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(Dix heures cinq minutes)
Le Président (M. Bélanger): Nous allons
débuter nos travaux. Bon retour, j'allais dire, pas à
l'école, mais au parlement, pour plusieurs.
Notre mandat ce matin est de procéder à la
vérification des engagements financiers du ministère de
l'Énergie et des Ressources, secteur forêts, pour les mois de
décembre 1989 à juillet 1990.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président, il y a trois
remplacements: M. Benoit (Orford) est remplacé par Mme Bégin
(Bellechasse); Mme Dionne (Kamouraska-Témiscouata) est remplacée
par M. Charbonneau (Saint-Jean) et M. Lafre-nière (Gatineau) est
remplacé par M. Bradet (Charlevoix).
Dépôt des réponses
obtenues
Le Président (M. Bélanger): Bien. Je vous remercie.
Je vois aussi qu'il y a eu dépôt de documents, c'est-à-dire
la liste des réponses obtenues et des questions laissées en
suspens depuis les dernières séances de vérification des
engagements financiers, soit le 24 janvier et le 8 février 1990. Or,
chacun devrait avoir reçu ces réponses-là.
M. Jolivet: C'est ça. Je les ai même
feuilletées et regardées. D'ailleurs, j'ai une copie et j'aurai
des questions à poser tout à l'heure en cours de route.
Le Président (M. Bélanger): En cours de route,
bien. Alors, on procède par engagement, si vous voulez bien.
M. Jolivet: Avant, M. le Président...
Le Président (M. Bélanger): Oui, M. le
député de Laviolette.
Remarques préliminaires
M. Jolivet: Vous connaissez ma façon de procéder
quand on arrive aux engagements financiers. Le ministre, j'en suis
assuré, est aussi préparé dans ce genre-là.
J'aurais quelques questions préliminaires qui nous aideront à
faire l'étude du dossier. Comme vous le savez très bien, nous
avons aussi à regarder les engage- ments financiers au cours des trois
heures qui sont devant nous, et je peux assurer le ministre qu'à la fin
de notre rencontre, nous aurons étudié tous ceux que je veux bien
regarder avec lui parce qu'il y a des demandes qui ne font l'objet d'aucune
question, alors on va passer pardessus. Je vous indiquerai à ce
moment-là quels sont les numéros séquentiels que je
voudrais regarder.
Une des premières concerne les contrats d'approvisionnement et
d'aménagement forestier. J'aimerais que le ministre nous indique, pour
nous aider dans nos études, si l'opération signature de contrats
pour le 1er juillet 1990 est terminée. Si oui, est-ce qu'il a
l'intention de présenter, comme il nous l'avait dit à
l'époque, puisque ça devient public, au moins aux membres de la
commission, et il est évident que toute personne qui veut le consulter
pourra aller au fichier qui est préparé à cet effet, quels
sont les contrats qui ont été signés, avec qui ils ont
été signés, et quels sont les territoires qui ont
été octroyés. En fait, j'aimerais qu'il me fasse un peu le
portrait au moment où on se parle de la signature des contrats
d'approvisionnement et d'aménagement forestier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bonjour, M. le
Président. Il me fait plaisir de revoir mes collègues et M. le
député de Laviolette également. Les contrats
d'approvisionnement et d'aménagement forestier ont été
complétés. C'a été opération volumineuse,
c'a été une somme de travail un peu, pas seulement un peu, mais
extraordinaire de la part de l'équipe au ministère, et
dirigée par le comité qui avait été mis sur pied
spécialement pour ça, le comité qu'on a appelé le
comité d'implantation du régime forestier dirigé par les
coprésidents M. Ouellet et M. Lafond. Et le travail est
complété actuellement. C'est 292 ou 300 contrats que nous avons
signés, discutés pas nécessairement pour négocier
avec chacun, mais discuter avec chacun. Et le comité d'implantation a
tenu, M. le Président, au-delà de 600 réunions avec les
industriels pour expliquer les travaux d'aménagement qui devraient se
faire, ceux qui seraient reconnus par le ministère ou recommandés
par le ministère, ou ceux qui étaient également
recommandés par les industriels eux-mêmes. Et tout ça fait
partie du contrat, des engagements de la part du gouvernement qui se charge de
réparer, j'appelle ça les erreurs du passé, lorsque peu
d'aménagement intensif se faisait au Québec et ce,
volontairement, parce que les gouvernements
précédents n'exigeaient pas des industriels de remettre la
forêt en production, n'exigeaient pas non plus des industriels le respect
des autres utilisateurs de la forêt et des autres utilisations de la
forêt, soit le respect des chasseurs, des pêcheurs, des amateurs de
plein-air et, évidemment, le respect aussi des cours d'eau pour
éviter leur pollution. Il y a eu un guide de modalités
d'intervention en forêt qui a été rédigé en
collaboration avec le ministère de l'Environnement et celui du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche, et ce guide de modalités
d'intervention se veut un guide de bonne conduite en forêt. Il n'est pas
parfait et nous recevons de différents organismes, de temps à
autre, des suggestions que nous examinons et, s'il y a lieu, ces
suggestions-là seront intégrées dans le nouveau
guide...
Une voix: II est intéressé par ce que le ministre
dit.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...et le
règlement sera amendé en conséquence. Et les 600
réunions avec les industriels se sont déroulées, je
dirais, dans un échange de connaissances, un échange qui a
été cordial. Certains industriels ont été plus
difficiles que - d'autres à convaincre mais je dirai que, de
façon générale, tous les industriels collaborent
maintenant à cette nouvelle approche d'exploiter la forêt; cette
nouvelle approche qui fait en sorte que cette forêt-là, qui
était un patrimoine, disons, providentiel dans le passé, devienne
plus aujourd'hui un patrimoine artificiel qu'on cultive et qu'on
regénère au moyen d'interventions humaines. Et ces
interventions-là, évidemment, ce n'est pas instantané. Il
se commet encore des petites erreurs ici et là. Mais il s'agit de
survoler le Québec et de voir les opérations forestières
pour voir qu'il y a eu des modifications dans les attitudes des industriels et
des ouvriers forestiers. Évidemment, la forêt, ça
représente beaucoup dans notre environnement, dans notre qualité
de vie. Ce n'est pas seulement des emplois. C'est important, des emplois, mais
il y a les autres utilisations qui sont importantes. On se dirige, je pense
bien, si on continue dans cette direction-là... Malgré que
l'industrie des pâtes et papiers tout comme l'industrie du sciage
traverse actuellement une période très difficile, surtout
l'industrie du sciage et de la pâte. Le prix du sciage est en baisse. Il
se vend au prix de 1978-1979, au prix d'il y a 10 ans à peu près.
Et depuis ce temps-là, vous savez tous qu'il y a eu de l'inflation,
qu'il y a eu des majorations de coût d'exploitation. Mais malgré
cela, les industriels et les ouvriers collaborent parfaitement au nouveau
régime forestier, au changement d'attitude.
M. Jolivet: Ils sont au chômage.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y en a
plusieurs en chômage. C'est ce dont je parle. Je dis que l'industrie
traverse une période difficile. S'il n'y a pas de construction, ce n'est
pas à cause des ouvriers forestiers ou des scieurs, c'est à cause
de la conjoncture économique, des hauts taux d'intérêt et
tout ça. Et bientôt, M. le Président, le groupe
d'implantation du régime forestier fera le point, soumettra un rapport
et il me fera plaisir de vous le faire parvenir afin de le distribuer aux
membres de la commission. Et possiblement aussi qu'on fera le point au mois de
novembre dans une rencontre de presse sur le nouveau régime forestier et
sur les ententes qui ont été prises avec l'industrie et les
résultats que nous escomptons. Je ne sais pas si ça
répond, M. le Président...
M. Jolivet: Ça ne répond pas à tout.
J'aurais peut-être quelques questions additionnelles, M. le ministre,
vous comprendrez très bien. J'ai posé comme question la chose
suivante: C'est que vous nous aviez dit à l'époque que lorsque
les contrats d'approvisionnement et d'aménagement forestier seront
signés, ils deviendront publics. Parce qu'on a essayé d'avoir de
la documentation pendant la négociation. Vous avez dit: C'est du domaine
privé entre le gouvernement et les compagnies pour ne pas nuire à
leur bon rendement. Moi, la question, c'est que maintenant les contrats
terminés et signés; normalement à la date d'aujourd'hui,
il ne devrait plus y avoir de gens qui n'ont pas de contrat. Chaque usine au
Québec, quelle que soit l'utilisation de la fibre, déroulage,
sciage, pâtes et autres, devrait normalement avoir un contrat
d'approvisionnement d'aménagement forestier. Donc, on devrait savoir
exactement quels sont les contrats signés. Vous dites entre 292 et 300.
Je sais qu'il peut y avoir des variantes, mais à un moment donné
on devrait savoir quels sont les contrats signés. Ça, c'est la
première.
Deuxièmement, on devrait connaître, par le fait même,
tout l'ensemble des contrats qui ont été signés et quels
sont les territoires Je n'attendrai pas au mois de novembre pour savoir
ça. Le ministre les a tous signés, donc tous ces documents sont
prêts. Sinon, il a signé quoi? Je vous dis, le ministre nous avait
dit qu'il nous les rendrait disponibles, aujourd'hui, au mois de septembre,
début octobre. Je lui dis: Est-ce qu'il est possible, dans les jours qui
viennent, d'obtenir ça. Parce que moi j'aurais peut-être des
questions à poser plus tard au ministre, sur certains contrats,
certaines personnes qui ont signé des contrats avec lui, et voir si on a
des demandes plus précises à faire. (10 h 15)
À ce moment-là, on comprendra très bien la
deuxième partie à laquelle je voudrais arriver tout à
l'heure, parce que le ministre est entré dans cette partie sur les
fermetures, les mises à pied dans l'industrie du sciage en particulier,
et là je lui poserai quelques questions sur cette partie, s'il me le
permet, pour voir si la politique
telle que décrite a porté ses fruits. J'y amènerai
quelques éléments où II pourra poser ses yeux de
façon plus précise. Parce qu'il y a des choses qui se passent
actuellement qui sont pires qu'avant.
Je voudrais savoir d'abord: Est-ce que le ministre est prêt
à déposer, parce qu'il doit les avoir signés, parce qu'il
avait 90 jours pour le faire au moment du dépôt, 60 jours pour
regarder, 30 jours pour négocier et finalement s'il y a un contrat. Une
fois qu'il est signé, à partir du 1er juillet, à moins que
je me trompe, tous les autres devront faire l'objet, s'il y a d'autres contrats
d'approvisionnement et d'aménagement forestier à être
signés, non pas de la loi, cette fois-là, mais autre chose que la
loi. Je veux dire, en vertu de la loi, je veux dire en termes de délai,
pour tous ceux qui étaient avant propriétaires d'une usine, qui
avaient soit une concession forestière, soit un contrat
d'approvisionnement, mais tous les autres qui vont revenir font partie du
même délai possible à regarder, mais qui n'ont pas le
délai légal du 1er juillet. Je voudrais savoir: Le ministre
est-il prêt à nous déposer tous les CAAF avec tous leurs
territoires et leurs signatures parce que maintenant ils sont du domaine
public, si je comprends bien?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est exact, M. le
Président. Les contrats d'approvisonnement et d'aménagement
forestier, lorsque enregistrés, parce que nous les enregistrons,
deviennent publics. Et il nous fera plaisir de vous transmettre la liste de
tous les contrats qui ont été signés, avec description du
territoire. Les contrats eux-mêmes, ça fera une montagne de
papier, évidemment.
M. Jolivet: Non, ce n'est pas les contrats que je veux. Le reste,
si on a des questions à poser après, on pourra demander le
contrat lui-même.
M. Côté (Rivière-du-Loup): La liste, il y a
une description sommaire du territoire. Parce qu'il y a des territoires qui
sont conjoints. Il y a évidemment du recoupage dans ces territoires.
Parce que les industriels ne recherchent pas exactement toutes les mêmes
essences ou les mêmes produits. Mais il y a des territoires conjoints. Il
me fera plaisir de transmettre la liste de tous les contrats...
M. Jolivet: Dès cet après-midi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...ainsi que des
territoires. Non, pas cet après-midi. Il faut prendre le temps de le
faire.
M. Jolivet: Pas au mois de novembre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. Avant
novembre, M. le Président.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre est conscient du
problème qui résulte de la mise en place de la nouvelle loi. On
avait tous dit à l'époque qu'on espérait que la fibre soit
utilisée à son meilleur rendement, c'est-à-dire qu'on
devrait normalement utiliser la fibre pour le sciage d'abord, si la bille est
de sciage, avant de passer à l'usine de pâte. Est-ce que le
ministre est conscient qu'actuellement il y a certains problèmes qui
font l'objet de critiques acerbes de certaines personnes qui voient, sur des
camions ou sur des flottaisons - dans mon coin en particulier - des billes
dignes de sciage et qui, parce qu'elles ont signé un contrat
d'approvisionnement d'aménagement forestier, les compagnies disent: Nous
autres, c'est à nous autres maintenant ce bois-là, et si on veut
l'envoyer aux pâtes, même si c'est du bois de sciage, on va le
faire. Donc les contrats qu'il devait normalement y avoir entre les compagnies
forestières: sciage d'abord, déroulage... en fait, selon la
meilleure chose, normalement c'est déroulage, sciage et ensuite la
pâte, on s'aperçoit aujourd'hui que vous avez du bois digne de
déroulage ou de sciage qui est coupé en billots de quatre pieds,
et qui est envoyé dans les usines de pâte. C'est
épouvantable une chose semblable. Est-ce que le ministre a
été mis au courant de ces difficultés qui résultent
justement non pas de l'application de la loi mais de la façon dont les
gens comprennent que la loi doit être appliquée pour eux? Est-ce
que le ministre est capable de me dire qu'aujourd'hui il n'y a pas de bols qui
devrait normalement passer au déroulage ou normalement passer au sciage
qui va directement à la pâte et sûrement en "chips", en
copeaux?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je ne dirai pas au député de Laviolette que
certaines billes qui seraient propres au sciage ne vont pas à la
pâte. Je ne le dirai pas aujourd'hui et je ne le dirai pas demain parce
que ça va être une affaire impossible à contrôler
à 100 %. Il y en aura toujours qui vont passer de cette
façon-là, et dans les négociations avec les industries des
pâtes et papiers et les scieurs, nous avons introduit les territoires
conjoints. Et dans ces territoires conjoints, évidemment, l'industriel
de sciage devrait récupérer ou couper le bois qui est propre
à son usine, à ses fins, et l'industrie des pâtes et
papiers devrait également récolter le bois de plus petite
dimension qui devrait aller à la pâte.
M. Jolivet: Oui, mais dans les...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans la
région de M. le député de Laviolette, vous avez des
territoires conjoints entre Crête, Canadien Pacifique et Stone Consol,
vous avez des territoires conjoints avec Bienvenu et Kruger... Avant ça,
c'était exclusif. C'était exclusif mais je vous ai
expliqué au début, M. le Président,
que c'était un changement de mentalité. il ne faut pas
s'attendre que ça se fasse en deça de 24 heures et,
évidemment, il faudra qu'il y ait une complicité entre les
industriels du sciage et des pâtes et papiers pour destiner les billes
propres à chacune des utilisations propres.
M. Jolivet: Justement, c'est ça dont je veux parler. Le
ministre m'ouvre la porte à ce qui est le problème actuel.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Toute grande.
M. Jolivet: Elle est très grande. Parce que le
problème c'est que vous aviez autrefois des échanges de billes
qu'on appelait fibre pour fibre. Je te donne un billot, tu me donnes des
copeaux. Ça ne fonctionne pas actuellement. Il y a du bois qui
normalement ne devrait pas être coupé en quatre pieds, et qui
actuellement est coupé en quatre pieds. Ça n'a pas de bon sens
dans la mesure où les territoires dévolus à d'autres, qui
ne sont pas des territoires conjoints, ne peuvent pas en arriver à faire
des jonctions. Il y a des places où il y avait autrefois, sur 100 % de
coupe, 20 % à 30 % qui allaient au sciage parce que c'étaient des
billes à sciage ou à déroulage, et le reste était
envoyé aux pâtes. Aujourd'hui, c'est 100 % qui s'en vont aux
pâtes. On le voit sur les camions, sur les voies fluviales, tout ce bois
qui est, à mon avis, gaspillé et ça n'a pas de bon sens.
Quels sont les moyens dans la loi que le ministre a pour instaurer entre les
gens des contacts qui permettent justement de ne pas couper du bois de sciage
en billots de quatre pieds? Sinon ça n'a pas d'allure, on va envoyer
Greenpeace là au plus sacrant.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, les échanges de bois ronds, de billes rondes, volume
pour volume, sont autorisés. Les échanges de bois ronds pour des
copeaux ne sont pas autorisés parce que ça crée une
pression supplémentaire sur la forêt, et par cette
pression-là, il est possible que l'on dépasse le rendement
soutenu, c'est-à-dire la possibilité de la forêt. La
destination du bois de chacune de ces industrielles qui ont signé des
contrats avec nous est prévue, et ça va faire l'objet d'une
révision tous les cinq ans. Les échanges de bois ronds pour des
bois ronds sont généralement autorisés, mais les
échanges de bois ronds pour des copeaux ne sont pas autorisés
lorsque ça crée une pression supplémentaire sur la
forêt. Vous savez, si vous envoyez du bois de sciage, des bois ronds, en
usine de sciage, il y a 50 % qui va en copeaux, et la balance va en sciure ou
en bois.
M. Jolivet: C'est ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Alors, il y a une
pression supplémentaire et c'est une façon
détournée de surexploiter la forêt que nous n'autorisons
plus.
M. Jolivet: Ce que tes gens nous disent, c'est que si le ministre
prend position dans le sens dé "Faites les échanges", au niveau
des entreprises dans le milieu, ça a des pressions sur les usines de
pâtes en particulier, qui, à mon avis, font actuellement une
utilisation qui n'est pas le maximum du rendement d'une bille. Dans ce
sens-là, je trouve ça déplorable que ça se produise
comme ça. Je voulais mettre le ministre au courant avant que l'habitude
se crée. Il faut donc qu'il y ait des vérifications faites par
ses employés au nom du ministre dans les lieux de coupe pour qu'on ne
coupe pas le bois de sciage pour en faire des billots de quatre pieds qu'on
jette dans les rivières, dans les camions ou dans les trains.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, dans votre région, l'an passé, Crête
a conduit une expérience avec Canadien Pacifique où on
transportait les arbres en longueur à l'usine, et la partie du houppier
qui était considérée comme du bois à pâte
était transformée par Crête en copeaux, mais la partie du
houppier était destinée à l'usine du Canadien Pacifique
comme bois à pâte. Ça peut se réaliser assez
facilement dans un territoire conjoint ou dans un échange de bois ronds
pour bois ronds. On a conduit cette expérience-là.
Évidemment, chez vous on s'est dit: Ça fait trop de circulation
sur les routes, ça cause de la pollution, l'environnement, etc. et les
risques d'accidents. Je ne sais pas quel ajustement il pourrait se faire.
M. Jolivet: II y a des propositions qui nous ont
été faites dans ce sens-là, mais je ne voudrais pas en
discuter pour le moment. On aura la chance de se voir pour ce
dossier-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Demain.
M. Jolivet: Demain après-midi, parce que je ne veux pas
discuter juste de mes affaires de comté, je parle de l'ensemble en
général.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est normal qu'un
député défende un peu sa région.
M. Jolivet: D'ailleurs, je m'en occupe assez bien.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Ha, ha,
ha!
M. Jolivet: Je dois vous dire que l'autre partie qui
m'inquiète beaucoup, c'est qu'on avait prévu dans la loi et dans
les hypothèses de travail que, normalement, il n'y aurait pas ce qu'on
appelle de l'intégration verticale, qu'il y aurait plutôt des
contrats de négociation horizontale, c'est-à-dire qu'il devient
un peu anormal
dans le système actuel, que la compagnie de pâtes en arrive
à être responsable de la préparation de la graine jusqu'au
bout, en passant par toutes les usines possibles de sciage ou de
déroulage, mais, en particulier, de sciage. Ce qu'on a vu arriver dans
le portrait, c'est des compagnies de pâtes qui ont commencé
à acheter des usines de sciage et, finalement, on regarde le Nord-Ouest
québécois: ils ont fermé.
Dans un contexte de concurrence, comme le ministre disait toujours: Moi
je ne veux pas prendre parti à savoir si ce sont les copeaux, la bille,
...à pâte. Ce qui est important pour moi, c'est que les gens
s'entendent entre eux. Il a formé un comité dans ce
sens-là, mais ça n'a pas apporté les fruits qu'il
espérait. Mais ce qu'on a vu apparaître dans le portrait, ce sont
des compagnies de pâtes qui ont acheté des scieries, et qui
finalement les ont fermées. Dans le Nord-Ouest québécois,
il y a énormément de fermetures d'usines actuellement à
cause de ces phénomènes, dont un de ceux-là est
l'intégration verticale et le deuxième, c'est la
difficulté de vendre des copeaux. J'ai entendu parler dans les
discussions actuelles que la tonne de copeaux se vend assez facilement en ce
temps-ci à des gens qui veulent l'acheter à des prix, qu'on
pourrait dire, ridicules dans la mesure où le gars est obligé de
s'en débarasser. Il y a des tas de copeaux dans les usines de sciage et
les gens les rachètent et les revendent aux compagnies
papetières, ce qui est tout à fait normal, mais en tout cas, le
marché étant ce qu'il est, j'aime mieux me débarasser de
quelque chose que je vais perdre pareil à des prix peut-être moins
forts que d'habitude, ce qui fait une baisse quant à la valeur marchande
des copeaux actuellement. Mais ça, c'a eu des effets sur des fermetures
d'usines. Qu'est-ce que le ministre entend faire dans le contexte de ces mises
à pied qui sont, dans certains cas, définitives et, dans d'autres
cas, temporaires pour aider les scieurs à passer à travers cette
crise épouvantable? Et là, je ne ferai pas la nomenclature de
toutes les usines qui sont fermées actuellement et des mises à
pied, mais ce sont des milliers et des milliers d'employés.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Écoutez, M.
le Président, c'est un fait que certaines compagnies de pâtes et
papiers ont voulu sécuriser leur approvisionnement croyant ou pensant
que le ministère ne leur accordait pas suffisamment comme industriels de
pâtes et papiers. Dans certains cas, c'a été
bénéfique pour la population, pour les ouvriers, et je vous dirai
que les approvisionnements, les volumes, à date, sont restés
liés ou attachés à l'usine de sciage qui a
été achetée par les propriétaires de pâtes et
papiers. C'est le cas de J.E. Therrien à Amos. Les volumes n'ont pas
été dirigés ailleurs malgré qu'il y ait des
demandes du côté de Matagami pour avoir ce volume-là, pour
être transformé dans la région de Matagami. Mais dans
certains cas, l'intégration verticale dont parle le député
de Laviolette a été un bienfait parce que les
propriétaires d'usines de sciage auraient fermé
définitivement, ou n'auraient pas la capacité de passer à
travers la crise qu'on vit actuellement.
