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(Vingt heures onze minutes)
Le Président (M. Bélanger): Alors, si vous le
permettez, la commission de l'économie et du travail se réunit
pour l'étude détaillée du projet de loi 188,
c'est-à-dire la Loi modifiant la Loi sur le Conseil consultatif du
travail et de la main-d'oeuvre et d'autres dispositions
législatives.
Est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M.
Bélanger): Non. Bien.
Alors, donc, ceci étant dit, M. le ministre, au niveau des
remarques préliminaires, nous vous écoutons.
Remarques préliminaires M. Normand
Cherry
M. Cherry: Merci, M. le Président. Chers collègues,
je voudrais profiter des quelques minutes dont je dispose pour souhaiter la
bienvenue aux membres de cette commission. Parmi les gens qui m'accompagnent,
celui qui est au service juridique du ministère du Travail -
j'étais avec, il y a deux minutes - Michel Paradis devrait être
avec nous et il y a des gens du cabinet. De plus, je tiens à saluer les
personnes qui suivent nos travaux.
M. le Président, les prochaines heures nous permettront
d'examiner attentivement chacun des sept articles du projet de loi 188. Comme
vous le savez déjà, ce projet de loi a pour but de modifier la
Loi sur le Conseil consultatif du travail et de la main-d'oeuvre et d'autres
dispositions législatives.
Ce projet de loi a pour objet de permettre au Conseil consultatif du
travail et de la main-d'oeuvre de diffuser la politique générale,
y compris les critères d'appréciation relatifs à la
compétence et à la conduite des arbitres, qu'il prend en
considération aux fins des avis qu'il donne au ministre du Travail
concernant la liste des arbitres.
Le projet de loi autorise ce Conseil à étudier certaines
plaintes à l'égard d'un arbitre et à faire au ministre du
Travail les recommandations qu'il juge appropriées. De plus, il permet
au ministre du Travail de modifier la liste des arbitres en cours
d'année et rend obligatoire la consultation du Conseil consultatif du
travail et de la main-d'oeuvre avant l'adoption d'un règlement sur la
rémunération des arbitres. Enfin, ce projet de loi introduit une
clause d'immunité pour les membres de ce Conseil et apporte des
modifications de concordance.
Je suis convaincu que le temps que nous disposons nous permettra de
faire le tour des modalités proposées par ce projet de loi.
J'assure les membres de cette commission, ainsi que ma collègue de
Chicoutiml de mon entière collaboration tout au long des travaux.
Ça termine mes remarques, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Jeanne L. Blackburn
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. Le projet de loi
comporte tout juste sept articles et on ne peut pas dire que c'est ce projet de
loi qui va sensiblement modifier la nature des relations de travail et leur
finalité. C'est un projet de loi - le ministre ne nous l'a pas
rappelé et je me permets de le faire - qui dormait dans les tiroirs du
ministère depuis, me dit-on, trois ans. Disons que ça doit faire
quatre ou cinq ans que le Conseil consultatif du travail et de la main-d'oeuvre
avait donné un avis à cet effet. Et, depuis, j'imagine que le
ministère a tourné sans qu'on ait ce projet de loi.
Ce qui ne veut pas dire, pour autant, que le projet de loi ne puisse pas
comporter un certain nombre d'éléments intéressants. La
possibilité de modifier la liste des arbitres en cours d'année;
nous aurons l'occasion de voir jusqu'où cette mesure était
indispensable, quoique l'on m'a expliqué que la raison en était
que, lorsque vous avez besoin d'un arbitre dans un secteur extrêmement
spécialisé, vous ne l'aviez pas nécessairement sur la
liste qui était dressée précédemment. Le
deuxième point en ce qui touche l'immunité, ça ne me pose
pas de problème parce que ça me semble être conforme
à ce qu'on retrouve généralement dans ce type de loi.
Lorsqu'il s'agit de tribunal quasi judiciaire, alors, vous avez
généralement une clause d'immunité.
Il reste une inconnue et on aura l'occasion de la voir au fur et
à mesure de l'examen de ces articles du projet de loi: est-ce que ce
projet confère au ministre des pouvoirs additionnels sur la nomination
des arbitres, des pouvoirs qu'il ne détenait pas antérieurement?
Et, si tel était le cas, j'aime autant prévenir tout de suite le
ministre que j'aurai des objections importantes.
Alors, pour ce qui est des remarques préliminaires, le ministre
dit que nous aurons tout le temps d'étudier ce projet de loi article par
article. Comme il a seulement sept articles et que nous avons quatre heures,
normalement, je pense qu'on aura le temps.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Est-ce
qu'il y a d'autres remarques préliminaires? Non. Donc, j'appelle
l'article 1.
Étude détaillée
Loi sur le Conseil consultatif du travail et de la
main-d'oeuvre
Diffusion de la politique générale au
sujet des arbitres
M. Cherry: Alors, le premier alinéa de ce nouvel article a
pour but de permettre au Conseil consultatif du travail et de la main-d'oeuvre
de faire connaître sa politique générale concernant les
avis qu'il donne au ministre du Travail au sujet de la liste annuelle des
arbitres et au sujet d'une plainte impliquant l'arbitre. Le Conseil pourra
ainsi diffuser les critères sur lesquels il se base pour recommander un
arbitre au ministre et les règles de conduite qu'il s'attend à ce
que les arbitres respectent. Présentement, ce n'est pas connu. Alors, il
s'agirait, dans un premier temps, de les établir et,
deuxièmement, de les rendre publics pour que les gens qui ont affaire
à ça sachent à quoi s'attendre, en quoi ça consiste
et quelles sont les exigences.
Le deuxième alinéa de cet article permettra au Conseil
d'étudier les plaintes formulées à l'égard de la
compétence et de la conduite des arbitres ou à l'égard des
honoraires et frais qu'ils réclament. Parce que, maintenant que les
critères sont établis, si jamais il y avait des plaintes, le
Conseil peut-il les entendre? Ça dit oui.
Et le troisième alinéa permet au Conseil de tenter une
approche de médiation si jamais il y avait un conflit; à
défaut de règlement, le Conseil fera rapport au ministre du
Travail et en transmettra une copie à l'arbitre et au plaignant.
Alors, ce sont les commentaires.
Mme Blackburn: Avec votre autorisation, M. le Président,
on pourrait procéder paragraphe par paragraphe.
Le Président (M. Bélanger): Oui. O.K.
Mme Blackburn: Alors, ce que je comprends de cet
article-là, c'est que le Conseil avait besoin d'une modification
à sa loi, qui l'autoriserait à diffuser la politique
générale en ce qui a trait à l'établissement de la
liste des arbitres. Exclusivement sous cet angle? "Le Conseil peut diffuser -
ce n'est même pas "doit", c'est "peut" diffuser - la politique
générale qu'il prend notamment en considération aux fins
de l'avis qu'il donne au ministre du Travail concernant la liste des arbitres."
C'est bien ça qui est dit là?
Alors, comme ce n'est pas "doit", qu'est-ce qui les empêchait de
le faire dans le texte original?
M. Cherry: C'est qu'il n'y avait rien dans l'ancienne loi qui
était diffusé. Il n'y avait rien qui disait qu'ils pouvaient ou
qu'ils devaient le faire. Il n'y avait rien. Donc, là, au moins...
Mme Blackburn: Donc, il n'y avait rien qui l'empêchait.
Comme c'est une loi d'ordre public, généralement, je veux dire,
ce type de document est accessible au public. Alors, donc, j'ai beaucoup de
difficultés à comprendre. Si c'était "doit", ce que je
préférerais, là, au moins les règles seraient
claires; on lui ferait obligation. J'ai vu quelques projets de loi passer ici
et je n'ai pas les compétences de votre conseiller, mais, à mon
humble avis, du moment qu'il n'y a pas d'empêchement, il le peut. Alors,
qu'on ouvre la loi pour dire qu'il peut, là, moi, j'ai comme un petit
problème. Si encore vous deviez lui faire obligation, ce avec quoi je
serais d'accord, là, mais le "peut", à mon avis, il pouvait. Et
je voudrais bien entendre un avis là-dessus, mais je ne pense pas avoir
tort, parce que n'importe qui avait accès à cette
politique-ià parce que c'est d'ordre public, et ça ne pouvait pas
être gardé en catimini selon des règles qu'ils
établissaient entre eux et qu'ils cachaient dans le tiroir, ça,
là. Donc, ils pouvaient le faire.
M. Paradis (Michel): Mais diffuser une politique
générale, dans la loi du CCTM, il n'y avait rien sur la
publication des avis. Ce que le CCTM peut faire, c'est donner des avis au
ministre et non pas donner des avis au grand public ou à la population
en général, premièrement. Et, deuxièmement, le
premier alinéa de l'article....
Le Président (M. Bélanger): Alors, M. Paradis, si
vous voulez continuer, oui. C'est pour les fins de transcription au Journal
des débats. Et parlez un petit peu plus fort, ça va aider
sûrement les madames qui doivent le transcrire en bas aussi.
M. Paradis (Michel): Le premier alinéa de 2.1 introduit
aussi que "cette politique peut comprendre des critères
d'appréciation relatifs à la compétence et à la
conduite des arbitres." Et il n'y a rien dans la loi du CCTM qui permettait au
CCTM de faire des règles de conduite des arbitres, et ce sera compris
dans la politique générale que le Conseil consultatif pourra
faire. Il n'y a rien, non plus, qui doive l'obliger à le faire.
Mme Blackburn: Pourquoi?
M. Paradis (Michel): Pourquoi? Ils ne sont pas obligés
d'en faire.
Mme Blackburn: Ils ne sont pas obligés, mais pourquoi
est-ce qu'il n'y aurait pas obligation, et pourquoi le "peut" et non pas le
"doit"?
Comme il s'agit d'un conseil consultatif, la règle
générale, à l'exception de ceux qui ont été
créés avant, bien avant, des premiers conseils consultatifs, les
avis sont rendus publics. Il y a une espèce de courtoisie qui fait qu'on
le donne au ministre avant de le rendre public. Dans tous les organismes
consultatifs le seul qui s'est vu imposer un certain nombre de contraintes,
c'est le Conseil permanent de la jeunesse, ce que j'avais dénoncé
d'ailleurs, parce qu'on les considérait comme peut-être pas assez
matures pour les laisser passer leurs avis sans qu'il y art eu un filtre au
bureau du premier ministre de qui ils relèvent. Mais je n'étais
pas d'accord, parce que ça appartient au public d'en prendre
connaissance. Alors, ce que vous me dites là, c'est qu'il pourrait
diffuser tous les avis...
M. Paradis (Michel): Non.
Mme Blackburn: ...qu'il donne au ministre? Seulement ceux qui
touchent les arbitres?
M. Paradis (Michel): Tout à fait.
Mme Blackburn: Alors, pourquoi est-ce que ça ne serait pas
tous les avis qu'il donne au ministre? Parce qu'un conseil consultatif,
ça avise le ministre. Systématiquement regardez, vérifiez
toutes les lois des conseils consultatifs, et les avis sont rendus publics. Ce
n'est pas un conseil consultatif privé, là. Ce n'est pas un
groupe de travail que le ministre se forme et se donne, là. C'est un
conseil consultatif et, généralement, vous avez une règle
au Québec, c'est celle-là. Je ne connais pas la loi du Conseil
consultatif, mais...
M. Cherry: Je suis en train de vérifier, mais le
rôle du Conseil consultatif du travail et de la main-d'oeuvre c'est de
donner des avis au ministre.
Mme Blackburn: C'est le rôle de tous les conseils
consultatifs.
M. Cherry: Au ministre du Travail et au ministre de la
Main-d'oeuvre. Par exemple, juste pour essayer de clarifier, le Conseil
étudie les plaintes qu'il reçoit et, s'il devait faire des
recommandations au ministre, donner son opinion sur le comportement d'un
arbitre...
