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(Dix heures six minutes)
Le Président (M. Bélanger): Je demanderais à
chacun de bien vouloir prendre sa place afin que la commission de
l'économie et du travail puisse réaliser le mandat qui lui est
confié ce matin, c'est-à-dire la vérification des
engagements financiers du ministère des Forêts pour la
période de janvier 1991, février 1991, mars 1991, avril 1991, mai
1991 et juin 1991. Alors donc, c'est la liste des engagements que nous aurions
à faire.
Réponses déposées
Je voudrais, dans un premier temps, déposer les listes des
réponses obtenues suite aux questions posées à la
dernière séance de travail sur les vérifications. Alors,
vous avez ici, donc, les deux documents, le document, c'est-à-dire tout
le monde en a eu une copie? Alors, vous l'avez reçu le 5 avril à
vos bureaux. Ça fait un petit bout de temps mais je présume que
vous avez des bonnes secrétaires, donc vous avez sûrement en main,
ce matin, ce document. Alors, M. le ministre sera tout à fait
disposé à répondre s'il y a des questions
supplémentaires là-dessus.
M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: Oui, c'est parce que j'aimerais, avant qu'on
débute, M. le Président, selon notre bonne habitude, M. le
ministre et moi, vous indiquer que j'aurais quelques questions
préliminaires avant de commencer.
Félicitations à Mme Danielle Brouard et
MM. Jacques Robitaille et Rodrigue Desmeules
Le Président (M. Bélanger): Oui, oui. Si vous me
permettez, juste un petit point de procédure avant. Je voudrais vous
présenter Mme Brouard. Danielle?
Une voix: Danielle.
Le Président (M. Bélanger): Excusez, qui va
remplacer M. Bédard, qui a eu une promotion. Alors, on le
félicite pour sa promotion mais... Alors, bien qu'on le félicite
pour sa promotion, je lui ai fait part de notre colère de le perdre,
mais ça... il ne nous a pas consultés. Il nous a dit qu'on ne lui
avait pas fait d'offre. Il est rendu comme Lindros. Ça doit être
un symptôme qui s'attrape à Québec!
Alors, M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, tant qu'à être dans les promotions et les
nominations, j'aimerais vous présenter deux nouveaux sous-ministres
adjoints au ministère des Forêts: M. Robitaille, Jacques
Robitaille, qui était administrateur régional à Hull, et
M. Rodrigue Desmeules, qui était vice-président de la
Régie des rentes. C'est une acquisition au ministère des
Forêts. Ça va compléter un peu ce qu'on est en train de
faire, vous savez, la répartition entre Énergie et Ressources,
Forêts, etc. On est en train de se structurer correctement.
Le Président (M. Bélanger): Alors, au nom des gens
de la commission, on va souhaiter bonne chance dans leurs tâches
nouvelles à ces gens et à Mme Brouard, qu'on accueille avec grand
plaisir. Alors, c'est le charme et la grâce contre ce qui était
l'efficacité, mais Mme Brouard va sûrement être efficace
aussi.
M. Jolivet: M. le Président, pour ajouter à ces
compliments ce matin avant de débuter, donc félicitations aux
deux nouveaux sous-ministres. On aura l'occasion certainement de les contacter
sur certains dossiers à un moment donné, le ministre et tout
ça. Mais...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais pas tout de
suite, attendez un peu là.
M. Jolivet: Non, mais je suis très rapide sur la
gâchette...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Attendez encore 10
ans.
M. Jolivet:... vous le savez. Mais, vous savez, M. le
Président, que nous avons eu une personne qui, au niveau du
secrétariat, nous a toujours bien appuyés. Comme vous, on l'a
perdue en cours de route pour une certaine commission parlementaire, comme on
vous perdra vous aussi pour une autre commission parlementaire. On aura
à vous remplacer de temps à autre. On a, de part et d'autre, des
gens qui sont capables de faire cet ouvrage-là, mais il y a une chose
certaine, c'est que notre commission doit être une
pépinière de gens capables de faire des choses, puisqu'on vient
puiser continuellement dans nos réserves. Alors, félicitations
à Jean pour sa promotion, bonne chance surtout et, quant à
Danielle, bienvenue chez nous. On va être comme de coutume, le
président et moi, très coopératifs.
Le Président (M. Bélanger): Oui. Et ceci dit, bien
qu'on soit la pépinière, sans modestie... Ha, ha, ha! On va
pouvoir concurrencer Saint-Modes-
te - c'est comme ça que ça s'appelait, la
pépinière? Alors, sans plus tarder, on va donc débuter nos
travaux. Alors...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Saint Modeste,
c'est le patron de Rivière-du-Loup.
Le Président (M. Bélanger): Le patron de? M.
Côté (Rivière-du-Loup): Rivière-du-Loup
Le Président (M. Bélanger): Ah oui! J'ai toujours
cru que ça avait eu un impact sur les gens de la ville. Alors, on va,
sans tarder, débuter nos travaux. Alors, M. le député de
Laviolette, vous aviez des questions préliminaires.
M. Jolivet: Avant, M. le Président, dans les engagements
financiers, on avait fait des demandes. Je n'ai pas vu, dans ce qu'on a
reçu comme réponses, les curriculum vitae qu'on avait
demandés. On avait demandé plusieurs autres demandes. Je ne crois
pas qu'on ait complété l'ensemble des demandes qu'on a faites
dans les documents qu'on a reçus, à l'époque, après
l'étude des engagements financiers. Excusez-moi, j'ai dit les
engagements financiers, c'est les crédits.
Le Président (M. Bélanger): Les crédits?
M. Jolivet: Je ne sais pas s'il serait possible de les avoir.
C'est parce que je profite de cette occasion-là pour la poser. C'est
qu'on a des demandes qui ont été faites et on n'a pas reçu
les réponses encore.
Le Président (M. Bélanger): Alors, ça, c'est
des questions qui ont été posées lors des
crédits?
M. Jolivet: Des crédits.
Le Président (M. Bélanger): Alors, O.K. Elles vont
venir avec les prochains crédits.
M. Jolivet: Non, pas nécessairement. Ils nous avaient dit
que, dans les plus brefs délais, ils nous les feraient parvenir. Alors,
on ne les a pas eues.
Le Président (M. Bélanger): Ah! O.K. Alors, on
va...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais, M. le
Président, nous pensons que nous avons transmis toutes les
réponses.
M. Jolivet: Ça, c'est les engagements financiers.
Le Président (M. Bélanger): Oui, pour les
engagements financiers, oui. Mais, lors de l'étude des crédits,
il y avait des questions qui avaient été posées sur
certains curriculum vitae et on n'aurait pas reçu, semble-t-il, les
réponses à ces questions-là. Alors, M. Bédard va
vérifier, il va vous rappeler les questions et...
M. Côté (Rivière-du-Loup): S'il vous
plaît, oui On le fera avec plaisir.
Le Président (M. Bélanger): On comprend qu'il y
avait des urgences cet été, là. Le feu était pris
partout. Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Ah! À quelle place...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ha, ha, ha!
Discussion générale Entente
fédérale-provinciale sur les forêts
M. Jolivet: Alors, j'avais des questions préliminaires.
Comme je l'ai dit, M. le Président, quelques dossiers restent
actuellement en suspens, parce qu'on n'a pas tous les détails. C'est sur
l'entente fédérale-provinciale; j'aimerais savoir où on en
est rendus. On avait, lors de l'étude des crédits, en avril
dernier, fait le point avec le ministre sur l'état du dossier, surtout
sur l'implication du gouvernement fédéral qui voulait
s'ingérer dans la gestion des forêts. Nous faisions, à ce
moment-là, mention de différentes activités du
fédéral et le ministre lui-même nous indiquait que le
ministre des Forêts, M. Oberle, avait signé avec la plupart des
provinces canadiennes, sauf le Québec, pour l'ensemble du
développement forestier.
On avait vu, lors de la rencontre avec les syndicats des producteurs de
bois, qu'une proposition de l'ordre de 100 000 000 $, qui incluait 18 000 000 S
de la part du fédéral pour le développement des
régions, avait été incluse dans l'offre - ou la demande,
je ne sais pas comment on l'a appelé - du gouvernement
fédéral. Suite à cette offre, le ministre
québécois des Forêts a fait une contre-proposition de son
bord, indiquant qu'il n'était pas question d'inclure les 18 000 000 $ et
qu'au contraire ces 18 000 000 $ sur l'entente des régions devaient
être à l'extérieur du dossier, ce qui a fait dire à
des gens que le gouvernement du Québec prenait l'argent du
fédéral pour le mettre sur les forêts publiques
plutôt que sur les forêts privées. Alors, on est rendus au
mois d'août, soit près de 16 mois après
l'échéance de la dernière entente
fédérale-provinciale sur le développement forestier, et il
ne semble pas y avoir de nouvelle entente. Malgré qu'on ait eu vent de
certaines négociations qui auraient eu lieu, il ne semble pas que les
véritables négociations permettant une entente aient
été finalisées, pour ne pas dire, dans certains cas,
amorcées.
Le ministre sait très bien que les producteurs privés
crient famine à cause du retard de
cette signature d'entente entre Québec et Ottawa. J'aimerais
savoir si le ministre peut nous assurer, ce matin, que les deux paliers de
gouvernement se sont entendus ou sont sur le point de s'entendre sur cette
fameuse entente fédérale-provinciale. Est-ce que le ministre peut
nous dire ce qu'il en est actuellement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, M. le député de Laviolette est probablement au
courant des discussions qui ont eu lieu entre le fédéral et le
Québec au sujet de l'entente sur le développement forestier,
parce que l'adjoint parlementaire de M. Oberle était, vendredi, à
l'annonce que j'ai faite pour la scierie Crête, à savoir qu'on
augmentait le CAAF de la scierie Crête de 100 000 mètres cubes par
année pour permettre à Crête de maintenir les
opérations à Saint-Roch-de-Mékinac, suite à un
désistement volontaire de la part de Stone Consol en prévision de
son usine de recyclage de papier qu'elle construira à Shawinigan. (10 h
15)
J'ai rencontré, effectivement, M. Oberle le 14 juin, à
Montréal, avec M. Harvey, le sous-ministre, et M. Oberle était
aussi accompagné de M. Hardy et de quelqu'un du Développement
économique régional également, qui relève de M.
Benoît Bouchard, et nous avons discuté de l'approche qui serait
acceptable pour les deux parties dans le but d'en arriver à un accord.
En gros, M. le Président, on s'est mis d'accord sur la façon de
procéder et sur l'argent à investir dans différents
domaines, soit dans le secteur de la forêt privée, soit en
géomatique, soit en recherche et développement, soit en
communication. Ce que j'ai demandé à M. Oberle, c'est de
soustraire des 100 000 000 $ ces frais administratifs de 6 000 000 $ ou 7 000
000 $, de soustraire également de ces 100 000 000 $ l'argent que le
fédéral doit investir sur les terres autochtones, qui
relèvent directement du gouvernement fédéral, et,
idéalement, de remplacer ces 13 000 000 $ ou 14 000 000 $ par d'autres
activités qui relèvent de la responsabilité du
Québec.
M. Oberle doutait d'être capable de remplacer cet argent, mais,
par contre, il s'était engagé, comme je me suis engagé moi
aussi à soumettre la nouvelle approche de l'entente à nos
collègues du Conseil des ministres ou des différents
comités ministériels. Et c'est ce que j'ai fait avec le
Comité ministériel permanent du développement
économique et avec M. Rémillard, parce que M. Rémillard a
la responsabilité, comme ministre des Affaires intergouvernementales, de
négocier les ententes avec le fédéral. M. Rémillard
a fait une contre-proposition au gouvernement fédéral pour
régler l'ensemble des ententes des différents secteurs avec le
fédéral. M. Bouchard a répondu la semaine dernière
qu'il n'avait pas les moyens, l'argent nécessaire pour répondre
complètement à la demande du gouver- nement du Québec et
M. Bouchard, en fin de compte, revenait à sa proposition initiale,
c'est-à-dire offrir au Québec une enveloppe globale pour les
différents secteurs, soit industrie, forêts, mines ou tourisme -
je ne sais pas quel secteur - une enveloppe globale d'environ 257 000 000
$.
Évidemment, nous en sommes rendus là, M. le
Président. La réponse de M. Bouchard nous est parvenue la semaine
passée. Je sais que M. Rémillard, le ministre responsable des
négociations, devrait revenir, au Comité ministériel
permanent du développement économique, la semaine prochaine sur
ce sujet, à savoir si on discute secteur par secteur ou si on
règle tout l'ensemble globalement pour le Québec.
M. Jolivet: Est-ce que le fait que le fédéral
semble vouloir s'ingérer dans la gestion des forêts privées
en particulier, qui sont des compétences dévolues au gouvernement
du Québec, n'a pas un effet sur, justement, la lenteur de ces
négociations? Et est-ce que le fédéral maintient toujours
son idée, son désir de s'ingérer dans certaines
activités en forêt privée au Québec?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, M. le
Président. Le fédéral, c'est comme je vous dis, je me suis
entendu avec M. Oberle au mois de juin et le fédéral accepte de
passer par le Québec comme dans l'entente de l'EDER, la première
entente qui avait été négociée en 1985, et
c'était bien clair dans l'esprit de M. Oberle comme dans le mien.
Là-dessus, je pense qu'il n'y a pas de problème, à l'heure
actuelle, de ce côté-là.
Le fédéral nous a offert dernièrement, M. le
Président, 4 000 000 $ à condition de les investir, de les
ajouter aux sommes que le gouvernement du Québec met à la
disposition des propriétaires privés pour la mise en valeur de
leurs terrains forestiers. C'est suite à cette offre que je dois, avec
M. Rémillard, répondre, peut-être dans les prochains jours,
à M. Oberle.
M. Jolivet: On pourra dire, dans ce cas-là, que tout le
débat constitutionnel qui a lieu au niveau de la question de l'entente
des régions a un effet sur les négociations actuelles, parce que
vous parlez de Benoît Bouchard qui est responsable du secteur de l'aide
aux régions, ministère nouvellement créé au
fédéral. Ça veut dire qu'il n'y aurait pas de jonction
entre ça et l'entente fédérale-provinciale.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Actuellement,
dans les discussions dont j'ai fait mention au début, M. le
député, elle serait incluse dans l'entente forestière sauf
que le fédéral reconnaît que c'est la responsabilité
exclusive du gouvernement du Québec ou des provinces en regard des
ressources naturelles. En autant que le Québec demeure le maître
d'oeuvre, je n'ai pas
tellement de problèmes à parler de développement
régional ou à parler de développement forestier.
M. Jolivet: Est-ce qu'on peut, à ce moment-là,
compte tenu justement de ce que vous nous dites pour la forêt
privée, vous demander s'il va y avoir des réaménagements
des budgets? Parce qu'on se souvient de la sortie du RESAM, de la
Fédération des producteurs de bois et d'autres qui parlaient de
ce budget que le ministre faisait passer à 43 000 000 $, puis on vient
de voir qu'il y a eu des coupures demandées par le ministre responsable
du Trésor public, M. Johnson, à 35 000 000 $. Est-ce que le
ministre peut m'indiquer si cette coupure de 10 % va être annulée
ou s'il a l'intention de la diminuer? Parce que le ministre, lors des
crédits, était très heureux de nous parler d'une
augmentation, puis, quelques jours après les crédits, on
aperçoit que le ministre du Conseil du trésor décide de
faire couper ça Alors, j'aimerais savoir...
Quand je parlais tout à l'heure que les groupes qui s'occupent
des forêts privées crient au secours puis crient famine, c'est de
ça aussi que je parlais. Est-ce que le ministre est en train de me dire
qu'il a l'intention de continuer à couper, tel que demandé par le
président du Conseil du trésor?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je peux bien répondre à toutes les questions de
M. Jolivet, mais en autant que les crédits seront acceptés pour
17 heures, en totalité.
M. Jolivet: Ah! il n'y a pas de problème
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vais
répondre à cette question-là, puis je vous demanderais un
ajournement de quelques minutes, parce que j'ai un téléphone
urgent.
Oui, il y a une coupure de 10 % sur les 40 000 000 $. Nous sommes
à 36 000 000 $ en forêt privée. Évidemment, vous
comprendrez, M. le Président - et M. Oberle, le ministre
fédéral des Forêts, l'a reconnu - que le Québec a
fait un effort tout à fait exceptionnel pour maintenir le niveau
d'intervention en forêt privée sans sa participation. L'an
passé, le gouvernement fédéral a contribué pour 1
400 000 $ seulement en forêt privée. Cette année, c'est
zéro et, malgré tout ça, on a maintenu le niveau
d'intervention entre 35 000 000 $et40 000 000 $.
C'est évident qu'étant donné la situation
économique actuelle, le ralentissement, il faut un peu resserrer nos
frais de subventions, nos dépenses. C'est pourquoi il y a eu une
réduction en forêt privée que j'ai l'intention de
maintenir, à moins qu'il ne nous arrive de l'argent du
fédéral, comme j'en ai parlé, les 4 000 000 $ qui seraient
acceptés. Mais je ne peux pas accepter uniquement les 4 000 000 $
proposés par le fédéral, étant donné
l'absence du fédéral dans les deux autres années, que M.
Oberle reconnaît facilement en disant: On n'était pas là et
vous avez maintenu le niveau d'activité.
On reconnaît également que le Québec a fait un
effort tout à fait spécial pour la forêt privée, ce
que les gens de la forêt privée recherchent, parce qu'il y a eu un
engouement pour la mise en valeur de la forêt privée. Et ces
gens-là voudraient avoir des budgets supplémentaires parce que
ça fait de la création d'emplois également dans les
régions éloignées où la forêt est
présente.
Le Président (M. Bélanger): Vous demandiez une
suspension de quelques instants. Est-ce que c'est maintenant?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, s'il vous
plaît, monsieur.
Le Président (M. Bélanger): Alors, la commission va
donc suspendre ses travaux pour quelques instants.
M. Jolivet: Juste un instant! Avec ma permission, j'espère
Ce n'est pas votre décision à vous, là. C'est parce que,
moi, je ne veux pas perdre mon temps.
Le Président (M. Bélanger): Non, je m'excuse,
là, mais j'allais demander l'autorisation.
M. Jolivet: O.K.
Le Président (M. Bélanger): Si vous me laissez le
temps...
M. Jolivet: J'ai eu peur. J'ai eu peur. J'ai eu peur.
Le Président (M. Bélanger): Vous avez peur pour
rien. Alors, est-ce qu'on a l'accord pour suspendre les travaux quelques
instants? Consentement?
M. Jolivet: Juste un instant, M. le Président. Compte tenu
que je ne suis aucunement en désaccord avec la position, j'aimerais
quand même préserver le temps que nous avons, qui est de cinq
heures, parce que c'est dans ce sens-là que je voulais poser ma
question. Le ministre m'a dit, à la fin, qu'il voudrait que les
engagements financiers soient acceptés. Il n'y a aucun problème,
vous me connaissez. Donc, au bout de la journée, après 17 heures,
incluant la suspension qu'il nous permettra de récupérer avant
midi, si c'est possible.
Le Président (M. Bélanger): On ajoutera ce
temps-là. Alors, M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Merci beaucoup
(Suspension de la séance à 10 h 25)
(Reprisée 10 h 30)
Le Président (M. Bélanger): Je demanderais à
chacun de reprendre sa place, s'il vous plaît, pour que nous puissions
continuer nos travaux après ce bref arrêt de cinq minutes.
M. le député de Laviolette, vous aviez une question?
M. Jolivet: Deux.
Le Président (M. Bélanger): Deux. Allez-y!
M. Jolivet: M. le Président, je vais essayer de parler un
peu plus fort parce qu'il y a des gens qui, malgré ma grosse voix, m'ont
dit que ça ne se rendait pas jusqu'en arrière. J'espère
que là ça se rend. On a fait les vérifications qui
s'imposaient. Ordinairement, on me demande toujours de baisser le ton.
M. le Président, je voudrais aborder un autre petit sujet qui a
fait l'objet de beaucoup de discussions durant cet été,
l'incendie.
M. Audet: M. le Président, j'aurai une question.
M. Jolivet: Oui.
M. Audet: C'est juste un éclaircissement pour qu'on puisse
procéder, concernant le règlement. Tantôt le
député de Jolivet souhaitait...
M. Jolivet: De Laviolette.
M. Audet: Le député de Laviolette, excusez. Il
souhaitait qu'on dépasse 17 heures, étant donné que le
ministre a dû s'absenter, mais, en vertu du règlement, les
engagements financiers ne permettent pas de questions préliminaires
à moins qu'il y ait consentement. Alors, on en a parlé, les
collègues ensemble, et on souhaiterait terminer à 17 heures. Si
le député de Laviolette veut passer 17 heures, il devra
écourter ses questions préliminaires, parce qu'au point de vue
des engagements financiers, ce n'est pas prévu au règlement.
Le Président (M. Bélanger): Effectivement...
M. Jolivet: M. le Président, c'est la première
fois... Je ne voudrais pas faire de discussion de procédure, mais c'est
la première fois que je vois qu'un consentement donné est
retiré comme ça. C'est la première fois que ça
m'arrive, mais, en tout cas, disons que je suis habitué. D'ailleurs, il
y a des décisions qui ont été prises dans ce
sens-là - vous vous en souvenez, M. le Président - d'autres
présidents qui indiquent qu'une fois qu'il est donné, il est
donné. Mais moi, ce n'était pas pour dépasser 17 heures.
Si vous voulez partir à 17 heures, vous partirez à 17 heures,
mais c'était simplement de prendre les 5 minutes qu'on vient de prendre
- on n'en prendra pas plus - pour terminer à 12 h 5 au lieu de midi
juste.
M. Audet: M. le Président, je voulais simplement faire
remarquer qu'en vertu du règlement il n'y a pas de remarques
préliminaires de prévues aux engagements financiers...
M. Jolivet: II n'y a pas de remarques préliminaires.
M. Audet: ...à moins qu'il y ait consentement.
M. Jolivet: II y en a eu un.
M. Audet: Le consentement n'a pas été
demandé. On ne vous a pas empêché de le faire et on ne vous
empêchera pas de le faire non plus, mais ce que je dis c'est qu'on devait
terminer à 17 heures et les membres de la commission souhaitent qu'on
termine à 17 heures. Si le député de Laviolette est pour
manquer de temps, il devra écourter ses questions préliminaires
parce que le règlement ne le prévoit pas.
Le Président (M. Bélanger): Effectivement, il y
avait eu demande de consentement. On a pris pour acquis qu'il y avait eu
entente entre les deux partis, alors je n'avais pas vérifié.
C'est mon erreur. Je dois, en toute honnêteté, admettre que c'est
mon erreur. Alors, je m'excuse. Si vous voulez, on va procéder, parce
que, là, ça va être plus de cinq minutes qu'on va avoir
perdues. Si vous voulez continuer.
Feux de forêt sur la Côte-Nord
M. Jolivet: Cet été, M. le Président, les
feux de forêt ont ravagé près de 4000 kilomètres
carrés de forêt. Quand on parle en termes financiers - ça a
des conséquences, ces incen-dies-là - ça représente
une perte de 2 000 000 000 $ de bois qui étaient prêts à
être coupés, soit, d'après les estimations qu'on a
actuellement, 25 000 000 de mètres cubes. Lorsqu'on connaît les
problèmes reliés à l'approvisionnement forestier au
Québec, il nous vient tout de suite à l'esprit qu'une telle
superficie dévastée aura sans aucun doute des conséquences
graves sur l'économie d'une région en particulier, celle de
Baie-Comeau, Forestville et autres. Alors, je sais que le ministre a
regardé, a entendu les gens et est allé là-bas avec
d'autres ministres, mais on sait aussi que plusieurs scieries en particulier
ont été touchées par les feux de forêt. C'est le cas
de la scierie à Forestville et de celle des Outardes. Il y a aussi
d'autres compagnies, comme Kruger, Daishowa ou la Scierie Beaulieu, qui ont
été touchées par ces feux de forêt.
Actuellement, afin de permettre l'approvisionnement de ces usines, il
faut bien entendu s'assurer d'une certaine forme de redistribution. Alors, on
sait que, quand il y a feu de forêt - et je me souviens de celui qui
avait été assez gros, il y a quelques années, dans ma
propre région... Les gens qui sont en forêt sont habitués
à ces risques-là et ils savent dès le départ qu'il
y a possibilité de feu de forêt. Mais quand on touche un secteur
plus habité, plus proche, il y a aussi, en conséquence, beaucoup
d'inconvénients et le ministre, avec les nouveaux contrats
d'approvisionnement et d'aménagement forestier, doit composer d'une
façon différente que dans le passé Quand on
considère la Scierie des Outardes en particulier, qui a perdu du bois
qui avait déjà été coupé, les chemins
forestiers qui ont été dévastés, j'aimerais savoir
si le ministre peut nous dire où il en est rendu dans ce dossier pour et
les scieries et les compagnies papetières, qui sont d'une autre
façon touchées, mais surtout les scieries en particulier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, M le
Président, comme le mentionne le député de Laviolette, c'a
été un vrai désastre pour la Côte-Nord
l'été dernier. Mais j'aimerais profiter de l'occasion pour
féliciter les gens au ministère des Forêts, principalement
le centre de coordination, tous les employés du centre de coordination
et les employés de la Société de conservation de la
Côte-Nord, qui ont été supportés également
par les autres sociétés du Québec dans cette
épreuve. C'est grâce un peu, un peu beaucoup, à la
compétence, à l'expérience et, je dirais, au sang-froid et
au dévouement de toutes ces personnes si on a évité un
plus grand malheur sur la Côte-Nord, parce qu'on vivait, sur la
Côte-Nord, des conditions climatiques semblables à celles du
désert de la Californie. Lorsque vous réalisez que le sol
comptait seulement 30 % d'humidité, ça veut dire que lo sol
brûlait aussi également à bien des endroits el qu'une
grande partit; de ces feux-là... Le sol, l'humus est tout disparu et on
est rendu au roc solide, hein! Ça veut dire que ça va prendre des
siècles avant que le sol se reforme et qu'on ait une forêt comme
celle qui était sur place. Je tiens à les féliciter et
à les remercier de leur dévouement parce que même...
M. le député de Laviolette a parlé des gens
habitués en forêt, mais, dans certaines occasions, il était
quasiment, bien pas quasiment, il était impossible de combattre ces
feux-là au sol étant donné le danger. Et certains,
certaines personnes se sont aventurées à le faire, parce qu'on
nous accusait de ne pas faire tous les efforts possibles, et nous avons
dû les sortir en urgence, en hélicoptère, parce qu'il y
avait le feu tout autour d'eux. Dans des circonstances semblables, les gens
d'expérience disaient: On ne fera pas ça, on va attendre un
moment favorable pour le combattre, le feu. C'est ce qui a été
fait et il n'y a pas eu de perte de vie, il n'y a pas eu d'acccident majeur du
côté humain. Là-dessus, je pense que ces
personnes-là ont su bien diriger les opérations.
C'est vrai qu'il y a eu 3000 kilomètres carrés de
forêt de brûlée. La semaine dernière, nous
étions à examiner la partie récupérable des bois
pour faire un plan de récupération, comme le ministre doit le
faire en vertu de la loi des forêts. On peut venir en aide aux
entreprises du côté des redevances pour les aider à
récupérer le bois, s'il est récupérable. Nous
sommes à évaluer, M. le Président, et à finaliser
l'examen, le bilan de ces feux-là pour faire une proposition au courant
du mois de septembre au gouvernement.
La Scierie des Outardes, j'ai parié avec le président, M.
René Albert, à quelques reprises, la Scierie des Outardes, quant
à elle, perd entre 11 000 000 $ et 18 000 000 $, selon les chiffres de
M. Albert, la Scierie Beaulieu est également affectée, la
Daishowa est affectée, Kruger est affectée, la Scierie
Forestville est affectée. C'est tout ça qu'on tente de mettre en
place, voir les effets sur l'éloignement de la forêt de ces
usines-là qui pourrait peut-être compromettre leur
rentabilité, s'il y a lieu de proposer au gouvernement une forme d'aide
pour les aider à passer à travers. Tous ces chiffres-là
seront prêts, M. le Président, vers la mi-septembre, comme on
l'avait prévu, parce que c'est une opération assez majeure pour
tout évaluer les conséquences du feu du point de vue forestier.
Quant aux autres conséquences sur les autres municipalités et sur
les individus, la responsabilité relève du ministre de la
Sécurité publique, M. Ryan, qui a déjà fait une
ébauche d'une forme d'aide pour proposer prochainement au Conseil des
ministres.
M. Jolivet: C'est nouveau, parce que, moi, je vais toucher la
partie qui concerne les usines, puisque l'autre partie dont on parle, les
pourvoyeurs ou autres, il y a des assurances qui doivent être prises, les
gens doivent avoir des responsabilités à ce niveau-là, de
telle sorte qu'il est évident que ça va devenir la
responsabilité du ministre de la Sécurité publique, cette
partie-là, les commerçants, en fait tout ça là.
Moi, ce dont je veux parler, c'est de la partie de votre responsabilité,
des scieurs, en fait de ceux qui sont sur le territoire ou des pâtes et
papiers. Est-ce que c'est nouveau que le ministre en arrive à penser
à une forme d'aide? Parce que, quand le feu arrive, ce qu'on fait, c'est
qu'on regarde l'ensemble des bois et on dit: On va vous partager les bois pour
vous permettre de passer à travers. Mais ce que le ministre semble dire,
c'est qu'il y a une formule d'aide qui va être apportée, donc une
aide financière, soit par les redevances ou par autre chose, un nouveau
partage du territoire. Qu'est-ce que le ministre entend par ce qu'il nous
propose? Est-ce que c'est nouveau qu'il y ait des aides financières
directes à ces compagnies-là, soit par Tinter-
médiaire d'un montant direct ou par l'intermédiaire de
redevances à ne pas payer?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est prévu dans la loi des Forêts que le
ministre, suite à une épidémie, suite à un grand
cataclysme, doit faire, proposer un plan de récupération. Et ce
n'est pas nouveau, nous en avons fait les dernières années sur
une moins grande échelle...
M. Jolivet: Le plan de récupération, je comprends,
mais...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Un plan de
récupération qui se traduit par une forme d'aide, pouvant se
traduire aussi par une réduction des redevances. Dans ce cas-ci,
étant donné l'étendue du feu, possiblement qu'on regardera
si on ne proposera pas - on ne le sait pas encore, là - un programme de
construction de voirie forestière à frais partagés, comme
il existait dans le passé.
M. Jolivet: Donc, il y aurait quelque chose de plus
spécial compte tenu du feu...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Compte tenu de
l'étendue, parce que souvent, vous savez, quand vous regardez la Scierie
des Outardes, la Scierie des Outardes perd environ 175 kilomètres de
routes devant servir aux opérations forestières. Ces
routes-là sont devenues pratiquement inutiles. C'est une perte
énorme. Ça éloigne beaucoup l'approvisionnement de l'usine
et ça pourrait compromettre la rentabilité d'une entreprise. Si
la Scierie des Outardes appartenait à un indépendant, c'est
certain que la Scierie des Outardes ne passerait pas à travers. Mais,
étant donné que la Scierie des Outardes est la
propriété de Québec et Ontario, une compagnie
papetière qui a les reins plus solides qu'un indépendant, elle
passera à travers. Et la Scierie des Outardes a annoncé tout
dernièrement, pour moderniser l'usine - qui était
déjà moderne, malgré tout - à Chutes-aux-Outardes,
un programme d'investissement de 17 600 000 $.
