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(Onze heures quarante minutes)
Le Président (M. Bélanger): La commission de
l'économie et du travail se réunit pour procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 44, Loi modifiant la
Loi sur les forêts. Est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Oui. M. Audet (Beauce-Nord) est remplacé
par Mme Bégin (Bellechasse).
Le Président (M. Bélanger): Bien. Alors, nous
recevrons Mme Bégin quand elle arrivera. Ceci étant dit, nous en
étions à l'article 19, section I, Plans d'intervention,
sous-article 146. C'est bien ça?
M. Jolivet: Avant d'aller là...
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Jolivet:... M. le Président, j'aurais un renseignement
à donner à la commission, si vous me le permettez.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie, je
vous en prie.
M. Jolivet: J'ai enfin trouvé le fameux nom de l'acte des
Maritimes, dont je parlais, l'autre jour. Le ministre parlait du
Nid-de-Corbeau, pour le transport ferroviaire, et c'est le Maritime Freight Act
qui avait permis, à ce moment-là, de transporter des Maritimes
vers le centre du Canada, en particulier le Québec et l'Ontario,
à meilleur prix, ce qui faisait et qui fait encore, aujourd'hui, des
problèmes, dans le sens suivant: c'est que les patates qui viennent de
Portneuf et qui arrivent sur la table de la cuisinière, ici à
Québec, coûtent plus cher que celles de
l'île-du-Prince-Édouard ou du Nouveau-Brunswick, compte tenu de
cet acte, qui avait permis, à ce moment-là, à Terre-Neuve
d'entrer dans la Confédération, après trois
référendums, si je me souviens bien.
Une voix: Trois référendums, oui.
M. Jolivet: Alors, on peut avoir la même chose au
Québec: on essaie d'avoir moins que ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, le Maritime Freight Act s'applique seulement à la
Gaspésie et à la rive sud du Saint-Laurent...
M. Jolivet: Oui...
M. Côté (Rivière-du-Loup):... pas sur la
Côte-Nord.
M. Jolivet: Non, c'est ça, c'est ça. C'est sur la
rive sud du Québec, mais c'était pour permettre justement
l'écoulement du stock des Maritimes vers le centre du Canada, qui
étaient, en particulier, le Québec et l'Ontario.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça date
d'un siècle à peu près, ça?
M. Jolivet: Ça date d'un bout de chemin: 1949; en plus,
avaient été ajoutés d'autres... Parce que c'est en 1949
que Terre-Neuve est entrée dans la Confédération.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Alors, ça fait 51 ans ou quasiment...
Une voix: Mais c'est avant ça, le Maritime Freight
Act?
M. Jolivet: Oui, oui, oui, avant ça, le Maritime Act, mais
je veux dire qu'il y avait eu d'autres accommodements qui avaient
été accordés pour...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour
Terre-Neuve.
M. Jolivet: Terre-Neuve.
Le Président (M. Bélanger): D'accord. Alors, cette
précision intéressante étant amenée, est-ce que je
peux appeler le sous-article 146?
M. Jolivet: Oui.
Plans d'intervention (suite)
Le Président (M. Bélanger): Alors, nous avions pas
mal de discussions de faites là-dessus; est-ce qu'il y a encore d'autres
interventions?
M. Jolivet: Bien, on attendait de voir...
Le Président (M. Bélanger): Sans quorum.
M. Jolivet:... si, la nuit portant conseil, le ministre avait
réussi, avec ses experts, à nous apporter une réponse
concernant Hydro-Québec, en particulier. Le ministre s'était
même engagé en disant que, s'il y en avait un dans la loi
d'Hydro-Québec, il était prêt à l'amener dans son
projet de loi à lui, alors...
M. Côté (Rivière-du-Loup): II n'y en a pas,
dans la loi d'Hydro-Québec...
M. Jolivet: II n'y en a pas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...d'accord
semblable, parce que c'est implicite. Vous savez, M. le Président, comme
le ministre doit approuver les plans d'intervention de protection de la
société, à tous les ans, c'est évident qu'on dit
que le ministère est soumis à la Loi sur la qualité de
l'environnement, les études d'impact, etc., et le ministre doit en tenir
compte dans son approbation à la société. Aussi, je pense
que c'est implicite.
Et l'autre point dont il a été question: "Le ministre
peut, pour un territoire qu'il délimite..." Je pense qu'on doit, M. le
Président, garder cette flexibilité-là, même si
l'intention n'est de supporter qu'une société de protection
à la grandeur du Québec parce que, comme le député
de Laviolette l'a mentionné, il est possible qu'il y ait une
épidémie régionalisée, dans une région, et
qu'on fasse un spécial, ça donne un peu de liberté et, si
on se lie de façon trop serrée, je pense qu'on pourrait avoir des
problèmes et devoir revenir faire des amendements.
M. Jolivet: Ce que j'ai retenu de la part du ministre, M. le
Président, et qui est quelque chose d'intéressant, c'était
la répartition des coûts inhérents à un cas, en
particulier, qui est, disons, actuellement la Gaspésie et qui pourrait
être ailleurs, à l'ensemble des industriels à un moment
donné pour autre chose, ce qui fait qu'on a à s'organiser avec
l'ensemble de tous les propriétaires, pas propriétaires, mais
ceux qui ont des contrats d'approvisionnement et d'aménagement
forestier, puis aussi avec les propriétaires de boisés
privés de plus de 800 hectares pour qu'il y ait, à ce
moment-là, une forme de péréquation qui pourrait
être établie, d'une certaine façon, par le paiement de tous
et chacun des coûts inhérents à ces batailles contre les
insectes et les maladies cryptogami-ques. Dans ce cas-là, on peut dire,
M. le Président, qu'on est en désaccord avec certaines affaires.
Alors, on va passer à l'étude de chacun des articles et on
prendra la décision finale sur l'article 19.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Alors, donc, vous
voulez dire qu'on ne fait pas jusqu'à 147.6, là...
M. Jolivet: Bien là, on... On s'en va à 147, mais
ce que je veux vous dire, c'est que...
Le Président (M. Bélanger): O.K.
M. Jolivet: ...compte tenu que ça fait partie de l'article
19, c'est l'article 19 qu'on adoptera ou qu'on...
Le Président (M. Bélanger): O.K. M. Jolivet:
O.K.?
Le Président (M. Bélanger): Alors, le sous-article
146 est adopté, sous réserve que l'article 19 soit adopté
dans son entier. Article 147.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Pour être
reconnu par le ministre, l'organisme doit lui transmettre pour approbation ses
règlements portant sur les cotisations des membres et le financement de
ses activités, de même qu'un plan d'organisation pour la
préparation et l'application des plans d'intervention contre les
insectes nuisibles et les maladies cryptogamiques. "Le plan d'organisation fait
état notamment des effectifs, des équipements et des moyens que
l'organisme entend utiliser pour l'application des plans d'intervention. Il
doit être maintenu à jour jusqu'à ce qu'un nouveau plan
soit requis par le ministre. "Si l'organisme fait défaut de se conformer
au présent article, le ministre établit un mode de protection
qu'il juge convenable aux frais de cet organisme et aux frais de chacun de ses
membres."
Le dernier paragraphe se réfère un peu à la loi
actuelle qu'on amende. S'il y a une épidémie
appréhendée, le ministre fait un plan d'intervention et il peut
discuter avec les membres et fixer des cotisations. C'est calqué, M. le
Président, sur les sociétés de conservation qui soumettent
annuellement un plan d'intervention avec les équipements, la
répartition des coûts entre chacun des membres.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Quand vous parlez de financement de ces
activités, c'est tout ce qui a trait à la façon de
protéger la forêt de ces insectes et ces maladies. Vous dites en
même temps qu'H y a une formule... J'ai parlé de cette
péréquation tout à l'heure, peut-être que le terme
n'est pas exact pour le ministre, il pourra peut-être me corriger s'il
pense que ce n'est pas exact. Cette péréquation va être en
termes d'une règle qui est permanente ou d'une règle qui va
fluctuer dans le temps?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est la
décision, M. le député, de la société comme
telle. Si on a seulement une société, il y a une échelle
provinciale, il est fort possible que la péréquation
s'établisse à l'échelle du Québec pour
répartir les coûts de la société. Tandis que si on
avait des sociétés régionales, c'est évident que
les sociétés régionales voudraient contrôler leurs
coûts et s'arranger avec leurs problèmes. Mais les coûts
d'épandage sont tellement impor-
tants, tellement énormes, je pense qu'il n'y a pas une
région qui puisse supporter ça seule. C'est ce qui est
arrivé cette année, suite à des discussions, les gens ont
décidé de faire une péréquation à la
grandeur du Québec. C'est évident que, quand le
précédent est créé, la prochaine fois que la
situation va se présenter les autres régions vont dire: Nous
autres, on a contribué pour vous aider chez vous, c'est à votre
tour maintenant. Ça fait que ça va s'établir de cette
façon-là.