M. Jolivet: M. le ministre, actuellement, il y a 2000
employés qui sont à pied dans le Nord-Ouest. Si on parle de
direct et indirect, ça fait à peu près 6000 personnes
actuellement qui n'ont pas d'ouvrage. Vous trouvez ça normal. C'est
ça que vous me dites là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si Tembec n'avait
pas acheté Bienvenu à La Sarre, Bienvenu était
déjà fermée et elle n'avait même pas la
capacité de couper le volume qui lui était attribué.
M. Jolivet: II ne marche pas plus.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et Tembec va
investir plusieurs millions de dollars pour moderniser l'usine et
l'opérer. Et M. Bienvenu nous avait avisé qu'il n'était
plus en mesure d'opérer cette usine-là. Ça n'a pas
été une mauvaise chose que Tembec se porte acquéreur. C'a
été la même chose avec Taschereau il y a quelques
années. Ce ne sont pas nécessairement tous des méchants
les gens des pâtes et papiers. Il reste qu'il nous appartient...
M. Jolivet: Non, non, je sais que ce ne sont pas des
méchants. La seule chose que je veux savoir cependant, c'est que la
formule qu'ils utilisent toujours, c'est qu'ils arrêtent la production
quand ils en ont trop. Alors, quand c'est pour eux autres un moyen de pouvoir
contrôler la question des copeaux, le problème que vous
connaissiez à l'époque pour les scieries indépendantes
dont M. Paul Bienvenu fait partie, parce qu'il lui reste l'usine de Parent
actuellement, ces gens-là, ils ont été exactement dans le
mouvement qu'ils vous avaient dit que si vous ne les aidiez pas à passer
à travers la difficulté qu'ils avaient de vendre leurs copeaux,
vous verriez ces gens-là obligés de se vendre à des prix
dans certains cas plus difficiles que si le marché avait
été meilleur et aussi, en même temps, à fermer des
entreprises. Actuellement, quand on regarde le Nord-Ouest, ça fait dur
"en mosus", si vous me permettez l'expression. 2000 employés à
pied de façon temporaire dans certains cas, mais de façon
prolongée, même, on n'ose pas dire, définitive dans
certains cas. On parle de fermeture prolongée, mais tout le monde sait
que c'est définitif. 2000 emplois dans une région comme
celle-là en difficulté, je vous dis que ce n'est pas un cadeau.
Et le ministre semble dire: Bien, écoutez, c'est bénéfique
pour tout le monde. Moi, je ne suis pas sûr. Je ne sais pas s'il y avait
des gens de l'Abttibi ici, s'ils vous diraient la même
chose ce matin. (10 h 30)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sont des
commentaires que vous faites. Vous n'avez pas de question là-dessus.
M. Jolivet: C'est un commentaire, parce que ce que je trouve un
peu difficile d'accepter de la part du ministre, c'est qu'il dit que c'est
bénéfique pour tout le monde. Et je lui dis: II y a 2000 mises
à pied.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, ce n'est pas
ce que j'ai dit, M. le député, M. le Président. Je dis que
dans certains cas, l'intégration verticale à été
bénéfique pour la population. Ça n'enlève rien
à la crise que nous traversons aujourd'hui dans l'industrie du sciage
principalement. Ce n'est pas particulier à l'Abitibi, c'est à
travers tout le Québec et le Canada. Ce n'est pas particulier à
nous, ça. Et ça n'enlève rien à la crise actuelle.
Sauf que dans certains cas, j'ai donné le cas de Tembec qui s'est
porté acquéreur de Bienvenu à La Sarre, qui va
dépenser plusieurs millions pour moderniser l'usine et pour
l'opérer, alors que Bienvenu n'avait plus la capacité de le
faire. Ça n'a pas été une mauvaise transaction. Ça
a été te cas de Taschereau avec Tembec et de la Scierie
Béarn qui avait été construite par la coopérative.
Et ça n'a pas été complètement mauvais. On parle
d'intégration comme si c'était une mauvaise chose, si
c'était un péché. Ce n'est pas nécessairement un
péché parce qu'il faut que l'industrie des pâtes et papiers
soit également concurrentielle. Et quand vous me parlez du prix des
copeaux, M. le député, on vit dans un marché libre et vous
auriez voulu, et certains auraient voulu, dont M. Bienvenu, qu'on crée
une régie des copeaux et fixe les prix, alors qu'on vit dans un
marché libre. Et actuellement, il y a plusieurs entrepises de
pâtes et papiers, il y a plusieurs moulins, surtout dans la pâte,
qui ne font même pas leurs frais. Et si on voulait augmenter le prix des
copeaux, ça serait aggraver le problème et nécessairement
vouer à la fermeture des usines de pâtes qui opèrent encore
malgré tout.
M. Jolivet: En tout cas, je vous dirai qu'au nom des travailleurs
et des entreprises qui ont été obligées dans certains cas
de vendre à des prix moindres que le marché normalement, compte
tenu des circonstances dans lesquelles elles étaient placées, je
ne suis pas tout à fait satisfait de l'implication du ministère
de l'Énergie et des Ressources, sècleur forêts, pour venir
en aide à des entreprises qui actuellement vivent des moments 1res
difficiles. En tout cas, je prends bonne note de ce que le ministre dit, mais
ça ne veut pas dire que je l'accepte. Une deuxième question, M.
le Président, s'il n'y en a pas d'autres qui ont des questions sur les
contrats d'approvisionnement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On a vécu
une crise semblable dans les années 1980 et 1982. Et on a aidé
d'une façon, pas plus qu'aujourd'hui. Ce sont des fluctuations du
marché, c'est cyclique. On a vécu six à sept ans de
croissance économique. Et aujourd'hui ça plafonne, et on
rencontre des difficultés, c'est certain. Je ne nie pas ça.
Mais...
M. Jolivet: On pourrait savoir que, dans les années 1980
et 1983, il y a eu des mises sur pied de programmes qui ont permis la
modernisation des usines de pâtes et papiers en particulier, et des
usines de sciage en particulier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'étais
sous-ministre dans le temps, M. Jolivet. Je le sais. J'étais au courant
de ça.
M. Jolivet: L'usine de désencrage. On entendait parier cet
été de la mise sur pied par Cascades d'une usine aux
États-Unis, à Niagara Falls. Donc, ils ont laissé le
Québec pour différentes raisons. On n'a pas de nouvelles de ce
qui arrive à Bromptonville avec la compagnie Kruger. On n'a pas
d'indication de ce qui se passe à Drummondville avec le groupe Orford.
Est-ce que le ministre peut me dire actuellement où on en est avec les
usines de désencrage, ce qui est quand même un secteur important?
Le ministre sait très bien que ce qu'il a annoncé comme
politique, ce n'était pas difficile de faire ça. Je n'ai jamais
compris pourquoi il a pris tant de mots pour nous dire qu'il fallait respecter
les normes d'environnement et qu'il fallait tout simplement ne pas demander
d'aide au gouvernement. Ça ne prenait pas six, sept mois pour nous dire
ça. Mais je ne sais pas comment il se fait qu'il a eu de la
difficulté à passer ça au Conseil des ministres.
C'était de nous dire tout simplement dans un document colligé
l'ensemble des données que tout le monde devait connaître. C'est
qu'on ne doit pas polluer l'atmosphère, ni les rives, ni le milieu
environnant, qu'on ne doit pas non plus dans le contexte de la politique
gouvernementale qu'on connaît depuis 1985: les plus forts passent, les
plus petits meurent, débrouillez-vous avec vos moyens, donc, et pas
d'aide gouvernementale. Je ne comprends pourquoi à ce niveau-là,
au moment où on se parle, on n'a pas plus de nouvelles des usines de
désencrage. Parce que tout le monde semble attendre après le
ministre. Je ne sais pas ce qu'ils attendent. Je ne sais pas s'ils attendent de
l'aide. Je ne sais pas ce qui arrive. Mais on n'a pas de nouvelles. J'aimerais
que le ministre me fasse un peu des annonces, peut-être, parce que au
début de septembre on parlait de l'usine de désencrage à
Bromptonville qui était attendue. Je ne sais pas si elle est
annoncée. Je n'ai vu ça nulle part actuellement. Le
député de Drummond qui nous écoute enfin pourra
peut-être nous dire ce qui en est avec le groupe Orford. Je ne sais
pas, il était plus préoccupé tout à l'heure
de regarder son comté dans les futures années avec la
réforme de la carte électorale. Mais de toute façon, ils
votent tous pareil. Alors M. le ministre...
M. St-Roch: M. le Président, peut-être que si le
député de Laviolette suivait un peu les problématiques,
ça l'aiderait à éviter des déclarations qu'il fait
là. D'ailleurs, on aura l'occasion de revenir sur des
déclarations qu'il a faites avec un langage antiparlementaire durant la
session d'été.
M. Jolivet: Qu'est-ce que c'est ça, antiparlementaire?
Le Président (M. Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Jolivet: Je n'ai pas le droit de les traiter de menteurs,
d'hypocrites et de sans-coeur. J'étais en dehors des zones, dans ce
temps-là.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Jolivet: ...au niveau des relations parlementaires, mais c'est
la réalité pareil.
Le Président (M. Bélanger): On va s'en tenir
à nos débats. C'est très loin. M. le député
de Pointe-aux-Trembles.
M. Bourdon: M. le Président, moi aussi j'ai une question
sur les usines de désencrage qu'on ne voit toujours pas poindre.
Ça concerne mon comté à l'égard de
Montréal-Est. Il y a eu un projet de Cascades où on envisageait
Montréal-Est. Ce que j'ai compris du gouvernement, c'est qu'on
préconisait n'importe où excepté l'île de
Montréal pour faire l'usine. Maintenant on parle de Donohue. J'ai appris
dans Charlevoix, parce que je me trouvais dans Charlevoix, que la Donohue
n'envisageait pas d'avoir son usine de désencrage à Ciermont,
mais à Montréal.
On a appris hier que l'île de Montréal est censée
perdre, si la loi s'applique, trois comtés. La banlieue, il va s'en
créer cinq. Est-ce que le gouvernement a l'intention de dépeupler
l'île de Montréal? Dans le fond, c'est ça un peu la
question. Est-ce que, pour l'usine de désencrage de Donohue, il est
envisagé qu'elle puisse se construire à Montréal-Est
où il y a un avantage important, c'est que la Régie
intermunicipale des déchets va y installer un centre de tri et
d'incinération de déchets. Donc, il y aurait la ressource proche
pour une usine de désencrage. Ma question c'est: Est-ce que
Montréal-Est est envisagée pour l'usine de désencrage de
Donohue? Et est-ce que, pour le gouvernement, ça reste, n'importe
où, même aux États-Unis, mais pas sur l'île de
Montréal?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. M. le
Président, on va revenir à l'usine de désencrage. Dans ce
qui a été annoncé par le gouvernement, on parlait
d'examiner chacune des propositions reçues des promoteurs, par ordre
chronologique. Kruger avait soumis une proposition au gouvernement au mois de
juin 1989. Et c'est évidemment le cas actuellement qui est
étudié par la SDI, et des discussions ont lieu entre Kruger et la
SDI. Et j'ai tout lieu de croire que, ces jours-ci, on en viendra à une
entente. Soit que Kruger accepte l'aide de la SDI comme telle, ou soit que
Kruger refuse. Mais...
M. Jolivet: ...la SDI accepte la demande de Kruger.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'ai pas dit
ça, M. le Président.
M. Jolivet: Ah bon!
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai tout lieu de
croire, par exemple, qu'on devrait connaître un résultat positif
très prochainement. Le deuxième promoteur qui a soumis son projet
au ministère, chez nous, c'est le cas de Orford. Le cas de Orford, avec
M. Parenteau, c'est un projet qui avait été soumis au sommet
économique et qui avait reçu l'appui de la région. C'est
actuellement un dossier qui est en discussion avec la SDI, et j'ai
rencontré vendredi après-midi avec le député de
Drummond, M. Parenteau et les gens de REXFOR qui nous ont soumis une nouvelle
proposition de financement, une nouvelle garantie de la part des
ingénieurs, au point de vue qualité de la pâte et au point
de vue de production de la pâte. C'est un cas qui est actuellement
discuté avec la SDI. Et dès que la SDI aura écrit à
M. Parenteau, il devrait recevoir la lettre aujourd'hui ou demain, je crois que
REXFOR et M. Parenteau devraient rappliquer à la SDI pour
connaître la réaction de la SDI à la nouvelle
proposition.
Le troisième cas qui nous avait été soumis au
ministère, c'est celui de Cascades Stanbeis. Ce sont des Allemands qui
sont rendus dans cette production. C'était pour Cap-de-la-Madeleine, et
malgré que Cascades ait parlé d'East Angus pour un bout de temps
- elle a parlé d'un autre endroit également, Montréal-Est
- la proposition qui nous a été soumise au ministère,
c'était pour Cap-de-la-Madeleine. Ce que j'ai su tout
dernièrement, c'est que Cascades et son partenaire ne seraient
peut-être plus tellement intéressés à ce
projet-là, ni au Cap-de-la-Madeleine, ni aux États-Unis. C'a
l'air qu'on envisagerait un nouveau "partnership" et probablement une nouvelle
production.
J'arrive, M. le député de Pointe-aux-Trembles, au cas de
Donohue-McLaren. C'est le quatrième dossier qui nous a été
soumis au ministère et lorsque son tour viendra évidem-
ment... nous au ministère, on transmet notre avis sectoriel
à la SDI. Lorsque son tour viendra, il sera discuté avec la SDI
et nous. Et tout ça lorsque, dans les normes édictées par
le gouvernement, on se disait que chaque usine de désencrage au
Québec devait utiliser ou récupérer et recycler 50 % de
son volume en papier québécois parce que notre objectif
était de nettoyer notre cour en grande partie, et le ministère de
l'Environnement estime qu'on peut récupérer 120 000 tonnes de
vieux journaux au Québec, et 20 000 à 30 000 tonnes de revues.
Lorsqu'on aura utilisé, récupéré et recyclé
150 000 tonnes de papier au Québec, je pense que les nouvelles usines,
si elles se présentent, ce sera entièrement avec du papier
américain, du papier importé et ça nous causera
peut-être certains problèmes de disposer des déchets,
c'est-à-dire des boues, à la suite du recyclage du vieux papier.
Mais tout de même, les acheteurs, les éditeurs de journaux aux
États-Unis, pour fins de marketing principalement, exigent de nos
usines, ici, d'inclure du papier recyclé dans le papier journal, et
c'est pourquoi l'usine d'Orford à Drummondville pourrait être
Intéressante pour fournir de la pâte à être
introduite dans le papier journal de différentes compagnies qui n'auront
pas toutes des usines de désencrage. C'est là que c'en est. Je ne
sais pas si ça répond à vos questions.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre peut nous indiquer, au moment
où on se parle, ses intentions vis-à-vis du fait que d'autres
usines pourraient s'établir? Parce qu'on parle toujours de trois - quand
on parle de quatre c'est déjà pas mal trop - usines de
désencrage au Québec, compte tenu de ce que vous avez
déterminé comme normes?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Actuellement?
M. Jolivet: Actuellement. Mais ce que je veux dire, est-ce qu'on
prévoit dans ce contexte-là d'en avoir plus au Québec, de
les laisser faire et, à ce moment-là, qu'elles amènent du
papier venant des États-Unis, du recyclage venant des États-Unis?
Est-ce que c'est ce que le ministre est en train de nous dire, que, lui, il va
être responsable peut-être de trois ou quatre au maximum? Quant au
reste, si elles veulent se faire elles-mêmes, ce n'est plus sa
responsabilité. Ce sera peut-être la responsabilité du
ministre de l'Environnement de décider si on fait venir des rebuts
américains ou pas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est que,
actuellement, les propositions de Kruger, Orford, Cascades et Donohue, et si
Cascades se retire officiellement, ça correspond à peu
près au volume des journaux qu'on pourra récupérer et
recycler au Québec, à 6000 tonnes près. Évidemment,
si le gouvernement est disposé à aider ceux qui vont
récupérer des vieux journaux au
Québec, c'est pour fin environnementale, et c'est pour nettoyer
notre cour. Les autres, on verra Peut-être qu'il y aura de l'aide,
peut-être qu il n'y en aura pas. Mais, moi, je suis enclin à
recommander de l'aide pour qu'on se nettoie chez nous, qu'on fasse de la
récupération, du recyclage chez nous avec nos vieux journaux.
M. Jolivet: Ce que le ministre est en train de me dire
m'inquiète un peu dans la- mesure où ce qu'il est en train de
dire, c'est que les Québécois paieront pour recycler du papier
américain...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, je n'ai pas
dit ça.
M. Jolivet: Non, mais ça pourrait aller jusque-là.
À la fin, je veux dire, ils paieront d'une certaine façon. S'ils
ne paient par des aides gouvernementales de la SDI pour mettre en place
l'usine, ils vont payer pour les résidus par exemple, les boues.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Actuellement, pour
les papiers québécois.
M. Jolivet: Oui, je sais.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça
que le gouvernement a énoncé.
M. Jolivet: Ce que je veux bien faire dire au ministre si je me
trompe dans ce que je comprends, c'est que le ministre me dit que, pour le
moment, la politique, telle que définie à 50 % de rebuts
québécois, c'est ça qui va aider les trois ou quatre
usines. Si Cascades se retire, ça peut être Donohue qui la
remplace mais c'est trois ou quatre usines maximum. Mon problème, c'est
qu'il semble dire qu'au bout de la course ça se pourrait que d'autres
usines se mettent en place sans l'aide gouvernementale pour des rebuts qui vont
venir certainement de l'Ontario, des États-Unis ou du Nouveau-Brunswick,
les plus proches possible, mais qu'une fois qu'on aura fait ça, on va
devoir payer les coûts environnemen taux. C'est de ça que je
parle. Les Québécois vont devoir, au bout de la course, par les
dommages environnementaux ou par les coûts environnementaux, payer pour
dépolluer les États-Unis, l'Ontario ou le Nouveau-Brunswick.
Est-ce que c'est ça que je comprends? Ça m'inquiéterait en
tout cas. (10 h 45)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais tout
ça, M. le Président, le ministère de l'Environnement va le
mesurer et l'évaluer. Dans le temps comme dans le temps, je pense bien
que c'est ce que j'ai dit. On l'évaluera et on prendra les
décisions appropriées.
Le Président (M. Bélanger): Mme la
députée
de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. J'ai cru comprendre
que les Américains exigeraient que dans le papier journal il n'y ait un
pourcentage donné de papier recyclé. Rappelez-moi donc combien,
quel pourcentage de demandes.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça varie,
Mme la députée. Actuellement, ce sont les clients eux-mêmes
qui exigent une partie. Il y a certains États comme la Californie, New
York ou d'autres qui ont émis des directives légales, mais
ça varie tellement.
Mme Blackburn: Ça varie de... à ...?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et les
Américains sont en train de s'ajuster à tout ça. Je suis
convaincu que ce seront les clients, les éditeurs de journaux qui vont
passer les commandes.
Mme Blackburn: La variation va de combien à combien?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça va
jusqu'à 40 % dans certains États...
Mme Blackburn: De 10 % à 40 %.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...mais les
éditeurs de journaux n'en demandent pas autant.
Mme Blackburn: Si cette directive s'appliquait ou si cette
exigence s'exerçait, qu'est-ce que ça veut dire par rapport
à la capacité de nos papetières dans la capacité
d'exportation du papier journal? Si on regarde ce qui s'exporte aux
États-Unis, c'est quel pourcentage de notre production de papier journal
qui s'en va aux États-Unis?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si on appliquait
les 40 % de certains États comme la Californie...
Mme Blackburn: II faudrait acheter du papier recyclé
ailleurs.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça,
il faudrait importer tout le papier qu'on vend aux États-Unis, parce que
chaque fois qu'on recycle du papier journal, on en perd 20 %. Pour 40 %, on
exporte environ 8 000 000 de tonnes. Ça veut dire 3 000 000 de tonnes.
Il faudrait récupérer tout ça au Canada, au Québec,
et le retourner. Je pense qu'on n'y arriverait pas. Ça prendrait
toujours de la fibre vierge à cause des pertes. Quand on l'a
recyclé trois ou quatre fois, le papier, la fibre...
Mme Blackburn: Est-ce qu'il y a des négociations
actuellement entre le gouvernement du Québec et le gouvernement
américain ou les États américains pour essayer un peu de
normaliser la chose, pour voir les conséquences à plus long terme
si une telle exigence s'appliquait au Québec? Ça veut dire qu'on
irait chercher, on viderait la cour des États-Unis parce qu'il y a 20 %
de résidus, me dites-vous, dans le papier recyclé, des boues.
Ça veut dire que ça s'accumulerait chez nous; on ferait le
dépotoir des Américains en matière de papier
recyclé.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II ne faudrait pas
que ça arrive. C'est ce que je dis, ça relève du
ministère de l'Environnement qui devra évaluer la situation. Par
contre, les boues en provenance du recyclage des vieux journaux
représentent 20 %. Si les boues sont incinérées,
évidemment ça diminue de 50 %. Il y a moyen, et c'est ce que le
Québec et l'Ontario font à Thorold actuellement: ils font du
compostage avec des boues. Le compostage sert pour les fermes et il pourrait
servir également en forêt. S'il y a moyen de transformer ces
boues-là en matières utiles, ce serait peut-être
reçu d'une façon plus favorable. À ma connaissance, il n'y
a pas de discussion entre le gouvernement du Québec et les gouvernements
des États américains.
Mme Blackburn: Pour le gouvernement canadien, comme on n'est pas
encore souverain, et les États américains, parce que j'imagine
que ça doit un peu les préoccuper aussi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le gouvernement
canadien veut insérer sur les produits hygiéniques, les
serviettes, etc., un logo écolo. Il l'appelle "écolologo" en
prétendant que le nouveau produit est absolument inoffensif à
l'environnement alors qu'il est exactement la même chose que celui qui a
été produit auparavant. Évidemment, certaines industries,
surtout au Québec, comme Scott Paper, s'objectent à ce logo,
alors qu'on pourrait indiquer d'une autre façon le pourcentage de papier
recyclé qui est à l'intérieur des produits, un
pourcentage, et sans dire, par exemple, faussement que le produit est
absolument inoffensif au point de vue environnemental. J'ai écrit aux
ministres fédéraux concernés à ce sujet-là
pour leur demander de réviser un peu leur décision. Ça
fait populaire et tout, mais il ne faut pas conter de blagues.
