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(Onze heures cinquante-six minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. Elle se réunit
afin de procéder à l'étude détaillée du
projet de loi 30, Loi constituant la Commission des relations du travail et
modifiant diverses dispositions législatives.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire: Non, Mme la Présidente. Il n'y a
aucun remplacement.
Articles en suspens
Commission des relations du travail
Constitution et organisation
La Présidente (Mme Bélanger): Lors de l'ajournement
de nos débats, nous étions à l'étude de
l'amendement proposé par le ministre du Travail au paragraphe 112 de
l'article 38 sur la Commission des relations du travail.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, Mme la Présidente. Il
y avait trois points qui donnaient matière à litige entre
l'Opposition et le gouvernement quant au libellé de cet amendement. Je
comprends que deux de ces points sont réglés et qu'il reste un
point à régler. Nous en sommes encore à effectuer,
auprès des parties concernées, tes vérifications
nécessaires quant à leur acceptation de la terminologie. Dans ces
circonstances, je demanderais de suspendre l'adoption et de l'amendement et du
paragraphe 112, et qu'on continue à procéder. Je suis certain que
l'Opposition est elle-même en consultation sur ce sujet.
M. Gendron: Je n'ai pas d'objection. Je pense qu'on a
été on ne peut plus clair hier. Peut-être en souhaitant, si
on poursuit au début de l'après-midi comme cela va probablement
être le cas, qu'on se branche une fois pour toutes.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement au
paragraphe 112 est suspendu. J'appelle le paragraphe 114.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y a pas eu d'amendement de
déposé par l'Opposi- tion? Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
l'avez, M. le ministre? M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Il n'est pas nécessaire de faire de dessins
pour indiquer que le paragraphe 114 est un amendement majeur. Il traite de la
composition de la commission et des nominations. Le vice-président et
les autres commissaires sont nommés après consultation des
personnes et des organismes intéressés, et le gouvernement statue
sur leur nombre. Alors, c'est une commission qui aura des
responsabilités majeures, Combien nombreux ont été ceux
qui se sont exprimés sur la nécessité de lui consacrer un
très haut niveau d'indépendance. Je ne veux pas reprendre ce
qu'ont dit à peu près tous les intervenants qui se sont
exprimés sur le paragraphe ou article 114. Bien sûr, parfois avec
des nuances, parfois avec des distinctions, mais chacun a cru important de
donner son avis sur les mêmes éléments, à savoir
qu'il était capital d'envisager que la commission puisse avoir le
degré d'autonomie le plus complet possible, le deqré
d'indépendance le plus fort possible.
On a déposé un amendement parce qu'on pense que la
nomination du président et des vice-présidents recevrait
davantage de crédibilité, comme c'est le cas pour plusieurs
organismes où l'on veut d'avance s'assurer qu'il n'y aura pas de
jugements portés par des parties externes sur leur
crédibilité la plus haute. J'ai eu l'occasion de plaider
longuement cet amendement quand nous l'avons déposé, et j'insiste
tout simplement pour souligner que, si ces gens-là étaient
nommés par l'Assemblée nationale au deux tiers des voix, bien
sûr sur une motion présentée par le premier ministre du
Québec, on aurait davantage de qaranties de haute
crédibilité pour ces personnes.
Dans l'amendement à l'article 114, j'ai également
stipulé que les commissaires soient nommés par le gouvernement
à partir d'une liste de candidats dressée par le Conseil
consultatif du travail et de la main-d'oeuvre. Cela a été repris
par plusieurs intervenants qui ont dit: Écoutez, il y a actuellement une
instance bipartite, patronat-syndicats, qui a quand même
développé une expertise sur plusieurs questions reliées au
domaine des relations du travail. Il me semble qu'il y a une logique
très forte de dire que,
dorénavant, s'il y a une nouvelle commission des relations du
travail avec des commissaires, les parties concernées qui auront
à vivre avec cette nouvelle Commission des relations du travail, qui
auront à vivre les applications des décisions de la nouvelle
Commission des relations du travail, puissent à tout le moins avoir la
capacité non pas d'assumer elles-mêmes la décision des
nominations, il me semble que c'est une responsabilité gouvernementale -
à l'article 114, on laisse au gouvernement la responsabilité des
nominations, 'puisqu'on mentionne toujours que les commissaires sont
nommés par le gouvernement â partir d'une liste de candidats
dressée - mais on voudrait à tout le moins qu'il y ait des
mécanismes.
Je n'en ai pas préparé, mais je pourrais par exemple
indiquer combien il y a de gens qui, depuis les audiences, m'ont
acheminé des amendements. J'en ai une liste. Entre autres, remplacer les
deuxième et troisième alinéas du projet d'article 114 du
Code du travail -on est exactement là-dedans - par le texte suivant: Les
commissaires sont choisis d'après une liste dressée par le
Conseil consultatif du travail et de la main-d'oeuvre. Le choix du
président et de tous les vice-présidents doit recevoir
l'approbation de ce conseil. Cela va plus loin qu'on ne le souhaitait. Le
gouvernement détermine par règlement le nombre de commissaires et
de vice-présidents. Ce nombre doit être établi de
manière à assurer la bonne exécution des affaires par la
commission et lui permettre de siéger en comité lorsqu'elle le
juge opportun.
C'est tout simplement pour vous donner des exemples que ce
sujet-là a été largement préoccupant pour les
concernés. Il est clair qu'en ce qui nous concerne, on n'acceptera pas,
comme Opposition, que le gouvernement soit le seul à assurer le
leadership de la nomination de ces personnes, compte tenu du rôle que ces
personnes auront à jouer. Nous pensons qu'un président ou un
vice-président d'une telle commission doit avoir un très haut
caractère de crédibilité, et je suis convaincu qu'une
nomination qui est faite par l'Assemblée nationale au deux tiers pour le
président et les vice-présidents a un plus grand prestige
d'autorité que si c'est une nomination de l'Exécutif uniquement.
Le pouvoir exécutif a des responsabilités, je veux qu'il les
assume; par contre, l'Assemblée nationale dans des questions comme
celles-ci a aussi une responsabilité, et, en conséquence, je
souhaite que le ministre du Travail soit très attentif à notre
amendement.
De toute façon, je suis étonné qu'au moment
où on est rendu, il n'ait pas indiqué qu'il avait un amendement
à présenter. Compte tenu des nombreuses représentations
qui lui ont été faites, il me semble qu'avec une écoute
favorable et surtout, si on veut s'inspirer des belles paroles qu'un de leurs
collègues démissionnaire vient de nous livrer en Chambre, dans un
esprit extraordinaire de collaboration, de fraternité et d'écoute
sans précédent, le ministre du Travail devrait être
très attentif et tenir compte de l'argumentation que l'on
développe, afin que cette commission parte du bon pied, si jamais elle
démarre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, Mme la Présidente, on
pourrait, sur le plan formel, répliquer strictement aux arguments du
député d'Abitibi-Ouest, on pourrait également de
consentement déposer immédiatement un amendement que nous
souhaiterions discuter. L'ensemble de la discussion pourrait porter alors sur
le texte tel que libellé au moment du dépôt du projet de
loi, sur l'amendement tel que proposé par l'Opposition et
également sur l'amendement tel que proposé par le gouvernement,
s'il y a consentement au dépôt. Cela ne me fait rien d'en
disposer.
M. Gendron: Mme la Présidente, je souhaiterais
effectivement, pour que l'on puisse enrichir le débat et avoir
également l'ensemble de l'éclairage à ce moment
précis, que nous puissions nous mettre sous la dent, à tout le
moins sur la table, la proposition du ministre du Travail.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, votre
amendement. On ne l'a pas? Est-ce un dépôt?
M. Gendron: Oui.
C'est un dépôt, M. le ministre, à titre indicatif
pour l'instant, il sera peut-être formalisé dans quelques
jours.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va, c'est pour orienter nos
discussions.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre, sur votre amendement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Toujours à titre indicatif,
Mme la Présidente, il se lirait comme suit: Remplacer les deux premiers
alinéas de l'article 114 édicté par l'article 38 du projet
de loi par les suivants: La commission est composée de commissaires dont
un président et un ou plusieurs vice-présidents nommés par
le gouvernement sur la recommandation du ministre. Les commissaires sont
nommés après consultation des personnes et des organismes
intéressés.
Mme la Présidente, je pense que, sur le nombre de
vice-présidents, il y a une distinction entre le texte oriqinal,
l'amendement ministériel et l'amendement proposé
par l'Opposition officielle qui nous suggère deux
vice-présidents. Je pense que nos discussions nous ont
déjà amené à traiter de la possibilité, sur
le plan administratif, de nommer un vice-président aux services
essentiels, un vice-président au secteur de la construction, un
vice-président à ce que je pourrais appeler les affaires
extérieures qui découlent de l'application de lois qui ne
relèvent pas directement du Code du travail, qu'il s'agisse des lois sur
la langue française, de la Loi sur la santé et la
sécurité du travail, etc. Il y aurait certainement besoin d'une
vice-présidence en médiation et conciliation, possiblement une en
adjudication. Je dis que ce serait paralyser sur le plan du fonctionnement que
de déterminer dans la loi le nombre de vice-présidents, et
l'évolution peut nous amener à réduire ou à
augmenter le nombre de postes à la viece-présidence.
Le deuxième élément porte, et il est important, sur
la question ou la notion d'indépendance, du degré de
crédibilité que doit avoir la Commission des relations du
travail. L'Opposition propose que le président et les
vice-présidents soient nommés sur motion présentée
par le premier ministre et adoptée par l'Assemblée nationale.
Nous avons fait des vérifications dans les autres Commissions de
relations du travail, ailleurs au Canada et dans d'autres juridictions. Nous
avons vérifié deux éléments, le degré de
crédibilité et d'indépendance desdites commissions de
même que le mode de nomination. Je vous indiquerai que, pour ta
Commission des relations du travail au fédéral, il n'y a pas de
problème de crédibilité qu'on y ait décelé,
il n'y a pas de problème d'autorité ou d'indépendance
qu'on ait pu y déceler. Les président et vice-président
sont nommés pour dix ans. Sur la durée du mandat, je vous
l'indique, les membres sont nommés pour cinq ans dans la province et par
le gouvernement. En Ontario, c'est également le gouvernement qui les
nomme. La durée, c'est le bon plaisir du gouvernement, il n'y a pas de
limite de temps qui soit quantifiée dans la loi; c'est très
discrétionnaire. En ce qui concerne la Colombie britannique, là
non plus, il n'y a pas de problème majeur. C'est encore une fois le
gouvernement qui nomme. Le président est nommé pour cinq ans, le
vice-président est nommé au bon plaisir. Je vous indiquerai que
personnellement, les expériences vécues ailleurs me satisfont,
soit la possibilité d'avoir une Commission des relations du travail qui
est crédible, qui est indépendante, par les modes de nomination
qui ont été expérimentés. Là, je ne parle
pas de la durée du mandat qui viendra à un autre aspect, à
l'article suivant, et pour lequel j'ai des propos à vous adresser.
Concernant le troisième élément de l'amendement de
l'Opposition, soit une liste qui serait dressée par le Conseil
consultatif du travail et de la main-d'oeuvre, je vous ferai remarquer que
l'amendement ministériel indique également que tous les
commissaires, y inclus le président, les vice-présidents - ce qui
n'était pas le cas avec le dépôt original - et les autres
membres, sont nommés après consultation des personnes et des
organismes intéressés. Nous n'avons pas voulu nous limiter
à un seul organisme ou à une seule personne. C'est l'ensemble de
mes observations.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Mme la Présidente, je veux indiquer au
ministre du Travail que je suis heureux qu'il ait déposé un
amendement qui nous permet d'apprécier plus globalement l'ancien texte,
le bon texte qui est celui de l'Opposition, et ce nouveau texte
déposé par le ministre du Travail, Cependant, il y a une chose
sûre - je veux seulement le rassurer -je pense qu'il a raison et je lui
donne tout de suite mon point de vue sur la première partie. Il en fera
ce qu'il en voudra. Je pense qu'il a raison de considérer que dans
l'amendement de l'Opposition, il y aurait à tout le moins une
modification à apporter sans s'enfarger dans la procédure - on ne
fait que discuter pour l'instant - soit que la commission est composée
de commissaires dont un président et des vice-présidents
plutôt que de deux vice-présidents. On n'en a jamais fait une
question sine qua non, une question majeure. Je pense qu'il n'est pas opportun
dès ce moment-ci de statuer sur le nombre de vice-présidents
requis. Cela m'apparaît sage, cela m'apparaît correct qu'on
permette à la commission de développer une certaine expertise, de
faire un bout de chemin et, en conséquence, après quelques
semaines, mois, années de vécu, qu'on soit en mesure de
diagnostiquer un peu plus adéquatement le nombre de
vice-présidents requis. À ma connaissance, dire à
l'article 114, indépendamment des libellés, en en respectant
l'esprit, que la commission est composée de commissaires, d'un
président et de vice-présidents, cela règle le
problème en ce qui me concerne, le nombre de commissaires est
déterminé par règlement du gouvernement. On n'a jamais
été en désaccord là-dessus; donc, on s'entend.
Il reste deux choses à trancher, d'après moi, et je vais
revenir sur votre dernière partie. Est-ce que, oui ou non, on laisse
complètement au pouvoir exécutif la responsabilité de
cette nomination? Il m'apparaît y avoir là un débat de fond
qu'on pourrait faire, mais je ne le ferai pas pendant des heures, je l'ai
déjà fait. Ce n'est pas parce que le ministre nous indique
qu'ailleurs cela va bien et que c'est fait comme il nous l'indique. J'ai
indiqué à
quelques reprises que c'était sa responsabilité de faire
esprit de leadership, il y a là une place assez intéressante pour
faire esprit de leadership, d'autant plus qu'on n'innove pas. À
l'article 112, on sait que vous allez faire esprit de leadership en rayant "la
bonne gestion des ressources humaines", j'espère. Nous ne sommes pas
rendus à l'article 112, c'est vous qui l'avez suspendu avec notre
accord. M. le ministre, sincèrement et sérieusement, je pense que
c'est une nouvelle Commission de relations du travail, c'est une instance qui
va travailler dans un domaine très sensible, très fragile, qui
sont les relations du travail au Québec, et il est normal que cette
nouvelle instance, dès le démarrage, dès le départ,
puisse bénéficier d'une crédibilité accrue. Or, il
me semble qu'une nomination faite par l'Assemblée nationale consacre,
confère un niveau de crédibilité plus fort. C'est mon
point de vue, il peut ne pas être partagé, il peut être
différencié, et j'en suis, mais je ne peux pas comprendre ce qui
vous empêche, quels sont vos arguments pour ne pas, à tout le
moins, si je laisse les vice-présidents, consacrer la nomination du
président par l'Assemblée nationale. L'amendement qu'on a fait
est tel que je viens de l'évoquer. Le président et les
vice-présidents sont nommés sur motion présentée
par le premier ministre et adoptée par au moins deux tiers des membres
de l'Assemblée nationale. Je pense que c'est légitime, c'est
défendable, c'est requis. Cependant, en toute limite, à la toute
fin des échanges, si jamais le ministre du Travail ne se rendait pas aux
arguments de l'Opposition et des groupes concernés dont certains ont
demandé la même chose, à tout le moins qu'il convienne que
le président de cette instance, pour lui consacrer cette très
grande autorité morale, cette crédibilité de
départ, puisse être nommé par l'Assemblée nationale
plutôt que par l'Exécutif. (12 h 15)
Quant au dernier aspect, parce que je ne peux pas toujours brasser les
mêmes affaires, il me semble que, libellé comme vous le dites et
libellé comme on l'a fait, il y a une différence fondamentale.
