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(Vingt heures dix minutes)
Le Président (M. Bélanger): Je demanderais à
chacun de prendre sa place afin que la commission puisse procéder
à l'étude détaillée du projet de loi 44, Loi
modifiant la Loi sur les forêts. Est-ce que nous avons des remplacements,
Mme la secrétaire?
La Secrétaire: Oui, M. Audet (Beauce-Nord) est
remplacé par M. Poulin (Chauveau); Mme Dionne
(Kamouraska-Témiscouata) est remplacée par M. Charbonneau
(Saint-Jean); M. Leclerc (Taschereau) est remplacé par M. Houde
(Ber-thier); et M. Lemire (Saint-Maurice) est remplacé par M. MacMillan
(Papineau).
Le Président (M. Bélanger): Et M. le ministre qui
est là. M. le député de Laviolette, est-ce que vous avez
des remplacements de votre côté? Non? Ça va. Donc, cela
étant fait...
M. Jolivet: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Oui, je vous en prie,
M. le député de Laviolette.
Création de la Société de
protection
des forêts contre les insectes et les
maladies avant l'adoption du projet de loi
M. Jolivet: Avant d'aller à l'article où nous
sommes rendus, M. le Président, je dois vous dire qu'il y a eu un
échange à l'Assemblée nationale. J'ai eu l'occasion de
parler avec M. le ministre, et je dois vous dire que je me sens très mal
à l'aise d'intervenir à cette commission parlementaire sans
savoir, au départ, s'il n'y a pas autre chose que le ministre a
l'intention de faire avant même de nous consulter et d'adopter le projet
de loi. Vous n'êtes pas sans savoir qu'une décision du ministre a
fait l'objet d'un article qui a paru dans les journaux. On en a fait longuement
mention à l'Assemblée nationale aujourd'hui et, dans ce contexte
là, je dois vous dire que je suis un peu abasourdi parce que, comme
critique de l'Opposition, si je suis venu ici pour perdre mon temps, je ne suis
pas intéressé. Vous avez vu, lors de l'étude du projet de
loi, des articles qui ont fait l'objet de discussions avec le ministre; on a
même suspendu les travaux pendant un laps de temps pour nous permettre de
vraiment bien cerner le contenu de l'article pour que ça corresponde
bien à ce que chacun, de part et d'autre, voulait que ce soit dans le
projet de loi. Mais là, on s'aperçoit que le ministre, de
lui-même, décide de mettre déjà en place la
société dont on parlera bientôt, concernant le travail que
pourraient faire des organismes privés et le ministère, un peu
à l'exemple de la société de protection contre les
incendies de forêt, celle ci contre les insectes. On s'aperçoit
que le ministre a déjà fait des annonces publiquement, a
nommé son conseil d'administration, les lettres patentes ont
été émises; en fait, j'en donnerais, j'en donnerais.
J'aimerais bien savoir, avant de commencer, si je suis ici pour rien. Si je
suis ici pour rien, j'aime autant m'en aller et laisser au ministre le soin de
faire son projet de loi. Il sera imparfait, comme on sait qu'il l'est; on
n'aura pas l'occasion de lui permettre de faire les corrections qui s'imposent,
mais chose certaine, moi, j'ai autre chose à faire que de perdre mon
temps. Si ce n'est pas ça, j'aimerais bien entendre le ministre sur
cette question.
Le Président (M. Bélanger): D'abord,
premièrement, je rappellerais que notre mandat, les ordres qu'on a
reçus de la Chambre, c'est de procéder. Alors, moi, je n'ai pas
d'autre alternative que de demander aux gens de la commission de
procéder à l'étude de l'article 13 où on en
était rendus. Et, d'autant plus qu'il y a une décision du
président qui est suspendue, qui devrait nous arriver demain matin, je
présume, en tout cas, au début des travaux ou, en tout cas, au
cours de la journée, qui nous précisera ce qu'il en est. Mais,
moi, les ordres que j'ai de la Chambre, ça n'est pas de discuter ou de
remettre en question tout ça, c'est de procéder avec le projet de
loi. Alors, je me conforme aux ordres de la Chambre. Alors, M. le ministre, en
réponse, mais brièvement, parce que je ne voudrais pas qu'on
s'étende là-dessus, ça ne fait pas vraiment partie de
notre mandat.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Tout de
même, M. le Président, j'abonde dans le sens du
député de Laviolette, parce que, loin de moi l'intention
d'essayer de passer outre aux discussions qui ont toujours été
très positives avec le député de Laviolette en ce qui
concerne les amendements à la Loi sur les forêts comme telle et la
loi de REXFOR. Le député de Laviolette a toujours
collaboré et souvent, maintes fois, il est arrivé avec des
propositions, des amendements qui étaient positifs, qui étaient
pour le mieux-être et un meilleur fonctionnement de la loi. Et
là-dessus, je tiens à le répéter,
évidemment, c'est malheureux que ça se soit fait un peu de cette
façon-là. Par contre, ce n'est pas essentiel dans les amendements
proposés à la loi que la société de protection soit
créée comme telle, parce que l'article 146 de la loi actuelle
permet au ministre, s'il appréhende une épidémie
d'insectes ou de maladies cryptogamiques, de préparer un plan
d'intervention et de discuter avec les bénéficiaires de
CAAF de la répartition des frais. Sauf que je regrette ce qui est
arrivé, absolument, parce que, du côté du
député de Laviolette, mon critique officiel en Chambre, j'ai
toujours eu une précieuse collaboration. Je dirais une précieuse
collaboration, pas seulement une collaboration ordinaire, je dirais une
collaboration qui a été bonifiée. Il a contribué
à bonifier nos lois et nos amendements quand il a été
question d'en faire. Et sur cette question-là, évidemment,
j'aimerais... Comme vous l'avez mentionné, c'est notre mandat de
continuer à procéder, mais je ne crois pas, intentionnellement ou
autrement, avoir voulu mépriser les pouvoirs, les devoirs des
parlementaires comme tels, parce que ce n'est pas absolument
nécessaire... Actuellement, il fallait absolument que les travaux
préparatoires aux arrosages contre les insectes se fassent; et ça
faisait partie des travaux de préparation comme tels, de
l'administratif. Et, encore une fois, M. le Président, je regrette ce
qui est arrivé, en raison de l'estime que j'ai pour le
député de Laviolette qui a toujours contribué de
façon positive à nos travaux.
Le Président (M. Bélanger): Alors, j'applique vos
propos à l'endroit du député de Laviolette aux autres
membres de la commission aussi qui, à juste titre, pourraient poser la
même réflexion ou avoir la même réaction à ce
qui s'est passé. On comprend que tout ça s'est fait de bonne foi
et dans un contexte où il fallait procéder puisque
l'été est arrivé - c'est enfin le cas - et qu'il y avait
urgence en la matière. M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je voudrais
ajouter que, lorsqu'on arrivera sur les articles en question, il me fera
plaisir de discuter de possibilités d'amendement, s'il y a lieu, et,
encore une fois, la contribution du député de Laviolette ou de
l'Opposition sera bien reçue chez moi.
Le Président (M. Bélanger): Bien Alors, je vous
remercie. M. le député de Laviolette, brièvement, s'il
vous plaît.
M. Jolivet: Oui. C'est sur un autre sujet, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie.
M. Jolivet: Tout simplement, c'est que j'aurais quelques
amendements à proposer. Cependant, ces amendements-là, parce
qu'ils touchent à un seul et même but, soit les demandes des
droits des autochtones, je sais que le ministre peut les accepter ou les
refuser. Je sais que les amendements peuvent avoir des effets, dans certains
cas, d'augmentation des coûts. C'est seulement le ministre qui a le droit
de dire s'il les accepte ou s'il les refuse. J'aimerais avoir l'accord de la
commission et du ministre, quand nous aurons terminé l'ensemble du
projet de loi, de lui présenter quelques amendements. S'il juge utile de
les intégrer au projet de loi avant qu'on l'adopte finalement, tant
mieux. S'il ne le juge pas, bien, on fera au moins une petite discussion Mais
je veux juste lui dire qu'au lieu de prendre chacun des articles au fur et
à mesure, on pourra peut-être les reprendre à la fin pour
avoir une vue d'ensemble des demandes de ces...
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, ça me fera plaisir de considérer les
amendements qui seront proposés et j'en aurai peut-être un,
également, à proposer vers la fin de notre discussion pour faire
en sorte que la présentation, que le texte représente pour tous
les intéressés exactement ce qu'on veut dire, si le
député de Laviolette est d'accord.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Alors, M. le
député de Laviolette.
Étude détaillée (suite)
M. Jolivet: Alors, on est rendus à l'article 13, si je
comprends bien.
Le Président (M. Bélanger): Oui, nous en
étions à l'article 13. Alors, si j'ai bien compris, vous vouliez
procéder en bloc à votre présentation.
M. Jolivet: À la fin.
Le Président (M. Bélanger): À la fin O. K.
Alors, on va faire les articles et on reviendra. J'appelle donc l'article 13.
M. le ministre, si vous voulez le commenter.
Révision des volumes de bois attribués
par contrat
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 81, du suivant. "81. 1 Le ministre peut également
réviser le volume attribué par un contrat dans le cas d'un
changement dans les besoins de l'usine de transformation du
bénéficiaire à la suite de la cessation définitive
d'une partie des opérations de cette usine. ".
Cette modification permet au ministre de réviser le volume
attribué dans un contrat, à l'intérieur de la
période de cinq ans, parce que, dans la loi actuelle, il fallait
attendre la révision de cinq ans qui était proposée et
pour le motif prévu ci-dessus, c'est-à-dire que, si une
entreprise n'a pas besoin des volumes qui lui sont attribués, je pense
bien qu'il y a lieu de faire un réajustement avant la période de
cinq ans.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Laviolette, avez-vous des commentaires?
M. Jolivet: Je n'ai pas d'objection à cet
article-là, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Donc, l'article
13est-il adopté?
M. Jolivet: Adopté
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 14.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, l'article 14 dit: L'article 82 de cette loi est
modifié par le remplacement, à la fin du paragraphe 3° du
premier alinéa, de "des articles 53, 55 ou 61", par "de l'article
61".
Dans le texte actuel - je pense qu'on en a déjà
parlé, lors de nos premières discussions - on dit: Le ministre
peut mettre fin à un contrat dans les cas suivants: 1°, 2°,
3°... En réalité, c'est une modification qui vise à
assurer la concordance avec l'article 6 du projet de loi, qui abroge le
deuxième alinéa de l'article 53. Et la référence
à l'article 55 était inexacte.
M. Jolivet: C'est de la concordance.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est de la
concordance, M. le député.
M. Jolivet: Pas de problème.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article
14est-il adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article
15.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Encore pour des
raisons de concordance, M. le Président. "Les articles 88, 89, 89.1, 90
et 91 de cette loi sont abrogés." Ça vise à assurer la
concordance avec l'article 10 du projet de loi, qui établit que la
prescription des droits que doit payer un bénéficiaire de contrat
s'effectue sur la base du volume récolté, et avec l'article 11
qui nécessite un réaménagement des textes à cet
effet. Dans la loi actuelle, on imposait le paiement des redevances aux
industriels, qu'ils exploitent ou non la forêt. Pour faire de la
concordance et pour s'ajuster sur le volume récolté, on fait les
ajustements en conséquence.
M. Jolivet: Ce sont les discussions qu'on a eues au début
de la commission...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Exactement.
M. Jolivet: ...qui viennent... Donc, quand on en a fait mention,
à un moment donné, on a dit: II y a des articles qui seront
abrogés en conséquence; donc, c'est de la concordance avec
l'ensemble du texte.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est exact. M.
Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 15 est
adopté. J'appelle l'article 16.
Définition du producteur forestier
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
16: L'article 121 de cette loi est modifié: 1° par la suppression,
dans la cinquième ligne du paragraphe 1° du deuxième
alinéa, du mot "prioritaires"; 2" par le remplacement, dans la
première ligne du paragraphe 2° du deuxième alinéa,
des mots "d'une entreprise industrielle" par les mots "d'un propriétaire
d'une forêt privée d'au moins 800 hectares d'un seul tenant".
C'est une modification qui vise à préciser, dans un
premier temps, que le plan de gestion peut inclure tous les travaux de mise en
valeur recommandés par un ingénieur forestier et, dans un
deuxième temps, à préciser davantage à qui
s'adresse l'obligation de produire un plan général
d'aménagement forestier et un plan quinquennal. En plus, cette
modification assure la concordance avec les modifications apportées en
décembre 1988.
Quand on parle de référence à un industriel, ce
n'est pas nécessairement la superficie qui est en cause, mais, en
parlant de 800 hectares, on oblige, M. le Président, les
propriétaires de 800 hectares et plus à faire partie d'une
société de conservation, à faire partie, justement, de la
société qui a fait l'objet d'un litige aujourd'hui, qui a
été annoncée prématurément, parce que c'est
le fait de détenir une superficie de terrain qui fait qu'un industriel
est tenu de produire un plan d'aménagement annuel ou quinquennal. Ce
n'est pas le fait d'être industriel ou de ne pas l'être.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: C'est un article, M. le Président, sur lequel
on va avoir des réticences et, même, on va avoir de la
difficulté à l'adopter, si le ministre le fait dans le sens qu'il
l'indique actuellement. L'impression qui nous reste - le ministre pourra
peut-être me corriger et on verra, à la discussion, si ça a
ce but - c'est qu'ici on ferait en sorte de faire deux catégories, si on
veut, de propriétaires forestiers pour les fins de la reconnaissance de
ce que c'est qu'un producteur forestier. Dans ce contexte-là,
la question qui est posée, c'est... Il devient difficile, en tout
cas, de saisir, de comprendre à la limite qu'un plan
général d'aménagement forestier et un plan quinquennal
d'aménagement forestier peuvent être exigés d'un
propriétaire forestier opérant une industrie de transformation de
bois et détenant, par le fait même, un contrat d'approvisionnement
et d'aménagement forestier, parce que, s'il a une usine, il a, par le
fait même, un contrat d'approvisionnement et d'aménagement
forestier, ce qui est différent d'un propriétaire de boisé
privé qui, lui, est un indépendant, un agriculteur ou, comme le
ministre l'a dit, dans certains cas, un "gentleman farmer" ou un
"gentleman...
Une voix: "Forester".
M. Jolivet: ...forester", oui. Ha, ha, ha! Un forestier
"gentleman" détenant un CAAF en vertu de la loi. Ce qui semble utile
pour le ministère, c'est de disposer de certains documents
confectionnés, cependant - et là, c'est important - aux frais du
propriétaire, pour assurer l'application de l'article 43 de la loi. Ce
dont on a l'impression, c'est que c'est beaucoup plus pour l'utilité du
ministère que se font ces choses que pour les besoins des producteurs
forestiers. En tout cas, on s'oppose difficilement à avoir, donc, un
plan d'aménagement général. Il y a un plan quinquennal
d'aménagement forestier à être exigé d'un producteur
forestier qui a un contrat d'approvisionnement et d'aménagement
forestier. Cependant, l'élargissement de ces conditions... Bien, je vais
peut-être laisser le ministre répondre à ça, puis
voir la deuxième partie, si je me trompe, là... Ce que l'on croit
comprendre, c'est qu'il y aurait deux catégories. Il y a d'abord le
propriétaire de boisé privé qui est un petit
propriétaire de boisé privé de dix hectares d'un seul
tenant, puis il y a les autres qui peuvent avoir beaucoup plus, et l'expression
typique de ça, c'est que ce sont les compagnies forestières qui
ont décidé, à un moment donné, pour des raisons
diverses, d'avoir une sorte de soupape qui leur appartienne, qui est le
boisé privé, et d'aller chercher du bois dessus, si jamais il
arrivait un autre malheur - les insectes, le feu ou n'importe quoi - ou une
grève des employés forestiers dans leur territoire, autre que
celui du secteur privé, et là, à partir de ça,
avoir un moyen d'aller chercher du bois, mais d'avoir 800 hectares d'un seul
tenant, tandis que le petit forestier est différent. Alors, j'aimerais
peut-être que le ministre me réponde et je verrai si je peux aller
ensuite à la deuxième question.
