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(Quinze heures vingt minutes)
Le Président (M. Théorêt): À l'ordre,
s'il vous plaît!
II y a quorum, M le secrétaire'' Est-ce qu'il y a des
remplacements''
Le Secrétaire: Oui. M le Président, il y a un seul
remplacement M Gauthier (Roberval) est remplacé par M Garon
(Lévis)
Le Président (M. Théorêt): La commission de
l'économie et du travail se réunit pour procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 105, Loi modifiant la
Loi sur les sociétés de placements dans l'entreprise
québécoise
M le ministre est-ce que vous avez des remarques préliminaires
à faire?
M. Johnson: II n'y en a pas, M le Président
Le Président (M. Théorêt): Il n'y en a pas? M
le député de Lévis
M. Johnson: Cela a été fait en Chambre
Le Président (M. Théorêt): M le
député de Lévis
M. Garon: Le projet de loi, M le Président? Cela veut dire
que
M. Johnson: II ma demandé ce que j'avais à dire,
j'ai dit Je l'ai dit en Chambre
Le Président (M. Théorêt): Étant
donné que personne n'a des remarques préliminaires à
faire, nous allons passer immédiatement à l'étude article
par article
J'appelle l'article 1, M le ministre
Statut d'une société
M. Johnson: L'article 1 se lit ainsi "L'article 2 de la Loi sur
les sociétés de placements dans l'entreprise
québécoise est modifié par l'addition, à la fin,
des mots suivants "et que son capital-actions est composé d'une seule
catégorie d'actions ordinaires à plein droit de vote qui seront
émises en une seule série "
C'est un article qui vise comme les notes explicatives I indiquent, a
bien nous assurer qu'il ne peut pas se constituer dans une SPEQ une
variété de catégories d'actions qui donneraient droit
à leurs détenteurs des privilèges particuliers, notamment,
au titre des surplus qui seraient réservés pour leur usage dans
le sens de la distribution éventuelle qu'il leur en serait faite Le
principe d'équité, d'intégrité du système
qui a été mis sur pied, il y a quelques années, est donc
de cette façon, par cet amendement, protégé
Le Président (M. Théorêt): M le
député de Lévis
M. Garon: Je lis les notes explicatives que le ministre nous a
fournies Je le remercie d'ailleurs de l'avoir fait Comme je viens de les avoir,
je ne peux pas les avoir lues
Vous ne pensez pas, M le Président, qu'une telle disposition a
pour effet d'enlever beaucoup de souplesse à la loi puisque comme vous
dites c'est évident que tout le monde va participer dans les risques iI
ne sera pas possible de créer plusieurs catégories d'actions dont
chacune pourrait donner droit à des surplus réservés, mais
en même temps, en généralisant le risque toutes les
entreprises, à tous les actionnaires, dans la même
catégorie de risques, je n'ai pas l'impression qu'en même temps
vous allez contribuer à faire en sorte que des gens seront moins
intéressés que s'ils avaient pu participer à des risques
particuliers Moi, ici présent, j'aurais pu participer à tel
genre, tel type d'entreprise, tel type de placement dans tel type d'entreprise.
II aurait pu y avoir des risques moins grands et plus grands, mais en
généralisant tous les nsques, cela veut dire qu'il y a des
placements qui vont être plus risqués, d'autres moins
risqués et qu'il y a des gens qui auraient été
intéressés à placer qui vont hésiter davantage
M. Johnson: Les gens qui peuvent Cela dépend des objectifs
d'investissement de chacun On devient l'actionnaire d'une SPEO quand on sait,
à l'avance, dans quoi on s'embarque C'est comme dans toute
assemblée d'actionnaires, tout le monde a le droit de parole, il y a un
conseil d'administration où on est représenté comme
actionnaire Comme n'importe quel investissement, on investi dans un
véhicule qui correspond, chacun ses objectifs, aux objectifs des
investis seurs Si quelqu un veut faire des placements moins risqués,
qu'il choisisse avec d'autres gens de former une SPEQ qui va investir dans des
placements qui ne sont pas risqués ou dans d'autres véhicules qui
existent, fonds mutuel ou autrement Si quelqu'un veut aller dans quelque chose
de plus risqué, il n'est pas impossible qu'une SPEQ se spécialise
dans des projets de recherche, d'innovation ou de technologie auquel cas, oui,
cela peut être un choix, ou alors, l'investisseur, quant à lui,
peut décider de devenir membre d'une société en
commandite, il va bénéficier des crédits d'impôt que
dans notre clairvoyance nous avons mis sur pied, dans le dernier discours sur
le budget iI y a toutes sortes de façons de permettre à un
individu - parce que c'est cela l'objectif - de bénéficier de
certains avantages fiscaux pour l'inciter
à former un capital avec d'autres gens qui va pouvoir soutenir du
développement d'entreprise. Ils décideront ensemble dans quoi ils
veulent investir.
M. Garon: Vous avez dit "dans notre clairvoyance".
Êtes-vous devenus clairvoyants?
M. Johnson: Non, nous le sommes demeurés, M. le
Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Vous avez une boule de cristal pour vous permettre de
faire cette clairvoyance, mais comment la mettez-vous en pratique votre
clairvoyance? Vous avez dit que vous étiez clairvoyants.
M. Johnson: Clairvoyants à répondre au besoin des
entreprises québécoises qui ont besoin de capital de risque
notamment pour se lancer dans les projets de recherche, de développement
ou d'innovation C'est quelque chose qui est plus risqué, c'est plus
difficile d'avoir du capital
Clairvoyance vient du fait que nous avons identifié ces besoins
et que nous y avons répondu par des mesures d'incitatifs fiscaux dont
certains étaient déjà en place - M. le
député va reconnaître cela - et qui dans certains cas
méritaient, quant à nous, d'être enrichis ou encore, on en
a mis sur pied de nouvelles.
M. Garon: Vous n'avez pas l'impression, en faisant cela, que vous
allez obliger d'abord.. disons que les SPEQ - les sociétés de
placements dans l'entreprise québécoise - développent
plutôt dans les régions du Québec que... mettant cette
disposition, cela aura pour effet d'obliger les gens à créer
autant de SPEQ qu'il y aura de catégories de placements ou, autrement,
accepter de participer a une entreprise dont les placements seront de la nature
d'un fonds mutuel, tandis que de la même façon, vous pouvez
participer à une société de placements dans laquelle il y
aurait différents fonds avec des placements, ou que j'aurais pu placer
dans une SPEQ, puis dire: Je vais placer dans telle catégorie de
placements, il n'y a rien de mal là-dedans... sauf qu'on va obliger,
j'ai l'impression, par cet amendement, à faire en sorte qu'il y aura
autant de SPEQ que de catégories de placements dans une région.
Est-ce que c'est bon? Je ne suis pas convaincu.
Je vais vous donner un exemple concret. Il aurait pu y avoir une
catégorie de placements d'actions dans le domaine forestier, mettons
dans les régions de la Gaspésie, dans les entreprises
touristiques ou des entreprises de poisson. Moi, je peux être un
investisseur pas familier trop trop avec le poisson, plus
intéressé à faire un placement dans le
développement hôtelier ou touristique ou encore dans le domaine du
bois que je connais, mais je pourrais craindre d'ache- ter des actions dans une
SPEQ dont les investissements vont se faire dans des domaines que je peux
considérer plus ou moins rentables parce que je ne les connais pas ou
parce que j'y suis moins familier, puis je suis plus craintif dans ces
domaines-là.
Quand les gens ont investi autrefois dans les caisses d'entraide
économique, iI y avait, à cause de la période de temps
où cela s'est fait en partie, entre autres... des gens voulaient
investir dans le développement régional, ils ont investi dans les
caisses d'entraide économique, ils ont fait toutes sortes de placements,
mais à cause de la conjoncture économique, de l'augmentation
graduelle des taux d'intérêt, elles ont pu dire aux gens qu'ils
avaient des taux d'intérêt très élevés et
cela a créé un engouement très fort. Récemment
aussi, au cours des dernières années, avant le krach de la Bourse
du mois d'octobre, il y avait plusieurs personnes qui pensaient qu'elles
venaient de découvrir la pierre philosophale, que les actions à
la Bourse monteraient tout le temps et que cela ne finirait jamais, là,
ils ont été échaudés. Cela fait que ce sont des
marchés et les gens qui ont été échaudés
vont y penser deux fois, tandis qu'ici, en mettant ce caractère en... je
pense qu'on veut faire en sorte, avec une seule catégorie d'actions et
comme vous le dites, afin d'éviter que les actionnaires ne participent
dans le risque des autres placements de la SPEQ c'est-à-dire que pour
faire en sorte qu'il y ait une seule série et que les gens ne puissent
pas faire des fonds des catégories réservées d'actions et
avec des surplus réservés, mais pourquoi dire cela, quel est le
but? Il n'y a pas de...
M. Johnson: À l'article 4.1, M. le Président...
Le Président (M. Théorêt): Oui.
M. Johnson: ...c'est-à-dire qu'une des
conditionsd'enregistrement donc de validité d'une SPEQ, c'est qu'elle
ait au moins 100 000 $ de constitués en éliminant la
capacité des gens de diviser ce montant de 100 000 $ en
différentes catégories d'actions et donc en fait de créer
des SPEQ différentes. Ce que le député est en train de
nous dire, c'est qu'on pourrait avoir quatre sortes de catégories
d'actions donc quatre fois 25 000 $ donc, des petites SPEQ de 25 000 $, le
législateur, en septembre 1985, dans sa sagesse, a décidé
que c'était 100 000 $ au moins qu'il fallait constituer comme risque,
donc comme capital-actions d'une seule catégorie, assez clairement.
Ce qui a été maintenant soumis pour fins d'amender
l'article 2, c'est de bien nous assurer que cette somme minimale de 100 000 $
est constituée dans toute SPEQ d'une seule catégorie d'actions.
C'était cela, l'idée. Amener des gens à se réunir
et à prendre ensemble des risques.
Autrement, on n'incite pas vraiment les
gens st on leur permet de diviser ces 100 000 $ en dix fonds, dix
séries d'actions différentes, des petits placements de 10 000 $
à droite et à gauche indépendants les uns des autres Ce
n'est pas une force financière régionale qu'on est alors en train
de créer C'est plutôt du morcellement et un tas de petits
véhicules qui rencontrent des objectifs personnels de certains
Investisseurs
A ce moment-ci, l'amendement vise à bien nous assurer que la SPEQ
est constituée de gens qui sont également engagés dans le
développement de ta région
Mais cela n'empêche pas un investisseur d'être membre d'une
autre SPEO, si on veut, à droite ou à gauche ou plus loin, dans
une autre région ou dans d'autres sortes de projets, mais qu'il le fasse
dans une SPEQ qui a décidé de faire ça, plutôt que d
être dans "sa" SPEQ - entre guillemets - et d'être le
détenteur d'une catégorie particulière d'actions pour
prendre un risque particulier
M. Garon: Actuellement, II y a combien de SPEQ et quel est le
capital souscrit et versé en moyenne par SPEQ?
M. Johnson: C'est à peu près 200 000 $, de
mémoire, qui sont versés et il y en a à peu près
plus de 127 pour 24 000 000 $ au mois d'août Pour les SPEQ, 158
enregistrées au 31 août, capitalisation moyenne 197 000 $ - on
n'est pas trop loin - pour 31 000 000 $
M. Garon: Combien d'entre elles avaient plusieurs
catégories d'actions?
M. Johnson: Cinq ou six, à l'oeil ou de mémoire
M. Garon: Mais je ne comprends pas trop L'objectif visé,
c'est que cela va faire des petits fonds Mais si les gens souhaitent cela,
qu'est-ce qu'il y a de mal là-dedans? Je comprends que
M. Johnson: II n'y a rien de mal, sauf que M Duhaime a
décidé que c'était au moins 100 000 $, du SPEQ
M. Garon: Oui, tout près de 100 000 $ M. Johnson:
Mais, nous
M. Garon: et cela peut être une catégorie d'actions
de pour avoir et développer une catégorie d'actions, on pourrait
mettre 100 000 $ par catégorie d'actions Mais pourquoi forcer et mettre
tout le monde dans le même paquet dans une SPEQ, tandis qu'il pourrait y
avoir une catégorie On peut dire qu'il y a différentes
catégories d'actions dont chacune doit avoir au minimum 100 000 $, parce
que si les gens
Je prends la Gaspésie par exemple Je vous disais tantôt que
des gens voulaient investir dans l'hôtellerie. Ils veulent Investir dans
l'hôtellerie
Ils peuvent vouloir investir dans l'hôtellerie, mais d'autres dans
la forêt, dans un secteur qu'ils connaissent Je pense, par exemple, au
regroupe ment qui s'est fait avec SOVE8EC avec 34 scieries différentes
pour utiliser les surplus de bois, les petits morceaux qui n'avaient pas
beaucoup de valeur Alors, ils ont trouvé une valorisation en se mettant
ensemble
Une voix: M Dion
M. Garon: Oui, M Dion est le directeur général
Alors, ce sont des gens qui sont dans un domaine qu'ils connaissent Je vais
vous dire que celui qui est dans le secteur du bols, il n'est pas
nécessairement intéressé à embarquer dans le
secteur du poisson, dans le territoire maritime, parce que ce n'est pas un
secteur qu'il connaît Celui qui est dans l'hôtellerie n'est pas
nécessairement intéressé à embarquer dans le
secteur du poisson Celui qui est dans le secteur du poisson n'est pas
nécessairement Intéressé à embarquer dans le
secteur de l'hôtellerie, dans les loisirs ou dans d'autres secteurs
d'activité
Alors, je me dis, si les gens peuvent se regrouper et faire travailler
leurs talents, il y en a un qui peut dire Moi je suis intéressé
iI y en a qui peuvent dire Moi, je suis intéressé à mettre
tant d'argent dans chacun des fonds 1000 $ dans ce fonds-là, 1000 $ dans
ce fonds-là et 1000 $ dans ce fonds-là, parce que je veux
participer davantage au développement économique
régional
D'autres peuvent dire Moi, je veux aller juste dans une
catégorie, parce que plus on Cela vient de commencer, les SPEQ Cela a
été annoncé dans le discours sur le budget du 23 avril
1985 Alors, ce n'est pas vieux, cela a deux ans et quelque chose Avant que la
loi ait été votée, cela peut être un an et quelque
chose Cela veut dire que c'est tout neuf, mais plus les sommes d'argent vont
augmenter, je ne suis pas convaincu que les gens de la région qui vont
investir là-dedans vont souhaiter participer à une
société de placements de la nature d'un fonds mutuel, parce que
ce que vous allez créer, au fond, c'est un fonds mutuel d'une seule
catégo ne
Je suis loin d'être convaincu que cela va être
bénéfique, parce que les besoins régionaux sont
diversifiés Je pense, par exemple, à Char-levoix Quelqu'un
pourrait être intéressé à embarquer dans un centre
de ski ou dans le secteur de l'hôtellerie Mais l'autre va être
intéressé à embarquer dans le secteur du bois et d'autres,
dans d'autres secteurs d'activité comme les arts, c'est moins payant, et
si vous n'êtes pas un artiste vous-même. Ils veulent participer,
mais pas dans des secteurs qu'ils connaissent moins, parce que ce ne sont pas
des placements à fonds perdus qu'ils vont faire Si on veut que les SPEQ
marchent, il ne faut pas qu'il y ait des placements à fonds perdus Si
cela devient des placements
Dans les territoires maritimes, pour vous donner un exemple, même
les banques ne font pas de prêts... En faisant la décision dans le
territoire, il faut qu'elles se réfèrent au bureau chef
régional qui est à Québec et même, dans certains
cas, à Toronto. Alors, il y a beaucoup de gens qui vont hésiter
avant de faire des placements dans un secteur qu'ils ne connaissent pas.
Dans le territoire maritime, les perspectives de développement
sont moins variées, mais elles sont très
spécialisées. Si on est obligé de créer une SPEQ
par catégorie d'activité, parce que les gens ne veulent pas avoir
un placement qui va se diversifier autant et assumer tous les risques, cela
peut apporter un frein aux investissements.
M. Johnson: Avez-vous terminé?
M. Garon: Bien, je dis ça pour vous, pour...
M. Johnson: C'est parce que je trouve que vos propos ne sont pas
dénués de fondements théoriques. Mais ils sont
précisément un peu théoriques, parce qu'en pratique,
comment se constitue une SPEQ? On va reculer pour répondre tout de suite
à une de vos questions, à savoir qu'une SPEQ peut investir dans
toutes sortes d'histoires, un peu dans un hôtel, dans le secteur de la
recherche et le développement, l'autre dans le secteur de la
forêt, l'autre dans une manufacture dans le coin... ce n'est pas ainsi
que cela arrive.