Mme Blackburn: Avez-vous entrepris des démarches
auprès de votre collègue canadien pour qu'il se fasse vraiment
des négociations au sujet de cette question-là, le pourcentage
de fibres recyclées dans le papier journal, parce que c'est
majeur? Il me semble que c'est l'industrie des papetières qui va
être profondément affectée par ça ou encore,
l'environnement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'a
été discuté
un peu dans le cadre du libre-échange, ces questions-là.
Évidemment, je pourrais - je pense que c'est une bonne suggestion, Mme
la députée - souligner à mon collègue
fédéral cette question-là et via le ministère des
Affaires intergouvernementales et internationales.
Une voix:... comme ça...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Pointe-aux-Trembles.
M. Bourdon: Je dirais à la blague au ministre qu'il
pourrait peut-être suggérer à son homologue canadien le
comté de Beauséjour au Nouveau-Brunswick qui a l'air de vouloir
recycler des produits qui ne trouvent plus preneur au Québec.
Une voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Parce qu'ils l'envoient dans les champs...
M. Bourdon: Plus sérieusement, M. le Président, je
voudrais savoir du ministre. Là, il y a quatre ou trois projets et demi
sur la table et on parle de la capacité de trois usines de
désencrage. Alors, ça, je...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Avec du papier
québécois.
M. Bourdon: Oui, oui. Mais, dans l'hypothèse où
Donohue-McLaren donnerait suite à son projet à Montréal -
on ne le sait pas, ça va dépendre des tractations qu'il y a avec
Kruger, Orford et Cascades - est-ce que le ministre serait prêt à
prendre l'engagement de prioriser l'est de Montréal qui vit un
problème de chômage grave advenant que Donohue-McLaren donne suite
à son projet? C'est ça dans le fond qui nous préoccupe
parce qu'on sait que les chemins de fer sont en déclin, qu'il y a un
chantier maritime qui est fermé dans l'est, celui de Vickers, et
ça a entraîné 1200 mises à pied. Alors, dans le
fond, dans l'hypothèse où le projet vivrait, est-ce que le
ministre serait prêt à prendre l'engagement de prioriser dans la
région de Montréal, l'est de Montréal à cause du
taux de chômage qu'on connaît?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est que lorsqu'un promoteur nous propose des projets,
évidemment, on peut peut-être lui suggérer certaines
régions qui sont plus affectées que d'autres, mais c'est le
promoteur qui a le dernier mot dans tout ça. Et le projet de
Donohue-McLaren se ferait dans Montréal, c'est là qu'ils veulent
aller. Il restera à leur rappeler que, probablement, ils seraient
bienvenus dans l'est de Montréal en raison des difficultés. Et
souventefois, lorsque quelqu'un accepte de construire ou de s'installer dans
une région éprouvée par le chômage, il peut obtenir
des fois des aides supplémentaires, soit de la part du gouvernement
canadien ou de chez nous. Mais je peux dire au député de
Pointe-aux-Trembles que j'en parlerai avec M. Poissant, oui.
M. Jolivet: Pour simplement ajouter à mon collègue,
le député de Pointe-aux-Trembles, ça me surprendrait bien
gros que si jamais il décide d'aller à Montréal ou
à Westmount ou à Outremont, ce serait au moins ça de
gagné.
M. Bourdon: M. le Président... Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Bourdon: ...le problème, ça serait que ça
aille à Laval ou sur la rive sud parce que, des fois, au niveau du
gouvernement...
Le Président (M. Bélanger): Ça va à
Laval.
M. Bourdon: Non, non, c'est qu'on a parfois l'impression que le
gouvernement a rayé l'île de Montréal de la carte.
M. Jolivet: Je voulais ajouter que, là, on parle avec le
ministre des aides à apporter à des compagnies qui ont
demandé de l'aide dans le programme qu'il a annoncé, mais je
voudrais lui faire remarquer que, indépendamment de ces quatre demandes,
il y a aussi une autre compagnie qui ne demande presque jamais d'aide
gouvernementale et qui fait ses affaires par elle même, PFCP en
particulier, qui prévoit en faire un dans le bout de l'Outaouais. Alors,
ça veut dire que ce n'est plus quatre, c'est cinq là. Et le
ministre, en parlant de trois ou quatre au maximum, doit contenir aussi
celle-là qui se trouve à être une usine qui pourrait
être faite pour les besoins de ses compagnies à elle sans aide
gouvernementale, sans demande gouvernementale.
M. Côté (Rivière-du-Loup): PFCP, son papier
récupéré et recyclé proviendra principalement de
l'Ontario et des États-Unis, et PFCP ne nous a pas fourni de
détails sur son projet.
M. Jolivet: C'est pour ça que je vous dis que je suis
inquiet.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et ce n'est pas
encore enclenché tout à fait. J'espère qu'ils le feront,
par exemple, parce que c'est la plus grosse usine de papier journal au
Québec, et les clients de PFCP vont exiger la même chose que les
autres. du papier recycle à l'intérieur de...
M. Jolivet: C'est pour ça que je vous disais que je n'ai
pas posé la question pour rien tout à l'heure à savoir ce
qui arriverait et qui prendrait la décision parce que là, ce
n'est plus trois ou quatre usines dont on parle, on parle de cinq ou six, mais
dont certaines avaient complètement du papier venant de
l'extérieur du Québec. Dans ce sens-là, ce que le ministre
dit: Si une compagnie veut être aidée, c'est 50 % de papier
québécois recyclé et le reste venant d'ailleurs, alors que
dans les autres cas, ça pourrait être des compagnies totalement
avec du papier venant de l'extérieur. C'est là que les
problèmes environnementaux peuvent surgir. La question suivante, M. le
Président, avant de passer aux engagements, parce que dans les
engagements, j'aurais d'autres questions aussi à poser en cours de
route, c'est l'entente fédérale-provinciale. Le ministre peut-il
nous faire le point actuellement, parce que ça fait quoi, un mois et
demi, deux mois qu'il a reçu de la part du représentant
fédéral à son niveau l'entente à être
signée? Je sais qu'il y a des discussions qui doivent se faire avec le
ministre responsable des ententes fédérales-provinciales.
J'aimerais savoir: l'entente va-t-elle être signée, dans combien
de temps et elle comprend quoi comme entente actuellement, comme demande
gouvernementale du Québec?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, M. le
Président, le 28 août dernier, le ministre Oberle nous a transmis
une proposition d'entente sur les forêts. Et cette proposition-là
est actuellement étudiée. Mais on inclut dans cette
entente-là des choses qui sont déjà conclues, comme la
fertilisation des érablières, l'entente sur la Côte-Nord.
Ça fait un plus gros chiffre, mais seulement, c'est inclus tout
ça. C'est ça qu'actuellement nous sommes à examiner, et
ça ne fait pas un mois que j'ai reçu la proposition de M. Oberle.
Et je devrai, évidemment, communiquer avec le ministère de M.
Rémillard qui s'occupe des affaires intercanadiennes pour
également, nous, au Québec, introduire nos priorités en
forêt, parce que la forêt relève de la juridiction exclusive
des provinces. Et je ne voudrais pas que via une entente, le
fédéral s'immisce dans la gestion des forêts. C'est notre
responsabilité. Et, évidemment, que le fédéral y
contribue, c'est tout à fait normal, comme nous, on contribue souvent
sans mot dire dans d'autres sphères d'activités qui sont de
juridiction fédérale et comme citoyens de ce pays-là.
M. Jolivet: Est-ce que l'entente prévoit des ententes
aussi conjointes comme dans certaines ententes qu'on a connues où il y a
une partie qui est conjointe fédérale-provinciale, une autre
partie qui est simplement provinciale et une autre partie qui est simplement
fédérale, ce qui fait gonfler les chiffres de part et d'autre,
comme le ministre vient de nous le dire, parce que la tentation qu'il aurait,
ça serait de faire la même chose que l'autre, c'est-à-dire
d'annoncer des choses déjà faites dans une grande entente la
rendant rétroactive à la date de sa signature, à la date
du début des discussions? Le ministre ne semble pas nous dire qu'il ne
fera pas la même chose que son collègue fédéral. On
va avoir des beaux chiffres, mais déjà des sommes d'argent
tellement engagées que finalement, elle ne voudra plus rien dire, cette
entente-là. Mais est-ce qu'il y a une partie qui est complètement
fédérale, une partie qui est complètement provinciale, et
une partie qui est fédérale-provinciale?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans l'entente
précédente, M. le Président, il y avait eu des parties
complètement fédérales, comme l'aménagement sur les
terres indiennes. Le fédéral le faisait directement et nous, on
avait d'autres sphères qui relevaient directement du Québec. Mais
dans ce qui a été proposé le 28 août dernier, c'est
en discussion, M. le Président. Et, évidemment, ce que le
fédéral nous propose de façon globale, à moins
qu'il y ait des changements, c'était 243 000 000 $, 248 000 000 $ ou 243
000 000 $, pour tous les secteurs d'activités à compter de
1992-1993. Et ce qui m'a réjoui, c'est de recevoir une proposition de M.
Oberle pour les forêts qui pourrait être initiée plus
tôt. Mais actuellement, je ne peux pas dévoiler la proposition de
M. Oberle. Peut-être que M. Oberle a transmis des copies à mon
collègue. Je ne peux pas la dévoiler, et c'est en discussion avec
le ministère des Affaires intercanadiennes.
M. Jolivet: Est-ce qu'on peut s'attendre à ce qu'il y ait
des réponses suite aux négociations que le ministre a entreprises
dans des délais assez rapides pour dire que fin de 1990 début de
1991, l'entente pourrait être signée? Est-ce qu'on peut dire que
c'est avancé à ce point?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, ça
sera un choix qu'on fera probablement comme gouvernement si le gouvernement
fédéral demeure sur ses positions, à savoir 243 000 000 $
pour tous les secteurs. Est-ce que ce sera une entente en forêt ou dans
d'autres secteurs? Ça sera un choix qui sera à faire, ça.
Parce que ça nous intéresse d'avoir une entente avec le
fédéral.
M. Jolivet: Et quand vous parlez de tous les secteurs, est-ce que
vous parlez pas juste des forêts? D'abord, vous parlez d'autres
ministères. C'est ça, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Transports, Chasse
et Pêche, Tourisme, etc.
M. Jolivet: O.K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas
beaucoup à comparer aux ententes qu'on a connues.
M. Jolivet: Ah! non, aux ententes qu'on a déjà
signées, nous autres en 1980, c'est évident que ce n'est pas
beaucoup. Si on prend simplement l'augmentation du coût de la vie. (11
heures)
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est que la
situation financière du gouvernement fédéral s'est
détériorée depuis 1980.
M. Jolivet: Celle du Québec aussi, d'après nos
dernières nouvelles. Donc, on ne peut pas s'attendre à ce qu'il y
ait une entente sectorielle... secteur forêts, donc je vais m'astreindre
à ça, en dehors de l'entente générale dont vous
faites mention, celle à être signée par le ministre
responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne peux pas le
confirmer ni l'infirmer, M. le Président, aujourd'hui. Ça sera
une décision qu'on prendra avec M. Rémillard.
M. Jolivet: Merci. Est-ce qu'il y a d'autres questions?
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres questions préliminaires? Bien, alors nous appelerons les
engagements un à un.
M. Jolivet: Je pourrais peut-être vous aider, M. le
Président, comme je l'ai dit, en vous indiquant laquelle..
Le Président (M. Bélanger): Oui, oui.
M. Jolivet:... au mois de décembre, que je pourrais
regarder au départ, c'est le numéro 3, séquentiel 3.
Le Président (M. Bélanger): Ceux du mois de
novembre seraient... En commençant à décembre...
M. Jolivet: En commençant à décembre.
Vérification des engagements financiers
Décembre 1989
Le Président (M. Bélanger): L'engagement 3, donc,
dépassement de contrat. Addition de deux projets audit contrat. Je vous
fais grâce de la lecture. Votre question, M. le député de
Lavio-lette.
Une voix:...
M. Jolivet: Décembre.
Le Président (M. Bélanger): Dans la liste de
décembre...
M. Jolivet: Excusez, c'est dans la liste de décembre,
c'est le mois de novembre 1989.
Le Président (M. Bélanger): C'est dans la liste de
décembre, c'est le mois de novembre 1989. Oui.
M. Jolivet: Excusez-moi. C'est parce que... On va se replacer
là.
Le Président (M. Bélanger): À la page 3 du
document. C'est 170538-B9.
M. Jolivet: Avec la nouvelle décision qui a
été prise, on reçoit le bottin, mais au mois de
décembre pour le mois de novembre précédent.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Laviolette, vous avez une question précise
là-dessus?
M. Jolivet: Oui, j'aimerais que le ministre puisse nous rappeler
quel était le projet initial, et nous donner quelques détails
additionnels sur ces deux projets qui ont été en
dépassement de contrat. Quelles sont les raisons, pourquoi? Parce qu'on
se souvient que c'est l'engagement du mois d'août qui est marqué
comme information 1989.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est dans le
cadre de l'entente, M. le Président, de l'entente
fédérale-provinciale sur la Côte-Nord. Puisque REXFOR
était sur les lieux, on a additionné deux projets
d'éducation de peuplement. Et on a payé les frais
d'administration.
M. Jolivet: Vous dites que c'est l'entente
fédérale-provinciale...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais on a
additionné à l'entente, parce que... sur les lieux, on a
continué les travaux de notre propre chef.
M. Jolivet: C'est le Québec qui a décidé
d'en additionner à ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: Donc, quand on parie de dépassement de
contrat, ce n'est pas parce que le contrat a coûté plus cher que
prévu, c'est parce que vous avez décidé d'en
additionner...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet:... de telle sorte que ça a fait un
dépassement de contrat.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: ...ça a été vu.
Le Président (M. Bélanger): L'engagement 3 est
vérifié.
M. Jolivet: Dans le même mois, l'engagement 4.
Le Président (M. Bélanger): L'engagement 4.
M. Jolivet: Ce que j'aimerais ici en profiter... du montant
qui... ces productions de plants résineux, j'aimerais que le ministre
actuellement nous indique, dans les serres gouvernementales, parce que
là on parle de serres privées, mais je vais déborder un
peu en parlant de serres gouvernementales. Il y avait un rapport qui devait
être étudié par le ministère, mais dernières
nouvelles, le rapport est toujours étudié, puisqu'on n'en a pas
eu de nouvelles. Le ministre m'avait dit à l'époque: M. le
député, aussitôt qu'on aura pris nos décisions,
ça me fera un grand plaisir de vous informer. Comme je n'ai pas
été informé, je suppose que les négociations... pas
les négociations, mais les vérifications ne sont pas
terminées. Sauf qu'entre-temps, on apprend que dans les serres
gouvernementales, il y a des choses qui se passent et qui m'inquiètent.
Le comité, avec le représentant d'une des régions du
Québec, du Nord-Ouest en particulier, qui était le
président, avec tous ceux qui l'ont accompagné avec les
représentants du ministère responsable des régions, et par
le fait même du partage de l'argent disponible pour les serres
gouvernementales dans le Québec, en sont arrivés à des
recommandations. On a 20 des recommandations mais on n'a pas 20 dés
décisions. Ce que l'on sait, dans l'ensemble des
pépinières gouvernementales actuellement, il y a de argent qui,
pour certaines immobilisations, a été octroyé. On sait
qu'il y a des expériences qui ont été faites dans
différentes pépinières et qui font partie justement du
document comme étant des choses du futur, ce qu'on appelle le transfert
technologique. Le ministre me voit venir, j'en suis sûr, pour parler de
Sainte-Luce, de Saint-Modeste et des autres, mais aussi de la
pépinière de Grandes-Piles, East Angus aussi en particulier.
Le ministre n'est pas sans savoir qu'à Grandes-Piles il y a eu
une expérience sur des "cards". C'est de même qu'ils l'appellent,
les "cards". Je ne sais pas comment ils l'appellent mais, en tout cas, le mot
anglais normalement me fait toujours penser à un récipient en
long. Donc, ce qu'on appelle les c-a-r-d-s dans notre coin, ce sont des
récipients très minces qui servent à partir la production
exclusivement pour le repiquage. Donc, cette expérience a
été demandée par East Angus. Il y a, semblerait-il, des
demandes qui ont été faites, et on leur a expédié
expressément de quelle façon ils ont procédé. Pour
participer à ce repiquage, ça prend une repiqueuse
spéciale. Aux dernières nouvelles dans les immobilisations, alors
que tous les gens s'attendaient à ce que cette repiqueuse qui a
été utilisée à Grandes-Piles serve encore à
Grandes-Piles, elle s'est retrouvée dans les immobilisations à
Sainte-Luce. C'est un peu surprenant ce que les gens disent: On a
découvert un procédé qui est dans des terres les
meilleures au Québec dans les pépinières, puis on prend
notre idée et on amène ça à East Angus dans des
serres, rien de repiquage à l'extérieur. La repiqueuse qu'on a
utilisée est rendue à Sainte-Luce et, nous autres, tout ce qu'on
reçoit c'est un cerneur de racines qui permet... Vous le savez, M. le
ministre, comme tous ceux qui connaissent ce que c'est que le repiquage, les
plantations et autres, c'est qu'on coupe les racines pour permettre non pas les
développements en profondeur mais en élargissement, de telle
sorte qu'effectivement les gens se posent des questions.
Le ministre peut-il me faire le point actuellement? Est-il capable de me
dire: Oui, cet après-midi ou demain après-midi quand vous
viendrez me voir, je vous donnerai les résultats du rapport ou je vous
donnerai même le rapport pour vous permettre de vous faire une
idée? Mais ce fameux rapport, il est tellement gardé secret qu'on
ne sait pas quelles sont les décisions que le ministre a prises, s'il en
a prises, et quelles sont les raisons qui font que depuis près d'un an
on n'a pas pris de décision. Alors, moi, j'aimerais savoir qu'est-ce
qu'il arrive avec les serres gouvernementales? Est-ce qu'on est en train de
déplacer vers la Gaspésie, du coin du ministre, l'ensemble des
travaux faits dans d'autres pépinières au Québec? C'est
quand même des questions qu'on se pose. Alors je voudrais savoir, que le
ministre me fasse le point, et j'aurais peut-être d'autres questions
additionnelles. Peut-être que je lui annonce aujourd'hui des nouvelles
qu'il ne sait pas. Ça me surprendrait parce que comme il signe les
documents, il y a quelqu'un qui l'a renseigné mais, moi, je sais que la
repiqueuse a été envoyée à Sainte-Luce. Je sais
qu'à East Angus on a demandé les plans, les recherches qui ont
été faites à la pépinière de, Grandes-Piles
et comme la pépinière de Grandes-Piles est la seule qui a des
terres aussi belles que celles-là, on se dit: On est en train de
dépouiller complètement Grandes-Piles, et dans une MRC qui est
considérée comme étant la plus démunie au
Québec, alors que le gouvernement a signé un contrat avec
l'Office de planification de développement du Québec et la MRC
dans un plan de relance, voilà-t-il pas qu'on la dépouille de ses
choses, du moins ce qui reste dans l'esprit du monde. Que le ministre me
convainque du contraire ce matin je serais bien heureux parce que, moi, ce
qu'il m'a dit privément à l'Assemblée nationale quand je
lui ai demandé, il a dit: M. le député, ne vous
inquiétez pas, cette année, il y avait moins de plants, on va lui
en donner plus...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est vrai, on l'a
fait.
M. Jolivet: ...mais on aura d'autres choses à lui annoncer
plus tard. Mais là, j'attends, j'attends et, comme tous les autres, je
suis un peu épeuré ou apeuré.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Vous allez
être obligé d'exercer votre patience, M. le député.
Dans le cas des pépinières gouvernementales, c'est vrai qu'il y a
eu un rapport de soumis. Je vous en donnerai une copie demain
après-midi.
M. Jolivet: Bon, merci.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
déjà pas mal.
M. Jolivet: J'ai essayé de l'avoir et je n'ai jamais
été capable.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non? C'est bien la
première fois que vous manquez votre coup.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: C'était en des copies
numérotées.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je reviens aux
pépinières gouvernementales. Le rapport en question, dont je vous
donnerai copie demain après-midi, il y aura des décisions de
prises lorsque, cet hiver, on ira en audiences publiques sur une
stragégie de protection des forêts, et cette stratégie de
protection des forêts peut affecter nos pépinières
gouvernementales, c'est évident. C'est à ça que je faisais
référence quand on en parlait ensemble, M. le
député. L'autre chose qu'il faudrait évaluer
également c'est que les industriels avec qui on a signé des
contrats, dont on a parlé au début de la séance, vont nous
soumettre des plans quinquennaux. Dans les plans quinquennaux, on pourra
mesurer exactement le volume de plants à reboiser pour les années
à venir. Il y aura évidemment un ajustement à la hausse ou
à la baisse. Je ne pense pas que ça arrive juste à ce
qu'on fait aujourd'hui, mais ça va influencer le volume de production
dans les pépinières gouvernementales, étant donné
qu'on a pris des engagements avec les pépinières privées
sur trois ou quatre ans. On a fait ça l'an dernier pour une
deuxième génération de plants dans les
pépinières qui avaient été installées
à l'instigation du ministère, et pour leur permettre
également d'amortir les investissements assez importants qui avaient
été faits, plutôt que de les mettre en faillite par appel
d'offres ou autrement.
Lorsqu'on aura compilé les plans quinquennaux des industriels et
lorsqu'on aura aussi fait les audiences publiques, on pourra prendre des
décisions concernant les pépinières gouvernementales.
J'aimerais que M. Harvey, le sous-ministre, vous réponde pour la
repiqueuse de Grandes-Piles. J'avais écrit Grandes-Piles sur ma note
ici, parce que je me suis dit: M. le député va me poser une
question.
M. Jolivet: Juste avant que M. Harvey parle en votre nom, je
voudrais juste dire ceci: II y a des gens qui se posent des questions. Il
disent. REXFOR semble tellement forte que si on lui donne la
pépinière, on a peut-être des chances de survivre. Je ne
sais pas si ce serait une bonne chose, mais, en tout cas, je vous dis
simplement qu'on a l'impression que sur certains points REXFOR a tellement de
pouvoir dans les régions qu'elle est en train de dépouiller le
territoire lui-même. Alors, ça nous inquiète un peu. Mon
collègue, le député d'Ungava, pourrait vous en parler
longuement. Je vous fais juste un message en passant.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Je le prends
comme ça.