M. Jolivet: C'est ma question qui venait après, c'est que
cette péréquation qui est établie par la
société... Une personne qui refuserait de payer sa cotisation
pourrait y être forcée par le ministre ou par la
société. Disons que vous dites qu'ils sont obligatoirement
membres, s'ils sont des gens qui ont des CAAF, s'ils sont des gens qui ont 800
hectares et plus dans le boisé privé, ils doivent y participer,
il y a des formules de financement qui vont être établies. Vous me
dites qu'actuellement ils ont décidé de le faire de cette
façon-là en sachant que si l'évolution
épidémiologique de l'insecte va ailleurs, d'autres paieront pour
eux. Donc, c'est une formule qui permet de protéger l'ensemble du
patrimoine forestier au Québec, à partir d'une formule de
financement déterminée par la société,
acceptée par le ministre, et, en conséquence, toute personne
devra payer.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, parce que
vous allez voir, dans un sous-article plus loin, que le ministre peut refuser
la délivrance d'un permis d'intervention...
M. Jolivet: S'il n'adhère pas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...si le
bénéficiaire n'adhère pas à l'organisme de
protection ou n'acquitte pas les cotisations effectuées par cet
organisme, comme dans le cas des sociétés de conservation.
M. Jolivet: Actuellement, en vertu de la loi, le ministre avait
la responsabilité, le ministre avait aussi à financer les travaux
d'épandage et les achats d'insecticides, pesticides et autres et le
ministre remboursait aux gens. Ça va être prévu de la
même façon ici. En fait, une personne qui refuserait d'y
participer, c'est parce qu'elle serait de mauvaise foi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, ou serait en
difficulté financière, ou pour d'autres raisons. Actuellement,
l'épandage ou les opérations d'épandage se faisaient aux
frais du ministère, et le ministère envoyait des comptes aux
bénéficiaires de contrats, qui en payaient environ 50 %
également. Sauf que là, ça va être la
société. Le gouvernement va payer la société, comme
les autres bénéficiaires, les autres membres vont payer la
société.
M. Jolivet: Parce que l'ancien article 146 disait: Les
dépenses reliées à l'application du plan d'intervention
assumées par le bénéficiaire leur sont remboursées
par le ministre en tout ou en partie. Ce sont les 50 % dont on parlait.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: Lorsque vous dites, dans la nouvelle loi, à
l'article 147.4, que "ces dépenses lui sont remboursées par le
ministre en tout ou en partie", vous vous référez au même
phénomène. C'est que, là, la société va tout
payer, puis le ministre va lui rembourser une partie, alors qu'avant
c'était le ministre qui payait puis il demandait aux gens de lui
rembourser.
M. Côté (Rivière-du-Loup): De rembourser,
oui. C'est ça. Ça fait moins de sorties de fonds du fonds
consolidé de cette façon-là.
M. Jolivet: J'avais une autre question qui est partie en cours de
route. Ah oui! C'est que, dans les plans, vous parliez, hier, à la
demande du député de Drummond, de recherche et de
développement. Je faisais mention qu'on aura l'occasion de discuter des
raisons pour lesquelles le ministre a diminué son budget au niveau des
recherches et du développement cette année dans un contexte
où l'on ne devrait pas le faire, justement.
Est-ce qu'à ce moment-là l'intervention du ministre
auprès de la société aurait pour but, compte tenu des
budgets que le ministre a, à cette partie du budget... Il va dire:
Écoutez, cette année, n'en faites pas trop dans la recherche et
le développement; je n'ai pas d'argent pour vous rembourser ça.
Vous ne serez pas remboursés, ou bien, si vous le faites, je ne sais pas
quand je vais être capable de vous rembourser. Je veux dire: Est-ce que
ce ne sera pas mettre un frein à la recherche et au développement
de la part de la société?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, ce serait une
décision des membres de la société et le ministère
en fait partie comme les autres membres. Ce sera une décision prise en
collégialité. Et si le ministère représente 50 %,
évidemment, c'est un membre important, sauf que c'est une
décision collégiale.
M. Jolivet: Bien, à 50-50, ça veut dire que le
ministre a autant de poids que tous les autres réunis ensemble,
normalement. Il n'y a pas 51-49. C'est 50-50. À ce moment-là, le
ministre pourrait dire, avec les coûts additionnels que vont engendrer la
recherche et le développement: Moi, je ne participe pas; il n'en est pas
question. Là, ça bloque tout le processus, dans le fond, parce
qu'il n'y a pas quelqu'un qui peut prendre
le dessus. Autrement dit, vous avez quasiment un pouvoir de veto.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais de
façon courante, lorsque l'industrie veut faire de la recherche, le
gouvernement appuie ou endosse la recherche que l'industrie peut faire. Et on
se plaint que l'industrie ne fait pas assez de recherche dans le domaine
forestier. Au ministère, on en fait pas mal comme ministère. Vous
le savez. Vous avez occupé le poste pendant un certain temps. Et on
évalue notre contribution à 14 000 000 $ du côté de
la recherche et du développement. 14 000 000 $ sur un budget de 300 000
000 $, c'est un pourcentage qui est supérieur à celui de bien
d'autres départements et supérieur à celui de l'industrie
aussi, si on tient compte du pourcentage.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Drummond.
M. St-Roch:... M. le ministre, lorsqu'on avait tenu la commission
sur l'utilisation des insecticides et des pesticides en forêt, alors que
l'industrie et tout ça, c'étaient des questions qu'on m'avait
laissé poser en tant que président de commission, c'était
un rare privilège que mes collègues m'avaient donné
à ce moment-là. Lorsqu'on avait interviewé les principaux
porte-parole de l'industrie, ils étaient unanimes à dire: Oui, on
serait prêts à participer de nos deniers à un fonds de
recherche. Alors, je me demande si l'occasion n'est pas propice pour encourager
fortement le ministère ou cet organisme-là à mettre sur
pied ce fonds de recherche là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
peut-être une occasion aussi pour ceux qui vont représenter leur
compagnie ou représenter le gouvernement à l'intérieur de
SOQUIP de suggérer ou de planifier des recherches. Ça se fait,
l'industrie peut le faire. Mais comme je vous dis, de façon
générale, lorsque l'industrie propose des programmes de
recherche, le gouvernement ou le ministère les appuie.
Et je ne vois pas pourquoi cette société-là n'en
ferait pas parce que, tout comme les sociétés de conservation, il
faut qu'elle améliore sa performance, il faut qu'elle améliore
tout ça. Et les recherches qui ont été entreprises au
ministère concernant les épandages devraient se poursuivre au
ministère. Mais si la société veut en ajouter davantage,
on va certainement y contribuer.
M. St-Roch: Je vous remercie, M. le ministre.
M. Jolivet: Ce que je crois comprendre ici, c'est que le
ministre, dans son budget, va avoir un montant d'argent qu'il va avoir le droit
de dépenser pour venir en aide à cette société,
comme il l'a pour les incendies. Ça veut dire que le ministre n'aura
pas, dans son budget, pour cet organisme-là, à justifier une
partie du budget consacrée à la recherche et au
développement. Autrement dit...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le
détail... M. Jolivet. Le détail...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le montant qui
sera versé à la société ne sera peut-être pas
détaillé au point de recherche et autre...
M. Jolivet: II ne sera pas envoyé dans les autres items du
budget.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: O. K. M. le Président, on passe à
l'autre.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Alors, l'article
147, adopté. L'article 147. 1.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 147 1.