Mme Blackburn: Non, je ne pense pas que, sur le comportement d'un
arbitre, ça puisse être rendu public, mais les avis du Conseil ne
portent pas que là-dessus.
M. Cherry: Non, non, mais je vous donne ça. Je tente de
répondre à ce que vous disiez tantôt: II donne des avis;
donc, quand il donne des avis, ils devraient tous être rendus
publics.
Dans le cas d'un conflit par rapport au comportement d'un arbitre, par
rapport..., bon, il donne un avis au ministre sur comment il devrait tenter de
disposer de ces choses-là. Je ne suis pas certain que ça aiderait
au dossier de rendre ça public. Il s'agit...
Le Président (M. Bélanger): II y a des choses qui
ne seraient peut-être pas d'intérêt public.
M. Cherry: ...d'individus, il s'agit d'humains, de comportement,
bon.
Mme Blackburn: Je veux dire, vous avez une règle qui est
aussi dans tous les conseils consultatifs. C'est que, si vous nommez, qu'il y a
nommément des personnes mises en cause, ce n'est pas rendu public.
Ça, ça coule de source. Avis. "Le Conseil doit donner son avis au
ministre du Travail et au ministre de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu sur toute question que l'un ou l'autre lui
soumet relativement aux sujets qui relèvent de sa compétence. Il
peut, sous réserve de l'article 16 du chapitre 44 des Lois de 1968,
entreprendre l'étude de toute question qui relève du domaine du
travail et de la main-d'?uvre et faire effectuer les études et
recherches qu'il juge utiles ou nécessaires pour la poursuite de ses
fins." Et, généralement, pour ces études et les avis qu'il
rend, "le Conseil peut solliciter des opinions et suggestions du public sur
toute question dont il entreprend ou poursuit l'étude et soumettre des
recommandations sur cette question aux ministres visés à
l'article 2", c'est-à-dire le ministre du Travail et celui de la
Sécurité du revenu. Alors, généralement, dans un
mandat comme ça, les avis sont rendus publics, comme un avis qui
touchait précisément l'objet de la loi qu'on est en train de
discuter. Normalement, cet avis aurait dû être rendu public. Il est
de l'intérêt du public d'en connaître le contenu.
J'ai présidé un conseil consultatif. J'ai examiné
et j'ai suivi les travaux de création d'autres conseils consultatifs. Et
on avait eu tout un débat là-dessus à l'occasion de la
création du conseil consultatif de la condition féminine; on
voulait restreindre leur droit de rendre publics les avis parce que le
gouvernement canadien a généralement plus de restrictions et de
contraintes qu'il impose à ses conseils consultatifs, contrairement
à la pratique du gouvernement du Québec et indépendamment
des gouvernements au pouvoir. Et, à cette occasion, il avait
été établi que le conseil consultatif du Québec
était consultatif au ministre qui peut ou non tenir compte de ses avis,
comme c'est le cas pour tous les autres conseils consultatifs. Mais, comme les
questions sur lesquelles il se penchait étaient d'ordre public, il avait
la responsabilité de rendre ces avis publics. Et,
généralement, vous avez une disposition dans tous les projets de
loi là-dessus. La seule réserve qu'il y avait eu, c'était
au moment de la création du Conseil du
statut de la femme parce que le gouvernement canadien avait
créé son conseil du statut ou de la condition féminine -
je ne me rappelle plus très bien comment il s'appelle à Ottawa -
et il ne permettait pas, n'autorisait pas le conseil à publier ses avis.
De façon générale...
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que vous
souhaitez qu'on suspende les travaux quelques instants pour...
M. Cherry: Dans le fond, c'est la liste des arbitres qu'il
donne... "Cette politique peut comprendre des critères
d'appréciation relatifs à la compétence et à la
conduite des arbitres". C'est de ça là qu'on parle.
Le Président (M. Bélanger): Alors, la commission
suspend ses travaux pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 20 h 31)
(Reprise à 20 h 37)
M. Cherry: C'est concernant la confection de la liste des
arbitres et ce qui s'y applique. Ce n'est pas de remettre en question tout le
rôle du Conseil consultatif du travail et de la main-d'oeuvre. Il faut
bien comprendre que - je pense bien que ça vaut la peine de le rappeler
- les gens qui siègent là représentent les parties
patronale et syndicale, bon, les grandes centrales syndicales. Donc, quand il
se prend une décision là qui implique ce milieu-là
d'activités, ces gens-là sont au courant de ce qui se passe, et
ça ne se fait pas en cachette c'est eux que ça concerne. Il
s'agit de bien situer le problème et l'importance de ça, c'est de
bien préciser qu'il faut clarifier quelles sont les
responsabilités du conseil consultatif par rapport à la
confection de la liste des arbitres. Et ça se limite à ça,
là.
Le Président (M. Bélanger): Sans vouloir être
malcommode, là, pourquoi ajouter qu'ils peuvent diffuser des choses?
Est-ce que c'est parce qu'il y a des moment où ils ne pouvaient pas?
C'était quoi le problème avant? Qu'est-ce qu'on veut corriger en
faisant ça?
M. Cherry: O.K. Il y a des gens qui ont été sur la
liste des arbitres qui ont menacé les gens du Conseil en disant, par
exemple: Vous n'avez pas le pouvoir de m'imposer certaines choses. Vous ne
pouvez pas.
Le Président (M. Bélanger): O.K.
M. Cherry: Si vous voulez me faire rayer de la liste des arbitres
parce que j'ai tenu telle conduite ou que j'ai fait telle chose, je vais vous
amener devant les tribunaux, prétextant qu'il ne l'avait pas. Donc,
c'est pour s'assurer que ces gens-là peuvent confectionner la liste des
arbitres en étant protégés; c'est pour ça qu'on
clarifie cet aspect-là.
Le Président (M. Bélanger): O.K. M. Cherry: C'est
ça, le but visé.
Le Président (M. Bélanger): O.K. Alors, "peut
diffuser la politique générale qu'il prend".
M. Cherry: "Peut diffuser", c'est ça, l'objectif.
Mme Blackburn: Quel est le budget du Conseil?
M. Cherry: Le budget du Conseil consultatif, est-ce qu'on a
vérifié ça dans l'étude des crédits?
Mme Blackburn: Je pense que c'est important par rapport à
ce qu'on est en train de se dire ici. On parle d'un organisme qui
dépense, je ne sais pas, peut-être 1 000 000 $; je n'ai pas
d'idée combien il y a de personnes. Il y a un siège social
quelque part.
Le Président (M. Bélanger): 1 000 000 $ ou 1 500
000 $.
Mme Blackburn: Je ne le sais pas vraiment; c'est
généralement de cet ordre-là: 1 000 000 $ ou 1 500 000
$.
Une voix: 1 200 000 $.
Mme Blackburn: 1 200 000 $. Alors, avec 1 200 000 $, vous faites
un certain nombre d'études qui peuvent être intéressantes
pour beaucoup de personnes, pas seulement le ministre, et c'est tout à
fait à propos d'en parler au moment où on examine ce projet de
loi. Dans ce sens-là, ce que le ministre me dit ne me rassure pas
davantage. S'il dit que c'est simplement pour rassurer le Conseil
vis-à-vis des menaces qui lui auraient été faites de la
part d'arbitres mécontents des évaluations qu'on avait faites
à leur sujet, ça ne me suffit pas, parce que ça veut juste
dire et indiquer aux personnes mécontentes du fonctionnement du Conseil:
Ah, je vais pouvoir le faire, ce genre de menace, en réplique là.
C'est inscrit dans la loi, je peux et je vais le faire, et tu vas te caler.
Bon, je ne pense pas que ce soit comme ça qu'on doive fonctionner. De
deux choses l'une, si on veut vraiment que ce soit public et accessible, on
doit en faire l'obligation, comme on fait obligation à ce Conseil de
donner des avis, parce que c'est: "Le Conseil doit donner son avis au ministre
du Travail" ou de la
Main-d'oeuvre et de la Sécurité, lorsqu'il en est
requis.
Alors, moi, je pense que, sur une question aussi importante, si on veut
faire preuve de beaucoup de transparence, il faudrait que le Conseil publie sa
politique générale touchant la nomination des arbitres. On
pourrait apporter une proposition d'amendement pour changer le "peut" pour le
"doit". Alors, M. le Président, une petite proposition d'amendement.
Le Président (M. Bélanger): En attendant, j'aurais
une question que j'aimerais poser. "Le Conseil étudie les plaintes qu'il
reçoit concernant la rémunération et les frais
réclamés par les arbitres" bon, "ainsi que celles concernant la
conduite et la compétence de ces arbitres". Est-ce que le Conseil va
étudier les plaintes des arbitres qui prennent trop de temps à
rendre leur décision? Est-ce que ça inclut ça aussi? Parce
que, pour avoir déjà travaillé avec des arbitres dans le
temps, il y en a à qui ça prenait une éternité
avant qu'ils rendent leur décision; ça prenait 6 mois, 8 mois, 10
mois. Tu étais poigne, tu ne savais jamais à quoi t'en tenir,
parce que le problème perdure, pendant ce temps-là, à
l'intérieur et tu es poigne. Il y a des arbitres qui étaient
spécialistes là-dedans; je te dis que ça leur en prenait,
de la réflexion. Ils délibéraient ça pendant
quasiment un an avant de prendre une décision. Ça fait que
ça, ça devenait aberrant. Alors, ça permet de corriger
ça.
M. Cherry: Bien sûr.
Le Président (M. Bélanger): Bien, excellent.
M. Bordeleau: M. le Président...
Le Président (M. Bélanger): Oui, M. le
député de l'Acadie
M. Bordeleau: Là, je pense que la députée de
Chicoutimi, dans ce dont elle parle, au fond, elle parle d'avis en
général qui dépassent de beaucoup le cadre de ce qui est
précisé ici. Tout à l'heure, le ministre mentionnait qu'on
veut traiter, disons, d'un problème particulier qui est celui de la
constitution de la liste des arbitres. Et, quand on parle de diffuser les avis
qui sont donnes au ministre, je pense que ça dépasse de beaucoup
ce qui est ici. Ici, on est dans un cadre beaucoup plus restreint. Je ne suis
pas certain qu'il y a des avantages, disons, à en faire une obligation
comme telle de diffuser les avis sur des questions qui vont traiter
essentiellement de personnes, alors que ce n'est pas un avis sur une
problématique générale qu'on soumet au ministre. Je
comprends que ça existe, ces avis-là, mais ce n'est pas de
ça qu'on parle ici dans le projet de loi.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Cherry: Si ça pouvait aider, notre budget, c'est 550
000 $.
Mme Blackburn: C'est 500 000 $. Il y a quand même quelques
avis.
M. Cherry: Mais il y a du personnel.
Mme Blackburn: Je sais, je sais. Je sais comment ça
fonctionne.
Le Président (M. Bélanger): Ça pourrait
être 80 % du salaire, ça.
Mme Blackburn: Oui, c'est ça, minimum. Tu n'as pas de
frais d'administration là-dedans. Tu as le logement et c'est tout. C'est
des études, des recherches essentiellement, un petit peu de
déplacements, pour les réunions du Conseil. Donc, vous produisez
plus que les avis qui sont indiqués là. D'évidence, ce
Conseil-là produit plus que ça.
M. Cherry: Mais...
Mme Blackburn: Quelle est la liste de ses dernières
productions?
M. Cherry: Ce soir, c'est la confection de la liste des
arbitres.
Mme Blackburn: Oui.
M. Cherry: Et c'est ça qui fait l'objet de ce projet de
loi là.
Mme Blackburn: La liste... Est-ce qu'on peut connaître la
liste de leurs dernières productions, les avis émis par le
conseil consultatif, les derniers que le ministre a lus?
M. Cherry: La dernière qu'ils m'ont envoyée,
c'était sur...
