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(Douze heures vingt-six minutes)
Le Président (M. Charbonneau): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je déclare ouverte la commission parlementaire de
l'économie et du travail qui se réunit afin de reprendre
l'étude détaillée du projet de loi 150, Loi sur les
forêts. Nous étions rendus à l'article 24 sur lequel le
ministre avait présenté l'amendement suivant: L'article 24 du
projet de loi 150 est modifié par le remplacement du paragraphe 3 par le
suivant: "la compatibilité des activités qui s'exercent sur les
diverses unités territoriales du domaine public compte tenu de leurs
vocations respectives".
La parole était au député de Duplessis à qui
il restait six minutes et quelques secondes pour compléter son droit de
parole sur cet amendement.
M. Perron: M. le Président, si vous me le permettez, je
voulais d'abord procéder de la façon suivante. Je voudrais
remercier le ministre délégué aux Forêts pour le
dépôt, le 5 décembre dernier, des amendements à 74
articles. Il s'agit en fait de plus de 150 amendements à l'ensemble du
projet de loi. On vient de me dire qu'un nouveau dépôt vient
d'être fait ce matin concernant certains articles qui sont en suspens.
Ils ne sont pas votés mais on va en discuter éventuellement.
Les amendements qui ont été déposés couvrent
les articles 1 à 186 puisqu'on a parlé de certains articles en
suspens. Je voudrais demander au ministre s'il y a d'autres amendements qui
s'en viennent puisqu'on n'a rien vu jusqu'à présent concernant la
concordance avec le Code du travail et on n'a rien vu non plus jusqu'à
présent se rapportant à un amendement impartant à
l'article 204 qui a été annoncé par le ministre
lui-même et qui concerne l'abolition des concessions forestières
sans compensation. De plus, je voudrais aussi remercier le ministre pour le
dépôt du synopsis des règlements. Mais il ne faut pas se
laisser leurrer par ce tour de passe-passe du ministre parce qu'il s'agit en
fait d'un règlement avec 22 sections, donc d'une réglementation
portant sur 22 points, donc de 22 règlements. C'est ce qu'on a
découvert à l'intérieur de ce qui a été
déposé par le ministre. Pour nous, le synopsis est très
insuffisant et c'est même moins informatif que le sommaire du projet de
règlement que le ministre nous a remis au début de septembre
avant l'étude de l'avant-projet de loi sur les forêts.
Le troisième point que je voudrais toucher, M. le
Président, concerne les demandes d'allocations acceptées. Je
remercie le ministre d'avoir répondu aujourd'hui à ma question au
feuilleton. Étant "donné que le 1er avril 1987 la loi 150, si
elle est adoptée - et je dis bien si elle est adoptée - modifiera
le régime forestier dans son ensemble, le ministre peut-il s'engager
à me faire parvenir au début d'avril prochain la liste des
allocations accordées jusqu'au 31 mars 1987 inclusivement? Sur cette
question, en terminant, je voudrais aussi aviser le ministre que, s'il refuse
de me fournir cette liste des demandes d'allocations qui auraient
été acceptées par son ministère, je me ferai un
devoir de déposer une question au feuilleton au début de la
prochaine session.
Puisque mon collèque d'Ungava n'est pas ici et que l'article 24
touche un des mémoires qui nous a été soumis par le Grand
Conseil des Cris du Québec et par l'Administration régionale
crie, serait-il possible d'avoir l'accord de cette commission pour remettre
l'étude de l'article 24 à plus tard et qu'on procède
à l'étude de l'article 25 immédiatement, après les
réponses que pourra nous donner le ministre, d'ailleurs?
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, le député de Duplessis avait une longue liste,
ce matin, mais je pense que les amendements au Code du travail vous les
recevrez cet après-midi ou demain matin. Vous êtes rendus à
l'article 186 ou 187, dans les amendements?
Une voix: Votre micro...
M. Perron: Non, il n'a pas la voix forte, ce matin; il s'endort.
II a travaillé trop fort la nuit passée.
Une voix: II travaille fort...
M. Perron: II n'est pas comme le ministre des Affaires
municipales, il travaille.
Une voix: D'accord, d'accord. Ne
commencez pasl
M. Côté (Rivière-du-Loup): Quel autre
amendement vouliez-vous avoir? Le Code du travail et quel est l'autre
concernant...
Une voix: Ah! Il y en a plusieurs.
M. Perron: M. le Président, le ministre dans son discours,
je crois, avait annoncé des modifications à l'article 204 par le
dépôt d'amendements.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela, vous
aurez les amendements concernant aussi l'article 204.
M. Perron: Et quand le ministre va-t-il les déposer?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cet
après-midi ou demain matin.
M. Perron: Cet après-midi ou demain matin.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Quant aux
règlements, à l'article 167 où le synopsis des
règlements a été remis, il y a des règlements qui
correspondent à des règlements déjà existants. Ce
n'est pas un tour de passe-passe. Je n'ai pas du tout l'intention de jouer
à ce jeu.
Quant à la liste des permis d'allocations, les allocations de
bois qui seront autorisées d'ici le 31 mars, bien sûr que j'en
remettrai une copie au député de Duplessis en avril. Cela ne
l'empêche toutefois pas d'inscrire une question au feuilleton de la
Chambre.
M. Perron: M. le Président, j'avais demandé au
ministre s'il pouvait nous faire parvenir la liste des demandes d'allocations
acceptées pour le 31 mars 1987.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais je vous
ai donné ce matin - je l'ai déposée en Chambre - les
allocations qui ont été acceptées à ce jour.
M. Perron: Oui, d'accord.
M. Côté (Riviêre-du-Loup): Mais, d'ici le 31
mars, je ne sais pas ce qui va être accepté.
M. Perron: Au cas où ils en acceptent.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui, je vous
la donnerai en avril.
M. Perron: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela va
compléter la liste que je vous ai donnée ce matin en Chambre.
L'article 24 ne concerne pas les Cris du tout, c'est l'article 187 où il
va en être question.
Normes d'intervention forestière
M. Perron: Je sais, M. le Président, mais mon
collègue d'Ungava voudrait... Écoutez, M. le Président,
c'est possible que cela ne concerne pas nécessairement les Cris. Mais ce
que je voulais dire, c'est que dans le mémoire qui a été
soumis par le Grand Conseil des Cris et l'Administration régionale crie,
sur le projet de loi 150, Loi sur les forêts, qui a été
déposé à l'Assemblée nationale, le Grand Conseil
des Cris, en septembre dernier, passe d'abord à travers la question de
Pavant-projet de loi pour, par la suite, arriver avec le nouveau projet de loi
150. À la page 7 du mémoire, -si le ministre l'a - il est bel et
bien inscrit que le Grand Conseil des Cris parle de l'article 24. Comme c'est
mon collègue d'Ungava qui a la responsabilité - même si
cela ne touche pas directement l'application de l'entente de la Baie James et
du Nord québécois - quant à cet article, à moins
qu'il ne veuille intervenir immédiatement...
Personnellement, je préférerais qu'on passe à
l'article 25 et qu'on revienne plus tard à l'article 24.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Là, M. le
Président, on a mis deux ou trois articles en suspens et c'est rendu
qu'on va mettre l'article 24 en suspens. Je ne sais pas comment on va faire
pour se retrouver à la fin.
Le Président (M. Charbonneau): Je peux vous donner une
information, et vous êtes libre d'accepter la proposition du
député de Duplessis ou non. J'ai souvent vu, dans des
études détaillées de projets de loi, de nombreux articles
suspendus, pas seulement 3 ou 4, parfois 15, 20 ou 30, et les
députés avaient convenu d'y revenir à la fin. Dans le
fond, il s'agit de savoir si le député de Duplessis et vous, vous
entendez sur les raisons qui feraient que vous prendriez un peu plus de temps
pour penser à la rédaction de certains articles, quitte à
ce que vous y reveniez. Cela ne cause pas de problème quant au
fonctionnement. Finalement, c'est simplement l'opinion que vous pouvez avoir
quant au bien-fondé de la requête qui est présentée
par le député de Duplessis.
M. Perron: M. le Président, sur la question qui vient
d'être soulevée par le ministre concernant la suspension de
certains articles, il faut dire qu'il est très courant, dans toutes les
commissions parlementaires auxquelles j'ai participé depuis dix ans, que
l'on fasse la suspension d'un article quelconque. Le secrétaire de la
commission
en est très bien informé. Le président est
informé par le secrétaire de la commission que tel et tel
articles sont suspendus. On doit obligatoirement revenir sur chacun de ces
articles avant de procéder à l'adoption du projet de loi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, j'aimerais connaître la raison pour laquelle on demande
le report de l'article 24.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: Non, cela va. M. le député d'Ungava.
Le Président (M. Charbonneau): Sur cette question?
M. Perron: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Je pense que l'on va
rester sur la demande de suspension de l'article pour le moment. D'accord? M.
le député d'Ungava.
M. Claveau: Merci, M. le Président. Il y a une question
qu'il faut comprendre, je pense. En ce qui concerne la démarche, il
s'agit de faire en sorte que certains points en particuliers soient bien
clairs. L'article 24, qui se réfère à l'identification des
vocations à donner aux terres a des répercussions sur la
Convention de la Baie James, qui détermine déjà un
régime des terres. Il y a déjà des normes d'application et
des normes d'intervention dans le régime des terres de la Convention de
la Baie James. Il y a un certain nombre de préoccupations quant aux
concordances possibles entre la Convention de la Baie James, qui
détermine déjà des cadres d'intervention, et l'article 24,
préoccupations qui nous ont été adressées par les
représentants du Grand Conseil des Cris du Québec.
Malheureusement, pour toutes sortes de raisons contraignantes, jusqu'à
maintenant, on n'a pas pu se rencontrer pour examiner le problème et se
faire expliquer vraiment la base de la revendication.
Il y a des gens du Grand Conseil des Cris qui sont présents
aujourd'hui à cette commission. Ils voudraient prendre quelques minutes
pour en discuter. Si le ministre le permet, à ce moment-là, dans
le souci de donner à chacun la chance de pouvoir parler à fond
sur certains points, j'aimerais que l'on suspende l'article 24 jusqu'à
cet après-midi afin de pouvoir prendre le temps nécessaire pour
cerner l'impact qu'il pourrait y avoir à la suite de l'application de la
Convention de la Baie James et l'application de l'article 24 dans le nouveau
projet de loi.
Je pense qu'il s'agit là d'une chose tout à fait normale,
qui n'entrave en rien la règle du parlementarisme et qui va faire en
sorte que, pour une fois au moins, l'on prendra le temps d'écouter, du
côté ministériel, des revendications qui viennent d'un
milieu donné qui a tout à fait le droit de se préoccuper
d'une façon particulière de l'application de l'article 24 sur un
territoire précis. C'est dans ce sens que l'on demande que l'article 24
soit suspendu pour quelques heures. On y reviendra rapidement; il n'y a pas de
problème. On veut être certain que l'on ne s'embarquera pas dans
un imbroglio juridique en donnant notre appui à cet article,
éventuellement.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, la Convention de la Baie James concernait les terres de
catégories I et II. C'est déjà fixé, elles ont
préséance sur la Loi sur les forêts. On tient compte des
concordances qui sont faites aux articles 221, 222 et 223. C'est ce que je veux
vous mentionner, M. le Président. On saute du début à la
fin de la loi: de l'article 5 à l'article 204 et de l'article 6 à
l'article 220. Mais, tout de même, on va le reporter.
Une voix: Allez-y donc.
Le Président (M, Charbonneau): Je vais préciser
à nouveau, M. le ministre. Je sais que - ce n'est pas un reproche - vous
avez moins d'expérience parlementaire. Sur le fond, vous pouvez vous
rendre à l'argumentation d'un député, quel qu'il soit, qui
vous demande de suspendre l'étude d'un article pour faire des
vérifications. Dans la mesure où vous vous rendez à cela,
il n'y a pas de problème, sur le plan du fonctionnement, à
suspendre certains articles au début de l'étude du projet de loi
parce qu'ils sont reliés à des articles de la fin; ce n'est pas
cela, le problème. Le problème est le suivant: si vous
considérez qu'il y a des arguments bien fondés d'un
côté... Un député ministériel pourrait aussi
demander, pour un raison ou pour un autre, de suspendre cet article. Au fond,
c'est le jugement que vous portez sur l'argumentation. Si vous
considérez que cela vaut effectivement la peine de faire des
vérifications et si vous désirez attendre... C'est dans ce
sens.
M. Théorêt: N'a-t-on pas répondu à la
préoccupation du député d'Ungava quand le ministre lui a
répondu que la Convention de la Baie James a préséance sur
la loi sur les régimes forestiers? Cela ne répond-il pas à
vos préoccupations?
M. Claveau: M. le député, j'aimerais quand
même, à la suite de cela, avant d'aller plus loin dans la
démarche, prendre le
temps d'écouter comme il le faut l'argumentation des Cris. De
toute façon, la dernière version française du
mémoire des Cris vient tout juste de nous être
déposée. À la page 6 et à la page 7, il y a des
références spécifiques à l'application de cela,
entre autres en ce qui concerne les permis d'intervention. Je crois, en tout
cas, que cela n'entrave en rien les travaux de la commission de prendre le
temps... On pourrait, à la suite de l'éclaircissement que le
ministre vient de donner, vérifier avec eux pour voir si cela va
exactement dans la ligne des revendications qu'ils auraient à faire
concernant ces articles.
M. Théorêt: C'est le ministre qui accorde la
subvention.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va?
M. Perron: M. le Président...
Le Président (M. Charbonneau): Oui, M. le
député...
M. Perron: ...juste en terminant !à-dessus, c'est qu'il ne
faut pas oublier que nous avons demandé, en tant qu'Opposition
officielle, à la grande majorité des organismes, plus de
cinquante qui s'étaient présentés en commission
parlementaire ou encore qui avaient désiré se présenter en
commission parlementaire, des informations, à savoir quelles positions
ces organismes prenaient en rapport avec différentes articles de la loi
et avec le projet de loi 150 dans 3on ensemble. Comme les Cris ont eu
l'amabilité d'envoyer la position du Grand Conseil des Cris se
rapportant à l'ensemble du projet de loi 150 et à certains
articles se rapportant à la Convention de la Baie James et du Nord
québécois, je crois qu'on est en droit, comme Opposition, de
demander au ministre de reporter l'article 24 à cet après-midi,
après la reprise de 15 heures: On pourrait procéder avec
l'article 25, quant à nous.
M. Maltais: M. le Président, l'Opposition pourrait
peut-être faire connaître tous les articles de concordance qui vont
du début du projet de loi jusqu'à la fin. Si vous en aviez
d'autres, on les suspendrait en même temps pour vous donner la chance de
recevoir vos réponses.
M. Perron: M. le Président, je pense que l'Opposition n'a
pas à faire cela. C'est le projet de loi du gouvernement, ce n'est pas
le projet de loi de l'Opposition. Quant à nous, nous avons certains
amendements que nous allons déposer en temps et lieu... Cela
dépend pas mal de l'opinion du ministre, d'abord, concernant certains
amendements à certains articles qu'il pourrait éventuellement
apporter. S'il y a des amendements qu'il apporte et qui sont conformes aux
voeux de l'Opposition, je crois qu'à ce moment-là on pourra
procéder en bonne et due forme.
Le Président (M. Charbonneau): Si je comprends bien, la
demande de suspension est acceptée. Donc, l'amendement et l'article 24
et leur étude sont suspendus et nous allons passer maintenant à
l'article 25. M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 25 se
lit comme suit: "Le titulaire d'un permis d'intervention qui récolte du
bois doit en faire le mesurage selon la méthode de mesurage
déterminée par le gouvernement par voie
réglementaire."
Je dirai ici qu'il n'y a rien de nouveau à cela. C'est toujours
comme cela que cela s'est passé en forêt et cela a toujours
été le ministère qui a déterminé et
accepté les méthodes de mesurage.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: Oui, M. le Président. Nous savons très
bien qu'actuellement le mesurage est de plus en plus fait par le système
de pesée. À la page 7 du synopsis de réglementation, le
ministre parle du mesurage du bois récolté dans les forêts
du domaine public et il est mentionné dans cette section: Si on
définit les méthodes de mesurage approuvées par le
ministre, le choix de la méthode de mesurage appartient au
détenteur du permis d'intervention qui doit respecter les instructions
publiées par le ministre et mises à sa disposition. Ces
instructions déterminent, entre autres, le lieu et la période
à laquelle le mesurage doit être fait. Le ministre pourrait-il
nous donner une définition un peu plus élaborée de ces
méthodes de mesurage qu'il entend employer, d'une part, et pourrait-il
nous expliquer les problèmes actuels rencontrés au mesurage?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, M. le
Président. Évidemment, on ne fera pas un cours de mesurage au
complet et je ne vous donnerai pas un diplôme de mesureur non plus...
M. Perron: Ce n'est pas ce que j'ai demandé au ministre.
(12 h 45)
M. Côté (Rivière-du-Loup): À ce sujet,
il se fait du mesurage de plusieurs façons, au pied cube solide,
c'est-à-dire au volume de bois solide, au mesurage apparent. Il se fait
aussi du mesurage évaluant les facteurs d'empilage, on fait du mesurage,
si ce sont des arbres en longueur, en mesurant le diamètre, on fait du
mesurage masse-volume
qui détermine le volume d'une quantité de bois,
tronçonné ou non, è partir de la mesure de la masse
totale. On fait le mesurage de la matière ligneuse
déchiquetée aussi, des copeaux. On fait le mesurage par
dénombrement. On détermine le nombre de pièces de bois,
empilées ou non, destinées à des produits spéciaux.
Toute autre méthode -cela en fait plusieurs, cela en fait six ou sept -
approuvée... À la pesée aussi, n'est-ce pas? Ce sont
toutes ces méthodes qui, selon les lieux, selon les opérations
forestières qui sont utilisées... Si vous allez sur la
forêt privée alors qu'on empile du bois de quatre pieds sur le
bord de la route, il est souvent mesuré au mètre cube apparent,
il est souvent mesuré, aussi, au solide, quand il s'agit du bois de
sciage. Ce sont toutes ces méthodes, M. le député, qui
sont utilisées, mais qui s'adaptent aux différents genres
d'opération.
M. Perron: Juste une courte question au ministre se rapportant au
mesurage. Le mesurage se fait de plus en plus par pesée. Quel est le
pourcentage, quelle est la proportion de la pesée par rapport à
l'ensemble des autres?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne sais pas, le
mesurage à la pesée prend de plus en plus de popularité,
mais je ne peux pas vous indiquer le pourcentage. La plupart des grandes
opérations forestières des compagnies moyennes, moyennement
importantes, aujourd'hui font du mesurage à la pesée et ce
mesurage sert à payer les transporteurs. Rarement ce mesurage va-t-il
servir à payer les ouvriers, puisque les ouvriers sont payés
à la pièce souvent. Le mesurage qui sert à payer les
ouvriers, c'est plutôt le mesurage des diamètres au gros bout des
arbres.
M. Perron; D'accord. Maintenant, quant à ma
deuxième question, quels sont, généralement parlant, les
problèmes qui existent actuellement au niveau du mesurage, parce qu'on
sait qu'il y en a dans différentes régions du Québec?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II n'y a pas
tellement de problèmes particuliers, spéciaux au niveau du
mesurage actuellement. Il y a une spécification qui est importante,
c'est que Ies bois en forêt doivent rester sur le parterre des coupes 48
heures après avoir été mesurés de façon
à protéger l'ouvrier qui ne serait peut-être pas satisfait
du mesurage et qu'on puisse retourner faire une vérification.
M. Perron: Les ouvriers ne semblent pas se plaindre trop trop de
cette partie?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, je vais vous
dire, M. le député, depuis que je suis là, j'ai eu
connaissance d'une plainte qui est venue à moi. Il y en a
peut-être eu d'autres, mais j'ai eu une plainte dans un an.
M. Perron: D'accord, merci. Mon collègue de...
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 25?
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'adoption, M. le
Président?
Le Président (M. Charbonneau): Une fois, deux fois, trois
fois? Adjugé. Alors, l'article 25 est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 25 est.
adopté, on passe maintenant à l'article 26.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 26 se
lit: "Nul ne peut passer avec une machine servant à une activité
d'aménagement forestier dans la lisière boisée de 20
mètres établie par voie réglementaire par le gouvernement
pour la protection des rives, des lacs et des cours d'eau, sauf s'il est
autorisé à le faire en vertu de la présenté loi
pour la construction d'un chemin ou la mise en place d'infrastructures."
Ceci correspond en grande partie au guide des modalités
d'intervention qui a été publié dernièrement, au
mois de septembre. Cela élimine un règlement, mais le quide
d'intervention servira de base au règlement d'intervention en
forêt. C'est une question d'environnement aussi.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de Roberval.
M. Gauthier: Oui, une question au ministre. Cette protection de
la lisière boisée de 20 mètres, moi, je vous avoue que je
trouve cela normal, je concours à cela, mais ce que je me demande, c'est
la restriction qu'on y met: "sauf s'il est autorisé à le faire en
vertu de la présente loi pour la construction d'un chemin ou la mise en
place d'infrastructures". Cela veut dire quoi? Cela veut dire que, si je suis
un exploitant forestier, je peux rencontrer le ministre et lui dire: J'ai
besoin que mon chemin passe à 30 pieds du lac pour aller dans tel
secteur, donnez-moi l'autorisation et le ministre dit; C'est correct, je trouve
que cela a du bon sens. Et il me donne l'autorisation. C'est cela?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas tout
à fait cela, parce que cela prendrait des raisons sérieuses.
À des endroits, c'est
impossible de faire autrement. Il faut se servir de son jugement. Il y a
des endroits où il faudra les traverser, les cours d'eau. Pour traverser
un cours d'eau, il faut l'approcher, construire un pont ou autre; c'est
l'infrastructure. Il y a des endroits où il est impossible de faire
autrement que de passer près d'un cours d'eau. Lorsqu'on permettra cette
intervention, c'est qu'il y aura des directives sur la façon de le
faire, de façon à éviter la pollution. Selon
l'opérateur de tracteur, c'est facile de polluer ou de ne pas polluer.
Dans ces cas-là, il faudra être prudent.
M. Gauthier: Est-ce que le ministre pourrait me dire... Si je
comprends bien, il y a une réglementation qui est à venir avec
cela pour appuyer la loi. La réglementation va se référer,
si je comprends bien, au plan de modalité d'intervention en secteur
forestier. Est-ce que la réglementation comme telle va être
écrite, est-ce qu'elle va être assez exclusive? Je comprends
l'intention du ministre, je comprends que de temps en temps il faut approcher
un cours d'eau, mais je voudrais savoir ce qui va le déterminer. Est-ce
le simple jugement du ministre ou le jugement de l'ingénieur forestier
qui travaille dans l'unité de gestion ou est-ce à partir d'une
réglementation très bien définie, très encadrante
pour empêcher des interventions qui pourraient être
considérées comme néfastes à la protection de
l'environnement? Est-ce que le ministre peut me parler un peu de la
réglementation, me dire si elle est écrite ou comment on va
l'écrire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans le synopsis,
ces points sont mentionnés aux points 2, 4, 5 et 6. Vous avez
également, dans le guide d'intervention, les façons de faire
près des rives des cours d'eau. C'est notre intention de traduire ces
interventions dans le règlement. Donc, cela va être assez
précis, M. le député.
Le Président (M. Charbormeau): M. le député
de Roberval?
M. Gauthier: Moi, cela va.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Est-ce que le ministre peut nous dire si la marge de
20 mètres est actuellement dans la réglementation, la loi des
trois chaînes, comme on l'appelle vulgairement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. La
réserve des trois chaînes, c'est autre chose. Mais, avec les
années, dans les opérations forestières, le
ministère avait des exigences différentes. Aujourd'hui, on dit 20
mètres, c'est la bonne largeur, c'est une bonne protection pour les
rives et les cours d'eau. Il a été un temps où on disait
60 mètres. 60 mètres, c'était trop large, et, à la
suite d'expériences qui ont été faites par le
ministère, on en est venu à 20 mètres.
M. Claveau: Actuellement, au moment où on se parle, quelle
est la norme que doivent respecter les compagnies forestières?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II n'y en a pas
actuellement. Il y a eu des demandes de faites; je peux vous donner des
exemples, si vous voulez, comme à Sacré-Coeur où on disait
60 mètres des cours d'eau pour l'exploitation forestière. Mais je
vous dis, à la suite d'expériences et d'études, on calcule
que 20 mètres c'est suffisant et on autorise la coupe des arbres de
quatre pouces et plus pour 30 % du volume.
M. Claveau: Est-ce que ces expériences, ces analyses ont
été faites sur les forêts au nord du 49e
parallèle?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, je ne les
connais pas toutes, mais elles ont été faites sur la
Côte-Nord en partie, à ma connaissance. Sur le nord du 49e
parallèle, je ne peux pas vous répondre.
M. Claveau: Permettez-moi d'exprimer ici une préoccupation
qui m'a été transmise par des gens du milieu, entre autres, ceux
qui opèrent directement en forêt et qui prétendent,
peut-être à juste titre, que, dans une situation de coupe à
blanc, sur un territoire ou sur un fond de terrain qui est souvent très
proche de la tourbière, ce qu'on peut appeler la "swamp" ou des choses
comme cela, à partir du moment où on ne laisse que 70 % des
arbres en plus qui ont au-dessus de quatre pouces, on a finalement quelque
chose qui ne veut à peu près rien dire quand on parle de 20
mètres. La capacité de résistance de cette bande à
l'emprise des vents et aux différents phénomènes naturels
qui peuvent se produire fait en sorte que les arbres cassent très
facilement. Ce que je dis peut se vérifier pour les coupes par bandes
où les bandes qui restent debout sont gaspillées, à toute
fins utiles, parce qu'il n'y a pas suffisamment de résistance à
l'emprise des vents et les arbres cassent très facilement.
Le Président (M. Charbonneau): Je présume que
c'est un vote, à moins que ce soit le quorum, mais, comme il reste trois
minutes, on va suspendre les travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 56)
(Reprise à 15 h 7)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission reprend ses travaux afin d'étudier article par
article le projet de loi 150, Loi sur les forêts. Lors de la suspension,
nous étions rendus à l'article 26, mais l'article 24 avait
été suspendu. Est-ce qu'on revient à l'article 24 ou si on
continue l'article 26?
M. Jolivet: On serait mieux de revenir à l'article 24.
M. Perron: J'ai juste une couple de questions à poser sur
l'article 26. Mme la Présidente, on pourrait peut-être
procéder à l'article 26 et revenir à l'article 24 par la
suite.
M. Jolivet: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord, M. le
député de Duplessis. Au moment où les travaux ont
été suspendus, la parole était à M. le
député d'Ungava. Oui?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne lui avais
pas répondu. Il fallait que je lui réponde.
La Présidente (Mme Bélanger): Avant, est-ce que
vous avez des commentaires sur l'article 26, M. le ministre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le
député d'Ungava s'inquiétait des 20 mètres pour
protéger les rives des lacs et des cours d'eau. Il demandait s'il y
avait eu des études de faites, quels étaient les
règlements adoptés et si ceux-ci étaient inscrits au
permis de coupe. Cela devenait comme un règlement, 30 ou 60
mètres, selon la grosseur des cours d'eau, des rivières et des
ruisseaux. En ce qui concerne cela, je lui ai mentionné qu'il y avait eu
beaucoup d'études et de recherches de faites. Le ministère a
confié des études aux spécialistes en hydrologie de
l'Université Laval pour étudier cette question. Ces gens,
dirigés par le doyen de la faculté, ont fait un inventaire de
tout ce qui existait dans le monde au point de vue de ce qui vivait près
des cours d'eau et autres. À la suite d'une étude bibliographique
et se basant sur l'expérience en forêt, ils nous recommandent 20
mètres pour protéger les rives des cours d'eau. Je pense qu'il
faut s'en remettre à ces spécialistes. C'est bien beau. On peut
en parler longtemps. On peut refaire toute l'étude, mais je pense qu'on
n'arrivera à rien.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Claveau: Toujours sur mon droit de parole...
La Présidente (Mme Bélanger): Mais non,
étant donné que c'est l'article 26, M. le
député.
M. Claveau: ...parce que le ministre a parlé justement sur
l'article 26? J'étais en train d'argumenter.
La Présidente (Mme Bélanger): Arrangez-vous avec le
député de Duplessis. Il m'a demandé de parler le premier.
Demandez-lui s'il vous cède son droit de parole.
M. Claveau: M. le député de Duplessis, est-ce que
j'ai le droit d'avoir encore une petite minute de parole sur mon
intervention?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Duplessis, est-ce que vous cédez votre droit de parole au
député d'Ungava?
M. Perron: Oui, madame. Aucun problème.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Merci, Mme la Présidente. Je disais au
ministre que je suis d'accord avec toutes ces études. Elles sont
probablement très bonnes, mais, dans le quotidien, dans le vécu,
dans ce qu'on observe sur place dans le Nord...
Une voix: Sur le terrain.
M. Claveau: ...oui, sur le terrain des vaches et, dans le cas
présent, des orignaux, dans les petites épinettes noires, les
pins gris et les mélèzes qu'on a sur de la terre, quand vous avez
environ un pouce et demi ou deux pouces d'humus ou de fonds de terre au-dessus
de la terre jaune et de la glaise, ou de la swompe, très peu de racines,
des petits arbres très peu forts, on voit dans le quotidien qu'avec 20
mètres, cela ne fait pas une grosse bande pour se protéger.
On a juste à regarder, dans les coupes en bandes, les ravages qui
sont faits par les vents et par les tempêtes durant l'hiver, par le
verglas sur ces coupes qui ne sont presque plus accessibles par la suite, sur
ces arbres qui ne sont plus propres à être bûchés car
tout est cassé. Personnellement, et je le dis aussi à la suite de
réflexions que m'ont faites des gens qui travaillent sur le terrain, 20
mètres ne semblent pas énormes pour protéger l'ensemble de
l'écologie des cours d'eau.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II ne faudrait
pas mêler, M, le député d'Ungava, les coupes par bandes et
la protection des rives et des cours d'eau. Il ne faut pas mêler cela. Ce
sont deux choses différentes. L'une est une méthode de coupe et
l'autre est une mesure de protection.
M. Claveau: L'effet des vents, c'est la même chose.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les vents, c'est
autre chose. Là, on parle de la protection de rives et de cours d'eau.
Ces études ont été faites dans toutes les régions,
dont la vôtre.
Une voix: ...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne suis pas
prêt à dire qu'ils sont incompétents.
M. Claveau: Ce n'est pas ce que j'ai dit non plus.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ils en ont vu
autant que bien d'autres, des chantiers et des exploitations
forestières. Ils en ont peut-être vu moins que je n'en ai vu, car
ils sont plus jeunes. C'est la seule différence qu'il y a.
M. Claveau: La compétence n'exclut pas la
possibilité d'erreur, M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): D'accord.
M. Cannon: Est-ce que le député a des études
à soumettre?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de La Peltrie, s'il vous plaît!
M. Claveau: Non, je vous parle à partir des discussions et
du visuel sur le terrain, avec les gens qui travaillent dans le milieu et qui
constatent que, à partir du moment où vous n'en laissez pas
large, les intempéries, le peu d'enracinement qu'ont les arbres, la
nature même des sols qui sont quand même très mobiles
rendent ces bandes très exposées à la
détérioration.
Une voix: C'est très logique, d'ailleurs.
M. Cannon: On est d'accord avec cela. C'est pour cela que c'est
à 20 mètres.
La Présidente (Mme Bélanger): Avez-vous des
commentaires, M. le ministre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, je n'ai pas
d'autres commentaires. C'est 20 mètres. Je me fie aux experts qui ont
fait des études et qui ont relevé toutes les études qui
ont été faites dans le monde entier là-dessus. Ils ont
dirigé des études dans chacune des régions et ils ont tenu
compte de la faune qui vivait près des rives et des cours d'eau. C'est
basé sur ces expériences et sur ces documents que le guide
d'intervention a été rédigé, et c'est basé
là-dessus, si on met 20 mètres là. Ce n'est pas fait
à peu près ou à l'oeil.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Merci, Mme la Présidente. J'aurais seulement
deux questions à poser concernant l'article 26. D'abord, est-ce que le
ministre pourrait nous expliquer pourquoi nous sommes passés de 60
à 20 mètres sans pour autant parler de 20 à 60
mètres selon les sites convoités pour des exploitations
forestières?
Une voix: Parce que les experts ont dit que c'était
ainsi.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): La première
mesure de 60 mètres a été faite un peu à l'oeil, de
la façon dont on parle.
M. Perron: Avec les trois chaînes.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Elle a
été faite un peu de cette façon. À la suite de
cela, dans certains endroits, cela éliminait beaucoup de secteurs de
coupe. Alors, il valait la peine de l'évaluer et de l'examiner
scientifiquement, spécialement sur la Côte-Nord où le
territoire est accidenté; il ne vous reste plus de forêts à
60 mètres. Je me souviens que, dans le territoire de Sacré-Coeur,
cette mesure était là. Le ministère a fait faire des
études par des experts en hydrologie et on arrive à un consensus
de 20 mètres. C'est cela. (15 h 15)
M. Perron: Donc, la règle applicable dans l'ensemble du
territoire...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans d'autres
cas...
M. Perron: ...va être 20 mètres?
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...quand il y a
une rivière à saumon, on en met plus large.
M. Perron: À ce moment-là, vous allez selon le
guide des modalités.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est sûr.
Cela va être dans le règlement. Le guide des
modalités va faire partie, en grande partie, du règlement.
Dans le cas des prises d'eau pour les municipalités, on va encore plus
loin que cela. Cela dépend des occasions. Mais là, on parle
d'exploitations forestières.
M. Perron: D'accord. Donc, si je comprends bien, dans l'ensemble
des opérations forestières, le minimum qui devra être
gardé est 20 mètres.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
M. Perron: Pour le restant, cela va aller selon le guide des
modalités,
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
M. Perron: J'ai une autre question que je vaudrais poser au
ministre. On dit, dans la dernière partie de l'article 26: "...sauf s'il
est autorisé à le faire en vertu de la présente loi pour
la construction d'un chemin ou la mise en place d'infrastructures." Ce qui
m'inquiète, c'est le "sauf". Je pense que le ministre comprendra ce que
je veux dire. Est-ce que le ministre pourrait élaborer davantage sur
cette partie, incluant, bien sûr, le "sauf"?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Avec raison aussi:
vous êtes pris pour traverser les rivières. Vous êtes
obligés de vous en approcher. Quand vous êtes obligés de
construire un pont, cela fait une infrastructure. Vous êtes
obligés de vous approcher à moins de 20 mètres.