Si on faisait le relevé de toutes les SPEQ, je suis convaincu que
sur les 158, on trouverait - je vais prendre une chance pour dire dans tous les
cas - que la SPEQ a investi dans une entreprise. La raison pour laquelle cela
se produit comme ça, c'est qu'à un moment donné, une
entreprise a besoin de capital. Elle fait le tour des banquiers, des
institutions et tout cela, une SDl, à moment donné, et elle a
peut-être quelque chose. Mais tout le monde lui dit: II faut que tu
capitalises comme il faut. La SPEQ existe; c'est un véhicule. Il dit: Ah
oui?
Alors, il se promène dans sa région, il convainc...
D'abord, il met sa mise de fonds à lui, mais il ne faut pas qu'il
contrôle la SPEQ; évidemment, s'il contrôle
déjà la compagnie par personne liée ou autrement - on
verra cela plus loin - il faut bien s'assurer que c'est du vrai capital
étranger à l'entreprise.
Qu'est-ce qu'on voit? On voit un propriétaire d'entreprise ou des
dirigeants qui se promènent dans leur milieu et qui convainquent des
gens de mettre 2000 $, 5000 $ ou 10 000 $ dans une SPEQ. La SPEQ 'investit
carrément la totalité de ce qu'elle a réussi à
faire souscrire dans le projet et, dans te fond, quand les gens sont
approchés, il savent exactement dans quelle SPEQ... Évidemment,
ils savent... C'est sûr qu'ils vont former une SPEQ et que cette SPEQ va
investir dans la compagnie ABC Ltée, telle adresse, tel produit et tel
projet.
Ce que la disposition vise à éviter, c'est qu'a l'occasion
de la formation d'une SPEQ, par exemple, ou bien qu'on ait beaucoup de petits
projets, parce qu'on n'est pas pour faire de la loi et des crédits
d'impôt pour aider des projets de 6000 $ et de 12 000 $, d'où le
plancher de 100 000 $ pour dire que cela vaille la peine... Au moins, cela va
faire une différence, 100 000 $ qui sont injectés dans une
entreprise PME. Il y a quelque chose d'un peu substantiel, compte tenu de la
taille de l'entreprise qui est en train de se passer et qui va se passer
grâce à cet investissement.
La division que, théoriquement, l'on pourrait soutenir pour
diversifier le risque, mol, je veux bien, mais cela veut dire qu'on va donner
des crédits d'impôt à toute sorte de monde, parce qu'ils
mettent 6000 $ ici et 4000 $. C'est un peu compliqué, et ce
n'était pas là l'idée, de toute façon, de cette
loi, comme vous le soupçonnez.
Deuxièmement, cela a l'avantage également de boucher
à l'avance, le cas échéant, un trou qui pourrait se
glisser ou des gens, par des jeux de catégories d'actions avec des
droits de vote, etc., pourraient prendre le contrôle de la SPEQ avec une
mise de fonds qui ne correspond pas à une majorité du capital
souscrit.
Alors, cela permet de vraiment mettre tout le monde sur le même
pied dans des projets qui ne sont pas nombreux. En général, une
SPEQ est formée pour un projet. À la rigueur, une grosse
régionale peut investir dans deux ou trois projets. Tout le monde sait
exactement dans quoi il s'embarque et les gens n'ont juste à pas y
embarquer. Ils n'ont juste à pas souscrire au capital-actions de la SPEQ
s'ils ne sont pas intéressés d'investir dans la compagnie ABC,
XYZ et 123 ltée.
Alors, on va regarder du côté pratique comment cela se
passe. Quand on parle de 200 000 $ de moyenne de capitalisation, les SPEQ qui
sont enregistrées, qui l'étaient récemment, à sa
face même, ce ne sont pas des fonds mutuels, c'est une SPEQ qui investit
le capital qu'elle a recueilli dans un projet bien spécifique.
M. Garon: Vous avez dit, tantôt, qu'il y avait cinq ou six
SPEQ qui avaient plus d'une catégorie d'actions.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: Est-ce que ce sont les plus petites, les moyennes ou
les plus grosses?
M. Johnson: Les moyennes.
M. Garon: Pourquoi est-ce que ces gens-là... Donc, est-ce
qu'ils ont investi dans plus d'un projet, à ce moment-là, s'ils
ont fait plusieurs catégories ou s'ils ont fait plusieurs
catégories en investissant dans un seul projet?
M. Johnson: Le principe de base, je le
réaffirme, c'est que les gens, à l'égard d'un
projet particulier, courent tous le même risque. Les cas qu'on peut avoir
observés et où il y avait plus d'une catégorie d'actions
sont des cas où des gens ont décidé de se prémunir
différemment d'autres gens qui sont dans la même SPEQ contre les
risques qui étaient en cause dans l'investissement, dans le projet. Cela
contourne le fait que tout le monde doit être égal. C'est
là pour être du vrai capital-actions, du vrai capital de soutien
de développement économique, du capital de risque, si on veut,
à certains égards; à certains égards, je dis bien.
Si les gens embarquent là-dedans, ils embarquent tous ensemble...
M. Garon: Là, vous ne répondez pas à ma
question.
M. Johnson: ...et non pas pour bénéficier d'un
avantage fiscal qu'ils pourraient réaliser en ne se conformant pas,
à tout le moins à l'esprit de la loi, par la création
d'actions de catégories différentes pour pouvoir avoir, d'une
part, un abri fiscal, et, d'autre part, investir dans les petits projets
séparés les uns des autres. Ce n'est pas là pour cela.
M. Garon: Oui, mais vous ne répondez pas là.
M. Johnson: Ah!
M. Garon: II y en a cinq ou six.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: Bon. J'ai demandé...
M. Johnson: Pourquoi ont-ils fait cela?
M. Garon: Oui. S'ils ont fait plusieurs catégories
d'actions, est-ce qu'ils ont Investi, ces cinq ou six-là, dans un seul
projet ou dans plusieurs projets?
M. Johnson: C'est un de ces cas, me souligne-t-on,
où...
M. Garon:...
M. Johnson: Cela n'a pas d'importance.
M. Garon: Non, vous dites que c'est un de ces cas, je ne sais pas
à quoi vous référez.
M. Johnson: C'est un cas en général, on parle en
général. C'est l'illustration de cas sur lesquels on peut
trébucher, notamment en matière de la Loi sur les impôts,
où les gens organisent leurs affaires de telle façon que oui,
techniquement, ils semblent répondre aux exigences d'un programme, ou de
la loi ou des règlements, mais qu'en fait on voit bien que cela ne
correspond pas à l'esprit dans lequel la loi a été
édictée, la loi ayant été édictée,
dans le cas des SPEQ, à l'égard de un ou de plusieurs projets:
les gens embarquent ensemble. On parle de développement régional,
de se prendre en main, de se serrer les coudes, on n'est pas pour commencer
à permettre à tous de décider qu'ils se
prémunissent, qu'il y a des surplus réservés selon un
placement, etc., dans ce véhicule. C'est l'idée.
La SDI a identifié un cas où, à son sens, ce n'est
pas parfaitement dans l'esprit de l'atteinte des objectifs du programme des
SPEQ qu'une SPEQ a été montée. C'est parfaitement
légal, il n'y a pas de problème; mais avant que cela glisse trop,
que cela devienne hors contrôle, dans le sens que des exemples comme
celui-là vont se multiplier, on est aussi bien de réitérer
l'objectif gouvernemental qui apparaissaît, à l'époque,
enfin, à l'égard des SPEQ, et de resserrer la formulation des
articles qui doivent encadrer la formation des SPEQ. (15 h 45)
M. Garon: Ce n'est pas cela que je vous demande...
M. Johnson: Bon, tout de même... M. Garon: Je pose
une question...
M. Johnson: ...c'est cela que je vous réponds,
pourtant.
M. Garon: Bien oui, mais je vous pose une question.
M. Johnson: Si vous voulez le nom et l'adresse de la SPEQ, vous
ne l'aurez pas.
M. Garon: Non, pas du tout. Je ne veux pas poser des questions en
fonction de la réponse que vous allez me donner. Je pose une question
concrète. Je vous dis ceci: II y a cinq ou six SPEQ qui ont fait
plusieurs catégories d'actions.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: Je vous demande si ces cinq ou six SPEQ, qui ont fait
plusieurs catégories d'actions, ont investi dans plus d'un projet.
M. Johnson: II y en a une qui l'a fait, oui. M. Garon:
Pardon?
M. Johnson: II y en a une, me dit-on, qui l'a fait. Elfe a
investi dans deux projets.
M. Garon: La capitalisation, de combien était-elle?
M. Johnson: Ah bien, écoutez, un instant! La prochaine
fois qu'on fera l'étude article par article d'un projet de loi qui
touche 158 SPEQ, on va apporter les états financiers, les adresses,
les numéros de téléphone, le numéro
d'assurance sociale des actionnaires si c'est cela que le député
veut qu'on fasse, ou ce qu'il veut découvrir. On va envoyer sa question
au feuilleton ou à la loi sur l'accès à l'information. Il
me demande des détails absolument singuliers...
M. Garon: Bien, vous ne faites pas un projet en l'air, mais pour
des êtres de raison. J'imagine...
M. Johnson: Non, je...
M. Garon: ...vous faites un projet...
M. Johnson: ...suis en train de vous expliquer que la SDI a
identifié des cas où l'atteinte des objectifs du programme SPEQ
semble, sans être en péril, quelque peu atténuée par
le fait que des gens ont créé une SPEÛ soi-disant de 100
000 $, mais, en réalité, tu regardes cela, ce sont deux SPEQ de
40 000 $ et une de 20 000 $, cela fait 100 000 $; ce sont trois
catégories d'actions différentes. Les droits et privilèges
rattachés aux actions ne sont pas les mêmes; c'est par
catégorie que cela va être jugé. Donc, quand tu regardes
cela, tu dis: Voyons, ce sont trois SPEÛ, il n'y en a pas qu'une. Et la
loi dit...
M. Garon: Puis?
M. Johnson: Puis? La loi dit qu'une SPEQ, c'est 100 000 $ et
là tes gens trouvent le moyen, par la création de
catégories d'actions, de créer des SPEQ de 25 000 $. Je vous
annonce, M. le député, que ce n'était pas prévu
dans le discours sur. le budget d'avril 1985 et que, en conséquence,
dans le dernier discours sur le budget de 1987, on a
décidé d'y voir, de corriger. Ce n'est pas plus
compliqué que cela.
M. Garon: Regardez bien ce que la loi dit: Les statuts d'une
société doivent indiquer que ses activités consistent
principalement à acquérir et à détenir, à
titre de véritable propriétaire, des actions ou du
capital-actions d'autres corporations. Alors, il y avait quelque chose, un
véhicule, Là, vous voulez ramener à une seule marque.
Là, pour vous autres, les gars de la campagne, vous avez le droit
d'acheter une seule catégorie d'actions, on ne veut pas que vous vous
mêliez trop, on vous dit: une seule catégorie d'actions.
M. Johnson: Pour les gars de la ville aussi, c'est vrai pour tout
le monde.
M. Garon: Oui.
M. Johnson: On ne se cassera pas la tête.
M. Garon: Non, non, mais les SPEQ, ce n'est pas surtout à
Montréal.
M. Johnson: II y en a.M. Garon: Combien?
M. Johnson: J'ai la répartition régionale ici. Vous
m'écoutez?
M. Garon: Oui. Envoyez donc.
M. Johnson: Au 31 juillet, on avait 127...
M. Garon: Bon!
M. Johnson: ...placements validés. Il y en avait 68
à Montréal, 14 000 000 $, plus que la moitié...
M. Garon: Vous voyez!
M. Johnson: ...Montréal métropolitain. Les gars de
la campagne, je ne sais pas ce qu'ils font à Montréal.
M. Garon: Oui.
M. Johnson: Les gars de Montréal, je pense que ce n'est
pas la campagne. C'est cela que vous voulez dire, vous mettez Montréal
et Québec, présumément, en opposition avec le reste du
monde. Québec en a 23 sur 127, pour 3 000 000 $; après cela, dans
le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, il y en a une; au
Saguenay-Lac-Saint-Jean, quatre; à Trois-Rivières, neuf; Estrie,
treize, c'est très actif en Estrie; en Outaouais, trois;
Abitibi-Témiscamingue, quatre; Côte-Nord, deux, pour un total de
127 placements validés au 31 juillet 1987, Montréal englobant, M.
le député, Laval, Longueuil, Sorel, Saint-Hyacinthe, Saint-Jean,
Granby, Beauharnois.
M. Garon: Bon!
M. Johnson: II n'y a rien à Lévis. Qu'est-ce qui se
passe?
M. Garon: Pardon?
M. Johnson: Occupez-vous-en.
M. Garon: C'est parce qu'on en a en masse à Lévis,
des institutions et du développement économique.
M. Johnson: À Québec, 23, cela doit être
là-dedans. Vous êtes dans 03.
M. Garon: La région 03, c'est le nord et le sud.
M. Johnson: Cela dit, tout ce monde, autant à
Montréal qu'à Québec ou ailleurs, est gouverné,
doit l'être et le sera - on entend bien y voir - par la même loi,
les mêmes règlements et
les mêmes exigences. L'Idée, qu'on soit à
Montréal, Québec ou ailleurs, c'est de voir à ce que pour
financer un projet par le biais d'une SPEQ, tout le monde prend le même
risque, pour la bonne et simple raison que la divulgation, ce n'est pas un
problème. Ce n'est pas comme des sociétés publiques qui
ont huit catégories d'actions privilégiées
étonnamment variées, etc., et des ordinaires. Certaines ont plus
de droit de vote que d'autres. Cela donne aux gens un choix d'investissement et
Ils ne savent pas vraiment où cela s'en va spécifiquement.
Dans une SPEQ où il y a 50 personnes au maximum par
définition, autrement c'est une compagnie publique, au sens de la loi,
c'est une corporation commerciale, la Loi sur les valeurs mobilières. Si
50 personnes ou moins rameutées par un promoteur de projet à
Val-d'Or ou à Maniwaki ou à Lévis ou à
Montréal ne sont pas au courant de ce qu'on est en train de leur
demander, il y a un gros problème.
M. Garon: Pourquoi?
M. Johnson: Parce que c'est un promoteur qui vend son projet
à une cinquantaine de personnes. Il dit: On forme une SPEQ ensemble. M.
le député, si vous êtes en train de m'expliquer que vous
allez ouvrir votre porte au premier vendeur de SPEQ qui va frapper chez vous et
qui vous dira: Achetez donc pour 5000 $ dans ta SPEQ ABC, elle veut investir
dans un beau projet à deux coins de rue de chez vous, vous allez juste
faire un chèque sans vous renseigner? Voyons donc!
M. Garon: Ce n'est pas ce que je veux dire.
M. Johnson: Ce n'est jamais cela que vous voulez dire, mais je
vous réponds. Cela fait onze fois que je vous réponds de toutes
les façons, avec toutes sortes de faits, d'exemples, d'illustrations, de
références à la loi, aux règlements, aux
statistiques, aux régions, aux secteurs. C'est jamais cela que vous
vouliez dire.
M. Garon: Non, non.
M. Johnson: On recommence.
M. Garon: Je comprends. Vous dites qu'un projet, il faut que ce
sort 100 000 $. En bas de 100 000 $ ce n'est pas bon.
Je vais vous donner un exemple. Quand M. Desmarals a acheté la
vieille compagnie d'autobus de Sudbury, il n'a pas investi 100 000 $, il a
investi quelques milliers de dollars, si ma mémoire est bonne, l'ayant
lu dans une revue où on racontait sa vie.
Quand Conrad Black est parti, il n'a pas dit: J'ouvre à 100 000
$, il a acheté un vieux journal qui apparemment ne fonctionnait pas et
qui était même sur le bord de la banqueroute. Il l'a monté
et l'a acheté pour quelques milliers de dollars. Je ne suis pas certain
même s'il a Investi 5000 $ dedans. Les petites entreprises, on ne
commence pas à leur donner des "T bones", elles commencent
tranquillement. Alors, dans le domaine des entreprises, je ne trouve pas cela
mauvais une entreprise à 6000 $, je ne crache pas là-dessus. Je
trouve que les entreprises peuvent partir à leur rythme, à leur
grosseur. On voit, par exemple, que la vieille compagnie d'autobus de Sudbury
est devenue Power Corporation. Je comprends que lorsque le ministre est
embarqué, cela avait déjà pris une certaine ampleur; mais
j'imagine que si cela avait été la vieille compagnie d'autobus de
Sudbury, cela ne l'aurait pas intéressé, c'était trop
petit. Mais les entreprises sont lancées comme ça souvent. Je
lisais dans le livre des records que quand Conrad Black a commencé dans
la région de Sherbrooke, c'était tout petit. Quand M.