Mme Blackburn: Est-ce que le Conseil a été
consulté sur les projets de loi 185 et 186? Le projet de loi 188, on le
sait.
M. Cherry: Pas comme Conseil.
Mme Blackburn: Le Conseil, donc, n'a pas été
consulté sur une loi qui touche le travail?
M. Cherry: Pas sur les projets de loi 185 et 186. Je ne lui ai
pas demandé son avis.
Mme Blackburn: C'est surprenant. Pourquoi? Parce que, s'il y a un
organisme dont on devrait utiliser la sagesse, la compétence et les
connaissances historiques - c'est important dans le secteur du travail; ce
n'est pas au ministre que je vais apprendre ça - il me semble qu'il
aurait été pertinent de le consulter. Ils n'ont pas, de
leur propre chef, donné d'avis non plus? M. Cherry: Pas
sur ça, non.
Mme Blackburn: Est-ce qu'ils donnent des avis de leur propre
chef?
M. Cherry: Sur la réforme du Code civil, ils m'ont fait
parvenir quelque chose pour que je l'achemine, mais ce n'était pas
concernant une loi du travail.
Mme Blackburn: Sur la réforme du Code civil, mais
j'imagine que c'était des dispositions qui touchaient les relations de
travail. Et ces avis ne sont pas rendus publics, d'aucune façon?
M. Cherry: Non.
Mme Blackburn: Est-ce que vous trouvez ça normal?
Là, on ouvre une loi, dans le fond, on ouvre la loi du conseil
consultatif et on n'est pas en train de se demander pourquoi attacher à
un ministre... C'est quoi, le budget du ministère du Travail? Votre
budget, c'est quoi?
M. Cherry: Au-delà de 50 000 000 $.
Mme Blackburn: Alors, là, en plus des fonctionnaires et en
plus des équipes de recherche du ministère, en plus de tout
ça, vous avez un organisme qui répond exclusivement aux demandes
de deux ministres, le ministre du Travail et le ministre de la
Sécurité du revenu. Et vous ne savez pas plus que ça ce
qu'il fait?
M. Cherry: Quand on lui demande son avis.
Mme Blackburn: Quand vous lui demandez son avis. Et on ne se
demande pas à quoi ça sert, compte tenu que ses avis ne sont pas
rendus publics? On ne trouve pas utile de regarder la possibilité de les
obliger ou de leur permettre de rendre leurs avis publics? On pourrait dire
"permettre", à tout le moins.
M. Cherry: Par exemple, vous savez que présentement ils
travaillent, c'est leur troisième session aujourd'hui, sur l'ensemble de
la CSST et son fonctionnement. Ils travaillent là-dessus parce que je
leur ai demandé de se pencher là-dessus.
Mme Blackburn: Et les avis ne seront pas rendus publics? Ce n'est
pas très sain. Parce que, moi, je comprends que les travaux des
fonctionnaires qui font des recherches particulières pour le ministre ne
soient pas rendus publics. On l'admet. D'ailleurs, toute la loi sur
l'accès aux documents est claire là-dessus. Ce sont des travaux
susceptibles d'aider... On le sait, les études sur la
souveraineté, on ne pourra pas mettre la main dessus, même en
passant par la Commission d'accès à l'information, parce que ce
sont des documents de travail pour des ministères. Mais, lorsqu'il
s'agit d'un conseil consultatif, c'est exceptionnel qu'on ait une loi comme
ça qui autorise des gens à faire des études, à
faire des recherches, à donner des avis et dont les documents ne sont
jamais rendus publics. Et on ne leur en fart pas obligation.
Il me semble que ce serait l'occasion, au moment où on examine ce
projet de loi, d'y introduire une modification qui permettrait au Conseil, de
façon générale, et ça entrerait très bien
ici, de rendre ses avis publics, en plus, évidemment, des dispositions
d'ici et c'est un amendement. On pourrait indiquer le "peut" et je serais assez
d'accord. Parce que, là, ça veut dire qu'il y a un conseil
consultatif qui est utilisé comme une équipe de recherche du
ministère. Je suis convaincue que ça ne se voit nulle part
ailleurs dans d'autres conseils consultatifs semblables. On utilise ses travaux
de la même façon qu'on utilise les travaux du service de recherche
du ministère.
M. Cherry: II faut bien faire la distinction. Ce n'est pas un
conseil consultatif qui a à sa disposition un service de recherche et
qui peut faire des travaux. Ce sont des experts et ils ne siègent
là que par leur expertise à eux: le président de la CSN
avec son adjoint, Mme Pagé, de la CEQ, les gens de la FTQ, M. Dufour, du
Conseil du patronat du Québec. Ils siègent là et, eux,
parleur savoir...
Mme Blackburn: Est-ce que la CEQ est encore là? Je pense
que non.
M. Cherry: Mme Pagé y était quand je les ai
rencontrés la dernière fois.
Mme Blackburn: Elle est encore là?
M. Cherry: Oui. C'est à la CSST qu'elle n'est pas.
Mme Blackburn: C'est à la CSST qu'elle n'est pas.
M. Cherry: Mme Pagé est là, la FTQ est là,
la CSN, le Conseil du patronat. Donc, c'est eux, par leur expertise, par leurs
compétences et leurs connaissances...
Mme Blackburn: Mais ils ne dépensent pas 500 000 $
à réfléchir entre eux. Il y a certainement une
équipe de recherche pour préparer les avis.
M. Cherry: Non.
Mme Blackburn: À 500 000 $, écoutez, moi, j'ai eu
un...
M. Cherry: II y a du salaire, il y a du personnel...
Mme Blackburn: C'est ça, il y a du personnel. C'est ce que
j'appelle l'équipe de recherche.
M. Cherry: Le président, vous savez comment ça
gagne? Le secrétariat...
Mme Blackburn: Si vous me dites que ça passe tout dans le
salaire du président...
M. Cherry: ...une secrétaire, les frais de
fonctionnement...
Le Président (M. Bélanger): 500 000 $, ce n'est pas
un gros budget.
Mme Blackburn: Avec 1 200 000 $, j'avais 22 personnes au Conseil
des collèges.
Le Président (M. Bélanger): Oui, mais, avec 500 000
$, tu ne peux pas en avoir plus que 8, parce que le moindrement que tu as un
salaire dans les 50 000 $...
Mme Blackburn: Mais, j'y reviens donc. On pourrait, à la
faveur de ce projet de loi, indiquer que les avis sont publics... Je ne dirais
pas "doit", mais "peut". Tranquillement, probablement que la mentalité
se ferait et qu'il finirait par les publier.
M. Cherry: Le Conseil "peut" diffuser?
Mme Blackburn: Oui, peut diffuser ses avis, de même que la
politique générale et là vous vous en allez
là-dessus. Je n'indiquerais pas le "doit", mais le "peut". Moi,
ça me conviendrait.
Le Président (M. Bélanger): La possibilité
de le faire.
Mme Blackburn: Oui. La possibilité de le faire.
M. Cherry: Au 2.1, c'est pour la liste des arbitres.
Mme Blackburn: Oui.
M. Cherry: Ce n'est que ça.
Mme Blackburn: Oui, c'est-à-dire peut diffuser ses avis,
de même que la politique générale qu'il prend, et vous
continuez. Vous l'introduisez.
Le Président (M. Bélanger): Qu'est-ce qu'il dit,
l'article 2 dans son entier?
M. Cherry: "Le Conseil peut diffuser la politique
générale qu'il prend..."
Le Président (M. Bélanger): C'est ça, oui.
Ici, 2.1, c'est l'article 1 qui modifie l'article 2 de la loi. L'article 2 de
la loi dit: "Le Conseil doit donner son avis au ministre du Travail et au
ministre de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu sur
toute question que l'un ou l'autre lui soumet relativement aux sujets qui
relèvent de sa compétence. Il peut, sous réserve de
l'article 16 du chapitre 44 des Lois de 1968, entreprendre l'étude de
toute question qui relève du domaine du travail et de la main-d'oeuvre
et faire effectuer les études et recherches qu'il juge utiles ou
nécessaires pour la poursuite de ses fins". Et on y ajouterait: "Le
Conseil peut diffuser la politique générale qu'il prend notamment
en considération aux fins de l'avis qu'il donne..." On ajouterait cet
article-là. C'est ça.
Mme Blackburn: Dans 2.1. C'est ça. Et c'est dans un
article, M. le Président, qui touche aussi les avis, parce que le 2,
c'est: "Le Conseil doit donner son avis au ministre du Travail et au ministre
de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu..." Et,
là, vous avez un 2.1: Le Conseil peut diffuser ses avis et la politique
générale, parce que c'est dans le même article et ça
n'est pas...
Le Président (M. Bélanger): Vous me posez un cas de
conscience. C'est que je ne sais pas si on peut recevoir cet
amendement-là ou pas. Je ne suis pas assez capable
d'apprécier...
M. Farrah: La première étape, M. le
Président, il faudrait peut-être l'écrire, l'amendement,
et, si c'est recevable ou pas, on va en discuter après.
Le Président (M. Bélanger): Oui, mais c'est
ça que je ne suis pas capable d'apprécier vraiment tout de
suite.
Mme Blackburn: Si vous le permettez, on va le déposer.
Le Président (M. Bélanger): Au moins la
rédaction pour que je puisse voir. Alors, si vous me permettez,
dès que j'aurai l'amendement en main... Je vais vous entendre d'abord
sur la recevabilité, de part et d'autre, et je vais essayer de me faire
une opinion parce que là...
Mme Blackburn: Alors, M. le Président, je vais vous
expliquer pourquoi c'est recevable. Parce que, un, il s'agit d'un article qui
couvre la préparation d'avis. C'est un article de portée
générale, qui définit les responsabilités du
Conseil qui "doit donner son avis au ministre du Travail et au ministre de la
Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu sur toute question que
l'un ou l'autre lui soumet relativement aux sujets qui relèvent de sa
compétence. Il peut, sous réserve - c'est pourquoi la publication
d'avis peut
venir après - de l'article 16 du chapitre 44 des Lois de 1968,
entreprendre l'étude de toute question qui relève du domaine du
travail - donc, c'est à son initiative - et la main-d'oeuvre et faire
effectuer les études et recherches qu'il juge utiles ou
nécessaires pour la poursuite de ses fins."
Là, vous poursuivez avec: "Le Conseil peut diffuser ses avis, la
politique générale qu'il prend notamment en considération
aux fins de l'avis qu'il donne au ministre du Travail concernant la liste" et
ainsi de suite. À mon avis, c'est tout à fait recevable et
ça prendrait une argumentation solide... Il serait difficile
d'établir une jurisprudence et elle serait difficilement acceptable,
à mon avis, si on voulait considérer cet avis-là, cette
modification non recevable parce que c'est vraiment dans l'article
lui-même et dans l'article qui traite des avis que le Conseil
émet.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de l'Acadie.
M. Bordeleau: Merci, M. le Président. Alors, sur la
question de la recevabilité de l'amendement, moi, je voudrais vous
rappeler, M. le Président, que l'article 2.1 est un article qui est
spécifique. On dit: "Le Conseil peut diffuser la politique
générale qu'il prend notamment en considération aux fins
de l'avis qu'il donne au ministre [...] concernant la liste des arbitres
visée à l'article 77 [...] et de celui qu'il lui donne en vertu
du présent article. Cette politique peut comprendre des critères
d'appréciation relatifs à la compétence et à la
conduite des arbitres."
Alors, ici, on touche une matière qui est une matière
très spécifique. Ce dont la députée de Chicoutimi
parle, c'est des avis en général qui sont donnés par le
Conseil consultatif du travail et de la main-d'oeuvre, mais ce n'est pas
l'objet ici de l'alinéa 2.1. C'est un alinéa qui est très
spécifique et, dans ce contexte-là, moi, je pense, M. le
Président, que l'amendement n'est pas recevable parce qu'on lui fait
dire d'autres choses. On élargit de beaucoup le champ qui est
visé par l'alinéa 2.1. À mon avis, c'est un amendement qui
n'est pas recevable.
