Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Vingt heures sept minutes)
Le Président (M. Bélanger): Je demanderais à
chacun de bien vouloir prendre sa place pour que nous puissions débuter
nos travaux.
Alors, la commission de l'économie et du travail se réunit
ce soir pour procéder à l'étude détaillée du
projet de loi 173, c'est-à-dire Loi modifiant la Loi sur la Régie
des installations olympiques.
Alors, M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Aucun remplacement, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Aucun remplacement.
Bien! Alors, donc, M. le ministre, nous vous invitons à faire vos
remarques préliminaires, s'il vous plaît.
Remarques préliminaires M.
AndréVallerand
M. Vallerand: Merci, M. le Président. Ces remarques seront
brèves parce que je crois que nous avons une belle occasion de
manifester, dans ce projet de loi, notre efficacité, notre
professionnalisme et le sens de nos responsabilités, puisque, en
première lecture, j'ai bien entendu l'Opposition qui s'est dite
favorable à ce projet de loi qui a pour objet, M. le Président,
de modifier la Loi sur la Régie des installations olympiques afin de
permettre à la Régie de céder à la ville de
Montréal le centre Paul-Sauvé et le Biodôme.
En conclusion, puisque l'Opposition est d'accord avec cette
modification, puisque ce n'est qu'un article qu'il nous faut amender dans tout
le projet de loi, je suggère qu'on passe maintenant à l'adoption
du principe du projet de loi. Merci.
Le Président (M. Bélanger): Je vous remercie, M. le
ministre. Mme la députée de Ver-chères.
Mme Luce Dupuis
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. J'apprécie que
le ministre veuille accélérer et tout, mais, de là
à ce qu'on l'adopte tout de suite, il y aurait peut-être quelques
petites questions à poser du moins, pour dire en quoi consiste le projet
de loi 173, Loi modifiant la Loi sur la Régie des installations
olympiques.
Je pense qu'il est bon de rappeler que ce n'est qu'un article,
d'abord; ce projet de loi ne contient qu'un article qui vient modifier
l'article 23, qui vient modifier la loi de la Régie des installations
olympiques dans ce sens que, de par la Loi de la Régie des installations
olympiques, la Régie devait céder à la ville de
Montréal le centre Paul-Sauvé et le Biodôme à la
fin, à l'expiration de la dette, je pense, de même que le Stade
olympique. Par cet article, c'est seulement que, là, on
précède, on devance la date d'échéance, si vous
voulez, ou la date de remise à la ville de Montréal des
installations du Biodôme et du centre Paul-Sauvé.
Le ministre sait sans doute qu'il y a peut-être un petit peu... Il
a sûrement eu, sans que ce soit une contestation en bonne et due forme,
une recommandation ou une demande, si vous voulez, d'un organisme qui s'appelle
le Mouvement pour la sauvegarde du centre Paul-Sauvé qui, lui, pour
différentes raisons - du moins, c'était pour le conserver comme
centre où on pourrait continuer à faire du sport ou des
manifestations - veut lui garder sa vocation actuelle. Et, d'autre part, la
ville de Montréal a comme projet de le détruire lorsqu'elle en
aura pris possession.
Cependant, ce qui est intéressant, c'est de voir que la ville de
Montréal accepte de faire des consultations. Alors, je pense que,
à ce moment-là, ça relève de la ville de
Montréal et non pas du gouvernement de décider ce que
Montréal ferait avec, même si, comme je le disais dans mon
allocution en Chambre lors de la deuxième lecture, ce n'est pas sans des
petits pincements au coeur, parce qu'on a tous vécu, peut-être pas
tous au même niveau, mais on se souvient tous d'événements
particulièrement émotifs qui se sont passés au centre
Paul-Sauvé, que ce soit des événements sportifs, que ce
soit des événements politiques ou autres. Je pense que le centre
Paul-Sauvé est très très connu et que ça remue des
souvenirs à plusieurs d'entre nous.
Cependant, lors de l'étude de l'article d'une façon plus
précise, si le ministre me permet, M. le Président,
j'apprécierais de pouvoir lui poser quelques questions, à savoir
les coûts et si Montréal est bien disposée à le
recevoir aussi, parce qu'on peut décider de faire un cadeau, mais
jusqu'à quel point Montréal est prête à le recevoir.
Là, je pense que c'est... Il y avait eu des rumeurs; le ministre sait
sûrement que Montréal trouvait qu'il y avait un dépassement
de coûts et que peut-être au niveau de la maintenance aussi - il
faut le faire vivre, le Biodôme après - ça serait un peu
élevé. Alors, j'aimerais peut-être lui poser quelques
questions dans ce sens-là. Si le ministre le permet, on pourrait
peut-être déborder un petit peu sur le
Stade, à savoir, en 1996, si Montréal va être
disposée à le recevoir ou s'il ne faudra pas faire le projet de
loi inverse; c'est une possibilité. Il reste que, pour l'ensemble des
installations olympiques, je pense qu'il faudrait essayer de tout mettre en
oeuvre pour ne plus qu'il y ait trop de polémique à ce sujet, que
ce soit au niveau du Biodôme, que ce soit... Mais je pense qu'au niveau
du Biodôme ça peut être un attrait touristique
intéressant. Et de voir après à régler ie plus
rapidement possible, bien sûr, les problèmes du Stade. Comme
préambule, je pense que je me limiterai à ça pour passer
à l'article de loi.
Le Président (M. Bélanger): J'appeiie donc
l'article 1 du projet de loi.
M. Jolivet: Pourquoi appelez-vous l'article 1, M. Se
Président? On n'a pas droit à des remarques préliminaires,
nous autres aussi?
Le Président (M. Bélanger): Habituellement, c'est
les deux critiques.
Discussion générale
M. Jolivet: Non, juste une petite question. Ça a
soulevé chez moi des... Je n'ai pas eu l'occasion de participer au
débat à l'Assemblée nationale parce qu'on
considérait que ce débat-là était pour des gens qui
ont à le vivre, ie milieu de Montréal en particulier, compte tenu
que ia ville de Montréal a demandé d'être
propriétaire pour des raisons qu'on connaît. Je voulais juste
poser une question au ministre. On connaît la loi qui avait, en 1976,
amené ie paiement du déficit olympique par ia cent, le tiers de
l'aug-mentation des taxes sur les cigarettes. À l'époque de
l'année 1978, quand ie transfert avait été fait avec les
obligations faites pour la ville de Montréal de payer une partie du
déficit et ie gouvernement payait l'autre, cette question des taxes sur
les cigarettes était revenue toujours sur le sujet. C'était une
obligation qui avait été prise à l'époque pour
financer l'ensemble du complexe pour les Olympiques.
