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(Vingt heures huit minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission de l'économie et du travail est réunie pour
procéder à la vérification des engagements financiers du
ministère de l'Énergie et des Ressources du mois de janvier 1987
au mois d'août 1987. M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
Le Secrétaire: Oui, il y a un remplacement, Mme la
Présidente. M. Latulippe (Chambly) est remplacé par Mme Hovington
(Matane).
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
secrétaire. Je voudrais rappeler aux membres de la commission que, selon
l'entente intervenue, la commission consacrera deux heures à la
vérification des engagements financiers du ministère de
l'Énergie et des Ressources.
Est-ce que l'ordre du jour est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je demanderais
aux membres s'ils acceptent de renoncer au délai de transmission de
l'avis de convocation et de l'ordre du jour.
M. Savoie: Renoncé. M. Théorêt:
Renoncé.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce que vous renoncez? Cela va.
Réponses déposées
Alors, j'aimerais déposer la liste des réponses obtenues
aux questions en suspens lors de la dernière séance de
vérification des engagements financiers, le 31 mars 1987.
Déposé. Tout le monde en a eu une copie? Cela va.
J'appelle maintenant les engagements financiers du ministère
selon l'ordre dans lequel ils apparaissent sur les listes à partir du
mois le plus éloigné jusqu'au mois le plus récent. Alors,
nous commençons par le mois de janvier à l'engagement 14.
M. le député d'Ungava.
Engagements de janvier
M. Claveau: Oui, Mme la Présidente. À l'engagement
14 du mois de janvier, vous dites. "Contrat pour l'achat d'un microscope
optique avec accessoires pour les besoins du Centre de recherches
minérales: 49 949,04 $." En fait, moi j'aimerais savoir à quoi
sert cette bebite-là?
M. Savoie: Mme la Présidente, je voudrais d'abord
commencer en remerciant les gens qui m'accompagnent et vous les
présenter pour les fins du registre. À ma droite, M. Onil Roy,
sous-ministre en titre et à la droite de M. Roy, M. Godbout, responsable
du service à l'industrie minière. Â ma gauche, il y a M.
Bissonnette et derrière nous se trouvent, de la part du
ministère, M. Picard, M. Guy Piché et M. Gilles Mahoney,
directeur du service de la politique et évaluation. Et je suis
également accompagné de mon chef de cabinet, Mme Louise
Hébert, et de mon conseiller politique en matière de mines et
attaché politique, M. Gilles Reny.
Pour ce qui est de l'achat du microscope que vous avez demandé
à l'engagement 14, je crois...
M. Claveau: C'est ça.
M. Savoie: Effectivement, il s'agit d'un contrat pour l'achat
d'un microscope optique avec accessoires pour les besoins du Centre de
recherches minérales. Alors, les commentaires sont les suivants. Au
cours des dernières années le CRM a développé
considérablement son secteur de la minéralogie appliquée.
De plus en plus d'industries minérales québécoises, dans
le cadre de projets en commandite, font appel à l'expertise du CRM dans
ce domaine pour résoudre différents problèmes. Face
à l'augmentation de la demande et dans le but de mieux répondre
à la clientèle, le CRM a dû procéder à
l'engagement d'un nouveau minéralogiste. Comme la microscopie optique
est l'instrument de base, l'achat d'un microscope s'est avéré
nécessaire.
Quant à l'équipement livré, il répond
à l'ensemble des spécifications décrites dans le devis
d'achat. Considérant le type de travaux de recherche effectués au
CRM, l'appareil devait répondre à certaines normes de
qualité bien précises, afin d'avoir une utilisation efficace.
Quant au choix, la
soumission a été accordée au plus bas
soumissionnaire dont la marchandise répondait aux spécifications
du devis d'achat.
M. Claveau: Justement, vous concluez en introduisant ma prochaine
question. Comment se fait-il qu'il y ait 50 % des soumissionnaires - des
chiffres qu'on voit -qui n'ont pas compris de quoi il s'agissait? Je trouve
cela assez bizarre. II y a quand même - vous conviendrez - une
différence énorme entre les deux soumissionnaires qui sont dans
le produit - 49 000 $ et 54 000 $ - les autres étaient à 15 000 $
et 18 000 $. Est-ce qu'il y aurait moyen d'obtenir la teneur de l'appel
d'offres afin de comprendre pourquoi il y en a tant qui n'ont pas compris?
M. Savoie: J'imagine qu'on pourrait obtenir l'appel d'offres qui
a été publié. Je vais vous en transmettre copie, si cela
vous plaît.
M. Claveau: À l'ensemble des membres de la commission,.
Encore là, ce n'est pas pour mon plaisir.
M. Savoie: Je parlais à Mme la Présidente,
évidemment.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous pourriez faire
parvenir cela au secrétariat de la commission.
M. Savoie: ...très, pertinent en le faisante
La Présidente (Mme Bélanger): Cela va, M. le
député d'Ungava?
M. Claveau: J'aimerais quand même avoir une réponse.
Comment cela se fait-il que la moitié n'ont pas compris?
M. Savoie: II faudrait appeler MHAC inc. et leur demander ce
qu'ils ont pensé et Nikon Canada inc., le vendeur qui a traité la
demande pour savoir exactement à quoi il a pensé quand il a
préparé sa soumission. J'imagine que les spécifications
étaient là et qu'il en a oublié une en préparant sa
soumission, en pensant peut-être qu'ici aux Mines on était
endormis. Ce n'est pas le cas; donc, on l'a poigne.
M. Claveau: C'est une hypothèse. Je me pose aussi une
question. On a quand même un produit d'une certaine valeur, un achat de
50 000 $. Comment se fait-il qu'on procède par invitation dans des cas
comme cela? Étant donné le nombre... Il y a eu six demandes
d'invitation. C'est quand même beaucoup. Est-ce que vous pensez que cela
ne pourrait pas se faire tout simplement par le processus de soumissions
cachetées?
M. Savoie: C'est comme la question de cet après-midi. Cela
passe par le service des achats du ministère de M. Rocheleau. Comme pour
la réponse de cet après-midi, si vous voulez savoir de quelle
façon ils procèdent et comment ils s'organisent, on pourrait leur
écrire une lettre, leur demander comment ils ont fait pour
procéder aux soumissions pour cet achat et vous transmettre la
réponse. Sans vraiment connaître les motifs de fond, il me semble
que c'est probablement de l'équipement de haute technologie, qu'on ne
trouvera pas cela chez Miracle Mart et qu'on doit chercher des centres qui
vendent ces équipements, qu'il n'y en a pas 35 au Québec. En
conséquence, on fait la demande à celui qui est le plus
susceptible de transporter cet équipement et de soumissionner pour un
contrat semblable.
M. Claveau: On aura l'occasion de confronter vos dires avec
d'autres engagements financiers plus tard. On va voir qu'il est difficile
à comprendre pourquoi quelquefois on procède par invitation,
d'autres fois par soumissions publiques. Par contre, je pense qu'on pourrait
gagner du temps. On va retrouver tout au long des engagements financiers le
problème que je soulève, à savoir que la commission, le
ministre ou Mme la Présidente s'occupe de faire parvenir aux membres de
la commission les modalités exactes, fixes qui font qu'une fois on
procède par invitation, une autre fois par soumissions publiques.
D'autres fois on se demande un peu quelle est la procédure; il ne semble
pas y avoir d'ordre de montants. J'ai étudié tous les engagements
financiers. On verra, par exemple, dans les cas de dynamitage sur la route de
Manic 5, que c'est assez spécial. J'aimerais qu'on établisse une
fois pour toutes la politique d'achat du gouvernement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Savoie: Évidemment, c'est parce qu'on a vécu
cela cet après-midi. Il faut comprendre que nous faisons la commande
auprès du ministère des Approvisionnements et Services, et ce
sont eux qui procèdent selon les normes et les règles
établis. Je répète mon invitation au député
d'Ungava de reprendre son discours, sa dialectique sur le plan des achats, et
en parler particulièrement lorsque le ministre des Approvisionnements et
Services viendra faire la défense de ses crédits ou dans
l'étude de ses engagements financiers. Si vous voulez qu'on
écrive à ce ministère et qu'on lui demande d'envoyer les
réponses à la commission, on le fera, il n'y a pas de
problème.
M. Claveau: J'en fais la demande formelle, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre, vous pouvez faire parvenir cette demande au secrétariat dela commission.
M. Savoie: Oui, certainement, Mme la Présidente, il me
fera grand plaisir de répandre à ce besoin très
important.
La Présidente (Mme Bélanger): Cela va. Est-ce que
l'engagement 14 est vérifié?
M. Claveau: Cela va, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous allons à
l'engagement 18, parce que les autres ont été
étudiés.
M. Claveau: L'engagement 18 - on va le trouver - "Contrat pour
l'achat de 95 voitures de tourisme, familiales, camionnettes et fourgonnettes
pour les besoins du ministère." Est-ce qu'il s'agit exclusivement des
besoins du ministère des Mines ou si c'est du ministère de
l'Énergie et des Ressources en général?
M. Savoie: On n'a pas l'engagement 18, Mme la
Présidente.
M. Claveau: C'est pourtant...
La Présidente (Mme Bélanger): Je l'ai ici.
M. Claveau: C'est Énergie et Ressources, divers
programmes.
M. Savoie: Cela peut être Forêts, Énergie et
Ressources, mais ce n'est certainement pas les mines, me dit-on. Moi, je ne
l'ai pas dans mon cahier, je cherche l'engagement 18, j'ai 19... Qu'est-ce que
c'est la demande, encore?
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense qu'on peut
garder cet engagement pour le moment où on étudiera les
engagements avec le ministre de l'Énergie et des Ressources.
M. Savoie: Qu'est-ce que c'est l'engagement?
La Présidente (Mme Bélanger): "Contrat pour l'achat
de 95 voitures de tourisme, familiales, camionnettes et fourgonnettes pour les
besoins du ministère."
M. Savoie: Cela doit être pour des visites qu'on organise
à l'intérieur de la mine Kiena...
M. Claveau: Je me demandais si c'était pour aller visiter
Casa Berardi, par exemple.
M. Savoie: Oui, c'est cela. Non, on ne pense pas que ce soit
nous.
M. Claveau: C'est dans les divers programmes Énergie et
Ressources. Il n'y a pas de ventilation par programme, mais il aurait pu
arriver que certains géologues, résidents ou membres du
ministère en régions aient eu besoin d'une voiture neuve. Mais il
me semble, si je ne me trompe pas, est-ce qu'il n'y a pas un véhicule
neuf qui vient d'arriver à Énergie et Ressources, secteur Mines,
à Chibougamau, dernièrement?
M. Savoie: Un véhicule ou un 4X4, un Blazer, ce n'est pas
un véhicule de tourisme.
M. Claveau: Cela dépend comment on le définit. Ici,
il y a voitures de tourisme, familiales, camionnettes et fourgonnettes.
M. Savoie: Ce serait là-dedans. Peut-être,
là-dedans, effectivement, ce sont les voitures regroupées de tout
le ministère.
M. Claveau: Mais à l'intérieur du budget de votre
ministère, vous ne savez pas ce qui a été
prélevé pour payer des voitures.
M. Savoie: II y en a deux ou trois pour nous, me dit-on, mais
c'est tout. Le service d'achat de ces équipements se fait par
l'administration du ministère de l'Énergie et des Ressources, et
ne relèvent pas du secteur Mines.
M. Claveau: Mais lorsque, par exemple, un géologue
résident, à Sept-Îles, a besoin d'un véhicule neuf,
à qui est-ce qu'il s'adresse? Au service des achats ou au
ministère?
M. Savoie: II s'adresserait d'abord chez nous, j'imagine, pour
avoir les autorisations et cela irait au ministère, à
l'administration.
M. Claveau: C'est quand même vous qui donnez la commande ou
qui refilez la commande au ministère des Approvisionnements et
Services.
M. Savoie: L'achat n'est pas fait chez nous.
M. Claveau: II y a sûrement moyen de savoir combien de
véhicules neufs ont été payés par les programmes
10, 11 et 12 d'énergie et Ressources pour l'exercice financier
1986-1987. Vous allez nous en déposer la liste.
M. Savoie: Oui, on pourrait faire cela.
M. Claveau: Avec toute la diligence qu'on vous connaît, M.
le ministre.
M. Savoie: Comme d'habitude.
M. Claveau: C'est la même diligence que vous avez
utilisée pour aller à Murdochville.
M. Savoie: On est allés tout de suite, hein?
La Présidente (Mme Bélanger): Les engagements du
mois de janvier sont vérifiés.
Février
Nous allons au mois de février, à l'engagement 2.
M. Claveau: "Renouvellement du contrat pour la fourniture des
services de diffusion dans les sept bureaux des représentants
régionaux du ministère de la banque de données Examine via
le système informatique MINISIS." Est-ce que vous pourriez nous
expliquer dans un premier temps comment il se fait qu'il y ait seulement la
Centrale des bibliothèques de Montréal qui puisse donner ce
service? Est-ce que c'est un service continu avec cet organisme? Comment se
fait-il que c'est le seul organisme en lice?
M. Savoie: Est-ce que quelqu'un veut répondre à
cela?
M. Roy (Onil): Pour ce genre de contrat, c'est l'organisme qui
est privilégié, si on veut.
La Présidente (Mme Bélanger): Excusez-moi...
M. Roy: Onil Roy, sous-ministre associé.
La Présidente (Mme Bélanger): ...pour le
bénéfice du Journal des débats.
M. Roy: Pour ce genre de contrat, c'est l'organisme qui est
privilégié dans l'appareil gouvernemental et qui a d'ailleurs
été formé essentiellement pour gérer des banques
d'information de ce type. C'est un organisme sans but lucratif et c'est la
raison pour laquelle le contrat lui a été donné.
M. Claveau: Est-ce qu'il y a d'autres fournisseurs possibles au
Québec?
M. Roy: M, Bissonnette pourrait nous fournir des
détails.
M. Bissonnette (André): II pourrait y avoir d'autres
fournisseurs possibles au Québec, mais Examine est une banque qui n'est
pas nécessairement rentable, mais nécessaire pour nos
intervenants en exploration minière. Comme c'est un canal
privilégié et comme nous avions déjà, au cours des
quatre ou cinq dernières années, développé des
systèmes avec la Centrale des bibliothèques, nous avons
continué avec cet organisme.
M. Claveau: D'accord. C'est eux qui ont travaillé avec
vous comme experts pour développer ce programme?
M. Bissonnette (André): Pour adopter ce programme à
partir d'un programme qu'on avait développé dans les
années antérieures avec le gouvernement
fédéral.
