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(Vingt heures neuf minutes)
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je constate le quorum. Je déclare la séance ouverte.
Je vous rappelle le mandat de la commission qui est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 130, Loi modifiant la
Loi sur les mines.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplaçants?
Le Secrétaire: Oui, il y a un remplaçant, M. le
Président. M. Bourdon (Pointe-aux-Trembles) est remplacé par M.
Lazure (La Prairie).
Réaménagement et restauration du terrain
(suite)
Le Président (M. Audet): D'accord. Merci. Alors nous en
étions rendus à l'article 6 et à l'article 232.3 introduit
par l'article 6. M. le député d'Ungava, vous aviez huit minutes
de faites dans le cadre de votre intervention. Il vous reste une douzaine de
minutes pour cet article-là. Si vous voulez poursuivre, M. le
député d'Ungava, la parole est à vous.
Contenu du plan
M. Claveau: Bon, voyez-vous, M. le Président, je pense que
j'avais déjà quand même assez amplement exprimé mon
point de vue sur la portée de l'article, d'ailleurs comme sur la
portée de l'ensemble du projet de loi. Il s'agit là, enfin,
d'éléments du plan de réaménagement et de
restauration, le "notamment", signifiant, j'espère, que ce n'est pas
complet. Il y a sûrement d'autres choses qui vont apparaître. Il
aurait été intéressant et souhaitable même d'en
savoir plus sur la portée des travaux et le contenu du plan de
restauration, d'autant plus qu'il n'y a aucune référence à
ce moment-ci à la participation du ministère de l'Environnement
à ces éléments-là.
Le Président (M. Audet): Alors...
M. Claveau: Mais c'est tout ce que j'ai à dire pour
compléter mon intervention sur 232.3.
Le Président (M. Audet): Alors, M le député
de La Prairie sur 232.3.
M. Lazure: Oui, M. le Président, merci. On me permettra
quelques remarques générales. La première, sous forme
d'une question à Mme la ministre. Si je comprends bien les objectifs
fort louables qui visent à assurer le réaménagement et la
restauration des terrains affectés par les activités
minières, il s'agit de terrains qui... Il s'agit plutôt de sites
à venir et non pas des sites existants, des sites orphelins miniers
existants.
Mme Bacon: C'est ça.
M. Lazure: Bon, on se comprend bien. Donc, c'est un projet de loi
qui a une portée limitée, qui est prospecteur ou prospectif - on
est dans le domaine des mines, les prospecteurs - qui va vers l'avenir et qui
n'essaie pas de régler l'héritage qu'on a. Tandis que dans le
rapport Charbonneau, le rapport de la commission Charbonneau...
Mme Bacon: Ce dont je parlais, moi, c'est des mines qui devront
s'ouvrir, les gens devront avoir un fonds...
M. Lazure: Oui, oui.
Mme Bacon: ...en fiducie pour pouvoir faire la restauration par
la suite. Pour celles existantes, il y a quand même des choses à
faire parce que les gens ne peuvent pas laisser leurs sites non
restaurés non plus.
M. Lazure: Oui, oui, c'est ce que j'avais compris là, mais
on ne touche pas aux sites qui sont abandonnés, les parcs miniers
abandonnés.
Mme Bacon: II y a quelque chose là-dessus. Oui, oui.
Attendez un petit peu. Je vais vous dire ça. Oui, à l'article 11,
je pense, vous l'avez ici. Où est mon projet de loi? À l'article
232.11, on dit: "Le ministre peut avec, le cas échéant, le
consentement de la personne visée au deuxième alinéa de
l'article 7, enjoindre une personne qui a effectué avant le - là,
on dit la date d'entrée en vigueur de l'article - des travaux
visés aux paragraphes 1°, 2° ou 6° de l'article 232.1 et qui
n'est pas visée à cet article d'exécuter des travaux de
réaménagement et de restauration nécessités par la
présence de résidus miniers sur un terrain affecté par ses
activités minières, dans la mesure où les résidus
proviennent de ces activités. Il lui prescrit la nature de ces travaux
et le délai dans lequel ils doivent être exécutés,
après consultation du ministre de l'Environnement. "À
défaut par la personne concernée de se conformer aux
prescriptions du ministre dans le délai qui lui est imparti, le ministre
peut faire exécuter ces travaux aux frais de cette personne."
M. Lazure: Quel pourcentage à peu près des parcs de
résidus miniers cet article-là toucherait? Juste un ordre de
grandeur
Mme Bacon: Tous les parcs qui sont là. Les parcs
existants. Est-ce qu'on a un... Il y en a peut-être une douzaine, sur
à peu près 110, qui appartiennent à la couronne. Les
autres sont des parcs qui peuvent être visés.
M. Lazure: Bon. La deuxième question. C'est un choix qui a
été fait par opposition? L'autre choix qui était possible,
c'était de suivre la recommandation du rapport Charbonneau, qui
suggérait de créer un fonds minier.
Mme Bacon: Ce sont des fonds... Il n'y a pas un fonds global. Ce
sont...
M. Lazure: Global. Oui, oui, je parle...
Mme Bacon: ...des fonds par mine, mine par mine.
M. Lazure: Oui, ça je comprends que c'est mine par mine.
Le choix, vous l'avez fait mine par mine.
Mme Bacon: Oui.
M. Lazure: Pourquoi n'avez-vous pas fait le choix qui
était proposé par la commission Charbonneau d'y aller sur un
fonds global et surtout en rapport avec le passé, la formule du fonds
global qui est utilisée aux États-Unis, dans bien des cas, et
ailleurs.
Mme Bacon: Chaque mine a ses caractéristiques et ses
spécificités. On veut aussi responsabiliser davantage les
propriétaires de mines et on pense que le fait de travailler mine par
mine va responsabiliser davantage les gens. En plus, il faut tenir compte aussi
de la diversité des mines; ce ne sont pas toutes des mines dans le
même moule, si je peux m'exprimer ainsi.
M. Lazure: Ça va prendre combien d'années, vous
prévoyez, avant que l'ensemble des parcs de résidus miniers soit
nettoyé, avec cette loi-là?
Mme Bacon: On avait mis 10 ans. Une bonne dizaine
d'années, comme il faut.
M. Lazure: Bon. Un autre ordre de question. Les
responsabilités que la nouvelle loi va donner à la ministre de
l'Énergie, dans certains cas, étaient jusqu'ici les
responsabilités du ministre de l'Environnement. On va en voir certains
exemples tantôt. Ça aussi, c'est un choix qui a été
fait. La question que je pose: Pourquoi a-ton décidé que,
dorénavant, l'approbation de telle sorte de plan, par exemple, qui, dans
le passé, avait été la responsabilité du ministre
de l'En- vironnement, sera dorénavant la responsabilité de la
ministre de l'Énergie?
Mme Bacon: L'Environnement demandait des plans juste quelques
mois avant la fermeture des mines tandis que nous, nous voulons avoir le plan
de restauration dès l'ouverture de la mine, ce qui est tout à
fait différent.
Les responsabilités de l'Environnement sont au niveau des
effluents et nous, nous avons les responsabilités de la mine. Ce n'est
pas la même chose. Et la restauration doit se faire à la fin et
ça, je pense que, dès le départ, nous responsabilisons le
propriétaire de la mine à restaurer, à la fin de la vie de
cette mine-là, le site, et il faut déjà qu'il ait de
l'argent de côté pour le faire.
M. Lazure: Remarquez bien que moi, je pense que, de ce
côté-ci, on est d'accord avec le principe de responsabiliser et de
prévoir qu'il y ait de l'argent, que les propriétaires miniers
mettent de l'argent de côté pour la restauration
éventuelle. Prenons tout l'aspect des travaux, de ce qu'on appelle dans
le jargon de l'environnement, la caractérisation des terrains.
Mme Bacon: à 232 3.
M. Lazure: Oui, 232.3...
Mme Bacon: Oui
M. Lazure: ...si on veut. Là, on ne parle pas de
caractérisation, mais on dit: "Le plan de réaménagement et
de restauration doit prévoir notamment: la description des travaux de
réaménagement et de restauration..." D'habitude, avant de
procéder à ces travaux-là, il y a, par
échantillonnage, des travaux de caractérisation, des
études de caractérisation de faites. Je ne vois pas dans cet
article-là comment se fait la caractérisation et qui va la faire,
la caractérisation.
Mme Bacon: M. Lebuis va vous répondre.
M. Lazure: Elle n'est pas toujours nécessaire..
Mme Bacon: Non.
M. Lazure: ...mais sûrement qu'elle sera nécessaire
dans certains cas. Est-ce que ce sera la responsabilité du
ministère de l'Environnement ou...
M. Lebuis (Jacques): Jacques Lebuis, ministère de
l'Énergie et des Ressources. Il y a déjà des sites qui ne
sont plus opérationnels aujourd'hui, qui ont été
caractérisés de façon préliminaire par le
ministère de l'Environnement. Il y a des études du GERLED qui ont
fait état de cette
situation-là, mais pour les mines actuelles et les mines futures,
on va devoir demander quel type de résidus miniers sont
générés par les activités minières et le
plan de restauration et la garantie financière qui l'accompagnent vont
être en fonction du type de résidus générés
par les entreprises minières.
Ça c'est un type de caractérisation, si vous voulez, qui
va nous permettre de distinguer les résidus acides, qui sont les plus
problématiques sur le plan de la restauration, des résidus
neutres et des résidus basiques.
M. Lazure: Mais où, dans le projet, voit-on une clause qui
prévoit que le propriétaire sera obligé de procéder
à la caractérisation, soit de la faire lui-même ou de la
faire faire, mais de la financer?
M. Lebuis: En fait, c'est plutôt
référé à un règlement, et ça va
paraître dans le règlement qui stipule les montants à
mettre de côté parce que chaque type de résidus va demander
des sommes d'argent à mettre de côté, qui sont
différentes, selon la nature même des résidus. C'est
plutôt dans un règlement qu'on va trouver ces
dispositions-là.
M. Lazure: Mais est-ce qu'il n'y aurait pas lieu, M. le
Président, toujours à 232.3: le plan de
réaménagement et de restauration doit prévoir notamment -
ça énumère ce que ça doit prévoir là
- au paragraphe 1°, au lieu de parler tout de suite de la description des
travaux de réaménagement et de restauration, est-ce qu'on ne
devrait pas parler, dans une première étape, de travaux de
caractérisation? Ceux qui existent déjà et qui sont
contaminés? Parce que là vous me citiez tantôt, en
réponse à une question, qu'il y a un article qui traite des sites
des parcs miniers déjà existants.
M. Lebuis: Oui.
M. Lazure: Je n'ai pas l'impression que tous les sites, les parcs
miniers déjà existants ont tous été
caractérisés. Je peux me tromper, mais je ne penserais pas.
M. Lebuis: Dans les études du GERLED, je pense qu'il y a
un survol à peu près complet qui a été fait de tous
les parcs à résidus miniers au Québec. Donc, il y a une
caractérisation sommaire qui existe déjà dans la
littérature. Maintenant, en ce qui concerne les mines actives et
futures, c'est plutôt, dans le projet, des montants à mettre de
côté, qui vont être modulés en fonction du type de
résidus. Il y a déjà un avant-projet, en fait qu'on vient
juste d'élaborer et là-dedans, il y a des
caractérisations. Par exemple, les résidus miniers acides vont
demander des sommes beaucoup plus considérables pour la restauration que
les résidus neutres ou basiques.
Alors, pour caractériser, pour dire qu'on a affaire à un
résidu acide plutôt que basique, évidemment, ça va
être basé sur des analyses chimiques et sur la
caractérisation des résidus comme tels.
M. Claveau: Vous savez d'expérience, d'après les
produits que les mines font finalement, on sait que pour traiter de l'or, il
n'y a pas bien bien des méthodes. Il y en a une couple...
M. Lebuis: Mais il y a quand même, dans les mines qui
proviennent des gisements de sulfure, différents types
d'acidité.
M. Claveau: Dans le polymétallique, il peut y avoir
différents...
M. Lebuis: C'est ça. Il y a des minéraux, comme la
pyrhotite, par exemple, qui sont beaucoup plus acides que d'autres. C'est
là-dessus que va se prendre la décision de savoir quelle somme
d'argent on met de côté pour éventuellement faire la
restauration.
M. Claveau: Si vous me permettez, peut-être quelque
secondes...
Le Président (M. Audet): Allez-y, M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Lorsque l'on a terminé, la semaine
dernière, ça avait peut-être été pris en
rigolade, mais je me souviens avoir terminé en disant: Écoutez,
il y aurait une façon assez rapide de régler le problème
des parcs à résidus miniers, c'est de renvoyer ça sous
terre, sous forme de "backfill" comme ça s'appelle dans les mines, de
remblais. C'était utilisé beaucoup - j'ai de la misère
avec les termes français - disons les "open stopes", où on
utilisait beaucoup les "stopes" sur le bois, les "square sets", on utilisait
beaucoup les "backfills" dans le temps. Finalement, on diminuait
énormément les rejets dans les bassins de sédimentation,
alors qu'aujourd'hui, avec les nouvelles méthodes de minage, à
partir des longs trous et des sous-niveaux, on exploite beaucoup plus
rapidement les mines et on ne fait plus de remplissage après abattage.
La grande majorité des résidus restent en surface, ce qui,
évidemment, peut compliquer la gestion.
Je ne sais pas s'il est prévu, pour certaines mines - je sais
qu'il y a des mines où c'est difficile, à cause, justement, des
produits - quand vous avez du cyanure et des trucs semblables sous terre, il y
a toujours des dangers de veine d'eau et de contamination. Par contre, dans
beaucoup de procédés de traitement du cuivre, du zinc, même
de l'argent, je pense qu'on pourrait, dans bien des cas, revenir aux remblais
souterrains, à partir des résidus.
M. Lebuis: Jacques Lebuis, Énergie et Ressources. Le
Centre de recherches minérales a justement un projet de mines
écologiques et on vise à examiner la possibilité de
remblayer les ouvertures qui ont servi à l'extraction du gisement.
Déjà à Mines Gaspé, par exemple, le gisement qu'on
exploite sous la ville, à l'heure actuelle, fait l'objet d'un remblayage
massif très important, où on prend des résidus miniers
qu'on retourne sous terre. Alors, il y a peut-être une voie d'avenir dans
ce domaine-là. Il y a un autre élément aussi, c'est
d'essayer de minimiser le stérile. La roche qui ne contient pas de
métaux, on essaie d'en remonter le moins possible en surface pour avoir
moins de résidus à disposer en surface. Il y a des projets de
recherche aussi dans ce domaine-là au Centre de recherches
minérales.
M. Claveau: Mais là, il y a comme une espèce
d'ambiguïté parce que dans la mesure où on a des
méthodes de forage beaucoup plus rapides avec du dynamitage au long
trou, on doit aller chercher plus de stérile que dans le temps où
on faisait des petits chantiers d'abattage avec des machines - comment les
appelez-vous, les nouveaux noms, les "jacklegs", des machines sur
échasses ou je ne sais pas trop, j'ai vu passer un nom...
Une voix: Oui.
M. Claveau: Dans le temps, il y a quelques années, quand
on forait des chantiers d'abattage boisés - en tout cas, c'est comme
ça que vous les appelez, les "square sets" - avec des petites machines,
on pouvait facilement suivre les méandres de la veine. Mais aujourd'hui,
avec des méthodes de forage au long trou et ce qu'on appelle aussi
l'"air-track", avec des trous de 4 pouces et de 200 pieds de long, je vous
assure que vous n'avez pas bien, bien le choix; vous ouvrez et, pouf! vous
dynamitez tout ce qu'il y a. Alors, c'est difficile. C'est beaucoup plus
difficile d'échantillonner les veines à haute concentration. On
déplace beaucoup plus de stérile.
M. Lebuis: Oui, mais dans certains cas, les mines d'or,
justement, en Abrtibi, actuellement, on développe des équipements
de petite dimension pour miner juste ce qui est économique, pour
éviter de monter trop de matériel en surface.
M. Claveau: On revient sur ce qu'on faisait il y a 15 ou 20
ans.