Les commissaires sont nommés après consultation des personnes et
des organismes intéressés. Le ministre nous dit: Je ne veux pas
restreindre, je ne veux pas limiter les éventuels organismes
consultés au sujet des commissaires. Mais il y a une différence
entre s'engager dans la loi en disant que les commissaires sont nommés
après consultation des personnes et des organismes
intéressés, et lui donner un minimum de balises définies
dans la loi. Or, face à un minimum de balises, nous avons parlé
d'une liste, ce n'est pas pareil. Ce n'est pas pareil que le ministre
reçoive une liste de suggestions. À tout le moins, M. le
ministre, à la dernière partie de l'amendement qu'on a
proposé à la discussion, je serais prêt à apporter
une modification et è dire: Les commissaires sont nommés par le
gouvernement à partir d'une liste de candidats suggérée
par le Conseil consultatif du travail et de la main-d'oeuvre et d'autres
instances intéressées ou d'autres organismes
intéressés. Vous pourriez terminer votre phrase en disants
D'abord, il y a obligation, pour le ministre, dans la loi, que le Conseil
consultatif du travail et de la main-d'oeuvre soit consulté ainsi que
d'autres organismes intéressés. Je le répète, c'est
l'instance qui était habilitée, jusqu'à ce jour en tout
cas, à conseiller le ministre du Travail sur certaines lois
concernant... Je ne fais pas une évaluation pour savoir si on a fait des
abus ou non, je dis que c'est une instance qui a été
créée par une loi, c'était sa responsabilité. Cette
instance avait l'habitude de conseiller le ministre et de lui faire des
suggestions. À tout le moins, le ministre devrait accepter que le
Conseil consultatif du travail et de la main-d'oeuvre lui fasse des suggestions
à partir d'une liste de candidats éventuels ou inversement. Ce
peut être l'inverse. Dans la loi, le ministre s'engage à soumettre
pour consultation - cela peut être une autre possibilité - une
liste de candidats éventuels. Cela n'a pas ta même force, je le
sais, mais cela pourrait au moins être quelque chose de discutable
à ce moment-ci. Ce sont les arguments que je voulais faire valoir.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur l'amendement de l'Opposition?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. En plus de l'argument...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...de crédibilité,
d'impartialité et d'expérience vécue ailleurs dans
d'autres juridictions que nous connaissons - il fonctionne depuis longtemps
déjà des Commissions des relations du travail dont le mode de
nomination est gouvernemental - j'indiquerais au député
d'Abitibi-Ouest qu'essentiellement, sur le plan de la structure, le projet de
loi vise à remplacer par une structure trois structures qui sont
déjà en place, soit le Bureau des commissaires du travail, le
Tribunal du travail et le Conseil des services essentiels.
Sur le plan des nominations, il est intéressant de se
référer au mode de nomination du président, des
vice-présidents ou des membres des structures que nous visons à
remplacer, pour juger à partir de quels critères le
législateur effectuait ses nominations dans le passé. En ce qui
concerne le commissaire générai du travail,
ce n'était même pas une nomination gouvernementale. Cela
suivait - un de mes prédécesseurs, à un moment
donné, lorsqu'il l'a découvert, en a été un peu
surpris -strictement le mode de fonctionnement de la fonction publique: un
concours ouvert, etc. C'est un fonctionnaire qui accédait à cette
nomination. Cela prend de la crédibilité, de
l'indépendance et de l'impartialité pour être commissaire
général du travail. En ce qui concerne le Conseil des services
essentiels, qui est un des organismes que le gouvernement du Parti
québécois a créé, le président, les
vice-présidents, etc., étaient nommés par le gouvernement
sur recommandation du ministre du Travail. En ce qui concerne les juges du
Tribunal du travail, ils étaient nommés par recommandation du
gouvernement, mais après consultation - je le précise - du
Conseil consultatif du travail et de la main-d'oeuvre, le CCTMO, comme on
l'appelle.
Si vous reprenez l'ensemble de ces modes de nomination, si vous tentez
de les améliorer dans le but d'ajouter les éléments de
crédibilité, d'indépendance et d'impartialité et si
vous conjuguez le tout, nous croyons que l'amendement que nous avons
apporté, sans être la perfection, est une amélioration qui
devrait donner, si on se fie aux expériences vécues ailleurs,
suffisamment d'indépendance et de crédibilité à
l'organisme pour s'acquitter efficacement des lourdes tâches que nous lui
confions.
M. Gendron: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je veux revenir sur un dernier argument. J'ai, devant
moi, les mémoires de la CSN, de la CEQ et de la FTQ, et on est en train
de vérifier certains mémoires patronaux. À ma
connaissance, il y en a peu qui n'aient pas souhaité avoir la
capacité de donner leur avis au ministre du Travail. Ce n'est pas parce
qu'un article se termine par "les commissaires sont nommés après
consultation des personnes et des organismes intéressés", que
cela a la même vigueur, sur l'obligation du ministre d'en tenir compte,
que ce que je préconise comme dernier amendement.
Les commissaires sont nommés par le gouvernement à partir
d'une liste de candidats dressée par le Conseil consultatif du travail
et de la main-d'oeuvre et d'autres organismes intéressés. Il me
semble que cela donnerait plus de sécurité au ministre, afin
qu'il puisse davantage aller piger les personnes intéressées et
retenues pour être commissaires à partir de suggestions qui lui
auraient été faites par les gens qui sont dans le domaine,
plutôt que d'indiquer uniquement que les commissaires sont nommés
après consultation des personnes et des organismes
intéressés. À ce moment-là, le ministre pourra
avoir toute la marge de manoeuvre quant au choix des commissaires. Je veux
qu'il l'ait. Il n'y a pas de cachette, je veux que le ministre conserve cette
marge de manoeuvre. C'est le ministre du Travail qui va les suggérer au
gouvernement et c'est très rare que le ministre du Travail va être
renversé par le gouvernement au sujet des suggestions qu'il va faire
pour la ratification d'un commissaire.
Une voix: ...
M. Gendron: Vous avez raison, c'est le gouvernement, mais
à la suite de la recommandation du ministre du Travail. En
conséquences il m'apparaît que le pouvoir de retenir les
candidatures est tellement large que le ministre pourrait très bien
invoquer que, lui, il a fait la consultation des personnes et des organismes
intéressés. Il n'y a aucun balisage des mécanismes, il n'y
a aucune référence dans la loi qui nous garantit que l'instance
qui souhaitait le plus avoir son mot à dire - en tout cas, du
côté des centrales syndicales - soit le Conseil consultatif du
travail et de la main-d'oeuvre qu'on appelle communément le CCTMO,
puisse le dire. Je pense que le conseil, comme instance, indépendamment
du sort qui lui est réservé dans une loi subséquente - la
corrélation des lois s'ajuste toujours plus tard - pourrait, puisqu'au
moment où on se parle il existe toujours, il fonctionne... Il y a des
intervenants qui ont donné des avis sur ce dont on discute. En
conséquence, je pense que cette instance devrait demeurer. C'est
pourquoi, Mme la Présidente, à ce moment-ci, je
suggérerais qu'on amende la proposition déposée par
l'Opposition à l'article 114, peut-être pas en faisant un
libellé bien compliqué, mais en disant: La commission est
composée de commissaires dont un président et des
vice-présidents. Le président et les vice-présidents sont
nommés sur motion présentée par le premier ministre et
adoptée par au moins les deux tiers de l'Assemblée nationale. Les
commissaires sont nommés par le gouvernement à partir d'une liste
de candidats dressée par le Conseil consultatif du travail et de la
main-d'oeuvre et d'autres organismes intéressés.
La Présidente (Mme Bélanger): Dans le dernier
paragraphe, est-ce que vous laissez que le nombre de commissaires est
déterminé par règlement par le qouvernement?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous ne l'avez pas
lu.
M. Gendron: Oui. De toute façon, cela
revient au troisième alinéa de l'amendement du
ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): Avant d'ajouter un
sous-amendement, il faudrait peut-être disposer de l'amendement. Non, il
faut adopter d'abord le sous-amendement. Est-ce que le sous-amendement est
adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. La Présidente (Mme
Bélanger): Non?
M. Gendron: Je demande le vote nominal.
La Présidente (Mme Bélanger): Pour le
sous-amendement?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
secrétaire, est-ce que vous voulez appeler le vote?
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. M. Baril
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue)?
M. Baril: Contre.
Le Secrétaire: M. Farrah (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Farrah: Contre, s'il vous plaît.
Le Secrétaire: M. Hétu (Labelle)?
M. Hétu: Contre.
Le Secrétaire: M. Rivard (Rosemont)?
M. Rivard: Contre.
Le Secrétaire: M. Théorêt (Vimont)?
M. Théorêt: Contre.
Le Secrétaire: M. Paradis (Brome-Missisquoi)?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Contre.
Le Secrétaire: Mme Bélanger
(Mégantic-Compton)?
La Présidente (Mme Bélanger): Abstention.
Le Secrétaire: M. Gendron (Abitibi-Ouest)?
M. Gendron: Pour.
La Présidente (Mme Bélanger): Le sous-amendement
est rejeté. Est-ce qu'on passe-Un instant! Contre, six, pour, un, et une
abstention. Est-ce que vous demandez le vote nominal sur l'amendement?
M. Gendron: Oui, Mme la Présidente. Je n'argumenterai plus
sur l'amendement que j'ai proposé, mais je veux que la commission vote
nominalement sur l'amendement proposé par l'Opposition.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
secrétaire, est-ce que vous voulez appeler le vote?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce qu'on peut s'entendre sur
le même vote?
M. Gendron: Oui, on peut s'entendre sur le même vote.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
rejeté.
Une voix: Non, il est adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, il est rejeté.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, il est
rejeté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur le plan de la
procédure, étant donné que nous avions
déposé l'amendement informellement pour la discussion, à
des fins de communication, est-ce qu'on pourrait en faire un dépôt
formel? À ce moment-là, on pourrait appeler le vote sur
l'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
l'amendement est maintenant officiellement déposé. M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la Présidente, il
s'agit d'un amendement qui répond, je ne dirai pas complètement,
mais en partie, à des échanges que nous avons eus avec plusieurs
des intervenants qui nous ont souligné que, dans les circonstances, ils
seraient satisfaits d'un amendement qui indiquerait que la commission est
composée de commissaires dont un président - parce que ce
n'était pas le cas sans l'amendement que nous proposons - et un ou
plusieurs vice-présidents nommés par le gouvernement sur
recommandation du ministre. Auparavant, le président n'avait pas besoin
de subir - je vais utiliser une expression qui n'est pas exacte - le
"ballottement" des parties, on n'avait pas besoin de procéder à
une consultation. Maintenant, avec cet amendement au deuxième
paragraphe, les commissaires sont nommés après consultation des
personnes et des organismes intéressés. Cela inclut le
président, les vice-présidents et l'ensemble des commissaires, et
les consultations doivent s'établir. J'indiquerai
également que, sur le plan du fonctionnement, quel que soit le
ministre du Travail en place, quel que soit le gouvernement en place, afin
d'assurer un fonctionnement minimal de la commission, la nomination du
président revêt un caractère très important. Les
consultations qui devront être menées devront se
révéler des consultations sérieuses et fructueuses.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député d'Abitibi-ouest.
M. Gendron: Je vous demande d'appeler le vote...
La Présidente (Mme Bélanger): On appelle le
vote?
M. Gendron: ...sur l'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger); M. le
secrétaire, est-ce que vous voulez faire l'appel...
M. Gendron: Non, rapidement, le vote nominal sur l'amendement du
ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
secrétaire.
Le Secrétaire: M, Baril
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue)?
M. Baril: Pour.
Le Secrétaire: M. Farrah (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Farrah: Pour.
Le Secrétaire: M. Hétu (Labelle)?
M. Hétu: Pour.
Le Secrétaire: M. Rivard (Rosemont)?
M. Rivard: Pour.
Le Secrétaire: M. Théorêt (Vimont)?
M. Théorêt: Pour.
Le Secrétaire: M. Paradis (Brome-Missisquoi)?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour.
Le Secrétaire: Mme Bélanger
(Mégantie-Compton)?
La Présidente (Mme Bélanger): Abstention.
Le Secrétaire: M. Gendron (Abitibi-Ouest)?
M. Gendron: Contre.
La Présidente (Mme Bélanger): Six pour, un contre,
une abstention, l'amendement est adopté. J'appelle le paragraphe
115.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article tel
qu'amendé.
M. Gendron: II faut que vous adoptiez l'article.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 114 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Gendron: Adopté sur division.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Adopté sur
division.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
115. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la Présidente, il
s'agissait du terme pour lequel les commissaires seront nommés. Il y a
deux éléments qui ont fait l'objet oe discussions entre
l'Opposition et le parti ministériel. Le premier élément
portait sur la durée du mandat. Plusieurs intervenants nous ont
souligné qu'une durée plus longue dans le temps pourrait
contribuer à assurer un caractère d'impartialité ou
d'indépendance, ou le terme interrelié, d'une meilleure
qualité. Maintenant, on nous a indiqué comme deuxième
argument qu'une nomination pour un terme déterminé contribuait
également à ajouter de l'indépendance et de
l'impartialité. J'indique que l'article 115, tel que libellé,
stipule très clairement qu'il s'agit d'un terme déterminé,
au moment où nous nous parlons, pour une période d'au plus cinq
ans. Donc, si une personne était nommée pour trois ans - pour
parler à partir d'un exemple - le gouvernement ne pourrait mettre fin
à son mandat un an après. Le terme serait déterminé
et la personne siégerait durant la période pour laquelle elle
aurait été nommée, ce qui assurerait une certaine
indépendance et une certaine impartialité.
Quant au terme de cinq ans, j'ai déjà indiqué que
c'est le terme qui est retenu, au moment où nous nous parlons, sur la
suggestion du ministère de la Justice. Il peut paraître
souhaitable à des intervenants de bonne foi de demander que ce terme
soit allonqé. Je sais que celui qui est chargé, pour le
gouvernement, d'un document de travail sur les tribunaux administratifs, a eu
plusieurs représentations, dans plusieurs domaines d'activité,
pour que les termes des commissaires soient étendus dans le temps. Si le
ministère de la Justice devait reconnaître qu'un ajout de temps
augmente l'impartialité et l'indépendance, je me suis
déjà engagé auprès de mon collègue,
le ministre de la Justice, pour que, dans une loi qui sans être une loi
omnibus verrait à uniformiser les mandats des individus qui ont des
rôles décisionnels, administratifs, quasi judiciaires ou
judiciaires, en ce qui nous concerne, nous puissions aller de l'avant. Mais, au
moment où nous nous parlons, nous nous en tenons à cette norme du
ministère de la Justice qui a été choisie dans le cas
d'organismes administratifs, judiciaires et quasi judiciaires, qui a
été suivie par l'ancien gouvernement et que l'actuel gouvernement
suit, par souci d'uniformisation, jusqu'au moment où des changements
seront apportés, s'ils sont jugés souhaitables, par le
ministère de la Justice, pour ce qui est de l'impartialité et de
l'indépendance. (12 h 30)
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Très rapidement, il y a un volet
intéressant, le fait que la...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest, est-ce que vous maintenez toujours
l'amendement que vous avez apporté à cet article?