M. Claveau: D'accord. Sur la base de quoi évalue-t-on la
valeur d'un tel contrat quand on procède par négociation directe
avec un seul fournisseur? Comment peut-on arriver à savoir que ce
contrat vaut 70 000 $ sur trois ans?
M. Bissonnette (André): Les taux ont été
établis en fonction du coût des CPU, du coût des lignes de
transmission qui se retrouvent normalement dans le métier de
transmission de banques de données...
M. Claveau: D'accord. Est-ce que vous pouvez me dire si le
système... Oui?
M. Bissonnette (André): ...et en fonction du nombre
d'heures d'utilisation du système, comme cela se fait dans n'importe
quelle banque; on est facturés tant par minute utilisée. Comme
c'est un organisme sans but lucratif, c'est le prix de revient, j'imagine, plus
ce qui est nécessaire pour survivre.
M. Claveau: Est-ce que ce contrat est négocié
directement par vous ou si c'est encore le service des approvisionnements qui
négocie cela?
M. Bissonnette (André): Ce contrat a dû être
négocié par nous.
M. Claveau: C'est vous qui l'avez négocié.
Pouvez-vous me dire, par exemple, sur la base des années
antérieures - je sais que cela ne fait pas tellement longtemps que le
système est complété - si c'est complété, si
les interconnexions régionales sont faites partout?
M. Bissonnette (André): Actuellement, oui.
M. Claveau: Bon! Est-ce qu'il y a un nombre important d'heures
d'utilisation ou d'utilisateurs qui se servent vraiment quotidiennement du
système?
M. Bissonnette (André): Je ne pourrais pas vous le dire,
je n'ai pas de chiffres, je n'ai pas de données statistiques sur
l'utilisation que je pourrais vous citer de mémoire, mais ce sont
des chiffres que nous avons effectivement.
M. Claveau: Est-ce que vous pourriez nous faire parvenir ces
chiffres?
M. Bissonnette (André): Oui.
M. Claveau: Avec chaque bureau régional. Je suppose qu'il
y a moyen de décortiquer les chiffres par bureaux
régionaux...
M. Bissonnette (André): Je pense que oui.
M. Claveau: ...le nombre d'utilisateurs, etc. IL s'agit de voir
si le système est rentable ou non, s'il est efficace et si les
utilisateurs en profitent.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'engagement 2 est vérifié?
M. Claveau: Vérifié, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous passons à
l'engagement 5.1 numéroté par le secrétariat de la
commission, étant donné que l'engagement n'était pas
numéroté. Je ne sais pas si vous l'avez. Il s'agit de la
subvention à la Commission de la santé et de la
sécurité du travail...
M. Savoie: Oui, on l'a.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous l'avez?
M. Savoie: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger):
"...représentant la participation du ministère à la
réalisation d'une étude servant à identifier les facteurs
responsables de l'augmentation du taux de réclamations en regard du
régime d'indemnisation des victimes d'accidents du travail dans le
secteur des mines."
M. Claveau: Mme la Présidente, on touche là un
problème qui me semble assez grave. Est-ce qu'il y a vraiment, au cours
des dernières années, une augmentation telle de la
fréquence des accidents du travail dans les mines qui justifie une
étude de 75 000 $, de 150 000 $ finalement, si on calcule le total?
M. Savoie: Effectivement, il y a une augmentation non pas dans le
taux, mais dans le nombre d'accidents et c'est à cause du fait qu'il y a
un véritable foisonnement d'activités dans l'industrie
minière. Il y a beaucoup plus de développement, de travaux de
mise en développement par des entrepreneurs travaillant dans des
conditions assez particulières. Il y a évidemment une hausse du
nombre d'utilisateurs de la CSST.
M. Claveau: II n'y a pas d'augmentation du nombre de travailleurs
miniers. On a même vu qu'entre 1985 et 1986 c'était passé
de 27 000 à 21 000 à peu près pour le nombre de
travailleurs miniers. Cela veut dire que ce sont les conditions de travail qui
sont changées, qui se sont détériorées et non pas
la compétence des travailleurs qui est moindre.
M. Savoie: D'une part, je pense que le nombre de travailleurs
dans l'industrie est passé de 22 000 à 21 000 et non pas de 27
000. Deuxièmement, on m'avise également que des critères
ont été changés dans la désignation de ce qui est
admissible par la CSST, ce qui fait en sorte qu'il y a une augmentation sur
papier, mais il n'y en a pas réellement puisque avant on compilait d'une
autre façon.
M. Claveau: Est-ce qu'on pourrait profiter de l'occasion pour
avoir un relevé du nombre d'accidents mortels dans les mines au
Québec au cours des dix dernières années?
M. Cusano: C'est disponible dans les rapports de la CSST, Mme la
Présidente.
M. Claveau: Je suppose que si c'est disponible dans les rapports
de la CSST, le ministre...
M. Cusano: ...qui sont déposés en Chambre.
M. Claveau: Le ministre doit le savoir et pourrait nous en faire
état. On parle de mines actuellement.
M. Savoie: Je pense que la CSST ne s'occupe des mines que depuis
1980 ou 1981.
M. Claveau: C'était le ministère de
l'Énergie et des Ressources avant.
M. Savoie: En conséquence, on ne pourra pas remonter
à dix ans, mais je pense qu'on pourrait certainement parler des sept ou
huit dernières années avec la CSST.
M. Claveau: Mais c'était le ministère de
l'Énergie et des Ressources qui, jusqu'en 1981, avait son propre service
d'inspection de sécurité.
M. Savoie: C'est cela et pour la période d'avant, il
faudrait "embarquer" sur un autre système. Comme on vient juste de le
mentionner, ces chiffres-là ne seraient pas concluants parce que les
normes ont été
modifiées en cours de route. Ce qui n'était pas admissible
auparavant l'est devenu.
M. Claveau: Actuellement, vous croyez qu'il y a vraiment
matière à faire une étude pour essayer de comprendre les
raisons de l'augmentation finalement.
M. Savoie: Oui, effectivement, la santé et la
sécurité des travailleurs, des mineurs, nous préoccupent
beaucoup. C'est un élément qu'on voudrait contrôler et
éliminer le plus possible. C'est tout à fait normal qu'on se
penche sur cet élément et qu'on cherche à en
connaître les causes.
Ici, il s'agissait d'une demande pour partager avec la CSST les
coûts d'une étude d'impact de la Loi sur les accidents du travail
et les maladies professionnelles dans les mines. Je pense que notre
participation était de l'ordre de 75 000 $. Cette étude d'impact
n'a finalement jamais eu Heu puisque la CSST n'a pas pu trouver de preneur et
en conséquence, le contrat n'a jamais été
accordé.
M. Claveau: Pour l'information du député, je
voudrais juste dire que depuis le mois de septembre il y a eu cinq morts dans
les mines de mon comté. Je pense qu'il ne doit pas avoir ce
problème-là dans le sien. Il peut donc comprendre que la question
des accidents dans les mines puisse m'intéresser
particulièrement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Viau.
M. Cusano: Après avoir passé 163 heures dans une
commission parlementaire qui a étudié la loi 42 sur les accidents
du travail et les maladies professionnelles, la plus longue commission
parlementaire de l'histoire du Parlement de Québec, je pense que je suis
très conscient de ce que vous venez de dire, même si je suis du
comté de Viau et qu'il n'y a pas de mines. Il y a des carrières,
par exemple.
M. Claveau: Ah! on va y voir. Cette étude est-elle
interne, réalisée par la CSST elle-même ou va-t-elle la
donner... (20 h 30)
M. Savoie: Comme je l'ai mentionné tout à l'heure,
la CSST n'a pas trouvé preneur pour effectuer l'étude. En
conséquence, l'étude ne s'est jamais effectuée.
Vous dites qu'il y a eu cinq morts dans votre comté en 1987?
M. Claveau: Depuis le mois de septembre. Trois à Matagami,
deux à Chibougamau.
M. Savoie: II y en a eu un à
Chibougamauo
M. Claveau: Deux.
M. Savoie: C'est où l'autre?
M. Claveau: II y en a eu un autre dernièrement et il y en
a eu un une semaine ou deux après les trois morts de Matagami, puis on
en a eu un autre tout dernièrement, un type qui est tombé dans un
trou de 50 à 60 pieds.
M. Savoie: À quelle mine?
M. Claveau: À la mine..,, Il faudrait que je
vérifie les noms comme il faut, pour être sûr de ne pas me
tromper.
M. Savoie: Et cela constituait des accidents du travail.
M. Claveau: Ce sont des mineurs morts au travail.
M. Savoie: Au travail. M. Claveau: Oui.
M. Savoie: C'est un accident du travail, cela. On pensait qu'il y
en avait quatre. On n'avait pas identifié le cinquième.
M. Claveau: Oui. Je pourrais vous donner toutes les
coordonnées avec les noms si vous le voulez.
Mars
La Présidente (Mme Bélanger): Les engagements du
mois de février sont vérifiés. Passons au mois de mars
à l'engagement 21.
M. Claveau: Engagement 21 du mois de mars. À l'engagement
21 du mois de mars, il s'agit donc d'une subvention à la
Société nationale de l'amiante au titre d'aide financière
de l'ordre de 6 700 000 $ pour lui permettre de faire honneur à ses
obligations Je pense qu'il est tout à fait normal de savoir à
quoi a été affecté cet argent.
M. Savoie: Pardon?
M. Claveau: À quoi ont été affectés
spécialement ces 6 700 000 $ de subvention à la
Société nationale de l'amiante?
M. Savoie: D'accord. Cette aide financière de 6 700 000 $
venait compléter la mise de fonds de 28 300 000 $ sous forme de
capital-actions consenti par le ministre des Finances pour parer aux besoins
financiers de la SNA en 1986-1987. C'est au cours de cette année
financière qu'il fut décidé qu'il était
dorénavant préférable de
combler les besoins de fonds de la SNA pour les années à
venir au moyen de crédits budgétaires, compte tenu de la
situation financière de cette dernière.
Une partie de la subvention avait d'ailleurs servi à rembourser
une avance de 4 600 000 $ consentie antérieurement en attendant de
trouver une solution de rechange au financement des besoins de fonds de la SNA.
C'est la chanson de la nationalisation de l'amiante qui continue; on doit
continuellement verser, sur une base annuelle, des millions de dollars.
M. Claveau: On pourra s'en reparler à un autre moment.
M. Savoie: Je l'espère.
M. Claveau: Vous pouvez être certain que je n'en aurai pas
honte d'ailleurs, M. le ministre.,
Est-ce que cet argent aussi était lié à toutes les
transactions qui ont permis la création de LA8 Chrysotile? Par la
même occasion, est-ce que pourriez nous parler un peu de l'état
financier de cette nouvelle compagnie?
M. Savoie: De?
M. Claveau: De LAB Chrysotile.
M. Savoie: Oui. Je pourrais vous parler de LAB Chrysotile. Pour
1986, je pense qu'elle a produit 280 000 tonnes d'amiante, ce qui est une bonne
année compte tenu des circonstances. Pour l'année 1987, je crois
que cela s'annonce également une bonne année. Je pense que pour
les deux premiers trimestres elle a produit 203 000 tonnes d'amiante et elle
devrait facilement se rendre à 300 000 tonnes.
M. Claveau: Malgré toutes ces belles performances, on
parle encore de mises à pied qui devraient être effectives
à partir de mars 1988, entre autres à la division Bell.
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: Est-ce que vous êtes en mesure de confirmer
cela et de nous dire de quelle façon vous réagissez à
cette situation en tant que ministre délégué aux
mines?
M. Savoie: Effectivement, il semble que la mine Bell fera une
mise à pied de 85 hommes au mois de décembre et ensuite de 350
autres hommes vers le mois de mars 1988. Selon les explications obtenues, sous
toutes réserves, il semble que la mine Bell produisait principalement la
fibre no 4 longue. Elle produisait, par exemple, je pense que c'est 32 % de la
production de LAB en 1986 et elle s'orientait vers le même montant pour
1987. Ce qui se produit c'est qu'il y a moins de demandes pour la fibre longue
no 4. En conséquence, les inventaires étaient
considérables D'ailleurs 40 % des inventaires de LAB étaient
composés de fibre no 4 qui ont subi une perte de demande.
Deuxièmement la mine Bell est souterraine. C'est la seule
opération souterraine au Québec, il y en a seulement trois ou
quatre autres au monde où on a des exploitations souterraines. On parle
régulièrement de petites mines - sauf pour l'Afrique du Sud - qui
produisent 40 000 tonnes, 60 000 tonnes sur une base annuelle, sauf, comme je
l'ai mentionné, pour la mine en Afrique du Sud - peut-être au
Zimbabwe où la production est environ 200 000 tonnes. En règle
générale, les producteurs mondiaux d'amiante ont des mines
à ciel ouvert.
La compagnie a cherché à augmenter la production de Bell
l'année passée - ce qu'elle a réussi - mais en même
temps qu'elle augmentait la production, qu'elle cherchait à diminuer ses
coûts, la demande pour la fibre no 4 baissait. Elle s'est
retrouvée avec des frais d'exploitation plus élevés que
ceux qu'elle ne pourrait avoir aux deux autres mines à ciel ouvert.
Malheureusement, la décision a été prise de cesser les
activités d'une façon prolongée pour l'instant.
Si jamais il y avait une reprise d'une demande pour la fibre no 4, cela
reprendrait. Si jamais le prix de celle-ci augmentait, si une fois
débarrassée de ses inventaires elle pouvait continuer à
fonctionner, il y aurait une chance que cela recommence. Je n'ai pas beaucoup
d'espoir pour le moment. On est en train de regarder ce qui va se produire avec
les travailleurs. On attend un rapport détaillé de la compagnie
sur la façon dont cela va procéder et l'entente qu'il pourrait y
avoir entre les métallos et la CSN en ce qui concerne l'embauche et les
préretraites qui pourraient être offertes à des
employés. Il s'agit d'une politique de la compagnie. À ce qu'on
me dit, d'une part la compagnie et les syndicats sont capables de régler
entre eux les problèmes des mises à pied. On connaît
déjà d'ailleurs les déclarations de M. Marcel Masse qui a
dit qu'il n'y avait aucun espoir d'une intervention, de quelque sorte que ce
soit, de la part du gouvernement fédéral.
Je voudrais terminer sur une autre note. Comme vous savez, ce printemps,
on a dû intervenir auprès de DM Asbestos pour sauver cette
opération. Ce n'était pas le même type d'opération.
