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(Quatorze heures quatorze minutes)
Le Président (M. Forget): Je déclare la
séance de la commission de l'économie et du travail ouverte. Je
rappelle que le mandat de la commission est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 410, Loi favorisant
l'augmentation du capital des petites et moyennes entreprises. M. le
secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M.
Bélanger (Laval-des-Rapides) est remplacé par M.
Forget (Prévost). M. Lafrenière (Gatineau) est
remplacé par M. Hamel (Sherbrooke).
Visa (suite)
Le Président (M. Forget): J'appelle un à un, dans
l'ordre, chaque article du projet de loi pour en permettre le débat.
Alors, j'appelle l'article 15. Je pense que l'article 15 avait
été...
M. Léonard: On avait commencé.
Le Président (M. Forget): II avait été
commencé. M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): Nous autres, on attendait l'approbation
de l'Opposition, à l'article 15.
M. Léonard: On regardait ça paragraphe par
paragraphe. Attendez un peu. On n'avait pas fini l'article 15.
M. Tremblay (Outremont): Non, non, c'est ça. On
répondait aux questions de l'Opposition.
M. Léonard: Ah! Très bien. J'ai une première
question au ministre. Étant donné qu'on reprend cet
après-midi l'étude du projet de loi 410, et qu'on a fait des
observations - nous avons posé des questions et je pense, qu'à
l'occasion, nous avions des oppositions justifiées - est-ce que le
ministre a eu le temps de réfléchir à son projet de loi?
Est-ce qu'il est en mesure de nous annoncer des amendements d'ici à cet
après-midi?
M. Tremblay (Outremont): Je pense que le ministre a eu le temps
de réfléchir beaucoup, d'autant plus qu'on discute de ce projet
de loi depuis plusieurs heures. Le ministre a répondu à toutes
les questions de façon transparente, claire et précise. Dans ce
sens-là, le ministre n'a pas l'intention d'apporter de modifications
à son projet de loi jusqu'à temps qu'on nous démontre,
dans les articles qui suivent ou dans l'article 15, qu'il y aurait lieu
d'apporter des amendements.
M. Léonard: Alors, il n'y a rien de neuf? Il n'y a rien de
neuf cet après-midi.
M. Tremblay (Outremont): Bien...
M. Léonard: Par rapport à toutes les objections qui
ont été soulevées, il n'y a aucune correction, aucun
amendement au projet de loi.
M. Tremblay (Outremont): Je pense qu'on a donné des
explications à toutes les questions qu'il pouvait y avoir. En fait,
c'est toujours la même chose: c'est le pouvoir discrétionnaire de
la SDI de poser certains gestes dans le meilleur intérêt du
respect du règlement et de la loi. Dans ce sens-là, on vous a
donné le règlement, on vous donne les explications. Si vous avez
d'autres questions, on a des exemples précis du pourquoi on demande ces
choses-là. Jusqu'à preuve du contraire - je le dis encore - on a
une ouverture d'esprit si jamais on nous démontrait qu'on veut
incorporer dans un projet de loi des choses qui apparaissent inacceptables.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Si je comprends, toutes les observations qu'on
a faites sur les aspects discrétionnaires de ce projet de loi n'ont pas
été retenues par le ministre.
M. Tremblay (Outremont): Non. On est rendus à l'article 15
et tous les articles, à date, ont été acceptés -
des fois sur division - par les membres de la commission.
M. Léonard: Bon. Il en portera la responsabilité,
M. le Président. On en était au paragraphe 3° de l'article
15: «la corporation admissible est sous le coup d'une ordonnance de
liquidation pour une raison autre que la faillite ou
l'insolvabilité;»
J'ai demandé des exemples de cas dans lesquels on pouvait avoir
demandé une ordonnance de liquidation pour d'autres raisons que la
faillite ou l'insolvabilité. Puis, le ministre a été
très évasif là-dessus. Je suppose qu'il a eu le temps de
prendre des informations, de se renseigner.
M. Tremblay (Outremont): II y a toujours une
interprétation qu'on donne aux explications
du ministre. Je pense que le ministre n'a jamais été
évasif, mais, pour être encore plus précis, il y a des
situations où on pourrait justifier un actionnaire de déposer une
telle requête en liquidation. À titre d'exemple, dans le cas d'un
manque de confiance justifié, relativement à la conduite des
affaires de la compagnie, lorsque le pouvoir des actionnaires majoritaires est
utile en vue d'acquérir la propriété de l'entreprise ou
les avoirs des actionnaires minoritaires à un prix moindre.
Deuxièmement, lors de l'emploi abusif des biens de la compagnie par les
actionnaires majoritaires. Troisièmement, lorsque la compagnie consiste
en une entreprise véreuse ou en un montage frauduleux.
Quatrièmement, lors de la disparition de la raison d'être de la
compagnie. Cinquièmement, lorsque survient une impasse inextricable au
niveau de la gestion de la compagnie. Au surplus, l'article 123.44 de la Loi
sur les compagnies du Québec précise qu'un
intéressé peut formuler une demande en liquidation en vue de
dissoudre une compagnie. Par exemple, lorsque le certificat de constitution a
été illégalement obtenu, par dol ou dans l'ignorance de
quelques faits essentiels ou, encore, lorsque des statuts contiennent des
dispositions illégales ou des énonciations mensongères ou
erronées.
On ne fait pas ça pour le plaisir de le faire. L'article, il est
là, et je répète, encore une fois, ce que j'ai dit
à de nombreuses reprises, M. le Président, dans les heures
précédentes: C'est une disposition similaire à l'article 8
de la Loi sur les sociétés de placements dans l'entreprise
québécoise. Ça n'a jamais causé de préjudice
dans le passé, ça n'a jamais permis à la SDI d'abuser de
quelque pouvoir que ce soit, et c'est une disposition que nous remettons
également dans le nouveau texte de loi.
M. Léonard: Bon. Je pense que le texte que nous a lu le
ministre nous éclaire, effectivement. Il ne l'avait pas lu l'autre jour
et je comprends que, cet après-midi, il le lise. Voilà, et ceux
qui vont lire les comptes rendus de nos délibérations vont
comprendre pourquoi c'est là. Je pense que c'est ça, c'est le but
de la commission parlementaire. Il ne faudrait pas que le ministre
s'impatiente. Il me semble qu'il n'a pas à s'impatienter.
M. Tremblay (Outremont): En fait, M. le Président, on
recommence encore!
M. Léonard: Absolument pas.
M. Tremblay (Outremont): Est-ce que j'ai l'air de quelqu'un qui
s'impatiente? Honnêtement.
Le Président (M. Forget): Non.
M. Tremblay (Outremont): C'est vous qui présidez. Est-ce
que... Non? Bon!
M. Léonard: En tout cas, je peux vous dire qu'il lisait
son texte sur l'air des lampions, en étant plutôt arrogant
à l'endroit de l'Opposition, parce que ce sont des questions qu'on
n'aurait pas dû poser.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Alors, M. le Président, on peut passer
au paragraphe 4°.
Le Président (M. Forget): Le point 3° est
vérifié. J'appelle le point 4°. M. le ministre, le point
4°.
M. Tremblay (Outremont): Est-ce qu'il y a une question?
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: «4° la corporation admissible est
sous le coup d'une ordonnance de séquestre en vertu de la Loi sur la
faillite - au fond, entre le 2° et le 4°, quelle différence
faites-vous? - ou a fait, au sens de cette loi, cession de ses biens.»
Là, on fait référence explicitement à la Loi sur la
faillite. Remarquez qu'y y a une différence entre liquidation et
faillite.
M. Tremblay (Outremont): À 2°, c'est une liquidation
de la corporation à la demande de l'entreprise tandis qu'à
4°, c'est dans les autres cas.
M. Léonard: Dans le cas de faillite, vraiment.
M. Tremblay (Outremont): C'est ça. C'est une application
stricte des dispositions de la Loi sur la faillite. Un exemple: dans
l'éventualité de la faillite d'une corporation, le visa
accordé par la SDI serait révoqué de plein droit et
entraînerait donc immédiatement l'impôt spécial
prévu par le projet de loi 407. Cette disposition permettrait donc au
ministre du Revenu de récupérer, par voie d'impôt
spécial, le crédit d'impôt remboursable accordé
antérieurement
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Forget): II est adopté? Alors,
est-ce que l'article 15 est adopté avec ses quatre numéros?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Forget): Adopté.
M. Léonard: Un instant, juste une question.
Le visa est révoqué de plein droit. C'est le ministre
lui-même qui révoque le visa ou si c'est la SDI?
M. Tremblay (Outremont): Oui, c'est la SDI.
M. Léonard: Comme c'est le cas dans l'article 14.
M. Tremblay (Outremont): À l'article 14, c'est un pouvoir
d'agir qui est donné à la SDI, tandis qu'à l'article 15
c'est une révocation de plein droit. Donc, la SDI n'a pas de
décision, comme telle, à prendre.
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Forget): Alors, l'article 15, avec ses
quatre points, est adopté?
M. Léonard: Oui, d'accord.
Le Président (M. Forget): Alors, j'appelle l'article 16.
M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): En fait, je pense que l'article 16,
c'est assez clair. Ça permet à la SDI d'annuler la
révocation d'un visa si elle estime que la révocation pourrait
entraîner des conséquences excessives. Donc, celui-là
devrait être approuvé sans problème par le
député de l'Opposition parce que cela permet des choses...
Où il y aurait, évidemment, certains problèmes ou des
conséquences excessives, on pourrait annuler le visa.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président, je reconnais là
l'économie générale de ce projet de loi. On a le pouvoir
de faire une chose et, dans l'article suivant, on fait le contraire de ce qu'on
a dit. C'est exactement, encore une fois, ce qui se passe ici. Alors, la SDI a
le pouvoir d'annuler la révocation d'un visa. Dans l'article 15, il y
avait une révocation de plein droit. Là, le ministre vient de me
dire, justement au sujet de l'article 15, que la SDI n'a pas le choix. Quand
une entreprise est en faillite - ordonnance de séquestre, liquidation,
etc. - elle est obligée. L'article 16 vient dire que non, le contraire:
«si elle estime». Alors, là, encore une fois, c'est la
discrétion donnée à un organisme d'État d'agir
comme bon lui semble.