Mme Blackburn: M. le Président, j'y reviens parce que, si
c'était un article complètement indépendant du 2, on
aurait fait un 3 et on l'aurait renuméroté. De toute
façon, c'est un article qui a trait à un avis que donne le
Conseil. Je ne vous dis pas que c'est la meilleure des formulations; ça,
là-dessus, je ne me battrais pas longtemps. Mais qu'il soit recevable,
à mon avis, c'est indéniable parce qu'il vient tout de suite
après l'article qui parle précisément des travaux du
Conseil qui donne des avis.
Alors, moi, je vous dirais ce soir: Je souhaiterais que ce soit inclus.
Je n'irai pas me coucher à 2 heures du matin pour le faire, cependant.
Je trouve qu'en toute intelligence, cependant, par respect pour le
Québec qui paie pour les services de ce Conseil-là, on est en
droit de s'attendre à ce que ses avis soient rendus publics. C'est comme
élémentaire. Je vous dirais qu'une loi qui a été
adoptée en 1968, on peut comprendre qu'à l'époque on
commençait tout juste à accepter la critique et que des
organismes consultatifs puissent critiquer un gouvernement. Qu'on n'ait pas
autorisé l'organisme à rendre ses avis publics, ça
relève d'une mentalité de l'époque. Mais, aujourd'hui,
à mon avis, ça m'apparaît inacceptable. Et, du moment qu'on
ouvre une loi, je pense qu'il faut être un peu réceptif par
rapport à cette espèce d'imputabilité des organismes et
des gouvernements lorsqu'il s'agit de budgets et de fonds publics. Dans les
conseils consultatifs, les fonds publics sont utilisés pour donner des
avis au ministre, c'est connu, mais, en même temps, ils donnent aussi un
avis à la population quant à la perception qu'ils ont de la
situation. (21 heures)
Je reviens donc sur la recevabilité, cependant. Je m'excuse, je
suis allée sur le fond, mais, sur la recevabilité, il peut entrer
là. On distingue deux types d'avis à être rendus publics,
les avis généraux et les avis qui portent sur la politique
générale. Je pense que c'est tout à fait recevable, M. le
Président. Vous pourrez la rejeter, mais, au plan de la
recevabilité, à mon avis, elle est recevable.
Le Président (M. Bélanger): Bien. M le
député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Farrah: Un peu comme mon collègue de l'Acadie le
mentionnait tantôt, M. le Président, premièrement, c'est
que la députée de Chicoutimi fait un débat,
présentement, qui est, je pense, non pertinent, dans le sens qu'il est
sur le Conseil comme tel. On pourrait en discuter éventuellement, est-ce
que le Conseil devrait consulter davantage? Est-ce qu'il devrait diffuser
toutes les informations? On pourrait faire un long débat
là-dessus. Mais je pense que votre fonction, M. le Président,
c'est de porter une décision selon nos règlements en fonction du
projet de loi 188. Si on va de l'avant avec l'amendement proposé par la
députée de Chicoutimi, je pense que ça dénature
l'article 2.1, parce que c'est très spécifique; c'est "concernant
la liste des arbitres visée à l'article 77." Moi, je pense que,
si on part un débat sur des avis généraux, on
dénature complètement l'article 2.1 et, à mon point de
vue, c'est irrecevable. C'est tout, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur la recevabilité ou non? Bien. Alors, je vais
me consulter moi-même pendant quelques secondes parce que j'ai un doute
énorme.
Mme Blackburn: Juste une dernier argument.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie.
Mme Blackburn: Je pense que ça devrait vous
éclairer. Je dis qu'on peut, sans porter atteinte à ce qui est
dans cet article, profiter de l'occasion pour rendre la situation du Conseil
à peu près conforme à ce qui se fait dans tous les
conseils consultatifs, sans dénaturer la portée de l'article qui
est là. Lorsqu'on ouvre une loi, quelle qu'elle soit, on peut aborder au
moins les sujets qui sont couverts par les articles qu'on ouvre. L'article
qu'on ouvre touche les avis, les avis concernant la liste visée par...
Mais on parle des avis, on parle d'un avis et, donc, à cet égard,
du moment que vous l'ouvrez, vous êtes autorisé à en
discuter et à disposer d'amendements qui puissent le modifier. Que vous
ne vouliez pas l'accepter, c'est une autre affaire, ça; cependant, je
pense que ce serait l'occasion de le faire. Quand on ouvre une loi, il faut
s'attendre à ce qu'on discute un peu de la loi constitutive et de
l'organisme qu'elle constitue.
Dans ce sens-là, je pense que, un, c'est recevable et, deux,
ça ne dénature en rien la portée de l'article puisqu'il
reste presque intégralement en ce qui a trait à la politique
générale touchant les arbitres, mais, en même temps,
ça permet à ce Conseil de rendre ses avis publics, de même
que...
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Cherry: Un point additionnel pour rajouter à ce que mes
collègues ont dit. Dans "les rendre publics", vous comprendrez que, dans
les avis qu'ils doivent donner au ministre, par exemple, sur les plaintes, sur
le comportement des arbitres, il y a des choses là qui, à mon
avis, m'obligent à être très réticent. Il y va
d'humains. Quand tu es confronté... C'est pour ça qu'un peu plus
loin on parle qu'on va essayer de trouver des terrains d'entente avant de faire
des recommandations au ministre; s'il n'y a pas moyen... C'est délicat,
là. Il faut bien saisir de quoi on parle, c'est des gens qu'il y a
d'impliqués là-dedans. Je vous avoue que je me sens très,
très mal à l'aise.
Mme Blackburn: M. le Président...
M. Cherry: La raison pour laquelle je me sens, en partie, pour
rajouter à ce que mes collègues... C'est le respect de
situations, de cas bien particuliers de comportement d'individus. Ça, je
pense qu'il faut respecter ça.
Mme Blackburn: M. le Président, je pense que le
ministre...
Le Président (M. Bélanger): Mme la
députée.
Mme Blackburn: ...n'a pas lu son article. Ça ne change en
rien... Je n'ai pas dit "doit", mais "peut"; "peut" est déjà dans
votre texte, ce n'est pas moi qui l'ai mis là. Donc, il le peut pour
tout ce qu'il y a là-dedans. Il ne le fera pas nécessairement,
mais il le peut, c'est indiqué là-dedans. Moi, je n'ai rien
rajouté à ça. Tout ce que je dis: Pourquoi ne pas
élargir ce "peut" aux autres avis généraux? C'est tout ce
que j'ai dit.
Quand vous invoquez l'idée qu'ils pourraient les rendre publics,
mais qu'il ne faudrait pas les y obliger lorsqu'il y a des personnes en cause,
ça ne change en rien l'article tel que rédigé. Ça
ne fait qu'élargir la possibilité de publication des avis aux
avis généraux. Et ça ne vient pas dénaturer ce
qu'il y a là et ça ne vient pas rendre plus possible ou moins
possible la publication de données à caractère particulier
ou plus personnel touchant des arbitres.
Le Président (M. Bélanger): Alors, une
dernière intervention sur la recevabilité et on va rendre notre
décision.
M. Bordeleau: M. le Président, justement sur la
recevabilité, je voudrais vous rappeler que le projet de loi 188, quand
on regarde les notes explicatives - et je pense au premier paragraphe qui est
là - les notes explicatives sont très limitatives. Et les
problèmes dont parle la députée de Chicoutimi, bon, c'est
des problèmes qui peuvent être discutés, mais qui sont en
dehors du projet de loi 188 tel qu'on le décrit dans les notes
explicatives. Les notes explicatives disent essentiellement: "Ce projet de loi
a pour objet de permettre au Conseil consultatif [...] de la main-d'oeuvre de
diffuser la politique générale, y compris les critères
d'appréciation relatifs à la compétence et à la
conduite des arbitres, qu'il prend en considération aux fins des avis
qu'il donne au ministre du Travail concernant la liste des arbitres". Ce projet
de loi 188, c'est un projet de loi qui touche spécifiquement ce
sujet-là. Ça ne touche pas autre chose. Ça ne veut pas
dire que les autres aspects ne pourraient pas être discutés, mais
ça ne fait pas partie du projet de loi 188. Et, dans ce sens-là,
M. le Président, je crois que l'amendement proposé n'est pas
recevable.
Le Président (M. Bélanger): Bon, alors, on va
rendre notre décision. Si on relit bien les notes explicatives, l'objet
du projet de loi aujourd'hui est simplement de modifier certains articles de la
Loi modifiant la Loi sur le Conseil consultatif du travail et de la
main-d'oeuvre et d'autres dispositions législatives. Or, il est dit
nommément que ce projet de loi vise à permettre au Conseil
consultatif de diffuser la politique générale, y compris les
critères d'appréciation relatifs à la compétence ou
à la conduite de certains arbitres. Le projet de loi autorise ce Conseil
à étudier certaines plaintes à l'égard
d'un arbitre et à faire au ministre les recommandations
appropriées. Le projet permet aussi, en cours d'année, au
ministre du Travail de modifier la liste des arbitres et rend obligatoire la
consultation du Conseil consultatif. Enfin, il introduit une clause
d'immunité pour les membres du Conseil.
Ce sont les seuls objets de la loi. Donc, tout autre amendement qui
irait à l'encontre de ces notes explicatives là devient non
recevable. Bien que, sur le fond, je sois totalement d'accord avec la
députée de Chicoutimi et que je pense qu'on devrait introduire
ça à quelque part, ce n'est pas l'objet du projet de loi qui nous
occupe aujourd'hui d'aller modifier le reste de l'article 1 auquel on ajoute
une chose. On ne va pas réécrire l'article 1. On va juste y
ajouter: "2.1 Le Conseil..." On y ajoute ces éléments-là.
Donc, dans ce sens-là, malheureusement, la proposition serait non
recevable. Et même si, de part et d'autre, on s'entendait pour la rendre
recevable, je pense qu'elle ne le serait quand même pas parce qu'elle va
à l'encontre des notes explicatives. Ce n'était pas la
volonté du législateur dans ses notes explicatives dans son
projet de loi actuellement. Donc, dans ce sens-là, on ne peut
malheureusement pas la recevoir.
Mais je pense que ça demeure quand même, si vous me
permettez une opinion personnelle, une bonne idée et que ça
devrait être inclus quelque part, à un moment donné, dans
une autre modification au projet de loi ou je ne sais pas à quel moment
parce que ce n'est pas à moi à décider ça. Mais
ça pourrait être intéressant de l'inclure parce que je
pense qu'on devrait pouvoir diffuser ces avis-là. Mais même si
ça a l'air... C'est parce qu'on donne une portée
générale à un article qui se veut très particulier,
très, très spécifique. Et, dans ce sens-là, je
pense qu'on irait à l'encontre du projet de loi, donc de
l'économie générale de la loi. Donc, sur ce
point-là, l'amendement est, malheureusement, non recevable.
Alors, sur l'article 2.1, est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Blackburn: Oui, je vais avoir un commentaire
général, M. le Président. Je ne conteste pas votre
décision. Cependant, je me rappelle très bien un certain nombre
de rapports, dits les "rapports des sages", dans lesquels il était
indiqué une volonté ferme de ce gouvernement de réduire le
nombre de conseils consultatifs et, à tout le moins, ceux qu'on gardait,
on devait les rendre un peu plus efficaces. Je sais que, dans la prochaine loi,
on va en créer un autre et puis, au plan de l'efficacité, je
pense que tout avis qui n'a pas un caractère public ne fait que
dédoubler les services de recherche du ministère. Et je n'ai
jamais été de celles qui pensent que, quand on dépense les
deniers publics, on puisse le faire en catimini lorsqu'il y a moyen de faire le
contraire.