M. Jolivet: M. Harvey.
M. Harvey (Bernard): O.K. Je ne connais pas exactement
l'historique de la repiqueuse dont vous parlez, mais je pense qu'on essaiera de
fournir, M. le ministre, la réponse exacte pour votre rencontre de
demain après-midi, mais d'une façon générale, nous
au ministère on gère l'ensemble des pépinières
gouvernementales. Il y a toujours du transfert de technologie d'une
pépinière à l'autre. Une des premières choses que
le rapport, dont on vous remettra également copie demain
après-midi, faisait ressortir, c'est une certaine spécialisation
des pépinières. Et entre autres, au niveau de Saint-Modeste, on a
voulu concentrer là tout l'atelier de réparations
mécaniques. Alors, votre repiqueuse est peut-être là
simplement pour se faire un petit peu moderniser ou je ne sais pas quoi. Mais
je pense que M. Côté vous l'a dit l'année dernière,
on a essayé de stabiliser jusqu'à nouvel ordre l'ensemble des
pépinières, et il n'y a pas eu de développement, ni en
positif ni en négatif. Le fait que REXFOR s'en occupe, d'après
moi, ça ne changerait pas grand-chose, c'est tout simplement une
question de marché. Actuellement, on produit 230 000 000 de plants au
Québec. Il y en a une partie qui est produite par les
pépinières privées, et une partie par les
pépinières gouvernementales. À ce stade-ci, on ne
prévoit pas d'augmentation, ce serait plutôt le contraire, de
cette quantité-là. Alors, peu importe qui le produit, c'est un
peu ça la problématique. Comme le disait M. le ministre, on
attend les plans quinquennaux de l'ensemble de l'industrie qui vont nous donner
une indication précise, et aussi la stratégie de protection des
forêts qui pourrait
amener des changements.
Donc notre rapport, on l'a peut-être fait un petit peu...
M. Jolivet: Trop vite.
M. Harvey: ...trop tôt, mais on a voulu prévenir
plutôt que guérir...
M. Jolivet: Mais vous serez quand même conscient que des
gens se posent de sérieuses questions. Dans une MRC, où le
comité de développement de la Mékinac a demandé et
eu des rencontres, des discussions, préparé des mémoires
etc., dans un contexte où c'est la MRC la plus démunie du
Québec, puisqu'elle a un contrat de cinq ans avec l'Office de
planification et de développement pour l'aide apportée à
ces MRC, compte tenu qu'on voit des expériences faites là,
envoyées dans des pépinières qui, normalement, n'ont pas
le terrain voulu pour le faire. Quand je parle des "cards", les
récipients très minces pour partir de façon exclusive la
production pour le repiquage, et que le repiquage se fait dans des terrains
à l'extérieur des serres, on s'est posé des questions:
Comment se fait-il que cette demande-là s'est en allée à
East Angus et en même temps, alors que tout le monde s'attendait à
ce que la repiqueuse reste dans le coin, on l'envoie ailleurs? Je ne sais pas
si Grandes-Piles n'aurait pas pu faire les inspections ou les
vérifications. Je pense qu'elle serait capable. Pourquoi qu'ils iraient
à Sainte-Luce? Ils se sont posé la question. C'est dans le coin
du ministre. Ils ont dit: II y a quelque chose qui se passe.
L'autre chose qu'on peut vous donner. Quand il y a eu le lavage des
récipients de la région chez nous, qu'ils ont fait une
expérience et qu'ils ont été l'exporter ailleurs, c'est
bon, sauf que tout le monde se dit: Toutes les fois qu'on fait une
expérience qui porte fruit, ce n'est pas nous qui en profitons. On a
beau semer, on ne récolte jamais. . (11 h 15)
L'autre chose qui m'inquiète un peu, c'est les rumeurs qui ont
circulé, et je suis malheureux un peu, de tous les côtés
où je me vire, j'ai un Coté devant moi: Gaston Côté
comme directeur du bureau régional à Trois-Rivières,
Rénald Côté comme responsable de la pépinière
et le ministre Côté. Alors, dans ce contexte-là, je dis:
Même s'ils ne sont pas parents les uns des autres, ils doivent se parler,
et la tendance qu'on a eue chez nous, c'est que quand Gaston Côté
est arrivé dans le milieu, il n'y a jamais eu de pépinière
dans les districts où il a fonctionné, et le monde a l'impression
qu'il n'en veut pas. C'est peut-être une impression qui reste dans la
"gueule" sûre du monde, mais ils le disent comme ils le pensent. C'est
que le gars n'a pas l'air intéressé à en avoir. Donc, il
fait tout pour qu'elle disparaisse. Si vous êtes capable de dissiper ce
doute dans l'esprit des gens et de la mienne, vous seriez un bon
côté des choses.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ha, ha, ha! Non
mais...
M. Jolivet: Mais je vous le dis là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, le député de Laviolette m'apprend des choses ce
matin. Que la repiqueuse soit rendue à Sainte-Luce ou à
Saint-Modeste, je ne le savais pas. L'histoire du lavage des récipients
non plus, c'est de la gestion et de l'administration courante et interne que
les gens se font.
M. Jolivet: C'a été inventé chez nous
à part de ça, à Shawinigan.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais vous
voulez compléter?
M. Jolivet: Non, non, les lavages.
M. Harvey: Peut-être, Monsieur, pour revenir sur la
laveuse, effectivement, c'a été développé chez
vous, mais je ne vois pas pourquoi vous seriez contre le fait qu'on l'utilise
ailleurs.
M. Jolivet: Non, non, non.
M. Harvey: On n'est pas pour envoyer tous les récipients
à Sainte-Luce...
M. Jolivet: Ça aurait pu arriver parce que vous prenez des
plants chez nous, dans notre bois à nous autres, vous les envoyez
à East Angus et comme la petite graine qui est passée par
Berthierville est allée s'installer dans des petits récipients
pour faire un petit plant d'arbre qui, en vertu de ce qu'on connaît de la
forêt, doit retourner dans le milieu d'où elle vient, ça
aurait pu aussi bien être fait à la pépinière de
Grandes-Piles, mais pour des raisons diverses - à l'époque, on
s'en souviendra - elle a été envoyée à East Angus.
Et là, ils l'ont gardée dans l'histoire sauf que le
problème, c'est qu'on a l'impression qu'il y a, je ne dirais pas un
complot, mais au moins quelque chose dans ce genre-là qui donne
l'impression au monde qu'on voudrait fermer Grandes-Piles. Alors, rassurez le
monde et rassurez-moi.
M. Harvey: Écoutez, je pense... De toute façon, ce
que vous nous décrivez là, ça arrive dans toutes les
pépinières. On fait chaque année des changements.
M. Jolivet: Oui, mais c'est pire à Grandes-Piles.
M. Harvey: On produit des plants dans une
région qui sont utilisés ailleurs et tout ceci, c'est dans
un souci d'efficience, et de s'assurer que ça ne coûtera pas plus
cher que ça devrait coûter aux payeurs de taxes.
M. Jolivet: On a déjà posé la question sur
des camions qui voyageaient et on s'est aperçu qu'ils voyageaient pour
rien.
M. Harvey: Oui, mais ça fait aussi partie des coûts.
Il y a le coût de transport et tout ça, mais on essaie
d'être le plus efficient possible.
Deuxièmement, vous parliez tout à l'heure de M. Gaston
Côté. Vous êtes entouré de trois Côté.
Peut-être que le quatrième Côté, c'est moi. Ce n'est
pas un Côté; un Harvey pourrait vous dire que, dans le cas de
Gaston Côté, comme tous les administrateurs régionaux, les
administrateurs régionaux tiennent beaucoup à leur
pépinière et autant l'administrateur de Trois-Rivières que
les autres administrateurs tiennent beaucoup à leur
pépinière et ceux, les quelques administrateurs qui n'en ont pas,
seraient plutôt en faveur d'en avoir une. Je pense que ça fait
partie de ce que eux considèrent leur équipement essentiel.
M. Jolivet: Moi, je n'ai pas dit ça pour dire que c'est de
ça qu'il parie. Je vous dis ce que les gens pensent.
M. Harvey: Non, non... M. Jolivet: Je le rapporte.
M. Harvey: ...je vous confirme que, moi, je sais ce qu'il pense
et c'est ça qu'il pense. Vous pouvez peut-être le rapporter aux
gens aussi, de ne pas être inquiets de la part de M. Côté.
Il est tout à fait pour garder sa pépinière, et je peux
vous dire qu'il défend bien son dossier. Mais dans l'ensemble de la
problématique du Québec, c'est ça que je vous
décrivais tout à l'heure.
M. Jolivet: O.K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je voudrais
ajouter, M. le Président, qu'on essaie de faire un partage entre toutes
les pépinières gouvernementales le plus équitable possible
malgré que, de temps en temps, on a des propositions que je dirais
quasiment malhonnêtes, des propositions pour augmenter ou quintupler la
production d'une pépinière et fermer toutes les autres. Quand on
a des propositions semblables, on se dit: Ça n'a pas de bon sens. On
essaie de distribuer de la façon la plus équitable possible entre
les pépinières gouvernementales.
M. Jolivet: En tout cas, c'est parce que les gens se sont
posé des questions. Peut-être que les gens pourraient
peut-être...
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'espère
que le député de Laviolette ne nous proposera pas ça.
M. Jolivet: Moi, je propose de revenir dans une production quand
même convenable tout en demandant à d'autres d'être un peu
modestes. Ha, ha, ha!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Est-ce qu'il y a d'autres questions sur...
Le Président (M. Bélanger): Pour justifier leur
sainteté. M. le député de Pointe-aux-Trem blés.
M. Bourdon: M. le Président, le ministre pourrait-il nous
dire combien de personnes travaillent en pépinière dans le
comté de Rivière-du-Loup?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un travail
qui est saisonnier, qui est cyclique et qui ne dure pas longtemps. Des fois, ce
sont des périodes de trois semaines, un mois ou des choses semblables.
Ça peut aller jusqu'à 250. C'est dans ces chiffres-là. Je
n'ai pas le nombre exact.
M. Bourdon: M. le Président, est-ce qu'il est exact qu'une
des conditions d'embauché, c'est être membre en règle du
Parti libéral?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'ai jamais
entendu parler de ça, M. le Président.
M. Bourdon: Est-ce que le ministre pourrait s'informer et nous le
dire peut-être si quelqu'un met comme condition... Je crois comprendre
que ce n'est pas celui qui a été malchanceux... du ministre
délégué aux Transports. Mais si quelqu'un s'occupe de les
évangéliser avant qu'ils soient embauchés.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a toujours
place à evangelisation. Je dirais au député de
Pointe-aux-Trembles que les listes de rappel existent depuis de nombreuses
années et que les responsables des pépinières font appel
à cette liste-là.
M. Jolivet: Moi, j'ai juste une dernière question sur le
dossier. On dit que c'est un contrat négocié. C'est dans le
contexte des serres privées c'est tous des contrats
négociés, ou pourquoi, il n'a pas été...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est la
deuxième génération de production de plants. Et, c'est
comme j'ai expliqué tout à l'heure, c'est pour leur permettre
d'amortir les immobilisations.
M. Jolivet: O.K. Le séquentiel 23, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): 23. Soumission sur
invitation (fichier).
M. Jolivet: On a un contrat ici qui est donné à
Blais, McNeil et Associés, le pointage est à 83. On a dans les
autres soumissionnaires, sur les cinq soumissionnaires demandés, il y a
cinq soumissionnaires reçus, DGR Inc., 82 points.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II a passé
proche.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre dans ce cas-là, parce
qu'on avait posé... Il nous avait donné la grille
générale. Il avait dit qu'il nous déposerait des grilles.
Est-ce qu'il est possible d'obtenir la grille d'évaluation dans cette
soumission sur invitation? Et, peut-il nous donner...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: ...les résultats détaillés des
soumissionnaires? Pourquoi on arrive à un chiffre aussi proche? Quelles
sont les raisons qui font que l'un l'a plus que l'autre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sont les
membres du comité de sélection qui ont pointé, et
ça donne ce résultat-là. Ça me fera plaisir de vous
le déposer, M. le Président.
M. Jolivet: Est-ce que le montant de 115 000 $ qui est le montant
budgétaire prévu à cet effet, c'est le ministère
qui l'a décrit ou si... Est-ce que ça marche de la même
façon qu'avant, le ministère dit: C'est des travaux de tel ordre
et c'est le montant, ou s'il y a eu des changements? Est-ce que la soumission
faite par Blais, McNeil et Associés est arrivée à un
montant plus fort que celui-là ou plus faible que celui-là?
Est-ce que le ministère a eu à négocier pour diminuer, ou
c'est le montant que le ministère avait prévu
dépenser?
M. Bourdon: M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait nous dire si le comité de sélection...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est le montant
qu'on avait prévu dépenser, parce qu'on choisit la firme et on
négocie les taux, comme dans le... On évalue la firme, dans les
cinq, il y a les propositions. Et à partir de ces
propositions-là, on négocie avec...
M. Jolivet: Donc, c'est ce que le ministère... Mais ce que
je voulais poser comme question, c'est que si le ministère a
prévu 115 000 $, à partir de ça, il n'a pas eu besoin
après ça de négocier à la baisse ou à la
hausse compte tenu de certaines restrictions.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non.
M. Jolivet: O.K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À plein
taux.
M. Jolivet: Vas-y.
M. Bourdon: Non, je passe.
M. Jolivet: 33. Ici, on a 10 soumissions sur invitation. Il y en
a un seul qui a répondu. Et là, on ajoute que le prix soumis
accusait un écart important avec l'estimation initiale. C'était
quoi qui était prévu de façon initiale? Est-ce que
c'était le montant de 59 500 $, si c'était plus bas que ça
ou plus haut que ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Un instant, M. le
Président.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vais essayer de
vous donner le chiffre initial. M. le Président, le soumissionnaire
avait soumissionné à 850 $ l'hectare, et on l'a
négocié à 700 $ l'hectare qui est notre prix habituel dans
ce genre de travail.
M. Jolivet: O.K. Ce que vous dites, c'est que lui avait
soumissionné à 850 $. Vous aviez prévu, vous autres, 700
$. Maintenant, le montant de 59 500 $, je n'ai pas fait le calcul, est-ce que
ça arrive à 700 $ ou si ça arrive... À un montant
de 700 $ exactement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vais le faire
pour vous.
M. Jolivet: Donc, c'était votre prévision
initiale.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On arrive
exactement à 700 $.
M. Jolivet: Ça va. Je n'ai pas d'autres questions sur
celle-là. S'il y en a qui en ont d'autres. Ça va?
Une voix: Ça va.
M. Jolivet: 39. Même question que tout à l'heure, M.
le Président. On a une soumission sur invitation. Il y a quatre
soumissions demandées. Il y a une soumission reçue. Est-ce que le
montant qui est prévu de 72 500 $, c'était la prévision du
gouvernement ou si ça été plus que prévu? Ou est-ce
que si ça été plus, est-ce qu'on a
négocié?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'était
notre
prévision et on l'a acceptée parce qu'il n'y a pas de note
spéciale avec.
M. Jolivet: Est-ce que ça veut dire que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): En raison de notre
expérience dans ces genres de travaux-là, on connaît les
prix.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Évidemment,
si le soumissionnaire est tout près de notre prix, il n'y a pas de
négociation.
M. Jolivet: Comment se fait-il... C'est peut-être une
question qui revient encore. On parle de 10 demandes de soumissions, une seule
reçue, quatre soumissions, une seule reçue. Est-ce qu'on peut en
arriver à penser qu'à un moment donné, compte tenu qu'on
sait que les gens sont au travail ou pas, on va en demander plus mais on sait
qu'il va y en avoir rien qu'un. Ça arrive souvent que c'est rien qu'un,
c'est ça qui m'inquiète toujours.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, moi aussi je
n'aime pas ça qu'il n'y ait qu'un soumissionnaire, mais on fait appel au
fichier, à Rosalie, et Rosalie nous donne des noms, et ce sont ces gens
qu'on invite à soumissionner. On ne peut pas les forcer à
soumissionner contre leur gré.
M. Jolivet: Est-ce que, dans ce contexte-là, vous n'auriez
pas intérêt à aller en soumissions publiques pour faire
baisser les prix?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça
dépend des montants. Il y a des règles du Conseil du
trésor.
M. Jolivet: Je sais. Je comprends. Vous m'avez expliqué
tout ça. J'ai le fichier. Je sais comment ça marche. Mais je pose
juste la question. Comme ça vous arrive souvent et qu'il y a tendance
à arriver souvent, y aurait-il intérêt, pour le
ministère, d'y aller en soumissions publiques? Est-ce que ça
obligerait le ministère à prévoir plus rapidement ce
qu'ils ont l'intention de faire, et à ce moment-là aller en
soumissions publiques, que d'y aller par soumissions sur invitation. Est-ce que
le temps de demande de soumissions publiques est le même que le temps
pour soumissions sur invitation?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est beaucoup plus long d'aller en soumissions publiques. Il
faudrait prévoir longtemps d'avance ces travaux. Et on ne peut pas
prévoir d'avance que le fichier nous donne quatre ou cinq noms, et qu'il
n'y en a qu'un qui va soumissionner Mais c'est plus long d'aller en soumissions
publiques, et en bas de certains montants, ça coûte trop cher.
M. Jolivet: Ça coûterait plus cher. Vous
dépenseriez plus d'argent pour aller en soumissions publiques que
d'aller en soumissions sur invitation, ça c'est évident.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, les avis dans
les journaux, etc. Les visites sur le terrain...
M. Jolivet: Ça aiderait peut-être Le Devoir,
on ne sait jamais, parce que c'est là que vous faites les demandes
de soumissions.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mauvaise
utilisation du papier.
M. Jolivet: Là, il faudrait en parler à d'autres
personnes, parce que on s'est demandé à un moment donné si
Le Devoir n'était pas soutenu par les demandes du gouvernement.
Parce que chez nous, dans Le Nouvelliste, on n'a aucune nouvelle. Et on
a appris, à un moment donné que l'école de Clova a
été vendue je ne sais pas comment, mais c'est dans Le Devoir
que c'était marqué. À Clova, ils ne lisent pas Le
Devoir.
Le Président (M. Bélanger): Vous avez votre
réponse.
M. Jolivet: Pour y arriver, dans le contexte de cette
étude de l'engagement 39, est-ce que le ministre, quand il dit: On fait
une demande au niveau du fichier, il m'envoie quatre personnes? C'est parce
qu'il y en a quatre de disponibles à ce moment-là, ou bien...
Parce que tout à l'heure on avait dix. Pourquoi on n'augmenterait pas le
nombre... Malgré que si on est allé à dix, il n'y en a
rien qu'un qui a répondu, ça va arriver toute la même chose
là. Mais s'il y en avait eu dix cette fois-là au lieu de
quatre...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça
dépend des montants, M. le Président. Lorsque le montant est
inférieur à x, il y a quatre ou cinq noms qui sortent...
M. Jolivet: Quatre ou cinq.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Lorsque le montant
est plus important, il y a plus de noms.
M. Jolivet: O.K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et de
spécialités.
M. Jolivet: 40. Peut-être que le ministre aurait
pensé que j'aurais posé la question là... vu que je viens
de Grandes-Piles. Mais c'est une fourniture d'électricité.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On ne devrait
pas payer ces comptes-là et fermer les
pépinières.
M. Jolivet: Ça ne me dérange pas si le ministre a
cette intention, je le critiquerai en temps et lieu. Je leur ai dit que je ne
l'accepte pas. Quand on parle de fourniture d'électricité, dans
un contexte justement de restriction par rapport au travail fait, est-ce que le
ministre peut m'indiquer si la facture payée cette fois-là est
plus haute ou moins haute que les années précédentes en
moyenne?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne peux pas
vous l'indiquer. Je peux peut-être faire les recherches pour l'indiquer.
Mais je ne peux pas vous l'indiquer. C'est le taux d'Hydro-Québec.
M. Jolivet: Je le sais, mais parce que l'activité...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça
dépend de l'activité aussi à Grandes-Piles, c'est plus ou
moins...
M. Jolivet: Ça me donnerait une idée à peu
près de la façon dont le ministre pourrait nous dire à ce
niveau s'il y a plus ou moins d'activité à Grandes-Piles. (11 h
30)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Mais, de
toute façon, on peut peut-être... Si le ministre est...
M. Jolivet: Merci. Des voix: Ha,ha, ha!
M. Jolivet: Effaçons et recommençons.
Connaissez-vous le résultat du remaniement ministériel pour dire
une affaire de même, vous?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si le
député y tient, M. le Président, on fera la recherche pour
les comptes d'électricité de Grandes-Piles.
M. Jolivet: J'aimerais ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Harvey: J'aimerais peut-être, M. le
député...
M. Jolivet: Oui.
M. Harvey:... on peut faire ça mais il faut faire
attention à l'interprétation. Ça peut dépendre de
la température, ça peut dépendre de la période
où on parle. Il n'y a pas une relation directe entre la production et le
compte d'électricité. Il ne faudrait pas faire ça. On est
mieux de regarder la production.
M. Jolivet: Oui, je sais ça. Mais je veux dire, juste
savoir à peu près ce que ça coûte en termes
d'électricité, durant les cinq dernières
années.
M. Harvey: Les cinq dernières années?
M. Jolivet: Oui. Vous êtes capable d'avoir ça?
M. Harvey: Oui.
M. Jolivet: Bon, parfait. 45. Là, vous voyez, vous avez
soumission sur invitation. Il y en a neuf de demandées, il y en a deux
de reçues et, là, on se retrouve avec - je ne comprends plus rien
- 64 800 $ et 280 000 $. Le ministre peut-il m'indiquer si quelqu'un s'est
trompé dans sa soumission? S'il connaît les coûts exacts des
coupes de reconversion sur 100 hectares, normalement elle n'aurait jamais
dû soumissionner à 280 000 $. Le ministre trouve-t-il ça
drôle de voir qu'une coopérative, par rapport à un individu
privé, Aimé Thauvette, en arrive à une différence
quasiment de quelque 200 000 $ et plus?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans ce
cas-là, M. le Président, c'est tellement évident.
J'imagine que la coopérative s'est fourvoyée, s'est
trompée carrément parce que c'est quatre fois plus
élevé que le prix de la soumission, de nos prix.
M. Jolivet: Tout à l'heure vous me disiez: Plus
c'était un montant cher, plus on demandait des soumissions; moins
c'était cher, moins on en demandait. Tout à l'heure, on avait un
contrat pour à peu près 70 000 $, il y en avait quatre.
Là...
M. Côté (Rivière-du-Loup): En plus, M. le
Président, ça dépend des spécialités
également.
M. Jolivet: Je sais ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les gens sont
inscrits au fichier d'une façon différente.
M. Jolivet: Oui mais c'est un contrat en bas de 75 000 $ si je
comprends bien.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Si c'est un contrat en bas de 75 000 $...
M. Côté (Rivière-du-Loup): On l'estimait
à 60 000 $.