M. Gendron: Oui, oui, je maintiens mon amendement et on va
demander le vote tantôt. Je voudrais juste prendre quelques minutes parce
qu'il n'y a pas d'incompatibilité. Les propos que je vais tenir sont
tout autant sur les deux éléments de l'amendement proposé
que sur le fond de l'article même. Je vais parler quelques minutes sur le
fond de l'article même, incluant l'esprit de l'amendement, et on
demandera le vote tantôt sur l'amendement de l'Opposition. Connaissant
d'avance le sort qui lui sera réservé, cela ne devrait pas
être long.
Il y a un événement heureux dans cette expression, c'est
que le ministre a indiqué qu'il s'agit d'une nomination pour un terme
déterminé. Et il fait bien d'insister, parce qu'un terme
déterminé signifie que le gouvernement est dans
l'incapacité de "démotionner" la personne en dehors de toute
période autre que celle pour laquelle elle a été
spécifiquement nommée, puisque c'est un mandat
déterminé. On comprend cela. Cependant, c'est un article
important pour les motifs d'indépendance et d'impartialité. Le
ministre nous a expliqué que c'est la règle du gouvernement
actuel. Il prétend qu'il pourrait être difficile d'ouvrir une
exception ou des exceptions. Je répète que je lui avais
demandé comme information de vérifier, au gouvernement, s'il y
avait dans des régies, des commissions ou des organismes à
caractère très important quant à la
crédibilité et à l'indépendance, des nominations
pour un mandat supérieur à cinq ans. Mot, je crois que oui. Si
c'est possible pour d'autres instances qui n'ont pas, selon moi, autant besoin
de ce caractère d'indépendance et d'impartialité, je
comprendrais mal pourquoi cette commission-là n'aurait pas un pouvoir de
nomination allant de cinq ans à dix ans, au plus, avec la même
expression de mandat déterminé.
Ma conclusion là-dessus, Mme la Présidente, c'est que
c'est aussi quelque chose qui a été souhaité et
demandé par plusieurs intervenants. J'en cite un, à titre
d'exemple, qui nous suggère de présenter l'amendement suivant
à l'article 115; À l'article 115, remplacer les termes "d'au
plus" par le mot "de" et ajouter à la fin le texte suivant: "entre cinq
ans et dix ans". C'est juste pour illustrer que ce n'est pas uniquement ma
prétention. C'est également celle d'autres instances qui
prétendent que cela conférerait une meilleure qarantie
d'impartialité et d'indépendance que le mandat soit de cinq ans
et limité à dix ans. Nous avions dit exactement ce qui est
là: d'au moins cinq ans et d'au plus dix ans. Cela permet d'entrer dans
la fonction, de développer une certaine expertise et de ne pas, à
court terme, être remplacé. Ces gens sauraient d'avance qu'ils
peuvent se mettre à la tâche, complètement, comme
président et vice-président, avoir le temps de comprendre et
d'imprégner - et c'est surtout cela qui est fondamental - une
philosophie et une orientation.
Je reviens toujours aux notes explicatives du ministre dans son projet
de loi. Comme l'écart est toujours grand entre le contenu et l'esprit,
si on avait d'avance la garantie que le président et le
vice-président pourront imprégner davantage une orientation et
une philosophie non pas d'affrontement mais de collaboration entre les parties,
de médiation entre les parties, de viser à régler
davantage de choses plutôt que de s'affronter sur des choses, il me
semble qu'on imprégnerait mieux la philosophie souhaitée par le
ministre dans ses notes explicatives, s'il y avait cette consécration.
C'est pourquoi, comme membre de l'Opposition et comme critique officiel en
cette matière, je maintiens que notre amendement serait plus pertinent
et plus voulu par la plupart des gens qui se sont exprimés
là-dessus. Je vous demande donc d'appeler le vote sur l'amendement
proposé par l'Opposition.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
voulez intervenir avant, M. le ministre?
M. Gendron: Oui, j'aimerais cela qu'il le fasse. J'avais
oublié.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les lois qui ont été
retouchées depuis 1978 prévoient des termes maximum de cinq
ans:
Commission des services juridiques pour une période qui ne peut
excéder cinq ans; Régie des loteries et courses du Québec,
pour une période n'excédant pas cinq ans pour le président
et trois ans pour les autres membres; Commission québécoise des
libérations conditionnelles, modifiée en 1986, pour une
période qui ne peut excéder cinq ans pour les membres à
temps plein et deux ans pour les membres à temps partiel; la loi sur les
libérations conditionnelles, une période qui ne peut
excéder cinq ans pour les membres à temps plein et deux ans pour
les membres à temps partiel; Commission des transports du Québec,
Loi sur les transports, quatorze membres pour une durée d'au plus cinq
ans; au Conseil des services essentiels, Code du travail, sont nommés
pour au plus cinq ans, le président et le vice-président, et les
autres membres pour trois ans; Commission de protection du territoire agricole,
c'est une loi de 1978 aussi, pour une période d'au plus cinq ans;
à la CSST, sont nommés pour au plus cinq ans le président
et les vice-présidents et les autres, pour deux ans; Commission
municipale du Québec, cela ne peut excéder plus de cinq ans.
M. Gendron: M. le ministre, je sais quels sont ceux qui sont
là pour cinq ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord. Vous voulez savoir quels
sont ceux qui sont nommés pour longtemps?
M. Gendron: J'avais demandé quels étaient ceux de
cinq ans et de dix ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Commission des affaires sociales,
la loi n'a pas été retouchée depuis... Pour les membres,
c'est dix ans, et pour les assureurs, cinq ans; il y a les deux; la
Régie de l'assurance automobile du Québec, le président,
c'est dix ans, le vice-président, cinq ans, et les membres, trois ans;
la Régie de l'assurance-maladie, président, dix ans, les membres,
trois ans; la RIO, c'est une période d'au plus trois ans.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Un dernier commentaire. Je suis étonné
que le ministre ne soit pas sensible au fait qu'une commission de cette
envergure avec une nomination telle que libellée... Rappelez-vous
toujours que certains n'aimaient pas le libellé: "...un terme
déterminé d'au plus cinq ans". Cela signifie que certaines
personnes - car c'est humain de procéder comme cela - qui, après
deux ans et demi ou trois ans d'exercice, en fonction, dans la perspective ou
dans leur mandat déterminé - ce serait au maximum cinq ans -
commenceraient à être davantage disposées à regarder
ce qu'elles vont faire ensuite plutôt que d'avoir la conscience
complètement dégagée pour imprégner la philosophie
et l'orientation dont vous parliez. Cela m'apparaît un peu
inquiétant, compte tenu de la responsabilité de cette nouvelle
instance. Il me semble que ce n'est pas parce qu'on est revenu à une
politique générale de cinq ans qu'il n'aurait pas
été souhaitable d'innover pour ce genre d'instance avec un mandat
un peu plus prolongé. Je n'ai pas d'autre argument à faire
valoir, si ce n'est de demander le vote sur l'amendement de l'Opposition.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
secrétaire, est-ce que vous voulez appeler le vote sur l'amendement de
l'Opposition concernant l'article 115?
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. M. Baril
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue)?
M. Baril: Contre.
Le Secrétaire: M. Fortin?
M. Fortin: Contre.
Le Secrétaire: M. Hétu?
M. Hétu: Contre.
Le Secrétaire: M. Rivard?
M. Rivard: Contre.
Le Secrétaire: M. Théorêt?
M. Théorêt: Contre.
Le Secrétaire: M. Paradis (Brome-Missisquoi)?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Contre. Le Secrétaire:
Mme Bélanger?
La Présidente (Mme Bélanger): Abstention.
Le Secrétaire: M. Gendron?M. Gendron:
Pour.
La Présidente (Mme Bélanger): Contre, 6, pour, 1,
abstention, 1.
L'amendement est rejeté. Est-ce que l'article 115 est
adopté?
M. Gendron: Vote nominal inversé.
La Présidente (Mme Bélanger): Vote nominal
inversé. Alors, l'article 115 est adopté sur division.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Gendron: Sur vote nominal inversé.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord.
M. Gendron: Au lieu de rappeler le vote nominal, vous faites
comme l'autre, mais inversé.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord.
M. Théorêt: ...
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
122. Un instant, je pense que ce n'est pas le 122.
M. Gendron: On avait déposé un 117.1, à
titre indicatif.
Une voix: 117.1 a-t-ii été adopté? M.
Gendron: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): 117.1 est adopté et ce
qu'il reste à voir, c'est 117.2 qui est suspendu.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est un... Je
n'étais pas là hier. Qui a déposé cela?
M. Gendron: II y avait eu une correction à la
numérotation.
Une voix: C'est cela.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce
suggéré par l'Opposition?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
117.2, article suggéré par l'Opposition. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: L'article 117.2... Si vous n'avez pas d'objection, il
faudrait le réaménager un peu, et même un peu pas mal.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
voulez une suspension, M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur le principe, M. le
député, j'avais tenté de vous convaincre que même le
gouvernement ne devrait pas avoir - c'est le gouvernement qui nomme maintenant
depuis que l'article a été adopté - le pouvoir de
destituer. Et quand on parle d'indépendance et d'impartialité, si
un commissaire sent la possibilité, même avec l'intervention d'un
juqe de la Cour provinciale, qu'il peut être destitué, je pense
qu'on prend les précautions nécessaires au moment de nommer. On
nomme pour un terme déterminé et il est nommé. Il ne peut
pas être commissaire et avoir cette épée de Damoclès
sur la tête.
La Présidente (Mme Bélanqer): M. le
député d'Abitibi-Ouest, est-ce que vous voulez suspendre pour
quelques instants?
M. Gendron: De toute façon, je vais avoir un
problème dans deux minutes. Alors, on est peut-être aussi bien...
Et cela va être cela. J'ai une demande de suspension à 12 h 45
pour quelque chose d'obligatoire. Cependant, je veux juste terminer cela.
Je voudrais à ce moment-ci demander le retrait de l'amendement
à l'article 117.2 et considérer que l'Opposition le retire de la
commission pour qu'on n'ait pas l'obligation de revenir à cet article.
Quand la commission reprendra ses travaux cet après-midi, on sera rendu
à l'article subséquent qu'on avait laissé en suspens et on
pourra considérer que...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
consentement pour retirer l'amendement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Consentement et consentement pour
la suspension.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 117.2 est
suspendu...
M. Gendron: Retiré.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est cela,
retiré, et la commission suspend ses travaux jusqu'à 15
heures.
(Suspension de la séance à 12 h 43)
(Reprise à 15 h 7)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission de l'économie et du travail reprend ses travaux
afin de procéder à l'étude détaillée du
projet de loi 30, Loi constituant la Commission des relations du travail et
modifiant diverses dispositions législatives.
À la suspension de nos travaux, nous en étions à
l'article 122 introduit par l'article 38 du projet de loi 30. M. le ministre,
vous aviez un amendement à l'article 122?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, Mme la Présidente.
L'amendement à l'article 122 se lisait comme suit: "En cas
d'empêchement d'un commissaire autre que le président, le
gouvernement peut nommer,
de la manière prévue à l'article 114, une autre
personne pour le remplacer pendant la durée de cet
empêchement."
Cet article vise à assurer de la souplesse sur le plan
administratif. Maintenant, la raison pour laquelle nous avions
décidé de suspendre l'adoption de cet amendement était le
fait qu'il référait à l'article 114 sur le mode de
nomination qui n'avait pas été adopté. Étant
donné que nous avions suspendu l'article 114, nous avions, par
application logique et par continuité, suspendu l'adoption de
l'amendement et de l'article 122.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 122 est adopté?
M. Gendron: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Ce ne sera pas long. Un instant! Il est exact
qu'à l'article 122, on avait dit... L'article 122 tel quel, c'est: "Le
vice-président que désigne le gouvernement remplace le
président en cas d'empêchement de ce dernier." D'accord? Le
ministre a présenté un amendement qui dit ceci: Insérer,
à la fin de Particle 122 - c'est bien cela - éditcté par
l'article 38 - cela marche tout le temps - :"En cas d'empêchement d'un
commissaire autre que le président, le gouvernement peut nommer, de la
manière prévue à l'article 114, une autre personne pour le
remplacer pendant la durée de cet empêchement." Nous pensons que
cet amendement... Un instant!
Très simplement, il n'y a pas de cachette, on pense que votre
amendement n'est pas assez précis et pourrait permettre que ce soit
toute autre personne, dans le fond.
M. Paradis (Brorne-Missisquoi): De la manière
prévue à l'article 114. Je ne sais pas si cela vous... L'article
114 a été amendé.
M. Gendron: En tout cas, je vais vous poser une question. Cela va
être simple. Est-ce que vous croyez que votre amendement garantit qu'il
s'agira toujours d'une personne de la commission?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne le pense pas. Au contraire,
je pense que le gouvernement peut nommer, en suivant le processus prévu
à l'article 114, une personne pour une durée
déterminée pour remplacer quelqu'un s'il y avait un manque
d'effectif qui était constaté. On a aboli le temps partiel. La
notion de temps partiel est partie. Maintenant, le cas typique qui m'a
été donné tantôt, c'est le cas de congé de
maternité. Une commissaire est en conqé de maternité. Les
autres commissaires sont tous charqés de travail. Il n'est pas question
de remplacer à plein temps parce que les besoins ne sont pas là
pour une durée qui est plus longue, etc. Il y a une durée
indéterminée. Qu'on consulte les parties. On trouve la personne
qui est disponible pour une période de temps déterminée
pour remplacer durant cette période. C'est ce que vise l'article.
M. Gendron: Non, je pense que là, avec vos explications,
on comprend très bien ce que vise l'article, mais je me demande si ce
n'est pas une disposition pour introduire à nouveau ce que vous avez
consenti d'éliminer. Mais admettez-vous, M. le ministre - vous pouvez me
dire cela et vous n'avez pas tort, dans l'esprit, je pense - que vous avez
concouru avec l'Opposition à éliminer la notion de commissaire
à temps partiel? Mais il me semble que tel que vous l'avez
libellé, vous auriez exactement la capacité d'introduire à
nouveau les commissaires à temps partiel.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Absolument pas.
M. Gendron: Comment cela se fait-il que vous n'auriez pas cette
possibilité?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En cas d'empêchement, il
faut... Le nombre de commissaires est déterminé par
règlement.
M. Gendron: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Maintenant, il faut qu'un
commissaire soit empêché et que ce soit un commissaire autre que
le président et, à ce moment-là, le gouvernement peut
nommer, de la manière prévue à l'article 114, pour la
durée de l'empêchement. Cela limite ces cas à des
empêchements de la part d'un commissaire. J'ai donné comme exemple
le cas d'un congé de maternité d'une commissaire. On n'est pas
obligé...
M. Gendron: Oui. Je pense qu'effectivement, vous répondez
à l'argumentation que j'ai soutenue tantôt et qui n'est pas
valable compte tenu du libellé que vous venez de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne voulais pas
réintroduire le temps partiel. J'avais réglé cette
notion.
M. Gendron: ...préciser et de baliser. En
conséquence, Mme la Présidente, parce que l'amendement à
l'article 114 est intimement relié aux dispositions de la nomination des
commissaires et du vice-président et qu'il y a encore là tout
l'aspect de la
consultation des personnes intéressées, on aurait voulu
que ce soit plus balisé. Je vais être dans l'obligation de voter
contre l'amendement 114, mais je suis prêt à ce que vous
l'appeliez. C'est-à-dire que...
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté sur division.