L'objection, c'est le reproche que je fais à ce projet de loi
depuis le début, à tous les coins, il n'y a rien de solide,
d'accroché. C'est toujours défait dans l'article qui suit ou dans
les articles qui suivent, de sorte que c'est toute liberté qui est
laissée à la SDI. «Si elle estime», c'est quoi ses
critères pour estimer? C'est ça, le problème. À
partir du moment où on donne une discrétion - parce que le mot
«estimer», c'est vraiment ça, de la discrétion -
selon quoi, quelles balises? Est-ce que le ministre a des réponses
là-dessus? L'article est clair, il est écrit. Peut-être
qu'il peut donner des explications, mais ça ne justifiera pas pour
autant la discrétion qui est accordée là.
M. Tremblay (Outremont): En fait, c'est marqué dans
l'explication du paragraphe 16. Un tel pouvoir d'annuler une révocation
antérieure effectuée par la SDI est nécessaire, puisque la
révocation entraîne automatiquement - c'est ça qui est
important, «automatiquement» - l'application d'un impôt
spécial au niveau de la Loi sur les impôts. On voit, après
ça, qu'il y a une procédure. Le contribuable doit alors s'opposer
à l'avis de cotisation qui est émis aux termes de la Loi sur les
impôts prévenant cet impôt spécial, sans avoir la
possibilité de contrecarrer telle imposition, si ce n'est en argumentant
que la révocation est mal fondée en fait et en droit. En fait,
c'est pour... Il me semble que c'est clair pourquoi on fait ça.
M. Léonard: Ah, c'est clair. C'est clair, ce qui est
écrit. Mais, je voudrais, peut-être une dernière fois,
attirer l'attention du ministre parce qu'il y a encore des articles à
peu près de la même farine qui vont venir. C'est une
discrétion donnée à des fonctionnaires. J'en connais,
à un endroit, où if y en a un peu de cette nature, c'est au
ministère du Revenu. Puis, en quelque sorte, la loi qui est là
est une loi qui pourrait presque être administrée par le
ministère du Revenu, qui est un peu de nature semblable. La
différence, cependant, c'est que, quand on va au ministère du
Revenu, il y a des balises, il y a des bulletins d'interprétation qui
sont publiés. On va en cour, et c'est aussi très rigide comme
administration, puis Dieu sait s'il y en a quand même des plaintes.
Alors, dans le cas de la SDI, qui n'a pas d'expertise en la
matière, elle a une discrétion quasi absolue d'agir comme bon lui
semble. Au fond, où sont les bulletins d'interprétation? Il n'y
en a pas, il n'y en aura pas. Puis qui va se plaindre de la SDI? Il n'y a
personne parce que si une société se plaignait de la SDI, elle
irait automatiquement penser que peut-être, deux ans plus tard, elle
voudrait revenir... Là, elle ne se ferait pas des amis.
Alors, vous voyez tout de suite l'espèce de pression,
l'espèce de pression absolue qui est donnée, qui peut être
exercée sur les entreprises. Je trouve ça exorbitant. Je ne
connais pas d'endroit au gouvernement où on agit comme ça. Encore
une fois, au ministère du Revenu, effectivement, le ministère
jouit d'une certaine discrétion, mais tout ça est balisé
par les règles comptables, par les règles de l'art, par les
bulletins d'interprétation, par toute une série de causes qui
sont venues à différents niveaux de
cour, de l'impôt, et qui, parfois, se retrouvent dans d'autres
cours, la Cour supérieure ou autre. Mais on volt tout de suite que ce
n'est pas du tout ça qui est là. Il n'y en pas de bagage pour
encadrer cette loi, puis encadrer l'application de cette loi.
Généralement, dans toutes les lois, lorsqu'il y a un
pouvoir discrétionnaire qui est accordé, il est accordé au
ministre parce qu'il a été élu et désigné
par le premier ministre. Il a la responsabilité ministérielle,
puis il répond en Chambre aux questions qui sont posées.
Là, ça s'en va à un fonctionnaire qui va dire oui, qui va
dire non, sans jamais se justifier à personne, ni publiquement, parce
qu'il n'y aura pas de bulletin d'interprétation comme au
ministère du Revenu. Moi, c'est une objection de fond à ce projet
de loi. Je ne sais pas si le ministre a des commentaires à faire
à la suite de mes remarques.
Le Président (M. Forget): M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): Oui. Un exemple. Un exemple pour qu'on
comprenne bien, parce que j'écoute les remarques, puis j'essaie
d'être le plus objectif possible. Je ne veux certainement pas être
l'auteur d'un projet de loi qui donne une discrétion non balisée
à la SDI. Prenons un exemple, lorsque des liens de dépendance
sont créés. Il y a des bulletins d'interprétation, au
niveau du ministère du Revenu, qui parlent des liens de
dépendance. Alors, si la SDI, à la suite de l'analyse de ces
bulletins du ministère du Revenu, décide de révoquer, on
révoque le visa.
Ce que dit cet article, c'est que s'il s'avérait que de la
nouvelle information nous portait à croire que nous n'aurions pas
révoqué le visa, tout ce qu'on dit, c'est qu'on pourrait le faire
là. Et cette disposition a été demandée par le
ministère du Revenu, qui nous a demandé de l'inclure. Alors, je
comprends la dynamique du ministère du Revenu. Peut-être que pour
le ministère du Revenu, c'est un droit statutaire. Vous avez le droit de
tout faire, sauf ce qui n'est pas expressément défendu.
Là, on se sert des mêmes interprétations du
ministère du Revenu, et s'il s'avérait, à la suite de
l'analyse approfondie du dossier ou d'informations additionnelles, qu'on s'est
trompé, la SDI pourrait ne pas révoquer ou revenir sur la
décision qui était plus en fonction de l'article 15, qui
était plus une décision de droit. C'est ça que ça
dit. (14 h 30)
Alors, là, je demande aux personnes qui ont mis «la
SDI» plutôt que «le ministre»: Pourquoi? Puis, je vais
avoir la réponse. Écoutez, moi, je n'ai pas...
M. Léonard: En tout cas, je pense que ma question, elle
est justifiée. À mon sens ...
M. Tremblay (Outremont): Ça c'est la deuxième
partie. La première, oui. Je pense avoir donné un exemple
où ça pourrait se produire, et ça serait normal qu'on ait
une certaine discrétion pour ne pas qu'on soit obligé de faire
des procédures. En fait, on ne pourrait rien faire parce que c'est une
révocation de droit. Alors, le deuxième point qui est
soulevé, c'est: Pourquoi c'est la SDI et non pas le ministre?
M. Léonard: Alors, le droit vaut quoi dans le cas? C'est
une révocation de droit et on estime tout à coup que ce n'est
plus bon, là. M. le Président, vous savez, les questions que je
pose, ce sont des questions de fond. En législation, je peux vous dire
que c'est important, ces points-là.
M. Tremblay (Outremont): Très bien. Le Président
(M. Forget): M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): Alors, je serais prêt à
amender l'article 16 pour dire que c'est le ministre qui a le pouvoir d'annuler
la révocation d'un visa, s'il estime, compte tenu des circonstances, que
la révocation entraînerait des conséquences excessives. Si
l'Opposition veut faire un amendement en ce sens-là, je suis prêt
à l'appuyer.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: D'accord. Je vais appuyer son amendement.
M. Tremblay (Outremont): Non, non, c'est votre amendement. Moi,
je fais juste dire que si vous faites l'amendement, je suis prêt à
dire que je n'ai pas d'objection et qu'on va le voter.
Une voix: C'est très chevaleresque.
M. Tremblay (Outremont): C'est sa suggestion. On va lui donner
tout le crédit d'avoir amendé la loi.
M. Léonard: Moi, je veux bien faire l'amendement.
Le Président (M. Forget): Alors, vous êtes
prêt à faire l'amendement, M. le député de
Labelle?
M. Léonard: C'est le ministre. Le ministre signifie le
ministre de tutelle, à la place...
M. Tremblay (Outremont): Le ministre de l'Industrie.
M. Léonard: Je pense qu'il ne faut pas noter... Le
ministre...
M. Tremblay (Outremont): Bien, le ministre,
c'est ça.
M. Léonard:... de qui relève la
Société.
M. Tremblay (Outremont): Donc, «a le pouvoir d'annuler la
révocation d'un visa, s'il estime, compte tenu des circonstances, que la
révocation entraînerait des conséquences
excessives».
M. Léonard: C'est mieux, c'est mieux. C'est un grand
pouvoir discrétionnaire, mais c'est mieux.
Le Président (M. Forget): Est-ce qu'il y a quelqu'un qui
peut écrire l'amendement? M. le député de Labelle,
l'amendement va être...
M. Léonard: II faut le rédiger formellement. Le
Président (M. Forget): O. K.
M. Léonard: Voulez-vous qu'on procède avec un autre
article? On reviendra pendant...
Le Président (M. Forget): On suspend l'article 16.
M. Léonard: Le temps de rédiger.
Le Président (M. Forget): Le temps qu'on rédige
l'amendement. J'appelle l'article 17. M. le ministre.
Renseignements et rapports
M. Tremblay (Outremont): C'est un article qui prévoit que
la Société de développement industriel peut exiger de la
corporation admissible et de l'investisseur toute forme de renseignement,
document, rapport ou autres qu'elle juge opportuns aux fins de l'octroi d'un
visa. Le deuxième alinéa de l'article prévoit l'obligation
pour la corporation admissible et l'investisseur admissible de fournir tout
renseignement et tout document à la SDI, sur demande écrite et
dans les délais prévus dans cette demande. C'est une disposition
similaire à l'article 10. 1, deuxième alinéa de la Loi sur
les sociétés de placements dans l'entreprise
québécoise.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Je pense que c'est un article qui va de soi.
Pour administrer la loi, ça prend au moins les renseignements qu'il
faut, et ça, c'est habituellement balisé. Comme on l'a
déjà expliqué, la dernière fois, ce n'est pas parce
que c'est dans une autre loi que la même justification vaut. Le ministre
doit être capable d'expliquer sa propre loi, sans toujours en
référer à une autre, et donner la bonne explication.
Hein?
Bon. Je pense que j'ai été assez clair là-dessus,
la dernière fois. C'est la même argumentation qui revient. Alors,
moi, je suis d'accord qu'il faut qu'il y ait des renseignements. Je pense que
c'est dans la réglementation aussi, le type d'information que l'on
veut.