M. Jolivet: Vous l'estimiez à 60 000 $, il a
coûté 64 800 $...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet:... et il y a quelqu'un qui a supposé 280 000
$. Ça veut dire que... La question qui serait revenue c'est... Compte
tenu de l'énormité entre les deux soumissions, je m'en allais
vous demander: Est-ce que l'entreprise est capable de faire la job, si elle est
solvable? Parce que, là, il y a quelque chose qui n'allait pas. Vous me
dites: C'est un contrat qu'on avait prévu à 60 000 $, il nous
coûte 64 800 $, mais l'autre s'est fourvoyé en cours de route
certain quelque part.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Je vous dis que je trouve ça drôle. O.
K. Ça va pour cette période, M. le Président. Nous allons
passer au cahier qui est intitulé... cahier bleu de février.
M. Claveau: M. le député...
Le Président (M. Bélanger): Alors...
M. Jolivet: À moins qu'il y ait d'autres questions. Oui,
M. le député d'Ungava.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Oui, s'il vous plaît. J'aurais juste une
question à poser au ministre. Le budget, cette année, pour la
voirie forestière, ça s'évalue à combien dans le
fond? Pour l'année 1989-1990, c'était combien le budget de voirie
forestière?
M. Côté (Rivière-du-Loup): 1989-1990,
c'était environ 16 000 000 $.
M. Claveau: 16000 000 $? M. Côté
(Rivière-du-Loup): Oui.
M. Claveau: C'est peut-être juste une question de
concordance. C'est parce que je vois... Juste dans le mois de novembre 1989, il
y a au moins, un, deux, trois, quatre, cinq, six engagements de voirie
forestière dans le comté de Saguenay pour quelque chose qui est
autour de 2 500 000 $. Est-ce que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): À quelle
place ça, M. le député?
M. Claveau: Les engagements 13, 14, 15, 16, 17, 52. J'aimerais
savoir si c'est parce qu'il y a moins de demandes dans les autres comtés
ou comment ça se fait qu'il y a tellement de chemins forestiers à
faire dans le comté de Saguenay en comparaison aux autres régions
finalement où il devrait y en avoir aussi pas mal?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les industriels
nous soumettent leurs projets et, évidemment, à
l'intérieur du ministère on établit les priorités
versus les besoins d'accessibilité à la forêt.
M. Claveau: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans le cas que
vous signalez, M. le député d'Ungava, c'est dans le cadre d'un
projet de développement de Scierie des Outardes et Quebec North Shore
qui avaient convenu de cesser le flottage sur la rivière Manicouagan, et
d'intégrer les opérations forestières des deux compagnies,
la compagnie de pâtes et papiers et la compagnie de sciage, et il y avait
beaucoup de chemins à construire. C'est dans le cadre d'un
investissement, qui était de l'ordre de 160 000 000 $, de modernisation
pour installer des nouveaux équipements dans l'usine de pâtes et
papiers et à l'usine de sciage.
M. Claveau: Ça veut dire que ça...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Que ça fait
partie de cette...
M. Claveau: Donc il y a...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et, une autre
année, ce sera ailleurs s'il y a des projets de
développement.
M. Claveau: Mais, entre autres, c'est pour remplacer
carrément la drave là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est dans les
projets.
M. Claveau: Ils font moins de drave qu'ils en faisaient.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui Ils devraient
éventuellement mettre fin à la drave sur la rivière
Manicouagan. Comme on est sensible au flottage du bois, particulièrement
le député de Laviolette, nous, on essaie d'aider à
éliminer le flottage sur les rivières au Québec.
M. Claveau: Une question peut-être en corrollaire à
celle-là. Dans le cas de Daishowa, est-ce qu'il est vrai que Daishowa
sort maintenant de plus en plus de bois par la route, le transportant à
travers le Haut-Saguenay en descendant du bois par le parc des Laurentides,
plutôt que de faire la navette avec ses barges comme le faisait avant la
Reed Paper?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, je ne suis
pas au courant du mouvement des bois de Daishowa. Je ne peux pas vous dire
ça. Mais, les terrains ou les forêts, les secteurs qui ont
été
attribués concernant l'usine de papier de Québec à
Forestville, j'ai l'impression que le bois suit le même trajet
qu'avant.
M. Claveau: Parce que, depuis deux ans, on rencontre terriblement
de bois dans le parc des Laurentides, alors qu'avant, on n'en rencontrait
jamais.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais, Daishowa
opère également la Scierie Leduc ici à Boischatel, et le
secteur qui est attribué à la scierie est dans le parc des
Laurentides.
M. Claveau: O. K.
Le Président (M. Bélanger): Avant de passer
à l'autre section, M. le député de Laviolette, il y avait
les crédits de l'Office du crédit agricole.
M. Jolivet: On ne touche pas à ça. On avait pris
pour acquis que... C'est vu ça.
Le Président (M. Bélanger): C'est
vérifié. O. K. Bien.
M. Jolivet: À toutes les fois, M. le Président,
vous ne poserez plus la question, je vous le dis d'avance, c'est...
Le Président (M. Bélanger): Ils sont
vérifiés. M. Jolivet: C'est ça. Le
Président (M. Bélanger): O. K.
Février 1990
M. Jolivet: Le mois de décembre 1989, engagement n°
1.
Le Président (M. Bélanger): Le mois de
décembre 1989 qui est dans la liste de février...
M. Jolivet: C'est bien ça.
Le Président (M. Bélanger):... si on veut bien se
situer. Or, vous voulez voir quel engagement?
M. Jolivet: L'engagement 1.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Jolivet: J'aimerais savoir, dans les sept
sociétés de conservation, quels sont les montants. Il y a 17 064
000 $. Est-ce que le ministre peut nous donner, pour chacune des régions
énumé-rées, la répartition de la subvention?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On vous l'enverra
par écrit, M. le député.
M. Jolivet: O. K. Est-ce que cette subvention fait l'objet
à ce moment-là d'ententes avec des compagnies, on le sait
très bien, qui sont membres de cette société de
conservation? Est-ce qu'on a prévu des barèmes compte tenu des
nombres de compagnies qui sont là, du territoire à couvrir, etc.,
ou si c'est une quote-part, comme on l'a discuté lors de la commission
parlementaire, ce qui vous a permis d'en créer un autre contre les
insectes, celle pour la prévention ou la lutte contre les incendies...
des montants fixes.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est que dans le cas des sociétés de
conservation, on paie 50 % des feux de forêts et, pour les
opérations courantes, pour la prévention des feux, dans les
sociétés de conservation, on paie notre quote-part, et c'est
basé sur les volumes coupés par chacune des compagnies à
l'intérieur du territoire de la société de conservation.
Et en plus, c'est 50 % ça, mais, en plus, on supporte et on paie la
protection des feux sur les terrains privés qui sont à
l'intérieur de ces territoires, ce qui fait un total, pour les
sociétés de conservation, question de la prévention des
feux, 62 %, c'est-à-dire 50 % basés sur les volumes coupés
et les autres 12 %, c'est les territoires privés ici et là qu'on
protège.
M. Jolivet: O. K. Pour aider justement dans le cas des compagnies
qui ont des contrats avec le ministère sur terrain public, si le feu se
déclarait dans un secteur privé, qu'ils soient
protégées par quelqu'un.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous pouvez
ajouter au compte des forêts privées à peu près
l'équivalent de 1 700 000 $ à 2 000 000 $.
M. Jolivet: Donc le ministre va me faire parvenir
l'évaluation de chacun, la répartition. Le numéro 14, s'il
vous plaît!
J'aimerais savoir de la part du ministre si c'est réel la lecture
que j'ai faite hier soir. J'ai été abasourdi de voir un article.
Je vous le dis. Hier, par la poste, j'ai reçu L'actualité
et hier, j'avais du temps devant moi et j'ai lu L'actualité.
Je suis tombé sur: "Le bois canadien menacé de boycott". Et
là, j'ai remarqué dans le texte: "Le ministre sévit. Selon
Albert Côté, la forêt privée est surexploitée.
" Et là, on dit: "Québec a refusé d'accorder aux
propriétaires des forêts privées la priorité pour la
livraison des bois aux usines. Il y a de quoi, selon le ministre. Chaque
mètre cube de bois de forêt publique rapporte 5 $ à
l'État alors que le mètre cube des producteurs privés lui
coûte 7 $ en subvention. Le printemps dernier, 4000 producteurs avaient
manifesté devant le Parlement contre une réduction des
subventions. Le ministre a avancé une autre raison. La forêt
privée ne pratiquerait pas le rendement soutenu selon lequel une
forêt doit
GET-2938 produire à perpétuité. Selon lui, la
forêt privée est surexploitée. En théorie, la
forêt publique pratique depuis quelques années le rendement
soutenu grâce à la plantation en plus de la croissance naturelle
de plus de 200 000 000 d'arbres par an. Mais certains reprochent au
gouvernement de contourner ses propres politiques en calculant les coupes selon
la possibilité forestière. On récolte davantage en
supposant que les rendements du futur seront plus importants. "
Des fois, je lisais ça et je pensais à mon collègue
d'Ungava et moi qui avons souvent parlé de ces choses en commission
parlementaire. "Les réductions n'affectent pas le reboisement
privé puisqu'elles touchent surtout la subvention d'entretien des
plantations. Le ministre, en effet, a voulu éviter de perdre des
centaines de millions de plants en pépinière mais les producteurs
seront-ils intéressés à faire de nouvelles plantations
s'ils n'ont pas les moyens d'assurer leur entretien, de faire vivre leur
association, de rentabiliser leur machinerie?" Ça, c'était dans
L'actualité d'hier. Ça m'a surpris. Là, je dis:
Écoute donc. Le ministre nous a dit que, lui, le rendement soutenu,
ça devait se faire par autodiscipline, qu'il ne voyait pas
l'utilité d'en arriver à l'imposer. D'un autre côté,
son collègue qui est le député de Beauce-Nord a dit dans
son rapport que lui voyait que le ministère devait l'installer comme
étant un des principes et de mettre une loi en conséquence.
Alors, je ne comprends plus rien. Et on dit: "Le ministre sévit.
" Alors, "sévit", je n'ai pas compris le titre. C'est Pierre Dubois. Le
ministre doit lui avoir parlé, parce que la dernière fois il m'a
dit, le ministre, qu'il y avait un article qu'il a pris dans le journal,
d'André Bellemare, et il était tout surpris de voir ses paroles
qu'il n'avait pas dites parce qu'il n'avait pas parlé à M.
Bellemare, et c'était moi qui avais parlé à M. Bellemare
qu'il m'a dit. Vous vous en souvenez de cette discussion qu'on a eue. Mais
là, je vous dis. Je me demande: Dans le contexte de ce qu'on parle:
montant servant à payer pour le cas concernant l'étape
territoriale de concertation pour identifier les besoins territoriaux en
matière de mise en valeur des forêts privées, je me pose la
question: Le ministre, ce qu'il dit là, c'est vrai? Si c'est vrai,
qu'est-ce qu'il a l'intention de faire? J'aurais d'autres questions
ensuite.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'essaie de
convaincre, M. le Président, les syndicats et les offices de respecter
le rendement soutenu en forêt privée. Dans certaines
régions, parce que ça aurait pu être plus précis
comme article, dans certaines régions, dans la région du
Bas-Saint-Laurent, on surexploite la forêt privée. Et
évidemment, vous ne vous attendez pas à ce que j'appuie une telle
conduite. Dans d'autres régions...
M. Jolivet: M. le Président...
M. Côté (Rivière-du-Loup):... disons dans la
Baie-des-Chaleurs...
M. Jolivet:... il s'appelle Laurent Otis, le gars qui a
écrit un livre sur les fermes forestières? Un M. Otis.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Léonard.
M. Jolivet: Léonard, Léonard, c'est ça. M.
Côté (Rivière-du-Loup): Léonard.
M. Jolivet: Léonard Otis dit justement que le ministre ne
s'en préoccupe pas lui non plus.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Écoutez, il
a droit à son opinion.
M. Jolivet: Ah bon! Continuez.
M. Côté (Rivière-du-Loup): En
Gaspésie, dans la Baie-des-Chaleurs, on coupe moins que la
possibilité de la forêt privée. Mais tout partout au
Québec, en forêt privée, dans les feuillus, je parle des
résineux, dans les feuillus, on a abondance parce qu'il n'y a pas de
consommateurs, il n'y a pas d'usine pour consommer tout ce bois-là. Et
c'est pourquoi on a travaillé, on travaille encore très fort, on
aurait aimé que le projet de Daishowa pour utiliser du feuillu à
partir de la pâte, faire de la pâté à partir du
feuillu, ça aurait été intéressant. Et on regardait
aussi d'implanter avec l'aide du Syndicat des producteurs de bois du
Bas-Saint-Laurent, la possibilité d'implanter une usine de pâte
qui utiliserait le tremble qui est en abondance sur les. terrains
privés. Les offices de producteurs comme les syndicats ont aussi
l'intention de respecter le rendement soutenu en forêt privée.
Mais vous savez, il y a eu la tordeuse, il y a eu tout ça et
actuellement, je pense bien qu'avec les discours que vous tiendrez, M. le
député, que je tiendrai et que les responsables des offices
tiendront, on arrivera à convaincre les gens à s'autodiscipliner
pour respecter les possibilités de la forêt.
M. Jolivet: Mais le ministre n'a pas l'intention, comme le dit
l'article: "Le ministre sévit", de sévir à ce
niveau-là? (11 h 45)
M. Côté (Rfvière-du-Loup): Non, je n'ai pas
l'intention de sévir. Écoutez, seulement, je ne peux pas
favoriser une telle pratique dans certains cas.
M. Jolivet: C'est parce que là, on vient de voir, on parle
de tables de concertation territoriale pour identifier les besoins
territoriaux. Alors, je voudrais savoir si les 650 000 $ qui
sont placés sont bien placés. Actuellement, le ministre
peut-il nous indiquer où est rendue l'étude de ces dossiers?
Est-ce qu'on va avoir un rapport qui nous permet avec la
Fédération des producteurs de bois du Québec et le
ministère de déterminer ce qui doit être fait pour le
futur?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, la plupart, sinon toutes les régions, des offices qui
dirigeaient ces tables de concertation là, auxquelles le
ministère était présent sans être participant direct
avec RESAM et d'autres intervenants en forêt privée, la plupart
des régions nous ont transmis, sinon toutes les régions, leur
rapport de table de concertation. Et le montant qui est là, je pense que
c'est pour plus qu'un an. Nous avons donné, M. le Président, 5000
$ à chacune des régions pour un total de 75 000 $ pour que
chacune des régions ait sa table de concertation, et c'est
chapeauté par la Fédération des producteurs de bois.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre pourrait nous déposer
à ce moment-là justement de quelle façon il
répartit les 650 000 $, à qui il les répartit, de
façon à ce qu'on sache que, comme il a dit, il y a 15
régions multipliées par 5, ça fait 75 000 $ sur 650 000 $,
et après ça, année par année, l'engagement qui est
là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça nous
fera plaisir, M. le Président, de transmettre cette information, la
répartition en question.
M. Jolivet: Depuis la rencontre du printemps où les gens
étaient sur la colline parlementaire, le ministre a-t-il eu d'autres
contacts avec la Fédération? Est-ce qu'il a eu d'autres
augmentations des budgets telles que demandées? Qu'est-ce qu'il est
arrivé depuis cette rencontre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Depuis que vous
avez rencontré les gens sur la colline parlementaire avec quelques-uns
de mes collègues aussi du parti gouvernemental, j'ai eu de
fréquentes rencontres avec la Fédération, avec RESAM. Dans
le discours du budget de M. Lévesque, il y avait 5 000 000 $ qui
étaient accordés à l'aménagement de la forêt
publique et privée. Nous avons retenu 4 500 000 $ pour
l'aménagement de la forêt privée qui ont été
distribués dans chacune des régions. Et avec les 4 500 000 $, je
vous dirai qu'on est à peu près au même niveau de budget
que l'an dernier.
M. Jolivet: Ça va.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II reste qu'il y a
des variations dans chacune des régions en raison des programmes de
travaux qui nous sont proposés et des objectifs, évidemment, du
ministère.
M. Jolivet: Dans ces tables de concertation, si j'ai bien suivi
le ministre, c'est la Fédération, est-ce que le ministère
est représenté par quelqu'un?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le
ministère est observateur, est témoin des rencontres.
M. Jolivet: O.K. Mais il n'est pas membre actif de la table de
concertation.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, il est
là comme support pour fournir les renseignements et les informations
pour permettre aux tables de fonctionner.
M. Jolivet: 15. Ça revient un peu à la question de
mon collègue concernant le comté de Saguenay, le 80 000 $ pour
Donohue. Mais j'aurais d'autres questions qui me seraient un petit peu
particulières à ce moment-ci, M. le ministre, de deux ordres.
Dans le Sommet économique de la Mauricie, j'en ai fait mention, lors de
l'étude du projet de loi qui a amené l'investissement sur
l'autoroute 30 a cause du conflit que vous connaissez. C'est à ce
moment-là une intervention de ma part à l'Assemblée
nationale disant que je n'étais pas d'accord avec ça, parce
qu'à l'époque, pas au fait qu'on doit faire ou pas la route, je
pense qu'il faut la faire, mais c'est les conditions dans lesquelles on la fait
qui m'inquiétaient. Alors, compte tenu que le ministre de
l'époque, qui était responsable de l'Office de planification et
de développement du Québec et en même temps ministre des
Transports, M. Marc-Yvan Côté, le quatrième
Côté dont je faisais mention tout à l'heure,
celui-là à qui j'ai parlé après, parce qu'il m'a
dit: Tu as été raide un peu à l'Assemblée, j'ai
dit: J'ai simplement dit la vérité. Au Sommet économique,
il nous a un peu rabroués, parce qu'on n'avait pas tenu compte des
demandes des Attikameks, je parle de toute la population de notre
région. Puis, il avait de lui-même décidé avec une
entente avec les Attikameks chez nous, Manoua-nes, Obedjiwans et
Weymontachingues, de leur donner des budgets pour préparer les
routes.
Alors, j'aimerais savoir... Parce qu'il semblerait qu'on ne sait plus
qui va faire les études d'impact. À un moment donné,
c'était supposé être le ministère des Transports, et
là, il y a eu un avis disant que ce n'était pas le
ministère des Transports qui s'occupe de ça. Il n'a pas le droit
d'être dans les forêts. C'est le ministère de
l'Énergie et des Ressources. Là, il y a le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche qui est dedans, parce que ça
touche des territoires du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche. Est-ce que quelqu'un dans ce gouvernement-là peut me dire
qui a la responsabilité ultime de ces trois chemins-là?
Là, je ne comprends plus rien. À un moment donné, on me
dit que c'est le ministère des Transports;
j'appelle au ministère des Transports, on me dit: Depuis ta
semaine passée, ce n'est plus nous autres, c'est le ministère de
l'Énergie et des Ressources, secteur forêts. J'ai appris ça
hier; c'est pour ça que j'en parle. Alors je vous dis que Je ne
comprends plus rien. C'est qui là moi comme député je
pourrais appeler chez vous, pour dire: Toi, comme responsable au
ministère, où t'es rendu dans ton boutte-là? Parce que si
c'est le ministère de l'Énergie et des Ressources qui a la
responsabilité de faire les études d'impact, "ben" j'aimerais
bien savoir qui, moi. Je sais qui c'est au ministère des Transports,
mais au ministère des Transports, on me dit, que dans mes derniers
renseignements, que là, il y a un imbroglio juridique parce que le
ministère des Transports n'a pas d'affaire en forêt. C'est qui
là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bon. Je crois, M.
le Président, que ça relève du ministère des
Transports comme tel. S'il y a un imbroglio juridique concernant l'intervention
du ministère des Transports en forêt, moi je ne le vois pas.
Évidemment, je ne suis pas avocat. Le ministère des Transports a
certainement déjà, construit des routes, à travers la
forêt, et il en était le responsable. Actuellement, si on me donne
des budgets pour m'occuper de ces routes pour desservir les Attikameks
principalement, ça me fera plaisir de le faire. Mais actuellement, c'est
le ministère des Transports.
M. Jolivet: Là, j'ai de la misère à me
comprendre. Je n'aurai pas encore de réponse à ma question.
Est-ce qu'il y a quelqu'un au ministère qui fait le suivi? Parce que
là, ça touche Loisir, Chasse et Pêche, ça touche
Énergie et Ressources et ça touche Transports. Transports, je ne
sais pas son nom par coeur, je l'ai dans mes fiches en haut, je sais à
qui parler aux Transports. Je sais que c'est lui. Au ministère de
l'Énergie et des Ressources, je ne sais pas qui. Qui, dans votre
organisation du secteur forêts, a la responsabilité de cette
route-la? Y a-t-il quelqu'un qui suit le dossier? Si oui, c'est quii là?
Son nom et son numéro de téléphone.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ha, ha, ha! Je ne
pourrais pas vous donner de numéro de téléphone, M. le
député...
M. Jolivet: Demain.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Sauf que M.
Jolicoeur qui est responsable du dossier aux
Affaires autochtones, des négociations avec le CAM, avec...
M. Jolivet: M. Jolicoeur, vous dites?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. Jolicoeur.
M. Jolivet: Oui, mais Jolicoeur est au...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Aux Affaires
autochtones.
M. Jolivet: Oui, mais il n'est pas chez vous là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, il n'est pas
chez nous. Non, non. On a convoqué une réunion sur ce
dossier-là avec M. Bard, qui est sous-ministre aux Transports, et M.
Harvey, ici présent, aux Forêts, pour...
M. Jolivet: Oui, je le sais, mais là, vous êtes
rendu dans la grande hiérarchie. Je le sais que c'est M. Harvey, M. Bard
et M. Jolicoeur. Ça, je sais ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais, je...
M. Jolivet: Mais c'est pas eux autres. Eux autres, quand
même je les appellerais, ils sont ben souvent en réunion, et j'ai
besoin de parler au fonctionnaire en bas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je peux vous
donner le numéro de téléphone de M. Harvey tout de suite
là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: O. K. Je lui demanderai d'abord qui il a mis comme
responsable dans la machine. Parce que je vous dis, ça me surprend
encore une fois, c'est qu'on est rendu où on n'a pas mis une cent, moi
j'ai fait des farces un peu avec ma "gang". J'ai dit: On ne bloquera pas de
routes, mais on a quasiment tendance à y penser. Je vous dis ben
honnêtement, il n'y a rien qui débloque. On ne sait pas où
est-ce qu'on s'en va là et ça a été annoncé
dans le Sommet économique il y a déjà un an. Ça a
été signé au mois d'août, dans la campagne
électorale, il y a un an, et là, on se retrouve un an
après et on n'est pas encore avancé dans le dossier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si vous permettez,
M. le Président, M. Harvey va répondre étant donné
qu'il a été convoqué par M. Jolicoeur pour une rencontre
avec M. Bard également.
M. Harvey: Suite au sommet socio-économique, M. le
Président, il y avait eu une décision à l'effet que le
ministère des Transports avait les budgets et était responsable
de cette construction. M. le député, vous m'apprenez quelque
chose aujourd'hui en disant que ce n'est plus eux autres.