M. Gendron: C'est cela.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
122, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté sur division.
La Présidente (Mme Bélanger):L'article 122 tel
qu'amendé est adopté sur division. J'appelle l'article 125.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ils ne l'ont pas, celui-là.
J'ai un amendement à l'article 125. Est-ce que vous pourriez le faire
circuler? Nous allons faire circuler l'amendement. Je vais faire lecture de
l'amendement que nous proposons à l'article 125: Remplacer l'article 125
édicté par l'article 38 du projet de loi par le suivant: "125. Le
président assigne une demande ou une plainte è un comité
de trois commissaires. "Un comité est présidé par le
président ou par le commissaire qu'il désigne. En cas de partage
égal des voix, la décision du président du comité
prévaut. "Le président peut toutefois, lorsqu'il le juge
approprié, assigner une demande ou une plainte à un commissaire
ou à un comité formé de plus de trois commissaires. "Une
demande ou une plainte faite à la commission en vertu d'une loi autre
que le présent code est assigné à un commissaire."
Je peux peut-être fournir des explications en commençant
par le... Je peux peut-être donner des explications, alinéa par
alinéa...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...pour être certain qu'on
comprend bien la même chose d'un côté comme de l'autre de la
table. "Le président assigne une demande ou une plainte à un
comité de trois commissaires." C'est la règle
générale qui est posée au début de cet
alinéa. "Un comité est présidé par le
président ou le commissaire qu'il désigne. En cas de partage
égal des voix, la décision du président du comité
prévaut." Je pense que cela parle par soi-même. Cela prend
quelqu'un pour diriger les travaux et présider le comité comme
tel. "Le président peut toutefois, lorsqu'il le juge approprié,
assigner une demande ou une plainte à un commissaire ou à un
comité formé de plus de trois commissaires." Cela veut dire que
le président, par exception, peut décider qu'un seul commissaire
peut entendre une plainte. Ce que l'on vise ou ce que l'on souhaite, c'est que
ce soit surtout des plaintes de nature administrative, non contestées,
etc., pour ne pas alourdir inutilement l'appareil. Il y a des
possibilités égale-ment qu'on ait besoin d'un banc de plus de
trois commissaires s'il s'agit d'une décision ou d'un cas fort
important. On ne veut pas limiter le banc à trois pour que les gens
aient la possibilité de siéger à plus que trois.
Le dernier alinéa: "Une demande ou une plainte faite è la
commission en vertu d'une loi autre que le présent code est
assignée à un commissaire.". Cela inclut toutes les plaintes qui
sont formulées en vertu des autres lois que nous avons vues en annexe
hier et qui ne découlent pas du Code du travail comme tel. On ne veut
pas là non plus alourdir le processus décisionnel.
Donc, règle générale: trois commissaires, le
président préside le comité ou le commissaire qu'il
assigne pour présider le comité, vote prépondérant
au président. Lorsque le président le juge approprié, il
peut assigner une demande ou une plainte à un seul commissaire ou
à plus de trois commissaires et une plainte faite en vertu d'une loi
autre que le Code du travail, mais sur laquelle la commission a juridiction
peut être décidée par un seul commissaire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Deux commentaires, Mme la Présidente.
Effectivement, l'article 125, toujours par rapport à l'expression...
D'une part, par rapport à ce qui existait, il est évident que
c'est un changement majeur. Les multiples intervenants et les gens qui se sont
exprimés là-dessus avaient tous convenu - en plus des remarques
que j'avais eu l'occasion de vous faire - que, règle
générale, la règle instaurée à la nouvelle
Commission des relations du travail devrait être davantage une
règle de fonctionnement appelée communément un banc
à trois plutôt que de permettre à une seule personne de
prendre toute sorte de décisions parfois de nature plus
"conséquentielle" par rapport à d'autres, sans avoir la garantie
de la règle qénérale de fonctionnement.
Je note cependant que ce n'est pas balisé outre mesure. Il reste
encore une marge de manoeuvre et d'arbitraire, tout compte fait, assez
appréciable. On dit: "Le président peut toutefois, lorsqu'il le
juge approprié, assigner une demande ou une plainte à un
commissaire...". Avant de préciser davantage notre jugement ou notre
attitude envers cet amendement, je voudrais
demander au ministre du Travail de nous donner quelques exemples
où il prétend que le président, bien sûr parce qu'il
l'aurait jugé approprié, pourrait les assigner à un seul
commissaire, mais beaucoup plus, M. le ministre, sur la nature des demandes ou
des plaintes que, selon vous, le libellé actuel de l'article permettrait
de déférer à un commissaire seul plutôt qu'au banc
qui est la règle générale établie au premier
alinéa.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais répondre car pour
la rédaction de l'article, j'avais passé une première
commande afin que l'on rédige une règle à trois. On m'est
revenu avec une règle à un sauf les exceptions suivantes à
trois. Je suis revenu avec la commande d'une règle à trois et
j'ai dit: Rédigez-moi les exceptions spécifiques de la
règle à trois à un, et on a travaillé l'amendement
dans ce sens-là jusqu'à ce qu'on arrive au libellé final
qu'on vous produit. Il a été impossible de les prévoir
toutes et c'est pour cela qu'on a abandonné cette approche. Les dossiers
ou les décisions prises au moment où on se parle en
matière d'accréditation sont prises par un commissaire
enquêteur seul lorsque ce n'est pas contesté, dans le cas de
l'accréditation. Le commissaire enquêteur est l'équivalent
d'un commissaire de la commission et il prend les décisions seul
présentement, et on n'a pas de problème à ce que le
président assigne un commissaire et tout cela. Ce n'est pas
contesté, etc.
Pour toutes les affaires non contestées, la question de
l'inclusion dans une unité de négociation lorsqu'il s'agit du cas
d'une ou de deux personnes de plus à inclure ou à exclure, les
cas mineurs, on ne voudrait pas, au plan du fonctionnement - car on vise
à raccourcir les délais - que l'obligation de siéger
à trois cause une congestion et que les délais demeurent ce
qu'ils sont ou qu'ils s'allongent.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: C'est ma faute. Est-ce que le ministre voudrait
reprendre la dernière phrase?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, pour la question de
l'inclusion dans une unité de négociation d'une ou de deux
personnes, pas de cas majeur, pas un groupe, mais les causes qui n'affectent
pas le caractère représentatif, c'est accessoire, une seule
personne pourrait décider. Maintenant, ce n'est pas le ministre qui
décidera, c'est le président comme tel qui aura à prendre
cette décision. Vous demandez les indications que l'on a
considérées comme législateur et c'est le type de
considération...
Ce qu'on accorde aussi, et il faut en être conscient, c'est la
possibilité pour le justiciable de même contester cette
décision du président et de dire: Moi, je veux trois. Je
considère ma cause suffisamment importante et je ne veux pas être
entendu par une seule personne. C'est une concession qui va dans le sens des
revendications que l'ensemble des parties nous ont faites.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, Mme la Présidentp, je pourrais faire un
certain laïus et relever les propos que tenait le ministre lorsqu'on a
commencé les audiences d'une part et l'étude du projet de loi, en
particulier lors des remarques préliminaires alors qu'il
prétendait qu'il avait plusieurs raisons administratives pour ne pas
souscrire au principe d'un banc à trois. Je veux seulement que soit
consigné dans nos délibérations qu'il s'agit d'un
revirement pour le moins assez serré en termes de capacité de
manoeuvre. Possiblement qu'il a reçu des indications du Conseil du
trésor ou qu'il "a contacté certaines personnes qui lui ont
effectivement suggéré d'être plus attentif aux nombreuses
remarques exprimées là-dessus, à savoir les très
grands dangers de fonder tout l'avenir des relations du travail au
Québec... Une grande dimension des relations du travail du
Québec, dorénavant, subira la coupole, la coupe pardon, de la
Commission des relations du travail. Pour ce qui est de la jurisprudence et de
l'avenir, c'est peut-être plus sécurisant d'envisager que la
règle de principe soit bien établie, bien campée, et que,
règle générale, pour ce qui est des demandes ou des
plaintes, elles seront entendues ou analysées par un banc de trois, ce
qui évite, selon moi, une trop grande marge d'arbitraire encore
là.
En conséquence, Mme la Présidente, j'indique au ministre
du Travail que nous sommes prêts à accepter l'amendement
proposé à l'article 125.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
à l'article 125 est adopté. Est-ce que l'article 125 tel
qu'amendé est adopté:
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté, Mme la
Présidente. M. le député de La Peltrie, adopté?
M. Cannon: Adopté, M. le ministre.
M, Paradis (Brome-Missisquoi): Très bien.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest, est-ce que l'article 125 tel
qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Il y a juste une chose que j'ai oublié de
vérifier.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Gendron: À l'article 137.9, on prévoit un
comité de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a quelque chose
là-dessus,,
M. Gendron: Oui, alors cela veut dire que vous allez modifier ce
que vous nous avez donné.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...
M. Gendron: Je trouve que c'est relié. Vous admettrez, M.
le ministre, qu'il y a un lien très étroit entre l'article 125 et
l'article 137.9 que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Quand il est question de
révision des décisions, c'est important de savoir... On a un
amendement à l'article 137.9.
Le principe que j'avais émis hier, je n'ai pas regardé le
texte, c'est qu'une décision prise par un commissaire pourrait
être révisée par un commissaire. La décision prise
par un comité de trois pourrait être révisée par un
comité de trois, et j'ose croire qu'on inclut... Pas les mêmes,
jamais les mêmes! S'il y a plus que trois, on va vérifier pour que
ce spit plus de trois qui puissent réviser aussi, mais pas les
mêmes.
M. Gendron: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 125 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): II y avait l'article
125.1. C'est un nouvel article proposé par l'Opposition. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, on va prendre connaissance de notre article
125.1, à la suite de l'adoption du nouvel article 125, pour voir comment
il s'incorpore.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la Présidente, je peux
peut-être m'exprimer un peu sur cet amendement de l'Opposition. Le
premier exercice de médiation, tel qu'on conçoit le
fonctionnement de la commission comme telle, sera effectué par l'agent
de relations du travail. On ne veut pas que le commissaire, qui a des pouvoirs
d'adjudicateur, se voie interdire de poursuivre, de reprendre ou de continuer
sous une autre forme ce mécanisme de médiation. Même s'il
possède le pouvoir d'adjudication, il procédera seul dans des cas
non contestés, administratifs, faciles à régler, mais en
collégialité avec d'autres commissaires dans un cas
ordinaire.
Si on lui enlevait cette possibilité de médiation, cela
irait, à notre avis - nous sommes ouverts à en discuter - un peu
à l'encontre de l'esprit de cette utilisation maximum de la
médiation pour que les parties en arrivent à régler de
gré à gré.
M. Gendron: Pensez-vous que le fait de ne pas l'inclure peut
ouvrir la porte à de nombreuses évocations?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit que le contraire
donnerait l'ouverture à plus d'évocations parce que les parties
pourraient toujours prétendre qu'elles en ont fait.
M. Gendron: De la médiation?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De la médiation.
J'espère que ces gens auront le réflexe normal et la
tendance d'en faire et je ne voudrais pas qu'on évoque le fait qu'ils en
ont fait.
M. Gendron: Dans ces conditions, Mme la Présidente, je
retire l'amendement à l'article 125.1.
Fonctions et pouvoirs
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 125.1 est retiré. J'appelle l'article 134. C'est
ça?
Une voix: C'est en plein ça, et il y a des...
La Présidente (Mme Bélanger): II y a des
amendements à l'article 134. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne pense pas qu'on ait des
amendements comme tels.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Il y en a un?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, il y en a
un.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Trois?Excusez, On
avait proposé l'amendement suivant: "Supprimer, dans les deuxième
et troisième lignes du paragraphe 2 du
deuxième alinéa de l'article 134 édicté par
l'article 38 du projet de loi, ce qui suit: ", de la manière que
celle-ci juge appropriée". Ah! oui, je me rappelle. Cela va.
C'était l'amendement que l'on avait. Je pense que, sur la radiation de
cette terminologie, il y avait accord. À moins qu'on ne m'indique qu'on
a changé d'idée, je ne plaiderai pas longtemps. C'était
à la demande des parties.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 134 est adopté?
Une voix: Une minute là! Il faudrait démêler
un peu. J'aimerais que vous le lisiez.
La Présidente (Mme Bélanger): Le ministre l'a lu.
Voulez-vous que je le relise? "Supprimer, dans les deuxième et
troisième lignes du paragraphe 2 du deuxième alinéa de
l'article 134 édicté par l'article 38 du projet de loi, ce qui
suit: ", de la manière que celle-ci juge appropriée". Est-ce
adopté? (15 h 30)
M. Gendron: Non, sur l'article 134, Mme la Présidente. On
va tout simplement indiquer qu'on va s'exprimer en désaccord, compte
tenu que l'Opposition avait apporté deux amendements. Le premier
voulait, en ajoutant à la fin du 1er paragraphe du nouvel article 134,
les mots "quant aux droits d'une partie résultant du présent
code". Cet amendement visait à s'assurer que les pouvoirs de
réparation soient limités à réparer les manquements
au Code du travail et non pas à ce que la Commission des relations du
travail se substitue à la Cour supérieure pour les recours
civils, comme par exemple une action en dommages pour vandalisme lors d'une
grève illégale. On pense toujours que même... De toute
façon le ministre vient de nous indiquer qu'il s'en tient au
dépôt de l'article 134...
Une voix: Ce n'est pas réglé. M. Gendron: Ce
n'est pas réglé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, le ministre fait toujours
preuve de souplesse. Si vous pouvez me convaincre qu'il y a des bonifications
qui puissent rassurer les parties sur la volonté et les principes sur
lesquels nous avons voté, je vais les prendre en
considération.
M. Gendron: "Pour remédier aux conséquences"
qu'est-ce que vous visez, M. le ministre, "pour se conformer à ce code
ou pour remédier aux conséquences d'une contravention"?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les pouvoirs de redressement.
M. Gendron: Les pouvoirs de redressement. Dans le cas d'une
grève illégale, est-ce que, par exemple, cela peut aller
jusqu'à 10 000 $ pour des bris de vitres, ou... Pourquoi non?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parce que, à ce
moment-là, on empiéterait sur les pouvoirs qui sont
réservés à la Cour supérieure, en vertu de
l'article 96 de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique...
Une voix: ...monter les dommages.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je m'excuse. Techniquement
parlant, si on voulait vous le démontrer quasiment par l'absurde, le
code ne défend pas du travail, du travail de cassage de vitres. Je ne
dis pas qu'il devrait le défendre. C'est ailleurs que ces prohibitions
sont incluses.
Une voix: ...pour optique, la paix sociale.
M. Gendron: ...Mme la Présidente qu'on appelle le vote sur
l'article 134 du ministre. J'indique tout de suite...
La Présidente (Mme Bélanger): Sur l'amendement?
M. Gendron: Oui. J'indique tout de suite que nous allons retirer
l'amendement 134 qui concernait: ajouter à la fin du premier paragraphe
du même article 134 les mots "quant aux droits d'une partie
résultant du présent code", on retirerait cet amendement...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on pourrait
adopter l'amendement du ministre, avant de retirer?
M. Gendron: Oui. On va voter l'amendement du ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 134 est adopté?
J'ai posé la question à savoir si l'amendement du ministre
à l'article 134 est adapté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 134 est adopté. Est-ce que l'article 134 tel qu'amendé
est adopté?
