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(Vingt heures seize minutes)
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît!
Je demanderais à chacun de bien vouloir prendre place pour que nous
puissions débuter nos travaux. Ce soir, la commission de
l'économie et du travail se réunit pour procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 185, Loi modifiant la
Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de
la main-d'oeuvre dans l'industrie de la construction, et aussi du projet de loi
186, Loi modifiant la Loi sur le bâtiment et d'autres dispositions
législatives. On me dit que les remarques préliminaires ont
été faites hier, donc nous serions prêts à
procéder. Alors, M. le ministre.
La Secrétaire: II y a des remplacements.
Le Président (M. Bélanger): Excusez. Auparavant,
est-ce qu'il y a des remplacements? Oui?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Philibert
(Trois-Rivières) remplacera Mme Dionne (Kamouraska-Témiscouata),
M. MacMillan (Papi-neau) remplacera M. Lemire (Saint-Maurice) et M. Richard
(Nicolet-Yamaska) remplacera M. St-Roch (Drummond).
Le Président (M. Bélanger): Bien. Je vous remercie.
Du côté du parti de l'Opposition, il n'y a pas de remplacement?
Non. Merci. M. le ministre.
Report de l'étude détaillée du
projet de loi 185
M. Cherry: Alors, M. le Président, suite à une
entente avec l'Opposition, je vous demanderais que la commission procède
à l'étude du projet de loi 186 parce que, demain, le leader
annoncera une consultation générale sur le projet de loi 185 en
ce qui a trait plus particulièrement aux travailleurs autonomes.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Est-ce qu'il y a
consentement pour qu'on procède ainsi?
Mme Blackburn: Consentement, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Bien. S'il y a
consentement, nous allons passer outre aux ordres du leader.
Mme Jeanne L. Blackburn Mme Blackburn: M. le Président,
j'aurais quand même quelques remarques préliminaires...
Le Président (M. Bélanger): Oui, Mme la
députée, il n'y a pas de problème.
Mme Blackburn:... d'abord pour faire un certain nombre de mises
au point. Je voudrais dire qu'on se réjouit que le ministre, à la
suite des réactions qu'a provoquées son projet de loi 185, ait
décidé de procéder à des consultations
générales de manière à permettre aux parties de
s'asseoir ensemble aux tables et de négocier de façon un peu plus
sereine les différentes dispositions de ce projet de loi, de
manière à essayer de retrouver, peut-être pas en
totalité, mais essayer de retrouver le consensus que nous avions obtenu
au moment où on avait adopté le projet de loi 53. Il est vrai que
ce n'est pas tout à fait de même matière, mais il
n'empêche que, dans les circonstances, on pense que c'est possible, si on
prend le temps d'atteindre des consensus entre les parties patronale et
syndicale.
On sait qu'une partie de ce projet de loi 185 avait quand même -
et on me l'a rappelé hier - fait consensus chez la partie syndicale et,
en partie, chez les patrons également. Ce qu'il faut dire ici
aujourd'hui pour que tout le monde comprenne le même message, c'est que,
si ça a bloqué, c'est un peu le fait des corporations qui avaient
été mises de côté, mais c'est aussi parce que le
Conseil des ministres ne partageait pas tout à fait les orientations du
projet de loi. Je pense qu'il faut être clair là-dessus.
L'Opposition a essayé de faire un travail correct. On a eu les audiences
de vendredi dernier, le 6, audiences qui nous auront permis de voir que le
projet de loi posait probablement certains problèmes aux entrepreneurs,
mais probablement et très certainement par rapport à la
perception et à la conception que se font certains membres du Conseil
des ministres de ce que devrait être l'orientation d'un tel projet.
Nous, de l'Opposition, à présent, il faut que ce soit
clair, ce qu'on cherche, ce sont des projets de loi qui permettent aux
travailleurs de travailler dans des conditions raisonnables et normales, qui
permettent aussi vraiment de contrer le travail au noir. Et je ne suis pas
sûre que le projet de loi nous y menait. Ça, c'est une autre
question qu'on pourra débattre à l'occasion des audiences
générales qui se tiendront en février prochain. Et ce que
l'on souhaite, c'est, le plus possible, que tout cela se fasse en concertation
et, à tout le moins, avec le plus grand consensus possible. Alors, la
façon qu'on avait eue de déposer ces projets de loi,
malheureusement, et je le rappelle - je le rappelle pour
ceux qui sont ici - ça a été fait sans consultation
suffisante. S'il y avait eu une consultation préalable de toutes les
parties, probablement que le ministre aurait évité la situation
dans laquelle on se trouve ce soir. Alors, pour ce qui est du projet de loi
185, le ministre a décidé - et nous sommes d'accord, la
réflexion n'est pas suffisamment avancée - de reporter l'examen
de ce projet de loi article par article en février, à la suite
des audiences générales.
Pour ce qui est du projet de loi 186, je vous le dis tout de suite, vous
avez notre consentement pour procéder à l'étude article
par article dès ce soir. Mais vous comprendrez qu'il y a, dans ce projet
de loi, 166 articles. Nous n'avons pas en main les amendements du ministre; si
on les avait eus un peu plus tôt, ça nous aurait permis de voir
et, déjà, de se faire une tête et ça aurait
accéléré le travail. Je pense que ça, vous le
partagez et vous comprenez que ça ne facilite pas les choses le fait
qu'on n'ait pas les amendements en main. Je vous dis qu'on n'a pas l'intention
de vous empêcher de franchir toutes les étapes; mais on n'a pas
l'intention, non plus, de bâcler le travail.
Alors, cela dit, à tous ceux et celles qui sont concernés
par les projets de loi 185 et 186, ce n'est pas à l'Opposition de
rédiger les projets de loi du ministre. On fait, dans la mesure du
possible, ce qu'il faut pour essayer d'améliorer les lois dans le sens
qu'elles servent le mieux la collectivité. J'éviterais de faire
ce que, malheureusement, une certaine Opposition, à l'époque,
faisait: elle laissait passer des projets de loi du gouvernement du Parti
québécois avec des grands trous dedans en se disant: C'est comme
ça qu'on va les noyer. Moi, je ne suis pas de cette école et je
pense qu'on va faire un travail sérieux et essayer, avec vous tous sans
doute, avec les députés de l'Opposition et les
députés ministériels, de bonifier au mieux le projet de
loi 186. Mais vous comprendrez dès maintenant que, même si le
gouvernement a le pouvoir et a la majorité, ça ne veut pas dire
que toutes les modifications qu'on voudrait y voir apportées le seront
nécessairement.
Alors, j'aurai quelques remarques préliminaires sur le projet de
loi 186 avant de commencer l'étude article par article.
Le Président (M. Bélanger): Bien. M. le
ministre.
M. Normand Cherry
M. Cherry: En réplique, bien rapidement, M. le
Président. Non seulement l'exercice de la commission parlementaire de
vendredi dernier, mais toute la désinformation qui a circulé
avant, pendant et après et qui... Même hier, je vous faisais
remarquer, Mme la députée de Chicoutimi, que, par exemple, lors
de la commission Sexton-Picard, quand on consultait, deux des organismes qui
font en grande partie l'objet, en tout cas, du litige qui nous a
été exprimé vendredi dernier n'avaient même pas
jugé bon de se prévaloir d'une présentation à la
commission Sexton-Picard, laquelle commission a eu des audiences publiques
d'une durée de quatre mois.
Depuis que j'ai fait cette déclaration nier, j'ai eu des
réactions des gens disant: II y avait eu une entente entre nous; il y
avait tel organisme qui devait parier en notre nom. Pourtant, quand j'ai
écouté le mémoire de l'organisme concerné,
ça ne coïncidait pas du tout. Alors, je leur ai rappelé que
les absents ont toujours tort. Dans ce sens-là, si ce qu'ils m'ont
rapporté est le cas, comme quoi ils ont fait confiance à un autre
organisme - je pense que le gouvernement a quand même
dépensé 400 000 $ pour tenir cette commission-là - il me
semble que c'est de leur intérêt, c'est leurs corporations, c'est
leur champ d'activité et ils le connaissaient bien. En tout cas, je n'ai
pas à juger pour eux, je n'ai qu'à constater. Donc, c'est
à cause de ça, à cause de la désinformation, parce
qu'ils ne s'en sont pas prévalu.
À l'exception de ces deux corporations-là, quand on fait
l'ensemble des mémoires qui nous ont été
présentés vendredi dernier, de l'ensemble des parties syndicales
et de deux autres groupes patronaux, on conviendra qu'ils allaient
passablement, plusieurs, dans le même sens. Dans ce sens-là, on y
va au mois de février. C'est là qu'on va faire toute la
lumière sur ça. Ils ne pourront pas utiliser certains arguments
qu'ils avaient parce que j'ai l'impression que, quand je vous aurai fait
lecture de mon texte d'introduction sur le projet de loi 186, on retrouvera
là réponse à un grand nombre d'objections qui nous ont
été présentées vendredi dernier. Ce qui nous
permettra de vraiment "focusser", M. le Président, sur ce qui semble
être le noeud important de toute cette réforme-là dans ces
deux projets de loi, à savoir le travailleur autonome et son champ
d'activité, et l'association qu'on fait de la partie du travail au noir
qui en découle.
Il me semble que, pour l'honnêteté envers les vrais
travailleurs de la construction, les vrais entrepreneurs de la construction,
les gens qui veulent y gagner leur vie en respectant les règles du jeu,
pour l'économie du Québec et pour les consommateurs qu'il faut
protéger, je pense qu'on doit ça à ces gens-là. On
parte de février; il ne s'agit pas de retarder indéfiniment, mais
bien en février, avec la ferme intention, comme je le disais hier, du
gouvernement de s'assurer qu'on va clarifier l'ensemble de ces points-là
pour que, lors de la session de mars, on puisse vraiment définir les
objectifs qu'on souhaite dans ce projet de loi. Ça demeure l'intention
du gouvernement.
Mme Jeanne L. Blackburn Mme Blackburn: M. le Président,
j'ai reçu
copie d'une lettre qui est adressée au ministre, qui est
datée d'aujourd'hui, le 11 décembre, de La corporation des
maîtres électriciens du Québec, qui explique les raisons
pour lesquelles la Corporation ne s'est pas présentée devant la
commission Picard-Sexton. Parce que les questions qui devaient y être
traitées traitaient des relations du travail et, selon cette
association, l'organisme représentatif pour discuter de ces questions,
c'était l'Association des entrepreneurs en construction. M. le
Président, avec votre permission, je voudrais déposer la lettre
de La corporation des maîtres électriciens du Québec. Si
vous voulez, je peux en faire la lecture. Le ministre n'a peut-être pas
eu le temps...
M. Cherry: Non.
Mme Blackburn: Je comprends qu'elle est arrivée le 11.
Alors, je me permets d'en faire la lecture, M. le Président. «M.
le ministre, quand, en août 1989, La corporation des maîtres
électriciens du Québec décidait de ne pas présenter
de mémoire à la commission Picard-Sexton qui venait à
peine d'être créée, elle ne faisait que poursuivre une
politique de non-intervention dans le domaine des relations du travail dans
l'Industrie de la construction. Ce rôle est dévolu à
l'Association des entrepreneurs en construction du Québec - AECQ - et
nous pensions alors que son mandat était aussi de représenter les
entrepreneurs électriciens sous l'aspect des relations du travail,
surtout que la création de la commission Picard-Sexton résultait
d'une entente entre l'AECQ et la partie syndicale, qui a mené à
la confusion du décret présentement en cours. «Quoi qu'il
en soit, les recommandations de la commission Picard-Sexton ont
débouché sur des sujets qui dépassent de loin le cadre des
relations du travail; le sort réservé aux entrepreneurs autonomes
et la mise en vigueur de la Loi sur le bâtiment en sont des exemples
frappants. Aujourd'hui, sans en faire une chronologie qui ne changerait rien
à la situation, les événements font en sorte que nous
regrettons amèrement de ne pas nous être présentés
devant la commission Picard-Sexton, surtout quand on se fait dire que nous
avons manqué une belle occasion "d'être consultés". Soyez
assuré que nous serons certes plus vigilants à l'avenir et que la
maxime qui dit "qu'on n'est jamais si bien servi que par soi-même" n'a
jamais été aussi vraie. «D'autre part, les réunions
d'entrepreneurs électriciens qui ont actuellement lieu partout en
province reconfirment l'indignation de ces derniers sur le sort
réservé aux entrepreneurs autonomes et sur la création
d'une Régie du bâtiment, telle que présentée dans la
loi 186. Nous avons évidemment demandé à tous nos membres
de demeurer sur le qui-vive dans l'attente de vos décisions. Nous vous
prions, M. le ministre, d'agréer l'expression de notre haute
considération. »
Et c'est signé: M. Yvon Guilbault, directeur
général.
Voilà l'explication parce que je trouvais qu'il était
important de la faire. Alors, les remarques du ministre, qui sont pertinentes
et qui sont justes quant au consensus qui s'était dégagé,
en partie, à tout le moins, sur le projet de loi 185, nous
amènent à la conclusion et confirment ce que nous sentions, que
l'obstruction vient du Conseil des ministres, majoritairement, parce que, s'il
y a un tel consensus et que le Conseil des ministres était d'accord, ce
n'est pas parce que les deux corporations seraient contre qu'on aurait
reporté le projet de loi en consultation. On doit ici - et je pense que
les différents partenaires vont comprendre ce que ça veut dire -
comprendre que, si ce projet de loi est reporté en février, c'est
parce qu'il n'a pas fait consensus au sein du Conseil des ministres. Et le
ministre va être d'accord avec moi, même si... Ça a beaucoup
de signification et je pense bien que les partenaires, les différentes
organisations syndicales et patronales connaissent la portée, savent
comment interpréter ces faits.
Alors, M. le Président, moi, je serais prête... Le
dépôt du document.
Le Président (M. Bélanger): Bien. M. Cherry:
En réplique.
Mme Blackburn: Alors, je serais prête à entreprendre
l'étude du projet de loi 186 article par article, mais...
Dépôt de document
Le Président (M. Bélanger): Oui. Alors, est-ce
qu'il y a consentement au dépôt de la lettre par Mme la
députée de Chicoutimi?
M. Jolivet: Oui, monsieur. M. Cherry: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Consentement? Bien.
M. Jolivet: C'est plus vite qu'un fax.
M. Cherry: Oui. Est-ce que je peux commenter?
Mme Blackburn: En même temps, M. le Président, je
m'interroge sur l'urgence d'adopter le projet de loi 186 alors que le projet de
loi 185, finalement... Parce que le morceau qui nous semblait le plus
important, à la fois pour les associations patronales et syndicales,
c'était le projet de loi 185. On aurait même pu garder la
loi 53 et ça aurait fait pareil. Mais ça, on y
reviendra.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Blackburn: L'urgence ne nous apparaissait pas telle qu'on
n'aurait pas pu attendre, compte tenu de ce qui arrive au projet de loi 185, en
janvier pour commencer l'étude article par article. Mais, malgré
tout, nous sommes disposés à commencer.
Le Président (M. Bélanger): Bien. M. le
ministre.
M. Normand Cherry
M. Cherry: Dans un premier temps, je vous confirme, madame, que
la lettre dont vous venez de faire la lecture, je ne l'ai pas reçue. On
m'a avisé ce matin que je recevrais cette lettre-là, mais il
semble que mon courrier se soit rendu chez vous plutôt que chez nous.
Dans un deuxième temps, je suis content de constater que la
corporation qui a signé cette lettre-là reconnaît qu'elle
aurait dû se présenter. Et quand elle dit qu'elle croyait que la
commission Sexton-Picard ne s'adresserait uniquement que sur les aspects de
relations du travail, on n'a qu'à en prendre connaissance. Quiconque
aurait suivi ces débats-là, les questions de planification des
travaux annoncés, c'est 300 pages, une soixantaine de recommandations
par des blocs bien différents. Je pense bien que quiconque a voulu
suivre ça savait ce qui s'y passait. Alors, là-dessus, je n'ai
pas à me poser à la place de la Corporation, mais il me semble
qu'invoquer la raison que ça ne se limitait qu'aux relations du travail
plutôt qu'à l'ensemble de ce qu'est l'industrie...
Troisièmement, ce que j'ai annoncé concernant le projet de
loi 185, de l'envoyer en commission parlementaire, tel qu'annoncé, pour
faire toute la lumière qui est nécessaire, là-dessus, on
est unanime, il est important qu'il y ait une période où il y
aura la vraie information sur la vraie situation. C'est important - et je le
répète - pour que les vrais travailleurs de la construction, les
vrais entrepreneurs de la construction, ceux qui préfèrent le
statut d'autonome connaissent bien la définition et leur champ
d'activité, pour que le consommateur qui, lui, reçoit les
services de ces gens-là sache également ce à quoi il a
droit de s'attendre. A mon avis, c'est pour ça qu'il est important que
nous ayons, en février, ces audiences-là pour que nous puissions,
sur ces sujets-là, bien, bien établir les positions de chacun et
bien servir les intérêts du Québec.
Donc, pour nous assurer qu'il ne pourrait pas y avoir de confusion - et,
là, j'en arrive au projet de loi 186 - c'est pour ça qu'il est
important que nous disposions - enfin, dans la mesure où nous pourrons y
arriver - du projet de loi 186 pour que nous puissions bien identifier les
irritants qui nous ont été présentés vendredi
passé. Dans la mesure où on y répond et qu'on peut
s'entendre là-dessus, nous mettrons ceux-là, qui ne
représenteront plus des irritants mais bien des choses
réglées, pour nous permettre de nous concentrer sur ce que nous
voulons vraimeni corriger, ce que vous avez décrit comme le noeud
gordien de cette situation-là, à savoir: le travailleur autonome
et l'alliance, la relation qu'on y fait avec l'aspect du travail au noir Tout
ça, et, comme vous le souligniez aussi vendredi, l'aspect des finances
publiques, il est important qu'on réponde à ça, et
j'ajoute à ça la protection du consommateur. C'est un tout. C'est
ça, le rôle.
Alors, dans ce sens-là, je pense que, quand je ferai la
lecture... M. le Président, je serais prêt à... Dans mon
introduction sur le projet de loi 186, je ferai lecture des amendements que je
m'apprête à présenter.
Mme Blackburn: Me permettez-vous, M. le Président, une
dernière question?
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie.
Mme Blackburn: Est-ce que le ministre peut nous assurer que le
projet de loi 186 qu'on va adopter, qu'on va examiner article par article ne
devra pas être modifié à la suite des modifications qu'on
va apporter au projet de loi 185? Parce qu'ils sont étroitement
liés. Il me semble qu'il y ait un problème; il y en a un qui
vient assurer l'application de l'autre, en partie à tout le moins.
Alors, est-ce qu'on ne risque pas, tantôt, de se retrouver...
M. Cherry: Non, il n'y a pas de problème
là-dessus.
Mme Blackburn: ...dans une situation où on est en train
d'adopter un projet de loi qui risque d'être...
M. Cherry: On le verra au fur et à mesure puis on pourra
l'identifier. Si vous l'identifiez, n'hésitez pas. Mais, à mon
avis, ça ne se produira pas.
Mme Blackburn: Bien.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Donc, ça
termine pour ce qui tient lieu de remarques préliminaires?
Mme Blackburn: Non.
M. Jolivet: Non, non. M. le ministre a des remarques.
Le Président (M. Bélanger): Ah bon!
M. Cherry: Bien oui.
Mme Blackburn: On commence sur le projet de loi 186.
M. Cherry: Sur le projet de loi 186. Ça va?
Le Président (M. Bélanger): Sur le projet de loi
186? Donc, j'appelle le projet de loi 186.
M. Cherry: Est-ce que je peux demander une suspension de deux
minutes, M. le Président?
Le Président (M. Bélanger): Oui. Alors, suspension
des travaux de deux minutes.
(Suspension de la séance à 20 h 35)
(Reprise à 20 h 36)
Le Président (M. Bélanger): Alors, M. le ministre,
on vous entend à nouveau pour des remarques préliminaires sur le
projet de loi 186.
Projet de loi 186
Remarques préliminaires
M. Normand Cherry
M. Cherry: M. le Président, chers collègues, je
voudrais profiter des quelques minutes dont je dispose pour, tout d'abord,
saluer l'ensemble des membres de cette commission. Permettez-moi, M. le
Président, de vous présenter les personnes qui m'accompagnent:
dans la fonction de sous-ministre chez nous, M. Pierre Gabrièle; M. Jean
Larivière, qui est le secrétaire du ministère; M.
Réal Mireault, qui est le président de la Régie des
entreprises de construction du Québec; M. Marius Dupuis, qui est le
vice-président du même organisme; MM. Pierre Tarte et Raymond
Cantin, direction des affaires juridiques, et, bien sûr, le personnel du
cabinet qui m'accompagne. De plus, je tiens à saluer les personnes qui
suivent nos travaux et qui sont présentes aujourd'hui.
M. le Président, les prochaines heures nous permettront
d'examiner attentivement les 166 articles du projet de loi 186. Comme vous le
savez sans doute, ce projet de loi a pour objet de modifier la Loi sur le
bâtiment et d'autres dispositions législatives. Il apporte des
modifications au champ d'application de la loi, notamment en visant de
nouvelles installations techniques et en introduisant de nouvelles
définitions. Il prévoit également que les
difficultés d'application et d'interprétation du champ
d'application seront déférées au Tribunal du travail.
Le projet de loi 186 institue la Régie du bâtiment du
Québec en remplacement de la
Commission du bâtiment du Québec. Cette Régie
gouvernementale exercera les pouvoirs en matière d'inspection, de
normalisation et de qualification professionnelle des entrepreneurs de
construction. Elle pourvoira, de plus, à la création d'un
comité consultatif composé des intervenants du milieu qui aura
pour fonction de donner à la Régie des avis sur toute question
qu'elle lui soumet ou qui lui est réservée.
Ce projet de loi complète les dispositions portant sur les
garanties financières et les attestations de conformité relatives
à l'acquisition, par des consommateurs, de bâtiments ou à
l'égard des travaux de construction qu'ils font exécuter. Il
habilite la Régie à établir par voie réglementaire
des règles de conduite et un système de points d'inaptitude
à caractère public.
Le projet de loi attribue au Tribunal du travail la juridiction en
matière d'appel des décisions de la Régie concernant la
qualification des entrepreneurs en construction et la sécurité
des bâtiments. Il reformule le libellé de certaines infractions,
en introduit de nouvelles et majore également le montant des amendes. Ce
projet de loi contient, de plus, des dispositions de concordance.
De plus, M. le Président, à ce stade-ci, je crois opportun
d'annoncer immédiatement à la commission les principaux
amendements que je compte déposer lors de l'étude article par
article du projet de loi 186. Je vais lire tranquillement, O.K.?
Ces amendements porteront, premièrement, sur le conseil
d'administration. L'amendement proposé aura pour effet de garantir que
deux membres proviendront de l'une ou l'autre des cinq associations
d'entrepreneurs qui seront consultées à cet effet.
Deuxièmement, sur le comité consultatif. Afin de faire une
plus grande place aux entrepreneurs, l'amendement propose un
réaménagement de la distribution des sièges donnant ainsi
la majorité - 8 sur 15 - à ces entrepreneurs.
Concernant la qualification au guichet unique et le pouvoir
d'enquête. En matière de qualification pour les
électriciens et les tuyau-teurs, l'amendement propose de revenir
à la situation actuelle, à savoir: maintenir, pour La corporation
des maîtres électriciens et la Corporation des maîtres
mécaniciens en tuyauterie, la préparation et l'administration
à leurs membres des examens de qualification selon les critères
et modalités déterminés par la Régie ainsi que leur
pouvoir d'enquête. De plus, est retirée l'obligation pour ces
corporations de métiers de produire un rapport annuel devant être
déposé au ministre du Travail et à l'Assemblée
nationale. Enfin, le pouvoir d'enquête et de tutelle du ministre est
maintenu, mais retiré à la Régie. Aimeriez-vous que je
répète?
Mme Blackburn: Non.
M. Cherry: Non? Ça va? O.K.
Mme Blackburn: Est-ce qu'on pourrait, M. le Président,
avoir copie de ces amendements? Dans le fond, ça nous permettrait
de...
Le Président (M. Bélanger): C'est ça que
j'allais demander à M. le ministre.
M. Cherry: O.K. Je vais finir la lecture, après
ça...
Le Président (M. Bélanger): Dès que vous
aurez fini la lecture, on pourra en avoir copie. Bien.
M. Cherry: O.K.
Mme Blackburn: Bien. Merci.