M. le Président, se lit comme suit: Tout bénéficiaire d'un
contrat d'approvisionnement et d'aménagement forestier doit
adhérer à l'organisme de protection de la forêt reconnu par
le ministre pour le territoire dont fait partie son unité
d'aménagement. "Le ministre devient membre d'office de tout organisme de
protection qu'il reconnaît. "
À l'heure actuelle, l'intention, c'est d'en reconnaître un
à la grandeur du Québec et, si la nécessité
à l'échelle régionale était
démontrée, probablement qu'on y arriverait sans faire de
modification à la loi, mais, actuellement, l'intention c'est d'avoir un
organisme, une société à la grandeur du Québec.
M. Jolivet: L'article est clair, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 147. 1
est adopté. L'article 147. 2.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Le ministre peut
refuser la délivrance d'un permis d'intervention si le
bénéficiaire d'adhère pas à l'organisme de
protection ou n'acquitte pas les cotisations fixées par cet organisme.
"
Actuellement, je peux vous dire, M. le Président, que
l'industrie, de façon globale - je ne sais pas, même, s'il y a une
exception - se propose d'adhérer à l'organisme de protection.
C'est souhaité par tout le monde.
M. Jolivet: Mais quand vous parlez de la délivrance d'un
permis d'intervention, c'est le permis annuel qui indique que, cette
année, il doit faire telle ou telle action.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: C'est-à-dire que ce n'est pas dans
l'année où il refusera d'adhérer qu'il va avoir le refus
de délivrance, c'est dans l'année qui suit, probablement, parce
que vous ne pouvez pas rétroagir en disant: Je t'ai donné un
permis et, là, je te l'enlève. Je veux dire que vous allez
l'avertir que, l'an prochain, il ne l'aura pas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça.
Avant que ça se décide, ça doit traîner un peu, un
mois, deux mois dans les délais. Ça fait que ça va aller
à l'année suivante probablement.
M. Jolivet: Avec le changement qu'on a apporté au projet
de loi aussi, ça corrige un peu la situation. O. K.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
L'article 147. 3.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Lorsqu'une
épidémie d'insectes nuisibles ou une maladie cryptogamique
affecte ou est sur le point d'affecter une forêt du domaine public, le
ministre demande à l'organisme de protection de préparer un plan
d'intervenion pour le territoire délimité. "Le plan
d'intervention est préparé en consultation avec les
bénéficiaires de contrats d'approvisionnement et
d'aménagement forestier de même que les propriétaires de
forêts privées qui adhèrent à l'organisme de
protection: "Le plan d'intervention est approuvé par le ministre et
appliqué par l'organisme de protection. "
M. Jolivet: Je reviens à ma question d'hier parce que
ça me fait penser à ça. Vous dites: Les
propriétaires de forêts privées qui adhèrent
à l'organisme de protection. On parlait toujours de 800 hectares et
plus. Quelqu'un qui en a moins de 800 hectares qui désirerait y
adhérer, à ce moment-là, il se protégerait. Ce
serait une forme d'assurance, dans le fond, pour lui. Il pourrait le faire, il
n'y a rien qui l'en empêcherait.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II n'y a rien qui
l'empêche de le faire.
M. Jolivet: Au lieu de prendre une assurance contre les risques,
il pourrait, à ce moment-là, décider d'adhérer et
il serait protégé au même titre que les autres, avec les
mêmes... Ça serait peut-être une idée à leur
lancer.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Parce que là, ce que je crois comprendre,
c'est que c'est du volontaire forcé, mais lui, ce serait vraiment du
volontaire volontaire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Du volontaire
volontaire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: O. K.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 147. 3
est adopté. Juste un aparté d'une seconde, le président a
rendu sa décision. J'ai demandé qu'on m'en envoie une copie le
plus rapidement possible, mais la décision du président est qu'il
n'y a pas motif à privilège.
M. Jolivet: Ah! Je le savais. Je m'attendais bien à
ça, mais je vais juste vous dire, M. le Président, que ça
va être difficile de renverser la décision du président
Lorrain, de l'époque, que je ne trouve pas correcte, mais, en tout cas,
c'est une autre affaire. Je n'ai pas le droit de dire ça, mais je le dis
pareil.
Le Président (M. Bélanger): De toute façon,
moi, je ne peux pas discuter...
M. Jolivet: C'est là que je deviens un peu
haïssable.
Le Président (M. Bélanger):... des décisions
de mon président.
M. Jolivet: Non, non.
Le Président (M. Bélanger): Elles sont
indiscutables.
M. Jolivet: L'infaillibilité du président.
Le Président (M. Bélanger): L'article 147. 4.
M. Côté (Rivière-du-Loup): 'Dans le
territoire approuvé par le ministre, l'organisme de protection doit
assumer les dépenses pour l'application des plans d'intervention contre
les insectes nuisibles et les maladies cryptogamiques. "Ces dépenses lui
sont remboursées par le ministre en tout ou en partie suivant le taux
que détermine le gouvernement par voie réglementaire et sur
production des pièces justificatives. "
M. Jolivet: O. K. C'est ce qu'on disait tout à l'heure. En
fait, au lieu que ce soit comme on l'expliquait autrefois, eux autres, ils vont
faire les dépenses, et vous remboursez sur pièces
justificatives.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: À ce moment-là, il est sorti
moins d'argent de part et d'autre, et ça va aller plus
rapidement, comme la Société de conservation.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Exactement.
M. Jolivet: Donc, ça va être une cotisation annuelle
que le ministre va payer, comme les autres vont avoir leur cotisation annuelle
à payer.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Comme chacun des
membres va payer une cotisation annuelle.
M. Jolivet: C'est ça, mais le ministre aura une sorte de
droit de regard parce qu'il va avoir à approuver le plan qu'ils vont
présenter dans les articles précédents. En
conséquence, le ministre, d'une certaine façon, a un pouvoir un
peu plus fort que les autres, si je peux même comprendre, comme 9 a 50
%... (12 heures)
Une voix: À cause de... Oui.
M. Jolivet: À cause de 50 %, D peut déterminer...
Il ne peut pas aider les gens à prendre une décision dans le sens
qu'il voudrait bien. Moi, c'est la crainte que j'ai. Je me disais: S'il
n'était pas un membre...
Une voix: On pourrait peut-être...
M. Jolivet:... aussi fort que les autres mis ensemble,
peut-être qu'à ce moment-là il y aurait une meilleure
discussion.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On accepterait,
peut-être, M. le député, de perdre un peu de poids si on ne
payait pas autant.
M. Jolivet: Mais vous en payez 50 %.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais c'est
ça. Si l'industrie voulait payer 100 %, probablement qu'on l'aurait
bourrée de poids dans de...
M. Jolivet: Ça me surprendrait bien gros qu'ils acceptent
ça de même.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ha, ha, ha! Quand
on paie, généralement, on parle pour le poids qu'on...
M. Jolivet: À moins de leur donner 51 %, 49 %. S'ils
acceptaient ça, on pourrait discuter avec eux autres. Et là,
à ce moment-là, vous auriez juste 49 %. Ce n'est pas vous qui
auriez le pouvoir.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Là, vous
faites un petit aparté pour M. Duchesne qui vient d'arriver, hein?
M. Jolivet: Non, non.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Ha, ha,
ha!
M. Jolivet: C'est parce que j'y ai pensé tout à
l'heure. Depuis tout à l'heure je vous parle du pouvoir que vous avez de
forcer la note et je vous disais que vous aviez un droit de veto. Parce qu'il
n'était pas là quand j'ai parlé du droit de veto, tout
à l'heure.
M. Côté (Rivière-du-Loup): En gros, c'est 50
%, mais ça va probablement être un petit peu plus à cause
des terrains privés qu'on supporte, les petits territoires
privés.
M. Jolivet: O. K.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Alors, l'article
147. 4 est adopté. L'article 147. 5.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Lorsqu'il estime
qu'une épidémie d'insectes nuisibles ou une maladie cryptogamique
affectant une forêt du domaine privé menace de s'étendre
à une forêt avoisinante du domaine public et que cette
épidémie est susceptible de causer des pertes économiques
importantes, le ministre requiert de l'organisme de protection un plan
d'intervention sur le territoire concerné et veille à son
application. "Le ministre peut réclamer du propriétaire d'une
forêt où il intervient pour appliquer le plan, le remboursement
des coûts de cette intervention. "
C'est l'exemple dont on parlait, hier soir, s'il s'agit d'un feu de
forêt qui origine d'une propriété privée et qu'on va
combattre, on va facturer des coûts d'extinction. Et j'aimerais dire
aussi que le ministère va continuer à faire des relevés
sur les insectes et les maladies cryptogamiques. Et c'est pourquoi,
lorsquïl estime qu'il y a une épidémie
appréhendée, on peut exiger un plan d'intervention.
