
semaine ou la semaine prochaine. J'ai fait part à M. Harvey de certaines
de mes inquiétudes - j'en ai trouvé d'autres hier en lisant le
dossier - sur la formation de la société de conservation,
société unique. J'en suis pour la formation d'une
société unique parce que, depuis 20 ans, depuis 1972, depuis la
création des sept sociétés de conservation, nous avons
fait de la recherche, il y a eu des développements technologiques et il
faut en profiter de tout ça. Il faut s'ajuster, il faut
s'améliorer. Pour l'efficacité et l'économie, j'en suis
qu'on fasse des modifications et qu'on les fasse correctement aussi, en tenant
compte des personnes en place. (11 h 30)
II y a eu différents comités. Le député de
Laviolette fait allusion à un comité en particulier, là.
Il y a eu des comités sur la formation, un comité sur les
ressources humaines, un comité technique, un comité d'avion, des
comités de tout ce que vous voulez, là. Il y en a eu beaucoup de
comités. Ils ont fait beaucoup de réunions. J'ai tout lu les
procès-verbaux. J'ai tout lu ce qui se fait depuis 1988 dans ce
dossier-là et, bientôt, on devrait peut-être s'ajuster. On
prévoit et on suggère un centre provincial de lutte. On
suggère trois centres régionaux. Il y a eu des compromis. Vous
savez, il y a eu des pressions d'un bord et de l'autre, d'une région
à l'autre. Toutes les régions se disent différentes, et
elles le sont aussi, mais chaque région voudrait
améliorer ce qu'elle a. Par contre, au nom de l'efficacité
et de l'économie, je pense qu'il va falloir faire des choses. On devrait
y arriver, mais il faudra les préparer. On est en voie de le faire,
là.
M. Jolivet: Le comité dont je faisais mention,
c'était au niveau des avions.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah bon! M.
Jolivet: Non, mais je pose la question.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le mandat, M. le
Président, avait été confié à la
Fédération des sociétés de conservation et la
Fédération a mis des comités sur pied. Moi, le
comité dont je vous parlais, c'était le comité du
ministre.
M. Jolivet: Oui, ça, je suis d'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a eu le
comité aviation. Quant au comité aviation, il y a des choses qui
me tracassent, là. Je le disais, ce matin, à mes
collègues. C'est facile d'arriver et de se conduire comme des
généraux. Je sais que vous êtes proche de l'armée,
M. le Président, mais je pense que ça ne se produit pas tout
à fait de même. Il faut faire attention. Qu'on choisisse, disons,
un type d'avion et qu'on fasse abstraction de toutes les conséquences
pour le Québec et de ce qui existe au Québec, ça m'agace
un petit peu, ça. S'il y a un type d'avion qui vole à 210
à l'heure plutôt qu'à 185 et qu'il y a des petits
inconvénients, l'un est un petit peu plus confortable que l'autre, je
pense qu'il faudra tenir compte de ce qui existe au Québec, plutôt
que de choisir un type d'avion et de dire: Bien, il y en a seulement cinq, six
ou sept, au Québec; les autres viendront des États-Unis ou de
l'Ontario. Il y a un tas d'affaires comme ça. Un type
d'hélicoptère, c'est encore pareil, quand on veut trop
uniformiser. Un type de pompe, la Wajax 300, si vous voulez, si on veut
uniformer tout ça à la grandeur du Québec, la même
grosseur de boyau, celui qui a des accouplements rapides ou non, bien, je pense
qu'il y a moyen de faire des choses sans tout mettre de côté.
Du côté de la formation et de la publicité, on est
en train de faire l'erreur qui a été faite par des grandes
entreprises, soit de s'imaginer qu'on va rejoindre la population en mettant de
côté tout ce qui s'est fait et en essayant d'inventer du nouveau.
Ça fait que ça me chicote beaucoup. La formation du conseil
d'administration me chicote aussi. Vous savez, le ministère paie 62 %,
65 % des frais de protection contre le feu et le ministère est quasiment
absent, parce qu'à 2 sur 16 il est quasiment absent des conseils. Il n'a
pas grand-chose à dire sur les conseils, étant donné qu'il
est minoritaire, là, alors que, majoritairement, on paie la note. Je
voudrais peut-être introduire aussi dans les conseils d'administration
des gens du milieu, soit quelqu'un d'une MRC, soit quelqu'un, vous savez, qui
connaît sa région, qui est capable de défendre sa
région aussi, et donner plus d'importance aux officiers du
ministère qui seront sur ces conseils-là.
M. Jolivet: Moi, ce qui me surprend toujours, M. le
Président, c'est que le ministre dise: On est juste un partenaire
à l'intérieur et on n'est pas capables d'avoir la
possibilité d'influencer. Si j'ai mal compris, le ministre me le dira,
mais, étant membre du conseil d'administration de la
société de conservation et, dans chacun des milieux, des
sociétés régionales, il me semble que le ministère
devrait influencer des décisions qui ont pour but, actuellement... Et,
là, je parle du comité aviation. Quand on parle de
l'hélicoptère Hugues-500, où on dit que c'est quasiment
rien que lui qui est capable de prendre le marché et qu'on regarde dans
certaines sociétés de conservation où, là, d'autres
compétiteurs ne peuvent même pas y aller parce que c'est
décrit que c'est de ce type d'hélicoptère qu'on va avoir
besoin et que c'est rien que celui-là qu'on prend, alors, comment
voulez-vous que des gens qui sont dans le marché puissent
compétitionner et donner des services équivalents à des
prix convenables, à des prix moins dispendieux dans certains cas?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien,
écoutez...
M. Jolivet: Bien, je vous donne ça parce qu'il semblerait
que... Quand je regarde Héli-Max, à Trois-Rivières, avec
M. Hamel, je ne sais pas s'il est dans le secret des dieux, mais il a l'air de
connaître pas mal le milieu, parce qu'il aurait dit à certaines
personnes, avant même que ça arrive, ce qui se passerait.
Ça veut dire qu'il y a des choses qui sont anormales et le gouvernement
devrait avoir la chance, par l'intermédiaire de ses
représentants, de faire des représentations amenant les gens
à éviter qu'on ait l'impression et même la certitude, dans
certains cas, que ça ne sert à rien d'aller se planter devant la
société de conservation. Si tu n'as pas le type d'avion qu'eux
autres ont décidé ou le type d'hélicoptère qu'eux
autres ont décidé, c'est fini, tu n'en auras pas de place. Je
trouve ça épouvantable.
Alors, c'est pour ça que je vous dis qu'il y a un comité
qui est en marche et qui regarde ça, mais je voulais que le ministre
sache - il me semble être bien au courant, mais en additionnant ce que
j'ai comme renseignements - que les gens qui sont dans le secteur de l'avion ou
de l'hélicoptère au Québec sont vraiment
déçus de voir qu'ils ne peuvent pas ouvrir ce
marché-là à autre chose qu'à du Hugues-500.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, M. le
Président, il ne faudrait pas aller trop loin là
dans le dossier. Les comités qui ont été
formés par la Fédération, c'est des gens, des
comités d'experts qui connaissent les problèmes.
Évidemment, ils font des souhaits et, les souhaits, il ne faudrait pas
que ça devienne des décisions indiscutables ou des
décisions fermées à tout jamais. Les recommandations qui
sont faites là sont à point, sauf qu'il faut tenir compte, comme
je l'ai mentionné au tout début, de la réalité de
ce qui existe au Québec. Et il faut tenir compte des coûts aussi
et puis de l'efficacité. Sur cette base-là, je pense bien que, de
temps en temps, il pourrait y avoir des ajustements en ce qui concerne soit les
hélicoptères, soit les différents types d'avions, mais en
autant, évidemment, que l'efficacité et l'économie sont
là.
J'ai mentionné que, plutôt que de voler à 210, voler
à 185, quelle différence ça fait? Vous savez,
évidemment, le coût va être là aussi. Et, tout
ça, il faut le compter correctement et on espère bien sauver 5
000 000 $ à 6 000 000 $ par année sur les coûts de
protection des feux. Mais, encore là, j'insiste, il faut tenir compte de
ce qui existe au Québec et le négocier correctement.
Idéalement, c'est bien sûr qu'un Cessna-182, c'est peut-être
l'avion qu'ils vont souhaiter pour la patrouille ou pour l'aéropointeur,
ou l'hélicoptère Hugues-500. Mais il y a peut-être des
ajustements à faire au point de vue économie et au point de vue
efficacité aussi. Ça va?
M. Jolivet: Mais il reste toujours, M. le Président, que
je comprends qu'il faut intervenir rapidement, il faut intervenir avec un
hélicoptère qui contient suffisamment de monde, qui coûte,
par le fait même, moins cher. Si je prends deux
hélicoptères pour transporter le même matériel que
dans un, il y a une différence qui est appréciable. Alors
ça...
M. Côté (Rivière-du-Loup): II va falloir que
les fournisseurs comprennent ça aussi, M. le Président.
M. Jolivet: Oui, mais ce que je veux dire, c'est que, quand c'est
à comparaison équivalente, vu que l'hypothèse que
recherche, en tout cas, le comité de restructuration, c'est de ne faire
qu'une seule base provinciale de protection contre les feux, mais avec trois
satellites qui sont normalement prévus comme étant Maniwa-ki -
mais, là, le ministre, à ce niveau-là, semble avoir fait
un compromis avec l'Abitibi - a Dolbeau, Baie-Comeau, le ministre sait
très bien que, si on amène tous ces gens-là dans ces trois
centres-là et qu'on leur demande d'aller patrouiller un territoire plus
vaste, il n'est pas sûr que le temps d'intervention soit le meilleur. En
tout cas, on y reviendra lorsqu'on connaîtra le résultat complet
de l'étude faite par le comité élargi dont le ministre a
fait mention sur la restructuration des sociétés de conservation
au
Québec, dans une société où il y aura un
commandement unique au Québec.
Bon, ça, c'est une chose, mais il reste une affaire, c'est que,
si les hélicoptères utilisés sont à des distances
plus lointaines, peut-être que là, malheureusement, c'est un seul
type d'hélicoptère qui sera utile et nécessaire, mais il
va falloir qu'on le prouve en mosus, ça. Parce qu'il n'est pas sûr
que le Hugues-500, comme ça été dans l'Outaouais, soit le
seul qui était capable de répondre à la demande. Puis,
comme ils vont sur des contrats négociés et non pas sur des
appels d'offres - c'est ce que j'ai vu dans des lettres qui étaient
envoyées, qui disaient: On ferait des ententes avec des transporteurs et
il n'est pas question d'aller en appel d'offres. J'en ai fait mention au
printemps passé - je trouve ça un peu aberrant, moi. Dans ce
contexte-là, si, par appels d'offres, il peut y avoir des conditions
équivalentes à meilleur marché, ça serait anormal
qu'on ferme le marché aux autres. C'est beau de leur demander de
comprendre ça, mais, d'un autre côté, si on ne leur donne
pas la chance de compétitionner et de donner un meilleur service, il y a
quelque chose qui ne va pas. (11 h 40)
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, qu'il y ait une standardisation dans l'équipement,
etc., dans la formation et tout ça, c'est souhaitable, mais, je le
répète, il ne faut pas exagérer dans ce sens-là. On
parle de bases régionales, de conseils régionaux. Il y en a trois
de prévus au Québec. Je n'ai pas fait de compromis, comme a dit
le député, non, mais...
M. Jolivet: Est-ce que je dois dire aux gens de...
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...je pense que la
Fédération des sociétés de conservation, en
discutant avec les sept sociétés, a fait des compromis, ou les
sociétés, entre elles, ont fait des compromis pour proposer des
bases. Ce n'est pas rendu chez moi, ça, encore. J'ai vu ça dans
les rapports, dans les procès-verbaux, mais ce n'est pas rendu chez
moi.
M. Jolivet: Est-ce que ça veut dire que Forestville va
rester fermée?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai tout
simplement, comme ministre, à approuver l'organisation, et je le ferai
en temps voulu. Mais, à la lumière de tout ce que je connais,
évidemment, il y a encore des choses. Je vous ai fait part de certaines
de mes inquiétudes. Il y en a d'autres. Quant aux bases
régionales, évidemment, il y a une chicane terrible, si vous
voulez, entre McWatters, Maniwaki, Val-d'Or, Baie-Comeau, Saint-Honoré,
Roberval, Dolbeau. Tout le monde en veut, mais il y aura trois bases.
M. Jolivet: La Tuque.
M. Côté (Rivière-du-Loup): La Tuque
également, oui. La Tuque a soumis un mémoire à ce
sujet-là aussi. Il y aura trois bases principales mais,
évidemment, les avions, les effectifs vont être distribués
dans d'autres bases satellites. Ce ne sera pas tout concentré, comme l'a
dit le député, dans ces bases-là. Le rayon d'action n'aura
peut-être pas une influence dans ce temps-là.
M. Jolivet: Mais, s'il n'y avait pas eu de pressions faites par
des gens, c'est peut-être ça qui serait arrivé, parce que
McWatters en a fait mention. On leur a quasiment promis qu'il y aurait une
base, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce ne sont pas des
pressions, M. le député, qui vont changer de quoi
là-dedans. C'est l'économie et l'efficacité, et il faut
essayer de fonctionner avec ça. C'est sur cette base-là qu'on le
fait, sinon, ça ne nous donne rien de faire de la recherche et du
développement.
M. Jolivet: ça veut dire que le ministre, dans ce
contexte-là, n'a pas l'intention d'intervenir pour rouvrir les bureaux
de forestville, si je comprends bien.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, je n'ai pas
l'intention d'intervenir pour rouvrir les bureaux de Forestville.
M. Jolivet: Une dernière question sur l'ensemble des
coûts, parce que ça a des effets sur l'aide à apporter. Le
gouvernement du Québec a acheté huit avions citernes CL-415
maintenant, au lieu de CL-215, qui vont servir à rajeunir sa flotte
aérienne pour la lutte contre les incendies de forêt. C'est donc
parce qu'il y avait un besoin important que cette dépense a
été faite. Deuxièmement, le fait de les avoir
achetés, à ce moment-ci, si ça avait été
fait plus rapidement, est-ce que ça aurait eu des effets sur la
possibilité de ne pas laisser partir en fumée de l'argent, pour
le feu de la Côte-Nord l'an passé? Si vous aviez eu le CL-415 plus
rapidement, est-ce que ça aurait pu avoir un effet
bénéfique?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, M. le
Président. Les feux de la Côte-Nord, les grands feux de l'an
dernier, il n'y a pas un pays au monde qui est équipé comme le
Québec pour combattre les feux de forêt. Peu importe
l'équipement, même si on avait eu le double de
l'équipement, on aurait eu le même résultat. Le feu de la
Côte-Nord, et principalement celui de la Scierie des Outardes, a
été mis par une débusqueuse qui était
défectueuse. Il y avait des ouvriers alentour et, une demi-heure
après, il y avait cinq CL-215 qui arrosaient. Ils n'en venaient pas
à bout parce qu'on connaissait des conditions de sécheresse
comparables à celles du désert de la Californie. À ce
feu-là sont venus s'ajouter sept ou huit feux de foudre, ce qui a fait
un grand feu. Ce qui a été fait sur la Côte-Nord, peu
importe l'équipement, tout ce qu'il y avait à faire, ça
n'aurait pas été mieux si on en avait eu plus. Ça a
été bien fait. Ça a été une
expérience qu'on a vécue. Ça arrive une fois par 40, 50
ans. Heureusement que ça n'arrive pas plus souvent, mais c'est des
conditions exceptionnelles qui font que ça dégénère
en un grand feu. C'est une perte importante pour le Québec. On perd
l'équivalent d'une récolte annuelle de toute l'industrie du
Québec sur la Côte-Nord. Évidemment, une chance que, sur la
Côte-Nord, on avait un peu d'espace, c'est-à-dire qu'on avait un
peu de volumes disponibles pour l'industrie, sinon, certaines industries dans
d'autres régions auraient tout simplement fermé.
