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(Dix heures neuf minutes)
Le Président (M. Baril): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je déclare la séance ouverte et je vous rappelle que le
mandat de la commission est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 102, Loi sur les terres du domaine
public,
M. le secrétaire, est-ce que vous avez des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Chevrette
(Joliette) est remplacé par M. Dufour (Jonquière) et M.
Paré (Shefford) est remplacé par M. Jolivet (Laviolette).
Le Président (M. Baril): Je tiens à vous rappeler
que nous étions à l'étude de l'article 56 du projet de
loi. L'étude de cet article n'avait pas encore débuté.
M. Jolivet: Avant, M. le Président...
Le Président (M. Baril): Oui, M. le député
de Laviolette.
Organisation des travaux
M. Jolivet: Comme nous allons probablement aborder certains
articles du projet de loi 102 au cours de la journée auxquels le
ministre souhaiterait voir apporter, au nom de son collègue, le ministre
délégué aux Forêts, certains amendements à la
loi 150, incluant, d'ailleurs, un dernier amendement qui a été
envoyé à nos bureaux hier après-midi et qui amende
déjà l'article 79.4 qui nous avait été
présenté la semaine dernière, j'aimerais savoir de la part
du ministre si, lors de l'étude de ces articles, nous aurons l'occasion
de voir le ministre délégué aux Forêts à la
commission pour qu'il puisse répondre à nos questions.
M. Ciaccia: M. le Président, puisque les amendements que
nous apportons à la loi 150 sont strictement des articles de concordance
ou des points juridiques et qu'on n'entre pas dans les questions de fond, je
crois qu'il serait inopportun ou pas nécessaire d'entendre le ministre
délégué aux Forêts. Si on avait
présenté des articles entraînant des changements sur le
fond de la loi, peut-être qu'à ce moment-là je pourrais
comprendre la préoccupation du député de Laviolette, mais
ce sont des articles purement de concordance ou d'aspect juridique. Je crois
que les conseillers juridiques sont en meilleure position pour répondre
aux questions que le député pourrait soulever sur les articles en
question que le ministre délégué aux Forêts parce
que, lorsqu'on parle de changements juridiques, même si on fait sa
demande à un ministre, celui-ci va se retourner et il va demander
à son conseiller juridique de répondre. Alors, on se trouve dans
cette situation.
M. Jolivet: M. le Président...
Le Président (M. Baril): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: ...le ministre apporte une argumentation qui est
courte, à mon avis, dans la mesure où nous croyons
qu'effectivement les amendements, tels qu'apportés, peuvent susciter de
nombreuses questions qui, quant à nous, demeurent importantes.
En conséquence, j'aurais deux façons de procéder.
La première serait de déposer une motion bien simple: que la
commission, en vertu des règlements qui nous régissent, demande
la présence du ministre délégué aux Forêts.
Nous pourrons discuter de cette motion immédiatement, comme on pourra
l'étudier au moment où on arrivera aux articles qui sont
là et qui sont présentés comme des amendements à la
loi 150. Je pense que, sur cette partie, normalement, il est de coutume que la
personne qui a défendu son propre projet de loi soit présente
à la commission lorsque des amendements sont apportés à sa
loi. Donc, j'aurais une première possibilité, je vous te dis.
C'est une des façons de procéder. Je pourrais faire
immédiatement cette motion. Je pourrais attendre le moment où les
articles arriveront pour faire la motion, mais je peux la faire
immédiatement pour une raison bien simple: afin de prévenir le
ministre que nous allons étudier ces articles au moment où il
sera présent. C'est une première possibilité.
La deuxième possibilité. Compte tenu du fait que les
amendements ont des effets sur la loi 150, la Loi sur les forêts
adoptée avant les fêtes, et que nous n'avons en aucune
façon considéré ces amendements comme étant
à l'intérieur du principe de la loi 102 lorsque nous avons
discuté de l'adoption du principe, je pourrais faire une deuxième
discussion avec vous sur la recevabilité de ces amendements en vous
disant que nous ne sommes pas prêts à en discuter
étant donné qu'ils sont irrecevables. Si la façon la plus
simple de régler cela est de faire venir le ministre, l'une et l'autre
de ces deux discussions pourraient être épargnées à
cette commission et nous aurons, je pense, à ce moment-là,
l'occasion d'interroger le ministre lors de sa présence ici. Si le
ministre continue à me dire qu'il n'a aucunement l'intention de demander
à son collègue d'être présent pour défendre
sa propre loi, nous aviserons du moyen à prendre pour contester la
recevabilité de ces amendements ou nous ferons une motion pour que le
ministre soit présent. Je fais juste appel au ministre actuellement,
avant de faire quelque pas additionnel dans la discussion.
M. Ciaccia: Est-ce que je comprends bien? Est-ce qu'on peut
continuer l'étude article par article de la loi 102? Quand nous
arriverons aux articles de modification à la loi 150, on pourra,
à ce moment-là, discuter des différentes
possibilités?
M. Jolivet: Écoutez, je ne sais pas combien de temps vous
avez prévu pour la discussion de l'ensemble. Je pense qu'on doit
être en commission toute la journée et, fort probablement, toute
la journée de demain aussi. J'ai l'impression qu'on va être ici
jusqu'à 18 heures demain soir pour l'adoption du projet de loi au
complet article par article. Si on a fini...
M. Ciaccia: Non. Je ne le pense pas. À moins qu'on ne
finisse ce soir - et il ne semble pas qu'au rythme où l'on va, ce soit
terminé ce soir - cela veut dire qu'on va revenir après
Pâques. Demain, je ne suis pas disponible pour cette commission
parlementaire; j'ai d'autres engagements.
M. Jolivet: Je ne le sais pas. Ce n'est pas moi, le leader de ce
gouvernement. La seule chose que je sais, c'est qu'il nous avait dit, par votre
entremise - et il nous l'avait répété - qu'il voulait que
le projet de loi soit adopté avant les vacances de Pâques.
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: C'était votre but.
M. Ciaccia: C'était une intention. Ce n'est pas quelque
chose d'absolument fatal si ce n'est pas accepté avant Pâques. Si
vous vous en souvenez, on vous a accommodé la semaine dernière,
mercredi après-midi; au lieu de continuer l'étude de la loi 102,
on a étudié le projet de loi sur la Société Eeyou,
n'est-ce pas?
M. Jolivet: M. le Président, que le ministre ne vienne pas
me dire qu'il m'a accommodé. Ce n'est pas moi qu'il a
accommodé.
M. Ciaccia: C'est vous qui l'avez demandé.
M. Jolivet:Un instant!
M. Ciaccia: Je n'avais pas l'intention d'étudier le projet
de loi sur la Société Eeyou mercredi dernier. Vous m'avez dit:
Mon collègue ne pourra pas être ici pour telles raisons, etc.,
est-ce qu'on peut étudier la loi 166 sur la Société Eeyou
mercredi après-midi? J'ai dit: Certainement.
Alors, en ce qui me concerne, je vous ai accommodé. Je ne vous en
fais pas de reproche, mais cela explique un peu pourquoi partiellement, ce
n'est pas toute l'explication - on n'est pas plus avancés avec le projet
de loi 102. Je vous dis que ce n'est pas fatal si on ne l'a pas avant
Pâques. Alors, je ne pense pas qu'on devrait se chicaner à ce
sujet. Si on ne l'a pas avant Pâques, on l'aura après
Pâques, c'est tout.
M. Jolivet: M. le Président, d'une façon ou d'une
autre, je n'ai pas voulu me faire accommoder par personne. Je n'ai pas
demandé au ministre de m'accommoder. La seule chose que je lui ai dite,
c'est qu'effectivement nous avions un ordre de la Chambre afin d'étudier
le projet de loi 102 et le projet de loi 166. La seule chose, c'est que, compte
tenu du sommet économique qui se situe dans votre propre région,
M. le Président, nous avons simplement dit: Si vous êtes d'accord,
M. le ministre, on va faire telle chose. Le ministre aurait pu dire: Non, je
m'en vais sur la loi 102 et c'est fini, sauf que cela accommodait les gens
qui...
M. Ciaccia: Eh bien, merci beaucoup. La prochaine fois, je vais
m'en souvenir quand vous me demanderez quelque chose et je vais vous dire non.
Si je ne vous ai pas accommodé, je ne vous ai pas accommodé.
M. Jolivet: Non, non, ce n'est pas cela. Mais la deuxième
chose, c'est que moi aussi, j'ai accommodé le ministre; il n'a pas pu
être ici jeudi après-midi et jeudi soir. J'étais prêt
à travailler comme député, ici, pour étudier la loi
102. Je n'avais, en aucune façon, à l'accommoder. J'ai
accommodé le ministre parce qu'il devait être au sommet
économique. Donc, qu'il ne vienne pas me faire une certaine forme
d'accusation.
M. Ciaccia: J'ai mon voyage, M. le Président! II m'a
accommodé! J'aurais pu continuer avec le projet de loi 102. Je ne sais
pas si le député d'Ungava fait partie du même parti que le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Oui.
M. Ciaccia: Je pense que j'ai accommodé le parti de
l'Opposition en faisant la loi 166 la semaine dernière. Je n'avais pas
besoin de le faire à ce moment-là. J'aurais pu attendre qu'on ait
terminé la loi 102.
M. Jolivet: Je vous dis que j'aurais pu aussi siéger jeudi
toute la journée jusqu'à 22 heures comme je peux siéger
demain toute la journée. Je suis ici pour travailler jusqu'à
demain soir, mais vous me dites que vous ne pouvez pas et que, si on n'a pas
étudié le projet de loi au complet, nous allons revenir
après Pâques. Je reviendrai après Pâques. Mon travail
m'oblige à être ici.
Je n'ai pas de problème, en aucune façon. La seule chose,
c'est que j'espère aussi être capable de terminer le plus
rapidement possible. Je vous dis: Si vous voulez qu'on accélère,
j'aimerais que le ministre délégué aux Forêts soit
présent pour l'étude des articles qui le concernent.
M. Ciaccia: Voulez-vous qu'on continue? Je vais vous faire une
suggestion. On n'est pas encore arrivés à l'article...
M. Jolivet: 79.
M. Ciaccia: ...79. Je vais vous suggérer de continuer avec
l'article 56 de la loi 102 et on pourra rediscuter de la présence du
ministre délégué aux Forêts au moment où on
arrivera à l'article 79.
M. Jolivet: Vous comprenez bien pourquoi je l'ai fait ce matin?
C'est parce que, si vous l'acceptiez et que vous nous disiez: Oui, il va
être là, je commencerais tout de suite avec vous l'étude de
l'article 56. Si vous me dites non et que vous n'avez pas l'intention de le
faire venir, il y a deux façons, d'agir - je l'ai dit et je le
répète -la première, c'est que je ferais tout de suite une
motion pour qu'il soit présent, car on a le droit, en vertu du
règlement, de demander que le ministre soit présent.
M. Ciaccia: Est-ce que c'est ce que vous voulez faire?
M. Jolivet: Je voudrais que vous me disiez s'il va être
là, car je n'aurais pas besoin de la faire. Je ne vois pas pourquoi vous
refusez que votre collègue soit présent ici. C'est de sa loi
qu'on va discuter. J'ai quand même des questions à lui poser. Que
voulez-vous, vous avez beau être le ministre de tutelle, c'est lui qui
est le ministre responsable de la loi et c'est à lui que je veux poser
les questions. II me semble que c'est logique. Si vous me dites qu'il va
être là, je clos le débat et on passe tout de suite
à l'étude des articles, et vous verrez que cela ira vite.
M. Ciaccia: On ne jouera pas au chat et à la souris. II ne
sera pas ici, parce qu'on ne juge pas nécessaire que le ministre
délégué aux Forêts soit ici pour discuter des
articles strictement de concordance. Je comprends que le député a
strictement envie de rouvrir le débat sur la loi 150 et ce n'est pas
notre intention de rouvrir le débat. Si vous voulez poser des questions
en Chambre au ministre délégué aux Forêts, libre
à vous. Si vous voulez un autre forum pour soulever certaines questions
sur la loi 150, libre à vous.
En ce qui concerne l'article 79 et les changements que nous apportons
à la loi 150, ils sont strictement d'ordre juridique et de concordance.
Il n'est pas question de rouvrir tout le débat sur la Loi 150. Il n'est
pas nécessaire que le ministre délégué aux
Forêts soit ici pour ces articles. Alors...
M. Jolivet: M. le Président, je fais motion pour que la
commission demande au ministre responsable de la loi 150, le ministre
délégué aux Forêts, d'être présent
lorsque nous étudierons les articles qui le concernent et qui ont pour
effet d'amender la loi 150 qui a été présentée et
adoptée en cette Assemblée nationale au mois de décembre
1986.
M. Ciaccia: M. le Président...
M. Jolivet: Juste un instant. Il faut qu'il la
reçoive.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Laviolette, je vais laisser discuter les gens sur la recevabilité de
votre motion.
M. Ciaccia: M. le Président, la motion...
M. Jolivet: Un instant, M. le Président! En vertu de
l'article 164, "convocation d'un ministre, lorsqu'une commission désire
entendre un ministre, elle doit l'en aviser par écrit au moins quinze
jours à l'avance sauf renonciation de l'intéressé à
ce délai". Nous, nous disons qu'on pourrait indiquer l'heure, la date et
l'endroit des travaux tel que prévu par le règlement. Je vous dis
simplement que le ministre pourrait, parce qu'on l'a fait la semaine
passée, renoncer à ce délai et dire qu'il va venir. C'est
dans ce sens que je fais ma proposition.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Ciaccia: M. le Président, la motion du
député de l'Opposition est irrecevable. Je vous
réfère à l'article 244 du règlement qui
prévoit qu'une telle motion aurait dû être soumise avant
l'étude détaillée du projet de loi. Je vais vous
référer aussi à une décision du 11 février
1986 sur l'article 244... "Lors
de l'étude détaillée d'un projet de loi, si la
commission désire entendre un ministre, la motion doit être
proposée conformément à l'article 244, l'article 164
n'étant qu'une modalité d'application." Autrement dit, on doit
faire la motion, selon l'article 244, avant l'étude
détaillée du projet de loi. Si la motion est acceptée,
à ce moment, on applique l'article 164 qui est une modalité. Si
la motion est acceptée, il faut avertir, il faut notifier, aviser le
ministre quinze jours à l'avance.
Si la motion n'a pas été faite dûment, selon
l'article 244, on ne peut pas, à ce stade-ci, envoyer un avis au
ministre de venir nous voir dans quinze jours. Ce n'est pas cela, le
règlement. Ce n'est pas ce qui est spécifié dans le
règlement et ce n'est pas cela, la décision qui a
déjà été rendue sur ce sujet.
M. Jolivet: M. le Président, si le ministre a
terminé... On ne jouera pas au plus fin. J'ai eu, jeudi passé,
les amendements annoncés par le ministre jeudi matin. Le ministre,
à ma demande, m'a fait parvenir ces amendements jeudi après-midi
à la période des questions.
M. Ciaccia: Je vais répondre à cela.
M. Jolivet: Jamais le ministre ne m'a annoncé, il y a une
semaine, un mois, avant même l'adoption de ce projet de loi, qu'il y
aurait des amendements à la loi 150. Son collègue est venu me
voir, le ministre délégué aux Forêts, sur d'autres
dossiers, incluant ceux-là. Je lui ai dit que je n'avais pas
d'objection, mais que j'aimerais qu'il soit présent pour venir discuter
avec nous. Sauf que je m'étais opposé à une partie qu'il a
passée dans un communiqué de presse lors d'une période de
questions...
M. Ciaccia: Je vais vous laisser penser où
c'était.
M. Jolivet: ...qui était l'objet des droits de coupe, M.
le Président. Je ne peux pas, avant même qu'on me dépose
formellement des amendements qui ont été déposés
pendant la commission, faire une demande avant la commission, M. le
Président. La recevabilité doit être posée en
même temps qu'on me donne aussi des documents, lesquels ont
été analysés en fin de semaine et qui sont les amendements
à la loi 150. Il me semble que la personne responsable de la loi 150
devant le Parlement, c'est le ministre délégué aux
Forêts. Si on me refuse aujourd'hui de l'inviter à cette
commission pour qu'il réponde de sa propre loi, M. le Président,
il y a quelque chose qui ne va pas.
Je comprendrais si le ministre m'avait donné ces amendements
avant même qu'on discute du principe du projet de loi 102. On a
discuté à l'Assemblée nationale du principe du projet de
loi 102 qui est devant nous, la Loi sur les terres du domaine public, et jamais
on n'a fait mention de quelque façon que ce soit d'amendements à
la loi 150. Nous avons dit au ministre délégué aux
Forêts qu'il y aurait quelques problèmes. Je ne suis pas
prêt actuellement à discuter de ces choses s'il n'est pas
présent. Donc, qu'on ne vienne pas me donner des choses que je ne
connaissais pas au début de la commission parlementaire.
C'est dans ce sens, M. le Président, que cette motion, au moment
où j'en prends connaissance, devient recevable. J'avais, d'ailleurs,
donné un préavis au ministre la semaine dernière. J'ai
posé une question à l'Assemblée nationale, au moment de la
discussion sur les travaux devant l'Assemblée nationale. La
réponse qu'on m'a donnée: Vous réglerez cela en
commission. Je veux le régler ce matin en commission. Je veux savoir si,
oui ou non, le ministre va être présent. On me dit non. Alors,
j'ai le droit de présenter une motion pour qu'il soit présent. Je
n'ai pas d'autre occasion que celle-là et ce n'est pas ma faute si le
ministre m'a présenté cela seulement jeudi passé.
M. Ciaccia: M. le Président...
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Ciaccia: ...avant l'étude article par article du projet
de loi 102, le ministre délégué aux Forêts est
allé voir le député de Laviolette - il avait même
des copies des amendements avec lui - pour lui demander son consentement en ce
qui concernait les amendements qu'il voulait apporter au projet de loi 150. Le
député de Laviolette était au courant que le ministre
délégué aux Forêts désirait qu'il y ait des
amendements à la loi 150 dans le projet de loi 102. Ce n'est pas quelque
chose de nouveau que le député de Laviolette a appris la semaine
dernière ou vient d'apprendre ce matin. Certains de ces amendements que
le ministre délégué aux Forêts a montrés au
député de Laviolette ont été effectivement
retirés parce que le député de Laviolette s'y opposait et
on avait décidé de ne pas toucher au fond de la loi 150.
Mais je ne crois pas que ce soit exact pour le député de
Laviolette de nous dire ce matin qu'il vient d'apprendre ou qu'il a appris la
semaine dernière qu'il y aurait des amendements proposés à
la loi 150. Il savait cela avant que la commission parlementaire commence ses
travaux sur le projet de loi 102. Le député de Laviolette
était conscient, était au courant et savait que des amendements
seraient apportés à la loi 150. Même, dans ses remarques
préliminaires, il avait
parlé de la loi 150. II avait dit qu'il ne voulait pas être
bousculé et qu'il aurait des choses à dire sur la loi 150, que
les changements et les amendements ne passeraient pas si vite que cela et que,
peut-être, cela ne se ferait pas avant Pâques. C'est lui-même
qui a soulevé la question de la loi 150 dans ses remarques
préliminaires, ce n'est même pas moi. Je lui ai répondu
à ce moment-là: Écoutez, ne vous inquiétez pas en
ce qui concerne le délai de Pâques, le délai avant
l'ajournement et ne vous inquiétez pas en ce qui concerne les articles
de fond sur la loi 150. On n'en a pas besoin pour faire ce que le ministre
délégué veut. On va s'en tenir strictement aux articles de
concordance, (10 h 30)
M. le Président, à ce moment-là, même dans
ses remarques préliminaires, le député de Laviolette
était au courant et s'opposait. C'est à ce moment-là qu'il
aurait dû faire sa motion pour faire entendre le ministre
délégué aux Forêts.
Le Président (M. Baril): Oui, M. le député
de Laviolette.
M. Jolivet: Je ne sais pas à quoi fait
référence M. le ministre de l'Énergie et des Ressources au
moment de la discussion que j'ai eue avec son collègue, le ministre
délégué aux Forêts. La question que j'ai
soulevée au ministre délégué aux Forêts a
été réglée lors d'une déclaration
ministérielle, pendant une période des questions, dans un
communiqué de presse que j'ai reçu à mon propre bureau
avant même la période des questions. Tout était
préparé d'avance quant aux droits de coupe. C'était de
cela qu'on discutait, M. le Président.
Quant au reste, j'avais même dit au ministre
délégué aux Forêts que j'étais prêt
à ce que des amendements soient apportés à la loi 150,
mais dans un projet de loi sur la loi 150. Je lui ai même dit...
M. Ciaccia: Vous le saviez qu'il était pour y en avoir
dans la loi 102.
M. Jolivet: Je m'excuse. Je lui ai dit et
répété qu'il fallait avoir un projet de loi sur la loi
150, que j'étais prêt à l'accommoder et à
accélérer le processus d'étude de la loi 150 dans la loi
150, pas dans une loi à part, pas dans la loi 102. Le ministre m'a dit
à ce moment-là, en quittant mon bureau - il était assis
à mon bureau à l'Assemblée nationale - D'accord, je
procéderai autrement. Je l'ai vu "autrement" lors de la
déclaration ministérielle qu'il a faite lors d'une période
des questions. Je l'ai vu là. Mais jamais on ne m'a dit qu'on
apporterait dans la loi 102 des amendements à la loi 150. C'est dans ce
sens-là qu'on n'a jamais discuté, lors du discours d'adoption du
principe de la loi 102, des amendements à la loi 150. D'ailleurs, vous
le demanderez à votre collègue, je le lui avais dit et
répété. C'est pour cela que j'en ai fait mention dans mon
discours au début de cette commission, en disant qu'effectivement, nous
ne voulions pas que la loi 150 soit amendée par cette loi, mais qu'on
devait faire des amendements à la loi 150. Le ministère de
l'Énergie et des Ressources m'a même répondu à
l'époque que je n'avais pas à m'en faire, que ce n'était
pas le débat sur la loi 150 qu'on faisait ici, c'était sur la loi
102. On m'apporte des amendements en me disant que c'est la loi 150 qui sera
amendée par l'intermédiaire de la loi 102.
C'est dans ce sens-là, M. le Président; je dis que
c'était la première occasion... Quand on l'a déposé
jeudi, nous n'étions pas en commission; nous sommes en commission
aujourd'hui. Quand le ministre m'a annoncé qu'il y avait des
amendements, je lui ai même demandé s'il pouvait s'informer si le
ministre délégué aux Forêts pouvait être
présent lors de cette discussion, pour m'assurer... On dit toujours que
trop fort ne casse pas. J'ai posé la question à
l'Assemblée nationale alors que nous avions, après la
période des questions et avant les affaires du jour, la
possibilité de poser des questions sur les travaux à cette
Assemblée nationale. On m'a répondu de la part du leader: Vous
vous organiserez en commission parlementaire. Donc, la première occasion
que j'ai, c'est ce matin. Je pense que ma motion est recevable compte tenu des
événements qui se sont produits, de la chronologie des
événements que je vous ai présentée.
Le ministre n'a pas à dire ce que j'ai, oui ou non,
accepté du ministre délégué aux Forêts; il
n'était pas là lors de ma conversation avec le ministre
délégué aux Forêts. Ce que je lui ai dit, c'est que
je n'acceptais pas que, dans la loi 102, on m'apporte un amendement sur les
droits de coupe et que je voulais discuter de cela autrement. D'ailleurs, des
questions ont été posées dans ce sens-là. C'est
pour cela, M. le Président, que je maintiens que ma motion est
actuellement recevable.
M. Cannon: M. le Président, si vous le permettez, juste
une petite intervention.
Le Président (M. Baril): M. le député de La
Peltrie.
M. Cannon: II me semble que l'ordre de la Chambre a
été assez précis, assez clair à ce sujet. Nous
avons été conviés ici pour étudier le projet de loi
parrainé par le ministre qui est ici aujourd'hui. C'est donc lui qui
doit répondre devant les membres de l'Assemblée nationale de ce
projet de loi. Cela ne signifie pas, pour autant, que nous impliquions d'autres
ministres. Celui qui a la charge de le faire, c'est le ministre qui est
ici, le ministre responsable de ce projet. En ce sens, si vous
acquiescez à la demande du député de l'Opposition, je
pense que vous dérogez directement à la directive qui nous a
été donnée par les membres de la Chambre.
M. Ciaccia: Rendez votre décision, M. le
Président,
Le Président (M. Baril): D'accord. Ce que j'ai ici, c'est
l'article 244 du règlement qui dit: "La commission saisie étudie
chaque article du projet de loi et les débats portent sur les
détails du projet. Les amendements doivent se rapporter à son
objet et être conformes à son esprit et à la fin qu'il
vise."
Le deuxième alinéa dit: "Avant d'entreprendre
l'étude détaillée, la commission peut décider de
tenir des consultations particulières dans le cadre de son mandat." Je
dis bien "avant d'entreprendre." Je me fie aux décisions qui ont
été rendues le 11 février 1986. La décision de M.
le Président, Jean-Guy Lemieux était: "La motion du
député de l'Opposition est irrecevable. Lors de l'étude
détaillée d'un projet de loi, si la commission désire
entendre un ministre, la motion doit être proposée
conformément à l'article 244, l'article 164 n'étant qu'une
modalité d'application."
Les amendements que vous voudrez présenter, M. le ministre,
pourront l'être à chacun de ces articles. À ce
moment-là, on pourra entendre des motions, s'il y en a, et discuter de
la recevabilité de chacune de ces motions, c'est certain.
M. Jolivet: M. le Président, je ne veux pas mettre votre
décision en doute. Je veux simplement bien la comprendre. Ce que vous
dites, c'est que, parce que je n'ai pas eu la chance de connaître les
amendements à la loi 150 avant le début de la commission, que je
ne les ai connus que jeudi, je n'ai plus le droit de proposer que le ministre
responsable, comme l'a dit le député de La Peltrie tout à
l'heure, parle de son projet de loi. Or, le ministre responsable de la loi 150,
ce n'est pas le ministre de l'Énergie et des Ressources, c'est le
ministre délégué aux Forêts.
M. Ciaccia: Un instant! Pour votre information, le ministre
responsable de l'application de la loi 150 est le ministre de l'Énergie
et des Ressources...
Des voix: C'est exact.
M. Ciaccia: ...par décret du gouvernement...
Une voix: C'est cela.
M. Ciaccia: ...et du Conseil des ministres.
M. Jolivet: La personne qui l'a défendue, ce n'est pas
vous.
M. Ciaccia: Pardon?
M. Jolivet: Ce n'est pas vous qui avez défendu la loi
150.
M. Ciaccia: Vous avez dit que le ministre responsable de son
application était le ministre délégué aux
Forêts. Je voulais seulement vous corriger et vous dire que,
d'après un décret qui a été adopté par le
gouvernement, le ministre responsable de l'application de la loi 150 est le
ministre de l'Énergie et des Ressources.
M. Jolivet: Le "junior" et le "senior".
M. Ciaccia: Alors, les propos du député de La
Peltrie sont exacts.
M. Jolivet: M. le Président, j'ai un problème. Ce
n'est pas ma faute si on m'apporte, légalement devant la commission, des
amendements à la loi 150, jeudi matin, en me disant que je les recevrai
dans l'après-midi. Souvenez-vous que des décisions ont
été rendues â savoir que je ne peux pas avoir connaissance
de quelque chose dans une commission sans que cela ait été
déposé, parce que cela n'existe pas légalement.
La même chose est proposée à l'Assemblée
nationale. Quelqu'un qui voudrait poser une question sur une commission
parlementaire quant à un article, le président va dire à
l'Assemblée nationale - vous avez la jurisprudence parce que j'ai
souvent eu l'occasion d'y assister depuis onze ans maintenant: Ecoutez, la
discussion doit se faire en commission parce que moi, comme président,
étant donné que je n'ai pas eu de rapport de la commission, je
n'ai pas connaissance de ce qui se passe en commission. C'est le
président de la commission qui doit prendre la décision. C'est
dans ce sens que je vous dis que je suis un peu mal pris. Comment, dans
l'avenir, vais-je pouvoir procéder si j'apprends en cours de route... Je
pense que vous seriez peut-être mieux de le prendre en
délibéré - je vous donne un conseil - et de le
vérifier auprès du président de l'Assemblée
nationale. J'ai un problème. Comment puis-je légalement prendre
connaissance d'amendements à un projet de loi qui pourraient être
déposés en commission parlementaire sans avoir la chance d'avoir
la présence du ministre qui a eu à défendre ce projet de
loi, ici devant la commission parlementaire et à l'Assemblée
nationale en première, deuxième et troisième lectures?
Comment puis-je poser des questions à cette
personne qui a été envoyée par le gouvernement pour
défendre un projet de loi discuté devant nous?
M. Ciaccia: Je ne veux pas invoquer l'article 41 qui dit que la
décision du président de l'Assemblée ne peut être
discutée.
M. Jolivet: C'est une demande de directive.
M. Ciaccia: Si vous voulez faire un débat à savoir
qui est responsable de l'application de la loi 150, c'est une autre affaire. Je
vais vous suggérer très respectueusement, M. le Président,
qu'on respecte votre décision et qu'on procède à
l'étude article par article du projet de loi 102. Nous en étions
à l'article 56. J'espère que le député de
Laviolette va collaborer avec nous pour que nos travaux puissent au moins
avancer, sinon s'accélérer; au moins qu'on puisse faire un peu de
progrès, ce matin, dans l'étude du projet de loi 102. Nous n'en
sommes qu'à l'article 56.
M. Jolivet: M. le Président...
Le Président (M. Baril): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: ...je ne remets d'aucune façon votre
décision en question. Je vous demande comment je devrai procéder
à l'avenir, en termes de directive. Je ne sais pas comment
procéder, M. le Président, puisque j'ai appris, la semaine
dernière, que des amendements seraient déposés
légalement devant nous et, en fait, à l'heure actuelle, ils ne
sont même pas déposés devant nous; ils pourraient
même être retirés par le ministre. Je vous dis que j'ai de
la difficulté à suivre.
Je suis, quand même, obligé de faire mon travail le mieux
possible. J'ai des amendements devant moi qui ne touchent pas à la loi
102. C'est par l'intermédiaire de la loi 102 qu'on touche à la
loi 150. Je vous dis simplement que j'ai de la difficulté, comme membre
de l'Opposition, à me situer dans la discussion avec la personne qui a
défendu la loi 150, ici, devant cette commission, alors que vous y
étiez.
