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(Quinze heures trois minutes)
Le Président (M. Baril): À l'ordre, s'il vous
plaît!Je déclare la séance ouverte. Je tiens à vous
rappeler que nous procédons à l'étude
détaillée du projet de loi 93, Loi sur l'utilisation des produits
pétroliers, selon l'ordre de l'Assemblée du 3 décembre
1987, puis à l'étude détaillée du projet de loi 84,
Loi modifiant la Loi sur les terres du domaine public.
Projet de loi 93
M. le ministre, vos remarques préliminaires.
Remarques préliminaires
M. Ciaccia: M. le Président, je n'ai, pour le moment,
aucune remarque préliminaire à faire. Je suis prêt à
procéder à l'étude du projet de loi article par
article.
Le Président (M. Baril): Merci. M. le député
de Roberval.
M. Michel Gauthier
M. Gauthier: M. le Président, ce sera assez rapide, je
pense bien. J'ai eu l'occasion, au cours du débat de deuxième
lecture à l'Assemblée nationale, d'exprimer tout le
mécontentement de l'Opposition face à l'attitude du ministre.
J'ai eu également l'occasion de démontrer, chiffres à
l'appui, et ces chiffres n'ont jamais été démentis par le
ministre, je le rappellerai... Il ne peut pas les démentir; ils sont,
à peu de chose près, vérrfiables de façon
scientifique. Ce sont des choses qui existent. On a fait des calculs.
L'Opposition s'est astreinte, je dirais malgré les maigres ressources
qui sont les siennes, à faire des calculs dans la plupart des
régions du Québec et ce, dès le début du
problème de la récupération. Il semble y avoir, entre le
ministre et nous, une divergence quant au moment où ces
récupérations ont commencé. Je vous avouerai franchement,
M. le Président, que, chaque fois que j'ai posé des questions en
Chambre là-dessus, c'est parce que nous avions observé une
modification dans la situation originelle.
Sauf erreur, le ministre a dit, dans sa réplique, que le
député de Roberval avait commencé à poser des
questions sur le prix de l'essence juste après que lui m'eut fourni les
chiffres. M. le Président, je soulignerai au ministre que le
député de Roberval avait posé des questions en Chambre
bien avant cela et même le ministre, à ce moment-là, me
disait qu'il n'y avait pas de problème. Il ne m'avait fourni aucun
chiffre lui-même, mais, selon lui, il n'y avait pas de problème et
il n'y avait pas de récupération. Or, nous observions dans les
faits un mouvement qui se dessinait. C'est surtout cela que je voulais indiquer
au ministre. Bien sûr, pour lui, c'est peut-être un peu plus
désagréable aujourd'hui d'admettre que l'Opposition avait raison
dans ce temps-là. Je sais qu'il n'a pas le goût de le faire, je le
comprends aussi, mais les faits que j'ai dénoncés dans mon
discours de deuxième lecture quant au pourcentage, quant à la
récupération, quant au nombre de questions et quant au
déroulement des événements sont rigoureusement exacts
M. le Président, le ministre entretient, malheureusement, cette
confusion-là. Je lisais tout à l'heure le discours de
réplique en deuxième lecture du ministre. Je le cite pour vous
montrer comment on peut entretenir la confusion par une façon de dire
les choses Je me permets de le citer, quand même. C'est là-dessus
que je veux mettre le doigt aujourd'hui et je voudrais que ses collègues
le sachent une fois pour toutes.
Quand on lit les galées de son discours, de sa réplique en
deuxième lecture, au ruban R-12588, page 1, il dit ceci: "Les chiffres
du ministère des Finances, du ministère que lui-même
dirigeait, démontrent qu'en 1983 la taxe était de 44,9 %, de 41
%, de 44,9 %, de 46 %." Le ministre expliquait là la modulation que je
lui explique, d'ailleurs, aussi, c'est-à-dire qu'il n'y a plus de
modulation, maintenant on a gelé cela, on le sait, dans le plafond, mais
qu'effectivement la taxe jouait alors dans ces montants-là.
J'avais pris la peine de dire, dans mon discours en deuxième
lecture, au ministre: Je sais que le ministre va avoir le goût de
remonter deux ans avant, mais je lui parle du moment où il a pris le
pouvoir. Or, dans les nombreux mois qui ont précédé, le
taux de la taxe était fixé à 30 %. La variation de
l'ascenseur et les ajustements périodiques permettaient que de temps en
temps ce soit 32 %, de temps en temps 36 %, de temps en temps 30 %.
Évidemment, cela revenait à 30 % quand on utilisait le
mécanisme prévu et qu'on l'ajustait, mais le taux de la taxe
était à 30 %. Or, le ministre entretient cette
confusion-là depuis déjà trop longtemps et il parie
toujours de 1983, mais, ensuite, il parle de 46 %.
Alors, je continue à lire: "Les chiffres du ministère des
Finances, du ministère que lui-même dirigeait, démontrent
qu'en 1983 la taxe était de 44,9 %, de 41 %, de 44,9 %, de 46 %. Cela
incluait les régions périphériques. Tout le monde au
Québec payait ces 46 %. Au mois de décembre 1985, nous avons
baissé la taxe." Quand on regarde le procédé, pour
quelqu'un qui n'est pas d'une attention religieuse, il y a un point qui va
après "46 %". Tout le monde au Québec payait ces 46 %." Le
ministre reprend: "Au mois de décembre 1985, nous avons baissé la
taxe." Le
ministre se garde bien de dire que 46 %, ça n'existait plus au
mois de décembre 1985 Je voudrais bien qu'une fois pour toutes II
admette au moins cela Je ne voudrais pas qu'il laisse croire au monde qu'il a
baissé la taxe de 46 % à 20 % Ce n'est pas ça qui est
arrivé
La taxe était fixée à 30 % Alors, c'était
cela en décembre 1985, et en novembre 1985, en juillet 1985 et on peut
remonter comme ça jusqu'en 1983 Et ça, je l'avais indiqué
dans mon discours en deuxième lecture Alors, le ministre ne m'a rien
appris en disant qu'en 1983 elle était plus élevée, on le
sait II y a eu une crise économique et il y a eu des moyens de la
régler qu'on peut juger plus ou moins valables aujourd'hui, j'en
conviens, je n'en disconviens pas Toujours est-il que ces moyens-là ont
été appliqués par l'ancien gouvernement qui, deux ans
après, ne formait plus le gouvernement parce que les citoyens avaient
jugé, démocratiquement, que certains procédés ou
certains gestes étaient répréhensibles Je voudrais bien
qu'on arrête de parler de 1983 On ne remontera pas jusqu'à
Mathusaiem
On va simplement dire qu'en 1985, quand le ministre faisait sa campagne
électorale, lui et son gouvernement parlaient de baisser la taxe sur
l'essence, d'enlever la taxe ascenseur C'était épouvantable au
Québec Je veux simplement faire remarquer, ce n'est pas compliqué
- si ce nest pas ça, qu'il me donne les chiffres - qu'aujourd'hui,
d'après les chiffres qu'a publiés le BIIPE dans le bulletin - on
tes a utilisés, ces chrf-fres-là, pour faire le calcul - elle se
trouve plus élevée dans les régions de Québec et
Montréal On n'avait pas les chiffres pour les autres régions - je
le ferai remarquer au ministre - ou, d'après nous, son décret ne
s'applique pas Ce ne sont pas des régions fortement urbanisées
et, d'après nous, il risque d'y avoir une très forte pression
à la hausse sur les prix, la concurrence ne jouant pas comme elle le
fait dans les milieux fortement urbanisés et d'ailleurs, le
décret ne protégeant pas ces endroits-là.
On ne connaît pas les prix. Ils ne sont pas dans les chiffres du
bureau, parce que, pour fins de comparaison, ce sont les régions de
Montréal et de Québec qu'on a là-dedans Alors, pour
Montréal et Québec, le taux est plus élevé que st
la taxe ascenseur était à 30 % aujourd'hui Ce n'est pas
compliqué C'est ça qu'on a expliqué Si le ministre n'avait
pas touché à la taxe ascenseur, on peut supposer qu'au moment de
l'ajustement de cette taxe, à période fixe, pour Québec et
Montréal, l'essence serait moins chère, moins taxée Et si
ce n'est pas vrai qu'il me le démontre Mais ça va prendre des
chiffres
Pour les régions autres que Québec et Montréal, je
le répète, qui ne sont pas incluses sous la protection du BIIPE
et où il n'y a aucune protection, pour le moment, on ne dispose pas de
chiffres, en tout cas à partir du bulletin du BIIPE On pourra toujours
vérifier autrement, mais on ne s'est pas livré à cet
exercice-là. II y a des possibilités très fortes pour que
ces régions-là fassent au moins comme Québec et
Montréal, sinon plus, c'est à-dire payent 34 %, 35 % 36 % de taxe
On ne le sait pas Mais on sait une chose c'est plus que 30 % à
Montréal et à Québec Et c'est très probablement
plus que 30 % dans ces régions-là aussi
Donc, on conçoit que le ministre prenne le crédit d'avoir
réduit en régions la taxe à 20 % ça donne 22 %, 23
%, 21 %, enfin ça se rapproche de 20 % Je pense que les gens sont
heureux. II y a des gens qui lui ont témoigné cette
satisfaction-là Cela, on n'en disconvient pas Mais, M. le
Président, que le ministre ne se gargarise pas d'avoir rempli sa
promesse
Le Président (M. Baril): Messieurs, s'il vous plaît
! J'ai de la difficulté à entendre l'orateur
M. Gauthier: Que le ministre ne se gar ganse pas d'avoir rempli
sa promesse Le Parti libéral devra vivre avec une condamnation de
quelques années de la taxe ascenseur, devra vivre avec les propos qu'il
a tenus, parce qu'on va finir par en sortir pour le bénéfice du
ministre qui n'a pas l'air de s'en souvenir Quand son collègue,
aujourdhul ministre de l'Industrie et du Commerce, disait que taxer l'essence,
c'était antiéconomique, c'était effrayant, c'était
la dernière des calamités et qu'un Parti libéral
corrigerait ça, je vous ferai remarquer que, pour 70 % du monde au
Québec, le Parti libéral n'a rien corrigé S'il y a de
quoi, il a corrigé en gelant l'ascenseur, au moment ou on se parle,
à la hausse Alors, 70 % de la consommation du Québec c'est dans
la région de Montréal et Québec (15 h 15)
L'ensemble des gens qui ne sont pas inclus dans notre propos, on
m'indique que cela pourrait tourner autour de 87 %. II y a donc eu
réduction pour 13 %, 14 % ou 15 % de la population dans les
régions Mes chiffres ne sont pas scientifiquement établis
à ce stade-ci je n'ai pas fait le calcul le plus précis qu'on
pouvait faire avec des moyens électroniques Je veux illustrer qu'au
moment ou on se parle une très large proportion des citoyens du
Québec - de l'ordre de 85 %, si cela peut faire plaisir au ministre,
pour se donner une marge d'erreur - n'a pas eu de marchandise livrée par
le gouvernement sous cet aspect C'est la réalité 15 % de la
consommation d'essence au Québec sont maintenant régis et
légèrement Inférieurs à ce qu'ils étaient
Nous en donnons crédit au ministre, mais, pour 80 %, 85 % ou 87 % de la
population, le gouvernement a encore à livrer ses promesses
Ce n'est pas vrai qu'on peut faire de la politique au Québec en
faisant autant de démagogie qu'il y en a eu autour du prix de l'essence
et de la taxe sur l'essence, qu'on puisse, pendant deux ans, administrer et
même augmenter la taxe sur l'essence par un tour de passe passe qui a
consisté à geler l'ascenseur au lieu de lui
permettre de descendre. J'en ai même discuté avec le
ministre des Finances et je lui ai expliqué le système. Il m'a
dit: Écoutez, on ne peut pas tout donner à tout le monde; c'est
bien sûr.
Je vous rappellerai - c'était l'essentiel de mon propos -
qu'à supposer que le gouvernement n'ait rien fait, ait laissé
cela tel quel, 87 % de la population du Québec paieraient leur essence
moins cher. Oui, et cela se démontre. Démontrez-moi, avec les
chiffres du BI1PE, qu'ils ne paient pas actuellement une taxe de quelque 30 %
et, partant de là, démontrez-moi que la taxe ascenseur
était à plus de 30 %.
Elle était à plus de 30 % parce que le mécanisme
d'ajustement était venu. Que voulez-vous qu'on fasse? Je ne sais plus
comment l'expliquer au ministre. Je ne sais plus comment l'expliquer aux
députés d'en face. On est parti d'une situation où une
taxe était fixée à 30 %. On l'a gelée au moment
où la variation était maximale et on devait la ramener à
30 % parce que cela varie compte tenu du prix du brut et qu'on ne peut pas
changer, à l'instant même où le prix du pétrole
varie, toutes les pompes du Québec. Après une certaine
période, la taxe se trouvait à monter jusqu'à 35 %, 36 %,
38 % même, à la limite. Devait s'appliquer, à ce
moment-là, le mécanisme pour ramener la taxe à 30 %,
c'est-à-dire qu'un réajustement gouvernemental la fixait à
30 %. Ensuite, arrivent d'autres variations à la hausse ou à la
baisse et la taxe revient, par voie de conséquence, à 27 %, 28 %
ou encore à 32 %, 33 %. Après un certain temps, un
réajustement se fait et on la replace à 30 % parce qu'elle devait
être maintenue à 30 %. Le chiffre, c'était 30 %.
Quand le gouvernement, je le rappelle, a posé son geste, il a
vendu cela comme étant quelque chose d'extraordinaire pour les citoyens
du Québec. Je n'en reviens pas. C'était extraordinaire. On
enlève la taxe ascenseur. Ils ont gelé l'ascenseur dans le
plafond! Le ministre des Finances le reconnaît. Que le ministre de
l'Énergie et des Ressources me démontre qu'ils n'ont pas
gelé l'ascenseur dans le plafond. Comme ils ont gelé l'ascenseur
dans le plafond, encore aujourd'hui cela a des effets. Cela a pour effet que,
pour certains types d'essence, il y a des gens qui paient 34 %, d'autres 32 %,
33 %, et d'autres 31 %. Cela dépend. Je vous fais remarquer qu'on est
toujours en haut des 30 %. Ce n'est pas un cadeau et c'est quelque 80 % des
citoyens du Québec qui sont concernés par cela. Que voulez-vous
qu'on y fasse, M. le Président? C'est une promesse qui n'a jamais
été tenue. C'est une promesse avec laquelle le ministre va
être obligé de vivre.
Est-ce qu'on peut faire quelque chose pour vous, M. le leader?
Une voix: Non. Bonjour.
M. Gauthier: C'est une promesse avec laquelle le ministre va
être obligé de vivre et ce sont des chiffres avec lesquels il est
obligé de vivre. J'aimerais lui reconnaître ce minimum de bonne
foi. Si mes chiffres ne sont pas exacts, qu'il me dise, une fois pour toutes,
pourquoi. Qu'il dise les vrais chiffres, où il a pris ses chiffres et
qu'il nous les fournisse. Là, on va les vérifier. On va en faire
une compilation. Mais jusqu'à présent, ni le ministre des
Finances, ni le ministre de l'Énergie et des Ressources n'ont pu
démontrer le contraire.
À mon discours de deuxième lecture où j'ai
lancé ces chiffres, on a même fait venir le ministre des Finances
qui était assis en face. Je pensais avoir une réponse. J'ai dit:
Enfin, le ministre des Finances va pouvoir me dire: Oui ou non, M. le
député, vous vous êtes trompé. C'est cela, les vrais
chiffres. Pas du tout! M. le Président, c'est cela qui est grave. Le
ministre des Finances était assis en face. Quand j'ai eu terminé,
je suis allé le voir et j'ai dit: Bon, j'espère que vous allez me
donner une réponse là. Je l'ai sommé de ma place, au
moment où je faisais mon intervention.
Je vous reporterais aux galées où je disais au ministre
des Finances: M. le ministre des Finances, vous êtes là, mais
répondez-moi si ce que je vous dis n'est pas exact. Ne faites pas comme
certains députés grogner, opiner du bonnet ou je ne sais quoi.
Dites-le-moi. Vous avez un privilège. Vous avez les chiffres. Vous avez
tout ce qu'il faut vous, M. le ministre des Finances, pour me dire que je me
trompe. Il n'y a pas à dire, vous êtes là et je vous pose
une question précise: Est-ce que je fais erreur, M. le ministre des
Finances, quand je dis cela? Dites-le-moi. M. le ministre des Finances de
répondre à la fin de mon intervention: Sa-vez-vous, j'avais
décidé de vous répondre. Finalement, je pense que je ne
répondrai pas. Je vais vous laisser...Là, j'ai dit: Je n'en
reviens pas. Son collègue de l'Énergie et des Ressources va
peut-être me répondre dans sa réplique. Mais, c'est
épouvantable, à aucun endroit dans votre réplique, M. le
ministre...
Il n'y a pas de problème, M. le Président, c'est un
discours souple que je fais, qui peut se couper dans les remarques
préliminaires pour se reprendre après aux articles. Je veux
simplement terminer là-dessus. Je suis certain que le ministre va faire
preuve de tolérance. Le ministre, n'a répondu aucunement aux
questions que je lui posais. Je les lui repose aujourd'hui formellement. Je
voudrais, M. le ministre des Finances, pardon, M. le ministre de
l'Énergie et des Ressources, parce que vous n'irez pas aux Finances si
vous continuez à compter de même.
M. Ciaccia: Vous y étiez, pourtant, vous!
M. Gauthier: Disons qu'il s'est ouvert une grande porte et que le
ministre est entré dedans: c'est de bonne guerre, j'aime cela de
même. Vous aurez certainement l'occasion tantôt de me
donner ces chiffres. D'accord, vous allez le faire immédiatement.
Je le souhaite. Je vais vous laisser la parole et vous allez me
démontrer que vous avez fait un très bon coup. Je veux le savoir.
Je ne demande pas mieux que d'avoir vos chiffres. Je vous demanderai tout de
suite, évidemment, de les déposer si vous avez des chiffres
officiels à nous fournir pour qu'on puisse, enfin, comparer nos analyses
avec les vôtres et, qui sait, peut-être continuer ce débat
Intéressant à d'autres occasions, un peu plus tard dans la
journée.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. John Ciaccia
M. Ciaccia: M. le Président, le député de
Roberval passe à côté de la question. On est ici
aujourd'hui pour discuter article par article un projet de loi sur les produits
pétroliers et sur la création d'un bureau d'inspection pour les
régions périphériques. Le bureau d'inspection, c'est dans
les régions périphériques. La baisse de la taxe - je vais
revenir aux chiffres - a profité aux régions
périphériques. Je comprends que c'est difficile pour le
député de Roberval d'admettre que nous sommes le premier
gouvernement au Québec et au Canada qui a agi pour protéger les
consommateurs en décrétant une baisse du prix de l'essence. C'est
la première fois, M. le Président, qu'un gouvernement a pris
cette responsabilité et a fait respecter sa volonté. C'est
difficile pour lui d'admettre cela.
Puisqu'il ne peut pas l'admettre et puisqu'il ne peut pas être, au
moins, aussi généreux pour dire: Pour la première fois, un
gouvernement au Québec a agi pour protéger les régions
périphériques je pense qu'il n'aurait pas dû
s'étendre 20 minutes à côté du sujet pour nous dire
des choses qu'on sait tous, qui ne changent rien, mais qui sont
détournées et inexactes. Je vais vous montrer pourquoi.
Le député de Roberval a dit que ta première erreur
que j'ai faite, c'est quand j'ai dit que le problème était
survenu quand le gouvernement a imposé une taxe ascenseur de 40 %. Il me
dit que je me suis trompé en disant cela. Je le répète: Le
problème que nous avons vécu en commission parlementaire, le
problème que nous avons vécu avec les décrets a
commencé quand le gouvernement du Parti québécois a
décidé d'imposer une taxe ascenseur à 40 %. Jamais dans
les propos que j'ai tenus - et je défie le député de me
montrer où - je n'ai dit que la taxe ascenseur était à 40
% au mois de décembre. Pas du tout. J'ai dit: Le problème a
commencé quand le gouvernement du Parti québécois a
Imposé une taxe ascenseur à 40 %. Pourquoi a-t-il commencé
à ce moment-là?
Le député de Roberval a commis une sérieuse erreur
dans - puisque c'est lui-même qui l'a soulevé - son discours en
deuxième lecture. Il a dit: Toutes les taxes sont des taxes
ascenseurs.
La taxe sur le pétrole était fixe. C'est le Parti
québécois qui, pour obtenir plus de revenus du consommateur, a
converti cette taxe fixe en une taxe ascenseur. C'est le premier point.
Là, le député de Roberval a voulu démontrer qu'on
avait gelé la taxe à 30 %, mais il oublie de dire qu'on l'a
réduite dans les régions périphériques. Il oublie
de dire cela. La raison pour laquelle j'ai mentionné 43 %, 44 % et 46 %,
c'est pour démontrer au député de Roberval que, quand son
gouvernement l'avait imposée à 40%, elle avait augmenté
à 46 % à cause de la façon dont le gouvernement la
percevait.
C'est vrai - le ministre des Finances ne l'a pas nié et moi, non
plus - que la taxe de 30 % se situe maintenant, dans les régions
urbaines de Montréal et de Québec, à 32 %. C'est vrai,
mais il y a une tendance à la baisse. Au fur et à mesure que le
prix de l'essence augmente, le pourcentage de la taxe va baisser.
C'était l'inverse avec le gouvernement du Parti québécois.
Avec le gouvernement du Parti québécois, au fur et à
mesure que le prix de l'essence augmentait, la taxe augmentait. Il y a une
grosse différence pour le consommateur. Aujourd'hui, le consommateur
sait qu'il est protégé. C'est vrai que c'est 32 %, mais le prix
du brut, à 16.50 $ le baril seulement, est très bas; on s'attend
à une augmentation. Quand le prix du litre va augmenter à cause
de l'augmentation du brut, l'effet de geler la taxe à un taux fixe va
réduire le pourcentage et les chiffres démontrent qu'elle est
à la baisse.
Cela ne sert à rien au député de Roberval d'essayer
de faire une grosse montagne du fait que, dans certaines régions, c'est
32 %. Oui, mais le député de Roberval oublie - et je vais lui
citer les chiffres - qu'en réduisant la taxe au mois de décembre
1985 et en la fixant à un montant fixe la taxe dans les régions a
baissé; dans la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent, elle est
à 21,8 %, pas à 30 %; au Saguenay-Lac-Saint-Jean, elle est
à 23 %, pas à 30 %; en Abitibi, M. le Président, elle est
à 22 %; sur la Côte-Nord, à 22 %.
J'espère que le député de Roberval ne nous dit pas:
Vous auriez dû garder la taxe à 30 % et elle ne serait pas
à 32 % aujourd'hui à Montréal. SI on avait gardé la
taxe à 30 %, aujourd'hui elle ne serait pas à 21 % et à 22
% dans les régions périphériques. C'est un fait. J'ai
répondu dans ma réplique. Ce n'est pas ma faute si ie
député n'était pas là pour écouter la
réplique. Il a fait son "show" à 5 heures et il s'est
sauvé. (15 h 30)
Une voix: Vous en avez mangé une maudite.
M. Ciaccia: Mais c'est la réalité. La
réalité, c'est qu'on a mis le taux fixe plutôt qu'un taux
ascenseur. Mais au fur et à mesure que le prix du brut va augmenter -
tous les experts s'attendent à une augmentation - ce pourcentage va
baisser et le consommateur va en bénéficier. Mais sans attendre
que le prix du brut augmente,
à partir du mois de décembre 1985, le consommateur dans
les régions périphériques en a
bénéficié Immédiatement. Je suis surpris, encore
une fois, que le député de Roberval, lui qui vient d'une
région périphérique et qui représente les
Intérêts de sa région périphérique, ne
souligne pas cet avantage pour ses électeurs et pour les consommateurs
non seulement de son comté, mais de sa région.
Je voudrais rectifier une autre interprétation des faits du
député de Roberval. Quand la taxe a baissé,
immédiatement, même avant que le député de Roberval
ait eu l'occasion de se lever en Chambre à la période des
questions, le comité de surveillance était sur place, le jour
après. On faisait nos enquêtes et nos communications avec toutes
les pétrolières pour s'assurer que ce serait le consommateur qui
bénéficierait de la baisse de la taxe. Effectivement, on a eu une
réaction au mois de décembre 1985, de gens d'une compagnie
pétrolière, dont le siège social est à Toronto, qui
ont dit. The Minister means business". Le gouvernement, le ministre est
sérieux quand il dit qu'il veut s'assurer que le consommateur en retire
le bénéfice Pour une période d'au moins six mois
après la réduction de la taxe, notre comité de
surveillance était en place et il n'y a pas eu d'augmentation du prix.
NI les pétrolières, ni les détaillants n'ont grugé
dans la baisse de la taxe.
Je sais que le député de Roberval voudrait en prendre le
crédit et je ne veux pas, non plus, lui enlever ce plaisir; si cela le
rend heureux d'en prendre le crédit, qu'il le prenne, mais la
réalité, c'est autre chose et je dois la dire, ta
réalité. C'est qu'on s'est aperçu, par l'entremise de
notre comité de surveillance, que l'on commençait à
augmenter très légèrement au mois de mai, C'était
très légèrement. On a fait le suivi. Je ne pense pas que
le député de Roberval soit en mesure, à moins qu'il n'ait
des ressources et un bureau de recherche qui serait plus Important qu'il le
prétend, de nous dire dans quelle région, quel prix, combien et
quelle était l'augmentation région par région. Je ne crois
pas qu'il veuille prendre le crédit de cela. Mais, effectivement, c'est
ce qu'on faisait mensuellement. Quand on a commencé à voir qu'il
y avait une augmentation, on Ta rendue publique. C'est vrai. Le
député de Roberval ne pouvait pas éviter de poser des
questions, c'était évident: nous le disfons nous-mêmes. Il
nous posait des questions. Il nous demandait ce qu'on faisait. Moi, je lui
donnais les informations. Je l'ai même Informé que les
augmentations étaient moindres dans sa propre région, que, vers
les mois de septembre et octobre, sa région avait profité de plus
de 80 % de la réduction de la taxe.
Je trouve un peu curieux qu'on essaie de dire aujourd'hui que tout cela
a été fait par le député de Roberval et que,
n'eût été le député de Roberval, tes
consommateurs n'auraient pas bénéficié des actes et des
gestes que nous avons posés.
Je comprends aussi pourquoi te député de Roberval agit et
parle de cette façon; c'est parce que, quand il était adjoint
parlementaire aux Finances durant l'administration du Parti
québécois, eux aussi avaient baissé la taxe. Savez-vous ce
qui est arrivé? Non seulement la taxe n'a pas profité au
consommateur, mais tes pétrolières ont augmenté le prix,
puis elles sont allées chercher 477 000 000 $ dans la poche des
consommateurs. Le gouvernement du Parti québécois n'a rien
fait.
À ce moment-là, le gouvernement aurait pu prendre la
même loi que j'ai invoquée au mois de juin, parce qu'elle avait
été adoptée, mais elle n'était pas
promulguée. Le Parti québécois, en 1984, aurait pu se
prévaloir de cette loi et obliger les pétrolières, pas
seulement dans les régions périphériques, car
l'augmentation était dans le tout Québec et cela aurait
été encore plus bénéfique. Il aurait pu faire
bénéficier le consommateur de la baisse de la taxe du ministre
des Finances de l'époque. Il ne l'a pas fait. C'est pour cela
qu'aujourd'hui c'est un peu difficile de comprendre les Interventions du
député de Roberval qui vient nous faire des reproches alors que
nous avons agi, que nous avons pris nos responsabilités, que nous avons
trouvé les montants exacts des augmentations, que nous avons fait
adopter des décrets et que nous avons fait baisser les prix et en avons
fait bénéficier le consommateur.
Je sais qu'on a beaucoup de temps cet après-midi, puisqu'on peut
dire toutes sortes de choses. Le député de Roberval a
peut-être tout le loisir pour l'étude du projet de loi, nous
aussi, mais les faits sont les faits. Voulez-vous comprendre cela? Pour la
première fois en Amérique du Nord, un gouvernement a dit aux
pétrolières et aux détaillants, parce que tous les deux
avaient abusé: Les prix que vous avez augmentés, vous allez les
baisser pour 90 jours. À la fin de 90 jours, on a mis en place un
mécanisme qui, jusqu'au moment où on se parle, est efficace parce
que les prix se comparent très avantageusement et le
bénéfice de la taxe est encore retenu par les consommateurs. Il y
a quelques légères modifications et fluctuations attribuables aux
coûts de transport. Je crois, M. le Président, que c'est la
première fois qu'on voit un tel phénomène, de tels
résultats à la suite d'un geste posé par un
gouvernement.
Nous avons toujours le pouvoir de contrôler les prix. On a inclus
dans la lof qui est devant nous la loi en vigueur au mois de juin. On la
rapporte Ici.
Avec cette loi qui nous donne le droit d'Intervenir s'il y a des abus et
le bureau d'inspection, je crois que le consommateur sera mieux servi. On
évite les abus possibles d'une régie de contrôle, mais on a
sur place un mécanisme qui nous permet de donner les informations
nécessaires au consommateur et de créer un genre de pression
à la baisse sur tes prix de l'essence Jusqu'à maintenant,
heureuse-
ment, nous voyons que cela fonctionne et cela semble bien
fonctionner.
M. le Président, je voulais seulement rétablir certains
faits en ce qui concerne les événements avant la promulgation des
décrets, durant et après. C'est vrai que certains
détaillants se sont plaints, mais ces détaillants avaient, eux
aussi, augmenté les prix, ils avaient pris leur part du
bénéfice de la taxe, eux et les pétrolières. Alors,
les décrets ont affecté les détaillants autant qu'ils ont
affecté les pétrolières. Nous avons bien réagi.
La question de faire une commission parlementaire. Quand j'entends le
député de Roberval dire: J'avais suggéré au
ministre de faire une commission parlementaire. Oui, si je n'avais pas de
décret, quelle aurait été l'utilité d'une
commission parlementaire? Premièrement c'est vrai que des
pétrolières auraient pu refuser de venir en commission
parlementaire, à moins qu'on ne veuille agir par subpoena et forcer les
pétrolières à venir comparaître devant nous, mais
cela n'aurait servi absolument à rien. La raison de la commission
parlementaire et ce qui a amené les pétrolières à
faire leur présentation, c'est parce qu'on avait des décrets. On
a fait la commission avant que les décrets soient expirés. On a
obtenu de tous les intervenants des représentations en ce qui concernait
la part des taxes qui avait été retenue par les intervenants et
aussi des suggestions sur ce que nous devrions faire pour l'avenir. La
commission a été très utile et a eu des
conséquences, je crois, très bénéfiques pour les
régions.
Nous discutons aujourd'hui, M. le Président, des régions
périphériques. Cela ne sert à rien de commencer à
parler du prix de l'essence à Montréal, à Toronto et
à Québec. On a baissé la taxe, on a agi, on a pris les
mesures nécessaires et on a mis en place un bureau avec un bulletin qui
informera le consommateur, tout en retenant dans le projet de loi que nous
étudierons les mesures pour nous permettre d'intervenir de nouveau, si
la situation se présente encore. Merci.
Le Président (M. Baril): Merci, M. le ministre. Comme les
deux partis ont utilisé leur période de vingt minutes, je me
dois, selon le règlement, d'appeler l'article 1.
M. le ministre.
Étude détaillée Champ
d'application
M. Ciaccia: M. le Président, à l'article 1, l'objet
principal de la lof actuelle vise la sécurité du public et des
exploitants. On ne retrouve pas clairement, dans la série de
définitions données à l'article 1, le but et le champ
d'application de la loi. Alors, c'est pour cela que nous avons proposé
un nouveau texte que nous avons devant nous plutôt que le texte actuel de
la loi. Comme je l'avais souligné en deuxième lecture, cette loi
n'a pas été refondue et n'a pas connu de changements majeurs
depuis 1971.
La nouvelle loi verra à élargir le champ d'application de
la loi actuelle, lequel sera précisé dès le début
de la loi. Cette disposition précise les objectifs de la nouvelle loi
qui seront regroupés en quatre volets. Premièrement, assurer la
sécurité de toute personne qui accède à un
établissement ou à un équipement pétrolier ou qui
utilise des produits pétroliers; deuxièmement, assurer la
qualité des équipements pétroliers en exerçant un
certain contrôle quant aux connaissances techniques du personnel
compétent relativement aux travaux d'installation d'équipements
pétroliers et en régissant désormais les entrepreneurs
installateurs; troisièmement, assurer l'inspection, l'enquête et
la surveillance relativement aux prix de l'essence en conférant au
ministre des pouvoirs spécifiques quant à l'inspection, à
l'enquête et à la surveillance, pouvoirs que le ministre pourra
déléguer et, finalement, assurer le contrôle des prix de
vente des produits pétroliers par voie de décret du gouvernement.
Ici, il s'agit du chapitre 22 des Lois de 1976.
Le Président (M. Baril): Est-ce que vous avez des
commentaires, M. le député de Roberval?
M. Gauthier: M. le Président, j'aurai l'occasion,
peut-être un peu plus tard, de revenir sur les propos du ministre en
remarques préliminaires. Je ne le ferai pas à ce stade-ci, on
aura l'occasion, lorsqu'on parlera de la création du BIIPE comme telle,
de démontrer au ministre que c'est malsain d'utiliser des expressions du
genre: Le député de Roberval a affirmé que toutes les
taxes au Québec étalent des taxes ascenseurs Ce n'est pas cela
que j'ai dit du tout et je démontrerai tantôt au ministre sur quoi
je base mon intervention. J'ai d'autres points également à
relever, je le ferai un peu plus tard. Disons qu'on va regarder cette partie du
projet de loi pour tout de suite, dans le contexte où elle se
présente, et que je reviendrai avec cela. (15 h 45)
J'aimerais savoir une chose, de la part du ministre. Mon collègue
d'Ungava a soulevé un problème particulier en ce qui concerne les
régions éloignées. Premièrement, avant d'aller
à ce que soulevait mon collègue d'Ungava, je voudrais simplement
demander ceci au ministre: Est-ce que, puisqu'il s'agit des objets de la
présente loi, le ministre a des statistiques, des faits, des
événements, des circonstances, des données qui font qu'il
a pensé à légiférer? D'ailleurs, je lui en avais
glissé un mot dans mon discours en deuxième lecture, mais II
s'est attardé plus à la deuxième partie qui lui avait fait
plus mal. Le ministre a-t-il des données? Tout en concourant à
l'objectif - on ne peut pas être contre la sécurité; je
comprends ça, je
trouve ça bien le "fun" de la part du ministre de
s'intéresser à la sécurité - je me dis: Est-ce que
le ministre possède, au moment où on se parle, des
données, des statistiques? Y a-t-il eu des accidents majeurs? Y a-t-il
eu des endroits où on pense qu'il aurait pu y avoir des accidents
majeurs dont on s'est sauvé In extremis de sorte qu'il faut maintenant
légiférer pour l'avenir?
En réalité, quand on fait une loi comme celle-ci et qu'on
poursuit des buts comme ceux-là, c'est pour régler des
problèmes ou prévenir des problèmes dont on sait qu'ils
vont exister à court terme parce qu'on a des indications qu'un
problème va survenir. C'est assez rare qu'on invente des lois pour
régler des problèmes qui n'existent pas. Je n'affirme pas que les
problèmes n'existent pas, mon Intervention est interrogative.
Si on reprend les objectifs un à un, j'aimerais ça que le
ministre me dise si "la sécurité des personnes qui
accèdent à un établissement ou à un
équipement pétrolier ou qui utilisent des produits
pétroliers" est menacée... Est-ce que le ministre a des
indications qu'actuellement il y a du monde qui accède à des
établissements pétroliers et que c'est de façon non
sécuritaire? Puisqu'il a mis l'objectif, j'imagine qu'il doit y avoir
des cas où la sécurité n'est pas assurée.
Deuxième objectif: "assurer la qualité des
équipements pétroliers." Est-ce que le ministre a des
indications, des informations, des situations à nous soumettre pour nous
faire comprendre pourquoi il veut maintenant assurer la qualité des
équipements pétroliers? Il faudra voir aussi quelle est la
qualité des équipements pétroliers. Ce serait
intéressant que le ministre nous en parle. Qu'est-ce que ça
recouvre? Qu'est-ce que ça détermine?
Troisième point: "assurer l'inspection, l'enquête et
la surveillance relativement aux prix de l'essence." Évidemment, on est
d'accord avec le ministre là-dessus. Ce ne sont pas tes objectifs.
"D'assurer le contrôle des prix de vente des produits pétroliers,"
ça va aussi. Mais dans les deux premiers aspects, j'aimerais savoir
pourquoi le ministre amène ça.
M. Ciaccia: M. le Président, je vais essayer de
répondre au député de Roberval. Premièrement, la
loi actuelle n'a pas été changée ou amendée de
façon majeure depuis 1971. Il était donc nécessaire de
réviser la loi parce que les normes de sécurité ont
changé, la qualité des équipements a changé. Mais
je vais vous donner quelques incidents, quelques exemples de difficultés
ou d'accidents survenus chez les consommateurs de produits pétroliers.
Par exemple, à la Commission de transport de la Communauté
urbaine de Québec, on rapporte une perte de 60 000 à 100 000
gallons de carburant diesel. Le coût de récupération et de
décontamination est estimé à 1 000 000 $. À la
commission scolaire be Valleyfield, le coût de récupération
était de 1 200 000 $ et la même chose s'est produite à la
commission scolaire de Beauport, à Béton provincial, à
Saint-Eustache, à Thetf ord-Mines.
Alors, ce qu'on fait avec la loi, on dit que ça ne s'applique pas
seulement dans les postes d'essence, on étend l'application. En effet,
depuis 1971, les réservoirs, par exemple, dans des usines, dans les
secteurs Industriels ou commerciaux, doivent faire l'objet de la loi. On doit
avoir des normes de sécurité pour eux.
Je ne sais pas si le député de Roberval se souvient - je
crois que c'était l'année dernière - que tes compagnies
d'assurances avaient commencé à prendre la position qu'il y avait
tellement de risques à certains endroits en termes de réservoirs
qu'elles ne voulaient plus couvrir ces risques et ça créait des
situations assez difficiles pour les opérateurs. Il y a eu des
rencontres entre les courtiers, les compagnies et le gouvernement. C'est un des
groupes qu'on a consultés pour la rédaction de ce projet de loi,
afin d'avoir des normes plus sécuritaires, de couvrir l'installation de
ces équipements, d'étendre te champ d'application à
d'autres endroits. Nous avons consulté les courtiers, les compagnies
d'assurances. Nous avons consulté les gens du milieu.
Dans d'autres provinces, on avait déjà
procédé à cette refonte. En Ontario, le mécanisme
d'enregistrement des équipements pétroliers des exploitants et
des utilisateurs a déjà été installé depuis
le 30 septembre 1987. Le Nou-veau-Brunswick, dans sa nouvelle
réglementation, procède à l'enregistrement des
équipements pétroliers des exploitants et des utilisateurs,
lesquels doivent obtenir un permis spécifique d'exploitation.
Ce sont des incidents qui sont survenus et qui sont difficiles. Cela
cause des dommages à l'environnement. Cela cause des pertes. La
récupération représente des sommes énormes. On peut
tenter de les réduire, au moins. Éventuellement, avec les
nouvelles normes, peut-être réussira-t-on à les
éliminer. C'est le but du projet de loi.
Je peux donner d'autres exemples au député de fuites, de
déversements, d'Incidents divers qui ont été
enregistrés au Québec. Par exemple, pour la période du 1er
janvier au 31 décembre 1984, il y a eu 83 fuites. Les produits
pétroliers qui ont été déversés,
c'était plus de 250 000 litres. Ils en ont récupéré
25 %. Le coût était de 1 500 000 $.
II y a eu 18 déversements et quatre déversements routiers.
Il y a eu deux incendies avec explosions. Juste pour l'année 1984, selon
le tableau que |'al ici, il y a eu 174 accidents qui ont coûté
plus de 2 600 000 $.
Il était temps que nous agissions, que nous établissions
des normes, un système d'inspection, un système de permis pour
contrôler non seulement les normes, mais aussi la qualité des
produits et des équipements. C'est pour cette raison que nous avons
procédé à la refonte de la loi.
Le Président (M. Baril): M. le député.
M. Gauthier: Sur la question des désastres
écologiques, je saisis mieux un peu le pourquoi de la chose.
Effectivement, dans le projet de loi, on exclut, cependant, les plus petites
consommations. Je veux dire que c'est strictement pour les gros consommateurs
ou les gros utilisateurs...
M. Ciaccia: Oui, les moyens et les gros utilisateurs.
M. Gauthier: ...je devrais dire, pour reprendre le même
terme.
M. Ciaccia: Oui.
M. Gauthier: Cela ne peut pas couvrir...
M. Ciaccia: Par exemple, cela ne couvre pas une maison
privée où il y a un réservoir de 500 gallons.
M. Gauthier: C'est d'au moins 4000 litres. M. Ciaccia:
Oui, c'est 4000 litres et plus. M.Gauthier: Et plus.
D'accord.
M. Ciaccia: Oui. C'est là qu'il peut y avoir des vrais
problèmes. Parce qu'avec les petites installations...
M. Gauthier: Je comprends très bien l'orientation de ta
loi face à l'exemple qu'il m'a donné. Il reste que la plupart de
ces problèmes ou de ces désastres sont arrivés non pas
tellement - en tout cas, sauf erreur et vous me corrigerez si je me trompe -
parce que l'installation n'était pas bonne, mais parce que
l'installation était vétuste. Dans le cas de la CTCUQ, je pense,
c'étaient des réservoirs qui étaient vraiment finis, si on
peut dire, ou qui étaient détériorés et qui ont
fait des fuites. Est-ce que le projet de loi permettra au ministre, sur un
étalement quelconque, de revenir en arrière sur les installations
pétrolières déjà en place ou s'il ne s'agit quedes installations pétrolières à venir? C'est la
première question que je voudrais lui poser. Je pourrais laisser le
ministre y répondre tout de suite.
M. Ciaccia: Premièrement, pour les carburants, pour
répondre à votre première observation, tous les
réservoirs sont couverts. Pour l'huile à chauffage, ce sont des
réservoirs de 1000 gallons et plus.
M. Gauthier: D'accord.
M. Ciaccia: Vous avez raison de dire que, dans le passé,
c'étaient des réservoirs qui étaient vétustes, qui
avaient un certain âge. Mais pour nous assurer que les futures
installations seront sécuritaires, il faut avoir des normes pour la
qualité de l'équipement. Ce serait trop facile d'avoir des
équipements. Quelqu'un pourrait, pour essayer de couper les coins,
réduire la qualité. Il peut y avoir des explosions de la
façon dont c'est utilisé. Alors, il faut aussi contrôler ta
qualité et ceux qui vont installer ces équipements. Ceux qui vont
installer ces équipements, il faut avoir certains critères,
certaines mesures qu'ils doivent prendre pour s'assurer que c'est bien mis en
place.
En ce qui concerne la CTCUQ, on m'Informe que ce n'était pas
seulement parce que les installations étalent vétustes, mais
c'était une mauvaise utilisation des installations. Apparemment, c'est
possible d'utiliser des installations qui ont été
"désignées", si on peut dire, selon des spécifications qui
peuvent convenir à certains produits; il y en a qui sont plus lourds et
plus dangereux. Alors, si on utilise un réservoir qui est
qualifié pour un certain produit, puisqu'on en met un autre, c'est une
mauvaise utilisation. Alors, cela prend des inspecteurs qui ont les normes, qui
informent et qui s'assurent que ces normes sont respectées par les
utilisateurs.
M. Gauthier: Je pense qu'on est vraiment dans le noeud du
problème. Est-ce que la loi qu'on est en train d'étudier ici, M,
le ministre, va permettre à quelqu'un de partir du ministère,
d'aller faire le tour des installations, de faire des vérifications?
J'entends les anciennes installations parce que, quoi qu'il en soit, la plupart
des Installations, sinon l'ensemble, sont des installations de qualité.
Il y a un moyen d'édicter des normes pour les réservoirs, etc.
Mais il y a tout le problème de l'utilisation.
J'ai l'impression que la loi se dirige vers les futures installations,
alors qu'effectivement des désastres que vous voulez corriger, comme
ceux qui se sont passés à ta CTCUQ, pourraient
théoriquement se reproduire si la loi ne permet pas ou ne donne pas
l'obligation au ministère de mettre en place un système
d'inspection, d'envoyer des gens visiter ces choses-là pour voir
l'utilisation qu'on en fait, etc.
M. Ciaccia: On m'informe que ce qui est souterrain, ce seront les
nouvelles installations. Par exemple, si on regarde l'article 57,
peut-être que cela répond un peu à votre question.
"L'inspecteur qui a un motif raisonnable et probable de croire qu'un
établissement ou un équipement pétrolier présente
un danger pour l'environnement ou pour la sécurité du public ou
sert à la vente d'un produit pétrolier non conforme aux normes
prévues par règlement peut en ordonner la fermeture en tout ou en
partie et, s'il y a lieu, y apposer des scellés et en interdire
l'utilisation."
Plus loin, à l'article 59, on dit: "L'inspecteur remet à
un titulaire de permis ou de
certificat d'enregistrement un avis de correction dans lequel il
spécifie les irrégularités constatées et le
délai pour s'y conformer."
Alors, je crois que c'est non seulement pour les nouvelles
installations, ce qui rendrait vraiment la loi applicable peut-être dans
un avenir très éloigné, mais cela permet de corriger des
installations actuelles si l'inspecteur, d'après les règlements,
est d'avis que cela peut causer des problèmes. Alors, Je dirais qu'on va
être autorisé à corriger même les installations
actuelles si elles présentent un danger pour le public. (16 heures)
M. Gauthier: D'accord. Un autre aspect de la question. Vous
parliez tantôt des réservoirs, du matériel utilisé,
etc. La foi ne devrait-elle pas plutôt edicter des normes précises
de fabrication des équipements? Ce sera peut-être le cas dans la
réglementation. En tout cas, à mon souvenir, ce n'est pas dans la
loi...
M. Ciaccia: Oui, je préférerais.
M. Gauthier: Peut-être que votre personne-ressource
pourrait s'approcher...
M. Ciaccia: Oui, ce sont des questions techniques.
M. Gauthier: ...parce que ce sont des questions techniques. Vous
voyez, M. le ministre, on vous abandonne. Ce ne sera pas long, je vais vous
laisser retrouver votre...