M. Jolivet: II y a deux choses qui surgissent à ces
informations que vous me donnez. Ça, c'est toujours dans le cas
où c'est le ministre qui décide qu'il y a un danger. Et comme
vous avez 50-50, est-ce que ça se pourrait que les industriels disent
qu'il y a un danger, M. le ministre, mais que, compte tenu de votre pouvoir, je
ne le sais pas... Et, finalement, c'est tout le monde qui en a, des
problèmes. Parce que, dans le fond, la loi dit: Le ministre, lorsqu'il
estime que... Mais si les autres partenaires de cette société
estiment, eux autres, qu'il y une épidémie nuisible, une maladie
cryptogamique possible, et qu'à ce moment-là ils disent au
ministre qu'il devrait intervenir, et que le ministre dit: Je n'ai plus
d'argent. Je ne peux pas vous fournir la différence. Faites-le si vous
voulez mais, moi, je ne vous rembourserai pas.
C'est un moyen que le ministre pourrait avoir pour ne pas agir. Parce
que là, c'est toujours selon sa décision à lui, 50-50 il a
le pouvoir de décider avec droit de veto. Moi, ça
m'inquiète et je me disais: Si c'est vraiment une
collégialité que c'est à la demande de l'une ou l'autre
des parties plutôt que lorsque le ministre l'estime...
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, c'est parce que c'est le ministère. C'est le
ministre qui a l'information. C'est qu'il a la responsabilité de suivre
et de faire les relevés sur les insectes et les maladies.
M. Jolivet: Oui, mais dans le cas de la Société de
conservation contre les feux de forêt, comment ça se
décide, ça? Est-ce de la même façon? Est-ce lorsque
le ministre prévoit qu'il va y avoir un feu demain matin à cause
de son transfert technologique qu'on connaît à Maniwaki et dont on
parlait hier soir, que là, il décide qu'il va y avoir un feu
à telle place et vous allez faire une intervention puis... Là,
c'est vrai que ce n'est pas pareil. Ce n'est pas urgent au même titre que
l'autre. Il y a davantage de recherches qui doivent être faites sur la
façon dont l'épidémie avance. Un feu de forêt, il
faut y aller. On n'a pas le choix. Il est sur les médias. Mais
ici...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Dans le cas
des feux, c'est évident que c'est la Société de
conservation qui décide d'intervenir. Dans le cas d'une
épidémie d'insectes, il faut préparer un plan
d'intervention. Et le plan est basé sur les informations qu'on
possède. Évidemment, un propriétaire privé pourrait
détecter des insectes chez lui et nous demander d'intervenir
également. Mais...
M. Jolivet: Mais vous ne garderez pas ça. Comme vous allez
former une société, vous ne garderez pas secrètes vos
affaires. Vous allez le dire tout de suite, au plus vite.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les informations
vont être transmises à la Société
régulièrement, c'est certain.
M. Jolivet: Et si la société, elle, dit: M. le
ministre, il faudrait intervenir. Vous, vous dites: Non, non, ce n'est pas
pressant, elle n'a pas les informations que je possède, on peut
attendre. Ce n'est pas pressant. Il faudrait faire un plan. Il faudrait
vérifier ceci. Vous savez, quand arrivera le temps, vous ne serez pas
toujours là, j'en suis sûr, il y aura quelqu'un d'autre à
un moment donné, pour raisons diverses, une crise budgétaire ou
quelque chose, qui décidera de ne pas intervenir parce que, là,
ils n'auront pas d'argent pour payer. Alors, il dira: On va attendre.
Peut-être que l'année prochaine, ça va être pire. On
verra. Et il ne donne pas toute l'information voulue, vous savez ce que je veux
dire. Il y a des problèmes qui pourraient exister et la
société comme telle devrait avoir accès à toute
l'information que le ministre possède et là, elle pourrait
prendre les moyens pour forcer le ministre à agir. Elle utilisera les
journaux, la radio, la TV et les députés de l'Opposition pour
forcer le ministre à agir. Mais si le ministre ne veut pas agir, on va
avoir des problèmes.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce que vous
soulevez là, c'est opportun, M. le député, parce que c'est
arrivé en Gaspésie. Certains industriels auraient aimé
qu'on fasse des épandages à des endroits, mais ç'a
été discuté sur une base scientifique, selon les
relevés et les informations que nous possédions avec les
industriels en question. Mais c'est opportun, ce que vous soulevez là,
et c'est arrivé pour les insectes. Les industriels auraient aimé
qu'on fasse des épandages chez eux mais, selon la gravité de
l'épidémie, les prévisions, les prédictions qu'on a
chez nous, on peut en discuter avec l'industriel.
M. Jolivet: Mais là, je reviens au député...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais... M.
Jolivet:... de Drummond.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... il peut revenir
à ça.
M. Jolivet: Oui. Mais je peux revenir à la question du
député de Drummond et je trouve ses questions
intéressantes parce que, si on parie de recherche et de
développement, il faut aussi aller chercher toute la question de la
recherche au niveau de l'évolution de la maladie ou des insectes. Alors,
pourquoi, dans ce cas-là, ne serait-il pas opportun de donner à
la société des montants d'argent, autrement dit, que le ministre
finance et au lieu que ce soit le ministère qui prenne tout le
relevé, que la société le fasse. Vous me disiez hier
qu'ils sont plus rapides, plus faciles à virer de bord que des
fonctionnaires, qu'un système de fonctionnaires. C'est ce que vous
disiez hier. Je prends vos termes.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas
ça que j'ai dit.
M. Jolivet: Ce n'est pas tout à fait ça que vous
disiez?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, non.
M. Jolivet: Mais il reste quand même que s'ils avaient la
capacité...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ils avaient beau
être...
M. Jolivet:... de faire la cueillette des données et
qu'à ce moment-là, c'est la société dans laquelle
se trouve le ministère qui détermine leurs possibilités et
dise: Oui, on devrait intervenir plus rapidement. Mais là... Le
ministre, à l'intérieur de ça, par son
représentant, aura le poids de 50-50 pour prendre la décision
finale et on avancera. Mais là, la crainte, ce qui pourrait exister,
c'est que le ministère, pour des raisons d'équilibre
budgétaire ou de difficultés financières, en arriverait
à dire: Je ne donne pas toute l'information immédiatement. Je
vais attendre deux ou trois mois, mais la maladie, pendant ce temps-là,
ou l'épidémie d'insectes avance rapidement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah non! On a tout
intérêt à protéger notre forêt, hein,
adéquatement. Mais là, vous me devancez un petit peu parce
qu'à l'article suivant on parle justement des montants d'argent. On dit:
Toutefois, les sommes requises pour le paiement des dépenses
résultant d'une intervention de nature imprévue et urgente sont
prises sur le fonds consolidé du revenu dans la mesure que
détermine le gouvernement si le solde des crédits accordés
est insuffisant. " Ça veut dire qu'à l'instar des feux de
forêt, si les dépenses sont supérieures à ce qui a
été prévu dans le budget, on prend les montants d'argent
à même le fonds consolidé et on n'a jamais manqué
d'argent pour combattre les feux de forêt.
M. Jolivet: Un bar ouvert, c'est ce que vous dites.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, c'est un bar
ouvert. S'il y a une mesure urgente, imprévue...
M. Jolivet: Non, je comprends ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... et
prouvée...
M. Jolivet: Non, c'est important que ça soit là. Je
ne dis pas...
M. Côté (Rivière-du-Loup): II faut que
ça soit là parce que... Ça répond à votre
inquiétude, à savoir: On ne peut pas le faire cette année,
on n'a pas d'argent mais, s'il y a une intervention qui est urgente et
nécessaire, il y aura moyen de trouver de l'argent pour la faire au
fonds consolidé.
M. Jolivet: Oui, c'est parce que ce que je dis, le ministre
possédant l'information, la donnant au rythme qu'il veut bien...
D'ailleurs, juste un exemple typique de ça. On va avoir des
crédits budgétaires. On était supposés commencer
les crédits budgétaires mardi. Vous deviez nous donner
l'information et on n'a pas eu une graine d'information encore, nous autres,
comme députés de l'Opposition. Comment voulez-vous qu'on fasse
notre travail? Mais j'imagine que la société pourrait avoir les
mêmes problèmes. Et là, le sous-ministre est bien surpris.