M. Jolivet: J'ai cru comprendre, tout à l'heure, dans la
réponse, au début - je ne sais pas si j'ai mal compris - que le
ministre a dit: Quand j'ai lu le dossier hier. Je ne sais pas de quel dossier H
parlait. Est-ce que c'était sur la conservation?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah! c'est un des
dossiers de la conservation parce que M. le sous-ministre m'en a apporté
une grosse caisse de même de dossiers.
M. Jolivet: II n'a pas fait de résumé?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Qui datent de
1988. Tous les comités, tous les procès-verbaux, tous...
C'était à ma demande aussi.
M. Jolivet: À ce moment-là, est-ce que le
ministre...
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai fini hier de
lire tout ça.
M. Jolivet:... peut me dire dans quel délai le
comité dont il fait mention, le comité élargi, avec ses
sous-comités, dont celui de l'aviation ou d'autres, rendrait son
résultat final, pour qu'on puisse...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le comité a
été élargi aussi à ma demande. C'est la semaine
prochaine ou cette semaine qu'on se rencontrera. Il y a des petits points sur
lesquels le comité pourrait peut-être apporter des
réponses. On a parlé, tout à l'heure, de la composition
des conseils d'administration. Je pense que ce serait important qu'on
révise cette décision-là qui date de M. Drummond, en 1972,
alors que les fonctionnaires étaient quasiment absents. Vous savez, vous
aviez 2 représentants du ministère sur 16 au conseil
d'administration, ça fait qu'il était minoritaire pour vrai. Je
songe à redonner la
place qui reviendrait au ministère, tout en maintenant
l'intérêt des industriels forestiers et de la collectivité
pour la protection des feux.
M. Jolivet: O.K. Parce que, en fait, quand le ministre dit qu'ils
sont minoritaires, il reste une chose, quand il y a eu des décisions
à prendre sur les possibilités de Rimouski ou autres,
minoritaires ou pas minoritaires, ils ont voté dans le même sens
que les autres. Ça fait que ça n'a rien changé.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah! je ne sais
pas, je n'étais pas la.
M. Jolivet: Non, je sais bien, mais vos représentants
doivent avoir des ordres quelque part pour voter dans tel sens plutôt que
dans tel autre, à un moment donné, si c'est une perspective
gouvernementale.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, ce n'est pas moi qui donne les ordres au ministère,
dans ce sens-là.
M. Jolivet: Ah! vous ne contrôlez pas votre
ministère, vous dites?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, pas juste...
Aïe!
M. Jolivet: Ha, ha, ha! La Société de
conservation...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est le
sous-ministre. Il va...
M. Jolivet: Ah! le sous-ministre, ordinairement, c'est un bon
serviteur. Alors, il donne ses recommandations, le ministre prend la
décision, puis l'autre l'exécute, normalement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça va.
Le Président (M. LeSage): Alors, est-ce que l'engagement 1
est vérifié?
M. Jolivet: Vérifié. Deuxième, M. le
Président, pas sur la question des montants...
Le Président (M. LeSage): Quel engagement, M. le
député?
M. Jolivet: L'engagement 2.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'engagement
2.
M. Jolivet: Excusez-moi. Contrat négocié. On dit: 1
368 000 $, puis on parle de 1 710 000 $ comme total. Ça doit être
ultérieur. Je ne sais pas ce qui s'est passé. J'aimerais juste
qu'on me donne ce qui s'est passé dans ce dossier-là. Pourquoi
ces deux montants ne correspondent-ils pas?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne sais pas; je
vais essayer de vous trouver la réponse.
(Consultation)
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, si vous voulez, on donnera la réponse cet
après-midi. S'il y a eu une erreur, on va essayer de la localiser pour
vous le dire, s'il vous plaît.
M. Jolivet: O.K.
Le Président (M. Audet): Alors, l'engagement 2 est en
suspens. J'appelle l'engagement 3.
M. Jolivet: Ça va, M. le Président.
L'engagement 4, ça va.
Le Président (M. Audet): L'engagement 3,
vérifié. L'engagement 4, vérifié.
M. Jolivet: L'engagement 5.
Le Président (M. Audet): L'engagement 5.
M. Jolivet: Fabrication de copeaux. J'aimerais savoir en quoi
consiste ce projet de recherche sur la fabrication des copeaux.
(Consultation) (11 h 50)
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est qu'au
ministère, M. le Président, on constate que, dans la production
de copeaux, il y a des copeaux qui sont de différentes grosseurs,
différentes épaisseurs, et que ça représente une
perte de 2 % de matière ligneuse. Il y a des fines, il y a des copeaux
trop gros, etc., qui ne peuvent pas être cuits en même temps que
les autres. Pour une usine qui consomme 500 000 tonnes de copeaux par
année, ça représente 2800 $ de perte par jour. On a
décidé de confier l'étude de procédé de
fabrication des copeaux à l'aide de «chippers»,
d'écarisseuses, de fragmenteuses en vue d'obtenir des copeaux de
dimension plus régulière, à Laval. Puis c'est dans le but
d'améliorer le produit.
M. Jolivet: Mais ça, ça ne touche pas les copeaux
qui peuvent faire des panneaux gaufrés, panneaux
agglomérés, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, non.
M. Jolivet: C'est juste pour les pâtes.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est juste pour
les pâtes et papiers.
M. Jolivet: Ce qui veut dire que dans le contexte où vous
avez de plus en plus des
producteurs de boisés privés... Je sais que, dans ma
région à moi, le Syndicat des producteurs de bois de la Mauricie
s'est acheté une machine justement pour faire des copeaux et va dans les
boisés privés et ramasse à ce moment-là les billots
et envoie ça en copeaux, parce que l'usine de PFCP à La Tuque
prend dans les boisés privés le bois dur.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais les
producteurs de copeaux, M. le Président, pourront profiter de cette
étude-là pour s'améliorer et se corriger, s'il y a
lieu.
M. Jolivet: Oui, mais c'est parce que la tendance va venir
à ça dans les bois qui sont non utilisables pour le sciage.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça.
M. Jolivet: O.K.
Le Président (M. LeSage): Ça va pour l'engagement
5?
M. Jolivet: L'engagement 6.
Le Président (M. LeSage): J'appelle donc l'engagement
6.
M. Jolivet: Je veux savoir la même chose, c'est quoi le
projet de recherche sur la valorisation des bois courts?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un projet
qui s'est réalisé à la forêt Montmorency. C'est, je
pense, avec Jacques Maranda, en collaboration avec l'AMBSQ, Normick-Perron et
le gouvernement canadien, c'est-à-dire le centre de recherche de
Forêts Canada.
M. Jolivet: Le CERFO?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et M. Maranda,
évidemment, a conduit... C'est pour mettre au point une méthode
de classement automatique des bois courts pour produire du bois de charpente.
Le classage automatique.
M. Jolivet: O.K. Donc, ce n'est pas dans l'hypothèse
où on pourrait utiliser certains bois qui... Dans le cas où on
nettoie une forêt, il y a des bois qui peuvent être utiles. Je me
rappelle les bois, pas les déchets, mais, quand on fait le nettoyage de
forêt, il y a du bois qui ne sert à...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: ...rien, qui ne sert pas à autre chose que
soit du bois de chauffage, soit du bois à palettes ou...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, du bois de
trituration, du bois à palettes, du bois de trituration.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, ce n'est pas
ça, c'est du bois de colombage.
M. Jolivet: O.K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais le colombage
6, 7, 8 pieds, là.
M. Jolivet: C'est quoi les bois courts? Quelles sont les essences
qui sont examinées à ce moment-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah, c'était
dans le résineux, ça.
M. Jolivet: Dans le résineux. Parfait.
Le Président (M. LeSage): Ça va pour l'engagement
6?
M. Jolivet: Dans l'engagement 7, M. le Président...
Le Président (M. LeSage): J'appelle l'engagement 7.
M. Jolivet: Les extractives du bois, c'est les huiles?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un projet de
recherche sur les huiles essentielles produites par les aiguilles...
M. Jolivet: De pin.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...de sapin,
d'épinette ou de cèdre. Il y a eu plusieurs petits projets au
Québec et il s'en est fait dans le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie.
..
M. Jolivet: Dans le Bas-Saint-Laurent.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...à
Murdochville. Il s'en fait un peu partout. C'est un projet de recherche
également pour aider ces personnes-là, s'il y a lieu.
M. Jolivet: Ça va.
Le Président (M. LeSage): Ça va pour l'engagement
7.
M. Jolivet: bon, là on entre dans les suivants, m. le
président, qui sont la mise en valeur des forêts. on va aller au
bout et puis on va prendre le dernier parce que ça va être la
même chose qui va être demandée.
Le Président (M. LeSage): Vous allez à quel
engagement, M. le député de Laviolette?
M. Jolivet: Je vais vous le dire, M. le Président. Je
pense que ça va jusqu'à la fin, si je ne me trompe pas. Avant le
contrat négocié de REXFOR. Ça va jusqu'à 37.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'engagement
37.
M. Jolivet: C'est une seule question pour l'ensemble. C'est
toutes des subventions normées. Normalement, on ne pose pas de questions
sur les ententes parce que c'est prévu par les programmes. Là
où j'en ai, ce n'est pas sur la subvention comme telle mais sur les
fameux 15 % versus 25 % demandés aux propriétaires de
boisés privés. Le ministre m'avait dit, lors des crédits
supplémentaires, qu'il examinait, qu'il avait rencontré les
organismes de gestion en commun, la Fédération. Il leur avait dit
qu'il examinait la possibilité de retirer ce qui avait été
proposé à 25 %.
Alors, je veux savoir si le ministre peut nous faire le point,
actuellement, si c'est à 15 %. Est-ce que les 25 % sont disparus du
décor... qui est la demande de l'effort du propriétaire de
boisé privé pour sa mise en valeur de la forêt
privée?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, j'ai
rencontré les présidents du Regroupement des
sociétés d'aménagement et celui du Syndicat des
producteurs de bois. On a parlé de cette question-là des 15 % et
on projetait, l'an prochain, dans le but de réduire nos dépenses,
au ministère, de demander aux producteurs de contribuer pour 25 %
à l'amélioration de leur propriété. M. le
sous-ministre a également discuté avec eux. On leur a
demandé de nous fournir des arguments qui pouvaient supporter leurs
inquiétudes. C'est ce qui a été fait. On a analysé
les états financiers de cinq ou six groupements forestiers, ce qui nous
a amenés à conclure que de demander 25 %, c'était
peut-être un peu fort, que ça pouvait les mettre en danger l'an
prochain. Ceci m'a amené aussi, à la suggestion des
autorités du ministère, à informer le Syndicat, les
organismes de gestion en commun, que le ministère n'exigerait pas 25 %
l'an prochain, mais qu'il maintenait ses 15 % cette année comme
participation à la mise en valeur de leur propriété. Je
pense que c'est une subvention qui est généreuse. Quand on
regarde dans les pays Scandinaves, M. le Président, on ne subventionne
pas la forêt privée de cette façon-là. Une
subvention qui paie 100 % de la valeur des travaux ou de la valeur de
l'amélioration, je pense que c'est peut-être trop
généreux. Si on paie à 85 %, évidemment, les
producteurs qui n'ont pas tellement de revenus, surtout les producteurs qui
vivent, comme le mentionnait le député de Beauce-Nord, en partie
avec un revenu d'appoint en provenance de leur forêt, je pense que
c'était peut-être la limite, 15 %. Lors du congrès annuel
de RESAM, je les ai informés, et ils avaient déjà eu la
lettre à ce sujet-là, qu'on ne dépasserait pas les 15 %
l'an prochain.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. Ça
va, M. le député de Laviolette?
M. Jolivet: Oui, sauf que le ministre, il est drôle des
fois, parce qu'il dit: II ne faudrait pas considérer ce qui se passe en
Finlande, en Suède, en Norvège comme étant ce qui doit
être fait au Québec. Quand ça ne fait pas son affaire, il
dit: II ne faudrait pas l'utiliser comme exemple, mais, quand ça fait
son affaire, il l'utilise, par exemple. C'est ça que j'ai de la
misère à comprendre. Le ministre sait très bien que la
structure, dans les pays Scandinaves, est bien différente de celle qu'on
a actuellement chez les propriétaires de boisés privés,
dans le contexte de la mise en marché. Alors, il faudrait qu'on regarde
s'il n'y aurait pas aussi une tendance à changer, au Québec,
à ce niveau-là. Parce que je le disais aux producteurs de
boisés privés, dans un contexte où on irait sur le bois
à être vendu à l'entreprise, ce que je disais toujours,
selon les principes du bois de qualité, en quantité suffisante,
en temps voulu et au prix du marché, dans un contexte où on
changerait toute la structure actuelle de la forêt habitée, il est
évident peut-être que la subvention, si la personne vendait son
bois au vrai prix et que l'entreprise qui l'achetait l'achèterait au
vrai prix, qu'il n'y aurait pas tout ce qu'on a connu dans l'histoire du
Québec, le monopole qu'on appelait, selon M. Bienvenu, l'ologo... - en
tout cas, j'ai de la misère à dire ça - l'oligopolistique.
C'est un grand mot, cette affaire-là, pour dire qu'il y a un seul
acheteur de tous les bois, un ologopole.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oligopole.
M. Jolivet: Oligopole, c'est ça, merci. Oligopolistique,
c'est dur à dire, ça. C'est à peu près comme
désinstitutionnalisation.
Une voix: À peu près comme Laviolette.
M. Jolivet: Ça a pris bien du temps à dire... Non,
non, le député de Laviolette et Jolivet, c'est facile à
dire. Il ne faut pas se tromper. Mais l'autre, quand les gens parlaient de
désinstitutionnalisation, il fallait que tu y penses trois heures avant
pour le dire. Maintenant, c'est rendu dans les moeurs. On le dit vite, vite,
là. Mais oligopolistique, M. le Président, vous irez voir dans le
dictionnaire, c'est un seul acheteur de tout l'ensemble des ressources. Alors,
dans ce contexte-là, ce serait bien différent. Là, le
ministre pourrait prendre en exemple la Finlande, la Suède ou la
Norvège, mais qu'il ne vienne pas
me dire, à un moment donné, quand on les prend comme
exemple: Non, non, ce n'est pas bon, parce que ça ne fait pas l'affaire
du ministre, ou oui, c'est bon, parce que ça fait son affaire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Aie! Aie! Aie!
M. le Président.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre. (12 heures)
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, nos producteurs nous disent: Le bois se vend meilleur
marché ici qu'en Finlande. Vous savez, ce sont eux qui utilisent cet
argument-là. Puis, on cherche une façon de libérer le
producteur forestier, le petit propriétaire de forêt privée
de la dépendance des budgets du gouvernement. Dans cet esprit-là,
depuis quelque temps, on songeait à confier une étude à un
fiscaliste ou à quelqu'un qui pourrait nous suggérer des moyens
de contourner cette dépendance-là vis-à-vis des budgets
gouvernementaux. J'espère qu'on y arrivera prochainement. L'étude
devrait être confiée. Ça va nous coûter 60 000 $, 75
000 $. Si on peut trouver d'autres façons d'aider le producteur
forestier à mettre en valeur son terrain privé, bien, tant mieux,
parce que dépendre toujours des subventions, comme la majorité
des organismes le font actuellement, je pense que c'est laborieux et c'est
inquiétant pour eux. Les budgets varient et les budgets ne suivent pas
nécessairement l'inflation. Là, il n'y en a pas d'inflation de ce
temps-là, mais ça a été ça un bout de temps.
