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(Onze heures trente et une minutes)
Le Président (M. Bélanger): Bonjour. La commission
de l'économie et du travail se réunit pour procéder
à l'étude du projet de loi 77, Loi modifiant la Loi sur les mines
et la Loi concernant les droits sur les mines. Alors, M. le secrétaire,
est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Il y a un seul
remplacement, Mme Blackburn (Chicou-timi) est remplacée par M. Trudel
(Rouyn-Noran-da-Témiscamingue).
Le Président (M. Bélanger): Bien, je vous remercie.
Alors, avant de débuter nos travaux, j'ai ici un document de la
Commission d'accès à l'information, qui est un avis à
l'Assemblée nationale concernant une dérogation de la loi sur
l'accès au profit de la Loi sur les mines. Or, tel que c'est la coutume
au Parlement, je dépose donc cet avis aux membres de la commission. Il
touche particulièrement, je crois, deux articles. Alors, cela
étant dit, M. le ministre, si vous voulez bien nous faire vos remarques
préliminaires sur le projet de loi, nous vous écoutons.
Remarques préliminaires M. Raymond
Savoie
M. Savoie: Alors, pour faire suite à nos discours de cette
nuit et de ce matin, je pense que le député d'Ungava de
même que mes collègues qui sont ici présents et qui ont pu
assister à nos débats de cette nuit sont bien au courant, M. le
Président, des modifications qui sont apportées...
Le Président (M. Bélanger): Si vous voulez bien
parler des débats, pas des ébats. Ha, ha, ha!
M. Savoie: Ils sont bien au courant des modifications qui sont
apportées à la Loi sur les mines de même qu'à la Loi
concernant les droits sur les mines, telles que proposées par le projet
de loi 77. Essentiellement, M. le Président, et pour votre gouverne, il
s'agit d'un ensemble de modifications visant à donner suite à des
recommandations provenant soit du ministère, soit des associations de
prospecteurs du Québec, et également aussi à des
difficultés administratives que nous avons eues au cours des deux, trois
dernières années. Comme vous le savez, la Loi sur les mines a
été adoptée en 1987. Elle est entrée en vigueur, en
partie tout au moins, en 1988. Il y avait des dispositions concernant le
rapport des travaux qui était demandé par l'Association des
prospecteurs. Nous avons décidé de leur accorder le rapport d'une
partie des travaux pour leur permettre d'aller chercher une bonne partie de la
déduction et ce, rétroactivement au mois d'octobre 1988.
On a également introduit différentes modifications
à caractère administratif, par exemple en ce qui concerne les
limites d'un permis de recherche de substances minérales de surface. On
a également aussi apporté des modifications concernant la
pratique qu'on avait quant à la date de la recevabilité des
rapports des travaux qui permettaient le renouvellement du claim. On a
apporté différentes modifications en ce qui concerne
l'administration des sablières au Québec, et d'autres dispositifs
de nature générale concernant, par exemple, les frais à
payer qui s'appliquent - on l'a souligné dans notre discours, ce matin -
les dispositions en ce qui concerne les tourbes par exemple, où on avait
deux producteurs, un qui fonctionnait en vertu de l'ancienne loi, l'autre en
vertu de la nouvelle loi, et qui ne payaient pas les mêmes montants; et
compte tenu de la nature hautement compétitive du secteur, on a
décidé de régulariser l'ensemble de cette situation.
Il y a une disposition en ce qui concerne la possibilité pour le
ministre d'annuler un permis de prospecteur d'un individu. Je pense que
c'était dans l'ancienne loi et on a essayé de s'en passer dans la
nouvelle loi. Par contre, je vois que c'est un élément qui est
nécessaire pour la bonne marche de la prospection au Québec. Je
voudrais peut-être aussi souligner aux membres de la commission une
disposition assez particulière qui m'échappe, au moment où
je vous parle, M. le Président, mais qui porte sur... Je vais me
référer à mes notes, si vous me le permettez. Qui vise...
Oui, c'est ça. L'irrévocabilité, justement, de plusieurs
milliers de claims qui ont été... Ça, je pense que j'y ai
fait référence justement en ce qui concerne les dates de
renouvellement du droit qui avait été trouvé par un
prospecteur et qu'on a introduit dans le projet de loi. Je voudrais souligner
à mes collègues que bien qu'on vienne boucher un trou en ce qui
concerne une pratique irrégulière qu'a faite un prospecteur et
qui, finalement, risque d'avoir raison ou pourrait avoir raison, on n'exclut
pas son droit de continuer ses revendications au niveau juridique.
En gros, M. le Président, d'une façon qui peut vous
paraître un petit peu confuse, c'est une courte présentation en ce
qui concerne le projet de loi 77 et les mesures qui y sont contenues. Vous nous
excuserez certainement, moi-même et le député d'Ungava, je
pense qu'on
a tous les deux passé - de même que le député
de Rouyn-Noranda, en tout cas, pour une bonne partie - une nuit blanche et
qu'on a hâte d'aborder l'étude du projet de loi article par
article pour en terminer le plus rapidement possible.
Le Président (M. Bélanger): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député d'Ungava.
M. Christian Claveau
M. Claveau: Oui, M. le Président. D'abord, il me fait
plaisir de saluer la présence devant la commission du personnel du
ministère qui va sûrement nous éclairer dans la discussion
article par article de ce projet de loi, ainsi que tous mes collègues
parlementaires qui ont eu, à l'instar de nous-mêmes et du
ministre, la possibilité ou la joie de passer la nuit debout à
travailler pour nos commettants.
M. le Président, le projet de loi... Bon, je vais reprendre, pour
l'essentiel, ce qui a été dit cette nuit, sans pour autant aller
dans les détails comme on l'a fait en cours de présentation en
deuxième lecture, à l'adoption du principe. Le projet de loi
touche quand même un bon nombre de choses. Chacun des articles qu'il y a
dans ce projet de loi, finalement, s'attaque à des problèmes
très spécifiques et peut avoir des incidences assez importantes
quant à la gestion de l'économie générale de la Loi
sur les mines. On aura sûrement l'occasion d'en discuter à
l'étude article par article. C'est pour ça d'ailleurs qu'en ce
qui nous concerne, nous aurions - et de loin - souhaité, l'Opposition,
avoir été mis au courant avant cette démarche pour savoir
exactement ce sur quoi on aura à voter et à travailler.
Au-delà du questionnement qu'on se doit de faire en commission
parlementaire, au moment de l'étude article par article, il aurait
été, et de loin, souhaitable que nous ayons la possibilité
de mieux nous préparer pour faire ce projet de loi. J'aurais presque
envie de dire au ministre qu'en faisant ça, il risquait fort de passer
bon nombre d'heures en commission parlementaire à répondre
à nos questions et à nos interrogations quant à la
portée de chacun de ces articles qui ne sont pas, à bien des
égards, des articles anodins, M. le Président. On le verra,
lorsqu'on parle des questions de droits, de daims, lorsqu'on parte des travaux
statutaires, lorsqu'on parle de concordance en termes de tout ce qui est
relié aux lois sur le revenu, etc., ce n'est quand même pas des
choses anodines.
Et, dans un premier temps, en guise de conclusion de ces quelques
remarques préliminaires, en ce qui me concerne - je pense que mon
collègue aura probablement quelques remarques à ajouter aussi -
j'aimerais demander, pour une dernière fois, au ministre ce qui a pu
faire qu'il n'ait pas réussi à déposer cette loi-là
dans les délais prévus par la loi? D'autant plus que ce sont des
choses, comme il vient de nous le répéter encore, qui ont
été perçues depuis longtemps dans l'application de la Loi
sur les mines et qui ont, semble-t-il, fait l'objet d'une consultation assez
suivie avec les différents organismes et groupes
intéressés. Alors, je n'arrive toujours pas à comprendre,
en ce qui me concerne - et c'est ce qui fait que je reste toujours avec
certains doutes dans la tête quant à la portée
réelle de quelques-uns de ces articles-là, quant à des
éléments qui pourraient nous échapper - pourquoi le projet
de loi n'a pas pu être déposé dans les délais requis
et pourquoi, finalement, on nous bouscule un peu, en fin d'exercice de cette
session, pour arriver à l'adoption de ce projet de loi là qui.
soit dit en passant, dans la mesure où il peut régler des
problèmes, devrait être adopté
Pourquoi nous avoir un peu obligés à passer par le chas
d'une aiguille, finalement? En nous faisant toujours pendre sur la tête
la menace que si on ne donne pas de consentement, ou si on demande des
délais supplémentaires, eh bien, à ce moment-là, ce
sera nous, les grands méchants loups, ce sera nous, les grands coupables
qui risquons de nous mettre à dos le milieu de l'exploration
minière, des prospecteurs, qui risquerons de ne pas comprendre et de
choquer certains intervenants dans le domaine minier, alors que, M. le
Président, nous savons très bien que la démarche est tout
à fait contraire. Parce que dans la mesure où le gouvernement ne
respecte pas les délais prévus dans la Loi sur l'Assemblée
nationale, il n'incombe aucune responsabilité à l'Opposition.
C'est le risque que prend le pouvoir, c'est le risque que prend le ministre de
se retrouver bloqué avec sa loi, aussi bonne qu'elle puisse être,
dans la mesure où il y a un règlement et une façon de
faire. Normalement, dans toute démarche bien orchestrée par un
ministre et par les différents officiers de son ministère, tout
doit être mis en oeuvre pour arriver dans les délais prévus
par la Loi sur l'Assemblée nationale.
Alors, moi, je me dois de dire que je n'apprécie pas
particulièrement, en tant que parlementaire, ces espèces
d'allusions qui nous sont faites, au fait que, parce que le ministre n'a pas
été capable de respecter la Loi sur l'Assemblée nationale,
ou parce qu'il y a eu des tractations par-derrière qui ont mené
à une loi et que nous, de l'Opposition, n'avons été mis au
courant de rien de tout ça, après, si on ne donne pas notre
consentement, c'est nous, les vilaines bêtes, c'est nous, les grandes
dents qui voulons tout dévorer et qui voulons faire tomber les individus
ou nuire à l'exploration. Je pense que c'est une façon de fausser
le débat. C'est, en particulier, ce quo nous avons tenu à mettro
en évidence cette nuit, au moment de demander un report sur la loi, non
pas de gaieté de coeur, mais parce que je pense très
personnellement qu'il fallait mettre les choses au point là-dessus.
On est capables de livrer nos messages nous-mêmes aux
différents intervenants. On n'a pas à se faire dicter notre
conduite en ce qui concerne nos prises de position. (11 h 45)
D'autre part, eh bien, il faut que tout le monde, y compris les
différents intervenants, y compris les prospecteurs, y compris les
membres de l'Association des prospecteurs du Québec, y compris ceux qui
peuvent être, à la limite, intéressés par la
modification des tractations entre un bail avec exclusivité et un bail
sans exclusivité sur la gestion d'un site de dépôt de
gravier, que tous ces gens-là sachent que, dans la mesure où.
c'est le ministre qui a pris le risque de déposer sa loi en dehors des
délais, toute la responsabilité lui incombe et que, nous de
l'Opposition, nous n'avons aucune espèce de responsabilité
là-dedans, que c'est bel et bien de bonne foi, et qu'on devrait nous
remercier d'avoir donné des consentements dans ces conditions-là.
Lorsqu'on se fie sur un consentement hypothétique parce que l'on n'a pas
été capables de rentrer dans les délais alors qu'on avait
tout le temps et tout le loisir de le faire, eh bien, je pense qu'il faut en
supporter les responsabilités soi-même, si jamais la contrepartie
ne donne pas ce consentement attendu.
Moi, en ce qui me concerne, M. le Président, en tant que
parlementaire, je ne cesserai de garder le même discours parce qu'il me
semble que c'est fondamental, qu'on ne peut pas nous imputer des
responsabilités quand, en fait, ce n'est pas nous qui sommes à
l'origine du problème. Et, dans ce sens-là, je reviens encore
avec ma question, en terminant: Pourquoi le ministre na-t-il pas
été capable de déposer cette loi-là dans les
délais prévus par le règlement? Et pourquoi s'est-il
fié sur le fait que nous de l'Opposition serions consentants à
aller dans son projet de loi, alors qu'il n'y a aucune obligation à ce
que l'on donne un consentement sur ce genre de loi comme sur aucune loi?
D'ailleurs, le consentement est une question de jugement personnel de
l'Opposition, qui n'a rien à voir avec quelque obligation
législative que ce soit. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Je vous remercie.
Alors, est-ce qu'il y a d'autres intervenants, au niveau des remarques
préliminaires?
M. Savoie: Je vais peut-être tâcher de
répondre, M. le Président, à la question du
député d'Ungava, si vous me le permettez.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie. M.
Raymond Savoie (réplique)
M. Savoie: La loi a été adoptée en 1987,
vous vous le rappelez sûrement. Les prévisions de la loi entraient
en vigueur d'une façon progres- sive, l'ensemble des conditions du
projet de loi en ce qui concerne le renouvellement et l'entréeen
vigueur au mois de septembre 1988, et, en conséquence, on avait
étalé sur deux ans au lieu de l'avoir seulement sur une base
annuelle, on a dit: Pour réduire le travail administratif des compagnies
minières, la bureaucratie, on peut l'étaler sur deux ans. Donc,
il y en a plusieurs qui arrivent au renouvellement cet automne et, en
conséquence, les compagnies qui travaillent le projet de loi nous
soulèvent quelques questions. Et c'est ça qui a donné lieu
à quelques modifications que nous avons. Nous avons
préparé un projet de loi, la première esquisse m'a
été présentée au mois de janvier ou au mois de
février, mais au fur et à mesure que l'on avançait, il y
avait toujours de nouveaux éléments qui s'ajoutaient, comme par
exemple, le fameux cas du prospecteur qui avait trouvé une passe-passe
pour obtenir des droits miniers. Là, c'est devenu... Il y a eu un
élément d'urgence pour déposer le projet de loi, c'est
venu un petit peu plus tard, par contre. Il y avait également toute la
question des sablières qu'il fallait régler. Et en même
temps, on travaillait à des modifications à l'article... Je crois
que c'est l'article 213 du projet de loi qui concernait des dispositions
relatives à l'environnement.
Vous n'êtes pas sans savoir qu'au niveau des parcs de
résidus miniers et la restauration des sites miniers, ça
demandait une réflexion de notre part assez sérieuse. Et
étant donné qu'on fonctionnait avec une espèce de
volonté très ferme de travailler de pair avec l'industrie,
l'industrie, par le biais de l'Association des prospecteurs, nous a fait
quelques recommandations qu'on a également incorporées. Alors,
d'un projet de loi qui devait être relativement modeste quant aux
modifications, ç'a pris un petit peu d'ampleur. C'est pour ça
qu'on se retrouve avec 27 articles. Même sur ces 27 articles, on a
quelques papillons à vous présenter aussi. Ça fait en
sorte qu'on arrive avec un projet de loi qui a été
déposé une semaine après la date fatidique du 15 mai, mais
qui était prêt depuis assez longtemps. Mais les échanges,
les discussions avec l'industrie, particulièrement en ce qui concerne
l'environnement, en ce qui concerne la notion du 50 %, il fallait que tous ces
éléments là soient évalués. Finalement, le
"package" a été prêt fin avril. Le temps de
présenter ça, de le présenter à l'ensemble des
comités ministériels permanents, au Conseil des ministres,
ç'a fait en sorte qu'on a dépassé la date du 15. J'ai
décidé quand même de prendre l'orientation d'y aller de
l'avant, parce qu'il y a des dispositions là-dedans qui sont
recherchées par l'industrie. Dans un contexte comme ça, on
comprend aisément que le 15... Effectivement, le député
d'Ungava a raison de s'attarder à la date du 15 et de dire: Bon,
ça devait être prêt pour le 15. Mais là encore,
lorsqu'on met le tout en relief avec le fait que la loi a été
adoptée en 1987, qu'elle est entrée
en vigueur à l'automne 1988 et que là, on arrivait
à terme - on attendait toujours les derniers échos de la part de
l'industrie - ça a fait en sorte qu'on a dépassé
malheureusement la date. Il y eut aussi des échanges assez longs avec
l'industrie sur les dispositions et les modifications en ce qui concerne
l'environnement, qu'on va vous présenter en cours de route.
Le Président (M. Bélanger): Pas d'autres
remarques?
Une voix: Non.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'on peut
appeler l'article 1?
M. Claveau: On va y aller, M. le Président.
Étude détaillée
Le Président (M. Bélanger): J'appelle donc
l'article 1. Vous me ferez grâce de la lecture, si vous me permettez. Ha,
ha, ha! C'est parce qu'on vous a gâté à force de les
lire.
M. Claveau: On va vous changer ça pour l'autorisation de
fumer.
Modifications à la Loi sur les mines
Le Président (M. Bélanger): Bon. Je vais y aller
donc. "La Loi sur les mines (L.R.Q., chapitre M-13.1) est modifiée par
l'insertion, après l'article 24, du suivant: "24.1 Toute personne dont
le permis de prospection est révoqué en vertu du paragraphe 4" de
l'article 281 ne peut faire de nouvelle demande pour l'obtention d'un tel
permis avant l'expiration d'un délai de deux ans à compter de la
date de la révocation."
M le ministre, vous avez des commentaires?
M. Savoie: Le gouvernement doit émettre un permis de
prospection à quiconque le désire pour son compte, pour qu'il
puisse prospecter pour son compte et pour le compte d'autrui. Ce qui s'est
produit, c'est que pour permettre la révocation d'un perrhis de
prospection à un individu, suite à des fausses
déclarations, des fausses représentations, on ne voulait pas le
faire pour sa vie. Ce qu'on voulait faire, c'était de créer une
pression morale. On voulait être en mesure d'envoyer un signal à
l'Association des prospecteurs, aux prospecteurs du Québec et même
à l'extérieur des limites du Québec, que ce type a fait
soit une fausse déclaration, eu des agissements de mauvaise foi quant
à l'enregistrement d'un claim, qui sont assez bien cernés dans un
article subséquent qu'on va voir ensemble En conséquence, on a
dit: Pour une période de deux ans, le prospecteur peut toujours aller en
appel de la décision du ministre si la décision est mal
fondée. Il y a des mécanismes d'appel qui sont prévus dans
la loi, qui sont automatiquement applicables aux prospecteurs. Mais ça
permet d'envoyer un signal.
On a plusieurs cas de "claims jumpers", des gars qui pensent, qui
développent des stratagèmes assez complexes, impliquant plusieurs
personnes, pour enlever des claims à des détenteurs de bonne foi.
Ces manoeuvres, finalement... On peut continuer à boucher les trous. Il
va toujours y en avoir, des trous. Il y a toujours un prospecteur qui va
trouver une façon de contourner la loi ou les règlements. On
pense qu'en même temps, en lui disant: Bon, on t'empêche de
prospecter pendant deux ans, suite à une fausse déclaration que
tu as faite. À ce moment-là, on envoie un message à
l'industrie comme quoi cet individu a commis une injustice en vertu de la Loi
sur les mines et qu'il sera puni pour une période de deux ans.
M. Trudel: C'est quoi le mécanisme d'appel?
M. Savoie: Pardon?
M. Trudel: C'est quoi le mécanisme d'appel?
M. Savoie: II loge un appel à la cour du
Québec.
M. Trudel: O.K.
M. Claveau: Oui, j'aurais quelques questions à poser au
ministre là-dessus. D'abord, à savoir s'il est déjà
arrivé que des prospecteurs fassent des fausses déclarations ou
utilisent des moyens frauduleux pour maintenir des titres sur des droits
miniers Si on se réfère à l'article 281, est-ce que cet
article s'applique dans le sens, par exemple, d'une déclaration pour
l'obtention du permis et pour - comment dire ça? - la gérance
générale de ce permis pour la période de cinq ans pendant
laquelle le prospecteur l'a eu, dans un premier temps, ou si ça
s'applique en vertu de fausses déclarations ou de conditions ou de
malversations dans la gestion de ses claims?
M. Savoie: C'est en tout temps. Un droit minier, lorsque le
titulaire l'a obtenu ou renouvelé par fraude ou fausses
représentations, le ministre peut le révoquer. Il peut
révoquer le droit minier en tout temps...
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: ...lorsqu'il l'apprend. Ce qu'on fait, ce qu'on ajoute
à cela, c'est qu'on peut révoquer le permis de prospection au
prospecteur.
M. Claveau: Ça vient donc d'une malversation quelque part
dans la gestion d'un droit minier.
M. Savoie: Oui. Ça peut être une fraude.
M. Claveau: O. K. Est-ce que le cas s'est déjà
présenté?
M. Savoie: Oui, on me dit qu'il y a déjà eu un
cas.
M. Claveau: Et le ministère, dans ces conditions, comment
a-t-il réagi jusqu'à maintenant?
M. Savoie: On a annulé son droit minier, je pense. C'est
le seul cas qu'on connaît. Non? Il n'a pas été
annulé? On me dit que ça n'a pas été annulé
parce que, actuellement, c'est devant les tribunaux.
M. Claveau: O. K. C'est le personnel du ministère qui est
responsable des claims, je suppose, dans une région donnée, qui
fait part de la fraude ou de l'erreur volontaire à un contentieux au
ministère, quoi?
M. Savoie: Oui. Il avise son supérieur à
Québec et là, c'est porté, j'imagine, au contentieux de
même qu'au sous-ministre ou au ministre.
M. Claveau: La décision est prise au niveau du
cabinet...
M. Savoie: Au niveau du cabinet.
M. Claveau:... ou au niveau du sous-ministre? Qui prend la
décision de dire: Effectivement, cette pratique est une pratique
tendancieuse, c'est une pratique frauduleuse.
M. Savoie: Ça, ça va être un avis du
contentieux.
M. Claveau: C'est un avis du contentieux du ministère.
M. Savoie: C'est ça, oui.
M. Claveau: Dans le cas où un détenteur de permis
aurait, je ne sais pas, dix propriétés, prenons un exemple.
M. Savoie: Oui.
M. Claveau:... et qu'il y aurait une pratique jugée
pernicieuse sur une de ces propriétés. Qu'est-ce qu'il advient
des neuf autres?
M. Savoie: Ce qu'il advient des neuf autres? M. Claveau:
Oui.
M. Savoie: J'imagine qu'il faudrait que chaque cas soit
analysé selon son mérite. Par contre, on parle du droit minier.
Alors, s'il y a un claim qui a été obtenu par fraude, à ce
moment-là, on pourrait annuler ce claim.
M. Claveau: Ça pourrait être annulé sur tout
le reste des propriétés?
M. Savoie: Oui. Il faut bien faire comprendre au
député qu'il s'agit là de mesures où on cherche
à donner beaucoup plus un message à l'industrie qu'on vise
à punir un individu. Parce qu'un prospecteur qui perd son permis de
prospecteur peut en obtenir un par le biais de son épouse. On n'a pas
besoin de cours pour avoir un permis de prospection. N'importe qui peut obtenir
un permis de prospection.
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: Ce qu'on cherche à faire tout simplement, c'est
que dans l'ancienne loi, cette disposition existait. On l'introduit ici dans
cette modification parce qu'on ne voulait pas... Dans la Loi sur les mines qui
a été adoptée en 1987, on n'a pas maintenu cette
stipulation. On disait: Finalement, ce n'était pas nécessaire. On
avait fait un discours autour de Kafka sur cet élément. Par
contre, j'ai décidé de réviser ma position, suite
à... Effectivement, on a des individus - quelques-uns, ils ne sont pas
nombreux - qui ternissent la réputation des prospecteurs, qui posent des
gestes sur lesquels on n'a aucun pouvoir d'intervention. Je pense que c'est
nuisible à l'image de l'industrie de l'exploration. Mais ça nous
permet d'envoyer un message. On ne bannit pas l'avis. (12 heures)
Je pense que c'est très léger. Quelqu'un fait une fausse
déclaration, cherche à obtenir un droit minier par fraude. Ce
n'est pas par des à peu près. Il faut que ce soit prouvé,
bien établi qu'il y a eu malversation ou fraude. Et là, on dit:
On t'enlève ton permis pendant deux ans. Finalement, là, tu sais
ce que je veux dire, on ne l'envoie pas en prison. On lui enlève son
permis de prospection, qui coûte. 25 $, pendant deux ans. Tout ce qu'il a
à faire, c'est de prendre sa petite fille, l'amener au bureau de
prospection, elle signe les papiers, et sa petite fille va avoir un permis de
prospection.
M. Claveau: Oui, mais il ne peut pas nécessairement lui
transférer les propriétés sur lesquelles il travaille.
M. Savoie: Ah, ça c'est la petite pogne. Et pendant une
courte période de temps, pendant deux ans, il peut quand même
transiger avec sa fille ou son garçon. Mais il reste quand même
qu'il y a surtout une notion de publicité. C'est un peu comme avec des
professionnels qui sont radiés pendant deux mois, deux semaines. C'est
symbolique. Ça donne un message au public. Et
je pense que ça démontre qu'il y a une volonté pour
le prospecteur, de la part du gouvernement, que tout le monde joue franc
jeu.
M. Claveau: Parce que cet article-là va beaucoup plus loin
que l'article 281. Dans le fond, à l'article 281, on s'attaque
directement à la propriété et aux droits miniers, aux
claims sur lesquels s'est faite la malversation ou s'est faite la fraude.
M. Savoie: Exact.
M. Claveau: On dit qu'on peut le révoquer, toutes sortes
de conditions, que l'on parle de gaz naturel, de pétrole, de saumure et
recherche de minéraux de toutes sortes. Bon, ça s'applique
spécifiquement sur cette propriété-là.
M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: Tandis que là, on ajoute la notion d'enlever
complètement le droit de prospection pendant deux ans.