Je vous demande simplement comment je devrai procéder à
l'avenir si je l'apprends en cours de route. Est-ce que cela veut dire que les
membres de l'Opposition vont être bâillonnés et qu'il n'y a
pas d'autre choix que d'accepter la décision du ministre? Cela, je le
refuse, M. le Président.
Le Président (M. Baril): Quant a moi, M. le
député de Laviolette et MM. les membres de la commission, il est
sûr, selon l'expérience que j'ai aujourd'hui, que le ministre a le
loisir de déposer ses amendements à la dernière minute. On
n'a pas à décider quand le ministre doit déposer ses
amendements. Il peut les distribuer article par article s'il le veut.
Je proposerais - et je vais rendre ma décision dans ce sens - que
vous ayez le droit et que la commission ait le droit de discuter de la
recevabilité de chacun de ces amendements lorsqu'on sera rendu à
ces articles. Si je les juge irrecevables dans le temps, je les jugerai avec
toutes les connaissances que je peux avoir avec mes amis.
Des voix: Ha! Ha!
Le Président (M. Baril): Ils peuvent m'aider et
m'éclairer. Mais je peux vous dire une chose, M. le député
de Laviolette. Je prends en délibéré la question que vous
m'avez posée et je reviendrai là-dessus.
M. Jolivet: En tout cas, M. le Président, je dois vous
dire que, tout en respectant votre décision, cinq amendements seront
proposés. Je dois vous dire que, simplement pour votre information, je
recevais, le 13 avril 1987, a 16 h 25, au bureau de notre recherchiste, un
nouvel amendement à un article qui nous avait été
déposé jeudi, qui apporte encore une correction additionnelle
à la loi 150. Dans ce contexte-là, M. le Président, nous
aurons l'occasion à chaque article, vous nous l'avez bien dit, de poser
la question quant à sa recevabililté.
Le Président (M. Baril): On le fera, M. le
député de Laviolette. Alors, est-ce qu'on passe à
l'article 56? M. le ministre.
Étude détaillée Révocation
des droits
M. Ciaccia: Article 56, M. le Président. Je propose que
l'article 56 soit modifié: 1° par la suppression, dans la
première ligne du mot "occupant"; 2° par le remplacement, dans les
troisième et quatrième lignes, des mots "d'un bail ou d'un permis
d'occupation" par les mots "ou d'un bail"; 3° par le remplacement, dans la
sixième ligne, des mots "du bail ou du permis" par les mots "ou du
bail". L'amendement découle de la modification qui avait
été proposée à l'article 43. C'est un amendement de
concordance.
En ce qui concerne le fond de l'article...
M. Jolivet: On va y aller motion par motion.
M. Ciaccia: Très bien.
Le Président (M. Baril): Est-ce qu'il y a des gens qui
aimeraient parler sur l'amendement?
M. Jolivet: M. le Président, le ministre fait
référence à l'article 43 où un amendement a
été apporté. On dit que l'article 56 est modifié en
supprimant le mot "occupant", dans la première ligne, en
remplaçant, dans les troisième et quatrième lignes, "d'un
permis d'occupation" par les mots "ou d'un bail", puis la même chose,
d'ailleurs, à la sixième ligne, des mots "du bail ou du permis"
par les mots "ou du bail".
Quand le ministre dit qu'il fait référence à
l'article 43, peut-il m'expliquer le fait qu'à l'amendement à
l'article 43 on dise: "L'article 43 est modifié par l'addition de
l'alinéa suivant: Un permis d'occupation provisoire n'est
délivré que pour une période d'au plus douze mois. Il
n'autorise pas son titulaire à ériger ou maintenir une
construction autre qu'un abri sommaire. Ce permis peut être annulé
par le ministre en tout temps sans préavis, formalité ou
indemnité." En quoi l'article 56, s'il était amendé,
fait-il référence à l'article 43? On parle d'un permis
d'occupation et on fait, justement, sauter les mots "permis d'occupation" pour
les remplacer par "un bail". (10 h 45)
M. Ciaccia: Ce n'est plus nécessaire parce que l'article
43 prévoit qu'un "permis peut être annulé par le ministre
en tout temps, sans préavis, formalité ou indemnité."
M. Jolivet: Comme vous le prévoyez à l'article 43
avec l'amendement que vous avez apporté, par concordance, vous dites:
Ici, je l'enlève parce que c'est la révocation des droits.
M. Ciaccia: II faut vous rappeler, M. le Président, que le
permis ne s'applique que pour un maximum de douze mois.
M. Jolivet: Oui, je le sais, mais en cours de route, en douze
mois, il pourrait être révoqué pour certaines raisons.
M. Ciaccia: On avait prévu à l'article 43 qu'on
peut le faire en tout temps. C'est pour cela qu'il n'est pas nécessaire
de le dire de la façon dont c'était dit dans l'article 56 avant
qu'il soit amendé.
M. Jolivet: Les autres cas, un acquéreur, un cessionnaire
ou un locataire ne sont prévus dans aucun autre article que l'article
général de révocation qui est l'article 56.
M. Ciaccia: Non. Ils ne sont pas prévus. C'est pour cela
qu'on...
M. Jolivet: L'amendement est adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): Merci. Est-ce que l'article 56...
Non.
M. Jolivet: Le ministre avait des choses à dire sur
l'article 56.
Le Président (M. Baril): Excusez-moi! Allez, M. le
ministre.
M. Ciaccia: À l'article 56, il s'agit d'une reformulation
de l'article 40 de la Loi sur les terres et forêts à
l'égard des infractions à une clause d'un titre émis ou du
non-respect d'une de ses clauses. On introduit le principe que le ministre peut
exiger que des correctifs soient apportés dans un délai qu'il
fixe et imposer des sanctions comme solution alternative à la simple
révocation.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre peut m'indiquer quelles sortes
de sanctions peuvent être prises auprès des gens qui ne se
conformeront pas aux conditions de leur bail ou de leur location?
M. Ciaccia: S'il y a une obligation de reboiser ou de se
conformer à certaines normes environnementales, par exemple pour une
fosse septique, on peut imposer cette condition. Si le locataire ne s'y
conforme pas, on peut aller en révocation. Dans un cas comme
celui-là, je croirais que ce n'est pas imposer des sanctions; c'est
imposer des conditions. Ce sont des correctifs.
M. Jolivet: Je vous donne un exemple. Vous me parlez de
reboisement. Quelqu'un qui a un contrat d'aménagement et
d'approvisionnement forestier va être obligé de reboiser et, s'il
ne le fait pas, c'est prévu par la loi 150.
M. Ciaccia: L'autre exemple que je vous ai donné sur
l'environnement, soit de se conformer aux normes environnementales pour les
fosses septiques, ce n'est pas une sanction, non plus; c'est un correctif. Je
cherche. Si on regarde l'article 61 - voici, d'accord, cela a un peu plus de
bon sens -on y dit que, si une personne contrevient à une clause, elle
peut être passible d'une amende de 100 $ à 500 $. Ce serait une
des sanctions.
M. Jolivet: Regardez bien. Il y a "des sanctions qui peuvent
aller jusqu'à la révocation de la vente, de la cession, du bail."
Je comprendrais dans le cas d'un bail, car c'est un bail de location. Mais
là, ce n'est pas un bail de vente; donc, la cession et la vente, ce sont
des ventes. On cède un terrain, on concède un terrain pour un
échange quelconque. On vend un terrain. Donc, la question que je
me pose est bien claire. Il y a une sanction qui peut aller jusqu'à la
révocation de la vente. Vous savez qu'une révocation de vente
pour un gouvernement, c'est possible, mais, pour un individu, cela deviendrait,
en tout cas, en termes de liberté, des choses contestables devant un
juge. Je ne peux mettre des clauses tellement révocatoires, mais vous
vous donnez des pouvoirs allant jusqu'à dire: Si, demain matin, il n'a
pas rempli les obligations du contrat de vente, la vente n'a jamais
existé. En conséquence, rétroactivement, je reprends mon
terrain et il reprend le sien. S'il a mis de l'argent dedans, c'est "just too
bad", il l'a mis dedans, à moins qu'un juge ne détermine autre
chose. C'est gros là. Donc, s'il y a des sanctions avant, je veux savoir
quelles sortes de sanctions il peut y avoir.
Je vais vous donner un exemple...
M. Ciaccia: Je vous comprends. J'essaie de trouver des sanctions
et je n'en trouve pas. Je trouve des conditions, des correctifs. Seulement un
juge pourrait imposer des sanctions, pas nous. Alors, je pense qu'à
moins que quelqu'un de mon côté ici, parmi mes conseillers, ne
puisse me donner de meilleurs exemples, je pense que le député de
Laviolette a raison: il va falloir amender, changer le mot "sanctions".
M. Jolivet: Donc, on pourrait mettre cela en suspens le temps
qu'on l'examine.
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: Je vais vous donner un exemple qui peut arriver,
juste pour bien situer la discussion. Si un groupement forestier a des travaux
à faire sur un terrain épars et ne les fait pas, cela va
être la loi 150 qui s'applique...
M. Ciaccia: C'est la loi 150. Ce n'est pas celle-ci qui
s'applique.
M. Jolivet: ...dans son cas. D'accord. L'article 56 est
suspendu.
Le Président (M. Baril): Alors, nous allons suspendre
l'article 56 tel qu'amendé. Nous allons passer à l'article 57. M.
le ministre.
M. Ciaccia: L'article 57, M. le Président, reconduit en le
reformulant l'article 41 de la Loi sur les terres et forêts.
M. Jolivet: Je pense qu'il y a un amendement.
Une voix: Oui.
M. Ciaccia: II y a un amendement.
Le Président (M. Baril): Nous avons un amendement.
M. Ciaccia: Je propose que l'article 57 soit modifié par
l'insertion, dans la première ligne, après le mot
"révocation" des mots "visée à l'article 56".
Il s'agit d'une précision visant à restreindre la
portée de la disposition aux cas prévus à l'article 56.
L'amendement donne suite à une remarque des représentants du
Barreau.
M. Jolivet: Là, on est sur l'amendement, mais si on prend
l'article 57 au total, il me semble que le Barreau avait dit de laisser aux
tribunaux la décision à prendre sur cette question. C'est une
question d'équité, c'est la notion d'équité. Il
disait de mettre même des critères dans la loi en vertu de
l'article 417, je pense.
M. Ciaccia: Je crois qu'à ce moment-là le Barreau
avait indiqué que, si la révocation n'est pas fondée, le
locataire...
M. Jolivet: À tous les recours de la loi.
M. Ciaccia: ...à tous les recours de la loi. Il n'y a rien
dans l'article 56 qui enlève les recours.
M. Jolivet: Tous les recours prévus par le Code civil sont
présents.
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: La personne peut les utiliser et faire valoir ses
points.
M. Ciaccia: Absolument.
M. Jolivet: Je donne toujours l'exemple que j'ai: dans mon coin,
chez nous, il y a un gars qui avait, dit-il... Je sais que la Loi sur les mines
a changé le dessus par rapport au-dessous du sol. La personne dit: Quand
Hydro-Québec vient installer des pylônes sur mon terrain sans ma
permission - c'est le ministre de l'Énergie et des Ressources qui a une
certaine forme de responsabilité légale comme ministre de tutelle
d'Hydro-Québec -il se trouve que je suis, dit-il, une personne
lésée dans mes droits. En conséquence, il doit
procéder en vertu du Code civil, il n'a pas d'autre choix que
celui-là.
M. Ciaccia: L'article 56 n'enlève aucunement le recours
aux tribunaux.
M. Jolivet: Cette possibilité peut être selon la
formule des avocats - je cherche les termes - prise de la part de l'individu
lésé en vertu du Code civil, solidairement et
conjointement, versus à la fois le ministère et
Hydro-Québec, qui sont l'un et l'autre responsables, d'après
cette personne.
M. Ciaccia: Oui, c'est possible.
M. Jolivet: Donc, l'amendement est adopté.
Le Président (M. Baril): L'amendement à 57 est
adopté.
Une voix: L'amendement à l'article 57.
Le Président (M. Baril): À l'article 57, je
m'excuse. Est-ce que l'article 57, tel qu'amendé, est
adopté'?
M. Jolivet: À moins que le ministre n'ait autre chose
à dire pour le moment.
M. Ciaccia: Pas pour le moment, M. le Président.
M. Jolivet: Donc, si je comprends bien, avec la révocation
telle qu'elle est faite en vertu de l'article 57 - ce que je disais un peu tout
à l'heure - la personne pourrait ne pas être indemnisée si
le ministre ne le désirait pas. On dit: "Toutefois, le ministre peut..."
Par conséquent, toutes les dépenses, les impenses comme on les
appelle, ainsi que le coût des améliorations apportées
pourraient ne pas être payés. Cela pourrait être une des
formes de sanction, sauf que dans ce contexte-là vous dites: Si la
personne se sent lésée, elle fera appel au Code civil pour se
défendre.
M. Ciaccia: Spécialement avec la formulation de l'article
56 quand on dit: dans les cas et dans la mesure où
l'équité le requiert. On ouvre la porte vraiment à une
possibilité de représentation devant les tribunaux, parce que
c'est nous-mêmes qui imposons cette condition que, si
l'équité le requiert, alors le ministre peut rembourser. S'il ne
rembourse pas, la personne va immédiatement pouvoir aller devant les
tribunaux et dire: L'article le dit que le ministre peut me rembourser si
l'équité le requiert. Voici que dans mon cas
l'équité effectivement le requiert. Et la personne fait ses
représentations et ses preuves devant les tribunaux.
Je dirais même que ce serait seulement dans des cas très
spécifiques, ou très restreints, ou très flagrants que le
ministre ne pourrait pas indemniser.
M. Jolivet: Adopté, tel qu'amendé.
Le Président (M. Baril): L'article 57 est adopté,
tel qu'amendé. Article 58? M. le ministre.
M. Ciaccia: Je propose que l'article 58 soit modifié par
le remplacement dans les première et deuxième lignes des mots "le
bail ou le permis d'occupation" par les mots "ou le bail"
M. Jolivet: D'accord. C'est par concordance avec l'article 43.
Avez-vous des choses à dire sur l'article 58, M. le ministre?
Le Président (M. Baril): Un instant, s'il vous
plaît!
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Baril): L'amendement à l'article
58 est-il adopté?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Baril): L'article 58?
M. Ciaccia: À l'article 58, il s'agit d'une reformulation
de l'article 40 de la Loi sur les terres et forêts à
l'égard de la révocation d'un titre émis par erreur. On
profite de cet article pour introduire le fait que le ministre peut
révoquer un titre lorsque l'intérêt public l'exige.
Toutefois, la portée de cet article est limitée par l'obligation
du ministre d'indemniser le détenteur du titre pour le préjudice
qu'il subit.
Cette obligation est la même que celle prévue à la
fin du premier paragraphe de l'article 41 de la Loi sur les terres et
forêts.
M. Jolivet: M. le ministre, qu'est-ce qui arrive lorsque vous
dites: "Le ministre peut révoquer la vente, la cession, le bail ou le
permis d'occupation", dans le cas où vous avez des terres agricoles ou
d'autres sortes de terres qui ont été sous bail, sous vente?À l'époque, des terres agricoles étaient vendues
selon la formule habituelle. Un bail était signé, il y a nombre
d'années, puis à un moment donné il y avait
émission de lettres patentes. Aujourd'hui, pour des raisons nouvelles
connues en l'an 2000, admettons, Hydro-Québec doit passer sur ce
terrain. Est-ce que cela veut dire que cet article donne désormais le
pouvoir au ministre d'aller d'une certaine façon exproprier, dans le
fond? On révoque avec indemnisation ou non. Il est dit: "lorsque
l'intérêt public l'exige". C'est large.
J'aimerais bien connaître de la part du ministre les
possibilités que, dans le futur, les gens soient obligés de se
défendre en vertu de l'article 417 du Code civil si on dit:
Désormais, mes chers amis, parce que l'intérêt public
l'exige, Hydro-Québec peut passer là où elle veut et, en
conséquence, on mettra fin à votre vente de terrain, parce
qu'on dit "révoquer la vente". (11 heures)
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Ciaccia: Dans le cas que vous avez spécifié, et
c'est ce sur quoi je me posais des questions, si c'est une terre agricole, ce
n'est plus le ministre de l'Énergie et des Ressources qui a juridiction.
Pour les terres agricoles, ce serait le ministre de l'Agriculture. Elles
auraient été cédées et à des fins agricoles
et c'est le ministre de l'Agriculture qui a l'autorité, d'après
sa loi. Cela ne me donnerait pas le droit à moi, ou au ministre de
l'Énergie, d'aller révoquer sa demande.
Cela ne veut pas dire que d'autres procédures ne pourraient pas
être prises. Si Hydro-Québec doit passer à un endroit
où il y a des propriétaires privés, que ce soit par
acquisition des terres du domaine public ou par des terres privées, il y
a des procédures où Hydro-Québec peut exproprier.
M. Jolivet:Je comprends le ministre, mais il y a quand même
des inquiétudes qui surgissent. Quand on dit: Le ministre peut
révoquer la vente. La vente, c'est la vente que le ministère peut
avoir faite à un individu. Je donne un exemple: le long d'un lac, dans
un territoire dévolu, il y a un chalet qui est construit et cela adonne
qu'Hydro-Québec doit passer là, elle n'a pas d'autre choix. Je
peux révoquer cette vente.
La deuxième, la cession. Le ministre a cédé une
terre à un autre ministre qui, lui, l'a vendue à un autre
individu, Quelle est la cause à effet? Y a-t-il quelque chose qui
pourrait arriver pour que quelqu'un puisse dire: Je perds la vente qui m'a
été faite par le ministère... parce que c'était
l'ancienne loi des terres qui fonctionnait, les terres de colonisation. La
personne avait un bail lui permettant d'agir sur telle terre et, après
tant d'années, on a vendu ces terres. N'oubliez pas, quoi que le
ministre me dise, que cette terre a été cédée au
ministère de l'Agriculture à des fins agricoles. Je dois vous
dire que le contrat de vente, à ma connaissance - tous ceux que j'ai
connus jusqu'à maintenant - a été fait par le
ministère de l'Énergie et des Ressources. Sauf qu'ils ont
été... Je m'excuse...
M. Ciaccia: Depuis que la Loi sur les terres publiques agricoles
a été adoptée, c'est le ministre... Il se peut qu'avant
que la loi soit adoptée...
M. Jolivet: Je parlais d'avant. Effectivement, c'était le
ministère de l'Énergie et des Ressources qui avait la
responsabilité des terres et qui vendait les terres. Dans ce contexte,
il peut y avoir une révocation d'un de ces permis même si,
aujourd'hui, cette terre est utilisée aux fins agricoles.
Vous vous souvenez, on avait fait mention - vous n'étiez pas
là, malheureusement, c'était le ministre
délégué aux Forêts qui était là -
d'une possibilité de réserver 5 % des terres à des fins
comme celles-là, ce que le ministre délégué aux
Forêts, dans ses contrats d'aménagement et d'approvisionnement
forestier, a refusé de faire, même si les associations
forestières étaient prêtes à accepter 1 %. Dans la
Loi sur les mines, à ma connaissance, je n'ai pas eu l'occasion d'en
discuter, mais il me semble que les 5 % ont été
acceptés.
Donc, cette marge de manoeuvre dont il était fait mention ici se
retrouve en difficulté. La marge de manoeuvre permettait de faire des
échanges de terrains pour permettre aux gens de... C'est ce qui
m'inquiète. C'est ce que je veux savoir. Quels sont les critères
que vous avez l'intention d'utiliser pour annuler, soit la vente, soit la
cession, soit le bail? Le permis d'occupation, on peut comprendre cela. Il a
été enlevé, c'est vrai. Ce seraient la vente, la cession
et le bail. Un bail cela peut être révoqué, les gens le
savent, dès le départ, mais la vente et la cession, c'est autre
chose.
M. Ciaccia: Premièrement, quand vous parlez des mots "la
cession", à la première ligne de l'article, cela se
réfère à une cession gratuite. Ce n'est pas une cession
à d'autres ministères. C'est la cession gratuite.
M. Jolivet: D'accord.
M. Ciaccia: Deuxièmement, les critères ou les
situations dans lesquelles cet article pourrait s'appliquer seraient, par
exemple, dans la création de projets de parcs ou de réserves
écologiques. Ce n'est pas à des fins particulières
individuelles. C'est plutôt s'il y a une réserve écologique
qui va être créée. Si la vente a été faite,
on aura le droit, d'après l'article 58, de la révoquer, mais de
compenser pleinement tous les dommages et tous les montants que l'acheteur ou
le cessionnaire aura pu subir.
M. Jolivet: Le ministre me dit que c'est pour des parcs et des
réserves - des réserves écologiques, bien entendu. Quand
on connaît l'ensemble du territoire du Québec, avec tous les
schémas d'aménagement et toutes les possibilités des
ministères, tout ce qu'on va mettre sur pied de telle sorte qu'on va
savoir à peu près ce qui va arriver au Québec, sans
être précis à la journée près, mais, chose
certaine, il y a des places où, c'est dommage, mais jamais il n'y aura
de parc ou de réserve là, mais, là, c'est sûr qu'il
va y en avoir. Tout ça, je le comprends facilement. C'est pour cela
qu'on disait, dans la loi 150, qu'il aurait dû se réserver une
marge de manoeuvre de 5 %. Le ministre n'a pas voulu la prendre, mais il
le fait autrement, sauf que ça m'inquiète quand on dit
"d'intérêt public", donc lorsque l'intérêt public
l'exige.
Vous m'avez dit, au début de la commission, que, pour vous,
passer des lignes hydroélectriques pour Hydro-Québec, si
c'était jugé d'intérêt public pour l'ensemble des
Québécois, vous agiriez parce que vous n'avez pas le choix.
Effectivement, vous m'avez dit qu'Hydro-Québec était, pour vous,
une chose que vous pouviez juger d'intérêt public. Dans le
contexte, si j'allais plus loin et si je disais que certaines personnes
contestent actuellement une certaine ligne, Contestension, de
Portneuf-Lotbinière, ces gens-là pourraient, s'il y a eu une
vente, il y a nombre d'années, par l'intermédiaire du
ministère des terres, se voir expropriés ex cathedra, et devoir
faire appel au Code civil pour se faire rembourser s'ils sont injustement
remboursés ou pour empêcher l'expropriation ou le passage. Vous me
dites que ces gens-là devront procéder par le Code civil. Mais,
pendant ce temps-là, vous allez avoir agi. Donc, est-ce que la
révocation sera légale? Est-ce qu'ils devront subir les
conséquences pour faire valoir des indemnisations ou s'ils pourront se
défendre avant? Comment tout cela va-t-il procéder?
M. Ciaccia: Dans l'article 5 de la loi, le ministre a
déjà le pouvoir d'acquérir tout droit immobilier au
bénéfice du domaine public. L'article prévoit qu'il peut
également, avec l'autorisation du gouvernement, exproprier tout droit
immobilier au bénéfice du domaine public, lorsqu'il juge cette
acquisition d'intérêt public. C'est un droit qu'a le ministre.
Dans l'article...
M. Jolivet: M. le Président, le ministre sait très
bien qu'il y a des formules pour l'expropriation. Le ministre ne peut pas agir
comme cela - le ministère des Transports le sait très bien - il
ne peut pas agir, comme on le faisait autrefois, et dire: Mon gars, t'as bien
beau faire ce que tu veux, mon bulldozer passe là, ma tour
d'Hydro-Québec passe là. Ce n'est plus comme cela que ça
se passe une expropriation. La personne a le droit, en vertu de la Loi sur
l'expropriation, d'engager du monde.
M. Ciaccia: Oui, mais les mêmes règles vont
s'appliquer à l'article 58, parce que...
M. Jolivet: Là, on parle de...
M. Ciaccia: Si le ministre révoque une vente, il peut y
avoir une contestation à cela. Cela n'arrive pas automatiquement.
Premièrement, il faut démontrer que c'est dans
l'intérêt public. Deuxièmement, cela peut être
contesté; il n'y a rien dans l'article 58 qui empêche la
contestation, tout comme à l'article 5. Il faut y aller par voie
légale.
M. Jolivet: Si le ministre connaît bien la Loi sur
l'expropriation, il sait que la personne, quand arrive l'expropriation, a le
droit d'engager des experts pour faire l'évaluation des dommages
causés qui vont mettre - et ces gens-là sont payés par le
gouvernement - la personne qui se sent lésée le gouvernement en
vérification l'un et l'autre, les deux firmes d'experts ou les deux
experts, et, après ça, procéder selon une formule qui est
quand même une longue procédure d'expropriation, si on n'arrive
pas à une entente de gré à gré, et, finalement, la
personne a le temps de se défendre. Tandis que là, si vous
révoquez, vous pouvez décider de révoquer et la seule
chose que la personne a à faire, c'est de prendre des avis en vertu du
Code civil, sauf que les délais ne sont pas les mêmes, on ne
respecte pas les mêmes délais.
M. Ciaccia: Écoutez, les mêmes règles que
celles que vous venez d'évoquer en ce qui concerne l'évaluation
des dommages, les experts qui peuvent agir pour le propriétaires, vont
s'appliquer dans l'article 58. Si on veut révoquer et on évalue
que c'est, admettons, X dollars et que l'acheteur dit: Bien non, ce n'est pas X
dollars, c'est X plus Y, il va prendre ses experts à lui, on va faire le
même débat et ce seront les mêmes preuves que nous serons
obligés de faire pour démontrer que l'évaluation que nous
avons donnée est la bonne. Il pourra la contester. Dans ce
sens-là, je ne pense pas qu'il va y avoir de différence.
M. Jolivet: II va y avoir des préjudices, M. le
ministre.
M. Ciaccia: Dans quel sens?
M. Jolivet: Pour des raisons bien simples. La Loi sur
l'expropriation est bien claire. Elle dit, en termes d'expropriation, que
l'individu a le droit d'engager des experts qui vont faire l'évaluation
des dommages encourus et, conséquernment, se faire rembourser le
coût de l'expertise par le gouvernement. Dans le cas où la
personne reçoit une lettre de révocation et veut se
défendre, elle va devoir se défendre par l'entremise d'un avocat,
payer cet avocat, payer ses experts, faire valoir ses points de vue devant un
juge qui déterminera si elle doit ou non être remboursée
pour les pertes encourues en termes qualitatifs et quantitatifs. Si jamais elle
perd, elle va devoir payer ses experts et ses avocats. Ce n'est pas la
même chose, en termes de révocation, en vertu du Code civil qu'en
vertu de la Loi sur l'expropriation.
M. Ciaccia: Juste 30 secondes. Je pourrais suggérer au
député de Laviolette un amendement à l'article 58 qui
pourrait apporter une clarification et répondre à certaines des
objections qu'il a soulevées. Je vais faire la proposition et on va en
discuter après.
Je propose que l'article 58 soit modifié par le remplacement,
dans les deuxième et troisième lignes, des mots "ou lorsque
l'intérêt public l'exige" par ce qui suit: "II peut
également révoquer la cession ou le bail lorsque
l'intérêt public l'exige." Il n'y aurait pas de révocation
pour des raisons d'intérêt public dans le cas de la vente. Dans le
cas d'une vente, il faudrait y aller par expropriation.
M. Jolivet: Là, ça... Je l'accepterais
immédiatement, monsieur.
M. Ciaccia: D'accord.
Le Président (M. Baril): L'amendement à l'article
58 est-il adopté?
M. Jolivet: L'amendement ainsi que l'article, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): Adopté, ainsi que
l'article 58. Alors, l'article 59, s'il vous plaît!
M. Ciaccia: On peut revenir..
M. Jolivet: Oui, l'article en suspens.
M. Ciaccia: Oui, l'article 56, tandis qu'on est sur...
Le Président (M. Baril): L'article 56. M. le ministre.
M. Ciaccia: L'article 56 avait déjà
été amendé. Voici l'amendement additionnel: Je propose que
l'article 56 soit modifié par le remplacement, dans les cinquième
et sixième lignes, des mots "imposer des sanctions qui peuvent aller
jusqu'à" par les mots "procéder à".
L'article se lirait comme suit: "...le ministre peut exiger que les
correctifs soient apportés dans un délai qu'il fixe et, à
défaut, procéder à la révocation de la vente, de la
cession, du bail ou du permis." La suppression des sanctions s'explique ici par
le fait qu'elles sont prévues à l'article 61.1 et qu'elles ne
seront pas imposées par le ministre, mais plutôt par un juge en
vertu de la Loi sur les poursuites sommaires.
M. Jolivet: Cela va, M. le Président. M. Ciaccia:
Cela va mieux là? M. Jolivet: Oui, cela va mieux.
Le Président (M. Baril): L'amendement à l'article
56 est-il adopté?
M. Jolivet: Et l'article 56 est adopté. (11 h 15)
Le Président (M. Baril): Merci. L'article 59, M. le
ministre. Il n'y a pas d'amendement à l'article 59.
Une voix: C'est une bonne nouvelle.
M. Ciaccia: C'est une bonne nouvelle. L'article 59...
Le Président (M. Baril): Enfin, je veux dire que je n'en
ai pas.
M. Ciaccia: C'est rare, n'est-ce pas?
Le Président (M. Baril): En avez-vous un?
M. Ciaccia: II s'agit d'une reconduction de l'essentiel des
articles 43 et 44 de la Loi sur les terres et forêts. Par rapport
à cette dernière, l'affichage n'est retenu que dans le cas de
lettres patentes. Pour les baux, l'adresse des clients est connue.
M. Jolivet: Je n'ai pas de commentaires, M. le Président.
C'est une formule habituelle, c'est celle qu'on connaît.
Le Président (M. Baril): L'article 59 dois-je comprendre
qu'il est adopté?
M. Ciaccia: Adopté. M. Jolivet: Adopté.
Dispositions pénales
Le Président (M. Baril): L'article 60, M. le ministre.
Nous avons un amendement à l'article 60.
M. Ciaccia: M. le Président, je propose que l'article 60
soit modifié, premièrement, par l'addition, dans la
première ligne du premier alinéa, après le mot "qui", des
mots "passe ou"; deuxièmement, par le remplacement, dans la
deuxième ligne du premier alinéa, du chiffre "47" par le chiffre
"46". Les modifications découlent des amendements proposés aux
articles 46 et 47.
M. Jolivet: Quand le ministre... Le mot "séjourne", c'est
clair. Cela veut dire... Sans qu'il y ait une demeure là, il peut y
avoir une tente ou quelque chose comme cela. On dit "passe", mais parfois, on
peut passer quelque part sans causer... Est-ce qu'on veut avoir la
possibilité de surveiller ceux qui sont en "trimoto" ou en "quadrimoto"
et des choses semblables?