Mais ça, ce n'est pas surprenant, M. le sous-ministre, je vais vous le
dire. Probablement que vous l'avez transmise au leader et le leader ne nous l'a
pas encore transmise. Mais ça, je vous le dis, ça n'a pas de bon
sens pareil. Comment voulez-vous qu'on fasse notre travail convenablement? Je
vous donne ça, comme exemple, simplement en vous disant que, si
c'était la même chose qui existait à ce niveau-là,
la transmission se fait de porte en porte et de bureau en bureau pour arriver
finalement à la société trois mois en retard; quand bien
même vous auriez eu l'argent voulu pour faire les travaux, il y a
déjà trois mois de perdus. C'est simplement ça que je vous
dis. Ça m'inquiète. C'était ma première
question.
J'ai dit au départ que j'avais deux questions qui surgissaient
à ce que vous me disiez. C'est le remboursement des coûts.
Là, ce que vous êtes en train de dire, c'est que si on doit
intervenir sur un terrain privé qui est de moins de 800 hectares, vous
avez le droit d'intervenir, vous vous donnez le pouvoir d'intervenir et
l'intervention que vous faites sur ce territoire-là sera payée
par le propriétaire du boisé privé.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Peut
être.
M. Jolivet: Oui, oui. Je sais que le "peut être", dans ce
cas-là, c'est souvent "doit être", mais en tout cas, c'est un peu
juridique. Le ministre va aller dire: Écoute, ç'a
coûté tant, tu me dois tant; et là, s'il n'est pas
d'accord, il prendra les procédures nécessaires pour refuser de
payer et, en tout cas, vous savez quoi. Mais ce que je veux savoir, c'est:
Est-ce qu'il sera responsable en plus de ce qui pourra se produire de l'autre
côté? Parce que là, si c'est un feu de forêt, on peut
déterminer que s'il n'a pas pris chez lui les précautions voulues
pour l'arrêter le plus vite possible, s'il n'a pas demandé de
l'aide pour l'arrêter le plus vite possible, ça s'est
propagé. Donc son feu chez lui a eu un effet sur des centaines
d'hectares, ou des dizaines d'hectares, ou quelques hectares. Mais dans le cas
de l'épidémie, est-ce que ça veut dire qu'il va devoir
rembourser les coûts des travaux sur une distance X dans le boisé
public ou dans le boisé privé de 800 hectares et plus? Comment
ça va se faire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'imagine qu'il
sera difficile de rendre quelqu'un responsable si la tordeuse des bourgeons de
l'épinette va pondre chez lui. Seulement, si la concentration est
là, si le foyer est là, il va falloir intervenir, même si
c'est une propriété privée. Et là, des frais,
est-ce qu'il y en aura? C'est pour ça qu'on dit "peut". Est-ce qu'on
peut le tenir responsable? Un feu mis par négligence, si c'est
prouvé, il y
a une responsabilité légale qui peut être
établie, mais dans le cas des épidémies d'insectes,
ça va être plus difficile, hein?
M. Jolivet: C'est pour ça que je reviens à...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais c'est se
donner le pouvoir d'intervenir. Évidemment, s'il y avait
négligence, et moi, je n'en vois pas, de cas où ce serait
possible de prouver qu'il est responsable, supposons... Je n'en vois pas,
là.
M. Jolivet: Parce que les données que vous allez prendre,
vous allez les prendre aussi bien dans les boisés de moins de 800
hectares que dans les boisés de 800 hectares et plus. Dans le public,
d'accord, mais je parle des boisés privés, là. Donc, vous
allez prendre vos données là et quand vous allez voir qu'il y a
un lieu dïnfestation possible...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Un foyer.
M. Jolivet:... vous allez immédiatement intervenir, et
là, vous allez charger le coût, si nécessaire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Peut-être,
peut-être, parce que ce n'est pas une obligation. Avant de facturer, il
faudra démontrer la responsabilité. Dans ces cas-là, ce
serait difficile.
M. Jolivet: Ça va être bien difficile. O. K.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 147.
5est adopté. L'article 147. 6.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Les sommes
requises pour le paiement des dépenses reliées à
l'application des plans d'intervention visés à l'article 147. 4
et, le cas échéant, à l'article 147. 5 sont prises sur les
crédits accordés annuellement par le Parlement.
Toutefois, les sommes requises pour le paiement des dépenses
résultant d'une intervention de nature imprévue et urgente sont
prises sur le fonds consolidé du revenu dans la mesure que
détermine le gouvernement, si le solde des crédits
accordés est insuffisant. " C'est calqué sur les feux de
forêt et sur des mesures d'urgence.
M. Jolivet: Ça va.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 147. 6
est adopté. Est-ce que l'article 19, dans son entier, est
adopté?
M. Jolivet: Là, avec tout ce qui s'est passé avant,
je suis en train de lire la décision du président.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas
lu?
M. Jolivet: Non, je ne l'avais pas lue.
Le Président (M. Bélanger): Voulez-vous qu'on
prenne deux minutes pour la lire?
M. Jolivet:. Non, non, non. C'est parce que je voulais dire que
je ne sais pas si je vais lui donner ma permission de le créer ou
pas.
Le Président (M. Bélanger): Ha, ha, ha!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ha, ha, ha!.
M. Jolivet: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Alors l'article 19est
adopté. J'appelle l'article 20.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 20.
L'article 170. 1 de cette loi est modifié par la suppression, dans la
sixième ligne du troisième alinéa, de ", 88". C'est une
mesure de concordance, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article
20est-il adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article
21.
M. Côté (Rivière-du-Loup): 21. L'article 172
de cette loi est modifié: 1° par le remplacement, dans la
deuxième ligne du paragraphe 3. 1°, du nombre "89. 1" par le nombre
"73. 2"; 2° par le remplacement, dans la troisième ligne du
paragraphe 11°, de "d'un plan visé à l'article 146" par "des
plans visés à l'article 147. 4". C'est un amendement de
concordance, une deuxième fois.
M. Jolivet: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 21 est
adopté. J'appelle l'article 22.
M. Jolivet:... le chiard qu'on a eu sur les plans
visés.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah oui! L'article
22, M. le Président. L'article 187....
M. Jolivet: Qu'est-ce que vous dites, qu'est-ce que vous
dites?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai dit:
Olé!
M. Jolivet: J'ai compris "oyez!" (12 h 15)
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 187 de
cette loi est modifié par le remplacement, à la
fin, des mots "sans permis" par les mots "en contravention avec une
disposition de la présente loi ou d'un règlement". C'est une
mesure qui vise à démontrer la propriété du bois,
lorsqu'on doit intervenir, lorsqu'on calcule qu'il y a une coupe
illégale ou une coupe sans permis. Ça se fait lors d'inspections
dans les chantiers, mais surtout à l'extérieur, parce que la
plupart des coupes illégales se produisent à l'extérieur
des territoires où il y a des permis d'intervention. C'est pour
éviter de saisir, lorsque la propriété est évidente
au ministère.
M. le député, si vous le voulez, j'aimerais que Mme
l'avocate vous l'explique. C'est le ministère de la Justice qui est
Intervenu dans ce dossier, spécialement en cas de procédure et de
saisie.
Le Président (M. Bélanger): Alors, Mme
Côté-Aubin... M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: C'est parce que le problème que j'ai toujours,
quand on dit 'en contravention avec une disposition de la présente loi
ou d'un règlement", vous savez ce que ça veut dire, au niveau
d'un individu qui est dans le milieu; les règlements, ils ne les
connaissent pas tous. Dans le cas du permis, c'est clair, mais dans l'autre cas
on dit: II a agi sans permis. Personne ne sait que c'est sans permis. Mais une
personne qui a peut-être un permis mais qui agit en contravention avec un
règlement, autrement dit, une personne qui va avoir un permis, on va lui
dire quoi? Est-ce que ça touche les gens qui... On dit 'en contravention
avec une disposition de la présente loi", si c'est une personne qui
n'aurait pas de permis, "ou d'un règlement", si c'est une personne qui
pourrait avoir un permis puis qui ne se soumet pas au règlement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça.