M. Lebuis: Oui, mais avec des machines mieux adaptées,
plus modernes, plus performantes, des machines vraiment taillées sur
mesure pour les types de mine qu'on retrouve en Abrtibi essentiellement.
Le Président (M. Audet): Ça va? M le
député de La Prairie, sur le même article.
M. Lazure: Vous permettez, oui. Je veux revenir à la
caractérisation. La raison pour laquelle je me permets d'insister, c'est
qu'il me semble que ça améliorerait cet article-là. Dans
le processus habituel, je le répète, le ministère de
l'Environnement procède rarement à une décontamination
sans avoir fait une étude de caractérisation. Je comprends que,
dans le répertoire GERLED, il y a eu des caractérisations
sommaires de faites Mais il me semble que ce serait plus logique, que ce serait
plus complet si on l'insérait ici et qu'on disait, au fond: le plan de
réaménagement et de restauration doit prévoir notamment
quelque chose, mais il doit aussi être établi et basé sur
les études de caractérisation des déchets qui sont
là. Il me semble que ce serait plus logique. Et quand vous me
répondez: Bien, on va prévoir dans les règlements que,
quand il y aura la constitution d'un fonds, on prévoira des fonds de
telle nature pour des déchets de telle nature, donc vous touchez un peu
à la caractérisation; vous touchez aux types de déchets
qui vont être là, mais ça reste un peu théorique. Il
me semble que dans l'optique de votre approche cas par cas, mine par mine, il y
aurait avantage à ce que le plan que la mine vous présenterait
pour réaménager sa mine soit basé, établi sur une
bonne étude de caractérisation des sols.
Mme Bacon: Je référerais, M. le Président,
le député de La Prairie à 232.4, 232.5 - on va y arriver
tantôt - où on parle... à 232.5: "il approuve le plan
après consultation du ministre de l'Environnement." "La personne
visée à l'article 232.1 doit, à la demande du ministre,
lui fournir dans le délai qu'il fixe tout renseignement, toute
recherche, ou toute étude supplémentaire dont il estime avoir
besoin pour accorder son approbation" Et à 232.4, on y dit: "Le plan de
réaménagement et de restauration doit également contenir
la description d'une garantie pour assurer l'exécution des travaux qui y
sont prévus Cette description doit satisfaire aux normes
déterminées par règlement quant à la durée,
la forme, le montant et les conditions de la garantie." Je pense que tout
ça fait en sorte qu'on arrive à avoir les mêmes
informations que demande le député de La Prairie.
M. Giroux (Jean): Si vous me permettez?
Le Président (M. Audet): Si vous voulez vous
identifier.
M. Giroux: Jean Giroux, directeur des affaires juridiques au
ministère. Je pense que tout ça découle de l'explication
que Mme la ministre vous donnait tout à l'heure. C'est que nous, on
vient avant. C'est sûr qu'il y en a, des
sites, actuellement. On va composer avec ça à 232.11. Mais
la philosophie de la loi, c'est qu'on vient avant. Alors, en venant avant, ils
vont prévoir dans leurs plans toutes les mesures voulues pour faire en
sorte que le réaménagement et la restauration se fassent. Alors
qu'en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement, si vous pensez
à la directive 0.19... La directive 0.19 dit qu'on demande des exigences
et des renseignements quelques mois seulement avant la fermeture. Alors,
quelques mois avant la fermeture, si ça fait 30 ans qu'ils
opèrent, c'est sûr qu'une bonne étude de
caractérisation, c'est nécessaire. Il faut savoir quoi faire. Il
faut savoir ce qu'il y a eu avant, avec quoi ils ont rempli à telle
place, etc. Tandis que nous, on vient avant. Donc, en venant avant, à
partir du moment où ils vont faire leurs opérations, on va savoir
ce qu'ils font. (20 h 30)
On a une optique qui nous permet, qui permet à la ministre de
demander une révision du plan si, en cours d'opération, la
ministre estime que c'est nécessaire. Par exemple, des modifications au
mode d'opération, des découvertes de terrains qui étaient
inconnus au moment d'entreprendre les travaux. À ce moment-là, la
ministre pourrait demander de réajuster le plan. C'est pour ça
que je vous dis: La différence fondamentale, c'est ça. Le mot
"fondamental" dans tout ça, c'est que, nous, on vient avant. Tandis que
sur le reste de la Loi sur la qualité de l'environnement qui va
continuer à s'appliquer... Eux autres viennent pendant ou presque
à la fin. C'est très, très différent.
M. Lazure: Je comprends. Mais il reste que ces cas qui vont
partir de rien, commencer le lendemain où la loi va s'appliquer,
ça va rester minoritaire dans l'ensemble du paysage pour quelques
années. Pour quelques années, la majorité de vos cas, ce
sont des mines actuellement en opération, qui ont déjà
accumulé une certaine quantité de résidus miniers. Alors,
avec ces cas-là, vous n'êtes pas avant, vous êtes pendant...
On n'est ni avant ni après, on est pendant. Mais ils ont produit
à date des résidus miniers qui sont plus ou moins
caractérisés. Mais là, l'explication de Mme la ministre me
satisfait dans le sens que le deuxième paragraphe de 232.5, c'est un
passe-partout, ça, ça vous donne le loisir de demander n'importe
quoi, y compris une étude de caractérisation. Ça va.
Le Président (M. Audet): Est ce que l'article 232.3 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article
232.4.
Description de la garantie
Mme Bacon: Le texte proposé est le suivant: "Le plan de
réaménagement et de restauration doit également contenir
la description d'une garantie pour assurer l'exécution des travaux qui y
sont prévus. Cette description doit satisfaire aux normes
déterminées par règlement quant à la durée,
la forme, le montant et les conditions de la garantie. Lorsque la garantie est
un bien ou une somme d'argent, ce bien ou cette somme d'argent est
insaisissable."
M. le Président, le plan de réaménagement et de
restauration devrait être accompagné de la description d'une
garantie pour assurer l'exécution des travaux et les modalités de
cette garantie-là seront définies par règlement. En
l'occurrence, il pourrait s'agir d'une garantie d'exécution souscrite
par une banque, une compagnie d'assurances, une tierce partie, ou du
dépôt en fiducie d'une somme d'argent. La garantie serait
évaluée en fonction des travaux à réaliser selon
des coûts unitaires fixés en fonction des connaissances actuelles
des travaux qui sont requis pour chaque type de résidus. Il pourrait
également s'agir d'un bien, dans le cas de compagnies minières
bien établies qui disposent d'immobilisations importantes.
Les coûts unitaires qui serviront à évaluer la
garantie minimale et qui seront prévus ; par règlement seront,
selon la connaissance actuelle des travaux requis, dans l'ordre de grandeur des
montants suivants: les matériaux générateurs de drainage
acide, par exemple, les mines de cuivre et de zinc, le montant serait le plus
élevé. On les établit selon a, b, c; ce serait le plus
élevé de a ou de b; superficie de la décharge, c'est
multiplié par 100 000 $ l'hectare; tonnage entreposé à la
décharge, multiplié par 1 $ la tonne; dans b, c'est les
matériaux générateurs de drainage neutre, par exemple les
mines d'or et de fer, le montant le plus élevé de a ou de b. La
superficie affectée: infrastructure, décharge et autres
dépôts de surface, c'est multiplié par 10 000 $ l'hectare;
tonnage entreposé à la décharge, multiplié par 0,10
$ la tonne et, dans le groupe c, c'est des matériaux
générateurs de drainage basique qui... par exemple, les mines de
niobium. Alors le montant plus élevé entre a et b. La superficie
de la charge est multipliée par 15 000 $ l'hectare, tonnage
entreposé à la décharge multiplié par 0,15 $ la
tonne. Il est à noter que pour une exploitation minière
déjà en production avant la date d'entrée en vigueur de
l'article, la garantie exigée sera calculée comme un pourcentage
des coûts unitaires. On vient de le mentionner. Et il est prévu
actuellement d'exiger 15 % des montants établis en a, b et c, par
année écoulée depuis la proclamation de la loi. Et cette
mesure évitera de forcer certaines exploitations à cesser
prématurément leurs activités.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des
commentaires, M. le député d'Ungava?
M. Claveau: Oui, j'ai quelques commentaires. D'abord je dois dire
en principe que je trouve les modalités d'application de la garantie
très intéressantes dans la mesure où elles sont flexibles,
où elles permettent à chaque compagnie de pouvoir donner des
garanties en fonction de sa structure de financement, soit ses
liquidités, ses biens, ses garanties bancaires, une assurance Ça
peut être à peu près n'importe quoi, dans la mesure
où c'est satisfaisant comme garantie. Je trouve le principe excellent et
je dois même dire que je pense que c'est nécessairement comme
ça que ça doit se faire. Je remarque aussi que, dans ce
cas-là, ce n'est pas le mot "peut" mais le mot "doit" qu'on a mis. Je
trouve que c'est intéressant aussi d'avoir utilisé un
impératif pour faire en sorte que ça ne soit pas
discrétionnaire mais que, définitivement, il devra y avoir une
garantie. J'aurais aimé voir le terme "dort" revenir plus souvent dans
la loi parce qu'à bien des endroits c'est un peu moins précis
comme portée d'application.
Là où je me pose quelques questions, cependant, c'est
d'abord concernant les chiffres que Mme la ministre vient de donner. Si je
comprends bien, il y a déjà un certain nombre de documents qui
ont été établis et qui font en sorte qu'on a des chiffres.
Est-ce qu'on pourrait avoir un dépôt complet de ces
chiffres-là ou si les chiffres que Mme la ministre vient de donner
reflètent la totalité des études chiffrées qui ont
été fartes là-dessus?
Mme Bacon: On verra ça dans le règlement. Ça
sera inclus dans le règlement..
M. Claveau: Mais...
Mme Bacon: ...qui sera publié dans la G azette
officielle
M. Claveau: ...là vous nous avez déjà
donné certains chiffres. Est-ce que c'est complet ou non ou si c'est
juste des exemples?
Mme Bacon: Non, non, ce sont des exemples qu'on donne.
M. Claveau: De quelle façon... Parce qu'écoutez,
moi, en tout cas, il y a une chose que... Ça reste toujours une question
d'appréciation, mais je ne vois pas pourquoi, au moment d'étudier
la loi, on ne pourrait pas avoir une idée de la réglementation
dans la mesure où c'est une loi qui... En fait, dans n'importe quelle
loi, de toute façon, on devrait connaître la
réglementation, surtout si elle est déjà
préparée ou à peu près, en phase terminale. Et s'il
n'y a rien à cacher dans ce genre de loi là, bien ça
serait intéressant d'avoir des données qui nous permet- tent de
voter en toute âme et conscience sur les articles de loi. Je trouve qu'il
serait probablement beaucoup plus intéressant et démocratique de
procéder de cette façon-là. Ça reste une opinion.
Mais je sais qu'elle n'est pas partagée par la majorité des
ministres du gouvernement puisque la plupart du temps on nous amène
plein de pouvoirs réglementaires dans des lois et on apprend par
après qu'avec la réglementation ce n'est peut-être pas tout
à fart ce sur quoi nous avons voté qui se retrouve dans la
réglementation. Et je dois vous dire que c'est plutôt insultant
à l'occasion.
J'aimerais savoir de quelle façon sont fixés ces
montants-là, et s'ils reflètent vraiment les coûts
réels. À partir de quelles analyses on fixe des montants
semblables, je ne sais pas, moi, 15 000 $ l'hectare plus 1 $ la tonne ou,
enfin...
M. Lebuis: Jacques Lebuis, Énergie et Ressources Les
chiffres que Mme la ministre a donnés tantôt reposent sur
l'expérience acquise depuis quelques années, surtout par les
entreprises privées qui ont commencé à faire de la
restauration. Alors, dans le cas des résidus miniers acides, on sait que
c'est beaucoup plus cher que pour les autres types de résidus miniers
L'ordre de grandeur qu'on vous a donné tantôt représente
les coûts d'aujourd'hui, mais on espère cependant que, concernant
les résidus miniers acides, les résultats du programme de
recherche NEDEM vont nous permettre d'abaisser de façon significative
les coûts de restauration des résidus miniers acides parce que,
100 000 $ l'hectare, c'est très dispendieux.
M. Claveau: Ça devient très dispendieux, mais,
quand vous parlez de 100 000 $ l'hectare, admettons, est-ce que c'est par
rapport à un tonnage plus ou moins fixe ou bien si c'est parce qu'il
peut y avoir une grosse variation de tonnage dans un hectare aussi,
dépendamment de l'épaisseur de la couche de sédiments?
M. Lebuis: Oui. C'est surtout une question de superficie parce
que les résidus miniers acides sont générés en
réaction avec les précipitations atmosphériques. Alors,
c'est plus une question de superficie qu'une question de tonnage. La question
de tonnage joue également. Il faut pondérer entre les deux
facteurs.
M. Claveau: Dans le cas des résidus de mines d'or, il y a
certaines compagnies, d'ailleurs, qui ont - voyons! on en a une, entre autres,
qui est disparue assez rapidement de la mappe en laissant des comptes
importants en arrière d'elle - ou qui avaient commencé à
faire de la récupération avec un genre de dredge dans des parcs
à résidus de mines d'or. J'aimerais savoir si, du
côté du ministère, ce genre de récupération
peut faire partie du plan de réaménagement, d'une part, et si
ça peut compter,
d'autre part, dans le montant du coût total de restauration, et
s'il y a une volonté de la part du ministère d'aller de l'avant
dans ce genre d'expérience. Je sais, entre autres, qu'il y a quelques
tentatives qui ont été faites, plus ou moins fructueuses
jusqu'à maintenant, mais il y en a d'autres qui se préparent.
M. Lebuis: Le ministère les encourage justement par des
subventions. On a eu trois ou quatre subventions d'accordées sur des
projets de récupération des métaux dans les résidus
miniers et, à ma connaissance, il y a au moins un cas qui a très
bien fonctionné, qui a généré des profits
intéressants. C'est peut-être une solution pour un certain nombre
de parcs à résidus miniers, mais ce n'est probablement pas
applicable à tous les parcs à résidus miniers. Mais il y a
quand même une avenue de recherche à poursuivre dans ce
domaine-là.
M. Claveau: Mais est-ce que ça peut faire partie d'un plan
de restauration?
M. Lebuis: Bah! Ça pourrait, à la limite, faire
partie d'un plan de restauration, mais il faudrait s'assurer que les profits
générés par la récupération des
métaux génèrent suffisamment d'argent pour faire la
restauration, de toute façon, parce que, même si on enlève
le cuivre ou le zinc des résidus miniers, il va toujours rester beaucoup
de résidus à stabiliser après les opérations
minières.
M. Claveau: Ça, c'est certain, surtout que ce n'est pas
toutes les mines qui ont des produits qui sont nécessairement
intéressants à recycler. Quand vous allez dans les résidus
de zinc où il n'y a rien d'autre, eh bien, éventuellement, c'est
fort probable que ça n'intéresse pas grand monde d'aller en
faire, j'en conviens. Bon.
Une autre question. Avec les montants que vous nous donnez et qui sont
quand même des montants très importants, ne croyez-vous pas que,
d'une part, ça peut avoir l'effet d'amener les compagnies
minières à utiliser le cycle que vous appeliez tout à
l'heure mine écologique? J'ai l'impression que tout le résidu du
concentré finalement qui est expédié dans le décor,
ce qui va sous terre n'est pas calculé, si je comprends bien. Il n'y a
pas de pénalité pour ce qui est renvoyé sous terre.
M. Lebuis: Exact.
M. Claveau: Alors, ça peut inciter les compagnies à
utiliser de moins en moins les champs de surface, les champs d'épuration
ou les lacs, les bassins de sédimentation pour en envoyer le plus
possible sous terre sous forme de remblai. Et, si tel était le cas,
est-ce qu'il y a des modalités prévues pour faire en sorte que ce
remblai-là ne s'avère pas, lui aussi, très polluant en
termes de contamination de la nappe phréatique?
M. Lebuis: Oui. En fait, le retour des résidus miniers
sous terre va se faire, évidemment, selon des conditions
contrôlées. Il n'est pas question évidemment d'envoyer des
produits toxiques qui pourraient polluer la nappe phréatique.