M. Savoie: Deux ans, oui.
M. Claveau: Moi, je trouve que la mesure peut avoir des
incidences assez exceptionnelles et qui risquent d'amener le gouvernement dans
de curieuses situations. Et je reprends, à titre d'exemple, pour bien
comprendre jusqu'à quel point ça peut être appliqué
ou c'est même applicable. Par exemple, je reviens avec mon exemple d'un
prospecteur ou d'une compagnie... Parlons plutôt de la petite junior ou
du prospecteur indépendant, qui a un certain nombre de
propriétés. Mettons que, pour une raison ou pour une autre,
l'individu, ou la compagnie, s'est peut-être vu coincé quelque
part sur une de ces propriétés-là; pour toutes sortes de
raisons, il y a une malversation. Que l'on condamne l'action sur cette
propriété-là, j'en conviens, je n'ai pas de
problème avec ça. Mais qu'est-ce qu'il advient du reste des
propriétés? Parce que dans l'article 281, on dit toujours: Bon,
pour les autres propriétés, tu es correct, tu peux continuer
à travailler. Alors que. là, on enlève tout le droit de
travailler. Est-ce que, par exemple, si, pendant deux ans, on ne peut pas
prospecter, le titre reste valable? Est-ce que les travaux statutaires...
M. Savoie: Les titres de ceux qui ont été
jalonnés, pendant qu'il était prospecteur, qui sont à son
nom et qui ont été régulièrement jalonnés,
demeurent à son nom. Il n'y a pas de modification quant à ces
titres-là.
M. Claveau: Mais supposons qu'il ne peut plus faire les travaux
statutaires pour pouvoir les maintenir... Par exemple, une
propriété sur laquelle un prospecteur travaille depuis quatre ou
cinq ans, et tous les ans, il fait ses rapports de travaux statutaires, il
commence à avoir assez développé sa
propriété, à bien la connaître, à lui donner
une plus-value, mais, tout à coup, sur une autre
propriété, il se trouve un peu coincé.
M. Savoie: Ça n'a rien à voir, M. le
député. Je suis prospecteur et je jalonne dix claims, c'est votre
exemple. J'en jalonne un par fraude.
M. Claveau: Moi, je parlais de dix propriétés
séparées, qui peuvent avoir dix claims chacune.
M. Savoie: Oui, mais ton permis de prospecteur n'a rien à
faire avec les travaux que tu peux faire sur ton terrain ou pas. Ça te
donne tout simplement le droit de jalonner et d'être détenteur
d'un claim. C'est tout ce que ça te donne, le permis de prospection.
Ça te donne le droit de jalonner, un point c'est tout.
M. Claveau: Mais ça veut dire que, à ce
moment-là, il peut continuer ses travaux sur les claims.
M. Savoie: Ah oui. Il peut tout faire sauf jalonner.
M. Claveau: O. K. Il ne peut pas jalonner de nouveaux claims,
mais il peut continuer à travailler sur ses claims existants.
M. Savoie: C'est ça. Et je pense qu'il ne peut pas
s'appeler prospecteur. Moi, je pense que...
M. Claveau: Vous me garantissez qu'il peut continuer à
faire des travaux statutaires sur ses claims.
M. Savoie: Bien oui, n'importe qui peut faire des travaux sur des
claims. Tu n'as pas besoin d'être prospecteur pour faire des travaux sur
des claims. Le permis de prospection... Peut-être que si je peux avoir le
projet de loi, je vais aller voir à l'article 19: "Celui qui, pour son
compte ou pour autrui, prospecte un terrain, doit être titulaire d'un
permis de prospection délivré par le ministre " Alors, celui qui,
pour son compte - donc en son nom - ou pour le compte d'autrui, prospecte un
terrain dans le sens de jalonner.
M. Claveau: Ce n'est pas dans le sens de faire des travaux de
prospection sur le terrain.
M. Savoie: Non. c'est ça. L'article 20: "Celui qui, pour
son compte ou pour autrui, jalonne un terrain en vue d'obtenir un claim, doit
être titulaire d'un permis de prospection délivré par le
ministre. "
M. Claveau: Mais pour réclamer des déductions
d'impôt pour les travaux réalisés sur une
propriété ou pour maintenir ses droits à partir des
travaux statutaires, il faut que, si tu n'es pas prospecteur - tu ne le fais
pas à ton nom - tu le fasses au nom d'un autre. Mais cet autre-là
doit être détenteur d'un permis de prospection.
M. Savoie: C'est exact. C'est pour ça que je vous disais
que, par exemple, en se présentant avec sa fille au comptoir du bureau,
en obtenant un permis de prospection pour sa fille, parce qu'il n'y a aucune
autre condition, je pense, que d'être domicilié au Québec -
il n'a même pas besoin d'être domicilié au Québec -
à ce moment-là, il peut faire les travaux de prospection pour
terminer ces travaux, s'il est à sa première année ou
à sa deuxième année, pour le compte de celui qui n'a plus
son permis. Alors, ça n'empêche pas quelqu'un de vivre. Ça
n'empêche pas quelqu'un... On ne prend pas quelqu'un... Il n'y a pas de
destruction de droit qui permette de gagner de l'argent, des choses comme
ça. Ce qu'on fait, c'est qu'on lui enlève le droit de jalonner.
Ça, il n'a plus le droit de jalonner.
M. Claveau: II ne peut que travailler sur ses
propriétés déjà jalonnées.
M. Savoie: Même en vertu de l'article... Oui, c'est
ça. Il ne peut pas en acquérir d'autres pendant deux ans.
M. Claveau: Est-ce qu'il peut transiger? Est-ce qu'il peut vendre
ces propriétés-là durant les deux années où
il n'a plus son permis?
M. Savoie: J'imagine que oui. J'imagine que rien n'empêche
de transiger sur ses terrains, parce que ce n'est pas du jalonnement et ce
n'est pas des travaux sommaires de prospection.
M. Claveau: Alors, si vous me donnez ces garanties-là, M.
le ministre...
Le Président (M. Bélanger): Alors, sur l'article 1,
est-ce qu'il y a d'autres interventions? Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Claveau: II y a peut-être un complément de
réponse qui s'en vient.
Le Président (M. Bélanger): Pardon?
M. Claveau: II n'y a pas de complément de
réponse?
M. Savoie: Non, c'est tout simplement... Je voulais m'assurer du
sens de l'article 19.
M. Claveau: Non. Parce que moi, je ne vois pas de problème
avec l'article en soi si on me dit que, sur l'ensemble des
propriétés ou des opérations du prospecteur en question,
ça n'a pas un impact qui, finalement, pourrait l'amener à la
ruine.
M. Savoie: Et ça, je l'ai vérifié d'une
façon serrée. Finalement, le permis de prospection, c'est un
droit qu'a un Québécois d'aller chercher un permis pour 25 $ et
de jalonner. Il peut partir, prospecter un terrain, se promener dessus, puis
ensuite le jalonner. Et c'est tout ce que ça vous donne comme droit
ça, le permis de prospection. Alors, ce qu'on fait, c'est qu'on lui
enlève pour deux ans. Maintenant, ça ne l'empêche pas de
transiger ses lots. Ça n'empêche pas non plus et on sait que
ça va se produire... Le type à qui on va enlever le permis de
prospection, va tout simplement prendre un ami ou un membre de sa famille, lui
obtenir un permis et ça va lui permettre de continuer ses
activités. Sauf que lui-même n'a pas son permis et ça,
pendant deux ans. Il va y avoir des avis qui vont être donnés. Il
y a un élément de publicité là-dedans, quand le
ministre va révoquer son permis. C'est un peu sévère. Sauf
que le problème que ça cause, par exemple, c'est que ce
type-là a obtenu par fraude, mesures ou fausses représentations
des droits miniers. Et, souvent, ça implique qu'il les a enlevés
à quelqu'un d'autre. Alors, ça implique des procès.
Ça implique un mauvais nom pour l'industrie. Et on ne veut pas les
encourager. Alors, en plus d'annuler un droit minier qu'il a pu obtenir... Et
souvent, il y a un élément de risque. Il se dit: Bien, le
ministère ne sera jamais capable de le prouver, des affaires comme
ça. Les gars sont...
M. Claveau: J'en conviens, M. le ministre. Sauf que, par exemple,
dans le domaine de l'industrie en général, un industriel qui a un
certain nombre d'entreprises peut être, à l'occasion, poursuivi
pour une fraude dans une entreprise en particulier, mais sans pour autant que
ça joue pour les autres entreprises où il est
impliqué.
M. Savoie: C'est pour ça que, finalement, la punition
n'est pas grave. La punition n'est pas l'emprisonnement pendant six mois. On ne
lui enlève pas l'ensemble de ses droits. Tout ce qu'on lui dit: Oui, tu
as fait ça. Bien, pendant deux ans, tu ne pourras plus jalonner.
M. Claveau: Bien, vous ne risquez pas de vous retrouver devant la
Cour suprême avec ça?
M. Savoie: Ha, ha, ha! Ça ne devrait pas.
M. Claveau: Pour avoir brimé les droits et
libertés.
M. Savoie: C'est ça.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 1
est-il adopté?
M. Claveau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 2se
lit comme suit: "2. L'article 80 de cette loi est modifié: 1° par la
suppression, dans la dernière ligne du premier alinéa, des mots
"pour la motié de leur valeur"; 2° par la suppression du
deuxième alinéa."
M. Claveau: Là, ça veut dire que le nouvel article
se lit au complet comme... Être appliqué à la
période de validité actuelle... Alors, ça vaut pour tous
les travaux, y compris ceux qui sont faits dans les 60 derniers jours.
M. Savoie: Ça, c'est la moitié des valeurs, la
moitié de la valeur, c'est-à-dire que, lorsqu'on était
détenteur d'un claim, on devait faire des travaux. Lorsqu'on rapportait
les travaux faits pendant la période pendant laquelle on devait faire
les travaux, on avait droit à 100 %. Lorsqu'on les rapportait une
journée après, on avait droit à seulement 50 %, même
si les travaux étaient faits à l'intérieur des
délais.
M. Claveau: La seule exception, c'était pour les travaux
qui étaient faits dans les 60 derniers jours. À ce
moment-là, on pouvait appliquer les 100 %, même si c'était
fait après?
M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: O.K., moi, je trouve que c'est une disposition qui
est tout à fait logique. Maintenant, est-ce qu'il reste, quelque part,
un délai maximum pour fournir le rapport des travaux après
expiration, en supposant que... Ça veut dire, à toutes fins
pratiques, que maintenant, les prospecteurs, au lieu de faire deux rapports,
c'est-à-dire un pour les travaux faits dans la première partie,
avant l'expiration, et un deuxième rapport, pour des travaux faits dans
la deuxième partie, essentiellement, vont faire leur rapport
après l'échéance ou, à toutes fins pratiques,
lorsque les travaux seront complétés, pour n'avoir qu'une seule
fois à faire la paperasse. Et si j'étais à leur place, je
ferais exactement la même chose. Mais est-ce qu'il va y avoir des
délais maximaux de prévus, mettons 90 jours après la fin
du mandat ou de la période?
M. Savoie: Oui, c'est ça, il faut que ce soit fait
à l'intérieur de la période de validité
suivante.
M. Claveau: O.K., donc, une année. M. Savoie: Bien,
deux ans.
M. Claveau: Deux ans, oui, c'est vrai, maintenant, on l'a mis sur
deux ans, avec la nouvelle loi. Donc, il a deux ans pour faire le rapport.
M. Savoie: Oui, c'est ça.
M. Claveau: Remarquez qu'il n'a pas avantage à attendre,
parce qu'il a ses remboursements d'impôt puis tout ça
M. Savoie: C'est ça, c'est ça.
M. Claveau: ...ses droits, qui sont liés...
M. Savoie: Oui, c'est ça.
M. Claveau: ...aux travaux.
M. Savoie: Cela a été demandé par
l'Association des prospecteurs. Ils nous ont demandé ça parce que
ça va permettre de maintenir leurs claims à une époque
où il y a moins d'argent qui circule, avec les actions
accréditives qui sont moins actives...
M. Claveau: Est-ce que ça peut vouloir dire, M. le
ministre, qu'un prospecteur pourrait, dans le fond, faire deux périodes
avec les mêmes claims sans produire de rapport, donc quatre ans?
M. Savoie: Non, non, il faut qu'il produise son rapport
après la première tranche de deux ans.
M. Claveau: II a deux ans pour la produire après?
M. Savoie: Non, mais, après ça, il a deux ans pour
ajouter les travaux par après. Il a deux ans, après, pour ajouter
d'autres travaux.
M. Claveau: Oui, d'accord, mais supposons que ma première
tranche... Je vais me chercher un claim, je commence demain matin, j'ai donc
jusqu'au 20 juin 1992 et je n'ai pas encore fait de rapport, là. OK?
Là, je m'en vais au ministère, le 20 juin 1992, à 7 heures
du matin, je me présente à la porte du ministère, puis je
dis: Je veux un renouvellement de deux ans, j'ai fait des travaux, voici, je
vous ferai le rapport dans la deuxième période.
M. Savoie: Non, il faut que vous ayez fait votre premier
rapport
M. Claveau: Les travaux effectués au titre d'un claim au
cours de la période de validité précédant sa
période de validité actuelle, à l'exception des travaux
d'examen de propriété... (12 h 15)
M. Savoie: Supposons, M. le député, que
vous êtes propriétaire d'un claim - on va revenir à
votre exemple. Vous faites votre rapport à la fin de la deuxième
année, mais là, vous êtes en train de faire d'autres
travaux pendant la période du 20 juin, alors, là, ce qu'on dit:
Bon, d'accord, tu peux produire ton rapport plus tard.
M. Claveau: II peut faire un seul rapport où il va tout
unifier plus tard.
M. Savoie: Oui, mais là, c'est parce qu'il ne peut pas
détenir son claim quatre ans de temps sans produire de rapport. Il faut
qu'il fasse son rapport au bout de deux ans.
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: II fait son rapport au bout de deux ans. Il dit: J'ai
fait pour 3000 $ de travaux sur mon claim. Mais là, je suis en voie d'en
faire d'autres. Je suis en train d'en effectuer d'autres. Et ce deuxième
rapport là, je vais le remettre quand j'aurai terminé mes
travaux.
M. Claveau: Après la deuxième période.
M. Trudel: Pour le renouvellement, il a l'obligation de produire
un rapport.
M. Savoie: C'est ça. Pour son renouvellement, il a
l'obligation de fournir un rapport. Alors, il fournit son rapport dans lequel
il énumère les travaux qu'il a faits. Alors, après
ça... Supposons qu'il est en train de faire d'autres travaux. Alors, les
travaux ont commencé au mois de mai - parce que son exemple, c'est le
mois de juin - et sont censés se terminer, par exemple, au mois de
septembre. Alors, il peut faire ses travaux et, à la fin de ses travaux,
au mois de septembre, il peut produire un deuxième rapport.
M. Claveau: Oui. J'en conviens. Sauf que là, dans votre
exemple, dans le fond, on revient à ce qu'on trouvait dans le
deuxième paragraphe avant dans les 60 derniers jours. Mais ça
veut dire que les travaux auraient pu commencer un an avant.
M. Savoie: Oui. Mets-le au mois de février
plutôt.
M. Claveau: Oui, O.K. On aurait pu, par exemple, après la
première année...
M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: ...pour des raisons de déductions
d'impôt et tout ça, à ce moment-là, faire un
rapport. Et ce rapport-là, si les travaux sont suffisants, peut
justifier une extension après deux ans. Et les travaux qui ont
été faits durant toute la deuxième année peuvent
être rapportés la troisième ou la quatrième
année. M. Savoie: C'est beau.
M. Claveau: Ça va. Il faut s'entendre. Il faut être
certain qu'on s'entende.
M. Savoie: Oui, mais c'est un avantage pour une compagnie
junior.
M. Claveau: Parce qu'on va avoir à l'expliquer aussi dans
le milieu à l'occasion.
M. Savoie: Oui. i
M. Trudel: C'est pour faciliter au prospecteur l'étalement
des travaux.
M. Savoie: C'est ça, pour maintenir son claim plus
longtemps en vigueur. Où avant, on était plus
sévères, on est un petit peu plus laxistes. Finalement, on leur
donne droit...
M. Trudel: Je m'excuse. Pour son renouvellement, il pourrait, par
exemple, faire un rapport de 3000 $ de travaux réalisés. Et pour
maintenir sur Jes deux autres années, ça pourrait être des
travaux d'un autre montant de 3000 $ qui ont été faits pendant la
première période.
M. Savoie: C'est ça.
M. Trudel: Ce qui lui permettrait, pour le même prix,
à toutes fins utiles...
M. Savoie: Exactement.
M. Trudel: ...de maintenir le claim pour quatre ans...
M. Savoie: C'est exactement ça.
M. Trudel: ...si, de façon cyclique, il y a une baisse
d'activité dans l'industrie.
M. Savoie: C'est exactement ça
M. Claveau: Bien, là, c'est-à-dire aussi que dans
ces conditions-là, il est à peu près impossible de ne pas
affecter les 100 % des travaux réalisés sur une
propriété.
M. Savoie: C'est en plein ça.
M. Claveau: Ce que le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue vient de dire, est-ce que ça ne va
pas à rencontre d'autres articles dans la loi, par exemple, sur
l'étalement des claims et sur la période de temps? Actuellement,
on peut faire... Admettons, par exemple, que cette année, je fais du
forage et que je réalise 50 000 $ de travaux sur une
propriété. À ce moment-là, je peux l'étaler
sur quelques années.
M. Savoie: Les claims contigus. Tu peux l'étaler sur les
claims qui touchent ce claim-là, oui.
M. Claveau: Sur les claims contigus et sur un certain nombre
d'années aussi.
M. Savoie: Bien, sur les travaux, non. Maximum quatre ans?
M. Claveau: Non, on peut l'étaler sur.
M. Savoie: Tu peux retourner quatre ans en arrière?
Une voix: Non.
M. Savoie: Quatre ans à venir.
Une voix:... période de validité actuelle.
M. Savoie: C'est ça. Plus deux ans, oui, c'est ça,
quatre ans. Mais à venir, pas pour le passé.
M. Claveau: C'est ça. Mais dans la situation actuelle, si
tous les travaux sont rapportés - enfin, les travaux ne sont pas
nécessairement rapportés, mais s'ils sont réalisés
- on peut les étaler sur les deux années qui viennent. C'est
ça.
M. Savoie: C'est ça. C'est avec cette
modification-là. C'est parce que le député d'Ungava fait
référence aux lots contigus. Finalement, ce n'est pas dans le
temps que tu veux les étaler. C'est sur l'espace. Et dans la Loi sur les
mines, on a apporté une modification.
M. Claveau: Dans le temps aussi des travaux de forage.
Actuellement, on peut les étaler dans le temps.
M. Savoie: Bien, deux autres années.
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: Pas dans la loi actuelle.
M. Claveau: Oui, les prospecteurs le font.
Les gens font du forage pour 50 000 $ et après ça, ils ont
leurs travaux statutaires garantis jusqu'en 1992.
M. Savoie: Donc, on comprend ce que vous vouliez dire, là,
que, finalement, ça ne présente pas de difficultés. Si, la
première année, par exemple, tu dois faire pour 2500 $ de travaux
puis que tu en fais pour 100 000 $, tu es bon pour une longue secousse,
là.
M. Claveau: C'est ça, c'est étalable dans le
temps.
M. Savoie: Oui, oui, par en avant, pas par en
arrière...
M. Claveau: Non non.
M. Savoie:.. mais par en avant.
M. Claveau: C'est ce que j'ai compris, mais ça te permet
de garder ta propriété pendant X années...
M. Savoie: C'est ça
M. Claveau:... sans avoir à retravailler dessus.
M. Savoie: Oui
M. Claveau: Ou à peu près pas. En tout cas...
M. Savoie: Oui
M. Claveau:.. c'est sûr que tu as intérêt
à continuer à travailler dessus quand même,
là...
M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: mais ça permet de pouvoir maintenir une
propriété pendant...
M. Savoie: C'est ça, c'est beau.
M. Claveau: un certain nombre d'années. Donc, ça va
pour l'article 2, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Alors, adopté?
J'appelle l'article 3. "L'article 133 de cette loi est modifié par
l'addition de l'alinéa suivant: "En territoire arpenté, le permis
doit couvrir un ou plusieurs lots ou blocs entiers. Toutefois, si la superficie
de ceux-ci ne totalise pas 100 hectares, elle peut être
complétée par une partie de lot ou de bloc. "
M. Claveau: J'aimerais avoir quelques explications
complémentaires là-dessus. Peut-être que c'est parce que,
après notre nuit, on est...
Le Président (M. Bélanger): On est moins vite.
M. Claveau: On a peut-être un petit peu de
difficulté avec la calculatrice, mais, ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): Ha, ha, ha!
M. Savoie: C'est uniquement pour donner de la forme aux lots,
faire de belles cartes.
M. Claveau: Voulez-vous...
M. Savoie: Uniquement pour avoir de belles
cartes, faire de beaux rectangles.
Le Président (M. Bélanger): Ha, ha, ha!
M. Savoie: Au lieu d'avoir ça tout croche, là, tout
en petits morceaux...
M. Claveau: Ah! c'est pour des considérations
esthétiques.
M. Savoie: Purement.
M. Claveau: C'est vrai, ce que vous dites là?
M. Savoie: Oui, oui, c'est exactement ça. C'est tout
simplement pour permettre que, quand on jalonne, on jalonne quelque chose qui
est complet, qui est entier, parce qu'on travaille sur le territoire
arpenté, alors la description se fait plus facilement. Au lieu de
découper puis de faire toutes sortes de trous, on prend un territoire,
puis on le trace rectangulairement, selon le territoire arpenté en
question.
M. Claveau: C'est-à-dire que, par exemple, quelqu'un ne
pourra pas combiner...
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: ...ses 100 hectares en pointe de flèche, par
exemple.
M. Savoie: Par exemple. M. Claveau: II va falloir qu'il...
M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: Puis, s'il veut avoir la même superficie, il va
devoir prendre 200 hectares, s'il veut avoir la même base.
M. Savoie: Oui, bien, en tout cas, il va être obligé
de savoir ce qu'il fait. C'est parce qu'on ne veut pas se retrouver avec des
trous puis des "patches" tout partout sur le territoire arpenté.
M. Claveau: Oui, je comprends, mais supposons qu'il y a une zone
minéralisée qui est intéressante, qui peut avoir 800
mètres de long sur 1 mètre de large? Ça, ça veut
dire qu'il faut, à ce moment-là, que la propriété
soit carrée, mais bien alignée le long de cette
faille-là?
M. Savoie: Pas carrée, mais tout simplement en ligne
droite, le plus possible. Ça peut être...
On ne veut pas avoir une affaire qui ressemble à une peinture
de...
Une voix: Picasso.
M. Claveau: Picasso.
M. Savoie: J'allais dire Picasso, mais j'ai trop de respect pour
Picasso. On ne voulait pas se retrouver, en tout cas, avec quelque chose de
très flou.
M. Claveau: ...permis de prospection. M. Savoie: ...mes
papillons, moi, là.
Le Président (M. Bélanger): Quand vous arriverez
à un article où vous avez un papillon, vous nous informerez que
vous avez un papillon. Avant qu'on discute de l'article, vous introduisez votre
papillon. Il n'y aura pas de problème.
M. Savoie: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): Vous n'aviez pas de
papillon ici, non?
M. Savoie: Non. Non, pas encore, non.
Le Président (M. Bélanger): C'était pour
éviter les formes de papillon sur les plans.
M. Trudel: Si vous voulez éviter les simagrées sur
les cartes, pourquoi ajoutez-vous "peut être complétée par
une partie de lot ou de bloc"?
M. Savoie: "Peut être complétée par une
partie de lot donnée"?
M. Trudel: "...ou de bloc".
M. Savoie: Oui, c'est parce qu'on ne veut pas que le gars,
justement, se retrouve avec trop de territoire. Alors, il peut en prendre une .
partie, sauf qu'on ne veut pas se retrouver avec quelqu'un, justement, qui
laisserait des trous en plein milieu, des choses comme ça. Si vous
voulez avoir des informations, on peut...
M. Trudel: Si vous dites... Je comprends, là, pour ne pas
se retrouver avec toutes sortes de terrains de grandeurs
différentes...
M. Savoie: C'est ça.
M. Trudel: ...et d'identifications différentes. Mais vous
ajoutez que si ça ne totalise pas 100 hectares, il va compléter
par une partie de lot ou de bloc. Celui qui va prendre par à
côté va se retrouver avec d'autre chose qui va donner ces
simagrées-là.
M. Savoie: Oui, bien, c'est ça. Supposons qu'il veut
suivre, justement, quelque chose qui part en tangente, il pourra le suivre, en
prenant des parties moindres, mais ça devra être d'une forme
contiguë et en ligne droite.
M. Claveau: Dans l'actuel article 133, 100 hectares, c'est la
norme maximale d'unités. Est-ce que c'est bien ça? La superficie
ne doit pas excéder 100 hectares.
M. Savoie: Oui, c'est ça, oui, c'est 100 hectares. Alors,
il peut prendre des blocs de 100 hectares ou de 80 hectares, par exemple.
M. Claveau: Oui, c'est ça. Alors que, avec la
modification, si la superficie ne totalise pas 100 hectares, donc on est
à 80 supposons, pour reprendre votre exemple, on dit: "Elle peut
être complétée par une partie de lot ou de bloc". Mais
ça amène quoi de plus dans la loi, si, moi, je ne suis pas
intéressé de la compléter.. Et dans la loi actuelle, je
peux toujours la compléter aussi, puisque j'ai le droit d'aller
jusqu'à 100 hectares.