M. Jolivet: Je dis pas que c'est pas eux autres. Je dis il y a
quelqu'un qui au ministère, à
qui j'ai parié hier, m'a indiqué qu'il y a un imbroglio
juridique parce qu'il paraîtrait que le ministère doit faire des
études d'impact. À savoir qui doit faire les études
d'impact, le ministère des Transports dit que j'ai pas le pouvoir de le
faire parce qu'il paraît que, dans forêts, c'est le
ministère de l'Énergie et des Ressources, secteur forêts.
Alors, je dis: je vais en profiter demain, je les vois.
M. Harvey: Je pense que le seul imbroglio que moi je connaisse,
c'est au niveau des normes des routes. Les routes forestières ont des
normes différentes des routes du ministère des Transports, et
c'est justement dans cette optique-là, . et de façon à
accélérer le dossier que, avec M. Jolicoeur qui est responsable
du Secrétariat aux Affaires autochtones, on a prévu une rencontre
dans les meilleurs délais pour essayer justement de préciser ce
point-là. J'apporterai à cette rencontre, le point sur les
études d'impact que vous me signalez aujourd'hui. Maintenant, pour nous,
jusqu'à nouvel ordre, c'est le ministère des Transports qui est
responsable de cette construction, et c'est lui qui a les budgets pour le
faire.
M. Jolivet: Comme on sait qu'au niveau environnemental, c'est le
promoteur qui doit faire les études, ça devrait être donc
le ministère des Transports.
M. Harvey: Mais il y a d'autres troubles, comme disait M. le
ministre, en forêts, qui sont la responsabilité du
ministère des Transports. Maintenant, pour votre information
également, nous entreprenons nous, là à l'automne, la
réparation d'un certain nombre de ponts dans la route pour Manouane qui
présente des problèmes. Mais, ça, c'est réellement
une route forestière, c'est notre responsabilité, on va le faire,
de façon à assurer que la réserve ne sera pas
coupée.
M. Jolivet: Pour me permettre, comme député, de
faire ma job convenablement, ça veut dire que, demain après-midi,
je vais avoir un rapport complet où sont rendus.. Parce que personne ne
veut me le donner, là. Moi, j'ai une responsabilité, je m'en vais
à une biennale bientôt. Une biennale veut savoir qui a la
responsabilité ultime, où est-ce qu'on est rendu dans la
dépense de l'argent disponible, quand est-ce qu'on va voir quelque
chose?
Parce que, au moment où je vous parle, l'autre
responsabilité qui va exister, c'est la route de Weymontachingue. La
route de Weymon-tachingue s'ils font un barrage aux Rapides des Coeurs, le
ministre n'est pas sans savoir que ça va le toucher
énormément, qu'il va y avoir une inondation de 10 % du
territoire. S'il y a 10 % du territoire de la réserve des Weymontachis,
ça n'inclut pas nécessairement tous les hectares, en tout cas,
plusieurs milliers d'hectares de terrains qui vont être inondés.
Les rapides de la Chaudière en haut, si jamais ça se
concrétise, parce qu'on ne semble pas voir arriver la construction de
Grande-Baleine, ça va être chez nous qui est la soupape de
développement, alors à ce moment-là, comme c'est chez nous
qui est soupape de développement, en 1998 on risque de voir, d'ici ce
temps-là, des études d'impact pour le ministère
Énergie et Ressources aux besoins de Hydro-Québec. En fait, c'est
HydroQuébec qui va les faire, parce qu'il est le promoteur.
Mais ce que je veux juste vous dire, ça a des impacts sur la
forêt qui a été distribuée. Ça a des effets
sur les ponts qu'on doit construire, sur les routes qu'on doit construire.
C'est sur ça que j'aimerais qu'on me fasse un rapport. Parce que, quand
j'ai des questions, j'aime ben être capable d'y répondre. Mais si
on ne me donne pas quelqu'un attitré à ça, qui me donne
des réponses aux questions que je pose... Parce que dans d'autres
ministères, j'ai pas ces problèmes-là pis chez vous non
plus, normalement. Mais là, on dirait qu'il y a une sorte de secret que
je sais pas quoi. J'aimerais bien, si quelqu'un peut me donner un rapport
complet où sont rendus les travaux préliminaires à la
construction de ces trois routes-là. Est-ce qu'on a parlé avec
HydroQuébec pour voir, si on fait une route à telle place, on
n'aura pas à la déplacer dans cinq ans parce qu'elle va
être inondée?
M. Harvey: M. le député, cette question-là
doit être posée au ministère des Transports. Nous, dans le
cadre du sommet économique où on avait accepté une
participation financière, vous vous rappelez, dans le cadre de notre
programme de voirie forestière puisque ces routes-là pouvaient
être utilisées au niveau de la voirie de la forêt, mais, en
tout cas jusqu'à nouvel ordre, pour nous, le dossier il est au
ministère des Transports, et c'est lui le maître d'oeuvre.
M. Jolivet: O.K. La dernière question sur ce
point-là, M. le Président, dans les voiries forestières,
c'est le pont à la hauteur de Mata-win à Boucher, dans la
municipalité de la MRC de la Matawin qu'on appelle, sur le
Saint-Maurice, à fa hauteur de Matawin, à la rivière
Matawin, la seule chose que j'aimerais savoir... Je sais que le ministre,
jusqu'à maintenant, nous a indiqué qu'il n'a pas l'intention de
donner les 800 000 $ qui manquent, c'est pas ça que je pose comme
question. Est-ce que, dans les études qu'ils ont faites, parce qu'il y a
une responsabilité avec eux, ils ont regardé si jamais, juste
à côté, on fait les Rapides Manigance, on fait le barrage
Rapides Manigance qui va inonder environ de 14 à 20 mètres de
haut? À cette hauteur-là, est-ce qu'on a prévu faire, au
niveau du ministère, pour les besoins de la voirie de l'autre
côté, les recommandations nécessaires à
ce que le pont soit fait à une hauteur plus haute pour ne pas
avoir à le refaire dans cinq ans si on inonde le terrain? Est-ce que le
ministre est au courant de ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non,
écoutez, le pont de Matawin, on en avait parié lorsqu'il y avait
une justification forestière. On avait proposé de contribuer
à la construction du pont. Mais ça prenait une justification
forestière et, comme il n'y en a pas à l'endroit où on
veut le construire, le ministère de l'Énergie et des Ressources,
secteur forêts n'est plus participant à ça, il n'est plus
intervenant dans le dossier. On n'a pas examiné encore les impacts des
projets de construction du barrage de l'Hydro-Québec dans cette
région-là. Lorsque l'Hydro-Québec pourra préciser
ses échéanciers et tout ça... on le fera dans le temps.
Hydro-Québec devrait nous donner le temps nécessaire pour faire
la récupération des bois, s'il y en a à
récupérer, et également discuter avec les
détenteurs de CAF des conséquences de submerger une partie de la
forêt
M. Jolivet: O.K. (12 heures)
Le Président (M. Bélanger): 20.
M. Jolivet: Ici, c'est la même chose que ma question de
tout à l'heure. C'est pointage presque égal. Est-ce que le
montant qui est là, c'est le montant qui était prévu par
le ministère? Est-ce que c'est dans le même genre que tout
à l'heure?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
application de taux prévu au ministère.
M. Jolivet: Comme tout à l'heure.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, comme tout
à l'heure.
M. Jolivet: Donc, à ce moment-là, le ministre
pourrait nous donner, dans ce cas-là, avec Gauthier Parent et en fait,
tous les autres groupes, la grille d'évaluation.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Ça me
fera plaisir, M. le Président.
M. Jolivet: 21.
M. Claveau:...
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: M. le Président, par rapport à 19 et 20
dans décembre, et puis il y en a trois autres dans janvier: la
cartographie forestière, inventaire forestier dans l'unité de
gestion Havre Saint-Pierre. Il semble y en avoir beaucoup de ce temps-ci dans
le secteur là-bas. C'est des superficies de plusieurs milliers de
kilomètres carrés Est-ce que c'est lié, ça,
à la papeterie de Matane qui va probablement s'approvisionner dans le
secteur en haut, Natashquan, dans ce coin-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une nouvelle
ça, M. le Président, pour moi, ce matin.
M. Claveau: Moi, c'est une question que je pose parce qu'on sait
qu'il est supposé d'avoir des approvisionnements de Matane qui viennent
de Natashquan, non?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Il n'y a rien
de prévu de Natashquan pour la papeterie de Donohue Matane, et s'il y a
des grands territoires couverts par la cartographie forestière, c'est
que nous sommes rendus là dans notre inventaire décennal à
travers le Québec. Dans ces endroits-là, c'était le moins
urgent parce qu'actuellement il y a peu ou pas d'opérations
forestières. On a choisi les secteurs les plus urgents, et on termine
notre inventaire décennal dans cette région.
M. Claveau: Matane, où est-ce qu'elle va
s'approvisionner?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Matane va
s'approvisionner dans le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie.
M. Claveau: Uniquement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Uniquement. Lors
de la transaction avec Matane, lorsque Donohue a décidé de
construire avec Rexfor comme partenaire à 50 % à Matane, les
scieries qui appartenaient à Rexfor, les bas de l'Est, les quatre
scieries, ont fait partie des garanties d'approvisionnement devant servir
à Matane et, en plus, Matane devra s'approvisionner sur la forêt
privée. Je vous annonce que Matane est intéressée à
utiliser du tremble, ce qui pourrait faire l'affaire des propriétaires
privés parce que le tremble est en abondance sur certains
territoires.
M. Claveau: Vous nous disiez tout à l'heure que la
forêt privée était plutôt surexploitée dans le
Bas-Saint-Laurent.
M. Côté (Rivière-du-Loup):
Surexploitée dans le résineux.
M. Claveau: O.K. Ça ne touchait pas le feuillu.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, ça
ne
touchait pas le tremble.
M. Claveau: Alors toutes les rumeurs dont il était
question par rapport à Matane concernant une partie de l'île
d'Anticosti, Natashquan et tout ça, ça, c'est de l'ordre du
passé.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est des rumeurs,
ça, et c'est pour ça que je vous disais que c'était une
nouvelle pour moi. Je n'ai jamais entendu parler de ça. Je ne
fréquente pas le même monde.
M. Jolivet: C'étaient des rumeurs qui étaient
agrémentées par les dires du ministre à
l'époque.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, non.
M. Jolivet: Oh!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non.
M. Jolivet: On pourrait relever des discussions qu'on a eues ici,
en commission, où il en était fortement question.
M. Côté (Rivière-du-Loup):
Matane-Natashquan?
M. Jolivet: L'île d'Anticosti, M. le ministre.
Écoutez, on avait posé des questions parce que le ministre a
lui-même amplifié les rumeurs parce qu'il a répondu
à quelques questions dans le temps. Parce que, à l'époque,
on parlait d'aller sur la Côte-Nord et d'aller à l'île
d'Anticosti. Même le ministre m'a dit que dans l'île d'Anticosti,
il faudrait aider les entreprises à aller chercher le bois parce qu'il
coûtait plus cher qu'ailleurs. M. le ministre - moi, j'ai une bonne
mémoire - il doit s'en souvenir certain.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais ce
n'était pas dans le cas de Donohue Matane, c'était dans le cas
d'une scierie...
M. Jolivet: Oui, c'était dans le cas de Donohue Matane. Oh
oui! C'était dans le cas de Donohue Matane.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, vous avez...
Oui, ça me revient là. Vous avez raison.
M. Jolivet: Oui, ce n'était pas dans le cas de
Rivière-du-Loup.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça me
revient là, vous avez raison.
M. Jolivet: Oui, parce que le député de Duplessis
avait piqué une crise dans le temps.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dépendant
des volumes que Matane exigera. Si Matane voulait augmenter sa capacité,
elle devra aller là. Surtout si Matane décide de faire une usine
de papier journal, ça va prendre plus de bois et de la pâte.
M. Jolivet: Ça va.
M. Claveau: Ça va.
M. Jolivet: 21. En quoi la proposition qui est de 25 000 $
était jugée non conforme pour Litho Acmé (Québec)
inc.? Est-ce que le ministre peut m'indiquer en quoi elle était non
conforme selon le comité? Qu'est-ce qui est arrivé?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, on m'informe que Litho Acmé (Québec) n'offrait
pas la gamme de tous les services demandés. Et dans le
procédé et méthode, il y a le procédé
contact, procédé caméra. Il y a le papier négatif,
l'autopositif, les polycontrastes et tout ça, et Litho Acmé de
Québec n'offrait pas toute la gamme des...
M. Jolivet: C'est un contrat de 25 000 $. M. Côté
(Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: C'est le prix habituellement payé par le
ministère, selon les normes...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: ...de ces programmes-là, ces
demandes-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: C'est Photos Cartier inc. qui l'a eu, mais Litho
Acmé ne répondait pas. Alors, pourquoi...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Tout ça
là.
M. Jolivet: ...on demande à des gens de venir en
soumissions, ils sont sortis par le fichier central, fort probablement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II a choisi de ne
pas répondre à toute la gamme et de faire une proposition
pareil.
M. Jolivet: O.K. Ça ne veut pas dire qu'il n'a pas tous
les moyens de le faire. La seule chose, c'est que vous dites qu'il n'a pas dans
sa soumission...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: ...proposé les moyens qu'on voulait.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: Mais dans la soumission, ça devait être
marqué, la demande sur invitation. Il devait savoir à quoi s'en
tenir.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II n'avait
peut-être pas toute la gamme des services. Il ne pouvait peut-être
pas tous les offrir.
M. Jolivet: Donc, il n'aurait pas dû soumissionner, ce que
vous êtes en train de me dire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Peut-être
que non- À moins que mon collègue ait des questions.
M. Jolivet: Le 22. Je vais en profiter ici, M. le ministre, vous
vous en doutez très bien, pour parler de votre politique parce qu'on
parie de protection. C'est de contribuer à la rédaction d'un
projet de stratégie. Je crois comprendre, c'est dans le cadre des
études d'impact à venir, je ne sais pas là, ou des
audiences publiques plutôt, pas des études d'impact, des audiences
publiques, je ne sais pas le, sur l'utilisation des chimiques, des phytocides,
bu BT, le prix, bon. Vous avez entendu parler de plusieurs demandes qui
d'ailleurs m'ont été envoyées par mon collègue
responsable de critiquer le ministre de l'Environnement, le
député de La Prairie. Il y a des gens qui ont écrit parce
qu'on dit j'ai des lettres proposées par un comité ad hoc
antiphy-tocides. On dit: II est proposé par un tel et secondé par
un tel d'appuyer te comité ad hoc antiphytocides en s'appuyant sur
l'article 20, deuxième alinéa de la Loi sur l'environnement. Nous
vous demandons d'interdire immédiatement cette pratique dans nos
forêts comme le stipule la Loi sur la qualité de l'environnement,
et par la présente, nous vous tenons responsable de tout
préjudice causé à la faune, à la flore, aux humains
pour tout retard à agir dans ce dossier.
Et là, vous avez différents groupes qui m'ont
écrit, qui m'ont été envoyés par mon
collègue aussi. Il y a de la dispute qui est apparue dans les journaux
entre le ministère et l'AIFQ, l'Association des industries
forestières du Québec. Le ministre y a répondu en disant
que, d'une façon ou d'une autre, il y aurait des choses à venir
suite à ce qui devrait être fait par les études en
audiences publiques, des propositions faites par le ministère de
l'Énergie et des Ressources, secteur forêts. Il y a des gens qui
disaient: Le Québec rate sa chance de sauver des milliers d'hectares de
forêt ravagée par la tordeuse. D'autres disaient: Ça n'a
pas de bon sens qu'ils demandent ça. Ils sont en train de forcer le bras
au ministère. Le ministère, de son bord, dit dans les
réponses à des questions que je lui pose: Écoutez, M. le
député, on n'a pas le choix. C'était tellement
évident que l'épidémie était rendue à un
stade tellement fort, qu'il fallait absolument agir rapidement et outrepasser
l'article prévu par la Loi sur la qualité de l'environnement.
Le ministre m'a dit à l'époque des réponses comme
celles-là. Je lui avais dit: Écoutez, on a l'impression que le
ministère, dans ces dossiers-là, laisse un peu
dépérir la situation pour pouvoir ensuite utiliser de
façon exceptionnelle, dit-il, l'exemption à la Loi sur
l'environnement pour faire des épandages de produits un peu trop que
prévu. Alors, les gens s'inquiètent. C'est tout à fait
normal dans un contexte où les gens disent qu'on devrait limiter les
produits chimiques. Les compagnies disent: Écoutez, utiliser des
produits biologiques, ça nous coûte plus cher. Comme on va devoir
payer avec la nouvelle entente qu'il y a en vertu de la loi pour former la
société de la protection contre les insectes, voilà que
les gens commencent à rebiffer un peu et à dire: Écoutez,
ça va nous coûter plus cher d'utiliser le BT, et on n'est pas
sûrs de ta capacité du BT de pouvoir répondre à nos
protections telles que demandées. Le ministre dit: Oui, c'est vrai que
ça coûte plus cher. Je l'utilise au moment où il est plus
utile de l'utiliser. D'autres disent: Des fois, il est utilisé tellement
tard que finalement, il ne profite à rien, et la propension de
l'épidémie est plus forte quand même.
Alors, dans ce contexte-là, j'aimerais que le ministre nous fasse
ça à partir de cette décision de mettre 80 000 $ dans une
demande d'un groupe-conseil de lui faire un projet de stratégie de
protection. Quelles sont ses intentions pour te futur? Est-ce qu'il peut nous
indiquer s'il y a des endroits actuellement, à travers le Québec,
en particulier la Côte-Nord, où il ne sera pas obligé,
n'agit pas assez vite, encore une fois utiliser l'exemption à la loi de
l'environnement pour protéger les forêts du Québec, ou s'il
est à temps, actuellement, pour utiliser dans des temps normaux, les
produits nécessaires à l'extinction, si possible, de
l'épidémie?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le contrat qui a
été accordé au groupe-conseil Roche, c'était une
cueillette d'information sur les méthodes d'aménagement à
travers le monde, pour être capable d'en arriver à une proposition
de stratégie de protection des forêts. Quand vous parlez
d'épan-dage d'insecticides ou de phytocides, disons qu'on va rester sur
les insecticides. C'est ce à quoi vous avez fait référence
tout dernièrement. L'AIFQ est allée inviter les journalistes
à aller voir les résultats. Je vous dirais que c'est très
préliminaire. M. Boissinot m'a fait un rapport... Actuellement, nous
sommes à évaluer les résultats des épandages que
nous avons faits au coût de 21 000 000 $, au mois de juin dernier. Quant
au BT et au fénitrothion, ce sont deux produits qui dans des conditions
de températures favorables sont aussi bons l'un que l'autre. Il n'y a
pas de problème. Je ne suis pas prêt à dire que l'usage du
BT, du bacillus thuringiensis, cet été,
a été un fiasco. On va attendre le rapport de l'examen,
les résultats. Ça ne sera pas des rumeurs. Ça va
être un examen factuel de ce qui s'est produit.
Quant au produit chimique le fénitrothion, c'est certain, M. le
Président, qu'on ne l'utilisera pas sans étude d'impact. Les
études d'impact, ça prend un an ou deux ans. Tout ça,
ça prend des raisons. Sauf que, lorsqu'on discutera de la
stratégie de protection des forêts, c'est évident qu'on va
en parler, et si on arrive à des recommandations et que la population
supporte ces recommandations, et que tout le monde est d'accord qu'il y a un
usage du produit chimique, le fénitrothion dans ces cas-là, c'est
certain qu'on passera à travers les études d'impact
prévues par la loi de l'environnement. Il n'est pas question de passer
à côté de ça, de tricher, de quoi que ce soit. Il
n'est pas question, non plus, de trouver des prétextes. Sauf que, du
temps que Mme Bacon était ministre de l'Environnement, nous avions
signé avec elle une entente, une entente pour justement étudier
ces projets, une entente pour établir une stratégie de protection
des forêts qu'on soumettra aux audiences publiques à l'hiver. Et
évidemment, d'ici ce temps-là, on regardera l'utilisation des
différents produits homologués, dont le 8T et le
fénitrothion, avec des études d'impact. Et on a jusqu'en 1992
pour être capable de faire ça parce que ça prend deux ans
à faire des études d'impact de ce genre-là.
Évidemment, l'épidémie d'insectes...
Évidemment, on a des places échantillons à travers la
Gaspésie, on a au-delà de 250, 260 points. C'est 800 points qu'on
a, où on mesure le nombre de larves par mètre carré. Et
c'est de cette façon-là qu'on peut mesurer si on est rendu
à l'état épidémique, si on doit arroser, si on ne
doit pas arroser. Dans certains cas, cette année, la population a
diminué de beaucoup. Mais à partir des résultats, de
l'analyse des échantillons, c'est là qu'on prend notre
décision à savoir si on arrose ou si on n'arrose pas. On ne
laisse pas traîner, comme le laisse entendre le député de
Laviolette, les effets des insectes.
M. Jolivet: Non, mais c'est parce que vous avez signé,
puis suite à la commission parlementaire qui a regardé cet
ensemble, vous étiez en désaccord avec le ministère de
l'Environnement, tout le monde le sait. À partir de ça, vous avez
signé des ententes, mais l'impression qui reste dans la tête du
monde, c'est que le moyen de détourner de l'entente, c'est d'en arriver
finalement à laisser aller les choses et à déclarer
maintenant: Écoutez, l'épidémie est plus forte qu'on
pensait. C'est tellement difficile que là il faut absolument agir
rapidement. Et là, vous utilisez ce qui est prévu par la loi de
l'environnement pour décider de faire des arrosages en quantité
plus forte que prévue, puis sans aucune étude d'impact.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'étude
d'impact ne concerne pas le BT. Lorsqu'on a pris entente, une décision
du Conseil des ministres concernant les épandages d'insecticides, on
avait convenu, en même temps, de proposer à la population du
Québec une stratégie de protection des forêts. (12 h
15)
M. Jolivet: C'est ça qui est là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cette
stratégie qui sera discutée au cours de l'hiver 1991, mais
entre-temps, si on avait besoin d'épandages d'insecticide, on pouvait
invoquer les mesures d'urgence. À partir de la stratégie de
protection des forêts, on fera les études d'impact pour le BT.
Ça, c'est pour 1992. C'est pour ça que je vous dis que ça
prend deux ans à réagir là-dessus, sur les études
d'impact. Il n'est pas question d'utiliser de produits chimiques comme tels,
là. On a laissé entendre ça, sauf que dans certains cas,
si vous vous souvenez, M. le député - vous le devez parce que
vous avez bonne mémoire - lors de la commission parlementaire avec
l'environnement sur le sujet - vous étiez d'accord, l'Opposition
était d'accord - dans certains cas, lorsqu'on pouvait identifier un
foyer d'infestation, pour éviter que ça devienne
épidémique, que ça couvre toute la province, on
était tous d'accord pour dire: Bon, on utilisera les meilleurs produits
connus, sans distinction chimique ou biologique, dans des cas d'exception de ce
genre-là. Mais, ça, ça ne se fera pas non plus sans
étude d'impact.
