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(Vingt-deux heures trente-neuf minutes)
Le Président (M. Bélanger): Alors, si vous
permettez, la commission de l'économie et du travail se réunit
pour procéder à l'étude article par article de la Loi
modifiant la Loi sur le Centre de recherche industrielle du Québec. M.
le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a aucun
remplacement.
Le Président (M. Bélanger): Aucun remplacement.
Bien. Alors, je demanderais donc au ministre de procéder aux remarques
préliminaires, s'il y a lieu.
Remarques préliminaires M. Gérald
Tremblay
M. Tremblay (Outremont): Merci beaucoup, M. le Président.
Je pense avoir exposé assez clairement, hier, lors de l'adoption du
principe du projet de loi, la mission du Centre de recherche industrielle du
Québec, les grandes orientations, le travail qui a été
fait pour consolider certains secteurs d'activité et je pense que ce qui
est important maintenant, c'est d'approuver le plus rapidement possible des
sommes d'argent importantes pour permettre au CRIQ de réaliser sa
mission.
Le Président (M. Bélanger): Merci, M. le ministre.
Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Jeanne L. Blackburn
Mme Blackburn: Oui, M. le Président. D'abord, vous allez
me permettre de saluer M. Bertrand, les membres de cette commission, le
personnel qui assiste à la commission. Vous allez me permettre,
étant donné la présence du président du CRIQ, de
rappeler quelques commentaires et propos que j'ai tenus hier en Chambre au
sujet, de façon générale, de la question de la RD au
Québec et, plus particulièrement, les commentaires que le
président faisait au Devoir le 15 avril dernier au sujet de la
RD. Mais dans l'objectif exclusif - je voudrais qu'on soit clair
là-dessus - de ramener la discussion autour de l'avenir du CRIQ, de son
plan de développement que je n'ai pas reçu, le plan quinquennal
de développement, je ne suis pas en mesure de me faire une tête
par rapport à ce qui est proposé ici. Et ça, je ne vous
cache pas que je trouve ça fort embarrassant. Et, à la
lumière d'une lecture rapide et des informations qui sont les miennes,
je suis obligée de constater - d'ailleurs, j'en ai fait la remarque au
ministre, hier - que 100 000 000 $, ça ne représente même
pas le budget indexé de cette année et ça me semble
très éloigné du désir du CRIQ de
récupérer son pouvoir d'achat de 1982. Et pour les autres
éléments où on décomposera la proposition du
ministre, il serait... Je suis heureuse de voir, d'ailleurs, que le
président est là, ça permettra de donner un meilleur
éclairage là-dessus.
Je voudrais dire d'abord ce que je disais en Chambre hier - je vais me
permettre de le répéter en présence de M. Bertrand - le
Centre de recherche industrielle du Québec est en quelque sorte, en ce
qui me concerne et en ce qui concerne les membres de l'Opposition, sans doute
aussi le gouvernement - je pense qu'on peut le dire ici - un de nos joyaux.
C'est probablement une de nos belles réussites en matière de RD.
Il y a des ajustements nécessaires. M. Bertrand, peut-être avec
raison -quoique moi, là-dessus, je reste un peu sur mon
quant-à-soi, parce que je ne partage pas nécessairement cet avis
- dit qu'il y a beaucoup de centres de recherche ou des organismes qui
finissent par faire à peu près le même travail que nous, en
particulier les centres spécialisés dans les cégeps. Et je
pense à l'avenir plus qu'incertain pour ne pas dire tout à fait
aléatoire, d'un futur centre de recherche sur la transformation de
l'aluminium dans la région, parce qu'on a créé ici un
centre de recherche sur le magnésium. Je pense à ce genre de
remarques du président, que je ne partage pas nécessairement,
mais, pour le reste, je dois dire que ça n'enlève rien à
la qualité du travail et des réalisations du CRIQ, et j'en suis,
comme Québécoise, particulièrement fière.
C'est pourquoi, M. le Président, je souhaiterais très
sincèrement, puisque ce dont on parlera, ce soir, c'est de l'avenir du
CRIQ pour les cinq prochaines années, qu'on examine avec le plus grand
sérieux le contenu de sa loi, ce que ça permettra au CRIQ de
réaliser par rapport à son plan quinquennal. Et j'aurais besoin
de certains éclairages sur la portée de l'article 1, en
particulier, et si le ministre y consent, j'aimerais là-dessus entendre
le président du CRIQ. Comme je connais le franc-parler du
président du CRIQ, je n'ai certes pas d'inquiétude quant à
sa capacité de nous dire où le bât blesse, si le bât
blesse effectivement.
M. le Président, le CRIQ, en fait, comme le faisait remarquer le
président, souffre d'un certain sous-financement depuis
déjà 1982 et la déclaration du président est tout
à fait juste et ses revendications fondées. Parce qu'on ne peut
pas confier à un organisme de cette nature quel
qu'il soit, au moment où on se parie, compte tenu de l'importance
de la recherche et du développement, une mission telle qu'est la leur et
un peu mesquiner sur les budgets à lui accorder. Et le tableau que je
présentais à l'occasion de l'examen des crédits
démontre que le budget du CRIQ, de 1985 à 1990-1991, n'ayant pas
été indexé certaines années - il a
été indexé en 1989-1990 de 14 %, mais en 1990-1991, c'est
moins, si on pense à l'indice du coût de fa vie, 1,4 % de moins
que ce qu'il avait l'année précédente - au total des six
dernières années, c'est un manque à gagner de 13 %. Je dis
que c'est énorme. Ce n'est pas gros en chiffres. Parce que là, on
parle de 13 %, c'est quelque 13 000 000 $, au total. 13 000 000 $, quand on
pense à 1 000 000 000 $ ou aux 5 000 000 000 $ de recherche du
côté canadien, on se dit: Bon, 13 000 000 $, ce n'est
peut-être pas la mer à boire. Mais c'est énorme, au
Québec. C'est énorme au Québec, surtout quand on sait - et
je le dis pour que ce soit bien compris par les gens ici qui
s'intéressent tous à la recherche - que le plan qui avait
été proposé, le plan quinquennal de développement
de la RD qui avait été déposé par M. MacDonald, si
je ne m'abuse, prévoyait qu'on atteindrait en 1992 2 % du PIB. Selon le
GATIQ, cette année, nous sommes à 1,26 % en dimunition par
rapport à l'année précédente où nous
étions, déjà depuis plusieurs années, à 1,3
%.
À cet égard, 13 000 000 $ dans le budget du CRIQ, 13 %,
c'est énorme, les effets et tes conséquences que ça a sur
son fonctionnement, j'en suis convaincue. Et quand le ministre - là, je
me permets de le faire ici parce que les réponses sont trop faciles en
Chambre à l'occasion de la période de questions... Vous savez, on
a quelques minutes et c'est fini. Alors, j'aime bien le dire ici. Lorsqu'on a
fait une ponction, qu'on a périmé 3 000 000 $ dans l'enveloppe de
CRIQ et que le ministre me disait: Ce n'est pas grave, ils vont réaliser
pareil le projet qu'on leur avait confié, les deux projets, la
plate-forme d'essai, plus une expérience sur la conception
assistée ou la fabrication assistée par ordinateur, moi, je dis:
Oui, ils vont terminer, bien sûr, il vont terminer - excusez-moi de
l'expression - la job est commencée, puis ce sont des gens
honnêtes, consciencieux, ils ne voudront pas traîner
là-dessus et ils vont la réaliser. Sauf que ce n'est pas vrai de
dire et de prétendre que ça ne change en rien la situation du
CRIQ. Ce que ça fait, effectivement, et de façon certaine, il y a
pour 3 000 000 $ de recherches qui ne se sont pas faites au CRIQ, de travaux.
Ça, c'est clair et net, on ne peut pas... Vous savez, on ne peut pas
tenir ce genre de discours là.
Alors, moi, je dis, par rapport au CRIQ, que j'ai l'intention de faire
un examen très sérieux et je ne connais pas, malheureusement, le
plan quinquennal de développement présenté par le CRIQ. Je
veux aussi dire, en toute sincéri- té - j'ai eu l'occasion de le
dire à quelques reprises au ministre en particulier, je me permets de le
répéter ce soir - je veux faire une bonne job de critique, parce
qu'un bon critique aide généralement le ministre à
défendre ses dossiers. C'est prouvé ça, c'est
prouvé parce que le Conseil du trésor a tendance à bouger
pour répondre à ceux qui crient le plus fort, et plus la critique
est forte, généralement, ils ne changent pas le ministre, ils
disent. Écoute, ils doivent avoir raison, puis avant que ça
commence à sauter il faut faire quelque chose. Alors, j'ai l'intention
là-dessus de continuer à faire une critique sérieuse et le
plus efficace possible. Parce que mon objectif, ce n'est pas de
pénaliser personne. Mon objectif, c'est d'assurer que le Québec
investisse où je pense qu'il est urgent qu'on investisse. Là,
ça devient, à mon avis, quasiment dramatique, et je ne pense pas
exagérer.
Vous savez, les autres, les provinces voisines investissent quasiment le
double. Les États américains et nous, on est en économie
de libre-échange, si on ne se bouge pas, on a un problème. Il y a
des études du CRIQ, précisément, qui démontrent
qu'on a un problème sérieux en ce qui a trait aux technologies
principales qui permettraient d'accroître la productivité, et je
cite ces technologies: conception et ingénierie, fabrication et
assemblage, manipulation automatisée du matériel, matériel
d'inspection et de détection des tests informatiques, communication et
contrôle. Quand on dit que nos principales entreprises ne sont pas
rendues là et qu'on est en économie de... On est en
compétition directe, compétition mondiale et, comme le disait...
Mondiale, c'est inquiétant parce que, comme le disait un homme
d'affaires chez nous: Vous savez, à l'avenir, mon adversaire ou mon
compétiteur, il ne sera pas à Québec ou à
Montréal, il peut être en Corée, il peut être au
Japon, il peut être en Europe et aux États-Unis encore. Alors, on
n'a pas le choix, on n'a pas le choix, M. le ministre. Et quand j'interviens
là-dessus, je le dis ici ce soir, ce n'est pas exclusivement pour faire
de la petite politique, je trouve que le ministre répond, endosse trop
facilement des réponses faciles qui jettent de la poudre aux yeux mais
qui n'arrangent pas son dossier et qui ne nous permettent pas de faire avancer
la situation. Si le ministre pouvait éviter de céder à
cette tentation de toujours prétendre qu'il a raison, que ça va
bien, en dépit du fait que ça va mal, il finirait
peut-être, s'il disait la vérité à ses
collègues, par convaincre le monde qu'il faut investir là-dedans.
Puis, moi. ma parole vaut ce qu'elle vaut, c'est la parole de l'Opposition.
Tout le monde me regarde et dit: On sait bien, elle est dans
l'Opposition, il faut qu'elle s'oppose. Ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai,
ma responsabilité.. Je conçois différemment ma
responsabilité. Et ma responsabilité, c'est de m'assurer qu'on
fasse la lumière sur ces questions et de m'assurer que les organismes
de
recherche, notre part de recherche du fédéral, les outils
qu'on se donne pour développer la recherche, les moyens tels les
incitatifs fiscaux, on ne peut pas passer ça sous silence et faire
semblant que ça va bien et c'est ça. Là, j'ouvre juste une
parenthèse. Le ministre ne semble pas préoccupé par le
fait, par exemple, qu'Hydro-Québec, contrairement à ce qu'elle
s'était engagée à faire et tel que le prévoit le
plan de développement du gouvernement présenté dans son
budget de 1989-1990... Hydro-Québec prévoyait dépenser, si
je me m'abuse - Rappelez-moi les chiffres - 300 000 000 $ en faire faire sur
cinq ans.
Une voix:...
Mme Blackburn: Oui, mais en faire faire... C'était 475 000
000 $ au total, 300 000 000 $ en faire faire dans des entreprises en dehors
d'Hydro-Québec. Et dans le plan de développement
d'Hydro-Québec, M. le ministre, ce n'est pas vrai; ce n'est pas vrai.
D'abord, il y a 100 000 000 $ qui ont disparu. On ne sait pas pourquoi. Il faut
relire là-dessus le rapport de l'ADRIQ, l'Association des directeurs de
recherche industrielle du Québec, qui vous fait un calcul très
précis où on inclut dans le plan de développement
d'Hydro-Québec des investissements, de l'immobilisation et ce qu'elle
appelle la commercialisation. La commercialisation, c'est bien
intéressant, mais ça n'a rien à voir avec la
recherche.
Alors, si vous soustrayez ces éléments-là, vous
vous apercevez que contrairement à ce que le gouvernement
annonçait, c'est-à-dire que son principal effort venait du
côté d'Hydro-Québec qui investirait 475 000 000 $, on
réalise d'abord que ce n'est pas 475 000 000 $, c'est 375 000 000 $ et
qu'ensuite la portion de faire faire qu'il confiera à des entreprises en
dehors d'Hydro-Québec, il est à peu près muet
là-dessus. Il dit: Oui, normalement, on va en confier 300 000 000 $,
mais on constate, lorsqu'il confié 300 000 000 $, que c'est autant de la
construction que de la commercialisation et, encore une fois, ça ne
permet pas ce que recherche... Les objectifs que poursuit le ministre, à
mon avis, ça ne permet pas à des petites entreprises de
naître et de prospérer en commercialisant les découvertes
faites autour des recherches d'Hydro-Québec et c'est majeur, ça.
C'est majeur parce que ce sont des secteurs de pointe.
Le problème - je le rappelle pour sensibiliser en même
temps les députés ministériels - il n'y a pas de vision
intégrée du développement, de la recherche et du
développement et de la science. La remarque du président, M.
Bertrand, là-dessus est tout à fait pertinente. Je dois dire que
j'étais heureuse de la retrouver là parce que ça
correspond à la fois à mes appréhensions et au constat que
je faisais. On n'a pas de politique de formation de la main-d'?uvre. des
chercheurs spécialisés. On n'a pas de politique qui nous permette
de garder les plus performants chez nous parce qu'on n'a pas les bourses qu'il
faut. Ça, c'est un premier facteur. Ensuite, on constate, parce que j'ai
fait la demande officielle... J'ai demande au ministre de l'Enseignement
supérieur de nous fournir la liste des investissements en recherche de
tous les ministères. Ça prend quelqu'un, à un moment
donné, qui a une vision un peu intégrée de cette
question-là. La réponse qui m'a été faite,
ça n'a jamais été refait après que nous
l'eûmes commandée en 1985. Alors, quand on nous dit: Ça va
bien, ça évolue de telle et telle façon, la connaissance
que j'ai du dossier et j'ai fait faire pas mal de recherche là-dessus,
j'ai un excellent recherchiste, il est jeune, il peut veiller tard et...