M. Gendron: C'est là que je vous dirai que à
l'article 134 nous avions déposé deux amendements, un premier qui
disait d'ajouter à la fin du premier paragraphe du même article:
"quant aux droits d'une partie résultant du présent code". Je
retire cet
amendement parce que les précisions du ministre nous permettent
de voir que cet amendement est moins requis, puisque le sien va dans le sens
des précisions qu'il nous a données au premier article 134.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 134.
M. Gendron: Un instant; On avait deux amendements, Mme la
Présidente. Quant au deuxième amendement, je n'en fais pas de
débat parce que notre prétention, je me rappelle très
bien, on croyait et on pense toujours qu'une logique a été
supprimée, la référence aux deux premiers paragraphes,
puisque c'est compris dans le pouvoir général de la Commission
des relations du travail. Ce n'était pas le même avis que le
ministre. Lui, il souhaite conserver l'article 134 tel qu'amendé et nous
nous suggérons que le deuxième amendement que nous avons
apporté à l'article 134 soit nominalement appelé comme
vote et la commission en disposera quant au vote.
La Présidente (Mme Bélanger): Le premier
amendement est retiré. Pour le deuxième, M. le secrétaire,
est-ce que vous voulez faire l'appel nominal, je vais lire l'amendement.
L'article 38 du projet de loi 30, Loi constituant la Commission des relations
du travail et modifiant diverses dispositions législatives est
modifié en remplaçant au nouvel article 134 le deuxième
alinéa par le suivant. Elle peut notamment ordonner, le cas
échant, que soit accéléré ou modifié la
procédure de grief et d'arbitrage prévue à la convention
collective ou au présent code. M. le secrétaire, est-ce que vous
voulez faire l'appel du vote?
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. M.
Gendron?
M. Gendron: Pour.
Le Secrétaire: Mme Bélanger?
La Présidente (Mme Bélanger): Abstention.
Le Secrétaire: M. Paradis (Brome-Missisquoi)?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Contre. Le Secrétaire:
M. Théorêt?
M. Théorêt: Contre.
Le Secrétaire: M. Hétu?
M. Hétu: Contre.
Le Secrétaire: M. Cannon?
M. Cannon: Contre.
Le Secrétaire: M. Maltais?
M. Maltais: Contre.
Le Secrétaire: M. Farrah?
M. Farrah: Contre.
Le Secrétaire: M. Leclerc?
M. Leclerc: Contre.
La Présidente (Mme Bélanger): Contre, 7? pour, 1;
abstention, 1.
L'amendement proposé par l'Opposition est rejeté.
Est-ce que l'article 134, tel qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 134, tel
qu'amendé est adopté sur division. J'appelle l'article 137.5.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un amendement à 137.5 vise
à ajouter à la fin de l'article 137.5 édicté par
l'article 38 du projet de loi, les mots: "dans le cas d'une grève, d'un
ralentissement d'activités ou de lock-out qui contrevient ou
contreviendrait au présent code". Cet amendement vise à baliser
les pouvoirs de la décision, de rendre toute décision provisoire
et à faire en sorte qu'elle ne s'applique que dans les cas
énumérés.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: On est à l'article 137.5,
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À l'article 137.5 il y a
un amendement.
M. Gendron: II y a un amendement et je veux savoirs est-ce qu'on
l'avait?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Gendron: II n'y a pas de changement à l'amendement
qu'on avait?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne pense pas.
M. Gendron: Un instant! Conforme aux échanges qu'on a eus,
aux discussions, je trouve que c'est un complément plus précis
qui va dans le sens des revendications des instances concernées.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 137.5 est-il adopté?
M. Gendron: Oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
137.5 tel qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
137.6 et il y a un amendement de l'Opposition.
M. Gendron: Juste une minute, Mme la Présidente. C'est
pour mieux comprendre. L'article 137.5, est-ce qu'on avait dit qu'il y a un
article 137.5, il y a un 137.5.1 et il y a un 137.5.2 ou si... Parce que ce
n'est pas pareil. On se rend compte que dans l'amendement que vous avez
proposé, M. le ministre, insérer après l'article 137.5
édicté par l'article 38. D'accord. Cela veut dire que l'article
137.5 existe comme tel, et avec l'amendement il y a des ajouts qui
précisent le sens de l'article 137.5. Mais, l'article 137.5 comme tel
existe dans le projet de loi avec un 137.5.1 et un 137.5.2. Mais l'article
137.5 tel que nous l'avions dans le projet de loi n'est pas amendé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, il est amendé.
M. Gendron: Un instant.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On vient d'ajouter, après
"provisoire", "dans les cas de ralentissement, de grève ou
lock-out".
M. Gendron: Si vous permettez, Mme la Présidente, cela
s'est fait régulièrement. J'ai demandé de revenir. Je
lisais cela et je ne pensais pas que l'article 137.5, vous l'aviez
amendé. Ici on le voit: ajouter à la fin de l'article 137.5
édicté par l'article... Les mots "dans le cas d'une grève,
d'un ralentissement d'activités ou de lock-out qui contrevient ou
contreviendrait au présent code". Vous vous rappelez la discussion qu'on
a eue.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...
M. Gendron: Voilà. Je ne referai pas le débat que
j'ai fait, mais c'est complètement insatisfaisant, en ce qui concerne
l'Opposition, pour la capacité de rendre des décisions
provisoires. Nous voulions l'étendre à plus que cela. En
conséquence, Mme la Présidente, je vous demande d'appeler le vote
uniquement sur l'article 137.5 pour que je sois en mesure de vous dire que je
suis contre l'article 137.5 amendé. Sur l'article 137.5 j'aimerais
prendre un vote nominal.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est le vote qu'on a
pris tout è l'heure. M. Gendron: C'est cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...à 137.5.
M. Gendron: Non, je ne l'avais pas fait.
La Présidente (Mme Bélanger): On a adopté
sans vote.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y avait eu erreur de
compréhension. Il a été adopté unanimement.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est cela.
M. Gendron: On a même dit à l'unanimité,
alors que je veux un vote nominal sur l'article 137.5 amendé.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
secrétaire, est-ce que vous voulez faire l'appel nominal.
Le Secrétaire: Oui. M. Gendron?
M. Gendron: Contre.
Le Secrétaire: Mme Bélanger?
La Présidente (Mme Bélanger): Abstention.
Le Secrétaire: M. Paradis (Brome-Missisquoi)?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour.
Le Secrétaire: M. Théorêt?
M. Théorêt: Pour.
Le Secrétaire: M. Hétu?
M. Hétu: Pour.
Le Secrétaire: M. Cannon?
M. Cannon: Pour.
Le Secrétaire: M. Maltais?
M. Maltais: Pour.
Le Secrétaire: M. Farrah?
M. Farrah: Pour.
Le Secrétaire: M. Leclerc?
M. Leclerc: Pour.
Le Secrétaire: Sept pour, un contre et une abstention.
La Présidente (Mme Bélanger): Pour, 7: contre, 1;
abstention, 1.
L'article 137.5, tel qu'amendé, est adopté. On appelle
l'article 137.6.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a un amendement de
l'Opposition, si ma mémoire est fidèle, à l'article
137.6.
Je peux peut-être replacer l'argumentation qui nous animait au
moment où nous avions suspendu.
M. Gendron: Vous pouvez le faire. Je voulais juste me
référer par rapport à des notes que j'avais ailleurs. Le
ministre n'a pas d'amendement à l'article 137.6, nous avions
déposé un amendement qui avait comme conséquence qu'une
partie ne perde pas son recours en raison d'une erreur de procédure ou
en raison du refus de la commission de procéder, parce que,
manifestement, à l'article 137.6, c'est la commission qui décide
d'exercer sa responsabilité ou non. Il y a même une mention
où clairement on indique que la commission peut ne pas exercer le mandat
qui lui est confié. En conséquence, on nous disait, dans ces
cas-là où il y aurait refus pour la commission de
procéder, de même que les cas où il y aurait une erreur de
procédure...
Mme la Présidente, je veux spécifier que nous voulions
absolument que, puisqu'il existe un recours en vertu de la convention
collective, l'amendement puisse permettre que les parties concernées ne
perdent pas le droit de recours dans ces cas-là. Le ministre ne semblait
pas d'accord pour permettre cette disposition. (15 h 45)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais vous indiquer pourquoi. Au
moment où nous nous parlons, l'article tel que rédigé,
sans tenir compte de l'amendement, prévoit que la commission peut
refuser d'exercer sa juridiction en disant: Retournez au mécanisme
prévu dans votre convention collective; vous reviendrez nous voir plus
tard. À ce moment-là, ils peuvent revenir devant la commission.
Si vous ajoutez l'amendement, le commissaire, théoriquement, peut les
avoir retournés à la convention mais cela n'a pas abouti. Il
choisit d'exercer sa juridiction. À partir de ce moment-là, il
faudra encore une fois retourner à la convention. On pourrait même
théoriquement se retrouver avec deux décisions
contradictoires.
M. Gendron: Oui, je le sais, mais nous avions indiqué au
ministre, après discussion, que nous avions, à moins que je ne me
trompe, l'appui du député de Vimont à notre théorie
voulant que, lorsqu'un délai prévu à la convention
collective est expiré, les parties ou une des parties perde son droit
de-recours.
Vous dites: Retournez les parties à ce qui est prévu
à la convention collective. Qu'arrive-t-il si, dans la clause
concernée à la convention collective, un délai avait
été prévu et que le délai est expiré?
M. Théorêt: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M le
député de Vimont.
M. Théorêt: Je veux juste rappeler que mon
argumentation là-dessus, hier, portait strictement sur le fait que le
plaignant doit passer par toutes les étapes de la convention collective
avant d'aller à la Commission des relations du travail. C'est ce que je
disais. Je n'ai pas dit; Oui, il peut revenir après coup et avoir encore
un droit. À ce moment-là, comme le ministre le dit, il peut aller
à la Commission des relations du travail et, si cela ne le satisfait
pas, il peut dire: D'accord, moi je vais avoir le droit de revenir à la
convention collective; je vais jouer sur les deux tableaux. C'est illogique
à mon sens. D'ailleurs, en pratique, cela ne se fait pas. Les parties
vont dire: D'accord, on va suivre la convention collective. Si cela ne marche
pas, là on va porter plainte à la Commission des relations du
travail. Dans les faits concrets...
M. Gendron: Mme la Présidente, je pense qu'on a eu
l'occasion d'exposer clairement qu'on ne veut pas laisser deux portes ouvertes.
Si c'est prévu a la convention collective, qu'ils utilisent le
mécanisme prévu à la convention collective, mais que cela
ne donne pas ouverture à des plaintes à la Commission des
relations du travail.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela et c'est pourquoi on
doit avoir un article, dans le projet de loi, qui autorise la commission
à refuser d'exercer sa juridiction. L'interprétation qu'on me
fait des articles attributifs de juridiction, c'est que le "peut", selon
l'interprétation, entre autres, de Louis-Philippe Pigeon, est
interprété comme "doit" exercer sa juridiction. Donc, si le
"peut" est interprété comme "doit" au moment où on
attribue la juridiction et si la commission veut avoir la possibilité de
ne pas l'exercer, il faut prévoir un article à cet effet.
M. Gendron: Si votre "peut", M. le ministre, veut dire "doit",
cela devrait être correct. On aurait voulu dire qu'il faudrait
écrire à ce moment-là "doit" pour arriver à ce
qu'on veut. Me suivez-vous?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Gendron: Mais, vous me dites qu'en
droit je ne sais pas quoi, en règle d'interprétation
administrative en droit, le "peut" veut dire "doit".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Lorsqu'il est attributif de
juridiction. On n'a pas fermé les yeux là-dessus. C'est à
la page 49 du petit livre de Louis-Philippe Pigeon, Rédaction et
interprétation des lois.
Une voix: C'est Claveau qui voulait que le monde l'entende
parler.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Est-ce que le "peut" à l'article 137.6 est
attributif de juridiction, M, le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Vous revenez à la
deuxième.
Des voix: Ha! Ha! Ha! M. Gendron: C'est cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'y ai pensé moi aussi.
M. Gendron: Si ce n'est pas attributif de juridiction, il peut
vouloir dire "peut".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À ce moment-là, s'il
était attributif de juridiction et interprété comme tel,
on aurait une annulation par deux "doit". On aurait finalement un "doit" qui
donnerait juridiction à exercer et un "doit" qui donnerait l'obligation
de ne pas l'exercer et on aurait une annulation complète des effets
attributifs de juridiction.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et de cela, Pigeon n'en a pas
parlé. Je ne peux pas vous citer la page.
M. Gendron: M. le ministre, cela signifie qu'il y a quand
même une ambiguïté. On a dit qu'il est non attributif de
juridiction.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au sens de l'analyse qu'en fait
Pigeon à la page 49 de son traité Rédaction et
interprétation des lois.
M. Gendron: Juste une minute, je continue. Donc, même si
c'est prévu à la convention collective.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Là, on parle d'autre
chose... On parle d'un texte de loi, alors que cela, c'est une convention
collective.
M. Gendron: Non, non, mais il y avait une
référence. On dit: Cela donne ouverture à un recours en
vertu d'une convention collective.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À ce moment-là, la
commission a la discrétion de dire: Allez vider votre plainte, votre
grief, votre recours à...
M. Gendron: Elle peut décider de gérer l'affaire,
même si des mécanismes sont prévus à la convention
collective.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous n'aviez pas Particle
137.6, elle serait obligée de la gérer. C'est cela que lui
enlève l'introduction de l'article 137.6. Cela la libère de cette
obligation en disant: Retournez, vous viendrez me voir plus tard si vous
voulez, mais je n'exerce pas ma juridiction présentement ou je refuse
d'exercer ma juridiction.
M. Gendron: Vous n'admettez pas qu'ainsi libellé, elle a
le choix?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Avec la combinaison...
M. Gendron: Elle a le choix de la retourner ou de la
gérer. Exprimons-nous comme cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Gendron: Si elle a le choix de la retourner ou de la
gérer, cela signifie que... Je reviens à l'argument du
député de Vimont qui souhaitait que ce soit les parties qui
règlent cette affaire parce que c'est prévu dans la convention
collective. La commission pourra décider, contrairement à la
volonté exprimée tantôt par le député de
Vimont, que ce n'est pas ce qu'elle choisit, même si, dans la convention
collective, des mécanismes sont prévus pour gérer cela.
Elle décide de le qérer, et là, on va à l'encontre
tout au moins de ce que nous, y compris le député de Vimont,
souhaitons dans notre argumentation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que c'est le contraire.
Si vous n'aviez pas l'article 137.6, la commission n'aurait d'autre choix que
de le gérer. Il faudrait qu'elle agisse. En introduisant l'article
137.6, vous donnez la possibilité à la commission de retourner
les parties aux mécanismes prévus à la convention
collective. C'est cela que le député de Vimont vous a
expliqué tantôt.
M. Gendron: Non, vous nous avez dit vous-même que la
commission a le choix. Tel
que libellé...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Tel que l'article est
libellé, elle n'a pas l'obligation de retourner la partie à la
convention collective...
M. Gendron: À la convention collective...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...mats elle en a la
possibilité. Si on n'avait pas l'article 137.6, elle aurait l'obligation
d'intervenir.
M. Gendron: C'est juste cela qu'on veut savoir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord.
M. Gendron: À partir du moment où elle ne le fait
pas?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elle choisit alors d'exercer sa
juridiction.
M. Gendron: Voilà! Donc, il y a des recours. Le grief et
la Commission des relations du travail.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Il y a une...