M. Jolivet: Donc, le ministre est en train de regarder l'ensemble
de l'état des 4000 kilomètres qui ont été
brûlés - 3000 dans le coin - mais, de façon plus
spéciale et précise, est-ce qu'il a une idée,
actuellement, de l'état de cette forêt-là ou s'il dit que
ce sera au milieu de septembre qu'il aura un coup d'oeil plus précis sur
l'ensemble de l'état de la forêt?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous comprendrez,
M. le Président, qu'il fallait attendre que tout le feu soit
éteint parce qu'il est resté, sur une grande étendue, des
foyers, ici et là, et il fallait courir les fumées sur
l'étendue. Il fallait attendre de finir ce travail-là avant de
commen- cer à évaluer l'état de la forêt qui pouvait
être récupérable ou non. La semaine dernière, le
ministère est allé survoler et cartographier le secteur et je
n'ai pas encore eu le rapport.
M. Jolivet: Donc, ce qui paraît être nouveau par
rapport à l'aide apportée du ministre, c'est dans le contexte
où si jamais il décidait d'aller dans un partage 50-50, 60-40 -
peu importe le terme - ou 70-30 de chemins forestiers à refaire pour
aller chercher le bois. À ce moment-là, ce serait la partie
nouvelle de l'aide par rapport à ce que la loi prévoit. La loi
prévoit de l'aide, mais c'est une façon nouvelle d'aider,
à ce que je crois comprendre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. En raison de
l'étendue et des conséquences sur l'industrie sur la
Côte-Nord, on verra, là. Si c'est nécessaire de le faire,
on le proposera. Et je dois ajouter, M. le Président, que ces
feux-là ont coûté - les deux grands feux de la
Côte-Nord - en frais d'extinction, 6 500 000 $. Et cette année, au
Québec, la totalité des coûts d'extinction des feux de
forêt est d'environ 21 000 000 $, contrairement à une année
normale, à la moyenne des années qui se chiffre à environ
6 000 000 $.
M. Jolivet: Alors, on sera à même de poser les
questions lorsqu'on reviendra à l'Assemblée nationale, au mois
d'octobre, parce que le ministre, si on lui laisse un délai d'un mois
pour nous rendre son rapport... Mais, est-ce qu'il va être rendu public,
le rapport?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si vous avez fini
votre tournée, ça me fera plaisir de vous répondre.
M. Jolivet: Ah! inquiétez-vous pas, je vais être
ici, à l'intérieur du Parlement, sauf quelques jours au
début d'octobre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Mais je veux savoir, est-ce que le rapport dont vous
faites mention sur l'état de la forêt et sur les aides
apportées va être rendu public à ce moment-là?
Est-ce qu'on pourra en avoir une copie?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui. Le
rapport sur les feux, il sera public comme par les années
passées. Ce n'est pas parce qu'on a eu des grands feux qu'on va
arrêter.
M. Jolivet: Non, mais c'est parce que je dis, comme si on
était au mois de septembre... Vous parlez du mois de septembre,
c'est-à-dire qu'on va connaître à peu près à
ce moment-là le document qui sera rendu public lorsque le ministre va
annoncer ses aides. On pourra en
avoir une copie?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui Vers septembre
ou octobre, là. (10 h 45)
M. Jolivet: C'est pour ça que j'avais laissé un
délai jusqu'au mois d'octobre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est bon.
Arrosage chimique des forêts
M. Jolivet: M. le Président, les défoliants, une
question, ici, qui a fait l'objet de beaucoup de discussions durant
l'été. On sait que d'année en année - puis c'est
loin d'être terminé - il y a une polémique concernant les
défoliants chimiques qui refait toujours surface. L'utilisation de
pesticides comme moyen de lutte à la végétation
compétitive demeure toujours un problème environnemental et de
santé publique non résolu car peu d'outils permettent de mesurer
l'impact de leur utilisation. Ces outils-là sont actuellement
disponibles au niveau opérationnel. On a le ministre qui a fait sa
tournée par le Bureau d'audiences publiques sur la protection des
forêts. D'ailleurs, le Comité de santé environnementale des
départements de santé communautaire du Québec a
écrit, dans son mémoire sur la stratégie de protection des
forêts, qu'il souhaitait une élimination complète et rapide
des pesticides uti lises en milieu forestier. Il ne peut admettre que ces
produits - je parle toujours du Comité de santé environnementale
des départements de santé communautaire - peuvent constituer un
outil d'aménagement de nos forêts.
Actuellement, dans la région de Mont-Laurier, le ministre y a
sûrement été sensibilisé, non seulement par moi mais
aussi par d'autres personnes et par le ministre de l'Environnement qui a
reçu des demandes de différents groupes qui s'opposent à
l'arrosage chimique de ces territoires à forte vocation faunique. Il
faudrait même aller plus loin en disant que le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche recommandait, dans une lettre du 18
février dernier, adressée à cette époque au
ministère de l'Énergie et des Ressources, le report de toute
activité d'arrosage et d'opter plutôt pour l'entretien
mécanique car l'utilisation de phytocides, toujours d'après le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, est susceptible
de porter préjudice à la faune.
Alors, j'aimerais savoir de la part du ministre comment il peut nous
expliquer pourquoi il n'a pas pris en considération les recommandations
du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche quand à
l'utilisation de défoliants dans la région de Mont-Laurier. On
sait que le Bureau d'audiences publiques qui étudie ce dossier-là
a fait la tournée du Québec. Alors, pourquoi le ministre
n'émet-il pas un moratoire sur l'utilisation des phytocides tant et
aussi longtemps que le BAPE n'aura pas déposé son rapport?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bon, M le
Président, j'aimerais corriger le député de Laviolette
immédiatement, là, parce que ce n'est pas le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche qui a recommandé
d'arrêter l'usage des phytocides, c'est un employé du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et, à ce
que je sache, officiellement, le ministère du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche n'est pas intervenu dans ce dossier-là. Sur les milliers
d'employés du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, c'est bien sûr qu'il peut y avoir des opinions
différentes ici et là.
Quant au moratoire demandé par les gens de Mont-Laurier et le
député de Laviolette, ce n'est pas parce qu'on a fait une
consultation qu'on va tout arrêter. Et ça se traduit
également, même chose, lorsqu'on soumet des plans quinquennaux des
industriels pour l'information du public; ça ne veut pas dire, par le
fait même qu'on informe ou qu'on consulte le public, qu'on va
arrêter toutes les opérations.
Évidemment, nous avons fait une proposition dans la
stratégie de protection des forêts, une proposition
d'éliminer l'usage des phytocides d'ici 10 ans, en les remplaçant
possiblement par la production de grands plants, en escomptant également
sur les résultats de la recherche via des phytocides biologiques, et
tout ça Sauf que l'industrie nous disait: Vous êtes
téméraires, trop optimistes; 10 ans c'est trop vite, on n'y
arrivera pas. Au ministère, on a bien l'intention d'y arriver, de
trouver une solution pour remplacer les phytocides chimiques,
c'est-à-dire le glypho-sate ou le Vision, qu'on utilise pour
éliminer la végétation concurrente en forêt pour
permettre aux plants qu'on a reboisés de voir le jour, le soleil et de
croître normalement. Et c'est démontré que ces
phytocides-là, au bout de quelques jours, n'affectent pas la faune.
Si on regarde ce qui se passe du côté de l'agriculture - ce
n'est pas parce que ça se passe en forêt que c'est mauvais - on
utilise des phytocides de ce genre-là, du Vision ou du glyphosate, tous
les ans et souvent plusieurs fois par année, sur les aliments qu'on
mange, les légumes ou autres, alors que nous, en forêt, on
l'utilise une fois ou deux, maximum deux fois, dans l'espace de 50 ans ou 70
ans. À date, on prend toutes les précautions voulues pour
éviter les accidents. Même, on en fait plus que le
ministère de l'Environnement ne nous en demande et on suit
scrupuleusement toutes les directives et les directives du ministère de
l'Environnement, avec la Loi sur la qualité de l'environnement. Nous
allons continuer a le faire de cette façon, en prenant toutes les
précautions voulues pour éviter les accidents. C'est bien
sûr que ces produits-là, comme d'autres produits que nous
utilisons, peuvent être nocifs ou dévastateurs s'ils sont mal
utilisés, comme dans n'importe
quoi.
M. Jolivet: Le ministre, en voulant me corriger tout à
l'heure, M. le Président...
Le Président (M. Bélanger): Excusez. M. Jolivet:
Oui.
Le Président (M. Bélanger): Mme la
députée de Kamouraska-Témiscouata.
Mme Dionne: Dans le même ordre d'idées, M. le
Président, quand on parle de combattre les épidémies, dans
mon comté, dernièrement, on a trouvé qu'il y avait une
nouvelle maladie. Je ne sais pas si ça va ressembler à la
tordeuse des bourgeons de l'épinette, mais ça s'appelle, M. le
Président, Malacosoma disstria.
Une voix: Pardon?
Mme Dionne: Ça, c'est le nom scientifique.
Une voix: Quel est le nom, s'il vous plaît? Voulez-vous
répéter?
Mme Dionne: Pour le Journal des débats, c'est
Malacosoma disstria. C'est bien, hein? Je l'ai appris ce matin. Est-ce que
c'est une mouche ou... En tout cas, c'est une maladie qui affecte, dans le
moment, la région de Pohénégamook et on dit que,
jusqu'à maintenant, il y a 1000 hectares qui seraient affectés.
J'aimerais savoir ce que le ministre entend faire pour résorber cette
épidémie et si vous avez vu ça dans d'autres
régions du Québec. Est-ce qu'on va être obligé
d'utiliser les fameux phytocides, ou les produits chimiques ou peut-être
biologiques pour régler le problème?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Là, M. le
Président, Mme la députée de Kamouraska-Témiscouata
veut certainement parler de l'arpen-teuse de la pruche. On va se
reconnaître.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): L'arpenteuse de la
pruche.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'arpenteuse de la
pruche.
Le Président (M. Bélanger): Ça, c'est le
grand nom de tout à l'heure. O. K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
députée nous a donné le nom scientifique, le nom latin de
la livrée des forêts. C'est une autre bebite. C'est une autre.
Dans le comté de Kamouraska-Témiscouata, dans la réserve
de parcs, l'arpenteuse de la pruche est rendue à un état
épidémi- que sur une superficie de 1200 hectares. C'est un
insecte qui détruit carrément, en l'espace d'un an, un an et
demi, deux ans au maximum, tout le sapin et il faut éviter que ça
se répande. Le remède proposé, c'est de tout couper le
bois au complet et d'arroser aussi avec un insecticide, le fénitrothion,
qui est un insecticide qu'on n'utilise plus aujourd'hui parce que, suite au
décret de 1985, le gouvernement avait décidé, pour la
tordeuse des bourgeons de l'épinette, de n'utiliser que le B. t., le
Bacillus thuringiensis.
Cet insecte-là, il faudra qu'il soit combattu autrement et nous
sommes à faire au ministère - je suis allé hier au bureau
du ministère à Rivière-du-Loup - un relevé,
à proposer des interventions aux industriels pour déplacer leurs
opérations forestières dans ce secteur et également
à proposer des moyens de les combattre en utilisant un insecticide l'an
prochain. La même chose s'est produite au Nouveau-Brunswick à
quelques reprises et, fort de cette expérience, je pense bien qu'on
devrait être capables de circonscrire cette épidémie.
Souhaitons-le parce que ça détruit rapidement. C'est comme un
feu.
Mme Dionne: Est-ce que vous voulez dire, M. le ministre, par le
fait même, que vous allez utiliser l'insecticide...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'ai pas
dit...
Mme Dionne:... qui a été utilisé au
Nouveau-Brunswick? Parce que ça ne s'utilise plus maintenant ici, au
Québec. Est-ce que, d'après les informations que vous avez, c'est
le seul remède jusqu'à maintenant?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est le
remède qu'on va proposer. Évidemment, je ne sais pas si on aura
l'autorisation de le faire, mais, si on n'a pas l'autorisation, on vivra avec
les conséquences.
Mme Dionne: Comment allez-vous procéder pour... Parce que
bien des gens vont poser la question dans...
M. Côté (Rivière-du-Loup): II va falloir
faire une étude d'impact, demander la permission au ministère de
l'Environnement.
Mme Dionne: Faire une étude d'impact.
Une voix: Parce que la forêt de Kamouraska va
disparaître.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À moins
d'invoquer, M. le Président, la procédure d'urgence qui a
été convenue par décret, il y a deux ou trois ans, avec le
ministre de l'Environnement. Devant une catastrophe appréhendée,
on peut utiliser les mesures d'urgence. Mais, par contre, j'aimerais mieux
utiliser la procédure régulière si on peut y
arriver à temps.
M. Jolivet: M. le Président, vous aurez remarqué
qu'on est passé des défoliants aux insecticides. J'aurais bien
voulu ne pas mêler ça ce matin, mais, en tout cas, ce n'est pas de
ma faute si c'a été mêlé. Mais je reviens à
mes défoliants. Je fais juste une petite farce, parce qu'à toutes
les fois on m'a dit que c'est moi qui mêle. Mais, là, je voulais
être bien sûr qu'on sache que ce n'est pas moi qui mêle. Ha,
ha, ha!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Donc, M. le Président, j'aurais une question
additionnelle, parce que je parlais de Mont-Laurier. À Mont-Laurier, il
y a une coalition qui a été formée des maires, des gens de
ça. Est-ce que le ministre les a rencontrés ou a-t-il l'intention
de les rencontrer?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M le
Président, mon attaché de presse, M Beaulé, qui est ici, a
appelé, la semaine dernière ou il y a deux semaines, le
préfet de la MRC, Antoine Labelle, pour l'inviter, suite à sa
demande de me rencontrer, pour fixer un rendez-vous et le préfet n'a pas
retourné l'appel à date. Ça fait que je suis toujours
disponible pour les rencontrer.
M. Jolivet: M. le Président, dans l'annexe II du document
"Un projet de stratégie: Aménager pour mieux protéger les
forêts", on indique que le dégagement chimique terrestre est
évalué à environ 360 $ l'hectare et qu'il coûte deux
fois moins cher que le dégagement mécanique, évalué
à 625 $ l'hectare. On a fait une petite recherche. On a découvert
que, pour l'année financière 1991-1992, les travaux sylvicoles
prévus par REXFOR indiquent que 17 833 hectares seront entretenus
chimiquement, au coût de 10 819 219 $, ce qui - si je compte bien,
à moins que ma calculatrice fonctionne mal - revient à dire que
ça coûterait environ 1397 $ l'hectare pour le traitement chimique
cette année, alors que, dans la stratégie forestière, on
indique que le coût du dégagement mécanique ne
coûterait que 625 $ l'hectare tout en créant plus d'emplois.
Alors, j'aimerais que le ministre m'indique si je fais erreur. Si le
coût que nous avons calculé est exact, ça veut dire
qu'à ce moment-là... Excusez-moi, j'ai dit 17 000, c'est 7833
hectares. Je reviens, parce que là c'est 7740 hectares pour 10 819 219
$. Alors, à partir de ça, on fait le calcul; ça donne 1397
$ l'hectare. Alors, j'aimerais savoir si le ministre peut nous indiquer comment
ça se fait qu'il y a eu un coût si élevé pour le
chimique et a-t-il une idée exacte de ce qu'aurait
représenté le coût du dégagement mécanique
pour ces 7833 hectares.
Toujours selon la stratégie forestière du ministre, le
nombre d'hectares traités cette année pourraient dépasser
50 000. Donc, face à une étendue aussi grande, la tentation de
recourir au dégagement chimique aérien sera d'autant plus forte.
Est-ce que le ministre peut clairement nous indiquer aujourd'hui sa position
concernant la pulvérisation aérienne? C'est ça qui fait
l'objet de beaucoup de discussions à travers le Québec.
Alors, est-ce que je me trompe? 7833 hectares divisés par 10 819
219 $, ça donne 1397 $ l'hectare. Ça, c'est ce qu'il nous propose
comme chiffres. Puis, il nous dit, dans son document, que ce serait 625 $
l'hectare, le dégagement mécanique, avec plus d'emplois. Alors,
j'aimerais savoir de la part du ministre s'il y a des erreurs quelque part.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je ne sais pas à quelle place le député
de Laviolette a pris ces chiffres-là. Peut-être que quelqu'un lui
a joué un tour. Mais les chiffres que nous avons mis dans le projet de
stratégie de protection des forêts sont les chiffres
réellement encourus, les dépenses réellement encourues au
ministère des Forêts. Et les chiffres avancés par le
député de Laviolette au sujet des opérations de REXFOR, je
les vérifierai, je ne les sais pas. Mais si on prend l'ensemble, on a
parlé de 50 000 hectares à la grandeur du Québec. Si on
prend le chiffre du député de Laviolette à 1300 S
l'hectare, ça nous ferait, pour le dégagement, les plantations,
un coût d'au-delà de 50 000 000 $. C'est absolument impossible.
(11 heures)
M. Jolivet: Moi, je veux juste... Parce qu'on lit les documents,
non seulement devant le secrétaire qui les place, mais on lit les
réponses qu'ils nous donnent. On a demandé au ministre...
Réponses aux demandes de renseignements de l'Opposition officielle,
étude des crédits 1991-1992. On s'en va à la question 6:
Ventilation des montants accordées en vertu d'une entente auxiliaire
Canada-Québec sur les forêts, en 1990-1991, par région. On
s'en va à Travaux sylvicoles, "backlog", et on a, pour l'année
financière 1991-1992: activités, entretien chimique de
plantation; unité, c'est l'hectare; volume, 7740 et coût, 10 819
215 $. Alors, à moins qu'on se trompe et que ce soit 10 000 $, mais,
d'après moi, ce serait bien un gros 10 000 000 S. C'est de même
que ça marche ordinairement dans les chiffres. À partir de
ça, on s'en va sur l'autre document, qui est dans l'annexe II du
document sur la stratégie, et on dit: Superficie à traiter en
hectares, en 1992, 48 000 hectares, donc 50 000 hectares. Alors, c'est la
question que j'ai posée, là. Je veux savoir ce qu'il en est.
Est-ce qu'on se trompe quelque part?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M le
Président, on vérifiera tout ça et on répondra par
écrit, s'il vous plaît, parce que je ne peux pas répondre,
je ne le sais pas.
M. Jolivet: Bien, c'est la question primordiale dans la
stratégie, parce qu'il y a des gens qui disent qu'il faudrait faire
ça mécaniquement, d'autres qui disent qu'on peut continuer
chimiquement et il y a des gens qui disent que, même
mécaniquement, ça aurait des effets sur la santé du
travailleur, parce qu'on a des gaz qui s'échappent, etc.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui.
M. Jolivet: Mais ça fait partie de l'ensemble de la
discussion, actuellement, à travers le Québec. Mont-Laurier est
un exemple où les gens se sont mis en coalition pour éviter
ça et, malgré tout ça, le ministère l'a faite ou a
l'intention de la faire. Il l'a faite, la pulvérisation?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Nous sommes en
train de la faire. On a à moitié complété les
travaux projetés.
M. Jolivet: M. le Président, on s'inscrit en faux dans
cette décision du ministre, actuellement. J'aurai d'autres questions en
cours de route, M. le Président. Nous allons passer aux engagements
financiers du mois de janvier.
Le Président (M. Bélanger): Alors, nous
appelons...
M. Lemire: M. le Président, j'aurais une question.
Le Président (M. Bélanger): Oui, M. le
député de la Mauricie.
M. Jolivet: De Saint-Maurice.
Le Président (M. Bélanger): De Saint-Maurice,
excusez.
Recyclage du papier
M. Lemire: Ma question s'adresse à M. le ministre.
À la suite d'une déclaration qui a été faite dans
La Presse de Montréal par le député de Laviolette,
mon collègue... Je dois tout de même souligner que c'est un des
parlementaires, ici, qui a à peu près le plus
d'expérience. Je pense que c'est celui qui a le plus d'expérience
comme parlementaire dans cette salle. Moi, ce qui m'inquiète, c'est
quand un député fait une déclaration, dit qu'on a
annoncé, à Shawinigan, une usine de désencrage et qu'il
dit, dans la même phrase, que c'est irréaliste. On n'a pas encore
levé la première pelletée de terre et il est
déjà prêt à la fermer, M. le ministre.
Une voix: Ce n'est pas drôle!
M. Lemire: Moi, ça m'inquiète, parce qu'une usine
comme la Belgo, à Shawinigan, je pense qu'en tant que ministre vous
savez que c'est une usine internationale et que presque 90 % de son papier est
vendu à l'extérieur du pays. On sait bien que, si les politiques
du critique de l'Opposition ou sa vision du futur, pour lui, c'est d'envoyer
à l'extérieur du pays de la pâte vierge pour qu'on fasse,
avec de vieux papiers de ces villes-là, du papier journal, moi, en tout
cas, personnellement, je pense que, chez nous, c'est inquiétant de voir
des déclarations comme celle-là. Pensez-vous, en tant que
ministre...
Une voix: Ça n'a pas de bon sens.
M. Lemire:... que l'usine Belgo de Shawinigan, avec une usine de
désencrage, regarde vers l'avenir et que c'est rassurant pour les gens
de chez nous?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. M. le
Président, pour le député de Saint-Maurice - vous n'y
étiez pas, vous n'avez pas été invité à
Grand-Mère la semaine dernière - j'ai répondu à
cette question à des journalistes du coin, suite à la
déclaration du député de Laviolette au sujet des usines de
désencrage. C'est bien simple, hein, c'est que le gouvernement avait
décidé d'aider. Et, là-dessus, je dirais qu'on est trois
ou quatre ans en retard, au Québec, sur le désencrage, sur le
recyclage du papier. Mais le gouvernement avait décidé, de
concert avec le ministère de l'Environnement, disons, de nettoyer notre
cour, au Québec. On a offert aux compagnies qui voulaient s'engager
à utiliser au moins 50 % de vieux journaux du Québec de les aider
financièrement à s'installer une usine de recyclage de
papier.
Ce qui est important pour l'industrie forestière, l'industrie
papetière du Québec, c'est d'être capable de satisfaire ses
clients. Comme vous l'avez dit, M. le député, 75 %, 80 %, 90 % de
nos produits forestiers sont exportés. Lorsque le client exige que le
papier journal contienne du papier recyclé, je pense que notre industrie
n'a pas d'autre choix que d'avoir accès à de la pâte en
provenance de vieux journaux, à de la pâte recyclée pour
satisfaire les clients si on veut garder notre position sur le marché
international.
Ç'a été la décision de Stone Consol de
construire, à Shawinigan, une usine de papier recyclé, alors
qu'elle avait regardé d'autres alternatives, mais finalement elle a
décidé de la faire à Shawinigan et elle le fait dans le
but de garder ses clients. Actuellement, au Québec, il y a le Canadien
Pacifique qui a décidé de le faire, sans l'intervention du
gouvernement, à Gatineau. Ça libère, évidemment,
des volumes de bois pour d'autres entreprises ou ça nous permet
peut-être de prendre de l'expansion dans certaines entreprises. Il y a
Cascades, avec les partenaires Donohue et MacLaren, qui construira une usine
à Cap-de-la-Madeleine avec l'aide de la SDI, avec
un prêt participatif. Il y a Kruger qui fera pareil à
Brompton. Évidemment, il y a un projet à Orford, à
Drummondville qui est en discussion. Tout ça, quand on aura cinq ou six
usines de désencrage au Québec, c'est sûr qu'on va
dépasser les 50 % prévus par le gouvernement, mais ceux qui
seront aidés par le gouvernement seront ceux qui utiliseront des vieux
journaux du Québec, qui s'engageront à nettoyer un peu notre
territoire.
Je sais qu'à Rivière-du-Loup, même si c'est en
dehors du circuit, on pense également à utiliser de la pâte
recyclée parce que les clients, le Dow Jones, le Washington Post et
d'autres, exigent d'avoir de la pâte recyclée de vieux journaux.
Les Américains font construire beaucoup d'usines de recyclage de vieux
journaux, dans le but de réduire le volume dans leurs dépotoirs.
C'est important, c'est 30 % du volume des déchets qui proviennent du
papier ou des vieux journaux. Ça fait une compétition et on sera
obligé de le faire partout. Je l'ai dit, dans mon discours vendredi
passé, que je souhaite bonne chance à Stone Consol avec son usine
à Shawinigan et j'ai confiance qu'elle va réussir.
M. Lemire: Ça me rassure, M. le ministre, puis j'ai
quasiment envie de poser une dernière question, mais, celle-là,
je pense que je vais la poser au député de Laviolette, mon
collègue.
M. Jolivet: Est-ce que j'ai le droit de répondre, M. le
Président?
M. Lemire: Dans son article - moi, en tout cas, je trouve
ça un peu fort - le même article, il dit que certaines usines
devraient fermer au Québec ou faire des holdings. J'aimerais qu'il me
nomme les usines qu'il pense qui devraient fermer au Québec.
M. Jolivet: M. le Président, je vais commencer par la
question du désencrage parce que je l'avais marquée. Aussi peu
que ça puisse paraître, je l'avais marquée, en haut de
défoliant, usine de désencrage. Je savais que la question
viendrait. Je ne pensais pas que ça arriverait là, mais je n'ai
pas osé la poser, parce que je me suis dit: Je vais laisser la chance
à d'autres de la poser. M. le ministre va convenir avec moi - et,
d'ailleurs, la question a été posée à M. Roger
Stone quand il est venu à Grand-Mère - que, dans le journal Le
Nouvelliste le lendemain, on lisait exactement ce que j'ai dit, d'une
façon différente, mais tous les spécialistes le disent au
Québec - quand je parle du Québec, du 140 000 tonnes de
pâte recyclable au Québec, parce que c'est à peu
près ce dont on pense avoir besoin - qu'il y a des usines, au
Québec, ¦qui devront se mettre en place.
Ce que j'ai dit et je le répète, c'est que le ministre
responsable de l'économie au Québec, M. Gérard Tremblay,
avait dit lui-même ce que vous avez posé comme question à
la fin: Les compagnies forestières, papetières et autres
devraient s'organiser pour participer à la concurrence internationale en
faisant ce dont on parle, des holdings. Dans le cas des pâtes à
recycler - c'est tout ce que j'ai dit et c'est tout ce que je
répète - au Québec, on devrait avoir, comme pour Cascades,
MacLaren et Donohue à Cap-de-la-Madeleine, des ensembles qui vont
permettre d'avoir des usines de plus grosse capacité avec une
technologie plus moderne.
Je ne parle pas de l'immédiat. Je sais bien - et le ministre en a
fait mention et d'autres aussi - qu'il peut y avoir des petits groupes de
recyclage ici et là au Québec, sauf que je ne parle pas juste
pour le court terme, je parle pour le long terme. C'est ça qu'il faut
prévoir comme gouvernement aussi, le long terme. Le long terme, c'est
qu'il y en a qui vont fonctionner 5 ans, 10 ans, 15 ans, 20 ans. Leur
investissement va leur avoir rapporté pendant ce temps-là, mais,
à un moment donné, ils vont tomber, parce qu'ils n'auront pas la
capacité de faire, à cause des terrains, a cause des lieux, toute
la haute technologie. Deuxièmement, ils vont être pris, parce que
le ministre dit, dans son catalogue qu'il propose: Vous devez, si vous voulez
avoir de l'aide de la Société de développement industriel
du Québec, à ce moment-là, respecter les normes
environnementales. Je vous dirai, entre vous et moi, en bon
québécois, que ça serait le bout de la "marde" s'ils ne
les respectaient pas. Troisièmement, c'est qu'ils devront prendre 50 %
de la pâte à recycler des papiers à recycler au
Québec, ce qui veut dire qu'ils vont aller chercher ailleurs cette
pâte-là. Cette pâte-là, ça veut dire... La
question que j'ai posée au ministre il y a longtemps, et c'est de
ça que je parle toujours, c'est qu'il dit: Si je n'ai pas à
donner, par la Société de développement industriel, mon
O.K. quant à de l'aide, c'est qu'ils vont devoir aller chercher leur
papier ailleurs.
Au moment où on se parle, le papier ailleurs là, quand
vous parlez vous, M. le député de Saint-Maurice, qu'il y a une
entente avec Waste Management Inc. of America, c'est bien beau de dire
ça, sauf que son papier là, il va venir des États-Unis, il
va venir de l'Ontario et puis il va venir du Nouveau-Brunswick. Nous, on va
désencrer. Au moment où on se parle, à part des
expériences qui sont faites en Ontario pour prendre cette boue d'encre
pour amenuiser le terrain qui est actuellement en difficulté dans
certaines terres ontariennes... Il y a des expériences qui se font
actuellement, parce que ça rend la terre friable au lieu de lui laisser
comme sa carapace actuelle. Je suis au courant de tout ça, parce que je
l'ai lu, M. le député. Je me renseigne, M. le
député. Et à partir de ça, ce qui se produit, c'est
que les gens n'ont pas la capacité de savoir ce qu'ils vont faire avec
les boues, ce qu'on appelle les encres. La même
chose qu'actuellement on a à travers le Québec, des beaux
systèmes d'épuration des eaux et puis on ne sait pas quoi faire
avec les boues. Il va falloir qu'il y ait des industries de haute pointe, de
haute et fine technologie qui vont s'installer au Québec à cause
de la recherche et du développement.
Alors, c'est dans ce sens-là que je dis - et je le
répète - que je n'ai aucune crainte, au Québec, sur la
capacité... Puis allez le demander à André Duchesne de
l'AIFQ, qui est le directeur général de l'Association des
industries forestières du Québec, il va vous dire la même
chose que moi. Allez en parler à des gens, sauf lorsqu'ils sont en
compétition. Lorsqu'ils sont en compétition, vous allez avoir...
M. Bellehumeur, à Grand-Mère, m'a accroché chez Stone pour
me dire qu'il n'était pas d'accord avec moi. J'ai dit: Je comprends que
vous ne soyez pas d'accord avec moi, vous avez toujours dit la même
chose. Mais, pourtant, il y avait un gars qui était chez vous avant, qui
n'était pas d'accord avec moi et puis, aujourd'hui, qui est allé
le faire à Kruger, parce que lui, il croyait à cette partie,
à cette possibilité de désencrer au Québec. Mais
quand je vous dis ça, M. le député, le gars a dit: C'est
parce que nous autres, on veut avoir une qualité. Mais à un
moment donné là, quand on aura nos 140 000 tonnes d'obtenues au
Québec, qu'on sera obligés d'aller chercher des papiers de
l'extérieur, bien les petites usines vont avoir de la difficulté.
C'est ce que j'ai dit et ce que je répète.
Est-ce que le gouvernement doit continuellement venir en aide à
des compagnies qui n'auraient jamais dû exister, qui sont
installées et puis que la pression publique fait qu'on dit: Ça
n'a pas de bon sens, il faut que ça reste, il faut que ça reste
debout? Et puis là, les députés sont poignes à
avoir des pressions politiques. Finalement, on dit: C'est de ta faute si
ça ne marche pas. Bien ça, moi, je pense qu'aujourd'hui on doit
le voir. Le gars qui l'a dit, il l'a dit en dehors de l'Assemblée
nationale; c'est M. Tremblay, votre ministre à vous. Et c'est ce que
j'ai dit; il y a deux ministres dans le même gouvernement dont l'un dit:
Ce n'est pas ma responsabilité, c'est le ministre de l'Environnement qui
doit s'occuper à ce qu'il respecte les normes environnementales s'il
prend son papier ailleurs qu'au Québec, puis, d'un autre
côté, vous avez l'autre qui dit qu'il devrait y avoir des holdings
pour les maintenir.