Évidemment, il va y avoir un contrôle là-dessus. Il va y
avoir un contrôle aussi par le ministère de l'Environnement,
ça c'est certain, parce que, avec la directive .019 il y a des suivis de
ces questions-là pendant tout le cycle d'opération de la
mine.
Ce que j'aimerais ajouter aussi, c'est que, comme vous l'avez bien
anticipé, en chargeant des taux de restauration selon la superficie,
ça devient un incitatif pour réduire la superficie des parcs
à résidus miniers et ça devient un incitatif aussi pour
appliquer l'article 232.3 où on dit: "si des travaux de
réaménagement et de restauration progressifs sont possibles, les
conditions doivent être mentionnées au plan de restauration."
Donc, avec des montants importants à mettre de côté, les
gens vont probablement faire de la restauration progressive pour éviter
d'avoir trop de sommes accumulées pendant les opérations de la
mine.
M. Claveau: Vous allez quand même m'expliquer quelque
chose. Je n'ai jamais très bien compris pourquoi toutes les mines ou, du
moins, toutes les mines d'un certain âge ont toutes ce qu'on appelle des
lignes à "backfill" qui reprennent des tuyaux de quatre pouces ou de six
pouces à partir du moulin avec un système de recyclage pour aller
sous terre. Il y avait même des employés qui étaient
affectés à temps plein à ça, à faire du
remblai souterrain. Pourquoi on n'en fait pas plus? Pourquoi? Il me semble
évident que ça doit avoir un certain intérêt, puis,
quand ça sort du moulin, plutôt que de l'envoyer dans le "T-line"
jusque dans le parc à résidus, de le renvoyer par la "pipe
à backfill" en dessous de la terre, ce n'est pas beaucoup plus
compliqué et c'est le même travail de pompe et de pression, si
vous voulez. J'essaie de comprendre pourquoi ça n'est pas plus
utilisé que ça.
M. Lebuis: Je ne pourrais pas vous donner de statistiques
là-dessus non plus, mais je ne suis pas certain que le "backfill" est
moins utilisé qu'auparavant. Je ne peux pas vous donner de statistiques
là-dessus malheureusement, mais je sais qu'il se fait beaucoup de
recherches actuellement pour utiliser davantage le "backfill", où on
établit des mélanges de "backfill" et de ciment, justement pour
donner une bonne consistance au matériau. Ça permet de miner de
façon plus sécuritaire en plus. (20 h 45)
M. Claveau: Entre autres, ça permet de pouvoir miner les
piliers.
M. Lebuis: Exactement.
M. Claveau: Parce que, souvent, dans des formations
géologiques, le problème des piliers, c'est que tu laisses
énormément de minerai facile d'accès, finalement, dans des
piliers protecteurs alors que quand tu fais du remblayage à mesure, les
piliers, tu n'en as plus besoin
M. Lebuis: C'est ça.
M. Claveau: En tout cas, moi j'ai toujours demandé comment
il se fait que la presque totalité des résidus du moulin n'est
pas renvoyée sous terre.
M. Lebuis: Je pense que dans l'avenir cette solution-là va
être de plus en plus utilisée. En tout cas, il y a des incitatifs
dans le projet de loi qui vont favoriser la recherche et l'utilisation de
techniques dans le sens que vous mentionnez.
M. Claveau: Ça va quant à moi.
Le Président (M. Audet): Ça va D'autres
commentaires? M. le député de La Prairie.
M. Lazure: Oui. Dans le dernier - avril 1990 - inventaire des
lieux d'élimination, pour la région
d'Abitibi-Témiscamingue et du Nouveau-Québec, il y a quatre sites
qui ont été rétrocédés à la couronne,
dans la catégorie 1, dans les sites les plus dangereux. Est-ce que votre
article 332.4, tout ce qui touche la garantie, va s'appliquer, j'imagine,
à la couronne et de quelle façon?
M. Giroux: Si vous vous souvenez, M. le député,
l'an dernier, à peu près à cette date-ci, ou
peut-être un peu plus tard en juin, mais je pense que c'était en
juin, je pense que c'était le jour de ma fête d'ailleurs, le 22
juin... Ça me revient là, le 22 juin, oui, je me souviens d'avoir
passé une belle journée à l'Assemblée nationale.
Quand on a discuté de l'amendement à l'article 126 de la Loi sur
la qualité de l'environnement, dans le projet de loi 65.
M. Lazure: Oui.
M. Giroux: ... on a ajouté un second alinéa, si ma
mémoire est fidèle. On exemptait les terres sous juridiction de
la ministre de l'Énergie et des Ressources de l'application de la Loi
sur la qualité de l'environnement.
M. Lazure: Ici, c'est implicite que les quatre sites qui
appartiennent à la couronne n'auraient pas à présenter de
garantie?
M. Giroux: Non.
M. Lazure: Est-ce que ça veut dire aussi qu'ils n'auraient
pas à présenter de plan de réaménagement et de
restauration? C'est une autre question que je pose. Je reviens en
arrière sur l'autre article. Est-ce que la couronne devra
présenter un plan de restauration?
M. Giroux: M. Lebuis va vous faire part...
Mme Bacon: On met quand même quelque 100 000 $ cette
année pour la restauration des sites, pour les plans. Et à chaque
année, il va y avoir des sommes qui vont être au budget du
ministère pour les plans et la restauration.
M. Lazure: Pour les sites de la catégorie 1.
Mme Bacon: Ceux qui appartiennent à la couronne.
M. Lazure: Oui, oui, qui appartiennent à la couronne. Les
autres catégories aussi ou seulement la 1 ?
Mme Bacon: La catégorie 1 pour commencer Après
ça, on fera les autres
M. Giroux: La différence, évidemment, étant
que ce n'est pas obligatoire, c'est volontaire pour une raison assez simple
qu'on avait expliquée Je pense que ce que le ministre de l'Environnement
avait expliqué à ce moment-là, c'est que c'est vrai qu'on
est gestionnaire et responsable des terres publiques. Sauf que le territoire
est tellement grand. C'est 90 % de la province. On ne peut pas savoir qui va
aller, je vais utiliser une belle expression française, "dumper" Dieu
sait quoi un peu partout. C'est pour ça qu'on avait
suggéré la modification à l'article 126.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Audet): L'article 232.4 est
adopté. Adopté, oui?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 232.5. Conditions
additionnelles
Mme Bacon: "Le ministre peut subordonner l'approbation du plan de
réaménagement et de restauration à d'autres conditions et
obligations qu'il détermine et intègre au plan, notamment le
versement préalable de tout ou partie de la garantie; il approuve le
plan après consultation du ministre de l'Environnement. "La personne
visée à l'article 232.1 doit, à la demande du ministre,
lui fournir dans le délai
qu'il fixe tout renseignement, toute recherche ou toute étude
supplémentaire dont il estime avoir besoin pour accorder son
approbation. " À ces conditions, le ministre accordera son approbation
après consultation du ministre de l'Environnement. Parce qu'il importe
d'assurer ici une concertation des ministères, puisque les
activités minières dont il est présentement question sont
assujetties, en partie, aux dispositions de la Loi sur la qualité de
l'environnement, et à la directive. 019. Au besoin, le ministre pourra
demander toute information additionnelle avant de rendre sa décision,
comme on en a discuté tout à l'heure.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des commentaires
là-dessus? M. le député d'Un-gava.
M. Claveau: Oui, M. le Président. Je pense qu'il y a un
noeud dans la loi. C'est un peu l'article charnière de toute la
discussion que l'on a pu avoir depuis le début de l'étude article
par article du projet de loi. D'abord, quand on dit que "le ministre peut
subordonner l'approbation du plan de réaménagement et de
restauration à d'autres conditions et obligations qu'il détermine
et intègre au plan", moi, j'ai déjà un problème
là. C'est un peu comme les relations entre les travailleurs et un
employeur, qui, après avoir signé une convention collective,
décide de rajouter des conditions de travail qu'il n'avait pas
négociées à la table, qu'il n'avait pas accordées
à la table de négociation ou qui n'avaient pas fait l'objet de
discussions. Ça me semble un peu bizarre de dire: On va négocier
un plan et, une fois que tout le monde va s'être entendu sur le plan, le
ministre va pouvoir subordonner l'approbation du plan de
réaménagement à d'autres conditions et obligations qu'il
détermine et intègre à ce même plan-là. En
termes de formulation, si ce n'est pas ça l'intention, je trouve que la
formulation est un peu spéciale. Dans la mesure où on s'entend
sur quelque chose, il me semble que ça doit faire partie de l'ensemble
de la discussion. Après ça, tout le monde signe, on est d'accord,
on va de l'avant. S'il y a une modification à y faire, un peu comme
ça peut être le cas dans une convention collective, à ce
moment-là, on s'assoit à nouveau à la table et on
étudie à nouveau la situation, et on signe une lettre d'entente
qui peut être intégrée ou mise en annexe. Mais que le
ministre puisse modifier des conditions, ajouter de nouvelles conditions ou
subordonner l'application du plan, de façon unilatérale, à
de nouvelles obligations, ça me semble un peu bizarre. Et j'aimerais
qu'on m'éclaire tout à l'heure sur la portée réelle
de cet article-là, sur la signification de cette phrase-là, qui
me semble un peu suspecte au moment où on se parle.
Bon, on dit, à la suite: "... notamment, le versement
préalable de tout ou partie de la garantie". Encore "notamment". C'est
une des choses qu'on dit, mais il me semble, encore là, dans ce
contexte, que si pour une raison ou une autre on ne se fie pas trop à la
compagnie qui veut partir sa mine et qu'on dit: Dans ton cas, c'est bien de
valeur, mais tu vas nous verser une partie de la garantie, ça devrait
faire partie, au départ, de la négociation intégrale, ou
de l'ensemble de la négociation sur le plan de restauration. Je ne vois
pas pourquoi on aurait intérêt à se donner un article de
loi qui permettrait de modifier, par après, ce sur quoi on s'est
entendu.
Là, il y a la dernière partie de la phrase, après
le point-virgule; "il approuve le plan après consultation du ministre de
l'Environnement. " Je me demande, d'abord, si c'est vraiment là
où ça devrait aiier. Parce que la première partie de la
phrase ou du paragraphe dit qu'on peut subordonner le plan d'une nouvelle
condition après son adoption ou après son entrée en
vigueur. Et là, on met un point-virgule et on dit que le plan devra
être approuvé après consultation avec le ministre de
l'Environnement. Il me semble que cet unique petit bout de phrase-là est
assez important pour faire l'objet à lui seul d'un article de loi, d'une
part. D'autre part, ce serait un article qui aurait beaucoup de
difficulté à avoir mon consentement ou à avoir mon
approbation, mon appui au moment du vote, dans la mesure où ça me
semble plutôt marginal, le rôle du ministre de l'Environnement
là-dedans.
Je reviens à ce que je disais au tout début et ce à
quoi je crois fermement, c'est qu'il y a un responsable quelque part dans le
décor de tout ce qui s'appelle question environnementale, et c'est le
ministre de l'Environnement. Je vais reprendre mon image de la semaine
dernière, si la ministre n'a pas pu la comprendre. L'architecte
général, le grand responsable de toute l'architecture
environnementale du Québec, c'est le ministre de l'Environnement. Comme
je l'ai dit, ce n'est pas nécessairement l'architecte qui exécute
ses plans; il y a des ingénieurs et il y a des contracteurs pour faire
la job. Dans le cas présent, que le ministère de l'Énergie
et des Ressources soit le contracteur responsable de l'exécution du plan
de réaménagement et de restauration, j'en conviens et je trouve
ça tout à fait normal. Mais il y a une chose que je sais, par
exemple, c'est que, quand l'architecte est le contracteur, il y a souvent des
problèmes de surveillance des travaux. Il faut qu'il y ait une division
entre la responsabilité ultime et l'application de cette
responsabilité-là dans la pratique, sur le terrain.
Or, dans le cas présent, que ce soit le ministère de
l'Énergie et des Ressources qui ait la responsabilité de
l'application, sur le terrain, de la loi, numéro un! Je comprends aussi
les compagnies minières, qui veulent avoir le moins d'intervenants
possible dans le décor. C'est déjà assez compliqué
comme ça avec juste un minis-
tère ou deux, imaginez-vous s'il faut en mettre un
troisième qui va aller leur demander des obligations toutes les fois
qu'elles vont vouloir marcher quelque part. Je suis tout à fait
conscient que, pour elles, c'est se compliquer drôlement la vie. Mais
ceci étant dit, il n'y a rien qui empêche de mettre la
responsabilité ultime de l'application du plan entre les mains du
ministre de l'Environnement qui, il me semble, doit être le responsable
de toutes les questions environnementales.
Dans ce sens-là, moi, je crois qu'on devrait inverser la phrase.
Quand je dis ça, je ne dis pas ça pour faire du blabla, je le
crois sincèrement. Je crois que c'est le ministre de l'Environnement qui
devrait approuver le plan, mettre son tampon sur le plan. Le "rubber stamp",
c'est le ministère de l'Environnement, avec sa signature, après
consultation avec le ministre de l'Energie et des Ressources, qui, lui, de
toute façon aura à l'appliquer sur le terrain, ce fameux
plan-là. Là, on aurait parlé sérieusement.
Là, on n'aurait pas interverti les rôles, on n'aurait pas
réduit, ridiculisé la participation du ministère de
l'Environnement dans la démarche. On l'aurait, au contraire,
situé à sa vraie place, c'est-à-dire en tant que
surintendant général de toutes les interventions
environnementales sur le territoire du Québec, y compris la surveillance
des ministères eux-mêmes, des autres ministères du
gouvernement, comme le Solliciteur général est responsable de
s'assurer que tout marche bien à peu près partout.
Je reprendrai encore une fois l'exemple que je donnais la semaine
dernière. L'industrie minière est subordonnée aux
règlements du ministère des Transports dans le transport de
minerai. L'industrie minière est subordonnée à la CSST
dans les questions de santé et de sécurité au travail.
Elle est subordonnée aux règlements du ministère du
Travail dans la question de la ventilation. Elle est subordonnée
à tout un tas d'autres secteurs d'activité, ce qui
n'empêche pas le ministère de l'Énergie et des Ressources
d'avoir ses responsabilités à l'interne. (21 heures)
Le ministère de l'Énergie et des Ressources a
déjà eu, jusqu'en 1980 ou 1981, ses propres inspecteurs miniers.
Il y avait une division au ministère de l'Énergie et des
Ressources, où il y avait des inspecteurs miniers qui s'occupaient de la
sécurité dans les mines, qui enquêtaient sur les accidents
de mines et qui relevaient du ministère de l'Énergie et des
Ressources et qui étaient situés en région, qui
étaient des fonctionnaires du ministère de l'Énergie et
des Ressources et dont la tâche était de s'assurer que les normes
de sécurité soient appliquées au mieux dans l'industrie
minière.
Mais on a décidé, en 1981, si je ne m'abuse, que
c'était là la responsabilité de la CSST. On a
enlevé cette division-là du ministère de l'Énergie
et des Ressources On a transféré, pour l'essentiel, les gens qui
travaillaient là-dedans à la CSST Aujourd'hui, c'est la CSST qui
assure la sécurité dans les mines, comme elle assure la
sécurité sur les chantiers de construction, dans les chantiers
maritimes, si tant est qu'il y en a encore au Québec qui fonctionnent,
ou partout dans l'industrie. Il me semble que c'est normal. Je veux bien croire
que, dernièrement, le ministre délégué aux Mines ou
l'ex-ministre délégué aux Mines a trouvé bon de
former son petit comité pour essayer de voir pourquoi il y avait eu
autant d'accidents mortels dans les mines, mais on aurait probablement
réussi tout aussi bien en passant un mandat à la CSST, en disant:
Aïe, il y a un certain nombre de problèmes dans les mines, fais-moi
un rapport, je veux savoir pourquoi. On a fait un petit comité d'experts
à côté, c'a été un choix, mais ce n'est pas
évident, en tout cas à ma connaissance, à mon humble avis,
que c'a été le meilleur choix, parce que ceux qui
contrôlent l'information là-dessus, c'est des gens de la CSST. Je
comprends aussi que l'industrie minière et la CSST ne sont pas
nécessairement les "partners" qui se donnent les plus grandes accolades,
on n'a qu'à voir les rapports qui ont été faits, entre
autres, à certaines commissions parlementaires. Mais il reste un fait,
c'est chacun sa place. Il y a des activités du gouvernement qui
relèvent de certains ministères et, normalement, l'industrie
minière comme les autres industries doivent être assujetties,
subordonnées à ces réglementations-là qui viennent
de ces ministères-là.