Le Président (M. Forget): Alors, l'article 17 est
adopté. J'appelle l'article 18. M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): C'est un article qui favorise une
meilleure complicité entre le ministère de l'Industrie, du
Commerce et de la Technologie et le ministère du Revenu. Donc, dans ce
sens-là, c'est pour échanger les renseignements qui sont
nécessaires aux fins de l'application de la loi et des
règlements. Alors, l'échange d'information s'applique autant
lorsqu'on émet un visa que lorsqu'on révoque un visa
antérieurement émis.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Pour être conséquents, il
faudrait presque dire: La SDI, ou le ministre, selon le cas.
Le Président (M. Forget): M. le ministre.
M. Léonard: C'est une concordance à faire. Bien,
peut-être qu'il faudrait disposer alors de l'amendement.
Le Président (M. Forget): Alors l'article 18...
M. Léonard: Juste une question. Il y a des parties
complètes de cette loi-ci qui pourraient être administrées
par le ministère du Revenu.
M. Tremblay (Outremont): En fait, je pense qu'il y a eu une
volonté politique de confier à la SDI - non, mais c'est ça
- l'administration de la Loi sur les sociétés de placements dans
l'entreprise québécoise. Alors on pourrait prendre une partie de
cette loi-là, ou cette loi-là, et dire au ministère du
Revenu: Vous faites celle-là. Et on aurait à la SDI une autre
équipe qui ferait les SPEQ. On a considéré que, dans le
meilleur intérêt des entreprises et des
bénéficiaires éventuels d'un avantage fiscal, ça
devait être au même endroit. Donc, c'est la SDI qui a eu le mandat
d'émettre des enregistrements et des visas au niveau des avantages
fiscaux.
M. Léonard: Bien, ça souligne simplement qu'au fond
c'est une loi de nature fiscale, en quelque sorte. En faisant la loi sur les
SPEQ de cette façon-là, et cette nouvelle loi de l'autre
façon, on fait un cadre différent de celui du ministère du
Revenu. Au ministère du Revenu, vous avez une entreprise dûment
enregistrée avec
une série d'états financiers. Les vraies balises
comptables se retrouvent là au sujet de l'entreprise. En tout cas, au
moins, il y a une chose de rassurante - je suppose que c'est le
ministère du Revenu qui a demandé cet article, aussi - ils se
parlent. Ce n'est pas toujours le cas au gouvernement, avec ce
gouvernement-là, mais, au moins, ça a l'air qu'il faut que
s'écrive un projet de loi pour qu'ils se parlent, un article de loi.
Alors, très bien, c'est un peu plus rassurant pour le contribuable. On
va être d'accord pour qu'ils s'échangent de l'information.
Le Président (M. Forget): Alors l'article 18 est
adopté?
M. Tremblay (Outremont): Avec la modification, j'aimerais
ça...
Le Président (M. Forget): Avec modification? M. le
ministre.
M. Tremblay (Outremont): ...soumettre un amendement qui est dans
la continuité de celui suggéré par l'Opposition à
l'article 16. On devrait modifier l'article 18 pour qu'il se lise ainsi: La
Société de développement industriel du Québec et,
le cas échéant, le ministre, transmettent au ministre du Revenu
les renseignements que ce dernier juge nécessaires lorsqu'ils accordent
un visa, le révoquent ou en annulent la révocation.
Le Président (M. Forget): Ça va?
M. Léonard: D'accord avec l'amendement.
Le Président (M. Forget): Vous êtes d'accord avec
l'amendement. Alors, l'article 18 avec...
M. Tremblay (Outremont): Lorsqu'elle accorde - parce que c'est la
SDI qui accorde - le révoque, ou que le ministre en annule la
révocation - c'est le ministre qui annule là.
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle, est-ce que vous allez écrire l'amendement à l'article 18
ou bien si c'est M. le...
M. Tremblay (Outremont): Non.
M. Léonard: Oui, bien, l'article 18, on est
d'accord...
M. Tremblay (Outremont): L'article 18, H est initié par
nous. On vous l'écrit immédiatement.
Le Président (M. Forget): Bon, parfait. Alors on va
revenir ou bien non...
M. Léonard: L'article 16, on peut y revenir tout de
suite?
Le Président (M. Forget): Oui, on peut revenir
immédiatement. Alors, si vous voulez faire lecture de l'article 16.
Une voix: De l'amendement.
Le Président (M. Forget): De l'amendement à
l'article 16.
M. Léonard: Je pense qu'on n'est pas obligé de dire
de qui relève la SDI. On peut dire: Le ministre a le pouvoir
d'annuler... Je pense que là, vous l'avez...
M. Tremblay (Outremont): L'article 21 définit...
Le Président (M. Forget): Je vais donner au
ministre...
M. Léonard: L'article 16.
Une voix: Le ministre chargé de l'application.
M. Léonard: Non, on ne met pas ça. Je pense
que...
M. Tremblay (Outremont): Non, même pas. L'article 21 est
clair.
Le Président (M. Forget): C'est l'amendement de M.
Léonard. M. le ministre, si vous voulez faire le...
M. Léonard: Oui, on le consulte. Le Président
(M. Forget): Parfait? M. Tremblay (Outremont): Bien oui.
Le Président (M. Forget): Est-ce que vous allez faire
lecture de l'amendement, M. le ministre?
M. Léonard: Bien, je vais le faire.
Le Président (M. Forget): Ah, vous allez le faire.
M. Tremblay (Outremont): Oui, c'est ça, on va le...
VoHà!
Le Président (M. Forget): Dans le fond, c'est à
vous. Alors, M. le député de Labelle.
M. Léonard: Bon, alors, je lis l'amendement proposé
à l'article 16. Nous revenons à l'article 16. L'article 16 est
modifié: 1° par le remplacement, dans la première
ligne, des mots «La Société de développement
industriel du Québec» par les mots «Le ministre»;
2° par le remplacement, dans la deuxième ligne, du mot
«elle» par le mot «il» - «s'il estime, compte
tenu des circonstances....» On s'entend?
Le Président (M. Forget): C'est ça. Ça va,
M. le ministre?
M, Léonard: Ça va? C'est clair? M. Tremblay
(Outremont): Oui.
Le Président (M. Forget): Alors, l'article 16 est
adopté, avec amendement. C'est comme ça? L'amendement est
adopté. Adopté. Est-ce que l'amendement à l'article 18 est
fait? Ah, vous êtes en train de le faire?
M. Tremblay (Outremont): Oui, on l'a.
Le Président (M. Forget): Est-ce qu'on revient à
l'article 19?
M. Léonard: Bien, on va peut-être finir...
Le Président (M. Forget): On va attendre l'article 18?
M. Léonard: C'est peut-être mieux de disposer de
l'article 18, sinon...
Le Président (M. Forget): On va disposer de l'article 18?
Parfait.
M. Tremblay (Outremont): Une suggestion. C'est parce qu'il y a 3
lignes, puis, là, je vais être obligé de vous lire 15
lignes. Alors, ce que je demande, c'est de le refaire au complet. Je vais vous
lire 3 lignes. Ça se fait. C'est beau?
Le Président (M. Forget): D'accord, M. le
député de Labelle?
M. Léonard: Dans la procédure, c'est le
président qui en dispose.
Le Président (M. Forget): Non, mais si vous êtes
d'accord.
M. Léonard: II faut que les procès-verbaux soient
clairs, nets. Je suis d'accord sur le contenu.
M. Tremblay (Outremont): Comme ils le sont habituellement.
M. Léonard: Ça, c'est beaucoup de prétention
de la part du ministre.
M. Tremblay (Outremont): Ce n'est pas le ministre qui les prend.
Donc, il n'y a pas de prétention. Il faut reconnaître la valeur
des personnes qui nous appuient.
M. Léonard: De quoi parlez-vous?
M. Tremblay (Outremont): Des procès-verbaux.
M. Léonard: Ah oui, O.K. Les procès-verbaux,
ça va.
M. Tremblay (Outremont): Ha, ha, ha! C'est uniquement de
ça qu'on parlait.
M. Léonard: Je n'en dirais pas autant du ministre, c'est
ça le problème. Là, je comprends qu'il fasse la
distinction. Ha, ha, ha!
M. Tremblay (Outremont): M. le Président.
Le Président (M. Forget): M. le ministre, voulez-vous
faire lecture de l'amendement?
M. Tremblay (Outremont): On ferait la suggestion suivante, soit
de remplacer l'article 18 qui se lit comme suit: «La
Société de développement industriel du Québec
transmet au ministre du Revenu les renseignements que ce dernier juge
nécessaires lorsqu'elle accorde un visa, le révoque ou en annule
la révocation.»
On remplacerait cet article 18 par le suivant: «La
Société de développement industriel du Québec ou,
le cas échéant, le ministre, transmet au ministre du Revenu les
renseignements que ce dernier juge nécessaires lorsque la
Société de développement industriel du Québec
accorde un visa, le révoque ou que le ministre en annule la
révocation.»
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Forget): Ça va? Est-ce que
l'amendement est adopté? Adopté. Est-ce que l'article 18, tel
qu'amendé, est adopté? Adopté. Je rappelle l'article 19.
M. le ministre. (14 h 45)
M. Tremblay (Outremont): L'article 19, c'est un article qui
permet à la Société de développement industriel de
tenir des registres qui doivent contenir l'information nécessaire
relativement, entre autres, à la corporation admissible, au placement
admissible et autres informations nécessaires dans le cadre de
l'application de la loi et des règlements.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président, à la
dernière séance de travail sur ce projet de loi, nous avons bien
compris que, même pour accorder un visa dans un temps décent, il
manquait de personnel à la SDI, juste pour étudier le dossier et
accorder le visa. Là, elle se donne l'obligation de tenir des registres,
je dois dire que ça inquiète passablement l'Opposition parce
qu'au fond, c'est une chose qui a l'air d'être mal tenue à la SDI.
Le ministre a été président-directeur
général de la SDI durant trois ans et demi et, lorsque le
Vérificateur général a fait le tour de ses dossiers, il
s'est aperçu qu'il y avait des trous significatifs là-dedans. On
pourrait relire le rapport du Vérificateur. Justement, s'il y a une
critique que le Vérificateur fait à l'endroit de la SDI,
notamment à partir du moment où le ministre a été
responsable, dans le temps où il était président-directeur
général, c'est justement là-dessus: pas de suivi de
dossiers, très mauvais suivi de dossiers.