M. Ciaccia: Oui, c'est pour des cas semblables.
M. Jolivet: Je vais donner un exemple qui est arrivé. Je
ne donnerai pas le nom de la personne mais, effectivement, le long de la
rivière Jacques-Cartier, quand on la descend, à un moment
donné, que tu le veuilles ou non - c'est ce qu'on appelle le "rafting" -
le gars arrive sur les berges. C'est le seul moyen qu'il a, il ne peut plus
remonter et il ne peut plus descendre. Il faut qu'il monte sur la terre en
haut. Puis là, il y a du monde qui arrive et qui dit: Aïe! t'as pas
d'affaire sur ma terre. Et là, la bataille prend. Le gars dit: Ça
ne me dérange pas, mais d'une façon ou d'une autre, si je me fie
à la loi des trois chaînes, t'es même pas chez vous. C'est
arrivé des batailles de même. Cela fait que le gars a fermé
sa "boîte". Mais ce que je veux juste dire, c'est que dans un cas comme
celui-là, en cas d'urgence, c'est le bon sens qui va
prévaloir.
M. Ciaccia: C'est le gros bon sens qui va s'appliquer.
M. Jolivet: D'accord. Mais c'est arrivé sur la
rivière Jacques-Cartier, je vous le dis de connaissance, à
plusieurs occasions. Je ne donnerai pas le nom de la personne. Mais il
connaissait la loi, lui. Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'amendement à
l'article 60 est adopté?
M. Jolivet: Ce n'est pas moi. Oui, l'amendement est
adopté, M. le Président.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 60 est
adopté?
M. Jolivet: Non, mais en fait, ce qui arrive, maintenant que
l'article est adopté, on dit: "Toute personne qui passe ou qui
séjourne...", j'ai l'impression qu'à ce moment-là, il va y
avoir une publicité que le ministre va devoir faire, parce
qu'effectivement il y a beaucoup de gens qui sont sans gêne et qui
détruisent des plantations gouvernementales ou des plantations
privées qui sont sur les terres du domaine public. Je pense que, si on a
une politique de remise en production du territoire forestier, il ne faudrait
pas que des gens viennent tout briser et mettre ce territoire en
péril.
M. Ciaccia: Non. Et il va falloir qu'on informe la population des
règles afin qu'elle sache à quoi s'attendre.
M. Jolivet: En fait, maintenant, toute la question de la
motoneige est pas mal contrôlée, mais il reste que le
problème qu'on a, justement, ce sont les "trimotos", les "quadrimotos"
et les bicyclettes "cross country", comme on les appelle.
M. Ciaccia: Exactement, même que c'est la raison pour
laquelle on a donné le droit de passage. Mais, dans des cas semblables,
on a retenu le droit de faire des règlements pour éviter des abus
dans le genre de la situation que vous venez de décrire.
M. Jolivet: Comme on a discuté de la question des
règles prévues par la loi sur la sécurité
routière, est-ce qu'elle va s'appliquer pour ces gens-là? Je vous
donne un exemple bien typique. En forêt, vous vous rappelez, la Loi sur
l'assurance automobile s'applique, comme je l'ai dit, si l'automobiliste est
responsable, si le conducteur de la "trlmoto" est responsable. Ils ont des
permis de conduire, des plaques d'immatriculation, des choses semblables.
M. Ciaccia: Ce ne sont pas toutes les règles du Code de la
sécurité routière qui s'appliquent; on va
déterminer lesquelles.
M. Jolivet: Est-ce que cela veut dire que ces contraventions,
dans la mesure où quelque chose arriverait en dehors de ces
règles de sécurité routière qui ne seraient pas
observées, s'additionneraient, que ce seraient des contraventions
additionnelles qui ne sont pas prévues par le Code de la
sécurité routière, mais beaucoup plus le fait qu'on vient
briser un domaine public?
M. Ciaccia: Effectivement, c'est cela. Dans le Code de la
sécurité routière, on ne peut pas prévoir de tels
cas pour les terres du domaine public. Ce seraient des règles
additionnelles.
M. Jolivet: La question suivante surgit maintenant quant aux
amendes. On dit: de 50 $ à 200 $ pour une première contravention
et de 100 $ à 400 $ pour une deuxième. Est-ce que cela s'ajuste
aux contraventions qu'on a un peu partout maintenant?
M. Ciaccia: Oui. On a discuté de cela avec le
ministère de la Justice.
M. Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Baril): L'article 60 est adopté
tel qu'amendé. Article 61. Nous avons un amendement.
M. Ciaccia: Je propose que l'article 61 soit modifié par
l'insertion, dans la quatrième ligne, après le chiffre 48, de ce
qui suit: "ou qui refuse d'apporter dans le délai fixé les
correctifs exigés par le ministre en vertu de l'article 56". Cet
ajout
rend possible l'imposition d'une amende dans les cas de refus d'apporter
les correctifs nécessaires lors d'une violation d'une clause ou d'un
titre.
M. Jolivet: Est-ce qu'une personne pourrait être passible
d'une amende en vertu de cette loi, si elle est en contravention quant à
l'aménagement d'un champ, et disons pourrait être aussi passible
d'une amende additionnelle si elle passait près d'un cours d'eau? - le
ministère de l'Environnement pourrait ajouter, avec la nouvelle
décision prise au sujet des cours d'eau, des berges, des rives...
M. Ciaccia: Ce n'est pas la même infraction.
M. Jolivet: Non. Dans l'un des cas, c'est d'avoir construit sans
permission et, dans l'autre, c'est d'avoir construit le long du cours d'eau.
Donc, on pourrait être passible de deux infractions au même titre
qu'une personne sur la route peut être passible d'une infraction de
vitesse, d'avoir passé sur une lumière rouge ou d'avoir pris un
petit verre de trop.
M. Ciaccia: C'est possible qu'il soit...
M. Jolivet: Donc, la personne doit être informée
que, désormais, si elle va en forêt, elle va être passible
de plusieurs infractions punissables selon des lois différentes.
M. Ciaccia: Oui, et je pense que c'est logique et
équitable.
M. Jolivet: Qu'est-ce que le ministre entend par "délai
fixé"? J'ai cru comprendre "un délai raisonnable pour apporter
les correctifs".
M. Ciaccia: Je présume que ce sera le gros bon sens dans
chaque cas.
M. Jolivet: C'est quoi le gros bon sens?
M. Ciaccia: Cela va dépendre de chaque cas. Cela
dépend de ce qui se passe, selon le cas, ou de quelque chose pour lequel
cela prend du temps à donner l'avis.
M. Jolivet: Si je me fie à notre discussion de jeudi matin
dernier, cela aurait été court. Le caractère du ministre
était un peu maussade.
M. Ciaccia: Heureusement, il y a ce qu'on appelle des "checks and
balances".
Des voix: Ha! Ha! Ha! M. Ciaccia: On ne peut...
M. Jolivet: Est-ce que ce serait après une
défaite...
M. Ciaccia: C'est très rare qu'on puisse être aussi
arbitraire.
M. Jolivet: Est-ce que ce serait pire après une
défaite des Nordiques ou des Canadiens?
M. Ciaccia: On n'a même pas besoin de parler d'une
défaite des Canadiens.
M. Jolivet: Ha! Ha! Ha!
M. Ciaccia: À ce jour, ils n'ont pas perdu.
M. Jolivet: M. le Président, l'amendement à
l'article 61 est adopté.
Le Président (M. Baril): Merci, "M. le Président".
L'article 61 est adopté. L'amendement, je m'excuse.
M. Jolivet: Vous vous remerciez vous-même, M. le
Président?
Le Président (M. Baril): C'est votre collègue qui
est venu me dire des choses...
M. Jolivet: Ah bon!
Le Président (M. Baril): ...qui étaient très
bien. L'article 61.
M. Jolivet: La récidive dans le cas de l'article 61 est
punissable du double, toujours de la même façon qu'on l'avait
établi.
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: C'est en vertu de la Loi sur les poursuites
sommaires, comme indiqué.
M. Ciaccia: Oui. C'est après discussion avec le
ministère de la Justice qu'on a proposé cela.
M. Jolivet: Adopté tel qu'amendé, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): L'article 61 est adopté
tel qu'amendé. L'article... Non.
M. Ciaccia: On a l'article 61.1.
Le Président (M. Baril): On a l'article 61.1, c'est
vrai.
M. Ciaccia: Je propose que le projet de loi soit modifié
par l'insertion, après l'article 61, de l'article suivant: "61.1. Commet
une infraction quiconque contrevient à une disposition
réglementaire déterminée en vertu du paragraphe 9° de
l'article 63 et est
passible, outre le paiement des frais, d'une amende de 100 $ à
200 $."
La modification vise à permettre de prévoir des
pénalités pour les contraventions aux règlements. Alors,
il y a des règlements à l'article 63 et, dans l'article 61.1, on
prévoit qu'il peut y avoir des amendes pour les contraventions à
l'article 63.
M. Jolivet: Est-ce que...
M. Ciaccia: On les fixe dans la loi. Ce n'est pas arbitraire. Ce
n'est pas quelque chose qui est laissé à la discrétion,
dans les règlements, parce que cela serait un peu trop
discrétionnaire, je pense.
M. Jolivet: Je comprends que le ministre veut l'indiquer
clairement dans la loi. Je pense que c'est nouveau, que cette formule n'est pas
habituelle. Cela commence à être de plus en plus inclus dans la
loi à la suite de pressions qui ont été faites, à
la fois quand vous étiez dans l'Opposition et par ceux qui sont ici
maintenant membres de l'Opposition. Mais j'ai un problème. Je ne connais
pas vos règlements. Vous m'aviez promis la semaine dernière qu'on
aurait des synopsis de vos règlements. Alors, si je pouvais les avoir,
cela me permettrait d'en faire l'étude le plus rapidement possible.
M. Ciaccia: Je vais vous les...
M. Jolivet: Je peux comprendre que cet après-midi,
à la période de questions, vous allez m'apporter le synopsis des
règlements. Même maintenant?
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: Mon Dieu Seigneurl M. le Président, je serais
heureux. C'est surtout dans la mesure où cela fait même une
concordance. Il y a un tableau de concordance, d'après les
renseignements que vous m'avez... Ce n'est pas vous qui m'avez donné
cela. C'est... Je pensais que vous m'aviez donné cela.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Ciaccia: Je vais remettre au député de
Laviolette un résumé des règlements, le projet de
règlements, et aussi les principaux décrets qui sont
modifiés par la proposition de règlements.
M. Jolivet: Merci. Vous allez avoir de la lecture dans le temps
de Pâques.
M. Ciaccia: Ah oui!
M. Jolivet: M. le Président...
M. Ciaccia: Je suis certain que vous n'avez pas autre chose
à faire, alors vous pourrez passer toutes vos...
M. Jolivet: Ah! J'ai beaucoup d'autres choses, vous savez.
M. Ciaccia: Ah bien!
Le Président (M. Baril): Oui, M. le député
de Laviolette.
M. Jolivet: J'ai juste un petit problème à
l'article 61.1, On dit: "Commet une infraction quiconque contrevient à
une disposition réglementaire déterminée en vertu de
paragraphe 9°..." Si je vais à l'article 63, comme je n'ai pas eu
d'amendement, à moins qu'on ne m'en apporte un, il n'y a pas de
paragraphe 9°.
Une voix: Même dans l'amendement, il n'y en a pas.
M. Ciaccia: C'est un bon point parce que le petit problème
que vous avez, je l'ai moi aussi.
M. Jolivet: Sauf que...
M. Ciaccia: Le paragraphe 9 est dans le paragraphe 6°.
Une voix: Ha! Ha! Ha!
M. Ciaccia: C'est pour cela que ni vous ni moi ne l'avions
vu.
M. Jolivet: Un instantl
M. Ciaccia: Ce n'est pas parce qu'on a inversé le 6°,
mais... (11 h 30)
M. Jolivet: Ah! C'est cela, n'est-ce pas'? Je voyais dans
l'amendement qui nous est apporté 4°, 5° et 6°.
M. Ciaccia: Dans le paragraphe 6,9: déterminer, etc.
M. Jolivet: Alors, 6°, par l'addition après le
paragraphe 8°, du paragraphe suivant, le 9° et par l'addition à
la fin de l'alinéa suivant... D'accord.
Donc, le 9 , c'est par l'amendement. Je voulais m'assurer que
c'était bien cela.
M. Ciaccia: Vous comprenez maintenant pourquoi les avocats
demandent si cher, c'est parce qu'il faut qu'ils cherchent.
M. Jolivet: L'amendement 61.1 est adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): Adopté. Merci beaucoup.
L'article 62? M. le ministre.
M. Jolivet: II n'y a pas une grande discussion
là-dessus.
M. Ciaccia: C'est un article qui établit de quelle
façon seront intentées les poursuites. On dit que les poursuites
sont intentées conformément à la Loi sur les poursuites
sommaires.
Le Président (M. Baril): Est-ce que vous avez des
commentaires, M. le député de Laviolette, sur l'article 62?
M. Jolivet: M. le Président.
Le Président (M. Baril): Oui, M. le député
de Laviolette.
M. Jolivet: J'ai une question impartante à poser au
ministre. On vient de nous donner toute la question réglementaire,
l'article 63. Comme nous allons travailler, à moins que je ne connaisse
pas l'agenda du ministre, probablement jusqu'à 22 heures ce soir, est-ce
que le ministre pourrait accorder aux membres de l'Opposition au moins la
possibilité de regarder cela rapidement pendant l'heure du dîner,
de telle sorte qu'on pourrait revenir sur l'article 63 à 20 heures ce
soir?
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: D'accord? À 20 heures ce soir. Parfait.
M. Ciaccia: À moins que pendant le lunch vous ne voyiez
que c'est tellement clair et qu'il n'y a pas de problème, cela pourrait
revenir à 15 heures.
M. Jolivet: M. le Président, je dois vous dire que nous
avons autre chose à faire pendant l'heure du dîner et que nous
allons essayer de la prendre non seulement pour dîner mais aussi à
préparer la période de questions.
M. Ciaccia: Ah oui, c'est vrai.
M. Jolivet: Vous étiez habitués à cela
à l'époque. C'est notre tour.
M. Ciaccia: Je l'avais oublié.
M. Jolivet: Bien oui. Là, maintenant, vous faites
préparer vos réponses.
M. Ciaccia: Non, mais je présumais qu'aujourd'hui tout
était clair et que vous n'aviez pas de question à poser au
gouvernement vous-même. Alors, cela vous donnerait le loisir de lire les
règlements.
M. Jolivet: C'est vrai que tout est clair. La seule chose, c'est
qu'il faut quand même préparer nos questions.
Le Président (M. Baril): Avant d'aller plus loin, je
voudrais savoir si l'article 62 est adopté?
M. Jolivet: Ah oui.
Le Président (M. Baril): Adopté. Je vous
remercie.
Dispositions réglementaires
M. Ciaccia: L'article 63 est suspendu.
Le Président (M. Baril): L'article 63 est suspendu, on y
reviendra cet après-midi ou ce soir. L'article 64? M. le ministre.
Dispositions diverses et transitoires
M. Ciaccia: Je propose que l'article 64 soit remplacé par
le suivant: "64. Le ministre avise les municipalités concernées
de l'octroi, de la révocation, de la correction ou de l'annulation de
lettres patentes, de baux ou de permis d'occupation portant sur une terre sous
son autorité. "De plus, lorsque des lettres patentes sont en cause, le
ministre avise le registrateur des divisions d'enregistrement
intéressées."
La modification vise à clarifier la formulation. Le
deuxième alinéa a été supprimé puisqu'il
n'est pas de l'essence de cette loi de modifier la Loi sur la fiscalité
municipale. Cette disposition reprend, en le modifiant, l'article 14 de la Loi
sur le ministère de l'Énergie et des Ressources qui est
abrogé par l'article 75 du projet.
M. Jolivet: Dans l'article 64, je voulais être bien
sûr qu'on comprend le français de la même façon que
lui: "Le ministre avise les municipalités concernées de l'octroi,
de la révocation, de la correction ou de l'annulation de lettres
patentes, de baux ou de permis d'occupation portant sur une terre sous son
autorité." C'est sous l'autorité du ministre. Cela aurait
été "sous leur autorité" si cela avait été
les municipalités. Donc, ce sont les terres sous l'autorité du
ministre.
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: Quand on a demandé au ministre de s'assurer
que les municipalités soient informées des changements au
terrier, ce n'était pas juste ses terres à lui... En fait, j'ai
de la misère. Je vais l'expliquer autrement. Quand on a mis sur pied le
terrier et l'autre...
Une voix: Le registre.
M. Jolivet: ...le registre, on avait
demandé que le ministre informe les municipalités. Quand
on dit: "...l'octroi, de la révocation, de la correction ou de
l'annulation de lettres patentes, de baux ou de permis d'occupation...", est-ce
que c'est par cet article qu'il informe les municipalités?
M. Ciaccia: C'est par cet article. Et le ministre de
l'Agriculture, pour les terres qui lui sont concédées, fait la
même chose.
M. Jolivet: Ce n'est pas écrit ici. M. Ciaccia: Non
parce que... M. Jolivet: Dans sa loi.
M. Ciaccia: ...c'est dans sa loi. L'intention, c'est que le
ministre qui a autorité sur une terre où il survient des
changements... que les municipalités, qui y ont des
intérêts, en soient avisées. Maintenant, dans ce cas-ci,
cela s'applique aux terres où le ministre de l'Énergie et des
Ressources a l'autorité.
M. Jolivet: II va y avoir des baux qui vont être
donnés dans un contrat d'aménagement parce que c'est par
là qu'on va faire le bail du terrain, une sorte de... En tout cas, c'est
le contrat d'approvisionnement et d'aménagement forestier; il va
déterminer un territoire. C'est une sorte de contrat, ce n'est pas une
vente, ils ne sont pas propriétaires du fonds de terrain. Le seul
problème qui existait, c'est qu'ils sont propriétaires des bois
qu'ils vont y faire pousser en vertu de leur contrat d'aménagement, vous
vous souvenez, dans la loi 150. Cela ne toucherait pas cela ou si c'est par
l'intermédiaire de la Loi sur les forêts que cela va...
M. Ciaccia: C'est écrit dans le registre. Ce dont vous
parlez, ce serait l'unité d'aménagement. Cela va être
inscrit dans le registre.
M. Jolivet: M. le Président...
Le Président (M. Baril): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Juste pour rafraîchir la mémoire du
ministre parce que je veux être sûr de bien comprendre. Le contrat
d'aménagement et d'approvisionnement forestier, en fin de compte, il va
y avoir un permis d'octroyé. Cependant, je me souviens de la discussion
qu'on avait eue avec le ministre délégué aux Forêts
en ce sens que tant que le bois est debout, il appartient au ministre
responsable des Forêts, il n'est pas la propriété, tant
qu'il n'est pas abattu... Lorsqu'il est abattu, il devient la
responsabilité de l'usine qui l'a coupé.
Dans ce contexte, le ministre des Terres est toujours
propriétaire du fonds de terrain.
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: Dans ce contexte, il y a eu un contrat signé
et le ministre pourrait, pour différentes raisons d'intérêt
public, révoquer une partie de ce contrat à la condition de
compenser pour les pertes encourues par la personne qui a occupé le
terrain en termes de contrats d'approvisionnement et d'aménagement
forestier. Est-ce que, par cet article, c'est là qu'on va
connaître, dans les municipalités, des changements quant aux
propriétaires de terrain, mais pas nécessairement quant aux
contrats d'aménagement et d'approvisionnement forestier?
M. Ciaccia: Cela ne fait pas de changement quant aux
propriétaires de terrain. Je vous réfère à
l'article 26 de la loi 102: "Le ministre constitue et tient à jour un
registre public où sont inscrits sommairement tous les droits
d'exploitation des ressources consentis sur une terre, à l'exception...
Les contrats d'aménagement vont être mentionnés dans ce
registre.
M. Jolivet: Ce registre...
M. Ciaccia: Le registre est public.
M. Jolivet: Oui. Là, je ne voudrais pas qu'il y ait
duplication, vous comprenez un peu mon problème. Vous dites: "Le
ministre -qui est vous, le ministre de l'Énergie et des Ressources -
constitue et tient à jour un registre public où sont inscrits
sommairement tous les droits d'exploitation des ressources consentis sur une
terre..." Là, on disait... "...à l'exception des droits consentis
en vertu de la Loi sur les mines... et exemptés..." mais on n'a pas fait
l'exemption en vertu de la loi 150 qui est aussi une forme de ressource. Donc,
on se souviendra que le dessus de la terre peut être utilisé
à des fins forestières et le dessous à des fins
minières. Le ministre délégué aux Forêts
tiendra aussi un registre.
M. Ciaccia: L'article 26, c'est pour avoir un registre sommaire,
pour qu'on inscrive sommairement les droits. Mais le registre des droits
forestiers auquel vous faites allusion est contenu dans la loi 150.
M. Jolivet: Les gens qui auront besoin d'un renseignement, que ce
soit une municipalité ou toute autre personne qui veut contester un
droit d'une personne de couper du bois à telle place, pourront faire
appel au ministre délégué aux Forêts, dans son
registre à lui, quant au droit d'approvisionne-
ment et d'aménagement forestier. S'ils veulent savoir qui en est
propriétaire, car ils pourraient contester le droit de
propriété, à ce moment-là, ils se
référeront à vous, pour le fonds de terrain.
M. Ciaccia: Pour le droit de propriété, oui.
M. Jolivet: Les deux seront complémentaires. Dans un cas,
l'un va l'être sommairement en disant: Si tu veux avoir plus de
détails, il faut que tu ailles à l'autre.
M. Ciaccia: Exactement.
M. Jolivet: Mais l'un et l'autre ne feront pas double
activité.
M. Ciaccia: Non, pas double. L'article 26 va consolider tous les
droits d'exploitation concédés à tous les
ministères. Il peut y avoir les ZEC, les pourvoiries, tous les droits,
sauf les mines.
M. Jolivet: Autrement dit, on va rapailler les dettes de tout le
monde à qui on va concéder en disant: C'est le même
prêt.
M. Ciaccia: Au moins, on va avoir une...
M. Jolivet: On parle de consolider, c'est cela. En fait, c'est
une place où on pourra au moins avoir une référence
initiale qui va nous permettre d'aller ailleurs après.
M. Ciaccia: Si vous voulez des détails spécifiques
sur tous les détails du contrat, vous pourrez aller aux
Forêts...
M. Jolivet: Vous vous assurez d'une certaine forme de
coordination pour éviter qu'on ne sache plus à qui appartiennent
les terres, qui a le droit, etc.
M. Ciaccia: Exactement. Comme on l'avait mentionné, on ne
veut pas qu'il y ait de conflits ou de dédoublements de concessions ou
de droits différents accordés sur les mêmes terres.
M. Jolivet: L'article 64 a donc pour but d'aviser des changements
de propriétaires du fonds de terrain...
M. Ciaccia: Des droits fonciers.
M. Jolivet: C'est cela. Et, après cela, chacun des
ministères, selon les besoins, donne les façons dont il
s'occupera de la ressource, c'est-à-dire quelle personne a le droit
d'exploiter la ressource qui se trouve dessus, une ZEC, une pourvoirie, un
contrat d'aménagement et autre.
M. Ciaccia: Oui, c'est leur responsabilité.
M. Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'amendement à
l'article 64 est adopté?
M. Jolivet: Adopté.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 64 tel qu'amendé
est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Baril): J'appelle l'article 65. M. le
ministre.
M. Ciaccia: Ah oui! Excusez, pour ne pas qu'il ait de...
Le Président (M. Baril): Pardon?
M. Ciaccia: L'amendement à l'article 64
remplaçait...
Le Président (M. Baril): Ah! On remplace.
M. Ciaccia: On remplace; alors, il n'y a pas...
Le Président (M. Baril): D'accord, je, comprends.
M. Jolivet: En fait, en adoptant l'amendement, on adopte
le...
M. Ciaccia: On adopte l'article. M. Jolivet: ...64
remplacé.
Le Président (M. Baril): D'accord, je comprends. Article
65, s'il vous plaît.
M. Ciaccia: II n'y a pas d'amendement à l'article 65. Cet
article indique quels articles de la Loi sur les terres et forêts sont
remplacés par la nouvelle loi.
M. Jolivet: Cet article fait la scission entre les terres et les
forêts. On détermine, par cet article, que tous les... Parce que,
en mesure transitoire, tous les articles ici remplacent les articles de la loi
actuelle, 1 à 3 et 7 à 65, et, à ce moment-là le
reste s'en va dans la loi 150, ou dans la Loi sur les mines.
M. Ciaccia: Oui. Cela devrait être comme cela.
Le Président (M. Baril): Adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Baril): Article 66? M. le ministre.
M. Ciaccia: J'avais un amendement...
Le Président (M. Baril): Vous aviez un amendement?
M. Jolivet: 65.1. M. Ciaccia: 65.1. Le Président
(M. Baril): D'accord.
M. Ciaccia: Je propose que le projet de loi soit modifié
par l'insertion, après l'article 65, de l'article suivant: "65.1
Malgré l'article 65, le gouvernement peut, conformément à
l'article 19 de la Loi sur les terres et forêts, autoriser, par
décret, la vente ou la location de terres publiques, de bâtiments
et autres améliorations qui s'y trouvent ou la cession de droits
immobiliers. "Le présent article cesse d'avoir effet après le 1er
décembre 1987." (11 h 45)
M. le Président, cet article vise à permettre de continuer
l'octroi de droits fonciers selon ce qui est actuellement prévu à
l'article 19 de la Loi sur les terres et forêts, jusqu'à ce que
les nouveaux règlements entrent en vigueur. Cette disposition se lit
comme suit: "À l'exception des terres sujettes à la Loi sur les
mines (chapitre M-13), le gouvernement peut, chaque fois qu'il le juge
opportun, régler le prix auquel les terres publiques et les
bâtisses et améliorations qui s'y trouvent sont louées ou
vendues et déterminer les conditions de la location ou de la vente et du
paiement du prix. "Le gouvernement peut cependant, lorsqu'il le juge dans
l'intérêt public, autoriser, aux conditions qu'il stipule, la
cession de droits de surface sur des terrains sujets à la Loi sur les
mines, mais non compris dans une concession minière. "Les ventes de
terres publiques et de droits de surface autorisées en vertu des
dispositions du présent article peuvent être faites par lettres
patentes ou par acte notarié." Nous voulons que ces articles soient en
vigueur jusqu'à ce que les nouveaux règlements entrent en vigueur
le 1er décembre.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Si je crois comprendre... M. Ciaccia: ...par
un vide juridique. M. Jolivet: Oui. On disait, à l'article 65 que
cela remplaçait les articles 7 à 65j donc, cela remplaçait
par le fait même l'article 19. Mais vous soutenez que, si vous ne les
mainteniez pas au moins jusqu'à l'adoption des nouveaux
règlements que vous prévoyez pour le 1er décembre 1987, si
je comprends bien...
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: ...à ce moment-là, l'article 19
s'applique pour éviter qu'il n'y ait entre les deux, compte tenu qu'on
est dans des mesures transitoires, un vide juridique qui aurait effet d'amener
des complications énormes au ministre.
M. Ciaccia: Exactement, cela pourrait causer de grosses
difficultés.
M. Jolivet: Croyez-vous pouvoir adopter tous vos
règlements pour le 1er décembre 1987? Si vous mettez une date, il
faut savoir que, si elle n'est pas là, il va falloir amender la loi.
M. Ciaccia: Je ne voudrais pas faire cela.
M. Jolivet: Moi non plus.
M. Ciaccia: II va falloir que je revienne ici, à la
même commission parlementaire, et je ne sais pas si je vais avoir la
patience d'ici au mois de décembre...
M. Jolivet: Vous devriez, vous êtes ministre.
M. Ciaccia: ...une fois par année.
M. Jolivet: Mais vous êtes ministre, vous devriez avoir la
patience.
M. Ciaccia: Je vais vérifier, M. le député.
On m'informe qu'il ne devrait pas y avoir de problème pour le 1er
décembre 1987.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Peut-être juste... Compte tenu qu'on applique
l'un des articles qu'on vient d'éliminer par l'article 65 - quand la loi
sera adoptée - et qu'en attendant il y a au moins l'article 19 qui
s'applique, y a-t-il d'autres articles, parmi ceux qui seront amendés,
qui devraient normalement prévoir cette même clause-là? Je
donne l'exemple en particulier de l'aliénation de tous les lots
épars au Québec. Donc, s'il est inclus dans l'un de ces articles
et si vous n'avez pas une mesure transitoire vous permettant d'agir
entre-temps, cela veut-il dire que l'article 19 couvrirait tout cela?
M. Ciaccia: C'est couvert par l'article 19.
M. Jolivet: D'accord. C'est important parce que...
M. Ciaccia: Oui, c'est bien couvert par l'article 19.
M. Jolivet: ...actuellement, c'est décret par
décret.
M. Ciaccia: C'est bien couvert par l'article 19.
M. Jolivet: J'ai un autre exemple qui m'est arrivé ce
matin. Une personne a fait appel à des achats mêmes de la loi sur
la réserve des trois chaînes, quoiqu'en pense le ministre. Il a
tout payé au 1er janvier 1987, selon la formule habituelle, et ce
monsieur demande: Puis-je commencer à construire? Logiquement oui, mais
il n'a pas encore reçu ses lettres patentes, il est à la veille
de les recevoir parce qu'il est rendu à l'enregistrement en vertu des
procédures normales au ministère de la Justice, aux
municipalités et autres, bureau d'enregistrement, etc. La question qui
peut surgir à travers tout cela c'est: Qu'est-ce qui arrive avec toute
la question des lots intramunicipaux? À ce qu'on me dit, tout est
arrêté actuellement. À l'intérieur du
ministère, toute la question des lots, malgré ce que le ministre
m'a dit... Je peux peut-être l'informer que son collègue, le
ministre délégué aux Forêts, a demandé
à chacun de ses bureaux régionaux des informations pour voir
comment ils fonctionnent pour la vente et l'aliénation des lots dits
intramunicipaux. On veut obtenir dans tout le Québec une même
formule. Je sais que les bureaux régionaux sont actuellement en train de
faire ces travaux. En conséquence, tout ce que le ministre m'a dit la
semaine dernière - il était de bonne foi quand il me l'a dit -
c'est qu'il voulait accélérer le processus. Je peux lui dire en
bon québécois: Tout est "jammé". Tout le monde, dans les
bureaux régionaux, attend d'avoir une seule et même façon
de faire dans tout le Québec. J'ai toujours dit, et je continue à
le répéter, que quelquefois, ces choses-là, ce n'est pas
bon parce qu'on ne peut pas, comme dans l'exemple que je donne toujours, mettre
à tous les hommes au Québec une chemise avec 15 de collet et 32
de manches. Cela peut arriver que ce soit 33 de manches et 15 1/2 de collet. Ce
que je veux dire au ministre, c'est que..