Alors, je continue à prétendre et je crois fermement que
la seule façon de rendre cette loi-là véritablement
efficace, c'est que, comme c'est le cas dans les autres départements, le
ministère de l'Environnement soit responsable du plan, de l'approbation
du plan de réaménagement et de restauration des sites, des parcs
à résidus miniers, après consultation avec le
ministère de l'Énergie et des Ressources qui, lui, aura à
le faire appliquer. Là, on ouvre une brèche de ce
côté-là et, demain matin, ce sera Hydro-Québec qui
pourra faire ses propres plans de restauration de ses terrains
contaminés avec approbation du ministre de l'Énergie et des
Ressources en passant sur le dos du ministère de l'Environnement Une
autre fois, ce sera l'industrie forestière qui pourra commencer à
faire la même chose. Finalement, l'idée que la ministre avait il y
a quelques années, que chaque ministère ait sa division
sectorielle d'environnement, elle va finir par s'appliquer. Le ministère
de l'Environnement n'aura qu'un rôle un peu d'épouvantail qui fait
peur aux petits enfants, le rôle de Bonhomme Sept Heures que personne ne
veut voir, mais que tout le monde craint parce qu'on pense qu'il existe. Moi,
je trouve, en tout cas, qu'on est dans une mauvaise voie, qu'on s'oriente bien
mal en donnant cette orientation-là, que ce n'est pas là vraiment
le message, le vrai message que l'on doit laisser aux Québécois
et aux Québécoises en
termes d'environnement. On a un ministère de l'Environnement,
c'est lui qui est responsable en bout de piste de toutes les activités
environnementales. Quand il y a un plan de réaménagement et de
restauration dans quelque ministère que ce soit, en vertu de quelque
type d'industrie que ce soit et de quelque type de client non industriel que
ça puisse être, c'est à lui de donner l'approbation finale
sur les plans. Moi, en tout cas, ça restera toujours mon point de vue
par rapport à ça.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le
député. M. le député de La Prairie.
M. Lazure: Je voudrais enchaîner un peu dans le même
sens des remarques de mon collègue d'Ungava. Non seulement le ministre
de l'Environnement doit rester l'architecte de tout ce qui est projet
environnemental dans l'appareil gouvernemental notamment, mais, en plus
d'être l'architecte, on peut dire qu'il est aussi l'espèce de
conscience, la conscience de l'environnement. La ministre actuelle de
l'Énergie et des Ressources est sûrement bien intentionnée,
surtout qu'elle a eu l'expérience d'être à l'Environnement
pendant un certain temps. Je serais même prêt à admettre que
je dormirais en paix, mais elle ne sera pas là indéfiniment et
là, on ne parle pas de personne; moi, je serais prêt à lui
faire confiance. Mais ici, dans un texte de loi, on parle de structure et c'est
un précédent très dangereux. Si les gouvernements, depuis
un certain nombre d'années, ont décidé qu'il fallait
concentrer dans un ministère donné toute l'expertise en
environnement, en écologie, il y avait des bonnes raisons pour
ça. Mais là, si, par le biais d'un projet de loi, on se met
à éparpiller cette expertise-là, je pense qu'on fait une
erreur, parce qu'en plus d'être l'architecte, d'être la conscience,
il faut que le ministère de l'Environnement joue son rôle aussi de
surveillant, de porte-étendard, d'animateur, de promoteur de
l'environnement. Il faut qu'il soit celui qui s'assure qu'il y a une certaine
homogénéité dans la qualité des plans de
restauration, pas simplement à l'intérieur de la juridiction du
ministère de l'Énergie, mais en comparaison avec les autres plans
de restauration d'autres sites dangereux qui ne sont pas des sites miniers.
Autrement dit, il y a une espèce de cohérence interne dans
l'appareil gouvernemental qui veut que ce genre de plan là demande, si
on veut en faire une étude sérieuse, une expertise. Cette
expertise est concentrée dans un ministère qui s'appelle le
ministère de l'Environnement.
Moi, je ne comprends toujours pas pourquoi la ministre s'acharne
à vouloir se donner ce pouvoir-là. Je comprends qu'elle consent
à consulter son collègue de l'Environnement. C'est le minimum, le
minimum des minimums, mais le texte actuel ne dit pas qu'elle tiendra compte de
l'opinion du ministre de l'Environnement, c'est une consultation, point. Mais
il me semble qu'elle serait en toute sécurité sur un terrain plus
solide si elle faisait l'inverse, si elle disait: Le ministre ou la ministre de
l'Énergie soumet le plan à l'approbation du ministre de
l'Environnement. C'est lui qui doit l'évaluer à la lumière
des standards qui ont été développés dans son
ministère, à la lumière de l'expérience
accumulée par les fonctionnaires de son ministère, qui ont
l'habitude d'examiner de tels plans, qui ont l'habitude d'aider même les
intervenants à bâtir de tels plans de restauration.
Moi, je pense qu'on fait une erreur et je n'arrive pas à...
J'aimerais bien que la ministre nous explique par quel cheminement elle arrive
à ça, par quelle logique elle veut que, dorénavant, son
ministère développe cette spécialité, cette
expertise, cette compétence. Est-ce qu'elle va aller chercher des
fonctionnaires au ministère de l'Environnement? Dieu sait qu'il en
manque déjà.
M. Claveau: Elle va engager des ingénieurs miniers pour
faire la job. C'est marqué...
M. Lazure: Elle a déjà commencé à
former son mini-ministère de l'Environnement, son mini-service de
l'environnement en embauchant des ingénieurs miniers, me dit-on.
M. Claveau: C'est dans ses notes explicatives.
M. Lazure: Oui, vous avez raison, mon cher collègue,
ça me revient moi aussi. C'était dans le mémoire - oui,
à la page 3 - qu'elle a présenté au Conseil des ministres
au mois de mars dernier. C'est ça. On dit: "Par ailleurs,
l'administration de ces mesures exigera une équipe spécialement
chargée de cette responsabilité. L'approbation des plans de
restauration, la détermination des montants à verser en garantie,
la révision périodique de ces plans, etc., exigent au minimum
trois ingénieurs miniers et deux techniciens en ressources
minérales. " Moi, je pense que la ministre devrait
réfléchir plus longuement à cet aspect du projet de loi.
Nous pensons, nous, de l'extérieur, qu'il y a encore un certain
contentieux entre elle et son collègue de l'Environnement
là-dessus. Nous pensons ça de l'extérieur, là.
M. Claveau: Si faible soit-il.
M. Lazure: Si c'est réglé, qu'elle nous le dise ou
que lui nous le dise, mais je pense, M. le Président, en toute
honnêteté, que c'est une erreur fondamentale que d'enlever ce qui
est devenu, à travers les années, depuis 10, 15 ans, une
responsabilité typique, caractéristique du ministère de
l'Environnement et de prétendre créer à l'intérieur
du ministère de l'Énergie une certaine section environnementale.
Je pense que
c'est un abus de pouvoir. Je comprends que les propriétaires de
mines préfèrent transiger avec la ministre de l'Énergie
plutôt qu'avec le ministre de l'Environnement. Ça, je peux
comprendre ça. Non seulement parce que ça restreint le nombre
d'interlocuteurs, mais aussi parce que la ministre de l'Énergie, ce
n'est pas sa première préoccupation, la sauvegarde de
l'environnement. Ce n'est pas sa première préoccupation et c'est
pour ça qu'ils devraient faire approuver ces plans-là par le
ministre de l'Environnement pour qui c'est le principal souci, la principale
préoccupation. Il est chargé par le premier ministre, il est
chargé par le gouvernement de veiller à ce que chaque plan de
restauration soit vraiment conforme aux meilleures normes possible.
Alors, M. le Président, moi, j'aimerais bien que la ministre nous
explique avec un peu plus de détails qu'elle ne l'a fait la semaine
passée pourquoi elle ne se rend pas à notre argumentation,
pourquoi elle n'inverse pas, pourquoi elle ne demande pas que ce soit son
collègue qui approuve les plans quitte à ce qu'elle,
évidemment, soit pleinement consultée.
Mme Bacon: Je suis étonnée, M. le
Président...
Le Président (M. Audet): Mme la ministre.
Mme Bacon: ...d'entendre le député de La Prairie
s'exprimer de cette façon-là. Et s'il veut écouter ce que
j'ai à lui dire, je n'aurai pas à répéter. La
semaine dernière, j'ai utilisé le rapport Brundtland et je vais
le faire encore ce soir. Il n'y a pas qu'un seul ministère qui doit
être préoccupé de l'environnement dans un gouvernement,
mais tous les ministères et, à plus forte raison, le
ministère de l'Énergie et des Ressources. Et c'est tout à
fait dans la ligne de pensée du rapport Brundtland. Il y a un
ministère de l'Environnement, dans un gouvernement, mais il y a aussi
des ministères sectoriels qui doivent se préoccuper
d'environnement et qui doivent se préoccuper de faire respecter
l'environnement.
Et je voudrais aussi dire mon étonnement que le
député de La Prairie ne fasse pas la différence entre
décontamination et restauration. L Environnement est responsable de la
décontamination, mais le ministère de l'Énergie et des
Ressources est responsable de la restauration. Il y a une différence.
Les travaux d'exploration et d'exploitation sont assujettis à
l'obligation qui est définie par le règlement. À l'heure
actuelle, il est prévu d'harmoniser ces travaux-là aux travaux
touchés par la directive .019 du ministère de l'Environnement du
Québec. C'a fait l'objet de nombreuses discussions entre les
fonctionnaires du MENVIQ et les fonctionnaires du ministère de
l'Énergie et des Ressources et il fut convenu de respecter le champ de
la directive .019. Je pense que ça, dans la loi, il y a un reflet de ce
respect que nous avons de la directive .019.
Mais le plan de réaménagement qui est visé par le
projet de loi 130, ça concerne davantage le réaménagement
en vue de l'éventuelle fermeture d'une mine. Et cette
restauration-là s'inscrit dans la lignée logique, je pense, de
l'activité minière qui suppose l'exploration, l'exploitation et
la fermeture de la mine. Il y a trois étapes bien
déterminées. La directive .019 du MENVIQ s'attarde principalement
sur la question de la qualité de l'effluent qui est rejeté dans
l'environnement suite aux activités minières. Il faut
préciser aussi que notre projet de loi est plus exigeant que la
directive .019 parce qu'il prévoit que ce plan de
réaménagement doit être soumis avant le début des
activités minières et il exige le dépôt de la
garantie financière. Alors, il est beaucoup plus exigeant que la
directive .019 et c'est pour ça que nous l'ajoutons ici aux
préoccupations que nous avons dans ce projet de loi 130. Et ça,
c'a été fait tout le long du cheminement, de la
préparation de ce projet de loi, en consultation avec le
ministère de l'Environnement (21 h 15)
Le Président (M. Audet): M. le député de La
Prairie.
M. Lazure: Oui, merci, M. le Président. Vous savez, la
différence entre restauration puis décontamination, parfois, est
assez mince. Je comprends que les termes, étymologiquement, ont une
différence, mais, dans la réalité des faits, on peut
imaginer très bien la restauration d'un parc minier qui impliquerait,
qui comprendrait une décontamination Dans la catégorie 1 - et il
n'y a personne qui conteste ça - il y a des parcs miniers qui sont
dangereux, qui demandent non seulement d'être restaurés, mais
d'être décontaminés aussi, et la frontière entre les
deux est assez floue, entre restauration et décontamination. Je pense
que c'est une distinction qui reste très académique et qui n'est
pas utile dans le concret. Les deux peuvent se confondre.
Maintenant, Mme la ministre dit: Le ministère de l'Environnement
s'occupe des effluents. Le ministère de l'Environnement s'occupe de plus
que ça, surtout avec les amendements au projet de loi qui a
été déposé récemment, qui va affecter les
rejets industriels, le PRRI, le Programme de réduction des rejets
industriels. Ça touche eau, air, sol. Ça ne touche pas seulement
les effluents. Alors, je pense que l'argumentation de la ministre n'est pas
très forte à cet égard et, quand elle ressort le rapport
Brundtland en disant: Tout le monde doit se préoccuper d'environnement,
oui, c'est pour ça qu'on la félicite pour son projet de loi.
C'est un bon projet de loi dans l'ensemble, c'est un très bon projet de
loi, mais il me semble que son projet de loi serait tout aussi bon et
même meilleur si elle laissait à son collègue de
l'Environnement le dernier mot, pour ainsi dire, en matière d'en-
vironnement, si elle respectait la compétence de chaque
collègue du Conseil des ministres. Sa compétence, à la
ministre de l'Énergie, c'est l'énergie, les mines; ce n'est pas
l'environnement. La compétence du ministre de l'Environnement, c'est
l'environnement, ce n'est pas les mines.
Alors, moi, je continue à prétendre, avec mon
collègue, que la ministre n'est pas convaincante du tout. Je ne vois
toujours pas pourquoi elle ne consent pas à bonifier son projet de loi
en inversant la proposition pour la rendre telle qu'on maintiendrait, là
où l'expertise se trouve, c'est-à-dire au ministère de
l'Environnement, la responsabilité ultime d'approuver les plans de
réaménagement et de restauration.
Maintenant, les amendements qu'on a eu à présenter tout au
long, mon collègue et moi, touchent toujours cette même
question-là, c'est pour ça qu'on s'y attarde un peu. Mais moi, je
souhaiterais qu'avant la fin de notre discussion on soit devant une
argumentation plus solide que celle que la ministre vient de nous servir parce
que ça ne nous convainc pas du tout.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le
député. Est-ce que l'article 232. 5 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 232.
6.
Révision du plan
Mme Bacon: "La personne dont le plan a été
approuvé doit soumettre au ministre, pour approbation, une
révision de celui-ci: 1° à tous les cinq ans, à moins
que le ministre, lors de l'approbation du plan de révision de celui-ci,
n'ait fixé un délai plus court, 2° lorsque des changements
dans les activités minières justifient une modification au plan;
3° lorsqu'elle a l'intention de modifier le plan; 4° lorsque le
ministre a jugé nécessaire de lui en demander une. L'article 232.
5 s'applique, compte tenu des adaptations nécessaires, à la
révision du plan. "
Alors, lors de l'approbation de la révision du plan, la
périodicité devra être fixée et ne pourra être
supérieure à cinq ans. La révision sera également
effectuée si des changements dans les activités minières
justifient une modification au plan, lorsque l'exploitant a l'intention de
modifier le plan ou lorsque le ministre le juge nécessaire. Cette
dernière mesure permettra, entre autres, une révision du plan
lorsque la personne ne respecte pas le plan initial ou en fonction des
changements technologiques de confinement des résidus miniers.
Si une nouvelle méthode permettant de neutraliser les
résidus miniers générateurs de drainage minier acide et
plus économique et plus pratique que celle prévue au plan est
mise au point, le ministre sera alors justifié de demander une
modification du plan. Par exemple, pour plusieurs parcs à
résidus, la seule méthode actuellement connue de confinement des
résidus miniers est la construction d'une barrière permettant de
recueillir et de traiter les effluents liquides acides et, dans certains cas,
le traitement des effluents devra se poursuivre pendant des dizaines
d'années et devra faire l'objet d'une surveillance
régulière.
En plus d'être très coûteuse, cette méthode
est peu pratique. Dès qu'une autre méthode de confinement
permettant d'éliminer le traitement sur une si longue période
sera découverte, le plan de réaménagement et de
restauration aura certainement avantage à être
révisé en conséquence. Le ministre de l'Environnement sera
de nouveau consulté avant l'approbation du plan révisé. On
peut faire référence à l'article 232. 5 où il est
prévu de consulter le ministre de l'Environnement.
Le Président (M. Audet): Des commentaires
là-dessus? Adopté?