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Blackburn: Alors, la connaissance que nous avons du dossier
nous amène à la conclusion qu'on ne sait pas ce qui se fait et ce
qui ne se fait pas et on constate, par exemple, des situations aussi
aberrantes, quand, au ministère des terres et forêts, on nous dit:
II est prouvé que la recherche et le développement forestier,
c'est rentable, très rentable même, car le taux de rendement
interne de la RD forestière, selon des sources américaines, se
situe presque toujours en haut de 25 %. C'est rentable, ça, là.
25 %, pour ceux qui connaissent ça un peu - je vois que M. Bertrand
opine de la tête - c'est rentable. Des résultats semblables
étant observés au Québec, le ministère peut
maintenant compter non pas sur l'accroissement des investissements, mais -
tenez-vous bien - sur la relève du secteur privé et rationaliser
ses interventions en ce domaine et il diminue. Et, en plus, évidemment,
II avait périmé. Et, là, vous faites tous les
ministères. J'ai trouvé à peu près
l'équivalent d'aberration au Fonds de développement en... Le
Fonds de la recherche en santé du Québec où on a un
transfert de 25 000 000 $ pour compenser les pertes sur les brevets
pharmaceutiques. Ce qu'on a fait, plutôt que de donner ça au Fonds
qui aurait pu déjà constituer une équipe, se donner des
laboratoires et vraiment y consacrer une partie de ses activités, on a
refusé ça au Fonds et on a dit: On va vous donner
l'intérêt. Vous savez, c'est un manque de vision de la
nécessité d'investir en RD, et il n'y a pas de vision
intégrée de cette question de recherche et développement.
Et c'est catastrophique. Et ce qui me désole le plus, dans le fond,
c'est que ce gouvernement, quand il a été élu, tout le
monde pensait que c'était un gouvernement qui aurait ce talent, que,
vraisemblablement on ne nous prêtait pas, de faire vraiment du
développement économique. Il y a de la croissance
économique dont ils ne sont pas responsables, mais il n'y a pas de
développement économique. Le chômage nous
donne un indice assez révélateur là-dessus.
Alors, moi. M. le Président, je suis préoccupée par
cette question et avant d'aborder l'étude du projet de loi article par
article, j'aurais un certain nombre de demandes. D'abord, j'aimerais que le
ministre, ou le président du CRIQ, nous présente son plan
quinquennal et, ensuite, on pourra voir, si vous êtes d'accord. Il y en a
deux copies ici.
Le Président (M. Bélanger): Alors, on peut
considérer le document comme déposé à la
commission. Alors, Mme fa députée de Chicoutimi, il vous reste
deux minutes pour votre intervention.
Mme Blackburn: Oui, c'est qu'on a convenu qu'on
écoutait...
Le Président (M. Bélanger): Je m'excuse, il n'y pas
eu entente au niveau du temps, là. Vous avez droit à vingt
minutes.
M. Tremblay (Outremont): Moi, je n'ai pas de problème du
tout. Je pense qu'à ce stade-ci il ne faut pas faire du temps pour le
plaisir de faire du temps. La députée de Chicoutimi a
demandé à M. Bertrand de présenter le programme du CRIQ,
alors je lui cède volontairement le temps nécessaire, pour qu'il
l'explique clairement à la deputation.
Le Président (M. Bélanger): II y a consentement,
alors il n'y a plus de problème. Alors, si vous voulez vous identifier,
M. Bertrand, pour la transcription au Journal des débats.
Exposé sur le plan quinquennal du CRIQ
M. Bertrand (Guy): Je suis Guy Bertrand,
président-directeur général du Centre de recherche
industrielle du Québec. J'aimerais peut-être faire quelques
commentaires au début, parce que je vois que vous avez devant vous une
copie du Devoir du 5 avril 1990, où j'ai fait, semble-t-il, des
déclarations pour le moins osées.
Mme Blackburn: ...élogieuses à l'endroit du
ministre, élogieuses à l'endroit du ministre, je pense, ce qui
était juste.
M. Bertrand: Oui, mais j'aimerais peut-être rétablir
un peu le contexte de tout ça. Le journaliste du Devoir, M.
Turcotte, m'avait contacté parce qu'il avait lu, en date du 20 mars
1990, une déclaration du ministre Tremblay, à la fin de sa visite
des différentes régions du Québec, et je cite:
"Gérald Tremblay fait un bilan positif de cette tournée, mais il
faut faire encore plus en recherche et développement". Alors, le
journaliste voulait savoir si j'étais d'accord avec le fait qu'on
devrait faire plus de recherche et développement, mais il s'adressait
peut-être à quelqu'un qui a passé sa vie dans le domaine.
Alors, c'est bien sûr qu'ayant passé ma vie dans le domaine, ma
réponse, c'est qu'on n'en fait pas assez. Alors, il faut dire que ce
n'est pas toujours le cas, mais le journaliste m'a bien cité. Ce que
vous trouvez là, c'est réellement ce que j'ai dit. J'ai dit bien
d'autres choses qui ne sont pas là, mais ça, c'est
réellement ce que j'ai dit. Mais je pourrais vous dire que j'ai
rencontré le ministre après pour discuter du plan quinquennal,
à plusieurs occasions. Je ne sais pas si l'article a fait changer
quelque chose ou pas, mais je peux vous dire qu'à ce moment-là le
plan quinquennal du CRIQ étart pour un montant total de 140 000 000 $.
Après une discussion avec le ministre Tremblay, à son bureau, on
a finalement décidé, le ministre était d'accord pour
demander 155 000 000 $. Alors, en définitive, le ministre s'est battu
pour 155 000 000 $, au lieu de 140 000 000 $. C'était déjà
un acquis. Ce n'est peut-être pas sorti, dans les faits, exactement comme
on voulait l'avoir, parce qu'on voulait avoir la base plus
élevée, mais il reste qu'on a 155 000 000 $ au lieu de 140 000
000 $. Alors, cela étant dit, il y a beaucoup de choses qu'on
espère faire dans les quatre dernières années du plan
quinquennal, parce que, comme vous le savez - je ne vous apprends rien - il n'y
a pas de nouvel argent, pour la première année du plan
quinquennal, parce qu'il n'y a pas plus de fonds disponibles pour le
développement technologique. (23 heures)
Alors, dans le plan quinquennal du centre, ce qu'on a essayé de
faire, d'abord, il y a eu une remise en question, parce qu'on existe depuis 20
ans, et je pense que quand on arrive à 20 ans on a pris une certaine
maturité, donc, je pense qu'on doit se remettre en question. Ce n'est
pas mauvais de le faire. On s'est remis en question en faisant un effort
collectif, tous les intervenants chez nous qui avaient quelque chose à
dire. Et ça a été réellement une participation de
la base du Centre, parce que, dans le fond, nous, on consomme surtout du
capital humain. Alors, c'était important de faire contribuer ces
gens-là. Ce qu'on a fart, on a regardé un peu nos 27 familles
d'activité et on a dit: II faut réduire ça, parce que
c'est trop, les technologies avancent trop rapidement. Alors, les technologies
avançant rapidement, on n'a forcément pas les capacités
financières pour faire tout ce qu'on veut faire, d'autant plus - vous
l'avez mentionné tout à l'heure, et je pense qu'on ne va
peut-être pas s'obstiner à savoir si on est d'accord ou pas -
qu'il y a 30 centres de recherche alors qu'il y en avait 1 en 1980. Ça
fait une grosse différence.
Ces centres-là, j'admets qu'ils sont plus pointus, souvent
très spécialisés. Je déplore jusqu'à un
certain point, pas le fart qu'il y en ait 30, mais le fait qu'il n'y ait pas de
cynergie
et qu'il manque un réseau qui fasse que ces gens-là
travaillent à l'unisson plutôt que de travailler peut-être
les uns contre les autres. Mais tout ce que je peux faire, c'est de constater
et de réaliser qu'il y en a 30, essayer de trouver des créneaux
là-dedans qui ne sont pas couverts par ces centres-là, soit du
niveau fédéral ou du niveau provincial, d'autres
ministères. Il reste un fait, il y a de la place pour tout le monde. On
voulait établir nos interventions dans des domaines qui ne sont pas
couverts. C'est précisément ce qu'on a fait. Alors, on a
réduit de 27 à 12 familles. Sur les 12 familles, il y en a 6 qui
sont du côté des services à l'entreprise et il y en a 6 qui
sont un peu plus en amont, parce qu'on doit faire quelques travaux fondamentaux
dans certaines disciplines. On n'a pas toute la connaissance, et on sait que
les techonologies avancent très rapidement. Alors, c'est
précisément ce qu'on a fait, et je pense que ça vous a
déjà été identifié. Je ne pense
peut-être pas qu'on devrait revenir là-dessus. Mais ce qui est
important, c'est qu'on a aussi mis l'effort sur le transfert des technologies
parce que, avant de développer des choses, souvent, c'est mieux de
savoir ce qui se passe ailleurs, chez nous pour commencer, au Canada, en
Amérique et un peu partout. Alors, on a un volet fort sur le transfert
des technologies, et on a mis un effort particulier sur le maillage et le
partenariat. Parce que moi - c'est cité par le journaliste - je ne veux
pas considérer ces centres-là comme des concurrents, je veux les
considérer comme des partenaires. Alors, j'aimerais que ces
gens-là fassent la même chose. Ce n'est peut-être pas
toujours le cas. Même chez nous on parle encore de concurrence, mais je
dis: II n'y a plus de concurrence, on est des partenaires. Alors, est-ce qu'on
peut faire mieux ensemble que seuls? Je pense que la réponse, dans ia
plupart des cas, c'est oui.
Alors, c'est la base de notre plan quinquennal. Et à partir de
tout ça, pour assurer le développement du Centre, on avait
demandé un financement de base - on s'y réfère aussi dans
l'article, que moi, je voulais conserver le pouvoir d'achat - qui aurait
été de l'ordre de 110 000 000 $. On voulait avoir 140 000 000 $
au total. Finalement, on s'en tire avec 155 000 000 $, mais, par contre, une
base de 100 000 000 $. Alors, la différence entre les deux, il faudra,
évidemment, aller la chercher, parce qu'elle n'est pas automatique dans
le plan quinquennal. Je pense qu'on a un certain nombre de dossiers
intéressants. Je pense qu'avec le ministre on a quatre ans pour aller
chercher cet argent-là. Alors, je ne peux pas présumer du montant
total qu'on aura, mais je fais confiance au dynamisme du ministre et du
gouvernement pour réaliser qu'il y a des choses importantes à
faire et on les fera.
Alors, un commentaire sur le montant de 3 000 000 $, parce que c'a
déjà été discuté.
Vous m'aviez déjà posé la question, je vous avais
répondu; je vous réponds encore la même chose. Je pense que
c'est parfaitement normal de dire que si on n'a pas le montant de 3 000 000 $,
on ne l'a pas. Mais je pourrais vous dire que j'ai réussi au moins
à couvrir la partie, à Montréal, que j'appelle la
"productique", l'automatisation, en la reliant à l'Agence spatiale.
Alors, j'ai sur mon bureau, en date d'aujourd'hui, 1 000 000 $ qui vient de
l'Agence spatiale, pour des projets qui seront donnés aux entreprises
à la fine pointe de la technologie. C'est un projet par lequel les
entreprises vont seulement investir 10 %, et on a identifié, au
Québec, 248 entreprises qui sont du domaine spatial ou, du moins, qui
ont la possibilité de faire des choses du domaine spatial. Ce n'est pas
tant le spatial qui m'intéresse personnellement, mais c'est que les
technologies du spatial nous permettent de faire, éventuellement,
d'autres choses. Alors, c'est ça qui est intéressant.
On regarde du côté du transport, en particulier, les
matériaux, la microélectronique, la communication. On a
identifié 248 entreprises au Québec. Il y en aura,
éventuellement, 8 qui seront choisies pour des projets, et le
financement de l'entreprise sera de 10 %. Le reste sera par le CRIQ et par le
gouvernement fédéral. Maintenant, j'ai déjà
discuté avec plusieurs entreprises, c'est au mois d'août qu'on va
lancer ce projet. Si jamais ça se matérialise comme je le vois
actuellement, on n'aura pas assez de fonds. Alors, à ce
moment-là, je vais essayer de mettre des pressions auprès du
gouvernement pour qu'on puisse mettre 1 000 000 $ de plus. Et Larkin Kerwin, le
président de l'Agence spatiale, m'a garanti dimanche - je l'ai vu -
qu'il mettrait un autre 1 000 000 $, là. Ça veut dire qu'on
pourrait avoir, de ce côté-là, 4 400 000 $ au total. Alors,
on a peut-être perdu le 1 000 000 $, mais on a fait preuve de dynamisme
pour aller le chercher ailleurs. Et ce n'est peut-être pas mauvais
d'aller le chercher au fédéral.
Quant au montant de 2 000 000 $, ici, à Québec, on
continue. Au moment de la commission de l'économie et du travail,
où vous avez discuté du sujet en question, on avait
débuté, mais on ne peut pas construire plus vite le laboratoire
d'expertise, parce que c'est rattaché au traitement des eaux
usées, des boues municipales de la communauté urbaine. Alors,
c'est un projet qui va chercher 1 000 000 $, donc c'est de l'immobilisation et,
dans les 55 000 000 $, il y a 11 000 000 $ pour les immobilisations. Alors, on
essaiera d'aller chercher sans doute 1 000 000 $ là, puisque le
gouvernement nous a garanti qu'il n'y aurait pas de problème pour les
immobilisations. If restera 1 000 000 $ à aller chercher. Je ne sais pas
où on ira le chercher, mais je suis membre de la table ronde nationale
sur l'économie, l'énergie et l'environnement, alors j'imagine que
le fédéral pourra peut-être
contribuer à quelque chose. Ce que ça nous prend, ce sont
des équipements. Alors, je le mentionne, je préside un des quatre
comités canadiens et j'avais comme membre, à ma table, M. Lucien
Bouchard. Mais, malheureusement, à la dernière réunion, il
a brillé par son absence.
Mme Blackburn: II va y avoir moins de transferts du
côté du Québec.
