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(Quinze heures cinq minutes)
Le Président (M. Bélanger): Veuillez prendre place
de façon à ce que nous puissions commencer nos travaux. S'il vous
plaît, messieurs. Alors, nous sommes réunis aujourd'hui pour
procéder à la vérification des engagements financiers du
ministère du Travail pour les mois de décembre 1989 à
juillet 1991. Alors, c'est notre mandat aujourd'hui.
Je voudrais saluer deux personnes avant de commencer: d'abord Mme
Blackburn, députée de Chlcoutimi, qui sera la nouvelle critique
affectée au dossier du Travail, et on me souligne que c'est la
première fois qu'une femme est responsable de ce dossier-là.
Alors, c'est une heureuse première et un précédent, et il
nous fait plaisir de souligner tout ça. Je voudrais aussi souligner que
Mme Brouard, notre secrétaire de la commission, c'est sa première
fois officiellement, là. C'est son baptême elle aussi aujourd'hui,
donc deux femmes qui sont à leur première. Alors on leur souhaite
plein succès avec nous et on espère que vous allez trouver la vie
facile et agréable. On est tous du bon monde à cette
commission-là. Alors, Mme la députée de Chlcoutimi.
Mme Blackburn: M. le Président, je vous remercie de vos
mots de bienvenue et je constate que la secrétaire aussi est nouvelle,
mais je constate en même temps que c'est un monde d'hommes. Si je regarde
les personnes qui accompagnent le ministre, il n'y a pas beaucoup de
femmes.
Une voix: On a une dame avec nous.
Mme Blackburn: Ah oui! Elle était cachée en
arrière de... Bien, alors je dois vous dire que je suis heureuse
d'être à ce dossier. C'était des questions qui m'avalent
toujours intéressée, je parle de toutes les relations de travail
et particulièrement de la CSST, mais aussi les relations de travail de
façon générale. Alors, je suis heureuse d'être dans
le dossier et j'espère qu'on pourra avoir une collaboration qui sera
efficace, constructive et utile. Utile aux travailleuses et aux travailleurs,
mais également dans l'intérêt bien senti des employeurs. Je
pense que c'est à cette condition-là qu'on pourra parler
d'efficacité et d'effets constructifs et utiles. Alors, voilà ce
que j'avais à dire au commencement de ce mandat et je vous remercie de
vos mots de bienvenue.
Le Président (M. Bélanger): Je vous remercie,
madame. M. le ministre.
M. Cherry: M. le Président, vous comprendrez que mes
premiers mots vont pour ma collègue qui accepte avec enthousiasme ses
nouvelles responsabilités. J'ajoute mes mots de bienvenue aux
vôtres, M. le Président, et je l'assure que je maintiendrai le
genre de collaboration que j'avais avec votre prédécesseur,
madame, qui était le député de Pointe-aux-Trembles, avec
lequel durant l'année où nous avons cheminé ensemble, nous
avons, je pense, à l'intérieur de nos responsabilités
respectives, fait cheminer des dossiers que nous avons à coeur, mais
toujours en plaçant l'intérêt supérieur des
travailleuses et des travailleurs au-dessus de nos raisons. Vous serez sans
doute d'accord avec moi que nous avons amplement d'autres sujets sur lesquels
nous pouvons être en désaccord. Donc, sur celui-là, on
tentera de travailler ensemble.
Alors, vous me permettrez, M. le Président, après ces
remarques, de présenter à vous et à ceux qui nous
entourent les gens qui m'accompagnent aujourd'hui et qui sont ici à la
disposition de la commission pour bien vouloir répondre à toutes
les questions. D'abord, le sous-ministre au ministère, M. Marius Dupuis;
M. Jean LarMè-re, qui est également le secrétaire au
ministère du Travail; M. Yves Germain, qui est responsable de la
direction des ressources financières et de la perception au
ministère et qui est accompagné de M. René Brochu et de
Denise Plante, qui font tous les deux partie de son équipe;
évidemment, le directeur du cabinet, chez nous, qui en est à sa
dernière activité de cette nature, puisqu'il retourne aux
études et nous quittera dans deux semaines, Gérard Bibeau; un
attaché politique chez nous, Louis-André Cadieux, avec une
excellente expertise de ces dossiers. Il a occupé durant des
années difficiles mais enrichissantes au point de vue expérience
les fonctions de président des cadres des syndiqués au secteur
public et parapublic, et, évidemment, Me Luc Archambault, qui est plus
particulièrement responsable chez nous des dossiers de la CSST. Alors,
ces gens sont à la disposition des membres de la commission qui
désirent des informations supplémentaires.
M. le Président, je suggère que l'on démarre ici
nos travaux, puisque nous devons aujourd'hui vérifier les engagements
financiers du ministère couvrant la période de décembre
1989 à juillet 1991.
Le Président (M. Bélanger): Alors, je vous
remercie, M. le ministre. Dans un premier temps, juste une petite
précision: Est-ce que l'on veut marcher programme par programme,
élément par élément, ou si on veut y aller d'une
façon
globale et qu'on considère à la fin de la période,
soit à 17 h 30, que les crédits auront adoptés?
Mme Blackburn: On va les faire... Habituellement, on fait
ça de la façon suivante: On ne s'arrête pas sur tous les
engagements financiers, parce qu'il y en a sur lesquels on n'a pas de
commentaires, on fait simplement dire "vérifié".
Le Président (M. Bélanger): Vérifié,
d'accord.
Mme Blackburn: Je vais essayer de retenir les commentaires que
j'avais, les questions que j'avais, j'espère, dans le temps qui nous est
imparti, de manière à pouvoir liquider la totalité des
engagements parce que - et ça c'est une première remarque que
j'ai - je dois vous dire que vous avez certainement de bonnes raisons. Mais en
même temps, qu'on n'ait pas vu les engagements financiers depuis
décembre 1989, ça ne confère pas à cet
exercice-là beaucoup de sérieux. Les engagements financiers pris
en décembre 1989 - j'essayais de me faire la réflexion -
probablement que les travaux sont réalisés et les personnes qui
les ont réalisés ne s'en rappellent même plus. Alors, pour
faire un travail utile, il faudrait peut-être essayer de convenir qu'on
pourrait le faire peut-être à une fréquence... au moins une
fois par année, par exemple. Ça fait un peu... 18 mois, je
trouvais ça un peu long. Mais j'imagine que vous avez de bonnes raisons
et je ne voulais pas m'arrêter là-dessus. Alors, on est prêt
à commencer.
Décembre 1989 Ministère du
Travail
Le Président (M. Bélanger): Donc, de
décembre 1989, j'appellerais l'engagement 1.
Catégorie 4, contrat négocié. Est-ce qu'il y a des
commentaires, des questions?
Mme Blackburn: Oui, en fait, il s'agit d'un contrat de services
entre la firme Clarkson, Tétreault, Avocats et la Commission... - on
parie ici de la commission Sexton-Picard, si je ne m'abuse - sur la
stabilisation du revenu et de l'emploi des travailleurs de la construction. Il
s'agissait de conseiller et d'effectuer des recherches juridiques, de
rédiger des textes légaux et de participer à des
réunions de travail à la commission.
J'ai pris connaissance de votre déclaration ministérielle.
Plutôt que de m'arrêter à cet engagement financier, j'aurais
souhaité que vous nous en parliez un peu pour nous dire, dans cette
déclaration, que vous avez prévu un certain nombre de mesures
administratives et législatives à mettre en place. Je l'ai lu, il
y a des choses intéressantes. Il y en a d'autres où je me
demandais comment vous pouviez vous en saisir.
Est-ce que ça serait possible de nous dire où vous en
êtes par rapport aux mesures administratives qui, elles, ne manquent pas
de délais indus? Alors, je vous entendrais là-dessus. On pourrait
les prendre une à une. Vous parlez d'une rencontre annuelle avec le
milieu sous la présidence du président du Conseil du
trésor. J'imagine que ça, c'est entre vous autres. Ça
doit... ou être en train de se réaliser ou proche de se faire, ou
si ça a été abandonné...
M. Cherry: Après consultation avec les parties, les gens
qui devront être présents à cette réunion-là,
la faire la plus large possible dans le but de maximiser...
Mme Blackburn: Est-ce que vous en avez arrêté la
date et l'agenda ou si c'est à faire?
M. Cherry: Non, ça doit se faire en coordination avec le
président du Conseil du trésor, au moment où les parties
jugeront le plus valable pour elles.
Mme Blackburn: Mais vous n'avez encore rien d'arrêté
là-dessus? La nomination d'un sous-ministre?
M. Cherry: Ça doit se faire dans les semaines qui
viennent, madame.
Mme Blackburn: O.K. Est-ce qu'il est dans la salle? Non.
M. Cherry: Non.
Mme Blackburn: C'est une question qui se pose.
M. Cherry: Oui, c'est une réponse qui se donne.
Mme Blackburn: La mise en place d'un programme d'accès
à l'égalité en emploi dans le secteur de la construction,
est-ce que vous avez, là-dessus, avancé?
M. Cherry: Ce sont les parties par rapport à l'ACQ,
c'est... Il y a une série de mesures, madame, qui devront être
coordonnées, tel que je l'avais dit, sous la responsabilité du
ministre adjoint. Et son entrée en fonction, tout ça, ça
fait partie de... Il doit s'assurer, lui, de l'exécution de la
coordination de plusieurs de ces mandats-là.
Mme Blackburn: Vous annonciez aussi un train de mesures qui
visaient à contrer le travaH au noir, un certain nombre de modifications
pour améliorer la qualité des travaux, responsabiliser les
intervenants, de contrer le travail au noir - je retiens celle-là - mais
qui appelle des modifications législatives. Alors, vous parliez de
modifications prochaines à la loi des relations de travail et,
par la même occasion, vous entendiez disposer des recommandations portant
sur le champ d'application de la loi et sur l'imposition d'amendes
sévères, la suspension de certificats pour le travailleur qui
travaillera au noir, mais aussi de pénalités pour l'entreprise.
Est-ce que ces projets de loi sont sur la table à dessin? Où en
êtes-vous rendus par rapport à cette déclaration?
M. Cherry: Ça chemine, j'ai signé la documentation
nécessaire. Vous connaissez la procédure. C'est à
l'intérieur de la machine interministérielle. Ça fera
l'objet de législations à l'automne qui vient. (15 h 15)
Mme Blackburn: Donc, vous devriez déposer à
l'ouverture de la Chambre, dans quelques semaines, des projets de
modifications. Alors, moi, je me demandais, dans le fond, en relisant à
la fois vos déclarations puis en y mettant à côté
votre déclaration ministérielle et les mesures que vous entendez
prendre à la fois de nature administrative et législative... Je
le mettais à côté du document de propositions
constitutionnelles qui nous a été déposé, la
semaine dernière. Et à la réflexion, je me suis dit: C'est
certain qu'il a dû être arrêté dans son élan de
vouloir apporter des modifications aux lois du travail, parce que la
majorité des lois du travail du Québec sont plus avancées
ou constituent un frein à la libre circulation des personnes, à
la fols sur le territoire du Québec mais aussi entre les provinces.
Le projet qui nous a été déposé est tout
à fait clair à cet égard. Les propositions
constitutionnelles, le ministre en a certainement pris connaissance. On dirait
que c'est le coeur des propositions qui nous sont soumises par le gouvernement
canadien et qu'ils visent essentiellement à créer ce qu'ils
appellent une union économique. Et, cette union économique, je me
permets de le rappeler ici - vous allez comprendre pourquoi... Je me permets de
lire le texte, parce que j'ai beau le regarder sous tous ses angles, je me dis
qu'il va y avoir un affrontement quelque part. Il faudra savoir où on
loge.
Alors, à la page 55 du document, il est dit: Préparer un
avenir plus prospère et on propose une modification à l'article
121, ce qu'ils appellent la clause du marché commun, qui se lit comme
suit: "(1) Le Canada constitue une union économique où est
assurée la liberté de circulation des personnes, des biens, des
services et des capitaux indépendamment de toute barrière ou
autre restriction fondée sur les délimitations provinciales ou
territoriales. "(2) II est interdit au Parlement et au gouvernement du Canada,
de même qu'aux législatures et aux gouvernements des provinces, de
contrevenir, par la loi ou dans la pratique, au principe énoncé
au paragraphe 1."
Et là, ils expliquent un peu les limites. Et je vous les donne.
Il dit: "Le paragraphe (2) n'a pas pour effet d'invalider: "a) les lois
fédérales édictées pour la mise en oeuvre des
principes de la péréquation - parce que on aura un
problème - et du développement régional. "b) les lois
provinciales édictées en faveur de la réduction des
inégalités économiques entre régions de la
même province - donc on pourra continuer à avoir des programmes
pour faciliter le développement du Saguenay-Lac-Saint-Jean ou de la
Gaspésie - à condition que ces lois ne créent pas,
à l'égard des personnes, biens, services ou capitaux d'origine
extérieure à la province, des barrières ou autres
restrictions plus sévères qu'à l'égard des
personnes, biens, services ou capitaux provenant d'une région de la
province."
Et toujours dans le même... À 91A, il serait indiqué
clairement: "Sans que soient modifiées ses autres compétences
législatives, le Parlement du Canada a compétence exclusive pour
légiférer en toute matière qu'il déclare utile
à l'efficacité de fonctionnement de l'union
économique."
Et ils renforcent cette position dans un article qu'ils appellent clause
Canada, où vous retrouvez 14 points qui définissent un peu le
Canada, ce qu'il voudrait être et puis vers où il devrait aller.
En tout cas, c'est ce qu'il nous dit.
Dans cet article, il est... On rappelle évidemment, et je me
permets de le lire, on souhaite l'introduire dans la Charte canadienne -
là ce n'est plus dans la Constitution mais dans la Charte - "la libre
circulation - pardon c'est dans la Constitution - des personnes, des biens, des
services et des capitaux dans l'ensemble de l'union économique
canadienne, et le principe de l'égalité des chances dans
l'ensemble du Canada."
Et Don Mazankowski va encore plus loin, parce que, vous savez, il ne
faut pas juste lire ça, il faut lire aussi les intentions de
façon générale. C'est le ministre des Finances du Canada,
il nous dit en page 19 d'un document qui a été
déposé en fin de semaine, tout de suite après le document
des propositions constitutionnelles: "Le fédéralisme canadien et
l'union économique, partenariat pour la prospérité". Il
est dit à la page 19, en parlant des coûts des entraves à
la mobilité... Il indique un certain nombre d'entraves et, parmi ces
entraves, il indique nommément "les normes qui diffèrent d'une
province à l'autre en matière de santé et
sécurité et d'étiquetage. La politique d'embauché
qui donne la préférence aux résidents locaux plutôt
qu'à ceux des autres provinces".
À sa face même, vous aurez compris que sont visés
les programmes de la santé et de la sécurité chez nous,
que sont visés les programmes d'embauché prioritaire des
travailleurs de la
construction, et que sont visés les programmes
d'étiquetage de nos produits, parce que vous savez ici la loi sur la
langue s'applique à l'étiquetage des produits. Alors, là,
on ne parle plus... là on parle du ministre canadien des Finances.
Alors, comme on sait que la politique d'embauché qui donne
préséance aux travailleurs de la construction de la région
de Sept-îles, si le chantier est à Sept-îles, ensuite...
mais également à cause des cartes de compétence, comme
d'un certain nombre de mesures qui fait qu'on limite l'accès des
travailleurs de Terre-Neuve comme des travailleurs de l'Ontario sur nos
chantiers de construction.