Le Président (M. Bélanger): Est ce que je peux
poser une question complètement idiote?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Bélanger): 800 hectares, c'est
combien grand, ça?
M. Jolivet: C'est assez grand
Le Président (M. Bélanger): C'est parce que je ne
suis pas habitué à parler de ça, moi. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Êtes-vous
familier avec des acres, M. le Président?
Le Président (M. Bélanger): Pas tellement plus.
M. Jolivet: Entre les deux poteaux.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est 2000
acres.
M. Jolivet: ...c'est 2000 acres
Le Président (M. Bélanger): Parce que mon
beau-père me disait: Ça va au trécarré en haut,
puis ça va en bas, j'ai dix acres, mais...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est 20 lots dans
un rang, à peu près.
Le Président (M. Bélanger): O.K. Mes notions de
campagnard remontent un peu
M. Jolivet: C'est bordure de lot, là
Le Président (M. Bélanger): Mais en milles,
là, un mille par un mille ou...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce que je veux
dire, M. le Président, au député de Laviolette, c'est que,
pour être reconnu producteur forestier, une personne doit satisfaire
à certaines conditions et dans le cas des travaux prioritaires des
personnes qui étaient reconnues comme producteurs forestiers, on dit: Ce
n'est plus nécessaire que ce soient des travaux prioritaires, mais pour
que, au moins, les travaux soient recommandés dans le plan simple de
gestion pour lequel le ministère contribue, il faut que ce soient des
travaux qui soient recommandés par un ingénieur forestier. Et
ça, c'est pour lui donner l'opportunité d'avoir droit à
l'exemption des taxes foncières jusqu'à concurrence de 85% dans
son rapport d'impôt. Et, pour les propriétaires qui
détiennent 800 hectares et plus, je pense qu'il est normal, tout
à fait normal, M. le Président, qu'on leur demande de faire un
plan annuel et un plan quinquennal, parce que, comme l'a mentionné le
député de Laviolette, ça peut avoir beaucoup d'importance
dans la production annuelle des bois de matière ligneuse. Et, je pense
que c'est important que le ministère sache ce que les grands
propriétaires veulent faire avec
leurs propriétés, avec le bois qu'ils ont sur leurs
propriétés.
M. Jolivet: Ce qu'on demandait à un individu qui
était reconnu comme producteur forestier, au départ,
c'était un plan simple de gestion.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, quatre
hectares et plus...
M. Jolivet: C'est vrai que c'est descendu à quatre
hectares.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, puis aux
grands propriétaires, on leur demande de nous informer davantage que par
un plan simple de gestion. Parce que le plan simple de gestion, il n'y a pas
beaucoup là-dessus, vous savez. Et les grands propriétaires
peuvent influencer la mise en marché, une année ou l'autre.
M. Jolivet: Mais est-ce que je comprends bien en disant qu'un
simple producteur forestier qui a, si on disait quatre hectares d'un seul
tenant - parce qu'on a changé la loi; de 10, c'est devenu 4, j'oubliais
ça, là - ces quatre hectares-là, cette personne-là
n'a qu'à présenter un plan simple de gestion?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, pour avoir
droit à une exemption d'impôt foncier sur son rapport
d'impôt en autant que c'est recommandé par un ingénieur
forestier. On donne la même chose aux grands propriétaires, mais
on leur demande des informations supplémentaires.
M. Jolivet: Et on leur demande un plan quinquennal en plus d'un
plan annuel.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça,
mais qui est également un producteur forestier.
M. Jolivet: Sur ça, on peut reconnaître que...
Disons à la limite là, que c'est logique. Mais ce que je veux
bien vous dire, vous faire sentir, c'est que c'est pour les besoins internes du
ministère de bien connaître l'ensemble du territoire, puis de
savoir ce qu'ils ont l'intention de faire pour ne pas avoir à verser de
l'argent à des gens en termes de remboursement de taxes
foncières, qui sont des propriétaires d'usines et qui ont en
même temps un contrat d'approvisionnement et d'aménagement
forestier de boisé public. Parce que ces grosses compagnies-là
qui ont des usines, elles ont aussi, pour chacune des usines, un contrat, deux
contrats, trois contrats, dépendamment du nombre d'usines qu'elles ont.
Mais ça, ce sont des données qui sont plus utiles au
ministère qu'elles ne peuvent l'être aux compagnies. (20 h 30)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous avez raison,
M. le député, ce sont des données qui peuvent être
très utiles au ministère. Par contre, étant donné
l'influence que les grands propriétaires privés peuvent avoir sur
la mise en marché des bois, le ministère veut connaître un
peu leurs intentions. C'est pourquoi ils sont reconnus comme producteurs
forestiers, ils ont droit également aux subventions ou à l'aide
qu'on accorde à la forêt privée. Mais, par contre, on veut
connaître un peu leurs intentions à cause de l'influence qu'ils
peuvent avoir sur la mise en marché des bois, une année ou
l'autre. Puis, au point de vue gestion, c'est bon aussi de le savoir, parce
qu'ils contribuent à la société de conservation contre le
feu et ils sont obligés de contribuer. Il faut s'assurer que ces tarifs
forestiers-là sont bien gérés.
M. Jolivet: Oui, c'est parce que ce que disent les gens de la
Fédération, c'est qu'ils n'en ont pas contre le fait d'amener ces
demandes-là, ce que vous dites, d'avoir un plan annuel, mais un plan
quinquennal pour ceux qui ont 800 hectares et plus. À partir de
ça, la question c'est: L'élargissement que vous êtes en
train de faire par la loi - c'est ça que je veux bien comprendre - de
ces conditions que vous établissez à tous les producteurs
forestiers détenant 800 hectares et plus, dans la loi qu'on avait
passée à l'époque qui était de favoriser les petits
- c'est peut-être dans ce sens-là que la question est posée
- les petits, c'est que là, vous avez deux classes, deux
catégories de producteurs forestiers: ceux qui ont moins de 800 et ceux
qui ont plus de 800. Dans ce sens-là, ceux qui ont plus de 800, ce sont
des gens qui ont normalement... dans bien des cas, ça ne peut pas
être un simple fermier, un simple cultivateur; c'est beaucoup plus des
compagnies forestières qui ont tendance à augmenter leur
patrimoine privé au niveau forestier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): La qualité
d'un grand propriétaire n'est pas nécessairement liée
à l'effet de posséder une industrie de transformation. Et dans la
loi précédente, dans la loi actuelle, on avait les deux
catégories pareil. On disait dans la loi: "2°, s'il s'agit d'une
entreprise industrielle." On en faisait une catégorie
différente.
M. Jolivet: Oui, mais vous ne demandiez pas à ce
moment-là que cette compagnie vous présente un plan
quinquennal.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah oui! Oui, oui.
M. Jolivet: Mais non. Annuel.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On disait: "un
plan général d'aménagement forestier et un plan
quinquennal d'aménagement forestier confectionnés et
signés par un ingénieur forestier et
approuvés par le ministre. " On demande la même chose sauf
qu'on dit que la qualité d'être grand propriétaire, ce
n'est pas nécessairement relié à l'industrie. C'est
relié à la superficie plutôt. Mais à cause de
l'influence...
M. Jolivet: Vous savez bien que... Ça me surprendrait bien
gros...
M. Côté (Rivière-du-Loup):
Généralement, ce sont des industriels.
M. Jolivet: Généralement, ce sont des
compagnies.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Il se peut
qu'un grand propriétaire ne soit pas industriel.
M. Jolivet: Mais est-ce que ces gens-là vont avoir
intérêt à s'intégrer dans les organismes de gestion
en commun ou bien s'ils vont devenir... La question que je crains et que la
Fédération craint aussi - c'est ça que j'essaie d'exprimer
et peut-être que je l'exprime mal - mais ce que j'essaie d'exprimer,
c'est que la tendance des organismes de gestion en commun, des syndicats de
producteurs de bois, de l'ensemble de ces gens-là, c'est d'essayer de
former, dans leur milieu, des gens qui participent à faire en sorte
qu'il y ait quand même des organismes qui représentent, au niveau
du ministère, les revendications de ces gens-là. La crainte
qu'ils ont et que j'ai, c'est que, parce que j'aurai des conditions
différentes, parce que je suis grand producteur de 800 hectares et plus,
donc d'avoir des gens qui auront peut-être à dire: Je n'ai pas
besoin d'organismes de gestion en commun pour fonctionner, je n'ai pas besoin
du syndicat autour, et de les amener finalement à faire l'inverse de ce
que vous voulez. Ce que vous êtes en train de dire: On veut
connaître de ces gens-là pour les cinq prochaines années ce
qu'ils ont l'intention de faire en termes de préparation de terrain, en
termes de plantation s'il le faut, en termes de coupe commerciale et autres, de
coupe sélective, pour savoir combien de bois, annuellement, ils vont
couper sur ce territoire-là et qu'ils vont mettre en marché.
Parce que, normalement, est-ce que ces gens-là ont l'obligation comme
les cultivateurs, comme les propriétaires de boisés
privés, de passer par l'organisme de gestion dans le cas des
résineux, admettons? On sait très bien qu'ils ont des
revendications à faire quant au prix du bois qui doit être
donné en nombre de cunits. C'est des gens qui revendiquent qu'on soit
capable d'en arriver à faire, même si ce n'est pas forcé
par la loi, un aménagement prévu sur le principe du rendement
soutenu ce qui fait qu'il y a des volumes qui sont déterminés,
qui doivent sortir de ce coin là pour toile, toile et telle usine et
qu'il y a tel prix qui doit être donné à ces
gens-là. La crainte que les gens ont, c'est que ce qu'ils sont en train
de faire pour les petits propriétaires, il y ait une concurrence
déloyale par les gros propriétaires. Ce qui fait que, finalement,
eux autres, ils vont s'en fouter du petit organisme, en bas. Et là, ils
disent: Nous autres, on est en train de mettre des mécanismes d'entente
entre nous et on craint que la loi telle qu'amendée vienne à
faire en sorte que les grands propriétaires de boisés
privés fassent une sorte de pression sur les petits et que, finalement,
ce soit encore les petits qui écopent.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, si vous me permettez. M. le député, quand vous
parlez d'intégration des propriétaires, disons de 800 hectares et
plus ou de 400 hectares et plus, de l'avis des syndicats de producteurs ou des
organismes de gestion en commun, la loi précédente, la loi
actuelle ne permettait pas davantage. Et je pense que ce qu'on apporte
là...
M. Jolivet: On incitait peut-être à des gestes
qu'ils n'auront plus besoin de faire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Elle ne permettait
pas davantage parce que le fait de s'intégrer à un syndicat de
producteurs de bois, ce n'est pas le fait d'être une entreprise
industrielle, c'est de posséder un territoire. Ce qu'on essaie de faire,
c'est de délimiter la superficie du territoire qui devrait, mettons. Les
propriétaires devraient nous soumettre un plan quinquennal et un plan
d'intervention. Ce n'est pas le fait d'être industriel qui...
M. Jolivet: Oui, mais c'est parce que là, vous ajoutez...
On va le relire comme il faut. On dit: "d'abord, par la suppression, dans la
cinquième ligne du paragraphe 1° du deuxième alinéa,
du mot "prioritaires". Donc, là, on vient de faire les corrections, tel
que vous le disiez depuis le début. Vous dites que, pour nous autres, ce
n'est plus juste question de prioritaires, il va falloir avoir d'autres actes
que ceux là. Ça, c'est la première chose.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour les fins de
crédit d'impôts fonciers
M. Jolivet: C'est ça. Deuxièmement, vous dites:
"par le remplacement, dans la première ligne du paragraphe 2° du
deuxième alinéa, des mots "d'une entreprise industrielle" - vous
faites sauter cette partie-là - par les mots "d'un propriétaire
d'une forêt privée d'au moins 800 hectares d'un seul tenant".
Quand vous dites ça... Là, ce que vous dites, vous enlevez ce qui
était...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est pas
industriel.
M. Jolivet: la question d 'industriel d'au-
trefois. Là, vous dites: c'est un propriétaire qui est un
petit propriétaire et un gros propriétaire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: La crainte que les gens ont, c'est qu'ils essayaient
de faire un travail qui avait pour but d'amener tous les propriétaires,
que ce soit une entreprise industrielle, un cultivateur, un avocat, un notaire,
un médecin qui possède une terre, qui l'utilise et la fait
produire, de regrouper ce monde-là et à faire des revendications
a des niveaux. D'abord, dire: le ministère, à un certain niveau,
ne donne pas assez d'argent pour faire les travaux qu'on a. On aura des
questions à poser, et vous le savez très bien. Il y a l'autre
partie qui concerne le fait qu'ils veulent négocier avec les compagnies
forestières qui sont, en particulier, dans bien des cas, les
papetières plus que les scieurs, du fait qu'ils disent: on voudrait
négocier le volume qu'on va leur vendre cette année et on
voudrait négocier aussi avec eux le prix. Quand ils ne s'entendent pas
sur la question des résineux, ils utilisent la Loi sur la mise en
marché des produits agricoles, et ils vont par là et ils
déterminent ça. Mais quand on parle de feuillus, c'est autre
chose. Dans ce sens-là, ce qu'ils disent: La crainte que nous avons,
c'est que, par l'amendement qui est apporté, on en arrive à faire
deux groupes distincts qui vont nous reculer quant à nos
capacités de pouvoir regrouper tout ce monde-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne comprends
pas les craintes que vous mentionnez, M. le député, parce que les
deux catégories existaient dans la loi actuelle et qu'on faisait la
distinction en se référant à l'industrie. Actuellement, on
fait la distinction en se référant à la superficie, et
rien n'empêche les organismes de gestion en commun, les syndicats de
producteurs, de faire la même intégration, qui est
souhaitée dans la loi actuelle lorsqu'on se référait
à l'entreprise industrielle, aujourd'hui lorsqu'on se
réfère à la superficie. Ça ne change rien dans ce
sens-là. Les deux catégories existaient pareil.
M. Jolivet: Oui, je comprends. Je vous donne ce que les gens nous
ont donné par lettre...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: ...et je vous l'indique encore à nouveau.