M. Ciaccia: On va aller récupérer les brebis
perdues.
M. Gauthier: Ce que je comprends et ce que je veux souligner au
ministre et à son expert...
M. Ciaccia: ...et cela se trouverait à 63.17° que tous
les équipements vont être régularisés par
règlement. On va déterminer les normes relatives aux
équipements pétroliers et aux établissements. Ce sera
fait.
M. Gauthier: D'accord. C'est un souci que nous avions à
juste titre parce qu'on a prévu de le mettre dans le règlement.
Je pense que cela se posait comme question.
M. Ciaccia: Je pourrais vous donner un exemple, si vous attendez
un instant.
M. Gauthier: Bien sûr!
Une voix: Si vous me le permettez, M. le député.
Dans le moment, le danger...
Le Président (M. Leclerc):Pour les fins du Journal des
débats, est-ce que vous pourriez vous Identifier, s'il vous
plaît?
M. Servais (Jean): Mon nom est Jean
Servais, je suis directeur de la distribution. Salut, M. Leclerc.
Le Président (M. Leclerc): On se connaît, nous.
M. Servais: Dans le passé, tout le monde installait des
réservoirs souterrains "quien ben quien fort". Ils renflouaient des
réservoirs avec de la terre de remplissage et non avec du sable, tel
qu'exigé. Dans le passé, tes réservoirs d'acier
étalent recouverts d'un "primer" rouge seulement, il y a quinze
ou vingt ans. Avec le temps, cela s'est amélioré avec une couche
asphaltique, qui est encore plus sécuritaire, pour ne pas que les
réservoirs d'acier soient attaqués par la corrosion. Depuis les
sept dernières années, c'est une couche d'époxy. C'est
encore plus dur. C'est moins facile que cela soit attaqué par la
corrosion. Dernièrement, au Québec, on n'avait pas la protection
cathodique. Avec le projet de loi, nous avons la protection cathodique. La
longueur de vie d'un réservoir d'acier est présentement de 15
à 17 ans. Avec la nouvelle protection cathodique, la vie doublera,
d'après les experts de l'Union des laboratoires canadiens. Dans le
moment, des études se font dans tout le Canada. On peut vous dire que le
Québec est la deuxième province au Canada qui pratique la
réglementation, et on peut même dire en Amérique du Nord,
parce qu'aux États-Unis - je ne veux pas faire de politique - on
commence à avoir une réglementation depuis 1984, et quelques
États seulement. Alors, on peut dire qu'on est à l'avant-garde
dans le moment. Les clients qu'on allait chercher, ce sont des
détaillants, c'est-à-dire les garagistes, ceux qui ont des
dépôts, ceux qui ont des camions. Au Québec, II y a
beaucoup d'installations. Supposons que vous avez une flotte de camions. Vous
avez votre propre réservoir. Personne ne contrôle cela. N'importe
qui peut faire l'Installation. Comme M. Ciaccia le mentionnait, il y aura des
entrepreneurs installateurs qui vont être reconnus et ils devront
reconnaître la loi. On ne veut pas qualifier la main-d'oeuvre, mais
reconnaître la loi seulement, les règlements. Ils vont surtout
s'autosurveiller pour faire une meilleure installation chez le
consommateur.
M. Gauthier: Je comprends et je suis bien d'accord avec cela.
Chaque fois qu'il va se faire une Installation d'équipement de cette
nature, est-ce qu'il y a une obligation quelque part dans la loi ou dans les
règlements qui prévoit qu'il devra y avoir quelqu'un du
ministère, un peu comme cela se fait pour tes entrées
électriques? Vous savez, quand on installe l'électricité,
H y a un inspecteur qui vient voir, au nom des consommateurs et au nom de la
protection, si c'est bien fait. Est-ce que ce sera cela aussi?
M. Servais: Cela se pratique déjà. On fait cela
à la pige, si vous voulez...
M. Gauthier: Oui, sur échantillonnage.
M. Servais:...parce qu'on n'a pas une armée d'inspecteurs
pour couvrir le Québec. Nous avons quatorze inspecteurs. Nous avons la
collaboration des entrepreneurs installateurs, même s'ils ne sont pas
régis par la loi, et nous avons la collaboration des
propriétaires de terrains. On leur demande de suivre cela.
Aussitôt qu'une installation doit commencer, il faut qu'on nous envoie
les plans et devis. Nous, de notre côté, on informe ila
municipalité concernée pour dire qu'il va y avoir une
installation pétrolière et on y va à la pige, si vous
voulez, faire une inspection.
M. Ciaccia: Je pourrais déférer le
député de Roberval à l'article 36 qui stipule ceci: Toute
personne désirant exécuter des travaux d'Installation, de
modification, d'entretien ou de démolition d'équipements
pétroliers doit, avant de procéder à ces travaux, obtenir
l'autorisation du ministre. Cette autorisation est accordée ou
renouvelée au nom d'un titulaire de permis commercial ou de certificat
d'enregistrement aux conditions prévues par règlement. Elle ne
peut être émise qu'à la condition que tes travaux soient
exécutés par un titulaire de permis d'installateur."
M. Gauthier: On reviendra de toute façon sur cela au
moment de l'article.
M. Ciaccia: Oui.
M. Gauthier: J'aurai quelques questions à poser.
Écoutez, cela me convient pour l'article 1. Je n'ai pas d'autres
questions sur cet article.
Le Président (M. Leclerc): M. le député.
M. Latulippe: M. le ministre, est-ce qu'effectivement les normes
et les obligations additionnelles qu'on apporte vont obliger, par exemple, tes
petits détaillants à faire des transformations substantielles aux
équipements pétroliers dont ils ont le contrôle?
M. Servais: M. le député, je ne connais pas votre
nom, je m'excuse.
M. Ciaccia: Le député de Chambly. M. Latulippe:
Latulippe.
M. Servais: M. le député de Chambly, nous avons un
article dans la réglementation où on propose que tous ceux qui
sont en commerce présentement et qui ont des réservoirs de 25 ans
et plus, ils auront à enlever leurs réservoirs. Nous allons leur
donner deux ans. Ceux qui auront des réservoirs de 20 ans et plus
après une période, on va leur donner un certain nombre
d'années. Alors, le parc des réservoirs souter- rains a sept ans
pour se modifier, à part ceux qui font des nouvelles installations a
l'heure actuelle. Il y a un malaise partout en Amérique du Nord et
partout en Europe également, il y a des fuites souterraines. Il faut
corriger cela. De mémoire, on me dit qu'au Québec la population
de Québec et de Montréal s'alimente de l'eau de surface à
60 %. Aussitôt que vous sortez des grands centres, on s'alimente avec
l'eau de surface à 20 %. Cela veut dire que les gens à
l'extérieur ont tous des puits. Alors, il faut faire attention pour ne
pas qu'il y ait de fuites parce que des puits contaminés, c'est
dispendieux. Comme M. le ministre le mentionnait tantôt, les compagnies
d'assurances sont très sévères sur cela. Avec notre
collaboration, on a réussi au Québec à faire couvrir la
pollution par la police d'assurance avec l'ouvrage que nous faisions dans le
passé.
M. Latulippe: Une deuxième question: Dans ce cadre, est-ce
que vous avez évalué l'Impact en termes de coût pour, par
exemple, les petits détaillants? On sait qu'il y a nombre de petits
détaillants d'essence au Québec. Combien cela va-t-il leur
coûter, ces transformations?
M. Servais: Cela va coûter environ 240 000 000 $ à
travers te Québec.
M. Ciaccia: À travers le Québec.
M. Servais: Cela, y inclus les compagnies majeures, y inclus tout
le monde dans le moment.
M. Latulippe: Est-ce qu'on a prévu d'attacher à
cela une aide quelconque pour les petits détaillants?
M, Servais: Dans le moment, nous ne l'avons pas prévu.
M. Ciaccia: Les détaillants savent que nous avons
déposé le projet de loi. Ils le savaient d'avance parce que nous
avons consulté différentes associations. Ils sont au courant des
exigences qui seront Imposées par la loi.
M. Latulippe: C'est un coût important pour eux,
finalement.
M. Ciaccia: Oui.
M. Servais: C'est un coût important... Excusez, M. le
ministre. Comme M. le ministre le mentionnait, on a rencontré
l'Association des services de l'automobile qui détient le plus de
membres, si vous voulez, l'Association des distributeurs Indépendants.
Je suis même allé donner certaines conférences à ce
sujet. On se le dit couramment à l'heure actuelle: Préparez-vous!
Préparez-vous! C'est la contamination. Ce ne sera pas Jos Public qui va
payer, il y en a
une grande partie, c'est-à-dire que 35 % appartiennent à
de grandes compagnies et 65 % à des Indépendants, Alors, nous
avons toujours eu un dialogue avec eux. Nous nous organisons bien dans le
moment
M. Ciaccia: Je ne pense pas que ce soft vraiment au gouvernement
de réparer ou d'injecter des fonds pour ces équipements. Ce sont
des équipements qui appartiennent aux différentes
sociétés ou aux différents détaillants. C'est eux
qui dans le passé en ont vraiment bénéficié et qui
ont laissé ces équipements pour une telle durée. Je crois
qu'ils acceptent le fait que ce sera à eux. On leur a donné le
temps, une certaine période, et ils acceptent le fait qu'ils devront
eux-mêmes réparer leur propre équipement. Ils sont au
courant; peut-être qu'ils ne l'acceptent pas, mais ils sont au
courant.
M. Gauthier: Au Québec, contrairement à ailleurs,
les compagnies d'assurances assurent les désastres qui peuvent
être causés par des réservoirs qui fuient. Cette assurance
- parlons des détaillants d'essence - les détaillants peuvent
l'obtenir parce qu'une réglementation et une loi sont sur la table, qui
fait qu'on dit: Puisque vous allez agir, on va... C'est bien cela que vous
êtes en train de me...
M. Servais: C'est-à-dire que cette réglementation
existait depuis 1973. En 1986, au Québec, tes compagnies d'assurances
ont décidé de ne plus couvrir la pollution, on la couvrait dans
le passé. Des accidents comme des tremblements de terre au Mexique sont
arrivés, ce qui est arrivé à Bhopal aux Indes et les
mauvais placements des compagnies sans nommer... Peut-on nommer une
compagnie?
M. Ciaccia: C'est mieux de ne pas en nommer.
M. Servais: C'est une compagnie mondiale, si vous voulez, qui
refinance; on appelle cela une assurance "umbrella". Les compagnies locales
assurent un premier montant de 100 000 $ et les assurances extérieures
assurent le reste, c'est ce qui fait qu'une assurance n'est pas trop
dispendieuse. J'ai été voir les compagnies et, en trois semaines,
les compagnies locales ont pris leur décision et elles ont
continué de couvrir la pollution. La loi exige que les garagistes aient
une assurance-responsabilité civile de 500 000 $ des lieux et
opérations couvrant la pollution; il y a peut-être 18 ou 20
compagnies qui le font actuellement. Je ne veux pas les nommer, mais on pourra
vous les donner en tout temps, parce que je ne veux pas faire de
publicité.
M. Gauthier: Cela va.
Le Président (M. Baril): Je comprends que l'article 1 est
adopté. L'article 2, M. le ministre.
M. Ciaccia: Article 2.
Le Président (M. Baril): Nous avons un amendement.
M. Ciaccia: Ouf. L'amendement se lit comme suit, M. le
Président: L'article 2 est modifié par l'insertion, dans la
deuxième ligne, après les mots "utilisé pour", des mots
"la fabrication". Je vais expliquer la nécessité et le but de
l'amendement. L'amendement du premier alinéa est nécessaire afin
d'étendre le champ d'application aux raffineries de produits
pétroliers, et particulièrement afin de pouvoir leur imposer
l'obligation prévue à l'article 36 du projet de loi relativement
à l'obtention préalable de l'autorisation du ministre pour tous
travaux de démolition d'équipement pétrolier. À
l'article 36, la démolition de tous les équipements
mentionnés à l'article 2 nécessite l'approbation du
ministre. On s'est aperçu que, dans Particle 2, on avait tout Inclus,
excepté les fabricants de raffineries À la suite de certaines
expériences que nous avons eues dans le passé, on a jugé
bon d'inclure les fabricants de produits pétroliers comme étant
assujettis à l'obligation d'obtenir l'autorisation du ministre avant de
procéder à la démolition de leurs Installations La raison
en est très simple. Nous croyons que, pour ces installations, il y a
premièrement une question de sécurité, de la même
façon, la manutention et la distribution... Par exemple, quand on veut
démolir et qu'on a besoin d'équipement ou d'un entreposage, il
faut (a permission du ministre à des fins sécuritaires. On fixe
les conditions et la façon dont on va le faire parce que cela peut
être dangereux De la même façon et au moins pour cette
raison, les raffineurs doivent être soumis à la même
obligation. Je crois qu'en plus les raffineries font aussi partie de notre
patrimoine collectif. (16 h 15)
Avant de procéder, on peut fermer une raffinerie si l'exploitant
juge que ce n'est pas rentable pour lui et que le marché ne rend pas
l'exploitation de la raffinerie économique. Mais, de là à
la démolir, c'est une autre paire de manches. Il va falloir que les
compagnies qui veulent démolir les raffineries au Québec
justifient ta nécessité de procéder de cette
façon.
M. Gauthier: Je comprends bien le ministre d'inclure cela dans sa
loi. Il s'en est déjà fait démolir une...
M. Ciaccia: Pas toute. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gauthier: ...à son nez et à sa barbe, je
dirais.
M. Ciaccia: Non, on l'a sauvée.
M. Gauthier: Je comprends son intention. La question que je pose
est très bien intentionnée d'ailleurs: "La présente loi
vise tout équipement pétrolier ou établissement
utilisé pour la fabrication, le commerce, la consommation, la
manutention, la distribution, l'entreposage ou le transport routier de produits
pétroliers." La question que je me pose est la suivante: J'ai une
entreprise qui fabrique des camions-citernes. Je fais des camions-citernes pour
transporter du "fuel", des combustibles de différentes natures, pas des
combustibles jugés extrêmement dangereux - on s'entend - des
combustibles d'usage domestique. À partir de cette loi, quelle sera la
nouvelle façon de faire? Je repose ma question de façon plus
claire. En quoi, maintenant que le ministre a cette loi, la fabrication des
camions-citernes que je fais dans ma "shop" - excusez le terme "shop" - dans
mon entreprise, sera-t-elle modifiée? Est-ce que je vais avoir un
inspecteur sur les talons? Est-ce que je vais devoir demander la permission du
ministre, chaque fois, pour fabriquer un camion? Est-ce que je vais devoir
appeler une personne du ministère pour lui dire: Je suis en train de
fabriquer un camion, venez si vous voulez le voir? En quoi cela va-t-il changer
la vie d'une personne qui fabrique des camions-citernes? Si je vous pose la
question, M. le ministre, c'est que j'ai déjà eu une entreprise
qui fabriquait des camions-citernes.
M. Ciaccia: Je vais commencer et peut-être...
M. Gauthier: Cela m'intéresse...
M. Ciaccia: ...que M. Servais pourra ajouter...
M. Gauthier: ...même si je ne l'ai plus.
M, Ciaccia: Maintenant, on établit des normes pour les
utilisateurs ou les transporteurs que vous venez de mentionner. On peut
établir des normes relatives à l'entreposage, à la
manutention et au transport routier des produits pétroliers. La loi que
nous présentons maintenant élargit le champ d'application. Le
texte actuel n'incluait peut-être pas autant d'opérations, ou
autant d'utilisateurs ou de commerçants. On rend plus clair, on
spécifie où et comment la loi va s'appliquer.
M. Gauthier: Je comprends cela, M. le ministre. Je vais me
permettre de préciser... On va le voir tantôt à l'article
36, mais on ferait aussi bien d'en parler tout de suite.
M. Ciaccia: D'accord. Je vais demander à M. Servais
d'ajouter...
M. Gauthier: Avant que M. Savoie...
M. Ciaccia: Servais. M. Gauthier: Servant? M. Ciaccia:
Servais.
M. Servais: Servais. Servir à l'imparfait, mais j'aime
mieux servir au futur.
M. Gauthier: Avant que M. Servirez prenne la parole...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gauthier: Je voudrais simplement vous dire, M. le ministre,
que, si je dois demander la permission du ministre pour bâtir ou
débâtir des équipements... Je me reporte quelques
années dans le passé. Je fais des "trucks" qui transportent du
pétrole. Je veux savoir ce que veut dire demander la permission du
ministre pour bâtir et ce qu'est la permission pour débâtir.
En passant, II y en a qui se débâtissent tout seuls le long du
chemin. Qu'est-ce que c'est, la permission de débâtir? Il nous
arrive de prendre de vieux citernes qui ne sont plus appropriés, de les
refaire, de refaire les compartiments, de les renforcer ou de les changer. Si
je lis bien la loi, à moins que M. Servais ne m'explique le contraire,
si je comprends bien la loi, je devrais, théoriquement, demander la
permission du ministre ou aviser le ministère chaque fois que j'en
bâtis un ou que j'en débâtis un, et j'avoue que ce n'est pas
commode.
M. Servais: En ce qui concerne les camions, nous avons des normes
de construction des camions-citernes. Les fabricants de camions-citernes, au
Québec, connaissent notre loi.
M. Gauthier: Oui.
M. Servais: Notre loi relève d'une loi américaine,
The National Tank Truck Carrier. La grosseur du compartiment, les valves de
fond, le circuit électrique, tout est fait.
M. Gauthier: La qualité du matériel. M. Servais:
C'est suivi à la lettre. M. Gauthier: Je suis d'accord.
M. Servais: Aussitôt qu'il y a une différence,
aussitôt qu'il y a une demande d'un client de changer telle ou telle
chose, à ma connaissance, le constructeur du camion nous appelle et on
lui dit: Ça, on peut faire cela. Si vous avez d'autres preuves,
apportez-les, on va travailler pour la sécurité du public.
M. Gauthier: Non, non, on n'a pas de preuve.
M. Servais: Par contre, un vieux camion-citerne ne peut pas
servir d'entreposage.
M. Gauthier: D'accord.
M. Servais: On en voyait dans le passé. !! y avait des
dépôts, il y avait des camions-citernes. Cela coulait. La terre
était contaminée. On s'est débarrassé de tout
cela.
M. Gauthier: D'accord. M. Servais ou M. le ministre, je sais
qu'il y a déjà des normes, on ne fait pas cela comme on
fait un château de cartes. La loi actuelle doit changer des choses. Le
sens précis de ma question, c'est: Par rapport à l'ancien
système auquel devait se soumettre le fabricant de camions-citernes,
avec la loi actuelle, est-ce que...
M. Servais: II n'y a pas de changement. M. Ciaccia: il n'y
pas de changement.
M. Gauthier: D'accord. C'est cela que je veux savoir.
M. Ciaccia: Dans cette situation-là, il n'y a pas de
changement.
M. Servais: II n'y a pas de changement. M. Ciaccia: On
continue la même pratique. M. Servais: On continue la même
chose.
M. Gauthier: Sauf que, quand on démolissait un
camion-citerne, on n'avait pas de permission à demander au ministre.
M. Servais: Pour le moment, on ne l'a pas prévu par
réglementation. Il nous reste encore des petits détails à
vérifier pour compléter la réglementation. Un
réservoir qui a transporté de l'essence, M. le
député, je vais vous dire franchement qu'il ne faut pas le
laisser à la vue parce qu'il y a toujours des vapeurs d'essence et c'est
pour ne pas que les enfants puissent s'amuser là. On attendait de
retoucher le fondement de la loi pour pouvoir améliorer nos
règlements.
M. Gauthier: D'accord. Je veux simplement vous dire qu'au niveau
de la réglementation, II faut qu'on fasse attention pour ne pas non
plus... Comme je vous le dis, si dans une entreprise on démolit un
camion-citerne ou on le défait, il ne faudrait pas que la loi fasse en
sorte que la compagnie soit obligée d'appeler le ministre pour lui dire:
Là, on s'apprête à démolir un camion-citerne qui est
accidenté. C'est parce que, dans les termes actuels...
M. Servais: Dans le moment, on n'a pas cela.
M. Ciaccia: On ne l'a pas.
M. Servais: On se sert tout simplement de réservoirs
souterrains et iI faut que le gars s'organise pour le rendre exempt de vapeurs,
le trouer pour ne pas qu'il soit réutilisé, afin que cela ne soit
pas dangereux.
M. Gauthier: D'accord.
M. Ciaccia: Pour le moment, dans la loi, on a le droit de le
faire si on regarde la façon dont c'est rédigé: la
démolition d'équipements pétroliers, mais il n'y a pas de
règlement qui le prévoit pour le moment. Si, à l'avenir,
quelque chose survenait qui nécessitait un règlement, on aurait
le droit de le faire.
M. Gauthier: D'accord. J'ai une autre question, parce qu'on
traite l'amendement en même temps que l'article. On adoptera tout cela
ensemble; je ne veux pas m'embarrasser de ces détails. Dans l'ancienne
loi, on spécifiait ce qu'était un exploitant, un inspecteur, le
ministre, le permis, etc. Il y avait une définition des termes. Dans
cette loi, je ne vols pas la définition, à moins que ce ne soit
la même qui demeure. Est-ce qu'il y a d'autres définitions
à venir dans la réglementation?
M. Servais: C'est dans la réglementation que vous l'aurez;
cela dépend des juristes. Avant, les juristes les mettaient au
début et, là, ils les mettent à différents endroits
de la loi: les stations-service, les camions -
M. Ciaccia: Ce sont les nouvelles normes de rédaction des
lois.
M. Gauthier: On va l'avoir dans les règlements?
M. Ciaccia: Exactement. On n'inclut plus les définitions
au début de la loi. On les inclut dans les règlements, dans la
loi elle-même, dans le corps de la loi. Plutôt que d'avoir au
début, comme on le voyait dans le passé, la section des
définitions...
M. Gauthier: On l'a dans la loi elle-même.
M. Ciaccia: ...on l'a dans la loi elle-même, au fur et
à mesure.
M. Gauthier: Toutes ces définitions, on va les retrouver
dans le projet de loi?
M. Ciaccia: Oui, on devrait les trouver. Par exemple, il y en a
à l'article 5 et à l'article 6. Il n'y a plus d'articles qui
donnent seulement des définitions. Ils précisent plutôt.
Ils donnent une description et ils précisent les droits et
obligations.
M. Gauthier: Je me pose une question. Avec une technique comme
celle-là, vous n'avez pas peur qu'à un moment donné, ce
soit un peu compliqué? Un avocat qui interprétait la loi
autrefois se référait...
M. Ciaccia: Nos définitions.
M. Gauthier: Si vous me dites: M. Gauthier, vous êtes un
exploitant, l'avocat disait: Un exploitant au sens de la loi, c'est tout
individu, ou société, ou corporation qui exploite un
établissement.
M. Ciaccia: Ce n'est pas nouveau dans la loi que j'ai
déposée. Cela a été la pratique pendant au moins la
dernière année, sinon les deux dernière. Apparemment, cela
comportait certaines difficultés d'interprétation et de
restriction de donner la définition. Alors, en imposant les obligations
dans la loi, cela semble plus clair. Sauf, qu'il y a une exception
déjà dans cette loi parce qu'à l'article 3 on donne une
définition: "Dans la présente loi, on entend par "produit
pétrolier", un mélange." Dans le restant, il n'y a pas de
définition comme telle.
Le Président (M. Baril): Est-ce que je comprends que
l'amendement...
M. Gauthier: Oui, mais peut-être avant... M. le ministre,
cela veut dire, pour être bien sûr qu'on s'est compris, et les
questions du député de Chambly tantôt étaient en ce
sens, qu'avec la présente loi, ceux qui opèrent une
station-service - c'est l'exemple le plus commun - mais aussi tous les gros
utilisateurs, les hôpitaux, les édifices du parlement, etc., sur
une période de quelques années, est-ce qu'ils vont être
obligés de refaire leurs réservoirs d'alimention ou est-ce que
cela touche seulement les vendeurs d'essence?
M. Servais: Pour les trois prochaines années, les gros
consommateurs qui n'emploient pas de carburant dans leurs réservoirs, on
va seulement faire l'enregistrement des réservoirs sur une base de trois
ans; après, on pourra voir. Là, il y a une
pénétration du gaz naturel, il y a une pénétration
de l'électricité. Il y a des réservoirs qui restent dans
la terre. On veut savoir où sont les réservoirs pour ne pas que
les personnes laissent des produits dans la terre. Des réservoirs en
fibre de verre il y a six ans, il n'y en avait pas comme aujourd'hui. Alors,
ces réservoirs n'étalent pas aussi bien protégés
qu'aujourd'hui. On rencontre tous les jours des fuites souterraines.
Présentement, il y a une à Gaspé, il y en a deux à
Montréal. On ne fournit pas. C'est cela que nous allons aller chercher,
le consommateur. Dans le moment, le consommateur n'a rien à
débourser. On enregistre seulement pour une période de trois ans
leurs réservoirs. On veut savoir où sont situés les
réser- voirs.
M. Gauthier: Si je possède une entreprise et que j'ai un
réservoir d'huile à chauffage de 4000 à 4500 litres, cela
veut dire que, si ce réservoir est dans la terre, je vais être
obligé de...
M. Servais: De l'enregistrer.
M. Gauthier:...l'enregistrer. Mais, s'il a plus de 15 ou 20 ans,
comme vous le disiez...
M. Servais: Nous n'avons rien de fait à l'heure
actuelle.
M. Gauthier: II n'y a rien encore sur cela.
M. Servais: On va revenir ici pour en discuter à
nouveau.
M. Gauthier: D'accord.
M. Ciaccia: Nous faisons l'inventaire pour le moment...
M. Gauthier: Et strictement pour tes carburants.
M. Ciaccia: ...de tout cela.
M. Servais: Les carburants dans la terre, cela comprend l'essence
et le diesel qui sont dans la terre.
M. Gauthier: D'accord, point à la ligne.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Gauthier: Oui, adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 2 est
adopté tel qu'amendé? J'appelle l'article 3, M. le ministre.
M. Ciaccia: L'article 3: Dans la loi actuelle, nous sommes
obligés de nous référer au texte réglementaire pour
trouver le véritable champ d'application de la loi quant à la
base sur laquelle repose la loi, soit les produits pétroliers. Or, la
nouvelle loi circonscrit les produits pétroliers qu'elle veut viser. De
plus, le champ d'application matériel de la nouvelle loi est bien
précisé. C'est le but de l'article 3.
M. Gauthier: Je n'ai rien contre cet article, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): L'article 3 est-il
adopté?
M. Gauthier: Adopté.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Baril): J'appelle l'article 4, M. le
ministre.
M. Ciaccia: À l'article 4, la loi actuelle ne mentionne
pas qu'elle s'applique au gouvernement et à ses mandataires. Alors, la
nouvelle loi le déclare formellement, comme c'est la pratique dans les
lois récentes.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Roberval.
M. Ciaccia: Spécialement quand on étend le champ
d'application aux réservoirs, etc. Alors, ces réservoirs et ces
équipement sont assujettis à la loi.
M. Gauthier: Les organismes qui en sont mandataires, est-ce les
municipalités qui sont considérées comme cela? J'aimerais
avoir de nouveau une explication de la part du ministre quant à cet
article. Je m'excuse, j'aimerais que vous repreniez l'explication que vous
m'avez donnée. (16 h 30)
M. Ciaccia: J'ai dit que la présente loi ne mentionnait
pas qu'elle s'appliquait au gouvernement et à ses mandataires. Les
municipalités ne sont pas des mandataires du gouvernement, je ne le
pense pas. Les mandataires du gouvernement, ce seraient les
sociétés d'État, les offices et les bureaux qui pourraient
avoir de telles installations. On stipule que la nouvelle loi déclare
formellement qu'elle va s'appliquer au gouvernement. C'est la pratique pour les
lois récentes.
M. Gauthier: Au gouvernement, aux ministères et aux
organismes qui sont ses mandataires.
M. Ciaccia: Oui.
M. Gauthier: On l'ajoute nommément parce que...
M. Ciaccia: On t'ajoute... M. Gauthier: Autrement dit...
M. Ciaccia: Si on n'avait pas...
M. Gauthier: ...elle s'applique à tout le monde, mais on
ajoute là-dedans qu'elle va s'appliquer aussi au gouvernement. C'est
cela?
M. Ciaccia: Oui.
M. Gauthier: Est-ce que la loi s'applique aussi aux Institutions
du gouvernement fédéral?
M. Servais: Je vais vous dire franchement, le gouvernement
fédéral suit les normes de la province.
M. Ciaccia: C'est une bonne question juridique. Je ne sais pas si
on... C'est une juridiction...
Une voix: ...provinciale.
M. Ciaccia: ...provinciale. Cela devrait s'appliquer à
toutes les Installations, peu importe qui en est le propriétaire.
M. Gauthier: C'est cela, mais j'avoue que je ne vois pas encore
l'intérêt d'avoir cet article-là, compte tenu du fait
qu'une loi, quand elle est promulguée, elle s'applique à tout le
monde, n'est-ce pas? Là, on ajoute: elle s'appliquera au gouvernement
aussi.
M. Ciaccia: Certains arguments peuvent être apportés
pour dire qu'elle ne s'applique pas à la couronne, au gouvernement. Le
gouvernement, ta couronne n'est pas assujetti à, Alors pour
éviter cet argument, on dit qu'elle s'applique. Une ancienne maxime
disait: The king can do no wrong." Le roi ne peut rien faire de mal. Alors, les
lois ne s'appliquaient pas à lui. Par Interprétation, la
couronne...
M, Gauthier: Étant donné que les rois changent
souvent au Québec...
M. Ciaccia: Le roi est mort, vive le roi! Les gouvernements
n'étaient pas assujettis à certaines lois...
M. Gauthier: D'accord.
M. Ciaccia: ...par exemple, les droits de prescription et tout le
reste. Ici, pour éviter cette ambiguïté, on le
spécifie.
M. Gauthier: C'est bien beau, M. le Président.
Le Président (M. Baril): Je comprends que l'article 4 est
adopté.
M. Gauthier: Vous avez bien compris. M. Ciaccia: Vous avez
bien compris.
Permis et certificat Le Président (M, Baril): L'article 5.
M. Ciaccia: Vous comprenez vite.
Le Président (M. Baril): L'article 5. Je ne suis pas
pressé.
M. Ciaccia: La loi actuelle ne vise que les opérations de
commerce relatives aux produits pétroliers, II n'existe qu'une seule
disposition concernant l'obligation de détenir un permis. Dans la
nouvelle loi, vu l'extension du champ d'application aux différentes
catégories de
personnes, il y aura une disposition législative
spécifique pour chaque cas visé. L'article 5 concerne donc la
première catégorie visée, soit le permis commercial.
M. Gauthier: J'Imagine que des droits sont exigibles pour
détenir ces permis; il faut acheter les permis.
M. Ciaccia: Oui.
M. Gauthier: Le prix de ces permis est changé
habituellement par décret du gouvernement, je suppose? À
l'avenir, le fait que vous établissiez des catégories: le permis
commercial, j'Imagine qu'il doit y avoir le permis domestique ou d'utilisation
ou d'entreprise, je ne sais pas quoi... Prévoyez-vous faire des taux
différents pour les permis?
M. Ciaccia: Peut-être qu'on peut demander à M.
Servais.
M. Servais: Normalement, une station-service, un débit
d'essence, si vous voulez, cela lui coûte 105 $; un type qui vend des
lubrifiants au détail, cela lui coûte 105 $; un type qui vend au
gros, prenons par exemple une grosse compagnie ou un gros indépendant
qui vend du pétrole ou de l'essence, cela lui coûte 135 $; s'il
vend de l'huile à chauffage, cela lui coûte 135 $; s'il vend des
lubrifiants, 135 $ et, s'il vend au détail, on ajoute 105 $ et 10 $ par
camion, pour contrôler les camions. Je peux vous dire qu'en 1976 il y
avait 3500 citernes et, aujourd'hui, il y en a 2178 au 31 décembre 1986.
On travaille en collaboration avec le ministère des Transports pour le
transport des matières dangereuses. Toute personne a actuellement un
coût à défrayer pour un permis.
M. Gauthier: Avec cette nouvelle loi, est-ce que le ministre a
prévu changer l'ordre de ces coûts? Ou est-ce qu'ils devraient
rester dans le même ordre de grandeur?
M. Ciaccia: Pour le moment, il n'y a pas eu de discussion pour
modifier ces coûts.
M. Gauthier: Cela va.
Le Président (M. Baril): L'article 5 est-il
adopté?
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Baril): Article 6? M. le ministre.
M. Ciaccia: À l'article 6, la loi actuelle ne couvre pas
cette catégorie de personnes. Avec la nouvelle loi, il sera
désormais obligatoire pour tout entrepreneur-installateur
d'équipements pétroliers d'obtenir un permis pour exploiter une
telle activité d'entreprise. Cette disposition vise à assurer un
meilleur contrôle quant à ta qualité des installations
d'équipements pétroliers. C'est un nouveau texte qui n'existe pas
dans la présente loi. Comme on l'a mentionné tantôt, il ne
s'agit pas créer une autre catégorie d'ouvriers ou de
travailleurs, il s'agit de contrôler l'exploitant, de donner un permis
à l'entreprise.
M. Gauthier: Oui. Ce permis d'installateur est une espèce
de licence d'entrepreneur, dans le jargon courant.
M. Ciaccia: Oui, exactement.
M. Gauthier: Vous dites que cela n'existe pas actuellement?
M. Ciaccia: Non. Cela devrait, mais cela n'existe pas.
M. Gauthier: Cela veut dire que quiconque peut installer...
M. Ciaccia: Quiconque peut, par contrat avec un individu,
installer ses équipements. Ils n'ont pas besoin d'un permis
spécial. C'est tellement complexe et technique que, si c'est mal fait,
cela peut avoir des conséquences assez sérieuses, ce qui fait
qu'on a décidé d'inclure cela dans la loi. On m'informe
également que c'est à la demande des entrepreneurs depuis trois
ans. Les entrepreneurs eux-mêmes veulent qu'on exerce ce
contrôle.
M. Gauthier: Ce permis d'installateur...
M. Ciaccia: Parce que n'importe qui peut le faire Ce n'est pas
surveillé. Si on fait un meilleur prix, même sans l'expertise
nécessaire, ils peuvent avoir le contrat.
M. Gauthier: Est-ce que les critères d'obtention de ce
permis d'installateur... Je sais qu'il y a dans la loi des...
M. Ciaccia: II y a un pouvoir de réglementation pour
spécifier les critères.
M. Gauthier: Mais ils seront surtout définis au niveau du
règlement.
M. Ciaccia: Oui, assurément.
M. Gauthier: Évidemment, on n'a pas de garantie à
ce stade-ci, mais vers quoi le ministre s'oriente-t-il dans la
réglementation? Vous savez, je me méfie toujours quand on veut
déterminer quelque chose par règlement. Parfois, la
réglementation, ce n'est pas tout à fait... C'est tellement en
conformité avec la loi que cela devient harassant.
M. Ciaccia: On va vous donner quelques
exemples d'orientation.
M. Servais: Dans le moment, comme on est dans un pays libre, tout
le monde aura le droit Les entrepreneurs qui pratiquent déjà
depuis des années, il y en a environ une centaine au Québec Eux
ont demandé d'être régis par une loi On ne peut pas leur
dire aujourd'hui Si tu ne passes pas tes On va passer des examens, si vous
voulez SI je suis propriétaire d'une industrie, il y aura quelqu'un
d'identifié aujourd'hui même et qui aura son permis Par contre,
après deux ans, les gens qui seront chefs de groupe d'installation -
parce que ce n'est pas toujours le patron qui va faire l'installation, ce sont
des chefs de groupe - eux auront un permis temporaire pour une période
de deux ans, quitte à ce qu'ils puissent suivre des cours pour une
période de 30 à 45 heures pour leur enseigner la loi, soit au
centre de main-d'oeuvre, pour leur faire suivre des cours afin qu'ils puissent
con naître nos règlements et s'autosurveiller Comme on le
mentionnait tantôt, on n'a pas d employés pour toutes les
installations Donc, dans le moment, c'est un droit acquis pour tout le monde,
pour les deux prochaines années, à l'heure actuelle Les gens
auront passé leurs examens par la suite C'est dans les
règlements
M. Ciaccia: C'est une période de transition qui va nous
permettre
M. Gauthier: Mais la chose qui m'inquiète le plus
là-dedans, M le ministre, je vais vous le dire bien franchement, je
pense au fameux permis qu'on donne aux entrepreneurs généraux
J'ai vu des gens obtenir ce permis et avoir à répon dre dans
certains cas à des questions tellement complexes ou à des
vérifications qui s'éloignaient tellement de la nature même
de leur activité que cela leur devenait parfois très difficile de
l'obtenir J'ai toujours peur Vous savez, la régie mentation n'est jamais
maligne quand elle commence On dit Pour détenir un permis, il faut
connaître la réglementation, il faut être capable de faire
tels et tels travaux de façon satisfaisante Cela va Deux ans
après, cela prend quasiment un cours de technicien
spécialisé pour poser un réservoir et, trois ans
après, il faut quasiment être Ingénieur en
métallurgie pour poser un réservoir C'est toujours de même
au gouvernement Je ne dis pas ça parce que c'est vous ou parce que M
Servais est là Les normes qu'on édicte sont toujours bien
compliquées et les permis deviennent des fois Inaccessibles J'admire ces
gens-là de demander d'être régis par une espèce de
permis qui détermine les compétents et les non-compétents
Je veux simplement vous expliquer à ce stade-ci qu'en ce qui concerne la
réglementation, vous devrez être vigilant, M le ministre,
étant donné qu'on ne l'étudie pas en commission
parlementaire, pour éviter des abus et qu'on ne s'éloigne pas de
l'origine même du problème pour ne pas en arriver. On a l'impres-
sion des fois qu'il y a du monde qui se spécialise là-dedans pour
compliquer la vie des autres et je ne voudrais pas que ce soft le cas
M. Ciaccia: Vous avez entièrement raison Ce n'est pas
notre but d'abuser, excepté que maintenant. II n'y en a pas du tout
Alors il y a l'abus dans l'autre sens, il n'y a aucun contrôle
Peut-être que je pourrais demander à M Servais d'élaborer
sur le genre de réglementation qu'on envisage
M. Servais: Pour aller un peu plus loin, j'ai oublié de
vous dire que celui qui aura sa licence d'inspecteur, le type qui sera en
charge d'une équipe, va se renouveler au bout de cinq ans Ce n'est pas
parce qu'on veut jouer avec cela Alors, le type sera libre et, un an
après, il discontinue, du moment que ce ne sera pas plus de deux ans, il
pourra obtenir son permis de travail également pour faire des
installations.
Dans un autre temps, un cours d'installation est à se
préparer dans le moment dans tout le Canada pour déterminer des
"guidelines" et que tout le monde pense pareil Naturellement, on n'ira pas
donner les réponses avant qu'il passe les examens, mais disons que ce
sera assez confidentiel, c'est moi qui vous parle aujourd'hui, demain, je ne
sais qui sera là. Mais disons que tout le monde a le droit de travailler
J'étais de l'autre côté de la médaille avant, j'ai
travaillé 23 ans dans l'industrie Je connais les "in" et les "out" C'est
un marché libre, alors ces gens-là ont aussi le droit de
travailler Mon équipe et moi même pensons dans le moment de cette
façon
M. Gauthier: Quand vous dites, M Servais, que ces gens-là
ont le droit de travailler, j'ai l'impression qu'on parle de la même
chose Ce que je veux éviter - j'en profite lors de l'étude de ce
projet de loi pour le dire, ce sera toujours enregistré et on pourra
toujours l'utiliser si éventuellement cela n'a pas d'allure, parce qu'on
concourt à cette loi, on se comprend bien - mais je ne voudrais pas puis
je mets le ministre en garde et je sais que ce n'est pas l'intention du
ministre ni la vôtre non plus probablement, il faudrait qu'on finisse par
trouver un juste milieu Je ne suis pas pour qu'on laisse faire n'importe quoi
par n'importe qui, j'en conviens On concourt au projet de loi et on est
d'accord avec cela, mais je ne voudrais pas que cela fasse comme dans certains
secteurs, que la réglementation rende tellement cela compliqué
que cela finit que tu te ramasses dans ton bureau de comté avec des gars
qui installent des pompes depuis quin2e ans des installations
pétrolières et on leur demande des compétences comme s'ils
allaient installer des chaudières ou des choses extrêmement
complexes des raffineries
Souvent, ce qui arrive - c'est ma mise en garde - on dit On veut donner
un permis d installateur, il y a des gens qui font le métier
dans nos régions d'installer des pompes, des réservoirs,
et qui sont capables de se qualifier pour ce travail, mais il peut arriver que
le gouvernement exige dans certains cas - dans le domaine de la construction,
c'est souvent le cas - une compétence de gars comme s'ils allaient
installer une raffinerie de pétrole. Je voudrais que le ministre soit
très sensible à cela et M. Servais, qui travaille sous la
direction du ministre, également. Éviter les exagérations
comme cela se fait dans certains cas d'entrepreneurs
généraux.
M. Ciaccia: M. le Président, quand le député
de Roberval est raisonnable et positif dans son approche, on accepte ses
suggestions.
M. Gauthier: Vous les acceptez souvent dans ce cas.
M. Ciaccia: Bien, pas dernièrement. Une voix::
Ça se gâte un peu.
M. Ciaccia: Je suis entièrement d'accord avec vous et je
pense que c'est la pratique actuelle, non seulement de ne pas vouloir
pénaliser, mais de rendre la tâche Impossible. Ne pas compliquer
les choses plus qu'elles ne devraient, mais au moins avoir un certain minimum
de réglementation pour permettre que le public soit
protégé. (16 h 45)
M. Gauthier: Un exemple est toujours boiteux, M. le ministre,
mais je vous en donne un quand même. Je n'en reviens toujours pas quand
quelqu'un se présente à mon bureau de comté et me dit:
Depuis quinze ans, je fais de la peinture en bâtiment. Je suis
allé pour passer une carte, parce que, semble-t-il, que ça m'en
prend une, pour aller dans tel domaine et on vient me demander quasiment la
composition chimique d'une peinture au latex. Cela fait vingt ans que je fais
cela, M. Gauthier, je voudrais continuer à le faire; je suis très
compétent, mes services sont recherchés, mais la nature des
questions qu'on me pose a tellement peu à voir avec mon métier
que je ne suis pas capable de passer la carte. J'ai peur qu'un jour cela en
vienne là aussi dans ce domaine; c'est ce dont j'ai peur. C'est ce sur
quoi je voudrais vous mettre en garde.
M. Ciaccia: Vous avez entièrement raison encore une fois,
M. le député de Roberval. C'est pour cela que la carte de
classification, qui avait été Imposée par votre
gouvernement dans l'industrie de la construction, qui exactement...
M. Gauthier: Je n'étais pas là.
M. Ciaccia: Vous n'étiez pas là, c'est vrai, quand
cela a été adopté...
M. Gauthier: Ne remontez pas à Mathusalem, je
n'étais pas là...
M. Ciaccia: Non.
M. Gauthier: ...M. le ministre.
M. Ciaccia: C'est exactement cela que cela faisait. Pour un
peintre, cela prenait sept ans d'apprentissage et, pour un plombier, neuf ans.
C'était plus facile d'obtenir un diplôme en médecine que de
devenir peintre. Alors, on a aboli cela avec la loi 119.
M. Gauthier: Non. Vous faites erreur, vous n'êtes pas sur
la bonne voie quand vous dites cela. Ne confondez pas les lois de qualification
professionnelle et...
M. Ciaccia: Non, non.
M. Gauthier: ...l'accession au domaine de la construction.
M. Ciaccia: Non, non, mais c'était ta carte de
classification...
M. Gauthier: C'est différent.
M. Ciaccia: ...qui imposait...
M. Gauthier: Si vous voulez, écoutez...
M. Ciaccia: D'accord.
M. Gauthier: ...est-ce qu'on peut se comprendre, M. le ministre?
N'essayez pas de jouer avec cela parce qu'on va entreprendre un débat
bien long. Vous savez très bien que ce n'est pas de cela dont on
parle.
M. Ciaccia: C'est vrai...
M. Gauthier: On rejoint tous les deux le même objectif, je
pense...
M. Ciaccia: Absolument. M. Gauthier: ...là-dessus.
M. Ciaccia: Absolument.
M. Gauthier: Je ne veux pas vous casser les pieds avec cela, je
fais juste vous dire qu'il faut faire attention, qu'il faut être prudent.
SI jamais on a péché dans ma dynastie politique voilà
plusieurs années, je ne m'en confesserai pas publiquement, M. le
ministre, je n'étais pas là et je ne réponds que des actes
que je fais. Actuellement, c'est mol qui vous aide à faire ce projet de
loi, je voudrais bien qu'on le fasse comme du monde.
M. Ciaccia: C'est cela.
M. Gauthier: Est-ce qu'on se comprend?
M. Ciaccia: C'est de même qu'il a été fait et
on apprécie vos commentaires, mais on vous assure...
M. Gauthier: Vous êtes bien gentil.
M. Ciaccia: ...que vos commentaires se trouvent
déjà dans l'esprit de la loi.
M. Gauthier: Vous êtes un homme charmant quand vous voulez,
M. le ministrel
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
M. Gauthier: C'est adopté, M. le Président.
Le Président (M. Baril): L'article 7. M. le ministre.
M. Ciaccia: L'article 7. Cette disposition concerne une nouvelle
catégorie de personnes visées par le champ d'application de la
nouvelle loi. Elle permettra d'augmenter le niveau de sécurité en
permettant de répertorier tous les utilisateurs d'équipements
pétroliers et d'établissements. Évidemment, le simple
consommateur est nommément exclu de cette disposition. Je pense qu'on a
déjà parlé de l'inventaire qu'on va faire de cette
catégorie d'équipements.
M. Gauthier: Le fameux certificat d'enregistrement, M. le
ministre, si je comprends bien, c'est une deuxième catégorie de
permis. Tantôt, on avait un permis à des fins commerciales et,
là, vous dites... C'est une deuxième catégorie. Il y a la
catégorie du certificat d'enregistrement pour ceux qui n'en font pas le
commerce...
M. Ciaccia: Oui.
M. Gauthier: ...mais qui en entreposent.
M. Ciaccia: Oui, c'est cela.
M. Gauthier: C'est cela? Est-ce qu'il y a un coût qui est
relié A ce certificat d'enregistrement, M. fe ministre?
M. Ciaccia: L'autre, c'était un permis; celui-ci, c'est
juste un certificat d'enregistrement.