Pour DM Asbestos, on avait un gisement connu avec la possibilité d'une
forte expansion sur les marchés. Il s'agissait de déblayer tout
simplement le mort-terrain. On est intervenus pour que la compagnie puisse
mettre en marche son projet C pour cette mine. Ces gisements devraient
être en exploitation vers les années 1990-1991. Pour
le moment, la situation à Thetford, qui est indépendante
de JM Asbestos, est fort malheureuse. Nous pensions que le regroupement qui
avait été commencé en 1985 mettrait un terme à ces
mises à pied et à ces fermetures de mines qu'a connu la
région de 1982 à 1984. Malheureusement, 11 semble qu'on s'aligne
sur un autre ajustement où l'ensemble de la production minière de
la région de Thetford Mines sera entreprise par des mines à ciel
ouvert. D'autres questions? -
M. Claveau: Il y aurait beaucoup d'autres questions dans ce
secteur, mais on va s'en tenir à l'engagement financier pour le moment.
On aura l'occasion sûrement de se reparler de possibilité ou de
politique d'intervention du gouvernement pour aider tous ces gens qui se
retrouvent dans une situation de plus en plus difficile dans le secteur de
l'amiante. On aura beau faire miroiter au vent qu'il a des plans de relance,
des interventions ici, des aides là, il reste que, quand il n'y a pas
d'emploi, il est difficile d'affirmer la valeur des plans de relance
régionaux, etc. II va falloir trouver des alternatives pour aider tous
ces gens. On a ce cas-là. Il y a le cas de Murdochville. Il y a aussi
d'autres cas latents qui risquent d'exploser de jour en jour. Dans le secteur
minier en général, il me semble qu'il faudra trouver une occasion
pour essayer de voir ce que le ministre entend faire pour pallier la
dégringolade que vit actuellement l'industrie minière.
M. Savoie: L'industrie minière ne vit pas de
dégringolade au Québec. II y a des industries
considérées faibles à la suite des conditions de forces du
marché. On pense au fer et au cuivre où on vit des situations
particulièrement difficiles et où on tente d'établir des
politiques pour redresser la situation. Mais lorsqu'on fait face à une
concurrence mondiale, il est très difficile de faire une intervention
uniquement au Québec qui pourrait donner des résultats à
propos.
Pour ce qui est de la SNA, par exemple, c'est une tout autre chanson.
C'est en partie grâce à la situation mondiale, mais c'est aussi
grâce à la politique de nationalisation entreprise par le Parti
québécois en 1976.
M. Claveau: Qui lui a peut-être permis de sauver ce qu'il
reste.
M. Savoie: IL ne reste pas grand-chose, M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Oui, mais il n'y en aurait peut-être plus
aussi.
M. Savoie: En tout cas.
M. Claveau: II faut parler avec les gens du milieu de temps en
temps.
M. Savoie: C'est cela. Grâce à vos ingénieux
efforts, on a dû pomper 50 000 000 $ pour sauver la mine de DM qui aurait
été rendue à la fin de l'exploitation en 1989 et on a
dû également intervenir, comme vous le savez, pour terminer le
plan de redressement de Thetford-Mines. On a cherché à
rationaliser toute l'opération en créant un bureau, en essayant
de structurer les ventes de l'amiante pour l'ensemble du Québec sur les
marchés étrangers. Il y avait beaucoup de choses à faire
qui n'ont pas été faites.
M. Claveau: M. le ministre, on pourrait revenir à certains
documents qui ont justifié votre intervention dans la Johns-Manville ce
printemps. On pourrait voir que ce ne sont pas nécessairement des
impératifs financiers qui font qu'un gouvernement intervient dans un
secteur difficile.
M. Savoie: Ah! cela veut-il dire que le Parti
québécois était contre notre intervention à
Asbestos, au printemps? Auriez-vous préféré qu'on
aille...
M. Claveau: Je viens tout simplement de dire que vous utilisez
contre les principes de la privatisation, les mêmes arguments que vous
avez utilisés pour justifier une intervention ce printemps.
M. Savoie: Oui, alors vous, vous avez été d'accord
pour une fermeture de mine.
M. Claveau: II faudrait savoir où vous vous branchez.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Comme je vous l'ai déjà dit, M. le
ministre...
M. Savoie: À l'ordre, M. le député
d'Ungava.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava, nous en sommes aux engagements financiers. Ce
sont des considérations qui ne sont pas à discuter ici. Vous
pourrez poser vos questions à cet effet en Chambre, mais ici nous
sommes...
M. Claveau: Alors, vous demanderez au ministre de répondre
strictement à mes questions et non pas de s'attarder sur les politiques
de l'ancien gouvernement.
M. Savoie: Mme la Présidente, j'ai toujours répondu
aux questions du député. C'est lui qui a abordé la
question de la SNA. C'est lui qui a lui-même trébuché et
qui est
tombé dans ce puits infernal.
Une voix: C'est absolument vrai, Mme la Présidente.
M. Claveau: J'ai demandé à quoi avaient servi ces 6
700 000 $. Vous m'avez dit que c'était pour régler des dettes de
l'ancien gouvernement. Alors, vous êtes entré dans le débat
de plain-pied...
M. Savoie: Oui, ensuite, vous vous êtes
embarqué...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Claveau: ...et on ne viendra pas m'accuser de vous
répondre.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaîti Est-ce que l'engagement financier est
vérifié?
Une voix: Voulez-vous faire les engagements ou non?
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez seulement
deux heures, M. le député d'Ungava, pour vérifier les
engagements.
M. Claveau: C'est dommage.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaîti
Est-ce que l'engagement 21 est vérifié?
M. Claveau: Vérifié, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, nous passons
à l'engagement 22.
M. Claveau: Engagement 22.
La Présidente (Mme Bélanger): Je vais vous laisser
aller moins longtemps, M. le député d'Ungava.
M. Claveau: Mme la Présidente, on vient de me dire que
j'avais deux heures. Vous me permettrez de gérer mon temps un peu comme
je l'entends.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, mais sur la
pertinence du débat.
M. Claveau: Tout en étant très pertinent, j'en
conviens. Par exemple la question de la subvention à l'Institut de
l'amiante à titre d'aide financière pour la mise en oeuvre d'un
programme concernant la recherche et le développement sur l'amiante,
etc., 4 000 000 $. C'est encore du bel argent, 1 000 000 $ déjà
dépensés et 3 000 000 $ qui viennent dans les années
subséquentes. Est-ce qu'on pourrait savoir à quoi sera
spécifiquement utilisé cet argent?
M. Savoie: Comme vous vous en souvenez, j'en suis sûr, en
mars 1987 à Montréal, une entente tripartite entre les
gouvernements du Québec et du Canada et l'Institut de l'amiante
était conclue concernant un programme de recherche et de
développement de 11 000 000 $ dans le secteur de l'amiante. 3 000 000 $
provenaient et de l'industrie et de l'institut, 4 000 000 $ du gouvernement
fédéral et 4 000 000 $ du gouvernement du Québec. Le but
de tout cela est de trouver de nouvelles utilisations à l'amiante,
d'améliorer la production de l'industrie de l'amiante afin de redresser
la situation de façon définitive. Cela se situe dans une
politique globale de rationalisation, de réorganisation, d'harmonisation
de l'industrie et, en même temps, on a déposé 11 000 000 $
pour permettre à l'industrie de trouver des moyens de réduire ses
coûts d'opération et de stratégie de développement
et de consolidation en général dans le secteur de l'amiante. (20
h 45)
M. Claveau: J'en conviens, M. le ministre. Je conviens aussi de
l'importance des programmes de recherche sur les utilisations possibles de
l'amiante, mais je trouve un peu bizarre qu'en même temps qu'on injecte
de l'argent et qu'on fait de la propagande pour essayer de prouver que
l'amiante n'est pas aussi dangereuse qu'on le dit et que, si on l'utilise
honnêtement ou convenablement, il n'y a pas de problème à y
avoir avec - quand on sait surtout que la fibre d'amiante qu'on a au
Québec est la moins dangereuse d'à peu près toutes les
fibres d'amiante qui peuvent exister au monde - votre ministère appuie
le fédéral dans sa démarche d'étamper une
tête de mort sur les produits d'amiante.
M. Savoie: C'est à dire que c'est faux. C'est
exagéré et je vous demanderais de retourner à votre
dossier et de réviser vos déclarations. D'abord, pour ce qui est
de ce programme, il ne s'agit pas d'un programme de propagande. Il s'agit d'un
programme qui vise à découvrir des techniques plus sûres
d'exploitation et d'utilisation de l'amiante, et de rechercher de nouvelles
occasions de commercialisation, grâce à la mise au point de
produits nouveaux ou améliorés. Il n'y a pas de propagande
là-dedans.
M. Claveau: Vous venez de confirmer ce que je dis. C'est un
programme qui vise à trouver de nouveaux produits, à mettre en
marché des produits nouveaux, bon! en tout cas, appelez cela comme vous
le voudrez. Mais est-ce qu'il y aura une tête de mort
étampée sur ces produits?
M. Savoie: Pour ce qui est de la tête de mort, il
s'agissait d'un projet de loi fédéral et il s'agissait tout
simplement d'une erreur administrative qui a été rapidement
corrigée. Il n'y aura pas de tête de mort sur les produits
d'amiante.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Viau.
M. Cusano: Mme la Présidente. Juste, peut-être, une
petite clarification pour le député d'Ungava. C'est que la
fameuse tête de mort a été introduite par le ministre du
Travail, M. Raynald Frechette, et que je sache, il ne faisait pas partie de
notre gouvernement.
M. Claveau: Moi, je vous répondrais tout simplement
à cela que vous avez tout fait pour prendre le pouvoir le 2
décembre 1985. Eh bien! acceptez de gérer et arrêtez de
trouver des coupables à votre place.
M. Cusano: C'est ça, ça va être
éliminé. Le ministre vient de nous dire que ça va...
M. Claveau: M. Fréchette n'était pas là
dernièrement lorsque cela s'est négocié avec M. Masse au
fédéral. Que je sache, ce n'était pas M. Fréchette
qui occupait le siège. Pourtant, on en était rendus là.
Alors, acceptez de gérer une fois pour toutes...
M. Cusano: Mais oui, c'est ça. Il y a des changements qui
vont être apportés. Le ministre vient de le dire.
M. Claveau: ...et arrêtez de trouver des coupables et des
boucs émissaires pour faire porter vos erreurs sur le dos des
autres.
M. Cusano: C'est ça. Le ministre vient de vous dire tout
à l'heure qu'il y a des corrections qu'il est en train de faire.
M. Claveau: Bon! Mais il faudrait s'entendre sur cette
question-là. Vous avez fait des pieds et des mains...
M. Cusano: C'est votre gouvernement qui a introduit cela. Il y a
des changements qui sont apportés, et là vous blâmez le
ministre.
M. Claveau: Vous avez fait des pieds et des mains. Vous avez dit
tout ce qui était possible et imaginable de dire pour prendre le pouvoir
le 2 décembre 1985...
M. Cusano: Pas tant que ça.
M. Claveau: Bien! vivez avec votre pouvoir aujourd'hui.
Répondez de vos gestes et arrêtez de mettre ça sur le dos
des autres.
M. Cusano: Ce n'est pas nous qui avons...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaîtî
M. Claveau: Attendez un peu. Il y a un bout. On est ici afin de
faire les engagements financiers 1986-1987 et 1987-1988 et on est rendus avec
M. Fréchette en 1984. Voyons donc! Que je sache...
M. Savoie: Vous avez bien raison, M. le député
d'Ungava. On pourrait peut-être continuer avec...
M. Claveau: Bon!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'engagement 22 est vérifié?
M. Claveau: Pas encore, Mme la Présidente. Je n'avais pas
encore fini.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, vous avez la
parole.
M. Claveau: Dans tout ce programme qui coûte quand
même 4 000 000 $ aux contribuables du Québec, je voudrais savoir
où en sont rendues les questions de phosphoration, et des programmes
de...
M. Savoie: Chrysophosphate. Le programme de chrysophosphate.
M. Claveau: ...de chrysoophosphate, de mise en marché,
aussi, de produits de l'amiante, de ciment, d'asphalte à base d'amiante,
etc. Où est-ce qu'on en est dans tout cet imbroglio, ce tas de
recherches qui se sont faites depuis quelque temps et qui ont été
commencées, d'ailleurs, par l'ancien gouvernement, et j'en suis
fier?
Peut-être que vous allez abandonner les programmes? Je ne sais
pas.
M. Savoie: Ce n'est pas vraiment un imbroglio. D'abord, il
faudrait que je commence par clarifier cela. Il y a un ordre là-dedans.
Il y a des centres de recherche sur l'amiante au Québec. Il y en a qui
s'occupent de la santé. Il y a des entreprises, par exemple, qui
s'occupent de faire de la recherche, de mettre en marche des nouvelles
utilisations pour l'amiante. Il y a également l'Institut de l'amiante
qui cherche à contrôler l'utilisation de l'amiante, à faire
de la diffusion, de la publicité en faveur de l'amiante, mais
également à promouvoir l'utilisation, par exemple, de certains
produits contenant de l'amiante. Et évidemment, le gros du secteur,
c'est la recherche et le développement, qui se fait
par nos producteurs d'amiante, les deux principaux producteurs du
Québec, c'est-à-dire LAB et DM. Alors, je sais que c'est assez
difficile de voir clair dans tout cela.
Par contre, il y a moyen, par exemple, d'aller à
l'Université de Sherbrooke pour regarder les programmes de santé
et les programmes qui existent là pour la promotion de l'amiante et
l'utilisation de différents produits de l'amiante. Il pourrait y avoir
facilement des échanges et peut-être même une visite
à l'Institut de l'amiante, de la part de la commission ou de
vous-même, M. le député d'Ungava, pour vous renseigner sur
les objectifs de l'Institut de l'amiante, sur ses interventions concernant
l'utilisation de l'amiante dans le secteur industriel. Pour ce qui est de la
promotion de la vente de l'amiante, tout cela est coordonné à la
suite de la réorganisation qu'on a faite ce printemps, au mois de mars,
entre JM et LAB, où il y a une coordination en ce qui concerne les
ventes. On cherche à harmoniser le marché mondial pour
accroître notre production ici au Québec.
M. Claveau: On m'a dit que le programme de traitement au
phosphore de l'amiante a été abandonné. Est-ce que c'est
le cas?
M. Savoie: Chrysophosphate.
M. Claveau: Chrysophosphate. Bon! est-ce le cas, le programme est
abandonné?