J'espère qu'on y arrivera.
J'ai rencontré avec M. Harvey, le sous-ministre, l'ambassadeur de
la Finlande. Ils ont signé une entente avec le gouvernement canadien sur
des échanges au point de vue forestier, et je pense que le ministre
finlandais s'est aperçu que les forêts relevaient davantage des
provinces. C'est pour ça qu'ils sont venus nous voir, pour nous inviter.
Dans cette rencontre-là, on a parlé de fiscalité,
étant donné que la forêt privée est présente
à 80 % en Finlande, contrairement à ici, au Québec,
où elle est présente seulement à 10 %; la balance est
publique. Mais il y a certainement des avantages fiscaux peut-être
intéressants de ce côté-là ou des arrangements
fiscaux dont on pourrait peut-être s'inspirer pour le Québec pour
libérer, encore une fois je le répète, le producteur de la
dépendance vis-à-vis le budget de M. Levesque.
M. Jolivet: D'une façon ou d'une autre, M. le
Président, il est évident qu'il va y avoir un virement essentiel
à faire sur la question du fait suivant: C'est que plus une personne
aménage sa forêt, plus on la taxe, et plus elle coupe à
blanc, moins on la taxe. Il y a quelque chose qui ne va pas là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ce qu'on
examine actuellement. Évidemment, ça prend la collaboration du
ministre des Finances pour faire des choses de même.
M. Jolivet: Puis des Affaires municipales.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Puis des Affaires
municipales. On espère y arriver.
M. Jolivet: Vous parlez d'une étude qui est en train de se
faire. Est-ce que c'est une étude interministérielle? Est-ce une
étude du ministère? Est-ce une étude extérieure?
Qui fait l'étude actuellement? Ce n'est pas toi? Le rapport Audet, tome
II?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'était
devenu célèbre. J'espère que la prochaine étude
deviendra aussi célèbre. Ça se fait en collaboration avec
le ministère des Finances, M. le Président.
M. Jolivet: Donc, cette étude-là, lorsqu'elle sera
disponible, elle pourra peut-être être mise à la disposition
de tous ceux qui voudront l'étudier pour voir de quelle façon on
doit réformer la fiscalité municipale, la fiscalité au
point de vue impôt.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça se fait
aussi avec la collaboration du syndicat, la Fédération des
producteurs de bois, et le RESAM. Évidemment, ça va être
public, ça va être connu si quelqu'un...
M. Jolivet: Parce que vous dites qu'eux autres sont
déçus que ça va être public. C'est ça que
vous dites, vous là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non,
ça se fait en collaboration...
M. Jolivet: Ah! j'ai eu peur.
M. Côté (Rivière-du-Loup): parce que le
consultant aura à les interviewer, les rencontrer, s'informer, puis tout
ça, comme le ministère également. le ministère
apportera sa contribution.
M. Jolivet: Je suis en train de penser que le ministre est en
train de nous dire que, si c'était juste fait entre les
ministères, ce ne serait pas rendu public, mais, parce qu'eux autres
sont dessus, ils vont certainement la rendre publique. J'avais crainte de
penser de même, parce que le ministère devra, même si
c'était lui qui la ferait, la rendre publique le plus vite possible,
pour les besoins de tout le monde.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Au début de
l'avant-midi, j'ai parié de transparence, M. le
Président, même des intérêts du
ministère. Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Ha, ha, ha! Alors, on attend bien des documents de ce
temps-ci, parce que ça fait l'objet de bien des études,
là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah oui?
M. Jolivet: bien, vous parlez du comité, de la
restructuration, des sociétés de conservation, et ce n'est pas
encore venu: j'ai lu ceci et ça s'en vient. inquiétez-vous pas,
les pâtes et papiers, ça s'en vient. alors, moi aussi, j'ai
hâte d'être sous l'avalanche de documents à lire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pourrais
peut-être vous faire livrer la boite de la Société de
conservation par le sous-ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: J'en ai peut-être une partie de celle-là
aussi, vous savez.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Mais ça ne me dérangerait pas de la
recevoir. Comme je le disais, M. Bouthil-lier, qui m'a envoyé une
étude sur la définition de la fameuse discussion qu'on avait eue
sur le rendement soutenu - M. le sous-ministre adjoint est là pour le
savoir... J'étais en train de la lire et il fait de très bonnes
études. Je suis rendu aux trois quarts de l'étude, et c'est moins
aride que le début.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Laviolette?
M. Jolivet: Oui. 38, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Les engagements 8 à 37
sont vérifiés. J'appelle l'engagement 38.
M. Jolivet: L'engagement 38, c'est une petite question, et dans
les suivants, aussi, la même chose. Des montants payés pour des
travaux sylvicoles, est-ce que... On dit que l'activité, c'est:
contrôle des travaux exécutés par REXFOR. Je vois que
c'est: montant servant à payer des travaux sylvicoles dans la
région de l'Estrie. C'est REXFOR qui fait les travaux, j'imagine. Puis
là on dit que l'activité, c'est: contrôle des travaux
exécutés par REXFOR. Le montant de 340 000 $, ça sert
à quoi? Est-ce que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça sert
à exécuter les travaux et non à les contrôler.
M. Jolivet: Oui, mais l'autre...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
erreur.
M. Jolivet: L'activité de contrôle, c'est une
erreur, ça, hein? Parce que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le contrôle,
c'est le ministère qui le fait.
M. Jolivet: Bon, mais ça ne vous coûte pas 340 000 $
pour les surveiller.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non.
M. Jolivet: O.K. Dans ce contexte-là, c'est pour la partie
des arrérages ou par... C'est pourquoi, ces travaux-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est dans les
arrérages, ça. C'est dans les arrérages, ça.
M. Jolivet: On est rendus où actuellement dans les
arrérages, justement, là? Parce qu'un jour ça va venir
qu'il n'y en aura plus d'arrérages, là. Y a-t-il encore des
limites de temps? Est-ce qu'on pense que d'ici 5,10 ou 3 ans...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans les
arrérages, M. le Président, ça varie d'une région
à l'autre. Dans certaines régions, il n'en reste pas beaucoup,
dans d'autres régions, il en reste davantage. Notre suggestion au
comité Morin pour réduire le budget du ministère, on a
étalé un peu dans le temps les dépenses des
arrérages, et ça va varier, si vous voulez. Dans certaines
régions, ça va être 1 an ou 2 ans, dans d'autres
régions, ça va être 7 ou 8 ans, 10 ans.
M. Jolivet: Et ce que je comprends bien... C'est parce que quand
on a étudié la loi 150, en 1986, et son adoption au mois de
décembre, on parlait d'une possibilité d'un maximum de 10 ans.
Là on me dit encore que dans certaines régions, c'est encore 10
ans, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai
expliqué, M. le Président, qu'on a étalé pour
réduire les budgets du ministère.
M. Jolivet: Oui, j'ai compris ça, mais... M.
Côté (Rivière-du-Loup): Un peu. M. Jolivet: ...quel
est...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Plutôt que
couper dans d'autres activités qui étaient essentielles, on
aimait mieux, s'il y avait une réduction au ministère, la faire
de cette façon-là. Il y a moins d'effets sur la main-d'oeuvre
également.
M. Jolivet: Mais, dans le principe de remettre en production ces
terres qui ne l'étaient pas convenablement, le ministre sait
très bien que ça a un effet sur la production et que
ça évite, dans certains cas, des ruptures de stock, là.
Alors, dans les études qui sont faites à partir de
l'hypothèse qu'on avait mise sur pied pour dire qu'il faudrait faire ces
travaux-là pour permettre que dans 60, 30 ou 40 ans il n'y ait pas de
rupture de stock... Parce que, quand on parle du rendement soutenu, on tient
compte de ça, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, il y a
plusieurs points, là, qui militent en faveur d'un étalement, vous
savez. Dix ans, c'était à partir de la signature des CAAF avec
les industriels. Ça fait qu'on n'est pas rendus à cinq ans
déjà; c'est trois ou quatre ans, ça. L'autre affaire,
c'est que la rupture de stock... Le député parle des ruptures de
stock, M. le Président. Avec le ralentissement qu'on connaît
actuellement dans l'industrie forestière, là, on a des
réserves, et, en plus, plusieurs entreprises, plusieurs industries se
sont dirigées vers le recyclage de vieux papiers, ce qui
représente actuellement, au Québec, au moins 1 000 000 de
mètres cubes de bois, pour l'instant. Ça pourrait augmenter. Tout
ça fait que l'argument en faveur de l'étalement, un peu, des
dépenses qu'on faisait dans les arrérages est pleinement
justifié et ne met pas en danger du tout l'industrie sur la base des
ruptures de stock.
M. Jolivet: O.K.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Laviolette?
M. Jolivet: Oui. 47.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements 38
à 46 sont vérifiés. J'appelle l'engagement 47.
M. Jolivet: Oui, ce pourquoi j'ai demandé d'arrêter
sur celui-là, ce n'est pas l'appel d'offres lui-même, là,
c'est juste pour une petite question sur les pépinières
publiques. Les pépinières privées, le sous-ministre ne
devait pas s'attendre à ce que je pose une question sur ça, parce
que 744 000 $, 744 000 $... Cette fois-ci, ça va bien entre l'engagement
en haut et le total en bas. Non, ma question était: Qu'est-ce qui arrive
avec nos pépinières publiques? Dans le contexte de diminution,
qui est prévu par le ministère, de mise en terre de plants en
récipient ou à racines nues, qu'est-ce qui arrive avec nos
pépinières, là? Il avait été question
qu'East Angus fermait, d'après ce dont on avait parlé la
dernière fois, celle qui est chez moi, à Grandes-Piles,
Saint-Modeste. Je veux savoir ce qui arrive, là. Est-ce que le ministre
peut nous faire un petit portrait de nos pépinières publiques?
(12 h 10)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bon. M. le
Président, dans la question du reboisement, ici, un des arguments tout
à l'heure pour prévenir les ruptures de stock, c'était,
dans les opérations forestières, les coupes avec protection de la
régénération naturelle. Mais cette modification-là,
cette façon d'opérer, actuellement, nous amène aussi,
à part de l'étalement dans le temps pour corriger les
arrérages, à réduire le reboisement de façon
sensible au Québec. On pense bien passer de 250 000 000, où nous
étions il y a une couple d'années, à 140 000 000, 150 000
000 d'ici 1996. Pour ce faire, évidemment, il nous faut réduire
la production dans les pépinières. C'est pourquoi les officiers
du ministère ont rencontré les gens. On leur a dit qu'il fallait
faire des choix, et il a été convenu aussi d'abandonner la
production en récipient de 67 cavités. Parce que c'était
les plans qui étaient le moins désirés, le moins
souhaités, le moins voulus et par les industriels forestiers et par le
ministère. Ce sont des plants beaucoup plus petits, qui ont moins de
chance de survivre que les autres qui sont plus gros.
En examinant toute la question, on est venu à la conclusion que
les pépinières qui se distinguaient, les pépinières
gouvernementales, et celles de Duchesnay, qui étaient nos
pépinières gouvernementales, qui faisaient partie
également de l'histoire de Duchesnay, devaient cesser leurs
opérations dans deux ou trois ans. Nous avons averti les employés
en conséquence et les députés en conséquence. Nous
projetons aussi de racheter certains contrats des pépiniéristes
privés qui faisaient de la production, principalement la production en
récipient de 67 cavités. C'est ce qui est en discussion
actuellement. Évidemment, ce n'est pas de gaieté de coeur qu'on
réduit tout ça, mais je pense que c'est par professionnalisme
qu'on le fait, parce que ça va selon nos besoins et selon les besoins de
la forêt aussi. Actuellement, il y en a qui contestent notre
décision de racheter des contrats, mais on veut les racheter de
façon équitable, de façon à ne pas causer de
dommages à ces entrepreneurs-là. C'est en discussion avec
certaines entreprises.
Qu'est qui arrive avec Saint-Modeste? Je ne le sais pas. Saint-Modeste
devrait continuer à produire. On produit un peu trop de plants dans le
Bas-Saint-Laurent, pour les besoins de la région comme telle. La
tendance, si ça avait été bien initié au tout
début, ça aurait été de rendre chacune des
régions autosuffisante, c'est-à-dire produire les plants dont
elle a besoin en région. Mais, dans ces années-là, les
calculs n'étaient pas faits et quelques pépinières ont
été implantées selon les propositions. L'industrie, au
tout début, dans vos années, en 1983-1984, s'est
traînée les pieds à savoir si elle se lançait dans
la production de plants ou non. Ça a été des
coopératives, des pépiniéristes privés qui ont pris
la place de l'industrie, alors que l'industrie devait s'autosuffire,
c'est-à-dire qu'elle devait
produire un tiers des besoins, les producteurs privés, un tiers,
et le gouvernement, un tiers. Ça n'a pas réussi de cette
façon-là. Là, il faut faire des ajustements, aujourd'hui.
Et on essaie de le faire du mieux qu'on peut, en causant le moins de dommages
possible et en administrant un peu les deniers publics de façon à
sauver de l'argent. Vous savez, M. le Président, ça nous
coûte au moins 750 000 $ pour transporter des plants de la Rive-Sud au
Nord, vers l'Abitibi ou vers la région de Chibougamau. Si on les
produisait sur place, ça serait ça de moins. Mais, par contre,
j'en parlais au tout début, défaire ce qui a déjà
été fait, vous savez, c'est plus difficile.
M. Jolivet: M. le ministre, vous mentionniez que les
employés et les députés ont été avertis de
la fermeture, ce qui veut dire qu'il va y avoir des mises à pied de
certaines personnes. Vous ne semblez pas vous en faire dans la même
mesure que dans d'autres cas. C'est ça qui m'inquiète un peu,
là. Quand ça fait votre affaire, vous semblez dire: C'est normal
qu'il y en ait qui perdent leur poste et, quand il s'agit de faire d'autres
formes de restructuration, vous dites: Ce n'est pas à moi de
décider. Je ne comprends plus rien. Expliquez-moi donc ça,
voir.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. Ce n'est
pas quand ça fait mon affaire. Ça ne fait pas mon affaire de
mettre du monde à pied, jamais. Sauf qu'il ne faut pas maintenir des
jobs de façon artificielle, à vos frais, M. le
député, et aux frais de tout le monde.
M. Jolivet: Non, mais ce n'est pas ça que je veux
dire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II faut
administrer, il faut être efficace, il faut gérer ces
fonds-là.
M. Jolivet: Ce que je veux juste dire dans ce contexte-là,
M. le ministre, c'est que peut-être vous avez décidé de
baisser le nombre de plants à être mis en terre, parce que, vous
avez raison d'une certaine façon, l'arrérage, un jour, va venir
à ne plus être là, donc on n'en aura plus besoin.