Nos lois sur la formation professionnelle et la gestion de la
main-d'oeuvre dans l'industrie de la construction sont
généralement plus progressistes que les lois des autres provinces
et du Canada de façon générale. Prenons la Loi sur les
accidents du travail et les maladies professionnelles, la CSST, par exemple. On
sait que le programme fédéral de santé et
sécurité au travail, qui relève du ministère de la
Santé et du Bien-être, est beaucoup moins progressiste en ce qui
concerne le retrait des femmes enceintes. On le sait. Ça ne s'applique
pas. Même celles qui sont au Québec, du moment où
l'entreprise est de charte fédérale, elles ne peuvent pas se
prévaloir de ces dispositions.
La loi antiscab, on sait ce que ça donne actuellement. Nous, on
en a une; eux autres, ils n'en ont pas. Est-ce à dire qu'il va falloir,
nous, faire comme eux autres et ne pas en avoir?
Les maladies professionnelles, on est beaucoup plus avancés et on
a fait beaucoup plus de recherches là-dedans. Et l'indemnisation des
victimes des programmes est plus généreuse - je ne parle pas de
l'équité salariale - et j'en passe.
Moi, je pense que ce qui intéresserait beaucoup tous les
travailleurs, sans exception... C'a été une des premières
questions qu'on m'a posées dans ma région. On m'a demandé:
Qu'est-ce que ça va vouloir dire, nous autres, nos chantiers de
construction? Qu'est-ce que ça va vouloir dire à la CSST? Et
quelle est la position du gouvernement là-dessus? Alors, vous, comme
ministre du Travail, quelle est votre position sur cette question et est-ce que
vous entendez réclamer la pleine et entière juridiction en
matière de législation du travail et de santé et
sécurité au travail, de manière à vous assurer que
vous ne soyez pas constamment, tous les trois ans, obligés de
réclamer une dérogation aux dispositions canadiennes? Vous
connaissez la formule, c'est 7-50 et ça dure juste trois ans. Ça
veut dire que tous les trois ans, il faut leur rentrer dans le corps à
nouveau. J'imagine qu'il y a beaucoup de gens qui vont être
intéressés à avoir la pensée du ministre
là-dessus.
M. Bourdon: M. le Président, si ma collègue me le
permet, juste avant que le ministre ne réponde. Je ne sais pas si nos
collègues ministériels sont en retard de quelques caucus, mais
j'ai de la misère à suivre ma collègue de Chicou-timi par
moments, parce qu'il y a deux ou trois caucus de l'autre bord. Ça parle
fort.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît.
Alors, M. le député de Pointe-aux-Trembles.
M. Bourdon: C'est un appel aux règlements, M. le
Président, pour que les membres de la commission écoutent parce
qu'ils parlent tellement fort que j'ai de la misère à entendre ce
qui se dit.
Le Président (M. Bélanger): C'est-à-dire que
l'appel aux règlements ne peut pas obliger les membres à
écouter, mais peut les obliger à être plus discrets dans
leur conversation.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourdon: C'est ça.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Cherry: Évidemment, madame a fait
référence à l'ensemble du débat constitutionnel.
Vous avez ramassé tout ça. Le document qui a été
déposé la semaine dernière, je pense que c'est très
clair parce que le premier ministre du Québec a été
très clair là-dessus. C'est un document qui ne serait aucunement
signable dans sa phase actuelle. Donc, c'est un document de discussion. Il y a
un comité, la commission itinérante, Castonguay-Dobbie, c'est
comme ça qu'ils l'appellent, qui, dans les cinq prochains mois,
ramassera les suggestions concernant ça. Vous pouvez être
assuré que, dans le domaine du travail, comme dans tous les autres
domaines, les intérêts supérieurs du Québec seront
protégés et il est bien certain que, dans le domaine du travail -
parce que c'est là-dessus que vous ciblez, je pense que vous citez, par
exemple, les aspects de la CSST et ces choses-là - il n'est pas question
de diminuer la qualité des services qu'on protège - nos
travailleurs et nos travailleuses - pour les mettre à d'autres
standards. Je pense que le contraire, ce serait de leur suggérer, eux,
de rejoindre la qualité des standards qu'on a au Québec dans les
domaines où on les devance.
Mme Blackburn: Alors, ce que vous me dites, c'est qu'il n'est pas
dans l'intention du gouvernement de diminuer la qualité des services et
nos législations. On va plutôt amener les gens, ou les autres
provinces, à copier ou à imiter ou à adopter les
législations...
M. Cherry: Je faisais référence, vous aviez
cité...
Mme Blackburn: ...pour la CSST.
M. Cherry: Vous avez cité, par exemple, la CSST.
Mme Blackburn: Oui.
M. Cherry: Vous avez cité la situation de la femme
enceinte.
Mme Blackburn: Oui. D'accord.
M. Cherry: Vous avez dit, par exemple, que la situation du
retrait préventif au Québec est beaucoup plus avancée pour
la travailleuse qui est assujettie au code québécois plutôt
qu'au code canadien.
Mme Blackburn: Oui.
M. Cherry: II ne s'agirait pas... À mon avis, à
l'intérieur de suggestions qu'on pourrait leur faire, ça serait
de leur dire d'améliorer le code canadien dans ce sens-là ou,
tout simplement, d'assujettir l'ensemble des travailleurs sous le code canadien
aux normes québécoises, c'est parce que ça, ça
assurerait une meilleure protection.
Mme Blackburn: À présent - et là, c'est
beaucoup plus délicat, à mon avis, et on ne pourra pas beaucoup
s'en tirer avec une pirouette - les dispositions qui créent des
priorités d'embauché dans la construction pour les travailleurs
d'une région donnée. Et je pensais même... Ça va
même plus loin, parce qu'il s'agit de Don Mazankowski, ça pourrait
même aller jusqu'à contester les droits des municipalités
d'exiger que vous résidiez dans sa municipalité. Ça peut
aller très loin, une interprétation comme ça. Mais je
pense qu'on commence à entrer dans quelque chose de plus significatif,
toute la formation professionnelle, les accréditations, les cartes de
compétence. On sait que presque toutes nos lois sur le travail sont
différentes des lois des autres provinces. Alors, qu'est-ce que vous
dites aux travailleurs de la construction au moment où on se parle? Ils
suivent évidemment ces débats-là; ils sont en train d'en
discuter par rapport aux conséquences que ça pourrait avoir sur
le Code du travail.
M. Cherry: Je pense que le message que j'adresserais aux
travailleurs de la construction, c'est le même que vous venez de nous
donner pour l'ensemble des travailleuses et des travailleurs au Québec.
C'est que le rôle du gouvernement du Québec, le rôle du
ministre du Travail, c'est de s'assurer, dans le cas où nos lois, nos
règlements sont plus avancés que les normes canadiennes, du
maintien de la qualité de protection qu'ils ont à avoir. C'est de
convaincre les autres de se joindre aux nôtres, quand on est en avant,
mais ça ne peut sûrement pas, d'aucune façon, avoir comme
résultat une diminution de la qualité, de ce qu'ils sont
habitués d'avoir au Québec, pour mieux accommoder les autres.
Mme Blackburn: Non. Je voudrais qu'on aborde juste la question
plus pointue, là, de la libre circulation des personnes, juste
celle-là, parce que, pour le moment, je pense bien que c'est celle qui
va créer le plus d'objections. Demain, il y aura toutes les autres, mais
celle-là, immédiatement, parce qu'ils semblent vouloir, au
Canada, en faire une clé du développement, et toute contrainte
à la libre circulation des personnes serait jugée
inconstitutionnelle en vertu de ce droit exclusif du gouvernement canadien.
Ça veut dire que n'importe qui, actuellement, au Canada, pourrait
dire - je sais que ce n'est pas tout à fait votre secteur, mais quand
même... Une infirmière, unilingue anglaise, qui déciderait
de travailler à Chicoutimi pourrait venir parce qu'on ne pourrait pas
exiger qu'elle parle français, parce que ça constitue une entrave
à sa libre circulation. Mais on peut faire la même chose dans tous
les secteurs d'activité. Et là, il s'ajoute à ça
l'étiquetage et c'est vraiment dit, là: L'étiquetage
constitue une entrave à la libre circulation des biens. Mais ça,
ça ne vous concerne pas.
Moi, ce que je veux que vous me répondiez, c'est sur le volet, la
libre circulation des travailleurs et des travailleuses, d'une province
à l'autre, indépendamment de la formation, évidemment,
dans un secteur d'activité donné, qu'elles aient ou non les
cartes de compétence telles que nous les concevons, qu'elles soient ou
qu'elles ne soient pas de la région, je veux dire, sur les chantiers de
construction. Comment est-ce que vous entendez agir là-dessus? C'est
tout leur programme qui tourne autour de ça, leur programme d'union
économique, leur projet, devrais-je dire, d'union économique
tourne autour de la libre circulation des biens, des personnes, des capitaux.
Et des personnes, là, par rapport au Québec, ça pose un
certain nombre de difficultés que vous connaissez.
Alors, je me dis: Qu'est-ce que vous dites, par rapport à la
libre circulation des personnes, et particulièrement à tous les
travailleurs et les travailleuses, à ceux de la construction? Ceux de la
Baie James, les grands travaux qu'on va avoir à Grande-Baleine,
là, quand ça va commencer, ça va représenter un
nombre considérable d'emplois, si jamais ça débouche. Il y
aura peut-être... Ça va aiguiser des appétits. Qu'est-ce
que vous dites aux travailleurs de la construction?
M. Cherry: Je vous ramène à ma réponse
initiale. Le document qui a été déposé par le
fédéral a été déclaré, par le premier
ministre du Québec, aucunement acceptable dans sa forme actuelle. Donc,
dans les cinq mois qui vont venir,
les représentations devraient être faites dans chacun des
secteurs, et dans celui-là comme dans d'autres, vous pouvez être
assurée que celui qui vous parle, comme l'ensemble du gouvernement,
verra à protéger ce que sont les acquis des travailleurs
québécois, que ce soit dans le secteur de la construction comme
dans d'autres domaines. (15 h 30)
Mme Blackburn: Mais vous savez qu'ils n'étaient pas
ignorants des demandes du Québec là-dedans. S'il y a des secteurs
sur lesquels le Québec a, depuis 30 ans, réclamé les
compétences exclusives, c'est vraiment sur travail, main-d'oeuvre et
là, je vous fais grâce du reste. Et le rapport Allaire
était particulièrement clair là-dessus. Je veux dire,
qu'est-ce que vous pensez... Est-ce que vous entendez intervenir auprès
du Conseil des ministres pour bien lui faire sentir que tout ça c'est
retiré, la libre circulation des personnes, surtout avec les
explications qu'on a de M. Don Mazankowski, où c'est inacceptable.
M. Cherry: Vous souhaitez que je vous répète encore
la même chose?
Mme Blackburn: Conseil des ministres.
M. Cherry: Au Conseil des ministres, je ferai valoir là la
position qui est la mienne concernant les responsabilités qui me sont
issues.
Mme Blackburn: Alors pour vous, c'est vraiment la situation qui
est au Québec, je partage votre avis là-dessus. Par rapport
à nos législations de travail, santé et
sécurité, on sait qu'il y a des problèmes, mais quand
même on a un système qui est progressiste et qui a permis de
protéger, à la fois des emplois en région et à la
fois la santé et sécurité des travailleurs. On est en
train d'essayer de se donner une bonne politique de formation de la
main-d'oeuvre. Alors, vous me dites et vous dites aux travailleurs:
Aujourd'hui, pour moi, tout ça, c'est de l'acquis et c'est
inaliénable. Nous ne bougerons pas là-dessus.
M. Cherry: Ce que je vous dis, madame, c'est que, dans les
domaines où nos standards sont en avant, il s'agirait pour nous de
convaincre les autres parties du pays d'améliorer les leurs. Alors,
c'est dans ce sens-là que je vous réponds. Évidemment, je
vous répondrai aussi que, comme nous sommes au début d'une ronde
- certains appelleront ça de négociations - je pense bien,
là-dessus que - votre collègue de gauche - on se sentira bien
à l'aise. Au début d'une négociation, les demandes sont,
règle générale, avec des marges de manoeuvre.
M. Bourdon: Mais, M. le Président, si ma collègue
me le permet...
Mme Blackburn: Oui.
M. Bourdon: ...c'est que l'histoire nous apprend que ça
pourrait être pire aussi, à la fin de la négociation. Il
n'y a rien qui dit que ça va aller en s'améliorant. Ça
pourrait aller en se détériorant. À l'égard des
travailleurs de la construction, ce n'est pas d'hier qu'il y a un
contingentement et que l'entrée à l'industrie
québécoise de la construction est réglementée. Je
trouve que ma collègue a raison de poser le problème. Est-ce
à dire que si on mettait en vigueur ce qui est proposé... Je suis
d'accord avec le ministre que ça n'est, pour l'instant, que
proposé, mais que ça a des implications, notamment dans le
secteur de la construction. Le document du fédéral parle de la
liberté de pratiquer son métier ou sa profession n'importe
où au Canada.
Quand on parle d'habitude de libre circulation des personnes, des
capitaux et des biens, on pense à liberté du commerce et on pense
aussi qu'on n'a pas besoin de passeport pour aller d'un endroit à
l'autre, et que les personnes peuvent s'installer où elles veulent. Mais
en matière professionnelle - et ce n'est pas le domaine du ministre du
Travail pour les professions au Québec - pour les métiers, en
particulier dans la construction, n'entre pas qui veut. Alors, est-ce que le
ministre est d'accord qu'il y a là un danger, si le
fédéral donnait suite à ses projets et disait, à un
moment donné, par une loi ou autrement, qu'un travailleur de la
construction de la Colombie-Britannique a autant le droit de travailler
à la Baie James qu'un travailleur de Sept-îles ou de Baie-Comeau
ou de Chicoutimi, ou de n'importe où ailleurs au Québec?
C'est ça qui est recherché là. On dit: II peut y
avoir une limite, d'une région vis-à-vis une autre région
d'une province, mais en autant que c'est pour toutes les régions du
Canada. Je pense que le ministre comprend ce que je veux dire. Ce qu'on dit,
c'est qu'on peut toujours dire: On donne la préférence aux
travailleurs d'une région. Mais après la région, le reste,
c'est tout le Canada. Comme la Baie James n'est pas une région, comme
telle, au plan du placement, que c'est un grand chantier, où un peu tout
le monde va, est-ce que le ministre reconnaît que si son premier ministre
manquait le moindrement d'épine, à un moment donné on
pourrait se retrouver dans une situation compliquée?
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre, avant,
j'aimerais juste faire une mise en garde, puisqu'on discute à partir
d'un document hypothétique. Je veux dire, on sait que le document
existe, on sait ce qu'il y a dedans, mais c'est une hypothèse de travail
qui n'est pas une loi, qui n'est pas adoptée nulle part...
M. Bourdon: II y a déjà des barrages dessus, par
exemple.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): ...et dans ce
sens-là, comme le document n'est qu'un projet, dans nos règles de
fonctionnement, habituellement, on prend pour acquis qu'on ne discute pas les
projets comme tels, à moins d'être en commission parlementaire
où c'est l'objet spécifique de la commission. Alors, je mentionne
simplement ça. Je ne voudrais pas évoquer de règle. Alors,
M. le ministre, je vous laisse...
Mme Blackburn: M. le Président, si vous le permettez,
c'est qu'il y a une espèce de tradition à la commission
parlementaire où on aborde généralement ce genre de
questions, sinon on commencerait à être complètement
tatillon sur les choses qui finissent... finalement qui ne vaudraient
peut-être pas la peine ni pour le ministre ni pour nous. Moi, ça
serait terminé là-dessus. Je conclurais juste sur une remarque.