Alors, si l'article élargit sa portée pour toucher les
avis d'un ordre général, à ce moment-là, il n'y a
rien qui empêche que l'article qui prévoit que le Conseil peut
diffuser la politique générale... Là, je ne parle pas des
plaintes, je parle de la politique générale, contrairement a ce
que le ministre entendait tantôt; je l'inviterais à relire le
premier paragraphe. Lorsqu'il s'agit de diffusion, ça touche le premier
paragraphe et mon interprétation ne fait pas qu'elle s'applique aux deux
autres paragraphes. Est-ce que je me trompe?
Le Président (M. Bélanger): Moi, ce que je lis,
c'est: "Le Conseil peut diffuser la politique générale qu'il
prend notamment en considération aux fins de l'avis qu'il donne au
ministre du Travail concernant la liste des arbitres visée."
Mme Blackburn: C'est ça, la liste.
Le Président (M. Bélanger): C'est juste cette
partie-là de la politique générale.
Mme Blackburn: C'est ça. C'est ce que je dis,
l'interprétation, ça ne touche que le premier paragraphe. Donc,
pourquoi ne pas dire "doit diffuser?
Le Président (M. Bélanger): Ça, c'est une
autre proposition.
Mme Blackburn: Question de transparence pour éviter qu'on
tripote là-dedans.
M. Cherry: Je vous avoue que, quand on est dans le domaine des
relations de travail...
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que je pourrais
m'absenter deux secondes pour une urgence? Je m'excuse
M. Cherry: ...on parie d'une expertise qui est...
Le Président (M. Farrah): Allez-y, M. le ministre.
M. Cherry: ...unique au Québec de par la composition de ce
Conseil. On sait la délicatesse de trouver des consensus
là-dedans et, souvent, ce n'est pas facile, il peut y avoir, à
l'occasion, des avis partagés. Je pense que le législateur, dans
sa sagesse, quand il a fait ça... Quand on regarde l'évolution du
Conseil, moi, je trouve qu'en relations de travail, souvent, on fait avancer
des dossiers en les confiant à des experts et en leur assurant qu'ils
peuvent avoir des voies exploratoires, qu'ils peuvent, sur certains avis,
revenir dépendamment des choses. Et, à ce moment-là, ils
ont besoin de savoir qu'ils peuvent travailler dans une quiétude qui est
propre au milieu des relations de travail.
Mme Blackburn: Oui, mais, M. le Président...
Le Président (M. Farrah): Allez-y, Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: ...il me semble que le ministre nous sort
complètement du débat. Le débat est clair. On ne parle
plus des avis; on ne parle que de la politique générale, de "la
politique générale qu'il prend [...] en considération aux
fins de l'avis qu'il donne au ministre du Travail concernant la liste des
arbitres", lis disent: "Cette politique peut comprendre des critères
d'appréciation relatifs à la compétence et à la
conduite des arbitres." Ça ne va pas plus loin que ça. Ça
n'a rien à voir avec le discours du ministre: C'est délicat et
tout ça. Ils veulent ou ils ne veulent pas la publier? Et, s'ils
peuvent, pourquoi est-ce qu'ils ne doivent pas, dans un esprit de transparence,
rendre ces critères publics? Il me semble qu'il y a comme quelque chose
là et ça n'a pas la portée que le ministre est en train
d'essayer de nous inventer: relations de travail, délicat... Il n'y a
rien de délicat là-dedans; c'est une politique
générale qui indique les critères selon lesquels ils
apprécient une liste d'arbitres. Ils ne nomment pas les arbitres; ils
apprécient la politique générale.
Le Président (M. Bélanger): Moi, je commencerais
d'une autre façon. C'est quoi le processus pour nommer les arbitres?
C'est peut-être là qu'est le problème.
M. Cherry: Je vais mettre mes émotions de
côté un petit peu. Il ne faut pas que j'embarque dans ce
jeu-là. J'ai compris ça souvent. Parce qu'on va avoir à
travailler ensemble régulièrement, il est important que je fasse
abstraction des commentaires que vous pourriez faire personnellement sur ma
façon d'agir.
Il y a des besoins au Québec en relations de travail. Des
conventions collectives contiennent des listes d'arbitres. Certaines
conventions n'en contiennent pas et on demande au ministère du Travail
de leur suggérer, à partir d'une liste, des arbitres. Souvent,
pour prendre des noms et les ajouter à une convention collective, pour
allonger la liste ou en modifier le contenu, on les prend à partir de
cette liste-là. (21 h 15)
Donc, les gens qui ont la responsabilité dans le quotidien
d'avoir à travailler avec ces gens-là, qu'ils soient de la partie
syndicale ou patronale, prennent des gens avec lesquels ils ont l'habitude de
travailler ou de par leur compétence, les mettent sur une liste et les
recommandent au ministre pour tel et tel... C'est comme ça que ça
se confectionne, une liste d'arbitres. Et ça, c'est parce qu'il y a des
conventions collectives qui les ont déjà prévus, qu'ils
soient sur la liste ou pas. Mais il y en d'autres qui en ne l'ont pas fait ou
qui ont besoin comme document de référence. Alors, c'est pour
ça que le conseil consultatif, pour faciliter les relations harmonieuses
en relations du travail, recommande au ministre la confection d'une liste
d'arbitres, avec des compétences particulières dans certains
domaines. Alors, c'est comme ça. C'est ça, le but d'une liste et
c'est pour ça que ce sont ces gens-là qui le recommandent. Parce
que c'est eux qui ont à travailler avec ces gens-là chaque fois
qu'il y a un besoin. C'est pour ça que le conseil consultatif est
composé de gens issus des relations patronales-syndicales. C'est pour
ça que c'est limité à ça.
Mme Blackburn: M. le Président, d'abord, un, je n'ai rien
fait qui puisse mettre le ministre hors de lui là. On peut relire la
retranscription des débats. Et, s'il est aussi sensible, j'aime autant
le prévenir qu'on va avoir des soirées qui vont être
longues. Alors, autant se faire une raison.
Ce dont il est question, ce n'est pas de la liste. Il n'est pas question
de la liste; il est question des critères d'établissement, de la
politique générale. C'est-à-dire que, pour éviter,
je présume, de présenter trop le flanc à la critique, ils
ont établi un certain nombre de critères généraux
à partir desquels ils vont choisir ou recommander des arbitres. Ce dont
on parle, c'est de la politique générale qui leur permet de
choisir ces arbitres-là sans faire preuve de trop de partialité,
une grille d'évaluation, appelez-la comme vous voulez, et ça n'a
rien à voir avec la liste proprement dite, ça. Il ne s'agit que
de "la politique générale qu'il prend notamment en
considération aux fins de l'avis qu'il donne au ministre [...]
concernant la liste." C'est la politique générale. Et, là,
il dit: "Cette politique peut comprendre des critères
d'appréciation relatifs à la compétence et à la
conduite des arbitres."
Ça veut dire que, dans cette politique générale -
et, là, vous me direz si j'ai bien compris, mais il me semble que c'est
comme ça que je lis - on pourrait dire, par exemple: En matière
de compétence, lorsqu'il s'agit des arbitres médicaux, ça
va de soi que c'est un médecin. Lorsqu'il s'agit d'arbitres relatifs
à certaines conditions de travail, au Code du bâtiment ou quelque
chose comme ça, j'imagine qu'il y en a aussi là-dedans qui
doivent être... pensons à d'autres secteurs où il y a des
connaissances précises qui devraient être requises. Alors, ils
vont identifier un certain nombre de compétences requises, puis, en
même temps, ils vont dire: Les arbitres, normalement, ils devraient
garder plus d'impartialité. J'imagine que, sur la conduite là,
c'est l'équivalent d'un code d'éthique. Alors, ça,
ça va être dans la politique générale. Ce n'est pas
plus que ça, là. On ne dit pas plus que ça, vous
êtes d'accord avec moi.
Alors, il faudrait peut-être en informer le ministre. Il ne s'agit
pas de la liste proprement
dite; il s'agit simplement d'une espèce de politique
générale, des critères généraux et de la
grille d'analyse qui permet de dire: Là, celui-là, il convient;
celui-là, il faudrait peut-être voir, laissez-le encore travailler
quelques années dans le réseau, puis peut-être qu'il sera
bon, mais pas tout de suite. Mais, vraiment, il s'agit juste de la politique.
Alors, comme il s'agit juste de la politique générale et des
critères d'appréciation relatifs à la compétence et
à la conduite des arbitres, ça devrait être d'ordre
public.
Le Président (M. Bélanger): Mais, est-ce qu'il y a
des cas où, justement, ça ne doit pas être public?
Mme Blackburn: Une politique générale? C'est une
politique générale.
Le Président (M. Bélanger): Oui, mais... Mme
Blackburn: Ce n'est pas...
Le Président (M. Bélanger): Je ne le sais pas, mais
il y a peut-être des cas où...
Mme Blackburn: Comme quoi?
Le Président (M. Bélanger): Je ne le sais pas, moi.
Je la pose, la question.
Mme Blackburn: La politique générale, si on vous
dit que, dans la politique générale... Vous savez ce que c'est,
une politique générale, pour avoir établi des
espèces de critères. Je vois le député de... Vous
savez ce que ça contient et comment on confectionne ça. Ce n'est
pas un document caché en dessous d'une table; c'est
généralement ce qui fait la crédibilité et qui
présente le caractère d'impartialité de ceux qui la
conçoivent et qui...
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a des
cas où c'est mieux de ne pas la diffuser?
Mme Blackburn: ...acceptent la liste. Leur
crédibilité repose là-dessus, sur la qualité de
cette politique-là.
Le Président (M. Bélanger): Non, puis je comprends
que les erreurs... N'Importe quel "loophole" va ouvrir des portes. Ça,
je... Mais j'essaie de le comprendre par l'autre bout.
Mme Blackburn: C'est une politique générale. Ce
n'est pas autre chose. Il ne faudrait pas lui faire dire autre chose que ce que
ça dit là.
Le Président (M. Bélanger): C'est
déjà publié dans...
M. Cherry: II faut être bien certain à quoi
ça se limite. C'est ça l'important. Il est impor- tant de le
faire préciser.
M. le Président, quand on dit "doit" tu te limites à
ça. Supposons qu'il y a quelque chose qui n'est pas là, mais qui
fait partie d'une règle du bon sens, mais que tu ne l'as pas mis
là, a ce moment-là, est-ce que, même si ça a du bon
sens, ça voudrait dire que, parce qu'on a mis "doit" et qu'on ne l'a pas
mis dedans, on ne peut pas l'appliquer?
Mme Blackburn: M. le Président..
Le Président (M. Bélanger): Oui, Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: ...j'ai invoqué ça tout à
l'heure et on m'a dit que ça avait du bon sens, la modification. Je dis:
S'il n'est pas interdit, ils peuvent. Donc, pourquoi il faut le marquer?
Dites-moi ça là. Généralement, une loi comme
ça, à moins que ça ne l'interdise, ils le peuvent.
D'ailleurs, ils le rendent déjà public. Pourquoi faut-il
l'inscrire? Et, moi, si c'est juste pour faire du chantage je ne suis pas
d'accord. Ils doivent être assez grands pour s'organiser, là.
Alors, moi, je me dis: Tant qu'à l'introduire, disons "doit". Pensez-y
comme il faut. D'ailleurs, un c'est déjà publié et, deux,
c'est une question de transparence et de crédibilité pour les
personnes qui font les recommandations. Et, moi, je suis persuadée que
ça ne pose pas le problème et on ne peut pas l'interpréter
tel que le ministre le dit. Il dit: II y aurait autre chose qui pourrait
être intéressant et il ne pourrait pas. Bien sûr, ils
peuvent tout publier. À mon avis, du moment que ce n'est pas dit, ce
n'est pas interdit.
