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(Dix heures neuf minutes)
Le Président (M. Théorêt): À l'ordre,
s'il vous plaît!
Je vous rappelle le mandat de la commission de l'économie du
travail qui se réunit pour procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 152, Loi sur les établissements
touristiques. M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M, Chevrette
(Joliette) est remplacé par M. Brassard (Lac-Saint-Jean).
Le Président (M. Théorêt): Merci. Maintenant,
pour les remarques préliminaires, M. le ministre du Tourisme.
Remarques préliminaires M. Yvon Picotte
M. Picotte: Merci, M. le Président. Habituellement, je ne
fais pas de remarque au début de l'étude article par article.
Vous allez me permettre, comme c'est mon droit, de le faire, étant
donné qu'il y a eu déjà un décalage de quelques
semaines entre l'adoption de principe du projet de loi et aujourd'hui;
peut-être que cela va nous remettre tous ensemble dans l'optique exacte
du projet de loi que nous amendons ce matin.
Nous entreprenons aujourd'hui l'étude détaillée
article par article du projet de loi 152, Loi sur les établissements
touristiques. Il m'a fait plaisir de constater, lors de son adoption de
principe, que les membres de l'Opposition et les membres de la Chambre en
général reconnaissaient le bien-fondé de ce projet de loi
et entendaient collaborer à tout le processus devant l'amener à
son adoption.
J'aimerais, M. le Président, reprendre brièvement les
quatre principes qui nous ont guidés lors de l'élaboration de ce
projet de loi et profiter de l'occasion pour répondre aux questions
formulées lors de l'adoption de principe par le porte-parole de
l'Opposition, M. le député de Lac-Saint-Jean.
Premièrement, ce projet de loi élargit sa portée
à des établissements qui n'étaient assujettis à
aucun cadre juridique auparavant. Il s'agit principalement des gîtes
touristiques, ce qu'on appelle plus précisément les "bed and
breakfast", dont le développement était pratiquement interdit par
l'article 9 de la Loi sur l'hôtellerie.
Ce projet de loi permettra désormais de les considérer
comme parties intégrantes de l'offre touristique
québécoise. De même les établissements comme les
bases de plein air, les colonies et les camps de vacances, les auberges de
jeunesse seront désormais sous l'égide de la loi, alors
qu'auparavant, on le sait, ils étaient exclus par l'article 5.1 du
règlement sur les établissements hôteliers et les
restaurants.
Deux raisons majeures expliquent que maintenant ces
établissements devront se conformer aux dispositions découlant de
la Loi sur les établissements touristiques. D'une part, il s'agit d'une
question d'équité de façon à mettre fin à la
situation qui prévaut actuellement où les établissements
hôteliers conventionnels sont soumis à des normes
d'aménagement et de service par l'obligation de détenir un permis
d'exploitation, alors que d'autres types d'établissements ne sont pas
assujettis à cette exiqence. Nous avons donc choisi d'actualiser et de
moderniser les dispositions législatives applicables au secteur en
faisant en sorte que tous les établissements qui font de
l'hébergement touristique se retrouvent sous l'égide d'une seule
loi. D'autre part - et c'est l'esprit fondamental de ce projet de loi - tous
les établissements devront respecter des règles
élémentaires de sécurité et de salubrité
assurant ainsi la protection de la clientèle séjournant dans les
établissements.
Deuxièmement, le projet de loi introduit le pouvoir de classifier
les établissements touristiques, c'est-à-dire de juger de la
qualité d'un établissement. Cet aspect est important puisque nous
comptons mettre l'accent sur la classification dans les prochaines
années plutôt que sur l'inspection. Cette question a
été soumise lors de l'adoption de principe et j'aimerais y
revenir puisqu'elle m'apparaît fondamentale.
Il est clair qu'en tant que ministre chargé de l'application de
cette loi je verrai à ce qu'elle le soit conformément aux
exigences qui y sont prescrites. Cependant, il faut que l'administration
publique évolue et qu'elle ne le fasse pas en vase clos. Les
priorités d'action du ministère du Tourisme sont donc de mettre
l'accent sur la classification des établissements plutôt que sur
l'inspection généralisée de ceux-ci. Nous croyons que
cette approche rejoint davantage le mandat de promotion dévolu au
ministère
du Tourisme en lui permettant de fournir au public une information plus
poussée sur le niveau de qualification des divers établissements.
Au-delà des normes minimales d'exploitation, les efforts des
professionnels du secteur seront donc reconnus et promus. De même, la
clientèle saura à quoi s'attendre lorsqu'elle visitera un
établissement puisque la loi prévoit l'affichage obligatoire de
la classification qui aura été octroyée.
Quant au respect des normes minimales d'exploitation qui sont
liées à l'émission ou non d'un permis, il est prévu
de procéder à une visite d'inspection lors de la première
demande de permis. De plus, nous entendons donner suite à toutes les
plaintes qui nous seront acheminées et nous effectuerons une
programmation d'inspection par échantillonnage.
Je crois que cette approche présente l'avantage de cibler notre
intervention auprès de certaines catégories
d'établissements présentant des problèmes particuliers et
va nous permettre d'entreprendre des actions en concertation avec d'autres
ministères qui font de l'inspection dans les secteurs de
l'hôtellerie et de la restauration. Je parle ici entre autres du
ministère du Travail en ce qui a trait à la
sécurité des édifices publics et du ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation en ce qui a trait
à la salubrité des lieux et à la qualité des
aliments.
Un troisième principe mis de l'avant par ce projet est la
responsabilisation des exploitants aux normes générales de
sécurité, de salubrité et de protection de
l'environnement. L'émission d'un permis ou son renouvellement sera
tributaire du respect de ces normes générales. L'exploitant
devra, par formule déclaratoire, attester de la conformité de son
établissement aux lois applicables en la matière et, dans
certains cas, fournir cette attestation. Le ministère du Tourisme
développera ainsi des relations plus intégrées avec les
ministères du Travail, de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation et celui de l'Environnement afin d'identifier les
établissements non conformes et ceux qui contreviennent aux
règles élémentaires de sécurité et de
salubrité de l'environnement.
Nous pensons, M. le Président, pouvoir ainsi éviter
l'ambiguïté de délivrer un permis à des
établissements qui ne satisfont pas à ces exigences de base. Des
efforts seront consentis afin de régler les problèmes
particuliers de certains camps et colonies de vacances qui accueillent une
clientèle sans pour autant satisfaire aux normes minimales de
sécurité. L'établissement qui ne pourrait fournir la
preuve de sa conformité aux règles concernant le bâtiment
sera prioritairement visité par le ministère du Travail, qui
statuera sur les travaux à réaliser, et ce, dans un
échéancier fermé.
En conséquence, le ministère du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche va consentir, durant les prochaines années, un effort
particulier à l'endroit des immobilisations, de façon à
rendre conformes les camps et colonies de vacances et les autres
établissements assimilés.
C'est probablement, M. le Président, du fait qu'un même
ministre soit titulaire de ces deux ministères qu'il a été
possible de faire un rapprochement et d'inclure tous ces points permettant
ainsi au ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche de
donner une priorité à certaines choses dans le but de faire, si
je peux m'exprimer ainsi, une espèce de "phasing out" et nous permettre
au moins d'aider les gens à se conformer aux normes et mettre une partie
du budget de ce côté.
Un autre principe qui nous a guidé lors de l'élaboration
de ce projet, dis-je, est te souci d'édicter des normes minimales
d'exploitation et de service dans un contexte de
déréglementation. Le projet de loi 152 ne comporte pas plus de
pouvoirs réqlementaires que l'actuelle Loi sur l'hôtellerie. Au
contraire, la formulation de ceux-ci a été modernisée et
actualisée. Je ferais remarquer aux membres de cette commission que
l'objectif visé est de réqlementer au minimum sur des objets
généraux applicables à l'ensemble des
établissements tant pour les conditions d'exploitation que pour la
protection du touriste consommateur. De plus, des éléments
applicables à des catégories d'établissements
spécifiques feront l'objet d'exiqences particulières. En ce sens,
nous avons le devoir de réglementer mieux et moins et de faire en sorte
que cette réglementation suive l'évolution des secteurs qui nous
concernent en ayant à l'esprit le développement du tourisme, le
bon accueil et la protection de la clientèle touristique. À cet
égard, la réglementation ou la déréglementation ne
s'exprime pas seulement en termes du nombre d'articles ajoutés ou
retranchés, mais bien sur les objets qu'elle vise et les obligations
qu'elle établit.
Je me permettrai de rappeler ici que l'opération dite de
déréglementation effectuée en 1984 fut perçue
négativement par les associations sectorielles concernées. Cette
opération avait seulement permis de retirer du règlement sur les
établissements hôteliers et les restaurants toute une série
d'articles sans stratégie précise par rapport à la loi et
aux autres règlements. C'est ainsi que la déréglementation
de 1984 fut réalisée sans que l'on touche à la loi
elle-même ou au règlement sur les campings pourtant, comme on le
sait, fort désuet. De même, le cas des établissements non
assujettis à la Loi sur l'hôtellerie ou interdits par cette loi
n'avait pas été réglé. Le présent
gouvernement a cru bon d'effectuer une
refonte globale de la loi. Il en sera de même pour les quatre
règlements actuels d'application qui seront refondus en un seul.
L'objectif visé est de doter les secteurs concernés d'un
règlement homogène dont les dispositions reflètent la
réalité du vécu des exploitants. Nous avons mené
une consultation élargie auprès des intervenants
intéressés et un consensus très large se dégage de
cette consultation. Tout au long du processus de consultation, les intervenants
nous ont rappelé l'importance d'un cadre minimal d'exploitation
applicable à l'ensemble des établissements touristiques.
M. le Président, en terminant, je vous signale mon intention de
déposer un amendement au projet de loi. Cet amendement vise à
introduire un pouvoir réglementaire concernant les acomptes qui peuvent
être exigés par un exploitant et les conditions de remboursement
et de non-remboursement de ces sommes d'argent. Je pense que cela fait suite
à de nombreux télégrammes qui nous avaient
été acheminés, à nous et à l'Opposition
aussi, concernant ce point de vue particulier. Vu qu'il s'agit pour nous d'une
façon de bonifier davantage ce projet de loi et de protéger le
consommateur en général, nous y acquiesçons avec beaucoup
de plaisir. À ce moment, je vous ferai part, M. le Président,
sans doute de cet amendement en temps et lieu. L'actuelle Loi sur
l'hôtellerie prévoit la possibilité de percevoir des
acomptes pour les hôtels et les restaurants. Face à l'absence d'un
tel pouvoir réglementaire dans l'actuel projet de loi, les intervenants
du milieu nous ont demandé d'introduire un pouvoir réglementaire
applicable à tous les établissements touristiques. Nous verrons
dans le détail les modifications rendues nécessaires par
l'introduction de cet amendement lors de la revue du projet article pararticle.
Ce sont là les principales remarques que je voulais faire sur le
projet de loi 152 pour se remettre un peu dans l'ambiance de l'étude du
projet de loi, qui nous avait conviés ensemble à
l'Assemblée nationale, au mois de décembre. Cela me permettait
aussi, je pense, de répondre à certaines interrogations de mon
collègue, le député de Lac-Saint-Jean, lors de son
discours de deuxième lecture. M. le Président, dès qu'il
sera possible de procéder article par article, après
l'intervention des députés de cette commission, ceux qui le
désirent bien, on essaiera, dans les meilleurs délais, de faire
en sorte que notre discussion, par la suite, puisse se réenclencher avec
différents intervenants du milieu. Lorsque nos règlements seront
terminés - il reste encore des choses à terminer - cela va nous
permettre de retourner voir les mêmes personnes, les mêmes
associations que nous avons consultées. Nous leur avons promis que,
avant d'adopter toute réglementation qui serait faite à partir de
ce projet de loi, on discuterait- des points, on modifierait les choses qu'il y
aurait à modifier avec un consensus général. Cela nous
permettra, aussitôt l'étude terminée, de commencer à
aller discuter avec les intervenants du milieu. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Théorêt): Merci, M. le
ministre. Avant de passer à l'étude article par article du projet
de loi, je vais demander au député de Lac-Saint-Jean, critique
officiel, s'il a des remarques préliminaires. M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Jacques Brassard
M. Brassard: Très brièvement, M. le
Président, pour participer à la remise en condition, j'aimerais
signaler et rappeler à cette commission que l'Opposition, on s'en
souviendra, avait participé à l'adoption de principe de ce projet
de loi. Nous étions pleinement d'accord avec le principe du projet de
loi, d'autant plus, je le siqnalais d'ailleurs à l'occasion de ce
débat, que cette opération de refonte de la loi, devenue
nécessaire, avait été enclenchée sous le
précédent gouvernement et que le prédécesseur du
ministre du Tourisme actuel, M. Marcel Léger, avait donné des
directives en ce sens.
Par conséquent, nous étions, déjà à
cette époque, d'accord avec une modernisation de la loi. C'est pour
cette raison que nous avons adopté le principe de ce projet de loi;
d'autant plus, comme le signalait le ministre, que toute cette
préparation s'est faite dans un climat de consultation et de
concertation avec tous les intervenants. Je ne pense pas, à ma
connaissance, qu'il se soit manifesté d'opposition de la part de l'un ou
l'autre desintervenants intéressés ou impliqués, sauf
peut-être quelques inquiétudes de la part du Mouvement
québécois des camps familiaux. On aura l'occasion sans doute d'en
discuter et, je l'espère, de dissiper cette inquiétude au cours
de l'étude détaillée du projet de loi.
Quant aux principes invoqués tout à l'heure par le
ministre dans ses remarques préliminaires, je ne peux, quant à
mot, qu'être d'accord avec ces principes, en particulier
l'élargissement de la portée de la loi. Je pense qu'il
était devenu nécessaire que tous les établissements
à caractère touristique sans exception soient régis par la
loi et soumis aux mêmes règles et aux mêmes normes
prévues par cette loi. La classification aussi. Je pense que nous sommes
pleinement d'accord avec l'application du principe de la classification qu'on
retrouve dans la loi. Toutefois, je ne pense pas qu'on puisse dire qu'il s'agit
de choisir entre la classification et l'inspection.
Les deux opérations sont complémentaires. L'inspection
nous apparaît - en tout cas, quant à nous - tout autant
nécessaire que par le passé. Même si on s'engage sur la
voie de la classification, je ne pense pas qu'on puisse réduire
l'inspection des établissements touristiques. Tout à l'heure, le
ministre a signalé que, pour ce qui est de l'émission du premier
permis, ce serait précédé d'un rapport d'inspection. Je ne
sais pas s'il a l'intention cependant d'amender la loi dans ce sens parce que
l'ancienne Loi sur l'hôtellerie prévoyait spécifiquement
que le permis était accordé sur production du rapport
d'inspection de l'établissement, ou si cela va être prévu
uniquement dans les règlements. On en discutera au moment opportun.
Voilà les quelques remarques préliminaires que j'avais
à faire, M. le Président. Nous sommes disposés à
passer à l'étude détaillée du projet de loi
152.
Le Président (M. Théorêt): Merci, M. le
député de Lac-Saint-Jean. Y a-t-il d'autres interventions? Merci.
Alors, j'appelle maintenant l'article 1. M. le ministre.
Étude détaillée
Application
M. Picotte: Merci, M. le Président. "La présente
loi s'applique aux établissements touristiques aménagés en
vue d'offir au public, moyennant rémunération, de
l'hébergement, de la restauration ou des sites pour camper. "Pour
l'application de la présente loi, est assimilé à un
établissement touristique un bureau d'information touristique dont
l'activité principale est d'offrir au public de l'information sur
l'hébergement, la restauration, le camping ou les attraits touristiques
au Québec."
En fait, M. le Président, cette loi a pour effet de remplacer la
Loi sur l'hôtellerie en modernisant ou en améliorant les
dispositions actuelles de cette loi. Elle fait suite à une consultation
sérieuse auprès des intervenants, on l'a souligné. Elle
reprend là où c'est pertinent les dispositions de la loi
actuelle, c'est-à-dire la Loi sur l'hôtellerie. Le projet de loi
introduit des concepts nouveaux dans la loi tels que la classification, la
révision de la décision du ministre en matière de
suspension de permis ou de classification. Elle tient compte de la Charte des
droits et libertés de la personne. Elle tient compte également de
la Loi modifiant la Loi sur l'hôtellerie, 1986, chapitre 45,
sanctionnée le 19 juin 1986. On se rappelle que cela avait trait aux
kiosques d'information touristique. Ainsi, l'article 1 ne renferme plus les
définitions qu'on retrouvait dans la Loi sur l'hôtellerie. Elles
ne sont plus utiles. Ce projet de loi vise quatre types d'établissements
touristiques: ceux qui offrent de l'hébergement, ceux qui offrent de la
restauration, ceux qui offrent des sites pour camper et ceux qui offrent de
l'information touristique.
Ce sont les explications relatives à cet article 1.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Est-ce que c'est une nouvelle façon de
rédiger les lois maintenant que de ne plus prévoir à
l'article premier l'énumération d'un certain nombre de
définitions? Est-ce que c'est maintenant devenu une règle? On
retrouve cela dans plusieurs projets de loi maintenant.
M. Picotte: On dit que c'est une nouvelle façon de
procéder, M. le député.
M. Brassard: Selon les légistes.
M. Picotte: C'est cela. C'est que les définitions qui vont
de soi, on ne les met pas là-dedans et les définitions qui sont
nécessaires sont évidemment comprises dans les règlements.
Elles font partie du règlement.
M. Brassard: Est-ce que cela ne risque pas de donner lieu
à des contestations ou à des litiges quand on ne donne pas de
définitions précises dans la loi?