Peut-être que vous avez eu l'occasion de discuter avec eux, mais ce que
j'ai compris de ce qu'ils m'ont dit, je le prends pour moi aussi comme
étant la crainte que nous avons. On dit: Cependant,
l'élargissement de ces conditions à tous les propriétaires
forestiers détenant 800 hectares et plus ne s'inscrit pas dans
l'objectif de la loi 150, tel qu'on l'avait défini à
l'époque. Ces propriétaires forestiers sont les compagnies
forestières appelées entreprises industrielles et sont
actuellement soumis au plan conjoint des producteurs de bois, comme tous les
autres propriétaires forestiers. Ça, ça existe,
actuellement. Je ne me trompe pas, c'est bien clair. La problématique de
gestion de ces lots s'inscrit donc dans la problématique globale de la
forêt privée et, ce que disait le syndicat, "dont nous sommes
actuellement à développer conjointement des outils pour en
assurer une gestion selon le principe du rendement soutenu". La crainte qu'ils
ont, c'est que, par l'amendement que vous apportez ici, ils ont la crainte de
dire que les gens vont utiliser ça parce qu'ils disent: II y a un plan
quinquennal et un plan annuel qui est différent du plan annuel pour eux
autres, là, et dans ce sens-là, ils disent: C'est au ministre
qu'on va faire les... si on prend le texte, là, c'est au ministre qu'on
va présenter ce plan simple et ce plan annuel et ce plan quinquennal.
Alors, ils disent*. Nous autres le danger, c'est que ces gens-là disent,
ce n'est pas à vous autres qu'on a affaire, c'est au ministre, et qu'ils
se regroupent eux autres d'un autre côté et décident, entre
eux autres, de défendre leur point de vue. Et là ils disent quand
ils vont défendre leur point de vue, parce qu'il va en avoir des 800
autour du Québec, comme ça. S'ils se regroupent, eux autres, dans
un deuxième groupe et qu'ils revendiquent des choses pour eux contre les
petits, la crainte, elle est là. C'est ça que je vous dis. Est-ce
que, par le changement à la loi, vous n'est arrivez pas à faire
deux groupes?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est que ça ne change rien, là. On dit tout
simplement: Pour être reconnu producteur forestier, c'est pour être
reconnu producteur forestier, pour...
M. Jolivet: C'est le statut de producteur forestier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...pour avoir
droit à l'aide qu'on donne à la forêt privée, la
mise en valeur de la forêt privée, il faut que le
propriétaire de 800 hectares et plus nous soumette un plan
d'aménagement annuel et un plan quinquennal. C'est simplement pour
être reconnu producteur forestier, pour avoir droit aux subventions, et
également pour avoir droit aux crédits d'impôt foncier, la
taxe. C'est fart pour ça. Ça n'a aucun rapport avec la mise en
marché, avec les plans conjoints.
M. Jolivet: Mais en fait la crainte...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et la crainte de
la Fédération je la connais, parce que j'ai eu le même
texte que vous, là.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais ce n'est pas
relié. Et ce n'est pas plus relié là que ça ne
l'était avant.
M. Jolivet: Oui, mais c'était clair dans le texte que
c'était une entreprise industrielle qui était prévue par
la loi. Là vous dites: Un propriétaire d'une forêt
privée d'au moins 800 hectares, le mot propriétaire...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour être
reconnu producteur forestier. Il n'est pas question de mise en marché et
de plans conjoints, là. C'est pour la reconnaissance du producteur
forestier à qui on donne des subventions pour les travaux
d'aménagement et pour que les producteurs forestiers puissent obtenir
des crédits d'impôt, des crédits de taxes foncières,
jusqu'à concurrence de 85 %. Ce sont deux choses différentes.
Pour nous, au ministère, vous avez raison de le dire, on veut savoir ce
qui se passe sur ces grands territoires forestiers là...
M. Jolivet: C'est évident.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... parce que la
mise en marché peut bouleverser un peu la mise en marché,
justement, de producteurs à qui ils sont liés par plans
conjoints.
M. Jolivet: En tout cas, j'essaie de regarder, parce qu'on dit,
si on lit le texte actuel de la loi 150, l'article 121 dit: "Elle doit de plus,
pour cette superficie, s'engager à respecter, un plan simple de gestion
confectionné et signé par un ingénieur forestier, qui
comporte l'identification du producteur forestier, la localisation de la
superficie à vocation forestière, la description de la
forêt et qui établit les objectifs du producteur forestier ainsi
que les travaux forestiers prioritaires de mise en valeur. " Ça c'est le
premier cas. Dans le deuxième cas on disait: "S'il s'agit d'une
entreprise industrielle", elle doit, à ce moment-là,
présenter "un plan général... " Ce que je dis, c'est qu'on
n'a pas d'objection à ça, là, mais le problème
qu'on va avoir, c'est qu'on va replacer, au lieu d'une entreprise industrielle,
on va dire: "S'il s'agit d'un propriétaire d'une forêt
privée d'au moins 800 hectares d'un seul tenant, il doit s'engager
à respecter un plan général d'aménagement forestier
et un plan quinquennal d'aménagement signés... ", bon, etc. La
crainte qu'ils ont, c'est que dans un cas vous avez en bas de 800 et dans
l'autre cas en haut de 800. Et là, ils disent: Ce n'est pas
nécessairement une entreprise forestière, ça pourrait
être d'autre chose à un moment donné, et la crainte qu'ils
ont, c'est qu'ils disent qu'on catégorise deux niveaux, deux groupes de
producteurs forestiers.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ils étaient
catégorisés déjà.
M. Jolivet: Oui, mais parce que c'était une entreprise.
C'est ça. Moi, la crainte que j'essaie de vous dire, c'est: l'entreprise
industrielle, c'était bien clair, c'était bien net,
c'était bien précis. La question c'est que, si une entreprise
forestière - et là, on peut examiner, là, je suis dans
l'hypothèse, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver dans cinq ans,
dans dix ans - a des problèmes avec, admettons, ses travailleurs
forestiers dans son boisé privé, elle, décide de vendre
ça à une autre, à une compagnie Canada 4692, ou dans -
j'espère la prochaine fois ça va être Québec 92432,
je ne sais pas quoi - mais...
M. Côté (Rivière-du-Loup): On va s'arranger
avec Québec 92.
M. Jolivet: Oui c'est ça. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: C'est que, là, on arrive avec un groupe qui
est, en réalité, quand même une compagnie, mais qu'il
utilise d'autres moyens pour faire des pressions. La crainte qu'ils ont, c'est
que, même si vous dites que c'est pour être reconnu comme simple
producteur forestier, si on fait les aménagements à la loi dans
toutes les places où on avait entreprise industrielle et on change
ça par propriétaire d'un seul tenant de 800, il va falloir des..
On ne peut pas mettre ici, "entreprise industrielle", l'enlever par
"propriétaire d'une forêt privée d'au moins 800 hectares
d'un seul tenant" et ne pas faire les aménagements en cours de route
dans le reste du projet de loi, parce qu'on va être obligés de
revenir à un moment donné. Si vous l'enlevez là, on va
l'enlever partout. (20 h 45)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais, M. le
Président...
M. Jolivet: Là, il va y avoir des problèmes chez
les gens quand ils auront à négocier le volume qui doit sortir,
le prix de ce bois-là. La crainte qu'ils ont, elle est là, de
diviser les forces Ça, ça ne me surprendrait pas que vous ayez un
but qui est de diviser les forces.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non Ça, je
n'accepte pas ça parce que ce n'est pas le but Le but, c'est de
connaître ce qui se passe chez les grands propriétaires forestiers
qui sont tenus d'adhérer aux sociétés de conservation
contre le feu et qui seront tenus d'adhérer, si on est d'accord,
à la société de protection contre les maladies.
M. Jolivet: En tout cas, on pourrait faire toute l'argumentation
qu'on veut, mais il me semblait que c'était logique de le
présenter
comme ça...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais si...
M. Jolivet: ...parce qu'ailleurs on va avoir la.,.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Je suis
entièrement d'accord parce que je voudrais qu'on se comprenne là
dessus et, avec votre accord, M. le député, si vous voulez une
réponse administrative en plus, je demanderais à M. Harvey ou Mme
Liliane Côté-Aubin de répondre, afin de
compléter.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ne faites pas de
remarque.
M. Jolivet: Non. Ha, ha, ha! Des voix: Ha, ha, ha!
M. Harvey (Bernard): Je pense, M. le député, qu'il
faut bien comprendre que cet article-là ne vise qu'à
reconnaître un producteur forestier, pas d'autre chose. Un producteur
forestier qui, une fois qu'il est reconnu, a le droit, comme le disait M. le
ministre, à des dégrèvements de taxes et à
participer à notre programme de production d'aide à la
forêt privée. Ça s'applique uniquement à la
forêt privée. Avant ça, on avait ceux qui avaient de quatre
hectares jusqu'à l'infini, qui devaient nous donner un plan simple de
gestion et on avait ceux qui étaient entreprises industrielles qui, eux,
devaient nous donner un plan général d'aménagement
forestier et un plan quinquennal sans aucune relation avec la superficie. On
pouvait avoir une petite industrie qui avait cinq ou six hectares et qui devait
faire un plan d'aménagement forestier. En termes forestiers, c'est
à peu près...
Je pourrais utiliser comme exemple, si vous construisez un cabanon en
arrière de chez vous ou une maison de trois étages, vous n'avez
pas besoin du même plan. L'objectif qu'on a là-dedans, nous, c'est
de s'assurer que les forêts privées pour lesquelles on donne des
subventions et on fait des dégrèvements de taxes soient bien
gérées. Pour une petite forêt privée de 4 à
800 hectares, on considère, en termes forestiers, qu'un plan simple de
gestion, c'est suffisant. Ça donne les orientations
là-dessus.
Sauf qu'au-delà de 800 hectares, quel que soit le type de
propriétaire, en termes forestiers, en termes d'aménagement
forestier, on pense que ça prend plus que ça. Ça prend un
plan d'architecte, comme si on construisait une maison ou si on construisait
Place Ville-Marie. On en demande un peu plus. C'est uniquement ça.
Ça n'a pas de rapport avec la mise en marché.
M. Jolivet: Je vais vous poser une question. Combien y a-t-il
d'individus autres que des entreprises qui possèdent 800 hectares et
plus?
M. Harvey: Je ne saurais répondre à ça, mais
fort probablement que...
M. Jolivet: II n'y en a pas beaucoup.
M. Harvey: C'est ça, il n'y en a pas beaucoup. C'est
ça. La majorité des gens qui ont plus que 800 hectares, ce sont
des industriels et, au fond, ça revient à la même chose,
sauf qu'en termes de logique forestière, ce n'est pas le type de
propriétaire qui est important, c'est la superficie.
M. Jolivet: Oui, mais vous allez comprendre, à ce
moment-là, justement, que vous créez deux groupes de producteurs
forestiers. Même si vous ne le dites pas, c'est ça la
réalité. Il y a pour les gens...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non.
M. Jolivet: Moi, je suis un producteur forestier et je vois
arriver une nouvelle connotation. La connotation qui était la suivante,
c'est qu'aussitôt que tu étais une entreprise, même si tu
possédais 100 hectares, tu devais présenter, comme entreprise
forestière contractuelle, les deux plans. Si tu étais un simple
producteur, soit parce que tu étais un agriculteur, parce que tu
étais un avocat, un notaire, peu importe, qui possédait sa terre
et qui avait 100 hectares, tu ne présentais qu'un plan simple de
gestion. Là, ce que vous dites, c'est qu'il va y avoir deux
catégories désormais. Peu importe qu'il soit entreprise ou pas
entreprise... Oui, deux catégories, que vous le vouliez ou pas. L'un en
bas de 800 hectares et l'autre en haut de 800 hectares. Mais vous savez
très bien que ce que vous venez de mettre à l'intérieur de
ceux qui sont entre 0 et 800 - 4 et 800 maintenant - c'est aussi des
entreprises.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II peut y en avoir
quelques-unes.
M. Jolivet: C'est ça la crainte que les gens ont. C'est de
se sentir un peu dépassé par le fait qu'à
l'intérieur, maintenant, de ce qui était autrefois un producteur
visé par le projet de loi d'au moins quatre hectares, donc allant
à l'infini s'il le faut, c'était juste des petits
propriétaires de boisés privés qui n'étaient pas
des entreprises industrielles, tandis que désormais, vous entrez, dans
leur groupe, à eux, une partie des entreprises industrielles qui ont en
bas de 800 hectares.
M. Harvey: Ils étaient toujours reconnus, M. le
député, producteurs forestiers.
M. Jolivet: Oui, je le sais. Mais, ce que je veux dire...
M. Harvey: Et il y avait des producteurs forestiers, ceux qui
devaient fournir des plans simples de gestion, et des entreprises industrielles
qui devaient fournir des plans plus complets.
M. Jolivet: Mais je prends l'exemple de deux...
M. Harvey: Mais on avait toujours les deux catégories.
M. Jolivet: Oui, je le sais. C'est parce que, là, ce que
vous comprenez très bien, comme deux catégories, vous, ce ne sont
pas les mêmes que pour moi. Ce que je dis, c'est qu'avant, un producteur
qui avait quatre hectares et plus n'était pas une entreprise
industrielle...
M. Harvey: C'est ça.
M. Jolivet: ...c'était une catégorie. La
deuxième catégorie était l'entreprise industrielle.
Qu'elle ait 5 hectares ou 900 hectares, elle devait présenter les deux
plans. C'est ce que je vous dis. En faisant une nouvelle distinction qui n'est
pas, en tenant compte de sa propriété industrielle et de sa
propriété qui est considérée, comme le Code civil,
au niveau de ce qu'est une propriété industrielle, elle est
considérée comme producteur forestier, qu'elle ait de 4 à
800 hectares, dans la première catégorie. Elle a le droit de
présenter seulement un plan simple de gestion, qu'elle soit une
entreprise industrielle ou qu'elle soit un simple agriculteur.
Dans le deuxième cas, si vous mettez tous ceux qui ont plus de
800 hectares, vous les appelez toujours producteurs forestiers, mais,
là, vous dites: Si jamais il arrivait, par hasard, une personne assez
riche pour s'acheter 900 hectares, admettons, et qu'elle ne soit pas une
entreprise industrielle, elle devra avoir les deux plans: plan annuel et plan
quinquennal. Ce que disent les agriculteurs, les gens qui sont les plus petits
producteurs forestiers: En faisant ce changement là, on vient de faire
deux catégorisations différentes de celle qui est actuellement
dans la loi, et ça les inquiète.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Berthier, si vous permettez.
M. Houde: Une simple information. Lorsque vous parliez
tantôt d'un remboursement de taxes foncières, avant ça,
ça partait de dix hectares, puis aujourd'hui, maintenant, ça va
partir de quatre hectares?
M. Jolivet: II y avait un changement à la loi qui
existait, quatre hectares. On l'avait oublié, ça, là.
M. Houde: Ah! Vous l'avez oublié?
M. Jolivet: II y a un autre amendement, après la loi
150.
M. Houde: Ah bon! Donc, ce qui veut dire, aujourd'hui, celui qui
a quatre hectares...
M. Jolivet: C'est quatre hectares
M. Houde: .il a un rabais. Merci beaucoup. C'est ça que je
voulais savoir.
Le Président (M. Bélanger). M le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce que je voulais
dire, M. le député, c'est que c'est sûr qu'il y a deux
catégories, hein7 II y a ceux qui détiennent 800
hectares et plus, ceux qui en ont moins. Mais les obligations qu'on leur
demande pour être reconnus comme producteurs forestiers, ceux qui ont
moins de 800 hectares, on dit: Pour être reconnus, avec un plan simple de
gestion, on va vous reconnaître et vous aurez droit aux subventions, vous
aurez droit à votre crédit des taxes foncières. Ceux qui
en ont plus, on vous demande des informations supplémentaires pour
être reconnus comme producteurs forestiers, pour avoir droit aux
mêmes subventions, au même crédit sur les taxes
foncières.