Le ministre dit, et je comprends comme ancien négociateur: On commence
les négociations. Ça fait 30 ans qu'elles sont commencées,
je voulais juste le dire, vous savez. C'est pour ça que quand on me dit
qu'on commence les négociations, je me dis: II y a comme quelque part
une erreur dans la... Comment on dit ça? Pas une erreur dans le
problème, mais... un malaise dans le problème, c'est
ça.
M. Bourdon: Et moi, M. le Président, mon souci, c'est que
ce ne soit pas, ces arrangements constitutionnels là, un marché
de dupes ou un piège à cons pour les travailleurs de la
construction.
Le Président (M. Bélanger): Votre remarque est bien
reçue à cet effet-là et soyez assuré que la
commission sera vigilante dans la mesure de ses pouvoirs et, comme vous le
disait votre collègue de Chicoutimi, on prend bonne note de vos avis.
Mais je pense qu'on ne peut pas vraiment pousser la discussion plus loin. Et
comme aussi dans le même esprit que Mme la députée de
Chicoutimi, je ne voudrais pas invoquer d'aspect de règlement, tout
ça, je ne veux pas commencer. Je pense qu'on a un climat de travail qui
est trop Intéressant pour ça. Alors, dans ce sens-là,
donc, je vous inviterais à une autre question, s'il vous
plaît.
Mme Blackburn: Oui. Pour terminer sur Sexton-PIcard, sur cet
engagement...
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Blackburn: Pour terminer sur cet engagement, vous
déposerez donc, cet automne, différents projets de loi qui vont
dans le sens de vos déclarations en dépit du dépôt
des propositions constitutionnelles.
M. Cherry: Mes priorités n'ont pas changé, Madame,
ce sont les intérêts supérieurs des travailleurs et
travailleuses du Québec.
Mme Blackburn: Très bien. Vérifié.
Janvier et mars 1990 Ministère du
Travail
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
Alors donc, l'engagement de décembre 1989, vérifié.
J'appelle donc les engagements de janvier 1990. L'engagement 1, puisqu'il y en
a un qui est d'un ordre sensiblement semblable. Mme la
députée.
Mme Blackburn: Alors, il s'agit d'un contrat pour des services de
presse électronique avec la firme Caisse, Chartier et Associés.
Est-ce qu'on peut s'abonner à cette revue et est-ce qu'il existe - et
vous comprendrez mon intérêt - une revue de presse écrite
au ministère du Travail? S'il en existe une, comme dans les autres
ministères, j'aimerais bien la recevoir.
M. Cherry: O.K., je demanderais au sous-ministre, ici, de
compléter.
M. Dupuis (Marius): Bon, la première partie...
Le Président (M. Bélanger): Je m'excuse. Monsieur,
est-ce qu'on pourrait avoir votre nom?
M. Dupuis: Marius Dupuis.
Le Président (M. Bélanger): Marius Dupuis. C'est
pour les fins de transcription au Journal des débats, il va de
soi.
M. Dupuis: Merci. La première partie de votre question,
c'est: Est-ce que c'est la revue de presse? Ce sont des choses que l'on
commande à l'unité. C'est une cassette, c'est un extrait d'une
revue spécialisée, ce sont des choses que l'on commande au fur et
à mesure, selon le besoin. Quant à la deuxième partie de
votre question, on parle de la revue de presse quotidienne du ministère.
Il en existe une et, si quelqu'un était Intéressé à
s'y abonner, c'est possible de le faire.
Mme Blackburn: Moi, je suis intéressée à la
revue de presse du ministère. Je l'ai eu de façon presque
systématique des autres ministères, comme porte-parole de
l'Opposition dans d'autres dossiers, alors, je souhaiterais la recevoir.
M. Dupuis: Avec plaisir, madame.
Mme Blackburn: Ça fait partie de l'ordre... Ça nous
évite d'être obligés de feuilleter tous les autres...
M. Dupuis: On s'excuse de ne pas l'avoir fait avant.
M. Cherry: On ne savait pas. Votre nomination, c'est
d'aujourd'hui.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Blackburn: C'est vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Alors l'engagement est
vérifié. J'appelle donc celui de février 1990. Il n'y
avait aucun engagement pour février... pour le mois de janvier 1990,
excusez. Pour février 1990, je n'ai rien dans mon... Oui, excusez. Aucun
engagement...
M. Bourdon: II y a des papiers, mais il n'y a pas
d'engagement.
Le Président (M. Bélanger): Oui, c'est ça,
j'ai bien du papier, mais je n'ai rien, alors il n'y a rien à adopter,
je présume? Donc, ça nous amène à mars 1990,
l'engagement 1.
Mme Blackburn: Alors, II s'agit d'un contrat
négocié avec M. Pierre N. Dufresne qui agit à l'occasion
comme médiateur, conciliateur et arbitre. Alors, j'y reviendrai un peu
plus tard parce qu'on le retrouve au mois d'août 1990. J'aurais quelques
questions parce que je ne comprends pas bien votre système et je
voudrais le comprendre mieux. Alors, on y reviendra en août 1990. Donc,
on considère que cet engagement est vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Alors,
vérifié.
Mme Blackburn: La même chose pour le suivant.
Le Président (M. Bélanger): Le suivant... Alors,
ça nous amène donc à l'engagement... Attendez un petit
peu, j'ai un petit problème à suivre mon affaire... Les
engagements de 1 à 5, mars 1990, pris par le ministère du
Travail.
Mme Blackburn: Oui. Alors, l'engagement 1, catégorie 4,
contrat négocié.
Une voix: C'est ça.
Mme Blackburn: Alors, il s'agit d'un contrat entre le
ministère du Travail et la firme de service CSG Itée pour les
travaux informatiques à effectuer dans le cadre du projet
d'enquête sur la fréquence et les caractéristiques des
avantages sociaux au Québec. Il s'est ajouté un montant, une
première tranche de 7810 $ et une seconde de 17 190 $ en 1990-1991.
Est-ce qu'on pourrait avoir copie du rapport présentant le
résultat de cette enquête-là? Quel était l'objectif
de ces travaux-là? Il a dû y avoir un mandat qui a
été donné à l'entreprise.
M. Dupuis: Est-ce que je peux répondre? Le
Président (M. Bélanger): M. Dupuis.
M. Dupuis: Alors, ce sont des travaux informatiques qui sont
confiés parce que c'est l'unique dépositaire au Canada de la
banque des données informatiques nécessaires pour réaliser
ce projet-là. Donc, ce sont les données que ça nous prend
pour être en mesure, ensuite, de produire.
Mme Blackburn: Je comprenais que vous aviez besoin de la banque
de données. C'était l'autorisation d'aller dans la banque de
données, de faire sortir des données qui touchaient une
enquête sur la fréquence et les caractéristiques des
avantages sociaux au Québec.
M. Dupuis: Voilà.
Mme Blackburn: Alors, évidemment, ils sont allés
dans la banque, ils ont tiré les informations qui vous
intéressaient, mais est-ce qu'on peut avoir copie de ces documents?
M. Cherry: On me dit que c'est publié chez
l'Éditeur officiel...
Mme Blackburn: Est-ce que... M. Cherry: ...dans la...
Une voix: Dans la collection Études et recherches.
M. Cherry: ...collection Études et recherches. On me dit
que c'est publié chez l'Éditeur officiel, madame.
Mme Blackburn: O.K. Est-ce qu'on peut... À ce
moment-là, on va voir, évidemment, le mandat qui avait
été confié à l'entreprise, mais est-ce qu'on peut
savoir pourquoi cette commande? À quoi ça a servi au
ministère?
M. Cherry: Bien, c'est...
Mme Blackburn: Pour évaluer si... Pour établir des
comparaisons avec les autres provinces, voir si...
M. Dupuis: Ce sont les statistiques dont on a besoin pour
produire, justement...
Mme Blackburn: Ce rapport. M. Dupuis: ...une pareille
étude.
Mme Blackburn: Ah! C'est juste la production de l'étude
qui n'a pas d'autre fin en soi que
de nous donner ces données-là.
M. Dupuis: À ma connaissance, non.
Mme Blackburn: O. K. Est-ce qu'on peut convenir de quelque chose,
étant donné que je prends le dossier...
Généralement, c'est la même chose, les études de
cette nature-là qui sont faites par les ministères au moment
où |e suis porte-parole de l'Opposition nous sont
généralement envoyées. Peut-être qu'elles l'ont
été, remarquez, mais je n'y étais pas. Mais quand il y a
des études qui sont publiées comme ça,
généralement j'en reçois une copie avec les hommages du
ministre.
M. Cherry: Madame...
Le Président (M. Bélanger): Les hommages...
M. Cherry:... quand elles seront publiées, vous recevrez
et la copie et les hommages.
Des voix: Ha, ha, ha!.
Mme Blackburn: Alors, on peut compter dessus?
M. Cherry: Oui, oui.
Mme Blackburn: Bien. Je vous remercie. Vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
Alors, la catégorie 5, renouvellement de contrat.
Mme Blackburn: Alors, oui... Ce que je comprends c'est que M.
Gilles Gaul était commissaire à la construction du 1er juillet
1989 au 31 décembre 1989 et il a été engagé en
vertu... nommé commissaire de la construction en vertu de l'article 21.
1 de la loi des relations de travail, qui prévoit
généralement des nominations pour une période de trois
ans. Alors, si je comprends, l'engagement ici de 34 736, 85 $ couvre la
période du 1er juillet 1989 au 31 décembre 1989. Ça veut
dire juillet, août, septembre, octobre...
Une voix: Six mois. (15 h 45)
Mme Blackburn:... novembre, décembre. Six mois. Alors,
ça lui donne un revenu... Son revenu annuel est de l'ordre de 69 000 $,
si je comprends, 70 000 $, mais c'est... À ce moment-là, quand on
retrouve un engagement de 34 000 $... Lui, il est payé à
l'année, peu importe. Je veux dire, on ne le paie pas juste s'il a un
mandat spécifique ou s'il a à aller faire un certain nombre de
vérifications.
M. Dupuis: II est rémunéré sur une base
horaire.
Mme Blackburn: Oui. M. Dupuis: Oui.
Mme Blackburn: Donc, c'est variable. Ce qu'on voit là,
c'est 34 000 $. Ça ne veut pas dire qu'il a travaillé à
plein temps pendant six mois, là.
M. Dupuis: Ça dépend des dossiers qui lui sont
soumis, ça dépend de la disponibilité des parties,
ça dépend de la complexité du dossier.
Mme Blackburn: D'accord.
M. Dupuis: Lorsqu'il délibère, par exemple, il n'y
a personne qui lui Indique qu'il ne doit pas dépasser huit heures aux
fins de délibérer dans un dossier, et encore une fois il est
rémunéré sur une base horaire.
Mme Blackburn: II y en a combien de commissaires engagés
comme ça? Est-ce qu'il est le seul?
M. Dupuis: II est le seul, madame, particulier à
l'industrie de la construction.
Mme Blackburn: Et son engagement remonte à quelle date?
Là on voit mars 1990, mais est-ce qu'il est toujours... Est-ce que son
engagement a été reconduit?
M. Dupuis: II est toujours commissaire de la construction.
À ma connaissance, son mandat se terminera quelque chose comme juin
1992, de mémoire.
Mme Blackburn: Ça veut dire qu'il a été
engagé en 1989, c'est trois ans.
M. Dupuis: Voilà. Il y a eu des renouvellements successifs
de mandat, j'imagine. Vous allez comprendre également que lorsqu'une
personne est nommée dans l'industrie de la construction, ça ne
prend pas beaucoup de mois pour savoir qu'il est apprécié des
gens de l'industrie ou qu'il ne l'est pas.
Mme Blackburn: Est-ce que c'était son premier contrat, son
premier engagement? Il est au service du ministère, autrement dit,
depuis combien de temps, combien d'années?
M. Dupuis: De mémoire, il me semble que son premier mandat
comme commissaire de la construction tourne autour du début de 1989,
encore une fois de mémoire.
Mme Blackburn: Qui le précédait?
M. Dupuis: Me Bernard Lefebvre, je pense.
Mme Blackburn: II était moins apprécié ou
quoi? Je dois vous dire que je ne connais pas M. Gaul...
M. Dupuis: Non.
Mme Blackburn: ...donc j'ai besoin d'un certain nombre
d'informations. Une fois que je les aurai, là...
M. Dupuis: Bon, Me Lefebvre a agi pendant un certain temps comme
commissaire de la construction. Il a agi également comme
président adjoint au conseil d'arbitrage pour le compte du
ministère de la Main-d'oeuvre, et au moment où on se parle, Me
Lefebvre reçoit à l'occasion des dossiers comme commissaire
adjoint de la construction lorsque, par exemple, le commissaire juge utile de
se désister dans un dossier. Me Lefebvre a beaucoup d'autres contrats
privés, si vous voulez, qui ne sont pas des contrats du
gouvernement.
Mme Blackburn: Bon, on ne voit pas d'autres engagements pour Me
Lefebvre Jusqu'à... dans tous ceux que j'ai, là. On va jusqu'en
juillet.
M. Dupuis: Non, parce que Me Lefebvre, je pense qu'il n'y a pas
longtemps on lui a confié trois ou quatre dossiers, et dans ce genre de
dossiers, ce n'est pas très rapide parce que les parties ne sont pas
toujours prêtes à procéder lorsque le commissaire...
Mme Blackburn: Elles ne sont pas pressées...
M. Dupuis: Bien, pour toutes sortes de raisons, madame, ça
ne va pas aussi vite qu'on le voudrait.
Mme Blackburn: Et Gilles Gaul c'est aussi un avocat?
M. Dupuis: Oui, madame. Mme Blackburn: Bien,
vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Alors,
vérifié. J'appelle l'engagement suivant, qui concerne M. Pierre
Dufresne.
Mme Blackburn: Oui, ça on y reviendra au mois
d'août.
Le Président (M. Bélanger): Bien, alors...
Mme Blackburn: Peut-être juste une petite question: 69
048,07 $, ça couvre quelle période?
Le Président (M. Bélanger): C'est des commissions
de transports. C'est des postes permanents, ça.
Mme Blackburn: Oui?
M. Bourdon: II y a des nuages à l'horizon à
Montréal.
Mme Blackburn: Oui, ils sont partout. Je voulais juste savoir ce
que ça donnait, combien de fois il y avait 70 000 $ dans une
année, deux ou trois fois? C'est généralement bien
payé.
Le Président (M. Bélanger): Alors, M. le
ministre... M. Dupuis.
M. Dupuis: On me dit, madame, que dans le cas de M. Jean-Pierre
Tremblay, le montant que vous avez ici représente à peu
près 95 % du coût total de sa prestation dans le dossier.
Mme Blackburn: Dans ce dossier...
Le Président (M. Bélanger): Dans le cas de M.
Tremblay, mais c'est pour M. Dufresne qu'on l'avait demandé. Je
m'excuse.
Mme Blackburn: Oui, c'est juste. Ils sont dans le même cas.
Mais c'est dans ce dossier parce que, là, ils sont deux.
M. Dupuis: Ils sont trois.
Mme Blackburn: ...parce que l'autre engagement... trois.