M. Picotte: On me dit que cela fait déjà deux ans
que cette façon de procéder est en marche. On vient de me
souligner que cela avait commencé sous l'ancien gouvernement et que
c'est établi comme coutume et qu'apparemment il est
préférable de fonctionner de cette façon-là. Mais
c'est un verbiage d'avocat.
M. Brassard: Des avocasseries, comme on dit.
M. Picotte: Je voulais utiliser "verbiage d'avocat", mais ce sont
des avocasseries. (10 h 30)
M. Brassard: Est-ce à dire que ce dont vous avez
parlé tantôt, dans vos remarques préliminaires, les camps
familiaux, les colonies de vacances, les bases de plein air, ces
différents établissements se retrouvent facilement dans les
termes utilisés à l'article 1?
M. Picotte: Non seulement, M. le Président, ils se
retrouvent facilement, mais ils vont se retrouver à l'intérieur
des règlements. Lorsqu'on va fabriquer les règlements, il sera
spécifié à qui s'adresse cette réglementation,
dont, entre autres, les colonies de
vacances, les camps familiaux, etc.
M. Brassard: Ils peuvent se raccrocher à des termes
utilisés à l'article 1.
M. Picotte: Et ils peuvent se...
M. Brassard: Les colonies de vacances, par exemple, ce sera un
site pour camper.
M. Picotte: D'hébergement. Comme je le l'ai dit
tantôt, ceux qui offrent de l'hébergement; les
établissements touristiques, entre autres, qui offrent de
l'hébergement. C'est la catégorie, en fait. Finalement, ce qu'on
me dit...
Dans le projet de réglementation qu'on a déjà
commencé à élaborer, on dit: Catégories
d'établissements d'hébergement: Tout établissement qui
offre contre rémunération des unités d'hébergement
sur une base quotidienne ou hebdomadaire. À ce moment-là, cette
catégorie est directement concernée.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 1 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 2,
M. le ministre, je pense que vous avez un amendement.
M. Picotte: M. le Président, oui. Je vais lire l'article 2
et introduire l'amendement. "Seuls les paragraphes 9° et 14° de
l'article 36, les paragraphes 1°, 2° et 6° de l'article 37 et les
articles 39 à 42 de la présente loi s'appliquent à une
pourvoirie au sens de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune (L.R.Q., chapitre C-61.1) et de la Loi sur les droits de chasse et de
pêche dans les territoires de la Baie James et du Nouveau-Québec
(L.R.Q., chapitre D-13.1)".
M. le Président, je voudrais introduire l'amendement suivant.
J'espère que l'Opposition en a des photocopies.
Le Président (M. Théorêt): On les distribue
immédiatement. Il s'en vient avec.
M. Picotte: L'amendement ne fait que la concordance puisque
l'amendement principal consiste à ajouter un paragraphe au pouvoir
réglementaire de l'article 36. On verra au paragraphe 13° de
l'article 36.
M. Brassard: 13° et 15°.
M. Picotte: Les commentaires sont les suivants. Il a
été décidé d'appliquer cette loi aux pourvoiries au
sens de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune et de la
Loi sur les droits de chasse et de pêche dans les territoires de la Baie
James et du Nouveau-Québec parce qu'elles sont de véritables
établissements touristiques. Le projet de loi prévoit que seuls
les articles suivants s'appliqueront aux pourvoiries et ie lis: Dans la
catégorie a), les paragraphes 9 , 13° et 15° de l'article 36.
9° pouvoir réglementaire d'établir des normes
d'aménagement en matière de sécurité, de
salubrité, d'hébergement et de restauration; 13° pouvoir
réglementaire de fixer le montant maximum des sommes d'argent que
l'exploitant peut exiger à titre d'acompte et de déterminer les
conditions auxquelles ces sommes d'argent peuvent être retenues par
l'exploitant; 15° pouvoir réglementaire pour déterminer les
infractions dans les règlements;
Dans la catégorie b), aux articles 37 et 39 à 42, c'est la
création des infractions. On ajoute un amendement pour fins de
concordance, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lac-Saint-Jean, sur la question de l'amendement ou
l'article?
M. Picotte: 14° devient 15°, à ce
moment-là.
M. Brassard: 13°, c'est quoi?
M. Picotte: C'est le pouvoir réglementaire de fixer...
Une voix: C'est l'amendement qu'on va rajouter.
M. Brassard: 13°, c'est prescrire la forme et la teneur des
enseiqnes et pictogrammes.
M. Picotte: C'est l'amendement que j'ai annoncé
tantôt.
M. Brassard: C'est une nouvelle réglementation?
M. Picotte: Oui.
M. Brassard: D'accord.
M. Picotte: Comme elle va arriver plus tard, je vous la lis pour
bien la situer: "13° pouvoir réglementaire de fixer le montant
maximum des sommes d'argent que l'exploitant peut exiger à titre
d'acompte et de déterminer les conditions auxquelles ces sommes d'argent
peuvent être retenues par l'exploitant."
M. Brassard: 13° va devenir 14°.
M. Picotte: C'est cela.
Une voix: C'est juste une question de
concordance.
M. Brassard: Par conséquent, vu que seuls ces articles
s'appliquent aux pourvoiries, cela signifie, par exemple, que l'article sur la
délivrance d'un permis ne s'applique pas aux pourvoiries. C'est la loi
sur la mise en valeur de la faune qui s'applique en...
M. Picotte: C'est cela. C'est la loi sur la mise en valeur de la
faune qui va s'appliquer à ce moment.
M. Brassard: Et qui prévoit, qui régit la
délivrance de permis pour l'exploitation d'une pourvoirie.
M. Picotte: ...qui régit la délivrance des permis.
C'est cela, laquelle nous avons adoptée quelques heures avant
l'ajournement des fêtes.
M. Brassard: En ce qui a trait à la classification des
pourvoiries puisqu'il en a été largement question, pour ce qui
est de la qualité de l'hébergement, cela ne sera pas régi
par cette loi?
M. Picotte: C'est dans la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune.
M. Brassard: Cela va se faire en collaboration avec le
ministère du .Tourisme et il y a un petit amendement, je crois.
M. Picotte: C'est cela.
M. Brassard: Le petit amendement qu'on retrouve vers la fin
à un moment donné, c'est pour cela.
Une voix: Dans cela? C'est dans l'autre loi.
M. Brassard: La loi sur la mise en valeur de la faune.
M. Picotte: Oui.
M. Brassard: On l'amende pour indiquer que la classification des
pourvoiries va se faire en collaboration avec le ministère du Tourisme.
Non?
M. Picotte: Cela a été fait là-bas.
M. Brassard: D'accord. Pour ce qui est de la classification des
pourvoiries, cela relève toujours de la loi sur la mise en valeur de la
faune.
M. Picotte: C'est du ressort de la loi sur la mise en valeur de
la faune.
M. Brassard: C'est uniquement pour les normes de
sécurité en particulier et les acomptes.
M. Picotte: Oui.
M. Brassard: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 2 tel qu'amendé est
adopté?
M. Picotte: Adapté. M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 3. M. le ministre.
M. Picotte: "La présente loi lie le gouvernement, ses
ministères et ses organismes." Il est de plus en plus fréquent
d'obliger le gouvernement, ses ministères et ses organismes à se
soumettre aux lois. Le projet de loi lie donc ici bien expressément le
gouvernement. Par ailleurs, le pouvoir réglementaire prévu
à l'article 36, paragraphe 2°, prévoit qu'il sera possible de
déterminer les catégories et les sous-catégories
d'établissements touristiques qui ne sont pas assujetties à la
loi ou à certaines dispositions de celle-ci. Si cela devient
nécessaire, on pourra exclure de l'application de la loi certaines
catégories ou sous-catégories d'établissements.
M. Brassard: Est-ce que cela signifie, M. le ministre, que les
campings qui appartiennent au ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche ou, par exemple, à la Société des
établissements de plein air, la SEPAQ...
M. Picotte: C'est cela...
M. Brassard: ...devront se conformer à cette loi et
demander un permis?
M. Picotte: Cela veut dire qu'on se garde la discrétion de
pouvoir les exclure.
M. Brassard: Vous vous gardez la discrétion de pouvoir les
exclure, à 36, 2 . Cela va.
Le Président (M. Theorêt): L'article 3 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 4. M. le ministre.
Demande et délivrance d'un permis
M. Picotte: M. le Président, le permis, la demande et la
délivrance d'un permis. "Nul ne peut exploiter un établissement
touristique ni donner lieu de croire qu'il
exploite un tel établissement, s'il ne détient un permis
à cette fin," Cet article 4 interdit d'exploiter un établissement
touristique si on ne détient pas un permis à cet effet. Cet
article reprend en substance l'article 3 de la Loi sur l'hôtellerie.
À moins qu'on ne me demande de faire la lecture de l'article 3 de la Loi
sur l'hôtellerie qui a existé... En fait, cela reprend en
substance l'article 3.
M. Brassard: II y avait un paragraphe, cependant, dans l'article
3 de la Loi sur l'hôtellerie qu'on ne retrouve pas. C'est celui qui
disait: "Nul ne peut utiliser dans le nom sous lequel il exploite un
établissement hôtelier ou un bureau d'information une appellation
qui donne lieu de croire que cet établissement fait partie d'une
catégorie autre que celle pour laquelle un permis a été
délivré." On a jugé bon de ne pas l'inclure.
M. Picotte: On me dit que l'État ne peut pas poursuivre
quelqu'un qui n'est pas propriétaire physiquement. Par exemple, une
corporation.
M. Carpentier (Michel): Ce qui arrivait autrefois, c'est que,
souvent, l'État ne pouvait pas poursuivre des établissements qui
étaient hors la loi parce que l'individu n'était plus là.
Cela évite... Maintenant on peut poursuivre et une corporation et un
individu.
M. Picotte: Autrement dit, cela nous donne un pouvoir
additionnel.
M. Carpentier (Michel): C'est cela.
M. Picotte: Avant, on ne pouvait pas poursuivre celui qui
n'était pas propriétaire physiquement. Or, une corporation
n'était pas susceptible d'être poursuivie, alors que maintenant,
en enlevant cela, cela nous permet de poursuivre même une
corporation.
M. Brassard: Je suis d'accord là-dessus, mais ma question
portait sur le fait que dans la Loi sur l'hôtellerie actuelle il y a un
paragraphe qu'on ne retrouve pas qui dit: "Nul ne peut utiliser dans le nom
sous lequel il exploite un établissement hôtelier ou un restaurant
ou un bureau d'information touristique ou dans sa publicité une
appellation qui donne lieu de croire que cet établissement fait partie
d'une catégorie autre que celle pour laquelle un permis a
été délivré." De la fausse représentation en
quelque sorte.
M. Carpentier (Michel): Ce qui a été dit lorsqu'on
en a discuté au ministère, c'est de laisser jouer la loi du
marché. Celui qui veut s'appeler auberge, hôtel, motel, on le
laisse s'appeler comme il le voudra, sauf que dans la réglementation
vont être prévues des catégories spécifiques. Il ne
pourra pas faire de publicité à l'extérieur cela va
être prévu par réqlementation - une publicité qui
ferait référence à des catégorisations du
ministère, sans faire appel à cette catégorie qui aurait
été définie par voie de réqlementation.
M. Brassard: Et dans laquelle il va se situer vraiment.
M. Carpentier (Michel): Oui, sauf qu'il va pouvoir avoir sa
dénomination sociale comme il le voudra. Il pourra s'appeler comme il le
voudra.
Le Président (M. Théorêt): Si vous me le
permettez, j'aimerais juste faire une remarque. Quand le ministre veut que vous
preniez la parole, s'il vous plaît, voudriez-vous vous identifier pour
les fins de l'enregistrement afin de savoir qui donne les réponses.
Merci. M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: J'en profiterais peut-être, M. le
Président, pour demander au ministre, j'aurais voulu le faire au
début, de nous présenter ses collaborateurs. Ce ne serait
peut-être pas une mauvaise idée.
M. Picotte: Oui. À ma gauche, Me Michel Carpentier,
directeur général du développement au ministère du
Tourisme. Me Paul Carpentier, qui est du contentieux au ministère du
Tourisme. Il y a M. Michel Lambert, directeur de l'hôtellerie au
ministère du Tourisme. En arrière, il y a M. Pierre
Lacoursière, attaché politique. Il y a également Mme
Danielle Vachon, attachée politique. Voilà!
M. Brassard: Merci. Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 4 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 5, M. le ministre.
M. Picotte: "Seule une corporation à but non lucratif ou
une communauté urbaine ou régionale habilitée à
faire la promotion du tourisme, une municipalité autre qu'une
municipalité régionale de comté ou une régie
intermunicipale peut être titulaire d'un permis pour exploiter un bureau
d'information touristique".
Cet article reprend en substance l'article 3.1 du chapitre 45
adopté en juin 1986 lorsque nous avons fait amender la loi rapidement
pour éviter les fameux kiosques touristiques qu'on cataloguait de
pirates. Cet article a pour objet de limiter le droit de faire fonctionner un
bureau d'information touristique ou corporation sans but lucratif aux
municipalités, communautés urbaines et aux régies
intermunicipales.
On se rappellera là-dessus qu'on devait avoir - et c'est la
discussion que nous avons eue - une discussion avec la table
Québec-municipalités pour tâcher de bien clarifier ces
choses, ce qui a été fait. On avait convenu, à ce moment,
qu'on reviendrait lors de l'adoption de cette loi sur ce sujet en
particulier.
M. Brassard: Si je comprends bien, par rapport à l'article
3.1 de la loi 56, on ajoute: "communauté urbaine ou
régionale"...
M. Picotte: C'est cela.
M. Brassard: ..."municipalité", mais on se trouve à
exclure les MRC et les régies intermunicipales.
M. Picotte: C'est cela. Je pense que c'est d'un consensus...
M. Brassard: C'est à la suite de la consultation...
M. Picotte: À la suite de la consultation avec la table
Québec-municipalités.
M. Brassard: ...on ne veut pas que les MRC aient un pouvoir
nouveau en cette matière.
M. Picotte: C'est cela, il semblerait que cela deviendrait
peut-être un peu plus compliqué dans certaines régions
d'agir de cette façon. À la suite de consultations, on nous a
dit: Vous pouvez inclure à l'intérieur de cela les corporations
sans but lucratif, les municipalités, les communautés urbaines ou
les régies intermunicipales.
M. Brassard: Les régies intermunicipales se trouvent
exclues aussi.
M. Picotte: Ah oui! Dans le plan d'aménagement des MRC,
elles ont déjà un pouvoir qui...
M. Brassard: Elles sont exclues... incluses?
M. Picotte: Elles sont déjà incluses.
M. Brassard: Quand on dit: "Seule une corporation à but
non lucratif ou une communauté urbaine ou régionale
habilitée à faire la promotion du tourisme, une
municipalité autre qu'une municipalité régionale de
comté ou une régie intermunicipale"... Est-ce qu'on ne se trouve
pas à exclure les MRC et les régies intermunicipales?
M. Picotte: Elles ont déjà, à
l'intérieur de leur plan d'aménagement, cette possibilité
de le faire. (10 h 45)
M. Carpentier (Paul): C'est une question d'interprétation.
C'est que le "ou" est une alternative avec la communauté urbaine et
régionale. Ce n'est pas une exclusion et cela ne s'additionne pas avec
la communauté et la municipalité régionale. D'accord?
C'est qu'elle est incluse.
M. Brassard: Mais la MRC se trouve exclue. "Une
municipalité autre qu'une municipalité régionale de
comté", cela exclut la MRC. La MRC ne peut pas exploiter un bureau
d'information touristique, mais cela n'exclut pas la régie
intermunicipale.
M. Carpentier (Paul): Cela n'exclut pas la régie
intermunicipale. C'est trituré.
M. Brassard: La formulation prête à malentendus. On
dit: "une municipalité autre qu'une municipalité régionale
de comté ou une régie intermunicipale", les mots "autre que"
semblent concerner autant la municipalité régionale de
comté que la régie intermunicipale. Est-ce qu'il n'y aurait pas
moyen, juridiquement parlant, de clarifier cela?
M. Carpentier (Paul): Cela prend effectivement un "ou" à
la fin. On a regardé le texte sous deux ou trois côtés,
mais il faut absolument mettre notre "ou"...
M. Brassard: Dans ce cas-là, pourquoi "régie
intermunicipale"? Étant donné qu'elle peut opérer,
pourquoi ne la mettez-vous pas après "régionale"?
Communauté urbaine ou régionale habilitée à faire
la promotion du tourisme, une régie intermunicipale, une
municipalité autre qu'une municipalité régionale de
comté: je pense que ce serait plus clair ainsi.
M. Picotte: M. le Président...
M. Brassard: On peut le suspendre et essayer de...
M. Picotte: On peut le suspendre pendant qu'on va regarder
cela.
Le Président (M. Théorêt): C'est cela. Avec
votre permission, on va le suspendre, le temps de préparer l'amendement
nécessaire, et on reviendra. D'accord?
M. Picotte: On va examiner cela et on pourra y revenir
tantôt.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
maintenant l'article 6. M. le ministre.
M. Picotte: "Une personne qui désire obtenir un permis ou
son renouvellement doit
transmettre une demande écrite au ministre selon les normes
prévues par règlement. "Si la demande est faite par une personne
morale, elle est soumise par un administrateur ou un officier dûment
mandaté. "Cette personne doit également produire avec sa demande
de permis une déclaration des prix de location des unités
d'hébergement ou des sites pour camper, selon le cas. "Elle peut
modifier la déclaration moyennant un avis écrit au ministre et
sur paiement des droits prescrits par règlement."