M. Jolivet: Oui
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et la
qualité d'un propriétaire, ce n'est pas nécessairement
d'être industriel Je pense que la qualité - en ce qui nous
concerne, le ministère, pour prévoir un peu ce qui va se passer -
c'est la superficie qui est impliquée, les volumes de bois qui peuvent
être mis en marché.
M. Jolivet: Mais vous comprendrez très bien que, pour
l'individu qui était habitué à la formule qui était
là et qu'on trouvait normale, à l'époque, de dire: On fait
une distinction entre un propriétaire de boisé privé, qui
est un agriculteur - qui est un "gentleman" forestier, comme on disait tout
à l'heure - et, à côté de ça, la grosse
entreprise, qui a les moyens de se payer des ingénieurs, des
architectes, s'il le faut, comme il disait tout à l'heure, à ce
moment là, ça fait deux formes de catégories En tout cas,
je maintiens la crainte, et la crainte que les gens ont, dans l'organisation
qu'ils ont à faire pour faire leurs revendications normales, c'est de se
retrouver avec des entreprises qui seront là pour, peut-être, si
elles le désirent - ce n'est pas nécessairement toutes les
entreprises qui vont le faire, mais il y en a qui vont peut être le faire
- mettre une sorte de pression additionnelle sur les volumes, sur les prix et,
peut être
même, un prix à la baisse et des volumes à la
baisse, dépendant de la façon dont les gens agiront à
l'intérieur. Les craintes sont là. Je maintiens qu'elles sont
là et je vous dis que je n'accepterai pas l'article 16.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je voudrais...
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre,
j'aurais le goût de poser la question autrement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui?
Le Président (M. Bélanger): Pourquoi on a fait un
changement avec l'article 16?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est, en
réalité, la qualité, les exigences pour être reconnu
comme producteur forestier, ce n'est pas nécessairement relié
à l'industrie comme telle. Pour être reconnu comme producteur
forestier, il faut que les petits propriétaires nous soumettent un plan
de gestion dans lequel il y a une recommandation d'un ingénieur
forestier. À ceux qui ont plus de 800 hectares, on leur dit: Vous allez
nous fournir des informations supplémentaires pour que le
ministère sache un peu ce qui peut arriver au point de vue de la mise en
marché, comme le souligne le député de Laviolette. Et
comme information supplémentaire, M. le Président, je dirais
qu'il y a 60 producteurs forestiers qui ont plus de 800 hectares, au
Québec; il y en a 28 qui sont des industriels, les autres ne sont pas
des industriels.
M. Jolivet: II y en a 100, vous dites? M. Côté
(Rivière-du-Loup): 60. M. Jolivet: 60.
M. Côté (Rivière-du-Loup): 60 producteurs. Il
y en a 28 qui sont des industriels. Donc, 32 échapperaient, si vous
voulez, avec la loi actuelle, aux informations dont on a besoin pour bien
gérer la forêt.
M. Jolivet: C'est là que vous me donnez la réponse,
comme je l'ai dit tout à l'heure, c'est pour vos besoins à vous
autres...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais si.
M. Jolivet:... et non pas pour les besoins des gens. Eux autres,
ils n'ont jamais eu besoin de ça pour se faire le...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, c'est
pour nous autres.
M. Jolivet: Au niveau de la demande du résineux - je vous
donne l'exemple du résineux, je ne parlerai pas des feuillus, parce que
c'est un autre problème - des résineux, qu'est-ce qui arrive?
C'est que, quand ça ne marche pas, en termes de négociations ou
de discussions, ils essaient de faire une possibilité de rendement
soutenu, même s'ils n'y arrivent pas nécessairement, et,
après ça, ils ne s'entendent pas sur le volume ni sur le prix, et
ils vont à la Régie des marchés agricoles pour le
résineux.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si ces
gens-là ne veulent pas être reconnus producteurs forestiers, pour
avoir droit aux subventions et au crédit de taxes foncières, ils
n'ont seulement qu'à ne pas le faire, le rapport annuel ou le plan
quinquennal. C'est pour nous, quand on va subventionner ces gens-là,
s'assurer que c'est bien géré. C'est pour ça que le plan
annuel puis le plan quinquennal nous donnent des informations dont on a besoin
également.
M. Jolivet: Oui, parce que, en fait, ce qu'on disait, dans
l'hypothèse de départ, au moment de la loi 150, c'était de
ne pas trop emberlificoter l'ensemble des gens et de leur dire: Tu
présentes un plan simple de gestion. Vous savez ce que c'est un plan
simple de gestion reconnu par un ingénieur forestier, ce n'est pas du
tout la demande que vous faites d'avoir un plan quinquennal.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On subventionne
à raison de 120 $ l'hectare; c'est ça, un plan simple de
gestion.
M. Jolivet: Bon, M. le Président, on a fait pas mal de
discussions. Je m'objecte quand même à l'adoption de l'article
16.
Le Président (M. Bélanger): Donc, adopté sur
division. J'appelle l'article 17.
Remboursement de taxes foncières
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 17:
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 123, du
suivant: "123. 1 Les travaux forestiers de mise en valeur faisant l'objet d'une
prescription sylvicole approuvée par un ingénieur forestier et
non prévus au plan de gestion sont également admissibles au
remboursement de taxes foncières selon les conditions prévues au
paragraphe 3° de l'article 123. "Si les travaux réalisés au
cours de la dernière année fiscale et déclarés au
ministre représentent des dépenses supérieures au montant
des taxes foncières à rembourser, l'excédent de ces
dépenses peut être admissible au remboursement de la taxe
foncière au cours des trois années subséquentes,
conformément à l'article 123. "
C'est encore une modification qui rend admissible à un
remboursement de taxes foncières
les travaux de mise en valeur non prévus au plan de gestion
faisant l'objet d'une prescription syivicole approuvée par un
ingénieur forestier. Elle permet d'étaler les dépenses et
les investissements faits sur un lot privé sur une période de
trois ans plutôt que sur une période d'un an, comme par le
passé. Je pense que ceci répond à la demande des
producteurs forestiers. Pas entièrement tout à fait, M. le
Président, je vous le concède, on aurait voulu cinq ans.
Là, on a mis trois ans.
M. Jolivet: Ça rend admissibles, parce qu'il y avait la
question, celle des syndicats, justement, c'était de rendre admissibles
tous les producteurs forestiers, les grandes entreprises comme les petites
entreprises. Ça veut dire en bas de 800 hectares.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Tous ceux qui sont
reconnus producteurs forestiers.
M. Jolivet: Oui, oui, en vertu de l'entente. Je veux dire que tu
sois en haut ou en bas de 800 hectares.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Mais la question qui était posée
à l'époque, et j'avais lu des lettres dans ce sens, qui
était celle de la demande venant des représentants de
différentes fédérations, qui avait pour but d'amener, dans
la reconnaissance des... Je cherche mon texte, parce que je ne m'attendais pas
à travailler avec vous aujourd'hui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce soir, non?
M. Jolivet: Bien non, on nous avait dit qu'on travaillerait sur
les crédits budgétaires.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Moi aussi, on m'a
dit ça.
M. Jolivet: On vous a dit ça à vous aussi? Non,
c'est parce que j'avais lu une lettre qui venait des syndicats, qui parlait de
toute la question de la taxe, du problème qui avait existé au
niveau du remboursement, puis on disait qu'il y avait une
inégalité quant au remboursement de la taxe. Je l'ai ici,
justement. (21 heures)
O.K. On disait que, durant plusieurs années, les producteurs de
bois ont réclamé du gouvernement du Québec que le bois de
forêt privée, au même titre que les écoles du secteur
agricole, ne soit pas considéré comme un immeuble aux fins
d'évaluation et de taxation foncières. Dans l'amendement que vous
apportez actuellement, c'est que vous rendez admissibles les travaux forestiers
de mise en valeur. Est-ce que ça aura pour but de changer ce que
demandent les producteurs? On disait qu'avant l'adoption de la loi, en 1986, la
mise en application d'un mécanisme de crédit de taxes
foncières avait fait en sorte que la situation avait été
corrigée parce que celle qui prévalait avant était
inacceptable Cependant, il y a eu d'autres modifications qui ont
été apportées quant aux conditions d'admissibilité
au remboursement de taxes sur les propriétés forestières;
on dit que le gouvernement vient limiter l'accès à ce
remboursement La distorsion faisait en sorte qu'il y avait 35 % des
propriétaires forestiers, qui étaient en même temps
producteurs agricoles, qui recevaient, eux, un remboursement de 85 %. Est-ce
que, par l'article que vous amenez là, vous allez corriger cette
anomalie, ou bien est ce à dire que tout le monde est sur le même
niveau, ou si ce que vous proposez actuellement ne corrige pas du tout la
situation, tel que vous l'avez dit lors d'interventions en Chambre?
M. Côté (Rivière-du-Loup):
C'est-à-dire que tous les producteurs forestiers sont admissibles,
moyennant les conditions remplies, là, à 85 % d'exemption
d'impôts fonciers, en remboursement de taxes.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ils le sont tous
et, évidemment, en ce qui concerne les affaires municipales, moi, je
pense que, M. le député, vous vous référez un peu
à l'évaluation...
M. Jolivet: Ouais.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ..des lots
boisés. Le ministère des Affaires municipales aurait aimé
et souhaiterait que les modifications concernant la fiscalité municipale
soient insérées dans la Loi sur les forêts et, étant
donné le temps où cela a été discuté et
qu'on voudrait présenter quelque chose qui se tienne, on est convenu,
avec le ministère des Affaires municipales, d'insérer les
modifications ou que les Affaires municipales s'occupent de modifier la loi de
façon à insérer tous les articles concernant la
fiscalité municipale dans la Loi sur les forêts, pour s'assurer
que les producteurs forestiers reçoivent leur crédit de 85 %, tel
que prévu, alors que les producteurs agricoles, c'est 70 % qu'ils
reçoivent.
On voudrait introduire aussi, à l'automne, dans la loi sur la
fiscalité municipale, s'il y a lieu, une disposition, si possible,
visant à assurer que les droits acquis, en ce qui concerne
l'évaluation, le gel trentenaire - je pense que c'est à ça
que vous faites allusion - de l'évaluation municipale pour les
plantations, lorsqu'il s'est agi de plantations, puis que l'évaluation a
été modifiée par la suite, parce qu'il y a eu
jurisprudence et les gens qui ont contesté, ceux qui ont
contesté, ont gagné Alors, on voudrait, pour éviter que
chacun réclame, si possible, l'inclure à
l'automne dans les modifications à la fiscalité
municipale.
M. Jolivet: Vous ne l'insérez pas dans la loi
forestière.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pas actuellement,
parce qu'on voudrait le faire correctement et ne pas oublier personne.
M. Jolivet: Parce que vous disiez, tout à l'heure, que les
propriétaires agricoles ont 70 %, ce n'est pas rendu à 85 %?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, c'est tout
récent, si c'est rendu à 85 %, parce que c'était 70 %
avant. Ce serait récent.
M. Jolivet: Parce qu'on disait qu'il y avait 35 % des producteurs
agricoles qui étaient à la fois producteurs forestiers.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, pour une
partie de leurs terres, de leurs propriétés, ce sont des
producteurs forestiers; pour l'autre partie, ce sont des producteurs agricoles,
et le taux d'exemption est différent.
M. Jolivet: Oui, 85 % pour l'un...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et 70 % pour
l'autre.
M. Jolivet:... 70 % pour l'autre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais on voudrait
faire ça à l'automne, à l'intérieur de la loi sur
les affaires municipales.
M. Jolivet: Parce que vous l'aviez dit que vous vouliez corriger
la situation...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ouais.
M. Jolivet:... mais je croyais que vous le feriez à cet
amendement-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce qu'on nous
demandait, c'était d'insérer les articles 220. 2 à 220. 13
de la Loi sur la fiscalité municipale dans la Loi sur les
forêts.
M. Jolivet: Donc, l'article, actuellement, répond à
une partie de la demande...
M. Côté (Rivière-du-Loup): À une
partie de la demande et...
M. Jolivet: C'est ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... étend,
sur une période de trois ans, les investissements qui ont
été faits par un producteur forestier sur sa
propriété.
M. Jolivet: O. K.
Le Président (M. Bélanger): Alors, sur l'article
17, est-ce qu'il y a d'autres interventions? L'article 17 est
adopté?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article
18.
Protection de la forêt contre les
incendies
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 125 de
cette loi est modifié: 1° par l'insertion, dans la deuxième
ligne du premier alinéa et après le mot "forêt", des mots
"contre les incendies"; 2° par le remplacement, dans la troisième
ligne du premier alinéa, du mot "des" par le mot "les".
Cette modification vise à identifier l'organisme de protection de
la forêt en la distinguant de l'organisme de la protection de la
forêt contre les insectes. C'est un organisme de protection contre le feu
et on veut la distinguer de l'autre organime de protection dont on discutera
plus tard, qui sera voué à combattre les insectes nuisibles et
les maladies cryptogamiques. De plus, le changement du mot "des", M. le
Président, par le mot "les", est de nature à préciser que
tous les bénéficiaires de contrats doivent adhérer
à cet organisme, comme il est prévu à l'article 127
de la loi actuelle. C'est plus général, "les" que "des".
M. Jolivet: C'est parce que le titre du chapitre, c'est
"Incendies".
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Comme le titre du chapitre est "Incendies", vous
l'incluez dedans parce que vous dites: Déjà, on prépare
l'amendement qui s'en vient sur la question des insectes. On aura un autre
chapitre, s'il le faut, à ce moment-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça.
M. Jolivet: C'est ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
espèce de concordance avec ce qui s'en vient.
M. Jolivet: C'est ça, j'ai bien compris. C'est la
concordance par en avant. C'est un organisme qui est chargé de la
protection des forêts contre des incendies et de l'extinction...
Là, c'est parce que vous dites: Changer, dans la troisième ligne
du premier alinéa, le mot "des" par le mot "les".
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Cet organisme est
chargé de la protection des forêts... "
M. Jolivet: Oui, c'est ça. vous changez, dans la
troisième ligne du premier alinéa, 1, 2, 3: "... des
bénéficiaires", c'est ça, donc "regroupant les
bénéficiaires". C'est ça que vous dites, n'est-ce pas?
C'est là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Du premier
alinéa, donc "les bénéficiaires" plutôt que "des
bénéficiaires".
M. Jolivet: Parce que vous dites qu'en mettant "les"
ça...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est plus
général, ça couvre tout le monde.
M. Jolivet:... veut dire que ce sont tous les
bénéficiaires et non pas juste quelques-uns parmi
ceux-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça.
Ça couvre tout le monde.
M. Jolivet: Vous êtes en train, par cet
amendement-là, d'obliger tout le monde, et là je vous pose la
question: Est-ce que ça oblige, à ce moment-là, tous les
bénéficiaires de contrats d'approvisionnement et
d'aménagement et les propriétaires' Parce que vous ne dites pas
"les propriétaires", vous dites "des propriétaires de
forêts privées".
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
127, on dit: Tout bénéficiaire d'un contrat d'approvisionnement
et d'aménagement forestier doit adhérer à l'organisme de
protection de la forêt. "
M. Jolivet: Oui, je le sais, j'ai compris...
M. Côté (Rivière-du-Loup): "II en est de
même de tout propriétaire d'une forêt privée d'au
moins 800 hectares. " C'est là qu'on retrouve les 800 hectares aussi.
Pour tout propriétaire.