M. Savoie: C'était une technique utilisée pour
justement empêcher l'amiante de se trouver à l'air libre à
la suite de son utilisation dans certains procédés; alors, il
s'agissait de l'imbiber, si l'on veut, de le couler un peu comme on le fait
dans le ciment. C'était une technique utilisée. Est-ce que c'est
fortement répandu? Je ne le crois pas. Je pourrais peut-être
m'informer sur l'utilisation que certaines compagnies en font. Je ne sais pas
si c'est commercialisé.
M. Roy: Je n'ai pas non plus d'information de dernière
minute là-dessus, mais la dernière chose que la SNA faisait
était de procéder avec certaines compagnies, à des tests
d'utilisation de l'amiante phosphaté, mais cela ne s'annonçait
pas très prometteur et on n'avait pas l'intention de poursuivre ni
d'approfondir la recherche dans ce domaine. De là à dire que
c'est complètement arrêté. Je pense qu'il y a certains
tests qui se poursuivent en vue de remplacer des fibres importées, des
fibres longues qui sont importées d'Afrique du Sud et que les fibres
traitées au phosphore pourraient possiblement remplacer.
M. Claveau: Je vous remercie.
La Présidente (Mme Bélanger):
L'engagement 22 est vérifié?
M. Claveau: On va voir si les fibres d'Afrique du Sud ...
La Présidente (Mme Bélanger): Je passe à
l'engagement 23.
M. Claveau: L'engagement 23.
M. Roy: II n'y a pas de 23, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous n'avez pas
23.
M. Claveau: Non, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est le "contrat
pour l'achat d'un système de développement scientifique
DIGITAL..."
M. Claveau: C'est dans le programme 12, élément 3.
Cela doit faire partie des mines en mars 1987.
La Présidente (Mme Bélanger): ...avec logiciels
pour les besoins du Centre de recherches minérales."
M. Claveau: 48 174 87$.
La Présidente (Mme Bélanger):
Programme 12, élément 3.
M. Savoie: Effectivement, on ne l'a pas dans nos volumes.
M. Claveau: On va pouvoir en parler samedi. Ha! Ha! Ha!
M. Savoie: Vous pourrirez peut-être poser votre question et
on vous postera l'information dont vous avez besoin. On vous répondra
par écrit.
M. Claveau: Bien, c'est encore le même problème
qu'on voyait tout à l'heure. Il s'agit quand même du contrat pour
l'achat d'un système de développement scientifique DIGITAL avec
logiciels pour les besoins du Centre de recherches minérales. Que je
sache, il y a quand même plusieurs compagnies spécialisées
dans les logiciels et un peu toutes sortes de chose semblables au
Québec. On est même pratiquement des experts internationaux dans
le domaine. C'est un contrat négocié avec un seul fournisseur de
Sainte-Foy. J'aurais aimé savoir pourquoi. C'est un contrat quand
même de 50 000 $, c'est assez important comme contrat. J'aimerais savoir
s'il y a un seul et unique fournisseur au Québec qui puisse faire ce
genre de travail.
M. Savoie: Cela va. On va tâcher de vous répondre
par écrit. C'est tout simplement une erreur, on s'excuse» On
reprendra cela. Je vous remercie.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, vous allez
faire parvenir la réponse au secrétariat de la commission?
M. Savoie: Sans faute.
M. Claveau: L'engagement n'est pas vérifié; on
pourra toujours y revenir.
La Présidente (Mme Bélanger): Il est
vérifié sous réserve de l'obtention de la réponse,
par le cabinet du ministre.
M. Claveau: Si vous préférez, madame la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): II n'y a pas
d'engagement à vérifier pour le mois d'avrih Nous passons au mois
de mai. Nous commençons à l'engagement 77.
Mai
M. Claveau: II y en a pas mal au mois de mai. On va tous les
faire un par un.
M. Savoie: Nous, nous avons l'engagement 29, je ne sais pas si
vous l'avez reçu là.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 29?
M. Claveau: Le programme 1. Administration d'un système de
gestion des titres miniers: c'était dans le programme 1, cela»
C'est le programme 10, il a dû y avoir une erreur peut-être.
M. Savoie: Le programme 10,
M. Claveau: Le programme 10?
M. Savoie: C'était 10 cette année...
M. Claveau: Les programmes 10 ou 11.
M. Savoie: Oui, c'était 10 cette année
c'était 11.3 l'année passée.
M. Claveau: D'accord. Est-ce que c'est quelque chose qui est
lié à la nouvelle loi sur les mines?
M. Savoie: Oui, exactement. La révision de la Loi sur les
mines implique, entre autres, le développement d'un nouveau
système de gestion informatisé des titres miniers. En
conséquence, vous en avez le résultat là.
M. Claveau: On a un résultat de 46 500 $.
M. Savoie: Vous avez le résultat d'une dépense
nécessaire pour l'introduction de ce nouveau service. Alors, il s'agit
d'un contrat de services pour l'élaboration de la conception
administrative d'un système de gestion de titres miniers qui a
été octroyé, d'ailleurs, au plus bas soumissionnaire. II y
avait dix propositions de demandées, six propositions de reçues
et...
M. Claveau: Est-ce que je comprends très bien votre point
de vue? D'abord, si je reviens à l'engagement de tout à l'heure,
n'est-ce pas la même firme qu'on avait tout à l'heure?
M. Savoie: Je ne sais pas, je n'ai pas les documents de tout
à l'heure.
M. Claveau: Le nom était Sainte-Foy, un engagement qui
n'était pas vérifié?
Une voix: DIGITAL.
M. Claveau: Ah oui! D'accord, DIGITAL, c'était de la
même place. Je sais qu'on avait discuté du problème dans un
autre cas, dans des engagements financiers antérieurs, mais il y a
quelque chose là-dedans qui me semble, à première vue,
assez bizarre, vous en conviendrez. La firme en question, Maheu, Noiseux de
Sainte-Foy, a eu le contrat en soumissionnant à 11 000 $ de moins que
l'autre; donc, elle était pas mal plus basse.
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: Vous en conviendrez, mais il y a eu un
supplément de 28 500 $ pour compléter le travail, un montant
supplémentaire de 28 500 $ a été engagé en
septembre 1986 pour terminer ce contrat. Est-ce la même firme qui a
été payée en surplus pour terminer? À ce
moment-là, est-ce à dire que, lorsqu'on veut avoir un contrat du
ministère, on n'a qu'à soumissionner 10 000 $ de moins que les
autres et après cela si on n'a pas fini, on va en chercher.
M. Savoie: Je trouve que c'est un peu frivole comme attitude. Je
ne pense pas que les administrateurs...
M. Claveau: Bien, d'après ce que je vois là, les
deux autres sont au même prix, les deux autres sont à des prix pas
mal semblables 57 000 $, 58 000 $, et on en a un à 46 000 $ qui,
évidemment, a eu le contrat, mais il lui manquait 28 500 $, soit que
l'appel d'offres n'était pas complet ou était mal compris ou
qu'une fois le contrat
obtenu, il n'était pas capable de le finir, et le gouvernement
paie encore pour le terminer.
M. Savoie: Oui, on pourrait peut-être demander au
responsable des titres miniers de vous répondre là-dessus, M.
Yvan Godbout.
La Présidente (Mme Bélanger): Veuillez vous
identifier, s'il vous plaît!
M. Godbout (Yvan): Yvan Godbout, directeur général
de l'industrie minérale.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous pouvez y
aller.
M. Godbout: De fait, la première partie de l'étude
a été faite par la firme Maheu, Noiseux et lorsque la firme a
complété son étude, nous nous sommes
présentés au Conseil du trésor pour avoir les
autorisations nécessaires pour aller de l'avant avec le projet
d'informatisation. À ce moment-là, on nous a demandé des
informations supplémentaires concernant la mise en application de la
solution qui avait été retenue et on a été
obligés de demander à la firme de compléter le travail, ce
qui n'avait pas été prévu au départ.
M. Claveau: Donc, cela veut dire qu'à ce moment-là
c'est la firme en question qui a, je suppose, fixé ses honoraires pour
terminer le ,travail, non? Elle a dit: C'est dommage, mais si vous voulez que
je termine, cela va vous coûter 28 500 $ de plus.
M. Godbout: Mais c'est un travail additionnel qui faisait partie
en fait...
M. Claveau: Mais si elle avait demandé 40 000 $ pour faire
le travail additionnel, il aurait fallu que vous y alliez quand même, il
n'y avait pas d'autre choix.
M. Godbout: Non, à ce moment-là, il aurait fallu
retourner en appel d'offres selon les règles établies par le
Conseil du trésor.
M. Claveau: Mais à 28 500 $, vous n'y alliez pas?
M. Godbout: Non, parce qu'en fait on est autorisés
à aller jusqu'à 75 000 $ dans ce genre de contrat.
M. Claveau: Jusqu'à 75 000 $?
M. Godbout: Oui, sans retourner en appel d'offres. (21
heures)
M. Claveau: En supplément? Je veux dire: en
complément d'ouvrage, etc.
M. Godbout: C'est une règle du Conseil du
trésor.
M. Claveau: II y a une autre chose aussi. C'est une soumission
qui a été faite sur invitation. On dit qu'il y a eu dix
compagnies qui ont été invitées, puis qu'il y en a six qui
ont répondu. Non, trois. Propositions demandées: dix; soumissions
demandées: trois; soumissions reçues: trois. Quelle est la
différence? Propositions demandées: dix; propositions
reçues: six; soumissions demandées: trois; soumissions
reçues: trois.
M. Godbout: On m'informe qu'il y en a trois qui ont
indiqué qu'ils ne soumissionnaient pas et qu'il y en a trois qui ont
décidé de maintenir leurs soumissions.
M. Claveau: Mais il y en avait dix qui avaient été
invités au départ?
M. Godbout: Oui, c'est cela.
M. Claveau: D'accord, mais dans les trois qui restent, il y en a
deux qui se ressemblent pas mal. Si ce ne sont pas des frères jumeaux,
ce sont des cousins sûrement. Maheu, Noiseux Québec et Maheu,
Noiseux Montréal. Â l'intérieur d'une firme qui doit au
moins se parler de temps en temps, je suppose - les annonces de Bell, ce n'est
pas pour rien - ils réussissent à arriver à 10 200 $ et
même plus que cela: 11 200 $ de différence pour la même
soumission, j'ai de la difficulté à comprendre cela.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Savoie: Je pense que les explications données sont
assez claires. Il y a eu dix propositions demandées et il y a eu six
propositions reçues. À la suite de cela, les trois plus basses
soumissions demandées et reçues ont été ouvertes et
à ce moment-là le plus bas soumissionnaire, qui est Maheu,
Noiseux de Sainte-Foy, a été retenu avec un montant de 46 495
$.
M. Claveau: Est-ce que Maheu, Noiseux Québec et Maheu,
Noiseux Montréal, c'est la même compagnie qui appartient aux
mêmes actionnaires?
M. Savoie: Cela a l'air de cela. Il n'y a pas l'air d'avoir une
grosse différence entre Maheu, Noiseux Québec et Maheu, Noiseux
de Montréal. Cela doit être la même chose et c'est un peu
normal que finalement une compagnie, par le biais de deux filiales,
soumissionne pour le même contrat. Cela arrive souvent.
M. Claveau: C'est sur invitation. Les deux ont été
invités par le ministère à le faire.
M. Roy: Mon nom est Onil Roy. En fait, dans les bureaux de
comptables agréés ou dans les bureaux de conseillers en
administration, ce sont des associés et chacun des bureaux a un
degré d'autonomie. Ils sont bien sûr reliés par une
même raison sociale et il y a des échanges de services, mais cela
demeure quand même des entités distinctes. L'expérience que
nous avons, c'est que les deux groupes qui font appel en fait à des
spécialistes,, chacun de leur botte, sont venus prendre connaissance du
travail qu'il y avait à faire et c'est là qu'est la distinction
entre les propositions et les soumissions. On a dû leur exposer quelle
était la nature du travail pour lequel on voulait qu'ils soumissionnent
et ensuite certains se sont retirés, jugeant qu'ils n'avaient pas
l'expertise appropriée. Les autres ont soumissionné et le groupe
de Montréal et celui de Québec ont effectivement travaillé
de façon indépendante. Maintenant, qu'ils se parlent, cela
m'apparatt assez évident, mais il y avait quand même un
troisième soumissionnaire et on a utilisé à la fois ceux
qui étaient à meilleur marché et qui nous apparaissaient
en mesure de répondre à l'appel d'offres correctement.
M. Claveau: Alors, vous me confirmez que les 28 500 $
engagés en septembre 1986 pour terminer ce contrat - on ne dit pas pour
en mettre plus, pour ajouter quelque chose - donc le même contrat, vous
m'assurez que ce n'est pas le même contrat tout à fait, que ce
sont des compléments qui ont été demandés
après, à la suite des résultats.
M. Roy: Au ministère, nous jugions qu'à ce stade de
l'opération l'information ou le contrat était rempli, que
c'était suffisant, mais dans notre démarche ultérieure
auprès du Conseil du trésor, comme l'a mentionné M.
Godbout, le Conseil du trésor a demandé des précisions,
lesquelles constituaient un travail additionnel par rapport au contrat que nous
avions passé avec la firme et c'est ce qui explique ce
supplément.
M. Claveau: Peut-on savoir quand le contrat a été
passé avec la firme en question?
M. Roy: Le 9 mai 1986, me dit-on»
M. Claveau: Le 9 mai 1986 et ils ont été
payés en mai 1987.
M. Roy: Je ne suis pas en mesure de vous dire s'ils ont
été payés en mai 1987.
M. Claveau: Là, on voit 28 500 $ engagés en
supplément en septembre 1986; donc, cela a dû passer aux
engagements financiers de septembre 1986; on le vérifiera. Remarquez
qu'on ne l'a pas vérifié parce qu'on ne l'avait pas dans la liste
de ceux qui devaient être vérifiés. On arrive avec cela en
surplus. On avait le programme 1, l'élément 3. Normalement, il a
dû passer dans les engagements financiers de septembre 1986.
M. Savoie: C'est cela. La dépense a eu lieu en mai
1987.
M. Claveau: Le supplément a été payé
un an avant la dépense.
M. Savoie: C'est-à-dire qu'on a soumissionné avant.
Si on regarde la fiche centrale des fournisseurs, on voit que la soumission a
été reçue le 27 février 1986.
M. Claveau: Pour cela, de toute façon, on aura...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'engagement 29 est vérifié?
M. Claveau: Oui, vérifié.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, nous passons
à l'engagement 77.