En fait, les commentaires sont que cet article prévoit le
processus de la demande du permis. On a dit que maintenant les gens doivent
faire une demande de permis. C'est le processus de la demande du permis. Cet
article prévoit qu'une personne morale peut demander un permis. Comme la
déclaration du prix de location des unités d'hébergement
est exigée, il a été jugé nécessaire de le
prévoir dans la loi plutôt que dans le règlement comme
c'est le cas actuellement. Il nous semblait important de le prévoir dans
la loi. Le dernier alinéa de cet article prévoit qu'on peut
modifier la déclaration de prix et qu'il y aura des droits à
payer pour ce faire.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député.
M. Brassard: D'accord. Par rapport à la Loi sur
l'hôtellerie, il y a toute une série de conditions qu'on ne
retrouve pas mais qu'on préfère inclure dans la
réglementation. J'imagine que c'est cela.
M. Picotte: C'est cela. On va retrouver cela dans la
réglementation.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 6 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 7. M. le ministre.
M. Picotte: "Toute personne qui demande un permis ou un
renouvellement de permis doit produire la déclaration assermentée
et fournir les attestations prévues par règlement." Cet article
introduit le principe de la déclaration assermentée lors de la
demande de permis. Il prévoit que la personne qui demande un permis doit
fournir les attestations qui auront été prévues par
règlement. Le pouvoir réglementaire dans le projet de loi a
été rédigé en conséquence et la
déclaration assermentée exigera que le requérant indique
au ministère l'état de son établissement, les inspections
des ministères du Travail et de l'Environnement, ainsi que les
commentaires ou avis formulés lors de ces inspections. Les attestations
qu'on pourrait prévoir par règlement sont celles relatives au
Code du bâtiment, à l'eau potable, par exemple, des tests de
laboratoire obligatoires, aux installations électriques, au
système de gaz, etc. Cette façon de procéder facilitera
l'émission des permis. Elle évitera de faire réinspecter
les établissements chaque année et chaque " fois qu'un permis est
demandé.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Si je comprends bien, les attestations
prévues par règlement présupposent un certain nombre
d'inspections, entre autres, par le ministère du Travail concernant les
normes de sécurité. S'il y a attestation, cela présuppose
qu'il y a eu inspection et rapport d'inspection.
M. Picotte: Ou ministère du Travail, du ministère
de l'Environnement, et aussi parfois du ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation. Cela touche en fait l'eau potable, le
réseau d'égout et d'aqueduc, la sécurité des
édifices, et l'approvisionnement en eau de surface.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article ? est
adopté. J'appelle maintenant l'article 8.
M. Picotte: "Le ministre délivre ou renouvelle un permis
si les droits exigibles déterminés par règlement sont
versés et si les autres conditions prescrites par la présente loi
et les règlements sont remplies."
L'article 8 prévoit l'obligation du ministre de délivrer
un permis si les conditions prévues dans la loi et les règlements
sont remplies. Les droits pour la délivrance d'un permis sont
composés d'un tarif de base et d'un tarif variable selon le nombre
d'unités d'hébergement, un hôtel, par exemple, le nombre de
places assises, s'il s'agit d'un restaurant, ou de sites pour camper, s'il
s'agit d'un camping. Il n'y a aucun droit pour la délivrance d'un permis
pour exploiter un bureau d'information touristique. C'est ce qui existait, je
pense. Quand on délivre un permis, présentement, on exige un
montant d'argent fixe. On dit, par la suite, que cela coûtera 2 $ par
chambre d'hébergement pour l'hôtelier. Ce qui fait que, si le
montant exigible présentement - c'est 50 $, je pense...
Une voix: Le montant de base est de 50 $.
M. Picotte: Le montant de base est de 50 $ et 2 $ par chambre
dans un hôtel. Prenons, par exemple, n'importe quel hôtel de la
ville de Québec qui posséderait 400 chambres. Son permis serait
fixé à 50 $, plus 2 $ par chambre pour 400 chambres,
donc, 800 $. Son permis serait de 850 $.
Évidemment, avec les nouvelles catégories, par exemple,
les auberges de jeunesse, etc., ce sera différent et moins
coûteux. Cela pourrait être 0,50 $ par lit ou des choses
semblables. Il restera à établir cela de façon
précise, mais ce sera différent pour ce type
d'hébergement.
M. Brassard: L'actuelle Loi sur l'hôtellerie stipulait de
façon précise que le permis était délivré
par le ministre sur production du rapport d'inspection de
l'établissement et après vérification des renseignements
fournis par la demande. On faisait donc référence de façon
spécifique dans la loi actuelle à la nécessité d'un
rapport d'inspection, ce qui n'apparaît pas dans le projet de loi
présentement à l'étude.
Pourquoi a-t-on convenu de ne pas exiger, comme préalable
à la délivrance d'un permis, un rapport d'inspection de
l'établissement?
M. Picotte: Je vais demander à Me Carpentier de vous
donner tous les détails. Il y a eu des discussions à cet effet
avec les intervenants. Je pense qu'il pourrait vous brosser un tableau
complet.
M. Carpentier (Michel): En fait, il s'agit de changer la notion
de nécessité d'inspection constante qui existait autrefois. Cela
prenait une armée d'inspecteurs pour aller dans les différents
établissements. On renverse la vapeur en responsabilisant l'intervenant,
qui va devoir signer une déclaration qui pourrait être
assermentée et à l'intérieur de laquelle il va indiquer
qu'il respecte telle et telle chose. Il ira chercher, par exemple, le permis du
ministère du Travail dont il aura besoin et devra fournir une
attestation indiquant qu'il respecte la réglementation du
ministère du Travail qui est directement reliée à cette
partie de la Loi sur l'hôtellerie.
Autrement dit, c'est l'inverse. Au lieu que ce soit le gouvernement qui
parte avec ses inspecteurs et qui aille voir si vraiment c'est respecté,
c'est l'intervenant qui va être responsabilisé. Il y aura des
amendes en conséquence si jamais ce n'est pas respecté. Il devra
aller chercher ses éléments de permis au ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, au ministère du
Travail ou au ministère de l'Environnement, s'il y a lieu, pour les
campings, etc. C'est une responsabilisation de l'individu plutôt que de
l'État d'avoir une armée d'inspecteurs qui se
promènent.
M. Brassard: Cependant, étant donné que vous avez
parlé tantôt d'inspection ultérieure par
échantillonnage, cela signifie qu'il est susceptible, une fois son
permis obtenu, d'être l'objet d'une inspection faite au hasard. Si
l'inspecteur constate qu'il a fait de fausses déclarations ou qu'il
n'est pas conforme aux exigences, ce sont des amendes ou cela peut être
même aussi une annulation du permis.
M. Picotte: Cela peut être la révocation du permis,
cela peut être des amendes. Quelqu'un qui pourra récidiver ou pour
lequel on aura trop de plaintes, parce qu'il y aura aussi la possibilité
que le citoyen porte plainte, à ce moment, cela pourra être la
révocation du permis purement et simplement.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 8 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 9.
M. Picotte: "La période de validité d'un permis est
de douze mois. Toutefois, le ministre peut fixer une période moindre
dans les cas prévus par règlement."
Il a été jugé important de ramener dans la loi la
durée de la période de validité des permis. Actuellement,
elle est prévue dans les règlements. Le ministre peut fixer des
périodes moindres dans les cas prévus par règlement, par
exemple, pour des permis saisonniers. Etant donné qu'on introduit
maintenant les bases de plein air et d'autres catégories, il faut se
donner la chance de donner des permis saisonniers et faire cette
modification.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 10.
M. Picotte: "Les droits que confère un permis ne peuvent
être valablement transportés à une autre personne,"
II est important de prévoir dans la loi que les droits que
confère un permis ne peuvent être transportés valablement
à une autre personne. Cette notion se retrouve actuellement dans les
règlements.
M. Brassard: C'était le cas quand même
actuellement...
M. Picotte: Oui.
M. Brassard: Ce n'est pas... Sauf que là on l'inscrit dans
la loi...
M. Picotte: On l'inscrit dans la loi au lieu...
M. Brassard: ...plutôt que dans les règlements.
M. Picotte: ...de le garder dans les règlements. La Charte
des droits et libertés,
c'est cela.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorèt): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 11.
Suspension, refus ou annulation
M. Picotte: Suspension, refus ou annulation, "Le ministre peut
refuser d'émettre un permis ou suspendre, annuler ou refuser de
renouveler un permis dans les cas suivants: "1° la personne qui demande le
permis ne remplit pas les conditions prescrites par la présente loi et
les règlements;" Ce à quoi nous avons fait allusion tantôt,
entre autres, et les règlements qui seront adoptés, qui viendront
préciser d'autres points. "2° la personne qui demande le permis a,
au cours des trois dernières années, été
déclarée coupable ou s'est avouée coupable d'une
infraction à la présente loi, à la Loi sur la
sécurité dans les édifices publics, à ta Loi sur la
qualité de l'environnement, à la Loi sur la protection du
consommateur, à la Loi sur les produits agricoles, les produits marins
et les aliments, ou à la Loi sur les produits laitiers et leurs
succédanés, à moins qu'elle n'en ait obtenu le pardon;
"3° le titulaire du permis ne remplit plus les conditions prescrites par la
présente loi et les règlements pour l'obtention ou le
renouvellement d'un permis."
Je pense que cela est explicite et assez précis.
M. Brassard: La notion de pardon, on va chercher cela où?
C'est quoi cette notion, ce concept de pardon?
M. Picotte: Je vais demander à l'autre maître.
M. Brassard: "À moins qu'elle n'en ait obtenu le pardon",
c'est quoi ce concept de pardon? C'est accordé par qui? Le tribunal?
M. Carpentier (Paul): Le pardon peut être accordé,
non pas par le tribunal, mais par le ministre de la Justice qui a
autorité sur cela. Au fédéral, c'est exactement la
même chose. II est blanchi, et on ne peut même plus évoquer
ou mentionner que la personne a déjà été
condamnée. On ne peut même pas dire qu'il y a eu un pardon, il
faut oublier, une fois que la personne a été condamnée et
a eu un pardon.
M. Brassard: C'est le ministre de la Justice seul qui est
habilité à accorder un tel pardon.
M. Carpentier (Paul): Oui, absolument. Il n'y en a pas d'autres.
C'est sûr. Au fédéral, c'est la même chose.
M. Picotte: Vous comprendrez avec tout ce qui se produit
présentement ailleurs, je pense que les députés n'oseront
pas trop intervenir dans ce domaine.
M. Brassard: Dans ce processus.
M. Carpentier (Paul): Le deuxième alinéa est la
reprise mot à mot d'un article qui existe déjà dans le
règlement. C'est le dernier article du règlement.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 11 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 12.
M. Picotte: "Le ministre doit, avant de refuser d'émettre
un permis, ou de prononcer la suspension, l'annulation ou le refus de
renouvellement d'un permis, donner au requérant ou au titulaire, selon
le cas, l'occasion de faire valoir ses observations."
C'est pour éviter, en fait, que le ministre d'autorité
décide de refuser quoi que ce soit, pour permettre à l'individu
au moins de venir expliquer sa situation et par la suite... Cet article est
rédigé toujours en conformité avec la Charte des droits et
libertés de la personne.
M. Brassard: C'est avant l'exercice du droit d'appel qu'on
retrouve un peu plus loin. Là, il peut au moins se faire valoir devant
l'intervenant. (11 heures)
M. Picotte: On me dit, pour ceux qui ont fait du classique, comme
vous et moi, je pense, et d'autres sans doute, que c'est le droit
élémentaire, audi alteram partem.
M. Brassard: Oh! magnifique!
Une voix: On a entendu cela lors de l'émission de M.
Samson.
M. Picotte: Oui. Vous avez dû vous rendre compte que j'ai
eu beaucoup de plaisir et j'espère que vous en avez eu autant dans votre
vie de jeunesse.
Le Président (M. Théorêt): L'article 12 est
adopté. J'appelle l'article 13.
M. Picotte: "La décision du ministre doit être
motivée. La personne visée par cette décision doit en
être informée par écrit." L'article 13 est un article
nécessaire en droit moderne. L'administré doit connaître
les motifs pour lesquels son permis est suspendu. Ces motifs sont prévus
à l'article 11 et, encore là, c'est conforme à la Charte
des droits et libertés de la personne.
M. Brassard: Sous la forme d'un écrit. M. Picotte:
C'est cela. M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 14.
M. Picotte: "La suspension ou l'annulation d'un permis a effet
à compter de la date de la réception de la décision du
ministre par le titulaire." Cet article a pour effet de fixer le moment de la
prise d'effet de la décision du ministre. C'est un type d'article que
l'on rencontre habituellement dans les lois où il y a suspension de
permis.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 15.
Appel
M. Picotte: L'appel maintenant. "Peuvent interjeter appel de la
décision du ministre, devant la Cour provinciale, sur toute question de
droit: "1° celui dont la demande de permis est refusée; "2°
celui dont le permis est suspendu, annulé ou non renouvelé."
La sous-section 3-Appel est de droit nouveau et ne se retrouvait pas
dans la Loi sur l'hôtellerie. Les articles 15 à 21 sont
rédigés conformément à la Charte des droits et
libertés, encore une fois, et l'article 15 prévoit les motifs
pour interjeter appel de la décision du ministre. L'appel se fait devant
la Cour provinciale.
M. Brassard: Encore une fois, je pense que ce droit d'appel est
un droit nouveau dans beaucoup de nos lois. C'est toujours pour se conformer,
maintenant, à la Charte des droits et libertés, ce qui est tout
à fait normal. Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 16.
M. Picotte: "L'appel est interjeté par le
dépôt d'une requête au greffe de la Cour provinciale du
district judiciaire où l'appelant a son domicile, son siège
social ou son établissement, dans les 30 jours qui suivent la
réception par l'appelant de la décision du ministre. "Cette
requête doit être préalablement signifiée au
ministre."
M. Brassard: II choisit le district judiciaire, finalement.
M. Picotte: Et les articles qui suivent, 18, 19, 20 et 21, sont
relatifs à la procédure d'appei. On retrouve ce mécanisme
d'appel dans diverses lois au Québec, par exemple, dans la Loi modifiant
la Loi sur la protection sanitaire des animaux sanctionnée le 19 juin
1986, la Loi sur le cinéma, etc.
M. Brassard: Je ne saisis pas ce que veut dire
"préalablement", quand on dit que la requête doit être
signifiée au ministre "préalablement". C'est-à-dire
qu'avant d'inscrire sa requête en Cour provinciale, on doit en aviser le
ministre.
M. Carpentier (Paul): En fait, c'est simultané, à
toutes fins utiles. Lorsque le procureur prend un appel, il va signifier sa
procédure au ministre afin que le ministre n'en prenne pas connaissance
après et, en même temps, il dépose sa procédure au
greffe. On dit "préalablement" parce qu'il y a une priorité au
ministre. Mais cela ne veut pas dire dix jours avant, c'est en même
temps, pour éviter que le ministre en prenne connaissance par la
suite.
De toute façon, je peux faire une remarque là-dessus. Il y
a un savant comité au ministère de la Justice qui est en train de
se pencher sur les notions d'appel et, d'ici un an ou deux, il y aura un code
administratif qui va régir ces articles. C'est inspiré de cela.
C'est la dernière mode, et tous ces articles disparaîtront
éventuellement des lois. Dans toutes les lois, il n'y aura aucune
procédure d'appel mécanique. Ce sera régi. On a
actuellement le Code de procédure civile, on a un Code criminel. Alors,
tout sera prévu dans le nouveau code administratif qui s'en vient.
M. Brassard: Sur le plan pratique, est-ce que cela signifie que,
si un établissement fait appel devant la Cour provinciale et oublie de
le signifier au ministre, en vertu de la loi, il y a un vice de
procédure, si on veut, et que l'appel pourrait être rejeté
pour vice de forme?
M. Carpentier (Paul): C'est cela.
M. Brassard: C'est la formulation en termes de droit d'appel
qu'on va retrouver dans à peu près toutes les lois.
M. Carpentier (Paul): Exactement.
M. Picotte: C'est ce qui existe présentement dans d'autres
lois, comme je l'ai souligné, et c'est ce qu'on va retrouver,
apparemment, dans quelques années, j'imagine, à la suite du
dépôt du savant comité du ministère de la
Justice.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Cannon): Adopté.
J'appelle l'article 17.
M. Picotte: L'article 17, évidemment, c'est tout ce qui
concerne le droit d'appel. L'article se lit comme suit: "Dès la
signification de cette requête, le ministre transmet à la Cour
provinciale le dossier relatif à la décision qui fait l'objet de
l'appel."
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Cannon): J'appelle l'article 18.
M. Picotte: "Sous réserve de toute preuve additionnelle
qu'il peut exiger, le tribunal rend sa décision sur le dossier qui lui
est transmis par le ministre, après avoir permis aux parties de faire
valoir leurs observations."
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Cannon): J'appelle l'article 19.
M. Picotte: "L'appel ne suspend pas l'exécution de la
décision du ministre, à moins que le tribunal n'en décide
autrement."
M. Brassard: C'est-à-dire que le tribunal en
déciderait avant même de rendre sa décision. Il peut
arriver que celui qui fait appel demande au tribunal de suspendre la
décision du ministre.
M. Picotte: Les cas exceptionnels, c'est cela.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Cannon): J'appelle l'article 20.
M. Picotte: "La décision de la Cour provinciale est sans
appel."
M. Brassard: Cela aussi, c'est l'habitude juridique. Il faut que
cela s'arrête à un moment donné.