Ici, au fond, je pense qu'on pourrait se demander pourquoi ce n'est pas
le ministère du Revenu qui tient les registres, au moins un bon
registre. Est-ce que - je peux poser la question au ministre - il va
transférer ou il va échanger cette information avec le
ministère du Revenu? Est-ce que vous allez avoir un ordinateur et chacun
va pouvoir pitonner? Si jamais le ministre lui-même ne complète
pas ses dossiers, au moins le ministère du Revenu va l'inciter à
le faire et va lui demander de combler les trous qu'il y aura dans
l'information nécessaire à l'administration de la loi. Est-ce que
ce sont ces registres au sujet desquels le ministre ou la SDI va
échanger de l'information avec le ministère du Revenu?
Peut-être que, là, la SDI va être mieux administrée -
il y a un successeur - le ministre n'étant plus le
président-directeur général, mais seulement le ministre
responsable. Celui qui est actuellement président-directeur
général, lui, va faire le travail correctement. C'est un peu le
sens de la réponse qu'il m'a faite lorsque j'ai posé des
questions en Chambre là-dessus. Il a dit que, maintenant, ça
allait bien. Maintenant qu'il n'était plus là, ça allait
bien. Est-ce que l'échange d'information va se faire entre la SDI et le
ministère du Revenu au sujet des informations contenues dans ces
registres-là, premièrement?
Le Président (M. Forget): M. le ministre.
M. Tremblay (Outremorrt): M. le Président, j'aimerais
juste rappeler au député de Labelle que le Vérificateur
général n'a pas fait l'analyse des sociétés de
placements dans l'entreprise québécoise. Donc, toute
interprétation est mensongère - pour employer un terme clair. Si
le député de Labelle était capable de me démontrer
que le Vérificateur général a bel et bien analysé
les sociétés de placements dans l'entreprise
québécoise, peut-être qu'à ce moment-là il
pourra faire les affirmations qu'il fait.
Deuxièmement, quant à la question particulière
«Pourquoi c'est la Société de développement
industriel et non pas le ministère du Revenu?» c'est parce que le
ministère du Revenu veut que ça soit la Société de
développement industriel qui administre la loi. Donc, si c'est la
Société de développement industriel qui administre la loi,
c'est normal que ça soit la Société de
développement industriel qui tienne le registre. Lorsqu'un avantage
fiscal est accordé, il est accordé sur la base de renseignements
qui sont donnés au ministère du Revenu - entre autres,
l'émission d'un visa. Donc, toutes les fois que le ministère du
Revenu veut avoir de l'information, il n'y a aucun doute que la SDI va donner
cette information au ministère du Revenu. Qui sait, peut-être
qu'éventuellement on pourra communiquer de façon interactive
entre les deux ministères, par modem, en fonction des nouveaux
procédés informatiques. Alors, peut-être que ça
arrivera dans un avenir rapproché, ce n'est pas le cas aujourd'hui.
Le Président (M. Forget): Merci, M. le ministre. M. le
député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, j'ai
écouté attentivement le ministre. Finalement, le noeud du long
paragraphe qu'il vient de faire tourne autour du fait que le ministère
du Revenu veut que ce soit la SDI. On n'est pas sûr si lui veut Alors,
ça ne répond pas au fond de l'objection. Mais, quand il dit que
le Vérificateur général n'a pas étudié les
SPEQ ou n'a pas examiné l'administration de la SDI, je pense que je vais
lui relire quelques paragraphes, parce qu'il n'a pas le choix, c'est vraiment
...II a employé le mot «mensonger» à l'endroit de ce
que j'ai dit. Je ne sais pas si ça crée un
précédent. Bref, je lui laisserai ses mots. Mais ce que le
Vérificateur général dit lorsqu'il parle de la gestion du
suivi de l'aide financière accordée par la SDI, c'est que la
procédure en vigueur à la Société ne favorise pas
une analyse complète de l'évolution des risques rattachés
à l'aide financière.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, une aide
financière, ce n'est pas ce dont nous discutons. Une aide
financière, c'est ce que le Vérificateur général a
vérifié. Quand on parle d'une aide financière, ce sont les
aides de la SDI, non pas les sociétés de placements dans
l'entreprise québécoise. C'est tout ce que j'ai dit.
M. Léonard: M. le Président, regardez bien quand
même. D'autre part, dit-B, en ce qui a trait aux risques financiers
inhérents à l'entreprise, nous avons identifié des
éléments que la procédure ne prend pas en
considération: l'obtention systématique d'états financiers
récents, etc., l'obtention fréquente d'états financiers,
etc. Il y en a. C'est accablant, la comparaison de ratios financiers importants
de l'entreprise. Là. il va
me dire que, sur la question de l'aide financière, ce n'est pas
la même chose que dans le cas de la loi 410 où l'on parle de la
capitalisation des entreprises. Je veux juste dire qu'il y a des
renseignements. S'il entend révoquer ces visas, avoir la
possibilité de les révoquer, il faut qu'il ait des renseignements
ultérieurement, au moins sur les cinq ans durant lesquels on accorde
l'aide. Alors, ça, c'est un argument qui ne tient pas, ce que le
ministre vient de me répondre, mais absolument pas!
Un des problèmes majeurs de la SDI, c'est qu'il y a un mauvais
suivi. Peut-être qu'il y a des correctifs depuis que le ministre n'est
plus là. Ça, ça peut être une bonne chose.
Effectivement, je serais... Il faudrait voir un peu son successeur. Ça
peut être mieux administré que quand le ministre était
là, et responsable de la SDI. Bon, ça a l'air que ça ne
sera pas très difficile, d'ailleurs, à faire ça, compte
tenu de la critique que le Vérificateur général a
faite.
Mais, au fond, la question, c'est qu'on se retrouve, au gouvernement,
dans l'obligation d'échanger des renseignements qui touchent des
personnes - morales, je veux bien, les compagnies - qui touchent des personnes
entre deux ministères. L'information va circuler de l'un à
l'autre. Ce n'est pas très habituel, je pense bien, mais ça pose
la question: Finalement, étant donné que les entreprises
elles-mêmes ont déjà un dossier au ministère du
Revenu, pourquoi on ne prend pas le dossier du ministère du Revenu,
qu'on ne le transfère pas avec une recommandation de visa après
analyse du dossier? Au moins, au ministère du Revenu, on serait
sûr qu'il y aurait des états financiers tandis que là, au
ministère du Revenu, j'ai l'impression que la structure administrative
est bringuebalante. On n'est pas sûr qu'on aura tout ce qu'il faut pour
bien gérer l'administration de la loi.
J'ai des objections, non pas sur le fait qu'on demande tel ou tel
renseignement - je pense que, oui, ça se comprend - mais sur le fait que
ce soit à la SDI. En réalité, on est encore en train de
dédoubler. On va créer un autre petit dossier, fichier des
entreprises, alors qu'il y en a un au ministère du Revenu. Vous
êtes en train de dédoubler. Il me semblait qu'on essayait de
s'aligner le plus possible vers le guichet unique. Vous êtes en train
d'en créer un autre, c'est le contraire: la lourdeur de l'administration
par rapport aux entreprises.
Le Président (M. Forget): M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): Alors, si la SDI accorde un visa avec un
avantage fiscal ou si elle annule ou révoque ce même visa, qui
implique, évidemment, comme conséquence, un impôt
spécial, il est normal qu'il y ait un échange d'information, dans
ce cas, entre le ministère du Revenu et la Société de
développement industriel du Québec. Il y a une très grande
différence entre le ministère du Revenu, qui a des
responsabilités bien particulières, et la Société
de développement industriel du Québec, qui a reçu un
mandat très clair du ministre des Finances et du ministère du
Revenu de voir à l'application de cette loi. Les seules informations qui
sont transmises lors, par exemple, de l'annulation d'un visa sont celles
mentionnées à l'article 19.
M. Léonard: Ça va. Donc, c'est vraiment très
ponctuel, l'échange d'information avec le ministère du
Revenu?
M. Tremblay (Outremont): Advenant qu'un visa est accordé,
qui donne un avantage fiscal, ou advenant l'annulation dans le cas de l'article
19.
M. Léonard: Mais, si vous faites mal le suivi de vos
dossiers, vous allez avoir de la misère à révoquer les
visas.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, je voudrais
répéter au député de Labelle, tout en citant le
même document que le député de Labelle a cité tout
à l'heure, c'est-à-dire le rapport à l'Assemblée
nationale du Vérificateur général du Québec,
l'article 9.12, à la page 186, qui dit clairement, et je cite le
Vérificateur général du Québec: «Cependant,
notre examen n'a pas porté sur les sociétés de placements
dans l'entreprise québécoise.» Alors, toute affirmation
s'avère non fondée, et il ne faudrait surtout pas
interpréter les aides financières comme étant la
même situation que lorsqu'on émet un avantage fiscal à une
entreprise par le biais d'un visa ou de la validation d'un placement.
M. Léonard: M. le Président.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Je n'ai pas parlé de la loi des SPEQ.
Depuis le début, je lui dis que ce sont deux lois différentes. Je
lui ai dit, à la dernière séance, d'ailleurs, qu'il
était affligé du complexe du «moi itou» et qu'il ne
devait pas, parce que c'étaient deux choses complètement
différentes. Donc, quand il me dit que l'examen n'a pas
été fait, je pense, au contraire, que les remarques du
Vérificateur général s'appliquent très bien. J'ai
d'ailleurs vu que le volume, le rapport du Vérificateur qu'il utilise,
est absolument vierge. Il n'y a absolument aucun souligné
là-dedans, il ne l'a pas lu beaucoup. Alors, il faudrait qu'il
l'étudié et qu'il regarde attentivement ce que le
Vérificateur général a dit de son administration. Alors,
il gagnerait à le faire vraiment.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président.
M. Léonard: Sur l'échange d'information, je
vois que ta SDI va tenir des registres - une autre série de
registres au gouvernement - sur une entreprise qui aura un autre dossier au
ministère du Revenu. Alors l'article, le ministre pourra le proposer, il
va être adopté sur division.
M. Tremblay (Outremont): Alors, M. le Président,
étant donné qu'il ne semble plus y avoir de questions sur
l'article 19, je vous soumets qu'on devrait peut-être passer à
l'adoption de cet article 19.