M. Bertrand: Et avec le résultat qu'on devra trouver une
façon d'aller chercher l'argent ailleurs. Mais y reste que ce sera un
laboratoire qui sera unique au Canada. Ça fait partie de notre plan
quinquennal, les procédés environnementaux, et je voudrais que
tous les équipements qui se vendent au Québec et possiblement au
Canada soient des équipements homologués. Actuellement, ce n'est
pas le cas. On achète toutes sortes de choses qu'on paie plein prix, au
niveau des municipalités, et if n'y a rien qui fonctionne. Je pense
qu'il faudrait faire des choses intéressantes. C'est un laboratoire
comme ça que ça nous prend. On demanderait la certification des
produits. C'est une place parfaite pour le développement d'une industrie
québécoise dans le domaine de l'environnement, parce qu'on n'en a
pas. Alors, l'environnement, pour nous, c'est primordial, et pour faire un bon
travail, ça nous prend une place de travail et c'est ce
laboratoire-là.
Alors, dans le plan quinquennal, on mentionne qu'on veut augmenter le
taux d'autofinancement. Il y a des raisons pour ça, parce qu'il faut
financer le Centre. Il y a des limites, évidemment, à ce qu'on
peut atteindre, parce que, si on va trop haut dans l'autofinancement, il arrive
qu'on ne prendra pas de risques, il arrive qu'on fait des projets que n'importe
qui peut, effectivement, faire. Mais on vise 58 %. Il faut réaliser que
nous, on est une société d'État, mais l'embauche du
personnel se fait en fonction des projets qu'on a. Alors, si on atteint ce
niveau d'autofinancement là, ça veut dire une croissance des
effectifs. Mais si jamais on a moins d'ouvrage, à cause d'une
récession économique ou n'importe quoi, on engage moins de gens,
donc le taux d'autofinancement peut diminuer, mais ça n'affecte pas la
rentabilité du Centre, en termes de dollars. On peut budgéter
pareil avec l'argent qu'on a.
Mme Blackburn: Vous êtes à 40 %
d'autofinancement.
M. Bertrand: Actuellement, on est à 40 %. C'est une
mauvaise année, mais il y a une raison, c'est qu'en fin de
période on avait des mauvaises créances pour 1 200 000 $. Alors,
au lieu de garder ça dans nos livres, espérant qu'avec le temps
ça va se régler, on a dit: C'est un départ nouveau.
Mme Blackburn: On efface
M. Bertrand: Alors, on l'a pris immédiatement, sinon on
aurait été au niveau de 45 %.
Mme Blackburn: Et l'an passé, vous étiez
à...
M. Bertrand: L'an passé, il faudrait regarder dans le
rapport annuel, il y a un petit tableau, là. L'an passé, on
était au niveau de 40,9 %, l'année avant, 44 %. Pour les
mauvaises créances, on n'a jamais dépassé 200 000 $. Mais
on a eu quelques mauvaises expériences et on a traîné
ça dans nos livres. Cette année...
Mme Blackburn: D'accord, et là, vous avez
décidé de...
M. Bertrand: ...après consultation avec le
Vérificateur général, on a dit..
Mme Blackburn: Vous avez essuyé...
M. Bertrand: c'est mieux de faire maison nette et de recommencer.
Alors, au point de vue de l'autofinancement, on est à peu près
demeurés au même niveau. Si on revient, évidemment, avec
les autres centres de recherche où on n'a pas d'obligation de
s'autofinancer, souvent, c'est payé 100 sous dans le dollar, ça
c'est une autre paire de manches. Mais il reste que ce sont les règles
du jeu qu'on nous a données, et je pense que notre rôle, c'est de
les respecter, tout en remplissant notre mandat.
La performance, cette année, est excellente. Vous n'avez
peut-être pas eu l'occasion de lire le rapport annuel, mais on peut vous
dire que la valeur des contrats cette année a augmenté de 8 %, le
nombre de contrats a augmenté de 9 %, le nombre de clients a
augmenté de 5 %, la valeur des offres de service a augmenté de 12
%. Et on a augmenté notre chiffre d'affaires de 1 000 000 $ sur les
ventes, et les revenus propres ont augmenté de 750 000 $. C'est la
meilleure année qu'on ait jamais eue en termes de revenus propres. La
raison, c'est que les projets sont plus petits, parce que les entreprises ont
moins de liquidité, parce que les profits des entreprises ont
diminué au cours des deux dernières années, et toute la
crainte de la récession, la venue de la taxe, etc., c'a
créé un peu une difficulté Mais vous en avez aussi
discuté. Actuellement, la base du financement de la recherche, c'est par
crédits d'impôt. Avant, c'était sur une base de
subventions. Les règles du jeu n'étaient pas tout à fait
définies, c'a créé un certain problème, parce qu'il
faut aussi que les ministères du Revenu soient un peu d'accord avec le
genre de travail que l'entreprise fait pour dire: Oui, c'est recevable. Alors,
étant donné qu'il n'existe plus de "advanced ruling", de
décision par anticipation, c'est un peu plus
compliqué.
Mais les règles du jeu, maintenant, sont connues. Ça va
mieux. Il y a un programme à la SDI maintenant qui permet aux
entreprises de récupérer rapidement 75 % des crédits
d'impôt .anticipés, de telle façon que ça n'affecte
pas le fonds de roulement. Je pense que c'est un programme qui avait
été discuté au cours des deux dernières
années. Je pense que c'est en marche. Ça, c'est excellent, parce
que l'entreprise peut faire sa recherche, et elle touche immédiatement
75 % de l'argent des crédits anticipés. Je pense que c'est un
excellent programme. Ça manquait, ça.
Alors, je pourrais peut-être faire quelques autres commentaires.
Essentiellement, ce sont les trois axes. Nous, on dit qu'on fait corps avec les
organismes qui existent. On se spécialise dans le transfert de
technologies de plus en plus et on diminue certaines activités du Centre
pour mettre plus d'emphase, en tenant compte de la présence d'autres
organismes de recherche. J'aimerais mentionner qu'au ministère de
l'Industrie et du Commerce - on en avait déjà parlé avec
M. Tremblay dans le temps qu'il était à la SDI - on cherchait un
peu un regroupement d'un certain nombre de choses. Je peux vous dire que le
BNQ, depuis hier - c'a été approuvé au Trésor -
fait maintenant partie du CRIQ. Alors, c'est une bonne décision, parce
que le BNQ va devoir se pencher de plus en plus sur les normes au niveau
international. Ce qui compte, ce n'est pas d'avoir une norme
québécoise qui fait une muraille de Chine autour du
Québec, c'est d'avoir une norme que les entreprises connaissent, pour
qu'elles puissent certifier ces produits, pour les vendre sur le marché
international. (23 h 15)
Ça, je pense que c'est très positif, et l'AQVIR, c'est la
même chose, ça cause des problèmes de financement, c'est
aussi à peu près à la même date, le 1er juillet,
avec la SDI. On regroupe un certain nombre de forces, de choses ensemble. Je
mentionnerais - peut-être que le ministre n'est pas au courant encore -
que Mme Bacon et M. Raymond Savoie m'ont demandé de parrainer un
comité de travail pour regarder le devenir du CERAM, le Centre de
recherche sur l'amiante à Sherbrooke, parce que, à cause de la
situation précaire de l'amiante, ça coûte pas mal cher et
il n'y a pas tellement de travaux utiles à ce moment-ci. Ce qu'on peut
ajouter au mandat, tout en gardant l'expertise, parce qu'il y a des gens qui
travaillent dans le domaine depuis 20 ans, alors on regarde un certain nombre
de possibilités, et celle qui semble la plus intéressante, c'est
le béton Alors, on a des problèmes sérieux, ici, avec le
béton. Il y a un centre d'excellence à l'Université de
Sherbrooke, et il y a des choses importantes dans les nouveaux produits et tout
ça. Évidemment, il y a du côté routier, mais il y a
du côté des produits, et tout ça. C'est probablement
quelque chose qui, un jour ou l'autre, va aboutir au CRIQ, indirectement, comme
une filiale au ministère de l'Industrie. On regroupe un peu les forces
vives dans le domaine de la RD, et on peut possiblement être plus
rentables, plus productifs.
Alors, on pourrait résumer tout ça en disant: Ce qui est
important, pour les entreprises, c'est ce qu'on a dit, nos trois grands axes
d'orientation. Le ministre le disait à la commission de
l'économie et du travail, c'est ce que j'appelle la "productique", c'est
la productivité. Ça regroupe l'automatisation et, quand vous
parlez de "productique", vous parlez forcément de contrôle de la
qualité, de coûts de production, de tout ce qui est relié
à un produit de consommation, ayant potentiellement une valeur sur les
marchés extérieurs. Alors, c'est ce qui manque au niveau des
entreprises.
Le Président (M. Bélanger): Vous avez une autre
question?
Mme Blackburn: Oui. Je voudrais revenir. J'en ai un certain
nombre, oui.
Le Président (M. Bélanger): On pourrait
peut-être vous inciter à être brefs, parce qu'il y avait
quand même 20 minutes, et on est rendus à tout près de 40
minutes. Alors, je nous rappelle ça, s'il vous plaît.
Mme Blackburn: Oui, mais si vous êtes d'accord, de
façon générale, une fois qu'on a vidé les
questions, ça va plus vite sur les articles. On peut le prendre article
par article, mais ça va poser le même problème.
M. Tremblay (Outremont): II n'y a pas de problème, c'est
juste que si je regarde le temps, là, c'est à vous de
décider, parce qu'on a deux projets de loi. Mais je n'ai aucun
problème à être le plus transparent possible au niveau de
la recherche et du développement.
Mme Blackburn: Bien, alors, je vais commencer par où on a
commencé, c'est-à-dire le financement. J'aurais une série
de questions. Vous dites que vos besoins, pour le financement de base, auraient
été plus de l'ordre de 110 000 000 $. C'est ça, si j'ai
bien compris? D'accord. On décomposera le reste après. 110 000
000 $, cette année, ce n'est pas indexé, vous perdez même 1
400 000 $, calculé sur la base du coût de la vie, je ne sais pas,
de 5 %, cette année? Comment allez-vous boucler? Il y a des choses que
vous ne pourrez pas réaliser, des activités que vous ne pourrez
pas faire. Et ça, ça va être d'autant plus vrai, parce
que... Au total - je n'ai pas fait le calcul - combien perdez-vous sur votre
financement de base sur cinq ans? À terme, ça aura
coûté combien? Mettons que vous ayez 20 000 000 $ par année
pendant cinq ans, ce qui serait à peu près la
règle - on ne peut pas attendre moins que Ça - ça
veut dire que les 20 000 000 $ de cette année, il y a déjà
une perte dessus; les 20 000 000 $ de l'an prochain vaudront tout juste 16 000
000 $ et les 20 000 000 $ de l'autre année vaudront tout juste toujours
16 000 000 $ moins 4 % ou 5 %, selon l'indice du coût de la vie. Je n'ai
pas fait le calcul. On est en train de me faire un calcul là-dessus.
Peut-être l'avez vous fait.
M. Bertrand: On part cette année à 18 300 000 $,
indexés à 4,5 %, et ça donne 100 100 000 $. Alors, c'est
la base du gouvernement. Nous, la base, c'était: on part où on
était et on ajoute l'inflation, la différence, c'est 10 000 000
$. La façon de boucler, c'est qu'on a révisé un certain
nombre de nos plans où on était très ambitieux, on avait
une courbe ascendante assez prononcée. Alors, on va y aller plus mollo,
plus lentement, non pas à la baisse.
Mme Blackburn: Non?
M. Bertrand: Et il y avait un certain nombre d'investissements,
parce que, quand on fait des travaux, on a besoin d'équipements, alors
on a pris des ententes avec les universités, entre autres, et l'institut
de génie et des matériaux à Montréal, pour mettre
en commun des ressources physiques, des laboratoires et tout ça. Alors,
on va investir moins là-dessus et, finalement, ça ne va pas
tellement changer grand-chose.
Mme Blackburn: En 1994-1995, les 20 000 000 $ ne vaudront plus
que 16 000 000 $. Je ne fais pas un mauvais calcul en disant ça; moins
que ça, les 20 000 000 $ vont valoir 25 % de moins, à un taux
d'inflation de 5 % par année.
M. Tremblay (Outremont): Peut-être que je peux
répondre à ce point-là. C'est vrai, mais il n'y a pas de
développement présentement. Alors, on va récupérer,
dans le temps, à même les 55 000 000 $. L'idée, c'est
d'aller les chercher là Alors, c'est 20 000 000 $ par année, pas
de développement, à moins qu'on ne réussisse à
démontrer au Trésor, à même les 55 000 000 $, qu'H
faut aller chercher du développement. Alors, dans ce sens-là, ce
que j'ai demandé à M. Bertrand de faire, le plus rapidement
possible, c'est justement un plan de développement, avec des
implications financières, pour qu'on puisse aller au Trésor le
plus rapidement possible, sur une base annuelle, évidemment.
Mme Blackburn: Oui, je reviens, ça veut dire que
les 20 000 000 $, en 1994-1995, vaudront 16 000 000 $. Ça veut dire que
c'est le quart de vos ressources qui seront affectées. Normalement, le
quart des ressources, c'est le quart des activités. Ça non plus
ce ne sont pas des calculs qu'on fait trop trop longtemps, c'est
mathématique. Vous qui êtes un scientifique, vous devez comprendre
que ça ne se cherche pas longtemps. Pour comprendre un peu, pour mieux
évaluer vos perspectives d'avenir et vos possibilités par rapport
au financement des gouvernements, on avait prévu, au dernier plan
quinquennal qui allait de 1981 -1982 à 1985-1986...
M. Bertrand: C'était de 1982 à 1987. Il a
été abrogé.
Mme Blackburn: C'est ça, 1982 à 1987.
C'était 105 000 000 $.
M. Bertrand: Ça, c'est 1985-1990.
Mme Blackburn: 1985-1990, c'était ça, 105 000 000
$, et vous avez reçu, de ces sommes, 92 000 000 $ ou 93 000 000 $.
M. Bertrand: En fait, comme crédits, on a reçu 91
800 000 $, mais étant donné qu'on a assuré un service de
la dette on a reçu, en fait, 3 000 000 $ de plus, on a reçu 95
000 000 $.
Mme Blackburn: Parce que les 105 000 000 $ comprenaient le
service de la dette.
M. Bertrand: Oui, c'était là-desssus
Mme Blackburn: Alors, il vous manque donc 10 000 000 $. Je
pensais que c'était plus de l'ordre de 13 000 000 $, mais là vous
me dites 10 000 000 $.
M. Bertrand: Bien, c'est parce que, au moment du service de la
dette, le gouvernement a assuré le service de la dette pour 5 000 000 $,
alors on a touché 5 000 000 $, nous. On a touché, effectivement,
environ 95 000 000 $.
Mme Blackburn: Oui, sauf que dans votre fonctionnement, le
service de la dette, ça ne vous donne rien, ça.