Spécialement dans votre région, il y a des endroits où il
y a des caps de roche et nous construisons tout près. C'est impossible
de passer à plus de... Dans ces cas-là, comme je l'ai
expliqué ce matin, quand c'est impossible, il va falloir se servir de
son jugement et l'autoriser, mais en indiquant une façon de travailler
de façon à ne pas polluer la rivière, ou le moins
possible.
M. Perron: D'accord. Une dernière question...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est pour cela
qu'il y a un "sauf parce qu'autrement il n'y en aurait pas. C'est parce qu'il y
a des cas impossibles et des cas où il faut s'approcher de la
rivière ou des cours d'eau aussi.
M. Perron: Je remercie le ministre de sa réponse parce que
cela me permet de comprendre la situation, d'une part et, d'autre part, je
pense qu'on peut se faire confiance là-dessus. Comme forestier, le
ministre va sûrement faire en sorte que cela soit fait dans l'ordre.
Maintenant, quand il s'agira de cette partie de l'article 26, est-ce que
le ministre va faire du cas par cas, à ce moment-là?C'est que les autorisations devront d'abord être demandées
au ministère de l'Énergie et des Ressources conformément
à d'autres ententes qu'il y aurait avec le ministère de
l'Environnement et le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche pour pouvoir procéder par la suite.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela va être
du cas par cas. Le "sauf" indique exactement cela.
M. Perron: D'accord. Le ministre vient de répondre en
rapport avec le "sauf". Cela existe dans le sens où cela sera du cas par
cas et où les ministères vont se coordonner pour savoir
exactement si c'est le bon endroit ou si cela est acceptable, oui ou non.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est
sûr...
M. Perron: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...qu'il y aura
une collaboration étroite entre les ministères pour ces cas.
M. Perron: Merci. Mme la Présidente, mon collègue
d'Ungava veut intervenir.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: J'ai une petite question. Peut-être que le
ministre va me dire que je déroge un peu, mais cela me
préoccupe.
Est-ce que la bande de camouflage qu'on laisse
généralement le long des grandes routes va rester encore? On fait
accroire qu'on est en forêt alors qu'il n'y en a plus nulle part.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Encore là,
M. le député de...
M. Perron: II parle de la route de Chibougamau,
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je la connais.
J'ai fait l'inventaire" là, avant que Chibougamau existe.
C'est sûr qu'il y a des bandes le long des routes qui ont
été laissées là et qui devaient être
laissées là. Là également, il y a eu du bois
renversé selon la direction des vents, etc. C'est une expérience
à faire. Quand il y a du bois renversé, il faut évidemment
corriger. Cela vaut la peine de l'essayer. Cela résiste, mais je pense
bien qu'il y aurait des méthodes de coupe spéciales pour
éviter cela. Il y a moyen de faire des choses là-dedans. Vous
avez raison
de dire cela. C'est plus beau, mais cela va rester là, c'est dans
le guide.
M. Claveau: Vous venez de le dire, effectivement. On peut le voir
assez facilement le long des routes. Même là où les bandes
étaient minces - cela arrivait à l'occasion - c'était
facile de voir des chicots morts et virés de travers.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais vous en
avez aussi dans la forêt rendue à maturité. Vous avez
généralement, dans une forêt qui est rendue à
maturité ou qui dépasse la maturité, de 10 % à 15 %
de bois renversé, même si cela n'est pas sur le long des routes,
même s'il n'y a pas eu de chantier. C'est normal, c'est la vie. Un arbre,
c'est vivant et c'est normal qu'il meure et qu'il attrape des maladies. Il est
affaibli au bout d'un certain temps. Que voulez-vous? Je souhaiterais bien
qu'on ait des règlements qui empêchent les arbres de se renverser,
mais ce ne sont pas les règlements qui vont contrôler le vent.
M. Claveau: En épaississant avant, il y a moins de risques
qu'ils se renversent.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
26 est adopté?
Une voix; Adopté.
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): On revient à
l'article 24.
M. Perron: C'est cela, Mme la Présidente. Si vous me le
permettez, je voudrais demander au ministre s'il a des commentaires nouveaux
à faire en rapport avec l'article 24?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, je les ai
déjà faits, M. le député.
M. Perron: D'accord. Maintenant, je voudrais informer les membres
de cette commission que nous avons un sous-amendement à apporter
à l'article 24 et c'est mon collègue d'Ungava qui va intervenir
sur la question, puisque cela concerne la Convention de la Baie James et du
Nord québécois.
Mme la Présidente, cela se lirait comme suit: L'article 24 est
modifié par l'addition de l'alinéa suivant: "4. La
compatibilité avec les droits reconnus en vertu de la Convention de la
Baie James et du Nord québécois." C'est strictement un
complément à la loi pour dire qu'il y a des droits reconnus dans
le domaine du piégeage, de la chasse et de la pêche pour les Cris
en rapport avec la Convention de la Baie James et du Nord
québécois.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis, avant de parler de la recevabilité de
votre amendement, il faudrait adopter l'amendement qui a été
déposé ce matin. Avant, il faut adopter celui qu'on a
déjà et qui n'a pas été adopté.
M. Jolivet: Mme la Présidente, je suis arrivé en
retard. J'ai demandé s'il y avait des amendements qui avaient
été déposés ce matin et on m'a dit non.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas ce
matin, c'est la semaine dernière qu'ils ont été
déposés. Excusez-moi.
M. Jolivet: Non, non. Excusez-moi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je l'ai
déposé à la fin de la dernière séance.
La Présidente (Mme Bélanger): À la
dernière séance.
M. Jolivet: Arrêtez de me contredire. Je pose une question.
On m'a dit qu'il y avait de nouveaux amendements. Cet amendement est nouveau?
Je l'avais. Ah! Il est dans les amendements qu'on a reçus.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Celui-là a
été déposé vendredi dernier.
M. Jolivet: D'accord. Excusez-moi. Est-il exact qu'il y a eu
d'autres amendements qui ont été déposés?
Une voix; II y en aura cet après-midi. M. Jolivet:
D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, et M. ledéputé de Duplessis nous en a remercié
chaleureusement.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 24 du projet de loi modifié par le
remplacement du paragraphe 3 par le suivant: "La compatibilité des
activités qui s'exercent sur les diverses unités territoriales du
domaine public, compte tenu de leurs vocations respectives", est
adopté?
Une voix: Adopté.
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente, mais je
voudrais souligner qu'on n'a toujours pas de définition des diverses
unités territoriales dans le projet de loi et cela peut
éventuellement prêter à confusion, si jamais on en arrive
à avoir de l'incompatibilité quelque part sur le sujet qui nous
touche. Quant à mot, c'est adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté.
M. Théorêt: II faudrait bien que nous ayons une
copie nous aussi, si nous vouions discuter.
La Présidente (Mme Bélanger): Je vais vous le lire.
L'article 24 est modifié par l'addition de l'alinéa suivant: "La
compatibilité avec les droits reconnus en vertu de la Convention de la
Baie James et du Nord québécois."
Est-ce que quelqu'un veut s'exprimer sur la recevabilité de cet
amendement? M. le ministre.
M. Côté (Riviere-du-Loup): Mme la
Présidente, je crois que ce n'est pas nécessaire d'inscrire cet
amendement parce que la Convention de la Baie James a préséance
sur la Loi sur les forêts et on en tient compte à l'article 187 de
la présente loi. On décrit aussi dans les techniques sylvicoles
les 39 types d'unités territoriales où s'exercent les diverses
activités, compte tenu de la vocation. Ce sont des terres qui ont
été cédées ou accordées aux Indiens, aux
autochtones, et je ne vois pas pourquoi on le répéterait ici.
D'abord, cela a préséance sur notre loi et la concordance est
faite...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, M. le
ministre. Oui, monsieur.
M. Claveau: Le ministre est en train de discuter sur le fond de
l'amendement, mais techniquement parlant, sur la recevabilité, je pense
qu'il est tout à fait recevable en principe.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, d'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est recevable. J'avais demandé s'il y avait des commentaires sur la
recevabilité. M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est à
lui. La Présidente (Mme Bélanger): Pardon.
M. Claveau: Je voulais expliquer le pourquoi de l'amendement en
question. D'ailleurs, les commentaires de M. le ministre vont me permettre
déjà de commencer mon argumentation propre. À l'article
24, on donne un certain nombre de normes d'intervention qui vont être
à respecter au moment de l'application des modalités
d'intervention en milieu forestier. Nous maintenons qu'effectivement il n'est
pas superflu d'introduire la notion de la Convention de la Baie James et du
Nord québécois. D'ailleurs, je voudrais demander au ministre s'il
n'y a pas eu, au cours de la nuit, un changement au nom de la loi, puisque,
dans les amendements qu'il nous dépose pour les articles 187, 223 et
224, il parie de la convention de la Baie James et du Nouveau-Québec,
alors que le titre de la loi, c'est sur la Convention de la Baie James et du
Nord québécois.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On corrige tout de
suite.
M. Claveau: Je vais vous expliquer le problème et
pourquoi c'est différent du reste des autres. Même l'amendement
qu'on vient d'adopter se rapproche peut-être un peu plus du coeur du
sujet. On parle de "la compatibilité des activités qui s'exercent
sur les diverses unités territoriales du domaine public compte tenu de
leurs vocations respectives." Sauf que, dans le cas de la Convention de la Baie
James et du Nord québécois, on fixe précisément un
certain nombre de vocations respectives à des territoires, en fonction
des droits donnés aux autochtones concernés par cela. Dans ce
sens-là, il n'est vraiment pas superflu de le préciser.
En pratique, qu'est-ce qui se passe? C'est que la Convention de la Baie
James et du Nord québécois reconnaît des droits aux
chasseurs, pêcheurs et piégeurs cris; on parle des Cris, parce
qu'en milieu inuit, je pense qu'on n'est pas trop affecté par la loi
150. Il y a des droits spécifiques qui sont donnés à ces
gens-là. Ces gens-là ont développé une approche,
quant à l'utilisation de leur territoire, qui fait en sorte de le
gérer à long terme. C'est leur ressource, c'est leur
activité économique. Dans bien des cas, c'est le revenu de base
de la famille et l'héritage que le père va laisser à ses
enfants, c'est un état sain, une bonne gestion de ce territoire qui va
être exploité par eux par la suite, et ainsi de suite de
génération en génération. Ce territoire, on
l'appelle la ligne de trappe. C'est la façon d'identifier la partie du
territoire qui est affectée à une famille et sur laquelle, dans
le milieu traditionnel autochtone, la famille a l'exclusivité de
l'usufruit. C'est famille par famille. Chaque famille qui a sa ligne de trappe
a l'exclusivité de l'usufruit de la ligne de trappe en question.
Or, qu'est-ce qui arrive? C'est que, lorsqu'une entreprise
forestière arrive là, du jour au lendemain, sans prendre en
considération les plans d'aménagement... Je peux vous dire avec
certitude qu'en milieu cri chaque ligne de trappe qui appartient à une
famille a un plan d'aménagement: elle est cartographiée, elle est
répertoriée et chaque famille a déjà
déterminé, de concert avec les organismes responsables de
l'application de la Convention de la Baie James et du Nord
québécois, la façon dont
elle va gérer cela, les différentes allocations qu'elle va
donner à chacune des parties de ce territoire qui lui est
concédé aux fins d'exclusivité quant à
l'utilisation de la ressource faunique des eaux et de la forêt. Quand la
compagnie forestière arrive, M. le ministre, avec ses grosses machines,
je comprends qu'elle ait ses priorités elle aussi, sauf que
l'application de cela est absolument mise de côté. On
considère l'utilisation du territoire strictement pour le
prélèvement de la matière ligneuse. Même si l'on
respecte -comme l'on va être obligé de le faire - 60 pieds de
chaque côté des rivières et quelques arbres le long des
grandes routes, ce n'est pas suffisant pour préserver les droits qui
sont donnés aux autochtones qui l'utilisent d'une façon
traditionnelle. (15 h 3o)
On a énormément de cas sur les bras, actuellement, de
familles cries qui ont des territoires de pêche et de chasse sur lesquels
il n'y a à peu près plus un seul arbre. Alors, comment
voulez-vous qu'on puisse arriver à rendre compatible... Et, d'ailleurs,
le ministère de l'Énergie et des Ressources s'est lui-même
prononcé tout dernièrement encore devant les autochtones en
question sur la compatibilité des activités forestières
avec les activités traditionnelles de pêche, de chasse et de
trappe. Dans ces conditions, comment voulez-vous que cette compatibilité
puisse s'exprimer, puisse vraiment avoir son application concrète, si on
ne prend pas en considération, dès le départ, les
modalités d'utilisation que ces gens ont eux-mêmes
déterminées par rapport à des secteurs donnés? Ces
secteurs comprennent énormément de choses, cela comprend, par
exemple, tout ce qui se réfère à la chasse au canard,
à l'outarde; cela comprend les ravages d'orignaux, cela comprend les
réserves à castors ou, enfin, les sites les plus
appropriés pour la chasse au castor, la trappe du castor, etc.
Ce qu'on dit, c'est beaucoup plus large, M. le ministre, c'est beaucoup
plus large que le troisième alinéa où on parle de
compatibilité des activités s'exerçant sur les diverses
unités territoriales du domaine public, compte tenu de leurs vocations
respectives. Parce que, dans le cas où on parle de cela, M. le ministre,
l'alinéa 3 se réfère à des activités
économiques secondaires en forêt par rapport à notre
vision, à nous, blancs, de l'utilisation en forêt, mais la vision
qu'a l'autochtone de l'utilisation de la forêt est tout à fait
différente. Malheureusement, peut-être, ou, en tout cas, il y a un
certain nombre de milieux autochtones, de groupes autochtones qui n'ont pas
encore réussi à articuler leur approche par rapport à la
forêt, leur approche ou leur aménagement propre de la forêt.
Ils le font d'une façon traditionnelle, d'une façon
spontanée, mais ce n'est pas vraiment articulé. Dans ces
conditions, il est peut-être un petit peu plus difficile de
déterminer là où sont vraiment la modalité
d'intervention et les droits reconnus.
Mais, dans le cas. de la Convention de la Baie James et du Nord
québécois, un bouquin quand même assez gros, assez
impressionnant, et qui dit beaucoup de choses, elle détermine
effectivement les droits d'exclusivité sur certains territoires qui leur
sont donnés et, dans le cas des organismes responsables de l'application
de cette convention, organismes, d'ailleurs, qui sont créés par
la loi même - on parle, entre autres, du comité conjoint sur
l'environnement, on parle du comité de chasse, pêche et trappe,
qui sont des comités qui déterminent un certain nombre de
modalités d'intervention dans le milieu - à ce moment, il est
facile, - enfin, il est facile - il est possible tout au moins pour une
compagnie forestière, quand arrive le temps de. l'application des
modalités d'intervention en milieu forestier, de respecter ces
éléments qui sont déjà définis et qui sont
déjà vraiment circonscrits, ce qui n'est peut-être pas le
cas partout sur le territoire du Québec. Mais, dans le cas de la
Convention de la Baie James, en tout cas, c'est beaucoup plus précis.
Cela est bien fait, les inventaires sont pratiquement complets. Chaque bande a
les relevés cartographiés de l'utilisation du territoire sur
chacune des lignes de trappe des familles qui appartiennent à cette
bande.
On est rendu loin dans le cheminement. Si la loi de la Convention de la
Baie James et du Nord québécois permet de faire cela et
intéresse même le milieu autochtone à faire cette approche,
on ne peut pas se permettre d'aller la saboter du jour au lendemain, en
appliquant d'une façon unilatérale une autre loi qui ne prendrait
pas cela en considération. Dans ce cens, M. le ministre, nous sommes
convaincus de l'opportunité d'ajouter, tout de suite, à l'article
24 un petit paragraphe qui n'enlèverait rien à ce qui a
été dit avant, mais qui donnerait une garantie
supplémentaire par rapport à l'application de ce bouquin qu'on
appelle la Convention de la Baie James et du Nord québécois. Je
ne vois pas en quoi le ministre pourrait s'y opposer, d'autant plus qu'il vient
de le dire lui-même, la Convention de la Baie James va avoir
priorité sur la loi en question, sauf que, par rapport à certains
articles, il a senti le besoin de le spécifier. Il vient de nous
déposer, d'ailleurs, quelques amendements: l'article 187.1, l'article
223, l'article 224 et l'article 225 où il a senti le besoin de
spécifier la prépondérance de la Convention de la Baie
James sur la loi qu'il nous présente actuellement.
Alors, nous ne voyons vraiment pas pourquoi il nous servirait un
argument de
prépondérance qui s'opposerait au fait que, dans l'article
24, on ne déterminerait pas cet élément qui doit faire
vraiment partie intégrante de tout plan d'affectation des terres pour
les terres qui sont situées au nord du 49e parallèle et qui sont
régies par cette Convention de la Baie James et du Nord
québécois. Il y a là, finalement, une bonification
à l'article, une compréhension, peut-être un peu plus
facile, pour les industries forestières qui vont avoir à
intervenir dans ce milieu.
M. Jolivet: Mme la Présidente, je m'excuse pour mon
collègue, mais il y a un brouhaha dans la salle qui est indescriptible.
Mon collègue est en train de faire une démonstration importante
pour toute la question de l'entente de la Baie James et il me semble que c'est
la logique même qu'on l'écoute.
La Présidente (Mme Bélanger): Je demanderais la
collaboration de la commission, s'il vous plaît.
M. Claveau: Le problème, c'est que mon collègue de
Laviolette n'a malheureusement pas assisté à la commission qui a
précédé et au cours de laquelle on a pu s'habituer au
bourdonnement qui vient de l'autre côté.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Claveau: Alors, on n'y fait même plus attention.
M. Jolivet: Cela m'inquiète.
M. Claveau: Vous avez tout à fait raison de vous
inquiéter, d'ailleurs.
M. Jolivet: Mme la Présidente, cela m'inquiète dans
la mesure...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! M. le député d'Ungava.
M. Jolivet: Mme la Présidente, sur un point de
règlement. En vertu du règlement, on doit avoir de l'ordre ici
pour travailler dans une commission aussi importante que celle qui
étudie le projet de loi qui est devant nous et qui, je pense, est
très complexe et très compliqué. Il me semble que mon
collègue devrait avoir la capacité de pouvoir s'exprimer
convenablement. C'est en vertu de l'article 36 de notre règlement,
madame, que je soulève ce point de règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): J'ai exactement
demandé l'ordre...
M. Maltais: Une question de règlement, Mme la
Présidente. Si le député de Joliette peut arrêter
d'interrompre son collègue d'Ungava, il va pouvoir continuer son
exposé.
M. Jolivet: Mme la Présidente, je dois vous dire que je ne
suis pas de Joliette, je suis de Laviolette.
M. Maltais: Vous avez raison. Une voix: ...pareil.
La Présidente (Mme Bélanger): Je demanderais la
collaboration des membres de la commission afin que le député
d'Ungava puisse s'exprimer librement.
M. Claveau: Je ne sais pas si je vais devoir recommencer à
zéro étant donné qu'on m'a coupé la parole.
Une voix: Recommencez donc!
M. Claveau: Je voulais tout simplement...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Claveau: On a de la misère avec la ligue du vieux
poêle, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Je sais que le sujet ne semble peut-être pas
sérieux pour un bon nombre de gens ici autour de la table. Que
voulez-vous, nos collègues ministériels ne semblent pas
intéressés par les questions qui nous préoccupent! Une
raison de plus, finalement, pour être préoccupés par le
fait que le ministre essaie de se réfugier derrière une vision
générale de priorité de la Loi approuvant la Convention de
la Baie James et du Nord québécois pour essayer d'argumenter
contre l'inclusion de cet amendement à son article 24. Nous croyons
qu'il est de bon aloi, qu'il est, à toutes fins utiles,
nécessaire d'introduire cette notion pour faire en sorte que les
compagnies forestières qui opèrent dans le milieu en question,
lorsqu'elles auront à se référer à l'article 24 qui
les oblige à se conformer au plan d'affectation des terres et aux
modalités d'intervention qui en découlent, à ce
moment-là, aient de visu devant elles, au quatrième paragraphe,
la notion d'un respect particulier qu'elles devront apporter à
l'utilisation, à la gestion de la matière ligneuse sur les
territoires de la Convention de la Baie James afin de respecter des droits qui
ont été donnés par le gouvernement, Mme la
Présidente. Quoi qu'on en dise de l'autre coté, on ne pourra pas,
cette fois-
ci, se réfugier derrière l'ancien gouvernement parce que
la Convention de la Baie James et du Nord québécois aété dûment et formellement signée par les
ministres de l'actuel gouvernement au moment où ils étaient
là dans leur réincarnation précédente. Cela a
été signé en 1975 et si vous voulez que je vous montre les
signatures ici, on les a toutes. Ce sont des gens qui sont actuellement au
conseil des ministres qui ont signé cela. Donc, ils ont d'autant plus
raison de la respecter et de ne pas avoir peur de l'inclure dans une loi.
M. Cannon: Nous allons la respecter.
M. Claveau: Votre temps de parole viendra tout à l'heure,
M. le député de La Peltrie. C'est pour toutes ces
considérations qu'on croit nécessaire d'introduire d'ores et
déjà à l'article 24 la notion du respect de la Convention
de la Baie James et du Nord québécois en fonction des droits qui
ont été donnés par cette convention aux
conventionnés, donc, aux Cris, chasseurs, pêcheurs et trappeurs
et, au moment de l'élaboration des plans d'affectation qui
détermineront les modalités d'intervention, que, par hasard, on
n'oublie pas de faire référence à la Convention de la Baie
James et de consulter les gens qui sont directement impliqués. Si on
l'inscrit d'ores et déjà à l'article 24, à ce
moment-là, on le fixe définitivement dans la loi et personne ne
pourra plus contester, de quelque façon que ce soit, dans l'avenir, le
fait que la Convention de la Baie James ne s'appliquerait pas
éventuellement au respect des clauses relatives au plan d'affectation
des terres sur ce territoire. En tout cas, je pense qu'il n'y a vraiment aucune
raison qui justifierait que le ministre refuse cet amendement. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente, le député d'Ungava n'a pas réussi
à me convaincre qu'il faut adopter cet amendement. Il existe des lois
pour cela. Il y a la Loi sur le régime des terres dans les territoires
de la Baie James et du Nouveau-Québec. Il existe une autre loi dans
laquelle c'est fait mention, mais on n'a pas parlé des terres de
catégorie I et de catégorie II parce que ce n'est pas la
même chose. Il y a une Loi approuvant la Convention de la Baie James et
du Nord québécois. À l'article 6, section V, on dit
textuellement: "En cas de conflit ou d'incompatibilité, la
présente loi l'emporte sur toute autre loi qui s'applique au territoire
décrit dans la convention, dans la mesure nécessaire pour
résoudre le conflit ou l'incompatibilité." C'est écrit en
toutes lettres et je ne vois pas pourquoi on l'écrirait à nouveau
dans une loi, dans la Loi sur les forêts.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Vimont.
M. Théorêt: Mme la Présidente, je demanderais
le vote sur le sous-amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a encore des
députés qui ont le droit de parole.
M. Théorêt: Je pensais que vous aviez
terminé. Excusez-moi.
M. Perron: Je sais que vous êtes pressé d'adopter
cela ce soir, mais il ne faut pas aller trop vite sur nos patins.
M. Théorêt: Excusez-moi, M. le député
de Duplessis, je pensais que vous aviez terminé.
M. Perron: Avec quelque 150 amendements qui sont...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît: M. le député de Duplessis, vous avez la
parole.
M. Perron: Mme la Présidente, c'est M. le
député de Laviolette qui va intervenir.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Effectivement, Mme la Présidente. Ce sera
rapide. J'aurais juste une question à poser. Peut-être le ministre
pourrait-il vérifier auprès de ses conseillers juridiques. Il y a
un vieux principe que j'utilisais lorsque j'étais dans le secteur
syndical, qui faisait qu'une négociation était portée sur
des faits, qui disait: Trop fort ne casse pas.
Le ministre nous dit: L'article, tel qu'il est écrit, comprend ce
dont mon collègue vient de parler. J'ai cru comprendre que c'est ce que
le ministre voulait dire. Il pourra rectifier si je dis l'inverse de ce qu'il a
dit, mais il me semble que j'ai compris cela. Il y a des gens qui vivent sur
ces territoires et qui connaissent les problèmes qui peuvent surgir dans
leur cas. Par l'intermédiaire de quelqu'un qui vit dans le milieu, qui
connaît ces personnes et qui a eu plusieurs occasions de parler avec ces
gens... Il vient nous dire: Les gens, pour être véritablement
sûrs, demandent que soit inclus un amendement à cet article,
amendement dont mon collègue a fait mention.
Or, pourquoi le ministre dit-il que c'est inclus? Peut-être qu'il
va me dire que c'est redondant. Peut-être qu'il va employer le mot
"superfétatoire". Une chose est certaine,
pour s'asssurer de la bonne mise en application de ce projet de loi
important, pourquoi le ministre n'accepte-t-il pas qu'une clause de
sous-amendement comme celle-là vienne s'ajouter à - on pourrait
dire un amendement parce que l'autre amendement a été
accepté - cet article? Il me semble que le ministre, dans sa
façon d'agir, prend une drôle de position. Ce que mon
collègue demande, c'est que le ministre comprenne que des gens veulent
être rassurés. Pour être rassurés, ces gens demandent
que soit inclus un tel article. Si le ministre me disait que cet article, que
ce texte n'est pas bon, je le comprendrais. Ce n'est pas cela qu'il me dit. Il
me dit: Ce que vous nous proposez, c'est déjà dedans. Nous vous
disons: Comme c'est déjà dedans et que vous n'avez pas de crainte
à le laisser, organisez-vous donc pour appliquer le principe que les
avocats ont toujours: Trop fort ne casse pas. Si je l'inscris, cela ne casse et
ne brise rien, mais c'est sûr que les gens sont rassurés. C'est la
simple petite argumentation que je voulais apporter, Mme la Présidente.
(15 h 45)
J'aimerais maintenant que le ministre m'indique s'il comprend ce
principe de loi, ce principe qu'on utilise dans les lois, ce principe qu'on
utilise dans les négociations, ce principe qui, en fait, ne cassera
rien, mais permettra d'assurer aux gens que c'est bien cela que le ministre
veut dire. J'ai confiance au ministre, mais il ne sera pas toujours là.
Je n'ai pas confiance, cependant, que, étant humain, il ne succombera
pas à des tentations ou à des pressions de son propre
collègue, le ministre de l'Énergie et des Ressources ou
d'ailleurs. Dans ce sens, tout ce que je lui dis c'est qu'il le mette donc dans
la loi. Cela ne lui enlèvera rien et cela rassurera bien des gens dans
le coin là-bas. Mon collègue, le député d'Ungava,
étant un homme qui connaît le secteur et les gens du milieu, je
suis sûr que le ministre ne pourra pas refuser à quelqu'un qui
connaît le milieu de vouloir au moins ici, cet après-midi,
représenter les intérêts de ces personnes qui vivent dans
le territoire très vaste de mon collègue d'Ungava.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'ai pas
grand-chose à ajouter. Toutefois, j'aimerais poser une question au
député de Laviolette. Si on n'inscrit pas des amendements ou des
articles de ce genre dans les autres lois, est-ce à dire que les autres
auraient préséance sur celle de la Baie James? Si on l'a
oublié dans les autres lois, que fait-on avec cela?
M. Jolivet: Mme la Présidente, je vais répliquer au
ministre, puisqu'il me pose une question. La question est très simple.
On est en train d'amender une loi, en fait, on est en train d'en faire une
nouvelle. Comme on est en train d'en faire une nouvelle, que le ministre ne
m'amène pas cette argumentation, qu'il me donne donc un projet de loi
qui contient l'ensemble des assurances que les gens veulent. On n'est pas ici
pour amender toutes les lois du Québec. Si le ministre veut le faire, on
peut commencer à négocier, vous savez. On ne sortira pas d'ici ce
soir. Tout ce qu'on demande, c'est que, dans une loi qui est devant nous, le
ministre le fasse donc. C'est une nouvelle loi et c'est une loi à
laquelle il tient beaucoup, m'a-t-il dit. Je suis prêt à l'aider
dans ce sens, mais qu'il ne se mette pas des enfarges négatives, mais
plutôt des bâtons positifs.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si on fait des
amendements semblables, il faut penser aussi aux effets qu'ils auront sur les
autres lois. C'est ce que je veux vous dire, M. le député.
M. Jolivet: Ce n'est pas la même question. Mme la
Présidente, si le ministre me présente cela ainsi, je vais lui
dire une chose: II y a quand même quelque chose qui a été
annoncé tout dernièrement, un amendement à cette entente
de la Baie James, à grand renfort de publicité. Ils ont le droit
de le faire, je ne le nie pas. Que M. Ciaccia, à l'époque - je le
nomme car cela date d'avant même qu'il soit ministre - ait réussi
des choses en termes de négociation alors qu'il était au
gouvernement fédéral et qu'il est venu s'installer dans
l'ensemble du portrait et qu'il les reconduise maintenant avec des amendements
à ce projet de loi, à ce projet de l'entente de la Baie James, il
n'y a pas de problèmes, Mme la Présidente.
Je dis au ministre: Écoutez, vous avez quelque chose de solide.
Que les gens veuillent s'assurer que, dans une loi qui n'est pas la loi... En
fait, quand on parle de l'entente, ce sont des ententes signées;
l'entente de la Baie James a résulté en des projets de loi bien
compris et je vous donne un exemple, la Commission scolaire Kativik.
J'étais là quand on a discuté de cela. L'ensemble du
réseau qui a été donné... la possibilité de
faire un réseau d'avion. Pourquoi le ministre refuserait-il de le mettre
dans cette loi? II y a eu des lois précises eu égard à
l'entente de la Baie James. Pourquoi refuserait-il de le mettre dans ce projet
de loi, alors qu'il a une occasion en or? Si le ministre n'avait pas
changé la loi, on ne lui aurait pas posé cette question, on ne
lui aurait pas proposé cela. On lui aurait dit: Écoutez,
effectivement, de la façon dont cela a été signé,
c'est cela. Les gens disent: On a une nouvelle loi
devant nous et c'est de cela qu'on veut s'assurer, que la nouvelle loi
n'aura pas d'effets négatifs sur l'entente de la Baie James. Il me
semble que le ministre devrait comprendre cela facilement. Cela ne prend pas
beaucoup d'argumentation pour le comprendre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne suis pas
convaincu, M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: Je m'en doute.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Mme la Présidente, à l'intention des
membres de la commission, afin que ces derniers aient une bonne
compréhension de ce que nous sommes en train de discuter actuellement
quant à l'amendement proposé, je voudrais me
référer à la page 6 du document qui provient du Grand
Conseil des Cris du Québec. Il y est mentionné ceci, et je le dis
textuellement pour que le ministre puisse bien comprendre, ainsi que ses
collègues ministériels, que les gens qui ont fait cette demande
en rapport avec l'article 24 que nous discutons actuellement, ce sont des gens
qui veulent protéger leurs intérêts. Les Cris veulent
protéger leurs intérêts et ces gens ont des
représentants juridiques qui veulent faire en sorte que l'article 24
soit amendé dans le sens que nous avons proposé. Je lis
textuellement: "II convient ici de faire deux observations.
Premièrement, à la lumière du libellé actuel de
l'article 24 du projet de loi, il est difficile de voir comment les droits des
Cris à l'exploitation de la forêt pourront être pris en
considération. - Donc, il y a de l'inquiétude. -
Deuxièmement, il est évident que des mécanismes de
planification visant l'utilisation du territoire de la Baie James doivent
être développés. Ceci pourrait être accompli
explicitement en amendant le projet de loi 102. - Projet de loi qui n'a
toujours pas été amené à l'Assemblée
nationale pour la deuxième lecture. - En plus du problème
général soulevé ci-dessus, nous devons aussi mettre
l'emphase sur le problème particulier que crée l'absence de
reconnaissance de l'occupation et de l'utilisation de la forêt par les
chasseurs cris. Le chapitre 24 de la Convention de la Baie James et du Nord
québécois intitulé "La Convention" reconnaît aux
bénéficiaires cris un droit d'exploitation
chasse-pêche-trappage dans le but de capturer ou de tuer toute
espèce de poissons, de mammifères sauvages ou d'oiseaux.
S'étendant à tout le territoire faisant l'objet de la convention,
ce droit a été par la suite enchâssé dans la Loi sur
les droits de chasse et de pêche dans les territoires de la Baie James et
du Nouveau-Québec bien que nous sommes d'avis que la convention et les
lois y référant - c'est là-dessus qu'il faudrait porter
une attention spéciale; ce sont les Cris qui parlent par leurs
responsables, par leurs intermédiaires - prévalent sur toute
autre loi en cas d'incompatibilité ou de conflit, le projet de loi
devrait en tenir explicitement compte afin de prévenir tout conflit ou
incompatibilité."
À la page 7: "En plus des dispositions de la convention, nous
croyons que les piégeurs cris possèdent individuellement, de par
leur occupation et utilisation du territoire, des droits et des
intérêts relatifs à leur territoire de chasse. Ces droits
et intérêts devront être sérieusement
considérés avant que soit autorisée toute exploitation
forestière sur ces territoires." Je vais terminer en parlant directement
de l'article 24. "L'article 24 du projet de loi exige que les détenteurs
de permis d'intervention se conforment aux normes d'intervention dont les
objectifs sont énumérés à cet article." On vient
ajouter des mots qui sont extrêmement importants.