M. Dupuis: Bien c'est-à-dire, il y en a un qui n'est pas
là, mais il y en avait trois. C'était un conseil...
Mme Blackburn: Combien est-il payé celui qui n'est pas
là?
M. Dupuis: C'est un fonctionnaire, madame. Mme Blackburn: Ah,
O.K.
M. Dupuis: C'est un conseil de médiation de trois
personnes.
Mme Blackburn: Vous indiquez dans les deux engagements, trois et
quatre, coûts connus. Ça veut dire que vous nous dites que ce qui
nous reste à venir n'est pas très élevé par rapport
au coût de ce dossier-là, à titre de médiateur dans
le dossier de la Société de transport de la Rh/e-Sud de
Montréal.
M. Dupuis: On me dit qu'également dans le cas de M.
Dufresne, ça représenterait à peu près 95 % du
coût de sa prestation totale dans le dossier.
Mme Blackburn: Vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
Alors, M. Jean-Pierre Tremblay...
Mme Blackburn: Vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
Je m'excuse, Fonds des services... le numéro 5, en tout cas.
Mme Blackburn: Oui. Entente de services de
télécommunications...
Le Président (M. Bélanger): C'est ça.
Mme Blackburn:... pour la période du 1er avril 1989 au 31
mars 1990, vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
Donc, ça nous donne... Donc, ces engagements de mars 1990 sont
adoptés. J'appelle ceux d'avril 1990.
Mme Blackburn: II n'y en a pas.
Le Président (M. Bélanger): En avril il n'y en
avait pas. Bon. Mon Dieu, ça va bien.
Mme Blackburn: Papier pour le recyclage.
Le Président (M. Bélanger): Bien oui. Mais pourquoi
on prend tant de papier pour nous dire... On pourrait prendre moins de papier
pour nous dire qu'il n'y a rien.
Mme Blackburn: C'est ça que je...
Le Président (M. Bélanger): Je ne sais pas.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Blackburn: Si c'était juste pour nous assurer qu'on ne
s'y perde pas, vous pourrez l'enlever à l'avenir.
Le Président (M. Bélanger): Oui. Oui, je comprends
que c'est dur dans le secteur du papier, mais là je vois qu'on les
encourage abondamment ici.
Mme Blackburn: Ha, ha, ha! Je doute que ça soit ça
qui les fasse vivre.
Mai Ministère du Travail
Le Président (M. Bélanger): Mais il n'y a rien
à désencrer, il n'y a rien d'écrit. Ha, ha, ha! Alors, en
mai 1990, premier contrat négocié, CSG.
Mme Blackburn: On les a déjà vus, ça va,
c'est vérifié. Ah oui... Vous retrouvez 0... mars 1990, il y
a...
Le Président (M. Bélanger): Bien oui.
Mme Blackburn:... ça c'est une petite erreur...
Le Président (M. Bélanger): Ils les ont mis en
double.
Mme Blackburn: Vous avez plusieurs engagements qu'on a
déjà vus là. Alors, on revoit M. Tremblay, si je ne
m'abuse, M. Dufresne...
Une voix: M. Gaul, M. Dufresne...
Mme Blackburn: Ils doivent être heureux de ces
égards.
Le Président (M. Bélanger): Y en a un qu'on n'avait
pas vu là-dedans? Ha, ha, ha!
Mme Blackburn: Non.
Une voix: Non, on les avait tous vus.
Le Président (M. Bélanger): Donc, ce bout-là
est considéré comme vérifié... a été
vérifié. Le numéro 4, contrat négocié,
dépassement au contrat de services de traitement informatique avec le
fonds des services FSI de la Direction générale de l'informatique
du ministère des Communications. Celui-là, on ne l'avait pas
vu.
Mme Blackburn: Est-ce qu'on peut nous expliquer pourquoi il y a
un dépassement? Et là, j'ai bien apprécié la petite
note: Ce surplus de coûts n'excède pas le dépassement
permis de 10 %. Est-ce que c'est une pratique de se rendre au
dépassement permis? C'est un peu comme les 14 jours à la
CSST.
M. Dupuis: On me dit, madame, que c'est la première fois
que le ministère du Travail a dépassé les coûts de
temps-ordinateur qui étaient prévus à l'origine. Il
semblerait que, dans ce cas-ci, on avait mal évalué le
temps-ordinateur que ça prendrait et on a dû se raviser, mais il
semble que c'est la première fois que ça arrive dans l'histoire
du ministère.
Mme Blackburn: Puis vous ne vous êtes pas rendus au 10 %,
c'est marqué 5 %.
M. Dupuis: C'est parce qu'il n'était pas utile... parce
que ce n'est pas, pour nous, un objectif.
Mme Blackburn: Je regarde le montant du contrat et, finalement,
c'est un dépassement de 5 % et non pas de 10 %. En informatique,
ça représente à peu près quelle somme,
l'utilisation des temps-ordinateur au ministère du Travail? Ici, on en a
une partie. J'imagine que ce n'est pas... C'est 1 020 000 $ pour le contrat
1989-
1990. C'est ça.
M. Dupuis: On me dit, Mme la députée, qu'on devrait
normalement consacrer environ 1 500 000 $ annuellement pour le traitement
informatique, mais on en paye, effectivement, qu'à peu près 800
000 $ parce qu'il y a un montant d'à peu près 700 000 $. Le
traitement informatique nous est fourni par le ministère de la
Main-d'oeuvre et il n'y a pas de charge.
Mme Blackburn: Merci, vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
Alors, ça nous amène donc aux engagements du mois de mai 1990
toujours. La catégorie 10: Divers. Les honoraires professionnels de M.
Laurent Picard et M. Jean Sexton.
Mme Blackburn: Est-ce que le ministre peut nous dire combien
ça a coûté, les travaux de la commission Sexton-Picard?
M. Cherry: 375 000 $ sur un budget prévu de 400 000 $,
même avec une prolongation de quatre mois dans le mandat. On se
souviendra qu'originalement c'était un mandat d'une durée de huit
mois. À la demande, ça a été prolongé de
quatre mois additionnels, mais ça a quand même été
exécuté à l'intérieur du mandat, avec 25 000 $ de
moins.
Mme Blackburn: Les honoraires de MM. Picard et Sexton
représentaient quelle somme sur ces 375 000 $?
M. Cherry: Chacun?
Mme Blackburn: Oui, j'imagine qu'ils ont été
payés selon le même...
M. Cherry: Séparément ou...
Le Président (M. Bélanger): Le plus comprend le
moins.
M. Cherry: Laurent Picard, 102 950 $; Jean Sexton, 76 200 $, Mme
la députée.
Mme Blackburn: Moins d'un an. Vous me dites que le contrat a
duré 10 mois.
M. Cherry: 12 mois. Mme Blackburn: 12 mois.
M. Cherry: C'était huit mois originalement et il a
été prolongé de quatre mois additionnels, Mme la
députée...
Mme Blackburn: D'accord.
M. Cherry: ...à la demande de la commis- sion.
Mme Blackburn: Vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Donc,
vérifié. Catégorie 4, contrat négocié.
Mme Blackburn: Engagements 2, 3 et 4, vérifiés.
Le Président (M. Bélanger): Alors, 2, 3 et 4, c'est
vérifié. Excellent. Ça nous amène donc à la
page-
Régie des entreprises de construction du
Québec
Mme Blackburn: Avril 1990.
Le Président (M. Bélanger): O.K. Contrat
négocié.
Mme Blackburn: Avril 1990.
Le Président (M. Bélanger): Alors, c'est
consolidé du reste, si j'ai bien compris.
Mme Blackburn: Oui, c'est un contrat négocié. En
fait, ça concerne la Régie des entreprises de construction.
Régie qui, après vérification - parce que je dois dire que
je n'étais pas très informée - a la responsabilité
d'attribuer la certification des entreprises, la qualification des
entrepreneurs et de répondre aux plaintes qui touchent... Le budget de
fonctionnement de cette Régie est de l'ordre de... (16 heures)
M. Dupuis: De mémoire, il me semble que c'est autour de 9
000 000 $. Juste un moment... Je m'excuse on me dit que les revenus sont de
l'ordre de 9 000 000 $ et les dépenses sont de l'ordre de 7 000 000
$.
Mme Blackburn: Donc, il y a là un organisme qui a un
surplus. En avez-vous plusieurs comme ça?
M. Dupuis: Et qui a aussi des besoins particuliers à
exprimer, en particulier au plan de l'informatique, par exemple.
Mme Blackburn: Ils doivent déposer un rapport annuel?
M. Dupuis: Oui.
Mme Blackburn: Est-ce que ce serait possible de m'en envoyer
un?
M. Dupuis: Sûrement, madame. Avec plaisir.
Mme Blackburn: J'apprécierais.
M. Cherry: Avec les hommages du ministre,
madame.
Mme Blackburn: Merci, M. le ministre. Ça va permettre
d'éviter à mon collègue d'aller fouiller dans ses caisses.
Vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
Et la CSST, catégorie 8. Mai 1990. O.K. Oui. Ah! Excusez. Mai 1990,
c'est vérifié. J'appelle ceux de juin 1990. Excusez-moi.
J'étais un petit peu en avance.
Juin Ministère du Travail
Mme Blackburn: Engagement 1. Aide financière relative aux
activités de l'Institut de recherche. Bien. L'IRIR. Juin 1990,
évidemment, ça fait plus d'un an. Depuis, il a coulé un
peu d'eau sous les ponts. Est-ce que le ministre peut faire le point un peu sur
ce dossier? Parce que l'Institut est, par certains, considéré
comme étant pas aussi utile qu'on ne l'aurait souhaité. Les
données arrivent tardivement. Il faudrait que je retrouve mes
informations là-dessus. J'ai suivi le dossier au moment de l'adoption de
la loi. Si je ne m'abuse, c'était la loi 37, quelque part en 1980... qui
a créé l'IRIR... 1983... Non. Avant ça; 1982, 1983,
l'IRIR. C'est la loi 37. Je me rappelle, parce qu'on en avait longuement
discuté alors que j'occupais d'autres fonctions. Quelles sont les
intentions du ministre par rapport au budget de cet organisme?
M. Cherry: On m'informe, madame, que les crédits pour le
besoin de cet organisme sont négociés directement par l'organisme
avec le Conseil du trésor. Elles apparaissent à nos
crédits. Nous, nous faisons le transfert d'argent qui a
été entendu.
Mme Blackburn: D'accord. Vous qui êtes aux
négociations, je me rappelle que quand on avait adopté cette loi
créant l'IRIR, il y avait un objectif très clair. C'était
un peu de se baser sur la rémunération dans le privé pour
établir la rémunération dans le public. Selon l'IRIR - je
le dis de mémoire parce que je ne suis pas retournée, je n'ai pas
eu le temps de retourner au dossier, au document - selon ce que je me rappelle,
c'est que la rémunération dans le public serait
légèrement en dessus de la rémunération dans le...
Pardon. Je recommence. Le privé est plus payé que le public.
C'était ça, la conclusion de l'IRIR, si je ne m'abuse. Et
ça devait être la base de négociations, de manière
à ce qu'on ne retombe pas dans le même type de négociations
où vous faites quasiment sauter le Québec chaque fois, tous les
trois ans. Et c'était l'objectif, à ce moment-là, de la
création de l'IRIR.
À ma connaissance, ça n'a pas vraiment été
utilisé dans les dernières négociations et on n'a surtout
pas utilisé les données de l'IRIR pour accroître la
rémunération du public. Dans ces circonstances, et comme
ça a été posé ailleurs, l'IRIR, dont je trouve les
travaux particulièrement intéressants, finalement, ne remplit pas
les fonctions premières pour lesquelles il a été
créé. C'était la question que je posais. Mais là,
vous me dites: Nous, on ne fait que faire un transfert.
M. Cherry: Ce que je vous ai répondu, madame, c'est suite
à votre première question. Si je l'ai bien comprise, vous disiez:
C'est quoi le budget et quelles sont les intentions du ministre par rapport au
budget de cet organisme-là? Ma réponse à cette question a
été: C'est quelque chose qui est négocié
directement entre l'organisme et le Conseil du trésor. Ils apparaissent
à nos responsabilités financières et on fait le transfert
d'argent.
Mme Blackburn: Bien. Là, je comprends mieux pour le
financement. Cependant, ça relève de votre ministère, cet
Institut, et donc, c'est vous qui avez à apporter un jugement. J'imagine
que vous avez aussi à intervenir sur le budget qui est le sien, cet
Institut, parce que c'est selon l'usage que vous faites des travaux de
l'Institut. Alors, je vous dis, vous, comme ministre, quelles sont vos
intentions par rapport à l'IRIR?
M. Cherry: Depuis les 11 mois que j'occupe les fonctions qui sont
les miennes, je vous avouerai qu'il n'y a pas eu de représentation
d'aucune des parties contestant l'utilisation des travaux qui sont faits.
Évidemment, chacun s'en sert à sa façon, chacun les
qualifie et les interprète mais tout ça, encore une fois, fait
partie du rôle de chacun à la négociation. Mais je dois
vous dire que les parties s'en servent et, à partir de là,
échafaudent leur argumentation respective ou pour interpréter
dans le sens que vous le souleviez, que c'est surpayé si on prend tel
type de rémunération, si on ajoute a ça l'ensemble des
bénéfices marginaux. Donc, chacun le fait jouer.
Mais je dois vous dire que depuis les 11 mois que j'occupe cette
fonction-là, je n'ai eu aucune représentation des parties en
disant: C'est quelque chose qui ne nous est pas utile et on ne souhaiterait pas
l'avoir. Ce n'est pas arrivé. Et évidemment, vous savez
également, je suis convaincu de ça, que les publications, de par
la loi, sont obligatoirement rendues publiques, c'est quelque chose qui est
dévoilé au public.
Une voix: Bien.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Pointe-aux-Trembles.
M. Bourdon: Est-ce que, de mémoire, le ministre peut nous
dire si son collègue du
Trésor, quand il a proposé et, finalement, obtenu le gel
des salaires de la fonction publique pour les six premiers mois de 1992, est-ce
qu'il avait lu tous les documents de l'IRIR avant de faire sa proposition, ou
bien s'il a surtout regardé sa situation financière?
M. Cherry: De par les responsabilités qui sont celles de
mon collègue au Trésor et quand on connaît la
capacité avec laquelle il remplit ses fonctions, je suis convaincu qu'il
a consulté toute la documentation qui est pertinente à cet
effet.
Mme Blackburn: Vérifié.
Le Président (M. Bélanger):
Vérifié.
Mme Blackburn: Subvention normée. Il s'agit d'une
subvention à la Commission de la santé et de la
sécurité du travail pour le financement des activités
d'inspection, une somme de 13 037 000 $. Ça, ça doit demeurer un
beau souvenir pour la CSST, si je comprends ce qui s'est passé
après. C'était un transfert qui était fait du
ministère du Conseil du trésor pour assurer l'inspection qui
était transférée à la CSST. Le Conseil du
trésor a décidé que, dorénavant, ces coûts
seraient assumés par la CSST. Je suis bien informée? Bien. La
CSST estime que les coûts seraient de l'ordre de 19 000 000 $ et la CSST
estime qu'en vertu de la loi, le Conseil du trésor ne pouvait pas lui
faire porter et, par voie de conséquence, faire porter aux employeurs
les coûts de l'inspection. Et c'est en cour actuellement. Le ministre
peut-il nous dire si le Conseil du trésor, devant l'évidente...