M. Picotte: C'est cela. M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Cannon): J'appelle l'article 21.
M. Picotte: "La Cour provinciale peut, de la manière
prévue par l'article 47 du Code de procédure civile (L.R.Q.,
chapitre C-25), adopter les règles de pratique jugées
nécessaires à l'application de la présente section."
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Cannon): J'appelle l'article 22.
Classification et affichage
M. Picotte: Classification et affichage, maintenant. "Le ministre
peut établir des catégories et des sous-catégories
d'établissements touristiques selon les normes prévues par
règlement."
Cet article introduit dans la loi le pouvoir du ministre
d'établir des catégories ou des sous-catégories
d'établissements touristiques. Les catégories et les
sous-catégories sont nécessaires parce que les normes
d'exploitation qu'on leur appliquera ne seront pas les mêmes pour tous.
Je faisais allusion aux différentes catégories lors de mon
allocution du début. Les catégories pourront être, par
exemple: établissements d'hébergement, établissements de
restauration, établissements de camping et bureaux d'information
touristique. Ce sont les catégories. Les sous-catégories pourront
être, par exemple, dans la catégorie établissements
d'hébergement: les hôtels, les gîtes du passant, les
auberges de jeunesse, les bases de plein air. C'est dans ce sens-là
qu'on parle.
Il y a aussi des définitions. Pour ne vous citer qu'un exemple
pour la compréhension de tous, dans les sous-catégories, c'est
là qu'on va retrouver la définition d'un centre de vacances.
Cette sous-catégorie regroupe les établissements qui offrent
à prix forfaitaire des services incluant l'hébergement, la
restauration et les services d'autocuisine, les services d'animation, ainsi que
les aménagements et les équipements de loisirs.
Par contre, prenons la sous-catégorie "pourvoiries". Cette
sous-catégorie reqroupe les établissements d'un pourvoyeur
assujetti à la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune
qui offre de l'hébergement et de la restauration ou de
l'hébergement seulement. Ce sont les deux sortes de pourvoiries que nous
connaissons. L'hôtellerie nordique, l'auberge de jeunesse, le
meublé touristique, le gîte touristique, ce sont des
sous-catégories.
M. Brassard: Est-ce que c'est en vertu de ce règlement que
le ministère va évaluer la qualité des services rendus par
un établissement? Par exemple, il y a l'établissement
"hôtel". Est-ce que c'est en vertu de ce règlement qu'à
l'intérieur de cette catégorie, ou même de la
sous-catégorie "hôtel", on va pouvoir évaluer la
qualité, avoir un classement en vertu de la qualité du service
dispensé?
M. Picotte: On me dit que la
classification va être différente.
M. Brassard: Cela va être une autre
réglementation.
M. Picotte: Cela va être une autre
réglementation.
M. Brassard: Un autre règlement. M. Picotte: C'est
cela.
M. Brassard: Ce sera la même chose pour les restaurants. La
classification des restaurants selon la qualité, cela va être une
autre réglementation.
M. Picotte: Ce sera du ressort d'autres règlements.
M. Carpentier (Michel): Si elle répond aux
définitions prévues dans les sous-catégories, elle va
être, par exemple, dans la sous-catégorie "auberges de jeunesse"
et elle aura une classification spécifique. Elle ne pourra être
classée de la même façon qu'un hôtel ou qu'un
gîte du passant.
M. Brassard: D'accord, mais, à l'intérieur d'une
même catégorie, les hôtels, par exemple, il y a
différentes qualités. On identifie la catégorie, je pense,
par le nombre de fleurs de lys.
M. Carpentier (Michel): C'est cela.
M. Brassard: Les restaurants, c'est le nombre de fourchettes.
M. Carpentier (Michel): De fourchettes.
M. Brassard: Cela va être en vertu d'une autre
réglementation qui va concerner la classification.
M. Carpentier (Michel): Oui, c'est un peu plus loin.
M. Picotte: On va retrouver cela un peu plus loin, à
l'étude détaillée. L'article suivant...
M. Brassard: D'accord, adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 22 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 23.
M. Picotte: Maintenant, on est rendu à la question que
vous m'avez posée. "Le ministre peut, dans chaque catégorie et
sous-catégorie d'établissements touristiques, classifier les
établissements touristiques selon les normes prévues par
règlement."
À partir de ce moment, le gouvernement, par règlement,
établira des normes de classification des établissements
touristiques. C'est le ministre qui fera la classification. Actuellement, il se
fait une classification dite administrative par les fonctionnaires qui
appliquent la brochure intitulée "Catégorisation et
classification des établissements hôteliers du Québec".
Cette brochure pourra servir de base aux règlements sur la
classification que le gouvernement adoptera. En fait, ce qui existe
présentement c'est cela, ce livre que vous avez sans doute
déjà vu ou dont vous avez entendu parler qui est intitulé
"Catégorisation et classification des établissements
hôteliers du Québec", la classification des salles à manger
d'hôtels, entre autres, telle que modifiée en 1974. Cette brochure
a pour objet de faire connaître aux hôteliers et aux autres
personnes intéressées les principes qui servent de base à
la catégorisation et à la classification des
établissements hôteliers du Québec. Cela avait
été publié pour le Conseil du tourisme du Québec en
1974. Entre-temps, cela a sûrement été
amélioré et modifié.
M. Brassard: Dans la hrochure du ministère, on retrouve,
par régions touristiques, tous les établissements hôteliers
avec leur classification, en nombre de fourchettes pour les salles à
manger et de fleurs de lys pour la qualité de leur hébergement.
Comment se fait présentement la classification des établissements
hôteliers en pratique? Est-ce le service de l'hôtellerie qui
procède à la classification en vertu d'un certain nombre de
normes contenues dans le règlement? Est-il possible pour un
établissement qui se juge mal classifié de demander une
révision? C'est prévu également?
M. Picotte: Il y a des classificateurs et l'établissement
hôtelier fait appel de la décision. Supposons qu'un
établissement avait trois fourchettes et que, maintenant, on
décide d'accorder deux fourchettes, l'établissement peut alors en
appeler et demander aux classificateurs de réviser et demander les
raisons pour lesquelles on a procédé à la
déclassification. Cela arrive occasionnellement. C'est très rare
qu'on demande une classification additionnelle, mais cela arrive que, de ce
côté, on ait des appels. Ce sont les classificateurs qui donnent
les raisons pour lesquelles l'établissement a été
déclassifié. J'ai demandé à mes fonctionnaires de
revoir les normes avant l'adoption de certains règlements de ce
côté, de moderniser davantage tout ce qu'on appelle la
classification des salles à manger. On veut être bien certain que
c'est adapté maintenant aux temps modernes et aux changements qui ont pu
s'opérer et à la
façon dont on doit envisager cela maintenant.
(11 h 15)
M. Brassard: Quelles sont les intentions du ministre? Les
établissements hôteliers sont déjà classifiés
et le seront évidemment aussi dans l'avenir, avec peut-être
quelques modifications, comme vous venez de le mentionner, aux
règlements et aux normes. Mais quelles sont les intentions du ministre
-je pense qu'on en a déjà parlé à l'étude
des crédits - relativement cette fois-ci à la classification, et,
là, cela implique un plus grand nombre d'établissements
relativement à la restauration?
M. Picotte: Je pense qu'on en a déjà parlé
ici à l'étude des crédits, comme vous l'avez si bien
mentionné. On s'est rendu compte que parler de classification de ce
côté-là allait être fort dispendieux et
nécessiter beaucoup d'argent pour y procéder. J'ai
rencontré jusqu'à maintenant, j'ai demandé à mon
directeur général, qui l'a fait déjà avec d'autres
fonctionnaires, de rencontrer l'Association des restaurateurs du Québec.
J'ai aussi mis sur pied un comité pour étudier cette
possibilité. J'ai des gens qui sont venus me rencontrer pour me dire
qu'ils étaient intéressés à collaborer. Je peux
dire que le Club Automobile du Québec, entre autres, semblait fort
intéressé par cette classification. Alors, j'ai mis un
comité sur pied qui est en train d'envisager s'il n'y aurait pas
possibilité, à la fois de la part du gouvernement, de la part du
domaine privé, tel que le Club Automobile dont je vous ai fait mention
tantôt, et de la part de l'Association des restaurateurs, de voir quelle
pourrait être la façon de procéder qui nous permettrait
d'en arriver à une classification du côté de la
restauration et que tout le monde puisse y collaborer, parce que c'est
impensable que l'État puisse le faire seul au coût que cela peut
représenter.
Je pense que c'est un dossier qui progresse bien parce que, finalement,
tout le monde... Et je pense que l'Association des restaurateurs, entre autres,
est fort intéressée parce qu'ils veulent bien voir leur produit
offert tel qu'il est, et à juste titre, bien classifié. Ils ont
compris qu'il fallait à tout prix qu'il y ait une espèce de
discussion qui s'amorce dans ce domaine et qui puisse exiger, entre autres, la
participation financière' de leur association et du domaine privé
qui veulent bien participer à cela pour qu'on puisse en arriver à
une entente qui pourrait être bénéfique pour toute
l'industrie de la restauration et qui pourrait aussi améliorer de
beaucoup la situation qu'on connaît présentement.
M. Brassard: Est-ce que le ministre s'est fixé une
espèce d'échéancier compte tenu, justement - il l'a
signalé - de l'importance pour les restaurants d'être
classés? Je pense que cela a une importance indéniable sur le
plan touristique. Est-ce qu'il a une idée du temps ou de la durée
du processus dans sa tête?
M. Picotte: Comme je vous l'ai mentionné, on a eu
jusqu'à maintenant des rencontres avec l'Association des restaurateurs
là-dessus. Le comité a commencé à travailler sur
une possibilité, mais, évidemment, tout le monde a convenu lors
de ces réunions que cela allait être assez long et, en plus de
cela, que cela allait demander pas mal d'heures de travail à consacrer
à ce dossier. Nous sommes présentement à travailler
surtout du côté de notre loi et de la mise en place d'une
réglementation avec les intervenants du milieu, ce qui n'empêche
pas de continuer ce dossier. Je pense qu'en fin de compte, ce n'est pas avant
l'automne que nous aurons fait assez de progrès pour être capables
de bien cibler, pour être capables de se dire ensemble quelle serait la
meilleure façon de procéder. Je ne prévois pas qu'avant le
printemps 1988 nous ayons au moins une possibilité d'enclencher un
processus qui nous permette d'aller de l'avant de ce côté.
M. Brassard: Pour mémoire, la restauration comprend
combien d'établissements?
M. Picotte: La dernière fois que j'ai rencontré
l'Association des restaurateurs et qu'ils me faisaient part justement qu'il
semblait y avoir beaucoup trop de restaurants au Québec, on parlait
d'environ 12 000 établissements du côté de la
restauration.
M. Brassard: Pour ma part, je souhaite évidemment que le
processus se complète le plus rapidement possible compte tenu de
l'importance.
M. Picotte: Pour ajouter un peu à cela aussi, du
côté de la restauration, il y a des établissements qui ont
une vocation touristique. Il faut tenir compte de ceux qui ont des vocations
touristiques, comparativement à d'autres restaurants qui n'ont pas de
vocation touristique. Il faut aussi envisager cela sur deux ou trois paliers
différents. Je pense qu'il y a là...
M. Brassard: Cela peut donner lieu à des
sous-catégories qui...
M. Picotte: C'est cela.
M. Brassard: ...ne seraient pas du tout classi fiées.
M. Picotte: Ce que l'Association des
restaurateurs nous a dit à maintes et maintes reprises dans ce
dossier, c'est qu'il faut offrir un produit touristique et démontrer, en
tout cas, au touriste, le genre de produits que nous avons. Après cela,
évidemment, le touriste fera son choix. Il s'identifiera au produit
qu'il veut bien consommer. C'est de ce côté surtout qu'il faut
essayer de faire le plus possible diligence et en arriver à une entente
dans les meilleurs délais pour - je pense qu'on en est bien conscient
tout le monde - mettre un peu" d'ordre de ce côté et faire en
sorte que le touriste qui se retrouve chez nous puisse bénéficier
de la catégorie et se rendre dans la catégorie qu'il veut bien
devoir...
Une voix: Ne pas avoir de surprise.
M. Picotte: C'est cela, ne pas avoir de surprise
désagréable.
M. Brassard: Ne pensez-vous pas que si ce processus en cours
aboutit ou réussit, c'est-à-dire un mécanisme de
classification fondé sur la concertation et l'implication des
intervenants, particulièrement de l'Association des restaurateurs, ne
pensez-vous pas que vous allez avoir une requête similaire de la part des
hôteliers pour qu'ils puissent être à leur tour
impliqués dans le mécanisme de classification de leur
établissement? Comment allez-vous répondre à une demande
semblable si cela survenait?
M. Picotte: C'est vra'u Dans la demande que j'ai faite au niveau
du comité que nous avons mis sur pied, ce que j'ai demandé, ce
n'est pas uniquement du côté des restaurants, mais de regarder
tout cela en général.
M. Brassard: Y inclus les établissements
hôteliers.
M. Picotte: Y inclus les établissements
hôteliers.
M. Brassard: Par conséquent il est possible que la
mécanique qui est actuellement en vigueur concernant les
établissements hôteliers, puisse être aussi
éventuellement modifiée à la suite des travaux de cecomité.
M. Picotte: Sûrement. M. Brassard:
Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
Moi, j'aimerais, M. le ministre, avoir juste une information. Il y a toutes
sortes d'associations - vous avez mentionné le Club Automobile,
l'Association des restaurateurs, l'Association de la bonne table - qui
décernent, à un moment donné, à certains
établissements des cotes: bonne fourchette, bonne table, tant
d'étoiles. Est-ce qu'il arrive que cela rentre en conflit avec les
classifications réglementaires du ministère, par exemple? Est-ce
que cela occasionne des problèmes?
M. Picotte: Cela arrive, mais cela ne nous occasionne pas de
problème. Du moins, pas que je sache. Mais il arrive que
différentes associations comme telles...
Le Président (M. Théorêt): ...qui
décernent de beaux diplômes et que les gars accrochent sur les
murs.
M. Picotte: Oui, les gars les accrochent sur les murs. Il y a
l'association internationale, entre autres, qui a sa catégorie et qui
décerne des certificats comme cela. Mais le ministère n'a rien
à voir là-dedans.
Le Président (M. Théorêt): Merci. J'appelle
l'article 24.
M. Picotte: "Le titulaire d'un permis dont l'établissement
touristique a fait l'objet d'une classification en vertu de la présente
loi, doit afficher celle-ci, selon les normes prévues par
règlement, à l'extérieur de l'établissement, dans
un endroit en vue du public. "Lorsqu'il utilise ou affiche cette
classification, il doit le faire sans altération."
Cela va de soi. C'est pour permettre justement, quand on parle de
classification, qu'au moins le public le sache et que ce soit bien en vue, un
peu sur le principe aussi que nous avons maintenant dans les
établissements où les menus sont affichés à
l'extérieur pour ne pas que les gens aient de surprise fort
désagréable quand ils se retrouvent dans un établissement
où ils n'auraient pas pensé que Les prix étaient aussi
élevés. Ils sont un peu mal à l'aise quand ils sont assis
à une table et qu'ils ont commandé un apéritif de se
retrouver devant cette situation.
M. Brassard: Est-ce un document qui est différent du
permis? Est-ce qu'il y a le permis et le document de classification? Ce sont
deux documents différents...
M. Picotte: Oui.
M. Brassard: ...qui devront être affichés à
la vue du public.
M. Picotte: On me dit que le permis répond à des
normes bien précises; c'est une question de normes tandis que la
classification...
M. Brassard: ...fait référence à la
qualité des services.
M. Picotte: C'est cela. Elle fait plus référence
à la qualité.
M. Brassard: Un établissement hôtelier va devoir
afficher son permis comme hôtel, par exemple, à
l'intérieur, mais également, s'il est classifié, il devra
afficher sa classification, sa plaque à l'extérieur: nombre de
fleurs de lys et nombre de fourchettes.
M. Picotte: En fait, avec la promotion touristique, on veut que
les gens soient bien informés quand ils arrivent ici. La façon
d'être bien informé, c'est d'afficher cette classification qui
fait référence à la qualité. C'est à partir
de cela qu'on parle d'éliminer beaucoup l'histoire de l'inspection parce
que la classification va venir clarifier bien des choses à ce sujet,
surtout en ce qui a trait à la qualité.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'article 24 est adopté?
M. Brassard: Dans vos discussions avec les associations
représentatives, est-ce qu'il est prévu que diverses
classifications fassent référence à des prix
différents aussi?
M. Picotte: Vous voulez dire... Parle-ton de la deuxième
partie concernant les restaurants et tout?
M. Brassard: Et aussi les établissements hôteliers.
Est-ce qu'il y a des références précises au prix?
M. Picotte: M. le directeur général va vous donner
les détails.
M. Carpentier (Michel): On ne peut pas inclure dans la
classification cet élément parce que cela fait appel au libre
marché. Tout ce qu'ils ont à nous donner pour l'émission
du permis, c'est le montant maximum qui est demandé pour les
hôtels. Pour le reste, cela relève de l'entreprise privée.
Elle a à fixer cela dans la classification. Si quelqu'un a une
très bonne classification, mais qu'il décide d'offrir, par
exemple, un repas à 27 $, alors qu'un autre type d'établissement,
qui sera classé de la même façon, en charge 45 $, c'est une
question de loi du marché. Ce sera à lui d'en assumer les
conséquences.
M. Brassard: À ma connaissance, en Europe, la
classification fait aussi référence à ce qu'on pourrait
appeler des fourchettes de prix. C'est-à-dire que si vous allez dans un
établissement hôtelier de deux, trois ou cinq étoiles, vous
savez automatiquement que cela se situe dans des fourchettes de prix.