Je veux juste savoir: Est-ce que c'est toujours ie même
pourcentage de ia taxe qui va là? Ça veut dire que, et les
Québécois doivent se rappeler cela, à toutes les fois que
ie ministre des Finances décide d'augmenter ia taxe sur les cigarettes,
ii y a une partie qui va au déficit olympique automatiquement. Ce
montant-là, c'est jusqu'en 1996, parce que, d'année en
année, des coûts additionnels sont arrivés, avec îe
mât et tout. On prévoyait à l'époque finir ça
en 1992, Ça a été en 1994, je crois, en 1995 et là
on parie de 1996. Est-ce que c'est parce qu'il y a eu une diminution des
rentrées de fonds au niveau de la taxe sur les cigarettes et est-ce
qu'à toutes les fois... Parce que la loi semblait être claire en
1976: il fallait absolument qu'à toutes les fois qu'on augmentait if y
ait une partie qui s'en aiiie au déficit olympique.
M. Vallerand: M. ie Président, si vous me permettrez, je
vais procéder à l'inverse et commencer par répondre aux
questions du député, M. Jolivet, pour revenir à Mme Dupuis
par ia suite. Strictement un bref préambuie. Je pense que Mme Dupuis a
mentionné avec à propos...
Le Président (M. Bélanger): Je m'excuse, M. le
ministre, c'est Mme ia députée de Verchères et M. le
député de Lavioiette.
M. Vallerand: De Laviolette. Excusez-moi. C'est ma façon
de les respecter, autant dans leur nom que comme à titre de
député, soyez sans crainte. Mais vous me rappelez à
l'ordre et c'est à propos.
Je disais qu'elle a mentionné, et je pense qu'il y a lieu de ie
souligner, que ce n'est pas sans un pincement au coeur qu'on procède,
notamment, à la vente littéralement du centre Paul-Sauvé
à ia ville de Montréal, en sachant, ii ne faut pas se le cacher,
que ia ville a peut-être des intentions d'une vocation différente.
Parce qu'il y a tout un historique qui gravite alentour du centre
Paui-Sauvé; rappelons le rôle important, en 1959, de l'Association
athlétique de ia jeunesse de Montréai qui a été ie
premier acquéreur du terrain et qui a créé ie centre
Paui-Sauvé, qui lui a donné une vocation. On connaît
beaucoup de nos athlètes au Québec qui ont été
littéralement formés, entraînés, qui ont vécu
dans ce milieu-là. D'ailleurs, ces personnes-là, plusieurs
d'entre elles, ont manifesté sentimentalement et autrement, justement,
le fait que ia vocation puisse être changée par la vilie de
Montréal.
Je pense qu'il y a lieu de le rappeler - le gouvernement en est
conscient, l'Opposition également - pour des raisons qui ont
déjà été évoquées, le rôle du
centre Paui-Sauvé de façon plus sportive qu'autrement est
déjà complété par d'autres équipements dans
ie milieu. Les coûts d'opération sont onéreux et à
la charge du gouvernement, et les coûts évidemment aussi de
rénovation de la bâtisse nous entraîneraient dans des
dépenses qui ne sont pas à ia mesure des moyens du gouvernement,
d'autant plus que des équipements concurrents, complémentaires
sur ie pian sportif existent déjà dans l'environnement.
Pour revenir à fa question de M. ie député de
Lavioiette, M. le Président, ie montant de la taxe est toujours le
même. Quand ii y a une augmentation de la taxe sur le tabac, le danger,
c'est qu'il y ait un effet qui réduise la consummation de cigarettes, de
tabac et l'argent qui est versé au Fonds spécial olympique pour
payer ia dette olympique et payer aussi la finalisation de certains travaux
à l'intérieur même des équipements. À date,
même au travers des augmentations de la taxe fédérale et
provinciale, le phénomène d'élasticité, comme on
dit, au
niveau de la demande est demeuré quasiment nul, si bien que les
revenus sont à peu près les mêmes, à peu près
10 000 000 $ par mois, 120 000 000 $ par année. Alors, il n'y a pas eu
de diminution des entrées de fonds due à l'augmentation de la
taxe. La raison du report à 1996, c'est strictement imputable au fait
qu'on a procédé soit à la finalisation de certains
équipements, soit aussi à l'amélioration des
équipements déjà existants.
M. Jolivet: Et ça veut dire qu'en 1996, une fois que la
dette sera écoulée, les 120 000 000 $ dont vous parlez
deviendraient disponibles pour d'autre chose. Est-ce à dire que...
M. Vallerand: Ou bien seraient abolis. Je ne veux pas... Il est
difficile d'évaluer ce que...
M. Jolivet: Oui, mais disponible pour d'autre chose, ça
veut dire que le ministre pourrait diminuer la taxe comme il pourrait aussi
l'utiliser à d'autres fins.
M. Vallerand: Oui, tous les scénarios sont possibles, mais
j'imagine, étant donné que c'est une taxe spéciale pour
payer la dette olympique, qu'une fois la dette repayée la taxe...
M. Jolivet: Mais ça, c'avait été
imposé par les prêteurs, les bailleurs de fonds de New York.
M. Vallerand: Bien, ça été la contribution
de l'effort québécois à la dette olympique, à
partir notamment des contribuables de Montréal au niveau d'une taxe
spéciale sur l'immobilier résidentiel et d'une taxe sur le tabac
pour l'ensemble du Québec.
M. Jolivet: Mais ce que je veux dire, c'est que ce qu'on avait
à l'époque, c'est... Je veux le rappeler un peu aux gens. C'est
en 1976, ça fait 15 ans de ça. Mais, en 1976, on n'aurait
peut-être pas pu finaliser ça si on n'avait pas eu l'argent
nécessaire. Alors, des gens ont dit: Pour s'assurer que vous allez
être payés... Il a fallu se mettre quasiment à genoux
à New York pour obtenir l'argent, à condition de mettre, à
toutes les augmentations de taxe, une cent sur trois, le tiers.
M. Vallerand: Je ne sais pas si on a été
obligé de se mettre à genoux, mais je pense que les financiers
ont demandé certaines garanties au niveau du remboursement des emprunts
qui étaient faits à l'époque.
M. Jolivet: Mais c'était anormal. Ce n'est pas de
même que ça marche normalement.
Le Président (M. Bélanger): De toute façon,
on sait qu'il n'y a rien de plus permanent qu'une taxe temporaire.
M. Vallerand: Ah, M. le Président! Je n'irais pas
jusque-là dans le cas de la taxe olympique parce que, en toute logique,
une fois que la dette sera payée, on peut penser qu'elle sera...