Péladeau a commencé dans les journaux, il acommencé avec un petit journal de rien, avec quasiment pas de
placements. Je pense que c'était de l'argent qu'il avait emprunté
de sa mère. Aujourd'hui, dans les sociétés de placements
dans l'entreprise québécoise, il n'y a pas de honte, le projet
commence à 5000 $, 10 000 $, 15 000 $ ou 20 000 $, il commence quelque
part. Ce n'est pas nécessaire que ce soit un projet de 100 000 $, cela
peut être plusieurs projets. Il peut arriver que des gens
préfèrent plusieurs catégories d'actions en fonction des
catégories de projets. Tout ce que je dis au ministre c'est cela. Cela
m'apparaît... Je ne vois pas pourquoi. Je trouve que votre article manque
de souplesse. Votre amendement manque beaucoup de souplesse parce que là
il vous encarcane dans une camisole de force: une Idée à la fois,
une catégorie d'action. On met tout le monde ensemble, sauf que, est-ce
ce que les gens souhaitent tous, ce manque de souplesse? Il y en a qui voudront
cela et ils seront indifférents, d'autres ne voudront pas cela. Ils
voudront créer leur habit sur mesure qui leur fera. S'il y a quelque
chose d'irrégulier, il s'agit d'empêcher ce qui est
irrégulier. Mais si c'est régulier, les gens font du
développement économique, choisissent d'avoir différentes
catégories d'actions, puis cela fonctionne. C'est quoi cette
façon de faire la morale, de vouloir que les gens soient tous dans un
seul canal plutôt que dans un torrent qui peut prendre différentes
formules, différentes formes? Je comprends qu'un canal, c'est toujours
pareil; mais une rivière, un ruisseau, un torrent, cela prend les formes
nécessaires pour que la vie s'écoule, pour que cela fonctionne.
Je trouve que, pour un parti qui ne voulait pas réglementer, pour un
parti qui ne voulait pas encarcaner les gens, pour un parti qui voulait la
liberté d'initiative, je trouve qu'on encarcane beaucoup. On dit: on ne
veut pas que les gens fassent cela. Qu'y a-t-il de mal là-dedans?
Pourquoi dire que tout le monde aura le même habit? Ce sera comme en
Chine, un seul habit gris. Comprenez-vous? Pourquoi? Alors que, dans le
développe-
ment, l'habit peut prendre la forme de l'entreprise
épousée. C'est pour cela que je ne comprends pas le but de
l'affaire. Quand je vous pose des questions sur les 127 SPEQ, cela vous choque.
Il me semble, M. le Président, que le ministre devrait connaître
ces 127 SPEQ. Il ne fait pas un projet de loi pour...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: ...les nuages, les nimbus, les cumulus, mais il fait un
projet pour les SPEQ existantes et celles de l'avenir. Pourquoi dire
après cela: Je suis surpris que vous posiez des questions sur les SPEQ
existantes; moi, J'ai l'habitude de partir du réel. Comprenez-vous?
C'est bien dommage... Il y a 127 SPEQ et certaines ont
préféré adapter, se servir de la loi pour se créer
un habit sur mesure. Pourquoi cela choque-t-il le ministre? Prenez à
Trois-Rivières, il pourrait y avoir des gens qui voudraient investir
dans l'entreprise de... Et la population du Québec vieillit. Ce serait
le temps d'investir dans une entreprise qui embaume les morts en disant: il y a
de l'avenir là-dedans, les gens vieillisent, il y aura plus de morts
à l'avenir qu'aujourd'hui. Mais est-ce que tout le monde de
Trois-Rivières voudra investir là-dedans? Pourquoi ne pas donner
un peu de souplesse pour pouvoir investir dans différentes
catégories de projets, avec différents véhicules
financiers qui sont des caisses d'actions, du capital-actions, des
corporations.
M. Philibert: Pour investir dans cela, il faut un minimum de
talent sur le plan financier.
Le Président (M. Théorêt): À l'ordre,
s'il vous plaît! M. le député de Lévis, je vous
rappelle que, sur l'article 1, il vous reste une minute d'intervention.
M. Garon: Pour moi, l'idée n'est pas de tuer le temps,
c'est d'essayer de faire en sorte que le ministre nous dise concrètement
ce qu'il vise. Là, il nous dit qu'il veut empêcher les gens de
faire des choses. Bon, je demande pourquoi. M. Scowen a dit qu'il fallait
déréglementer plutôt que de réglementer davantage,
décloisonner plutôt que d'encarcaner, libérer les
énergies plutôt que d'essayer de les dompter. C'est pour cela que
je trouve que le projet de loi n'est pas un projet de nature libérale.
Non, c'est projet de loi qui...
Une voix: ...social-démocrate...
M. Garon: ...installe un goulot d'étranglement où
tout le monde pense entrer dans une avenue qui sera large, et va entrer dans
une société de placements qui se rétrécit. M. le
Président, vous m'indiquez que...
Le Président (M. Théorêt): Votre temps est
terminé.
M. Garon: J'aurais voulu convaincre le ministre, mais apparemment
ce n'est pas facile de le convaincre; c'est comme pour les frégates.
Le Président (M. Théorêt): Votre temps
étant écoulé, l'article 1 est-il adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Théorêt): Sur division.
J'appelle maintenant...
M. Johnson: C'est invraisemblabe, M. le Président,
l'article vient d'être adopté sur division.
Le Président (M. Théorêt): Oui, voilà,
M. le...
M. Johnson: Invraisemblable? M. Garon: Quoi?
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
l'article...
M. Johnson: Non, juste pour le fonctionnement.
Le Président (M. Théorêt): Oui, M. le
ministre, il vous reste du temps.
M. Johnson: Bien, il me reste au moins 18 minutes ou environ.
J'ai répondu à de nombreuses reprises aux questions que, pendant
20 minutes, le député a jetées en pâturage à
la foule. J'ai répondu à tout cela, j'ai expliqué
l'objectif des SPEQ. On n'a pas inventé cela, on parle d'avril 1985.
Là, il est en train de se désolidariser de son groupe
parlementaire encore une fois, mais rétroactivement, si je comprends
bien.
M. Garon: Non, non. C'est vous qui...
M. Johnson: Vous n'avez pas le droit de parole M. le
député. On m'a signalé que vous aviez pris vos 20
minutes.
Le Président (M. Théorêt): C'est
terminé. M. le ministre.
M. Johnson: Deuxièmement, les objectifs - on le
répète - dans les régions sont de faire en sorte que les
gens embarquent tous dans un projet. C'est cela qu'on appelle la
solidarité. Cela aussi est un mot que. apparemment, le
député ne comprend pas. Mais la vraie leçon, M. le
Président, c'est que, afin de permettre au député de
fonctionner plus facilement et plus rapidement, je lui ai fait la courtoisie
dont j'ai bénéficié pendant plusieurs années de la
part de M. Parizeau quand il était ministre des Finances, dont
j'étais le critique à l'époque. On s'entendait
bien; afin de travailler plus rapidement pour que tout le monde se
comprenne on s'échangeait des notes, les notes explicatives que
l'administration prépare, pour que tout le monde comprenne ce qui se
passe dans les articles de loi. (16 heures)
Je constate que le député de Lévis, comme à
d'autres occasions, se saisit de celle-là pour parler pendant 20 minutes
sur quelque chose qui a été décidé unaniment, il y
a presque trois ans, à l'Assemblée nationale. On a voté
pour les SPEQ. Cela aussi a été adopté unanimement, le
projet de loi 105. Ici, pendant 20 minutes, le député de
Lévis a exprimé son opposition à ce qui est le point
central du projet de loi 105. La prochaine fois, il votera contre en
deuxième lecture et on va savoir à quoi s'en tenir. Cela ne donne
rien d'envoyer des notes. Je le saurai, c'est tout.
Le Président (M. Théorêt): M. le ministre, je
vais maintenant appeler l'article 2 et on me signale qu'à l'article 2,
iI y a un amendement que je vais distribuer immédiatement. M. le
secrétaire. M. le ministre, l'amendement à l'article 2.
Action ordinaire à plein droit de vote
M. Johnson: C'est considérable, M. le Président,
considérable. L'article qu'on a adopté
précédemment, l'article 1, visait justement à
réaffirmer le principe qu'il n'y a qu'une seule catégorie
d'actions, sauf que cela posait des difficultés d'application à
l'égard des SPEQ existantes ou en voie de formation, selon qu'elles
étaient enregistrées avant ou après le discours sur le
budget, etc.
Les juristes, afin de bien s'assurer que nous couvrions les cas des SPEQ
qui n'avaient qu'une série ou catégorie d'actions à plein
droit de vote le 30 avril 1987 ou au moment de leur enregistrement soient
couvertes et que, par ailleurs, d'où le deuxième alinéa,
selon le papillon, les SPEQ qui avaient, elles, plusieurs séries ou
catégories d'actions le 30 avril ou au moment de leur enregistrement
seraient couvertes...
Alors, ça ne vise qu'à régler les situations qui
ont pu se produire après l'annonce faite par le ministre des Finances,
à savoir qu'à compter du 1er mai 1987, les SPEQ étaient
autorisées à n'avoir qu'une seule catégorie d'actions
ordinaires à plein droit de vote admissibles à la
déduction. C'est supertechnique - de concordance, en fait - d'une part
et pour assurer une règle transitoire d'autre part.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Quel est le but, pour le ministre, d'avoir
apporté l'amendement, des changements aussi considérables par
rapport au projet de loi qu'il avait déposé à
l'Assemblée? Parce que, là...
M. Johnson: Comme je l'ai indiqué, les juristes ne
trouvaient pas... Mais, là aussi, le député a ça
entre les mains, ce qui est numéroté à la page 2 des notes
que je lui ai gracieusement fournies, pour mon plus grand malheur.
M. Garon: Le ministre va nous dire que d'abord on a eu des notes
en arrivant. On ne les a pas lues d'avance.
M. Johnson: Oui, oui, et puis? Cela n'a aucun rapport.
M. Garon: Je ne lis pas au laser, comprenez-vous?
M. Johnson: Cela n'a aucun rapport.
M. Garon: Je n'ai pas eu les notes avant, je les ai eues à
l'ouverture de la commission.
M. Johnson: Cela n'a aucun rapport. On ne prétend pas
ça, M. le Président.
M. Garon: Oui, mais tout ce que je demande au ministre, il y a un
changement considérable qu'il apporte par rapport à l'article
existant en termes de rédaction. Je lui demande pourquoi il a senti la
nécessité de faire ces amendements, de changer
complètement son article comme celui-là pour en ajouter un
à peu près deux fois plus long qu'il l'était
antérieurement.
M. Johnson: L'article existant et tel qu'il apparaît
à la page 4 des notes est relativement court, il a sept lignes et demie.
Le projet de loi prévoyait de modifier cet article qui est l'aticte 5 de
la loi actuelle par l'ajout qui apparaît évidemment dans le projet
de loi qui comporte un long premier paragraphe suivi de deux sous-paragraphes.
Est-ce exact?
Les juristes ont trouvé que ce n'était pas suffisant pour
assurer la transition d'un régime à l'autre où, avant le
discours sur le budget, on pouvait avoir autant de catégories d'actions
qu'on voulait finalement, mais après que le ministre des Finances a dit
que ce n'était pas permis ou acceptable, en termes politiques aussi,
comme on l'a exprimé, il fallait donc ajouter à l'article 5 tel
qu'il existait. Les juristes ont dit: Ce que vous avez ajouté, ce qu'on
a ajouté, c'est sous ma signature... Ce que j'aurais ajouté et
que j'ai présenté à l'Assemblée nationale ne s'est
pas avéré aux yeux des juristes suffisant pour assurer la
transition d'un régime à l'autre et de bien couvrir tous les cas,
soit celle des sociétés ayant une seule catégorie d'action
avant le discours sur le budget et celle qui avait plusieurs catégories
d'actions au sens où on l'entend maintenant.
M. Garon: Ce n'est pas suffisant. Quelles sont les modifications
que vous avez dû apporter
pour rendre vos dispositions suffisantes? L'amendement que vous avez
apporté n'était pas suffisant pour réaliser des objectifs
recherchés. Pourriez-vous nous indiquer quels étaient les
objectifs recherchés et qu'est-ce que vos modifications apportent pour
permettre de réaliser des objectifs recherchés par votre
amendement qui étaient insuffisants?
M. Johnson: Les objectifs recherchés étaient en
sorte qu'il n'y ait pas plusieurs catégories d'actions dans une SPEO. Ce
que la version originale prévoyait, c'était que des changements
seraient observables en raison - je cite la sixième ligne de
l'amendement original - d'une modification au capital-actions de la
société.
Pour être bien sûr que ce n'est pas simplement au point de
vue technique une modification du capital-actions qui donne lieu à une
addition ou à une variété de catégories de
capital-actions, l'amendement que vous avez maintenant devant vous, soit le
papillon, prévoit que ce n'est non seulement à l'occasion de la
modification du capital-actions que cela peut se produire, cette situation de
multiplicité de catégories d'actions, mais également par
l'ajout de catégories et de séries de même catégorie
du capital-actions. C'est pour être bien sûr qu'on couvre tous les
cas où la situation ante et la situation post ne sont pas identiques et
d'identifier les causes de la non-identité de la situation ante et de la
situation post.
M. Garon: Adopté. M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Cannon): Alors, l'amendement à
l'article 2 est donc adopté. Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Cannon): Tel qu'amendé. Alors, on
passe à l'article 3. M. le ministre.
M. Johnson: Brièvement, c'est un remplacement, mais qui a
presque forme d'un ajout. On indiquait, autrefois, à l'article 6, -
autrefois, actuellement - que: La SDI peut prescrire la forme et le contenu
d'une demande d'enregistrement d'une société. Ce que nous faisons
ici, par l'article 3 du projet de loi, c'est de remplacer au complet l'article
6, de fait, pour ajouter que non seulement la SDI peut prescrire la forme et le
contenu d'une demande d'enregistrement d'une société, mais
également la forme et le contenu d'une demande de validation d'un
placement dans une corporation admissible. C'était un trou, un oubli.
Parce que, dans le processus, il y a une demande d'enregistrement de la SPEQ
et, par ailleurs, il y a les demandes de validation. On n'avait pas
prévu dans la loi, à l'époque, que c'était la SDI
qui prescrivait la forme et le contenu de la demande de validation du placement
fait par la SPEQ dans une corporation admissible. C'est un oubli pur et
simple.
Le Président {M. Cannon): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Comment a-ton fonctionné jusqu'à
maintenant?
M. Johnson: Au point de vue pratique. Lorsqu'il y avait des
demandes de validation d'un placement, la SDI a concocté, de
façon fort intelligente, un modèle de forme, un formulaire, en
précisant le contenu que le formulaire devrait avoir et en demandant aux
entreprises de le compléter; c'est ce qui a été fait et
cela n'a pas posé de problème, mais H n'y a pas d'autorité
légale, si on veut, dans ce sens-là. Il n'y avait pas de
disposition qui prévoyait que c'était la SDI qui prescrivait,
comme vous le savez; "peut prescrire", donc un pouvoir
délégué, je présume, qui n'a pas été
envisagé à l'époque, en 1985 toujours.
M. Garon: En 1985?
M. Johnson: Bien, c'est dans la loi originale que cela a
été oublié. On a oublié, dans la loi originale,
d'encadrer, de façon précise, pardon, d'habiliter la SDI à
prescrire la forme et le contenu de la demande de validation d'un placement.
C'est tout. Cela allait de sol. Une SPEQ est formée à telles
fins; donc, pour l'enregistrer, on prescrit la forme et le contenu de la
demande d'enregistrement et, ensuite, ses fins sont d'investir dans
différentes corporations admissibles. Il faut que quelqu'un dise "oui,
c'est une corporation admissible". Quand tu demandais de valider cela, sur
quelle formule le faisait-on? Le BS3-26, cela n'existait pas. On en a
Inventé une, je ne sais pas sous quel nom.
Une voix: L'Opposition n'avait pas joué son rôle,
dans ce temps-là.
M. Garon: Il faut dire que toutes les formules ne sont pas
prescrites par les lois.
M. Johnson: Non, mais cela habilite. On parle du pouvoir
habilitant, je pense bien...