M. Claveau: L'engagement 77?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Claveau: Là, on tombe dans les contrats d'avions et il
y en a pas mal à part cela. L'engagement 77, aéronef "De Haviland
DHC-6"... Là, il y a toute une série de contrats de vol qu'on
retrouve dans les engagements suivants. Tout cela, je suppose, est relié
à l'exploration dans la fosse de l'Ungava.
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: II y a juste une chose là qui me surprend. On
pourrait peut-être faire cela en bloc parce que, dans bien des cas, c'est
un peu du pareil au même; c'est un avion, un hélicoptère,
un DHC 6, un DC 3.
Comment se fait-il que la majorité de ces contrats - on sait
qu'il y a quand même un nombre très important de petites
compagnies d'aviation de brousse au Québec et de compagnies un peu plus
grosses qui font du "charter" en brousse, la brousse au sens figuré,
vous en conviendrez, surtout dans la fosse de l'Ungava - comment se fait-il que
ce sont tout simplement des contrats négociés, pour la plupart,
ou sur invitation à l'occasion? Là, on parle de mai 1987, mais on
parle de tout l'été 1987, mai, juin et
juillet; on retrouve continuellement des contrats, qui sont faits sur
invitation, de location d'avions, d'hélicoptères et de tout ce
que vous voulez.
M. Savoie: Ces contrats sont négociés et
vérifiés par le service aérien du ministère des
Transports du Québec. En conséquence, ce n'est pas nous... Nous,
on fait la commande; ensuite, c'est le service aérien du
ministère des Transports qui s'occupe de voir à
l'exécution des contrats, de répondre à nos besoins.
M. Claveau: Alors, vous dites: On a besoin d'un avion ou d'un
hélicoptère pour aller à telle place. Vous allez voir le
service aérien du ministère des Transports. Là, on vous
dit: J'ai un DC 3 pour vous à telle date.
M. Savoie: C'est exact.
M. Claveau: Ce n'est pas plus que cela. Là, vous n'avez
qu'à payer la note, vous ne vous occupez pas de savoir comment ils ont
fait pour avoir l'avion ou l'hélicoptère.
M. Savoie: On n'est pas stupides non plus. On a une idée
des coûts et on a une idée de combien cela devrait nous
coûter. J'imagine qu'il y a des discussions entre les fonctionnaires
à ce niveau. Cela se fait par celui qui est vraiment le plus apte
à donner le meilleur rendement à ce niveau-là et c'est le
service aérien du ministère des Transports.
M. Claveau: II y a l'autre phénomène aussi qu'on
retrouve souvent. On parle de toutes sortes d'avions. Quand vous allez au
service aérien du ministère des Transports pour avoir un avion,
est-ce vous qui donnez les spécifications de l'avion dont vous avez
besoin?
M. Savoie: J'imagine que les fonctionnaires doivent indiquer
à quoi il va servir, combien de passagers il va y avoir, de façon
qu'on ne se retrouve pas avec un énorme cargo pour transporter deux
personnes...
M. Claveau: Cela veut dire, par exemple...
M. Savoie: ...et un petit avion pour transporter 24
personnes.
M. Claveau: ...si vous dites spécifiquement: Je veux avoir
un Beech 99 ou si je veux avoir un DC 3, à ce moment, c'est bien
évident que si tu as un DC 3 et que tu n'as pas un Beech, même si
tu peux aller à la même place et avec le même nombre de
passagers, ce n'est pas tout à fait pareil, vous en conviendrez; ce sont
deux avions qui ne sont pas très semblables. Il reste que cela peut
limiter passablement le nombre de compagnies qui peuvent soumissionner,
même pour deux types d'avion très semblables.
M. Savoie: Vous avez bien raison, cela peut effectivement le
limiter. Comme vous savez, il y a un nombre limité d'avions dans le
nord, il y a un nombre limité d'intervenants au niveau du transport. Il
n'y a pas 56 compagnies qui font la fosse d'Ungava. il y en a seulement
quelques-unes, dont Air Inuit, et quelques privées, mais en règle
générale, la compétition n'est pas aussi forte que par
exemple entre New York et Boston.
M. Claveau: Je suis d'accord, mais est-ce que vous
spécifiez toujours le type d'appareil que vous voulez avoir?
M. Savoie: Non, je ne pense pas. Je ne pense pas qu'ils peuvent
spécifier, étant donné qu'on prend ce qui passe. On ne
prend pas ce qu'on veut, an peut difficilement spécifier. Je pense que,
normalement, vous savez - vous avez voyagé dans le nord - on prend ce
qui passe et selon nos besoins. Si on dit qu'on a besoin d'un avion pour six
passagers...
M. Claveau: Avec les lignes régulières.
M. Savoie: ...on spécifie six passagers et c'est tout.
M. Claveau: J'ai l'habitude de voyager avec des lignes
régulières.
M. Savoie: Pardon?
M. Claveau: Je voyage avec des lignes
régulières.
M. Savoie: Moi aussi. On n'est pas le Parti
québécois, on ménage.
M. Claveau: Pardon?
M. Savoie: J'ai dit: On ménage. On prend la ligne
régulière, nous aussi.
M. Claveau: Ah oui?
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: C'est bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors,
l'engagement...
M. Claveau: J'ai cru mal comprendre parce que j'ai
déjà eu un autre son de cloche sur ce type de voyage dans le
nord.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 77 est
vérifié, nous passons à l'engagement 78.
M. Claveau: Cela va, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Cela va, l'engagement
78. L'engagement 79?
M. Claveau: On va passer à 78, on va parler encore de la
Centrale des bibliothèques.
M. Savoie: On va parler encore de quoi là?
M. Claveau: Encore là, on revient avec la Centrale des
bibliothèques qu'on avait tout à l'heure dans le programme...
M. Savoie: Examine, oui. M. Claveau: ...via le...
M. Savoie: Auquel a répondu M. Bissonnette.
M. Claveau: Pardon?
M. Savoie: La question auquelle a répondu M. Bissonnette
tout à l'heure.
M. Claveau: C'est cela. Est-ce que c'est encore dans la
même ligne de pensée? Là, on parle de bulletin technique
mensuel Repères, est-ce qu'il y a un lien avec les autres contrats
d'avant ou pourquoi, encore là, on procède par contrat
négocié uniquement avec la Centrale des bibliothèques?
M. Bissonnette (André): André Bissonnette. IL y a
un lien effectivement, c'est parce que la banque Examine contient l'ensemble
des documents produits par le ministère. Un des objectifs ou un des
mandats du service de la géoinformation est de rendre l'information
disponible. On avait depuis toujours fonctionné par ce qu'on appelait la
méthode des cartes grises. Il fallait envoyer chaque mois, chaque deux
mois un avis disant à nos abonnés: Bien, voici, il y aura tel
rapport disponible à partir de maintenant. C'était une
activité qui consommait pas mal de temps et qui coûtait cher.
Puisque l'information est déjà dans la banque Examine, tout ce
qu'on a fait, c'est de donner un contrat à la Centrale des
bibliothèques pour sortir automatiquement chaque mois, chaque deux mois
la liste des publications du ministère qui, elle, est envoyée
à tous nos clients.
M. Claveau: C'est sorti sur le système? M. Bissonnette
(André): Oui. Nous, on n'a plus à y toucher du tout.
M. Claveau: Mais est-ce qu'on peut imaginer... Je ne sais pas,
là, on a commencé avec la Centrale des bibliothèques et
après un service informatique, on ajoute un autre petit quelque chose
avec cela et cela finit par faire pas mal, est-ce qu'on peut imaginer qu'un
jour ce pourrait être d'autres soumissionnaires qu'eux ou une autre
compagnie qu'eux qui aurait le contrat ou s'ils peuvent s'asseoir
là-dessus pour les 25 prochaines années?
M. Bissonnette (André): Non, il n'y a rien qui nous
empêcherait d'aller à une autre firme pour offrir le service, non.
(21 h 15)
M. Claveau: Mais est-ce que vous êtes allés
déjà - cela a été renégocié,
négocié directement ces contrats-là cette année
-est-ce que vous êtes allés tâter le terrain ailleurs pour
savoir, par exemple, si vous étiez capables d'avoir le même
service à un moindre prix ou au même prix un meilleur service
ailleurs qu'à la Centrale des bibliothèques?
M. Bissonnette (André): Oui, on fait un peu ce
tour-là. On n'a pas lancé d'invitations tout simplement parce que
le système de la Centrale des bibliothèques est
développé en très étroite collaboration avec nous.
Si on avait voulu demander, par exemple, à une autre firme, ça
voulait dire dédoubler notre banque pour avoir juste un tout petit
"output" de cette banque-là, qui est une liste informatisée des
publications.
M. Savoie: Est-ce que vous prévoyez d'autres choses
semblables qui vont s'ajouter encore? D'autres petits "outputs" comme vous
dites qui vont s'ajouter à Examine avec le temps?
M. Bissonnette (André): C'est évident qu'Examine
est un outil de l'avenir, qui se base sur l'informatique. Il est possible qu'il
puisse y avoir des développements, mais il n'y en a pas en cours
actuellement.
M. Claveau: D'accord. Cela veut dire que, tant et aussi longtemps
que ça va virer autour d'Examine et puis que la Centrale des
bibliothèques est dans le décor, ça va être
très difficile de penser à un autre fournisseur.
M. Bissonnette (André): À moins qu'on recommence
tout le processus et qu'on redonne à une compagnie le soin de
rebâtir une banque de données.
M. Claveau: Ils sont durs, eux. Là, on commence
tranquillement. Mais si l'année prochaine ils disent: Bon! c'est bien
parfait,
mais là, contrat négocié, d'accord, mais c'est bien
de valeur, mais ça va vous coûter 110 000 $ à partir de
cette année ou on ne marche plus. Qu'est-ce qu'il vous reste comme
possibilité? Â payer?
M. Bissonnette (André): II nous reste la
possibilité d'aller effectivement voir ailleurs si un autre fournisseur
le ferait à meilleur prix.
M. Claveau: Mais en dédoublant le système comme
vous dites.
M. Bissonnette (André): En doublant le système.
M. Claveau: Ce qui va coûter de l'argent au gouvernement.
Cela veut dire que les actionnaires ou les propriétaires ou les gens de
la Centrale des bibliothèques sont assez bien assis avec le
ministère des Mines actuellement en ce qui concerne la continuité
de ces contrats-là dans l'avenir?
M. Bissonnette (André): II faut dire que la Centrale des
bibliothèques n'a pas que le ministère des Mines comme client.
Ils ont à peu près tout ce qu'il y a de diffusion de banques
d'information gouvernementale. C'est leur mandat.
M. Claveau: Ils sont déjà dans le décor. Ce
n'est pas du nouveau dans la machine gouvernementale.
M. Bissonnette (André): La Centrale des
bibliothèques existe depuis je ne sais pas combien de temps, mais depuis
quand même six, sept, huit ans au moins.
M. Claveau: D'accord. C'est juste à titre d'information.
Je voulais savoir comment ça fonctionne. À première vue
comme ça, vous en conviendrez, des contrats négociés, il y
en a encore toute une page ici, on va dans les pages suivantes et ce sont des
invitations. Ce sont rarement des soumissions publiques. Alors, on est en droit
de se demander comment il se fait qu'il y en a tant que ça. Parce
qu'à la limite, tous les contrats, même 25 000 $, 60 000 $... vous
savez, pour les villes on oblige des soumissions publiques à beaucoup
moins que ça. Alors, on pourrait aussi imaginer que ça ne
coûterait pas plus cher, que ça ne serait pas plus
compliqué comme démarche d'aller en soumissions publiques pour
tous les contrats.
M. Savoie: Bien, pas pour tous les contrats.
M. Claveau: Bien, disons, il y a toujours une petite marge de
contrats...
M. Savoie: Une bonne partie, c'est ce qu'on tâche de faire
aussi.
M. Claveau: Ce que vous tentez de faire?
M. Savoie: Oui, oui.
M. Claveau: On n'en voit pas beaucoup dans les engagements
financiers.
M. Savoie: Bien, je m'excuse. Je m'inscris en faux contre vos
déclarations.
M. Claveau: Hein?
M. Savoie: Je dis: Je m'inscris en faux contre vos
déclarations.
M. Claveau: Bien, faites les pages les unes après les
autres. Les deux pages qui suivent, c'est sur invitation. Les deux autres pages
après, c'est sur invitation. Les deux autres pages après, c'est
sur invitation.
M. Savoie: N'exagérez rien, M. le député
d'Ungava. Je pourrais peut-être vous donner un cas assez précis
à l'engagement 81. On est en train de faire 78. On pourrait
peut-être se rendre à 81 où, par exemple, effectivement, on
a un contrat de 177 000 $ qui a été accordé à la
firme Ovaltex de Val-d'Or.
M. Claveau: Sur invitation.
M. Savoie: C'est faux. Une demande a été faite au
fichier central des fournisseurs du gouvernement, lequel nous a transmis cinq
noms de firmes. Chaque firme a été contactée, mais quatre
d'entre elles se sont désistées, car l'expertise exigée
n'était pas de leur compétence. La firme Ovaltex était la
seule intéressée.
M. Claveau: Mais, M. le ministre, on dit la même chose.
C'est ça, des contrats sur invitation. Vous choisissez un certain nombre
de firmes que vous invitez à soumissionner au lieu de publier dans les
journaux et dire...
M. Savoie: Cela n'attire pas un grand nombre de personnes. Il n'y
a pas beaucoup de spécialistes dans ce domaine-là. Il y a
très peu de firmes et souvent les travaux requis ne répondent
qu'aux besoins d'une région et en conséquence, on cherche
à obtenir les gens de cette région-là. Il y a très
peu de firmes spécialisées dans ce domaine. Il n'y en a pas une
tonne.
M. Claveau: C'est vrai, mais...
M. Savoie: En général, dans la mesure du
possible...
M. Claveau: Par exemple dans ie domaine de l'aviation, il y a
plusieurs petites compagnies d'aviation de brousse. Peut-être qu'elles ne
sont pas inscrites au fichier central, c'est peut-être un autre
problème là.
M. Savoie: Rapidement, nommez-moi deux compagnies qui font du
transport et qui faisaient du transport l'année passée dans la
région de l'Ungava et qui étaient capables de transporter ce
qu'on demandait.
M. Claveau: Je ne sais pas. Peut-être que Propair aurait
été capable de le faire.
M. Savoie: Si vous ne le savez pas, retenez-vous!
M. Claveau: II y a une autre compagnie à Chibougamau. Il y
en a des compagnies. Par exemple, je n'ai jamais vu, dans toutes les
soumissions qu'on a là par rapport aux hélicoptères,
Hélicoptère LaVérendrye. Je peux énumérer
des noms, il y en a.