M. Ciaccia: Dans certains cas, cela peut être des chemises
forcées.
M. Jolivet: Ah! Des camisoles qu'on appelle, des camisoles de
force.
M. Ciaccia: Des camisoles de force, oui.
M. Jolivet: Ce que je veux vous dire, actuellement, au sujet de
la réponse que vous m'avez faite la semaine dernière - et vous
étiez de bonne foi, j'en suis bien conscient - c'est que votre
collègue, le ministre délégué aux Forêts, a
demandé à tous ses bureaux régionaux de faire vers
Québec un envoi des critères pour établir les mêmes
critères pour tout le Québec, quant à la vente de ces
lots. L'article 19 fait partie de cela.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Ciaccia: On m'informe qu'actuellement il faut procéder
décret par décret. C'est très long. Ce qu'on cherche
à faire, c'est d'avoir un règlement pour pouvoir le faire dans
toute la province. Cela va accélérer le processus.
M. Jolivet: En tout cas, je sais que chez nous, dans ma
région, on était avancé. J'avais forcé ces
choses-là. Je vous l'ai dit l'autre jour: au niveau de certains chemins,
au niveau du ministère des Transports c'est la même chose, les
lots de colonisation, tout cela est en train d'être envoyé vers un
même canal, sauf qu'en voulant faire cela on retarde ceux qui
étaient en avance. On ne bouge plus. Actuellement, il n'y a plus
personne qui bouge. J'ai trois ou quatre cas chez moi qui sont
arrêtés complètement. Cela fait un an. En tout cas, je vous
le dis. Je vous mets au courant de cela.
M. Ciaccia: On va regarder pour voir si on peut faire quelque
chose.
M. Jolivet: Dans un décret, parce que c'est de l'article
19 dont il est question ici, les règles actuellement prévues pour
vendre un lot épars, est-ce qu'elles ont été
changées? Normalement, les lots de ce genre étaient vendus au
propriétaire qui était contigü, à l'adjacent. Sauf
qu'il y a des gens qui nous disent qu'il y a quelqu'un qui était
adjacent à trois arpents plus loin et qui l'a pris à la place de
celui qui était proche.
M. Ciaccia: Vous parlez de la vente de terrains sur le bord?
M. Jolivet: Je parle des lots épars comme on les appelle
et même des lots intramunicipaux...
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: ...qu'il y avait à cette
époque-là. Pour la vente, normalement, on dit: La personne qui
est adjacente. Pour avoir une certaine forme d'homogénéité
du
territoire, on lui dit: C'est toi qui dois l'avoir en premier lieu.
Maintenant, tu vas accepter les prix qu'on te donne. Si tu ne les acceptes pas,
c'est bien de valeur, on le passe à un autre. À ce
moment-là, on va peut-être le faire sous forme de vente dans le
même village, dans le même arrondissement. Est-ce que c'est cela
qui est actuellement? Est-ce que le nouveau règlement va prévoir
ça? Est-ce qu'il va prévoir une nouvelle formule? Est-ce qu'on va
devoir vendre à des Québécois d'abord et surtout? J'ai dit
d'abord pour faire exprès, pour vous faire sursauter.
M. Ciaccia: II y a toute une série de critères
comme ceux que vous venez de mentionner qui visent à une consolidation,
que ce soient les personnes qui ont les terres contigues, évidemment,
des Québécois. Ce sont tous ces critères qui sont
prévus dans les règlements.
M. Jolivet: D'accord. Parce qu'il y a eu des questions qui ont
surgi depuis un bout de temps. Il y a des gens qui se sentaient
lésés parce qu'ils n'ont jamais été avertis de
cela: Finalement, je l'ai demandé et on ne m'a rien dit. Finalement,
c'est le voisin qui, lui, est plus gros que moi qui Va eu. Là, cela n'a
pas de bon sens, moi, j'aurais le droit de l'avoir. C'est une terre à
bois. Je pourrais même vivre avec cela au lieu de vivre de l'assistance
sociale. Là, je ne peux pas. Puis là, on me donne les prix qu'on
demande... Là, l'autre question qui va surgir: Le prix qu'on demande, je
ne peux pas le payer immédiatement. Donc, c'est toujours la même
chose. Le plus pauvre demeure toujours le plus pauvre, le plus riche devient
toujours plus riche.
Il y a peut-être moyen de faire une certaine forme de politique
qui permette justement à ces gens de ne plus vivre de l'assistance
sociale et de vivre de leur...
M. Ciaccia: Je pense, en ce qui a trait au fait d'offrir le
terrain au propriétaire contigü, qu'il va falloir se documenter,
qu'on avise et qu'on puisse démontrer qu'effectivement on a
avisé. Si la personne ne donne pas suite, à ce moment-là,
on procéderait. Mais cela devrait être au ministère
à démontrer qu'il a fait le premier pas, le premier effort
d'aviser le propriétaire que ce terrain était disponible.
M. Jolivet: II y a peut-être un conseil que je vous
donnerais et je pense que cela vaut la peine de faire une certaine forme de
publicité, lorsqu'il y a un lot à vendre, auprès du
propriétaire contigU en lui disant que, s'il achète
effectivement, il peut être, à certaines conditions, bien entendu,
admissible au crédit forestier qui lui permet d'acheter la terre. Ce que
des gens ne savent pas. C'est souvent un député, que j'appelle
toujours l'ombudsman du coin, qui leur dit: Avez-vous pensé au
crédit forestier? Vous êtes peut-être admissible. Allez voir
cela. Si vous êtes admissible, peut-être que vous allez pouvoir
payer sur un plus long laps de temps, parce qu'eux disent: Quand même ils
me demanderaient 20 000 $, je n'ai pas d'argent, je vis de l'assistance
sociale. Mais s'ils me donnaient une possibilité, je pourrais
peut-être m'en sortir et vivre de ma terre, avoir droit aux subventions
qui sont prévues pour la remise en production du territoire et, en
conséquence, ne plus vivre de l'assistance sociale pour faire vivre ma
petite famille.
M. Ciaccia: Bonne idée! On devrait faire cela.
M. Jolivet: L'article 65.1 est adopté, tout en vous disant
cependant que j'espère que, dans les documents qui nous ont
été donnés sur la question de la réglementation, on
aura un règlement à cet égard qui nous permettra d'en
faire la discussion à un moment donné.
M. Ciaccia: Je vais examiner cela cet après-midi et on
pourra en discuter plus tard.
M. Jolivet: En tout cas, je vous dis qu'on verra.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 65.1 est
adopté. J'appelle l'article 66.
M. Ciaccia: Mme la Présidente, cet article assure la
validité des droits consentis en vertu de la Loi sur les terres et
forêts, malgré son remplacement. Autrement dit, à l'article
65 on a dit que la présente loi remplace tous les autres articles et on
ajoute l'article 66 pour nous assurer que les droits consentis sont
valides.
M. Jolivet: Je veux juste poser une question. Compte tenu de
l'article 65.1...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: ...on vient de me dire que l'article 19 était
continué. Pourquoi avoir mis 65.1 si 66 vient nous dire que l'article 19
continue aussi?
M. Ciaccia: L'article 65.1, c'est une mesure transitoire pour
octroyer des droits jusqu'au 1er décembre 1987. L'article 66, c'est pour
s'assurer que les droits qui ont déjà été
octroyés restent valides, demeurent valides, ne sont pas
invalidés.
M. Jolivet: Ah! D'accord. Parfait! Je comprends. Je me demandais
pourquoi, mais
là, je le comprends. Dans un cas, c'est ce qui va venir
jusqu'à ce qu'il soit remplacé au 1er décembre 1987 et,
dans l'autre cas, c'est pour que ce qui a déjà été
octroyé ne tombe pas,
M. Ciaccia: Exactement.
M. Jolivet: Donc, le vide juridique est toujours à
protéger.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 66 est-il
adopté?
M. Jolivet: D'accord. M. Ciaccia: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
67. Il y a un amendement à l'article 67.
M. Ciaccia: Mme la Présidente, je propose que l'article 67
du projet de loi soit modifié par l'addition, à la fin, de ce qui
suit: "à l'exception de la Loi sur les terres publiques agricoles
(L.R.Q., chapitre T-9.1) et de tout règlement, arrêté en
conseil, décret, contrat ou autre acte juridique pris en vertu de cette
loi."
Mme la Présidente, l'application de la règle
générale énoncée à l'article 67 à
l'expression "terres publiques agricoles" donnerait comme nouvelle expression
"terres du domaine public agricole". Cet effet n'apparaît pas
souhaitable. Lors de l'étude détaillée d'un projet de loi
modifiant la Loi sur les terres publiques agricoles, il sera donc plutôt
proposé de remplacer, dans cette loi, l'expression "terres publiques
agricoles" par l'expression "terres agricoles du domaine public".
M. Jolivet: En fait, je crois comprendre que tant et aussi
longtemps que ce ne sera pas changé, parce qu'il faut changer la loi sur
le territoire agricole, c'est la loi 90...
M. Ciaccia: La Loi sur les terres publiques agricoles.
M. Jolivet: Quelle loi est-ce? La loi sur le zonage agricole,
c'est...
Une voix: La Loi sur la protection du territoire agricole.
M. Jolivet: La Loi sur la protection du territoire agricole.
M. Ciaccia: C'est la loi qui régit les terres sous
l'autorité du ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation. Les amendements qui sont dans... Cette loi va être
amendée.
M. Jolivet: Je sais cela. J'ai une question parce qu'on est dans
les mesures transitoires. Que se passe-t-il entre-temps?Actuellement, vous me dites, en vertu de l'article 67... Il faut lire
l'article 67: "À moins que le contexte ne s'y oppose, partout dans une
autre loi, un règlement, un arrêté en conseil, un
décret, un contrat ou un autre acte juridique où l'on retrouve
les expressions "terre de la couronne", "terre publique" ou "terre
domaniale"..." - ce sont les trois termes des terres et forêts dans
l'amendement - ce sera remplacé par "terres du domaine public".
M. Ciaccia: Si on continue, ce sera remplacé par
l'expression "terre du domaine public", excepté que cela ne s'applique
pas à la Loi sur les terres publiques agricoles.
M. Jolivet: D'accord. Donc, "terres publiques" dans l'expression
"terres publiques agricoles" ne s'applique pas, mais lorsqu'on arrivera
à cette loi, on fera l'amendement qui s'imposera et au lieu d'appeler
cela "terres publiques agricoles" on va appeler cela "terres agricoles du
domaine public", pour faire la concordance avec l'article actuel.
M. Ciaccia: "Terres du domaine public agricole", c'est exact,
pour faire la concordance.
M. Jolivet: Donc, ce que vous ne voulez pas, c'est amender la loi
spécifique des terres publiques agricoles par votre loi 102. Vous aimez
mieux qu'elle le fasse par elle-même.
M. Ciaccia: Dans ce cas-ci, oui.
M. Jolivet: Mais ce n'est pas la même chose dans la loi
150?
M. Ciaccia: Non, parce que ce n'est pas moi qui applique la loi
190, la loi sur les terres publiques.
M. Jolivet: Ha! Ha! Ha!
M. Ciaccia: La loi 150, c'est différent.
M. Jolivet: Là, j'ai...
M. Ciaccia: C'est moi qui suis responsable de l'application, que
voulez-vous?
M. Jolivet: Oui.
M. Ciaccia: II faut que je prenne mes responsabilités.
M. Jolivet: II est rendu comme Jean Chrétien: Que
voulez-vous? Que voulez-vous?
M. Ciaccia: II a été mon ministre pendant deux
ans.
M. Jolivet: C'est vrai. Il a été mon
député pendant nombre d'années. C'est simplement pour vous
dire que c'est vrai quand même qu'on s'en va dans la sémantique
pour s'assurer que les mots "terres du domaine public" soient
généralisés partout, et qu'on le sache.
M. Ciaccia: C'est de la sémantique, c'est vrai.
M. Jolivet: D'une façon ou d'une autre, il n'y a pas de
problème à adopter l'amendement et l'article, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): Je vous remercie. L'amendement de
l'article 67 est adopté et l'article 67.
M. Jolivet: L'article 67.1 maintenant. Le Président (M.
Baril): Amendé.
M. Ciaccia: Je propose que le projet de loi soit modifié
par l'insertion après l'article 67 de l'article suivant: "67.1 Un
document transmis à titre de plan d'affectation, dans le cadre du
processus d'élaboration d'un schéma d'aménagement,
à une municipalité ou une communauté visée à
l'article 19 avant le 1er avril 1987 est considéré comme une
proposition transmise conformément à l'article 19. "Dans le cas
où, sur un territoire visé au premier alinéa, un
schéma d'aménagement est déjà en vigueur le 1er
avril 1987, le dernier plan d'affectation transmis est réputé
avoir été approuvé par le gouvernement en vertu de
l'article 18."
M. le Président, il s'agit d'une disposition transitoire
destinée... Excusez. J'ajoute le troisième alinéa de
l'amendement: "L'article 19.1 ne s'applique pas sur le territoire d'une
municipalité régionale de comté à qui un document
visé au premier alinéa a été transmis avant le 1er
avril 1987."
Le Président (M. Baril): M. le député de
Laviolette.
Une voix: Oui.
M. Ciaccia: Je demande la suspension un instant.
Le Président (M. Baril): Nous allons suspendre deux ou
trois minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 2)
(Reprise à 12 h 8)
Le Président (M. Baril): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'économie et du travail reprend ses travaux. M.
le ministre.
M. Ciaccia: M. le Président, je voudrais retirer
l'amendement que j'ai proposé. Je vais proposer un amendement...
Le Président (M. Baril): Pour nous, il était
déposé.
M. Ciaccia: Oui. Alors, je retire l'amendement que j'avais
proposé et je vais en soumettre un autre concernant l'addition à
l'article 67.
Le Président (M. Baril): Alors, vous faites un autre
amendement.
M. Ciaccia: Je propose que le projet de loi soit modifié
par l'insertion, après l'article 67, de l'article suivant: "67.1 Un
document transmis à titre de plan d'affectation, dans le cadre du
processus d'élaboration d'un schéma d'aménagement,
à une municipalité ou à une communauté avant le -
insérer ici la date d'entrée en vigueur du présent article
- est considéré comme une proposition transmise
conformément à l'article 19. "Dans le cas où, sur un
territoire visé au premier alinéa, un schéma
d'aménagement est déjà en vigueur le - insérer ici
la date d'entrée en vigueur du présent article - le dernier plan
d'affectation transmis est réputé avoir été
approuvé par le gouvernement en vertu de l'article 18. "L'article 19.1
ne s'applique pas a un document visé au premier alinéa transmis
à une municipalité régionale de comté avant le -
insérer ici la date d'entrée en vigueur du présent
article".
Le Président (M. Baril): M. le député de
Laviolette.
M. Ciaccia: Comme commentaire pour l'explication, il s'agit d'une
disposition transitoire destinée à éviter de transmettre
de nouveau les plans d'affectation. Ces plans ont tous déjà
été transmis aux diverses MRC. Dans les cas où les
schémas d'aménagement sont déjà en vigueur, il
importe par ailleurs de considérer le plan d'affectation
déjà approuvé.
M. Jolivet: L'entrée en vigueur du présent article
comme telle, cette entrée en vigueur n'est-elle pas équivalente
à l'entrée en vigueur du projet de loi?
M. Ciaccia: Pardon?
M. Jolivet: Pourquoi ne pas dire l'entrée en vigueur de la
loi?
M. Ciaccia: On pourrait dire cela aussi.
M. Jolivet: Normalement, c'est ce qu'on fait pour être
sûr, parce qu'il pourrait y avoir un autre amendement que je ne connais
pas. C'est dans ce sens qu'on aurait pu dire que tel article entre en vigueur
sous déclaration.
M. Ciaccia: Oui, habituellement, on le met ainsi. Si vous
voulez...
M. Jolivet: Vous mettez l'article, habituellement? D'accord. Pas
de problème. Si c'est le même que... Je voulais m'assurer que ce
soit la même chose. D'accord.
À l'article 19.1, vous faites uniquement allusion aux MRC
situées au sud du 49e.
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: Donnez-moi les cinq MRC. C'est ce qui est
prévu. Vous m'avez dit que les plans d'affectation, dans le cas de ces
cinq MRC, ont été transmis.
M. Ciaccia: Ils ont été transmis aux MRC.
M. Jolivet: Quand?
M. Ciaccia: On n'aura pas besoin de les transmettre à
l'administration régionale; 19.1 prévoit l'Administration
régionale crie et...
M. Jolivet: Juste pour bien s'assurer, donnez-moi donc les MRC
qui sont visées.
M. Ciaccia: Haut-Saint-Maurice, Abitibi-Ouest,
Vallée-de-l'Or, Abitibi, Rouyn...
Une voix: Rouyn-Noranda et Abitibi-Est. Des voix: Est.
M. Ciaccia: Est. Il n'y a pas de est. C'est Abitibi.
Le Président (M. Baril): Non, ce sont les MRC.
D'accord.
M. Ciaccia: Abitibi, Rouyn-Noranda.
M. Jolivet: Rouyn-Noranda, d'accord. Il n'y pas de
Témiscamingue dans ce cas-là.
Le Président (M. Baril): On a une MRC dans le
Témiscamingue aussi. Elle n'est pas touchée?
M. Ciaccia: Elle est plus basse.
Le Président (M. Baril): Elle est plus basse.
M. Jolivet: Ce sont les cinq MRC qui sont touchées et
visées par cela et le plan d'affectation leur a été
transmis à toutes.
Vous avez dit qu'il y avait la question de l'Administration
régionale crie. Qu'avez-vous dit concernant les plans d'affectation?
M. Ciaccia: On n'en voit pas de nouveaux à
l'Administration régionale crie. Ceux qui ont déjà
été faits...
M. Jolivet: Ils restent les mêmes.
M. Ciaccia: Ils restent. Il est trop tard pour consulter, ils ont
été faits pour l'avenir. Les schémas sont adoptés.
On veut respecter la loi 125.
M. Jolivet: Non!
M. Ciaccia: Bien oui.
M. Jolivet: Non.
Le Président (M. Baril): L'article 67... Oui.
M. Jolivet: D'accord. L'article 67.1, avec tous les amendements
qui ont été apportés, ainsi que le nouvel amendement
final, est adopté.
Le Président (M. Baril): D'accord. Je vous remercie
beaucoup. L'article 67.1 est adopté avec ses amendements.
M. Ciaccia: M. le Président, j'avais un autre amendement
à proposer comme article 67.2. Je ne pense pas que cela a
été...
Des voix: Non.
M. Ciaccia: ...porté à l'attention du
député de Lavioiette. Je vais le lire pour le moment. Je propose
que le projet de loi soit amendé par l'insertion, après l'article
67.1, de l'article suivant: "67.2 La présente loi s'applique sous
réserve de la Loi sur le régime des terres dans les territoires
de la Baie James et du Nouveau-Québec (L.R.Q., chapitre R-13.1), la Loi
approuvant la Convention de la Baie James et du Nord québécois
(L.R.Q., chapitre C-67) et la Loi approuvant la Convention du Nord-Est
québécois (L.R.Q., chapitre C-67.1).
M. le Président, dans ce texte, on reconnaît la relation
entre deux lois foncières, soit le projet de loi 102 et la loi sur le
régime des terres, ainsi que les lois approuvant les deux conventions.
Les deux références sont nécessaires pour tenir compte des
Naskapis.
Au début de la commission, le député de Lavioiette
avait soulevé la question de la
prépondérance ou de la préséance des droits
des autochtones dans la Convention de la Baie James sur la loi 102. Alors, nous
insérons cette clause pour qu'il n'y ait pas de doute. C'est à la
demande des autochtones que nous avons suggéré cet
amendement.
M. Jolivet: Donc, si je comprends bien il y a eu des discussions
avec le ministre et des groupes, tel qu'il avait été
demandé la semaine passée.
M. Ciaccia: Certainement, et incluant les MRC. C'est pour cela
que vous voyez qu'on n'a pas encore ramené l'article 14.1 parce qu'il y
a encore des discussions. On n'a pas pu rejoindre l'avocat des MRC. On va
attendre...
M. Jolivet: Donc...
M. Ciaccia: ...qu'on puisse le rejoindre pour arriver à
une décision finale.
M. Jolivet: Est-ce que je peux comprendre, à ce
moment-là, que l'article 14.1 serait l'équivalent de l'article
67.3?
M. Ciaccia: L'un n'a rien à voir avec l'autre.
M. Jolivet: Non, mais c'est parce que je me demandais s'il y
avait une prépondérance de la loi 125 sur votre loi. On s'essaie
toujours, on s'essaie toujours.
M. Ciaccia: On va vous essayer.
M. Jolivet: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Baril): Je comprends que l'article 67.2
est adopté.
M. Jolivet: Cela doit vous satisfaire, M. le Président,
pour votre région?
Le Président (M. Baril): Oui. On a un ministre très
compréhensif.
M. Jolivet: Pas toujours, pas toujours, vous n'étiez pas
là jeudi passé, vous.
Une voix: Des problèmes nordiques.
M. Ciaccia: Tolérant et patient en plus.
M. Jolivet: Quoi?
Une voix: J'en ai peut-être manqué des bouts.
M. Ciaccia: Tolérant et patient en plus. M. Jolivet:
Pas toujours, pas toujours.
Le Président (M. Baril): À l'ordre! Nous
procédons à l'article 68, M. le ministre.
M. Jolivet: C'est vrai que le temps de Pâques est le temps
de confesser ses erreurs.
Le Président (M. Baril): J'espère que vous avez vos
billets pour la messe.
M. Jolivet: On est allé hier soir.
Le Président (M. Baril): M. le ministre, l'article 68,
s'il vous plaît.
M. Ciaccia: C'est aussi le temps de la crucifixion, le temps de
Pâques.
Le Président (M. Baril): Mais les rameaux ont passé
hier.
M. Jolivett II y a toujours une résurrection, M. le
Président.
M. Ciaccia: Heureusement. Bon, à quel article sommes-nous
rendus?
Le Président (M. Baril): À l'article 68. Nous avons
un amendement à l'article 68.
M. Ciaccia: Je propose que l'article 68 soit modifié par
le remplacement, dans la troisième ligne du texte ajouté à
l'article 16 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, du chiffre
"1986" par le chiffre "1987". Il s'agit d'une modification de concordance vu
que la Loi sur les terres du domaine public entrera en vigueur en 1987.
M. Jolivet: En fait, si je comprends bien, M. le
Président, un peu comme tout à l'heure on a vu des changements
quant aux dates, c'est parce qu'effectivement la loi n'a pas été
adoptée dans les délais que le ministre avait fixés. Son
leader aurait dû s'en tenir aux délais normaux et on n'aurait pas
eu besoin d'avoir tout ce goulot d'étranglement qu'on a connu avant les
fêtes. Normalement, elle aurait dû être adoptée en
premier par rapport à la Loi 150. Si son leader avait bien fait son
travail, on aurait terminé le travail il y a longtemps sur la loi des
terres.
M. Ciaccia: Dans l'intérêt de la paix et du bon
fonctionnement, de la continuation en harmonie de cette commission
parlementaire, je dirais: Pas de commentaire.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'amendement de
l'article 68 est adopté?
M. Jolivet: Oui, je pense, M. le Président, qu'on devrait
adopter cela.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 68...
M. Ciaccia: J'espère que le député n'exige
pas que cette explication qu'il vient de donner soit ajoutée dans le
texte de loi, pourquoi cela a été changé de 1986 à
1987?
M. Jolivet: Non, non, c'est parce que je faisais
référence au fait que vous aviez vous-même amendé
votre article 67.1 quand vous avez dit "avant le premier avril" est
enlevé en mettant plutôt: à l'adoption de l'article. C'est
simplement pour indiquer qu'on a mal planifié nos travaux.
M. Ciaccia: Les meilleures intentions, parfois... Que
voulez-vous?
Le Président (M. Baril): Alors, est-ce que l'article 68,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Jolivet: En fait, si je comprends bien, aussi à
l'article 68, on vient d'amender la loi 125, parce qu'on dit: L'article 16 de
la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme est modifié par
l'addition, à la fin du paragraphe, du texte suivant... Donc, on fait un
amendement à la loi 125.
M. Ciaccia: Exactement. C'est pour s'insérer dans le
processus de la loi 125. C'est pour cela que nous apportons...
M. Jolivet: Donc, cela veut dire que le ministre est dans de
meilleures intentions pour l'article 14.1.
M. Ciaccia: Mes intentions ont toujours été
bonnes... Mes intentions ont toujours été meilleures.
M. Jolivet: "The best".
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 68, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Jolivet: Le ministre a juste dit "meilleures" et, en
français, on dit "meilleur que". S'il avait dit "les meilleures",
j'aurais compris, mais il a dit "meilleures". Non? Il ne veut pas sous-entendre
des choses, là?
M. Ciaccia: À votre interprétation.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Laviolette, j'attends votre réponse.
M. Jolivet: J'attendais pour voir si le ministre avait d'autre
chose à ajouter.
M. Ciaccia: Non, je n'ai pas d'autre chose à ajouter.
M. Jolivet: Donc, l'article 68, tel qu'amendé, est
adopté.
Le Président (M. Baril): Merci. L'article 68, tel
qu'amendé, est adopté. L'article 69,
M. le ministre?
M. Ciaccia: Aux articles 69 et 70, je propose que le projet de
loi soit modifié par la suppression des articles 69 et 70. M. le
Président, la modification est de nature corrective. Elle vise à
retrancher deux propositions d'amendement qui sont inutiles en raison de la
formulation de l'amendement proposé par l'article 68 à l'article
16 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.
Comme le plan d'affectation y apparaît comme étant compris
dans les orientations du gouvernement, il n'est pas nécessaire d'y faire
référence aux articles 27 et 29 de cette loi.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Juste un instant! Je ne voudrais pas recommencer
toute la discussion qu'on a eue sur l'ensemble de ces articles-là. Le
ministre prétend que l'article 68 rend caducs les articles 69 et 70.
Pouvez-vous rn'expliquer de quelle façon il fait ce raisonnement?
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Ciaccia: Attendez. Je vais regarder l'article 68. C'est
évident qu'à l'article 68, quand on dit "notamment", on parle des
orientations...
M. le Président, on a amendé l'article 16 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme pour ajouter que les orientations que le
gouvernement s'est données comprennent la proposition de plan
d'affectation préparée par le ministre de l'Énergie et des
Ressources. Alors, ce n'est plus nécessaire de le répéter
dans les articles 69 et 70. Effectivement, ils disaient la même
chose.
M. Jolivet: C'est ce que vous prétendez. En fait, vous
dites que les articles 27 et 29 de la loi 125 n'ont plus besoin d'être
amendés par les articles 69 et 70, eu égard au fait qu'à
l'article 68 vous avez ajouté, après avoir enlevé le
point-virgule, si je comprends bien, "notamment, la proposition de plan
d'affectation". À la fin, vous mettez votre point-virgule, et vous
continuez: "les projets d'équipement, d'infrastructures", etc.
Quelle différence le ministre fait-il entre les orientations que
le gouvernement, ses ministères ou mandataires - car il faut prendre en
considération que c'est le ministre des Affaires municipales qui envoie
cela - ainsi que les organismes publics poursuivent et notamment...
"Notamment"; quelle différence le ministre fait-il entre les
orientations qu'ont les ministères et la proposition de plan
d'affectation? Quelle
différence y a-t-il entre les deux?
M. Ciaccia: C'est la même chose. Le plan d'affectation fait
partie des orientations. Il n'est pas préparé
unilatéralement par le ministre, mais en collaboration avec tous les
autres ministères.
M. Jolivet: Oui, mais, si c'est de la redondance, pourquoi
l'écrire?
M. Ciaccia: Le plan traduit les orientations. Ce sont des
concepts, mais on concrétise, on visualise et on écrit les
orientations du gouvernement dans le plan d'affectation.
M. Jolivet: Oui, mais n'oubliez pas qu'on a une loi constitutive
qui est la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Le ministre, par une
loi particulière, constitutive de son propre ministère dans le
domaine des terres, décide de dire: Voici ce qu'on va corriger dans la
loi sur l'urbanisme. C'est ça dans le fond. "Notamment", ça
suscite souvent de bonnes discussions. S'il n'est pas inclus - vous m'avez
déjà dit cela - cela veut dire que d'autres pourraient
prétendre qu'ils ne sont pas dedans. Le "notamment" n'a-t-il pas pour
effet de venir embrouiller la loi 125, plutôt que de la rendre plus
précise?
M. Ciaccia: Mais non. Pour le préciser, il vient
insérer le plan d'affectation dans le processus de la loi 125.
M. Jolivet: Mais si le plan d'affectation, ce sont des
orientations; pourquoi alors mettre "notamment", s'il n'y a pas autre chose? Le
problème que j'ai, c'est que du monde peut dire: Écoutez, vous
n'avez pas marqué telle chose; on va contester. "Notamment" n'est pas
marqué. N'y a-t-il pas un danger que, si le ministre fait cet
amendement-là, on en arrive à compliquer la tâche plus
qu'autre chose?
M. Ciaccia: On peut éviter cela. Notamment veut dire "y
compris". Si vous préférez les mots "y compris" plutôt que
"notamment", on peut amender le mot "notamment" pour dire "y compris". Pour
assurer qu'on ne l'étende pas, au lieu de mettre le mot "notamment", on
peut mettre les mots "y compris".
M. Jolivet: "Notamment" veut dire "y compris", je le sais.
M. Ciaccia: Si vous ne voulez pas supprimer les articles 69 et
70, je vais les laisser là.
M. Jolivet: Non, non, ce n'est pas tout à fait juste. Je
suis en train de faire le joint et je m'aperçois qu'en adoptant
l'article 68...
M. Ciaccia: L'article 68 a été adopté et,
d'après nous...
M. Jolivet: Oui, je le sais, je le sais.
M. Ciaccia: ...il sera inutile, aux articles 69 et 70, de parler
du plan d'affectation et des articles 27 et 29. Cela devient beaucoup plus
clair. On insère le plan d'affectation dans le processus de la loi sur
l'aménagement.
M. Jolivet: En tout cas, vous vouliez inclure le plan
d'affectation à l'intérieur des articles 27 et 29 de la loi. Vous
dites que ce n'est pas important qu'on l'inclue ou non. La seule chose, c'est
que, pour éviter - c'est ça, je faisais le lien - qu'il y ait des
difficultés, vous dites qu'en l'insérant à l'article 68 on
n'a plus nécessairement besoin des articles 69 et 70, et, par
conséquent, on les supprime.