M. Gauthier: Oui. D'accord, on se comprend. Est-ce qu'il y a un
coût relié à ce certificat d'enregistrement.
M. Servais: Non, dans le moment il n'y a pas de coût. Cela
va coûter au gouvernement û.36 $ pour lui dire qu'il est
enregistré.
M. Gauthier: Mais vous êtes bien
généreux,
M. Servais! Je comprends votre nom maintenant!
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
M. Gauthier: Bien. M. le Président, c'est
adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 8. M, le ministre.
M. Ciaccia: L'article 8. Il n'y a aucune modification à
cet égard. On se réfère, évidemment, dans cette
disposition, à la nouvelle catégorie de droits émis par le
ministre, soit le certificat d'enregistrement délivré à
l'utilisateur.
M. Gauthier: C'est beau.
Le Président (M. Baril): L'article 8 est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. L'article 9. M. le
ministre.
M. Ciaccia: Dans la loi actuelle, on ne spécifie pas les
circonstances du refus de la part du ministre relativement à la
délivrance d'un permis. Dans la nouvelle loi, on précise et on
encadre un tel refus. Alors, on réduit si ce n'est éliminer la
discrétion du ministre.
M. Gauthier: Comment dites-vous cela? On élimine la
discrétion du ministre?
M. Ciaccia: Bien, la discrétion... Dans l'ancienne
loi...
M. Gauthier: Oui.
M. Ciaccia: ...on ne spécifiait pas les circonstances du
refus. Dans la présente loi, on précise et on encadre un tel
refus.
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 9 est adopté.
Article 10.
M. Ciaccia: La loi actuelle fonctionne -selon la date
anniversaire du permis quant à son expiration et à son
renouvellement annuel. La nouvelle loi offre un mécanisme très
différent basé sur une date fixe. Ceci facilitera
énormément l'administration des permis, lesquels seront
automatiquement renouvelés dès l'accomplissement des
modalités prévues à cette disposition.
Ce qui arrive maintenant, c'est qu'il y a des permis à
différentes dates. Les personnes doivent en demander le renouvellement.
On fixe une date et ils vont être renouvelés automati-
quement, à moins qu'il n'y ait des infractions. Cela va faciliter
la tâche de l'administration et celle de celui qui doit renouveler son
permis.
M. Gauthier: Oui, juste une question. Cela procède du
môme souci que tout à l'heure sur la production des documents
prescrits. Cela peut être un peu comme on renouvelle un permis de
conduire. On remplit un formulaire faisant état de la situation et
disant que la situation n'a pas changé.
M. Ciaccia: L'adresse, le nom.
M. Gauthier: J'imagine qu'il ne s'agit pas là de reprendre
le processus de réaccréditation de...
M. Ciaccia: Non, pas du tout.
M. Servais: Actuellement, la loi demande que l'individu fasse sa
demande 31 jours avant l'échéance de son permis. On trouvait
qu'il y avait une perte de temps et que cela passait six pieds par-dessus la
tête des gens. Pour prévenir cela, on envoie dans le moment l'avis
de renouvellement du permis...
M. Gauthier: Le ministère. M. Servais: Leministère. M. Gauthier: D'accord.
M. Servais: ...75 jours avant l'échéance. SI le
permis n'est pas entré 45 jours avant l'échéance, on leur
envoie un premier avis pour donner la chance au coureur. On envoie un autre
avis dix jours avant l'échéance. Lorsque le permis n'est pas
renouvelé, ce sont les inspecteurs qui s'en vont dans le champ pour
vérifier si le type est encore en opération Là, on va
éviter cela. Nous nous occupons de la sécurité dans les
installation. On ne courra plus. Le type se doit tacitement de renouveler son
permis automatiquement. S'il ne le renouvelle pas, il doit nous aviser qu'il
n'est plus en affaires.
Cela prenait toute une procédure: aller chez le client,
vérifier s'il est en affaires, préparer un constat, faire des
recherches, envoyer cela au contentieux; le contentieux l'envoyait en province
et, en province, cela allait au juge. Cela coûtait
énormément cher pour une amende de 25 $. On va épargner
cela à la province. On ne pouvait pas changer la loi tous les jours. On
a attendu d'avoir l'expérience de la loi - cela fait quinze ans qu'elle
a été sanctionnée - pour améliorer la
situation.
M. Gauthier: Est-ce que je vous ai bien compris? J'imagine que,
dans la nouvelle loi, vous allez quand même envoyer...
M. Servais: C'est la même chose.
M. Gauthier: D'accord, pour ne pas que quelqu'un se retrouve, par
négligence d'un employé ou...
M. Servals: La procédure ne changera pas, M. le
député de Roberval.
M. Gauthier: D'accord, cela va.
Le Président (M. Baril): L'article 10 est adopté?
Adopté. J'appelle l'article 11.
M. Ciaccia: L'article 11. On doit se référer aux
dispositions réglementaires adoptées sous l'autorité de la
loi actuelle pour retrouver le fondement d'une obligation similaire
Imposée à l'exploitant. Il est plus cohérent que cette
obligation se retrouve dans la loi habilitante, comme il est prévu
à l'article 11 de la nouvelle loi. Présentement, ce qu'on fait
est dans les règlements, on facilite le renouvellement des permis et on
spécifie le contenu de l'avis.
M. Gauthier: On me fait remarquer, je pense, à juste
titre, que, pour le titulaire d'un permis commercial, au volume des
différents produits vendus depuis la présentation du dernier
rapport d'activités prévu par règlement, n'y aurait-if pas
lieu d'ajouter - c'est peut-être ajouté dans la
réglementation - le matériel qui peut rester dans les
réservoirs, par exemple? Je cesse mes activités, je fais mon
rapport, j'ai vendu x milliers de gallons d'essence ou x millions de gallons.
Est-ce qu'il y a une vérification qui se fait après cela ou si,
quelque part, le type va être obligé de déclarer: II me
reste telle quantité de matériel dont je dispose de telle
façon?
M. Servais: On a un article dans la loi qui dit que, si le type
change d'option, s'il a un garage et qu'il fait un lave-auto, si vous voulez,
il doit enlever ses réservoirs dans les plus brefs délais - pas
l'hiver mais l'été - cela peut être 60 jours ou 90 jours.
Il y a un dialogue et tout ça avec lui. Si le type dit: Je pense vendre
mon garage; je ne suis pas certain, je vais essayer. II a un délai de
deux ans. Par contre, s'il y a de l'essence dedans pour les Inventaires, soit
qu'il mette de l'eau ou de l'huile à chauffage pour ne pas que les
réservoirs lèvent; s'il y a du produit dedans, au bout de deux
ans, on va le voir et on lui dit: Tes réservoirs ne sont pas
enlevés, enlève-les.
M. Gauthier: Nul ne pourra... Si j'ai une station-service, je
l'opère, je décide de cesser de l'opérer, je vous donne
les avis. Avec ça, vous, le ministère va aller voir ce type et
lui dire: Tes réservoirs, ne les laisse pas là. Il faut que tu
les enlèves, tu as deux ans.
M. Servais: C'est marqué dans la
réglementation.
M. Gauthier: D'accord. Cela évite qu'il ne reste des
bombes...
M. Servais: C'est justement ça. Il faut s'occuper des
réservoirs souterrains. Personne ne s'en occupait depuis 1973, cela
restait là. M. Gauthier, on trouve encore des réservoirs. A
Thetford Mines, les gens étaient à creuser une rue et il y avait
une ligne où il y avait des réservoirs. Dans ce temps, ce
n'étalent pas de gros réservoirs, c'étaient 500 gallons.
Quand les gars y ont touché avec la pelle mécanique, ils ont
reculé. Vous avez raison quand vous mentionnez cela. On s'en occupe de
ce côté. C'est mentionné dans la loi, dans les
règlements.
M. Gauthier: Je suis d'accord avec cela.
Le Président (M. Baril): L'article 11 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Baril): Article 12, M. le ministre.
M. Ciaccia: Article 12. Cette nouvelle disposition permettra au
ministre de connaître la situation exacte des titulaires de permis ou de
certificat et lui permettra de rendre une décision
éclairée lors d'une demande de délivrance ou de
renouvellement d'un permis ou d'un certificat d'enregistrement.
Le Président (M. Baril): L'article 12 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Baril): Article 13.
M. Ciaccia: Article 13. Les mêmes principes sont
conservés dans la nouvelle loi concernant l'incessibilité des
droits découlant d'un permis. Évidemment, cette disposition vise
aussi les certificats qui seront désormais délivrés sous
l'autorité du ministre.
M. Gauthier: Cet article veut dire - prenons l'exemple de la
station-service - que, si je détiens un permis et que je vends ma
station-service à mon voisin, mon permis ne suit pas ma station-service.
Lui doit faire une demande personnalisée et faire inspecter le tout,
J'imagine?
M. Servais: Vous me permettez? M. Ciaccia: Allez-y,
oui!
M. Servais: Si le tout est Installé, on ne fera pas
tellement d'Inspection. On fait seulement le changement de permis parce que le
permis n'est pas échangeable: un individu à une compa- gnie ou
à une personne, c'est-à-dire à une raison sociale ou
à un individu. Alors, il faut qu'il nous avise parce que, parfois,
durant l'année, il y a différentes associations. Elles peuvent
nous dire: On a 25 % de roulement On peut vous dire les changements qu'il y a
dans une station-service, 13,4 % en moyenne depuis les cinq dernières
années.
M. Gauthier: Ça roule.
M. Servais:Ça roule. C'est identifié un peu
partout, si vous voulez. Quand vous avez des questions à votre bureau de
comté, on peut le dire facilement avec les statistiques
précises.
M, Gauthier: Oui, Je sais que nul ne peut ignorer la loi et ne
doit ignorer la loi, mais...
M. Servais: Pour continuer.
M. Gauthier: Vous savez ce à quoi je veux en venir?
M. Servais: II y a des coureurs dans cela. Ceux qui pratiquent
déjà sont au courant de la loi et savent que le permis lui
appartient. Par contre, vous avez un distributeur de lubrifiant, si vous
voulez. Si, aujourd'hui, il s'installe, il n'est pas au courant de la loi,
lorsqu'on passe, on lui donne un avis de dix jours. Cela veut dire qu'il y a
une loi et qu'il faut qu'il enregistre son commerce. Si on lui laisse les
formules, on lui dit: faites-nous-les parvenir. Au bout d'un certain temps, il
connaît la loi. Alors, on donne la chance au coureur.
M. Gauthier: Il n'y a pas de pénalité si quelqu'un
d'aventure ne connaissait pas cette loi. D'accord.
Le Président (M. Baril): L'article 13 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 14.
M. Ciaccia: À l'article 14...
M. Gauthier: M. le ministre, je m'excuse. M. le Président,
je vous ferai remarquer que les propos de M. Servais sont plus
intéressants que ceux des députés qui jasent
là-bas. Il serait . pratique qu'on puisse continuer cet échange
dans le plus grand calme. Il faut être attentif. Je m'excuse
auprès de mes collègues, mais travail oblige, vous savez.
Le Président (M. Baril): La remarque est faite. M. le
ministre.
M. Ciaccia: Et entendue.
Le Président (M. Baril): Et entendue.
M. Ciaccia: L'article 14... La loi actuelle nous
réfère aux dispositions réglementaires en matière
d'affichage de permis. La nouvelle loi prévoit spécifiquement la
façon d'afficher un permis ou un certificat, comme c'est le cas dans
plusieurs autres lois récentes. Elle prévolt de plus que tout
autre renseignement, telle la capacité d'un réservoir, pourra,
par voie réglementaire, être affichée. Ceci aura pour effet
de faciliter l'administration de certaines obligations de la loi. (17
heures)
M. Gauthier: Tout titulaire d'un permis ou d'un certificat doit
l'afficher à la vue du public. Je vous avoue honnêtement que je me
demande pourquoi. Entre vous et moi, comme citoyen, si je vais acheter de
l'essence quelque part, si je ne vols pas de permis accroché au mur qui
dit que ce vendeur d'essence a communiqué avec le ministère pour
lui demander l'autorisation de vendre de l'essence, personnellement, comme
consommateur cela ne me traumatise pas. Deuxièmement, le certificat
d'enregistrement. L'hôpital Machin Chouette qui a des réservoirs
et qui détient un permis d'enregistrement de ces réservoirs, si
j'ai bien compris le sens de la loi, doit afficher dans le hall de
l'hôpital qu'il a le droit d'avoir des réservoirs d'huile à
chauffage. Je ne vois vraiment pas l'utilité de cela. Peut-être y
en a-t-il une. cependant. J'aimerais...
M. Servais: Dans un premier temps, lorsque le permis est
affiché, que ce soit dans le commerce des produits pétroliers ou
dans le tourisme, ils ont tous des permis affichés. Cela donne une
chance à tout le monde.
M. Gauthier: D'accord.
M, Servais: II y en a qui connaissent les lois. Je vais vous dire
franchement, Juste ceux qui passent sur la route 20, il y a des individus... Ce
type a-t-il son permis? On est obligé de passer et de vérifier,
c'est demandé. Je ne vous dis pas que c'est fréquent, mais c'est
demandé. En ce qui concerne les hôpitaux, comme vous dites, le
permis va être un genre de scellé autour du réservoir pour
que le type qui va faire la livraison sache que le réservoir est
enregistré chez nous.
M. Gauthier: Alors, l'avis du public, cela peut être
cela?
M. Servais: C'est sûrement cela, c'est cela, l'avis du
public.
M. Gauthier: Ah d'accord.
M. Servais: Si l'individu a un réservoir de 500 gallons
sous terre, il n'est pas enregistré, mais au-dessus de 1000 gallons ils
vont tous être enregistrés. Il peut faire une erreur de livraison,
II peut manquer d'huile. S'il n'est pas enregistré, il va dire: Je ne
livrerai pas d'huile à chauffage. Il va être enregistré.
Ils ont trois ans pour le faire. Le moyen...
M. Ciaccia: Excusez-moi. Il y a aussi l'obligation dans la loi,
à savoir que nul ne peut livrer des produits pétroliers à
l'établissement d'une personne ou d'une société qui ne
détient pas le permis commercial ou le certificat d'enregistrement.
Alors, au moins, cela aide à contrôler...
M. Gauthier: Ma question est précisément
là-dessus. Il y a évidemment le corollaire de cet article que
vous venez de donner, mais je me demande vraiment, celui qui livre de l'huile
à chauffage, par exemple, quelle est sa responsabilité dans
l'enregistrement du réservoir. De façon pratique, M. le
ministre...
M. Ciaccia: De façon pratique, pas pour le moment, parce
que l'inventaire n'a pas encore été fait, mais dans quatre ou
cinq ans, quand l'inventaire aura été fait et que des normes
auront été établies, ces réservoirs auront
peut-être des normes de sécurité. C'est une façon de
contrôler. La personne ne pourra pas livrer 5000 gallons d'huile dans un
réservoir qui n'est pas proprement enregistré. Cela va le rendre
responsable lui aussi parce qu'il aura enfreint la loi. C'est une mesure
sécuritaire additionnelle. Peut-être que M. Servais pourrait
poursuivre.
M. Servais: Comme M. le ministre le mentionne, c'est un genre de
contrôle. De ce temps-ci, il y a pénétration de
l'électricité. Je vais prendre juste un cas que M. le ministre a
peut-être mentionné, celui d'une école de Beau-port qui a
une installation à l'électricité mais dont le
réservoir est sous terre. Ils ont laissé l'huile dans ta terre.
Étant donné que c'est sur du roc et que c'est assez
élevé, le réservoir a percé et l'huile s'est
répandue sur la pelouse de toutes les maisons environnantes. On sait que
l'individu a un réservoir de 1000 gallons et on veut vérifier
avec son fournisseur. Les fournisseurs auront une liste à nous produire
annuellement quant aux réservoirs de 1000 galions et plus. Si le
réservoir n'est pas enlevé, peut-être que les gens du temps
diront: Les réservoirs de 1000 gallons qui sont inutilisés, il
faudra les sortir. C'est le but de contrôler les réservoirs, pour
éviter la pollution.
M. Ciaccia: C'est une mesure de contrôle. M. Servais:
II y a un malaise mondial.
M. Ciaccia: Dans la loi, H y a des pénalités
à l'endroit de celui qui livre à un établissement
qui n'aura pas ce certificat.
M. Gauthier: En tout cas, je vous dis que c'est plutôt
l'élément 'à fa vue du public" qui me paraissait bizarre.
Si on me dit que la vue du public, c'est de mettre une bague, un enregistrement
quelconque, dans ce cadre, je suis bien d'accord avec cela. Le public,
c'est le livreur de fuel"...
M. Ciaccla: Oui, cela fait partie du public.
M. Gauthier: ...on ne se contera pas de peurs. Dans le
libellé tel que formulé, je voyais l'hôpital ou
l'école être obligé d'afficher "Nous avons une autorisation
de..."
M. Ciaccia: Dans la salle d'urgence. Ha, ha!
M. Gauthier: Remarquez qu'il y a assez d'affaires dans la salle
d'urgence qu'on pourrait peut-être ajouter cela. Cela va.
Le Président (M. Baril): L'article 14 est adopté.
L'article 15, M. le ministre.
M. Ciaccia: L'article 15. La nouvelle loi éclaircit les
circonstances dans lesquelles il y aura suspension ou annulation de permis ou
de certificat, parce que la généralité utilisée
dans la loi actuelle peut porter à Interprétation.
M. Gauthier: Oui, une seule question: Y a-t-il une
procédure d'appel quelconque? Je vous pose la question. Le ministre
décide M. Untel ou la compagnie Unetelle, vous n'avez pas satisfait aux
exigences de la loi. Je rends ma décision. Je ne renouvelle pas votre
permis. Est-ce qu'if y a une procédure qui permet d'éviter que
ça se fasse? Si je suis victime d'une décision du ministre, je
dois pouvoir m'en sortir à un moment donné?
M. Ciaccia: Le seul appel, c'est que toute personne
Intéressée peut interjeter appel devant la Cour provinciale de
toute décision du ministre en matière de délivrance, de
renouvellement, de suspension ou d'annulation d'un permis ou d'un certificat
d'enregistrement. Elles peuvent aller à la Cour provinciale.
M. Gauthier: D'accord. Mais c'est strictement judiciaire. Il n'y
a pas d'appel au ministère, comme tel, à moins que quelqu'un
déciderait de se conformer. À ce moment-là, ce serait par
entente, ce serait de bonne foi?
M. Ciaccia: Oui, c'est ce qu'on fait. M. Gauthier: C'est
ce qui se fait. Cela va. Le Président (M. Baril): Adopté?
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 16?
M. Ciaccia: L'article 16. Cette nouvelle disposition vise le
respect les règles de justice naturelle reconnues par la Charte des
droits et libertés de la personne. Plus spécifiquement, on
protège l'application de la règle audi alteram partem,
c'est-à-dire nul ne doit être condamné ou privé de
ses droits sans avoir été préalablement entendu. Alors, on
dit qu'avant de suspendre ou d'annuler un permis on doit donner au titulaire
l'occasion d'être entendu. C'est la justice naturelle.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 16 est
adopté?
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 17?
M. Ciaccia: L'article 17. Il n'y a pas de modification de fond
dans la nouvelle loi quant au principe de transmission par écrit d'une
décision de refus, de suspension, d'annulation d'un permis de la part du
ministre On établit la concordance du texte avec le nouveau champ
d'application, soit le certificat d'enregistrement. Cette nouvelle disposition
impose au ministre le fait de motiver sa décision.
Cette mesure protège les droits des parties et permet à
celui qui sera privé de ses droits d'en connaître les raisons. De
plus, ceci donne l'occasion aux tribunaux de mieux mesurer la
nécessité de leur intervention, parce qu'on ne refuse pas l'appel
aux tribunaux. Alors, avec toutes ces balises, tous les critères et
toutes les normes qu'on doit suivre, cela va permettre une meilleure
appréciation de la part des tribunaux.
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 16 est adopté.
L'article 17? Excusez! L'article 17, adopté, je m'excuse.
M. Gauthier: L'article 17. c'est l'article 17. C'était
pour voir si on écoutait bien.
Le Président (M. Baril): Oui. À l'article 18, nous
avons un amendement, M. le ministre.
M. Ciaccia: L'article 18 est modifié par le remplacement
dans la première ligne des mots "ou d'un certificat d'enregistrement"
par le mot "commercial" et par le remplacement dans la deuxième ligne
des mots "31 mars" par les mots "30 avril".
Cet amendement vise, d'une part, à n'imposer l'obligation de
fournir un rapport annuel qu'au titulaire d'un permis commercial. Il sera, en
effet, inutile de requérir du titulaire d'un certificat d'enregistrement
l'accomplissement
d'une telle obligation puisqu'il ne fait qu'enregistrer ses
équipements pétroliers en vertu du projet de loi.
D'autre part, cet amendement vise à faciliter l'administration de
cet article en établissant la concordance avec ta date de renouvellement
des permis laquelle est fixée au 30 avril de chaque année.
M. Gauthier La forme du rapport prescrite parle règlement,
cela va Jusqu'où? Est-ce que le but de ça, c'est simplement pour
savoir si le détenteur d'un permis commercial a opéré et
dans quel ordre à peu près, c'est-à-dire un, deux, six
mois ou à temps plein? Est-ce que c'est ça ou est-ce que la
nature des renseignements demandés peut aller jusqu'à dire: Ton
chiffre de vente, les transactions faites... L'objectif de cela, c'est quoi
exactement?
M. Servais: M. le député de Roberval, dans le
passé, même le BSQ, le Bureau de la statistique du Québec,
n'avait aucune statistique en ce qui concerne le pétrole. Combien y
avait-il de garages au Québec? Combien y avait-il d'hommes qui
travaillaient dans l'industrie pétrolière au Québec?
Combien y avait-il de réservoirs souterrains au Québec? Combien
se vendaient de gallons dans telle région, dans telle
municipalité? À tous ceux qui nous demandent des renseignements,
sans dévoiler le "gallonage" d'un garage plus particulièrement ou
un pourcentage de vente d'une compagnie, ces renseignements sont
disponibles.
Pour le moment, on a une raffinerie, peut-être qu'on en aura
d'autres plus tard, je ne le sais pas. Si vous voulez implanter une raffinerie,
où se vend le pétrole au Québec? On n'avait aucun chiffre
de cette façon. Avec la loi, on a défini un permis qui est
identifié; par contre, on lui demande un rapport annuel dans lequel. II
doit indiquer le volume de ses ventes, la sorte d'essence qu'il a vendue, avec
plomb, sans plomb, super sans plomb, du diesel, de l'huile à chauffage.
C'est tout simplement pour satisfaire les besoins de la clientèle, des
autres compagnies ou du gouvernement.
M. Gauthier: Pour fins de statistiques.
M. Servais: Pour fins de statistiques. C'est très
intéressant.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Une voix:...
Le Président (M. Baril): D'accord. Est-ce que l'article 18
tel qu'amendé est adopté?
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Baril): Article 19? M. le ministre.
Appel
M. Ciaccia: À l'article 19, le statu quo est
conservé quant aux principes sous-jacents à cette disposition. La
concordance est établie relativement au nouveau champ d'application
proposé. On maintient le droit d'appel devant la Cour provinciale. On
établit la concordance non seulement avec le permis, mais avec le
certificat d'enregistrement.
M. Gauthier: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Baril): L'article 19 est
adopté?
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 20?
M. Ciaccia: L'article 20 prévoit que l'appel suspend
l'exécution de la décision du ministre, à moins que le
tribunal ne l'ordonne autrement. La loi actuelle prévoit la suspension
de la décision du ministre dans deux cas précis. La nouvelle loi
généralise les cas de suspension à toute décision
du ministre portée en appel. C'est conforme à la règle
établie à l'article 497 du Code de procédure civile.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 20 est
adopté?
M. Gauthier: Il y a peut-être une chose. Les
décisions dont on parle ici, cela peut être fe refus de poursuivre
les activités, etc. J'essaie de comprendre. Dans le cas d'une
raffinerie, tantôt - je ne sais pas si cela s'applique.,.
M. Ciaccia: Cela ne s'applique pas dans le cas des
démolitions.
M. Gauthier: D'accord. C'est juste pour...
M. Ciaccia: ...toute décision en matière de
délivrance, de renouvellement, de suspension ou d'annulation d'un
permis. Il n'y a pas d'appel à la cour pour démolition.
M. Gauthier: D'accord, cela va.
Le Président (M. Baril): L'article 20 est adopté.
Article 21?
M. Ciaccia: La loi actuelle accorde à l'appelant... Si le
droit d'appel suspendait la décision du ministre dans le cas de
démolition, cela ne serait pas bien efficace. On aurait pu
détruire les infrastructures, et l'appel par la suite serait devenu
inutile.
À l'article 21, la loi actuelle accorde à l'appelant un
délai de 30 jours après la date de
la mise à la poste de la décision du ministre pour
Interjeter appel de la décision. La nouvelle loi maintient ce
délai et précise le moment de computation, dans les 30 jours qui
suivent la réception de la décision par l'appelant.
M. Gauthier: Cela va,
Le Président (M. Baril): L'article 21 est adopté.
L'article 22?
M. Ciaccia: À l'article 22, aucune modification n'est
apportée à cet égard. Cette disposition permet par
ailleurs au juge d'étudier la cause le plus tôt possible.
M. Gauthier: Cela va. M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 22 est adopté.
L'article 23? (17 h 15)
M. Ciaccia: À l'article 23, on précise que l'appel
est entendu et jugé d'urgence. Cette nouvelle disposition a pour
objectif d'améliorer le processus judiciaire relatif aux
décisions portées en appel. Quand on dit que toutes les
décisions du ministre sont suspendues, je crois que le corollaire est de
s'assurer que l'appel est entendu d'urgence.
M. Gauthier: Oui, mais dans quelle mesure peut-on mettre
ça dans une loi, M. le ministre? Là, on fait
référence à un rôle qui doit être
établi par le juge en chef de la cour de justice...
M. Ciaccia: Oui mais à la cour de pratique cela nous
évite d'aller demander au juge, pour chaque cause, la permission que ce
soit jugé d'urgence. SI on n'avait pas l'article 23, il faudrait donner
instruction au procureur dans chaque cause de dire: Faites la demande pour que
ce soit un cas d'urgence et ce serait accordé presque automatiquement.
Plutôt que d'entreprendre ce genre de procédure et de
dépense, on le met dans la loi et le juge en tiendra compte
automatiquement.
M. Gauthier: Est-ce usuel?
M. Ciaccia: Dans certains cas, oui. Je ne peux pas vous
préciser les autres lois.
M. Gauthier: Ce n'est pas unique? M. Ciaccia: Non, ce
n'est pas unique. M. Gauthier: Cela va.
Le Président (M. Baril): L'article 23 est adopté.
J'appelle l'article 24.
M. Ciaccia: Cette nouvelle disposition précise que bien
qu'au départ le procès devant la Cour provinciale ne soit pas de
novo. Il pourrait le devenir si des preuves additionnelles sont
autorisées par la cour, laquelle ne sera plus uniquement liée par
le dossier qui lui est présenté. Autrement dit, on précise
les règles de pratique, on précise les droits. Ce ne sont pas
seulement les documents sur lesquels a décidé le ministre et sur
lesquels il s'est basé, mais s'il y a d'autres preuves additionnelles
elles peuvent être faites devant la Cour provinciale. Normalement, une
Cour d'appel est liée par ce qui a précédé et ici
on donne tous les droits possibles au requérant. On dit: Pour
procéder de novo, apportez d'autres faits. Vous n'êtes pas
seulement lié par la décision du ministre et par les documents
que le ministre...
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Chambly.
M. Latulippe: Est-ce qu'antérieurement c'était
automatiquement un procès de novo? Est-ce une disposition de droit
nouveau?
M. Ciaccia: Je pense que c'est une nouvelle disposition.
Attendez! je vais regarder le texte actuel. Non, c'est nouveau.
Précédemment ce ne pouvait pas être nécessairement
un procès de novo. On précise ici que ça peut...
M. Latulippe: Antérieurement on disait: Le juge doit,
avant de rendre toute décision sur un appel, permettre aux parties de se
faire entendre à cette fin.
M. Ciaccia: Oui.
M. Latulippe: Maintenant, on dit: Sous réserve de toute
preuve additionnelle qu'il peut autoriser... Il me semble que la situation
actuelle est plus restrictive pour tes parties que la situation
antérieure. C'est comme si maintenant on exigeait que les parties
apportent une preuve additionnelle si elles veulent se faire entendre tandis
qu'avant on permettait une audition sur l'ensemble de la preuve. Je me trompe
peut-être mais j'aimerais me le faire dire si je me trompe.
M. Ciaccia: D'accord. De la façon que je lis l'article
22... Le juge pouvait permettre aux parties de se faire entendre mais pas
nécessairement avec des preuves additionnelles. L'argument pouvait
être apporté que te juge... On dit que c'est un appel et quand
c'est un appel on ne peut pas introduire, par la règle même d'un
appel, de nouvelles preuves. Quand vous allez de la Cour supérieure
à la Cour d'appel vous êtes lié par le dossier de la Cour
supérieure...
M. Latulippe: Sauf si c'est...
M. Ciaccia: Si c'est un appel à la Cour d'appel vous
êtes lié par le dossier du ministre et de l'Intervenant. On dit
ici: Sous réserve de toute preuve additionnelle qu'il peut autoriser, le
tribunal rend sa décision en se fondant sur le dossier qui lui a
été transmis, mais sous réserve de permettre la preuve
additionnelle qu'il peut autoriser,
Mors, la Cour provinciale peut autoriser la preuve additionnelle, ce
qu'on ne pouvait pas faire à l'article 22 parce qu'on était en
instance d'appel.
M. Latulippe: Ah! On ne pouvait pas faire cela à l'article
22. Ce n'était pas un procès de novo antérieurement. Parce
que l'appel peut être de novo, et là on recommence la preuve au
total.
M. Ciaccia: Mais ce n'est pas... M. Latulippe: Non?
M. Ciaccia: À l'article 22, on ne spécifiait pas
que c'était de novo et qu'on recommençait la preuve. Le fait de
permettre aux parties de se faire entendre, cela ne veut pas dire sur
l'ensemble de toutes les... Parce que même en Cour d'appel les parties
sont entendues mais elles le sont seulement sur la preuve qui est au
dossier.
M. Latulippe: Sauf quand c'est de novo.
M. Ciaccia: Sauf quand c'est de novo. Alors, c'est cela qu'on
fait à l'article 24, de novo.
M. Latulippe: D'accord.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 24est
adopté?
M. Gauthier: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Baril): Article 25, M. le ministre?
M. Ciaccia: À l'article 25, on dit que la décision
de la Cour provinciale est sans appel. Le statu quo est maintenu. C'est la
même chose que la présente loi.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 25est
adopté?
M. Gauthier: Adopté.
M. Ciaccia: On n'est pas pour aller en Cour suprême.
Le Président (M. Baril): Article 26?
M. Ciaccia: Article 26. Cette nouvelle disposition a pour
objectif de simplifier la loi quant à l'aspect procédure et
permet d'éviter la répétition des règles du Code de
procédure civile qui s'appliquent en pareille circonstance.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 26 est
adopté?
M. Gauthier: Adopté. Le Président (M. Baril):
Article 27? Licence
M. Ciaccia: Article 27. C'est une nouvelle disposition qui a
pour objectif d'assurer un certain contrôle quant à la
qualité des travaux relatifs aux équipements
pétroliers.
Étant donné qu'il sera prévu au règlement
inhérent à la nouvelle loi qu'un entrepreneur installateur
n'obtiendra son permis en cette qualité que s'il prouve avoir à
son emploi au moins un titulaire d'une licence en règle de maître
installateur, il sera possible d'assurer désormais que des travaux d'une
telle Importance pour la sécurité du public et de l'environnement
s'exécuteront sous la surveillance d'un personnel qualifié.
M. Gauthier: Là, il y a un petit problème qui se
pose et qui vous a été souligné l'autre jour à
l'Assemblée nationale par mon collègue d'Ungava. Il vous
Indiquait que, dans les régions éloignées comme la sienne,
les maîtres installateurs, les experts installateurs, appelez-les comme
vous voudrez, compte tenu du faible volume d'activité qu'ils risquent
d'avoir... J'avoue que si j'étais maître installateur en
réservoirs d'essence je n'irais pas pratiquer dans l'Ungava.
M. Ciaccia: Dans l'Ungava, vous allez être maître
Installateur en réservoirs d'essence, vous allez être postier,
vous allez avoir une série de fonctions.
M. Gauthier: En tout cas, je voudrais simplement indiquer au
ministre que tout cela est lié à la facilité ou à
l'accessibilité et au faible coût du permis d'Installateur de
matériel pour distribuer de l'essence ou des produits pétroliers.
Si c'est compliqué d'avoir le permis, si cela coûte assez cher
pour l'avoir et si le volume ne le justifie pas, on peut penser que dans les
régions éloignées il n'y aura pas de maître
Installateur. Là, on aurait te problème majeur que ce ne serait
pas le postier qui serait maître installateur, pour reprendre vos termes,
mais il faudrait le faire venir de très loin et à des coûts
énormes.
Il faudrait au moins garantir qu'il soit possible que quelqu'un
détienne ce permis sans que cela prenne toutes les
caractéristiques qu'on peut exiger dans certains cas pour une
compétence comme celle-là.
M. Ciaccia: Je pense qu'on vous a indiqué que le but de
cela n'est pas de rendre impossible
ou difficile de devenir maître Installateur mais seulement d'avoir
une qualification et un contrôle. Maintenant, si on tient pour acquis que
les critères et les procédures pour devenir maître
installateur seront vraiment minimes, le fait que ce soit dans le comté
d'Ungava ou dans le comté de Mont-Royal, je pense que le public a autant
besoin et droit à la sécurité dans l'Ungava que dans les
centres urbains. Il est absolument essentiel qu'on ne dise pas: Parce que c'est
dans une zone éloignée on n'impose pas de critère et on ne
protège pas le public. Peut-être que M. Servais pourrait
ajouter.
M. Servais: Connaissant toutes les Installations de l'Ungava par
cur, je peux vous dire, dans le moment, que dans les endroits
éloignés comme celui-là les gens font venir des gens soit
de Matane, soit de Sept-Îles ou soit de Montréal pour aller faire
les installations pétrolières. Naturellement, lorsqu'il arrive un
cas d'urgence, on mentionne bien dans les règlements que cela peut se
faire immédiatement, quitte à nous aviser après. Cela est
dans la réglementation. Le cas d'urgence, c'est un "doit*.
M. Gauthier: Dernière remarque que je veux faire
là-dessus. Je ne veux pas passer la veillée à parler de
cela. C'est la suivante. Ne serait-il pas opportun pour faciliter l'existence
des gens en régions éloignées, non pas de sacrifier sur la
sécurité - je pense bien que fe ministre aura compris que ce
n'était pas fà mon propos - mais de faire en sorte que quelqu'un
puisse installer des équipements avec la surveillance, je ne sais pas,
d'un inspecteur? Si on partait du principe que dans l'Ungava, pour
éviter que ça coûte beaucoup plus cher a quelqu'un, aux
gens qui sont là, un inspecteur du ministère qui connaît
les lois et règlements, et un entrepreneur responsable peuvent
très bien joindre... On se comprend bien?
M. Ciaccia: Oui. S'il y a un entrepreneur responsable il va
être capable de se qualifier.
M. Gauthier: Oui, mais il n'aura peut-être pas
l'intérêt. Écoutez, comme je vous dis c'est une question de
volume. Je veux bien croire qu'un entrepreneur responsable peut se qualifier.
Il va se qualifier si le permis coûte 10 $ par année. Sauf que, si
le permis coûte 200 $ par année et qu'il fait une Installation aux
dix ans, c'est moins Intéressant un peu. C'est ça la question,
dans le fond. Oui, c'est ça. On me fait remarquer qu'il y a tous les
délais et les exigences dont je vous parlais tout à l'heure. Je
me demandais dans quelle mesure...
M. Ciaccia: Ils sont pas mal larges. Si vous regardez l'article
29, 1e ministre délivre une licence de maître installateur en
équipements pétroliers à toute personne qui,
premièrement, a exercé le métier d'installateur en
équipements pétroliers pendant au moins deux ans, payé les
droits prévus par règlement, a réussi les examens
prévus par règlement et a démontré à la
suite de ces examens etc. La seule chose qu'on peut dire c'est qu'on va essayer
de faciliter autant que possible - mais il faut ta qualification - pour ne pas
pénaliser ou empêcher que ces travaux se fassent. Mais je ne vois
pas comment on peut prendre une autre règle dans une région
éloignée que dans d'autres régions en ce qui concerne les
qualifications des personnes qui vont faire ces Installations.
Si on accepte le principe que ces gens doivent être
qualifiés avec un permis, une fois qu'on accepte cela, je pense que cela
s'applique partout.
M. Gauthier: Oui, mais, M. le ministre, ce n'est pas absolument
impensable qu'il y ait des règles spécifiques, Je vais vous
donner juste un exemple. Cela existe dans un domaine pas mal plus dangereux que
celui-là. Quand on sait, par exemple - on parle de régions
très éloignées - les responsabilités d'une
infirmière dans un dispensaire en régions éloignées
par rapport à ce qui se fait dans les régions urbaines, la
responsabilité, la possibilité qu'elles ont de poser un certain
nombre d'actes bien précis... Je veux dire: Cela a toujours
été reconnu de tout temps.
M. Ciaccia: Oui, mais il faut qu'elle soit toujours
infirmière. Vous ne pouvez pas dire que c'est une non infirmière
qui va le faire.
M. Gauthier: Non, on comprend bien là. Ce que je veux vous
expliquer, M. le ministre, c'est que compte tenu du fait que cela n'existait
pas, compte tenu du fait qu'on dit: il faut que la sécurité soit
davantage respectée, compte tenu de tous ces faits... Je comprends que
dans tout le Québec on ne peut pas avoir des inspecteurs pour aller
vérifier toutes les installations. Donc, on délivre un permis
d'installateur de produits pétroliers. Maintenant, mol je vous dis qu'il
y a des cas... (17 h 30)
Ce n'est pas la Bible, le permis d'installateur de produits
pétroliers; est-ce qu'on se comprend? C'est une garantie qu'il a une
certaine compétence, mais il ne faut pas s'énerver avec cela. Je
suis certain qu'il va arriver encore des cas, comme cela arrive chez les
entrepreneurs légalement qualifiés, où il y en aura qui
feront une mauvaise "job".
Cela étant dit, je vous dis que, pour les régions
très excentriques, les régions très loin des grands
centres, il y aurait peut-être lieu de prévoir que l'installation
peut se faire par un entrepreneur local, sous surveillance du ministère.
Là, ce serait tout à fait raisonnable, ce serait bien mieux que
la situation actuelle. Je pense qu'on ne fait pas un compromis à tout
casser en faisant cela.
M. Servais: La suggestion que vous faites, M Gauthier, on l'a
pratiquée pour le Nouveau-Québec
M. Gauthier: Oui
M. Servais: à deux reprises
M. Gauthier: Ah bon! Bien, ce n'est pas si fou que cela, M le
ministre
M. Servais: Alors, on a envoyé quelqu'un dans le
Nouveau-Québec II est Ici, c'est M Tremblay, en arrière, ne me
demandez pas où, à Kuuj|uaq et toutes sortes de différents
noms M Tremblay y a été à deux reprises pour aider la
société coopérative qui est là Dans le moment, il y
a quatre dépôts, ils sont très bien organisés
M. Gauthier: D'accord
M. Servais: II y avait une compagnie de pétrole qui avait
au-dessus de neuf installations, cela représente treize endroits Alors,
on leur a donné un coup de main, on y va encore, sur demande C'est la
même chose pour les Îles-de-la-Madeleine Mais, l'Ungava, c'est une
place spéciale Alors, dans le moment, comme je vous l'ai dit
tantôt, quand ils font leurs réparations, ils n'attendent pas en
hiver, ils y vont en été et ce sont des gens de Matane, à
ma connaissance, qui ont été là ou des gens de
Montréal Pour les grosses organisations, c'est une compagnie majeure qui
est là, alors elle envoie son propre personnel pour vérifier On a
une très étroite collaboration avec le personnage en
conséquence Dans le moment, je veux bien croire que ce n'est pas
marqué
M. Gauthier: Alors, je vais vous poser
M. Servais: "un coup de téléphone", mais il n'est
pas plus loin de nous que le téléphone et on va y aller
M. Gauthier: Je vais vous poser la question différemment
Comment s'appelle votre adjoint?
M. Servais: M Tremblay
M. Gauthier: M Tremblay qui est allé en installer un peu
partout, avec la loi actuelle, est-ce qu'il aurait pu le faire?
C'est-à-dire qu'avec le nouveau - parce que là on
était
M. Ciaccia: II n'y avait pas cette loi
M. Gauthier: Voilà, il n'y avait pas cette loi Je pose la
question quant à M Tremblay qui est assis là-bas Avec la loi
actuelle, pourrait-il encore aller donner un coup de main à je ne sais
trop quelle place que vous avez mentionnée dans le Grand-Nord?
M. Servais: Dans le Grand-Nord M Tremblay pourrait y aller, il
connaît cela par coeur, sur le bout de ses doigts, la
réglementation
M. Gauthier: Alors, il est détenteur d'un permis
d'Installateur
M. Servais: II est inspecteur, il connaît les
règlements C'est ce qu'on va demander aux gens qui vont être
maîtres Installateurs Ils vont connaître les mêmes
règlements qu'on connaît pour faire de meilleures
Installations
M. Gauthier: D'accord
M. Servais: On ne qualifie pas la main-d'uvre
M. Gauthier: D'accord
M. Servais: Seulement connaître les règlements
M. Gauthier: D'accord
M. Servais: pour nous permettre d'avoir plus d inspecteurs, si
vous voulez, c'est un moyen détourné, ils vont s'autosurveiller M
Tremblay, en n'importe quel temps - notre ingénieur aussi - peut y
aller, comme les autres inspecteurs. C'est ce qu'on a toujours pratiqué
On est là pour donner du service à la société,
c'est ce qu'on pratique
M. Gauthier: Alors, il est comme inspecteur M Servais, comme
Inspecteur, M Tremblay est présumé être titulaire d'une
licence de maître installateur, est-ce cela?
M. Servais: Dans l'avenir, on fera la même chose Nos
propres inspecteurs auront des permis comme on le fait présentement pour
ce qui est du transport de matières dangereuses On a nos cartes
M. Gauthier: D'accord
M. Servais: à l'heure actuelle On a nos cartes pour le
transport des matières dangereuses
M. Gauthier: C'est parce que c'est sérieux ce que je dis
là
M. Servais: Oui, oui
M. Gauthier: C'est que M Tremblay doit savoir qui! va avoir
besoin, en vertu de la loi, de détenir une licence de maître
Installateur parce qu'à l'article précédent on dit que les
installations doivent être faites par un maître Installateur, par
le détenteur d'une licence de maître installateur
M. Ciaccia: Oui, excepté que, premièrement, on
m'informe que les fournisseurs ont cette licence.
M, Gauthier: Bien là, ils ne l'ont pas, mais ils vont
l'avoir.
M. Ciaccia: Ils vont l'avoir. Deuxièmement, d'après
les règlements, je crois qu'il pourrait peut-être y avoir des
normes un peu différentes pour certaines régions que pour une
région comme Montréal. Tout en maintenant un minimum de
protection, les normes pourraient être plus souples pour faciliter
l'application...
M. Gauthier: Oui..
M. Ciaccia: ...de la loi dans une région de
même.
M. Gauthier: D'accord. Entre autres, le critère "a
exercé le métier d'installateur en équipements
pétroliers pendant au moins deux ans"; si je comprends bien, s'il l'a
exercé pendant deux ans...
M. Ciaccia: Cela, c'est dans la loi.
M. Gauthier: ...il t'obtient; mais, s'il est deux ans sans faire
de travaux de cette nature, est-ce qu'il perd son droit? C'est ce que je me
demande. Quelqu'un qui pratique très occasionnellement - ma
préoccupation, c'est celle-là, vous ferez ce que vous voudrez
avec - son métier et qui rend des services en régions
éloignées... On ne voudrait pas leur compliquer
l'existence...
M. Ciaccia: Oui.
M. Gauthier: ...tout en leur assurant la
sécurité.
M. Ciaccia: Oui, premièrement, cela ne dit pas dans les
deux dernières années. Au moins deux ans. Cela peut être
deux ans il y a quatre ans. C'est assez large de la façon que c'est
rédigé. Les règlements pourraient prendre cette situation
en considération.
M. Servais: ...par la réglementation faire une exception
dans un endroit éloigné. On va s'en occuper.
M. Gauthier: Au moins inscrire de la souplesse ou quelque chose
qui nous permet d'agir.
M. Ciaccia: Oui, et il y a même une autre partie de la loi,
l'article 78, qui permet au ministre de délivrer des licences
temporaires de maître installateur en équipements
pétroliers. Mais, ici, c'est pour une certaine date. Cela ne
s'appliquera pas dans cinq ans en Ungava.
M. Gauthier: D'ailleurs, cela pourrait être dangereux, M.
le ministre. Je vous le dis tout de suite. J'aime autant que cela ne s'applique
pas dans cinq ans, parce que s'il fallait que le ministre puisse, de
façon temporaire... Ce serait exactement ce que je vous disais
tantôt.
M. Ciaccia: Non, c'est juste pour une période
transitoire.
M. Servais: Les deux ans, c'est une période de transition
dans le moment, mais, par la réglementation, on va s'occuper des
endroits éloignés que vous mentionnez.
M. Ciaccia: Oui.
M. Gauthier: D'accord. Dans le fond, ce que Je veux, c'est que M.
Tremblay puisse continuer à installer et dépanner des gens qui
sont éloignés.
M. Ciaccia: Certainement.
Le Président (M. Baril): L'article 27, adopté?
M. Gauthier: C'est bien parfait. M. Latulippe: M. le
ministre.
Le Président (M. Baril): Oui, M. le député
de Chambly.
M. Latulippe: Vous me permettez une question?
M. Ciaccia: Sûrement.
M. Latulippe: J'ai de la misère à saisir. Vous
instaurez un contrôle de la compétence en exigeant une licence de
maître Installateur en équipements pétroliers aux articles
27 et 29. Or, H n'existe aucun régime de qualification parallèle
à cela des installateurs en équipements pétroliers,
c'est-à-dire des cours qu'ils doivent suivre pour devenir
compétents, de l'apprentissage, etc. Comment, dans votre esprit, est-ce
compatible d'exiger ou d'avoir un contrôle de compétence sans
régime de qualification?