M. Léonard: Sur division.
Le Président (M. Forget): L'article 19 est adopté
sur division. Dans son entier?
M. Tremblay (Outremont): Oui.
Le Président (M. Forget): J'appelle l'article 20. M. le
ministre.
Réglementation
M. Tremblay (Outremont): C'est un article qui confère au
gouvernement la possibilité de prendre tout règlement
nécessaire à l'application de la loi. Et, dans ce sens-là,
on pourrait prendre l'article avec tous ses alinéas et
référer le député de Labelle aux dispositions du
projet de règlement que nous lui avons remis lors de la dernière
séance de la commission parlementaire.
M. Léonard: Je pense, M. le Président, que c'est un
article très important qui traite de toute la réglementation du
projet de loi. Il convient de l'étudier paragraphe par paragraphe, je
pense bien. Je suppose que le ministre va vouloir faire les
références a son projet de règlement - je dis bien son
projet de règlement - au sujet de chacun des alinéas.
Le Président (M. Forget): M. le ministre. (15 heures)
M. Tremblay (Outremont): Je voudrais rappeler au
député de Labelle que le but de la commission parlementaire,
c'est d'approuver le projet de loi et non pas le projet de règlement.
Étant donné l'esprit de collaboration qui existe entre
l'Opposition et le gouvernement, nous lui avons donné le projet de
règlement. Alors, si on prend le premier alinéa de l'article 20,
on réfère à l'article 2 - la demande de visa - et à
l'article 3 - renseignements et rapports - du règlement.
M. Léonard: Est-ce que l'article 3 du règlement
couvre l'ensemble de l'article 20 du projet de loi? Est-ce que c'est ça
que ça veut dire?
M. Tremblay (Outremont): Le premier alinéa de l'article 20
réfère à deux articles du règlement: l'article 2,
pour la demande de visa; et l'article 3, pour les renseignements et les
rapports. Il couvre les deux.
M. Léonard: Le premier alinéa de l'article 20,
c'est: «1° déterminer les renseignements, autorisations,
attestations, rapports ou documents qu'une corporation ou un investisseur doit
fournir à ta Société de développement industriel du
Québec et l'époque à laquelle ils doivent être
produits et déterminer la forme de tels rapports, autorisations et
attestations et les renseignements qu'ils doivent contenir. »
On était d'accord, M. le Président, ça prend des
renseignements, compte tenu qu'il y a un autre fichier que celui du
ministère du Revenu. Au fond, ce n'est pas encore tout à fait le
guichet unique, mais on comprend qu'il s'agit d'une loi particulière.
Voilà! Ça va. Adopté, pour le premier paragraphe.
Le Président (M. Forget): Le premier paragraphe est
adopté. Alors, j'appelle le deuxième paragraphe. M. le
ministre.
M. Tremblay (Outremont): Quant à l'alinéa 2 de
l'article 20, il réfère aux articles 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14 et
15 du projet de règlement...
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Tremblay (Outremont):... c'est-à-dire toute la section
sur l'actif et l'avoir net.
M. Léonard: Moi, M. le Président, je veux bien
être gentP, mais déterminer ce qui constitue l'actif d'une
corporation, ça fait référence aux manuels de
comptabilité, donc à toutes les règles de l'art et de la
science comptable. C'est là où on pourrait dire: Ça fait
référence aussi à tous les bulletins
d'interprétation du ministère du Revenu. Et il n'y en a pas de
référence de faite dans le projet de loi, à l'heure
actuelle. Déterminer ce que constituent l'actif et l'avoir net - il peut
couler beaucoup d'encre sous les ponts. En fait, on ne fait pas
référence plus que ça, par règlement... Imaginer
qu'un règlement va déterminer ce qui constitue l'actif d'une
corporation, ça me paraît, je ne sais pas, utopique, exorbitant.
Employez le qualificatif que vous voudrez. Ce n'est pas un règlement du
gouvernement qui va déterminer ça. D'ailleurs, le ministre des
Finances, à tout bout de champ, pour camoufler les trous dans son
budget, dit: Ce n'est pas illégal, donc je peux le faire. Ça vous
dit ce que ça peut être, un règlement de ce
gouvernement-là. Ça va la spécifier, la
comptabilité.
Le Président (M. Forget): M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président,
il faut évaluer certains critères au niveau de l'actif et
de l'avoir net en fonction des états financiers. Dans ce sens-là,
les articles 8 à 15 sont similaires aux articles pour le Régime
d'épargne-actions du Québec.
M. Léonard: Ah! Je pensais que c'était la loi des
SPEQ. Alors, là, c'en est une autre.
M. Tremblay (Outremont): Je n'ai pas voulu me
référer, encore, à la loi des SPEQ. C'est évident
que c'est la loi des SPEQ, mais également le REA, le Régime
d'épargne-actions du Québec. C'est pour démontrer si on va
prendre en considération, dans l'actif et l'avoir net, la
réévaluation, l'achalandage, et c'est pour clarifier exactement
ce qui est admissible. Dans ce sens-là, c'est des dispositions
similaires à celles qui existent depuis 1979 du Régime
d'épargne-actions du Québec.
M. Léonard: Mon objection tient pareil, M. le
Président. Ce n'est pas par un règlement du gouvernement
adopté au Conseil des ministres qu'on va régler des choses comme
ça. Je pense qu'il y a beaucoup d'autres choses au-delà. Je
comprends que, sur des points très précis, on pourrait faire un
règlement, mais évaluer par règlement l'achalandage d'une
entreprise... Je pourrais vous dire que vous avez un gros contrat sur les bras
d'écrire un règlement à ce sujet-là. Ça me
paraît utopique. En d'autres termes, moi, cet article-là, je
trouve que ça ne se fait pas. Maintenant, j'ai hâte de voir
comment, dans la pratique, ça peut être évalué.
Le Président (M. Forget): M. le ministre, est-ce que le
point 2° de l'article 20 est adopté?
M. Léonard: Sur division.
Le Président (M. Forget): Sur division? Alors, j'appelle
le point 3°. M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): L'alinéa 3 de l'article 20
réfère aux articles 6 et 7 de la section IV du règlement,
intitulée «Conditions d'admissibilité et
d'application» paragraphe 1°, secteur d'activité.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Tremblay (Outremont): Évidemment, l'article 6, pour
l'information du député de Labelle, réfère à
l'annexe 1. L'annexe 1, entre autres, pour les secteurs admissibles. C'est
exactement l'annexe qu'on vous a remise lors de la dernière commission
parlementaire.
M. Léonard: Oui. Alors, là, le gouvernement va
pouvoir modifier la liste des secteurs admissibles, et va...
M. Tremblay (Outremont): Dans le meilleur intérêt de
la capitalisation des entreprises. C'est ce que toutes les entreprises nous
demandent, et les gouvernements, depuis 1980, ont toujours tenu une ligne assez
restrictive quant aux secteurs admissibles. Si jamais, pour une raison ou pour
une autre, le gouvernement décidait de rendre d'autres secteurs
admissibles, je pense que ça répondrait à une demande
importante, tant de la part des entreprises que de certains contribuables qui
seraient prêts à investir sous forme de capitalisation dans des
PME québécoises.
M. Léonard: Est-ce que le ministre a pu se renseigner
davantage sur l'effet des ententes du GATT sur des projets de loi comme
ceux-là? Est-ce qu'il est formel que ça n'intervient pas, qu'il
n'y aura aucun problème? Quand il dit qu'il peut, par un décret
du Conseil des ministres, étendre l'application de la loi, est-ce qu'il
peut nous assurer que ça ne vient pas à rencontre du GATT?
M. Tremblay (Outremont): En fait, l'information que nous avons,
c'est que les dispositions sont d'ordre général et qu'elles
s'appliquent à toutes les entreprises d'un secteur admissible. Alors,
dans ce sens-là, elles ne seraient pas en contradiction avec les
dispositions du GATT qui ne sont pas encore approuvées.
M. Léonard: Quand le gouvernement va élargir les
secteurs d'activité, est-ce que le ministre peut nous indiquer si ce
sera fait normalement, à l'intérieur d'un discours sur le budget
ou, disons, de façon plus générale, dans un geste solennel
du gouvernement ou bien...
M. Tremblay (Outremont): Ce sera toujours un geste solennel du
gouvernement, que ce soit un discours du budget ou, possiblement, une
déclaration ministérielle.
M. Léonard: Bon! Un discours du ministre, c'est un geste
solennel. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Forget): Est-ce que le point 3° de
l'article 20 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Forget): Adopté? Alors, j'appelle
le point 4° de l'article 20. M. le ministre.
M. Léonard: Bon!
M. Tremblay (Outremont): L'alinéa 4° de l'article 20
réfère à l'article 1, intitulé
«Interprétation», de la section I du projet de
règlement.
M. Léonard: Moi, M. le Président, par
rapport à ce paragraphe 4°, je pense qu'il est mal
rédigé ou mal attaché, si je peux dire, parce que ces
notions existent dans les lois fiscales, l'impôt sur le revenu des
entreprises, en particulier. Il y a beaucoup d'articles là-dessus,
beaucoup de jurisprudence, beaucoup de bulletins d'interprétation. Je me
demande pourquoi on ne fait pas référence plutôt à
la Loi sur le ministère du Revenu ou, en tout cas, à la loi
fiscale correspondante, plutôt que de créer, à la SDI, sa
propre interprétation, plutôt que de bâtir sa propre
jurisprudence. Les «corporations associées», c'est une
notion qui existe, et «lien de dépendance»,
«corporations liées», «personnes liées»,
«à caractère public», etc., plein de ces notions
existent, actuellement. Surtout, c'est qu'il y a des bulletins
d'interprétation. Il me semble que le ministère de l'Industrie et
du Commerce et le ministre devraient se rattacher à cette
législation plutôt que de la créer pour lui-même,
parce que, là, compte tenu, d'ailleurs, que ses dossiers sont mal tenus,
on perd toutes les traces.
Le Président (M. Forget): M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, si on regarde
attentivement la section I, intitulée «Interprétation du
règlement», on s'aperçoit que, par exemple...
Là-dessus, le député de Labelle a raison, quand on parle
de «corporations associées». Alors, «corporations
associées» a le sens que lui donne l'article 1 de la Loi sur les
impôts. Donc, dans ce sens-là, ça pourrait être
interprété comme une répétition, sauf qu'on
réfère aux mêmes informations qui existent
déjà. Alors, ce n'est pas un dédoublement et ce n'est pas
un pouvoir de la SDI de définir «corporations
associées» d'une façon autre que celle qui existe
déjà.