On en parlait déjà dans le premier et le troisième
alinéas de l'article 24. Mais, lorsqu'on parle des activités sur
les diverses unités territoriales du domaine public, il faut tout de
même être clair dans nos lois. Même si on a des lois qui ne
sont pas claires actuellement, à l'intention du ministre, cela ne veut
pas dire que la Loi sur les forêts ne doit pas être claire sur tous
les sujets possibles et cela, au maximum, parce que pour nous, c'est une
loi-cadre, c'est une loi qui va devoir être mise en application au cours
de 1987, selon les voeux du gouvernement. Bien sûr que cette loi devra
être conforme à l'ensemble des voeux de la population du
Québec, incluant la population crie. "L'article 24 exige que les
détenteurs de permis d'intervention se conforment aux normes
d'intervention dont les objectifs sont énumérés à
cet article." C'est ce que je mentionnais tout à l'heure. "Il n'est
cependant pas fait mention de l'occupation et de l'exploitation du territoire
par les chasseurs et les piégeurs cris. Le seul endroit où il est
fait référence aux autres utilisateurs de la forêt est le
troisième paragraphe de ce même article - qu'on vient d'amender -
qui mentionne que les normes ont pour objet d'assurer la compatibilité
des activités qui s'exercent dans les diverses unités
territoriales compte tenu des vocations identifiées dans le plan
d'affectation approuvé par le gouvernement conformément à
la Loi sur les terres du domaine public."
Mme la Présidente, lorsqu'on regarde ce qu'ont écrit les
Cris sur cette question précise de l'article 24, je ne vois pas pourquoi
le ministre délégué aux Forêts
n'accepterait pas l'amendement que nous apportons parce qu'à mon
sens cela ne brime pas du tout d'autres lois du Québec, que je sache, et
cela brime encore moins l'entente de la Baie James et du Nord
québécois qui a été dûment adoptée et
d'où ont découlé, par la suite, plusieurs lois. Je pense
que c'est quatorze dans le cas des Cris et quatorze dans le cas des Inuit et je
pense que c'est une douzaine dans le cas des Naskapis de Schefferville.
À partir de là, pour se rendre conforme et pour faire en sorte
que les droits des Cris soient bel et bien protégés... Je pense
que cela pourrait toucher aussi d'autres bandes indiennes du Québec,
éventuellement. Il va falloir qu'on soit clair dans nos lois et en
particulier, à cet article 24. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente, c'est ce qu'on fait exactement dans la loi et dans les
amendements. Je vais vous les lire, M. le député de Duplessis. On
ajoute à l'article 187.1: "Sur les terres déterminées
comme terres de catégorie I en vertu de la Loi sur le régime des
terres dans les territoires de la Baie James et du Nouveau-Québec, le
ministre délivre des permis d'intervention pour l'exploitation
commerciale des ressources de la forêt à l'administration locale
et à l'administration locale naskapie conformément aux articles
58 et 191.4 de cette loi." On leur délivre un permis d'intervention en
vertu de leur loi.
À l'article 223, changer le deuxième alinéa en
disant: "En pareil cas, l'administration locale - on parle des autochtones -
doit détenir un permis d'intervention du ministre responsable de
l'application de la Loi sur les forêts, qui ne peut refuser de le
délivrer si la coupe commerciale est conforme au plan de mise en valeur
et de commercialisation approuvé par lui."
À l'article 224, on dit encore - et je suis convaincu que si les
autochtones étaient devant nous, ils diraient: Oui, c'est cela qu'on
veut -: "Dans les terres de catégorie II, les plans que le
bénéficiaire d'un contrat d'approvisionnement et
d'aménagement forestier prépare et soumet à l'approbation
du ministre responsable de l'application de la Loi sur les forêts en
vertu des articles 52 et 59 de cette loi, doivent tenir compte des
activités de chasse, de pêche et de piégeage." C'est cela
qu'on dit. Et je ne vois pas pourquoi on va écrire une autre loi.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Je vais articuler mon intervention à nouveau.
Le ministre a raison dans ce qu'il dit. Mais il y a plus, un peu, il faut aller
un peu plus loin dans l'affaire. D'abord, premièrement, vous nous dites:
On le dit à la fin, pourquoi ne pas le dire au début? Remarquez
que, dans ta plupart des lois, il y a toujours des articles qui introduisent
une notion et ensuite il y a d'autres articles qui spécifient cette
notion. On l'a vu dans le projet de loi en question. Présentement, on a,
à l'article 24, un paragraphe qui introduit la notion du respect de la
Convention de la Baie James et du Nord québécois. Par la suite,
dans les articles 187, 223, 224, 225, etc., il y a des applications
concrètes qui se font. C'est tout simplement normal et il n'y a rien de
scandaleux à faire cela. De plus, le ministre me disait tout à
l'heure pourquoi il n'a pas parlé des terres de catégorie I et
II. Justement, c'est parce qu'on a mis le principe général dans
l'amendement à l'article 24 où on dit: "Les droits qui sont
donnés en vertu de la Convention de la Baie James." En terres de
catégorie I, la Convention de la Baie James dit quoi faire, en terres de
catégorie II aussi. Là où le problème arrive, M. le
ministre, c'est pour les terres de catéqorie III. Parce que,
règle générale, au chapitre 24, article 24.3.5 de la
Convention de la Baie James, on dit: "Le droit d'exploitation s'étend
à tout le territoire - on parle à ce moment-là de chasse,
pêche et trappe - et peut être exercé, sous réserve
de restrictions prévues à l'article 24.12 partout dans le
territoire où cette activité est matériellement possible
-on peut dire qu'il y aurait peut-être la question de la forêt - et
n'est pas incompatible avec d'autres activités matérielles ou
avec la sécurité du public", etc.
Après cela, à l'article 24.3.6, on définit les mots
"matériellement possible". On dit: "L'expression "incompatibilité
avec d'autres activités matériellement possibles" s'entend d'une
incompatibilité ou d'une entrave matérielle réelle, mais
ne comprend pas une incompatibilité ou une entrave de toute autre
nature, quels que soient les moyens par lesquels elle serait perçue,
prévue ou déclarée." À ce moment-là,
l'exploitation forestière n'est pas une entrave à l'application
du règlement, à l'application de chasser, pêcher ou
trapper, puisque ce n'est quand même pas une entrave insurmontable.
À la suite de ce qu'on vient de lire là, il faut continuer au
chapitre 5. On revient sur nos pas au chapitre 5 où on parle de la
forêt. (16 heures)
On parle de la forêt à l'article 5.2.5 où on dit:
"L'exploitation forestière est compatible - on le dit clairement - avec
les activités de chasse, de pêche et de trappage." On ne peut donc
pas jouer sur l'incompatibilité. On dit par la suite que "les
programmes de coupe commerciale dans les terres de catégorie II
sont définis d'après les plans d'aménagement
établis par le ministère des Terres et Forêts du
Québec, lesquels doivent tenir compte des activités de chasse, de
pêche et de trappage." Là, on parle des terres de catégorie
II. Et c'est là où il y a une petite entrave qui fait en sorte
qu'on doit justifier l'ensemble de la Convention de la Baie James dans
l'article 24, parce que, sur Ies terres de catégorie I et de
catégorie II, on n'a pas à discuter, la norme est là. Les
terres de catégorie III, qu'est-ce qu'on en fait? C'est là. Les
terres de catégorie III donnent aux Cris, comme les terres de
catégories I et II d'ailleurs, des droits de chasse, de pêche et
de trappe. Sauf que, dans le cas des terres de catégorie III, il y a
exclusivité pour la trappe seulement et la pêche et la chasse
peuvent se faire par des "non-autochtones", des allochtones, comme on les
appelle dans la convention, et les communautés cries n'ont pas de droit
exclusif d'utilisation de la ressource. De fait, les exploitations
forestières et minières, en règle générale,
se font sur les terres de catégorie III. M. le ministre, là
où est l'os dans l'affaire, c'est que les terres de catégorie III
sont toutes divisées en lignes de trappe entre les familles autochtones.
Les droits d'utiliser ces lignes de trappe sont donnés par la
convention, entre autres, au chapitre 25 où on dit qu'il n'y a pas
d'incompatibilité, où on dit que le droit de chasse, de
pêche, de trappe est donné à tout le monde, c'est un droit
ancestral, c'est un droit qui existe et qu'on leur a reconnu. Dans
l'application de ces droits sur les terres de catégorie III, il y a un
méchant problème, parce que l'utilisation de la
forêt...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Oui, Mme la Présidente, cela me fait plaisir,
encore deux minutes.
La Présidente (Mme Bélanger): Non. M. Claveau:
L'utilisation de la forêt...
La Présidente (Mme Bélanger): En conclusion.
M. Claveau: Ma conclusion est la suivante. L'utilisation de la
forêt sur les terres de catérogie III, comme elle est faite
actuellement et comme elle risque de se faire, si on ne le précise pas
à l'article 24, va continuer à se faire sans tenir compte de
l'article 25 de la Convention de la Baie James qui donne aux Cris la
possibilité de perpétuer les activités traditionnelles de
pêche, de chasse et de trappe sur ces territoires.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député d'Ungava. M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente, je n'ai rien à ajouter, parce que je n'ai pas
été convaincu-La Présidente (Mme Bélanger):
Alors, est-ce qu'il y a d'autres intervenants?
M. Claveau: S'il n'est pas convaincu, cela ne veut pas dire qu'il
n'a rien a ajouter.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Alors, je vote
contre d'abord, si c'est...
M. Claveau: II est difficile à convaincre, le
ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah, bien
sûr!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Oui, Mme la Présidente, si j'ai bien compris
les courtes allocutions du ministre délégué aux
Forêts et l'interprétation, encore là extrêmement
vague, qu'il a donnée, il n'a pas l'intention de nous permettre,
à nous de l'Opposition, de faire en sorte que cet amendement que nous
apportons à l'article 24 soit inclus dans le projet de loi 150. Je vous
avoue honnêtement, Mme la Présidente, que cela m'inquiète
drôlement de voir les attitudes ministérielles. Selon moi, ils se
comportent comme des personnes qui, à mon sens, ne sont pas trop trop
intéressées à voir clarifier des projets de loi cadres
comme celui que nous avons devant nous et à permettre une meilleure
utilisation, par la suite, de l'ensemble de notre législation au
Québec.
Lorsqu'on sait que ces gens ont promis mer et monde dans plusieurs
domaines, donc de la législation bien faite - qu'on se .rappelle le
fameux discours de la députée de Chomedey et vice-première
ministre du Québec en décembre dernier - je pense que tout le
monde va comprendre, effectivement, que ce n'est pas le cas aujourd'hui. On
pourrait le permettre avec l'amendement qui a été proposé
par l'Opposition à la demande, d'ailleurs, des représentants des
Cris. Mais tout ce que cela va nous permettre encore, c'est d'avoir une loi qui
n'est pas tout à fait correcte et qui s'enligne pour être à
peu près toute croche, lorsqu'elle sera terminée, lorsqu'elle
reviendra à l'Assemblée nationale pour la troisième
lecture.
Alors, Mme la Présidente, je le regrette énormément
et, quant à nous, Iorsqu'arrivera le moment de voter sur cet amendement,
nous allons voter pour et les ministériels prendront leurs
responsabilités.
Us voteront contre s'ils le veulent, ils voteront pour s'ils le veulent,
mais il restera que cela sera écrit dans les annales de la commission
parlementaire, Mme la Présidente, qu'au moins l'Opposition s'est
respectée, tout en respectant en même temps un peuple qui
s'appelle le peuple cri.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Simplement, en ajoutant qu'effectivement je ne sais
pas comment nous allons passer à travers ce projet de loi, quand on
regarde les amendements additionnels qu'on m'a donnés tout à
l'heure par rapport à l'ensemble.
On a proposé un amendement qui avait pour but de bonifier ce
projet de loi. Je ne comprends pas le ministre de refuser un amendement qui va
dans ce sens. Il y a des amendements dont même le ministre va me dire
qu'ils sont de concordance. J'en conviens. Il y a concordance avec un projet de
loi qui est retiré, sans l'être parce qu'il est encore en haut, en
Chambre. On n'a pas encore donné ordre de faire l'inverse de ce qui
avait été décidé, mais on sait très bien ce
que cela veut dire en termes parlementaires. D'ici au 19, on n'aura pas le
temps d'étudier le projet de loi 102 parce qu'il devait y avoir des
auditions particulières. Les auditions particulières ont
été reculées dans le temps.
Donc, il est évident qu'il y a de la concordance; c'est vrai,
j'en conviens. Mais on voulait apporter un amendement qui avait pour but de
protéger de façon précise, dans un projet de loi cadre de
l'ensemble du ministère de l'Énergie et des Ressources, -secteur
des forêts - pour ne pas dire du ministère des terres et
forêts parce qu'il n'existe pas - des droits déjà contenus
dans la Convention de la Baie James. À mon avis, il aurait pu être
inscrit sans aucune difficulté. Le ministre aurait dû l'accepter
dès le départ. On n'aurait pas pris le temps que l'on a dû
prendre pour essayer de le lui expliquer. Comme les membres du gouvernement
s'entêtent à vouloir le refuser, à ce moment-là, ils
vivent avec la décision qu'ils vont prendre dans quelques instants.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 24 est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
rejeté?
M. Perron: Madame, je demande le vote par appel nominal, s'il
vous plaît.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
secrétaire, voulez-vous appeler le vote?
M. Claveau: On va voir ceux qui sont contre la population.
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. Mme
8élanger (Mégantic-Compton)?
M. Claveau: Les faiseurs de "jobs de bras".
La Présidente (Mme Bélanger): Contre.
M. Théorêt: Hé! Mme la Présidente,
demandez donc au député d'Ungava de garder ses commentaires!
Le Secrétaire: M. Claveau (Ungava)? M. Claveau:
Pour.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Théorêt: Cela va bien, à la commission;
laissez-la donc aller ainsi. On vous respecte.
Le Secrétaire: M. Perron (Duplessis)?
M. Perron: Pour, Mme la Présidente.
Le Secrétaire: M. Hétu (Labelle)?
M. Hétu: Contre.
Une voix: M. Cannon?
Le Secrétaire: Je ne le peux pas, le vote était
commencé. M. Jolivet (Laviolette)?
M. Jolivet: Pour.
Le Secrétaire: M. Théorêt (Vimont)?
M. Théorêt: Contre.
Le Secrétaire: M. Côté
(Rivière-du-Loup)?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Contre. M.
Cannon: Je suis contre.
M. Jolivet: Même si le député de La Peltrie
est arrivé en retard, j'accepterais que son vote soit
enregistré.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors...
M. Maltais: Mme la Présidente, je regrette infiniment, ce
n'est même pas une question de règlement, cela ne s'applique pas
en commission parlementaire.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui,
cela s'applique en commission parlementaire, M. le député
de Saguenay.
M. Maltais: On pourrait en débattre.
M. Jolivet: Je m'excuse, mais, moi, je donne ma permission.
La Présidente (Mme Bélanger): Étant
donné que c'est contre: 4 et pour: 3...
M. Jolivet: Ce n'est pas pour cela, Mme la Présidente. Ce
pourquoi je dis cela, c'est parce qu'effectivement je lui donne la permission,
j'en ai le droit. De notre côté, on dit qu'il peut être
inscrit. Même si c'est majoritaire, cela ne me dérange pas.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre! M. le
député de La Peltrie, M. Cannon, est-ce que vous êtes pour
ou contre l'amendement?
M. Cannon: Je suis absolument contre.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, contre: 5;
pour: 3.
M. Jolivet: Tout à coup qu'il aurait dit pour!
M. Cannon: Question de règlement. J'indiquerai au
député de Duplessis que, même s'il dit: Vous ne savez pas
pourquoi, on vote sur l'amendement que vous avez présenté, M. le
député, et c'est pour cela que...
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
rejeté sur division. Est-ce que l'article 24 est adapté?
M. Théorêt: Adopté. L'article 24 tel
qu'amendé.
La Présidente (Mme Bélanger): Y a-t-il des
commentaires sur l'article 24?
M. Perron: Adopté sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 24, tel
qu'amendé, est adopté sur division. Nous passons à
l'article 27.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente, à l'article 27, on lit: "Nul ne peut passer avec une
machine servant à une activité d'aménagement forestier
dans un lac ou un cours d'eau ni à l'occasion d'une telle
activité y déverser de la terre, des déchets de coupe, de
l'huile, des produits chimiques ou autres contaminants." C'est un
élément important pour la protection de l'environnement. Il fait
suite à l'article précédent qui vise à
protéger les rives. Également, vous trouverez à la page 13
du guide tes indications concernant ces dispositions.
Mme la Présidente, il y a un amendement proposé à
l'article 27 qui se lirait comme suit: L'article 27 du projet est
modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne, des mots
"dans un lac ou un" par les mots "sur le lit d'un lac ou d'un".
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 27, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Perron: Non, Mme la Présidente. Si vous le permettez,
afin de clarifier l'article 27, nous avons un amendement à proposer.
L'article 27 du projet de loi 150, Loi sur les forêts, est modifié
par l'addition, après le mot "contaminants" des mots "définis
selon la Loi sur la qualité de l'environnement (L.R.Q., chapitre
Q-2).n
La Présidente (Mme Bélanger): II est recevable, M.
le député de Duplessis.
M. Perron: Merci, Mme la Présidente. Il n'y a pas de
discussion sur la recevabilité; alors, nous allons procéder sur
le fond de l'amendement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Est-ce que je
pourrais en avoir une copie, M. le député de Duplessis?
M, Perron: Là-dessus, on nous demande des copies toutes
les fois. Je voudrais vous dire ceci; Vous, en tant que ministériels,
vous êtes organisés beaucoup plus que nous. Si le ministre veut
nous passer M. Paillé ou quelqu'un de son répertoire de
fonctionnaires pour faire ce qu'on ne peut pas faire nous-mêmes, nous
n'avons pas d'objection.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Perron: Vous demandez cela toutes les fois. Il y a des
personnes ici qui sont attitrées pour faire faire les photocopies. On
n'a pas toujours le temps ni l'équipement pour les faire.
M. Théoret: Question de règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis, il y a une question de règlement. M.
le député de Vimont.
M. Théorêt: Mme la Présidente, vous
comprendrez que les membres de la commission non seulement ont le droit d'avoir
une copie d'un amendement ou d'un sous-amendement proposé, mais, si on
veut bien comprendre le texte de l'amendement
ou du sous-amendement, vous comprendrez que, pour faire des comparaisons
avec l'amendement et l'article qui est dans la loi, il nous faut un texte. Ce
n'est pas à la lecture qu'on nous en fait et après plusieurs
interventions qu'on peut se rappeler le texte exact d'un amendement ou d'un
sous-amendement. Je pense qu'il est juste raisonnable de demander cela.
Effectivement, on a un secrétariat pour faire des photocopies.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord, M. le
député de Vimont.
M. Théorêt: J'aimerais faire une suggestion, Mme la
Présidente, toujours sur la même question de règlement, aux
membres de l'Opposition. Il me semble qu'ils ont plusieurs amendements à
proposer. Est-ce qu'ils ne pourraient pas en faire faire des photocopies tout
de suite et nous les distribuer au fur et à mesure qu'ils les
déposent et qu'ils les argumentent. M. le député de
Duplessis, est-ce que vous me permettez une question?
M. Jolivet: Nous, c'est moi qui vais répondre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Oui, Mme la Présidente. Premièrement,
à la demande du député de Vimont, nous avons donné
une copie de l'amendement au secrétaire qui fera les copies qui
s'imposent. S'il vous faut avoir entre les mains, l'amendement proposé,
on peut susprendre, le temps qu'il fasse les photocopies, si vous voulez.
Deuxièmement, quant à savoir si on va déposer des
amendements, nous devons d'abord attendre de savoir si l'amendement du
ministre, qui a priorité en vertu du règlement, est
adopté. Si l'amendement du ministre est adopté et que cela
concorde avec l'amendement, on ne déposera pas des amendements pour
s'amuser, Mme la Présidente. Donc on les déposera au fur et
à mesure, dans la mesure où l'amendement du ministre sera
accepté ou refusé.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord, M. le
député de Laviolette. M. le député de La
Peltrie.
M. Cannon: Tout simplement, M. le député, c'est
qu'hier, ce qui était quand même intéressant, le
député de Laviolette...
La Présidente (Mme Bélanger): Joliette.
M. Cannon: Joliette, pardon. Une voix: Laviolette.
La Présidente (Mme Bélanger): II parle d'hier.
M. Cannon: ...avait quand même déposé la
liasse d'amendements, et c'était intéressant pour nous. Alors
peut-être que...
M. Jolivet: Je le comprends, Mme la Présidente, mais vous
allez convenir que nous avons reçu de la part du ministre ceci comme
amendements.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour vous
faciliter la tâche.
M. Jolivet: Oui. On l'a demandé, parce que c'est lui qui
présente !e projet de loi. Nous disons, compte tenu de cela, que
possiblement nous n'aurons pas d'amendement à déposer toutes les
fois, mais nous en avons quelques-uns. Justement, nous le faisons dans la
mesure où l'amendement qui est proposé par le ministre n'y est
pas. C'est dans ce sens qu'on vous dit: On les déposera. On donne une
copie au secrétaire, selon le rèqlement qui nous y oblige. Le
secrétaire fera les photocopies qui s'imposent à ce
moment-là et vous l'aurez entre les mains.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette, je crois que le député de
Vimont vous a demandé si on pourrait faire faire des copies de vos
amendements et vous les garderiez...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pas nous les
donner.
La Présidente (Mme Bélanger): ...pour que les
travaux soient...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ils seraient
prêts à être distribués.
M. Jolivet: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, vous n'avez
pas à les déposer immédiatement, simplement, faire faire
les photocopies pour qu'on puisse continuer les travaux et vous les
déposez au fur et à mesure. (16 h 15)
M. Perron: Mme la Présidente, pour régler cette
question, lorsqu'on va reprendre nos travaux, ce soir à 20 heures, on
regardera ce que l'on aura comme amendements à déposer, disons,
peut-être, plusieurs amendements à l'avance et on s'organisera
pour que les membres du côté ministériel aient des copies
des amendements que nous allons proposer.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord, M. le
député de Duplessis.
M. Perron: II n'en demeure pas moins, Mme la Présidente,
que là-dessus, au niveau technique, nous ne sommes pas organisés
comme les ministériels et je pense que tout le monde sait cela. On nous
a même avisés tout dernièrement de faire en sorte de ne pas
trop utiliser les photocopieuses à cause des coupures
budgétaires.
M. Jolivet: C'est vrai.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis, nous avons ici l'aide technique pour faire
faire les photocopies. On ne vous demande pas de les faire à vos
bureaux.
M. Perron: On nous a même demandé de réduire
nos coups de téléphone. J'espère qu'on l'a aussi fait pour
les ministériels.
Une voix: Malheureusement.
M. Perron: Mme la Présidente, comme l'amendement est
recevable, nous, du côté de l'Opposition, savons très bien
que la politique d'utilisation des pesticides a déjà
été annoncée dernièrement par le ministre de
l'Environnement. Dans le livre blanc, que, j'espère, les
ministériels auront eu l'occasion de lire, par rapport à
l'utilisation des pesticides il est mentionné à la page 40 que,
tant en ce qui concerne la lutte contre les insectes et les maladies des arbres
qu'en ce qui concerne l'entretien et la régénération, les
pesticides chimiques et biologiques demeurent des outils essentiels pour le
gestionnaire forestier. Leur utilisation peut, cependant, avoir des impacts sur
l'environnement. Pour minimiser ces risques, le recours aux pesticides
biologiques sera privilégié lorsque ces derniers sont-
disponibles. De plus, le recours aux pesticides s'inscrira dans le cadre d'une
politique d'utilisation des pesticides en milieu forestier qui devra être
élaborée par les ministères de l'Environnement et de
l'Énergie et des Ressources. Cette politique comprendra la nomenclature
des différents produits utilisables au Québec, les conditions
régissant leur application et les éléments du suivi
environnemental approprié.
Alors, Mme la Présidente, je voudrais qu'on se
réfère à la Loi sur la qualité de l'environnement,
chapitre Q-2, aux dispositions d'application générale dans la
section 1 des définitions. Si on va à l'alinéa 5° de
l'article 1, on peut remarquer la définition du mot "contaminant". Il se
lit comme suit: "5° "contaminant": une matière solide, liquide ou
gazeuse, un micro-organisme, un son, une vibration, un rayonnement, une
chaleur, une odeur, une radiation ou toute combinaison de l'un ou l'autre
susceptible d'altérer de quelque manière la qualité de
l'environnement".
Lorsque nous avons déposé cet amendement, d'abord, nous
voulions rendre le projet de loi conforme à ce qui était inscrit
à la page 40 du livre blanc, "Bâtir une forêt pour l'avenir"
que je viens, d'ailleurs, de lire. D'autre part, lorsque l'on parle de
l'ensemble des problèmes environnementaux du Québec et lorsqu'il
y a énormément de discussions sur l'utilisation des pesticides et
sur les contaminants, je pense qu'il est essentiel, dans le but de
protéger notre environnement et dans le but, aussi, de protéger
la forêt, d'inscrire cet amendement à l'article 27, amendement que
nous proposons et que nous maintenons, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Duplessis. M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente, je comprends le souci du député de Duptessis
et son souci également en ce qui concernait les Cris. Quand le
député de Duplessis lit ce que l'on entend par contaminant dans
la Loi sur la qualité de l'environnement, je lui ferai remarquer
qu'à l'article 27, on dit: "...dans un lac ou un cours d'eau ni à
l'occasion d'une telle activité y déverser de la terre, des
déchets de coupe, de l'huile, des produits chimiques ou autres
contaminants."
Quand on prend la définition de la loi sur l'environnement, on
parle de son, de vibration, de rayonnement, de chaleur et d'odeur. C'est
difficile de déverser tout cela parce que c'est quasiment impalpable. Je
suis d'accord que l'on fasse attention à nos rivières, à
nos lacs et à nos cours d'eau. Je rejoins votre idée, tout comme
à l'amendement précédent. Je ne sais pas si cela vous
serait acceptable, M. le député, qu'on dise "les contaminants de
même nature visés par la Loi sur la qualité de
l'environnement".
M. Jolivet: Je m'excuse, j'ai mal compris. C'est une question de
renseignement, si le ministre veut bien me le permettre. Est-ce qu'il peut me
relire ce qu'il a lu dans la Loi sur la qualité de l'environnement? Il a
parlé de son. Il est évident qu'on ne verra pas de
stéréo dans le fond du lac.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela, M. le
député.
M. Jolivet: Les contaminants, c'est dans la Loi sur la
qualité de l'environnement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est une
définition plus large. On parle ici de déverser dans un lac ou
dans un cours d'eau. Au cinquièmement de l'article 1 de la Loi sur la
qualité de l'environnement, contaminant se définit comme suit:
"une
matière solide, liquide ou gazeuse, un microorganisme, un son,
une vibration, un rayonnement, une chaleur, une odeur, une radiation ou toute
combinaison de l'un ou de l'autre susceptible d'altérer de quelque
manière la qualité de l'environnement".
On est sorti du bois, autrement dit, avec cela.
M. Perron: Mme la Présidente, je pense que le ministre
vient d'apporter un bon point, il est vrai, mais je faisais allusion au
cinquième alinéa de l'article 1 de la Loi sur la qualité
de l'environnement, bien sûr en parlant de l'ensemble de la loi, de
l'application de la loi elle-même. Je comprends que les sons, au
cinquième alinéa, ne peuvent pas s'appliquer dans notre cas, je
comprends cela. Nous, de notre côté, nous sommes prêts
à accepter le libellé du ministre pour autant qu'on mentionnera
définitivement à l'intérieur de sa suggestion, si je peux
m'exprimer ainsi... Est-ce que le ministre pourrait le relire au complet?
M, Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Il se lirait,
"...des déchets de coupe, de l'huile, des produits chimiques ou autres
contaminants de même nature visés par la Loi sur la qualité
de l'environnement".
M. Perron: D'accord. Cela va.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On parle de
déverser de la terre dans un lac.
M. Perron: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le son, on a de la
misère avec cela.
M. Perron: Oui, je comprends cela aussi. On a de la misère
à en mettre dans nos poches.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ha! Ha!
M. Jolivet: D'ailleurs, M. Camil Samson avait dit qu'il ne
comprenait pas pourquoi on voulait mettre du fluor dans l'eau pour les dents
des enfants, alors que les poissons n'en avaient pas du tout et que les
brochets n'en avaient pas besoin.
Des voix: Ha! Ha! Ha! Ha!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis, est-ce que vous retirez votre amendement
pour prendre l'amendement du ministre?
M. Perron: C'est cela. Je vais retirer mon amendement. Si vous le
permettez et si les ministériels sont d'accord, on va prendre
l'amendement du ministre. Comme cela, on va régler un
problème.
Une voix: Parfait.
Une voix: On fait une belle équipe.
M. Perron: Vous voyez qu'on fait une belle équipe quand on
veut.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vos trois derniers
mots étaient justes: quand vous vouiez.
M. Perron: Non, quand j'ai dit "quand on veut"; cela vous
incluait.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah bon!
M. Perron: "On" inclut la personne d'en face. Si vous ne me
croyez pas, vous n'avez qu'à le demander à votre juriste.
M. Jolivet: Trop fort, ne casse pas.
La Présidente (Mme Bélanger): Je vais lire
l'article au complet. "Nul ne peut passer avec une machine servant à une
activité d'aménagement forestier dans un lac ou un cours d'eau ni
à l'occasion d'une telle activité y déverser de la terre,
des déchets de coupe, de l'huile, des produits chimiques ou autres
contaminants de même nature visés par la Loi sur la qualité
de l'environnement (L.R.Q., chapitre Q-2)".
M. Perron: C'est parfait, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement est adopté? C'est un deuxième amendement. '
Des voix: Adopté.
M. Cannon: Je m'excuse, Mme la Présidente, nous en avions
présenté un.
Une voix: Ah! Vous avez oublié de l'introduire dans la
lecture.
M. Jolivet: II avait été adopté, le
premier.
M. Cannon: Oui. Dans la lecture qu'elle vient de faire, elle ne
l'a pas inclus.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. Je vais le
relire avec l'autre amendement.
M. Jolivet: D'accord, tel qu'amendé.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
27, tel qu'amendé, est adopté! II y a deux amendements.
M. Jolivet: Parfait, madame.
M. Perron: Vous avez raison, madame. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
28.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 28 se
lit comme suit: "Le ministre publie et tient à jour un manuel sur
l'aménagement forestier qui décrit notamment la méthode et
les hypothèses de calcul qu'il utilise ou entend utiliser pour
déterminer, à l'égard d'un territoire donné, la
possibilité annuelle de coupe à rendement soutenu ainsi que les
effets escomptés des différents traitements sylvicoles sur cette
possibilité. "Le manuel décrit également les
méthodes qu'il entend appliquer pour mesurer les effets réels des
traitements et les comparer avec les prévisions inscrites dans les
différents plans d'aménagement. "De plus, le manuel décrit
les modes de vérification par échantillonnage des traitements
sylvicoles réalisés en vue d'atteindre les rendements
prévus aux contrats d'approvisionnement et d'aménagement
forestier."
Il y aurait un amendement à proposer ici dans la version
anglaise. L'article 28 de la version anglaise du projet est modifié par
l'addition, dans la première ligne du troisième alinéa,
après le mot "for" du mot "assessing".
M. Jolivet: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Joliette... Pardon, de Laviolette.
M. Jolivet: On a de la difficulté avec ce fameux
comté-là.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est peut-être
parce qu'il prend beaucoup de place.
M. Jolivet: C'est juste sur l'amendement que le ministre vient de
mentionner. Je pense qu'il va parler sur l'objet principal de l'article. On
serait peut-être mieux d'attendre, avant d'adopter le terme qui est
ajouté à la version anglaise, d'avoir adopté tout le texte
français. Si cela avait pour effet de le changer, on est aussi bien
d'attendre. On sait qu'il est déposé et qu'il est recevable. On
pourra l'adopter à la fin. Est-ce que le ministre a des choses à
dire sur l'article principal?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Sur l'article 28,
l'article principal, il y a actuellement un comité formé entre
l'industrie et le ministère pour examiner le manuel d'aménagement
forestier pour qu'on puisse se comprendre et s'entendre sur les méthodes
de calcul pour déterminer la possibilité d'un territoire et
également pour s'entendre sur les effets escomptés des travaux
sylvicoles qui seront élaborés ensemble. En plus de cela, il
faudra, évidemment, périodiquement, soit tous les ans ou tous les
cinq ans, faire des vérifications. Il faudra aussi que les officiers du
ministère s'entendent avec les utilisateurs sur les modes de
vérification, sur les modes de mesure du résultat des traitements
sylvicoles qui auront été réalisés au cours de la
période. On dit, M. le député de Laviolette, qu'on
voudrait laisser l'initiative, le choix des méthodes, principalement des
méthodes sylvicoles, aux utilisateurs qui vont développer une
initiative et le goût de faire des choses avec les meilleurs moyens pour
autant qu'ils respectent tes résultats escomptés. Pour faire
cela, il faut s'entendre, il faut discuter du manuel d'aménagement:
comment on va s'y prendre, comment on va l'évaluer. C'est tout cela
qu'on discute actuellement et qui sera toujours en discussion avec l'industrie.
Tous les ans, il y aura des discussions sur cette question.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Le ministre me permettra de faire un aparté en
disant que l'article 28 n'a pas nécessairement des effets directs mais
des connexions, si on peut les appeler comme cela, avec l'article 35, où
on lit: "Le ministre peut consentir à une personne admissible un contrat
d'approvisionnement et d'aménagement forestier si la possibilité
forestière le permet..."; avec l'article 42 où on dit: "Le volume
annuel' de bois ronds provenant des forêts du domaine public
attribué par le contrat est un volume résiduel..." En fait, il y
a aussi tout ce qui est un volume résiduel et l'article 44 où on
dit: "La possibilité annuelle de coupe à rendement soutenu
correspond au volume maximum des récoltes annuelles de bois, etc."
Donc, je dois vous dire que la discussion qu'on pourrait faire pourrait
porter sur cet ensemble, en disant qu'avec tout moyen que prendra l'industrie -
parce que cela va être industrie par industrie - pour arriver à ce
qu'on appelle le rendement soutenu, à la possibilité annuelle,
à l'ensemble de la possibilité du territoire -c'est l'objectif -
on arrivera au bout de la course à avoir des territoires qui auront de
meilleures possibilités, qui seront plus petits, et d'autres qui seront
à moins bon rendement et qui seront plus grands. Je fais
référence à la forêt du sud par rapport à la
forêt du nord, à la forêt qui se trouve à
l'intermédiaire par rapport à celle qui se trouve à
d'autres niveaux. Il y a une chose certaine, c'est que la possibilité va
être basée sur des travaux d'aménagement, des
méthodes de coupe, des méthodes de récolte. Comme
je l'ai souvent dit - je pense que je vais m'amuser, pas dans le sens
péjoratif du mot, à le dire pour le mettre dans la tête des
gens - le reboisement étant le plus dispendieux des moyens que l'on a,
il devra être utilisé en dernier lieu. Dans ma tête, c'est;
Le reboisement si nécessaire, mais pas nécessairement le
reboisement. (16 h 30)
Dans ce contexte, cela amène des coûts. Vous le dites
très bien, les industries seront habilitées, dans les
négociations avec le ministère, à prendre tous les moyens
qui s'imposent pour remettre le territoire en production. Vous allez plus loin
- on y reviendra plus tard - en disant que si, avec les moyens qu'elles ont,
elles vont plus loin que la possibilité que vous avez calculée
ensemble, ce sont des choses qui pourront leur rester. En tout cas, on est
peut-être en désaccord avec cela, mais le ministre l'indique dans
l'ensemble des autres articles du projet de loi.