M. Jolivet: Elle est bien spéciale, celle-là.
M. Vallerand: Elle était très spéciale,
effectivement. Mais je ne veux pas non plus anticiper dans le temps, surtout
à l'horizon de 1996, mais je...
M. Jolivet: Je voulais juste le rappeler pour les besoins de la
cause.
M. Vallerand: Oui, oui.
Une voix: Le Conseil des ministres, à ce moment-là,
en décidera.
Le Président (M. Bélanger): C'est des promesses de
politiciens, ça.
M. Vallerand: Pour revenir, M. le Président, à la
question de Mme la députée de Verchères, la ville se porte
acquéreur du centre Paul-Sauvé pour un montant de 3 125 000 $,
qui est la moitié du coût de dépassement du Biodôme
de 6 250 000 $. Québec assume 50 %, 3 125 000 $; la ville verse 3 125
000 $ et devient acquéreur du centre Paul-Sauvé. La ville a
manifesté sa volonté de se porter acquéreur du centre
Paul-Sauvé par voie de résolution de son comité
exécutif du 6 juin 1991. Votre question à savoir: Est-ce qu'une
fois la dette repayée - comme vous l'avez dit, la totalité des
équipements, selon les dispositions de la loi, reviennent à la
ville - la ville pourrait refuser? Il y a un comité de
rétrocession des équipements qui a été mis sur pied
dont fait partie la ville pour justement tenter de préparer
l'après-repaiement de la dette de telle sorte que la ville,
conformément à l'esprit de la loi, devienne acquéreur des
équipements. Et la ville fait partie de ce comité de
rétrocession qui a été formé cette
année.
Mme Dupuis: Donc, M. le Président, le ministre est en
train de me dire qu'ils sont à étudier la question. Ce n'est pas
définitif. On ne parle pas du Biodôme, on parle du Stade olympique
là.
M. Vallerand: On parie du Stade olympique. Mme Dupuis: Du
site.
M. Vallerand: Votre question, vous, s'adressait... L'amendement
vise à justement permettre la rétrocession du centre
Paul-Sauvé et du Biodôme à la ville et c'est une intention
de la ville. Il n'y a pas de problème. Vous parliez, je pense, dans
votre question, des autres équipements, plus tard. Est-ce que la ville
serait
désireuse, par exemple, d'accepter le Stade olympique? En vertu
des interrogations de la ville, et c'est très juste, ce que vous
soulignez, on a formé un comité de rétrocession qui,
pendant le repaiement de la dette, va étudier avec la ville les
modalités de remettre les équipements à la ville, une fois
la dette repayée.
Mme Dupuis: Non, ça va. Je pense qu'on peut passer a
l'article 1.
Étude détaillée
Le Président (M. Bélanger): Donc, sur l'article 1,
est-ce qu'il y a des commentaires?
Cession à la ville de Montreal du centre
Paul-Sauve et du Biodôme
Mme Dupuis: "La Loi sur la Régie des installations
olympiques est modifiée par l'insertion, après I'article 23, du
chapitre suivant... " Moi, je pense que ce serait pertinent, pour le
bénéfice de ceux qui ne sont pas aussi informés que ceux
qui ont eu à travailler le projet de loi ou à le bâtir, de
lire l'article 23 de la Régie des installations olympiques. À
l'article 23, c'est seulement le dernier paragraphe qui se trouve
modifié par article...
Le Président (M Bélanger): L'article 23. 1 c'est
ça.
M. Vallerand: Oui, moi, je pensais que M. le Président
était pour lire l'article comme il le fait habituellement, mais je pense
que la suggestion de Mme la députée de Verchères
est...
Le Président (M. Bélanger): Je pense que Mme la
députée de Verchères dit de l'article 23...
M. Vallerand: De la loi actuelle.
Le Président (M Bélanger): C'est ça, pas de
la loi actuelle
M. Vallerand: La loi amendée.
Le Président (M. Bélanger): la loi de la
Régie là. Oui. O. K. Alors, ça, je n, ai pas la copie
devant moi, malheureusement.
Mme Dupuis: Ça ne modifie pas tout l'article 23, seulement
le dernier paragraphe.
M. Vallerand: Seulement. C'est ça. Par l'insertion de 23.
1.
Le Président (M. Bélanger): Alorsa l'article 23 de
la loi dit ceci: " Les revenus de la Régie doivent être
affectés d'abord à ses opérations au paiement de ses frais
d'administrations, au remboursement de ses emprunts et autres obliga- tions, au
remboursement des avances à elle faites par le ministre des Finances
conformément à la présente loi, au paiement à la
ville de Montréal des sommes requises pour l'applicationde
l'article 22 et, enfin, au remboursement à la ville de Montréal
à la fin de chacun des exercices financiers de la
Régie des paiements et avances que la ville de Montréal a
consentis pour l'aménagement des installatiosn olympiques ainsi que des
paiements et avances qu'elle a consentis pour les autres travaux et construc-
tions faits par elle ou pour elle sur son territoire en vue de la tenue des
Jeux de la XXIe Olympiade, ces paiements et avances evant avoir
été faits, s'ils interviennent après le 18 novembre 1975,
avec l'autorisation de la Régie. "Dès que de l'avis du
gouvernement, ont été et remboursés les prêts et les
avances faits par le ministre des Finances et qu'ont été
remboursés les emprunts et exécutées les obligations de la
Régie garantis par le ministre des Finances, la propriété
des installations olympiques revient à la ville de Montréal et
l'article 17 s'applique en y faisant les changements nécessaires,
notamment en y remplaçant les mots "a la demande de la Régie" par
les mots "à la demande du comité exécutif de la ville de
Montréal".
Alors, c'est donc I'article 23. Et cet article-là serait
maintenant modifié avec un 23. 1 qui s'ajouterait. "Malgré le
deuxième alinéa de l'article 23, la Régie peut, selon les
modalités que peut déterminer le gouvernement, céder
à la ville de Montréal les installations mobilières et
immobilières situées sur les immeubles décrits à
l'annexe A et désignées sous le nom de centre Paul-Sauvé
et celles de Biodôme, autrefois appelé le Vélodrome
olympique, situées dans le qua drilatère visé au premier
alinéa de l'article 13... " Donc, à la fin de l'article 23, il y
a un 23. 1 qui va se lire comme ça et qui va être
ajouté.
Mme Dupuis: II y a peut-être lieu de se demander, pour le
bénéfice des citoyens en général, pour ceux qui
écoutent ou qui seraient intéressés à savoir -
ça vient simplement modifier, le projet de loi - pourquoi amener un
article de loi pour le céder avant. Quels sont les motifs
invoqués? En tout cas, je suis portée à croire et
j'aimerais que le ministre confirme ou infirme que c'était pour le 350e
anniversaire de la ville de Montréal en ce qui concerne le
Biodôme.