M. Ciaccia: C'est ça. Exactement.
Le Président (M. Baril): Est-ce que vous
préférez attendre ou avez-vous un consentement pour qu'on
règle l'article 69?
M. Jolivet: D'une façon ou d'une autre, il est 12 h 30, M.
le Président. C'est l'heure du dîner, parce qu'on finit à
12 h 30. On prendra le temps d'y réfléchir et on reviendra
après la période des questions.
Le Président (M. Baril): Nous suspendons nos travaux
jusqu'après la période des affaires courantes. Je vous souhaite
un bon appétit.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 15 h 19)
Le Président (M. Cannon): La commission reprend ses
travaux. Le mandat de la commission est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 102, Loi sur les terres
du domaine public. Au moment de notre interruption, nous en étions aux
articles 69 et 70, je crois, et le ministre avait un amendement.
M. Ciaccia: J'avais proposé un amendement...
Une voix: ..."y compris"... M. Ciaccia: J'avais
proposé... M. Jolivet: De retirer.
M. Ciaccia: ...de retirer...
M. Jolivet: D'accord. C'est que je pensais que c'était moi
qui avais la parole, à ce moment-là. J'avais un moment de
réflexion. J'avais demandé une période de réflexion
jusqu'à cet après-midi.
Le Président (M. Cannon): Je veux... Est-ce que votre
réflexion est terminée, M. le député?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Cannon): Alors, je vous cède la
parole.
M. Jolivet: En fait, j'accepterais de la part du ministre un
amendement additionnel à l'article 68 qui changerait "notamment" par "y
compris" tel qu'il me le proposait. Mais, étant donné que, dans
le cas des articles 27 et 29 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme,
c'est une demande de modification, je pense qu'on devrait laisser, comme il me
l'avait proposé - il m'a dit: Si vous êtes d'accord, on va les
laisser là - les articles 69 et 70. J'accepterais cela dans ce sens.
M. Ciaccia: Je ne sais pas si j'ai compris.
M. Jolivet: Ce que vous avez compris, c'est...
M. Ciaccia: Non, je ne sais pas si j'ai compris. Je vais me faire
expliquer cela.
Vous suggérez de mettre "y compris" plutôt que
"notamment"?
M. Jolivet: C'est vous qui me l'avez proposé. Vous m'avez
dit: Est-ce que le député serait satisfait si on mettait "y
compris"?
M. Ciaccia: Mais avant de rouvrir l'article 68, parce que
l'article 68 a été adopté...
M. Jolivet: Oui.
M. Ciaccia: ...est-ce que vous êtes d'accord avec la
suppression des articles 69 et 70?
M. Jolivet: C'est justement. Ce que je dis, c'est que les
articles 69 et 70 font référence aux articles 27 et 29 qui
concernent le processus de modification à la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme. C'est dans ce sens que je dis que j'aime
mieux les laisser là, même si on me dit que, selon les termes,
cela peut être superfétatoire. Chose certaine, j'aime mieux les
avoir là que de ne pas les avoir du tout et m'assurer qu'effectivement,
aux articles 69 et 70 faisant référence aux demandes de
modification, on insiste pour que le plan d'affectation soit parmi les objets
qui peuvent être regardés lors de la demande de modification.
M. Ciaccia: On enlevait les articles 69 et 70 à la demande
des Affaires municipales. Ils avaient invoqué comme raison que... Ils
craignaient, puisque c'était inutile, une interprétation disons
imprévisible des articles 69 et 70. Alors, nous nous sommes
engagés envers les Affaires municipales à supprimer les articles
69 et 70. Puisque c'est le ministère des Affaires municipales qui nous a
demandé de supprimer les articles 69 et 70, je présume que cela
devait refléter ce que sa clientèle, ses clients qui seraient les
municipalités, les MRC, lui avaient demandé.
M. Jolivet: Vous le présumez, on marche pas mal sur
des...
M. Ciaccia: Oui, je présume cela, je n'ai pas... Ils ne me
l'ont pas dit expressément, parce que dans...
M. Jolivet: Je présume l'inverse. J'ai peur que dans des
avis de modification on ne fasse justement pas parvenir la question du plan
d'affectation comme étant un objet qui peut...
M. Ciaccia: Quand vous dites: Je présume, je dois vous
dire que tout au long de la discussion avec le ministère des Affaires
municipales, même si cela ne semble pas être l'impression qu'il
donne au député ou peut-être à d'autres, il a
été très prudent pour maintenir les droits des MRC et pour
représenter les revendications des MRC en ce qui concerne mon
ministère et en ce qui concerne les discussions que nous avons eues sur
le projet de loi 102. C'est pour cela que je dis que je présume qu'ils
ont fait cela à la demande de leurs clients, parce que tout au long des
autres articles, quand cela touchait les MRC, c'était toujours eux qui
faisaient les représentations pour les MRC.
M. Jolivet: Je vais prendre votre argumentation sur l'article 68
dont je me souviens. À l'article 68, quand j'ai posé la question:
C'est quoi l'orientation par rapport à la proposition de plan
d'affectation? vous m'avez dit: C'est la même chose, c'est qu'on veut
l'ajouter pour être sûr qu'il est là. Moi, je vous dis:
Pourquoi dans l'autre, au moment où on arrive à la
modification... II s'agit d'une demande de modification aux articles 27 et 29,
tandis qu'à l'article 16 c'est lors de l'étude des schémas
d'aménagement. Dans ce sens vous me dites en contrepartie: Parce qu'on
l'a écrit à
l'article 16 par l'amendement apporté à l'article 68, on
n'a pas besoin de l'écrire aux articles 27 et 29. Les articles 27 et 29
ont trait à la demande de modification. Ce matin, vous m'avez dit: On
peut mettre "y compris". Ou encore vous m'avez dit: On laisse "notamment", mais
on laisse les articles 69 et 70, êtes-vous d'accord? Moi j'ai dit:
Laissez-moi un temps de réflexion. C'est ce que j'ai fait. Je ne
comprends plus rien.
M. Ciaccia: Une façon qu'on pourrait faire une suggestion,
c'est si on change l'article 68 pour dire "y compris", alors, on garderait
l'article 69, mais, à la troisième ligne où on dit "ou le
plan d'affectation", on dirait "y compris le plan d'affectation."
M. Jolivet: Si le ministre est d'avis que le schéma
d'aménagement ne respecte pas les orientations ou les projets du
gouvernement, y compris le plan d'affectation, si je comprends bien...
M. Ciaccia: Oui, y compris le plan d'affectation ou les projets
du gouvernement.
M. Jolivet: Après cela on s'en irait à l'article
29.
M. Ciaccia: À 70.
M. Jolivet: À 70 c'est l'article 29, et on le mettrait
comment?
M. Ciaccia: On ferait la même chose. M. Jolivet: On
ferait la même chose. M. Ciaccia: D'accord?
M. Jolivet: "...conforme aux orientations ou aux projets
visés au premier alinéa", y compris... Aux orientations, dans les
deux cas.
M. Ciaccia: "...aux orientations, y compris le plan
d'affectation..."
M. Jolivet: "...ou les projets du gouvernement."
M. Ciaccia: "...ou les projets du gouvernement."
M. Jolivet: Ensuite, l'autre en bas: "...aux orientations, y
compris le plan d'affectation, ou les projets visés au premier
alinéa de l'article 27. On accepte cela. Je suis prêt à
...
M. Ciaccia: D'accord, ce serait logique. M. Jolivet:
D'accord. Donc les...
M. Ciaccia: Alors, il faudrait changer l'article 68. On va
l'écrire.
M. Jolivet: Ensuite on enlèverait le mot "notamment".
M. Ciaccia: Puis on le remplacerait par...
M. Jolivet: On mettrait "y compris".
M. Ciaccia: ..."y compris". On va réécrire les
amendements à l'article 69 et à l'article 70.
Le Président (M. Cannon): Pour l'article 68, cela va,
monsieur?
M. Ciaccia: D'accord, pour l'article 68. Le Président
(M. Cannon): Oui.
M. Ciaccia: On remplace le mot "notamment" par les mots "y
compris".
Le Président (M. Cannon): D'accord. Alors, l'article 68
est adopté tel qu'à nouveau amendé.
M. Ciaccia: Oui.
Le Président (M. Cannon): Si on veut. J'appelle donc
l'article 69.
M. Ciaccia: Je propose que l'article 69 soit amendé comme
suit: L'article 27 de cette loi est modifié par l'insertion, dans la
deuxième ligne du premier alinéa, après le mot
"orientations" des mots "y compris le plan d'affectation..."
Une voix: D'accord.
M. Ciaccia: "...préparé par le ministre de
l'Énergie et des Ressources conformément à l'article 17 de
la Loi sur les terres du domaine public."
M. Jolivet: Virgule.
M. Ciaccia: C'est cela l'amendement que je propose.
Le Président (M. Cannon): L'article 27 de cette loi est
modifié par l'insertion, dans la deuxième ligne du premier
alinéa, après le mot "orientations" des mots "y compris...
M. Ciaccia: Après le mot "orientations" des mots "y
compris le plan d'affectation..."
Le Président (M. Cannon): "y compris", d'accord.
M. Ciaccia: ...préparé par le ministre de
l'Énergie et des Ressources conformément
à l'article 17 de la Loi sur les terres du domaine public."
Le Président (M. Cannon): D'accord. M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: II y a un petit problème en termes
d'écriture française. Si le ministre est d'avis que le
schéma d'aménagement ne respecte pas les orientations...
M. Ciaccia: ...y compris le plan d'affectation... (15 h 30)
M. Jolivet: Virgule, "ou les projets du gouvernement, de ses
ministères et mandataires ainsi que du domaine public, il peut
demander..."
M. Ciaccia: Oui, ça va.
Une voix: C'est le plan d'affectation ou non.
M. Ciaccia: Oui, le plan d'affectation.
M. Jolivet: C'est parce que, regardez bien. Je vais juste vous
donner un exemple. Je reprends l'article 16 qu'on vient d'amender. On dit:
"...les orientations que le gouvernement, ses ministères et mandataires,
ainsi que les organismes publics poursuivent et entendent poursuivre en
matière d'aménagement dans le territoire de la
municipalité..." y compris. On l'ajoute à la fin.
Si on voulait être logique, normalement, on devrait le mettre
après "ainsi que les organismes publics", y compris... Non, ça ne
marche pas?
M. Ciaccia: Non.
Une voix: Parce que c'est prévu dans les orientations.
M. Jolivet: C'est bien les orientations? M. Ciaccia:
...orientations, oui.
M. Jolivet: C'est sûr que ça se dit mal en
français, mais c'est là que ça doit être.
Une voix: C'est pour cela que ce n'est pas nécessaire.
M. Ciaccia: On a fait un "deal". Un "deal", c'est un "deal".
M. Jolivet: Cela va être la même chose avec...
Une voix: Dans le projet de loi 161... M. Ciaccia:
...l'amendement?
Le Président (M. Cannon): Donc, l'article...
M. Jolivet: ...est remplacé par le suivant.
Le Président (M. Cannon): Vous retirez l'amendement. Il
est modifié par un autre amendement.
M. Ciaccia: Je propose l'amendement suivant: L'article 27 de
cette loi est modifié par l'insertion, dans la deuxième ligne du
premier alinéa après le mot "orientations", des mots - entre
guillemets - "y compris le plan d'affectation préparé par le
ministre de l'Énergie et des Ressources conformément à
l'article 17 de la Loi sur les terres du domaine public..."
M. Jolivet: Virgule. M. Ciaccia: Virgule.
Une voix: "...ou les projets du gouvernement..."
M. Ciaccia: Oui. Une voix: Virgule, 1986. M.
Jolivet: Pas 1986, là. M. Ciaccia: 1987.
Le Président (M. Cannon): L'article 69 est adopté
tel qu'amendé.
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Cannon): J'appelle donc l'article 70.
M. Ciaccia: On fait la même chose avec 70? Je retire
l'amendement que j'avais fait pour l'article 70 et je propose l'amendement
suivant: Article 70. L'article 29 de cette loi est modifié par
l'insertion, dans la cinquième ligne du premier alinéa,
après le mot "orientations" des mots "y compris au plan
d'affectation".
Cette loi est modifiée par l'insertion, dans la cinquième
ligne du premier alinéa, après le mot "orientations", des mots "y
compris au plan d'affectation". Virgule, et le reste.
Le Président (M. Cannon): D'accord. Alors, l'article 70
est-il adopté tel qu'amendé?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Cannon): J'appelle donc l'article 71.
M. Ciaccia: Cet article, M. le
Président, correspond à l'article 20 et a pour but de
préciser dans la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme le
processus de modification d'un schéma d'aménagement pour le
rendre conforme au plan d'affectation modifié par le gouvernement.
Il permet au ministre des Affaires municipales de demander à la
MRC de modifier son schéma et renvoie au processus prévu aux
articles 27 à 30 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Il
renvoie quoi?
M. Jolivet: Quand on dit: "Cette loi est modifiée", c'est
toujours en référence, parce que, là, on en est au
chapitre concernant la Loi sur l'aménagement. "Cette loi" fait
référence à la loi sur l'aménagement.
M. Ciaccia: La loi sur l'aménagement.
M. Jolivet: C'est bien important, parce que, après
ça, on dit 48.
M. Ciaccia: Parce que, quand on va venir à la loi sur le
régime des forestiers...
M. Jolivet: Non, c'est parce qu'il y a juste une chose qu'on
pourrait faire, c'est que, quand on en sera rendu à la loi des mines,
peut-être qu'on amendera celle-là.
M. Ciaccia: On amendera'' On n'a pas le droit de vendre des
droits miniers.
M. Jolivet: Hein? On verra tout à l'heure.
Le Président (M. Cannon): Est-ce que l'article...
M. Jolivet: Minute!
Le Président (M. Cannon): D'accord.
M. Jolivet: On dit "...le ministre peut, s'il estime que le
schéma d'aménagement ne respecte pas le plan d'affectation
modifié, demander au conseil de cette municipalité de modifier le
schéma." Cela veut dire que le "peut", ce n'est pas une obligation. Cela
veut dire: s'il le désire.
M. Ciaccia: S'il le désire, oui.
M. Jolivet: Dans ce contexte, il doit passer
nécessairement par la loi d'urbanisme et d'aménagement en vertu
de ces modifications.
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: Des dispositions pour les modifications.
M. Ciaccia: Cela, c'est le ministre des Affaires municipales,
dont il est question à l'article 48.1.
M. Jolivet: Oui. C'est toujours le ministre des Affaires
municipales qui fait...
M. Ciaccia: Oui, d'accord.
M. Jolivet: D'accord. Un amendement, M. le Président.
Une voix: Adopté, 71?
M. Jolivet: Oui, oui.
Le Président (M. Cannon): Alors, l'article 71 est
adopté tel qu'amendé. J'appelle donc l'article... Pardon?
M. Ciaccia: II y a un amendement après l'article 71.
Le Président (M. Cannon): Oui, c'est cela. J'y arrive.
J'appelle l'article 71.1. Vous avez déposé un amendement?
M. Ciaccia: Oui. D'accord. Je propose que le projet de loi soit
modifié par l'insertion, après l'article 71, de l'article
suivant: "71.1. Le paragraphe 2° de l'article 5 de la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune (L.R.Q., chapitre C-61.1), est
remplacé par le suivant: "2° de l'article 47 de la Loi sur les
terres du domaine public (1987, chapitre, indiquer le numéro de chapitre
du projet de loi 102);"."
M. le Président, il s'agit d'une modification de concordance avec
la loi sur la conservation de la faune. L'année 1987 a aussi
été modifiée, vu que la Loi sur les terres du domaine
public entrera en vigueur en 1987, nous l'espérons...
M. Jolivet: Oui. C'est parce que vous...
M. Ciaccia: ...si jamais on finit la commission parlementaire
à laquelle nous siégeons maintenant.
M. Jolivet: Fatalement. M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: La seule chose qui m'inquiète, M. le
Président, c'est que la référence à l'article 47 de
la loi sur les terres fait référence aussi au paragraphe
deuxième de l'article 72. Est-ce que c'est...
M. Ciaccia: Je n'ai pas cela. Ne m'en demandez pas trop.
M. Jolivet: Je lis exactement le deuxième article... Je
sais que ce n'est pas la même chose, mais c'est parce que, à
l'article 72, c'est écrit: "de l'article 47 de la Loi sur les
terres du domaine public (1986, chapitre, indiquer ici le numéro du
chapitre du projet de loi 102)".
Ce que je dois comprendre, c'est que l'article 71.1 viendrait changer
l'article 72, paragraphe 2°, j'ai l'impression. Mais quoi?
M. Ciaccia: 71.1.
M. Jolivet: Ah! C'est l'article 5; l'autre, c'est l'article 8.
D'accord.
M. Ciaccia: C'est cela.
M. Jolivet: D'accord. Donc, cela devient obligatoirement cette
partie. Donc, on va devoir avoir un amendement à l'article 72. Ah!
d'accord, je l'ai. Parfaitl
Le Président (M. Cannon): Alors, l'article 71.1 est
adopté. J'appelle donc l'article 72.
M. Ciaccia: Article 72. Je propose que l'article 72 soit
modifié, premièrement, par le remplacement, dans les
première et deuxième lignes, des mots, "la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune" (L.R.Q., chapitre C-61.1), par
les mots "cette loi".
Deuxièmement, par le remplacement, dans la première ligne
du paragraphe 2 remplacé par cet article, du chiffre "1986" par le
chiffre "1987".
M. Jolivet: C'est de la concordance, vu que vous avez
déjà un article 71.1 d'adopté qui parle de la loi. C'est
"cette loi" qui devient en vigueur.
Le Président (M. Cannon): L'article 72 est adopté.
J'appelle l'article 73.
M. Ciaccia: L'article 73, M. le Président. Je propose que
l'article 73 soit modifié par le remplacement, dans la deuxième
ligne du paragraphe 2 remplacé par cet article.
M. Jolivet: Concordance.
M. Ciaccia: ...du chiffre "1986" par le chiffre "1987".
M. Jolivet: D'accord. Concordance.
Le Président (M. Cannon): L'article 73 est adopté.
J'appelle l'article 74.
M. Ciaccia: Article 74. Il n'y a pas d'amendement à
l'article 74.
M. Jolivet: Je m'excuse, M. le Président. Vous allez un
peu trop vite. Je sais que vous avez hâte de finir et le ministre aussi,
mais on vient d'adopter l'amendement à l'article 73. On n'a pas
adopté l'article 73. Je veux savoir ce qui se passe à l'article
73.
Le Président (M. Cannon): Je m'excuse, M. le
député. Ce n'est pas une question d'empressement.
M. Jolivet: Vous étiez tellement content.
Le Président (M. Cannon): J'essaie de vous suivre,
messieurs.
M. Jolivet: C'est nous qui devons vous suivre.
M. Ciaccia: C'est nous qui allons trop vite pour lui.
Le Président (M. Cannon): S'il vous plaît, ne
blâmez pas la présidence!
M. Jolivet: II fait son possible.
Le Président (M. Cannon): On est donc à l'article
72?
M. Jolivet: 73.
Le Président (M. Cannon): 73, oui. Est-il
adopté?
M. Jolivet: Je veux savoir si le ministre a des... On vient de
parler seulement, à l'amendement, de chiffres.
M. Ciaccia: Cet article 73, même celui qui est
amendé, reprend le paragraphe 2° de l'article 12 de la Loi sur le
ministère de l'Énergie et des Ressources, afin d'assurer la
concordance avec la nouvelle Loi sur les terres du domaine public.
M. Jolivet: Qu'est-ce que cela veut dire? Je n'ai pas l'article
dont vous faites mention.
M. Ciaccia: L'article 12 de la Loi sur le ministère de
l'Énergie et des Ressources prévoit que les fonctions et pouvoirs
du ministre comprennent: "2 la gestion et l'octroi des droits de
propriété et d'usage des terres du domaine public..."
M. Jolivet: Donc, c'est la gestion des terres du domaine public
conformément à la Loi sur les terres du domaine public. On avait
adopté - malgré que ce n'était pas cela - des dispositions
transitoires concernant les articles 19, les articles 7 à 65, etc. Face
à cet article 12, est-ce un amendement pour s'assurer que le transfert
de gestion sera fait? Qu'est-ce que c'est?
M. Ciaccia: C'est pour préciser que la gestion sera faite
en fonction de la nouvelle
loi. C'est de concordance.
M. Jolivet: L'article 12.2°, si vous le lisez, c'est: "la
gestion et l'octroi des droits de propriété et d'usage des terres
du domaine public, sous réserve des pouvoirs qui peuvent être
confiés à un autre ministre dans la mesure prévue par une
loi ou un décret du gouvernement." C'est maintenant remplacé en
disant que c'est en vertu de la loi actuelle; c'est la mesure transitoire pour
s'assurer que c'est la nouvelle loi qui s'applique.
M. Ciaccia: C'est prévu à l'article 2 de la
présente loi: "Le ministre exerce, à l'égard de toute
terre du domaine public, les droits et pouvoirs inhérents au droit de
propriété..."
M. Jolivet: Une partie de cela est transférée
à un article précédent et celui-ci ne fait que le rendre
légal.
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Cannon): Donc, l'article 73 est
adopté tel qu'amendé, M. le député. J'appelle
l'article 74.
M. Ciaccia: Cet article a pour but d'assurer la juridiction du
ministre responsable des terres sur les chemins construits sur les terres
publiques à des fins autres que forestières ou
minières.
M. Jolivet: C'est cela. C'est la construction et l'entretien de
chemins sur les terres du domaine public. On ne fait pas
référence à la loi qu'on va amender, la Loi sur les mines,
et à la Loi sur les forêts qui a été adoptée.
L'article 12 tel quel, si je le reprends par rapport à ce qu'on vient
d'adopter en vertu du deuxième paragraphe de l'article 73, il y a des
parties de cet article 12 qu'on retrouve un peu partout dans le projet de loi
actuel. Si je comprends bien, l'ensemble des pouvoirs et fonctions du ministre,
c'est remplacé seulement par l'article 2.
On dit: "Le paragraphe 5 de l'article 12 est remplacé par le
suivant..." L'article 12 n'existera plus quand la loi sera adoptée,
à moins que je ne me trompe, mais on a parlé des articles 7
à 65.
Une voix: ...
M. Jolivet: D'accord, c'est le ministère de
l'Énergie et des Ressources. Cela va. C'est parce que j'avais
mêlé Terres et Forêts, avant. Donc, c'est dans la loi
constitutive du ministère.
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Cannon): Donc, l'article 74 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Cannon): J'appelle l'article 75.
M. Ciaccia: Article 75. Ces articles sont abrogés
puisqu'ils sont repris aux articles 34, 64 et 65 de la présente loi.
M. Jolivet: L'article 13, c'est l'histoire des concessions de
terres, lettres patentes, enregistrement, copie de la lettre patente. C'est
prévu dans l'article...
M. Ciaccia: 34.
M. Jolivet: 34. L'article 64, avis au
secrétaire-trésorier des municipalités de l'ensemble des
choses, et les registrateurs qui ont été annoncés.
L'article 17, c'est l'acquisition de terrains.
M. Ciaccia: C'est l'article 5.
M. Jolivet: Oui, ce dont on avait discuté au début.
D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Cannon): Donc, l'article 75 est
adopté. J'appelle l'article 76. (15 h 45)
M. Ciaccia: M. le Président, il s'agit de donner la
possibilité à un employé de passer sur une terre
privée et cela, à l'intérieur de la Loi sur le
ministère de l'Énergie et des Ressources. Cet article, qui
provient de la Loi sur les terres et forêts, n'est pas refondu dans la
Loi sur les terres du domaine public puisqu'il est d'application
générale pour tout employé du ministère.
M. Jolivet: Le pouvoir que vous vous êtes donné sur
les terres, vous le transférez dans votre loi constitutive?
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: Seulement une question. Cela m'est apparu ce matin.
Là, vous dites: "entrer, passer". C'est l'habitude qu'on a dans les
lois, comme par exemple, celle sur les arpenteurs-géomètres ou
celle sur les mesureurs de bois. On parle toujours d'"entrer et de passer".
Est-ce que cela pourrait arriver qu'il y ait plus que cela, qu'il y ait
même séjour? Vous m'avez fait mettre une mention ce matin: "passer
ou séjourner". Si quelqu'un doit, pour les besoins de son travail, y
séjourner, même si c'est sous la tente ou autre chose...
M. Ciaccia: "Séjourner", c'est plutôt une
implication de loisir ou ces choses là; "passer à toute heure
raisonnable".
M. Jolivet: D'accord. Donc, "à toute heure raisonnable",
cela veut dire qu'il n'y a pas de séjour possible.
M. Ciaccia: Ils peuvent passer à toute heure raisonnable,
de deux à quatre.
M. Jolivet: Non, non. Vous vous trompez. Ils arrivent à
neuf heures et ils doivent retourner à leur chef-lieu, donc, ils
repartent à dix heures. Ils n'ont pas tellement le choix. S'ils avaient
le droit d'avoir la voiture ou le camion à la maison, peut-être
qu'ils arriveraient plus de bonne heure sur le terrain. Écoutez, c'est
raisonnable d'avoir une mesure équivalente à celte qu'on a dans
les autres lois.
Le Président (M. Cannon): Donc, l'article 76 est-il
adopté?
M. Jolivet: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Cannon): J'appelle l'article 77.
M. Ciaccia: Je propose que l'article 77 soit remplacé par
le suivant: "77. Le paragraphe 2° de l'article 1 de la Loi sur les terres
publiques agricoles (L.R.Q., chapitre T-9.1) est remplacé par le
suivant: 2° mise sous l'autorité du ministre après le 1er
juillet 1984 en vertu de l'article 23 de la Loi sur les terres et forêts
(chapitre T-9) ou, après le (indiquer ici la date d'entrée en
vigueur de la Loi sur les terres du domaine public), en vertu de l'article 6 de
la Loi sur les terres du domaine public (1987, chapitre, indiquer ici le
numéro de chapitre du projet de loi 102);".
La modification propose une formulation tenant compte avec plus
d'exactitude de la situation juridique résultant du remplacement de
l'article 23 de la Loi sur les terres et forêts par la présente
loi.
M. Jolivet: En même temps, vous faites la correction de
1986 pour 1987.
M. Ciaccia: Oui, On met 1987.
M. Jolivet: Quand vous dites que cela tient compte avec plus
d'exactitude de la situation juridique, est-ce simplement pour éviter
qu'il y ait un vide juridique ou si c'est plus que cela? Est-ce simplement pour
qu'il n'y ait pas de possibilité que des gens fassent des
contestations?
M. Ciaccia: II précise que l'article 23 de l'ancienne loi
sur les forêts se continue par l'effet de l'article 6. Je suis bon pour
répéter, n'est-ce pas?
M. Jolivet: Un instant là!
M. Ciaccia: ...éminent juriste pour certaines questions
juridiques.
M. Jolivet: C'est parce qu'on disait, à l'article 6: "Le
ministre peut, par arrêté -là, je n'ai pas les amendements,
s'il y en a eu - transférer l'autorité sur une terre à un
autre ministre du gouvernement afin que ce dernier exerce à
l'égard de cette terre les fonctions et pouvoirs dont il est
chargé en vertu de la loi." C'est l'article 6 qui vient parler du
transfert de juridiction au MAPAQ, le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, en vertu de l'article
23. On dit: "Le ministre de l'Énergie et des Ressources peut par
arrêté, transférer au ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation, la juridiction sur une terre publique
qu'il juge, de par sa nature ou sa situation, susceptible de servir aux fins de
l'agriculture. Une terre ainsi transférée est assujettie à
la Loi sur les terres publiques agricoles (chapitre T-9.2) et est soustraite
à tout permis d'exploitation forestière." Ma question va devenir
pertinente à ce moment-là. Est-ce que vous êtes en train,
par un amendement qui semble banal au départ, de régler une
partie du conflit qui existe entre les ministères pour les terres en
friche de catégorie III?
M. Ciaccia: Je vais demander à mon sous-ministre
associé de vous donner l'explication. M. Michel Paradis.
Le Président (M. Cannon): Je demanderais à M.
Paradis de s'identifier.
M. Paradis (Michel): Oui, Michel Paradis, au nom du ministre.
C'est tout simplement pour couvrir toute la période à
partir de la mise en vigueur de la Loi sur les terres publiques agricoles. Si
on reprend le libellé de l'article qui serait remplacé, on parle
des terres mises sous l'autorité du ministre de l'Agriculture
après le 1er juillet 1984 en vertu, à ce moment-là, de
l'article 73 de la Loi sur les terres et forêts, ou après la date
d'entrée en vigueur de la Loi sur les terres du domaine public, en vertu
de l'article 6.
On le modifie parce que, dans l'article 77 initial, on ne parlait que du
transfert en vertu de l'article 6 et on avait omis la référence
qui couvre 1984 jusqu'à la date de l'adoption de la présente loi.
Alors, cela couvre toutes les terres sous l'autorité du ministre.
M. Jolivet: Le problème que vous avez,
c'est que, si je relis l'article 23, on dit: "Une terre ainsi
transférée est assujettie à la Loi sur les terres
publiques agricoles (chapitre T-9.1) et est soustraite à tout permis
d'exploitation forestière." Dans le cas où il y aurait
remembrement et où, vous, comme ministre responsable,
transféreriez les terres au contigu dans les intramunicipaux, à
ce moment-là, l'individu qui voudra en faire une utilisation autre
qu'agricole, à qui devra-t-il s'adresser? C'est ma question concernant
les terres en friche de catégorie III.
M. Ciaccia: Si je transfère la terre à qui?
M. Jolivet: Disons que vous avez dans le programme de
remembrement des terres publiques... Pour justement vous assurer que vous
n'aurez plus aucune responsabilité sur les lots épars, parce
qu'effectivement vous n'avez pas le moyen de la faire valoir en ce qui concerne
les possibilités futures de mise en valeur, dans ce contexte, vous aurez
la responsabilité de céder le terrain au propriétaire
contigu pour faire des lots homogènes. Dans ce contexte-là, la
personne voudra l'utiliser à des fins autres qu'agricoles. Il devra,
s'il a été transféré, tomber sous la possession
hypothétique, la responsabilité du ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, et celui-ci devra lui
dire si, oui ou non, elle devra l'utiliser à des fins agricoles. Il ne
faut pas oublier que le problème qui existe, c'est que dans la
classification des terres il arrive que, finalement, le ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation refuse, par le zonage
agricole, lors d'une demande, que la terre soit remise en production en
forêt privée. Il dit: Ce sont des terres agricoles et il n'est pas
question de faire pousser des arbres dessus. C'est l'un des problèmes et
je veux seulement savoir s'il peut avoir des effets.