M. Jolivet: Vous dites là: 'Le ministre peut
reconnaître comme organisme de protection de la forêt, pour un
territoire qu'il détermine", et là, vous faites un changement, en
disant: "Le ministre peut reconnaître comme organisme de protection de la
forêt contre les incendies...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet:... pour un territoire qu'il délimite, un
organisme regroupant les bénéficiaires de contrats
d'approvisionnement et d'aménagement forestier - ça veut
dire...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet:... tous les bénéficiaires - et des
propriétaires. " Est-ce que le "des" c'est un "les" ou est-ce que
ça va donner "et des propriétaires"? Ça veut dire juste
quelques-uns.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sont des
propriétaires de forêts privées de 800 hectares et
plus...
M. Jolivet: Et plus...
M. Côté (Rivière-du-Loup): comme
indiqué à l'article 127. Ce sont certains propriétaires,
c'est pour ça qu'on dit "des". Ce sont ceux qui ont 800 hectares et
plus.
M. Jolivet: Oui. Parce que, dans la loi actuelle, vous avez,
à l'article 127, une partie qui indique que seuls les
propriétaires de forêts privées de 800 hectares et plus
d'un seul tenant sont ceux visés par l'article 125.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui
M. Jolivet: Ça veut dire qu'une forêt privée
qui serait à côté d'une forêt publique ou d'une autre
forêt privée de 800 hectares et plus, ne faisant pas partie de
ça, n'ayant pas à protéger le patrimoine privé et
public, ne sera pas soumise à l'obligation de participer à
ça. Ça veut dire que vous dites: Elle va subir ses contrecoups,
si on veut, du feu. Mais si c'est de chez elle que ça part, comment
va-t-elle être responsable du feu qui s'en va dans la forêt de 800
hectares et plus ou dans la forêt publique? Y a-t-il quelque chose qui le
prévoit?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a des
articles qui prévoient ça, qu'un propriétaire
privé, lorsqu'on juge... À l'article 129, on dit: "Chaque fois
qu'un feu prend naissance dans une forêt dont le propriétaire
n'est pas membre de l'organisme de protection - ça veut dire 800
hectares et moins - tout représentant de cet organisme est
autorisé à pénétrer dans cette forêt et
à prendre toutes mesures nécessaires pour éteindre
l'incendie. "
M. Jolivet: Oui, ça veut dire que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça ne le
dégage pas de sa responsabilité.
M. Jolivet: Non, ça ne le dégage pas de sa
responsabilité. Ça permet à la société
protectrice contre les incendies d'aller dans sa forêt et
d'éteindre le feu avant que ça se propage ailleurs, mais elle en
subit les contrecoups.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: Mais si, par hasard, le feu se propageait à
une vitesse telle qu'il s'en allait sur le terrain d'une personne qui a 800
hectares et plus ou bien d'une forêt publique, ce propriétaire de
petit boisé, quelles sont ses responsabilités envers le feu?
Est-ce qu'il a quelque chose à payer? Est-ce qu'il a des assurances?
Est-ce que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pense que si la
responsabilité est prouvée, il est obligé d'en subir les
conséquences.
M. Jolivet: Oui, mais il n'a pas à payer tout le reste. Si
vous avez une société contre... Le problème que vous avez,
c'est que ça va vite ça, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
Écoutez. On dit: L'organisme de protection dont on parle peut
réclamer du propriétaire les dépenses qu'il a
engagées pour lutter contre l'incendie.
M. Jolivet: Dans son territoire à lui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et ailleurs.
M. Jolivet: Et même ailleurs?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Causées par
lui.
M. Jolivet: Ça, je ne suis pas sûr. Moi, je vous le
dis bien honnêtement, je ne sais pas quel propriétaire de
boisé privé de, disons, entre 4 et 100 hectares décide
d'avoir une assurance contre le feu des autres. C'est évident que, si le
feu prend chez lui, parce que c'est l'orage électrique qui est
tombé et qu'il y a une étincelle qui est partie de son coin...
Parce que vous savez qu'en vertu de l'entente de transfert technologique, on
sait comment procède l'étude actuelle, à travers le
Québec, des possibilités de feu. On sait à peu près
quasiment à la minute près qu'un feu va se déclarer
à telle place et on envoie déjà les équipes dans ce
secteur-là, simplement parce qu'on a étudié
l'humidité du sol, que le sol est de plus en plus sec, que l'orage qui
s'en vient, peu importent les formes, mais on sait, avec le transfert
technologique de Maniwaki sur la Côte-Nord, qu'il va y avoir un feu
après-midi, en gros là. Mais on est capable d'au moins le savoir
et d'essayer de le prévoir. C'est vrai ça. Ce n'est pas des
mensonges que je compte là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président est tout surpris de ça. Mais il...
Le Président (M. Bélanger): Moi, c'est quand je
vois de la boucane que je sais qu'il y a un feu. A part ça...
M. Jolivet: Vous savez, M. le Président, que, par le
transfert technologique de Maniwaki, ils peuvent déterminer
déjà dans le sol la possibilité de feu. Et on peut
déterminer qu'aujourd'hui, au Québec, à cause du ciel de
plomb, à cause d'un orage qui s'en vient, il peut y avoir, dans tel
secteur donné au Québec, une possibilité de 2, 8 feux dans
la journée. C'est avancé, vous savez. On est reconnu à
travers le monde.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est vrai. C'est
vrai.
Le Président (M. Bélanger): Je vais suivre des
cours.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ha, ha, ha!
M. Jolivet: C'est pour ça que ce que je veux dire, c'est
qu'on va le savoir aussi dans le cas du boisé privé parce qu'on a
des expertises, là. Ce que vous êtes en train de me dire, c'est
que, si un feu se déclare dans un boisé privé, qui est en
bas de 800 hectares, et que ça se répercute sur un boisé
privé, à côté, de plus de 800 hectares ou sur une
propriété publique, à ce moment-là, il doit prendre
des assurances en conséquence pour payer les dommages
occasionnés.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'organisme de
protection peut réclamer du propriétaire les dépenses
qu'il a engagées pour combattre le feu.
M. Jolivet: Mais il ne doit pas, il peut... M.
Côté (Rivière-du-Loup): II peut.
M. Jolivet:... selon, justement, les circonstances.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Évidemment,
c'est une question de responsabilité. J'aimerais mieux que Mme Liliane
Côté-Aubin, avocate, vous réponde sur cette
question-là...
M. Jolivet: Oui, partait.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... parce que c'est
plus...
M. Jolivet: C'est complexe.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
Le Président (M. Bélanger): Mme Aubin.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Après,
j'aurai quelque chose à vous dire.
Mme Côté-Aubin (Liliane): Alors, l'article dit:
"Chaque fois qu'un feu prend naissance dans une forêt dont le
propriétaire n'est pas membre de l'organisme de protection ayant
juridiction sur ce territoire. " Lorsqu'on parle d'une forêt,
à
l'article 129, c'est autant les forêts du domaine public que du
domaine privé. Le titre III s'applique à l'ensemble des
forêts. Maintenant, on dit que "l'organisme de protection peut
réclamer du propriétaire les dépenses qu'il a
engagées pour lutter contre cet incendie. " C'est la seule disposition
habilitante qui permet à l'organisme de réclamer les
dépenses qu'il a engagées pour lutter. Par contre, rien
n'empêche le droit commun de s'appliquer s'il y a négligence, s'il
y a des fautes, comme dans n'importe quel cas de faute.
M. Jolivet: Oui, je le sais. Mais disons que... C'est ça
ma question. C'est que le propriétaire de boisé privé,
actuellement, qui a quatre hectares, admettons, même en bas de quatre
hectares, c'est un petit boisé, pourrait avoir un effet sur les autres
boisés qui sont plus larges. Je prends l'Estrie, en particulier,
où Domtar possède des domaines. Mais c'est à
côté. Ça commence dans la maison du gars à
côté. Mais le gars, il a quatre hectares. Est-ce qu'il va prendre
une assurance au cas où le feu prendrait dans l'autre? Est-ce que le
"peut", c'est un "peut" juridique qui dit qu'il a l'obligation, donc c'est un
"doit", c'est-à-dire que la société va
nécessairement aller contre l'individu où le feu à pris
naissance même contre sa volonté? Je veux dire que, si le gars a
fait exprès parce qu'il a allumé un feu dans la forêt alors
qu'il faisait 90° Fahrenheit, qu'à ce moment-là il a pris un
risque, alors peut-être qu'il devra payer pour. Mais si le feu a pris
parce qu'il faisait trop chaud cette journée-là, que le sol
était très très facile à démarrer parce
qu'il y avait peut-être un fond de bouteille qui était
resté là, que le feu a pris dans la mousse ou n'importe quoi et
qu'on s'est retrouvé avec un feu dans la forêt à
côté, est-ce qu'il va devoir payer tout ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pense, M. le
député, que c'est une question de responsabilité à
déterminer devant les tribunaux parce que ce n'est pas à moi
à le dire aujourd'hui. Mais l'organisme peut réclamer ses frais.
Évidemment, il va être obligé de prouver, probablement,
qu'il y a eu négligence... (21 h 15)
M. Jolivet: Qu'il y a eu négligence. O. K.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... de la part du
propriétaire.
M. Jolivet: Sauf que, vous savez, si vous venez chez moi en plein
hiver, qu'un verglas est tombé la veille, que je n'ai pas mis de sable
et que vous vous cassez une jambe, je suis responsable.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Dans bien des cas, je vais être
condamné, par mon assurance, à vous payer.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si ça fait
une demi-heure que le verglas est passé, peut-être que non, mais
si ça fait 24 heures, peut-être que oui.
M. Jolivet: C'est ce que je veux dire, c'est de la
négligence que vous avez.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça.
Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Simplement pour vous dire que là, il devrait y
avoir des gens qui réfléchissent à ça parce que
c'est une question qu'on ne s'est peut-être pas posée, à
l'étude de la loi 150, parce qu'on était habitués à
ça, c'était l'habitude, puis bon... Mais là, je pense
qu'avec ce que vous êtes en train de faire au niveau des insectes, qui
s'en vient, on va avoir les mêmes problèmes...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah oui! Ce sont
les mêmes choses.
M. Jolivet:... et c'est pour ça que je pose la question
immédiatement. Je me prémunis contre vos prochains
amendements.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ha, ha, ha!
D'accord. M. le Président, j'ai oublié et je m'en excuse, mais
j'avais parlé, lors de la séance précédente,
d'inviter tous les membres de la commission à venir inaugurer la
bouturathèque de Saint-Modeste, parce que M. le député a
parlé de transfert technologique et vous avez semblé être
intéressé au développement scientifique. La
bouturathèque de Saint-Modeste, c'est unique au Canada et j'aimerais
que, dans le cadre de la Semaine de l'arbre et des forêts, les membres de
la commission viennent à Saint Modeste...
M. Jolivet: On va avoir quelques problèmes.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... inaugurer la
bouturathèque. C'est le 7 mai et..
M. Jolivet: M. le ministre, on va avoir des problèmes, on
a Hydro-Québec, cette semaine-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): c'est un lundi
Pardon?
M. Jolivet: On est "pognés" avec HydroQuébec, en
commission parlementaire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah oui?
Le Président (M. Bélanger): C'est quel jour,
ça?
M. Jolivet: Les 8, 9, 10.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un lundi
matin...
Le Président (M. Bélanger): Lundi matin? Le 7
mai?
M. Jolivet: Mais lundi...
M. Côté (Rivière-du-Loup):... et
j'essaierai...
Le Président (M. Bélanger): On commence Hydro le
lendemain.
M. Côté (Rivière-du-Loup): S'il y a plusieurs
membres de la commission qui veulent venir, j'essaierai de vous procurer un
avion pour faire le voyage aller retour. C'est de 9 h 45 à 11
heures.
M. Jolivet: C'est de valeur, M. le ministre...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça serait
intéressant parce que, je vous le dis, c'est unique au Canada, et s'il y
a assez de monde dans la commission...
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a des
gens de la commission qui sont intéressés? Oui?
M. Jolivet: Le problème qu'on a, M. le ministre... Moi,
ça m'intéresse beaucoup, mais il va peut-être falloir
prévoir une autre journée. Peut-être qu'on ne pourrait pas
assister à l'ouverture parce que, moi, je suis dans mon coin de
comté, à La Tuque, et je plante des arbres, durant la semaine de
l'arbre, à la commission scolaire du Haut-Saint-Maurice. C'est parce
que...
Le Président (M. Bélanger): J'en plante le
vendredi, moi, avec les jeunes, à l'école.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Écoutez,
j'aimerais que tous les membres de la commission viennent, et probablement que
la suggestion du député de Laviolette est intéressante. On
fera une séance particulière qui adonnera mieux à tout le
monde parce que...
Le Président (M. Bélanger): Lundi, le 14 mai?
M. Jolivet: Non, pas les lundis. On s'en reparlera.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les lundis...
M. Jolivet: Les lundis, il y a rien que les ministres qui peuvent
se permettre de ne pas faire de bureau de comté.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... je suis, comme
le député de Laviolette, dans mon comté, moi.
M. Jolivet: Ah bon! C'est vrai, Saint-Modeste, c'est
chez-vous.
M. Claveau: On peut tenir une séance de la commission
là-bas. Il nous offre l'avion. Après la période de
questions, un après-midi, on part et on revient pour le souper.
M. Jolivet: En tout cas, on pourra regarder ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'aimerais
ça. On va essayer de s'organiser, M. le Président, si vous voulez
essayer de synchroniser ça.
Le Président (M. Bélanger): Je vais prendre
ça en note.
M. Jolivet: Mais là, ça ne nous empêche pas
d'étudier les amendements quand même.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 18, on
l'a donc adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 19.
Protection de la forêt contre les insectes et
les maladies
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cette loi est
modifiée par le remplacement de la section I du chapitre II du titre III
par la suivante: "Section I "Plans d'intervention "146. Le ministre peut, pour
un territoire qu'il délimite, reconnaître un organisme de
protection de la forêt contre les insectes nuisibles et les maladies
cryptogamiques regroupant les bénéficiaires de contrats
d'approvisionnement et d'aménagement forestier et des
propriétaires de forêts privées. "Cet organisme est
chargé de la préparation et de l'application des plans
d'intervention contre ces insectes et ces maladies. "
Je pense, M. le Président, qu'on va les prendre un par un, les
articles.
Le Président (M. Bélanger): Je pensais aux mots,
moi. Cryptogamiques, c'est tout une "gamique", cette affaire-là. Alors,
sur l'article 146, est-ce qu'il y a des interventions là-dessus?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Moi, je voudrais
dire tout simplement que les dommages causés par les insectes et par les
maladies cryptogami-
ques au Québec sont aussi importants que les dommages
causés par les incendies de forêt. Dans le passé, on a
trouvé une façon d'être plus efficaces et de créer
des sociétés de conservation qui se chargeaient, avec tous leurs
membres, évidemment, de gérer la société comme
telle et de combattre les feux de forêt. Et, du côté des
insectes, on a connu la tordeuse des bourgeons de l'épinette qui a
détruit, au Québec, au-delà de 235 000 000 de
mètres cubes de bois en l'espace d'une quinzaine d'années, ce qui
correspond environ, M. le Président, à la consommation totale de
toutes les usines du Québec qui consomment des résineux. Et c'est
important qu'on ait un organisme qui ait beaucoup plus de flexibilité
que le ministère comme tel, pour s'occuper de ce
problème-là, gérer ce problème-là avec plus
d'efficacité également. Et les sociétés de
conservation, je me souviens, moi, j'étais, dans le temps, M. le
Président, employé au ministère et j'avais une
réticence à voir venir les sociétés de
conservation, parce qu'on sentait qu'on disait: Vous autres, les
fonctionnaires, vous n'avez pas fait un trop bon travail ou autre Mais ce
n'était pas le cas tout à fait C'est qu'on n'avait pas la
liberté et la flexibilité de faire le travail comme les
sociétés de conservation contre le feu le faisaient, l'ont fait,
et je voudrais bien qu'on reconnaisse un organisme avec la même
facilité d'opérer et la même flexibilité, pour
obtenir de l'efficacité.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre, juste
pour mon ignorance, une maladie cryp-togamique, c'est, si je me rappelle mon
grec, une maladie qui fait mourir les arbres, c'est ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une maladie
qui est causée par des champignons ou autre, là.