Comme exemple qui me vient à l'esprit, les bandes de protection des
cours d'eau, c'est dans un règlement. Même si quelqu'un a un
permis, il peut commettre une infraction dans les bandes riveraines. Dans ces
cas-là on peut intervenir; c'est pourquoi on dit de remplacer 'sans
permis" par les mots "en contravention avec une disposition de la
présente loi ou d'un règlement".
M. Jolivet: Donc, les mots "sans permis", c'est pour ta partie en
contravention avec la loi. Il faut avoir un permis pour agir. Pour couper du
bois, il faut avoir un permis pour le faire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Puis la deuxième partie, c'est: quand j'ai mon
permis, bien là, il faut que je me...
M. Côté (Rivière-du-Loup): II peut commettre
une infraction pareil.
M. Jolivet: Moi, je suis supposé connaître le
règlement, si j'ai un permis, parce qu'on me dit: Voici ton permis,
voici ce que tu as à faire, puis si tu ne fais pas ça, tu es en
contravention avec le règlement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: En tout cas, je vais attendre, là.
Mme Côté-Aubin (Liliane): Liliane
Côté-Aubin. L'amendement vise a préciser la nature du
pouvoir d'inspection et l'endroit où il va s'exercer. Je vais vous
expliquer. Un employé du ministère désigné par le
ministre, en vertu de l'article 187, peut, lors d'une inspection, faire une
saisie de bois. Dans le cadre d'une inspection, l'employé du
ministère agit en fonction de vérifications de normes auxquelles
sont assujetties certaines personnes tels les titulaires de permis
d'intervention, les titulaires d'usine, et également de l'article 30
où on dit que nul ne peut construire un chemin sans respecter le
règlement sur les nonnes. Alors, ces gens-là sont assujettis aux
normes d'intervention. Le pouvoir d'inspection de l'employé du
ministère s'exerce lorsqu'il vérifie des nonnes.
Maintenant, lorsque, en vérifiant ces normes, il découvre
du bois coupé par un délinquant, un intrus qui n'a pas de permis,
il n'agit pas dans le cadre d'un inspection. Alors, l'ambiguïté
qu'il y avait à l'article 187, actuellement, c'est qu'on disait:
L'employé du ministère peut, lors d'une inspection, saisir du
bois dans le cas d'une coupe sans permis, alors qu'on vient de dire que le
pouvoir d'inspection ne s'exerce pas dans le cas d'un délinquant.
L'employé du ministère agit tout simplement en vertu d'un pouvoir
de surveillance d'un territoire et, dans le cas d'un délinquant, la
propriété des bois demeure, dans les forêts, du domaine
public, conformément à l'article 8 de la Loi sur les
forêts.
Alors, c'est tout simplement pour enlever l'ambiguïté qui
existait à l'article 187, et 9 faut ajouter également que la
saisie demeure une mesure exceptionnelle. Quant à la connaissance dont
vous parliez, disons que les gens qui sont assujettis aux normes, dans la Loi
sur les forêts, les titulaires de permis d'intervention, ils connaissent
normalement les règlements. Ils doivent les connaître, les
règlements qui sont adoptés en vertu de la Loi sur les
forêts.
M. Jolivet: Puis l'employé du ministère qui fait
son inspection et qui s'aperçoit que du bois a été
coupé par une personne qu'on ne connaît pas va aller
vérifier et fouiller, puis il dit: Bon, c'est Untel qui est allé
couper du bois pour faire du bois de chauffage ou son sapin de Noël,
celui-là, c'est celui qui agit en contravention avec la loi?
Mme Côté-Aubin: II agit en contravention avec la
loi, mais on le considère comme une personne ayant effectué une
coupe sans permis, comme un intrus.
M. Jolivet: O. K., une coupe sans permis.
Mme Côté-Aubin: Parce qu'il y a des dispositions,
dans la loi, qui disent que nul ne paut couper du bois sans permis et il y a
également des gens qui contreviennent à une prescription d'un
permis, tel un titulaire. C'est toujours une contravention à une
prescription de la loi; par contre, dans le cas d'un intrus, on parie d'une
coupe sans permis. Dans le cas d'un délinquant où la
propriété demeure, dans les forêts, du domaine public, il
n'y a aucune raison pour laquelle le gouvernement ne peut pas exercer son droit
de propriété sur les bois.
M. Jolivet: O. K. Vous vouliez une garantie de la personne qui a
un contrat d'approvisionnement et d'aménagement forestier, puisque c'est
de même que ça va fonctionner maintenant. Les titulaires de permis
pour des poteaux, admettons, pourraient, en contravention de la loi comme telle
et en vertu des règlements qu'ils doivent connaître, parce qu'ils
ont un permis, eux autres, pour agir... Là, c'est non pas juste sans
permis, c'est une personne qui a un permis mais qui n'agit pas
conformément à la loi et aux règlements. Donc, les mots
"sans permis" existent toujours et on ajoute une deuxième partie qui .
dit: Quand tu auras ton permis, si tu es en contravention avec une disposition
de la loi et du règlement, tu pourras voir ton bois saisi en
conséquence.
Mme Côté-Aubin: Exactement.
M. Jolivet: C'est encore plus fort. O. K.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 22 est
adopté. J'appelle l'article 23.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 233 de
cette loi est modifié: 1° par le remplacement, dans la
deuxième ligne du premier alinéa, des mots "à l'organisme
de protection de la forêt reconnu" par les mots "aux organismes de
protection de la forêt reconnus"; 2° par le remplacement, dans la
deuxième ligne du deuxième alinéa, des mots "à
l'organisme" par les mots "aux organismes"; 3° par le remplacement, dans la
troisième ligne du deuxième alinéa, des mots "cet
organisme" par les mots "ces organismes".
M. Jolivet: C'est de la concordance, c'est pour mettre les deux
organismes...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est de la
concordance, M. le député.
M. Jolivet:... de protection: contre les insectes et contre les
incendies. Pas de problème.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 23 est
adopté. J'appelle l'article 24.
M. Jolivet: Pourrions-nous, M. le Président, mettre cet
article-là en suspens, compte tenu de la demande que j'ai faite hier
concernant les premières nations, parce que ça va avoir un effet
à partir du 1er avril 1990? On pourrait y revenir à la fin.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
Le Président (M. Bélanger): Consentement. Alors,
j'appelle l'article 25.
M. Jolivet: Concordance.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 239 de
cette loi est modifié par la suppression, dans la deuxième ligne,
de ", 88, 89". C'est un article de concordance.
M. Jolivet: M. le Président, on pourra passer outre
à l'article 26 en l'adoptant, si c'est la même chose.
Le Président (M. Bélanger): Alors, les articles 25
et 26 sont adoptés. J'appelle l'article 27.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
27, il y aurait un papillon, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'on pourrait
distribuer le papillon, s'il vous plaît? La date va être celle de
la sanction de la présente loi; ça dépend de la Chambre,
ça ne dépend pas de nous.
M. Jolivet: Ça va aller au mois de juin, je vous l'avais
dit l'autre jour. Il va y avoir des budgets, des crédits...
Le Président (M. Bélanger): Pourrait-on remettre
les copies du papillon aux membres de la commission, s'il vous plaît?
Excusez-nous!
M. Jolivet: Ce ne sont pas des insectes nuisibles.
Le Président (M. Bélanger): Ha, ha, ha! Non!
M. Jolivet: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): Ce sont des
coléoptères, ha, ha, ha!
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 27, M.
le Président. "La clause d'un contrat d'approvisionnement et
d'aménagement forestier consenti par le ministre avant le 1er avril 1990
ou d'une proposition de contrat adressée conformément à
l'article 229 à une personne admissible, qui autorise un
bénéficiaire a récolter, au cours des cinq années
subséquentes, un volume de bois rond n'ayant pas fait l'objet de
récolte au cours d'une année, est sans effet. " Et le papillon,
au deuxième paragraphe, se lit comme suit: Toutefois, le
bénéficiaire pourra récolter tout volume de bois non
récolté avant - ici, on indiquera la date de la sanction de la
présente loi - et qu'il pouvait récolter au cours des cinq
années subséquentes, en application de la clause visée au
premier alinéa, comme si cette clause continuait d'avoir effet à
l'égard de ce volume de bois. "
C'est un amendement qui vise à confirmer que le
bénéficiaire visé par la clause 7. 1 du contrat, du CAAF,
des contrats d'aménagement et d'approvisionnement forestier, pourra
récolter tout volume de bois non récolté avant
l'entrée en vigueur de la loi, et ce, dans le même délai
qui était prévu, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'effet
rétroactif dans les contrats qui ont été signés,
dans les CAAF qui ont été signés.