M. Bertrand: Bien, ça ne nous donne pas le remboursement,
mais les 5 000 000 $, on les a touchés immédiatement.
Mme Blackburn: D'accord.
M. Bertrand: Alors, on a renfloué notre fonds de roulement
avec les 5 000 000 $.
Mme Blackburn: Bien, ce qui me préoccupe un peu dans le
projet du ministre, du moment où on n'a pas fixé le budget de
fonctionnement à un seuil qui permette au moins l'indexation, c'est que
si on fait comme on a fait dans le cas des cinq années
précédentes, on va avoir un problème sérieux de
sous-financement du CRIQ, pour son fonctionnement. Et je m'interroge
là-dessus.
Pourquoi n'a-t-on pas envisagé un montant de 110 000 000 $,
connaissant l'efficacité du CRIQ, quitte à lui faire confiance,
et, après ça, réduire la portion et le partage des 45 000
000 $ restants?
M. Tremblay (Outremont): Mais si on regarde au niveau des
crédits qui ont été publiés, c'était 18 300
000 $, plus 1 400 000 $ qui était le service de la dette, ce qui faisait
19 700 000 $. On a réussi, à la suite des représentations,
M. Bertrand et moi, à convaincre le Conseil du trésor que le
service de la dette serait exclu du montant de 100 000 000 $. Donc, on a
déjà fait un pas, pour arriver aux résultats que vous
recherchez et que je recherche. Mais je n'ai pas pu aller encore, pour
m'assurer que j'aurais, par exemple, 100 000 000 $ indexés à 4, 5
% par année pour arriver, éventuellement, à 110 000 000 $.
Par contre, il est compris dans les 55 000 000 $ et il va falloir
démontrer, sur une base annuelle, à la suite des projets concrets
du CRIQ et faire les demandes en conséquence.
Mme Blackburn: Moi, je ne cache pas que ça
m'inquiète; connaissant le passé, ça
m'inquiète.
M. Tremblay (Outremont): Bien oui.
Mme Blackburn: Sachant qu'on n'a pas réussi... D'abord, on
leur a coupé 3 000 000 $. On n'a pas réussi à leur donner
ce qui était déjà prévu au terme de la
dernière loi sur le financement, je trouve ça assez
inquiétant.
M. Tremblay (Outremont): Oui. Si on regarde la loi du CRIQ, le
dernier plan quinquennal, le minimum prévu était de 87 500 000 $;
et il est à 100 000 000 $; le maximum était à 105 000 000
$ et il est à 155 000 000 $. Est-ce que ça veut dire que tout
notre travail pour faire valoir les avantages de la recherche et du
développement au Québec, c'est terminé? Non, au contraire.
Je pense qu'il faut, le plus rapidement possible, retourner avec des projets
concrets au Conseil du trésor pour aller chercher les ressources
financières nécessaires pour accélérer le
développement technologique du Québec.
Mme Blackburn: Les 55 000 000 $ se décomposent de la
façon suivante: 11 000 000 $ au Service de la dette, 24 000 000 $ au
fonds de recherche?
M. Tremblay (Outremont): Non. On l'a qualifié de
perspective de développement accéléré en fonction
de l'évolution de son volume d'affaires et de la réalisation de
la planification stratégique. Et le fonds de développement, ce
que moi, je qualifie de fonds de développement technologique pour les
PME, c'est 20 000 000 $. Donc, 20 000 000 $ plus les 24 000 000 $, 44 000 000 $
plus 11 000 000 $, 55 000 000 $ plus la contribution de base de 100 000 000 $,
cela fait 155 000 000 $.
Mme Blackburn: Ça veut dire qu'il y a 44 000 000 $ pour
lesquels le CRIQ devra faire la démonstration qu'il les
mérite.
M. Tremblay (Outremont): Et également les 6 000 000 $, la
dette, sur les 11 000 000 $, il y a 5 000 000 $, mais il y a 6 000 000 $ qui
doivent être justifiés également au niveau de l'achat
d'équipements additionnels. Alors, on doit justifier les 55 000 000 $
moins le service de la dette qui est de 5 000 000 $.
Mme Blackburn: Au total. Moins les 5 000 000 $, le service de la
dette qui est à 5 000 000 $. C'est 50 000 000 $.
M. Tremblay (Outremont): C'est ça. Exactement.
Mme Blackburn: Et ça explique la modification à
l'article 1.
M. Tremblay (Outremont): Non. Il n'ya pas
de...
Mme Blackburn: II n'y a pas de rapport. Bien.
M. Tremblay (Outremont): Les 200 000 $, là. C'est juste
pour éliminer les 200 000 $ et dire que ça va être
déterminé par le gouvernement. En tout cas, l'article 1, c'est...
C'est l'article 18. 1.
M. Bertrand: Est-ce que je peux ajouter quelque chose?
Mme Blackburn: Oui.
M. Bertrand: Je mentionnais tout à l'heure qu'on va se
devoir de diminuer ou de décélérer le
développement, c'est les 24 000 000 $. Les 20 000 000 $ que M. le
ministre appelle le Fonds de développement technologique pour les PME,
on sait que c'est une nécessité parce que le Fonds de
développement technologique de grands projets mobilisateurs ou des
grandes entreprises, ça n'embarque pas dans les petites entreprises.
Alors, on va développer un programme qui va nous permettre - et ce n'est
pas les projets qui manquent - d'aller chercher ces 20 000 000 $.
Mme Blackburn: O. K. Pour aller chercher... Ces 20 000 000 $
seront pris à même une enveloppe particulière du CRIQ ou si
ce sera pris à même le Fonds de développement
technologique?
M. Tremblay (Outremont): Non, non, non.
Ça va être pris à même des fonds...
Certainement pas à même le Fonds de développement
technologique qui est à 350 000 000 $. mais c'est 20 000 000 $
additionnels qui sont prévus pour permettre aux PME, parce que 90 % des
500 entreprises clientes du CRIQ sont des PME québécoises...
Alors, les 20 000 000 $, je pense qu'ils sont très importants.
Mme Blackburn: Est-ce que les 44 000 000 $ que vous serez tenus
d'aller chercher, 24 000 000 $, perspective de développement
accéléré... J'aimerais vous entendre là-dessus.
Vous dites que pour le fonds de recherche et développement il n'y aura
pas de problème, on a des entreprises et il s'agira que ce sort
approuvé par le gouvernement et que ça passe dans la machine et
ça va être fait. Mais pour l'autre partie? 24 000 000 $,
perspective...
M. Bertrand: Pour les 20 000 000 $. il n'y aura pas de
problème. Il y a des projets et il suffira de s'entendre - c'est les
règles du jeu - et de les faire accepter cas par cas par le
gouvernement, mais...
Mme Blackburn: Et chaque projet représente combien
à peu près? Parce que faire accepter ça cas par cas en
passant par le Conseil du trésor quelque part en septembre, où la
revue des programmes est en train de se faire et qu'ils annoncent les
périmés...
M. Bertrand: Bien, on a discuté d'un mécanisme
peut-être moins lourd que le Fonds de développement technologique
tel qu'on le connaît, parce que le Fonds de développement
technologique, on parle de projets de 40 000 000 $, 35 000 000 $ et il faut
regarder ça. Moi, je fais partie du comité d'évaluation
des projets et c'est des projets très élaborés,
très ambitieux et très risqués. C'est le but de l'affaire.
Alors, ce n'est pas facile. On ne peut pas avoir le même mécanisme
pour les petits projets parce que ça va être trop lourd. il reste
à développer un mécanisme. Je pense qu'on va s'entendre
là-dessus. Les 24 000 000 $, on va se devoir de
décélérer certains développements ambitieux qu'on
avait, mais on va compenser en se servant des universités et en se
servant des laboratoires existants. J'ai une excellente entente avec le nouveau
président du CNRC qui était mon directeur de RD chez nous et, par
extension - je ne sais pas si c'est nous ou lui - on travaille ensemble. Alors,
il y aurait possibilité de faire...
Mme Blackburn: Oui. Vous commencez à créer votre
réseau, quoi. (23 h 30)
M. Bertrand: C'est ça. Alors, du côté
environnemental, on va travailler avec l'INRS, l'Université Laval et on
va essayer de faire des choses. Nous allons peut-être...
Mme Blackburn: Mais vos projets ambitieux, parce que l'ambition,
surtout en ce secteur-là, il ne faudrait pas trop la brimer. Vos projets
ambitieux, vous dites que vous êtes obligés de composer davantage
avec d'autres partenaires pour décélérer.
M. Bertrand: Bien, nous, on a deux choix: ou on
décélère parce que les fonds sont... Ou on garde le
même rythme mais se maillant avec quelqu'un qui a des
intérêts et qui a des capacités. C'est
précisément ce qu'on va faire et comme par hasard, ici,
aujourd'hui - je ne savais pas qu'il y avait une commission parlementaire ce
soir - j'ai rencontré le vice-président à la recherche de
l'Université Laval ce matin. On a un document qu'on est à
étudier pour regarder ce qu'on peut faire avec le ministère de
l'Environnement et avec nos ressources chez nous, plus les ressources
disponibles, et il a fait la même chose la semaine dernière avec
l'INRS.
Je pense qu'on va être capables de faire des choses
intéressantes et ça va nous empêcher de
décélérer comme on voulait. Dans le cas de la
"productique" à Montréal, on a peut-être perdu six mois,
mais on a trouvé le moyen de se faire financer puis on va repartir.
Mme Blackburn: Et les modalités pour aller chercher ces 24
000 000 $?
M. Bertrand: Je pense que c'est M. le ministre qui va
répondre, ce n'est pas moi.
M. Tremblay (Outremont): Sur le plan stratégique, il faut
quantifier avec des projets donnés.
Mme Blackburn: Avec des?
M. Tremblay (Outremont): Avec des projets. Il va falloir y aller
en fonction d'un plan stratégique quantifié puis, pour le
quantifier, il faut avoir des projets donnés. Alors, j'ai demandé
au CRIO, le plus rapidement possible, de me revenir pour les deux volets, le
volet Fonds de développement technologique, et je suis
entièrement d'accord qu'il va falloir simplifier parce qu'on parle de
PME. Ce qu'on a fart pour les 50 000 000 $ du Fonds de développement
technologique, on a créé deux volets...
Mme Blackburn: Oui.
M. Tremblay (Outremont): ...dont un volet recherche exploratoire
en environnement pour des plus petits projets qui accélèrent le
processus de décision. Alors, on va faire ça et ensuite, pour les
24 000 000 $, j'attends la proposition du CRIQ pour aller au Conseil du
trésor le plus rapidement possible
Mme Blackburn: Me permettez-vous une question? Vous n'êtes
pas obligé d'y répondre parce que je sais qu'elle peut vous
mettre mal à l'aise et je ne suis pas intéressée à
le faire. Si vous aviez eu à choisir - bien là, vous dites:
j'aurais voulu 110 000 000 $, ça m'aurait permis de poursuivre - on a
100 000 000 $ de financement de base et il y a 44 000 000 $ qu'on choisit de
vous donner, qu'est-ce que vous auriez choisi de faire? Par quel mode
auriez-vous voulu qu'on puisse vous attribuer ces fonds-là?
M. Bertrand: D'abord, pour répondre franchement, c'est
sûr que si c'est couvert dans la loi, ça nous garantit. Là,
il reste qu'on va présenter ça projet par projet. Alors,
évidemment, nous, on n'a pas le contrôle là-dessus. On veut
être sûr qu'on va avoir le support du ministre parce qu'on en
discute avant, mais il reste que même nous, le ministre n'a pas le...
Mme Blackburn: Si vous nous informez, vous allez avoir le support
de l'Opposition aussi.
M. Bertrand: Alors, on compte sur l'Opposition pour nous donner
un coup de main à l'occasion.
Mme Blackburn: Tout à l'heure, vous parliez de vos
rapports avec la commission de l'environnement et le départ de M.
Bouchard qui nous privait dans ce dossier-là d'un porte-parole
intéressant. Mais on pourrait vous suggérer de voir l'autre
Bouchard qui, lui, est aux Sciences et Technologie...
M. Bertrand: Je l'ai vu d'ailleurs.
Mme Blackburn: ...par qui vous pourriez faire passer vos
messages.
Vous avez parlé tout à l'heure des équipements
homologués. Il y a une étude qui a été
déposée par le Conseil de la science et de la technologie sur les
achats publics et le développement technologique. Et, dans les achats
publics, on ne parlait pas... Est-ce qu'on incluait les municipalités?
Oui.
M. Bertrand: Oui.
Mme Blackburn: Oui. Les achats publics annuels se chiffrent
à 7 000 000 000 $. 7 000 000 000 $, vous savez, pour utiliser le langage
de mes collègues, c'est du "bacon", hein! Il y aurait moyen de profiter
de ça pour faire construire un véritable levier de
développement technologique. C'est un peu ce que vous avez fait lorsque
vous parlez de construire, en matière d'environnement, dans des
industries d'environnement ou d'assainissement des équipements
homologués. Est-ce qu'il y a d'autres exemples qui vous viennent
à l'esprit et dans lesquels on pourrait assez rapidement maîtriser
le dévelop- pement?
M. Bertrand: Oui. Je peux faire un commentaire. Il y a 15 jours,
on a signé une entente avec Hydro-Québec parce que dans ses
projets de développement de 475 000 000 $ et de 300 000 000 $, nous, on
voudrait trouver un réseau de sous-traitants pour Hydro-Québec,
mais, les exigences d'Hydro-Québec sont assez sévères et
il y a beaucoup d'entreprises qui, avec un coup de pouce, seraient capables de
devenir des sous-traitants d'Hydro-Québec. Alors, on a une entente qui a
été signée il y a 15 jours. On a déjà
quelques projets qu'on regarde et on pourrait se servir de ça comme
levier pour favoriser le développement des PME.
Mme Blackburn: Pour commercialiser certains produits. Le Bureau
de normalisation du Québec...
M. Bertrand: Oui.
Mme Blackburn: Je sais que les pays d'Europe se sont
retournés rapidement, et plus particulièrement l'Allemagne, si je
ne m'abuse, pour standardiser leur production. Ils ont fourni aux entreprises
chez eux... Ça fait peut-être une dizaine d'années, si je
ne m'abuse, qu'ils l'ont fait de manière... Ce qui explique un peu leur
performance, entre autres, parce qu'ils ont été vraiment à
l'avant-garde là-dedans. Ils ont inclus dans leur propre production les
normes qui correspondaient a peu près à tout ce qui pouvait
s'adapter dans tous les pays européens. Nous, au Québec, à
cet égard, on est quoi? Est-ce qu'on a un petit peu de
préoccupations à cet égard ou si on commence à
avoir...