Par contre, quand on parle de «corporation en
démarrage», c'est quelque chose qui n'existe pas dans la Loi sur
les impôts; «participation financière importante»,
«à caractère public», «durée d'un
placement admissible» sont des expressions qui n'existent pas
présentement dans la Loi sur les impôts. Donc, il apparaît
normal qu'on les définisse dans un projet de loi, et c'est le but de la
section I qui définit tous ces termes. La section I n'est
définitivement pas un dédoublement de ce qui existe
présentement dans la loi de l'impôt sur le revenu.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président, au sujet du
deuxième paragraphe de l'article 1, de l'interprétation du projet
de règlement, je voudrais attirer l'attention du ministre sur une chose
très importante. L'article 20 donne au gouvernement le pouvoir de faire
des règlements pour définir «corporations
associées». Et quand on va au projet de règlement,
là, ça réfère à la loi de l'impôt.
Ça veut dire que, demain matin, le Conseil des ministres pourrait
décider de dire que le deuxième paragraphe de l'article 1 du
règlement est changé et donner une autre définition,
simplement par arrêté en conseil; c'est ça que ça
veut dire.
Si, d'un point de vue juridique, c'est la même définition
qu'on prend que celle dans la loi de l'impôt, bien, qu'on fasse la
référence directement dans le projet de loi et non pas via un
règlement qui, lui, peut être changé par le Conseil des
ministres. Je pense qu'il y a une grosse grosse nuance entre les deux, parce
que ta définition est donnée par le projet de règlement et
non pas par le projet de loi. Je pense que tout le monde comprend la
différence qu'il y a entre les deux.
On pourrait reprendre chacune des autres définitions:
«personnes liées», «corporations liées»,
ça existe dans la loi de l'impôt. Si c'est vrai qu'il y en a qui
sont nouvelles, on peut toujours se poser la question si on devrait les
introduire dans la loi de l'impôt ou les introduire ici, mais
réserver le pouvoir réglementaire strictement à des
définitions nouvelles et, encore là... Peut-être qu'on peut
l'entendre Ici, oui, mais on pourrait aussi décider de les mettre dans
la loi de l'impôt et, après, y faire référence.
C'est très différent. Moi, je maintiens mon objection à
une rédaction comme celle-là parce que ça veut dire que
«corporations associées», aujourd'hui, dans le projet de
règlement, c'est défini comme faisant référence
à la loi de l'impôt, mais, demain, ça pourrait changer.
C'est ça que ça veut dire.
Le Président (M. Forget): M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): Si la loi de l'impôt change, et si
c'est intégré...
M. Léonard: Non.
M. Tremblay (Outremont): Bien oui. Si c'est dans la loi de
l'impôt, H faudrait que la loi de l'impôt change. Là,
«corporations associées» a le sens que lui donne l'article 1
de la Loi sur les impôts.
M. Léonard: Mais le ministre comprendra que ce n'est pas
ce que nous votons. Ce que nous votons, c'est que le Conseil des ministres a le
pouvoir de définir, et donc, à deux jours de différence,
de distance, y pourrait changer la définition de «corporations
associées»; c'est ça que je dis. Actuellement, c'est
écrit en référence à la loi de l'impôt dans
le projet de règlement, mais ce n'est pas écrit dans la loi.
Alors, c'est très différent.
Le Président (M. Forget): M. le ministre. (15 h 15)
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui, M. le Président, on
pourrait faire ça. On pourrait le faire. Mais la raison pour laquelle on
donne le règlement et la raison pour laquelle on définit
clairement, dans le règlement, que c'est en fonction de l'article 1 de
la Loi sur les impôts, je ne vois pas comment le gouvernement pourrait
poser ce geste sans modifier la Loi sur les impôts, parce que c'est
inclus dans la Loi sur les impôts. C'est de même que ça se
fait. Alors, je ne vois pas pourquoi on commencerait à redéfinir,
dans un projet de loi... Parce que, là, ça ne sera plus une
vingtaine d'articles, ça va être encore beaucoup plus
compliqué: répéter ce qui existe déjà dans
la loi de l'impôt sur le revenu, alors qu'on a juste à y
référer. C'est ce que nous faisons.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Bien, M. le Président, le ministre n'a
pas compris ce que je viens de dire, ce que je viens d'expliquer: que la
référence pourrait être mise dans la loi directement - un
article 21 si l'on veut, un autre article - plutôt que de faire
définir ces «corporations associées» ou
«personnes liées» par un projet de règlement. C'est
là le point. Je pense que... Peut-être qu'il ne comprend pas, mais
mon point, il est là.
M. Tremblay (Outremont): J'ai très bien compris, M. le
Président. Ce qu'on nous demande, c'est que, dans un projet de loi, on
mette toutes les définitions des articles...
M. Léonard: Pas du tout!
M. Tremblay (Outremont):... alors qu'elles existent ailleurs.
M. Léonard: Ce n'est pas ce que j'ai dit, M. le
Président. Je regrette, ce n'est pas ce que j'ai dit.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: J'ai dit que, dans un article, on pourrait
très bien référer, pour la définition de
«personnes liées», «corporations
associées», à la loi de l'impôt, à tel ou tel
article. Ça existe, ça peut très bien se faire, et
ça, ça serait une législation beaucoup plus serrée.
C'est ce que je dis. Encore discrétionnaire, un projet de loi
discrétionnaire. Le ministre est muet. Il est devenu muet à cette
heure.
Le Président (M. Forget): M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): Le ministre attend. En fait, c'est de
même que ça fonctionne. On peut en parler longtemps, mais on n'est
pas des législateurs pour réécrire des choses qui existent
déjà. C'est comme ça que les suggestions nous ont
été faites par toutes les personnes qui s'y connaissent. Alors,
moi, je ne veux pas réinventer la roue uniquement parce que le
député de Labelle se fait des scénarios d'horreur et
s'imagine que la SDI, le gouvernement et les «corporations
associées» qui existent depuis de nombreuses années, on va
tout changer ça du jour au lendemain, en catimini, parce que...
M. Léonard: M. le Président, par rapport aux
remarques du ministre, je lui demande ce qu'on fait ici. Pourquoi il y a des
commissions parlementaires? Peut-être qu'il ne comprend pas pourquoi il y
a des commissions parlementaires. L'objet des commissions parlementaires, c'est
justement d'étudier les projets de loi. Et puis, on n'est pas ici juste
pour accepter, les yeux fermés, tout ce qu'écrivent des
fonctionnaires. Ils peuvent être très compétents. Moi, j'en
ai eu des très compétents puis, à de multiples reprises,
on a fait corriger des articles de loi. On sait très bien comment c'est
difficile d'écrire un projet de loi. Je ne dis pas qu'ils sont
incompétents. Je dis que nous sommes ici pour critiquer un projet de loi
par rapport à un certain nombre d'éléments que nous avons.
Nous sommes dans l'Opposition, nous représentons une bonne partie du
Québec. Puis, là-dessus, je fais mon rôle de critique de
l'Opposition en disant que ça, c'est mal ficelé. Je regrette, je
le dis.
Le Président (M. Forget): Alors, je comprends très
bien M. le député de Labelle. Mais par contre, je pense que M. le
ministre vous a donné toutes les explications. On va passer à
l'adoption du point 4°.
M. Tremblay (Outremont): Je pourrais peut-être, avec votre
permission, M. le Président, en donner une autre explication. Le
député de Labelle pariait tout à l'heure de
dédoublements. Il faut éviter de faire des dédoublements.
C'est ce que j'ai entendu tout à l'heure. Alors, s'il fallait donner
suite à sa demande, dans ce projet de loi comme dans d'autres projets de
loi, si jamais le gouvernement décidait de modifier la Loi sur les
impôts, ce qui serait possible, à ce moment-là,
étant donné que la définition de «corporations
associées» est dans la Loi sur les impôts, il y aurait
toutes les procédures normales et l'Opposition pourrait faire valoir son
point. Mais, là, il faudrait amender toutes les autres lois, sans
exception, incluant la loi 410, pour dire que «corporations
associées», maintenant, a une nouvelle définition. Alors,
ce que nous faisons, c'est que nous disons que la définition de
«corporations associées» est la même que celle
prévue dans la Loi sur les impôts. C'est ce que nous disons. Il me
semble que c'est clair, c'est précis. Tout le monde connaît
ça, des corporations associées. Je ne vois pas un
gouvernement
commencer à jouer avec des définitions de
«corporations associées» sans le faire d'une façon
démocratique, en amendant la Loi sur les impôts. À ce
moment-là, le député de Labelle, qui est le critique au
niveau des finances, pourra faire les mêmes représentations
plutôt que de prendre ce mot-là, qui est très bien
défini dans le règlement qui relève du gouvernement... La
Loi sur les impôts relève également du gouvernement. Alors,
je ne vois réellement pas pourquoi on devrait spécifier
clairement ici que «corporations associées» a le même
sens que dans la Loi sur les impôts.
M. Léonard: M. le Président, je pense que...
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: ...le ministre qui me fait face n'a pas fait
beaucoup de législation dans sa vie pour dire ce qu'il vient de dire.
Parce que justement, pour ne pas faire de dédoublements, je dis que la
loi devrait faire une référence explicite, dans un article, aux
lois fiscales et non pas, lui-même, se donner le pouvoir par
règlement de définir ce que c'est. C'est là où il
dédouble. C'est ça, le problème. Je dis que lui, il
dédouble, par le projet de loi, tel qu'il est rédigé.
C'est ça, le problème. Tandis que je lui dis: Faites simplement
une référence à la loi de l'impôt; là, vous
ne dédoublerez pas, ça va être la même
définition. Et si la définition change, je suppose que les lois
vont changer. Parce que lui aussi, quand il dit qu'il faudrait qu'on modifie le
projet de loi... Non, mais il va être obligé de modifier son
règlement en conséquence. En tout cas... M. le Président,
je pense que le ministre a l'air de tenir à son point. Il ne fait pas
référence à la loi de l'impôt. Moi, ça va
être sur division que je vais l'adopter, cet article-là.