M. Claveau: Bien...
Le Président (M. Audet): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Non. Écoutez, il y a certaines
modalités. J'ose croire que la liste n'est pas exhaustive. Il peut y
avoir d'autres raisons qui fassent en sorte que l'on doive
réévaluer un plan. Maintenant, en termes de temps et tout
ça, moi, c'est des questions de modalités. On peut être
pour ou contre, sauf qu'à un moment donné, il faut tracer une
ligne et puis on n'a pas l'intention de s'éterniser très
longtemps là-dessus, en ce qui me concerne.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 232. 6 est
adopté.
M. Claveau: Adopté. Le Président (M. Audet):
L'article 232. 7. Révision de la garantie
Mme Bacon: "Le ministre peut réviser la garantie lorsqu'il
juge qu'elle n'est plus suffisante ou qu'elle devrait être réduite
en raison des coûts prévisibles de l'exécution du plan de
réaménagement et de restauration. "Le cas échéant,
la personne visée à l'article 232. 1 doit alors fournir une
garantie supplémentaire conformément à cette
révision, dans le délai fixé par le ministre. "
Lorsqu'un plan est révisé en vertu de l'article 232. 6, le
montant de la garantie peut être réduit ou augmenté. Le
montant de la garantie pourra être réduit, par exemple, dans le
cas d'un changement technologique qui permet
d'effectuer la restauration du site à un moindre coût et
lorsque le site a fait l'objet d'une restauration partielle, ou lorsque les
activités minières seront moins importantes que prévu,
diminuant ainsi les coûts de la restauration requise. Le ministre fixe un
délai pour que la personne visée à l'article 232.1,
c'est-à-dire la personne devant faire approuver un plan de
réaménagement et de restauration pour ses activités
minières, puisse fournir une garantie supplémentaire
conformément à la révision
M. Claveau: Je voudrais être certain d'avoir bien compris.
Par exemple, une mine pourrait avoir un plan de restauration au départ
sur une capacité de concentrateur de 2000 tonnes par jour et
après trois ans d'opération, eh bien! pour une raison ou une
autre, on décide d'augmenter la capacité du concentrateur
à 6000 tonnes, ça veut dire que là, ce n'est plus du tout
le même ordre de grandeur et qu'au moment où on emplit plus vite
le parc à résidus, eh bien! à ce moment-là, on doit
exiger des garanties supplémentaires?
M. Lebuis: C'est exactement ça. Ça peut être
une situation semblable ou ça peut être une situation inverse
aussi où, au départ, on avait prévu miner peut-être
5000 tonnes par jour puis, pour des raisons économiques, on ne mine plus
que 1000 tonnes par jour. À ce moment-là, les exigences de
garantie vont être diminuées d'autant.
M. Claveau: Est-ce que dans le cas, par exemple, de fermeture
temporaire, les garanties devront rester là? J'entends une grève
de six mois, par exemple, ou bien un prix du marché qui tombe vraiment
et qui oblige la compagnie à suspendre ses opérations pour
quelques mois?
M. Lebuis: Oui. Le fonds reste obligatoirement en place tant que
la restauration n'est pas complétée à la satisfaction du
ministre.
M. Claveau: Dans un cas de fermeture temporaire, je suppose qu'on
va obliger un certain contrôle du comportement général du
parc à résidus, mais il n'y aura pas de mise en place de
mécanismes de restauration comme tels?
M. Lebuis: II n'y a pas de dispositions dans la loi à cet
égard-là, mais la surveillance du ministère de
l'Environnement concernant l'ef-fluent minier, elle, se poursuit toujours,
qu'il y ait suspension des activités ou grève. Il y a toujours un
contrôle au niveau de l'effluent minier.
M. Claveau: Et de la part de la compagnie minière aussi,
je suppose
M. Lebuis: Et de la part de la compagnie minière
M. Claveau: On va obliger d'avoir un gardien, d'avoir, je ne sais
pas moi, un certain nombre de surveillants, des échantHlonneurs, des
gens qui vont s'assurer que le contour du bassin ne se mine pas. Enfin, il y a
un certain nombre de choses, je suppose, qui vont être
exigées.
M. Lebuis: Oui. Il y a toujours une supervision qui se fait et il
y a des dispositions aussi dans la Loi sur les mines qui prévoient des
mesures de surveillance en cas de cessation temporaire des activités. Il
y a un règlement aussi qui concerne les suspensions des
opérations.
M. Claveau: Et qui concerne très précisément
l'application de cette loi en ce qui concerne les parcs à
résidus.
M. Lebuis: Le règlement ne vise pas les suspensions de
travaux comme telles, mais il crée l'obligation de maintenir le fonds
tant que la restauration n'est pas complétée. Il y a des
dispositions qu'on va voir tantôt, qui disent que le fonds doit
être maintenu tant que la restauration n'est pas faite à la
satisfaction du ministre.
M. Claveau: Ça va. Merci.
Le Président (M. Audet): Ça va. Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires?
Une voix: Non.
Le Président (M. Audet): L'article 232.7 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 232.8 M. Claveau:
Ah, petit problème. Sanctions
Mme Bacon: "232.8 Lorsqu'une personne omet de se soumettre
à une obligation prévue aux articles 232.1 à 232.7, le
ministre peut l'enjoindre de s'y soumettre dans le délai qu'il
fixe."
À défaut par la personne concernée de se conformer
aux prescriptions du ministre dans le délai qui lui est imparti, le
ministre peut, en outre de toute autre mesure de nature civile, administrative
ou pénale, faire exécuter, aux frais de cette personne, les
travaux prévus au plan de réaménagement et de restauration
ou, en l'absence d'un tel plan, ceux qu'il juge nécessaires dans les
circonstances. Il peut en recouvrer les coûts notamment au moyen de la
garantie qui a été fournie."
Alors, le ministre a déjà un pouvoir équivalent
à l'article 231 de la loi qui lui permet, lorsqu'il y a cessation
temporaire ou définitive des activités minières,
d'enjoindre au titulaire d'un droit minier ou à l'exploitant de prendre
les mesures de protection nécessaires pour prévenir tout dommage
pouvant résulter de cette cessation. Le ministre peut faire
exécuter les travaux aux frais du titulaire ou de l'exploitant, lorsque
les prescriptions du ministre ne sont pas suivies dans les délais
prévus. L'article 231 est en vigueur depuis le 24 octobre 1988, et
depuis cette date, le ministre a utilisé ses pouvoirs à quelques
reprises pour forcer le titulaire d'un site de sécuriser les lieux.
Pensons à l'ancienne mine Est-Malartic détenue par Minerais LAC,
située à Malartic et à la concession minière
détenue par Tiblemont, à Dufresnoy.
Dans le même ordre d'idées, si une personne visée
omet de soumettre un plan de réaménagement et de restauration,
d'y joindre une garantie ou même d'effectuer les travaux en temps
opportun, le ministre pourra l'enjoindre de s'y conformer dans le délai
qu'il fixe. À défaut, le ministre pourra recourir à des
mesures civiles, administratives ou pénales. En dernier ressort, il
pourra faire exécuter les travaux requis aux frais de cette personne.
Dans ce dernier cas, le ministre pourra en recouvrer les frais à
même la garantie.
Le Président (M. Audet): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Deuxième charnière du projet de loi. M.
le Président, j'ai beaucoup de difficultés à comprendre la
portée de cet article-là. C'est un peu comme mettre de la
térébenthine dans la peinture: on vient de lui enlever tout son
effet, elle ne colle plus. Que voule2-vous que je vous dise? On arrive avec une
loi qui dit, jusqu'à l'article en question, qu'on va avoir du mordant,
qu'on va avoir de la poigne. On va obliger, on va... On a le dentier sorti
ça de long. Et là, tout à coup, pouf, on vient d'envoyer
de la térébenthine dans le gallon de peinture. (21 h 30)
Lorsqu'une personne omet de se soumettre à une obligation
prévue aux articles dont il a été question tout à
l'heure, le ministre peut l'enjoindre de s'y soumettre dans le délai
qu'il fixe. Imaginez-vous si c'est fort ça! Ça là, moi
ça me fait frémir rien qu'à y penser. Si j'étais un
intervenant minier, je dirais: Bravo, Mme la ministre! Si on omet... Ce n'est
pas ça, c'est: Si une personne ne se conforme pas au plan qu'elle a
signé, en toute connaissance de cause, en plein état d'esprit
mental ou physique... Comment on dit ça, dans les testaments? Elle a
signé, elle savait, elle n'était pas folle. Elle savait ce
qu'elle signait. À partir du moment où on l'a fait, il n'est pas
question de savoir si j'ai omis ou si je n'ai pas omis. Quand tu conduis en
état d'ébriété, il n'est pas question de savoir si
tu as omis ou si tu n'as pas omis. La loi dit: Tu t'es fait pincer, paye! C'est
la même chose là-dedans, M. le Président. Si on veut que la
loi ait les dentiers désirés, il faut faire en sorte de lui
donner une petite chance pour qu'elle puisse mordre.
Là, on vient de dissoudre, on vient de faire disparaître
dans le décor toute la portée de la loi. Le ministre peut, quand
la personne a omis... Ce n'est pas si grave que ça, c'est une simple
omission. Le ministre peut l'enjoindre de s'y soumettre. Il peut, il peut s'il
veut. S'il ne veut pas, il ne peut pas. "Peut", ce n'est pas fort. Et je
continue à prétendre que ce n'est vraiment pas suffisamment fort.
C'est: Le ministre doit l'enjoindre de s'y soumettre, non pas dans le
délai qu'il fixe, mais immédiatement. À moins de
ça, on n'y arrivera pas. C'est clair. Je n'ai pas l'intention de
déposer un amendement là-dessus et de prendre tout le temps que
le règlement pourrait me donner pour en discuter. Je pense que c'est
suffisamment clair, à la simple lecture, pour que le ministre puisse le
comprendre. Et je suis certain que le ministre est au courant de ce que
ça veut dire. Maintenant, j'aimerais bien savoir les véritables
intentions qu'il y a derrière le laxisme de cet article, parce que,
finalement, c'est enlever toute la portée de la loi. C'est la rendre
totalement discrétionnaire. Je n'en reviens pas. Je vais vous dire bien
honnêtement, je n'en reviens pas.
Et encore, on lit plus loin: "À défaut par la personne
concernée de se conformer aux prescriptions du ministre dans le
délai qui lui est imparti, le ministre peut - encore une fois - en outre
de toute autre mesure de nature civile, administrative ou pénale... "
C'est-à-dire après quelque chose comme 50 poursuites de toutes
sortes d'affaires, une lettre, et ça prend trois mois pour
répondre, et on envoie un avocat dans une lettre, quand ce n'est pas une
lettre d'avocat! Finalement, après cinq ans, on finit par ne pas
s'entendre. Ça fait que là, si on veut, on peut. Si on ne veut
pas, on laisse tout ça là. Mais "peut, - si elle veut, - faire
exécuter aux frais de la personne, les travaux prévus au plan de
réaménagement et de restauration ou, en l'absence d'un tel plan -
il n'est pas supposé y en avoir d'absence de tel plan, à
l'entendre parler, tout le monde va en signer des plans - ceux qu'il juge
nécessaires dans les circonstances. " C'est faible, M. le
Président. Je n'en reviens pas. C'est presque scandaleux. On veut se
donner un projet de loi pour se donner bonne figure et après ça,
on se place un petit article quelque part qui peut vouloir dire tout
simplement: Mon projet de loi est là, mais... Bof, c'est un peu comme le
principe du pollueur-payeur. Vous savez. Pollueur-payeur, beau principe, mais
pour que tu dépollues, on va te donner des déductions
d'impôt qui vont faire en sorte que ça ne te coûtera rien.
Il y a des
compagnies qui en ont signé. Tout le monde le sait. C'est enlever
toute la portée de la loi. C'est laisser place au laxisme. C'est laisser
place à la discussion, à l'interprétation inutile, aux
débats juridiques, aux poursuites sans fin. C'est ça qu'on
introduit par là. Je veux bien croire que les avocats vont être
contents de ça. En disant ça, je ne vise surtout pas le
contentieux du ministère qui, je le sais bien, va avoir beaucoup plus de
trouble à l'administrer qu'autrement et qui n'aimerait sûrement
pas voir cet article dedans. Mais ça rend l'application de la loi
ouverte à n'importe quelle interprétation. "Lorsqu'une personne
omet de se soumettre à l'obligation..." Pensez-vous, M. le
Président, qii'avec une ouverture pareille quelqu'un, peut-être,
va se sentir de plein droit obligé de respecter l'entente qu'il a
signée? Je veux bien croire que, pour l'essentiel, les compagnies
minières qui opèrent actuellement en territoire
québécois sont toutes de bonne foi dans ce projet de loi
là. Je le sais, pour en avoir discuté avec des responsables
d'associations minières, pour en avoir discuté avec des
responsables de mines. Je pense que, dans l'ensemble, tout le monde est
d'accord avec ce projet de loi là et tout le monde se rend compte du
besoin de mieux gérer les parcs à résidus, de faire en
sorte que l'on ne répète pas les erreurs du passé. Mais si
tel est le cas, pourquoi ouvrir une porte comme ça, pourquoi ouvrir
toute grande la porte de grange? On n'a pas besoin de faire ça. La loi
s'applique ou ne s'applique pas. Et il y a un règlement qui s'applique
ou qui ne s'applique pas. Quand on passe a côté du
règlement et qu'on se fait pincer, on paie pour, comme c'est le cas dans
n'importe quoi. Je ne peux pas comprendre, en tout cas, que la ministre
accepte, de bonne foi, le sourire aux lèvres, de voter un article comme
ça dans le projet de loi. C'est comme dire: On le fera appliquer juste
par ceux à qui on voudra bien le faire appliquer et, les autres, vous
vous organiserez pour passer à côté, on fermera les yeux.
Ce serait écrit de cette façon-là et ce serait tout aussi
compréhensible et ça voudrait dire exactement la même
chose.
Le Président (M. Audet): M. le député de La
Prairie, vous avez souhaité prendre la parole?
M. Lazure: Oui, merci, M. le Président. Non seulement
ça affaiblit la portée du projet de loi, mais ça va rendre
la vie de la ministre impossible. Il faut bien s'imaginer que, la nature
humaine étant ce qu'elle est, les propriétaires d'entreprises
minières vont omettre de temps en temps de se conformer. Et quand ils
vont omettre, bien là, ils vont prendre rendez-vous avec Mme la
ministre, avec le cabinet. Je pense que ce n'est pas seulement le contentieux
du ministère qui va avoir beaucoup plus d'ouvrage, mais la ministre
elle-même va avoir beaucoup plus d'ouvrage. Ce sera difficile pour elle
de résister aux pressions de propriétaires de mines qui vont
dire: Ah! je m'excuse beaucoup, mais j'ai complètement omis...
Une voix: J'ai oublié.
M. Lazure: ...pas oublié, j'ai omis. Mais si on essaie de
comprendre les motifs de cette clause-là qui affaiblit
considérablement une loi qui a l'air solide et quasiment
révolutionnaire - et dans le bon sens du terme - on peut se
référer au même mémoire de la ministre au Conseil
des ministres, du mois de mars, à la page 3. Ça dit, au premier
paragraphe, la dernière phrase, je cite: "La mise en oeuvre des nouveaux
articles de loi devra donc se faire avec circonspection pour ne pas
compromettre la santé financière des entreprises" C'est un but
louable. C'est sûr qu'il ne faut pas égorger le monde. Il n'y a
personne qui s'attend à ce que le gouvernement exige des entreprises
qu'elles dépensent de 300 000 000 $ à 500 000 000 $ dans les deux
ans qui viennent. Mais, de par les termes mêmes de la ministre,
connaissant son état d'esprit, qui veut y aller mollo, avec
circonspection, qui veut respecter la santé financière des
entreprises, je pense que là, avec cet article qu'on est en train de
discuter, elle leur dit: Bon, bien, venez me voir et on discutera. Vous venez,
vous m'écrivez, vous me dites que vous avez omis de vous soumettre
à un des articles qui va de 232.1 à 232.7, choisissez, et
à un de ces articles-là, vous vous déclarez comme
"ometteur", vous avez omis de vous soumettre. Et puis là, bien, on va
discuter ensemble, on va négocier le délai que je vais vous
donner. Parce qu'elle se donne énormément de pouvoirs, M. le
Président, la ministre, dans ça. Elle va fixer les délais.