M. Boutin (Raymond): Raymond Boutin. L'article de loi permet
à un titulaire, s'il le veut, de demander une surface maximale de 100
hectares. Comme vous l'indiquiez, s'il ne désire que 25 hectares, il va
prendre un permis de 25 hectares. Mais l'exemple, si on est en territoire
arpenté, dans le coin de l'Abitibi, un lot classique a à peu
près 40 hectares; à l'occasion, ça peut varier.
L'individu, à l'heure actuelle, avec les dispositions de la loi, peut
demander un permis qui va chevaucher deux, trois ou quatre lots, tout de
travers, et celui qui est à côté, pour revenir à
votre exemple d'un indice minéralisé, s'il veut aller se
juxtaposer, va avoir un permis qui a des formes très disparates, et le
risque de chevauchement ou de créer un conflit minier va être
très élevé. Ce qu'on propose ici, pour simplifier la
procédure, c'est, de la même façon que la loi dit qu'un
claim suit les lignes du lot, quand tu vas demander un permis de recherche pour
les substances minérales de surface en territoire arpenté, le
permis devra avoir les mêmes limites qu'un lot, et ça, pour une
superficie qui pourra varier de 10 hectares à 100 hectares, suivant la
volonté de son requérant.
Le Président (M. Bélanger): C'était M
Raymond Boutin, c'est bien ça? C'est pour les fins du Journal des
débats.
M. Claveau: Donc, dans le cas des claims, on le sait, un claim a
un quart de mille carré, mais ça peut prendre toutes sortes de
formes, la juxtaposition des claims, l'un à côté de
l'autre. Ça peut avoir l'air d'un serpent, à l'occasion.
M- Savoie: Oui, là aussi.
M. Boutin: En général, en territoire
arpenté, vous avez des lots qui sont vraiment rectangulaires, de
façon générale, quoiqu'il y ait des lignes de cantons
où, effectivement, c'est tout croche.
M. Claveau: En tout cas, c'est une "tech- nicalité". Il
s'agit juste de comprendre pourquoi on l'amène, cette
"technicalité-là" Ça va, M. le député?
Le Président (M. Bélanger): Bien, l'article 3 est
adopté
M. Claveau: Non, non, M. le Président, il y avait comme
une réflexion qui arrivait à terme, là.
Le Président (M. Bélanger): Excusez moi
M. Trudel: Bien, je comprends que c'est donc pour les substances
minérales de surface.
M. Boutin: C'est exact. (12 h 30)
M. Trudel: II ne peut pas y avoir un permis de moins d'un lot, de
moins de 40 hectares "En territoire arpenté, le permis doit couvrir un
ou plusieurs lots". Donc, un lot, généralement reconnu, c'est 40
hectares. On ne donnera pas de permis d'exploitation des matériaux de
surface, sur un terrain de moins de 40 acres. Ça, ça m'apparaft
élevé Je fais la remarque suivante. Dans le cas des
gravières, du silice et autres matériaux similaires, le
député d'Ungava faisait remarquer, cette nuit, dans ses remarques
au niveau de l'adoption du principe - c'est très vrai, on le sait tous -
tout le jeu des entrepreneurs qui veulent soumissionner pour une bâtisse
privée ou pour le ministère des Transports - tout se joue sur le
transport, même si vous allez me dire que tantôt vous allez revenir
avec un article - ça fait comme si tu monopolisais, par exemple, une
gravière sur un lot complet qui peut être près d'une ville
où il est susceptible d'avoir de plus grands travaux et plus
fréquemment Ça m'apparaft élevé de donner la
permission d'exploiter les substances minérales de surface
nécessairement sur un lot en entier, quand on pourrait peut-être,
soit pour les fins de l'exclusif, maintenir une exploitation industrielle ou
non exclusive, ou, en tout cas, lorsqu'on accorde pour un permis exclusif, on
se retrouve avec la situation que vous ne pouvez garder, à moins de
revenir sur le permis exclusif, des matériaux pour celui qui demanderait
un permis non exclusif. Ça m'apparaft très élevé
comme grandeur, parce qu'une sablière pour des travaux, même pour
maintenir ou établir une installation industrielle, ce n'est pas des
pinottes - excusez l'expression - c'est très grand. J'ai toujours en
tète mon propre lot de 40 hectares et je dis: Écoute, je te donne
la permission d'exploiter les substances minérales de surface sur toute
la grandeur du lot, puis si je suis près de la ville ou d'une
agglomération, ça fait comme une réserve assez
importante.
M. Savoie: C'est exactement l'article suivant qui doit être
abordé où on parle justement de ce qll'ori peut accorder et de ce
qui ne peut pas être accordé. Quarante hectares, ça peut
sembler assez important, mais souvent, pour les travaux de préparation,
de routes d'accès et de déblaya-ge, de déboisement, il y a
des coûts. Il faut qu'il soit certain d'une exploitation assez longue. On
ne peut pas arriver et... Ça demande quand même une bonne
superficie.
Le Président (M. Bélanger): 40 hectares, ça
représente quoi?
M. Trudel: C'est 840 pieds de front par un mille et demi de
profond.
Une voix: Exact.
Le Président (M. Bélanger): C'est grand
M. Trudel: C'est très grand. Il m'apparait que vous allez
être saisi de demandes pour revenir en arrière sur le terrain de
quelqu'un qui aurait, par exemple, obtenu un permis exclusif. Et là, il
y a un autre entrepreneur qui dit: Bon, je pense que je pourrais ouvrir une
gravière. Le terrain est proche de l'agglomération, ce que je
décrivais tantôt. Et là, si je comprends bien, il se
servirait de l'article 4 et vous demanderait de revenir en arrière, vous
demanderait de dire: Moi, je veux avoir une partie de ça pour
m'ap-provisionner. Ça va vous demander d'aller jouer dans le permis de
celui qui l'aurait déjà obtenu. Et vous savez aussi que les
dispositifs de ce projet de loi visent, entre autres - et on y reviendra
à d'autres exemples - à éviter les situations de monopole.
Je comprends que c'est même faire mal à l'État en quelque
sorte, parce qu'un des gros utilisateurs de ces gravières, c'est
évidemment le ministère des Transports pour les routes. On a eu
l'occasion d'en discuter à plusieurs occasions. C'est pour éviter
la situation de monopole.
Moi, je pense qu'il y a un autre aspect aussi. Je pense qu'il faut
chercher à éviter qu'on mette la main sur des substances en trop
grande quantité et, à ce moment-là, de freiner un peu
l'entrepreneurship d'un certain nombre de... Parce que les non exclusifs,
toujours ce qu'on va appeler les petits entrepreneurs... Forcément, si
ce sont des grands entrepreneurs, ils vont aller sur un "plant" de fabrication
d'asphalte et un "plant" de ciment ou quelque chose du genre et là, ils
vont demander un permis exclusif. Les petits ont de la misère avec
ça et je pense que ça va vous amener à avoir un assez
grand nombre de demandes pour revenir en arrière, si je comprends la
mécanique comme il faut.
M. Savoie: Mais le bail non exclusif, ils sont souvent
plusieurs.
M. Trudel: Oui.
M. Savoie: Ils sont souvent une dizaine. Ils peuvent être
trois ou quatre, une quinzaine sur le même...
M. Trudel: Sur le même terrain?
M. Savoie: Sur le même terrain. Alors, ils se font une face
et chacun travaille son petit coin.
M. Trudel: Je m'excuse, mais, a fortiori, si vous me dites
ça, qu'ils seraient une dizaine sur le terrain et qu'ils se font chacun
une sortie, chacun une face, quelqu'un qui va vous demander un permis exclusif,
il va se conformer à l'article 3 et vous allez le monter à 100
hectares.
M. Savoie: Oui. Regardez l'article 5.
M. Trudel: 100 hectares, ce n'est pas 40. C'est deux terres et
demie. Alors, c'est 1680 pieds minimum sur un mille de profond, un mille et
demi.
M. Savoie: Peut-être que M. Boutin pourrait
éclaircir...
M. Boutin: Les articles 5, 6, 7, 8 et 9 rejoignent, dans une
très large mesure, les préoccupations dont vous venez de faire
part à l'égard des sablières et gravières.
Cependant, pour ce qui concerne l'article 4 dont il est présentement
question, l'article 4 vise la délivrance d'un permis de recherche de
substances minérales de surface...
M. Trudel: Ah, de recherche!
M. Boutin: ...et un tel permis ne peut pas être
accordé pour rechercher une sablière, par exemple. Un permis de
recherche est accordé pour quelqu'un qui veut acheter de la silice, de
la tourbe, du talc ou autres substances du genre dites de surface, mais pas
pour le sable et gravier. Vos préoccupations, on va pouvoir les
constater tantôt.
M. Trudel: Ce n'est pas ça que le ministre m'avait dit.
Réglé.
M. Boutin: Donc, les articles 5 à 9, on va rejoindre vos
préoccupations, dans une très large mesure.
M. Trudel: Je m'excuse. Je ne veux pas charger le ministre pour
rien...
M. Savoie: Non, tu as raison!
M. Trudel: ...mais c'est parce que, dans sa réponse, il
avait parlé de substances minérales de
surface.
M. Claveau: Ça, ça vaut, à titre d'exemple,
pour la carrière de silice de Saint-Vianney, dans la Matapédia,
sur laquelle un promoteur travaille actuellement et a 1 500 000 $ d'investis,
malgré ce qu'on nous a dit en Chambre l'autre jour.
M. Boutin: Son permis va demeurer...
M. Savoie: Je n'ai pas voulu intervenir sur ça. Je veux
garder mes distances dans ce dossier-là.
M. Claveau: Je vous comprends. Mais ce n'est peut-être pas
vous qui avez fait les promesses, mais elles sont là.
M. Trudel: Le ministre ne veut pas s'occuper du dossier des
autres.
M. Boutin: La surface moyenne des permis de recherche actuels est
tout près de 100 hectares. Durant la période de recherche, les
gens ont tendance, parce que, de toute façon, c'est le même prix
en termes de droits à payer à l'État... C'est le
même prix, que le permis ait 25 hectares ou 100 hectares.
M. Trudel: S'il n'est pas trop, est-ce qu'on pourrait relire
l'article 133 original. L'article 133 original, il est...
M. Savoie: Vous voulez le lire ou qu'on le lise?
M. Trudel: Oui. Il est tout court.
M. Savoie: O.K. "Le territoire qui fait l'objet d'un permis doit
être compris dans un seul périmètre et sa superficie ne
doit pas excéder 100 hectares."
M. Trudel: O.K. C'est un permis de prospection.
M. Boutin: Ça, c'est un permis de recherche de substances
minérales de surface. Tel est le nom consacré par la loi.
M. Claveau: Ça va. Donc, avec le nouvel article, il peut
excéder 100 hectares, en autant que ce soit par des blocs de 100 qui se
multiplient.
M. Boutin: II ne pourra toujours pas excéder 100 hectares,
mais plutôt que de laisser la superficie à la discrétion de
son requérant, sa superficie devra correspondre à un lot
lorsqu'on est en territoire arpenté, un peu comme le claim. Mais la
différence entre les deux, c'est que le permis de recherche de
substances minérales de surface, c'est pour le silice et alors que le
claim, c'est les métaux qu'on cherche.
M. Claveau: Est-ce qu'il y a ailleurs des dispositions pour le
cas où c'est en pleine forêt, par exemple? Je parle...
M. Boutin: Aucune différence La même disposition
s'applique
M. Claveau: C'est les mêmes dispositions Ça veut
dire que tous les territoires sont arpen-tables. C'est ça que vous me
dites.
M. Boutin: Non, je veux dire, à l'extérieur des
territoires arpentés, environ 50 % de nos claims sont en territoire non
arpenté, soit au nord du 52e parallèle. À ce
moment-là, c'est l'individu qui choisit sa superficie, parce qu'il n'y a
pas d'arpentage primitif.
M. Claveau: Sa superficie. Par exemple, pour une montagne de
granit, en forêt quelque part, isolée dans un coin
où...
M. Boutin: Alors, le requérant, à ce
moment-là, va déterminer la superficie, en autant que ça
ne dépasse pas 100 hectares. Mais, par contre, en territoire
urbanisé, c'est davantage là que cette nouvelle disposition va
favoriser la formation ou le quadrilatère plus facilement
repérable et identifiable sur nos cartes de claims.
M. Claveau: Mais ça ne peut jamais dépasser 100
hectares, même en territoire non arpenté?
M. Boutin: Pas suivant la loi.
M. Claveau: Ce qui fait, par exemple, qu'un dépôt de
granit très important devrait être divisé en
différents lots de 100 hectares.
M. Boutin: C'est-à-dire qu'il va demander deux permis, par
exemple, contigus.
M. Claveau: Ça va.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 3 est
adopté. J'appelle l'article 4 qui se lit comme suit. "L'article 142 de
cette loi est modifié: 1e par l'insertion, dans la
quatrième ligne du deuxième alinéa et après le mot
"ou", des mots ", sous réserve du quatrième alinéa,";
2° par l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant: "Le
ministre peut refuser une demande de bail exclusif s'il juge nécessaire
de réserver le terrain pour garantir l'approvisionnement requis pour
l'exercice d'un bail non exclusif déjà conclu ou d'autres baux
non exdusifs qui pourraient être ultérieurement conclus."
M. Claveau: Est-ce que je comprends bien en disant que le
quatrième alinéa, c'est celui que l'on rajoute au deuxième
alinéa de l'article 4? O.K. Donc, ça veut dire que... Moi,
j'aimerais savoir très rapidement, par rapport au contexte actuel,
quelle est la véritable utilité, le véritable sens de cet
article qui vient modifier les comportements actuels des gens qui ont des
droits?
M. Savoie: Ça permet de nous réserver une partie
d'un bail exclusif à une utilisation par un bail non exclusif, ce qui
règle des problèmes spécifiques qu'on vit actuellement,
entre autres en Abitibi-Témiscamingue, où on a une demande de
bail exclusif sur un territoire assez étendu. Là, on arrive et
ça va nous permettre de réserver une partie de ce territoire pour
les utilisations de bail non exclusif.
M. Claveau: Des utilisations de bail non exclusif. Quand on parle
de partie de territoire, est-ce qu'on parle d'une superficie ou d'un volume
à extraire?
M. Savoie: Bien, une superficie, c'est un morceau de terrain et
c'est également ce qu'il y a dedans.
M. Claveau: Oui, mais, par exemple, est-ce que quelqu'un qui ne
jouirait pas d'un bail d'exclusivité, d'une façon non exclusive,
peut aller piger à même les sites déjà
développés par le propriétaire du bail exclusif?
M. Savoie: Non. Un bail exclusif, c'est exclusif au
détenteur du bail. Tu peux avoir un bail qui est non exclusif,
c'est-à-dire que tu peux être plusieurs dans le même
banc.
M. Claveau: Oui
M. Savoie: Ça, c'est un bail non exclusif. Tu peux
opérer un droit sur un banc avec plusieurs. À ce
moment-là, tu as un bail non exclusif. Tu peux également avoir un
bail exclusif. Tu as un banc et il n'est qu'à toi, personne d'autre ne
peut y aller.
M. Claveau: Mais il peut y avoir une partie
réservée, non exclusive, sur ce banc-là. Moi, par exemple,
j'ai une image en tête qui est très facile à comprendre.
À quelques kilomètres de Chapais, le CN a un bail exclusif sur un
"pit" de gravelle qu'on appelle...
M. Savoie: O.K.
M. Claveau: ...sur un banc de gravier.
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: La municipalité, à ma connaissance en
tout cas, ne peut pas aller chercher de gravier là-dedans. Elle est
obligée de développer des sites à
l'extérieur...
M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: ...pour ses petits besoins.
M. Savoie: Ou y aller avec l'autorisation du CN.
M. Claveau: Ou y aller avec l'autorisation duCN.
M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: Mais si le CN n'a pas donné l'autorisation,
à ce moment-là, tu es obligé de t'en priver.
M. Savoie: Tu ne peux pas y aller.
M. Claveau: Est-ce qu'avec cette disposition, par exemple, dans
le cas où, pour une raison ou l'autre, la municipalité aurait
besoin de quelques voyages de gravier, elle pourrait aller les chercher dans le
dépôt du CN?
M. Savoie: Non.
M. Claveau: Non pas dans le dépôt, mais dans le site
du CN.
M. Savoie: Non. Il faut qu'elle fasse la demande pour un bail non
exclusif. Ce qu'on dit, c'est qu'actuellement, où il y a une demande de
bail exclusif...
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: ...sur un territoire, nous, ce qui peut arriver, c'est
de dire: Parfait, on te l'accorde, mais on va soustraire une partie de ce
bail-là...
M. Claveau: O.K.
M. Savoie: ...pour une utilisation à des fins non
exclusives.
M. Claveau: Donc, ce n'est pas une utilisation d'un certain
volume dans la partie qui est déjà exploitée par celui qui
a un bail exclusif.
M. Savoie: Non.
M. Claveau: C'est vraiment à partir du même
dépôt, de pouvoir permettre un autre développement
parallèle pour quelqu'un qui pourrait avoir un bail non exclusif.
M. Savoie: C'est ça. Lorsque tu fais une demande de permis
pour un bail exclusif sur un banc, je peux te l'accorder et je peux en
réserver une partie pour les utilisations à des fins non
exclusives.
M. Claveau: Mais cette partie-là est
prédéterminée à l'avance, au moment de donner le
baH...
M. Savoie: Non.
M. Claveau: ...ou elle peut être soustraite par
après.
M. Savoie: Elle est soustraite lors du traitement de la
demande.
M. Claveau: O.K. En autant que ça n'affecte pas les
opérations de celui qui a le bail exclusif.
M. Savoie: Bien, là, c'est sûr que celui qui demande
tout le territoire puis qu'on lui en enlève une partie risque de...
Mais, par contre, il faut tenir compte du tissu social.
M. Trudel: Je comprends très bien les objectifs de
l'article, la clause Lafond.
M. Savoie: Oui, c'est ça, entre autres, mais on avait...
Ce n'est pas le seul cas. On a plusieurs problèmes avec les bancs de
gravier.
M. Trudel: Ce qui m'inquiète un peu. moi, dans la
façon dont l'article est libellé, je trouve que ça ne
donne pas de poignée au ministre, dans le sens suivant: on
n'énumère pas, par exemple, de motif...
Le Président (M. Bélanger): Je m'excuse, M. le
député. Comme il s'agit d'un vote et que ça peut prendre
passablement de temps, nous suspendrions les travaux jusqu'à 15 heures,
à partir de maintenant, et j'aimerais rappeler qu'il y a une
réunion de travail à la salle 171. Elle est où,
celle-là, pour ne pas se perdre?
Le Secrétaire: C'est juste en face de la salle Papineau,
au rez-de-chaussée, à 14 heures.
Le Président (M. Bélanger): À 14 heures.
O.K. On recommence à 15 heures, ici, mais nous, on a une séance
de travail, les membres de la commission, à 14 heures, sur le dossier de
la politique énergétique.
Une voix: Nous, on recommence à 15 heures?
Le Président (M. Bélanger): 15 heures, ici. C'est
ça. Oui. Parce que là, il faut aller au vote et, avant que ce
soit fini, il va être passé 13 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 47)
(Reprise à 15 h 10)
Le Président (M. Bélanger): Si vous permettez, la
commission de l'économie et du travail reprend ses travaux pour
procéder à l'étude de la loi 77, Loi modifiant la Loi sur
les mines et la Loi concernant les droits sur les mines. Nous étions
rendus à l'article 4.
M. Claveau: Je pense que l'article 4, dans le fond, on en avait
déjà passablement discuté. S'il y a un problème, le
ministre vivra avec.
Le Président (M. Bélanger): L'article 4 est
adopté?
M. Claveau: On l'amendera l'année prochaine.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): J'appelle donc
l'article 5. "L'article 145 de cette loi est modifié par l'insertion,
dans la deuxième ligne du premier alinéa et après le mot
"superficie", des mots ", déterminée par le ministre".
M. Claveau: Ça signifie quoi? C'est quoi
l'intérêt que le ministre détermine la superficie du
terrain?
M. Boutin: L'article 5 rejoint précisément la
préoccupation du député de
Rouyn-Noranda-Té-miscamingue parce qu'il indiquait qu'avec la loi
actuelle, c'est le requérant qui a la discrétion de
déterminer la superficie d'un bail d'exploitation d'une sablière.
Ici, il s'agit d'un bail d'exploitation d'une sablière. Il peut arriver
qu'il y ait certaines localités où la ressource de bonne
qualité se situe en un seul endroit à proximité des
marchés et le premier arrivé peut, à ce moment-là,
monopoliser toute la ressource.
La présente disposition vise donc à se prémunir
contre cette éventualité en indiquant que le ministre fixera la
superficie. La façon dont cet article va être appliqué,
c'est qu'on va prendre en considération, à l'intérieur
d'une superficie de 30 ou 40 hectares, les volumes de matériaux qui s'y
retrouvent, et ça, dépendam-ment du terrain, ça peut
varier considérablement de l'un à l'autre. Puisque le bail est
d'une durée de cinq ans, on va s'organiser, dans la mesure du possible,
pour qu'il y ait une adéquation entre des volumes anticipés de
production et les réserves contenues dans le terrain.
M. Claveau: Mais ça, ça ne compte pas pour les
bancs de gravier et les sablières.
M. Boutin: Ça s'applique ici strictement pour les
sablières et les gravières.
M. Claveau: On disait tout à l'heure, à
l'article 2, que les bancs...
M. Boutin: À l'article 4, on parlait d'un...
M. Claveau: À l'article 3, vous nous avez dit que les
superficies de 100 hectares s'appliquaient uniquement aux minéraux de
surface.
M. Boutin: Ça, c'est pour un permis de recherche de
substances minérales de surface autres que sable et gravier. Alors,
à l'article 3, c'était le permis de recherche de silice, tourbe,
granite. Ici, à l'article 5, on parle d'un bail d'exploitation du sable
et gravier.
M. Claveau: O.K. Donc, dans le fond... Ça ne peut jamais
dépasser 100 hectares.
M. Boutin: Jamais.
M. Claveau: Donc, ça veut dire essentiellement qu'un banc
de gravier, ce n'est pas une unité en soi et que l'exploitant d'un banc
de gravier ne peut pas se prévaloir du fait que c'est un seul tenant
pour dire si c'est le même banc. Dans le fond, la délimitation du
banc de gravier relève du ministre, à ce moment-là.
M. Boutin: C'est exact.
M. Claveau: Un même tenant peut être trois ou quatre
bancs de gravier différents, en vertu de la loi.
M. Boutin: C'est ça.
Le Président (M. Bélanger): L'article 5,
adopté?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article 6.
"L'article 146 de cette loi est modifié par l'insertion, après le
paragraphe 1°, du suivant: "1.1° qu'il démontre, à la
satisfaction du ministre, que cette augmentation est nécessaire à
la poursuite de son activité industrielle au cours de la présente
durée du bail, lorsqu'il s'agit d'une exploitation de sable, de gravier
ou d'argile commune;"
M. Claveau: II faut toujours qu'il soit contigu, ce n'est pas
amendé.
M. Boutin: C'est ça, contigu.
M. Claveau: Est-ce que contigu, c'est vu dans son sens le plus
strict ou si, par exemple, le même banc peut être divisé par
une route ou un marécage?
M. Boutin: Écoutez, par une route, oui, il n'y a aucun
problème, c'est-à-dire que le bail de la sablière pourrait
aussi inclure une route, quoique - je vous réponds théoriquement
- en pratique, j'en doute parce que, avec la Loi sur la qualité de
l'environnement, une sablière ou une carrière ne peut pas
être à moins de 150 pieds, par exemple, d'une voie d'accès.
Alors, il s'agirait plutôt, à ce moment-là, d'un
requérant qui pourrait avoir deux baux d'exploitation situés de
chaque côté de la route.
M. Claveau: Parce que je connais des cas, entre autres, où
tu as des bancs de gravier et, entre les différents bancs de gravier, il
y a des couches de terre jaune ou d'humus qui font que ce n'est pas... En fait,
il n'y a pas de continuité comme telle, sauf qu'il y a peut-être
juste quelques centaines de pieds pour aller d'un à l'autre.
M. Boutin: Oui. Dans ce cas-là, oui. C'est-à-dire
que sur le territoire d'un bail, vous pourriez avoir, à une
extrémité, un gravier de qualité commerciale; au centre,
vous pourriez avoir des terres jaunes non commerciales et, à l'autre
extrémité, le gravier. Tout ça serait inclus dans le
même bail.
M. Claveau: O.K. Donc, c'est considéré comme
contigu.
M. Boutin: Oui.
M. Claveau: La démonstration qui est faite au ministre
quant à la nécessité de l'augmentation pour assurer les
opérations industrielles pour la durée du bail dont il est
question, comment se fait cette démonstration-là? Ça doit
être fait à partir de, je ne le sais pas, la preuve de nouveaux
contrats ou des plans d'expansion de l'entreprise, enfin... Est-ce que c'est
une preuve tout à fait technique qui devra être
déposée? Une espèce de cahier de charge, si vous
voulez?
M. Boutin: Oui. C'est basé sur des prévisions de
ventes. Si vous avez une entreprise qui est établie, mettons, depuis
cinq ans, on peut se baser sur les tendances historiques pour voir, dans les
prochaines années, combien on pourrait aller chercher ou si, dans la
région, cette année ou pour les deux prochaines années, il
y a d'importants travaux routiers et que l'entreprise obtient des soumissions
pour deux ou trois ans, on peut très bien cerner, à ce
moment-là, ses capacités de ventes.