M. Cherry: Matières devant faire l'objet d'une
consultation obligatoire du comité consultatif. L'amendement
proposé aura pour effet de prévoir de nouvelles matières
réglementaires devant être soumises obligatoirement au
comité consultatif, à savoir: les normes du Code de construction
et du Code de sécurité devant faire l'objet d'une attestation de
conformité; les éléments relatifs au système de
points d'inaptitude; les conditions et modalités de délivrance,
de modification ou de renouvellement d'une licence, ainsi que les droits
exigibles en ces matières et les cas où la Régie peut
exiger un cautionnement aux fins de l'article 84.
Cautionnement pour les salariés. L'obligation d'avoir fourni
à la Commission de la construction du Québec un tel cautionnement
pour obtenir une licence ou la renouveler est retirée.
Je crois bien que ces amendements indiquent l'ouverture du gouvernement
face aux représentations des différents intervenants et qu'ainsi
nous pourrons maintenant aborder l'étude du projet de loi en vue de son
adoption.
Une fois de plus, M. le Président, je tiens à assurer les
membres de cette commission ainsi que mes collègues de mon
entière disponibilité tout au long de ces travaux et je vous
remercie, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Je vous remercie, M. le
ministre. Mme la députée de Chicou-timi.
Mme Jeanne L. Blackburn
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. M. le
Président, les amendements qui y sont apportés sont
intéressants, à tout le moins immédiatement, à
première vue, en ce qui concerne les corporations des maîtres
électriciens et des maîtres mécaniciens en tuyauterie. Ces
deux corporations, je le rappelle, avaient depuis fort longtemps bien
géré et bien administré les activités de leurs
membres, ont acquis au Québec une crédibilité en ces
matières, et je ne voyais pas la pertinence de leur retirer les mandats
dont elles s'étalent bien acquitté et sans que ça
coûte un cent au gouvernement, qui plus est. Alors, je pense qu'il est
sage de revenir là-dessus.
Cependant, M. le Président, on pourm mesurer la valeur des
modifications et des amendements qui nous sont proposés ici a la
lumière du texte de loi dans son entier. Évidemment,
j'espère que le ministre va nous en donner une copie le plus rapidement
possible pour qu'on puisse les voir et qu'il ne nous les distribuera pas
à la goutte, parce que ça travaille mal.
À présent, il reste, pour moi, une inconnue, et le
ministre n'en a pas parlé. Le ministre ne nous a jamais dit pourquoi il
avait remplacé la Commission du bâtiment par une Régie du
bâtiment. Il faut le rappeler, le projet de loi 186, c'est, en fait, une
modification à la loi 53 adoptée en juin 1985, loi 53 qui avait
fait l'objet d'un très large consensus dans le milieu. La perspective ou
la philosophie qui animait ce projet de loi était assez proche de ce que
préconise l'actuel gouvernement, c'est-à-dire une
responsabilisation des entrepreneurs. Rappelons-nous que le projet de loi 53 -
je comprends que ce n'est pas tous les membres ici qui se rappelleront du
contenu de ce projet de loi, de cette loi 53 - donnait aux entrepreneurs
l'entière responsabilité - responsabilité! ils n'avaient
pas que des pouvoirs - de veiller à la qualification de leurs membres,
de se doter d'une forme de code de déontologie. Finalement, ce qui est
actuellement dévolu à la Régie était exercé,
prévu être exercé par la Commission du bâtiment.
Mais cette Commission était composée de la façon
suivante: dans la première version, c'était exclusivement des
entrepreneurs; dans la version finale, la loi qui a été
adoptée, 15 membres, 11 membres votants qui étaient des
entrepreneurs et les 4 autres membres étaient, sans droit de vote, des
représentants des syndicats: 3 des syndicats, je pense, et 1 des
consommateurs. Ça avait créé une certaine forme de
contestation du côté de quelques associations syndicales, mais, en
même temps, tous reconnaissaient qu'il y avait là les assises
d'une responsabilisation des entrepreneurs, parce que - pas l'association, pas
la corporation - la Commission était leur affaire, leur
responsabilité et ils devaient atteindre l'autofinancement après
cinq ans. Dans la première version, c'était dès le
lendemain. C'était plus difficile et ça insécurisait le
milieu parce qu'il y avait beaucoup de responsabilités, puis le temps
qu'ils puissent mettre en place l'organisme... Donc, il y avait un financement
décroissant sur cinq ans et, au bout de cinq ans, ils devaient atteindre
leur autofinancement.
La beauté de cette formule, c'est que les entrepreneurs avaient
intérêt à maintenir les
coûts dans des normes acceptables, c'est-à-dire des
tarifications, oui, pour l'émission des permis, pour les examens, pour
la formation, pour le contrôle, mais, en même temps, Ils n'avalent
pas intérêt eux-mêmes à faire de la surenchère
dans la tarification, par exemple. On avait là un organisme qui
responsabilisait les entrepreneurs dans ce sens que, du moment où vous
parliez de la Commission du bâtiment, vous parliez d'une commission qui
était dirigée par eux et dont la destinée était
dans les mains des entrepreneurs. Et quand un entrepreneur était pris en
faute, avec une telle formule on se tournait vers la Commission et on disait:
Vos gars, remettez-les à l'ordre, ils ne respectent pas le Code de la
construction, ils ne respectent pas les décrets; c'est à vous
autres à les mettre à l'ordre. Et là on parlait, on avait
une façon d'aller interpeller directement les entrepreneurs.
Le ministre a remplacé ça et je ne sais toujours pas
pourquoi. Est-ce que c'est un travail des fonctionnaires? Je ne le sais pas. Je
n'ai rien contre les fonctionnaires, mais, des fois, Ils
préfèrent les organismes sur lesquels ils maintiennent du
contrôle. Et, d'évidence, les fonctionnaires, c'est-à-dire
l'appareil maintient un contrôle beaucoup plus important, pour ne pas
dire quasi total, sur une régie que sur la Commission telle qu'elle
était composée. Mais elle a un effet de
déresponsabilisation vis-à-vis des entrepreneurs. La Régie
va aller interpeller les entrepreneurs, mais c'est une régie, comme
n'importe quelle régie. On dit: C'est la Régie, elle
contrôle, tant mieux, et on va tout faire pour essayer d'éviter ou
d'échapper à ses décisions. Ça va être le
réflexe. Alors que, j'y reviens, la Commission du bâtiment avait
cette valeur, je pense, de responsabiliser les entrepreneurs. Elle les
considérait également comme suffisamment matures pour prendre en
charge cette responsabilité. Elle les responsabilisait, en termes
clairs.
Et le gouvernement, qui tient un très beau discours sur la
responsabilisation, qui parle de grappes industrielles en matière de
bâtiment, il enlève cet outil qui était susceptible de
responsabiliser les entrepreneurs. Le ministre ne m'a pas expliqué, n'a
pas expliqué aux entrepreneurs, n'a pas expliqué aux membres de
cette commission, non plus qu'à l'Assemblée nationale au moment
où on a fait l'adoption en deuxième lecture, ce qui l'avait
amené à modifier, à remplacer la Commission du
bâtiment, gérée et administrée par des
entrepreneurs, par la Régie du bâtiment, gérée et
administrée par cinq personnes nommées par le gouvernement. Que
ça se fasse après consultation, ça m'apparaît tout
à fait, absolument... Ça aurait été indécent
que ça se fasse autrement. Le projet de loi, d'ailleurs, M. le
Président - vous ne l'avez peut-être pas vu - ne prévoyait
pas de consultation. Là, ça va se faire en consultation.
Ça semble comme élémentaire.
Mais le problème avec cette Régie - je le rappelle au
ministre et je le rappelle à mes collègues de l'Assemblée
nationale - c'est que le gouvernement pourra inviter la Régie à
faire de plus en plus de tarifications, des tarifications de la Régie,
pour toutes sortes de choses: l'émission, la vérification de la
conformité, l'émission des certificats de conformité, de
formation, mettez-les, on en a toute une série. Il y a là une
gamme de possibilités inouïe pour constituer une caisse dans
laquelle le gouvernement - et n'importe quel gouvernement - pourra aller
puiser. Et ces frais de la Régie vont nécessairement se
répercuter sur les coûts de construction; d'évidence, il va
falloir qu'on les trouve quelque part. Alors, ça va finir que c'est le
consommateur qui risque, encore une fois, d'écoper de pratiques - vous
allez me dire, la loi n'est pas prévue pour ça, mais on pourra
l'utiliser pour ça - d'un gouvernement qui cherchera des moyens
peut-être de financer d'autres activités.
M. le Président, cette Régie risque, avec le mandat qu'on
lui confie, de devenir l'équivalent de la CSST, une grosse patente
administrative, hyperfonctionnarisée qui va finir, à terme, par
coûter cher aux consommateurs et va certainement y perdre de
l'efficacité. Mais elle va y perdre aussi de l'identité parce
qu'une régie ça n'a pas une identité, dans le sens que
ça n'appartient pas et ça ne rend pas plus responsables ceux qui
en dépendent, qui dépendent de ses décisions. C'est comme
la cour, personne ne se sent responsable de la cour. Alors, une régie,
dans ce sens-là, on ne se sent pas vraiment responsable.
M. le Président, ce que je dis aux membres de cette commission,
et je le dis aussi pour les gens qui nous écoutent: Quand on adopte une
loi en cette Chambre, il faut l'adopter - je l'ai déjà dit au
ministre - comme si elle devait être administrée par le pire des
ministres dans le plus mauvais des gouvernements, parce que ça peut
toujours se présenter. Je me rappelle l'ex-minis-tre de
l'Éducation et actuellement ministre des Affaires municipales; il
pensait toujours qu'il serait ministre pendant 1000 ans ou 100 ans. Il adoptait
des lois pour lui. Ce n'est pas comme ça qu'on légifère.
On légifère en se disant que le pire pourra arriver. Donc, on
légifère avec infiniment de prudence et on ne
légifère pas pour rien. Dans cette perspective, M. le
Président, le projet de loi 186 - et j'attends la réponse du
ministre - vient changer une dynamique qui nous semblait
particulièrement heureuse et intéressante, dans la perspective
où on veut responsabiliser les entrepreneurs.
Alors, j'aurais terminé, M. le Président, mes remarques
préliminaires. Peut-être que mes collègues en ont.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laviolette.
M. Jean-Pierre Jolivet
M. Jolivet: M. le Président, pour appuyer ma
collègue, la députée de Chicoutimi, qui a fait un beau
travail jusqu'à maintenant dans le dossier, qui a essayé de faire
comprendre au ministre que, quand on a des projets de loi, il vaut toujours
mieux faire la consultation avant que de la faire après, on
s'aperçoit aujourd'hui que, sans revenir sur le projet de loi 185, le
ministre, comme disait ma collègue ce matin, est obligé de
refaire ses devoirs, qu'on le veuille ou qu'on ne le veuille pas. Sur le projet
de loi 186, il y a quelque chose qui m'a chicoté et qui continue
à me chicoter toujours, c'est la possibilité pour le
gouvernement, comme il l'a dans d'autres régies, avec la
Société, maintenant, qui s'appelle la Société de
l'assurance automobile du Québec, d'aller chercher de l'argent.
Vous avez vécu les projets de loi qu'on a connus à
l'Assemblée nationale. Moi, il y a un des dangers qui me guette quand je
regarde le projet tel qu'il est là. Je ne sais pas de quelle
façon on va pouvoir avoir des réponses lorsqu'on y arrivera. Il y
a une chose qui est certaine, c'est que je ne voudrais pas que des gens qui
bâtissent - puisque le ministre a décidé d'aller à
une régie plutôt qu'à une commission - se voient, un jour,
absorber un surplus quelconque parce que le gouvernement en aura besoin pour
autre chose. Dans ce contexte-là, ma collègue en a fait mention
lorsqu'on a fait des rencontres, vendredi dernier. Je n'ai malheureusement pas
pu assister à la dernière section de la soirée, de 20
heures à 24 heures, parce que, comme vous le savez, M. le
Président - vous êtes de ma région - on avait une
soirée de collecte pour les gens en difficulté, ce qu'on appelle
le "Noël des nôtres". D'autres appellent ça, à
Trois-Rivières, chez vous, le "Noël du pauvre". Chez nous,
ça s'appelle le "Noël des nôtres". Alors, je suis allé
faire la quête comme bien des députés font dans ce
temps-là. Mais je vous dirai que c'est une préoccupation que
j'aurais questionnée durant la soirée. Ma collègue l'a
fait en cours de route. Je voulais juste ajouter à ce qu'elle vient de
dire, cette crainte qui nous préoccupe toujours, de taxe
déguisée. Je ne voudrais pas que la mise sur pied d'une telle
régie en arrive à permettre au gouvernement, quel qu'il soit
d'ailleurs - je vous le dis bien honnêtement, quel qu'il soit - d'en
arriver à taxer indirectement ce qu'il n'a pas le courage de faire
directement et de taxer sur le dos de ceux qui auront à payer le
coût de la Régie. Dans ce sens-là, comme ma
collègue, nous aurions mieux aimé que le ministre mette en
pratique une loi qui avait été adoptée et qui avait fait
un large consensus, la loi 53, et qui créait la Commission du
bâtiment.
Devant tous ces faits, nous allons essayer, dans le temps qui nous est
imparti, d'étudier le projet de loi le plus adéquatement
possible. Ma collègue disait: À cause du nombre d'articles, nous
ne nous ferons pas bousculer. Ce n'est pas parce qu'on est en fin de session
qu'on va le faire. Je ne comprends pas - le ministre pourra nous le
répéter pour les besoins de tout le monde - quelles sont les
raisons majeures qui l'incitent à vouloir le passer
immédiatement. Si je comprends bien, la session de l'Assemblée
nationale pourra être prorogée. On nous a fait mention,
déjà, qu'on aura un nouveau discours inaugural, enfin! au mois de
mars prochain, pour dire un peu les indications vers lesquelles se dirige le
gouvernement en place, qui n'a fait qu'un seul discours inaugural, à
l'époque de l'élection de 1989 - il n'a plus rien fait depuis ce
temps-là. C'est dire que le projet de loi qui est devant nous aurait pu
attendre, quant à moi, la fin de toute l'étude article par
article, après la commission générale qui vient de nous
être annoncée, au mois de février prochain, fort
probablement. Il n'y aurait rien qui soit péril en la demeure pour nous
inciter à le passer ce soir, le projet de loi 186, ou dans les jours qui
viennent. J'ai cru comprendre qu'avec les activités du Bicentenaire,
mardi prochain, on ne siégera pas bien longtemps la semaine prochaine:
lundi, il avait été question de mercredi, on peut aller
jusqu'à vendredi, tout le monde le sait, jusqu'au 20 au maximum,
à minuit. Mais, si on n'a pas, pour des raisons évidentes, fait
l'adoption de tous ces 168 articles-là... Après l'adoption en
commission, il faut avoir la prise en considération du rapport à
l'Assemblée nationale. Après la prise en considération, il
faut faire l'adoption finale du projet de loi. Moi, je vous dis: Est-ce qu'on a
le temps, dans le temps qui nous est imparti, de faire une belle étude,
une bonne étude, et de la faire convenablement? Moi, je pense que non.
(21 heures)
Alors, la question que je poserai au ministre, et on a eu l'occasion de
la lui poser tout à l'heure, avant l'ouverture de la séance:
Pourquoi veut-il absolument tendre à adopter ce projet de loi à
cette session? Pourquoi, compte tenu que tout le monde nous avait dit, la
majorité le disait, que les deux projets de loi devaient être
adoptés ensemble? On a posé cette question-là, ma
collègue l'a posée vendredi passé. La majorité des
gens disait qu'il fallait les adopter ensemble. Alors, qu'est-ce qui presse, si
on adopte l'autre seulement au mois de mars, d'adopter celui-là à
cette session-ci? Alors, j'aimerais entendre le ministre, dans ses
réponses, avant l'étude du premier article. Quelles sont les
raisons qui l'incitent à vouloir forcer la machine et à
l'étudier absolument, quitte même - parce que la rumeur circulait
qu'on finirait mercredi à l'heure du dîner - à être
obligés de finir vendredi à la tombée de la nuit, à
minuit? C'est tout simplement à cette question que je voudrais avoir une
réponse de la part du ministre.
Le Président (M. Richard): M. le ministre.
M. Normand Cherry
M. Cherry: Merci, M. le Président. Mon collègue de
Laviolette reprend une interrogation qui a déjà été
posée par sa collègue de Chicou-timi à laquelle j'ai
répondu. Ceux - et je ne lui reproche pas, il y a été en
partie - qui ont été témoins des présentations en
commission parlementaire ont compris qu'il y avait... Je ne veux pas
prêter de mauvaises intentions à des groupes, mais je pense que le
résultat de l'interprétation qu'ont faite certains des aspects
des projets de loi a semé une sorte d'information qui n'était pas
collée à la réalité, pour ne pas dire, dans
certains aspects, carrément de la désinformation. Je pense, entre
autres, à une déclaration qui a été faite à
la télévision, s'adressant à la population en disant: On
ne pourra même plus aller chez vous pour changer un fusible sans qu'on
soit deux. C'est effrayant de dire ça à la population. Il n'y a
rien dans le projet de loi qui pouvait être comme ça.
Donc, ce qu'on fait, on met de l'ordre le plus possible dans cette
situation-là. On va mettre de côté, on va régler, je
pense, par 186. Vous l'avez vue, dans le sens des orientations des amendements
que je propose, vraiment, là, la volonté du gouvernement de
disposer de ces choses-là pour que nous puissions nous concentrer - et,
encore une fois, c'est la volonté du gouvernement - sur tout l'aspect
travailleur autonome, travail au noir. Et ça, c'est très
important. C'est pour ça, je pense, qu'on a procédé comme
ça pour les projets de loi 185 et 186.
Concernant la question de la Régie par rapport à la
Commission, question qui a été posée par notre
collègue de Chicoutimi, je la référerais rapidement, parce
que, autrement... On peut bien dire qu'on veut étudier article par
article, qu'on ne veut pas être bousculés, mais on peut prendre
toute la soirée pour dire pourquoi on a fait ci et ça. Ça
ne me semble pas être l'intention, donc O.K.
Je me réfère à vendredi dernier, à chaque
fois que notre collègue de Chicoutimi a posé la question à
ceux qui sont venus nous présenter des mémoires. Elle tentait
d'obtenir de leur part une approbation que la loi 53, c'était beaucoup
mieux que la 186. De mémoire, elle n'a pas réussi à
obtenir le nombre d'approbations qu'elle souhaitait, bien au contraire.
Certains ont dit: L'une ou l'autre, ça nous inquiète peu;
d'autres ont dit: Non, le projet de loi 186 va plus loin que le projet de loi
53. Donc, eux reconnaissent qu'il y a amélioration là-dedans.
Ça, c'est, je pense, bien clair.
Un autre aspect qui, à mon avis, est très important - et
je suis convaincu que vous partagerez ce sentiment-là - le gouvernement
du Québec, dépendamment de qui en a la responsabilité, ne
peut pas se dérober à sa responsabilité de protéger
le consommateur. On peut faire confiance à tous les gens qui sont dans
l'industrie - je pense qu'on a raison de le faire - mais le gouvernement a la
responsabilité de protéger le consommateur.
Vous en avez sûrement dans vos comtés et j'en ai dans le
mien, des jeunes couples qui se portent acquéreurs d'une
propriété pour la première fois, qui ont accepté
des engagements financiers, des hypothèques importantes, qui, pour
réussir à rejoindre les deux bouts, doivent laisser les enfants
à la garderie le matin et continuer. Ils en prennent possession, ils
font leurs paiements et, un moment donné, ils réalisent la
qualité de ce qu'ils ont reçu. Une fois qu'ils sont
installés, qui a la responsabilité de ça? Qui a fait
exécuter ces travaux-là? À qui peuvent-ils faire les
réclamations? De quelle nature? Je suis convaincu que vous en avez dans
vos comtés.
Donc, dans ce sens-là, le gouvernement ne peut pas se
dérober à sa responsabilité de protéger le
consommateur. Dans ce sens-là, nous avons la responsabilité et
nous entendons l'exercer. Quand notre collègue de Chicoutimi dit qu'elle
cite en exemple de responsabilisation la CSST, ça se passe de tout autre
commentaire, à mon avis.
En ce qui me concerne, M. le Président, je serais prêt
à ce qu'on procède à l'étude article par
article.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Oui, sur la question que j'ai posée à
l'effet de me rassurer que, quel que soit le gouvernement en place, le projet
de loi ne permettrait pas d'aller puiser une taxe indirecte, vous ne m'avez pas
répondu.
M. Cherry: L'article, vous me direz si vous le voyez à
quelque endroit. On ne se mettra pas... On va y penser. On part à 1 et
on va aller jusqu'à 166 dans le temps qui nous est dévolu
sans...
M. Jolivet: Mais vous prétendez que ce n'est pas
ça. C'est ça que je veux savoir.
M. Cherry: ...bousculer personne.
M. Jolivet: Mais vous prétendez que ce n'est pas
ça.
M. Cherry: Et vous me direz... Vous n'êtes pas
obligé de prendre ma parole, on va le voir. Vous me l'indiquerez
là-dedans, O.K.? Il ne s'agit pas d'une interprétation; la
mienne, la vôtre. On regardera ce que ça va faire, O.K.?
Évidemment, plus on s'attendra à des services d'une
régie... Il faut que ça aille de pair. Ça, c'est normal,
c'est vrai pour n'importe qui.
M. Jolivet: M. le Président, ce que je veux dire au
ministre, je vais donner juste un exemple. On a fait mention d'une
décision qui a été rendue par le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation concernant des gens qui
vendent des bonbons à la cent. Vous savez les enfants... J'en ai des
enfants. Ils vont ici au Saint-Laurent quand on vient, ils vont en acheter, des
bonbons à la cent. Les individus ont des moyens de vérifier pour
éviter de toucher avec les doigts. Ils ont des sacs en plastique et ils
ont des mains en plastique. La réponse qu'on a donnée
c'était: Bien, it y a juste deux choses à faire: ou bien ils
payent 215 $ pour avoir le droit de vendre des bonbons à la cent, ou
bien ils n'en vendent pas du tout. Ça arrive à des aberrations
comme celle-là quand une décision est "at large", comme on
dit.
Moi, ce que je voulais dire c'est que, dans le projet de loi, vous me
garantissez au départ - on verra en cours de route, on pourra faire
l'argumentation - que vous n'avez aucun moyen de mettre une taxe indirecte qui
aurait pour effet d'aller puiser dans l'argent que la Régie pourrait
récolter par différentes sources qu'elle a, pour financer
d'autres affaires que vous voulez bien financer. L'exemple que donne le
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, c'est de
dire: Écoutez, si on veut protéger la santé publique, bien
qu'ils payent pour parce que ce n'est pas nous autres, le gouvernement en
entier, qui allons payer pour eux autres. C'est chacun qui va payer, par les
215 $ qu'il va donner, le coût des gens que je vais engager pour faire de
l'inspection. Je veux dire que c'est une façon indirecte, dans le fond,
de charger des taxes et de ne pas avoir le courage de le dire.
M. Cherry: Rapidement - et je sais qu'il y a des gens autour de
cette table qui connaissent ce domaine-là de l'Agriculture beaucoup
mieux que moi - on sait qu'au Québec c'est ce ministère-là
qui a la responsabilité de l'inspection des aliments pour consommation.
Je pense que c'est dans ce sens-là qu'il est important de bien
protéger le consommateur. Que ce soit des bonbons à la cent ou du
caviar, mon collègue de Laviolette, il est important et c'est la
responsabilité du gouvernement de s'assurer que tout ce qui est
disponible pour consommation au Québec a pu être vu et
vérifié.
On sait que de nos jours, par exemple, on entre dans des restaurants qui
fabriquent des sous-marins. Il y a de plus en plus de fours à
micro-ondes. Tout ça, c'est une nouvelle façon de consommer
qu'ont certains citoyens québécois. Donc, il est important que le
gouvernement, dans son quotidien, s'assure que ces produits-là soient de
qualité et respectent les dates d'échéance. Ça,
c'est sa responsabilité et dans ce sens-là le gouvernement ne
peut pas s'y dérober. Je suis convaincu que le commerçant
préfère avoir un sceau de qualité et une
vérification plutôt que d'être placé dans des
situations... Ceux que ça pourrait agacer, II s'agit, à ce
moment-là, pour eux de ne pas vendre ce type de produits-là Mais
il y a là une responsabilité à laquelle le gouvernement ne
peut pas se dérober.
M. Jolivet: Vous m'avez parlé de consommateurs, c'est pour
ça que je vous ai donné cet exemple-là. Si vous parlez de
ça, vous dites: Nous, on a une responsabilité de protéger
le consommateur qui achète une maison, etc. Vous nous dites: On verra en
cours de route. Est-ce que, dans la loi, comme on vient de le connaître
au niveau de l'Agriculture... Vous avez beau dire ce que vous voulez, mais le
gars ne vend que des bonbons à la cent et, parce qu'il vend des bonbons
à la cent, ça va lui coûter 215 $. M. le
député qui est là, il en avait, des bonbons à la
cent, chez lui, à Nicolet. Il sait ce que je veux dire. Il ne vend rien
que ça, lui, puis le reste du temps c'est des cigarettes.