Le Président (M. Forget): Alors, M. le ministre, est-ce
que vous avez quelque chose à rajouter?
M. Tremblay (Outremont): Non, M. le Président.
Le Président (M. Forget): Le point 4° de l'article 20
est adopté sur division?
M. Léonard: Sur division, oui, certain.
Le Président (M. Forget): J'appelle le point 5° de
l'article 20. M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): L'article 20, 5°,
réfère à l'article 1, huitième alinéa,
«société à capital de risque
autorisée», à l'article 1, neuvième alinéa,
«société à capital de risque à
caractère public» et à l'article 1, dixième
alinéa, «société à capital de risque
désignée». Nous avons, d'ailleurs, lors de la
dernière commission parlementaire, discuté de ces trois
éléments.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Je vois que l'article 10, c'est
«société à capital de risque
désignée», c'est une nomenclature...
M. Tremblay (Outremont): C'est à la suite des
sociétés qui avaient été clairement
identifiées dans le discours sur le budget.
M. Léonard: Je pense que, dans ces cas-là,
ça réfère à l'économie même du projet
de loi. Ça va.
Le Président (M. Forget): Ça va? Alors, le point
5° de l'article 20 est adopté? J'appelle le point 6°. M. le
ministre.
M. Tremblay (Outremont): Le sixième alinéa de
l'article 20 réfère à l'article 18, «utilisation des
fonds non autorisés»; à l'article 19, «achat ou
rachat d'actions ou de debentures convertibles»; aux articles 21 et 22,
«sortie de fonds importante», tel que défini dans le projet
de règlement.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Les définitions sont... L'article 5, je
m'aperçois qu'on est passé dessus, mais c'est des
définitions qu'on va retrouver dans un règlement plutôt que
de les retrouver directement dans le projet de loi, bien que ça ait
été un peu balisé, je dois reconnaître,
là-dessus, dans... Les conditions par règlement. Encore une fois,
je souligne toute la discrétion accordée au gouvernement parce
que c'est lui qui va fixer les conditions, donc qui va transmettre,
après ça, à la SDI, le pouvoir de l'appliquer. Alors, au
moins, ça va être public, je suppose. Ce ne sera pas sorti - genre
le 21 juillet - alors que tout le monde est absent.
M. Tremblay (Outremont): Je peux m'enga-ger à ne pas
sortir ça le 21 juillet, alors que tout le monde est absent.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle, est-ce qu'il est...
M. Léonard: On verra ces conditions-là, encore par
règlement.
Le Président (M. Forget): Le point 6° de l'article 20
est adopté? J'appelle le point 7° de l'article 20. M. le
ministre.
M. Tremblay (Outremont): L'alinéa 7 de
l'article 20 réfère à l'article 18 du projet de
règlement en ce qui concerne le remboursement de créances;
effectuer des prêts, acheter ou acquérir des actions d'autres
corporations, racheter ou acheter des actions de la corporation admissible, ou
acheter la totalité ou presque des éléments d'actif d'une
autre entreprise. Il réfère également aux sorties de fonds
importantes.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Est-ce que je peux, pour commencer la
discussion, simplement souligner au ministre qu'entre l'article 18 du projet de
règlement et le paragraphe 7° de l'article 20 du projet de loi il
n'y a pas de relation très évidente? Pour votre
édification, M. le Président, ça vaut la peine, je lis ce
paragraphe de l'article 20, en reprenant le titre: «Le gouvernement peut
prendre tout règlement nécessaire à l'application de la
présente loi et notamment: «7° permettre à la
Société de développement industriel du Québec
d'autoriser des dérogations aux conditions prévues par la
présente loi et ses règlements dans les cas et aux conditions
qu'il détermine.»
Alors, est-ce qu'il y en a un projet de loi? Au fond, ce qui est
demandé dans le paragraphe 7° de l'article 20, c'est un pouvoir
d'autoriser des dérogations "at large". Je relis, à part
ça, l'intoduction, on ne l'a pas encore étudiée: «Le
gouvernement peut prendre tout règlement nécessaire à
l'application de la présente loi et notamment». Donc, ce n'est
même pas exhaustif, les points qu'on regarde. Il peut en faire d'autres
à part les sept paragraphes qui sont là. Mais par le
septième, excusé du «peut», il peut redéfaire
les conditions, les règlements. Tout ce qu'il y a, il peut le
redéfaire par le paragraphe 7° de l'article 20. Ça n'a aucun
sens. Ça, je pense que le ministre qui s'amène avec ça, il
se donne les pleins pouvoirs. Autant dire qu'il n'y a plus rien qui existe. Il
n'y a pas de législation qui existe, on est ici pour rien.
C'est pour ça que j'ai déchiré mon projet de loi.
Ce n'était pas à rencontre du président, à
l'Assemblée nationale. C'est à cause d'un article comme
celui-là. Ça n'a pas de sens. Absolument pas de sens! Ce n'est
pas le ministre, lui-même, là, c'est la Société qui
va pouvoir faire ça, se faire autoriser. Le gouvernement va autoriser,
«permettre à la Société de développement
industriel d'autoriser des dérogations aux conditions prévues par
la présente loi et ses règlements dans les cas et aux conditions
qu'il détermine». Je peux vous dire que c'est grave. De la
législation comme ça, c'est impensable. Je n'ai jamais, jamais vu
ça.
Le Président (M. Forget): M. le ministre.
M. Léonard: Est-ce que le ministre est consentant à
retirer ce paragraphe-là?
Le Président (M. Forget): M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): Si jamais on le retirait, est-ce que
vous allez recoller votre projet de loi?
M. Léonard: II est déjà recollé parce
que je m'en suis fait un souvenir. Je ne sais pas s'il est recollé, mais
il est dans la même chemise. Je peux vous dire ça. Je n'ai jamais
vu un projet de loi comme ça. Ça, on peut rire, en face
là, mais examinez bien ce que ça veut dire.
M. Tremblay (Outremont): Alors, M. le Président, on va
retirer le septième alinéa de l'article 20.
M. Léonard: C'est bien.
Le Président (M. Forget): II est retiré. Le point
7° de l'article 20 est retiré. Est-ce que l'article 20, dans son
ensemble, est adopté?
M. Léonard: Le paragraphe 7°? Un instant.
L'introduction. Le premier... Là, on a étudié 1°,
2°, 3°, 4°, 5°. Le début de l'article 20.
M. Tremblay (Outremont): Et 6°; 1°, 2°, 3°,
4°, 5°, 6°.
(15 h 30)
M. Léonard: 1°, 2°, 3°, 4°, 5°,
6°, c'est ça. «Le gouvernement peut prendre tout
règlement nécessaire à l'application de la présente
loi et notamment:». Au fond, si vous êtes conséquent avec le
retrait du paragraphe 7°, vous devez aussi modifier l'introduction, parce
que vous devez vous donner, par le projet de loi... Le gouvernement peut
prendre les règlements dans les matières suivantes: 1°,
2°, 3°, 4°, 5°, 6°, et non pas dire «tout
règlement nécessaire à l'application de la présente
loi et notamment:». Là, vous dites: On retire 7°, mais on va
le refaire en fonction des deux premières lignes de l'article. Je suis
convaincu qu'il peut revenir avec son paragraphe 7°, si on laisse le
«notamment». Ça, je suis convaincu de ça.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, des fois c'est
utile de se référer à la Loi sur les
sociétés de placements dans l'entreprise
québécoise. On pourrait faire la modification suivante, soit
remplacer «Le gouvernement peut prendre tout règlement
nécessaire à l'application de la présente loi et
notamment:» par: Le gouvernement peut faire des règlements pour -
et faire l'énumération de 1° à 6°.
M. Léonard: Bon. Je trouve ça acceptable. C'est
mieux, ça améliore le projet de loi.
Le Président (M. Forget): L'article 20 tel
qu'amendé...
Une voix: Le ministre est compréhensif.
M. Léonard: L'Opposition aussi est comprehensive.
Le Président (M. Forget): Ah oui. Écoutez, est-ce
que vous avez fait, oui...
M. Léonard: II y a encore des objections sur le fond.
Le Président (M. Forget): Ça nous prend quand
même un écrit de ça.
Une voix: Pas besoin de déchirer ce projet-là.
M. Léonard: Ça l'a fait réfléchir. Je
pense que c'était la seule façon de le faire
réfléchir.
M. Tremblay (Outremont): C'était demandé par le
comité de législation et des règlements. Alors, ce n'est
pas nous, on n'invente pas ça.
M. Léonard: Comment ça se fait que vous l'avez
amené comme ça, en Chambre? Il a la tête dure. Le ministre
a la tête dure par rapport au comité de législation. Ce que
je peux dire, c'est que, finalement, moi je n'avais pas consulté et je
ne savais pas la position du comité de législation. Mais, au
moins, vous allez reconnaître qu'on l'avait bien lu, le projet de loi, et
que c'était inacceptable.
M. Tremblay (Outremont): Je reconnais que vous l'avez lu, mais
pas que c'était inacceptable.
M. Léonard: Ha, ha, ha! Bref, disons que le ministre a
consenti à le retirer. C'est déjà un signe qu'il comprend
des choses, de temps en temps. Est-ce qu'on a rédigé le...
Le Président (M. Forget): Oui, justement on est en train
de le compléter. M. le ministre, si vous voulez faire lecture, encore
une fois, pour que ce soit bien clair.
M. Tremblay (Outremont): Oui. M. le Président, je ferais
la suggestion suivante concernant le libellé du début de
l'article 20, qui se lit comme suit: «Le gouvernement peut prendre tout
règlement nécessaire à l'application de la présente
loi et notamment:». On remplacerait ce libellé par «Le
gouvernement peut prendre des règlements pour:» et on garderait
l'énumération de 1° à 6°.
Le Président (M. Forget): L'article 20, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Léonard: C'est-à-dire, si on est d'accord avec
l'amendement? Je suis d'accord avec l'amendement.
Le Président (M. Forget): Tel qu'amendé.
Adopté?
M. Léonard: Sur division.
Le Président (M. Forget): Sur division?
M. Léonard: Sur division, parce que j'ai des objections
dans l'article.
Le Président (M. Forget): O.K. J'appelle l'article 21. M.
le ministre.
Dispositions finales
M. Tremblay (Outremont): L'article 21 parle de lui-même. Si
je suis pour avoir les problèmes, je vais prendre les
responsabilités.