M. Garon: Oui...
M. Johnson: ...au sens large.
M. Garon: ...mais il y avait l'article 14 quand même qui
disait: Une société doit transmettre, par écrit, à
la Société de développement industriel, en mettant
à jour tout changement, les informations requises par ses actionnaires.
Non, ce n'est pas celui-là, attendez un peu.
L'article 12: Un placement admissible, un placement qui est
validé par la Société de
développement industriel du Québec. Il dit ce qu'il
est.
M. Johnson: Validé comment et pourquoi et sur quelle
base, c'est cela qui avait été... (16 h 15)
M. Garon: Ah là, il ne faut pas se mordre le front avec
les dents d'en haut, voyez-vous! La loi dit ce qu'il faut faire. Même si
elle ne prescrit pas la formule et qu'il n'y a pas un article qui dit qu'il
faut une formule...
M. Johnson: Bien, l'article 6 le dit... M. Garon: ...et le
contenu.
M. Johnson: "...d'une demande d'enregistrement..." Est-ce qu'on
se mord le front avec les dents d'en haut, à l'article 6? Autrement, on
va tout biffer et on va faire un nouvel article et on dira: La SDI fera bien ce
qu'elle voudra. Ce ne sera pas long; on va discuter beaucoup plus longtemps de
cela, par exemple, parce que...
M. Garon: Non, non, vous rapportez cela comme...
M. Johnson: ...cela m'apparaît substantiel comme approche
ce que le député suggère.
M. Garon: Cela vous apparaît substantiel, vous,
l'article...
M. Johnson: Ah! Très, très. Non, l'approche que
vous suggérez de ne pas habiliter la SDI à prescrire la forme et
le contenu des demandes etc. Je dis que le corollaire de votre prise de
position, c'est de dire que la SDI fasse bien ce qu'elle voudra et quand elle
fera cela tout croche, ce sera "too bad". Cela m'apparaît substantiel
comme changement à la façon dont notre parlementarisme et nos
organismes doivent fonctionner.
M. Garon: Cela dépend de la conception...
M. Johnson: De cela, on va en parler longtemps.
M. Garon: Je me demande ce qu'il prend au ministre. Le ministre
est fatigué, iI a besoin de vacances...
M. Johnson: Pas du tout! Ha, ha, ha!
M. Garon: II est en train de parler d'un article qui demande de
prescrire la forme et le contenu d'une formule...
M. Johnson: Oui.
M. Garon: ...comme quelque chose du nec plus ultra dans le
domaine du droit, tu sais...
M. Johnson: Ce n'est pas du tout ce que j'ai indiqué.
M. Garon: Je comprends là.
M. Johnson: Les gens de la SDI, les juristes du gouvernement du
Québec viennent de s'apercevoir ou se sont aperçus
récemment quand même qu'il y avait un petit trou lorsqu'on regarde
ce qu'on doit d'ordinaire spécifier dans une loi de cette nature,
à l'égard du pouvoir de la SDI de prescrire la formule contenue
d'une demande de validation d'un placement. C'est un oubli. On ne se cassera
pas la tête. C'est en matière fiscale, comme le
député le soupçonne et comme il devrait le savoir à
cause de sa formation. On ne marche pas à peu près
là-dedans. On ne marche pas à peu près.
M. Garon: Je le sais comme vous qu'il n'y a rien là.
M. Fortier: Non, mais cela peut être très important
sur le plan technique, je ne vois pas pourquoi vous argumentez si...
M. Garon: Je n'argumente pas. Une voix: Qui est ce
personnage?
M. Johnson: Cette personne-là n'existe pas autour de la
table.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Fortier: ...dans l'Opposition aussi. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Théorêt): Alors vous n'avez
pas le droit de parole.
M. Johnson: Tu mêles l'enregistrement, là.
Une voix: II s'agissait du recherchiste du parti de
l'Opposition.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Cannon): L'article 3 est-il
adopté, M. te député de Lévis...
M. Garon: Je vais...
Le Président (M, Cannon): ...sans vous presser?
M. Garon: ...poser une question au ministre. La formule qu'a
adoptée la Société de développement Industriel,
pensez-vous qu'elle a un caractère légal, étant
donné que cet article-là n'était pas là? La formule
est irrégulière en l'absence de cet article-là.
M. Johnson: Le ministre de la Justice ne peut même pas
donner d'opinion juridique en Chambre, alors je ne vois pas comme le ministre
de l'Industrie et du Commerce va faire cela en commission, M. le
Président.
M. Garon: Mais vous nous dites...
M. Johnson: Comme vous vous apprêtiez d'ailleurs à
le souligner vous-même comme président de la commission.
M. Garon: Estimez-vous, comme vous dites, que cet article est
absolument indispensable sur le plan juridique? Pensez-vous que vous allez
devoir valider tous les formulaires qui ont été remplis dans le
passé et qui n'avaient pas comme assise cet amendement de la loi que
vous présentez devant l'Assemblée nationale? Ou estimez-vous que
les formulaires qui ont été remplis jusqu'à maintenant par
les gens ont été correctement validés par la
Société de développement industriel et que vous ne serez
pas obligés de valider dans le passé des formulaires qui ont
été remplis, qui ont été conçus par la
Société de développement Industriel en l'absence de
disposition légales?
M. Johnson: Je ne penserais pas que c'est un plat terrible, sinon
celui d'habiliter vraiment... pas d'habiliter, oui, c'est ça,
d'habiliter l'adoption d'un règlement sur la forme et le contenu de la
demande de validation. C'est juste pour que ce soit plus clair, plus complet et
le plus transparent possible. La SDI a posé des questions qui...
Présumément, il existe aujourd'hui un formulaire. Le
formulaire demande qu'il soit complété à la lumière
des renseignements qui, dans la loi, permettent de juger si une corporation est
admissible ou pas. Alors, la base juridique est très solide. Mais quant
à savoir, à l'avance, tous les gens, les contribuables, les gens
qui lisent les lois et les règlements, à l'avance, qu'est-ce
qu'on va leur demander, pour que ce soit plus clair ou le plus complet
possible, pour qu'ils sachent, par un règlement de la SDI, que quand ils
vont avoir une demande de validation, la formule, cela va être ça
et les questions, ça va être telle chose et les tests ou
autrement, qu'ils devront être rencontrés selon tel et tel... et
qu'on devra compléter une formule, la signer, la dater, etc., c'est de
la transparence, c'est tout. Ce n'est pas un plat terrible.
Mais je ne suis pas inquiet de la validité. Je ne vous donne pas
d'opinion juridique, mais il n'y a personne qui a soulevé
l'invalidité sur toutes sortes d'affaires sous prétexte que la
formule, ce n'était pas écrit dans les règlements, qu'elle
mesurait 8 1/2 par 14 sur du papier jaune pâle et des histoires comme
ça. Mais que tes gens le sachent à l'avance, ce n'est pas
mauvais.
M. Garon: Est-ce qu'il serait possible d'avoir une copie de la
formule utilisée jusqu'à maintenant par la Société
de développement industriel?
M. Johnson: On vous met ça à la poste, M. le
député.
M. Garon: J'aimerais autant l'avoir tout de suite, s'il
était possible, pourvoir quel est ce...
M. Johnson: Dès la mise à la poste, ça vous
appartient. Je vous rappelle ça. Rappelez-vous vos cours de droit.
M. Garon: C'était dans le temps où la poste
marchait, ça!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Aujourd'hui, je pense que ça va être
changé par Purolator ou des compagnies...
M. Johnson: M. le député, ça existe.
À l'origine, ça pouvait... Quand le premier placement a fait
l'objet d'une demande de validation, présumément, on s'est
demandé où est la formule et on s'est aperçu qu'il n'y
avait pas de formule. Là, les gens se sont écrit et ils ont
posé des questions pour décrire le placement et voir quelle est
la situation de la SPEQ et de la corporation admissible. Cela a amené
des affaires absolument tonitruantes comme le nom de la corporation admissible,
l'adresse de la direction générale, le numéro de
téléphone.
Je vais reconnaître avec vous qu'on n'a pas besoin de convoquer la
Chambre d'urgence pour prévoir que cela doit être fait de cette
façon-là, mais étant donné qu'on est ici,
notamment, j'ai hâte qu'on y arrive pour permettre à des
entreprises en démarrage de bénéficier de placements et,
donc, de capitalisations émanant d'une SPEQ. On en a profité et
les Juristes en ont profité à la demande de la SDI qui s'est
aperçue de ce petit trou, ce petit oubli de 1985 - je m'évertue
à le répéter - pour y remédier. Ce n'est pas plus
compliqué que ça.
M. Garon: Allez-vous distribuer votre formule?
M. Johnson: Oui, je vais vous donner ça avec plaisir. Il
n'y a pas de problème.
Le Président (M. Théorêt): On peut en faire
une photocopie.
M. Johnson: En avez-vous une autre?
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que vous
voulez une photocopie?
M. Johnson: C'est un projet sous toutes réserves.
Des voix: Voulez-vous la garder? Ils vont vous faire une
photocopie.
M. Garon: II n'a pas été utilisé
jusqu'à maintenant? Vous dites que la SDI avait inventé une
formule fort intelligente en l'absence de dispositions légales dans la
loi de 1985. On a apporté un amendement de cette nature dans un projet
de loi omnibus en 1986. Cela a pris deux ans pour découvrir le besoin
d'une refonte.
M. Johnson: Vous savez, en partie des projets de loi omnibus,
vous n'en avez pas vus depuis décembre 1985.
M. Garon: Mais on a tellement vu de projets de loi...
M. Johnson: Pas depuis décembre 1985, je suis pas mal
sûr.
M. Garon: Non, non Une loi avec un seul article: ajouter trois ou
quatre points-virgules dans une loi.
M. Johnson: Cela, il y en a eu plein. Je suis d'accord avec
vous.
M. Garon: Il y en a eu beaucoup.
M. Johnson: Mais cela permet aux gens qui pataugent dans les lois
de se retrouver, cependant.
M. Garon: II faut habituer les nouveaux députés aux
lois.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'article 3 est adopté?
M. Garon: L'article 3 est adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 4.
M. Johnson: Après un combat titanesque.
M. Garon: Quoi?
M. Johnson: Après une lutte titanesque.
M. Garon: J'avais envie de demander un vote nominal, mais j'ai eu
peur que certains députés s'abstiennent.
M. Johnson: Surtout vos quatre représentants à
cette commission.
M. Garon: C'est cela. Mais ils m'aident.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'article 4 est adopté?
Placement admissible
M. Johnson: L'article 4 c'est l'article central, à mon
sens, qui donne suite au discours sur le budget, c'est-à-dire qu'on
permet maintenant par le jeu de cet article à des sociétés
en démarrage, des corporations en démarrage d'être
admissibles à recevoir - si on veut l'employer comme ça - le
capital émanant d'une SPEQ. On voit que c'est par les modifications aux
exigences relatives aux salaires versés qui aujourd'hui doivent
l'être pendant une période de temps qui précède le
placement.
Il est bien évident que si on parle d'une situation de
démarrage, il n'y a pas de période pendant laquelle les salaires
sont versés si l'entreprise n'existe pas. C'est donc simplement dans les
deux années qui suivent le placement et non pas à quelque
période que ce soit précédant le placement par une SPEQ
d'une corporation admissible que cette règle-là doit être
observée, d'une part. D'autre part, à l'égard des secteurs
d'activité admissibles, l'exigence qui s'applique aujourd'hui vise le
fait que l'entreprise ait eu des activités admissibles dans
l'année qui précède le placement, alors que là,
cette exigence est modifiée de telle sorte qu'il suffit de se livrer
à des activités admissibles dans les quatre mois qui suivent le
placement.
Donc, on peut former une SPEQ et cela devient la souscription que la
SPEQ peut faire à du capital-actions d'une corporation, cela devient un
placement admissible, à condition que des activités admissibles
manufacturières, etc., voient le jour au plus tard dans les quatre mois
suivants. Deuxièmement, que des salaires soient versés à
75 % au Québec pendant les deux ans qui suivent le placement, sans
exigence de versement de salaires préalablement au placement. (16 h
30)
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lévis...
M. Garon: Pardon? Une voix: ...
M. Garon: Oui, c'est parce que, tout à l'heure, le
ministre a dit que l'article le plus Important, c'était l'article 1.
Là, vous venez de nous dire que c'est l'article 4. Je veux...
M. Johnson: Deux articles importants, M. le Président.
M. Garon: C'est cela que je voulais savoir, si, tantôt,
c'était pour me narguer que le ministre disait que c'était
l'article 1 et que, maintenant, il dit que c'est l'article 4. J'avais
compris... Par ailleurs, il a beaucoup Insisté pour dire que l'article 3
de la formule était très important également.
Une voix: Non.
M. Garon: Non. Vous avez changé d'idée après
l'avoir vu. Je pensais en arriver à une formule, une grosse formule,
indépendammant...
Alors, M. le Président, dans les notes explicatives que vous nous
avez données, on parle de l'obligation de verser plus de 75 % de leur
salaire à des employés de l'établissement au Québec
ne s'appliquera que pour une période de deux ans suivant le placement.
Est-ce qu'il s'agit vraiment...
M. Johnson: ... doit s'appliquer avant et après le
placement; ici, cela ne s'applique que pour la période qui suit.
Évidemment, on parle d'une situation de démarrage, alors il y
a zéro pour cent de zéro de salaire versé avant le
placement, avant le démarrage. C'est comme cela que c'est... C'est le
seul objectif. Si on s'en reporte - je ne veux pas allonger pour rien le
débat - à l'article 12, aujourd'hui, une corporation est
admissible lorsque, à la date d'acquisition du placement en cause, elle
rencontre les conditions suivantes: 4° - à laquelle on
réfère dans le 1° de 12.1 qui est devant nous - au cours des
douze derniers mois précédant la date de l'acquisition du
placement ou des mois précédant cette date s'il s'agit d'une
corporation ayant débuté ses opérations depuis moins de
douze mois, plus de 75 % des salaires, etc.
Par ailleurs, le dernier paragraphe de 12.6 dit que la condition
visée au paragraphe 4 - que je viens de vous lire quant aux salaires qui
doivent avoir été payés au Québec depuis au moins
douze mois si la société existait depuis plus de douze mois -
doit être satisfaite pendant les deux ans suivant l'acquisation du
placement admissible. Donc, c'est une double condition, si on veut. Il faut
payer des salaires pendant trois ans, donc un an avant le placement et deux ans
après. Là, on parle de démarrage, c'est bien entendu qu'il
n'y a pas de salaire; on n'exigera pas que les salaires soient payés
depuis un an. Donc, on ne maintient que la condition de paiement de salaires
pendant deux ans après le placement.
M. Garon: Considérez-vous cela comme une obligation,
lorsque vous dites "une exigence", une obligation ou comme quelque chose qui
est accepté? On dit un placement admissible, c'est un placement
admissible, ce n'est pas.. Je n'ai pas senti cela comme une obligation.
L'article 12 dit: Est un placement admissible, un placement qui est
validé par ta Société de développement industriel
du Québec et qui est... Donc, ce n'est pas une obligation.
M. Johnson: Ah oui, absolument!
M. Garon: Bien non. Ces sommes-là sont admissibles.
M. Johnson: En placement admissible, il n'est pas question de
montant, mais de dire: Est-ce que c'est une corporation qui est dans tel
secteur? Est-ce qu'elle est admissible à recevoir un placement
admissible? Est-ce qu'on permet à la SPEQ de faire ce
placement-là?
M. Garon: Oui, oui.
M. Johnson: La SPEQ ne peut pas faire n'importe quoi.
M. Garon: Non.
M. Johnson: Elle doit investir dans des entreprises qui sont dans
des secteurs particuliers, un peu comme les programmes de subvention et d'aide
de la SDI; c'est essentiellement tes mêmes secteurs: manufacturier,
tertiaire moteur, récréo-touristique et deux autres que j'oublie,
exportation...
M. Garon: Vous présentez cela comme une exigence.
M. Johnson: Ah oui, cela en est une! Cela en est une.
M. Garon: Non, non, c'est accepté comme placement; c'est
admis comme placement, mais ce n'est pas une obligation. Vous auriez pu placer
votre argument différemment.
M. Johnson: Qu'est-ce que vous lisez, là? On va se
comprendre. Vous lisez l'article 12 de la loi actuelle.
M. Garon: Oui, oui. L'article 12 de la loi actuelle...
M. Johnson: Est un placement admissible, un placement qui est
validé par la Société de développement industrie!
et qui est...