M. Vallerand: Oui, M. le Président. En réponse
à la question de Mme la députée de
Verchères, c'est que, dans l'article 23, il est bien dit que nous
ne pouvons pas disposer d'équipements appartenant à la
Régie des installations olympiques avant l'extinction complète de
sa dette et de ses obligations au ministre des
Finances. Alors, 23. 1 vient permettre de rétrocé- der
deux équipements uniquement, qui sont le centre Paul-Sauvé et le
Biodôme, avant le
repaiement de la dette complète.
Mme Dupuis: Comme motif, en ce qui concerne le Biodôme, on
peut dire que c'est pour le remettre à la ville de Montréal pour
son 350e anniversaire.
M. Vallerand: Ce qui était un équipement de la RIO
en vertu de la vocation du Vélodrome qui a été
transformé en Biodôme.
Mme Dupuis: C'est ça. Maintenant, en ce qui concerne le
centre Paul-Sauvé, est-ce que le ministre pourrait m'indiquer - ce
n'était sûrement pas pour le remettre pour le 350e anniversaire -
quels sont les motifs invoqués? Si on sépare le Biodôme et
le centre Paul-Sauvé du Stade, on aurait peut-être pu aussi...
Remarquez que ça aurait pu prendre un projet de loi de plus,
peut-être pas non plus. Pourquoi ne pas attendre la fin de la dette en ce
qui concerne le centre Paul-Sauvé ou est-ce que ce sont des raisons
invoquées par Montréal? Qu'est-ce qui fait qu'on cède les
deux éléments en même temps? Le Biodôme, je peux
comprendre, comme je le disais tantôt, à cause du 350e
anniversaire, mais, pour ce qui est du centre Paul-Sauvé, est-ce que
c'est sur une demande de Montréal qui veut bâtir des logements?
Quels sont les motifs?
M. Vallerand: Non. Le principal motif, c'est le fait que le
centre Paul-Sauvé ne cadre plus avec la mission de la Régie des
installations olympiques et, en plus, il lui en coûte d'assumer son
coût d'opération et les réparations de l'équipement
comme tel, la bâtisse physique. Également, le centre
Paul-Sauvé est maintenant concurrencé par des équipements,
dans le milieu environnant, qui offrent exactement les mêmes fonctions et
la même vocation. Alors, à partir de ce constat-là, la
Régie a décidé de le rétrocéder à la
ville, une fois les pourparlers faits, de sorte que la ville trouve une
vocation alternative au centre Paul-Sauvé. Fondamentalement, c'est parce
que le centre n'entre pas dans la vocation de la RIO et, pour le
rétrocéder à la ville, puisque la ville en a fait la
demande le 6 juin par la voie de son comité exécutif, il nous
faut amender la loi.
Mme Dupuis: Ce n'est pas que je veuille prolonger le débat
indûment, là n'est pas mon intention du tout, mais, lorsque le
ministre invoque que ça n'entre plus dans la vocation, il a toujours une
vocation qui n'est peut-être pas sportive, mais qui pourrait se marier
avec les installations olympiques.
M. Vallerand: Non. C'était la croyance de la Régie
en 1978 pour dépanner le centre Paul-Sauvé et l'Association
athlétique nationale de la jeunesse, à l'époque, à
cause des déficits annuels qu'ils n'arrivaient plus à supporter
financière- ment. Mais, depuis 1978, il y a des équipements
nouveaux qui se sont créés dans le milieu et le centre
Paul-Sauvé ne rencontre plus la mission véritable de la
Régie des installations olympiques; non seulement il ne la rencontre
plus, mais il en coûte à la Régie, annuellement, au titre
des frais d'opération et au titre de l'entretien de la bâtisse
comme telle. Si bien qu'on a un déficit d'opération
d'accumulé de près de 500 000 $ à date, 480 000 $, si ma
mémoire est fidèle. Il nous faudrait aussi procéder
à des réparations de la bâtisse pour 1 500 000 $, si jamais
on voulait continuer sa vocation actuelle. (20 h 30)
Le Président (M. Bélanger): II est pas mal
sous-utilisé aussi. Je veux dire, il n'y a à peu près plus
rien qui se passe à Paul-Sauvé.
M. Vallerand: Très juste, M. le Président, beaucoup
moins qu'avant, à cause des autres équipements qu'on retrouve
dans le milieu, qui font...
Le Président (M. Bélanger): Pour les
Montréalais, ça a fait l'objet d'articles dans les
journaux pendant des semaines, tout le monde en a parlé.
M. Jolivet: Mais, pour un gars qui n'a pas suivi le dossier
à fond, je vous le dis d'avance, de ce que dit le ministre, l'impression
qui me reste, c'est que ça ne cadre plus dans le rôle de la RIO.
Deuxièmement, la RIO dit: Si je le maintiens, il faudrait que je fasse
des investissements majeurs pour le rénover et dans ce
contexte-là, je ferais aussi un déficit d'opération, en
plus du déficit olympique, si je comprends bien.
M. Vallerand: C'est ça.
M. Jolivet: Dans ce contexte-là, est-ce qu'il faut
comprendre que c'est la RIO, par l'intermédiaire du ministre ou de
quelqu'un d'autre, qui aurait proposé à la ville de
Montréal d'en faire la demande, de l'acquérir en lui disant, au
départ: Si tu l'acquiers, on va te le donner; même si la loi nous
indique qu'on ne devrait pas te le donner avant 1996, on est prêts
à te ie céder? Et ça sous-entend que, si la RIO n'a pas
d'argent à mettre dedans, si le gouvernement n'a pas d'argent à
mettre dedans, à plus forte raison Montréal n'a pas d'argent
à mettre dedans. Et, pour que ce soit rentable pour eux, il faudrait
qu'ils le démolissent et qu'ils fassent autre chose qui rapporte des
taxes. C'est ce que je comprends, assez rapidement.
M. Vallerand: Oui. C'est à peu près ça. Sauf
que la RIO, la Régie des installations olympiques, a cru bon de l'offrir
à la ville, puisqu'il faut se rappeler que c'est la ville qui avait
offert le terrain gratuitement à l'Association athlétique
nationale de la jeunesse en 1959. Donc, je pense qu'il était de
bon aloi, de bon droit, de le retourner à la ville en disant: Ecoutez,
ça ne cadre plus avec notre mission. On est prêts à vous
remettre l'équipement, puisque le terrain, vous l'aviez donné
gratuitement, à l'époque. C'est un terrain qui a une superficie
asse2 substantielle, dans un quadrilatère où il n'y a plus
d'espaces libres. On soupçonne que la viiie veut faire de la
construction résidentielle à loyer modique. Je ne veux pas me
substituer aux intentions de la ville. Il a déjà
été dit, je pense, par se comité exécutif, que
c'était son intention. Bon. Je pense que c'est une vocation qui cadre
mieux avec le milieu, actuellement, disons, construction et population,
plutôt que bingos et quilles. Mais, encore là, je ne porte pas de
jugement de valeur. La ville décidera de la vocation du centre
Paul-Sauvé après son acquisition, sauf que, comme vous l'avez
mentionné, elle entend faire une consultation publique dans le
milieu.