M. Cherry: Quand tu imprimes ça et que tu rends ça
disponible, ça, c'est "diffuser". On n'est pas obligés de mettre
des affiches dans les journaux. C'est disponible pour les gens qui en
demandent.
Le Président (M. Bélanger): C'est disponible. Si
quelqu'un veut le savoir, il peut avoir cette liste-là.
Mme Blackburn: Ah! Non, non. Entre "rendre disponible" et
"diffuser", il y a une différence.
M. Paradis (Michel): C'est ça. C'est remis à tout
le monde dans le monde syndical.
M. Cherry: Ça, tu malles ça à tout le monde
qui est sur la liste.
Le Président (M. Bélanger): J'en avais des copies
de ça.
M. Cherry: Tout le monde reçoit ça. C'est un outil
pour permettre aux parties... Quand tu
es en négociation, que tu veux changer des arbitres sur ta liste
ou que tu veux en ajouter, tu te réfères à cette
liste-là.
Mme Blackburn: Alors, M. le Président, pourquoi le Conseil
- et, si on avait son avis, on saurait de quoi on parle, si les avis
étaient rendus publics - a-t-il estimé, il y a déjà
quatre ou cinq ans, qu'il fallait qu'on introduise ça dans la loi alors
qu'il le fait déjà?
M. Cherry: II faut se souvenir pourquoi on fait ça. C'est
parce qu'il y a des arbitres qui prétendent que le Conseil n'a pas le
pouvoir. C'est pour ça que c'est fait, ça, là. Ce n'est
pas venu... Comme vous le disiez tantôt, Mme la députée de
Chicoutimi, c'est quelque chose qui existe depuis 1968. Pourquoi, depuis
quelques années, il y a de la difficulté à confectionner
une nouvelle liste des arbitres, pourquoi c'est la même qui est
prolongée et répétée? C'est parce qu'il y a des
gens, vu que le Conseil pouvait peut-être remettre en cause, soit le
temps qu'ils prennent pour rendre des avis ou soit les tarifs qu'ils
"chargeaient", qui ont contesté le pouvoir du Conseil soit de les
enlever de la liste des arbitres ou même de leur adresser des reproches
ou des choses comme ça. Alors, c'est pour ça que, depuis quatre
ou cinq ans, il y a des difficultés. Alors, c'est pour ça,
l'esprit de clarification.
Le Président (M. Bélanger): Mais je comprends la
nuance, M. le ministre, dans le sens suivant. Pour avoir joué avec des
arbitres, parce que je sais comment ils sont vicieux, pas tous les arbitres,
mais quelques-uns parce que je m'en suis déjà fait passer
quelques-unes... Je pense à des noms précis.
Une voix: C'est antiparlementaire.
Le Président (M. Bélanger): C'est
antiparlementaire. Je me rétracte. M. le Président, voulez-vous
dire au député de Laval-des-Rapides... Ce que je veux dire, c'est
qu'il y a des arbitres qui vont dire: Ah! il ne l'a pas diffusé, donc,
à cause de ça, parce que ça n'a pas été
diffusé, il y a une erreur. Donc, en mettant "peut", vous vous couvrez
des deux bords. Il n'y a pas d'obligation. Si jamais, par erreur, ce n'est pas
publié, bien, il ne peut pas se cacher en arrière de ça,
mais il ne peut pas, non plus, dire que vous n'avez pas le droit de le faire
parce que l'article vous dit que vous pouvez le faire. C'est dans ce
sens-là, c'est de vous ouvrir les portes dans les deux sens. Ils ne
peuvent pas évoquer une turpitude dans un sens ou dans l'autre;
là, vous vous couvrez avec ça. C'est ce que je comprends, moi, de
l'article, en tout cas.
Mme Blackburn: M. le Président, je propose l'amendement
suivant au projet de loi 188, loi modifiant la législation, à
l'article 1, insérant l'article 2.1 à la suite de l'article 2 du
chapitre...
M. Farrah: II est adopté là?
Le Président (M. Bélanger): Non, non. Il n'est pas
adopté. On est à 2.1.
Mme Blackburn: ...C-55 des Lois refondues du Québec. Que
l'article 2.1 soit modifié à la première ligne du premier
paragraphe en remplaçant le mot "peut", après "Le Conseil" par le
mot "doit".
M. Farrah: M. le Président, c'est la première fois
que je vois ça, un amendement à l'article 2 et l'article 1 n'est
pas adopté encore?
Le Président (M. Bélanger): L'article 1, c'est 2.1.
C'est parce...
M. Farrah: Pardon. Excusez-moi.
Le Président (M. Bélanger): ...qu'on a parlé
de l'article, mais c'est l'alinéa, dans le fond. J'ai changé les
mots "que l'article 2.1"; c'est "que l'alinéa 2.1" soit modifié
à la première ligne du paragraphe...
Mme Blackburn: C'est l'article 2.1.
Le Président (M. Bélanger): Non, non, mais ici ce
n'est pas un article. Le 2.1 ici, c'est un alinéa. C'est 1,
alinéa 2.1.
M. Paradis (Michel): Le premier alinéa de l'article 2.1
inséré par l'article 1 du projet de loi.
Mme Blackburn: C'est ça.
Le Président (M. Bélanger): C'est ça. Bon.
C'est bien dit comme ça. On se comprend. On ne fera pas de guerre
si...
Mme Blackburn: Le premier alinéa de l'article 2.1.
Le Président (M. Bélanger): Tout ça pour
dire que le Conseil... Le mot "peut" par le mot "doit". Ça se lirait
comme suit: "Le Conseil doit diffuser la politique générale qu'il
prend notamment en considération aux fins de l'avis qu'il donne au
ministre..." Bon. O.K.? Ça serait la modification. Alors, sur la
recevabilité, s'il vous plaît...
Mme Blackburn: II n'y a pas de problème sur la
recevabilité. Là, je change de président si ce n'est pas
recevable.
Le Président (M. Bélanger): Le président est
bien prêt à se faire changer ce soir. Oui.
Mme Blackburn: Diffuser, c'est rendre public. Dans le
dictionnaire, c'est rendre public.
M. Cherry: Si je fais ça et que je malle ça
à tout le monde, c'est rendu public. C'est ça?
Mme Blackburn: C'est rendu public.
Le Président (M. Bélanger): C'est rendu public. Le
seul problème, c'est que - seul problème, enfin - toujours selon
mes expériences passées, pour une raison quelconque, il y a un
retard à diffuser ça et il se pose un problème
entre-temps. Ah! il n'a pas été diffusé, donc... Tu sais,
là, on peut invoquer ça.
Mme Blackburn: M. le Président, je ne ferais pas cette
interprétation parce qu'il n'y a rien qui indique la fréquence,
les délais et tout ça.
M. Cherry: C'est annuel, la liste.
Mme Blackburn: La liste est annuelle, mais la politique
générale, elle ne doit pas être annuelle. Ils ne doivent
pas changer ça à toutes les semaines. J'imagine que c'est
à peu près la même. Là, ils y ajoutent les
appréciations relatives à la compétence et à la
conduite des arbitres. De toute façon, quand ils la modifient, ils ont
intérêt aussi à la rendre publique avec les
modifications.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de l'Acadie.
M. Bordeleau: Oui. M. le Président, avec l'obligation de
diffuser, si, par exemple, à la politique générale, il y a
un changement mineur ou un petit changement qui survient en cours de route,
est-ce qu'à ce moment-là ça oblige le conseil consultatif
à la rediffuser à nouveau parce que l'obligation est
là?
Le Président (M. Bélanger): Je pense que oui.
M. Bordeleau: Alors, ça devient contraignant, dans ie sens
qu'une petite modification peut obliger à ce moment-là à
une nouvelle diffusion; sinon, ça pourrait être
contesté.
Le Président (M. Bélanger): Ou envoyer un avis de
correction, une nouvelle insertion corrigeant...
Mme Blackburn: On en reçoit.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Cherry: Quand tu dis "doit", tu dois faire ça. Il
s'agit de règles d'éthique. O.K.? Supposons que la règle
d'éthique qui serait invoquée pour ou faire un reproche ou
contester, ce n'est pas une des règles qui est publiée, mais
qu'en logique même et au sens là c'en est une, est-ce que
quelqu'un ne pourrait pas dire que, parce qu'elle devait être
publiée et qu'elle ne l'a pas été comme telle, comme
règle d'éthique, même si on est tous d'accord que c'est
normal qu'on en tienne compte, vu que celle-là n'a pas été
publiée ou diffusée, ça veut dire que vous ne pouvez pas
en tenir compte, même si ça a du bon sens, et que je devrais
être questionné pour ma conduite à cause de ça? Il
faut être délicat là-dedans. La clientèle de
ça, c'est des gens qui ont l'habitude, quotidiennement, de jouer avec
les mots et les virgules. C'est ça qu'ils font, eux, là,
l'interprétation de l'application... Ce n'est pas une clientèle
ordinaire comme M. tout le monde.
Mme Blackburn: C'est du méchant monde...
M. Cherry: Non.
Mme Blackburn: ...à ce que je comprends.
M. Cherry: Non, non.
Mme Blackburn: Je pense au président.
M. Cherry: Non, non, ce n'est pas du méchant monde. Vous
et moi, jamais on n'aurait dit que c'est des gens vicieux. D'ailleurs, le
président l'a retiré, donc...
Le Président (M. Bélanger): Le président est
tellement confus! Mais je comprends bien que, sur cette proposition
d'amendement, comme tout le monde s'en va sur le fond, ça veut donc dire
qu'au niveau de la recevabilité il n'y a pas d'argumentation. Alors, je
pense que la décision du président, c'est que la proposition est
receva-ble, l'amendement est recevable.
Mme Blackburn: Alors, j'ai fait mon point, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Alors, on continue sur
le fond.
Mme Blackburn: Je le rappelle brièvement. Je pense que
l'intérêt dans l'obligation qui leur est faite de publier la
liste, c'est une question de transparence et de crédibilité pour
le Conseil. Les arguments invoqués par le ministre, à l'effet
qu'une décision pourrait être contestée sur le fait qu'on
n'ait pas publié un amendement, moi, un, ça m'apparaît
questionnaire, compte tenu de la formulation de l'article, parce que l'article
dit "doit diffuser la politique générale". On ne parle pas de
petites virgules, de politiques particulières, c'est
général; c'est dans le texte. "Doit diffuser la politique
générale qu'il prend notamment en considération aux fins
de l'avis qu'il donne au ministre." Il y a une politique
générale.
Ce n'est pas parce qu'il vient de changer une virgule ou d'y rajouter
une petite modification que ça fait partie de la politique
générale. Ce qui devient particulier là, c'est les
"critères d'appréciation relatifs à la compétence
et à la conduite des arbitres", le code de déontologie. Je pense
que c'est de ça que ça veut traiter. On a intérêt a
ce que le code de déontologie soit le plus largement connu. Moi, j'ai
fait mon point, M. le Président. Le ministre en dispose comme il le
veut, la majorité est de ce côté.
Le Président (M. Bélanger): On demandera le vote le
moment venu et on verra.
M. Cherry: On peut lui donner ça.
Le Président (M. Bélanger): Je ne le sais pas, M.
le ministre; moi, je ne suis que le simple président de la commission
ici. Alors, vous êtes d'accord? Oui. Donc, si je comprends bien,
l'amendement proposé par Mme la députée de Chicoutimi, qui
se lit: soit modifié...
M. Cherry: "Le Conseil doit diffuser. "
Le Président (M. Bélanger):... - c'est ça -
à la première ligne du premier paragraphe, en remplaçant
le mot "peut", après "Le Conseil", par le mot "doit". Donc, l'article
tel qu'amendé se lirait: "Le Conseil doit diffuser la politique
générale qu'il prend notamment en considération... " On
est d'accord avec cette lecture-là? Ça nous convient?