M. Savoie: C'est du charriage là!
M. Claveau: Vous m'avez demandé de donner des noms, je
vous en donne. Je vous en ai nommé deux, l'un dans le domaine...
M. Savoie: Non, non, c'est du charriage que vous faites, c'est de
l'exagération. On suit les normes établies par le gouvernement du
Québec pour l'octroi des contrats.
M. Claveau: On essaie de comprendre...
M. Savoie: Ce sont exactement les mêmes structures de
dépenses, les mêmes façons de procéder que sous
l'ancien gouvernement. C'est exactement la même approche. L'approche est
légale et est conforme aux normes du gouvernement, elle est
imprégnée de bonne foi et de bonnes orientations. C'est ce qu'on
cherche à faire. C'est administré comme du monde pour une fois.
C'est ce qui se produit.
M. Claveau: À ce moment, je suis certain que, s'il n'y a
rien dans cela auquel vous ne pouvez répondre, cela va vous faire un
plaisir de répondre à toutes nos questions et vous allez vous
faire un plaisir d'éclairer nos lanternes, qui, peut-être à
votre avis, sont un peu trop, ternes, mais on voudrait justement comprendre ce
qu'est la politique d'achat du gouvernement comme vous le dites. Dans tout ce
qu'on voit, il y a des fois qu'on peut être portés à se
poser des questions.
M. Savoie: Vous avez bien raison, mais on est ici finalement pour
discuter des engagements effectués par nous. Tout ie monde est ici et
nous sommes ici pour répondre à vos questions. Nous attendons les
questions avec impatience, l'une après l'autre.
M. Claveau: C'est ce qu'on fait. On pose des questions sur la
méthode selon laquelle sont donnés ou octroyés certains
contrats. C'est cela, des engagements financiers. Que voulez-vous d'autre?
M. Savoie: Si on se met à discuter des règles et
des normes, on peut le faire. Si vous voulez que ce soit ce qui se produise ici
au lieu de discuter des engagements financiers, si vous voulez regarder en
même temps, si cela vous plaît, un peu les orientations qu'on
donne, c'est une chose. Si vous voulez discuter sur les règles et les
normes de contrats, comme je le disais cet après-midi, orientez-vous
vers le ministre approprié.
M. Claveau: Moi, on m'a dit que c'était le ministre
responsable du dossier des mines qui était aussi responsable de
l'état des dépenses à l'intérieur du budget du
ministère.
M. Savoie: Je le suis.
M. Claveau: Dans ce sens, je me sens tout à fait
justifié et tout à fait en droit de poser des questions au
ministre responsable sur la façon dont il débloque des sommes et
sur les critères qui lui permettent de croire que, lorsqu'il
débloque une somme pour une engagement quelconque, il a eu toute
l'information nécessaire pour s'assurer qu'il ne s'est pas fait jouer
dans les pattes par quelqu'un d'autre. Comme ministre responsable, vous devez
voir à ce que votre budget soit affecté le plus
équitablement possible et ne pas payer pour les autres. Je vous demande
de quelle façon vous avez débloqué telle et telle somme
afin d'être certain que vous n'avez pas payé pour les autres.
M. Savoie: Vous avez bien raison de poser la question, mais je
vous dis finalement que, si vous voulez qu'on s'embarque dans une discussion
sur les modalités d'obtention de certains contrats, il faudrait avoir
une séance spéciale sur cela. J'imagine que nous en avons pour
plusieurs heures, vu les interlocuteurs en question. J'ai ici un
répertoire des politiques administratives du Conseil du trésor
auquel je dois me soumettre. Je ne peux pas partir et accorder un contrat comme
bon me semble. On n'est plus au Parti québécois aujourd'hui.
C'est cela!
M. Claveau: Attendez un peu! M. Savoie: II y a des
normes.
M. Claveau: M. le ministre, vous venez d'ouvrir une petite
parenthèse quand vous dites: On n'est plus au Parti
québécois. Faites attention parce que toutes ces politiques et
les politiques précises d'achat du gouvernement, c'est le Parti
québécois qui les a mises en place. Rappelez-vous 1976, ce
n'était pas tout à fait drôle!
M. Savoie: Vous avez bien raison, je vais faire bien attention,
M. le député d'Ungava.
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: Le directeur général des achats fournit
au ministère ou à l'organisme requérant un ou des noms des
firmes sélectionnées selon la procédure suivante: les
normes du Conseil du trésor, par exemple. Ici, on fait
référence à une norme qui se trouve à la page 9 du
volume 1 du chapitre V du sujet 8, ce serait le...
M. Claveau: Un terme antiparlementaire, Mme la
Présidente.
M. Savoie: Ensuite, c'est la date qui est effectivement du
84-11-19 et on donne les normes. Si le niveau estimé des honoraires est
de 25 000 $ et moins, il sélectionne, pour ce niveau d'honoraires parmi
la liste correspondant à la profession, à la
spécialité, à la sous-région
désignées, le premier nom ou les cinq premiers noms si telle est
la demande du requérant. S'il n'y a pas suffisamment de noms
disponibles... Là si vous ne m'écoutez pas, je fais cela pour
vous. Je ne fais certainement pas la lecture pour Mme la Présidente ni
pour mes amis, je fais cela pour vous, M. le député d'Ungava.
Voulez-vous que je vous lise les trois pages de directives sur...?
M. Claveau: Non, je ne vous demande pas cela, je vous demande
tout simplement de m'expliquer, dans certains cas précis, pourquoi cela
a fonctionné de telle façon plutôt que de telle autre.
M. Savoie: On vous l'explique; c'est à cause des normes
qui sont établies ici.
M. Claveau: Ne craignez pas, M. le ministre, on aura
sûrement l'occasion de confronter les normes et leur application au
moment venu.
M. Savoie: Si vous voulez, voici ce qu'on pourrait faire. Il
reste 35 minutes, on pourrait prendre un cas et y aller à fond.
M. Claveau: Non, non, je... M. Savoie: Vous ne voulez
pas?
M. Claveau: Je me permets de me réserver mes questions, si
vous le permettez.
M. Savoie: Non, mais je vous le propose. Vous me dites que vous
voulez aller à fond et je vous dis: D'accord. Nommez-moi l'engagement et
on va y aller à fond.
M. Claveau: Non, non.
M. Savoie: Comment on a procédé de A à
Z.
M. Claveau: Si le ministre...
M. Savoie: On va d'abord commencer par lire la directive, ensuite
vérifier...
M. Claveau: D'accord.
M. Savoie: ...comment les gars ont procédé, et
ensuite voir de quelle façon le montant a été
octroyé...
M. Claveau: II y a une chose, par exemple... Si le ministre est
prêt justement...
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: ...et afin de gagner du temps pour la commission, il
pourrait peut-être mettre un homme là-dessus comme on dit.
M. Savoie: Un homme sur quoi, là?
M. Claveau: Ou une femme, et nous faire écrire le...
M. Savoie: Bah! Bah! Mme la Présidente! S'il vous
plaît!
M. Claveau: ...cheminement suivi par son ministère qu'il
pourrait déposer pour chacun des membres de la commission; de cette
façon, ce serait clair. J'ai utilisé une expression courante et,
comme je ne voulais pas être taxé de...
M. Savoie: ...taxé de... Oui.
M. Claveau: Oui, mais maintenant, cela ne relève plus de
nous, par exemple, vous en conviendrez, M. le député.
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous voulez
être pertinents, s'il vous plaît! M. le député
d'Ungava, je vous ferai remarquer qu'il vous reste 30 minutes et que...
M. Claveau: Cela me fait plaisir. Cela va pour l'engagement
78.
La Présidente (Mme Bélanger): ...vous avez encore
plusieurs engagements à vérifier.
M. Claveau: Moi, je peux être ici jusqu'à minuit,
cela ne me dérange pas.
M. Savoie: L'engagement 78.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, il y a une
entente pour deux heures et on ne peut pas les dépasser.
M. Claveau: Oui, mais si on faisait des engagements financiers
plus souvent, peut-être qu'on aurait la chance de se parler plus souvent
et on ne reviendrait pas sur des choses.
La Présidente (Mme Bélanger): Je vous ferai
remarquer que vous perdez du temps à faire ces commentaires.
M. Claveau: C'est peut-être perdre du temps tout de suite
pour en gagner plus tard.
M. Savoie: On vient juste de faire l'engagement 78, Mme la
Présidente.
M. Claveau: Oui, on a fini.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord.
M. Savoie: Voulez-vous qu'on retourne à l'engagement
77?
M. Claveau: Non, non. M. Savoie: Alors...
M. Claveau: Pourquoi me demandez-vous cela?
La Présidente (Mme Bélanger):
L'engagement 77 est vérifié.
M. Savoie: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger):
L'engagement 77 est vérifié.
M. Savoie: Et l'engagement 78 aussi.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 78
aussi, on arrive à l'engagement 79.
M. Claveau: On arrive justement à l'engagement 79, qui est
un beau cas en soi. "Contrat de services pour effectuer le
prélèvement d'échantillons de sol pour fins de prospection
géochimique dans la région des cantons Paradis et Boivin,
comté d'Abitibi-Ouest." Contrat négocié avec un seul et
unique fournisseur. Vous ne me ferez pas accroire, M. le ministre, qu'il n'y en
a pas quelques-uns là qui auraient pu le faire.
M. Savoie: Le contrat a été attribué
après que le fichier central des fournisseurs eut fourni, selon la
directive 3.78, qui a été adoptée selon le
répertoire en date du 84-11-19, un seul nom, celui de la firme Jean
Descarreaux et Associés. C'est une firme très
réputée, un géologue d'une grande réputation, qui
oeuvre dans le domaine depuis une quinzaine d'années et qui est à
Val-d'Or certainement depuis dix ou douze ans et qui a une quarantaine ou une
cinquantaine d'employés actuellement.
Une voix: Oui.
M. Savoie: Et puis finalement...
M. Claveau: II y a un seul géologue capable de faire de
l'échantillonnage de sois pour fins de prospection...
M. Savoie: Non.
M. Claveau: ...inscrit dans Rosalie.
M. Savoie: II n'y a pas... On ne parle pas de Rosalie
là.
M. Claveau: Au fichier, on va parler du fichier.
M. Savoie: On parle du fichier central des fournisseurs.
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: Rosalie... Moi, je n'aime pas cette
dénomination.
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: Le contrat a été attribué
après que le fichier central...
M. Claveau: ...cela change beaucoup de choses.
M. Savoie: ...des fournisseurs ait été
consulté, selon la directive 3.78, donc en respectant la directive. Il a
été négocié et il y avait qu'un seul nom, celui de
la firme Jean Descarreaux. Il a été attribué à la
firme, à la suite d'une demande au fichier central des fournisseurs.
M. Claveau: La directive 3.78?
M. Savoie: Le contrat a été réalisé
pleinement sans dépassement budgétaire et dans les délais
prévus.
M. Claveau: La directive 3.78, vous dites?
M. Savoie: Oui, 3.78. Voulez-vous que je vous lise la
directive?
M. Claveau: Non, on va... (21 h 30)
M. Savoie: Si le niveau estimé des honoraires est de plus
de 25 000 $, mais moins de 50 000 $, il sélectionne, pour ce niveau
d'honoraires, parmi la liste correspondant à la profession, à la
spécialité et à ta région désignées,
le premier nom ou les cinq premiers noms si telle est la demande du
requérant.
M. Claveau: J'ai l'impression que M. Descarreaux avait lu la
directive avant vous. Moins de 50 000 $; il est à 49 800 $!
M. Savoie: S'il n'y a pas suffisamment de noms disponibles sur la
liste, il complète avec celle correspondant, pour ce niveau
d'honoraires, à la profession, à la spécialité et
à la région limitrophe à celle désignée.
S'il y a moins de trois noms disponibles sur ces listes, il complète
avec celle correspondant pour ce niveau d'honoraires à la profession et
à la spécialité désignées.
On m'avise que c'est une procédure normale au ministère.
C'est une procédure usuelle en application depuis plusieurs
années. Si vous le voulez, les fonctionnaires pourraient
répondre, si cela vous plaît.
M. Claveau: J'aimerais savoir combien il y a d'entreprises
capables de faire de l'échantillonnage de sols pour fins de prospection
géochimique qui sont inscrites au fichier central du gouvernement et qui
auraient pu soumissionner sur invitation dans une "bracket" de 25 000 $
à 50 000 $ pour faire le même contrat.
M. Savoie: Je ne sais pas.
M. Claveau: Je suppose que cela doit se savoir. Alors, je demande
que l'on fasse le message au ministre responsable, pour qu'il nous fournisse
cette liste-là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Roy, je crois que
vous avez une réponse.
M. Roy: Cela ne se présente pas tout à fait comme
cela. Il y a une série de règles qui sont effectivement
édictées par le fichier des fournisseurs et qui
déterminent, selon les régions, selon les niveaux de contrats,
comment on doit procéder pour entrer en contrat de services avec une
entreprise.
Alors, vous disiez tantôt que M. Descarreaux devait être au
courant de la directive, puisque son contrat est de 49 800 $. Le contrat se
négocie une fois ou par la suite. Ce n'est pas antérieur à
la demande. Voici ce qu'on fait. On a un contrat de géochimie à
donner dans telle région et on demande au fichier central de nous
fournir un nom ou un certain nombre de noms. Dans un cas comme celui-là,
c'est une ' procédure bien connue et qu'on fait tous les ans. Des prix
unitaires pour prélever des échantillons, ce n'est pas sorcier.
Si d'une année à l'autre, il y avait une majoration importante
dans le coût des échantillons, il est évident qu'on
procéderait autrement.
Alors, c'est un travail tellement bien encadré qu'il s'agit
d'avoir quelqu'un de compétent qui connaît la procédure
pour prélever des échantillons et le fichier, au surplus,
procède à tour de rôle. Quand il a sorti un nom pour... Si
on avait eu à demander, dans les semaines suivantes, un autre
prélèvement ou un autre nom, c'est certainement un autre nom qui
serait sorti, parce qu'il ne réinsert pas dans la banque automatiquement
ceux qui ont déjà été utilisés.
C'est toute la mécanique du fichier central. Ce qu'on vous
mentionne là, c'est que ces contrats ont été donnés
conformément à la mécanique du fichier central.
Effectivement, la directive prévoit presque tout cela, mais en ce qui
regarde le fonctionnement interne, il y a toute une mécanique beaucoup
plus détaillée que celle-là et je suis à peu
près certain que cela doit faire un cahier de quelques pouces
d'épais.