Mme Dupuis: Est-ce que la demande est venue de la ville de
Montréal pour devancer ou parce qu'elle avait déjà ses
projets pour rentabiliser les espaces avec des logements à prix modique
ou autre chose? Ça sera à la ville de Montréal de le
déterminer, mais, est-ce que c'est sur une demande de la ville de
Montréal?
M. ValIerand: Non, c'est juridique, c'est qu'on ne peut pas en
disposer sans amender la loi, parce que le centre Paul-Sauvé,
après l'acquisition, en 1978, par le gouvernement, fait partie des
équipements olympiques. Donc, pour en disposer, il faut amender la loi,
comme la teneur de l'article 23 vous le dit, en rajoutant 23. 1.
Peut-être que monsieur...
M. Jolivet: Mais, l'initiative de remettre ces terrains
provient-elle de ia RIO ou de ia ville de Montréal? L'initiative...
Est-ce que c'est la RIO qui a proposé à la viiie de
Montréal: Écoute, si tu es Intéressée, tu devrais
faire telle chose? Ou est-ce que c'est la ville de Montréal qui a
demandé à la RIO de procéder?
M. Vallerand: Non. Le souvenir que j'en ai, du temps que
j'étais titulaire d'Approvisionnements et Services et que fa
Régie relevait du ministère des Approvisionnements et Services,
c'est qu'à l'époque ia RIO avait manifesté son intention
de s'en départir parce que ça ne cadrait pas avec sa vocation.
Et, étant donné que la ville avait donné le terrain, s!
était logique de dire à la ville: Écoutez, on pense
sérieusement à se départir du centre Paul-Sauvé.
ça ne cadre plus avec notre mission et on pense que ça vous
revient de bon droit puisque vous aviez donné le terrain à
l'époque, en 1959.
M. Jolivet; Mais, si ia ville de Montréal avait refusé,
est-ce qu'à ce moment-là vous l'auriez maintenu ou si vous
l'auriez détruit?
M. Vallerand: Écoutez, c'est très
hypothétique. Notre intention, à nous, c'était de remettre
le centre Paul-Sauvé et son terrain pour des utilisations communautaires
et municipales. Et ia ville l'a accepté.
Mme Dupuis: Je trouve la question...
M. Vallerand: On me dit qu'en 1988 ils avaient refusé et
c'est ia raison pour laquelle on l'a conservé.
M. Jolivet: Mais, en 1988, il n'y avait pas eu un projet de loi
qui avait pour but de Se céder à un autre?
Mme Dupuis: Le projet de loi 105 qui était dans le but de
le vendre, je pense, parce qu'il y avait des promoteurs qui voulaient
l'acheter, de ie céder.
M. Vallerand: C'est parce qu'on ne mentionnait pas la ville. I!
s'agissait strictement de l'amender pour pouvoir en disposer, mais il
était évident qu'on l'offrait à la ville, à ce
moment-là.
Mme Dupuis: Le projet de loi, c'était de supprimer
l'obligation faite à la Régie de céder ie centre.
C'était uniquement pour enlever cette obligation-là parce qu'ils
avaient, apparemment, des investisseurs qui étaient prêts à
acquérir le centre.
M. Vallerand: Je ne connais pas l'intention de la
législation de 1988. Je n'étais pas responsable, à
l'époque, mais, quand je suis arrivé dans le dossier,
l'intention, avec les dirigeants de la RIO, c'était de faire en sorte
que la ville devienne propriétaire, pour faire...
M. Jolivet: Mais, - puisqu'il y a des gens qui s'étaient
objectés, donc, ils avaient dit: S'il y a quelqu'un à qui
ça doit être remis, ça doit être à fa ville.
La ville l'ayant refusé à l'époque, te projet de loi a
été retiré au profit de celui qui est devant nous,
maintenant, parce que ia ville l'a accepté. Je pense que - ce que je
suis en train de vouloir vous faire dire là - si y a eu un peu de
"forcing", qu'on le veuille ou pas, d'une certaine façon, entre 1988
puis aujourd'hui.
M. Vallerand: Écoutez, notre intention à nous,
c'était de....
M. Jolivet: Elle est pure.
M. Vallerand:... l'offrir à la ville pour qu'on puisse
utiliser l'espace, le terrain, comme alternative d'utilisation communautaire et
municipale. Je pense que c'était davantage indiqué que de
l'offrir à des promoteurs privés pour d'autres
vocations.
Le Président (M. Bélanger): Vous me corrigerez, M.
le ministre, mais, dans les journaux, on disait que la bâtisse n'est
à peu près plus utilisable, la toiture est à refaire et la
RIO ne voulait pas investir sur une bâtisse qui n'est à peu
près pas utilisée non plus. Il n'y a plus d'activités,
pratiquement, qui se passent là, de la boxe, de temps en temps, puis
encore, alors...
M. Jolivet: Mais c'est parce que la question qui venait par
rapport à ce que vous dites était la suivante: Si, admettons,
cette fois-ci...
Le Président (M. Bélanger): Quelques bureaux.
M. Jolivet: ...la ville de Montréal ne l'avait pas
accepté...
Le Président (M. Bélanger): Ah bien, le
bingo...
M. Jolivet: ...qu'est-ce que le ministre aurait fait? L'aurait-il
réparé, l'aurait-il détruit ou l'aurait-il vendu à
un autre? Là, je sais que c'est hypothétique, mais il reste quand
même que c'était dans l'esprit.
Le Président (M. Bélanger): II serait resté
fermé. L'idée, c'est que la RIO voulait arrêter de
l'opérer; donc, il serait resté fermé. Alors, ça ne
donnait plus rien là. Pour la ville, ce n'est pas rentable. Parce que,
dans l'esprit d'une ville, c'est bien plus rentable de l'acquérir, puis
de vendre les terrains ou d'utiliser le terrain. Là, c'est payant.
M. Jolivet: Mais vous savez que, même si c'est des
bâtisses qui appartiennent à la RIO, dans n'importe quelle ville,
si vous ne maintenez pas en bon état votre édifice, vous
êtes obligé, par la loi et les règlements municipaux, de le
maintenir en état et la ville aurait pu forcer la RIO à le mettre
en état.