M. Cherry: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'amendement est
adopté?
M. Cherry: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
M. Cherry: Dans le deuxième alinéa...
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur...
M. Cherry: Le deuxième alinéa, c'est de
permettre...
Le Président (M. Bélanger): C'est ça.
M. Cherry:... au Conseil d'étudier les plaintes
formulées à l'égard de la compétence, de la
conduite des arbitres, des honoraires, des frais qu'ils réclament. C'est
ça, le deuxième alinéa.
Le Président (M. Bélanger): Ça, ça va
être très apprécié.
Mme Blackburn: Ça, ça va.
M. Cherry: O. K. Le troisième alinéa, c'est de
permettre au Conseil de tenter un rapprochement par la médiation et,
à défaut de règlement, le Conseil fera rapport au ministre
du Travail, en transmettra une copie et à l'arbitre et au plaignant,
à celui qui a porté plainte contre l'arbitre.
Le Président (M. Bélanger): O. K.
Mme Blackburn: Parce qu'avant le Conseil n'était pas
consulté dans ces cas-là.
M. Cherry: Non. Et s'il émettait un avis... C'est
ça que je vous disais tantôt: il y a des arbitres...
Mme Blackburn: Ils n'étaient pas
considérés.
M. Cherry:... qui ont dit: Si vous émettez un avis qui
aurait comme résultat...
Mme Blackburn: O. K.
M. Cherry:... une atteinte à ma réputation, je vais
vous poursuivre.
Mme Blackburn: Ça va.
M. Cherry: C'est des experts, là.
Mme Blackburn: L'article 1 est adopté.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 1, tel
qu'amendé, est adopté. C'est bien. J'appelle donc l'article
2.
Immunité des membres
M. Cherry: Alors, les notes explicatives, M. le Président,
concernant cet article-là, c'est que ça confère aux
membres du Conseil consultatif du travail et de la main-d'oeuvre une clause
d'immunité lorsque ceux-ci conseillent le ministre à
l'égard de la liste des arbitres prévue au Code du travail,
procèdent à l'étude d'une plainte et font rapport au
ministre lorsqu'ils dressent la liste des arbitres médicaux prévu
à l'article 216 de la Loi sur les accidents du travail et les maladies
professionnelles. Encore, c'est pour les protéger au cas où, dans
l'exercice de leurs responsabilités...
Mme Blackburn: Qu'est-ce qu'il est dit à l'article 216 de
la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles, dans vos
notes explicatives?
Le Président (M. Bélanger): Quelqu'un a l'article
216 ici?
M. Cherry: C'est la liste des arbitres médicaux. Il n'y a
que le Conseil qui fait ça.
C'est difficile à trouver.
Le Président (M. Bélanger): Vous nous dites
l'article...
Mme Blackburn: ...216 de la foi...
Le Président (M. Bélanger): ...216 de la Loi sur
les accidents du travail et les maladies professionnelles.
Mme Blackburn: Est-ce que vous avez...
Le Président (M. Bélanger): Cet article-là
dit que seul le Conseil consultatif peut nommer les arbitres et les
médecins.
M. Cherry: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Bélanger): Oui, O.K.
M. Cherry: Oui, c'est la liste des médecins.
Mme Blackburn: C'est-à-dire que l'article 216 touche la
nomination d'arbitres médicaux.
M. Cherry: C'est ça. La liste faite par le Conseil
consultatif.
Mme Blackburn: Est-ce que quelqu'un pourrait nous trouver cet
article-là?
Le Président (M. Bélanger): Trouver un
médecin pour contester un autre avis...
Mme Blackburn: Vous auriez dû laisser faire votre
collègue de Charlesbourg.
(Suspension de la séance à 21 h 38)
(Reprise à 21 h 43)
Le Président (M. Bélanger): Si vous le permettez,
on va reprendre nos travaux. M.
Lemieux... M. Paradis, excusez-moi, vous avez notre article 216.
Mme Blackburn: Vous me lisez cet article.
M. Paradis (Michel): L'article 216. "Sur recommandation des
ordres professionnels concernés, le Conseil consultatif du travail et de
la main-d'oeuvre dresse annuellement une liste des professionnels de la
santé qui acceptent d'agir comme arbitres."
Mme Blackburn: Alors, comme les organismes médicaux ne
font pas de recommandations, parce qu'ils s'y refusent, m'a-t-on dit, ils sont
nommés d'autorité. C'est ce que j'ai compris.
M. Cherry: Ils regardent le bottin.
Mme Blackburn: Ils regardent le bottin et ils choisissent.
Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 2 est
adopté. J'appelle l'article 3.
Code du travail Liste des arbitres
M. Cherry: Les notes explicatives. L'article 77 du Code du
travail prévoit que le ministre du Travail dresse à chaque
année une liste des arbitres après consultation du Conseil
consultatif du travail et de la main-d'oeuvre. L'amendement proposé
permettra au ministre de modifier cette liste en cours d'année, toujours
après consultation du conseil consultatif. Cet amendement lui permettra
aussi, le cas échéant, de donner suite à une
recommandation du Conseil. L'explication - on a échangé sur
ça ensemble l'autre jour en Chambre - s'il s'agissait du besoin d'un
arbitre qui posséderait une compétence particulière et que
cette compétence dont nous serions à la recherche ne se
trouverait pas à l'intérieur de la liste des arbitres; s'il se
produisait un problème, un cas d'arbitrage concernant une centrale
à énergie nucléaire - je donne ça comme exemple -
et que personne sur la liste des arbitres ne posséderait cette expertise
dont on a besoin - mais on en a quand même besoin, ce n'est pas parce
qu'il n'y a personne sur la liste - il existerait des gens qui accepteraient...
Donc, ça permettrait... Ou que le Conseil le recommanderait au ministre,
en cours d'année, le ministre pourrait dire: À cause d'un besoin,
voici la personne qu'il faut ajouter. C'est dans ce sens-là.
Mme Blackburn: Ça s'est présenté combien de
fois pour qu'on modifie une loi? On est là en train de faire de
l'occupationnel?
M. Cherry: Ouais! Ça fait déjà quelques
années que c'est la même liste qui est toujours reportée.
Mais il y a des choses qui sont changeantes là-dedans et se limiter
à une année là... La liste viendrait d'être
publiée et deux mois après on reconnaîtrait qu'il y a un
besoin pour une expertise, mais cette expertise-là ne se retrouve pas
sur la liste, est-ce qu'il faut attendre à l'an prochain et dire aux
gens qui sont en état d'attente d'un arbitre pour trancher
là-dessus: Bien, attendez dans 10 mois? Le but, c'est de pouvoir, en
cours d'année... Vous avez raison, ce n'est peut-être pas quelque
chose qui va arriver fréquemment, mais si on en avait besoin, pourquoi
on ne s'en prévaudrait pas pour qu'on puisse le faire?
Mme Blackburn: Mais là la loi est dans les tiroirs,
ça fait trois ou quatre ans. Un avis a été donné,
on se le rappelle, ça fart cinq ans et on a vécu sans ça.
C'est quoi, les problèmes qu'on a
connus par rapport à ça? Chaque fols qu'on me dit: On va
ouvrir une liste en cours d'année, je dois vous dire que je ne suis pas
très, très chaude. Parce qu'à un moment donné il y
en a quelques-uns qui ne font pas trop ton affaire, sous prétexte de
raffiner un peu les compétences, tu en "plogues" un autre. Je ne suis
pas sûre. Mais je dois vous dire que, sur ça, je ne suis pas plus
chaude que ça.
M. Cherry: Mais vous savez qu'à moins de situations comme
celle que je viens de décrire... S'il s'agissait que le ministre
souhaite voir quelqu'un ajouté à la liste des arbitres en cours
d'année et qu'il le ferait, vous savez comme moi ce qui arriverait
à cet arbitre-là; si c'était imposé uniquement par
la volonté du ministre sans la reconnaissance de la compétence de
l'individu ou contre la volonté, c'est qu'il n'y a personne qui
l'utiliserait. Son nom serait sur la liste, mais cette personne-là ne
serait pas utilisée.
Mme Blackburn: Moi, j'ai toujours trouvé:
Légiférons moins et mieux. Ce n'est pas moi qui ai dit ça.
Vous vous le rappelez, c'est le titre d'un document qui avait été
déposé par ces sages, sauf qu'il semble que la sagesse n'ait pas
beaucoup inspiré ce gouvernement; on n'a jamais tant
réglementé. De toute l'histoire du Parlement du Québec, on
n'a jamais eu de lois qui comportaient autant de pouvoirs
discrétionnaires des ministres et de pouvoirs réglementaires.
Jamais! Ça ne s'est jamais vu. D'ailleurs, on va faire le bilan à
un moment donné, vous allez voir ça. Là, on ajoute un
pouvoir sous prétexte que bon, ça pourrait peut-être
arriver. Ça, ça me dérange, je vous le dis, quel que soit
le gouvernement.
Vous me dites: C'est dans des cas très particuliers, je le veux
bien, mais, quand un ministre fait une loi, il ne la fait pas pour lui et son
interprétation à lui; il la fait pour n'importe quel ministre. Et
ça, je le dis tout le temps parce que j'ai... Vous êtes plein de
bonnes intentions sans doute, mais, moi, je ne fais pas confiance, pas plus
à mes collègues qu'à moi-même ou à n'importe
qui d'autre. On fait une loi générale, sans jamais mettre un nom
sur la personne qui aura la responsabilité de l'appliquer parce que vous
ne savez jamais qui va l'appliquer. Vous ne le savez pas dans deux ans. Vous ne
le savez pas dans trois ans. Vous ne le savez pas dans 10 ans, non plus. Je me
dis: Une loi, à moins qu'on ait vraiment des raisons importantes
d'apporter ce type de modifications,' on se l'épargne, on laisse un peu
le fonctionnaire chialer et personne n'en meurt. On a vécu avec bien
longtemps, ce n'était pas là et on s'est organisé.
Moi, vous savez, comme ministre, si jamais... Je vous le dis: C'est le
genre d'affaire que je n'accepterais pas. Il ne faut jamais faire une loi pour
soi; il faut faire une loi en se disant: On ne sait pas qui va la gérer
et ne l'ouvrons pas trop au discrétionnaire et au réglementaire.
Et on ne légifère pas pour, de temps en temps, se faire plaisir
et prévoir les cas où; on légifère de
manière à gérer de façon un peu rationnelle. Je
suis plus de celles qui pensent que les lois doivent autant que possible porter
ce qu'elles ont besoin de porter, mais ne pas en mettre plus. Je m'excuse
auprès des fonctionnaires parce que, souvent, c'est plus dicté
par la volonté de fonctionnaires qui ont été
embarrassés à quelques reprises, qui voudraient avoir un petit
peu plus de marge de manoeuvre. C'est rarement amené par les ministres,
ça.
Alors, là-dessus, je suis prudente. Vous allez me dire - et je
les comprends - que ça leur tombe sur les nerfs. Ils sont
là-dedans à l'année et, des fois, ils ont
été agacés par une attitude, ils n'ont pu régler
ça comme ils auraient voulu; là, ils vous "ploquent" ça
dans une loi et vous vous ramassez avec ça définitivement. Moi,
je ne vois pas la nécessité, à moins que le ministre...
J'aurais fini là-dessus là. Mais, moi, j'abrogerais cet
article-là.
M. Cherry: Mais vous remarquez bien que ce n'est pas un caprice
de fonctionnaire; il faut que ça soit une décision du ministre en
consultation avec le conseil consultatif.