M. Gendron: Ce qui est prévu à la convention
collective, c'est le grief.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Gendron: Et l'autre affaire, c'est le recours à la
Commission des relations du travail qui arbitre. Bon.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Vimont.
M. Théorêt: C'est correct.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La différence qui existe
présentement... En cas de difficulté ou de grief, au moment
où nous nous parlons, s'il n'y avait pas un 137.6, on pourrait avoir une
décision de l'arbitre sur le grief tel que prévu dans les
mécanismes de la convention collective et la commission serait dans
l'obligation de rendre une décision. L'introduction de l'article 137.6
enlève cette obligation.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Vimont.
M. Théorêt: Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous demandez si c'est
discrétionnaire, c'est la réponse...
M. Gendron: On a essayé de l'établir clairement et
vos réponses confirment que c'est discrétionnaire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si on tentait de "lister" les cas
comme tels, cela prendrait trois pages et on commettrait des erreurs.
M. Gendron: Oui, oui, mais je persiste è croire
qu'à partir du moment où c'est discrétionnaire, cela ne
rencontre pas l'objectif dont on a traité dans les échanges qu'on
a eus là-dessus et que la Commission des relations du travail n'est
qu'une alternative: Retournez faire vos devoirs, travaillez selon ce qui est
prescrit à vos conventions collectives, et que cela reste là.
Là, on sait que le pouvoir discrétionnaire de la commission peut
faire qu'un autre type de décision soit exercé par la commission
soit la garantie de retourner le tout aux mécanismes prévus aux
conventions collectives, ce qui veut dire uniquement le grief.
M. Paradis, (Brome-Missisquoi): C'est balisé aussi par les
critères suivants: "si elle le juge équitable eu égard au
comportement des parties ou lorsque les faits donnant ouverture à une
demande ou à une plainte en vertu du présent code pourraient
également donner une ouverture..." C'est quand même balisé.
Ce n'est pas...
M. Gendron: Je vais laisser la parole au député de
Vimont, mais je veux répliquer à ce que le ministre vient de
dire.
Il a raison. On le sait. On a vu les balises. Mais, quant au principe de
maintenir deux voies de traitement, le libellé actuel, même avec
les balises, permet deux voies de traitement à la problématique
soulevée.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que vous allez retrouver
cela un peu partout et, pas simplement dans cet article. La première
voie, celle qui est privilégiée, celle qu'on tente d'appliquer,
c'est de retourner les parties à leur texte, à leur convention
collective, etc., et qu'elles règlent leurs affaires entre elles. On n'a
jamais prétendu qu'il n'y avait pas de pouvoir d'adjudication. S'il y a
une impossibilité ou un blocage, il faut que quelqu'un juqe à un
moment donné.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Vimont.
M. Théorêt: Si je comprends bien, de toute
façon, si l'article 137.6 n'était pas là, les parties
pourraient en tout temps passer outre à la convention collective et
aller directement à la commission et la commission n'aurait pas d'autre
choix que de dire: Oui, on les traite toutes.
M. Paradis (Brome-Missisquoî): C'est cela.
M. Théorêt: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je prétends, Mme la Présidente,
qu'à partir du moment où il y a une alternative dans le projet de
loi, cela peut donner lieu à un dédoublement inutile. Us vont
toujours s'essayer aux deux places.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Jusqu'à ce que la
jurisprudence s'établisse. Là, ils vont peut-être
comprendre où il faut aller.
M. Gendron: Oui, mais pour un projet de loi qui se voulait plus
simple, simplifié et atténué, ce n'est sûrement pas
cet article qui va contribuer à le faire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On pourrait peut-être se
mettre à l'ouvrage et établir une liste de façon à
la fermer avec deux ou trois pages de possibilités avec les risques
d'arbitraire que cela occasionne aussi. On dit que la commission va être
spécialisée dans le domaine, qu'elle a une discrétion, une
discrétion balisée selon certains critères, et qu'il faut
faire confiance à la commission.
Vous savez, les parties nous demandent également, en même
temps qu'on balise, de garder de la souplesse. Là, il nous faut prendre
des décisions.
M. Gendron: On est prêt, Mme la Présidente, à
passer au vote concernant l'article 137.6 et je souhaite un vote nominal.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur votre
amendement?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'amendement
déposé par l'Opposition à l'article 137.6, voulez-vous
faire l'appel nominal, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. M.
Gendron?
M. Gendron: Pour.
Le Secrétaire: Mme Bélanger?
La Présidente (Mme Bélanger): Abstention.
Le Secrétaire: M. Paradis (Brome-Missisquoi)?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Contre.
Le Secrétaire: M. Théorêt?
M. Théorêt: Contre.
Le Secrétaire: M. Hétu?
M. Hétu: Contre.
Le Secrétaire: M. Cannon?
M. Cannon: Contre.
Le Secrétaire: M. Rivard?
M. Rivard: Contre.
Le Secrétaire: M. Leclerc?
M. Leclerc: Contre.
La Présidente (Mme Bélanger): Un pour, six contre
et une abstention.
Est-ce que l'article 137.6 est adopté?
M. Gendron: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 137.6 est
adopté sur division. J'appelle l'article 137.7.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, ne recommencez pas
tout...
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez dit qu'il
n'y avait pas de 137.5. C'était à 137.6. Après 137.6, je
pense que c'est 137.7.
M. Gendron: Oui, mais avant, il y a un amendement, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est justement, il
faudrait que j'aie des notes. J'appelle l'article 137.9.
M. Gendron: Et là, vous êtes dans le mille parce que
cet article était demeuré en suspens à la suite d'un
brillant amendement apporté par l'Opposition sur lequel on attend la
réponse du ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour fins d'information, au moment
où on se parle, on aurait un amendement à faire circuler pour
vous donner le temps de l'analyser et on
pourrait, à ce moment-là, discuter sur l'article,
l'amendement de l'Opposition, l'amendement, pour fins de discussions,
ministériel et on pourrait, peut-être, tenter de tirer des
conclusions.
Les deux ont été présentés hier,
excusez-moi.
Une voix: Oui, cela va.
La Présidente (Mme Bélanger); Pour mon information
personnelle, de quoi discute-t-on? Est-ce qu'on discute de l'amendement de
l'Opposition ou de celui du gouvernement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, je demanderais une petite
suspension de cinq minutes parce que...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a l'article
déposé, il y a un amendement de l'Opposition et il y a un
amendement ministériel. II n'y a pas nécessairement de
contradictions absolues, il y a un agencement, probablement, à
faire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, je suis du même avis, Mme la
Présidente. Effectivement ce que le ministre souhaite, je trouve que
c'est correct de l'envisager ainsi. C'est quand même un
événement important et il n'y a pas, comme telle,
d'incompatibilité entre différentes choses. II s'agirait
plutôt de regarder la capacité de rédiger un amendement qui
tienne compte des éléments qui sont sur la table et qui
permettrait de sécuriser chacune des parties en termes d'objectifs
visés. Je suis d'accord pour une suspension.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
suspend ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 03)
(Reprise à 16 h 15)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, nous
étions à discuter de l'article 137.9, lequel nous suspendons et
nous passons à l'article 46. On avait suspendu l'article 112...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On pourrait peut-être en
disposer. Est-ce que vous avez des copies?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article
137.9 reste suspendu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Suspendu, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on revient
à l'article 112 ou si l'on va...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On continue, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): On continue. Alors,
j'appelle l'article 46. M. le ministre.
Révision judiciaire
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la Présidente,
l'article 46 se lit comme suits "L'article 148 de ce code est modifié,
dans la deuxième ligne, par la suppression de l'expression "le
commissaire général du travail".
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, c'est le filtre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, c'est le filtre.
M. Gendron: Alors, on n'a pas le filtre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je dois vous dire... Je vais
être honnête avec vous, j'avais un amendement sur le filtre qui se
lirait - je ne le dépose pas, je vous le communique - comme suit; Toute
poursuite pénale en vertu du présent code peut être
intentée par le procureur général ou, si la commission
l'autorise, par une partie intéressée. J'avais cela de
préparé.
Maintenant, on m'a indiqué que le filtre avait des
conséquences, que cela filtrait même l'"antiscab" et je ne suis
pas certain de quelle façon ce sera reçu par l'une des parties
intéressées au maintien de l'"antiscab". Cela filtre
également l'"antiscab". Et, sur le plan de l'équilibre, comme je
n'ai pas voulu, de l'autre côté, toucher à l"'antiscab",
est-ce que je peux me permettre d'y toucher de ce côté-là?
Parce qu'on l'avait déjà rédigé lorsqu'on s'est
rendu compte de cette possibilité. La technique du filtre nous
intéresse comme telle, sauf qu'on ne peut pas filtrer des choses
auxquelles on ne veut pas toucher non plus.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest, est-ce que vous avez des
commentaires?
M. Gendron: Oui, j'ai un commentaire, mais non en ce qui concerne
le texte parce que je ne suis pas en mesure... En ce qui concerne les
principes, le ministre avait laissé voir que non seulement il
était ouvert, mais qu'il était d'accord que cela pourrait
effectivement intéresser le mandat de la nouvelle Commission des
relations du travail d'avoir cette capacité d'agir. Là, vous
dites que cela touche à une disposition à laquelle vous ne
vouliez pas toucher, en matière de responsabilités de la
Commission des relations du travail.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce que je pense...
M. Gendron: Quand vous dites plutôt...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En tout cas, la conception des
parties... Lorsqu'on touche à l'antibriseur de grève, on est dans
un terrain d'une sensibilité...
M. Gendron: Extrême.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...et syndicale et patronale qui
est extrême. Et, au moment où on se parle - j'ai
résisté à toute pression syndicale qui aurait donné
plus d'application, je pense, concrète à la mesure comme telle -
les libellés qu'on m'a préparés feraient en sorte que, sur
le plan syndical... Je pense que les patrons ne seraient pas
déçus de voir un filtre par la commission, mais je ne suis pas
certain que les syndicats aimeraient cela, par exemple.
M. Gendron: Mais votre intention... Pour ma part, c'est plus
votre intention...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mon intention, c'est que, sur le
plan du fait, quand je vous dis qu'on est arrivé avec le libellé
- il n'est pas manuscrit, il...
M. Gendron: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...est dactylographié, on
s'est rendu compte, cet avant-midi, de cette possibilité d'atteinte
à l'"antiscab". Maintenant, si vous ne partagez pas cette opinion, je
suis prêt à entendre la vôtre.
M. Gendron: C'est juste une seconde, c'est cela qu'on veut faire
les...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce sont mes experts qui
m'indiquent que cela touche à l'"antiscab". Je peux peut-être vous
l'illustrer, c'est l'article 109.4, présentement. Au moment où on
se parle, c'est direct: les tribunaux de droit commun. Avec le filtre, ce
serait: l'article 109.4, CRT et, avec l'autorisation de la CRT, les tribunaux
de droit commun. Cela s'applique également à l'ensemble des
plaintes. Mais...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Un instant. Quel article renvoie tout le pénal
à la Cour des sessions de la paix?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les articles 30 et suivants.
M. Gendron: Dans le projet de loi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans le projet de loi, oui.
M. Gendron: Depuis le temps que vous regardez, on peut y aller.
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je comprends très bien le point de vue
exprimé par le ministre, mais j'ai de la difficulté à
comprendre qu'on ne soit pas en mesure de rédiger quelque chose qui
dirait: Sauf quant aux plaintes concernant des contraventions aux articles
109.1 à 109.3. C'est toute la question dont on vient de discuter: les
dispositions "antiscab" qui peuvent être intentées par le
procureur général ou une partie intéressée. Et
là, cela signifie qu'on garde le filtre pour tout, sauf les dispositions
"antiscab". Puisqu'on s'était presque entendus que c'était
intéressant d'en avoir un pour le reste. II me semble que ce n'est pas
compliqué à...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce qu'on pourrait effectuer
des vérifications supplémentaires? On me dit: On avait
rédigé, à votre demande, M. le ministre, le filtre Comme
tel. On s'est rendu compte, ce matin, que cela pouvait affecter l"'antiscab" -
il faut le voir - ce qui pourrait avoir des effets chez les parties. On est en
train de vérifier s'il n'y a pas d'autres éléments du
style champ d'application plus chatouilleux chez les partenaires
socio-économiques. Il faudrait qu'on fasse une vérification.
M. Gendron: On poursuit?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): On suspend cet
article-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
Loi sur les accidents du travail et les maladies
professionnelles
La Présidente (Mme Bélanger): On suspend l'article
46 et on appelle l'article 50. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 50. "L'article 470 de la
Loi sur les accidents
du travail et les maladies professionnelles est modifié, dans la
première ligne du premier alinéa, par la suppression des mots
"Sous réserve de l'article 473"." Il y avait du pénal,
c'était la raison.
M. Gendron: Adopté sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 50 est
adopté sur division. J'appelle l'article 51. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Même
considération.
M. Gendron: Même considération. Adopté sur
division.
Charte de la langue française
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 51 est
adopté sur division. J'appelle l'article 53.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Même
considération.
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Adopté sur division.
Loi sur les relations du travail,
la formation professionnelle et la
gestion de la main-d'uvre dans
l'industrie de la construction
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 53 est
adopté sur division. J'appelle l'article 80.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À l'article 80 vous aviez
besoin d'informations, je pense, quant au volume. On me dit que,
présentement, il y a un cas en suspens devant le Tribunal du travail et
on est à la recherche du salarié. C'est de ce type de volume
qu'il s'agit, d'après ce qu'on m'indique.
M. Gendron: J'étais en train d'expliquer qu'effectivement,
à l'article 80, dorénavant, l'appel aura lieu à la
Commission des affaires sociales plutôt qu'à la...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas suffisant pour
perturber le fonctionnement...
M. Gendron: Les statistiques sont exactes. Alors, adopté
sur division.
Loi sur la santé et la sécurité
du travail
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 80 est
adopté sur division. J'appelle l'article 85.
M. Gendron: Adopté sur division. Les article 85 et 86
allaient ensemble, c'est adopté sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 85 est:
adopté sur division. L'article 86 est adopté sur division.
Loi sur les tribunaux judiciaires
J'appelle l'article 89.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Référence au
pénal.
M. Gendron: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le troisième
alinéa.
M. Gendron: Les articles 89, 90 et 91, vont ensemble.
Adopté sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Les articles 89, 90
et 91 sont adoptés sur division. J'appelle l'article 95. M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...du Tribunal du travail.
M. Gendron: Adopté sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 95 est
adopté sur division, j'appelle l'article 98.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On n'avait pas adopté
l'article 98?
La Présidente (Mme Bélanger): Non. M.
Gendron: Non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y avait la question du
tribunal. On avait enlevé "sauf dans la mesure où le gouvernement
décide autrement".
M. Gendron: Adopté sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 98 est
adopté sur division.
M. Gendron: Tel qu'amendé. Parce qu'on avait envelé
"sauf dans les cas où..."
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. L'article
98 est adopté tel qu'amendé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article
98?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): On avait
enlevé: "sauf dans le la mesure où le gouvernement en
décide autrement".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. On avait rayé...
M. Gendron: Un instant, là, mais...
Une voix: C'était l'article 99...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Excusez!
La Présidente (Mme Bélanger): C'est à
l'article 99 qu'on l'avait enlevé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 98 n'a pas
été modifié?
M. Gendron: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est vrai.
La Présidente (Mme Bélanger): C'était
l'article 99, M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On n'avait pas modifié
l'article 98, on l'avait suspendu, parce qu'on parlait des documents du
Tribunal du travail. On l'avait suspendu sans le débattre, à
cause de l'expression "Tribunal du travail". On peut l'enlever par concordance.