Maintenant, vous me demandez quelles sont les usines qui doivent fermer
au Québec. Bien, demandez-le à votre ministre! Il le sait mieux
que moi quelles sont les industries, au Québec, qui vont avoir des
difficultés dans les 5, 10, 15 prochaines années à cause
du commerce international. Puis je dois vous dire que ce que je dis, je ne suis
pas le seul à le dire. Il y a des spécialistes qui disent que, de
plus en plus, les usines, si on ne les aide pas, vont avoir des
difficultés. Puis j'aurais l'intention de passer à une question
que je n'avais pas l'intention de demander immédiatement, avec
Port-Cartier et puis Matane, M. le député.
M. Lemire: Mais avant de passer à cette
question-là, M. le Président, moi, en tant que
député, je ne suis pas d'accord avec son raisonnement. J'ai le
droit de ne pas être d'accord.
M. Jolivet: T'as le droit.
M. Lemire: On est surnommé la capitale mondiale du papier
journal au coeur du Québec. C'est vrai ça, M. le ministre? Bon.
Quand une usine comme Belgo livre du papier à Boston, à New York,
à Washington, où il y a 100 000 000 de population, le papier
journal qu'on leur vend, qui devient du vieux papier, à un moment
donné, il faut qu'ils le mettent quelque part. Il faut le mettre dans de
la pâte vierge pour faire ce qui est demandé au point de vue
mondial dans le papier journal. On est 5 000 000 de population au
Québec; c'est sûr qu'on n'a pas assez de papier, de vieux papier,
pour faire de la pâte recyclée, de la pâte
désencrée pour aller dans toutes nos usines de papier journal.
Moi, M. le ministre, mon raisonnement est le suivant. Si on veut continuer de
vendre aux autres pays puis si on veut que l'usine Belgo continue à
vivre, bien il va falloir faire attention à WMIA qui va les
approvisionner. Puis ça, ce sont des emplois chez nous; puis ça,
c'est la nouvelle technologie. Puis si le député de Laviolette
est capable de me dire ce qui ne va pas, ce qui va se passer dans 15 ans,
là, bien c'est un génie parce que moi, je ne le sais pas. C'est
ça que je veux dire, M. le Ministre. (11 h 15)
M. Jolivet: M. le Président...
M. Côté (Rivière-du-Loup): II faut dire que,
M. le Président...
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...il faut que ces
producteurs-là, les producteurs de papier journal satisfassent leurs
clients. Si le client exige de la pâte recyclée, ils n'ont pas
bien, bien le choix. Et quand on parle de technologie, la technologie du
recyclage du vieux papier est connue, elle est éprouvée. C'est
certain que l'effet de recycler du papier diminue, si vous voulez, le volume de
déchets dans les dépotoirs, mais ne corrige pas les
problèmes environnementaux. Il n'est pas nécessaire que
l'entreprise s'engage à utiliser des vieux journaux du Québec
pour respecter les normes environnementales, ça va pour tout le monde,
ça. Ça va pour tout le monde, même avec du papier
étranger.
J'ai visité Parenco et je vous dis que, pour Parenco, au point de
vue environnemental dans
le recyclage du papier journal, ce n'est pas un problème.
Évidemment, il faudra probablement que nos usines, nos industriels
utilisent les mêmes procédés ici, à savoir
l'incinération dans des incinérateurs spécialisés
pour le surplus qu'ils ne veulent pas autrement. Évidemment, là,
on complète tout ce qu'il faut pour protéger l'environnement et
il n'y a pas de problème de ce côté-là. Peu importe
d'où viendra le papier, les normes environnementales devront être
respectées. La technologie pour le recyclage du papier par flottaison,
c'est connu et c'a été éprouvé partout. Et ce n'est
pas nécessaire d'avoir une usine de la grosseur de celle de Parenco, 200
000 tonnes par année, pour être rentable, en autant qu'on
l'administre correctement.
M. Jolivet: M. le Président, ce que j'ai voulu dire, c'est
que la prolifération d'usines de désencrage au Québec
risque de mettre en péril celles qui devraient avoir, justement, la
haute technologie, premièrement. Deuxièmement, le ministre n'est
pas sans savoir, si le député de Saint-Maurice ne le sait pas,
que la fibre recyclée là, elle n'est pas ad infinitum utilisable.
À ce moment-là, ce qui arrive, même aux États-Unis,
si vous avez bien lu les documents qui proviennent des États-Unis,
là où on indique qu'ils doivent prendre du papier recyclé,
vous avez remarqué qu'on a changé de terme; ce n'est plus du
papier seulement recyclé. Parce que vous avez vu, vous étiez avec
moi, une lampe éclair d'une caméra a fait sauter la machine no 11
à Grand-Mère, vous étiez là, parce que c'est de la
photo intégrée, en tout cas un système photocellulaire
tellement précis qu'on avait demandé aux gens de ne pas prendre
de photos. Il y en a un qui en a pris une et la machine a sauté, la
feuille a cassé. Alors, qu'est-ce qui est arrivé? C'est qu'on a
vu du papier qui a été ramassé et qui a été
jeté en bas. On retourne ça dans des places pour recycler ce
papier-là. Alors, le monde, quand ils parlaient de 50 % de papier
recyclé, ils prenaient même ce papier-là comme étant
recyclé.
Alors, qu'est-ce qu'on a marqué aux États-Unis? C'est:
"After using", après usage. Après usage, c'est-à-dire
qu'il a été encré, cette affaire-là. Donc, ce n'est
plus la même chose. De plus en plus, on va avoir une fibre qui aura
été passée sur les machines, qui aura été
lavée, nettoyée, etc. et qui deviendra moins résistante;
la qualité du papier va s'en ressentir. C'est dans ce contexte-là
qu'il faut être bien conscients que, si on regarde l'avenir et pas
seulement la journée d'aujourd'hui, il y a des usines qui vont
fonctionner, c'est vrai, pendant 10, 15, 20 ans, mais mon problème,
c'est que, quand on ne sera plus là, il y a des gens qui vont être
là, qui vont être députés et qui vont être
poignes avec des usines qui n'auraient peut-être jamais dû exister.
Je n'ai pas déterminé à quelle place elles devraient
être ou pas, moi. J'ai simplement dit qu'il fallait regarder ça et
s'assurer que, même si c'est de la libre entreprise, dans 10, 15, 20 ans,
ils ne viennent pas crier aux portes des gouvernements pour dire: Aidez-moi, je
suis en train de mourir.
M. Lemire: On n'est pas en Russie, on est au Québec. La
libre entreprise...
M. Jolivet: Non, ce n'est pas une question de Russie, ce n'est
pas une question de Russie.
M. Lemire: Non, c'est ça. La libre entreprise...
M. Jolivet: En tout cas. Moi, j'ai donné mon opinion.
M. Lemire: Bien, change de sujet.
M. Jolivet: Elle est claire et elle n'a pas changé.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II faut ajouter,
M. le Président, qu'il y a des États américains qui ont
passé des lois pour obliger les producteurs de papier journal à
inclure de la pâte recyclée également, en plus des clients.
Ça fait que, si on veut garder nos clients et satisfaire les
règles des autres pays, il va falloir le faire.
M. Jolivet: M. le Président, nous allons au mois de
janvier. Comme je le fais de coutume, je vais vous indiquer ceux que je veux
étudier. Donc, tous les autres auront été
étudiés, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Bien.
Engagements financiers Janvier 1991
M. Jolivet: Je veux juste regarder l'engagement 2 dans le mois de
janvier 1991. Vous avez un contrat négocié. Bon, jusqu'à
maintenant, il n'y a pas de problème, il est négocié par
REXFOR, avec REXFOR. Là, on dit: Montant servant à payer...
Ça va revenir dans d'autres. Je vous la pose immédiatement parce
qu'on a, des fois, un mot qui est appelé "avenant", à un autre
moment donné, on a un mot qui est marqué "supplément".
Ça doit être la même chose, j'ai l'impression, c'est une
augmentation du contrat initial. On dit: Montant servant à payer un
avenant de 400 000 $ pour la réalisation de travaux sylvicoles dans la
région de Montréal. Puis là, on dit: Construction et
amélioration de chemins.
J'aimerais savoir c'est quoi, là. Pourquoi il y a un avenant qui
est payé à un contrat qu'on dit initial de 4 369 700 $, qui a
été présenté en septembre 1990 sous la rubrique no
17? Pourquoi
y a-t-il eu une augmentation des coûts?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est la
construction et l'amélioration de chemins dans la région de
Manouane. On a, avec REXFOR, M. le Président, un contrat global qui,
évidemment, englobe tout et, lorsqu'il arrive des surplus, on ajoute un
avenant. Ça fait partie du contrat global.
M. Jolivet: Mais le problème qu'on a, c'est quand on parle
de l'ensemble de l'engagement initial. Il avait été prévu,
fort probablement, à ce moment-là, des crédits pour les
besoins de ce qui était prévu et là, ce que vous me dites,
c'est qu'au fur et à mesure qu'ils avancent ils ont d'autres demandes
additionnelles.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, mais si on
ajoute des travaux à REXFOR, bien, évidemment, il faut rajouter
de l'argent. Dans le contrat global, là, on essaie de tout
prévoir, mais si on y ajoute des travaux qui n'étaient pas
prévus, c'est évident qu'il faut ajouter l'argent qui va
avec.
M. Jolivet: II n'y a plus de programmes de subventions pour les
chemins forestiers. Vous avez fait mention de ça, tout à l'heure,
en disant qu'on peut remettre, dans certains cas, des chemins forestiers... Je
crois comprendre qu'ici, il y a construction et amélioration de chemins
forestiers, à ce moment-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est à
cause de la présence des autochtones, M. le Président, et
c'était principalement pour la réfection des ponts qu'on
prévoit utiliser dans quelques années pour les opérations
forestières.
M. Jolivet: Parce que là, vous ne me parlez pas de la
route entre Saint-Michel-des-Saints et Manouane, là? Parce que le
ministère des Transports voulait savoir qui payait, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. Sur la
route qui conduit à Manouane, on a réparé les ponts en
prévision des opérations forestières. C'est le
ministère des Transports qui paie l'entretien.
M. Jolivet: Mais, ce montant-là de 400 000 $ qui est ici,
ce n'est pas pour ça, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui, c'est
pour ça. C'était pour les ponts.
M. Jolivet: Oui, c'est pour ça. Ça veut dire que
c'est vous autres qui payez les ponts au ministère des Transports?
Comment ça marche?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est...
M. Jolivet: La route, là, elle est supposée
être dans l'entente qui était prévue au sommet
économique pour les fameux chemins forestiers de
Manouane-Weymontachie-Obedjiwan. Est-ce que c'est votre part à vous
autres dans le contrat ou bien...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Notre part, en ce
qui concerne les ponts... Parce que, immédiatement, pour ce qui est de
la question de la route elle-même, là, pour les opérations
forestières, ça ne pouvait pas se justifier au ministère.
Mais les ponts vont être là pour plusieurs années et c'est
en prévision des opérations forestières qui se feront dans
cette région-là qu'on a contribué pour les ponts.
M. Jolivet: Je vais aller au quatrième, M. le
Président. Ça aurait pu être le cinquième ou le
sixième, c'est la même chose.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça s'est
fait, M. le Président, avec la collaboration des compagnies
forestières également.
M. Jolivet: Mais ce dont on parlait tout à l'heure,
c'est...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Manouane.
M. Jolivet: Manouane. Ça veut dire qu'à ce
moment-là...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le Canadien
Pacifique.
M. Jolivet: ...c'est... Eux autres aussi, ils ont
été subventionnés?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. Ils ont
contribué.
M. Jolivet: Non. Eux autres, ils ont payé leur part.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: Question 4, M. le Président. Comme je vous le
dis, ça aurait pu être n'importe laquelle des autres, mais c'est
parce que c'est la première qui était devant moi, là.
Montant servant à payer un avenant. Là, si on est dans des
subventions normées, j'ai de la misère à comprendre un
peu, là. Est-ce qu'on leur a demandé de faire plus ou est-ce que
je dois comprendre que c'est l'argent que le ministre a mis à la place
du fédéral? Parce que ça arrive plusieurs fois pour des
groupes forestiers, alors j'ai cru penser que c'était peut-être
ça. Est-ce que je me trompe?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais, M. le
Président, ça n'a aucun rapport avec le
fédéral.
Le fédéral n'était pas présent, l'an
passé, dans ces travaux-là et...
M. Jolivet: Parce que vous avez dit que le fédéral
n'était pas là. Mais comme il n'était pas là, vous
en avez mis plus. C'est pour ça que je vous pose la question.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On évalue,
avec les groupements forestiers - j'en ai rencontré cinq hier - la somme
de travail à faire dans le cours de l'année et, lorsqu'il y a un
surplus de travail - on l'évalue le plus correctement possible - on paie
le surplus. Mais c'est discuté avec les officiers du ministère
dans chacune des régions et on fait un avenant au contrat dans ce
temps-là. Lorsqu'on a les fonds disponibles, évidemment.
M. Jolivet: C'est parce que, ordinairement... C'est la
première fois, là, à moins que je me trompe, que je vois
des avenants dans les subventions normées. Ordinairement, on dit:
Montant payé. Mais là, on dit que l'engagement initial
était de 329 873 $ et a été présenté en
septembre 1990 sous la rubrique 23. Et là, on a un avenant additionnel
de 76 588 $.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça fait
partie des prescriptions et des prévisions des groupements forestiers.
Ça demeure, au tout début, lorsqu'on signe le contrat, des
prévisions et on l'évalue à partir de là. Et
lorsqu'on fait plus de travaux que prévus, c'est évident qu'on
négocie un avenant au contrat.
M. Jolivet: O. K. Nous allons passer à 19 et 20. Je vais
commencer par 19, M. le Président. Montant servant à payer un
système noir et blanc Macdendro, un MAC 11ci - c1 probablement - une
carte vidéo 8 bits Apple, un moniteur couleur 13 pouces Apple, un
support universel pour moniteur et un 4 megs pour monter la mémoire
totale à 8 megs.
Ça, ce qui m'a chicoté, c'est les dépenses
diverses. On a un contrat qui est négocié par le ministère
des Approvisionnements et Services, avec l'Institut national d'optique.
Ça veut dire qu'ils ont pris la procédure d'appel. Comment
ont-ils procédé, là? Êtes-vous au courant de quelle
façon...
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est parce que c'est un système qui a
été développé par l'Institut national d'optique et,
évidemment, le système étant développé par
eux, le ministère des Approvisionnements et Services est retourné
les voir. C'est pour la recherche. Un sytème informatisé pour
mesurer la croissance dos arbres, les cornes annuels des arbres ot on a
informatise le système pour ça. C'est une
spécialité un peu exceptionnelle, c'est de la recherche.
M. Jolivet: Donc, ce serait eux seuls qui pourraient faire cette
chose-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Donc, ils l'ont négocié à un
prix le meilleur possible, mais pourquoi..
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien
j'espère.
M. Jolivet: Oui, je le sais. Mais pourquoi les dépenses
diverses?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah bien! vous
avez, dans la description, plusieurs choses.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous avez le
système noir et blanc, une carte vidéo, les 8 bits Apple et le
moniteur couleur; c'est tout ça le divers.
M. Jolivet: C'est ça qu'ils ont payé, les
dépenses diverses c'est ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, et le travail
aussi.
M. Jolivet: Le 20, c'est encore un contrat négocié.
Là, on dit: Montant servant à payer quatre machines de sanglage
automatique destinées à mettre en paquet de 10 à 25 plants
à reboiser après les avoir triés, probablement, et
classés selon la norme. Par la suite, mettre en ballot de 10 à 25
paquets. Ça veut dire qu'ils prennent des paquets de 10 à 25
plants et qu'ensuite ils les remettent dans des paquets de 10 à 25
paquets de plants, si je comprends bien.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça
dépend de la grosseur des paquets, de 10 à 25. Il faut les
attacher.
M. Jolivet: C'est le seul qui est capable de faire cette
job-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup):
C'est-à-dire que, M. le Président, nous avions, au
ministère, loué cet équipement-là avec option
d'achat
M. Jolivet: O. K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Étant
donné qu'on avait payé de la location sur l'équipement et
que l'équipement nous satisfaisait...
M. Jolivet: Vous l'avez acheté...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Approvisionnements
et Services a décidé de l'acheter
M. Jolivet:... au lieu de le louer continuel-
lement. C'est contraire à d'autres, à un moment
donné, où on voit souvent des locations à long terme pour
certaines sortes de machines, sans avoir un pouvoir d'achat.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pense, M. le
Président, que c'est prudent de tester une machine avant de l'acheter.
C'est prudent également, c'est d'affaire de dire: L'argent qu'on aura
donné servira lors de l'achat si jamais on en a besoin, si on
décide de l'acheter.
M. Jolivet: Non, c'est parce que je fais mention d'autres
questions qu'on a déjà posées à d'autres moments
donnés sur des locations et non pas des achats, parce que vous disiez:
On manque d'argent, on est mieux de le louer que de l'acheter. Alors, c'est
pour ça que je vous posais la question, là. Ma mémoire me
rappelle vos réponses.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça s'est
traduit par un achat.
M. Jolivet: 21. C'est un appel d'offres sur invitation afin
d'exécuter des travaux de traçage automatisé de
précision. Il y a eu trois demandes de soumissions. C'est parce qu'il
est en bas de 50 000 $? Il n'aurait pas pu, compte tenu de ce genre de travail,
y avoir plus de demandes de soumissions?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, je ne peux
pas répondre, M. le Président, à cette question-là,
parce que c'est une erreur dans le dossier, ça relève du
ministère de l'Énergie et des Ressources.
M. Jolivet: Ah! c'est une erreur. Comme ça, on va laisser
tomber, d'abord. Ici, il y a quelque chose. C'est un appel d'offres sur
invitation, via le fichier. On a Cartier Photo Reproduction...
Le Président (M. Bélanger): Quel numéro?
M. Jolivet: Au numéro séquentiel 22, M. le
Président, 22.
Le Président (M. Bélanger): 22? Merci.
M. Jolivet: 22, séquentiel 22. Là, il y a quelque
chose qui ne va pas, à moins que je ne me trompe. C'est la
première fois que je vois que quelqu'un a le contrat en ayant le moins
de points possible. Est-ce que c'est nouveau, ça là? Qu'est-ce
qui s'est passé? "C'est-u" une erreur? "C'est-u" 3200, 3400? C'est
quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, ce n'est pas
une erreur, M. le Président. C'est celui qui a le moins de points qui
gagne, dans ce cas-là. (11 h 30)
M. Jolivet: Comment ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça me fait
plaisir, M. le Président, de vous déposer l'évaluation
pour les travaux de reproduction cartographique. C'est une méthode qui a
été développée, un peu spéciale, mais qui se
traduit par moins de points pour l'élu. Je peux vous la lire.
M. Jolivet: Allez-y donc. Ça serait bien
intéressant de savoir quoi, parce que ça m'inquiète.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On nous dit ici
que les travaux que nous demandons sont très diversifiés et
peuvent se diviser en deux catégories. Les reproductions par contact
représentent 60 % des travaux à réaliser. De plus, il y a
10 produits différents à réaliser par contact. Pour chacun
de ces produits, le soumissionnaire soumet un prix au décimètre
carré, qui est multiplié par 60 et par le pourcentage que
représente ce produit par rapport à l'ensemble des produits par
contact. Exemple, vous allez comprendre...
M. Jolivet: Ça va deux fois mieux avec un exemple.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...un film noir
positif.
Le Président (M. Bélanger): Un exemple et un
dessin.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le prix,
multiplié par 50, multiplié par 60 égale la cote et 50
multiplié par 50 % de notre production par contact.
Les reproductions par caméra - là, on passe à la
caméra, on a laissé le film - représentent 40 % des
travaux à réaliser. Il y a donc 9 produits réalisés
par caméra. Exemple, un film noir positif. Le prix multiplié par
15 et multiplié par 40, parce que 40 % des travaux, donne la cote et 15
multiplié par 15 % de notre production par caméra.
Le pointage total pour une firme est constitué de la soumission
des cotes des 19 produits demandés. Donc, le pointage le plus bas
représente le plus bas soumissionnaire. Le chef du service des
inventaires par intérim, M. Denis Robert.
M. Jolivet: Donc, vous aviez prévu cette question. Vous
avez demandé au ministère des Approvisionnements et Services
comment... Non, des Achats. En tout cas... C'est toujours Approvisionnements et
Services ici?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Approvisionne-
ments et Services.
M. Jolivet: Parce que je pensais toujours au
fédéral quand on pariait de ça. Donc, vous avez
demandé d'avoir la réponse, mais sur d'autres, tout à
l'heure, que je vous ai posé comme question, vous m'avez dit: Non, ce
n'est pas nous autres qui avons décidé ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Ça,
c'est nous autres, celle-là.
M. Jolivet: Ah! C'est vous autres qui avez décidé
de ces cotes-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne pense pas
qu'Approvisionnements et Services puissent imaginer une formule semblable.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Oh! Je vais leur envoyer ce que vous venez de dire,
M. le ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Justement, en parlant d'Approvisionnements et
Services, si vous me parliez du déménagement du ministère,
M. le ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Lors de l'étude des crédits, en avril
dernier, j'ai questionné le ministre sur le déménagement
éventuel du ministère possiblement à l'extérieur de
l'Atrium. À l'époque, il m'avait répondu: Ça ne
relève pas de moi comme tel, mais plutôt de la
Société immobilière du Québec. Il a même
ajouté: Cette question-là, je ne m'en suis jamais occupé
et je ne m'en mêlerai pas non plus. Je n'ai jamais manifesté le
désir d'aller à Charlesbourg ni de déménager de
Charlesbourg. On est bien centré sur ce qu'est le ministre. Il ne sait
pas ce qu'il veut et il ne sait pas où il veut aller, d'après ce
que je peux comprendre. Il dit: Ça ne me dérange pas.
Je ne veux pas vous indisposer, M. le ministre. Je sais que, là,
j'ai extrapolé votre réflexion, mais, sur cette question, il ne
semble pas que le dossier de déménagement, d'aménagement
ou d'agrandissement - je ne sais pas comment l'appeler - soit encore
réglé. J'aimerais savoir, à ce moment-là, si le
ministre peut me donner les réponses ou m'indiquer quelle est la
personne la plus proche du dossier qui pourrait m'indiquer ce que je veux
savoir, dans ma curiosité habituelle de critique de l'Opposition. Quelle
est cette personne-là que je devrais contacter si le ministre ne veut
pas s'en occuper? Mais, au moins, le ministre a-t-il montré une
préférence quant à l'emplacement éventuel du
ministère? Est-ce que le ministre a discuté avec le Conseil des
ministres? Leur a-t-il dit qu'il préférait que tous ses
employés soient regroupés ou que, que ses employés soient
séparés, ça ne le dérangeait pas? En fait, au bout
de la course, pourquoi le ministre, à moins qu'il ait changé
d'idée, s'obstine-t-il à laisser uniquement à la
Société immobilière le soin de s'occuper de tout
ça? Dans le fond, pourquoi tient-il à ce que la
Société immobilière du Québec prenne la
décision à sa place?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, si le député de Laviolette veut
interpréter le discours que j'ai tenu lors de la dernière
rencontre, ça veut tout simplement dire que je suis satisfait de ce que
le ministère des Approvisionnements et Services nous accorde. Nous avons
fait part au ministère des Approvisionnements et Services de nos besoins
et ce que je demande au ministère des Approvisionnements et Services,
c'est de prendre la décision qui sera la moins coûteuse pour le
gouvernement. À savoir si on déménage ou si on ne
déménage pas, c'est ce qui coûtera le moins cher au
gouvernement. On est là pour administrer les biens du gouvernement.
M. Jolivet: Avez-vous demandé de regrouper tout votre
personnel pour ne pas qu'il soit éparpillé un peu partout?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai dit, M.
le Président, que nous avions fait part au ministère des
Approvisionnements et Services de nos besoins.
M. Jolivet: C'est quoi, vos besoins?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Exactement, je ne
sais pas si M. Harvey l'a en mémoire, mais exactement nos besoins, c'est
dépendant du nombre d'employés qui nous sont
transférés dans le partage avec Énergie et Ressources, et
tout ça. C'est ça, ça se traduit de même, nos
besoins.
M. Harvey (Bernard): Si vous me permettez, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie, M. le
sous-ministre.
M. Harvey: Le Conseil du trésor a décidé du
partage des effectifs entre le ministère de l'Énergie et des
Ressources et le ministère des Forêts. Suite à ça,
nous avons transmis au MAS, qui est l'organisme responsable de
déterminer l'espace requis, quel était le nombre d'ETC, puisque
c'est maintenant la nouvelle norme, d'équivalents temps complet qui
devaient être regroupés dans le ministère des
Forêts.
Maintenant, je voudrais faire remarquer ici qu'il y a une direction du
ministère des Forêts qui n'est pas à l'Atrium, qui est au
complexe scientifique, c'est la Direction de la recherche
et, normalement, elle devrait rester là. Donc, les besoins qu'on
a transmis au MAS, ce sont ceux du secteur forêts qui existait avant plus
la nouvelle Direction générale de l'administration.
Donc, il devrait normalement déterminer à partir de
ça le nombre de mètres carrés qu'on a besoin. Comme disait
M. le ministre, par la suite, c'est la SIQ, la Société
immobilière du Québec, qui devra nous faire les propositions sur
la localisation de ces mètres carrés. Actuellement, le dossier
est au MAS sur la question de la détermination exacte des besoins.
Le Président (M. Bélanger): Je voudrais remercier
M. Harvey pour sa réponse, pour les fins du Journal des
débats.
M. Jolivet: Donc, ce qu'il faut comprendre à travers vos
réponses, c'est que vous m'indiquez qu'à part le service de
recherche qui se trouve ailleurs, tous les autres seront regroupés
quelque part qui sera décidé par la Société
immobilière du Québec. Ça veut dire que tous les autres
services qui auraient pu être éparpillés ici et là
seront tous regroupés à la même place, peu importe
où.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Idéalement,
c'est ce qu'on souhaite. Évidemment, il reste toujours la question
économique aussi à vérifier. Mais idéalement, c'est
ce qu'on souhaite, de regrouper tous les employés sous le même
toit.
M. Jolivet: Dans les régions, c'est
déterminé, le partage entre les terres puis les forêts puis
le nouveau contrat possible?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les
employés des terres sont encore logés, dans les régions,
dans les bureaux des forêts.
M. Jolivet: Et vous avez des contrats entre les deux pour vous
permettre de bien partager vos budgets quand l'administration aura à
vous présenter les budgets l'an prochain?
M. Harvey: Vous parlez au niveau des... M. Jolivet: Des
terres.
M. Harvey: Des terres. Au niveau régional, c'était
déjà très clair. Les gens qui travaillaient au niveau des
terres dans les bureaux régionaux faisaient partie du budget terres du
ministère de l'Énergie et des Ressources. Donc ça,
ça n'a pas changé. Comme dit M. le ministre, actuellement, ces
gens-là sont dans des bureaux appartenant au ministère des
Forêts et on continue à leur offrir un certain nombre de services
qui étaient des services communs. Et, là, je pense que la
question devrait être posée au ministère de
l'Énergie et des Ressources, sur sa stratégie d'implantation de
bureaux régionaux. Mais jusqu'à ce que ça se fasse, nous
allons continuer à leur fournir les mêmes services.
M. Jolivet: Mais, ça, ça vous coûte de
l'argent. Alors, dans votre partage, vous êtes en train de me dire que
c'était déjà bien partagé au niveau des terres et
des forêts à l'intérieur du ministère de
l'Énergie et des Ressources et que ça continue comme tel. Mais le
fait d'être dans vos locaux, possiblement maintenant ce serait le
ministère des Forêts... Tellement que, même encore vendredi
passé, le ministre se faisait appeler le ministre des terres et
forêts à Grand-Mère. J'ai entendu ça encore dans un
des discours, tellement c'est associé ensemble.
Mais ce que vous êtes en train de me dire, c'est que vous
prêtez gratuitement vos locaux, votre chauffage, votre
électricité puis mêmes vos secrétaires, vos
téléphonistes au ministère des terres.
M. Harvey: Écoutez, je pense que c'est l'argent du
gouvernement. Dans un esprit de collaboration, on essaie justement de bien
collaborer, comme également, au niveau de l'Atrium, il y a aussi un
certain prêt de services, actuellement. La Direction
générale de l'administration... Les partages ne sont pas
finalisés. C'est le ministère de l'Énergie et des
Ressources qui nous fournit des services et je pense que...
M. Jolivet: C'est parce que, nous autres, on pose des questions.
Si vous me dites: Posez ça au ministère de l'Énergie et
des Ressources, secteur terres, qu'on leur pose la question: Vous payez quoi
comme location et ces affaires-là, puis qu'on vous pose la même
question et que vous dites: C'est un partage, à un moment donné,
on va se demander, dans les budgets, où est-ce que c'est bien clairement
indiqué qu'il n'y a pas d'argent qui est gaspillé. Parce que vous
avez beau me dire, vous, comme sous-ministre, que vous essayez de
protéger le plus possible l'argent des Québécois et des
Québécoises, mais, moi, je veux avoir la sûreté de
ça. Vous me permettez au moins de demander la question.
M. Harvey: Oui, oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais, il faut
dire, M. le Président, que ça ne coûte pas de surplus au
ministère des Forêts ni à Énergie et Ressources, les
échanges de partage qui se font actuellement. Graduellement, on va
arriver au partage physique, mais, actuellement, ça ne coûte rien
de surplus ni à l'un ni à l'autre.
M. Jolivet: II y a quelqu'un qui paie.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui,
mais...
M. Jolivet: Avant, les bureaux régionaux
dépendaient directement de l'administration du
ministère de l'Énergie et des Ressources. Actuellement,
à ce que je crois comprendre, ils deviennent séparés dans
deux colonnes, l'une des terres et l'une des forêts. Normalement, ce
qu'on me dit, c'est que, dans la réalité des chiffres, dans
l'administration de ces bureaux régionaux, on avait déjà
séparé les terres, d'une part, et le ministère des
Forêts, d'autre part. Est-ce que je comprends bien? Je recommence?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les
employés affectés aux terres, en région, étaient
bien identifiés. Ils sont restés là, ça fait que
ça n'a rien changé au point de vue fonctionnement.
M. Jolivet: Mais qui payait avant? C'était le
ministère de l'Énergie et des Ressources, secteur
administration.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui,
c'était Énergie et Ressources, mais le secteur terres, et il paie
encore pour ses employés, comme avant.
M. Jolivet: Je ne parte pas du salaire des employés, moi.
Je parle de la bâtisse dans laquelle ils vivent.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien,
écoutez! Si on regarde...
M. Jolivet: C'est évident que je sais que les salaires de
l'un et l'autre sont séparés, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans les bureaux
de l'unité de gestion, vous avez une quarantaine d'employés dont
cinq ou six relèvent des terres. On ne peut pas, évidemment,
couper le loyer et dire: On paie moins. Le bail est là, vous savez.
Alors, pour l'instant, ce n'est pas urgent, ça.
M. Jolivet: O.K. Le mois de février, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Alors, les engagements
de janvier 1991 sont vérifiés?
M. Jolivet: Vérifié.
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
J'appelle février.
Février
M. Jolivet: Février. Bien, je ne recommencerai pas ma
question au numéro un, M. le Président, compte tenu que c'est la
même question, là, sauf que c'est les sociétés de
conservation. J'aurais peut-être une question, compte tenu de ce qui
s'est passé cet été.