Deuxièmement, si les industriels - et vous avez raison encore une fois -
avaient décidé d'embarquer à cette
époque-là, on n'aurait pas ces problèmes-là
à ce moment-ci. Troisièmement, dans la mesure où on
regarde toute une forêt qui a besoin d'être
réaménagée et qui est proche des usines, dans le secteur
habité, ce qu'on appelle la forêt de banlieue, la forêt
habitée, que je nomme pour m'amuser comme ça, cette
forêt-là aurait fortement besoin d'investissements majeurs qui
pourraient permettre de sauvegarder les emplois, à condition que
l'État décide de rapprocher, non pas l'usine de la fibre, mais la
fibre de l'usine. Alors, est-ce que ce n'est pas envisageable, des choses
semblables, dans l'étude sur la fiscalité dont vous faisiez
mention tout à l'heure? est-ce que vous examinez ces avenues
potentielles là qui permettraient, à ce moment-là, de
rationaliser vos pépinières à vous ainsi que les
pépinières privées?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, ça me surprend que ça vienne du
député de Laviolette, c'est un député qui est en
région. Je lui concède un droit d'auteur sur la forêt
habitée, mais je pense qu'il faut aménager la forêt
à la grandeur du Québec. Ces travaux d'aménagement
là sont faits pour la forêt, mais c'est en même temps des
travaux pourvoyeurs d'emplois. Moi, je n'ai pas l'intention d'abandonner les
gens des régions - de les abandonner, je parle de les abandonner comme a
dit le député - au profit de la forêt habitée, au
profit du Sud du Québec. Il reste peut-être à proportionner
nos dépenses dans chacun des cas. Ce qu'on fait dans le Nord, ce n'est
pas de l'argent gaspillé, c'est de l'argent bien dépensé.
Il reste qu'il faudrait peut-être trouver une façon, comme l'a
mentionné le député, avec la fiscalité ou autres,
d'accélérer ou d'augmenter nos investissements dans le Sud du
Québec, qui, évidemment, du point de vue forestier, est beaucoup
plus rentable que le Nord, quand on prend ça sur une base strictement de
dollars.
Les gens comptent là-dessus, en région, pour travailler.
Ils comptent là-dessus pour des emplois et, chaque fois qu'il arrive un
petit quelque chose dans le budget de M. Levesque, le budget du ministre des
Finances, ce que les organismes de gestion nous signalent, en commun, c'est les
pertes d'emploi. Ils ne nous parlent pas des dommages causés à la
forêt ou des travaux qu'on ferait de moins en forêt, ils nous
parlent toujours des pertes d'emploi, et je pense bien que le
député va confirmer ces dires-là.
M. Jolivet: J'ai de la misère à comprendre. Le
ministre m'accuse-t-il, à ce moment-ci...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. M.
Jolivet: ...de dire que je veux...
M. Côté (Rivière-du-Loup): D'abandonner votre
région.
M. Jolivet: ...de ne pas... Bien, justement, vous n'avez pas
compris. Vous n'avez pas compris parce que, quand on parle de forêt
habitée, il y en a, vous le savez très bien, pour des gens qui ne
connaissent pas le milieu, dans le...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Matagami?
M. Jolivet: Non, non, laissez-moi finir. Quand on parle de
forêt habitée, ce n'est pas la forêt habitée
simplement du Sud, dans le bout de
l'Estrie, puis ce n'est pas dans le bout de
Sainte-Anne-de-la-Pérade seulement, la forêt habitée se
trouve aussi bien en Abitibi-Témis-camingue qu'elle se trouve ici. Pour
des gens qui ne connaissent pas l'Abitibi-Témiscamingue, moi, je suis en
partie, dans mon comté, en Abitibi, par Parent puis Clova, et, s'il y a
un lieu qui est plus propice à de la culture d'arbres, c'est bien
à Parent. C'est une des plus belles terres potentielles de travail.
Ce que je veux juste dire, c'est que, en Abitibi, c'est la même
chose. Les gens ont l'impression qu'en Abitibi ils ne font pas, des fois, deux
récoltes de foin par année parce qu'ils disent qu'il doit faire
froid là-bas. Mais savez-vous que, quand les gens vont en Abitibi, ceux
qui y vont de temps en temps... Je suis allé cet été, je
suis allé visiter justement Fugèreville. Mon épouse
s'appelle Nicole Fugère, et je suis allé visiter
Fugèreville. Je suis allé en Abitibi à Lac Lemoine
à Val-d'Or, j'ai campé là. J'ai campé au lac
Témiscamingue, à Ville-Marie. Je connais assez le milieu pour
vous dire que, dans ce milieu-là, les gens, ce qu'ils oublient, c'est
que le soleil, quand il se couche à 20 h 30 à Grand-Mère,
dans le Sud, il se couche à 21 h 45 là-bas. Puis, là-bas,
on a plus de temps d'ensoleillement, le sous-ministre le sait très bien.
Il vient de cette région-là. Et dans la région...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non.
M. Jolivet: Je veux dire qu'il a travaillé dans la
région. Je ne dis pas qu'il vient de là. Je parle du
sous-ministre adjoint, M. Girard.
Une voix: Le ministre aussi.
M. Jolivet: Ah bon! C'est pour vous dire que... Ah, le ministre,
lui, il a travaillé ailleurs, lui...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Onze ans. M.
Jolivet: ...à bien des places.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Onze ans en
Abitibi.
M. Jolivet: Alors, tout ça pour vous dire que le temps
d'ensoleillement, dans ce secteur-là, compense pour le temps moindre, en
termes de temps, du printemps qui est tardif par rapport à l'automne qui
est hâtif. Mais il y a un temps d'ensoleillement qui est aussi long que
dans le Sud du Québec, dans les terres propices à des actions.
Alors c'est dans ce sens-là. Donc, c'est faux de dire que le ministre
doit m'accuser et peut prétendre m'accuser de laisser tomber les
régions. Au contraire, dans toute les rencontres que j'ai faites
à travers le Québec, c'est de leur donner le choix et les
capacités de pouvoir décider chez eux, en accord avec une entente
nationale du Québec. (12 h 20)
Dans le contexte, sans oublier qu'il doit se faire des choses dans le
Nord, est-ce que le ministre ne peut pas, pour compenser les pertes d'emplois
dans les pépinières, qu'elles soient gouvernementales ou
privées, activer de façon intensive, dans la forêt
habitée, des travaux, en faisant en sorte, comme le demandent certaines
associations, dont l'Association des industries forestières du
Québec, l'AIFQ, ou l'AMBSQ ou d'autres, d'utiliser l'argent des
redevances de l'État pour des activités mieux réparties
dans le territoire du Québec, et en n'enlevant l'emploi à
personne? Parce que quand le ministre a vu fermer l'usine de PFCP à
Trois-Rivières, c'était 1500 emplois dans l'usine, mais
c'était presque autant dans la forêt, et c'était les miens
qui étaient dehors, là. Alors, ça, ça a des effets
directs de cause à effet. Mais moi, ce dont je fais mention
actuellement, c'est: Est-ce que le ministre ne peut, pas envisager de mettre
sur pied, rapidement, dans un contexte de pénurie d'emplois, en
additionnel aux emplois déjà existants dans certains milieux,
pour compenser la perte dans les pépinières gouvernementales, la
possibilité de faire des plans pour un travail intensif dans la
forêt habitée? C'est la question. Donc, ce n'est pas laisser
tomber les régions, c'est leur donner d'autres pouvoirs.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bon. M. le
Président, vous avez remarqué que le député parlait
beaucoup d'emplois, hein? Moi, les emplois dans le Nord, les emplois dans le
Sud, la forêt habitée, je vous concède ça comme
droits d'auteur. Vous en connaissez la définition. Mais vous avez
parlé beaucoup de l'Abitibi, j'ai passé 11 ans en Abitibi,
là. Et vous n'avez pas parlé des journées de croissance en
Abitibi comparées aux journées de croissance dans la
région de Trois-Rivières ou là, là. Nous avions,
dans le district, une pépinière qui s'appelait la
Pépinière Précesson. Ça s'appelle encore comme
ça, et on faisait des expériences. On essayait de faire pousser
de l'érable à sucre. Même si le soleil dure plus longtemps
en Abitibi, là, les journées... Vous pouvez lire dehors
jusqu'à 21 h 30, 21 h 45. À tous les mois de juin, vers le 6 juin
ou le 10 juin, il arrivait une gelée, une bonne gelée.
Évidemment, les feuilles étaient sorties, les érables
faisaient ça. On recommençait tous les ans.
M. Joiivet: C'est ça, l'érable...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Au mois
d'août, on avait une gelée.
M. Jolivet: Ils font des tomates en serre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça fait
qu'il y avait à peu près 40 jours sans gelée. La
période
de croissance est pas mal réduite, et souvent, les
récoltes d'avoine, il y en avait une sur quatre qui pouvait se
réaliser correctement. Ça fait que, évidemment, la
croissance est moins forte. La semaine dernière, je visitais le
Biodôme avec mes...
M. Jolivet: M. le ministre, il parle de ce qu'il veut. Pariez
donc aussi du Témiscamingue, qui est un beau lieu...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le
Témiscamingue, c'est un beau jardin.
M. Jolivet: Bon. C'est...
M. Côté (Rivière-du-Loup): La
température est plus clémente au Témiscamingue qu'en
Abitibi.
M. Jolivet: Je le sais bien. Mais ça ne veut pas
dire...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais surtout,
surtout...
M. Jolivet: ...de mettre des érables à sucre; des
érables à sucre à La Tuque, ce n'est pas fort non
plus.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Surtout à
Fugèreville, surtout à Fugèreville.
M. Jolivet: Ah, c'est beau à Fugèreville, sauf
qu'il n'y a pas un Fugère qui demeure là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Même pas le curé qui lui a donné
son nom. Il n'est pas même pas enterré dans le
cimetière.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ha, ha, ha! Non,
mais c'est important au point de vue... Ça a un double effet, hein?
C'est l'aménagement de la forêt, la mise en valeur de la
forêt, plus les emplois. Vous m'avez parié beaucoup d'emploi, moi
aussi, j'en parie parce que ces gens-là occupent un territoire pour
nous, et c'est important de leur remettre, en forêt, ce qu'on
prélève de cette forêt-là.
M. Jolivet: Moi, je dirais simplement qu'il y a peut-être,
dans la fiscalité, à regarder tout ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça
qu'on a mentionné tout à l'heure. S'il y a moyen de le faire,
là, sans abandonner les vôtres, les miens...
M. Jolivet: Je n'ai jamais dit ça...
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...on le fera.
M. Jolivet: Je n'ai jamais dit ça. D'une façon ou
d'une autre, le ministre sait très bien que, dans une réforme de
la fiscalité totale des impôts, au lieu de prendre des redevances
qui sont actuellement versées au fonds consolidé du
Québec, elles pourraient être retournées dans des fonds
régionaux d'investissement, et, à ce moment-là, permettre
aux régions, selon un plan national, de se développer et de
prendre leurs responsabilités. Mais on n'aura pas la réforme
Picotte dans les mains, là, parce que ce n'est pas suffisant. Ce serait
une réforme beaucoup plus avant-gardiste des effets
bénéfiques de l'argent à être mis en région.
En tout cas, j'ai pris ça en note, ce que vous me dites, là, mais
ne m'accusez pas de faire perdre des emplois. Ce n'est pas ça que je
cherche du tout, c'est d'en créer, plutôt.
Le Président (M. LeSage): Alors, M. le
député de Laviolette...
M. Jolivet: 52, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements 47
à 51 sont vérifiés. J'appelle l'engagement 52. M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Bon. Bien là, on a NLK-Celpap Canada, pour un
projet d'analyse de la position concurrentielle des usines de pâtes et
papiers au Québec. J'aimerais savoir c'est quoi, ça. Ça a
servi à quoi? Est-ce que ça a servi à préparer
leurs études qui étaient en marche? Est-ce qu'on peut avoir les
résultats de ces analyses-là? Est-ce que ça va avoir un
impact réel sur l'ensemble des industries des pâtes et papiers au
Québec? C'est quoi, cette étude-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
étude qu'on a confiée dans le cadre du groupe de travail sur
l'industrie forestière dirigé par M. Harvey. Dans cette
étude-là, évidemment, il y a des données
confidentielles sur certaines entreprises du Québec. On s'en est servi,
on s'en servira beaucoup dans l'étude qu'on va déposer à
la fin du mois, avec le comité de concertation qui sera formé
dans le cadre de la politique des grappes industrielles.
M. Jolivet: le ministre dit: ii y a des parties confidentielles.
mais, en termes de résultat, il doit y avoir un résumé
donnant les propositions.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Sans identifier
les entreprises, on va s'en servir beaucoup, de cette étude-là,
mais on ne pourra pas identifier les entreprises comme telles.
M. Jolivet: Non, non, c'est normal. M. Côté
(Rivière-du-Loup): Ça va?
M. Jolivet: mais est-ce que ce document-là va être
rendu public à un moment donné, en laissant la partie
confidentielle confidentielle parce que c'est des...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, il faudra en
faire une partie, là.
M. Jolivet: Je ne sais pas. Mais, je veux dire, sans identifier
les industries, il peut y avoir un résumé. Ordinairement, ils le
font.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans le nouveau
rapport, le rapport du ministère, on va se servir de ces
données-là sans identifier les industries comme telles. Ça
fait que vous allez les avoir. Ça va être la même chose que
de rendre celui-là public, sauf que vous n'aurez pas les noms.
M. Jolivet: Mais eux autres, une fois qu'ils ont fait
l'étude de chacune des industries, ils ont fait des recommandations
à la fin. Il doit y avoir quelque chose indiquant quelle position vous
devez prendre, quelle direction vous devez prendre. À ce
moment-là, est-ce qu'il y a ce qu'on appelle une synthèse des
recommandations ou quelque chose comme ça qui peut être disponible
autrement que de dire: Ils vont se retrouver dans le document final? Nous, on
ne saura pas si c'est vraiment final, je veux dire, si vraiment toutes les
données sont là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je demanderais à M. Harvey de compléter la
réponse.
Le Président (M. LeSage): M. Harvey.
M. Harvey: Merci, M. le Président. En fait, cette
étude-là, M. le député, avait comme objectif,
justement, d'établir les positions concurrentielles. Ces
données-là sont, par exemple, disponibles pour les industries, si
elles veulent voir leur dossier à elles. Ce qu'on va retrouver dans le
rapport que M. le ministre mentionnait tout à l'heure, qui sera
publié à la fin du mois, c'est des données
agrégées, c'est des histogrammes qu'on a d'ailleurs
déjà utilisés quand on a fait les premières tables
de concertation avec l'industrie. On avait des histogrammes sans nom qui
permettaient de voir, par exemple, quelles étaient les proportions
d'industries qui devenaient concurrentielles au Québec par rapport
à celles qui ne l'étaient pas. Il y a déjà eu des
données de publiées là-dessus.
M. Jolivet: Ils mettent à jour les données... M.
Harvey: C'est ça. Mais ce n'est pas...
M. Jolivet: Ça va vous servir pour le document final.
M. Harvey: Oui. Il n'y a pas de recommandations comme telles.
Ça disait: Telle industrie n'est pas concurrentielle par rapport au
marché de l'Amérique du Nord; telle autre est
concurrentielle.
M. Jolivet: c'est peut-être l'occasion toute
rêvée de demander au ministre ce qu'il pense, d'abord, à ce
moment-là, du rapport de m. lauzon ou de l'uqam.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pense que M.
Lauzon a fait un bon rapport, si ce n'était pas teinté de
Greenpeace.
M. Jolivet: Ah! vous avez quelque chose contre Greenpeace,
vous?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Quand ils
exagèrent, oui. Pas toujours, pas toujours.
M. Jolivet: Pas toujours, j'espère.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pas toujours.
M. Jolivet: Ils font des bonnes choses, j'espère.
M. Côté (Rivière-du-Loup): De temps en temps.
Ils n'ont pas la...
M. Jolivet: Mais là vous dites que, si...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Greenpeace n'a pas
la vérité avec un V majuscule.
M. Jolivet: Non, mais ce que je veux dire, c'est que M. Lauzon,
vous dites...
M. Côté (Rivière-du-Loup): II a fait un pas
pire rapport.
M. Jolivet:... que c'est un bon rapport qu'il a fait, sauf que,
parce que c'est marqué Greenpeace, c'est moins bon?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ha, ha, ha!
Le Président (M. LeSage): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, à
l'ordre. M. LeSage: M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: M. le député de Saint-Maurice, dites-le
donc à micro ouvert, voir.