M. Ciaccia: C'est clair que, si on transfère une terre
contiguë et que cela tombe dans le domaine des terres agricoles, si on
n'impose aucune condition, le régime des terres agricoles et
l'autorité du ministre sur les terres agricoles vont s'imposer. Si on a
un problème dans un tel cas, je suppose qu'on pourrait la
transférer, avec des conditions.
Une voix: ...
M. Ciaccia: On ne pourrait pas la . transférer avec des
conditions? Supposons qu'on ait une terre qui pourrait être
utilisée à des fins de reboisement, car on a le droit, quand on
transfère une terre, d'imposer des conditions dans les lettres
patentes...
M. Jolivet: La seule chose... oui, vous avez raison de penser
comme cela.
M. Ciaccia: Je me demande si, à ce moment-là, je ne
pourrais pas dire: Écoutez, pour ne pas empêcher que cette terre
soit gelée strictement pour des fins agricoles, on pourrait inclure dans
nos lettres patentes de telles conditions.
M. Jolivet: Ce qui arrive, c'est qu'actuellement il y a des
formules assez souples qui permettent justement le reboisement de ces secteurs.
Sauf qu'il est évident, avec l'arrivée de la Loi sur la
protection du territoire agricole, qu'on a été de plus en plus
sévère quant aux critères d'admissibilité au
reboisement. Et dans ce contexte il y a des gens qui disent: Cela n'a pas de
bon sens, je voudrais avoir une forme plus souple. Je veux m'assurer qu'en
faisant ces choses vous pouvez quand même poser certaines conditions
comme ministre responsable des terres pour éviter, justement, qu'une
terre demeure en friche et au lieu de servir à du reboisement potentiel,
à une mise en production forestière, que cela soient plutôt
de mauvaises herbes qui poussent dedans.
M. Ciaccia: Dans la Loi sur la protection du territoire agricole,
la définition d'agriculture est d'utiliser sa terre à des fins
sylvicoles. Alors, c'est permis. Et si cela est permis, je présume qu'on
pourrait, dans notre transfert, l'inclure dans nos lettres patentes si on veut
vraiment aller à ce point-là.
M. Jolivet: Je vais juste vous donner les principes que je
connaissais à l'époque et qui étaient aussi, je pense, la
position du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation. On disait: "Aucune terre agricole défrichée
située dans une zone agricole provisoire ou permanente ne peut
être reboisée sans l'approbation d'un représentant du
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.
Toute terre agricole située à l'extérieur d'une zone
provisoire ou permanente peut être reboisée sans l'approbation
d'un représentant du ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation." Donc, on avait des critères qui
étaient présentés. Mais cela ne faisait pas
nécessairement l'affaire du ministère des Terres. Parce que, je
vous l'ai dit à un moment donné, vous allez devoir être
juge de quelque chose, arbitre de quelque chose. "Une terre agricole
située dans une zone agricole provisoire et permanente peut être
reboisée avec l'approbation d'un représentant du ministère
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation si la
finalité est de créer un brise-vent, d'empêcher
l'érosion par l'eau ou le vent ou de regarnir une plantation
existante."
M. Ciaccia: C'est une directive que vous me lisez. Vous ne me
lisez pas une partie d'une loi?
M. Jolivet: Non, non. C'étaient les discussions qu'il y
avait entre les deux ministères.
M. Ciaccia: Je comprends.
M. Jolivet: Et je pense que ce sont encore les mêmes au
moment où je vous parle. "Une terre agricole située dans une zone
agricole provisoire ou permanente peut être reboisée avec
l'approbation d'un représentant du ministère de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation si la demande vise des sols
jugés de peu ou sans intérêt agricole compte tenu de leur
faible potentiel agricole, plus précisément du potentiel agricole
classifié 5 et 7 par l'inventaire des terres du Canada, de facteurs
climatiques qui limitent gravement toute agriculture ou encore d'une
localisation dans un milieu qui, d'une façon certaine, ne possède
pas ou n'est pas susceptible de posséder à l'avenir de vocation
agricole. Ces critères d'évaluation peuvent intervenir
individuellement ou en combinaison dans l'évaluation des demandes." Le
dernier des principes: "Une terre agricole située dans une zone agricole
provisoire ou permanente peut être reboisée avec l'approbation
d'un représentant du ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation si la finalité est la plantation
d'arbres de Noël sur des terres, seulement lorsqu'elles présentent
peu ou pas d'intérêt pour l'agriculture à court et à
moyen terme. Ceci suivant les mêmes critères d'évaluation
du potentiel agricole et des facteurs climatiques de localisation
considérés individuellement ou en combinaison dans
l'évaluation des demandes."
Cela faisait partie des principes que le ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation demandait et que le
ministère de l'Énergie et des Ressources, secteur des
forêts contestait quant à la possibilité de pouvoir
remettre en production des territoires en friche jugés actuellement de
catégorie 3.
M. Ciaccia: Mais est-ce qu'on ne mélange pas deux choses?
Il y a la question de transfert d'autorité.
M. Jolivet: Je comprends, oui.
M. Ciaccia: Si on transfert l'autorité, toute
l'autorité, la juridiction du ministère concerné
s'applique. Mais si on vend une terre à un propriétaire contigu -
comment dire? - pour des lots intramunicipaux, cela ne donne pas
nécessairement l'autorité à un autre ministère. On
peut le vendre à ce propriétaire...
M. Jolivet: C'est une chose.
M. Ciaccia: Sans que cela soit sous l'autorité du
ministère de l'Agriculture, même si c'est contigu. À ce
moment-là, je crois qu'on peut maintenir...
M. Jolivet: Est-ce qu'il n'y a pas un danger? Je comprends ce que
vous me dites et je veux m'assurer de cela. Vous, comme ministre responsable,
vous allez vendre une terre à quelqu'un en disant: Ce lot épars,
je te le donne, tu es contigu, selon les conditions d'achat. Bon. La personne,
après cela, dit: Moi, maintenant, c'est une terre
considérée agricole. Le ministère... II est possible
actuellement qu'une forêt ou un milieu soit considéré
actuellement dans la zone verte. Il n'y a rien qui empêche cela dans
certaines circonstances. Et s'il tombe sous la zone verte, il ne pourra pas le
mettre en valeur, lui, sans la permission de la Commission de la protection du
territoire agricole ou du ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation. (16 heures)
M. Ciaccia: Cela dépend; quand vous parlez de la zone
verte, la zone verte, c'est indépendamment du propriétaire de la
terre dès qu'il y a une juridiction. Si c'est une zone verte, c'est une
zone verte. Cela peut être une zone verte qui est propriété
où l'autorité n'a pas encore été
transférée. On peut avoir une terre du domaine public.
M. Jolivet: Qui est dans la zone...
M. Ciaccia: Qui est dans la zone verte, mais qui n'a pas
été nécesssairement transférée...
M. Jolivet: Oui, oui.
M. Ciaccia: ...au ministère de l'Agriculture.
M. Jolivet: Oui, oui. Elle est dans la zone verte, quand
même.
M. Ciaccia: Alors, ce règlement s'appliquerait, mais on
peut aussi transférer la propriété à un
propriétaire contigu sans donner l'autorité sur cette terre au
ministère de l'Agriculture.
M. Jolivet: Si vous la vendez à quelqu'un qui est
riverain, il est évident que c'est lui qui a la propriété,
ce n'est pas sous la responsabilité du ministère...
M. Ciaccia: II va avoir la propriété, mais
le...
M. Jolivet: ...mais son utilisation va être basée
sur la protection du territoire agricole. C'est ce que je comprends. Si
elle
est dans la zone verte, elle demeure dans la zone verte; je suis
d'accord. Ce qui arrive, c'est qu'au bout de la course, si, pour faire du
reboisement... Ce que j'essaie de préciser, c'est qu'il y a des terres
qui autrefois étaient des forêts qui sont devenues des terres,
c'est la majorité au Québec. Étant devenues des terres
agricoles, il n'y a rien qui empêcherait la remise en production en ce
qui concerne la sylviculture, parce qu'il y a des gens qui pensent que la
sylviculture, ce n'est pas une forme d'agriculture. Ce n'est pas de
l'agriculture comme telle, mais c'est de la culture de quelque chose.
M. Ciaccia: Excepté que la loi dit que oui, pour faire de
l'agriculture cela peut être pour des fins sylvicoles.
M. Jolivet: D'accord. Je veux juste m'assurer qu'il n'y ait pas
de problème pour l'individu qui achète.
M. Ciaccia: Oui. Alors, le problème n'existe pas parce que
c'est spécifiquement défini dans la loi que la définition
de l'agriculture inclut l'utilisation des terres à des fins sylvicoles.
Cela ne crée pas de problème.
M. Jolivet: II y a l'autre partie qui existe qui va être,
en tout cas, un problème qui peut être potentiel. J'essaie de voir
toutes les facettes du problème. C'est qu'au moment où elle tombe
entre les mains d'une personne dans le domaine privé, elle est soumise
au schéma d'aménagement de la MRC aussi.
M. Ciaccia: Qu'elle soit dans les mains de cette personne ou dans
les mains...
M. Jolivet: Du ministère.
M. Ciaccia: ...du ministère, elle est soumise au
schéma d'aménagement de toute façon.
M. Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Cannon): Donc, l'article 77, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Jolivet: Oui, mais j'ai des réserves. Je ne les
exprimerai pas dans un vote négatif. Je veux juste le dire pour qu'on
sache qu'il y a un problème qui pourrait exister. J'espère que
non.
M. Ciaccia: Vous êtes très gentil et on
espère que ce problème n'existe pas. On va faire tout en notre
possible pour les éviter.
M. Jolivet: Je me fie sur vous.
Le Président (M. Cannon): Juridique- ment parlant, M. le
député, au delà de vos réserves, je l'exprime
comment? C'est adopté tel qu'amendé?
M. Jolivet: Oui, oui, j'ai dit cela.
Le Président (M. Cannon): D'accord. Merci. J'appelle
l'article 78.
M. Ciaccia: À l'article 78, M. le Président, il
s'agit d'établir la concordance de l'article 13 de la Loi sur les terres
publiques agricoles avec la présente loi.
M. Jolivet: C'est l'article 39. On nous disait qu'il n'y avait
pas de...
M. Ciaccia: L'article 13 de la Loi sur les terres publiques
agricoles prévoit que l'article 18 de la Loi sur les terres et
forêts, chapitre T-9, s'applique à une terre non
concédée. C'est la réserve des frontières. Cela
s'applique aux terres agricoles. Vous souvenez-vous qu'on en avait
déjà discuté?
M. Jolivet: Je m'excuse, j'essaie de chercher. Avant cela,
l'article 39 de la Loi sur les terres du domaine public s'applique à une
terre non concédée. Donc, c'est l'article 13 de la Loi sur les
terres publiques agricoles qui se lit: "L'article 18 de la Loi sur les terres
et forêts... s'applique à une terre non concédée."
Vous transférez cela ici et cela devient l'article 39. Donc, on remplace
l'article 13. On dit que l'article 13 où on dit: "L'article 18, cela va
devenir: "L'article 39 de la Loi sur les terres du domaine public s'applique
à une terre non concédée." Cela fait concordance avec la
Loi sur les terres publiques agricoles.
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: ...dont le nom sera changé un jour, les terres
agricoles du domaine public. M. le Président, quant à moi, il n'y
a pas de problème. Adopté.
Le Président (M. Cannon): Merci, M. le
député. J'appelle l'article 79.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Cannon): Non, non, l'article 78 est
adopté, M. le ministre.
M. Jolivet: C'est la concordance, l'article 79, c'est toujours
l'article 39. Ce sont nos affaires de frontières dont on a parlé
l'autre jour. Alors, je me souviens de cela, pas de problème.
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: Non, l'article 79, quant à
moi, est adopté.
Le Président (M. Cannon): L'article 79 est adopté.
J'appelle l'article 80.
M. Jolivet: Là, j'ai quelques problèmes pour
vous.
Le Président (M. Cannon): On m'avise, M. le
député de Laviolette, que ce sont les articles 79.1 à 79.6
que j'écouterai avec beaucoup de...
M. Jolivet: On pourra entendre d'abord ce qu'il veut nous dire
à l'article 79.1...
M. Ciaccia: On propose que le projet de loi soit modifié
par l'insertion, après l'article 79, de l'article suivant: "79.1
L'article 1 de la Loi concernant les droits sur les transferts de terrain
(L.R.Q, chapitre D-17) modifié par l'article 247 de la Loi sur les
forêts (1987, chapitre 108) est de nouveau modifié par le
remplacement, dans la dernière ligne des mots "et forêts" (L.R.Q.,
chapitre T-9) par les mots "du domaine public (1987, chapitre (indiquer ici le
numéro du chapitre du projet de loi 102).)"
M. Jolivet: Une petite question, M. le Président, je pense
que c'est 1986 et non pas 1987?
M. Ciaccia: C'est 1986. Je vais le relire.
Le Président (M. Cannon): C'est en 1986, chapitre 108.
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: Parce qu'on ne peut pas changer sans permission les
lois adoptées»
M. Ciaccia: II s'agit d'une modification de concordance sur
l'entrée en vigueur de la nouvelle Loi sur les terres du domaine
public.
M. Jolivet: M. le Président.
Le Président (M. Cannon): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Je trouve malheureux - je vous l'ai dit ce matin -
que, sur l'ensemble des articles qui viennent, de 79.1 à 79.6, le
ministre délégué aux Forêts ne soit pas
présent pour qu'on puisse étudier les amendements à sa
propre loi qu'il a fait adopter et pour lesquels nous avons siégé
de nombreuses heures ici à cette Assemblée, pour s'assurer de la
pertinence des amendements à sa propre loi.
Je dois vous dire que j'aurais aimé... Je continue à
prétendre qu'il aurait été plus normal qu'il vienne nous
indiquer en quoi ces changements apportent des modifications même
mineures ou, même, dans certains cas un peu plus que mineures, je n'irai
pas jusqu'à dire majeures parce que les majeures, le ministre les a
réglées d'une autre façon à l'Assemblée
nationale lors d'une question plantée par un député du
groupe ministériel. C'est une déclaration ministérielle
qu'il aurait pu faire en d'autre temps, qui aurait peut-être
été mieux acceptée et pour laquelle nous aurions eu
l'occasion de faire valoir aussi notre point de vue, comme membres de
l'Opposition, au nom des gens qui vont avoir à vivre, dans les mois qui
viennent, cette modification importante quant à l'augmentation des
coûts des droits de coupe basés sur la valeur marchande des bois
sur pied.
Nous n'avons aucunement l'occasion de questionner le ministre. Je ne
veux en aucune façon, quoi qu'en pense le ministre, faire le
procès de la loi 150; au contraire, nous avons, malgré les
réserves que nous avions, adopté cette loi en sachant que c'est
une loi majeure au Québec, pour laquelle nous avions, comme membres de
l'Opposition, à l'époque comme membres du gouvernement, fourni
d'énormes contributions en préparant finalement l'ensemble des
principes de base qui ont servi à l'élaboration de la loi comme
telle, mais dont les modalités n'étaient pas de notre ressort, eu
égard à la décision prise par la population au mois de
décembre 1985. Il reste quand même que nous sommes devant une loi
qui a été adoptée il n'y a pas tellement longtemps - si
vous calculez le nombre de mois, cela fait quatre mois - qui déjà
demande des amendements plus substantiels que ceux qu'on nous apporte
aujourd'hui et pour laquelle, il me semble, effectivement, il devrait y avoir
des amendements d'apportés pour rendre la plus exacte possible
l'application de cette loi au Québec.
Cependant, sur la façon dont le ministre
délégué aux Forêts a eu à mettre en vigueur
une des modifications importantes le 1er avril dernier, on s'aperçoit
que des gens contestent la façon dont il a fixé la valeur
marchande des bois sur pied. Il y a des gens qui verraient, actuellement, si
les droits de coupe étaient appliqués à 100 %, augmenter
leurs coûts jusqu'à 600 %. Il est bien entendu que cela a des
effets, de telle sorte qu'en fin de compte, il y a des gens qui sont en train
de se poser des questions: Qu'est-ce qu'on fait pour l'avenir'' Comment va-t-on
fonctionner? Une compagnie en particulier, qui a deux usines, une à La
Tuque et une à Shawinigan, dans le comté de Laviolette à
La Tuque et dans le comté de Saint-Maurice à Shawinigan, voit
augmenter ses coûts de 400 000 $ par année avec l'obligation de
remettre en production. Si
elle ne le fait pas, le ministre pourra le faire à sa place et
lui facturer les coûts, en ne lui retournant pas d'une certaine
façon une diminution quant à ses droits de coupe.
Si vous vous souvenez de la loi 150, la valeur marchande des bois sur
pied est diminuée des coûts qui sont prévus dans le contrat
quant à la remise en production du territoire. En conséquence,
une personne qui voit ses coûts augmenter de 400 000 $ paiera 400 000 $,
soit parce qu'elle paie ses droits de coupe en vertu de la valeur marchande des
bois sur pied, soit qu'elle paie pour les obligations de remise en production.
D'une façon ou d'une autre, elle aura 400 000 $ à
dépenser.
Dans ce contexte, je trouve malheureux que le ministre ne vienne pas
nous expliquer ces modifications, qu'on n'ait pas la chance de lui poser des
questions qui seraient, à mon avis, très pertinentes et qui
permettraient une adoption la plus correcte possible du projet de loi 150 en
termes de modifications par l'intermédiaire de la loi 102.
En deuxième lieu, je vais vous demander - j'en ai fait une
certaine annonce ce matin - de regarder ces articles 79.1 à 79.6. Je
pourrais le faire un par un, mais pour économiser du temps, pour
permettre d'avoir une réponse plus globale, je vais vous demander si ces
amendements sont recevables. Si ces amendements sont recevables, on les
étudiera, on fera nos conclusions et on prendra les votes qui
s'imposeront. Mais s'ils ne sont pas recevables, on va être pris avec ces
amendements. Il y aura deux façons de régler le problème.
Si le ministre veut absolument les adopter, il devra lors d'une autre
discussion, à un autre niveau, avec notre consentement bien entendu, les
inclure quand même au rapport du projet de loi 102, parce qu'une
décision a été rendue à la commission de
l'éducation dans ce sens quand le président, pris avec une
question de recevabilité, a répondu: je vous dis que maintenant
que j'ai déclaré irrecevables les amendements, je suis dans
l'obligation de vous dire que je ne peux plus en discuter. Cependant, nous
avions une porte de sortie prévue par le règlement. C'est que
s'il y a entente, lors de la discussion de la prise en considération du
rapport à l'Assemblée nationale, il est possible, à ce
moment-là, avec l'accord de l'Opposition, que les amendements soient
présentés, pour éviter de remettre en question votre
décision. Je donne toutes les avenues possibles en vous disant que je
maintiens toujours que la personne qui devrait être devant nous pour ces
articles, c'est le ministre délégué aux Forêts,
responsable de la discussion que nous avons eue sur le projet de loi 150. Je
vous pose une question: Au moment où nous avons fait l'étude de
la loi 102 à l'Assemblée nationale, n'ayant jamais eu entre les
mains quelque amendements que ce soit sur la loi 150, le ministre de
l'Énergie et des Ressources, au commencement de ces travaux, nous ayant
même dit que nous n'avions pas à discuter de la loi 150 ici, que
c'était la loi 102, je me sens mal à l'aise aujourd'hui d'en
discuter sans la présence du ministre qui a fait adopter cette loi. Dans
ce contexte, je vous demande de statuer sur cette question de la
recevabilité de ces amendements, compte tenu du fait qu'ils n'ont jamais
fait partie d'aucune discussion quant au principe. (16 h 15)
Je vous fais la lecture des notes explicatives du projet de loi tel que
présenté devant nous. On dit: "Ce projet de loi propose une
refonte complète des dispositions de la Loi sur les terres et
forêts (L.R.Q., chapitre T-9) qui portent sur l'administration des terres
du domaine public et introduit une distinction entre la gestion des terres et
la gestion des diverses ressources qu'elles supportent, de manière
à favoriser l'utilisation polyvalente et rationnelle des terres. "Les
pouvoirs de gestion à l'égard des terres sont établis au
chapitre II qui prévoit notamment l'obligation de constituer un
répertoire des terres du domaine public, de préparer avec les
ministères concernés un plan d'affectation soumis à
l'approbation du gouvernement et de tenir un registre des droits d'exploitation
des ressources accordées. "Le chapitre III traite de l'octroi des droits
fonciers. "Le chapitre IV établit le principe de la libre circulation
sur les terres du domaine public et confie à tous les ministres ayant
autorité sur une de ces terres le pouvoir de contrôler le
séjour des personnes ou l'érection de bâtiments; il confie
de plus au ministre responsable de l'application de la loi le pouvoir
d'autoriser la construction des chemins autres que les chemins forestiers ou
miniers. "Le chapitre V prévoit la révocation des droits
fonciers. "Le chapitre VI crée les infractions et en établit les
sanctions. "Le chapitre VII contient les pouvoirs réglementaires du
qouvernement. "Enfin, le chapitre VIII prévoit les dispositions diverses
et transitoires."
Jamais 51 n'a été question ici de la loi 150. Lors des
débats, le 1er avril 1987, à la page 6539 du Journal des
débats de l'Assemblée nationale, sur la discussion du projet de
loi 102 quant à son principe, voici une question de règlement
posée à la vice-présidente: "M. Ciaccia: Question de
directive. Est-ce qu'on pourrait rappeler au député d'Ungava
qu'il ne doit pas être un "peewee" des règlements et qu'il doit
discuter du projet de loi 102 plutôt que de
la loi 150? Les règlements sont clairs et nous sommes ici pour
discuter du projet de loi 102. On ne s'oppose pas à ce que vous nous
fassiez certaines recommandations et que vous adressiez certains propos au
ministre délégué aux Forêts, mais je pense que le
débat d'aujourd'hui concerne le projet de loi 102." C'est le ministre
qui est devant moi qui nous disait cela et qui nous le répétait.
Dans ces circonstances, M. le Président, je crois que, effectivement,
nous sommes ici pour étudier le projet de loi 102. Compte tenu du fait
que lors de la discussion sur l'adoption du principe du projet de loi, jamais
il n'a été question des amendements à la loi 150 et qu'il
n'a jamais été question de la loi 150, je vous demande de juger
irrecevables les amendements qui nous sont présentés.
Le Président (M. Cannon): Si vous me le permettez, M. le
ministre, juste une information supplémentaire. M. le
député, vous avez indiqué tout à l'heure que, dans
le cas où je rendrais une décision à l'effet contraire, il
y a deux avenues possibles qui sont tracées: d'une part, au moment de la
prise en considération, et la seconde piste, vous ne nous l'avez pas
indiquée. Pourriez-vous...
M. Jolivet: Bien sûr. Étant irrecevables, en
conséquence, nous ne les accepterons pas pour discussion ici et ils ne
seront pas adoptés du tout. Le ministre délégué aux
Forêts devra présenter - je pensais l'avoir dit, je m'excuse si je
ne l'ai pas dit - un projet de loi dans lequel il nous indiquera ses intentions
de correction au projet de loi 150, et là, nous aurons l'occasion de
faire la discussion de long en large.
Le Président (M. Cannon): Merci. M. le ministre.
M. Ciaccia: M. le Président, je n'ai pas voulu interrompre
le député de Laviolette dans ses discussions sur la loi 150.
Premièrement, l'article 69.1 ne se réfère pas à la
loi sur le régime forestier, mais plutôt à la loi sur les
transferts de terrains. Alors, les remarques du député de
Laviolette ne s'appliqueraient même pas à l'article 69.1. Elles
s'appliqueraient...
Le Président (M. Cannon): C'est l'article 79.1.
M. Ciaccia: Excusez-moi. L'article 79.1 n'a rien à voir
avec la loi 150, c'est la loi sur les transferts de terrains. En plus, c'est
une modification de concordance. Le député de Laviolette a
commencé à discuter de la question des droits de coupe. 3e ne
veux pas entrer dans le débat sur les droits de coupe ou dans le
débat de fond sur la loi 150.
C'est la raison pour laquelle nous avons retiré tout amendement
possible sur le fond.
En ce qui concerne les objections du député de
Laviolette... Ah oui! II a cité une intervention que j'avais faite lors
de la deuxième lecture - j'étais leader adjoint à ce
moment-là - pour dire qu'on discutait du projet de loi 102 et non pas du
projet de loi 150, C'est vrai. Sur le principe, sur le fond, on discutait du
projet de loi 102. On pouvait donner certains exemples, mais on ne discutait
pas du fond du projet de loi 150. Je l'ai dit lors de la deuxième
lecture et je le répète ici. Les modifications qu'on
suggère respectent cette intervention.
Alors, l'article 79.1 ne s'applique pas à la loi 150. L'article
79.2 est un article de concordance. Selon nos règlements, M. le
Président, nous avons le droit de faire des amendements qui ne sont pas
des amendements de fond mais des amendements de concordance. Je peux les
présenter n'importe quand durant les travaux de la commission
parlementaire. Alors, l'article 79.2 est strictement un article de
concordance.
L'article 79.3, c'est une erreur d'omission, ce n'est pas un article de
concordance. Je retire la proposition. Vous ne l'avez pas devant vous, mais je
ne présenterai pas l'article 79.3.
L'article 79.4, c'est strictement un amendement de concordance pour
assurer la conformité de la disposition à la section III du
présent projet de loi.
En ce qui concerne l'article 79.5, le but est de corriger une erreur de
copiste qu'on veut clarifier. Je suis prêt, si l'Opposition insiste, a
retirer l'article 79.5, mais je dirai à l'Opposition que, dans ce
cas-là, elle sera responsable de l'erreur contenue dans la loi, car on
essaie de la corriger et vous ne le voulez pas. Mais, en strict droit, j'admets
qu'il faut le consentement pour le faire adopter et, si je n'ai pas ce
consentement, je vais retirer la proposition faite à l'article 79.5.
M. le Président, je ne veux pas imposer au député
de Laviolette des obligations au-delà de nos règlements, mais, en
ce qui concerne nos règlements, je crois que j'ai le droit de
présenter des articles strictement de concordance, qui ne sont pas sur
le fond, et c'est ce que je fais avec les articles 79.1, sur la Loi concernant
les droits sur les transferts de terrains, 79.2 et 79.4.
L'article 79.6 aussi, M. le Président, c'est strictement un
amendement de concordance.
Le Président (M. Cannon): Est-ce que vous avez
terminé, M. le ministre?
M. Ciaccia: Oui, pour le moment.
Le Président (M. Cannon): M. le député
de Laviolette, est-ce que vous avez quelque chose à ajouter?
M. Jolivet: Oui, écoutez, M. le Président, le
ministre peut bien mettre le fardeau de la faute sur nous, mais il faudrait
peut-être, comme on dit, avant de regarder la paille dans l'oeil du
voisin, qu'on regarde la poutre qu'on a dans son propre oeil.
Tout ce que je vous dis...
M. Ciaccia: On l'a vu, on l'a vu, oui. On a fait une erreur. On a
regardé la petite faute dans notre oeil. On a regardé dans le
miroir et on a dit: On la sort de là et on veut la rectifier. Là,
vous ne le voulez pas. Alors, la balle est dans votre cour.
M. Jolivet: Effectivement, M. le Président - je n'ai pas
arrêté le ministre; c'est pour cela que je l'ai laissé
faire -quand j'ai parlé des articles 79.1 à 79.6, c'est parce que
je voulais qu'on coupe l'ensemble du sujet. Je ne voulais pas que... Je suis
prêt à accepter l'argumentation qui nous indiquerait que c'est
plus de concordance qu'autre chose, mais si le ministre indique... Je donne un
exemple typique qui est celui de l'article 79.3. Il dit qu'il est prêt
à retirer cela. Je pense qu'effectivement, si vous regardez ce qu'on
voit dans l'article, on peut bien penser qu'il y a une erreur d'omission qui a
été faite quant à ces choses dans la loi 150. Mais cela
joue sur la détermination du taux sur lequel nous avions des questions
à poser au ministre délégué aux Forêts. Nous
croyons que cet article demandait plus que des argumentations du ministre de
l'Énergie et des Ressources qui n'a pas eu à voir toute
l'argumentation qui a été tenue à cette commission et pour
laquelle nous avions fait valoir des points de vue. Quand on s'en va à
l'article 79.4 et qu'on dit que c'est seulement de la concordance, je dois vous
dire que c'est un peu plus pour moi. En tout cas, quand on parle des
"activités d'aménagement forestier en fonction des ressources
à protéger et des sites à préserver ou à
encadrer"... Quand on dit que "pour l'application du paragraphe 7° du
présent article, le gouvernement peut, par voie réglementaire
définir les sites à préserver ou à encadrer et
déterminer les aires de protection ou d'encadrement de ces sites", et
qu'on ajoute même dans un nouvel amendement qui nous a été
apporté hier ce qui suit: "Elles peuvent varier selon les
différentes unités territoriales prévues dans un plan
d'affectation visé à la section III du chapitre II de la Loi sur
les terres du domaine public", je vais vous dire que c'est un peu plus que
juste de la concordance.
M. Ciaccia: Excusez-moi, je voudrais suivre.
M. Jolivet: L'article 79.4.
M. Ciaccia: On ne l'ajoute pas, c'est déjà dans la
loi.
M. Jolivet: Quoi?
M. Ciaccia: Ce que vous venez de citer.
M. Jolivet: Mais je m'excuse...
M. Ciaccia: C'est strictement pour conformité.
M. Jolivet: Je m'excuse, M. le ministre, j'ai eu deux
amendements. Vous me présentez l'article 79.4. Si je vous lis l'article
79.4...
M. Ciaccia: Prenez le deuxième qu'on vous a
présenté.
M. Jolivet: C'est ce que je vous dis. M. Ciaccia:
D'accord.
M. Jolivet: C'est ce que je vous dis. On parle de tout l'ensemble
quand on donne ces informations concernant ce texte, l'ensemble des traitements
sylvicoles, des techniques sylvicoles et autres. Je pense que c'est plus qu'une
simple concordance. Ce sont, en vertu de l'article 171 de la Loi sur les
forêts, des modifications qui ont pour but d'assurer la conformité
de la disposition à la section III du présent projet de loi.