M. Bertrand: Bien, on avait plus une préoccupation pour
les achats gouvernementaux.
Mme Blackburn: Extérieurs. C'est ça. Il y avait une
politique d'achat.
M. Bertrand: Alors, on peut donner des exemples où on a
manqué le bateau. J'en cite trois.
Mme Blackburn: Oui.
M. Bertrand: Un exemple que vous connaissez peut-être parce
que ça s'est passé dans votre région, les fosses septiques
où on a fait une norme pour bloquer toutes les fosses septiques dans le
monde excepté celles-là. Bien, la compagnie a fait faillite parce
que, en représailles, ils n'achètent pas chez nous. Je pense
qu'il faut s'ouvrir.
Les bornes-fontaines à Cowansville, ça a été
la même chose. Il y avait une norme pour le Québec, il y avait une
norme pour ailleurs. Les normes pour le Québec étaient plus
sévères, mais
on vendait à 40 milles de Sherbrooke et il y avait l'hiver aussi,
mais ce n'étaient pas les mêmes standards. Résultat: la
compagnie n'existe plus, elle est rendue à Plattsburgh, aux
États-Unis, et quand on veut avoir des bornes-fontaines on les fait
venir de Plattsburgh.
Les réservoirs à eau chaude. C'est la même chose
qu'on a faite. Alors, je pense qu'il faut penser à se protéger,
mais il faut avoir l'esprit international et il faut penser qu'il faut qu'on
exporte. C'est comme ça qu'on va créer la main-d'oeuvre. Il faut
aussi, avec le libre-échange, être capables de concurrencer les
produits étrangers chez nous. Alors, ça nous prend des produits
de qualité puis des produits qui rencontrent une norme, une norme ISO,
une norme internationale. C'est précisément l'orientation qu'on
veut donner au Bureau de normalisation du Québec.
Mme Blackburn: Mais est-ce qu'on ne risque pas de se retrouver au
Québec avec des produits de moindre qualité parce que, souvent,
c'est au... En tout cas, l'argument qu'on invoque, c'est qu'ils sont de
meilleure qualité, ils sont plus sécuritaires ou plus performants
ou plus résistants à notre climat. Parce que ça,
c'était une des craintes qui était évoquée souvent
au moment où on parlait du libre-échange, c'est-à-dire
qu'on modifie nos normes tellement, pour que nos produits soient admissibles
à l'étranger et pour qu'on puisse aussi recevoir ceux de
l'étranger, qu'on finisse par altérer la qualité de la
production.
M. Bertrand: Bien, c'est toujours un risque, mais c'est un risque
calculé. C'était entendu qu'il y a des entreprises qui sont
encore au niveau semi-industriel. Avant de produire un produit de
qualité, ils vont se devoir de joindre et de rendre les entreprises
performantes. Ça, ça fait partie de notre projet "productique" et
ces entreprises-là devront rencontrer... Autrement, elles vont tout
simplement disparaître.
Si je peux me permettre, le problème du libre-échange, le
problème des douanes, c'est quelque chose, mais c'est le problème
d'accréditation qui est la difficulté. Dans le secteur du meuble,
si vous regardez aujourd'hui, si vous n'accréditez pas vos compagnies,
vous ne pourrez pas vendre aux États-Unis. Bien, les entreprises ne sont
pas trop au courant de ça Elles commencent a se réveiller
là. Il y a tout un domaine qui s'ouvre pour le Bureau de normalisation
du Québec, pour s'assurer que ces entreprises-là seront reconnues
comme des entreprises performantes qui sont accréditées
Mme Blackburn: Même dans des secteurs qui ne sont pas
nécessairement des secteurs de haute technologie - vous donnez l'exemple
du meuble, par exemple - oui, même dans ces secteurs-là, dans ces
industries-là.
M. Bertrand: Oui Alors, c'est un travail sérieux.
Le Président (M. Bélanger): Je ne voudrais pas
être casseur de party parce que ça semble extrêmement
intéressant, mais je vous ferai remarquer qu'il nous reste 20
minutes.
Mme Blackburn: Pour moi, ça allait.
M. Tremblay (Outremont): Les articles, ça va?
Mme Blackburn: Ah non! Là, il faudrait commencer par
regarder. Oui?
M. Claveau: Tout à l'heure, ça m'a
résonné un peu à l'oreille. Quand vous avez parlé
des bornes-fontaines, c'est quelle compagnie, Huot?
M. Bertrand: Cowansville, c'est tout ce dont je me rappelle. Le
nom de la compagnie, c'est une assez grosse compagnie.
M. Claveau: Parce que le gros distributeur de bornes-fontaines au
Québec, c'est supposément Huot.
M. Bertrand: Ah! Huot! Oui, c'était le fabricant.
M. Claveau: Le fabricant?
M. Bertrand: C'est le fabricant qui était à
Cowansville.
M. Claveau: O.K.
Mme Blackburn: Alors, M. le Président, je serais
prête à passer à l'étude article par article.
Étude détaillée
Le Président (M. Bélanger): Bien. Alors, j'appelle
donc l'article 1 qui se lit comme suit: L'article 18.1 de la Loi sur le Centre
de recherche industrielle du Québec (Lois refondues du Québec,
chapitre C-8) est modifié par le remplacement, dans la dernière
ligne, de "200 000 $" par ce qui suit: "celle déterminée par le
gouvernement".
M. Tremblay (Outremont): Cette modification permet au
gouvernement de fixer le montant au-delà duquel le centre doit obtenir
l'autorisation du ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie
avant de conclure un contrat d'achat ou un contrat de service. Alors, ça
va être la même chose. Au lieu de toujours être
obligés d'amender la loi, c'est le gouvernement qui va pouvoir fixer le
montant au-delà duquel on va pouvoir intervenir
Mme Blackburn: J'ai comme un petit problème de lecture
probablement. Ça ressemble à une mise en tutelle.
M. Tremblay (Outremont): Non, non.
Mme Blackburn: Parce que si je comprends l'article avant...
M. Tremblay (Outremont): Non. C'est usuel, mais...
Mme Blackburn: ...ça s'est toujours passé de cette
manière-là. Vous ne pouviez pas dépenser.
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui. C'était ça.
M. Bertrand: À l'intérieur d'un projet, on peut
acheter ce qu'on veut parce que c'est payé par le commanditaire.
Mme Blackburn: Oui.
M. Bertrand: Mais les achats d'équipements internes, la
loi nous permettait 200 000 $...
Mme Blackburn: Sans autorisation.
M. Bertrand: Sans autorisation. C'est-à-dire
l'autorisation du conseil d'administration en haut de 50 000 $.
Mme Blackburn: Oui.
M. Bertrand: Et en haut de 200 000 $, c'était le
ministre.
Mme Blackburn: Et, actuellement, ce sera quoi?
M. Bertrand: Ça va être...
M. Tremblay (Outremont): Toujours le ministre, sauf qu'on ne met
pas le montant de 200 000 $, comme on fait dans tous les cas de
société d'État.
Une voix: C'est un décret.
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui. C'est un décret. Mais
les seuils d'autorisation sont fixés ultérieurement par le
gouvernement.
Mme Blackburn: Mais est-ce qu'on n'alourdit pas fa machine? La
lecture que j'ai faite de ça, j'ai dit: Tiens, c'est une mise en tutelle
pour tous les achats qui vont excéder, pour quelque achat que ce soit,
50 000 $. Dès que vous aurez une dépense en équipements
à faire, vous devrez avoir l'autorisation. Est-ce que je me trompe? Il
faut que ce soit publié aussi dans la Gazette officielle,
j'imagine. Est-ce qu'il va y avoir des appels d'offres? Comment ça
va fonctionner? Comment ça va être contrôlé,
administré?
M. Tremblay (Outremont): Au contraire, ça donne une plus
grande flexibilité à l'égard des besoins éventuels
du CRIQ et le seuil d'autorisation pour le CRIQ va être mieux
adapté à l'évolution de la note de l'économie
observée depuis plusieurs années.
Mme Blackburn: Je veux mieux comprendre. J'ai le goût de
faire confiance à M. Bertrand là-dessus. Mais avant, avec une
autorisation de votre conseil d'administration, vous pouviez dépenser
199 999 $ et, à l'avenir, pour le faire, vous devrez avoir
l'autorisation du ministre. J'appelle ça une mise en tutelle, non?
M. Bertrand: Excepté qu'ils vont nous donner par
décret le montant. S'ils nous disent que chez nous on a le droit
à 400 000 $, ce sera par le conseil d'administration à 400 000 $
et puis, si c'est 500 000 $, ils nous donneront 500 000 $.
Mme Blackburn: Est-ce qu'on peut savoir du ministre à quel
niveau il va le fixer?
M. Tremblay (Outremont): 500 000 $.
Mme Blackburn: Et ce décret serait déposé?
Parce que vous devrez adopter un décret pour fixer...
M. Tremblay (Outremont): Oui. Ils vont le préparer puis...
L'idée, c'est d'avoir plus de flexibilité. Ce n'est pas de mettre
le CRIQ eh tutelle, au contraire.
Mme Blackburn: Est-ce que les décrets seront
publiés dans la Gazette officielle?
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui.
Mme Blackburn: Pourquoi n'est-ce pas indiqué dans
l'article? Il me semble que c'est de pratique courante - vous avez un
législateur - pour qu'il y ait une obligation.
Une voix: II faut que ce soit indiqué. Est-ce qu'il
revient à un autre article?
M. Bertrand: Nous, ça ne nous a jamais créé
de problème. C'est que ça peut arriver trois, quatre fois dans
l'année qu'on ait 200 000 $ et plus.
Mme Blackburn: Moi, ça me crée un problème,
je ne les vois pas passer. La décision que ça va être,
c'est ça. On ne verra pas passer les montants, mais on sait exactement
jusqu'à quel point vous pouvez dépasser votre marge d'autonomie,
pour l'appeler comme ça.
M. Tremblay (Outremont): On me dit qu'il est peut-être dans
l'article suivant. Il est dans l'article suivant.
Mme Blackburn: C'est-à-dire l'article...
M. Tremblay (Outremont): II est dans la loi. On va le sortir
là.
Mme Blackburn:... 18. 1, ce qui veut dire 19, quoi?
M. Tremblay (Outremont): Non, non. Je n'ai pas toutes les
"technicalités", mais on me dit que, forcément, il va être
publié dans la Gazette officielle du Québec.
Mme Blackburn: Mais alors pourquoi n'est-ce pas indiqué?
Ils vont nous expliquer ça, eux autres, ils connaissent ça. Je ne
me transformerai pas en juriste...
Mme Marois: D'après moi, ça ne l'est pas parce que
c'est nommément identifié quand...
Mme Blackburn: Quand il y a une obligation.
Mme Marois:... quand il y a une obligation de publier.
Habituellement, à la fin de fa loi, on indique normalement, si je ne
m'abuse... (23 h 45)
Mme Blackburn: Oui. Je pense que le commentaire est juste.
Ça n'avait pas à appraître dans la loi habilitante parce
que le montant était fixé. Il n'y avait pas besoin de
décret pour le fixer. Dans ce cas, vous allez le fixer. Donc, je pense
qu'il faut qu'il soit indiqué que ce doit être publié dans
la Gazette officielle.
Mme Marois: C'est ça. Puis, habituellement,
ça...
M. Tremblay (Outremont): L'avocat va nous dire ça.
Mme Blackburn: D'accord? Parce que je pense qu'à ce
moment-là ça demanderait un amendement.
M. Tremblay (Outremont): Je ne sais pas. Il va nous le dire, Me
Samson...
Mme Blackburn: Parce que, effectivement...
M. Tremblay (Outremont): L'intention, c'est ça, comment on
le fait. On ne fait pas ça pour cacher quoi que ce soit.
Mme Blackburn: Ce qui va bien sans le diro va mieux encore en le
disant. Alors pourquoi est-ce que ça n'est pas indiqué? Lorsqu'il
n'y a pas d'obligation, il n'y a pas d'obligation. Ce qui se fait bien sans le
dire se fait mieux en le disant. C'est vous qui me dites ça, hein.
Alors, si nous le disions.
Parce qu'il faut, vous savez, qu'on s'assure qu'à un moment
donné on ne mettra pas ça à 400 000 $; le Conseil du
trésor, pas lui, c'est un bon garçon. Puis, la seule façon
de s'assurer qu'on voie passer ça, c'est que ce soit publié.
M. Tremblay (Outremont): Ce qu'on me dit, je l'avais lu un peu
tout à l'heure, c'est que ce n'est mentionné dans aucune loi.
C'est ça, la procédure. C'est ce qu'on me dit.
M. Samson (André): Sur le plan légal, le
gouvernement, lorsqu'il parle, parle par décret et, comme il parle par
décret, pour que ce soit officiel, son organe, c'est la Gazette
officielle et c'est pour cette raison. Les documents qui, normalement,
peuvent ne pas être publiés, ce sont, par exemple, des
autorisations de ministre, auquel cas nous fixons dans la loi. par exemple,
"une telle autorisation doit être publiée à la Gazette
officielle. " Ce sont les cas dans lesquels il y a mention dans la loi de
la publication dans la Gazette. Sinon, lorsqu'on dit "adopté par
le gouvernement", c'est un automatisme, ça paraît à la
Gazette officielle.
Mme Blackburn: D'accord. Des commentaires?
Le Président (M. Bélanger): Je m'excuse, vous
êtes Me?
M. Samson: Samson.
Le Président (M. Bélanger): Me Samson. Paul?
M. Samson: André Samson.
Le Président (M. Bélanger): André Samson.
Bien, monsieur. C'est pour les fins de transcription au Journal des
débats.
Alors, c'est l'article 1...
M. Tremblay (Outremont): Non, non. Je pense que c'est un point
valable. En d'autres mots, quand c'est le gouvernement, c'est automatique. Si
c'est le ministre, c'est différent.
Mme Marois: On ne fixe pas de plafond, on ne fixe aucune balise,
essentiellement. Moi, j'avoue que ça me soulève un certain nombre
de questions à cet égard-là parce que, habituellement, on
fixe des balises. Quitte à mettre le plafond un peu plus.. "Ne peut,
sans l'autorisation du ministre conclure un contrai d'achat, une somme
excédant celle déterminée par le gouvernement", Parce
qu'on va revenir plus loin aussi...
Mme Blackburn: Pourquoi est-ce qu'on ne l'aurait pas mis dans la
loi, 500 000 $?