M. Lemire: Moi?
M. Jolivet: Vous dites que vous le connaissez et que c'est un
chialeux?
M. Lemire: Moi, M. Lauzon...
Le Président (M. LeSage): Alors, si vous le permettez,
lorsqu'un député voudra parler, il demandera la parole au
président.
M. Lemire: M. le Président, on reviendra peut-être
là-dessus parce que M. Lauzon a critiqué...
M. Jolivet: Tout de suite, tout de suite.
M. Lemire: M. Lauzon a critiqué les travaux de la Baie
James. Il a critiqué toutes nos centrales. Il a critiqué tout le
monde. M. Lauzon, ce n'est pas la première fois qu'il fait des sorties.
Et il s'en vient critiquer les papetières, à l'heure actuelle. Il
va falloir faire attention. M. Lauzon, il lui ont donné...
M. Jolivet: Mais avez-vous lu son...
M. Lemire: ...pas mal d'«exposure». Je
prétends qu'il charrie drôlement. S'il avait été un
travailleur de la construction, peut-être qu'il n'aurait jamais
parlé de même. C'est tout ce que j'ai à dire.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le
député de Saint-Maurice. M. le député de
Lavio-lette, vous voulez rajouter?
M. Jolivet: Je veux poser une question au député de
Saint-Maurice. Je veux juste un petit éclaircissement sur ce qu'il vient
de dire. Est-ce que vous avez lu le rapport de M. Lauzon pour parler de
même, vous?
M. Lemire: J'ai lu ce qu'on m'a dit partout...
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Saint-Maurice.
M. Lemire: ...à la télévision, je l'ai
écouté. Et ce n'est pas la première fois que M. Lauzon
fait des sorties comme ça.
M. Jolivet: Est-ce que...
M. Lemire: Si vous remarquez, on leur donne les hauts de pages et
on leur donne les premières nouvelles, à ces gens-là. Ce
n'est pas ces gens-là qui investissent dans notre société
et qui permettent aux gens de gagner leur vie. C'est ça qu'est le
problème. Il faut faire attention.
M. Jolivet: Oui, mais êtes-vous capable de
médire...
M. Lemire: Moi, j'en ai un de mes frères...
Le Président (M. LeSage): Alors, si vous le
permettez...
M. Jolivet: Oui, je reviendrai après.
M. Lemire: On reviendra après-midi, là-dessus.
Le Président (M. LeSage): ...M. le député de
Saint-Maurice.
M. Jolivet: O.K. Je reviendrai cet après-midi,
d'abord.
Le Président (M. LeSage): Je vous rappelle que nous sommes
toujours à l'étude de l'engagement 52.
Compte tenu de l'heure, je suspends les travaux jusqu'après la
période des questions.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 15 h 19)
Le Président (M. LeSage): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend ses travaux. Nous en étions ce matin
à l'étude de l'engagement 52 mais, auparavant, le ministre,
semble-t-il, a une réponse à la question posée par
l'Opposition à l'engagement 2. M. le ministre.
M. Jolivet: Entre 1 368 000 $ par rapport à 1 710 000
$.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, il y avait une erreur. Là, 1 368 000 $, ce
n'était pas le cas. C'est un contrat de 9 000 000 de plants à 190
$ du 1000 plants, ce qui donne un total de 1 710 000 $, comme indiqué
dans le total du bas.
M. Jolivet: Donc, c'est le haut qui n'est pas bon.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est le haut qui
est en erreur, oui.
M. Jolivet: Bon.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Joliette... de Laviolette.
M. Jolivet: Je vous l'avais dit!
Le Président (M. LeSage): Je me suis repris, par
exemple.
M. Jolivet: Ha, ha, ha! M. le Président, j'avais une autre
question à poser au député de Saint-Maurice. Je sais qu'il
n'est pas ici, mais je peux la réserver pour quand il viendra.
C'était
sur la question du professeur Lauzon. Alors, je voulais juste lui poser
une question. Je la lui poserai, si vous me le permettez, quand il sera ici, si
jamais il se présente. (15 h 20)
Le Président (M. LeSage): Très bien, M. le
député de Laviolette. J'appelle donc maintenant l'engagement
52.
M. Jolivet: Oui, mais, M. le Président, les engagements
pour juillet 1991 seraient terminés quant à moi; ils seraient
vus.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements de
juillet étant vérifiés, j'appelle donc les engagements du
mois d'août 1991.
Août
M. Jolivet: Et j'irais à l'engagement
8.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'engagement
8.
M. Jolivet: Donc, à l'engagement 8, M. le
Président, je veux juste savoir... On dit «pasteurisation».
Je sais que c'est nouveau parce que le ministre nous en a fait mention lors des
crédits budgétaires au printemps. J'aimerais savoir où
c'en est rendu parce que c'est important pour notre marché
d'exportation, la pasteurisation, qui est une nouvelle possibilité.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
étude, M. le Président, qui a été
complétée et, aujourd'hui, on en discute avec la
Communauté européenne pour voir si ces gens-là
accepteraient la pasteurisation plutôt que le séchage du bois
à -19° d'humidité pour contrer les risques d'infections dues
aux insectes, et principalement aux nématodes du pin.
M. Jolivet: Est-ce que cette étude, M. le
Président, le ministre pourrait nous en faire parvenir une copie pour
qu'on puisse se tenir au courant, puisque c'est une aide technique et
financière pour de la recherche?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pas de
problème, M. le Président. Ça me fera plaisir.
M. Jolivet: Merci.
Le Président (M. LeSage): Alors, c'est noté, M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: L'engagement 9, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements 1
à 8 étant vérifiés, j'appelle l'engagement 9.
M. Jolivet: Oui, M. le Président. C'est un montant servant
à payer un supplément. Ça arrive à quelques
occasions, alors j'aimerais savoir en quoi consiste un supplément, parce
que ce n'est pas la seule fois que ça va arriver. C'est dû
à quoi, un supplément comme celui-là? Parce qu'on a
prévu des travaux qui étaient de presque 4 000 000 $, qui ont
été présentés en juillet 1991, comme indiqué
à l'information donnée. C'est 2 000 000 $ de plus. Alors,
pourquoi est-ce que ça a coûté plus cher? Quelles sont les
raisons?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un montant
de 2 000 000 $, M. le Président, qui a été accordé
dans le discours du budget du ministre des Finances pour la création
d'emplois dans les comtés de la
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.
M. Jolivet: Ah! C'est le supplément qui était
prévu...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça.
M. Jolivet:... de 7 000 000 $?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
l'année passée, ça, là. C'est en 1991,
ça.
M. Jolivet: Oui, mais ce n'était pas 7 000 000 $
aussi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est avant le
discours sur le budget.
M. Jolivet: Oui, oui, oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): En plus des autres
travaux qu'il y avait à faire dans le «backlog».
M. Jolivet: Oui, oui. Mais ce que je veux dire, le total dans le
bas, c'était 5 000 000 $ ou 7 000 000 $?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cette
année, c'était environ 7 000 000 $...
M. Jolivet: O. K.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... dans le
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie-îles-de-la-Madeleine. L'an
passé, c'était 2 000 000 $ plus les 4 000 000 $ que vous avez
là dans le «backlog», dans les arrérages.
M. Jolivet: O. K. Parfait. J'irais, M. le Président,
après ça, à 17.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements de 9
à 16 étant vérifiés, j'appelle l'engagement 17.
M. Jolivet: Cette programmation, là, vous
marquez: Forêt-Voir. J'ai juste une petite question. J'entendais,
à un moment donné, il y a six ou sept mois, celui qui suit pas
mal les travaux, des fois, M. Laplante, M. Laurent Laplante, à CITF - je
ne veux faire d'annonce pour personne, c'est la radio que j'écoute quand
je suis à Québec - qui se demandait d'où venait justement
cette indication-là. Moi, j'avais cru penser que c'était, avec le
petit arbre entre les deux, que ça voulait dire: Forêt y voir! Ce
n'est pas ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, la
désignation est correcte, c'est Forêt-Voir.
M. Jolivet: Forêt-Voir, O.K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
idée originale de l'ancien sous-ministre associé aux
Forêts, M. Paillé, qui voulait qu'on fasse de l'aménagement
le long des autoroutes, en premier lieu, de façon à ce que la
population réalise qu'une forêt aménagée est souvent
en meilleure santé et produit de plus beaux sujets. Je pense bien que
c'est une bonne publicité, ça contribue à améliorer
aussi le paysage le long des autoroutes.
M. Joiivet: Je dois vous dire que quand j'étais à
votre poste j'avais, moi aussi, regardé ça parce que
c'était plusieurs demandes qui étaient venues de partout. Dans la
mesure où vous avez seulement l'autoroute 40 qui est très belle -
en tout cas, moi, je la trouve plus belle que la 20 en termes de paysage et de
choses semblables - il y avait en plein milieu, dans la bande centrale, des
arbres en perdition, ça n'avait pas de bon sens. Quand vous voyez des
gens qui, venant de l'extérieur - parce qu'on a voyagé dessus
avec des gens de la France - disent «ça n'a pas de bon sens que
vous laissiez ça de même», alors, ces traitements, ces
éclaircies, ces traitements phytosanitaires, tout ça pour
éviter que ça se propage d'un arbre à l'autre, à ce
moment-là, c'est une bonne chose. Mais les travaux qui sont faits par
REXFOR, ils sont faits dans ce contrat-là sur plusieurs autoroutes.
Est-ce que c'est fait par REXFOR ou si c'a été donné en
contrat par REXFOR à des entreprises?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est fait par
REXFOR, mais REXFOR a la liberté de donner des contrats. Mais,
généralement, ce sont des employés de REXFOR et de la
machinerie louée par REXFOR. J'aimerais ajouter, M. le Président,
qu'il faudrait compléter ce projet-là, ce programme-là, de
Forêt-Voir, sur les propriétés privées. Il y a
même des budgets de forêts privées, sur les
propriétés privées adjacentes aux autoroutes, de
façon à le compléter. Parce que là, quand on aura
amélioré l'emprise du ministère des Transports, il faudra
penser à améliorer la forêt privée de chaque
côté.
M. Jolivet: Mais c'est parce que c'est au ministère...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Avec la
collaboration des propriétaires, évidemment.
M. Jolivet: Oui. Dans l'autre cas, au niveau de l'autoroute,
c'est avec le ministère des Transports, parce que c'est la seule place
où l'État est propriétaire du fonds de terrain sur les
autoroutes, tous les autres appartiennent aux municipalités.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un programme
qui est financé 50 % par le ministère des Transports, 50 % par le
ministère de la Voirie.
M. Joiivet: Mais ces autoroutes-là, le montant qui est
là, c'était pour tout l'ensemble des travaux durant
l'année ou bien...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui. M.
Jolivet: ...c'était pour...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est pour
l'année, ça.
M. Jolivet: Donc, ça touche plusieurs autoroutes, aussi
bien la 55 que la 40 ou...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui,
ça peut toucher toutes les autoroutes, les emprises du ministère
des Transports. On a commencé par les autoroutes parce que la
circulation est plus intense, il passe plus de monde. Et comme l'a
signalé le député, évidemment, il vient des
étrangers, ils regardent l'état du paysage aussi.
M. Jolivet: Le long des autoroutes, en plus d'avoir pour but de
nettoyer les bandes centrales ou, dans l'emprise gouvernementale, les bandes de
chaque côté, est-ce que le ministère a des ententes avec le
ministère des Transports pour la plantation d'arbres le long des
autoroutes pour faire des murs de protection contre la poussière, contre
le bruit pour les résidents qui se trouvent le long des autoroutes?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, M. le
Président. Dans le cadre de ce programme, nous avons fait un peu de
reboisement et établi des coupe-bruit ou coupe-son et lumière
à certains endroits. Ça fait partie du programme.
Évidemment, c'est le ministère des Transports qui décide
des interventions avec les connaissances du ministère des Forêts
et de REXFOR. C'est acceptable et c'est ce qu'on fait de temps en temps. Nous
avons dans certains cas amélioré de beaucoup ou reboisé
les échangeurs près de l'autoroute, alors qu'ils étaient
en friche. Si l'on peut améliorer tout ça, je pense bien que les
gens vont l'apprécier. En même temps, ça donne
du travail, ça donne de l'emploi.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Laviolette?
M. Jolivet: Oui, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Vous voulez procéder avec
quel engagement, M. le député de Laviolette?
M. Jolivet: Juste un instant. J'ai terminé avec ce mois,
M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements du mois
d'août 1991 sont vérifiés. Nous procéderons donc
avec les engagements du mois de septembre 1991.
M. Jolivet: Avant d'aller à cette entente, M. le
Président, étant donné que le député de
Saint-Maurice est là, je peux lui poser la question que je voulais lui
poser tout à l'heure.
Le Président (M. LeSage): Allez-y, M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Est-ce que, en parlant de M. Leopold Lauzon, de
l'UQAM, il considère que c'est farfelu, ce qu'il dit, que pour 15 des
plus grosses entreprises, 82 % des bénéfices nets, soit 2 590 000
000 $ sur les 3 150 000 000 $, ont été octroyés en
dividendes entre 1981 et 1991, et, dans les cas des cinq plus grandes
compagnies, 100 % des bénéfices ont même été
transformés en dividendes? est-ce que le député de
saint-maurice est au courant de ça? est-ce qu'il n'estime pas, comme on
semble le dire, que c'est une façon d'avoir des comportements qui
frisent même la malhonnêteté quand on sait que, de cette de
somme de 5 500 000 000 $, 3 900 000 000 $ représentent de fait les
retenues à la source des déductions fiscales des employés?
est-ce que le député, dans ce contexte-là, est en train de
me dire que m. lauzon, c'est un innocent, et que c'est un farfelu, quoi?
M. Lemire: Moi, M. le député de Laviolette... M. le
Président, je pense que... (15 h 30)
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Saint-Maurice.
M. Lemire: Je m'adresse principalement à vous, M. le
Président, et à M. le ministre, là-bas, qui a
peut-être des réponses à nos questions. Moi, j'ai eu
affaire à M. Lauzon dans d'autres domaines et M. Lauzon, ce n'est pas la
première fois qu'il fait des rapports avec des grandes théories.
Je ne dis pas que dans certains passages de son rapport M. Lauzon n'a pas
raison, mais il faut faire attention quand on fait des rapports de ce
genre-là et qu'on fait des conclusions à l'échelle de la
province. Je pense que probablement les investisseurs majeurs, surtout dans le
domaine des papetières, n'ont pas écouté les hauts
fonctionnaires du ministère et le gouvernement dans les périodes
des 10, 15 années passées en leur disant de diversifier leur
investissement, de ne pas tous s'en aller dans le papier journal. Bon! Il y a
peut-être eu des erreurs de parcours. À l'époque, dans ce
temps-là, c'est peut-être vrai qu'on donnait de grands dividendes
aux propriétaires d'actions de ces compagnies-là, mais il faut
regarder que dans les dernières années les papetières ont
investi - je ne sais pas si je me trompe, M. le ministre -tout près de
30 000 000 000 $ pour essayer de rénover leur entreprise. C'est 20 000
000 000 $, 30 000 000 000 $?
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Lemire: C'est peut-être à l'échelle du
Canada, de la façon qu'on pariait.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. Je parle
du Québec, moi. Mettez 1 000 000 000 $, 1 200 000 000 $ par année
pour les investissements des sept ou huit dernières années.
M. Lemire: C'est probablement à l'échelle du Canada
qu'on a parié. Mais, moi, où je veux en venir, M. le ministre,
quand on a des gens qui perdent leur emploi et que les grandes entreprises font
présentement des restructurations, il ne faut pas jeter la balle et dire
que... C'est sûr qu'il y a eu des erreurs dans le passé, mais, M.