Si on avait à savoir très précisément dans
un cas donné, il faudrait même demander au fichier central;
Décrivez-nous, noir sur blanc, quelle est la mécanique qui
prévaut dans un cas comme celui-là.
M. Claveau: À la suite de votre réponse que je
trouve très claire et très intéressante, d'ailleurs, sur
la mécanique du fichier central, je demande au ministre qu'il
dépose devant la commission le nombre de contrats du même type
d'échantillonnage de sol pour fins de prospection géochimique qui
ont été octroyés par le gouvernement depuis janvier 1986
ainsi que la liste de ceux qui ont obtenu ces contrats.
M. Roy: Le nombre de contrats géochimiques octroyés
depuis janvier 1986?
M. Claveau: Non, de contrats d'échantillonnage de sol.
M. Roy: D'accord.
M. Claveau: Le nombre de contrats d'échantillonnage de sol
avec le nom et la provenance de chacun de ceux qui ont eu les contrats.
M. Roy: Pas de problème.
M. Claveau: Et le montant du contrat, évidemment.
La Présidente (Mme Bélanger):
L'engagement 79 est vérifié?
M. Claveau: Vérifié sous réserve du
dépôt de la liste.
La Présidente (Mme Bélanger): Comme d'habitude, M.
le député d'Ungava.
M. Claveau: Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous passons à
l'engagement 80
M. Claveau; "Contrat pour effectuer des travaux de dessin et de
séparation de couleurs pour les besoins du service de la
géoinformation."' On retrouve exactement le même type de contrat
aux articles 84, 85, 86 et 88. Il y a donc cinq contrats semblables qui ont
été donnés- Ils sont exactement du même type. Ils
sont tous sur invitation également. Mais c'est curieux, dans ce
cas-là, plusieurs personnes étaient invitées. Est-ce parce
que le fichier en avait plus de disponibles dans ce cas-ci que dans l'autre
cas? Je ne sais pas.
M. Savoie: Une seconde. Vous faites toutes sortes de
déclarations. Il va de l'engagement 80 à 84 et il dit qu'il y a
eu.»
M. Claveau; Écoutez, on est ici pour...
M. Savoie: À l'article 85, par exemple qu'il a
cité, on dit qu'il n'y a qu'un seul soumissionnaire ayant répondu
à l'appel d'offres. C'était une firme de Beauport.
M. Claveau: J'ai dit que c'était le même type de
contrat, soit un contrat de travaux de dessin et de séparation de
couleurs.
M. Savoie: Soumissions demandées: 5. M. Claveau:
Oui.
M. Savoie: Un, c'est répondu. On va aller voir à
l'engagement 84. On est ici pour s'amuser, Mme la Présidente...
M. Claveau: J'ai dit que c'était le même type de
contrat.
M. Savoie: Oui, vous m'avez dit que c'était sur...
M. Claveau: J'ai dit: Tous sur invitation, ce qui est vrai.
M. Savoie: ...sur invitation, oui. C'est selon les normes.
C'est-à-dire qu'on prend les firmes spécialisées et on les
invite à soumissionner sur ces contrats. "Soumissions demandées:
5; soumissions reçues: 3." On a accordé le contrat au plus bas
soumissionnaire. C'est ainsi qu'on est censé procéder. C'est quoi
votre histoire là?
M. Claveau: Mon histoire, M. le ministre, est très simple.
On me disait tout à l'heure, juste avant qu'on m'ait expliqué
pour le relevé d'échantillonnage qu'il y avait des noms qui
sortaient et qu'on invitait ceux dont le nom était sorti, entre autres,
dans ce cas-là, c'était un M. Descarreaux qui était sorti
de la machine et on l'avait invité. D'ailleurs, il ne semblait pas y
avoir plusieurs autres invités, d'après ce qu'on vient d'adopter
à l'engagement 79c La même mécanique dans d'autres cas n'a
pas fonctionné de la même façon, à ce que je vois,
puisqu'on a là: soumissions demandées: 5; reçues; 3.
M. Savoie: Vous voulez que je vous l'explique. Je pense qu'il est
vraiment nécessaire de lui expliquer cas par cas la directive 3.78. Cela
varie selon des honoraires ou des achats de services. Ici, on parle, par
exemple, d'honoraires de 25 000 $ et moins, d'entre 25 000 $ et 50 000 $, qui
est aussi une façon de fonctionner, et ensuite d'honoraires de 50 000 $
et plus, qui est une autre façon de fonctionner. Ce n'est pas la
même norme qui s'applique selon le montant.
M. Claveau; Cela ne répond pas à ma question parce
qu'à l'engagement 79, tantôt, il s'agissait d'un montant entre 25
000 $ et 50 000 $; à l'engagement 84, c'est également un montant
entre 25 000 $ et 50 000 $.
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: Donc, cela ne devrait pas être tellement
différent.
M. Savoie: Cela fonctionne, sauf qu'à l'engagement 79, il
s'agit d'un contrat de 49 800 $...
M. Claveau: Oui, entre 25 000 $ et 50 000 $...
M. Savoie: Entre 25 000 $ et 50 000 $.,.
M. Claveau: L'engagement 83 est de 35 000 $...
M. Savoie: ...pour des honoraires pour un contrat de dessin d'art
graphique. Ce ne sont pas les mêmes règlements qui
s'appliquent.
M. Claveau: D'accord. Alors, pour compléter tout
cela...
M. Savoie: Ce ne sont pas des honoraires...
M. Claveau: ...afin de bien se
comprendre, ma question va être très simple. Pour tous les
contrats de ce type et les contrats qu'on va vérifier ensemble...
M. Savoie: La directive 3.78 concerne les honoraires.
D'accord?
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: La directive 5.78 va s'appliquer par exemple à
des contrats pour des dessins, des tableaux, des séparations de
couleurs. J'imagine qu'il y aura une tout autre norme lorsqu'on va livrer des
marchandises, n'est-ce pas? C'est exactement cela. Ce qui fait qu'il faudrait
que je vous installe et que je vous lise quelque chose que vous auriez dû
faire en préparation de cette rencontre. Cela nous aurait fait gagner
énormément de temps.
M. Claveau: Non...
M. Savoie: Jusqu'ici, nous en sommes à la norme 3.78;
ensuite, il y a la norme 5.78 et une autre norme pour l'achat
d'équipement. Ce sont toutes des entrées distinctes avec des
normes distinctes. Le fonctionnaire ou le sous-ministre, par exemple, lorsqu'il
doit autoriser l'achat, suit le processus établi. Il va le faire selon
les normes établies dans la loi et il va regarder dans la loi à
l'endroit approprié. Et lorsqu'on parlait de M. Descarreaux qui
fonctionnait selon 3.78, il va regarder, si le niveau estimé des
honoraires est de plus de 25 000 $ mais moins de 50 000 $, le premier nom, les
cinq premiers noms, si telle est la demande du requérant, à
partir du fichier central. C'est ce qu'ils ont fait. Il y avait un nom et ce
n'était pas le nom du dernier venu. C'était probablement la plus
grosse firme de consultants en Abitibi-Témiscamingue. Ils l'ont pris
parce que le ministère faisait affaire avec lui avant et va continuer
à faire affaire avec lui après, j'imagine.
M. Claveau: Afin de permettre au ministre de reprendre son
souffle, je vais quand même procéder en bloc, en tout cas, si vous
me le permettez, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Étant donné aussi qu'on m'a dit qu'il
n'y avait pas beaucoup de temps et puis que nous, on veut quand même
avoir les éclaircissements sur à peu près tout. Il faut
dire aussi qu'on n'a pas beaucoup de temps, mais pour le nombre d'engagements
financiers qu'on a, on aurait peut-être dû se rencontrer un peu
plus souvent.
Je demande au ministre qu'il nous dépose la liste des
soumissionnaires qui ont été invités dans tous les
contrats de services, dans les engagements financiers sur des services, que ce
soit en cartographie, en relevé géophysique, en service
aérien, etc., dans les engagements financiers de son ministère,
pour le mois de mai 1987.
Une voix: Hé, dites quelque chose.
M. Savoie: II va nous faire parler des heures de temps pour rien.
Il ne comprendra pas plus et ça ne nous avance pas.
M. Claveau: Les directives, je les comprends et je les ai lues.
Il y a eu des études qui ont été faites là-dessus
par votre ministre responsable et on en a parlé en Chambre.
M. Savoie: Est-ce que vous avez une idée du montant de
travail que vous allez demander à du monde.
M. Claveau: On est là pour avoir une information ou
non?
M. Savoie: Mme la Présidente, est-ce qu'il y a une limite?
Est-ce qu'il y a des directives en ce qui concerne le montant de travail qui
peut être exigé de notre monde? Il n'y a pas de...
M. Claveau: Vous devez les avoir déjà. Vous avez
toutes ces études, si vous avez fait le travail.
M. Savoie: Oui, mais là, vous demandez une compilation,
c'est-à-dire qu'on va être obligés de passer tous les
dossiers, d'aller chercher... Là, vous voulez le nom de toutes les
personnes...
M. Claveau: II y a une dizaine d'engagements financiers. Dans une
demi-heure, ça se fait. Une...
M. Savoie: Une liste de tous les soumissionnaires pour tous les
contrats...
M. Claveau: Non, non, la liste des personnes qui ont
été invitées à soumissionner. Vous avez
sûrement la liste.
M. Savoie: Sur tous les contrats du ministère, tous les
noms. C'est-à-dire qu'on va être obligés de sortir tous les
contrats, trouver leurs noms, leurs adresses...
M. Claveau: Mais vous les avez là.
M. Savoie: ...faire une compilation, faire dactylographier cela
et vous l'envoyer. Vous ne trouvez pas cela un peu exagéré?
M. Claveau: En tant que citoyen qui s'intéresse à
la façon dont on affecte les
deniers de l'État, Je ne trouve pas cela exagéré du
tout.
M. Savoie: Franchement,, On est en train...
M. Claveau: Je suis dans mon droit de le demander.
M. Savoie: On va demander à Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): On est en train de
vérifier si vous avez le droit de demander toutes...
M. Savoie: Je veux dire que c'est exagéré.
M. Claveau: Toutes les fois que je vous pose une question, vous
me référez à des notes techniques dans un ensemble global.
Alors, si vous voulez noyer le poisson, on va savoir où il est le
poisson, au moins.
M. Savoie: Le poisson, je sais où il se trouve.
La Présidente (Mme Savoie): Un instantl
M. Claveau: Parce que la baignoire, je l'ai déjà.
Ce qui me manque, c'est le poisson.
M. Savoie: Oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, M. le
député d'Ungava. Bon! À l'article 82: "Le ministre auquel
une question est posée peut refuser d'y répondre, notamment s'il
juge contraire à l'intérêt public..." Bien, cela, ça
va. Et "2 si les renseignements ne peuvent être colligés
qu'à la suite d'un travail considérable que leur utilité
ne justifie pas." Alors, le ministre peut, s'il pense que l'utilité des
renseignements ne justifie pas l'ampleur du travail, refuser de donner
ses...
M. Savoie: II faudrait peut-être demander l'avis des autres
membres de la commission, à savoir si le travail
demandé».
Une voix: Je refuse. M. Savoie: Refusé.
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense, M. le
ministre, que c'est à vous de décider si...
M. Savoie: Ah, c'est à moi de décider.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est à vous
de décider, d'après l'article 82 du règlement.
M. Savoie: Bon! C'est beaucoup de travail. Il faut mettre du
monde là-dessus... (21 h 45)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, le
secrétaire, de toute façon, vous enverra les questions que le
député d'Ungava demande et si vous considérez, une fois
les questions arrivées à votre bureau, que cela demande un
travail énorme et que ce n'est pas justifiable, que cela ne justifie pas
le temps que vous mettrez pour répondre à ces questions, vous
avez droit de refuser de répondre à ces questions.
M. Savoie: On va demander au secteur Mines de prendre un nombre
inqualifiable d'heures pour sortir tous ces détails...
M. Claveau: Je peux vous poser une...
M. Savoie: ...laissez-moi terminer, c'est moi qui parle.
Jusqu'à maintenant, je crois qu'on est rendus à une
troisième demande d'information par écrit, seulement pour le
secteur Mines. Mais s'il me promet qu'il n'y en aura pas d'autre et que ce
n'est que pour le mois de mai, je pense que je pourrai peut-être
acquiescer à sa demande pour le mois de mai 1987.
M. Claveau: Je ne promets rien, Mme la Présidente. Si on
se réunissait tous les trois mois - et ce devrait être le cas -
des choses semblables n'arriveraient pas et cela ne ferait pas des masses de
travail en même temps. Là, on se réunit une fois par
année et on a deux petites heures pour se parler. Je prétends que
je n'exagère rien.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava, cela fait plusieurs fois que vous faites la
remarque sur les deux heures, mais il y a eu une entente intervenue entre les
deux leaders du gouvernement et si vous n'êtes pas satisfait de
l'entente, vous n'avez qu'à parler à votre leader.
M. Savoie: Oui, on pourrait toujours changer de leader, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Changer...
pardon?
M. Savoie: ...de leader. Ha! Ha! Ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! de leader.
M. Claveau: Je maintiens ce que j'ai demandé d'une part et
ce sera au ministre de le savoir, je suppose.
La Présidente (Mme Bélanger): En vertu de l'article
82.
M. Claveau: Par contre, je fais une autre demande aussi, tout
à fait indépendante de celle-là en ce qui concerne les
engagements financiers de mai 1987, les nos 80, 84, 85, 86 et 88 qui ont tous
la même raison" d'être que ce soient des travaux de dessin et
séparation de couleurs pour différents besoins, mais ce sont des
travaux semblables; je voudrais tout simplement qu'on nous complète la
liste des soumissionnaires et non pas uniquement des soumissions reçues,
mais la liste des soumissions demandées pour chacun de ces cinq
engagements financiers, dans le mois de mai.
M. Savoie: Pour ces cinq? M. Claveau: Oui.
M. Savoie: Oui. Bien, je pense que ce sont des heures de travail,
mais on va vous préparer la liste, on va vous la sortir et on vous
l'enverra.
M. Claveau: Des heures de travail! Il manque un nom, deux noms
dans chacune des listes.
M. Savoie: Oui, mais cela ne fait rien, il faut le faire, le
corriger, le dactylographier, puis 0,35 $ pour...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Viau.
M. Cusano: Je ferais une demande additionnelle au ministre. C'est
que s'il juge de déposer ces informations, qu'il puisse fournir aux
membres de la commission combien d'heures ont été
employées exactement pour satisfaire le député d'Ungava et
les coûts que cela a coûté pour produire les documents.