Parce que c'est assez exceptionnel... Je pense que dans l'histoire du
Québec, là, qu'un organisme à caractère public
poursuive le Conseil du trésor, là, en disant "vous êtes
insolvable, vous n'avez pas le droit de faire ça pour remplir vos
coffres", ça ne s'est probablement jamais vu. À ma connaissance,
là, ça ne se voit pas... il ne doit pas y avoir beaucoup de
précédents.
Est-ce que le ministre peut nous faire le point là-dessus? Et
devant ce qui m'apparaît être l'évidence d'une
décision qui vient à rencontre d'une loi, c'est ce qu'invoque la
CSST, est-ce que le Conseil du trésor a l'intention de négocier
ça hors cour ou, finalement, de s'avouer perdant?
M. Cherry: Votre collègue de Pointe-aux-Trembles est sans
doute en train de vous Informer qu'à la question identique à la
vôtre, lors de la période des questions en Chambre... Il avait
d'ailleurs préparé son préambule en disant "je sais que le
ministre me dira que ça, c'est devant les tribunaux
présentement". Il m'avait également demandé si je
souhaitais que ça fasse l'objet d'un règlement à
l'amiable, et j'avais également répondu que oui.
Mais je peux profiter de l'occasion, mada- me, pour vous informer que
dans l'ensemble du budget de la CSST, je peux vous assurer qu'il se fait autant
d'inspections qu'il s'en faisait, même si cet aspect-là du litige
est présentement devant les tribunaux.
Mme Blackburn: Ce que vous me dites, c'est qu'il ne s'en fait pas
suffisamment, comme il s'en faisait avant, mais qu'il s'en fait autant.
M. Cherry: Je vous dis qu'il s'en fait autant qu'il s'en faisait
avant.
Mme Blackburn: Mais comme il ne s'en faisait pas suffisamment, on
n'a pas augmenté non plus. Mais est-ce que M. Dufresne, celui qu'on
voyait comme négociateur, conciliateur et arbitre un peu partout, est-ce
qu'il a été partie au dossier pour essayer de réunir les
parties? Non?
M. Cherry: On avait dépassé, madame, pour M.
Dufresne à ce moment-là, l'argent qu'on pouvait lui
consentir.
Mme Blackburn: Ça m'amène évidemment, vous
comprendrez, à tout le dossier de la CSST. Je pense que ce n'est une
surprise pour personne. Je commence par les activités d'inspection parce
que j'ai relu avec beaucoup d'attention une interpellation qu'il y avait eu en
Chambre par mon prédécesseur et député de
Pointe-aux-Trembles. Je l'ai relue avec beaucoup d'attention pour remarquer
qu'à plusieurs reprises, pour ne pas dire à sept ou huit
reprises, le ministre insiste sur la nécessité de faire de la
prévention. Et c'est vraiment le leitmotiv, on fart de la
prévention. Pour faire de la prévention, il faut qu'il y ait de
l'inspection. C'est un peu comme sur la route - et je pense que le ministre va
comprendre le parallèle que l'on fait - vous pouvez dire aux
automobilistes: Vous allez avoir 50 $, ou 100 $, ou 200 $, ou même 500 $
d'amende si vous dépassez plus de 60 kilomètres/heure les normes
routières. Si vous n'avez personne pour les arrêter, Ils vont
continuer à le faire. Ça prend des postes, ça prend des
polices un peu, et puis de temps en temps il en prend un, deux, trois, et puis
j'allais dire ça dompte les autres. Parce que celui qui a payé
500 $, j'ai un copain qui a payé 500 $, il en parle à tout le
monde. Alors il y en a quelques autres qui deviennent prudents.
Alors, en construction, c'est la même chose, l'Importance des
inspections. Et selon la CSST, non seulement ils n'étaient pas
prêts à assumer ces coûts-là, mais il aurait fallu
augmenter au moins de 200, de 150 à 200 nous disent les syndicats, la
CSST, le nombre d'inspecteurs. Comment est-ce qu'on peut tenir longtemps -
puis, là, je vous le dis en toute sincérité, et sans
agressivité - comment est-ce qu'on peut tenir en même temps un
discours sur l'Impor-
tance de la prévention et ne pas mettre en place les outils qui
vous permettent de l'accroître? Et ces outils, c'est une inspection. Et
ça, tous les syndicats nous le disent. Et il y a eu encore plusieurs
accidents de la construction qui n'auraient vraisemblablement pas eu lieu s'il
y avait eu des inspections.
Et, une vie humaine, ça vaut quelque chose. La mienne commence
à valoir un peu moins cher parce que je suis plus vieille. Mais dans la
construction, un décès, quand la personne a 25, 30 ans, ou a
encore devant elle 20 ou 25 années de vie active, ça a une valeur
économique. Je m'excuse d'en parler dans ces termes-là, mais
c'est comme ça que ça s'évalue. C'est vrai pour les
accidents de la route, puis c'est vrai pour les jeunes qui se suicident, mais
c'est vrai aussi pour les accidentés ou les décès dans la
construction. (16 h 15)
Moi, je dis au ministre: Comment est-ce que vous pouvez tenir un
discours qui est intéressant, que je partage, sur l'urgence de faire de
la prévention... Parce que, là, la Commission a quoi? 16 ou 17
ans. Notre loi? 13 ans. Et, finalement, on constate qu'il y a progrès
considérable. Si on fait une comparaison avec d'autres pays, ça
va, avec les autres provinces, ça va relativement bien. Mais on a comme
atteint un plateau, là, qu'on ne réussit pas à
dépasser, parce qu'on manque d'inspecteurs.
Premièrement, devant la décision du Conseil du
trésor, est-ce que le ministre est intervenu afin de ramener le Conseil
du trésor à la raison? Parce qu'on le voit, le déficit de
la CSST. Deuxièmement, est-ce qu'il a l'intention de mettre en place des
mesures qui permettraient d'embaucher plus d'inspecteurs pour un peu appuyer
son discours sur la nécessité de faire de la
prévention?
M. Cherry: Vous pouvez être assurée, madame, que
tous les efforts que je puis faire à l'intérieur du
réaménagement des sommes déjà à la
disponibilité de la CSST et les façons de le faire pour maximiser
les aspects préventifs, non seulement sur les chantiers de construction
mais sur l'ensemble de tout ce qui est le travail au Québec... Vous me
permettrez d'ajouter que, dans ce sens-là, la qualité des
relations de travail qui existe au Québec présentement, je crois,
est un aspect extrêmement positif qui permet à chacun de nous
d'espérer que ça débouchera, non seulement à se
maintenir en relations de travail, mais également débordera sur
tout l'aspect de la santé et sécurité, et sur les
chantiers de construction, et dans les usines et dans les bureaux, madame.
Alors, là-dessus, je pense qu'on se doit d'être confiants. Je vous
disais tantôt qu'avec les sommes qui sont à la disposition de la
CSST il y a eu et il y a des intentions de continuer à avoir des
réaménagements qui auront le résultat que vous semblez
souhaiter dans ce que vous soulevez comme question.
Mme Blackburn: Mais "les sommes qui sont mises à la
disposition de la CSST" pour l'inspection, elles ne sont plus mises à la
disposition de la CSST. La CSST doit puiser à même ses propres
budgets pour assurer ça. Et ma question, c'était: Est-ce que le
ministre est intervenu auprès du président du Conseil du
trésor pour lui dire que, O.K., il veut bien équilibrer son
budget, mais il ne faudrait pas qu'il le fasse sur le dos des autres. Et cette
façon de faire vient lourdement pénaliser les activités de
la CSST et explique une partie de son déficit.
M. Cherry: J'avais l'occasion de répondre en Chambre, et
je vous répète que j'ai déjà adressé
à mon collègue du Trésor ma position sur ce dossier que je
considère important. Et dès que l'étude de ce dossier sera
terminée, M. le Président, il me fera plaisir d'informer ma
collègue, avec la sorte de qualité de relations que je suis
convaincu qu'on établira entre nous, du suivi de ce
dossier-là.
Mme Blackburn: Est-ce que vous sentez que le ministre est en
train de fléchir un peu? Parce que vous me dites que vous êtes en
train... Est-ce que vous le sentez un peu plus ouvert, un peu plus souple?
Est-ce qu'il est en train de fléchir par rapport à la
décision qu'il a prise là-dessus?
M. Cherry: Je suis malheureusement obligé de vous rappeler
qu'étant un sujet qui est devant les tribunaux présentement, je
dois m'en tenir à ce type de réponse officielle qui est la seule
que je peux vous offrir, madame.
Mme Blackburn: Oui, mais la question était simple dans le
fond, c'était: Est-ce que vous continuez à faire des pressions
sur votre collègue pour qu'il puisse, là-dessus, revenir à
de meilleurs sentiments?
M. Cherry: Je souhaite que le dossier se règle,
madame.
Mme Blackburn: Dans ce sens? Est-ce que c'est ça que je
dois comprendre, là?
M. Cherry: À la satisfaction des parties.
Mme Blackburn: Bien, la CSST comprendra peut-être le
langage sibyllin du ministre. Deuxième volet de la CSST, le
déficit. Le déficit appréhendé, le déficit
d'opération 1991-1992 s'approcherait du demi-milliard, c'est 500 000 000
$. Ça va finir par ressembler au déficit du
fédéral, par rapport aux prévisions. En 1991-1992, on
était déjà à 317 000 000 $; en 1990-1991, 262 000
000 $; et là, évidemment, il y a un bond, en même temps
qu'on a - évidemment, ça n'a pas un rapport direct - une
diminu-
tion du nombre de travailleurs, faut-il se le rappeler. Dans les
secteurs manufacturiers où il y a un taux d'accidents relativement
élevé, on a une explosion des coûts de la CSST.
M. Dufour, du Conseil du patronat, réclame une étude. Une
étude, nous dit-il, qui permettrait d'examiner - et c'est à
l'occasion d'une entrevue qu'il accordait au journal Les Affaires - le
fonctionnement de la CSST. Je pense que ça vaut la peine de le citer. Il
dit "un groupe". "Il faudrait que le gouvernement du Québec nomme un
groupe d'experts - il va avoir quelques-uns de ses amis là-dedans,
certain, M. Dufour - pour revoir le fonctionnement et la gestion du
système d'indemnisation de la CSST." Et il continue en demandant la
privatisation. Et, ça, c'est un dossier qui revient sur la table, que je
pensais qu'on avait oublié au Québec. Ça fait
référence aux réclamations du rapport Gobeil, de
vénérable mémoire, et qui recommandait, lui, la
privatisation de toutes sortes de choses, y compris un ticket qu'on donnait aux
enfants pour les envoyer à l'école, puis l'enfant choisissait son
école. L'enfant apportait à l'école 4000 $ ou 4500 $,
dépendant de... Il disait: Je peux aller à l'école que je
veux. Il allait un peu loin, merci. Mais, entre autres, il recommandait la
privatisation de la CSST.
Moi, j'aimerais savoir un certain nombre de choses de la part du
ministre. La première, ce n'est pas la première fois qu'on
demande des études. Je sais que vous ne pourrez pas me les fournir
aujourd'hui, mais je sais qu'il y en a plusieurs études qui ont
été faites par la CSST mais que, souvent, la CSST a
commandées à l'extérieur ou le ministère du Travail
en a commandé également. Moi, j'aimerais savoir, depuis cinq ans,
combien est-ce que ça nous a coûté, les études
examinant l'un ou l'autre des aspects du fonctionnement de la CSST au
Québec? Puis ils les mettent sur les tablettes.
M. Cherry: Au ministère comme tel, madame, ça me
semblerait que non. À la CSST, je peux prendre avis de la question puis
vous en rendre... Écoutez, je vous réponds de mémoire,
là.
Mme Blackburn: Alors, est-ce qu'il serait possible d'avoir la
liste et le coût des études qui ont été
réalisées à la demande de la CSST?
M. Cherry: Oui, oui, on va vous les faire parvenir, madame.
Mme Blackburn: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): Toujours avec vos
hommages.
M. Cherry: Toujours.
Le Président (M. Bélanger): Ah! Bien sûr.
Mme Blackburn: Moi, j'aimerais avoir l'avis du ministre
là-dessus, parce qu'il y a un déficit. Vous savez, il n'y a pas
bien des solutions. Il faut d'abord se rappeler que quand on a accepté,
on a consenti à travailler avec le gouvernement, avec le
ministère, pour adopter la loi qui venait réformer le mode de
cotisation à la loi 14, en 1989; en contrepartie, le ministre
s'était engagé, avec l'appui de l'Opposition, à tenir une
commission parlementaire publique pour faire le point sur la CSST. Et le
mandat, on me l'a remis. Bon! On n'a toujours pas de commission parlementaire
sur la CSST. On a une CSST qui éprouve des difficultés
financières énormes. On a, par une mesure extrêmement
intéressante, je dois dire, parce que la modification au mode de
cotisation à la CSST, qui est basé sur l'efficacité de
l'entreprise, a peut-être des travers, parce qu'ils ne déclarent
peut-être pas tout, mais elle a indéniablement une apparence de
justice plus grande; et, là-dessus, moi, j'étais assez d'accord.
Ça a eu comme effet d'ailleurs de faire réduire le taux de
cotisation de certaines entreprises qui avaient mis effectivement une meilleure
volonté à assurer une plus grande sécurité dans
leur entreprise.
Cependant, actuellement, on a un manque à gagner.
Indéniablement, la CSST, un demi-milliard, ça commence à
faire des sous, ça. J'aimerais savoir: le ministre, est-ce qu'il a
l'intention d'augmenter la cotisation? Est-ce qu'il a l'intention d'aller
chercher dans les poches des employeurs les 500 000 000 $, le demi-milliard qui
manque actuellement? Et est-ce qu'il a l'intention de répondre à
deux demandes du Conseil du patronat, la première, c'est la
privatisation, et la seconde, c'est un groupe de travail pour examiner le
fonctionnement de la CSST?
M. Cherry: En ce qui a trait à la première partie
de votre question, soit est-ce que j'ai l'intention de cotiser les employeurs,
je vous rappellerai que c'est le conseil d'administration de la CSST qui
décide de la cotisation...
Mme Blackburn: Oui, ça, je le sais.
M. Cherry: ...à chaque année. Donc, ce n'est pas le
ministre.
Mme Blackburn: O.K.
M. Cherry: Dans un premier temps, ce n'est pas une
décision du ministre. C'est l'organisme qui prend cette
décision-là.
Mme Blackburn: Est-ce que vous avez l'intention de mettre
l'organisme en tutelle, à ce moment-là, si c'est l'organisme qui
prend la décision? Jusqu'où ça va aller?
M. Cherry: Bon! Dans un premier temps, madame, et
déjà mes indications sont là dans ce
domaine, j'ai l'intention de mener une consultation auprès de
ceux qui prennent des décisions pour ces résultats. Il est
important, d'abord, d'aller demander à ceux qui, sur la place publique,
en font le constat et suggèrent des solutions. Parce que, dans le
même article, vous auriez pu me citer M. Clément Godbout.
M. Blackburn: Oui, d'ailleurs, dans le même article, qui
finalement aussi énonce un certain...
M. Cherry: C'est ça. Donc, chacun indique sur la place
publique qu'ils auraient des solutions. Alors, ce que j'ai l'intention de
faire, et ce, très prochainement, c'est de rencontrer les parties et,
avec elles, d'entreprendre une saine discussion des solutions qui pourraient
rencontrer les objectifs que semblent viser les deux parties, à savoir
un meilleur équilibre du fonctionnement.