M. Jolivet: C'est parce que vous me dites: il y a deux choses.
C'est parce que je n'étais pas membre de la commission parlementaire, je
n'étais pas votre critique à l'époque, et la personne qui
était responsable pour nous à l'époque, Jean-Pierre
Charbonneau, a fait un beau travail à la commission parlementaire, on
s'en souvient, mais il représentait à ce moment-là, la
critique du ministre, qui n'est plus là aujourd'hui, de l'environnement.
Mais je dois vous dire qu'il y a eu, de la part des compagnies
forestières, à l'époque, des lobbies normaux, d'une
certaine façon. Je ne veux pas dire qu'on les acceptait, mais je veux
dire normaux de faire des pressions sur le ministère à l'effet de
dire: Ça n'a pas de bon sens de passer par les études d'impact.
Ça va coûter des pertes de forêt, j'en suis assuré.
Donc, l'impression qu'il nous reste, c'est qu'on a beau avoir discuté de
ça de l'autre bord, dans l'autre salle d'ailleurs,
Louis-Joseph-Papineau, d'en avoir fait mention à l'Assemblée
nationale, il y a une chose qui est certaine, c'est ce qui reste dans l'esprit
du monde. C'est que ça retarde. Vous parlez de deux ans; ça fait
plus que ça que la commission a eu lieu. Vous dites, à ce
niveau-là: Nous pouvons utiliser - parce que le monde en faisait mention
à l'époque, de façon unanime - dans des cas
extrêmes, des mesures d'urgence, donc, en outrepassant la Loi
sur l'environnement quant à certains épandages. Alors,la réponse qui semble venir à 'l'esprit du monde, c'est de
dire que le ministère se traîne les pieds. Comme il se
traîne les-pieds, il est obligé d'utiliser les mesures d'urgence.
On vit ça dans la Gaspésie. L'autre question que j'ai aussi
posée: Où en êtes-vous rendus avec la Côte-Nord parce
que vous allez arriver au même problème si vous n'agissez pas
rapidement dans ce secteur? Vous êtes obligés de prendre encore
des mesures d'urgence pour agir.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais, on respecte
là loi, fol. le Président. On respecte la loi.
M. Jolivet: Bien oui!
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ce qui a
été convenu suite à la Commission parlementaire par le
gouvernement, de proposer à la population une stratégie de
protection des forêts. Évidemment, il faut prendre le temps
d'élaborer la stratégie, de l'évaluer. On avait convenu
aussi avec là ministre de l'Environnement du temps, Mme Bacon, que
dès la stratégie de protection des forêts acceptée
et endossée par la population et le gouvernement, de mener des
études d'impact. Mais, M. le Président, il faut prendre le temps
de les faire ces choses-là parce que c'est laborieux.
M. Jolivet: On semble se l'imaginer un peu.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, mais on veut
faire les choses correctement. Dans ces cas-là, il ne faut pas couper
les coins trop trop ronds.
M. Jolivet: Non, parce qu'il me semble que la discussion au
Québec ne se fait pas. En tout cas, j'espère que les audiences
qui auront lieu sur ça, parce que les études d'impact vont amener
des audiences, je pense...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est la
stratégie qui va amener des...
M. Jolivet: Oui, je sais, mais je veux dire l'étude
d'impact là de ça, y a quelqu'un, n'importe qui pourrait demander
suite à l'étude d'impact, des audiences. Je veux dire, ça
pourrait amener ça votre stratégie aussi. Il y a une chose qui
est certaine, c'est que là, on va discuter ouvertement des
côtés bons et néfastes. Je me souviens, je vous l'ai
déjà dit, qu'un moment donné moi, personnellement, on
aurait fait une bataille pour savoir si c'était bon ou pas bon, mais oh
l'aurait discuté. Mais là, actuellement, ça fait deux ans,
trois ans, quatre ans puis on ne sent pas que ça aboutit. Pendant ce
temps-là, vous êtes obligés d'utiliser certains produits
puis le meilleur dans les circohstàhces, peut-être obligatoirement
en mesures d'urgence, compte tenu des circonstances dans lesquelles on est
placés. C'est ça que je vous dis: A quelque part, il y a
quelqu'un qui se traîne les pieds. Ça, c'est la première
chose. La deuxième, c'est sur la Côte-Nord. Qu'est-ce qu'il se
passe sur la Côte-Nord?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si vous le voulez,
M. le Président, je vais donner la parole à M. Harvey qui va vous
parler des échéances.
M. Harvey: M. le député, je pense qu'il faudrait
peut-être se rappeler qu'il y avait eu une première étude
d'impact et il y avait eu un décret gouvernemental qui se terminait en
1989. Jusqu'en 1989, les arrosages étaient couverts par un décret
gouvernemental pour un programme quinquennal, qu'on a respecté. Il y a
eu une commission parlementaire. Suite à la commission parlementaire il
y a eu une décision du Conseil des ministres qui disait qu'on donnait
deux ans pour appliquer une stipulation de la Loi sur la qualité de
l'environnement, qui permet au gouvernement, au Conseil des ministres, de
prendre des décisions à l'extérieur de la procédure
normale d'études d'impact, sauf que cette décision-là
était toujours assujettie, au fond, à la grande décision
de l'étude d'impact d'avant, qui était de n'utiliser que le BT.
Donc, c'est pour 1990 et 1991, le gouvernement dit: Dans ces cas-là, si
c'est nécessaire que j'arrose, je vais arroser à partir de
l'ancienne stratégie, qui était l'utilisation du BT. Ce n'est
qu'à l'automne, lorsque les larves sont écluses, que l'on peut
connaître le programme de l'an prochain. On a connu à l'automne
dernier... On a dit, oups, là, il y en a plus qu'on pensait, on va
arroser avec un programme plus intensif en Gaspésie. Cet automne, nous
allons faire les mêmes relevés et ça va inclure la
Côte-Nord. On pourra connaître le programme d'arrosage pour l'an
prochain, et là, ce programme-là sera soumis à un
comité qui a été formé par le ministre de
l'Environnement et le ministre des forêts pour examiner s'il y a
réellement une nécessité d'arroser.
Durant ce temps-là, le gouvernement nous a donné cette
période-là pour préparer une stratégie de
protection des forêts, qui inclut à la fois les insecticides et
les phytocides. Cette stratégie-là sera discutée
publiquement au début de 1991 avec le BAP, tel que décidé
dans la décision du Conseil des ministres. Durant cette
période-là, après ça l'étude d'impact, plus
particulèrement sur l'utilisation des insecticides, sera
préparée pour être, elfe, en application en 1992. C'est
ça l'échéance. Je pense que ce sont toujours les
mêmes échéances. Et comme disait M. le ministre,
actuellement, nous avons des résultats partiels du programme d'arrosage
1990, qui nous indiquent au fond, que ça n'a pas été aussi
catastrophique qu'on veut le laisser prétendre. Maintenant, nous, avant
de rendre des choses-là publiques, on veut avoir l'ensemble des
600 points de mesure. On veut connaître les résultats avant
de rendre ça public. Et M. le ministre a convenu que dès qu'on
aurait ça, on le rendrait public.
M. Jolivet: En tout cas, je vais certainement avoir des questions
à vous poser à l'automne, plus à l'automne et au
début du printemps, dans ce contexte-là. Entre-temps, je vais
passer à la deuxième partie, qui est celle des phytoci-des. Les
lettres qu'on reçoit de gens qui disent d'interdire immédiatement
cette pratique, est-ce que c'est parce qu'il y en a qui se font, et s'il y a
des phytocides - parce qu'on parle de phytoci-des, on ne parle pas
d'insectides, on parle de phytocides - est-ce qu'il y a actuellement, à
travers le Québec, de l'épandage aérien ou manuel de
phytocides qui se fait, et par qui?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On utilise les
phytocides pour éliminer la végétation concurrente,
d'accord.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On utilise
ça de façon légale, en conformité avec les
décisions qui ont déjà été prises, et du
côté aérien, c'est certain qu'on ne peut pas arroser plus
que 600 hectares sans étude d'impact. On ne le fait pas. Et la plupart
de nos arrosages se font manuellement. On fait des arrosages aériens sur
la forêt privée, et c'est les producteurs privés qui en
décident eux-mêmes, mais à l'intérieur des
règlements et des directives qui ont été adoptées
par le gouvernement.
M. Jolivet: En tous cas, je vous rapellerai que j'ai reçu
plusieurs lettres de gens qui parlent d'arrosage...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: ...à quelque niveau que ce soit, de
phytocides, qui s'insurgent contre ça. Alors, autrement dit, si je
comprends bien, ils font valoir leur point de vue à l'intérieur
de ce que vous appelez votre stratégie de protection des
forêts.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ils le font oui,
avec plaisir, mais je vous dirai, M. le Président, qu'on n'utilise pas
ces produits-là par plaisir. Et, évidemment, on met beaucoup
l'accent sur l'entretien manuel des plantations, mais l'entretien manuel des
plantations, en plus d'être aussi pénible des fois pour les
ouvriers, coûte à peu près trois fois plus cher.
M. Jolivet: En tout cas, je vous dirai simplement que les
dernières reçues, je vais vous les envoyer pour votre
information: celles de la Garderie Les vers à Choux et du syndicat
d'Emploi et Immigration Canada, toutes de Mont-Laurier. Ces gens s'insurgent
contre ça, et ce ne sont pas les seuls, d'ailleurs, qui m'ont
envoyé de la documentation, parlez-en comme je vous le dis, à mon
collègue le député de La Prairie.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah oui! j'ai des
relations privilégiées, M. le Président, parce que ma
nièce fait partie de ce groupe-là.
M. Jolivet: Des vers à choux ou des an-tiphytocides?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Des groupes de
gens qui s'opposent à l'utilisation des phytocides et des
insecticides.
M. Jolivet: Ah! Ça arrive. Espérons qu'elle va vous
convaincre.
Le Président (M. St-Roch): Est-ce que l'engagement 22 est
vérifié?
M. Jolivet: L'engagement 30, maintenant, M. le
Président.
Le Président (M. St-Roch): J'appelle maintenant
l'engagement 30.
M. Jolivet: Un peu sur la même question que tout à
l'heure. Je ne comprends rien encore une fois, je vous le dirai. 48 000 $ pour
celle qui fait des travaux de démolition, 132 000 $ la suivante, 166 000
$, 255 000 $. Jamais je ne croirai qu'il y a quelqu'un qui n'est pas capable de
voir ça. Les trois autres sont à des gros niveaux, l'autre
à 48 000 $. Dans ce contexte, est-ce que la compagnie qui avait à
faire le travail l'a fait? L'a-t-elle réussi? Est-ce qu'il y a quelque
chose qui est arrivé en cours de route? Comment se fait-il qu'une
compagnie puisse le faire à 48 800 $ et que les autres soumissionnent
à 132 000 $, 166 000 $, 255 000 $? Ça semble invraisemblable.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vais essayer de
vous donner une explication, M. le Président.
M. Jolivet: C'est parce que le président m'a
soufflé en disant que c'est Les constructions économiques du Lac
inc., mais ce n'est pas...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
économique pour vrai.
M. Jolivet: Mais, est-ce qu'elle a été
capable de faire la job? Est-ce qu'elle l'a bien fait? Est-ce qu'elle est
finie?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Nous, M. le
Président, on avait évalué ces travaux à
10Q 000 $. Elle est arrivée à 48 000 $ parce qu'elle porte
bien son nom, Les constructions économiques, mais si vous le voulez, on
vous fera un court rapport pour voir si les travaux ont été
exécutés en conformité avec nos exigences.
M. Jolivet: Ce serait important parce que si le gars
détruit tout autour...
M. Côté (Rivière-du-Loup}: Bien, c'est
ça.
M. Jolivet:... ça ne vaudrait peut-être pas la peine
de lui demander, une prochaine fois, de soumissionner. C'est parce que c'est
surprenant. Vous avez envisagé 100 000 $ et elle l'a à 50 000 $
environ, en gros, moitié-moitié, mais les autres sont à
peu près dans les prix à partir de 132 000 $. Ces» quand
même surprenant.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: O. K. L'engagement 33, M. le Président.
Le Président (M. St-Roch): L'engagement 33.
M. Jolivet: Si le ministre veut revenir de l'engagement 33
à 24, qu'il garde en main l'engagement 33 et qu'il revienne, avec un
autre doigt à l'engagement 24. Est-ce la même soumission? Est-ce
la même subvention plutôt?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Comment se fait-il qu'il y ait deux subventions,
toutes les deux en décembre? Est-ce que dans un cas, ce serait la
subvention pour l'année 1989-1990 et dans l'autre, pour 1990-1991?
Est-ce ce que je dois comprendre? L'avez-vous déboursée
rapidement? L'une c'est pour Nicolet, si je comprends bien.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais, c'est
ça la différence. Lors du Sommet économique, vous vous
souvenez, M. le député, les deux syndicats étaient
présents et ils voulaient chacun leur secteur pour déterminer les
friches et évaluer tout ça. C'est une subvention qui avait
été accordée lors du Sommet économique, qui est
partagée entre les deux requérants.
M. Jolivet: Donc, c'est un total de 380 000 $.
M. Côté (Rivière-du-Loup): 380 000 $.
M. Jolivet: C'est ça que je voulais savoir.
C'est-à-dire que les deux ont eu chacun moitié-moité et
ils ont partagé selon les projets; l'un sur la rive sud et l'autre sur
la rive nord. O. K. L'engagement 40.
Le Président (M. St-Roch): L'engagement 40.
M. Jolivet: On dit qu'il y a eu trois soumissions
demandées, une reçue et la soumission a été
acceptée telle que formulée. Est-ce que le montant était
dans les prévisions du ministère ou si c'était plus cher?
Est-ce qu'on a négocié?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, la soumission avait été évaluée
chez nous, à 100 000 $. Elle a soumissionné à 99 500 $,
ça fait qu'on l'a acceptée. (12 h 30)
M. Jolivet: Parfait. L'engagement 45. Est-ce qu'on pourrait
connaître, à 45, les montants des soumissions de chacune des
autres compagnies?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça, c'est
une soumission qui est dirigée, qui est faite par le Service
général des achats...
M. Jolivet: O. K. Comme on l'expliquait.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... et on n'a rien
à dire. C'est inclus dans la soumission globale, et plusieurs
ministères bénéficient des véhicules
achetés.
M. Jolivet: O. K. C'est celle qu'on a connue dans...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet:... l'ensemble de tous les ministères.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: Mais est-ce que vous seriez capable... ? Non.
Ça serait difficile. Il faudrait demander à l'autre
ministère de vous l'obtenir. Alors, on posera la question à la
bonne place, d'abord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Équipements
et services.
M. Jolivet: L'engagement 48. Ah bien! C'est la même chose,
ça.
M. Harvey: Même chose.
M. Jolivet: Ça, ici, là... C'est pour ça
qu'on a posé la question tout à l'heure sur l'engagement 45.
C'est qu'à l'engagement 48, on nous les donne. Des fois, c'est aussi
bête que ça. Puis là, essayez d'y comprendre quelque chose.
Tout ce que vous êtes en train de me dire, c'est que ça ne sert
à rien.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non
Ça. M. le Président, ce sont seulement deux véhicu
les. . C'est aux forêts chez nous, là. Tandis que Vautre
appel d'offres, ça concernait plusieurs ministères et beaucoup
plus de véhicules qu'on a au ministère. C'est pour ça que
c'est plus...
M. Jolivet: Ce que je crois comprendre... C'est parce qu'il y a
quand même une question qui est posée qui est la suivante,
c'est... Vous avez un montant qui est marqué 15 876 $ et 15 799 $.
Après ça, vous allez de l'autre bord, dans les autres
soumissionnaires, et on a 15 143 $. Là, on dit: N'est plus disponible.
Est-ce que le problème que vous allez me dire, c'est que moi, je ne suis
pas capable de vous déterminer ça, il faudrait que vous demandiez
cette question-là au Service général des achats qui est au
ministère des Approvisionnements et Services? Parce qu'eux autres, ils
font les négociations et ils pourraient nous dire pourquoi il
n'était plus disponible. Peut-être qu'au moment où il a
fait la soumission, il était là, mais à un moment
donné, quelqu'un l'a acheté et vous ne pouvez plus l'avoir. Sauf
qu'il faut comprendre que si ce sont des véhicules pour le
ministère, ça veut dire qu'ils vont porter couleur du
ministère. Ça veut dire que la soumission qui est
demandée, c'est la soumission, plus la peinture, plus les
écritures probablement, là. Moi, je ne sais pas s'il y a moyen de
me sortir quelque chose pour m'indi-quer ce qui en est parce que ça
m'inquiète un peu.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pourrais vous
déposer l'analyse des soumissions. C'est cette page-là, ici.
Parce que ça, c'est une demande de soumissions du ministère,
spécifique au ministère tandis que l'autre incluait plusieurs
ministères. Il y avait 109 véhicules dont 10 venaient au
ministère.
M. Jolivet: O.K. Celle-là, c'était pour le
ministère, seulement pour le ministère.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Il y avait
deux véhicules seulement.
M. Harvey: C'est parce qu'elle était dans le cadre de
l'entente fédérale-provinciale sur la Haute Côte-Nord et
comme le fédéral en payait la moitié, on a fait une
commande spécifique.
M. Jolivet: Donc, celle-là, on peut en avoir la
copie...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les
véhicules du gouvernement ont tous la même couleur
présentement. Ils sont tous de la même couleur, normalement.
M. Jolivet: Non. Loisir, Chasse et Pêche c'est pas la
même couleur que Énergie et Ressources.
M. Harvey: Us sont tous bleus. Urgence
Environnement en a des jaunes. Il y a quelques variantes mais en
général, les véhicules normaux sont tous du même
bleu ciel, ou je ne sais pas quel bleu.
M. Jolivet: Coudon, la dernière fois j'ai vu du MLCP qui
n'était pas de la même couleur. Brun.
M. Harvey: Peut-être que les véhicules du... des
gardes...
M. Jolivet: C'est parce que ceux du ministère des
Transports sont jaunes.
M. Harvey: Oui. Il y a des véhicules jaunes, il y a des
véhicules... Mais la normale, là, c'est bleu.
M. Jolivet: C'est jaune et bleu. M. Harvey: C'est bleu et
jaune.
M. Jolivet: C'est bleu. Je sais que c'est bleu parce qu'on...
M. Harvey: Le plus souvent, ce sont les bleus.
M. Jolivet: Bien les bleus, ce ne sont pas les polices,
là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On va vous
déposer ça, M. le Président?
Le Président (M. St-Roch): Oui, j'aimerais ça.
M. Jolivet: Ne faites pas des farces comme ça, M. le
Président.
Le Président (M. St-Roch): Est-ce que...
M. Jolivet: Ce n'est pas terminé. Oui, celui-là...
Il y a un autre qui est dans les additionnels, en janvier 1990. Le
numéro 9, deuxième partie.
Le Président (M. St-Roch): Alors, le numéro 9.
M. Jolivet: Le numéro 9, il y a juste une petite question.
Dans les engagements de décembre 1989, au numéro
séquentiel 5, on a un montant de 251 864 $ et on a le même
programme, le supplément numéro 9. C'est juste que je ne
comprends pas, là. Au numéro 5, il y a les mêmes
indications, il y a les mêmes soumissionnaires, mais il n'y a pas de
remarque. Dans l'engagement 9, il y a les mêmes soumissionnaires, mais il
y a une remarque. On dit: Le contrat est accordé au plus bas
soumissionnaire, soit Les entreprises de construction quichard inc.
Est-ce que c'est le même? Est-ce le même contrat? C'est
quoi, ça? Il y a peut-être eu un duplicata.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Un instant, M. le
Président.
M. Jolivet: Mais, c'est un duplicata, quoi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est lors de
l'engagement, de l'appel d'offres.
M. Jolivet: Mais pourquoi en décembre et en janvier?
J'aimerais qu'on me donne une réponse à ça. Est-ce qu'il y
a erreur quelque part? On l'a répété deux fois. Dans la
troisième série d'engagements, on a un appel d'offres sur
invitation. C'est en février 1990 celui-là, le numéro 2.
Pourquoi n'a-t-on pas retenu le deuxième? On dit: Non conforme, la mise
en place de la structure métallique étant exclue du montant de la
soumission. J'aimerais savoir pourquoi ce n'est pas celle-là qui l'a eu?
Quel est le problème qui a amené la non-conformité?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Parce que Les
aciers lévisiens Ltée ont soumissionné seulement pour la
fabrication et la mise en place. La structure n'était pas prévue,
même si elle était demandée dans la soumission. Elle ne l'a
pas incluse dans son prix.
M. Jolivet: Donc, elle devenait non conforme selon vos
directives.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Elle était
non conforme tout simplement. Il aurait fallu négocier ou faire un appel
d'offres pour la mise en place de la structure. Ça aurait
été deux contrats plutôt qu'un. Légalement, on
était pris pour la rejeter.
M. Jolivet: II y a quand même une différence de 9000
$.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais la mise
en place de la structure, ça coûte de l'argent aussi.
M. Jolivet: Ça, j'en suis sûr. J'imagine qu'ils ne
font pas ça gratuitement. Ils ne font pas ça pour vos beaux
yeux.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. M.
Jolivet: L'engagement 3.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ils ne sont pas
assez beaux.
M. Jolivet: O. K. Je viens de le voir. Elle est non conforme
parce qu'elle n'était pas signée. C'est ça que ça
veut dire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est
ça
M. Jolivet: Ça veut dire que quelqu'un a oublié de
mettre sa signature, et que ça a coûté 3000 $ de plus au
gouvernement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais, des
fois, c'est voulu.
M. Jolivet: C'est important.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Des fois, c'est
voulu.
M. Jolivet: Ah bon! O. K. Il n'y a rien ici dans ce cas-ci.
Le Président (M. St-Roch): Ceci termine les engagements du
mois de février. Nous en sommes maintenant au mois de mars. J'attire
l'attention de tous les membres de la commission à l'effet que notre
mandat est d'aller jusqu'à juillet 1990.
Mars 1990
M. Jolivet: Comme je vous l'ai dit, M. le Président, vous
n'avez pas à vous inquiéter. En mars 1990, celui que je veux
retenir, c'est l'engagement 1. Est-ce que le ministre peut m'indiquer quels
étaient les fonds prévus pour 1989-1990 pour ces besoins, les
frais de radiocommunications? On a la période du 1er avril 1989 au 31
mars 1990, et j'aimerais savoir quels étaient les crédits qui
avaient été prévus.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Environ 1 500 000
$.