M. Servais: Je vais vous le dire.
M. Ciaccia: On va vous expliquer cela.
M. Servais: L'entrepreneur en produits pétroliers, c'est
un généraliste. Il n'est reconnu par aucune organisation à
l'heure actuelle. Alors, vous avez des électriciens, vous avez des
plombiers, vous avez des types qui font du ciment, vous avez...
M. Gauthier: Des chauffeurs de pépine.
M. Servais: des chauffeurs de pépines Merci, M le
député Alors, c'est un généraliste et iI n'est pas
reconnu à l'heure actuelle II demande à être reconnu
Lorsque vous parlez de cours, nous, ce qui nous Intéresse, on va donner
des cours sur comment enfouir des réservoirs dans la terre il y a des
dispositions, la distance en pieds des réservoirs, la distance de la
ligne de terrain et la distance de (établissement, si vous voulez II
faut qu'ils connaissent cela Comment faire des vérifications à
l'air, comment faire des vérifications hydrostatiques Pour être
franc avec vous, il y en a qui ont en ce qui concerne les tests à l'air
Mais, en ce qui concerne les tests hydrostatiques, on a tout à
apprendre
Alors, c'est pour cela qu'on donne une période de deux ans pour
que les gens puissent connaître leur métier comme il faut et
doubler le nombre de personnes dans le moment Supposons qu'une personne en a
cinq, le type qui travaille dans le champ, s'il peut obtenir son certificat de
compétence, il fera la même chose Alors, cela va augmenter les
personnes qui vont pouvoir surveiller la construction
M. Latulippe: Mais, si vous permettez, si je ne me trompe pas, il
existe des entreprises qui sont spécialisées dans l'installation
d'équipements, pétroliers, actuellement, qui sont d'ailleurs
regroupées en association
M. Gauthier: Oui
M. Latulippe: et qui, depuis de nombreuses années,
demandent que leur main-d'oeuvre puisse avoir une qualification qui soit
spécifique par rapport, par exemple, à la Loi sur la formation et
la qualification professionnelles de la mam-d'oeuvre J'aurais vu un arrimage
entre la loi sur la qualification et tes dispositions que vous faites
là
M. Servais: Dans le moment, ce sont eux qui nous ont
demandé d'être reconnus pour pas que toute sorte de monde fasse
des installations À l'heure actuelle, il y a toute sorte de monde qui
fait des installations Alors, c'est pour éviter qu'il y ait des fuites
souterraines Des fuites souterraines, Dieu sait si vous en avez!
Comment installer des réservoirs? Comment installer la
tuyauterie? Comment faire des essais? 60 % des fuites sont sur des conduites
souterraines Alors, ces gens on veut qu'ils soient qualifiés La
surveillance Lorsqu'ils vont laisser une "job', si vous voulez, elle va
être complète
M. Latulippe: Est-ce qu'il va y avoir des cours?
M. Servais: II va y avoir des cours Ils sont en train de les
préparer à l'heure actuelle Us se sont préparés en
partie avec l'association des entrepreneurs-installateurs Cela se fait au point
de vue national, également On a toute la documentation au bureau pour
commencer cela
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 27 est
adopté? Non? D'accord
M. Gauthier: SI j'ai bien compris tout à l'heure, M
Servais nous a expliqué
M. Ciaccia: Je veux seulement ajouter quelque chose Si vous
pariez de la qualification de la main-d'oeuvre, ce n'est pas au
ministère de l'Énergie et des Ressources de qualifier la
main-d'oeuvre S'il y a des questions de qualification de main-d'oeuvre, cela
appartient au ministre du Travail La seule chose qu'on dit ici, c'est qu'on va
faire des règlements pour délivrer une licence de maître
Installateur en équipements
M. Latulippe: Je suis entièrement d'accord sauf pour une
chose, c'est que vous fartes un contrôle de la compétence et de la
qualification de la personne Par exemple, ces personnes devront passer des
examens On exige qu'elles aient exercé un métier d installateur
en équipements pendant une période d'au moins deux ans
D'ailleurs, la question se pose Comment pouvait-on avoir exercé le
métier d'installateur pendant deux ans
M. Ciaccia: Non, on ne dit pas cela
M. Latulippe. si cela prend une licence pour I exercer?
M. Ciaccia: Excusez-moi, on ne dit pas cela Je vous invite
à relire (article 29 L'article 29 dit que si une personne la fait
pendant deux ans, elle va avoir sa licence
M. Latulippe: D'accord
M. Ciaccia: On ne dit pas que seulement les personnes qui l'ont
fait pendant deux ans peuvent l'avoir C'est un droit acquis, si quelqu'un l'a
fait durant deux ans, on lui dit Tu vas l'avoir Quant au reste, pour la licence
de maître Installateur, cela va être déterminé par
règlement, pas sur la qualification des travailleurs, mais sur les
critères qui doivent être suivis pour cela
M. Gauthier: Mais cela ne va pas là-dessus, M le
ministre
M. Ciaccia:
M. Gauthier: Non non, je pense qu'on ne parle pas de la
même chose Aux paragraphes 1°, 2°, 3°, 4°, ce n'est pas
exclusif, c'est l'un et l'autre Comme je le comprends, ainsi que le
député de Chambly, pour qu'une personne ait la
licence de maître Installateur II faut qu'elle cumule tes choses
suivantes: avoir installé pendant deux ans...
M. Ciaccla: Oui.
M. Gauthier: ...en plus, avoir réussi des examens. Ce
n'est pas, s'il a installé, on lui donne automatiquement ou encore s'il
a réussi l'examen. Il faut qu'il ait Installé pendant deux ans
et, ensuite, il faut qu'il réussisse des examens; en plus, H faut qu'il
paie les drafts et qu'il satisfasse aux autres critères. C'est comme
cela.
M. Ciaccla: Oui, c'est vrai.
M. Gauthier: D'accord, on se comprend? Je n'avais pas
l'impression que c'était cela qu'on disait tantôt. Il y a juste un
petit problème qui se pose. A exercé pendant deux ans, on sait
bien que c'est un métier qui... Je vais donner un exemple, il y a des
gens qui ont fait au cours des deux ou trois dernières années des
Installations de façon fréquente, mais ils ne font pas que cela.
Souvent, ces gens-là travaillent, dans la construction, à la
tuyauterie dans d'autres domaines et vont travailler à autre chose.
Installer pendant deux ans, cela veut dire que théoriquement, si je le
prends au pied de la lettre, sur une période de deux années pas
nécessairement consécutives mais à temps plein, il
faudrait que la personne ait installé des réservoirs. C'est cela
que cela veut dire.
M. Ciaccia: Vous présumez que cela veut dire deux ans
à temps plein.
M. Gauthier: Moi, je présume cela, à moins que vous
me disiez qu'il y a autre chose.
M. Servais: Le type qui travaille depuis dix ans,
automatiquement, va avoir son permis temporaire, mais, au bout de deux ans, il
y aura un genre d'examen non pas pour savoir si la personne peut faire des
installations électriques ou si elle peut souder de la tuyauterie, mais
pour savoir si elle connaît les règlements. Des réservoirs,
cela s'installe à un mètre l'un de l'autre, à un
mètre du solage de l'établissement principal, à un
mètre de la ligne de terrain. L'Ilôt des pompes doit être
à cinq mètres de la ligne de la rue. C'est cela qu'on veut que la
personne sache et non pas qualifier la main-d'oeuvre, comme M. le ministre le
mentionnait; ce n'est pas notre "job" du tout. C'est simplement pour identifier
si le type connaît la réglementation.
M. Gauthier: Oui, mais la question du député de
Chambly soulève un problème. Comment voulez-vous qu'il y ait de
nouveaux installateurs en équipements pétroliers qui finissent
pas être nommés Installateurs en équipements
pétroliers? Il n'y a pas de cours, II n'y a pas de formation, il n'y a
rien. Tout ce que le gars peut faire, c'est d'aller travailler comme journalier
pour un Installateur. Le député de Chambly devient
installateur...
M. Ciaccla: II peut travailler pour un maître
installateur?
M. Servais: Sûrement.
M. Ciaccla: S'il travaille pour un maître installateur? (17
h 45)
M. Gauthier: Écoutez bien la question jusqu'au bout. Le
député de Chambly devient maître installateur en
équipements pétroliers, je vais travailler pour lui, je suis
journalier dans la construction, je travaille pour lui, il prend trois contrats
d'installation pour une période de deux mois et je travaille pendant
deux mois là-dedans. Ensuite, il y a du travail deux mois dans un autre
contrat. Comment s'accumulent mes deux ans? Comment se fait ma qualification?
Cela pose un problème. Deux ans, c'est peut-être long, aussi,
entre vous et moi. C'est peut-être trop long, deux ans, pour installer
des réservoirs pour avoir la qualification. On pourrait peut-être
penser à un nombre d'heures, à un nombre d'installations ou
à un examen de compétence. Je ne sais pas trop.
M. Servais: M. le député, pour le moment, il faut
partir avec quelque chose. Pour le moment, des entrepreneurs en produits
pétroliers, on n'en voit pas tous les Jours. Les gens vont chercher des
gens d'expérience, sauf ceux qui ont des installations personnelles et
qui font Installer cela par Jos. Bleau, comme vous le mentionnez. Si vous
mentionnez le député de Chambly, il obtiendra son permis à
la condition qu'il connaisse les règlements. M. le député
de Chambly sera le maître installateur. Il ira sur le chantier, c'est lui
qui va signer pour le travail quand il sera terminé. Les hommes dont
vous pariiez tantôt, avec le temps, ils vont connaître la
réglementation. Ceux-là, on leur donne deux ans.
Les nouveaux auront travaillé pour d'autres aussi. On ne devient
pas un entrepreneur du jour au lendemain. Il aura sa propre expérience
qu'il aura été chercher ailleurs. C'est le but de cela, M. le
député.
M. Gauthier: Je comprends ce que vous me dites et cela me sourit,
sauf que j'ai l'Impression que l'article tel que libellé oblige l'homme
qui veut devenir un maître Installateur - c'est légitime, si j'en
installe, je veux devenir un maître installateur - à le faire
pendant deux ans. Or, c'est un métier qui peut m'amener à en
faire régulièrement pendant une période de deux ans. Mais
deux ans, c'est quoi? Est-ce que c'est deux ans à temps plein? Est-ce
avoir travaillé pour un installateur pendant deux ans? Qu'est-ce
que c'est?
M. Ciaccia: Il y a une distinction à l'article 29. On dit:
"Le ministre délivre une licence de maître Installateur - on parle
d'un maître installateur - en équipements pétroliers
à toute personne qui a exercé le métier d'Installateur."
Comme M. Servais le décrivait, une personne, une société
ou un individu aura la licence de maître Installateur, mais, pour obtenir
cette licence, il devra avoir exercé le métier d'installateur
pendant deux ans.
M. Gauthier: Je vais vous poser la question différemment.
Je travaille toujours pour le député de Chambly, je travaille
huit mois par année pendant trois ans, parfois 30 heures par semaine,
parfois 40 heures par semaine, parfois 50 heures par semaine. Je me
présente au ministère et je dis: M. Servais, cela fait trois ans
que je travaille pour le maître installateur de Chambly;, j'ai
travaillé six mois la première année, huit mois la
deuxième année, des semaines, 40 heures, des semaines, 20 heures,
des périodes de chômage l'hiver. Cela fait plus de deux ans que je
travaille là-dedans. De quelle façon est-ce que c'est
déterminé?
M. Servais: Est-ce que vous avez suivi des cours, vous connaissez
nos règlements?
M. Gauthier: Certainement.
M. Servais: Alors, on va vous faire passer un examen pour savoir
si vous les connaissez. Si vous le passez, vous vous lancerez en affaires.
M. Gauthier: Vous présumez que mes deux ans, je tes ai
accumulés.
M. Servais: À ma connaissance, mon
interprétation.
M. Ciaccia: Vous venez de dire que vous avez travaillé
trois ans.
M. Gauthier: Le problème, c'est que vous ne serez pas
toujours là, et il y a des gens qui, à un moment donné,
vont administrer cette loi. Je comprends que, dans votre tête, c'est
clair, c'est bien évident, mais je me dis: À un moment
donné, les gens voudront se qualifier. Quand on veut se qualifier.,.
C'est le député de Chambly qui le soulevait, et il avait raison
de le faire, d'une certaine façon. Quand on veut se qualifier et qu'on
demande deux ans, quand vous me dites: Connais-tu mes règlements? je
vais vous jouer un autre tour..
M. Servais: Vous pouvez les apprendre demain, si vous voulez.
M. Gauthier: Voilà.
M. Ciaccia: Vous n'avez pas travaillé deux ans.
M. Gauthier: Mais cela ne fait pas deux ans que je travaille
là-dedans.
M. Servais: Vous n'avez pas travaillé pendant deux
ans.
M. Ciaccia: II faut que vous travailliez pendant deux ans.
M. Gauthier: Travailler deux ans, c'est travailler deux
ans...
M. Ciaccia: Les examens...
M. Servais: D'abord, si vous construisez, vous allez faire votre
propre installation, personne ne va vous prendre. Il faut que vous soyez connu
dans le marché.
M. Gauthier: Je comprends bien.
M. Servais: Je n'ai pas de cheveux et je vais me faire faire les
cheveux, je ne vais pas chez un gars qui vient de l'apprendre.
M. Gauthier: Je comprends votre intention, M. Servais, mais cela
ne règle toujours pas le problème.
M. Ciaccia: Seriez plus à l'aise si on mettait 24 mois au
lieu de deux ans?
M. Gauthier: Non, M. le ministre! M.Ciaccia: Dans
votre exemple... M. Servais: ...trois ans...
M. Ciaccia: Je ne fais pas une farce. Quand vous dites que vous
avez travaillé 8 mois, 6 mois, 12 mois, c'est 24 mois.
M. Gauthier: Vingt-quatre mois de pratique. M. Ciaccia:
Oui. M. Gauthier: Ah, là...
M. Ciaccia: Dans l'autre sens, peut-être pouvez-vous avoir
un doute parce que vous n'avez pas fait deux ans à temps plein.
M. Gauthier: Pour être bien franc, M. le ministre, je vais
vous dire à quoi je veux en venir, au-delà des 24 mois, cela
pourrait être une façon de le faire, mais je trouve que c'est un
peu long. Vous savez, le monde Installe cela, H y en a qui sont bons,
d'autres qui ne le sont pas, tout ce que vous voudrez. On décide de
mettre une réglementation pour s'assurer que les équipements sont
bien installés. Entre vous et
moi, cela ne prend pas un cours classique pour installer cela, il faut
que les gens aient une certaine compétence dans ce domaine-là.
Supposons 24 mois de travail en plus de connaître les règlements.
Ce qui est important, M. Servais le disait tantôt, si tu connais les
règlements et que tu as la technique de base dans le métier pour
connaître comment cela fonctionne...
M. Ciaccia: Attendez, je crois que ce n'est pas suffisant. Je ne
pense pas que M. Servais a dit cela, parce que M. Servais a dit: Si vous
connaissez les règlements après avoir fait vos huit mois, douze
mois... Je pense qu'il y a deux éléments pour obtenir une
licence. Premièrement, il faut connaître les règlements,
mais les règlements, cela peut s'apprendre par un étudiant
à l'école. Il faut de la pratique, d'accord? Alors, c'est cela la
raison des deux ans et tes experts ont jugé que, dans ce domaine-ci,
pour qu'une personne puisse avoir l'expertise et la pratique nécessaires
pour exercer ce métier et avoir la licence, il faut qu'elle passe par un
stage de travail de 24 mois. Après cela, s'ils trouvent, eux, qu'elle a
suffisamment d'expérience et, après cela, si elle connaît
ses règlements, là elle peut avoir sa licence.
M. Gauthier: J'admets cela, mais je vous demande maintenant
à partir de quel moyen, parce que là vous êtes dans la
qualification professionnelle, comme le disait le député de
Chambly. Mais admettons que vous en faites, ce n'est pas plus grave que cela,
je ne me barrerai pas les jambes avec cela, je vais vous poser une autre
question. Je me présente chez vous, j'ai toujours travaillé pour
le maître installateur de Chambly, je vous le dis, cela fait deux ans que
je le fais. Le moyen de vérifier si cela fait deux ans, qu'est-ce que
c'est? C'est mes chèques de paye, c'est une certification de mon patron,
ce serait comment?
M. Ciaccia: Cela sera dans les règlements, on peut
demander...
M. Servais: II faudrait regarder la réglementation. Il
faut dire que dans le moment on ne peut pas virer le monde à l'envers.
On demande une connaissance des Installations, II y en a qui peuvent arriver,
on a juste à les questionner, on peut savoir s'ils connaissent cela. Par
contre, du jour au lendemain, un type qui n'a pas l'expérience pour
faire des installations, l'individu en question n'aurait pas beaucoup
d'ouvrage, d'après l'expérience que j'ai et d'après la
clientèle qui va chercher des gens. Même, il y en a qui ont
l'expérience et Us disparaissent de la voie à l'heure actuelle
parce qu'on s'en vient, pour les installations, à être un peu plus
sévère et cela demande des gars... Quand il y a des plans et
devis, il faut qu'ils soient suivis et non pas qu'ils soient changés
quand il n'y a pas d'inspecteur ou qu'il n'y a pas de représentant de la
compagnie. Pour être franc avec vous, l'interprétation, je
pourrais en discuter avec les collègues de chez nous, mais dans le
moment on se maintient à 24 mois ou à deux ans de connaissance
dans le métier. Il faut que le type ait fait son expérience de ce
côté-là.
M. Gauthier: Je suis d'accord avec cela. D'accord avec le 24
mois, mais comment le vérifie-t-on?
M. Ciaccia: Cela peut être par une déclaration, mais
une déclaration qui peut être contestée si quelqu'un sait
vraiment qu'il ne l'a pas effectivement fait.
M. Gauthier: Pour M. Servais, je comprends que dans votre
façon de procéder, vous venez de l'entreprise privée, vous
savez, quand vous faites installer des réservoirs, qui a de
l'expérience ou pas. Dans une perspective de gars qui gèrent une
entreprise privée, je comprends cela très bien. Mais, quand on
arrive au gouvernement et faire une loi, on sait qu'on ne peut pas, de bonne
foi... Il faut que ce soit prévu et il faut que ce soit accessible parce
que même s'il y en a qui disparaissent, il y en a qui vont naître,
j'espère, parce que le métier s'éteindra avec la race.
M. Ciaccia: Cela pourrait être par une déclaration
de celui qui fait la demande qui spécifie 24 mois, 6 mois chez un tel, 8
mois chez un tel.
M. Gauthier: Je vous suggère... Je ne veux pas passer trop
de temps là-dessus, mais je pense qu'on a bien saisi maintenant le
problème qui a été soulevé par le
député de Chambly et que je prends aussi à mon compte. Je
vous demande, soit dans la réglementation ou dans l'article de loi... On
peut le modifier, on peut le suspendre et revenir après s'il y a du
monde qui veut penser à cela. Il faut que vous m'assuriez que dans les
règlements il y aura une façon de prévue pour ne pas que
ce soit inaccessible, pour ne pas que ce soit arbitraire non plus, pour
éviter aussi de vous faire jouer... Que moi je demande des
déclarations à tous et chacun, j'ai travaillé pour toi,
j'ai installé... il va en arriver des gens, dans certains cas, cela peut
être des hurluberlus qui vont se présenter au ministère et
vont dire: Je veux être maître installateur en choses d'essence et,
vois-tu, j'ai des certificats, j'ai travaillé un peu là et
là, et ils vont en mettre. Vous savez bien qu'il faut que ce soit
balisé.
M. Ciaccia: II y a toujours des exceptions. Je dirais que dans
les règlements cela devrait être prévu que la durée
de deux ans, ce sera par une déclaration de celui qui fait la demande,
avec les dates où il a travaillé. C'est une déclaration
qui, naturellement peut être contestée si elle est inexacte. Mais,
si elle est exacte,
c'est ce qui fera...
M. Gauthier: Déjà, ce serait bien mieux.
M. Ciaccia: Ce sera la déclaration de celui qui fait la
demande.
M. Gauthier: Si le ministre m'assure qu'il est prêt
à travailler dans ce sens-là...
M. Ciaccia: Sûrement.
M. Gauthier: ...je suis prêt à lui faire confiance,
sa proposition m'agrée, et à dire qu'on y va, mais je tiens
compte qu'il a dit ce qu'il a dit.
Le Président (M. Baril): Je comprends que l'article 27
sera adopté.
M. Gauthier: C'est l'article 29.
Le Président (M. Baril): C'est l'article 29, mais il faut
adopter l'article 27 avant, par exemple.
M. Gauthier: On n'a adopté ni l'article 27 ni l'article 28
avant?
Le Président (M. Baril): On n'a pas adopté les
articles 27 et 28.
M. Gauthier: On légifère tellement, M. le
Président, qu'on...
M. Ciaccia: On discute l'article 29 et on est sur l'article 27.
Bon, on va adopter l'article 27.
Le Président (M. Baril): Vu l'heure, 17 h 55, est-ce que
vous voulez que nous terminions maintenant pour revenir après
souper?
M. Ciaccia: D'accord. Très bien.
Le Président (M. Baril): C'est parce qu'il reste juste
quelques minutes pour discuter...
M. Gauthier: En ce qui me concerne, peut-être qu'on
pourrait suspendre. Si à l'heure du souper, étant donné
que le problème qu'on a soulevé touche à l'ensemble de ces
articles, on pense à des choses autres... Sinon, on adoptera
après le souper. Ce ne sera pas plus long.
Le Président (M. Baril): Si je comprends bien, on va
adopter après le souper fes articles 27,28 et 29. C'est cela? On se
comprend bien.
Alors, on suspend jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 57) (Reprise à 20 h
4)
Le Président (M. Audet): On a un petit problème au
sujet des remplacements. Est-ce qu'il y a consentement pour annoncer des
remplacements?
M. Gauthier: M. le Président, des remplacements ont
été annoncés tout à l'heure et, de bonne foi,
j'agrée à ces remplacements. On ne sera jamais trop pour faire
une bonne loi.
Le Président (M. Audet): Merci, M. Gauthier. Alors, M. le
secrétaire, si vous voulez bien annoncer tes remplacements.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Cannon (La
Peltrie) est remplacé par M. Maciocia (Viger) et M. Théorêt
(Vimont) est remplacé par M. Audet (Beauce-Nord).
Le Président (M. Audet): Merci. Alors, je vous rappelle le
mandat de la commission, qui est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 93, Loi sur l'utilisation des produits
pétroliers (ordre de l'Assemblée, 3 décembre 1987), puis,
si le temps nous le permet, à l'étude détaillée du
projet de loi 84, Loi modifiant la Loi sur les terres du domaine public. Alors,
je crois qu'on était rendu à l'article 27. Il y a des amendements
à l'article 27, je crois. Pas d'amendements.
M. Ciaccia: Pas d'amendements. L'article 27 est
discuté.
Le Président (M. Audet): Bien, l'article 27 est
discuté. Alors, est-ce que l'article 27 est adopté?
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 27 est adopté.
J'appelle maintenant l'article 28. Est-ce qu'il y a des remarques à
l'article 28?
M. Ciaccia: L'article 28. C'est une nouvelle disposition qui
stipule la première condition que doit remplir quiconque requiert une
licence de maître installateur en équipements pétroliers.
C'est d'en faire la demande.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des amendements
à l'article 28?
Une voix: Non.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 28 est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle
l'article 29. Est-ce qu'il y a des remarques?
M. Gauthier: Oui. Si vous le permettez, M. le ministre, la
discussion a été faite. Sous réserve des choses qu'on a
indiquées pour que
cela fonctionne mieux, en manifestant beaucoup d'ouverture dans les
règlements, moi, je suis prêt à consentir à
l'adoption de l'article, mais en faisant confiance au ministre pour qu'il porte
une attention spéciale aux éléments qu'on a
soulignés.
M. Ciaccia: Très bien. Oui, accepté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va?
M. Claccia: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 29 est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 30. Est-ce
qu'il y a des remarques à l'article 30?
M. Ciaccia: La délivrance d'une licence de maître
installateur en équipements pétroliers nécessitant la
tenue d'examens et l'exercice d'un métier pendant deux ans, il est
normal qu'une vérification annuelle ne soit pas requise. Alors, le
titulaire disposera d'un délai de cinq ans avant de renouveler ces
droits. Je pense qu'on avait expliqué cela. M. Servais avait
expliqué, qu'une fois qu'une licence ou un permis était obtenu
par le maître Installateur cela valait pour 5 ans.
M. Gauthier: Oui. Une remarque là-dessus et c'est toujours
concernant les fameux deux ans. C'est autant une question qu'une remarque.
Quelqu'un qui possède cette compétence - ce n'est pas une
technique extrêmement poussée, je ne le pense pas - qui a obtenu
une licence parce qu'il a pratiqué pendant un certain nombre
d'années et qui pratique, mettons, 18 mois, ne répondrait plus
à la condition des deux ans. Est-ce parce que c'est un métier qui
peut se perdre qu'on met la revision à cinq ans? Cela veut dire qu'il
est obligé de pratiquer pendant au moins deux ans à temps plein
durant les cinq ans.
M. Servais: Sans se perdre, cela peut s'améliorer avec les
nouveaux développements, d'après les spécialistes, comme
les réservoirs souterrains, vous savez, la fabrication de
réservoirs...
M. Gauthier: Oui.
M. Servais: ...les installations. Alors, c'est simplement pour
cela qu'on a mis cinq ans. Même si, d'après la
réglementation qu'on va proposer, un type laisse pour un an, il va avoir
facilement sa licence encore.
M. Gauthier: II faudrait peut-être prévoir dans la
réglementation - parce qu'on a connu cela avec les fameuses cartes de
construction à l'époque; je pense que tout le monde est au fait
du problème - un mécanisme qui peut remédier aux deux ans,
moyennant un reclyclage, moyennant une formation, une information ou quelques
jours de stage, je ne sais pas. Il faudrait le prévoir parce qu'on est
toujours resté peiné par les gens de la construction qui avaient
perdu leur permis et leur droit de travailler, non pas parce qu'ils n'avaient
pas toujours la compétence, mais parce qu'ils n'avaient pas le nombre
d'heures requis. En tout cas, j'aimerais qu'on prévoie quelque chose de
souple.
M. Servais: Vous avez vu la façon dont on procède
pour la demande de renouvellement de permis; on donne des délais. C'est
la même façon de procéder pour le maître
installateur. On va donner la chance au coureur.
M. Gauthier: Oui.
M. Ciaccia: Je suis d'accord, M. le Président, car parfois
cela peut arriver, dans une année tranquille, qu'il n'y ait pas de
travail. Cela peut arriver qu'il y ait des périodes d'inactivité
et il ne faudrait pas pénaliser les gens parce qu'ils n'ont pas eu
l'occasion de travailler.
M. Gauthier: Je me permets d'intervenir, M. le ministre, parce
qu'il faut regarder tous les cas. On est ici pour cela. Prenons quelqu'un qui
aurait obtenu sa licence, qui aurait pratiqué pendant une douzaine de
mois, qui quitte pour un autre emploi, qui revient à un moment
donné pour six mois dans le métier durant la période de
cinq ans. C'est peut-être un cas extrême, mais on en a toujours
dans les bureaux de comté. Quelqu'un pratique au début, ne fait
pas ses deux ans, quitte pour un autre métier, revient à
l'intérieur des cinq ans, parce qu'il a le droit et que sa licence est
valide même s'il a été trois ans sans pratiquer. Alors, il
vient pratiquer pendant six mois. Après cela, arrive le renouvellement
et il n'a qu'un an et demi de fait. Vous comprenez ce que je veux dire.
M. Gauthier: C'est peut-être très théorique,
très hypothétique, ce que je dis là et je souhaite que
cela n'arrive pas. Mais il faudra prévoir une souplesse pour ces gens
parce que, même si on crée un nouveau métier parce qu'on
veut avoir de la compétence, l'idée n'est pas de mettre du monde
dehors ou d'évacuer des gens de ce champ.
M. Ciaccia: Je note les commentaires du député de
Roberval. On est entièrement d'accord. On va être souple dans la
préparation et la mise en application de la réglementation.
M. Gauthier: C'est beau.
Le Président (M. Audet): L'article 30 est
adopté?
M. Leclerc: Est-ce qu'après cinq ans la personne va devoir
passer de nouveaux examens ou si c'est juste le renouvellement des droits?
M. Servais: C'est simplement le renouvellement des droits.
M. Leclerc: Merci.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 30 est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté. M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 31? Des
commentaires?
M. Ciaccia: À l'article 31, il est approprié de
prévoir l'incessibilité d'une telle licence, puisque son
titulaire se qualifie personnellement lors de la délivrance de ce droit.
Cela se suit, c'est logique.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 31 est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): Article 32?
M. Ciaccia: Article 32. Étant donné que la licence
de maître installateur en équipements pétroliers est
prévue au départ pour tenter d'améliorer la qualité
des travaux relatifs aux équipements pétroliers, il est
nécessaire de prévoir la possibilité de requérir,
lorsque l'évolution des connaissances l'exige, la tenue d'un examen pour
s'assurer le maintien du niveau de connaissances du titulaire de la
licence.
M. Gauthier: M. le ministre, cet article, qui prévoit un
examen, au cas où cela aurait évolué, pour vérifier
la compétence, pourrait très bien être utilisé aussi
pour vérifier celle de quelqu'un qui n'aurait pas fait ses deux ans pour
des raisons tout autres à l'intérieur de la période de
cinq ans où II a sa licence, ne pensez-vous pas?
M. Ciaccia: Excepté qu'on dit: "s'il est d'avis que
l'évolution des connaissances en ce qui le concerne..." Ce n'est pas
arbitraire; au moins il y a une base pour lut demander de se soumettre à
un examen. Cela présuppose qu'il y a eu une évolution des
connaissances, que ceta a changé, qu'il y a eu une nouvelle technologie
et une nouvelle façon de faire les choses. Ce n'est pas juste
arbitrairement qu'on peut exiger de celui qui a une licence de se soumettre
à un examen.
M. Gauthier: Ce n'est pas un article pour admettre; c'est un
article pour discriminer, dans le fond, s'il arrivait qu'il y ait une
évolution technologique là-dedans.
M. Ciaccia: S'il y avait une évolution, je crois qu'il
faudrait que le métier en tienne compte.
M. Gauthier: C'est beau!
Le Président (M. Audet): Cela va pour l'article 32. Est-ce
que l'article 32 est adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): Article 33?
M. Ciaccia: Article 33. Cette nouvelle disposition vise à
assurer un certain contrôle quant à la présence d'un
ouvrier qualifié sur les lieux des travaux relatifs aux
équipements pétroliers.
M. Gauthier: Je suis d'accord avec cela.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 33 est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): Article 34?
M. Gauthier: Je m'aperçois que le ministre ne
gâchera pas mon souper, M. le Président.
M. Ciaccia: Quand il aura fini de manger ces deux sandwichs,
apportez-lui-en deux autres.
Des voix: Ha, ha, ha!
Interdictions
M. Ciaccia: Pendant qu'il mange, on va aller plus vite.
À l'article 34, la nouvelle loi véhicule ies mêmes
principes que la loi actuelle quant à l'interdiction de faire une
activité de commerce impliquant des produits pétroliers non
conformes. Cette disposition étend, cependant, l'interdiction aux
activités d'entreposage et d'utilisation.
Le Président (M. Audet): D'autres commentaires sur
l'article 34?
M. Gauthier: M. le Président, je suis bien d'accord avec
cela.
Le Président (M. Audet): L'article 34 est
adopté.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Audet): Article 35?
M. Ciaccia: À l'article 35, les mêmes principes sont
perpétués dans la nouvelle loi sur cette question. "Nul ne peut
utiliser un établissement ou un équipement pétrolier qui
n'est pas conforme aux normes établies par règlement." Par
contre, l'interdiction s'adresse désormais à toute utilisation
d'un établissement ou d'un équipement et non plus seulement dans
le cours d'une opération commerciale, comme le prévoyait la loi
actuelle. En fait, on s'ajuste au champ d'application de la nouvelle loi. Cela
se suit.
M. Gauthier: L'ancienne loi ne vous donnait pas, cependant,
juridiction sur un réservoir de combustible pour utilisation interne
seulement. L'ancienne loi ne permettait pas...
M. Ciaccia: L'ancienne loi disait: "II est interdit d'utiliser,
dans le cours du commerce de produits pétroliers, un équipement
ou un véhicule qui n'est pas conforme aux normes établies par les
règlements."
M. Gauthier: Elle ne touchait pas la consommation, disons.
M. Servais: L'utilisateur.
M. Gauthier: L'utilisateur, voilà!
M. Servais: Seulement la personne qui faisait le commerce.
M. Gauthier: D'accord. Là, c'est le prolongement?
M. Servais: Oui.
M. Gauthier: C'est beau!
Le Président (M. Audet): L'article 35 est
adopté.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Audet): Article 36?
M. Ciaccia: À l'article 36, la nouvelle disposition vise
à assurer un certain contrôle sur les travaux relatifs aux
équipements pétroliers et, en conséquence, sur la
qualité de ces équipements.
J'ai un...
Le Président (M. Audet): Vous avez un amendement?
M. Ciaccia: Oui.
M. Gauthier: J'aurais un commentaire à faire, M. le
ministre, là-dessus.
M. Ciaccia: Oui.
M. Gauthier: Je pense qu'il faudrait prévoir à cet
article la question des urgences.
M. Ciaccia: Des urgences?
M, Gauthier: Oui. "Toute personne désirant exécuter
des travaux d'installation, de modification, d'entretien ou de
démolition d'équipements pétroliers doit, avant de
procéder à ces travaux, obtenir l'autorisation du ministre." Je
pose un cas pratique. Il arrive un problème et on doit faire des
modifications, des réparations pour éviter d'autres
problèmes. C'est ce que j'appelle une urgence. Selon le libellé
actuel de l'article, la personne devrait communiquer avec le ministère
pour obtenir une autorisation. (20 h 15)
M. Ciaccia: Je ne voudrais pas qu'on puisse utiliser la question
de l'urgence pour démolir des équipements. J'essaie de voir
quelle pourrait être l'urgence, parce qu'une fois que c'est
démoli, si ce n'est pas fait avec sécurité...
M. Gauthier: Une urgence démontrable au ministère a
posteriori.
M. Ciaccia: Bien, c'est justement ça qu'on ne voudrait
pas. Si c'est urgent, qu'est-ce qui les empêcherait de faire
l'application tout de suite en urgence? S'il faut qu'ils te démontrent
après, c'est un peu tard.
M. Gauthier: Non. Selon la loi telle que libellée, s'il y
a un tuyau qui brise, s'il y a quelque chose qui arrive, je suis obligé
de communiquer avec le ministère pour demander l'autorisation de faire
des travaux. Tel qu'écrit là c'est ce que ça veut dire,
d'après moi, en tout cas.
M. Servais: Le règlement...
M. Gauthier: Si cela arrive un samedi matin?
M. Servais: Dans le règlement, on dit de le réparer
et de nous aviser par la suite. Une fuite sur un réservoir... Cela s'est
produit à Gaspé.
M. Gauthier: Oui, mais c'est parce qu'on n'a pas le
règlement. Théoriquement, le règlement pourrait dire:
Quand il se fera des travaux, le ministre sera avisé. On prend la
précaution d'inscrire dans la loi l'idée que l'autorisation du
ministre est nécessaire. Parce que nous, c'est une loi qu'on fait et pas
un règlement - malheureu-
sement, je n'ai rien à dire dans le règlement - j'aimerais
ça qu'on le prévoie.
M. Ciaccia: Est-ce que ça ne serait pas couvert quand on
dit: "Cette autorisation est accordée ou renouvelée au nom d'un
titulaire de permis commercial ou de certificat d'enregistrement aux conditions
prévues par règlement"? C'est l'autorisation. J'essayais de
trouver si dans le règlement on pouvait prévoir une urgence.
M. Servais: Par règlement, on pourrait prévoir une
urgence.
M. Ciaccia: Alors, on pourrait ajouter que... M. Servais:
Cela, c'est la lot.
M. Ciaccia: Oui, mais le règlement ne peut pas aller
à l'encontre de la loi. On pourrait ajouter que le règlement peut
prévoir des situations spécifiques en cas d'urgence, quelque
chose de même.
M. Servais: Parce que l'urgence est difficile à
définir. Supposons...
M. Gauthier Elle ne sera pas facile à définir dans
le règlement, monsieur.
M. Ciaccia: Mais l'urgence, c'est très arbitraire. Cela
ouvre la porte à toutes sortes d'abus. Quelqu'un peut dire:
C'était urgent. Il a fallu que je le fasse. Quand on prend la balance
des inconvénients, si c'est vraiment si urgent que ça...
M. Gauthier: Mais, M. le ministre, comprenons-nous bien. Si on
est capable de mettre l'urgence dans le règlement, elle va être
interprétée par les fonctionnaires. Les fonctionnaires ne sont
pas plus...
M. Ciaccia: Oui, je comprends, mais supposons qu'on
prévoie dans le règlement un cas d'urgence,
l'interprétation peut venir trop tard. En effet si on dit qu'en cas
d'urgence la personne peut effectuer les travaux, elle va faire les travaux.
Par exemple, il y a des travaux d'Installation. Ils vont dire: C'est urgent.
Ils l'ont fait et ils vont venir nous avertir après,
M. Gauthier: Oui, M. le ministre, je comprends vos efforts
à vouloir m'expliquer cela. Mais, sur le strict plan législatif,
vous me demandez de vous donner mon accord à un article que je trouve
bien formulé, mais qui ne prévoit pas et qui ne fait même
pas mention qu'une urgence, ça peut exister. Vous me dites: Faites
confiance, dans le fond, à mon ministère. On va le
prévoir, nous autres. Moi, je vous avoue que, sur le strict plan
législatif, je voudrais bien que ça soit au moins
mentionné quelque part là-dedans qu'il y a des cas d'ur- gence
qui peuvent faire exception, quitte à ce que les conditions soient
déterminées par règlement. Au moins que la lot
prévoie qu'il y a de ces cas-là. Parce que là, vous et moi
- peut-être pas vous, parce que, finalement, vous êtes toujours le
patron de la botte - nous confierions à d'autres notre pouvoir, notre
devoir de rédiger une loi en disant: II y a un pan de mur qui n'est pas
là, mais le ministère va s'en occuper. Il va écrire
ça, un peu... J'ai bien confiance, mais je voudrais bien que ce soit
mentionné.
M. Ciaccia: Je vais vous suggérer ce qui suit: le
règlement peut prévoir des conditions pour des cas d'urgence.
D'accord, si on ajoute ça?
M. Gauthier: Pourquoi "peut prévoir"? Devrait
prévoir, plutôt. Parce que ça va arriver. Des cas
d'urgence, il va y en avoir, c'est évident. Je vais vous dire plus que
ça: Le règlement n'a pas d'autre choix que d'en
prévoir.
M. Ciaccia: Le règlement doit prévoir? C'est
toujours "peut".
M. Gauthier: Devra prévoir. M. Ciaccia: Devra
prévoir.
Le Président (M. Audet): Ce serait Inséré
dans l'article 36, M. le ministre.
M. Ciaccia: Oui. Le règlement devra prévoir les
conditions applicables pour des cas d'urgence.
M. Gauthier: C'est plein de bon sens.
M. Ciaccia: Le règlement devra prévoir les
conditions applicables aux cas d'urgence.
Le Président (M. Audet): À ce moment, dans
l'article 36, on insère cela où?
M. Ciaccia: On l'ajoute à la fin.
M. Gauthier: J'irais plus loin que cela, M. le ministre. Vu que
vous n'avez pas l'équipe juridique avec vous ce soir, je dirais qu'on
s'entend sur l'intention. On accepte ce libellé de façon
temporaire sous réserve du travail des légistes qui sont
peut-être plus habitués que nous.
M. Ciaccia: Alors, on accepte le principe que le règlement
devra prévoir des conditions aux cas d'urgence et on va laisser cela
sous réserve de la rédaction des légistes.
M. Gauthier: De rédaction finale... M. Ciaccia:
Finale.
M. Gauthier: ...pour autant que l'esprit soit maintenu.
M. Ciaccia: Oui. D'accord?
M. Gauthier: On peut le faire au moment de la troisième
lecture peut-être,
Le
Secrétaire: C'est lors du dépôt du
rapport à l'Assemblée nationale que vous allez présenter
l'amendement.
Le Président (M. Audet): L'amendement va être
présenté lors du dépôt du rapport à
l'Assemblée nationale.
M. Ciaccia: Très bien.
Le Président (M. Audet): Nous passons à l'article
37.
M. Ciaccia: Un instant. À l'article 36, il y a un
amendement.
Le Président (M. Audet): Oui, d'accord. Il y a un
amendement.
M. Ciaccia: L'article 36 est modifié par l'insertion,
après l'article 36, de l'article suivant: "36.1. Nul ne peut
démolir en tout ou en partie un établissement de fabrication de
produits pétroliers sans l'autorisation préalable du ministre et,
le cas échéant, aux conditions fixées par ce dernier."
L'amendement est nécessaire afin de pouvoir imposer aux
raffineries une obligation spécifique concernant leur démolition
et de prévenir tout abus concernant le démantèlement
d'infrastructures aussi importantes pour l'économie du
Québec.
M. Gauthier: En souhaitant que le ministre n'ait jamais à
s'en servir, je suis d'accord.
M. Ciaccia: Je souscris à vos souhaits.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Gauthier: Adopté. M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Est-ce que
l'article 36 est adopté tel qu'amendé?
M. Gauthier: Non. Là, pour la formulation, c'est à
l'article 36 qu'on ajoute cela?
M. Ciaccia: L'article 36.1. Le Président (M. Audet):
C'est l'article 36.1. M. Gauthier: L'amendement, cela va. M.
Ciaccia: Oui.
M. Gauthier: Ce qu'on a dit qu'on déposerait en
troisième lecture, c'est un amendement à l'article 36?
M. Ciaccia: Oui.
Le Président (M. Audet): C'est cela.
M. Gauthier: Donc, on ne peut pas adopter l'article 36.
Le Président (M. Audet): Oui, il faut l'adopter.
M. Gauthier: On l'adopte, mais sous réserve de
l'amendement en troisième lecture.
Le Président (M. Audet): C'est cela, cela marche.
D'accord? J'appelle l'article 37.
M. Ciaccia: Cette disposition de la nouvelle loi vise
l'encadrement nécessaire à l'entrepreneur installateur afin
d'assurer un certain contrôle quant à la qualité des
travaux qu'il exécutera.
M. Gauthier: II n'y a pas de problème.
Le Président (M. Audet): L'article 37 est
adopté?
M. Gauthier: Adopté. M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 38.
M. Ciaccia: À l'article 38, le statu quo sur cette
question est maintenu. La nouvelle loi s'ajuste avec le nouveau champ
d'application ouvrant désormais à une nouvelle catégorie
de personnes, soit les titulaires de certificat d'enregistrement. C'est la
même chose que la loi actuelle, excepté qu'on étend le
champ d'application.
Le Président (M. Audet): L'article 38, M. le
député. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
M. Gauthier: Attendez un peu, M. le Président. D'accord,
cela va.
Le Président (M. Audet): L'article 38 est
adopté?
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle
l'article 39.
M. Ciaccia: L'article 39. Cette disposition a comme objectif
d'assurer le respect de l'obligation pour tout exploitant de détenir un
permis et
pour tout utilisateur l'obligation de détenir un certificat
d'enregistrement. Un contrôle adéquat du respect de cette
obligation s'effectuera par le biais de l'opération de livraison de
produits pétroliers. Étant donné l'obligation d'affichage
d'un permis ou certificat, la vérification quant à la
détention d'un permis ou certificat sera fort simplifiée. Je
pense qu'on a discuté de cela quand le député de Roberval
avait demandé: Pourquoi l'afficher? C'est pour contrôler.
Le Président (M. Audet): L'article 39 est
adopté.
M. Gauthier: Adopté. Le Président (M. Audet):
L'article 40? Surveillance des prix de l'essence
M. Ciaccia: L'article 40. C'est un nouveau texte,
évidemment, qui n'était pas inclus dans la loi actuelle. La
commission de l'économie et du travail tenue les 9 et 10 septembre a
fait une consultation générale dans le but d'examiner les
meilleurs moyens d'assurer le respect des objectifs quant aux mesures d'aide
aux régions périphériques relativement à la
réduction de la taxe sur l'essence s'appllquant dans ces régions.
Je crois qu'il a été entendu, en conclusion aux travaux de cette
commission, qu'un mécanisme d'inspection serait élaboré
afin d'assurer un examen sérieux de la situation des prix de l'essence
dans diverses régions du Québec. Cette nouvelle disposition vise
l'objectif d'assurer l'inspection, l'enquête et la surveillance des prix
de l'essence dans les diverses régions du Québec. À cet
effet, on prévoit les pouvoirs appropriés pour la mise en
application de ces objectifs.
Le Président (M. Audet): Y a-t-il d'autres
commentaires?
M. Gauthier: Ah, oui! Il y a des commentaires, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Allez-y, M. le
député,
M, Gauthier: M. le ministre, vous avez mis sur pied un organisme
de surveillance qui devrait répondre, par sa forme - on l'avait dit en
commission parlementaire, je pense qu'on s'était entendu
là-dessus - aux besoins des régions périphériques.
La question que je vous pose est bien simple: Êtes-vous capable de
m'expliquer pourquoi le mandat de cet organisme est limité aux
régions périphériques compte tenu du fait qu'il y a un
certain danger - vous ne pouvez pas l'ignorer - de pression à la hausse
sur les prix à la pompe dans les régions
semi-périphériques? Maintenant que vous préservez, d'une
certaine façon, les régions périphériques par cet
orga- nisme et que - je l'ai dit un peu plus tôt avant le souper - en
ville la forte concurrence discipline le marché, êtes-vous capable
de m'expliquer pourquoi il reste des zones entre les deux? Pourquoi, par
exempte, Trois-Rivières, Batiscan ou je ne sais pas quoi ne sont pas
couvertes, comme régions, par cet organisme de surveillance? En quoi
cela aurait-il été plus difficile pour le ministre de mettre sur
pied cet organisme et de lui donner, tant qu'à faire, le mandat complet
de surveiller les prix de l'essence, de faire des comparaisons et d'Informer le
public? Je comprends les objectifs du ministre, mais je ne comprends pas
pourquoi il a privé une bonne partie du Québec de cet
organisme.