Ce que je veux juste vous dire c'est que ia règle
générale ne fait pas nécessairement le bien de tout le
monde et vous le savez très bien. Vous et moi, nous ne portons pas 15 de
collet et 32 de manches de chemise. Donc, il faut avoir des chemises
ajustées à notre corpulence. Ce que je veux juste vous dire c'est
que. dans le contexte de la loi actuelle, vous me dites: Pour protéger
le citoyen, le consommateur, je fais une régie, je pense à la
façon de le faire. Moi. je vous dis: Je ne voudrais pas que par la loi
il y ait quelque article quelque part qui vous donne le pouvoir, par
réglementation, d'aller charger quelque chose en disant aux gens:
Écoutez, ça, c'est ma responsabilité comme gouvernement de
venir surveiller que votre maison soit bien construite et, en
conséquence, vous allez, comme contracteur, payer pour.
Alors, moi, j'ai peur que dedans ça soit là et je veux
avoir... Vous me dites: On verra en cours de route. Alors, vous me dites tout
simplement, là: Attendez qu'on soit rendus à l'article pour m'en
parler. On va attendre. Mais je vous dis que c'est un danger et j'ai peur de
ça.
Le Président (M. Richard): Mme la députée de
Verchères.
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. M. le ministre disait
tantôt que c'était son devoir, ou pratiquement, de protéger
le consommateur. Ce que je m'explique mal, moi, c'est qu'il enlève
à la Corporation le pouvoir de qualifier ses membres. C'est
enlevé, ça?
M. Cherry: L'amendement, c'est corrigé.
Mme Dupuis: C'est parce que vous ne nous les avez pas
donnés.
M. Cherry: Vous avez entendu?
Mme Oupuis: De passer des examens, etc., vous l'avez
enlevé, là?
Une voix: Oui.
Mme Dupuis: Bon, eh bien, c'est parfait. J'aurai peut-être
des questions qui viendront au cours de...
Le Président (M. Richard): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: M. le Président, juste une petite remarque
à la suite des propos du ministre. Le ministre n'a pas répondu a
la question: Quelles sont les vertus d'une régie du bâtiment
comparativement à la Commission du bâtiment? Je vois le ministre
de l'Industrie et du Commerce ici et sûrement que ces
débats-là vont l'intéresser.
Le problème avec les deux projets de loi qui sont sur la table,
c'est qu'ils n'ont pas de perspective à long terme du
développement de l'industrie de la construction. On est en
économie de libre-échange. Le ministre de l'Industrie et du
Commerce nous parle de grappes industrielles, y compris dans le bâtiment.
Là, le problème, j'ai l'impression qu'ils ne se parlent pas parce
que, dans la grappe industrielle en matière de construction, il y a des
raisins qui ont été échappés qui s'appellent les
entrepreneurs. Il y avait, M. le Président - le ministre va regarder
ça un peu - la Commission du bâtiment qui responsabilisait les
entrepreneurs, qui donnait aux entrepreneurs la responsabilité de
contrôler leurs pairs. On a remplacé ça par une
régie du bâtiment qui fait la même chose, mais c'est une
régie, et elle va être administrée par cinq membres
nommés par le gouvernement. C'est une toute autre dynamique.
Le ministre, tout ce qu'il répond à ma question - et je
trouve ça extrêmement insatisfaisant... Il me dit que personne n'a
dit qu'il était plus content ou que c'était mieux une commission
du bâtiment qu'une régie. Ma question n'était pas de savoir
si la FTQ nous avait dit... Je me rappelle très bien ce que la FTQ nous
a dit: Nous autres, on n'a pas examiné ça. On sait que ça
va plus loin, mais, dans le fond, ce serait 53 et on ne pleurerait pas. C'est
à peu près ça leurs propos. Mais, ce que je demande au
ministre - c'est à lui que je le demande, pas à ceux qui sont
venus - c'est: Quelles sont les vertus d'une régie comparativement
à une commission? Quels sont les avantages d'exclure les entrepreneurs,
comme responsables et non pas comme membres nommés par, de cette
structure? Le ministre ne répond pas et, après ça, on va
passer...
Ce que j'ai à vous dire; c'est que la loi que vous allez adopter,
c'est votre loi et vous allez vivre avec. Alors, moi, je me dis que je veux
bien tenter tous les efforts qu'il faut pour l'améliorer, mais une fois
que vous m'aurez dit au moins, au minimum, pourquoi vous avez
préféré une régie à une commission et
quelles sont les vertus de l'une par rapport à l'autre. Moi, je voudrais
savoir ça et j'imagine que ça va intéresser les
entrepreneurs et sans doute le ministre de l'Industrie et du Commerce qui veut
responsabiliser les parties.
Je le dis et je le répète, le problème de ces deux
projets de loi, c'est que ça ne s'inscrit pas dans une politique de
l'industrie de la construction. On est en train de passer à
côté de ce qu'aurait pu être un contrat social entre les
entrepreneurs plus responsables de leurs activités et tantôt
capables de mieux gérer les entreprises en concertation avec les
syndicats. Je le dis une dernière fois et je ne reposerai pas la
question - j'imagine que quelqu'un d'autre va la lui poser: Pourquoi une
régie plutôt qu'une commission du bâtiment? Pourquoi une
régie gérée par cinq personnes nommées par le
gouvernement plutôt qu'une commission du bâtiment
gérée et administrée par des entrepreneurs?
Une voix: C'était le PQ qui l'avait proposée et
ça avait passé.
Mme Blackburn: II doit y avoir une raison. J'imagine que
ça n'a pas été...
M. Cherry: Bien sûr. Dans un premier temps, je vais vous le
répéter rapidement, d'abord pour vous assurer d'une chose, parce
que maintenant il est présent, je peux vous assurer que, mon
collègue de l'Industrie et du Commerce et moi-même, nous nous
parlons régulièrement. Ça, je peux vous assurer de
ça.
Une voix: Ah bon!
M. Cherry: Je peux aussi vous assurer que, dans une des grappes
industrielles, l'aspect habitat, l'aspect bâtiment... Quelle est la
perception, la vision de ce gouvernement par rapport aux besoins de l'avenir?
Vous verrez dans un avenir immédiat les préoccupations et les
gestes que va poser ce ministère-là dans ce secteur-là.
Donc, je veux vous rassurer dans un premier temps. (21 h 15)
Dans un deuxième temps, vous dites que vous souhaitez une
réponse de ma part et qu'après ça on va passer? Il ne
semble pas que mes arguments vous convainquent par rapport à la
responsabilité du gouvernement pour protéger le consommateur. Je
vais simplement vous y référer. On va le faire article par
article. Mais, en plus de ça, vous n'avez qu'à regarder les
plaintes que les citoyens du Québec déposent à l'Office de
la protection du consommateur et les difficultés qu'ils ont. Là,
je ne vous parle pas d'une plainte ou de deux, ou trois, ou cinq. Prenez le
rapport de l'Office de la protection du
consommateur concernant l'habitation ou les rénovations dans
certains cas et vous verrez de quelle façon il est important que le
gouvernement assume sa responsabilité. C'est pour ça qu'il en
fait une, régie, avec ses partenaires, mais il ne peut pas se
dérober à sa responsabilité de protéger le
consommateur et de s'assurer que les travaux vont être
exécutés par les vrais entrepreneurs et les vrais travailleurs.
Ça, c'est une responsabilité du gouvernement avec ses
partenaires, en collaboration.
Mme Blackburn: M. le Président, les associations
d'entrepreneurs n'ont pas attendu le gouvernement pour se donner des plans de
garantie. Je ne vous dis pas que ça couvre tout, je ne vous dis pas que
ça protège parfaitement le consommateur, mais il commence
à y avoir une volonté de s'assurer que, dans les plus gros
défauts de construction ou, encore, en cas de faillite ou dans
différentes circonstances, on puisse protéger le consommateur.
Les assurances existent. Elles ne sont pas sous la responsabilité du
gouvernement et il y a moyen de se donner des formes d'assurance pour garantir
les défauts de fabrication, l'absence de conformité aux devis,
les cas de faillite, un certain nombre de choses comme ça. Les
associations n'avaient pas vraiment attendu que le gouvernement prenne
ça en main.
Alors, j'ai terminé là-dessus, M. le Président. On
peut commencer l'étude article par article.
M. Cherry: M. le Président, rapidement, juste pour aider
ma collègue. La sécurité du public, ça, c'est une
responsabilité de l'État. Ça ne peut pas être une
responsabilité des corporations, vous en conviendrez. Vous allez voir
que déjà, dans l'article 2, c'est ça.
Une voix: Sauf le Stade.
M. Cherry: Le Stade, c'est une responsabilité du public et
mon ministère là-dedans, en collaboration, a fait son travail.
D'ailleurs, je vous invite, si vous êtes disponibles, à profiter
de l'occasion, que nos concitoyens puissent participer à
l'activité qui aura lieu pour la réouverture, qui permettra -
encore une fois, toujours dans l'esprit que vous étiez absent la semaine
dernière - de ramasser des victuailles pour les moins favorisés
de la grande région de Montréal.
Dans ce sens-là, ça permettra et d'avoir un stade
sécuritaire accessible au public et, en même temps, de contribuer
à une bonne action.
Dans le temps des fêtes, il me semble que les * deux vont de pair,
M. le Président. Là-dessus...
M. Jolivet: On est en conseil national.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 1. M. le
ministre, si vous avez des commentaires sur l'article 1, s'il vous plaît.
Oui, M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: M. le Président, depuis tout à l'heure
qu'on nous propose qu'on va avoir les amendements. Est-ce qu'on les a? Est-ce
qu'on peut les déposer pour qu'on puisse au moins les regarder? Si on
les avait, ce serait bien interes sant. En avez-vous plus qu'une copie?
Le Président (M. Richard): Alors, M. le ministre
dépose les amendements. On fait circuler les papillons. Vous y allez, M.
le ministre, avec l'article 1.
Étude détaillée
Loi sur le bâtiment
Application
M. Cherry: Alors, l'article 1, M. le Président. Cette
disposition a pour effet de préciser que les objectifs de la loi seront
atteints, notamment, par la qualification professionnelle des entrepreneurs et
des constructeurs-propriétaires. Ainsi, elle fait état d'une
dimension importante de la loi qui n'apparaissait pas à l'article 1 de
la loi de 1985.
Le Président (M. Richard): Nous avons des commentaires sur
l'article 1. On est en train de voir à ce qu'on distribue les 15
amendements, en fait.
Mme Blackburn: On va commencer par sortir la loi 53. Alors, le
texte modifié se lirait...
M. Cherry: "Dans la poursuite de ces objets, la présente
loi voit notamment à la qualification professionnelle des
entrepreneurs..."
Mme Blackburn: Ça, c'est la modification Là, je
l'ai lue.
M. Cherry: Oui.
Mme Blackburn: Mais je voudrais le texte modifié, parce
que ça nous permet de voir l'article complet.
M. Cherry: Vous avez ce qu'était la loi actuelle et ce
qu'on propose. Vous n'avez pas ça? Je vous l'ai fourni, madame.
Le Président (M. Richard): On va les distribuer à
tous les membres de la commission. Avant de tous les ajuster, là, c'est
une question de quelques instants, mesdames et messieurs. Mme la
députée de Verchères.
Mme Dupuis: M. le Président, peut-être que
je pourrais passer un commentaire en attendant que ma collègue
regarde ça. J'ai ici une lettre qui m'a été envoyée
par un entrepreneur et qui dit ce qui suit. C'est qu'il trouve inconcevable,
lui, que le gouvernement songe à taxer une industrie de 20 000 000 $
à 30 000 000 $ supplémentaires sans avoir au préalable
établi l'objet de leur utilisation. Quand on partait de protéger
le consommateur, il y a peut-être deux façons aussi de le
protéger. On peut peut-être le protéger dans un sens et le
taxer sur l'autre côté.
Le Président (M. Richard): J'invite le
député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Farrah: Ce que je pense, moi, c'est qu'on est rendu à
l'étape de l'article 1...
Mme Dupuis: Oui, mais...
M. Farrah:... alors je ne vois pas ce que les commentaires de la
députée viennent faire à ce stade-ci, M. le
Président.
Mme Dupuis: I! y avait un petit moment de silence, alors j'en
profitais pendant que madame...
Le Président (M. Richard): Je suis d'accord avec vous, M.
le député des Îles-de-la-Madeleine. Vous avez tout à
fait raison au niveau de la réglementation. Par contre, il y avait,
effectivement, un temps...
Mme Dupuis: II y avait un temps mort et j'en profitais
pour...
Le Président (M. Richard):... mort. Ce n'est
peut-être pas le bon terme, là, mais il y avait un laps de temps
où... C'est évident que si Mme la députée de
Verchères y avait été un petit peu trop largement,
j'aurais dû lui dire qu'il fallait revenir à l'article 1. Madame
était juste sur le bord de...
Mme Blackburn: Alors, l'article modifié se lirait comme
suit: "1° d'assurer la qualité des travaux de construction d'un
bâtiment et, dans certains cas, d'un équipement destiné
à l'usage du public ou d'une installation non rattachée à
un bâtiment; "2° d'assurer la sécurité du public qui
accède à un bâtiment ou à un équipement
destiné à l'usage du public ou qui utilise une installation non
rattachée à un bâtiment; "Dans la poursuite de ces objets,
ia présente loi voit notamment à la qualification professionnelle
des entrepreneurs et des constructeurs-propriétaires. " C'est
ça?
M. Cherry: C'est bien ça.
Le Président (M. Richard): Ça vous va, Mme la
députée?
Mme Blackburn: C'est adopté. Est-ce que mes
collègues...
Le Président (M. Richard): C'est adopté? Une
voix: Ça va.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 2. M.
le ministre.
M. Cherry: Oui, la note... O. K. Cette disposition a pour but, M.
le Président, de préciser le champ d'application de la loi, le
gaz, le génie civil, et d'y ajouter deux installations non
rattachées à un bâtiment, soit l'installation de plomberie,
par exemple sur un terrain de camping, et l'installation de protection contre
la foudre dans les terrains de golf, les structures, de même que le
voisinage des bâtiments, équipements et installations, les murs de
soutènement qui menacent de s'effondrer sur un bâtiment, par
exemple.
Mme Blackburn: Est-ce que le ministre pourrait nous lire
l'article tel que modifié par sa modification? Il faut voir comment
ça s'insère dans l'article.
M. Cherry: "La présente loi s'applique: "1° à
un bâtiment utilisé ou destiné à être
utilisé pour abriter ou recevoir des personnes, des animaux ou des
choses, y compris aux matériaux, aux installations et aux
équipements de ce bâtiment; "2° à un équipement
destiné à l'usage du public; "3° aux installations suivantes
non rattachées à un bâtiment: "a) une installation
électrique; "b) une installation destinée à utiliser,
à entreposer ou à distribuer du gaz; "c) une installation sous
pression; "d) une installation de plomberie; "e) une installation de protection
contre la foudre; "4° au voisinage de ces bâtiment, équipement
et installations; "5° à tout autre ouvrage de génie civil,
mais uniquement pour les fins de l'application des chapitres IV et V. "
Mme Blackburn: Est-ce que le ministre peut nous expliquer les
raisons de la modification, de l'ajout: "une installation destinée
à utiliser, à entreposer ou à distribuer du gaz", alors
qu'on avait "une installation destinée à utiliser du gaz"?
Pourquoi est-ce qu'on ajoute "à entreposer ou à distribuer"?
M. Cherry: Je demanderais, M. le Président, à M.
Raymond Cantin, qui est au ministère chez
nous, de fournir cette explication d'ordre technique, si ça peut
vous aider.
Le Président (M. Richard): Allez-y, M. Cantin.
M. Cantin (Raymond): Merci. En 1985, les installations
destinées à entreposer ou à distribuer du gaz
étaient visées dans une section particulière, elles
étaient soumises à des règles particulières, tandis
que celles destinées à utiliser du gaz - un appareil à
gaz, mettons, à chauffage, dans une résidence - étaient
visées par les règles générales de la loi, le Code
de construction, le Code de sécurité. Par le fait de
l'amendement, on a changé d'orientation. On assimile maintenant
l'ensemble de ces installations-là, l'utilisation, l'entreposage et la
distribution du gaz, à une installation non rattachée à un
bâtiment parce qu'on va leur appliquer les règles
générales, sauf en ce qui concerne les installations
destinées à l'entreposage et à la distribution du gaz sur
véhicule, comme, par exemple, un camion de propane. Ces
installations-là vont être soumises à des règles
particulières. On va voir ça à l'article 39, plus loin
dans le projet de loi.
Mme Blackburn: De 186?
M. Cantin: 39 touché par l'article 23 du projet. À
la page 12 du projet de loi, juste avant l'article 24. Si vous allez à
l'article 39...
M. Jolivet: On dit, à l'article 23: "Les articles 37
à 40 de cette loi sont remplacés par les suivants. " Donc,
ça veut dire que le 39 remplace un autre 39.
M. Cantin: Oui.
M. Jolivet: Je voulais juste savoir.
M. Cantin: Si vous allez à l'article 39 actuel de la loi
de 1985, vous avez l'explication que je vous donnais tantôt.
C'étaient les règles particulières qui s'appliquaient,
à ce moment-là, aux installations...
M. Jolivet: Sur les camions.
M. Cantin: globales d'entreposage et de distribution.
M. Jolivet: O. K.
Mme Blackburn: Bien. Alors, M. le Président, avec votre
permission, on pourrait adopter paragraphe par paragraphe, après
ça, on adopterait l'article.
Le Président (M. Richard): Ça va.
Mme Blackburn: Alors, b, ça va, à moins qu'il n'y
ait des commentaires.
M. Jolivet: Bien, moi, j'aurais juste une question.
Mme Blackburn: Oui.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Quand on parle d'une installation destinée
à entreposer, on parle - le projet sur Soligaz - de faire des cavernes
où on va entreposer. À ce moment-là, est-ce que ça
touche l'ensemble? Ça touche quoi? Si ça a été mis,
"entreposer", j'ai l'impression que c'est parce qu'on prévoit Soligaz
qui est un nouveau système d'entreposage, là. Ça va
toucher les cavernes?
Le Président (M. Richard): Nous suspendons quelques
instants.
(Suspension de la séance à 21 h 31)
(Reprise à 21 h 42)
Le Président (M. Richard): Mesdames messieurs, je suis
certain que vous avez des discussions de grand intérêt, mais je
voudrais seulement vous ramener au projet de loi 186. Je sais que ça
vous passionne. M. le ministre, vous en êtes toujours à l'article
2 et on avait un questionnement de la part de Mme la députée de
Chicoutimi à votre endroit. Est-ce que...
Mme Blackburn: C'était de M. le député de
Laviolette.
Le Président (M. Richard): Nous en étions sur le
gaz, je pense.
Mme Blackburn: Est-ce que la disposition prévue pour
l'entreposage du gaz, ça comprenait les cavernes prévues dans le
cas de Soligaz?
M. Cherry: Dans le cas des cavernes de Soligaz, on s'en
souviendra, c'est une responsabilité d'Énergie et Ressources, une
responsabilité de l'Environnement et, également, au niveau de la
réglementation, de la qualification des entrepreneurs qui feront les
travaux, la responsabilisation au niveau de la réglementation, c'est
là qu'on retrouvera la partie qui nous revient. Mais, par rapport
à ce que décrivait notre collègue de Laviolette
tantôt, à savoir que l'entreposage sous terre est d'abord la
responsabilité du ministère de l'Énergie et des Ressources
pour assurer la protection du public, on se souviendra que c'est
l'Environnement, mais, bien sûr, au niveau de l'exécution des
travaux, de la qualification des entrepreneurs et de tout ce qui
s'ensuit au niveau de la réglementation, bien sûr, il y
aura des choses là qui s'associeront à ça pour le
protéger.
Mme Blackburn: Mais il y a une partie de la réglementation
qui va relever du ministère de l'Énergie et des Ressources quant
à la sécurité pour l'entreposage sous terre. C'est
ça que vous nous dites.
M. Cherry: Oui.
Mme Blackburn: L'autre partie va se retrouver dans une
réglementation.
M. Cherry: Une réglementation, oui.
Le Président (M. Richard): Est-ce que ça vous va,
Mme la députée de Chicoutimi?
Mme Blackburn: Ça va pour le paragraphe b. C'est
adopté. Ça va, Jean-Pierre?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Richard): Alors, ça va.
Maintenant, on appelle donc...
M. Jolivet: Ce que je dois comprendre, M. le Président,
c'est qu'au niveau du ministère dont le ministre a la
responsabilité, quand on parle d'une installation destinée
à entreposer, on en arrivera fort probablement à
déterminer la responsabilité par réglementation, ce qui
fera en sorte que finalement ce qui est la responsabilité du
ministère de l'Énergie et des Ressources sera la
responsabilité du ministère de l'Énergie et des
Ressources; ce qui est la question d'éviter des contaminations ou les
dangers d'explosion potentiels qui pourraient avoir des effets sur
l'environnement, les émanations et autres, c'est le ministère de
l'Environnement.
Donc, il y aurait fort probablement trois ministères qui auraient
une réglementation concurrente permettant un entreposage dans les
meilleures conditions possible de ces gaz amenés par pipelines. Je le
dis souvent, M. le Président, c'est une des choses que l'Ouest canadien
va être obligé de vendre rien qu'à nous. Ils ne peuvent pas
mettre ça dans des bateaux. Alors, ils vont être obligés de
les amener par pipelines chez nous. Donc, un jour ou l'autre, dans le
marché commun...
M. Cherry: Aux États-Unis.
M. Jolivet:... qu'on fera plus tard, ils vont être
obligés de nous le vendre d'une façon ou d'une autre. S'ils ne le
vendent pas à nous, ils vont le vendre aux États-Unis ou au
Mexique, mais ça va coûter tellement cher qu'il y a bien des
chances qu'ils vont nous le vendre. Alors, ce sera un moyen de
négociation, à un moment donné, dans certains
dossiers.
M. Cherry: Alors, dans le d, par exemple. M. le Président.
Ça va?
M. Jolivet: Le b est adopté. M. Cherry: Oui.
Le Président (M. Richard): Le b, ça va.
Alors, ça veut dire qu'à l'article 2 le 1° est
terminé. On irait à l'article 2, 2° qui commence "par
l'addition, après le sous-paragraphe c du paragraphe 3°".
M. Cherry: Donc, le prochain changement, c'est - "installation
sous pression", c'était déjà dans le projet de loi, donc
ce n'est pas un changement: "d) une installation de plomberie".
Mme Blackburn: Alors, est-ce qu'on peut nous expliquer pourquoi
ça s'ajoute une installation de plomberie et dans quel sens? Est-ce que
ça touche les oléoducs?
M. Cantin: Oui. Comme le ministre l'a souligné dans sa
note, son commentaire...
Mme Blackburn: M. le Président, si vous me permettez.
J'apprécie la compétence et les connaissances des fonctionnaires,
mais, généralement, ce qu'on demande, c'est que ce soit le
ministre qui réponde. Ça lui permet de mieux maîtriser son
projet de loi par la suite également, ce qui n'est pas une mauvaise
chose. Alors, je souhaiterais que, dans la mesure du possible, le ministre se
charge de répondre aux questions.
Le Président (M. Richard): Par contre, vous savez, Mme la
députée de Chicoutimi, que le ministre a le loisir de laisser ou
de céder la parole à un haut fonctionnaire ou à quelqu'un
de son cabinet.
Mme Blackburn: À ce moment-là, si on fait ça
tout le long du projet de loi, vous reconnaîtrez avec moi, M. le
Président, qu'on pourrait se passer du ministre. Ce ne serait vraiment
pas aussi intéressant. On aime bien l'avoir là et l'entendre nous
expliquer son projet de loi.
Le Président (M. Richard): J'admets que vous avez un
commentaire flatteur à l'endroit du ministre, madame. Maintenant, M. le
ministre peut répondre lui-même ou transférer à M.
Cantin, dépendamment de sa volonté, effectivement.
M. Cherry: II s'agit de couvrir, il faut toujours se le rappeler,
là, pour des installations de plomberie qui sont non rattachées
au bâtiment. C'est pour les couvrir, celles-là.
Une voix: Terrain de camping.
Mme Blackburn: Ça ne couvrirait que ça.
M. Cherry: Comme exemple.
Mme Blackburn: Ça ne toucherait pas les oléoducs,
par exemple.
M. Cherry: J'ai de la difficulté à voir le
rapport.
Mme Blackburn: Par ça?