Lauzon, avant de dire que les grandes entreprises, ce sont toutes... De la
manière que son rapport arrive aux conclusions, on a comme l'impression
que c'est tous des gens qui ont exploité le petit tout le temps.
Probablement qu'il y en a qui ont exploité le système dans les
années passées, mais, nous, chez nous, vous êtes un de
ceux, M. le député de Laviolette, qui surveillez le milieu autant
que moi. C'est important qu'il y ait de la restructuration...
M. Jolivet: Mais ce n'est pas de ça que je parie. Ne
faites pas votre premier ministre qui ne répond pas aux questions. J'ai
posé une simple question: Entre 1981 et 1991, 82 % des
bénéfices nets de 3 150 000 000 $ ont été
octroyés en dividendes. Dans le cas des cinq plus grandes compagnies,
100 % des bénéfices ont été transformés en
dividendes. Alors, à partir de ça, je vous dis: Sur quoi vous
vous basez pour dire que M. Lauzon a tort, premièrement? Puis,
deuxièmement, quand on prétend que l'association - parce qu'il y
en a qui ont répondu - que les manufacturiers auraient versé 5
500 000 000 $ en impôts et en taxes... On sait que des 5 500 000 000 $
qu'ils ont versés, il y a 3 900 000 000 $ qui sont les retenues à
la source des employés. Alors, je vous dis: Ça n'a pas de
bon sens là.
M. Lemire: C'est normal que si vous allez de ce
côté-là du rapport, M. le député de
Laviolette, vous avez probablement raison. Mais, moi, où j'en ai contre
ça, c'est quand on va dans nos lignes ouvertes et qu'on dit que... Par
exemple, vous avez eu M. Lauzon qui est intervenu dans le domaine, par exemple,
des centrales hydroélectriques et qui a dit: On est mieux de faire de
l'économie d'énergie, on va créer plus d'emplois en
faisant de l'économie d'énergie. Ça, c'est le rapport des
grandes thèses, des grandes théories. Et souvent, nous, les gens
du milieu, les travailleurs de mon comté ne comprennent pas les grandes
théories. C'est ça que je veux dire de M. Lauzon. Il faut qu'il
fasse attention. Dans des contextes économiques difficiles...
M. Jolivet: Les gens de chez nous, c'est des innocents!
M. Lemire: Bien, écoutez. Là, vous charriez un
petit peu.
M. Jolivet: Non, mais il dit: Ils ne comprennent pas les grandes
théories!
M. Lemire: J'espère que vous ne vous en irez pas dans le
sens de M. Lauzon. Parce que M. Lauzon, le professeur de l'Université du
Québec à Montréal, l'argent qui sert à le payer
vient du gouvernement. C'est ça que je n'accepte pas. J'en connais, des
professeurs qui font des recherches et qui font des analyses...
M. Jolivet: Ah bien là!
M. Lemire: ...et ces gens-là, malheureusement, prennent
les «headlines», c'est eux autres qui prennent les manchettes de
tous nos journaux. C'est inacceptable dans le milieu parce que nos travailleurs
ne méritent pas de se faire dire que ça va si mal que ça.
On le sait que ça ne va pas bien bien, mais, au moins, n'essayons pas de
tout détruire sur notre passage. Nous autres, en tout cas, les
entreprises Roger Stone, Belgo... on est bien contents qu'il reste à
Shawinigan et qu'il continue à investir dans son entreprise.
M. Jolivet: Et nous autres, on aurait été plus
heureux si ce n'avait pas été vendu à Stone, par
exemple.
M. Lemire: Peut-être que vous auriez dû dire comme
votre gouvernement...
M. Jolivet: On l'a dit. On l'a dit dans le temps.
M. Lemire: ...que Desmarais aurait dû acheter Stone et
qu'il aurait dû acheter Domtar. Il aurait fait 1 000 000 000 $ de
déficit l'année passée.
M. Jolivet: II ne l'a pas acheté. Il l'avait, lui.
M. Lemire: Bon. Bien, il ne faut pas faire des conclusions trop
vite, M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: Bon. O.K.
Le Président (M. LeSage): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je pense que les questions et les réponses ont
été assez claires.
M. Jolivet: Non, non. Les questions, oui et les réponses,
non.
Le Président (M. LeSage): J'aimerais, si vous le...
M. Lemire: On n'est pas ici pour faire un débat de toute
façon, mais je pense que M. le député de Laviolette...
Le Président (M. LeSage): J'aimerais, si vous permettez,
Mmes et MM. les membres de la commission, procéder avec les engagements
du mois de septembre 1991. M. le député de Laviolette, si vous
voulez m'indiquer quel engagement vous vouiez vérifier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce que le
député de Saint-Maurice veut dire, M. le Président, c'est
que ces grands experts-là devraient peut-être prendre la
tête des entreprises de temps en temps.
M. Jolivet: Oui, mais, M. le ministre, ne sauvez pas votre
collègue, parce que là, ce qu'il a dit, c'est encore pire. Il a
dit: Parce qu'il est payé par l'État, il devrait fermer sa
gueule. C'est ça qu'il a dit.
M. Lemire: Non, non, non.
M. Jolivet: Vous avez compris ça; ça, c'est du
fascisme.
M. Lemire: Là, vous, vous parlez exactement comme un chef
syndical.
M. Jolivet: Bien, exact.
M. Lemire: Vous avez toujours parlé comme ça, M.
Jolivet.
M. Jolivet: J'ai toujours gagné comme ça,
d'ailleurs.
M. Lemire: Non, mais ce n'est pas correct
de parler de même.
M. Jolivet: Le monde m'aime, chez nous, comme ça.
M. Lemire: II faut arrêter de charrier le monde aussi,
parce que le monde comprend mieux que dans votre temps, dans le temps que vous
étiez...
M. Jolivet: Ah! Le monde comprenait mal et il comprend encore
mal. Ah bien!
Le Président (M. LeSage): À l'ordre! C'est bien.
À l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre!
M. Lemire: Dans le temps que vous étiez animateur
syndical, vous avez charrié des dossiers, vous avec, mais là il
faut revenir sur la terre, on est dans une période économique
difficile.
M. Jolivet: M. le Président, je dirai...
M. Lemire: Bien oui, mais vous êtes les enfants
gâtés de la société, vous, c'est ça que vous
êtes...
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Saint-Maurice.
M. Lemire: ...parce que vous êtes un professeur et vous
avez été payé par l'État.
M. Jolivet: M. le Président...
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Saint-Maurice.
M. Jolivet: ...la seule chose que le député de
Saint-Maurice ne pourra jamais nier, c'est que sa soeur qui était
enseignante et sa mère qui était enseignante, elles m'aimaient
bien gros, elles auraient voté pour moi.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Lemire: Oui, mais il y a une affaire...
M. Jolivet: C'est vrai. Ce n'est pas un mensonge.
M. Lemire: II y a une affaire. Elles vous aimaient, mais elles
ont toujours voté libéral pareil.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Pas dans mon comté. Bon. L'article 1, M. le
Président.
M. Lemire: Ceci étant dit...
Septembre
Le Président (M. LeSage): J'appelle les engagements du
mois de septembre 1991; M. le député de Laviolette, si vous
voulez indiquer à cette commission quel engagement vous voulez
vérifier.
M. Jolivet: Oui. L'engagement 1, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): J'appelle donc l'engagement 1 de
septembre 1991.
M. Jolivet: Vous avez un montant servant à payer un
supplément pour le paiement des cotisations aux sociétés
de conservation. J'aimerais savoir: ça s'ajoute à quoi, par
rapport à un autre paiement qui a donc été donné?
Parce que c'est un supplément, c'est un supplément à
quelque chose. Quel était l'engagement précédent, les 12
000 000 $?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, M. le
Président, c'est surtout le coût des feux. La prévention
coûte 20 000 000 $, 25 000 000 $ et. en 1991, nous avons eu beaucoup de
feux. Il a fallu verser des suppléments en cours de saison pour les
grands feux de forêt qu'on a connus, soit sur la Côte-Nord, au
Lac-Saint-Jean et dans Charlevoix.
M. Jolivet: Donc, c'est pour quelle année? C'est pour 1991
ou 1991-1992?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Exact,
1991-1992.
M. Jolivet: O.K. Donc, pour l'année... Ça veut dire
que ce montant-là s'ajoute au montant initial. Vous payez une cotisation
initiale. Parce qu'on va y revenir tout à l'heure; je pense qu'il y a
d'autres places où ça revient encore, c'est pour ça que...
Et on l'indique à droite, ce qui s'était passé. O.K.
Le Président (M. LeSage): Ça va pour l'engagement
1.
M. Jolivet: L'engagement 3.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements 1 et 2
sont vérifiés. J'appelle l'engagement 3.
M. Jolivet: là, on dit: montant servant à payer
pour la réalisation de divers projets de recherche. c'est quoi,
ça? ça servait à payer la réalisation. je ne sais
pas quoi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, il y en a toute une liste. Il y a plusieurs projets de
recherche qui sont de 10 000 $, 15 000 $,
35 000 $, des fois 60 000 $, entre différents professeurs. C'est
tout regroupé. Je pense que la meilleure liste que le
député pourrait avoir, c'est la liste fournie par la
Faculté de foresterie, à l'Université Laval, qui
décrit tous les projets de recherche attribués à
différents professeurs.
M. Jolivet: Alors, vous allez nous fournir une liste nous
l'indiquant.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, sur la...
M. Jolivet: Ça va être la même chose,
d'ailleurs, pour le 4.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui.
M. Jolivet: ...parce que vous avez l'Université du
Québec à Trois-Rivières, 140 000 $.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est la
même chose, c'est-à-dire qu'on fait seulement un C.T. pour
l'ensemble, les universités.
M. Jolivet: Est-ce qu'on pourrait savoir, à ce
moment-là, quels sont les projets qu'ils ont, les études, parce
que, des fois, il pourrait y avoir des choses intéressantes qu'on
voudrait avoir pour qu'on puisse s'adresser à ce moment-là
à l'individu?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a beaucoup de
choses intéressantes qui se réalisent au sein des organismes de
recherche au Québec, que ça soit le CRIQ, l'Université
Laval, l'Université du Québec à Trois-Rivières,
Macdonald ou autre. Cette année, j'ai eu le privilège de visiter
la Faculté de foresterie et les différents laboratoires où
on fait beaucoup de recherche, et également la forêt Montmorency.
Une grande partie de cette recherche est payée par le ministère
des Forêts. Les résultats viendront, mais on s'aperçoit que
la foresterie, étant donné qu'on fait affaire avec un
système vivant, c'est complexe. Ce n'est pas simple et les chercheurs
essaient de démystifier tout ça. Avant de faire connaître
les résultats, comme le mentionne le député de Laviolette,
ils veulent être bien sûrs de leur affaire, et je les comprends. On
ne fait pas des grandes manchettes avec des travaux faits aussi humblement,
mais sérieusement.
M. Jolivet: Non, je vous dis ça simplement parce que...
Regardez, un exemple...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais j'aimerais
que ça soit plus connu, par exemple. (15 h 40)
M. Jolivet: Oui, c'est ça. C'est parce qu'il y a à
travers l'université des annonces disant qu'il y a telle recherche qui a
été faite, telle et telle affaire. Quand on est mis au courant,
des fois, c'est intéressant. Je vous donne un exemple. Il y a une
étude qui a été faite, comme je le disais ce matin, juste
sur le terme «rendement soutenu» qui est une thèse d'un
individu qui est Bouthil-lier. Moi, ça m'intéressait de savoir,
parce que j'avais une question sur la compréhension. Puis, comme je ne
suis pas ingénieur forestier, je ne peux pas tout connaître, puis
c'est important qu'on me donne, de leur part, la façon dont ils le
voient puis, après ça, que je puisse le véhiculer
correctement.
La même chose d'une étude qui a été faite par
une personne à l'Université Laval concernant tout le plan de
l'Est. C'est intéressant de savoir comment elle le voit, puis comment
elle le visualise dans un texte qui est une sorte de thèse ou de
recherche.
Alors, à ce moment-là, le connaissant, ça nous
permet d'aller le feuilleter, le vérifier pour en prendre connaissance.
Alors, c'est dans ce sens-là. Si c'est possible, dans les deux cas,
l'engagement 3, qui est l'Université Laval, et l'engagement 4, qui est
l'Université du Québec à Trois-Rivières, nous
donner ce qu'il en est.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On vous fournira
la liste complète des travaux de recherche payés par le
ministère.
M. Jolivet: O.K., parfait.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député, je peux y aller?
M. Jolivet: Oui, à l'engagement 10, maintenant, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements 3
à 9 sont vérifiés. J'appelle donc l'engagement 10. M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Oui. Vous avez un contrat négocié par
le ministère des Approvisionnements et Services concernant un
chromatographe en phase gazeuse. Je veux savoir à quoi ça sert,
puis pourquoi ça a été négocié avec
probablement le seul fabricant, quoi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est pour notre
laboratoire de recherche au ministère. Le centre de recherche conduit
des recherches intéressantes, et c'est de l'équipement. Un
chromatographe, c'est pour mesurer les... C'est un appareil qui sert à
faire l'analyse chimique des produits organiques, les pesticides, les
insecticides et les fongicides au moyen d'un spectographe, au moyen de la
couleur.
M. Jolivet: Donc, ce n'est pas quelque chose qui chrome,
hein?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, non! M.
Jolivet: Ce n'est pas chromé?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, ce n'est pas
chromé. Mais on vient d'en acheter un autre appareil qui coûte 150
000 $ pour des fins d'analyses semblables aussi pour notre laboratoire.
M. Jolivet: C'est la seule compagnie qui le faisait.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui.
M. Jolivet: II n'y en a pas d'autre. Ça va pour ce
mois-là, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): alors, les engagements du mois
de septembre 1991 sont vérifiés. j'appelle donc les engagements
du mois d'octobre 1991.
M. Jolivet: Je vous l'ai dit, M. le Président, que je
n'étais pas méchant!
Le Président (M. LeSage): J'ai bien vu ça, M. le
député de Laviolette. Vous voulez procéder avec quel
engagement, M. le député?
Octobre
M. Jolivet: Oui, je vais vous le dire, M. le Président.
L'engagement 6.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements 1
à 5 du mois d'octobre 1991 sont vérifiés. J'appelle donc
l'engagement 6.
M. Jolivet: C'est le seul, d'ailleurs, que je vais regarder, M.
le Président.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Je veux juste savoir... C'est parce que le ministre
nous a fait mention qu'à Duchesnay il y a beaucoup de choses qui
disparaissent. Je ne sais pas si la pépinière au complet va
fermer, si j'ai bien compris ce matin. Mais là on dit: Montant servant
à payer un tracteur de type agricole pour culture en rangées,
à quatre roues motrices (4 x 4) et ayant, etc. Et là on fait un
achat d'équipement alors que le ministre parle de fermer. Je veux
savoir. C'est conséquent ça ou c'est quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): À cette
date-là, M. le Président, la décision concernant Duchesnay
n'était pas prise. Ce n'est pas un équipement qui sera perdu; il
va être utilisé ailleurs si jamais on ferme la
pépinière de Duchesnay, comme je l'ai mentionné ce matin.
Ce n'est pas en perdition.
M. Jolivet: C'est quelque chose qui peut servir.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y avait de la
place à Saint-Modeste.
M. Jolivet: Puis à Grandes-Piles, non.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non! Ha, ha,
ha!
M. Jolivet: Ça va pour ce mois-là, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): Les engagements du mois
d'octobre 1991 sont vérifiés. Nous procédons avec les
engagements du mois de novembre 1991. M. le député de
Laviolette.