Le Président (M. Bélanger): O.K. C'est juste, parce
que je m'instruis en même temps.
M. Houde: ...d'épinette?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pardon?
M. Houde: Est-ce que c'est comme la tordeuse des bourgeons de
l'épinette?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, la
tordeuse des bourgeons de l'épinette, c'est un insecte; une maladie
cryptogamique, c'est des champignons ou d'autres maladies.
M. Houde: Ah bon!
Le Président (M. Bélanger): O.K.
M. Houde: Et ça s'attaque à quelle sorte
d'arbre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): À tous les
arbres.
M. Houde: À tous les arbres, pas seulement
seulement...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. M.
Houde: ...aux résineux? M. Côté
(Rivière-du-Loup): Non M. Houde: Merci.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet:. Oui. Je suis sûr que mon collègue le
député d'Ungava aura des choses à dire sur cette
chose-là, mais, moi aussi, j'en ai, parce que je vais vous dire que le
principe de base qui amène le ministre à mettre en place un tel
organisme suscite, bien entendu, des questions, dans la mesure où
à côté de ça, on a aussi REXFOR. On apprenait dans
le journal que, là, c'était vrai qu'elle s'implantait à La
Tuque, comme quand je suis allé en Ungava, elle s'implantait en Ungava
On s'aperçoit que le ministère est on train do rolilor à
des sociétés d'État ou à des organismes qui sont
formés, pas, dans ce cas-ci, comme une société
d'État, parce que ce n'est pas une société d'État,
c'est une société totalement privée. Cette
société privée-là, le ministère va y
participer, comme il participe au niveau des incendies, en demandant à
tous les propriétaires de boisés privés de 800 hectares ou
plus d'être obligatoirement membres et, par le fait même aussi, le
gouvernement va l'être ainsi que les grosses compagnies qui ont à
travailler dans la forêt, que ce soit celles qui vont recueillir le bois
ou celles qui en ont besoin pour leur fonctionnement, comme les
papetières, les scieries, les dérouleurs et autres Ce que l'on
est en train de sentir, le ministre le disait en d'autres mots, mais il disait:
Quand j'étais fonctionnaire, on craignait l'arrivée de la
société contre les incendies. Il laissait sous-entendre qu'il est
fort possible que les fonctionnaires actuels le voient de la même
façon encore aujourd'hui, sauf que le ministre ajoutait, en plus: Ils
n'ont pas, au niveau du ministère, la flexibilité que d'autres
peuvent avoir. Et, à un moment donné, quand je regarde ça
- et je vous donne l'exemple de REXFOR, là, qu'on a
étudié, la loi 38 qu'on va devoir regarder à
l'Assemblée nationale quant à la prise en considération de
son rapport - je dois vous dire que j'ai le même réflexe. Les
craintes que nous avons de transférer à d'autres c'est de
permettre, à ce moment-là, peut-être, d'aller dans certains
contrats sans soumissions, pour prendre REXFOR, plutôt que d'y aller avec
des contrats normaux prévus par la loi sur l'administration publique, au
niveau
du ministère, avec des soumissions publiques ou des contrats
négociés selon des formules appropriées.
Mais là, ce qu'on est en train de dire ici, c'est qu'on forme
à partir de gens... On a vu, dans ia discussion qu'on a eue à
l'Assemblée nationale aujourd'hui, le leader de l'Opposition en a fait
mention, quels sont les gens qui vont composer le conseil d'administration de
cette société. Le ministre a déjà nommé son
président...
Une voix:...
M. Jolivet: Le ministre a nommé un président de
cette affaire là. Il a nommé des gens qui, eux autres, se sont
nommé un président. Je ne sais pas comment vous avez
fonctionné, vous allez m'expliquer ça tout à l'heure, mais
la seule chose, c'est que, déjà, vous êtes en marche et que
vous avez demandé à ces gens-là de se trouver un directeur
général pour fonctionner, etc. Ça représente des
gens. J'ai vu le nom d'André Duchesne de l'AIFQ, j'ai vu d'autre
personnes qui sont d'autres représentants d'associations qui utilisent
la forêt, vous avez des gens du ministère et vous avez des gens
qui sont fort probablement de niveau universitaire. En tout cas, il y a des
gens qui sont nommés à cette société et il y a des
formules pour lui donner ses règlements, faire sa régie interne,
faire ses budgets et fonctionner, parce que le ministre n'est pas là
pour dire que la société va se faire des budgets et qu'il va
verser l'argent dedans, là, lui. Le ministère va verser sa
quote-part comme les autres le font. Je prends la société de
conservation, le ministère a sa quote-part à donner et les autres
compagnies ont leur quote-part. Ce sont des négociations qui se font
entre eux autres et qu'ils déterminent par leur régie interne,
par leur mode de fonctionnement, leur financement. On le dit dans l'article 147
qui va suivre justement: "Pour être reconnu par le ministre, l'organisme
doit lui transmettre pour approbation ses règlements portant sur les
cotisations des membres et le financement de ses activités, de
même qu'un plan d'organisation pour la préparation et
l'application des plans d'intervention contre les insectes nuisibles et les
maladies cryptogamiques."
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...vous alliez
adopter l'article suivant, M. le député. Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Non. Mais je vous dis que c'est de même que
ça va fonctionner.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais je
voudrais...
M. Jolivet: Donc, à partir de ça, le ministre comme
tel, quand il nous dit: "...pour un ter- ritoire qu'il délimite,
reconnaître un organisme de protection de la forêt contre les
insectes", ça veut dire que, si on prend le même nombre qu'il y a
pour les sociétés de protection contre les incendies, ça
va être à peu près le même nombre que vous allez
créer comme organisme.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À peu
près. M. Jolivet: Là, vous en créez une grande...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, une grande. M.
Jolivet: Une seule? M. Côté (Rivière-du-Loup):
Une seule.
M. Jolivet: Ce n'est pas comme dans le genre de l'autre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Une seule. M.
Jolivet: L'autre, c'est par région.
NI. Côté (Rivière-du-Loup): Une seule, parce
que les épidémies sont plutôt régionales. C'est
comme la tordeuse des bourgeons de l'épinette. Elle a commencé
dans l'ouest du Québec, elle a traversé tout le Québec et
elle est rendue en Gaspésie, aujourd'hui. Évidemment, ça
ne donne rien d'avoir une société de protection dans...
M. Jolivet: Dans chacune des régions.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ..l'Outaouais
actuellement, parce que c'est passé. C'est plus précisé,
c'est plus localisé, les épidémies comme telles.
Pour répondre à vos appréhensions concernant les
travaux qui ont été confiés à REXFOR, j'aimerais,
M. le Président, avec votre permission, déposer le C.T. 20-255.
Le Conseil du trésor donne des balises à REXFOR concernant
l'attribution des contrats, concernant son comportement vis-à-vis des
entrepreneurs. Je pourrais peut-être, M. le Président, avec votre
permission, lire une couple de paragraphes. "Dans l'adjudication des contrats,
REXFOR pourra choisir un des trois modes d'exécution suivants.
Premièrement, négocier directement avec les organismes et
coopératives du milieu la réalisation de certains travaux
sylvicoles. Les coûts devront se comparer aux coûts obtenus par
soumissions de l'entreprise privée. Deuxièmement, confier des
contrats d'exécution à l'entreprise privée. Dans ce cas,
REXFOR devra demander au moins deux soumissions avant l'attribution du contrat
et exécuter en régie des travaux sylvicoles après
approbation du ministre." Ça répond un peu aux inquiétudes
du député de Laviolette en ce qui concernée le
comportement de REXFOR. Je suis convaincu que les sociétés de
conservation, comme la société de protection, se conduiront de
façon analogue
aussi.
J'aimerais le déposer, parce que je l'avais promis au
député de Laviolette déjà que je déposerais
les balises que le Conseil du trésor donne à REXFOR dans
l'exécution des contrats qui lui sont confiés par le
ministère.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Alors, le
document est déposé.
M. Jolivet: Et on va en faire des copies.
Le Président (M. Bélanger): On va en faire des
copies, s'il vous plaît. M. le député d'Ungava.
M. Claveau: Oui, M. le Président. Le Président
(M. Bélanger):... vous. M. Jolivet: II en reste encore.
Le Président (M. Bélanger): II reste des petits,
mais il n'a pas d'arbre.
M. Claveau: II y a beaucoup d'arbres chez nous, M. le
Président. Juste pour vous donner une idée, il y a cinq
compagnies papetières qui opèrent dans le coin, et on ne trouve
même pas le moyen de vendre le copeau des scieries
indépendantes.
Le Président (M. Bélanger): Ce n'est pas pire.
M. Claveau: Ceci étant dit... Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Claveau: M. le Président, M. le ministre, enfin, moi,
j'ai un petit problème à vivre avec ça. J'ai quelques
questions là-dessus. D'abord, vous venez de dire que ça va
être un organisme pour l'ensemble du Québec, c'est ce que vous
avez en tête.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Claveau: Bon. Vous dites: "Le ministre peut, pour un
territoire qu'il délimite, reconnaître un organisme de protection
de la forêt. " Alors, pourquoi ne pas dire carrément au
départ qu'on crée un organisme pour l'ensemble du Québec?
C'est ma première question. Pourquoi ne pas le dire carrément en
partant, plutôt que de laisser croire que ça risque d'être
régional, etc. ?
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne sais pas
quoi répondre. Peut-être qu'on arrivera à un amendement,
mais, l'intention, c'est d'avoir un organisme provincial...
M. Jolivet: C'est ce que j'avais compris.
M. Côté (Rivière-du-Loup): pour s'occuper des
travaux de protection des forêts contre les insectes et contre les
maladies.
M. Claveau: L'autre problème que j'ai, bon... On dit
que...
M. Jolivet: Si on revenait sur ça... M. Claveau:
Oui
M. Jolivet:... parce que le problème que le ministre
indiquait partait de l'ouest vers l'est. On dit que c'est rendu vers l'est. Il
n'y a rien qui indiquera qu'il n'y aura pas d'autres formes de maladies qui
pourront revenir dans l'est. (21 h 30)
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y en a
d'autres.
M. Jolivet: Oui, je le sais. C'est pour ça que je vous dis
ça. Je vous donne un exemple: la livrée de la forêt dans le
haut de La Tuque, qui est différente, elle est plus rapide et elle est
plus facilement cernable que celle concernant la tordeuse des bourgeons de
l'épinette Ce que je veux juste dire, c'est qu'il n'y a rien qui
empêcherait, à ce moment-là, d'avoir une
société, à travers le Québec, qui pourrait
délimiter le territoire sur lequel elle va intervenir de façon
prioritaire. C'est peut-être dans ce sens-là qu'on devrait avoir
l'amendement. Plutôt que de dire: "Le ministre peut, pour un territoire
qu'il délimite.. " On va être obligés de déterminer
un territoire. Quel territoire va être déterminé? S'il me
dit que c'est le Québec en entier, ne parlons pas de territoire, disons:
Pour le Québec. Après ça, la société aura
à délimiter s'il y a priorité d'action, sous quel
territoire elle va davantage fonctionner. Mais là, c'est parce que le
problème que vous allez avoir - comme j'en parlais avec mon
collègue d'Ungava - c'est le financement. Comment allez-vous financer
ça?
M. Claveau: C'était ma deuxième question. Ma
deuxième préoccupation, M. le ministre, c'est que, comme pour une
société de conservation, ce sont les utilisateurs à
l'intérieur d'une même région qui paient pour le
fonctionnement de leur société de conservation. Si c'est plus
coûteux pour l'Abitibi que, par exemple, pour la Côte-Nord,
à ce moment-là, ce sont ceux qui utilisent la
société de conservation du nord-ouest qui vont s'organiser pour
se financer. Ça n'influencera pas l'ensemble des coûts de toutes
les sociétés de conservation à travers le Québec.
Si une société en particulier fait plus d'efforts pour cerner les
problèmes de feu, les causes, et tout ça, ça peut
réduire ses coûts et ce sont ses utilisateurs directs, ceux qui la
financent dans la région, qui vont en bénéficier.
Dans ce cas-là, si on utilise le même principe à
travers l'ensemble du Québec, ça peut vouloir dire, à la
limite, que des producteurs - pour reprendre le même exemple - forestiers
ou des propriétaires, des bénéficiaires d'un contrat
d'approvisionnement et d'aménagement forestier qui doivent, comme vous
le dites plus loin, adhérer à l'organisme... Ça peut
vouloir dire que ceux de l'Abitibi auront peut-être à payer pour
un problème du genre plus endémique, permanent, fondamental sur
la Côte-Nord, par exemple, ce qui va affecter nécessairement leurs
frais, alors que ce n'est relié en aucune façon à leurs
problèmes de forêt à eux autres. Mais j'ai l'impression
qu'on va faire un genre de péréquation sur l'ensemble du
Québec pour l'ensemble des coûts.
C'est vrai, vous allez me dire, que ça peut fonctionner comme
ça dans une compagnie d'assurances aussi; si on paie nos assurances
contre le feu toute sa vie, ce n'est pas parce qu'on veut brûler. D'un
autre côté, dans le domaine forestier, je pense que l'exemple
serait mal applicable, dans la mesure où l'ensemble des utilisateurs du
Québec, peu importe la région où ils se trouveraient,
auraient a payer pour les problèmes dans la forêt ailleurs et
auxquels ils n'auront jamais à voir, et où ils ne pourront jamais
avoir non plus à aller, parce qu'il n'y a rien de prévu pour eux
autres dans les approvisionnements de cette région-là. Je trouve
que c'est un peu particulier comme problème de financement, si ça
se fait comme je le pense, parce que vous avez donné le modèle
des sociétés de conservation.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'aimerais dire au
député d'Ungava que le comportement des épidémies
d'insectes est pas mal différent des comportements d'incendies
forestiers. C'est un peu pourquoi on retendait de cette façon-là.
Mais j'aimerais que M. Bernard Harvey, sous-ministre adjoint, explicite un peu
l'approche.
M. Harvey: Si vous permettez, M. le Président. Bernard
Harvey.
Le Président (M. Bélanger): M. Harvey.
M. Harvey: Pour revenir peut-être un petit peu au
début, parce qu'au fond, il y a une espèce d'imbroglio dans tout
ça et j'aimerais bien le clarifier. Jusqu'à maintenant, au fond,
la création, la mise sur pied de SOPFIM s'est surtout passée au
niveau administratif au ministère. Ce n'est pas une création du
ministère, c'est une création d'un ensemble d'organismes,
c'est-à-dire les bénéficiaires de contrôle et les
industriels oeuvrant sur le territoire, en collaboration avec le
ministère. Cette société a été
créée en vertu de la troisième partie de la Loi sur les
compagnies. Le ministère n'est qu'un participant, à ce stade ci,
dans la création de la compagnie, qui s'appelle SOPFIM.