Ce n'est pas votre intention actuellement de laisser jouer la loi du
marché, la loi de la concurrence pour ce qui est des prix.
M. Carpentier (Michel): La classification va être
affichée à l'extérieur. Quelqu'un qui est classé,
par exemple, deux fourchettes et qui offre un repas à 70 % va en subir
les conséquences. Ses fourchettes ne seront pas là longtemps.
M. Picotte: II va finir par perdre une fourchette quelque
part.
M. Brassard: Mais les associations ne réclament pas que
leur classification fasse référence, comme cela, à des
fourchettes de prix. Non?
M. Picotte: Je pense que les discussions que nous avons eues
jusqu'à maintenant ne font pas référence à cela et
les qens ne réclament pas cela compte tenu qu'ils se rendent compte,
comme le disait tantôt le directeur général
là-dessus, que cela va de soi et que c'est une conséquence
d'afficher deux, trois ou quatre fourchettes.
M. Brassard: C'est parce que cela peut être
intéressant pour un touriste.
Le Président (M. Théorêt): D'ailleurs, M. le
député de Lac-Saint-Jean...
M. Brassard: II y a moins de surprises.
Le Président (M. Théorêt): ...ce que vous
dites à propos de l'Europe se retrouve dans les guides touristiques et
non pas dans la réglementation; c'est-à-dire que dans les guides
que vous pouvez vous procurer c'est inscrit: deux fourchettes. Vous allez
être dans une brochette de tel à tel prix. Ils n'ont pas à
respecter cela, ce n'est pas une réglementation ou une loi.
M. Brassard: C'est quand même une indication qui est
intéressante pour un touriste, pour un 'voyageur.
Le Président (M. Théorêt): Dans les guides
touristiques.
M. Brassard: C'est une indication qui est
intéressante.
Le Président (M. Théorêt): Certainement.
M. Brassard: II sait qu'en allant dans tel établissement,
il va payer entre tant et tant. Ce n'est pas négligeable.
M. Picotte: On me dit que présentement, dans les guides
régionaux, entre autres, le prix maximum est indiqué.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 25. (11 h 30)
M. Picotte: "Le titulaire dont l'établissement touristique
a fait l'objet d'une classification en vertu de la présente loi et qui
n'est pas satisfait de cette classification peut demander au ministre de la
réviser."
J'ai formé un comité d'appel, composé de personnes
indépendantes de l'appareil administratif de l'État. Je dois
préciser qu'il y a des hôteliers et des gens de l'ATR dans ce
comité d'appel pour qu'il soit le plus neutre possible.
M. Brassard: Ce sera un comité à l'intérieur
du ministère qui...
M. Picotte: II existe déjà.
M. Brassard: II existe déjà.
M. Picotte: Oui.
M. Brassard: Et il fonctionne déjà.
M. Picotte: Oui, il fonctionne déjà.
M. Brassard: Dans le cas des établissements
hôteliers, par exemple, ils examinent des demandes de
révision.
M. Picotte: Des appels déposés par des
établissements qui ne sont pas satisfaits.
M. Brassard: Est-ce que c'est fréquent? Est-ce qu'il y en
a beaucoup?
M. Picotte: Pour les besoins de l'enregistrement, je pense que je
vais répéter ce que M. Lambert vient de mentionner. Sur une
possibilité de 2300 établissements, il y aurait eu, cette
année, 59 appels. Ce qui est peu...
M. Brassard: C'est un nombre négligeable. Cela signifie,
par conséquent, que le travail du service d'hôtellerie est bien
fait.
M. Picotte: Est assez bien fait. M. Brassard:
Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 26.
M. Picotte: "La demande de révision d'une classification
d'un établissement touristique doit être présentée
au ministre dans les 30 jours suivant la date de la classification."
Il s'agit, évidemment, de faire en sorte de déterminer un
temps pour demander un appel. Dans le but de satisfaire à la
publication, parce qu'après cela il faut satisfaire à la
publication, il faut que la personne fasse appel en moins de 30 jours. Si elle
n'a pas fait appel avant 30 jours, on suppose qu'elle est satisfaite de la
classification établie.
M. Brassard: Quand on parle de date de classification, ce n'est
pas le moment où l'établissement reçoit sa classification.
Quelle est la date de la classification? Est-ce le jour où il est
informé de sa classification?
M. Picotte: Le jour où l'établissement
reçoit sa classification. À ce moment-là, on le
considère informé et il a 30 jours pour faire appel de sa
classification.
M. Brassard: Est-ce que cela ne serait pas plus clair de parler
de date de la réception par le titulaire?
M. Carpentier (Paul): Dans ce cas-là...
Le Président (M. Théorêt): Me Couture.
M. Carpentier (Paul): Carpentier.
Le Président (M. Théorêt): Carpentier.
M. Carpentier (Paul): Dans le cas de suspension de permis...
M. Brassard: II y a deux Carpentier?
M. Carpentier (Paul): Oui, c'est un hasard.
M. Brassard: Ah bon!
M. Carpentier (Paul): Comme il y a très peu de suspensions
de permis, les gens sont avisés par courrier recommandé ou
reçoivent une signification de main à main par un inspecteur de
l'hôtellerie et on enregistre, au procès-verbal, la
délivrance de l'annulation de permis.
Dans ce cas-ci, on a 2300 établissements à classifier,
sans compter que cela augmentera probablement à l'avenir, ce qui
voudrait dire, dans chaque cas, une lettre recommandée avec une
procédure plus fastueuse. On a décidé de fixer une date
sur papier. Par exemple, on écrira que, pour l'année en cours,
à compter de telle date, vous avez telle ou telle classification. Cela
se trouve à être notre date de classification. On n'a pas
jugé bon, pour le moment - je comprends vos observations - de modifier
la période de date de réception. On aurait toute une preuve
à faire s'il fallait mettre la date de réception, mais on
pourrait le faire.
M. Brassard: Cela va être inscrit...
M. Carpentier (Paul): Sur le papier.
M. Brassard: ...à compter de telle date.
M. Carpentier (Paul): C'est cela. Généralement,
cela arrive en lots: toute une région est traitée en même
temps et la même date est inscrite sur à peu près...
M. Brassard: Allez-vous tenir compte des délais de
livraison de la poste?
M. Carpentier (Paul): Dans l'appareil gouvernemental, lorsqu'on
parle de quinze jours, cela veut dire un mois. Si on parle de 30 jours, c'est
sûrement 40 ou 45 jours.
Le Président (M. Théorêt): Enfin, on le
reconnaît.
M. Carpentier (Paul): C'est la lenteur normale d'une grosse
administration.
M. Brassard: On passe aux aveux. Donc, vous allez tenir compte de
ces délais.
M. Carpentier (Paul): D'ailleurs, en parlant de délais, on
devait traiter de ce dossier d'ici le 17 décembre. Voyez-vous, on a
déjà un délai supplémentaire.
Ce sont les délais normaux.
M. Brassard: Ce n'est pas l'appareil administratif, c'est le
Parlement, l'Assemblée nationale. Ce n'est pas pareil.
Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 26 est
adopté.
Si vous permettez, on va attendre 30 secondes pour que le ministre
revienne.
L'article 26 est adopté. J'appelle l'article 27.
M. Picotte: "Le ministre doit, avant de décider de la
demande, permettre à la personne intéressée de faire
valoir ses observations." Les articles 27, 28 et 29 font
référence au mécanisme d'appel qu'on vient justement
d'adopter.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté,
J'appelle l'article 28.
M. Picotte: "Le ministre, lorsqu'il révise une
décision, peut la maintenir ou la modifier."
M. Brassard: Forcément. Je ne vois pas d'autres choix.
M. Picotte: Il m'apparaît qu'il faut que cela soit inscrit
dans la loi.
M. Brassard: C'est cela. Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 29.
M. Picotte: Je voulais vous souligner tantôt que les deux
maîtres Carpentier, qui sont chacun de mon côté, n'ont aucun
lien de parenté, mais il y en a un qui paie sa cotisation au Barreau et
l'autre ne la paie pas.
Le Président (M. Théorêt): L'article 29 est
appelé.
M. Picotte: "Les décisions du ministre prises en vertu des
articles 27 et 28 sont finales et sans appel."
M. Brassard: C'est normal pour ce qui est de la
réglementation. Comme c'est le cas présentement, c'est normal
qu'il n'y ait pas...
M. Picotte: D'appel.
M. Brassard: ...de droit d'appel. Il y a des droits d'appel sur
le permis, mais sur les autres réglementations...
M. Carpentier (Paul): Supposons un cas impossible comme un abus
de justice à un moment donné. Il y aurait toujours moyen de faire
un recours à la Cour supérieure par les voies spéciales
"de certiorari", etc., par des procédures extraordinaires comme dans
toute procédure.
M. Brassard: ...me glisse à l'oreille pour vous
demander...
M. Carpentier (Paul): C'est comme cela.
M. Brassard: ...si le savant comité de juristes du
ministère de la Justice étudie cette profonde question.
Une voix: Je ne sais pas s'ils sont assez savants pour cela.
M. Carpentier (Paul): Ce n'est pas moi qui l'ai dit.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 30.
M. Picotte: "Le titulaire d'un permis pour exploiter un
établissement touristique doit afficher ce permis en permanence dans un
endroit de cet établissement en vue du public. "Il doit en outre, selon
les normes prévues par règlement, afficher le prix de location
des unités d'hébergement ou des sites pour camper, le taux de
change des
devises étrangères offert par l'établissement
touristique et les prix des repas offerts aux clients."
Je pense que cela se passe de commentaire. C'est pour la protection du
public.
M. Brassard: II n'y a pas de changement avec ce qui se passe
actuellement.
M. Picotte: Non. C'était déjà dans les
règlements et cela répond aux interrogations que vous avez
soulevées lors d'articles antérieurs.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 31.
M. Picotte: "Nul ne peut exiger d'un client un prix plus
élevé que celui affiché."
C'est ce qui se passe présentement, aussi. En fait, je pense
qu'on retrouve cela dans chacune des chambres d'hôtel où l'on va.
Le prix est affiché sur la porte.
M. Brassard: Si je me souviens bien, on a adopté
précédemment un article qui prévoit que lorsque, en cours
d'année, un établissement veut modifier ses prix, il y a une
procédure prévue. Il doit en aviser le...
M. Picotte: Le ministère. M. Brassard:
...ministère. M. Picotte: C'est cela. M. Brassard:
Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 32.
M. Picotte: "Seul le titulaire d'un permis pour exploiter un
bureau d'information touristique peut exposer une enseigne ou une affiche
portant les expressions "information touristique" ou "renseignements
touristiques", ou toute autre expression ou pictogramme prescrits par
règlement, indiquant ou suggérant qu'il s'agit d'un bureau
d'information touristique."
Cet article reprend l'article 3.1, 2e alinéa de la Loi sur
l'hôtellerie adoptée le 19 juin 1986.
M. Brassard: La loi 56.
M. Picotte: C'est cela, chapitre 45.
M. Brassard: ...dont on avait déjà discuté
à l'époque lors de...
M. Picotte: Et qu'on reportait après l'avoir
adoptée pour aller le plus rapidement possible.
M. Brassard: Au fond, cela a pour effet d'interdire, par exemple,
à un hôtel dans son hall...
M. Picotte: ...de s'afficher.
M. Brassard: ...d'avoir un kiosque où il afficherait
"information touristique"...
M. Picotte: "information touristique".
M. Brassard: ..."renseignements touristiques".
M. Picotte: C'est cela.
M. Brassard: II peut afficher "information" tout court, mais il
ne peut pas utiliser ces deux expressions.
M. Picotte: C'est cela. M. Brassard: À moins
de...
M. Picotte: Pour éviter qu'on lui vende...
M. Brassard: C'est réservé aux bureaux
d'information touristique.
M. Picotte: ...ou lui offre toutes sortes de choses: tours de
ville, tours de ci et tours de ça et finalement pour se retrouver dans
la même situation qu'on a voulu corriger avant le mois de juin...
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): M. ledéputé de Labelle.
M. Hétu: J'ai seulement une question. Est-ce qu'il y a un
pictogramme aussi permettant aux établissements de s'annoncer et de
s'afficher? Est-ce qu'il y a quelque chose de prévu dans la loi du fait
qu'ils vont être classés, etc.? Y a-t-il un programme
quelconque?
M. Picotte: Quand vous parlez de cela, vous faites
référence à la politique de signalisation routière
touristique en collaboration avec le ministère des Transports, politique
qui a fini par faire l'objet d'une entente. On va faire une région
pilote pour l'année 1987 et dès 1988, normalement, on devrait
faire l'ensemble de la signalisation routière touristique au
Québec.
M. Hétu: Cela deviendra une signalisation
uniformisée, si je comprends bien.
M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Théorêt);
Merci. L'article 32 est adopté. J'appelle maintenant l'article
33.
Inspection
M. Picotte: "Toute personne autorisée par le ministre
à agir comme inspecteur pour les fins de la présente loi peut,
dans l'exercice de ses fonctions: 1° pénétrer à toute
heure raisonnable dans un établissement touristique et en faire
l'inspection; 2° prendre des photographies des lieux et des
équipements; 3° exiger la communication pour examen ou reproduction
d'extraits de tout livre, compte, registre, dossier ou document, s'il a des
motifs raisonnables de croire qu'ils contiennent des renseignements relatifs
à l'application de la présente loi ou de ses
règlements."
C'est l'article 33. En fait, quand on donne un pouvoir d'inspection
à quelqu'un, c'est pour lui permettre de faire son job sans avoir trop
d'embûches. On utilise comme formulation, je l'ai toujours
suggéré: à des heures raisonnables et pour des motifs
raisonnables. C'est la Charte des droits et libertés de la personne.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: J'aimerais profiter de l'étude de cet article
pour parler un peu de l'inspection. J'aimerais que le ministre nous donne un
peu un bilan du service des inspections de son ministère. Combien y
a-t-il d'inspecteurs actuellement au service du ministère? En vertu de
la loi actuelle, avant d'émettre un permis, il faut procéder
à une inspection et faire un rapport d'inspection. Comment le service
d'inspection procède-t-il actuellement? En vertu des changements qu'il
souhaite apporter et qu'il nous a indiqué qu'il allait apporter aux
méthodes d'inspection et aux procédures d'inspection, entre
autres, l'inspection par échantillonnage, qu'est-ce que cela va
impliquer comme changement? Est-ce que cela a des effets sur le nombre des
inspecteurs et sur le nombre des inspections par rapport à ce qui se
fait actuellement? Le ministre pourrait nous indiquer brièvement comment
on procède actuellement. Par rapport à ce qui se fait
actuellement, quels sont les changements que le ministre souhaite introduire
dans l'avenir? Quelles sont les différences dans les méthodes
d'inspection et les façons de procéder pour l'inspection? (11 h
45)
M. Picotte: Si les membres de cette commission n'ont pas
d'objection, M. le Président, je vais demander au directeur
général de brosser le tableau complet de ce qui s'est fait et de
ce que nous nous apprêtons, à faire. Si, par la suite, il y a des
commentaires que vous voulez obtenir du ministre, je serai disposé
à y ajouter des détails, si vous en manifestez le désir.
M. Carpentier.
M. Carpentier (Michel): II faut dire que l'inspection de
façon systématique, comme cela existait autrefois, a
changé depuis 1984, au moment où il y a eu une volonté de
déréglementation. Ce qui a fait que, à partir de ce
moment-là, le ministère du Tourisme ou le service de
l'hôtellerie a plus ou moins fait de l'inspection, à cause de
cette déréglementation, en se fiant davantage sur les autres
ministères qui, eux, doivent faire de l'inspection de par leur loi,
comme, par exemple, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries
et de l'Alimentation et le ministère du Travail. Ce système
d'inspection employait une quinzaine de personnes qui faisaient de
l'inspection. Depuis combien d'années cela existait-il au Québec?
Je ne m'en souviens pas. De mémoire, une bonne trentaine
d'années, selon ce que j'ai déjà vu. Et on laisse tomber
graduellement l'inspection. On y allait, depuis 1984, à la suite de
plaintes, mais de façon systématique, comme cela se faisait
autrefois, cela a changé. Il faut dire aussi que le marché
lui-même a évolué. Autrefois, l'inspection se faisait
uniquement ou en grande partie l'été, parce qu'il n'y avait pas
de tourisme comme tel en régions. Depuis quelques années, on sait
que le tourisme a débordé les grandes régions de
Montréal et Québec, ce qui veut donc dire que cette inspection,
sur la base de plaintes, s'est élargie à peu près à
l'ensemble du Québec.
Quant à l'orientation pour les prochaines années, le
travail est actuellement en train de se faire." Il y a la partie de la
classification qui n'est pas terminée. Donc, avant d'affecter des gens
à la classification, on va commencer par déterminer des normes de
classification que le ministre va approuver et, par la suite, amener une
série de classificateurs pour classifier l'ensemble de
l'hébergement, par exemple.
Quant à l'inspection, il est clair qu'elle se fera
dorénavant au moment de la délivrance du permis par les
ministères qui en ont la responsabilité, comme le
ministère de l'Agriculture et le ministère du Travail que je
nommais tantôt et le ministère de l'Environnement. Ces
différents ministères sont, autrement dit, liés à
la délivrance d'un permis chez nous. Ce sont eux qui vont faire ces
inspections au point de départ. Par la suite, l'accent étant mis
uniquement sur la classification et l'affichage par pictogramme de la
classification, les inspecteurs vont nécessairement diminuer en nombre
puisque ce sera sur une base de plaintes qu'on ira faire de l'inspection et sur
une base
d'échantillonnage.