M. Garon: Bon! Le 4°.
M. Johnson: ...sous une formulation qui fait appel à
toutes les conditions que cela doit rencontrer. 2°, notamment, on dit
...qui est quoi? Quel est ce placement? C'est une action ordinaire à
plein draft de vote du capital-actions d'une corporation admissible, d'accord?
2° ...ou alors une action à plein droit de vote du capital-actions
d'une corporation admissible qui est acquise par une société
à titre de premier preneur etc. Là, on se comprend; après
cela, on tombe au 3e alinéa: "La corporation admissible doit, à
la date d'acquisition rencontrer les conditions suivantes.." Qu'est-ce que
c'est une corporation admissible qui donne ouverture au placement admissible?
C'est une corporation privée dont le contrôle est canadien au sens
de l'article 1 de ta Loi sur les impôts; 2° un actif inférieur
à 25 000 000 $ ou un avoir net des
actionnaires d'au plus 10 000 000 $; 3° la direction
générale au Québec; 4e là, on arrive
dans nos conditions de versement de salaires au cours des douze derniers mois
précédant fa date du placement etc. Elle a versé 75 % du
salaire de ses employés dans des établissements situés au
Québec; 5° elle oeuvre principalement dans l'un des secteurs
d'activité déterminés par règlement du
gouvernement. J'ai parlé de cela; 6° elle n'a pas de lien de
dépendance au sens des règlements avec la société
à cette date, ni au cours des deux années suivantes etc. Et, le
dernier alinéa qui maintient l'exigence de verser des salaires pendant
au moins deux ans, selon le placement.
Le Président (M. Théorêt): Et je vous
rappelle que vous parlez sur votre temps.
M. Johnson: Oui, oui. Il y a un jeu... M. Garon: Oui,
oui.
M. Johnson: ...corporation admissible, qu'est-ce que c'est? C'est
une entreprise qui fait telle et telle chose, qui est située au
Québec etc., tels actifs... Elle doit et elle émettra des actions
à une SPEQ, comme des actions à plein droit de vote, etc. des
actions ordinaires. Et ce sont ces actions qui sont le placement admissible de
la SPEQ. C'est dans cela que la SPEQ peut investir. Il est sûr que les
exigences qui sont devant vous à l'article 12.1 s'appliquent à la
corporation. Ce qui permet de dire que, lorsqu'elle émettra du
capital-actions à une SPEQ, le placement sera admissible. Quid erat
demonstratum. Sortez vos chapeaux, il va faire beau.
M. Garon: Je vais vous demander de poser la question
suivante.
M. Johnson: Oui, je vais vous répondre, à part
cela.
M. Garon: Oui, à 4°... M. Johnson: Oui.
M. Garon: ...on dit tout simplement - est-ce que je saisis bien -
qu'au cours de la période de temps visée, plus de 75 % des
salaires versés à des employés, l'ont été
à des employés d'un établissement situé au
Québec.
M. Johnson: C'est cela.
M. Garon: C'est cela l'obligation.
M. Johnson: Oui, mais la période de temps aussi.
M. Garon: Oui, oui, pendant la période de temps.
M. Johnson: Au cours des douze derniers mois II y a deux tests,
si vous voulez: un test de temps et un test de lieu.
M. Garon: 2° La question que je voudrais vous poser, ce n'est
peut-être pas directement complètement dans le cadre du projet de
loi, mais elle l'est en même temps.
M. Fortier: Hors d'ordre!
M. Garon: Non, non, elle l'est en même temps.
Le Président (M. Théorêt): À
l'ordre!
M. Garon: Considérez-vous que les conditions qui sont
placées ici dans le cadre de la signature du libre-échange avec
les Américains, toutes ces restrictions concernant les contrôles
canadiens et les paiements dans les établissements situés au
Québec, sont toujours valables et seront toujours valables après
le 1er janvier 1989?
M. Cannon: La première condition du
Québec, c'est que cela se fasse dans l'intégrité
des lois québécoises et le respect de nos lois C'est cela.
M. Johnson: L'adjoint parlementaire du ministre du Commerce
extérieur et du Développement technologique...
M. Garon: Oui, mais on dit...
M. Johnson: ...vient de répondre d'une façon
magistrale.
M. Garon: ...dont le contrôle est canadien au sens de
l'article 1 de la Loi sur les impôts.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: Je pense bien que le contrôle de la
propriété est très touché par l'entente sur le
libre-échange.
M. Johnson: Pas au point de vue du traitement fiscal d'une
entreprise. Je ne peux pas envisager que des lois fiscales canadiennes,
à plus forte raison je dirais des provinces, sont touchées par
l'accord sur le libre-échange, quand même!
M. Garon: Alors, comment fonctionne le traitement national?
Le Président (M. Théorêt): Je vous rappelle
que vous ne pouvez pas demander un avis professionnel, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Bien non, je ne demande pas un avis..
Le Président (M. Théorêt): ...c'est dans te
règlement.
M. Garon: Le traitement national dont il est question dans le
libre-échange, c'est-à-dire qu'on dit va donner aux compagnies
américaines, aux compagnies...
M. Johnson: C'est cela, c'est à l'égard du
comportement commercial que cela se déroute. Là, on est en
matière fiscale pure et simple de l'administration de la Loi sur tes
impôts fédérale, en l'occurence, ou du Québec, peu
importe les notions de contrôle ou une corporation privée dont le
contrôle... Ce sont des notions fiscales. On n'est pas dans le commerce
International de quelque façon que ce soit. Je ne vois pas, de quelque
façon que ce soit, sous prétexte de libre-échange, une
société américaine qui ne répond pas à ces
tests pour que les investisseurs bénéficient dans le placement
admissible par le biais de la SPEQ d'avoir un crédit d'impôt. Je
ne vois pas du tout le rapport entre les deux, je dois le dire.
On ne parie pas de barrière tarifaire, on ne parle même pas
de barrière non-tarifaire ou de commerce International, on parle de
l'administration de la Loi sur les impôts qui, dans toutes les
juridictions du monde entier, prévoit des traitements pour le
contrôle local, le contrôle étranger et les retenues
à la source. Les traités internationaux en matière fiscale
ont précisément pour but d'arrimer les différentes lois,
les différentes juridictions. Alors, je ne vois pas le rapport.
M. Garon: Cela veut dire qu'une corporation privée dont le
contrôle n'est pas canadien...
M. Johnson: Oui.
M. Garon: ...c'est-à-dire dont les actionnaires seraient
américains, qu'elle puisse opérer dans les mêmes conditions
sur le territoire du Québec et n'aurait pas droit à ces
avantages, ce serait correct avec l'accord du libre-échange. C'est cela
que vous dites?
M. Johnson: Je vais répondre encore une fois que je ne
veux pas vous donner une opinion juridique sur un texte que je n'ai pas vu, qui
a 2000 pages, selon ce que j'en sais. Mais, à ce moment-ci, cela ne me
paraît pas relever du tout des discussions qui ont eu lieu sur le
libre-échange.
M. Garon: Mais êtes-vous au courant qu'il y a une clause
dans le traitement national ou dans le chapitre sur les investissements sur le
traitement national pour les fins d'investissement...
M. Johnson: Le traitement national... Attendez un peu. La loi
qu'on a devant nous, ici, confère, par le jeu d'un placement admissible
par une SPEQ un crédit d'impôt à des résidents qui
paient l'impôt au Québec. On ne mêlera pas les choses...
s'ils investissent dans une SPEQ qui elle-même peut investir dans
certaines compagnies.
Il y a des compagnies dans lesquelles elle peut investir... C'est signe
qu'elles sont contrôlées à 75 % par des Canadiens, dont le
contrôle est canadien, point à la ligne. Pardon, pas 75 %, c'est
le salaire. Dont le contrôle est canadien.
Si vous voulez investir dans une compagnie dont le contrôle est
américain, c'est votre choix Vous ne voulez pas de crédit
d'impôt, c'est votre problème! On vous laisse le choix.
Aujourd'hui, vous pouvez investir dans ce que vous voulez. Il y a des
placements comme les RÉA qui vous donnent droit à des
déductions, il y en a d'autres qui vous donnent droit à des
crédits d'impôt et il y en a d'autres qui ne vous donnent le droit
à rien. C'est à prendre le risque, c'est à votre charge
totalement plutôt que de le partager avec le fisc
québécois. C'est votre choix comme investisseur.
M. Garon: On sait que les frontières du Québec, par
exemple, dans la Haute-Beauce ou dans le haut de certains comtés, les
scieries et... le bois qui est coupé aux États-Unis n'a pas
besoin des scieries. II pourrait y avoir intérêt de
développer une corporation admissible dont le contrôle ne serait
pas nécessairement québécois...
M. Johnson: Elle ne serait pas admissible.
M. Garon: ...pour favoriser le développement de...
M. Johnson: Elle ne serait pas admissible à cet avantage
fiscal qui est disponible pour les contribuables québécois.
M. Garon: Vous considérez que cette corporation aurait le
traitement national prévu dans ie traité de
libre-échange?
M. Johnson: Les gens qui ont un traitement national sont les
contribuables québécois. N'importe qui se qualifiant comme
contribuable québécois peut avoir un crédit d'impôt
comme déduction fiscale. Cela dépend des circonstances et des
programmes dont il se prévaut.
M. Garon: Dans l'entente sur le libre-échange, on dit bien
que...
M. Johnson: Maintenant, il investit où il veut. Il ne faut
pas mêler les choses. Il ne faut pas mêler les paliers
d'application. Est-ce que oui ou non - c'est cela, votre question en
réalité - on se trouve à conférer un avantage que
le libre-échange ne permettrait pas à des entreprises qui sont de
contrôle canadien par
opposition à d'autres qui ne sont pas de contrôle
canadien?
La fiscalité n'est aucunement touchée, à mon sens.
Les réformes fiscales et les grands principes fiscaux applicables au
Canada et aux États-Unis, n'ont jamais - je suis convaincu -
été discutés entre MM. Murphy et Reisman. Ce
n'était même pas dans les termes de référence
d'aller arrimer la fiscalité des deux pays de traiter les contribuables
qui sont sur le territoire de l'un ou de l'autre, de telle ou telle
façon, de remettre en cause le traité fiscal
Canada-États-Unis qui existe depuis des années, je suis
convaincu, il y a toutes sortes d'ententes que les ministères du Revenu,
à la grandeur du Canada et des États-Unis ont conclu depuis, je
n'oserais pas dire des générations, mais depuis longtemps, je ne
vois pas, jamais à ma connaissance, que cela a été
évoqué de près ou de loin dans les discussions sur la
libéralisation des échanges commerciaux entre le Canada et
États-Unis.
M. Garon: Je vous ai dit au fond que le gouvernement...
M. Johnson: On n'a pas parlé non plus du fait qu'autrefois
quand tu comptais un touché au football canadien, tu avais juste cinq
points pendant qu'aux États-Unis, tu en avals six.
M. Garon: Je ne parle pas d'échanges commerciaux, je parle
d'investissements.
M. Johnson: II n'y a pas de rapport non plus.
M. Garon: Non, je parle d'investissements, je ne parle pas
d'échanges commerciaux et donner des avantages aux actionnaires d'une
corporation dont le contrôle est canadien par rapport à d'autres
dont le contrôle n'est pas canadien.
M. Johnson: Quel est l'avantage de ce qu'on donne?
M. Garon: Bien, c'est t'avantage fiscal.
M. Johnson: Pas du tout. Quel avantage est donné?
M. Garon: On facilite l'accès de capitaux... M.
Johnson: Ah!
M. Garon: ... et les actionnaires, dans une corporation dont le
contrôle est canadien, auraient des avantages que d'autres,
Québécois ou Canadiens, dans une corporation privée dont
le contrôle n'est pas canadien, n'auraient pas.
M. Johnson: L'accès au capital? Cela ne m'apparaît
pas, je dirais, un droit fondamental qui doit être respecté ou
soi-disant établi intégralement sans discrimination aucune dans
le cadre d'un échange d'un traité de libre-échange et de
libéralisation d'échanges commerciaux. Je ne vois vraiment pas de
rapport là, même il est ténu, si on veut faire de la
théorie, alors là le député de Lévis me
disait qu'il partait de la réalité et du pratique.
M. Garon: Ah! oui.
M. Johnson: J'écoute, j'attends, j'écoute surtout
parce que depuis cinq minutes...
M. Garon: Pensez-vous que les nécessités de
placements, le but c'est l'investissement ou...
M. Johnson: Les SPEQ?
M. Garon: Oui.
M. Johnson: Le but...
M. Garon: ...c'est l'investissement?
M. Johnson: Le but, c'est de procurer à nos PME en
région, une source de capital en incitant des gens à investir,
constituer une SPEQ.
M. Garon: C'est cela.
M. Johnson: C'est cela. Alors, General Motors n'en
bénéficie pas.
M. Garon: En relisant les chapitres sur les investissements et te
traitement national dans le traité du libre-échange, en tout cas,
ce n'est pas le but, je ne voudrais pas vous faire...
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'article 4 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
maintenant l'article 5.
M. Johnson: Nous sommes dans la fiscalité pure, on ne se
casse pas la tête, à l'application de nos lois fiscales, notamment
l'article 965.29 de la Loi sur les impôts du Québec, chapitre I-3
qui avait été introduit évidemment pour expliquer comment
la déduction relative au SPEQ serait traitée à l'usage des
cas de souscriptions de nouvelles actions ordinaires à plein droit de
vote d'une SPEQ, qui ont donné lieu à des structures
financières, des montages financiers qui semblaient, je dirais,
distinguer les actionnaires les uns des autres...
Le Président (M. Théorêt): Les travaux sont
suspendus pour deux minutes.
Une voix: Suspendus?
Le Président (M. Théorêt): Les travaux sont
suspendus.
(Suspension de la séance à 16 h 51)
(Reprise à 16 h 53)
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'article 5 est adopté?
M. Johnson: Voici certaines explications; cela va réduire
ie nombre de questions. Je vous donne un cas théorique, une SPEQ est
formée de deux personnes qui mettent chacune 50 000 $, juste pour les
besoins de la discussion pour qu'on comprenne. Elles font l'investissement,
elles ont bénéficié de l'avantage fiscal. On voudrait
attirer un nouvel actionnaire avec son montant de 50 000 $ à lui. La loi
est ainsi construite, notamment la Loi sur l'impôt, l'article 965.29, que
les avantages fiscaux consécutifs à l'investissement additionnel
de 50 000 $ par un nouvel actionnaire de la SPEQ avantageaient les deux
actionnaires existants qui avaient eu tous leurs crédits fiscaux, eux.
Voyant cela, il n'y a pas beaucoup de nouveaux actionnaires qui se sont
montrés évidemment, mais pour justement permettre à une
SPEQ d'intégrer de nouveaux actionnaires, nous vous apporterons la
modification ici sous le nouvel article 15.0.1 et 15.0.2 de sorte que de fait,
on se trouve à amender, si vous voulez, l'article 965.29 dans le sens
qu'on donne plus de flexibilité et qu'on fournit maintenant un
véritable incitatif à des nouveaux actionnaires de se manifester,
de bénéficier entièrement de l'avantage fiscal
relié à tous leurs nouveaux placements.
Imaginez la situation. Je vous invite à faire partie de ma SPEQ,
sachant pertinemment que dans l'état actuel de la loi je vais
bénéficier d'une déduction fiscale additionnelle parce que
vous, vous investissez dans une SPEQ où je suis déjà
actionnaire. Si vous y pensez, ne serait-ce qu'aussi longtemps que le temps que
vous venez de passer à lire l'article, vous allez voir rapidement qu'il
n'y a aucun intérêt pour vous. Vous arrivez avec votre argent et
puisque des actionnaires existants bénéficient d'un avantage
fiscal, vous, vous allez juste avoir, pour reprendre mon exemple, un tiers de
l'avantage fiscal, tes deux autres tiers étant répercutés
pour moitié chacun sur les deux actionnaires existants. Alors
l'idée, c'est que vous ayez, tout comme nouvel actionnaire, l'avantage
fiscal relié à votre investissement à vous. C'est juste
cela. Donc, la SPEQ peut attribuer... Je cite l'article 15.01 que nous vous
soumettons: "Cette société, la SPEQ, peut attribuer aux
actionnaires de son choix un montant, à titre de participation dans un
placement admissible, n'excédant pas celui de ce placement, sans
toutefois dépasser l'engagement financier de chaque actionnaire",
étant entendu que si la SPEQ a fait un placement de 100 000 $ à
même les deux 50 000 $ qui venaient des deux actionnaires originaux, ces
gens-là ont atteint l'engagement financier maximum qu'ils pouvaient,
évidemment. Ils ont mis 50 000 $ dans la SPEQ, deux personnes ont fait
cela, la SPEQ a mis 100 000 $ dans un projet, il y a un avantage fiscal, c'est
le maximum qui pouvait être attribué à ces deux
gens-là et s'il y a un troisième actionnaire qui se pointe avec
son investissement de 50 000 $, la SPEQ attribuera l'avantage fiscal à
ce dernier actionnaire parce qu'elle ne peut pas en attribuer davantage
à ceux qui en ont déjà bénéficié.