On dit que l'engagement initial était de 3 700 000 $. On le voit
ici, au mois de février, de l'ordre de 820 000 $. On va le revoir au
mois de mars, d'un autre ordre, à un moment donné, à peu
près la même chose, le même engagement. Je vais juste vous
le donner pour mémoire, M. le Président. Au 1er mars, on indique
un autre montant de l'ordre de 107 689 $, toujours pour les
sociétés de conservation. D'ailleurs, au mois de mars, on fait
référence à celui du mois de février. Donc, c'est
bien avant les feux, là. Alors, j'aimerais savoir si c'est un contrat
ouvert, encore une fois, qui doit être payé au fur et à
mesure des demandes. C'est ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup):
C'est-à-dire, M. le Président, que c'est au fur et à
mesure que les comptes sont produits. Vous savez, les coûts d'extinction,
ce n'est pas la journée près, là. C'est que ça
arrive dans le courant de l'automne, ça arrive par après et c'est
pour compléter ça. L'an passé, ça nous a
coûté environ 6 000 000 $ et j'ai dit, tout à l'heure, que
ça nous coûtait 21 000 000 $ à date, cette année.
Mais, au fur et à mesure que les comptes arrivent, il faut ajouter de
l'argent. C'est la participation du gouvernement du Québec à la
protection des forêts, en collaboration avec l'industrie et les grands
propriétaires de 800 acres et plus. On a parlé, tout à
l'heure, de Mont-Laurier, M. le Président. M. Jolicoeur a dû nous
entendre parler, le préfet de la MRC d'Antoine-Labelle. Il vient de me
confirmer qu'il voudrait me rencontrer demain, à 16 heures.
M. Jolivet: II nous a entendu.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II nous a entendu.
Vous parlez fort, M. le député. Vous avez une bonne voix.
M. Jolivet: C'est pour ça que, tout à l'heure, j'ai
été surpris de voir qu'il y avait des gens qui étaient
à l'arrière de vous qui ne me comprenaient pas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour moi, vous
êtes...
M. Jolivet: Je ne comprends rien dans ça. Ordinairement,
on me demande toujours de baisser le ton.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai l'impression
que vous êtes connecté directement avec ces groupes.
M. Jolivet: Ah! c'est mon ouvrage, M. le Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Donc, je crois comprendre que l'ensemble des
activités de l'année précédente, compte tenu que
là, actuellement, on sart à peu près dans quel ordre de
chiffres on va agir pour l'été qui vient de passer, ça va
probablement
aller au mois de février prochain que je vais regarder les
comptes.
M. Côté (Rivière-du-Loup): En février,
les comptes vont être présentés.
M. Jolivet: O.K. L'engagement 8, M. le Président. Ici, on
a quelque chose et c'est nouveau. C'est marqué: Autres subventions. Je
viens de voir les mots "autres subventions". Montant servant à payer la
réalisation d'un projet de forêt enchantée à
Trois-Pistoles, dans la MRC des Basques. On marque: Activité:
développement éducatif. Centre International du loisir culturel
de la francité et de la francophonie: 75 000 $. En tout cas, là
on dit: Autres subventions. Je me dis que peut-être qu'on s'est
trompé de place. C'est peut-être le ministre qui voyage beaucoup
pour la langue et qu'on ne voit jamais en Chambre qui aurait pu répondre
à ça, le loisir culturel de la francité et de la
francophonie. Mais là, j'ai vu: Autres subventions. J'ai une question
sur ça et j'aurais une autre question sur un autre dossier qui, lui,
touche le développement éducatif des forêts. Alors, je
commencerai par celle-là: C'est quoi? Est-ce quelque chose de
nouveau?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On a
intitulé ça, M. le Président, autres subventions, parce
que c'est une subvention qui n'est pas normée. C'est un projet que la
ville de Trois-Pistoles a soumis au sommet économique de 1988. La partie
forestière du projet incombe évidemment au ministère des
Forêts et nous avons versé la subvention pour aménager la
forêt, ce qu'on a appelé la forêt enchantée à
Trois-Pistoles, qui est une partie du Centre international du loisir culturel
de la francité et de la francophonie.
Je ne sais pas si ça vous intéresse, M. le
Président, mais ce projet consiste à construire six
résidences de différents groupes français: une basque, une
bretonne, et différentes maisons pour fins touristiques et fins
culturelles dans la région de Trois-Pistoles. Actuellement, ce projet
est revenu à la biennale, suite à une étude qui avait
été faite par l'Université du Québec à
Rimouski et par un autre groupe. L'OPDQ a demandé de revérifier
ces études-là et c'est ce qui se fait actuellement. C'est un
projet qui faisait partie du sommet économique du Bas-Saint-Laurent.
L'OPDQ en a évidemment payé 50 %, de cette subvention-là,
étant donné l'implication du développement régional
dans le dossier. (11 h 45)
M. Jolivet: Si je comprends bien, compte tenu que c'est dans le
comté de Rivière-du-Loup, le ministre a certainement eu à
faire mention de son appui le plus total comme simple député du
coin, ce qui est normal. Il n'y a rien d'anormal dans ça, je veux bien
le dire. C'est pour ça que je demande juste à la personne qui est
à votre gauche de m'écouter, parce que, comme représentant
de l'AbitibhTémiscamingue, il pourrait peut-être m'aider à
trouver une solution au Centre éducatif forestier du lac Joannès.
Parce que, là, on parle d'un dossier qui a fait l'objet d'une
décision à l'intérieur du sommet économique. Je
dois vous dire, au départ, que, moi, les sommets économiques tels
que je les envisageais - et je l'ai dit chez moi comme tel - c'est justement
pour des cas comme ça et je vous dis que je ne suis pas en
désaccord avec ça. Je vous dis que c'est de même parce que,
justement, si le sommet économique avait pour but de faire en sorte que
c'est seulement tout ce qui est norme qui doit passer là, ce ne serait
pas nécessaire de faire un sommet économique et de
déplacer du monde pour faire ça. C'est justement pour des choses
qui vont profiter à l'ensemble de la collectivité et qui ne sont
pas nécessairement normées, mais la collectivité dit
qu'elle en a besoin. Alors, dans ce sens-là, M. le Président,
loin de moi l'idée de jeter la pierre au ministre, ce n'est pas
ça du tout que je veux faire. Sauf que je veux bien aussi que ceux qui
ont des choses puissent les conserver.
Alors, l'Association forestière de l'Abftibi-Témiscamingue
inc. a dû annuler, cette année, les activités du Centre
éducatif forestier du lac Joannès. Les activités de ce
centre sont subventionnées par le ministère des Forêts
grâce au programme d'éducation en conservation de la forêt.
L'aide financière attribuée permettait, jusqu'à cette
année, d'engager des naturalistes et la chef naturaliste pour toute la
période visée, soit de la mi-mai au début d'octobre. De
plus, il est important de souligner que ce centre éducatif est le seul
dans la région. C'est pour ça que je disais que j'avais besoin de
l'aide de la personne à votre gauche qui vient du secteur
là-bas.
Donc, ma question, M. le Président, c'est que l'Association
forestière a fait sa demande au ministère, comme par les
années passées, mais qu'aucune réponse ne lui est
parvenue. Là, c'était des... Peut-être que je suis en
retard, là, il y a peut-être eu des choses. C'était au mois
de juin. Mais, comme je n'ai pas pu poser la question au mois de juin, je veux
juste vérifier ce qui s'est passé depuis ce temps-là.
Donc, aucune réponse ne lui était parvenue à ce
moment-là, les seuls renseignements fournis ont été que le
budget avait connu une diminution de 10 % sur l'enveloppe totale et que tout
était arrêté au Conseil du trésor. Est-ce que le
ministre peut nous expliquer pourquoi c'a été ça qui a
été choisi comme coupure cette année en particulier?
Est-ce que la situation est temporaire ou risque-t-elle de se produire encore
l'an prochain? Bref, est-ce qu'on est en train, au ministère, de
réévaluer ce type d'aide à ce type de programme? Et est-ce
qu'on peut nous assurer que, l'an prochain, ce centre recevra sa subvention? Ce
sont donc les questions que je pose. Comme je le disais, c'est le seul en
AbitibhTé-miscamingue; il est donc important qu'il ait de
l'aide. Alors, j'aimerais savoir de la part du ministre là,
à partir de juin, fin juin, après la fermeture de la Chambre,
qu'est-ce qui s'est passé dans le cas de Joannès.
M. Côté (Rivière-du-Loup):
C'est-à-dire que, M. le Président, on a également
réduit les subventions dans les centres éducatifs forestiers de
10 %, comme on les a réduit dans la forêt privée de 10 %.
Le Centre éducatif forestier du lac Joannès, comme
première réaction, on nous a dit... c'est-à-dire que notre
réponse est peut-être arrivée trop tard. Ils ont dit: II
est trop tard, on ne peut pas opérer cette année. On n'a pas
besoin de subvention. Par après, on a changé d'idée, on
nous a dit: On accepterait la subvention, et on en est là actuellement.
Si on n'opère pas, on n'a pas besoin de subvention. On en est là.
On a offert au centre éducatif tout près de Rouyn-Noranda
là, une subvention égale à 10 % de moins que celle de l'an
passé, comme pour les autres centres éducatifs du
Québec.
M. Jolivet: Mais là, je crois comprendre...
M. Côté (Rivière-du-Loup): On a
commencé par nous dire: On n'opère pas cette année, il est
trop tard. Puis, par après, à ce que je sache, si ma
mémoire est fidèle, on est revenus nous dire: On l'accepterait,
la subvention. Mais c'est à la fin de juillet ou au mois d'août
ça.
M. Jolivet: Là, il était trop tard?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien là, je
ne le sais pas là.
M. Jolivet: Vous n'avez pas pris de décision encore.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non.
M. Jolivet: Est-ce que la subvention va être versée
d'après... Seriez-vous prêt à la verser?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, s'ils
n'opèrent pas, ils n'ont pas besoin de subvention, M. le
Président.
M. Jolivet: Non, mais s'ils ont décidé, je ne sais
pas là, aux dernières nouvelles - moi non plus je n'ai pas fait
la vérification, j'aurais dû le faire, je m'en excuse
là...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah! je le
vérifierai là où c'est rendu, si vous le permettez, M. le
Président, puis...
M. Jolivet: Vous nous ferez...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Évidemment,
chaque fois, un centre éducatif doit nous soumettre un programme et puis
il faut l'accepter.
Mais actuellement là, on a hésité de leur part, en
disant: L'offre est arrivée trop tard, on n'opérera pas cette
année. Et là on revient à la charge et on dit: On est
prêts à opérer. Ça fait qu'évidemment il
faudrait qu'ils nous soumettent leur programme.
M. Jolivet: Excusez, j'aurais une suggestion à vous faire.
Sur l'heure du dîner, est-ce qu'il y aurait moyen, d'ici 14 heures, entre
13 h 30 et 14 heures, d'avoir la réponse et de me la redonnera 14
heures?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'essaierai, oui.
M. Jolivet: O. K. Le no 9, M. le Président...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais, je tenais
à vous dire, M. le Président, que M. Robitaille a
été en Abitibi, M. Girard a été en Abitibi et moi
aussi, les trois.
M. Jolivet: Oui, mais l'un est dans le coin de Hull-Gatineau.
Alors, je fais une distinction, parce qu'on parle toujours du lac Masson.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. Il
était en Abitibi avant...
M. Jolivet: Ah! il connaît l'Abitibi...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui, oui.
M. Jolivet:... mais je veux dire, actuellement, il vient de Hull.
Mais vous, je sais que vous êtes...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: ... d'Abitibi; on y reviendra peut-être
à une autre question à un moment donné là, une
question sur Forex, qui porte un autre nom aujourd'hui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ha, ha, ha!
M. Jolivet: C'est juste un avertissement, là. Ha, ha, ha!
L'engagement 9, vous avez un appel d'offres sur invitation. Il s'agit d'un
contrat d'informatique. Donc, il y a eu un seul soumissionnaire. Et ça,
ça nous arrive souvent, au niveau du ministère, de voir qu'il y a
deux soumissions de demandées et qu'il n'y en a rien qu'une de
reçue. Est-ce que le ministre, dans ce cas-là, dans
l'informatique, croit que le fait qu'on demande juste deux soumissions, c'est
parce qu'il y a juste deux personnes qui sont capables de faire la job ou bien
qu'on devrait en demander un petit peu plus? Parce que, dans l'informatique, il
me semble qu'il devrait y avoir une possibilité plus grande. Et je vais
poser la question que je pose ordinairement au ministre: Compte tenu qu'il y a
une seule soumission, est-
ce que les 27 473, 58 $ représentent le fruit de la soumission ou
le fruit d'une négociation après soumission?
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'autre
fournisseur, c'est le chef de Bell Canada. Ce sont les deux seuls...
M. Jolivet: Les deux seuls?
M. Côté (Rivière-du-Loup):... distributeurs
autorisés pour ces équipements-là, M. le Président.
Le prix a été jugé acceptable par le ministère des
Approvisionnements et Services parce que le prix prévu était de
29 424, 23 $, alors qu'on a obtenu un prix de 27 473, 58 $.
M. Jolivet: Donc, on ne leur donnera pas le montant qu'on aurait
pensé devoir dépenser, parce qu'on risque peut-être qu'ils
demandent ça la prochaine fois?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est en bas de
l'estimé d'Approvisionnements et Services.
M. Jolivet: O. K. Dans le contexte de la récession, des
fois, c'est plus facile d'en avoir des moins dispendieux que ce qu'on
prévoit. On a déjà vu ça dans le transport, en
particulier. On prévoyait dépenser 1 800 000 $ et le contrat, en
temps de récession, a sorti en soumission à 1 300 000 $ et il a
été aussi bien fait.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: L'engagement 10, ça doit donc être la
même chose. C'est le seul capable, dans ce contrat négocié,
de fournir ce logiciel, ce système Octimage ou bien c'est parce que
c'était un achat que vous aviez fait, que vous décidiez de
faire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est un
système qui a été développé par la compagnie
pour la...
M. Jolivet: C'est le seul qui fait ça? M.
Côté (Rivière-du-Loup):... photo...
M. Jolivet: Ça vous sert à quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est pour
l'interprétation des photos satellites, ça.
M. Jolivet: Même chose pour le 11, M. le Président.
Une seule soumission demandée, donc c'est sûr et certain. On dit:
Fournisseur unique au Canada. Alors, le voudrais savoir, ces 81 300 $, est-ce
que c'est l'estimé ou la négociation?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un contrat
qui a été négocié. C'est une erreur de titre,
ça.
M. Jolivet: Ah! c'est un contrat négocié. O. K.
C'est parce que c'est le seul qui fournit. Alors, il n'y a pas de
problème.
O. K. 12, 13 et 14, M. le Président. Disons 12 et 13, c'est la
même sorte de question. Est-ce que, pour ces contrats
négociés, ce sont les seuls capables de fournir les choses? Parce
que je regarde à 13, Compagnie pétrolière
Impériale, II doit y en avoir d'autres qu'eux autres?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est le ministère des Approvisionnements et Services
qui négocie un prix global pour - disons le 13 - l'huile à
chauffage numéro 2 et c'est à l'intérieur de cette
commande-là que le ministère a une partie du contrat.
M. Jolivet: Et l'autre, le 12, c'est le seul capable de donner
six micro-ordinateurs, les souris, là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: 14, M. le Président, c'est ceci: Montant
servant à payer un contrat concernant la rédaction de la
stratégie de protection des forêts du Québec par
Idéaction, Saint-Romuald, Les Chutes-de-la-Chaudière. Là,
il y a quelque chose qui m'a chicoté un peu. 27 300 $. Vous n'avez
trouvé aucun de vos hauts fonctionnaires, avec les qualités que
je leur connais, qui était capable de vous écrire ça, la
stratégie? Il a fallu que vous demandiez à d'autres, à
l'extérieur de votre ministère? Qu'est-ce que c'est ça,
cette histoire-là? Ça me surprend. Il y a des bons fonctionnaires
qui sont capables de faire ça. J'ai connu ça, moi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'en doute pas.
Ah oui!
M. Jolivet: Mais pourquoi vous l'avez demandé à
l'extérieur? Pourquoi ce sont eux autres qui l'ont écrit?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est parce que
les fonctionnaires étaient occupés à d'autres choses. Ils
sont capables de le faire, mais il aurait fallu les libérer pour faire
le travail. C'est un spécialiste de la présentation.
J'espère bien que vous l'avez trouvé de votre goût, le
document sur la stratégie de protection; il était bien
présenté.
M. Jolivet: Non, mais écoutez, c'est la rédaction.
Moi, si vous me disiez: C'est la mise en page, l'impression, ces
affaires-là...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah oui! Ça
incluait ça.
M. Jolivet: Moi, c'est la rédaction.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça incluait
la mise en page également, la présentation.
M. Jolivet: Bien, j'espère.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui!
M. Jolivet: J'espère. Mais moi, c'est parce que c'est le
mot "rédaction". Ça veut dire que là, vous vous êtes
assis avec quelqu'un, que vous lui avez donné toutes vos idées et
qu'il a fait la rédaction de ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est au
ministère qu'il a été rédigé avec
l'industrie, avec le comité qui s'occupait de la stratégie de la
protection des forêts.
M. Jolivet: Vous avez engagé du monde de
l'extérieur parce que ça aurait...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
révison de rédaction et une présentation.
M. Jolivet: Ah! Les fonctionnaires peuvent bien se sentir, des
fois, laissés de côté pour des gens de l'extérieur.
Ça n'a pas de bon sens, M. le Président. En tout cas, je vous
donne mon opinion. Il me semble qu'on aurait dû...
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président... M. Jolivet: ...laisser à des...
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, M. le député est parti. Je pense que M. Harvey
peut répondre à ça.
M. Jolivet: O.K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II va
représenter son...
M. Harvey: Merci, M. le Président. Bernard Harvey.
Effectivement, M. le député, j'ai personnellement fait le choix,
donc je me sens un petit peu interpellé par votre question, à
l'effet que cette personne-la est une personne spécialisée en
présentation de documents. Nous n'avons pas, au ministère, ce
genre de personne. On n'en fait quand même pas 10 par année, de ce
genre de stratégie. Il nous apparaissait important d'avoir,
premièrement, un document le plus vulgarisé possible - nos
spécialistes ne sont pas spécialisés dans la vulgarisation
scientifique nécessairement - et également d'avoir une
présentation qui serait la plus agréable possible. Alors, le mot
rédaction inclut écriture du document, puisque cette
personne-là a participé à la majorité des
rencontres du groupe de travail qui devait réaliser le document. Elle
l'a donc rédigé, mais en a aussi fait la mise en page et s'est
assurée que c'était présenté dans une forme
accessible au public, puisque c'était un document qui devait être
présenté lors des audiences publiques du BAPE. On n'a pas, au
ministère, ce genre de personne là sous la main
nécessairement, et je ne pense pas qu'il y ait personne au
ministère qui se soit senti lésé par ce contrat. Merci, M.
le Président.
M. Jolivet: En tout cas, M. le Président, je vous dirai
qu'il me semble, avec l'expérience que j'ai eue sur un livre blanc,
qu'il y a de très bons fonctionnaires qui auraient pu faire ça.
Je les al vus travailler, j'ai travaillé avec eux autres; on
était en comité, je l'ai vu. Alors, je me suis simplement
peut-être Insulté à leur place, mais je suis sûr
qu'ils devaient certainement être frustrés.
Une dernière question, M. le Président, avant d'aller
dîner, pour prendre les cinq petites minutes de répit pour
éviter de finir à 17 h 5. Donohue Matane, Cascades
(Port-Cartier). Les sociétés de pâtes et papiers
québécoises, actuellement, traversent une crise qui est
difficile, pénible même dans certains cas. Non seulement elles
sont frappées par la récession, mais elles ont dû faire
face à un accroissement de la production, non seulement en
Amérique du Nord, mais dans le monde, et cet accroissement a
été quand même assez rapide, plus rapide que certaines
personnes ne l'auraient pensé. Alors, Donohue Matane et Cascades
(Port-Cartier), dans ce contexte-là, ont subi des pertes
financières importantes. J'irais même jusqu'à dire que, si
on avait fait le projet de Matane, on n'aurait peut-être pas mis en
péril Port-Cartier, mais ce n'est pas ça qui a été
décidé par le gouvernement et par les investisseurs qui avaient
pris le dossier Donohue Matane. Alors, les deux usines, à la suite de la
baisse de la demande des pâtes, ne sont pas parvenues à
écouler leurs produits à des prix convenables. En
conséquence, Port-Cartier est fermé depuis le début de
juin et Donohue Matane, quant à elle, après avoir fermé
deux semaines durant le mois de juillet, vient d'adresser, si mes
renseignements sont bons, une demande d'aide de l'ordre de 80 000 000 $ au
gouvernement du Québec.
On sait que, dans le cas de Port-Cartier - on avait posé des
questions au ministre - il y avait deux solutions possibles: l'une qui est la
pâte à bourre, la pâte à isolation, celle-là
est plus, disons, acceptée et est présentée par le groupe
Cascades, et l'autre, la supercalandrée, elle, de l'ordre d'environ 400
000 000 $, est plutôt celle du gouvernement et de REXFOR, d'autant
d'autant plus que le ministre va continuer à dire qu'on n'a pas de
preuve valable de la pâte isolante. Il reste quand même que
Cascades, si on allait dans ce dossier de pâte à bourre et
pâte isolante avec les équipements qui sont là,
embarquerait, mais j'ai l'impression qu'elle laisse
actuellement sa mise de fonds en attendant les décisions qui
seront prises, mais qu'elle n'embarquera pas et j'ai même quasiment
l'impression que REXFOR ne veut pas la voir dans le dossier de la
supercalandrée.
Dans le cas de Donohue Matane, comme je l'ai dit, il y a une demande
d'aide de 80 000 000 $. Enfin, le ministre, de son côté, semble
favoriser, à moins que les renseignements qui nous sont fournis de part
et d'autre ne soient pas exacts, un regroupement de Donohue Matane et Cascades
(Port-Cartier) pour résoudre les problèmes financiers et les
problèmes de mise en marché des deux entreprises.
Alors, j'aimerais savoir où en est rendu le dossier Donohue
Matane, Cascades (Port-Cartier). Est-ce que la proposition du ministre de
fusionner ou, du moins, de regrouper, sans parler de fusion totale, les deux
usines a été sérieusement analysée par le
gouvernement et par les entreprises? Dans l'éventualité où
il y aurait regroupement, est-ce que les deux usines maintiendraient le
même type de production, leur type actuel ou un type différent? Et
est-ce qu'un tet regroupement va assurer le maintien des employés,
actuellement, dans les deux usines?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, M. le député a écoulé ses cinq
minutes au complet, hein?
M. Jolivet: II y a moyen de répondre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pratiquement... On
peut répondre immédiatement ou répondre à 14
heures, parce que, dans les questions de M. le député - il y en a
à peu près une trentaine de questions - il fait le tour du
dossier. Il a beaucoup d'imagination et...
M. Jolivet: Bien, écoutez, je peux, pour finir les cinq
minutes, vous posez mes questions et vous allez y réfléchir
pendant l'heure du dîner. Est-ce que le problème des deux
usines...
M. Audet: M. le Président, il n'y a pas de consentement
pour cinq minutes. On l'a laissé aller deux ou trois minutes. Je vous
demande de suspendre les travaux pour qu'on reprenne à 14 heures.
Le Président (M. Bélanger): II reste une minute, M.
le député.
M. Jolivet: Ça va permettre au ministre de mieux
répondre après.
M. Audet: II continuera à 14 heures, M. le
Président.
M. Jolivet: Est-ce que vous deviez, M. le ministre,
présenter ce dossier des deux usines au Conseil des ministres pour le
mois de juillet?
Quelle proposition avez-vous faite et quelle solution va être
retenue, d'après vous? Quant aux deux solutions à l'étude
à Port-Cartier, soit de se diriger vers la pâte isolante ou la
supercalandrée, pâte à bourre, est-ce que le ministre a une
préférence de son bord? Parce qu'il y a toutes sortes de rumeurs
qui circulent en ce moment. Puis en ce qui concerne la demande de 80 000 000 $
de Donohue Matane, est-ce que le ministre ne conviendra pas que de telles
sommes peuvent difficilement être allouées de façon
discrétionnaire et qu'il est grand temps, à ce moment-là,
de regarder l'ensemble du problème des pâtes et non pas simplement
de Donohue Matane?
Le Président (M. Bélanger): Compte tenu de l'heure,
nous allons suspendre nos travaux jusqu'à 14 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 6)
(Reprise à 14 h 3)
Le Président (M. Bélanger): Je m'excuse! Je
demanderais à chacun de bien vouloir prendre sa place, s'il vous
plaît, que nous puissions reprendre nos travaux. S'il vous plaît!
Alors, nous étions donc à l'étude des crédits de
février. M. le député de Laviolette, est-ce qu'on avait
terminé avec février?
M. Jolivet: On avait terminé quant à moi, M. le
Président, donc ils sont vus.
Le Président (M. Bélanger): Alors, les engagements
financiers de février 1991 sont considérés comme
vérifiés?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Vérifié.
Alors, j'appelle ceux de... Après février, c'est mars, oui.
M. Jolivet: Mais avant mars, M. le Président, le ministre
m'avait dit qu'il regarderait s'il était possible d'avoir une
réponse pour...
Le Président (M. Bélanger): Effectivement, il
devait nous donner...
M. Jolivet: II y avait deux choses: Centre éducatif
forestier du lac Joannès, d'abord, et, ensuite, Matane.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, M. Rémy Girard, sous-ministre adjoint, s'est
informé du centre éducatif et, avec votre permission, il vous
donnera la réponse, comme promis.
M. Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): Alors, M Girard.
M. Girard (Rémy): M. le Président, après
vérification, effectivement, pour le centre Joannes, on a reçu un
programme détaillé. Le programme a été
accepté, le contrat soumis est signé et les opérations
devraient se dérouler normalement.
M. Jolivet: C'est une bonne nouvelle. Espérons qu'ils
seront heureux, puisqu'ils l'ont signé.
M. Girard: Bien, j'imagine.
M. Jolivet: La seule chose que je crois comprendre c'est que la
coupure de 10 % s'applique à eux comme à tous les autres.
M. Girard: Exact.
M. Jolivet: Est-ce que - la dernière question que je
poserais dans ce contexte-là - on s'en va vers une évacuation de
ce programme ou bien s'il va être maintenu dans les années qui
viennent, pas juste pour eux mais pour tous les cas semblables?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Écoutez, M.
le Président, ce n'est pas l'objectif de mettre fin aux centres
éducatifs forestiers, parce que c'est important, sauf qu'il faut vivre
selon nos moyens, là, et l'éducation, ce n'est pas l'objectif
primordial du ministère des Forêts, ça relève du
ministère de l'Éducation comme tel. On est très heureux de
contribuer et on le fait suivant nos moyens. Je pense bien qu'on devrait
maintenir les centres éducatifs, mais en fonction de l'argent qui est
disponible.
M. Jolivet: Donohue Matane, Port-Cartier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Donohue Matane,
elle aurait dû engager le député de Laviolette pour
être capable de prévoir 15 ou 20 ans d'avance, parce que le
député de Laviolette parte d'usines de recyclage, dans 15 ans,
qui ne seront peut-être plus là, que ce n'est pas éternel.
Les prévisions qui avaient été faites dans le temps -
ça a commencé ça dans les années 1984-1985 - par
Donohue pour la vente de la pâte avec Mead, pour les coûts
d'opération, spécialement les coûts d'opération
concernant les scieries de bois de l'Est qui ont été
achetées dans cette transaction, ne se sont pas réalisées
actuellement, M. le Président, parce que, en raison d'un surplus de
capacité dans la production de pâte à travers le monde et
principalement du côté des Américains et des
Sud-Américains, la pâte ne se vend pas au prix qui avait
été prévu par la firme qui avait été
contactée par Donohue, soit Mead, aux États-Unis, qui devait se
charger de vendre la pâte à un prix x. Et il se donne des
réductions sur le prix affiché de la pâte qui peuvent aller
jusqu'à 34 %, 35 %. Ça fait que les usines de pâte au
Québec, comme ailleurs, ont des sérieux problèmes à
vendre à des prix réduits de cette ampleur-là.
Donohue Matane, étant donné les difficultés
financières qu'elle rencontre, a fait une demande au gouvernement avec
la collaboration de REXFOR, pour que le gouvernement l'aide à traverser
cette période difficile de surcapacité de production dans le
monde. La demande de Donohue Matane se résume à peu près
à ceci: une réduction de tarifs d'électricité,
réduction qui serait payée en actions privilégiées;
une prise en charge des intérêts de l'emprunt et, en plus, une
contribution des actionnaires. Le dossier en est là.
J'ai rencontré, la semaine dernière, le président
de Donohue Matane, M. Charles-Albert Poissant. On a parlé encore de ce
problème-là. Et ce problème-là sera discuté,
M. le Président, demain, au comité de développement
économique avec les ministres Gérard D. Lévesque, Gerald
Tremblay, les autres membres et moi-même. C'est urgent, parce que les
financiers, les bailleurs de fonds, la banque, qui est dans le dossier,
s'inquiètent de la marge de crédit, s'inquiètent de la
rentabilité de l'entreprise. C'est une entreprise qui est moderne, qui
vient d'être construite, mais qui rencontre des difficultés en
raison de la surcapacité du marché. Quand je parle de
peut-être concentrer les ventes de ces entreprises-là, soit
Cascades (Port-Cartier), Tembec et Matane, qui vendent de la pâte, c'est
peut-être pour éviter qu'on se concurrence et qu'on se coupe le
cou en donnant des escomptes plus importants que ceux du voisin. C'est une
façon, peut-être, de contrôler un peu les escomptes qui se
donnent à travers le monde actuellement.
Donohue Matane, son cas sera discuté demain au Comité
ministériel permanent de développement économique, avec la
demande que Donohue fait et possiblement que, demain... Je ne sais pas si on
sera en mesure d'arriver avec une contre-proposition, mais l'état de la
situation est celui-là. Donohue Matane conduit une expérience
avec les producteurs privés pour produire de la pâte à
partir du tremble et les résultats sont encourageants. M. Poissant
disait que ça produisait de la pâte de bonne qualité, qui
se vend plus cher que la pâte de résineux, qui coûte moins
cher a blanchir et qui est acceptée sur le marché actuellement,
parce que c'est toujours en référence avec la compétition
que la pâte kraft fait à la pâte
chimico-thermomécanique.
Pour ces raisons, si on en venait à une entente, si Donohue
pouvait en venir à une entente avec les producteurs du Bas-Saint-Laurent
sur le prix du tremble, possiblement que ça pourrait améliorer la
situation économique de l'entreprise. Mais l'expérience qui a
été conduite dernièrement, avec la contribution de
Raymond
Malenfant, qui est un producteur, un entrepreneur qui écorce sur
le bord du chemin, met les arbres en copeaux et livre à un coût
acceptable à Donohue, à l'entreprise à Matane, ça
permet d'espérer une amélioration sur la rentabilité.
On en est là dans le dossier. Il faudra, évidemment,
donner une réponse dans les semaines qui vont venir à Donohue sur
cette question-là. Est-ce que vous avez d'autres questions sur
Donohue?
M. Jolivet: Bien ça, c'est sur la question de
Donohue Matane. Le ministre confirme qu'il y a une demande. Est-ce
qu'elle est bien de l'ordre de 80 000 000 $?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le chiffre exact,
M. le Président, je ne peux pas vous le dire. La prise en charge des
intérêts peut représenter une quinzaine de millions pour
cette année; la contribution pour combler les pertes cette année,
ça devrait aller chercher une quarantaine de millions; les
réductions de taux d'électricité, qui seraient payables en
actions privilégiées, peut-être 12 500 000 $, ça
fait que vous arrivez dans ces chiffres-là, M. le Président.
M. Jolivet: Comme on le sait, dans le cas de Donohue Matane,
ça aurait dû être ce qui avait été
prévisible à l'époque, une super-calandrée.