Mme Marois: Bien oui, c'est ça, moi je pensais à en
fixer un et surtout... C'est monsieur qui disait tout à l'heure que
ça dépasse rarement.
M. Tremblay (Outremont): Oui En fait, ce qu'on me dit, c'est pour
des raisons de flexibilité. C'est que là, on a mis 200 000 $, on
a la preuve. On l'a mis un certain nombre d'années puis là, on
est obligés de rouvrir la loi pour l'inscrire.
Mme Blackburn: Mais comme, si je ne m'abuse, le financement du
CRIQ doit être refait par législation tous les cinq ans alors,
automatiquement, ce n'est pas plus compliqué de retoucher l'article
premier pour réajuster à la réalité de 1995 le
montant autorisé.
M. Tremblay (Outremont): Non, mais si on met, mettons 500 000
$...
Mme Blackburn: Oui
M. Tremblay (Outremont): ...ce qui semblerait être
l'intention des parties, tout à coup que dans deux ans c'est 750 000 $,
qu'est-ce qu'on fait?
Mme Blackburn: Non, non. Mais, à ce moment-là, ils
le font actuellement, ils y vont par autorisation. Il n'y a pas de
problème. Du moment où ça va dépasser 750 000 $
à 800 000 $, il va falloir qu'ils y aillent pareil par autorisation.
Moi, je pense - ça, c'est en toute amitié et de façon
très constructive - qu'étant donné qu'on revoit la loi
tous les cinq ans pour le financement, pourquoi est-ce qu'on ne le fixerait pas
à 500 000 $ et, finalement, ça vous enlève ce que
j'appelle des chinoiseries? Je m'excuse. Chaque fois qu'on alourdit le
système, on pénalise quelqu'un quelque part, inutilement
d'ailleurs.
M. Tremblay (Outremont): En fait, ce qu'on me dit, c'est que
c'est une décision du Conseil des ministres qui est basée sur la
recommandation du Conseil du trésor et dans toutes les lois, sans
exception, au niveau des sociétés d'État, c'est la
procédure employée.
Mme Marois: Qui est d'indiquer celle déterminée par
le gouvernement sans fixer nécessairement...
M. Tremblay (Outremont): Oui...
Mme Marois: ...de plafond ou un plancher.
M. Tremblay (Outremont): C'est ça, c'est une
recommandation du Conseil du trésor. Parce que quand on est allés
au Conseil du trésor, il est dit et je vous le lis, qu'en ce qui
concerne les contrats d'achat et de service la loi actuelle prévoit que
le Centre ne peut, sans l'autorisation du ministre de l'Industrie, du Commerce
et de la Technologie, conclure un contrat d'achat ou de service comportant
l'obligation pour le centre de payer une somme excédant 200 000 $. Le
MICT présente une modification - ce que j'ai fait -afin de faire passer
ce seuil à 500 000 $. La recommandation, si on va à la fin,
là, c'est de dire que voilà la procédure.
Une voix: On le dit juste après.
M. Tremblay (Outremont): Et on le dit, là, en fait, dans
la recommandation finale: Recommandé au Conseil des ministres de
remplacer l'article 18.1 de la loi du CRIQ, la somme de 200 000 $, par les mots
"les sommes déterminées par le gouvernement". On va faire la
même chose tout à l'heure pour l'autre article.
Mme Marois: Oui c'est ça, c'est pour ça qu'on est
mieux de le discuter là, puis...
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui, c'est ça...
Mme Marois: ...puis après ça, le reste viendra
presque par concordance.
Mme Blackburn: Ça veut dire que la négociation va
devoir se refaire, parce que ce que me semble contester le Conseil du
trésor, c'est de dire 500 000 $. Parce que s'il avait été
d'accord avec la marge de 500 000 $, il l'aurait mise dedans...
M. Tremblay (Outremont): Non, non, c'est qu'il considère -
je vais continuer à lire - que ce seuil devrait également
être fixé par décret plutôt que dans la loi, puis
c'est pour des raisons de flexibilité uniquement. Je pense qu'il n'y a
pas de...
Mme Blackburn: Quand on dit "celle déterminée par
le gouvernement," est-ce que ça peut être déterminé
deux, trois, quatre, cinq fois en cours de mandat, en cours de plan, parce que
c'est un plan quinquennal? Un financement quinquennal, en tout cas.
Mme Marois: Bien oui, ça peut se modifier. C'est ça
qui est un peu...
Mme Blackburn: "Celle" est au singulier.
M. Tremblay (Outremont): C'est pour ça que c'est fait.
C'est pour ça que c'est fait, pour donner plus de flexibilité,
c'est ça le but.
Mme Marois: "Celle déterminée par le
gouvernement... "
M. Tremblay (Outremont): Oui
Mme Marois:... le gouvernement peut la déterminer à
n'importe quel moment de son fonctionnement.
Mme Blackburn: Mais si je comprends.. Ça, ça va?
Sauf que ce que je prétends, c'est qu'on nous dit: Ça
dépasse rarement 500 000 $, il n'y a pas trop de problèmes avec
ça, on s'accommode bien de ça et, si le Conseil du trésor
n'est pas d'accord avec ça, ce n'est pas parce qu'il pense que ça
pourrait être plus haut.
M. Tremblay (Outremont): Ce n'est pas qu'il n'est pas d'accord,
c'est que la nouvelle procédure, au niveau du gouvernement, pour donner
plus de flexibilité aux sociétés d'État, c'est
d'employer "celle déterminée par le gouvernement" dans toutes les
lois.
Mme Blackburn: Bien Alors, M. le Président, ça va
être adopté sur division.
Mme Marois: Mais j'aimerais ça savoir dans quelle autre
loi on fait ces modifications-là.
Parce que, souvent, ça apparaît justement qu'il y a des
plafonds de fixés.
Une voix: C'est le cas de Sidbec, c'est le cas de la SAQ. Les
montants ont été généralement enlevés pour
permettre une meilleure flexibilité.
Mme Marois: Et ça a été fait dans les lois,
déjà, c'est ce qu'on peut constater, là, si je regarde la
loi de la SAQ qu'on regardera éventuellement, d'ailleurs. Moi, j'avoue
que je n'aime pas ça non plus. Donc, si on l'adopte, ça va
être sur division, parce que c'est toujours une latitude qui fait en
sorte que...
Mme Blackburn: C'est un prétexte à... Mme
Marois: C'est ça...
Mme Blackburn:... ou à une décision, qu'ils disent:
Cette année, on pense que... Je me rappelle, il y avait une
décision qui avait été prise qui ressemblait à
ça sur le FCAR Ça s'appelait, avant de devenir le FCAR, il y
avait un autre... FCAC, FCAC... À un moment donné, on les avait
comme plafonnés. Mais combien de sociétés... Là, on
dit: Ça va être la nouvelle formulation ou disposition dans les
articles de loi pour prévoir ces dépenses, ou encadrer ces
dépenses-là. II y a combien de lois, à votre connaissance,
de sociétés qui seront touchées?
M. Tremblay (Outremont): L'information qu'on me donne, c'est
quand on a modifié Sidbec, il n'y a pas longtemps, alors, c'est la
modification qui a été apportée; quand on a modifié
la Société des alcools du Québec, c'est la modification
qui a été apportée. Pourquoi on est au courant de ces deux
lois-là? C'est parce que les deux sociétés d'État
relèvent du ministère. Bon, alors il y en a sûrement
d'autres, parce que le Conseil du trésor établit des politiques
avec une vision globale de ce qu'il veut faire. Ils n'ont jamais dit qu'ils
n'étaient pas d'accord pour le mettre à 500 000 $, sauf... Non,
mais...
Mme Blackburn: Non, non, je sais que...
M. Tremblay (Outremont): Je vous l'ai lu, là, le 19, ils
n'ont pas dit ça...
Mme Blackburn: Oui, oui.
M. Tremblay (Outremont): Je pense que ce n'est pas
là-dessus... Pour être membre du
Conseil du trésor, je peux vous assurer qu'il n'y a jamais eu, je
n'ai jamais vu un problème à ce niveau-là
Mme Blackburn: Une boutade. Membre du Conseil du trésor,
j'espère que ça va vous donner les moyens de défendre la
RD?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Tremblay (Outremont): L'avenir le dira.
Mme Blackburn: Ça ne s'est pas encore trop
manifesté pour le moment.
M. Tremblay (Outremont): L'avenir le dira.
Mme Blackburn: Ça il ne s'est pas trop manifesté
pour le moment
M. Tremblay (Outremont): Attendez le troisième projet du
Fonds de développement technologique.
Mme Blackburn: Ah! bien oui! Mais ça, il faudrait...
Mme Marois: On ne peut être des deux...
Mme Blackburn: Si vous me mettez sur mon sujet
préféré, on va y aller. Ça fait deux ans que
ça a été annoncé de façon officieuse.
Mme Marois: Ha, ha, ha! Attention!
Mme Blackburn: de façon officieuse par le PM en juin 1988
et on est en juin 1990, deux ans!
M. Tremblay (Outremont): Bon, article 19.
Mme Blackburn: Si les entreprises privées étaient
aussi performantes, M. le Président, ça serait
épeurant.
Le Président (M. Bélanger): L'article 1. Alors, sur
l'article 1, y a-t-il d'autres interventions?
Mme Blackburn: Sur division. Et je le rappelle, parce que
j'aurais souhaité qu'on indique dans la loi le montant de 500 000 $ de
manière à ce que les choses soient claires et que le CRIQ parte
avec une décision qui est prise et qui n'est pas susceptible
d'être remise en question parce que le ministre est changé, par
exemple. On en a changé quelques-uns au cours de ce mandat-là.
Ils se sont promenés un peu.
Le Président (M. Bélanger): Bien Alors,
adopté sur division. J'appelle donc l'article 2: L'article 19 de cette
loi est modifié par le remplacement du paragraphe a par le suivant: "a)
contracter un emprunt qui porte le total des sommes empruntées par lui
et non encore remboursées au-delà d'un montant
déterminé par le gouvernement."
Mme Blackburn: C'est toujours... C'est ça. Ça
ressemble à de la mise en tutelle, moi, je vous jure.
M. Tremblay (Outremont): II est là, le président.
M. Bertrand est là. Je ne vois pas pourquoi... Posez-lui la question.
Moi, je n'ai jamais parlé de mise en tutelle.
Mme Blackburn: Tiens, posons-là comme il faut. Je suis
sûre que vous allez le laisser s'exprimer.
M. Tremblay (Outremont): Non, mais posez-lui.
Mme Blackburn: Et il est capable de s'exprimer.
M. Tremblay (Outremont): C'est ça.
Mme Blackburn: Entre la formulation qu'il y a là et
l'ancienne - c'était 500 000 $ pour l'article 2 avant - vous sentez-vous
plus à l'aise avec celle-là qu'avec l'ancienne?
M. Bertrand: L'ancienne, c'était 200 000 $.
Mme Blackburn: Non, pour l'article 1. Mais pour les emprunts,
c'était 500 000 $, si je ne m'abuse.
Mme Marois: Oui, c'était 500 000 $. Mme Blackburn:
Oui.
M. Tremblay (Outremont): La demande, c'était 5 000 000 $,
pour votre information.
M. Bertrand: On a demandé 5 000 000 $.
M. Tremblay (Outremont): C'est 5 000 000 $ au lieu de 500 000 $.
Toute la nouvelle orientation...
Mme Blackburn: Ah! parce qu'il y a un décret
là-dessus!
M. Tremblay (Outremont): Parce que la nouvelle orientation du
CRIQ, c'est basé également sur l'augmentation d'un chiffre
d'affaires important. Donc, le CRIQ pourrait être appelé à
aller voir une institution financière traditionnelle pour une marge de
crédit, pour des emprunts additionnels.
Mme Marois: J'imagine, au même titre qu'il y a eu des
débats au Conseil du trésor ou une discussion autour de ça
pour l'article précédent, pour celui-là aussi, il y a
déjà des projets de prévus et qui seraient de quel
ordre?
M. Bertrand: Ce que je peux vous dire, c'est qu'on a eu une
expérience dans le passé où on avait besoin de 1 800 000
$, parce que le gouvernement nous avait mandaté pour construire
l'institut de magnésium. Mais ça n'a pas pris 15 jours avant
qu'on ait la réponse. C'est le seul gros montant. On n'a pas eu de
problème.
Mme Marois: On l'a vu sous un angle tantôt.
Mme Blackburn: Là-dessus, ils ont été
efficaces. Je suis d'accord avec vous.
Mme Marois: Si vous me permettez, M. le Président. On a vu
sous un angle tout à l'heure que ma collègue soulevait, à
savoir: Bon, est-ce qu'il n'y a pas tutelle et tout ça? Mais moi, ce qui
m'agace un peu là-dedans, c'est qu'effectivement, échappe
jusqu'à un certain point au contrôle du législateur une
espèce d'encadrement minimal sur lequel on dit: Ça correspond
à peu près à une certaine réalité que vivent
les organisations. Et c'est évident que ça donne plus de
latitude, je suis bien consciente de ça, au gouvernement. Mais en
même temps aussi, je dirais, ça a une espèce de fonction de
mise en garde d'encadrement de base. Vous savez, on va regarder une autre loi
plus tard sur la SAQ où on dit: On va essayer de faire en sorte qu'on
dépolitise le processus, qu'on fasse en sorte que ce soit plus
clairement remis à un organisme administratif qu'au ministre qui est
souvent un peu mal pris avec ce type de décision à prendre. Et
ici, je dirais qu'on fait l'inverse de ce qu'on va aller faire dans l'autre
loi, dans un sens, en enlevant une balise. Ça peut être la
politique du
gouvernement. Mais ça peut être une politique avec laquelle
on n'est pas à l'aise ou qu'on ne partage pas. D'accord? (minuit)
M. Tremblay (Outremont): Oui, je comprends. Parce que là,
je vais vous le lire, c'est: Le MIQ présente une modification afin de
passer ce seuil a 5 000 000 $. Ça, c'est la première. Et le
Conseil du trésor dit: Afin d'assurer une plus grande flexibilité
au Centre - donc au CRIQ - le Conseil recommande que le seuil d'autorisation
pour les emprunts devrait pouvoir varier en fonction des besoins du Centre.
C'est à cause de l'évolution importante du Centre qui fait qu'on
est mieux d'avoir une flexibilité, c'est fait uniquement dans ce
but-là.
Le Président (M. Bélanger): Sur l'article 2,
d'autres interventions? Alors, sur l'article 2, y a-t-il d'autres
interventions?
Mme Blackburn: M. le Président, adopté sur
division.