M. Garon: Cela a bien du bon sens.
M. Johnson: Cela a bien du bon sens. Je me permets de dire que la
façon dont je vous l'explique est plus claire que de la façon que
c'est formulé, on n'a pas le choix.
M. Garon: Trouvez-vous?
M. Johnson: Et je dois dire que c'est la façon dont les
juristes me l'ont expliqué à la
SDI, ce sont des juristes. On est prisonnier de la formulation
fiscale.
M. Garon: Les juristes n'ont pas pu mettre par écrit ce
qu'ils ont dit verbalement, si vous dites que vous reproduisez ce qu'ils vous
ont dit verbalement, vous trouvez que vous êtes plus clair que ce qui est
marqué dans l'écrit? Vous voulez dire que vos juristes ont
été...
M. Johnson: Non, j'ai dit que cela se comprend beaucoup mieux.
M. le député, je vous invite à lire l'article 965.29
tranquillement pas vite. On va en avoir pour un gros 25 minutes et quand on
aura fini, vous me direz si vous avez compris ce qui s'exprime par l'exemple
que je vous ai donné.
M. Garon: J'ai très bien compris. On lit: L'article
965.29: Interprétation. "Dans le présent titre, on entend par: a)
"action ordinaire à plein droit de vote": une action ordinaire à
plein droit de vote au sens de la Loi sur les sociétés de
placements dans l'entreprise québécoise."
On ne peut pas se tromper là-dessus, c'est simple comme bonjour.
b) "corporation à capital de risque": une corporation à capital
de risque au sens de la Loi sur les sociétés de placements dans
l'entreprise québécoise;".
Ce n'est pas bien compliqué non plus. Dans l'entreprise...
M. Johnson: Continuez l'article 965.31.2 aussi.
M. Garon: Non, non...
M. Johnson: N'oubliez pas.
M. Garon: Non, mais vous m'avez dit 965.29, vous n'avez pas l'air
d'en ajouter. Vous voyez que je me démêle bien, alors... b.1)
Engagement financier.
L'engagement financier d'un actionnaire d'une société de
placements dans l'entreprise québécoise telle que
déterminée en vertu de l'article 965.31.2.
M. Johnson: 965.31.2, c'est pour cela que je vous invite à
le lire.
M. Garon: c) "participation dans un placement admissible": la
partie d'un placement admissible d'une société de placements dans
l'entreprise québécoise représentée par le rapport,
immédiatement avant le moment où la société de
placements dans l'entreprise québécoise effectue un placement
admissible, entre le capital versé des actions ordinaires à plein
droit de vote du capital-actions de la société de placements dans
l'entreprise québécoise détenues par un actionnaire
à titre de véritable propriétaire et le capital
versé total des actions ordinaires à plein droit de vote
émises et payées du capital-actions de la société
de placements dans l'entreprise québécoise;".
Cela ne peut pas être plus clair.
M. Johnson: Cela a bien du bon sens. M. Garon: Hein? M.
Johnson: Adopté.
M. Garon: Alors, c'est pour cela... Je vais dire comme celui qui
a dit: Adoptez-vous? Vous avez dit: Adopté. Vous avez raison. On ne peut
pas faire autrement qu'adopter cela.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
maintenant l'article 6.
M. Garon: On n'a pas lu 15.0.3.
Le Président (M. Théorêt): Ah bon! Je pensais
que vous aviez adopté l'article, M. le député de
Lévis.
M. Garon: 15.0.1., 15.0.2.
Le Président (M. Théorêt): 15.0.1 et 15.0.2
ont été adoptés.
M. Garon: On passe à 15.0.3.
M. Johnson: Ici on introduit la notion de possession d'une
action. Alors, n'étendant cette notion-là à celle de
contrôle qui peut être exercé par des personnes qui sont
fiées à la personne en cause ou examiné, ou alors
possédé par une filiale d'une telle corporation ou d'une telle
filiale... Alors, c'est tout le jeu du montage corporatif qui permet de
constater si des per- sonnes sont liées afin de pouvoir attribuer le
plus exactement possible, très exactement, quelle est la personne qui
contrôle quoi.
M. Garon: On dit: "lorsqu'une telle action est
possédée par une corporation que la personne contrôle seule
ou avec des personnes qui lui sont liées, ou est possédée
par une filiale d'une telle corporation ou d'une telle filiale*. Quand on parte
des personnes qui lui sont liées, qui vise-t-on ici?
M. Johnson: Allez voir ailleurs. Regardez dans la Loi sur les
SPEQ. Cela doit être écrit.
M. Garon: Les notions de personnes liées parfois
évoluent au sens de la Loi sur les impôts par le sang, par...
Le Président (M. Théorêt): Cela va?
M. Garon: Une personne liée par rapport à votre
femme. Ce n'est pas une question de 50 % là-dedans. Aux enfants. Une
personne liée par rapport à vous. Il y a des personnes
liées par rapport à l'autre.
Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 6.
Pouvoir réglementaire M. Johnson: C'est le pouvoir
réglementaire.
M. Garon: Avez-vous adopté l'article 5 possiblement dans
son ensemble?
Le Président (M. Théorêt): On l'a fait et on
revient à la fin pour adopter... Est-ce que le projet de loi dans son
entier est adopté, après tout?
M. Garon: Dans son ensemble?
Le Président (M. Théorêt): Oui, mais on a
fait l'article 5.
M. Johnson: Vous n'embarquez pas là-dedans, M. le
Président.
Le Président (M. Théorêt): Non, M. le
ministre.
M. Johnson: Dans ses pouvoirs réglementaires auxquels on
ajoute un paragraphe, soit le 2.1° qui est nouveau dans le 16 actuel:
Déterminer... Donc, le gouvernement peut faire des règlements
pour: un nouveau "2.1: déterminer les informations qu'une
société doit fournir relativement à tout changement
concernant ses actionnaires, son capital-actions et ses placements
admissibles;", d'une part, et, d'autre part, en
remplaçant le paragraphe 5° de l'article 16 actuel par le
suivant: "5° définir les expressions "corporation à capital
de risque", "corporation associée", "corporation en démarrage",
"lien de dépendance" et "personne liée";.
Alors, si on fait appel au concept de personne liée,
évidemment, comme on venait de le voir au nouvel article 15.0.3, encore
faut-il le définir quelque part et cela va se faire par
règlement. Logiquement, ce sera par référence ou par
reproduction, peu importe, de ce qui se fait en matière fiscale.
M. Garon: Est-ce que vous allez avoir besoin d'une formule pour
ces changements, pour les informations?
M. Johnson: ...elle est bonne. C'est prévu dans le 2°
actuel.
M. Garon: Le 2°...
M. Johnson: Actuel, parce que le gouvernement pour faire des
règlements pour déterminer la forme des rapports qu'une
société doit faire, etc. Alors, présumément, le
nouveau 2.1 "déterminer les informations qu'une société
doit fournir", ils vont le faire sur un rapport qui aura la forme
déterminée au 2°. Il n'y a pas d'oubli, cette fois-ci.
M. Garon: L'époque à laquelle il doit être
produit, c'est l'article 14. ...l'article 14. Mais quelles informations
voulez-vous dire? "Le gouvernement va déterminer par règlement",
quelles informations faudra-t-il fournir concernant les actionnaires, les
changements de son capital-actions et ses placements admissibles? C'est
déjà pas mal l'article 14.
M. Johnson: Oui. À la rigueur, cela le
spécifie.
M. Garon: Vous voulez faire un règlement de plus.
M. Johnson: II faut que, quelque part, il soit marqué
quelles sont ces informations. Est-ce qu'on va dire: Envoyez-nous l'information
relative à vos changements d'actionnaires? Ils vont dire: Oui, mais
qu'est-ce que vous voulez? Voulez-vous le numéro d'assurance sociale?
Quel genre de rapport voulez-vous? Alors, au lieu de dire: Ah, c'est vrai, on a
oublié de le demander quand on a déposé le projet de loi
105; là on le prévoit.
M. Garon: Le nom, le prénom, l'âge, le numéro
d'assurance sociale...
M. Johnson: C'est cela, le nom de fille de la mère, des
choses comme cela.
M. Garon: Pardon?
M. Johnson: Le nom de fille de la mère, comme à
l'hôpital.
M. Garon: Cela fait bien des règlements. M. Johnson:
Non, je ne trouve pas.
M. Garon: Pour un gouvernement qui voulait
déréglementer.
M. Johnson: Oui, mais on en a fait deux fois moins l'an dernier
qu'en 1984; ce n'est pas trop mal.
M. Garon: Je ne sais pas.
M. Johnson: Bien, je vous le dis. Moi, je le sais.
M. Garon: Je vais vous dire qu'on est en train d'adopter une loi
qui, à elle toute seule, va faire plus de règlements que tous les
règlements que le gouvernement pourrait faire quasiment dans une
année.
M. Johnson: Ne les acceptez pas.
M. Garon: Pardon? La Loi sur les sociétés de
fiducie...
M. Johnson:...
M. Garon: ...et des sociétés de prêts, mes
amis... Bon!
M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
M. Garon: Adopté, cela aussi !
Une voix: Merci.
M. Johnson: Très bien.
Le Président (M. Théorêt): L'article 6 est
adopté, M. le secrétaire. J'appelle maintenant l'article 7.
M. Johnson: La date d'entrée en vigueur évidemment
de la présente loi.
M. Garon: Après le?
M. Johnson: Dans l'ensemble, quant à l'article 7, cela
couvre l'article 1, je ne veux pas anticiper; ensuite, il y aura l'article 2 et
l'article 4. C'est une suite d'articles sur l'adoption de la loi...
M. Garon: Oh! Un instant!
M. Johnson: ...et de certaines de ses dispositions.
M. Garon: Vous dites l'article 1. Dans votre article 1, cela peut
être aussi des sociétés qui ont fait des changements
avant.
M. Johnson: À l'article 1, ce sont les droits d'actions,
le nombre et la catégorie d'actions.
M. Garon: Vous avez... Oui. il y a une loi, par exemple...
M. Johnson: Si je peux ajouter, oui peut-être...
M. Garon: L'article 1...
M. Johnson: La transition sera prévue à l'article 8
qui va permettre d'adopter l'article 2 au 1er mai dernier, le lendemain du
discours sur le budget. C'est cela qui faisait l'objet du long papillon, qui
modifie l'actuel article 5. On commence par l'article 1.
M. Garon: C'est l'article 1 de ce projet de loi?
M. Johnson: Oui, il entre en vigueur évidemment, quand il
sera adopté, quand la loi va entrer en vigueur, mais quant aux autres
dispositions, notamment la prochaine qui est une disposition transitoire, mais
il faut lui donner une date rétroactive d'entrée en vigueur, si
on veut établir le régime jusqu'au soir du budget et le
régime à partir du lendemain, on va adopter cet article en date
du 1er mai 1987. On va le faire entrer en vigueur le 1er mai.
M. Garon: Toujours la même loi? M. Johnson: Oui.
M. Garon: C'est votre nouvelle définition à
l'article 1, c'est l'absence de catégories?
M. Johnson: Oui. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 7 est
adopté. J'appelle l'article 8.
M. Garon: L'article 2 est fait depuis le 1er mai 1987.
M. Johnson: C'est cela, l'article 2 de cette loi-ci amendait
l'article 5 actuel...
M. Garon: Oui.
M. Johnson: ...par le long papillon qui exprime
complètement, disent les juristes, le régime de transition
prébudgétaire, postbudgétaire, une catégorie ou
plusieurs catégories
M. Garon: Tout le monde a eu une catégorie.
M. Johnson: II faut toujours constater qu'il y a des
sociétés existantes qui avaient des catégories d'actions
différentes.
M. Garon: Oui.
M. Johnson: II faut accepter la réalité, on est
obligé de vivre avec.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 9.
M. Johnson: L'article 9, c'est...
Le Président (M. Théorêt): ...l'article
4.
M. Johnson: ...l'article 4. C'est une déclaration d'ordre
fiscal évidemment qui a été faite en Chambre pour admettre
les entreprises en démarrage en introduisant le nouvel article 12.1.
Comme le disait le ministre des Finances, ce soir-là, cela prenait effet
à ce moment-là. C'est ce qu'on reflète ici.
M. Garon: Cela ne devait pas être ce soir-là par
exemple. Ha, ha, ha!
M. Johnson: Cela devait être le 7 mai, oui, on le sait.
Douloureux rappel!
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 10.
M. Garon: Le ministre va-t-il nous présenter son
article?
M. Johnson: J'écoute. Ah! Vous voulez des explications sur
l'article 10?
M. Garon: Bien oui. L'article 10... Habituellement, le ministre
présente son article. (17 h 15)
M. Johnson: Bien, on reflète le contenu d'une
déclaration ministérielle qui a eu lieu te 11 décembre
1986. On y donne effet. C'est sur l'attribution à des nouveaux
actionnaires de leur véritable et entier avantage fiscal. Le ministre
des Finances s'était levé en Chambre le 11 décembre 1986,
et avait annoncé qu'il introduisait à ce moment-là une
déclaration fiscale, ce changement-là. On l'a adopté un an
plus tard dans la loi.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 11.
M. Garon: ...c'est...
M. Johnson: Je pense que oui. Vous avez raison, M. le
député.
M. Garon: L'article 11... C'est la première fois que je
vois ça, un article comme ça.
M. Johnson: Cela ne fait pas longtemps que vous êtes
ici.
M. Garon: Bien, ça fait longtemps. Parce que, là,
on est en train de nous annoncer à l'article 11 que le gouvernement va
pouvoir faire des règlements rétroactifs. Oui, mais
là...
M. Johnson: Pour les débats, c'est une mesure d'ordre
fiscal et on me souligne que ça existe déjà...
M. Garon: ...dans quoi?
M. Johnson: ...en matière de fiscalité.
M. Garon: Je comprends que dans le discours sur le budget, le
ministre des Finances peut faire ça, parce qu'il y a une
présomption selon... Comment il s'appelle, le grand auteur
anglais...
M. Johnson: Blackstone.
M. Garon: Non, pas Blackstone, le grand auteur de nos lois
parlementaires, parce qu'il dit que...
M. Johnson: Maxwell, non? M. Garon: Non, c'est celui
qui...
M. Johnson: May. Ah, c'est le secrétaire qui l'a
trouvé.
M. Garon: Son premier nom, comment s'appelle-t-il? Erskine May.
Pour le Journal des débats, c'est Erskine May, en deux mots. Erskine May
dit qu'il y a une figure de... c'est-à-dire qu'il y a une
présomption quand le ministre des Finances dit dans son discours sur le
budget qu'une loi va venir mettre en oeuvre tout cela éventuellement ou
dans les conditions où il l'a établi.
Mais, là, ce n'est pas ça. On donne un pouvoir
réglementaire, rétroactif à des règlements que
pourra adopter éventuellement le gouvernement. Là, je trouve'
ça... Moi, c'est la première fois que je vois ça. Je ne
dis pas que cela n'existe pas ailleurs, mais...
M. Johnson: Mais pour plus de compréhension, le livre XII
de la Loi sur les impôts du Québec, article 1086, dernier
alinéa. Entrée en vigueur. C'est le titre de l'alinéa.
"Les règle- ments adoptés en vertu du présent article
ainsi que tous ceux adoptés en vertu d'autres dispositions de la
présente loi entrent en vigueur à la date de leur publication
dans la Gazette officielle du Québec ou à toute date
ultérieure qui est fixée; ils peuvent aussi, une fois
publiés et s'ils en disposent ainsi, s'appliquer à une
période antérieure à leur publication, mais non
antérieure à l'année 1972."
Alors, c'est bien dans notre Loi sur les Impôts.
M. Garon: Montrez donc voir. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Non, je veux voir ce que c'est. Le texte que vous lisez
là vient d'où?
M. Johnson:...
M. Garon: Non, mais c'est un règlement.
M. Johnson: C'est dans la loi.
M. Garon: Pendant que le député de Lévis
lit, on me souligne que le bureau des règlements a été
saisi de cet article que nous sommes en train de considérer et que cela
a été retenu comme parfaitement conforme à ce qui peut et
quelquefois doit, à cause de Erskine May, se faire en matière
fiscale.