M. Cherry: Le camping. Je pense que c'est...
Mme Blackburn: Par quelle disposition et dans quelle loi est-ce
qu'on retrouve toutes les questions relatives à la
sécurité par rapport aux installations? Là, on parle de
plomberie. Vous allez me dire si les systèmes de canalisation
d'oléoducs pour transporter le gaz naturel sont couverts par
ça.
M. Cherry: Les installations de plomberie sont régies par
notre Loi sur les installations de tuyauterie.
Mme Blackburn: Mais, lorsque vous parlez de plomberie, vous
dites: Les installations de gaz sur un terrain de camping. C'est ça que
vous m'avez répondu.
M. Cherry: On a parlé des installations de plomberie.
Mme Blackburn: Bon. Les installations de plomberie sur un terrain
de camping, c'est quoi?
M. Cherry: Vous m'avez demandé un exemple. Ça veut
dire des installations qui ne sont pas rattachées à un
bâtiment. Vous m'avez dit: Donnez-moi un exemple. Je vous ai donné
comme exemple les installations de plomberie, qui ne seraient pas
rattachées à un bâtiment, qui sont sur un terrain de
camping. C'est par cet exemple-là que j'ai voulu...
Mme Blackburn: Les prises d'eau M. Jolivet: Plus que
ça.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laviolette.
M. Cherry: Les abreuvoirs...
M. Jolivet: Je comprends ça, M. le Président, M. le
ministre, mais je suis allé chercher le dictionnaire juste pour savoir
ce qu'on dit. On dit: "Industrie de la fabrication des objets de plomb." O.K.?
Travail du plombier, pose des couvertures en plomb, en zinc, des conduites et
des appareils de distribution - et voilà, la question de ma
collègue est bonne - d'eau, de gaz". Donc, elle a posé la
question: Est-ce que la plomberie dont on fait mention, ça serait aussi
en même temps toute la question des oléoducs, le transport de gaz?
Ça pourrait être ça aussi, mais qui ne sont pas
rattachés à un édifice Ça veut dire que tout
gazoduc, tout oléoduc pourrait être sous cette
responsabilité. Est-ce que c'est ça que vous voulez couvrir ou
est-ce que vous ne l'aviez pas vu de même?
M. Cherry: Quand on parle des installations de gaz, on parle de
b. Maintenant qu'on est rendu à la plomberie, on parle pour l'eau. On a
parié des installations d'eau sur les terrains de camping, des
abreuvoirs, des toilettes. Ce n'est pas rattaché à un
bâtiment, des fois.
Mme Blackburn: Bien, pour les toilettes, je ne suis pas
sûre. Il me semble que des toilettes en plein air sur un terrain de
camping, ça ne serait pas très...
M. Cherry: En tout cas... Les parcs publics. Elles peuvent ne pas
être nécessairement rattachées à un bâtiment.
On s'entend, là.
Mme Blackburn: Mais elles sont dans un bâtiment, les
toilettes.
M. Cherry: Règle générale, oui. Vous
conviendrez que des fois ça...
Mme Blackburn: Alors, ça va pour d.
M. Cherry: "Une installation de protection contre la foudre".
Dans mes remarques, je vous indiquais, par exemple, les protections contre la
foudre sur les terrains de golf. Ce n'est pas rattaché à un
bâtiment. C'est un paratonnerre, c'est ça.
Mme Blackburn: Un parafoudre. "Par l'addition, à la fin,
des paragraphes suivants: "4° au voisinage de ces bâtiment,
équipement et installations".
M. Cherry: "4° au voisinage de ces bâtiment,
équipement et installations". Par exemple, des murs de
soutènement
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): 5°
M. Cherry: "5° à tout autre ouvrage de génie
civil, mais uniquement pour les fins de l'application des chapitres IV et
V."
Mme Blackburn: Alors, vous pourriez nous donner des
explications...
M. Cherry: Je souhaiterais que M. Cantin...
Mme Blackburn: ...sur l'application des chapitres IV et V.
M. Cantin: O.K. En réalité, ce n'est pas un ajout.
C'est une précision qu'on ajoute à la loi de 1985 pour s'assurer
que les autres ouvrages de génie civil qui ne sont pas mentionnés
précédemment dans l'article 2 du champ d'application et qui sont
par ailleurs visés par le chapitre sur la qualification... Vous avez une
notion d'ouvrage de génie civil dans le chapitre sur la
qualification.
Mme Blackburn: Vous allez nous donner l'article?
M. Cantin: L'article 41. Mme Blackburn: 41? M. Cantin:
41.
Le Président (M. Bélanger): 41 de la
présente loi?
M. Cantin: Oe la loi de 1985, de la présente loi...
Le Président (M. Bélanger): La loi de 1985. Mme
Blackburn: La bonne loi.
M. Cantin: ...et non du présent projet de loi.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): Donc, au 5°, est-ce
qu'il y a d'autres remarques?
Mme Blackburn: Un instant. On va essayer de trouver...
Le Président (M. Bélanger): Alors, vous n'avez pas
encore lu l'article 41.
M. Jolivet: C'est parce qu'on ne s'attendait pas à
étudier la loi ce soir. On était préparé pour
l'autre, nous autres.
Mme Blackburn: Oui, c'est ça, le problème.
M. Jolivet: Ce n'est pas parce qu'on n'a pas les documents, c'est
parce qu'on n'en a pas fait les copies nécessaires.
Mme Blackburn: Alors, "à tout autre ouvrage de
génie civil, mais uniquement pour les fins de l'application des
chapitres IV et V". Alors, vous me dites que le chapitre IV c'est le chapitre
qui parle des applications et interprétations en matière de
qualification. Le chapitre V, c'est quoi?
M. Cantin: Les garanties financières.
Mme Blackburn: C'est à quel article? Vous allez être
obligé de vous informer.
M. Cantin: 77 de la loi actuelle, de la présente loi.
Mme Blackburn: Qu'est-ce que ça va vouloir dire, dans les
faits, pratiquement? Expliquez-nous ça.
M. Cantin: Écoutez, M. le ministre a souligné, il y
a deux minutes, que le mur de soutènement est visé par la loi
dans son ensemble. Alors, c'est pour être sûr que, lorsqu'on arrive
dans le chapitre sur la qualification, non seulement le mur de
soutènement - c'est un ouvrage de génie civil - soit visé
par la qualification, mais également d'autres ouvrages de génie
civil que le mur de soutènement. Par exemple, un viaduc n'est pas
mentionné dans l'article 2 et l'article 2 vise tous les items qui sont
couverts par la loi.
Alors, l'objectif, c'est de s'assurer que les ouvrages de génie
civil qui ne sont pas mentionnés expressément dans l'article 2
comme étant visés par la loi dans son ensemble sont, par
ailleurs, visés par le chapitre sur les règles de qualification
et les garanties financières. L'exemple concret, si vous voulez, c'est
le mur de soutènement, il est visé par tout l'ensemble de la loi,
on le mentionne de façon expresse, tandis que le viaduc, lui, ne va
être visé que par le chapitre sur les règles de
qualification et les garanties financières. Alors, c'est ça,
l'objectif. C'est juste une...
Mme Blackburn: Ça va, Jean-Pierre?
M. Cantin: ...précision pour s'assurer qu'on ne vient pas
limiter la notion d'ouvrage de génie civil qui est mentionnée
dans le chapitre IV.
Mme Blackburn: Qu'on ne vient pas limiter...
M. Cantin: La notion d'ouvrage de génie civil...
Mme Blackburn: Tel que défini à 4°.
M. Cantin: ...mentionnée à 41. Alors, chapitres IV
et V, c'est deux chapitres qui vont ensemble; ça touche la qualification
des entrepreneurs de la construction et les garanties financières qu'ils
devront assurer.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que l'article 2
est adopté dans son ensemble?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle donc l'article 3.
M. Cherry: L'article 3, M. le Président.
Cette disposition reproduit essentiellement le texte qui apparaissait et
apparaît toujours au paragraphe 1° de l'article 182, règlement
du gouvernement, de la loi en y ajoutant les appareils sous pression et leurs
fabricants qui n'y figuraient pas nommément en 1985.
Le Président (M. Bélanger): Cet ajout-là, M.
le ministre, il vise quoi particulièrement?
M. Cantin: C'est pour faciliter la compréhension de la
loi. C'est pour indiquer, dès le début de la loi, au lecteur
qu'il y a des exemptions possibles à la loi. Il y a un pouvoir
général d'exemption par règlement...
Le Président (M. Bélanger): O.K.
M. Cantin: ...qui va être établi par le
gouvernement, à ce moment-là. Alors, il n'y a rien de nouveau
là-dedans. On a pris le pouvoir que le gouvernement avait dans la
présente loi, la loi de 1985, à 182,1°, qui lui permet
d'exempter des entrepreneurs, des catégories de bâtiments, etc.,
et on l'a reproduit au début de la loi pour annoncer que, dans le champ
d'application de la loi, il y aura des possibilités d'exemption par voie
de règlement du gouvernement. Au lieu d'attendre à l'article 182,
on le met au début.
M. Jolivet: En plus, M. le Président, j'ai compris qu'on y
insérait les fabricants d'appareils sous pression ainsi que les
appareils sous pression qui ne l'étaient pas à ce
moment-là.
M. Cherry: C'est ça, pour compléter.
M. Cantin: On va le voir plus tard, ils étaient
visés C'est parce que, là, on a fait des ajustements que vous
allez voir plus tard dans le projet de loi. Ils étaient
déjà visés.
Mme Blackburn: Alors, vous rajoutez...
Le Président (M. Bélanger): "De fabricants
d'appareil sous pression".
M. Jolivet: En fait, il ne rajoute pas, à ce que j'ai
compris, il fait juste le mettre dans cet article-là...
M. Cherry: Dans cet article-là.
M. Jolivet: ...en le soustrayant ailleurs.
M. Cherry: C'est ça. Ça se trouvait ailleurs.
M. Jolivet: C'est ce que je comprends.
M. Cherry: Oui. On le prend de 182, on l'amène au
commencement et, au lieu d'être éparpillé, on le remet
à la place pour que celui qui en fera la lecture saisisse bien du tout
début de la loi.
Mme Blackburn: Ce que je voudrais savoir...
Le Président (M. Bélanger): Pour une meilleure
économie de la loi. (22 heures)
Mme Blackburn: Non, ça, ça va, il n'y a pas de
problème. Je veux juste savoir la portée de cet
article-là. On dit: "Le gouvernement peut, par règlement,
soustraire de l'application totale ou partielle de la présente loi des
catégories de personnes, d'entrepreneurs, de
constructeurs-propriétaires, de fabricants d'appareils sous pression, de
propriétaires de bâtiment, d'équipement destiné
à l'usage du public ou d'installation non rattachée à un
bâtiment de même que [...] d'appareils sous pression,
d'équipements, d'installations ou de travaux de construction." Il peut
soustraire à l'application totale ou partielle de la présente loi
pour quelle raison?
M. Cherry: Tout ce que vous venez de lire, madame, c'est dans la
loi de...
Mme Blackburn: Je le sais, je le sais. M. Cherry: Vous le
savez, hein?
Mme Blackburn: Oui, oui, je le sais, vous venez de me le dire. Je
m'en rappelais. Mais vous êtes ministre de cette loi-là, qu'est-ce
que ça veut dire? Quelles sont les catégories... Pour quelle
raison est-ce qu'on devrait soustraire partiellement ou totalement ces
personnes ou ces catégories de personnes aux dispositions de la
présente loi? Ça doit avoir une raison d'être.
M. Cherry: On me donne comme exemple certains hôpitaux qui
sont des bâtiments qui ne sont pas récents. C'était
ça l'intention du législateur, à l'époque.
M. Jolivet: En fait, M. le Président, pour reprendre le
discours de 1985 que le Parti libéral avait pris à
l'époque, de dire qu'on faisait trop de choses par
réglementation, j'aurais pensé que le ministre en aurait
profité pour...
Mme Blackburn: ...déréglementer.
M. Jolivet: ...passer de la parole aux gestes et à l'acte
en faisant disparaître la réglementation et en l'inscrivant dans
le projet de loi. Mais là, ce que je comprends, c'est qu'il maintient la
même direction qu'il critiquait en 1985 alors qu'il n'était pas
là, lui, mais que son
gouvernement était là et qu'il était dans
l'Opposition à l'époque. Je veux simplement vous le rappeler pour
les besoins du Journal des débats, lorsque les gens nous
reliront.
C'est que le ministre, dans le fond son parti critiquait la
réglementation et continue la même chose parce qu'il
s'aperçoit bien que, s'il ne le faisait pas par règlement, la loi
serait tellement compliquée qu'on aurait plusieurs difficultés.
Donc, la réglementation vient assouplir le texte tout en donnant le
pouvoir au ministre d'agir quand le besoin s'en fait sentir, parce que le
projet de loi ne peut pas tout prévoir. Ce qu'il peut prévoir
ici, par la réglementation, c'est de soustraire des équipements,
des bâtisses ou des personnes dans la mesure où ce qu'on a devant
nous, c'est de la rénovation, admettons. Cette
rénovation-là ne peut pas permettre que la loi s'applique parce
que c'est de vieilles choses qu'il faut corriger avec les moyens du bord qu'on
peut avoir, avec les moyens techniques nouveaux, ce qui fait que, s'il ne
l'avait pas par règlement, ça serait le bordel dans la
construction.
Dans ce contexte-là, le ministre a besoin de reproduire ce
règlement-là. Je crois comprendre que cet article-là, ce
qu'il fait, c'est d'en arriver à le replacer au début
plutôt que de le replacer dans différentes parties du texte, en
particulier au niveau des équipements, des appareils sous pression ou
des fabricants qui, eux, vont être nommément inscrits dedans, afin
qu'on n'ait pas besoin de chercher dans le texte un peu partout. Donc,
ça facilite pour l'individu qui va lire au début ce qui sera
soustrait de l'ensemble des obligations de la loi, en totalité ou en
partialité, par règlement.
M. Cherry: Ce qui pourrait être soustrait. M. Jolivet:
Oui, oui, ce qui pourrait... M. Cherry: O. K.
M. Jolivet:... parce que j'ai toujours compris que le "peut"
devient des fois un "doit". J'ai appris ça dans mes négociations
que le "peut" juridique est souvent un "doit" aussi. Mais, d'une certaine
façon, je comprends que le "peut" ici, c'est pour permettre une
souplesse que la loi n'aurait pas si elle l'inscrivait nommément.
M. Cherry: Exactement. M. Jolivet:...
Mme Blackburn:... assez que... faire changer de siège.
M. Cherry: II a juste dit en plus de mots ce que j'avais dit de
façon plus simple, c'est tout.
M. Jolivet: Ha, ha, ha!
Mme Blackburn: Adopté.
M. Jolivet: Mais, j'ai simplement ajouté une chose
importante, c'est que le ministre s'aperçoit bien que, malgré le
discours qu'ils avaient en 1984-1985, lorsqu'on a étudié la Loi
sur le bâtiment, il est obligé de faire la même chose
aujourd'hui parce qu'il s'aperçoit bien que, s'il ne le faisait pas, il
se compliquerait la tâche lui-même.
M. Cherry: Vous avez sûrement une meilleure mémoire
que moi si ce que vous me répétez... Vous attribuez ces
propos-là, sur cet article 182, à l'Opposition de
l'époque.
M. Jolivet: À votre parti politique qui était dans
l'Opposition à l'époque. Ah! Mais je me...
M. Cherry: Vous avez une excellente mémoire si, six ans
plus tard, vous pouvez me rappeler ça, dans ce contexte-là.
M. Jolivet: Je dois vous dire que je me le suis fait tellement
réciter par M. Gobeil, M. Scowen et d'autres, à l'époque,
que je m'en souviendrai toujours. Je présidais moi. Quand je
présidais, j'écoutais tout ce qui se disait. M. Scowen
était là, dans l'Opposition, tandis que M. Gobeil était au
pouvoir. Mais M. Gobeil, au pouvoir, a présenté un projet de
loi.
M. Cherry: Ah! O. K. Ha, ha, ha! Il me semblait que Gobeil
n'était arrivé qu'à l'élection de 1985.
M. Jolivet: Oui, oui, en 1985. Ah oui! Ah oui!
Le Président (M. Bélanger): lis ont oublié
de le dire à M. le ministre qu'il n'était pas là, à
l'époque.
M. Jolivet: Mais je le lui rappelais simplement parce que je suis
sûr que, lorsqu'il était au syndicat, il pensait la même
chose que nous. Mais, aujourd'hui, il est obligé de penser autre chose.
En tout cas.
Le Président (M. Bélanger): C'est sûrement
très apprécié. Ha, ha, ha!
M. Cherry: Alors, tout ce que ça prouve, c'est qu'il y
avait moyen d'améliorer les quelques choses que vous aviez faites de
bien. On les replace, au lieu d'à la fin, au commencement. On remet les
articles ensemble.
Mme Blackburn: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Mme la
députée.
Mme Blackburn: Pourquoi est-ce qu'on
retrouve cet article 4.1 intégralement à l'article 83 qui
vient modifier le 182, dans le projet de loi 186?
M. Cherry: Est-ce que je peux vous demander de
répéter votre question, s'il vous plaît?
Mme Blackburn: Le 4.1, là, qu'on vient de lire et qu'on
vient d'adopter, on le retrouve, repris intégralement, à la page
32 de votre projet de loi, à l'article 83 qui vient modifier l'article
182. Attendez un peu. "Le gouvernement peut, par règlement: 2°
soustraire de l'application totale ou partielle de la présente loi". Ce
n'est pas totale ou partielle, c'est l'application de la présente
loi.
M. Cantin: Ou de certaines de ses dispositions. Alors, ça
revient au même, juridiquement.
Mme Blackburn: Bon. C'est ça. M. Cantin: En
fait...
Mme Blackburn: Alors, pourquoi la répétition?
M. Cantin: Pourquoi la répétition?
Mme Blackburn: Oui.
M. Cantin: On doit, au départ...
Mme Blackburn: Là, vous nous disiez tantôt que vous
le preniez à la fin pour l'amener au commencement.
M. Cantin: C'est ça, pour faciliter essentiellement la
lecture, pour donner une chance au lecteur, dès le début de la
loi, et non attendre à l'article 182 pour savoir exactement c'est quoi,
le champ d'application, au départ, quelles sont les possibilités
d'exemption puis par qui ça va être fait, ces
exemptions-là.
Mme Blackburn: Ça va. Alors, pourquoi faut-il le
répéter à 182?
M. Cantin: Le pouvoir substantif pour adopter des
règlements est regroupé à 182 pour ce qui est du
gouvernement, et vous allez voir plus tard...
Mme Blackburn: Un vrai projet de fonctionnaires!
M. Cantin: ...à l'article 84, les pouvoirs de
réglementation de la Régie du bâtiment.
Mme Blackburn: On va avoir combien d'articles qu'on va retrouver
en double comme ça, pour le "fun"?
M. Cantin: Si vous partez de la répétition par
rapport à la loi actuelle, c'est qu'on a reformulé
entièrement le pouvoir de réglementation. Le pouvoir de
réglementation, en vertu de la présente loi, était
distribué entre le gouvernement et la Commission du bâtiment.
Maintenant que c'est devenu une régie d'État, il a fallu prendre
certains des pouvoirs de réglementation et les donner...
Mme Blackburn: Au gouvernement.
M. Cantin: C'est-à-dire, non, pas au gouvernement,
mais...
Mme Blackburn: À la Régie. M. Jolivet:
À la Régie. M. Cantin: Bon.
Mme Blackburn: Mais, c'est-à-dire, au gouvernement, par la
Régie.
M. Cantin: Alors, on verra plus tard lesquels.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Alors, sur...
M. Jolivet: Non, non. C'est juste pour une meilleure
compréhension si je reviens à ce que ma collègue dit. Dans
182, amendé par 83, là, on ne dit pas "totale ou partielle".
M. Cantin: "Certaines de ses dispositions', ça revient au
même. C'est le même effet.
M. Jolivet: Oui, mais là, vous autres, les avocats, vous
me mêlez souvent. On dit: Trop fort casse pas, mais trop fort casse
pas... Si on veut faire quelque chose qui se tient, si vous me dites qu'on
répète à 83 - on y reviendra peut-être plus tard -
le pouvoir substantif du gouvernement, à ce moment-là, il devrait
y avoir au moins le même texte. En tout cas, on le corrigera
peut-être là, mais je vous le dis en passant, peut-être un
amendement additionnel
Le Président (M. Bélanger): II y a un bout ou
l'autre où vous l'attendez, si j'ai bien compris.
M. Jolivet: Tout comme la question des taxes, on y reviendra en
temps et lieu.
Le Président (M. Bélanger): Donc, sur l'article 3,
Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Oui, j'y reviens, M. le Président. Tout
à l'heure, M. Cantin nous disait que certains pouvoirs de
réglementation vont être donnés à la Régie
plutôt qu'au gouverne-
ment, c'est-à-dire au gouvernement par le biais de la
Régie, alors qu'ils l'étaient antérieurement au
gouvernement parce que la Commission ne pouvait pas exercer certains pouvoirs
de réglementation. C'est ça que j'ai compris de votre
explication. La Commission dans 53.
M. Cantin: Le partage des pouvoirs de réglementation dans
la loi actuelle...
Mme Blackburn: Se faisait entre la...
M. Cantin: ...par rapport au projet de loi est
complètement différent.
M. Jolivet: C'est ça.
M. Cantin: On a donné les principaux pouvoirs d'exemption
à la loi... Vous avez la liste à 182.
Mme Blackburn: Au ministre, au gouvernement.
M. Cantin: Au gouvernement, tous les autres pouvoirs de
réglementation.
Mme Blackburn: Alors que, dans 53...
M. Cantin: On peut diviser ça comme ça: les
pouvoirs de réglementation relatifs aux champs d'application
appartiennent essentiellement au gouvernement, tandis que les pouvoirs de
réglementation concernant l'aspect technique, les règles
techniques, appartiennent à la Régie.
Mme Blackburn: Dans la loi 53, c'était? Quand vous dites
que ça a été réaménagé pour... Est-ce
qu'on pourrait nous le dire à peu près...
M. Cantin: Les règles techniques...
Mme Blackburn: ...pour que le ministre comprenne un peu
là...
M. Cantin: ...appartenaient...
Mme Blackburn: ...en même temps que moi?
M. Cantin: ...au gouvernement, c'est-à-dire le Code de
construction, par exemple, le Code de sécurité, c'était le
gouvernement qui les adoptait.
Mme Blackburn: Puis, là, ça va être la
Régie.
M. Cantin: Ça va être la Régie. La
normalisation en bloc restait entre les mains du ministère du Travail,
à l'époque, du gouvernement.
Une voix: Pourquoi?
M. Cantin: À cause de la structure de la Commission.
Mme Blackburn: Alors, si c'est le gouvernement qui peut et non
pas la Régie...
M. Cherry: Là, ça passe à la
Régie.
M. Cantin: Là, ça passe à la Régie.
La normalisation va aller à la Régie. Le gouvernement s'est
gardé quand même le pouvoir de réglementation en
matière de champs d'application principalement.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Si le ministre me le permet, j'ai un petit
problème. Il m'a dit tout à l'heure que toute la
sécurité, c'était sa responsabilité. Est-ce que
j'ai mal compris, est-ce que j'ai bien entendu? On vient de me dire que le
champ d'application, c'est le gouvernement qui se le garde, mais l'application
technique, c'est la Régie qui va l'avoir.
M. Cantin: L'adoption des règles techniques, oui, c'est la
Régie, mais...
M. Jolivet: Sur la sécurité?
M. Cantin: ...il y a une approbation gouvernementale, avec ou
sans modifications, là. Il faut faire attention.
M. Jolivet: Oui, mais c'est ça que je veux savoir. C'est
pour ça que je veux bien me le faire dire. Autrement dit, la
Régie va avoir un pouvoir d'édicter des règlements. Ces
règlements-là vont devoir faire l'objet d'une décision
gouvernementale, le gouvernement se gardant le dernier geste à
poser.
M. Cantin: C'est ça, exact.
M. Jolivet: C'est important, mais c'est parce que ce n'est pas
ça que je comprenais.
Mme Blackburn: Mais pour les aspects techniques aussi.
M. Jolivet: Sécurité, technique et autres.
Autrement dit, la Régie, le seul pouvoir qu'elle a, c'est de
préparer les règlements à être adoptés par le
gouvernement selon la procédure normale.
M. Cantin: Exact. Il y a une phase préliminaire, c'est
l'élaboration avec les parties, c'est-à-dire via le fameux
comité consultatif, notamment.
Mme Blackburn: Puis, là, vous êtes en train
de nous dire que la Régie va préparer un règlement,
qu'elle va aller le soumettre au comité consultatif, qu'elle va
l'adopter puis, ensuite, qu'elle va l'envoyer au gouvernement...
M. Cantin: Qui, lui, va l'adopter.
Mme Blackburn: ...qui lui va l'adopter puis va le retourner
à la Régie pour fins d'application.