M. Ciaccia: Je vais essayer de vous l'expliquer. C'est une bonne
question; on peut se demander pourquoi on limite le bureau d'inspection aux
régions périphériques. Premièrement, le
problème auquel nous avons essayé de remédier n'existait
pas dans les autres régions. On a réduit la taxe dans ces
régions. Les augmentations ont eu lieu dans ces régions; elles
n'ont pas eu lieu dans les autres régions du Québec. Les
intervenants ont essayé de reprendre une partie de cette baisse de taxe.
Alors, les décrets ont affecté seulement ces régions. On
s'est aperçu que, par exemple, un détaillant à
Montréal ou à Québec ne prenait pas 0.12 $ le litre comme
marge de profit; 0,12 $ le titre, c'est presque 0,50 $ le gallon. Dans les
autres régions, on maintenait la marge usuelle, normale. Alors, on a
voulu agir dans les régions. Le bureau a pris tous les
échantillons et il s'est limité, pour le moment, à donner
des informations sur les endroits qui avaient été
affectés. {20 h 30)
Dans une certaine mesure, on touche aussi, par exemple, Québec et
Montréal. Si vous le remarquez dans le bulletin, on donne la moyenne
pour Québec et Montréal. Alors, il y a une question de
comparaison. On a voulu, pour le moment, se limiter à ces régions
parce que c'était là, le problème.
Deuxièmement, c'est un nouvel organisme; c'est un nouveau
mécanisme. Je pense qu'il faut commencer avec un mandat dans certaines
régions spécifiques. Je n'exclus pas que, possiblement, à
l'avenir, ce mécanisme puisse être tellement efficace en termes de
pression à la baisse qu'il pourrait être éventuellement
étendu à d'autres régions et même à tout le
Québec. L'article 40 le permet. La loi ne restreint pas l'application du
BIIPE seulement aux régions périphériques. Il dit: "Les
diverses régions du Québec." Cela peut être toutes les
régions. Mais en termes d'administration, de travail immédiat, de
problèmes que nous avons, de lourdeur, chaque nouvel organisme
connaît toujours des problèmes de mise en place. En le
restreignant aux régions, pour une question d'efficacité, c'est
plus facile de le mettre en place et de le faire travailler. On a des
représentants du
ministère des Finances, de l'Office de la protection du
consommateur, du ministère de l'Energie et des Ressources, etc. Quand il
aura été rodé et qu'on verra vraiment ce qu'il peut faire,
je n'exclus pas qu'il puisse être étendu à d'autres
régions.
Par exemple, le premier bulletin, s! vous le remarquez, donne la moyenne
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, pour chaque région. On veut
améliorer cela un peu non seulement donner la moyenne pour chaque
région, mais donner plus d'information ville par ville dans les
régions. Je crois que ce sera encore plus utile pour le consommateur. Au
lieu de regarder la moyenne de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, si
on pouvait donner les différentes villes de votre région, je
pense que cela pourrait être beaucoup plus utile pour le consommateur.
C'est une question de temps. C'est une question d'efficacité. Il s'agit
de mettre en place ce mécanisme. Il ne faut pas perdre de vue que, dans
la dernière colonne, c'est écrit "Moyenne
Québec-Montréal"; on donne déjà cette information.
Mais, avant d'aller plus loin, on voudrait s'assurer que cela fonctionne
adéquatement et que tous les pépins qui peuvent survenir dans le
nouveau mécanisme soient travaillés pour rendre l'organisme le
plus efficace possible
Ce n'est pas parce qu'on ne veut pas le faire. On ne l'exclut pas, mais
je pense qu'on doit procéder étape par étape On veut
éviter les difficultés de parcours. Parce que, si on fait cela
à l'échelle de tout le Québec, il se peut que l'objectif
principal soit affecté. Si ce n'est pas vraiment efficace parce qu'on
l'aura trop étendu et que nous sommes limités dans nos ressources
pour le moment, nous pensons que les possibilités d'erreurs dans le
bulletin pourraient augmenter. Au lieu d'avoir une seule région, si on
avait six, sept, huit régions et même tout le Québec, les
possibilités d'erreurs vont augmenter.
Comme moyen de pression aux pétrolières et aux
détaillants, on a dit: Vous avez causé des problèmes dans
ces endroits, on va se concentrer là. On va voir exactement ce que cela
peut représenter. Comme information et l'efficacité que cela
aura, en somme, éviter toutes les difficultés de parcours dans
ces endroits. Toutes les pétrolières sont assez prudentes, les
détaillants aussi. Au fur et à mesure qu'on pourra s'assurer que
cet organisme fonctionne adéquatement, c'est possible qu'on
l'étende à une, à plusieurs ou à toutes les
régions du Québec.
M. Gauthier: Quant à l'échantillonnage, M. le
ministre, et quant à la fréquence de l'échantillonnage,
pouvez-vous me donner des Indications sur la façon dont cela fonctionne?
Je sais que ma question est d'ordre général, mais je
préfère qu'on les vide tout de suite et cela ira mieux
après dans l'étude article par article.
M. Ciaccia: Je vais demander à M. Servais de vous donner
un peu de détails sur l'échantil- lonnage.
M. Servais: La fréquence. Cela se fait à toutes les
semaines, le lundi matin; l'échantillonnage pour la région de
l'Abttibi ou de Rimouski, pour la région de Chicoutimi ou de
Sept-Îles, c'est fait religieusement toutes les semaines le lundi, sauf
si c'est une journée de congé. À part cela, il se fait un
échantillonnage mensuel pour toutes les régions comme la
région no 5, Sherbrooke, Trois-Rivières, et la région no
4, Québec et Montréal. Cela n'entre pas dans cela, mais c'est
pour se tenir au courant.
Tantôt, vous posiez une question sur le prix dans les
régions. Le prix de Montréal et Québec nous sert de base.
On calcule que le prix de base est parfait, approximativement. Viennent se
rajouter les coûts de transport en province. Ces coûts de transport
ont été vérifiés avec la Commission des transports.
On regarde les coûts de transport par bateau, également. Pour
parler comme dans l'ancien temps un peu, au gallon et non pas au litre,
Montréal et Québec, c'était 1/2 cent, Chicoutiml et
Rimouski, c'était 1 cent, la Gaspésie et Sept-îles,
c'était environ 1,5 cent à 2 cents, par bateau.
Vous avez aussi le transport intérieur en province. Cela
dépend des chemins; les coûts, surtout en Gaspésie, sont
accentués. Ceux qui font le transport, parfois, demandent un peu plus
cher. On a comparé les prix de trois compagnies ou de deux compagnies
quand ils étaient disponibles et iI y a une moyenne de prix qui s'est
faite en conséquence.
M. Gauthier: D'accord.
M. Servais: Le prix de Montréal et Québec sert de
base à partir du coût du transport.
M. Gauthier: Quand vous parlez de l'échantillonnage qui
est fait religieusement tous les lundis matin, cela me donne la
fréquence. J'aimerais savoir comment est fait cet
échantillonnage. Vous avez parlé de Chicoutiml. Pour le
Saguenay-Lac-Saint-Jean, est-ce que vous ne prenez que des échantillons
à Chicoutimi? Est-ce au hasard des villes ou si vous faites toujours les
mêmes villes?
M. Servais: Ce sont toujours les mêmes villes, si vous
voulez. On les prend à Chicoutimi, Roberval, Saint-Félicien. Je
vous donne cela de mémoire. Je ne les sais pas toutes par coeur.
M. Gauthier: Oui, oui.
M. Servais: Dans cela, vous avez une station-service
conventionnelle. II peut avoir un "gas-bar" et un libre-service. Dans toutes
les régions périphériques, c'est de cette façon que
c'est fait.
M. Gauthier: D'accord. Je ne vous demande
pas, évidemment, de me les nommer; c'est pour fins d'information.
Est-ce qu'il s'agit toujours des mêmes établissements?
M. Servais: Habituellement, ce sont les mêmes à
moins que le gars ne dise: Maudit fatigant! Maudit fonctionnaire, arrête
de nous "achaler"! Là, on dit: Merci, monsieur, et on en appelle un
autre dans le même cas, dans le même arrondissement
M. Gauthier: La personne qui se fait appeler sait que c'est le
bureau qui vérifie. Vous vous identifiez: C'est le ministère de
l'Énergie et des Ressources. On veut savoir combien tu vends ton gaz ce
matin.
M. Servais: C'est ça. Des fois, vous savez, le lundi
matin, c'est la grosse journée, le départ. C'est difficile
parfois, mais il y a réellement un très bon dialogue. Ce matin,
je me suis informé. Son mari était décédé.
Elle m'a dit: Monsieur, laissez-moi une chance. Alors, on en a appelé un
autre. C'est de cette façon qu'on procède et on a une très
bonne collaboration. J'ai essayé de prévoir le cas où les
gens se refuseraient à cela. Dans le moment, ça va bien.
M. Ciaccia: D'accord. Par exemple, dans la région de
Rimouski, l'échantillonnage est fait à 23 endroits
différents, dans différentes municipalités à
Rimouski. Elles sont toutes listées ici. Je ne veux pas vous donner
toute la liste.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires?
M. Gauthier: Oui, il y a peut-être un autre commentaire que
je voudrais faire au ministre, qui est aussi d'ordre très
général, car je ne partage pas le point de vue qu'il nous a
donné au début sur la question de la commission
parlementaire.
Je ne pars pas avec un esprit négatif à l'endroit des
entreprises pétrolières, dans l'ensemble. Compte tenu aussi de la
collaboration qu'on a eue des entreprises pétrolières à la
commission parlementaire, je dois vous dire, M. le ministre, que je suis
profondément divergent de pensée avec vous quand vous me dites:
Si on avait convoqué une commission parlementaire avant mon
décret, cela n'aurait pas eu de valeur; les pétrolières
auraient pu ne pas venir, elles n'avaient aucune raison de se présenter
ici. En tout cas, je le fais comme un commentaire. Peut-être que le
ministre souhaitera répondre.
J'ai toujours été persuadé du pouvoir moral de
l'Assemblée nationale par rapport à toute entreprise, quelle
qu'elle soit, qui fonctionne au Québec, compte tenu des Implications que
cela peut avoir si on refuse une invitation de l'Assemblée nationale
pour discuter d'un problème en commission parlementaire et du fait que
les compagnies pétrolières ont compris depuis fort longtemps les
vertus d'un "lobby" positif à l'endroit des gouvernements dans
l'ensemble qui représentent la population. À ce égard, je
dois dire que je n'en crois rien quand le ministre me dit: Je n'ai pas tenu une
commission parlementaire parce que cela n'aurait pas valu la peine; je n'avais
pas d'outils, je n'avais pas de moyens de les faire venir ici.
J'avoue, M. le ministre, que j'aurais souhaité que la commission
qu'on a tenue après coup se tienne avant. C'est ce commentaire que je
voulais faire. C'était plus relié aux remarques
préliminaires. Le seul problème, c'est que le fait qu'on la
tienne plus tard a coûté 20 000 000 $ aux consommateurs. C'est un
peu vexant et j'avoue au ministre bien simplement que je trouve qu'on aurait pu
procéder autrement. C'était l'essentiel de mon propos.
M. Ciaccia: J'accepte votre point de vue et la
sincérité avec laquelle vous l'exprimez. Je vous dirai certains
éléments qui me font croire autrement. C'est vrai que
l'Assemblée nationale ou la commission parlementaire ont un pouvoir
moral, mais Je crois que le ministre de l'Energie, pas nécessairement
moi, a aussi un pouvoir moral. Toutes les rencontres que j'ai eues, et j'en ai
eues, ce n'est pas seulement par téléphone...
M. Gauthier: Ah, bon!
M. Ciaccia: J'ai eu des rencontres avec des présidents qui
venaient d'en dehors du Québec, de l'Ontario, de l'Ouest canadien.
L'impression qu'ils m'ont donnée - c'est plus qu'une impression, c'est
un fait - c'est que tant et aussi longtemps qu'il n'y avait pas de pouvoir
coercitif, ils ne bougeaient pas. Ils ne croyaient pas que j'étais pour
bouger. Ils ne croyaient pas qu'un gouvernement libéral, de libre
entreprise, créerait une régie de contrôle. Alors, ils se
fiaient là-dessus et on me donnait toujours comme raison: ce sont les
forces du marché. Si vous vous en souvenez, même après les
décrets, ils sont venus ici en commission parlementaire et il y en a
plusieurs qui ont même nié, ils ne savaient pas où l'argent
était allé. J'avais les décrets et les chiffres dans les
mains. Ils ne les ont pas contestés, mais ils ne savaient pas où
était allé l'argent.
Alors, oublions un peu la partisanerie. Mettez-vous à ma place.
Pouvez-vous imaginer le genre de dialogue que j'ai eu avec eux avant les
décrets? Je vais vous le dire: Ils n'étaient pas parlables. C'est
clair. J'ai tout fait. Dans les journaux, il y avait: Le ministre menace. Il va
y avoir une régie. Ils allaient sur la base qu'il n'y aurait pas de
régie. Alors, si j'avais eu une commission parlementaire avant, sans les
décrets, ce qu'ils sont venus dire ici en commission parlementaire, cela
aurait été encore pire. Ils auraient invoqué la libre
concurrence. Ce n'était pas eux. Il y en a même qui disaient: Ce
sont les
détaillants et, en fait, dans certains cas, ce n'étaient
pas les pétrolières. Certaines pétrolières ont
admis: C'est nous qui fixons les prix. Ultramar l'a dit. Les autres non, ce
sont les détaillants. Alors, il y avait tellement
d'impondérables, tellement de différents éléments
que c'était... (20 h 45)
Puis, j'ai fait le tour de toutes les pétrolières et c'est
seulement quand j'ai pu découvrir qu'il y avait une loi qui avait
été sanctionnée, que j'ai décidé... Et
même avant de la décréter, avant d'aller aux mesures de
promulgation, j'ai fait une dernière tentative. J'ai demandé de
le faire volontairement. J'ai dit: Faites-le volontairement. Réduisez
les prix. On a les montants. Je n'ai pas eu cette collaboration,
malheureusement. Il aurait suffi qu'une seule pétrolière le fasse
et les autres peut-être auraient suivi.
Dans ces circonstances, devant cette attitude, je n'avais vraiment pas
d'autre choix que de faire ce que nous avons fait. Cela a peut-être
été une surprise pour plusieurs de voir qu'un gouvernement de
libre entreprise - on est un gouvernement de libre entreprise et on va
continuer de l'être - quand II y a des responsabilités à
prendre et quand il y a des abus, agissait. C'est seulement à ce
moment-là qu'ils sont tous venus en commission parlementaire pour faire
leurs interventions.
Quand vous dites que cela a coûté 20 000 000 $ aux
consommateurs, oui, mais on a, quand même, récupéré
42 000 000 $. Les 20 000 000 $ sont, malheureusement, un investissement que les
consommateurs ont dû faire. Mais nous n'étions pas en mesure
d'agir avant. Au début, je me faisais dire: Ce n'est pas nous. Ah, non!
Ce ne sont pas les pétrolières. Ce sont les détaillants.
Il a fallu, avant de pouvoir établir les prix, envoyer des gens dans les
régions pour voir exactement ce qui se passait. Ce n'est pas une
industrie où il est facile d'obtenir de l'information, je n'ai pas
besoin de vous le dire. Avec toutes les commissions d'enquête qui ont eu
lieu, personne n'a jamais été capable d'en tirer aucune
conclusion qui vraiment permettait d'agir.
Il n'y a pas une pétrolière et pas un détaillant -
sauf un groupe de Matane qui est venu nous dire que cela l'avait affecté
- qui a contesté les chiffres qu'on a donnés région par
région. Mais cela a pris un peu de temps pour en arriver à cela
et pour faire nos devoirs. On a pris beaucoup de risques avec cette mesure. SI
je m'étais trompé dans les prix dans les décrets, si je
n'avais pas eu les bons chiffres, vous auriez entendu des hurlements à
gauche et à droite. Personne ne s'est plaint. Ils les ont
respectés immédiatement, même dans la région de
l'Ungava, à Chibougamau et à Chapais.
M. Claveau: Vous les aviez oubliés.
M. Ciaccia: Non, je ne les avais pas oubliés. Je ne les
avais pas Inclus parce qu'on m'avait dit qu'on ne pouvait pas faire un
décret pour cette région parce que la majeure partie de cette
région n'est pas assujettie aux mêmes règles. Ils y vont
par bateau. Les prix sont fixés à tant d'avance. C'est seulement
à Chibougamau et à Chapais que c'est le même
système.
Quand les décrets ont été promulgués, la
région de Chibougamau-Chapais s'y est conformée, même si le
décret ne s'appliquait pas. On n'a rien fait. C'est quand certains
détaillants ont réalisé que le décret ne les
touchait pas, parce que c'est devenu public et qu'ils ont commencé
à augmenter les prix à Chibougamau et à Chapais que je
n'ai pas hésité à retourner au Conseil des ministres pour
fixer un décret, pas pour la région de l'Ungava, parce que ce
n'était pas applicable à toute la région, mais pour
Chibougamau et Chapais. C'est ce qui est vraiment arrivé.
M. Gauthier: Oui. En tout cas, je retiens une chose au moins de
ce que le ministre a dit depuis le tout début de cet échange,
c'est l'idée qu'il puisse étendre éventuellement le mandat
de l'organisme à l'ensemble des régions du Québec. Je
prends l'explication qui veut que l'organisme doive faire ses classes. Appelons
cela comme cela. Je prends l'explication comme telle. Mais te ministre doit
savoir qu'il y a un danger. Même si on n'a pas réduit la taxe dans
les régions que j'appelle, pour des fins de compréhension,
semi-périphériques, je suis heureux de savoir qu'il se fait des
relevés par le BIIPE dans ces régions au moins une fois par mois.
Parce que ce ne sera pas quand les gens de Trois-Rivières, de Sherbrooke
ou de la Beauce, je ne sais pas, auront payé pendant trois, quatre ou
cinq mois. des prix exorbitants pour leur essence que ce sera le temps d'agir.
Je voudrais, au moins, sensibiliser ie ministre à cela. Ses paroles
m'indiquent qu'il n'est pas fermé à cette idée et les
paroles de M. Servais m'indiquent que le BIIPE garde, au moins, un oeil
là-dessus pour ne pas laisser ces gens-là - c'est la crainte que
j'ai et que nous avons du côté de l'Opposition - à la merci
d'une demi-concurrence et d'une non-protection, bref dans un vide, sur te plan
de la protection, qui pourrait être dramatique.
J'ai une autre question, à moins que le ministre ne veuille faire
un commentaire là-dessus.
M. Ciaccia: Non. Allez-y.
M. Gauthier: J'ai une autre question. Dans la région de
Rimouski - M. Servais pourrait peut-être donner la réponse - on
observe que le prix a tendance à être assez élevé,
même plus élevé qu'en Gaspésie. Or, Rimouski -
à moins que mes connaissances en géographie ne soient
déficientes - c'est au tout début de la Gaspésie, sinon
moins loin que Gaspé. Par rapport au Saguenay Lac-Saint-Jean, ce sont
des distances à peu près équivalentes. Je remarque qu'il y
a une différence de 0,04 $, à peu de chose près.
Est-ce
qu'on pourrait nous expliquer ce qui s'est produit dans la région
de Rimouski pour qu'il y ait une sf grande différence? Est-ce qu'on
pourrait nous indiquer s'il y a, depuis la publication du bulletin, une
correction qu'on pourrait anticiper puisqu'on dit: Le bulletin va
peut-être faire peur aux gens et il y en a qui vont peut-être
décider de s'ajuster? Est-ce qu'il y a eu des modifications? Comment
explique-ton cette différence?
M. Ciaccia: M. Servais pourra en parler après que je vous
aurai donné certaines Informations. Pour Rimouski, on voit dans le
bulletin qu'il y a deux facteurs. Premièrement, la taxe provinciale n'a
pas été réduite au même niveau que les autres
régions. Je pense que la taxe a baissé de 0,025 $ seulement.
C'est une des raisons pour lesquelles le prix est élevé.
Deuxièmement, on constate que la part de la pétrolière est
plus élevée à Rimouski qu'ailleurs. En fin de semaine, des
enquêteurs vont aller sur place, à Rimouski, pour essayer de
déterminer - la taxe, c'est la taxe; on n'a pas besoin de faire
enquête là-dessus - les 0,123 $. Pourquoi est-ce plus
élevé - c'est à peu près 0,01 $ - de la part de la
pétrolière à Rimouski que dans toutes les autres
régions?
M. Gauthier: 0,014 $ à 0,02 $ de plus.
M. Ciaccia: Oui. Les enquêteurs vont être sur place
en fin de semaine et j'espère que, dans le prochain bulletin, on pourra
l'expliquer, s'il y a des explications adéquates. Même s'il n'y en
a pas, on va l'expliquer quand même. On va voir le résultat de
l'enquête, la raison pour laquelle ce chiffre est plus
élevé qu'ailleurs,
M. Gauthier: Je pense qu'on est sur le fond de la question. Une
fois que ce sera réglé, ce sera réglé. Quand on
parle d'une enquête comme celle dont vous nous faites mention, M. le
ministre, quelle forme cela prend-il? Je comprends bien qu'il y a des gens du
ministère ou du bureau qui vont aller là-bas, sur place. Une fois
à Rimouski, qui voient-ils? Que font-ils? Ils constatent le prix
à la pompe; je ne pense pas que ce soit cela qu'ils aillent faire sur
place. Comment procèdent-Ils? Quelle est la technique utilisée
par le BIIPE?
M. Ciaccia: Ce n'est pas M. Servais qui fait cette enquête.
Premièrement, les enquêtes à Rimouski vont se faire jeudi,
vendredi et lundi. Il y aura des rencontres avec les gens des
pétrolières. Il y aura des rencontres avec les
détaillants.
M. Gauthier: Avec les distributeurs de là-bas.
M. Ciaccia: Oui, et les distributeurs.
M. Gauthier: Quand vous dites les gens des
pétrolières, ce sont les gens qui ont l'agence Irving ou
l'agence...
M. Ciaccia: II y a deux groupes. Je fais une hypothèse:
peut-être que c'est le coût des distributeurs à Rimouski,
parce qu'il semble que la situation des distributeurs soit un peu
différente à Rimouski qu'ailleurs. Aors, ce que les
enquêteurs vont faire, ils vont voir les pétrolières et ils
vont aller voir les distributeurs, et Ils vont obtenir des détails, des
explications sur la part des 0,123 $. C'est M. Pierre Lavallée, le
directeur du BIIPE, qui mène cette enquête.
M. Gauthier: Est-ce que les détails que M. Lavallée
va obtenir risquent de se retrouver dans un bulletin du BIIPE pour
l'essentiel?
M. Ciaccia: Oui. On espère que les détails qu'il va
trouver jeudi, vendredi ou lundi vont se retrouver dans le prochain bulletin du
BIIPE, qui devrait normalement sortir le 31 décembre. Vu le temps des
fêtes, cela peut aller à la première semaine de
janvier.
M. Gauthier: II y en a un par mois. M. Ciaccia: Un par
mois.
M. Gauthier: D'accord. Et c'est le genre d'informations qu'on va
retrouver...
M. Ciaccia: Oui.
M. Gauthier: ...en tout cas, sous réserve de certaines
informations peut-être pour...
M. Ciaccia: Ce qu'ils vont trouver, ils vont le publier. Leurs
constatations seront incluses dans le bulletin. Peut-être que cela ne
sera pas une explication, disons, acceptable du point de vue du public, mais
cela va être rendu public.
M. Gauthier: À ce moment-là, M. le ministre, dans
l'ordre des choses - je ne sais pas si vous êtes en mesure même de
répondre à cette question maintenant, mais je la pose au cas
où - supposons que M. Servant Identifie comme différence de marge
de profit de fa part des pétrolières le fait que les
distributeurs sont moins nombreux sur le territoire de Rimouski ou sont trop
nombreux pour le volume d'essence vendu...
M. Ciaccia: Ou sont moins nombreux. M. Gauthier: Sont
moins nombreux.
M. Ciaccia: C'est possible qu'il n'y ait pas assez de
distributeurs.
M. Gauthier: J'aurais cru que cela aurait pu être le
contraire, remarquez bien. S'ils sont plus nombreux et qu'ils ont moins de
volume, ils sont
obligés de garder une plus grosse marge
bénéficiaire. Maintenant, comme vous le dites, Ils ne sont
peut-être pas nombreux...
M. Ciaccia: Oui.
M. Gauthier: ...et ils font la pluie et le beau temps. En tout
cas...
M. Ciaccia: Oui.
M. Gauthier: ...admettons qu'une ou l'autre des raisons
avancées ici soit indiquée là-dedans, que se produit-il
après pour le ministère ou pour le BIIPE ou pour le consommateur?
Une fois que c'est marqué là-dedans, c'est bien gentil, mais le
gars de Rimouski n'ira pas prendre son essence à Gaspé.
M. Ciaccia: Non.
M. Gauthier: Que peut-il se passer?
M. Ciaccia: Oui, c'est une bonne question aussi. Faisons une
autre hypothèse. Remarquez bien que je ne suis pas au courant des
conditions de distribution à Rimouski. Mais supposons que c'est
seulement un distributeur. Il y a la situation que vous avez décrite: II
y a trop de distributeurs et, pour le volume, il faut qu'ils exigent plus. J'en
serais surpris. Pour les détaillants, cela fonctionne comme cela, mais
je ne pense pas que cela fonctionne comme cela pour les distributeurs parce que
ceux-ci ont tendance plutôt à avoir un territoire. Cela se peut
qu'on découvre que c'est un distributeur ou deux distributeurs qui
maintiennent une marge un peu plus élevée. Le fait de rendre cela
public, de rendre public qui le fait et comment cela est fait - je crois
beaucoup dans l'opinion publique, dans les forces de l'opinion publique -
j'espère que cela en soi peut aider et peut corriger le problème,
si problème il y a. S'il y a des pratiques qui ne sont pas les
mêmes à Rlmouski qu'en Gaspésie, il va y avoir des
pressions non seulement sur tes distributeurs, mais sur tes
pétrolières aussi pour changer leurs pratiques. (21 heures)
Je crois que le résultat ou l'impact de ce bulletin est dans le
dévoilement, la transparence, l'information que le public va avoir sur
tes pratiques. S'il y a des pratiques qui ne sont pas tout à fait aussi
louables que dans d'autres régions, mol. je croirais qu'il va falloir
qu'il change ces pratiques. Je vais vous dire une autre chose, ce bulletin fait
tellement un Impact que le bureau a reçu des demandes
d'information de l'État de New York, de la Colombie britannique, parce
que c'est vraiment quelque chose de complètement différent, qui
n'a jamais été fait. Il y a des bulletins, par exemple, Ottawa a
un bulletin Énergie, Mines et Ressources, mais c'est un bulletin
interne, qui est distribué au gouvernement, et il ne va pas dans tous
ces détails.
Il n'y a aucun bulletin, aucune pratique à notre connaissance,
qui est élaborée et détaillée de cette
façon-là, avec les comparaisons. Et le fait qu'un État
comme l'Etat de New York - après tout Ils sont assez avancés et
ce n'est pas d'hier qu'ils sont dans ce domaine. Eux aussi ont un bulletin mais
je pense qu'il est trimestriel et iI donne certaines informations, mais pas
dans les détails. Pas un genre de bulletin qui permet la réaction
du consommateur.
M. Gauthier: Quant à la diffusion du bulletin, M. le
ministre, je veux bien croire que nous l'avons ici, qu'on s'intéresse
à ces questions. Si, cependant, l'étais dans la maison chez nous,
en train de m'occuper de mon commerce, je ne suis pas sûr que j'aurais
cela sous la main, au moment où iI sort. Quelle est la diffusion que
vous faites? Est-ce que vous comptez sur la presse, dans le fond, pour le
diffuser?
M. Ciaccia: On compte sur la presse. C'est tiré à
6000 exemplaires et il va être envoyé régulièrement
aux médias nationaux, ceux des régions. Sa distribution se fera
via les bureaux régionaux de l'Office de la protection du consommateur.
Les municipalités, les MRC, les chambres de commerce, les associations
de consommateurs, les associations de détaillants, les compagnies
pétrolières et tout groupe susceptible d'être
Intéressé par la distribution de l'essence au Québec, tous
reçoivent des copies. Alors, on a les médias, mais on ne se fie
pas seulement sur eux. Il y a une distribution à travers toutes ces
différentes associations.
M. Gauthier: Oui, c'est une assez bonne diffusion, j'en
conviens.
M. Ciaccia: Oui.
M. Gauthier: Mais est-ce qu'il ne serait pas Intéressant,
M. le ministre... Je ne sais pas. Vous y avez peut-être pensé.
M. Ciaccia: On l'envoie à tous les
députés.
M. Gauthier: Cela, je m'en doutais. Probablement que le premier
que vous avez envoyé, c'est à mol. M. le ministre, je voulais
simplement vous demander ceci. Est-ce que ce ne serait pas très
intéressant qu'il soit obligatoirement envoyé, et même
inviter fortement ou obliger les détaillants d'essence à le
mettre à la disposition, c'est-à-dire à le placer,
à le mettre sur le comptoir? Je ne sais pas quoi. À le rendre
disponible pour...
M. Ciaccia: Je ne sais pas jusqu'à quel point on peut le
demander aux détaillants. On l'envoie aux associations de
détaillants. Là, si on fait ce que vous suggérez, il va en
falloir plus que 6000 exemplaires.
M. Servais: II y a 6200 points de vente de stations-service au
Québec
M. Ciaccia: II y a 6200 points de vente actifs de
stations-service. Alors, cela en prendrait pas mal. Mais je crois que pour
débuter la distribution est bien répartie. Il ne devrait pas y
avoir de difficultés pour personne d'obtenir cette Information.
M. Gauthier: M. le ministre. Vous êtes conscient,
très certainement - en tout cas, si vous ne l'êtes pas, vous allez
le devenir que, à un moment donné, il y a quelqu'un qui va vous
essayer.
M. Ciaccia: Quoi?
M. Gauthier: II y a quelqu'un qui va vous essayer. M. le
ministre, qu'on ne se conte pas de peurs. À un moment donné, des
compagnies pétrolières ou un groupe de détaillants
d'essence ou une région vont s'asseoir ensemble et vont dire: Nous, le
ministre de l'Énergie, on l'essaie avec son BIIPE. Qu'il publie ce qu'il
voudra. On va voir ce qui va se passer. Nous, on fixe notre prix et on le fixe
à tel niveau. Que le ministre aille se faire voir ailleurs. Vous avez un
article dans le projet de loi, l'article 45, qui vous permet de fixer les prix.
Jusqu'où et à quelle condition le ministre de l'Energie
compte-t-il utiliser l'article 45?
M. Ciaccia: Premièrement, je dois porter à votre
attention ce qui s'est produit dans une des régions. Parce qu'en
commission parlementaire on a mis aussi les pétrolières au
défi de dire que c'était le libre marché, la concurrence.
C'est exactement ce qui s'est produit dans un endroit. Ultramar a
augmenté - comme d'habitude - et Esso n'a pas suivi. Esso a maintenu le
prix en bas des décrets. Savez-vous ce qui s'est produit? Ultramar a
été obligée de baisser. Les forces du marché ont
vraiment travaillé, et ça c'est arrivé justement dans
votre région. Grâce à la pression à la baisse
exercée par Esso, les prix ont baissé d'un cent au
Saguenay-Lac-Saint-Jean et sur la Côte-Nord. Shell et Ultramar
étaient allées de l'avant. Je les avais averties. J'ai dit: Je
veux voir laquelle de vous autres va être la première à
augmenter. Esso a écouté et a forcé les autres à
baisser. Cela c'est un phénomène. On ne peut pas toujours se fier
à ce phénomène mais...
Je pense qu'il y a assez de raisons, l'image... C'est important pour eux
autres, le "PR", l'image et d'être de bons citoyens pour certaines. Tant
et aussi longtemps qu'on n'a pas découvert qu'elles avaient fait
certaines choses, leur image... Elles niaient tout. Mais, une fois que c'est
sorti, là elles font bien attention et elles vont faire plus attention.
Mais supposons que dans un certain endroit elles décident... C'est
à Saint-Félicien que je me suis fait dire ça. Quand je
suis allé dans votre région, à Saint-Félicien, dans
votre comté, il y a une détaillante qui est venue me voir et m'a
dit: Vous savez, moi je suis une détaillante d'essence. Moi j'ai dit:
J'espère que vous ne m'en voulez pas trop. Elle dit: Non. Avant le
décret je me faisais 1000 $ par semaine. Franchement, on abusait. Vous
n'aviez pas le choix d'agir.
M. Gauthier: II y a du bon monde dans Roberval.
M. Ciaccia: Ah, c'est du bon monde!
M. Gauthier: C'est pour ça que je suis encore
député, M. le ministre.
M. Ciaccia: ils auraient été encore mieux s'iis
n'avaient pas augmenté de 0,12 $ le litre, à un moment
donné.
Écoutez, la seule chose que je peux vous dire... Je ne suis pas
pour faire des menaces, et même c'est impossible de vous dire dans
quelles conditions je pourrais ou ne pourrais pas agir. Le fait demeure que je
n'ai pas hésité à agir après que j'eus
essayé tous les autres moyens de dialogue et tous les autres modes
possibles de discussion. On a agi au mois de juin. Je pense que c'est une
indication à l'industrie que, si la nécessité se
reproduit, nous allons agir encore.
Le Président (M. Audet): Cela va. M. Gauthier: Pour
l'instant moi ça va.
Le Président (M. Audet): M. le député
d'Ungava, vous aviez une question.
M. Claveau: Oui, M. le Président, si je peux prendre
quelques minutes. J'espère que le ministre ne m'en voudra pas de revenir
sur la problématique des régions éloignées.
Le Président (M. Audet): Nous sommes toujours à
l'article 40
M. Claveau: C'est toujours sur la question de la fixation des
prix, la surveillance des prix, c'est là-dessus.
M. Gauthier: Oui, c'est là-dessus. Peut-être, pour
l'information de mon collègue qui vient se joindre à nous, la
manière dont on a travaillé au début de l'autre projet de
loi, on a fait des remarques générales. On a pris un peu de temps
et après cela a mieux été. Dans la question de
surveillance des prix de l'essence, le ministre aura compris que mon intention
c'est de régler ces questions-là et après ça de
procéder.
M. Claveau: Cela fait tout à fait partie de la
problématique de la surveillance des prix de l'essence.
J'ai un document ici qui m'a été envoyé par un M.
Raymond Alain, de Chisasibi, en date du 3 novembre 1987, et auquel est joint un
petit mémoire qui avait été adressé à la
commission de l'économie et du travail. Puis on joint aussi une lettre
adressée au premier ministre, M. Bourassa, en date du 27 février
1987. Je n'ai malheureusement pas de copies pour tout le monde mais Je me suis
permis d'en faire une copie pour le ministre, si jamais ça
l'Intéresse de consulter cela.
J'aimerais avoir des explications en ce qui concerne entre autres les
photocopies. M. Alain a Joint à ça des photocopies sur la lettre
qu'il a envoyée à M. Bourassa le 27 février 1987, à
laquelle, d'ailleurs, il dit toujours ne pas avoir de réponse dans sa
lettre du mois de novembre. Il joint des photocopies de deux reçus de
carte de crédit, toutes les deux en date du 26 juin 1987 où
à Matagami, il a payé chez Esso... C'est la dernière
feuille du document en haut, il y a les photocopies. Le 26 juin 1987, à
Matagami, il a payé de l'essence 0,540 $ le litre chez Esso et la
même journée, à 381 kilomètres plus au nord de
Matagami, au kilomètre 381 de la route de la Baie James, il a
payé l'essence 0,698 $ du litre, c'est-à-dire 0,158 $ plus cher
le litre pour 381 kilomètres de coût de transport.
Lors de la commission parlementaire, on avait discuté avec les
Indépendants, entre autres, qui nous disaient qu'entre le port de
Chicoutimi et Chapafs - il y a, grosso modo, de 480 à 500
kilomètres - cela coûtait 0,02 $ le litre pour le transporter,
environ 0,018 $ à 0,02 $ le litre pour transporter sur 500
kilomètres un litre d'essence. Là, on a 381 kilomètres et
la marge de bénéfice supplémentaire est de 0,158 $.
Lorsqu'on a parlé des décrets et qu'on disait que le comté
d'Ungava n'était pas inclus dans les décrets, vous avez dit:
Effectivement, il y a une mécanique qui est tout à fait
spéciale et c'est difficile de contrôler les approvisionnements.
Vous aviez raison en ce qui concerne probablement les villages de la
côte, les villages Inuit, les villages cris de la côte qui ne sont
pas reliés par la route. On fait l'approvisionnement dans les villages
cris généralement l'hiver sur des chemins d'hiver avec des
chenilles à réservoir. Il y a les villages de la côte, ou
on fait l'approvisionnement une fois par année avec des bateaux-citernes
Shell, entre autres. Je pense qu'elle contrôle une bonne partie des
installations sur la côte de la Baie d'Hudson et la Baie d'Ungava. C'est
peut-être un peu plus difficile de s'en parler parce que
l'approvisionnement est pour un an. C'est quand même un gros stockage.
Mais, lorsqu'on parte du kilomètre 381 de la route de la Baie James,
c'est de l'approvisionnement en camion citerne ordinaire, tout à fait
régulier, à partir probablement d'un grossiste de Val-d'Or qui
laisse son essence à Matagami et, après, il fait 381
kilomètres de plus pour aller approvisionner les réservoirs de
Construction Saint-Laurent qui se trouvent au kilomètre 381.
Matagami a été couvert par le décret ainsi que
Chlbougamau, Chapais, etc., mais la route de la Baie James ne l'a pas
été. Alors, à Matagami, on n'a possiblement pas pu
augmenter l'essence au-delà... Je crois qu'aujourd'hui on est rendu
à 0,56 $ ou 0,57 $ le litre pour la même catégorie
d'essence. Il y a peut-être eu un petit rajustement à la hausse,
mais, sur la route de la Baie James, comment pouvez-vous justifier de ne pas
intervenir sur cette route avec vos décrets ou avec un contrôle du
prix de l'essence?
M. Ciaccia: Les Informations qu'on m'a données et c'est la
raison pour laquelle on n'a pas inclus la Baie James dans le décret,
c'est que le système d'approvisionnement est complètement
différent du système dans le reste du Québec. Il y a
beaucoup d'endroits où l'approvisionnement se fait par bateau.
M. Claveau: Là où on ne peut pas aller par la
route, mais au kilomètre 381?
M. Ciaccia: D'accord sur cet aspect, mais il y a l'autre aspect,
les débits de volume. Il ne doit pas y avoir beaucoup de volume dans ces
endroits.
M. Claveau: J'aurais tendance à croire le contraire. Je
n'ai pas les chiffres exacts là-dessus, mais on pourrait les
vérifier tout le monde ensemble.
M. Ciaccia: On pourrait les vérifier.
M. Claveau: J'ai tendance à croire qu'il doit y avoir
quand même un certain débit parce que, sur 620 kilomètres
entre Matagami et Radisson, il y a un seul endroit pour faire le plein et c'est
le kilomètre 381. À moins d'avoir une voiture un peu
exceptionnelle, il faut faire le plein de temps en temps sur 620
kilomètres. Le problème se pose.
Comme M. Alain l'explique dans sa lettre, II dit: Pour les Cris du
territoire, il n'y a pas de taxe, il y a des remises de taxes, les compagnies
ont des arrangements et tout cela. Ce n'est pas les particuliers qui paient au
bout de la ligne et cela ne le dérange pas beaucoup. Mais les
fonctionnaires, les enseignants, les gens qui travaillent dans les
hôpitaux, les gens qui travaillent pour les services sociaux, les gens
qui travaillent pour les différents ministères dans ces
régions, ils voyagent avec leur voiture à leurs frais personnels.
Il n'y a aucune remise. (21 h 15)
II ne comprend pas comment lui, comme citoyen du Québec, est
obligé, à partir de Matagami, de payer son essence 0,16 $ le
litre de plus pour la simple raison qu'on est au nord de Matagami. Il fait la
route. Je peux vous assurer, M. le ministre, que les approvisionnements sur
l'axe routier Matagami-Radisson et l'autre axe routier, Chisasibi-LG 4, sont
par
camions-citernes, de la même façon qu'ailleurs au
Québec.
M. Ciaccia: La seule chose que je pourrais vous dire, ce soir,
c'est que Je peux m'engager à vérifier ce cas particulier sur
cette route et sur les faits que vous venez de porter à mon attention,
Avant l'ajournement de la semaine prochaine, je vais vous donner une
réponse sur les raisons pour lesquelles ces prix sont si
élevés. Je vais m'informer et je vais vérifier. Je vais
tenter de vous obtenir des explications.
M. Claveau:... M. le ministre.
M. Ciaccia: D'accord, on va regarder cela et on communiquera avec
vous.
Le Président (M. Audet): Alors, cela va pour l'article 40?
Est-ce que l'article 40 est adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté.
M. Gauthier: Un instant, M. le Président, pas trop vite.
Je vais au moins prendre le temps de le lire avant.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Roberval.
M. Gauthier: Cela va, M. le Président. Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 40 est adopté.
J'appelle l'article 41 maintenant.
M. Ciaccia: L'article 41 a pour objet une nouvelle disposition de
la loi qui a pour objet d'attribuer un pouvoir d'ordonnance au ministre
concernant l'obtention des renseignements nécessaires à
l'administration du chapitre IV de la nouvelle loi, c'est-à-dire le
chapitre sur la surveillance des prix de l'essence.
Le Président (M, Audet): L'article 41 est adopté.
J'appelle l'article 42.
M. Ciaccia: L'article 42, encore une fois, vise à donner
un caractère coercltif à l'ordonnance du ministre en
matière de renseignements requis à l'article
précédent. Quiconque y contreviendra sera exposé à
une poursuite pénale. C'est pour nous donner le pouvoir pour obtenir les
informations nécessaires.
M. Gauthier: J'ai seulement un commentaire...
Le Président (M. Audet): M. le député de
Roberval.
M. Gauthier: ...sur la rédaction. "Le ministre peut, en
tout temps, ordonner à toute personne de lui fournir tout
renseignement..." À partir du moment où c'est marqué dans
la loi, "le ministre peut ordonner", ordonner c'est donner un ordre,
c'est-à-dire je trouve qu'il y a une redondance inutile, à mon
point de vue. Ecoutez...
M. Ciaccia: Je vais demander aux légistes. SI je peux
ordonner et que les gens doivent se conformer, c'est plus fort. Trop fort ne
casse pas! Les légistes ont suggéré...
M. Gauthier: Vous voulez passer pour un vrai dur de dur!
M. Ciaccia: Non, non.
M. Gauthier: Le ministre peut ordonner et tout ie monde doit
obéir. C'est bien, M. le ministre. Vous faites des progrès. Vous
êtes plus ferme là que...
M. Ciaccia: C'est pour éviter la réaction de dire:
Oui, toi, tu peux ordonner mais moi je ne suis pas obligé de me
conformer.
M. Claveau: C'est-à-dire que c'est parce qu'il n'y a pas
de sanction précise de prévue.
M. Gauthier: On n'en fera pas un plat. Je tiens seulement
à souligner cela. J'avoue que, de mémoire, peut-être que ma
mémoire fait défaut, c'est la première fois que je vois
qu'on met un article comme cela.
M. Ciaccia: Excepté qu'on est dans un domaine où il
faut répéter les choses.
M. Gauthier: En tout cas, si jamais, M. le ministre, je vous pose
une question en Chambre, en vous disant que vous n'avez pas l'air bien
décidé, vous avez juste à me citer les articles 41 et 42,
je m'en souviendrai. Si vous dites deux fois la même chose, c'est
probablement que vous le voulez.
M. Ciaccia: Je vais les citer aux pétrolières, les
articles 41 et 42.
Le Président (M. Audet): Étant donné que
l'ensemble des membres doivent s'y conformer, est-ce qu'on adopte l'article
42?
M. Gauthier: Cela va.
Le Président (M. Audet): L'article 42 est adopté.
J'appelle l'article 43.
M. Ciaccia: Cette autre nouvelle disposition vise à
accentuer la possibilité d'imposer des infractions pénales
à quiconque tenterait de passer outre à l'ordonnance du ministre
prévue au chapitre IV de la nouvelle loi.
Le Président (M. Audet): Y a-t-il d'autres
commentaires?
M. Gauthier: Non.
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle
l'article 44.
M. Gauthier: Je vous avoue que... Juste un commentaire. Je ne
sais pas si vos légistes sont là, j'espère que non. Quant
à la formulation, je vous avoue que je ne trouve pas cela terrible. Je
vais me contenter de vous faire le commentaire seulement. Ce n'est certainement
pas leur meilleur bout.
M. Ciaccia: C'est très particulier ce qu'on essaie de
faire, et les circonstances. Je vais vous dire une chose; les gouvernements -
et ce n'est pas seulement le nôtre - que ce soit au niveau
fédéral ou provincial, ont toujours eu des difficultés
à obtenir les informations qu'ils voulaient de certains groupes. Je ne
veux pas peindre en noir toutes les pétrolières, mais dans cette
industrie cela a toujours été très difficile; alors, cela
peut expliquer pourquoi c'est rédigé de cette façon.
M. Gauthier: Enfin...
Le Président (M. Audet): Article 44?
M. Ciaccia: Article 44. Le ministre ayant des pouvoirs
spécifiques d'enquête, d'inspection et de surveillance
relativement au prix de l'essence dont l'exercice pourrait entraîner des
conséquences juridiques pour tes personnes concernées, la
nouvelle loi prévoit une délégation spéciale de ces
pouvoirs, lesquels pourraient être exercés par des fonctionnaires
regroupés dans une division administrative telle qu'un bureau
d'inspection du prix de l'essence. Effectivement, l'article 44 permet la
délégation au bureau pour exercer les pouvoirs du ministre.
Autrement, quelqu'un pourrait dire: delegatus non potest delegare; là le
ministre a le droit de les déléguer.
M. Gauthier: Tout à l'heure, M. Servais parlait des
inspecteurs qui vont aller faire un tour à Rimouski; vous êtes
obligés à ce moment-là de faire un arrêté
ministériel pour déléguer votre pouvoir à ces
gens-là?
M. Ciaccia: Non. Ce qu'on va faire, c'est que, par
arrêté, on va le donner au BIIPE d'avance.
M. Gauthier: D'accord.
M. Ciaccia: Non cas par cas.
M. Gauthier: Ah! Ah! D'accord.
M. Ciaccia: On va donner ce pouvoir aux membres du BIIPE.
M. Gauthier: Cela va.
Le Président (M. Audet): L'article 44 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté. M. Gauthier: Oui,
adopté. Le Président (M. Audet): L'article 45?