Pourquoi le ministre ne s'est-il pas assuré de mettre dans la loi
les dispositions dont il avait besoin à caractère
rétroactif? Ce ne sont quand même pas des dispositions courantes,
ce sont des dispositions plutôt rares.
M. Johnson: Les règlements sur les SPEQ existent
déjà et devront être rendus conformes à la loi 105.
Si elle est adoptée, ils apporteront évidemment des changements
à la Loi sur les SPEQ. C'est une question de concordance, si on veut
nous assurer à tout le moins que les règlements vont
refléter la même réalité dans le temps des dates
d'entrée en vigueur que celles du projet de loi qui lui-même est
accroché aux déclarations ministérielles et au discours
sur le budget.
M. Garon: Cela a été possible de mettre tout
cela dans la loi?
M. Johnson: Amender le règlement par la loi?
M. Garon: Non.
M. Johnson: C'est ce que vous suggérez.
M. Garon: Mettre les dispositions.
M. Johnson: On en a mis, mais se reflètent dans les
règlements actuels certaines des dispos-
tions de la loi actuelle Étant donné qu'on amende la loi
actuelle par le projet de loi 105, il faut prévoir que le gouvernement
changera les règlements pour que ce soit conforme à la toi 105,
évidemment
M. Garon: Quels sont les règlements que vous anticipez
devoir avoir un caractère rétroactif Parmi les règlements
que vous avez annoncés, la plupart n'étaient pas de cette
nature
M. Johnson: Excusez-moi, M le député
M. Garon: Quels sont les règlements que vous
prévoyez devoir adopter avec un caractère rétroactif
M. Johnson: Je vais vous en indiquer un un règlement de
1985 sur la définition des liens de dépendance qui, faisant suite
à la Loi sur les SPEQ, devra être amendé pour
refléter une nouvelle définition de lien de dépendance et
cela devra prendre effet le 1er mai parce que c'était prévu dans
le discours sur le budget, parce que le ministre des Finances l'a dit et je
cite "À cette fin, une SPEQ est considérée avoir un lien
de dépendance avec la corporation dans laquelle elle investit lorsque,
entre autres, elle détient 50 % ou plus des actions du capital actions
comportant le droit de vote de la corporation" C'est dans les règlements
sur les SPEQ Elle n'a pas changé parce qu'on change la notion du lien de
dépendance Le ministre des Finances indiquait donc par cette
déclaration qu'un règlement où on définit le lien
de dépendance, il voulait le changer le soir du budget Alors ce
règlement prendra effet le 1er mai 1937, donc rétroactivement
M. Garon: Est ce qu'il y en a d'autres que vous envisagez voir se
modifier avec un caractère rétroactif?
M. Johnson: De mémoire, tes deux choses qu'on introduit
qui appellent une Intervention ou une modification réglementaire, ce
sont les sociétés en démarrage, je penserais, et
l'idée des personnes liées, lien de dépendance, etc Les
sociétés en démarrage sont couvertes par la loi assez
clairement, donc il n'y a pas d'intervention réglementaire, je
présume - je pense tout haut - pour aller nous définir plus
précisément que dans la loi si on s'en reporte à l'article
6 du projet de loi 105, on modifie l'article 16 de la loi actuelle en
introduisant notamment le 5° qui prévoyait que le gouvernement peut
par règlement, définir les expressions "corporation à
capital de risque", "corporation associée", - c'était
déjà là - "corporation en démarrage" - c'est
nouveau - "lien de dépendance" - existant mais modifié par te
discours sur le budget - et "personne liée" - c'est nouveau C'est cela
Alors, on pourrait dire qu'il y en a trois qui prenaient effet le 1 er mal
M. Garon: Le 1er mai ou le 1 er août ?
M. Johnson: Le 1er mai, après le discours sur le budget Et
je cite deux phrases
Une voix: Célèbres
M. Johnson: célèbres - oui, maintenant, du ministre
des Finances dans le discours sur le budget Ces nouvelles règles -
à propos du développement des entreprises en démarrage -
s'appliqueront à tout placement d'une SPEQ effectué après
le jour du discours sur le budget, donc, le 1er mai C'est la même chose
pour les resserrements des règles relatives aux liens de
dépendance, quant aux liens de dépendance, les personnes
liées et ces choses là Cette mesure s'appliquera à tout
placement, disait le ministre des Finances, d'une SPEQ effectué
après le jour du discours sur le budget, le 1er mal, donc le 1er mai
M. Garon: Le ministre des Finances, ce soir-là, a
prononcé deux phrases célèbres, ses deux premières,
dans lesquelles il a admis que son discours sur le budget était
déjà à la télévision depuis
l'après-midi C'était la phrase la plus célèbre du
discours sur le budget du ministre des Finances C'était la
première fois que cela arrivait dans le Commonwealth, un budget au
complet qui était sorti d'avance Des fois, il peut y avoir un petit
aperçu, comme c'est arrivé à M Lalonde, à Ottawa
une caméra avait regardé par-dessus son épaule, avait
filmé une page et on t'avait agrandie Mais un discours au complet aux
nouvelles de 18 heures, qu'on a dû avancer d'une semaine et le prononcer
le soir à 21 heures, c'était vraiment fort, exceptionnel
M. Johnson: Cela a donné lieu à une mesure
exceptionnelle, d'ailleurs, unique Dans les minutes qui ont suivi, on
était en Chambre et le ministre des Finances lisait son discours, pas
douze ou vingt-quatre heures plus tard, comme c'est arrivé au
gouvernement du Québec de votre temps, M le député
M. Garon: II n'était rien sorti M. Johnson: II
n'était rien sorti
Le Président (M. Théorêt): On peut revenir
à l'article 11
M. Garon: Quand il était sorti
Le Président (M. Théorêt): M le
député de Lévis
M Garon: vous en rappelez-vous? Vous ne vous en rappelez pas,
tellement il n'y avait rien
M. Johnson: Ce n'était peut-être pas remarquable,
non plus Le budget n'était peut-être pas remarquable
M. Garon: Avez-vous vu d'autres dispositions dans les lois,
à part cette référence à la Loi sur l'impôt,
donnant un pouvoir de faire des règlements rétroactifs au
gouvernement?
M. Johnson: C'est rare, sauf que ce n'est pas rare en
matière fiscale Cela est de nature fiscale Donc, ce n'est pas rare dans
la matière qu'on traite, ce n'est pas exceptionnel Cela arrive, je ne
dirais pas que c'est régulier, répandu et universel, mais
ailleurs
M. Garon: C'est un peu comme la déclaration
ministérielle que fera, cette semaine, le ministre des Finances, ce sera
un peu l'équivalent d'un budget, sous forme de déclaration
ministérielle Cela est rare aussi On a l'impression qu'on n'est plus
dans le parlementarisme britannique
M. Johnson: Cela est M. Garon: Pardon?
M. Johnson: Vous pourriez vous ennuyer, n'est-ce pas? Vous vous
ennuieriez de cela
M. Garon: Bien, c'est parce que c'est un tout il y a de grandes
phrases célèbres qui ont été dites par de grands
auteurs de droit parlementaire anglais, comme Disraeli, William Pitt, Gladstone
On lit des phrases célèbres sur l'interprétation des
règles du droit parlementaire anglais Pardon?
Le Président (M. Théorêt): Nous, on a
Jocelyn Pitre des Flinstone, des gens célèbres (17 h 30)
M. Garon: Le parlementalisme britannique forme un tout
cohérent, à condition que toutes ses parties s'appliquent en
même temps. S'il y a seulement quelques petits bouts qui s'appliquent,
à ce moment-là, on se retrouve avec des situations où le
gouvernement peut être dangereux, puisque si on pige dans les
systèmes parlementaires des bouts ici et là, comme les pouvoirs
rétroactifs, cela doit être vraiment exceptionnels, parce que
autrement on dit aux gens que les lois qu'ils auraient dû respecter, ils
ne les connaissaient pas et elles doivent s'appliquer six mois avant Les
règlements Là, on est en train de dire que les règlements
que le gouvernement va adopter - qu'il va adopter, non pas qu'il a
adoptés - éventuellement, possiblement, vont s'appliquer à
compter du 1er mai 1987. On est dans le rare On est dans des choses
exceptionnelles et je suis persuadé que On est dans des règles
exceptionnelles, le ministre innove
Je comprends que la Loi sur les impôts ait indiqué une
phrase comme celle-là, mais il ne faut pas utiliser ces méthodes
de façon trop régulière, c'est un abus du pouvoir du
Parlement On sait que M Jean-Charles Bonenfant disait que le Parlement peut
tout faire, même changer un homme en femme, à condition de le
dire, sauf qu'il ne faut pas que ce soit fait trop souvent Comme là,
actuellement, les gens ne connaissent pas quels sont leurs droits en vertu des
règlements qui seront adoptés plus tard, qu'ils ne connaissent
pas actuellement et qui auront effet à compter du 1er mai 1987 On est
dans quelque chose d'exceptionnel
J'aimerais que le ministre puisse faire des choses comme cela, mais dans
le domaine des frégates, nous obtenir des frégates
rétroactivement Là, ce serait avantageux pour les citoyens Mais
dans le domaine des règlements pour des dispositions fiscales qui vont
venir limiter les avantages que les citoyens avaient en vertu de la Loi sur les
sociétés de placements dans l'entre prise
québécoise, je trouve cela un peu odieux parce que les gens
auront fait des actions de telle façon, s'attendant à avoir tel
avantage fiscal et, à un moment donné, le gouvernement adoptera
une règle et Je suis persuadé que vous allez demander
également que la loi sur les règlements ne s'applique pas
à ce règlement qui, lui, ne sera pas publié pour fins de
consultation Vous allez aussi demander que la loi sur les règlements ne
s'applique pas Le règlement que vous voulez faire ici, en vertu de la
loi sur les sociétés de placements, sera-Il publié dans la
Gazette officielle? Est-ce que les gens auront 45 jours pour
réagir et donner leur opinion démocratiquement en vertu de la loi
qu'a fait adopter le ministre des Finances, pour laquelle j'avais prédit
qu'il ne serait pas capable de l'appliquer souvent, qu'il ne l'appliquerait
pas?
M. Johnson: Cela ne change pas grand-chose, M le
député S'il y a un caractère rétroactif au 1er mai
1987, qu'on invoque l'urgence terrible et que cela entre en vigueur sans
publication, si vous voulez, ou que cela entre en vigueur dans 17 ans - je
charrie - ce sera encore en vigueur L'entrée en vigueur de certaines
dispositions sera le 1er mai 1987
M. Garon: Bien oui
M. Johnson: Alors, cela va se faire rapidement
M. Garon: Sauf que je comprends
M. Johnson: Cela a été annoncé dans le
discours sur le budget etc Ce n'est pas comme si c'était caché
Cela ne l'est pas de toute façon, il n'y a pas
d'intérêt
M. Garon: Non, mais c'est un peu comme Je comprends qu'on dise
que c'était dans le discours sur le budget, mais ceux Je comprends aussi
le vieux principe que nul n'est censé igno-
rer la loi. Je suis persuadé que si vous demandiez aux 122
députés quelles sont les règles qui ont été
décidées dans la déclaration ministérielle du
ministre des Finances le 10 décembre 1986 et dans son discours sur te
budget du 30 avril 1987 concernant les sociétés de placements
dans l'entreprise québécoise, il n'y en a pas beaucoup qui
passeraient l'examen,
Pourtant, quant à ceux qui ont mis leur argent là-dedans,
il va y avoir des règles qui vont s'appliquer rétroactivement et
ils pensaient avoir des avantages qu'ils n'auront pas, parce que tout ça
était amené de façon exceptionnelle par un ministre des
Finances un peu panique dans un discours sur le budget qui n'a pas eu le
caractère de publicité qu'ont habituellement les discours sur le
budget, parce que le discours sur le budget est sorti en panique.
M. Johnson: Le discours...
M. Garon: Non, en ce qui concerne le discours sur le budget, on
le sait que les désavantages ne sortaient pas forts le soir même.
On indiquait rapidement quelques avantages. Pourquoi? Parce que les gens n'ont
pas eu de séances de "briefing".
M. Johnson: ...hockey...
M. Garon: II y avait la partie de hockey également, ce qui
veut dire que les citoyens, on ne peut pas dire qu'ils ont été
bien informés des mesures budgétaires de cette année,
à cause de la fuite. Le ministre des Finances est responsable de
ça. C'est lui qui est responsable de la fuite. Il a trop trimbalé
le livre entre son ministère et le bureau du premier ministre sans
doute.
Finalement, les copies ont paru dans les journaux. Quelques mesures ont
été annoncées le soir même, à cause de la
partie de hockey et le discours sur le budget ce soir-là qui a
commencé autour de 21 heures, les gens ce sont retrouvés à
minuit ou à 1 heure du matin pour écouter un budget qui avait
été escamoté par la presse, parce qu'elle n'a pas eu de
séance de "briefing" à laquelle elle a le droit habituellement.
Donc, elle a annoncé les grands titres généraux.
Mais les désavantages ou les réductions d'avantages n'ont
pas été annoncées ce soir-là. Je me le rappelle, iI
n'y en avait aucune, à tel point que plusieurs se sont dit: À qui
profite le crime, puisque c'est seulement tes avantages du gouvernement qui
apparaissaient et que les avantages n'apparaissaient nulle part.
Alors, aujourd'hui, les citoyens ne peuvent pas dire qu'ils ont
été bien avisés de ça. Là, ils vont
apprendre par des règlements rétroactifs au 1er mai 1987, des
règlements qui vont apparaître quand? On est rendu au 15
décembre, neuf jours avant Noël, les gens ne reconnaîtront
pas les...
On peut trouver ça rigolo, quand ce n'est pas son argent à
soi. Si c'est l'argent des autres, ce n'est pas grave. Mais ceux qui y ont mis
leur argent et qui n'auront pas d'avantages fiscaux, parce que tout ça
s'est fait d'une façon un peu curieuse, vont se retrouver dans des
situations difficiles, dans une situation où les avantages fiscaux
pourront être réduits dans leur cas, sans qu'ils l'aient su
d'avance et ils vont l'avoir su après.
Je pense que je ferais un amendement à l'article 11 et je vais
dire au ministre pourquoi. C'est parce qu'il a un pouvoir qui est trop
général. Écoutez bien ce qu'on dit: On dit que "Le
gouvernement peut déterminer que certaines dispositions
réglementaires adoptées en vertu de la Loi sur les
sociétés de placements dans l'entreprise québécoise
ont effet à compter du 1er mai 1987."
Mais dans vos explications, ce n'est pas ce que vous nous avez dit. Vous
nous avez dit qu'il pourrait y avoir des dispositions réglementaires qui
devraient être adoptées pour mettre en oeuvre les
énoncés budgétaires du 30 avril 1987.
Ce n'est pas cela les pouvoirs que vous vous donnez. Vous vous donnez le
pouvoir de faire des règlements rétroactifs, de donner un
caractère rétroactif aux règlements que vous adoptez sur
la Loi sur les sociétés de placements dans l'entreprise
québécoise.
Je pense qu'il faut faire un amendement pour restreindre. Un pouvoir
rétroactif doit toujours être restreint. En tout cas, si je me
rappelle du droit, lorsque j'ai pratiqué, il y avait quand même
une soixantaine de lois dans les dernières années... J'ai eu
l'occasion, dans certains cas, d'étudier cette question et,
fondamentalement, cela doit être très précis. Cela ne doit
pas être général.
L'article 11 est trop général pour pouvoir donner un
pouvoir rétroactif. Je pense qu'il va falloir référer
concrètement, précisément, à ce à quoi on
veut donner un caractère rétroactif, ici, on dit que "Le
gouvernement peut déterminer que certaines dispositions
réglementaires adoptées en vertu de la Loi sur les
sociétés de placements dans l'entreprise québécoise
ont effet a compter du 1er mai 1987."
Il ne réfère à rien ce pouvoir-là. Il faut
absolument que le pouvoir réfère à ce qu'on veut mettre
rétroactif. Non seulement cela, devant les tribunaux, Je ne suis pas
convaincu qu'une clause comme celle-là résisterait. Un pouvoir
rétroactif, c'est tellement exorbitant. On vous le dit: Ce que vous
auriez dû respecter, depuis le 1er mal 1987, c'est ce qu'on va adopter
peut-être en 1988.C'est trop gros.
Je ne dis pas cela pour embêter le ministre, mais je pense qu'il
va falloir être beaucoup plus précis dans le pouvoir
rétroactif qu'on veut accorder en vertu de l'article 11.