M. Claveau: Est-ce qu'on doit comprendre que dans l'application
de la loi actuelle, telle qu'elle est écrite à l'article 146, il
était impossible pour un détenteur de bail de voir augmenter la
superficie à exploiter avec ce même bail-là?
M. Savoie: C'est un ajout. M. Boutin: C'est l'inverse.
M. Savoie: C'est un ajout qu'on fait à l'article 146.
M. Claveau: Oui, mais vous dites: C'est l'inverse.
M. Boutin: C'est-à-dire qu'à l'heure actuelle, un
requérant, de sa propre initiative, peut obliger le ministre à
accroître sa superficie...
M. Claveau: Ahoui!
M. Boutin:.. année après année,
jusqu'à 100 hectares, et ainsi en arriver à monopoliser la
ressource. Alors, c'est la raison pour laquelle, ici, on fait un ajout pour
indiquer qu'au préalable if devra démontrer au ministre qu'il a
besoin de la quantité additionnelle pour les prochaines années de
son bail.
M. Claveau: Donc, c'est une contrainte supplémentaire pour
l'exploitant.
M. Boutin: C'est une modification de concordance avec l'article 5
où on disait que c'est le ministre qui va déterminer la
superficie et, ici, à l'article suivant de la loi, 146, on avait une
mécanique qui faisait que le ministre ne pouvait pas retenir
l'augmentation.
M. Claveau: C'est qu'actuellement il n'y a pas de moyen de
contraindre quelqu'un à ne pas prendre d'expansion en autant que
ça soit sur le même banc de gravier...
M. Boutin: Exact.
M. Claveau:... ou de sable.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Drummond.
M. St-Roch: QueHe est la durée moyenne d'un bai? Est-ce
qu'elle est établie?
M. Boutin: Le bail d'exploitation, à l'heure actuelle, est
d'une durée de cinq ans maximum et il sera modifié, par un
article suivant, pour être d'une durée maximale de cinq ans.
Le Préaident (M. Bélanger): Sur l'article 6. M.
Claveau: Çava.
Le Président (M. Bélanger): Adopté J'appelle
l'article 7. "L'article 147 de cette loi est modifié par la suppression,
dans les troisième, quatrième et cinquième lignes du
dernier alinéa, des mots ", d'un bail exclusif d'exploitation de
substances minérales de surface ou d'une demande en vue de la conclusion
de ce dernier bail".
M. Claveau: Troisième, quatrième et
cinquième lignes... Ça va.
Le Président (M. Bélanger): Des questions à
l'article 7? Non. Est-ce que l'article 7 est adopté?
M. Claveau: En tout cas, il y a peut-être des
problèmes, mais on verra. Adopté.
Le Président (M. St-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 8. Est-ce qu'il y a des commentaires à l'article
8?
M. Claveau: Vous ne vouiez pas lire l'article, M. le
Président? Ha, ha, ha!
Le Président (M. St-Roch): Si vous voûtez que je
lise l'article, je peux vous le lire, M. le député d'Ungava, avec
plaisir.
M. Claveau: On va vous en dispenser. Le ministre pourrait
peut-être se contenter de nous donner des explications pour la page
complète que représente l'article.
M. Savoie: La page complète.
Le Président (M. St-Roch): M. le ministre.
M. Savoie: O. K. Pour l'avenir, il sera loisible au ministre de
fixer la durée d'un bail exclusif d'exploitation de substances
minérales de surface autres que la tourbe à une période
moindre de cinq ans. Avant, c'était fixé à cinq ans.
Alors, on peut le fixer pour une période moindre de cinq ans En effet,
la période d'exploitation pourrait, en certaines circonstances,
être inférieure à cinq ans, en l'occurrence lorsque le
requérant du bail prévoit opérer pour une courte
période ou encore, lorsque les réserves de matériaux en
question ne permettent pas d'entrevoir une garantie d'approvisionnement pour
plus de deux ou trois ans, par exemple.
En d'autres situations, le ministre pourrait vouloir s'aménager
la flexibilité de reconsidérer après une certaine
période les divers droits d'exploitation en cours pour réallouer
les réserves disponibles entre plusieurs exploitants de sable et de
gravier et ceci, pour préserver autant que possible la
compétitivité de tous et chacun lors de la soumission pour des
travaux dans une région donnée. Pour cette même raison, le
ministre pourrait dorénavant modifier la superficie d'un bail exclusif
lors de son renouvellement afin de réallouer les sources
d'approvisionnement restantes de sorte que les titulaires d'un bail non
exclusif puissent poursuivre leur exploitation sans pour autant nuire à
l'activité industrielle de celui qui détient le bail
exclusif.
Le problème, c'est qu'on avait des gens qui avaient un bail
exclusif, qui étaient assis sur le bail et ne s'en servaient pas.
Ça nous permet d'intervenir. Ça nous permet aussi d'intervenir
dans le sens où un type veut un bail minier, un bail pour exploiter, par
exemple, une carrière seulement pour une courte période de temps,
par exemple, trois ans. Supposons qu'il sait qu'il a une job qui va durer trois
ans, à ce moment-là, on peut lui accorder son bail pour trois
ans. On a eu pas mal de problèmes avec les sablières.
M. Claveau: Les sablières?
M. Savoie: Oui. On a eu plusieurs problèmes, en Abitibi,
entre autres. On avait toutes sortes de problèmes au niveau des bancs de
gravier. Alors, ça va nous permettre une bonne flexibilité, une
bonne adaptation de la loi pour répondre aux besoins des../
M. Claveau: J'essaie de voir quel genre de problèmes vous
pouviez avoir dans l'application deçà.
M. Savoie: On pouvait avoir, par exemple, un gars qui
était assis sur un bail sur un beau banc, qui ne s'en servait pas alors
que tout le monde autour n'en avait pas. Alors, le gars ne s'en servait pas. Il
était assis et ne s'en servait pas du tout. Il ne permettait à
personne d'autre de s'en servir.
M. Claveau: Mais est-ce qu'un individu semblable peut exercer une
activité commerciale en vendant ce sable-là ou en chargeant des
droits à quelqu'un qui voudrait l'utiliser?
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: Mais il y a des cas où vous dites que c'est
carrément...
M. Savoie:...
M. Claveau: L'individu n'était pas intéressé
à faire de l'argent avec ça.
M. Savoie: Non, tout simplement, il ne faisait rien avec.
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: II attendait à plus tard lorsque ça
pourrait valoir plus cher, dans une vingtaine d'années, des choses comme
ça.
M. Claveau: O.K. Et là, ça ne sera plus
possible?
M. Savoie: Non.
M. Claveau: Vous allez pouvoir lui retirer les droits?
M. Savoie: C'est ça. S'il ne s'en sert pas.
M. Claveau: S'il ne s'en sert pas sur un certain nombre
d'années.
M. Savoie: C'est ça. On pourrait le réduire. C'est
pour éviter que quelqu'un développe un monopole dans une
région donnée ou que quelqu'un abuse des droits qu'on lui
accorde.
M. Claveau: Hum, hum! Est-ce que... Dans le fond, si je comprends
bien aussi, la longueur du bail, c'est une décision
discrétionnaire finalement.
M. Savoie: Avec ça, oui. C'est-à-dire que le type
va nous faire une demande. Supposons que c'est un banc de gravier et qu'il y a
un long projet de développement, à ce moment-là, il va
nous demander cinq ans. Par contre, si quelqu'un n'en veut que pour deux ans
parce qu'il a un contrat ad hoc dans une région donnée, par
exemple, la construction d'une route, une affaire comme ça, à ce
moment-là, on pourra lui accorder pour deux ans. Il pourra s'en servir
pour le temps voulu.
M. Claveau: Mais est-ce que quelqu'un peut demander pour cinq ans
et que le ministre décide de lui en donner juste pour deux?
M. Savoie: Ça dépend. Ça dépend des
circonstances.
M. Claveau: Par exemple, comme vous dites, un contracteur qui
pourrait avoir un contrat de route, il va en avoir pour deux ans. Si en
même temps il prévoit soumissionner sur autre chose, il ne peut
pas se garantir à plus long terme son...
M. Savoie: II pourrait demander une prolongation ou un autre
bail.
M. Claveau: Mais le bail, au départ, est lié
à l'activité spécifique pour lequel il est
demandé.
M. Savoie: C'est-à-dire qu'il nous fait une demande pour
un bail, par exemple pour deux ans. Il peut demander un renouvellement de son
bail pour une période additionnelle s'il en a besoin.
M. Claveau: Quelqu'un qui voudrait avoir un banc de gravier, par
exemple, pour des fins strictement commerciales, sans avoir de projet en soi ou
d'utilisation industrielle personnelle, est-ce qu'il pourrait l'avoir?
M. Savoie: Oui.
M. Boutin: L'article 141 de la loi établit que le bail non
exclusif est la règle générale. Un bail non exclusif veut
dire que sur un terrain, là où un banc de gravier est
identifié, le ministre peut autoriser plusieurs personnes à y
aller. Ça, c'est la règle générale. L'exception est
le bail exclusif pour celui qui a une activité industrielle, un, et.
deuxièmement, qui, lui, a besoin d'une garantie d'approvisionnement,
soit pour démarrer son entreprise ou pour survivre. Prenons le cas d'un
"plant", quelqu'un qui établit une usine de béton. C'est quand
même un investissement relativement considérable. Ce n'est pas
uniquement un camion, donc un investissement considérable. Et il pense
à moyen et long terme, 20 ans, 30 ans. Ça, c'est le cas
d'exception que prévoit la loi. Maintenant, entre ces deux
extrémités, la loi actuelle ne permet pas de flexibilité.
Si quelqu'un a absolument besoin d'une garantie d'approvisionnement pour
l'été qui s'en vient, il va demander un bail exclusif et la loi
actuelle dit: Le bail exclusif, un, c'est obligatoirement cinq ans. Alors,
l'individu a peut-être seulement un seul contrat et il va venir
geler le territoire pour cinq ans. ici, s'ils sont bien corrigés, la
durée pourra être moindre, comme l'indiquait le ministre; si, par
contre, à la fin de ce contrat-là, il obtient d'autres
soumissions, son bail exclusif pourrait être prolongé sans
difficulté.
M. Claveau: Est-ce que les bancs de gravier qui se trouvent sur
des terres privées, genre forêt privée, sont assujettis au
même règlement?
M. Boutin: Ils sont exclus de cette loi. M. Claveau: Ils
sont exclus de cette loi.
M. Boulin: Seules les sablières qui sont à la
couronne sont visées Ici.
M. Claveau: O.K. Ça va.
Le Présidant (M. St-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 8?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. St-Roch): L'article 8 est adopté.
J'appelle maintenant l'article 9.
M. Claveau: J'aimerais avoir des informations sur l'article 9
aussi qui est assez impressionnant.
Le Président (M. St-Roch): M. le ministre.
M. Savoie: Je peux vous lire les commentaires concernant
l'article 9. Le titulaire d'un bail non exclusif pour l'exploitation du sable
et du gravier est susceptible d'encourir des frais pour l'ouverture d'un
nouveau site, tels l'aménagement d'une voie d'accès, le
déboisement, le déblaiement de couches arables ou d'autres
substances inutilisables aux fins de son exploitation. Ce bail d'une
durée maximale de 12 mois est renouvelable sous certaines conditions,
sauf si le terrain en question a fait l'objet en faveur d'un tiers, d'un bail
exclusif ou d'une demande en vue de la conclusion de ce dernier bail. En
supposant que ce bail non exclusif ne puisse pas être renouvelé
pour la raison susmentionnée, aucune disposition de la loi actuelle ne
prévoit une forme de compensation pour les travaux d'aménagement
de nature permanente ou autres améliorations que ne pourra
réclamer le titulaire lors de son départ. Qui plus est, le
nouveau titulaire du bail exclusif pourra, en certaines circonstances,
lui-même bénéficier des dépenses de
développement effectué par son prédécesseur.
Puisque la loi oblige, par ailleurs, le titulaire d'un bail minier à
indemniser le titulaire d'un bail exclusif, lorsque l'une et l'autre des
exploitations ne peuvent coexister, il est raisonnable de prévoir la
même obligation pour le titulaire du bail exclusif qui, en quelque sorte,
déloge le titulaire du bail non exclusif.
Supposons que quelqu'un qui n'est pas exclusif sur un territoire fait
toutes sortes d'aménagements, et que là il y a quelqu'un qui
demande un bail exclusif pour l'exécution d'un contrat. La personne a
fait des aménagements; par exemple, on parle d'un contracteur en
construction qui a besoin de temps à autre d'un petit peu de sable et
gravier, qui demande un bail. Il n'a pas d'usine, ce n'est pas une exception,
alors, on lui accorde un bail non exclusif, mais le gars fait des
dépenses, construit une route, fait du déboisement, enlève
le sol arable, prépare sa face où il va aller chercher le
gravier, le sable Et là, il y a quelqu'un qui arrive, qui fait uno
demande do bail oxclusif ot veut installer un "plant", c'est cl et c'est
ça. on va lui accorder. On va prendre celui qui avait le bail non
exclusif et on va le mettre ailleurs pour favoriser quelqu'un qui a une
opération permanente et stable. Mais il va être obligé de
dédommager celui qui avait un bail non exclusif, avec le gros bon sens.
(15 h 30)
M. Claveau: Mais est-ce qu'il va avoir priorité?
M. Savoie: Qui va avoir priorité?
M. Claveau: Si celui qui a le bail non exclusif ne veut pas se
tasser...
M. Savoie: A ce moment-là, tu vois, ça, c'est la
nature de la demande. Quelqu'un qui veut un bail exclusif, il va falloir qu'il
nous fasse la démonstration et qu'il installe un "plant"; un "plant" qui
va s'installer dans le bail, qu'il a besoin de ça pendant 20, 30 ans,
qui va desservir, par exemple, une municipalité en agrégat, des
choses comme ça, qu'il en a besoin. Ce qu'on
va faire, nous autres, c'est qu'on va prendre la personne qui s'en sert
de temps à autre...
M. Claveau: Oui.
M. Savoie:... et on va lui donner une autre face ailleurs. On va
l'envoyer ailleurs, sur le banc, par exemple. Puis, à ce
moment-là, il va avoir un dédommagement par celui qui a un bail
exclusif en faveur de celui qui a un bail non exclusif.
M. Claveau: Est-ce que... C'est l'article 4.
M. Savoie: Ça, c'est rien que pour la recherche.
M. Claveau: Le quatrième alinéa de l'article 142
modifié, est-ce qu'à ce moment-là, vous pouvez vous en
prévaloir pour garder une partie du territoire en non exclusif, si vous
voulez?
M. Savoie: Attends une minute. L'article 4, c'est pour la
recherche. Oui, toi, tu paries de l'article 5, je pense.
M. Claveau: Oui, mon Dieu, c'est bien possible.
M. Savoie: Oui. Je pense que c'est l'article 5.
M. Claveau: C'est l'article qu'on a vu qui...
M. Savoie: C'est l'article 8. On pourrait l'envoyer ailleurs.
Dans l'article 8, on dit: Quelqu'un qui avait un bail non exclusif...
M. Claveau: Oui.
M. Savoie:... et quelqu'un qui fait une demande pour un bail
exclusif, on peut en soustraire une partie...
M. Claveau: C'est ça.
M. Savoie:... et le laisser pour les gens en non exclusif.
M. Claveau: C'est ça.
M. Savoie: Alors, dans ce cas-ci, ce qu'on dit, c'est que
lorsqu'il y a un non exclusif qui est sur le site, qui a dépensé
de l'argent, O. K...
M. Claveau: Oui.
M. Savoie:... qui a fait construire une petite route, qui a
préparé sa face, fait du déboisement, enlever la terre
noire et tout ça, qui commence à travailler et s'en sert
très occasionnellement...
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: II va chercher, peut-être, je ne sais, une
centaine de voyages par année, Une affaire comme ça. Bon. Il a
quand même fait des travaux, ce gars-là.
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: II a quand même fait des dépenses. Mais
il a un bail non exclusif. Là, arrive quelqu'un qui veut avoir un bail
exclusif. Il nous fait la demande. Il nous explique que, bon, il installe un
"plant", et ci et ça, il constitue une exception. On dit: On va lui
accorder. Mais, à ce moment-là, on va donner une partie au bail
non exclusif pour qu'il puisse continuer ses opérations. Mais ça
pourrait nécessiter le déplacement de celui qui est non exclusif.
À ce moment-là, les dépenses qu'il a encourues pour
exploiter la face, on va dire à celui qui demande un bail exclusif de
dédommager celui qui est non exclusif.
M. Claveau: Moi, je pense que l'article va beaucoup plus loin que
ça. Si je le relis attentivement. Un bail exclusif ne peut être
conclu...
M. Savoie: Oui, un bail exclusif.
M. Claveau:... pour un terrain qui fait l'objet d'un ou de
plusieurs baux non exclusifs au moment de la demande, que si le demandeur de
bail exclusif s'est préalablement entendu avec chacun des titulaires de
bail. Ça veut dire que s'il n'y a pas d'entente préalable, le
ministre n'a tout simplement pas de possibilité de regarder la
demande?
M. Savoie: Oui, c'est ça. Il peut y avoir un arbitrage. Il
peut y avoir toutes sortes d'affaires.
Mais, effectivement, on cherche une entente à l'amiable.
M. Claveau: Parce que moi, si j'avais un bail non exclusif et que
quelqu'un voulait me faire des pressions, par exemple, au niveau d'un
ministère pour me dire: Écoute un peu là. Essaie donc de
le dédommager.
M. Savoie: Tu vois, le troisième...
M. Claveau: Je dirais: Écoutez, vous n'avez même pas
le droit de me faire ça. Avant de parler avec l'autre, il faut que vous
vous assuriez qu'il y a eu une entente préalable. Il n'y en a pas
d'entente. Donc, vous n'avez aucune raison de venir me faire des pressions
quelles qu'elles soient.
M. Savoie: Oui. C'est ça, le troisième
alinéa stipule ce qu'il arrive s'il n'y a pas d'entente.
M. Claveau: Le troisième alinéa: Tout
différend sur la détermination du montant et des
conditions d'une indemnisation est soumis à l'arbitrage à
la demande du demandeur du bail exclusif ou du titulaire de bail non exclusif
conformément aux dispositions... Oui, mais si je ne veux tout simplement
pas négocier, il n'y a pas de problème de détermination du
montant et des conditions d'indemnité? Je ne veux pas
négocier.
M. Boutin: L'autre partie. Dans un tel conflit ou dans une telle
situation où les parties ne peuvent s'entendre sur une solution à
l'amiable, l'une ou l'autre des parties peut demander d'aller en arbitrage, et
l'autre n'a pas le choix, elle devra y aller, et il y aura la, suivant les
dispositions du Code de procédure civile, la formation d'un genre de
tribunal administratif.
M. Claveau: Est-ce que ça entraîne des frais,
ça, pour les individus?
M. Boutin: Je ne suis pas au courant de ces modalités.
C'est une procédure qui se voulait très expéditive et s'il
y a des frais, ce n'est certainement pas à celui qui va être
délogé. Ce que l'article de la loi a voulu faire ici, c'est de
donner une forme de protection, ce qui n'existe pas dans la loi actuelle,
à celui qui va se voir déloger par...
M. Claveau: Oui...
M. Boutin: ...un industriel qui veut obtenir
précision...
M. Claveau: Je comprends tout ça, mais j'ai un
problème avec ça. On sait que la loi, ça coûte cher,
et que faire respecter ses droits, ça coûte cher.
M. Savoie: Bien oui.
M. Claveau: Écoutez. Moi, je suis supposé... Bon!
je vais me donner en exemple, ce n'est peut-être pas un exemple à
donner, mais, en tout cas, je vais le faire pour les besoins de la cause. Je
suis là, j'opère depuis une vingtaine d'années: petit
contracteur, deux camions, j'emploie un artisan de temps en temps, quand il
n'est pas à Québec...
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Claveau: ...et puis, bon, je faire une centaine de voyages de
camion par année.
M. Savoie: Bon!
M- Claveau: O.K.? Bon an, mal an, ça va bien, je n'ai pas
de problème, ça fonctionne dans mon milieu, tout va bien. Tout
à coup, il y a un industriel qui arrive puis, là, il veut me
mettre dehors de mon banc de gravier. Moi, j'ai un bail, il est conclu; il est
non exclusif, mais il est conclu, il est là, il me garantit un certain
nombre de droits. Lui veut me mettre dehors de mon banc de gravier. Je dis:
Non, je ne veux rien savoir. Moi, je suis chez nous, ici, tu ne viendras pas me
toucher. Ça fait 20 ans que j'ai ce bail-là, que j'exploite
là, puis je continue mon petit train train de vie, point final.
Là, l'autre va pouvoir s'engager des avocats pour essayer de me faire
plier. Moi, je vais devoir m'engager des avocats pour essayer que l'autre ne me
fasse pas plier? Ça risque de me coûter une fortune pour
défendre un droit que j'ai déjà depuis un certain nombre
d'années et sur lequel je ne veux pas revenir et qu'on ne m'a jamais
contesté, d'autre part.
M. Savoie: Soit! C'est que le ministre ne peut pas émettre
un bail exclusif, dans une situation comme celle-là, à moins
qu'il n'y ait eu entente ou à moins qu'il n'y ait eu arbitrage en vertu
des procédures civiles.
M. Claveau: Oui, bien moi, je ne vois pas pourquoi celui qui
opère actuellement ou sur une base un peu historique...
M. Savoie: Oui
M. Claveau: ...un banc de gravier, ou plusieurs même, qui
opèrent sur un même banc de gravier, dans un milieu donné,
comme on sait que ça existe énormément dans nos
régions, et qui le font en toute bonne foi, devraient être
obligés, à un moment donné, d'engager des frais
énormes pour défendre leurs droits parce qu'il y a un
prétendant au trône, là, qui veut tout avoir pour lui tout
seul?
M. Savoie: Oui, mais comme on le dit: Un bail exclusif, c'est une
exception, d'abord. Il faut le voir comme ça.
Deuxièmement, un bail exclusif, ça veut dire que quelqu'un
va s'installer en permanence dans le banc, puis va l'opérer d'une
façon constante, régulière. Supposons que, par exemple,
ça serait fait près d'une ville, comme, par exemple, Chibougamau,
le gars s'installerait puis voudrait opérer, par exemple, un "plant" de
fabrication de béton.
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: O.K.? Il s'installe. Il a besoin de grandes
quantités de gravier, de grandes quantités de sable, des choses
comme ça. Il s'installe, il installe un concasseur ou une concasseuse?
C'est ce qu'on dit, concasseur?
M. Claveau: Un concasseur.
M. Savoie: Un concasseur, c'est ça. Il installe un
concasseur et demande d'opérer sur
ce site-là. Supposons que c'est vraiment le seul beau banc qui
existe dans les limites de la ville en question ou dans les régions
avoisinantes. Nous autres, ce qu'on peut faire, c'est qu'il va placer sa
demande. Supposons que sa demande est fondée, on doit la lui accorder.
À ce moment-là, on peut dire: Bon, tu pourras t'installer sur une
partie du banc, par exemple, et on va lui accorder un bail exclusif
là-dessus pour qu'il puisse s'approvisionner à long terme, parce
que le gars fait des investissements...
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: Ça coûte cher, ces
équipements-là, ça coûte des millions.
M. Claveau: Oui, mais, à ce moment-là, il faudrait
qu'il y ait quelque chose quelque part qui prévoie que celui qui
était là avant n'a pas de frais à engager pour sa
défense, pour faire défendre son droit, finalement.
M. Savoie: II n'y en a pas de frais, techniquement à
engager, parce que, à ce moment-là, ça va en vertu de
l'arbitrage, et peut-être, effectivement, qu'on pourrait introduire une
modification pour dire que, effectivement, les frais de l'arbitrage
seront...
M. Claveau: À la demande du requérant du bail
exclusif.
M. Savoie: A la charge du...
M. Claveau: À la charge du requérant du bail
exclusif.
M. Savoie: ...bail exclusif. C'est une bonne recommandation. On
va prendre ça en note.
M. Claveau: On peut en faire un amendement tout de suite.
M. Savoie: Oui, bien on va le phraser, et on va essayer de
l'introduire.
M. Claveau: Bon, je pense que... Moi, j'aimerais savoir d'une
façon, parce que là, on change de chapitre avec cet
article-là.
M. Savoie: Dans la loi c'est pire, dans le sens qu'en vertu de la
Loi sur les mines, actuellement, quelqu'un qui veut un bail exclusif, il le
déloge tout simplement. Il n'y a même pas d'indemnité de
prévue. Ça, c'est une injustice et c'est ça qu'on
corrige.
M. Claveau: Oui, c'est une injustice, et on pourrait la corriger
au complet en disant qu'en plus il va se charger des frais.
M. Savoie: Ça marche. Là, ce qu'on va faire, on va
essayer d'introduire une modification, la phraser comme il faut, pour dire que
ça va être à la charge de celui qui veut le bail exclusif,
les frais d'arbitrage.
M. Claveau: Étant donné qu'on finit ce
chapitre-là, avec cet article-là, après ça on
tombre dans les droits miniers, j'aurais une question d'ordre un peu plus
général.
M. Savoie: Allez-y.
M. Claveau: De quelle façon les bancs...
M. Savoie: De gravier ou autres...
M. Claveau: ...les différents bancs de gravier, moraine,
sable, etc., qui sont utilisés pour les chantiers de la Baie James,
s'incorporent-ils à cette loi-là? Il y a du déboisement
une affaire épouvantable. Je sais qu'ils reboisent par après,
mais quand on voit de quelle façon ça marche dans la "garnotte",
comme on dit, est-ce qu'il y a quelque chose en quelque part qui régit
les activités des entrepreneurs qui travaillent pour la
Société d'énergie de la Baie James?