M. Jolivet: Là, on ne sait pas... Vous ne nous avez pas
donné le nombre de CAAF qui ont été signés dans
chacune des régions, par région. Vous n'avez pas répondu
encore à ma question.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah! Vous avez
posé cette question-là?
M. Jolivet: En Chambre, là. C'est...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Actuellement, les
CAAF ont tous été proposés, il y en a 292.
M. Jolivet: Mais ceux qui ont été
signés.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Signés et
enregistrés, ça doit être près de 200.
M. Jolivet: Parce qu'on avait posé certaines questions.
Parce que, là, vous nous aviez dit, à l'époque, que, tant
et aussi longtemps que le contrat n'était pas signé, on n'avait
pas affaire à savoir ce qui se passait. Maintenant qu'ils sont
signés, on devrait savoir quoi, qui a signé, quel territoire ils
ont. Parce qu'il me semblait qu'il y avait une partie qui était
tellement...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'était une
question inscrite au feuilleton?
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça devrait
venir, ça. C'est en route.
M. Jolivet: Ah, bon! C'est parce qu'on va en avoir besoin pour la
commission des crédits, ce serait intéressant de savoir
ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah, oui?
M. Jolivet: Bien, oui. C'est pour ça que je vous
dis...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous voulez la
liste, les territoires, la carte, les volumes...
M. Jolivet: En fait, on a posé une question. C'est parce
que tous les CAAF qui ont été signés, qu'est-ce qu'ils
ont... Qui est bénéficiaire du contrat? En fait, il y a toutes
sortes de questions qui sont posées. En tout cas, vous avez ça
dans le feuilleton. C'est parce qu'on en aurait besoin pour la commission
parlementaire, si on veut poser des questions intelligentes et ne pas perdre
notre temps. Et il y a les questions qui ont été adressées
au ministère. Là, si vous me dites que, peut-être, vous
avez ça dans ça, je ne le sais pas. Moi, je ne les ai pas vues,
c'est pour ça que je vous dis que je ne le sais pas. O. K.
Continuez.
Le Président (M. Bélanger): Donc, sur l'amendement
à l'article 27...
M. Jolivet: En fait, avant l'amendement, c'est parce que je
voudrais bien comprendre l'article lui-même. Le ministre peut
peut-être nous expliquer. C'est parce que je l'ai interrompu en cours de
route.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cet amendement est
proposé pour tenir compte de l'article 10 de ce projet de loi qui
précise que les droits payables par un bénéficiaire de
contrat et d'aménagement forestier sont prescrits sur la base du volume
récolté, et non à la fois sur la base du volume
attribué par le contrat et sur le volume récolté.
M. Jolivet: Ce que ça veut dire, en fait, c'est qu'on a
adopté un article 10 qui a changé cet article-là quant
à la façon dont les gens pouvaient agir. Il y a cinq ans, il y
avait 100 % du volume; si, une année, ils en utilisaient 80 %, ils
pouvaient utiliser 110 % une année, puis 110 % une autre année,
sur les cinq ans, pourvu qu'ils restent toujours au maximum de 100 % du volume
récolté.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'était...
M. Jolivet: Ça, c'était ce qui était avant.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'était ce
qui était avant, c'était lié, ça, avec la
façon de prescrire les droits, 75 % payables, coupe, qu'il y ait des
opérations ou non, plus une partie du volume récolté.
M. Jolivet: Ce qui était avant, je devrais dire ce qui est
encore, jusqu'à l'adoption de cette loi-là. O. K. ? C'est pour
ça qu'on indique que c'est la date d'entrée en vigueur de la loi
qui va faire effet pour dire ceci: Une personne, avant la date d'entrée
en vigueur, qui avait pris des engagements avec le ministère et qui
n'avait pas récolté tout son bois, pourra le récolter dans
les cinq prochaines années, mais ne sera pas pénalisée en
conséquence de ce fait-là. Mais, quand elle aura terminé
cette opération-là, elle va tomber, comme tout le monde, au
niveau du bois récolté, bois payé.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça.
C'est un amendement, c'est un article qui...
M. Jolivet: De concordance avec...
M. Côté (Rivière-du-Loup):... a
suscité de longues discussions chez nous.
M. Jolivet: Même ici.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Même ici?
Ah, oui?
Une voix:...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Parce que c'est
assez difficile. Je ne sais pas, mais je pense que c'est équitable.
M. Jolivet: Vous parlez de cet article-là, je pensais que
vous parliez de l'article 10, moi, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 10
aussi.
M. Jolivet: Parce que, en fait, il ne faut pas pénaliser
des gens qui ont agi de bonne foi à la signature de leur contrat, qui
ont été en avance sur les autres, parce qu'ils auraient pu
attendre, tout le monde, jusqu'au 1er avril, dans les 30 jours, au 1er juillet
1990, pour le signer, leur CAAF.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et c'est la raison
du papillon. Pour dire que cette clause continuait d'avoir effet à
l'égard de ce volume de bois. (12 h 30)
M. Jolivet: Parce que j'avais compris - je peux peut-être
me tromper - que le ministre avait des dates à proposer, des contrats
d'approvisionnement et d'aménagement forestier à des gens. Il y
en a qui ont été plus vite que d'autres, qui ont signé
plus rapidement que d'autres leur CAAF. On le verra par les réponses que
vous allez nous donner, mais les derniers qui ont jusqu'au 1er juillet prochain
pour régler leur entente avec vous au niveau du contrat seront les
derniers à signer des contrats d'approvisionnement et
d'aménagement forestier, mais ceux qui l'avaient déjà
signé, qui avaient déjà moins utilisé ou plus
utilisé - ça peut être aussi l'inverse - de bois que
prévu - mais la tendance était beaucoup plus à moins
l'utiliser - ces gens-là ne seront pas pénalisés par
l'adoption de l'article 10, même si ça vous complique la
tâche à ce niveau-là. Ça va, et l'amendement et
l'article.
Le Président (M. Bélanger): L'amendement. Il y a un
deuxième papillon qui ajoute, après l'article 27, l'article 27.
1.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, l'article 27. 1 se lit comme suit: "Les droits prescrits
payables par un bénéficiaire l'année où il
récolte un volume de bois dépassant le volume attribué
à son contrat, auquel il avait droit avant la date d'entrée en
vigueur de la présente loi, sont égaux à 25 % du produit
du volume récolté par le taux unitaire établi
conformément à l'article 72 de la Loi sur les forêts. "
C'est pour tenir compte des droits qui avaient déjà
été payés s'il ne l'avait pas récolté.
M. Jolivet: Pour tenir compte de quoi? Je n'ai pas compris.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est pour tenir
compte des 75 % qui avaient été payés, pour ne pas qu'il
paie une deuxième fois les redevances sur le même bois.
M. Jolivet: Actuellement, c'est 100 %: il coupe, puis il paie.
C'est 100 %. Selon l'entente qu'il y avait pour une personne qui en
récoltait plus ou moins, il y avait des droits de 75 %, puis il reste 25
% à payer encore. Autrement dit, il a déjà payé 75
% sur le bois qui était non pas récolté à
l'époque, mais...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Qui était
alloué.
M. Jolivet:... qui était alloué. On dit maintenant:
II te reste juste 25 % à payer sur ce bois-là. Tu n'as pas
à payer 100 %.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Parce qu'il l'a
déjà payé.
M. Jolivet: Ah bon!
Le Président (M. Bélanger): L'article 27. 1 est-il
adopté? Ah! Donc, l'article 27, tel qu'amendé, est-il
adopté? Le nouvel article 27, c'est-
à-dire.
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article
28.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 28,
c'est un papillon encore, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): C'est le 21 avril... le
1er avril.
M. Jolivet: Le 1er juillet, quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 28 se
lit comme suit: Les articles 10 et 24 ont effet à compter du 1er avril
1990. On a ajouté l'article 24 avec ce que vous aviez dans votre
proposition. C'est un amendement qui vise à faire coïncider le
changement de la manière de prescrire les droits prévus à
l'article 10 de ce projet de loi avec le début de l'année
financière et de faciliter ainsi le mode de facturation des droits pour
l'année 1990-1991.