Les objectifs sylvicoles sont donc importants. Cela implique que les
compagnies forestières ont des discussions - le ministre l'a
mentionné - qu'elles ont des objections, qu'elles ont des craintes,
à savoir qui partagera les coûts et comment cela se fera dans le
temps pour s'assurer que les objectifs soient atteints. Donc, le ministre a
intérêt à ce que les objectifs qui sont bien établis
lors des négociations soient atteints. C'est à ce
moment-là que l'on a une révision annuelle, avec un contrat de
révision à tous les cinq ans pour le contrat de 25 ans à
venir. On peut dire que c'est un contrat à perpétuité,
à la condition que l'industrie atteigne les objectifs qui ont
été fixés conjointement. J'irai plus loin, plus tard quand
on y reviendra, en disant que, si la compagnie ne l'atteint pas, il y aura des
pénalités et le ministre aura le droit d'intervenir. Donc, il se
donne des pouvoirs d'intervention dans ce cas.
Une question surgit. Dans le cas où, en vue du résultat
pour les rendements hypothétiques, un des moyens est le reboisement,
est-ce que le ministre conserve l'obligation qui est connue actuellement de
fournir tous les plans nécessaires à ce reboisement? Il y a des
craintes qui surgissent. On pense que le ministère a plutôt
l'intention de tranférer à l'industire la totalité de
certains autres coûts, comme la protection contre les maladies. C'est
peut-être pour cela que le ministre semble un peu hésitant
à redonner non pas à la Société de protection
contre les incendies, mais à une société
équivalente la responsabilité des luttes contre certains insectes
et certaines maladies de la forêt. Il reste une chose, l'industrie
s'interroge quant aux intentions du ministère. Elle prétend que
l'on va vers un transfert de certains coûts, voire même de tous les
coûts, à l'industrie, ce qu'elle juqe inacceptable.
La possibilité de 25 000 000 de mètres cubes - sapin,
épinette et pin qris - dont le ministre fait mention est basée
sur un accroissement du rendement moyen et, selon les discours du ministre,
elle se situe entre 0,87 mètre cube l'hectare et 1,23 mètre cube
l'hectare. Je lis le texte intégral du discours du ministre en
réplique à l'ensemble des discours prononcés à
l'Assemblée nationale. "Nous sommes cependant satisfaits que des
exploitants de la matière ligneuse soient d'accord sur les objectifs
visés de rendement forestier. Actuellement, nous comptons sur une
possibilité de 0,87 mètre cube l'hectare et, avec le plan
d'aménagement que nous suggérons et que l'industrie accepte, nous
visons un objectif de 1,23 mètre cube l'hectare pour les essences
résineuses, soit sapin, épinette et pin gris. Je pense, M. le
Président, qu'il s'agit ià d'un objectif souhaitable,
réaliste et conservateur - le ministre fait bien attention à son
mot et il a raison d'une certaine façon; ici, je sors du texte du
discours du ministre en disant qu'il y en a d'autres qui pensent autrement - de
l'avis des experts forestiers du ministères." Les compagnies
forestières, sur ce point, posent d'autres jugements - et le ministre
nous dit être en train de négocier - quant à cette
possiblité moyenne et aussi quant aux coûts que cela
entraînera.
Je fais référence à certaines parties du rapport de
l'Association des industries forestières du Québec,
présenté au mois de septembre 1986, qui parlait des
éléments de solution quant à la possibilité. On
disait: "Que la possibilité d'un territoire ne soit pas
excédée au moment de la signature du contrat; que le principe de
rendement soutenu ou accru soit appliqué à tout le territoire
servant à l'approvisionnement d'une usine; que tout l'approvisionnement
alloué en permanence à une usine en forêt publique
provienne des territoires bien définis aménagés à
cet effet; que toute nouvelle allocation soit gelée jusqu'à ce
que la possibilité excède l'allocation."
Je fais allusion à quelques recommandations qui ont
été faites. Sans dire, pour le moment, si on prône la
même chose qu'eux on dit: Ils posaient ces questions. Une autre question
surgît aussi, quand on regarde les documents qui nous ont
été donnés par le ministre. Je fais
référence, toujours pour sapin, épinette, pin gris, qui
sont de 25 000 000 de mètres cubes, à un document:
Possibilités et disponibilités en matière ligneuse des
forêts publiques du Québec, qui a été
déposé par le ministre à l'ensemble des gens qui voulaient
l'avoir. À la page 17 de ce document, on parle de chacune des
unités de gestion, on parle de la possibilité globale. Une des
questions qui surgit: Est-ce que l'ensemble de ces
possibilités, que lorsque le ministre demande de remettre en
production le territoire, est calculé sur un territoire "at large" ou
hectare par hectare? Est-ce que le ministre, dans les calculs qu'il fait quand
il parle de la possibilité dans chacune des unités de gestion, si
on les prend une par une et quand il arrive à 25 000 000 de
mètres cubes, indique que ce qu'on va demander aux industries, c'est de
le faire hectare par hectare ou sur l'ensemble du territoire coupé, au
moment où elles le font ou sur l'ensemble du territoire à
aménager pour la partie qui ne sera pas coupée et qui devra
être régénérée année après
année?
Je vais laisser au ministre le soin de répondre à cette
première question et j'aurai d'autres interventions, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente, la possibilité sera calculée sur
l'unité d'aménagement du bénéficiaire, du
titulaire, mais le rendement va être fait hectare par hectare, selon le
couvert, selon le sol, etc. La moyenne de l'ensemble sera calculée sur
l'unité d'aménagement.
M. Jolivet: Dans la négociation que vous allez avoir, la
vérification annuelle...
M. Côté (Rivière-du-Loup): À
l'intérieur de l'unité d'aménagement, vous allez avoir
différents rendements, selon les sols, selon la qualité. Selon
les pentes, l'exposition, etc.
M. Jolivet: Que va-t-il arriver dans le cas où vous
êtes dans le secteur nord qui est difficile d'aménagement et de
rendement soutenu? Quelles sont les façons de procéder? Est-ce
que ce sera dans le contrat que vous allez signer ou dans le calcul de ta
possibilité entre l'industrie et vous? De quelle façon cela
va-t-il se faire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans le secteur
nord, il y a moins de variations entre les terrains ou le rendement hectare par
hectare. Ce sera sur de grandes superficies, je le répète, selon
l'unité d'aménagement, et les variations sont moins importantes,
puisqu'il y a beaucoup plus d'uniformité.
M. Jolivet: Oui, effectivement, selon le territoire. D'accord.
Mais les coûts de remise en production sont plus grands que ceux qu'on
pourrait trouver dans une forêt du sud où, dans certains cas, on
n'a même pas besoin de faire quoi que ce soit; on regarde la forêt
pousser et elle pousse. Il est sûr et certain qu'on va lui donner de
meilleures possibilités, mais, dans la forêt du nord, c'est
peut-être par le moyen de coupes différentes, par le ramassage du
bois l'hiver plutôt que durant l'été. Vous connaissez le
territoire, vous savez pourquoi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous avez
entièrement raison. Ce sont probablement les techniques de
récolte, dans le nord, qui vont faire toute la différence. Cela
fait partie de l'aménagement. On le dit, on le répète,
vous l'avez répété à maintes reprises, la
récolte fait partie intégrante de l'aménagement de la
forêt et la façon de le faire: plutôt que de le faire en
été, le faire en hiver, le faire avec des machines
différentes, tout cela... À l'article 45, on le dit
également: On tient compte "des techniques sylvicoles qui peuvent s'y
appliquer et des caractéristiques biophysiques de cette aire."
M. Jolivet: Cela veut dire que, dans certains cas, vous ne
demanderez pas... Le problème qui va exister... Je prends la question du
nord; dans la mesure où les gens vont chercher le bois et ne peuvent pas
faire du reboisement parce qu'ils "calent" à michenille avec les gros
"bulls" durant l'été, donc, ce qui va se produire, c'est qu'on va
laisser la forêt repousser par elle-même. On ne parlera donc pas de
reboisement à moins de faire du reboisement par les airs.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans le nord, il y
a des techniques de récolte. Il y a la régénération
par marcottage qui va s'établir, si on fait attention, selon la
façon dont on va récolter le bois ou dont on va s'y prendre.
Comme vous le mentionnez, il y a beaucoup de mousse, comment va-t-on faire? Ce
sont des techniques différentes dans chacunes des régions, en
somme.
M. Jolivet: Je pèse bien mes mots aussi parce que je ne
veux pas que l'on pense que c'est ce que je voudrais comme étant la
règle générale, mais plutôt comme l'exception. Dans
des cas comme ceux-là, dans les territoires non
réqénérés qui ont de l'arrérage, du
"backlog", serait-il possible, avec des gens qui ont des territoires de coupe
dans le nord, pour le temps que cela va prendre en termes de repousse, compte
tenu de la qualité du bois qui va survenir après 60 ans, de
négocier la possibilité de faire des travaux sylvicoles de
reboisement un peu plus dans le sud? Je parle de territoires où il y a
de l'arrérage.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, on souhaite que les territoires qui seront
affectés à un bénéficiaire ou à un titulaire
de contrat soient d'un seul tenant, de préférence. Si cela est
impossible, ce sera de deux tenants. Évidemment, il faut
régénérer, il faut dépenser les montants d'argent
qu'on a le moyen de dépenser en fonction des rendements. C'est un
investissement qu'on fera en forêt. On examinera avec beaucoup de
sympathie la possibilité de faire de meilleurs investissements, mais
sans pour cela négliger le nord dont vous parlez. À mon avis, il
ne faut pas le négliger.
M. Jolivet: C'est cela. Est-ce qu'on doit penser que lebois du nord, le bois de la zone pâte, dans certains cas, pourrait
servir à une forme de suppléance? Compte tenu du coût pour
aller chercher ce bois et des coûts de régénération,
le ministre pourrait indiquer que ce bois pourra servir de dépannage ou
de suppléance ou, du moins, l'obligation d'aller le chercher parce que
le bois est à maturité et, si on ne le ramasse pas, c'est du bois
perdu qui fait que la possibilité du sud est en danger à ce
moment-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. C'est
à envisager et cela nous fait réfléchir beaucoup, M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Sauf que, lorsque je pose cette question,
malheureusement, mon collègue d'Ungava me regarde avec de gros yeux.
M. Claveau: Très dangereux. M. Théorêt:
Cela arrive souvent.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je souligne qu'il
ne faut pas négliger de faire des travaux sylvicoles pour que la
forêt du nord se régénère. Une façon, c'est
de bien diriger nos exploitations forestières. C'en est une.
M. Jolivet: Dans un document que je possède, on fait
mention de l'unité de gestion 86 Harricana et on parle du volume total
marchand, des essences, de l'âge, d'allocation, etc., de la
disponibilité et de la possibilité nette annuelle extensive de 1
372 000 mètres cubes. On parle d'un volume disponible avec
aménagement intensif qui monte presque à 2 000 000 de
mètres cubes, avec des ruptures possibles de stocks variant entre 70 ans
et 90 ans. Pour aller à un niveau de coupe normal, admissible, si on ne
veut pas avoir des problèmes, on parle de 1 372 000 mètres en
cubes.
Cependant, on fait des remarques. Les remarques sont essentielles dans
le contexte de la discussion qu'on a à un autre niveau et qui est de la
responsabilité de votre ministre de tutelle, le ministre de
l'Énergie et des Ressources. C'est la menace lointaine de la
réalisation du fameux dossier NBR qui pourrait, pour les besoins de la
cause, être appelé phase 2 de la phase 1 de la Baie James. Mais,
en réalité, ce qu'on dit, c'est l'augmentation des
mégawatts demandés. Donc, si le projet NBR était fait, il
est évident que votre fameuse politique, qui a été la
mienne, qui a été celle de mes prédécesseurs et
qui, je l'espère, aura ses tenants dans le même genre
malgré la répartition nouvelle du territoire de 50 %
d'exploitation au nord et de 50 % d'exploitation au sud, va entraîner
quelques faillites, si jamais ce projet se réalisait. Mon
collègue d'Ungava me regarde encore une fois. Mais cela entraînera
des faillites, à moins qu'il n'y ait de l'aide substantielle.
Si on va récupérer du bois qui ne sera pas utilisable plus
tard, donc, pour lequel on ne fera aucun projet d'aménagement ou de
rendement soutenu puisque le bois n'existera plus, il sera noyé, sauf le
bois ramassé, comme le territoire ne sera plus disponible pour la
production de bois, il reste donc qu'il y a danger pour des compagnies qui
pourraient, dans ces circonstances, être mises en faillite. Est-ce que le
ministre est prêt à envisager immédiatement pour ces gens
la possibilité que, si jamais une telle chose se réalisait, ils
aient de l'aide dans un programme spécial, eu égard au fait
qu'ils n'auront plus de territoire? (16 h 45)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous parlez de
l'éventualité de Baie James 2, du projet NBR?
M. Jolivet: Je ne parle pas de la phase 2 de M. Bourassa, je
parle simplement de la phase 2 d'Hydro-Québec.
M. Claveau: Hydro-Québec ne touche pas à cela.
C'est la phase 2 de M. Bourassa.
M. Jolivet: Non? La phase 2 de M. Bourassa.
M. Côté (Rivière-du-Loup): La phase 2 du
projet NBR.
M. Jolivet: D'accord.
Une voix: On a le temps de changer la loi.
M. Claveau: Hydro-Québec, c'est la rivière La
Grande en haut...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les torts qu'un
projet semblable pourrait causer à l'industrie de cette région?
Si vous voulez mon idée là-dessus, c'est que, si le projet NBR
cause des torts à un industriel, cela ferait partie des coûts de
construction du projet NBR et on devrait les compenser. C'est mon opinion.
C'est la même chose qu'une expropriation, dans le fond, M. le
député.
M. Jolivet: Oui, M. le ministre, mais mon problème est
différent dans la mesure où le bois aura été
réparti. Avez-vous l'intention de vous faire... Je ne sais pas
quel terme employer parce que ce que vous venez de dire sera important.
Vous venez de dire qu'une partie du territoire du Québec ne sera pas...
En tout cas, cela me fait de la... Je reviens à ma question sur la
suppléance de l'autre jour. Je vais expliquer comme il faut ce que je
comprends. Vous êtes en train de me dire que ces gens seront
compensés dans la mesure où on expropriera un territoire sur
lequel ils auront eu à travailler, mais sur lequel ils n'auront plus
à travailler désormais. C'est bien beau de leur dire qu'on les
exproprie, mais, s'ils n'ont plus de bois, ils ferment. S'ils ferment, il faut
leur donner du bois quelque part pour les empêcher de fermer. La question
que je vous pose ici est importante. Est-ce que cela veut dire que vous allez
avoir du bois disponible pour ces gens-là? Si vous avez du bois
disponible pour ces gens-là, vous allez payer pour ces gens-là
seulement le coût des aménagements qu'ils ont mis là, en
infrastructure de routes, de ponts, de ponceaux et de mise en terre de certains
plants s'ils en ont mis. Je prends cette hypothèse.
Une fois qu'on a payé cela, cela ne leur donne pas du bois. Ils
n'auront pas de bois pour travailler demain matin. Il faut donc avoir un
nouveau territoire. Je comprends donc que le ministre va se faire une banque de
territoires. Je crois comprendre que cette banque de territoires s'appelle la
banque de suppléance. Lorsqu'on aura révoqué les contrats
d'approvisionnement, lorsqu'on aura révoqué les concessions
forestières, est-ce que je comprends bien le ministre si je pense que,
lorsqu'il repartagera l'ensemble du territoire, il ne les partagera pas en
entier? S'il ne le repartage pas en entier, est-ce qu'il va baser son
argumentation sur la possibilité annuelle de 18 000 000 de mètres
cubes de la forêt actuelle ou sur 23 000 000 de mètres cubes
annuellement? S'il se base sur 23 000 000 de mètres cubes annuellement,
cela veut dire qu'il instaure déjà toute l'histoire que l'on
répète depuis le début, c'est-à-dire qu'il va
donner des territoires eu égard à la possibilité
potentielle à être obtenue, négociée entre
l'industrie et le ministère, mais avec un degré potentiel
d'erreurs. Cela fait que la compagnie qui n'aura pas le rendement
déterminé dès le départ parce que le territoire
n'était pas ce qu'elle pensait, le ministre va pouvoir la
pénaliser. Bonne question. Donc, pour éviter de la
pénaliser, le ministre va lui donner un nouveau territoire quelque part.
Ce nouveau territoire, quelque part, est-ce que c'est cela que le ministre
appelle sa suppléance?
S'il appelle cela sa suppléance, je poserai donc mes questions
sur Matane, je poserai mes questions sur la troisième machine de F.F.
Soucy, je poserai mes questions sur la deuxième machine d'Amos, je vous
poserai des questions sur Val-d'Or et peut-être sur Matagami. Et,
là, on va se comprendre à propos de ce que j'expliquais l'autre
jour. Ce que je suis en train de comprendre, c'est qu'il y a deux
suppléances. La première pour des compagnies qui existent
déjà, cette suppléance étant donnée à
une compagnie qui n'a pas de bois à elle parce qu'elle n'a pas de
concessions, parce qu'elle n'a pas de contrats d'approvisionnement, parce
qu'elle s'approvisionne chez le privé ou chez REXFOR. C'est la
première suppléance.
La deuxième suppléance que j'ai compris, c'est qu'une
usine de pâtes et papiers qui a besoin de bois, elle va le chercher sur
son territoire, elle va le chercher sur le territoire du boisé
privé, elle va le chercher dans le résidu de sciaqe. Si elle va
chercher tout cela de cette façon et qu'à un moment donné,
pendant l'année x, l'usine de sciage ferme parce qu'elle fait faillite,
qu'elle "passe au feu" ou qu'elle a une grève ou un lock-out, à
ce moment le ministre lui donne un lieu pour aller chercher du bois, soit sur
le territoire de la scierie ou ailleurs. C'était le deuxième
droit de suppléance. Je veux bien comprendre ce que le ministre
entend.
Mme la Présidente, je m'excuse, mais le député de
Vimont qui est le vice-président...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Vimont.
M. Jolivet: ...me dérange. J'ai une question importante et
je pense qu'elle est importante, mais le sifflement, quant à moi, n'est
pas l'objet d'un discours. C'est l'article 36.
M. Théorêt: Mme la Présidente... M.
Jotivet: Je m'excuse.
La Présidente (Mme Bélanger): Effectivement, M. le
député.
M. Théorêt: ...vous entendiez mon sifflet?
M. Jolivet: Oui, c'est sérieux. M.
Théorêt: Je m'excuse.
M. Jolivet: Je suis en train de discuter d'un dossier bien
important.
La Présidente (Mme Bélanger): Je vous demanderais,
M. le député de Vimont...
M. Jolivet: Compte tenu qu'à Vimont il n'y a pas d'arbres
comme il y en a à La Tuque, je dois vous dire que je suis attentif
à cette question. II y a donc une question...
M. Théorêt! Mme la Présidente, tel que le
demande le député de Laviolette, je vais siffler en dedans
maintenant.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord, M. le
député de Vimont. M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: II y a deux droits de suppléance que je crois
comprendre. C'est important pour les usines. C'est important pour les
compagnies, c'est important pour les associations de savoir ce que le ministre
détermine par suppléance. Si la suppléance veut dire que
le ministre prendra tout le gâteau et qu'il va en partager 75 %, qu'il va
en garder 25 % pour des accroissements de production, pour de nouvelles
industries ou pour certaines industries, cette partie est importante. Je crois
comprendre que le ministre ne partagera pas le tout. S'il ne partage pas le
tout, il va y avoir de bonnes négociations et les gens qui nous
écoutent vont le comprendre facilement parce que là, ce qu'on va
faire, c'est qu'on va dire: Tu vas avoir un territoire, ton territoire a une
potentialité actuelle de tant, mais, si tu fais telle et telle chose, il
va avoir telle potentialité, mais si, pour des raisons diverses, ce
n'est pas fait, là on te tapera sur les doigts si tu n'as pas fait cela
comme on te l'a dit.
Je pense qu'il est important que les compagnies sachent dès
maintenant qu'on ne leur tapera pas sur les doigts pour le plaisir de leur
taper sur les doigts et qu'on ne mettra pas des gens en faillite pour les
mettre en faillite. C'est cela, ma question.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, on ne
mettra pas l'industrie en faillite. Ce n'est pas l'objet du présent
projet de loi. Au contraire, c'est de sécuriser son avenir, de
sécuriser les emplois du monde. Les volumes de la zone pâle dont
vous parlez, M. le député, ne sont pas inclus dans le calcul de
la possibilité de la région. D'accord? Vous parlez de deux
suppléances, d'accord, une suppléance pour des industries qui
n'ont pas...
M. Jolivet: Qui n'ont pas de concessions et n'ont pas de contrat
d'approvisionnement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Qui n'ont pas de
concessions actuellement et qui ne détiennent pas de permis de coupe.
C'est une suppléance. L'autre suppléance, c'est à
l'article 61.
M. Jolivet: C'est ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Le ministre peut
en tout temps autoriser le titulaire d'un permis d'usine de transformation du
bois à récolter à la place du bénéficiaire
dans une unité d'aménagement le volume de bois requis pour
produire les copeaux, les sciures et les planures que le-
bénéficiaire fait défaut de lui fournir, malgré une
convention expresse à cet effet." Cela veut dire s'il y en a un qui fait
défaut, à moins qu'il n'y ait conflit de travail ou autre, parce
que vous avez fait allusion à cette possibilité et dit que le
ministre ne doit pas s'ingérer dans un conflit de travail. Je suis
parfaitement d'accord. Dans ces cas-là, ce serait l'autre
suppléance, la deuxième suppléance.
M. Jolivet: II y a bien deux suppléances.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, ces
deux-là.
M. Jolivet: Bon. Je voudrais juste poser une autre question,
parce qu'il me reste seulement une minute, Mme la Présidente et je pense
que ce point est important. Quand j'aurai bien compris, si je comprends bien,
vous allez voir qu'il n'y aura pas de difficulté, quant à moi,
à l'accepter parce que je pense que c'est essentiel pour ies compagnies.
Vous parlez d'une suppléance -je ne l'aurais peut-être pas
appelée suppléance, j'aurais peut-être parlé de
forme d'allocation; en tout cas, vous avez le droit de l'appeler comme vous
voulez - pour les compagnies qui n'ont ni contrat d'approvisionnement, ni
concession. L'exemple typique, on va le donner, c'est F.F. Soucy. Elle
reçoit ses bois du privé et de REXFOR. N'ayant pas ces choses, il
faut qu'elle ait du bois pour survivre et pour cela tout le monde est d'accord.
Donc, cette forme de suppléance, si vous l'appelez comme telle, pas de
problème dans la mesure où c'est cela.
La deuxième, c'est dans le cas de ce que vous dites à
l'article 67 où, là, il y a des grèves, des lock-out, du
feu, etc. Effectivement, c'est la deuxième forme de suppléance.
On y reviendra plus tard. Ce qui m'inquiète, c'est quand vous associez
le mot suppléance à construction et accroissement. Cela
m'inquiète.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela ne
m'inquiète pas. C'est parce qu'on veut également qu'il y ait du
développement, favoriser l'implantation ou les augmentations de
production des usines. Vous allez voir dans la loi qu'il y a des
réserves forestières...
M. Jolivet: Est-ce que je peux vous arrêter, M. le
ministre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah oui!
M. Jolivet: Je veux simplement vous demander.*.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Joliette, votre temps est terminé.
M. Jolivet: Laviolette. Mme la Présidente, je pense que le
ministre me le permettra parce qu'une fois qu'on aura compris, vous verrez,
cela aidera l'adoption de certains articles. J'ai compris que le ministre m'a
dit "réserves". Selon ses termes, est-ce qu'on appelle cela
"réserves forestières" ou "réserves de bois"? Peut-on
appeler cela "réserves de bois".
M. Côté (Rivière-du-Loup): Réserves
forestières.
M. Jolivet: Réserves forestières. Si vous appelez
cela "réserves forestières", est-ce que je dois comprendre que
cela se passera de la façon suivante? Par exemple, vous allez, avec les
compagnies forestières, usine par usine, déterminer, en vertu du
projet de loi actuel que vous présentez et qui sera la loi
adoptée, celles qui auront le droit d'avoir un contrat
d'aménagement et d'approvisionnement forestier. À ces usines,
vous allez déterminer un territoire, mais, dans votre tête, comme
ministre, vous vous dîtes: Pour elles, c'est seulement 80 % du
territoire. Les 20 % du territoire qui restent, excluant la zone pâte,
parce que je pense qu'on ne peut pas la déterminer de la même
façon, me dites-vous que vous les gardez en réserve comme
ministre pour des bois de suppléance aidant à ta construction et
à l'accroissement de la capacité, que vous les gardez pour de
futurs développements que vous ne connaissez pas encore, en vous disant:
Il faut que j'aie quand même une réserve et cette réserve
forestière, si je l'ai, cela me permettra de mieux - excusez le mot
anglais - "manager" ma "patente"?
Une voix: Gérer.
M. Jolivet: Gérer. C'est cela. Gérer ma "patente".
C'est cela que vous me dites? Je crois qu'il y a première
suppléance, deuxième suppléance et réserve
forestière, ces trois-fà. Mais votre deuxième
suppléance, autre que celle de la grève et du lock-out, elle est
prise dans la réserve forestière.
M. Côté (Rivière-du-Loup): En gros, c'est
cela, M. le député de Laviolette. J'aurais des termes
peut-être un peu différents, mais on se comprend là-dessus.
On n'aura pas besoin d'attribuer tout le territoire pour tenir compte, disons,
des besoins actuels. Il restera des territoires qui vont permettre
l'accroissement de l'implantation et il y a de grandes réserves
forestières pour lesquelles il n'y a pas de demande actuellement.
Même si on donnait actuellement du territoire a Natashquan à
Soucy, ce n'est pas là qu'est le problème. Est-ce que cela
va?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Merci, Mme la Présidente. Étant
donné qu'on parle du manuel d'aménagement et des
possibilités, des différentes méthodes du calcul de coupe
et que, par le fait même, on se réfère à un
territoire et qu'on se réfère aussi au bois disponible sur ce
territoire en fonction des différents critères qu'on a
établis, j'aimerais revenir sur ce que je vous disais tantôt
concernant la Convention de la Baie James et du Nord québécois et
demander au ministre si... S'il ne m'écoute pas, il ne pourra pas
répondre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Excusez-mot, mais j'avais une question à vous
poser, M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Excusez-moi.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre a
deux oreilles. Il peut écouter d'un côté avec une et
écouter de l'autre côté avec l'autre.
M. Claveau: II entend avec une et il parle de l'autre. C'est
cela?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Comment savez-vous
cela, vous...
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...que j'ai deux
oreilles?
La Présidente (Mme Bélanger): Je connais sa
compétence.
Une voix: Mme la Présidente, restez neutre, s'il vous
plaît!
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Claveau: Je dois avoir le temps de m'allumer une
cigarette.
M. Théorêt: Elle est neutre. Elle a reconnu la
compétence du député de Duplessis tantôt.
Une voix: Ah oui?
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaîtî
M. Claveau: Étant donné que mon temps de parole
s'écoule, sans que...
La Présidente (Mme Bélanger): Votre temps est
arrêté, M- le député.
M. Claveau: Je voulais demander si, dans son manuel
d'aménagement qui découle, soit dit en passant, du manuel
d'intervention en milieu forestier... Est-ce que je me trompe? Est-ce que les
besoins, les priorités ou les droits qui sont reconnus aux Cris dans
l'exploitation de leurs lignes de trappe sur les terres de catégorie
III, tels que décrits dans la Convention de la Baie James, vont
être pris en considération, dans le calcul du potentiel de
matière ligneuse exploitable sur ces territoires?
M. Côté (Rïvière-du-Loup): Je vais
retenir votre question. Continuez. Je vais vous répondre exactement
là-dessus.
M. Claveau: On peut attendre quelques secondes. On peut suspendre
en attendant que le ministre ait une réponse à nous donner. (17
heures)
M. Côté (Rivière-du-Loup); C'est très
bien, M. le député. Dans la façon de conduire les
opérations forestières, nous allons tenir compte des lignes de
trappe dont vous parlez. Tout est dans la façon de faire, mais cela ne
diminuera pas la possibilité ou le rendement de la forêt. On y
retournera peut-être différemment, c'est-à-dire en tenant
compte de la façon dont le bois sera récolté,
peut-être tous les dix ou quinze ans, pour respecter les lignes de
trappe, mais cela ne diminuera pas les possibilités de la forêt
dans les terres de catégorie 3.
M. Claveau: D'accord. Dans les études sur lesquelles vous
allez sûrement vous appuyer pour réussir la capacité de
prélèvement de volume de bois dans la forêt sans entrer en
conflits avec le potentiel faunique qui est nécessaire pour la survie
des activités traditionnelles en milieu cri, vous fierez-vous aux
études faites par votre ministère ou par d'autres instances, ou
prendrez-vous en considération les études déjà
faites et reconnues par le Grand Conseil des Cris du Québec?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Nous avons
convenu, et vous étiez en commission parlementaire sur l'avant-projet de
loi, qu'un forum interministériel se pencherait sur les questions
d'application des plans de gestion à la demande des autochtones. C'est
ce qu'on nous a demandé et nous leur avons dit qu'on le ferait. Il
existe actuellement un comité du ministère qui, avec
l'association, examine les problèmes de trappage et les autres
problèmes dont vous parlez. Si on le fait, c'est parce qu'on a
l'intention de s'ajuster et d'en tenir compte.
M. Claveau: D'accord. Cela répond à ma
question.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement de la version anglaise est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Perron: L'amendement à la version anglaise? Non, non,
Mme la Présidente, pas pour le moment. Un instantl
M. Claveau: On refait le débat en anglais pour se
comprendre.
M. Perron: Je n'ai pas l'intention de faire le débat en
anglais.
Mme la Présidente, quand je me reporte à l'article 28,
j'ai toujours des craintes quant aux attitudes gouvernementales se rapportant a
ce qu'on appelle la forêt escomptée. Je sais que le ministre a
très bien compris le message lorsqu'on lui parlait de la forêt
électronique. Je ne relirai pas ce dont lui a parlé tout à
l'heure le député de Laviolette relativement à une
déclaration du ministre, te 1er octobre dernier, quant au 0,87
mètre cube l'hectare. Je pense qu'on se comprend là-dessus.
Je voudrais revenir au 1er octobre 1986, alors que le ministre disait
ceci: Je veux préciser que le calcul de ce que nos amis appellent la
forêt électronique est basé sur des réalités,
par exemple, sur des plantations québécoises de 45 ans
d'âge qui rapportent actuellement quatre mètres cubes l'hectare
dans les Cantons de l'Est. Ce calcul fait aussi référence
à d'autres pays, notamment à la Finlande où l'on peut
compter sur une moyenne de 2,5 mètres cubes l'hectare, ou à la
Suède où on compte généralement une variante de 2
à 3 mètres cubes l'hectare après aménagement. Ce
sont là des réalités tanqibles. C'est tangible en
Suède et c'est tangible aussi en Finlande. On s'entend
là-dessus.
Là où cela m'inquiète, c'est lorsque le ministre
dit: Dans cette optique, l'objectif d'un rendement de 1,23 mètre cube
l'hectare pour le Québec est fort conservateur et n'a rien
d'irréel. Mme la Présidente, lorsqu'on parle de 0,87 mètre
cube l'hectare, on peut dire que l'ensemble des forêts publiques du
Québec, quant aux possibilités actuelles en sapin,
épinette et pin gris, serait de l'ordre de 18 000 000 de mètres
cubes. Est-ce exact? Mais, lorsqu'on parle de possibilité avec remise en
production, chiffres de 1986, on parle de 25 370 000 mètres cubes. Cela
fait référence au 1,23 mètre cube l'hectare que le
ministre a mentionné dan3 son discours.
Ce qui m'inquiète, c'est qu'il prenne justement cette
différence entre 0,87 mètre cube et 1,23 mètre cube
l'hectare et qu'il la transpose en garantie ou en allocation. Je voudrais bien
que le ministre comprenne que, sur cette question de ce que l'on appelle les
effets escomptés, donc la forêt électronique, puis quand je
parlais des graines qui étaient toujours à Berthierville, c'est
ce qui m'inquiète. J'ai des craintes. L'Opposition en a et, sur cette
question, le livre blanc était aussi clair... Pas le livre blanc, mais
certaines déclarations faites antérieurement par l'ancien
ministre délégué aux Forêts étaient
très claires là-dessus. On a maintenu ce même discours au
cours des derniers mois où on a parlé de la forêt
québécoise.
Je voudrais bien que Le ministre me réponde là-dessus. Si
le ministre peut nous donner la garantie que ce n'est pas ce qui va être
fait pour les prochaines années, qu'il va se rallier à 0,87
mètre cube plutôt que s'aligner sur 1,23, ce serait une autre
paire de manches. Là, on pourrait arriver avec des allocations
données de la façon dont l'a mentionné mon collègue
de Laviolette.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, Mme la
Présidente. Pour répondre aux questions du député
de Duplessis, je dirai que c'est évident que, si on fait les travaux
sylvicoles, les travaux de reboisement où on favorise la
régénération naturelle, on améliore notre
forêt, notre volume. Si vous nous demandez de ne pas en tenir compte,
c'est comme nous demander de reboiser 200 000 000 à 250 000 000 d'arbres
sans escompter un rendement sur ces travaux, ce qui est contraire à
toute prévision. Si le député me disait: Vous
exagérez, vous mettez trop de rendement, peut-être qu'on pourrait
discuter là-dessus, mais ignorer complètement les travaux qui
seront faits. Les coupes d'éclaircies ou autres, ou le reboisement, on
ne peut pas l'ignorer dans le calcul. C'est un objectif, M. le
député, que je dis, dans mes discours, très conservateur,
mais, actuellement, les besoins de l'industrie, si vous continuez à lire
les discours que j'ai faits, on dit que depuis cinq ans, heureusement, on n'a
pas coupé tout le volume alloué. On avait autorisé 31 000
000 de mètres cubes de bois, on en a coupé 20 000 000 ou 21 000
000 de mètres cubes de bois. On n'en donnera pas plus que les besoins.