Je comprends que le ministre veuille mettre en oeuvre des mesures
budgétaires qui ont été annoncées par le ministre
des Finances dans son discours du 30 avril 1987. C'est ce qu'il a dit. Dans les
notes explicatives qu'il nous a fournies,
il dit: Ces dispositions visent à s'assurer que les modifications
aux règlements actuels sur les SPEC donnent suite aux mesures
annoncées lors du dernier discours sur le budget et que des
déclarations ministérielles puissent prendre effet aux dates
déjà annoncées par le ministre des Finances."
Il faudrait que la mesure réfère aux déclarations
ministérielles du ministre et à son discours du budget. Je pense
que cela voudrait dire, au fond, que les mesures réglementaires qu'on
voudrait adopter seront celles qui sont nécessaires pour rendre
légaux les énoncés du ministre des Finances. Il a le droit
de le faire.
C'est pour cela qu'au début quand j'ai lu cela, je disais: Cela
m'apparaît trop général. Cela n'a pas de bon sens. En
lisant la note explicative au rapport, je vois qu'on réfère
à des déclarations ministérielles. Lesquelles? Ce n'est
pas Indiqué. Le discours du budget, c'est celui du 30 avril. Si le
ministre le veut bien, ce serait beaucoup plus simple. On pourrait concourir
à l'adoption de cette disposition qui serait plus normale, plus
régulière.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lévis, je voudrais juste porter à votre
attention que vos 20 minutes sur l'article 11 sont écoulées. Je
devrai appeler le vote.
M. Garon: Je suis de bonne foi. Je ne veux pas créer un
embêtement. Cela m'apparaît...
M. Johnson: Je dirais en réponse que ce n'est pas aussi
large que cela en a l'air, parce que cela limite ce pouvoir du gouvernement de
déterminer la rétroactivité de certaines dispositions
réglementaires au cas où on voudra assurer des entrées en
vigueur le 1er mai 1987.
Ce n'est pas un pouvoir aussi large à l'égard de la loi
sur les SPEQ que l'on va pouvoir faire toutes sortes de règlements
rétroactifs sur toutes sortes d'affaires.
M. Garon: Non, non.
M. Johnson: On se comprend. C'est vraiment limité, ce que
le ministre des Finances a annoncé, le lien de dépendance, la
personne liée, c'est une entreprise en démarrage, c'est vraiment
limité, dis-je, aux règlements qui donneront un effet au discours
sur te budget à l'égard de l'entrée en vigueur le
lendemain du discours sur le budget.
Ce n'est pas aussi large qu'à la simple lecture, "Le gouvernement
peut déterminer que certaines dispositions réglementaires
adoptées en vertu de la loi sur les SPEQ..." Cela a l'air très
large.
M. Garon: Je l'ai dit, cela. Vous dites la même chose que
moi, sauf que votre article ne dit pas cela.
M. Johnson: Je le relis. On le trouve large à la
première lecture, mais quand on l'interprète, "Le gouvernement
peut déterminer que certaines dispositions réglementaires
adoptées en vertu de la Loi...
M. Garon: La jurisprudence...
M. Johnson: ...à compter du 1er mai 1987." (17 h 45)
M. Garon: La jurisprudence à caractère
rétroactif est très restrective. Vous ferez bien ce que vous
voudrez, je vais voter contre. Je vais vous dire une chose: quelqu'un qui va le
plaider, avec cet article-là, c'est ce qu'on voulait faire, j'aimerais
voir ce qui va arriver devant les juges.
M. Johnson: Cela va se poser si on modifie toutes sortes de
règlements...
M. Garon: Vous le dites dans vos notes.
M. Johnson: ...sur la forme et le contenu, par exemple, des
formules, soi-disant, si on va dire: C'est depuis le 1er mai 1987 que la forme
et le contenu sont telle chose, tous ceux qui ont rempli d'autres sortes de
formules et dont la forme et le contenu des formulaires ou des
déclarations auraient été contraires au nouveau
règlement depuis le 1er mai, ce serait nul... c'est absolument
invraisemblable. Il y aurait toute une cause là, monsieur. Cela ne peut
être, en pratique, que pour donner suite au discours sur le budget pour
les matières dont l'entrée en vigueur a été
annoncée dans le discours sur le budget, comme cela peut se faire pour
le 1er mai.
M. Garon: Vous vous référez vous-même
à des déclarations ministérielles dans vos notes
explicatives. Vous vous référez au discours sur le budget et
à des déclarations ministérielles, tes deux. Ils n'ont pas
la même date.
M. Johnson: Non, c'est du 11 décembre 1986, la
déclaration ministérielle.
M. Garon: Regardez ici. Vos notes explicatives disent que le
projet de loi modifie pour donner suite au discours sur le budget au 30 avril
et les déclarations ministérielles du 11 décembre 1986 et
du 18 juin 1987. En tout cas...
M. Johnson: Oui. Celle de juin était pour étendre
les secteurs d'activité à l'aquaculture. On a ajouté
l'aquaculture en juin 1987 comme activité admissible au SPEQ, une
corporation admissible.
M. Garon: Il n'y a pas de règlement là-dessus?
M. Johnson: Les secteurs d'activité admissibles.
M. Garon: Vous seriez plus sûrs. Faites ce que vous voulez,
mais le pouvoir rétroactif est toujours très restreint
M. Johnson: Je suis d'accord avec vous D'une part, en
matière fiscale où ça se fait, on s'entend
là-dessus, d'autre part, cela doit être très précis
parce que c'est de la fiscalité autre que ce soft rétroactif
où II faut être très précis, dans la
fiscalité il faut l'être, mais troisièmement, le fait de
dire que c'est à compter du 1er mai 1987 que telle ou telle chose
entrera en vigueur par voie de règlement, c'est une
référence très évidente à ce qu'il y avait
dans le discours sur le budget Cela ne donne pas ouverture
Le Président (M. Théorêt): M le ministre,
avez-vous des remarques à faire avant que j'appelle
M. Johnson: Bien, j'étais curieux Le député
a parlé d'un amendement, etc
Le Président (M. Théorêt): M le
député de Lévis
M. Johnson: Est-ce qu'il a un amendement?
Le Président (M. Théorêt): avez-vous un
amendement à proposer?
M. Garon: Bien, je pense que ce serait mieux Mon amendement est
trop général, je pense qu'il ferait mieux de
référer , parce qu'on ne se rappelle pas du contenu par coeur
M. Johnson: Oui
M. Garon: des énoncés Avez-vous besoin des
énoncés du Parce que la note explicative donne
référence au 11 décembre 1986, à
l'énoncé budgétaire du 30 avril et du 18 juin 1987 Je ne
me rappelle pas du contenu, par coeur, de ces énoncés
M. Johnson: Non M. Garon: Mais
M. Johnson: Juin, c'était l'aquaculture, en
décembre, l'attribution aux nouveaux actionnaires
M. Garon: C'est parce que si vous avez besoin
M Johnson: et tout le reste, c'est le 1er mal
M. Garon: de ces déclarations pour faire vos
règlements rétroactifs, il y aurait bien plus de
sécurité juridique s'il y avait une référence
à 'ces déclarations ministérielles et au budget Je ne veux
pas faire cela de même, sur la gueule, parce que je calcule que ces
affaires-là sont trop techniques Cela pourrait être quelque chose
qui pourrait
Le Président (M. Théorêt): Avec le
consentement unanime des membres de la commission, j'accepte le
dépôt d'un amendement proposé par le député
de Lévis
M Garon: Amendement qui dirait ceci "À la troisième
ligne de l'article 11, remplacer les mots "ont effet à compter du 1er
mai 1987", par les mots "et donnant suite à l'énoncé
budgétaire du 30 avril 1987 et aux déclarations
ministérielles du 11 décembre 1986 et du 18 juin 1987 du ministre
des Finances ont effet à compter du 1er mai 1987"
M. Johnson: Vous avez ajouté des mots M. Garon:
Pardon?
M. Johnson: D'accord Vous insérez des mots en fait
M. Garon: Mais là, cela fait référence
précisément à
M. Johnson: Non, celle de Oui, on me souligne une
référence au 11 décembre
M. Garon: Non, elles font toutes référence à
cette date-là
M. Johnson: Oui, sauf que la référence au 11
décembre 1986 n'est pas utile, car c'est par la loi qu'on a
traité l'attribution, à de nouveaux actionnaires, de l'avantage
fiscal, c'est dans la loi, ce n'est pas du tout dans les règlements,
nulle part Alors, cela, on n'est pas obligé de le traiter Mais quant aux
deux autres
M. Garon: Le 18 juin, est-ce nécessaire?
M. Johnson: C'est l'aquaculture Oui, sauf que je dirais que,
à la limite, l'effet de parler du 1er mai 1987 à cet
égard, dans la mesure ou on confère un privilège, ne brime
personne Cela ne brime personne Que ce soit le 18 juin ou le 1er mai, cela n'a
pas d'importance Cela ne brime pas non plus les gens que, à la rigueur,
la formulation permettrait, même en disant "peut déterminer", que
c'est le 1er mai, qu'on mette le 16 juin. Sauf que, à strictement
parler, cela a bien l'air de dire qui si on fait des changements, on va faire
marquer le 1er mai Cela ne veut pas dire que ce sera le 18 juin, le 4 avril,
certainement pas le 4 avril, parce que c'est antécédent, mais on
ne peut pas mettre n'importe quelle date à compter du 1er mai. il faut
mettre le 1er mai, comme date d'entrée en vigueur d'un
règlement
M. Garon: Vous voulez dire "ont effet à
compter du 1 er mai", à partir de cette date-là. M.
Johnson: C'est cela. M. Garon: C'est cela que ça veut
dire.
M. Johnson: Oui, je comprends. À moins qu'on... donnant
suite au présent projet de loi, sauf que là, on va
échapper l'aquaculture. C'est tout ce qu'on va échapper. On
réglerait notre problème. On dirait: Et donnant suite à la
présente loi et on échapperait l'aquaculture.
M. Garon: Non, mais le pouvoir du discours du ministre des
Finances.
M. Johnson: On me souligne que ce ne sera pas suffisant,
ça, parce que l'histoire du lien de dépendance, c'est dans le
discours sur le budget et on fait juste l'évoquer. On n'y donne pas
suite. On dit: Le lien de dépendance, il faut le définir quelque
part. On le définit comment et par rapport à quoi? Par rapport
à ce qui a été dit au discours sur le budget. Cela prend
effet quand? Le 1er mai.
Le Président (M. Théorêt): Je m'excuse.
Est-ce qu'il y a consentement pour qu'on prolonge de quelques minutes?
Consentement, parfait. Continuez, M. le ministre.
M. Garon: On ne veut pas prolonger. On n'a pas dit qu'on
continuerait...
M. Johnson: Non, c'est un souci que je partage en partie, celui
que vous exprimez. Mais à part de se référer à des
discours sur le budget de telle date, cela, vous n'avez jamais vu ça
dans un projet de loi; je suis convaincu, à part de se
référer à une petite déclaration
ministérielle de telle date. Cela, c'est superinusité. Je ne me
souviens pas d'avoir vu ça dans un projet de loi.
M. Garon: Je n'ai jamais vu personnellement un article comme
ça dans un règlement. Vous me le montrez dans la Loi sur les
Impôts.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: Mais, moi, je ne me rappelle pas avoir vu une
disposition comme ça dans un projet de loi.
M. Johnson: Comme c'était à l'article 11.
M. Garon: C'est comme l'article que vous avez là.
M. Johnson: Oui. M. Garon: Alors... M. Johnson: Le
problème, c'est qu'on ne peut pas...
M. Garon: Parce que même une loi rétroactive, c'est
exorbitant. Un pouvoir réglementaire attribué au gouvernement
dans une loi...
M. Johnson: Oui, je comprends ça.
M. Garon: ...c'est encore plus fort. Cela fait plus rare.
M. Johnson: Le problème, c'est que si c'était une
loi fiscale, si c'était des amendements à la Loi sur les
impôts, on ne serait même pas obligé d'en parler et on se
servirait de l'article 1086, dernier paragraphe, que vous avez devant vous. Or,
c'est la Loi sur les SPEQ qui est devant nous. Alors, c'est une espèce
de pouvoir quasi Identique à celui de l'article 1086 de la Loi sur les
Impôts qu'on doit adopter dans ce projet de loi-ci pour nous donner le
pouvoir d'affecter, parce que c'est fiscal, la loi sur les SPEQ et les
règlements qui ont été édictés en vertu de
la loi sur les SPEQ.
On est à la frontière du fiscal et de la loi sur les SPEQ.
Pour être bien sûr qu'on peut y donner suite, parce que le ministre
des Finances a prononcé sa loi sur les SPEQ, ce qu'elle contient et sur
le règlement en Chambre, à l'occasion du discours sur le budget
et des déclarations ministérielles, il faut donner effet à
cela. Pour lui donner effet, l'article 1086 n'est pas suffisant.
Vous dites que l'article 11 est trop large. Le bureau de la
législation dit que l'article 11 est correct.
M. Garon: Le bureau de la législation? M. Johnson:
Oui.
M. Garon: Est-ce qu'ils sont avec vous? M.Johnson:
Comment avec mol? M.Garon: Les gens sont ici?
M. Johnson: Oui, il y en a du bureau des règlements, c'est
ça? Le comité de législation, le bureau des
règlements.
Une voix: Le bureau des lois.
M. Johnson: Le bureau des fois, pardon.
M. Garon: Le bureau des règlements.
M. Johnson: Oui. On sait bien que dans la...
M. Garon: Est-ce qu'il y a des précédents dans des
dispositions comme ça dans des lois?
M. Johnson: On ne m'a pas montré de
précédents, non.
M Garon: Moi, je n'en ai jamais vu et je vois bien ça dans
la Loi sur les impôts, mais que je me rappelle, en tout cas
M. Johnson: Mais la trame historique, enfin, la cohérence
que vous souhaitiez va certainement être observable, je dirais, quand les
règlements en cause vont être adoptés Ils vont parler du
1er mai Tout le monde va savoir pourquoi, parce qu'il y a eu un discours sur le
budget le 30 avril Tout d'un coup, l'aquaculture va se montrer la face à
je ne sais pas quelle date en juin 1987 et on va savoir que c'est à
cause d'une déclaration ministérielle
Cela va être documenté, ça On est en train de le
documenter à tour de bras depuis 15 h 15 cet après-midi, entre
autres Alors, si les juristes peuvent vivre avec ça
M. Garon: Moi, ce que.
M. Johnson: C'est dans le cadre du projet de loi 105 que cest
adopté Ce nest pas une loi d'application générale. II faut
se comprendre Les juristes peuvent vivre avec bien des choses
M. Garon: Hein?
M. Johnson: Les juristes peuvent vivre avec beaucoup de choses
Nous, comme législateurs, cela ne nous semble pas évident qu'ils
doivent pouvoir vivre avec des choses comme ça
Le Président (M. Théorêt): Cela dit, est-ce
que le député de Lévis retire son amendement?
M. Garon: Mais moi je n'en ai pas fait un amendement, je n'avais
plus droit de parole Je l'ai plutôt
M. Johnson: Cest à l'égard du droit du parole qu'on
a échangé des façons éventuelles d'approcher cela,
mais il me semble que dans le contexte - oui, j'ai compris puis c'est un souci
que je partage et que mes collègues ici également partagent - il
y a des juristes qui nous accompagnent et on a tous vu, enfin, des coches ou
points-virgules que le député de Lévis a soulignés,
mais en termes juridiques, de façon dont cela s'insère dans le
projet de loi 105, d'où il vient, à quoi il est censé
donner effet, y compris les déclarations ministérielles qui
concernent les SPEQ, la disposition à l'article 11 semble correcte
Le Président (M. Théorêt): Cela dit, est-ce
que vous appelez les membres de la commission pour le vote à l'article
11?
M le député de Lévis
M. Garon: Vote enregistré
Le Président (M. Théorêt): Vote
enregistré, M le secrétaire
M. Garon: Sur division
Le Président (M. Théorêt): Sur division Alors
l'article 11 est adopté sur division J'appelle l'article 12
M. Garon: Adopté
Adoption
Le Président (M. Théorêt): Adopté
Est-ce que le titre du projet de loi 105, Loi modifiant la Loi sur les
sociétés de placements dans l'entreprise
québécoise, est adopté?
M. Garon: Adopté
Le Président (M. Théorêt): Adopté
Est-ce que le projet 105, tel qu'amendé, est adopté
M. Garon: Adopté
Le Président (M. Théorêt): Adopté Je
vous remercie La commission de l'économie et du travail ajourne ses
travaux sine die
(Fin de la séance à 18 h 8)