Le Président (M. Bélanger): Adopté sur
division. J'appelle l'article 3 qui se lit comme ceci: L'article 21 de cette
loi est modifié par le remplacement de la dernière ligne par ce
qui suit: "conformément au paragraphe h de l'article 18."
Mme Blackburn: M. le Président, je remarque qu'il est
minuit passé.
Le Président (M. Bélanger): Effectivement, alors,
compte tenu de l'heure, deux solutions se présentent à nous -
excusez, on cherche nos mots - soit que l'on ait consentement pour prolonger
nos travaux ou, s'il n'y a pas consentement, nous devons suspendre
maintenant.
M. Tremblay (Outremont): Avec la permission de l'Opposition, je
pense qu'on a fait venir beaucoup de personnes de Montréal, on a le
président de la Régie des permis d'alcool Alors, si vous
étiez de consentement, on pourrait peut-être...
Mme Blackburn: En tout cas, je peux parier pour la loi pour
laquelle je suis critique, mais ce n'est pas le manque d'envie. Je vous jure
que ce n'est pas le manque d'envie de vous ramener à l'automne prochain,
sauf que ce n'est pas dans mon intérêt de... Ce n'est pas dans
notre intérêt, de notre intention de pénaliser le CRIQ,
quoique la loi, si elle n'était pas adoptée, ça ne serait
pas un drame non plus, pour la simple raison que le financement se fait pareil
et que les dérogations et les décrets pour fins d'emprunts
peuvent se faire pareil, comme ils se font actuellement, à la
pièce; ça ne serait pas un drame non plus Je suis assez en mesure
d'évaluer ce que ça veut dire pour savoir que ce n'est pas une
loi qui empêcherait la terre de tourner si elle n'était pas
adoptée.
Est-ce que le ministre partage mon avis là-dessus?
M. Tremblay (Outremont): Écoutez, on peut toujours
reporter des choses, mais il reste deux petits articles: il y en a un que c'est
une erreur de 1982 qu'on a faite, et l'autre, ce sont les chiffres que vous
avez discutés tout à l'heure. Il y a deux articles qui
restent...
Mme Blackburn: Je voudrais voir c'est quoi?
M. Tremblay (Outremont): Sur le principe, théoriquement,
écoutez, vous avez raison. Ce que je veux vous dire, c'est: Qu'est-ce
que ça donne de reporter quand on a fini le processus? Il y a deux
petits articles à faire. Alors, je vous demande, dans le meilleur
intérêt du développement technologique et du CRIQ, qu'on ne
fasse pas de...
Mme Blackburn: Entre vous et moi. ça ne nuirait pas
à son développement Je voudrais juste que vous m'expliquiez c'est
quoi l'erreur de 1982?
M. Tremblay (Outremont): Non, non
Mme Blackburn: Vous dites, on corrige l'erreur de 1982, je ne
vois pas où il y a eu une erreur en 1982 là.
M. Tremblay (Outremont): Oui. en 1982. Ce n'est pas
négatif ça, c'est qu'en 1982, on a dit: Le 19 b au lieu de dire
le 18 h, alors on remplace, on met 18 h, ce n'est pas... Ça aurait pu
arriver à n'importe qui là.
Mme Blackburn: C'est le 3 ça, O.K.
M. Tremblay (Outremont): Ce n'est pas votre faute, c'est
arrivé en 1982, tu sais, ça aurait pu arriver en 1985.
Mme Marois: Vous êtes sûr que ce n'est pas dans
l'imprimé qu'on s'est trompé.
M. Tremblay (Outremont): Ça aurait pu arriver... Tu sais,
c'est une erreur, peut-être qu'il était également minuit
à ce moment-là.
Mme Blackburn: Une erreur de retranscription, hein!
M. Tremblay (Outremont): Peut-être qu'il était
minuit à ce...
Mme Blackburn: Ça n'a pas empêché le
fonctionnement.
M. Tremblay (Outremont): Bien non.
Mme Blackburn: ...depuis 1982, ça fait huit ans.
Le Président (M. Bélanger): Alors, est ce que nous
avons consentement pour continuer, oui ou non?
Mme Marois: Je veux préciser, M. le Président, mais
je ne veux pas parler pour ma collègue, que moi, je ne veux pas qu'on
prenne l'autre loi immédiatement, mais je souhaiterais qu'on la
reprenne, éventuellement, à une autre séance.
D'accord?
Le Président (M. Bélanger): L'autre loi
n'étant pas en marche, je ne peux pas demander le consentement pour
elle, c'est le projet de loi 63 qui m'intéresse pour le moment.
Mme Marois: Voila! C'est pour ça que je n'ai pas
parlé pour ma collègue, elle est tout à fait capable de
défendre son point de vue.
Le Président (M. Bélanger): Est ce que nous avons
consentement? M. le député de Beauce-Nord.
M. Audet: M. le Président, je voulais juste savoir une
chose. Si on reporte l'étude du projet de loi, s'il n'y a pas
consentement, autrement dit, pour poursuivre plus tard, est-ce que ça
remet en question l'adoption du projet de loi d'ici à la fin de la
session?
Le Président (M. Bélanger): Ça, c'est une
question hypothétique et je ne peux pas répondre à cela.
Tout ce qui m'intéresse pour le moment, c'est le projet de loi 63. Est
ce que j'ai, oui ou non, consentement pour continuer?
Une voix: Consentement.
M. Tremblay (Outremont): Oui II y a consentement. On pourrait
finir le projet du CRIQ toujours.
Mme Blackburn: M. le Président, ce n'est pas
hypothétique, c'est mathématique. Si l'étude article par
article n'est pas terminée ce soir, ça demande un consentement de
l'Opposition pour...
Le Président (M. Bélanger): C'est ça...
Mme Blackburn: ...terminer les étapes.
Le Président (M. Bélanger): ...et je ne peux
présumer de rien de ça. Donc, pour moi, ça reste une
question hypothétique. Mais sur le projet de loi 63, est-ce que j'ai,
oui ou non, le consentement?
Mme Blackburn: Je pense que monsieur...
M. Bertrand: Je m'excuse, mais je ne suis pas d'accord. Comme
vous le disiez, ça n'empêchera pas la roue de tourner mats, nous,
on a 475 employés. Ça fait trois mois qu'on est eh attente de la
loi. Remettre à l'automne avec les employés qu'on a chez nous, il
n'y a aucune permanence, aucune sécurité d'emploi, aucun
syndicat, je ne pense pas qu'on fasse la bonne chose. Le travail du CRIQ est
fait précisément parce que les gens ont du boulot et qu'ils
aiment à travailler chez nous. Alors si on remet ça à
l'automne, on ne sait pas ce qui va se passer et ça ne fait pas mon
affaire du tout.
Mme Marois: Là, je pense qu'il faut faire un point d'ordre
là-dessus.
Mme Blackburn: Écoutez... Oui., là-dessus, je pense
que..
Mme Marois: Tu vas le faire ou si je le fais?
Mme Blackburn: Écoutez, je vais réagir.
Le Président (M. Bélanger): Écoutez, non,
non Là, je ne veux pas des points d'ordre. Il est minuit. Moi, j'ai des
ordres de la Chambre. Je dois suspendre les travaux à minuit, à
moins que je n'aie un consentement pour continuer. Est-ce qu'il y a
consentement?
Mme Blackburn: Écoutez, vous avez un consentement pour
continuer sauf que... Je veux bien me laisser convaincre par M. Bertrand, mais
ses propos ne me convainquent pas parce que, de toute façon, le
financement ne diminuera pas parce que la loi ne serait pas adoptée le
24 juin au matin ou le 23 - ça va être le 22, vendredi - parce
que, déjà, on vous a accordé les crédits qu'il faut
et ils sont engagés dans les budgets. Vous savez, là, on ne parle
pas de n'importe quoi. Je veux dire que c'est déjà voté,
alors... Sauf que je sais, pour avoir été dans un organisme, que
ça serait tannant et, M. le Président, s'il n'en tient
qu'à l'Opposition, on va terminer ce soir.
Le Président (M. Bélanger): Je vous remercie. Donc,
nous avons consentement.
Mme Blackburn: Les prochaines étapes, ça
dépend du gouvernement et du ministre.
Mme Marois: C'est ça, parce qu'il faut aussi...
Mme Blackburn: Ça aussi c'est hypothétique.
Mme Marois: Je pense qu'il faut convenir... Je comprends le point
de vue qui est présenté par le président, mais il faut
bien comprendre que c'est le gouvernement qui appelle les lois et
que, nous, nous sommes...
Mme Blackburn: À la merci.
Mme Marois:... à la merci, effectivement, des
décisions que prend le leader du gouvernement...
Mme Blackburn: Bien oui.
Mme Marois: et donc, dans ce sens-là, je pense que, moi,
je ne voudrais pas que l'on porte l'odieux de quoi que ce soit parce qu'on a
été disponibles pour pouvoir entendre les lois et pouvoir les
débattre. Je m'adresse, bien sûr, au président de notre
commission.
Mme Blackburn: C'est parce que c'est toujours... On a toujours
l'impression que c'est la faute de l'Opposition et, là, il y a
quelque... Je ne sais plus combien de lois, ça donne à peu
près 1700 articles et on voudrait qu'on dispose de ces lois-là
d'ici au 22; croyez-vous que c'est sérieux? Je me dis que, là,
c'en est une parmi d'autres. Celle-là en a cinq. Alors, M. le...
Le Président (M. Bélanger): Pour revenir à
nos débats, on appelle l'article 3. L'article 3 se lit comme ceci:
L'article 21 de cette loi est modifié par le remplacement de la
dernière ligne par ce qui suit: "conformément au paragraphe h de
l'article 18".
Mme Blackburn: Alors, je termine l'intervention que j'avais
commencée, M. le Président. Je dis donc que, sur cette question
de l'adoption des projets de loi, tout dépend de comment les travaux de
la Chambre vont se poursuivre et les projets de loi qui vont être ou non
appelés. Je vais dire comme le leader de l'Opposition: Vous savez, ce
n'est pas l'Opposition qui "call" les "shots" à la Chambre, c'est le
gouvernement, c'est le parti ministériel et selon qu'il le fasse en
voulant "bulldozer" l'Opposition et bâcler la job, on n'est pas
d'accord.
Le Président (M. Bélanger): Alors, sur l'article 3,
y a-t-il d'autres interventions?
Mme Blackburn: Sur l'article 3, les commentaires que j'ai faits
tout à l'heure, je les maintiens. Je ne suis absolument pas d'accord sur
le financement de base à 100 000 000 $.
M. Tremblay (Outremont): Non, ce n'est pas ça.
C'est...
Une voix: Non, ça, c'est l'article 4.
Le Président (M. Bélanger): C'est: L'article 21 de
cette loi est...
Mme Blackburn: L'article 3, adopté.
Le Président (M. Bélanger): Bon, adopté.
Mme Marois: L'autre, l'article 3, c'était l'erreur...
Mme Blackburn: Oui.
Mme Marois: très technique.
Mme Blackburn: Ça va.
Mme Marois: D'accord. Ça. ça va.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle donc
l'article 4.
Mme Blackburn: Alors l'article 4, M. le Président, les 100
000 000 $ de financement de base, à mon avis, compromettent le
développement du CRIQ. Il va se débrouiller aussi longtemps que
l'établissement est dynamique, a un président qui connaît
bien son affaire, qui a de l'expérience, qui s'est créé un
réseau, mais changez le président et vous allez changer la
situation; vous déstabilisez votre organisme. Et, finalement, pourquoi?
Parce que, de toute façon, vous auriez dit: On prend 45 000 000 $ pour
les perspectives de développement accéléré et le
Fonds de développement technologique, plus les 5 000 000 $ pour le
service de la dette, et on leur donne 110 000 000 $ de fonds. L'impression que
ça laisse, M. le Président, ces 110 000 000 $, c'est qu'on risque
de leur faire la passe qu'on a faite avec les 3 000 000 $, qu'on a faite parce
qu'on n'a pas atteint le maximum de ce qu'ils auraient pu obtenir,
c'est-à-dire 105 000 000 $. II y a un écart de 10 000 000 $, 12
000 000 $ ou 13 000 000 $ selon notre calcul. Alors c'est ça, la
réalité. La seule assurance qu'on aurait eue qu'ils maintiennent
leur capacité de poursuivre de façon efficace leurs
activités, c'est que les 110 000 000 $ soient inscrits dans la loi.
Qu'ils soient inscrits dans la loi. Moi je le demande au ministre qui, lui,
peut le faire. Moi je ne peux pas le faire.
M. Tremblay (Outremont): Je ne peux pas le faire.
Mme Blackburn: Le ministre peut faire un amendement...
M. Tremblay (Outremont): Non. Mme Blackburn:... qui a une
portée...
M. Tremblay (Outremont): On en a discuté, on s'est
présenté, M. Bertrand et moi, au Conseil du trésor pour
faire valoir exactement te point que vous détende/ et la décision
du Conseil du trésor s'est reflétée dans la loi Si ce que
vous mo dites, c'est qu'il faudrait que ce soit 110 000 000 $, moi, je vous
dis: À l'impossible,
nul n'est tenu.
Mme Blackburn: Bien, alors il y a un autre possible, c'est de
fixer un montant annuel, comme ça l'était dans la loi
précécente. La précédente loi fixait que ça
ne pouvait jamais être en bas de 17 500 000 $ et l'intérêt,
là-dedans, c'est qu'il n'y a aucune année où on aurait
dit: Cette année, le gouvernement est cassé, puis c'est 15 000
000 $, arrangez-vous avec ça. Le prétexte va être facile,
parce que votre personnel n'est pas permanent.
M. Tremblay (Outremont): J'ai tout essayé, cette
formule-là aussi, parce que, là, on retourne aux crédits
de 18 300 000 $ publiés, donc pour la première année, et
il s'agit de savoir quand on va récupérer la différence
entre les 20 000 000 $ et les 18 300 000 $ qui est de 1 700 000 $. Alors est-ce
qu'on va les récupérer la première année ou la
deuxième année ou la troisième année? Ce qu'on va
essayer de faire, c'est de les récupérer le plus rapidement
possible pour le CRIQ.
Mme Blackburn: Alors, à ce moment-là, est-ce qu'on
pourrait s'entendre pour 18 000 000 $?
M. Tremblay (Outremont): Non, on ne peut pas, on ne peut plus. En
fait, toute cette discussion-là, je la comprends très bien parce
que je l'ai défendue, mais la décision finale du Conseil du
trésor, entérinée par le Conseil des ministres, c'est de
reconnaître un minimum de 100 000 000 $ sur une période de cinq
ans et non pas un montant ventilé par année sur une
période de cinq ans. J'ai essayé.