Les besoins actuels sont de cet ordre, mais l'objectif de production est de 25
000 000. C'est ce qui sera intéressant pour l'industrie; cela lui donne
la possibilité de prendre de l'expansion. Cela donnera peut-être
aussi la possibilité d'installer de nouvelles industries à des
endroits, mais c'est un objectif.
Quant aux besoins actuels, depuis les cinq dernières
années, l'industrie a eu besoin de 20 000 000 à 21 000 000 de
mètres cubes de bois. II y a une différence entre l'objectif et
les besoins d'aujourd'hui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Merci, Mme la Présidente. Compte tenu de ce que
vient de dire le ministre, quant à l'objectif lui-même face
à 1,23, cela tient compte de quel pourcentage de survie des plantations
après cinq ans?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Voulez-vous
répéter, s'il vous plaît!
M. Perron: De quel pourcentage... M. Côté
(Rivière-du-Loup): De survie?
M. Perron: ...de survie des plantations elles-mêmes
après cinq ans?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Actuellement, nous
obtenons en moyenne dans nos reboisements, et ce n'est pas le seul facteur qui
a augmenté le rendement de nos forêts, parce que le
député de Laviolette l'explique très bien là aussi,
mais, actuellement, on a un facteur de survie de 90 % dans les reboisements
d'aujourd'hui.
M. Perron: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On en tient compte
dans le calcul aussi du facteur de survie dont vous parlez.
M. Perron: Les 90 %, vous en tenez compte dans votre calcul?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On en tient
compte, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Ce ne sera pas long, Mme la Présidente. C'est
le calcul des disponibiliés. Lorsque vous dites que vous tenez compte
des 90 % dans le calcul, de quoi parlez-vous?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans le calcul des
possibilités.
M. Perron: Le calcul des possibilités.
J'aurais maintenant une autre question à poser au ministre
délégué aux Forêts, Mme la Présidente.
Lorsqu'on parle de possibilités et de disponibilités pour le
sapin, l'épinette et le pin gris, de volume en mètres cubes par
année, etc., est-ce que le ministre pourrait nous fournir la moyenne par
unité de gestion quant au total des volumes
disponibles pour le sciage et pour la pâte? La moyenne par
unité de gestion.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a 44
unités de gestion; je ne peux pas vous donner cela de
mémoire.
M. Perron: Est-ce que vous avez des chiffres récents
là-dessus?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On me dit qu'ils
sont écrits dans le manuel que vous avez devant vous.
M. Perron: Est-ce que c'est le plus récent que vous
avez?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est le plus
récent.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Mme la Présidente, le ministre a dit que le
taux de survie des plantations - bien que cela ne soit pas le seul
critère; il reste que c'est un critère sur lequel on peut
travailler actuellement - est de 90 % et que c'est le chiffre dont il se sert
pour le calcul de la possibilité. D'accord? Est-ce qu'il veut dire par
là que, quand il établit le taux de croissance de nos
forêts à 1,43 mètre cube annuellement à partir du
1er janvier au matin, est-ce que cela tient compte de ces 90 % ou si la
capacité n'est pas plus grande?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela tient compte
des 90 % et cela tient compte des travaux qu'on fait. C'est une partie.
M. Claveau: Est-ce que c'est un chiffre très conservateur
par rapport aux 90 % ou s'il y a vraiment possibilité d'aller plus
haut?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pardon?
M. Claveau: Est-ce un chiffre très conservateur par
rapport aux 90 %?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, quand on fait du reboisement, il y a une inspection qui
suit, il y a une vérification, et, ces dernières années,
nous avons un taux de survie de 90 % environ. Cela tient compte de ce fait
parce que cela a été vérifié au moyen de
placettes-échantillons placées ici et là à travers
des reboisements qu'on a faits.
M. Claveau: Je veux bien comprendre. Quand vous dites que vous
vous basez sur un taux moyen de 1,43 mètre cube l'hectare pour
établir le calcul de la possibilité et de l'accroissement...
Une voix: C'est 1,23.
M. Claveau: D'accord, 1,23; c'est une erreur de frappe. Si on dit
qu'on tient compte de 1,23 comme facteur d'accroissement et que ce sont les 90
%, là-dedans, est-ce qu'on calcule l'ensemble des 90 % de survie de nos
forêts jusqu'à présent ou est-ce qu'on extrapole par
rapport à ce qu'on va faire dans l'avenir?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a
certainement une extrapolation parce que c'est comme un jardin. Si vous semez
au printemps, vous allez extrapoler de récolter des carottes. Si vous
semez, si vous le faites, il y a une extrapolation. On tient compte de la
régénération naturelle qui existe aussi.
M. Jolivet: Je vais donner un exemple. C'est à peu
près l'équivalent du rêve de 300 000 000 de plants annuels,
1,23, quant à moi, M. le ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): Votre temps est
écoulé.
M. Jolivet: Ce que je veux dire, c'est que le ministre a
basé cela sur un rêve réalisable.
M. Claveau: Je vais expliquer ton rêve.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est
réglé.
M. Claveau: Est-ce que, comme le dit mon collègue, le
député de Laviolette, le chiffre de 1,23 est basé sur
l'hypothèse que l'on transplanterait 300 000 plants par
année?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pas
nécessairement.
M. Jolivet: 300 000 000.
M. Claveau: Oui, 300 000 000 de plants. J'ai de la misère
avec mes chiffres.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a d'autres
travaux qui peuvent se faire. 11 y a du reboisement, et le député
de Laviolette en a un peu parlé tout à l'heure, qui peut se faire
à d'autres endroits, dans d'autres secteurs où on peut
intensifier et diversifier nos programmes, pour faire en sorte d'atteindre le
même objectif et peut-être davantage. (17 h 15)
M. Claveau: Quel serait d'après vous le degré
potentiel d'augmentation, celui dont
vous rêvez, celui qui serait idéalement souhaitable et
réalisable dans l'augmentation de la capacité de production de
nos forêts? Que pourrait-on atteindre? Vous parliez d'endroits dans le
monde où il se faisait jusqu'à 8 mètres cubes
l'hectare.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien sûr
qu'en tant que forestier, je rêve un peu à une belle forêt.
J'avais vu durant la commission parlementaire l'ancien doyen de la
faculté venir nous dire qu'on pouvait facilement escompter doubler la
possibilité de la forêt si on la traitait comme il faut, si on
l'aménageait. Cela voulait dire 36 000 000 de mètres cubes de
bois comparés à 25 000 000 qui est l'objectif qu'on se donne.
C'est pour cela que je dis que, fort de cette expérience, de ces
connaissances, ce qu'on propose est conservateur.
Actuellement, les besoins de l'industrie sont de 20 000 000 à 21
000 000 de mètres cubes de bois. On escompte qu'il y a 30 % de la
régénération qui se fera par plantations; que 70 % de la
forêt, en faisant attention à nos méthodes de coupe, se
régénérera naturellement. C'est tout cela qu'on fait
là-dedans. Bien sûr que je peux rêver. Si on oriente notre
reboisement correctement, peut-être qu'on peut atteindre l'objectif qu'on
s'était fixé avec moins de 300 000 000 de plants, peut-être
avec 200 000 000, 225 000 000 ou 250 000 000 de plants, mais cela sera fait
d'une façon scientifique, basée sur les expériences et les
connaissances des professionnels de la forêt. Est-ce que cela va?
M. Claveau: Oui, je ne peux pas dire que cela ne va pas, mais il
reste que j'aurais...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Mme la Présidente, je voudrais revenir à
la réponse que m'a donnée le ministre tout à l'heure
lorsque je lui ai posé la question suivante: Est-ce que le ministre peut
nous fournir la moyenne par unité de gestion quant au total du volume
disponible dans le domaine du sciage et des pâtes? Je parlais de la
moyenne par unité de gestion. C'est vrai que j'ai le document en face de
moi, le document intitulé: Possibilités et disponibilités
en matière ligneuse des forêts publiques du Québec. C'est
vrai que je l'ai le document, mais ce que je n'ai pas dans ce document, c'est
le nombre d'hectares par unité de gestion. Comment puis-je calculer la
moyenne, que l'on parle de 0,87 ou de 1,23, si je n'ai pas le nombre d'hectares
nulle part dans le document. C'est ce que je voulais avoir. C'est ce que je
voulais dire tout à l'heure dans ma question.
M. Côté (Rivière-du-Loup): De mémoire,
je ne peux pas vous le dire. J'essaierai de vous le faire parvenir.
M. Perron: À moins que ce soit marqué dans le
document. Quelle page?
Une voix: Pages 34 et autres. Vous ne l'avez pas lu.
Une voix: Page 33.
M. Perron: Est-ce que vous l'avez lu, M. le député
de Vimont?
M. Théorêt: Non.
M. Perron: Alors, laissez-nous tranquilles de ce
côté-ci. On a assez de lecture à faire comme ça pour
comprendre les choses dont on parle.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On m'indique
qu'à partir de la page 33 la superficie est indiquée, la
superficie productive accessible brute.
M. Perron: D'accord, parfait. On peut faire les calculs
nous-mêmes, à moins que le ministre veuille nous les fournir, cela
nous aiderait. Est-ce que le ministre pourrait nous les fournir s'il les
a? Cela nous éviterait de faire le calcul, surtout en fin de
session.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Moi aussi, j'ai
assez de lecture et de travail à faire de ce temps-là.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Perron: Une dernière question, Mme la
Présidente. Est-ce que le ministre pourrait nous fournir les calculs
s'ils ont été faits par les fonctionnaires de son
ministère? Je comprends que le ministre n'a pas le temps de faire cela
avec le projet de loi 150. Il faut qu'il s'occupe du ministre de
l'Énergie et des Ressources avec sa loi 102. Est-ce qu'il pourrait nous
fournir le pourcentage par unité de qestion? Ou plutôt la
moyenne.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, ce sera fait
dès que possible.
M. Perron: O'accord, merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement de la version anglaise est adopté?
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente. La
Présidente (Mme Bélanger): Est-ce
que l'article 28 tel qu'amendé est adopté?
M. Perron: J'ai toujours des craintes par rapport aux effets
escomptés. Mais adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
29.
M. Perron: Adopté tel qu'amendé, n'est-ce pas?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, tel
qu'amendé. L'article 28 est adopté tel qu'amendé.
J'appelle l'article 29. M. le ministre.
Chemins en milieu forestier
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 29 se
lit comme suit: "Nul ne peut construire sur les terres du domaine public un
chemin sans se conformer aux normes d'intervention forestière prescrites
en vertu de l'article 166."
Les objectifs visés sont identiques à ceux de la Loi sur
les terres et forêts actuelle. Le principal changement introduit la
définition de chemin forestier dont la construction est
spécifiquement autorisée par le ministre. Avec cet article, on
veut assurer le respect des normes de construction de façon à
protéger l'environnement et à éliminer les constructions
illégales de chemins en forêt. Cela va contribuer à une
meilleure planification de l'exploitation des autres travaux forestiers. En
même temps, cela nous aidera à éviter le gaspillage de la
forêt en ayant des plans et devis, des directives concernant la
construction des chemins. Cela va?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Ouplessis.
M. Perron: Vous me permettrez sûrement, puisque l'article
29 parle de l'article 166, de me reporter directement au paragraphe 5° de
l'article 166 qui dit: "le tracé et la construction des chemins". Par
contre, l'article 166 lui-même, selon son libellé, au
début, ditî "Le gouvernement peut, par voie réglementaire,
prescrire, à l'égard des forêts du domaine public, des
normes d'intervention portant sur:..." Alors, c'est toujours par voie
réglementaire.
Je voudrais toucher cette question de voie réglementaire qui est
mentionnée d'ailleurs dans plusieurs articles du projet de loi 150. On
maintient même ces voies réglementaires qu'on retrouve dans le
projet de loi; même si on apports des amendements, on maintient toujours
cette question de voie réglementaire. Quant à nous, de
l'Opposition... Je comprends que le ministre a déposé le synopsis
de la réglementation et que, s'il dépose les rèqlements
qui pourraient découler de la loi 150, cela fera une bonne liasse de
paperasse à nous livrer, mais nous sommes extrêmement
intéressés à l'obtenir. Nous demandons à nouveau
aujourd'hui au ministre de déposer au complet les règlements se
rattachant à l'ensemble de ce projet de loi. Si le ministre maintient
qu'il n'y est pas intéressé, je voudrais qu'il se
réfère... Je vais donner certaines explications quant aux
possibilités qu'a l'Opposition d'obtenir la réglementation. C'est
déjà arrivé dans le passé et, dans le cours de mon
allocution, je vais démontrer comment il est possible qu'un ministre du
gouvernement libéral puisse répondre d'une façon positive
à l'Opposition lorsqu'elle fait une demande de
réglementation.
Lorsqu'on parie de réglementation, en ce qui concerne le
contrôle de l'activité parlementaire, il est possible à
l'Opposition de déposer un amendement afin que le ou les projets de
règlement soient publiés dans la Gazette officielle du
Québec. Un avis y est joint indiquant dans que! délai ce
projet sera étudié en commission parlementaire. Je vais continuer
en vous mentionnant les grandes lignes et, par la suite, je vais toucher au
fond. Un exemple illustre cette proposition. À la dernière
session, le projet de loi 19, Loi modifiant la Loi sur l'assurance automobile,
a été sanctionné. Il contient, à l'article 3
modifiant l'article 155.1, la proposition qu'un projet de décret soit
déposé devant la commission de l'aménagement et des
équipements. Ce projet peut être adopté à
l'expiration des 30 jours suivant le dépôt du rapport de cette
commission devant l'Assemblée nationale. Ce projet de loi a
été parrainé par M. Marc-Yvan Côté, ministre
des Transports.
Nous nous posons la question suivante: Pourquoi ne pas uniformiser cette
procédure dans toutes les lois qui sont déposées par
l'actuel gouvernement, surtout en ce qui concerne les décrets et les
règlements? Je voudrais me reporter ici au projet de loi 19, Loi
modifiant la Loi sur l'assurance automobile, présenté le 27 mars
1986 et sanctionné le 19 juin 1986. À l'article 3 qui modifie
l'article 155.3 de la loi, deuxième alinéa: "Le projet de
décret est déposé devant la commission - c'est un
amendement qui a été accepté par le ministre à la
demande de l'Opposition - de l'aménagement et des équipements. Il
peut être adopté à l'expiration des 30 jours suivant le
dépôt du rapport de cette commission devant l'Assemblée
nationale."
M. le Président, à ce moment-là, il est permis
à l'Opposition, lorsque arrivera le temps opportun, de déposer un
amendement -s'il y a lieu, bien entendu - à moins que le ministre ne
dépose ses règlements demain matin. Il est possible pour
l'Opposition d'inscrire un amendement disant que le
gouvernement publie le projet de règlement dans la Gazette
officielle du Québec avec un avis indiquant le délai
après lequel ce projet sera déposé devant la commission
parlementaire élue - dans ce cas-ci, ce serait la commission de
l'économie et du travail - et indiquant qu'il pourra être
adopté après l'expiration des 30 jours suivant le
dépôt du rapport de cette commission devant l'Assemblée
nationale. Le gouvernement peut, par la suite, modifier le projet de
règlement. Il doit alors, dans ce cas, publier le projet modifié
dans la Gazette officielle du Québec, dans un avis indiquant
qu'il sera adopté sans modification à l'expiration des 30 jours
suivant cette publication. Le règlement entre en vigueur à la
date de sa publication dans la Gazette officielle du Québec ou
à une date ultérieure qui y est indiquée.
Mme la Présidente - on change de président et de
présidente - je vais regarder avec mes collègues de quelle
façon nous allons procéder dans les prochaines heures, afin
d'apporter un amendement quant à la réglementation
elle-même. Cela n'a plus de bon sens, le synopsis qui a été
déposé nous donne les informations générales, mais
ne nous donne pas les informations sur le fond quant à chacun des
articles des règlements concernés. On sait que ce projet de loi,
qui est un projet de loi nouveau, qui est un projet de loi-cadre, apporte
beaucoup de réglementation.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, en présentant notre projet de loi, nous sommes
régis par la Loi sur les règlements? c'est le projet de loi 12 de
cette année. On vous a dit que l'on vous remettrait un synopsis et c'est
exactement ce que l'on vous a remis. La plupart des règlements dont il
est fait mention dans le synopsis existent actuellement. On parle de chemins,
il n'y en a pas beaucoup sur les chemins, mais c'est un règlement sur
les chemins qui existait. C'est ce qu'on va reproduire, mais on attendait
d'avoir l'accord sur le projet de loi avant de les colliger, de les mettreensemble, selon les amendements qu'il y aurait en cours de route. Cela peut
être un dépôt plus complet. On aurait pu prendre la plupart
de ceux qui existaient et dire: sous réserve de modifications
après amendements ou après discussion de la Loi sur les
forêts.
M. Perron: M. le ministre, est-ce qu'il y a actuellement de la
réglementation de prête en rapport avec le nouveau projet de
loi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. La grande
majorité existe actuellement.
M. Perron: C'est une reconduction de ce qui existe?
M. Côté (Rivière-du-Loup); En grande partie,
oui, en très grande partie. Je vous montre ici le règlement sur
les chemins forestiers sur les terres publiques relevant du ministre de
l'Énergie et des Ressources. Il régit la construction des chemins
forestiers. Ce règlement sera influencé par le Guide des
modalités d'intervention en milieu forestier. On vous dit que le guide
des modalités fera partie d'un règlement, en grande partie. Les
chemins forestiers ou autres seront influencés par le guide que l'on a
déposé.
M. Perron: Mme la Présidente, puisque l'on parle de
réglementation, est-ce que le ministre a en main le règlement? On
dit à l'article 167, par exemple: "Le gouvernement peut, par voie
réglementaire: 1 déterminer les règles de calcul des
droits exigibles du titulaire d'un permis d'intervention." Est-ce qu'il a ce
règlement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est dans le
synopsis.
M. Perron: Oui, mais il ne s'agit pas du synopsis. On parle sur
le fond.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On vous donne les
calculs. Le fond est là.
M. Théorêt: Question de règlement, Mme la
Présidente. (17 h 30)
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est presque le
règlement, la discussion là-dessus est toute là...
La Présidente (Mme Bélanger): Sur une question de
règlement, M. le député de Vimont.
M. Théorêt: Nous sommes toujours à l'article
29, Mme la Présidente, et j'ai beau lire l'article 29, je n'y vois rien
qui concerne les règlements...
M. Perron: Je m'excuse, Mme la Présidente, mais on parle
à l'article 166 des règlements... À partir de l'article
29, peut-être le député de Vimont pourrait-il aller voir
l'article 166 et constater qu'il s'agit de réglementation qui devrait
être faite ou qui est déjà faite par le gouvernement.
M. Théorêt: L'article 29, Mme la Présidente,
ne parle en rien du règlement.
M. Perron: L'article 29 fait référence à
l'article 166...
M. Théorêt: ...et vous me référez
à
l'article 166...
M. Perron: C'est cela. Je renvoie à l'article 166 et
à l'article suivant, 167, qui parle toujours de voie
réglementaire. L'article 167 est touché dans un autre...
M. Théorêt: D'accord.
M. Perron: C'est que nous avons étudié un peu le
projet de loi.
M. Théorêt: C'est bien, cela.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si vous le
permettez, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...pour
répondre au député de Duplessis. Quand on parle, à
l'article 167, des règles de calcul, vous les retrouvez pas mal dans le
synopsis. C'est plutôt complet: les droits exigibles pour les permis
d'intervention et les modes de...
M. Perron: Je pourrais vous dire, en concluant sur l'article 29,
Mme la Présidente - il y a peut-être un de mes collègues
qui voudra intervenir par la suite - en ce qui concerne l'Opposition, que cela
va faire partie d'une des demandes que nous allons faire par amendement,
touchant certains règlements que nous avons prévus à
l'intérieur du projet de loi 150.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Des
règlements que vous prévoyez...
M. Perron: On ne parle pas de synopsis, on parle de
règlements existants ou qui existent de par la loi actuelle ou la loi
nouvelle, qui vont demeurer en place sans changement, et on parle surtout de
règlements que le ministre a sûrement en main relativement
à certains articles du projet de loi 150 qui mentionne une voie
réglementaire.
La Présidente (Mme Bélanger): II n'y a pas de
commentaires, M. le ministre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 29 est-il
adopté?
M. Perron: Un instant, Mme la Présidente! Mon
collègue de...
M. Claveau: J'avais demandé la parole depuis
tantôt...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Merci, Mme la Présidente. J'avais cru que le
député de Vimont avait demandé la parole pour s'exprimer
sur l'article, mais enfin. C'est pour cela que j'attendais.
Mme la Présidente, j'aimerais demander au ministre si l'article
29, qui se réfère aux normes d'intervention, soit de se conformer
aux normes d'intervention en milieu forestier et à la
réglementation, prend en considération tout l'aspect de la
sécurité sur les chemins forestiers. Le gouvernement garde-t-il
son mot à dire dans les questions de sécurité? Vous vous
souviendrez, M. le ministre, que je ne pose pas la question sans raison,
puisque cela a été soulevé, entre autres, par les
syndicats, les travailleurs de la CSN-Forêt.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On parle, M. le
député, de chemins et de sécurité?
M. Claveau: Qui régit la sécurité sur les
chemins de chantier en forêt?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans le synopsis
sur les règlements qu'on vous a remis, à la section 5, cette
section va établir les normes que tout intervenant doit respecter lors
de la construction et de l'amélioration de chemins routiers. On y traite
notamment des aspects suivants: des documents nécessaires à
l'obtention du permis de construction, de la traverse d'une voie ferrée
- c'est pas mal sécuritaire - de l'obligation de tenir compte de
l'ensemble des ressources lors de la localisation des chemins, de la
localisation des dimensions de la capacité des ponts, de la localisation
et de l'installation des ponceaux qui sont dans...
M. Claveau: ...oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...de la
stabilisation des remblais des chemins, de la localisation et de
l'aménagement des carrières et des sablières.
M. Claveau: M. le ministre, je comprends ce que vous me dites,
mais il y a plus que cela dans la sécurité routière,
surtout quand on dit à l'article 34 qu'il n'y aura pas de
responsabilité civile en fonction d'un accident ou quoi que ce soit qui
pourrait arriver sur un chemin de chantier. Ce que j'aimerais savoir, c'est qui
est responsable des normes de transport sur les chemins de chantier. Ma
préoccupation vient de cette photographie - je ne sais pas si vous
l'avez vue - où vous avez la présentation d'un produit Manac, un
camion forestier d'une possibilité de 225 pieds de long, de 15 pieds de
large et de 800 000 livres de charge. Imaginez-vous, M. le
ministre, qu'on ne sait pas où cela va s'arrêter, cette
affaire-là, quand vous avez une machine comme cela qui se promène
dans le bois, que vous avez des travailleurs forestiers qui se promènent
avec leurs petits "pickups" à côté de cela, que vous avez
des "bûcheuses" qui passent ici et là, des chasseurs, des
trappeurs cris dans tout cela. Jusqu'où va aller la limite, quand
va-t-elle s'arrêter? On va avoir des camions de 600 pieds de long avant
longtemps, si cela continue. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui réglemente
cela, qui régit les normes de largeur des chemins, de hauteur des
chemins, des ponts, des garde-fous, pour l'utilisation de machineries
semblables? Vous conviendrez avec moi qu'il ne s'agit pas là d'un
Tonka.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, la compagnie Manac est une bonne compagnie
québécoise qui manufacture des fardiers.
M. Claveau: C'est une belle réalisation, j'en
conviens,
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela me fait
plaisir de le souligner. Sur la circulation en forêt et sur les chemins
forestiers, on établira des normes concernant l'arrimage des
véhicules, la masse totale de la charge des véhicules, la
signalisation, l'entretien des chemins et des ponts et les conditions de
circulation en forêt. On y traitera également des conditions de
circulation de la machinerie en forêt afin d'assurer la
préservation de la forêt et de la
régénération naturelle et, surtout, des aires qui ont
été régénérées artificiellement.
M. Claveau: Cela veut dire qu'à partir du moment où
un chemin forestier est un chemin, peut-être pas considéré
comme un chemin public catalogué, mais il reste que la circulation n'est
pas restreinte - que je sache, tout le monde peut y aller - si on s'engage sur
un chemin forestier pour aller, ne serait-ce, qu'à la perdrix, on est
certain que le chemin va être fait en fonction de normes de
sécurité pour que je ne risque pas de me faire "bulldozer", -
excusez l'expression - par un mastodonte de la sorte.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si quelqu'un va au
milieu des activités forestières... Évidemment, un chemin
forestier, ce n'est pas un chemin...
M. Claveau: Quelquefois, les activités sont à 50
milles ou 75 milles de l'usine et il n'y a aucune activité le long du
chemin d'accès.
M. Côté (Rivière-du-Loup):
Généralement, les gens qui s'aventurent sur les chemins
forestiers, lorsqu'il y a des activités forestières, tiennent
compte des véhicules qui y circulent, même si ces véhicules
sont hors normes sur les routes régulières, les routes publiques.
Un chemin forestier demeure un chemin forestier, mais à des fins
spécifiques, pour l'exploitation forestière. C'est évident
qu'il y a des véhicules, des tracteurs, des débusqueuses, des
véhicules qui sont hors normes sur les routes publiques sur lesquelles
la population circule. C'est évident que c'est différent et il
faut que cela le soit.
M. Claveau: Je vous donnerai un exemple. Vous avez sûrement
entendu parler de la route 800 qui relie Lebel-sur-Quévillon à
Matagami, qui est en soi un chemin forestier, mais qui est la seule voie
d'accès qu'on a dans le moment pour pouvoir couper court entre les deux
villes.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vous demande
pardon. La route Amos-Matagami n'est pas une route forestière.
M. Claveau: Je parle de la route 800, Lebel-sur-Quévillon,
Comtois, Matagami, en passant... En fait, sur la route 800, il y a un pont qui
manque, vous le savez. Il faut faire le tour par la route 805. C'est une
véritable voie publique. Durant l'été, en tout cas, il y a
une circulation constante. C'est toujours un chemin forestier. Actuellement,
que je sache, Barrette et Saucier voyage avec des quatorze pieds de large.
Là, on est rendu à quinze pieds sur la photo que je vois. J'ai
déjà rencontré des quatorze pieds dans des courbes et cela
fait déjà un peu large. Là, c'est rendu à quinze
pieds. Cela va être 18 pieds avant longtemps? Je ne sais pas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y aura de la
signalisation sur ces routes pour l'indiquer. Les gens qui s'y aventurent en
tiennent compte. Si vous voulez suggérer un amendement pour
réduire les camions à des camions ordinaires, vous mettrez toute
l'industrie en faillite. C'est cela que vous voulez faire?
M. Claveau: Tout ce dont je veux m'assurer, c'est que les routes
aient des largeurs adéquates, que les fonds de chemins soient
suffisamment bien faits pour assurer une circulation avec une marge de
sécurité raisonnable pour les chasseurs, les trappeurs, les
prospecteurs, les gens qui gagnent leur vie en forêt, tous ces qens qui
circulent en forêt pour toutes sortes d'autres raisons.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vous ferai
également remarquer que l'industrie paie une bonne partie de la
construction de
ces chemins.
M. Claveau: Le gouvernement aussi. Le gouvernement fait sa part
aussi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pas toujours. Ceux
qui s'y aventurent devront tenir compte de la signalisation et se conduire en
conséquence pour éviter les accidents, c'est certain.
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 29 est
adopté. J'appelle l'article 30.
M. Perron: II y a aussi un amendement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. "Nul ne peut
construire sur les terres du domaine public un chemin autre qu'un chemin
forestier sans avoir obtenu au préalable du ministre une autorisation
portant sur la largeur de son emprise et la destination des bois
récoltés à l'occasion de sa construction. "Un chemin
forestier est un chemin construit sur une terre du domaine public en vue de
réaliser des interventions forestières en vertu de la
présente loi."
C'est une définition, M. le député de Duplessis.
L'amendement que je propose se lirait comme suit: L'article 30 du projet est
modifié par le remplacement, dans la première ligne du premier
alinéa, des mots "sur les terres du domaine public" par les mots "en
milieu forestier".
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est-il
adopté?
M. Perron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté. L'article 30?
M. Perron: Mme la Présidente, je pourrais vous dire qu'au
nom de l'Opposition je suis très heureux de voir cet article et je
trouverais intéressant que tous les autres articles ressemblent à
celui-là parce qu'il est clair. Je trouve extrêmement
intéressant de voir qu'on a enlevé la partie qu'il y avait dans
l'avant-projet de loi qui disait: À moins que le gouvernement n'en
décide autrement ou quelque chose du genre. Nous, de l'Opposition,
adoptons cet article.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 30, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 31.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 31 se
lit comme suit: "Nul ne peut exécuter des travaux de construction ou
d'amélioration d'un chemin forestier s'il n'est titulaire d'un permis
d'intervention délivré par le ministre en vertu du chapitre III
de la présente partie." C'est un article...
M. Perron: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Pour nous, cet article ne fonctionne pas, tel que
libellé. Je veux mentionner au ministre délégué aux
Forêts et aux ministériels, par votre intermédiaire, Mme la
Présidente, que l'avant-projet de loi sur les forêts
prévoyait que le ministre pourrait déterminer par
règlement les conditions et circonstances pour rembourser le coût
de construction d'un chemin forestier. Or, ce pouvoir est malheureusement
absent du projet de loi 150. Pourtant, le livre blanc, à la page 49,
annonçait ie maintien du programme actuel et sa modification par trois
points complémentaires dont le principal qui portait à 100 % la
subvention des chemins forestiers construits dans la zone pâte,
c'est-à-dire au nord du 50e parallèle environ.
Le projet de loi 150 devrait être modifié, selon nous, pour
prévoir un plan indiquant le développement de la voirie
forestière principale sur une base de cinq ans qui serait un outil
pratiquement indispensable pour la préparation des plans quinquennaux
qu'exigera le ministre de l'Énergie et des Ressources. Il pourrait
judicieusement faire partie de l'engagement pour le ministre de mettre à
la disposition du bénéficiaire des données qui lui seront
nécessaires. L'industrie forestière n'ira pas récolter le
bois situé dans la zone pâte s'il n'y a pas d'aide
financière pour développer un réseau routier forestier
principal.
Mme la Présidente, je voudrais ici me reporter à la page
49 du livre blanc Bâtir une forêt pour l'avenir. Je ne lirai
pas l'ensemble...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! Nous n'entendons pas l'intervention du
député de Duplessis.
Une voix: Je n'ai pas dit un mot.
M. Perron: Mme la Présidente, je suis à la veille
de faire comme vous et de me choquer. Je n'ai pas l'intention de lire la page
49 au complet. M. le ministre, vous êtes un homme très calme et
très compréhensif face à l'Opposition et ce, contrairement
à vos collègues ministériels.
Mme la Présidente, je n'ai pas l'intention de lire, à
l'intention du ministre, l'ensemble de la page 49 concernant
l'accessibilité aux territoires de production, mais je veux qu'il prenne
conscience de ce qui est écrit à la page 49 et qui se lit comme
suit: "À ce programme de base se
greffent trois programmes complémentaires: premièrement,
une subvention additionnelle pouvant atteindre 50 % dans le cas des chemins
forestiers construits dans la zone pâte; deuxièmement, un
pourcentage additionnel pouvant atteindre 40 % pour les ponts de 100 000 $ et
plus; troisièmement, une participation à 50 % au coût
d'entretien des ponts du réseau avec une franchise de 1000 $.
L'entretien des chemins d'accès sera à la charge des
industriels." (17 h 45)
Mme la Présidente, si je me reporte maintenant à l'ancien
article 13, c'est-à-dire l'article 13 de l'avant-projet de loi, Loi sur
les forêts, il était libellé comme suit: "Le ministre peut,
dans les cas, les conditions et les circonstances prévus par
règlement, rembourser au titulaire d'un permis accordé selon
l'article 12 le coût de construction d'un chemin forestier jusqu'à
concurrence du montant qu'il détermine."
En principe, nous étions d'accord avec cet article de
l'avant-projet de loi, mais, par contre, on ne le retrouve pas à
l'article 31 du projet de loi 150. Tout d'abord, est-ce que le ministre a
l'intention de déposer un amendement concernant l'article 31 relatif aux
subventions aux chemins forestiers?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, Mme la
Présidente, je n'ai pas l'intention de déposer d'amendement quant
à la contribution du ministère pour la construction de chemins
forestiers.
Actuellement, le ministre de l'Énergie et des Ressources peut, en
vertu de l'article 12 de sa loi et, aussi, en vertu des lois régissant
l'administration publique: Les fonctions et pouvoirs du ministre comprennent:
la gestion et l'octroi des droits de propriété et d'usage des
ressources forestières, hydrauliques, minérales et
énergétiques du domaine public, et, 5°, la construction et
l'entretien de chemins forestiers. Le ministre peut le faire en vertu de la Loi
sur le ministère de l'Énergie et des Ressources.
M. Perron: Maintenant...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Voilà
pourquoi cela se fait actuellement et ce n'était pas prévu
ailleurs que là non plus, et en vertu des lois sur l'administration
publique. Cela fait partie des programmes que le gouvernement peut instaurer de
temps à autre et il n'est pas nécessaire de les mettre dans une
loi comme programmes à 40 % ou à 50 %.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Le ministre conviendra avec moi sûrement - il ne
sera peut-être pas d'accord, mais il va comprendre ce que je vais dire de
toute façon - que nous avons, de notre côté, comme membres
de l'Opposition...
Des voix: ...
M. Perron: Mme la Présidente, est-ce qu'il serait
possible...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Perron: ...que les "chiqueux de guenilles" de l'autre
côté arrêtent de parler pendant qu'on parle?