Novembre
M. Jolivet: Bien là je pense qu'on voit justement la
question qui me revient, à l'article 1, M. le Président. Je
partais des 12 000 000 $ tout à l'heure; voilà 3 000 000 $ qui
s'ajoutent. Alors, à ce moment-là, au mois de novembre,
c'étaient des additions au coût d'extinction des feux.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah oui!
M. Jolivet: Parce que c'est marqué
«prévention». C'est juste ça que je veux savoir,
parce qu'il y a «prévention», puis, tout à l'heure,
il me semble que c'était marqué autre chose.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
marqué «prévention».
M. Jolivet: Oui mais...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les 12 000 000 $,
c'était marqué «prévention» aussi. Mais les 18
000 000 $ du début, c'était un acompte pour démarrer la
saison. Et je vous le répète: La prévention coûte
environ 25 000 000 $. Le surplus, c'est les combats de feux. Et, l'an
passé, c'a coûté près de 25 000 000 $, le combat des
feux, comparé à une année régulière ou
normale de 5 000 000 $ à 6 000 000 $.
M. Jolivet: Cette année, les feux de forêt ont
été moindres.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça va
rétablir notre moyenne un petit peu.
M. Jolivet: C'est parce que je cherchais quelque chose. Ah, O.K.
Ce que j'avais tout à l'heure, c'était parce que j'avais vu dans
un autre mois, au mois de mai 1992 - on y reviendra tout à l'heure - que
c'était marqué «activités de lutte». Dans ce
cas-ci, c'est «coût de prévention», puis l'autre,
c'est «activités de lutte» On verra, parce qu'il n'y a rien
d'autre. C'est bien
pour la saison des feux de forêt, etc. Parce que la
différence entre le coût de la prévention... Je me demande
si c'était vraiment le coût de la prévention. Si vous
ajoutez de l'argent, c'est parce que ce n'est pas juste nécessairement
de la prévention, c'est parce qu'il y a eu des feux. Vous n'avez pas
payé ça juste pour prévenir. Vu qu'il y a eu des feux,
vous avez payé pour les éteindre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, mais si vous
voulez, M. le Président, je pourrais peut-être faire parvenir au
député de Laviolette le coût de l'an dernier sur la
prévention et le combat des feux. Et vous allez pouvoir retracer, en
additionnant tous les chiffres de...
M. Jolivet: O. K.
M. Côté (Rivière-du-Loup):...
prévention et de lutte, le montant total aussi...
M. Jolivet: O. K.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... dans notre
livre.
M. Jolivet: Ça va. Engagement 3.
Le Président (M. LeSage): Les engagements 1 et 2 sont
vérifiés, j'appelle l'engagement 3. M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Là, M. le Président, 3, 4 et 5 sont du
même type. Alors, je pose la question, parce qu'ils sont tous sous le
contrôle de REXFOR, sauf la partie d'aménagement des forêts
privées dans le cas du comté de Gaspé. On dit: Montant
servant à payer un supplément pour la réalisation de
certaines activités de mise en valeur des forêts privées
dans le comté de Gaspé. Et là on parle de 27 410 $; est-ce
que c'est en plus des 2 000 000 $ qu'on a vus tout à l'heure?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Lors du contrat
initial, M. le Président, sur une estimation, on a le devis, on a la
présentation de la société, disons des Entreprises
agricoles et forestières de la péninsule, et, lorsque les travaux
sont complétés, il y a des ajustements. Des fois, on a
reboisé plus de plans que prévu, on a fait plus de travaux que
prévu. Il y a des ajustements de cette façon-là. C'est en
forêt privée.
M. Jolivet: Oui, mais Les Entreprises agricoles et
forestières de la péninsule avaient été choisies de
quelle façon à ce moment-là? Par soumission?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est en
subvention. C'est une subvention normée, ça, et toutes les
entreprises nous soumettent leurs projets et on fait la répartition
à travers le Québec. C'est comme les coops. Les coops, on peut
discuter et négocier directement avec elles les contrats.
M. Jolivet: Mais c'est une coop, ça? Ce n'est pas une
coop, ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un organisme
de gestion en commun.
M. Jolivet: Ah! c'est un groupement forestier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un
groupement forestier.
M. Jolivet: O. K. O. K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Dans les deux autres cas, c'est un contrat
négocié, mais c'est REXFOR qui fait les travaux.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: Et c'est encore la même chose, ils en ont fait
plus que prévu?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça, c'est
en forêt publique.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, l'engagement
initial était de 3 000 000 $, 4 000 000 $, et on en a fait plus que
prévu.
M. Jolivet: O. K. Parfait, le reste étant des choses sur
lesquelles on n'a pas de question à poser, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Les engagements du mois de
novembre 1991 sont vérifiés. Nous procédons avec les
engagements de décembre 1991. M. le député de
Laviolette.
Décembre
M. Jolivet: Je n'en n'ai pas de question, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): Les engagements de
décembre 1991 sont vérifiés, nous procédons avec
les engagements de janvier 1992. M. le député de Laviolette.
Janvier 1992
(Consultation)
M. Jolivet: L'engagement 4, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Les engagements
1, 2 et 3 sont vérifiés. J'appelle l'engagement 4, M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Là, on dit qu'on a un contrat
négocié qui est fait au seul fabricant canadien, puis que le prix
a été jugé acceptable. C'est Beaver Plastics. Ces
récipients-là en mousse de polystyrène expansé,
c'était pour le projet de recherche comme on le dit, mais à quoi
servaient ces récipients en mousse de polystyrène dans cette
recherche-là?
(Consultation)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Ce n'est pas
la première fois, M. le Président, qu'on achète à
cet endroit-là des récipients de différentes dimensions.
On en a fait beaucoup pour la pépinière de Berthier, et là
on le fait pour la pépinière de Grandes-Piles. Et à ce
qu'on me dit, c'est pour la production de plants de forte taille pour
éviter les frais d'entretien et de la végétation
compétitive. Et c'est dans le programme de stratégie de
protection des forêts qu'on essaie de s'orienter dans cette
direction-là afin d'éviter d'utiliser des phytocides qui sont
contestés par bien des groupements au Québec, malgré qu'on
prend beaucoup de précautions lorsqu'on utilise ces produits-là.
(15 h 50)
M. Jolivet: Mais il n'y a pas des récipients avec des
cavités, c'est juste une seule cavité, ça. C'est quoi?
C'est un grand grand bac?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un bac avec
des trous. On en avait à 67 cavités, à 45 cavités,
et ceux que nous avons achetés pour Berthier, que je me souviens,
là...
M. Jolivet: Des 25.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... il y avait une
douzaine de cavités, 12 ou 15 cavités pour faire des gros plants.
À Berthier, ça servait pour les essences de feuillus.
M. Jolivet: Les feuillus, oui. C'est parce qu'on parle ici de
l'expérience à la pépinière de Grandes-Piles, dans
mon comté.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est une
expérience, parce que la production de plants de forte taille pour
remplacer l'utilisation des phytocides n'est pas complétée. On
parlait de 1995 avant d'avoir des plants de cette taille-là. C'est
évident que, si on sauve des frais d'entretien, ça va
peut-être être compensé par les coûts
supplémentaires de reboiser avec des gros plants plutôt qu'avec
des petits.
M. Jolivet: O. K. Ça va.
Le Président (M. LeSage): Alors, les enga- gements de
janvier 1992 sont vérifiés. Nous procédons donc maintenant
avec les engagements de février 1992. M. le député de
Laviolette.
Février M. Jolivet: Oui, le 15, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): Les engagements 1 à 14 de
février 1992 sont vérifiés. J'appelle donc l'engagement
15. M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: Bon. Là, on a un micro-ordinateur. C'est la
question qui m'est toujours préoccupante, la question de l'informatique.
C'est un produit qui semble être donné par une seule compagnie
d'équipement, c'est ce qu'on dit: Négociation auprès du
seul partenaire économique et unique source d'approvisionnement. Quand
vous dites «auprès du seul partenaire économique»,
c'est qui ça? Il est partenaire? C'est quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est Digital.
M. Jolivet: Comment peut-il être votre partenaire si vous
achetez quelque chose de lui?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Je
demanderais à M. Desmeules, sous-ministre adjoint, de répondre,
s'il vous plaît, M. le Président, avec votre permission.
Le Président (M. LeSage): oui. alors, pour les fins
d'enregistrement du journal des débats, si vous voulez bien vous
identifier, s'il vous plaît.
M. Desmeules (Rodrigue): Oui. Rodrigue Desmeules, sous-ministre
à l'administration. Il faut bien comprendre ici que les fournisseurs
sont identifiés par le ministère des Communications; ils sont
également identifiés au MIC comme partenaires économiques.
Donc, il y a 50 % de contenu qui est québécois ou, s'il n'y a pas
50 % de contenu québécois, il y a une dérogation qui est
autorisée par le MIC pour qu'ils soient des fournisseurs acceptables au
Québec. Donc, on voit ici que...
M. Jolivet: Quand vous dites «partenaires
économiques», c'est en vertu du ministère de l'Industrie et
du Commerce...
M. Desmeules: Voilà.
M. Jolivet:... qui les détermine comme tels.
M. Desmeules: II faut comprendre ici que le produit
spécifique justifié par le ministère est approuvé
par la DGTI du ministère des Communications. Donc, nous, comme
ministère, on n'aurait pas pu acheter de façon
unilatéra-
le le micro-ordinateur qui est précisé ici. Ça
va?
M. Jolivet: II sert à quoi?
M. Desmeules: C'est pour stocker des données de la
Direction de la conservation, alors différentes données,
j'imagine, pour la conservation et la protection des forêts.
M. Jolivet: Parce que c'est de l'argent, ça, 166 000 $,
quasiment 167 000 $ pour un équipement comme ça. Je comprends que
c'est pour un ordinateur...
M. Desmeules: Oui, mais c'est un microordinateur, là, ce
n'est pas un... C'est un miniordinateur. Quand on parle de micro-ordinateur,
c'est un mini-ordinateur qui a beaucoup d'espace de logement pour...
M. Jolivet: mais quelle était votre obligation de
l'acheter, là? c'est le transfert du ministère de
l'énergie et des ressources chez vous qui vous obligeait à faire
ça? c'est pour quoi?
M. Desmeules: C'est un remplacement, je pense.
M. Jolivet: Un remplacement de la même compagnie?
M. Desmeules: Non. Peut-être que M. Girard.
M. Harvey: Si vous le permettez. Bernard Harvey,
sous-ministre.
Le Président (M. LeSage): M. Harvey.
M. Harvey: II s'agit du remplacement d'un mini-ordinateur dont la
capacité n'était plus suffisante, et c'est pour la Direction de
la conservation. C'est entre autres pour la lutte contre les feux de
forêt. L'autre était devenu obsolète. Vous savez, dans ce
domaine-là, ça varie rapidement.
M. Jolivet: Ah! Je le sais. Je le sais trop bien. C'est pour
ça que je dis au gouvernement, dans ce contexte, en plus qu'il doit y
avoir un contenu québécois quant à la fabrication du
micro-ordinateur, qu'il y ait aussi possibilité d'en arriver à
mettre sur pied des industries au Québec, avec toute la question des
ordinateurs de tous les ministères. Ça va pour ce mois-là,
M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements de
février 1992 sont vérifiés. Nous procédons donc
maintenant avec les engagements de mars 1992. M. le député de
Laviolette.
Mars M. Jolivet: L'engagement 2.
Le Président (M. LeSage): L'engagement 1 est donc
vérifié. J'appelle l'engagement 2. M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: On est toujours dans les sociétés de
conservation, puis là on se retrouve avec un engagement initial au
montant de 18 000 000 $ en juillet 1991, puis un autre 335 000 $ par rapport...
Vous me dites que les 18 000 000 $, c'est le montant initial, mais entre-temps
il y en a eu deux autres qui se sont ajoutés. C'est ça qui fait
les 18 254 400 $, quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça, M. le
Président, on essaiera d'envoyer une formule pour détailler tous
les coûts, là, pour les sociétés de conservation, ce
qui a été prévu pour la prévention et pour le
combat des feux, l'an passé.
M. Jolivet: mais quand on a fait tous les chèques comme
ceux-là, au bout de la course, ça donne quoi comme total au bout
de l'année, de l'année financière?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ce qu'on va
vous dire.
M. Jolivet: C'est ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est environ 25
000 000 $ pour les frais de protection, en totalité. L'an passé,
les feux ont été plus dispendieux, c'a été de 25
000 000 $ aussi, environ. Je vais vous faire le détail de tout
ça.
M. Jolivet: O.K. Est-ce que je peux comprendre que, d'abord, il y
a une cotisation initiale qui est demandée au ministère comme
partenaire de la société? Ce montant-là serait de 18 000
000 $.
M. Côté (Rivière-du-Loup): O.K.
M. Jolivet: À ça s'ajoutent, dépendant des
feux durant l'année et des coûts additionnels de
prévention, des chèques qui font que, au bout de la course,
ça monte à 25 000 000 $ à peu près. Vous avez
toujours une braquette vous disant que c'est à peu près
ça, bon an mal an, que ça coûte.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: C'est dans ce sens-là que vous
présentez vos engagements au fur et à mesure.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les 335 000 $ qui
arrivent ici, c'est l'abandon du CAAF de
Port-Cartier, à Cascades, Port-Cartier. M. Jolivet:
O.K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et le
ministère a pris la relève parce qu'évidemment les autres
partenaires, dans ce cas-là, n'étaient pas pour payer à la
place... C'est un territoire qui est devenu libre.
M. Jolivet: O.K.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Laviolette?
M. Jolivet: Oui. L'engagement 3.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'engagement 2 est
vérifié. J'appelle l'engagement 3.
M. Jolivet: Dans ce dossier-là - parce que là on ne
parlera pas juste de l'engagement de 80 000 $ - le montant sert à
préparer un projet de plan d'aménagement intégré
des ressources renouvelables (forêts et faune) dans le cadre d'un
projet-pilote en vue de permettre un développement durable sur le
territoire des Algonquins. 80 000 $ ont été placés.
Est-ce que, dans ce dossier-là, il y a des choses nouvelles qui
sont arrivées depuis quelque temps? Il semble y avoir des choses qui se
passent au niveau de la faune, j'ai vu ça dans le journal aujourd'hui et
notre critique en a parlé ce midi au caucus, il ne semble pas y avoir de
pression faite - je ne sais pas pour quelle raison, pour amadouer du monde
peut-être - sur des gens qui voudraient faire de la chasse même
dans la réserve des Jardins, qu'ils l'appellent, le parc des...
Une voix: Le parc des Grands Jardins.
M. Jolivet: Le parc des Grands Jardins. Il semblerait qu'il y a
des gens qui vont chercher leur nourriture pour subsistance de façon
drôle. Alors, je veux savoir, dans ce dossier-là, s'il y a des
choses nouvelles, à moins que la nomination d'un médiateur par le
ministre responsable des autochtones soit ce qui est nouveau dans le dossier.
On semble, de part et d'autre, interpréter différemment et de
façon quasiment contradictoire et irréconciliable la fameuse
entente trilatérale conclue en 1991. Alors, j'aimerais savoir.
Le ministre, sachant comment les Algonquins réagiraient dans le
dossier, a-t-il délibérément choisi de faire du
détenteur du contrat d'approvisionnement et d'aménagement
forestier, M. Bérard, une sorte de victime récalcitrante? Je ne
voudrais pas être méchant, mais on se pose la question, et aussi
bien la poser que de l'avoir: Est-ce aux seules fins que de ne verser à
cette victime récalcitrante aucune des substantielles compensations
financières? Y a-t-il quelque chose qui se passe dans ce
dossier-là? J'espère que ce n'est pas ça, mais ça
pourrait arriver, on ne sait jamais. Comment le ministre peut-il
interpréter qu'une entente comme celle-là, qui a
été signée, amène tellement
d'interprétations? Ce n'est pas beau pour le futur, si on a des
interprétations comme ça à d'autres textes à
venir.