Maintenant, ils ont décidé d'aller dans le papier journal, dans
la pâte. À partir de ce moment-là, le dossier de
Port-Cartier, qui était lui dans la pâte, pour le papier journal,
a eu ses difficultés.
Alors, aujourd'hui, vous avez Port-Cartier de l'autre côté.
Vous ne m'avez pas donné de réponse à savoir ce qui se
passe avec Port-Cartier. Vous avez simplement dit que le but que vous
recherchiez dans le regroupement pour les ventes, la mise en marché, si
on peut l'appeler comme telle plutôt, entre Donohue Matane et Cascades
(Port-Cartier), c'était d'éviter la concurrence l'un envers
l'autre. Mais ça ne règle pas le problème de Port-Cartier.
Est-ce que Port-Cartier serait dans votre hypothèse que vous semblez
privilégier à l'effet de la super-calandrée ou si vous
accepteriez, à ce moment-là, l'hypothèse de Cascades
à Port-Cartier, qui est celle de la pâte à bourre et
isolante?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne sais pas, M.
le Président, à quel endroit le député de
Laviolette peut penser que je privilégie une option plutôt qu'une
autre. L'option que je peux privilégier, c'est celle qui donnera la
meilleure rentabilité dans le futur et qui nous assurera d'une
rentabilité, qui est évidemment pour l'entreprise, mais
également pour la région.
Il y a eu deux approches du côté de Cascades
(Port-Cartier), dont une approche de supercalandrée. On se souvient
qu'à Matane on en avait parlé, mais qu'on avait
décidé, dans le temps, c'est-à-dire avec l'aide des gens
de Donohue, de procéder par étapes. Avant de construire l'usine,
il faut produire de la pâte en prévision d'une
supercalandrée plus tard.
À Port-Cartier, dans le dossier actuel, il y a eu deux
propositions. Comme l'a mentionné le député de Laviolette,
il y avait un projet de supercalandrée, qui coûte 500 000 000 $,
et un projet de pâte a bourre, comme celle qu'on fait actuellement. On
abandonnerait la production de pâte à papier et on la remplacerait
par la production de pâte isolante et acoustique. La pâte isolante
et acoustique, c'est un nouveau produit qui est actuellement homologué
par le gouvernement fédéral, mais l'homologation devrait
être complétée aussi pour l'usine comme telle. Mais M.
Lemaire nous dit: Bien, ça me prendrait au moins deux mois encore pour
être fixé sur la pénétration de ce nouveau produit
sur le marché. Parce que vous savez que la pâte isolante et
acoustique à partir de la pâte, de la matière ligneuse,
c'est un nouveau produit qui devrait déplacer la pâte isolante qui
existe actuellement sur le marché, soit la fibre de verre ou d'autres
produits de pâte isolante. Et quand on veut déplacer un produit
qui est bien installé, il faut lui trouver des avantages très
marqués, tant sur le prix que sur la qualité et
l'efficacité. (14 h 15)
M. Lemaire me dit: Ça me prendrait encore deux mois avant
d'être fixé sur la pénétration de la pâte
isolante et acoustique sur le marché pour déplacer, disons,
Fiberglass ou d'autres compagnies de fabrication de laine isolante. En
contrepartie, M. Lemaire nous propose d'opérer l'usine sous sa forme
actuelle en produisant de la pâte à bourre avec le déficit
prévu, c'est-à-dire qu'il demande au gouvernement de contribuer
pour 10 400 000 $ d'ici la fin de 1991, alors que, de son côté,
Cascades nous dit: Bien, moi, je ne peux plus mettre un sous dans cette
usine-là étant donné les engagements que j'ai pris avec
mes financiers, c'est-à-dire qu'on ne donnera pas suite
entièrement au décret qui a été adopté le 19
décembre 1990, à savoir que chaque partenaire,
c'est-à-dire REXFOR et Cascades, mettait chacun 7 500 000 $ en actions
et contribuait pour le déficit d'opération, pour 50 % du
déficit d'opération chacun, jusqu'à concurrence de 4 000
000 $ pour REXFOR et la balance pour Cascades. Et les études devant
être faites, la recherche d'un partenaire, ce qui a été
fait... La recherche des partenaires et les autres études devaient
être payées à 50 % par chacun des partenaires. Ça
fait qu'il y a une faiblesse de ce côté-là et c'est ce que
nous devons aussi analyser au courant de la journée de demain.
Il reste que le projet de supercalandrée nécessite la
participation de partenaires importants. Ces partenaires-là devraient,
selon le projet de financement qui nous a été soumis, être
là pour 60 000 000 $ en plus des autres garanties. Les partenaires en
question n'existent
pas actuellement pour 60 000 000 $. Il y a un partenaire qui est
prêt et moi, j'ai la conviction qu'il a la compétence et les
connaissances pour mener le projet à terme, mais il est là pour
une quinzaine de millions de dollars seulement. Ça fait qu'il lui manque
un partenaire qui va fournir la différence. C'est pour ça que les
deux projets ne sont pas définitifs, ne sont pas favorises un par
rapport à l'autre. Il y en a un que ça nous prendrait une couple
de mois avant de savoir si réellement la pâte isolante et
acoustique peut pénétrer le marché; l'autre, il faut
trouver un partenaire qui est prêt à mettre 60 000 000 $. La
banque Mitsui a été approchée, est
intéressée, mais elle n'est pas prête pour demain à
investir 60 000 000 $ à Port-Cartier. On en est là dans notre
réflexion et dans notre analyse sur le projet de Port-Cartier.
M. Jolivet: En fait, le ministre me demande où est-ce que
je prends ce que J'ai dit tout à l'heure. C'est de deux sources: d'abord
de REXFOR de laquelle le ministre est très proche par les nominations
qui ont été faites au conseil d'administration. Il sait
très bien qu'eux autres favorisent la supercalandrée. D'autre
part, de ses paroles mêmes qu'il a dites et que j'ai bien entendues
à la radio à un moment donné quand il a dit: Sur la
question de l'usine de Port-Cartier, je n'ai pas l'intention de mettre, dans un
procédé dont on n'est pas encore sûr, de l'argent de
façon à ce que je sois obligé d'en remettre encore dans
deux, trois ans, alors qu'actuellement j'en ai déjà mis
suffisamment. Alors, c'est le ministre lui-même qui parlait et qui
indiquait que, dans le fond, il prendrait un dossier sûr et non pas un
dossier qui était encore à l'étude, en recherche quant
à ses partenaires pour l'investissement et quant à l'utilisation
sur le marché et la mise en marché de ce produit-là.
Alors, c'est pour ça que j'ai dit que le ministre semblait, compte tenu
que REXFOR favorise davantage la supercalandrée, être du
même avis.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas..
M. Jolivet: Alors, on peut dire que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...exactement
ça, là, M. le Président. C'est que, je le
répète, je vais appuyer le dossier qui va me montrer la meilleure
rentabilité à long terme. Lorsque M. Lemaire me dit: Bien, je ne
pourrai pas vous donner de réponse avant deux mois, mais j'aimerais
démarrer l'usine en septembre, je pense que ça répond aux
appréhensions de M. Jolivet. Et du côté de la
supercalandrée, lorsqu'il n'y a pas de partenaire pour injecter 60 000
000 $ dans le dossier, ça répond également aux
appréhensions de M. Jolivet. Un dossier n'est pas plus avancé que
l'autre dans ces deux cas-là parce que, si on avait ce qu'il faut, les
réponses, la réponse, bien là, je pourrais me prononcer
sur un des deux dossiers.
M. Jolivet: On peut penser que, d'ici quelques semaines, on va
avoir des nouvelles de Donohue Matane et que, quant à l'autre,
Port-Cartier, ça va prendre encore quelques mois.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, le plus vite
possible, parce que chaque jour nous coûte beaucoup d'argent dans ces
dossiers-là.
M. Jolivet: O.K. Au mois de mars, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle donc les
engagements financiers de mars 1991.
Mars
M. Jolivet: J'aurais le deuxième, M. le Président,
no 2.
Le Président (M. Bélanger): No 2, oui.
M. Jolivet: Parce que là, on a un appel d'offres public
dont l'engagement initial était de l'ordre de 269 863,29 $. On volt
qu'il y a un supplément, un avenant, de 31 944,65 $. C'est la
première fois que je vois un appel d'offres public avec un avenant qui
fait qu'on dit que c'est le dernier versement d'un contrat de sept ans pour la
production de 15 000 000 de plants en récipients dans le comté de
Matapédia. Que s'est-il passé? "C'est-u" un appel d'offres? C'est
quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ouf. M. le
Président, c'est un appel d'offres public qui a eu lieu en 1984...
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...pour le contrat
global.
M. Jolivet: Oui, oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...et puis il y a
eu un supplément dû à un surplus de plants.
C'est-à-dire que le surplus de plants, c'est que, dans les contrats, on
s'engage, s'il y a un surplus de 10 %, à l'acheter. Et c'est le surplus
de plants qu'on a eu dans ce cas-là.
M. Jolivet: C'est une condition prévue au contrat s'il y a
un supplément, si les gens sont plus productifs que prévues.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est
ça. S'il y a des meilleurs résultats en pépinière.
Ça origine de l'appel d'offres de 1984.
M. Jolivet: Oui. Est-ce qu'il y en a plusieurs comme ça
qui ont... Parce que, quand on
est allés sur l'ensemble de ce dossier-là, on a l'exemple
au niveau, la même chose, des contrats négociés avec
REXFOR, ou les sociétés sylvicoles ou autres. Est-ce que, dans le
cas de productions de plants comme ici, vous avez eu plusieurs augmentations
des contrats parce qu'il y a eu une meilleure productivité?
M. Côté (Rivière-du-Loup): À ce que je
sache, M. le Président, il y a eu des deux. Il y en a qui ont eu des
diminutions, qui ont eu des moins bons résultats que prévus -
ça a été le cas de la pépinière sur la
Côte-Nord, ça a été le cas de la
pépinière de New-Carlisle qui a eu de moins bons résultats
que prévus - et d'autres ont eu de meilleurs résultats. Ça
fait que, de temps à autre, on paie moins parce que les résultats
sont inférieurs; dans d'autre temps, on paie même davantage. La
Côte-Nord a eu des problèmes de qualité et également
New-Carlisle a eu des problèmes de qualité et on a payé
moins que prévu au contrat.
M. Jolivet: Est-ce que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est des clauses
contractuelles.
M. Jolivet: Oui, oui. Est-ce que, dans des cas comme
ceux-là, on a, au point de vue recherche et développement,
là, dans le cas de ceux en difficulté par rapport à ceux
qui ont fait plus, des expériences assez concluantes pour dire de quelle
façon ils doivent procéder pour avoir une meilleure production ou
est-ce que c'est dû à des gels prématurés ou
à des gels tardifs, dans certains cas?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Le
ministère met son expertise au service des pépinières
privées, de là l'importance d'avoir des pépinières
gouvernementales opérées par nous où on fait un peu plus
de recherche qu'en pépinières privées. Mais les
pépinières, les pépiniéristes...
M. Jolivet: Ça coûte plus cher aux
pépinières publiques, la production de plants, il faut bien le
dire, là. Parce que, si les pépinières privées ne
font presque pas de recherche, que c'est le ministère, par ses
pépinières, qui en fait plus, c'est sûr que ça
coûte plus cher le plant, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est
évident que c'est le ministère qui poursuit la recherche et qui
conseille également les pépiniéristes privés, parce
que l'expertise vient du ministère. Il faut maintenir et
développer cette expertise-là au ministère et, de plus en
plus, les pépiniéristes privés atteignent les 100 %. Ils
ont pris de l'expérience et il y a moins de complications qu'il n'y en
avait dans le passé grâce à la collaboration du
ministère et des employés du ministère. Évidemment,
il y en aura toujours, des événements qu'on ne contrôle
pas, des forces majeures, des gels hâtifs ou d'autres, là, mais
ça encore, ça se contrôle mieux qu'avant parce qu'il y a
des prévisions, avec les météorologues, qu'on peut faire,
qui font qu'on peut prévenir ces cas-là.
M. Jolivet: O.K. 7, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'engagement
7.
M. Jolivet: On a un contrat négocié avec Servac
S.L. inc. d'Alma, Lac-Saint-Jean, pour un montant de l'ordre de 37 296,14 $ qui
a servi à payer les factures concernant les travaux de
récupération d'huile à la pépinière de
Normandin. Et là, on marque: Activité: production de plants.
Alors, j'aimerais savoir quelle sorte d'huile. Est-ce que c'est un
déversement qui a été accidentel? C'est quoi, ça,
cette récupération d'huile?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un
déversement d'huile accidentel, c'est le réservoir qui a
percé. C'est 700 gallons d'huile qu'il a fallu récupérer
pour protéger l'environnement.
M. Jolivet: II n'y a pas eu de dommages...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, il n'y a pas
eu de dommages. Seulement, on est intervenu assez tôt, assez rapidement
pour éviter les dommages et faire la récupération
nécessaire.
M. Jolivet: Puis, le prix, en termes de contrat
négocié, c'est selon les CAAF?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, vous pouvez
vous imaginer, M. le Président, qu'on ne pouvait pas faire des appels
d'offres sur le journal pour récupérer l'huile qui avait
été...
M. Jolivet: On est allé chercher quelqu'un au plus
sacrant.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, vous avez
compris ça.
M. Jolivet: Non, je voulais savoir s'il y avait eu des suites,
parce que ce n'est pas quelque chose dont on a entendu parler.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On a même,
M. le Président, fait endosser notre action par le Conseil du
trésor. Ça s'est produit le 8 mai 1990 et ça a
été récupéré dès l'après-midi
du 8 mai, pour 692 gallons d'huile qui pouvaient...
M. Jolivet: Le réservoir, il n'a pas été
filtré pour réutilisation ensuite?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non,
c'est
la compagnie Servac qui s'en est occupé après.
M. Jolivet: L'engagement 13, M. le Président. Quand on
parle de divers, ici, là... Parce qu'on dit que c'est un montant servant
à payer un avenant de 827 000 $ pour la cotisation spéciale
provisoire. Donc, si je comprends bien, là, l'engagement était de
8 000 000 $ et ces 8 000 000 $, on a commencé à les payer. Donc,
le "divers", ici, c'est parce qu'on n'a pas de rubrique pour l'inscrire? C'est
pourquoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On a
décidé d'appeler ça "divers" parce que ce n'est pas une
soumission ni une cotisation, c'est-à-dire que c'est une cotisation mais
que ce n'est pas une soumission. Ce n'est pas un avenant non plus. C'est une
cotisation provisoire à la SOPFIM.
M. Jolivet: C'est pour la mettre en marche. M.
Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: C'est quand elle a été
créée par la loi, lorsque vous l'avez mise en marche. Mais, c'est
parce que là, est-ce qu'il va apparaître sous une nouvelle
rubrique dans les prochains engagements ou s'il va rester à "divers"?
Parce que, quand on prend la cotisation que vous devez payer à la
société de conservation, vous avez un nom pour ça. Ce
n'est pas marqué "divers"?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. Harvey va
essayer de vous répondre à celle-là, la.
M. Jolivet: D'accord.
M. Harvey: Si vous regardez, M. le député, à
l'engagement 1 de mars, qui est un montant servant à payer un
supplément pour le paiement d'une cotisation aux sociétés
de conservation, on a mis ça dans "divers".
M. Jolivet: Je ne l'avais pas vu C'est parce que je l'avais
laissé...
M. Harvey: Comme l'explique M. le ministre, là, ce n'est
ni une subvention, ni un contrat négocié, ni un contrat par appel
d'offres. Au fond, c'est un versement du ministère des Forêts,
vers la SOPFIM ou vers les sociétés de conservation, qui est
prévu dans les ententes. Alors, c'est pour ça que ça va
sous la rubrique "divers".
M. Jolivet: O.K. Non, c'est parce que je viens de le voir. Je ne
l'avais vraiment pas vu. Quand j'ai dit, tout à l'heure, au mois de
février, que j'avais la même question au mois de mars, c'est
justement celle que j'ai laissé tomber. Je l'ai posée en
février et je n'avais pas remarqué que c'était ça.
O.K. C'est correct.
L'engagement 14. Donc, c'est Protection Garvex inc. qui a obtenu un
contrat afin de doter la pépinière de Sainte-Luce d'un
système de détection d'incendie. Il y a eu trois soumissions, on
le remarque: Électro, Serge Canuel, Protection Garvex. Correct. Le plus
bas soumissionnaire a obtenu le contrat. Il n'y a rien contre ça.
Cependant, dans un contrat où il s'agit, comme ici, de
sécurité, de protection, est-ce que vous ne considérez,
dans ces contextes de protection et de sécurité, que la
soumission ou si vous considérez ce qu'ils sont capables de donner?
Autrement dit, est-ce qu'ici, dans un cas comme celui-là, il ne serait
pas plus logique de passer par du pointage qui indiquerait davantage la
capacité pour le groupe de donner le service que d'y aller par simple
soumission? (14 h 30)
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est que, M. le
Président, dans un cas semblable on fait un plan et devis et,
évidemment, on accorde la soumission au plus bas soumissionnaire qui
répond conformément au plan et devis et aux normes. Et s'il
répond aux normes, je ne vois pas pourquoi on douterait de... Mais c'est
important que ce sort conforme au plan et devis qu'on soumet. S'il est
conforme, on ne peut pas le rejeter du revers de la main.
M. Jolivet: Correct. Je n'ai pas d'objection au niveau du fait
que c'est le plus bas soumissionnaire. Je posais juste la question pour savoir,
dans un cas comme celui-là, si vous n'aviez pas envisagé d'y
aller par pointage plutôt que par soumission.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai l'impression
qu'Électro, avec le double du montant, nous en donnait plus qu'on n'en
demandait.
M. Jolivet: Peut-être que non aussi. O.K. Le 15. Donc,
c'est un appel d'offres sur invitation. L'engagement initial était de
l'ordre de 430 200 S. Là, il y a eu des demandes de changements qui ont
été faites par l'architecte ou l'ingénieur qui
représentait le ministère, ce qui fait que, finalement, ça
a coûté 41 755 $ de plus pour l'agrandissement et le
réaménagement des bureaux à la pépinière
forestière, dans le comté de Berthier. Ce sont des immeubles, ce
sont des terrains. Est-ce qu'on peut croire que ça va être la
même chose, des dépassements de cet ordre-là à
d'autres niveaux, je ne sais pas, si la SIQ a à construire une
bâtisse neuve pour le ministère un jour, s'ils décident que
c'est le meilleur des coûts, ou à réaménager des
bureaux ou à agrandir l'Atrium, je ne sais pas? Est-ce que c'est normal,
une augmentation comme celle-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
augmentation de 10 %. Je ne trouve pas ça fort, parce que,
évidemment, dans ces cas-là, les changements qui sont
arrivés par la suite, peut-être qu'on aurait dû les
prévoir. Mais M. Harvey peut peut-être vous répondre
à cette question-là.
M. Jolivet: Peut-être, parce que, quand vous
préparez un plan et devis pour la construction d'une maison... J'en ai
vu encore se construire cet été et M. Lemire pourrait nous en
parler amplement, il est habitué de construire. Quand il faisait une
approximation du coût pour quelqu'un qui achetait une bâtisse, il
essayait de ne pas se tromper trop. Au contraire, il essayait d'en avoir plus
pour lui, c'est normal. Alors, ce que je trouve drôle, c'est qu'on ait
quand même 10 % du coût. Le ministre dit: Ce n'est pas beaucoup.
Mais si on fait ça sur tous les contrats, c'est beaucoup. M. Harvey.
M. Harvey: En fait, M. le député, si vous le
permettez, M. le Président, il s'agit des bureaux de la
pépinière de Berthier. Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion
de visiter ces bureaux-là. C'est un édifice qui date de plusieurs
années. On a fait faire les plans et devis les plus précis
possible, mais on a eu certaines surprises, lors de la construction, dues
justement au fait que c'est une bâtisse assez vieille, ce qui explique
l'avenant de 10 %, qui est à l'intérieur des normes habituelles
en construction. Plus ou moins 10 % sur des plans et devis, c'est
acceptable.
M. Jolivet: En tout cas, juste une chose. Tout à l'heure,
à l'heure du dîner, je suis allé voir, justement, les
travaux qu'on fait au Parlementaire, ici, dans les cuisines. S'il y a une
vieille bâtisse, c'est bien celle qui est ici. J'espère qu'ils ne
nous arriveront pas avec des factures de 10 % à 15 % de plus. Ce que je
veux dire, c'est que chacun pris séparément, ça peut
paraître normal, 10 %, mais pris ensemble, à un moment
donné, ça coûte de l'argent, ça. C'est pour
ça que je me disais: On a bien beau me dire que, quand on travaille dans
le vieux, on a des surprises, mais il reste quand même qu'on essaie
d'avoir les prévisions les meilleures possible. Là, ce qu'on me
dit c'est qu'on va prendre notre marge de manoeuvre, plus ou moins 10 %.
M. Harvey: Si vous permettez, M. le Président, j'aimerais
faire remarquer à M. le député que, malheureusement, la
commission ne voit pas les cas où c'est moins de 10 %. Il y en a quand
même où on arrive en dessous de l'estimation et ça, comme
il n'y a pas d'engagements, vous ne les voyez pas. Vous ne voyez que les plus.
Alors, ça vous donne peut-être une mauvaise impression, mais il y
a des cas où on arrive en dessous de l'estimation première et
ça, malheureusement, ils n'apparaissent pas dans les engagements.
M. Jolivet: Moi, je pose des questions sur ce que je vois.
J'essaye des fois de tirer les vers du nez du ministre sur d'autres choses,
mais il ne répond pas toujours. M. le Président...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je comprends, M.
le Président, que le député de Laviolette veuille taquiner
le sous-ministre. Moi aussi, j'aurais le goût de lui en dire une, mais je
lui dirai en particulier.
M. Jolivet: M. le Président, je voudrais poser une petite
question au ministre. J'ai déjà donné un préavis ce
matin sur Saint-Michel-des-Saints, j'aurais deux ou trois petites
questions.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que les
engagements de mars 1991 sont vérifiés?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Alors, ils sont
vérifiés. Merci. Votre petite question.
M. Jolivet: D'autant plus que, dans la Loi sur les forêts,
il semble y avoir une petite anomalie qui se répercute actuellement en
Abitibi-Témiscamingue, qui est la suivante. C'est que le ministre,
lorsqu'il y a fermeture d'usine définitive, quand on dit là que
c'est fermé, que c'est fini, il y a une faillite, clac, c'est fini, a le
pouvoir de regarder s'il maintient à l'usine, si elle est
rachetée, le partage des bois ou il peut le donner à une autre
personne sachant qu'il n'y a plus rien à faire. Il y a des compagnies,
pour le bénéfice de mes collègues, qui ont trouvé
un truc avec leurs avocats, parce que je l'ai toujours dit, dans les lois, il y
a toujours un avocat qui va être capable de trouver un moyen de les
contourner ou de s'en sauver. Dans la loi, on parle de fermeture
définitive. Alors, les gens font des fermetures temporaires, mais non
définitives, alors qu'en réalité on sait que c'est
quasiment des fermetures définitives parce qu'ils n'ouvriront plus
jamais.
Alors, ce qui arrive, c'est qu'en bout de course, en utilisant le mot
"temporaire", ils ne sont pas soumis encore au ballottage quant au bois
disponible, ce qui fait que des usines ne l'ont pas et puis qu'elles pourraient
l'avoir. D'un autre côté, ce faisant, ils n'aident pas le ministre
à trouver des solutions à des problèmes existants, de
telle sorte qu'il y a peut-être moyen, lors des prochains mois, de
trouver des amendements à la loi qui pourraient permettre de resserrer
davantage le terme "fermeture" d'une usine et permettre au ministre de
récupérer le bois pour le redisposer à d'autres
utilisateurs de ce bois.
Alors, la première question sur Saint-Michel-des-Saints, c'est
que je sais que le ministre a rencontré les gens de ce coin. Mais, pour
vous mettre dans le contexte, on sait qu'il y avait eu, dans le cas de la
Scierie Saint-Michel inc., fermeture et vente, de telle sorte que, finalement,
il y a quelqu'un qui a fait l'acquisition de l'usine de sciage de
Saint-Michel-des-Saints de la compagnie Montréal Trust, et c'est
Le groupe Forex inc. Le groupe Forex semblerait, d'après mes
informations, posséder la bâtisse et la machinerie, mais
malheureusement n'aurait pas le CAAF et puis l'autre compagnie avant aurait le
CAAF, mais n'aurait plus la bâtisse ni la machinerie, de telle sorte que,
finalement, le CAAF est quelque part dans les airs, puis là, bien, il y
a une chicane. Le ministre dit: Moi, dans la faillite qui est là, ils me
doivent de l'argent, ils ne m'ont pas payé mes redevances - si je ne me
trompe pas - pour 1 900 000 $, d'autres ont 3 000 000 $. Puis pendant tout ce
temps-là, les travailleurs ne travaillent pas eux autres.
Le groupe Forex a été, comme de coutume, habitué
à être dans ces dossiers-là, intelligent au point de
former, avec le groupe qui est de la parenté et qui fait des panneaux...
Il a réussi à former un groupe qui lui, le groupe, regroupe
à la fois le panneau et le sciage, donc les placements Lanofor inc.
Alors, Lanofor inc. dit: Moi, je n'ai pas à payer la dette de l'autre.
Finalement, vous savez ce que ça veut dire, tout ça
imbriqué, mais les travailleurs ne travaillent pas. Tout ce que je veux
vous dire, c'est que Le groupe Forex annonçait, le 25 juillet 1991 -
ça ne fait pas tellement longtemps - qu'il avait procéder
à l'acquisition de la totalité des éléments
d'actifs reliés au complexe de sciage de Saint-Michel-des-Saints, au
coût d'environ 13 000 000 $. La compagnie déclarait de plus que,
dès que le ministre des Forêts aurait alloué le permis
d'exploitation ainsi que l'approvisionnement nécessaire à
l'opération de l'usine, cette dernière serait remise en
exploitation, recréant ainsi 250 emplois directs, tout en donnant un
nouveau souffle à l'économie locale.
Comme l'usine n'a pas de CAAF, compte tenu de ce que je disais, comme le
ministre se dit créancier privilégié, qu'il dit: Payez-moi
et, quand vous aurez payé, je vous donnerai du bois... Les gens, ils
disent: Nous autres on veut travailler. On devrait trouver une solution.
Entre temps, je sais que, dans le coin, Stone Consol a les yeux sur
l'ensemble de la chose, du complexe et puis que là, il dit: Eh bien!
écoute, si le ministre fait des gestes, on va avoir de sérieuses
questions à lui poser.
Alors, je sais que le ministre est un peu mal pris dans le dossier, mais
il reste quand même qu'il faut trouver une solution. Est-ce que le
ministre peut me dire actuellement où en est rendu le dossier
d'émission du contrat d'approvisionnement et d'aménagement
forestier qui permettrait, à ce moment-là, d'exploiter l'usine de
transformation de bois? Et étant donné l'aspect
socio-économique régional d'un dossier comme la Scierie
Saint-Michel, est-ce que le ministre envisage de réduire le temps et la
procédure dans tout le processus qui entoure le transfert du
contrat?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bon, M. le
Président, c'est un dossier qui me préoccupe. Je n'ai pas
rencontré tous les groupes du milieu, mais j'ai rencontré, il y a
quelque temps, même avant la vente ou l'acquisition, si vous voulez, de
la Scierie Saint-Michel par Le groupe Forex, le directeur général
de l'entreprise, le syndicat, le maire, etc. Ça, c'est avant que les...
Et au début de juillet, nous avons averti Montréal Trust, s'il
procédait à une vente, de bien s'assurer que toutes les
redevances au gouvernement étaient payées. Mais, depuis ce
temps-là, depuis le 6 juillet, il s'est produit bien des choses. Il y a
eu des représentations faites par M. Lascelles qui proposait de payer
les redevances au gouvernement sur une période de cinq ans sans
intérêt, etc. Tout ça c'est tombé à l'eau
avec les transactions qui ont eu lieu par après.
Le CAAF, évidemment, ou le contrat d'aménagement et
d'approvisionnement forestier, comme il est dit à l'article 39 de la
loi, le contrat est incessible. Ça veut dire qu'il ne peut pas se
vendre. Évidemment, l'attribution d'un CAAF revient au ministre. Une
demande nous a été faite par les nouveaux acquéreurs pour
obtenir le CAAF. C'est un sujet qui est à l'étude actuellement,
que je considère avec la collaboration du contentieux du
ministère et des officiers supérieurs du ministère et on
verra ce qu'on fera dans ce cas-là. Mais je vous dirai, M. le
Président, que l'attribution d'un CAAF à un nouveau
requérant demeure à la discrétion du ministre.
M. Jolivet: Je comprends ça, M. le ministre, mais
là, actuellement, suite à l'addition qui avait eu lieu, Le groupe
Forex avait dit qu'il était possible pour lui d'émettre, au soin
du ministère, une note de garantie bancaire s'élevant à 1
000 000 $ pour les coupes futures. Mais là, ce que le ministre demande,
c'est à celui qui a acquis le complexe de Saint-Michel-des-Saints de
payer le dû d'un autre. Eux autres, ils disent: Ça, ça se
réglera en cour où vous passerez et, si on doit le payer, on le
payera, mais, pour le moment, on n'a pas l'intention de le payer, parce qu'ils
disent que, selon leur responsable légal, leur contentieux, ils n'ont
pas à payer les dûs de la Scierie Saint-Michel inc. Donc, ils
disaient: On a averti quelqu'un à votre ministère de la position
de la compagnie lui mentionnant qu'un avis légal Interdisait au groupe
Forex inc. de payer quelque dette que ce soit de Scierie Saint-Michel inc.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais vous
comprendrez, M. le Président, que c'est absolument - je vais le
qualifier - indécent de nous dire, au ministère: Donnez-moi un
permis de coupe et je vous garantis les paiements. Je pense bien que ceux qui
sont de bonne foi ont l'intention de payer leurs redevances lorsqu'on leur
donne un permis de coupe. Ce à quoi fait allusion le
député de Laviolette, les 1 000 000 $ de garantie, c'est
absolument indécent.
M. Jolivet: Mais, c'est pour le passé. Parce que, pour le
passé, ils disent que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Parce que, pour le
futur, vous voyez dans quel...
M. Jolivet: ...ils parlent du... Oui, j'ai compris. J'ai
donné deux choses. J'ai parlé du futur et du passé.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous voyez, M. le
Président, dans quel esprit ça se déroule. On dit: On va
vous démontrer notre bonne foi en vous garantissant les comptes qu'on va
construire chez vous. C'est comme si on disait: Bien, normalement, vous n'avez
pas à payer les comptes que vous allez bâtir chez nous. On va vous
prouver le contraire. C'est absolument indécent de dire des choses comme
ça.
M. Jolivet: Mais ça, c'est dans une lettre qui a
été envoyée à votre ministère par le
groupe.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais je le
répète, c'est indécent.
M. Jolivet: Mais, indépendamment de ça, je vous
dis...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est comme s'ils
avaient l'intention de ne pas payer. C'est ça que ça veut dire,
hein?
M. Jolivet: Ah! j'en ai pris bonne note. Je le comprends. Je le
connais...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui? Bon.