Quant à l'article 79.5, quand le ministre vient nous dire que
c'est notre faute si cela n'a pas pour effet de corriger une erreur
d'écriture... On dit ceci: "Le projet de loi est modifié par
l'insertion, après l'article 79.4, de l'article suivant: 79.5 L'article
234 du projet de loi est modifié par le remplacement, dans la
troisième ligne, des mots "exigibles en vertu de l'article 7" par ce qui
suit: "prescrit en vertu de l'article 5 pour cette catégorie de permis
en fonction des taux unitaires établis conformément à
l'article 72". C'était une de ces grosses discussions que nous avions
entre les droits prescrits et les droits exigibles à l'époque de
la loi 150. Donc, pour nous, c'est un peu plus que de dire: C'est une erreur
d'écriture; on a fait des corrections, mais on oublié
celle-là.
Quant à l'article 79.6, cela justifie un peu ce qu'on disait
à l'époque: II faut que l'ensemble des corrections qui sont
apportées prennent effet en même temps que les dispositions
qu'elles corrigent, c'est-à-dire que cela aurait dû être en
vigueur le 1er avril. Donc, c'est rétroactif ce qu'on fait là. On
vient "rétroagir" sur des conditions adoptées au mois de
décembre dernier en disant que cela va entrer en vigueur le 1er
avril 1987. Si je ne me trompe pas, on est le 14 avril 1987 aujourd'hui.
Donc, c'est une mesure rétroactive. J'aimerais mieux, à ce
moment-là, que le ministre délégué aux Forêts
vienne s'expliquer, vienne nous donner les raisons. Les gens ont actuellement
raison de s'insurger contre les taux fixés actuellement parce qu'ils ne
savent pas comment on a fixé le coût basé sur la valeur
marchande des bois sur pied. Il y a des gens qui nous disent: Écoutez,
pour les transactions prévues pour telle ou telle sorte de bois, ils
n'ont pas pris les plus grosses, ils ont pris les plus petites et cela donne
des taux plus élevés. C'est vrai. Mais nous, on voudrait discuter
avec celui qui a la responsabilité de cela. Mais on n'a pas cette
possibilité. Or, dans ces circonstances, vous aurez à prendre une
décision. Vous pouvez la prendre immédiatement ou après
consultation. Mais je vous dis qu'il y a peut-être des choses qu'on est
prêt à accepter dans l'ensemble de ces articles sans avoir besoin
de demander si c'est une décision qui est basée sur la
recevabilité. Une chose qui est certaine, c'est que sur les articles
79.3, 79.4, 79.5 et 79.6, on a quelques points d'interrogation importants. (16
h 30)
M. Ciaccia: M. le Président, pour ajouter...
Le Président (M. Cannon): M. le ministre.
M. Ciacca: Le député peut bien dire ce qu'il veut
et interpréter les articles comme il le veut, le fait demeure que
l'article 79.1 est strictement de concordance. Je ne pense pas qu'il y ait de
discussion là-dessus. L'article 79.2 est encore un article qui assure la
concordance. L'article 17 de la loi a été adopté et on
fait un article de concordance. L'article 79.3 - j'ai dit que cela ne sert
à rien de faire un débat sur l'article 79.3 et de dire que, oui,
on veut discuter - je le retire. Il n'est plus là, il n'est plus devant
nous. N'en parlons pas, d'accord? On va mettre une croix. L'article 79.4 est
strictement encore un article de concordance. Cela couvre les changements qu'on
a faits à l'article 17. Ce n'est pas sur le fond. C'est pour ajuster le
plan d'affectation et le rendre conforme, parce qu'on a fait des changements
avec la loi 102. On ne va pas sur le fond de la loi 150 avec cela. L'article
79.5, on vous l'a dit, si vous ne voulez pas l'adopter, on maintient qu'il y a
une erreur cléricale et elle ne sera pas clarifiée, mais on
n'insiste pas pour procéder maintenant. Cela va être de votre
responsabilité. En ce qui concerne l'article 79.6... Écoutez, M.
le Président, tous les articles auxquels cela réfère sont
des articles de concordance. La seule chose qu'on dit, c'est que les articles
de concordance viennent en vigueur le premier avril, parce qu'on l'a fait pour
la concordance. Si le but initial de l'article qui a été
amendé était la concordance, c'est accessoire. L'article 79.6 dit
que ces articles vont venir en vigueur le premier avril; c'est un article de
concordance aussi. On ne va pas sur le fond. M. le Président, je vous
soumets très respectueusement que les articles que nous avons
l'intention de présenter comme amendements - mais qui ne sont pas encore
présentés - ne sont que des articles de concordance qui
n'affectent pas le fond. Il n'y a pas de débat de fond à faire et
d'après les règlements, j'ai le droit de les présenter et
je vais les présenter. Et je vous demande de rendre votre
décision sur ces articles de concordance.
M. Jolivet: Une question de vérification. Nous avons
l'article 79.6...
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: J'ai dans mon texte: Le projet de loi est
modifié par l'insertion, après l'article 79.5, de l'article
suivant:... Là, on écrit 79.6: Les articles 79.3 à 79.7
ont effet depuis le premier avril 1987...
M. Ciaccia: De 79.2 à 79.5, ce sont les articles que je
vais présenter, c'est pour faire la concordance.
M. Jolivet: Je veux essayer de voir quelle loi est visée.
Maintenant, M. le Président, juste avant que vous preniez votre
dernière décision, je vais arrêter là...
Le Président (M. Cannon): Ce n'est pas la dernière,
M. le député. Je ne l'ai pas encore prise.
M. Jolivet: Non, excusez-moi, mais votre prochaine
décision, voulais-je dire.
Le Président (M. Cannon): D'accord. Merci, monsieur le
député.
M. Jolivet: Quand on fait référence à des
lois précédentes, on en avait des exemples tout à l'heure,
on disait, pour vous donner un exemple pour bien clarifier... On était
à la loi sur l'aménagement, vous vous en souvenez. À
l'article 68, on disait que l'article 16 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme est modifé par l'addition, à la fin du paragraphe, du
texte suivant. À l'article 69, on disait: L'article 27 de cette loi...
Donc, on faisait référence à la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme. On avait ensuite l'article 29, toujours en
référence à la loi précédente. On avait tout
à l'heure l'article 72 qui amendait le paragraphe 2° de l'article 8
de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune; là, on
avait un
amendement qui précédait, qui l'indiquait de telle sorte
que la fois suivante on disait: Cette loi... On parlait toujours de la loi
qu'on venait d'amender en vertu des décisions exprimées dans les
notes explicatives de la Loi sur les terres du domaine public; donc, on faisait
toujours référence à quelque chose.
Là, on avait devant nous tous ces articles de loi. Maintenant, on
nous arrive avec une loi déjà adoptée au mois de
décembre dernier. Parce qu'on a des problèmes avec la loi et
parce qu'on sait qu'il y a eu des erreurs, au lieu de faire la discussion sur
un projet de loi qui amende la loi 150 pour que tous les intervenants aient la
chance de faire valoir leur point de vue, si nécessaire, on nous
amène par une loi connexe, qui est la loi 102, des corrections à
cette loi 150, sans permettre aux gens de faire valoir leur point de vue. Je
trouve cela épouvantable. C'est dans ce sens que l'Opposition dit que
nous croyons que les articles 79.1 à 79.7 doivent être
considérés comme irrecevables. Je n'ai pas voulu faire la
discussion article par article, mais j'aurais pu le faire. Cela aurait pu
prendre plus de temps. J'ai voulu simplement le faire globalement pour vous
permettre de prendre une décision globale et nous dire lesquels,
d'après vous, sont irrecevables. S'ils sont irrecevables et que le
ministre veut en discuter avec nous, il y aurait - je l'ai dit tout à
l'heure - des façons de le faire. Une des premières: faire venir
le ministre pour en discuter ici. On les aurait adoptés ou
refusés. On aurait au moins accepté de discuter du principe.
Deuxièmement, si cela ne fonctionne pas, on peut s'entendre, on a encore
le temps. Lors de la prise en considération du rapport, peut-être
aura-t-on l'occasion d'avoir une petite réunion de consultation
particulière avec le ministre délégué aux
Forêts pour s'assurer qu'on ne se trompe pas.
Je suis bien prêt à prendre les blâmes. Le ministre
peut bien m'attribuer les blâmes qu'il veut, en vertu de l'article 79.5,
et dire que c'est ma faute. Je peux lui dire que c'est la faute de son ministre
à l'époque qui a mal vu les choses. Venir nous dire aujourd'hui
que c'est notre faute parce que cela ne passe pas, les gens porteront le
jugement qu'ils voudront mais ce n'est pas moi qui le prendrai. Le ministre
peut bien m'accuser de n'importe quoi, mais les péchés de tout le
monde, je ne les prendrai pas. Ce n'est pas notre faute. À
l'époque, à l'étude de la loi 150, on l'a dit et
répété, on n'a pas fait les corrections qui s'imposaient.
On a fait travailler les gens à pleine vapeur et en leur disant: Si vous
ne marchez pas, vous allez avoir un bâillon sur votre tête. On n'a
pas eu notre bâillon sur la tête, parce qu'on a pris nos
responsabilités et, à la vitesse à laquelle on a
travaillé, il s'est glissé des erreurs. Maintenant ces erreurs
doivent être corrigées autrement que par l'intermédiaire
d'une autre loi. C'est par un projet de loi directement concernant la loi en
place que cela peut se faire. Et c'est dans ce sens que je vous demande: parmi
les articles 79.1 à 79.7, dites-moi lesquels sont irrecevables et on
discutera des autres.
M. Ciaccia: M. le Président.
Le Président (M. Cannon): Une dernière
intervention, M. le ministre.
M. Ciaccia: Le député de Laviolette dit qu'il veut
voir le point de vue des intervenants et que c'est épouvantable ne pas
avoir leur point de vue. On discute des amendements sur les articles de
concordance. Il n'est pas question d'avoir des points de vue sur les articles
de concordance. Ou ils sont en concordance ou il ne le sont pas. On dit,
à l'article 244 de notre règlement: "La commission saisie
étudie chaque article du projet de loi et les débats portent sur
les détails du projet. Les amendements doivent se rapporter à son
objet et être conformes à son esprit et à la fin qu'il
vise". "Conformes à son esprit", quand on parle d'articles strictement
de concordance, c'est certainement conforme à l'esprit du projet de loi.
On parle de relier le plan d'affectation, de l'ajuster, de le rendre conforme,
de chanqer certains numéros d'articles, de le rendre exécutoire,
c'est certainement l'esprit et l'objet du projet de loi. Dans l'article 79.2
-le député de Laviolette a mentionné "cette loi" - ce
n'est pas "cette loi", c'est la Loi sur les forêts. Alors, on peut ainsi
clarifier ces aspects. Sur le fond de la motion du député de
Laviolette, les amendements que je vous apporte, M. le Président, sont
conformes à l'article 244, ce sont les amendements qui se rapportent
à l'objet du projet de loi, qui sont conformes à son esprit, ce
sont des articles de concordance. Je ne touche pas au fond d'un autre projet de
loi. Strictement, quand on fait certains changements sur le plan d'affectation,
quand on a un certain article, par exemple, qui réfère à
l'article 7 et que cela devrait être l'article 5, c'est sûrement
dans l'esprit de notre loi et c'est pour la rendre exécutoire.
Autrement, la loi ne sera pas exécutoire. On ne peut pas
légiférer à moitié et dire: On va
légiférer pour aujourd'hui mais il va falloir revenir tout
à l'heure pour la rendre exécutoire. Non, non, je veux la rendre
exécutoire maintenant. C'est dans l'esprit de l'article 244 et c'est
pour cela, M. le Président, que... Sauf pour ceux que je vais retirer ou
que je ne présenterai pas, parce que je ne les ai pas encore
présentés, et sauf pour quelques ajustements mineurs pour
s'assurer que ce sont des articles de concordance, les amendements respectent
la
lettre et l'esprit du règlement.
Le Président (M. Cannon): Merci, M. le ministre.
M. Jolivet: Une question, et dois vous dire, M. le
Président, que cela va être ma dernière pour une raison
bien simple. Les articles 79.1, 79.2, 79.3, etc., par rapport à la loi,
ce sont des ajouts. Sans cela, on n'aurait pas eu l'article 79.1. On aurait eu:
L'article 79 est modifié en ajoutant le no 46 par rapport...
M. Ciaccia: C'est un amendement à la loi. Il est certain
que ce sont des ajouts. Chaque amendement est un ajout. Ce peut être un
ajout de concordance ou un ajout de fond et on vous dit que c'est un ajout de
concordance; cela se rapporte à l'objet de la loi et est conforme
à son esprit, aux fins qu'elle vise, que ce soit exécutoire.
M. Jolivet: Je vous remercie de me dire cela.
M. Ciaccia: J'en ai entendu assez.
Le Président (M. Cannon): Alors, merci beaucoup,
messieurs. Je voudrais le préciser au député de
Laviolette, la question qui a été formulée à la
présidence, essentiellement, n'est pas à savoir si globablement
l'ensemble des amendements au projet de loi 102 - article 79 - sont recevables
ou non. Je vais les examiner les uns après les autres, pièce par
pièce, pardon, tout en excluant l'article 79.3 car le ministre a
indiqué son intention de le retirer. Alors, je vais suspendre, et 79.5,
je crois...
M. Ciaccia: Non, 79.5 n'est pas retiré. Je retire
seulement 79.3.
Le Président (M. Cannon): Je vais suspendre, donc, pour
quelques minutes afin de consulter notre expert dans le domaine.
(Suspension de la séance à 16 h 43)
(Reprise à 17 h 13)
Le Président (M. Cannon): Donc, en fonction de la demande
du député de Laviolette, je vais statuer sur la
recevabilité des articles contenus dans le projet de loi 102.
D'abord, je dois indiquer que nous nous sommes largement inspirés
de l'article 244 de notre règlement qui dit: "La commission saisie
étudie chaque article du projet de loi et les débats portent sur
les détails du projet. Les amendements doivent se rapporter à son
objet et être conformes à son esprit et à la fin qu'il
vise."
Dans le cas des amendements, le projet de loi comme tel, avec les notes
explicatives, nous indique quel est l'objet de ce projet de loi. Je n'ai pas la
bonne version...
Enfin, le projet de loi concerne la gestion des terres, d'une part, et
porte également sur la gestion des ressources qu'elles supportent. C'est
donc à travers cette grille-là que nous avons
évalué l'ensemble des amendements qui nous ont été
présentés par le parti ministériel.
Donc, l'article 79.1, c'est un article qui modifie en soi l'article 1 de
la Loi concernant les droits sur les transferts de terrain et nous jugeons
qu'il est recevable et qu'il est un article de concordance. Quant à
l'article 79.2, il reprend essentiellement les termes de la Loi sur les
forêts et demande aussi d'appliquer la concordance. Donc, nous jugeons
que l'amendement est recevable. Par ailleurs, en vertu de l'article 193 de nos
règlements, je tiens à préciser que je modifie l'article
79.2 pour le rendre encore -je dirais - plus clair, en indiquant: "79.2
L'article 25 de la Loi sur les forêts est modifié..." plutôt
que de laisser les termes "L'article 25 de cette loi..."
Quant à l'article 79.4 qui...
Une voix: ...
Le Président (M. Cannon): Oui, l'article 79.3, j'avais
indiqué plus tôt qu'il avait été retiré.
Alors, 79.4 modifie l'article 171.7 et nous jugeons qu'il modifie la loi 150
et, par le fait même, confère un nouveau pouvoir
réglementaire à la loi 150. Par conséquent, nous jugeons
que cet amendement est irrecevable.
Quant à l'amendement 79.5, l'objet de la commission ici n'est pas
de corriger des erreurs d'écriture, puisqu'il s'agit d'une erreur
d'écriture qui s'est glissée dans l'étude du projet de loi
150 et, conséquemment, nous jugeons que cet amendement est irrecevable
également.
Dans le cas de l'article 79.6, la question de la
rétroactivité est une question de droit et le président de
la commission n'a pas à décider sur des questions de droit. Nous
jugeons donc qu'il est recevable et que, par ailleurs, il y a des
précédents à cet effet qui sont très clairs. Si les
membres de la commission s'opposent à cet amendement, ils n'ont
qu'à voter contre.
Par ailleurs, en vertu de l'article 193 de nos règlements, je
modifierais cet article en disant: "L'article 79.2 a effet depuis le 1er avril
1987". Donc, on biffe le texte qui dit: "Les articles 79.2 à 79.5 ont
effet depuis le 1er avril 1987". Alors, voilà, messieurs.
M. Jolivet: M. le Président, tant qu'à faire votre
concordance, si vous la faites
comme telle, ajoutez que le projet de loi est modifié
après l'insertion de l'article 79.2 au lieu de 79.5.
Le Président (M. Cannon): Oui, oui, vous avez raison.
Alors, j'appelle donc l'article 79.1.
M. Ciaccia: M. le Président, il s'agit d'une modification
de concordance, vu l'entrée en vigueur de la nouvelle Loi sur les terres
du domaine public.
Le Président (M. Cannon): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: II n'y a pas de problème quant à moi,
M. le Président. C'est un contexte expliqué.
Le Président (M. Cannon): Adopté.
M. Ciaccia: Tel qu'amendé par... Est-ce que je l'ai
présenté, l'article 79.2?
Le Président (M. Cannon): Non. M. Jolivet: Non.
M. Ciaccia: Alors, je vais le présenter. Je propose que le
projet de loi 102 soit modifié par l'insertion, après l'article
79.1, de l'article suivant: "79.2 L'article 25 de la Loi sur les forêts
est modifié par le remplacement du paragraphe 3° par le suivant:
"3° la compatibilité des activités d'aménagement
forestier avec l'affectation des terres du domaine public prévue dans un
plan visé à la section III du chapitre II de la Loi sur les
terres du domaine public (1987, chapitre (indiquer ici le numéro de
chapitre du projet de loi 102)." M. le Président, cette disposition vise
à assurer la concordance de l'article 25 de la Loi sur les forêts
avec la section III du présent projet de loi.
M. Jolivet: M. le Président, si je me souviens, lors de
l'adoption du projet de loi 150, nous avions enlevé un paragraphe en
disant qu'à ce moment-là il serait reporté à la loi
102, et c'était l'article 24, si je me souviens bien, qui disait: "la
compatibilité des activités qui s'exercent sur les diverses
unités territoriales, compte tenu des vocations identifiées dans
le plan d'affectation approuvé par le gouvernement conformément
à la Loi sur les terres du domaine public "1987, chapitre", etc. Le but
est de ramener ce paragraphe 3 de l'article 2A du projet de loi sur les
forêts à l'époque, qui est devenu par concordance,
probablement, l'article 25 si...
M. Ciaccia: C'est exact, M. le Président.
M. Jolivet: Et nous avions dit qu'effectivement nous verrions cet
amendement revenir, à l'époque de la loi 150; donc, on n'a pas
d'objection majeure, cela ne fait qu'assurer le lien entre les deux. Nous
croyons qu'il aurait toujours dû y avoir... Des complications auraient pu
survenir. Tout ce qu'on espère, c'est que, justement, il n'y en ait pas.
Dans ce contexte, on voit que les normes prévues par la loi 150, au
troisième paragraphe de l'article 25, se lisent comme suit: La
compatibilité des activités qui s'exercent sur les diverses
unités territoriales du domaine public, compte tenu de leurs vocations
respectives. En amenant dans la loi 102 le même texte, tel que
prévu dans un plan visé à la section III du chapitre II de
la loi 102, cela ne fait que la concordance.
M. Ciaccia: Effectivement, M. le Président.
Le Président (M. Cannon): D'accord. Est-ce que c'est
adopté, M. le député de Laviolette''
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Cannon): J'appelle donc l'article 79.6.
On est rendu à l'article 79.6 qui a été modifié
pour devenir 79.3. Alors, M. le ministre.
M. Ciaccia: II devient l'article 79.3.
M. Jolivet: Juste avant, M. le Président, simplement pour
montrer que dans l'ensemble nous sommes respectueux de certaines choses qui
existent. Vous aviez un amendement jugé irrecevable dans son ensemble;
nous sommes d'accord. Mais je pense qu'on pourrait accepter cependant l'erreur
d'écriture, telle que dite. Je vous réfère à
l'article de la loi 150. Si le ministre est d'accord, je serais d'accord pour
l'insérer, vous allez voir pourquoi. Je pense que c'est important. C'est
un amendement qui pourrait être fait d'un commun accord
immédiatement. À l'article 234 de la Loi sur les forêts, on
dit: "Le titulaire d'un permis délivré en application des
articles 230 à 232 doit payer sur le volume de bois abattu et
mesuré les droits exigibles en vertu de l'article 7." Effectivement, on
devrait plutôt lire l'article 5. Je pense que cela clarifierait pour
éviter qu'il y ait des problèmes. Je serais d'accord pour cette
partie seulement, autrement dit, changer l'article 7 par l'article 5. Si le
ministre est d'accord, à ce moment-là, cela deviendrait l'article
79.3 et l'article 79.4 amendé se lirait comme suit: Les articles 79.2 et
79.3.
Une voix: Je voudrais savoir quel était...
M. Jolivet: Non. Ah non! Ha! Ha! Ha!
Une voix: Alors, c'est l'articie 79.5...
Le Président (M. Cannon): L'ancien amendement 79.5 qui
était une erreur d'écriture. C'est juste, M. le
député de Laviolette?
Une voix: Non.
Le Président (M. Cannon): Non?
M. Jolivet: Oui, c'est cela. Ce que vous avez jugé
recevable, M. le Président, qui est l'article 79.5, il y en a une partie
qu'on est prêt à accepter. C'est vraiment une erreur
d'écriture. On doit écrire "5" au lieu de "7".
M. Ciaccia: Alors, l'article 79.3 se lirait comme suit: "Le
projet de loi est modifié par l'insertion...
Des voix: Est-ce que vous êtes favorable à cela?
M. Ciaccia: Oui, on est favorable. Une voix: Mais ils vont
le rédiger.
M. Ciaccia: D'accord, rédigez-le... On remplace le chiffre
7 par le chiffre 5.
Le Président (M. Cannon): Plus que M. le...
Une voix: C'est un nouveau texte.
Le Président (M. Cannon): Oui, c'est un nouveau texte.
Alors, vous me présentez un nouvel amendement tous les deux.
M. Jolivet: D'accord. On sait ce que cela veut dire. Moi, je suis
d'accord.
Le Président (M. Cannon): C'est recevable.
M. Ciaccia: D'accord, c'est recevable.
Le Président (M. Cannon): C'est un article de
concordance.
M. Ciaccia: On va vous le présenter.
Le Président (M. Cannon): C'est un article de concordance
là.
M. Jolivet: C'est cela. Là, c'est vraiment de concordance.
Ce qui veut dire que celui qui est intitulé 79.6 deviendrait 79.4 et on
dirait: "Le projet de loi est modifié par l'insertion, après
l'article 79.3 de l'article suivant: "79.4. Les articles 79.2 et 79.3..."
M. Ciaccia: L'article 79.3. M. Jolivet: C'est cela.
M. Ciaccia: Je propose que le projet de loi soit modifié
par l'insertion après l'article 79.2 de l'article suivant: "79.3...
M. Jolivet: C'est cela.
M. Ciaccia: ... L'article 234 de cette loi est modifié par
le remplacement, dans la troisième ligne, du chiffre "7" par le chiffre
"5". C'est cela?
M. Jolivet: C'est cela. M. Ciaccia: D'accord. Une voix:
C'est beau.
M. Ciaccia: L'accord et l'harmonie régnent, M. le
Président...
Le Président (M. Cannon): Adopté, M. le
député?
M. Jolivet: Adopté.
M. Ciaccia: ...on peut faire des choses fabuleuses.
Le Président (M. Cannon): L'article 79.4.
M. Ciaccia: Je propose que le projet de loi soit modifié
par l'insertion après l'article 79.3 de l'article suivant: "79.4 Les
articles 79.2 et 79.3 ont effet depuis le 1er avril 1987."
M. Jolivet: Comme ce sont des erreurs de copiste et que cela a
des effets, je ne suis pas en désaccord avec la
rétroactivité en vous disant, cependant, que si je me fiais au
ministre de l'éducation qui m'en a refusé plusieurs qui avaient
des effets aussi importants que ceux-là, l'harmonie aurait
été encore plus forte entre le ministre de l'Éducation et
moi-même, mais, pour le moment, on peut dire qu'entre le ministre de
l'Énergie et des Ressources et moi-même, l'harmonie règne
sur ce point-là.
Le Président (M. Cannon): Je suis très heureux de
constater l'harmonie qui règne en cette salle. Merveilleux!
Alors, si j'ai compris, l'ensemble des amendements de l'article
79...
Une voix: On n'a pas fini là.
Le Président (M. Cannon): Est-ce qu'il y en a d'autres
amendements a cet article? À l'article 79? Je ne crois pas.
M. Jolivet: Moi non plus.
Le Président (M. Cannon): Alors, l'article 79 tel
qu'amendé est adopté.
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Cannon): Merci, M. le
député de...
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Cannon): Merci, M. le
député... "des Îles-de-la-Madeleine".
M. Ciaccia: Alors, on est à l'article 80.
Le Président (M. Cannon): L'article 79 est adopté.
J'appelle donc l'article 80, M. le ministre.
M. Ciaccia: Cet article permet d'ajuster automatiquement dans une
loi ou un règlement les renvois qui pourraient être faits à
une disposition de la Loi sur les terres et forêts.
M. Jolivet: Cela fait référence à un article
qu'on a déjà adopté où on parlait de concordance et
cela inclut toujours l'article 19 qui, lui, a été amendé
à l'intérieur.
Le Président (M. Cannon): L'article 80 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Cannon): J'appelle l'article 81.
M. Ciaccia: L'article 81, M. le Président, reconduit
l'article 1 de la Loi sur les terres et forêts.
M. Jolivet: II y a un nouveau terme employé là. On
dit "l'application", par rapport à l'ancien terme qui était
"l'exécution". Depuis longtemps maintenant, c'est devenu:
"L'application" de la loi est entre les mains d'un tel ministre.
Une voix: Apparemment, c'est plus français.
M. Ciaccia: C'est du meilleur français, "l'application"
que "l'exécution".
M. Jolivet: Un "chief executive".
M. Ciaccia: Un "chief executive", oui, cela se traduit mal.
M. Jolivet: Donc, ce n'est pas le ministre
délégué aux Forêts, c'est bien sûr le ministre
de l'Énergie et des Ressources.
M. Ciaccia: "Le ministre de l'Énergie et des Ressources
est responsable de l'application de la présente loi".
M. Jolivet: Donc, c'est le ministre de tutelle.
M. Ciaccia: Non. Cela ne veut pas dire cela. Ce n'est pas cela
qu'on dit... (17 h 30)
M. Jolivet: I me donne des mauvais conseils.
M. Ciaccia: N'écoutez pas. Moi, quand je reçois de
mauvais conseils, je n'écoute pas.
M. Jolivet: Avant d'adopter l'article 82, M. le Président,
il serait peut-être bon de revenir à l'article 14.1 qu'il nous
reste.
M. Ciaccia: Oui, 14.1...
Le Président (M. Cannon): Si j'ai bien compris, l'article
81 est adopté.
M. Ciaccia: Adopté. Le Président (M. Cannon):
Bon, merci.
Articles en suspens
M. Ciaccia: M. le Président, si vous vous en souvenez, on
avait suspendu l'étude de l'article 14.1 pour fins de consultation avec
les MRC et leurs représentants. On m'informe qu'on est arrivé
à une entente avec les conseillers juridiques des MRC, Me Bégin
et Me Martel.
Je propose que le projet de loi soit modifié par l'insertion,
après l'article 14, de l'article suivant: "14.1. Un permis autorisant
une opération cadastrale ne peut être refusé par une
corporation municipale à une municipalité régionale de
comté à l'égard d'une terre sous l'autorité du
ministre pour le seul motif que la localisation, la superficie ou les
dimensions de cette terre ne permettent pas de respecter les exigences en ces
matières d'un règlement de contrôle intérimaire ou
d'un règlement de lotissement, si l'une ou l'autre des conditions
suivantes est respectée: 1° l'opération cadastrale permet de
conférer un titre d'occupation valable à l'occupant d'une terre
qui, le (insérer ici la date d'entrée en vigueur du
présent article) est possédée sans titre ou à titre
précaire; 2° l'opération cadastrale permet d'augmenter la
superficie d'une terre du domaine public ou du domaine privé sur
laquelle une personne détient un titre d'occupation valable le
(insérer ici la date d'entrée en vigueur du présent
article)."
M. le Président, cette disposition vise à permettre de
régulariser des titres d'occupation sur des terres publiques dont
les
caractéristiques ne satisfont pas aux exigences d'un
règlement de contrôle intérimaire ou de lotissement. Elle a
été élaborée après consultation de l'Union
des municipalités régionales de comté du
Québec.
M. Jolivet: Avez-vous autre chose à ajouter?
M. Ciaccia: Pardon?
M. Jolivet: Vous n'avez pas d'autre chose à ajouter?
Le Président (M. Cannon): M. le député de
Laviolette, avant de vous passer ta parole, il faut préciser que
l'amendement original a donc été retiré et remplacé
par cet amendement.
M. Ciaccia: Je retire l'amendement original et je le remplace par
celui que je viens de vous présenter.
Le Président (M. Cannon): Merci beaucoup, M. le ministre.
M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: Oui, il y avait une petite question. Nous avons fait
nos propres consultations qui nous permettent de voir ce qui se passe et de
nous assurer qu'on ne fait pas d'erreurs qui devront être
corrigées plus tard par d'autres lois, comme la Loi sur les mines qui
aurait pu corriger des choses, en tout cas.
M. Ciaccia: C'est un ministère. On peut les corriger, les
changer.
Des voix: Ha! Ha!
M. Jolivet: Le ministre de l'Énergie et des Ressources
s'est organisé pour devenir ministre délégué aux
Forêts, à un moment donné, pour une question de poteaux
quelque part au Québec.
M. Ciaccia: Ah! Ce n'est pas gentil, ce n'est pas gentil.
M. Jolivet: Ha! Ha! Mais c'est ce qu'on m'avait dit. C'est pour
cela que... "D'une terre sous l'autorité du ministre pour le seul motif
que la localisation, la superficie ou les dimensions de cette terre ne
permettent pas de respecter les exigences." Les gens ne voient pas pourquoi
vous continuez à mettre "la localisation" par rapport à
"superficie" et "dimensions". Ils ne voient pas la relation qui existe entre
"la localisation" et les deux opérations prévues à
l'article aux conditions qui suivent.
M. Ciaccia: On m'informe que, selon les règlements en
vigueur, un lot doit être adjacent à un chemin public et c'est
pour régulariser ces cas de localisation des terrains...
M. Jolivet: Quand vous dites le règlement, est-ce le
règlement intérimaire ou le règlement permanent?