Mme Blackburn: Ce n'est pas un caprice de fonctionnaire. Je dis
que c'est un fonctionnaire qui l'a écrit, par exemple, j'en suis
convaincue, un fonctionnaire qui, de bonne volonté, conseillait un
ministre qui n'était pas vous à l'époque. Parce que
ça fait longtemps que le projet de loi est rédigé. Alors,
c'est pour répondre à une situation qui, probablement, n'existe
plus et finalement, ça aurait peut-être permis de gagner un mois,
quelque chose... Mais, là, on ne le sait même pas et il n'y a rien
là-dedans qui démontre ça. Moi, j'ai une proposition
à faire au ministre: on l'abroge et, si jamais vous avez des
problèmes, on rentre en session en mars prochain, je serais prête
à vous adopter ça le lendemain matin. On dérogerait
à toutes les règles et on le modifierait pour le ramener si
jamais il existait un problème là-dessus. Mais, à ma
connaissance, il n'en existera pas, puis vous n'en aurez pas, puis vous n'aurez
pas ouvert une porte inutilement.
M. Cherry: Vous ne croyez pas que légiférer,
ça peut permettre de prévoir aussi un peu, dans le domaine des
relations de travail? C'est à ça qu'on s'adresse.
Mme Blackburn: Les législations ne précèdent
jamais la pratique. La pratique précède la législation et
c'est mieux comme ça. Je pense que, là-dessus, tous ceux qui
légifèrent le savent un peu; sinon, vous bousculez les choses.
Vous prévoyez des situations qui ne se produisent à peu
près pas. Laissez donc les situations se
présenter, puis si, à un moment donné, il y a un
problème, là, on légifère. Mais vous me dites que,
vous, vous n'avez pas eu de problème. On n'a pas trop entendu que vos
prédécesseurs en avaient. Il y a peut-être eu un petit
problème une petite fois, puis, là, on est en train d'ouvrir une
loi, puis d'ouvrir une possibilité. Je ne suis pas très pour et
je pense qu'on pourrait rapidement s'entendre làndessus. Moi, je prends
l'engagement que, si jamais vous aviez un problème et que vous disiez:
Bien, là, c'est vrai qu'on aurait dû l'ouvrir, je vous dis qu'on
accepterait de déroger à toutes les règles, puis
d'accepter ça: un, deux, trois, même séance, sans
difficulté, parce que j'ai la conviction intime et profonde que vous
n'éprouverez jamais les problèmes qui sont évoqués
là-dedans. Consultez vos fonctionnaires, ils vont vous dire ça.
C'est un genre de truc, ça...
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Drummond.
M. St-Roch: Oui, M. le Président. J'ai le goût
d'être un peu taquin avec ma collègue de Chicoutimi. Elle m'a
convaincu, dans la première partie de son plaidoyer, en disant que M. le
ministre ne serait probablement pas là et qu'il en avait
passé.
Mme Blackburn: Ha, ha, ha!
M. St-Roch: Puis, lorsque je regarde au niveau des critiques de
l'Opposition et lorsque notre collègue nous mentionne qu'elle peut nous
adopter ça au mois de mars, un, deux, trois, comme ça, quand je
regarde la vie autant des ministres que des critiques, permettez-moi d'avoir
des doutes.
Mme Blackburn: Ah non! Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Blackburn: Surtout au Travail, les ministres se sont
succédé rapidement. Mais j'ai bien l'intention de rester au
Travail. Je dois dire que j'aime ça.
M. Cherry: Quand on parle modifications en cours, ça peut
être un ajout comme ça peut être d'enlever quelqu'un de sur
la liste à cause de sa conduite.
Mme Blackburn: Ah! Mais ça, vous n'avez pas besoin d'avoir
une modification à la loi pour enlever quelqu'un qui a un
problème ou qui contrevient au code d'éthique.
M. Cherry: Si je ne suis tenu qu'à une publication
annuelle...
Mme Blackburn: Vous n'utilisez plus ses services, point à
la ligne.
M. Cherry: ...je ne pourrai l'enlever que lors de la prochaine
liste.
Mme Blackburn: Oui, mais vous ne l'utilisez pas carrément.
Quelqu'un qui fait une faute professionnelle ou qui a un écart de
conduite ou qui... Il y aura un code de déontologie, j'imagine que
ça va ressembler à ça, dans votre politique
générale, là. Il est évident que... Il me semble
qu'à sa face même il ne peut pas continuer à arbitrer, s'il
a commis une faute professionnelle. Il peut rester sur la liste, sauf qu'il ne
doit pas être appelé pour arbitrer souvent. Vous êtes
d'accord avec moi, non?
M. Cherry: Et les causes qu'il a déjà en main pour
entendre présentement, on ne pourrait pas les lui enlever?
Mme Blackburn: Bien, ça, il faut... M. Cherry: On
est fait.
Mme Blackburn: ...qu'il les termine, à moins qu'il y ait
une faute professionnelle majeure. Je n'en veux pas aux fonctionnaires, mais
c'est un truc de fonctionnaires. Ils en mettent tout le temps, des tas de
petites affaires comme ça, dans les lois. Ils ont le temps d'y penser.
C'est ce qu'ils font. Je les comprends, mais en même temps...
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre, vous
qui n'êtes pas fonctionnaire, vous êtes au-dessus de ces
contingences et de ces choses, la proposition de Mme la députée
de Chicoutimi, vous en disposez comment?
M. Cherry: Je sentirais que, pour quiconque a la
responsabilité d'avoir ça a sa disposition, ça pourrait
être utile aux parties et il me semble que ça a son importance
d'être là.
Le Président (M. Bélanger): Donc, la proposition
est rejetée. Sur l'article 3...
Mme Blackburn: Alors, M. le Président, une dernière
remarque.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
Mme Blackburn: Je les croyais sincères. Ce
gouvernement-là devait légiférer mieux et moins. Je
rappelle qu'il me semble que, chaque fois qu'on ouvre une loi pour en
élargir la portée, à moins de raisons majeures, on doit
être extrêmement prudents. Et je crois probablement à une
utilisation fort raisonnable de ça, mais ça pourra ouvrir aussi
à des abus. Je ne trouve pas que c'était souhaitable ni
désirable, mais, comme
vous avez la majorité, je demande le vote.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Alors, j'appelle
donc le vote sur... Est-ce que vous pouvez me dire sur quoi vous demandez le
vote?
Mme Blackburn: Adopté sur division.
Le Président (M. Bélanger): Adopté sur
division. C'est parce que je ne comprenais pas trop sur quoi on devrait
voter.
Mme Blackburn: Moi, j'avais proposé de l'abroger.
Le Président (M. Bélanger): Ah! O.K. Alors,
l'article 4.
M. Cherry: Cet article a pour objet de rendre obligatoire la
consultation du Conseil consultatif du travail et de la main-d'oeuvre avant
l'adoption par le gouvernement d'un règlement sur la
rémunération et les frais des arbitres de griefs et de
différends.
Mme Blackburn: Est-ce que ça n'aura pas comme
conséquence de retarder les décisions prises là-dessus? Je
trouve le conseil consultatif intéressant, mais, en même temps,
quand vous êtes obligé de les consulter avant d'établir
votre politique, est-ce que vous leur demandez l'avis en dedans d'un mois, 30
jours? Comment ça fonctionne?
M. Cherry: Comme ils en sont les utilisateurs, ils ont quand
même une expertise qui est unique.
Mme Blackburn: Ah oui! Ça, je comprends. J'en suis
convaincue.
M. Cherry: Ils sont les seuls à utiliser les arbitres,
à les recommander à leurs membres, à les insérer
dans les conventions. C'est quand même eux qui ont l'expertise; par
exemple, à tel tarif, il serait impossible d'avoir la qualité
d'arbitre qu'on recherche. Par contre, il faut aussi le faire dans la
capacité des gens de payer. C'est eux qui possèdent l'expertise
qui est unique. Ils sont les seuls à posséder ça. On ne
peut pas s'adresser à d'autres qu'à eux.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 5.
Loi sur les relations du travail, la
formation professionnelle et la
gestion de la main-d'oeuvre dans
l'industrie de la construction
M. Cherry: Cette modification, M. le Président, vise
à corriger l'erreur que contient cet article. Il mentionne que la
Commission de la construction du Québec nomme un arbitre parmi les
personnes dont les noms apparaissent sur la liste dressée annuellement
par le Conseil consultatif du travail et de la main-d'oeuvre en vertu de
l'article 77 du Code. Or, l'article 77 du Code du travail prévoit que la
liste est dressée "par le ministre du Travail après consultation
du Conseil consultatif du travail et de la main-d'oeuvre".
Le Président (M. Bélanger): Donc, vous
désirez enlever, dans les sixième et septième lignes du
premier alinéa, les mots "par le Conseil consultatif du travail et de la
main-d'oeuvre". Or, l'article tel qu'amendé, M. le ministre, se lirait
comment pour qu'on se comprenne bien? Le nouvel article que cela produirait se
lit comment?
M. Cherry: Donc, ça se lirait: 'Tout grief portant sur un
sujet visé au deuxième alinéa de l'article 61 ou sur
l'ancienneté, les mouvements de main-d'oeuvre ou le tableau d'affichage
doit être déféré à un arbitre unique. Cet
arbitre est choisi par les parties au moment des négociations; a
défaut d'entente, il est nommé par la Commission parmi les
personnes dont les noms apparaissent sur la liste dressée annuellement -
et là on enlève "par le Conseil consultatif du travail et de la
main-d'oeuvre" et on revient - en vertu du deuxième alinéa de
l'article 77 du Code du travail". Donc, on soustrait les mots "par le Conseil
consultatif du travail et de la main-d'oeuvre".
Le Président (M. Bélanger): Bien. Sur cet article,
d'autres interventions?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. Donc,
l'article 5 est adopté. J'appelle l'article 6.
M. Cherry: Cette modification est au même effet et est
effectuée pour les mêmes raisons que celle effectuée
à l'article 5. C'est l'article 105, on enlève...
Le Président (M. Bélanger): Une question de
concordance.
M. Cherry: C'est ça, exactement. Le Président
(M. Bélanger): Bien. Mme Blackburn: L'article 105 dit? M.
Cherry: O.K.
Le Président (M. Bélanger): C'est une question de
concordance.
Mme Blackburn: Dans cette toi, ça a toujours
été... En fait, ce que vous dites, c'est que la liste est
établie par le ministre et c'est par erreur qu'on a indiqué... On
ne vient pas changer les choses. On a vécu avec ça quand
même.
M. Cherry: Une erreur qui s'est produite en 1968.
Mme Blackburn: En 1968, oui.
M. Paradis (Michel): Mais il y en a qui ont essayé de
prétendre que la liste était dressée par le Conseil en se
basant là-dessus.
Mme Blackburn: II aurait fallu que je relise toute la loi, parce
qu'il est clair que la liste établie par le ministre, on n'est pas en
train de le...
M. Cherry: Oui. C'est ça. C'est le Conseil qui recommande
au ministre, mais c'est le ministre qui décide.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
L'article 7. "La présente loi entre en vigueur le... "
Mme Blackburn: II y a plusieurs ministères avec lesquels,
quand on arrive à des propositions de modification - je fais le
commentaire parce que c'est pratique pour tout le monde - vous avez l'article
original, la proposition de modification et l'article modifié. Ça
facilite le travail de tout le monde et généralement ils nous
remettent ces documents-là.
Le Président (M. Bélanger): C'est ça.
Ça aide parce qu'on...
M. Cherry: Oui. C'est vrai.
Le Président (M. Bélanger): Alors, est-ce que le
titre du projet de loi, qui est "Loi modifiant la Loi sur... ", est
adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): II est remis de sa
colère, lui. On en parlait même dans les journaux.
M. St-Roch: Ce n'est même pas commencé, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que le projet de
loi tel qu'amendé est adopté?
M. Cherry: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Alors, ceci met fin
à nos travaux pour ce soir. Donc, la commission, ayant accompli son
mandat, ajourne ses travaux sine die. Je vous remercie tout le monde.
(Fin de la séance à 22 h 2)