Elle va faire du cas par cas: telle compagnie, c'est six mois, telle compagnie,
c'est un an, telle compagnie, c'est deux ans. Moi, je n'arrive pas à
comprendre pourquoi. Je pense que le souci de respecter la santé
financière des entreprises minières, il est correct, mais ce
n'est pas nécessaire de leur dire, en plus: Je vous donne un signal, je
vous donne une porte d'entrée pour faire des exceptions et on va se
servir de 232.8 et on va négocier ça, cas par cas. Alors, je
trouve, M. le Président, que c'est un article qui est presque un appel
aux entreprises minières à ne pas prendre au sérieux tous
ces articles-là, de 232.1 à 232.7 qui, par ailleurs, quand on les
regarde individuellement, un par un, sont excellents. Cet article-là
vient donner un signal, non pas carrément de délinquance, mais
d'omission, volontaire ou involontaire, et d'omission qui pourra être
pardonnée à l'intérieur d'une négociation avec la
ministre.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur cet article-là?
M. Giroux: Si vous me permettez?
Le Président (M. Audet): M. Giroux.
M. Giroux: Contrairement à l'avis du député
d'Ungava, je pense que l'article en question est, d'abord et avant tout, un
article qui renforce la loi. Il renforce la loi parce que, un, il donne un
pouvoir habilitant à la ministre. Ce pouvoir-là, c'est d'imposer
ou d'avoir recours à des mesures de nature civile, administrative ou
pénale. Ça donne également la flexibilité, un peu
en vertu du même principe que vous énonciez tout à l'heure
relativement à la garantie, pour ne pas empêcher le fonctionnement
des compagnies. Il faut bien voir ce que 232.1 à 232.7 exigent. 232.1:
Dépôt du plan, préparation du plan. Par qui? Un titulaire
de droit minier, etc. On précise l'obligation. 232.2: On oblige de
soumettre le plan avant le début des activités minières.
Si les activités sont déjà commencées, il y a un
délai qui est fixé, qui peut être extensionné.
232.3: Contenu du plan. 232.4: Description de la garantie. 232.5: Conditions
additionnelles que la ministre peut donner, consultation du ministre de
l'Environnement et aussi tout autre renseignement que la ministre peut exiger.
232.6: Révision du plan et conditions pour procéder à la
révision du plan. 232.7: Révision de la garantie.
Ce que vous voyez ici, c'est qu'il y a des actions qui peuvent
être initiées par la ministre, de 232.1 à 232.7, qui,
forcément, pourraient ne pas faire l'affaire des clientèles.
À un moment donné, la ministre doit trancher et doit dire: C'est
ma décision; j'exige de vous la production de tel et tel document. Je
vous ordonne ou je vous enjoins de le faire avant telle date. Alors, 232.8,
c'est ça que ça fait, ça donne ce pouvoir-là. S'il
n'était pas dit - vous le savez très bien, vous avez
déjà vu plusieurs projets de loi... Ça prend un pouvoir
habilitant, c'est le jargon juridique, mais ça nous prend un pouvoir
habilitant. La ministre a ou aura le pouvoir habilitant de faire ça. Il
faut bien voir aussi, je donne simplement un exemple... Par exemple, 232.6: "La
personne dont le plan a été approuvé doit soumettre au
ministre, pour approbation, une révision de celui-ci: 2° lorsque des
changements dans les activités minières justifient une
modification au plan;" II y a une question d'appréciation à ce
moment-là, ce n'est pas un facteur un plus un. Il va y avoir un jugement
qui va être porté. Vous divergez d'opinions sur certains articles,
vous portez un jugement, Mme la ministre porte un jugement. Il y a une
discussion, mais quelqu'un, ultimement, doit trancher. Et l'article 232.8 donne
le pouvoir à la ministre de trancher et de dire: Ma décision,
c'est ça, conformez-vous-y dans tel délai. Moi, c'est ma vision.
Vous disiez que ça donnerait trop d'ouvrage au contentieux, au
contraire, chaque fois qu'on nous demande si on peut faire telle ou telle
chose, la première chose qu'on recherche, c'est le pouvoir habilitant.
Alors là, au lieu de courir après, on a suggéré de
le mettre dedans.
Il est là.
Une voix: Oui, mais...
M. Giroux: Une autre chose aussi: dans le contexte actuel des
coupures partout, la possibilité pour la ministre de faire
exécuter des travaux aux frais des personnes, ça aussi, c'est un
pouvoir habilitant. Si on ne l'avait pas, on nous consulterait et on nous
dirait: Écoutez, il y a un site dangereux ou il y a des choses qui n'ont
pas été faites conformément au plan, il faudrait
absolument faire des choses. Est-ce qu'on peut le faire? Oui, vous pouvez le
faire, vous avez une responsabilité. Mettons que c'est sur une terre du
domaine public, vous avez une responsabilité: sécuriser un site.
Mais après ça, courez donc après les personnes, vous avez
les règles habituelles du droit civil ou du droit commun. Mais ici, vous
avez une affirmation directe de la responsabilité des personnes
d'acquitter les frais qui auraient été encourus par la ministre
pour faire respecter des choses prévues, de l'article 232.1 à
l'article 232.7. Alors, il y a des distinctions à faire. Il y a des
choses importantes. J'imagine bien, à un moment donné, quand il y
aura des travaux précis de réaméne.ge-ment et de
restauration qui n'auront pas été faits et qui devaient
être faits, la ou le ministre responsable à ce moment-là
devra assumer sa responsabilité et ne pas donner de latitude. Il y a des
choses fondamentales là-dedans. Mais quand vient le temps de discuter
des modalités d'un plan ou de savoir jusqu'à quel degré
les changements des activités minières justifient la modification
au plan, vous ne pouvez pas dresser ça comme un absolu et faire en sorte
que des droits soient perdus à cause d'une trop grande rigidité.
Alors, il y aura des discussions. (21 h 45)
Vous palliez tantôt, dans le plan de réaménagement,
de discussions préalables, et à l'article 232.5, vous parliez de
la subordination, mais tout ça, ce n'est pas fait en vase clos, il va y
avoir des discussions. Et, à un moment donné, quand ça
aura assez duré ou quand on verra qu'il n'y a pas plus moyen
d'accommodement possible, à ce moment-là, la ministre va trancher
et la ministre va trancher en vertu de 232.8.
M. Claveau: M. le Président.
Le Président (M. Audet): Oui, M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Oui. Je comprends très bien que des pouvoirs
habilitants, il en faut. Là où j'ai un problème, c'est
l'aspect discrétionnaire que l'on a dans la formulation du texte, qui
fait en sorte que ce pouvoir habilitant là peut être exercé
avec une rigidité implacable envers un et il peut, à toutes fins
pratiques, envers un autre, faire l'objet d'un laxisme inqualifiable.
Moi, je crois qu'un pouvoir habilitant doit donner une obligation de
faire fonctionner de façon égale pour tout le monde et ce n'est
pas ça que ça dit dans l'article. C'est bien de valeur, mais ce
n'est pas ça que ça dit. On va prendre l'exemple que vous donniez
tout à l'heure: lorsqu'un changement dans les activités
minières justifie une modification au plan. Bon. C'est bien simple qu'en
vertu de la loi, il faut que ça soit un changement dans les
activités minières qui ait une influence quelconque sur la
gestion d'un parc à résidus miniers. Ce n'est pas
nécessairement la méthode de forage sous terre qui va avoir une
modification. Par contre, s'il y a une modification au niveau, je ne sais pas,
moi, des cellules de flottaison dans le moulin, qui va introduire des nouvelles
toxines qui vont se ramasser dans le décor, mais là
peut-être que oui ça peut modifier quelque chose, j'en conviens.
Mais à ce moment-là, dans votre pouvoir habilitant, il doit y
avoir l'obligation que s'il y a un nouveau produit toxique qui arrive dans une
entreprise, je veux être certain que l'autre entreprise qui sera prise
avec le même problème sera traitée de la même
façon que la première. Et ce n'est pas ce que je vois à la
lecture du texte de 232.8. C'est le seul problème que j'ai par rapport
à ça. C'est qu'il n'y a rien qui oblige que tout le monde soit
traité sur le même pied. Et puis j'en prends à
témoin la Loi sur les forêts. Parce que quand on a fait la Loi sur
les forêts, on s'était retrouvé avec quelque chose comme,
je ne sais pas, moi, 106 ou 108 pouvoirs discrétionnaires du ministre.
Ça n'avait pas de sacré bon sens. Et le ministre nous disait: Ah,
l'Opposition est alarmiste. Vous ne comprenez rien. Sauf que ça ne fait
pas cinq ans et la plupart des choses qu'on lui avait dites qui se passeraient
à ce moment-là, elles sont à peu près toutes
arrivées. Moi, de l'angélisme dans les projets de loi, je ne
crois pas à ça. C'est bien de valeur, mais si tout le monde
était des anges, on n'aurait même pas besoin de loi pour se
gérer. Vous savez, si tout le monde avait une vision angélique de
la gestion de l'humanité, on n'aurait pas besoin de corps de police, on
n'aurait pas besoin de règlements, parce que tout marcherait tout
seul.
Alors, quand on fait une loi, je pense qu'on doit se protéger mur
à mur et enlever l'aspect angélique de dire: II faut prendre le
monde pour dos saints. Sans se méfier à outrance des individus,
il y a toujours un dicton qui est un peu vrai là qui dit: Tant qu'il y
aura de l'homme, il y aura de l'hommerie. On a des lois qui sont
supposées être faites pour protéger tout le monde de la
même façon et pour faire en sorte que tout le monde soit
traité de la même façon. Alors, moi, quand on m'arrive avec
un pouvoir habilitant qui est, d'une certaine façon, le démarreur
du projet de loi, et puis qu'on me dit, dans la formulation du texte, que ce
n'est pas évident qu'il va être aussi habilitant pour l'un qu'il
peut l'être pour l'autre, je reste avec des réserves, M. le
Président.
Et c'est là l'essentiel de mon propos. Moi je voudrais, dans le
texte, qu'on comprenne bien que la ministre a des obligations - la, le ou les
ministres qui vont venir auront des obligations formelles de faire appliquer la
loi - et qu'il y ait le moins de clauses interprétatives possible qui
fassent en sorte que la discrétion ministérielle puisse
s'appliquer sans trop savoir pourquoi, sans trop en connaître les tenants
et les aboutissants. C'est essentiellement ça, le problème qu'il
y a par rapport à cet article-là.
M. Giroux: Peut-être pour...
Le Président (M. Audet): M Giroux
M. Giroux: Merci. Peut-être pour ajouter un dernier point
là-dessus. Il ne faut jamais oublier, M. le député, que
derrière tout projet de loi, tout exercice ou toute application d'un
texte de loi, il y a toujours les règles de justice naturelle qui
s'appliquent à l'endroit de tous et particulièrement à
l'endroit des responsables de l'application de ces lois. Alors, l'obligation de
traiter équitablement les citoyens, l'obligation de leur donner
l'opportunité - non pas l'opportunité, l'occasion d'être
entendus, "opportunité" n'est pas le mot approprié - l'occasion
d'être entendus, ça, c'est des règles que les tribunaux ont
établies et auxquelles l'administration publique doit se soumettre.
M. Claveau: Oui, mais.
M. Giroux: Alors, ça, ce n'est pas écarté
L'administration a l'obligation de traiter équitablement les gens
visés par les lois dont elle a la responsabilité
d'application.
M. Claveau: Oui, je suis d'accord avec ce que vous dites, sauf
que, en vertu des mêmes principes, on dit que tout le monde doit payer
son électricité, mais pendant que le Procureur
général supporte une certaine quantité, une certaine sorte
de citoyens qui n'ont pas payé leur compte d'électricité,
il n'y a personne qui intervient pour venir empêcher Hydro-Québec
de couper d'autres citoyens qui, eux, n'ont pas payé non plus leur
compte d'électricité. Et vous savez sûrement à quoi
je fais référence. Alors, en vertu de quelle justice on peut
faire en sorte que certains se voient couper l'électricité parce
qu'ils ne paient pas leur compte et que d'autres ne paient pas leur compte et
qu'ils aient, en plus, le Solliciteur général de leur bord pour
dire: Ne payez pas, ce n'est pas grave? Eh bien, c'est en vertu de la
même justice que vous venez de m'expliquer. Que voulez-vous que je vous
dise9
Le Président (M. Audet): Alors, ça va sur l'article
232.8?
M. Claveau: Donc, je reste avec certains soupçons quant
à la portée de cet article-là.
Le Président (M. Audet): L'article 232.8 est
adopté? Adopté. L'article 232.9.
Mme Bacon: II se lit comme suit: "Toute somme due à la
couronne en vertu des articles 230, 231, 232 et 232.8 constitue une dette
privilégiée sur tous les biens du débiteur. Le
privilège prend rang immédiatement après les frais de
justice et, lorsqu'il porte sur un immeuble, est soumis aux formalités
de l'enregistrement des droits réels."
M. le Président, cette mesure permettra d'améliorer les
possibilités de recouvrement de toute somme due au gouvernement lorsque
le ministre fait exécuter les travaux décrits aux articles 230,
231, 232 et 232.8. Toute somme alors due à la couronne constituera une
dette privilégiée sur tous les biens du débiteur. Le
ministre pourrait entreprendre des démarches pour recouvrer la dette et,
dans ce cas-là, le privilège prendra rang immédiatement
après les frais de justice. Toutefois, en cas de faillite, le
privilège prendra un autre rang fixé par la Loi sur la faillite,
fédérale. Dans le cas des créances de la couronne
provinciale, lorsque le privilège porte sur un immeuble, il est soumis
aux formalités de l'enregistrement des droits réels afin d'en
assurer la publicité.
Le Président (M. Audet): Des commentaires
là-dessus?
M. Claveau: Non. Ça va là-dessus. Il faut bien
qu'il y ait un privilège quelque part, si on veut que l'argent
reste.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 232.9 est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 232.10.
Mme Bacon: "Le ministre peut relever toute personne de ses
obligations prévues aux articles 232.1 à 232.7 et lui
délivrer un certificat qui en atteste: 1° lorsqu'il consent à
ce qu'un tiers assume ces obligations; 2° lorsque les travaux de
réaménagement et de restauration ont été
réalisés, de l'avis du ministre, conformément au plan de
réaménagement et de restauration qu'il a approuvé,
qu'aucune somme ne lui est due en raison de l'exécution de ces travaux
et, le cas échéant, que les résidus miniers ne
présentent plus, de l'avis du ministre, aucun risque de drainage minier
acide."
Alors, d'une façon générale, une personne pourrait
être relevée de ses obligations lorsque le ministre consentira
à ce qu'un tiers les assume. Cette disposition permettra, entre autres,
un transfert de responsabilité lors d'un changement de
propriété dans le cas d'une vente de la propriété
ou lors d'un changement de l'exploitant, dans le cas où le titulaire
confie l'exploration du gisement à une autre personne. Et le ministre
pourra également relever une personne de ses obligations lorsque les
travaux de réaménagement et de restauration auront
été exécutés en conformité avec le plan
approuvé et que les résidus miniers abandonnés sur le site
de présentation ne présentent plus de risque de drainage minier
acide selon la connaissance scientifique et technologique alors en vigueur,
c'est-à-dire lorsque les effluents s'écoulant des résidus
ne présenteront plus aucun danger de devenir acides ou de contamination,
ainsi les cours d'eau et l'environnement.
Le Président (M. Audet): M. le député de La
Prairie.
M. Lazure: Une question, Mme la ministre, surtout concernant le
paragraphe 2: Lorsque les travaux de réaménagement, etc.. Est-ce
que le ministre de l'Environnement sera consulté à ce
moment-là?
Mme Bacon: II y a une disposition dans la loi actuelle, à
l'article 122, qui se lit comme suit, attendez un petit peu... On me dit: "Le
locataire ou le concessionnaire peut abandonner son droit sur tout ou partie du
terrain qui en fait l'objet, pourvu qu'il ait obtenu l'autorisation du
ministre. Ce dernier accorde cette autorisation après consultation du
ministre de l'Environnement"... C'est déjà prévu dans la
Loi sur les mines.