M. Claveau: Qui sont les propriétaires de ça?
M. Harvey: Actuellement, ce sont tous les
bénéficiaires de contrats d'approvisionnement et
d'aménagement forestier, c'est-à-dire que c'est...
M. Côté (Rivière-du-Loup): 292...
M. Harvey: Ce sont, comme disait M. le député, les
membres de l'AIFQ, représentés par M. Duchesne, les membres de
l'AMBFQ, représentés par d'autres personnes. Chaque participant a
ses représentants. Le ministère, qui est un participant, a aussi
ses représentants. Ce sont ces gens-là, qui ont formé un
conseil d'administration, qui ont élu un président. Nous, on n'a
rien eu à dire dans l'élection du président, sauf nos
trois ou quatre représentants au conseil d'administration qui ont
élu le président. De la même façon, le conseil
d'administration provisoire, qui a obtenu une charte en vertu, comme je le
disais tout à l'heure, de la troisième partie de la Loi sur les
compagnies, a décidé, pour cette année, d'un partage des
coûts, le ministère en assumant, si on veut, environ 50 %. C'est
en fonction des territoires à protéger, c'est en fonction des
responsabilités de chacun que ce partage-là...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Des territoires
privés aussi.
M. Harvey: Et des territoires privés. Donc, le
ministère prend une partie du coût. Maintenant, concernant le
partage du coût des industriels, le ministère n'a rien à
dire là-dedans. Cette année, si ma mémoire est bonne,
l'ensemble des industriels a dit: On va partager ça entre nous, au
prorata de nos récoltes ou de nos allocations. Mais le ministère,
lui, n'a rien eu à dire là-dedans. Je pense que ce qui est
important pour nous, c'est que la partie des industriels soit assumée
par eux, et que ce soit eux qui décident comment ils la partagent. Une
autre année, comme vous le dites, ils pourraient dire:
L'épidémie est uniquement dans l'Ungava et ce sont uniquement les
industriels d'Ungava qui paieront. Mais le ministère, lui...
M. Claveau: Ils ne restera plus d'arbres, dans un an ou deux.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Harvey: ...s'est tenu à l'extérieur de
ça. Il faut bien le distinguer, la création de la
société a été concrétisée par un
groupe qui est à part du ministère. Ce que la loi dit
actuellement, c'est que le ministre reconnaît cet organisme-là
comme étant son organisme d'intervention. Donc, il aurait pu, comme le
disait M. le député de Laviolette tout à l'heure,
reconnaître, par
exemple, que c'était maintenant REXFOR qui faisait ce genre de
travaux là ou n'importe quelle autre compagnie formée, sauf qu'il
dit: Je reconnais celle-là. Une fois qu'elle est formée, je la
reconnais et je me donne aussi un certain nombre de pouvoirs pour m'assurer,
comme je suis un des grands payeurs dans l'affaire - je paye au-delà de
50 % - que certaines normes me satisfont. Mais ce sont deux choses
différentes. Alors, pour le partage des coûts entre industriels,
le ministère n'est pas impliqué là-dedans. Le
ministère assume sa part, voit à assumer sa part; la part de
l'industrie, elle l'assume. Comment les industriels se partagent-ils la facture
entre eux? C'est à eux que ça revient de décider ça
et non pas au ministère.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Comme le dit M.
Harvey, cette année, les arrosages, les épandages contre la
tordeuse des bourgeons de l'épinette vont avoir lieu principalement en
Gaspésie, et la note va être assez élevée. Les
bénéficiaires de CAAF en Gaspésie étaient inquiets,
mais le conseil d'administration provisoire de la société a
décidé que la facture serait répartie entre tous les
bénéficiaires du Québec. Heureusement pour les
bénéficiaires de la Gaspésie, parce que ça va
coûter environ 25 000 000 $ à 26 000 000 $ d'épandages.
Évidemment, c'est le conseil d'administration de la
société qui juge opportun de répartir la note. C'est une
espèce de péréquation à la grandeur du
Québec pour que ce soit vivable; autrement, ces gens-là auraient
été facturés à raison de 7 $, 8 $, 10 $ le
mètre cube pour les arrosages en Gaspésie. Je pense qu'il doit se
développer une solidarité dans les épreuves. C'est une
épreuve, et ça a traversé tout le Québec.
Lorsqu'ils étaient dans l'Outaouais, évidemment, la
Gaspésie, dans le temps, n'y contribuait pas. Mais je pense que
ça va mieux répartir les frais.
M. Claveau: Une question, toujours là-dessus, si vous me
permettez.
M. Harvey: Oui.
M. Claveau: Cette année, comment se fait l'embauche des
saisonniers qui vont travailler là-dessus? Est ce que c'est par le biais
du ministère ou par le biais de la nouvelle société?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Une partie par la
société puis une partie par le ministère, parce que,
tranquillement, le gouvernement va... C'est une espèce de période
de "phasing out". Actuellement, on aide la société à faire
les recherches, les appels d'offres pour les avions devant faire les
épandages, l'achat de BT, de bacillus thurin-giensis, et de tous les...
Pour cette année, on va aider à faire la transition, au
ministère, mais, graduellement, ça va être la
société qui va s'occuper de tout ça, comme on le dit plus
loin dans les amendements.
M. Claveau: O. K. Mais là, vous nous avez parlé de
la Gaspésie. À titre d'exemple, vous avez besoin de six chargeurs
de mélange à l'aéroport - je pense que c'est à la
baie des Chaleurs, pour la Gaspésie - pour le programme de lutte contre
la tordeuse des bourgeons. OK. ? Est-ce que ces six chargeurs de mélange
vont être engagés à partir des listes qui sont au
ministère, et de gens qui sont renouvelés tous les ans en
fonction de leur ancienneté ou de la longueur de temps qu'ils sont sur
la liste d'attente?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne peux pas
répondre à ce cas particulier pour les six chargeurs de
mélange, mais ce que je sais, actuellement, c'est que le
ministère collabore aux appels d'offres concernant les avions - ce que
j'ai vu, là - pour l'épandage parce que la société
est en train de s'organiser. Même s'il y a un conseil d'administration,
il faut qu'il recrute du personnel, un directeur général, pour
exécuter, et le ministère va l'aider à faire la
transition. Évidemment, ça va aller en conformité, je
pense bien, avec les pratiques courantes du ministère...
M. Jolivet: Mais là, ce que.
M. Côté (Rivière-du-Loup):.. pour
l'instant.
M. Jolivet: Ce que je suis en train de comprendre, de la part du
ministre, c'est qu'il va plus loin que ce qu'il m'a dit tout à l'heure.
II y a eu quasiment une demande de pardon. Mais là, ce que je crois
comprendre, c'est qu'il l'a mise en marche, son affaire La
société..
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non... M.
Jolivet:... n'existe pas, quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Elle existe
légalement parce que la société a obtenu ses lettres
patentes en vertu de la Loi sur les compagnies, partie III. C'est un organisme
sans but lucratif...
M. Jolivet: Oui?
M. Côté (Rivière-du-Loup):... et l'organisme
est en train de s'organiser. Nous, on fait ce qu'on doit faire, je pense bien;
c'est d'essayer de la supporter pour dire: Bien, c'est notre intention de lui
confier ces travaux-là. C'est tout.
M. Jolivet: Oui, mais ce que je vais vous poser comme question,
c'est. Quand on parle de privatiser, parce que c'est ça, dans le fond,
on privatise une action que le ministère faisait avant...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui, mais
cette année, le ministère fonctionne comme tel parce que...
M. Jolivet: Mais est-ce que vous fonctionnez en vertu de la loi
actuelle?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est que... M.
Jolivet: Est-ce que c'est vous qui avez... M. Côté
(Rivière-du-Loup): Oui, on... M. Jolivet:
...préparé le plan?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui, on
fonctionne en vertu de la loi actuelle et on vous propose des amendements pour
que cette société-là soit reconnue dans le futur. Mais on
fonctionne en vertu de la loi actuelle; on a préparé le plan
d'intervention; on prépare les demandes de soumission, les appels
d'offres. Le personnel va être engagé par le ministère,
mais la transition va se faire graduellement parce que ce n'est pas
instantané, tout ça...
M. Jolivet: Bien non! M. Claveau: O.K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...et c'est une
grosse opération, hein?
M. Claveau: Donc, si vous permettez, une petite
parenthèse.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie, M. le
député d'Ungava.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est urgent qu'on
intervienne parce que c'est pour le mois de mai, ça.
M. Claveau: Pour revenir, M. le ministre, très rapidement
sur mon exemple des six chargeurs de mélange pour la Gaspésie qui
doivent être engagés, si je ne m'abuse, à partir de la
semaine prochaine, à ce moment-là, ils font vraiment partie de la
liste des saisonniers inscrits au ministère et de ceux qui doivent
renouveler d'année en année leur...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Par le
ministère, pour cette année.
M. Claveau: Pour cette année, c'est par le
ministère.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. On va
transférer graduellement nos responsabilités à la
société qui sera créée en vertu des amendements de
la loi qu'on votera, j'espère.
M. Claveau: O.K. Ça va être la même chose pour
tout le monde, dans le fond.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui; oui.
M. Claveau: Vous me disiez, tout à l'heure: Je ne peux pas
répondre spécifiquement par rapport aux six chargeurs de
mélange, là...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui, mais je
le sais pour les avions parce qu'on en a parié aujourd'hui. Mais c'est
le ministère qui fait les appels d'offres. Le personnel va être
engagé par le ministère, suivant les procédures du
ministère, pour cette année, puis, graduellement, on va
transférer nos responsabilités à la société
qui sera créée si on adopte les amendements en question.
M. Claveau: Je vous pose une petite question comme ça,
là, "bébête" à travers tout ça...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui? Non, non. Ha,
ha, ha!
M. Claveau: Est-ce qu'il peut arriver que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est pire. Ha,
ha, ha!
M. Claveau: Ha, ha, ha! Est-ce qu'il peut arriver que quelqu'un
qui est sur les listes et qui renouvelle d'année en année son
intention d'un travail saisonnier depuis trois ou quatre ans, au moment
où il se pense admissible une année, se voie tout à coup,
comme par hasard, inexistant dans la liste de l'ordinateur?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. Harvey va
répondre sur ça.
M. Harvey: Ça devient assez administratif, là, je
vais répondre à ça. Je pense que, d'abord, ils ne
disparaissent pas dans l'ordinateur comme ça, mais, évidemment,
quand la société sera reconnue par le ministère et qu'elle
sera l'exécutante, nous, on va lui transmettre nos listes de personnes
expérimentées parce que ce sont des gens qui font ça
depuis de nombreuses années et qui sont expérimentés
là-dedans. Mais le ministère comme tel, lui, va cesser ce type
d'activité là. Alors, évidemment, si on parle en termes de
convention de gestion, la liste de rappel pour le ministère n'existe
plus. Si on n'a plus besoin de chargeurs d'avion parce qu'on ne charge plus
d'avion au ministère, on n'en rappellera pas, sauf que cette
liste-là va être fournie à la SOPFIM qui, elle, va
l'utiliser pour rappeler des gens expérimentés. Mais je pense
qu'il faut distinguer deux choses: le personnel permanent, et je pense que
c'est un intérêt de M. le député de...
M. Jolivet: C'est une marotte?
M. Harvey: Non, j'appelle ça un intérêt, M.
le député...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Harvey: Chez le personnel permanent du ministère, de la
même façon que ça s'est fait dans le cas de REXFOR, il n'y
a personne qui a été obligé de s'en aller à REXFOR
et il n'y a personne qui sera forcé d'aller à la SOPFIM. Ce sera
un choix de chacun, volontaire...
M. Claveau: II n'y aura plus d'ouvrage, quand même, au
ministère.
M. Harvey: Non, non, mais je veux dire...
M. Claveau: Tu as le choix d'aller travailler ou de rester sur le
chômage.
M. Harvey: On n'arrêtera pas de travailler, M. le
député, parce que SOPFIM va être créée. Il y
a beaucoup d'autres choses à faire au ministère de
l'Énergie et des Ressources... (21 h 45)
M. Jolivet: Ah! O. K., ils vont être
transférés...
M. Harvey:... dans le secteur forêts...
M. Jolivet: Ils peuvent être transférés sur
d'autres postes.
M. Harvey: Donc, il peut arriver qu'un permanent qui ne veut pas
aller travailler à cette firme demeure au ministère et on va lui
trouver un autre travail, dans un autre domaine. Il y en a plusieurs..
M. Jolivet: Tant que je n'aurai pas vu un protocole me permettant
de croire ça... Je vous le dis, j'ai vécu les intégrations
des employés qu'on appelait autrefois les professeurs de l'Etat du
Québec, le SPEQ, à l'intérieur des commissions scolaires.
Ç'a pris un "mosus" de bon protocole pour leur donner certaines
garanties. J'en ai vu d'autres comme critique au niveau de l'éducation,
puis des communications pour Radio-Québec versus le ministère de
l'Éducation qui faisait une émission pour des jeunes,
"Passe-Partout". Je dois vous dire que j'en suis moins sûr, surtout avec
les connaissances que j'ai de l'occasionnel au niveau des listes de rappel.
M. Harvey: Oui, mais là, M. le député, je
parlais des permanents au ministère, ceux qui ont des postes
permanents.
M. Jolivet: Ah oui! Il ne parlait pas de ça, lui, il
parlait des occasionnels, là.
M. Harvey: C'est ça. Non, mais je voulais distinguer les
permanents des occasionnels. Au niveau des permanents...
M. Jolivet: Ah! O. K. !
Le Président (M. Bélanger): II ne faudrait pas
qu'on s'étende trop loin du sujet..
M. Jolivet: Bien, c'est important, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): parce qu'on est
très très loin de l'article 146.
M. Jolivet: Non, non.
Le Président (M. Bélanger): Je comprends que je
vous laissais aller un peu, mais l'article 146 ne disait pas ça
"pantoute". Il parle des maladies cryptogamiques et de ces affaires-là,
mais il n'est pas rendu aux conventions collectives.
M. Jolivet: M. le Président, il y a peut-être une
chose que vous n'avez pas saisie "Le ministre peut, pour un territoire qu'il
délimite, reconnaître un organisme de protection de la forêt
contre les insectes nuisibles... " Allez lire ce que le ministère
faisait avant, dans les articles précédents; il avait son
personnel pour le faire Ce qu'il est en train de nous dire, en formant une
société, c'est qu'il va y avoir par le fait même des
employés qui vont devoir prendre une décision: ou bien ils s'en
vont pour la société privée, ou bien ils restent pour le
ministère, dans le cas des permanents.
M. Harvey: C'est ça.
M. Jolivet: Dans le cas des listes de rappel, eh bien, là,
le ministère dit: Ça, ça me dérange moins parce que
les listes de rappel, dans le fond, faire faire des jobs occasionnelles,
surtout comme celles-là, il n'y en aura pas bien bien...
Le Président (M. Bélanger): Comprenez, M. le
député de Laviolette, que, mon intention, ce n'est pas de limiter
le débat...
M. Jolivet: Ah bon!
Le Président (M. Bélanger): et d'em- pêcher.
Je voudrais juste qu'on se rappelle que nous en étions à la
Section I, Plans d'intervention, à l'article 19, sous-article 146, et,
moi, j'essayais de savoir si celui-là était prêt à
être adopté ou pas. Vous me dites qu'il y a encore des discussions
à faire...