Le Président (M. Bélanger): Oui, mais...
M. Vallerand: Pour les motifs de sécurité publique.
C'est ça.
Le Président (M. Bélanger): Ou à le
démolir.
M. Vallerand: Mais l'intention, c'était de le remettre
à la ville et, d'ailleurs, dans les faits, on dépasse
l'intention. Factuellement, c'est ce qui arrive et la ville l'acquiert pour une
vocation identique.
M. Jolivet: Et vous continuez à payer la dette jusqu'en
1996 entre-temps. Ce n'est pas la ville de Montréal qui va la payer.
M. Vallerand: Pardon?
M. Jolivet: La dette. Parce qu'il y a une dette qui reste,
même si la bâtisse n'est plus là.
M. Vallerand: Non, non. Ça ne fait pas partie de la dette
olympique...
Le Président (M. Bélanger): Non, non. M.
Vallerand: ...le centre Paul-Sauvé.
M. Jolivet: Non, O.K. C'est le Biodôme seulement...
Mme Dupuis: Si on relit l'article, il n'y a pas seulement le
centre Paul-Sauvé, il y avait aussi le Biodôme et j'aurais
peut-être quelques petites questions. En ce qui concerne le centre
Paul-Sauvé, je pense que ce sera à Montréal de
déterminer... Quoique j'ai toujours un petit doute, je trouve
étonnant, quand la RIO est prête à lui céder, que
Montréal dise: Oui, d'accord, je vais m'accommoder et je vais essayer de
lui trouver une vocation, au moment où la RIO est prête.
Montréal aurait pu dire à la Régie des installations
olympiques: Écoutez, on n'est pas prêts avant quatre ans. Si vous
voulez attendre... Ceci étant dit, je pense que tout s'est
arrangé à l'amiable entre la RIO et la ville de Montréal
dans ce sens-là.
En ce qui concerne le Biodôme, il y a eu des coûts de
dépassement, je pense. Comment ça, ça s'est partagé
avec la ville de Montréal ou... Pardon?
Une voix: Par la vente.
Mme Dupuis: II y a eu des coûts qui sont
l'équivalent, je pense, des coûts similaires au prix de la vente
du centre Paul-Sauvé. Est-ce qu'il y a eu d'autres coûts ou est-ce
que vous prévoyez des coûts supplémentaires pour le
Biodôme et qui devra les assumer, s'il y en a?
M. Vallerand: La ville de Montréal. D'ailleurs, dans le
protocole d'entente, au début, le gouvernement s'est engagé pour
40 000 000 $. Les coûts sont maintenant à 46 250 000 $. Compte
tenu de l'importance de l'équipement, comme vous l'avez souligné,
le gouvernement a fait son effort de guerre en disant: Nous allons nous
partager à 50 % le dépassement, 3 125 000 $. Donc, ça
représente, pour la ville, le prix de la vente du centre
Paul-Sauvé et, si jamais il y avait dépassements additionnels, on
maintient l'entente du protocole: les dépassements seront à la
charge de la ville.
Mme Dupuis: Sont à la charge de la ville. Ce matin, ce que
j'ai vu, moi, dans les journaux,
c'est que Mme Cousineau, je pense, disait: Nous, on ne veut pas payer
pour les dépassements de coûts. Là, mes craintes sont
à l'effet que...
Le Président (M. Bélanger): C'est une transaction
d'affaires. Si Montréal veut l'assumer, ils la prennent, ils la prennent
puis...
M. Vallerand: Pour m'assurer que je vous donnais la bonne
réponse, les gens de la RIO me disent qu'on entre dans nos coûts
de 46 250 000 $, qu'il n'y aura pas de dépassement aux 6 250 000 $
déjà prévus. Mais, si votre question est: Si jamais il y
en avait, ce qui est toujours possible quand même...
Mme Dupuis: Mais il y en a eu.
M. Vallerand: À date non, mais d'ici à la fin - il
y en a eu, donc il pourrait y en avoir d'autres, je comprends votre
inquiétude - ça serait à la charge de la ville. On n'en
prévoit pas actuellement, mais...
Mme Dupuis: S'il y en a, la ville accepte ou c'est simplement
verbal? C'est signé et tout?
M. Vallerand: Mme la députée de Verchères,
ça fait partie du protocole d'entente initial. D'ailleurs, je ne
voudrais pas qualifier le gouvernement de généreux parce que j'en
fais partie, ça serait prétentieux, mais concéder de payer
50 % du dépassement, c'est déjà une concession qu'on
n'était pas obligés de faire si on s'en était remis
à l'entente protocolaire du début. On le fait parce qu'on
connaît aussi les difficultés de la ville et on connaît
l'importance de l'équipement. Je pense qu'on serait mal avisés de
ne pas le compléter en ne s'entendant pas sur un dépassement
partagé de 3 125 000 $ chacun, parce que c'est un équipement
unique qui a une vocation éducative, qui a une vocation culturelle, qui
a une vocation également touristique, et le gouvernement en a
convenu.
Mme Dupuis: En fait, c'est le gouvernement, par le biais de la
régie des installations, qui a accepté de payer la moitié
des coûts et, en vendant le centre Paul-Sauvé...
M. Vallerand: La ville paie l'autre partie à 50-50.
Mme Dupuis: ...ça s'équivaut. L'ouverture - j'ai
sûrement ça dans mes notes - qui est prévue... La remise
officielle doit se faire en 1992. Maintenant, est-ce qu'on ouvre avant? Est-ce
que le ministre pourrait nous parler un peu du Biodôme?
M. Vallerand: Je veux bien On en a parlé lors de la
première lecture. Je veux bien reprendre ce qu'on a déjà
dit au niveau du Biodôme, mais voici ce que je peux vous dire sur ce qui
vous inquiète, et c'est naturel de poser la question: Est-ce qu'on va
être capables de s'accommoder du calendrier qui avait été
prévu, la remise en juin 1992? On me dit que oui. On accuse à
peine trois semaines de retard sur l'ensemble de la construction actuellement,
mais on est capables, compte tenu de la nature des retards, de les rattraper
suffisamment pour le livrer à la date prévue.
Mme Dupuis: Est-ce qu'il y a eu des modifications au niveau du
contenu du Biodôme, au niveau de ce qu'on avait prévu d'installer
dans le Biodôme, au niveau des forêts tropicales ou de
forêts... Est-ce qu'on a pu, au même coût ou par un
léger dépassement, arriver à installer ce qu'on avait
prévu d'y installer?
M. Vallerand: Je vais le demander à notre expert, parce
que vous comprendrez que je ne suis pas au jour le jour tous les travaux qui
sont exécutés. Je demanderais à notre spécialiste
de la RIO de vous faire part de l'état des travaux et des changements ou
des modifications qui ont été apportés dans les devis
initiaux, si modifications il y a eu.