Alors, j'aimerais savoir de la part du ministre: Y a-t-il moyen qu'il
aille faire ses devoirs dans ce contexte-là ou bien si c'est d'autres
qui doivent les faire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bon, M. le
Président, j'ai fait mes devoirs dans ce dossier-là, le
député de Gatineau également, je le tiens
régulièrement informé étant donné que c'est
dans son comté. Nous avons nommé un représentant en la
personne de M. André Lafond, qui est l'ex-doyen de la Faculté de
foresterie et de géodésie, une personnalité qui est
reconnue mondialement pour son expertise du côté forêts.
M. Jolivet: Oui, mais vous savez...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Gestion des
forêts.
M. Jolivet: ...des fois, dans des discussions avez les
Amérindiens, on a des sommités extérieures dont le
député de Saint-Maurice semble dire qu'elles n'ont pas raison;
des fois, ça m'inquiète. Alors, même si vous me dites que
M. Lafond, que je connais, est un homme extraordinaire, je ne le sais pas si le
député de Saint-Maurice...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le
député de Saint-Maurice est absent, alors on recommencera
ça lorsqu'il reviendra.
M. Jolivet: O.K., quand il reviendra.
Le Président (M. LeSage): Alors, M. le ministre, si vous
voulez compléter votre réponse. (16 heures)
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a eu
plusieurs rencontres, de fait. Évidemment, le gouvernement
fédéral a nommé son représentant également,
et les Algonquins ont également nommé leur représentant.
Au cours de toutes ces rencontres-là, ça a été une
question d'interprétation de l'entente qui a été
signée, parce qu'il semblerait qu'on ne parle pas le même... que
les mots n'ont pas la même importance du côté de chez nous,
les Blancs, et du côté des Algonquins.
Je vous dirai, M. le Président, qu'on n'a rien de fait dans ce
dossier-là, sauf d'avoir dépensé avec le gouvernement
fédéral entre 1 000 000 $ et 1 200 000 $. On ne s'entend pas sur
la façon de procéder. Ce que les Algonquins nous demandent,
ça nous a été avoué à plusieurs
reprises, c'est la cogestion des ressources renouvelables,
c'est-à-dire la cogestion des redevances, la cogestion des permis de
chasse et de pêche, des campings, etc., ce à quoi nous nous
refusons, parce qu'on voudrait que l'entente qui est signée soit
au-dessus des lois du Québec et du Canada. Nous, dans notre façon
de faire, nous signons des contrats en conformité des lois existantes et
non au-dessus des lois qui existent. C'est un peu tout ça. Je ne sais
pas si on en viendra à une entente.
Le médiateur, le juge Réjean Paul, a été
nommé par le gouvernement il y a 15 jours, 3 semaines. Nous l'avons
rencontré avec les sous-ministres une fois; on le rencontre de nouveau
demain matin. Il a rencontré les Algonquins. Il a rencontré
également M. Bérard, alors que M. Bérard n'est pas partie
à l'entente trilatérale qui a été
signée.
M. Jolivet: C'est une sorte de victime.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si M.
Bérard accepte de suspendre ses opérations forestières, il
le fera d'une façon volontaire, parce qu'il a des droits. À mon
avis, il a des droits, il pourrait faire ses opérations
forestières. S'il accepte de les retarder, évidemment, il ne sera
pas le bienvenu de nous réclamer une compensation, comme vous le laissez
entendre, M. le député.
M. Jolivet: Comment se fait-il que, lui, ça devient une
certaine victime de cette affaire-là? Une mésentente sur
l'interprétation de l'entente trilatérale fait en sorte qu'une
personne perd et vous dites qu'il va le faire de façon volontaire. Sauf
que, s'il ne le fait pas de façon volontaire, on va le forcer à
le faire. Il est victime.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On ne le forcera
pas à...
M. Jolivet: Qui va le faire? Qui va lui permettre d'aller sur le
terrain s'il y a du monde qui barre le chemin?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. Bérard a
demandé la protection de la Sûreté du Québec pour
continuer ses opérations forestières.
M. Jolivet: Qui va payer ça, c'est lui... M.
Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. M. Jolivet:...
l'intervention de la police?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne sais pas
là. S'il y a des dommages qui ont été causés
à M. Bérard, ils ont été causés du fait des
Algonquins qui interprètent l'entente de façon différente
de nous.
M. Jolivet: C'est-à-dire que l'État, par votre
intermédiaire, se lave les mains, là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Nous, M. le
Président, on a signé une entente avec les Algonquins et le
fédéral pour rédiger un projet d'aménagement
intégré des ressources renouvelables. On le fait actuellement, ce
projet, à deux endroits avec le ministère du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche et on n'a pas ces problèmes. On n'a pas ces
problèmes parce qu'on peut procéder.
M. Jolivet: Vous êtes dans des réserves où il
n'y a pas...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Techniquement, on
avance, tandis que dans l'autre dossier on n'avance pas, l'objectif poursuivi,
c'est la cogestion des ressources...
M. Jolivet: Mais oui, mais dans les autres...
M. Côté (Rivière-du-Loup):... et ça ne
fait pas partie de l'entente.
M. Jolivet: Mais dans les autres ce n'est pas difficile, il n'y a
pas d'Amérindiens là, dans les autres projets?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, il n'y en a
pas d'Amérindiens.
M. Jolivet: Bon. Il y en a là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y en a
là.
M. Jolivet: C'est sûr et certain que ce n'est pas pareil.
Vous n'avancez pas de la même façon. Il y a des gens qui
s'objectent à la façon dont vous le faites. Vous dites: Parce
qu'ils interprètent différemment l'entente puis qu'ils pourraient
bloquer les travaux à M. Bérard, M. Bérard, lui, il a le
choix de dire: Compte tenu qu'on me bloque, je n'y vais pas ou je demande
l'aide de la police mais, d'une façon ou d'une autre, il le fait
à ses propres frais puis ce n'est pas l'État qui va lui venir en
aide. L'État, dans le fond, se lave les mains de tout ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas
l'État qui a empêché les opérations
forestières, ce sont les Algonquins.
M. Jolivet: Oui, mais a-t-il une chance, lui, de faire...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Lorsqu'on place
des femmes et des enfants devant les débusqueu-ses, les tracteurs,
même si ce n'est pas des menaces, ça bloque toutes les
opérations.
M. Jolivet: Oui, mais l'autre, lui, il n'a pas d'autres terrains
pour aller travailler quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Il a des
droits qui ont été signés en bonne et due forme, en
conformité des lois du Québec.
M. Jolivet: Alors, il devient une victime.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et si vous le
déplacez, M. le député, je ne sais pas qui va payer les
dommages.
M. Jolivet: À ce moment-là, ça veut dire
qu'il est victime de tout le système dans lequel il y a une dispute
entre les deux parties.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, il est
victime. C'est un peu la conclusion à laquelle en arrive le juge
Paul.
M. Jolivet: l'interprétation que vous faites de l'entente
par rapport aux algonquins, qu'est-ce que pense le fédéral de
cette entente? est-ce qu'eux autres ils sont d'accord avec les algonquins ou
avec vous autres?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le
fédéral ne s'en mêle pas. Ils attendent qu'on règle
le problème avant de s'en mêler.
M. Jolivet: Mais tu parles d'une affaire! Le
fédéral, il signe une entente, il y a une dispute et il ne s'en
mêle pas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Malgré
qu'il est fiduciaire des Indiens.
M. Jolivet: Bien, je comprends!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Sauf que le
fédéral n'est pas, comme me le mentionne M. Harvey, partie
à toutes les sphères de l'entente. Il ne peut pas se mêler
de la gestion des forêts, c'est de la juridiction
québécoise. Je ne voudrais pas que le fédéral se
mêle de ça non plus. Tout ce que le fédéral fait
là, il supporte les Indiens financièrement dans leurs
démarches pour participer à la rédaction d'un plan
d'aménagement.
M. Jolivet: Ce plan d'aménagement, actuellement...
M. Côté (Rivière-du-Loup): II n'est pas
commencé.
M. Jolivet: II n'est pas commencé.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. Puis, M.
Lafond dit: On a tout en main pour le faire, sauf qu'on ne veut pas le
commencer.
M. Jolivet: Puis, à partir de ça, ça veut
dire que les 80 000 $ qui sont là ne sont pas versés.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
l'année passée, ça. Et on a soumis, dans l'espoir d'en
arriver à une entente, de se comprendre avec les Algonquins, un plan
d'action. Évidemment, ça a été encore une fois
contesté, ça a été encore une fois... Il y a eu des
contre-propositions. Mais ça revient toujours avec le désir de
cogérer les ressources renouvelables.
M. Jolivet: Mais, cette année, les 80 000 $ sont dans
l'année financière 1991-1992.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'an passé,
oui. M. Jolivet: Donc, ils ont été versés,
payés. M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui.
M. Jolivet: Cette année...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pas en
totalité; L'engagement était de 80 000 $, mais on a versé,
d'après les comptes qui nous ont été transmis, environ 78
000 $.
M. Jolivet: Puis, cette année, il était
prévu à peu près un montant équivalent qui n'a pas
été encore dépensé.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ah! plus.
c'était 250 000 $ pour le ministère des forêts et il y a le
ministère du loisir, de la chasse et de la pêche qui paie une
partie aussi.
M. Jolivet: Puis le fédéral, lui aussi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Puis le
fédérai paie aussi. Et il y a un budget qui a été
proposé aux Algonquins avec la part de chacun, fédéral,
provincial, qui totalisait 1 200 000 $ pour cette année.
M. Jolivet: Et le ministre est-il revenu sur le fait que les
Algonquins parlent encore anglais? Non? Parce que la dernière fois qu'il
est sorti de la réunion, c'est parce qu'ils parlaient anglais.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Ce n'est pas
ça, l'histoire. Vous avez été mal informé, M. le
député.
M. Jolivet: Bien non, c'est vous qui m'avez dit ça!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, monsieur, je
n'ai pas dit ça.
M. Jolivet: Qu'est-ce que vous avez dit d'abord?
M. Côté (Rivière-du-Loup):
C'est-à-dire que les avocats des Algonquins partent anglais pour
être bien certains que leurs clients les compren-
nent.
M. Jolivet: Ah! Alors, ce n'est pas les Algonquins.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les Algonquins
parlent anglais. Les avocats aussi.
M. Jolivet: Bon. Ça va pour le mois.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements du mois
de mars 1992 sont vérifiés. Nous procédons donc maintenant
avec les engagements du mois d'avril 1992. M. le député de
Laviolette.
Avril
M. Jolivet: Bien, M. le Président, les deux questions que
j'avais étaient de la même façon, 2 et 3. Le ministre m'a
dit qu'il me donnerait les réponses à ces questions-là par
la ventilation complète des budgets dépensés pour les
activités de lutte et de prévention des feux de forêt.
Alors, je n'ai plus de question à poser à ce moment-là
à ce niveau. Ça, c'est pour 2 et 3, M. le Président. Le
4.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements 1
à 3 du mois d'avril 1992 sont vérifiés. J'appelle
donc...
M. Jolivet: Excusez-moi. Je me suis fourvoyé. J'avais un
mois qui était mal placé. J'avais ouvert ma feuille...
Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Pour votre information, M. le
député de Laviolette, nous sommes aux engagements du mois d'avril
1992.
M. Jolivet: oui, je le sais. je le sais très bien, mais
c'est parce qu'il y en avait une qui s'était inversée et je
n'avais pas regardé. je reviens.
Le Président (M. LeSage): Si on se trompe sur le nom de
votre comté, on est pardonné.
M. Jolivet: Alors, je reviens, M. le Président, à
l'engagement 2. C'est un montant...
Le Président (M. LeSage): L'engagement 1 du mois d'avril
est vérifié. J'appelle donc l'engagement 2, M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Oui. Le numéro 2, c'est concernant une
subvention normée. C'est probablement la même réponse que
le ministre va me donner concernant l'aménagement des forêts
privées. C'était un engagement initial de 1 090 000 $ qui a
été additionné de 33 394 $ parce qu'il y a eu plus de
travaux qui ont été faits. C'est ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça,
M. le Président.
M. Jolivet: Et j'irais à l'engagement 4. C'est la
même chose probablement qu'on va me donner pour les montants des travaux
sylvicoles. Toujours dans la région Mauricie-Bois-Francs. REXFOR, dans
ce contrat négocié, en a fait plus que demandé.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: Ça va, M. le Président, pour ce
mois-là.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements du mois
d'avril 1992 sont vérifiés. Nous procédons donc avec les
engagements du mois de mai 1992. M. le député de Laviolette.
Mai
M. Jolivet: et c'était là que je disais qu'à
2 et 3 on avait déjà répondu, parce que c'étaient
les questions que j'avais posées au ministre, par la ventilation qu'il
va me donner. et c'est les seules questions que j'avais à poser.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements du mois
de mai 1992 sont vérifiés. Nous procédons donc avec les
engagements du mots de juin 1992. M. le député de Laviolette.
Juin et juillet
M. Jolivet: Le numéro 15, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Les engagements 1 à 14
sont vérifiés. Nous procédons avec la vérification
de l'engagement 15. M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: C'est le seul, d'ailleurs. C'est parce que je me suis
demandé... Contrat pour l'entretien paysager à la
pépinière de Saint-Modeste, à Rivière-du-Loup. Dans
un contexte de restrictions budgétaires, quelle était l'urgence
de rendre la pépinière de Saint-Modeste si belle au point de vue
paysager? Quelles étaient les raisons qui l'obligeaient à
ça? Y a-t-il eu un désastre quelconque? (16 h 10)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, c'est
tout simplement comme on fait le long des routes. C'est de l'entretien
paysager; c'est la coupe du gazon, c'est l'entretien autour de la
pépinière.
M. Jolivet: Juste...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Ça coûte 47 000 $ pour entrete-
nir le gazon?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si vous regardez,
M. le Président, c'est pour trois exercices financiers: 1990, 1991-1992,
1992-1993. C'est de 15 000 $ à 16 000 $ par année.
M. Jolivet: Pour l'entretien... M. Côté
(Rivière-du-Loup): Oui. M. Jolivet:... du beau paysage.
M. Côté (Rivière-du-Loup): La route, gratter
le chemin et tout ça. On le ferait, ça nous coûterait ce
prix-là et même plus.
M. Jolivet: Ça va, M. le Président. Et je
vous dirais, pour vous encourager, que je n'ai pas de question pour juillet
1992. Ça fait votre affaire?
Le Président (M. LeSage): Les engagements de juin et
juillet 1992 sont vérifiés. M. le ministre, vous avez des
commentaires?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Est-ce que
c'est terminé, là?
M. Jolivet: Oui. Êtes-vous content?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oh la la!
Content, content! Je remercie mes collègues et je remercie le
député de Laviolette parce qu'on fait toujours un travail positif
lors de ces réunions, soit les crédits, soit les engagements
financiers. On s'aperçoit que les membres de la commission examinent les
documents avant de se présenter, ce qui nous permet de sauver beaucoup
de temps. En guise de remerciement, à la prochaine!
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: M. le Président, j'ai tenu parole envers
vous.
Le Président (M. LeSage): Exactement! Je vous en
félicite.
M. Jolivet: Alors, notre travail est terminé.
Le Président (M. LeSage): Alors, la commission ayant
complété ses travaux, j'ajourne cette commission sine die.
(Fin de la séance à 16 h 12)