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaîtl M. le député de Duplessis.
M. Perron: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Peut-être que
M. le ministre va comprendre, mais je ne suis pas sûre qu'il va
entendre.
M. Perron: D'abord, est-ce que je pourrais savoir pourquoi le
ministre a enlevé l'article 13 de l'avant-projet et ne l'a pas inclus
dans le projet de loi 150?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est parce qu'on
s'est aperçu, M. le député, que ce n'était pas
nécessaire, étant donné que c'était
déjà inclus dans la Loi sur le ministère de
l'Énergie et des Ressources.
M. Perron: D'accord, mais j'allais dire tout à l'heure,
avant que les collègues ministériels n'interviennent au moment
où je parlais, que je veux bien avoir confiance dans le ministre
délégué aux Forêts, mais j'ai certaines craintes de
ne pas voir cet article inclus à l'intérieur de l'article 31.
Vous savez que, là-dessus, mon opinion est déjà faite. Je
n'ai pas tellement confiance aux attitudes du ministre de l'Énergie et
des Ressources dans l'éventualité où il amende
lui-même la loi, ce qui créerait énormément de
problèmes et d'inquiétude pour les industries forestières.
On sait qu'un programme existe actuellement; il va exactement dans le sens qui
a été mentionné, à moins que je ne me trompe, et il
est inscrit dans le livre blanc.
Je voudrais savoir si le ministre lui-même entend faire en sorte
que son collègue, le ministre de l'Énergie et des Ressources,
maintienne définitivement ce programme en place, surtout en ce qui a
trait au coût de construction des routes par les industries
forestières, car on sait que ce sont ces dernières qui devront
absorber la grande majorité des coûts.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne peux pas
m'engager sur le budget qui sera adopté par l'Assemblée nationale
pour ce que l'on discute actuellement. Le programme de la contruction de
chemins, à mon avis, était un bon programme. C'est encore un bon
programme et l'on essaiera de le maintenir ou on le maintiendra selon nos
moyens financiers, selon notre capacité financière de le
réaliser.
M. Perron: D'accord. Je dis d'accord, mais je ne suis pas
nécessairement d'accord avec le ministre concernant la capacité
financière. Il y a des priorités à établir. Pour
moi et pour les membres de l'Opposition, l'une des grandes priorités,
c'est l'aide financière aux industries forestières quant à
la construction des chemins forestiers. Cela dépend
énormément du gouvernement, des subventions qui devraient
être allouées dans des cas comme ceux-là pour permettre
d'aller chercher les approvisionnements, surtout les approvisionnements
éloignés, afin de permettre à notre forêt publique,
plus au sud, de se régénérer.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous savez, M. le
député, les Américains nous reprochent actuellement de
subventionner notre industrie à outrance quant aux droits de coupe ou
d'autres façons. Toutes ces questions ont été
examinées lors de l'enquête. Ils sont venus au début du
mois de novembre pour faire enquête, vérifier des réponses
qu'on leur avait fournies. Je crois qu'il ne nous sert à rien de
subventionner - la construction de chemins n'est pas nécessairement une
subvention - il faut faire attention à ces décisions. Si le
client nous facture en droits d'importation, on n'est pas avancé du
tout.
M. Jolivet: Mme la Présidente, j'écoute avec
attention ce que le ministre est en train de dire. C'est intéressant ce
qu'il dit. J'ai deux ou trois questions à lui poser ensuite. Il y a des
gens qui n'ont pas le droit de parole ici et qui dérangent le monde.
M. Maltais: Commencez par vous taire. Cela fait dix minutes...
Écoutez, ne charriez pas.
M. Jolivet: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Maltais: Commencez par donner l'exemple. D'accord?
M. Jolivet: Je ne parle pas...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre, M.
le député de Laviolettel J'ai compris le message. La personne
concernée ne parle plus dans le moment.
M. Jolivet: Il y a deux personnes. Il y a le recherchiste du
Parti libéral et il y a le whip adjoint du Parti libéral qui n'a
pas affaire ici. Même le Parti libéral a refusé sa
présence. On avait proposé une motion pour qu'il soit là
et elle a été refusée.
M. Cusano: Mme la Présidente.
M. Maltais: Si vous voulez que l'on applique te règlement,
on va l'appliquer.
Une voix: II n'y a pas consentement. Il n'est pas membre de la
commission.
M. Cusano: Question de règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant! N'importe
quel député peut assister à une commission parlementaire,
même s'il n'est pas membre.
M. Jolivet: Ce n'est pas ce que j'ai dit, Mme la
Présidente.
M. Cusano: Pour l'information de mon collègue de
Laviolette, peut-être qu'il ne le sait, mais je suis membre de la
commission depuis longtemps.
Une voix: Vous, vous ne l'êtes pas.
M. Maltais: Vous, vous ne l'êtes pas; vous êtes ici
par consentement.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre!
M. Perron: Mme la Présidente, question de
règlement.
M. Jolivet: Mme la Présidente, je pense que je suis
prêt à admettre qu'effectivement j'ai fait une erreur; je l'admets
publiquement, Mme la Présidente. J'ai toujours accepté mes
erreurs et tout le monde me connaît ainsi. Je m'excuse auprès du
député de Viau. Je croyais qu'il n'était pas membre de la
commission.
La Présidente (Mme Bélanger): II est membre de la
commission.
M. Jolivet: S'il est membre de la commission, je m'excuse
auprès de lui.
La Présidente (Mme Bélanger): Même s'il n'est
pas membre, M. le député de Laviolette, un député
qui n'est pas membre d'une commission a le droit d'assister à une
commission parlementaire.
M. Jolivet: Effectivement, mais pas celui de déranger.
La Présidente (Mme Bélanger): Naturellement. M. le
ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'aimerais
ajouter, M. le député de Duplessis, que, même si vos
craintes étaient fondées - elles ne le sont pas parce que j'ai
entière confiance dans le ministre de l'Énergie et des Ressources
- je garderais quand même le pouvoir d'agir de la façon dont vous
le souhaitez en vertu de la loi sur l'administration publique. Je ne pense pas
que la Loi sur le ministère de l'Energie et des Ressources sera
amendée dans ce sens.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Laviolette.
M. Jolivet: Merci, Mme la Présidente. C'est justement
pourquoi j'aimerais poser une question au ministre. 11 y a eu un avant-projet
de loi. L'avant-projet de loi a fait en sorte que le ministre a fait des
recommandations pour retirer certains articles et les amender. Effectivement,
le ministre a déposé une série d'amendements dans ce sens.
Ce que j'essaie de demander à M. le ministre, c'est s'il y a des gens
qui ont demandé que l'article 13 de l'avant-projet de loi disparaisse.
La réponse est non, parce qu'il faisait suite à une
recommandation qui était contenue dans le livre blanc è la suite
des discussions qu'on avait eues avec l'ensemble des industries
forestières du Québec - si on s'en va dans le coin de Matagami,
on pariait de 100 % des coûts, 50 % ou 75 % - qui avaient demandé
ces choses parce qu'elles sont inquiètes de savoir s'il y aura une
politique quant à l'accessibilité des chemins de
pénétration forestière. Je ne parle pas des chemins
secondaires, je pense qu'on s'entend très bien. Le ministre pourrait
nous répondre: Écoutez, j'ai des lois qui le prévoient: la
Loi sur le ministère de l'Énergie et des Ressources et la loi de
l'administration publique. J'ai aussi une possibilité, qu'il n'indique
pas, mais qui pourrait être la suivante: dans ce contexte, je pourrais
demander à REXFOR de les faire et de les payer. Cela pourrait être
une possibilité. Il n'y a rien qui l'empêcherait de le faire. Mais
il y a aussi autre chose. Le ministre en a fait mention, mais je tiens à
lui rappeler qu'ils se sont eux-mêmes accusés, quand il a dit: Les
Américains pourraient regarder l'aide qu'on pourrait apporter aux
industries forestières. Mais jamais dans l'ensemble de l'aide
apportée à l'industrie forestière n'ont été
calculées des choses comme l'aide pour ce qui est des chemins de
pénétration. Je sais qu'au fédéral, cependant...
C'est pour cela que le programme fédéral-provincial est
arrêté à ce sujet. Dans l'entente
fédérale-provinciale, les chemins forestiers ne sont pas inclus
parce que le vérificateur qui regarde les livres gouvernementaux, au
fédéral, a dit que, pour lui, c'était anormal que des
compagnies forestières soient payées pour faire des chemins en
forêt.
Maintenant, si le ministre n'a pas l'intention de le remettre pour des
raisons qui le concerne, tout en sachant que, lorsqu'il dit: Les
Américains regardent cela, eux-mêmes se sont accusés de 15
%. Il ne faut pas oublier cela. Ce n'est pas arrivé dans les airs. Je
veux bien croire ce qu'on me dit et ce que le premier ministre répond en
Chambre. On verra à la fin de l'exercice ce que cela va donner comme
résultat, mais on peut se poser la question: Quinze moins neuf
égale six. Donc, 9 % restent au Québec et 6 % s'en vont à
Ottawa, les 9 % payant la remise en production. Maintenant, cela pourrait
être 15 % plus 8 % aussi, ce qui ferait 23 %. C'est une autre question
qu'on posera en temps et lieu, quand on aura les résultats finals des
négociations. Il faut dire que le gouvernement s'est lui-même
accusé.
Peu importe, il y a une chose certaine, c'est qu'il y a du monde qui
dît: Nous avons des chemins à faire. Si le ministre n'a pas
l'intention de remettre l'article qu'il avait lui-même mis dans son
avant-projet de loi et qui est une réponse à la partie du livre
blanc qui le prévoyait... On avait dit aux compagnies, dans les
négociations qu'on avait eues avec elles, qu'effectivement il y a une
chose qui prévoirait ces possibilités dans la loi» Est-ce
que le ministre serait prêt à me dire aujourd'hui que, dans le
coût de remise en production, le coût des chemins à un
pourcentage X, selon la hauteur où se trouve le bois dans le chemin de
pénétration forestière, serait payé par la
diminution du coût de la valeur marchande des bois sur pied?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, M. le
député.
M. Jolivet: Non? Donc, vous me dites qu'effectivement vous n'avez
aucunement l'intention d'avoir un proqramme prévu dans la loi et qu'il
faut se fier sur votre parole ou sur celle de celui qui vous gouverne et qui
s'appelle le président du Conseil du trésor. C'est lui qui
décide, ce n'est pas vous.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non...
M. Perron: Lui, on lui fait encore moins confiance.
M. Jolivet: Vous allez avoir la capacité d'aller
défendre de l'argent là. Je pense que je manque de confiance. Ce
n'est pas parce qu'on est rendu à 18 heures qu'on va chanter
l'Angelus.
Des voix: Ha! Hal Ha!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je sais que vous
avez une belle voix, M. le député de Laviolette.
Des voix: Ha! Hal Ha!
M. Claveau: La population commence déjà à
sonner le glas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'aime cela vous
entendre chanter aussi.
M. Jolivet: Mais ne déchantez pas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, sauf
qu'actuellement cela fonctionne de cette façon. Cela fonctionne avec la
Loi sur les terres et forêts et avec la loi de l'administration publique.
J'ai dit qu'on aurait des programmes de construction de chemins. J'ai dit que
c'était un bon programme de construction de chemins suivant les moyens,
suivant notre capacité financière de le faire. On a des choix
à faire quand on administre un ministère, et vous le savez. Cela
dépend de tout cela, mais cela n'est pas nécessaire de le mettre
dans la Loi sur les forêts étant donné que c'est
déjà là.
M. Jolivet: J'aurai encore du temps après la
période, à 20 heures.
La Présidente (Mme Bélanger): La commission
suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 20 h 8)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'économie et du travail reprend ses travaux afin d'étudier,
article par article, le projet de loi 150, Loi sur les forêts. À
la suspension de nos travaux, M. le ministre, vous étiez en train de
répondre à une question du député de la
Laviolette.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, j'avais
fini.
La Présidente (Mme Bélanger): Le
député de Laviolette avait dit qu'il avait encore des questions
à poser.
M. Jolivet: Merci, Mme la Présidente. Après
l'histoire qu'on a eu le droit d'avoir... On était à l'article
31, qui est l'inverse de l'article 13 qui a été enlevé de
l'avant-projet. J'essayais de voir avec le ministre quelles étaient ses
intentions. Il me disait qu'il avait dans sa tête des possibilités
de programmes, mais qu'il ne voulait pas les inscrire dans la loi actuelle. En
conséquence, il voyait, selon la loi constitutive du ministère de
l'Énergie et des Ressources, la loi de l'administration publique ou des
décisions qui pouvaient être prises par le Conseil des ministres,
une possibilité de faire ces chemins de pénétration
forestière. Je tiens quand même à lui dire que j'ai
confiance en sa bonne volonté, au fait qu'il veut le dire, mais le livre
blanc était clair sur ce point en disant qu'effectivement le but
était de rassurer les compagnies forestières sur la
possibilité d'avoir de ces chemins forestiers payés en tout ou en
partie. Je lui ai répété que ce n'est pas parce qu'ils
avaient pris une décision comme gouvernement de s'accuser d'un maximum
de 15 % de coûts de droit de coupe ou de formules qui remplaceront cette
augmentation majeure... Je me disais que ce n'était pas si vrai que cela
pouvait entrer en discussion quant aux droits compensatoires, aux
États-Unis, les "stampages". Il y a des compagnies forestières
qui s'appellent les papetières, il y a aussi les scieurs. Il y a un
moment donné où les compagnies ne peuvent pas faire les chemins
parce que ce n'est pas économique de le faire. Je veux juste savoir:
Dans le cas où la partie qui était à 100 %
prévisible, en enlevant l'article qui était prévu, ce que
personne n'a demandé, est-ce que le ministre ne s'enlève pas
comme ministre le moyen de forcer son gouvernement ou son président du
Conseil du trésor qui, dans certaines circonstances, peut dire: Non,
non, il n'en est pas question'' En ne l'ayant pas dans la loi, il faut qu'il
défende cela dans son budget. En l'ayant dans la loi, cela lui donne un
moyen de dire: Je suis obligé de le faire au moins en programme annuel.
Il aura de l'argent selon les capacités de payer, mais, au moins, il en
aura. C'est dans ce sens que je demandais au ministre pourquoi il ne veut pas
se donner, dans la loi, un moyen d'avoir l'assurance qu'il répondra aux
demandes des compagnies, dans la mesure du budget, bien entendu, qu'il
négociera avec le président du Conseil du trésor et selon
les finances publiques qui seront disponibles à ce moment. Au moins, il
l'aura dans sa loi.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente, j'ai répondu partiellement ou en totalité
à cette question cet après-midi. C'est à cause de la
facilité qui existe actuellement dans la Loi sur les terres et
forêts et dans la loi de l'administration publique.
Par contre, j'ai mentionné la question des droits compensateurs
des Américains qui
nous reprochent de subventionner notre industrie du sciage. Moins il y a
de ces affirmations ou de ces notations dans une loi, mieux c'est dans ce
cas-là, car les programmes qui ont existé dans le passé -
le député de Joliette s'en souviendra...
M. Jolivet: Le député de Laviolette!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oh! Je me suis
trompé. J'avais dit que je ne me tromperais plus. C'est la
première fois depuis longtemps. Excusez-moi.
Le député de Laviolette se souviendra que plusieurs
programmes ont été mis sur pied, mais qu'ils n'ont jamais
été inscrits dans des lois. Ce serait une exception dans ce cas.
Je lui rappellerai le programme de modernisation des pâtes et papiers qui
n'a pas été inscrit dans une toi, mais qui s'est quand même
fait. Dans des programmes qu'on a instaurés sur la forêt
privée, ce n'est pas inscrit dans la loi comme telle qu'on fera des
travaux de drainage, de chemins, etc., mais les programmes existent quand
même et se font selon les moyens financiers du gouvernement, avec des
choix, selon les besoins. Je reconnais facilement que, dans certains cas, il
faudra participer à la construction de chemins pour aller
récupérer du bois qui est trop éloigné des
marchés et des usines, ou même du bois en perdition à la
suite de chablis, de feux ou pour d'autres raisons semblables.
M. Jolivet: Mme la Présidente, je ne demanderai pas plus
de renseignements au ministre. Je serais prêt à accepter le
numéro, en disant que j'aurais quand même aimé l'avoir,
mais...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Est-ce qu'on pourrait suspendre pour environ deux
minutes? Il y a un amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): À cet
article?
M. Perron: Oui. Est-ce qu'on pourrait suspendre l'article 31?
Nous sommes à l'article 31?
Des voix: Oui.
M. Perron: Pourrait-on suspendre l'article 31 pour environ deux
minutes, jusqu'à ce qu'elle revienne avec les photocopies, car c'est le
seul amendement qu'on n'a pas? Je l'avais dans mes mains et il n'a pas
été phocopié.
La Présidente (Mme Bélanger); Est-ce que vous
voulez aller à l'article 32 en attendant?
M. Théorêt: Mme la Présidente, sur une
question d'information. Si vous le permettez, M. le député de
Duplessis.
M. Perron: Oui.
M. Théorêt: En ce qui concerne les autres
amendements, est-ce que les photocopies qui sont prêtes sont à
déposer?
M. Perron: Oui. Elles sont faites.
M. Théorêt: Merci.
Une voix: On est de parole.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on
arrête ou appelle-t-on l'article 32?
Une voix: M. le ministre veut intervenir.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le ministre.
(20 h 15)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pourrais
ajouter quelque chose à l'intention du député de
Laviolette aussi. M. Bourassa, dans sa déclaration en Chambre, a dit que
les 15 % incluaient les 8,74 % ou "8,72 %. Il n'a jamais dit que les 6 %, dans
le cas où les droits compensateurs étaient
récupérés par le Canada, resteraient bloqués
à Ottawa.
M. Jolivet: Effectivement. On peut l'interpréter
ainsi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est notre
intention, M. le député, de les récupérer en
entier.
M. Jolivet: Espérons-le.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'aurais
préféré que ce soient directement les provinces qui
interviennent de cette façon.
M. Perron: Est-ce que le ministre a des indications, à
savoir ce que le gouvernement fédéral a l'intention de faire avec
les 6 % qu'il garderait?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les 6 %...
M. Perron: Est-ce que cela irait dans son fonds
consolidé?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Les provinces
vont les réclamer.
M. Perron: Oui, mais s'il les garde?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, on ne veut
pas qu'il les garde. Il n'y a aucune
indication qu'il les garderait. J'aurais préféré
que ce soit la province qui le fasse directement, si c'est la solution. Je
l'aurais préféré de beaucoup.
M. Perron: Cela aurait été plus facile pour le
fonctionnement interne.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y aurait
certainement eu moins de frais d'administration.
M. Perron: D'accord; là-dessus, on peut se comprendre. En
fait, ce qui est sorti de la question des 15 %, en rapport avec les 6 % qui
demeureraient à Ottawa et les 9 % qui reviendraient au Québec,
c'est ce que nous a dit la présidente des Produits forestiers Saucier
qui est l'ex-présidente de l'Association des manufacturiers de bois de
sciage du Québec et qui est aujourd'hui la présidente de la
Chambre de commerce du Québec.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, les
indications, M. le député, sont que les 15 % seraient remis aux
provinces.
M. Perron: Entièrement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Elles sont
à cet effet. Ce qui est discuté, dans cette
éventualité, ce sont les modalités, la façon de le
faire.
M. Perron: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je crains qu'il
n'y ait des frais d'administration. Évidemment, il y en aura.
M. Perron: Qui seront imposés par le
fédéral.
M. Côté (Rivîère-du-Loup):
Peut-être que le fédéral va nous les facturer.
M. Perron: Les frais d'administration n'iraient pas chercher 6
%.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien non. M.
Perron: C'est comme rien.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien non, je pense
bien. Mais, si cela avait été directement avec nous, cela aurait
été notre administration, cela aurait été chez
nous. Cela aurait été préférable et je l'aurais
souhaité.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Joliette. Pardon, M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: II n'est pourtant pas...
M. Théorêt: Ce qui est le plus drôle, c'est
qu'hier on passait notre temps à appeler le député de
Joliette M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: Ce n'est pas grave, c'est un de mes amis.
La Présidente (Mme Bélanger): Je
l'espère.
M. Jolivet: Je pense qu'il serait peut-être bon de revenir
sur une question. Je l'ai manquée, peut-être, Mme la
Présidente, je m'en excuse, j'ai été obligé d'aller
à l'extérieur. À l'article 28 que l'on a adopté, il
y avait un amendement à la version anglaise. Est-ce que cela a
été fait?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Jolivet: D'accord.
M. Perron: Mme la Présidente, au sujet de l'article 31,
j'aimerais déposer un amendement qui se lit comme suit: Le projet de loi
150, Loi sur les forêts, est modifié par l'addition de l'article
suivant: "31.1. Le ministre peut, dans les cas, les conditions et les
circonstances prévus par règlement, rembourser au titulaire d'un
permis accordé suivant l'article 31 le coût de construction d'un
chemin forestier jusqu'à concurrence du montant qu'il détermine."
Comme la discussion a déjà eu lieu sur l'ensemble de cette
question se rapportant aux travaux forestiers, je voudrais simplement dire au
ministre...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis, étant donné que c'est un
article que vous insérez et non un amendement...
M. Perron: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): ...avant, il faudrait
adopter l'article 31.
M. Jolivet: Non, Mme la Présidente. M. Perron: Non,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est l'article
31.1.
M. Jolivet: C'est l'article 31.1 qui est ajouté à
l'article 31. Cela deviendrait l'article 31.1, mais cela veut dire que ce sera
de la concordance; on y viendra ensuite. C'est à cet article que l'on
veut le voir inscrit. On peut le mettre en alinéa, si vous voulez.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est un article
supplémentaire.
M. Théorêt: C'est un article supplémentaire.
Vous pouvez tout simplement adopter l'article 31 et revenir en le proposant
comme article supplémentaire.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous ne changez rien
à l'article 31; vous ajoutez un article entre les articles 31 et 32.
M. Jolivet: On fera une renumérotation ensuite, à
la fin, si nécessaire. D'accord, M. le député? Pour les
besoins de la cause, en termes de procédure, vous avez raison, Mme la
Présidente, c'est un article qu'on additionne. Nous l'appelons 31.1 dans
la mesure où il y aura une nouvelle numérotation.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord.
M. Jolivet: En conséquence, on peut adopter le premier et
passer à celui...
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord.
M. Perron; D'accord, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
31 est adopté?
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous passons donc
à l'ajout de l'article.
M. Perron: Est-il recevable?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Perron: D'accord. Très brièvement, puisqu'on a
déjà discuté de cette question pas mal à fond.
J'avais mentionné antérieurement qu'en ce qui a trait aux
institutions forestières qui oeuvraient dans la coupe du bois, dans le
domaines des pâtes et papiers ou encore aux coopératives
forestières, pour nous, il était extrêmement important que
l'on soit assuré qu'à l'intérieur de la loi 150 nous ayons
effectivement un article prévu pour que le programme de subvention aux
routes forestières, à la voirie forestière, soit maintenu.
La raison pour laquelle ce nouvel article a été
déposé par l'Opposition, c'est justement pour faire en sorte que
tout soit clair pour l'ensemble de l'industrie forestière, qu'il
s'agisse des papetières, des coopératives forestières, des
propriétaires de boisés privés ou encore des
propriétaires d'usines de sciage. On sait qu'actuellement, au niveau de
la voirie forestière, il y a un programme qui est en marche et qui est
sous la tutelle du ministre de l'Énergie et des Ressources et qui donne,
par exemple, accès à la zone nordique. Il est défini que,
pour les fins de la voirie forestière, au nord du 50e parallèle,
le ministère peut accorder un pourcentage additionnel de subvention
variant de 0 % à 50 % pour la partie de la zone nordique située
dans l'unité de gestion Harricana et de 0 % à 30 % pour le reste
de cette zone. Ce pourcentage est obtenu par une grille d'évaluation'
normalisée, qui est sûrement entre les mains du
ministère.
De plus, il y a la question des ponts de 100 000 $ et plus. Pour ces
ponts de 100 000 $ et plus, une participation gouvernementale additionnelle
pourra varier de 0 % à 40 %. Ce pourcentage est déterminé
à l'aide d'une grille d'évaluation normalisée,
probablement toujours entre les mains de quelqu'un au ministère de
l'Énergie et des Ressources. Il est à noter que ce programme
s'applique à l'ensemble des forêts publiques du Québec.
Pour l'entretien des ponts, qui est à la rubrique 3 du programme, les
travaux d'entretien des ponts dont le montant total de travaux est
supérieur à 1000 $ sont admissibles à une aide
financière de 50 % pour la partie du montant qui excède les
premiers 1000 $ de travaux admissibles. Pour être admissible, le
bénéficiaire doit obtenir une approbation écrite du
ministère de l'Énergie et des Ressources concernant la nature et
la valeur des travaux.
On sait que ce programme est extrêmement impartant pour
l'industrie forestière. C'est la raison pour laquelle l'Opposition a
décidé de déposer ce nouvel article qui est, en somme, un
article qui portait le no 13 dans l'avant-projet de loi déposé
par le ministre délégué aux Forêts au mois de juin
dernier et qui a été discuté au cours de la commission
parlementaire que nous avons eue fin septembre, début octobre. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente, après en avoir discuté avec mes conseillers
juridiques, je veux bien insérer quelque chose pour sécuriser
l'industrie ou le député de Duplessis à ce
sujet-là, mais, rédigé comme tel, mes conseillers
juridiques disent que cela va être plus contraignant qu'autrement. Cela
ne rendra pas les services espérés par le député de
Duplessis. J'aimerais dire que je suis d'accord avec cela, mais, si on l'a
enlevé, c'est parce qu'on a réalisé qu'on se serait trop
restreint. Avec un programme, c'est beaucoup plus souple. C'est difficile de
prévoir par règlement toutes les conditions et les circonstances
dans lesquelles on va contribuer à la construction d'un chemin. Je pense
qu'on ne pourra pas tout prévoir et qu'il y aura toujours des aspects ou
des détails qui
feront en sorte qu'on sera bloqué avec cela et cela ne rendra pas
les services espérés. Si vous le voulez, M. le
député, on peut mettre votre amendement de côté, en
suspens, et essayez de le rédiger autrement pour vous sécuriser
et sécuriser l'industrie et ainsi atteindre les objectifs que vous
poursuivez et que l'on poursuit.
M. Perron: Est-ce que vous pourriez l'amender pour atteindre les
objectifs que de votre côté vous pourriez viser? On va le
suspendre, d'accord, et on pourrait passer à l'article suivant, Mme la
Présidente.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne peux pas le
faire instantanément. ÎI va falloir y réfléchir avec
l'aide des conseillers juridiques. Il ne faut pas se restreindre et rendre cela
tellement contraignant que cela ne rend pas service dans le fond.
M. Perron: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis, j'avais accepté la
recevabilité un peu tôt, parce qu'à l'article 192 "seul un
ministre peut présenter une motion visant: 1° l'engagement de fonds
publics; 2° l'imposition d'une charge aux contribuables; 3 la remise d'une
dette envers l'État; 4° l'aliénation de..."
Alors, à 1° et 2°, seul un ministre peut déposer
un amendement en ce sens.
M. Perron: Comme le ministre a accepté de revenir,
peut-être qu'il pourrait regarder cela et nous répondre plus tard.
On peut suspendre en attendant cet article-là. Le but, c'est surtout de
rassurer l'industrie forestière au Québec et, si le ministre
apporte un amendement qu'on n'avait peut-être pas le droit d'apporter
à la suite de la déclaration de la présidente de la
commission, à ce moment-là cela pourrait nous permettre d'avoir
quelque chose d'assez concret se rapportant à ce dossier de voirie
forestière qui nous semble extrêmement important pour l'ensemble
de l'industrie et pour sécuriser aussi tout le monde de l'industrie
forestière.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis, avant que le ministre en présente un
autre, de toute façon il faut que vous retiriez celui-là.
M. Perron: Mme la Présidente, je vais retirer l'article en
question et comme le ministre m'a dit qu'il reviendrait éventuellement,
alors, on pourrait en discuter lorsque le ministre déposera quelque
chose de plus concret sur la question.
La Présidente (Mme Bélanger): On appelle...
M. Perron: Vous pourrez toujours nous informer.
M. Jolivet: On comprendra, Mme la Présidente, que si d'ici
à la fin de l'étude du projet de loi il n'y a aucun amendement
nouveau apporté par le ministre c'est qu'il ne veut pas.
La Présidente (Mme Bélanger): De toute
façon, dans le procès-verbal il sera question de l'amendement
déposé. J'appelle l'article 32, M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Â
l'article 32, on dit: "Toute personne peut circuler sur un chemin forestier en
se conformant aux normes de circulation prescrites par le gouvernement par voie
réglementaire. "Toutefois, le ministre peut interdire l'accès
à un chemin forestier dans le cas d'incendie réel ou
appréhendé ou, lors de la période de dégel, si la
sécurité du public ou la conservation des lieux le requiert."
C'est une ligne de conduite qui existait depuis longtemps et le second
paraqraphe de l'article élimine l'aspect réglementaire en
spécifiant les principales raisons de l'interdiction de l'accès.
Dans le passé, c'était par règlement qu'on le faisait.
Comme objectif, on veut assurer l'accès au public dans la
forêt et assurer une meilleure protection des forêts surtout contre
les incendies. C'est un article qui en même temps vise la
sécurité du public. Lorsqu'il y a danger d'incendie ou qu'il y a
des incendies, il est préférable de prohiber la circulation, pour
éviter que les gens aillent s'exposer à des situations
dangereuses.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Mme la Présidente, quant à nous, cet
article semble correct pour le moment et mon collègue de Laviolette va
intervenir deux ou trois minutes sur la question.
M. Jolivet: Pas tellement longtemps. Il y a des cas qui se
produisent. Souvent on parle de personnes qui circulent sur des chemins comme
ceux-là. Il y a souvent des gens qui nous demandent: Le ministre a-t-il
un pouvoir de fermer certains chemins? Le ministre va comprendre l'allusion que
je fais. J'ai eu une demande dans ce sens-là. (20 h 30)
Souvent, on dit qu'un chemin ouvert par une compagnie forestière
devient un chemin public, qu'elle ait ou non été
subventionnée, dans les grands chemins de pénétration.
Dans la loi qu'il va nous présenter, est-ce que le ministre va se donner
le pouvoir d'en fermer quelques-uns, parfois quand l'utilisation n'est
pas nécessaire et quand au bout de la course cela nuit plus que
cela aide à des gens qui vivent en forêt? Il arrive des gens,
l'hiver, en motoneige quand ils ont des chemins bien ouverts. Il y a moins de
problèmes quand c'est bloqué. Mais cela vient, dans certains cas,
nuire à la villégiature dans la forêt. Est-ce que le
ministre, dans le texte actuel, se donne ce pouvoir?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. !e
député de Laviolette, lorsqu'on dit, dans le deuxième
paragraphe: si la sécurité du public ou la conservation des lieux
le requiert, les périodes de dégel, etc., je ne pense pas qu'on
puisse aller aussi loin que ce que vous mentionnez mais ce que l'on dit
là est déjà pas mal balisé.
M. Jolivet: Je comprends. Quand on parle du dégel, Mme la
Présidente, je comprends très bien le ministre. Il n'y a pas de
problèmes, on ferme les chemins. Je pense que le ministre a raison.
D'abord, H n'y a pas de problème, la loi le lui permet. Je ne parle pas
en termes de temps de dégel, je parle en termes de chemin qui,
normalement, a été fait pour des besoins mais qui ne sert plus
actuellement. On pourrait le remettre en production, d'une certaine
façon, dans bien des cas. Un chemin qui a été fait et on
réalise... Y a-t-il moyen que le ministre puisse obliger, dans leur
contrat d'aménagement et d'approvisionnement, les compagnies
forestières à le fermer et à le reboiser, s'il le faut,
pour éviter des dégâts additionnels parce qu'ils n'en ont
pas besoin nécessairement? Quelquefois, cela fait 20 ans qu'il est
là, il n'a servi à personne et c'est remonté en
branchages.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
arrivé que nous ayons eu des demandes, Mme la Présidente, pour
fermer des chemins définitivement. Effectivement, le ministère
l'a fait à quelques occasions, lorsqu'ils n'avaient plus
d'utilité; pour la sécurité du public et pour
éviter des accidents aussi. C'est arrivé mais, vous savez, la
sécurité du public, on peut étendre cette notion pas mal
quelquefois et je ne voudrais pas en abuser, par exemple.
M. Jolivet: Je suis d'accord mais ce que je veux dire, c'est que
le ministre a ce pouvoir actuellement dans la loi. Je le sais, le ministre le
fait. Mais conservez-vous ce pouvoir dans la loi que vous allez faire
adopter?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II va en
être question également, M. le député de Laviolette,
dans le cadre du contrat d'aménagement et d'approvisionnement.
M. Jolivet: D'accord, si vous me dites qu'il en sera question
dans le cadre du contrat, cela me satisfait parce que cela permet au ministre
de pouvoir dire, dans certains cas: Fermez ce chemin et remettez-le en
production. D'abord, c'est du terrain qui est regagné et, en
conséquence, cela empêche les gens d'aller sur un territoire et
d'aller dévaliser des gens dans différentes circonstances.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: M. le ministre, à titre d'information,
à qui appartiennent maintenant ou appartiendront dans l'avenir - les
chemins qui sont sur des concessions forestières que les compagnies
n'exploitent plus? On sait fort bien que ces chemins ne servent, actuellement,
uniquement aux "outfitters", aux chasseurs ou aux trappeurs. Ces chemins
seront-ils reconnus comme chemins publics au sens de la nouvelle loi?
Pouvez-vous simplement les fermer s'ils sont dangereux ou s'ils coûtent
trop cher d'entretien? Que va-t-il arriver de cela?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sont des
chemins du domaine public, sauf qu'ils sont à circulation restreinte
avec une signalisation appropriée et, dans certains cas, le
ministère peut les fermer complètement. S'il y a un "outfitter",
s'il y a un pourvoyeur, il est évident que le pourvoyeur va se charger
de l'entretien de son chemin et va... Mais il y a des chemins, comme nous le
mentionnait le député de Laviolette, que l'on devrait fermer
définitivement parce qu'ils n'ont aucune utilité.