M. Cantin: Avec ou sans modifications.
Mme Blackburn: Ça n'a pas de bon sens. Avez-vous
pensé à la structure, vous autres? Avez-vous pensé aux
délais, alors que ces organismes-là siègent une fois par
mois, à peu près sept à huit fois dans l'année?
Ça va être jojo. Excusez, mais pensez-y comme il faut parce que la
Régie a aussi son comité consultatif.
M. Jolivet: Oui, oui, je le sais. Mme Blackburn: Sapristi!
M. Cherry: C'était la même chose à 53. C'est
dit autrement, c'est tout.
Mme Blackburn: II n'y avait pas de comité consultatif
à 53. Il y avait la Commission.
M. Cherry: II y avait obligation de consulter le milieu...
Mme Blackburn: Oui, il y avait obligation de consulter le
milieu.
M. Cherry: ...mais il n'y avait pas de comité
consultatif.
Mme Blackburn: Mais, là, c'est plus que ça. Vous
avez la Régie qui consulte son comité. La Régie
prépare un projet de règlement. M. le Président, vous
voyez ça. Vous savez ce que c'est quand on s'enfarge dans ce genre de
procédure là. Là, il prépare un projet de
règlement, il envoie ça en consultation à un comité
qui siège sept ou huit fois par année - c'est quand ça va
bien ça. Alors, le temps qu'il l'examine, lui, ça va lui prendre
trois, quatre mois, puis il te donne son avis. Là, ça revient
à la Régie qui fait les rajustements si elle juge utile de les
faire. Elle n'est pas obligée de tenir compte de l'avis du comité
consultatif, ce n'est qu'un comité consultatif. Elle l'envoie au
gouvernement, puis les fonctionnaires recommencent. Après ça, ils
l'envoient à la Régie, puis ils disent: Administrez-nous
ça. Avez-vous pensé qu'avant d'avoir un règlement...
M. Jolivet: Prépublication, publication...
Mme Blackburn: ...je commence à mieux...
Prépublication puis, après ça, il pourra y avoir
des contestations du règlement.
M. Cherry: Ce qui est proposé ici, cest la méthode
conventionnelle. Ce qu'il y avait avant, c'est que le comité
décidait, mais avait obligatoirement... Il avait l'obligation d'aller
consulter...
Mme Blackburn: Oui, d'aller consulter.
M. Cherry: Donc, il décidait. H allait consulter pour voir
si c'était correct, mais ça lui revenait à lui.
Mme Blackburn: C'est tout à fait différent parce
qu'un comité consultatif va vouloir aussi aller consulter. Alors, vous
voyez... Moi, je trouve que ça n'a pas de bon sens. Moi, j'imagine que
n'importe qui qui fait un peu d'organisation rationnelle, selon les nouveaux
modèles, vous dirait que ça n'a pas de bon sens, cette
affaire-là.
M. Jolivet: Surtout M. Tremblay.
Mme Blackburn: Ça va scléroser toute
l'industrie.
M. Jolivet: Ça n'a pas de bon sens. (22 h 15)
Mme Blackburn: Je ne sais pas si vous réalisez là.
On va vous laisser faire parce que... Je vais le répéter: c'est
votre projet de loi, vous le voulez, on va vous le donner, sauf que vous allez
vous créer un gros éléphant blanc, une patente qui ne
marchera jamais. Le pire, c'est que je pense que la plupart de vos
collègues sont d'accord avec ça.
M. Cherry: C'est la procédure usuelle, c'est la
façon de fonctionner. On ne propose rien.
Mme Blackburn: Bien. Vous deviez déréglementer,
vous deviez fonctionner plus efficacement, moins de règlements,
introduire un peu de rationnel et de confiance. Je l'ai dit, je vais
peut-être le répéter une couple de fois en cours de route,
évidemment, mais ça, ça m'apparaît, à
l'évidence même, un fonctionnement qui va vous scléroser la
machine de façon irrémédiable. Je commence à mieux
comprendre pourquoi, dans le projet de loi 185, le ministre ne prévoyait
pas de prépublication. Il disait: Ça va prendre assez de temps
avant d'avoir tout franchi ça. Ça va vous prendre cinq ans, aussi
bien d'éviter cette étape-là. Alors, écoutez, c'est
votre projet de loi.
Le Président (M. Bélanger): Alors, sur l'article 3,
est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Cherry: Pour l'édification de ma col-
lègue, elle réfère à ce qui semble
être la bible parfaite. Elle questionne tout ce qui peut être fait.
Elle me permettra de lui lire l'article 188 qui dit: "Un règlement de la
Commission est transmis au ministre qui le fait publier à la Gazette
officielle du Québec avec un avis indiquant qu'il sera soumis
à l'approbation du gouvernement à l'expiration d'un délai
de 60 jours à compter de cette publication. Le gouvernement peut
modifier le règlement qui lui est soumis pour approbation." Ça,
c'est la façon simple, claire et limpide que vous suggérez.
Merci.
Mme Blackburn: M. le Président, nous connaissons tous ces
règles-là quant à la publication et au délai de
publication de tout règlement du gouvernement à l'exception de
quelques-uns que le ministre Ryan a fait modifier pour réduire les
délais. Ça, je le connais assez. On s'est assez battus
là-dessus. Alors, c'est la règle courante. Où on a
ajouté à l'épaisseur ou à la lourdeur de ia
démarche, c'est avec le comité consultatif. Vous savez, le
comité consultatif à la Régie, je trouve que c'est comme
le genre de petit bonbon qu'on va donner aux entrepreneurs pour les consoler de
ne pas être sur la Commission. Avec un comité consultatif, vous
allez alourdir votre système, parce que je sais comment ça
fonctionne.
Les fonctionnaires, et c'est normal... Si je présidais un
comité consultatif, je ne voudrais pas d'un avis tout croche. Je vais
commencer à consulter le monde et je vais retourner ça à
la Régie. La Régie va vérifier si la consultation a
été bien faite. Elle, elle va déjà avoir
rédigé son premier règlement. Alors, vous voyez... Moi, en
tout cas... J'aime autant vous laisser vous dépatouiller avec ça,
c'est votre affaire. Vous mettez vos entrepreneurs là-dedans, vous leur
faites confiance.
M. Cherry: M. le Président, pour l'édification de
ma collègue et de ceux qui sont en commission, de ceux qui nous
écoutent, permettez-moi de lui lire - le mot "consultation", elle semble
avoir ça en horreur - l'article 190 de la loi à laquelle elle se
réfère: "Le ministre doit, avant la publication d'un avis suivant
l'article 180, consulter la Commission, les associations les plus
représentatives d'organismes municipaux et les associations les plus
représentatives oeuvrant dans le milieu de la construction et du
bâtiment, sur le contenu d'un code. "Il doit consulter les associations
les plus représentatives oeuvrant dans le milieu de la construction
avant la publication d'un avis suivant les articles 183 ou 188 ainsi que la
Commission..." Voyez-vous là? De la consultation dans ce
milieu-là...
Mme Blackburn: M. le Président, je pense que c'est normal
la consultation. Moi, je ne voudrais pas que le ministre me fasse dire ce que
je n'ai pas dit. Je ne sais pas si le ministre a bien saisi ce que voulait dire
"trois instances". Là, on en avait deux, ce qui était
déjà acceptable. Mais le moindrement que vous en ajoutez une
troisième, qui s'appelle le comité consultatif, elle va
recommencer tout ce que la Régie a commencé. D'accord?
La Régie, elle, pour établir son règlement, son
projet de règlement, elle va d'abord commencer à consulter, elle
va tester ses affaires. Ensuite, elle va soumettre ça au comité
consultatif. Le comité consultatif va commencer sa consultation parce
que lui voudra passer son "rubber stamp". Il va dire: Écoute, eux
autres, ils sont tout croches là-dessus. Je les connais à la
Régie, je ne leur fais pas trop confiance. Une gang de fonctionnaires -
vous allez voir, ça va être ça, le discours - ils ont mis
n'importe qui là-dessus. Vous savez, je n'exagère pas. Il va
recommencer la consultation.
Où j'en ai, c'est quand un gouvernement dit, et la loi le dit: II
faut que le ministre ou le gouvernement consulte: 1°, 2°, 3°,
4°. Quand vous avez une instance qui consulte, elle peut organiser sa
consultation sur l'espace de deux mois, quand elle est efficace.
Évidemment, il n'est pas dit qu'il faut que ce soit consulté avec
dépôt de mémoires, et tout ça. Il y a des
façons de consulter - tables de concertation, table ronde, bon - et
ça se fait relativement efficacement. Mais, quand vous ajoutez deux et
trois structures qui font faire la même chose et qui vont
contrevérifier la consultation de l'autre, vous n'en sortirez pas! Vous
n'en sortirez pas et ça n'a rien à voir avec les
règlements qui prévoient les prépublications des
règlements. Ça, on le connaît. Ça n'a rien à
voir non plus avec l'obligation d'un gouvernement, d'un ministre, de consulter.
Il est capable de le faire assez efficacement. Mais, quand vous multipliez les
structures qui, elles, vont aller consulter sur une affaire pour laquelle vous
avez déjà consulté, je vous dis: Bonne chance!
M. Cherry: M. le Président...
Le Président (M. Bélanger): Alors, sur l'article 3,
une autre intervention?
M. Cherry: ...en espérant que ça va faciliter - on
est au début. Ce que vous prétendez être presque la
perfection avait l'obligation, une fois qu'il avait décidé,
d'aller consulter. Il fallait définir c'était qui les organismes
les plus représentatifs. Là, ce qu'on fait, il y a un
comité de 5 qui doit aller prendre les avis d'un organisme de 15
personnes - qui est le comité consultatif - sur lequel siègent
déjà, en majorité, 8 représentants des
entrepreneurs. Donc, là, ça facilite le lien de communication et
de consultation parce qu'on consulte des gens qui originent du milieu, qui sont
toujours les mêmes et avec
lesquels on établit une relation. Il me semble que c'est beaucoup
plus facile de fonctionner comme ça.
M. Jolivet: M. le Président... Mme Blackburn: Moi,
j'ai fini.
M. Jolivet: ...ce que le ministre a de la difficulté
à comprendre, a ce niveau-là, c'est que ce n'est pas qu'on en a
contre le fait qu'il y art une consultation ou pas. On est d'accord. Ce que ma
collègue dit, c'est que vous officialisez des choses qui se faisaient
différemment. Non, non, le ministre comprend autre chose. Ce que la
Commission avait, c'est qu'elle avait l'obligation, elle-même... On lui
donnait l'obligation d'aller consulter. Une fois qu'elle avait consulté,
elle faisait son règlement et là elle l'envoyait au gouvernement.
Ce que le ministre oublie, c'est que la Régie va, d'abord, avant de
faire sa réglementation, au moins faire une première
consultation, sinon elle va faire une réglementation qui n'aura pas de
bon sens. Donc, la Régie va faire une réglementation, mais, pour
faire sa réglementation, elle va, sans le mettre de façon
obligatoire, faire la consultation. Elle va en faire une, consultation; elle ne
le fera pas sans avoir au moins vérifié des choses.
La chose qu'on oblige par la loi actuelle, à ce que j'ai compris
tout à l'heure, c'est qu'une fois qu'elle va avoir fait son
règlement on lui dit: Obligatoirement, tu vas aller au comité
consultatif. Le comité consultatif, lui, ce qu'il va avoir à
faire, c'est de dire: Écoutez, vous nous donnez le règlement que
vous avez fait; vous allez nous donner quelques jours, quelques mois, quelques
semaines pour aller consulter nos membres, voir comment ils pensent. Il y a une
autre consultation qui s'additionne. Une fois qu'eux autres, une fois que le
comité consultatif va avoir consulté, il va dire à la
Régie: Voilà, nous sommes d'accord, mais voici les changements
qu'il faut y apporter. Le règlement officiel va être pris et elle
va l'envoyer au gouvernement, au ministre qui, lui, va faire sa consultation
par prépublication et publication. Vous voyez ce que ça va donner
comme cheminement.
Écoutez, est-ce que vous êtes en train de me dire que le
comité consultatif va être un comité bidon? tst-ce que les
gens vont dire d'eux-mêmes, sans aller consulter les gens, ce qu'ils en
pensent? J'ai connu ça, moi, dans l'enseignement, les comités
consultatifs qu'on avait dans les conventions collectives, vous savez. Mais je
pense qu'on était assez responsables, comme syndiqués, pour aller
vérifier avant d'accepter ou de refuser. Ne venez pas me dire que la loi
53 prévoyait ça, ce n'est pas ça qu'elle prévoyait.
Elle prévoyait une consultation obligatoire, mais par la Commission, pas
par un comité consultatif. C'est incroyable et vrai.
M. Cherry: M. le Président, 53, c'était vraiment
une loi de fin de mandat. Si cette loi-là, que vous avez votée,
c'est comme ça que vous la comprenez, c'est votre propre loi Vous dites
que la consultation... Le ministre doit, avant... C'est le ministre qui devait
faire la consultation.
M. Jolivet: Bien oui!
M. Cherry: O.K. Maintenant...
M. Jolivet: On ne nie pas ça.
M. Cherry: ...si vous avez écouté mes remarques
préliminaires...
M. Jolivet: Oui.
M. Cherry: ...par rapport au comité consultatif, quant aux
matières devant faire l'objet d'une consultation obligatoire du
comité consultatif, l'amendement qui est proposé aura pour effet
de prévoir de nouvelles matières réglementaires devant
être soumises obligatoirement au comité consultatif
composé, en majorité, des gens du milieu, à savoir: les
normes du Code de construction et du Code de sécurité devant
faire l'objet d'une attestation de conformité; les
éléments relatifs au système de points d'inaptitude; les
conditions et modalités de délivrance, de modification ou de
renouvellement d'une licence; les droits exigibles en ces matières et le
cas où la Régie peut exiger un cautionnement aux fins de
l'article 84.
Donc, c'est bien précis, les choses sur lesquelles il faut les
consulter. Les gens qui siègent là-dessus sont en majorité
des entrepreneurs. C'est leur quotidien et ce sont les règlements et les
directives avec lesquels ils devront vivre.
M. Jolivet: Vous ne comprenez pas ce qu'on dit depuis tout
à l'heure. C'est que c'était la Commission, en vertu de la loi,
qui avait des obligations de consulter. Là, vous dites...
M. Cherry: Le ministre. M. Jolivet: Non.
M. Cherry: Mais ça, c'est votre loi. Si vous ne comprenez
pas votre loi, là, je comprends que vous êtes
mélangé.
M. Jolivet: Non. Vous dites: Le ministre, lui, avant de publier
finalement le règlement, doit consulter. Ce que je vous pose comme
question, c'est que la loi actuelle que vous présentez fait une
première étape. La Régie doit faire un règlement.
Vous êtes d'accord?
M. Cherry:...
M. Jolivet: Non, mais, si vous ne m'écoutez pas, vous ne
comprendrez pas. Vous ne comprenez pas ma question, vous ne pouvez pas me
répondre. Je vous pose une question. La loi actuelle que vous nous
présentez, elle dit ceci: La Régie doit préparer un
règlement. Ce règlement-là, sur certains items, doit faire
l'objet d'une consultation obligatoire au comité consultatif. Vous
êtes d'accord avec moi? Bon, une fois qu'elle va l'avoir faite,
là, elle revient à la Régie. Cette consultation ne vient
pas au ministre. Elle vient à la Régie qui peut faire d'autres
amendements si elle le désire avant de l'envoyer au ministre. Elle va
dire: Voici, j'ai proposé tel règlement, je l'ai envoyé au
comité consultatif, voici ce qu'il m'a répondu. Malgré sa
réponse, puisqu'il est consultatif, je maintiens mon règlement ou
j'accepte sa consultation. À partir de ça, je vous la propose,
vous, ministre, et, là, vous, vous allez faire la prépublication,
etc. Est-ce que c'est ça, oui ou non?
M. Cherry: Oui
M. Jolivet: Bon, bien, c'est trop. C'est clair? C'est trop.
M. Cherry: C'est ce qu'on appelle l'élaboration avec le
milieu.
M. Jolivet: Ah bien! là, là.
M. Cherry: Responsabiliser le milieu, c'est ça que
ça veut dire.
M. Jolivet: Ah bien! câline! O. K. Si vous voulez vivre
avec, vivez avec. Vivez avec, qu'est-ce que vous voulez qu'on vous dise? Vivez
avec.
Le Président (M. Bélanger): Alors, sur l'article 3,
est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
Mme Blackburn: Juste une dernière question au ministre.
Croyez-vous qu'à la suite de l'expérience que viennent de vivre
les deux corporations, électriciens et plombiers, s'ils ne sont pas bien
représentés sur ce comité consultatif, ils vont faire
confiance? Si la Régie ne tient pas compte de l'avis du conseil, comme
elle n'est pas obligée d'en tenir compte, vous savez que, quand vous
allez publier votre règlement, il va rebondir parce qu'il y a 45 jours
ou 60 selon la... Mais je pense que ça a été réduit
à 45 jours, les règlements. Alors, moi, écoutez, ça
va, sur division.
M. Cherry: II y a cinq organismes patronaux et il y a huit
sièges pour eux.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 3 est
adopté sur division. Bien. J'appelle l'article 4.
M. Cherry: il va sans dire que, pendant la période
transitoire, la situation actuelle continuera de prévaloir. Dans la
même période, le nécessaire sera fait pour établir
le contenu d'un pareil règlement. C'est pour couvrir la période
transitoire.
Mme Blackburn: Là, vous me dites...
Le Président (M. Bélanger): C'est pour
éviter les vides juridiques.
Mme Blackburn: L'article 5...
M. Jolivet: On ne peut pas parler de vide juridique, la loi n'est
même pas appliquée.
Mme Blackburn: L'article 5 se lirait comment? L'article 5
modifié là.
Le Président (M. Bélanger): Par l'addition,
à la fin, des mots "dans la mesure prévue par règlement du
gouvernement".
Mme Blackburn: Non, je veux dire l'article au complet. L'article
5 au complet.
Le Président (M. Bélanger): Ah!
Mme Blackburn: Le nouvel article 5 modifié.
M. Cherry: "La présente loi lie le gouvernement, ses
ministères et les organismes qui en sont mandataires dans la mesure
prévue par règlement du gouvernement. "
Mme Blackburn: Qu'est-ce que ça veut dire? Si ça
n'y était pas, pourquoi est-ce qu'il faut le mettre? Moi, j'ai
marqué une petite note à côté: Fuite en avant. C'est
"dans la mesure prévue par règlement du gouvernement". Alors,
s'il y a quelqu'un qui est capable de me dire ce que ça couvre
là.
M. Cherry: Que c'est le gouvernement qui, par règlement,
va établir...
Mme Blackburn: Est-ce qu'on peut suspendre l'article?
M. Cherry:... son assujettissement à la loi.
Mme Blackburn: Ça veut dire qu'on dit, en même
temps, que ça lie le gouvernement et ses ministères et que
ça pourrait ne pas les lier. C'est parce que c'est ça
là.
M. Cherry: Ça va les lier dans la mesure où il va
le prévoir par règlement.
Mme Blackburn: C'est ça. C'est spécial! (22 h
30)
M. Jolivet: M. le Président, c'est là qu'une
décision réglementaire... Je fais appel à Scowen
avec mes grands esprits, mais ce que veut dire la loi qu'il veut nous faire
amender, c'est que, tout le monde, vous savez que tous les ministères,
le gouvernement les soumet à la loi sauf que, s'il veut s'en
prévaloir à l'inverse, il a juste à passer une
décision par règlement. Donc, il y aurait réglementation,
une décision réglementaire qui serait prise, qui pourrait
soustraire, pour telle et telle raison, tel et tel bâtiment qu'un tel
ministère est en train de construire quelque part. Est-ce que ça
serait un hôpital, une école? Ça serait quoi?
Mme Blackburn: J'aimerais ça qu'il nous donne des exemples
concrets qui permettraient au gouvernement, à ses ministres, à
ces organismes qui en sont mandataires de se soustraire à l'application
de cette loi. Ça veut dire que la Loi sur le bâtiment, le
gouvernement pourrait décréter par règlement que ça
ne le concerne pas. Il pourrait passer complètement à
côté des dispositions de la présente loi. C'est ça
que ça dit
Le Président (M. Bélanger): Je n'ose pas dire ni
oui ni non, je ne le sais pas.
Des voix: Ha, ha, ha! Mme Blackburn: C'est ça.
M. Jolivet: D'ailleurs, ce n'est pas à vous qu'on pose la
question.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Jolivet: Ah! Puis il voulait qu'on passe ça vite, en
plus.
M. Cherry: Comme exemple concret, c'est pour permettre au
gouvernement de prendre un certain recul, d'évaluer pleinement les
conséquences financières avant d'édicter dans quelle
mesure lui et ses mandataires sont assujettis à la loi. Par exemple: de
bons bâtiments, mais de vieilles écoles. Avant de tous les
assujettir demain matin, il faut en mesurer l'impact, voir ce que ça
coûte et si, dans certains cas, ça ne vaudrait pas la peine de
modifier la vocation du bâtiment plutôt que de... Donc, il est
important d'évaluer ça. Il faut le faire étape par
étape et c'est ce que le gouvernement veut faire.
M. Jolivet: Je vais vous poser une question, moi. À La
Tuque, une madame achète un restaurant. La madame, en vertu de la Loi
sur le bâtiment, elle est obligée, cette personne-là...
Elle a acheté le restaurant et elle décide de faire des
aménagements. Elle n'a pas prévu ça, elle, quand elle l'a
acheté, mais les toilettes ont coulé et elles ont brisé.
Elle est obligée de faire des réparations et elle décide,
tant qu'à faire des réparations, d'en faire un peu plus grand.
Sauf que là, pauvre elle, elle n'a pas la possibilité par
règlement de se défaire de ça parce que c'est une vieille
bâtisse.
Mais vous, comme gouvernement, par exemple, vous allez vous soustraire
à la loi, selon votre règlement, pour de vieilles écoles
et, elle. elle n'aurait pas le droit? Elle a prévu acheter ça,
elle a fait un financement et elle vient de se faire mettre sur la tête
45 000 $. Il a fallu que j'intervienne parce que ça n'avait pas de bon
sens. Mais le gars, lui, il applique la loi a Trois-Rivières. Il fait
bien; sa job c'est d'appliquer la loi. Mais, là, il dit: Madame,
désormais, ce que tu vas faire, c'est que la toilette que tu avais, elle
n'est plus conforme, tu vas la réparer, tu vas mettre des accès
pour les handicapes, tu vas tout faire. Pauvre elle! Parce que quelqu'un, en
haut, a oublié de fermer le robinet, cest elle qui en a subi le
contrecoup en bas. Elle est poignée avec ça. Elle n'a pas le
règlement pour se soustraire à ça. Mais vous, comme
gouvernement ou comme ministère, par exemple, vous allez pouvoir vous
soustraire? C'est correct, ça? C'est juste?
M. Cherry: On s'y soustrait pour la période de transition
qui va durer un an, un an et demi C'est de ça qu'on parle. En attendant,
les règlements continuent de s'appliquer quand même.
M. Jolivet: Minute, minute! C'est à peu près comme
une taxe. Quand vous la mettez, vous ne savez pas quand vous allez l'enlever.
Vous avez des chances de ne jamais l'enlever, hein? Alors. ne venez pas me
faire accroire ça là. Je ne comprendrai pas ça certain,
certain après-midi.
M. Cherry: Je suis convaincu que vous n'allez comprendre que les
choses que vous voulez. Je suis convaincu de ça.
M. Jolivet: Non, non, ce n'est pas la question que je
comprends... Moi, je vais défendre quand même...
M. Cherry: Quand vous me dites: Je ne comprendrai pas ça,
j'en suis convaincu.
M. Jolivet: Non, je ne comprendrai pas parce que je n'accepterai
pas que le ministre me donne cette réponse-là ce soir. Ce n'est
pas vrai. Vous ne serez pas là dans un an, après les
élections. Il va y en avoir un autre. Je ne sais pas qui va être
là, mais, lui, il va être poigne avec d'autre chose, il va penser
à d'autre chose. Je suis sûr que, quand vous vous soustrayez par
règlement, vous ne vous soustrayez pas juste pour demain matin
là, vous vous soustrayez pour un bout de temps. Il n'y a rien dans la
loi qui me dit que c'est transitoire ça.
Mme Blackburn: Juste pour adopter un
règlement, ça peut vous prendre le temps de la
réflexion, de la consultation et toutes les démarches
nécessaires.
M. Jolivet: L'année va être...
Mme Blackburn: C'est un an, ça, minimum. Est-ce qu'on va
l'adopter juste pour un an? Vous savez bien que ça n'a pas de bon sens.
Je vais vous reparler un peu. Jamais... Je vous jure que c'est un projet de
fonctionnaires.