M. Claveau: Avec, évidemment, le coût du
chronométrage de l'intervention du député.
La Présidente (Mme Bélanger): Cela commence
à être...
M. Savoie: Si tu veux continuer, on va continuer.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît, si on veut revenir à l'ordre.
M. Claveau: Dans la même ligne de pensée, on peut
dire que faire des engagements financiers, cela coûte cher. C'est vrai,
on est là, puis il y a des coûts qui sont reliés à
cela. On n'est pas ici pour se faire lire des directives, on est ici pour avoir
des réponses à des questions et des éclaircissements pour
l'ensemble des contribuables du
Québec...
M. Savoie: C'est vrai.
M. Claveau: ...sur la façon dont le gouvernement utilise
les fonds qui lui sont donnés par le biais des taxes, etc.
M. Savoie: Je suis complètement d'accord avec...
M. Claveau: Dans ce sens-là...
M. Savoie: ...combien cela va coûter pour produire ces
documents?
M. Claveau: Oui, mais pas pour les besoins du
député d'Ungava, pour l'éclaircissement de la population
en général, à savoir comment sont utilisés les
fonds qu'on donne au gouvernement.
M. Savoie: Vous avez bien raison, M. le député
d'Ungava. C'est un processus démocratique nécessaire et comme
vous le voyez, nous, on prend cela très au sérieux. Je pense
qu'on est, ce soir, dix...
M. Claveau: J'en conviens, M. le ministre.
M. Savoie: ...présents ici pour répondre à
vos questions. On prend cela effectivement très au sérieux. On
voudrait que les demandes soient utilisées également et nous
acquiescons à votre demande.
M. Claveau: Merci, M. le ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que les
engagements du mois de mai sont vérifiés sous réserve de
recevoir les réponses aux questions que vous avez posées?
M. Claveau: II y a juste quelque chose qui me chicote un peu dans
certains engagements du mois de mai. C'est quand on dit, entre autres, à
l'engagement 82: "choisi par un comité de sélection". Par
exemple: "contrat de services pour effectuer la mise à jour de cartes de
localisation des travaux géoscientifiques en Abitibi." IL y a trois
soumissionnaires. Puis on écrit en bas "choisi par un comité de
sélection". Est-ce que le fait d'être le plus bas soumissionnaire
ne suffit pas?
M. Savoie: Quel engagement ?
La Présidente (Mme Bélanger): Engagement 82, M. le
ministre.
M. Claveau: Engagement 82. M. Savoie: Engagement 82.
M. Claveau: Engagement 82. Il y a aussi d'autres cas semblables.
Il y a 89 qui est dans le même cas. Il y a aussi 96. Il y en a plusieurs
où on voit "choisi par un comité de sélection".
M. Savoie: C'est cela. Si vous examinez de près la
soumission sur invitation, "contrat de services pour effectuer la mise à
jour de cartes de localisation des travaux géoscientifiques", comme vous
pouvez le constater, il s'agit d'un travail hautement technique. Ce n'est pas
seulement une question d'argent. Il faut que le travail soit fait et bien
fait.
Conformément aux directives du ministère et du Conseil du
trésor, cinq soumissions furent demandées et trois furent
reçues. Effectivement, le montant du contrat a été plus
élevé que le montant de la soumission, car le nombre de dossiers
à traiter s'est avéré plus élevé
qu'estimé initialement. La formule de fixation du montant final du
contrat était prévue au contrat.
En conséquence, on a procédé ainsi. Cela a
été choisi par un comité de sélection parce qu'il
fallait s'assurer que le type qui exécutait le Contrat ait la
compétence nécessaire. IL a fallu en discuter lors de la
réunion du comité de sélection.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava,,
M. Claveau: Oui, cela va pour l'explication. Est-ce que ce sont
des gens du ministère qui choisissent ce comité de
sélection ou si ce sont des vérificateurs externes? Qui fait
partie du comité de sélection?
M. Savoie: On pourrait peut-être avoir une réponse
par quelqu'un qui est au courant.
M. Roy: Onil Roy. Ce sont effectivement des spécialistes
dans le domaine recherché. Généralement, on y retrouve un
cadre du ministère, un professionnel de la spécialité
très fine en question et généralement, le chef du service
des contrats de l'ensemble du ministère. Ce sont eux qui forment ce
comité de sélection. Dans certains cas, il y a plus d'un
spécialiste. Alors, les comités sont formés de trois,
quatre ou cinq personnes selon la nature des contrats et la
spécialité en cause.
M. Claveau: Je vous remercie. Je n'irai pas jusqu'à vous
demander la liste de toutes les personnes qui composaient les comités de
sélection.
Cela va. Je regarde un peu les engagements financiers parce que c'est
à peu près toute la même problématique qui tourne
autour de chacun, sauf qu'il y a quelques cas bien particuliers. On pourrait
peut-être les regarder comme cela parce qu'il ne nous reste quand
même que quelques minutes. Après, on les adoptera en bloc si on
est satisfaits évidemment des réponses.
L'engagement 89 du même mois, soit mai 1987. On a deux
soumissionnaires. C'est une soumission pour des contrats de services pour
effectuer l'étude d'organisation du travail au service des permis et
baux. On a deux soumissionnaires dont l'un est à 54 900 $, mais pour le
deuxième, Econosuit inc., on n'a pas le montant de la soumission.
M. Savoie: Le montant de la soumission d'Econosult a
été de 26 500 $. Elle n'a pas été retenue par ie
comité de sélection parce que jugée non conforme au devis
du projet et surtout à cause du peu d'expérience pertinente des
ressources professionnelles proposées.
M. Claveau: Mais vous les aviez invités. C'est sur
invitation. Donc, vous n'avez pas reconnu au départ leur
compétence.
M. Savoie: C'est exact. C'est vrai. On les a invités,
c'est-à-dire qu'on a demandé à cinq personnes de
soumissionner, dont deux ont été reçues. Sur les deux
reçues, il y en avait une de 26 500 $ et l'autre de 54 900 $. Le
comité de sélection pour l'exécution du contrat a
examiné les deux soumissions et a jugé que, dans le cas de la
firme Econosuit, c'était non conforme au devis du projet - je me
répète évidemment -et à cause du peu
d'expérience pertinente des ressources professionnelles
proposées.
M. Claveau: Je ne m'éterniserai pas là-dessus, sauf
que je trouve bizarre qu'on invite quelqu'un à soumissionner et qu'un
fois qu'il a soumissionné, on lut dise qu'il n'est pas compétent,
alors que c'est vous qui l'invitez.
M. Savoie: Franchement, M. le député d'Ungava,
comme réflexion...
M. Claveau: Bien, c'est ce que vous me dites. C'est une
soumission sur invitation. Vous l'invitez.
M. Savoie: ...ce n'est pas fort, n'est-ce pas?
M. Claveau: Non, mais vous l'invitez à soumissionner.
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: Soumission sur invitation. C'est écrit en
lettres majuscules juste au-dessus. Et une fois qu'il a soumissionné,
vous lui dites: C'est dommage, mais vous n'étiez pas compétent
pour faire le travail.
M. Savoie: Écoutez, je ne sais pas pourquoi vous vous
irritez. Vous allez faire des pellicules pour rien.
M. Claveau: Ce n'est pas mon genre.
M. Savoie: Le problème, c'est qu'on a proposé, on a
demandé des soumissions à cinq compagnies différentes.
Deux ont répondu. Il y en a une qui a dit qu'elle était capable
de faire le projet pour 26 500 $. Le comité de sélection a
regardé son dossier. J'ai l'analyse ici pour Econosult, sur le
degré de conformité avec le devis. Pour ce qui est de la
méthodologie préconisée pour l'exécution du
contrat, pour l'expérience et le degré de connaissances dans le
type de projet concerné, pour l'expérience du chargé de
projet, ce qui est très important, pour l'évaluation des
orientations proposées, pour le temps estimé pour réaliser
le mandat, Econosuit est ailé chercher 44 points et Raymond, Chabot 79
points sur une possibilité, j'imagine, de 100 points.
Alors, à ce moment-là, malgré le fait que la
soumission était beaucoup plus basse, le comité de
sélection a jugé que leur soumission n'était pas conforme
au devis du projet et surtout à cause du peu d'expérience
pertinente des ressources professionnelles proposées. À cause de
ces éléments, il a décidé d'accorder la soumission
à Raymond, Chabot, Martin, Paré et Associés de
Québec.
C'est sûr que vous pouvez dire que les fonctionnaires nous ont
joués et qu'ils auraient pu tripoter cela et faire 56 000 patentes.
C'est vrai.
M. Claveau: Ce n'est pas ce que j'ai dit.
M. Savoie: Bien non, mais c'est ce que vous semblez indiquer.
M. Claveau: Je n'ai pas impliqué les fonctionnaires. J'ai
parlé du ministre.
M. Savoie: C'est sous ma responsabilité, mais je ne
participe pas à ces décisions ni à ce comité de
sélection, mais c'est sous ma responsabilité.
Alors, première chose, il faut présumer la bonne foi. La
bonne foi se présume. Ils ont suivi toute la procédure
nécessaire. Il n'y a pas eu de plainte déposée par
Econosult. Il n'y a pas eu de plainte déposée par les autres
soumissionnaires qui n'ont pas répondu. Dans un tel cas, et je regarde
les commentaires et les explications, et à l'apparence même cela
me semble conforme. Je regarde la façon dont les points ont
été distribués et les notes données, par exemple,
quant à l'expérience du chargé de projet. Ce n'est pas
fort. Alors, cela coïncide avec la note qui m'a été
donnée.
M. Claveau: Est-ce que le ministre peut déposer la copie
du document?
M. Savoie: Oui, cela me fera plaisir de le déposer
effectivement.
M. Claveau: Vous voyez, ce n'est pas compliqué de
répondre à nos demandes. Vous avez tous les documents. Il n'y a
qu'à nous faire des photocopies.
M. Savoie: Ah! cela me fait plaisir.
M. Claveau: Ce n'est pas une recherche tellement longue.
M. Savoie: Non, non. Vous noterez que chaque fois que la demande
est raisonnable ou qu'on est capables d'y donner suite, on le fait tout de
suite. Mais là, vous arrivez et vous demandez tous les contrats de mai
1987. Pensez-y.
M. Claveau: Bien non, mais il y en a une vingtaine. Ils sont
là.
M. Savoie: Oui, oui. Et ensuite, sortir tous les
soumissionnaires.
M. Claveau: Mais vous les avez tous.
M. Savoie: Dresser cela, préparer cela, recourir, remonter
quelque chose qui date déjà de cinq, six mois.
M. Claveau: Je pourrais faire une suggestion au ministre, par
exemple, d'agir comme le fait le ministère des Transports du
Québec qui...
M. Savoie: Ah oui! Bien, je voudrais tout simplement...
M. Claveau: ...toutes les fois qu'il y a des soumissions qui
sortent, ils nous en envoient automatiquement une copie.
M. Savoie: Je voudrais tout simplement que le
député d'Ungava apprécie l'énorme travail qu'aura
à faire pour lui la haute administration du secteur Mines.
M. Claveau: Si toutes les fois qu'il y a une soumission ou un
appel d'offres ou des contrats qui sont octroyés, on nous envoyait la
teneur de l'appel d'offres, etc., une copie en même temps qu'on l'envoie
aux soumissionnaires, eh bien, le travail serait réalisé
très rapidement. Le ministère des Transports le fait. On en
reçoit toutes les fois qu'il y a des soumissions pour l'entretien des
routes ou quoi que ce soit dans les comtés. Vous devez le savoir.
M. Savoie: Ah ouii Mais c'est dans votre comté et non pas
dans tout le Québec.
M. Claveau: Oui, mais un dossier comme cela, je veux dire pour
l'intérêt de l'ensemble des citoyens.
M. Savoie: Hein! Pour votre comté, je trouve que c'est de
bonne guerre et on fait bien cela, il faut l'admettre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
étant donné l'entente.
M. Claveau: On a commencé en retard; Mme la
Présidente, n'est-ce pas?
Juin-Août
La Présidente (Mme Bélanger): Étant
donné l'entente entre les deux leaders du gouvernement, la commission
considère les engagements financiers du ministère de
l'Énergie et des Ressources, secteur Mines, de janvier à
août 1987, vérifiés.
M. Claveau: Août?
La Présidente (Mme Bélanger): II n'y en avait pas
en août. II n'y a aucun engagement vérifié dans le secteur
Mines. M. le député d'Ungava, est-ce que...
M. Claveau: Mme la Présidente, selon l'entente intervenue
entre les deux leaders, il s'agissait bien d'un bloc de deux heures pour les
engagements financiers de... à...?
La Présidente (Mme Bélanger): Pour les engagements
de janvier à août.
M. Claveau: Jusqu'à août.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, si vous
n'êtes pas satisfait de cela, vous pouvez revenir devant les leaders et
leur demander...
M. Claveau: Bon! Écoutez, en ce qui me concerne...
La Présidente (Mme Bélanger): Par contre, quand
les deux heures sont faites, on considère les engagements financiers
vérifiés même si vous n'avez pas fait tous les mois. Ce qui
veut dire qu'on ne revient pas une autre fois à moins qu'il n'y ait une
autre entente entre les leaders et le consentement du ministre.
M. le député d'Ungava, je pense que si vous aviez
posé les questions pertinentes à chacun des...
Alors, la commission de l'énergie et des ressources
ajourne...
M. Claveau: Mme la Présidente. J'accepte votre verdict
sous réserve de retourner vérifier avec mon leader pour savoir si
c'est effectivement le cas. C'est clair que je suis obligé d'accepter
votre verdict de présidente, sauf qu'il y a énormément de
choses qu'il aurait encore été intéressant de discuter
là-dedans.
La Présidente (Mme Bélanger): Je suis d'accord avec
vous, M. le député d'Ungava.
M. Claveau: II y a un bout qui venait tout de suite après
et...
La Présidente (Mme Bélanger): Mais la
commission...
M. Claveau: ...qui est peut-être lié même
à la privatisation du Centre de recherches minérales. On ne sait
pas.
La Présidente ' (Mme Bélanger): La commission de
l'économie et du travail ajourne ses travaux sine die. Je demanderais
aux députés de la commission de conserver la liste des
engagements financiers pour mardi prochain, puisque mardi matin, à 10
heures, la commission de l'économie et du travail examinera les
engagements financiers d'Énergie et Ressources, secteur
Forêts.
M. Savoie: Merci, Mme la Présidente.
(Fin de la séance à 22 h 5)