M. Maltais: C'est un peu pour cela que l'article 34 a
été inséré.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Le fait que le ministère n'a aucune
responsabilité à ce niveau ne veut pas dire que cela
l'empêche de le fermer. La seule question que je posais, c'était
celle-ci: Y a-t-il moyen, à quelque part, de s'assurer, quand un chemin
n'est pas nécessaire, qu'on le remette en production? Je ne parle par
des chemins principaux, on comprendra que ce n'est pas possible. Je parle de
chemins secondaires qui ont été faits soit l'hiver, soit à
différents temps de l'année et qui ont fait
des sortes de clairière dans le bois.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sera
prévu dans le contrat.
M. Jolivet: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 32 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 32 est
adopté. J'appelle l'article 33.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 33: "Nul
ne peut circuler sur un pont d'un chemin forestier avec un véhicule dont
le poids total en charge excède le poids maximum déterminé
par le ministre et affiché sur les lieux."
Je proposerais un amendement qui se lirait comme suit: "Nul ne peut
circuler sur un pont d'un chemin forestier avec un véhicule dont la
masse totale en charge excède celle déterminée par le
ministre et affichée sur les lieux." Il s'agit d'une correction de
nature linguistique.
M. Jolivet: C'est en partie selon la formule du ministère
des Transports quand à la masse totale en charge.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
M. Jolivet: Pas de problème quant à moi, quant
à l'amendement.
M. Perron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 33 est adopté?
M. Jolivet:Tel qu'amendé. M. Perron: Tel
qu'amendé.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 33 est
adopté, tel qu'amendé. J'appelle l'article 34.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Article 34. On
dit: "Aucun recours en dommages-intérêts ne peut être
exercé par un usager en raison de dommages résultant d'un
défaut de construction, d'amélioration ou d'entretien d'un chemin
forestier." Cet article n'exclut pas le recours en
dommages-intérêts pour tout autre raison que le défaut de
construction, d'amélioration ou d'entretien. C'est assez précis
pour la poursuite en dommages-intérêts, c'est pour certaines
raisons. En dehors de cela, les poursuites restent possibles.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Les autres risques possibles, c'est quoi
M. Côté (Rivière-du-Loup): Un accident, un
accrochage sur la route. Il reste qu'il y a possibilité de poursuites en
dommages-intérêts. Ce n'est pas un défaut
d'amélioration, de construction ou d'entretien.
M. Jolivet: Un camion qui en prendrait trop large, et les gens
rentreraient dedans ou l'inverse.
M. Côté (Rivière-du-Loup): S'il y avait
accrochage, il reste les recours civils ordinaires.
M. Perron: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Cet article m'inquiète un peu parce lorsqu'on
pense aux travailleurs forestiers ou aux travailleuses forestières qui
vont en forêt pour travailler, qui circulent en forêt sur des
chemins forestiers, dans le cadre de leur travail, avec leur propre voiture, et
qu'il y a un défaut de construction qui cause des dommages au
véhicule, propriété du travailleur ou de la
travailleuse...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député de Duplessis, vous êtes allé en forêt
à plusieurs reprises et vous savez que, pour les ouvriers forestiers,
quand ils laissent le camp pour aller travailler avec leur automobile, le
chemin est souvent un chemin qui n'a pas été achevé, c'est
un chemin qui est en défrichement. Et, de temps en temps, ils veulent
aller le plus loin possible avec leur auto, ils arrivent dans un chemin qui
n'est pas fini, ils vont appeler cela un chemin pareil, parce que c'en est un.
Il serait exagéré de leur permettre de poursuivre.
M. Perron: Si je comprends bien...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Souvent, ils vont
circuler sur des chemins d'hiver qui ne sont pas encore gelés, mais, une
fois l'hiver pris, une fois le chemin gelé, cela circule bien, mais ils
vont essayer de se rendre le plus loin possible pour éviter de marcher
avec leur scie mécanique. Cela n'a pas de bon sens de leur permettre de
poursuivre en
dommages-intérêts dans ces cas, si vous parlez des ouvriers
forestiers.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Compte tenu de ce que vient de dire le ministre,
est-ce qu'il n'y a pas lieu de croire qu'un article comme celui-là,
même si c'est pratiquement une reconduction du deuxième
alinéa de l'article 100 de la Loi sur les terres et forêts,
causerait des préjudices aux travailleurs forestiers?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, M. le
député.
M. Perron: C'est l'inquiétude que nous avons.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, parce que les
travailleurs forestiers peuvent discuter de cette question dans leur convention
collective, et, souvent, dans certains chantiers, il y a des transports en
commun. Les transports en commun sont faits pour éviter ces questions.
Quand le commissionnaire transporte les ouvriers, il en prend la
responsabilité avec son véhicule à lui.
M. Perron: D'après le ministre est-ce qu'un article comme
celui-là pourrait occasionner des surprimes d'assurance si le
travailleur forestier ou la travailleuse forestière se rend au travail
avec son véhicule?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne suis pas un
expert en assurance, mais j'imagine que, si le client d'une compagnie
d'assurances brise son automobile trop souvent, réclame trop souvent,
cela peut lui causer des hausses de prime.
M. Perron: Un dernier point. Le ministre a mentionné tout
à l'heure que, dans le cas des travailleurs forestiers, ces derniers
étaient syndiqués et qu'il y avait possiblement des dispositions
dans la convention collective pour les protéger au cas où il y
aurait des avaries sur les routes de voirie forestière. Il ne faut pas
oublier qu'il y a plusieurs travailleurs forestiers et travailleuses
forestières qui ne sont pas syndiqués. C'est surtout cette partie
qui m'inquiète. Je pense que les travailleurs et les travailleuses
syndiqués ont les moyens pour se permettre d'apporter des amendements
à une convention collective face à une loi qui est
déjà en place. On sait que la convention collective prime la loi.
Que fait-on dans ces cas-là, M. le ministre?
M. Côté (Rivière-du-Loup):
Écoutez...
M. Perron: Même si ces gens ne sont pas syndiqués,
ils sont toujours considérés comme des travailleurs
forestiers.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, ils sont
considérés comme des travailleurs forestiers, c'est sûr.
Syndiqués ou non, ils devraient négocier leurs frais de
transport, de voyage, pour aller travailler et, évidemment, leur temps
de marche. Même s'ils ne sont pas syndiqués, ils ont des
conditions de travail. Souvent, ils peuvent avoir un transport en commun
également. Il y a quand même des discussions entre employeurs et
employés, même si ces derniers ne sont pas syndiqués.
M. Jolivet: Elles sont plus difficiles quand ils ne sont pas
syndiqués.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
34 est adopté?
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente,
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 34 est
adopté. J'appelle l'article 35.
M. Jolivet: Mme la Présidente, avant d'appeler l'article
35, est-ce que le ministre accepterait, pour que l'on puisse clore le
débat sur les précédents, de revenir sur les articles 5, 6
et 8, qui ont des amendements, pour que l'on puisse les régler
immédiatement? Au moins, on aura réglé cette partie. Je
présume que le ministre ne nous donnera pas raison sur l'article 31.1.
On aurait réglé toute cette partie, elle serait faite. Le
ministre accepte-t-il de revenir?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce que vous acceptez d'y revenir?
M. Perron: Avant de passer à cela, Mme la
Présidente, l'article 34 est adopté sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division?
M. Perron: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 34 est
adopté sur division. Est-ce que le ministre accepte de revenir à
l'article 5?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, j'accepte
certainement. J'étais pour le proposer ce matin, mais j'étais
gêné de le faire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Jolivet: On a les mêmes idées, mats on ne se
parle pas assez souvent.
Permis d'intervention
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Perron: Est-ce qu'on peut considérer cela comme une
brique, un article comme celui-là?
Une voix: C'est un bel article.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Allons-y, M. le
député de Duplessis. Ce sont les articles 5 et 6, n'est-ce pas?
On va commencer par l'article 5, Le projet de loi propose ceci: "Un permis
d'intervention n'est délivré que si tous les droits exigibles
sont au préalable acquittés." Je proposerais l'amendement
suivant: "Pour être titulaire d'un permis d'intervention, une personne
doit payer les droits prescrits par le ministre." Pour une meilleure
compréhension, l'on a inversé les articles 5 et 6. On a
commencé par définir les droits prescrits.
M. Perron; On a compris, c'est cela.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Le ministre
prescrit ces droits selon le taux unitaire applicable à l'essence ou au
groupe d'essences - avec un "s" - et à la qualité du bois dont le
permis autorise la récolte ou, le cas échéant, le taux
unitaire applicable par unité de surface dans l'aire forestière
où s'exerce le permis. "Pour les catégories de - permis
d'intervention qu'il indique, le gouvernement fixe par voie
réglementaire le taux unitaire visé au deuxième
alinéa. Pour les autres catégories de permis, ce taux unitaire
est fixé par le ministre selon les règles de calcul
déterminées par le gouvernement par voie réglementaire.
"Le taux unitaire visé au deuxième alinéa peut
différer selon les zones de tarification forestière que le
gouvernement établit par voie réglementaire." "5.1. Les droits
prescrits par le ministre en vertu de l'article 5 sont exigibles au moment de
la délivrance du permis d'intervention ou selon les
échéances que détermine le gouvernement par voie
réglementaire pour toute catégorie de permis qu'il indique." (20
h 45)
M. Perron: C'est un amendement à l'article 6 actuel.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 5
devient l'article 6: "Nul permis d'intervention ne peut être
délivré à une personne qui est redevable de droits
exigibles en vertu de la présente loi."
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis. Est-ce que vous avez des commentaires, M. le
ministre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, je n'en ai
pas.
M. Jolivet: Avant que mon collègue ne commence ses
commentaires, le ministre a dit avec un "s". Est-ce groupe qui prend un "s" ou
essence?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Essence. Un groupe
d'essences.
M. Jolivet: C'est pour le Journal des débats.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Jolivet: C'est mon vieux principe de président.
M. Perron: Si vous me permettez un instant, Mme la
Présidente.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je peux continuer.
Si vous vous référez au synopsis des règlements qu'on vous
a transmis, vous allez voir de quelle façon les redevances et les droits
sont calculés. À la section 1, on vous donne le bois de
chauffage, le taux pour les érablières, car les
érablières sont facturées à l'acre" ou à la
surface, tandis que le bois de chauffage l'est au mètre cube. Les taux
prévus pour les utilités publiques...
M. Perron: Quelle section? M. Jolivet: C'est à la
page 4.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À la page 4
du synopsis.
M. Perron: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...pour les
activités minières, l'aménagement faunique, pour les
bénéficiaires de contrats d'approvisionnement et
d'aménagement forestier - le plus important, évidemment - et pour
le titulaire d'un permis d'exploitation d'usine de transformation du bois
à des fins de production énergétique ou
métallurgique.
M. Jolivet: Mme la Présidente, pendant qu'on examine, une
petite question me vient à l'esprit.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: À la page 5 du règlement,
aménagement faunique ou récréatif, dans le cas où
une personne est dans la forêt,
qu'elle est même pourvoyeur à but lucratif, pour faire la
différence avec les zones d'exploitation contrôlée qui se
retrouvent très loin d'un milieu où il peut y avoir du bois de
convenance, il y avait une possibilité de ne rien lui demander ou de lui
facturer un taux minimal. Il y avait des cas comme celui-là où
c'était le ministre qui pouvait décider. Quand vous mettez 1 $ le
mètre cube apparent...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Tout
dépend. On peut lui accorder du bois de chauffage, si c'est du bois de
chauffage dont elle a besoin.
M. Jolivet: Je parle d'aménagement, bien entendu dans le
sens où sa maison est incendiée et qu'il a besoin de reconstruire
rapidement. Normalement, on dit: Vous devrez aller sur le marché; ou
encore: Vous allez couper votre bois, mais vous allez le payer à un prix
fixé par le règlement ici, avec la possibilité d'aller le
faire scier quelque part, mais...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pense que cet
article pourrait s'appliquer dans ce cas-là, M. le
député.
M. Jolivet: C'est 1 $...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. C'est le taux
du bois de chauffage.
M. Jolivet: Combien était-il auparavant?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sont les droits
de coupe normaux des autres activités...
M. Jolivet: Donc, ce serait une amélioration.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
diminution.
M. Jolivet: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perrons Mme la Présidente, si je comprends bien, au
quatrième paragraphe de l'article 5, ce qui est défini comme une
zone de tarification forestière, c'est en fait l'évaluation
préliminaire des coûts par zone de tarification faits à
partir de cette carte que nous avons là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): La carte est
correcte pour déterminer les zones, mais l'évaluation des taux
est approximative pour l'instant.
M. Perron: D'accord. Si vous le permettez, Mme la
Présidente, je voudrais aviser le ministre tout de suite que nous
allons, en vertu de la loi 12, demander que le règlement qui
découle de ces articles soit étudié en commission
parlementaire de l'économie et du travail.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député...
M. Perron: Nous allons le faire par voie d'amendement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous avez tout le
règlement au complet ici.
M. Perron: Le règlement est au complet?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Concernant les
taux.
M. Perron: Oui, d'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais la
méthode de fixation des taux est dans le synopsis que vous avez
là.
M. Perron: Oui. C'est cela. On l'avait compris, mais on veut
quand même étudier article par article ce règlement pour
suivre le processus dont nous avons discuté ce matin.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vous
demanderais une directive. Je ne sais pas, je n'ai aucune idée si je
peux accepter cette proposition ou non. Je vous demande une instruction.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais il faut qu'il
fasse un amendement formel. Alors il a le droit de présenter
l'amendement.
M. Perron: Oui. Pour donner une explication au ministre, je dirai
qu'en vertu de la loi 12 nous avons le droit en tant qu'Opposition de
déposer un amendement dans le style de celui qui a été
déposé concernant la loi 19, Loi sur l'assurance automobile, et
cela viendra en temps et lieu lorsqu'on le jugera nécessaire de notre
côté, lorsqu'on aura probablement adopté l'ensemble des
articles où il y a de la réglementation qui s'impose.
La Présidente (Mme Bélanger): Avant, M. le
ministre, il faut qu'il dépose l'amendement, qu'on le juge recevable et
qu'on le
discute. Avant que l'on dépose un nouvel amendement, il faut
disposer des amendements que l'on a déjà. M'avez-vous bien
compris, M. le député de Duplessis? Il faut disposer de ces
amendements avant de recevoir un autre amendement.
M. Perron: Vous avez raison, Mme la Présidente. Cela
viendra plus tard, au moment de l'amendement mentionné en vertu de la
loi 12. L'article 5 est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 5?
M. Perron: Oui. L'amendement à l'article 5 est
adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5, tel
qu'amendé, est adopté. L'article 6?
M. Perron: Un instant, Mme la Présidente.
M. Jolivet: Mme la Présidente, il ne faut pas oublier
l'article 5.1.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5.1 est-il
adopté?
M. Perron: Adopté. L'article 5.1 est adopté, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté. Est-ce
que l'article 6, tel qu'amendé, est adopté?
M. Perron: Un instant, Mme la Présidente. Est-ce que le
ministre pourrait expliquer davantage par un cas précis ce qui
arriverait lors de l'application de l'article 6?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans un cas
semblable, c'est le ministre du Revenu qui peut prendre la
responsabilité des droits exigibles et permettre au ministre
délégué aux Forêts d'émettre un permis
pareil.
Le ministre délégué aux Forêts n'émet
pas de permis à moins que le ministre du Revenu n'en prenne la
responsabilité au point de vue de la remise de droits ou des perceptions
des créances de l'État.
Il ne le fera pas de façon régulière. C'est
cela.
M. Perron: C'est cas par cas, en fait. M. Côté
(Rivière-du-Loup): Ah oui?
M. Perron: Est-ce que le ministre peut nous dire - sans les
nommer - aujourd'hui combien il y aurait de compagnies qui ont des redevances
envers le ministère? En termes d'argent, cela représente combien?
Combien de compagnies et combien d'argent?
M. Côté (Rîvière-du-Loup): Ce sont les
mêmes qu'il y avait en 1984-1985.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Perron: C'est une réponse extrêmement brillante,
mais elle n'est pas tellement transparente.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous m'avez
demandé de ne pas les nommer.
M. Perron: J'ai mentionné le nombre, M. le ministre. II y
en a quatre ou cinq. Combien cela représente-t-il au total en
redevances?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela
représente 8 000 000 $.
M. Perron: Cela représente 8 000 000 $? Est-ce que cette
facture-là va être passée à son collègue du
Revenu pour qu'il aille...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas moi
qui ai fait les arrangements, je n'étais pas là dans te temps.
J'espère qu'ils ont été faits correctement.
M. Jolivet: Pour qu'il aille où?
La Présidente (Mme Bélanger): Le
député de Laviolette vous pose une question, M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Non, c'est justement. On a une loi qui est devant
nous. Lors de l'entrée en vigueur de la loi, qu'est-ce qui va arriver
avec les redevances qui sont dues actuellement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): La loi n'a pas
d'effets rétroactifs. Il y a eu des ententes de prises et si elles ont
été prises correctement elles vont se poursuivre.
M. Jolivet: C'est cela.
M. Perron: D'accord. Je comprends mieux.
M. Côté (Rivière-du-Loup): La loi ne
défera pas cela.
M. Perron: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais si de
nouveaux cas se présentent, cela sera en vertu...
M. Perron: Et ou s'il n'y a pas d'ententes de prises depuis que
vous êtes là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je prendrai des
ententes.
M. Jolivet: Autrement dit, si M. le ministre n'est pas prêt
à faire faillir quelqu'un, il est mieux de prendre des ententes.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
6 est adopté?
M. Perron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 6 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 8.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ouf! M. Perron:
Le ministre a eu peur.
M. Côté (Rivière-du-Loup): A l'article 8,
l'amendement proposé se lirait comme suit: "Le bois demeure ainsi
grevé où qu'il se trouve et quelle que soit sa forme tant que les
droits exigibles n'ont pas été acquittés. Toutefois, ce
droit n'est pas opposable à un consommateur au sens de la Loi sur la
protection du consommateur."
Ceci a été fait pour répondre à votre
appréhension de l'autre jour. J'espère que cela correspond
à vos vues et que c'est bien rédigé.
M. Jolivet: Dans la mesure où la table du gars n'est pas
saisie.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
correction qu'on a apportée pour faire suite à vos
recommandations et à vos suggestions.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente. C'est un
très bon article préparé par le ministre, à notre
suggestion.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
8 tel qu'amendé est adopté?
M. Jolivet: Adopté.
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente.
M. Jolivet: Vous voyez, on a toute une section qui est finie.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 8 tel
qu'amendé est adopté.
M. Perron: Cela a fait du bien. N'était-ce pas le
député de Vimont qui était inquiet du fait qu'on
suspendait certains articles de la loi?
M. Théorêt: M. le député de Duplessis,
je ne vous cacherai pas que j'étais inquiet et que je suis encore
inquiet.
Contrat d'approvisionnement et d'aménagement
forestier
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
35.
Octroi du contrat
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 35 se
lit comme suit, Mme la Présidente: "Le ministre peut consentir à
une personne admissible un contrat d'approvisionnement et d'aménagement
forestier si la possibilité forestière le permet et s'il estime
que l'intérêt public le justifie."
Il y aurait un amendement à la version anglaise de l'article 35.
Premièrement, par le remplacement, dans la première ligne, du mot
"grant" par les mots "enter into"; deuxièmement, par le remplacement,
dans la deuxième ligne, du mot "licence" par le mot "agreement". La
version anglaise est en outre modifiée par le remplacement, partout
où ils se trouvent, des mots "licence" et "licencee" par les mots
"agreement" et "agreement holder" en faisant les adaptations
nécessaires, sauf si en raison du contexte ils ne s'entendent pas du
contrat d'approvisionnement et d'aménagement forestier et du
bénéficiaire d'un tel contrat.
Les termes substitués traduisent mieux l'idée
exprimée par le texte français par les expressions "contrat
d'approvisionnement et d'aménagement forestier" et
"bénéficiaire d'un tel contrat".
Il n'y a pas d'amendement proposé au texte français.
M. Jolivet: Quant au texte anglais, si le but est d'amener la
concordance avec le texte français, il n'y a pas de problème, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
la version anglaise est-il adopté?
Nous revenons donc à l'article 35. (21 heures)
M. Perron: En fait, l'amendement à la version anglaise,
c'était de la concordance.
Une voix: Oui, c'est cela.
M. Perron: D'accord. Adopté. Au sujet de l'article 35, je
pense que cela remonte à la discussion que l'on a eue cet
après-midi se rapportant à la possibilité et à la
disponibilité avec remise ou non en production. À ce sujet, je
pense que l'on peut dire que la mise en garde a été faite au
ministre de façon assez directe cet après-midi. Je pense que mon
collègue de Laviolette voudrait intervenir là-dessus, mais, quant
à mot, pour le moment, je n'ai pas d'intervention à faire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: L'article 35 est en relation avec l'article 205. N'y
a-t-il pas un danger que le contrat entre en vigueur dès son
enregistrement par le ministre? À ce moment-là, le ministre s'est
peut-être donné une sorte de pouvoir d'imposer un contrat. N'y
a-t-il pas une relation, si on dit: "Le ministre peut consentir à une
personne admissible un contrat d'approvisionnement... si la possibilité
forestière le permet et s'il estime que l'intérêt public le
justifie."? Est-ce que l'on peut s'entendre pour dire que personne ne pourrait
contester, à quelque degré que ce soit, le fait que
l'intérêt public le justifie?
Je vous donne une référence bien simple. On dit que le
ministre n'est pas obligé de déposer un document en
réponse à une question posée à l'Assemblée
nationale, s'il juge que l'intérêt public est en danger ou si
l'intérêt public ne le justifie pas. Est-ce qu'il peut y avoir
ici, pour le ministre, un moyen d'imposer un contrat dont quelqu'un ne voudrait
pas? Est-ce que le ministre peut nous garantir que ce n'est pas...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivïère-du-Loup): L'article 35,
c'est pour l'avenir...
M. Jolivet: Oui, d'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...tandis que
l'article 205, c'est pour ceux qui, actuellement, ont le droit d'obtenir un
contrat d'approvisionnement parce qu'ils ont été
révoqués. Évidemment, s'ils n'en veulent pas, on ne pourra
le leur imposer. On rédigera un papillon pour vous assurer qu'il en va
ainsi.
M. Jolivet: D'accord. Donc, ce qui arrive dans le cas de
l'article 35, c'est que l'on dit: Si jamais la possibilité
forestière le permet. Je vous donne un exemple. On dit actuellement que
l'on passerait de 0.87 à 1.23 mètres cubes l'hectare. Â ce
moment-là, si l'on faisait passer cette possibilité de 1.23
mètres cubes à 3 mètres cubes, disons, par des moyens de
travaux sylvicoles, de reboisement, en fait, par toutes sortes de travaux - on
reviendra à un autre article, comme le ministre l'a mentionné, la
différence leur appartient - si l'on arrivait à cette
hypothèse, que le ministre puisse se servir et dire: Je reprends ce
bois-là et je le donne à un autre, soit pour augmentation de
capacité, soit pour contruction nouvelle, soit pour addition...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Vous l'avez
mentionné dans votre exposé, s'il dépasse les exigences et
les objectifs fixés par le ministère, on ne pourra pas le lui
enlever, parce qu'on le lui dit dans la loi. C'est une des raisons pour
lesquelles c'est là. En plus d'une mesure incitative qui peut être
très intéressante, il s'agit de l'assurer qu'il récoltera
le fruit de ses efforts et de ses investissements. Ce ne serait pas correct de
le lui enlever et de l'attribuer à un autre. C'est lui qui pourrait
peut-être l'attribuer de lui-même à un autre, étant
donné que, dans la loi, on dit: Cela vous appartient et vous pouvez en
disposer.
M. Jolivet: On reviendra sur cela, parce que l'on aura...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, on reviendra
là-dessus.
M. Jolivet: ...peut-être une réaction...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est justement ce
que l'on veut prévenir.
M. Jolivet: Je peux le prendre autrement. Maintenant que l'on a
clarifié cette partie, je peux le prendre autrement en disant ceci: Le
ministre disait tout à l'heure que, dans son droit de suppléance,
il y avait la possibilité d'une réserve forestière. Donc,
j'ai pris le chiffre 80-20, 80 % du gâteau sera partagé et 20 %
sera à la disponibilité du ministre. L'article 35 ne vient-il pas
lui donner justement cette partie? Le ministre se dit: Je vais prévoir
dans mes contrats d'aménagement et d'approvisionnement un taux de
rendement tel que, finalement, je peux me garder une réserve plus forte
aujourd'hui et que je partagerai avec qui je voudrai. Donc, le ministre nous
disait, à un moment donné, que ce n'est plus lui qui va vraiment
décider cela. Est-ce vrai ou non?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'en ai la
possibilité, mais il va falloir que ce soit démontré
scientifiquement. Il va falloir que ce soit acceptable. On ne peut pas
exagérer dans ce sens et dans le manuel d'aménagement qui sera
confectionné avec l'industrie, il y aura des règles de conduite
et des règles de calcul, et des façons de le faire qui seront
reconnues par des forestiers du ministère et des compagnies qui ont des
compétences, et basées sur les règles de l'art, comme on
dit, mais c'est une science.
M. Jolivet: Je voudrais essayer de bien comprendre. Le but,
à mon avis, était de dire à ceux à qui on
révoque les contrats d'approvisionnement, à ceux à qui on
révoque les concessions forestières, qu'on va leur accorder, en
contrepartie, un contrat d'approvisionnement et d'aménagement fores-
tier. L'article 35 le dit. Bon!
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est l'article
205 qui le dit.
M. Jolivet: II le dit pour d'autres personnes que celles qui sont
soumises à l'article 205. C'est bien ce que je comprends. Donc, cela
donne un contrat d'approvisionnement et d'aménagement forestier à
toute autre personne qui n'est pas contenue dans l'article 205. C'est à
partir des nouveaux chiffres, de vos nouvelles possibilités et de la
réserve forestière que vous avez faite, et non pas à
partir des territoires que vous allez délimiter?
M. Côté (Rivière-du-Loup): S'il y a la
possibilité de le faire.
M. Jolivet: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela va?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Mme la Présidente, j'aurais quelques petites
questions à poser au ministre sur cet article qui, d'abord, juxtapose
deux notions qui sont, à mon avis, extrêmement importantes quand
on parle de développement forestier en fonction de
l'intérêt public, ce qui me semble aussi une considération
importante.
Quand la possibilité forestière le permet... Cela
m'amène à me poser une question: Le ministre a dit à
quelques reprises que la coupe à blanc n'était pas exclue et que,
dans certains cas, il faudrait quand même continuer de faire de la coupe
à blanc. Est-ce vrai que vous avez dit cela?
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...
M. Claveau: Merci. Y a-t-il quelque chose qui prévoit
quelque part dans tout le tas de règlements, de choses
d'aménagement et tout ce que vous voulez; quelle devrait être la
grandeur maximale d'une assiette de coupe à blanc? Est-ce
illimité ou va-t-il y avoir des limites dans une superficie, un seul
tenant coupé à blanc?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Laup): Je ne peux pas
vous donner un chiffre précis, maximum. Cela dépend des
circonstances, cela dépend de la forêt, cela dépend des
conditions de la forêt, cela dépend d'un lot de choses, d'un lot
de conditions. Dans le règlement, à la section 1, on l'inscrira.
Dans cette section, on traite d'obligations qu'ont les détenteurs de
permis d'intervention de respecter la forme, la période et le calendrier
des coupes à l'intérieur des ravages de cerfs de Virginie, des
îlots de caribous, au sud du 52e, des aires de confinements de l'orignal,
des habitats fauniques essentiels définis par le MLCP. C'est la
superficie et la localisation des aires de coupes et dans certaines aires de
coupes - vous le verrez dans le cahier des modalités d'intervention - on
va exiger qu'on laisse du bois debout pour la préservation de l'orignal
ou du cerf dans certains cas, et cela proportionnellement à la
superficie qui sera déboisée ou sera coupée à
blanc.
M. Claveau: En fait, ma question est directement reliée
à l'intérêt public d'une certaine catégorie
d'utilisateurs de la forêt qui sont les gens - entre autres, dans les
questions que je posais cet après-midi - qui sont reliés à
la Convention de la Baie James et du Nord québécois.
Il peut cependant arriver - et ce serait excessivement dommage - que,
dans une concession forestière dans laquelle se retrouvent cinq lignes
de trappe de cinq familles autochtones différentes, si la volonté
ou le plan d'aménagement prévoit que cela pourrait être des
coupes à blanc qui se font dans ce secteur-là sur des espaces
pratiquement indéfinis, à l'intérieur du bloc, une ou deux
familles se retrouvent sans un seul arbre sur leur limite de chasse et de
pêche. À ce moment-là, l'intérêt public de
cette famille en particulier serait drôlement endommagé.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce serait
prévu dans les conditions du contrat et les permis d'intervention dont
on a parlé. On l'a dit cet après-midi que c'était pour
assurer et préserver la faune. Je peux vous donner un exemple, M. le
député d'Ungava. À la page 15 du Guide des
modalités d'intervention en milieu forestier, on lit ce qui suit: "Vu
l'importance du couvert forestier résiduel pour cet ongulé, les
opérations forestières doivent donc être
exécutées de manière à maintenir quatre îlots
de trois hectares de forêt possédant les caractéristiques
énoncées au paragraphe précédent sur chaque
superficie de trois kilomètres carrés, jusqu'à concurrence
de 4 % du territoire."
On va réserver 4 % du territoire pour des fins fauniquea, pour
l'orignal dans ces cas-là, pour qu'il ait un abri. "Lorsque les
peuplements résiduels délimités avant la coupe ne
rencontrent pas ces caractéristiques, des îlots
supplémentaires de forêt de trois hectares, répartis de
façon adéquate, seront conservés pour atteindre le minimum
de 4 % exigé."
M. Claveau: M. le ministre, j'émettais une
préoccupation cet après-midi quand on demandait comment allaient
être fixés les
critères de coupes dans ces milieux-là. Je
suggérerais au ministre, avant d'appliquer intégralement une
telle mesure en terres conventionnées, que l'on commence par consulter
des études qui ont été faites par les représentants
du milieu autochtone pour savoir si leurs chiffres, en termes de
préservation de la faune, correspondent aux vôtres. Il me semble
que ce serait dans la limite du nécessaire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Sur les terres de
catégories I et II...
M. Claveau: On parle de la catégorie III. Pour les
catégories I et II, il n'y a pas de problème, elles sont vraiment
liées par la convention. Mais les terres de catégorie III sont
quand même des terres "conventionnées". Mais sur la
catégorie III, où il n'y a pas l'exclusivité
d'activité économique autochtone, à ce moment-là,
il reste que ce sont des terres sur lesquelles il y a des limites de chasse et
de pêche pour des familles autochtones.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Exclusives.
M. Claveau: De trappage exclusif.
M. Côté (Rivière-du-Loup): De trappage
exclusif.
M. Claveau: D'accord. J'ai une autre catégorie de
questions...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: ...par rapport au même article. Toujours en ce
qui concerne l'intérêt public, j'aimerais savoir, dans un premier
temps, qui détermine quand il s'agit d'intérêt public.
Est-ce la population? Est-ce le ministre? Est-ce la compagnie qui exploite?
Est-ce le maire de la municipalité prise dans un problème
particulier? Qui est-ce?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans ce
cas-là, M. le député, c'est le ministre.
M. Claveau: C'est le ministre? M. Côté
(Rivière-du-Loup): Oui.
M. Claveau: Cela veut dire que les gens, dans un milieu
donné, par rapport à une problématique
particulière, devront se présenter au bureau du ministre et
essayer de le convaincre de l'intérêt publie de l'augmentation
d'un parterre de coupe, par exemple, dans un endroit donné.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Il y a deux
conditions: la première, c'est si la possibilité
forestière le permet et s'il estime que l'intérêt public le
justifie. Les deux conditions ne sont pas exclusives.
C'est la première fois qu'un ministre va être astreint de
cette façon-là à ne pas émettre de permis de coupe
ou d'allocation en surplus de la possibilité forestière. Cela va
éviter la situation actuelle que l'on connaît et qui peut
être désastreuse pour l'avenir des Québécois et des
Québécoises.
M. Claveau: Dans un milieu donné où la
capacité forestière le justifierait amplement, si ce milieu vit
une situation économique difficile, est-ce que cela veut dire que
l'intérêt public, que les gens de ce milieu-là
réussiraient à démontrer au ministre - et à l'en
convaincre - pourrait faire en sorte que le ministre utiliserait la
capacité forestière du milieu en question pour permettre une
relance économique, par exemple? (21 h 15)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous croyez que
cela prend une usine de transformation? La possibilité forestière
est là, et vous avez décrit l'intérêt public. Donc,
ies conditions sont toutes là. Je pense qu'on pourrait le faire.
Une voix: Je ne le sais pas.
M. Claveau: On vous amènera des cas bien précis, M.
le ministre. Cela me fera plaisir. Je pense que les gens de Matagami vont
s'empresser de vous téléphoner.
La Présidente (Mme Bélanger): Le
député d'Ungava va-t-il adopter l'article?
M. Claveau: Non, je suis dans l'article. Des voix: Ha! Ha!
Ha!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Claveau: Non, mais c'est spécial... Non, je n'ai pas
fini, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Excusez-moi.
M. Claveau: II y a un certain nombre... Je vais vous donner trois
exemples que le ministre connaît, deux exemples assez précis et un
autre plus général. L'exemple de la municipalité de
Matagami où des parterres de coupes pourraient être alloués
à quelqu'un qui pourrait investir dans la municipalité, dans le
but de sauver une économie plus que chancelante, je dirais, culbutante.
Ce sera votre problème, M. le député, et il nous fera
plaisir de vous entendre là-dessus.
Une voix: ...
M. Claveau: À ce moment-là, la
possibilité existe, du moins à première vue, et
l'intérêt public le justifie. Si le ministre est convaincu que la
ville de Matagami a d'énormes problèmes financiers, à ce
moment-là, cela pourrait jouer. L'autre hypothèse, dans un autre
sens, par exempte, c'est une demande qui viendrait d'une communauté
autochtone. Prenons au hasard la réserve de Waswanipi là
où la capacité le justifie, tout autour, où il y a de la
forêt en masse, là où l'intérêt public, dans
l'hypothèse où on essaie de construire une économie
autonome à l'intérieur d'une réserve autochtone, par
rapport au milieu en question est largement justifié, cela voudrait dire
aussi que le ministre, étant convaincu que les deux
éléments existent, pourrait émettre un permis
d'intervention auquel se jumelleraient un permis d'exploitation, un permis de
construction pour une scierie ou quelque chose de semblable.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, vous parlez de deux cas précis. Dans le cas de
Matagami...