Je n'ai pas de...
M. Gendron: Même en rendement, ce serait concordant, en
tout cas.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 98 est
adopté, tel qu'amendé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'amendement est?
La Présidente (Mme Bélanger): C'est: "sauf dans la
mesure où le gouvernement en décide autrement".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On biffe.
La Présidente (Mme Bélanger): Biffé.
J'appelle l'article...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On enlève la virgule
aussi.
La Présidente (Mme Bélanger): Automatiquement,
c'est un point. J'appelle l'article 100. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Nous avons un amendement
à l'article 100,
Mme la Présidente. Remplacer l'article 100 du projet de loi
par le suivant: "Les affaires en cours devant le Conseil des services
essentiels le (indiquer ici la date d'entrée en vigueur de l'article 33)
sont continuées devant lui suivant les dispositions du Code du travail
telles qu'elles se lisaient avant d'être modifiées par la
présente loi."
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 100 est
adopté. C'est l'amendement qui est adopté.
M. Gendron: II reprend le même gpnre de libellé dont
on avait convenu à l'article 97.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 100 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
100, tel qu'amendé, est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Gendron:
Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
101.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous avions un amendement à
l'article 101 qui va dans le même sens et qui se lirait comme suit:
Remplacer l'article 101, par le suivant: "Les affaires en cours devant le
commissaire de la construction le (indiquer ici la date d'entrée en
vigueur du présent article) sont continuées devant lui suivant
les dispositions de la Loi sur les relations du travail, la formation
professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie de la
construction telles qu'elles se lisaient avant d'être modifiées
par la présente loi." C'est encore une fois de concordance avec ce que
nous venons de faire à l'article précédent.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
101, tel qu'amendé, est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous
revenons à l'article 137.9. ou 112? (16 h 30)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 137.9.
Commission des relations du travail (suite)
La Présidente (Mme Bélanger): Nous revenons
à l'article 137.9,.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 137.9 à l'article
38 se lisait, tel que déposé, comme suit: "La commission peut,
pour cause, réviser ou révoquer une décision qu'elle a
rendue." Maintenant, la partie ministérielle a déposé un
amendement, l'Opposition avait déposé un amendement. Nous
souhaitons retirer le premier amendement que nous avions déposé
et le remplacer par l'amendement suivant dont je vous fais lecture: Remplacer
l'article 137.9 édicté par l'article 38 du projet de loi par le
suivant! "137.9. Sur demande ou de sa propre initiative, la commission peut,
pour cause, réviser ou révoquer une décision qu'elle a
rendue. Une décision de la commission ne peut être
révisée ou révoquée par un comité ou un
commissaire qui a rendu la décision faisant l'objet d'un
réexamen. Une décision d'un comité ne peut être
révisée ou révoquée que par un comité
formé d'un nombre égal ou supérieur de commissaires."
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, Mme la Présidente, je pense qu'on est en
mesure de demander le vote sur l'amendement proposé. On en a une
compréhension, non pas parfaite, parce que ce serait prétentieux,
mais probablement exacte: on comprend cela. Cependant, la demande qui avait
été soumise par l'Opposition, à l'article 137.9, c'est
qu'il y ait un comité de trois tout le temps, ce qui pourrait être
logique. Je suis prêt à ce que vous appeliez le vote. On va voter
contre, pour nous permettre de voter pour notre amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
secrétaire, est-ce que vous voulez faire l'appel nominal?
Le Secrétaire: M. Gendron?
M. Gendron: Pour... Contre, parce qu'on vote l'amendement du
ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, c'est
l'amendement du ministre.
Le Secrétaire: Mme Bélanger?
La Présidente (Mme Bélanger): Absten- tion.
Le Secrétaire: M. Paradis (Brome-Missisquoi)?
M. Gendron: II y en a trois ou quatre, par habitude, qui auraient
voté contre. J'aurais dû vous tester, je le regrette.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour.
Le Secrétaire: M. Théorêt?
M. Théorêt: Pour.
Le Secrétaire: M. Hétu?
M. Hétu: Pour. J'en suis sûr.
Le Secrétaire: M. Cannon?
M. Cannon: Pour.
Le Secrétaire: M. Farrah?
M. Farrah: Pour.
Le Secrétaire: M. Rivard?
M. Rivard: Pour.
Le Secrétaire: M. Leclerc?
M. Leclerc: Pour.
Le Secrétaire: L'amendement est adopté, sept
pour.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté, sept pour, un contre, une abstention.
M. Gendron: Si, à ce moment, Mme la Présidente,
vous vouliez appeler...
La Présidente (Mme Bélanger): Votre amendement?
M. Gendron: Mon amendement, pour le battre.
Le Secrétaire: Une minute, on va le trouver.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'amendement présenté par l'Opposition.
M. Gendron: Je suis obligé de le lire?Une
voix: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Allez! M.
Gendron: Ajouter "à la fin du nouvel
article 137-9 les mots: "toute décision de réviser ou de
révoquer une décision doit être rendue par un comité
d'au moins trois commissaires, dont le président ou un
vice-président. Aucun des membres du comité ne doit avoir
été partie à la décision à réviser ou
à révoquer. Toute décision de réviser ou de
révoquer doit être motivée par écrit", pour des
raisons de crédibilité et d'indépendance. C'est la
motivation.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour les mêmes raisons de
crédibilité et d'indépendance et parce que j'ai
voté pour l'amendement ministériel, qui va dans ce sens, on vote
contre l'amendement de l'Opposition.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est rejeté? Dans le procès-verbal, après débat, il
est convenu de permettre à M. Gendron (Abitibi-Ouest) de retirer son
amendement.
M. Gendron: II y a quelques minutes à...
Une voix: Oui.
M. Gendron: II y a quelques minutes...
La Présidente (Mme Bélanger): II est convenu de
suspendre l'étude de l'amendement et de l'article 137.9.
M. Gendron: On avait convenu de vous donner notre amendement et
de regarder cela à trois pour rédiger celui du ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, c'est hier.
M. Gendron: II m'a demandé... Ah, hier, ah oui...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut accepter et
considérer qu'il y ait eu dépôt aujourd'hui...
M. Gendron: C'est cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...même s'il avait
été retiré hier et qu'on prenne le vote sur cela.
M. Gendron: Oui, inversé. C'est ce que je souhaite.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, vous
compliquez la tâche du secrétaire.
M. Gendron: Non, mais il va aimer cela le faire. Non,
sérieusement, Mme la Présidente, ce qu'on peut faire, c'est
déposer l'amendement à l'article 137.9 comme si je le
déposais à nouveau aujourd'hui et le voter.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est déposé.
M. Gendron: Et souhaiter qu'il soit adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
discussion sur l'amendement ou si les discussions sont faites?
M. Gendron: Les discussions sont fa'tes et vous pouve2 commencer
par...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y avait combien de...
La Présidente (Mme Bélanger): Vous voulez l'appel
nominal?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'appel
nominal sur l'amendement proposé par le député
d'Abitibi-Ouest.
Le Secrétaire: Je commence par qui?M.
Gendron: Pour.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est vous qui
décidez.
Le Secrétaire: M. Gendron?M. Gendron:
Pour.
Le Secrétaire: Mme Bélanger?
La Présidente (Mme Bélanger): Abstention.
Le Secrétaire: M. Paradis (Brome-Missisquoi)?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Contre.
Le Secrétaire: M. Théorêt?
M. Théorêt: Contre.
Le Secrétaire: M. Hétu?
M. Hétu: Contre.
Le Secrétaire: M. Cannon?
M. Cannon: Contre.
Le Secrétaire: M. Farrah?
M. Farrah: Contre.
Le Secrétaire: M. Rivard? M. Rivard: Contre. Le
Secrétaire: M. Leclerc? M. Leclerc: Contre.
Le Secrétaire: L'amendement est rejeté, sept voix
contre une et une abstention.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
rejeté, sept voix contre, une pour, une abstention. Alors, est-ce que
l'article 137.9, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 137.9 est
adopté sur division. Là, on revient à l'article... Il
reste l'article 24.1, qui a été suspendu, et l'article 112. M. le
ministre, à quel article voulez-vous revenir?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Qu'on commence au
début.
Code du travail
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 24.1, M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À l'article 24.1, Mme la
Présidente, l'Opposition a déposé un amendement»
M. Gendron: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): S'il n'y avait pas d'objections,
j'en déposerais un également pour, peut-être, faciliter la
discussion. L'amendement se lirait comme suit: Ajouter, après l'article
24, le suivant: "24.1. Ce code est modifié par le remplacement de
l'article 100.10 par le suivant: "100.10. Une mésentente relative au
maintien des conditions de travail prévu au deuxième
alinéa de l'article 59 ou à l'article 93.5 doit être
déférée à l'arbitrage par l'association de
salariés intéressée comme s'il s'agissait d'un grief. Une
mésentente relative au maintien des conditions de travail prévu
au premier alinéa de l'article 59 peut faire l'objet d'une plainte
à la commission. La commission peut rendre une décision sur la
mésentente ou autorise l'association de salariés
intéressée à la déférer à l'arbitrage
comme s'il s'agissait d'un grief."
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Pourquoi garder le grief si on considère
que c'est une pratique déloyale?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Actuellement, ce qui est
utilisé comme mécanisme, c'est le grief. Les parties qui sont
venues témoigner devant la commission n'ont pas dénoncé
cette pratique de façon virulente, donc, c'est une pratique qui peut
avoir du mérite.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest,
M. Gendron: Vous me ferez remarquers probablement avec
raison, mais on peut l'apprécier... Avec l'explication sur le fond,
parce que c'était plus majeur que ce que j'ai dit tantôt, cela va.
Cependant, à partir du moment où c'est marqué "autorise",
on devrait dire; La commission "rend" une décision sur la
mésentente ou "autorise" l'association de salariés
intéressée à la déférer à l'arbitrage
comme s'il s'agissait d'un grief.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On fait nôtre la suqgestion
de l'Opposition et on corrige l'amendement en remplaçant les termes
"peut rendre" par le terme "rend". Deuxième alinéa, au milieu du
paragraphe.
M. Gendron: Au lieu de lire: "La commission peut rendre", on lit:
"La commission rend une décision sur la mésentente ou autorise."
Vous auriez avantaqe à nous soumettre vos amendements pour qu'on
corrige.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 24.1 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que, M. le
député d'Abitibi-Ouest, vous laissez toujours votre amendement ou
si vous le retirez?
M. Gendron: Je ne le hais pas, je l'aimais, mais compte tenu des
dispositions nouvelles présentées par !e ministre du Travail - et
là, je suis sûr que c'est moi qui le dis - je retire l'amendement
24.1.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
déposé par l'Opposition à l'article 24.1 est
retiré. Nous revenons à l'article 112 introduit par l'article
37.
M. Théorêt: II reste deux articles.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah, d'accord, je
m'excuse. Alors, l'article... Là, il y a quelque chose qui me complique
l'existence, il y a l'article 24 et l'article 24.1. Est-ce que l'article 24 est
adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II a déjà
été adopté.
M. Gendron: II était déjà tout fait
celui-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est
l'article 24.1 qui a été adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Tel qu'amendé.
M. Théorêt: Tel qu'amendé.
La Présidente (Mme Bélanger): Tel
qu'amendé.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de La Peltrie.
M. Cannon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
24.1 tel qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
112 introduit par l'article 38.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II reste deux articles, Mme la
Présidente, les articles 46 et 38, à l'article 38, il reste
l'article 112. J'aimerais qu'on traite de l'article sur le pénal. Avant,
j'attends des photocopies de l'amendement que nous proposons. Je demanderais
une suspension de cinq minutes qui nous permettra peut-être de discuter,
de façon informelle, également de 112.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
suspend ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 43)
(Reprise à 16 h 51)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission de l'économie et du travail reprend
ses travaux. Lors de la suspension, nous étions à l'article 46 et
M. le ministre dépose un amendement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la Présidente,
l'amendement se lirait comme suit: "Remplacer l'article 46 par le suivant:
Article 46. L'article 148 de ce code est remplacé par le suivant:
Article 148. Toute poursuite pénale en vertu du présent code peut
être intentée par le Procureur général ou, si la
commission l'autorise, par une partie intéressée. L'autorisation
de la commission n'est, toutefois, pas requise dans le cas d'une infraction
à une disposition qui ne pourrait faire l'objet d'une plainte à
la commission". Cela vise à maintenir l'objectif du filtre, mais
à ne pas élargir la juridiction de la commission. Cela fait en
sorte de nous donner l'effet recherché en ce qui concerne les
antibriseurs de grève et de couvrir les autres dispositions qui
pourraient échapper déjà à la juridiction de la
commission. Cependant, on évite d'étendre la juridiction de la
commission.
M. Gendron: Nous avons même la prétention de ce
côté-ci qu'il s'agirait là d'une rédaction
imaginative.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
à l'article 46 est-il adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous transmettrez vos commentaires
à Me Paradis... Excusez-moi, à Me Crevier.
La Présidente (Mme Bélanger): II voulait tellement
que ce soit Paradis.
Alors, est-ce que l'article 46 tel qu'amendé est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
106.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 106?
Commission des relations du travail (suite)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle l'article
112, introduit par l'article 38.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, nous avions
déposé un amendement - si ma mémoire est fidèle -
à l'article 38 à l'article 112 qui se lit comme suit: "Remplacer
l'article 112 édicté par l'article 38 du projet de loi par le
suivant: 112. Il est institué un organisme appelé "Commission des
relations du travail" charqé d'assurer l'efficacité de la
procédure d'accréditation et de favoriser le règlement
ordonné des conflits de travail eu égard à
l'intérêt du public et aux droits et obligations des parties. Dans
l'exercice de ses fonctions, cette commission collabore avec les parties au
développement de saines relations du travail et à la bonne
gestion des ressources humaines."
Il y avait deux expressions qui faisaient davantaqe problème. La
première se trouve au premier alinéa. Elle renvoie à
l'intérêt du public. Nous avions déjà convenu de
retirer
de l'amendement les mots "à l'intérêt du public et".
Le premier paragraphe se lirait alors comme suit: "II est institué un
organisme appelé "Commission des relations du travail" chargé
d'assurer l'efficacité de la procédure d'accréditation et
de favoriser le règlement ordonné des conflits de travail eu
égard aux droits et aux obligations des parties."
On amende notre amendement. Cela va?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
sous-amendement est adopté?
M. Gendron: Un instant. Le sous-amendement est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le sous-amendement
est adopté. Alors, est-ce que l'amendement amendé est
adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, il y a encore une
difficulté que je n'oserais passer sous silence, Mme la
Présidente, et qu'on retrouve à la toute fin du 2e alinéa.
"Dans l'exercice de ses fonctions, cette commission collabore avec les parties
au développement de saines relations de travail et à la bonne
gestion des ressources humaines." Nous avons rédigé à
nouveau notre amendement de façon à nous assurer qu'il ne
s'agirait pas d'un critère sur lequel la commission aurait à
fonder sa décision; nous avons allégé, balisé, etc.