M. Jolivet: M. le Président, si vous me permettez de
laisser en suspens cet article 28, compte tenu qu'on a laissé l'article
24 en suspens...
Le Président (M. Bélanger): Bien Alors, l'article
28 est suspendu. J'appelle l'article 29.
M. Jolivet: Avant...
Le Président (M. Bélanger): Là, on n'a plus
le choix.
M. Jolivet:... on va arriver à ce que je veux vous
proposer.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 28. 1.
Vous avez un autre papillon.
Le Président (M. Bélanger): II y avait un papillon
à l'article 28. 1? Je m'excuse, je ne l'ai pas eu.
M. Jolivet: Non, moi non plus.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On l'a
passé celui-là.
Le Président (M. Bélanger): Ça n'existe pas,
n'est-ce pas? Bon. Alors, oubliez tout ça.
M. Jolivet: Ça faisait partie de votre grosse
discussion.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Laviolette, la parole est à vous.
Propositions d'amendement de l'Opposition
M. Jolivet: Oui. M. le Président, j'avais fait mention de
certains amendements qui pourraient être apportés dont je vous
fais tenir copie en liasses, qu'on pourrait peut-être regarder, et qui
concernent des modifications qui pourraient être apportées au
projet de loi.
Je le disais lors de mon intervention d'hier, le ministre pouvait les
accepter ou les refuser. C'est à lui maintenant que va appartenir la
décision. Vous pourriez même, M. le Président,
considérer qu'ils sont non recevables, à moins que le ministre ne
donne son assentiment pour qu'on les discute, qu'on les vote et qu'on les juge
recevables, à ce moment-là, mais qu'au moment où on les
jugera recevables on puisse les voter, les accepter ou les refuser.
Le Président (M. Bélanger): Selon vous, est-ce
qu'ils modifient des choses dans le projet de loi?
M. Jolivet: Oui. Je vous le dis au départ, c'est pour
ça que je prends...
Le Président (M. Bélanger): Alors, ça va
prendre le consentement de M. le ministre.
M. Jolivet: C'est bien ça. C'est pour ça que je le
demandais comme tel, parce que, dans certains cas, seul le ministre aura le
pouvoir, en vertu de la loi, de modifier ou pas. Alors, je vais les lire, ce
qui nous permettra peut-être d'en prendre connaissance et, après
ça, on verra la décision du ministre. On dit:
La Loi sur les forêts est modifiée par l'insertion,
après l'article 83, du suivant: 83. 1.
Je suis sûr qu'il va avoir, en passant, M. le Président,
à discuter avec ses autres partenaires, si on peut compter comme
partenaires les gens des associations. "83. 1: Le ministre peut mettre fin ou
réviser un contrat lorsqu'un accord de revendication territoriale conclu
par le gouvernement du Québec et une ou plusieurs nations autochtones
entre en conflit avec l'objet du contrat. Le ministre doit, en ce cas, donner
au bénéficiaire un avis préalable énonçant
à quelle date précise et selon quelles modalités il entend
mettre fin ou réviser le contrat. "
Ça, c'est la première modification; elle a trait aux
négociations territoriales. L'autre, la deuxième, a trait aux
activités traditionnelles des peuples autochtones.
L'article 25 de la Loi sur les forêts est modifié par
l'insertion, à la fin, du paragraphe suivant: "4° la protection des
espèces, des zones et des habitats utilisés par les membres des
nations autochtones, dans le cadre de leurs activités
traditionnelles".
Et: L'article 171 de la Loi sur les forêts est
modifié par l'insertion, après le paragraphe 8, du
paragraphe suivant: "9° la protection des espèces, des zones et des
habitats utilisés par les membres des nations autochtones, dans le cadre
de leurs activités traditionnelles".
L'autre, c'est concernant les réserves forestières.
La Loi sur les forêts est modifiée par l'insertion,
après l'article 96, du suivant: "96.1: Dans les réserves
forestières, le ministre peut désigner des zones
réservées à l'usage exclusif de l'une ou de l'ensemble des
nations autochtones".
Enfin, l'autre, qui a trait aux unités d'aménagement, de
façon à respecter les droits acquis par un accord de
revendication territoriale:
Le deuxième alinéa de l'article 50 de la Loi sur les
forêts est modifié par le remplacement du membre de phrase
introductif par le suivant: "Si, pour une raison d'intérêt public
ou afin de respecter des obligations comprises dans un accord de revendication
territoriale".
Et l'article 77 de la Loi sur les forêts est modifié par
l'insertion, après le paragraphe 5, du suivant: "6° des obligations
comprises dans un accord de revendication territoriale conclu par le
gouvernement du Québec et une bu plusieurs nations autochtones".
Alors, je laisse le temps au ministre de regarder ça.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre, est-ce
que vous voulez qu'on suspende les travaux pour quelques minutes?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'aimerais qu'on
suspende les travaux pour quelques minutes, peut-être plusieurs
minutes.
Le Président (M. Bélanger): Alors, on sera à
votre disposition.
M. Jolivet: Je suis prêt à revenir à...
Le Président (M. Bélanger): De toute façon,
on va demander aux gens de la commission...
M. Jolivet: ...16 heures, après la période de
questions.
Le Président (M. Bélanger): On peut revenir
après la période de questions?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'aimerais autant
attendre après la période de questions pour qu'on en parle ce
midi avec les conseillers, s'il vous plaît.
Le Président (M. Bélanger): D'accord. Compte tenu
de cette demande, la commission ajourne ses travaux sine die, parce que
ça va prendre un nouvel avis de la Chambre pour revenir.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Quoique j'ai
mentionné hier, M. le Président, que j'aurais un amendement aussi
à proposer. On peut peut-être en parler immédiatement.
M. Jolivet: Oui, parlez-en tout de suite, oui. J'aimerais
ça, oui.
Le Président (M. Bélanger): Oui, oui. Bon. On
reprend ce qui avait été dit, la commission continue ses
travaux.
M. Jolivet: Le temps de déposer l'amendement.
Propositions d'amendement du ministre
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je reviendrais sur
un article qui a déjà été amendé et
adopté ici par la commission, l'article 4. Je l'amenderais de la
façon suivante: 1° par le remplacement, à la fin du
deuxième alinéa, des mots "leur plan annuel d'intervention sans
dépassement du volume attribué au contrat" par les mots "son plan
annuel d'intervention". 2° par le remplacement du troisième
alinéa par le suivant: "Dans le cas contraire il peut, pour cette
année, prescrire que le volume de bois, dont la récolte sera
autorisée par les permis d'intervention, ne pourra dépasser des
volumes attribués au contrat, réduit d'un pourcentage qu'il fixe
pour l'ensemble des bénéficiaires concernés."
C'est dit différemment, mais ça veut dire la même
chose qu'on avait déjà dite à l'article 4. C'est plus
explicite, à savoir qu'on affecte les permis d'intervention et que le
contrat a un caractère plus permanent de continuité.
M. Jolivet: O.K. Alors, on profite du temps d'intermission, M. le
Président, pour justement regarder tout ça et se faire une
idée.
Le Président (M. Bélanger): Bien.
M. Jolivet: Alors, on pourra revenir lorsque la Chambre nous
indiquera qu'on doit revenir.
Le Président (M. Bélanger): Donc, on s'entend bien
que ces articles seront recevables, dans la mesure où le ministre fera
siennes les propositions du député de Laviolette, puisque seul le
ministre peut proposer un changement majeur ou un changement quelconque dans un
projet de loi.
M. Jolivet: II y a deux façons d'agir, M. le
Président. C'est que le ministre accepte qu'on en
discute puis, s'il n'est pas d'accord, les battre. Donc, la
recevabilité, ce sera au moins de pouvoir en discuter. Puis si le
ministre dit: Je ne veux pas en discuter, parce que je ne suis pas d'accord, il
a le droit aussi en vertu de la loi. Alors, je me fie sur son bon jugement.
Le Président (M. Bélanger): Alors, on s'entendra
pour que si le ministre n'est pas d'accord, il y ait une période de
discussion sur la recevabilité pour entendre les points de vue de tout
le monde. Donc, on suspend jusqu'à 16 heures, mais compte tenu de
l'ordre de la Chambre qui va nous dire de revenir.
Alors, je vous remercie.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Merci. M. le
Président.
(Fin de la séance à 12 h 41)