Le Président (M. Bélanger): Sur l'article 4, M. le
ministre, est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Cherry: Non.
Mme Blackburn: À vouloir tout contrôler, on perd
tout.
M. Jolivet: Puis il voulait que ça passe vite.
Mme Blackburn: L'article 4, sur division, M. le Président.
Jamais je ne serai d'accord avec ça.
C'est le projet du ministre, c'est le projet de son gouvernement...
M. Jolivet: Qu'il vive avec!
Mme Blackburn: ...qu'il vive avec. Sur division.
Interprétation
Le Président (M. Bélanger): Alors, sur division.
J'appelle l'article 5 qui dit: «L'article 7 de cette loi est
modifié: «1° par l'insertion, avant la définition de
"constructeur-propriétaire", de la suivante: «"appareil sous
pression": un récipient destiné à contenir un gaz,
combustible ou non, ou un liquide sous pression, une chaudière ainsi que
l'équipement nécessaire à leur fonctionnement;
«2° par le remplacement de la définition de "installation sous
pression" par la suivante: «"installation sous pression": un appareil
sous pression ainsi que tout équipement ou tuyauterie qui y est
relié.»
Alors, sur l'article 5, est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Cherry: Cette disposition, M. le Président, introduit
la notion d'"appareil sous pression" dont la définition correspond
à la définition d'une installation sous pression de la loi de
1985. Ces définitions font désormais la distinction entre un
appareil sous pression et une installation sous pression, laquelle inclut tout
équipement et toute tuyauterie reliés à un appareil sous
pression.
M. Jolivet: Ça inclut les prestos.
M. Cherry: Ha, ha, ha! Il demande si ça inclut les
prestos.
M. Jolivet: Mais il voulait dire une canalisation. J'ai compris
que ce n'était pas ça.
Le Président (M. Bélanger): Alors, sur l'article 5,
on sait maintenant que les prestos sont exclus. Est-ce qu'il y a d'autres
questions? Puis ça ne comprend pas les députés en maudit,
l'expression. Ha, ha, ha!
Une voix: On est bien de bonne humeur!
Le Président (M. Bélanger): Bien oui! Alors,
à l'article 5, y a-t-il d'autres interventions?
M. Jolivet: Non, c'est adopté. Mme Blackburn: C'est
adopté. M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle donc l'article 6. «L'article 8 de cette loi est modifié:
«1° par le remplacement, dans la partie qui précède le
paragraphe 1°, du mot "présumé" par le mot
"présumée"».
Mme Blackburn: C'est une faute d'orthographe, j'ai
vérifié.
M. Cherry: Grammaticale, oui, c'est ça.
Le Président (M. Bélanger): Ah bon! «2°
par le remplacement [...] des mots "qu'il" par les mots "qu'elle".»
M. Cherry: C'est ça.
Le Président (M. Bélanger): Alors,
adopté?
Mme Blackburn: Pas d'objection.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
M. Cherry: Ha, ha, ha! C'est une amélioration de la loi
53.
Mme Blackburn: Du français.
Le Président (M. Bélanger): Non, je ne voudrais pas
être sexiste, mais c'est des femmes qui ont fait des problèmes? On
les féminise aux deux places. Ha, ha, ha!
Mme Blackburn: Non, c'est parce que c'est dans le monde de la
construction. Ça se passe au masculin.
M. Cherry: Ils ont besoin de cet exercice-là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Cherry: J'ai, d'ailleurs, dans Sexton-Picard, l'obligation de
voir à ce que les femmes aient leur place dans le milieu de la
construction. Ils en ont besoin.
Mme Blackburn: C'est comme pas évident ce soir.
Le Président (M. Bélanger): Oh non!
M. Cherry: Vous avez raison, madame. C'est pour ça qu'il
faut le souligner.
Le Président (M. Bélanger): Alors...
M. Jolivet: De votre bord.
Mme Blackburn: Oui.
M. Jolivet: De notre bord, on en a deux.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Elles ne sont pas dans la construction.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article 7
qui dit que l'article 10 de cette loi est remplacé par le suivant: "10.
Est un équipement destiné à l'usage du public un lieu de
baignade, un jeu mécanique, une estrade, une remontée
mécanique, un ascenseur, une plate-forme élévatrice, un
funiculaire, un belvédère, une tente ou une structure gonflable
désigné par règlement du gouvernement II en est de
même de tout autre équipement désigné par
règlement du gouvernement. "Le gouvernement établit, par
règlement, les critères permettant de déterminer si un
équipement est destiné à l'usage du public. "
Mme Dupuis: Plus je regarde ça, moi, là, comme un
citoyen ordinaire...
M. Cherry: Si vous le permettez, M. le Président. Cette
disposition précise certains équipements, les piscines, les lieux
de baignade, les manèges, les jeux mécaniques destinés
à l'usage du public, qui sont assujettis à la loi et, en ajout,
une plate-forme élévatrice qui est déjà
régie par la législation actuelle. De plus, elle prévoit
que ces équipements ne seront assujettis à la loi que dans la
mesure où ils seront désignés, par règlement du
gouvernement, destinés à l'usage du public. À cette fin,
elle donne au gouvernement la possibilité de fixer par voie
réglementaire des critères permettant d'établir qu'un
équipement est destiné à l'usage du public.
Mme Blackburn: Est-ce qu'on aura une définition fine et
précise par rapport au toit du Stade?
Une voix: II n'y a personne qui peut... C'est juste en
dessous!
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Blackburn: II est montable, il est rétractable. Il y a
la plate-forme élévatrice. Il y a un funiculaire. Il y a tout
ça dans le toit au Stade.
M. Cherry: Oui, le funiculaire, bien sûr. Le funiculaire,
on pourrait le déclarer par règlement, vous avez raison.
M. Jolivet: Vous avez ajouté "plate-forme
élévatrice". C'est quoi, ça?
M. Cherry: Le funiculaire, par exemple, au Stade...
M. Jolivet: Non, mais plate-forme élévatrice. Non,
le funiculaire, c'est...
M. Cherry: Par exemple, des plates-formes pour les personnes
handicapées, pour leur permettre d'avoir accès à...
M. Jolivet: C'est exactement à ça que je pensais.
C'est pour ça que je vous posais la question. Pour l'adaptation du
domicile par l'Office des personnes handicapées, maintenant par la
Société d'habitation du Québec, depuis le 1er octobre,
vous avez des gens qui ont des élévateurs, des plates-formes
comme celles-là, personnels. Personnel, c'est la personne qui reste au
deuxième étage, ce n'est que pour elle. Ça ne devient pas
public, ça. Il y a deux choses. Il y a la question de la loi, au niveau
responsabilité civile...
M. Cherry: C'est par règlement qu'on va définir ce
qui est public et ce qui est privé. Vous avez raison de le
souligner.
M. Jolivet: Sauf que, si on installait des choses semblables dans
des maisons pour personnes âgées, ça deviendrait
public.
M. Cherry: Là, ça devient public.
M. Jolivet: Je vous donne un exemple. Chez moi, on a fait
ça dans un HLM, pour une personne seulement, mais ça pourrait
aller jusqu'à trois. Dans des bâtisses comme celles-là, des
habitations à loyer modique, vous avez un pourcentage d'à peu
près 1 % qui sont des loyers pour personnes handicapées, dans
certains bâtiments. Ça veut dire que, si ça touche plus
d'une personne, ça devient donc à usage public
Mais, si c'est juste pour une personne individuelle, c'est à ses
risques et périls. Moi, je pense juste à la question de la
responsabilité civile. Admettons que la personne met son
élévateur personnel, mais qu'un enfant l'utilise et tombe en bas
- la porte s'ouvre, n'importe quoi. Est-ce que vous avez l'intention, par
règlement, de prévoir ça ou si vous ne le prévoyez
pas du tout?
M. Cherry: Pour les installations privées, c'est autre
chose. À ce moment-là, je présume que c'est comme chez
vous, chez nous, il faut se prémunir par assurance, au cas où
quelqu'un, dans nos installations privées...
M. Jolivet: Je me suis mal exprimé. Je comprendrais
très bien que, si c'était mon bâtiment à moi qui
avait deux étages, ce serait privé, dans la maison. Mais, des
fois, il y en a à l'extérieur. À l'extérieur, c'est
quand je parle d'un bâtiment où il y a cinq, six loyers et qui
appartient à un propriétaire. Mais il y a un locataire qui
demeure au deuxième, qui est handicapé, et on lui a mis cet
ascenseur-là. Est-ce que cette plate-forme-là va être
prévue?
M. Cherry: II faut se souvenir, quand on parle de plate-forme
élévatrice, ce à quoi vous vous référez, que
c'est toujours quelque chose qui est dans un édifice...
M. Jolivet: Ou à l'extérieur.
M. Cherry: ...qui est assujetti au Code du bâtiment.
M. Jolivet: Mais elle peut être à
l'extérieur.
Elle n'est pas dans l'édifice, elle est accrochée à
l'édifice. Elle peut être à l'intérieur ou à
l'extérieur.
M. Cantin: Si c'est un équipement qui fait partie du
bâtiment ou greffé au bâtiment, il est couvert par la notion
de bâtiment.
M. Jolivet: C'est pour ça que je pose la question. Je vous
donne un exemple. Il y a une bâtisse à six loyers. Au
deuxième étage, il y a quelqu'un qui est handicapé. Il
demeure là et il veut demeurer là, c'est son lieu, etc. On lui en
installe une et, parce qu'on ne peut pas la mettre à l'intérieur,
on la met à l'extérieur. Vous avez ça maintenant,
accrochée au bâtiment, une plate-forme comme celle-là.
Ça veut dire que celle-là, même si elle s'adresse à
une personne, comme elle touche plusieurs personnes, elle serait soumise.
M. Cherry: Elle serait couverte, oui.
M. Jolivet: Tandis que, moi, j'ai un bâtiment à moi.
Il y a deux étages. À l'intérieur, je me mets un ascenseur
comme celui-là, une plateforme, et il n'est pas touché.
M. Cherry: Exact. M. Jolivet: O.K.
Le Président (M. Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: M. le Président, pour voir un peu comment
on abuse de la forme ou de l'utilisation qu'on fait, de l'usage qu'on fait du
terme "règlement", dans l'article 10, on l'utilise trois fois: "une
structure gonflable désigné par règlement du gouvernement"
- j'imagine que ce ne sont pas des poupées - ...
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Blackburn: ..."tout autre équipement
désigné par règlement...
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Suspension, s'il vous plaît! (22 h 45)
Mme Blackburn: ...du gouvernement" et "le gouvernement
établit, par règlement", tout ça dans le même
article. On aurait peut-être dû chercher une formule qui aurait pu
utiliser le terme au moins une fois plutôt que de le... Vous savez, une
indigestion. J'ai l'impression que, quand on va avoir terminé d'examiner
ce projet de loi...
M. Jolivet: C'est qu'on veut tout couvrir sans rien couvrir.
Mme Blackburn: Trop, c'est trop. Il y aurait moyen, je pense, de
soumettre à ceux qui font la rédaction de projets de loi
l'idée qu'on pourrait peut-être un peu simplifier. On pourrait
même le suspendre et revenir avec pour le reformuler correctement, pour
au moins donner l'impression qu'il y a peut-être moins de
règlements qu'il y en a finalement dessus, même si c'était
ça.
M. Cantin: Je ne sais pas parce que, en 1985, l'Assemblée
nationale - il l'a adopté finalement - déclarait
équipement public un manège, une piscine, automatiquement dans la
loi. C'est ce que disait le texte...
Mme Blackburn: Oui.
M. Cantin: ...mais on ne peut pas mettre toutes les piscines
comme étant des équipements publics. Une piscine d'une
résidence familiale... Alors, c'est le règlement qui va
l'indiquer, que ça sera tel genre de piscine.
Mme Blackburn: J'ai tout compris ça, M. le
Président. Ce que je dis, c'est: Est-ce qu'on pourrait reformuler
cet article de manière à parler une fois du règlement qui
établit 1, 2, 3, 1, 2, 3? Là, vous avez un règlement pour
les structures gonflables désignées par règlement du
gouvernement. Il en est de même de "tout autre équipement
désigné par un règlement du gouvernement". Après
ça, "le gouvernement établit, par règlement, les
critères permettant..." Alors, on utilise trois fois le terme
"règlement". C'était juste là-dessus que j'en avais.
Essayez donc de reformuler ça pour voir s'il n'y aurait pas moyen de
simplifier ça et, au moins, de faire semblant qu'il y a moins de
règlements qu'il y en a, d'utiliser le terme seulement une fois.
C'était juste la suggestion.
M. Cantin: En 1985, lorsqu'on a tenté de... Ce n'est
sûrement pas l'intention qu'on voulait donner à l'article 10
actuel de la loi, qu'une piscine est automatiquement un équipement
public.
Mme Blackburn: Ce n'est pas ça que je dis, monsieur. Vous
avez raison de vouloir définir la piscine publique par
règlement.
M. Cantin: C'est parce qu'il y a trois choses
là-dedans.
M. Cherry: II y a trois choses là-dedans. On dit qu'il y
a...
Mme Blackburn: Essayez de reformuler.
M. Jolivet: Est-ce que je pourrais, moi, en termes de professeur
de français, pour bien comprendre, vous demander... On dit...
M. Cherry: Où t'étais en 1985? M. Jolivet:
Hein? Des voix: Ha, ha, ha!
M. Cherry: Tu étais toujours professeur de...
Tu étais un ancien professeur de français. Où
est-ce que tu étais en 1985 pour rédiger des affaires de
même...
M. Jolivet: Non, non.
M. Cherry: ...avec des fautes d'orthographe?
M. Jolivet: Je pose la question, je veux bien comprendre. J'ai
dit: Je vais le décortiquer comme un prof de français. Quand vous
dites: "...une tente ou une structure gonflable désigné par
règlement", je crois comprendre que ce qui est désigné par
règlement, c'est la tente ou la structure gonflable. Je vous donne des
exemples. Une tente que l'on installe pour une fin de semaine, pour un festival
quelconque, est-ce que cette tente-là, parce qu'il va y avoir du public
dedans, va être, par règlement, désignée?
M. Cherry: Est-ce qu'elle est gonflable ou pas?
M. Jolivet: Non. Une tente ordinaire, la tente Molson, la tente
O'Keefe.
M. Cherry: Oui.
M. Jolivet: Dans le cas de la structure gonflable, il y en a une
qui peut être temporaire ou qui peut être permanente. Je donne un
exemple. Le tennis intérieur mauricien de
Trois-Rivières-Cap-de-la-Madeleine, c'est une structure gonflable qui
est permanente, alors que tu peux en avoir une autre structure gonflable qui
est non permanente. Je vais te donner un exemple. Une structure gonflable, s'il
faut la définir par règlement, c'est pour éviter
qu'à ce moment-là un ballon gonflable qu'on a lors des
activités à Saint-Jean-sur-Richelieu ou à
Bécancourt soit considéré comme étant un
équipement destiné â l'usage public. Donc, c'est ça
que vous voulez désigner par règlement.
M. Cherry: Ou une structure gonflable, par exemple, comme lors du
dernier Festival de jazz de Montréal. Il y avait des abris pour les
spectateurs au-dessus de la rue qui protégeaient les gens contre les
intempéries. C'était une structure bien temporaire qui
était gonflable, c'est dans ce sens-là. Mais il faut
réglementer aussi pour s'assurer que ça fonctionne bien parce
que, en dessous de ça, c'est du public qui va y circuler, ce n'est
pas...
M. Jolivet: Donc, les mots "désigné par
règlement" s'adressent à tente et à structure gonflable,
dans le premier cas. Si on ne les avait pas, "désigné par
règlement", on serait un peu pris.
M. Cantin: C'est ceux qui sont énumérés dans
la loi.
M. Cherry: Dans la loi.
M. Jolivet: C'est pour ça que je vous dis que j'essaie de
bien voir. Là, vous me dites: "Est un équipement destiné"
tout ce qui est en avant de "désigné par règlement du
gouvernement". Ça, c'est la première chose. Mais, moi, ce n'est
pas ça que j'avais compris.
La deuxième, on dit: Pour tout ce que j'ai oublié, il va
en être de même, mais je vais le déterminer par
règlement.
M. Cantin: C'est que, pour l'instant, au moment où on
soumet le projet de loi, on voit, comme équipement possible qu'on
pourrait désigner comme un équipement public, ceux-là
qui sont mentionnés.
M. Jolivet: Regardez bien, je vais vous donner un exemple. Moi,
je m'occupais des jeunes aux loisirs à Grand-Mère. Quand
j'apportais ma tente avec moi, sur le dos, avec les jeunes, et qu'on la montait
pour deux ou trois jours, ce n'était pas un équipement
public.
Une voix: Comment est-ce qu'elle s'appelait, ta tante?
M. Jolivet: Ma tante Alice. Mais, regardez, cette tente que
j'apportais, elle n'était pas un lieu public, même s'il y avait
quatre ou cinq enfants dedans.
Une voix: Elle n'était pas gonflable.
M. Cantin: C'est pour ça qu'on a prévu
qu'éventuellement on déterminera par règlement, c'est un
règlement du gouvernement. Le gouvernement va déterminer, par
exemple, que les tentes qu'on voit l'été dans le Vieux-Port de
Montréal ou de Québec... Il va limiter le genre de tentes qui
vont être visées par la loi. C'est un premier volet de l'article.
Le second volet, c'est de déterminer éventuellement d'autres
équipements auxquels on ne pense pas actuellement, qui pourront
surgir.
M. Jolivet: Donc, le premier "désigné par
règlement" s'adresse à tout le paragraphe au complet,
premièrement.
M. Cantin: À l'ensemble des items.
M. Jolivet: Deuxièmement, le deuxième
règlement du gouvernement, on dit: "II en est de même de tout
autre équipement désigné". Ça veut sous-entendre
que, si on en a oublié, on ne rechangera pas la loi pour le faire.
M. Cantin: Oui.
M. Cherry: Ou s'il y a un produit qui n'est pas actuellement sur
le marché...
M. Jolivet: C'est ce que je comprends.
M. Cherry:... qui est nouveau, il viendrait s'ajouter. Ce n'est
pas parce qu'on ne l'a pas spécifié comme tel dans la loi. Donc,
on se réserve le droit, par réglementation, de l'ajouter.
M. Jolivet: Vous établissez à la fin que tous les
critères qui permettent de déterminer si un équipement est
destiné à l'usage public, ça sera aussi par
règlement. Donc, ma collègue, ce qu'elle demande: Est-ce que
celui-là seulement ne suffirait pas, les autres n'étant pas
utiles? Je pose la question. S'il n'y en avait qu'une fois, est-ce que ce
serait suffisant? Autrement dit, si on dit: "Le gouvernement établit,
par règlement, les critères permettant de déterminer si un
équipement est destiné à l'usage du public", par le fait
même, les deux autres ne seraient pas nécessaires dans le fond. Je
vous pose la question. Alors, si on suspend là, on a du temps en masse
devant nous autres. On a jusqu'au mois de mars pour l'adopter, ce projet de
loi.
Le Président (M. Bélanger): Plus comprend le
moins?
M. Jolivet: Moi, je comprends ça. Est-ce qu'une fois
suffirait plutôt que trois? Ce n'est pas parce que ça a
été mal écrit dans le passé qu'il faudrait
continuer à le mal écrire.
Mme Blackburn: On est supposés l'améliorer.
M. Jolivet: Ça fait à peu près cinq fois que
je reprends un texte en haut, et je le corrige à tous les jours. Demain,
il a l'air d'être bien définitif.
M. Cherry: Est-ce que c'est vous qui avez écrit
celui-là?
M. Jolivet: Non.
Des voix: On peut en sauver un. On va vous en sauver un.
Mme Dupuis: Je comprends que les lois sont faites par les avocats
pour les avocats...
M. Cherry: Je pense qu'on peut en sauver un.
M. Jolivet: Bien, c'est gagné. M. Cherry:
Gagné.
Mme Dupuis: Moi, je vous regarde aller depuis le début de
la commission. Je comprends que c'est fait pour les avocats et par des avocats,
mais le citoyen, là-dedans, il se retrouve comment, lui? On discute
pendant une demi-heure sur un article de loi et on n'arrive même pas
à se comprendre, alors que le but d'une loi ne serait-il pas
d'empêcher le public et d'éviter le plus possible que le public se
ramasse devant les bureaux des notaires ou des avocats? Si je lis seulement les
deux dernières lignes: "Le gouvernement établit, par
règlement, les critères permettant de déterminer si un
équipement est destiné à l'usage du public", le
gouvernement dit: Ça, ça peut être destiné à
l'usage du public ou pas à l'usage du public. Ça va être
selon la grosseur de la charpente, de la solidité, ça va
être en vertu de quoi?
M. Cantin: Piscine de motel.
M. Cherry: Est-ce que c'est une piscine de motel ou la piscine
dans la cour chez vous ou chez nous?
Mme Dupuis: Mais, si vous décidez tout à coup, par
règlement, que les piscines dans tous les hôtels ou dans toutes
les municipalités ne sont plus conformes, combien ça va
coûter ça? Qui nous dit que vous ne déciderez pas, vous
autres, que telle piscine...
M. Cherry: C'est couvert dans nos lois actuelles.
Mme Dupuis: On ne s'y retrouve plus. Moi, je vous regarde aller
depuis le début, et je suis bien patiente, mais j'ai envie de tout
ramasser ça puis de m'en aller. Ça n'a pas de bon sens.
M. Jolivet: Va-t-en pas!
Mme Dupuis: Ça n'a pas de bon sens. Je me mets à la
place du citoyen ordinaire qui lit ça. Je vais vous donner un exemple.
Quand j'ai été élue députée il y a deux ans
- je suis peut-être nouvelle mais j'ai encore des yeux nouveaux pour
regarder ça - ça a pris deux mois à se
démêler dans les maudits projets de loi, excusez, dans les projets
de loi en agriculture où l'agriculteur ne se retrouvait plus. C'est
aussi simple que ça. Pour avoir le droit de bâtir sa fosse
à purin, il fallait qu'il sache si sa grange était au bon
endroit. Finalement, il était hors-la-loi. Il aurait fallu tasser la
grange pour qu'il se mette en règle. Bien, c'est ça. Puis, il lui
manquait trois pieds pour bâtir sa fosse à purin. Il aurait fallu
qu'il tasse la grange. C'est des folies comme ça qu'on rencontre! Moi,
j'ai passé deux mois dans les fosses à purin par-dessus la
tête parce qu'on était pris dans des règlements qui
n'avaient ni queue, ni tête et l'agriculteur n'y se retrouvait plus.
Là, je m'aperçois qu'on se retrouve dans le même
dédale, que le citoyen va être pris encore avec ça.
Écoutez, c'est pas des hommes de loi qui vont avoir à lire
ça, c'est des corps de métiers. Ils vont aller revoir ça
et ils ne comprendront rien là-dedans. Je me suis
débourrée un peu, mais j'ai été patiente, ça
fait une heure que je tolère...
M. Jolivet: Juste pour donner un exemple de ce qu'elle dit, un
exemple à Parent, excusez, à lac-Édouard, pas tellement
loin d'ici, pas à Charlesbourg, mais c'est par La Tuque, c'est dans mon
comté. Juste pour installer un site d'enfouissement sanitaire,
imaginez-vous, ils sont à la bonne distance par rapport à la
rivière, sauf qu'il manque 30 pieds pour le chemin de fer, parce que le
chemin de fer, il est là. Alors, imaginez-vous qu'ils n'ont pas le droit
d'installer le site là parce que le règlement dit que c'est
à telle distance du chemin de fer. Les gens passent là de nuit,
en train, les fenêtres fermées, ordinairement, parce que le train
passe là juste de nuit. Imaginez-vous que, parce que le train passe de
nuit - il est à 30 pieds trop proche du chemin de fer - et que ça
peut sentir mauvais, ils ont décidé qu'ils ne le construiraient
pas là. sauf que les gens sont obligés de transporter leur
affaire à La Tuque et ça va coûter les yeux de la
tête. Je veux dire que ça n'a plus de maudit bon sens.
Mme Dupuis: Quand c'est marqué "destiné à
l'usage du public", je ne le sais pas, moi, j'ai une piscine chez nous et je
décide de faire un party, c'est pour l'usage du public ou cest
privé? Ça va être quoi? Mes craintes, c'est que ça
devienne tellement sévère tout ça que ça oblige des
frais supplémentaires, peut-être, à nos hôteliers,
à nos municipalités qui sont déjà assommées
par les taxes. Finalement, le contribuable, comme le ministre disait
tantôt, le contribuable... On vient me dire qu'on veut protéger le
consommateur, mais, si les prix doublent pour un tas de facteurs comme
ça, on ne le protège pas, le contribuable, li ne sera plus
capable de payer.