M. Blackburn: Vous rejetez toujours...
M. Cherry: Parmi les choses qui sont soulevées et qui
portent interrogation, et qu'il nous faudra également considérer,
madame, c'est le pourquoi, lors d'un accident de nature similaire à un
autre - ça pourrait être un accident d'automobile, un accident de
jeu, n'importe quoi - pourquoi il semble, en apparence - c'est important de le
vérifier - que c'est plus long pour le retour au travail quand c'est un
accidenté du travail, par rapport à un accident de même
nature ailleurs. Quelle est la partie... Est-ce qu'il peut y avoir quelque
chose concernant la législation? Est-ce qu'il peut y avoir quelque chose
concernant ie comportement du médecin traitant, des soins qu'ils ont
à recevoir? Je pense que c'est tout ça qu'il faut regarder, parce
que chaque journée additionnelle de retour en devient une de
compensation. Est-ce que ça atteint le but pour lequel on le fait? Et
une partie qui est soulevée dans cet article-là, peut-être,
ou un autre que j'ai lu, c'est que, quand il y a rechute, à chaque fois
que la moyenne des rechutes est prolongée d'une journée -
là, je vous réponds de mémoire - on me disait que
c'était environ 50 000 000 $ à 60 000 000 $ par jour que les
actuaires comptabilisaient à chaque fois que, dans des cas de
récidive ou de rechute, on prolongeait d'une journée. Alors, je
pense qu'il est facile de réaliser que s'il fallait qu'on en arrive
à un constat de situation où il faudrait prolonger ces
jours-là de 4, 5 ou 6 jours, au montant que j'ai indiqué,
ça prend des dimensions importantes.
Donc, ça devient important, à mon avis, de bien consulter
les parties, de bien vérifier le fonctionnement, de voir les gens qui
sont sur le terrain, comment ça s'applique. Parce que le danger... Et
ça, on en a jasé, mon collègue de Pointe-aux-Trembles et
moi, à plusieurs occasions. La CSST, il faut faire bien attention, c'est
une loi qui existe dans sa forme actuelle, à part quelques
modifications, depuis la fin des années soixante-dix. Et on a
réalisé que chaque fois que ça a été des
mesures législatives, ça a eu comme résultat de
l'établissement de jurisprudence, donc des avocats très heureux,
mais, pendant ce temps-là, loin d'être convaincus que les
bénéficiaires, eux, en obtenaient les résultats
escomptés. Alors, dans ce sens-là, il est important, avant
d'envisager des mesures législatives - et là, je ne les mets pas
de côté - dans un premier temps, il est bien important de voir de
quelle façon administrative, tout en respectant les besoins des
accidentés (travailleuses, travailleurs), de quelle façon on peut
assurer de maximiser, un, pour répondre aux besoins qu'ils ont et, en
même temps, suite à la préoccupation que vous soulevez,
suite à l'article que vous énoncez, les coûts. Parce que je
suis convaincu qu'on ajoutera ensemble qu'il faut demeurer, comme industries,
comme entreprises au Québec, compétitifs dans ces
coûts-là aussi.
Mme Blackburn: Deux questions. La première, c'est: Vous
évacuez toute idée d'une commission parlementaire, tel que votre
prédécesseur s'y était engagé. Vous vous proposez
d'aller rencontrer ce monde-là, qui vous donne des hypothèses de
solution. La question: Vous rejetez toute idée d'une commission
parlementaire qui pourrait faire ce travail, un peu comme on l'a fait dans le
dossier de la Loi sur la fonction publique? (16 h 30)
M. Cherry. En tout cas, à ce moment-ci, madame, je ne
rejette aucune piste qui pourrait contribuer à la solution. Mais,
à ce moment-ci, ce que je privilégie dans un premier temps, ce
que je vous ai indiqué, c'est une consultation de très
près avec ceux qui ont non seulement la responsabilité de prendre
les décisions qui mènent à ça, mais avec ceux qui
annoncent sur la place publique qu'ils ont des solutions à proposer.
Alors, c'est avec eux, dans un premier temps, que je veux faire cette
démarche.
Mme Blackburn: Oui. Je suis d'accord. Je suis heureuse de
constater que vous n'êtes pas complètement fermé à
l'idée d'une commission mais, en même temps, on est devant une
vérité qui s'appelle un déficit appréhendé
de 500 000 000 $. Qu'est-ce que vous en faites? Qu'est-ce que vous faites
devant ça? C'est un accroissement par rapport à l'an passé
qui va friser les 200 000 000 $. On ne joue plus avec des bricoles,
là.
M. Cherry: O.K. Dans un premier temps, suite au résultat
de l'année dernière, il y a déjà un certain nombre
de mesures administratives qui ont non seulement été
discutées, mais qui ont commencé à être mises en
place à la CSST et qui vont être continuées. Dans un
deuxième temps, évidemment, quiconque a à coeur le
programme concernant les accidentés du travail
au Québec... C'est bien certain que personne n'est
indifférent devant cette situation-là, et celui qui vous parle au
premier plan. Non seulement à cause de ma responsabilité
ministérielle, mais à cause évidemment de ce qu'a
été l'histoire de ma vie. Les gens qui ont eu à
travailler, je suis extrêmement sensible à ça.
Je vous indique, pour vous amener plus de précision sur le type
d'activités que je fais, que, dès jeudi de cette semaine, j'aurai
une rencontre avec les décideurs au niveau de la CSST et la
réunion de travail, c'est bien précis; il faut qu'on m'indique,
ceux qui prétendent avoir des pistes de solution, des choses
concrètes à faire, il faut que ces gens-là me l'indiquent
et voir de quelle façon on peut trouver, identifier les pistes communes
de solution et, dans un deuxième temps, voir quelle sorte de cheminement
il faudra faire parce que c'est un problème qui concerne, à mon
avis, l'ensemble des gens qui sont impliqués dans ce
domaine-là.
Mme Blackburn: Je voudrais peut-être juste corriger une
impression que j'ai pu laisser tout à l'heure lorsque j'ai parlé
de mise en tutelle de la CSST. Loin de moi cette idée. Je voulais
juste... Mais vos propos, votre réponse me laissent penser que les
chiffres qui sont avancés quant à un déficit possible de
la CSST sont assez réels. Il n'y a pas d'exagération lorsqu'on
parie d'un déficit. Il y en a qui me pariaient d'un déficit qui
était de beaucoup plus que ça; on pariait de quelque 600 000 000
$. Ensuite, les chiffres que j'ai entendus, c'était de 500 000 000 $.
Alors, vous nous dites que c'est assez conforme à ce qui est en train de
se dessiner.
M. Cherry: De mémoire, selon les indications que j'ai de
la CSST, à ce moment-ci, les prévisions seraient d'environ 400
000 000 $ mais, vous savez, il n'est pas impossible que ça varie.
Mme Blackburn: Une autre question. Je l'ai posée
tantôt, mais je n'ai pas eu de réponse. L'appel du pied de M.
Dufour, de la CSST, qui continue cette espèce de saga contre tout ce
qu'il y a de public au Québec; il veut privatiser la CSST. Lui, c'est
une offensive sans précédent. Je pense que, plus de programmes
sociaux, pour lui, ça ne serait bon que si c'était dans le
privé. Alors, le ministre a-t-il fait son lit là-dessus?
M. Cherry: L'objectif de celui qui vous parie, avec la
collaboration des parties impliquées, c'est de maintenir le
fonctionnement de la CSST comme on le connaît.
Mme Blackburn: Je suis heureuse de l'entendre. Je suis heureuse
de l'entendre et on va le retenir, soyez-en sûr. Et si vous avez,
à cet égard, besoin de notre appui, vous pouvez compter
dessus.
M. Cherry: Madame, je répète l'introduction que
j'ai faite au début parce que notre collègue de
Pointe-aux-Trembles était absent. Je suis convaincu que, dans nos
responsabilités respectives, on trouvera suffisamment de sujets sur
lesquels on pourra exprimer nos discordances. Mais il avait été
convenu qu'en ce qui a trait aux travailleuses et aux travailleurs et au
régime des accidentés du travail dans ce sens-là, on
associait nos énergies pour améliorer les conditions de ces
gens-là.
Mme Blackburn: Toujours concernant la CSST, quand il y a eu
l'interpellation, débat à l'Assemblée nationale en
novembre 1990, il y avait, si je me rappelle vos chiffres, 17 700 personnes qui
étaient en attente d'une décision; qui étaient
allées en appel et qui étalent en attente d'une décision.
Il y avait eu une diminution, parce qu'on pariait de 20 000 et on était
rendus à 17 000; l'attente était un peu moins longue, mais j'ai
ouï dire que ça augmentait de façon impressionnante au cours
des derniers mois. Est-ce que c'est juste? Et il y en a combien
actuellement?
Le Président (M. Bélanger): En attendant que M. le
ministre consulte son équipe, je rappelle qu'il nous reste moins d'une
heure et qu'on a la moitié des engagements de
vérifiés.
Mme Blackburn: On a tout calculé ça. Le
Président (M. Bélanger): Pardon? Mme Blackburn: On a
tout calculé ça.
Le Président (M. Bélanger): Je vous rappelle qu'il
nous reste moins d'une heure. Le reste, c'est vos décisions.
M. Audet: On peut supposer qu'à la fin, les engagements
sont vérifiés.
Le Président (M. Bélanger): C'est ça.
M. Cherry: Selon les chiffres qui me sont fournis, madame, lors
de l'interpellation, c'était 17 000 dossiers.
Mme Blackburn: 17 700, que j'ai.
M. Cherry: En mars, on était rendus à 14 000
dossiers. L'objectif, c'est qu'à la fin de l'année, les dossiers
en attente dans un délai d'audition, ce serait dans un délai de
trois mois. Parce qu'il fallait réduire non seulement le nombre, mais
les délais d'audition. L'objectif, c'est qu'il y en aurait environ 7000,
madame. Ça, c'est l'objectif pour la fin de cette année.
Mme Blackburn: Et là, vous me dites qu'il y a une
diminution actuellement, au moment où on
se parle. Les données que vous avez datent de mars?
M. Cherry: En mai, c'était 14 000, selon les chiffres
qu'on m'indique.
Mme Blackburn: En mai, c'était 14 000?
M. Cherry: Oui, et au moment de l'interpellation - et vous
référez à novembre 1990 - à ce moment, on avait
convenu que c'était 17 000, madame.
Mme Blackburn: Oui, 17 236.
M. Cherry: C'est ça.
Mme Blackburn: Et ça, ce sont les données de mai.
Mais vous n'avez pas d'indication comme quoi on a à nouveau perdu un peu
le contrôle de la machine, là-dessus, non?
M. Cherry: L'évolution, chaque fois qu'on l'observe, c'est
dans le sens qu'on le souhaitait.
Mme Blackburn: Et la durée? Parce qu'on était
à 358 jours, c'est passé à 255.
M. Cherry: Dans certaines régions du Québec, on a
déjà atteint le trois mois, qui est l'objectif des
régions.
Mme Blackburn: Oui. Dans les régions, ça va mieux.
C'est Québec et Montréal qui vont moins bien parce que c'est
là, évidemment, on le sait, qu'est le bassin de la
population.
M. Cherry: Oui. Évidemment, on peut donc, selon les
chiffres que je viens de vous donner, affirmer que le plan de redressement qui
avait été mis de l'avant, celui auquel vous avez
référé tantôt, fonctionne, et que la CSST devrait
atteindre les objectifs qu'on s'était fixés à la fin de la
présente année, ceux auxquels je vous référais
tantôt, à savoir qu'il y aurait 7000 dossiers en attente et que le
délai d'audition serait de trois mois. Et au moment où on parlait
de 17 000, madame, au moment de l'interpellation, il y en avait 17 000 et pour
les dossiers en attente, le délai d'audition était de douze mois
également. Donc, il y a eu, et diminution du nombre de dossiers et
diminution de la période d'attente.
Mme Blackburn: Actuellement, vous dites qu'on devrait arriver
à trois mois, mais vous ne savez pas où on en est actuellement.
Vous dites que dans les régions ça va, mais les régions
ça a toujours été moins pire.
M. Cherry: On s'en va vers ça. Évidemment,
là...
Mme Blackburn: Ici, pour Québec et Montréal?
M. Cherry: ...il faut concentrer les efforts. Mais l'objectif de
fin d'année, les gens m'indiquent qu'on...
Mme Blackburn: Si tout va bien comme ça, comment ça
se fait qu'ils sont en déficit pareil? C'est un peu ça. Je veux
bien comprendre qu'il y a les 19 000 000 $ du Conseil du trésor...
M. Cherry: II faut bien se souvenir, madame, que quand les gens
sont en attente, devant les instances de la CSST...
Mme Blackburn: On les paie pareil.
M. Cherry: ...ils continuent à percevoir leurs prestations
quand même.
M. Blackburn: Je sais ça. Mais là, comme il y a une
diminution dans l'attente, il devrait y avoir... Il y a plus de 100 jours qu'on
a gagnés au cours des dernières années, dans la
dernière année. L'attente, c'était 355, pour tomber
à 225, je pense... 255. Alors, on a gagné 103 jours. Normalement,
si on gagne 103 jours dans l'attente, il y en a quelques-uns là-dedans
qui gagnent, d'autres qui perdent.
M. Cherry: Tout dépend de la nature de la
décision.
Mme Blackburn: Oui, c'est ça. Donc, on peut penser qu'il y
en peut-être... Je ne sais pas quel pourcentage gagne en appel, par
exemple. Je n'ai pas les données là-dessus. Ça veut donc
dire que, normalement, ça devrait nous coûter un peu moins cher.
Et là, on se retrouve en face d'une augmentation des coûts. J'en
connais la cause, on me l'a expliquée pas mal, la source de
dépassement, mais je suis heureuse de savoir que c'est en train de
diminuer. Parce que vous, tous lés députés le savent, ce
que ça veut dire dans les comtés, les problèmes de CSST et
d'appel devant la Commission.
M. Cherry: Notre collègue de Pointe-aux-Trembles me
disait: M. le ministre, ça là, je suis convaincu, dans votre
caucus comme dans le mien, si on veut faire l'unanimité d'un sujet qui
est contre, on n'a qu'à soulever celui de la CSST!
Mme Blackburn: D'accord. Vérifié.
Régie des entreprises de construction du
Québec
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
Il y a un engagement. Contrat négocié, no 3. Ententes
d'occupation de lieux et les coûts.
Mme Blackburn: Vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
Donc, les engagements de juin 1990 sont vérifiés.
J'appelle donc ceux de juillet 1990. Bien du papier pour ne rien dire,
c'est cas de le dire! Alors, juillet 1990, c'est donc
vérifié.
Août 1990. On en a 2. Alors, le premier engagement d'août
1990.
Août et décembre Ministère du
Travail
Mme Blackburn: Contrat de services professionnels pour agir
à titre de conciliateur dans les négociations pour le
renouvellement du décret concernant les conditions de travail dans
l'industrie de la construction. Le contrat est octroyé par le ministre
du Travail en vertu de l'article 43 de la Loi sur les relations du travail, la
formation professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie de
la construction.
Les coûts: 30 136 $ pour 1990-1991. M. Dufresne. M. Dufresne, il
me semble qu'il a certainement de très grandes habiletés parce
que je l'ai vu dans plusieurs dossiers. Il est médiateur, conciliateur,
arbitre, commissaire. Il est un homme à tout faire.