Contrôle des prix
M. Ciaccia: Là on entre dans la section du contrôle
des prix. C'est l'ancienne loi de 1976 qu'il s'agit d'Insérer dans le
chapitre IV intitulé "Contrôle des prix*. Cette modification
législative avait été adoptée en 1976, mais non
proclamée en vigueur. Comme je l'ai porté à votre
attention, on a procédé à une proclamation ie 10 juin.
Cette disposition de la nouvelle loi n'a subi aucune modification quant au
principe qu'elle contient; donc, le statu quo de la loi de 1976,
promulguée en juin 1987, est maintenu. On a pris la loi de 1976 qui
avait été adoptée, on l'a sanctionnée au mois de
juin et là on l'insère textuellement dans le présent
projet de loi.
Le Président (M. Audet): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Oui, M. le Président. Il y a un mot qui me
fait peur dans l'article 45, c'est la notion d'intérêt public. Le
ministre doitse rappeler que, quand on a discuté de la Loi sur les
forêts, la Loi sur les terres du domaine public, en commission
parlementaire, on avait achoppé aussi sur la question de comment
définir l'intérêt public, à partir de quel
critère et c'est l'Intérêt public de qui? Dans le secteur
public, plusieurs intérêts peuvent s'affronter. On voit
actuellement que la notion d'intérêt public dans l'application de
la Loi sur les forêts, entre autres, est de plus en plus difficile
à déterminer. Quand on parle du prélèvement d'une
ressource comme la ressource forestière, chacun a son
Intérêt qui est tout aussi public que l'intérêt de
l'autre. Je dois vous dire que ce mot continue de me faire peur. Si on regarde
son application. dans les autres lois où on l'a utilisé, cela ne
me réjouit pas particulièrement. J'aimerais savoir comment vous
définissez l'Intérêt public dans le cas de la fixation du
prix de l'essence.
M. Ciaccia: Premièrement, je ne le définis pas.
Deuxièmement, je...
M. Claveau: On n'est pas plus avancé. Ha, ha!
M. Ciaccia: Bien non, vous m'avez demandé comment je le
définissais, je ne le définis pas, J'ai pris la loi de 1976 qu'on
a promulguée au mois de juin et on l'inclut textuellement telle qu'elle
était en 1976. Je ne voulais pas commencer à faire des
changements, des amendements, des additions, parce que je trouve que cette loi
nous permet d'agir. La loi nous permet d'agir. Généralement,
c'est vrai; dans certaines lois, on dit: intérêt public, et cela
peut porter à certaines craintes. Dans le présent cas, on n'a pas
d'autres critères. On ne peut pas dire qu'on va déterminer quand
cela nous plaît, que, peu importent les Intérêts des
personnes, les prix seront à un tel niveau. Il faut avoir une raison
d'agir. On ne peut pas agir légèrement dans un cas pareil de
contrôle des prix. L'intérêt public ne se définit pas
mais, même sans le définir, la notion de l'intérêt
public est acceptée par le public. C'est accepté par le milieu
quand on dit: Dans l'intérêt public, vous chargez trop cher. Vous
ne protégez pas le public. Vous abusez du public. C'est essentiellement
ce qu'on a dit au mois de juin, quand on a fait les décrets. On a dit:
Écoutez, vous avez agi contre l'intérêt public en ne
faisant pas bénéficier les consommateurs de la baisse de la
taxe.
À moins que vous ayez d'autres suggestions à me faire, je
vous avoue que je n'ai pas d'autres qualificatifs pour donner le droit
d'intervenir dans un domaine comme celui du contrôle des prix.
M. Claveau: Je sais, M. le ministre, que, si on se colle
strictement à une définition juridique, on vous donne raison.
Mais dans l'application d'une loi semblable où il y a quand même
beaucoup d'arbitraire - je pense que vous êtes le premier à le
dire - est-ce que l'Intérêt public va demeurer une simple
discrétion ministérielle ou si l'intérêt public va
être balisé par un minimum de réglementation qui va au
moins limiter dans un corridor la discrétion ministérielle?
M. Ciaccia: M. le député d'Ungava, vous ne voudriez
pas me limiter dans mes pouvoirs d'agir dans un domaine aussi sensible que le
contrôle des prix de l'essence. S'il faut que je réduise ou que je
commence à baliser cela, effectivement, vous me dites: N'agissez pas.
Parce que c'est déjà assez difficile...
M. Claveau: Je le comprends.
M. Ciaccia: Si on balise cela, la première compagnie
pétrolière dit: Je conteste cela parce que vous n'avez pas fait
telle ou telle chose. C'est pas mal difficile d'aller devant les tribunaux et
dire: Le gouvernement n'a pas agi dans l'intérêt public. Mais, si
je commence à mettre des conditions, Je ne peux pas visualiser quelles
seraient les conditions. Elles peuvent changer. Ce n'est pas le genre de choses
qu'on peut quantifier ou qu'on peut baliser. Personnellement, Je ne sais pas
comment baliser la notion de l'intérêt public.
M. Claveau: C'est vous qui êtes le ministre, c'est à
vous de trouver les solutions.
M. Ciaccia: Je vous le dis franchement: il n'y en a pas. La seule
et la meilleure solution est celle de l'intérêt public. Ce n'est
pas ma définition. Arbitrairement, je ne peux pas m'évelller un
beau matin et dire: Bon, l'intérêt public coûte tel prix.
C'est le gouvernement, le lieutenant-gouverneur en conseil, le Conseil des
ministres, sanctionné et approuver... C'est la protection qu'on a. Mais,
dans ce cas-ci, je pense que cela va aller dans le sens du public, en faveur
des consommateurs.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Chambly.
M. Latulippe: Serait-il possible d'expliquer un cas où,
dans une région donnée, il paraîtrait nécessaire de
fixer un prix maximal dans l'intérêt public? J'aimerais que vous
l'expliquiez.
M. Ciaccia: Oui. Disons que quelqu'un décide... Enfin,
regardez les décrets. Il vous en montre un autre. Tous les
décrets sont pour des régions spécifiques.
L'intérêt public se fait région par région. On
aurait pu se limiter à la région du Lac-Saint-Jean, pour les
prix. Je vais vous donner un cas spécifique. Disons à
Schef-ferville, s'il y a un distributeur ou un détaillant, et il
décide qu'il va facturer 1 $ le litre, peu importe ce que cela lui
coûte. Je pense que, dans l'intérêt des gens de
Schefferville, ce n'est pas nécessairement... Dans
l'intérêt public, je pense que je serais Justifié d'agir et
dire: Écoutez, à Schefferville, vous n'allez pas exiger 1 $ le
litre; cela vous coûte, Je ne sais pas, 0,42 $. Mettons une marge de
profit de 0,10 $ ou 0,20 $, peu importe; cela n'arrive pas à 1 $, c'est
vraiment abuser. Je pense que ce serait un cas justifiable. (21 h 30)
M. Latulippe: Une ordonnance peut s'appliquer strictement
à une ville ou à une localité bien
déterminée, pas nécessairement à une
région?
M, Ciaccia: Si l'intérêt public l'exige.
M. Latulippe: Est-ce qu'elle peut s'appliquer à un
établissement?
M. Ciaccia: Théoriquement, c'est possible. C'est
limité un peu ici. A l'article 45, ce décret peut porter sur un
ou plusieurs produits pétroliers, le prix ou ses composantes, et sur
l'ensemble ou sur une partie du territoire du Québec. Le gouvernement
pourrait agir sur l'ensemble ou sur une partie. Cette partie pourrait
être une ville, une partie du territoire.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va pour l'article
45? Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
Une voix: Cela va.
Le Président (M. Audet): Cela va. L'article 45 est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 46?
M. Ciaccia: C'est le même article que dans l'ancienne loi.
Aucune modification n'est apportée à cet égard.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? M. le député de Roberval.
M. Ciaccia: Un contrat de vente où le prix est
supérieur au prix fixé, ils ne peuvent pas mettre en vigueur ce
contrat-là. C'est le prix fixé par décret qui
détermine. Ce n'est pas le contrat qui a préséance.
C'est le décret qui a préséance sur le contrat.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va pour l'article
46?
M. Gauthier: Je voudrais une explication quant au terme
"distribution": "tout contrat relatif à la vente ou à la
distribution de produits pétroliers..."
M. Ciaccia: Excuse2-moi. Quel article? M.Gauthier:
L'article 46. M. Ciaccia: L'article 46.
M. Gauthier: Quand on parle du terme "distribution", je me
souviens qu'on a eu des réflexions profondes au moment où on
discutait du problème du gaz quant à la distribution. C'est vrai
que ce n'était pas nécessairement le même problème.
La distribution, c'est quoi? Est-ce que c'est le grossiste?
M. Ciaccia: Ce peut être le grossiste. Ce peut être
la pétrolière qui vend au grossiste et le grossiste qui vend au
détaillant. Alors, si le prix fixé par décret est
inférieur, le grossiste doit se conformer au prix du décret.
M. Claveau: Si le prix fixé par décret est de 0,56
$ et que le grossiste vend le produit 0,58 $ au détaillant, ce n'est pas
une raison pour que le détaillant le mette à 0,60 $. Est-ce que
c'est cela que vous voulez dire?
M. Ciaccia: Excusez-moi. Si le décret est...
M. Claveau: Supposons que le décret fixe le prix à
0,56 $ à tel endroit. Supposons qu'à Roberval c'est 0,56 $ et
que, par contre, pour une raison ou une autre, le grossiste ou la
pétrolière a vendu le produit au détaillant ou que le
détaillant l'a payé, à un moment ou l'autre de
l'historique de sa compagnie...
M. Ciaccia: 0,58 $.
M. Claveau: ...0,58 $. Ce dernier dit: II me faut 0,04 $ de marge
bénéficiaire si je veux réussir à rentrer dans mon
argent; donc, je suis obligé de le vendre 0,60 $, peu importe le prix
que je l'ai payé. Est-ce que c'est cela que vous voulez dire?
M. Ciaccia: Le prix du décret est 0,56 $, et te
détaillant doit le vendre 0,56 $, mais le détaillant n'est pas
obligé de le payer 0,58 $ au distributeur.
M. Claveau: Est-ce que c'est cela que l'article veut dire?
M. Ciaccia: Oui, cela veut dire cela, mais cela veut dire plus
que cela. Au mois de juin, j'ai fixé seulement le prix à la
pompe, mais j'avais le droit...
M. Claveau: De fixer le prix au vendeur.
M. Ciaccia: ...et la loi m'avait permis de fixer le prix de la
pétrolière au distributeur et le prix du distributeur au
détaillant. Il y avait tellement d'impondérables et tellement de
différences, de conditions de contrat, que je n'ai pas fait cela.
À l'article 46, par exemple, je pourrais fixer un prix du distributeur
au détaillant, disons 0,52 $ le litre, et le distributeur ne pourrait
pas dire: Écoutez, J'ai signé un contrat à 0,54 $ au
détaillant; je veux que le détaillant me paie 0,54 $. Non, le
décret a dit que le détaillant doit payer 0,52 $.
M. Claveau: Maintenant, quand on parle... Il y a quelque chose
dont je voulais vous parler depuis tantôt, et je crois que cela tombe
bien pour cela. Cela fait longtemps que je veux en parier. Quand on parle de
produits pétroliers, on parie de tous les produits pétroliers.
Par exemple, un détaillant dit: Bien, je suis obligé de baisser
mon essence de 0,03 $ le litre, mais par contre je m'en vais vendre ma pinte
d'huile à 0,25 $ de plus.
M. Ciaccia: Oui. La loi nous permet de fixer non seulement le
prix de l'essence, mais le prix de tous les produits pétroliers.
M. Claveau: Parce qu'on ne parie pas souvent du prix de la pinte
d'huile. Mais, si on fait attention, d'un garage à l'autre, cela varie
passablement, aussi.
M. Ciaccia: Oui, À l'article 3, il y a une
définition de produits pétroliers...
M. Claveau: ...si on fait un changement d'huile à tous les
mois. Comme je fais de la route beucoup, iI faut que je fasse mon changement
d'huile à tous les mois.
M. Ciaccia: Non, mais, théoriquement, vous avez raison. On
pourrait fixer non seulement te prix de l'huile, mais les différents
grades d'huile.
M. Claveau: Les différentes catégories, oui:
10-30,10-40.
M. Ciaccia: Chaque produit. La loi couvre tous les produits
pétroliers.
M. Claveau: Mais, dans la surveillance des prix des produits
pétroliers, quand vous allez faire vos surveillances, ici et là,
à la pige un peu, vous vérifiez tout cela? Vous regardez combien
il vendait sa boîe d'huile te mois passé et combien il la vend ce
mois-ci?
M. Ciaccia: Pour l'instant, on se limite au carburant, parce que
c'est là le problème.
M. Claveau: Mais, moi, si j'étais détaillant, je me
reprendrais sur l'huile, sur le lave-vitre, sur toutes ces affaires-là
et j'irais chercher autant de bénéfices qu'avant. Tout le monde
paierait la même chose et n'en aurait pas connaissance.
M. Ciaccia: Excepté que cela ne se vend pas aussi
souvent...
M. Claveau: Oui, mais on parle des produits
pétroliers.
M. Ciaccia: ...le lave-vitre, tu n'es pas obligé d'en
acheter.
M. Claveau: Oui, cela, ce n'est pas un produit pétrolier
en soi, mais...
M. Ciaccia: Et puis, en ce qui concerne l'huile, vous pouvez en
acheter pour six mois d'avance. La compétition dans ces produits, c'est
disponible à différents endroits. Vous n'avez pas besoin de la
boîte d'huile quand le réservoir d'essence est vide. Quand le
résevoir d'essence est vide, où que vous vous trouvez, il faut
que vous le remplissiez. Vous ne pouvez pas remplir pour six mois d'avance.
Tandis que, l'huile, vous pouvez faire vos achats. Vous pourriez faire... Ah,
oui. Cela fait partie du libre marché et ils savent cela. Ce n'est pas
là qu'ils prennent leurs profits.
M. Claveau: Peut-être pas où vous avez 50 postes
d'essence en ligne, mais quand vous en avez juste un ou deux dans une
région.
M. Ciaccia: C'est...
M. Claveau: C'est un problème qui est global, mais on
parle de produits pétroliers. Je voulais poser la question depuis le
tout début qu'on a commencé à parler de cela, et là
cela adonne.
M. Ciaccia: Non, je pense que les recherches qu'on a
effectuées démontrent que ce n'est pas sur le prix de l'huile
qu'ils font les grosses variantes de profits, c'est sur l'essence.
M. Claveau: Je ferai mes vérifications, dans mes
périples.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va pour l'article
46? Est-ce que l'article 46 est adopté?
M. Ciaccia: Adopté. M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 47.
M. Ciaccia: Cette nouvelle disposition conserve, encore une fois,
les mêmes principes que la loi actuelle. Toutefois, le libellé
utilisé élargit les possibilités pour le ministre de
recourir à t'ordonnance qui est prévue.
Le Président (M. Audet): Pas d'autres commentaires? M. le
député de Roberval.
M, Gauthier: Oui. L'intérêt... Parce qu'à
l'article 41 cela disait à peu près la même chose, sauf que
c'était: "Le ministre peut, en tout temps, ordonner à toute
personne de lui fournir tout renseignement requis concernant ses ventes ou ses
distributions d'essence, les prix, les taxes et les droits qui ont
été exigés et payés. Là, si je comprends
bien, cela répond un peu.. C'était l'article 41, on avait la
même exigence, mais c'était concernant l'essence seulement.
L'article 47, c'est la même exigence, mais autre que l'essence,
c'est-à-dire, ce qu'on venait de soulever, l'huile, le carburant diesel,
qui n'est pas compris dans l'essence, j'imagine.
M. Servais: Le carburant diesel est compris. Mais, au point de
vue de la réglementation pour le BIIPE, c'est l'essence seulement.
M. Gauthier: Moi, je n'ai pas compris.
M. Ciaccia: Ici, à l'article 47, c'est concernant... "Le
ministre peut, en tout temps, ordonner à toute personne de lui fournir
tout renseignement requis concernant ses ventes ou ses distributions de
produits pétroliers autres que l'essence, les prix, les taxes et les
droits qui ont été exigés et payés."
M. Gauthier: Dans le fond, c'est ta même chose que
l'article 41 La seule différence que j'y vois c'est que ce serait un
article qui inclurait l'huile à moteur, la graisse
M. Ciaccia: Autres que l'essence, cela va plus loin
M. Claveau: L'article 41 est spécifique pour l'essence
M. Gauthier: À la limite de la paraffine Disons-le
différemment, je ne vois pas (Importance d'avoir deux articles
différents pour la même chose
M. Ciaccia: pour l'essence, pour tous les produits
pétroliers autres que l'essence
M. Claveau: Cela pourrait être mis dans le même
article
M. Gauthier: Je comprends bien, sauf que l'article 41 aurait
été libellé Le ministre peut ordonner, en tout temps,
à toute personne de lui fournir tout renseignement requis concernant ses
ventes ou ses distributions de produits pétroliers, les prix, les taxes
et les droits qui ont été exigés et payés, et on
aurait réglé le problème
M. Ciaccia: Je vais vous dire une des raisons Cela me revient
J'ai deux sections dans la loi - iI y en a plus de deux, mais j'en
prends deux - surveillance et contrôle des prix Je ne veux pas
mélanger les deux Je veux pouvoir agir par l'entremise du BIIPE dans une
section pour qu'il y ait tous les pouvoirs nécessaires dans cette
section, pour ne pas mélanger Le BIIPE fait il du contrôle, de
l'interprétation? Jai dit Non on fera une section pour la surveillance
puis on donnera tous les pouvoirs nécessaires Et iI y aura une autre
section pour le contrôle avec tous les pouvoirs nécessaires
M. Gauthier: Très bien L'article 47 est adopté
Le Président (M. Audet): L'article 47 est adopté
L'article 48?
M. Gauthier: Toute personne doit écouter le ministre,
j'adopte cela
Le Président (M. Audet): L'article 48 est
adopté?
M. Gauthier: II faut partir du principe que ce ne sera pas
toujours lui qui sera ministre, j'imagine Cela vaut pour tous les ministres qui
vont vous succéder, M le ministre
M. Ciaccia: Ils vont dire Ce ministre-là
bégayait
Le Président (M. Audet): L'article 49, maintenant?
M. Gauthier: Adopté
M. Ciaccfa: C'est pour le contrôle des prix
M. Gauthier: On voit que c'est le même modèle
Effectivement, je comprends l'explication du ministre tout à l'heure,
c'est le même modèle de chapitre dans le fond Cela se
défend comme idée
Le Président (M. Audet): L'article 49 est-il
adopté?
M. Gauthier: Vous présenterez mes excuses à vos
légistes pour avoir douté
Le Président (M. Audet): L'article 50, maintenant?
M. Gauthier: Oui, adopté
Le Président (M. Audet): L'article 50 est adopté
L'article 51?
M. Gauthier: Adopté
Le Président (M. Audet): Adopté Les articles 52 et
53 sont adoptés''
M. Gauthier: Oui, bien sûr L'article 52, adopté
L'article 53, adopté
Le Président (M. Audet): Adopté L'article 54,
maintenant?
Inspection
M. Gauthier: M le Président, je vous avoue que votre
prédécesseur était un peu plus "smooth" que vous
l'êtes
Le Président (M. Audet): Est-ce un reproche ou un
compliment que vous me faites, M le député?
M. Gauthier: C'est une suggestion
Le Président (M. Audet): Merci Article 54?
M. Gauthier: Oui Peut-être une question au ministre La
catégorie Peut-être que le ministre veut donner des
explications
M. Ciaccia: Non, non C'est juste au cas de modification
M. Gauthier: D'accord La seule chose que je veux savoir, c'est
Indiqué qu'un chef inspecteur et des Inspecteurs sont nommés et
rémuné-
rés suivant la Lof sur ta fonction publique. Est-ce que ces gens
vont appartenir...? Est-ce pour le BIIPE?
M. Ciaccia: Le ministère.
M. Gauthier: Le chef Inspecteur. C'est une nouvelle section, dans
le fond, que vous créez.
M. Ciaccia: C'est fa structure déjà existante dans
la loi existante. Même sans le BIIPE, il y a des inspecteurs au
ministère.
M. Claveau: J'ai déjà rencontré souvent sur
la route des petits...
M. Ciaccia: II y en a plusieurs.
M. Claveau: ...véhicules bleus marqués: inspection
du carburant, ou quelque chose semblable.
M. Ciaccia: Oui.
M. Servais: C'est le ministère du Revenu, pour la
coloration du diesel.
M. Claveau: D'accord.
M. Servais: C'est le ministère du Revenu.
M. Claveau: C'est pour ceux qui conduisent avec de l'huile
à chauffage.
M. Servais: C'est cela. (21 h 45)
M. Ciaccia: C'est pour veiller à l'application... Quand on
dit "la présente loi", si on oublie pour le moment le BIIPE et le
contrôle des prix, on a besoin d'inspecteurs. Il y a des inspections
à effectuer pour l'application des produits pétroliers. Alors, on
réfère à ces inspecteurs.
M. Gauthier: Peut-être ma question est-elle un peu bizarre.
Mais quand on fait une loi normalement et qu'elle est appliquée par des
fonctionnaires dans un ministère, je n'ai pas l'impression qu'on dit
d'habitude: Des fonctionnaires seront nommés pour appliquer la
présente loi. Quelle est la différence? Il y a probablement une
explication à ça.
M. Ciaccia: Je vais essayer de l'avoir, un Instant.
M. Gauthier: Si vous me dites que le service d'inspection est
déjà là, pourquoi est-ce qu'on les nomme à
nouveau?
M. Ciaccia: On se donne le droit.
M. Gauthier: On dit qu'on va nommer un chef inspecteur.
M. Ciaccia: On se donne ce pouvoir. Il y a un chef inspecteur. Il
y a des inspecteurs. Mais ça se peut qu'on doive en nommer plus, des
inspecteurs additionnels. C'est un pouvoir habilitant. Le fait est qu'on a
maintenant douze inspecteurs. Peut-être qu'on va en avoir besoin de
quinze. Alors, la foi nous donne ce droit de nommer des inspecteurs.
M. Gauthier: Vous en nommerez? M. Ciaccia: Oui.
M. Gauthier: Qu'est-ce que vous voulez que Je vous dise?
M. Ciaccia: Si le Conseil du trésor me donne les
budgets.
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): D'autres commentaires?
M. le député d'Ungava, d'autres commentaires?
M. Claveau: Ne faites pas comme le ministre du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche qui se vote une loi et qui enlève ses
inspecteurs.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le député
de Roberval.
Alors, d'autres commentaires à l'article 54? L'article 54 est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 55, maintenant?
M. Ciaccia: Les principes de la loi actuelle relativement aux
pouvoirs des Inspecteurs sont réitérés dans la nouvelle
loi. Il faut dire que le libellé est plus précis et adapté
aux exigences de la Charte des droits et libertés de la personne.
M. Gauthier: Mais il s'agit des tâches qui sont
déjà dévolues au système d'inspectorat...
M, Ciaccia: Ah oui!
M. Servais: Depuis 1973.
M. Gauthier: D'accord. Cela va. Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 55 est
adopté.
L'article 56, maintenant?
M. Claccia: Aucune modification n'est apportée à
cet égard.
Le Président (M. Audet): D'autres commentaires?
M. Claveau: J'aurais une petite question.
Le Président (M. Audet): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Pour revenir un peu sur l'article 55, est-ce que le
gouvernement fait le contrôle du taux d'octane?
M. Ciaccia: Pardon, le?
M. Claveau: Le contrôle du taux d'octane.
M. Servais: C'est la qualité du produit. C'est une
spécialité que nous avons dans le moment. On prend environ, par
année, de 1200 à 1500 échantillonnages à la pige.
Nous avons un genre de "test kit". Puis les normes sont
décrétées par le bureau des normes du Québec. Elles
sont identiques aux lois fédérales. Vous avez l'essence super
sans plomb avec 90 d'indice d'octane. L'essence avec plomb est de 88 et
l'essence ordinaire sans plomb est de 87 d'indice d'octane.
Lorsqu'on a une plainte de la part d'un client, on va chercher un
échantillon, un gallon de pétrole. On l'apporte au laboratoire du
ministère des Transports, qui compte parmi les treize meilleurs au
Canada, si vous voulez. Parce qu'il y a des échanges entre laboratoires
pour vérifier si leur analyse est bien fondée.
Il n'y a pas juste l'analyse d'indice d'octane que vous avez. On
vérifie aussi à la sortie des raffineries. À
présent, pour parler dans notre jargon, il peut y avoir du "cocktail",
si vous voulez.
M. Ciaccia: Pas Molotov. Des voix: Ah, Ah, Ah!
M. Servais: Cela s'est présenté beaucoup. Vous
savez que dans l'essence il y a une différence de 0,05 $ entre l'essence
ordinaire avec plomb et celle sans plomb. Alors il y a un mélange dans
ça. Et ça se pratique. Alors, sur des plaintes qu'on a ou
à la pige, on prend des poursuites à ce sujet-là.
D'autres choses peuvent affecter votre unité de distribution: du
super sans plomb, alors que c'est du sans plomb. Lorsqu'on a une plainte on va
vérifier. On prend à la pige aussi parce qu'on ne peut pas se
permettre... Mais à certaines périodes de l'année, autant
pour le diesel, l'huile à fournaise, tous les produits - comme
là, vers le 15 décembre, on va prendre un échantillon
à la sortie des raffineries. L'indice d'octane est tout fait. On apporte
l'échantillon en laboratoire et c'est analysé. Jusqu'à la
couleur du produit. Je peux vous dire qu'on rencontre du produit rouge
aujourd'hui. Alors du produit rouge...
M. Gauthier: li y en a pas mal de ce temps-ci, du produit rouge.
On va s'en occuper, monsieur.
M. Servais: Je peux vous dire que c'était du bleu
avant.
Une voix: Le "blue" Sunoco est remplacé par le "red".
M. Servais: On peut vous dire aujourd'hui qu'il y a une poursuite
qu'on a prise. C'est du pétrole qui vient d'une autre province ou d'un
autre État.
M. Gauthier: C'est de mauvaise qualité!
M. Servais: Cela ne veut pas dire que c'est de mauvaise
qualité. C'est parce qu'au Québec on vend de l'incolore, du vert
et du jaune, à l'heure actuelle.
M. Claveau: Ce que je voulais vous dire, par exemple, supposons
un consommateur d'essence. Tu fais ordinairement le plein
régulièrement et tu sais que tu fais 500 kilomètres avec
un réservoir. Tu arrives à un poste d'essence, tu fais le plein
et, 300 kilomètres plus loin, tu n'as plus rien dans ton
réservoir. À ce moment-là, tu peux douter du taux
d'octane. Est-ce qu'il y a moyen de faire une plainte?
M. Ciaccia: Ou bien tu as un trou dans ton réservoir.
M. Servais: Il y a un trou dans votre réservoir. C'est
votre moteur qui est peut-être mal ajusté.
M. Claveau: Non, non, je veux dire...
M. Servais: Vous avez une mauvaise combustion.
M. Claveau: J'ai déjà vu des cas semblables.
M. Servais: M. le député d'Ungava, je vais vous
dire franchement qu'une différence comme vous dites, je suis prêt
à vous croire, mais j'aimerais avoir les preuves. Une
différence...
M. Claveau: Non...
M. Servais: Cela dépend. Si vous faites une vitesse de
croisière, comme monsieur le mentionnait, de 100 kilomètres
à l'heure, vous allez atteindre l'objectif que vous voulez.
M. Claveau: Pas dans les côtes à pic comme cela.
M. Servais: Cela va demander plus d'essence.
M. Claveau: Cela ne sera pas la même chose, mais je veux
dire, à conditions égales sur les mêmes routes, cela
arrive. Je peux vous dire qu'il y a des compagnies avec lesquelles on
fait beaucoup plus et il y a des détaillants avec lesquels ont fait
beaucoup plus de kilomètres qu'avec d'autres. Je ne donnerai pas de
noms, mais c'est un fait.
M. Servais: Là, dans le moment, il faudrait prendre des
échantillons. Pour vous donner satisfaction...
M. Claveau: À ce moment-là, si jamais un
particulier se plaint d'une situation semblable, il peut se
référer à vous pour...
M. Servais: On va prendre un échantillon. On est là
pour cela.
M. Claveau: ...que vous preniez un échantillon.
M. Servais: On est là pour cela, avec un plaisir
féroce.
M. Claveau: D'accord. C'est ce que je voulais savoir.
Le Président (M. Audet): D'autres commentaires à
l'article 56?
M. Gauthier: Non, M. le Président.
Le Président (M. Audet): L'article 56 est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
M. Gauthier: II est adopté. Mais je remarque la
qualité des explications sur les produits rouges.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ciaccia: ...rouges du Nouveau-Brunswick.
Le Président (M. Audet): J'aurais été quand
même curieux de savoir quelle couleur elle était...
Une voix: La compagnie Irving.
Le Président (M. Audet): J'aurais quand même
été curieux de savoir quelle couleur elle était avant
d'être rouge. Est-ce qu'elle tirait sur le jaune?
M. Servais: Je vais vous dire qu'aux États-Unis elle est
rouge.
Le Président (M. Audet): Merci. J'appelle l'article
57.
M. Ciaccia: Cette nouvelle disposition vise à assurer la
sécurité des personnes qui accèdent à un
établissement ou à un équipement pétrolier. Elle
vise aussi à s'assurer de la qualité des produits
pétroliers qui sont offerts en vente au public. Elle permet
désormais de corriger rapidement des utilisations dangereuses ou non
conformes. Il s'agit d'un pouvoir d'urgence qui est bien encadré par des
nonnes réglementaires.
Le Président (M. Audet): D'autres commentaires à
l'article 57?
M. Gauthier: J'ai une question. Compte tenu de l'importance de
cet article et de ce pouvoir qui est donné à l'inspecteur, quelle
est la durée? Un inspecteur qui décide de sceller un
établissement pour des raisons qu'il juge valables, quel est le
processus après et quelle est la durée avant qu'on réponde
à ce gars s'il peut rouvrir son établissement?
M. Servais: II faut que la personne en question ait satisfait aux
normes. Cela peut arriver... Je vais vous donner un exemple, M. le
député. C'est arrivé dans un endroit où le
réservoir était plein d'essence et cela ne satisfaisait pas
à nos normes. Alors, il a fallu laisser un inspecteur sur place,
attendre jusqu'à 11 h 30 un soir pour émettre une injonction. On
aurait pu facilement mettre un scellé, et avec la procédure... Il
faut établir une procédure parce qu'on a une analyse de produit.
Alors, cela va aller un peu plus loin parce qu'on ne pouvait pas faire cela. Je
vais vous dire franchement que les juges ne veulent pas émettre des
injonctions à tous les jours.
À Montréal, on a pris un camion lorsqu'il faisait la
livraison. Il avait une chaudière en dessous de son camion parce qu'il
savait que, lorsqu'il livrait, cela coulait. C'est tellement dangereux et, avec
de l'essence, on ne joue pas avec cela. On a pu mettre un scellé sur son
camion et dire: Va le faire réparer. Dans des endroits où
l'essence coule, on parle de pollution. Vous avez des unités de
distribution. On passe parfois et l'essence coule là aussi. On demande
de faire réparer dans le plus bref délai et, quand le type sera
installé, il ne sera pas plus loin que le téléphone pour
nous aviser.
M. Gauthier: J'imagine qu'il s'agit d'une procédure
extraordinaire, évidemment.
M. Servais: C'est une nouvelle procédure. C'est
nouveau.
M. Ciaccia: Dans la loi actuelle, cela n'existe pas.
M. Servais: C'est nouveau dans la loi.
M. Gauthier: Oui, mais on parle de cette loi?
M. Servais: Oui.
M. Gauthier: Je suis bien content de le savoir.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Servais: Je vais vous donner un autre...
M. Gauthier: C'est une procédure extraordinaire et
j'Imagine qu'il y a quelque chose de prévu.
M. Servais: Oui.
M. Gauthier: L'inspecteur ne ferme pas cela comme ça et en
disant: Tu ne te conformes pas, on te ferme.
M. Servais: Notre procédure qu'on est en train
d'établir, c'est qu'on émet un premier avis, un avis blanc, un
avis rouge...
M. Gauthier: Encore.
M. Servais: C'est le stop partout. Après cela, ça
sera un scellé. On ne peut dire Tu peux mettre un scellé partout.
Alors, cela prend une procédure assez sévère de ce
côté pour...
M. Gauthier: Pour que l'inspecteur, dans le fond, sache qu'en
posant ce geste il est obligé d'expliquer son affaire.
M. Servais: Absolument. Si le type n'aime pas le gars parce qu'il
a sorti avec sa femme, là...
M. Gauthier: Ne dites jamais cela en commission parlementaire, M.
Servais.
M. Servais: Cela peut arriver, des affaires comme cela. On ne
peut pas se permettre cela.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gauthier: S'il fallait qu'on le garde jusqu'à 2 heures
demain matin, ce serait terrible ce qu'on entendrait. On est rendu dans des
exemples croustillants.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ciaccia: ...les Inspecteurs, on verrait sur quoi ils
inspectent.
M. Servais: Vous comprenez, c'est tout simplement urgent.
M. Gauthier: C'est clair!
Le Président (M. Audet): D'autres commentaires?
M. Gauthier: Je n'ose plus. Des voix: Ha, ha!
Le Président (M. Audet): L'article 57 est-il
adopté?
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): Article 58?
M. Ciaccia: Article 58. Étant donné les pouvoirs
d'apposition des scellés et de fermeture d'établissements
conférés aux Inspecteurs à l'article 57 de la nouvelle
loi, il est approprié de prévoir que le supérieur
hiérarchique - le "boss" autrement dit - contrôle la durée
de cette situation et de quelle façon il la contrôle. Les droits
des parties seront mieux protégés par une telle mesure,
évitant ainsi l'arbitraire.
Le Président (M. Audet): Avez-vous des commentaires?
M. Gauthier: Oui, une seule question. Cela répond un peu
dans le fond aux Interrogations qu'on avait tantôt La seule chose que je
me demande, compte tenu des responsabilités du chef Inspecteur,
j'Imagine que cela peut être très rapide. Lors d'une fermeture,
quelqu'un qui se serait conformé, selon votre exemple de tout à
l'heure, aux exigences de l'inspecteur, là la procédure est
immédiate.
M. Servais: Comme vous dites, M. le député...
M. Gauthier: Dossier extraordinaire...
M. Servais: ...on ne peut pas fermer cela du jour au lendemain
comme cela, c'est dangereux comme conséquences qui pourraient survenir.
Avant de mettre un scellé, H faut s'assurer d'une très bonne
procédure. On peut faire des erreurs, mais cela ne doit pas se
présenter une autre fois. On a à apprendre de ce
côté-là. Tel que vous mentionnez, il faut être aux
aguets, à la fine pointe, avec cela, mais c'est nécessaire.
Le Président (M. Audet): L'article 58 est-il
adopté?
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 59?
M. Ciaccia: Cette mesure administrative de la nouvelle loi
permettra de remédier rapidement à des situations qui ne
répondent pas aux normes édictées par la loi ou ses
règlements. Elle permettra d'éviter les délais des
procédures pénales qui s'appliqueraient normalement en de telles
situations.
Le Président (M. Audet): Y a-t-il des commentaires?
M. Gauthier: Moi, cela va.
Le Président (M. Audet): L'article 59 est-il
adopté?
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): Article 60.
M. Ciaccia: Cette nouvelle disposition vise à donner un
aspect correcitif au processus d'apposition des scellés par un
Inspecteur en stipulant l'interdiction et en prévoyant la
possibilité de constituer une Infraction pour tout contrevenant.
Le Président (M. Audet): D'autres commentaires?
M. Gauthier: L'article "Nul ne peut briser le scellé
apposé par un inspecteur", c'est à peu près comme
l'article tantôt: Nul ne peut mentir au ministre. Je vais vous dire
franchement, c'est une loi qui a des dents.
M. Ciaccia: Autrement, ils vont être scellés.
M. Gauthier: Oui, ils vont être scellés, ha, ha!
C'est une loi qui est bien scellée en effet. Cela va.
Le Président (M. Audet): L'article 60 est-il
adopté?
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): Article 61.?
M. Ciaccia: Article 61. Aucune modification n'est apportée
à cet égard.
Le Président (M. Audet): L'article 61 est adopté.
Article 62?
M. Ciaccia: Cette nouvelle disposition vise à accorder
à l'inspecteur, afin de le protéger, l'immunité en cas de
poursuites judiciaires pour les actes officiels accomplis de bonne foi. C'est
une clause usuelle.
M. Gauthier: Oui. La seule question que je poserais... En
d'autres termes, il n'y a pas d'appel pour la personne qui se fait sceller son
installation, son commerce ou n'importe quoi. Évidemment, elle ne peut
pas poursuivre l'Inspecteur, cela je le comprends. J'imagine que c'est
là que le rôle de l'inspecteur chef entre en ligne de compte.
Supposons - appelons les choses par leur nom - qu'un inspecteur un peu
zélé exagérerait dans les exigences; à ce
moment-là, je pense que l'arbitre serait l'inspecteur chef, quoi?
M. Servais: Justement. C'est pour cela que je vous mentionnais
tantôt qu'on ne met pas un scellé Immédiatement. Cela va
dépendre des cas. On dit: Fais réparer cela, et on lui donne un
avis no 1, si vous voulez; si on y retourne, c'est un avis no 2 et, s'il ne l'a
pas fait la troisième fois, on va lui mettre un scellé. Par
contre, si c'est un déversement et que c'est urgent, s'il y a une fuite,
là on va lui mettre un scellé. Alors, il y a toute une
procédure à monter avec cela. C'est le but de la
réglementation. Il faut se préparer en conséquence. Je
suis d'accord avec vous... Vous faites bien de poser ces questions.
M. Gauthier: Cela va.
Le Président (M. Audet): Cela va. L'article 62 est-il
adopté?
M. Gauthier: Adopté.
Dispositions réglementaires
Le Président (M. Audet): L'article 53, maintenant.
M. Gauthier: L'article 53?
Le Président (M. Audet): L'article 63, excusez-moi, M. le
député.
M. Ciaccia: C'est le pouvoir réglementaire. (22
heures)
Le Président (M. Audet): II y a un amendement aussi
à l'article 63.
M. Ciaccia: À l'article 63, je pense que oui. Le
Président (M. Audet): À dixièmement.
M. Ciaccia: L'article 63 est modifié par le remplacement
du paragraphe 10° par le suivant: 'déterminer les examens que doit
réussir la personne qui demande une licence de maître installateur
en équipements pétroliers, les conditions d'admissibilité
et les cas d'exemption à un examen."
Premièrement, cela vise la concordance avec l'article 29. Cela
couvrirait, je crois, l'inquiétude du député de Roberval,
en ce qui concerne les régions éloignées. Le
règlement pour faire des changements pourrait prévoir des cas
spécifiques.
M. Gauthier: Des cas d'exemption?
M. Ciaccia: II pourrait y avoir des conditions
d'admissibilité, des cas d'exemption à un examen, entre
autres.
M. Gauthier: Je ne suis pas convaincu que cela permettrait cette
souplesse.
M. Ciaccia: Pour concorder avec 29. Dans le
paragraphe 10e actuel, on dit "d'exemption à un examen
ou à une autre méthode d'évaluation;". On ne dit pas
à quoi. Alors, ici on spécifie: "demande une licence de
maître installateur et les cas d'exemption à un examen."
M. Gauthier: De façon pratique, M. le ministre, cela peut
être quoi, un cas d'exemption? Puisqu'on a marqué cela, on doit
avoir à l'idée des situations où cela peut se poser.
M. Servais: Je pense à une expérience de l'analyse
des sois à des endroits donnés. On ne l'a pas à notre
ministère. Il va falloir aller le chercher à quelques endroits.
Cela prend un spécialiste. Ce peut être une exemption. Ou encore
cela peut arriver quand il y a une fuite. Vous connaissez tous le cas de
Saint-Eustache. On a été obligé de faire évacuer
534 familles. Là, cela nous prenait un spécialiste de soi. On en
avait au ministère de l'Énergie et des Ressources, mais on est
allé en chercher un autre à l'extérieur pour voir les
compléments de cela. C'est une exemption. Le type, c'est un
spécialiste.
M. Gauthier: Si cela va avec l'article 29, à cet article
on donne un certificat de maître Installateur en je ne sais quoi.
M. Servais: À l'article 29? M. Gauthier: Oui. M.
Servais: D'accord.
M. Gauthier: Cela détermine les conditions dans lesquelles
l'article 29 est appliqué. Si vous allez chercher un spécialiste
en sol pour analyser, vous n'êtes pas obligé de lui donner un
permis de maître Installateur en je ne sais quoi.
M. Servais: Il va passer comme un inspecteur. Il va passer par
nous. Il va passer comme si c'était un de nos inspecteurs, si vous
voulez.
M. Gauthier: C'est-à-dire qu'il peut être un
spécialiste en sot et ne connaître absolument rien dans la pose
des réservoirs.
M. Servais: C'est juste.
M. Gauthier: Donc, il ne peut pas être tout seul
là.
M. Servais: Pardon?
M. Gauthier: Donc, il ne peut pas être tout seul là,
il a besoin d'un maître inspecteur sur place.
M. Servais: C'est certain que nous allons être
là.
M. Gauthier: Bon. s'il y a déjà un maître
Inspecteur et que vous avez un spécialiste en sol, vous n'avez pas
besoin de lui donner un certificat de maître-inspecteur.
M. Servais: Ce peut être M. Tremblay que vous avez
rencontré tantôt. Il peut être là, iI peut être
présent. Il n'a pas passé sa licence de maître
installateur, mais il est là comme connaisseur représentant le
ministère. Ce peut être l'ingénieur chez nous qui va
là à titre de conseiller également.
M. Gauthier: Cela a plus de bon sens.
M. Servais: C'est ce qu'on a aussi. Comme je vous le dis, je vous
ai présenté un cas où il a fallu aller plus loin quand
cela s'est présenté. Ce peut être l'Ingénieur chez
nous. Ce peut être le coordonnateur de Montréal, le coordonnateur
de Québec. Il peut y avoir un autre spécialiste. Dans le cas
d'une analyse de produit, si vous voulez, ce n'est pas notre homme, c'est le
ministère des Transports qui est reconnu par Énergie et
Ressources lorsqu'il fait des analyses. Le paragraphe 10° a
été corrigé pour fins de concordance avec l'article 29
à la demande des juristes.
Le Président (M. Audet): D'autres commentaires? M. le
député de Roberval.
M. Gauthier: Je vous avoue que, quand on me parle de M. Tremblay
qui n'a pas besoin de passer l'examen, je trouve cela correct. Ce peut
être un cas d'exemption: II déterminera. Encore là,
même si on dit cela, à la limite j'ai beaucoup de
difficulté à comprendre parce que vous m'avez expliqué que
M. Tremblay - on en a convenu tantôt - n'avait pas besoin de son
certificat de maître installateur en équipements puisqu'il
était déjà technicien ou je ne sais quoi, expert
là-dedans. Ici, on détermine, on parle des examens pour remettre
un permis de maître Installateur. On dit qu'il y en a qui n'auront pas
besoin de passer cet examen, en voie de conséquence, pour obtenir un
permis de maître installateur. Même M. Tremblay n'a pas besoin de
son permis de maître installateur; donc, il n'a pas besoin de passer
l'examen et il n'est même pas soumis à la loi sous cet angle.
Comprenez-vous? Je ne veux pas être trouble-fête, mais il me semble
qu'il y a quelque chose là.
M. le ministre, est-ce que je peux vous faire une suggestion?
M. Ciaccia: Oui. Je vais accepter votre suggestion. Je vais
retirer mon amendement.
M. Gauthier: Ce qu'on va faire, on peut l'adopter, comme on l'a
fait tantôt, sous réserve que, en troisième lecture, soit
que vous le retiriez...
M. Ciaccia: Au rapport, oui.
M. Gauthier: ...et vous nous donnerez les explications que
peut-être...
M. Ciaccia: Très bien. On va accepter l'amendement, tel
que libellé. Je ne le retire pas; je le maintiens, mais quand on va
déposer le rapport de la commission, on vous expliquera...
M. Gauthier: II y aura soit une justification...
M. Ciaccia: Une justification ou on va ie retirer à ce
moment-là.
M. Gauthier: ...ou on le retirera à ce
moment-là.
Le Président (M. Audet): Est-ce que c'est sur
l'amendement, M le député d'Ungava, ou sur l'article 63? Je
préférerais qu'on adopte l'amendement avant.
M. Claveau: C'est sur le 10°, amendement ou pas.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'on peut avant l'adopter
tel qu'amendé?
M. Gauthier: Je vous suggère, M. le Président,
d'amender le 10° de l'article 63 pour inclure le texte que nous proposent
les légistes, mais quand on adoptera l'article, sous réserve de
ce qu'on disait pour la troisième lecture, parce qu'on n'est pas pour
faire trois ou quatre procédures...
Le Président (M, Audet): D'accord.
M. Gauthier: Alors, on pourrait adopter l'amendement tout de
suite pour l'insérer. Considérons cela comme étant fait.
On discute maintenant de l'article amendé avec te nouveau 10s
et mon collègue a des questions à poser.
Le Président (M. Audet): L'amendement à l'article
63,10° est adopté.
M. Ciaccia: On a un bon président. Vous avez toute la
procédure. La parole est à vous, M. le député.
M. Gauthier: J'apprécie.
Le Président (M. Audet): M. le député
d'Ungava, la parole est à vous.
M. Claveau: C'est M. le Président qui doit me donner la
parole. Si on a un bon président, on va le respecter.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le
député.
M. Gauthier: Dans le temps que j'étais au pouvoir, vous
auriez pu dire cela à M. Lévesque.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Audet): M. le député
d'Ungava, vous avez la parole.
M. Claveau: Je veux bien comprendre qui est un maître
installateur en équipements pétroliers. Supposons que j'ai, chez
nous, une entreprise d'excavation qui, à un moment donné, peut
soumissionner pour changer des réservoirs dans un poste d'essence. Elle
a sa pelle, elle a sa "crank", elle a son personnel qui est habitué
à faire des manoeuvres de toutes sortes dans ce domaine. Si Je comprends
bien, il faudra que cet entrepreneur ait une qualification très
précise, qui s'appelle un maître installateur en
équipements pétroliers, pour pouvoir obtenir le contrat. Est-ce
que c'est cela?
M. Servais: Lui a son contrat pour creuser.
M. Ciaccia: II fait le trou H n'a pas besoin d'un permis
spécial pour faire un trou.