Une voix: II n'est pas sûr? Ah! Il n'est pas sûr!
Une voix: C'est un manque de confiance total, ça.
M. Léonard: M. le Président, deux remarques
à faire là-dessus. Deux remarques à faire
là-dessus. Premièrement, une loi comme celle qu'on vient de voir
pourrait, en bonne partie, être administrée par le ministre du
Revenu qui pourrait obtenir des recommandations d'un collègue, le
ministre de l'Industrie et du Commerce, quand il donne son visa en fonction de
certaines considérations. Le ministre du Revenu pourrait le faire.
La deuxième, c'est, évidemment, que, compte tenu du
piètre record qu'il y a, en termes administratifs, à la SDI, je
pense qu'on peut douter de la capacité du ministre de l'Industrie, du
Commerce et de la Technologie de prendre charge de cette loi. Le
problème, c'est que ça s'améliore peut-être, mais
encore faudrait-il être sûr. Depuis qu'il n'est plus là, il
a dit que la situation s'améliorait. Alors, il faudrait quand même
laisser un peu le temps à son successeur de rétablir la situation
à la SDI pour que le ministre lui-même en prenne charge. À
ce moment-là, il pourrait déléguer l'administration de la
loi à la SDI, et là on serait un peu plus sûr. Mais, encore
une fois, ce sera un article adopté sur division, à cause
de...
Le Président (M. Forget): M. le ministre.
Une voix: Jamais je croirai... Ça, ça m'intrigue.
Ce n'est pas l'humilité qui l'étouffé!
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, tout au long de
cette commission le député de
Labelle m'a traité de mouton de Panurge parce que je
référais souvent à la Loi sur les sociétés
de placements dans l'entreprise québécoise. Je voudrais
maintenant donner le qualificatif suivant au député de Labelle,
c'est qu'il est un perroquet puisqu'il a répété ce qu'il
vient de dire à peu près 50 fois au cours de la présente
commission parlementaire. Et je suis convaincu qu'on l'écoute sur le
«perroquet».
M. Léonard: Alors, ce que j'ai dit, je l'ai
inventé, à tout le moins. Je l'ai inventé, puis le
ministre m'a donné raison, au moins, par exemple, sur l'article 20. Il a
retiré un paragraphe très dangereux qu'il y avait là -
très dangereux - qui conférait une discrétion absolue. Sur
l'ensemble du projet de loi, je maintiens qu'il donne une discrétion
considérable à une société d'État. Quand je
fais référence au ministère du Revenu, au moins, si on
avait les bulletins d'interprétation pour baliser le projet de loi,
déjà ce serait mieux, ce serait plus rassurant. Mais, c'est un
problème de fond dans cette loi, actuellement.
Le Président (M. Forget): L'article 21 est
adopté?
M. Léonard: Surdivision.
Le Président (M. Forget): Sur division. J'appelle
l'article 22. M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, cet article
permet au gouvernement d'adopter, d'ici le 30 septembre 1992, des
règlements sur certaines matières qui vont s'appliquer à
compter de toute date non antérieure au 20 juin 1991. Le pouvoir
d'adopter des règlements rétroactifs s'inscrit comme une mesure
de concordance avec la rétroactivité de certaines dispositions du
projet de loi, compte tenu, notamment, du discours sur le budget du ministre
des Finances du Québec, du 2 mai 1991, et de la déclaration
ministérielle du 19 juin 1991 du ministre de l'Industrie, du Commerce et
de la Technologie.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Bon, il n'y a pas de cause en instance
là-dessus, c'est une loi fiscale. On comprend que c'est comme ça
que cela fonctionne. Remarquez qu'il y en a qui ont dû être dans la
brume pour un certain temps parce que le projet de loi a été
déposé seulement avant Noël - disons, vers la fin de
novembre, je pense, ou au début de décembre, très en
retard. Normalement, les projets de loi doivent être
déposés au moins le 15 novembre.
Ceci étant dit, la SDI, c'est administré à partir
de quoi? Actuellement, est-ce qu'il y a des prêts qui ont
été faits, déjà, en vertu de cette loi? Est-ce
qu'il y a des prêts qui ont déjà été faits en
vertu de cette loi?
M. Tremblay (Outremont): Non.
M. Léonard: Est-ce qu'il y a déjà des... pas
des prêts, mais des...
M. Tremblay (Outremont): Non, on n'a pas émis de
visas.
M. Léonard: II y a des demandes actuellement?
M. Tremblay (Outremont): II y en avait, la dernière fois.
On va me le donner. La raison du retard s'explique, premièrement, parce
que c'est une nouvelle loi. Il y a eu énormément de dialogues
entre le ministère du Revenu et le ministère de l'Industrie, du
Commerce et de la Technologie. Entre-temps, plusieurs demandes, je pense... De
mémoire, c'est cinq demandes. Alors, les demandes officielles
reçues: cinq, totalisant 1 313 000 $; à l'étude, quatre
dossiers pour 1 113 000 $; un visa d'accordé sur la base de la
déclaration ministérielle et également du dernier budget,
donc, un visa accordé pour 200 000 $.
M. Léonard: M. le Président, bon, c'est une
nouvelle loi. Je comprends que le ministère du Revenu ait posé
beaucoup de questions, s'agissant de l'administration de l'actuel ministre. Il
reste que j'espère que ça va prendre moins que sept mois pour
accorder des visas parce que, sur le fond, la question de favoriser la
capitalisation des petites et moyennes entreprises, vous savez que nous avons
toujours été pour des dispositions dans ce sens-là. C'est,
d'ailleurs, ce qui nous avait amenés à adopter la loi sur les
SPEQ, à l'époque. Alors, sur l'article 22, compte tenu qu'il
s'agit d'une déclaration dans le discours du budget et d'une
déclaration ministérielle qui la concrétisait, comme il
avait été prévu dans le discours du budget, je n'ai pas
d'objection. Je pense qu'il faut procéder.
Le Président (M. Forget): Alors, à l'article... M.
le ministre, vous avez quelque chose à dire?
M. Tremblay (Outremont): Je me serais attendu, M. le
Président, à avoir au moins certaines félicitations de la
part du député de Labelle parce que c'est très très
rare qu'on approuve une loi et que le projet de règlement soit
prêt. Le projet de règlement, il est prêt. Dès que le
projet de loi sera approuvé, avec la collaboration de l'Opposition, on
pourra donner suite au projet de règlement le plus rapidement
possible.
M. Léonard: Comme vous voyez, M. le Président, le
ministre a profité des lumières de l'Opposition, en l'occurrence,
pour au moins
rectifier un peu son projet de loi. Je comprends qu'il
légiférait pour la première fois. Il avait un exemple, on
a vu qu'il s'en était inspiré largement. Il regrette que je l'aie
traité de mouton de Panurge mais, enfin! Je pense que le qualificatif,
la comparaison ou l'analogie coulait de source - elle était naturelle -
à l'entendre à chaque article auquel il répondait. Merci.
Ha, ha, ha!
Le Président (M. Forget): L'article 22 est adopté?
J'appelle l'article 23. M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, l'article 23
dénonce la date de prise d'effet de la présente loi, laquelle
s'appliquera à tout placement admissible effectué après le
19 juin 1991, date de la déclaration ministérielle du ministre de
l'Industrie, du Commerce et de la Technologie.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Je n'ai pas d'objection à cet article.
J'ai juste une question, cependant. Dans les explications, vous dites:
L'article 23 dénonce la date de prise... Le mot
«dénoncer», ça me fait bizarre. Il me semble qu'on
dit «énonce» et non pas «dénonce». C'est
quoi ça, ce terme-là? Je ne sais pas. Est-ce que c'est un terme
juridique ou...
Une voix: C'est vrai, ça.
M. Tremblay (Outremont): J'espère que c'est ça,
parce que moi, je me posais la question, puis j'ai pris pour acquis que
c'était ça. Moi, j'ai pris pour acquis que
«dénonce», c'est quelqu'un qui avait inventé
ça pour...
Mme Dionne: Ça, c'est dans les explications? Ce n'est pas
dans la loi, c'est dans l'explication.
M. Léonard: M. le Président, le ministre doit
reconnaître qu'au moins, moi, j'ai posé la question. Lui, il ne
l'a pas posée à ses fonctionnaires mais, moi, je l'ai
posée.
Le Président (M. Forget): L'article 23 est
adopté?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Forget): L'article 23 est adopté.
J'appelle l'article 24. M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): L'article 24, M. le Président,
dénonce la date d'entrée en vigueur de la présente loi,
laquelle correspondra à la date de sa sanction.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Forget): L'article 24 est
adopté?
M. Léonard: Oui, oui, j'ai dit: Ça va. Ça
va.
Le Président (M. Forget): Adopté. J'appelle les
intitulés des secteurs du projet de loi. Est-ce que c'est
adopté?
M. Léonard: Le quoi?
Le Président (M. Forget): C'est ça, ici, là,
les sections.
M. Léonard: Les sections?
Le Président (M. Forget): Oui, l'intitulé.
M. Léonard: Ça pourrait être meilleur comme
sections, mais ça ne fait rien.
Le Président (M. Forget): C'est adopté?
M. Léonard: À défaut d'autre chose, on va se
contenter de ça.
Le Président (M. Forget): Le point 7°. Le titre du
projet de loi. Adopté?
M. Léonard: On pourrait toujours critiquer le titre parce
que «favorisant»... J'espère qu'il n'y a pas trop de
discrétion dans ce projet de loi qui peut empêcher l'augmentation
du capital des petites et moyennes entreprises. Mais, disons qu'on va lui
donner le bénéfice du doute. On va laisser passer le titre.
Le Président (M. Forget): Alors, adopté. L'adoption
de l'ensemble du projet de loi.
Mme Dionne: Adopté.
M. Léonard: Sur division.
Le Président (M. Forget): Sur division?
M. Léonard: Et tel qu'amendé.
Le Président (M. Forget): Tel qu'amendé, c'est
ça, vous avez raison. Le mandat est complété.
Alors, je voudrais vous remercier, M. le ministre, ainsi que les membres
du ministère qui vous accompagnaient, Mmes et MM. les
députés, MM. les députés de l'Opposition, et,
aussi, les membres de la commission. Merci beaucoup. Est-ce que vous avez
quelque chose à ajouter, M. le ministre? Les travaux de la commission
sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à 15 h 44)