Mme Blackburn: Alors, si vous avez essayé de
défendre cela, vous comprendrez que nos inquiétudes soient
justifiées.
Mme Marois: Vous partagez essentiellement notre point de vue,
mais vous n'avez pas réussi à en convaincre le Conseil du
trésor?
Mme Blackburn: Bien oui Donc, nos inquiétudes sont
justifiées, parce que vous ne connaissez pas les intentions du Conseil
du trésor et comment il pourrait compromettre certains travaux
importants. Par exemple, une année, il déciderait que c'est 15
000 000 $.
M. Tremblay (Outremont): Oui. Oui, il pourrait
théoriquement, dépendamment de la situation financière du
gouvernement, dire qu'une année c'est 15 000 000 $, sauf qu'il y aurait
un ballon. Il y aurait un ballon... Admettons théoriquement, si on
faisait ça la deuxième année ..
Mme Blackburn: Oui.
M. Tremblay (Outremont): ...la troisième année, la
quatrième année, il y aurait un ballon...
Mme Blackburn: Qui monterait à 40 000 000 $, la
dernière année...
M. Tremblay (Outremont): C'est possible... Mme Blackburn:
Mais ça... Oui...
M. Tremblay (Outremont): C'est possible, mais ce qu'il faut
réaliser, c'est que le CRIQ, c'est 463 personnes qui y travaillent. Le
plan de développement du CRIQ prévoit au-delà de 600, je
pense, 650 personnes au cours des prochaines années. Donc c'est un
organisme qui a eu... je pense, un des seuls organismes qui a eu un peu de
développement et une volonté politique annoncée de passer
d'un minimum de 105 000 000 $, c'est-à-dire d'un maximum de 105 000 000
$ à 155 000 000 $. C'est une volonté politique de favoriser le
développement technologique du Québec. Moi, j'ai fait confiance
au Conseil des ministres, je ne connais pas la situation financière du
gouvernement l'année prochaine ou dans deux ans, sauf que je me suis
engagé, avec le président du CRIQ, à faire valoir
l'importance de cette société pour le développement
technologique du Québec. Et je suis satisfait du projet de loi tel que
libellé, même s'il ne répond pas, j'en conviens, aux
attentes du CRIQ et de l'Opposition.
Mme Blackburn: Et des vôtres...
M. Tremblay (Outremont): Et des miennes, oui.
Mme Blackburn: ...si j'ai compris tout à l'heure.
M. Tremblay (Outremont): Moi, je suis solidaire.
Mme Blackburn: Notre inquiétude est justifiée, vous
le comprendrez. Non seulement on ne maintient pas, on n'indexe pas le budget de
fonctionnement du CRIQ dans une période où on prétend
être préoccupé de développement technologique, on
n'indexe pas son budget de fonctionnement, mais, qui plus est, on refuse de lui
assurer un minimum.
M. Tremblay (Outremont): II n'y a aucune loi, pour avoir eu et
pour avoir posé exactement les mêmes questions, il n'y a aucune
loi qui prévoit une indexation.
Mme Blackburn: Non, non, je ne parle pas de loi qui
prévoit l'indexation. Simplement, vous auriez pu indiquer que le
financement de base était à 110 000 000 $ pour en tenir compte.
On ne dit pas qu'il faudrait qu'il soit tenu compte de l'indexation
automatique.
M. Tremblay (Outremont): Non, non, mais c'est ça, c'est
l'équivalent de prévoir, à moins que... On aurait pu dire
110 000 000 $ au lieu de 100 000 000 $...
Mme Blackburn: Bien oui!
M. Tremblay (Outremont): Puis les 110 000 000 $..
Mme Blackburn: Bien oui.
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui, oui.
Mme Blackburn: C'est sûr.
M. Tremblay (Outremont): Mais on ne peut pas prévoir.
Ça, je suis d'accord avec ça, mais on ne peut pas prévoir
une indexation.
Mme Blackburn: Moi, ce que je retiens de ça, c'est que le
budget de fonctionnement n'est pas indexé et, à mon avis, c'est
inacceptable dans un secteur où le gouvernement prétend avoir des
préoccupations et s'être donné un développement.
M. Tremblay (Outremont): Mais ils ne le font jamais, hein! C'est
vrai qu'il n'est pas indexé, mais il n'y a pas une loi qui
prévoit une indexation.
Mme Blackburn: M.le Président, l'autre loi
prévoyait un minimum et un maximum pour le fonctionnement...
Mme Marois: Voilà!
M. Tremblay (Outremont): Comme celle-là.
Mme Blackburn: Pour le fonctionnement Non! Là, le
fonctionnement a un plancher et un plafond, 100 000 000 $.
M. Tremblay (Outremont): 100 000 000 $, c'est ça.
Mme Blackburn: Ce n'est pas vrai qu'il y a un... Alors, cela
laissait dans l'ancienne loi place à l'indexation.
M. Tremblay (Outremont): Mais ce n'est pas tout à fait...
Dans les 55 000 000 $, il y a au moins 24 000 000 $ qui sont du
fonctionnement.
Une voix: C'est du développement
accéléré. C'est comme ça qu'on l'a appelé
tout à l'heure.
Mme Blackburn: Mais ça, c'est aléatoire, c'est
hypothétique. C'est une hypothèse selon la...
M. Tremblay (Outremont): Non mais, c'est aléatoire.. C'est
du développement accéléré en fonction du plan
stratégique...
Mme Blackburn: Oui et...
M. Tremblay (Outremont): Si on dit que le plan stratégique
du CRIQ pour les cinq prochaines années est aléatoire, je suis
d'accord avec la députée de Chicoutimi...
Mme Blackburn: Oui.
M. Tremblay (Outremont):... à l'effet que c'est
aléatoire.
Mme Blackburn: Si on regarde les décisions de ce
gouvernement, on ne remontera pas aux calendes grecques, c'est
inquiétant. Pas seulement qu'aléatoire, c'est inquiétant,
Parce que les 24 000 000 $, ils devront aller les défendre chaque fois.
Et, ça peut représenter combien de projets, c'est sur cinq ans,
comment ça va fonctionner? On ne le sait pas encore vraiment.
Là-dessus, c'est resté assez vague, parce que les règles
ne sont pas arrêtées.
M. Tremblay (Outremont): C'est vrai, et c'est la raison pour
laquelle j'ai demandé au président du CRIQ et aux membres de son
équipe de me revenir le plus rapidement possible en quantifiant les
demandes pour qu'on puisse immédiatement faire les démarches au
Conseil du trésor pour avoir les fonds nécessaires pour favoriser
le développement technologique du Québec.
Mme Blackburn: Comme le Conseil du trésor vous a
obligé à une coupure l'an passé, et contre votre
gré, de 3 000 000 $ dans l'enveloppe du CRIQ, comment allez vous
réussir à défendre ça, dans une période qui
n'est pas facile à part ça, on le reconnaît tous? On ne
sait pas trop comment ça s'est passé, mais il est rentré
bien de l'argent dans les coffres de ce gouvernement-là et on ne sait
pas. On sait qu'il a des problèmes, il y a un problème de caisse.
Alors, est-ce que c'est souhaitable, est-ce que c est ça que ça
prenait au CRIQ. est-ce que le ministre se contente de ça? Moi, je
trouve que la situation a de quoi préoccuper, M. le
Président.
M. Tremblay (Outremont): Si on prend l'article actuel du CRIQ,
c'était un minimum de 17 500 000 $, donc 87 500 000 $ Au moins, on a ici
100 000 000 $ et le maximum, c'était 105 000 000 $ et on a 155 000 000 $
Alors, c'est marqué dans la loi. C'est vrai que ce n'est pas une
assurance, parce que ça dépend toujours des conditions, des
montants déterminés par le gouvernement, mais je pense que le
gouvernement ne s. engage pas à mettre des chiffres purement
hypothétiques. II y a une volonté politique au moment où
on se parle, aujourd'hui.
Et si la situation financière du gouvernement se
détériore pour des raisons qu'on ne connaît pas
aujourd'hui, ça pourrait être modifié d'une année
à l'autre, étant bien compris que le montant de 100 000 000 $
doit être versé.
Mme Blackburn: À moins d'une modification de
dernière minute à la loi. Et ça, c'est toujours possible,
parce qu'on n'a pas fixé un minimum annuel. C'est ça le...
Ça crée une insécurité que le CRIQ n'a jamais
connue.
M. Tremblay (Outremont): II y a un minimum de... Non, mais le
CRIQ... Il y a un minimum de 100 000 000 $ qui sont versés sur une
période de cinq ans. Cette année, c'est 18 300 000 $, on ne peut
pas reculer à 1f> 000 000 $ parce que, là, il va y avoir un
ballon et le ballon va prondre tellement d'importance. Alors l'idéal...
Pour vous rassurer, moi, ce que j'ai demandé, c'est de soustraire les 18
300 000 $ des 100 000 000 $ et de diviser le montant restant par quatre pour
qu'on ait ça au cours des prochaines années. Alors, l'idée
est d'aller chercher, je pense que c'était 21 260 000 $, si je me
rappelle bien, par année pour les quatre prochaines années.
Mme Blackburn: M. le Président, je vais voter contre,
parce que je pense qu'on a un outil de développement majeur dont on
compromet l'avenir parce qu'on refuse d'en indexer le budget de
fonctionnement.
Le Président (M. Bélanger): Donc, adopté sur
division.
Mme Blackburn: Un instant, s'il vous plaît, pour que je
donne mes explications, M. le Président, pour que ça soit clair
et enregistré. Je sais qu'on va revenir là-dessus. Il va se
trouver des événements, j'ai bien observé ce qui s'est
passé depuis cinq ans et il va se trouver des événements
qui vont nous ramener devant cette table, M. le Président, parce qu'on
voudra modifier, sous prétexte qu'on n'a pas trouvé les fonds,
qu'il y a une crise... N'importe quel prétexte est bon et le
gouvernement, comme il est majoritaire, on est loin d'être en mesure de
le battre. Alors, c'est ça qui me préoccupe.
M. le Président, contre cet article, parce qu'à mon avis
il ne donne pas les garanties nécessaires au CRIQ pour lui permettre de
s'assurer d'un développement efficace avec un minimum de
sérénité et de sécurité.
M. Tremblay (Outremont): Si on se fie en fait au passé,
parce que la députée de Chicoutimi parle beaucoup du
passé, pour le plan quinquennal précédent, le CRIQ est
allé chercher 95 000 000 $ sur les 105 000 000 $ alors que le minimum
était de 87 500 000 $. Alors selon les mêmes scénarios, on
devrait, sans effort additionnel, aller chercher 140 000 000 $ surles
155 000 000 $.
Mme Blackburn: Est-ce que le président du CRIQ, qui dit
qu'il voudrait retrouver son pouvoir d'achat de 1982, peut nous dire ce que
ça représentait en 1982, le budget de fonctionnement du CRIQ?
M. Bertrand: C'était le chiffre de 110 000 000 $ qu'on a
avancé.
Mme Blackburn: Qui vous aurait permis de garder le pouvoir
d'achat de 1982?
M. Bertrand: Comme on avait dans les années
quatre-vingt.
M. Tremblay (Outremont): Ce n'était pas 100 100 000 $?
M. Bertrand: 100 100 000 $, c'est les 18 300 000 $ indexés
à 4, 5 % pendant cinq ans. Ça donne 100 100 000 $.
M. Tremblay (Outremont): C'est ça. C'est vrai. Oui,
exactement.
Une voix: Les 100 100 000 $, c'est les 18 300 000 $
indexés à 4, 5 %.
M. Tremblay (Outremont): À 4, 5 %. C'est de là
qu'ils viennent, les 100 100 000 $.
Mme Blackburn: Contre, M. le Président. Adopté sur
division.
Le Président (M. Bélanger): Alors, adopté
sur division. J'appelle l'article 5. La présente loi entre en vigueur
à la date de la sanction.
M. Tremblay (Outremont): Adopté. Mme Blackburn:
Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que le titre du
projet de loi 63, Loi modifiant la Loi sur le Centre de recherche industrielle
du Québec, est adopté?
Mme Blackburn: Le titre, M. le Président. Le
Président (M. Bélanger): Oui. Mme Blackburn:
Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que le projet de
loi 63, Loi modifiant la Loi sur le Centre de recherche industrielle du
Québec, est adopté?
Mme Blackburn: Sur division.
Le Président (M. Bélanger): Adopté sur
division, bien. Alors la commission, ayant accompli son mandat sur ce projet de
loi, suspend ses travaux. Or, comme nous n'avons pas consentement, si j'ai bien
compris, Mme la députée de Taillon...
Mme Marois: Vous avez bien compris.
Le Président (M. Bélanger): pour aborder le
deuxième projet de loi, nous ajournons nos travaux.
M. Audet: Le deuxième projet de loi - excusez - portait
sur quoi, M. le Président?
Le Président (M. Bélanger): Un instant!
Mme Marois: La Loi modifiant la Loi sur la Société
des alcools du Québec et d'autres dispositions législatives.
Le Président (M. Bélanger): C'est ça. C'est
le projet de loi 56 qui est une loi qui modifie la Loi sur la
Société des alcools du Québec et d'autres dispositions
législatives.
M. Audet: Est-ce que c'est une loi, M. le ministre, qui... M. le
ministre?
Une voix: On pourrait peut-être la...
Le Président (M. Bélanger): II n'y a pas de
consentement. Alors, nous devons suspendre les travaux.
M. Garon: II n'y a pas de consentement...
Le Président (M. Bélanger): Excusez, vous
n'êtes pas membre de la commission, vous n'avez pas droit de parole ici.
Je m'excuse.
M. Garon: C'est vrai, le bâillon. Je m'excuse.
Le Président (M. Bélanger): Vous n'êtes pas
bâillonné, monsieur. Ne me faites pas dire des choses qui ne sont
pas vraies Vous n'êtes pas membre de la commission. Si vous voulez avoir
le droit de parole, vous demandez le consentement S'il y a consentement, vous
avez le droit Si vous ne l'avez pas, vous ne pouvez pas vous exprimer ici.
M. Garon: Je ne l'aurai sûrement pas; pas avec la gang de
l'autre bord.
Le Président (M. Bélanger): À ce moment
là, conformez-vous à cette partie du règlement et
n'émettez plus d'opinion, s'il vous plaît.
M. Garon:...
Le Président (M. Bélanger): II veut le dernier mot?
Vous voulez le dernier mot, vous l'avez. C'est un signe de rien de plus.
Compte tenu de cela, la commission ajourne ses travaux sine die.
Merci.
(Fin de la séance à 0 h 24)