M. Jolivet: Mais la question que je pose, c'est pour le
passé. Parce que là, il dit: Sur le passé, je n'ai pas
à payer ça. Vous, ce que vous semblez dire - et vous tenez
à votre position - c'est: Parce que j'ai dit à Montréal
Trust de faire attention avant de vendre et de s'assurer que les dûs
étaient payés, parce qu'on est créancier
prioritaire...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est la coutume
généralisée à travers tout le Québec. On a
toujours fait ça. On a toujours fait ça de bonne foi et on va
continuer de le faire de bonne foi. Et nous examinons, actuellement, la
possibilité de prendre des recours contre Montréal Trust et
Saint-Michel. (14 h 45)
M. Jolivet: Et qui, eux autres, dans le temps, là, sont
entre les mains, en termes de bâtisses et d'équipement, d'une
autre compagnie qui s'appelle Le groupe Fprex qui, par les placements Lanofor,
a décidé de faire des actions pour permettre le retour au travail
des employés. Donc, ce que vous dites, au niveau de Forex, vous
répétez que c'est indécent d'avoir fait la promotion de 1
000 000 $, mais entre temps, là, ce qui...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah oui!
M. Jolivet: ...moi, me préoccupe, c'est au niveau des
employés. Si ça ne marche pas avec Forex, est-ce que le ministre
a envisagé d'autres possibilités? J'ai parlé tout à
l'heure de Stone Consol qui regardait ça dans le coin. Mais d'un autre
côté, entre temps, les travailleurs ne travaillent pas et il
semblerait qu'il y aurait du travail pour eux autres si on pouvait repartir
l'usine.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Là aussi,
M. le Président, c'est indécent de prendre les travailleurs en
otage dans des situations semblables.
M. Jolivet: Mais c'est ça pareil.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si on peut
redémarrer - je le souhaite ardemment - des activités du
même type à Saint-Michel-des-Saints, j'espère bien qu'on
repartira, qu'on redémarrera correctement, sur une bonne base, sur une
base solide et dans le respect de tout le monde.
Le Président (M. Audet): On va maintenant procéder
à l'étude des engagements financiers d'avril 1991?
M. Jolivet: Non. Non. J'aurais une autre question, parce que
j'avais dit que j'avais deux questions: l'une concernant
l'Abitibi-Témiscamin-gue et l'autre concernant le cas de
Saint-Michel-des-Saints.
M. le Président, le ministre, quand je lui parlais, tout à
l'heure, de la difficulté, dans la loi... Dans la loi, quand on parle de
fermeture définitive, c'est soit dans le cas d'une faillite convenue,
finie, terminée ou encore dans le cas où une compagnie dit: Moi,
je ferme tout là, je vends mes bâtisses, mes équipements,
et, à ce moment-là, le gouvernement devient libre de redistribuer
les contrats d'approvisionnement et d'aménagement forestier. Dans le
contexte, du fait que, dans fa loi, il y a un bout qui laisse à des gens
le soin de faire du temporaire qui est quasiment du permanent et même du
définitif, le ministre est conscient du danger qui le guette, en
AbitibhTémiscamingue en particulier, de demander au gens de s'asseoir
à une même table, de se redistribuer et de faire une proposition
au ministère, parce que là, ça va avoir pour effet de
demander aux mêmes loups de se battre dans la bergerie.
J'aurais, à ce moment-là, une question au ministre
concernant la reconstruction d'une scierie à Belleterre. À M.
Caine, de la compagnie Commonwealth Plywood, le ministre avait dit: Je
regarderai ce qui en est des bois disponibles dans le coin et, si jamais
il y a une banqueroute ou une faillite, à ce moment-là, je
regarderai ça et je vous donnerai des nouvelles. Alors, tout
dernièrement, on apprenait que, finalement, dans le dossier de
Fort-Coulonge, de Barrette, à Davidson, il y a vraiment une faillite.
Dans ce contexte-là, est-ce que le ministre peut nous dire s'il a
l'intention, dans de brefs délais, de répondre à la
demande de M. Caine de Commonwealth Plywood? Il disait: En regard de ce qui
précède, vous comprendrez qu'il m'est actuellement impossible de
consentir une attribution supplémentaire de pin blanc et rouge. Par
contre, advenant la conclusion de certains dossiers et de la mise en
disponibilité d'un volume de pins, je suis disposé à
considérer en priorité l'attribution d'un volume additionnel de
25 000 mètres cubes de pin blanc et rouge au volume de la proposition du
CAAF adressée, au 31 octobre, pour l'approvisionnement d'une nouvelle
scierie à Belleterre. Alors, j'aimerais juste savoir si le ministre est
sur le point de prendre une décision, compte tenu de la décision
qui était dans The Ottawa Citizen: "The Creditors Force Sawmill
Closure", dans le comté de Pontiac, pour Barrette, de Davidson, de
Fort-Coulonge?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Alors, M. le
Président, dans le dossier précédent là, nous
n'avons pas été informés au ministère, comme
créancier, qu'il y avait eu une faillite, parce que,
généralement, lorsqu'il y a une faillite, tous les
créanciers sont convoqués, sont informés. Dans le dossier
de Commonwealth Plywood à Belleterre, j'ai écrit une lettre
dernièrement à M. Caine au sujet de ses approvisionnements et je
dois le rencontrer cette semaine pour continuer la discussion sur le sujet. Il
est possible, comme j'ai dit dans la lettre, qu'il se dégage des volumes
supplémentaires dans le pin blanc et c'est ce qu'il souhaite pour
construire son usine à Belleterre. Soyez assuré, M. le
Président, que, s'il y a moyen de le faire, écoutez, on va le
faire avec plaisir. Mais, par contre, je ne peux pas lui promettre des choses
ou lui donner des choses que je n'ai pas ou que je ne connais pas. Mais le
dossier évolue, se clarifie et, très prochainement, d'ici
quelques semaines, je pourrai donner une réponse définitive
à M. Caine.
M. Jolivet: Si jamais vous aviez une annonce, une lettre
indiquant qu'il y a finalement, dans le cas du dossier de Barrette, de
Davidson, une faillite totale, que c'est fini, point, à ce
moment-là, du bois deviendrait disponible?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien là,
Davidson, c'est un autre dossier.
M. Jolivet: Je le sais, mais ce que je veux dire, c'est que si
lui, il devient... En fait, il dégage du bois. Si la faillite est
complète, que tout est fini, à ce moment-là, il y a du
bois qui deviendra disponible et là, vous seriez prêts à le
reconsidérer.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On verra, mais
sans le garantir. On verra, M. le Président, si on peut faire ça
parce que, évidemment, les gens de Pontiac, près de Davidson,
vont certainement essayer de trouver un promoteur pour prendre la relève
de Barrette, s'il y a lieu.
M. Jolivet: O.K.
Le Président (M. Audet): Alors, avril 1991?
Avril M. Jolivet: Exact.
Le Président (M. Audet): Quel engagement, M. le
député?
M. Jolivet: Engagement 2.
Le Président (M. Audet): Alors, engagement 2.
M. Jolivet: En fait, l'engagement 2, je l'avais inscrit, mais je
viens de m'apercevoir aussi en le regardant que c'est ce qui a
été demandé ce matin, c'est la même réponse.
Alors, je vais le laisser tomber. Je vais passer à la subvention 3.
À l'engagement 3, c'est une autre subvention servant à
payer la réalisation d'une étude sur la mise en valeur optimale
de 24 000 lots intramunicipaux dont 9000 sont des lots publics dans le
comté de Rouyn-Noranda-Témiscamingue. Le ministre est au courant
de cette étude concernant la mise en valeur des lots intramunicipaux. Il
y avait eu un cahier de charges de la Société
d'aménagement rural d'Abitibi-Témisca-mingue qui avait
été préparé et qui indiquait dans quels
étapes devait être fait l'ensemble de cette étude qui avait
été, on s'en souvient, proposée à l'Office de
planification et de développement du Québec.
Si on se souvient de ce qui s'est passé en
Abitibi-Témiscamingue, pour les lots intramunicipaux, il a fallu une
intervention de la Commission de protection du territoire agricole pour
empêcher la vente des lots intramunicipaux dans le coin. Il y a un
moratoire qui semble avoir existé quelque part. Je ne sais pas, à
travers le Québec, si c'a été appliqué de la
même façon, mais, dans le cas de l'Abitibi-Témiscamingue,
ce contrat a pour but de permettre de voir plus profondément qu'est-ce
qu'on va faire avec ces lots intramunicipaux qui sont proches des usines de
bonne qualité, permettant une meilleure production de matière
ligneuse, et qui se trouvent dans la forêt dite habitée. Est-ce
que le
ministre pourrait nous fournir actuellement plus de détails sur
l'étude? Où en est-elle rendue? Est-ce qu'elle porte sur des lots
qui sont, qui seront ou qui ont été vendus? J'aurai une question
supplémentaire après. Vous n'avez pas un avenant, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): O.K. Les lots
intramunicipaux en Abitibi-Témiscamingue ont été une
grande préoccupation au ministère de l'Énergie et des
Ressources et aux Forêts. Il a été question aussi de
récupérer ou d'échanger des lots avec le ministère
de l'Agriculture, un certain nombre de lots important; c'est de 15 000 lots
environ qu'il a été question. Nous avons dit au ministère:
O.K. On va regarder avec vous ce qui pourrait être fait avec les lots
intramunicipaux parce qu'il y a toutes sortes de suggestions. Il y a la
suggestion Otis, des fermes forestières dont on ne connaît pas
l'ampleur, dont on ne connaît pas... En autant que le ministre
intervienne pour forcer les compagnies à acheter le bois, en autant
qu'il y a des subventions... Les lots intramunicipaux, moi, je sais quoi faire
avec, mais c'est aux frais de qui, en réalité? C'est tout
ça que l'étude devrait nous donner.
Le premier résultat de l'étude, on devrait l'avoir vers la
fin de décembre et la deuxième phase du rapport de l'étude
qu'on a confiée à la Société d'aménagement
rural d'Abitibi-Témisca-mingue devrait nous parvenir en septembre 1992.
Mais j'espère qu'on va trouver une solution parce que ce n'est pas faire
preuve de beaucoup d'imagination que de dire: Bien, on va mettre ça sous
gestion, vous allez tout payer. Ça, c'est simple à dire, on n'a
pas besoin de payer 40 000 $ pour faire une étude pour dire ça.
Évidemment, les municipalités pourraient peut-être
s'intéresser et prendre certaines responsabilités dans
l'aménagement de ces lots-là. Je ne suis pas contre une ferme
forestière, mais les fermes forestières, ce ne sera pas aussi
simple que de dire: Ça prend tant d'hectares pour vivre d'une
forêt. Ça va varier avec l'état de la forêt,
ça va varier avec les régions, avec les sols, avec la topographie
et l'écosystème, en réalité. Tout ça, c'est
assez complexe. Il ne faudrait pas simplifier le problème au point de
dire: Bien, ça nous prend 1000 acres pour vivre d'une ferme
forestière, alors que, dans certains endroits, ça pourrait
peut-être en prendre 5000 ou 500.
Ça fait que c'est ça qu'il va falloir ajuster, comme on
simplifie beaucoup l'aménagement forestier en disant: Bien, c'est du
reboisement. L'aménagement forestier, comme dans le cas des lots
intramunicipaux, ce n'est pas seulement du reboisement, c'est plus que
ça. Et aux frais de qui et de quelle façon va-t-on le faire? Et
l'étude qu'on a confiée là, je pense bien que les auteurs,
le consortium Devamco, Sylvico et Samson, Bélair, Deloitte Touche,
devront faire preuve de beaucoup d'imagination pour trouver des solutions,
parce qu'il me semble que c'est très compliqué tout en
étant assez simple, c'est-à-dire qu'il va falloir s'ajuster
partout avec les circonstances. Il ne faudra pas essayer de vendre ça
d'une façon globale, je pense bien, et dire: C'est une règle
uniforme pour tout le monde, toutes les régions. Les problèmes
sont différents dans ma région, dans le
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, que dans l'Abitibi. La forêt ne donne
pas le même rendement, ce ne sont pas les mêmes essences, le
même drainage, la même topographie. C'est tout ça qu'il va
falloir évaluer correctement et j'espère bien que les consultants
vont nous proposer quelque chose qui va innover, faire preuve d'imagination et
qui va être aussi assez souple pour être capable de s'ajuster avec
les besoins, possiblement avec les municipalités et les gestionnaires de
ces lots-là, s'il y a lieu.
M. Jolivet: Dans le cas, disons, de cette forêt-là
que l'on dit habitée, il y a la partie privée, qui appartient
à des gens, des compagnies ou des individus, il y a les lots
intramunicipaux et les lots gouvernementaux épars, qu'on appelle,
là. Quelle est la partie de ce que le ministre peut octroyer,
actuellement, dans des CAAF qui a été octroyée?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bon, il a
été convenu, M. le Président, pour les lots épars,
les lots isolés ici et là, étant donné que le
ministère n'a pas les ressources pour les gérer
adéquatement, de les vendre au plus enchérisseur. Les blocs de
lots qui n'ont pas été donnés, octroyés dans les
CAAF, dans les territoires de contrat d'approvisionnement des industriels,
demeurent, font l'objet de l'étude actuelle. C'est évident que,
si on confie les blocs de lots intramunicipaux à des industriels,
l'aménagement, au ministère, ne nous coûtera à peu
près rien. Mais si on nous suggère de tout payer la note pour
aménager les lots intramunicipaux - c'est-à-dire que, quand on
dit municipaux, on dit municipal aussi, proche des municipalités - je
pense qu'on aura des problèmes de budget, pas de volonté de le
faire, mais des problèmes de budget, parce que ça va impliquer
des sommes importantes et que je ne sais pas à quelle place on pourrait
aller les récupérer.
M. Jolivet: Le ministre n'est pas sans savoir que, quand il parle
des lots épars qui ont été vendus, il y a des gens qui les
ont achetés et première nouvelle qu'on a sue, c'est qu'ils les
ont coupés à blanc. Ce n'est pas mieux non plus.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, j'ai
discuté de cette question-là hier avec des gens du service des
terres et ils m'ont dit: Oui, c'est vrai dans certains cas, mais ce n'est pas
toujours vrai. Il y a des gens qui ont acheté des lots épars et
qui vont les cultiver. Si vous prenez, M. le Président, un lot d'une
centaine d'acres qui vaut 5000 $ pour le député de Laviolette,
qui
reste à 200 milles de ce lot-là, il vaut certainement 5000
$ pour le voisin. Évidemment, je ne parle pas de la capacité de
payer du député et de la capacité de payer du voisin, je
parle de la valeur du lot.
M. Jolivet: Mais il s'agit de savoir ce qu'on va faire avec
aussi. L'autre question...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais si on ne peut
pas les gérer, on ne peut pas mettre de conditions et on est
obligés de contrôler par après. C'est là qu'est le
problème.
M. Jolivet: Le ministre semblait dire tout à l'heure...
J'ai cru comprendre ça, je peux me tromper, mais il me semble qu'il a
dit: Moi je sais quoi faire avec ces lots-là. Alors, s'il sait quoi
faire, là...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Du point de vue
aménagement forestier, mais je ne sais pas qui va payer.
M. Jolivet: Non, mais c'est parce que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je suis
ingénieur forestier, je peux aménager les lots, de par ma
profession. Je sais quoi faire avec au point de vue aménagement
forestier, mais je ne sais pas de quelle façon le faire.
M. Jolivet: Ça m'a inquiété quand j'ai
entendu ça, parce que je me posais la question, à ce
moment-là, à savoir à quel point l'étude qui est en
train de se faire en Abitibi-Témiscamin-gue allait influencer son choix,
parce qu'il disait: Je sais quoi faire avec.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, au point de
vue technique.
M. Jolivet: O. K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais au point de
vue opérationnel...
M. Jolivet: Donc, l'étude telle qu'elle est là
pourrait être exportable ailleurs après, on verra, dans la mesure
où on sait très bien, comme vous le dites, que le lot, au
Saguenay-Lac-Saint-Jean ou bien en Gaspésie ou même, dans certains
cas, dans l'Estrie...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les
Cantons-de-l'Est, c'est différent. (15 heures)
M. Jolivet:... ce n'est pas le même que celui en
Abitibi-Témiscamingue. Sauf qu'il ne faut pas oublier, comme je le dis
souvent, que l'ensoleillement, en AbitibhTémiscamingue, est
peut-être, dans certains cas, aussi grand que dans l'ensemble du
territoire québécois. Même si c'est au nord, le temps
d'ensoleillement, des fois, se termine à 22 heures le soir, alors qu'il
se termine à 20 h 30 chez nous.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Écoutez,
l'ensoleillement, c'est ce qui fart grandir les plantes et les arbres. Vous
avez seulement à nous regarder tous les trois! Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Le plus drôle, c'est que je ne comprends pas,
parce qu'ils ne sont pas grands! "C'est-u" le soleil qui ne les a pas assez
tirés vers le haut?
O. K., M. le Président, le document 4; pas le document, mais
l'engagement 4. On a un appel d'offres sur invitation. C'est un contrat
négocié pour un montant servant à payer l'impression de
800 000 fiches "Planter un arbre, c'est planter la vie". Donc, c'est le
ministère, de l'information et de la publicité. Et, là, on
a différents intervenants. Il y en a un parmi ceux-là qui est
Impressions Charlevoix inc. Charlevoix inc. est non conforme. Est-ce qu'on peut
me dire pourquoi il est non conforme? Il n'a pas répondu à la
demande ou il n'était pas capable de la rendre en temps? C'est quoi?
Vous ne le savez pas?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je n'ai aucune idée pourquoi il n'était pas
conforme. Si vous me permettez, on vous répondra par écrit.
M. Jolivet: Par écrit? Parfait. Engagement 5.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est la fiche
qu'on a fait publier, ça. 800 000 exemplaires.
M. Jolivet: Vous savez, vous me faites penser à quelque
chose. En passant sur l'autoroute 40, quand vous avez commencé, avec le
ministère des Transports, à nettoyer les bandes centrales, vous
avez planté des beaux poteaux avec une belle pancarte dessus,
"Forêt Voir", avec un arbre qui plante vers le ciel avec un point dessus.
J'avais cru comprendre qu'il faudrait y voir, mais peut-être que vous
manquez un peu de publicité, parce que le monde se demande qu'est-ce que
ça fait là. Même à l'émission du matin que
j'écoute quand je suis ici à Québec, CITF, M. Laurent
Laplante se posait la question: Qu'est-ce que c'est ça, cette histoire.
Ça m'a tenté de l'appeler pour lui dire que j'avais compris que
c'était: Faudrait y voir; forêt voir, faudrait y voir. Disons que
c'est la formule linguistique - c'est difficile de voir quelque chose de
français dans ça - qui voulait sous-enten-dre: II faudrait voir
à l'aménagement de ces bandes ou de notre forêt. Moi, j'ai
compris ça. C'est ça, M. le ministre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non,
écoutez, c'est une idée...
M. Jolivet: Comme ça, ça ne veut pas dire: II
faudrait y voir?
M. Côté (Rivière-du-Loup):... qui vient de M.
Paillé, qui était sous-ministre associé aux Forêts
avant et qui était un grand forestier, qui a été vendue au
ministère des Transports. Comme instrument d'éducation pour le
grand public, c'est bon d'aménager les forêts qui sont visibles
puis qui sont vues par beaucoup de monde. Le titre "Forêt Voir", je pense
que M. Harvey est d'accord un petit peu avec vous, mais seulement, si ça
fait jaser, tant mieux! Tant mieux!
M. Jolivet: Les gens n'avaient pas compris, mais "Forêt
Voir", l'arbre planté entre les deux c'est mon "y", donc "faudrait y
voir".
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais c'est bon! Si
ça fait jaser, c'est bon!
M. Jolivet: Mais c'est parce que M. Laplan-te, comme grand
linguiste, se posait la question.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, qu'il
continue à en parler!
M. Jolivet: Engagement 5, M. le Président. Vous avez ici
un contrat négocié pour 20 000 récipients forestiers de 25
cavités. Actuellement, on parle d'un nombre plus grand de cavités
que celui-là. C'est des nouveaux ça? C'est pour les plants en
plus haute grandeur, ça? C'est quoi, ces nouvelles 25
cavités?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est pour faire
suite à la stratégie de protection des forêts qu'on
proposait au grand public via le BAPE. Si on veut proposer le reboisement avec
des gros plants, ça prend des cavités, ça prend des
récipients plus importants, c'est-à-dire plus gros et c'est une
nouvelle forme de récipient.
M. Jolivet: Puis, en même temps, il ne faut pas que ce soit
trop pesant pour le gars qui va le transporter quand il va planter.
M. Côté (Rivière-du-Loup): En plus, oui,
oui.
M. Jolivet: Parce que 25 plants plus grands, ça peut
équivaloir à 40 plants?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a des 65
cavités, des 45. On se sert des 25 pour produire des plus gros plants.
Et on fait des expériences. Vous avez vu aussi dans les crédits
qu'on a fait des expériences avec des cavités, des
récipients qui viennent de l'Ouest canadien, qui est le seul producteur.
On fait cette expérience à Berthier.
M. Jolivet: Parce que là, j'ai cru remarquer que
c'était des 25 cavités fabriquées en polyé-
thylène haute densité.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On en avait
parlé.
M. Jolivet: Non, mais c'est parce que, je vous le dis, je
pèse dessus, parce que c'est la question suivante. À l'engagement
6, l'autre, il semblerait que ce serait du polystyrène. Alors,
là, on parle de 60 375 récipients. Là, ça doit
être des 65, ceux-là, les nouveaux 65 en mousse noire. Mais on
dit: Avec le seul fabricant canadien. Bon. Alors, je me posais la question.
Beaver Plastics, qui vient de Edmonton en Alberta, je n'ai rien contre le fait
que ce soit le seul qui en fasse, mais je me pose la question à savoir
pourquoi IPL, de l'autre côté, à 5, qui en fait d'une autre
façon, en polyéthylène haute densité, n'aurait pas
pu répondre à la demande. Quelles sont les raisons qui font qu'il
a fallu aller en Alberta, dans un cas, et puis qu'on est allé au
Québec, dans l'autre cas?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un produit
différent. Il y en a un qui...
M. Jolivet: Je le sais bien, mais faire des récipients
avec des cavités... L'un ou l'autre aurait pu en faire, des
cavités, je ne sais pas là. Ce sont des 65 ceux-là,
à la pépinière de Gran-des-Piles, ou des 45?
Ordinairement, c'est des 45.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est du
polystyrène expansé, tandis que l'autre n'est pas expansé
et puis c'est sur une base expérimentale, c'est pour faire un choix. Il
y en a un que c'est du plastique dense, l'autre - comment est-ce qu'on dirait -
ce n'est pas soufflé là, c'est expansé.
M. Jolivet: C'est ce qu'on a quand on va acheter, chez les
pépinières privées, des plants de tomates et puis des
plants de fleurs.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. Harvey va vous
répondre là-dessus.
M. Jolivet: Oui, je sais. L'un est en plastique noir et l'autre
est en soufflé blanc...
M. Côté (Rivière-du-Loup): En "foam".
M.Jolivet:... en "foam".
M. Harvey: C'est ça. Il y a du polyéthylène
et du polystyrène, ce n'est pas la même chose.
M. Jolivet: Oui, j'ai bien compris. Mais je pose la question,
c'est que si IPL inc. peut faire, dans du polyéthylène de haute
densité - donc ça, c'est du vrai plastique là, il est noir
ordinairement, tandis que l'autre, il est blanc et c'est du soufflé...
Moi, je posais la question:
Pourquoi on n'a pas, si on en avait besoin, au niveau d'un contrat
négocié au Québec, demandé à IPL - comme je
le dis souvent, vu que le gouvernement est un grand acheteur - pour promouvoir
nos compagnies chez nous, de nous faire ça et puis regardé,
à prix égal, s'il pouvait nous faire la même chose?
M. Harvey: M. le Président, Bernard Harvey. Dans le cas de
l'engagement 6, M. le députe, c'était une expérimentation
qu'on faisait. On en achetait environ 60 000, et on est allé chez le
seul fabricant canadien qui faisait ça.
M. Jolivet: Qui en faisait.
M. Harvey: Si jamais on décidait d'en acheter des grandes
quantités, là on pourrait voir avec des fabricants
québécois s'il est possible qu'ils en fabriquent. Mais pour une
petite quantité, faire faire une nouvelle ligne de production, ça
aurait coûté très cher pour peut-être un produit
qu'on n'aurait pas acheté par après. C'était une
expérimentation.
M. Jolivet: Dans le cas de Grandes-Piles, c'est du 65 ou du 45
cavités? Ordinairement, c'est du 45 eux autres, hein? Parce qu'on a eu
une bataille sur le 45 et le 65. Parce qu'ils ont de l'expérience eux
autres aussi, ils font de l'expérience dans le 65.
M. Harvey: Oui, à Grandes-Piles, on utilise les trois
sortes: 25, 45 et 65.
M. Jolivet: Toutes les trois. Mais il me semble qu'eux autres ils
ont du plastique aussi.
M. Harvey: Oui, oui.
M. Jolivet: Oui, mais, comme le contrat négocié,
actuellement, est en polystyrène expansé... C'est du blanc, ce
n'est pas du plastique, ça là.
M. Harvey: Non, non. Mais ça, comme je vous dis, c'est une
expérimentation.
M. Jolivet: Parce que c'est eux autres qui avaient
inventé, à Shawinigan, la laveuse des...
Une voix: Qu'on utilise partout au Québec.
M. Jolivet: C'est ça. C'est parce que, en termes de prix
là, vous avez 300 000 $ environ pour 60 000, puis 120 000 $ pour 20
000.
M. Harvey: Je pense que, M. le député, il ne faut
pas comparer les deux choses, là.
M. Jolivet: Non.
M. Harvey: Et, entre autres, dans l'engage- ment 6, ce sont des
récipients qui ont un cernage de cuivre qui permet d'empêcher les
racines de sortir. Alors, c'est un nouveau...
M. Jolivet: Vous avez quoi? Un cernage?
M. Harvey: Un cernage de cuivre qui empêche les racines de
pousser trop profondément et de sortir. Comme on vous disait, c'est une
expérimentation qu'on faisait.
M. Jolivet: Pour éviter de faire comme le lait, l'hiver,
qu'on laissait dans les pintes de lait et qui montait avec le bouchon.
M. Harvey: Ça, M. le député, c'était
dans le vieux temps.
M. Jolivet: Dans le vieux temps. Ah oui! ça existe.
M. Harvey: Là, c'est par en dessous.
M. Jolivet: Par en dessous, oui. O.K.
Mais, pendant que je suis dans le coin, M. le Président, vous me
permettrez certainement de poser une question au ministre, parce qu'on avait eu
des questions sur les occasionnels, puis j'ai lu un bel article du ministre:
Côté prêt à embaucher les occasionnels sans concours.
J'ai bien aimé ça parce que je trouvais qu'il y avait une
possibilité. Alors, je veux juste lui demander qu'est-ce qui arrive avec
tout ça.
On sait qu'on va convertir plusieurs postes occasionnels en postes
permanents au ministère des Forêts. Cependant, la Loi sur la
fonction publique oblige ce dernier à tenir des concours publics. Donc,
un employé occasionnel du ministère, avec une année
d'expérience, aura quand même à subir un examen
générique et risquera peut-être de perdre son emploi
même s'il est là depuis 10 ans, à part ça, et qu'il
est compétent.
J'en ai parlé à beaucoup de personnes et,
dernièrement, il y a des gens dans mon coin qu'on a perdus justement
parce qu'ils ont décidé de partir pour ne pas avoir le risque
d'être sur une branche qui peut casser n'importe quand. Alors, est-ce que
le ministre, dernièrement, a rencontré le président du
Conseil du trésor pour discuter d'une formule qui lui permettrait
d'engager, à des postes permanents, les employés occasionnels qui
ont une certaine expérience et qu'il coûterait moins cher, au
ministère, de mettre dans les postes permanents que d'en
réhabituer d'autres?
Plusieurs personnes m'ont écrit à ce niveau-là,
alors c'est pour ça que Je pose la question au ministre parce que, selon
la procédure qui est envisagée, on dit: Affectation, mutation,
promotion et, en dernier lieu, recrutement. On ne sait combien de postes, sur
les 38 postes saisonniers qu'il y a dans le bout de Sherbrooke, pourront
être attribués aux détenteurs actuels. Alors, tout
le monde dit: Ça n'a pas de bon sens. Y a-t-il moyen de faire
quelque chose d'autre? Alors, comme le ministre a fait une ouverture que je
trouve intéressante, j'aimerais bien juste l'entendre nous dire ce qui
se passe actuellement et s'il a gagné son point auprès du
président du Conseil du trésor.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, M. le
Président, le président du Conseil du trésor m'a
remercié chaleureusement pour ma suggestion.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Est-ce qu'il en a tenu compte?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et je crois
encore... Ce que j'ai dit, je le pense encore parce que je crois que, dans le
cas de quelqu'un qui a été occasionnel pendant cinq ans, dix ans,
ou trois ans, ou deux ans et qui a fait ses preuves au ministère, dont
le supérieur immédiat a reconnu la collaboration, la
compétence, la bonne foi et ce que vous voulez des bonnes
qualités d'un employé, on ne doit pas refaire tout le processus
d'examen et d'appel d'offres, qui est dispendieux, qui est coûteux et qui
exige beaucoup de temps de la part du jury et de la part des autres
fonctionnaires en poste. Des appels d'offres, vous savez, ça coûte
assez cher. Je crois encore que, par souci d'efficacité et
d'économie, on pourrait peut-être dire... Et, évidemment,
si un employé occasionnel n'a pas été satisfaisant,
n'était pas correct, si son supérieur immédiat l'a
enduré pendant quatre ou cinq ans, bien, il mérite de l'endurer
encore parce qu'il aurait dû lui dire avant. Ça fait que c'est ce
que j'ai dit et je le pense encore. Évidemment, il n'est pas question de
passer outre à la Loi sur la fonction publique, mais je pense que,
même s'il y a des lois qui existent, on peut donner notre idée sur
certains points sans pour cela inciter à passer outre à la loi.
Et si vous en voulez davantage, je pense que M. Harvey est un
spécialiste de ce côté-là, des concours, des
engagements, des appels d'offres pour des emplois. Je pourrais lui passer la
parole avec votre permission, M. le Président.
M. Jolivet: Mais avant, j'aimerais simplement rappeler toujours
la même chose, M. le Président. C'est qu'il y a des gens qui sont
compétents, qui sont là peut-être depuis 10 ans...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: ...et qui risquent, au bout de la course, de ne pas
avoir la job parce que, passer un examen, ce n'est pas toujours facile. Il y a
des gens qui sont ici, à l'Assemblée nationale, qui, à un
moment donné, décident, parce que le gouvernement change, d'aller
passer des concours dans la fonction publique. Ils sont très com-
pétents ou très compétentes et, du jour au lendemain, la
nervosité leur fait "flopper" leur examen, de telle sorte qu'ils sont
placés à d'autres niveaux.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas la
question que le gouvernement change ou ne change pas.
M. Jolivet: Non, non. Je ne parle pas de ça. Je ne parle
pas de vous. Je parle d'un exemple.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous avez, au
ministère, chez nous, un garde forestier, disons, qui est
spécialiste dans les champignons, pour identifier les champignons ou
identifier les insectes, et tout ça. C'est un garde forestier ou c'est
un technicien forestier. Si on lui fait passer un examen général,
on ne lui parlera peut-être pas du tout des champignons ou des insectes,
ça fait qu'il y a des grosses chances que l'employé dont on a
besoin pour ces travaux-là ne passe pas l'examen. Ce sera quelqu'un
d'autre qui n'aura aucune expérience dans ce travail bien
spécifique à l'intérieur du secteur de la foresterie.
C'est ça qui est le danger.