Le Président (M. Bélanger): Alors, sur l'article 7,
est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le ministre, vous disiez que vous
pouviez nous éviter un set de règlements.
Une voix: Éviter un set de règlements.
Le Président (M. Bélanger): Enfin, dans la
formulation, on pouvait modifier les choses.
Mme Blackburn: Bien oui, c'est bien sûr.
M. Cherry: Franchement, en le regardant comme il faut, je ne
pense pas qu'on peut, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Non? Bon! Donc,
l'article 10, tel que rédigé, est-il adopté?
Mme Blackburn: Une remarque, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
Mme Blackburn: "Un lieu de baignade", est-ce que ça
comprend les plages...
Mme Dupuis: C'est ça!
Mme Blackburn: ...le long du lac Saint-Charles...
Mme Dupuis: Voilà!
Mme Blackburn: ...et tout ça?
Mme Dupuis: Un lieu de baignade, c'est un
lac? C'est quoi?
Mme Blackburn: C'est ça, je me le demandais.
M. Jolivet: Les toilettes, les douches. Mme Dupuis: Un
lieu de baignade.
M. Cherry: Ça comprend les plages aussi. En 1985,
ça ne visait pas les plages. Là, il faut le décider.
Ça vise les plages maintenant parce qu'on les vise actuellement par
ça, ce qui n'était pas couvert avant.
Mme Blackburn: Alors, tout à l'heure, M. Cantin me
répondait en disant...
M. Cherry: C'est votre plage privée ou c'est une plage
où le public a accès? Il faut que ça se détermine.
Il y aurait des responsabilités si jamais il y avait quelque chose
là.
Mme Blackburn: ...que, certainement, le législateur, en
1985, n'avait pas voulu indiquer que toutes les piscines étaient
publiques, un équipement public. Mais la rédaction du premier ne
laissait pas entendre ça. La rédaction de l'article 10 d'origine,
c'est: "...tous ces équipements, ainsi que tout autre équipement
qui est désigné par règlement du gouvernement". Je veux
dire que c'est sensiblement la même formulation que la première
partie, la première phrase de l'article 10 modifié.
Alors, moi, ce que je demande pour enlever un règlement, des
fois, c'est: "...une tente ou une structure gonflable ou tout autre
équipement désigné par règlement". Alors, vous
venez d'en faire sauter un et ça se lit aussi bien. C'est pour ça
que je me dis... Mais, voilà! C'est votre projet de loi.
M. Cherry: C'était une interprétation possible, on
a voulu clarifier ça.
Mme Blackburn: On peut le suspendre, puis vous pourriez
l'écrire un petit peu en français...
M. Jolivet: M. le Président, je pense qu'on pourrait
demander une suspension, mais le ministre ne semble pas vouloir la donner. On
peut bien l'accepter. On pourrait juste vous demander un vote nominal, vous
obliger à voter, vote prépondérant, mais on ne le fera
pas.
M. Cherry: Merci de votre collaboration. Le Président
(M. Bélanger): Donc...
M. Jolivet: Par vote prépondérant... Le ministre a
droit de vote, si je comprends bien.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
Mme Blackburn: II n'y a pas de vote prépondérant,
je pense, en...
M. Jolivet: II a droit de vote, M. le ministre?
Le Président (M. Bélanger): Le ministre aurait
droit de vote, oui.
M. Jolivet: II est membre de la commission.
Le Président (M. Bélanger): II est membre de la
commission.
M. Jolivet: Ce serait trois-trois...
Mme Blackburn: C'est ça, le président serait
obligé de...
M. Jolivet: ...mais, là, vous seriez obligé de
voter, par vote prépondérant. On va vous laisser la chance, on va
voter sur division.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 7 est
adopté sur division. J'appelle l'article 8.
M. Cherry: Cette disposition a pour but de...
Le Président (M. Bélanger): J'en ai tout plein en
bas, de la relève.
M. Cherry: Cette disposition a pour but de confier la juridiction
d'interpréter le champ d'application de la loi à un organisme
spécialisé déjà existant, le Tribunal du travail,
afin de favoriser notamment l'uniformité des décisions en cette
matière. Le Tribunal a déjà juridiction pour entendre les
appels en matière de qualification des entrepreneurs, juridiction qu'il
conserve en vertu du présent projet de loi.
Mme Blackburn: J'ai lu l'article, je me suis
référée aux articles mentionnés: 2, 4, 4.1, 9, 10,
29, 41 et 42, et aux règlements adoptés en vertu des paragraphes
1° à 5° de l'article 182. Il me semble que, dans ces
différents articles, il y a un chevauchement entre le Tribunal du
travail et le commissaire du travail. Est-ce que qu'on va se retrouver avec
deux jurisprudences sur les mêmes sujets?
M. Jolivet: On peut suspendre une minute.
Mme Blackburn: Tu veux absolument suspendre?
Le Président (M. Bélanger): II veut une pause
sanitaire.
M. Jolivet: Ah oui, ah oui.
Le Président (M. Bélanger): On va suspendre
les travaux pour deux minutes. Pause sanitaire, pour la qualifier.
(Suspension de la séance à 23 h 2)
(Reprise à 23 h 8)
Le Président (M. Bélanger): À chacun de bien
vouloir reprendre sa place pour que nous puissions continuer nos travaux, s'il
vous plaît! Bien. Alors, sur l'article 8, y a-t-il d'autres
interventions?
M. Jolivet: Mme Blackburn.
Le Président (M. Bélanger): Sur l'article 8, y a
t-il d'autres interventions?
M. Jolivet: On attendait des réponses parce que le
ministre avait quitté à ce moment-là. Ma collègue
avait posé une question. C'est pour ça qu'on a demandé une
suspension.
Mme Blackburn: M. le Président, la question au ministre.
Il va falloir qu'il nous explique... À moins que, lui, il ait tout
compris. À ce moment-là, il va pouvoir me l'expliquer, sans doute
que je vais comprendre. De bonnes explications, généralement,
à une, une et demie, je suis bonne. "Le Tribunal du travail est le seul
compétent pour entendre toute question portant sur
l'interprétation ou l'application des articles 2, 4, 4,1, 9, 10, 29, 41
et 42 et des règlements adoptés en vertu des paragraphes 1°
à 5° de l'article 182." Est-ce qu'il n'y a pas risque de
chevauchement entre le Tribunal du travail et le commissaire au travail qui
auront à statuer, à se prononcer ou à porter jugement sur
les mêmes objets et comment va s'établir la jurisprudence?
M. Cantin: Je présume que vous voulez parler du
commissaire de la construction en vertu de la loi R-20 des relations du
travail?
Mme Blackburn: Oui.
M. Cantin: II y a une possibilité de chevauchement,
c'est-à-dire dans le sens que le commissaire de la construction a
à interpréter le champ d'application de la loi R-20 qui
régit les relations du travail dans l'industrie de la construction et
que vous aurez le Tribunal du travail qui, lui, va avoir à
interpréter le champ d'application d'une loi qui s'adresse au même
milieu, si on veut, de la construction, mais qui touche le bâtiment et
non les relations du travail.
Effectivement, il pourrait arriver, hypothé-tiquement parlant,
qu'une même question soit tranchée par l'un et l'autre.
Mme Blackburn: Oui, alors...
M. Cantin: Mais ils n'auront pas les mêmes... Je veux dire,
la décision va servir seulement pour les relations du travail dans le
cas du commissaire et du Tribunal du travail.
Mme Blackburn: Oui. Alors, il y aurait une décision qui
serait prise par le Tribunal du travail, ou un jugement rendu, et/ou par le
commissaire. La décision touchant le même objet et la
décision pourra être différente, quelle sera celle qui aura
la préséance?
M. Cantin: Ce n'est pas le même domaine. Les
décisions du commissaire de la construction vont servir uniquement pour
fins de relations du travail, tandis que celles du Tribunal du travail vont
servir uniquement pour les fins de la loi du bâtiment.
Mme Blackburn: Bon. Alors, là, on aurait trois lois,
c'est-à-dire trois niveaux avec trois possibilités de jugements
qui seraient rendus par la CSST, qui seraient rendus en fonction de la Loi sur
la santé et la sécurité du travail, en fonction de la loi
sur le travail, et en fonction de la Loi sur le bâtiment, qui pourraient
tantôt se chevaucher toutes les trois. Puis, là, est-ce qu'on
n'est pas rendus avec un peu beaucoup de tribunaux?
M. Cantin: Ce ne sont pas les mêmes objets. Ça peut
être les mêmes questions, mais pas les mêmes objets.
Mme Blackburn: Non, non. Bien sûr, il y en a une qui est en
fonction du travail, l'autre en fonction du bâtiment. Ça, j'ai
compris ça.
M. Cantin: Puis l'autre, c'est sur les accidents...
Mme Blackburn: Mais vous savez très bien. par exemple, que
ça pourrait toucher exactement la même personne puis pour les
mêmes actes posés, selon qu'il les a posés dans des
circonstances x sur un chantier de construction et que ça avait un
rapport à la fois avec le bâtiment, la loi du bâtiment, sur
la qualification, ainsi de suite, et en même temps avec le Code du
travail et la santé et la sécurité.
Alors, le rapport Poulin, du nom du député de Chauveau,
dit - ce n'est pas paginé, là, ils n'ont pas eu le temps sans
doute, ils n'ont pas eu le temps: On devrait donner le pouvoir à la
Commission de la construction du Québec de poursuivre directement et que
sort instauré un tribunal administratif. Lors d'une infraction,
établir une intervention concertée face à la date de
l'infraction par les intervenants suivants: le ministère du Revenu du
Québec, la CSST, la RRQ, le ministère du Travail, les
ministères concernés par les constats donnés par
l'État, la société d'État ou par un organisme
public: que
soient inscrites, dans le devis, des obligations, des
pénalités pour l'employeur fautif. Et, là, en fait, ce
qu'on dit: Essayez donc de réduire les instances et les lieux où
on a à porter jugement quant à l'application des lois.
Est-ce qu'on a déjà essayé d'envisager la
possibilité un peu de fusionner ça? Là, on est rendus avec
- c'est ça - le commissaire, la CSST et le tribunal.
M. Cherry: Le sous-ministre souhaiterait intervenir pour la
première fois ce soir.
M. Gabrièle (Pierre): Au niveau du commissaire à la
construction, c'a comme objet le champ d'application de la loi qui régit
les relations du travail, donc qui régit les salariés. À
ce moment-là, ça n'a pas d'implication pénale. Excusez,
Pierre Gabrièle.
Le Président (M. Bélanger): Pierre
Gabrièle.
M. Gabrièle: Excusez. Ça n'a pas d'implication
pénale et, lorsque vous faites le lien entre le commissaire de la
construction et le Tribunal du travail, au niveau du Tribunal du travail, il
peut y avoir aussi des implications pénales, ce qui n'est pas la
même chose. C'est pour ça qu'on ne pourrait pas les fondre.
Mme Blackburn: Mais, là, ils vont risquer de se
chevaucher. Comme on dit, bon, ça concerne la même personne.
M. Gabrièle: Hypothétiquement, ils pourraient se
chevaucher.
Mme Blackburn: Comment?
M. Gabrièle: Hypothétiquement, ils pourraient se
chevaucher.
Mme Blackburn: Oui, oui. Vous dites hypothétiquement.
Ça veut dire que ça ne s'est jamais vu.
M. Gabrièle: Ce n'est pas le même champ
d'application. Donc, hypothétiquement, peut-être, sur un point,
qu'ils pourraient se chevaucher, mais c'est hypothétique.
M. Jolivet: Ils ne donnent pas la même réponse.
Mme Blackburn: C'est ça. Ils pourraient conclure et rendre
jugement de façon différente...
M. Gabrièle: C'est bien ça. L'un toucherait un
jugement pour les relations du travail; l'autre, c'est pour l'application de la
loi du bâtiment.
Mme Blackburn: Mais l'un pourrait avoir comme effet d'annuler
l'autre, selon le jugement qui pourrait être rendu par le Tribunal du
travail, c'est-à-dire s'il concerne le même individu, là.
Mettons-nous dans la situation où c'est un individu qui est
concerné.
M. Cantin: Sur différents aspects. En vertu des relations
du travail...
Mme Blackburn: Sous différents aspects.
M. Cantin: ...il est employeur; en vertu de la loi du
bâtiment, il devient entrepreneur. C'est les règles de la
qualification ou le respect des codes, des normes de sécurité de
construction puis, en vertu de la CSST, c'est à titre d'employeur.
M. Cherry: La loi de 1985 laissait ça au tribunal de droit
commun, tandis que, là, on le ramène à un tribunal
spécialisé, administratif dans ce sens-là. Je pense
que...
Mme Blackburn: O.K. Est-ce que le ministre peut nous faire la
lecture des articles ou l'application... "Toute question portant sur
l'interprétation ou l'application des articles". Alors, est-ce qu'on
peut faire la lecture de ces articles-là?
Une voix: "La présente loi s'applique..."
Mme Blackburn: Bon, l'article 11, d'abord, il faudrait le
regarder.
Le Président (M. Bélanger): Donc, sur l'article 8,
est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Blackburn: Non, moi, j'attendais qu'il nous fasse la lecture
un peu des articles qui étaient l'objet d'interprétation ou
d'application par le tribunal. Puis il me semble que ce n'est pas sans
intérêt, là.
M. Cherry: Je commence par l'article 2. O.K.?
Mme Blackburn: Oui.
M. Cherry: On s'est déjà prononcé dessus.
C'est ça que vous voulez? Que je vous la relise encore?
M. Jolivet: Oui. L'article 2 de la 53 ou l'article 2 de la...
Le Président (M. Bélanger): L'article 2 tel que
modifié, maintenant.
Mme Blackburn: L'article 2 tel que modifié. Une voix:
Oui, il va vous le lire.
M. Cherry: C'est ce sur quoi on a tous discuté au
début de la soirée.
M. Jolivet: Non, non. Non, non. C'est le 2 tel que
modifié, donc c'est le 2 du 53 plus les ajouts.
M. Cherry: Bien oui!
M. Jolivet: Faites attention!
M. Cherry: Oui, mais voulez-vous que je le relise? Ça vous
aiderait, oui?
M. Jolivet: Bien, c'est ce qu'elle a demandé.
M. Cherry: O.K. Ah non! Vu qu'on avait déjà
voté dessus, je pensais que vous le saviez. On va le relire. Parfait.
"La présente loi s'applique: "1° à un bâtiment
utilisé ou destiné à être utilisé pour
abriter ou recevoir des personnes, des animaux ou des choses, y compris aux
matériaux, aux installations et aux équipements de ce
bâtiment; "2° à un équipement destiné à
l'usage du public; "3° aux installations suivantes non rattachées au
bâtiment: "a) une installation électrique; "b) une installation
destinée à utiliser, à entreposer ou à distribuer
du gaz; "c) une installation sous pression; "d) une installation de plomberie;
"e) une installation de protection contre la foudre; "4° au voisinage de
ces bâtiment, équipement et installations; "5° à tout
autre ouvrage de génie civil, mais uniquement pour les fins de
l'application des chapitres IV et V."
Mme Blackburn: 4 et 4.1.
M. Cherry: 4 et 4.1, c'est ça?
Mme Blackburn: Oui.
M. Cherry: 4? O.K. "Le gouvernement peut, par règlement,
soustraire de l'application totale ou partielle de la présente loi la
totalité ou une partie du territoire du Québec décrit
à la convention visée à l'article 1 de la Loi approuvant
la Convention de la Baie James et du Nord québécois et à
la convention visée à l'article 1 de la Loi approuvant la
Convention du Nord-Est québécois, à l'exception du
territoire des municipalités situées au sud du 50e
parallèle."
C'est le même article actuellement et 4.1, on vient juste de
l'adopter tantôt. Vous souhaiteriez que je le relise encore?
Mme Blackburn: Pour l'article 4.1, ça veut dire que le
Tribunal serait le seul compétent pour interpréter cet
article-là qui prévoit que le gouvernement peut, par un
règlement, soustraire de l'application?
M. Cherry: Oui.
Mme Blackburn: Comment le Tribunal pourrait-il déterminer
que le gouvernement, dans son règlement, est allé trop loin en
soustrayant de l'application totale ou partielle de la présente loi des
catégories, puisqu'il n'y a rien d'autre de défini ailleurs? Il
va falloir que le Tribunal s'appuie sur quelque chose.
M. Cherry: Pour "soustrayant", c'est pour définir le terme
s'il pense qu'il n'est pas bien défini.
Mme Blackburn: Donc, c'est l'article au complet.
M. Cantin: Ce n'est pas pour juger du bien-fondé du
retrait, mais plutôt de la façon qu'il exprime son retrait. S'il y
a ambiguïté au niveau de l'interprétation de la façon
dont le gouvernement exprime son retrait de la loi, à ce
moment-là le Tribunal du travail aura à l'interpréter. Ce
n'est pas de juger de l'opportunité de l'adoption réglementaire,
de la soustraction du gouvernement à la loi dans certaines
circonstances.
M. Jolivet: Voulez-vous m'expliquer qui va faire une demande au
Tribunal du travail pour interpréter c'est quoi, ça, un fabricant
d'appareils sous pression? Bon. Disons que Jolivet veut savoir c'est quoi un
fabricant d'appareils sous pression. Compte tenu que le Tribunal du travail
doit m'interpréter ça, je vais lui demander une
interprétation. Et, là, j'ai cru comprendre, à l'article
11.2, que sa décision était finale et sans appel. Connaissez-vous
un Tribunal du travail qui va avoir la liberté d'aller à
rencontre de ce que le ministre a dit puis qui ne va pas laisser tomber le trou
de cul de Jolivet?
M. Cherry: D'abord, jamais je ne décrirais Jolivet dans
ces termes-là!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Pourquoi pas? M. Cherry: Ce n'est pas
vrai!
Le Président (M. Bélanger): C'est
antiparlementaire, en plus!
M. Jolivet: Non, non. C'est bien dans le dictionnaire! D'abord,
leti-cul!
Le Président (M. Bélanger): Bien. Alors est-ce
qu'il y a d'autres...
M. Jolivet: Je n'ai pas eu de réponse. Ma question est
bien simple. Vous me dites qu'il va interpréter l'article 4.1. Je vous
pose la question: Un fabricant d'appareils sous pression... Moi, je suis un
fabricant d'appareils, mais je suis visé par la loi parce qu'on
détermine que je suis un fabricant d'appareils sous pression. Moi, je
dis que non. Alors, je vais demander au Tribunal du travail de prendre une
décision. Mais, là, le Tribunal du travail va donner une
décision qui est finale et sans appel. Est-ce qu'on peut m'expliquer si
le Tribunal va avoir la pleine liberté de prendre une décision
qui va aller à l'encontre de la définition donnée par
règlement par le gouvernement contre un petit bonhomme en bas,
là?
M. Cherry: Comme il l'a actuellement pour l'application du Code
du travail.
M. Jolivet: De la même façon? M. Cherry: Bien
oui.
M. Jolivet: II a pleine liberté? Parce que, là,
vous ajoutez que la décision du Tribunal est motivée par
écrit, qu'elle est finale et sans appel. Actuellement, elle est finale
et sans appel dans toutes les décisions. Pourquoi l'écrivez-vous
si c'était déjà ça? C'est juste ça. C'est
pour ça que je ne vois pas... Je le vois arriver, là. Sinon, vous
ne l'auriez pas écrit. Un législateur n'écrit jamais rien,
ne dit jamais pour ne rien dire.
M. Cherry: Voulez-vous me répéter ça, s'il
vous plaît?
M. Jolivet: C'est supposé être ça. C'est ce
que les avocats me disent.
M. Cherry: Vous avez dit qu'un législateur, dont nous
sommes, ne parle jamais sans rien dire.
M. Jolivet: C'est ce qu'on me dit. D'ailleurs, c'est...
Le Président (M. Bélanger): Tant que ce n'est pas
adopté, ce n'est pas vrai, mais, quand c'est adopté, c'est
vrai.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Cherry: Je remarque qu'au moins vous en riez quand vous le
dites.
M. Jolivet: J'ai parlé du législateur. Je n'ai pas
parlé du gars qui fait la législation, moi, là.
Le Président (M. Bélanger): Le temps qu'on discute
puis que c'est adopté, on peut parler.
M. Cantin: Je dois vous souligner que la mécanique
concernant l'interprétation du champ d'application du Tribunal du
travail est semblable à celle du commissaire de la construction. Alors,
dans le cas du Tribunal du travail, c'est des juges nommés par le
gouvernement en vertu de la loi, tandis que, dans la loi des relations du
travail, le commissaire de la construction est nommé par le ministre.
Ils ont le même genre de fonction, si on veut, chacun dans leur secteur.
Il semble que ça se déroule bien, puisque ça existe depuis
les années soixante-dix.
M. Jolivet: Oui, mais c'est parce que, moi, j'ai relié
ça à une seule chose. C'est parce que, là, on dit à
l'article 11.2 suivant, dans l'article 8, que la décision du Tribunal
doit être motivée par écrit, ce qui est normal, et qu'elle
est finale et sans appel.
M. Cantin: La même chose pour le commissaire de la
construction.
M. Jolivet: Donc, si vous l'écrivez là, c'est parce
que vous l'avez pour ce que vous dites, le commissaire de la construction. Mais
vous le mettez ici, dans ça, à cause du parallèle que vous
allez établir.
M. Cantin: Voilà. C'est la même
mécanique.
Le Président (M. Bélanger): Sur l'article 8, y
a-t-il d'autres...
Mme Blackburn: À l'article 29...
Le Président (M. Bélanger): Excusez, là,
vous me perdez un petit peu.
Mme Blackburn: C'est l'application des articles 2, 4, 4.1, 9 et
10.
Le Président (M. Bélanger): Les articles 2,
4,4.1,9, 10,29,41 et 42.
Mme Blackburn: L'article 29, c'est...
Le Président (M. Bélanger): II est à venir.
«L'article 58 de cette loi, modifiée par l'article 95 du chapitre
4 des lois de 1990, est de nouveau modifié: «1° par
l'addition, à la fin du paragraphe 1°, des mots "pour se valoir la
confiance du public"...»
Une voix: Est-ce que c'est l'article...
M. Jolivet: Non, non. Ce n'est pas celui-là. C'est
l'article 29 de la loi 53, M. le Président. Ne nous mêlez pas,
là, nous!
M. Cherry: C'est tellement simple autrement.
Le Président (M. Bélanger): Bien oui! Ça
aurait été si facile, mais ce n'était pas ça!
Avouez que c'est un bel effort.
M. Cherry: Alors, vous souhaiteriez qu'on lise l'application de
l'article 29? D'accord. "Le présent chapitre ne s'applique pas aux
bâtiments suivants: "1° une maison unifamiliale; "2° un
bâtiment totalement résidentiel de moins de trois étages ou
de moins de neuf logements; "3° un bâtiment d'une catégorie
exclue par règlement du gouvernement en raison de son usage et de sa
superficie. 'Toutefois, le présent chapitre s'applique à une
installation électrique, à une installation de plomberie ou
à une installation destinée à utiliser du gaz
située dans un bâtiment exclu par le premier alinéa." Les
paragraphes 2° et 3° du premier alinéa. C'est simple.
Tu veux que je le relise?
Mme Blackburn: Les articles 41, 42...
Le Président (M. Bélanger): Les articles 41 et
42...
M. Cherry: L'article 41: "Le présent chapitre s'applique
à l'entrepreneur ou au constructeur-propriétaire pour des travaux
de construction d'un bâtiment ou d'un ouvrage de génie civil
réalisés sur les lieux mêmes du chantier et à pied
d'oeuvre, y compris les travaux préalables d'aménagement du
sol."
C'est le même article que la loi actuelle. Si vous voulez que je
vous lise l'article 42, c'est la même chose que la loi actuelle.
M. Jolivet: Je ne comprends pas. La loi actuelle...
M. Cantin: La présente loi, la loi de 1985. Les articles
41 et 42, ce sont les mêmes textes. Il n'y a pas d'amendement.
M. Jolivet: Oui, je le sais, c'est la loi 53.
Mais la seule chose, c'est que, comme elle n'a jamais été
promulguée, on ne peut pas dire que c'est la loi actuelle. Elle a
été adoptée, mais elle n'a pas été
promulguée.
M. Cantin: Elle a été promulguée en partie.
Elle a fonctionné. Même la Commission du bâtiment a
siégé.
Mme Blackburn: Deux fois.
M. Cantin: À plusieurs reprises, une dizaine de fois en
neuf mois.
Mme Blackburn: On m'a dit deux fois. (23 h 30)
M. Jolivet: Deux fois.
Mme Blackburn: Juste avant que le gouvernement... le changement
de gouvernement. Est-ce que les articles auxquels on
réfère...
M. Cherry: Les articles 41 et 42, c'est la même chose que
dans la loi actuelle, exactement la même chose.
Mme Blackburn: Que dans la loi 53?