M. Boutin: Si je comprends bien, votre préoccupation est
du côté environnemental.
M. Claveau: Non, du côté de la grandeur des bancs.
Est-ce que c'est la même loi qui s'applique sur l'ensemble du territoire
du Québec?
M. Boutin: Oui.
M. Claveau: Y compris le territoire de la Baie James?
M. Boutin: Oui, quoique là, on tombe sur des terres de
catégorie 1, et catégorie 2, aux autochtones. Il y a des
particularités ou des négociations particulières. Mais,
ceci dit, c'est essentiellement les mêmes dispositions de la loi qui
s'appliquent ici lorsqu'il s'agit des terres de la couronne. Et, que ce soit
des terres de la couronne ou des terres de particuliers, on retrouve les
dispositions de la Loi sur la qualité de l'environnement, et il y a plus
spécifiquement un règlement sur les sablières et
carrières, dont j'oublie la référence, qui prescrit que,
au préalable, un plan de restauration ainsi qu'une garantie
financière doivent être déposés par celui qui va
exploiter le site pour assurer que, à la fin des travaux, le tout est
revégété, reboisé, ou, dépendamment des
circonstances, remis en ordre.
M. Claveau: Oui, mais ça, ça veut dire, par
exemple, que les baux sont donnés de la même façon selon
les mêmes superficies, etc., qu'ailleurs au Québec.
M. Boutin: Oui.
M. Claveau: Je parle, en particulier, des terres de
catégorie 3, parce que, pour l'essentiel des travaux, ça ne se
passe pas en terres de catégorie 1 et 2. C'est en terres de
catégorie 3, donc des terres de la couronne, sur lesquelles les seules
activités reconnues ou exclusives aux autochtones sont les droits de
trappe, de chasse et de pêche de certaines espèces. Pour le reste,
normalement, ce sont les lois du Québec qui s'appliquent
intégralement.
M. Savoie: C'est ça, oui.
M. Claveau: Alors ce sont les mêmes dispositions que dans
cette loi qui s'appliquent partout sur le territoire de la baie James.
M. Savoie: C'est ça. (15 h 45)
M. Claveau: Une autre question, ça fait encore partie des
différentes dispositions de l'application de cette loi-là, j'ai
eu connaissance, entre autres, en Abitibi, l'automne dernier, d'un conflit,
justement, entre l'utilisation d'un contrat donné en sous-contrat, si
vous voulez, à un entrepreneur forestier, par un entrepreneur qui a,
lui, un contrat avec le ministère des Transports, et finalement,
l'entrepreneur forestier doit dégager un banc de gravier qui est en
pleine forêt. Alors lui, il est sous-contractant du contracteur
général, et puis il s'exécute tout simplement, en pensant
que l'entrepreneur général a tout mis en oeuvre pour s'assurer
que tout est correct. Sauf que. une fois que les travaux sont
réalisés, c'est le ministère des Forêts qui rentre
dans le décor puis qui dit: Tu n'as pas le droit, tu n'avais pas
d'affaire à couper ces arbres là, il n'y a pas de permis qui a
été émis, etc. Finalement, la chose dure depuis
l'été dernier. Au moment où on se parle, l'entrepreneur
forestier en question n'est toujours pas payé pour son travail. Il est
même passible d'amende. Il est en discussion avec le ministère des
Forêts, avec le ministère des Transports, avec tout le monde pour
voir comment ça se fait. Qui - dans le fond, ma question,
essentiellement, pour éviter que des choses semblables se reproduisent -
est responsable d'aller chercher les permis dans un cas semblable? Est-ce que
c'est le ministère des Transports qui donne le contrat de route? Est-ce
que c'est le contracteur général qui, lui, a le contrat et a
besoin d'un banc de gravier pour s'exécuter ou est-ce que c'est
l'entrepreneur en déboisement qui, lui, va préparer le banc de
gravier en pleine forêt? Actuellement, au moment où on se parle,
en tout cas, du côté du ministère des Forêts, c'est
celui qui coupe l'arbre qui est responsable. Mais celui qui coupe l'arbre, lui,
il est un sous-contractant, il fait juste dégager un banc de gravier
pour lequel, supposément, l'exploitant a eu toutes les
autorisations.
M. Savoie: La responsabilité des permis incombe au
contracteur.
M. Claveau: Donc, c'est le contracteur général qui
serait responsable de s'assurer que... Il faudrait que le message soit
passé aux fonctionnaires du ministère des Forêts.
M. Savoie: Celui qui est détenteur du bail, qui fait faire
les travaux, doit s'assurer que tout est conforme. Alors, s'il donne ça
à contrat à une opération forestière ou à un
scieur, il faudrait que, ultimement, la responsabilité repose sur lui.
On a vécu ce problème-là spécifiquement, dans
Val-d'Or, je pense, avec un "outfit" qui est venu s'installer. Il a fait couper
du bois, il n'avait pas obtenu les permis, le ministère des Forêts
a donc saisi le bois.
Mme Tibblin (Michèle): Mais, en vertu de la Loi sur les
forêts, c'est celui qui effectue des activités
d'aménagement forestier. Michèle Tibblin.
M. Claveau: En vertu de la Loi sur les forêts, c'est celui
qui coupe l'arbre qui est responsable.
Mme Tibblin: Qui effectue... C'est ça, qui doit obtenir un
permis d'intervention. Alors, dans certains cas, c'est le titulaire du bail ou
du permis qui va obtenir son permis d'intervention et qui va, peut-être
à contrat, demander à un autre de faire les travaux Sauf que. des
fois, peut-être qu'il n'aura pas son permis d'intervention, puis ce
serait peut-être l'entrepreneur qui devient responsable, puisqu'il a fait
une coupe sans permis
M. Claveau: Là, il me semble y avoir une espèce
d'imbroglio juridique, à savoir: Qui a la responsabilité de quoi.
Moi, je peux vous dire, dans un cas bien particulier que je connais, ça
fait à peu près pas loin d'un an que ça dure et, au moment
où on se parle, en tout cas, selon mes dernières informations, ce
n'est pas réglé, et le ministère des Forêts a son
point de vue. Le ministère des Transports, lui, s'en lave les mains
carrément en disant: Écoutez, moi, j'ai donné mon contrat,
puis c'est à eux autres à se débrouiller avec le
problème, l'approvisionnement de... Par contre, entre-temps, les
fonctionnaires du ministère des Transports vont voir comment ça
va dans l'exécution des travaux et puis ils observent tout ce qui se
passe, sans dire un mot. Il faudrait peut-être, là, trouver une
façon de fonctionner qui soit concordante, disons, genre guichet unique,
pour que tout le monde sache vraiment à quoi s'en tenir dans ce genre de
contrat là. Quels sont les interrelations avec le ministère des
Transports, le ministère des Forêts
et le ministère des Mines, finalement, qui émet le
bail.
M. Savoie: C'est comme dans n'importe quelle autre job, pour
n'importe quelle autre opération forestière où il y a de
la coupe.
M. Claveau: Je suis un peu dur d'oreille.
M. Savoie: Le contracteur qui coupe, il faudrait qu'il aille
chercher ses permis, ses autorisations. C'est tout.
M. Claveau: En tout cas, je vous fais part du cas, parce qu'il me
semble que ce n'est pas nécessairement clair pour tout le monde, en tout
cas, dans la façon de faire sur le terrain.
M. Savoie: En tout cas, ils peuvent se renseigner au
ministère des Forêts.
M. Claveau: O.K. D'autant plus qu'il y a un
élément, justement, que j'oubliais. Dans le contrat en question,
c'est que le salaire du gars qui coupe le bois, c'est le bois lui-même
que le contracteur lui donne pour qu'il puisse le revendre. Alors, ça
devient particulièrement problématique dans des conditions
d'entente semblables, aussi. Toute la problématique tourne finalement
autour de l'exécution d'un bail sur un banc de gravier. Ça
entraîne aussi, dans la dynamique générale, un certain
nombre de problèmes qui font que les gens peuvent se trouver dans des
situations assez difficiles, parce qu'on ne sait pas exactement à qui
s'adresser et chacun envoie la responsabilité sur le dos de l'autre.
C'est assez facile en région de se décharger de la
responsabilité sur le dos de l'autre ministère. Ce n'est pas
sorcier. Je sais comment ça se passe et, M. le ministre, vous savez
très bien aussi comment ça se passe. Je pense que ce serait se
conter des histoires que de se dire que ça ne marche pas comme
ça.
M. Savoie: C'est beau. C'est vrai.
Le Président (M. Bélanger): Mais, règle
générale, c'est toujours le contracteur général qui
est responsable de demander les permis puis de les avoir. Dans la construction,
c'est comme ça partout.
M. Claveau: II faudra avertir les fonctionnaires du
ministère des Forêts.
Le Président (M. Bélanger): L'article 9 est-il
adopté?
M. Claveau: Adopté, sous réserve...
Le Président (M. Bélanger): Sous réserve des
amendements apportés.
M. Claveau: Ça va.
Le Président (M. Bélanger): On le rouvrira tout
à l'heure pour finaliser l'amendement. J'appelle l'article 10.
"L'article 207 de cette loi est modifié: "1° par le remplacement,
dans les première et deuxième lignes du premier alinéa,
des mots..."
M. Savoie: Une seconde. On vient juste d'avoir un avis... Il se
peut qu'on ait des problèmes avec la notion d'industriels qui paient
nécessairement les frais d'arbitrage, parce que, là, on
présumait que celui qui fait la demande du bail exclusif pourrait
être soit de mauvaise foi, mais ça se peut que ce soit aussi celui
qui soit détenteur du bail non exclusif qui est de mauvaise foi.
M. Claveau: Mais il n'est pas question de prêter des
intentions à qui que ce soit, à quelque partie que ce soit. C'est
une question de déterminer, finalement... C'est le premier
arrivé, qui a déjà un bail et qui peut opérer, qui,
il me semble, doit être protégé contre un deuxième
arrivant qui peut chambarder complètement son entreprise et sa
façon de faire.
M. Savoie: On va essayer de trouver quelque chose, mais le point
qu'on soulève, c'est qu'évidemment, ça va toujours pousser
vers un règlement en vertu de l'arbitrage plutôt qu'un
règlement à l'amiable, puisqu'il n'y a qu'une des deux parties
qui paie. Ça veut dire que celui qui a le bail non exclusif doit
céder son bail non exclusif pour des motifs d'ordre public, pour la
municipalité, pour des fins publiques...
M. Claveau: Si c'est pour le développement d'une autre
entreprise privée?
M. Savoie: Ce n'est pas nécessairement pour le
développement d'une entreprise privée. Ça peut être
pour le développement d'une entreprise privée dans le but de
desservir une collectivité.
M. Claveau: Oui. À ce moment-là, il faudrait
peut-être en faire la distinction.
M. Savoie: C'est ça, et c'est pour ça qu'ils disent
que ce serait peut-être mieux de le laisser vacant, parce qu'à ce
moment-là, ça va toujours forcer l'arbitrage. On ne veut pas
forcer l'arbitrage. Si les parties peuvent s'entendre entre elles, en
privé, sans arbitre, tant mieux. Si elles ne peuvent pas s'entendre,
elles iront en arbitrage, et l'arbitre va déterminer dans quelle
proportion ça doit se payer.
M. Claveau: Ça peut être une façon de voir,
remarquez, mais je trouve qu'il y a quelque chose de malsain dans le fait qu'on
veut corriger une lacune qui existe actuellement dans la loi
mais qui risque d'entraîner des frais quand même importants,
à l'occasion...
M. Savoie: Pour le petit.
M. Claveau: ...pour celui qui est déjà
installé.
M. Savoie: Lui voit ça en fonction du gros contre le
petit, puis il ne veut pas que le petit soit désavantagé. C'est
une façon de voir, mais qui ne reflète pas toujours la
réalité. Ça la reflète des fois, puis des fois,
moins.
M. Claveau: Ah, il pourrait arriver aussi que ce soit le gros qui
ait une situation de bail non exclusif, pour une raison ou une autre, et que ce
soit un plus petit qui veuille s'installer avec un bail non exclusif. Mais,
à ce moment-là, la même règle s'applique. Je veux
dire, c'est de protéger le premier arrivant, le premier utilisateur.
M. Savoie: En tout cas, on va penser à ça et on va
essayer de te régler ça demain ou jeudi. De toute façon,
on va essayer d'arriver à quelque chose.
M. Boutin: II convient quand même de...
M. Claveau: En tout cas, le problème est
soulevé.
M. Savoie: On va le regarder et on va l'examiner, en tout cas,
pour voir si, effectivement, il est mieux de stipuler qui paie, plutôt
que de laisser le soin à l'arbitre de déterminer qui est fautif,
qui est le gros, qui est le petit dans le dossier.
M. Boutin: À titre d'information...
M. Claveau: Vous savez, les mêmes dynamiques existent aussi
dans les applications de règles des conventions de travail, et il arrive
très fréquemment que ce soit l'employeur qui paie tout et,
finalement, ça va à l'arbitrage, aussi. Mais je suppose que le
cas ne serait quand même pas très fréquent dans ces
cas-là, alors que ça arrive une fois, à l'occasion, que
l'on ait une dynamique qui, même si elle va en arbitrage... De toute
façon, j'ai l'impression que, quelle que soit la situation, ça va
finir en arbitrage quand même, parce que le premier arrivant va toujours
essayer d'aller chercher le maximum de ce qu'il peut dans la mesure où
vous lui donnez une possibilité de négocier, écoutez, si
on se met dans une dynamique essentiellement mercantile, il va essayer d'aller
chercher le maximum et l'autre va essayer de payer le minimum.
M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: Alors, ça va finir en arbitrage quand
même. Il ne faut quand même pas penser qu'on est dans un monde
idéal. On pourrait prévoir une mécanique qui fait que, si
jamais ça va en arbitrage..
M. Boutin: Mais à titre d'information
complémentaire, nous avons vécu, depuis la promulgation de la
nouvelle loi, un dossier problématique de cette nature où,
effectivement, une entreprise qui. depuis 35 ans, exploitait un lot sous une
forme non exclusive.
M. Savoie: On peut continuer avec ça... M. Claveau:
Non, c'est intéressant.
M. Savoie: C'est ça que j'ai dit. J'ai dit:
Accélère un petit peu pour qu'on puisse passer...
M. Boutin: Oui. En conclusion, la loi actuelle ne permettait pas
au ministre, en aucune façon, de faire en sorte que celui qui aurait
délogé l'autre qui est là depuis 35 ans ait droit à
une indemnité quelconque. Alors, c'était facile, à ce
moment-là, pour le requérant d'un bail exclusif de dire: C'est
là que je veux aller. Avec la présente disposition, s'il veut
aller là, il va devoir, au préalable, payer tous les
investissements que l'autre a faits et qu'il va laisser sur les lieux. Il y a
là une forme très importante de ticket modérateur qui va
protéger, entre guillemets, les droits acquis de celui qui opère
sur une base non exclusive depuis 20 ans ou 35 ans.
Donc, je suis d'opinion qu'avec une telle disposition, même s'il y
a un arbitrage de prévu, il n'y en aura pas d'arbitrage Quand le
requérant exclusif va voir la facture à payer,
hypo-thétiquement, il va probablement chercher un site
d'approvisionnement juste à proximité. Et dans le cas auquel je
me réfère, c'est effectivement ce qui s'était produit. On
a trouvé, 500 pieds à côté, un autre site suffisant,
mais qui n'était pas déboisé.
M. Claveau: Ah, c'est fort probable! Mais ça
n'empêche pas quand même de vouloir protéger le premier
arrivant, le premier occupant. Mais, d'abord, il faudrait savoir de quoi on
parle. Est-ce qu'on parle d'un cas aux dix ans ou de dix cas par année?
Historiquement, est-ce que ça arrive souvent, que le premier occupant
soit déplacé?
M. Boutin: C'est la première fois. Ça fait cinq ans
que je suis au ministère dans cette section-là, et c'est la
première fois en cinq ans qu'une telle situation s'est produite. Et, par
le passé, on n'a aucun dossier qui nous indique que ce genre de
délogement, entre guillemets, s'est produit. Donc, c'est quelque chose
de très inusité. Mais, néanmoins, le texte de l'article 9
vient quand même ajouter une assurance pour... Alors, c'est pour
ça que mon opinion, c'est que
cette procédure d'arbitrage va être extrêmement rare,
si jamais elle est appelée.
M. Claveau: Si je comprends bien, il n'y a pas un marché
là-dedans pour permettre désormais de se spécialiser dans
le domaine. Bon, O.K. On va abandonner les hypothèses. (16 heures)
Le Président (M. Bélanger): Donc, l'article 9
est-il adopté?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 10. "L'article 207 de cette loi est modifié: "1°
par le remplacement, dans les première et deuxième lignes du
premier alinéa, des mots "ou du bail" par ce qui suit: ", de bail ou
d'autorisations visées aux articles 31, 32 et 33"; "2° par le
remplacement du troisième alinéa par les suivants. "Les avis de
désignation sur carte et les demandes de permis, de bail ou
d'autorisations visées aux articles 31, 32 et 33 qui concernent un
même terrain et sont reçus le même jour sont admis selon
l'ordre établi par tirage au sort. Celui qui entend participer au tirage
au sort doit avoir préalablement acquitté les droits fixés
par règlement. 'Toutefois, dans le cas d'une demande de permis ou de
bail relatif au pétrole, au gaz naturel, à la saumure ou à
un réservoir souterrain, l'ordre d'admission est établi par
tirage au sort ou par appel d'offres, selon ce que décide le
ministre."
M. Claveau: Les articles 31, 32 et 33, rapidement, pourriez-vous
nous dire le contenu de ces articles-là?
M. Boutin: Ce sont les territoires où, avant d'aller
jalonner, un individu doit obtenir l'autorisation du ministre. On se situe soit
dans une réserve faunique, soit dans un territoire urbanisé.
À l'intérieur de ce territoire, donc, il faut obtenir au
préalable l'autorisation du ministre. Le problème qu'on veut
corriger ici, c'est ce qui se passe lorsque le ministre reçoit trois
demandes la même journée. On généralise la formule
de tirage au sort qui existe pour d'autres circonstances dans cette loi. Donc,
on vient généraliser cette formule.
M. Claveau: Je constate que l'on ajoute quand même, entre
"tirage au sort" et 'Toutefois", la phrase: "Celui qui entend participer au
tirage au sort doit avoir préalablement acquitté les droits
fixés par règlement."
M. Savoie: II faut qu'il paie d'avance.
M. Claveau: Ça, ça peut avoir quoi, comme effet?
Quel est l'intérêt de ça?
M. Savoie: Ça évite trop de demandes par la
même personne. Comme, par exemple...
M. Claveau: Ce dont on parlait, c'est-à-dire ce que vous
nous expliquiez cette nuit, qu'il pouvait y en avoir 15 qui se mettaient
ensemble pour diluer le vote...
M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: ...le sort contre un seul adversaire?
M. Savoie: C'est exactement ça.
M. Claveau: Mais j'aimerais comprendre bien spécifiquement
comment ça peut s'appliquer.
M. Savoie: Bien spéciquement, là?
M. Claveau: ... Ça se fait, actuellement, cette histoire
de dilution du vote. Là, je comprends ici que, si les droits sont
payés...
M. Savoie: Disons que je reçois six demandes le même
jour. Supposons qu'on sait, par exemple, qu'une propriété
à l'intérieur d'une ville va devenir libre tel jour. Alors, il y
a un gars qui décide de faire application. Il regarde dans les
règlements et il voit que s'il y a plus d'une demande, ça se fait
par tirage au sort. Il sait que son "chum" veut aussi y aller. Alors, lui, il
va se chercher cinq ou six personnes. Il s'installe avec trois de ses blondes
et deux de ses "chums" et ils font tous une demande. Pour éviter
ça, on dit: II faut que chacune des personnes qui interviennent paie
d'avance. Ça évite la multiplication ad nauseam des
requérants.
M. Claveau: Oui, mais s'ils ne gagnent pas au tirage, on leur
rembourse les droits.
M. Savoie: Oui, on rembourse les droits s'ils... C'est un droit
de participation; on ne rembourse pas.
M. Claveau: Ah! C'est un droit de participation.
M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: Qui est élevé à combien? C'est
fixé comment, ce droit-là?
Mme Tibblin: C'est fixé par règlement. Une voix:
On ne les rembourse pas.
M. Savoie: II faut qu'ils paient. Apparemment, ce sont des
montants qui sont fixés par règlement.
Mme Tibblin: On n'a pas prévu.
M. Savoie: C'est prévu ici, "doit avoir
préalablement acquitté les droits fixés par
règlement. " On n'a pas prévu le remboursement.
M. Claveau: O. K. C'est combien, ces droits-là?
M. Savoie: Je ne sais pas, ça varie. 100 $.
M. Claveau: Une centaine de piastres? Vous pensez que ça
peut empêcher un gars de...
M. Savoie: Oui, on pense que ça peut empêcher le
gros de varger sur le petit. Tu sais, tu as toujours cette inquiétude.
Effectivement, il faut surveiller ça, et il faut aussi s'assurer que
tout te monde soit le plus honnête possible. Quand on procède par
tirage au sort, on ne veut pas qu'une personne dépose 10 demandes contre
celle qui est de bonne foi et qui n'en dépose qu'une. Alors, si tu es
vraiment intéressé, tu va déposer tes 100 $, tu vas
déposer ta demande. Si on reçoit deux ou trois demandes,
ça se fera par tirage au sort. On ne veut pas que les dés soient
pipés.
M. Claveau: Ça peut calmer des appétits, mais
peut-être pas nécessairement éliminer le problème au
complet.
M. Savoie: C'est l'APQ qui demande ça. M. Claveau:
Oui. C'est 100 $, le...
M. Boutin: Ça va être déterminé par
règlement.
M. Claveau: Par règlement. Mais, actuellement, le
règlement indique quoi, dans les autres secteurs, par exemple dans les
claims?
M. Boutin: Ça n'existe pas. Présentement, le
règlement...
M. Claveau: II n'y a pas de disposition semblable nulle part?
Actuellement, ça ne coûte rien à personne pour passer au
tirage au sort, c'est ça?
M. Boutin: Le tirage au sort existe, mais, présentement,
il n'y a rien dans la loi ou le règlement qui prévoit qu'il faut
payer un droit de participation.
M. Claveau: T'as pas à acheter ta carte de bingo. O.
K.
Le Président (M. Bélanger): Alors l'article 10 est
adopté. J'appelle l'article 11 "L'article 215 de cette loi est
modifié par la suppression, dans les deuxième, troisième
et quatrième lignes du premier alinéa, de "ainsi que des travaux
de levé géophysique ou de forage effectués en application
des articles 159 ou 162".
M. Savoie: On a un papillon, ici. Je vais vous transmettre le bon
texte. On va vous transmettre le bon texte de l'article 11 tel que
modifié. Il y a une petite modification pour tenir compte d'une
recommandation que nous avons reçue de la part de la Commission
d'accès à l'information. On a fait une petite modification pour
tenir compte de la recommandation.
Une voix: Pas tout à fait
M. Savoie: On n'en tient pas compte?
Une voix: Partiellement...
M. Savoie: En tout cas, on en tient compte. On a
délibéré là-dessus.
Une voix: C'est mineur.
M. Savoie: L'article, en gros, ce que ça prévoit,
c'est que les cartes, rapports et autres documents donnant les résultats
des travaux de levé géophysique sont accessibles à toute
personne deux ans après leur acceptation par le ministre. Quelqu'un nous
envoie les rapports des études sur son site; deux ans plus tard,
ça devient accessible au public, sur demande.
M. Boutin: Pour le secteur des hydrocarbures seulement:
pétrole, gaz naturel.
M. Claveau: Les articles 159 à 162. C'est
communiqué à toute personne dès le...
M. Savoie: Les articles 159 à 162.
M. Claveau: Là, dans le fond, il y a deux conditions
différentes. Les articles 72, 94 et 137, c'est accessible
immédiatement.
M. Boutin: C'est ça, c'est inchangé, c'est la
situation actuelle.
M. Claveau: Oui
M. Boutin: Ça s'applique aux claims, par exemple.
M. Claveau: Ça, ce n'était pas couvert par la
lettre.
M. Boutin: Non, pas ça.
Le deuxième alinéa, qui s'applique aux hydrocarbures, en
application des articles 159 à 162, ça, c'est nouveau.
M. Claveau: Oui, mais vous avez fait un nouvel alinéa.
M. Boutin: Le deuxième paragraphe s'ajoute lui aussi, et
c'est touché par la note de la Commission d'accès à
l'information. Donc, qu'est-ce qu'il y a derrière ces
articles-là? C'est qu'essentiellement, dans le secteur du pétrole
et du gaz naturel, les compagnies souhaitent que les rapports ne soient rendus
publics que deux ans après que le ministre les ait acceptés,
plutôt que de les divulguer immédiatement. L'industrie
pétrolière considère qu'il s'agit là d'informations
à caractère confidentiel, et avant que les rapports soient
divulgués, elle préférerait avoir une certaine
période de protection. Donc, c'est le premier objet de l'article
215.
Le dernier paragraphe, c'est un ajout à une disposition qui
existe à l'article 215. C'est plutôt une clarification qu'on vient
apporter ici. L'article 215, en fait, prévoit que certains documents
concernant un bail minier, une concession minière ou un bail
d'exploitation du pétrole ne peuvent être accessibles au public
avant l'abandon. Maintenant, cet article-là ne dit pas ce qui survient
après l'abandon. Est-ce qu'ils deviennent accessibles? Le texte de la
loi actuelle ne le prescrit pas. Ce que l'amendement vient indiquer ici, c'est
qu'après l'abandon, ces documents deviennent accessibles. Donc, c'est
simplement une clarification. Ceci dit, le commentaire de la Commission
d'accès à l'information...