M. Jolivet: C'est ce qui est prévu, c'est marqué:
Engagement initial.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a 400 000 $
plus 1 040 000 $.
M. Jolivet: O. K. 1 500 000 $, ça, c'était
l'engagement initial.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Dites-vous, à ce moment-là, que
ça a coûté juste 400 000 $ ou si c'est un des engagements
parmi ceux-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, c'est un
paiement partiel
M. Jolivet: Ça va coûter combien?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un paiement
partiel, c'est le premier versement.
M. Harvey: La prévision budgétaire était
de
1 500 000 $. Le premier engagement qui ne couvrait pas la somme en
entier était de 1 040 000 $, et le deuxième engagement
était de 400 000 $. On n'est pas obligé d'engager tout le
budget.
M. Jolivet: Oui, oui.
M. Harvey: On peut en engager...
M. Jolivet: Ça veut dire que vous prévoyez d'ici au
31 mars... Bien, c'est déjà passé, le 31 mars 1990. Vous
avez tout dépassé.
M. Harvey: C'est l'année passée, ça.
M. Jolivet: C'est l'année passée. Avez-vous
dépassé le montant ou si ça a été moins?
M. Harvey: Moins.
M. Jolivet: Adopté. Ça va.
Le Président (M. St-Roch): Alors, les engagements du mois
de mars sont vérifiés. J'appelle maintenant les engagements du
mois d'avril.
Avril 1990
M. Jolivet: Le premier, l'engagement 1. Ça, ça va
s'appliquer, M. le Président, pour y aller... Dans le mois d'avril,
c'est à peu près la même question pour chacun des
engagements, soit les engagements 1, 2, 7, 8, 9, 10, 13, 14, 15, 16. On voit
que c'est une subvention normée. On parle de l'engagement en avril 1990.
C'est un engagement qui est valable pour 1989-1990, donc c'est l'année
financière 1989-1990. Dans tous les cas, c'est la même
façon. Alors, comme ce sont des subventions normées. Normalement,
je ne devrais pas poser de questions parce que c'est normé, mais la
question que je vais poser est la suivante. L'engagement est valable pour
1989-1990 et c'était payé en avril 1990. Est-ce bien ça
que je comprends ou s'il était engagé à la fin de mars
1990, avant la fin du budget? À quelle année financière
doit-on mettre la subvention normée, en 1989-1990 ou dans l'année
1990-1991?
M. Côté (Rivière-du-Loup): En ce qui concerne
la voirie forestière, M. le Président, c'est un problème
d'enregistrement des engagements. Celui-ci a été imputé,
engagé - la demande d'imputation - au mois de mars 1989 par M.
Paillé et par Gilles Geoffroy le 28 juillet 1989, mais c'est un
problème d'enregistrement de ces comptes.
M. Jolivet: Donc, c'est tous des montants qui ont
été payés dans l'année 1989-1990.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: C'est ça, 1989-1990.
M. Harvey: Engagés et payés en 1989-1990,
enregistrés aux livres en avril 1990.
M. Jolivet: O. K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est le
problème d'enregistrement.
M. Jolivet: Donc, ils ne compteront pas dans les crédits
budgétaires 1990-1991. C'est la seule question que j'avais, M. le
Président.
Le Président (M. St-Roch): Alors, les engagements du mois
d'avril sont maintenant vérifiés. J'appelle les engagements du
mois de mai.
Mai 1990
M. Jolivet: La seule question que j'ai, M. le Président,
c'est à l'engagement 1. Est-ce que ce projet de recherche a
été terminé? Si oui, est-ce qu'on peut être mis au
courant des résultats de ce projet de recherche qui s'appelle
"Développement d'une trousse de diagnostic de pathogène de la
tordeuse des bourgeons de l'épinette" et ce, dans le but d'éviter
des programmes de pulvérisation d'insecticide? Le ministre peut
peut-être nous dire si elle est terminée? Si oui, quels sont les
résultats, et qu'est-ce que ça va lui apporter dans ces fameuses
rencontres qu'il aura sur les insecticides et les phytoci-des?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, M. Davidson m'informe que l'étude est terminée,
mais qu'elle n'est pas déposée. L'Université du
Québec a jusqu'au mois de mars pour déposer son étude,
mais l'étude serait terminée.
M. Jolivet: Mars 1991.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mars 1991.
M. Jolivet:... en retard par rapport à vos rencontres.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si on pouvait
l'avoir avant de discuter de la stratégie de protection des
forêts, ce serait intéressant, et on fera des démarches
auprès de l'université pour essayer de hâter le
dépôt de cette étude.
M. Jolivet: M. le Président, j'en serais fort aise si le
ministre pouvait mettre de telles études à notre disposition pour
nos besoins, parce que je pense que c'est important que comme Opposition, on
soit informés des développements à ce niveau-là.
Comme c'est une étude qui est commanditée par le
ministère, il est évident que c'est lui qui doit la rendre
publique,
que ce n'est pas aux recherchistes de l'Université du
Québec, à moins qu'il y ait entente entre les deux et que les
deux puissent le faire. Ça dépend. Mais normalement, quand le
ministère commandite une étude, c'est lui qui est responsable de
sa diffusion. Alors, il ne gardera pas ça secret, et il va nous mettre
au courant de telle sorte qu'on pourra avoir des discussions
intéressantes lors des commissions qui seront dans le paysage. (12 h
45)
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, au contraire, on n'a pas l'intention de garder ça
secret parce qu'on voudrait bien que toute la population, et en particulier
l'Opposition, comprenne les démarches qu'on fait pour essayer
d'éliminer, dans la mesure du possible, l'usage des pesticides en
forêt. Malgré que ce n'est pas la forêt qui en utilise le
plus. Vous savez, quand on regarde ce qui est utilisé en agriculture,
c'est 85 % des volumes. Sur nos terrains particuliers, on en utilise autant
qu'en forêt mais seulement, ce sont les forêts qui défendent
la cause actuellement, et qui vont peut-être donner l'exemple au restant
des utilisateurs.
M. Jolivet: On est rendus en juillet 1990, M. le
Président. J'aurais une couple de questions à poser au ministre,
en juillet 1990. Ça ne touche pas aux engagements comme tels. Est-ce
que... On croit comprendre qu'avec ce qu'on a entendu entre les branches...
Parce que déjà, moi, comme député, et tous les
autres députés ont certainement fait la même chose, j'ai
vérifié auprès des responsables des ministères ce
qu'on a l'intention de couper. Est-ce que je crois comprendre que les derniers
engagements qu'on voit en juillet 1990 seraient la nouvelle fin de
l'année financière du ministère? Est-ce que le
ministère, à partir de maintenant, de juillet 1990, n'aura plus
une cenne à dépenser avant le 1er avril 1991?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Des rumeurs ou si
c'est une question, M. le Président?
M. Jolivet: Bien, c'est parce que comme bien des
députés, si on fait bien notre job, on entend certaines rumeurs
qui circulent. Moi, ça fait à peu près trois semaines que
j'entendais ça, alors j'ai appelé dans certains ministères
pour savoir si tels travaux qui étaient prévus vont être
faits. Ils m'ont dit: Oui, il n'y a pas de problème. Alors, je me suis
posé la question, à un moment donné, à force de
faire des appels comme ça, s'ils ne coupent pas mes travaux et que si
aucun député n'est coupé dans les travaux, qu'est-ce qu'on
va couper? Alors, à partir de ça, je me dis qu'il va
peut-être falloir arrêter de payer si, à un moment
donné, il nous manque de l'argent. Alors, c'est pour ça que je
vous posais la question: Dans le cas de ces derniers engagements qui nous ont
été déposés en juillet 1990, est-ce la fin de
l'année financière pour le ministre, ou bien a-t-il prévu
avec ses hauts fonctionnaires là où il va faire des coupures dans
les périmés pour assurer au ministère des Finances
l'argent nécessaire à la bonne marche des ministères?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui mais, M. le
Président, la majorité des travaux en forêt sont en cours,
sont engagés à l'heure actuelle. Vous savez, le reboisement
ça se fait le printemps, un peu dans le courant de l'été
avec des récipients. Et la majorité des travaux se font avant les
neiges. On fait encore des travaux en forêt mais tout ça est
engagé.
M. Jolivet: Donc, on n'a pas de crainte.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et s'il y a des
périmés, ça ne sera pas dans les travaux qui sont
engagés actuellement.
M. Jolivet: Ce sera dans quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne le sais pas.
On examinera la question si jamais on nous le demande.
M. Jolivet: Bien, ça a été demandé.
D'après les renseignements qu'on a, ça a été
demandé. Soyez sûr de ça, M. le ministre, on ne parle pas
à travers notre chapeau quand on dit ça. On sait qu'il y a eu une
demande à l'effet de périmer de l'argent pour assurer le
bien-être financier du gouvernement du Québec. Donc, le ministre
ne peut pas me dire, au moment où on se parle, ce qu'il a
périmé lui-même.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est tout
à fait normal que le gouvernement se préoccupe des finances de la
province et qu'il administre le plus serré possible.
M. Jolivet: Parce que ce dont on a entendu parler aussi, c'est
qu'il y a eu une rencontre des sous-ministres. Alors, c'est pour ça que
je ne poserais pas la question au sous-ministre parce que ce serait impoli de
le faire comme tel, et parce qu'il doit vous faire rapport à vous, comme
ministre responsable. Alors, c'est vous qui devez me répondre. Qu'est-ce
qui a été discuté à ce forum des sous-ministres?
Parce qu'il a été question de coupures.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous savez qu'il y
a un comité de ministres qui a été mis sur pied pour
examiner et faire la révision des programmes. Et je n'en fais pas
partie.
M. Jolivet: Est-ce qu'on croit comprendre que le ministre,
à ce moment-là, sera, après le remaniement
ministériel, encore ministre des Forêts, quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça, ce sont
encore des rumeurs.
M. Jolivet: II n'y a aucune rumeur.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sont encore des
rumeurs.
Le Président (M. St-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: II nous reste encore un peu de temps, M. le
Président. Si vous le permettez, j'aimerais revenir, en ce qui me
concerne, sur une partie de la discussion qu'il y a eu en début de
séance, à 10 heures, et à laquelle je n'ai pas pu
participer malheureusement, ayant été retenu par le brouillard
dans le parc des Laurentides, m'en venant de Chibougamau. Ça m'a pris un
peu plus de temps que prévu et le brouillard était assez intense,
ce matin.
J'aimerais savoir comment le ministre entend s'y prendre pour faire en
sorte que les grands exploitants forestiers, dans une région comme... je
prends au hasard une région comme la mienne... puissent répondre
à l'ensemble des obligations qui leur sont rendues nécessaires
par le biais des CAAF quant à l'utilisation maximale de la fibre de
bois. J'ai dans mon comté au moins cinq papetières
multinationales qui opèrent, et un certain nombre de grandes scieries
indépendantes, dont la plus grosse scierie indépendante du
Québec. Et ces scieries et entreprises sont actuellement dans une
situation qui, du dire même des fonctionnaires du ministère en
poste dans le secteur, est assez difficile dans la mesure où ils n'ont
personne pour récupérer les bois qui ne les intéressent
pas, comme le cyprès par exemple, qui à bien des égards,
n'intéresse pas certaines compagnies papetières parce que trop
résineux, ou les gros bois qui ne peuvent pas passer dans les scieries
actuellement équipées pour prendre des souches maximums de 12
pouces. J'aimerais savoir de quelle façon le ministre entend faire en
sorte que ce bois-là soit traité localement, tel que prévu
dans la Loi sur les forêts, et ne soit pas carrément
gaspillé dans le bois comme c'est le cas aujourd'hui. J'en ai des
preuves, je me suis promené dans des chemins forestiers encore au cours
des derniers jours, et j'ai vu des milliers et des milliers de mètres
cubes de bois - et de beau bois, quand on parle de 12, 15, 18, 20 pouces
à la souche - en train de pourrir parce que les compagnies ne sont pas
intéressées à le récupérer pour toutes
sortes de raisons, parce qu'il est trop gros pour eux autres dans les scieries
ou parce que c'est du cyprès qui fait trop de résine dans la
pâte de bois, etc.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président... Votre collègue, M. le député d'Ungava,
mentionnait le contraire tout à l'heure. Le bois n'est jamais trop gros
pour les scieries. Mais...
M. Claveau: Ça dépend des scieries, M. le ministre.
Quand une scierie est organisée avec un écorceur de 12 pouces
maximum, il botte à 12 pouces dans le bois et le reste, il reste
là. La souche a beau avoir 20 pouces, le reste, elle ne le sort pas
parce qu'il n'y a pas moyen de le traiter de toute façon, et elle ne
paie pas pour le transport qui est déjà assez coûteux comme
ça étant donné que c'est loin.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un
problème dans votre région parce que les scieries se sont
spécialisées dans le petit bois. Les scieries Barrette-Chapais,
Chibougamau Lumber... et c'est un problème. Même la scierie de
Stone Consol dans votre région, s'est spécialisée dans le
petit bois et cette année, Stone Consol nous demandait la permission
d'expédier les grosses billes à son moulin de Roberval. Et, de
façon générale, un moulin ne s'équipe pas
d'équipements spéciaux pour 1 % ou 2 % de sa production. Mais
quand on est rendu à 10 % ou 15 % de la production, ça vaut la
peine d'avoir de l'équipement pour le transformer. Par exception, on a
dit à Consol: Vous allez le faire, mais vous allez vous engager à
vous équiper pour scier sur place le gros bois que vous avez dans vos
chantiers. Et...
M. Claveau: Maintenant... Oui... les autres...
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...lorsque
ça atteint un certain pourcentage des billes, je pense qu'il faut avoir
l'équipement nécessaire pour les transformer.
M. Claveau: Le problème, c'est qu'il se...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et non les laisser
en forêt parce que ça peut causer des infractions, et si ça
se produit, évidemment, le ministère sévira.
M. Claveau: Vous parlez d'un certain pourcentage, c'est bien
évident. Sauf que, après évaluation primaire faite et
discussion avec des gens de votre ministère en régions, on peut
imaginer que la plupart des scieries locales et les entreprises qui
opèrent dans le secteur auraient entre 10 000 et 15 000 mètres
cubes de bois disponible dans le parterre de coupe de gros bois ou de bois non
utilisable pour toutes sortes de raisons dans leurs installations. Si on parie
du cas Barrette-Chapais, par exemple, mettons une dizaine de milliers de
mètres cubes de bois sur un droit de coupe total de 701 000
mètres cubes, ça ne fait pas un gros pourcentage, ça ne
justifie pas l'installation d'une nouvelle machine. Par contre, il y a d'autres
scieries, dans le secteur, qui, elles, pourraient en vivre très
allègrement de ce bois-ià, mais le ministre se refuse à
leur donner des permis de coupe, ou se
refuse à leur donner des permis pour exploiter ce bois-là.
Si on juxtapose et on additionne ces différences-là qui sont
minimes, qui viennent des différents exploitants du secteur, il y en
aurait assez pour faire vivre une petite scierie avec 40 000 ou 50 000
mètres cubes de résineux par année, et il n'y aurait plus
de perte de bois. Il s'agirait juste de faire, à la limite, des
échanges à l'intérieur des mêmes unités de
coupe en exploitation conjointe. Ça ne coûterait pas une bille de
plus au ministère, on ferait vivre une entreprise de plus dans le
secteur avec au minimum, une cinquantaine d'emplois - ce qui n'est pas
négligeable par les temps qui courent dans notre secteur - d'autant plus
que du côté des mines, le ministre a dilapidé toute
l'industrie minière avec ses coupures de programmes, qu'il n'y a plus de
jobs nulle part, et on est tous en train de crever dans le secteur. Les mines
ferment, les scieries sont "à la quienbient", on a du bois qui
crève. Il aurait une chance là d'aller ramasser ça pour
faire une nouvelle entreprise ou relancer une entreprise déjà
existante qui, actuellement, est obligée de fermer par manque
d'approvisionnement et, entre-temps, le ministre laisse pourrir des grosses
billes dans la forêt. Je sais exactement où elles sont, je suis
allé les voir dans les derniers jours. Et il y en a pour le moins, selon
ce que me dit le responsable régional à Chibougamau, pour 30 000
mètres cubes actuellement en perdition en forêt. Du bois
coupé depuis entre trois ans et deux ans.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour
répondre à ça, M. le Président, si la scierie
Migneault a fermé, ce n'est pas par manque de bois, c'est parce qu'elle
a eu des difficultés financières.
M. Claveau: À cause des impossibilités d'avoir des
droits de coupe.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais on essaie,
aujourd'hui, de relancer... Et la scierie Migneault avait un approvisionnement
prévu par la loi, qu'on lui a réservé, et si les autres
industriels... Vous parlez de Barrette-Chapais ou de Chibougamau Lumber,
d'autres industriels... Le gros bois, si on le réduit de leur volume, de
leur garantie, il pourrait aller à la scierie Migneault. Il faudrait le
réduire par exemple, il ne faudrait pas augmenter la pression sur la
forêt de façon à dépasser la capacité de la
forêt de se reproduire. Est-ce que ça va? Si on peut
réduire les autres Mais légalement, vous comprendrez, M. le
député, que nous étions obligés de tenir compte des
obligations passées, et ce qu'on a accordé à
Barrette-Chapais et à Chibougamau Lumber, c'était ce que la loi
nous obligeait à leur proposer. Évidemment, s'il y a du bois
qu'ils ne peuvent pas transformer dans leur usine et si, volontairement, ils
veulent le réduire de leur volume, je suis bien prêt à le
transférer à la scierie Migneault. Et le réduire par
exemple, pas l'additionner.
M. Claveau: II y a moyen de combiner les intérêts
des deux - on a déjà discuté des hypothèses avec
des gens de votre ministère - sans que ça coûte plus
cher...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui. C'est
une façon, ça.
M. Claveau: ...et sans pour autant diminuer les
approvisionnements de Barrette-Chapais.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. Si on
dépasse la capacité de la forêt sur une base de rendement
soutenu, on ne peut pas faire les deux. Si on respecte ça, oui.
M. Claveau: Oui, mais actuellement, il y a des entreprises qui
les coupent parce qu'elles sont obligées de les couper, et elles ne les
utilisent pas de toute façon. Et on a déjà une lettre dans
ce sens-là en ce qui concerne l'entreprise Barrette-Chapais qui est
prête à négocier une entente d'échange de bois avec
Migneault. Il y a toujours le problème des échanges de bois,
c'est bien évident. Sauf que, actuellement, le bois est coupé et
il pourrit.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et on commet des
infractions en forêt parce que ne sont pas prévus dans les
contrats d'approvisionnement, la grosseur et la qualité du bois, et si
on gaspille et qu'il y a des infractions, le ministère
sévira.
M. Claveau: À ce moment-là, ce qui va arriver,
c'est qu'il va y avoir des grands arbres, des belles grosses bûches qui
vont être laissées par les "bûcheuses" en cours de chemin,
et qui vont casser au vent à la première petite tempête
parce qu'ils vont être isolés tout seuls en forêt.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II faudrait... M.
Claveau: Ils ne seront pas coupés.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M faudrait
contacter les autres industriels pour voir...
M. Claveau: Mais ils vont pourrir pareil.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...s'ils sont
prêts à réduire leur CAAF d'un montant... d'un volume
équivalant aux grosses billes, ils ne peuvent pas transformer. Et
là, ça serait une solution.
M. Claveau: Parce que vous savez très bien, M. le
ministre, étant vous-même ingénieur forestier, que lorsque
vous arrivez sur des grosses billes, si vous ne pouvez pas les utiliser en
usine, il y a deux choses à faire. Vous les coupez en forêt et
vous "toppez" la tête à la grosseur de ce que votre machine peut
prendre,
à 12 ou 14 pouces, et le reste, vous le laissez là parce
que vous ne le transporterez pas pour rien, d'autant plus que vous n'avez pas
de possibilité d'échange de bois. Ou l'autre chose que vous allez
faire, c'est que vous allez faire le tour avec là "bûcheuse" et
vous allez laisser les talles de gros bois. Mais vous savez très bien
que du bois isolé tout seul, ça résiste un certain temps,
mais ça finit par casser et ce n'est pas tellement long.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On va regarder un
peu la solution que je vous propose, là. Je vais parler aux industriels
et si c'est le cas, qu'ils gaspillent le gros bois qu'ils laissent en
forêt, on prendra des mesures. Et c'est peut-être une solution de
le réduire d'un pourcentage équivalant aux grosses billes qu'ils
ne peuvent pas tranformer dans leur scierie.
M. Claveau: Parce que l'autre affaire aussi, M. le ministre,
c'est qu'il y a une question de valeur ajoutée sur le bois qui est
importante. Quand vous prenez une bûche de 16 pouces et que vous faites
du 2 x 4 avec, vous le vendez au prix du marché du 2 x 4. Si vous prenez
la même bûche de 16 pouces, et que vous êtes capable d'en
sortir un 12 x 12 de 16 pieds de long, là, vous allez chercher 350 $ et
400 $ les 1000 pieds au lieu de 170 $ les 1000 pieds, ou 480 $ les 1000 pieds
si vous faites du 2 x 4 avec. Ce qui fait qu'une petite entreprise locale qui
est capable de récupérer ces bois-là, au lieu de les
transformer carrément en 2 x 4, elle peut, pour un volume de bois
beaucoup moins grand, aller chercher suffisamment de plus-value sur chaque
mètre cube de bois pour se rentabiliser, ce que l'entreprise qui est
carrément "gearée" - comme on dit - pour faire du 2 x 3 ou du 2 x
4 n'est pas capable de faire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous avez...
M. Claveau: Surtout lorsqu'ils font juste du huit pieds, point
final, peu importe la longueur et la qualité des bûches.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous avez raison,
absolument.
M. Claveau: Alors, si on parle d'une véritable politique
de gestion forestière, au meilleur des capacités de nos
forêts, surtout qu'on parie de belles épinettes noires, de fibre
de première classe au niveau mondial, je pense que vous vous devez,
comme ministre, de vous pencher sérieusement sur le problème, et
de faire en sorte qu'on arrête de gaspiller des
bûches-là.
Adoption des engagements financiers
Le Président (M. St-Roch): Je vous remercie de ces
remarques, M. le député d'Ungava. Alors, est-ce que l'ensemble
des engagements financiers du ministère de l'Énergie et des
Ressources, secteur forêts, ainsi que du crédit agricole pour la
période de décembre 1989 à juillet 1990 inclusivement sont
considérés comme ayant étévérifiés?
M. Jolivet: Tel que promis, M. le Président.
Le Président (M. St-Roch): Tel que promis? Alors, sur
ceci, je remercie tous les membres de la commission ainsi que M. le ministre.
La commission ayant maintenant terminé son engagement, elle ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 h 2)