Au centre de coordination, ici, à Québec, on a une
personne, ça fait 14 ans qu'elle travaille pour nous, au centre de
coordination pour les feux de forêt. Elle est cataloguée, dans la
fonction publique, technicien forestier ou garde forestier, je ne sais pas. Si
on lui fait passer un examen et qu'on lut parle de problèmes d'insectes,
elle ne sera pas là, elle ne passera pas. Ça va être
l'autre qui va passer. On va donc perdre des employés compétents
en raison d'une procédure, de normes d'examen ou d'appel. C'est
ça qui me tracasse aussi. (15 h 15)
M. Jolivet: M. Harvey...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pardon?
M. Jolivet: M. Harvey, va nous donner le reste?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et si on lui fait
passer un examen, le type qui est au centre de coordination, et qu'on lui parle
des feux de forêt, de la coordination et de tout ça, il va passer,
mais l'autre ne passera pas. Mais ce n'est pas ça, l'examen de garde
forestier ou de technicien forestier. C'est une spécialité
à l'intérieur d'une activité.
M. Jolivet: On va vous envoyer à la CCQ, vous, parce qu'il
y a des problèmes des fois. M. Lemire doit connaître ça
aussi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah! il ne faudrait
pas que je recommence une quatrième carrière, là.
M. Jolivet: Non, mais on ne sait jamais. On dit toujours que les
carrières des Japonais, c'est cinq, quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ha, ha, ha!
M. Jolivet: M. Harvey avait quelque chose à ajouter
après vos dires, M. le ministre? Mais, c'est le spécialiste,
qu'il nous a dit. Parlez-nous-en. Ha, ha, ha!
M. Harvey: Bien, écoutez. Je pense que, dans ce
domaine-là, nous, au ministère des Forêts, nous avons 679
ETC que nous devons convertir en temps permanent, temporaires qui devront
être convertis en permanents. Là-dessus, bon, pour les cinq ans et
plus, normalement, l'Office devrait nous donner des critères qui
permettront presque automatiquement de les intégrer. Donc, pour eux, la
problématique est moindre. Au niveau des professionnels au
ministère des Forêts, comme nous sommes, entre autres, le
principal employeur d'ingénieurs forestiers, je pense qu'on devrait
aussi, dans l'optique de M. Côté, réussir à engager,
au fond, tout notre monde.
Au niveau des fonctionnaires, bien là, la problématique
est un petit peu différente du fait que, par exemple, si on a des
secrétaires ou des agents de bureau, évidemment, les concours
vont être ouverts à tout le monde et ça peut
présenter un problème. Alors, ce qu'on est en train de
développer au ministère, c'est une stratégie en tenant
compte des normes de la fonction publique, qui ne dépendent pas de nous
et que l'on doit suivre, à savoir une stratégie qui va nous
permettre de garder le maximum d'employés temporaires pour qu'ils
deviennent permanents au ministère des Forêts. C'est ça
qu'on est en train d'examiner de façon à s'assurer, comme c'est
des gens dans lesquels, en général, on a investi du temps, ne
serait-ce que pour les former et leur montrer comment on travaille au
ministère des Forêts, de les garder au ministère.
M. Jolivet: En tout cas, il y a peut-être une
décision que le gouvernement devrait prendre. Ça ne touche pas le
sous-ministre qui, lui, ne fait que la partie administrative et qui doit suivre
la loi. Le ministre lui, cependant, dans sa suggestion, pourrait
peut-être demander au ministre du Conseil du trésor, au lieu de
passer par toute une procédure qui va faire en sorte que, finalement, il
y en a qui vont chialer ou autre, qu'il y ait une base de mise, comme ça
a déjà existé, en disant: Tous ceux qui ont cinq ans ou
plus deviennent permanents, et on part avec ça. Donc, il y a des
formules comme celle-là qui peuvent être envisagées, mais
ça, c'est une décision ministérielle qui doit être
prise et, s'il faut un changement à une loi, il peut y avoir un
changement à une loi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pense, M. le
Président, que, si un changement peut nous apporter de
l'efficacité et nous faire économiser beaucoup de temps et
d'argent, parce que faire un appel, un concours, c'est 10 000 $ par
employé...
M. Jolivet: C'est ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça fait
que, si ça peut nous faire économiser beaucoup d'argent, mon
opinion, l'expression de mon opinion aura servi à ça, en tout
cas. Mais, seulement, il n'y a pas unanimité dans tout ça. M.
Harguindeguy, le président du Syndicat des fonctionnaires provinciaux,
est absolument contre. Il m'a écrit une lettre pour me le signifier bien
clairement, tandis que le Syndicat des professionnels est pour une intervention
semblable. Ça fait qu'à l'intérieur, là, il n'y a
pas unanimité.
M. Jolivet: Oui. Mais il y a une chose certaine, c'est que vous
avez du monde compétent qu'il faut préserver le plus possible,
quant à moi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, c'est
l'objectif, de...
M. Jolivet: En tout cas, vous n'avez pas d'objection de ma part,
pour vous aider à pousser auprès du Conseil du trésor.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui?
M. Jolivet: L'article 10. C'est la même question que tout
à l'heure, mais je la pose pareil. C'est un contrat de surveillance et
de sécurité des immeubles. Le seul fait, c'est de le faire par
demande de soumissions plutôt que par pointage. C'est la même
réponse que vous m'avez donnée tout à l'heure?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. C'est
conforme aux normes.
M. Jolivet: O. K.
Le Président (M. Audet): Ça va pour avril?
M. Jolivet: Ça va pour avril, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Mai 1991, maintenant.
Mai
M. Jolivet: Juste un instant. Juste une petite question, parce
que ça m'a chicoté un peu quand j'ai regardé ces contrats
négociés, M. le Président. Dans certains cas, on parle de
coûts qui proviennent de 1988-1989 ou de 1989-1990;
dans d'autres, on recommence à 1991-1992. Alors, je veux savoir,
la répartition budgétaire dont on fait mention, de 1 368 000 $,
c'est quoi là? Disons que je prends le premier, Bechedor. Vous avez
1988-1989, 1989-1990, 1990-1991 et ultérieur, 1 140 000 $, pour un total
de 1 710 000 $.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je m'excuse, il y aurait une erreur. Plutôt que le
montant de 1 368 000 $, en haut, ça devrait être 1 710 000 $. La
répartition, le total des autres montants nous donnerait 1 710 000 $
également.
M. Jolivet: O.K. Donc, c'est la même chose pour 2, Planfor
inc. Donc, juste une petite question parce que j'avais déjà
questionné le ministre. C'est rendu où, Planfor? Est-ce que c'est
fini? Ils disaient qu'ils étaient pour être en difficulté,
eux autres, pour le futur. Alors, est-ce que le ministre va avoir tout
payé... Parce qu'il y a "ultérieur". Ultérieur, c'est pour
les années à venir? S'ils font faillite...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Nous avons fait un
appel d'offres pour 6 000 000 de plants à racines nues...
M. Jolivet: Ils ne l'ont pas eu, eux autres.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...répartis
sur 2 000 000 par production et Planfor a été...
M. Jolivet: Trop cher.
M. Côté (Rivière-du-Loup):
...détrôné par foresterie Argenteuil?
Pépinière Argenteuil...
M. Jolivet: Oui. Je sais que c'est à Argenteuil.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...qui
était le plus bas soumissionnaire.
M. Jolivet: Mais entre temps...
M. Côté (Rivière-du-Loup): On nous a dit
beaucoup de choses sur Planfor, qu'elle serait en difficulté, mais je ne
sais pas où c'est rendu actuellement.
M. Jolivet: Le député est là, il pourrait
nous répondre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Peut-être
que le député pourrait nous donner...
M. Jolivet: Qu'est-ce qui arrive avec Planfor?
M. Forget: Tout le monde mange trois repas par jour.
M. Jolivet: Ils en ont pour combien de temps? La question
n'était pas de savoir s'ils mangeaient trois repas par jour cette
année, mais pendant combien de temps.
M. Forget: Je n'ai pas demandé combien de temps, mais
ça a l'air d'aller assez bien. Ils ont eu d'autres contrats, entre
autres ils en ont eu d'Hydro-Québec. Ils ont soumissionné
ailleurs.
M. Jolivet: Et ils ont gagné.
M. Forget: Oui, ils sont arrivés meilleur marché
ailleurs.
M. Jolivet: Non, parce qu'ils étaient probablement
désespérés au printemps. C'est vrai que le printemps, des
fois, quand il y a de la tourmente dehors, on est toujours plus morose.
M. Forget: II faut dire qu'on a fait un drame parce que
c'était quelque chose qui signifiait à peu près... C'est
12 semaines de travail, que ça donnait à des gens.
M. Jolivet: Bien, 12 semaines, dans votre coin, c'est
l'assurance-chômage, j'ai l'impression.
M. Forget: Après ça, oui.
M. Jolivet: Et avant l'aide sociale. Donc, on s'informera. 8, M.
le Président. Ordinairement, quand on va négocier des
automobiles, on arrive toujours à peu près à des prix
équivalents, à 1000 $, 2000 $ de différence. Mais, quand
ça va jusqu'à 9000 $, 10 000 $, 11 000 $, on se pose des
questions. Alors, je me pose des questions. On a un appel d'offres sur
invitation. Il y a 3 soumissions sur 28 qui ont été
demandées. Il y a trois soumissionnaires et le plus bas a 10 000 $ de
différence avec le plus haut et 9000 $ par rapport à celui qui le
suit. Alors, j'ai juste une question. Est-ce que le ministre est en
possibilité de me dire cet après-midi si, sur les appels
d'offres, on a bien spécifié le type de tracteur qu'on voulait?
Et est-ce que le tracteur de RPM-Tech inc. est conforme aux
spécifications de l'appel d'offres?
Alors, moi, je me pose la question. Même si c'est le
ministère des Approvisionnements et Services qui semble avoir fait
l'appel d'offres, qu'est-ce qui s'est passé? Est-ce que c'est un
tracteur qui, finalement, était bien différent des autres, pour
avoir 10 000 $ de différence?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'imagine et je
suis convaincu que le tracteur était conforme aux normes du
ministère des Approvisionnements et Services.
M. Jolivet: Mais aux vôtres?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Aux nôtres
aussi. Je pourrais peut-être vous faire parvenir la
copie de l'appel d'offres du ministère des Approvisionnements et
Services.
M. Jolivet: En fait, faites-moi parvenir la documentation qui me
permette de me faire une idée, parce que 10 000 $ de différence
sur un tracteur, il y a quelque chose qui ne va pas certain. Si vous me disiez:
Une Cadillac par rapport à une Volkswagen, je comprendrais; la
spécification n'est pas la même, là. Mais de là
à me dire qu'il y a 10 000 $ pour un tracteur identique, il y a
quelqu'un qui vole quelque part certain. Ça n'a pas bon sens. Ou bien
ils ne voulaient pas vous le vendre, ce qui me surprendrait.
M. Côté (Rivière-du-Loup): D'un autre
côté, même s'il y en a qui nous sont arrivés avec 37
000 $, qui est peut-être un tracteur supérieur à celui de
RPM, nous, on avait évalué, au ministère, que le montant
engagé était de 29 000 $.
M. Jolivet: De combien?
M. Côté (Rivière-du-Loup): 29 000 $, et on a
eu une soumission de 27 800 $. Les deux autres devaient être
supérieures à ce qu'on demandait.
M. Jolivet: C'est 36 900 $ et 37 628 $. M. Côté
(Rivière-du-Loup): Bien oui!
M. Jolivet: Mais ce que je dis, c'est qu'il y a 10 000 $ de
différence entre le plus bas et le plus haut, alors il y a quelque chose
qui ne va pas certain.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous pouvez
être assuré, M. le Président, qu'on a pris le tracteur qui
nous convenait.
M. Jolivet: J'imagine. J'espère. Alors, s'il y avait moyen
de nous envoyer le document indiquant de quelle sorte de tracteur vous aviez
besoin et les soumissions qui vous ont été faites.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Le 11... Alors, vous allez nous faire parvenir
ça, j'ai compris.
Le Président (M. Audet): Voulez-vous ajouter des
commentaires sur la question...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, mais je peux
ajouter...
Le Président (M. Audet):... à l'engagement 8?
M. Côté (Rivière-du-Loup):... la description
du tracteur qu'on...
Le Président (M. Audet): Allez-y. M. Jolivet:
Avez-vous une photo?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah oui!
Écoutez, il y en a trois pages, de description.
M. Jolivet: Non, mais disons que je dis: Je veux avoir une
Chrysler; je veux qu'elle ait des portes coulissantes, ce qu'on appelle des
caravanes, Dodge ou bien l'autre, Voyager. Il me semble que, si c'est ça
que je veux avoir, il n'y aura pas des grosses différences de prix. Si
vous voulez avoir, à côté de ça, une Cadillac,
là ça va être une différence de prix.
Le Président (M. Audet): Un tracteur, ce n'est pas la
même chose.
M. Jolivet: Ça n'a pas l'air à ça, en tout
cas.
Le Président (M. Audet): Non, non. Je connais ça un
petit peu, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non Je peux vous
parler du moteur, du système hydraulique, de l'entraînement, des
pneus, de la "clearance"...
M. Jolivet: Les mêmes spécifications ou à peu
près identiques.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... de
l'empattement.
M. Jolivet: Alors, vous allez nous envoyer ça? En tout
cas, on verra. Si, en cours de route, vous nous revenez avec l'achat d'un autre
tracteur équivalent, ça voudra dire que celui que vous avez
acheté, c'était un citron. Mais, en tout cas, on verra. Vous
allez nous envoyer la documentation sur ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: O. K. Le numéro 11, M. le Président.
C'est la même question que je pose ordinairement. Il y a cinq soumissions
demandées et il y en a une reçue. Est-ce qu'une fois que vous
l'avez reçue, elle a été négocié à ce
prix ou bien si c'est le prix de la soumission, 40 000 $?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est justement la grille qu'on a expliquée ce matin,
c'est le plus bas soumissionnaire qui est récompensé. Ça a
été négocié sur cette base-là avec
celui-là.
M. Jolivet: De quoi vous parlez?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un montant
de 40 000 $ maximum et qu'on paye au fur
et à mesure que le type nous livre la marchandise,
c'est-à-dire par unité.
M. Jolivet: Non, mais c'est parce que j'ai de la misère
à suivre. Vous m'avez dit: C'est le plus bas soumissionnaire. Je
comprends, c'est le seul!
M. Côté (Rivière-du-Loup): II est tout seul,
là.
M. Jolivet: C'est ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais il a
été négocié sur cette base-là.
M. Jolivet: O.K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Avec le
système de points que je vous ai expliqué ce matin, que
j'aimerais bien que vous me répétiez, parce que je l'ai
oublié.
M. Jolivet: A matin, il était écrit. Engagements 12
et 13, c'est la même sorte d'appel d'offres sur invitation pour les
mêmes travaux de photo-interprétation, de dessin cartographique,
de photo versus carte et de planimétrie sur carte à
différentes échelles. J'ai cru, en vous lisant 13, que je vous
avais lu 12, donc c'est la même chose. L'un, en termes de soumission, est
de 30 000 $ et l'autre est de 40 000 $. Quelle est la différence entre
les deux? Est-ce que c'est parce que vous aviez dix photos de plus dans l'un
que dans l'autre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est
l'inventaire d'intervention. C'est parce qu'il y en avait plus dans un cas que
dans l'autre. C'est évident.
M. Jolivet: Pouvez-vous me dire combien il y en avait dans
l'engagement 12 et combien il y en avait dans l'engagement 13?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, ça, on
pourrait vous répondre par écrit. Je ne peux pas vous le dire
là, mais la différence entre les deux, on vous la donnera par
écrit. C'est la superficie, c'est parce qu'il y avait plus de
travail.
M. Jolivet: Alors, vous me répondrez par écrit.
J'ai cru penser que c'était ça, mais je voulais être
sûr, sûr.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est en plein
ça.
M. Jolivet: L'autre que j'avais, c'est Cartier, mais là,
vous m'avez donné la réponse, ce matin, que ça va avec la
diminution des points plutôt qu'avec l'augmentation des points.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les films, la
caméra et tout ça.
M. Jolivet: En acceptant qu'on a vu le mois de mai, M. le
Président, j'aurais une petite question à M. le ministre, sur
Pan-O-Lac.
Le Président (M. Audet): Le mois de mai est
complété? (15 h 30)
M. Jolivet: Oui, M. le Président.
Panolac. Je ne sais pas où en est rendu le dossier, parce que
l'usine de Normick Chambord est fermée depuis plus de dix mois. C'est
près de 100 travailleurs à l'usine et de 250 travailleurs
forestiers, transporteurs de bois, producteurs de bois et transporteurs de
produits finis. En fait, c'est près de 350 emplois directs et indirects.
On sait que toute l'exploitation forestière du Lac-Saint-Jean est
affectée par cette fermeture qui entraîne une perte dans
l'économie régionale de l'ordre de 45 000 000 $.
On sait que Normick-Perron et Noranda se sont retirés du dossier
mais que le Syndicat des producteurs de bois du Saguenay-Lac-Saint-Jean, avec
l'appui de la Fédération des coopératives
forestières et de la coopérative des travailleurs, travaille afin
de relancer les activités à l'usine. Un plan d'affaires a
été présenté au gouvernement. On m'a mis au courant
des propositions qui avaient été faites. Alors, plusieurs m'ont
écrit, de ce coin-là, que ce soit la MRC de Maria-Chapdelaine ou
que ce soit d'autres groupes, les syndicats de producteurs de bois et autres.
Là, je me suis dit que c'était la bonne occasion pour demander au
ministre s'il a pris connaissance de ce plan d'affaires et s'il est à
même de nous dire aujourd'hui s'il est convaincu de la faisabilité
économique d'une relance des activités de l'usine. Est-ce que le
ministre prévoit confirmer la participation de REXFOR et de la SDI, qui
est demandée dans le dossier, dans les plus brefs délais?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, le dossier du panneau gaufré orienté - OSB, en
anglais - est un dossier qui a été analysé au
ministère. Le ministère a fait une analyse exhaustive du dossier
et on s'aperçoit que, là encore, il y a une surcapacité de
production dans le panneau gaufré. C'est ce qui a amené la chute
des prix et c'est ce qui a amené la grande partie des problèmes
que l'usine de Chambord rencontre, l'usine de Lanofor, dans le comté de
Berthier, et, évidemment, l'usine de La Sarre, l'usine de Val-d'Or et
l'usine de Malette, à Saint-Georges de Champlain. Il y a cinq usines au
Québec. Chacune des usines a rencontré des difficultés
sérieuses en 1990 et a perdu environ une dizaine de millions
chacune.
Il est évident que, d'après l'analyse du ministère,
en raison du surplus de capacité, on aura des problèmes à
rentabiliser les cinq usines.
Mais on propose, dans certains cas, certains ou certaines personnes
proposent une rationalisation de la production de panneaux gaufrés pour
permettre ou assurer la survie de celles qui sont en opération.
Quant à l'usine de Chambord, qui a été mise sur
pied par un groupe régional, syndicat, coopératives de
travailleurs, avec Normick, qui a été vendue par la suite
à Noranda, Noranda a fait une proposition au groupe régional.
Moi, dans le but d'aider le groupe régional, j'ai demandé
à REXFOR de les assister dans leurs démarches avec le groupe
Noranda, étant donné l'expertise qu'on peut trouver à
REXFOR, au point de vue financier, au point de vue légal aussi.
Ça, c'est en marche actuellement. Le groupe régional a
discuté avec REXFOR pendant un certain temps. Noranda proposait de se
retirer moyennant certaines conditions. Tout dernièrement, REXFOR, suite
à une demande du groupe régional, a fait une demande pour
l'intervention financière de REXFOR et de la SDI. Suite à cette
demande, REXFOR a fait une proposition au groupe régional, proposition
provisoire qui est intérimaire et qui a été
acceptée par le groupe régional.
Il reste maintenant à savoir si le gouvernement est consentant
à donner le mandat à REXFOR de poursuivre les négociations
soit avec la banque, soit avec le groupe Noranda, dans le cas de Chambord. Je
dois vous informer, M. le Président, que j'aurai une rencontre avec eux,
avec le groupe régional et REXFOR, jeudi de cette semaine sur ce sujet.
C'est un dossier important, comme l'a mentionné le député,
pour la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, parce que la plupart des
industriels sont en aire commune et que le fait de récupérer ou
de couper le tremble facilite l'aménagement de la forêt dans cette
région. C'est tout le secteur, toute la région qui est
concernée par ce dossier et, évidemment, les coopératives
comme les syndicats ont été soutenus dans ce dossier, dans
l'investissement du début par les garanties de la Société
de développement des coopératives et par la SDI.
C'est tout ça que nous regardons actuellement et s'il y avait
moyen, évidemment, de rationaliser, au Québec, un peu la
production de panneaux gaufrés, on prétend que, d'ici à
1995, les prix nous permettraient d'être rentables mais qu'en 1996, les
prix de vente chuteraient de nouveau, ce qui mettrait encore en
difficulté la plupart des usines de panneaux gaufrés au
Québec. C'est pour ça, M. le Président, qu'il faut
être prudents dans nos interventions dans ce secteur. On dit que l'usine
de Lanofor, à Saint-Michel-des-Saints, est la plus performante; que
celle de Chambord aurait des problèmes opérationnels un peu, qui
ont été en partie corrigés par Noranda avant la fermeture,
et que celle de Val-d'Or, Forpan, qui a été modernisée,
devrait être très performante. Quant à celle de M. Malette,
M. Malette m'a rencontré dernièrement; il m'a parlé de ses
problèmes, évidemment, de redevances ou autres pour un peu
compenser la performance de l'usine. Celle de La Sarre, c'est une usine qui est
plus petite...
M. Jolivet: Saint-Georges, celle de Saint-Georges de
Champlain?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Celle de
Saint-Georges de Champlain.
M. Jolivet: Dans mon comté.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Celle de La Sarre
est plus petite et moins récente et probablement que c'est une usine qui
devrait forcément, à moins d'investir beaucoup d'argent pour la
modifier, penser à se corriger.
M. Jolivet: Ou à fermer.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ou à
fermer.
M. Jolivet: Donc, ça répond à la question du
député de Saint-Maurice, une parmi les autres.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On parle de
panneaux gaufrés, là.
M. Jolivet: Non, non, je sais bien. Moi, je parlais de l'ensemble
du système des...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais c'est..
M. Jolivet: Du bois, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est parce qu'il s'est construit, aux États-Unis, des
usines de panneaux gaufrés...
M. Jolivet: Oui, je sais ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...et si on
regarde - on est en compétition avec ces usines-là - le
coût du bois, en raison des distances de transport, est plus faible aux
États-Unis, le coût de la main-d'oeuvre est plus faible aux
États-Unis un peu, le coût de la résine pour la fabrication
du panneau est un petit peu plus faible aussi et, évidemment, ils sont
plus près des marchés que nous, parce que le marché est
aux États-Unis. Lorsqu'on parle d'une usine à Chambord ou
à La Sarre, bien on est loin des grandes populations et ça va
avec la construction.
M. Jolivet: Dans le cas de Pan-O-Lac, est-ce que le ministre
m'indiquait qu'il était d'accord avec la possibilité d'accepter
les intervenants régionaux comme gestionnaires du dossier, tel qu'il est
stipulé dans le plan d'affaires?
M. Côté (Rivière-du-Loup): D'accepter qui
comme gestionnaires?
M. Jolivet: Des intervenants régionaux, que ce soit le
Syndicat des producteurs de bois... Autrement dit, s'il n'y avait pas de gros
investisseurs, à part REXFOR, qui venaient s'installer, est-ce que le
ministre la laisserait entre les mains de ces gens ou la mettrait entre les
mains de REXFOR, la gestion?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, ce que REXFOR
propose, c'est de gérer l'entreprise et les profits qui seraient
générés serviraient au groupe régional pour
racheter l'entreprise. D'ici ce temps-là, évidemment, le groupe
régional participerait à la gestion et pourrait prendre la
relève lorsqu'il pourrait rembourser REXFOR et la SDI.
M. Jolivet: Donc, c'est ce dont vous allez discuter avec eux
autres dans un avenir rapproché?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un peu
l'opération que nous avons faite en 1973, à la
Scierie Taschereau, avec les 14 coopératives qui étaient
impliquées dans le Nord-Ouest.
M. Jolivet: Juste une question qui me revient à l'esprit,
M. le Président. J'avais posé au ministre, dans le cas de
l'Abitibi-Témiscamin-gue... parce que là, il a parlé pas
mal de la question des panneaux dans le coin comme partout ailleurs. Mais, en
AbitibhTémiscamingue, il y avait une grosse bataille qui se faisait sur
les bois disponibles, Domtar, le ministre, sur le partage des bois, etc. Je
n'ai pas compris une réponse de la part du ministre. Peut-être
qu'à travers les réponses qu'il m'a données, il a
décidé de ne pas y répondre ou qu'il n'y a pas
pensé, mais je lui posais la question suivante. Semblerait-il qu'il a
demandé aux intervenants régionaux, là-bas, de s'asseoir
et de regarder -quand je parle d'intervenants, je parle même des
industriels - de quelle façon ils pourraient proposer un plan de
répartition des bois disponibles des compagnies qui sont fermées
temporairement, mais qui, en réalité, sont des fermetures
quasiment définitives, et proposer au ministre un partage pour les
futurs contrats d'approvisionnement et d'aménagement forestier. Le
ministre est un peu pris dans le coin, alors il a demandé aux gens de
prendre des décisions. Mais, comme je le disais, ce sont des loups dans
la bergerie; des gens, entre eux autres, qui sont là pour faire des
profits. Parce que le député de Saint-Maurice m'indiquait que
c'était du marché libre, que ce n'était pas la Russie,
alors, s'il y a du marché libre, il y a du monde qui vont se gruger de
temps en temps.
Est-ce que le ministre, à ce niveau-là, va laisser les
gens s'entre-déchirer entre eux autres et, après ça, va
décider, du haut de sa chaire, qu'est-ce qu'il va faire ou bien est-ce
qu'il ne serait pas mieux, actuellement, de prendre ses propres
décisions? Là, je parie de Domtar, dans ce coin-là en
particulier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Quand on examine
ce qui s'est passé dans le Nord-Ouest, avec Domtar, Donohue et
MacLaren(T), on s'aperçoit que ces trois compagnies pourraient faire des
économies substantielles si les approvisionnements étaient
localisés plus près de leur usine. Vous vous souvenez, M. le
Président, lorsque Donohue a acheté Les entreprises Gérard
Saucier, dont la principale usine était près de l'usine de
Quévillon, Domtar, en contrepartie, s'est tournée de bord et a
décidé d'acheter ForexfT), à Val-d'Or, et à
Malartic, à Sullivan, qui étaient très loin de leur usine
de Quévillon. Tembec, parce qu'elle opère dans le Nord-Ouest avec
la Scierie Taschereau, avec la Scierie Béarn(T) et l'usine du
Témiscamingue et qu'elle opère également une usine de
pâte, Temscell et Temboard, a négocié avec Normick pour
acheter les usines de La Sarre, Amos et Senneterre, en plus des autres usines
en Ontario et des usines de panneaux. MacLaren a exercé son option, a
acheté les usines de Normick. Tout ça a fait en sorte que c'a
fait des heureux, que c'a fait des riches, mais que, par contre, depuis ce
temps-là, vous avez plusieurs de ces usines-là qui ont
été fermées faute de rentabilité.
Nous, au ministère, nous avons provoqué une rencontre avec
les intervenants du milieu, avec les maires, avec les industriels, avec les
commissions industrielles, etc., pour leur dire que nous sommes prêts
à réexaminer tout le portrait forestier du Nord-Ouest
québécois afin de redémarrer ces usines-là qui ont
été fermées, soit à Senneterre, soit à Amos,
J.E. Therrien, soit à Sullivan, là où on menace de fermer
à Malartic. C'est un dossier qui a progressé. Et je dois parler,
dans les jours qui viennent ou du moins cette semaine, avec le
vice-président de Domtar, parce que j'ai fait une proposition à
Domtar concernant les aménagements, les approvisionnements
destinés à Domtar, à savoir ses usines de Val-d'Or et de
Malartic, contre un peu des aménagements dans le bout de
Quévillon. J'attends la réponse de la compagnie.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre a l'intention de faire des
changements à la loi pour serrer plus la question des fermetures? Parce
que là, le principe qu'ils utilisent, c'est une fermeture temporaire
qui, dans le fond, est déjà, dans leur esprit, une fermeture
définitive, pour leur permettre de faire le chantage sur l'utilisation
en disant: Tu vas me le donner à moi plutôt qu'à un autre.
Puis là, ça amène les problèmes que vous vivez et,
pendant ce temps-là, les travailleurs ne travaillent pas et la
forêt est là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un
problè-
me que nous examinons, M. le Président, actuellement.
Évidemment, l'Abitibi, je pense bien qu'on réussira à
remettre ça en ordre un peu, mais ce qui arrive là, ce n'est pas
le ministère qui l'a voulu. C'a été fait par ces grandes
compagnies pour sécuriser leur approvisionnement, alors que les
producteurs, les scieries indépendantes, il faut bien qu'ils vendent
quelque part leurs copeaux; Ils étalent là pareil, les copeaux.
Ça fait que c'a été fait dans le but de sécuriser
leur approvisionnement, ce qui leur coûte très cher.
Mais la question des fermetures d'usines, temporaires ou non, c'est une
question que je regarde avec les avocats du ministère actuellement. (15
h 45)
M. Jolivet: J'aurais une petite question, M. le Président,
sur l'ensemble du complexe PFCP. Le ministre en a fait mention, au courant de
la journée, de PFCP. Je voudrais savoir si le ministre a
été mis au courant des difficultés qui amèneraient
PFCP à vouloir commencer à vendre ses actifs au Québec, en
particulier de l'usine de La Tuque. Parce que tout le monde a été
surpris quand on a appris ça en plein milieu de juillet, que l'usine
était en vente, à La Tuque, alors que tout le monde croyait que
celle qui était le plus en difficulté, c'était celle de
Trois-Rivières. Malgré sa vétusté, celle de
Trois-Rivières est quand même plus rentable, d'après ce
qu'on en connaît, que celle de La Tuque, compte tenu de ses obligations
d'approvisionnement à l'extérieur de la région. Est-ce que
le ministre a été mis au courant des problèmes auxquels
sont confrontés les Produits forestiers Canadien Pacifique et est-ce
qu'il a l'intention d'intervenir quelque part pour éviter que, s'il y a
des ventes d'actifs, on en arrive à vendre ça encore à
l'extérieur?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne sais pas le
pourquoi de la décision de PFCP de mettre en vente l'usine de La Tuque
et celle de Matane.
M. Jolivet: Vous étiez au courant?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui,
j'étais au courant, sauf qu'on n'a pas daigné m'en expliquer la
raison. C'est peut-être une philosophie de la compagnie, de dire: On va
abandonner la production de pâte et la production de carton.
M. Jolivet: Disons, dans le cas de La Tuque, ça, tout le
monde le sait qu'il n'y a jamais eu d'investissement. Alors, il avait
été question, à l'époque, de reconstruire toute une
usine totalement complète à La Tuque. On parlait des terrains du
lac à Beauce, à l'entrée de la ville de La Tuque. Aux
dernières nouvelles, la compagnie a dit: S'il y a quelqu'un qui me donne
un bon prix, je vais la vendre. Il est évident que, si quelqu'un
achète ça, ce n'est pas pour la fermer, donc c'est au moins une
sécurité pour l'ensemble des gens, sauf qu'il va y avoir une
rationalisation, c'est évident. Cette rationalisation va probablement
diminuer le personnel de 1200 à 800, quelque chose comme ça, 900,
je ne le sais pas. Quant à la compagnie elle-même, elle dit: Si je
ne vends pas, j'ai d'autres plans en vue, mais là, je n'en parle pas
pour le moment. Alors, je voulais juste savoir si le ministre était plus
au courant que je ne l'étais.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, je n'ai pas
eu plus de détails, M. le Président, sur les intentions de la
compagnie.