M. Savoie: En tout cas...
M. Claveau: Bien, dans le fond, moi, ce que je comprends dans le
commentaire de la Commission d'accès à l'information qui se base
sur les articles 23 et 24 de la loi 65, c'est qu'on dit carrément que
cet article-là n'a pas de raison d'être.
M. Savoie: Pardon? Qu'est-ce que tu dis, toi?
Répète donc.
M. Claveau: On dit que l'article 215 n'a pas de raison
d'être dans le projet de loi sur les mines.
Mme Tibblin: Mais ce qui est arrivé, c'est que, là,
on ne réitère pas le deuxième alinéa,
présentement. On ne fait qu'ajouter quelque chose. On ne réadopte
pas le deuxième alinéa de l'article 215, alors que
peut-être, eux... Dans le texte qu'on a fourni à la Commission,
à l'époque, on réadoptait peut-être le
deuxième alinéa, mais, là, on ne le réadopte pas.
On ne fait qu'ajouter.
M. Claveau: Le commentaire, la lettre, au dernier paragraphe...
Le commentaire de la Commission dit: "La Commission d'accès à
l'information réitère donc son opposition et sa
désapprobation quant à l'adoption de cette disposition."
Mme Tibblin: Oui, mais on ne l'adopte pas.
M. Savoie: On n'adopte pas la...
Mme Tibblin: Elle est déjà adoptée. On ne
fait qu'ajouter un...
M. Claveau: Oui, mais c'est l'adoption... C'est le projet de
loi... C'est pour l'article global, qu'elle réitère sa
désapprobation.
M. Boutin: II faut comprendre ici qu'en 1987, lorsque la Loi sur
les mines a été sanctionnée par l'Assemblée
nationale, à cette époque, la Commission d'accès à
l'information était déjà contre...
M. Claveau: L'article 215.
M. Boutin: ...qui est actuellement présent. C'est ce qu'il
faut comprendre. Aujourd'hui, ce que l'on dit, c'est qu'on le laisse tel quel.
On ajoute simplement une clarification, mais qui ne vient pas toucher la
dérogation qui est déjà introduite dans la loi depuis
1987.
M. Claveau: Donc, dans le fond, de toute façon,
l'amendement qu'on a sur la table ne donne pas suite à la recommandation
de la Commission d'accès à l'information.
M. Savoie: On en tient compte, mais on ne s'y fie pas, parce
qu'on ne veut pas revenir sur la modification qu'on a introduite en 1987. Ce
qu'on veut faire, nous autres, c'est protéger les travaux qui sont faits
par l'industrie.
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: Et c'est ce qu'on fait.
M. Claveau: Mais l'article 24 de la loi sur l'accès
à l'information dit la même chose.
M. Savoie: Oui.
M. Boutin: C'est une question de...
M. Claveau: "Un organisme public ne peut communiquer un
renseignement fourni par un tiers lorsque sa divulgation risquerait
vraisemblablement d'entraver une négociation en vue de la conclusion
d'un contrat, de causer une perte à ce tiers, de procurer un avantage
appréciable à une autre personne ou de nuire de façon
substantielle à la compétitivité de ce tiers, sans son
consentement." Essentiellement, on retrouve ça à l'article
24.
Mme Tibblin: Oui, mais je pense que pour... Dans les autres
provinces, on protège les renseignements de façon plus
substantielle, dans une loi sur les mines. On a voulu adopter le même
procédé, le même principe que dans les autres provinces. On
sait bien aussi que, dans la
loi sur l'accès à l'information, les compagnies doivent
prouver que ça va leur causer un préjudice et tout ça.
Tandis que maintenant, dans la loi telle qu'elle est, elles n'ont pas à
faire cette preuve-là. Alors, dès l'abandon, ça devient
public à qui veut les avoir, mais, pendant cette
période-là, elles n'auront pas à faire une preuve. Parce
qu'on n'est pas sûrs que c'est visé par les articles 23 et 24,
c'est peut-être aussi une information à caractère quand
même assez délicat.
M. Claveau: Ça, ça concerne uniquement les
informations sur les propriétés qui ont été
transmises au ministère.
M. Boutin: Pétrole et gaz. M. Claveau: Pardon?
M. Savoie: C'est ça. Il disait: Pétrole et gaz.
M. Boutin: C'est seulement pétrole et gaz.
M. Claveau: Oui, mais dans le deuxième alinéa.
M. Boutin: Oui, mais cet amendement vise principalement à
protéger la confidentialité, pendant deux ans, des travaux
géoscientifiques qui portent sur le pétrole et le gaz naturel.
Les autres...
M. Claveau: L'ensemble de l'article 215?
Mme Tibblin: Oui.
M. Boutin: Le principal, à mon avis.
M. Claveau: Parce que ça touche l'ensemble des
informations qui sont véhiculées pour l'ensemble de l'industrie,
non? (16 h 15)
Le Président (M. Bélanger): Le papillon dit: Les
cartes, rapports et autres documents donnant les résultats des travaux
de levé géophysique ou de forage effectués en
application...
M. Claveau: Ça, c'est pour le gaz et le
pétrole.
M. Savoie: Oui. Les forages, les travaux effectués en
application des articles 159 à 162.
M. Boutin: C'est pétrole et gaz naturel.
M. Claveau: Oui, et les articles 72, 94 et 137?
M. Boutin: Ça, c'est les mines et ça, c'est la
disposition actuelle. Ce n'est pas modifié, ça.
M. Claveau: Là-dessus, c'est ça. Mais
essentiellement, donc, l'article...
M. Savoie: Alors, ça touche le pétrole et le
gaz.
M. Claveau:... 215 s'adresse à tout le secteur.
M. Savoie: Oui
M. Claveau: C'est ça que je disais.
M. Savoie: Oui
M. Boutin: II est reformulé. Maintenant, le premier
paragraphe reformule...
M. Savoie: Les mines.
M. Boutin: ce qui existe actuellement. Le deuxième
alinéa, c'est là qu'est la modification. Il traite du gaz naturel
et du pétrole, ce qui est tout de même l'exception, ici, à
Québec.
Mme Tibblin: Je voudrais que le deuxième alinéa
qu'on ajoute... C'est ça. Pendant la période de deux ans,
ça va être la loi sur l'accès qui va s'appliquer. Alors, si
c'est visé par les articles 23 et 24, les gens vont pouvoir refuser,
mais en faisant la preuve. Et, à la fin des deux ans. les documents vont
devenir accessibles. C'est pour protéger, d'une part, les travaux
d'exploration dès leur début, et, quand les travaux d'exploration
sont faits, après deux ans, ça permet aux gens de faire de
l'exploration, d'avoir les données en main afin d'exploiter le
territoire du Québec.
M. Claveau: Est-ce que ça, ce n'est pas carrément
lié aux achats qui ont été faits, il y a à peu
près un an, par une couple de grandes sociétés, une du
Texas et une de l'Alberta, qui ont pris à peu près tout ce qu'il
y a dans la vallée du Saint-Laurent en propriétés
d'exploration de gaz naturel?
M. Savoie: C'est une question de principe. Ça n'a rien
à faire. C'est rien qu'une question de principe. Ce qu'on veut faire,
c'est quand tu fais des travaux, les travaux restent à ta connaissance
pendant deux ans. Après ça, ils sont rendus publics. Comme
ça, tu as le temps de te revirer de bord pendant deux ans, si tu veux
les garder. Après deux ans, ils sont rendus publics. That's it, that's
all".
M. Claveau: Mais est-ce que cette modification-là n'est
pas le fruit de revendications ou, enfin, d'approches...
M. Savoie: C'est rien que le gros bon sens.
M. Claveau: ...qui ont été faites par ces deux
grosses compagnies-là, qui sont en train de prendre le contrôle
sur l'exploration du gaz dans le coin?
M. Savoie: Non.
M. Boutin: Les compagnies, à l'heure actuelle, ne
déclarent tout simplement pas les travaux, parce qu'elles ne sont pas
assurées de leur confidentialité. Elles ne les déclarent
donc tout simplement pas, et, de la sorte, le secteur énergie du
ministère de l'Énergie et des Ressources est privé de ces
informations. Donc, c'est la connaissance du territoire ou du potentiel en
pétrole et gaz naturel du Québec qui échappe au
ministère. Si on accorde cette protection de deux ans aux compagnies
pétrolières, le ministère espère de la sorte aller
récupérer des travaux que ces compagnies-là font. C'est
l'objectif de cet article. Si on ne l'introduit pas, le ministère va
continuer à être privé des résultats des travaux
géoscientifiques dans le domaine du pétrole et gaz naturel.
M. Claveau: Je vous souhaite bonne chance. Si les compagnies
trouvent quelque chose, elles ne donneront pas plus d'informations que ce
qu'elles donnent actuellement.
M. Savoie: C'est à nous autres, ce n'est pas à toi
à décider non plus.
Mme Tibblin: Disons que les conditions, c'est-à-dire les
travaux doivent être soumis conformément aux règlements,
quand même. Il y a certains critères, il y a certaines normes,
dans la réglementation.
M. Claveau: Je veux bien croire, comme a dit le ministre sans
trop de respect pour le protocole de l'Assemblée, que ce n'est pas
à moi à décider, sauf que je pense que c'est à nous
autres à décider, en tant que collectivité, ce que l'on
veut qui se fasse sur notre territoire, et non pas laisser ça à
des entreprises du Texas ou de l'Alberta qui viennent faire ce qu'elles
veulent. C'est ce qui se passe, actuellement. Il y a deux entreprises qui sont
en train de prendre le contrôle dans le domaine de l'exploration du gaz
naturel. Vous n'avez pas vu les cartes? Je les ai vues, moi. Vous avez dû
les avoir entre les mains. Ce sont des superficies immenses.
M. Savoie: Comprends-tu? Ça n'a rien à faire,
ça n'a rien à foutre. Là, ce qu'on fait ici...
M. Claveau: Moi, je trouve qu'il y a comme une concordance assez
bizarre...
M. Savoie: ...c'est qu'on a dit: Si vous voulez
déposer...
M. Claveau: ...parce qu'en... M. Savoie: ...vos
documents...
M. Claveau: ...janvier 1989, ces compagnies-là, tout d'un
coup, du jour au lendemain, achètent des droits, des droits et des
droits. C'est enregistré la même journée, des pages
complètes. Et, tout à coup, il faut modifier la Loi sur les mines
pour quelque chose qui les concerne très spécifiquement,
c'est-à-dire pour protéger les informations pendant deux ans de
plus.
M. Savoie: Ça n'a rien à faire. Ce n'est pas vrai,
ce que tu dis. Je viens juste de l'expliquer.
M. Claveau: Écoutez, ça...
M. Savoie: II n'y a personne qui dépose, actuellement. Il
n'y a personne qui dépose. Là, on leur dit: Si c'est
déposé, pendant deux ans, les informations seront
protégées. Alors, ils vont commencer à déposer. Et
ça, ça veut justement protéger la collectivité.
M. Claveau: II y a une chose que je retiens, globalement, c'est
que, d'après la position du ministre délégué aux
Mines, la loi sur l'accès à l'information n'est pas suffisamment
étanche pour garantir la confidentialité des informations pour
cette industrie, alors qu'elle semble être suffisamment étanche
pour l'ensemble des autres activités économiques au
Québec, et que l'on ne tient pas compte de la recommandation finale qui
est faite par l'organisme responsable de l'application de la loi sur
l'accès à l'information.
Ceci étant dit, le ministre vivra avec son article.
Le Président (M. Bélanger): L'article 11... M.
Claveau: Amendé.
Le Président (M. Bélanger): ...est adopté
tel qu'amendé?
M. Claveau: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 12. "L'intitulé de la section II du chapitre IV de
cette loi est modifié par le remplacement des mots "et autres documents"
par les mots, "autres documents et redevances"."
M. Claveau: Ça ne sera pas un débat très
long, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Donc, adopté.
J'appelle l'article 13, qui se lit ainsi. "Cette loi est modifiée par
l'insertion après...
M. Savoie: Je pense qu'il y a l'article 12.1, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Ah, vous avez un
papillon, excusez.
M. Savoie: Non, il n'y a pas de papillon. Là, vous avez
fait l'article 12, et après, il y a l'article 12. 1.
M. Claveau: Je suis obligé d'être de l'avis du
président. On n'a pas d'article 12. 1.
Le Président (M. Bélanger): Je n'ai pas d'article
12. 1.
M. Savoie: Ce n'est pas un papillon. Il y a l'article 12. 1.
M. Claveau: On passe de l'article 12 à l'article 13, dans
le texte qu'on a sous les yeux.
M. Savoie: On va vous le donner.
Le Président (M. Bélanger): C'est donc un
papillon.
M. Claveau: Ah, vous avez un papillon!
Le Président (M. Bélanger): Alors, volons sur le
petit papillon.
Alors, l'article 12. 1. "L'article 221 de cette loi est modifié
par l'addition, après le paragraphe 2°, du suivant: "3° la
nature et le coût des travaux de réaménagement et de
restauration effectués ou à effectuer. "
M. Claveau: L'article 221. Pourriez-vous nous repréciser
le contenu?
M. Savoie: L'article a principalement pour objet la cueillette de
données pour des fins prévisionnelles et de statistiques. L'ajout
d'un paragraphe par la présente modification indiquerait donc qu'il doit
y avoir rapport sur les sommes annuelles consacrées par l'industrie
minière pour la réalisation des travaux de
réaménagement et de restauration. Par la même occasion, le
ministère sera en mesure d'exercer un suivi des entreprises tenues
d'effectuer de tels travaux, et ceci en vertu des nouvelles dispositions qui
suivent. Ce qu'on leur demande... On doit ajouter que l'article 221 de cette
loi est modifié par l'addition, après le paragraphe 2, du
paragraphe 3. Paragraphe 3 qui dit que la nature et le coût des travaux
de réaménagement et de restauration effectués ou à
effectuer...
M. Claveau: C'est ce dont on parlait, là, tout à
l'heure, en levant les travaux à 13 heures, non? La restauration des
sites.
M. Savoie: Oui, O. K. C'est ça.
M. Claveau: C'est ça. Ça, ça va avoir quelle
allure, dans la pratique?
M. Savoie: Ça va avoir l'allure qu'ils vont être
obligés de nous déclarer la nature et le coût des travaux
de réaménagement et de restauration effectués. Ils vont
être obligés de nous faire une espèce de description des
travaux de réaménagement et de restauration.
M. Claveau: Effectués ou à effectuer. M. Savoie:
C'est ça, oui.
M. Claveau: Si j'essaie de comprendre ou, disons, pour me faire
une idée un petit plus précise, pour une mine ou une division
comme celle d'Opémisca-Chapais qui, comme tout le monde le sait, va
fermer dans un an à moins qu'il n'y ait un redressement spectaculaire du
prix de l'or, ça va avoir quoi, comme impact, cet article-là, sur
la restauration du site, par exemple?
M. Savoie: lis vont être obligés de nous divulguer
la nature et le coût des travaux de réaménagement et de
restauration - ce qui sera exigé en vertu de l'article 221, de la
modification qu'on va apporter - qu'ils font ou qu'ils sont obligés de
faire pour la restauration.
M. Claveau: Mais ça n'implique pas d'obligation de la part
de la compagnie qui ferme?
M. Savoie: Non, non. C'est tout simplement un rapport.
M. Claveau: O. K. Ça n'a pas d'obligation de travaux
supplémentaires.
M. Savoie: C'est rien que ça. C'est rien qu'un rapport
qu'ils doivent nous transmettre.
M. Claveau: Ça va permettre au ministère
d'être au courant des risques éventuels et de...
M. Savoie: Ça nous donne de l'information.
M. Claveau: Ça veut dire que quelqu'un qui
rachèterait la mine, éventuellement, pour la remettre en
opération, pour ne pas revoir de nouveaux "poiriers" dans le
décor, ça lui permettrait de savoir ce qui est
prévisiblement faisable ou, du moins, ce que l'on peut planifier comme
coûts de restauration qui vont être liés à l'achat de
la propriété.
M. Savoie: Ça pourra servir à ça. C'est
indicatif.
M. Claveau: C'est indicatif. Et ça, ça va faire
partie du dossier du ministère de l'Environnement?
M. Savoie: Non. Ça vient chez nous. M. Claveau:
Ça reste aux Mines. M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: Alors, est-ce qu'on peut supposer... Parce que
là, quand on parie de restauration, de toute évidence, on parle
d'environnement. Est-ce qu'on peut supposer que le ministère de
l'Environnement va, lui aussi, avoir un amendement quelque part dans ses lois
qui lui permettra un genre de suivi semblable?
M. Savoie: Bien, c'est ça. Une fois que les rapports sont
déposés, nous autres, on les publie. Ça devient
public.
M. Claveau: O.K.
M. Savoie: Ils pourront avoir accès à
ça.
M. Claveau: C'est accessible au ministre de l'Environnement.
M. Savoie: C'est ça.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 12,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Claveau: Ça va.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 12 est
adopté tel qu'amendé. L'article 13. "Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 223, du suivant. "223.1
Les articles 154 et 155 s'appliquent, compte tenu des adaptations
nécessaires, à tout exploitant ou à toute personne qui
extrait, à des fins commerciales, des substances minérales de
surface qui font partie du domaine public."
M. Claveau: Ça ne s'applique pas au gravier et au
sable.
M. Savoie: Oui.
Une voix: Entre autres.
M. Savoie: C'est ça qu'on disait pour la tourbe, pour que
tout le monde ait la même redevance.
M. Claveau: O.K.
M. Savoie: C'est tout simplement pour égaliser, pour
mettre tout le monde sur le même pied.
M. Claveau: Ça, ça vaut pour la tourbe, ça
vaut pour le granit, ça vaut pour la silice, pour toutes ces
choses-là.
M. Savoie: C'est ça, sable et gravier, silice...
M. Claveau: Pour les... M. Savoie: C'est ça. M.
Claveau: O.K.
M. Savoie: Après l'article 13, M. le Président,
là, on a un amendement de taille, les articles 13.1 et 13.2.
M. Claveau: Juste une petite seconde. Il y a des amendements
à l'article 13?
M. Savoie: Oui, c'est un ajout. Après l'article 13, on
ajoute les articles 13.1 et 13.2. Ah oui, c'est ça, l'article de fond
sur le ministère de l'Environnement, enfin, pas sur le ministre de
l'Environnement, mais sur la restauration des sites miniers à la fin
d'une exploitation.
Le Président (M. Bélanger): Vous me faites
grâce de la lecture.
M. Savoie: Bien, je pourrais peut-être le lire, moi, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Et nous le commenter au
fur et à mesure.
M. Claveau: Oui, parce que là, c'est quand même un
ajout plutôt important. C'est presque un autre projet de loi.
M. Savoie: Oui, c'est assez compliqué. Mais ce que je
pourrais faire, c'est de te lire la justification au complet, si ça te
convient. Et ça va te donner l'idée de la modification.
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: La loi actuelle prévoit aux articles 231 et 232
diverses mesures pour assurer la protection et la sécurité d'un
site minier lors d'une cessation temporaire ou définitive des
activités minières. Ça, c'est déjà dans la
Loi sur les mines. À cela, l'amendement proposé ici vient ajouter
de nouvelles dispositions portant sur le réaménagement et la
restauration de ce site. Pour refléter cette nouvelle dimension - parce
que c'est nouveau, c'est la première fois qu'on introduit ça, le
réaménagement et la restauration du site - l'intitulé de
la section III du chapitre IV de cette loi est donc modifié et
dorénavant se lira: Mesures de protection, de
réaménagement et de restauration. On change le titre un petit peu
pour tenir compte de la modification qui s'en vient. Les travaux d'exploration
et d'exploitation assujettis à cette obligation seront définis
par règlement. À l'heure actuelle, il est prévu
d'assujettir les travaux souterrains d'exploration et la prise
d'échantillons pour les tests métallurgiques. Ainsi, seuls les
travaux majeurs d'exploration seront touchés. Du côté de
l'exploitation, les mines de métaux et d'amiante seraient les
principales concernées, puisque le MENVIQ, par la Loi sur la
qualité de l'environnement, couvre déjà le secteur des
sablières et des gravières. (16 h 30)
Les personnes visées devront soumettre à l'approbation du
ministre un plan de réaménagement...
Une voix: Ne lâchez pas, M. le ministre, un plan de
réaménagement...
M. Savoie: C'est ça. Les personnes devront soumettre
à l'approbation du ministre un plan de réaménagement et de
restauration avant le début de leurs activités minières.
Alors, avant qu'elles commencent à exploiter, il va falloir qu'elles
nous soumettent leur plan de réaménagement et de restauration du
site à la fin de leurs opérations. Comment elles vont
gérer ça. Les exploitants actuels auront un délai de douze
mois, à compter de l'entrée en vigueur de ces dispositions, pour
soumettre un tel plan. Alors, ceux qui sont déjà en
opération vont nous soumettre un plan. D'accord? Alors, ça couvre
tout le monde, ceux qui viendront et ceux qui sont en place.
En raison de la spécificité de chaque cas soumis, il n'est
pas possible de prévoir par règlement le cadre normatif à
respecter pour remettre les lieux dans un état satisfaisant. Le texte de
loi précisera néanmoins que ce plan de
réaménagement et de restauration doit principalement inclure,
à l'égard des résidus miniers, des travaux de confinement
et, s'il y a lieu, tout autre ouvrage visant à prévenir le
drainage minier acide dans l'environnement. Lorsque les circonstances le
permettront, une restauration progressive du site sera prescrite.
Le plan de réaménagement et de restauration devra
être accompagné d'une garantie pour assurer l'exécution des
travaux. Les modalités de cette garantie seront définies par
règlement. Ça reste encore à venir, parce qu'on n'est pas
exactement sûr de la manière dont ça va fonctionner, parce
que ça va être assez fin, ça. En l'occurrence, il pourrait
s'agir d'une garantie de l'exécution offerte par une compagnie
d'assurances ou du dépôt en fiducie d'une somme d'argent. À
ces conditions, le ministre accordera son approbation après consultation
du ministère de l'Environnement. Alors, il va y avoir une consultation
qui va être faite, mais seulement une consultation. En effet, il importe
d'assurer ici une concertation des ministères, puisque les
activités minières dont il est présentement question sont
dans une bonne mesure assujetties aux dispositions de la Loi sur ta
qualité de l'environnement, la fameuse directive 19. Il convient de
rechercher une complémentarité de ces mesures et non un
dédoublement fastidieux et coûteux pour l'industrie
minière. Cependant, les nouvelles dispositions introduites par cet
amendement n'auront pour effet ni d'affecter ni de restreindre l'application de
cette dernière loi Au besoin, le ministre pourra demander toute
information additionnelle avant de rendre sa décision Lorsque des
changements dans les activités minières justifieront une
modification du plan déjà approuvé, celui-ci sera
revisé ainsi que, le cas échéant, la garantie
l'accompagnant.
Si une personne visée omet de soumettre un plan de
réaménagement et de restauration, d'y joindre une garantie ou
même d'effectuer les travaux en temps opportun, le ministre pourra
l'enjoindre de s'y conformer dans un délai qu'H fixe. À
défaut, le ministre pourra recourir à des sanctions
administratives ou pénales prévues par la loi et, en dernier
ressort, il pourra faire exécuter les travaux aux frais de cette
personne. Dans ce dernier cas, le ministre pourra en recouvrer les frais
à même la garantie, lorsque celle-ci a été
déposée et qu'elfe est suffisante, sinon toute somme due à
la Couronne constituera une dette privilégiée sur tous les biens
du débiteur.
D'une façon générale, une personne pourra
être relevée de ses obligations lorsque le ministre consentira
à ce qu'un tiers les assume. Cette disposition permettra entre autres un
transfert de responsabilité lors du changement de
propriété Le ministre pourra aussi délivrer une personne
de ses obligations, lorsque les travaux de réaménagement et de
restauration auront été exécutés en
conformité avec le plan approuvé et que les résidus
miniers abandonnés sur le site ne représenteront plus de risques
de drainage minier acide. Donc, plus de risques pour la population.
Cet amendement prévoit également une disposition par
laquelle le ministre pourra enjoindre une personne qui a déjà
cessé ses activités minières - qui a déjà
cessé, donc qui a exploité - à un site donné, de
procéder à des travaux de réaménagement et de
restauration de ces résidus miniers II s'agit là d'une
disposition à caractère rétroactif, qui vise à
solutionner, du moins en partie, le problème d'environ 72 sites
inactifs.
Alors, ce qu'on fait, on prend le problème des parcs de
résidus miniers, qui est un problème majeur, par les cornes et on
essaie de le régler.
M. Claveau: M. le ministre, vous vous souvenez, lorsqu'on a
regardé la Loi sur les mines, qu'il avait été question
d'apporter plus tard un amendement qui viserait à...
M. Savoie: C'est ça
M. Claveau: ...solutionner le problème globalement.
Combien de parcs de résidus miniers sur les 62, là, sont...
M. Savoie: 72.
M. CtaVBau: 72, sont effectivement récupérables,
c'est-à-dire où on peut s'en prendre au propriétaire pour
lui faire faire des travaux?
M. Savoie: Très peu. Il y en a quelques uns qui
appartiennent à la compagnie Noranda, des choses comme ça, mais
de façon générale très peu.
M. Claveau: De façon générale. Donc, dans le
fond, c'est ça!