M. Claveau: Mais si je me situe à Chapais où un
petit poste d'essence a besoin de changer ses réservoirs parce que le
ministère de l'Environnement l'a condamné ou parce que le
ministère des Transports a dit: Tu es trop proche, tu es en dessous de
la ligne du chemin, on ne tolère plus cela, il faut que tu te recules de
20 pieds, à ce moment-là il n'ira pas chercher trois
entrepreneurs différents, mais il y en a un dans la place. Il fera le
creusage, l'extraction des réservoirs actuels, il fera les nouvelles
installations et il ira avec un entrepreneur électricien pour faire
connecter les réservoirs, etc.
Est-ce que tout ce beau monde, l'entrepreneur électricien pour
faire connecter les réservoirs, mettre l'électricité sur
les pompes, le gars qui fera l'excavation, puis qui fera en même temps
avec sa "crank" sortir l'ancien réservoir et descendre le nouveau ou
tasser le réservoir de place, a besoin d'une licence comme
entrepreneur qui lui permet de faire cela? Est-ce que je comprends bien?
M. Servais: ...un entrepreneur, mais cela lui prend un
maître Installateur. Sa spécialité, c'est de faire le trou.
S'il prend le contrat au complet, il va aller chercher un maître
installateur qui fera l'installation pétrolière les
réservoirs, les lignes, cela lui prend cela, parce qu'il y en avait
trop, comme vous le mentionnez, qui faisaient n'importe quoi avant. C'est pour
cela qu'on a beaucoup de fuites, c'est pour éviter cela dans le moment.
C'est arrivé dans votre région.
M. Claveau: D'accord. La licence n'est pas
liée à l'entrepreneur qui a le droit de faire cela, elle
est liée au fait qu'il doit y avoir quelqu'un dans son équipe qui
ait la carte de maître installateur. C'est une nouvelle catégorie
de travailleurs de la construction.
M. Servais: C'est cela. C'est ce qui avait été
discuté.
M. Claveau: S'il y a un travail à faire d'une façon
semblable en régions éloignées - il en a été
question cet après-midi, mon collègue de Roberval le disait - et
que pour une raison ou pour une autre on n'en a pas dans le milieu et que cela
prendra peut-être six mois avant d'en trouver un qui sera
intéressé de monter pour trois jours dans le Nord parce qu'il est
à contrat ailleurs... On a des entrepreneurs chez nous qui ont des
grosses "cranks" de 300 ou 400 tonnes. Ils ne sont même pas capables de
les faire fonctionner parce qu'ils ne peuvent pas trouver un opérateur
de "crank" qui veut monter pour une journée ou deux pour aller faire un
petit contrat et ils n'ont pas le droit de le faire fonctionner parce qu'on ne
leur donne pas de carte de construction pour le faire. C'est un peu bizarre,
les choses qui se passent dans les régions éloignées, des
fois. Je pourrais vous donner le cas d'un entrepreneur qui a une "crank" qui
est pourrie dans sa cour et il n'est pas capable de trouver l'opérateur
pour la faire fonctionner, alors qu'il y a des gens dans la place qui
pourraient le faire, mais l'OCQ ou je ne sais qui ne veut pas émettre de
carte.
Qu'est-ce qui va se passer à ce moment-là? On ne sera pas
capable de tasser le réservoir parce qu'on n'aura pas réussi
à trouver quelqu'un qui pourra le faire?
M. Servais: M. le député d'Ungava, à
Chibougamau on pose des réservoirs. C'est à peu près
à 200 milles de Saint-Félicien ou 150 milles, corrigez-moi.
L'ouvrage ne se fait pas toujours du jour au lendemain. C'est projeté
d'avance
Habituellement, ce n'est pas votre entrepreneur qui fait te trou qui a
le contrat, c'est celui qui est entrepreneur en produits pétroliers qui
demande la "crank" pour aller faire le trou. Me comprenez-vous? C'est rare que
cela arrive ce que vous dites. À ma connaissance, c'est arrivé
une fois. C'est arrivé tout près de Roberval.
On lui a défendu de faire les installations et c'est un
entrepreneur qui est venu continuer la "job". Ce sont tous des bons gars.
M. Claveau: Si jamais on a des problèmes avec cela et que
j'en entends parler, je vais vous le référer très
rapidement.
M. Servais: On va travailler ensemble, à part cela.
M. Claveau: Je suis habitué d'avoir des problèmes
semblables dans le comté à toutes sortes de niveaux, parce qu'on
ne trouve pas... M. Ciaccia: On va vous régler cela.
M. Claveau: ...de travailleurs qualifiés qui veulent
monter pour une journée ou deux. Ce ne sont pas des contrats à
long terme, mais vous verrez que, quand il s'agit de déplacer un
travailleur qualifié pour une raison ou pour une autre, pour une
journée ou pour cinq ou six heures d'ouvrage, iI dira: Je reste chez
nous, c'est bien de valeur. Je ne couperai pas mon chômage pour aller
faire six heures d'ouvrage en haut, ce n'est pas vrai
M. Gauthier: Cet après-midi, sauf erreur, M le
Président, vous le permettez, quand j'ai soulevé le cas, vous
m'avez dit qu'il était possible, s'il se présentait des cas
difficiles, que le ministère - j'ai cru comprendre cela supplée
d'une certaine façon par un expert quf pourrait se rendre sur place.
M. Servais: C'est ce qu'on a fait. Cela arrive encore de temps en
temps.
M. Gauthier: Cela tient toujours. M. Servais: À
l'occasion.
M. Claveau: La qualification n'existait pas. Là, elle
existe à l'OCQ.
M. Servais: On a des gens qualifiés chez nous.
M. Claveau: Oui, mais ce ne sont pas des ouvriers de la
construction.. Ce seront des ouvriers de la construction qualifiés. (22
h 15)
M. Servais: On n'ira pas faire le trou. Du moment qu'on est
présents sur place pour vérifier les Installations lorsqu'elles
se compléteront. Je vais vous donner des cas iI ne faut pas que j'aille
trop loin. Sur six installations, on a fait des vérifications
spéciales à 4 heures, quand les gens finissent. Sur les
conduites, il y avait cinq lignes qui coulaient. Si je commence à vous
dire cela, les tests au savon, cela fait des ballounes. On met l'air dessus.
Cela ne coulait pas quand on est arrivés. Tout était bon. Mais
quand on dit: Refais-nous les essais avec de l'air, on a constaté qu'il
y avait des fuîtes. ...l'environnement. Mais, comme je vous le disais, on
ne peut pas être partout à la fois. Et, en contrôlant les
entrepreneurs installateurs, ce sont eux qui vont être responsables de
cela et il va y avoir une bonne assurance-responsabilité dont on pourra
vous parler.
M. Claveau: Je veux bien vous croire et je retiens ce que vous me
dites, mais j'ai quasiment envie de vous déposer ici une lettre que j'ai
reçue d'un hôtelier de Chibougamau qui n'a
jamais été capable de se faire classer dans sa
catégorie, parce qu'il opère les fins de semaine dans la
catégorie où il devrait être classé, et puis le
ministère du Tourisme dit: Nous, on n'a pas d'argent pour envoyer un
inspecteur chez vous les fins de semaine.
M. Ciaccia: Un instant! M. Claveau: Vous savez...
M. Ciaccia: Si vous parlez du ministère de
l'Énergie, on peut vous répondre. Là, vous parlez d'un
autre ministère.
M. Claveau: Oui, c'est cela. Mais des cas spéciaux, je
suis habitué d'en vivre et puis, j'ai bien peur qu'ils s'en produisent
aussi, dans ces cas-là.
M. Servais: M. le député, on travaille tous pour le
gouvernement. Excusez, moi, je travaille pour fe gouvernement. Le Conseil du
trésor donne les directives au point de vue des urgences. Parfois, des
urgences, pour faire un clin d'oeil, cela n'en prend pas. Mais, quand il y a de
l'essence dans la terre, que ce soit la fin de semaine ou la nuit, on y va.
Cela n'arrive pas souvent, mais cela se présente. On protège, on
dit que c'est pour la sécurité du public. Alors, c'est ce qu'on
pratique à l'heure actuelle. On a toujours pratiqué cela.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires à l'article 63?
M. Gauthier: Simplement, je pense qu'on a suffisamment
échangé là-dessus, cet après-midi et maintenant,
pour que vous soyez sensibilisés au problème. Et mon
collègue pourra utiliser les galées de cette commission, si
jamais il se pose des problèmes, pour revoir M. Servais...
M. Servais: Je vais vous laisser ma carte.
M. Gauthier: ...et lui dire: Vous serviez à la commission,
mais là, vous ne servez plus de la même façon. Alors, je
pense qu'il faut bien comprendre qu'à Chibougamau effectivement, dans
bien des domaines, Chibougamau et Chapais ont des problèmes. On
s'entend. Mais là, on se sera entendus au moment de faire la loi avec
vous autres, pour que ce soit...
M. Servais: II n'y avait pas besoin d'avoir une lot. On l'a
déjà pratiqué... Je ne veux pas nommer de compagnies. Mais
iI y a des réservoirs qui ont débordés et on s'est
occupés de cela.
M. Gauthier: D'accord.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 63 est
adopté, tel qu'amendé, sous réserve de...
M. Ciaccia: Des commentaires du député de
Roberval.
Le Président (M. Audet): Des commentaires. Bien,
d'accord.
M. Gauthier: Cela va.
Le Président (M. Audet): Cela va.
M. Gauthier: Oui.
Dispositions pénales
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 64,
maintenant.
M. Ciaccia: L'article 64 de la nouvelle loi précisera les
infractions qui donneront lieu à des amendes et distinguera dans
certains cas les amendes selon l'impact de l'acte.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des commentaires
à l'article 64?
M. Gauthier: Juste un instant. Je vais faire une couple de
vérifications, si vous le permettez.
Le Président (M. Audet): Allez-y, M. le
député,
M. Gauthier: L'article 64. Cela va.
Le Président (M. Audet): L'article 64 est adopté.
J'appelle l'article 65.
M. Gauthier. Bon, à l'article 65, j'ai une question
à poser au ministre. Quiconque contrevient à l'article 34 est
passible, outre le paiement des frais, d'une amende de 2000 $ à 4000 $.'
C'est cela que l'article dit. Je vais voir l'article 34: 'II est interdit
à un titulaire de permis commercial d'entreposer, d'utiliser ou de faire
le commerce de produits pétroliers qui ne sont pas conformes aux normes
de qualité établies par règlement.' Moi, j'ai envie de
vous dire que, d'abord, ce sont possiblement des compagnies
pétrolières qui peuvent enfreindre ces règlements ou des
distributeurs.
M. Servais: Voulez-vous que je vous dise ce qu'on a fait un
soir?
M. Gauthier: Out. Vous avez beau.
M. Servais: On a fait un raid avec la Sûreté du
Québec, à Saint-Rémi de Napiervilie. Deux inspecteurs,
sept camions, on a émis 64 chefs d'accusation et, étant
donné que ce n'était pas sous notre contrôle, on n'a pas
été capables de le présenter en cour. Il y avait du
constat, il y avait toutes sortes d'affaires dans cela et ils faisaient avec
des chimistes un additif.
M. Gauthier: Dans sept camions
M. Servais: Non iI y avait sept camions qui ne satisfaisaient pas
aux normes et il y avait un dépôt dans une grange Ce
dépôt, on lavait fait détruire avant, mais dans la grange,
on ne savait pas qu'il était là On s'est rendus dans la grange La
Sûreté du Québec n'était pas capable d'y aller,
parce qu'elle n'avait pas les pouvoirs Nous autres, on est allés parce
qu'on avait les pouvoirs
M. Gauthier: Oui
M. Servais: Mais je vais vous dire franchement, cela, c'est la
qualité de produit Cela peut être tous nous autres, ici, ou le
consommateur québécois On est là pour préserver le
consommateur Alors, si on n'a pas Dans le passé, on avait une amende de
25 $, M le député On faisait rire de nous en mosus Je vais vous
dire franchement, aux États-Unis, c'est 10 000 $
M. Gauthier: Oui, mais, justement M. Servais: U S?
M. Gauthier: Oui, mais justement, si vous me laissiez parler,
c'est exactement ce que je voulais dire Je trouvais que, compte tenu qu'il
puisse y avoir des infractions d'une grande gravité à cet
article-là - je veux dire exactement ce que vous êtes en train de
m'expliquer dans la dernière partie - de 2000 $ à 4000 $
d'amende, je vous avoue honnêtement que je trouve ça un peu mollo
Parce que quelqu'un qui prend la chance de tromper de nombreux consommateurs en
faisant des affaires aussi épouvantables que celles que vous venez de
nous décrire, je vous dis que 4000 $, je ne trouve pas ça bien
cher
M. Ciaccia: On peut changer le 4 par un 10
M. Gauthier: US?
M. Ciaccia: Non, non, "Canadian"
M. Gauthier: Non, mais je pense
M. Ciaccia: De 2000 $ à 10 000 $
M. Gauthier: Non, sérieusement je pense
M. Ciaccia: Non, non
M. Gauthier: qu'il n'y a pas de gêne à ça
D'abord, il y a toujours une certaine latitude là-dedans parce qu'il
peut y avoir des choses très graves de faites et 4000 $, je ne trouve
pas ça
M. Ciaccia: Alors, on amende les 4000 $ pour 10 000 $
Le Président (M. Audet): Alors, I'amendement se lirait
'Quiconque contrevient à l'article 44 est passible, outre le paiement
des frais, d'une amende de 2000 $ à 10 000 $" Cela va?
M. Gauthier: C'est ça Remplacer le chiffre 4000 $
Le Président (M. Audet): par 10 000 $M. Gauthier:
dans l'article par 10 000 $ M. Ciaccia: Est-ce que c'est
adopté?
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix: Adopté
Le Président (M. Audet): Adopté
M. Ciaccia: Je propose l'article 651 et je pense que c'est une
bonne entrée à l'amendement que je vais vous suggérer
L'article 65 est modifié par l'insertion, après l'article 65, de
l'article suivant "651 Quiconque contrevient à l'article 361 est
passible, outre le paiement des frais, d'une amende équivalant au
coût de remplacement de la partie démolie de
l'établissement de fabrication de produits pétroliers "
Et la raison pour laquelle on ajoute ça parce que ça ne
sert à rien de dire une amende de 10 $ quand ils vont démolir
quelque chose de 5 000 000 $ et de 3 000 000 $ Alors, l'amende qu'ils vont
payer va équivaloir au coût de la valeur de remplacement de ce
qu'ils ont démoli Premièrement, ils contreviennent à la
loi et on ne peut pas mettre un chiffre Cela peut être 20 000 $ et
ça peut être 20 000 000 $
M. Gauthier: II y a juste un détail Je suis pour I
idée La seule chose, c est que je me dis qu'au moment où on
impose une amende Une amende sur le coût, ça veut dire qu'on entre
prend d'abord la reconstruction et après on dit l'amende, c'est ce que
ça nous a coûté
M. Ciaccia: Non On n'a pas nécessairement besoin
d'entreprendre
M. Gauthier: C'est parce que je la trouve difficile d'application
J'essaie de comprendre que le ministère arrive et dit à la
compagnie X Vous venez de démolir malgré nos ordres un morceau de
raffinerie ou je ne sais quoi
M. Ciaccia: Je n'ai pas besoin d'attendre que ça soit
remplacé Je peux obtenir une évaluation d'un expert qui va me
dire Pour remplacer ce qui a été démoli ça
coûte X dollars Alors, ça c'est I amende que je vais envoyer
M. Gauthier: Bon, on s'entend. Cela donnerait lieu à des
procédures d'appel et tout le kit. Mais, enfin, le fait que ce soit
là, bien ça...
M. Ciaccia: C'est là, mais...
M. Gauthier: ...ce sont des lignes...
M. Ciaccia: ...ça peut donner des procédures
d'appel, oui, sur le montant, mais pas sur le principe. Alors...
M. Gauthier: Bien voilà!
M. Ciaccia: Mais avant que ça en vienne à
ça... C'est vraiment, M. le député, c'est vraiment pour -
comment pourrais-je dire? - pour agir comme une contrainte. Parce qu'avant que
ça en vienne à ça on appliquerait la loi. On pourrait
obtenir une injonction. Parce qu'une fois qu'il y a la contravention, qu'il n'y
a pas le permis, si on s'aperçoit de ce qu'il produit là on peut
obtenir immédiatement une injonction. Mais c'est juste pour qu'il soit
averti que ce n'est pas payant de faire ça.
Une voix: Vous devriez suggérer de faire ça aux
Affaires culturelles.
M. Ciaccia: Pardon?
M. Gauthier: M. le ministre, quant à faire, faisons bien.
J'aimerais revenir un peu en arrière puisqu'on parle des amendes.
On m'indique qu'à l'article 64 qu'on a adopté - mais c'est
parce que j'avais surtout 65 dans l'idée - à l'article 64, entre
autres, c'est parce qu'il y a une longue série d'articles. "Qulnconque
contrevient à l'une des dispositions de l'article 5, 6, 7, 11, 14, 18,
..." Il y a entre autres l'article 50 qui est mentionné.
M. Ciaccia: L'article 50?
M. Gauthier: Oui. En tout cas, on va le regarder tout de suite et
on verra après ce qu'on fait. C'est: "Nul ne peut vendre ou distribuer
au Québec un produit pétrolier pour un prix plus
élevé que celui déterminé par décret."
Tantôt, on pariait de gravité d'acte et je me dis qu'une compagnie
pétrolière qui décide d'excéder les prix d'un
éventuel décret, là, les 2000 $ qui peuvent s'appliquer
dans certains cas pour certaines infractions sont un prix suffisant. Cela peut
être payant aussi de payer 2000 $ pour vendre pour je ne sais combien de
profit.
M. Ciaccia: Cela va seulement par poste d'essence. Cela peut
être une compagnie, mais si elle a 1000 postes d'essence, chaque poste
d'essence sera soumis à la même amende. -
Si cela n'est pas assez clair, il faudrait peut-être le clarifier.
C'est une amende par établissement.
M. Gauthier: Je m'excuse, M. le ministre.
M. Ciaccia: C'est une amende par établissement. Il
faudrait s'assurer que c'est par établissement.
M. Gauthier: Oui. Je m'imagine qu'Ultramar décide de
passer outre un décret...
M. Ciaccia: Oui.
M. Gauthier: ...et dans ses, je ne sais pas, 22 postes d'essence
du Saguenay-Lac-Saint-Jean, elle vend parce que les composantes sont incluses
et elle prend une marge de profits beaucoup plus grande que prévue.
M. Ciaccia: D'accord. Si c'est seulement une amende contre
Ultramar, je suis d'accord avec vous - Ultramar, Shell ou un autre, pour ne pas
qu'on ait l'impression de toujours viser Ultramar - c'est vrai que 2000 $ ce
n'est pas suffisant.
M. Gauthier: Ce serait insignifiant, dans le fond.
M. Ciaccia: Cependant, si c'est 2000 $ par infraction par
établissement, cela commence à être cher. Si les gens ont
une infraction le lundi pour 20 établissements, c'est 40 000 $.
M. Gauthier: Le mercredi, la même chose.
M. Ciaccia: La mardi, 40 000 $, cela revient cher le jour.
M. Claveau: C'est par établissement.
M. Ciaccia: II faut s'assurer... On va demander aux
légistes de nous assurer que c'est par établissement.
M. Gauthier: Oui, maintenant...
M. Ciaccia: Premièrement, c'est par établissement
et c'est par Infraction. Chaque journée, c'est une infraction.
M. Gauthier: Mais, sans vouloir jouer le trouble-fête, je
vous pose le problème suivant. Une compagnie, prenons Ultramar,
outrepasse un décret qui vient du ministre malgré qu'il se soit
donné bien des dents partout et nous disons: On met 2000 $ par
établissement. Je suis un détaillant Ultramar et je n'ai rien
à voir dans le fait que la compagnie me vend plus cher que le
décret. Là, si vous mettez 2000 $ par établissement,
je...
M. Ciaccia: Oui, mais par établissement. Je
n'ai pas besoin d'aller au détaillant, je peux aller à
Ultramar par établissement. Si c'est un établissement d'Ultramar,
chaque établissement..,
M. Gauthier: Oui.
M. Ciaccia: ...pas le détaillant de
l'établissement, rétablissement. Cela peut être le
propriétaire de l'établissement. Cela peut être
Ultramar
Une voix: Chaque lieu où il y a eu livraison.
M. Ciaccia: Oui. Cela irait à qui appartient le produit.
Dans le cas d'Ultramar, cela va par consignation et cela lui appartient. Le
détaillant est seulement un agent.
M. Gauthier: II ne pourra pas faire cela. S'il y a des compagnies
qui vendent, je ne sais pas, Pétro-Canada décide de me vendre -
j'ai un garage - mon gaz et me le vend plus cher que le décret, si c'est
à qui appartient le gaz, il est à moi, le gaz. J'ai des motadits
problèmes parce que le gaz m'appartient, mais je n'ai rien à voir
avec cela, ce n'est pas moi qui ai outrepassé votre décret.
Comprenez-vous?
M. Servais: Celui qui vend, c'est le siège social...
M, Gauthier: Oui.
M. Servais: ...ou le bureau qui est situé à
Québec ou le bureau qui est situé à Montréal.
Alors, la pénalité va revenir au bureau de la compagnie qui vend
à Québec. Elle ne vend pas là-bas, elle fait juste la
distribution.
M. Gauthier: Oui, je comprends sur l'intention, M. Servais, mais
ce que je ne comprends pas, c'est comment on peut écrire cela pour que
ce soit comme cela. Il faut bien écrire quelque chose dans la loi. (22 h
30)
M. Ciaccia: Pourquoi ne demande-t-on pas aux légistes
d'ajouter à l'article 64 un alinéa pour prévoir que, dans
le cas de l'article 50, l'amende peut s'appliquer par établissement, par
infraction? Si on fait cela, je pense que cela couvre votre point.
M. Gauthier: Je ne demande pas mieux, mais je voulais simplement
vous le signaler.
M. Ciaccia: Alors, on va se proposer à l'article 64 un
amendement. Je ne ferai pas l'amendement tout de suite, je vais donner
l'Idée, le principe et on va demander aux légistes de le faire,
cela se fera de la même façon que l'autre amendement qu'on a
suggéré pour le dépôt du rapport.
M. Gauthier: Oui.
M. Ciaccia: Le principe de l'article 64 est d'ajouter un
alinéa pour prévoir que, dans le cas de l'article 50, l'amende
s'applique à chaque établissement et pour chaque Infraction.
M. Gauthier: Oui.
M. Ciaccia: C'est l'idée.
M. Gauthier: L'Idée est intéressante. Maintenant,
est-ce qu'on peut, puisqu'on est dans les voeux, peut-on exprimer le voeu qu'il
fasse la vérification? Moi, je vous avoue que je n'ai pas
vérifié tous les articles pour ne pas faire de coquilles et qu'on
n'arrive avec une pénalité. On a travaillé l'article 50
parce que je l'ai porté à votre attention, mais je n'ai pas
vérifié nécessairement si l'article 38 ou je ne sais
pas...
M. Ciaccia: Oui, je pense que les autres...
M. Gauthier: II faudrait peut-être qu'on vérifie. Il
est possible - selon ce que je pense, ce serait correct pour les autres sauf
l'article 50 - qu'ils puissent le faire... En tout cas, pour que cela ait un
certain bon sens et que l'amendement que j'apporterai en troisième
lecture fasse quand même une loi qui est...
M. Ciaccia: On va examiner les autres articles qui sont
spécifiés dans l'article 64 et, s'il y en a d'importance comme
l'article 50, on va pouvoir faire un amendement en conséquence.
M. Gauthier: Des ajustements, en conséquence, d'accord.
Alors...
M. Ciaccia: Mais certainement que pour l'article 50 on va faire
cet amendement.
M. Gauthier: D'accord. Je m'excuse, vous avez un autre petit
problème qu'on m'indique, c'est l'article 60: "Nul ne peut briser le
scellé apposé par un inspecteur." Dans le cas d'un
établissement Important - je ne sais pas si cela peut être une
raffinerie - à ce moment-là, on serait poignés avec
quasiment le même problème, dans te fond. Si un Inspecteur
apposait un scellé sur un gros équipement et que l'entreprise
disait qu'elle brise son scellé, qu'elle continue de fonctionner parce
que, même cela ne répond pas aux normes, j'ai 2000 $ d'amende.
M. Servais: Là, vous avez les articles 42, 43, 48, 49, 50,
51, 52 et 53, tout cela relève du
M. Ciaccia: Cela ne change pas.
M. Servais: Non.
M. Ciaccia: Dans ce cas, ce qu'on pourrait
faire, ce serait d'augmenter le maximum de 2000 $ à un autre
montant. Je ne pense pas qu'on puisse faire d'autres changements que cela pour
l'article 60.
M. Gauthier: Cela serait peut-être ce qui serait le plus
simple, finalement.
M. Ciaccia: D'accord. On va changer l'article 2. Pour le moment,
immédiatement, on va amender l'article 64 pour changer le chiffre de
2000 $ par 5000 $. D'accord? C'est un amendement.
Le Président (M. Audet): On revient à l'article 64,
là?
M. Ciaccia: Et on change le chiffre de 2000 $, dans la
dernière ligne, par 5000 $.
Le Président (M. Audet): Cela va.
M. Gauthier: Moi, j'adopterais cet amendement-là,
M. Ciaccia: De plus, nous allons demander aux légistes
d'ajouter un alinéa tel que mentionné en ce qui concerne
l'article 50.
Le Président (M. Audet): À l'article 64.M.
Ciaccia: À l'article 64.
M. Gauthier: D'accord. Alors, aux fins de notre
procès-verbal, l'amendement à l'article 64 vise à changer
dans ia dernière ligne les 2000 $ pour 5000 $ et nous avons là un
nouvel article 64 amendé que nous acceptons, mais sous réserve
que le ministre nous apporte en troisième lecture un ajout relatif
à l'article 50.
M. Servais: D'accord.
M. Gauthier: Pour préciser que l'amende peut s'appliquer
à chacun des établissements visés.
M. Servais: D'accord.
M. Gauthier: Cela est vraiment le sens de ce qu'on veut
faire.
M. Ciaccia: C'est pour chaque infraction et chaque
établissement. Ce n'est pas pour la durée de l'infraction qui
peut être d'une semaine ou d'un mois.
M. Gauthier: J'espère que vous avez réglé la
convention avec vos avocats, ils vont nous aimer après ce temps-ci.
M. Ciaccia: II faut prendre soin des avocats, il ne faut pas les
négliger. On peut négliger les notaires mais pas les avocats.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 64 est
adopté tel qu'amendé. Il y a un nouvel article, l'article
64.1.
Une voix: Non, un nouvel article 65.1.
Le Président (M. Audet): Mais il y a aussi un article
après l'article 64, M. le ministre, l'article 64.1. Il y a l'article
65.1, si j'ai bien compris.
M. Ciaccia: L'article 65.1, nous l'avons adopté, je
pense.
Le Président (M. Audet): Non, l'article 65.1, non.
M. Ciaccia: On n'a pas encore adopté l'article 65.1?
M. Gauthier: Non, l'article 65...
Le Président (M. Audet): M. le député de
Roberval avait mentionné qu'il y aurait un article 64.1, l'article 64
amendé, et un article à 64.1. On ajoute un article entre les
deux. Non?
M. Ciaccia: Non, c'est l'ajout à l'article 64. Ce ne sera
pas un article 64.1.
Le Président (M. Audet): Pas un article, d'accord,
seulement un ajout.
Une voix: Cela va être un ajout.
Le Président (M. Audet): D'accord. Alors, l'article 64 est
adopté. L'article 65 était...
M. Gauthier: L'article 65, on l'avait adopté
amendé.
Le Président (M. Audet): C'est cela, adopté
amendé. Alors, nous sommes rendus à l'article 65.1.
M. Gauthier: Où est-il l'article 65.1?
M. Ciaccia: L'article 65.1...
Le Président (M. Audet): C'est ce qu'on a.
M. Ciaccia: "Quiconque contrevient à l'article 36.1 est
passible..."
M. Gauthier: Ah oui, d'accord.
Le Président (M. Audet): C'est cela. Alors, l'article 65.1
est adopté.
M. Ciaccia: Adopté.
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 66
maintenant.
M. Gauthier: Je m'excuse, M. le Président, je pense que
l'article 65.1, ce n'est pas un amendement à l'article 65?
M. Ciaccia: Non, c'est un ajout, c'est l'article 65.1.
Le Préskient (M. Audet): Non.
M. Gauthier: On tes considère comme des articles
séparés. D'accord, cela va.
Le Président (M. Audet): D'accord? Alors, l'article 66.
Est-ce qu'il y a des commentaires? L'article 66? Pas de commentaires?
Adopté.
M. Gauthier: Cela va.
M. Ciaccia: D'accord, adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 67?
M. Gauthier: Là, pour être concordant... Parce que
la deuxième amende pour une récidive est plus
sévère. Si on veut être concordant, il faudrait que tes
montants de...
M. Ciaccia: II faut changer les 5000 $.
M, Gauthier: On avait de 200 $ à 2000 $. Il faut changer
les 5000 $ qui sont déjà dans les dents qu'on a mis à la
loi.
M. Ciaccia: On va mettre cela à 10 000 $.
M. Gauthier: 1000 $ ou 2000 $, il n'y a rien là.
M. Ciaccia: C'est facile, pour nous, 10 000 $, vite comme cela.
Est-ce que c'est raisonnable? Je vais le demander. Attendez, on va regarder
l'article 64. On me dit que 10 000 $, c'est un peu cher.
M. Gauthier: De 500 $ à 6000 $ peut-être. M.
Ciaccia: 6000 $?
M. Gauthier: On va au moins le mettre plus élevé
que...
M. Ciaccia: 6000 $. On change les 5000 $ à 6000 $ à
l'article 67.
Le Président (M. Audet): À l'article 67? M.
Ciaccia: Oui.
Le Président (M. Audet): Alors, l'amendement, c'est de
changer 5000 $ pour 6000 $.
M. Ciaccia: 5000 $ pour 6000 $.
M. Gauthier: Oui, adopté.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 67 est
adopté tel qu'amendé. L'article 68? C'est la même
situation?
M. Gauthier: De 2000 $ à 10 000 $. M. le ministre, au
train où on est parti là, cela va coûter cher en
rnosus.
M. Ciaccia: Les 10 000 $, c'est seulement un maximum.
M. Gauthier: Oui, c'est vrai. Le Président (M. Audet):
Oui.
M. Ciaccia: C'est seulement un maximum. Alors, on peut garder
6000 $ à l'article 67 pour récidive. C'est pour être
dissuasif.
M. Gauthier: On va faire une maudite passe ici ce soir.
M. Ciaccia: On va revenir à l'article 65 et on va garder
cela à 4000 $. Je pense qu'on va revenir à l'article 65, on est
allé un peu vite là. Quand on regardait l'article 65 et on
mentionnait 10 000 $, on oubliait qu'il y avait des clauses de
récidive.
M. Gauthier: Oui, mais...
M. Ciaccia: Est-ce que vous auriez objection à ce qu'on
revienne à l'article 65 et qu'on regarde tes chiffres originaux? Cela va
éviter bien des problèmes. On peut toujours revenir avec une
autre accusation.
M. Servais: Avec une récidive, il peut y en avoir tous les
jours.
M. Ciaccia: Oui, des récidives, il peut y en avoir tous
les jours, le gars va faire faillite.
M. Gauthier: À ce moment-là, M. le ministre, je
suis bien prêt à me rendre à vos arguments. Je vous avoue
que je ne trouve toujours pas cela cher, entre autres, pour l'article 65,
compte tenu de l'importance. Enfin, si le fait qu'il y a un cumul...
M. Ciaccia: D'accord, nous allons revenir à l'article 65.
À l'article 65. on va laisser le même chiffre
qu'originalement.
Le Président (M. Audet): Alors, à l'article 65, on
enlève l'amendement?
M. Gauthier: ...la loi, mais ils font faillite.
Le Président (M. Audet): On revient à l'article 65.
Tel que rédigé dans le projet, on revient à 4000 $.
M. Ciaccia: Oui. Une amende de 2000 $ à 4000 $.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 65, à ce
moment-là, est adopté sans amendement.
M. Ciaccia: L'article 67 demeure tel quel.
Le Président (M. Audet): Alors, on revient... Un instant,
là! L'article 67 avait été amendé.
M. Ciaccia: D'accord, on le laisse comme cela, c'est correct.
Le Président (M. Audet): D'accord.
M. Ciaccia: L'article 68, on le laisse tel quel.
Le Président (M. Audet): Cela va pour l'article 68?
M. Gauthier: Pour être bien sûr qu'on parle tous de
la même affaire, l'article 64 reste tel quel. C'est cela?
M. Ciaccia: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Audet): L'article 64 ou 65?
M. Ciaccia: L'article 65. On parlait...
M. Gauthier: Vous voyez, on ne parlait pas tous de la même
affaire.
Le Président (M. Audet): On est parti de l'article 65, on
n'est pas parti de l'article 64.
M. Ciaccia: On a parlé de l'article 65.
M. Gauthier: Donc, l'article 64, on l'avait amendé
tantôt.
Le Président (M. Audet): C'est cela, de 2000 $ à
5000 $.
M. Gauthier: En tout cas, si jamais il y en a qui veulent
écrire l'histoire du Québec et qu'ils lisent les débats de
notre commission parlementaire, ils vont se poser des questions. Alors,
l'article 64, on l'a amendé, on n'y retouche pas. À l'article 65,
on reviendrait au libellé original.
Le Président (M. Audet): C'est cela. M. Ciaccia:
Oui.
M. Gauthier: Libellé original qui est... D'accord, et il y
a un article 65.1: c'est l'amendement que le ministre a amené et on le
garde tel quel. À l'article 66, on reviendrait au libellé
original.
Le Président (M. Audet): L'article 66 a été
laissé tel quel, il n'a pas été amendé.
M. Ciaccia: Non, on ne l'a pas changé. L'article 66, on ne
l'a pas changé. D'accord.
M. Gauthier: Qu'est-ce qui arrive avec l'article 67?
Le Président (M. Audet): L'article 67...
M. Gauthier: On l'a changé: de 5000 $ à 6000 $.
M. Ciaccia: C'est cela.
Le Président (M. Audet): Et on le laisse tel
quel.
M. Ciaccia: Puis on le laisse tel qu'amendé. M.
Gauthier: C'est beau. L'article 68?
M. Ciaccia: L'article 68, on le laisse tel quel.
M. Gauthier: On le laisse tel qu'il est écrit dans le
projet aucun amendement, rien. On n'a pas fait d'amendement tout à
l'heure; on était rendu là d'ailleurs.
M. Ciaccia: Non, on n'avait pas fait d'amendement.
Le Président (M. Audet): C'est cela, on était rendu
à l'article 68.
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 69?
M. Gauthier: Heureusement qu'on n'a pas décidé de
se chicaner. On se serait chicané longtemps.
M. Ciaccia: Heureusement que ce n'est pas nous autres qui paient
les amendes. Cette nouvelle disposition permettra la poursuite de la personne
vraiment responsable de la perpétration de l'infraction.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires à l'article 69? L'article 69 est adopté?
M. Ciaccia: Attendez, ils vont le tire. M. Gauthier: Oui,
adopté.
M. Ciaccia: Cela veut dire que le dirigeant d'une compagnie qui a
donné l'instruction...
Une voix: ...peut être aussi pénalisé. M.
Ciaccia: Oui. Peut être aussi pénalisé.
Le Président (M. Audet): L'article 70 maintenant?
M. Gauthier: Je vous avoue mon ignorance
Une voix: C'est pénal?
M. Ciaccia: Oui, c'est pour aller plus vite
Une voix: C'est pénal?
Une voix: Cela va plus vite
M. Ciaccia: Oui, c'est vite, pénal
M. Gauthier: Est-ce qu'on peut dire que notre commission
parlementaire est sommaire aussi, étant donné qu'elle va pas mal
vite?
M. Ciaccia: Cela n'a pas été trop sommaire
Certaines parties, oui
M. Gauthier: D'accord, cela va
Le Président (M. Audet): D'accord, cela va? L'article 70
est adopté?
M. Gauthier: Adopté
Le Président (M. Audet): Adopté L'article 71
maintenant?
M. Gauthier: Cela va
Le Président (M. Audet): L'article 71 est
adopté
M. Gauthier: Adopté
Le Président (M. Audet): L'article 72?
M. Ciaccia: Cela explique simplement le processus sommaire
inhérent a l'avis d'infraction introduit à l'article 71 (22 h
45)
M. Gauthier: II y a une seule chose que je voudrais vous
demander, M le ministre "L'avis d'infraction décrit l'infraction", cela
va mais "spécifie l'amende minimale" Cela est le moins qu'on peut payer,
mais cela peut être plus " et indique au contrevenant qu'il peut payer le
montant requis dans les trente jours, à l'endroit indiqué" Je ne
sais pas pourquoi on parle d'amende minimale iI n'y a rien qui indique qu'il va
être condamné à payer l'amende minimale Cela peut
être entre les deux, cela peut être il y a une fourchette Pourquoi
mettrait-on "minimale" ici? Peut-être que nos savants collègues,
juristes, avocats et autres, pourraient venir à notre secours, mais je
vous avoue que
M. Ciaccia: On envoie l'avis d'infraction
Dans l'avis, on mentionne l'amende M. Gauthier: Oui
M. Ciaccia: L'accusé a le choix, soit de payer ou, s'il
conteste, aller devant les tribunaux Là, il faut faire un procès
Dans notre avis, on indique l'amende au contrevenant quil peut payer dans un
délai de trente jours
M. Gauthier: Cela voudrait dire que c'est toujours l'amende
minimale qui est appli- quée, sauf s'il veut aller devant les
tribunaux?
M. Ciaccia: Non iI faut clarifier que l'amende minimale ne veut
pas dire que La façon dont je lis l'article 62 - peut être que je
me trompe - c'est l'amende minimale qu'on lui demande
Une voix: Cela peut être le maximum de la loi
M. Ciaccia: Si cela va de 200 $ à 4 000 $, cela veut dire
qu'on peut inclure seulement 200 $
M. Gauthier: Raison de plus pour que le terme minimal n'ait aucun
sens
M. Ciaccia: Ce n'est pas bon M. Gauthier: Pardon?
M Latulippe: L'amende minimale ne peut être autrement que
l'amende minimale fixée par la loi
M. Maciocia: Je crois que c est plutôt
M. Ciaccia: On peut procéder autrement que par un avis
d'infraction On peut prendre une poursuite sommaire À ce
moment-là, on peut demander le maximum ou entre le minimum et le maximum
Si on procède par avis d'infraction il faut demander le minimal
seulement Si on veut poursuivre devant les tribunaux, on n'est pas
obligé
M. Gauthier: Cela veut dire que
M. Ciaccia: On ne peut pas se donner le droit de fixer le
montant, de dire Moi, j'exige 3000 $.4000 $
M. Gauthier: La signification d'une poursuite
M. Ciaccia: Nous, dans l'avis d'infraction, on ne peut demander
que le minimum
M. Gauthier: Vous avez deux choix, comprenons nous Je pense qu'on
va finir par
comprendre ce qui se passe. Vous avez deux choix. Le ministère
est face à une entreprise qui contrevient, qui vend des produits de
mauvaise qualité, ou des cocktails, comme vous dites. Il peut dire: Tu
as un avis d'infraction et voici l'amende minimale qui est de 500 $, ou il peut
dire: Je te poursuis en vertu de la loi et là, le tribunal fixera le
montant entre 500 $ et 5000 $ ou 4000 $.
M. Ciaccia: C'est le juge qui peut fixer un montant au-dessus du
minimum.
M. Gauthier: C'est ce que cela veut dire. S'il n'y a pas de
poursuite, c'est l'amende minimale.
M. Ciaccia: Oui. M. Gauthier: Oui,
Le Président (M. Audet): Cela va pour l'article 72?
M. Gauthier: Oui.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 72 est
adopté?
M. Ciaccia: D'accord.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 73.
M. Gauthier: D'accord. Oui.
Le Président (M. Audet): L'article 73 est adopté.
J'appelle l'article 74. Est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Ciaccia: Aucune modification n'est apportée à
cet article.
M. Gauthier: On est à l'article 74, M. le
Président?
Le Président (M. Audet): Oui, M. le
député.
M. Gauthier: Je vous demande un instant, s'il vous
plaît!
M. Ciaccia: II y a un amendement à l'article 74,
excusez-moi.
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Ciaccia: Le premier alinéa de l'article 74 est
modifié par l'insertion, dans la deuxième ligne, après le
mot preuve, des mots "en l'absence de toute preuve contraire".
M. Gauthier: Cela fait un peu plus...
M. Ciaccia: J'ai deux amendements. Celui-là, c'est le
premier alinéa. Je vais lire l'amendement au deuxième
alinéa. Le deuxième alinéa de l'article 74 est
modifié par le remplacement, dans ta première ligne, des mots "de
la poursuite" par les mots "du contrevenant".
Au premier alinéa, le premier amendement, l'amendement est
nécessaire afin de se conformer à l'article 35 de la Charte des
droits et libertés de la personne et à l'article 11-d) de la
Charte canadienne des droits et libertés qui assurent le principe d'une
défense pleine et entière. Alors, c'est pour se conformer aux
chartes des droits. Cela en fait la preuve en l'absence de toute preuve
contraire.
Le Président (M. Audet): Est-ce que vous voulez que je
relise l'article proposé tel qu'amendé?
M. Gauthier: D'accord.
Le Président (M. Audet): "Dans toute poursuite, le rapport
relatif à l'analyse d'un produit pétrolier et signé par un
analyste reconnu par le ministre fait preuve, en l'absence de toute preuve
contraire, de son contenu et de l'autorité de la personne qui signe ce
rapport sans autre preuve de sa nomination ou de sa signature."
Deuxième amendement: "Le coût de cette analyse fait partie
des frais du contrevenant." Au lieu de la poursuite.
M. Ciaccia: Oui.
Le Président (M. Audet): C'est cela?
M. Ciaccia: Oui.
Le Président (M. Audet): D'accord.
M. Gauthier: Bon, je pense qu'on est prêt à adopter
les amendements, M. le Président.
M. Ciaccia: D'accord, adopté.
Le Président (M. Audet): Alors, les deux amendements sont
adoptés?
M. Gauthier: On va y aller un peu plus systématiquement.
Le premier amendement qui se lit comme suit...
Le Président (M. Audet): Oui.
M. Gauthier: "Le premier alinéa de l'article 74..." Vous
ne voulez pas la faire, votre job?
Le Président (M. Audet): Oui, M. le député,
oui. Si vous me laissez faire, je vais la faire.
M. Gauthier: Alors, faites-la!
Le Président (M. Audet): L'amendement se lit comme suit:
après "preuve", on ajoute les mots "en l'absence de toute preuve
contraire". Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté.
Le deuxième amendement se lit comme suit: è la place de
"de la poursuite* après le mot "frais", changez pour "du contrevenant"
et l'amendement se lit ainsi: "Le coût de cette analyse fait partie des
frais du contrevenant." Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Ciaccia: Adopté. M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 74 est
adopté tel qu'amendé?
M. Ciaccia: Adopté.
M. Gauthier: Adopté. Vous voyez, quand vous faites votre
travail, vous le faites tellement bien.
Dispositions diverses et transitoires
Le Président (M. Audet): Merci, M. le
député. Alors, ('article 75 maintenant?.
M. Ciaccia: L'article 75: Cette nouvelle disposition
prévoit une délégation spéciale des pouvoirs
dévolus au ministre par certaines dispositions de la nouvelle loi.
Étant donné que l'exercice de ces pouvoirs pourrait
entraîner des conséquences juridiques pour les personnes
visées, il est approprié de prévoir un tel
mécanisme.
Le Président (M. Audet): Des commentaires?
M. Gauthier: Le commentaire que vous avez lu va avec l'article
75?
M. Ciaccia: C'est supposé.
Des voix: Ha, ha,ha!
M. Ciaccia: C'est supposé, je l'ai lu là.
M. Gauthier: L'article 75 se tit: "Le ministre peut, par
arrêté..."
M. Ciaccia: ..."déléguer à toute personne,
à un groupe de fonctionnaires ou à tout organisme qu'il
désigne les pouvoirs qui lui sont dévolus en vertu des
articles..." Ces numéros-là.
M. Gauthier: Bon, d'accord, cela va pour la liste des articles.
Là, comme explication, vous me dites que c'est pour éviter qu'il
n'y ait des poursuites qui soient entamées contre eux?
M. Ciaccia: La première phrase est correcte: Cette
nouvelle disposition prévoit une délégation
spéciale des pouvoirs dévolus au ministre par certaines
dispositions de la nouvelle loi.
M. Gauthier: Bon, admettons que vous arrêtez vos
explications là.
M. Ciaccia: Oui, mais là... Je vais arrêter mon
commentaire en disant que cette nouvelle disposition prévoit une
délégation spéciale des pouvoirs dévolus au
ministre par certaines dispositions de la nouvelle loi, point.
M. Gauthier: Adopté. M. Ciaccia: Bon
Le Président (M. Audet): L'article 75 est adopté.
L'article 76 maintenant?
M. Ciaccia: Je vais le lire avant de le lire.
M. Gauthier: Oui, ça va. Adopté, ne lisez pas de
commentaires. On va l'adopter comme cela.
M. Ciaccia: D'accord, adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 77, des
commentaires?
M. Ciaccia: C'est un régime provisoire. M. Gauthier:
Alors, ça va.
Le Président (M. Audet): L'article 77 est adopté.
L'article 78?
M. Ciaccia: C'est aussi un régime provisoire.
Le Président (M. Audet): Des commentaires?
M. Gauthier: Ici, la...
M. Ciaccia: On en avait discuté...
M. Gauthier: Oui.
M. Ciaccia: ...de la question transitoire et des deux ans.
M. Gauthier: C'est ce dont on a parlé un peu plus
tôt. Quelle était l'explication? C'était qu'en attendant...
Quelle était l'explication?
M. Ciaccia: L'explication était que...
M. Servais: On donne un permis temporaire de deux ans. C'est deux
après la date de sanction de cette loi.
M. Gauthier: Pour donner le temps aux gens de se qualifier en
vertu de la loi.
M. Servais: ...pour qu'ils s'habituent, qu'ils connaissent la loi
et qu'ils se qualifient à partir de cela.
M.Gauthier: D'accord.