M. Jolivet: Mais vous êtes au courant de l'ensemble des
problèmes de PFCP à travers le Québec? En tout cas, la
seule chose qu'on vous dit: Si jamais il y avait des acheteurs potentiels de
cette usine-là comme d'autres actifs de PFCP, ce qui permettrait de
répondre à la proposition faite par le ministre de l'Industrie et
du Commerce de faire des plus grandes corporations au niveau du papier, qu'on
ne fasse pas la même bêtise qu'on a faite avec Desmarais.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bah! Je ne sais
pas si c'était une erreur, mais PFCP...
M. Jolivet: Nous autres, on le sait chez nous.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...a
décidé de concentrer ses efforts, ses énergies à
Gatineau et à Thunder Bay, dans le recyclage et la modernisation de ces
deux usines-là où c'était le plus rentable pour eux.
M. Jolivet: En tout cas, chose certaine, c'est que c'est possible
que vous ayez, de la part des gens de la Hautre-Mauricie, une demande de
rencontre, alors je vous donne un préavis.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Audet): On va à juin 1991.
Juin
M. Jolivet: Oui, M. le Président. Dans les subventions
normées que nous avons de 3 à 17, M. le Président, ce sont
tous des montants qui servent à payer la réalisation de certaines
activités de mise en valeur de la forêt privée. Le ministre
pourrait-il nous indiquer s'il s'agit ici juste de travaux... C'est quelle
sorte de travaux sylvicoles? Ce sont tous les travaux de mise en
préparation de terrain, ces choses-là, c'est dans
ceux-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Est-ce qu'il serait possible, tout simplement pour
les besoins, parce qu'on parle
toujours du coût à l'hectare... C'est selon les normes
prévues par le ministère dans la grille globale, c'est ça?
Donc, quand on a la grille indiquant quels sont les montants payés cette
année, on a toutes les indications du coût à l'hectare pour
chacune des activités qui sont là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui. Tous les
ans, on propose au Conseil du trésor un C.T. dans lequel on
décrit les taux de chacune des interventions en forêt.
M. Jolivet: Ça, vous nous avez donné ça, ces
choses-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Sur le C.T.,
oui.
M. Jolivet: O.K. Donc, il n'y a pas de problème. O.K.
Le Président (M. Audet): Ça va?
M. Jolivet: Ça va. 19, M. le Président. Là,
j'ai un petit peu de misère à comprendre. Peut-être que je
l'ai bien compris et que je ne voulais pas comprendre, je ne le sais pas
là. On a Polymos inc. qui est retenu à 86 000 $. On a reçu
trois soumissions. Je crois comprendre qu'Emballage Poliform inc. aurait
partagé sa soumission en deux, ce qui fait que ça donnerait
environ 104 000 $, et qu'elle aurait été considérée
non conforme parce qu'elle aurait soumissionné en deux. Qu'est-ce qui
s'est passé là? Parce que là, on marque qu'il y a eu trois
soumissions et j'en vois juste deux, soumissions. Je vois Emballage Poliform et
Polymos; je ne vois pas la troisième. À moins, comme je le dis,
que la troisième soit la deuxième, qui est divisée en deux
et que là, on aurait considéré non conforme une partie, ce
qui fait que, finalement, tout a été jugé non
conforme.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. Harvey va
répondre à ça.
M. Harvey: M. le Président, la même compagnie,
Emballage Poliform, a fait deux soumissions. C'est pour ça que vous
avez: Première option et deuxième option.
M. Jolivet: Ah bon!
M. Harvey: Les deux ont été jugées non
conformes parce que, dans les deux cas, les moules étaient non conformes
et que la densité des récipients n'était que de 2,5 livres
alors que celle requise était de 4,5 livres par pied cube.
On a eu trois soumissions dont deux provenaient de la même
compagnie, ce qui...
M. Jolivet: J'avais cru penser que c'était ça, mais
je pensais aussi que c'était parce qu'il l'avait séparée
en deux, ce qui faisait qu'au total il faisait plus que les 86 000 $. Alors, je
vais poser la question qui me vient à l'esprit d'abord. Si les deux,
à 42 000 $ et à 62 000 $, étaient deux soumissions
différentes, c'était beaucoup moins que 86 000 $. Je poserais la
question: Est-ce que les 86 000 $, c'est le montant de la soumission ou si
c'est un montant négocié après soumission?
M. Harvey: C'est le montant de la soumission tel que
proposé et accepté. Celui-là, il était conforme aux
normes.
M. Jolivet: Parce que la non-conformité, dans le fond,
c'était juste le fait qu'elle n'était que de 2,5 livres au lieu
de 4,5 livres au pied cube. Mais est-ce que ça a une telle
différence qui fait en sorte que, de 86 000 $, on tombe à 42 000
$ OU à 62 000 $?
M. Harvey: C'est presque deux fois, le double de pression. En
termes d'épaisseur de plastique et de résistance des bacs,
ça doit avoir une forte...
M. Jolivet: En tout cas, ça aurait peut-être
été intéressant de savoir ça parce que 2 livres au
pouce cube, vous me dites que ça vaut 24 000 $, dans le cas du premier.
Plus que ça; 44 000 $ et l'autre, c'est 20 000 $.
M. Harvey: En termes de pression, c'est presque le double.
Ça implique une épaisseur, probablement, de matériel
beaucoup plus forte.
M. Jolivet: Je poserai la question différemment d'abord.
Est-ce que, par rapport à ces récipients-là, comparables
à ceux que vous avez déjà achetés... Ce n'est pas
une expérience, celle-là, j'espère? C'est encore une
expérience? Ah bon! Parce que là, je vous aurais posé la
question par rapport à l'autre tout à l'heure, le
polystyrène et le polyethylene.
M. Harvey: C'est encore un essai qu'on faisait d'une forme
différente de récipient.
M. Jolivet: Allez-vous en trouver, finalement?
M. Harvey: On en a, M. le député. M. le
Président, on en a, sauf qu'on essaie toujours d'améliorer.
Alors, c'est pour ça, on essaie d'améliorer. Ceux-ci sont
reliés à la production de plants de fortes dimensions, qui est
une nouvelle technologie qu'on implante au ministère suite au projet de
stratégie de protection des forêts.
M. Jolivet: Oui, 12 cavités, ceux-là, puis 15
cavités. Encore des plus gros plants.
M. Harvey: C'est ça.
M. Jolivet: Ça va.
Le Président (M. Audet): Ça va.
M. Jolivet: Engagements 25 et 26. C'est 110
placettes-échantillons dans les deux cas, engagements 25 et 26. L'un,
c'est 150 000 $ et l'autre, 132 000 $. C'est le plus haut pointage. Qu'est-ce
qu'il y a de différent, donc? Là, vous ne me direz pas que c'est
le territoire ni la grandeur des... C'est 110 placettes, là. "C'est-u"
parce qu'il fallait aller les porter, les placer? C'est ça? C'est plus
grand à Manicouagan-Saguenay que ça ne l'est dans Dubuc.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
différence de coût d'opération, de distance, parce que les
placettes-échantillons, vous les courez, vous allez les faire le plus
souvent en hélicoptère ou autrement et, si les distances sont
plus grandes, ça coûte plus cher. C'est la différence entre
Manicouagan et Dubuc.
M. Jolivet: Parce que, dans le comté de Saguenay, c'est la
gestion Manicouagan et l'autre, c'est 24 et 93, dans le comté de Dubuc.
Il me semble que Dubuc est plus long que Saguenay, non?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais ça
dépend...
M. Jolivet: L'un, c'est sur la largeur; l'autre, c'est sur la
longueur.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: C'est les distances où vous allez les
placer...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est les
distances, oui.
M. Jolivet:... puis c'est l'hélicoptère qui
coûte plus cher, les déplacements.
M. Côté (Rivière-du-Loup): La distance aussi
des aéroports existants, etc.
M. Jolivet: O. K. 29. Même question que de coutume. Comme
il y a juste une soumission de reçue, est-ce que c'est le montant de la
soumission ou bien si c'est le montant de la négociation?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
négocié ça.
M. Jolivet: C'est négocié?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
négocié.
M. Jolivet: Merci.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est sur le
système de points. Même s'il y en avait seulement un, ils lui ont
donné des points.
M. Jolivet: Vous dites... Un Instant! Vous dites que c'est sur le
système des points?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Ah oui! C'est ça. Vous l'avez pointé
pareil.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On l'a
pointé pareil, on l'a évalué pareil. C'est pour ça
qu'on dit que c'est négocié. Comme le suivant, vous avez la
même chose.
M. Jolivet: Oui, mais là c'est le plus bas
soumissionnaire, c'est-à-dire le plus gros pointage.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est le pointage.
Ils étaient plusieurs, ce coup-là.
M. Jolivet: Non, c'est juste parce que je me posais une petite
question. C'est parce que, comme il n'y avait qu'une soumission de
reçue, si vous considériez qu'il était convenable pour vos
besoins, est-ce que c'était nécessaire de mettre en place un
comité pour vérifier s'il était apte à le faire ou
pas? C'est ça que ça veut dire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, mais
ç'a été négocié point par point là et
le coût aussi...
M. Jolivet: La seule chose que je me posais comme question, c'est
que vous avez réuni du monde. Il devait y avoir quatre, cinq personnes
sur ce dossier-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, lorsque arrivent des cas semblables, mettons pour les
observations écologiques, on discute cinq, six contrats en même
temps et on les évalue.
M. Jolivet: Donc, vous ne les avez pas réunies juste pour
eux autres. Non, c'est ça, parce que je me demandais pourquoi perdre une
avant-midi pour aller se réunir, quatre, cinq personnes...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça se fait
tout ensemble, cinq, six contrats à la fois, et c'est pour ça que
celui-là a eu des points comme les autres.
M. Jolivet: II y a tellement de groupes: Sylvitec, Sylvico, sylvi
ci, sylvi ça, Sylvie Chartier. Non. 37. Là, 37, il n'y a pas de
points. Donc, il n'y a pas de pointage. C'est supposé être,
d'après ce qu'on m'a dit, quand on loue des
aéronefs, selon les coûts. Là, c'est pour aller non
seulement dans la province, mais occasionnellement à l'extérieur,
aux Bahamas.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Non. Ha, ha, ha! Là, je me suis posé
quelques questions. Aeropro, Sainte-Foy, La Peltrie, 33 570 $. On a
engagé 40 000 $. Mais plus que ça là! Je regardais
là et il y en a d'autres, à part Myrand Aviation inc. qui n'est
pas conforme. Là, je ne sais pas pourquoi il n'est pas conforme;
peut-être parce qu'il ne pouvait pas sortir du Québec, je ne le
sais pas. Mais, dans tous les autres, certains sont un peu plus bas que
celui-là, si je prends 33 575 $; lui, c'était 32 000 $ et, dans
les autres soumissionnaires, vous avez 35 000 $. Là, c'est 40 000 $.
Alors, je me suis posé des questions. A-t-il eu 40 000 $? Alors, si
c'est 40 000 $, les 35 000 $... Ça devrait être moins, je ne le
sais pas. Qu'est-ce qui s'est passé?
Autrement dit, comme c'était le plus bas soumissionnaire et que
Myrand était non conforme, ce que vous avez fait, c'est que vous avez
négocié pour la différence du prix, jusqu'à 40 000
$, le même... Qu'est-ce qui s'est passé?
M. Harvey: M. le Président, Bernard Harvey. D'abord, c'est
un contrat, un appel d'offres qui a été négocié par
le ministère des Transports, le service aérien,
conformément aux normes gouvernementales. La différence entre les
33 575 $ de la soumission et les 40 000 $ tient compte des coûts
afférents qui eux ne faisaient pas partie de la soumission. Les
soumissions ont toutes été jugées selon les mêmes
normes, sauf qu'entre autres les frais de voyage des pilotes doivent être
assumés par le client. C'est ça qui fait la différence
entre les 33 000 $ et les 40 000 $.
M. Jolivet: Les frais de quoi, vous dites?
M. Harvey: Les frais de voyages des pilotes. Comme, par exemple,
lorsqu'on va quelque part et qu'ils couchent quelque part, les pilotes.
M. Jolivet: Ah! les frais de subsistance. M. Harvey: Oui,
des frais de...
M. Jolivet: Parce que, des frais de voyage, il prend le
même avion. (16 heures)
M, Harvey: Ha, ha, ha! C'est payé au prix coûtant,
là. C'est les frais de séjour, en tout cas. Appelez-les comme
vous voudrez. Pour moi, frais de voyage, ça inclut les frais pour le
coucher, les frais de repas et tout ça, M. le député.
M. Jolivet: Oui. J'ai compris. Je voulais vous tirer la pipe.
M. Harvey: C'est ça. Et le seul voyage qui a
été fait à l'extérieur du Québec, pour votre
information, ce n'est pas aux Bahamas, malheureusement, c'est à North
Bay, en Ontario.
M. Jolivet: C'est un peu plus froid.
M. Harvey: C'est dans le cadre, entre autres, de nos
échanges interprovinciaux sur la lutte contre les feux.
M. Jolivet: Là, vous me dites... Je vais résumer
d'abord. Lui, il était le plus bas soumissionnaire, 33 000 $, puisque
Myrand - et je vous poserai la question après à savoir pourquoi -
a été jugée non conforme. Quant aux autres, 35 000 $ et
plus, si on avait eu à les prendre, on aurait payé plus que 40
000 $ parce que, de 33 000 $ à 35 000 $, c'aurait fait 42 000 $ et
quelque chose. C'est ça que je comprends?
M. Harvey: Oui.
M. Jolivet: Pourquoi Myrand Aviation a-t-elle été
jugée non conforme?
M. Harvey: Bien écoutez, comme je vous le disais, c'a
été négocié par le ministère des Transports.
C'est probablement qu'il y avait un instrument qui manquait ou quelque chose
comme ça.
M. Jolivet: II n'y avait pas de lit.
M. Harvey: II manquait un cadran ou un altimètre, je ne
sais pas quoi. Je ne peux pas vous répondre à ça. Je veux
dire, c'est le ministère des Transports qui a jugé de la
conformité et tout ça. Eux autres, ils ont un tas de normes,
donc...
M. Jolivet: II n'y avait pas les essuie-glace pour aller à
la neige à North Bay.
M. Harvey: II n'y avait pas de parachute, je ne sais pas
quoi.
M. Jolivet: En tout cas, est-ce que vous êtes capable de
nous faire savoir pourquoi elle a été jugée non
conforme?
M. Harvey: On va poser la question au ministère des
Transports.
M. Jolivet: Et vous nous transférerez ça.
Engagement 39. C'est marqué: N.B.: un seul soumissionnaire.
Alors, s'il y a un seul soumissionnaire, est-ce qu'on peut savoir s'il y a eu
plusieurs soumissions de demandées, ou si c'est une seule soumission qui
a été demandée, ou bien s'il y a eu un seul
soumissionnaire après avoir demandé à cinq, six personnes
de soumissionner?
M. Harvey: Non, on en a demandé huit, mais il y en a un
seul qui a répondu.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est
ça. M. le Président, on a demandé des soumissions à
huit entreprises et il y en a seulement une qui a répondu.
M. Jolivet: O.K. Et c'est le plus bas... Je veux dire, vous avez
négocié le prix ou bien c'est la soumission?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, c'est
ça. Quand il y en a seulement un, on essaie de négocier.
M. Jolivet: Puis?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II nous propose un
prix, il a soumissionné, lui. Si le prix nous convient, si ça
rentre dans nos estimations, bien, on l'accepte.
M. Jolivet: Mais, c'est parce qu'il y a des fois où vous
dites: II a soumissionné à 29 000 $ et on a réussi
à négocier à 28 000 $.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah ça! je
ne le sais pas là.
M. Jolivet: M. le Président, il me resterait quelques
petites questions pour terminer. Juin serait...
Le Président (M. Audet): Les engagements de juin seraient
vérifiés.
M. Jolivet: C'est ça.
Le Président (M. Audet): Alors, la commission a presque
accompli son mandat.
M. Jolivet: Presque, il me reste encore quelques questions.
Le Président (M. Audet): II vous reste quelques petites
questions. Il y a consentement, je comprends? Oui.
M. Jolivet: Toujours, toujours, toujours. M. le
Président...
Le Président (M. Audet): Allez-y, M. le
député.
M. Jolivet: ...vous savez que la Régie des marchés
agricoles et alimentaires du Québec a pris une décision qui
était d'augmenter de 1,14 $ le mètre cube apparent le prix du
sapin-épinette en provenance de la forêt privée et
dirigé aux compagnies de Kruger et Stone Consolidated sur le
marché de Trois-Rivières. Alors, comme les compagnies refusent
d'appliquer la décision de la
Régie, est-ce que le ministre a l'intention de regarder plus
à fond ce dossier, compte tenu que, finalement, les producteurs, par la
décision de la Régie, ont peut-être obtenu ce qu'ils
étaient en droit de s'attendre? Alors, j'aimerais savoir si le ministre
a pris une décision, a regardé le dossier ou a l'intention
d'intervenir.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, j'ai rencontré le président de la
Fédération des producteurs de bois à ce sujet-là.
Évidemment, la situation n'est pas facile pour eux, comme elle n'est pas
facile pour l'industrie forestière, actuellement. La décision de
la Régie d'augmenter le bois à pulpe de 1,14 $ en a surpris
plusieurs, alors qu'au gouvernement, comme dans bien des endroits, on a
gelé les salaires, on a arrêté les augmentations
étant donné notre capacité de payer. La
Fédération des producteurs de bois, évidemment,
réalise également le problème dans lequel elle se trouve
puisque l'industrie se doit de se conformer à la décision de la
Régie. Elle croit que les producteurs ne sont pas obligés
d'exiger le 1,14 $ d'augmentation qui a été
décrété par la Régie. Mais l'industrie n'est pas
obligée d'acheter des volumes de bois, sauf ceux pour lesquels elle
s'était engagée contractuelle-ment.
Je pense bien que ça dégénère en un
problème sérieux dans tout le Québec, en ce qui concerne
les producteurs de forêt privée parce que, dans ces cas-là,
vous savez, des retards dans l'achat de bois, dans les livraisons, dans la
qualité, dans tout ça, font en sorte qu'il n'y aura plus personne
de gagnant si on ne réussit pas à trouver un terrain d'entente.
Je pense bien que le président de la Fédération, M.
Bilodeau, devait, la semaine dernière, vendredi dernier, avant de partir
pour la Suède, d'aller voir ce qu'on fait là-bas pour la
forêt privée, rencontrer le président de l'AIFQ, M.
Duchesne, pour en discuter. Je pense bien qu'avec un peu d'Imagination, les
deux parties devraient trouver un terrain d'entente pour s'en sortir parce que,
actuellement, tout est bloqué. Si on regarde ce qui se passe du
côté du Nord-Ouest québécois, le bois ontarien
coûte meilleur marché que le bois québécois.
Évidemment, si les compagnies ne sont pas engagées
contractuellement à acheter un certain volume, elles vont se tourner du
côté du bois qui va coûter meilleur marché, en raison
des difficultés qu'elles rencontrent actuellement. Je pense bien que, si
les deux parties se parlent, elles trouveront un terrain d'entente pour cette
année.
M. Jolivet: Mais le ministre, à un moment donné,
dans ce dossier-là, a-t-il l'intention d'agir comme médiateur, si
je peux employer le terme?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je l'ai fait un
peu en rencontrant la Fédération des producteurs
de bois, en discutant rapidement aussi avec les représentants de
Kruger et de Stone Consol et avec M. Duchesne. Il y a plusieurs voies de
règlement dans tout ça. Évidemment, il faut les explorer
toutes et le faire dans le meilleur intérêt de tout le monde, des
producteurs. Vous savez que les producteurs de bois discutaient beaucoup aussi
la question du prix du tremble avec Donohue Matane. Évidemment, M.
Lechas-seur, le président, a fait une proposition à Donohue
Matane qui permettait peut-être de sortir de l'impasse, à savoir
d'en payer une partie comptant et une autre partie en actions
privilégiées, comme Cascades l'avait fait à Cabano et c'a
été rentable pour les deux parties; Cabano a passé
à travers la période difficile et les producteurs ont
été remboursés, par la suite, avec
intérêt.
M. Jolivet: En tout cas, espérons qu'il va y avoir une
entente parce que ça n'a pas de bon sens.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je le
souhaite.
M. Jolivet: Actuellement, il y a des pressions qui sont faites.
Les compagnies forestières, papetières ne prennent pas le bois,
alors le monde est poigne avec. Ça va amener le chiard.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je le souhaite
parce que, du côté du ministère, on a regardé le
taux d'opération, le taux de production des usines de pâtes et
papiers en fonction, évidemment, des achats de copeaux et de bois en
provenance de la forêt privée et, pour faire un ajustement afin
que chacun contribue à solutionner le problème, nous avons
réduit, au ministère, les permis d'intervention de 18 %, à
la grandeur du Québec. Mais ce ne sera pas suffisant; les 18 % feront
effet seulement vers la fin de la saison. D'ici ce temps-là,
évidemment, les producteurs seront, si on ne s'entend pas,
pénalisés et, à la fin de saison, il sera trop tard pour
livrer tout le bois.
M. Jolivet: Le Syndicat des producteurs de bois du
Saguenay-Lac-Saint-Jean a fait, comme tous les autres groupes, en particulier
lors de leur réunion régionale, des propositions. J'en aurais une
couple à demander au ministre, qui sont les suivantes. On dit: Demande
au ministère des Forêts de rétablir le crédit
forestier et d'améliorer les composantes de manière à
rencontrer les objectifs de mise en valeur de la ressource forestière.
Est-ce que le ministre est toujours sur le même point quant à
cette position qu'il tient sur le crédit forestier de ne rien faire pour
le moment? Le moratoire est-il encore là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le moratoire est
encore là en ce qui concerne le crédit forestier.
Je me suis engagé, avec la Fédération des
producteurs de bois et le RESAM, à examiner une possibilité, pas
de rétablir le crédit forestier comme tel, mais de l'ajuster pour
atteindre les objectifs réellement poursuivis dans ce dossier-là.
On pense, M. le Président - évidemment, ça ne
dépend pas du ministère des Forêts comme tel - à une
formule qui pourrait être des avantages fiscaux à certains
producteurs.
M. Jolivet: Parce que, ce qu'ils disent, eux autres, c'est que le
crédit forestier, s'il était remis en place, devrait, à ce
moment-là, être ouvert à tous les propriétaires et
aspirants propriétaires de boisé privé puis que le
programme de crédit forestier devrait demeurer une forme de financement
permettant des investissements par les organismes du milieu. À ce
moment-là, les investissements pourraient s'étaler, comme ils le
disent, à l'intérieur d'activités telles que la production
de plans forestiers, l'aménagement forestier ou l'acquisition
d'équipement forestier.
Donc, ils élargissent un peu de façon qu'il soit un peu
plus dynamique.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais nous devrions
avoir des rencontres bientôt, M. le Président, avec les gens de la
forêt privée au sujet du crédit forestier. C'était
prévu.
M. Jolivet: Donc, tout espoir n'est pas perdu.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai
rencontré M. Proulx avec M. Bilodeau à ce sujet-là,
accompagné de MM. Harvey et Héneault.
M. Jolivet: Donc, tout espoir n'est pas perdu.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, mais il
faudra trouver une formule qui va rencontrer les objectifs, qui va nous
permettre d'atteindre les objectifs fixés.
M. Jolivet: Vous parliez justement de politique fiscale. Est-ce
que le ministre est d'accord avec ce que demande l'ensemble de ces gens? Je
parle du Saguenay-Lac-Saint-Jean. J'en ai d'autres, mais je l'ai pris comme
exemple. Ils disent: D'élaborer et d'harmoniser une nouvelle politique
fiscale reconnaissant, entre autres, au producteur forestier, un remboursement
de 85 % de ses taxes foncières en considérant les travaux
effectués et non pas les travaux obligatoirement prescrits et que
l'éligibilité de ces travaux soit valable pour une période
de cinq ans. Ils demandent de simplifier les procédures reliées
au remboursement de la taxe et ils disent qu'on devrait tenir compte d'un
remboursement de la taxe de vente à l'achat d'un tracteur
immatriculé C et de l'éligibilité du remboursement sur
l'essence et le diesel pour l'utilisation de ces tracteurs et
véhicules tout terrain propices aux besoins des producteurs
forestiers.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais je pense, M.
le Président, qu'il faut abosolument que, si le gouvernement paie ou
donne des crédits de taxes, ce soit norme, que ce soit balisé,
c'est-à-dire qu'on donnera des crédits pour certains travaux qui
seront déterminés à l'avance et non au choix du
producteur, parce que, évidemment, il y a d'autres travaux qui peuvent
être faits en forêt qui ne sont pas prévus dans le programme
d'aménagement de la forêt privée et dans le programme de
remboursement de taxes. Mais il faut les normer, les travaux, il faut les
baliser, parce que c'est l'argent des payeurs de taxes qu'on octroie, qu'on
donne en subvention. Et ce ne sera pas au choix des producteurs.
Hier, j'ai eu une rencontre avec des organismes de gestion en commun qui
voudraient... Ils disaient: Coudon! vous allez accepter, en grande partie - pas
totalement - des travaux "forestièrement" valables, parce que, nous,
comme techniciens travaillant pour un organisme de gestion en commun, on est
aussi compétents qu'un technicien qui travaille pour le
ministère. C'est vrai, ça. Sauf que c'est celui qui paie qui
décide à quel genre de travail on va contribuer.
M. Jolivet: Donc, vous dites: Ce n'est pas en considérant
les travaux effectués, mais en considérant les travaux qu'on a
normes.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien
sûr.
M. Jolivet: Une autre demande a fait partie, dans le cas du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la conférence socio-économique. Vous
aviez un programme d'aménagement d'au moins 4 750 000 $ qui devait
commencer en 1991-1992. Est-ce qu'il est commencé? Est-ce qu'il
est...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'a
été investi, ça, M. le Président.
M. Jolivet: Oui?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et je disais, lors
du sommet économique du Bas-Saint-Laurent, c'est-à-dire du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, que j'aurais préféré investir ce
montant-là dans l'usine de Chambord, étant donné que les
opérations forestières qui approvisionnent l'usine de Chambord
peuvent donner les mêmes effets d'aménagement en forêt
privée et en forêt publique.
M. Jolivet: Mais, la décision a été... Le
sommet économique l'avait décidé.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: Juste une dernière, qui concerne toujours les
lots intramunicipaux. Vous avez l'étude qui a été
effectuée en Abitibi-Témis-camingue. Il y avait une discussion
qui était, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, afin de faire une étude
visant à déterminer les avantages d'un transfert, en forêt
privée, de tous les lots forestiers publics situés sur le
territoire de la municipalité. On parlait de Saint-Prime ici. Est-ce que
le ministre peut me dire si, dans un cas comme dans celui-là, il y a un
moratoire dans le secteur du Saguenay-Lac-Saint-Jean? Parce qu'il y a eu
plusieurs lots qui ont été vendus, des lots épars. Est-ce
qu'il y a un moratoire qui a été fait sur ça, imposant,
à ce moment-là, à tout le monde, pour le moment, de ne pas
faire de coupe à blanc ou de coupe quelconque avant de regarder
l'ensemble du dossier?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II n'y a pas de
moratoire d'imposé en ce qui concerne les coupes sur les lots
intramunicipaux qui ont été inclus dans les contrats
d'approvisionnement et d'aménagement forestier.
M. Jolivet: Non.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je sais,
évidemment, qu'en Abitibi ou dans le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie,
on voudrait qu'on rétrocède des lots publics dans la forêt
municipale, comme lots intramunicipaux, pour la création d'emplois ou
pour maintenir l'activité en milieu rural.
M. Jolivet: Ce qu'on appelait le remembrement, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans plusieurs de
ces cas-là, c'est seulement déplacer un emploi pour un autre
emploi. Évidemment, vous connaissez mon opinion sur le
déplacement des emplois, soit en forêt privée, soit dans
les scieries, soit dans les pâtes et papiers. Je me dis que chacun a
droit au travail autant que l'autre. Ça va?
M. Jolivet: Une petite dernière question, M. le
Président, juste comme ça. REXFOR. Oui, parce que c'est avant 17
heures. On ne dépassera pas 17 heures. Juste une petite question, parce
qu'on a parlé que, dans un affichage interne à REXFOR, on disait:
Poste à combler à la Direction des opérations sylvicoles.
Le poste, c'était directeur de services de la gestion des contrats. On
disait que les exigences requises étaient de détenir un
diplôme universitaire de premier cycle en sciences appliquées,
option génie forestier, ou dans une discipline connexe et compatible
à l'exercice de la responsabilité. On disait que
l'expérience requise, c'était de posséder 10 à 15
ans d'expérience dans des postes ayant permis l'exécution de
travaux industriels, de préférence dans le domaine de la
foresterie et du génie, la gestion de projets, l'adjudication de
contrats et
des responsabilités de gestion et d'encadrement social. Excusez!
J'ai dit encadrement social, c'est encadrement de personnel. Excusez-moi! C'est
bien différent.
Je ne sais pas, là, mais j'ai juste entendu parler que la
personne qui aurait eu le poste à ce niveau-là n'aurait pas,
justement, les exigences requises. Est-ce que le ministre pourrait s'informer
et me tenir au courant, parce que c'est dans une société de sa
responsabilité, REXFOR? Il y a du monde qui a dit: Bien, écoute,
on n'appliquera pas; d'une façon ou d'une autre, on sait
déjà qui va être là. Et ce n'était pas la
personne qui avait les capacités pour le faire. Est-ce que REXFOR est
tenue de respecter les affichages qu'elle fait et les demandes qu'elle fait
à travers les postes à combler ou si on peut décider de
faire un affichage, mais en sachant, dès le départ, avant
même de faire le concours, qui va être l'heureux élu?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pourrai
m'informer, M. le Président, parce que je ne peux pas
répondre.
M. Jolivet: J'aimerais bien ça que le ministre me le dise
pour voir si mes informations sont exactes, à l'effet que la personne
qui a eu le poste n'aurait pas nécessairement...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Est-ce qu'on a
attaché son portrait avec la demande?
M. Jolivet: Pardon?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Est-ce qu'on a
attaché le portrait?
M. Jolivet: Bien non! Moi, la seule chose que j'ai, c'est le
document d'affichage interne. Il n'y a aucun numéro de concours parce
que ce n'est pas la fonction publique. C'est marqué: Poste à
combler à la Direction des opérations sylvicoles. On disait: Ce
poste est offert également aux femmes et aux hommes. Ça,
c'était le 23 avril 1991 et il fallait avoir ça pour le 30 avril
1991, à 16 h 30. Le lieu de travail, c'était le siège
social.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pourrai
m'informer et vous donner la réponse.
M. Jolivet: On s'en reparlera. Merci. Alors, M. le
Président, vous êtes content! On n'a pas dépassé 17
heures.
Le Président (M. Audet): Je ne suis pas surpris parce que
vous êtes habituellement un grand collaborateur, M. le
député de Laviolette. Alors, je vous en remercie au nom des
membres de la commission.
M. Jolivet: C'est parce que le député de
Saint-Maurice n'était pas toujours là pour
m'asticoter.
Le Président (M. Audet): Alors, je déclare la
vérification des engagements financiers du ministère des
Forêts, pour les mois de janvier 1991 à juin 1991 inclusivement,
terminée, sous réserve de l'obtention des réponses
à certaines questions qui ont été prises en note.
M. Jolivet: C'est ça.
Le Président (M. Audet): Alors, la commission a accompli
son mandat. J'ajourne les travaux sine die.
(Fin de la séance à 16 h 20)