M. Lazure: Dans la Loi sur les mines.
Mme Bacon: Oui.
M. Lazure: O.K. Ça va. Merci.
Le Président (M. Audet): Ça va? Est-ce que
l'article 232.10 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 232.11.
Mme Bacon: "232.11 Le ministre peut, avec, le cas
échéant, le consentement de la personne visée au
deuxième alinéa de l'article 7, enjoindre une personne qui a
effectué avant le (la date d'entrée en vigueur du présent
article) des travaux d'exploration ou d'exploitation visés aux
paragraphes 1°, 2° ou 3° de l'article 232.1 et qui n'est pas
visée à cet article d'exécuter des travaux de
réaménagement et de restauration nécessités par la
présence de résidus miniers sur un terrain affecté par ses
activités minières, dans la mesure où les résidus
proviennent de ces
activités. Il lui prescrit la nature de ces travaux et le
délai dans lequel ils doivent être exécutés,
après consultation du ministre de l'Environnement. "À
défaut par la personne concernée de se conformer aux
prescriptions du ministre dans le délai qui lui est imparti, le ministre
peut faire exécuter ces travaux aux frais de cette personne."
Les articles 232.9 et 232.10 s'appliquent, compte tenu des adaptations
nécessaires, aux fins du présent article.
Alors, M. le Président, il y a 81 sites miniers inactifs au
Québec. De ces sites, il y en a 12 qui sont orphelins et qui ont
été rétrocédés à la couronne. Tous
les autres sites pourraient éventuellement devenir la
responsabilité de la couronne. En effet, l'article 7 de la loi identifie
le titulaire du bail minier ou de la concession minière comme le
responsable des résidus miniers. Par contre, lors de l'expiration du
bail minier, de l'abandon, de la révocation du bail minier ou de la
concession minière, le droit aux résidus miniers appartient au
propriétaire du sol sur lequel ces résidus miniers ont
été déposés. C'est donc le gouvernement qui devient
propriétaire des résidus miniers sur les terres publiques. (22
heures)
La restauration des 12 sites orphelins nécessitera des travaux
estimés à 30 000 000 $ que devra assumer en totalité le
gouvernement. La plupart de ces sites sont situés en
Abitibi-Témiscamingue et plusieurs autres ont fait la manchette à
plusieurs reprises. Pensons au parc de la East Sullivan et de la Canadian
Malartic. Le présent article vise à solutionner, du moins en
partie, les problèmes de sites inactifs. Si aucune mesure
concrète n'est prise, c'est 100 000 000 $ qui devront être
déboursés pour la restauration de 81 sites inactifs au
Québec. Rappelons que, parmi ces sites, 31 sont de type acide, sont un
danger potentiel puisqu'ils peuvent être générateurs
d'effluents acides dommageables pour l'environnement, d'autant plus que les
effluents acides sont très souvent accompagnés de métaux
lourds, d'autant plus dommageables.
Par conséquent, lorsqu'une personne aura effectué, dans le
passé, des travaux d'exploration ou d'exploitation visés aux
paragraphes 1°, 2°, 3° de l'article 232.1, c'est-à-dire
lorsque la personne aurait eu à soumettre un plan de
réaménagement et de restauration si les présentes mesures
environnementales avaient été en vigueur au moment où ses
activités ont été effectuées, et qu'elle ait
déjà cessé ses activités minières sur un
site donné, le ministre pourra l'enjoindre de procéder à
des travaux de réaménagement et de restauration
nécessités par la présence de résidus miniers sur
un terrain affecté par ses activités minières, dans la
mesure où les résidus proviennent de ces activités. Le
ministre aura aussi toute liberté d'exiger les travaux jugés
nécessaires dans le délai qu'il détermine après
consultation du ministre de l'Environnement.
La disposition sera également applicable aux sites situés
sur des terres privées. Par exemple, lorsque les résidus sont
déposés sur un terrain privé, le ministre pourra enjoindre
la personne ayant déposé les résidus d'effectuer la
restauration avec le consentement du propriétaire du terrain. Et lorsque
le propriétaire du terrain refusera de donner son consentement, il
deviendra alors lui-même responsable d'effectuer la restauration en
regard de la Loi sur la qualité de l'environnement.
Le Président (M. Audet): Est-ce que ça va, 232.11,
M. le député d'Ungava?
M. Claveau: Oui, M. le Président. J'aurais une question
à la ministre, en souhaitant qu'elle ait l'obligeance de daigner me
répondre elle-même. C'est une question d'ordre politique. Alors,
j'espère que j'aurai une réponse de la bouche même de la
ministre. Quand elle dit, à la dernière phrase du premier
paragraphe, "lui prescrit la nature de ces travaux et le délai dans
lequel ils doivent être exécutés, après consultation
du ministre de l'Environnement", s'B y a mésentente entre la ministre et
le ministre de l'Environnement sur l'ampleur, l'étendue, le coût
des travaux, lequel des deux va avoir raison?
Mme Bacon: La question ne se pose pas. M. Claveau: Elle ne
se pose pas?
Mme Bacon: Bien non. C'est la loi des mines. Ce n'est pas la loi
de l'environnement que j'ai devant moi, là.
M. Claveau: Donc, c'est la ministre de l'Énergie et des
Ressources qui va avoir raison sur le ministre de l'Environnement, c'est
ça que ça veut dire?
Mme Bacon: Bien, l'application de la loi des mines, ce n'est pas
le ministre de l'Environnement qui l'applique, hein?
M. Claveau: Donc, pourquoi consultez-vous le ministre de
l'Environnement? C'est juste parce que ça parait bien dans la loi?
Mme Bacon: C'est pour ça que je ne vous réponds
pas. Des questions comme ça, qu'est-ce que vous voulez que je vous
dise?
M. Claveau: Non, mais je veux savoir, M. le Président
Écoutez si on veut que la loi soit efficace, on dit: II y a une loi
appliquée là...
Mme Bacon: Je vous ai donné ma réponse. Vous lavez,
la réponse.
M. Claveau: J'ai compris. C'est beau.
Le Président (M. Audet): Alors l'article 232. 11 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 232.
12.
Mme Bacon: "Les articles 232. 1 à 232. 11 n'ont pas pour
effet ni d'affecter ni de restreindre l'application de la Loi sur la
qualité de l'environnement. " Il convient de raccrocher une
complémentarité des dispositions de ce projet de loi de la Loi
sur la qualité de l'environnement et non un dédoublement
fastidieux et coûteux pour l'industrie minière. En effet, quand il
était mentionné à l'article 232. 1 qu'il est
nécessaire d'harmoniser les travaux assujettis aux travaux
touchés par la directive. 019 du MENVIQ, une nouvelle disposition
introduite par les articles 232. 1 à 232. 11 n'aura pas pour effet
d'affecter ou de restreindre l'application de la Loi sur la qualité de
l'environnement et rappelons que la directive. 019 du MENVIQ s'attarde
davantage sur la qualité de l'effluent rejeté dans
l'environnement, alors que notre projet de loi prévoit que le plan de
réaménagement doit être soumis avant le début des
activités minières et exige le dépôt d'une garantie
financière.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des commentaires
sur cette article? M. le député de La Prairie?
M. Lazure: J'aurais une question. Est-ce que cet article
s'applique aussi au milieu hydrique? Je vais un peu au-devant...
Mme Bacon: Vous êtes en avance.
M. Lazure: Oui, je suis un peu trop en avance?
Mme Bacon: C'est ça.
M. Lazure: Donc, on va attendre à l'autre.
Le Président (M. Audet): D'autres commentaires
là-dessus?
M. Claveau: En espérant que cet... Le Président
(M. Audet): Pardon?
M. Claveau: En espérant que cet article-là ne vise
pas uniquement la Loi sur les mines.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 232. 12 est
adopté?
M. Claveau: Si c'est la Loi sur les mines qui s'applique, il ne
veut pas dire grand-chose non plus.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 232. 12 est
adopté. Alors, les articles introduits par l'article 6 sont
adoptés. Est-ce que l'article 6 est adopté?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté.
M. Claveau: Avec beaucoup de réticence.
Le Président (M. Audet): L'article 7, maintenant, qui
introduit l'article 236. 1.
Travaux en milieu hydrique
Mme Bacon: L'article 7 du projet de loi est modifié par le
remplacement, dans la deuxième ligne de l'article 236. 1 qu'il
introduit, du mot "exploitation" par le mot "extraction". C'est un amendement
que je dépose. Vous en avez des copies, M. le Président. Le mot
"extraction" a une portée beaucoup plus limitée au sens de la Loi
sur les mines que le mot "exploitation". Le mot "extraction" est utilisé
à l'article 69 de la Loi sur les mines. On y voit: "Le titulaire de
claim ne peut extraire ou expédier des substances minérales
qu'à des fins d'échantillonnage géologique ou
géochimiques et que dans une quantité inférieure à
50 tonnes métriques. "
Cette expression est utilisée à l'article 140. On y lit
ceci: "Celui qui extrait ou exploite des substances minérales de surface
doit avoir... "Toutefois le ministre peut autoriser une personne qui n'est pas
titulaire d'un bail à extraire annuellement sous certaines conditions,
une quantité fixe de substances minérales de surface. " Et dans
ce cas, il s'agit d'extraction limitée à de petites
quantités. Et, bien que ce type d'activité minière
s'apparente à une opération commerciale, elle est de très
faible envergure et généralement limitée à des
exploitations artisanales.
Le terme "exploitation" avait été introduit à
l'article 236. 1 dans le but de donner le plus de marge de manoeuvre possible
lors de l'élaboration du règlement et visait à couvrir des
situations particulières, telle que l'extraction d'un certain volume de
substances minérales, qui n'affecteraient pas la qualité du
milieu hydrique.
Le Président (M. Audet): Des commentaires sur
l'amendement?
M. Claveau: J'essaie de comprendre. Qwest-ce que vous identifiez,
en termes très précis, i par "intervention en milieu hydrique".
C'est les chercheurs d'or avec leurs choses, ou bien des "dredges" comme ils en
ont fait au Yukon, ou je
ne sais pas, moi. J'essaye de voir.
M. Lebuis: Jacques Lebuis, Énergie et Ressources. La
définition du ministère de l'Environnement du milieu hydrique,
c'est une définition extrêmement large. Ça peut être
des cours d'eau, des ruisseaux intermittents, des marécages, des
tourbières. Si on imagine la situation en Abitibi, par exemple,
où il y a beaucoup de tourbières, à chaque fois qu'on fait
une intervention, par exemple, aussi simple que de jalonner des daims,
ça devient une intervention en milieu hydrique. Ce qu'on vise avec
l'article, ici, c'est de nous permettre d'habiliter un règlement
où on va contrôler certaines activités en milieu hydrique
de telle sorte que ce. fasse moins de responsabilités au niveau du
ministère de l'Environnement. Ça permet aussi à notre
clientèle de conduire des activités sans recourir à
l'obtention d'un certificat d'autorisation du ministère de
l'Environnement. Ça, c'est élaboré conjointement avec le
ministère de l'Environnement. Et c'est même à sa demande,
d'ailleurs, pour lui permettre de mettre en vigueur éventuellement le
deuxième alinéa de l'article 22 de la Loi sur la qualité
de l'environnement.
M. Claveau: J'ai quasiment envie de vous demander: Qu'est-ce que
vous penseriez si le ministère du Travail décidait
d'émettre des cartes de prospecteurs demain matin?
M. Lebuis: Après entente, il y a moyen de faire bien des
choses.
Le Président (M. Audet): M. le député de La
Prairie.
M. Lazure: Je voulais demander à Mme la ministre si, par
cet article-là, si je comprends bien, elle se donne le pouvoir de
réglementer toute activité en milieu hydrique. Est-ce que ce
n'est pas un fait que, jusqu'ici, ça a été le domaine du
ministère de l'Environnement? Je pose la question. Et si tel
était le cas là, est-ce que ce n'est pas un nouveau pouvoir qui
est donné à la ministre de l'Énergie?
Mme Bacon: En 1988, nous avons adopté le projet de loi 99
qui modifiait la Loi sur la qualité de l'environnement...
M. Lazure: Oui
Mme Bacon: et l'article 22 de cette loi-là était
modifié pour ajouter un alinéa qui obligerait d'emblée
toute intervention en milieu hydrique à être
précédée de l'émission d'un certificat
d'autorisation. Cette modification-là n'est pas encore en vigueur
à cause des objections qui ont été formulées par
certains ministères et, en ce qui concerne les mines, certaines
activités ont peu ou pas d'impact sur le milieu hydrique. On n'a
qu'à penser aux jalonnements, aux relevés techniques, aux
sondages, aux prélèvements d'échantillons pour essais en
laboratoire. Après analyse, le COMPADR reconnaissait le
bien-fondé de ne pas les assujettir à l'obligation d'obtenir un
certificat d'autorisation. Nous, nous avons décidé d'amender,
d'ajouter le mot "extraction" et d'enlever le mot "exploitation".
M. Giroux: Si vous me permettez, 236.1 existe parce qu'il y aura
22.2 de la Loi sur la qualité de l'environnement, un jour, et parce
qu'il y a 33f, je pense, qui permet justement d'adopter un règlement qui
identifie des activités qui peuvent être exclues de l'application
de 22.2. Alors, comme M. Lebuis et Mme la ministre vous l'expliquaient, c'est
qu'il y a certains types d'activités pour lesquels il serait absolument
farfelu d'aller demander un certificat d'autorisation en vertu de 22.2 et qu'on
devra identifier dans un règlement qui sera pris en vertu de 236.1,
lorsqu'il sera adopté, pour permettre d'éviter, justement, qu'un
jalonneur, par exemple, aille demander au ministère de l'Environnement
un certificat d'autorisation pour aller mettre un petit piquet sur le bord d'un
ruisseau. C'est un petit peu caricatural, mais c'est strictement ça qui
est visé ici. Alors, ce n'est pas une appropriation du milieu hydrique
par le ministère de l'Énergie et des Ressources; c'est simplement
que si l'article 22.2 était entré en vigueur aujourd'hui, on
n'aurait pas eu de pouvoir habilitant, nous, pour permettre d'exclure ce type
d'activité là: le jalonneur par exemple. C'est uniquement le but
qui est visé ici.
M. Claveau: Le gars qui "panne" le fond de la rivière,
est-ce que ça compte là-dedans?
M. Giroux: Je ne suis pas familier avec le "pannage".
Peut-être que M. Lebuis...
M. Lebuis: Si on "panne" avec des outils traditionnels, avec une
"pan", justement, il ne devrait pas y avoir de problèmes. Par contre, si
on vient avec des dragueuses, bien là, évidemment, c'est toute
une autre approche. Et, à ce moment-là, évidemment,
ça va demander un certificat d'autorisation.
M. Claveau: Mais disons qu'avec une "pan", il n'y a pas de
restriction à l'effet que quelqu'un peut s'amuser dans le sable le long
d'une rivière avec une "pan"?
M. Lebuis: Non, on ne prévoit pas de restrictions
là-dessus.
M. Giroux: Peut-être un autre point également, dans
notre formulation originale, notre formulation était beaucoup plus large
et, après
examen, Mme la ministre était d'avis qu'il y avait lieu de
restreindre ça à "extraction" plutôt qu'"exploitation"
minière, d'où l'amendement. On se trouve à limiter ce
qu'on avait inscrit dans le projet original.
M. Lazure: Mais le règlement, il va être fait par
qui?
M. Giroux: Le règlement va être fait
nécessairement en collaboration parce qu'il ne pourra exister qu'en
vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement. Il va exister le jour
où 22.2 va entrer en vigueur et où le ministère de
l'Environnement décidera d'utiliser... Là je dis 33f, c'est
peut-être un autre article, mais dans ce 33, vous allez voir qu'il y a
une disposition qui dit qu'on peut désigner par règlement des
activités qu'on peut soustraire à l'application de 22.2, dans 33
ou 32, peut-être. Mais, en tout cas, ça existe. Je n'invente pas
ça.
M. Lazure: Si je comprends bien, M. le Président,
monsieur, du contentieux, répond que le libellé initial donnait
des pouvoirs plus larges que ça.