À la suite des représentations que nous ont faites les parties,
je vous dirai que, de la part en tout cas d'une partie avec qui nous avons
communiqué, une partie importante au dossier, les réserves sont
pour le moins très atténuées au moment où nous nous
parlons, mais nous sentons qu'il y a quand même de la résistance
à introduire une terminologie qui se référerait à
la bonne gestion des ressources humaines. Je sentirais et je le dis
publiquement, comme on se l'est dit peut-être privément - vous ne
m'en voudrez pas de le mentionner - que pour l'introduire et pour qu'elle
reçoive une application crédible de la part de tous les
intervenants, on aurait besoin de l'appui unanime des parlementaires de
l'Assemblée nationale et, à la suite de nos discussions, ce n'est
pas à moi qu'il appartient de l'annoncer, mais pour les raisons qui leur
appartiennent et que je ne veux pas reprendre, l'Opposition ne semble pas
prête à donner au gouvernement son appui dans l'utilisation de
cette terminologie. Dans les circonstances, si l'Opposition maintient cette
attitude que je ne critique ni positivement, ni négativement, mais
j'insiste qu'on aurait besoin des deux côtés, je
procéderais à un sous-amendement et conditionnel. Il sera
toujours temps pour l'Opposition de se raviser et de faire preuve de
leadership. Alors, je rayerai du 2e alinéa les mots "et à la
bonne gestion des ressources humaines". Je vous dirai que c'est à
contrecoeur que j'effectue ce rayage.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest. Est-ce que vous avez des
commentaires?
M. Gendron: Oui, Mme la Présidente, les commentaires que
je veux faire, c'est que je pense que le ministre du Travail traduit une
réalité en prétendant que les réserves à la
suite du libellé nouveau qu'il avait présenté, avant de
parler du sous-amendement comme tel, se sont atténuées. Je pense
que c'est exact, mais en ce qui me concerne, elles demeurent trop importantes
pour que je puisse y donner mon appui. Tout comme il l'a fait, je n'ai aucune
espèce de gêne à exprimer publiquement pourquoi je ne peux
y souscrire. J'ai clairement exprimé mes doutes par rapport à
cette nouvelle notion, en matière de relations du travail, de faire
référence à la bonne gestion des ressources humaines sans,
au préalable, convenir de la définir pour être certain de
l'interprétation qui pourrait en être faite dans
d'éventuelles décisions prises quand les commissaires se seront
référés à l'interprétation qu'on faisait de
cette notion. Comme elle n'est toujours pas définie, je me vois dans
l'obligation de ne pas être d'accord pour la maintenir. Le ministre dit:
II est toujours temps qu'on réalise qu'on peut faire preuve de
leadership. On l'a fait pendant presque neuf ans, mais vous en avez vu le
résultat le 2 décembre dernier. En conséquence, je n'ai
pas le goût de faire preuve de leadership comme opposition en incluant
une notion belle, noble, intéressante, alors que chacune des parties est
venue nous dire: C'est tellement innovateur et en même temps dangereux,
compte tenu que les précisions n'y étaient pas, surtout au sens
de la référence du spécialiste que le ministre du Travail
a cité. Combien il serait beau et bon et, probablement,
intéressant d'envisager que, dorénavant, cet
élément fasse partie de la philosophie des relations du travail
comme problématique! Mais, si le ministre y tenait à un point
aussi fort qu'il l'a souliqné, il n'avait qu'à prendre les
dispositions pour définir son terme de référence quelque
part dans le projet de loi. En conséquence, si les parties avaient eu la
sécurité d'une interprétation uniquement pour ce que cela
voulait dire toujours d'après l'interprétation du
spécialiste, possiblement qu'elles auraient eu cette même
ouverture et auraient essayé d'innover, mais ce n'est pas le cas et,
pour ces raisons, évidemment, je ne pourrai souscrire à la
rétention de ta mention à la gestion des bonnes ressources
humaines. (17 heures)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que le
sous-amendement qui est de
biffer "et à la bonne gestion des ressources humaines" est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'amendement tel qu'amendé est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la Présidente, avant,
je ne tenterai pas de convaincre, mais je vais plaider pour l'avenir,
peut-être pour ceux et celles qui auront à retoucher au projet de
loi. Je vais vous laisser sur cette pensée que je tire d'un livre,
Gestion des ressources humaines, une approche globale et
intégrée, par Laurent Bélanger, André Petit et
Jean-Louis Bergeron. Je cite trois paragraphes à partir de la page 247:
"Théoriquement, les relations du travail et la gestion des ressources
humaines peuvent être envisagées comme deux entités ayant
des finalités distinctes. Cependant, si l'on se rapporte à la
notion de hiérachie des systèmes, les finalités d'un
système de relations de travail nous apparaissent comme
intermédiaires car elles consistent en un ensemble de conditions
facilitant la réalisation de la double finalité d'un
système de gestion de ressources humaines, à savoir la
productivité, la satisfaction des personnes impliquées.
"Pratiquement, lorsqu'on considère que les spécialistes d'un
service de ressources humaines consacrent plus de la moitié de leur
temps à l'analyse et à la solution de problèmes de
relations de travail, on reconnaît immédiatement qu'elles
constituent un ensemble d'activités importantes en matière de
gestion de ressources humaines. "Les contextes institutionnel et juridique
ayant été fréquemment décrits et analysés
dans d'autres ouvrages de base en relations industrielles, nous
décrirons donc ici le rôle des conseillers qui sont appelés
à jouer les rôles de spécialistes des ressources humaines
auprès des responsables hiérarchiques en matière de
gestion des relations de travail. Nous présenterons brièvement
les activités inhérentes à la détermination et
à l'administration conjointe de la réglementation qui
régira l'ensemble des conditions de travail dans un contexte
syndiqué."
Je recommande, à ceux et à celles qui nous
succéderont comme législateurs et qui auront à se
reprononcer dans un avenir plus ou moins lointain sur ces articles du projet de
loi, la lecture de ce volume.
M. Gendron: Mme la Présidente, un seul commentaire. Je
remercie sincèrement le ministre pour avoir terminé avec cette
réflexion qui, enregistrée, continuera de figurer dans nos
débats. Je souhaite qu'elle puisse alimenter la réflexion des
parties concernées. Je tiens à indiquer au ministre du Travail
qu'en ce qui me concerne et en ce qui concerne l'Opposition, on sera toujours
énormément ouvert à des dispositions comme
celles-là, dans l'avenir comme on l'était aujourd'hui.
L'objection que j'ai soulevée n'était pas du tout sur le fond,
mais à partir du moment où l'on introduit une nouvelle notion et
qu'on sait, au moment où l'on s'apprêterait à poser ce
geste, que la compréhension des parties est toute autre que celle que le
ministre souhaiterait que les parties aient de la nouvelle notion, il me semble
que c'est un indice que nous n'avons pas atteint ce degré de conscience
collective, mutuelle des parties sur une interprétation conjointe et non
comme conséquence de ce qu'elles ont soulevé. Quand les parties
et les concernés, ceux qui ont à vivre avec les mécanismes
de relations du travail, auront fait le même cheminement que vous
souhaitez qu'éventuellement d'autres législateurs fassent, on
verra à ce moment-là comment on peut traduire cette
évolution concrète des pensées, des mentalités
adaptée à un texte de loi qui irait dans le sens de cette
évolution.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Juste une précision. Au
deuxième alinéa de notre amendement: Dans l'exercice de ses
fonctions, cette commission collabore avec les parties et là, nous
ajouterions une virgule - au développement de saines relations du
travail. II manquait une virgule. Je veux que cela soit noté, si vous
n'avez pas d'objection à l'ajout de la virqule.
M. Gendron: Je ne demanderai pas le vote nominal pour la
virgule.
La Présidente (Mme Bélanger): Elle est
ajoutée, M. le ministre.
M. Gendron: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement tel que sous-amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
112 tel qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
38 tel qu'amendé est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
M. Gendron: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
106.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 106 est
adopté. Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
M. Gendron: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'ensemble
du projet de loi est adopté?
M. Gendron: Vote nominal, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
secrétaire, est-ce que vous voulez faire l'appel nominal.
Le Secrétaire: M. Gendron?
M. Gendron: J'ai envie de faire le test, mais c'est trop plein de
conséquences par l'ensemble du projet de loi. Contre.
Le Secrétaire: Mme Bélanger?
La Présidente (Mme Bélanger): Pour.
Le Secrétaire: M. Paradis (Brome-Missisquoi)?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour.
Le Secrétaire: M. Théorêt?
M. Théoret: Pour.
Le Secrétaire: M. Hétu?
M. Hétu: Pour.
Le Secrétaire: M. Cannon?
M. Cannon: Pour.
Le Secrétaire: M. Farrah?
M. Farrah: Pour.
Le Secrétaire: M. Rivard?
M. Rivard: Pour.
Le Secrétaire: M. Maltais?
M. Maltais: Pour.
La Présidente (Mme Bélanger): Le projet de loi est
adopté. Huit pour, un contre.
M. le ministre, est-ce que vous pourriez faire une motion pour la
renumérotation?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, Mme la Présidente, je
fais la motion pour la renumérotation.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, je
sais que c'est renumérotation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Alors, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
Conclusions
M. François Gendron
M. Gendron: Quelques commentaires. En ce qui nous concerne, je
pense que nous avons fait notre travail passablement sérieusement. Je
dois cependant signaler qu'il reste plusieurs éléments pour
lesquels je croyais que le ministre du Travail aurait accepté de
manifester une plus grande ouverture. Je ne veux pas reprendre le débat
que nous avons eu, mais je persiste à croire que, pour traduire, une
meilleure conformité entre les notes explicatives et le contenu
même du projet de loi, en particulier, quant à moi, concernant le
maintien du Tribunal du travail pour au moins les matières
pénales, concernant la nomination a tout le moins du président et
des vice-présidents pour consacrer un caractère de plus grande
responsabilisation et de grande indépendance, il aurait
été souhaitable que cette nomination soit ratifiée par
l'Assemblée nationale plutôt que par l'Exécutif. Il y
aurait également eu des dispositions à envisaqer par rapport
à d'autres pratiques déloyales et ces dispositions auraient
dû être intégrées dans ce projet de loi, puisqu'il
s'agit d'un projet de loi qui dorénavant devrait réqir l'ensemble
des pratiques patronales et syndicales. À partir du moment où
cette structure intégrée aurait été
intéressante pour l'histoire des relations du travail au Québec,
soit de développer une expertise plus large, il nous apparaissait
â nous, comme Opposition, qu'il y aurait eu lieu d'y ajouter certains
éléments.
Je ne veux pas faire le tour, j'aurai l'occasion de le faire lors du
rapport de la commission à l'Assemblée nationale. Je veux
seulement indiquer qu'il y a quand même plusieurs amendements qui ont
été apportés, pas toujours par l'Opposition, mais le
ministre du Travail a fait lui-même des améliorations sur le fond
qui méritent d'être analysées par l'équipe de
l'Opposition, ce que je n'ai pas pu faire jusqu'ici. J'ai l'intention, avant de
prendre d'autres dispositions d'intention pour ce qui regarde l'Opposition, de
soumettre le tout à l'Opposition officielle avant d'indiquer quelle sera
l'attitude de
l'Opposition officielle pour les étapes subséquentes.
C'est en ce sens cependant que j'ai déjà exprimé mon
désaccord sur l'adoption comme telle du projet de loi, ici même,
en commission, compte tenu de certains éléments importants sur
lesquels le ministre a choisi - c'était son droit de le faire - de ne
pas donner suite à nos propositions et c'est pour ces raisons que je
devrai, avant d'avoir une attitude d'équipe, faire rapport à
l'Opposition officielle.
Voilà les commentaires que je voulais formuler en ce moment.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci M. le
député d'Abitibi-Ouest. M. le ministre.
M. Pierre Paradis
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Très brièvement, Mme
la Présidente, vous me permettrez dans un premier temps de remercier les
députés qui ont siégé tout au long de ce fastidieux
examen, article par article, d'un projet de loi techniquement complexe et
compliqué, mais combien important pour les rapports collectifs dans
notre société. Je remercierai dans un deuxième temps mon
vis-à-vis, mon critique de l'Opposition officielle pour l'occasion. Je
lui dirai que je partage son point de vue. II s'est effectué lors de
cette commission un travail sérieux et il a collaboré au
sérieux de ce travail. Il a mentionné que le ministre n'avait pas
fait preuve d'une très grande ouverture, je retiendrai l'aspect positif
de cette remarque en disant qu'il l'a bien qualifiée. Je suis conscient
d'avoir fait preuve d'une saine ouverture et non pas d'une très grande
ouverture.
Je tiens également à remercier les parties qui sont venues
comparaître devant la commission et qui se sont astreintes à une
analyse article par article du projet de loi qui, sur le plan technique,
était très bien fait. Spécifiquement, vu que je parle du
plan technique, j'ai des félicitations particulières à
adresser au Conseil du patronat du Québec et à la CEQ sur le plan
technique, non pas parce que les mémoires des autres n'étaient
pas aussi importants, aussi fouillés, mais, sur le plan de la
rédaction législative, il y a eu des efforts spéciaux qui
ont été déployés par ces deux intervenants.
Je remercierai également, sur le plan technique, ceux et celles
qui ont collaboré à la rédaction première, seconde,
tierce et finale du projet de loi. Je remercie aussi le technicien de
l'Opposition qui a su nous révéler des endroits où
peut-être on aurait eu tendance à prendre des choses pour acquis
et qui a contribué à apporter certaines corrections. Je remercie
encore le personnel de la commission ainsi que la présidente et les
divers présidents qui se sont succédé au bout de la table
pour avoir fait en sorte qu'un projet de loi aussi important se déroule
dans ce que l'on peut souhaiter, dans l'ensemble des relations du travail au
Québec, un climat constructif, un climat serein, un climat qui nous aura
permis de franchir non pas un pas de géant, mais un pas important dans
le changement positif des structures de relations du travail qui,
souhaitons-le, contribuera à continuer d'amener les parties à des
changements de mentalité.
Merci, Mme la Présidente.
M. Gendron: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Trente secondes, parce que cela arrive des fois
à la fin comme cela, compte tenu des heures qu'on a mises et des autres
préoccupations que je dois avoir, parce que même si je suis
attaché ici pendant quelques heures, il y a quand même d'autres
choses qui circulent dans nos petites têtes, j'ai omis de remercier
sincèrement la façon dont le ministre a travaillé avec son
équipe à ce projet de loi.
Quant à moi, je pense que ces gens-là ont
été d'un apport positif du moins dans la façon de voir les
choses. Je n'ai jamais senti d'agressivité, j'ai toujours senti une
excellente collaboration, un essai de comprendre nos prétentions, notre
point de vue, moi-même n'étant pas un spécialiste de ces
questions, sur des points techniques, et n'ayant pas les mêmes ressources
que celles dont un ministre peut disposer; pour l'avoir été, je
sais un peu de quoi je parle. Cela pouvait des fois n'être pas toujours
aussi clair que je l'aurais souhaité dans la façon dont je
présentais les choses, mais je n'ai jamais senti qu'il y avait un
jugement défavorable dans la façon dont j'ai amené les
choses et je dois remercier le ministre et son équipe de nous avoir
permis de travailler positivement et bien sûr les gens de la commission,
en particulier le personnel relié au secrétariat. Je sais que
notre cher secrétaire de la commission doit avoir trouvé qu'on a
compliqué des fois la façon de fonctionner, mais l'important
c'est d'avoir accompli le mandat qui nous était confié par
l'Assemblée nationale et d'avoir la conviction qu'on l'a fait comme on
devait le faire.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député. Quant à moi, je remercie les membres de la
commission de leur collaboration.
La commission de l'économie et du travail, ayant accompli le
mandat qui lui avait été confié, ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 17 h 15)