M. Talbot (Serge): Mon nom est Serge Talbot. Je suis responsable
au nom de la Régie pour le dossier du Biodôme. D'abord, pour
répondre à votre question: Si le contenu a été
changé, à l'époque, au moment où il y a eu une
demande de fonds supplémentaires de l'ordre de 6 000 000 $, 6 250 000 $,
c'était essentiellement pour des installations, c'est-à-dire des
équipements de pointe qu'il fallait installer dans le Biodôme plus
spécifiquement concernant les règles ou les
éléments qui touchent l'environnement. Par exemple, vous savez
qu'on fabrique de l'eau de mer, de l'eau salée pour le grand bassin.
Dans le concept initial, l'eau de mer était retournée dans les
égouts, une fois usée; une fois vraiment dans un état tel
qu'il n'était pas souhaitable d'essayer de la retraiter, elle
était évacuée dans les égouts de la ville de
Montréal. On a trouvé que, de nos jours, c'était quelque
chose d'absolument impensable; donc, on a installé des systèmes
de recyclage d'eau de mer. Donc, les 6 000 000 $ en bonne partie ont servi
à mettre des équipements qui, de nos jours, dans les
années quatre-vingt-dix, étaient essentiels à penser pour
le projet. (20 h 45)
Vous demandez aussi si c'est appelé à dépasser.
Effectivement, à ce jour, on croit pouvoir respecter le budget. Vous
savez que les travaux doivent être livrés pour juin 1992, le 22 ou
23 juin 1992. Les engagements, c'est-à-dire les contrats, sont presque
tous donnés, sont presque tous octroyés. On est à 96,3 %
du contrat, c'est-à-dire du projet qui est engagé sur un plan
contractuel.
Mme Dupuis: De réalisation?
M. Talbot: La réalisation, quant à elle, est
à 79 %. Aujourd'hui, par exemple, c'était la première
journée où on commençait à rentrer les premiers
arbres dans la forêt laurentienne, la forêt du Québec.
Alors, les premiers arbres sont rentrés dans le Biodôme
aujourd'hui et ça va s'échelonner comme ça jusqu'en mars.
En mars, ce sera le tour de la forêt tropicale, tous les arbres qui
proviennent du Costa Rica, de la Floride, des endroits un peu plus au sud de
notre continent, bien sûr, et même du continent... Vous savez,
c'est une forêt de l'Amazonie qui va être créée, la
forêt tropicale. Alors, tous ces arbres-là sont déjà
en serre depuis presque un an en Floride et doivent commencer à
être livrés au cours du mois de mars prochain dans le
Biodôme.
Donc, le gros oeuvre du Biodôme est très substantiellement
avancé et on est rendus, maintenant, à faire un chevauchement
avec les futurs opérateurs, la ville de Montréal, qui a
commencé aujourd'hui à rentrer ses arbres.
M. Vallerand: M. le Président, si vous me le permettez -
je m'excuse au nom des gens qui m'accompagnent - j'aimerais faire la liste des
gens qui sont présents. Il y a M. Talbot, qui est notre
spécialiste du Biodôme; il y a M. Paul Carpentier, qui est
l'avocat de la RIO; il y a M. Jean-Pierre Payette, notre financier de la RIO;
il y a Mme Lorraine Godin, contrôleur du Biodôme et celle qui peut
vous rassurer sur le dépassement des coûts, Mme la
députée de Verchères; il y a André Ménard de
mon cabinet, Bernard Philie et Maya Raic, directrice de cabinet. Oui, oui, il
est l'avocat du ministère, mais spécialiste de la RIO, M.
Carpentier.
Mme Dupuis: Est-ce que vous avez une idée, une
évaluation, même si c'est approximatif seulement, des revenus que
peuvent générer les retombées économiques du
Biodôme?
M. Vallerand: J'avais en tête à peu près 10
000 000 $, mais on me dit: Selon l'étude de la ville de Montréal,
entre 8 500 000 $ et 9 000 000 $ annuellement.
Mme Dupuis: De retombées...
M. Vallerand: On ne parle pas de retombées
économiques; on parle de revenus d'exploitation...
Mme Dupuis: De revenus d'exploitation.
M. Vallerand:... du Biodôme, basés sur un
achalandage minimum, maximum.
Mme Dupuis: Touristique.
M. Vallerand: Touristique, éducatif, culturel, local,
exactement.
Mme Dupuis: Sur du tourisme local ou régional ou...
M. Vallerand: L'ensemble de l'achalandage ou des gens qui
seraient portés à venir visiter le Biodôme.
Mme Dupuis: Maintenant...
M. Jolivet: Ils en prévoient à combien, la
première année?
M. Vallerand: Un million. M. Jolivet: Un million.
Mme Dupuis: J'ai déjà eu l'occasion d'en parler, je
ne sais pas si c'est avec les dirigeants de la RIO: il n'y aurait pas lieu...
Parce que, vous savez, bon, un député, c'est d'abord un
représentant de la population en général, d'une population
donnée et j'entends souvent, pour ceux qui vivent en région, que
c'est des sommes énormes. Avec toute l'histoire des derniers
événements du Stade, vous savez, là, on a eu commentaire
par-dessus commentaire: que ça fait énormément de sous
d'injectés dans le Stade, qu'on donnait à Montréal en
cadeau et tout. Ce qui fait que les citoyens et les citoyennes des
régions se sentent un peu payeurs, si vous voulez, et ils ont
l'impression qu'eux ils n'ont aucun bénéfice pour ça et
que les fumeurs du Québec qui paient le Stade, c'est des fumeurs qui
sont répartis dans tout le Québec. Finalement, ils disent: Bon,
nous, on paie, les gens des régions, pour Montréal, pour un
centre, et, nous, ça ne nous rapporte rien.
Il n'y aurait pas lieu d'utiliser, justement, le Biodôme, qui est
un cadeau du gouvernement, admettons-le, à la ville de
Montréal... Et je ne le dis pas avec amertume. Si Montréal
fonctionne au niveau touristique, il y a peut-être des chances que le
Québec fonctionne au niveau touristique. Bon, je ne le dis pas d'une
façon péjorative, là. Dans le but de rentabiliser - comme
je le disais l'autre jour, on parle de qualité totale et de rentabiliser
au maximum - nos installations touristiques, il n'y aurait pas lieu d'utiliser
le Biodôme et les installations olympiques pour faire la promotion des
régions, aussi?