M. Savoie: C'est ça. Alors, tu comprends ce qu'on fait
là. Des fois, par exemple, quelqu'un va entreprendre une construction
pour quelqu'un et il va déposer une garantie d'exécution, alors
ici, c'est la même chose. On va prendre une compagnie minière et
on va négocier avec elle son plan de protection du milieu, au niveau du
parc de résidus miniers par exemple. Et là on va lui dire: Tu vas
nous payer une redevance. Tu peux nous la déposer par un bon, tu peux
nous payer tant par tonne exploitée. On va trouver un mécanisme,
ce n'est pas encore défini.
M. Claveau: Elle peut prendre une assurance ou...
M. Savoie: Oui. C'est un message très clair à
l'industrie, d'une part, que les mines vont se prendre en main pour
protéger l'environnement pour l'avenir et que, pour le passé
aussi, lorsqu'on va être capable d'intervenir, on va le faire.
Troisièmement, ce bon, cette garantie-là va nous assurer que, si
la compagnie ne le fait pas, le gouvernement pourra le faire aux frais de
l'exploitant.
M. Claveau: Et avec une créance
privilégiée.
M. Savoie: Oui. Maintenant je voudrais souligner que je craignais
beaucoup la réaction de l'Association minière du Québec.
Toutefois, lorsqu'on a parlé avec elle des grandes dispositions, elle a
trouvé que c'était une bonne idée. Alors, je pense qu'il y
a une prise de conscience collective de la part de l'industrie minière
en vue de protéger l'environnement. Je pense aussi que c'est un
mouvement dans la bonne direction. On ne voudrait pas par contre que ce soit un
champ réservé exclusivement au ministère de
l'Environnement. On voudrait que ce soit un champ qui relève des Mines,
parce qu'on a la compétence et qu'on veut aussi développer cette
compétence pour l'aider à résoudre ces
problèmes-là. Si on n'est pas capable de résoudre le
problème de l'environnement, il n'y en aura plus d'industrie
minière au Québec. Alors, il faut prendre le taureau par les
cornes, s'adresser au problème et trouver les solutions.
Alors on arrive un peu comme ça, ici, dans ce projet de loi, qui
sans cette modification serait relativement simple à toutes fins
pratiques et on apporte ce principe-là, qui va nous permettre de nous
asseoir à la table et de discuter des conditions dans la
réglementation.
M. Claveau: Écoutez...
M. Savoie: Ça établit le principe et on va partir
et essayer de régler la réglementation. Mais je pense que
ça va être bien reçu par le grand public, bien reçu
par tous les citoyens du Québec, qui sont soucieux de l'image de
l'industrie minière qui se prend en main et protège
l'environnement. Je pense que c'est un pas dans la bonne direction.
M. Claveau: Moi, à première vue, la seule
réserve que je peux exprimer par rapport à ça, c'est
d'abord de savoir pourquoi on amène ça en amendement, alors que
c'est presque un projet de loi en soi.
M. Savoie: Bien, c'est une modification. C'est un article, il
faut bien se le rappeler...
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: C'est un article qui se situe très bien dans la
Loi sur le mines. On avait déjà des dispositions où on
avait un souci pour l'environnement, où on disait qu'on intervenait
à certains niveaux en matière d'environnement. Mais là,
c'est une modification, c'est un principe qu'on introduit dans la Loi sur les
mines.
M. Claveau: Mais pourquoi ne l'a-t-on pas amené en
même temps? Ce n'était pas encore prêt, ce n'était
pas fini de négocier?
M. Savoie: C'était en négociation. Je peux vous
dire que c'était en négociation, ça, depuis le mois de
février.
M. Claveau: Et ce n'était pas réglé au
moment où vous avez fait le dépôt du projet de loi.
M. Savoie: Non, ce n'était pas encore tout à fait
réglé. Et je ne voulais pas l'inscrire et le déposer dans
le mémoire, tant que je n'avais pas un certain consensus avec
l'Association minière du Québec.
M. Claveau: Et l'implication du ministère de
l'Environnement là-dedans? Je vois qu'on parle de...
M. Savoie: Le ministère de l'Environnement a
regardé ça, il a demandé à être
consulté. On a prévu spécifiquement une clause où
on dit "après consultation avec le ministère de l'Environnement".
C'est sûr qu'on va recourir de temps à
autre à son expertise, mais l'expertise réelle au niveau
des parcs de résidus miniers, c'est chez nous qu'on l'a. Ce n'est pas au
ministère de l'Environnement.
M. Claveau: Écoutez, M. le Président, dans les
circonstances, on ne peut pas faire autrement que de prendre l'amendement comme
tel et de l'intégrer dans le projet de loi. Je vais vous dire que je
n'ai pas envie du tout de m'embarquer dans une discussion de fond, parce que
ça pourrait nous mener jusqu'à tard cette nuit, si on
décidait de discuter article par article ou paragraphe par paragraphe
tout ce qu'il y a là-dedans. Mais vous comprendrez que, normalement,
lorsqu'on parle de papillon, M. le Président, on ne parle pas d'un
voilier d'outardes. Ce qu'on a sous les yeux, M. le Président, c'est
presque l'ensemble des outardes du Québec qui remontent du sud d'une
claque.
M. Savoie: Ahl C'est un gros morceau.
M. Claveau: Écoutez, je trouve ça un peu
déplorable qu'on nous amène ça, en fait pour le voter en
dedans de 30 secondes, sans avoir à en discuter, sans avoir pu en
regarder avant le contenu, sans avoir vérifié avec nos
collègues, nos recherchistes aussi qui sont dans le domaine et qui ont
leurs contacts et leurs informations, encore là nous empêchant
éventuellement de faire une job que je considérerais correcte sur
un principe aussi important et qui a fait l'objet de discussions au moment de
modifier la Loi sur les mines et qui devait être amené... En tout
cas, un jour ou l'autre. Là, ça apparaît sur la table, mais
ça apparaît en catimini, sur la base d'un amendement à un
article donné et on introduit toute une série de nouvelles
dispositions législatives qui auront des impacts certains sur
l'industrie minière et sur l'environnement, qui impliquent aussi les
municipalités, les MRC, le ministère de l'Environnement. Il y a
tout un paquet de monde qui va être là-dedans, et la seule chose
sur laquelle on peut se baser pour en discuter, M. le Président, c'est
ce que le ministre nous dit de ses discussions avec le ministère de
l'Environnement et l'Association minière du Québec. Je trouve
que, lorsque l'on a à présenter quelque chose dont on devrait
être fier - et tel devrait être le cas avec un projet semblable -
eh bien, on ne devrait pas l'amener de cette façon-là. Encore
là, je ne peux être d'accord avec la façon dont ça
nous arrive. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Je dis les choses
comme je les pense. Je ne peux pas être d'accord avec la façon
qu'on a de nous précipiter vers des acceptations d'articles et
d'amendements qui ont des impacts énormes et qui mériteraient
qu'on s'y attarde un peu plus. Par là, je n'ai pas l'intention de dire
que le ministre ou son personnel n'ont pas fait leur boulot convenablement,
loin de là mes propos, mais je pense qu'on doit considérer que,
lorsqu'on amène des choses semblables pour être adoptées en
Chambre, il y a des mécaniques qui font en sorte que l'on puisse en
discuter, que l'on puisse prendre celles-ci en considération et faire
nos propres consultations aussi pour avoir une idée plus globale de ce
sur quoi on vote.
Au moment où on se parle, moi, je vais vous dire, je vais voter
sur l'amendement, mais je le fais par principe, parce que je trouve que,
finalement, ça a de l'allure, mais je vais voter à
contre-courant, à contrecoeur. Je n'ai même pas envie de le
regarder, tellement ça m'insulte qu'on nous amène des choses
semblables aussi fondamentales en catimini, en cachette, à la
dernière minute, en faisant en sorte de bousculer le débat et de
nous bâillonner sur notre façon de parler. Je veux bien croire que
certains diront: Écoutez, le député d'Ungava, c'est un
grand gueulard, il ne sait pas de quoi il parle, de toute façon on s'en
sacre de son point de vue, mais ce n'est peut-être pas l'opinion que
d'autres ont dans le milieu. Je pense que, de toute façon, on n'a pas le
droit de bousculer dune façon semblable la mécanique
parlementaire. C'est aussi bien de dire qu'on rit de nous autres.
M. Savoie: Ce n'est pas l'objectif visé du tout,
là. Vous comprendrez que c'est une bombe, ça, pour l'industrie
minière. C'est une véritable bombe, c'est un changement de cap
majeur pour l'industrie minière.
M. Claveau: D'où l'importance d'en discuter en public.
M. Savoie: Bon. Mais d'où l'importance de s'assurer qu'on
avait l'appui du milieu. Maintenant, M. le député, je comprends
un petit peu votre réaction, parce que quand je voyais ça
procéder, chez nous, à l'interne, chez les fonctionnaires qui
dirigeaient cet élément de dossier-là, quand je voyais -
et on est tous les deux d'accord pour dire que c'est une bonne chose -
ça procéder, je me disais, je peux attendre cet automne et y
aller cet automne avec seulement cette modification-là. Par contre
ça aurait retardé tout le processus de négociation avec
les compagnies minières cet été. Ça nous aurait
retardé considérablement. Et ce qui est important
là-dedans, c'est la réglementation et la réglementation,
justement, c'est ça qu'il va falloir négocier avec
l'industrie.
Alors on arrive comme ça, mais ce qu'on fait finalement, c'est
qu'on introduit le principe. On le met dans le projet. On modifie la Loi sur
les mines actuellement, on introduit cette modification-là et on dit:
Voici le principe. "Asteur", quand un gars va ouvrir une mine à
l'avenir, non seulement il va être capable d'ouvrir sa mine en vertu
d'une loi qu'on considère très progressive, mais en plus de
ça, il va être obligé de prévoir des
mécanismes pour
assurer la restauration de son parc de résidus miniers et
l'aménagement de son exploitation pour la rendre au moins "secure" au
point de vue environnemental. Ça, ça fait une bonne nouvelle
à annoncer dans son comté pendant l'été. Quand vous
allez être chez vous, vous pourrez dire: Bon, bien, au moins cet
élément-là, c'est fait.
Je comprends votre frustration et je la partage un peu, mais ce n'est
pas pour dire que... on ne veut pas vous "bulldozer" sur cet
élément-là, mais par contre on ne veut pas non plus ne pas
tenir compte d'un élément aussi important que
l'environnement.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre,
j'aurais une suggestion. Il serait peut-être pertinent de suspendre les
travaux quelques minutes pour faire une mise au point et regarder ça ou
consulter des gens, je ne sais pas... Tout simplement adopter, sur division, le
projet de loi?
M. Claveau: Bien, écoutez, à la limite, on parle
là d'un principe excessivement important, quelque chose de tout à
fait nouveau qui est en soi à peu près aussi épais que
tout le restant du projet de loi qu'on avait sous les yeux jusqu'à
maintenant. Il n'en est même pas mention dans les notes explicatives.
Alors on en est à se demander...
M. Savoie: Non, non, c'est une instruction.. C'est ça,
c'est quelque chose, un élément nouveau qu'on ajoute à ce
moment-ci. Il n'y a pas d'erreur.
M. Claveau: Oui mais, M. le Président, est-ce qu'on peut
amener des amendements semblables à un projet de loi en fin de session,
surtout un projet de loi qui a été amené avec le
consentement de l'Opposition parce qu'il est hors délai? Et puis
là, on nous présente des amendements qui n'ont plus aucune
commune mesure avec l'idée générale du projet de loi au
départ...
Le Président (M. Bélanger): Vous soulevez la
question de la recevabilité de cet amendement?
M. Claveau: Je la soulève.
Le Président (M. Bélanger): Bien, alors si vous me
donnez... On va suspendre les travaux quelques instants juste pour
vérifier, parce que j'ai des petits doutes, moi aussi,
malheureusement.
(Suspension de la séance à 16 h 48)
(Reprise à 16 h 52)
Le Président (M. Bélanger): La commission reprend
ses travaux. Alors, en vertu de l'article 244, concernant la
recevabilité d'un amendement qui aurait pour objet le respect du projet
de loi lors de l'étude du projet de loi, lorsqu'on lit les notes
explicatives, on s'aperçoit qu'il n'est nulle part fait mention de
l'importance de cet amendement et que cet amendement change la nature du projet
de loi en y ajoutant un élément nouveau. À cet
effet-là, je dois donc déclarer l'amendement non recevable
à moins que, de part et d'autre, vous ne conveniez d'une
procédure. Et si vous me permettez, j'en suggérerais une: qu'on
suspende l'étude de cet article-là et qu'on revienne a 20 heures
pour le regarder. Si le représentant de l'Opposition donne son
consentement, on pourra l'étudier. S'il ne le donne pas, eh bien,
ça mettra fin aux travaux et on adoptera le projet de loi sans cet
amendement. Alors, c'est la suggestion que je fais si la chose vous
agrée.
M. Claveau: Oui. Je suis d'accord avec cette
suggestion-là, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Vous êtes
d'accord avec ça? Bien. M. le ministre.
M. Claveau: Je pense qu'avant d'avoir fait les consultations
nécessaires, en ce qui me concerne...
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Claveau: ...je ne peux pas donner mon consentement pour cet
amendement-là.
Le Président (M. Bélanger): Non. Et d'autant
plus... Compte tenu de l'importance et de l'envergure de l'amendement et du
petit peu de temps que vous avez à votre disposition, je pense que c'est
tout à fait admissible. Alors donc, on suspend l'étude de
l'article 13. L'article 13 est adopté, mais les articles 13.1, 13.2 et
autres sont suspendus, et nous appelons l'article 14.
Alors, ça vous convient comme ça?
M. Claveau: Oui. Ça nous convient pour le moment. On
reviendra là-dessus à 20 heures, ce soir.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Alors j'appelle
l'article 14 et les articles 13.1, 13.2 et autres sont suspendus.
L'article 14 se lit comme suit: "L'article 281 de cette loi est
modifié par l'addition, après le paragraphe 3°, du paragraphe
suivant: "4° en tout temps, un permis de prospection lorsque son titulaire
a obtenu ou renouvelé un droit minier par fraude ou fausse
représentation."
M. Savoie: Ça rejoint un peu l'article 1 dont on a
traité ensemble, en vertu duquel on
peut révoquer le permis de prospection.
M. Claveau: Oui, dans le fond, on a regardé tout ça
au moment de la discussion sur l'article 1. Alors il n'y a pas de
problème. Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Donc, l'article 14 est
adopté. J'appelle l'article 15, qui se lit comme suit: "L'article 306 de
cette loi est modifié par l'insertion, après le paragraphe
21°, du paragraphe suivant: "21. 1° fixer ie montant des droits de
participation au tirage au sort visés à l'article 207; ". "
M. Claveau: C'est de la concordance?
M. Savoie: Oui avant, il y a un amendement à 14. 1, qu'on
va vous transmettre.
Le Président (M. Bélanger): Alors on revient
à l'article 14, où A y aura un 14. 1.
M. Savoie: Ah! 14. 1 est en concordance avec 13. 1.
Le Président (M. Bélanger): Compte tenu que 14. 1
fait référence à l'amendement qu'on a suspendu tout
à l'heure, le papillon serait aussi suspendu, si j'ai bien compris.
Alors, 14. 1 est suspendu. J'appelle l'article 15. "L'article 306 de cette loi
est modifié par l'insertion, après le paragraphe 21°, du
paragraphe suivant: "21. 1 fixer le montant des droits de participation au
tirage au sort visés à l'article 207; ".
M. Claveau: C'est strictement de la concordance avec ce dont on a
parlé tout à l'heure.
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: Les 100 $ ou à peu près.
M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: C'est ça. Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 16. "Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 306, du suivant: "306. 1 Dans le cas des frais
d'enregistrement visés au paragraphe 1° de l'article 306, un montant
maximum peut être fixé par acte, selon qu'il s'agit d'un droit
minier relatif à une substance minérale autre que le
pétrole, le gaz naturel et la saumure. "
M. Savoie: Article 16, cette loi est modifiée par
l'insertion... Oui, c'est ça. Cette disposition législative
permet de fixer par voie réglementaire les droits à payer lors de
l'enregistrement d'un acte de transfert de droits miniers. Le tarif
actuellement en vigueur est de 10 $ par droit. En principe, l'application d'un
tel tarif devrait permettre au ministère de récupérer ses
frais administratifs dus à ce type d'opération. Alors il
apparaît nécessaire de prévoir un maximum à payer
afin de ne pas décourager les titulaires des droits à faire
enregistrer tout acte affectant ceux-ci. Pour ce faire, une modification
à la loi actuelle est nécessaire pour permettre la fixation d'un
tel plafond, à même le texte du règlement.
M. Claveau: Est-ce qu'on a des problèmes avec ça?
Bon. Ça va.
Le Président (M. Bélanger): Alors l'article 16 est
adopté. J'appelle l'article 17. l'article 307 de cette loi est
modifié par l'addition, après le deuxième alinéa,
de l'alinéa suivant: "Les normes que doit respecter tout rapport relatif
à des travaux, les renseignements qu'il doit contenir ainsi que les
documents qui doivent l'accompagner peuvent varier, soit selon le coût
moyen des travaux effectués sur un claim, soit selon la valeur globale
de ces travaux déclarés par tout rapport ou soit selon la valeur
globale de ces travaux qui font l'objet d'un rapport au cours d'une
période donnée. "
M. Savoie: Ça permet au prospecteur de signer son propre
rapport dans certains cas au lieu d'utiliser un professionnel.
M. Claveau: Mais actuellement quel est le problème qui est
posé par l'application de l'article 307 tel qu'on le voit là?
M. Savoie: Actuellement ce qui arrive, c'est qu'il y a certains
travaux qui doivent être signés par un professionnel et ça
soulève une certaine irritation. Les gens disent qu'ils sont capables de
signer pour une certaine partie de leur rapport, pour certains travaux. Alors,
on dit: Oui, vous pouvez faire ça au lieu de passer par un
professionnel. Ça donne plus de responsabilité au
prospecteur.
M. Claveau: Ce sera en fonction du coût des travaux, de la
valeur globale, etc. ?
M. Savoie: Oui, c'est ça. Ça dépend
exactement de ce qu'il y a à faire comme rapport.
M. Claveau: Ce sera fixé par règlement? M.
Savoie: C'est ça, oui.
M. Claveau: O. K. Donc, on va retrouver dans la
réglementation les nouveaux travaux qui vont pouvoir être
signés par le prospecteur lui-même.
M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: Ça va. Il ne devrait pas y avoir de
problème.
Le Président (M. Bélanger): L'article 17 est
adopté. J'appelle l'article 18. "L'article 309 de cette loi est
modifié par l'addition de l'alinéa suivant: "Dans le cas du
sable, du gravier, de l'argile commune et des résidus miniers inertes,
le loyer visé aux paragraphes 2° et 3° de l'article 306 et le
montant de la redevance fixée au paragraphe 14° de cet article
peuvent également varier suivant la qualité et la nature de ces
substances, selon l'éloignement de ces substances du marché
desservi ou selon la disponibilité de ces substances dans une
région visée. "
M. Claveau: A première vue, il n'y a pas de
problème à ça, sauf par quelle sorte de
réglementation va-ton fixer par exemple la qualité et la nature
des substances, la valeur des substances? L'éloignement, c'est assez
facile à déterminer, mais toute la question de la qualité,
ça dépend des sols, des coûts d'opération...
M. Savoie: Ce sont surtout les facteurs comme
l'éloignement et la disponibilité. Ce qu'on cherche à
faire finalement, c'est de maintenir tout le monde dans un statut
concurrentiel.
M. Claveau: Dans le fond, c'est une clause un peu semblable
à ce qu'on retrouve dans la Loi sur les forêts quant à
l'accessibilité de la ressource. Les droits sont payés en
fonction de la distance, de la taille des arbres et tout ça.
M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: Je ne vois pas de problème.
Le Président (M. Bélanger): L'article 18 est
adopté. J'appelle l'article 19. "L'article 314 de cette loi,
modifié par les articles 575 et 576 du chapitre 4 des lois de 1990, est
de nouveau modifié par la suppression, dans la deuxième ligne du
premier alinéa, du chiffre 160. "
Ce qui prépare à l'autre article après.
M. Claveau: C'est là, l'autre article, l'article 20.
M. Savoie: C'est la question du forage. En gros, c'est que
l'article 314 porte sur les infractions qui peuvent être
considérées comme mineures en raison de leur impact potentiel sur
le milieu environnemental, tandis que l'article 315 couvre les infractions dont
les conséquences sont plus graves. Alors, on soustrait le permis de
forage de l'article 314 pour l'inclure à l'article 315.
M. Claveau: D'accord.
M. Savoie: Parce que le forage peut y avoir un impact plus
important sur l'environnement.
M. Claveau: il n'y a pas de problème. Je suis d'accord
avec ça.
Le Président (M. Bélanger): L'article 19 est
adopté. J'appelle l'article 20. "L'article 315 de cette loi,
modifié par les articles 575 et 576 du chapitre 4 des lois de 1990, est
de nouveau modifié par l'insertion, dans la deuxième ligne du
premier alinéa et après le chiffre "155, " du chiffre "160, ".
"
M. Claveau: Ça correspond à la même
démarche. Ça va.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 21.
M. Savoie: On avait un amendement, l'article 20. 1, mais on le
retire parce que c'est également relié à la question du
réaménagement et de la restauration des sites, pour
prévoir une amende de 1000 $ à 6000 $ par jour.
Le Président (M. Bélanger): II y aura l'article 20.
1 qui sera de la concordance, à ce moment-là.
M. Savoie: C'est ça.
Le Président (M. Bélanger): Bien. J'appelle
l'article 21. "L'article 373 de cette loi est abrogé. "
M. Claveau: Pourquoi est-ce abrogé finalement? Est-ce
qu'il y a quelqu'un d'autre qui va décider?
M. Savoie: C'est un travail de transcription au niveau des
villes, des territoires urbanisés. Tout le travail a été
accompli. En conséquence, l'article n'est plus nécessaire, ce qui
fait qu'on l'abroge.
M. Claveau: Alors, toutes les limites sont
déterminées. Il n'y en a plus de nouvelles à
prévoir.
M. Savoie: C'est ça. L'article n'a plus d'application.
M. Claveau: D'accord.
Modifications à la Loi concernant les droits
sur les mines
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
L'article 22. "L'article 5 de la loi concernant les droits
sur les mines (L.R.Q., chapitre D-15) est remplacé par le
suivant: "5. Tout exploitant d'une mine au Québec doit payer des droits
sur son profit annuel pour chaque exercice financier, à l'exception:
"1° de l'exploitant soumis aux redevances fixées en vertu de
l'article 204 de la Loi sur les mines (L.R.Q., chapitre M-13.1); "2°
à compter du (indiquer la date d'entrée en vigueur du projet de
loi numéro 77 de 1990), de l'exploitation de substances minérales
de surface, telles que définies à l'article 1 de la Loi sur les
mines et de l'exploitation des substances minérales dont le droit a
été abandonné au propriétaire du sol en vertu de
l'article 5 de cette loi."
M. Savoie: II s'agit tout simplement d'une modification de
concordance avec l'article 13 qu'on a adopté tantôt.
M. Claveau: Ça va.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 23. "Les exploitants visés au paragraphe 2° de
l'article 5 de la Loi concernant les droits sur les mines, remplacé par
l'article 22 de la présente loi, sont réputés avoir un
exercice financier se terminant le (indiquer ici la date
précédant immédiatement celle de l'entrée en
vigueur de la présente loi), pour les fins de calcul du profit annuel se
rapportant à l'exploitation des substances minérales de
surface."
M. Claveau: J'essaie de comprendre. Ça veut dire que les
chiffres qui vont être retenus par le ministère ne seront pas
nécessairement ceux qui vont apparaître au rapport annuel.
M. Boutin: Lorsque l'exercice financier... Lorsque le transfert
d'un régime d'imposition à un autre survient en cours d'exercice
financier, on va arrêter cet exercice financier au moment où a
lieu ce transfert.
M. Claveau: Mais est-ce que l'entreprise va être
obligée de ramener son exercice financier à...
M. Boutin: Simplement pour sa déclaration, elle va avoir
un exercice de cinq mois et trois jours, par exemple. Mais c'est uniquement
pour produire sa déclaration d'impôt minier.
M. Claveau: Oui.
M- Boutin: Mais quant à la production de son rapport
annuel, etc., rien de tout cela n'est changé.
M. Claveau: O.K. Donc, ça, ça vaut pour la
première année.
M. Boutin: Pour l'année de transition.
M. Claveau: Transition, après ça, ça devient
un article désuet.
M. Boutin: C'est ça. C'est du transitoire. M. Claveau:
Bon.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 23 est
adopté. J'appelle l'article 24.
Tous les claims renouvelés en vertu de l'article 347 de la Loi
sur les mines (L.R.Q., chapitre M-13.1) sont réputés avoir
été inscrits selon les délais prescrits à la Loi
sur les mines (L.R.Q., chapitre M-13). "Le présent article n'affecte pas
une cause pendante le (indiquer ici la date de la présentation du
présent projet de loi)."
M. Savoie: Ça, c'est le fameux cas: le gars qui avait
trouvé la "passe-passe". Ce qui fait qu'on bouche le trou, mais on lui
donne le droit, parce qu'il a une cause pendante, de continuer. Ça
n'affecte pas celui qui conteste.
M. Claveau: Ça, c'est l'histoire du tampon de la
poste.
M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: Dans le fond, à partir de maintenant..
M. Savoie: C'est le jour de réception au
ministère.
M. Claveau: C'est le jour de réception qui doit être
à l'intérieur du délai.
M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: S'il y a quelqu'un qui veut... S'il n'y a personne
qui applique entre-temps, à ce moment-là, il y a
reconduction.
M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: S'il y a quelqu'un qui arrive dans la journée
de trou, à ce moment-là on perd ses droits tout simplement.