M. Cherry: La réputation de M. Dufresne en relations de
travail...
Mme Blackburn: Je ne le connais pas.
M. Cherry:... et quiconque y a oeuvré le connaît
bien.
M. Bourdon: Je voudrais ajouter qu'il n'est pas avocat en plus,
il est ingénieur.
M. Cherry: De plus, on sait, madame, que dans certains de ces
secteurs-là, la bonne connaissance de celui qui doit agir dans certains
secteurs bien particuliers a une importance capitale et, souvent, c'est
à la demande des parties que les services de cette personne sont
retenus. C'est souvent un candidat qui fait l'unanimité des parties de
par la confirmation de sa compétence, étant assuré qu'il
apportera le genre de suivi et de recommandations que les parties
souhaitent.
Mme Blackburn: II a agi comme arbitre également pour la
Ville de Chicoutimi contre le Syndicat des policiers et pompiers de
Chicoutimi.
M. Cherry: II a cette spécialité-là, les
domaines municipaux, c'est ça? Il est bien connu dans les domaines
municipaux et ceux de la construction.
Le Président (M. Bélanger): II est bon.
M. Cherry: Oui. Dans le dossier de Chicoutimi - et je connais
votre intérêt pour ce dossier-là - c'est à la
demande des parties, madame.
Mme Blackburn: Oui, je me rappelle. D'ailleurs, ça
s'était finalement réglé. Vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Août 1990,
vérifié.
J'appelle septembre 1990.
Mme Blackburn: II n'y en a pas.
Le Président (M. Bélanger): II n'y en a pas,
septembre. Octobre et novembre n'en ont pas non plus. Il y a beaucoup de papier
pour dire qu'il n'y en a pas. Je ne voudrais pas en oublier.
Décembre 1990.
Mme Blackburn: C'est ça.
Le Président (M. Bélanger): C'est ça. Il y a
un engagement.
Mme Blackburn: M. Gaul. On l'a vu tout à l'heure. C'est
vérifié.
M. Cherry: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
Donc, décembre 1990, vérifié.
J'appelle janvier 1991. Est-ce que ce sont tous des papiers pour dire
qu'il n'y en a pas? Il y en a un. Cinq, bon.
Janvier 1991 Ministère du Travail
Mme Blackburn: Cinq en tout.
Le Président (M. Bélanger): Premier engagement,
janvier 1991. Catégorie 8. Subvention normée. IRIR.
Mme Blackburn: IRIR, vérifié.
Conseil des services essentiels
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
J'appelle l'engagement 2. Loyers. Bureau de Québec. LaSIQ.
Mme Blackburn: II s'agit ici de divers engagements qui ont
été pris au nom du Conseil des services essentiels. Moi, j'aurais
des questions par rapport au Conseil des services essentiels.
Le Président (M. Bélanger): Je m'excuse, Mme la
députée, je ne vous suis pas du tout. Moi, j'ai: Loyers. Bureau
de Québec.
Mme Blackburn: Oui, c'est ça. Tous les engagements de la
Société immobilière du Québec.
Le Président (M. Bélanger): O.K., vous avez tout
à fait raison.
Mme Blackburn: Alors, ça concerne cet organisme. Il y a
quatre engagements: Société immobilière, deux fois; Fonds
des services des télécommunications et Les systèmes K
& V inc. (16 h 45)
Une première question. Je dois dire que ça m'avait
étonnée et, en même temps, un peu choquée. Je me
rappelle qu'au moment du conflit à Hydro-Québec... On se
rappellera... D'abord, il faut peut-être se rappeler les fonctions de ce
Conseil des services essentiels. Il a la responsabilité d'établir
ce qui devrait être maintenu comme service à l'occasion de
conflits.
Cet organisme, par le biais de plusieurs avis, nous dit: II n'y a pas de
problèmes à Hydro-Québec, les services essentiels sont
assurés. L'histoire de la chandelle, ce n'est pas vrai, parce qu'il y a
sur place suffisamment de gens pour s'assurer qu'on ne fasse pas face à
des problèmes, à des pannes prolongées, et toute situation
qui mettrait en danger la qualité de vie et les services essentiels
à Hydro-Québec. Sauf que la ministre de l'Énergie et des
Ressources et le ministre président du Conseil du trésor
invoquaient précisément la précarité des services,
l'absence de services essentiels pour imposer un décret.
Moi, je ne suis pas habituée à ce genre de chose
là, je n'ai jamais négocié. Mais il me semblait qu'il y
avait quelque chose de terriblement méprisant à l'endroit d'un
organisme qui a les compétences, la responsabilité, le mandat,
dont la loi constitutive prévoit précisément qu'il donne
des avis éclairés sur ces questions. Alors, si on ne l'utilise
plus pour prendre ce genre de décision, voulez-vous me dire à
quoi ça sert?
M. Cherry: II n'y a aucun doute dans l'esprit de celui qui vous
parle de l'utilité des services essentiels. Et non seulement parce que
ça oblige les parties à le faire, mais ça permet,
ça oblige également d'informer la population de la venue d'un
conflit et de la nature des services qui doivent être offerts en cas de
conflit. Et ça, c'est également très Important de
s'assurer qu'en tout temps, que pour chacun des conflits qui le concernera, le
public saura qu'il y a conflit, sa durée et lesquels des services il
pourra être assuré d'avoir en tout temps.
Mme Blackburn: Moi, je connais ses fonctions et je ne doute pas
de son utilité, c'est de l'utilisation qu'on en fait. Du moment
où les fonctions pour lesquelles il est créé,
précisément d'indiquer à la population et au ministre
responsable du dossier quel qu'il soit - dans les hôpitaux, c'est vrai,
et c'est vrai à Hydro-Québec et dans les services publics - qu'il
y a des normes qu'il faut respecter pour assurer les services essentiels.
Comment peut-on prétendre qu'il est utile et puis, en même
temps, ne pas tenir compte de ses avis? Et ça nous coûte combien
ce Conseil des services essentiels? Je ne veux pas dire qu'il faudrait
l'abolir, là, mais si les fonctions pour lesquelles on l'a
créé ne sont plus utilisées, bien je ne vois pas à
quoi ça sert.
Vous qui êtes ministre du Travail, là, quand un de vos
collègues invoque de telles raisons, à rencontre d'un avis du
Conseil des services essentiels, comment vous réagissez? Moi, j'ai
beaucoup de difficulté à comprendre un fonctionnement comme
ça, et j'ai surtout senti qu'il y avait un profond mépris
à l'endroit de cet organisme.
M. Cherry: Je fais confiance à votre mémoire,
madame, pour vous souvenir que parmi les arguments qui avaient
été invoqués sur la loi à laquelle vous
référez concernant Hydro-Québec, il s'agissait de la
précarité et de la fiabilité du système, et il
fallait profiter des périodes, durant les mois d'été, pour
s'assurer que les services auxquels les citoyens sont en droit de s'attendre
lors des besoins de pointe seraient là. Et c'était dans ce
sens-là. Vous vous souviendrez. Et ça, je pense que c'est
très important de se le rappeler, ça avait été des
justifications, je crois, très pertinentes, qui avaient justifié
le gouvernement de prendre la position qu'il avait prise à
l'époque, madame.
M. Bourdon: M. le Président, peut-être ajouter que
l'actuel titulaire du ministère du Travail n'était pas dans cette
fonction-là au moment de la loi spéciale. Mais je voudrais
peut-être renchérir dans le sens que, d'une part, le Conseil des
services essentiels disait qu'il n'y avait pas de problème de services
essentiels, qu'ils étaient rendus, et, d'autre part, le service de la
conciliation faisait une conciliation aussi pendant qu'on étudiait le
projet de loi. Et pendant un ajournement, on a appris qu'il y avait eu une
entente de principe, mais que le Conseil du trésor l'avait
bloquée. Alors, dans ce sens-là, nous, on estime qu'il y a un
service du ministère du Travail et puis il y a le Conseil des services
essentiels dont on ne tient pas bien bien compte de l'existence. Puis c'est
évident que le Parlement peut décider de ce qu'il a à
décider.
Sur l'importance des services essentiels, on en a eu un cas
récent qu'au fédéral ça n'existe pas, et qu'il y a
un ministère du gouvernement fédéral qui a
décidé délibérément d'interdire à
Postes Canada de distribuer les chèques aux bénéficiaires
de pension de vieillesse avant le conflit pour, après ça, se
retrouver avec un mélange de deux facteurs: il y avait des briseurs de
grève et on disait aux aînés "faites la queue
sur le trottoir pour aller chercher votre chèque", alors qu'ils
auraient pu être distribués avant sans référence aux
services essentiels. Mais ce que je veux dire, c'est qu'au niveau
fédéral, il n'y en a pas de notion de services essentiels de
prévue.
M. Cherry: Je pense que ça, ça fait partie d'une
autre loi où le fédéral aurait intérêt
à imiter le Québec dans ce sens-là.
Mme Blackburn: Oui, mais c'est ça aussi qui explique notre
inquiétude quand ils sont en train d'entrer avec leurs gros sabots dans
nos plates-bandes.
M. Cherry: Entre l'intention exprimée et le geste
concret... Ce n'est pas là, madame.
Mme Blackburn: Oui, mais je ne sens pas la clôture bien
haute.
M. Cherry: Ça dépend de quel point de vue on se
place, madame.
Mme Blackburn: Je me place du point de vue du premier ministre,
et ce n'est pas bien haut.
M. Cherry: Je crois...
Mme Blackburn: Vous avez besoin de vous...
M. Cherry: La réputation de notre premier ministre
concernant les droits du Québec, qu'ils soient de veto ou autre, madame,
sont bien protégés quand il en est le responsable.
Mme Blackburn: Ce n'est pas ce qu'il nous a déclaré
au lendemain des dépôts.
M. Cherry: Son dossier...
Mme Blackburn: Heureusement que les journalistes lui ont
sonné la cloche.
M. Cherry: En autant que je suis concerné, l'ensemble de
sa performance, là, se mesure avantageusement à d'autres.
Mme Blackburn: Pour un ministre du Travail - là-dessus, je
pourrais avoir de bonnes discussions - qui a évidemment à
être plus en rapport avec la législation qu'avec l'emploi, il ne
peut pas être complètement ignorant de la situation de l'emploi au
Québec actuellement et de l'appauvrissement, et ce n'est pas des
performances très reluisantes. Mais je ne veux pas qu'on entreprenne un
débat tout de suite là-dessus, mais je vous dis qu'il y a des
avis que je ne partagerais pas.
Deuxième question, sur le Conseil des services essentiels. Et
ça m'est revenu à plu- sieurs reprises, ça, parce que
j'étais sur le dossier de la santé et des services sociaux, et,
finalement, c'est une des plaintes qui revient de façon constante de la
part de la Fédération des infirmiers et infirmières du
Québec. Les services essentiels établissent les besoins en
personnel dans les hôpitaux et dans les centres d'accueil, dans les
centres hospitaliers de soins de longue durée, et les établissent
plus haut que les services qu'ils ont effectivement en temps
régulier.
Autrement dit, et ça, ça a été
prouvé, ce que les services essentiels exigeaient comme maintien des
services de personnel dans les établissements, c'était plus
qu'ils en avaient en temps régulier. Parce qu'on me dit que le Conseil
des services essentiels n'a pas tenu compte de la situation dans les
hôpitaux où on avait coupé jusqu'à 20 % du
personnel, alors ils en demandaient plus qu'ils en avaient en temps
régulier. Dans le fond, ça pose le problème de la
qualité des services dans les hôpitaux, parce que si le Conseil
des services essentiels établit un ratio qui est plus haut que ce qu'ils
ont en temps normal, ça veut juste nous dire qu'il manque terriblement
de personnel dans les hôpitaux. Là-dessus, les travailleurs, la
Fédération des travailleurs dans le secteur de la santé et
des services sociaux, sont toujours étonnés qu'on prenne au
gouvernement cette base pour décider qu'une grève est
illégale et qu'il a manqué de monde dans l'hôpital, par
exemple. Et on sait ce que ça a donne aux infirmières à
l'occasion du dernier conflit. Pourtant, et le ministre est bien placé
pour le savoir, c'est probablement, c'est certainement le syndicat le moins
agressif et le plus professionnel dans le sens qu'il travaille avec des
personnes, il n'avait pas fait beaucoup d'écarts et, à cet
égard, je n'ai pas beaucoup entendu le ministre du Travail. C'est vrai
que ce n'était pas lui qui était là, mais c'était
son gouvernement.
M. Cherry: On m'indique, madame, que les normes respectées
concernant les établissements de santé n'ont pas
été établies à l'intérieur de la loi 37.
Mme Blackburn: Non, il y a des interprétations qui sont
fartes, j'imagine. Parce que si tel est le cas, il faudrait réviser la
loi 37. La loi 37 créait l'organisme, si je ne m'abuse. Mais l'organisme
avait à évaluer les situations. Et quand vous me dites que pour
Hydro-Québec il était incapable d'évaluer la situation en
fonction des besoins de réparation de certaines lignes de transmission
pour s'assurer que le jus rentre en périodes de haute demande, on me dit
qu'au Conseil, ils en avaient tenu compte, de ça.
M. Cherry: On m'indique, madame, que concernant les
établissements de santé, c'est fixé dans la loi.
Mme Blackburn: Alors donc, je dois répondre...
M. Cherry: La loi de 1985.
Mme Blackburn: D'accord. Alors, il faudrait que, à ce
moment-là, j'invite ces fédérations à aller voir du
côté des modifications à la loi. Ça veut dire que la
qualité des services offerts dans les hôpitaux a terriblement
chuté depuis 1985.
M. Cherry: Et je vous...
Mme Blackburn: Si on a établi en 1985, dans une loi, ce
qu'étaient les services essentiels qui représentent un nombre de
personnes plus élevé que ce qu'il y a actuellement dans les
hôpitaux, c'est qu'on a un sapristi de problème dans les
hôpitaux; c'est peut-être pour ça qu'on ne touche pas
à la loi de manière à ne pas vraiment attirer l'attention
sur ça. Si ce que vous me dites est réel, ça veut dire que
ça, ça parle plus que n'importe quel rapport.
M. Cherry: Et je vous indiquerai, madame, que suite à
l'entente dans les secteurs publics et parapublics sur la prolongation du six
mois, on doit revoir l'ensemble des mécanismes de négociation
dans les secteurs public et parapublic, et je suis convaincu que les sujets qui
nous intéressent aujourd'hui feront l'objet de discussions à ce
moment-là.
Mme Blackburn: Très bien. Je vous remercie.
Vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Alors, ces engagements
sont vérifiés. Donc, cela termine pour les engagements du mois de
janvier 1991. Février, mars, il n'y en a pas.
Une voix: Février, il y en a un.
Le Président (M. Bélanger): Février, il y en
a un? Excusez!
Février et mars
Conseil des services essentiels Une voix: Février 1991, il
y en a un.
Le Président (M. Bélanger): Février 1991,
attendez un petit peu...
Une voix: Oui. Le Conseil des services essentiels.
Le Président (M. Bélanger): Oui, il est
vérifié. Bon. Alors, les engagements de février 1991 sont
vérifiés.
Mars, je n'ose pas dire qu'il n'y en a pas, là; je vais me fier
à la version officielle.
Une voix: Mars 1991, il y en a un.
Le Président (M. Bélanger): Mars 1991, il y en a
un. Bon.
Mme Blackburn: Toujours le Conseil des services essentiels. Oui.
Vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
Vérifié. Les engagements de mars 1991 sont
vérifiés.
Avril Ministère du Travail
Avril 1991, il y en a deux. Mme Blackburn:
Vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Vérifié,
le premier.
Conseil des services essentiels
Le deuxième est-il vérifié? Il touche le Conseil
des services essentiels, K & V.
Mme Blackburn: Vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
Donc, les engagements d'avril 1991 sont vérifiés.
Mai Ministère du Travail
Mai 1991. Alors, mai 1991, premier engagement, renouvellement de
contrat.
Mme Blackburn: L'engagement 1, M. Gilles Gaul, est
vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
L'engagement 2.
Mme Blackburn: Le contrat négocié avec le
Département des relations industrielles de l'Université Laval
à Québec. Je suis convaincue que c'est encore le meilleur.
Vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
Merci. L'engagement 3.
Mme Blackburn: Fonds des services informatiques, entente de
services de traitement informatique avec le ministère des Communications
pour l'exercice financier 1991 -1992. Vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
L'engagement 4.
Mme Blackburn: Dépenses annuelles prévues pour le
paiement à la SIQ des loyers concernant
les espaces occupés par les employés du ministère
du Travail. Vérifié.
Le Président (M. Bélanger): L'engagement 5.
Mme Blackburn: Vérifié. Toujours sur le même
sujet.
Conseil des services essentiels
Le Président (M. Bélanger): Pour les services
essentiels. Mai 1991. Attendez un petit peu, là... On était
toujours dans mai. Alors, en mai 1991, c'est ça, des engagements du
Conseil des services essentiels, l'engagement 1, Entente de services de
télécommunications.
Mme Blackburn: Le budget est de combien au Conseil des services
essentiels?
M. Cherry: Le Conseil des services essentiels, c'est quoi le
budget? De mémoire, on me dit 2 700 000 $, madame.
Mme Blackburn: Merci. Vérifié.
Régie des entreprises de construction du
Québec
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
Travail.
Régie des entreprises de construction du Québec, en mai
1991. Premier engagement, contrat négocié.
Mme Blackburn: Vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
Le deuxième engagement?
Mme Blackburn: Vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Le troisième
engagement?
Mme Blackburn: Vérifié.
Juin Ministère du Travail
Le Président (M. Bélanger): Donc, les engagements
de mai 1991 sont vérifiés. J'appelle ceux de juin 1991. Premier
engagement, c'est Frais reliés au déménagement de Me
Jacques Doré, Saint-Antoine-de-Tilly. (17 heures)
Mme Blackburn: Alors, cet engagement serait relié au
déménagement de M. Jacques Doré, nommé commissaire
du travail, en date du 2 avril 1991, de Saint-Antoine-de-Tilly à
Montréal: 28 500 $.
M. Cherry: C'est un remboursement de frais de
déménagement, conformément aux dispositions du chapitre
VIII des conditions de travail des cadres supérieurs, en raison d'un
changement de lieu de travail impliquant un changement de domicile.
Mme Blackburn: Mais c'est toujours 28 000 $? Ça
coûte toujours ça de déménager un haut
fonctionnaire? Aïe! C'est de l'argent, 28 500 $.
M. Bourdon: Est-ce qu'il a déménagé seul ou
avec tout Saint-Antoine-de-Tilly?
Mme Blackburn: Vous avez été...
Le Président (M. Bélanger): Avec une couple de ses
voisins, écoute. On ne peut pas déraciner ce gars-là. Ha,
ha, ha!
Mme Blackburn: Oui, il a amené une couple...
M. Bourdon: II a déménagé le village.
Mme Blackburn: II a dû déménager le village
avec. Non, mais, écoutez. Ça doit se ventiler un peu. Vous ne lui
avez pas acheté un ménage.
M. Cherry: O.K. Je vais demander au sous-ministre de
compléter la réponse.
Le Président (M. Bélanger): M. Dupuis.
M. Dupuis: Madame, l'engagement que vous avez ici, c'est le
montant maximal possible. À l'heure où on se parle, l'engagement
est de 8622,99 $.
M. Bourdon: Ah bon! Le village n'a pas voulu le suivre.
M. Dupuis: Ça ne veut pas dire que c'est complet, mais le
maximum possible, c'est ce qui apparaît ici, c'est 28 500 $.
Mme Blackburn: Donc, on sera informés sur les coûts
réels...
M. Dupuis: II n'y a pas de problème. À un moment
donné, on pourra vous dire...
Mme Blackburn: ...réajustés. Parce que, là,
ça m'apparaissait énorme.
M. Cherry. C'est 8000 $ et quelque chose.
M. Dupuis: C'est le maximum qu'on aurait pu être
appelés à payer selon les règles.
M- Cherry: Qui est possible, vous savez. Si tout le village le
suivait, pour dire comme
Michel. Ha, ha, ha!
Mme Blackburn: 28 000 $, vous allez les chercher en Europe
quelque part. Ils traversent leur ménage en bateau. Est-ce que je
sais?
M. Dupuis: II y a un tas d'items dans la réglementation
qui sont prévus. Est-ce qu'il va s'acheter une nouvelle maison? Est-ce
qu'il va faire entreposer ses effets? Est-ce que sa maison ne sera pas vendue,
puis qu'il aura des déboires ou des conséquences à
payer?
Mme Blackburn: Est-ce qu'on sait si sa maison est vendue?
M. Cherry: Au moment où on se parle, il y a eu combien de
dépensé?
M. Dupuis: Au moment où on se parle, 8622,99 $.
M. Cherry: De dépensés.
Mme Blackburn: De dépensés? Et il peut les
dépenser sur une période d'une année?
M. Dupuis: Bien, j'imagine.
Mme Blackburn: Aussi longtemps que la maison n'est pas vendue et
que les frais...
M. Dupuis: Ouais, tout ça, c'est relié à
d'autres événements sur lesquels on n'a pas de
contrôle.
Mme Blackburn: Merci. Vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Alors,
vérifié. Donc, les engagements de juin 1991 sont
vérifiés.
J'appelle ceux de juillet 1991. Premier engagement.
Juillet Ministère du Travail
Mme Blackburn: Ici, il s'agit d'appel d'offres. Soumission sur
invitation. Il y avait sept soumissions demandées. Parce que, là,
j'imagine qu'il y avait seulement sept entreprises qui étaient
qualifiées, capables de répondre. Contrat de services
professionnels avec la firme Micro-Contact pour effectuer l'entretien et la
réparation du matériel informatique (micro-ordinateur) du
ministère du Travail, pour la période du 1er avril -
c'était le 1er avril 1991, j'imagine - au 31 mars 1992. C'est
ça?
M. Cherry: Oui.
Mme Blackburn: Alors, pour l'année budgétaire.
M. Cherry: Ouais.
M. Bourdon: Est-ce que c'était le plus bas?
Mme Blackburn: Oui, c'est ça. Est-ce que c'était le
plus bas? Alors, si je comprends, c'est 28 537 $. Il manque une virgule, c'est
ça?
M. Cherry: On m'informe ici, madame - parce que vous avez
soulevé: Est-ce qu'il y en avait seulement sept? - qu'il y a eu sept
invitations à soumissionner. Il n'y en a eu que quatre qui ont
répondu, oui.
Mme Blackburn: Que quatre. Et est-ce qu'il était le plus
bas soumissionnaire? Parce qu'on n'a pas...
M. Dupuis: On nous dit oui.
Mme Blackburn: J'apprécierais, dans le fond, que vous nous
donniez à l'avenir le montant des autres soumissions de manière
à... Parce que c'est ça, la vérification, dans le
fond.
M. Dupuis: C'était, dans ce cas-ci, le plus bas
soumissionnaire.
Mme Blackburn: Alors, est-ce qu'on pourrait avoir le coût
des autres soumissions?
Une voix: D'habitude, c'est toujours indiqué...
Mme Blackburn: Oui, c'est ça, habituellement, c'est
inscrit.
M. Cherry: On va vous les faire parvenir, madame.
Mme Blackburn: Est-ce qu'on peut aussi avoir la liste des membres
du conseil d'administration de cette firme?
M. Dupuis: La liste des membres...
Mme Blackburn: Du conseil d'administration...
M. Cherry: ...du conseil d'administration de la firme qui a
obtenu...
Mme Blackburn: ...de la firme qui a été
retenue.
M. Cherry: C'est ce que vous demandez? C'est le fichier des
entreprises, ça, je présume?
Une voix: Oui.
M. Cherry: C'est ça, hein?
Une voix: Le fichier des entreprises.
Mme Blackburn: Oui, ça doit. Je ne sais pas comment vous
l'obtenez. Je sais que vous l'avez quand on le demande.
M. Cherry: Vous allez l'avoir, madame.
Mme Blackburn: C'est ça. Alors, les autres soumissions,
vous n'avez pas apporté les...
M. Cherry: Madame... Mme Blackburn: Oui.
M. Cherry: Je souhaiterais que M. René Brochu puisse
répondre aux questions que vous soulevez. Ça va?
Mme Blackburn: Bien. M. Cherry: Ça vous va? Mme
Blackburn: Oui, merci.
M. Brochu (René): Je voudrais seulement souligner qu'il y
a divers scénarios dans les soumissions. Soit qu'on y va à
pièces et main-d'oeuvre, temps et main-d'oeuvre, et on en arrive
à des scénarios mitoyens sur les quatre firmes. Le montant qui a
été indiqué sur l'engagement financier est sur une base de
plancher-plafond: le minimum qu'on aurait à payer est de 12 000 $ et
quelques dollars et le maximum de 28 000 $. Ce à quoi on s'attend au
ministère, ça va être un résultat moyen de 18 617 $
parce que, lors de l'analyse des soumissions, on se base sur les données
historiques, la quantité de demandes d'entretien annuelles, temps,
main-d'oeuvre, etc., par rapport aux parcs d'équipement qui sont en
place.
Donc, si je vous donne ça montant par montant selon chacun des
scénarios, il faudra aussi... Je n'ai pas les facteurs de
pondération pour en arriver à ces moyennes plancher-plafond. Je
ne sais pas si... Je peux vous donner, par exemple...
Mme Blackburn: C'est parce que c'est la première fois que
j'entends qu'il y a cette espèce de pratique qui permet d'avoir un
minimum et un maximum.
M. Brochu: Ça s'applique à tous les
soumissionnaires dans le cas de ce contrat-là.
Mme Blackburn: De ce... Ça, oui, j'imagine que oui, mais
dans d'autres ministères, que je parle... Parce que je trouve que la
pratique peut être intéressante, là, mais en même
temps, est-ce que les autres... Alors, les autres soumissionnaires, pour mieux
comprendre votre mécanique, ils ont soumis à combien de
plancher-plafond?
M. Brochu: Je n'ai pas le détail ici. Je voulais
plutôt vous mentionner qu'il y avait différents scénarios
et que c'est difficile de donner le montant de chacun sans avoir tous les
paramètres reliés à ces scénarlos-là.
Mme Blackburn: Alors, vous pourrez nous envoyer ça?
Le Président (M. Bélanger): Donc, on doit conclure
qu'on va recevoir la réponse par écrit là-dessus?
M. Dupuis: Oui, et à ce moment-là, vous constaterez
que celui qui a eu le contrat est définitivement le plus bas.
Mme Blackburn: Le plus bas par rapport au maximum, c'est pour
ça que j'ai des...
M. Dupuis: En prenant la même formule
Mme Blackburn: Parce que vous en avez deux, vous avez le plancher
et le plafond.
M. Dupuis: On va appliquer aux autres la même formule
qu'à celui-ci.
Mme Blackburn: Alors, vous nous envoyez ça et
j'apprécierais, à l'avenir... Parce que,
généralement, tous les ministères indiquent, sur la
formule de l'engagement, les autres soumissions. C'est indiqué, c'est
chiffré. Parce que, autrement, on ne peut pas vraiment faire de
vérification. Vous comprendrez qu'on fait de la vérification pour
savoir sur quelle base vous avez pris votre décision. Merci. C'est
vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Merci. Alors,
l'engagement 1, Bureau du Québec.
Mme Blackburn: Juillet 1991, l'IRIR, c'est
vérifié.
Conseil des services essentiels
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
L'engagement 2.
Mme Blackburn: Conseil des services essentiels,
vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
Donc, ça termine les engagements de juillet 1991, c'est bien cela?
Mme Blackburn: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que tous les
engagements sont vérifiés?
Mme Blackburn: Vérifié.
Réponses déposées
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
Bien.
Avant de terminer, une petite procédure que j'aurais dû
faire au début, je m'en excuse. C'est qu'on avait reçu les
réponses du ministre aux questions qui avaient été
laissées en suspens à la dernière vérification. Je
n'avais pas déposé cela.
On l'a ici, on va vous en remettre copie dans quelques instants. Est-ce
que vous voulez les examiner maintenant?
Mme Blackburn: Si vous nous les passez, oui, parce qu'il nous
reste encore un peu de temps, et puis ça nous permettrait de...
Le Président (M. Bélanger): Alors, c'est
satisfaisant?
Mme Blackburn: Non.
Le Président (M. Bélanger): Oui, je vous en
prie.
Mme Blackburn: Est-ce que le ministre et ses fonctionnaires ont
copie de...
Le Président (M. Bélanger): Oui.
Mme Blackburn: Parce que dans le fond, c'est la même
question, ça ressemble un peu à ce qu'on est en train de
demander. J'ai l'impression que... Quoique ce n'est pas plancher-plafond. C'est
différent.
M. Cherry: C'est une réponse, je pense, qui a
été fournie à la question de notre collègue de
Pointe-aux-Trembles l'an passé?
Mme Blackburn: Oui.
M. Bourdon: Oui, c'est le même problème.
Mme Blackburn: Ce qu'on voit ici, sur l'évaluation des
propositions, c'est qu'il y avait huit soumissionnaires et c'est Aztec qui a
été retenu pour le micro-ordinateur. C'était le plus bas.
Pour le traitement de textes, c'était le plus bas. Pour le micro-alpha,
pour l'AES, la composante, il n'y avait pas... les autres ont chiffré
à l'heure. Sauf Bell. Donc, ils ont pris la proposition la plus basse
pour Aztec. Mais pour microalpha, Aztec n'avait pas évalué les
coûts. C'est non disponible pour estimation. Et Bell avait estimé
à 2832 $. Aztec a tout eu, y compris le micro-alpha? Comment ça
fonctionne? C'est parce que, en bas de 5000 $, ils peuvent le passer comme
ça. C'est ce qu'ils vont me dire.
M. Dupuis: En réponse à votre question,
madame...
Le Président (M. Bélanger): M. Dupuis, je vous en
prie. On attend votre réponse.
M. Dupuis: ...la réponse, c'est oui. C'est Aztec sauf
micro-alpha.
Mme Blackburn: Micro-alpha, comme c'est 2000 $ et quelque chose,
c'est pour ça que ça n'apparaît pas dans les engagements,
2800 $. À moins de 25 000 $, ça n'apparaît pas.
M. Dupuis: C'est bien ça, en bas de 25 000 $.
Mme Blackburn: Je comprends. Bien, merci.
Le Président (M. Bélanger): Donc, la réponse
est satisfaisante?
Mme Blackburn: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): C'est donc
adopté. Donc vérifié. Ceci met fin à l'étude
des crédits et à notre mandat d'aujourd'hui. Donc, la commission
de l'économie et du travail ayant accompli son mandat suspend ses
travaux sine die. Merci tout le monde!
(Fin de la séance à 17 h 15)