M. Servais: On ne peut pas arriver avec une épée de
Damoclès sur la tête et leur dire: Tu n'as pas le droit de faire
cela aujourd'hui. Alors, en donnant deux ans, c'est leur expérience qui
est là à l'heure actuelle. C'est ce qu'on demande à
l'heure actuelle. Ces gens vont avoir deux ans pour faire le travail qu'ils
font à l'heure actuelle.
M. Gauthier: En quelque sorte, c'est une espèce d'amnistie
générale pour ceux qui pratiquent ce métier
actuellement.
M. Servais: C'est cela. On ne peut pas arriver comme pour les
garages dans le passé où on a dit: Tu n'as pas le droit de faire
de la mécanique. Du jour au lendemain, ils ont été
obligés de modifier cela. La loi des garages date d'environ quinze ans.
Les types qui étaient à leur propre compte n'avaient plus le
droit de faire de la mécanique.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va pour l'article
78?
M. Gauthier: Cela va.
Le Président (M, Audet): L'article 78 est adopté.
L'article 79?
M. Ciaccia: Cette disposition est nécessaire afin de
prévoir un délai minimal pour instaurer le nouveau champ
d'application visant l'enregistrement des équipements pétroliers
des utilisateurs.
Le Président (M. Audet): Cela va?
M. Gauthier: Oui, d'accord. C'est tout à fait normal.
Le Président (M. Audet): L'article 79 est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 80?
M. Gauthier: "Le ministre de l'Énergie et des Ressources
est chargé de l'application de la présente loi." On s'en doutait,
avec tout ce qu'il y a dedans.
Des voix: Ha, ha, ha!M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 81?
M. Ciaccia: Pensez-vous, M. le député de
Roberval, qu'on doit ajouter ici que toute personne doit écouter
le ministre et se conformer...
M. Gauthier: Cela ne m'aurait pas surpris de le retrouver, M. le
ministre.
M. Ciaccia: Faudrait-il...
M. Gauthier: J'ai l'impression que c'est dans te titre que vous
devriez mettre cela: et cette loi ne devra en aucun temps ne pas être
respectée.
Le Président (M. Audet): L'article 81 est
adopté?
M. Gauthier: Les dispositions, oui, oui.
Le Président (M. Audet): Adopté. On me dit qu'il y
a un amendement à la table des matières, au chapitre III:
Interdiction. Il manque un "s".
M. Ciaccia: Ah oui! Le titre du chapitre III de la table des
matières du projet de loi est remplacé par le suivant:
Interdictions. Alors, l'amendement vise la concordance avec le titre du
chapitre III du projet de loi.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Gauthier: Je n'ai pas de commentaires là-dessus.
Adopté.
Le Président {M. Audet): J'appelle maintenant
l'étude des titres. Est-ce que les titres des chapitres des sections
sont adoptés?
M. Gauthier Adopté. M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que la commission adopte
une motion de renumérotation du projet de loi?
M. Gauthier: Adopté.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'ensemble du projet
de toi est adopté tel qu'amendé?
M. Gauthier: Adopté. M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Audet): On va suspendre nos travaux trois
ou quatre minutes, le temps...
M. Gauthier: Le temps de vous démêler?
Le Président (M. Audet): ... pour procéder à
l'étude du projet de loi 84. Non, le temps d'apprendre, M. le
député.
(Suspension de la séance 22 h 59)
(Reprise à 23 h 5)
Projet de loi 84
Le Président (M. Audet): La commission reprend ses
travaux. J'appelle le projet de loi 84, Loi modifiant la Loi sur les terres du
domaine public.
M. Gauthier: M. le Président, avant de commencer, au cas
ou mon collègue de Dubuc pourrait se joindre à nous, puis-je
demander à ce stade-ci s'il y aurait consentement, s'il arrive, pour
qu'il pose quelques questions au ministre?
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Ciaccia: Cela va. Le Président (M. Audet):
D'accord Alors, nous allons procéder immédiatement à
l'étude de l'article 1. Est-ce qu'il y avait des remarques
préliminaires, M. le ministre?
M. Ciaccia: Non, pas pour ma part.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Roberval, est-ce que vous auriez aimé faire des remarques
préliminaires? Non?
M. Gauthier: Non, je n'ai pas de remarques
préliminaires.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 1.
M. Gauthier: M. le Président, plutôt, je crois que
les questions que mon collègue posera pourraient entrer dans les
remarques préliminaires. Il les fera au moment où il arrivera
D'accord?
M. Ciaccia: Pas de problème.
Le Président (M, Audet): Pas de problèmes?
D'accord. Alors, l'article 1.
M. Ciaccia: L'article 1. Cette modification exclut de
l'enregistrement au terrier les permis d'occupation qui n'auraient pas dû
être mentionnés à l'article 26. Les permis ne
confèrent que peu de droits à leurs titulaires et sont
temporaires, leur durée variant de quelques semaines à quelques
mois. Leur enregistrement crée une surcharge de travail Inutile.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires?
M. Ciaccia: Non.
Le Président (M. Audet): L'article 1 est adopté.
J'appelle l'article 2.
M. Ciaccia: Cet amendement corrige une faute d'ortographe. On
remplace "aux prix" par les mots "au prix". C'est une faute d'orthographe.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Ciaccia: Attendez, c'est un amendement. Il faut que je lise
l'amendement: L'article 2 du projet de loi est modifié par le
remplacement, dans la troisième ligne de l'article 35.1, des mots "aux
prix* par les mots "au prix". Cet amendement corrige une faute
d'orthographe.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Gauthier: Je m'excuse. Quand le ministre parle de
l'amendement, de quel amendement s'agit-il?
Le Président (M. Audet): C'est dans la troisième
ligne du paragraphe 35.1.
M. Gauthier: Oui.
Le Président (M. Audet): Au lieu de "aux prix", ce serait
"au prix". Prix s'écrirait au singulier.
M. Gauthier: Ah bon! C'est un amendement...
Le Président (M. Audet): Alors, c'est tout simplement une
faute.
M. Gauthier: D'accord. Oui, adopté.
Le Président (M. Audet): L'amendement est adopté.
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 2?
M. Ciaccia: L'article 2, c'est 351 Cet ajout a pour but de
corriger un oubli concernant la possibilité pour le ministre de modifier
ou de renoncer à des clauses particulières et restrictives qui
ont été stipulées lors de la vente de certaines terres iI
peut s'agir, par exemple, de clauses de prohibition d'aliéner ou de
clauses restreignant l'usage de la terre vendue qu'il n'est plus utile ou
nécessaire de conserver.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires?
M. Gauthier: Non, cela va
Le Président (M. Audet): Alors, est-ce que l'article 2 est
adopté tel qu'amendé?
M. Ciaccia: Adopté
Le Président (M. Audet): J'appelle maintenant l'article
3.
M. Ciaccia: L'article 43 est une modification de concordance avec
le nouvel article 351, qu'on vient de lire, qui permet de modifier les clauses
restrictives stipulées lors de la vente de certaines terres et qui
permettra de modifier les lettres patentes dans ces cas, ce qui n'était
pas prévu dans la loi actuelle L'article 431 proposé corrige une
omission L'enregistrement auprès du registraire du Québec de
l'annulation de lettres patentes n'était pas prévue II mentionne
aussi l'enregistrement des modifications effectuées conformément
au nouvel article 351
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires?
M. Ciaccia: Je suis savant, n'est-ce-pas?
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
M. Gauthier: Adopté Je vous demanderais, avant de
continuer à procéder, de me donner deux minutes de discussion
avec mon collègue
Le Président (M. Audet): D'accord
M. Gauthier: Suspendez deux minutes parce que je veux
vérifier quelque chose
Le Président (M. Audet): On suspend les travaux deux
minutes.
(Suspension de la séance à 23 h 10)
(Reprise à 23 h 11)
Le Président (M. Audet): La commission reprend ses travaux
Vous voulez faire quelques remarques, M le député de Dubuc? La
parole est à vous
Réserves
M. Desbiens: Merci, M le Président Je ne sais pas à
quel article de la loi je devrais faire ces remarques-là Cela porte sur
les trois chaînes. II y a deux cas que je veux soumettre au ministre et
qui touche deux lots patentés dans mon comté. II y a une
modification à la loi qui accorde la possibilité des trois
chaînes, de la réserve des trois chaînes Est-ce que Je
pourrais avoir le numéro de l'article, s'il vous plaît?
M. Ciaccia: On est à l'article 4
M. Desbiens: Cela commence à l'article 4?
M. Ciaccia: Oui, et c'est l'article qui met vraiment fin à
la réserve des trois chaînes
M. Desbiens: II y a un cas où la réserve des trois
chaînes a été allouée dans la réserve
faunique à saumons de Petit Saguenay
M. Ciaccia: Excusez-moi Pourriez-vous répéter?
M. Desbiens: À Petit Saguenay, dans le comté de
Dubuc, il y a un lot qui a été patenté La partie agricole
a été patentée par le MAPAQ et la partie réserve
des trois chaînes a été allouée par votre
ministère, cette partie-là se trouve située dans une
réserve faunique à saumons J'ai compris, dans le discours que
vous avez prononcé, qu'il y avait une entente vous donnant la
possibilité de garder un pouvoir
M. Ciaccia: Oui
M. Desbiens: pouvant permettre, le long d'une rivière
à saumons, entre autres Je pense que vous avez justement
mentionné la rivière à saumons
M. Ciaccia: D'accord On s'est réservé, à
l'annexe II Où est l'annexe 11?
M. Desbiens: C'est justement cela, à la page 9
M. Ciaccia: D'accord À l'annexe II, on a fait une
exception On a dit On abolit la réserve des trois chaînes,
excepté qu'il y a certaines exceptions Celle à laquelle vous vous
référez se trouve à 45 4 À 45 4, on dit-
"Lorsqu'elles sont affectées par la réserve, les terres
mentionnées à l'annexe II et celles bordant les parties des
rivières également mentionnées à cette annexe sont
sujettes à un droit de passage à pied en faveur du public, sur
une profondeur de 10 mètres en bordure des rivières "
Alors, on abolit la réserve, mais on dit, dans l'annexe II On
maintient un droit de
passage à pied de 10 mètres. Vous avez, à l'annexe
II, les terres sujettes à un droit de passage. Il y a toute la liste et
on arrive à un endroit où cela dit: 'rivière à
ouananiches et à saumons" et on a, à la page 11, 12, 13 et 14 du
projet de loi, toute la liste des rivières à saumons et à
ouananiches qui sont sujettes au droit de passage. Maintenant, il y a seulement
un élément de ce que vous avez porté à mon
attention. Si j'ai bien compris, vous dites que dans un endroit...
M. Desbiens: La rivière Petit Saguenay... M. Ciaccia:
Oui, la réserve avait déjà été...
M. Desbiens: ...est une rivière faunique à
saumons.
M. Ciaccia: Mais vous dites que...
M. Desbiens: Le lot a été patenté d'une
extrémité à l'autre.
M. Ciaccia: Si le lot a été patenté, la
réserve n'existe plus.
M. Desbiens: La réserve faunique existe toujours.
M. Ciaccia: La réserve faunique peut exister, mais la
réserve des trois chaînes n'existe plus.
M. Desbiens: Je comprends qu'elle n'existe plus si vous lui avez
donné le lot. Elle n'existe plus vis-à-vis de ce
lot-là.
M. Ciaccia: Alors, la loi n'affectera pas cette...
M. Desbiens: Mais de quelle façon la circulation se
fera-t-elle? Sur un lot privé?
M. Ciaccia: Bien, s'il a été patenté,
quelqu'un a dû penser à cela à ce moment-là;
moi, je ne te sais pas, je n'étais pas là.
M. Desbiens: Vous étiez là, cela a
été patenté trois ou quatre mois après
l'élection.
M. Ciaccia: Bien non! Trois mois avant l'élection?
M. Desbiens: Après.
M. Ciaccia: Trois mois après, mais pas aux
Forêts.
M. Desbiens: Je pourrais vérifier la date
précise.
M. Ciaccia: Pas au ministère des... Toute la
réserve des trots chaînes?
M. Desbiens: Non, non, juste la partie du lot que le citoyen a
obtenu de faire patenter, la partie du lot qui est agricole.
M. Ciaccia: Oui.
M. Desbiens: Mais, à partir du moment où c'est dans
la réserve des trois chaînes, ce n'est pas le ministère de
l'Agriculture qui fait cela, c'est le ministère de l'Énergie et
des Ressources.
M. Ciaccia: C'est un cas spécifique.
M. Desbiens: Oui.
M. Ciaccia: II faudrait que je regarde.
M. Desbiens: Je ne vols pas la rivière... Je ne vois pas
non plus dans vos rivières à saumons la rivière Petit
Saguenay. C'est une réserve écologique à saumons, une
réserve faunique à saumons. Je ne sais pas si je passe
par-dessus, là. Je ne la vois nulle part. Je la vois uniquement...
Une voix: L'article 45.1.
M. Ciaccia: On me réfère à l'article 45.1:
La réserve résultant de l'application des trois premiers
alinéas de l'article 45 et faisant partie du domaine public - à
telle date - est, à compter de cette date, dévolue sans frais et
en pleine propriété au titulaire du titre originaire de la
concession affectée par cette réserve ou à ses ayants
droit.
Alors oui, mais il y a une exception à cela si c'est une
réserve à saumons. La réserve devient
propriété privée et, si c'est une rivière à
saumons mentionnée dans l'annexe, elle est assujettie à un droit
de passage.
M. Desbiens: Mais c'est plus qu'une rivière à
saumons là, c'est une réserve faunique.
M. Ciaccia: À la page 9, au canton Dumas, rang Petit
Saguenay, tous les numéros des lots sont là. Est-ce que c'est
dans le...
Une voix: Ce sont des lots affectés... M. Desbfens:
Ce sont des lots qui sont...
M. Ciaccia: Qui sont affectés, mats qui ont un droit de
passage.
M. Desbiens: Où il y a un droit de passage. Mais qu'elle
cohérence y a-t-il avec la loi qui crée la réserve
faunique?
M. Ciaccia: Mais les réserves fauniques continuent
d'exister, cela ne change pas les réserves fauniques.
M. Desbiens: Non, mais la partie...
M. Ciaccia: SI c'est une réserve faunique, elle demeure et
tous les droits d'une réserve faunique demeurent sur l'ensemble. Je
n'affecte pas par cette loi-ci les réserves fauniques.
M. Desbiens: Donc, il n'y a pas de lot sur les rives de la
rivière Petit Saguenay?
M. Ciaccia: Non, une réserve faunique, par exemple, un
propriétaire privé peut être dans une réserve
faunique. Lui est propriétaire du terrain, mais il est assujetti
à toutes les conditions, à la loi qui s'applique, à toutes
les normes et à tout le restant; il est assujetti à cela. Alors,
c'est la même chose pour la réserve des trois chaînes.
Même si elle est dévolue au propriétaire adjacent, si c'est
dans une réserve faunique, cela s'applique, il ne peut pas faire
d'autres activités sur ce terrain, à moins qu'il ne se conforme
à la loi du MLCP.
M. Desbiens: Mais une réserve faunique par
définition est une propriété publique, non?
M. Ciaccia: Non, pas nécessairement. M. Desbiens:
Pas nécessairement?
M. Ciaccia: Mais il peut y avoir aussi... Une réserve
faunique peut affecter...
M. Desbiens: Mais un citoyen qui va être
propriétaire d'un lot jusqu'à la rivière, jusqu'à
l'eau...
M. Ciaccia: Excusez-moi? M. Desbiens: Un
propriétaire... M. Ciaccia: Oui.
M. Desbiens: ...qui a la propriété, qui a un lot
patenté jusqu'à la rive...
M. Ciaccia: Oui.
M. Desbiens: ...comment allez-vous faire? Il y a un droit acquis.
Le droit de passage que vous voulez maintenir sur ce lot...
M. Ciaccia: Non.
M. Desbiens: ...sur une propriété
privée...
M. Ciaccia: Si c'est privé....
M. Desbiens: ...cela peut se faire comme cela?
M. Ciaccia: Si c'est privé, on n'impose pas un droit de
passage par cette loi-ci. Cette loi transfère la réserve et
impose un droit de passage dans les territoires décrits dans les annexes
I et II.
M. Desbiens: Cela veut dire que les pêcheurs qui vont aller
sur cette réserve faunique, lorsqu'ils vont arriver vis-à-vis de
ce lot, il va falloir qu'ils arrêtent.
M. Ciaccia: Si c'était déjà dans le domaine
privé avant cette loi, cette loi ne l'affecte pas. La loi s'applique
seulement aux territoires où la réserve des trois chaînes
appartient au gouvernement avant l'adoption de cette loi-ci. Alors, par cette
loi, les réserves vont au propriétaire adjacent de plein
droit.
M. Desbiens: Et personne ne peut passer sur sa
propriété.
M. Ciaccia: Personne ne peut passer, sauf pour les
rivières à saumons et les territoires décrits dans les
annexes I et II. À l'annexe II, ils ont un droit de passage.
M. Desbiens: Mais je veux voir...
M. Ciaccia: Dans le cas que vous décrivez, que vous portez
à mon attention, si cela se trouve sur une rivière à
saumons...
M. Desbiens: Qui est en plus...
M. Ciaccia: ...la réserve est transférée,
mais il y a un droit de passage en faveur du public. Si la réserve a
déjà été privatisée avant aujourd'hui, on
peut...
M. Desbiens: Et votre ministère pouvait décider
n'importe comment, de n'importe quelle façon de privatiser une partie
des réserves fauniques comme cela?
M. Ciaccia: Si un territoire se trouve dans une réserve
faunique, est-ce qu'on peut le privatiser? Je pense que la réponse est
oui, mais c'est sujet à la réserve faunique. La loi sur la faune
va s'appliquer quand même. Je ne peux pas amender la loi sur la faune.
Est-ce que le terrain a été vendu ou loué?
M. Desbiens: C'est une lettre patente que votre ministère
a accordée sur la réserve faunique à l'individu, sur la
réserve faunique qui se trouve à être en même temps
la réserve des trois chaînes.
M. Ciaccia: Alors, s'il y a des lettres patentes qui ont
été concédées...
M. Desbiens: De la réserve des trois chaînes
à l'individu.
M. Ciaccia: Si cela a été concédé,
c'est privatisé, mais, d'après moi, cela n'exclut pas la
réserve faunique
M. Desbiens: Donc
M. Ciaccia: II est obligé, même st Supposons qu'un
territoire se trouve dans une réserve faunique et qu'on décide de
privatiser une parcelle de terrain, cela ne change pas la réserve
faunique Celui qui reçoit ce territoire est assujetti à toutes
les lois d'une réserve faunique, incluant les droits de passage à
la rivière pour .
M. Desbiens: Pour tout le monde
M. Ciaccia:..tout le monde.
M. Desbiens: Pour tous ceux qui circulent
M. Ciaccia: Oui, Ils ont droit de circuler. Si la loi sur la
faune prévoit cela, le fait qu'on ait patenté un terrain ne
change pas cela Mais, si vous avez un cas spécifique
M. Desbiens: Oui
M. Ciaccia: cela me fera plaisir, si vous me donnez les
détails, de vous faire
M. Desbiens: Je vais faire sortir les numéros de lots
M. Ciaccia: D'accord Je vais
M. Desbiens: . le numéro de lot en question
M. Ciaccia: Donnez-moi le numéro du lot et je vais vous
donner toutes les informations sur le statut juridique de ce lot en particulier
dont vous discutez
M. Gauthier: Se peut-il, M le ministre C'est une question d'ordre
un peu plus général Se peut-il que le ministère ait
donné à quelqu'un l'autorisation d'être propriétaire
- il a délivré ses lettres patentes - sur la réserve des
trois chaînes, le long d'une rivière à saumons dans une
réserve faunique, et qu'il n'y ait pas de droit de passage? Est-ce que
cela se peut?
M. Ciaccia: On me dit que oui c'est possible Les membres du
ministère disent que cela les surprend, mais, juridiquement, c'est
possible
M. Gauthier: Juridiquement, c'est possible On va vérifier
cela
M. Ciaccia: II faudrait que ce soit une occupation de plus de 35
ans, quelqu'un qui avait une maison là, qui a été
là pendant plus de 35 ans, c'est possible que cela se produise. La loi
de la conservation de la faune prévoit On parle de la réserve de
la rivière
Petit Saguenay? La réserve de la rivière Petit Saguenay se
décrit comme suit un territoire étant décrit et comprenant
une bande de trois chaînes de largeur sur les terres de la couronne -
d'accord? - et sur les lots privés partout où la réserve
en bordure des rivières et des lacs existe, le long des parties de cours
d'eau décrites dans Ils ont maintenu dans la loi un certain droit de
passage C'est la loi sur la Ce qu'on fait maintenant, on cède la
réserve, mais on garde le droit de passage Le cas spécifique que
vous avez mentionné, on m'informe que c'est possible que cela ait
été privatisé par lettre patente Est-ce que ce droit de
passage est maintenu d'après la loi? Je ne peux pas vous répondre
Mais, si vous m'envoyez la description du terrain, je pourrai vous
M. Desbiens: À la page 9 Terres sujettes à un droit
de passage, l'article 45 4, la rivière Petit Saguenay est
mentionnée Ce sont les lots 1 à 9, 12 à 14 et 47 à
51, 3 à 6, 14
M. Ciaccia: C'est exact Ce sont des lots où la
réserve existe actuellement
M. Desbiens: Des trois chaînes
M. Ciaccia: des trois chaînes On la cède au
propriétaire adjacent et on maintient le droit de passage
M. Desbiens: Sur les numéros de lots qui sont
indiqués là
M. Ciaccia: Oui, sur les numéros qui sont décrits
là
M. Desbiens: Cela veut dire qu'il n'y a pas de droit de passage
sur les autres lots
M. Ciaccia: Non On me dit que les autres sont déjà
privés. II n'y a pas les trois chaînes sur les autres lots
M. Desbiens: Ils sont déjà privés,
même s'ils sont dans la réserve faunique
M. Ciaccia: On m'informe qu'il est possible qu'il y ait des lots
privés dans une réserve faunique Excusez, les autres lots qui ne
sont pas mentionnés Ici, cela ne veut pas dire nécessairement
qu'ils sont privatisés, cela peut être des terres de la couronne
Ce sont déjà des terres publiques On n'a pas besoin de les
exclure, on est déjà propriétaire On exclut ici seulement
ceux qui sont privatisés On maintient le droit de passage sur les terres
ou la réserve est abolie Sur les autres lots, il est possible qu'ils
appartiennent déjà au gouvernement, alors on n'a pas besoin de
les exclure Ceux qui sont déjà privatisés, il n'y a pas de
droit de passage
M. Desbiens: Ceux qui sont déjà
privatisés,
vous dites que le droit de...
M. Ciaccia: ...de passage n'existe pas.
M. Desbiens: Cela fait de curieuses de réserves, si
vous me permettez, M. le Président. Vous faites disparaître
également la réserve des trois chaînes autour de certains
lacs et ruisseaux qui étalent sujets à.
M. Ciaccia: Oui. Pour certains lacs, on a conservé un
droit d'accès pour que cela ne soit pas enclavé, pour que le lac
ne soit pas privatisé.
M. Desbiens: II y a beaucoup de ces lacs...
M. Ciaccia: On a conservé le droit d'accès pour le
public.
M. Desbiens: ...où il y a des villégiateurs
construits sur la réserve des trois chaînes.
M. Ciaccia: Pardon? (23 h 30)
M. Desbiens: II y a beaucoup de ces lacs où les
villégiateurs sont construits sur la réserve des trois
chaînes très souvent.
M. Ciaccia: Oui, et si les villégiateurs sont construits
sur la réserve des trois chaines, on légalise.
M. Desbiens: Vous légalisez fa situation.
M. Ciaccia: On légalise la situation.
M. Desbiens: Et vous évitez qu'il y ait...
M. Ciaccia: Une enclave.
M. Desbiens: Une enclave.
M. Ciaccia: Oui.
M. Desbiens: Une enclave, c'est-à-dire que...
M. Ciaccia: On maintient un droit de passage.
M. Desbiens: ...certains villégiateurs se retrouvent
enclavés par l'acquisition de la réserve des trois chaînes
par un autre citoyen.
M. Ciaccia: Oui. On a une exception spécifique, par
exemple, si le lac... C'est plus facile de vous le montrer que de le
décrire, parce que c'est quasiment... Si la réserve des trois
chaînes fait le tour du lac, le propriétaire adjacent peut
être sur ce terrain-ci et acquérir la réserve des trois
chaînes. Mais cela se peut, parce que ce ne sont pas tous les lots qui
vont directement vers le lac, il y a ceux qui sont de biais. Alors, si, de ce
côté-ci, sur le lot adja- cent, iI y a un propriétaire qui
a un droit de passage vers le lac, normalement, par l'effet de la loi, ce
propriétaire devient propriétaire de la réserve des trois
chaînes et lui perdrait son droit de passage vers le lac. Nous avons
prévu dans la loi, pour ce propriétaire qui perdrait, par l'effet
de la loi, son droit de passage, de maintenir ce droit de passage. Autrement
dit, on n'enlève pas de droits acquis; on ne veut léser aucun
utilisateur. Alors, celui-ci maintient son droit de passage vers le lac. On
prévoit dans la loi qu'il peut obtenir du ministère une
attestation et une description, et enregistrer cela pour conserver les droits
qu'il a maintenant.
M. Desbiens: Ceux qui sont situés ici et qui ont leur
sortie justement sur cette partie de la réserve des trois
chaînes...
M. Ciaccia: Pourquoi feraient-Ils le tour? Celui qui est
indiqué et vous le montrez sur b.
M. Desbiens: Non, mais je vous parle...
M. Ciaccia: Supposons que b se trouve à l'autre bout.
M. Desbiens: M. le ministre, si vous permettez.
M. Ciaccia: Oui.
M. Desbiens: Ce n'est pas un cas hypothétique que je vous
soumets là, c'est parce qu'il n'y a pas de place pour passer ailleurs
que là. C'est du roc abrupt et il y a une dizaine de chalets de
villégiateurs. Alors, celui qui a obtenu la réserve des trois
chaînes ici, de a, il...
M. Ciaccia: Oui, iI faut qu'il continue à maintenir le
droit de passage.
M. Desbiens: Même si c'est avant la loi?
M. Ciaccia: Ah non. Si cela a été
concédé avant la loi, la loi n'est pas rétroactive, cela
s'applique aujourd'hui, si, aujourd'hui, lui a le droit de passage.
M. Desbiens: Comment allez-vous faire pour redonner ce droit de
passage quand il se produit une situation comme celle-là que vous avez
créée?
M. Ciaccia: Dans l'article 45.2, on prévoit des exceptions
et si ces personnes-là ont aujourd'hui un droit de passage, si la
réserve n'a pas été concédée; je
présume que, dans le cas que vous mentionnez, la réserve n'a pas
été, par lettres patentes, privatisée, d'accord? Il doit y
avoir quelque place, un chemin alentour qui se rend au lac, oui? Il fait le
tour comme vous le mentionnez, il passe là.
M. Desbiens: Disons que c'est à peu près comme
cela, il passe là, c'est semblable à cet exemple-là,
justement, sauf qu'il y a un ruisseau...
M. Ciaccia: C'est pour cela qu'on a donné cet exemple. Ces
gens, que vous mentionnez, maintiennent leur droit de passage. Ils ont
seulement à venir au ministère ou à se présenter au
bureau régional, ils vont obtenir une attestation du ministre, On va
décrire la parcelle de terrain par laquelle ils ont le droit de passage,
même si cela fait le tour, on va décrire l'emprise du chemin, on
va lui donner une attestation et il va pouvoir enregistrer cela contre ces lots
et cela va être reconnu par les propriétaires des terrains
adjacents et tous les autres acquéreurs.
M. Desbiens: Même si la réserve des trois
chaînes a été accordée avant?
M. Ciaccia: Non. Je vous dis que si la réserve des trois
chaînes a déjà été accordée par
lettres patentes avant aujourd'hui la présente loi ne s'applique pas
à ça parce que cela a déjà été
concédé. La présente loi s'applique seulement aux
réserves des trois chaînes qui existent aujourd'hui et qui sont
abolies aujourd'hui.
M. Desbiens: Je n'irai pas plus loin. Je pense que ça
serait trop long. Mais il y a un lot dans une situation à peu
près semblable à ça qui a été... Une
réserve des trois chaînes qui a été allouée
il y a à peu près un an et qui bloque dix villégiateurs
à l'autre bout.
M. Ciaccia: Je serais intéressé si vous me donniez
l'information.
M. Desbiens: Je vais vous envoyer les deux dossiers que je viens
de vous mentionner.
M, Ciaccia: Je trouve la situation un peu, je dirais,
bizarre.
M. Desbiens: Elle est très bizarre.
M. Ciaccia: On aurait concédé une réserve
des trois chaînes et on aurait enclavé et empêché...
Je voudrais examiner ça.
M. Desbiens: Je vais vous faire parvenir tout le dossier. On
n'est pas à l'endroit pour le discuter. Mais je voulais vérifier,
avec la loi que vous modifiez, ces deux situations-là
particulières, très particulières.
M. Ciaccia: Merci. Il y a des situations qui existent, je
pourrais peut-être vous le mentionner, où la réserve...
M. Desbiens: C'est ça.
M. Ciaccia: ...des trois chaînes n'a pas été
concédée. Ces gens que vous mentionnez maintiennent leur droit de
passage.
M. Desbiens: Je vais vous faire parvenir les deux dossiers en
question.
M. Ciaccia: D'accord.
Le Président (M. Audet): Alors, on est prêt à
procéder à l'étude de l'article 4.
M. Ciaccia: L'article 4. Comme je l'ai mentionné
tantôt, cet article met fin, pour les aliénations futures de
terres du domaine public, à la réserve légale de 60
mètres bordant les rivières et les lacs du Québec. Alors,
comme je l'avais expliqué on l'abolit pour toute concession future et on
va en venir plus tard à un article sur les concessions
passées.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'article 4?
M. Gauthier: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Audet): L'article 4 est
adopté.
M. Gauthier: Adopté. M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 5. Celui-là est
un peu plus compliqué parce qu'on a des papillons. Alors, si vous
permettez on va procéder morceau par morceau, par alinéa ou par
article.
Alors, j'appelle l'article 5.
M. Ciaccia: À l'article 5 j'aurais un amendement...
Le Président (M. Audet): Oui.
M. Ciaccia: ...pour le 45.1 de l'article 5. Alors, l'article 5 du
projet de loi est modifié par la suppression, dans la deuxième
ligne du deuxième alinéa de l'article 45.1, des mots "de la
section 1 du chapitre 11 et". On enlève...
Le Président (M. Audet): ...de la section...
M. Ciaccia: ..."de la section 1 du chapitre 11 et"; d'accord? Et
cet amendement fait disparaître, à la demande du ministère
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation la
référence à l'émission de lettres patentes en vertu
de la Loi sur les terres publiques agricoles pour des terres vacantes non
concédées. Ces cas sont en effet déjà couverts par
l'article 4 du projet de loi qui s'applique à toutes les ventes de
terres publiques même si elles sont consenties par d'autres
ministères que le ministère de l'Énergie et des
Ressources. Est-ce clair?
Le Président (M. Audet): Est-ce que vous aimeriez que je
lise l'amendement proposé?
M. Gauthier: Non, ça va.
Le Président (M. Audet): Cela va.
M. Gauthier: Je l'ai survi, pas de problème.
Le Président (M. Audet): Alors, est-ce que l'article
45...
Une voix: L'amendement.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'amendement à
l'article 45.1 est adopté?
M. Gauthier: Adopté.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 45.2?
M. Gauthier: Bien, l'article 45.1...
M. Ciaccia: L'amendement 45.1. On va venir à l'article
45.1.
Le Président (M. Audet): On va procéder aux
amendements. C'est parce que...
M. Gauthier: Là, c'est juste l'amendement.
Le Président (M. Audet): On va procéder aux
amendements. C'est parce que c'est l'article 5. Les articles... Cela ne se
trouve pas à être des articles, dans le fond.
M. Ciaccia: Voulez-vous que...
Le Président (M. Audet): L'article 45.2, s'il vous
plaît. Est-ce qu'il y a des commentaires ou des amendements?
M. Ciaccia: L'article 45.2. L'article 5 du projet de loi est
modifié par l'insertion, dans la première ligne du paragraphe
4° de l'article 45.2, après le mot "occupée", des mots "en
tout ou en partie,". Et cet amendement est Introduit à des fins de
cohérence avec les paragraphes 1° et 2° du même article
qui précisent que, même si la réserve est affectée
en partie seulement, elle demeure en totalité dans le domaine
public.
M. Gauthier: Amendement adopté.
Le Président (M. Audet): Amendement adopté. Article
45, paragraphe 3°.
M. Ciaccia: L'article 5 du projet de loi est modifié par
le remplacement, dans la première et la deuxième ligne de
l'article 45.3, des mots "louer, échanger en totalité ou en
partie" par les mots "louer ou échanger, en totalité ou en
partie,". Cet amendement corrige une erreur de ponctuation.
Le Président (M. Audet): L'amendement est
adopté.
M. Ciaccia: Précédemment, j'ai fait une erreur
d'orthographe; là, c'est une erreur de ponctuation.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le ministre.
L'amendement est adopté à l'article 45.3.
M. Ciaccia: On n'a plus d'amendement. Oh non! Il y en a un
à l'article 45.5.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 45.4?
M. Ciaccia: II n'y a pas d'amendement.
Le Président (M. Audet): II n'y a pas d'amendement ni de
commentaire. Cela va.
Adopté. Non, il n'y a pas d'amendement. Excusez-moi.
M. Ciaccia: Article 45.5?
Le Président (M. Audet): Article 45.5?
M. Ciaccia: L'article 5 du projet de loi est modifié par
le remplacement du premier alinéa de l'article 45.5 par le suivant:
"Lorsqu'une terre n'est séparée d'un plan d'eau que par une
réserve et qu'en raison de la dévolution en vertu de l'article
45.1, le propriétaire de cette terre ne peut plus accéder au plan
d'eau par cette réserve, celle-ci est sujette à une servitude
réelle de passage en faveur de cette terre." Cet amendement a pour but
de clarifier l'article 45.5 en précisant notamment que la servitude de
passage est une servitude d'accès au plan d'eau. C'est l'exemple que je
donnais tantôt au député de Dubuc. D'accord?
M. Gauthier: Oui, d'accord, adopté.
Le Président (M. Audet): L'amendement est adopté.
Article 45.6?
M. Ciaccia: L'article 45.6, introduit par l'article 5 du projet
de loi, est remplacé par le suivant: "Le ministre peut délivrer
à toute personne qui en fait la demande une attestation confirmant que
la réserve affectant une terre a fait l'objet d'une dévolution en
vertu de l'article 45.1. L'article 45.2 est réputé ne
s'être jamais appliqué à une réserve faisant l'objet
d'une attestation. "Cette attestation peut être enregistrée par
dépôt au bureau de la division d'enregistrement où est
située la réserve, auquel cas elle n'est
pas soumise aux formalités prévues au cinquième
alinéa de l'article 2131 du Code civil. "Le gouvernement peut, par voie
réglementaire, fixer les frais exigibles pour la délivrance d'une
attestation."
La deuxième phrase du premier alinéa fait suite au
mémoire de la Chambre des notaires qui souligne l'incertitude au sujet
des titres pouvant résulter des exceptions prévues. On a
corrigé cet aspect et l'amendement dissipe cette incertitude en
empêchant qu'une attestation puisse être annulée
après sa délivrance par l'application de l'une des exceptions
prévues à l'article 45.2. Le deuxième alinéa
dispense la personne habilitée de signer l'attestation devant deux
témoins et de produire l'affidavit de l'un d'eux pour les fins
d'enregistrement. Le troisième alinéa a pour but de permettre la
délivrance d'une attestation sans que la personne qui la demande soit
nécessairement tenue au paiement des frais. Alors, c'est pour faciliter
l'attestation, l'enregistrement et la preuve de propriété de
celui qui devient le propriétaire de la réserve.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va pour
l'amendement?
M. Gauthier: Juste un instant! D'accord, cela va.
Le Président (M. Audet): Cela va? L'amendement est-Il
adopté?
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 5 est
adopté tel qu'amendé?
M. Gauthier: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Adopté. Article 6?
M. Ciaccla: À l'article 6, c'est une modification de
concordance avec celle qui est proposée à l'article 26 et qui
dispense de l'enregistrement au terrier des permis d'occupation.
M. Gauthier: La raison que vous avez donnée tantôt,
c'est que ce serait trop fastidieux d'enregistrer tous les permis d'occupation.
C'était cela?
M. Ciaccla: C'est parce que c'est moins de douze mois; ce sont
des permis de quelques semaines ou quelque mois.
M. Gauthier: Ce serait trop... D'accord, cela va.
Le Président (M. Audet): Cela va pour l'article 6?
M. Gauthier: Adopté. (23 h 45)
Le Président (M. Audet): Adopté. Article 7,
maintenant?
M. Ciaccia: Cet article confirme que, dans le cas où la
publication de l'avis n'est pas nécessaire, la révocation ne
pourra être prononcée qu'à l'expiration d'un délai
de trente jours de la date de mise à la poste de l'avis. Le texte actuel
n'accordait ce délai que dans le cas de la révocation de lettres
patentes alors que tous les cas de révocation doivent lui être
soumis.
Le Président (M. Audet): Des commentaires?
M. Gauthier: Question! Sérieusement, M. le ministre, vous
avez lu un peu vite, et je vous avoue que je n'ai pas compris. Je sais qu'on
parte de la date de la mise à la poste quand une publication n'est pas
requise, mais dans votre justification, je vous avoue que...
M. Ciaccia: À quel article? L'article 7?
M. Gauthier: L'article 7. Cela ne me semble pas compliqué
quand je lis l'article, mais quand vous l'expliquez, cela me semble
compliqué.
M. Ciaccia: L'article 66 de la loi dit: "Le ministre ne peut
révoquer un droit sans aviser la personne visée par courrier
certifié, à la dernière adresse apparaissant à son
dossier. De plus, cet avis doit, dans le cas de révocation de lettres
patentes, paraître dans un Journal publié dans la région
où est située la terre et être affiché dans un
endroit public de cette région. L'avis doit contenir la mention que la
révocation pourra être faite après l'expiration de 30 jours
à compter de sa publication et que la personne visée peut faire
valoir son point de vue pendant ce délai au représentant du
ministre qui y est identifié."
L'amendement de l'article 7 confirme que, dans le cas où la
publication de l'avis n'est pas nécessaire, la révocation ne
pourra être prononcée qu'à l'expiration d'un délai
de 30 jours de la date de la mise à la poste de l'avis.
Le Président (M. Audet): Cela va?
M. Gauthier: Cela va, c'est parce que Je n'avais pas compris ce
que vous aviez dit.
Le Président (M. Audet): L'article 7 est
adopté?
M. Gauthier: Cela va, adopté.
Le Président (M. Audet): Article 8, maintenant?
M. Ciaccia: Cet article introduit le pouvoir réglementaire
de fixer les frais administratifs exigibles pour la délivrance de
l'attestation de ta dévolution de la réserve prévue
à l'article
45,6. Il corrige en même temps une omission qui avait pour effet
d'empêcher le ministère de percevoir des frais lors de l'octroi
d'un droit autre que ceux qui sont énumérés à cet
article. On transfère la réserve de plein droit sans frais, mais
si un propriétaire veut une attestation, une description, que ce soit
une attestion de son droit de passage, de son droit de propriété,
il doit assumer les frais administratifs pour obtenir cette attestation.
Le Président (M. Audet): Pas de commentaire? Cela va?
M. Gauthier: Non, cela va.
Le Président (M. Audet): L'article 8 est
adopté?
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): Article 9?
M. Ciaccia: On amende l'article 72 par le remplacement des mots
"de baux ou de permis d'occupation" par les mots "ou de baux". Le
caractère temporaire du permis d'occupation et la nature des droits
qu'il confère ne justifient pas que le ministère avise les
municipalités concernées de l'octroi ou de la révocation
d'un tel permis.
M. Gauthier: Pas de problème.
Le Président (M. Audet): Cela va, l'article 9 est
adopté?
Je pense qu'il y a maintenant un ajout.
M. Ciaccia: L'article 9.1
Le Président (M. Audet): L'article 9.1?
M. Ciaccia: Le projet de loi est modifié par l'insertion,
après l'article 9, de ce qui suit: "Cette loi est modifiée par
l'addition, à la fin, des annexes suivantes:" II y a deux annexes.
L'amendement modifie l'ordre de présentation des annexes, de
façon qu'elles fassent partie intégrante de la Loi sur les terres
du domaine public et soient publiées dans le recueil des lois refondues
du Québec.
Le Président (M. Audet): Adopté? M. Gauthier:
Adopté. M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 10?
M. Ciaccia: II y a un amendement aux annexes I et II.
Le Président (M. Audet): Excusez. L'article 10... On va
aller à l'annexe I? Cela va, d'accord.
M. Ciaccia: Annexes I et II. Le projet de loi est modifié
par le déplacement des annexes I et II de façon à les
placer après la phrase introductive de l'article 9.1. C'est une
modification de concordance avec l'article 9.1 proposé.
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'amendement est-Il
adopté? Il y a un autre amendement.
M. Gauthier: Ce qu'on vient d'adopter, c'est l'amendement aux
annexes I et II. C'est de la concordance.
M. Ciaccia: Oui.
Le Président (M. Audet): Oui.
M. Ciaccia: Ensuite, on amende l'annexe I du projet de loi.
Le Président (M. Audet): 11 y a un autre amendement
ensuite.
M. Ciaccia: L'annexe I est modifiée: 1° par te
remplacement de ce qui suit: "Article 45.2, paragraphe 3°" et"Réserves conservées à des fins d'accès" par ce
qui suit: Terres visées à l'article 45.2, paragraphe 3°
(arpentage primitif)"; 2° par le remplacement dans la colonne "Canton", du
mot "Callières" par le mot "Callière".
Justification. Le premier paragraphe a pour but de corriger les titres
de l'annexe I et d'Indiquer que la désignation des lots qui y sont
mentionnés est celle de l'arpentage primitif et non du cadastre et le
deuxième paragraphe corrige une faute d'orthographe.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Gauthier: Oui.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'annexe I est
adoptée tel qu'amendée?
M. Desbiens: Oui.
Le Président (M. Audet): Annexe II?
M. Ciaccia: L'annexe II du projet de loi est modifiée:
1° par le remplacement de ce qui suit: "(Article 45.4)" et Terres
sujettes à un droit de passage" par ce qui suit: Terres sujettes
à un droit de passage en vertu de l'article 45.4
(arpentage primitif); 2° par le remplacement, dans la colonne
"Canton", du mot "Désaulniers" par le mot "Desaulniers"; 3° par le
remplacement, dans la colonne "Lot" en regard du canton Dumas, du chiffre "3"
par le chiffre "4"; 4° par le remplacement, dans la colonne "Lot" en regard
du canton Matane, du chiffre "3" par "2 et 3"; 5° par le remplacement, dans
la colonne "Lot" en regard du canton Tessier, du mot et des chiffres "1, 2 et
3" par le chiffre "1"; 6° par le remplacement, dans la colonne "Lot" en
regard du rang Nord-Est, riv Matane du canton Tessier, du mot et des chiffres
"1 à 43" par "1 à 30, 32, 35 et 37 à 43"; 7° par le
remplacement, dans la colonne "Lot" en regard du rang Sud-Ouest, riv. Matane du
canton Tessier, du mot et des chiffres "1 à 43" par "1, 2, 4 à
17, 19 et 23 à 40"; 8s par le remplacement, dans ta colonne
"Rivière" en regard de la municipalité régionale de
comté d'Avignon, du mot "Assemetquaquan" par le mot "Assemetquagan";
et...
M. Gauthier: Ha, ha, ha! J'y tenais. Si vous ne l'aviez pas lu,
je ne l'aurais pas adopté.
M. Ciaccia: ...9° par le remplacement, dans la colonne
"Municipalité régionale de comté" du lot "Mingamie" par le
mot "Minganie".
M. Gauthier: Juste une question. Pas sur Assemetquaquan, mais sur
la question... Je remarque qu'il y a beaucoup de changements de lots qui sont
enlevés ou rajoutés. Pouvez-vous me donner une explication pour
fins de curiosité? Comment se fait-il que les lots ont changé
comme ça entre la préparation du projet de loi et...
M. Lemieux (Guy): Parce qu'au moment où on a fait
le...
M. Ciaccia: Guy Lemieux, pour les fins du Journal des
débats.
Le Président (M. Audet): M. Lemieux.
M. Lemieux (Guy): ...décompte des lots où il y
avait de la réserve, cela a été fait à pleine
vapeur par les bureaux régionaux et nous autres. C'est
contrevérifié et malgré tout, lorsque cela a
été imprimé, on s'est aperçu en vérifiant au
terrier qu'on avait fait une erreur dans l'énumération du lot.
Effectivement, le lot n'avait plus de réserve privée ou il
était public.
M. Gauthier: II s'agissait simplement d'erreurs de copiste, si je
comprends bien. Ce n'est pas parce qu'il y a eu des modifications
entre-temps.
M. Lemieux (Guy): Non, non, il n'y a pas eu de changements.
M. Gauthier: Ça va pour les amendements.
Le Président (M. Audet): Les amendements sont
adoptés.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'annexe II est
adoptée telle qu'amendée?
Des voix: Adopté,
Le Président (M. Audet): Adopté. La commission fait
motion pour la renumérotation du projet de loi.
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): J'appelle maintenant le titre du
projet de loi, Loi modifiant la Loi sur les terres du domaine public. C'est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
M. Gauthier: M. le Président, dans votre motion de
renumérotation...
Le Président (M. Audet): Oui.
M. Gauthier: ...j'ai ici un feuillet disant qu'on
renumérote les articles 91 et 10 en leur attribuant les numéros
10 et 11. Quand est-ce qu'on les a passés?
Le Président (M. Audet): Quelle motion? Une voix:
Cela se fait automatiquement.
M. Gauthier: Ah, bien. Globalement, excusez. D'accord.
Le Président (M. Audet): Oui. D'accord. C'est
adopté.
M. Gauthier: Je voulais m'assurer que, même s'il est 11 h
58, on fait un bon travail, quand même.
Le Président (M. Audet): L'article 10 a été
adopté. Je vous ai coupé, à un moment donné, pour
vous...
M. Ciaccia: Cela va.
Le Président (M. Audet): Oui, cela va. C'est pour la date.
Est-ce que l'ensemble du projet de loi est adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
M. Gauthier: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Alors, la
commission a accompli son mandat. Nous ajournons nos travaux sine die. Bonne
nuit!
(Fin de la séance à 23 h 56)