M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: Je n'ai pas de problème avec ça, en
autant que ça sera appliqué de la même façon pour
tout le monde. Je veux dire que ce soit appliqué de cette façon
ou autrement... On aurait tout aussi bien pu décider de légaliser
le tampon de la poste comme étant la journée décisive.
M. Savoie: C'est ça qu'on avait fait, mais
on a jugé que c'était illégal. C'était
ça le problème.
M. Claveau: Que c'était illégal parce que ça
ne correspondait pas à la définition de l'article...
M. Savoie: Illégal au sens strict de la loi.
En conséquence, c'était une pratique qui était
jugée illégale, je pense, depuis 1984, je ne sais pas trop.
Alors...
M. Claveau: Et la cause qui est pendante, bien là, on la
laisse aux tribunaux.
M. Savoie: Ça n'affecte pas le droit de celui qui a...
M. Claveau: Mais c'est une pratique qui est vraiment
répandue quand même chez les prospecteurs actuellement, d'attendre
à la dernière journée.
M. Savoie: On va les aviser, là. Il va y avoir de la
publicité qui va se faire autour de ça.
M. Claveau: Oui, parce qu'il y en a qui risquent de...
M. Savoie: D'être surpris.
M. Claveau: ...passer outre. Quand ça fait six mois qu'il
est dans le bois, le gars...
M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: ...il ne reçoit pas les journaux tous les
jours.
M. Savoie: C'est exact.
M. Claveau: II risque d'avoir de mauvaises surprises.
Le Président (M. Bélanger): Bien, alors, l'article
24 est...
M. Savoie: Madame...
M. Claveau: Hein?
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
M. Savoie: C'est une nuance qu'elle voulait apporter.
M. Claveau: Puis vous n'avez pas jugé nécessaire de
l'apporter.
M. Savoie: Non. Finalement, elle disait que ce n'était pas
tout à fait illégal, que c'était une pratique...
Mme Tibblln: Le texte de loi est sujet à
interprétation.
M. Claveau: Hum! Hum! C'est que, là, on n'aurait plus de
chance d'interpréter.
Mme Tibblin: C'est ça. M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: Ça va.
Le Président (M. Bélanger): L'article 25.
"L'article 2 a effet depuis le 24 octobre 1988."
M. Claveau: L'article 2?
M. Savoie: Oui. Ce sont les travaux, là. 50 %. C'est de la
concordance.
M. Claveau: O.K. Ce qui permet de pouvoir rendre cela accessible
pour tous les daims qui vont tomber le 24 octobre 1990.
M. Savoie: C'est ça. Le 24 octobre 1988. M. Claveau:
Oui, mais pour deux ans. M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: O.K. C'est beau. On comprend vite quand on nous
l'explique.
M. Savoie: Oui, j'essaie.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 25 est
adopté. J'appelle l'article 26. L'article 24 a effet depuis le, et ce
sera la date d'entrée en vigueur de la présente loi.
M. Claveau: II n'y a pas de délais supplémentaires
qui sont donnés d'aucune façon, là.
M. Savoie: Non.
M. Claveau: Est-ce qu'il y a... Je veux bien croire qu'il y a
quand même une certaine publicité comme vous nous dites qui va se
faire là-dessus, mais est-ce qu'il n'y a pas une espèce de mesure
transitoire qui pourrait viser à voir à protéger certains
prospecteurs qui seraient un petit peu plus lents à recourir à la
nouvelle loi?
M. Boutin: La date d'entrée à l'article 26 avait
pour effet qu'en déposant le projet de loi à l'Assemblée
nationale, on évite que des personnes spéculent sur un vide
juridique dans la loi. Alors, pour éviter cette tentation, on leur a
dit: Pas nécessaire de déposer de nouvelles requêtes
après le dépôt du projet de loi, car l'article en question
sera rétroactif à partir du moment où le projet de loi a
été déposé. Donc, on voulait
éviter que de nouveaux conflits, depuis le dépôt de
la présente loi, soient déclarés et, de fait, aucun
conflit n'a été porté à la connaissance du
ministère depuis le dépôt du projet de loi. Donc, l'article
26, c'est purement la prévision d'une protection.
M. Claveau: O.K. Ça va.
Le Préaident (M. Bélanger): Bien. Alors l'article
26 est adopté. Comme on a un article en suspens et qu'on ne peut pas,
compte tenu de l'entente qui a été faite tout à l'heure,
adopter l'article 27, ce qui aurait pour conséquence d'adopter le projet
de loi, donc de rendre inutile l'analyse qu'on veut faire de l'article en
suspens, la commission suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
M. Savoie: Au lieu de revenir à 20 heures, on pourrait
régler cela ici. On a 45 minutes.
M. Claveau: Non, non, mais, M. le Président, le
problème n'est pas là. Le problème, c'est de consulter des
instances, pour connaître la mécanique, le fonctionnement de tout
ça. Éventuellement, je pense que les deux leaders auront à
se rencontrer sur cet amendement-là qui, en tout cas à mon avis,
introduit un élément très particulier dans le projet de
loi.
M. Savoie: Je n'ai pas de misère à vivre avec
ça.
M. Claveau: Remarquez qu'en ce qui me concerne, j'aurais bien
aimé aller me coucher tout de suite aussi, parce que ça fait
quelque chose comme 36 ou 37 heures que je suis debout. Je m'en serais
passé mais...
Le Président (M. Bélanger): Alors donc, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 20 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 15)
(Reprise à 20 h 5)
Modifications à la Loi sur les mines
(suite)
Le Président (M. St-Roch): La commission de
l'économie et du travail reprend ses travaux pour poursuivre
l'étude du projet de loi 77, Loi modifiant la Loi sur les mines et la
Loi concernant les droits sur les mines. Au moment de notre suspension, nous
avions laissé en suspens les articles 13.1 et 13.2, un amendement
déposé par M. le ministre pour consultation et prise de
décision. Je tiens à rappeler aux membres de la commission que la
décision qui avait été rendue par mon
prédécesseur était dans le sens que, s'il y avait
consentement, nous pourrions pousuivre l'étude, sinon, bien, nous
reprendrons à partir de ce moment-là. Alors, je vais maintenant
reconnaître M. le député d'Ungava.
M. Claveau: Oui, M. le Président. Donc, nous avons
profité des quelques heures de suspension pour faire toutes les
consultations pertinentes quant à cet amendement-là et,
malheureusement, nous ne pouvons consentir à ce qu'il soit inclus tel
quel au projet de loi. D'abord, nous demandons des vérifications
à savoir s'il a été accepté par le comité de
législation et quelles sont les recommandations du comité de
législation quant à cet amendement-là, qui est en soi un
projet de loi qui défend des principes tout à fait particuliers
et différents de ceux qui sont dans le projet de loi 77 qu'on avait
originalement, que l'on a toujours sous sa forme originale.
D'autre part, aussi, nous voulons des explications quant à
l'urgence d'amener un tel amendement, un amendement-fleuve en six pages,
à ce moment précis de nos discussions. Si urgence il y a, tout ce
que nous avons à proposer au ministre, c'est notre collaboration pour
que cet amendement-là revienne en Chambre sous forme de projet de loi
sur lequel nous nous engageons à avoir la discussion en deuxième
lecture, au niveau du principe, avant l'ajournement. L'urgence pourrait
être, je dirais, contournée, après vérification, en
incluant un article supplémentaire à l'effet que le projet de loi
entre en vigueur le jour de son dépôt devant l'Assemblée
nationale. C'est notre position quant à cet amendement-là.
Le Président (M. St-Roch): Je vous remercie, M. le
député d'Ungava. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
M. Savoie: Bien là, je voudrais être sûr que
je comprends bien, c'est-à-dire que, finalement, ce que vous ne voulez
pas taire, c'est que vous ne voulez pas permettre la présentation des
articles 13.1, 13.2, 15.1 et 20, je pense, parce que vous sentez qu'il y en a
trop, là-dedans, que c'est un ajout trop substantiel pour être
envisagé comme papillon. Alors, à ce moment-là,
étant donné que ça prend votre consentement, puis que vous
n'accordez pas votre consentement, on va clore le débat, on va le
présenter cet automne, à ce moment-là, c'est tout. Ce
n'est pas plus grave que ça.
M. Claveau: II n'y a pas de problème.
Le Président (M. St-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre.
M.Savoie: Et je vais.
Le Président (M. St-Roch): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? M. le ministre.
M. Savoie: Je vais quand même peut-être le
déposer à l'Assemblée nationale. Je vais examiner cette
possibilité-là pour le déposer à l'Assemblée
nationale jeudi ou vendredi. A ce moment-là, ce n'est pas vraiment une
question d'urgence, c'était rien que par souci au niveau
environnemental. Je ne pense pas que ça crée un retard dans le
processus au niveau de l'administration dé nos parcs de résidus
miniers.
Le Président (M. St-Roch): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: C'est parce que j'ai eu l'occasion de discuter avec
mon collègue, justement, de cette demande qui était faite par le
ministre. Il a posé une première question et je pense qu'il est
important que le ministre nous réponde. Est-ce que ce document qui nous
a été présenté comme étant un amendement
potentiel a été regardé par le comité de
législation? Quelle a été la...
M. Savoie: II a été regardé et puis
approuvé par le comité de législation.
M. Jolivet: Donc, ça veut dire qu'il n'y a pas d'objection
à ce que, si c'était un amendement dans le sens d'un projet de
loi, il puisse être déposé d'ici vendredi. Mon
collègue vous dit ceci: S'il y avait eu une urgence quelconque à
le présenter avec un amendement à ce projet-là, qui est
déjà un projet de loi en lui-même, on pourrait dire qu'il
entre en vigueur le jour de sa présentation, ce qui serait rare,
cependant. Mais, en tout cas, je voudrais peut-être regarder ça
avec les légistes. Puis, troisièmement, moi, ce qui me chicote un
peu, si vous me permettez cette expression-là, c'est que le ministre
présente des amendements qui, à leur face même, par le
président, sont reconnus non recevables; donc au départ le
ministre semble dire. Vous refusez. On ne refuse pas, c'est le président
qui les a déclarés non recevables.
Quant à la deuxième partie, je vous demanderais, M. le
Président, parce que ça arrive à d'autres occasions...
À première vue, c'est un principe nouveau qu'on n'a même
pas eu la chance de discuter, même pas eu la chance de regarder avec des
groupes, soit des compagnies, des syndicats, n'importe qui, des groupes
environnementaux, sur lequel on n'a même pas eu la chance, de près
ou de loin, de se prononcer, de vérifier, quant à nous, s'ils
sont d'accord ou pas d'accord avant de prendre une position. J'aimerais savoir,
est-ce que ça serait légal - puis ça, je pense que c'est
important - sur consentement, alors qu'on a adopté en Chambre un
principe d'un projet de loi, qu'on en ajoute un autre ensemble? Là, je
suis moins sûr. S'il y a des décisions qui étaient rendues
dans ce sens-là, j'aimerais ça que le président m'en fasse
mention, parce que j'ai eu l'occasion, à un mornent donné,
moi-même, de plaider cette chose-là, et le président de
l'époque qui était le député de Sauvé, M.
Marcel Parent, avait dit au ministre et à moi que, même si nous
autres, on voulait l'insérer, lui se refuserait à le faire parce
que, comme président, il n'avait pas à le faire et que ce
n'était pas à l'étape d'ici qu'on devait l'accepter;
c'était à une étape ultérieure qui était
soit la prise en considération du rapport, mais de façon plus
légale à la troisième lecture. Alors, moi, je pense qu'il
faudrait bien que vous regardiez la jurisprudence à ce niveau-là,
pour savoir si, même si on avait accepté, ça aurait
été légal.
Le Président (M. St-Roch): Merci, M. le
député de Laviolette. Alors, je pense qu'on pourrait fouiller
pour avoir la jurisprudence pour la passer, mais je pense qu'à maintes
occasions dans le passé, s'il y avait consentement mutuel de la part des
deux formations politiques, on pouvait accepter un amendement de cette
nature-là. Comme il est possible aussi à M. le ministre de
déposer un amendement en troisième lecture, à ce
moment-là, la présidence de l'Assemblée nationale aura
à statuer si c'est recevable ou non. Mais, de consentement des deux
partis, je crois que ce serait légal, parce qu'il y a eu plusieurs
décisions qui ont été rendues dans le passé. Mais
on pourrait toujours demander à M. le secrétaire de regarder la
jurisprudence et de la faire parvenir aux membres de la commission un peu plus
tard. Mais, à ce moment-ci...
Oui, M. le député d'Ungava.
M. Claveau: Juste là-dessus, brièvement, M. le
Président, si vous me permettez, je pense qu'il serait important de le
faire parce que, à première vue, justement, après en avoir
parlé avec des gens qui sont compétents dans la gestion du
règlement de l'Assemblée nationale, il semblerait, que le genre
de consentement sur un principe nouveau à introduire dans un projet de
loi est un consentement qui ne relève pas de la commission mais qui
relève de la Chambre.
M. Jolivet: Oui.
M. Claveau: Alors...
Le Président (M. St-Roch): M. le ministre.
M. Savoie: C'est-à-dire que ce n'est pas un principe
nouveau. C'est une modification additionnelle à la Loi sur les
mines.
M. Claveau: Oui, mais le principe ne fait pas partie du principe
qui a été à l'origine du projet de loi qu'on discute
actuellement.
M. Savoie: Ça ne fait pas partie des
amendements qui étaient prévus et qui avaient
été expliqués dans les notes explicatives.
M. Claveau: C'est dans ce sens-là.
M. Jolivet: C'est dans ce sens-là. Quand on parle du
principe, monsieur...
M. Savoie: Oui, oui, alors ce n'est pas un principe nouveau,
percé.
M. Jolivet: Ah! non, non.
M. Claveau: Par rapport à la loi 77.
M. Savoie: C'est un principe nouveau. C'est-à-dire, c'est
l'introduction d'une disposition nouvelle en vertu du projet de loi 67. C'est
ce qui était proposé. Que vous ne vouliez pas accepter, donner
votre consentement, ce n'est pas grave, je veux dire, je ne vous en tiens pas
rigueur. C'est votre décision, et puis...
M. Jolivet: Mais c'est parce que je vais plus loin que ça,
M. le Président. Je m'excuse auprès du ministre, parce que
moi...
Le Président (M. St-Roch): M le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Oui, je pense que c'est important. Le projet de loi
77 qui a été discuté de long en large, durant la nuit
d'hier, ce projet de loi, c'est de celui-là qu'on discute. Moi, je ne
discute pas de la loi des mines, là, je discute de la loi 77. Quant on
regarde la loi 77, ce qu'on nous apporte, aujourd'hui, n'a pas
été discuté, ni accepté en principe...
M. Savoie: II n'y a personne qui conteste ça,
là.
M- Jolivet: ...donc cette partie-là est un nouveau
principe par rapport au projet de loi 77.
M. Savoie: Ça, ça va.
M. Jolivet: La question qui est importante, c'est: Même si
nous acceptions, nous ici, de l'accorder, il faudrait, à ce
moment-là, qu'il y ait une décision qui soit prise à un
autre niveau et c'est en troisième lecture que ça va se faire,
normalement.
Le Président (M. St-Roch): M le député de
Laviolette, pour conclure ce débat-là, j'ai demandé
à M. le secrétaire de regarder s'il y avait de la jurisprudence
qui existe. Dans l'éventualité contraire, j'ai demandé
à M. le secrétaire de la commission, d'obtenir un avis concernant
le principe que vous venez d'énumé-rer sur la
légalité d'une commission d'accepter un amendement qui ne serait
pas inclus dans le principe d'un projet de loi. Alors, suite à
l'obtention de ces informations-là, M. le secrétaire les fera
parvenir à tous les membres de la commission. Or, concernant,
maintenant, sur ce point-ci qu'il n'y a pas de consentement, nous en revenons
maintenant à l'article 27 du projet de loi. Est-ce que l'article 27 est
adopté?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. St-Roch): A ce moment-ci, j'aurais besoin
dune motion de renumérotation. M. le ministre, est-ce que vous en faites
motion?
M. Savoie: Oui, oui, ça va.
Le Président (M. St-Roch): Est-ce que le titre du projet
de loi 77, Loi modifiant la Loi sur les mines et la Loi concernant les droits
sur les mines, est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. St-Roch): Est ce que le projet de loi 77,
tel qu'amendé, est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. St-Roch): Alors, sur ceci, est-ce qu'il y
a des remarques de conclusion? M. le ministre
Conclusions M. Raymond Savoie
M. Savoie: Bien, tout simplement, d'une part, pour remercier les
députés de l'Opposition parce que, effectivement, le projet de
loi avait été déposé après les délais
du 15 mai. Donc, de cette façon-là, on apprécie leur
participation. D'un autre côté, on doit regretter leur absence de
collaboration quant à une modification qui, comme vous le savez,
nécessite une intervention assez pressante en ce qui concerne les parcs
à résidus miniers provenant de deux députés de
régions minières, entre autres, le député d'Un-gava
et le député de Rouyn-Noranda-Témiscamin-gue. Je trouve
ça particulièrement triste, surtout que 10 des sites sur lesquels
on visait des interventions très rapidement, avec l'entente avec les
compagnies minières.. C'est ce qui a été long à
élaborer et les échanges qu'on a eus avec l'Association
minière, avec Noranda, avec d'autres compagnies...
Je pense que ma réputation a toujours été à
l'effet que je n'ai jamais déposé, M. le Président, un
projet de loi à l'Assemblée nationale qui n'avait pas l'appui ou
le consentement du secteur visé. C'est toujours par négociations
Ça a pris beaucoup, beaucoup d'échanges avec l'industrie
minière, par les fonctionnaires. Ça a pris, en tout cas, une
prise en charge, au niveau de
l'environnement, que je crois très positive de la part de
l'industrie vis-à-vis de l'environnement. Ça aurait
été une belle façon de l'introduire, comme ça, en
bout de piste.
Alors, d'un côté, je démontre encore ma satisfaction
quant à la coopération des députés de l'Opposition
mais, d'un autre côté, évidemment, ma déception
vis-à-vis, finalement, d'un principe qui était nouveau. Je ne
discute pas de ça. Je ne les accuse pas de tous les maux, là. Je
pense que, objectivement, ils auraient pu, s'ils avaient voulu, le permettre.
Je pense que, compte tenu du fait que c'est une disposition qui visait une
intervention au niveau environnemental et une prise en charge de certaines
responsabilités par le secteur minier de ses devoirs vis-à-vis de
ses concitoyens au Québec, dans les parcs à résidus
miniers...
Le Président: (M. St-Roch): Merci, M. le ministre. M le
député d'Ungava.
M. Christian Claveau
M. Claveau: Oui, M. le Président, très
brièvement, d'abord, pour remercier le personnel et mes collègues
de la collaboration au travail de cette commission parlementaire, travail
parfois houleux et parfois difficile mais qui, je pense, fait partie de nos
règles et doit être respecté comme étant la base du
fonctionnement de notre société, en termes de mécanismes
décisionnels quant aux lois qui régissent le fonctionnement,
l'économie générale de notre société. Ceci
étant dit, M. le Président, je suis aussi satisfait, dans
l'ensemble, du projet de loi 77 parce qu'il y a un certain nombre de choses,
là-dedans, qui vont régler quelques problèmes, pour le
moins, en ce qui concerne les prospecteurs et éventuellement, aussi, sur
la question de la gestion des dépôts de gravier et de sable. Je
conviens de l'intérêt de tout ça.
En ce qui a trait à l'amendement sur lequel nous refusons notre
consentement, M. le Président, je pense que le ministre n'a pas à
en chercher la faute du côté de l'Opposition. Comme j'ai eu
l'occasion de le dire à moult reprises au cours des 24 dernières
heures, aucun ministre ne peut présumer du consentement de l'Opposition
quand if agit en dehors des règles normales prévues par notre
règlement. D'autre part, le ministre, il y a 16 heures, avait l'occasion
de faire un discours en deuxième lecture, en Chambre, sur le principe du
projet de loi 77. Je crois que ce n'est pas abuser de la commission de supposer
qu'il y a 16 heures le ministre était tout à fait au courant de
l'amendement qui allait nous arriver sur la table, aux articles 13.1 et 13.2.
Il aurait pu, pour le moins à ce moment-là, souligner à
l'ensemble des membres de la Chambre, lors de son discours, qu'il allait y
avoir un amendement substantiel quant au principe fondamental du projet de loi.
S'il a été annoncé, il l'a été très
rapidement à travers tout le reste et je pense que, de toute
façon, il n'avait pas à présumer de notre
consentement.
D'autre part, je voudrais conclure en disant qu'il est normal qu'un
ministre ait des négociations, des discussions avec les gens du secteur
qu'il a à administrer au gouvernement en tant que ministre. Il est
normal et il est essentiel que ça se fasse, mais il est aussi normal que
les lois se discutent entre parlementaires pour en arriver à leur
adoption finale et, dans ce sens-là, je pense qu'il n'est pas de notre
rôle d'accepter d'emblée de discuter sur un amendement ou de
prendre un projet de loi dans sa phraséologie de départ sans rien
remettre en question à partir du simple principe qu'il a
été discuté avec d'autres instances concernées en
dehors de la Chambre.
L'Opposition a un rôle actif à jouer dans notre
société et, en ce qui me concerne, j'entends bien le jouer.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. St-Roch): Je vous remercie, M. le
député d'Ungava. Très, très brièvement, M.
le député de Laviolette.
M. Jean-Pierre Jolivet
M. Jolivet: Je n'accepte pas les remarques du ministre quand il
dit qu'il est déçu de notre non-participation active à un
amendement additionnel qui vient changer le principe. Je lui ai dit et je pense
qu'il a encore le temps. Qu'il le veuille ou qu'il ne le veuille pas, le
ministre a encore le temps. Il pourrait, eu égard à son
amendement, si vraiment il est sérieux dans le projet qu'il nous
présente, l'utiliser. C'est pour ça que je vous dis de regarder
la jurisprudence en troisième lecture. C'est l'avance que j'ai faite au
ministre. S'il n'a pas compris ça, c'est parce qu'il y a du monde qui ne
l'a pas compris. Je vous rappelle qu'en 1986 le ministre de l'Éducation
est arrivé ici avec un projet de loi sur la commission scolaire du
Nouveau-Québec. Mon collègue d'Ungava, qui était
responsable de cette commission scolaire et moi avons demandé au
ministre une rencontre et cette rencontre a eu lieu avec la commission
scolaire, ce qui a fait que le ministre a été obligé de
prendre les quatre articles qu'il avait, de les nettoyer complètement et
d'en faire huit nouveaux. À ce moment-là, d'un consentement
unanime de la part des deux partis de l'Assemblée, en troisième
lecture, nous avons accepté de faire les amendements qui s'imposaient.
Ce que j'ouvrais comme porte au ministre, c'est cette
possibilité-là, mais...
M. Savoie: II pourrait être présenté en
troisième lecture, avec votre consentement.
M. Jolivet: ...de la regarder à ce niveau-là, avec
le consentement, en troisième lecture, à partir des
précédents qu'il y a, et là, on regar-
dera si on va l'accepter ou pas.
M. Claveau: À ce moment-là, c'est à la
Chambre de décider.
M. Savoie: Ce n'est pas la même chose, là.
Le Président (M. St-Roch): Je vous remer-cie, M. le
député de Laviolette. La commission de...
M. Claveau: M. le Président, je voudrais être bien
clair.
Le Président (M. St-Roch): Très brièvement,
M. le député d'Ungava.
M. Claveau: Oui. Si le ministre le ramène en
troisième lecture, on ne peut pas d'ores et déjà
présumer du consentement unanime de la Chambre, mais il reste qu'il a la
possibilité de le ramener en troisième lecture et,
éventuellement, que le président de la Chambre statue qu'il est
recevable en Chambre.
Alors, si le président statue que c'est recevable, il n'a plus
besoin de consentement.
M. Savoie: Alors, à ce moment-là, ça aurait
été un score parfait pour l'industrie minière. Ce serait
bon, je pense, surtout avec l'été qui nous attend, au niveau des
parcs de résidus miniers dans nos comtés respectifs.
M. Jolivet: Je pense que c'est une discussion qui est
importante.
Le Président (M. St-Roch): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Rémy Trudel
M. Trudel: Merci, M. le Président. Je tiens à
ajouter des remarques là-dessus, parce que, effectivement, c'est un
problème assez immense. Là-dessus, le ministre dit qu'il a tenu
les consultations avec l'industrie minière. II dit: J'ai la
réputation de parler avec le monde de ce secteur-là, mais ce
n'était pas défendu de parler à l'Opposition non plus pour
dire qu'il y avait un projet de loi dans l'air et des amendements qui
étaient prévus à cet égard.
Je veux bien prévenir le ministre qu'effectivement il y a cette
porte législative qui peut s'ouvrir pour que nous puissions en discuter
et que...
M. Savoie: Bon, parfait. Alors...
M. Trudel:... ce n'est pas l'Opposition qui refuse de discuter
d'un processus pour cet amendement-là. Connaissant la situation, nous
sommes prêts à en discuter, mais dans les mécanismes
normaux et, si possible, le plus rapidement possible, parce que ça nous
préoccupe aussi, ce problème là.
M. Savoie: En troisième lecture. Je vais le
présenter en troisième lecture, à ce moment-là.
Ça me fera plaisir
M. Claveau: M. le Président, je l'accepte comme recevable
en Chambre.
M. Savoie: Bon. Parfait!
Le Président (M. St-Roch): Je vous remercie. La commission
de l'économie et du travail, ayant maintenant complété son
mandat, soit de procéder à l'étude du projet de loi 77,
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 20 h 25)