M. Picotte: Et par échantillonnage occasionnellement.
M. Brassard: Pour ce qui est des normes de sécurité
dans les bâtiments, c'est le ministère du Travail...
M. Picotte: Le ministère du Travail.
M. Brassard: ...qui procède à l'inspection et qui
va faire l'inspection obligatoirement avant la délivrance des
permis.
M. Picotte: Exactement.
M. Brassard: Une attestation est exigée à ce
moment-là.
M. Picotte: Une attestation sera donnée justement...
M. Brassard: C'est cela.
M. Picotte: ...à l'hôtelier qui devra nous la
produire avec une déclaration assermentée. Cela, c'est pour le
ministère du Travail.
M. Brassard: Le ministère du Travail, c'est pour la
sécurité.
M. Picotte: Pour l'environnement, pour une question d'eau potable
et tout cela, c'est le ministère de l'Environnement.
M. Brassard: Pour cela aussi, l'inspection obligatoire devra se
faire: la qualité de l'eau et...
M. Carpentier (Michel): ...au point de départ, à la
délivrance du permis.
M. Brassard: À la délivrance du permis.
M. Picotte: Pour ce qui est des aliments maintenant...
M. Brassard: L'Agriculture.
M. Picotte: C'est cela. Pour ce qui est des aliments,
régulièrement, le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation, comme cela se fait
présentement...
M. Brassard: Cela, c'est une fois que l'établissement est
en activité.
M. Picotte: C'est cela, une fois que l'établissement est
en activité, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries
et de l'Alimentation, comme cela se fait présentement, fait des
inspections, si bien que, quand...
M. Brassard: Et il procède lui aussi par
échantillonnage.
M. Picotte: Oui. Quand nous avons des plaintes là-dessus,
on les envoie au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation. Souventefois, les plaintes sont acheminées directement
là et il fait l'inspection. Cela, c'est du côté de la
nourriture comme telle. Vous voyez trois paliers différents où se
fait l'inspection.
M. Brassard: D'accord. Cela signifie que, actuellement, le
ministère du Tourisme n'a plus de service d'inspection ni d'inspecteurs
à son service.
M. Carpentier (Michel): II y en a encore compte tenu du fait
qu'il faut y aller si une plainte est portée. Mais la
réglementation qui a été modifiée en 1984 fait que,
officiellement, on n'a pas d'inspection systématique annuelle de tous
les établissements.
M. Picotte: En fait, le rôle est...
M. Brassard: Combien en avez-vous? Combien y a-t-il d'inspecteurs
actuellement au service?
M. Picotte: Leur rôle est très... Il y en aurait une
quinzaine.
M. Brassard: Quinze.
M. Picotte: II y en a une quinzaine, mais on en aura besoin de
moins que cela. Leur rôle sera d'aller vérifier si
l'établissement a renouvelé son permis a temps, si son permis
n'est pas expiré. C'est un peu le rôle qu'il nous reste à
faire depuis 1984, puisque toutes les instances, des autres ministères
doivent faire l'inspection requise en temps et lieu sur les points qu'on vous
faisait valoir tantôt. Finalement, c'est ce qui nous reste.
M. Brassard: D'accord. Je comprends que pour ce qui est des
normes de sécurité, de la qualité des aliments et des
normes environnementales...
M. Picotte: Cela relève des autres.
M. Brassard: ...c'est bien contrôlé. L'inspection se
fait et les normes sont donc respectées.
Là où le ministère du Tourisme va avoir un
rôle important à jouer, c'est en ce qui a trait à la
qualité puisqu'on s'en va de plus en plus vers une classification des
établissements sur la base de la qualité des services
dispensés. C'est déjà le cas pour les
établissements hôteliers. J'espère qu'on
arrivera aussi le plus tôt possible, dans le secteur de la
restauration, à une classification des établissements de
restauration; cela veut dire que, à ce moment, le rôle du
ministère du Tourisme en sera beaucoup plus un contrôle de la
qualité.
Je pense que cela va être extrêmement important que les
établissements - je comprends qu'on veuille les responsabiliser et je
suis bien d'accord avec cela - sentent qu'ils peuvent faire l'objet d'un
contrôle de qualité, qu'ils peuvent faire l'objet d'une inspection
à l'improviste et que ce ne soit pas vraiment, uniquement - comment
dire? -une espèce de fiction. Il faut vraiment qu'ils sachent que,
à tout moment, ils peuvent faire l'objet d'une inspection relativement
à la qualité - pas relativement à la
sécurité, car cela relève du ministère du Travail,
ni aux aliments, car cela relève de l'Agriculture - des services
dispensés.
À ce moment, est-ce que vous êtes en mesure de me dire si
le service des inspections, tel qu'il existe actuellement, va être
suffisant? Est-ce qu'il y a un nombre suffisant d'inspecteurs pour vraiment
assumer cette fonction qui m'apparaît primordiale, si on veut en arriver,
au Québec, à avoir des établissements touristiques qui
offrent des services de grande qualité?
M. Picotte: Je pense qu'il est important de dire au
député de Lac-Saint-Jean que la philosophie qui prévoit
l'amendement à la Loi sur l'hôtellerie a justement pour but de
passer de l'inspection à la classification. Le rôle est
joué de la même façon depuis 1984, sauf qu'on tend vers la
classification; il n'y a pas d'inspection, depuis 1984, au ministère du
Tourisme.
Finalement, ce qui restait aux inspecteurs - à moins de recevoir
une plainte à un moment donné au ministère du Tourisme en
ce sens que quelqu'un avait loué une chambre de motel et s'était
retrouvé dans une chambre sans lit - c'était de bien
vérifier si, dans les 32 chambres de motel pour lequel le permis a
été donné, il y avait 32 lits. C'est un peu le rôle
que restait aux inspecteurs; il ne faut pas se le cacher.
La classification n'existant pas, mais le produit ayant
été orienté vers une meilleure qualité... Je pense
que, depuis 1984, la qualité de l'hébergement touristique a
augmenté. On doit se dire cela et je pense qu'on vérifie et,
quand on regarde les intervenants touristiques dans le milieu, ce qu'ils
veulent, c'est la loi du marché et là, c'est d'offrir une bonne
qualité.
La classification a pour but de faire en sorte que la personne qui se
rend à un endroit pour dormir trouve un lit confortable. C'est
évident que, si elle n'a pas un bon lit, la loi du marché aidant,
cet endroit ne sera plus fréquenté ou moins
fréquenté par ce qui se dira quant à la qualité
offerte là. Par le fait même, la classification aussi va
s'ensuivre puisqu'il y aura sans doute des plaintes et des vérifications
occasionnelles, comme on dit, par échantillonnage, que nous allons
faire. La philosophie est justement de passer de l'inspection à ta
classification, et la classification, par le fait même, va être un
gage de qualité. C'est ce que le ministère avait
déjà enclenché parce que, si je ne m'abuse, les
inspecteurs que nous avions ne travaillaient même pas ou à peu
près pas. On me dit que, depuis 1984, entre autres, il n'y a plus de
normes dans l'ameublement ou quoi que ce soit. Alors, nos inspecteurs ne
peuvent pas aller vérifier des choses si les normes n'existent pas.
C'est le principe. La nouvelle philosophie est de passer à la
qualité par le biais de la classification. Ce qui n'empêche pas,
toutefois, à la suite d'une plainte, d'aller sur place, d'avoir des
inspecteurs qui sont en quantité moindre pour aller faire des
vérifications. Cela n'empêchera pas le ministère de
procéder par échantillonnage tous les ans et d'aller
vérifier de nouveau la classification. Je pense que la loi du
marché va faire en sorte que, finalement, cette classification va
être un point important pour l'établissement puisqu'il devra
offrir, justement, une bonne qualité s'il veut que les gens ou les
touristes retournent chez lui. Cela va de soi.
M. Brassard: Je ne comprends pas que vous ou votre fonctionnaire
du service de l'hôtellerie me disiez que les inspections ne peuvent plus
se faire parce qu'il n'y a plus de normes.
M. Carpentier (Michel): C'est quand il y a eu une
déréglementation en 1984.
M. Brassard: Je comprends qu'il y a eu une
déréglementation, mais il reste qu'il y a des normes. Quand on a
procédé à la classification des établissements
hôteliers, on l'a fait à partir de normes.
M. Carpentier (Michel): La classification, oui. Mais
l'inspection...
M. Brassard: Oui, mais cette...
M. Carpentier (Michel): Cela prendrait un règlement.
M. Brassard: Essayons de nous comprendre. Le ministère du
Tourisme va surtout orienter ses vérifications et ses inspections du
côté de la qualité.
M. Picotte: La classification.
M. Brassard: Donc, du côté de la classification,
puisque c'est la classification qui fait référence à la
qualité. Cette classification est faite à partir de normes et
de critères. Donc, un établissement hôtelier qui a
trois fleurs de lys, cela signifie très objectivement que, s'il a trois
fleurs de lys, c'est parce qu'on y retrouve pour chaque chambre, une salle de
bain, une douche, un lit... Les critères sont objectifs et
vérifiables objectivement. C'est pour cela qu'il y a eu cette
classification de trois ou quatre fleurs de lys. C'est la même chose pour
les fourchettes. Donc, à partir de ce moment-là, l'inspection va
pouvoir se faire sur la base des normes de classification. C'est cela que je
veux dire quand je dis que c'est dans ce secteur-là que le service de
l'inspection va exercer ses fonctions et ses activités. La question que
je posais également au ministre, était celle-ci: À partir
de cette conception-là, de cette vision des choses, est-ce que le
service des inspections actuel va être en mesure d'assumer ces
fonctions-là? Est-ce que quinze inspecteurs, c'est suffisant pour
assumer cette vocation de contrôle de la qualité?
M. Picotte: Pour procéder à la classification - je
l'avais mentionné - tous les sites vont être visités. C'est
par la suite que nous allons établir qu'effectivement il y a une douche,
il y a un bain tourbillon, il y a ceci, il y a cela, il y a un bon lit
confortable, etc., et que cela mérite telle classification. Une fois que
cela sera déterminé, la classification va être au vu et au
su du public utilisateur. Par la suite, nous n'aurons pas à visiter cet
établissement à chacune des années, à aller voir
s'il a fait disparaître le bain tourbillon.
M. Brassard: C'est là que la procédure
d'échantillonnage va entrer en jeu. (12 heures)
M. Picotte: C'est là que la procédure
d'échantillonnage va entrer en ligne de compte pour faire des
vérifications. C'est là que le système de plaintes va
entrer en ligne de compte pour aller vérifier si la plainte qui a
été faite est exacte et si on doit vérifier cela. Aussi,
le fait que le public peut identifier la classification comme telle dans des
répertoires - parce qu'il y aura des répertoires, des guides,
comme on le mentionne - et vérifier que certaines choses fassent
améliorer la situation comme telle.
L'hôtelier qui en est à une classification de trois fleurs
de lys, par exemple, va être intéressé à
améliorer son produit et à dire: Maintenant, j'ai ajouté
des choses chez nous et il va demander de modifier sa classification. On est
dans un système d'évaluation de la qualité plutôt
que de choses qui pourraient être faites pour tromper le public comme
tel. On n'élimine pas par surcroît le fait que des gens peuvent se
plaindre qu'ils peuvent avoir été lésés et qu'on
puisse aller vérifier et faire les échantillonnages voulus durant
l'année pour bien s'assurer si effectivement ce pourquoi
l'établissement a été classifié répond
encore aux mêmes normes.
On me dit que la plus belle preuve indiquant que cette façon de
voir les choses est un peu désuète, c'est qu'il n'y a plus
d'inspection depuis 1984 de façon systématique. Il n'y a plus
d'inspection. Malgré tout cela, il y a eu une forte amélioration,
à ta fois du public qui a fréquenté ces
établissements et de la qualité à l'intérieur des
établissements comme tels, parce qu'on tend vers la classification et
parce qu'on va du côté de la classification.
M. Brassard: Pour répondre à ma question
précise, le service des inspections, tel qu'il existe
présentement avec le nombre d'inspecteurs qu'il y a présentement,
est-il en mesure d'assumer cette mission?
M. Picotte: II est en mesure d'assumer cette mission. Selon les
prévisions, on dit: Nous en avons besoin de 15 pour procéder
à la classification parce qu'ils doivent visiter tous les
établissements. On prétend que, dans un avenir rapproché,
on n'aura pas besoin d'autant d'inspecteurs pour être certain que la
classification et tout le reste vont bien fonctionner.
M. Brassard: Sauf si la restauration vient s'ajouter.
M. Picotte: Si la restauration vient s'ajouter, c'est une autre
paire de manches. Il faudra évidemment...
M. Brassard: Peut-être que 15 inspecteurs, cela ne sera pas
suffisant.
M. Picotte: Oui, c'est possible. Évidemment, plus on va
l'étendre... On parlait d'hébergement et de restauration sous
toutes ses formes aussi. Il est bien possible qu'en ajoutant beaucoup
d'établissements - on parlait de 12 000 établissements
tantôt -forcément, il faudra grossir les équipes qui
s'occupent plus spécifiquement de tel ou tel point en particulier, que
ce soit du côté de la vérification de certaines choses, de
la reclassification, etc.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lac-Saint-Jean, est-ce que l'article 33 est
adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt: Adopté. Avec
votre permission, nous allons revenir à l'article 5. Je vous lis
l'amendement. L'article 5 du projet de loi est remplacé par le suivant:
"Seule une corporation à but non lucratif, une régie
intermunicipale, une communauté urbaine ou régionale
habilitée à
faire la promotion du tourisme ou une municipalité autre qu'une
municipalité régionale de comté peut être titulaire
d'un permis pour exploiter un bureau d'information touristique."
Une voix: Je trouve cela plus clair.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'amendement à l'article 5 est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 5 est
adopté tel qu'amendé. J'appelle maintenant l'article 34.
M. Picotte: Article 34. "Le propriétaire ou le responsable
d'un établissement touristique qui fait l'objet d'une inspection, ainsi
que toute personne qui s'y trouve sont tenus de prêter assistance
à un inspecteur dans l'exercice de ses fonctions. "Sur demande,
l'inspecteur doit s'identifier et exhiber le certificat, signé par le
ministre, qui atteste sa qualité."
En fait, je pense qu'on retrouve cela un peu partout.
M. Brassard: On a enlevé, par rapport à la loi 56,
M. le ministre, l'expression "sur demande et à toute heure
raisonnable".
M. Picotte: Oui. M. le directeur général.
M. Carpentier (Michel): C'est parce qu'il y a toujours certains
problèmes. Si vous n'arrivez pas d'une certaine façon à
l'improviste ou si vous n'avez pas cette garantie par la loi, par exemple
à un moment donné s'il y a surcharge des chambres, il faut
être capable d'aller vérifier dans les registres. Pour être
capable d'aller vérifier dans les registres, ça nous prend ce
type d'article qui va nous permettre de le faire.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 35.
M. Picotte: "II est interdit d'entraver de quelque façon
que ce soit l'exercice des fonctions d'un inspecteur, de le tromper par des
fausses déclarations ou de refuser de lui fournir un renseignement qu'il
a droit d'obtenir en vertu de la présente loi."
Cela se retrouve aussi partout. C'est pour permettre aux inspecteurs de
faire l'ouvrage et le travail qu'ils ont à faire.
M. Brassard: II y a un article qu'on retrouvait dans la loi
actuelle sur l'hôtellerie qui autorisait un inspecteur à exiger
que lui soit remis tout permis qui est expiré ou qui a été
suspendu ou annulé. On n'a pas jugé bon de le garder.
M. Carpentier (Paul): Cet article avait été
examiné au ministère de la Justice. On voulait éviter que
les inspecteurs ne se fassent justice eux-mêmes, c'est-à-dire que
le ministre, un matin, prononce une suspension de permis et que l'inspecteur
arrive chez l'individu et donne avis à l'individu que son permis est
suspendu et qu'on parte avec le permis. Avec la nouvelle procédure et
les articles qu'on a adoptés précédemment, le ministre
doit aviser l'individu et motiver sa décision. Ensuite, l'individu a un
délai pour en appeler de la décision. Tout ce mécanisme
protège le commerçant dans te domaine du tourisme. Finalement, on
n'avait pas besoin de cela. Automatiquement, son permis sera suspendu et
éventuellement il pourra le remettre ou on pourra l'envoyer
chercher.
M. Brassard: II y a peut-être un peu d'arbitraire possible
de la part d'un inspecteur.
M. Carpentier (Paul): D'arbitraire, c'est cela. On n'a pas eu de
cas, mais on voulait éviter cela. La charte est toujours là,
présente.
M. Picotte: En langage rural, on dit: Trop fort ne casse pas!
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 36.
Règlements
M. Picotte: "Le gouvernement peut, par règlement..." M. le
Président, je ne sais pas si c'est nécessaire qu'on le lise au
complet.
Une voix: II y a un amendement.
Le Président (M. Théorêt): Ce n'est pas
nécessaire. Vous pouvez juste donner les notes explicatives, s'il y en
a.
M. Picotte: C'est cela. Il y a un amendement évidemment
sur les...
M. Brassard: Sur les acomptes, je pense.
M. Picotte: C'est cela, sur les acomptes.
Le Président (M. Théorêt): On peut distribuer
l'amendement.
M. Picotte: On y a fait référence. Je
vais donner les explications sur l'amendement, si vous me le permettez,
M. le Président. Le paragraphe 13 est nouveau. Cet amendement fait suite
à une demande de dernière minute, de la part de certaines
associations d'exploitants d'établissements touristiques visées
par paragraphe, visant à remettre dans le projet de loi un pouvoir
réglementaire que l'on retrouvait au paragraphe m de l'article 11 de la
Loi sur l'hôtellerie.