M. Ciaccia: Non, les règlements de lotissement.
M. Jolivet: En tout cas, les gens...
M. Ciaccia: Si on ne met pas cela, cela ne nous permettra pas de
régulariser la réserve des trois chaînes qu'on a
l'intention de faire. Parce que, là, il n'y a pas de chemin public,
d'habitude.
M. Jolivet: Oui. C'est vrai.
M. Ciaccia: II y a juste la continuation du terrain.
M. Jolivet: Écoutez, compte tenu de la discussion que nous
avons eue, on voulait s'assurer qu'on pourrait enlever cette partie s'il y
avait moyen de le faire, mais vous me dites maintenant que c'est pour
régulariser certains dossiers. Je ne pense pas que cela soit l'occasion
de faire une bataille. La discussion a été faite avec beaucoup
plus de sérénité que jeudi passé et, en
conséquence, nous serions prêts à adopter l'article
14.1.
Le Président (M. Cannon): Alors, l'article 14.1 est
adopté.
M. Ciaccia: L'article 14.1 est adopté.
Le Président (M. Cannon): À 63, si je me rappelle
bien, M. le député de Laviolette, vous avez eu la période
du lunch pour pouvoir examiner les règlements.
M. Jolivet: Elle a été brève.
Le Président (M. Cannon): Je comprends.
M. Jolivet: Mais compte tenu de cela, M. le Président,
j'ai eu l'occasion, pendant votre absence bien obligatoire pour la discussion
sur la recevabilité de parler avec le ministre et nous avons
mentionné la possibilité d'une rencontre, d'une séance de
travail qui, en vertu de nos règlements, pourrait durer un maximum de
deux heures, on s'y engage auprès du ministre. On pourrait
étudier les règlements avant leur publication lors de cette
séance de travail, de telle sorte qu'on pourrait faire comme on a fait
avec le ministre délégué aux Forêts, une sorte de
discussion où on adopte, en fait, l'ensemble de ce qu'on peut appeler
les pouvoirs qui habilitent le ministre à faire des
choses. En conséquence, si le ministre nous dit oui
immédiatement, nous croyons que nous pourrons passer rapidement à
travers l'article 63.
M. Ciaccia: Je suis d'accord, M. le Président, pour faire
cette séance de travail.
Le Président (M. Cannon): D'accord.
M. Jolivet: M. le Président, nous sommes prêts
à procéder à l'article 63.
M. Ciaccia: Je vais présenter l'amendement et,
après cela, nous pourrons procéder à la discussion. Je
vais retirer l'autre amendement que j'ai fait et je le remplace par le suivant.
Je propose que l'article 63 soit modifié: "1° par le remplacement du
paragraphe 1 par le suivant: 1 fixer les frais exigibles pour l'enregistrement
de droits au terrier; "2° par l'insertion, après le paragraphe 1 ,
du paragraphe suivant: l°.l fixer les frais de recherche exigibles pour
l'attestation de tout renseignement écrit concernant les inscriptions au
répertoire prévu à l'article 12 et les droits
consignés ou inscrits dans les registres prévus aux articles 21
et 26; "3° par la suppression, dans la quatrième ligne du paragraphe
2°, des mots "de terres"; "4° par l'insertion, après le
paragraphe 2°, des paragraphes suivants: 2°.l fixer les frais exigibles
pour le transfert d'une terre en vertu des articles 10 et 11; 2°.2
déterminer les personnes, ministères ou organismes qui sont
exemptés du paiement des frais visés aux paragraphes 1°,
l°.l, 2° et 2°.l; "5° par le remplacement des paragraphes
4° et 5° par les suivants: 4° établir les normes et
conditions selon lesquelles l'accès et le séjour sur les terres
peuvent s'exercer et déterminer les circonstances où
l'accès et le séjour peuvent y être prohibés; 5°
prévoir les conditions et les circonstances où une autorisation
n'est pas requise pour ériger ou maintenir un bâtiment, une
installation ou un ouvrage sur les terres autrement que dans l'exercice d'un
droit ou pour l'accomplissement d'un devoir imposé par une loi; "6°
par l'addition, après le paragraphe 8° , du paragraphe suivant:
9° déterminer, parmi les dispositions d'un règlement
adopté en vertu du présent article, celles dont la violation
constitue une infraction au terme de l'article 61.1; "7° par l'addition,
à la fin, de l'alinéa suivant: Les règlements
édictés en vertu du paragraphe 2° du premier alinéa
peuvent prévoir des conditions, des prix et des frais différents,
lesquels peuvent varier selon les catégories d'usagers et selon les
zones ou les territoires que le gouvernement détermine."
Je pourrais faire certains commentaires avant de...
Le Président (M. Cannon): Allez, M. le ministre.
M. Ciaccia: Alors, la première modification vise à
supprimer l'expression "droits d'enregistrement", seuls des frais sont
exigés. La deuxième modification ajoute...
M. Jolivet: M. le ministre, si on pouvait y aller morceau par
morceau, cela irait plus vite.
Quand vous dites que la première modification vise à
supprimer l'expression "droits d'enregistrement", autrement dit, cela
deviendrait "fixer les frais exigibles pour l'enregistrement de droits." Donc,
ce serait les mots "les droits et" qui seraient enlevés. Oui, c'est
cela: "les droits et".
M. Ciaccia: C'est cela.
M. Jolivet: Cela deviendrait "fixer les frais exigibles pour
l'enregistrement de droits au terrier." C'est en concordance avec ce qu'on
avait déjà adopté. En fait, toutes les dispositions ici
font référence aux articles précédents.
Le premier amendement est adopté.
M. Ciaccia: La deuxième modification ajoute une
habilitation omise par oubli lors du dépôt. Ces frais de recherche
sont actuellement exigés en vertu de la Loi sur les terres publiques
agricoles. On ajoute l'article 1.1, ce sont des frais de recherche.
M. Jolivet: M. le ministre, vous nous dites que la
deuxième modification ajoute une habilitation omise par oubli lors du
dépôt. Et quand on parle du répertoire à l'article
12, on dit: "Le ministre constitue et tient à jour un répertoire
où toutes les terres...". Dans le répertoire, ce sont les
ministres qui vont donner ces renseignements, soit le ministre
délégué aux Forêts, le ministre
délégué aux Mines, le ministre de l'Agriculture, etc. Si
je comprends bien, vous nous amenez une nouvelle chose qui parle de
l'inscription au répertoire prévu à l'article 12. Vous
nous amenez, après cela, au point 4 de votre amendement à
l'article 63, l'article 2°.2, et vous dites: "déterminer les
personnes, ministères ou organismes qui sont exemptés du
paiement." La question, c'est la corrélation entre l'un et l'autre. On
dit: S'il y a des gens qui ne paient pas, il y en a d'autres qui vont payer.
Donc, les frais vont être partagés par ceux qui paient et non pas
par ceux qui ne paient pas. Est-ce que cela veut dire que cela a pour but
d'augmenter le coût pour ceux qui vont payer par rapport à ceux
qui ne paieront pas?
M. Ciaccia: Bien non, je ne penserais pas.
M. Jolivet: Écoutez, si on fait une étude et on
dit: II y a tant d'inscriptions et, pour le travail de la secrétaire, la
recherche et tout cela, cela coûte à chaque inscription, disons,
50 $. C'est un exemple. II y a des gens qui vont payer ces 50 $ et d'autres qui
ne les paieront pas.
M. Ciaccia: Minute! Je dois vous arrêter. Ce n'est pas pour
l'inscription, c'est pour la recherche. On ne fait pas payer dans cela des
inscriptions.
M. Jolivet: Disons que c'est 5 $, votre inscription. C'est quoi?
Disons un prix...
M. Ciaccia: C'est pour la recherche. Alors, on ne peut pas
imputer à ceux qui ne paient pas... A 1°, on fixe les frais
exigibles pour l'enregistrement des droits. D'accord? Après cela, on
dit: On va fixer les frais de recherche. Alors, ils ne seront pas
augmentés. S'il y a des gens qui n'en paient pas ou des gens qui ne font
pas de recherche, on pourra faire le même argument.
M. Jolivet: C'est parce qu'il faut faire la relation avec
l'article 2°.2. Vous dites à l'article 2°.2: déterminer
les personnes, ministères ou organismes qui sont exemptés du
paiement des frais visés au paragraphe 1°", soit "les frais
exigibles pour l'enregistrement de droits au terrier et, au paragraphe
l°.l, "les frais de recherche". Donc, il y a quelqu'un qui va payer cela.
Mais si au bout de la course on fait une moyenne du coût, le
président du Conseil du trésor va vous dire: Un instant! Cela
coûte combien, à l'article 1, les frais exigibles pour
l'enregistrement? Cela coûte combien, les frais de recherche? Tout cela
ensemble, ils vont faire une moyenne et ils vont dire: Désormais, cela
coûte tant. Comme il y a des gens qui ne paient pas, ceux qui paient vont
payer plus s'il faut payer cela, pour que ce ne soit pas, - je ne peux pas dire
"rentable" - déficitaire.
M. Ciaccia: On cherche à éviter d'imputer cela aux
ministères et aux municipalités. On n'a pas l'intention de fixer
des frais pour les ministères, ni pour les municipalités.
M. Jolivet: À l'article 2°.2, on a "organismes"; vous
allez considérer que les municipalités sont des organismes.
M. Ciaccia: Oui, les municipalités sont des organismes.
(17 h 45)
M. Jolivet: Cela veut dire que, si moi,
Jolivet, je vais enregistrer des choses au terrier, et qu'il y a des
frais de recherche, etc., il y aura quelqu'un, à un moment donné,
qui va me dire: Cela coûte tant. Non Jolivet, cela te coûte 50 $,
tout cela ensemble. Mais s'il y a des gens qui ne paient pas, cela va
coûter quelque chose, il va y avoir un déficit quelque part. Donc,
le ministre responsable du Conseil du trésor va dire: Un instant! II y a
un déficit dans cette affaire, vous allez faire payer cela par ceux qui
paient.
M. Ciaccia: Un instant! On ne dit pas que les frais doivent
couvrir tous les coûts, car s'il fallait couvrir tous les coûts, je
pense qu'il y a bien du monde qui rouspéterait. On va fixer des frais
raisonnables qui vont inclure certains coûts, mais ils n'incluront pas
tous les coûts. Cela va être pas mal difficile. Vous savez, un
ministère qui n'est pas autosuffisant en revenus...
M. Jolivet: L'article 3 2 parle d'un ministère...
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: ...surtout du ministre. Le problème que j'ai,
c'est que, lorsque je veux faire référence à l'article 13,
on dit: "Pour la constitution et la mise à jour du répertoire,
chaque ministre et chaque organisme public désigné par le
ministre doivent informer ce dernier, etc." Donc, il y a des coûts
d'engendrés quant à l'inscription, quant à la recherche,
etc., et vous dites en vertu de l'amendement que vous présentez à
2.2: "déterminer les personnes, ministères ou organismes qui sont
exemptés du paiement des frais visés aux paragraphes..." Il y a
du monde qui ne paiera pas.
M. Ciaccia: Des organismes, des ministères.
M. Jolivet: Oui.
M. Ciaccia: II peut y avoir des personnes aussi. Il se peut qu'il
y ait une catégorie de personnes. Je ne peux pas donner un exemple
maintenant.
M. Jolivet: Les communautés religieuses.
M. Ciaccia:On pourrait en discuter lors de la séance de
travail.
M. Jolivet: Lors des règlements. En tout cas, nous vous
disons qu'on s'inquiète un peu parce que je veux bien me fier sur ce que
le ministre dit aujourd'hui, mais, dans cinq ans, il ne sera peut-être
plus là et, dans dix ans, il va y en avoir un autre, c'est
sûr. Il va y avoir un président du Conseil du trésor
qui sera peut-être plus exigeant que celui qu'on a ou peut-être
moins exigeant, je ne le sais pas. II y a une chose...
M. Ciaccia: Ce n'est pas le coût moyen, c'est à la
pièce. C'est le coût unitaire, pas le coût moyen.
M. Jolivet: Non, je le sais. D'accord, d'accord. Ce que je veux
vous dire... Je vais l'expliquer de nouveau.
M. Ciaccia: J'ai compris que, si cela coûte 1 000 000 $,
s'il y en a 200 000 qui l'utilisent, c'est 5 $ chacun. Si 200 000 l'utilisent
et que 100 000 paient...
M. Jolivet: Et 100 000 ne paient pas.
M. Ciaccia: ...cela veut dire 10 $ chacun.
M. Jolivet: Cela veut dire 10 $. C'est cela qui
m'inquiète.
M. Ciaccia: Ce n'est pas comme cela que cela va être
calculé.
M. Jolivet: Cela veut dire que vous allez faire un calcul... En
tout cas, je ne m'y fie pas parce qu'on va avoir un problème tout
à l'heure. Je vous dis tout simplement que cela m'inquiète parce
que c'est par le paragraphe 2° .2, l'exemption... Je comprends que vous
voulez...
M. Ciaccia: Oui, mais là...
M. Jolivet: ...éviter de vous payer entre vous...
M. Ciaccia: Premièrement... M. Jolivet: ...entre
ministères.
M. Ciaccia: ...de nous payer entre nous et ce n'est pas
nécessairement qu'on veut faire payer toutes les municipalités et
tous les organismes qui viennent faire une recherche aussi. On ne veut pas
être dans l'obligation de faire payer les municipalités.
M. Jolivet: Je vais vous dire une affaire, M. le ministre. En ce
qui concerne le transport, il y a des calvettes qui ne sont plus bonnes qui
sont enlevées, par le ministère.
Une voix: Quoi?
M. Jolivet: II y a des calvettes qui ne sont plus bonnes et qui
sont enlevées par le ministère et apportées à un
dépôt. Au lieu de les donner à des municipalités
pour des besoins qu'elles ont, pour leurs ruelles et ces affaires, ce qu'on
fait, c'est passer le bulldozer dessus pour que personne ne les utilise. Cela
n'a pas de bon sens. Entre vous et moi, il y a une politique complète de
l'utilisation des rebuts du ministère des Transports. C'est tellement
difficile à appliquer qu'on les "scrappe", en bon
québécois. Il y a des gens qui seraient prêts à
faire la récupération de cela. Ils ne peuvent pas le faire parce
qu'ils n'ont pas l'argent pour l'acheter. Ils veulent le vendre au prix
coûtant; cela n'a pas de bon sens. If y a des choses comme cela qui font
que, finalement, cela coûte plus cher à la société.
Je ne vous parle pas de choses qui se passaient il y a 40 ans; je vous parle de
choses qui se passent cette année.
M. Ciaccia: Mais on ne veut pas se facturer, comme vous le dites,
entre ministères parce que seulement la comptabilité...
M. Jolivet: C'est de l'administration, tout cela.
M. Ciaccia: C'est de l'administration.
M. Jolivet: Cela augmenterait les frais. D'accord.
M. Ciaccia: Si c'était le coût moyen? Par exemple,
si un ministère passe toute une journée à faire des
recherches, on ne veut pas prendre ce coût-là et...
M. Jolivet: Non.
M. Ciaccia: ...le refiler a celui qui paie.
M. Jolivet: En tout cas, M. le ministre, on ne fera pas une
discussion plus longue. On vous dit qu'on a un point d'interrogation. On aura
l'occasion de le voir...
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: ...lorsqu'on étudiera les
règlements.
M. Ciaccia: Lorsqu'on étudiera les règlements.
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Cannon): L'article 14.1 est
adopté?
Une voix: Nous sommes rendus à l'article 63.
Le Président (M. Cannon): Vous m'excuserez.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Cannon): L'article 63.
M. Ciaccia:Le président essayait seulement
d'accélérer un peu les travaux.
M. Jolivet:Cela allait bien, pourtant.
Le Président (M. Cannon): Un instant! Je pense que vous
vouliez lire une troisième modification, M. le ministre.
M. Ciaccia: Oui. La troisième modification vise à
étendre à la vente d'améliorations ou de bâtisses
l'habilitation nécessaire pour fixer des prix.
M. Jolivet: D'accord. Dans le troisième, c'est la
suppression des mots "de terres".
M. Ciaccia: D'accord.
M. Jolivet: Par le fait même, l'article 2° est
adopté tel qu'amendé. Cela va, M. le Président?
M. Ciaccia: D'accord. Le paragraphe 2° est adopté.
M. Jolivet: Tel qu'amendé.
M. Ciaccia: Tel qu'amendé. Bon. J'arrive à la
quatrième modification qui vise à prévoir une habilitation
identique à celle du paragraphe 1° de l'article 63 pour couvrir les
frais auxquels peuvent être assujettis les organismes en vertu de
l'article 11.1. Elle vise également à prévoir la
possibilité d'exempter du paiement de ces frais certains organismes.
"Les transferts visés aux articles 10 et 11 sont assujettis, le cas
échéant, au paiement des frais fixés par le gouvernement
par voie réglementaire." À l'article 63, on se donne le pouvoir
de fixer ces frais. Il me semble que c'est raisonnable et logique.
M. Jolivet: Quand vous allez tranférer au
fédéral, vous allez demander le gros prix.
M. Ciaccia: Vous pouvez être sûr et certain qu'on va
y mettre des conditions.
M. Jolivet: Adopté, vu la discussion qu'on a eue
précédemment.
M. Ciaccia: La cinquième modification habilite le
gouvernement à prévoir...
M. Jolivet: Avant d'aller là, M. le Président,
est-ce qu'on peut aller au troisième alinéa? On va
l'étudier tout de suite pour ne pas l'oublier.
M. Ciaccia: D'accord. Le troisième alinéa,
adopté. Est-ce que je suis au quatrième?
Le Président (M. Cannon): Vous êtes bien parti.
C'est sur l'ensemble que je vais vous demander si...
M. Jolivet: Le cinquième amendement proposé, c'est
aux 4° et 5°. On va passer 3° sans l'avoir vu. On est mieux de
faire 3°.
Le Président (M. Cannon): On y reviendra ensuite.
M. Ciaccia: La cinquième modification habilite le
gouvernement à prévoir ce qui est déjà
évoqué à l'article 47. On va regarder à l'article
47.
M. Jolivet: II s'agissait des conditions d'accès et de
séjour sur les terres publiques.
M. Ciaccia: Oui. L'accès et tout...
M. Jolivet: C'est cela. Le cinquième, c'était...
Cela va. II n'y a pas de problème, quant à moi.
M. Ciaccia:D'accord?
Le Président (M. Cannon): Cela va. L'harmonie règne
toujours.
M. Ciaccia: La sixième modification vise à
permettre de...
M. Jolivet: Juste un instant. M. le Président, je ne veux
pas me mêler. Je vais revenir au texte initial, si vous voulez. Dans le
texte initial, on vient de passer par-dessus le 3°; je ne voudrais pas
l'oublier. D'accord?
M. Ciaccia: C'est ça.
M. Jolivet: Non, mais j'aimerais mieux qu'on le fasse et qu'on
s'assure qu'on les a tous faits. Il n'y a pas d'amendement au paragraphe
3°. Est-ce que le ministre peut me dire ce que veut dire cette partie:
"prévoir les usaqes d'utilité publique"?
M. Ciaccia: Le troisième qui n'est pas amendé,
qu'est-ce que cela veut dire? Attendez, je vais le regarder. Les usages
d'utilité publique pour les cessions gratuites de terres, cela se
réfère à l'article 30.
M. Jolivet: Quand on avait fait mention, à
l'époque, que vous aviez le droit de céder des terres de
façon qratuite à la condition qu'il y ait des usages
d'utilité publique, ce sera dans ces règlements, en vertu du
paragraphe 3° de l'article 63.
M. Ciaccia:Exactement. C'est pour habiliter cela.
M. Jolivet: Parfait! Maintenant, les paragraphes 4° et 5
° sont remplacés par
ceux que vous avez lus tout à l'heure. M. Ciaccia: Oui.
Là, on arrive...
M. Jolivet: Non. N'y allez pas. On n'a pas fini.
M. Ciaccia: On n'arrive pas? D'accord. Dites-moi quand on va
arriver.
M. Jolivet: Je vais vous le dire, ne me pressez pas. Cela va plus
vite quand vous ne me pressez pas.
M. Ciaccia: Je ne vous presse pas; c'est pour cela que je vous
demande de me le dire.
M. Jolivet: M. le Président, à la cinquième
modification présentée, on dit: "Par le remplacement des
paragraphes 4° et 5°" de l'original. Le quatrième se lirait
comme prévu dans l'amendement et le cinquième?
M. Ciaccia: Comme prévu par l'amendement.
M. Jolivet: Et nous sommes d'accord avec ces deux amendements, M.
le Président. Nous passons au sixième.
M. Ciaccia: La sixième modification vise à
prévoir les dispositions...
M. Jolivet: Non, non.
M. Ciaccia: Ah! La cinquième, d'abord.
Une voix: Oui, oui, d'accord avec la cinquième.
M. Ciaccia: Vous êtes d'accord avec la cinquième?
Après la cinquième, c'est la sixième.
M. Jolivet: Oui, mais c'est sixièmement dans la loi
actuelle présentée.
M. Ciaccia: Ah! Dans la loi actuelle! Moi, je vous parlais de mes
amendements.
M. Jolivet: Ne parlez pas de vos amendements.
M. Ciaccia: D'accord.
M. Jolivet: Vous êtes plus fort dans les amendements.
M. Ciaccia: Le sixième de la loi, c'est la norme pour les
chemins. Cela réfère à l'article 49.
M. Jolivet: "Autres que les chemins forestiers ou miniers."
M. Ciaccia: "Autres que les chemins forestiers ou miniers."
M. Jolivet: Adopté.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Cannon): Adopté.
M. Jolivet: Septième.
M. Ciaccia: Septième.
M. Jolivet: Dans votre loi.
M. Ciaccia: Dans ma loi, ce sont les normes pour le droit de
circulation. C'est l'article 49.
M. Jolivet: Là, c'était toute la question du
dossier de la loi sur la sécurité routière, les normes
minimales, certaines...
M. Ciaccia: Oui, certaines. C'est le changement que vous aviez
suggéré.
M. Jolivet: Oui. Adopté. M. Ciaccia: D'accord.
M. Jolivet: Paragraphe huitième de votre loi.
M. Ciaccia: Paragraphe huitième dans ma loi, c'est le
calcul des redevances des usagers des chemins. Il fait allusion à
l'article 50, selon l'amendement, mais on ne l'avait pas amendé.
Une voix: Oui, oui, on a retiré l'amendement, mais
c'était resté là quand même.
M. Ciaccia: D'accord. On réfère à l'article
50 et l'article 50 nous dit: "Tout chemin construit sur le domaine public en
fait partie".
M. Jolivet: Ce n'est pas l'article 50: "établir des
règles de calcul de la contribution qui peut être imposée
le cas échéant aux usagers d'un chemin visé au paragraphe
6 - c'est celui d'en haut - par celui qui en assume les coûts de
construction ou d'entretien."
M. Ciaccia: Ahl Ce n'est pas 50. M. Jolivet: Non, non.
C'est 51. M. Ciaccia: 51.
M. Jolivet: "Sous réserve des règlements
adoptés en vertu des paragraphes..." Même là, il n'est pas
là. Non, même pas là.
M. Ciaccia: C'est un pouvoir qu'on veut se donner, au cas...
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Jolivet: Ah oui! Oui, oui. Savez-vous ce qui arrive là?
Je vous comprends. C'est parce que vous n'avez pas fait vos concordances que
vous allez faire. Vous aviez présenté un article 50. L'article 50
est modifié par l'addition de l'alinéa suivant: "La personne qui
assume les coûts de construction et d'entretien d'un chemin...". Vous
l'avez retiré.
M. Ciaccia: On l'a retiré.
M. Jolivet: Donc, le paragraphe 8°, le retirez-vous?
M. Ciaccia: Non.
M. Jolivet: Mais à quoi allez-vous
référer?
M. Ciaccia: On va penser à quelque chose.
Une voix: Ha! Ha! Ha!
M. Ciaccia: On va penser à quelque chose. Écoutez,
c'est dans la loi. Farce à part, c'est déjà dans la
loi.
M. Jolivet: Je le sais bien, mais vous avez retiré
l'amendement à l'article 50. Vous avez dit: La modification habilite le
ministre a fixer les contributions des usagers des chemins à
défaut d'entente entre les intéressés. Vous m'avez dit: On
le retire parce qu'on ne veut pas mettre des barrières. Vous vous en
souvenez? Vous ne vouliez pas mettre des barrières.
M. Ciaccia: Oui, alors, si on a enlevé l'article 50, je
présume qu'il faudra enlever le paragraphe 8 .
M. Jolivet: Vous n'avez pas retiré l'article 50. Vous avez
retiré l'amendement.
M. Ciaccia: L'amendement, oui, oui, c'est cela.
M. Jolivet: Qui, lui, était fait pour le
huitièmement.
M. Ciaccia: Le gouvernement peut, par règlement,
déterminer la contribution qui peut être imposée aux
usagers d'un chemin forestier pour sa construction, son amélioration et
son entretien. Alors, l'article 8 vous habilite à donner effet à
102.
M. Jolivet: Quel article de la loi?
M. Ciaccia: 102. La Loi sur les terres et forêts.
M. Jolivet: Ah! La loi sur les terres actuelle.
M. Ciaccia: Oui, actuelle.
M. Jolivet: M. le Président, d'après moi, il y a un
problème là.
M. Ciaccia: II y a le problème que, si 102 n'est pas dans
la loi, j'ai un pouvoir habilitant que je ne peux pas exercer.
Le Président (M. Cannon): Moi, messieurs, j'ai
également un problème. Il faut que je vous demande votre
consentement, si vous voulez poursuivre au-delà de 18 heures.
M. Jolivet: On peut revenir à 20 heures.
M. Ciaccia: On va revenir à 20 heures. Il y a un caucus
ici.
M. Jolivet: On a cinq minutes, M. le Président, et on a
fini.
M. Ciaccia: Cinq minutes? D'accord.
Le Président (M. Cannon): Consentement?
M. Ciaccia: Consentement.
M. Jolivet: Je vous dis simplement que... Je demanderais aux gens
qui arrivent de nous laisser travailler au moins.
M. Ciaccia: Oui, oui. Soyez polis, là. D'accord.
M. Jolivet: Donc, à l'alinéa 8, il y a un petit
problème. En fait, ce que le ministre pourrait faire, c'est imputer des
coûts pour la construction et l'entretien du chemin. Mais, de là
à l'imputer aux usagers, vous vous êtes enlevé ce droit par
l'amendement que vous n'avez pas placé.
M. Ciaccia: Bon, je le retire.
M. Jolivet: Et je pourrais simplement dire au ministre ceci: Si
le ministre veut revenir avec quelque chose à la prise en
considération, on pourra l'accepter, d'un commun accord.
M. Ciaccia: D'accord. On va regarder cela demain.
Le Président (M. Cannon): Est-ce qu'on a
retiré...
M. Ciaccia: Oui, je retire l'alinéa 8° de l'article
63.
M. Jolivet: Et là on revient à l'alinéa
6° de vos amendements.
M. Ciaccia: La sixième modification vise à
prévoir les dispositions punissables en vertu du nouvel article 61.1. On
avait dit, dans l'article 61.1: "Commet une infraction quiconque..."
M. Jolivet: D'accord, M. le Président, sauf que cela va
devenir 8 au lieu de 9°.
M. Ciaccia: 8° au lieu de 9°. Cela sera
déplacé. Ils vont arranger cela.
M. Jolivet: Ah, oui, c'est cela. Ou, s'il y a un amendement
d'apporté, il restera peut-être 9°.
M. Ciaccia: Bon, d'accord.
Le Président (M. Cannon): Le paragraphe 8° est
supprimé et il y a un amendement.
M. Jolivet: On s'entend.
M. Ciaccia: La septième modification vise à assurer
l'attestation et à faire les différenciations nécessaires
dans la détermination des prix.
M. Jolivet: Un instant! Il faut l'enlever, d'après
moi.
M. Ciaccia: Selon les catégories d'usagers.
M. Jolivet: C'est le deuxième paragraphe, celui qu'on a
amendé.
M. Ciaccia: Oui, exactement.
M. Jolivet: Les articles 2°.l et 2°.?.. Un instant! "Les
règlements édictés en vertu du paragraphe 2° du
premier alinéa." Est-ce que le ministre peut me dire que l'alinéa
7 : "Les règlements édictés en vertu du paragraphe 2°
", c'est celui qu'on a adopté: "déterminer les conditions
générales et les règles de calcul, etc.", c'est cela?
M. Ciaccia: Les prix, les loyers, les droits.
M. Jolivet: C'est cela. "Peuvent prévoir des conditions,
des prix et des frais différents, lesquels peuvent varier selon les
catégories d'usagers." D'accord. C'est dans le pouvoir
réglementaire. C'est-à-dire qu'on retrouvera cela dans les
règlements qui pourraient être amendés. Pas ce soir.
Une voix: Non?
M. Jolivet: Non, non, la séance de travail, on
déterminera cela à un moment donné.
Le Président (M. Cannon): Est-ce que l'amendement à
l'article 63 est adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Cannon): Est-ce que l'article 63...
M. Jolivet: M. le Président, s'il vous plaît, on a
bien travaillé. Si vous demandez... Je comprends qu'un caucus se tiendra
ici, mais nous voulons permettre au ministre d'être libéré
ce soir. Qu'on nous en donne la chance!
Le Président (M. Cannon): Merci, M. le
député. Je rappellerai à mes collègues que nous
sommes à la fin de l'étude d'un projet de loi, il n'en reste pas
pour longtemps. Est-ce que l'article 63, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté. M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Cannon): D'accord. J'appelle l'article
82.
M. Ciaccia: M. le Président, je propose que l'article 82
du projet de loi soit remplacé par le suivant: "La présente loi
entrera en vigueur le jour de sa sanction." La modification vise à
prévoir que la loi entrera en vigueur le jour de sa sanction
plutôt qu'à une date fixée par le gouvernement.
M. Jolivet: Vous en auriez eu besoin pour le rendre
équivalent à la loi 150. Comme la loi 150 est adoptée,
vous n'en avez plus besoin. Donc, le jour de sa sanction va suffire.
Le Président (M. Cannon): Adopté, M. le
député? D'accord. Est-ce que les titres des chapitres, sections
et sous-sections du projet de loi 102...
M. Jolivet: Ainsi que les concordances devant arriver au...
Le Président (M. Cannon): ...ainsi que les concordances,
sont adoptés?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Cannon): Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
M. Jolivet: Adopté. M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Cannon): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi est adopté?
M. Jolivet: Adopté. M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Cannon): Je fais donc une motion de
rénumérotation.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Cannon): Alors, la commission ajourne ses
travaux sine die. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 18 h 5)