Un exemple, M. le ministre. Je pense qu'ils ont prévu de placer
dans l'eau salée, dans l'eau de mer, des bélugas, d'en avoir un
ou deux, je suppose, je ne le sais pas, s'ils arrivent à les faire
vivre. Là, c'est à prouver, mais je pense que, maintenant, avec
la technologie moderne, c'est sûrement possible. Il n'y aurait pas lieu
de donner là un avant-goût? Montréal peut garder ses
touristes deux jours, trois jours; elle les gardera le temps qu'elle voudra,
mais en profiter pour faire la promotion des régions en disant: Vous
avez deux bélugas; à telle époque de l'année, vous
pouvez les voir dans leur milieu
naturel, dans telle région du Québec. Et qu'on en profite
comme ça pour inciter les gens d'en dehors du Québec ou
même du Québec, pour mettre l'accent sur la diversification de nos
régions et pour dire au Québécois: Oui, mais, si tu as vu
une région, si tu as vu les Îles-de-la-Madeleine, tu n'as pas vu
le Lac-Saint-Jean, puis, si tu as visité le Lac-Saint-Jean, va donc aux
Îles-de-la-Madeleine! C'est tellement diversifié, le
Québec. On a des régions tellement différentes les unes
des autres qu'on peut garder nos touristes chez nous et on peut en attirer
d'autres aussi, attirer le tourisme étranger. Je pense qu'un beau moyen
de les attirer est justement le Biodôme, puis nos installations
olympiques. On ne pourrait pas en profiter pour faire la promotion des
régions sans que Montréal y perde? Est-ce que c'est un peu
prévu, ça, ou si on ne pourrait pas...
Dans le même élan - M. le ministre pourra répondre
aux deux questions en même temps, si vous voulez - lorsqu'il faut
maintenant redorer le Stade, il faut faire de la promotion pour le Stade,
ça on en conviendra tous, il n'y aurait pas lieu de faire
peut-être une publicité conjointe avec le Biodôme, toujours
dans le but de rentabiliser chaque dollar dépensé et de lier
tourisme et installations olympiques?
M. Vallerand: Oui, M. le Président. C'est de
très bonnes observations et de très bonnes questions, Mme la
députée de Verchères. D'abord, vous avez raison, il y a
une sensibilité en région lorsqu'on voit les dépenses qui
sont faites dans les équipements dans une région comme
Montréal, une sensibilité à l'effet de savoir si on peut
tirer profit autant de ces dépenses-là en région que
Montréal peut en retirer. Je pense qu'il faut toujours faire attention
à cet équilibre-là, mais vous avez raison: il faut
rappeler que Montréal, c'est le moteur de l'activité
économique du Québec et ça va également pour
l'activité touristique. Donc, si on réussit à créer
une masse critique touristique importante, on a de bonnes chances de
redynamiser le tourisme dans l'ensemble des régions
québécoises également.
En ce qui a trait à la publicité qui pourrait être
faite par les différents organismes qui sont concernés, c'est
déjà prévu. Le Jardin botanique, entre autres, va
opérer, vous le savez, le Biodôme et ça me permet de rendre
hommage à Pierre Bourque qui est l'âme, l'instigateur, le
créateur de ce concept. On connaît les états de service de
M. Bourque au titre du Jardin botanique, du jardin chinois, du jardin japonais
et je pense qu'on se doit de souligner son immense contribution à la
réalisation d'un autre équipement important qui est le
Biodôme. Donc, ils ont déjà prévu, en tant
qu'opérateurs du Biodôme, des ententes avec les écoles de
la Commission des écoles catholiques de Montréal et de l'ensemble
du Québec, avec le ministère de l'Éducation.
Vous savez qu'il y a un centre d'accueil touristique où
l'ensemble des ATR du Québec pourront avoir des kiosques d'information
sur le profil touristique de chacune de leurs régions.
Éventuellement, il y aura un carrefour de l'environnement où on
pourra faire des démonstrations de l'importance de certains des
écosystèmes dans la représentation des attributs physiques
du Québec; c'est le cas dans l'écosystème de la
forêt laurentienne, par exemple; ce sera le cas également du
Saint-Laurent marin, on pourra décrire une partie de ses composantes
physiques qu'on retrouve dans les régions, du côté de la
Gaspésie notamment.
Donc, votre question, qui est fort à propos, a déjà
fait l'objet des préoccupations des concepteurs et des administrateurs
du Biodôme de telle sorte qu'on puisse publiciser l'équipement
dans l'ensemble des régions du Québec, et non seulement le
publiciser pour faire venir des touristes des régions du Québec
au Biodôme, mais également faire connaître les attributs
distincts de nos réglons, qu'on va retrouver à l'intérieur
des écosystèmes du Biodôme.
Mme Dupuis: Bon. Ça, c'est pour le volet tourisme. Aussi,
je pense qu'on doit tout mettre en oeuvre pour faire en sorte qu'H ne se creuse
pas un fossé entre Montréal et les régions, et ce,
à tout point de vue, que ce soit au niveau touristique ou autre, mais
plutôt bâtir des ponts. Et le jour où on utilisera les
installations de Montréal, que ce soit le Jardin botanique, pour faire
la promotion, je pense qu'on cessera de mettre en opposition des
éléments ou des parties du Québec qui se
complètent, finalement. Et. moi, je trouve ça très
important: à différents niveaux, souvent, on a tendance à
mettre en opposition des choses qui se complètent. On peut venir
à Montréal, mais on peut revenir en région aussi, et un
n'empêche pas l'autre.
M. Vallerand: Vous avez bien raison. D'ailleurs, j'ai dit et je
répète que le produit touristique québécois est
fait de la somme des diversités de ses régions.
Mme Dupuis: Exactement. C'est ce qui fait notre richesse au
niveau touristique.
M. Vallerand: Vous voyez comme on se complète bien, Mme la
députée de Verchères, dans la promotion de l'industrie
touristique. Ha, ha, ha!
Une voix: On va s'en rappeler. Nous autres d'abord.
Le Président (M. Bélanger): Écoutez. On
"peut-y" dore ça? J'irais prendre un café, ça va arranger
tout le monde.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Vallerand: Vous voyez, Mme la députée de
Verchères, ils veulent tous être en harmonie avec vous. J'ai
créé des jaloux, là.
Le Président (M. Bélanger): Alors, sur l'article 1,
y a-t-il d'autres interventions?
Mme Dupuis: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. Alors,
l'article 1 est adopté. L'article 2. "La présente loi entre en
vigueur le... " Bon, c'est la date de sanction. Est-ce que le titre du projet
de loi a été accepté?
Des voix: Accepté.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 2 est
adopté, oui. Le titre du projet de loi est adopté. Le projet de
loi est adopté. Donc, la commission ayant accompli son mandat ajourne
ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 20 h 57)