M. Cherry: On n'a pas d'amendement là-dessus.
Mme Blackburn: Les articles auxquels on réfère,
tous ces articles-là, sauf les articles 4 et 4.1 qui ont
été rajoutés, ça va... L'article 9...
M. Jolivet: C'est la loi actuelle.
Mme Blackburn: ...c'est actuel. L'article 10. c'est
modifié. Les articles 29, 41 et 42 et les paragraphes 1° à
5° de l'article 182, ce n'est pas modifié. Vous n'avez pas
d'amendement là-dessus. Parce que, s'il y a un amendement, il faux
commencer par l'amendement avant d'adopter l'article.
M. Cherry: La modification, M. le Président, c'est une
chose dont on a parié tantôt, c'est de déterminer dans
quelle mesure le gouvernement, ses ministères et les organismes qui en
sont mandataires sont liés par les présentes lois. On en a
parlé tantôt. Vous vous souvenez de ça?
Mme Blackburn: Je m'excuse, à quel article?
M. Cantin: Article 182. Le seul changement, concernant le champ
d'application, c'est le pouvoir qu'on a donné au gouvernement de
se...
Mme Blackburn: Oui. Mais, normalement, on ne peut pas...
M. Cantin: ...lier par la loi dans la mesure où il le
prévoit.
Mme Blackburn: On ne peut pas accepter cet article-là sans
qu'on ait d'abord accepté la modification parce que ce que vous acceptez
là, c'est le texte actuel. Vous devez d'abord accepter les modifications
que vous voyez à 182.
Le Président (M. Bélanger): C'est-à-dire
qu'on pourra l'adopter sous réserve de l'adoption de cet
article-là plus tard...
Mme Blackburn: On suspend l'adoption en attendant qu'on...
Le Président (M. Bélanger): ...ou on peut suspendre
l'adoption, aller étudier l'article et
revenir.
Mme Blackburn: Suspendu.
Le Président (M. Bélanger): II y a deux
façons de procéder.
M. Jolivet: Parce que l'article 29 aussi, il est
modifié.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article
8...
M. Cherry: L'article 4.
Le Président (M. Bélanger): ...est suspendu. Bien.
Alors, j'appelle l'article 9. Il ne faudra pas l'oublier. À l'article
182, mettez une note pour nous ramener à ça.
Code de construction
L'article 9, c'est: «L'article 12 de cette loi est modifié
par l'addition, à la fin, des mots, "y compris leur
voisinage".»
M. Cherry: Cette disposition, M. le Président, ajoute au
champ d'application du Code de construction le voisinage des bâtiments,
équipements et installations. Cette notion apparaît
déjà à l'article 175 de la loi de 1985 concernant le Code
de sécurité.
Mme Blackburn: Commentaires?
M. Jolivet: Non.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Alors, c'est
adopté?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article 10:
"L'article 13 de cette loi est remplacé par le suivant: "13. La
Régie du bâtiment du Québec adopte un code de construction
qui établit des normes concernant les travaux de construction d'un
bâtiment, d'un équipement destiné à l'usage du
public ou d'une installation non rattachée à un bâtiment, y
compris leur voisinage."
M. Cherry: Alors, cette disposition, M. le Président,
confie la responsabilité de l'élaboration du Code de construction
à la nouvelle Régie. C'est le gouvernement qui approuvera ce code
avec ou sans modification et, de plus, cette disposition retire le qualificatif
des objectifs recherchés par l'adoption du Code de construction, puisque
cette notion est difficilement mesurable et, par surcroît, trop
subjective.
Enfin, elle ajoute la possibilité d'adopter des normes concernant
le voisinage pour permettre, entre autres, l'accès à un
bâtiment à partir d'un stationnement ou d'une voie publique.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Jolivet: Est-ce que c'est un droit de passage qu'il est en
train de me dire là?
Le Président (M. Bélanger): Des accès
temporaires, je présume.
M. Jolivet: Un droit de servitude? C'est quoi? "Y compris
voisinage". Vous dites, là: C'est une voie de... O.K. Il y a un
stationnement.
M. Cherry: Pour permettre, entre autres, l'accès à
un bâtiment à partir d'un stationnement ou d'une voie
publique.
M. Jolivet: Je veux bien comprendre.
Le Président (M. Bélanger): C'est probablement un
raccord temporaire.
M. Cherry: Un stationnement pour pouvoir se rendre au restaurant.
Je donne ça comme... Tout le corridor qui relierait un stationnement au
bâtiment qu'est le restaurant. Je donne ça comme exemple pour
illustrer l'objectif de ça.
M. Jolivet: Oui, mais, "adopte un code de construction qui
établit [...] y compris leur voisinage", le Code, il va s'appliquer au
voisinage, si je comprends bien. Bon. S'il s'applique au voisinage, le
stationnement dont vous faites mention, c'est un stationnement
extérieur, intérieur? C'est quoi? Est-ce que c'est une voie de
communication intérieure-extérieure? C'est quoi? Est-ce que c'est
pour éviter... Je ne comprends pas, là. J'ai de la misère
à comprendre.
M. Cherry: Y compris, par exemple, les facilités pour les
accès pour les handicapés. Je donne ça comme exemple.
C'est le voisinage du bâtiment, pour prendre soin de ça.
M. Jolivet: Ça veut dire qu'il va établir un code
pour dire: La bâtisse qui est là, là, il y a un restaurant,
il contient 40 sièges; vous devriez avoir un stationnement qui permet
d'avoir x autos. Ce n'est pas ça que ça veut dire? Non, mais je
veux bien comprendre parce que, y compris... Il va y avoir un code de
construction qui va établir les normes, y compris le voisinage.
Ça va être des normes de quoi? Le voisinage, vous me dites, il
faut absolument qu'il y ait une rampe d'accès pour les
handicapés. Ça va, ça. Je comprends ça. Mais
va-t-il falloir avoir un stationnement pour qu'au moins une ambulance
puisse entrer, qu'un camion à incendie puisse y aller? C'est
quoi?
Le Président (M. Bélanger): C'est les règles
de zonage de la municipalité...
M. Jolivet: Bien oui...
Le Président (M. Bélanger): qui vont établir
ça. Ce n'est pas le Code du travail.
M. Cherry: Par exemple...
M. Jolivet: Bien oui, je le sais, la marge de recul.
M. Cherry: ...entre le stationnement et le restaurant, vous
pourriez avoir une rampe d'accès et il faut s'assurer qu'il n'y a pas
d'embûches là, que ça rejoint... Donc, il faut s'assurer
que la loi couvre ces aspects-là.
Le Président (M. Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Oui, M. le Président. Le ministre, dans les
notes explicatives qu'il lisait tout à l'heure, nous disait qu'ils
avaient enlevé les termes "qualité" et "sécurité"
parce que c'était difficilement quantifiable. Pourtant, on parle de
qualité et de sécurité dans plusieurs dispositions
législatives. On parle de santé et sécurité du
travail. Alors, à un moment donné, c'est quantifiable et c'est
qualrfiable.
Alors, je me demande les raisons qui font qu'on a enlevé
ça de ce texte de loi. "Satisfaisantes pour le public"... Je parie de
qualité et de sécurité pour le public. Satisfaisant,
à mon avis, c'est une évaluation subjective. Mais on n'a pas,
à mon humble avis, le droit d'enlever qualité et
sécurité, ce qui est enlevé là, parce qu'ils
disparaissent, ces termes-là, de l'article modifié. Parce que
c'est l'article 13.
M. Cantin: Les objets de la loi sont exprimés à
l'article 1. L'adoption d'un code de construction, c'est en vue d'abord
d'assurer la qualité des travaux et, d'autre part, d'assurer la
sécurité du public. Je crois que, lorsqu'on va aller à
l'article 173, lorsqu'on évoque le Code de construction, on reprend les
objets, à ce moment-là, de la loi.
M. Jolivet: À la page 31, l'article 77, qui amende
le...
M. Cantin: C'est au début de la loi. Alors, on n'a pas
à répéter, dans chacun des articles de la loi, les objets
de la loi. Ils sont mentionnés au début de la loi. Alors...
Mme Blackburn: "La Régie du bâtiment du
Québec adopte un code de construction qui établit des normes
concernant les travaux de construction d'un bâtiment, d'un
équipement destiné à l'usage du public, d'une installation
non rattachée [...] y compris..." En application des articles 1, 2, 3,
4, il faudrait que ce soit indiqué quelque part.
M. Cantin: Les articles d'une loi s'interprètent les uns
par rapport aux autres C'est un tout.
Une voix: Bien, c'est un tout. Il faut l'indiquer que c'est un
tout.
M. Cantin: C'est indiqué à l'article 1. Ils sont
campés à l'article 1, les objectifs.
Mme Blackburn: Alors, à ce moment-là - bon, on a
changé de rédacteurs au projet de loi - pourquoi est-ce qu'on
avait estimé utile de parler de qualité et de
sécurité? Parce que cest ça, dans l'article 13 du projet
de loi.
M Cantin: C'était pour évoquer probablement la
mesure satisfaisante. On voulait avoir une qualité et une
sécurité satisfaisantes à l'époque. Alors, c'est
pour ça qu'on a évoqué fort probablement ces deux... Je
présume que c'était l'intention du législateur, tandis
qu'ici on ne veut pas de mesures subjectives et on n'a pas à
répéter, à ce moment-là...
Mme Blackburn: "Qui offre une qualité et une
sécurité pour le public", ça me satisferait tout à
fait. Vous n'avez pas à la qualifier de satisfaisante.
Sécurité et qualité. Pourquoi est-ce que ce n'est pas
maintenu?
M. Cantin: Si on a utilisé les deux expressions
"qualité" et "sécurité" vis-à-vis du Code,
c'était parce qu'on voulait mesurer avec l'expression "satisfaisante".
En retranchant cette dimension-là, on n'a plus besoin de maintenir ces
deux objectifs-là qui sont dans la loi. Parce que, au début de la
loi actuelle, si on veut, on ne dit pas d'assurer la qualité
satisfaisante, d'assurer la sécurité satisfaisante du public.
Comprenez-vous? On avait, si vous voulez, restreint, sous toute réserve,
la portée des objectifs de la loi vis-à-vis du Code de
construction en 1985 ou dans la loi actuelle. Ça, c'est quand même
l'Assemblée nationale qui l'a adopté.
Mme Blackburn: C'est surprenant parce que M. Cantin dit: On n'est
pas pour rappeler ça chaque fois. Pourtant, on retrouve des articles
identiques un peu partout.
Une voix: Regardez... 173.
M. Gabrièle: Permettez, vous avez deux codes. Vous avez un
code de construction. Alors, dans la loi 53, à l'article 173, on modifie
par
l'article 173, aux pages 30 et 31, mais on reprend les mêmes
éléments... 77, excusez. Vous retrouvez, dans la loi 53, le Code
de construction. On parle de sécurité et de solidité du
bâtiment, salubrité du bâtiment, prévention et
protection contre les incendies et les accidents. Vous retrouvez tout
ça. Dans le Code de sécurité... Oui, la qualité
aussi: qualité des matériaux, la qualité, le montage,
l'érection, la vérification, la certification, la quantité
et l'emplacement. À l'article 175, vous avez le Code de
sécurité que nous maintenons en le modifiant à l'article
78, en l'amendant. On dit aussi que ce code peut notamment contenir les normes
concernant les matières suivantes: la prévention, la protection
contre les incendies, les accidents, les matériaux et équipements
utilisés ou à interdire, le montage, l'érection,
l'utilisation et l'entreprosage de matières présentant un risque
pour la sécurité. Donc, il y a deux codes: un de construction et
un de sécurité.
Mme Blackburn: Sur division.
Le Président (M. Bélanger): Adopté sur
division. J'appelle donc l'article 11. Alors, il y a des amendements à
l'article 11. J'ai le papillon. Le premier amendement se lit comme ceci: 1°
à l'article 11, remplacer, à la quatrième ligne de
l'article 16, le nombre "10" par le nombre "20". Alors, "au plus tard 10 jours"
devient "au plus tard 20 jours après la fin des travaux".
À l'article 11 toujours: Remplacer, dans la deuxième ligne
de l'article 17, le chiffre "5" par le nombre "10". Alors, "le
sous-entrepreneur doit, dans les cas prévus par règlement de la
Régie, au plus tard 10 jours après la fin des travaux". On a donc
augmenté la longueur de délai.
M. Cherry: C'est ça. C'est parce que ça vise
à allonger les délais de transmission des attestations de
conformité. On se souviendra qu'en commission parlementaire, vendredi
dernier, on nous avait dit que c'était un peu court. Donc, on s'est
rendu aux représentations qui nous ont été faites. (23 h
45)
Mme Blackburn: II faudrait peut-être revenir d'abord, si
vous permettez, à la modification aux articles 16 et 17, nous expliquer
c'est quoi la différence entre les deux articles. Après
ça, on reviendra à votre amendement.
M. Cherry: L'article 16, ça s'adresse à
l'entrepreneur et l'article 17, c'est au sous-entrepreneur.
Mme Blackburn: Ça, ça va. Ce que je veux dire,
c'est que vous aviez des articles d'origine qui sont modifiés par vos
articles. C'est quoi les modifications que vous avez apportées?
M. Cherry: Dans le but de mieux protéger le consommateur,
de responsabiliser davantage l'entrepreneur, de s'assurer de la
conformité et d'en identifier l'auteur, tous les entrepreneurs devront,
contrairement à ce qui était prévu dans la loi de 1985,
transmettre systématiquement au donneur d'ouvrage une attestation de
conformité de leurs travaux, et ce, à l'intérieur d'un
délai de 10 ou 5 jours, selon le cas, de la fin des travaux ou lors de
la vente ou de l'échange. L'attestation de conformité devra
porter sur les normes contenues au Code de construction déterminé
par règlement de la Régie et, ainsi, il sera tenu compte de
l'évolution technologique et des objectifs de qualité et de
sécurité poursuivis par la loi.
Afin d'accorder à l'attestation de conformité toute la
crédibilité souhaitée, seul un qualificateur technique de
l'entreprise qui aura démontré sa compétence pour ce faire
sera habilité à la signer. Pareilles attestations devront
être produites sans frais. Dans certaines situations, une personne
reconnue par la Régie pourra produire telle attestation de
conformité. Une fois ce système en place, la qualité du
bâtiment et la sécurité du public seront mieux
assurées et le consommateur aura en main et pourra transmettre, le cas
échéant, à un acquéreur subséquent un
dossier complet en ce qui a trait à la conformité de son
bâtiment au Code de construction.
Mme Blackburn: Les modifications sont importantes, sont
nombreuses par rapport à l'article 16 du projet de loi 53. On voit
encore deux fois "règlement": "règlement de la Régie" et
un autre règlement. J'en ai vu deux. Et, dans la dernière ligne,
"Code de construction que la Régie détermine par règlement
comme devant faire l'objet d'une telle attestation". À présent,
dans l'article original, on spécifiait les normes contenues au Code de
construction: sécurité, solidité, salubrité,
économie d'énergie, accès aux personnes
handicapées. Alors, là, vous nous dites qu'il y a le Code de
construction et le Code de sécurité. Il y a le Code de
construction et le Code de sécurité. On l'a revu à
l'article 177, je pense, tantôt. Comment peut-on être assuré
que les différentes normes soient incluses là-dedans, puisqu'il y
a deux codes?
M. Cantin: Effectivement. En 1985, on identifiait le genre de
normes qui devraient faire l'objet d'attestation. Avec l'amendement, c'est le
règlement qui va déterminer quelles sont les normes qui vont
faire l'objet d'attestation. Pourquoi ça? C'est qu'il peut y avoir - je
vais prendre un exemple - une norme de solidité dans le Code de
construction envers laquelle l'ingénieur ou l'architecte devrait
être redevable plutôt que l'entrepreneur. Alors, il va falloir par
règlement distinguer, parmi les normes de solidité, les normes
à l'égard desquelles l'entrepreneur sera redevable et
évacuer celles que l'ingénieur - on le verra plus loin,
l'ingénieur -
devra lui aussi attester.
Mme Blackburn: Est-ce qu'il y a eu des consultations? Parce
qu'à l'origine c'étaient 90 jours.
M. Cantin: C'a été réduit à 20
jours.
Mme Blackburn: Alors, vous êtes descendu à 10
jours.
M. Cantin: À 20 jours, 20 jours avec l'amendement.
M. Cherry: Oui.
Mme Blackburn: Non, non, là, vous venez d'amener 20
jours.
M. Cantin: 20 jours.
M. Cherry: 10 jours et, là, on le remet à 20
jours.
Mme Blackburn: Est-ce qu'il y a eu une consultation
là-dessus?
M. Cherry: Oui. C'est suite aux représentations qui nous
ont été faites.
Mme Blackburn: Oui, mais ils n'ont pas indiqué de jours.
Moi, je les ai entendus et il me semble que je n'ai pas entendu qu'ils vous
avaient dit que 20 jours, ce serait suffisant.
M. Cherry: La consultation qu'on a faite, si ma mémoire
est bonne, nous indique que ça semblait quelque chose d'acceptable pour
eux.
Mme Blackburn: Parce que, là, on dit: "L'entrepreneur qui
contracte avec une personne autre qu'un entrepreneur ou qui vend ou
échange un bâtiment qu'il a construit ou fait construire doit,
dans les cas prévus par règlement de la Régie..." "Dans
les cas prévus par règlement de la Régie", ça veut
dire quels cas, ça? Vous me disiez tantôt que les cas devaient
définir la sécurité, la salubrité... Ce n'est pas
les cas. Ça veut dire les normes; ça n'a rien à voir avec
les normes, il me semble, "dans les cas prévus par règlement". Le
règlement va prévoir les cas pour lesquels il y aura obligation
faite à Tentrepre-neur de produire cette attestation. Alors, elle va
définir les cas et non pas les normes.
M. Cherry: C'est pour protéger le consommateur. Il faut
convenir...
Mme Blackburn: Non, non, je comprends tout ça.
M. Cherry: ...que les travaux sont finis, là.
Mme Blackburn: Ce n'est pas ça. Je suis certaine que c'est
pour protéger le consommateur.
M. Cherry: Les travaux sont finis.
Mme Blackburn: Mais l'explication de M. Cantin qui dit que "dans
les cas prévus par règlement de la Régie", ça va
couvrir les normes bien, ce n'est pas vrai parce que les cas prévus. Les
cas, ça va être dans quels cas? Les cas, ça va être
le type d'établissement, le type de bâtisse. Ça ne peut pas
être par rapport aux normes.
M. Cantin: Non, ce n'est pas ça que je vous ai dit. Je
vous ai dit que les normes vont être désignées par
règlement, les normes de solidité, à l'égard
desquelles l'entrepreneur devra attester.
Mme Blackburn: Ah bien, si c'est ça que l'article dit,
moi...
M. Cantin: Bien oui!
Mme Blackburn: ...je ne sais plus lire le français.
M. Cantin: Écoutez...
Mme Blackburn: "Doit, dans les cas prévus par
règlement de la Régie"; les cas prévus et non pas... Parce
que, là, on parle de cas et de normes. Il me semble qu'il y a comme une
différence.
M. Cantin: Bien oui! Les normes du Code que la Régie
détermine par règlement comme devant faire l'objet d'une
attestation. C'est le règlement de la Régie qui va
déterminer quelles normes de solidité...
Mme Blackburn: Alors, répondez à ma question: Quand
on parle des cas prévus par règlement, quels seraient ces
cas?
M. Cantin: Ah, les cas! Alors, on va l'exiger, par exemple, dans
le cas de bâtiments résidentiels; on pourrait ne pas l'exiger dans
le cas de bâtiments commerciaux.
Mme Blackburn: Parce que... M. Cantin: Je pense que
nous...
Mme Blackburn: ...flouer un propriétaire d'une maison
résidentielle ou d'un immeuble a bureaux...
Une voix: Ça n'a pas de bon sens.
Mme Blackburn: C'est quoi l'intention du
législateur...
M. Cherry: Non, non.
Mme Blackburn:... en écrivant ça?
M. Cherry: Par exemple, tu sais, si je fais changer une prise de
courant chez nous, je ne suis pas obligé de demander une attestation de
conformité. Si j'ai fait changer toute ma boîte électrique,
toute mon entrée, par exemple, houps! là, c'est
différent.
Mme Blackburn: Là, si vous dites les cas, on va
dire...
M. Cherry: Tout dépend de la nature.
Mme Blackburn: Alors, vous allez devoir indiquer tout ce qui
n'est pas les cas. Vous allez indiquer seulement les cas qui vont être
l'objet... Ces cas-là, ça va être quoi? Le
législateur a dû penser à ce que ce serait. Là, vous
m'avez dit, tantôt, que c'est peut-être l'immeuble... Mais non,
c'est M. Cantin qui me l'a dit. Il ne faudrait pas que je vous prête...
Alors, M. Cantin dit que ça peut être le domiciliaire; ça
ne serait pas l'immeuble à bureaux.
M. Cantin: Je veux dire que, potentiellement, la loi peut
prévoir ça.
Mme Blackburn: Bien non! Potentiellement... Bien, je veux dire,
ça veut dire quoi, la loi? Parce que, moi, je me dis qu'il faudrait au
minimum savoir ces cas-là, ça va être quels cas. J'imagine
que vous y avez réfléchi. Autrement, vous ne l'auriez pas mis
là-dedans. Si, vous autres, vous ne le savez pas, je ne sais pas comment
la Régie va pouvoir se brancher là-dessus. J'essaie de voir quel
autre article pourrait guider la Régie dans sa décision.
M. Cherry: Ça dépend si c'est un changement mineur.
Est-ce un changement mineur dans un endroit où il a un accès au
public ou est-ce une résidence privée?
Mme Blackburn: Ce que je voudrais dire c'est: Est-ce qu'on trouve
dans la loi un endroit quelconque qui puisse constituer une base permettant
à la Régie de cerner ces cas? Non.
M. Cherry: Un exemple. C'est bien sûr que là
où je vais habiter, c'est ma résidence, il y aura exigence. Je me
bâtis une remise dans le fond de ma cour pour entreposer ma tondeuse et
ma souffleuse. Je pense bien qu'on n'exigera pas de certificat de
conformité là-dedans.
Mme Blackburn: Je vais vous dire comme mon voisin: II n'y a
personne qui demande un permis pour ça. Les cabanons, à part
ça, vous les achetez comme ça.
M. Jolivet: Oui, mais..
M. Cherry: II faut le dire par règlement, autrement...
Mme Blackburn: Ce que je veux dire simplement, c'est que je
cherchais l'article sur lequel la Régie aurait pu s'appuyer pour faire
son interprétation et je ne le trouve pas. Là, on me dit que
ça n'existe pas.
M. Cantin: À l'article 185, ne bougez pas,
là...
Mme Blackburn: Oui. O. K. Montrez-moi ça.
M. Cantin: Je vais vous le retracer. L'article 185...
Mme Blackburn: Ah! C'est à l'article 185...
M. Cantin: Oui, à la page 33 de votre projet de loi,
là. Le pouvoir de réglementation, oui, c'est un pouvoir de
réglementation, les cas; ils vont être déterminés
par règlement. Alors, le pouvoir de réglementation de la
Régie se retrouve principalement à 185.
Mme Blackburn: Qui étaient les pouvoirs de la
Commission.
M. Cantin: Les attestations...
Mme Blackburn: Non, je dis que les règlements de la
Commission vont devenir les règlements de la Régie.
M. Cantin: 85, je crois que ça appartenait au
gouvernement. Je ne suis pas sûr, mais...
Mme Blackburn: "La Commission peut par règlement... "
M. Cantin: Oui, c'était à la Commission, c'est
vrai. C'était un règlement d'application de la loi. C'est
vrai.
M. Jolivet: On va ajourner, M. le Président. Le
Président (M. Bélanger): Pardon? M. Jolivet: II est
minuit à mon horloge.
Le Président (M. Bélanger): Oui. Alors, sur
l'article 11, est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Jolivet: Bien, j'en aurais d'autres, moi. Ça fait que
c'est mieux d'ajourner.
Le Président (M. Bélanger): Oui. M. Jolivet:
Oui. On va ajourner.
M. Cherry: Dans le but d'accélérer, il en a
d'autres.
Le Président (M. Bélanger): Sur l'article 11, il y
aura d'autres interventions, si je comprends bien. Donc, compte tenu de
l'heure...
M. Jolivet: A 10 heures demain.
Le Président (M. Bélanger):... la commission
ajourne ses travaux à demain, 10 heures, à la salle 1. 38.
M. Jolivet: 1. 38.
Le Président (M. Bélanger): C'est ça.
Pamphile-Le May, c'est voisin du bureau du leader.
Une voix: O. K.
Le Président (M. Bélanger): D'accord. Bien. Alors,
à 10 heures, on vous attendra là.
(Fin de la séance à minuit)