M. Jolivet: Oui, oui.
Le Président (M. Bélanger): Je suis d'accord. M. le
député de Drummond.
M. St-Roch: M. le ministre, cet organisme-là va être
créé pour la préparation et l'application des plans
d'intervention. J'imagine qu'il va avoir à choisir aussi les
insecticides à utiliser.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais en
conformité des règlements et des recommandations du
ministère de l'Environnement. H va être soumis aux mêmes
règles auxquelles le ministère est soumis actuellement. Pour
utiliser un insecticide pour les arrosages, on est obligés de faire
toutes les procédures et d'obtenir les autorisations du ministère
de l'Environnement.
M. St-Roch: Mais est-ce que cet organisme-là pourrait
aussi avoir le mandat de faire de la recherche et du développement dans
l'utilisation future d'insecticides moins polluants? Parce que la recherche va
choisir un plan d'intervention, si je comprends bien. Elle va choisir des
produits existants. Mais est-ce qu'il pourrait y avoir un volet de recherche
d'ajouté pour développer des produits qui sont moins nuisibles ou
des méthodes de contrôle qui feraient une utilisation moins grande
des insecticides utilisés?
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'organisme en
question ne libère pas le ministère de sa responsabilité
de faire de la recherche pour rechercher des meilleurs moyens de
protéger sa forêt. C'est pourquoi j'ai mis sur pied un
comité de stratégie de protection des forêts dans le but
d'éliminer l'utilisation d'insecticides ou de phytocides, si possible,
ou d'en utiliser moins. Les propositions du comité de stratégie
seront soumises aux audiences publiques à l'automne, et c'est là
qu'on verra de quelle façon on pourra prendre les moyens les plus, je
dirais, sanitaires pour protéger les forêts.
M. Jolivet: C'est le comité Bertrand, ça, hein?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, M. le
député.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d'Ungava... Vous aviez terminé, M. le
député?
M. Claveau: Non, je n'aurai pas de...
M. St-Roch: Alors, pour le moment, M. le ministre, c'est le
ministère qui va garder cette fonction-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça ne nous
libère pas de notre responsabilité de rechercher les moyens les
plus efficaces et les plus acceptés aussi au point de vue
environnemental pour protéger la forêt.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Cependant, il faut rappeler au député
de Drummond que, s'il a bien lu les crédits budgétaires - j'ai
hâte de voir le budget - il y a eu une diminution dans la recherche et le
développement. Ça fait que je ne sais pas où le ministre
va prendre l'argent, mais il y a une diminution de son budget.
M. St-Roch: M. le député de Laviolette étant
un homme compartimenté, on reviendra aux crédits à cet
item-là.
M. Jolivet: Non, non, ce n'est pas compartimenté. C'est:
Comment peut-il utiliser de la recherche et du développement quand il
coupe dans son budget?
M. St-Roch: Parce que je voyais le président, M. le
député de Laviolette, prêt à nous rappeler à
l'ordre en disant qu'on n'étudiait pas les crédits, mais qu'on
parlait de l'article 146.
Le Président (M. Bélanger): C'est ça, c'est
ça. Les crédits, c'est la semaine prochaine.
M. Jolivet: Non, mais je faisais juste...
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Laviolette, s'il vous plaît.
M. Jolivet: Je donnais juste une réponse à votre
question.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Deuxièmement, c'est qu'au niveau de la demande
que vous avez faite et qui était intéressante, est-ce que cette
société-là va être soumise aux mêmes... Vous
avez dit: Aux mêmes normes que l'Environnement. Elle devait passer devant
les études d'impact si nécessaire, etc. Selon la fameuse
commission parlementaire où on a siégé avec les deux
niveaux, l'Environnement et le ministère des Forêts, où on
ne s'entendait pas, vous vous en souvenez, à cette fameuse commission
parlementaire où on a eu l'impression, à un moment donné,
que l'un des moyens que nous avions d'outrepasser les normes, ce serait
peut-être de faire justement une compartimentation du nombre d'hectares
à être couverts, et si on a un règlement qui dit qu'on ne
peut pas faire ça sur x hectares, on pourra faire des petits contrats,
de part et d'autre, et réussir par de petits contrats à le faire
en entier, est-ce que la société, dans ces contextes-là,
va être assujettie aux mêmes réglementations que le
ministère et n'aura pas la possibilité de diminuer les
contrats de travaux d'arrosage à des petits contrats en bas des normes
dans chacun des cas, donc un petit contrat par ci, un
petit contrat par là, mais finalement, elle couvrira tout le
territoire pareil, mais en ne respectant pas la loi sur l'environnement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça va
être un promoteur qui va être soumis aux mêmes directives,
aux mêmes exigences, aux mêmes règles que le
ministère comme tel.
M. Jolivet: Mais il va falloir qu'il soit rentable, lui,
probablement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui et
ça n'empêchera pas non plus la société en question
de faire de la recherche, comme le député de Drummond dit, avec
les moyens qu'elle aura, c'est sûr, et de collaborer avec le
ministère dans ce sens-là pour trouver les meilleurs moyens de
protéger la forêt, parce que, protéger la forêt, ce
n'est pas seulement contre le feu. Il y a d'autres façons de le faire.
Il y a des méthodes naturelles.
M. Jolivet: Quand je vois l'article 146 de la loi actuelle par
rapport à l'article 146 qui est là, le ministre avait des
responsabilités qu'il transmet finalement, tout en gardant une partie de
ces responsabilités-là. Faites-moi donc la distinction entre ce
que vous avez comme responsabilités, actuellement, dont vous vous
départissez au profit de la société, et celles que vous
gardez.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On ne participera
pas aux profits de la société parce que ça va être
une société sans but lucratif, sauf que le ministre se garde des
pouvoirs pour approuver les règlements de la société parce
qu'il est un membre important. Il paie environ 50 % des frais et il se garde
des pouvoirs dont vous parlez à l'article 146, actuellement, dans la Loi
sur les forêts.
M. Jolivet: Mais...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais on confie
l'exécution, on confie certains travaux...
M. Jolivet: Mais faites-moi donc un petit tableau bien rapide.
Vous avez actuellement toutes les responsabilités et vous demandez
à des sociétés d'agir. Je vais reprendre l'article 146
actuel. "Le ministre prépare un plan d'intervention pour le territoire
en cause à partir des données (...) Le ministre, après
avoir consulté les bénéficiaires de contrats
d'approvisionnement (...) Chacun des bénéficiaires doit
contribuer (...) Les dépenses reliées à l'application..."
Bon, tout ça, ça fait partie de l'article 146 actuel. Vos
responsabilités à vous, dans l'article 146, quelles sont-elles
aujourd'hui? S'il y a cinq, six ou sept responsabilités, combien en
transférez-vous à l'organisme qui va être formé en
société et quelles sont-elles?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si vous voulez,
pour clarifier la question, M. Harvey va vous répondre, M. le
député.
M. Harvey: Merci, M. le Président. En fait, si on regarde,
dans le projet de loi, l'article 143.3, ça dit, dans un premier temps..
Comme vous dites, à 146 et 147, on dit que le ministre prépare
actuellement un plan d'intervention. Dans la proposition de loi, on dit que le
ministre demande à l'organisme de protection de préparer un plan
d'intervention. Donc, il lui confie, premièrement, ce
rôle-là de préparer un plan d'intervention. Ceci inclut
donc le respect de l'ensemble des lois du Québec, incluant la loi sur la
protection de l'environnement. Donc, il est évident que l'organisme,
dans la préparation de ce plan d'intervention, devra répondre
à la Loi sur la qualité de l'environnement.
M. Jolivet: Comment vous me dites ça? Parce que ce
problème-là, c'est ça que j'ai posé comme question.
Je ne le vois pas dedans. On dit...
M. Harvey: On n'a pas besoin de le dire, de la même
façon que ce n'est pas dit dans la Loi sur les forêts que le
ministère de l'Énergie et des Ressources doit respecter la Loi
sur la qualité de l'environnement. Ce que disait M. le ministre, tout
à l'heure, c'est que cette firme devient un promoteur au sens de la Loi
sur la qualité de l'environnement et dort donc répondre aux
règlements sur la qualité de l'environnement.
M. Jolivet: C'est ce que vous me dites, mais je ne vous crois pas
si ce n'est pas marqué dedans. Je ne le vois pas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais c'est
implicite.
M. Jolivet: Comment ça, c'est implicite?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, ce n'est pas
marqué pour le ministère non plus, là.
M. Jolivet: Non, non, mais c'est bien différent. Le
ministère, c'est le ministère. Mais la société, ce
n'est pas le ministère.
M. Harvey: Ce n'est pas marqué non plus que ça doit
respecter les normes de la CSST, les normes du ministère du Travail. Je
veux dire que n'importe quelle société doit respecter les normes
gouvernementales.
M. Jolivet: Continuez, là. Ça, c'est le premier
point.
M. Harvey: Parce que, si on veut être
exclu de la Loi sur la qualité de l'environnement, ça
prend une exclusion spécifique, dans ce cas-là. Alors là,
comme il n'y a pas d'exclusion, c'est inclus, c'est implicite.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le plan
d'intervention va devoir contenir toutes les autorisations et les directives
prévues dans les lois du Québec.
M. Jolivet: Ce n'est pas marqué.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien non, mais
c'est implicite, ça. Je ne vois pas pourquoi une compagnie pourrait
s'exempter de ça.
M. Jolivet: Je ne le sais pas, moi. Elle pourrait...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans les
règlements de compagnies, là, n'importe quelle compagnie, je ne
vois pas que c'est marqué explicitement que la compagnie doit
s'appliquer à suivre les règlements de la CSST, doit respecter la
Loi sur la qualité de l'environnement, etc. C'est implicite, les
compagnies sont obligées de le faire. Ça devient une
société, une compagnie qui va être comme les autres.
M. Jolivet: Là, je comprends très bien qu'une
société, quand elle est formée en vertu, dans ce cas-ci,
de la troisième partie des lois, parce que c'est une organisme sans but
lucratif, elle a des responsabilités; comme employeur elle doit demander
un numéro d'employeur et elle doit demander de payer ses taxes, ce
qu'elle va percevoir chez l'individu comme son impôt, etc., elle va payer
sa cotisation à la CSST. Je comprends ça. C'est implicite pour
moi, c'est clair. La question que je me pose, dans le cas de l'environnement,
c'est: Est-ce que ce ne serait pas logique de l'inscrire dans la loi, qu'elle
est soumise aux mêmes normes, aux mêmes règlements que si
c'était le ministère qui le faisait? Je ne sais pas comment le
mettre, mais il me semble qu'il devrait certainement y avoir quelque chose dans
ce sens-là. On peut peut-être passer la nuit à y
réfléchir, et on se reverra demain matin à 10 heures.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
Peut-être pour...
M. Jolivet: Éclairer en attendant.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, pour vos
rêves de cette nuit, Mme Aubin peut peut-être vous
répondre.
M. Jolivet: Allez-y.
Mme Côté-Aubin: Lorsqu'on parie de la
réglementation qui découle de la Loi sur la qualité de
l'environnement, d'abord, la Loi sur la qualité de l'environnement
s'applique au gouvernement. Maintenant, pour être exclu d'une
réglementation, il faut avoir une exclusion expresse dans la
réglementation. Comment pourrait-on avoir exclu un organisme qui n'est
pas encore créé en vertu de la Loi modifiant la Loi sur les
forêts? Parce qu'on propose de reconnaître un organisme pour la
protection contre les insectes. Maintenant, comment pourrait-on croire ou
penser que cet organisme-là est exclu en vertu de la
réglementation découlant de la Loi sur la qualité de
l'environnement, alors que c'est un organisme dont la reconnaissance n'est pas
officielle en vertu de la Loi modifiant la Loi sur les forêts?
M. Jolivet: Ce que vous êtes en train de me dire,
maître, c'est qu'au niveau de la Loi sur la qualité de
l'environnement, toute société qui serait formée au
Québec va devoir agir à l'intérieur des normes
prévues par le ministère. Je comprends ça, je n'ai jamais
nié ça. La seule chose que je pose comme question, c'est que la
société va devoir donner des contrats d'arrosage. J'ai compris,
à force de discuter avec le ministre, malgré que je ne le croie
pas toujours, que nonobstant ce qui est prévu par la loi sur
l'environnement, pour une raison évidente de rapidité à
cause de l'insecte qui est là, qu'il faut tuer au plus vite, faire
disparaître au plus vite, pour protéger la forêt, le
ministre n'a pas la tentation, comme individu, après avoir reçu
les rapports de ses fonctionnaires, d'accorder, dans un milieu donné, un
contrat en bas de la norme prévue par la loi sur l'environnement, de
faire faire l'arrosage et, trois semaines après, de se tourner de bord
et d'en faire faire un autre petit pour un autre territoire et, finalement, par
trois petits bouts comme ça, d'en faire faire plus que ce que la loi
prévoit. Ça, c'est dans le cas où le ministre va dire: Je
suis surveillé par un organisme qui s'appelle les engagements
financiers, alors il y a sûrement quelqu'un qui va s'en apercevoir. Mais
quand c'est une société privée, laquelle
société privée pourrait le faire, avant qu'on le
découvre, je dis: Est-ce qu'on ne devrait pas obliger, dans la loi, la
compagnie à suivre la réglementation? Est-ce que c'est utopique
de penser que l'inscrire, c'est mieux que ne pas l'inscrire du tout? Est-ce que
vous êtes en train de me dire que, parce qu'on ne l'inscrit pas, il est
obligé automatiquement? Moi, je vous dis: En l'inscrivant, ce n'est pas
mauvais de l'inscrire, mais ça nous assure qu'il va le respecter. C'est
tout simplement ça. Donc, trop fort ne casse pas, dans vos termes, c'est
ce que je vous disais.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d'Ungava, sur le même sujet.
M. Claveau: 30 secondes, si vous le permettez, M. le
Président, avant d'ajourner. J'aimerais qu'on vérifie -
peut-être que vous êtes en mesure de le faire au ministère -
si, dans la loi ou la réglementation qui régit les arrosages
d'Hydro-Québec sur ses lignes, il y a une modalité très
spécifique ou une citation précise qui oblige Hydro-Québec
à y aller conformément à la Loi sur le ministère de
l'Environnement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Est-ce que c'est
inclus dans la Loi sur Hydro-Québec?
M. Claveau: Je demande qu'on me le vérifie. Je ne peux pas
vous le dire à première vue, niais suite à ce que mon
collègue vient de dire, si on retrouvait une citation semblable quelque
part en ce qui concerne les arrosages d'Hydro-Québec sur son entretien
de lignes, à ce moment-là, ça pourrait justifier...
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, si on trouve une référence dans la Loi sur
HydroQuébec pour le respect de la Loi sur la qualité de
l'environnement, on le mettra là.
M. Claveau: En ce qui concerne, oui, les arrosages de
lignes...
M. Côté (Rivière-du-Loup): On le mettra
là.
M. Claveau:... contre les...
M. Côté (Rivière-du-Loup): On le mettra
là, s'il y a une référence de même.
M. Claveau:... phytocides.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Alors, une
mauvaise nouvelle, compte tenu de l'heure, nous devons ajourner nos travaux
à demain, 11 h 30. Demain, 11 h 30; je ne sais pas pourquoi, mais ce
sont les ordres de la Chambre.
M. Jolivet: Moi non plus, je ne le sais pas.
Le Président (M. Bélanger): 11 h 30 à 13
heures.
(Fin de la séance à 22 h 1)