M. Giroux: Oui. "Exploitation" est plus large qu'"extraction"
minière.
M. Lazure: Oui, je comprends ça, oui. Donc, il y avait
matière à mise en garde là.
M. Giroux: Non, ce qui est arrivé c'est que...
M. Lazure: Non? (22 h 15)
M. Giroux: Quand on l'a rédigé, on a voulu à
l'origine se donner, comme rédacteurs, la possibilité d'avoir un
champ le plus large possible qui, de toute façon, aurait
été circonscrit par règlement.
Mais, après examen, Mme la ministre était d'avis qu'on
devrait réduire ça. On n'avait pas besoin d'aller jusqu'à
l'exploitation minière pour atteindre les fins qu'on visait. Alors, on
l'a limité à l'extraction.
M. Lazure: Donc, le règlement sera fait selon la loi
découlant de la Loi de l'environnement?
M. Giroux: Exactement. L'article 236.1 ne peut pas exister s'il
n'y a pas...
M. Lazure: Donc, c'est le ministre de l'Environnement qui va
piloter le projet de règlement au Conseil des ministres avec...
après l'approbation de la ministre de l'Énergie, devrais-je
dire.
M. Giroux: Oui, la technique - vous êtes familier avec
ça - c'est que les propositions de règlements ont toutes à
suivre la filière des différents comités
ministériels et tout ça, l'objectif étant normalement de
voir son règlement recevoir l'aval de ces différents
comités. La logique veut qu'il soit fait en collaboration avec le
ministère de l'Environnement parce que ce sont les deux
ministères qui vont identifier les activités qui n'auront pas
à être soumises à l'obligation d'obtenir un certificat
d'autorisation en vertu de l'article 22.2, quand 22.2 sera en vigueur.
M. Lazure: Donc, c'est le ministre de l'Environnement qui va
piloter le projet de règlement.
M. Giroux: C'est-à-dire que...
M. Lazure: Au Conseil des ministres, c'est un ministre qui
pilote.
M. Giroux: Alors là, il y aura un règlement qui va
être proposé en vertu de 236.1 et qui aura été
proposé par le ministre de l'Énergie et des Ressources,
responsable de la Loi sur ¦ les mines, et qui va identifier certaines
activités. \ Le ministre de l'Environnement, ce qu'il va faire en vertu
de 22.2 et 33f ou 32f il va référer spécifiquement
à ce règlement-là pour dire que les activités
couvertes dans le règlement X adopté en vertu de 236.1, sont
exactes.
Alors, il y a deux règlements, comprenez-vous?
M. Lazure: Je comprends qu'il peut y en avoir deux. Il peut y en
avoir un découlant de la loi des mines et un autre découlant de
la loi de l'environnement.
M. Giroux: II va nécessairement y en avoir deux. Ça
va en prendre deux.
M. Lazure: Chacun va piloter son projet de règlement?
M. Giroux: Oui, mais forcément ils vont s'en être
parlé avant parce que ça ne sert à rien en vase clos. Il
n'y aura pas juste Énergie et Ressources dans le règlement de
l'environnement, il va probablement y avoir des choses du côté des
Affaires municipales ou encore du MLCP.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Audet): Alors, est-ce que l'amendement
à l'article 7 du projet de loi, qui est modifié par le
remplacement, dans la deuxième ligne de l'article 236.1 qu'il introduit,
du mot "exploitation" par le mot "extraction" est adopté?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté.
Est-ce que l'article 236.1 tel qu'amendé est adopté?
M. Claveau: Adopté
Le Président (M. Audet): Adopté Est-ce que
l'article 7 qui introduit l'article 236.1 tel qu'amendé est
adopté?
M. Claveau: Adopté
Le Président (M. Audet): Adopté Alors, l'article
8.
Mme Bacon: "L'article 291 de cette loi est modifiée par
l'insertion, après le chiffre "231" de ce qui suit ", du premier
alinéa de l'article 232.5, du paragraphe 4° du premier alinéa
de l'article 232.6, du premier alinéa des articles 232.7, 232.8, 232.11,
des articles". Alors les décisions rendues par le ministre en
application des nouvelles dispositions introduites précédemment
pour réaménager, restaurer un site minier, pourront, grâce
à cet amendement, être portées en appel devant la Cour du
Québec.
Par exemple, lorsque le ministre impose les conditions et obligations
qu'il intègre au plan soumis à son approbation, lorsqu'il juge
nécessaire de demander une révision du plan ou de la garantie, ou
lorsque le ministre enjoint à une personne d'exécuter des travaux
dans le délai qu'il fixe, la décision ainsi rendue peut
être appelée devant les tribunaux. Cette disposition
découle du principe de justice naturelle qui permet à un
administré de faire valoir son point de vue s'il se sent
lésé par une décision du ministre. Ainsi, les
décisions administratives importantes compromettant l'existence d'un
droit minier ou les activités minières visant un particulier par
ce droit doivent être justifiées et motivées et la personne
a toute la liberté de contester ces décisions.
Le Président (M. Audet): Ça va, l'article 8 est
adopté?
Une voix: Adopté
Le Président (M. Audet): L'article 9
Mme Bacon: L'article 304 de cette loi est rrjodifié par
l'insertion, à la fin du paragraphe 1° dj premier alinéa, du
paragraphe suivant: "1.1° délimiter des territoires à des
fins non exclusives de récréation, de tourisme ou de conservation
de la flore ou de la faune."
De concert avec le MLCP, nous avons prévu que certains terrains
pourront avoir un statut permettant au ministère de l'Énergie et
des Ressources d'y contrôler l'activité minière. Il s'agit
de délimiter des terrains destinés à des fins non
exclusives de récréation, de conservation ou de tourisme sur
lesquels les activités minières seront permises à des
conditions particulières visant à protéger la
qualité du milieu avec encore plus de sévérité que
les dispositions prévues aux articles 232.1 et suivants. Par exemple, la
restauration qui sera exigée visera non seulement la sécurisation
du site ou la protection de l'environnement, mais pourra également viser
l'aspect esthétique des lieux. Ainsi, les sites pourront être
reboisés, les pentes adoucies et revégétées. La
délimitation de ces territoires ne viendra en rien toucher les terrains
ayant déjà un statut particulier pour lesquels l'activité
minière est interdite en vertu d'autres dispositions
législatives. Ces derniers terrains ne sont aucunement touchés
par les présentes dispositions. Ainsi, l'article 7 de la Loi sur les
parcs continuera d'interdire toute activité minière dans les
parcs provinciaux. Il en est de même pour l'article 6 de la Loi sur les
réserves écologiques dans le cas de réserves
écologiques.
Le Président (M. Audet): Ça va, madame? Oui?
Mme Bacon: Oui.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires à l'article 9?
M. Claveau: Je voudrais juste répéter très
brièvement les craintes que l'on a déjà formulées
devant la commission, au moment de discuter des articles en tout début
du projet de loi concernant cette nouvelle réglementation ou ces
nouveaux éléments qu'on va pouvoir retrouver dorénavant
dans la Loi sur les mines. Je continue à croire que l'application de cet
article-là pourrait faire en sorte d'empêcher le ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche ou d'autres ministères qui
pourraient en avoir la compétence de créer de nouvelles
réserves écologiques ou de nouvelles réserves fauniques
dans des secteurs à potentiel minier comme
l'Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord, le Nouveau-Québec ou
le nord du Québec, enfin, certaines régions où il existe
des réserves de toutes sortes et que, par l'application de ça, on
puisse empêcher la création de nouvelles réserves. Je
regarde, par exemple, des sites à haut potentiel touristique ou des
sites où il pourrait y avoir des activités autres que
l'activité minière qui pourraient se développer même
s'il y a un potentiel minier dans le coin, eh bien, par l'application de cet
article-là ils ne pourraient jamais voir le jour ou, du moins, ils
pourraient avoir beaucoup plus de difficultés à voir le jour.
C'est la crainte que j'ai par rapport à cet article-là. C'est les
seuls commentaires que j'ai à faire pour le moment.
Le Président (M. Audet): Merci. Alors, l'article 9 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 10.
Mme Bacon: Nous avons fait la concordance, M. le
Président, à l'article 10 du projet de loi, qui est
modifié par le remplacement, dans la troisième ligne du
paragraphe 26.3°, qu'il introduit, du mot "exploitation" par le mot
"extraction". C'est la suite logique apportée.
M. Claveau: Cet article-là dit: Modifier par le
remplacement, dans la troisième ligne... On ne s'obstinera pas longtemps
là-dessus.
Le Président (M. Audet): Ça va pour
l'amendement?
M. Claveau: Ça va pour l'amendement.
Le Président (M. Audet): Alors, l'amendement est
adopté. Concernant l'article 10 maintenant. Est-ce qu'il y a... Non,
ça va?
M. Claveau: Ça va. Mme Bacon: Ça va.
Le Président (M. Audet): II n'y a pas d'autre... L'article
10 est adopté...
Mme Bacon: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Audet): ...tel qu'amendé.
Mme Bacon: Oui.
Le Président (M. Audet): L'article 11.
Mme Bacon: L'article 318 de cette loi, modifié par les
articles 575 et 576 du chapitre 4 des lois de 1990, est de nouveau
modifié par l'insertion, dans la deuxième ligne du premier
alinéa et après le chiffre "45,", de "232.1 ou 232.2, du premier
alinéa de l'article 232.6, du deuxième alinéa de l'article
232.7 ou des articles".
L'article 318 de la loi actuelle prévoit des sanctions
pénales en la forme d'une amende pouvant varier, dans le cas d'une
personne morale, de 1000 $ à 6000 $ pour chaque jour que dure une
infraction et le présent amendement rendra passible d'une telle amende
toute personne qui omettra de soumettre à l'approbation et à la
satisfaction du ministre un plan de réaménagement et de
restauration. Et, à titre de comparaison, l'article 109 de la Loi sur la
qualité de l'environnement prévoit une amende pouvant varier de
500 $ à 5000 $ pour chaque jour que dure une infraction à cette
loi.
Le Président (M. Audet): Ça va? Des commentaires
là-dessus? Ça va? L'article 11 est adopté. L'article
12.
Mme Bacon: L'article 12. Nous avons un amendement à
l'article 12 qui se lit comme suit: 'Toutefois l'article 7 de la
présente loi ne pourra entrer en vigueur avant la date d'entrée
en vigueur du paragraphe 2° de l'article 4 du chapitre 49 des lois de
1988." Avec cet amendement, on est assuré que l'article 236.1 de la Loi
sur les mines n'entrera pas en vigueur avant le deuxième alinéa
de l'article 22 de la Loi sur la qualité de l'environnement. Et si le
deuxième alinéa de l'article 22 entrait en vigueur avant
l'article 236.1, les intervenants miniers seraient assujettis, pour les
activités qui ont peu d'impact sur le milieu hydrique, soit le
jalonnement, les relevés techniques, les sondages, les
prélèvements des petits échantillons, aux dispositions de
la Loi sur la qualité de l'environnement, le temps nécessaire
pour permettre l'entrée en vigueur du règlement prévu
à l'article 236.1.
Le ministère aura toute latitude, afin de préparer le
règlement qui régira certaines activités minières
en milieu hydrique dans le souci d'harmoniser les dispositions des deux lois,
soit la Loi sur les mines et la Loi sur la qualité de l'environnement,
et des deux administrations. Toutes les mesures nécessaires seront mises
en place afin de préparer le règlement prévu par l'article
236.1, de sorte que cet article puisse entrer en vigueur en même temps
que le deuxième alinéa de l'article 22 de la Loi sur la
qualité de l'environnement.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des commentaires
sur l'amendement?
M. Giroux: Je peux expliquer la technique de
rédaction.
Mme Bacon: Oui.
M. Giroux: Ça a l'air du chinois; c'en est presque.
M. Lazure: Dans la bonne tradition!
M. Giroux: La raison pour laquelle c'est écrit comme c'est
écrit, c'est que, justement, l'article 22 n'est pas encore en vigueur.
Donc, il faut absolument référer au projet de loi où il a
été adopté, qui est le chapitre 49 des lois de 1988.
Alors, c'est ce qu'on dit ici.
M. Lazure: ...99.
M. Giroux: Oui, c'est ça, exactement. Alors, c'est pour
ça qu'il faut l'écrire comme ça.
M. Claveau: Oui, mais si je comprends bien, l'article 7 a pour
objet de soustraire justement le champ d'application...
M. Giroux: O.K. Mais, là, justement, si vous vous rappelez
ce que j'ai dit tantôt, l'article 236.1 du présent projet de loi
ne peut exister si l'article 22.2 n'est pas en vigueur.
M. Claveau: Donc, ça veut dire que si l'article 22.2 n'est
pas en vigueur, chacun continue à faire ce qu'il veut. Puis, le jour
où l'article 22.2 sera en vigueur, l'article 7 prend force de loi pour
dire: On vous soustrait à l'application de l'article 22.2.
M. Giroux: C'est-à-dire qu'à ce moment-là,
il y aura eu des pourparlers entre les deux ministères, comme on le
disait tout à l'heure. Les projets de règlements vont cheminer
ensemble. Comme j'ai dit, il n'y a pas juste Énergie et Ressources qui
va être touché par l'article 22.2. Et, vraisemblablement,
ça va être très proche, l'entrée en vigueur des deux
dispositions, 22.2 de la Loi sur la qualité de l'environnement et 236.1
de la Loi sur les mines.
M. Claveau: Si je comprends bien, vous êtes très
perspicaces au ministère de l'Énergie et des Ressources. Vous
prévoyez déjà une clause d'exception avant même que
l'article soit en vigueur.
M. Giroux: C'est-à-dire que si, par exemple, ça...
Pour atteindre les fins recherchées et pour éviter à votre
jalonneur de demander un certificat d'autorisation, si le ministère de
l'Environnement décidait demain matin de faire entrer en vigueur
l'article 22.2, notre jalonneur serait obligé d'aller au
ministère de l'Environnement et de demander un certificat
d'autorisation, parce qu'on n'aurait pas de pouvoir habilitant - je reviens sur
notre marotte - l'article 236.1, c'est le pouvoir habilitant.
M. Claveau: Mais est-ce que, à ce moment-là,
l'article 7 ou l'article 236.1 entre automatiquement en vigueur au moment
où l'article 22.2 est proclamé...
M. Giroux: Non. Tel que rédigé, il dit: Ne peut
entrer en vigueur avant. Il peut arriver à entrer en vigueur en
même temps ou après. Ça peut être une
journée.
M. Claveau: Mais comment est-ce qu'on va savoir quand est-ce
qu'il entre en vigueur? J'imagine, par exemple, pour le prospecteur...
M. Giroux: Vous lirez la Gazette officielle du Québec.
Il va y avoir un décret.
M. Claveau: Mais ça va être proclamé par
décret?
M. Giroux: II va y avoir un décret. Il va y avoir un
décret proposé par la ministre respon- sable recommandant
l'entrée en vigueur de l'article 236.1 à telle date.
M. Lazure: Après que l'article 22.2... M. Claveau:
...22.2 soit entré en vigueur.
M. Giroux: Après, ou le même jour, si les
deux...
M. Lazure: Ce n'est pas pour demain. M. Giroux: Bien
là...
M. Claveau: II faudra faire des pressions sur le ministre de
l'Environnement pour qu'N proclame l'article 22.2 au plus vite pour pouvoir
appliquer l'article 7, l'article 236.1.
M. Lazure: La ministre de l'Énergie ne fait pas de
pressions auprès du ministre de l'Environnement.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Une voix: Adopté. M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 12 tel
qu'amendé est adopté?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Audet): Alors, j'appelle le titre du
projet de loi: Loi modifiant la Loi sur les mines. Est-ce que le titre du
projet de loi est adopté?
Une voix: Oui. M. Claveau: Oui.
Le Président (M. Audet): Adopté. Alors, est-ce que
l'ensemble du projet de loi tel qu'amendé est adopté?
Une voix: Oui.
M. Claveau: Malgré certaines réticences, oui.
Le Président (M. Audet): Adopté. Alors, la
commission ayant accompli son mandat, je vous remercie, je remercie les membres
de la commission, mesdames, messieurs. La commission ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 22 h 31)