Nous donnons donc suite à cette demande en introduisant un
amendement qui prévoit également de numéroter 13° et
14° en conséquence, c'est-à-dire de les numéroter
14° et 15°.
Le paragraphe m de l'article 11 de la Loi sur l'hôtellerie se lit
ainsi: "fixer le montant maximum des sommes d'argent que l'exploitant d'un
établissement hôtelier ou d'un terrain de camping et de caravaning
peut exiger d'un client à titre d'acompte ou de dédit, en
fonction de la durée de son séjour et du prix des services qui
lui sont offerts, et déterminer les conditions auxquelles l'exploitant
peut retenir ces sommes d'argent."
Alors, l'amendement, c'est: "13° déterminer pour chacune des
catégories et sous-catégories d'établissements
touristiques le montant maximum des sommes d'argent que l'exploitant d'un
établissement touristique peut exiger d'un client à titre
d'acompte en fonction de la durée du séjour et du prix des
services qui lui sont offerts, et déterminer les conditions auxquelles
l'exploitant peut retenir ces sommes d'argent."
À ce moment, il y aura un changement de numérotation pour
les fins de compréhension du projet de loi. Alors, c'est d'ajouter
cela.
M. Brassard: Ce qui était réclamé par les
intervenants.
M. Picotte: Cela a été réclamé par
les intervenants. Vous vous en souviendrez, j'avais reçu et vous aussi
d'ailleurs, du côté de l'Opposition, aviez reçu des
télégrammes. Cela existait auparavant, comme je l'ai si bien
mentionné, au paragraphe m de l'ancienne loi. À ce moment, on
juge qu'il est normal de donner cette garantie, encore une fois aux
consommateurs.
M. Brassard: À l'alinéa 9°, on dit que, par
règlement, le gouvernement peut "déterminer des normes
d'aménagement en matière de sécurité, de
salubrité, d'hébergement et de restauration pour chacune des
catégories." Le ministère du Travail n'est-il pas
habilité, pour tout ce qui est établissement public à
déterminer des normes d'aménagement en matière de
sécurité et de salubrité en particulier? Est-ce qu'il n'y
a pas un risque de chevauchement? Est-ce que les établissements
touristiques risquent de se voir exiger des choses qui ne sont pas
réclamées, qui ne sont pas exigées à d'autres
catégories d'établissements publics? En d'autres termes, la
question que je pose: Pourquoi n'a-t-on pas laissé entièrement au
ministère du Travail le soin, comme il le fait pour tous les
établissements publics, de déterminer les règles de
sécurité et de salubrité?
M. Picotte: Nous avons d'abord des normes minimales
d'aménagement. On ne va pas dans les détails puisque les
ministères concernés ont des normes bien précises à
faire respecter; nous y allons de normes minimales, Prenons, par exemple, le
cas d'une demande de permis d'exploitation d'un centre de vacances; cette
demande doit être accompagnée d'une liste des activités
offertes à la clientèle et d'une description des
aménagements et des équipements disponibles pour la pratique de
ces activités. Le requérant doit fournir une attestation selon
laquelle le personne! d'animation correspond au minimum à un animateur
par 25 clients. Ce sont des normes minimales de ce type. Pour faire face aux
cas d'urgence, un centre de vacances doit disposer d'un local
équipé pour donner les premiers soins; il doit conclure une
entente relative aux urgences médicales avec le centre local de services
communautaires, la clinique médicale, le centre hospitalier le plus
proche.
C'est ce genre de normes que nous établissons quand arrive le
temps de discuter. Il y a des normes pour les centres de vacances, il y en a
pour l'aménagement des gîtes touristiques, entre autres. Les
gîtes du passant - j'en étais là - ne sont pas couverts par
les normes du ministère du Travail. C'est une maison ordinaire qui
reçoit des passants. Comme ce n'est pas couvert par le ministère
du Travail...
M. Brassard: Cela vous prend un pouvoir réglementaire.
M. Picotte: ...on se donne un pouvoir réglementaire.
M. Brassard: M. le Président, compte tenu que le
ministère du Travail édicté des normes de
sécurité et de salubrité pour tout établissement
public, j'espère que le ministère du Tourisme est bien conscient
de cela et évitera de créer des situations de confusion pour les
établissements. Il ne faut pas qu'ils se retrouvent avec des normes
différentes édictées par le ministère du Tourisme.
Si l'établissement touristique respecte les normes de
sécurité et de salubrité édictées par le
ministère du Tourisme, il ne faudrait pas qu'un inspecteur du
ministère du Travail dise: Vous n'en avez
pas fait assez, ce n'est pas suffisant.
M. Picotte: Ces normes vont être faites en étroite
collaboration avec le ministère du Travail,
M. Brassard: Pour éviter les situations de confusion.
M. Picotte: C'est discuté avec les ministères
concernés pour éviter que les gens qui ont à demander des
permis ne se retrouvent dans des situations confuses qui pourraient être
tatillonnes. D'ailleurs, d'après les discussions qui sont
déjà entamées, on me garantit qu'il n'y aura pas de
chevauchement administratif.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'amendement à l'article 36 est adopté?
M. Brassard: D'accord.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'article 36, tel qu'amendé, est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adapté.
J'appelle l'article 37.
Pénalités
M. Picotte: II y a un amendement, M. le Président,
à l'article 37.
Le Président (M. Théorêt): Oui, M. le
ministre, il y a effectivement un amendement. Est-ce qu'on peut avoir les
copies?
M. Picotte: C'est un amendement technique et de concordance.
L'amendement à l'article 37 dit ceci: "À l'article 37, ajouter
à la fin du paragraphe 1 , les mots "et les règlements".
Remplacer, dans la deuxième ligne du paragraphe 6°, le
chiffre "14°" par le chiffre "15°"." C'est afin de décaler
l'ordre. C'est uniquement un amendement de concordance. (12 h 15)
L'article 37, proprement dit, c'est: "Commet une infraction quiconque:
"1° fait une fausse déclaration dans un document prescrit par la
présente loi;"
Par exemple, quelqu'un qui nous fournirait un document
altéré du, ministère du Travail concernant la
sécurité des bâtiments ou du ministère de
l'Environnement concernant autre chose. "2° fournit une attestation
exigée par la présente loi et les règlements qui est
inexacte ou dont il aurait dû connaître l'inexactitude;"
C'était plutôt à cela que je faisais
référence tantôt: quelqu'un qui nous produirait un rapport
fabriqué de toutes pièces pour le premier alinéa. Pour le
deuxième alinéa, c'est l'altération. "3°
détruit, enlève, cache, modifie ou oblitère un permis
délivré en vertu de la présente loi, ou une affiche
exigée par celle-ci;"
Par exemple, s'il est classé de telle façon et qu'il
modifie la classification d'une façon quelconque, il commet une
infraction. "4° utilise une appellation autre que celle attribuée
sur son permis;"
Par exemple, un kiosque d'information touristique qui utiliserait une
appellation autre, je pense que ce ne serait pas acceptable. "5°
contrevient à une des dispositions des articles 10, 24, 30, 31, du
premier alinéa de l'article 34, de l'article 35 ou d'une disposition
réglementaire déterminée en vertu de l'article 36 de la
présente loi; "6° exploite une pourvoirie et contrevient à
une disposition réglementaire déterminée en vertu des
paragraphes 9 et 14° de l'article 36 de la présente loi." Le
paragraphe 14° devient 15°.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'amendement
à l'article 37 est adopté. Est-ce que l'article 37 est
adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 38.
M. Picotte: "Quiconque contrevient aux articles 4 et 32 commet
une infraction, et est passible, outre du paiement des frais, d'une amende d'au
moins 500 $ et d'au plus 2000 $ pour chaque jour ou partie de jour que dure
l'infraction et, en cas de récidive dans les deux ans de la condamnation
pour une même infraction, d'une amende d'au moins 2000 $ et d'au plus
4000 $."
Cet article prévoit des amendes, comme je viens de le souligner.
Ainsi, une personne qui exploite un établissement sans avoir obtenu un
permis pourrait être poursuivie et condamnée à une amende
d'au moins 500 $ et d'au plus 2000 $. Il y va de même de la personne qui,
sans avoir de permis à cet effet, afficherait une enseigne portant les
mots "information touristique" suggérant qu'elle exploite un bureau
d'information touristique. Cet article n'est pas nouveau et se retrouve dans la
Loi sur l'hôtellerie, qui a été adoptée en juin
1986.
M. Brassard: C'est la loi 56, ça; c'est la même
chose. Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 39.
M. Picotte: "Quinconque contrevient à l'article 37 est
passible, outre du paiement des frais, d'une amende d'au moins 200 $ et d'au
plus 500 $." C'est un minimum et un maximum- Cet article est en substance dans
la Loi sur l'hôtellerie qui a été adoptée en juin
1986.
M. Brassard: Oui, adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 40.
M. Picotte: "Toute personne qui, par son consentement, son
encouragement, son conseil ou son ordre, en amène une autre à
commettre une infraction à la présente loi et à ses
règlements est coupable de cette infraction comme si elle l'avait
commise elle-même ainsi que de toute autre infraction que l'autre commet
en conséquence du consentement, de l'encouragement, du conseil ou de
l'ordre, si elle savait ou aurait dû savoir que celui-ci aurait comme
conséquence probable la commission de ces infractions."
M. Brassard: Ce sont vraiment des avocasseries.
M. Picotte: Ce sont les articles 13.20 et 13.12 qu'on a repris
l'été dernier. On nous a dit qu'il fallait être plus
précis parce que, en matière pénale, les juges sont
très exigeants.
M. Brassard: En fait, c'est prévoir qu'une tierce personne
qui aurait pu encourager serait coupable.
M. Picotte: Serait coupable.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 41.
M. Picotte: 41 aussi fait référence à cela
et 42. L'article 41: "Toute personne qui, par son acte ou son omission, en aide
une autre à commettre une infraction à la présente loi et
à ses règlements est coupable de cette infraction comme si elle
l'avait commise elle-même si elle savait ou aurait dû savoir que
son acte ou son omission aurait comme conséquence probable d'aider
à la commission de l'infraction." C'est la même chose qu'on
connaissait déjà, mais qui est libellée dans un autre
article, qui s'appelle 41.
M. Brassard: Je ne vois pas pourquoi on répète
presque fa même chose qu'à l'article 40.
M. Picotte: Pour être plus précis apparemment pour
les juges. La justice a de ces exigences.
Une voix: Des avocasseries.
M. Brassard: Le mystère des légistes.
Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 4J est
adopté. J'appelle l'article 42.
M. Picotte: "Les poursuites pénales prises en vertu de la
présente loi sont intentées suivant la Loi sur les poursuites
sommaires (L.R.Q., chapitre P-15)."
M. Brassard: C'est une disposition usuelle, j'imagine?
M. Picotte: Oui.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 43.
Dispositions transitoires et finales
M. Picotte: Les dispositions transitoires et finales. L'article
43. "La présente loi remplace la Loi sur l'hôtellerie". C'est une
évidence.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
Article 44?
M. Picotte: "Un règlement adopté en vertu d'une
disposition remplacée par la présente loi demeure en vigueur dans
la mesure où il est compatible avec la présente loi
jusqu'à ce qu'il soit modifié, remplacé ou abrogé
par un règlement adopté en vertu d'une disposition de la
présente loi."
M. Brassard: Quelle est l'intention du ministre relativement au
règlement? Si j'ai bien compris, à maintes reprises, par les
citations nombreuses qu'il nous a faites en cours d'étude, les
règlements sont déjà passablement...
M. Picotte: Une bonne partie des règlements sont
déjà écrits et feront l'objet d'une consultation. Il reste
encore quelques points à mettre en place. Je n'ai pas d'objection, d'ici
à quelques semaines, dès qu'on arrivera à la consultation,
de faire parvenir aux membres de la commission les différents
règlements que nous aurons établis, ce qui vous permettra d'en
prendre connaissance et de pouvoir nous faire des remarques, s'il y a lieu. Par
la suite, quand tout cela sera terminé, quand on vous les aura
acheminés et qu'on enclenchera le processus de discussions avec tous les
groupes qui ont été
consultés pour la présente loi, nous nous donnons
jusqu'à la fin de l'année 1987 pour faire en sorte que ces
règlements soient discutés et qu'on ait la meilleure consultation
possible. Quand on aura l'unanimité ou un consensus valable
là-dessus, nous prévoyons qu'au début de 1988 la
présente loi sera applicable. C'est notre objectif. Cela veut dire que,
normalement, d'ici à un mois, cinq ou six semaines, on devrait faire
parvenir aux membres de la commission et à toutes les associations les
documents pour consultation, mais nous nous donnons jusqu'au mois d'octobre
pour faire une consultation d'ordre général pour corriger des
choses, s'il y a lieu, pour que, dès le début de 1988, nous
fonctionnions avec la nouvelle loi.
M. Brassard: Disons que la procédure d'adoption des
règlements - parution à la Gazette officielle, adoption par le
Conseil des ministres - sera faite en 1987, de telle sorte qu'en janvier 1988
ces règlements s'appliqueront véritablement.
M. Picotte: Je m'engage, comme je vous l'ai dit, dès qu'on
aura terminé le projet de règlement à le faire parvenir
aux membres de la commission.
M. Brassard: Entre-temps, bien sûr, ce sont les
règlements actuels qui sont en vigueur, à moins qu'il n'y ait des
dispositions incompatibles avec les dispositions de la loi actuelle.
M. Picotte: C'est cela, M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 45. "Un permis délivré en vertu de la Loi sur
l'hôtellerie, et qui est en vigueur le (indiquer ici la date de
l'entrée en vigueur de la présente loi), demeure valide
jusqu'à la date prévue pour son expiration." Dès qu'on
aura terminé la démarche...
M. Brassard: Cela ne cause pas préjudice aux
détenteurs de permis.
M. Picotte: C'est cela.
M. Brassard: La durée de leur permis est la même;
elle ne change pas.
M. Picotte: Oui.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 46.
Loi sur les cités et villes
M. Picotte: "La Loi sur les cités et villes (L.R.Q.,
chapitre C-19) est modifiée par l'insertion, après l'article
29.10 édicté par l'article 2 du chapitre 31 des Lois de 1986, du
suivant: "29.11 Une corporation peut, conformément à la Loi sur
les établissements touristiques (1986, chapitre: indiquer ici le
numéro de chapitre de cette loi dans le recueil des lois du
Québec de 1986), exploiter un bureau d'information touristique."
Il s'agit, si ma compréhension est exacte, de la modification
qu'il faut faire aussi pour permettre que les municipalités...
M. Brassard: Une corporation au sens de la Loi sur les
cités et villes, c'est une corporation municipale.
M. Picotte: Oui. Il faudrait indiquer 1987, cependant. Nous
l'avions présenté, ce projet de loi, parce que nous pensions
avoir le temps, tout le monde ensemble, de l'adopter avant la fin de 1986.
Comme il sera adopté en 1987, je pense qu'il s'agit de changer le
chiffre 1986 par 1987.
Le Président (M. Théorêt): II faudrait le
prendre en note, M. le secrétaire.
M. Brassard: Étant donné qu'on parle de la Loi sur
les cités et villes, on parle de corporations municipales. Il n'y a pas
besoin d'amendement pour la régie intermunicipale'' Non?
M. Carpentier (Paul): Non, c'est à l'intérieur.
C'est une régie qui peut être formée à
l'intérieur soit du Code municipal ou de la Loi sur les cités et
villes.
M. Picotte: Nous avons, d'ailleurs, à l'article 47, le
Code municipal du Québec.
Le Président (M. Théorêt): Si je comprends
bien l'amendement proposé, M. le ministre, aux articles 46 et suivants,
partout où apparaît l'année 1986, ce doit être
amendé pour inscrire l'année 1987.
M. Carpentier (Paul): Pardon, pas exactement. C'est seulement la
référence à la Loi sur les établissements
touristiques qui doit être changée, pas la modification au Code
municipal parce que cela a réellement eu lieu en 1986.
Le Président (M. Théorêt): Donc, strictement
la Loi sur...
M. Carpentier (Paul): La référence à la Loi
sur les établissements touristiques.
M. Picotte: Uniquement l'article 46. M. Brassard:
29.11.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Brassard: D'accord.
Le Président (M. Théorêt): L'amendement est
adopté, merci. Est-ce que l'article 46, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Brassard: Adopté.
Code municipal du Québec
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 47.
M. Picotte: M. le Président, c'est la même chose:
"Le Code municipal du Québec est modifié par l'insertion,
après l'article 14.8 édicté par l'article 1 du chapitre 32
des Lois de 1986, du suivant: "14.9 Une corporation locale peut
conformément à la Loi sur les établissements touristiques
- là, j'imagine qu'il faut, encore une fois, faire un amendement pour
corriger 1986 et indiquer 1987 - exploiter un bureau d'information
touristique."
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt):
Adopté. J'appelle l'article 48.
Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune
M. Picotte: "L'article 52 de la Loi sur la conservation et la
mise en valeur de la faune (chapitre C-61.1) est modifié par
l'insertion, après le premier alinéa, du suivant: "Toutefois, une
pourvoirie doit être conforme aux normes d'aménagement
adoptées en vertu du paragraphe 9 de l'article 36 de la Loi sur les
établissements touristiques - 1986, encore une fois, mais cela a
été fait, à ce qu'on me dit - qui s'appliquent à
une pourvoirie." Autrement dit, c'est le cas des pourvoiries dont nous avons
discuté antérieurement.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
Avant d'aller à l'article 49, j'aimerais avoir le consentement des
membres de la commission pour poursuivre au-delà de 12 h 30, tel que
l'ordre de la Chambre a été donné, afin de
compléter le projet de loi. Il reste huit articles.
M. Brassard: Consentement de notre part.
Le Président (M. Théorêt):
Consentement. J'appelle l'article 49.
M. Picotte: "L'article 100 de cette loi est modifié par
l'insertion dans la première ligne et après le mot "peut" des
mots ", en collaboration avec le ministre du Tourisme,".
M. Brassard: L'article 100 fait référence à
quoi? À la classification des pourvoiries, ce dont on parlait au tout
début?
M. Picotte: Oui. Pour votre information, l'article 100 se lit
comme suit: "Le ministre peut déterminer des normes de classification
quantitative et qualitative des pourvoiries et déterminer le niveau
minimum requis des qualités d'une pourvoirie pour permettre la
publication de son identité, de sa classification, de sa
catégorie ou de ses services offerts dans tout répertoire dont il
autorise la publication." Autrement dit, c'est pour faire en sorte que le
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche travaille en
collaboration avec le ministre du Tourisme dans cette situation.
Présentement, ce peut être assez facile, mais, à l'avenir,
il pourrait y avoir des possibilités que ce soit deux ministres
différents. Afin que l'un ne fasse pas ce que l'autre ne sait pas.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 50.
Loi sur le ministère du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche
M. Picotte: "La Loi sur le ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche (L.R.Q., chapitre M-30.1) est modifiée par
l'abrogation de l'article 14. L'article 14, c'est: "Le ministre peut
délivrer aux conditions déterminées par le gouvernement un
permis d'exploitation pour les colonies de vacances où l'on
héberge des enfants âgés de moins 18 ans pendant une
période de vacances scolaires et où sont fournis des services de
loisirs, de l'équipement sportif, éducationnel ou culturel."
Puisque les colonies de vacances devront détenir un permis en vertu de
la Loi sur les établissements touristiques, il y a lieu d'abroger
l'article 14.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 51. (12 h 30)
Loi sur les permis d'alcool
M. Picotte: "L'article 39 de la Loi sur les permis d'alcool
(L.R.Q., chapitre P-9.1) est modifié par le remplacement dans le
paragraphe 3 , des mots "Loi sur l'hôtellerie
(chapitre H-3)" par les mots "Loi sur les établissements
touristiques"..." Encore là, il y a une modification: 1987 au lieu de
1986. C'est afin de rendre concordante la Loi sur les permis d'alcool avec la
loi que nous adopterons ensemble à la fin de l'étude.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 52.
M. Picotte: "L'article 45 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans le paragraphe 3°, des mots "Loi sur l'hôtellerie"
par les mots "Loi sur les établissements touristiques"." Encore du
pareil.
M. Brassard: Concordance. Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 53.
M. Picotte: "L'article 16 de cette loi est modifié:
"1° par le remplacement, dans la quatrième ligne du premier
alinéa, du mot "hôtelier" par le mot "touristique"; 2° par le
remplacement, dans les quatrième et cinquième lignes du premier
alinéa, des mots "Loi sur l'hôtellerie" par les mots "Loi sur les
établissements touristiques"; 3° par le remplacement, dans la
quatrième ligne du deuxième alinéa du mot "hôtelier"
par le mot "touristique"."
Cela fait encore référence à la nouvelle
appellation.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 54.
Loi concernant la taxe sur les repas et
l'hôtellerie
M. Picotte: "L'article 5 de la Loi concernant la taxe sur les
repas et l'hôtellerie (L.R.O., chapitre T-3) est modifié par le
remplacement, dans le paragraphe 4, des mots "Loi sur l'hôtellerie
(chapitre H-3)" par les mots "Loi sur les établissements
touristiques"..." Il faut lire encore une fois 1987 au lieu de 1986.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 55.
M. Picotte: "Le ministre du Tourisme est chargé de
l'application de la présente loi."
M. Brassard: On pouvait le présumer.
Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 56.
M. Picotte: "La présente lot entrera en vigueur à
la date fixée par le gouvernement." Selon les prévisions
que j'ai mentionnées tantôt...
Inquiétude du Mouvement québécois
des camps familiaux
M. Brassard: Adopté. Avant de nous séparer, M. le
Président, je l'avais mentionné au tout début dans mes
remarques préliminaires, j'aimerais quand même discuter quelque
peu de l'inquiétude manifestée par le Mouvement
québécois des camps familiaux. On sait que ces
établissements seront forcément, lorsque la loi actuelle
s'appliquera, considérés comme des établissements
touristiques, donc, devront demander un permis d'exploitation. Pour obtenir ce
permis, ces camps familiaux devront se conformer aux normes de
sécurité en vertu des règlements du ministère du
Travail. Ces camps familiaux ont manifesté une certaine
inquiétude parce qu'il y en a un certain nombre qui, à la suite
de subventions du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, votre autre chapeau, ont pu se conformer aux normes. Le Mouvement
québécois des camps familiaux nous signale qu'il en reste encore
un certain nombre qui, de façon évidente, ne respectent pas
actuellement les normes de sécurité du ministère du
Travail. Il est évident que, par conséquent, si cela demeurait
ainsi, ces camps ne pourraient pas obtenir un permis en vertu de la loi qui les
régira désormais, lorsqu'elle sera en vigueur.
Je comprends que c'est plus ou moins approprié, étant
donné que cela concerne le ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche. Le ministre du Tourisme pourrait me répondre que ce n'est
pas la bonne commission...
M. Picotte: D'aller parler à l'autre.
M. Brassard: ...d'aller parler à l'autre. Ce n'est pas la
bonne commission, mais on pourrait peut-être passer outre à
ça. Est-ce que le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche
pourrait nous indiquer ses intentions quant à l'année
budgétaire qui viendra? A-t-il l'intention de faire un effort
particulier en ce qui a trait aux prévisions budgétaires et aux
subventions, pour faire en sorte qu'au moment où la loi actuelle entrera
en vigueur - ce qui est prévu, selon ce qu'il nous a dit tantôt,
vers le début de 1988 - avec tous les règlements
afférents, les camps familiaux puissent se conformer aux normes de
sécurité? On nous signale, semble-t-il, qu'il
ne faudrait même pas 200 000 $, qu'il faudrait même moins de
100 000 $, selon te Mouvement québécois des camps familiaux. Les
camps qui ne sont pas conformes aux normes pourraient se conformer aux normes
et je pense que cela réglerait le problème. Le ministre est
sûrement au courant de cette problématique. Est-ce qu'il peut
donner l'assurance aux camps familiaux que les choses vont se dérouler
dans l'ordre?
M. Picotte: M. le Président, il me fait plaisir de
répondre à la question du député de Lac-Saint-Jean
et de l'informer des discussions que nous avons eues jusqu'à aujourd'hui
avec les gens dont il parle. D'abord, on se souviendra que deux
inquiétudes avaient été manifestées de la part des
camps familiaux. La première inquiétude, c'était au sujet
des acomptes. On nous avait fait beaucoup de demandes afin que, dans la loi, on
puisse mentionner le montant qu'il doit verser et protéger le
consommateur. Nous y avons répondu d'une certaine façon à
la satisfaction, je pense bien, du député de Lac-Saint-Jean et
des camps familiaux en insérant à l'intérieur de la loi un
article qui prévoit cette garantie pour le consommateur.
Dans un deuxième temps, vous savez et le député de
Lac-Saint-Jean sait qu'à ce moment-ci de l'année, entre autres,
nous sommes en discussion avec le Conseil du trésor sur les
différents programmes des ministères. À la suite de cette
demande, pour fins de discussion comme ministre du Tourisme et comme ministre
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, j'avais demandé à
mes fonctionnaires d'examiner toutes les avenues possibles en donnant,
évidemment, une certaine garantie, à savoir que nous pourrions,
dans nos budgets d'immobilisations, tenir compte d'une certaine classification
en y introduisant évidemment, les camps familiaux, les pourvoiries,
etc., et qu'on essaierait de s'ajuster au niveau des deux ministères le
plus rapidement possible.
Mes collaborateurs ont discuté avec les représentants des
colonies de vacances, des camps familiaux, etc., et on leur a dit a peu
près ceci. On a constaté qu'au Québec il y a ce genre de
camps ou de colonies de vacances qui ont un soutien de l'état et qui,
à toutes fins utiles, n'en auraient pas besoin. Je pense que le
député de Lac-Saint-Jean, pour avoir chaussé les
mêmes bottines que moi au ministère du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche, sait très bien que, bon an mal an - je pense que
c'était accepté ainsi - on donnait un montant d'argent comme
soutien à des colonies de vacances qui, à toutes fins utiles,
pouvaient voler de leurs propres ailes. On aurait dû donner à
d'autres un meilleur soutien, mais, compte tenu qu'on faisait ce partage le
plus équitablement possible, cela nous empêchait de donner de
l'argent addi- tionnel à certains autres qui avaient besoin
d'améliorations et qui auraient pu, si je peux m'exprimer ainsi, sur un
"phasing out", faire en sorte de voler de leurs propres ailes. Par contre, dans
d'autres endroits, même si le gouvernement mettait des sommes d'arqent
importantes régulièrement, on connaît d'autres colonies de
vacances ou d'autres camps familiaux qui ne finiraient même pas par s'en
sortir parce que cela nécessiterait un trop grand montant d'argent.
Dans un premier temps, nous avons eu une discussion et nous avons dit:
Voici, examinons cela cas par cas et faisons un modèle qui va faire en
sorte que ceux qui n'ont pas besoin de l'aide de l'État sur une
période de trois ans... Je vous dis cela sous toute réserve:
J'avais demandé que, sur une période de trois ans, on se retire
de ces dossiers dans le but d'aider ceux qui en ont le plus besoin. Eux autres,
par consensus, après discussion avec nous, se sont tous entendus pour
dire: On aurait besoin de quatre ans, J'ai à prendre la décision
si c'est trois ans ou quatre ans, mais, à toutes fins utiles,
étant donné qu'on en est venu à une entente avec eux, je
suis disposé à leur dire: D'accord, nous le faisons sur une
période de quatre ans. À la suite des mêmes discussions que
nous avons eues avec eux, nous allons prendre des sommes additionnelles pour
faire en sorte de mettre aux normes certains de ces établissements. Je
pense qu'en 1987-1988 c'est un montant de 401 000 $ que nous allons consacrer,
si ma mémoire est fidèle. On va consacrer 401 000 $ bien
ciblés, justement, sur ceux qui ont besoin d'être mis aux normes
pour répondre aux exigences de la loi que nous avons là. Si bien
que, même si les discussions ne sont pas terminées, je pense que
d'ici à quelques semaines nous aurons, en collaboration avec les
dirigeants de ces colonies de vacances, fait en sorte que dans un avenir
rapproché nous puissions leur permettre, avec des budgets que le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche va consacrer
à ces endroits, de se mettre aux normes, de répondre, donc, aux
exigences et de faire en sorte que ceux qui sont viables et qui nous ont fait
la démonstration qu'il est possible de poursuivre vont se conformer,
à ce moment, à Loi sur l'hôtellerie comme telle.
M. Brassard: Si je comprends bien, le ministère va prendre
les mesures nécessaires de façon que, lorsque la Loi sur les
établissements touristiques va s'appliquer, des établissements de
ce genre, des. camps familiaux réputés viables, ne se voient pas
refuser leur permis parce qu'ils n'auront pas eu l'argent nécessaire
pour se conformer aux normes de sécurité du ministère du
Travail.
M. Picotte: Entendons-nous bien. Il y a peut-être de ces
auberges de jeunesse ou de
ces colonies de vacances qui nécessitent un montant trop fort et
elles-mêmes sont conscientes qu'en bout de piste elles ne peuvent pas en
sortir. Je pense que, dans le domaine du possible et à la lueur des
discussions que nous avons eues - d'ailleurs, c'était mon intention
quand je suis arrivé là et je pense que c'était
l'intention du député de Lac-Saint-Jean et de son
prédécesseur, M. Chevrette, aussi, député de
Joliette - on voulait commencer à exiger, de ce côté, qu'il
y ait une mise aux normes, quitte à ce que l'État les soutienne,
d'une certaine façon.
Vous savez, on est obligé de constater que, sur la question de la
sécurité, par exemple, contre le feu, quand arrive le temps de
discuter avec des gens et de leur dire: Vous n'êtes vraiment pas
sécuritaires et on ne peut pas permettre que vous continuiez ainsi, on
nous dit: Laissez-nous donc fonctionner, il n'y a pas de trouble, il n'y a pas
de problème. Là, c'est bien sûr que tout le monde
intervient pour nous dire: Écoutez, M. le ministre, ce n'est pas la
même affaire. Vous ne devez pas faire... Il n'y a pas de trouble à
aller jusque-là tant et aussi longtemps qu'il n'arrive pas un
problème majeur. Demain matin, le feu prend dans une auberge de
jeunesse, une colonie de vacances et là il y a 35, 40 jeunes; vous voyez
tout de suite la publicité dans le Québec. La première
question qu'on pose: Qu'est-ce que cela veut dire que le gouvernement
tolérait que, dans des établissements, il n'y ait pas de
détecteur de fumée ou qu'il n'y ait qu'une porte d'entrée
et qu'il y ait 150 personnes qui sont couchées dans le même
dortoir?
Pour faire plaisir à la population, on est toujours un peu
souple. Quelque gouvernement que ce soit, on dit: Il est difficile de les
fermer. Par contre, les mettre aux normes, cela coûte 2 500 000 $. 2 500
000 $ pour les mettre aux normes! Si le gouvernement disait uniquement à
une base de plein air ou à une colonie de vacances, à une auberge
de jeunesse: Oui, nous allons collaborer à 50 %, il faut que vous
trouviez les autres 50 %, on sait très bien que, dans ces milieux, ce
n'est pas possible.
Ce qu'on essaie de faire dans nos discussions, c'est conserver aussi,
parce qu'il y a là une préoccupation des gouvernements, des
auberges de jeunesse qui s'adressent aux plus démunis et à des
gens qui n'ont pas nécessairement les moyens de verser des sommes
d'argent très fortes. Dans notre vision des choses, pour prolonger, pour
assurer l'avenir de certaines de ces colonies, il faut voir exactement de cette
façon, comme je m'assure aussi que, dans les régions, nous ayons
aussi ce genre d'hébergement à offrir aux gens...
M. Brassard: Une répartition.
M. Picotte: C'est cela. Je pense que nos préoccupations
sont de cet ordre et on devrait, en collaboration avec les gens du milieu, les
gens concernés, en arriver à des solutions acceptables pour
satisfaire à la fois aux lois et aux besoins du milieu.
M. Brassard: Je veux bien qu'on comprenne, M. le
Président, que nous sommes parfaitement d'accord pour l'opération
de mise aux normes. Je pense que c'est essentiel. Compte tenu de ce que vient
de dire le ministre, c'est tout à fait normal et même
nécessaire que ces établissements se conforment aux normes. Mais
je voulais, compte tenu de leur situation financière et des ressources
dont ils disposent, qu'on s'assure qu'il y ait des mesures de soutien pour leur
permettre de se conformer aux normes.
Le Président (M. Théorêt): Merci, M. le
député de Lac-Saint-Jean. Est-ce que le titre du projet de loi
152, Loi sur les établissements touristiques, ainsi que les titres des
chapitres sont adoptés?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'ensemble du projet de loi 152 tel qu'amendé est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté. Je
cède maintenant la parole à M. le ministre pour les mots de la
fin et après au...
Conclusions M. Yvon Picotte
M. Picotte: Vous allez sans doute me permettre de vous remercier,
M. le Président, de même que votre personnel du
secrétariat, pour le brio avec lequel vous avez dirigé cette
commission. Je veux remercier aussi mes collègues, tant
ministériels que de l'Opposition, pour avoir participé à
cette discussion si importante qui fait en sorte qu'on va améliorer de
beaucoup la qualité de l'hôtellerie et des établissements
touristiques au Québec et faire en sorte que le Québec, de plus
en plus, puisse attirer des touristes en quantité toujours plus grande.
Merci de votre participation et de votre collaboration.
Le Président (M. Théorêt): Merci, M. le
ministre, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Jacques Brassard
M. Brassard: M. le Président, je vous remercie pour
l'excellent travail que vous avez accompli, de même que tous les autres
membres de la commission, ainsi que le ministre et ses collaborateurs. Il nous
reste à souhaiter que cette loi réclamée par tous les
intervenants puisse s'appliquer le plus tôt possible. II est
également à souhaiter que la mission du ministère du
Tourisme relativement à l'amélioration de la qualité des
services dispensés par les établissements touristiques soit le
plus rapidement possible pleinement assumée par le ministère, en
particulier en ce qui a trait à la classification dans le secteur de la
restauration.
Le Président (M. Théorêt): Oui, M. le
ministre.
M. Picotte: J'aurais dû vous dire - je l'ai omis et je le
regrette - que, quand nous faisons ce genre de travail là, il y a
énormément de gens qui, antérieurement, ont fait aussi
beaucoup de déblayage au niveau des discussions, et ce sont mes
fonctionnaires qui ont participé, depuis des mois, à des
discussions avec des associations. Alors, je pense qu'il faut remercier
à la fois le personnel du ministère et les différentes
associations qui, de façon bénévole et gratuite, sont
venus s'asseoir autour de la table durant des heures pour bonifier un projet de
loi comme cela. Je pense que c'était important de le souligner.
Le Président (M. Théorêt): Merci, M. le
ministre. La commission de l'économie et du travail ayant accompli le
mandat qui lui avait été confié ajourne donc sine die.
Merci et bonne journée.
(Fin de la séance à 12 h 48)