M. Claveau: Des exemples pris au hasard.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...actuellement,
la possibilité n'existe pas, car elle a toute été
allouée en surplus.
M. Claveau: ...les parterres de coupes.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On verra dans le
temps, mais dans le cas de Matagami, à l'heure actuelle, on a
alloué plus de bois que la forêt peut en fournir. À
Waswanipi, c'est la même chose. La possibilité n'est pas
là. Alors, les deux conditions ne sont pas là. Elle n'est pas
disponible. Si, à la suite de l'application du régime forestier,
il y a du bois disponible et que les deux conditions se présentent, vous
avez raison. Pour ceux qui viennent me voir et qui me demandent des
augmentations de permis de coupe ou d'approvisionnement, j'ai la même
réponse et je leur dis: Si la forêt peut le fournir, je n'ai pas
de problème.
M. Claveau: Mais, M. le ministre, je m'en vais..,
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si c'est...
M. Claveau: Vous dites dans la région de Matagami...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si mon
prédécesseur l'a tout donné, il n'y en a plus.
M. Jolivet: Wo! Wo! Wo!
M. Claveau: Vous l'avez voulu, le pouvoir, exercez-le!
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ce qu'on
fait.
M. Jolivet: Le ministre a fait une blague.
M. Claveau: On pourrait poser le problème à
l'inverse. On dit que, d'abord, il faudrait convaincre les gens autant de
Waswanipi, du lac Mistassini, de Mataqami ou de toutes ces régions qu'il
n'y a plus d'arbres, car on est en plein bois. Deuxièmement, si on a
utilisé les bois de ces endroits pour épargner ailleurs,
pourquoi, dans la même hypothèse, n'irions-nous pas chercher du
bois dans le Témiscaminque pour alimenter une usine à Matagami?
On pourrait virer la chose à l'inverse. Ce n'est pas nécessaire
que le bois soit sur place.
Vous savez, à un moment donné, c'est toujours la ligne
nord vers le sud. Quand vous êtes au nord, cela se dégrade
tranquillement et tout se tasse vers le sud, et vous vous retrouvez avec rien.
Mais, ce n'est pas grave, il n'y en a plus. Que voulez-vous? Venez-vous-en
vivre dans le sud! C'est à peu près cela, la logique. Il faudrait
à un moment donné qu'on pense qu'il y a des gens qui vivent avec
les contraintes du milieu en haut. Je dis souvent, M. le ministre, que,
lorsqu'on vit avec les contraintes d'un milieu, il faut au moins être
capable de profiter du peu d'avantages que ce milieu donne. Si les gens veulent
profiter des avantages existant dans le milieu, ils viendront partager les
contraintes avec nous, cela nous fera plaisir de les recevoir. Ils
déménageront en haut, par exemple. Il y aurait peut-être
quelque chose quant à l'intérêt public, comme vous dites,
qui serait à redéfinir en termes d'approche. Je pense que le
milieu forestier est un beau milieu pour démontrer cela. Par exemple,
comment pouvez-vous justifier l'intérêt public de construire une
papeterie à Matane alors que probablement on va aller chercher le bois
ailleurs? L'intérêt public ne serait-il pas au contraire
d'installer la papeterie là où va être le bois, si
l'économie de l'endroit où est le bois est chancelante?
M. Jolivet: Mme la Présidente, il n'y a personne qui
dérange le député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue,
mais il nous dérange en "mosus". S'il veut parler, il a tout l'espace
voulu dans les corridors.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaîtî
Une voix: On n'aime pas "se filibuster" nous-mêmes.
M. Jolivet: C'est vrai que je suis fatigant, mais vous
l'êtes encore plus que moi.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaîtî
M. Jolivet: Au moins, je travaille au projet de loi
sérieusement.
Une voix: Je comprends, avec les gaffes que vous avez faites
quand...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Jolivet: II va encore tomber dans le fond du baril, lui.
M. Perron: Est-ce que je pourrais poser une question au ministre?
Afin de tranquilliser ses collègues ministériels, ne pourrait-il
pas leur donner de l'ouvrage?
Des voix: Ha! Ha! Ha!
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaîtî M- le ministre.
M. Jolivet: Cela va, madame.
M. Claveau: J'ai complété ma question.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On parlait
d'intérêt public. Quand un ministre déclare qu'il y a
intérêt public dans un certain cas, s'il se trompe, il peut
être démis de ses fonctions, il peut être battu aux
élections suivantes. Dans le cas de Matane...
M. Claveau: C'est l'intérêt public dans son
comté qui va lui permettre de ne pas être battu.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans le cas de
Matane, vous dites: Le bois est disponible facilement, parce que c'est un
projet qui ne demande pas beaucoup de matière ligneuse, c'est 300 000
mètres cubes. Les copeaux sont là vis-à-vis des bois de
l'est. Ils sont là dans d'autres scieries et le bois privé va le
fournir. Il n'y a pas de problème à faire cela dans ce
coin-là. Quand vous dites qu'on devrait le faire ailleurs qu'à
Matane parce qu'il n'y a pas de bois, le bois est là. Il est disponible.
Dans le cas de Matagami et Waswanipi, il peut y avoir de la forêt, mais
elle n'est pas disponible parce qu'elle a été
attribuée.
M. Claveau: Pour des gens d'ailleurs, le bois sera disponible
pour les autres.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
l'héritage. Vous vous souvenez de l'ouverture de Matagami. Ce village a
été ouvert à partir des mines. Graduellement, les gens
sont allés chercher du bois dans cette région.
M. Claveau: On est pris avec le lot de l'histoire, mais,
aujourd'hui, il faut...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
l'héritage du passé avec lequel on essaie de manoeuvrer le plus
équitablement possible.
M. Claveau: Ouvert d'ailleurs sous un gouvernement
libéral, 1964-1965.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non.
1961-1962.
M. Claveau: Entre 1960 et 1965, c'est un...
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'étais
là dans ce temps-là.
M. Claveau: Je vais vous poser une question en reprenant
exactement ce que vous venez de dire sur la papeterie de Matane. Je vais vous
relancer.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est disponible,
ne l'oubliez pas.
M. Claveau: Oui, oui, je vais vous relancer. Je vais me sortir un
as. On a prouvé hors de tout doute que, dans la région de
Chibougamau, les seules scieries existantes de Barrette Chapais et de Chantiers
de Chibougamau, avec un peu ce qui se fait à côté à
la troisième scierie, c'est suffisant pour alimenter une machine
à papier sans couper un arbre de plus; on aurait juste à utiliser
tous les surplus du sciage qui se fait là.
Une voix: Voyons donc!
M. Claveau: Qui est-ce qui crie cela?
M. Jolivet: C'est le canon là-bas.
M. Claveau: On lui montrera nos chiffres s'il ne veut pas nous
croire.
M. Jolivet: C'est le canon de La Peltrie.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
Une voix: Vous pourriez demander au député, s'il
vous plaît...
M. Claveau: On demanderait au député de La Peltrie
de venir vérifier nos chiffres, cela nous fera plaisir de les lui
montrer. D'ailleurs, le ministre est au courant.
M. Jolivet: Mme la Présidente, je dois dire que ce n'est
pas nous qui retardons les débats ce soir.
M. Claveau: Pourquoi le ministre fait-il
toujours la sourde oreille à la possibilité d'implanter
une machine à papier à Chibougamau ou à Chapais, alors
qu'on a démontré qu'on n'a pas besoin de couper un arbre de plus
pour en alimenter une? On a juste à utiliser ce qui est coupé
là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député d'Ungava, je pense que votre voisin, le
député de Laviolette, peut vous donner la réponse.
M. Claveau: II n'est plus là, c'est vous qui êtes
là maintenant.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Claveau: Je me suis chicané avec lui, dans le temps.
Là, c'est avec vous.
M. Jolivet: Je me chicane encore avec lui.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Côté (Rivière-du-Loup): II n'y en a pas de
disponible. Quand je dis qu'il n'est pas disponible, cela ne veut pas dire
qu'il ne s'en produit pas dans la région ou qu'il n'y a pas de
forêt. Il est peut-être engagé pour alimenter d'autres
usines et il manque de disponibilité. Il a peut-être
été alloué par le ministère à d'autres
entreprises.
M. Claveau: Que je sache, il n'y a pas beaucoup de copeaux de
Chibougamau qui vont à...
M. Jolivet: II y a du bois qui va à
Trois-Rivières.
M. Claveau: C'est le bois de la Kruger. Ce n'est même pas
le même chantier. C'est une chose complètement différente.
Vous savez, dans la même logique, l'on pourrait aller loin. Je peux dire:
Ecoutez, en suivant votre argumentation...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: ...mettons tout de suite l'usine à papier de
Chapais-Chibougamau sur la table.
M. Jolivet: Mme la Présidente.
M. Claveau: C'est tout à fait conforme à votre
logique.
M. Jolivet: Simplement, Mme la Présidente, n'oubliez pas
de demander quel numéro du règlement.
M. Baril: Avez-vous entendu le perroquet? Est-ce que je pourrais
vous demander quelque chose, madame? Si on est pour régler le
problème de son comté, on va se retirer un instant et, ensuite,
on reviendra.
M. Jolivet: Parfait.
M. Claveau: On travaille sur des exemples pour savoir ce que le
ministre entend par l'expression "l'intérêt publie le justifie".
C'est ce que l'on essaie d'éclaircir au moment où l'on se
parle.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava, je suis en train de constater que vous demandez
au ministre d'aller vous installer une papeterie dans votre comté.
M. Claveau: Non, c'est un exemple que je prends au hasard.
La Présidente (Mme Bélanger): II faudrait revenir
un peu à la pertinence, si possible.
M. Jolivet: Vous avez raison, madame.
M. Claveau: II introduit des articles dans la loi
spécialement pour une usine à papier dans son comté. On a
le droit de poser des questions sur le nôtre.
La Présidente (Mme Bélanger): Je vous demanderai de
revenir à la pertinence.
M. Jolivet: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Oui, je vais parler parce qu'effectivement c'est une
notion importante. C'est peut-être cela, la question. Peut-être que
l'on a fait quelques détours pour expliquer exactement ce que pourrait
être l'interprétation de l'expression "l'intérêt
public le justifie". Effectivement, le député d'Abitibi-Est, peu
importe qu'il se trouve à Amos, à Val-d'Or ou en Ungava... Ces
gens-là savent très bien - je l'ai dit très ouvertement,
je ne m'en cache pas - qu'il y a des choses qui existent. Il ne faudrait pas
tuer Paul pour habiller Pierre - comme on dit souvent - lui enlever le
vêtement sur le dos pour le donner à l'autre.
Dans ce contexte, le ministre a une certaine responsabilité.
C'est là que l'on peut définir la notion "l'intérêt
public le justifie". Je pense qu'il faut être honnête et le
reconnaître comme tel. Sauf que, comme on est en train d'étudier
un projet de loi qui essaie de faire l'encadrement de tout cet ensemble, qui va
être nouveau... On en convient, on classe dans la partie de
nouveauté, ici, le contrat d'aménagement et
d'approvisionnement forestier. Je m'excuse de toujours les inverser, mais je
suis tellement habitué de parler de contrat d'aménagement que
j'oublie à chaque fois, Donc, c'est le contrat d'approvisionnement et
d'aménagement forestier.
Est-ce que la notion d'intérêt public ne devrait pas
plutôt se retrouver au titre de "critères d'admissibilité"
plutôt que d'être laissée à la seule
appréciation du ministre? Qu'on le veuille ou non, quel que soit le
ministre - je ne fais pas mention d'un parti politique et je veux bien
souligner le titre que l'on porte - il est soumis à toutes sortes de
pressions qui vont être moins fortes, j'en conviens, avec le nouveau
projet de loi. Le ministre s'enlève une pression assez importante,
d'ailleurs. La forêt ne peut pas produire plus que ce qu'elle peut
produire. Dans ce contexte, le ministre doit s'enlever cette pression
habituelle. Quand les gens vont comprendre cela, ils ne viendront plus à
la porte du ministre pour savoir ce qui se passe. Ils vont comprendre que l'on
n'a plus de bois et que, si l'on en veut, il faut en remettre en production et
il faut remettre le territoire en production. Quand on le présente comme
cela, on comprend très bien cette partie.
Le problème - et j'y reviens - c'est que le ministre a dit qu'il
se faisait une réserve forestière; c'est la partie qui
m'inquiète. Pour le reste, qu'il me dise que 75 %, 80 %, 85 %, peu
importe, de ce gâteau sont partagés lors de l'attribution des
premiers contrats, à la suite de la révocation de l'ensemble des
concessions forestières et des contrats d'approvisionnement, qu'il me
dise: Cette partie sera redéfinie dans des contrats, ce sera
précis, je pense qu'il va y avoir du "colletaillage" de part et d'autre,
mais, finalement, on va s'entendre sur des territoires. Cela va prendre un peu
plus de temps qu'on ne l'espérait, mais ce laps de temps,
c'est-à-dire d'ici 1990...
Entre cela, il va rester une partie de territoire que le ministre se
réserve pour donner de nouveaux contrats d'approvisionnement et
d'aménagement forestier. Autrement dit, il se réserve une partie
de "lobbying", de pression, qui peut être intéressante dans la
mesure où il dit: Je dois me garder au moins quelque chose au cas
où il arriverait des imprévus. C'est appelé le droit de
suppléance. Ce droit de suppléance, on l'a défini avant
l'heure du souper, je n'y reviendrai pas. (21 h 30)
Ce que l'on craint, c'est que la rédaction de l'article laisse
supposer une certaine forme de discrétion du ministre qui pourrait
être, à notre avis, telle qu'il pourrait, de façon normale
- je ne dis pas anormale - passer outre aux conditions d'admissibilité
prescrites par règlement, ces critères d'admissibilité
ayant pour but de protéger l'intérêt public lorsque le
ministre l'estimerait.
Donc, ce qu'on veut, c'est lui enlever la dernière partie de
pression qu'il pourrait avoir par des critères d'admissibilité
auxquels il ne pourra passer outre, mais qu'il pourrait juger à leur
valeur compte tenu des besoins de la société de l'an 2000, de
l'an 1995. C'est un peu dans ce sens qu'on le propose. Maintenant, si le
ministre nous dit que c'est clair dans cet article, on passera, après
toute l'argumentation qu'on a faite, à l'adoption sur division de cet
article. Ce qu'on veut, c'est vraiment lui enlever la pression qu'il veut
vraiment s'enlever de sur le dos.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
évident, et vous avez entièrement raison, M. le
député de Laviolette, que le fait de restreindre le ministre dans
l'émission d'autorisations qui dépassent la possibilité
forestière, c'est une grande pression de moins. C'est évident. Il
reste qu'il ne faut pas bloquer non plus - j'oublie l'autre partie sur
l'intérêt public - la possibilité de développement,
d'accroissement de notre industrie parce que je suis convaincu que, quand les
gens vont se mettre réellement à faire de la foresterie, on va
développer des capacités additionnelles intéressantes qui
appartiendront à ceux qui le feront, mais on ne peut pas se bloquer,
parce qu'il va rester des territoires qui n'auront pas été
alloués. Ce n'est pas nécessairement se créer une
réserve; dans certains cas, ce sera la balance des territoires qui
n'auront pas été alloués. Ces territoires peuvent servir
à l'implantation de nouvelles usines, peut-être pour l'expansion
et peut-être aussi pour ce qu'on a appelé dans le texte, un peu
plus loin, des réserves.
M. Jolivet: J'avais compris, à moins que je ne me trompe -
je ne suis pas ingénieur forestier comme vous, mais j'avais des
spécialistes autour de moi qui me l'expliquaient - j'avais saisi ceci:
une usine qui a un territoire donné peut augmenter sa capacité en
faisant des travaux autres que ceux prévus au contrat et, à ce
moment, sa production lui permettrait d'avoir du bois en réserve dans
son propre secteur. À ce moment, on disait: Ce bois pourra être
alloué è l'industrie pour l'augmentation de sa capacité,
pour de l'agrandissement s'il le faut, pour de la machinerie additionnelle.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Supposons, M. le
député, qu'il reste des forêts non allouées et que
la compagnie X veut prendre de l'expansion et que c'est là, on pourra
peut-être s'en servir pour cela.
M. Jolivet: Donc, vous voyez deux
places: soit qu'elle augmente sa capacité de production ou
qu'elle aille en chercher sur un territoire en réserve.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Évidemment,
il faut que l'entreprise respecte les règles, les objectifs fixés
par le gouvernement sur la partie qui lui est allouée. Supposons qu'il y
a possibilité d'expansion et qu'il y a des réserves
forestières, des parties de forêts qui n'ont pas été
allouées, cela pourrait servir à cela.
M. Jolivet: Est-ce que je peux aller tout de suite à
l'article 36 simplement pour faire le lien? L'article 36 indique que si une
chose se retrouve d'une autre façon aux articles 197, 198 et 203 qu'on
mentionnait l'autre jour, il y a des gens qui vont être
révoqués, il y a des gens qui vont perdre de façon
précise l'ensemble des allocations qu'ils ont, qui seront
remplacées par un contrat d'approvisionnement et d'aménagement
forestier.
Si l'article est dans ce sens, cela veut dire que ces gens, en vertu des
articles 197 et suivants, viennent s'installer dans le système à
partir des articles d'aujourd'hui, 35 et 36 et qu'en plus on leur accorde un
contrat additionnel d'approvisionnement et d'aménagement dans le cas
d'augmentation de capacité, dans le cas de machineries additionnelles,
dans le cas d'expansion pour un nouveau territoire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Peut-être
pour deux raisons principales: la première, c'est qu'ils augmentent la
capacité des territoires qui leur sont alloués...
M. Jolivet: D'accord,
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...cela en est
une, et l'autre, c'est s'il y en a alentour qui sont disponibles.
M. Jolivet: Donc, il faut avoir quelque chose pour leur permettre
de faire cette expansion.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Tout en respectant
la possibilité de la forêt. Je pense que ledéveloppement, c'est d'intérêt public.
M. Jolivet: Quant à moi, cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Oui, Mme la Présidente. Je voudrais simplement
rappeler au ministre qu'on veut s'assurer, en tant qu'Opposition, qu'il vise
juste afin de protéger la forêt qui est en place actuellement et
que les allocations qui seront allouées par contrat par le gouvernement
actuel, par le biais du ministre délégué aux Forêts,
cela soit fait dans l'ordre. On doit se rappeler ce que j'ai dit lorsque j'ai
parlé de l'article 28 cet après-midi, en parlant des effets
escomptés, alors que j'ai pris le tableau. J'ai toujours une
inquiétude là-dessus. J'ai pris le tableau que j'ai en main ici
concernant les résineux (sapin, épinette et pin gris) et se
rapportant à la possibilité actuelle de 18 000 000 de
mètres cubes qui représentent aux environs de 0,85 mètre
cube l'hectare.
Si le ministre se dirige, pour donner des contrats d'approvisionnement,
en se basant sur les 25 377 000 mètres cubes-Dans les faits, cela
n'existe pas, 1,23 mètre cube l'hectare, au moment où on se
parle. C'est cela qui nous inquiète.
M. Jolivet: Ce sont les conservateurs...
Une voix: Il doit être libéral si le ministre...
Une voix: Vous êtes pas mal bien solide.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela existe. Cela
existe.
M. Jolivet: Mme la Présidente, juste un instant! Le
ministre a compris pourquoi je l'ai dit. Effectivement, ce n'était pas
péjoratif quand j'ai dit "conservateur" parce que ce pourrait être
plus que cela. Je ne comprends pas le grognement du député de La
Peltrie.
M. Claveau: C'est le ministre lui-même qui l'a dit cet
après-midi, exactement dans ces mots.
M. Jolivet: Je m'excuse.
Une voix: Mme la Présidente, je pense que le
député de La Peltrie peut parler, mais...
M. Jolivet: Non, il n'avait pas le droit de parole.
Une voix: ...je pense que grogner, c'est un terme
antiparlementaire.
M. Jolivet: II grondait, d'abord.
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense qu'on fait
des commentaires de part et d'autre et je vous demanderais...
M. Jolivet: Je le faisais simplement pour dire à mon
collègue que le ministre était conservateur dans son terme. Je
n'ai pas voulu, d'aucune façon...
La Présidente (Mme Bélanger): On ne l'a pas pris de
façon péjorative, pas du tout,
M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: D'accord, merci, Mme la Présidente.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'ai pas
appuyé l'Opposition aux dernières élections.
Une voix: ...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest... Rouyn... Témisca-mingue... Dans
ce coin-là. À l'ordre!
M. Claveau: II peut bien garder son micro bas.
M. Jolivet: M. le ministre, pour nous aider dans nos discussions,
demandez donc à vos collègues d'aller faire un tour ailleurs, ce
sera plus simple. Ils ne parlent pas, d'abord, et, quand ils parlent, ils nous
dérangent.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je voudrais
répondre...
M. Claveau: ...d'aller paître ailleurs.
Une voix: Excusez-nous, si on vous dérange.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordrel
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je voudrais
répondre aux députés de Duplessis et de Laviolette en ce
qui concerne les 25 000 000 $ ou le 1,23 mètre cube par hectare. Il y a
des forêts rendues à maturité au Québec, qui
dépassent la maturité, et on prend l'engagement de les remplacer.
C'est important de prendre aujourd'hui l'engagement de les remplacer et
d'aménager les forêts qui existent.
M. Perron; Mais le ministre admettra qu'on est en droit de
s'inquiéter pour l'avenir.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Actuellement, les
25 000 000 $, si c'est un engagement, c'est un objectif. On n'a pas besoin de
25 000 000 $ si on s'en tient aux besoins actuels qui sont de 20 000 000 $
à 21 000 000 $, suivant les coupes actuelles sur les forêts
publiques.
M. Jolivet: Mon collègue me permettrait-il une question
à M. le ministre? Est-ce que je peux concevoir que le 1,23 mètre
cube par hectare est l'équivalent, en termes de rêve, de 300 000
000 de plants par année? Si le ministre voulait parler de rêve, il
parlerait plutôt de 3 mètres cubes par hectare.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On a parlé
de ce rêve cet après-midi, mais ce n'est pas...
Une voix: On ne rêve pas, on est réaliste.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas un
chiffre de ce genre-là qui fera qu'on produira 1,23 mètre cube
à l'hectare. Je vous ai expliqué cet après-midi que cela
dépend des territoires, que cela dépend des choix qu'on fera pour
reboiser et protéger la régénération naturelle. Le
chiffre n'est pas nécessairement correct. Il peut être correct,
mais il n'est pas nécessairement correct.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
35 est adopté?
M. Perron: En terminant là-dessus, si on est intervenu sur
cette question, c'est qu'on voulait que le ministre, comme je le mentionnais
tout à l'heure, vise le plus juste possible en rapport avec les
allocations. En d'autres mots, on voudrait qu'il nous reste du bois lors de
notre reprise du pouvoir afin d'émettre des contrats d'approvisionnement
à d'autres que le ministre convoite,
M. Jolivet: En tout cas, j'espère que le ministre, quel
qu'il soit, n'aura pas trop les pressions que d'autres ont eues.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaîtl Est-ce que l'article 35 est adopté?
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente.
M. Jolivet: J'espère, Mme la Présidente, que le
passage de 1,23 à 3 mètres cubes par hectare n'est pas la
réserve forestière que le ministre se réserve pour pouvoir
faire de l'expansionl
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 35, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 36.
M. Jolivet: C'était dans la même veine, Mme la
Présidente. Quant à moi, j'ai posé ma question à
l'intérieur de l'article 35 simplement pour faire la concordance avec la
suite, à moins que mes collègues n'aient des questions.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M, Perron: Cela va, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 36 est-il
adopté?
M. Perron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 36 est
adopté. J'appelle l'article 37.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 37 se
lit comme suit: "Le ministre constitue et tient à jour un registre
public où il enregistre, par dépôt, les contrats
d'approvisionnement et d'aménagement forestier."
M. Perron: Si vous permettez, Mme la Présidente, on sait
que présentement, concernant la publication des contrats
d'approvisionnement et d'aménagement, même si la Loi sur les
terres et forêts existante n'oblige... Mme la Présidente, est-ce
qu'on ne pourrait pas demander au député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue de "strapper" quelque part, pour ne pas dire
autre chose, pour qu'on puisse travailler sur le projet de loi en toute
quiétude et le faire correctement?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Ouplessis, je crois que le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue a compris. M. le député de
Duplessis.
M. Perron: Mme la Présidente, en rapport avec l'article
37, le libellé est intéressant, mais porte à certaines
inquiétudes. Concernant la publication des contrats d'approvisionnement
et d'aménagement, présentement, même si la Loi sur les
terres et forêts n'oblige pas une telle publication, il est de coutume,
depuis plusieurs années, que le gouvernement publie les décrets
relatifs à l'approvisionnement de chaque usine. Très souvent, une
carte accompagne même ce décret. Alors, quant à nous, nous
ne voyons pas sur quel principe nouveau de documents privés, le
gouvernement pourrait se soustraire à cette coutume habituelle. Il
faudrait, selon nous, officialiser cette coutume.
M. Baril: Je n'entends pas parler M. le député. Le
député de Laviolette parle et je n'entends pas le
député de Duplessis. Pourriez-vous demander au
député de Laviolette de revenir sur le sujet?
M. Jolivet: Je vais le faire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaîtl
M. Perron: Mme la Présidente, il faudrait donc, selon
nous, officialiser cette coutume par un nouvel article qui obligerait le
gouvernement à publier les contrats approuvés par décret
à la Gazette officielle.
J'aurais trois courtes questions à poser au ministre en rapport
avec l'article 37 et la publication des contrats d'approvisionnement et
d'aménagement. Est-ce que le ministre pourrait nous dire, d'abord,
à quand remonte cette coutume qui n'est pas établie de
façon légale au ministère, c'est-à-dire de rendre
publics les décrets concernant les allocations de bois?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne peux pas
vous donner de date exacte, mais cela fait plusieurs années.
M. Perron: Une dizaine d'années? L'autre question que
j'aurais à poser, c'est: Ce matin... Je veux bien comprendre, Mme la
Présidente, qu'en vertu de la loi d'accès à l'information
nous pouvons obtenir ce genre de document, mais il reste que, si à
toutes les fois nous devons nous servir de cette loi, en tant que membres de
l'Assemblée nationale ou encore en tant qu'individus, en tant que
membres de cette collectivité québécoise, si on doit
passer par le biais de la loi d'accès à l'information, je pense
que cela pourrait éviter énormément de problèmes,
si le ministre acceptait.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À
l'article 37, c'est un registre public où le ministre enregistre, par
dépôt, les contrats d'approvisionnement. C'est public.
M. Perron: C'est public. Mais, lorsqu'on parle de registre public
et que c'est te ministre qui tient le registre public, le registre public va
être où? II va être à Québec?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. (21 h 45)
M. Perron: Bon. Si quelqu'un de Rouyn-Noranda, de
Témiscamingue-Sud, de Gaspé, de Matane, de Sept-Îles, de
Havre-Saint-Pierre ou de Roberval veut consulter le registre en question, il
devra passer à Québec pour ce faire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le registre peut
aussi exister en régions, pour la région.
M. Perron: Est-ce que cela fait partie des intentions du ministre
que ce registre existe sur une base régionale pour tout le Québec
ou strictement pour la région concernée?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce qui est
important, c'est que l'information soit accessible. Si on dit que c'est un
registre public et que les régions peuvent y avoir accès, il sera
accessible peut-être au moyen de l'informatique. Le registre peut
être tenu ici, c'est pour l'information, pour consultation.
Une voix: C'est comme Ies bureaux
d'enregistrement.
M. Perron: D'accord, mais cela ne règle pas le
problème parce qu'on n'est pas assuré que cela va se
répercuter dans les régions lorsque les régionaux feront
les demandes concernant la publication des contrats d'aménagement.
M. Côté (Rîvière-du-Loup): On ne peut
pas publier les contrats au complet à la Gazette officielle, mais
on publiait les décrets.
M. Perron: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les
décrets, c'était une couple de pages, mais les contrats, cela
peut être beaucoup plus important. Qu'est-ce que cela va donner de les
publier? Ce qui est important, c'est qu'il y ait un registre accessible au
public, même dans les régions. Quand on dit public, c'est
cela.
Une voix: Ce qui n'existe pas actuellement.
M. Perron: Ce qui m'inquiète dans l'article 37, Mme la
Présidente, c'est que, lorsqu'on voit le libellé: "Le ministre
constitue et tient à jour un registre public...", est-ce que, pour lui,
le mot "public" veut dire que toute personne peut consulter le registre dans
son ensemble, selon les termes de la loi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ce que cela
veut dire.
M. Perron: On peut être assuré de cela? Je maintiens
ce que j'ai dit: la disponibilité physique risque d'être difficile
pour certaines régions.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II reste qu'il
faut y aller suivant une saine administration, et, avec l'informatique,
aujourd'hui, ce sera probablement facile de le faire.
M. Perron: Est-ce qu'il existe actuellement de l'informatique
dans toutes les régions du Québec?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est en train de
se faire.
M- Perron: C'est en train de se faire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est en train de
se faire.
M. Perron: Je vais donner un autre exemple. De quelle
façon procéderait une personne qui demeure à Natashquan
où il n'y a pas de bureau du ministère de l'Énergie et des
Ressources, ou encore une personne qui demeure à Fermont, qui voudrait
obtenir des informations en rapport avec une autre région du
Québec quant à un contrat qui aurait été
émis ou qui devrait éventuellement être émis?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II faudrait que
votre personne se rende au bureau de l'unité de gestion le plus
près parce qu'il ne peut pas y avoir des bureaux dans tous les
villages.
M. Perron: Je comprends, mais...
M. Côté (Rivière-du-Loup): II faut être
pratique.
M. Perron: II faut être pratique, mais il faut aussi que le
gouvernement soit pratique parce que, si la personne demeure à Fermont
et qu'elle est obligée de venir consulter le registre à
Baie-Comeau, par exemple, avez-vous pensé que ça lui coûte
à peu près 350 $ aller-retour en avion pour aller consulter?
Avez-vous pensé que la personne qui demeure à Sept-Îles et
qui veut consulter doit faire 150 milles, parce qu'il n'y a pas d'informatique
à Sept-îles et que le bureau régional du ministère
de l'Énergie et des Ressources est à Baie-Comeau? C'est cela'
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. te
député, s'ils ne viennent pas consulter, ils feront une demande
écrite. On leur répondra par écrit avec les factures de
frais, s'il y en a. Plutôt que de payer 300 $, si ça lui en
coûte 50 $...
M. Perron: C'est la solution facile qui fera plaisir au
président du Conseil du trésor. Vous parlez d'envoyer une facture
avec le registre.
Je voudrais poser une autre question. Ce matin, le ministre
délégué aux Forêts, à la suite d'une question
que j'avais posée au feuilleton, a déposé des demandes
d'allocation acceptées au cours des derniers mois. Est-ce que ces
demandes ont paru à la Gazette officielle du Québec?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les demandes,
non.
M. Perron: Non, mais l'attestation par décret?
M. Côté (Rivière-du-Loup): S'il y a eu des
décrets, ils ont paru à la Gazette officielle. Est-ce que
vous avez trouvé ce qu'il fallait sur cette liste, ce qui vous
inquiétait?
M. Perron: Disons que je n'ai pas tellement d'indications
à savoir si c'est un
décret. Quand an dit que c'est accepté, c'est normalement
accepté par décret?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y en a qui sont
acceptés par décret, oui.
M. Perron: Mais les autres? "Sur le bras"?
Non, mais les autres, est-ce que ce sont des autorisations strictement
par lettre du ministre ou quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Passez-moi la
liste, je vais vous le dire.
M. Perron: Parce que je ne vois pas tellement sur la liste qui a
été déposée ce matin d'indications selon lesquelles
cela aurait été inscrit à la Gazette
officielle.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, ce n'est pas
indiqué là. Ce n'est pas ce que vous m'avez demandé. Votre
question, ce n'était pas cela.
Une voix: Minute, minute! On va donner juste la
réponse.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, il y en a où c'est indiqué "décret"
et d'autres où ce n'est pas indiqué. Probablement qu'il n'y a pas
de décret et que c'est "sur le bras", comme vous dites. Il n'y a pas de
problème.
M. Perron: Vous avez de bons bras. M. Côté
(Rivière-du-Loup): Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Restez assis, M. le
ministre.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Perron: Écoutez, Mme la Présidente, on a beau
parlé de la loi d'accès à l'information, on a beau dire ce
qu'on veut au sujet de cette loi, mais il arrive assez fréquemment que
l'Opposition fasse des demandes en vertu de cette loi et que les
réponses qui nous parviennent soient négatives très
souvent, surtout en ce qui a trait aux mémoires du Conseil des
ministres. J'ai certaines craintes. Si on fait une demande en rapport avec les
contrats qui sont alloués par le ministre ou par son gouvernement, on a
certaines craintes, à savoir si on va vraiment les obtenir en vertu de
la loi d'accès à l'information.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais vous l'avez
demandé au feuilleton et je vous l'ai accordé. Je vous l'ai
apportée.
M. Perron: Oui, mais ce n'est pas le contrat, c'est seulement la
liste.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais c'est 'a
liste que vous mentionniez dans votre demande.
M. Perron: Oui, d'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Voulez-vous que je
la lise votre demande?
M. Perron: Non, je l'ai, la demande. C'est d'accord. Elle est en
trois points.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela, vous
avez les trois points là.
M. Perron: En tout cas, ce qui nous intéresse, nous, c'est
que la coutume en usage depuis une dizaine d'années, comme l'a
mentionné le ministre, se continue et que cela continue à
paraître à la Gazette officielle du Québec.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, voulez-vous me dire que les contrats ou les allocations
qui ont été accordés depuis une dizaine d'années
l'ont toujours été par décret?
M. Perron: Non, pas nécessairement. Ce n'est pas ce que je
veux dire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, que
voulez-vous dire?
M. Perron: C'est que les contrats qui sont alloués par
décret, par le ministre, paraissent à la Gazette officielle du
Québec.
C'est cela qu'on veut.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Quand
c'était nécessaire qu'il y ait un décret, il y en a eu un.
Quand c'est une augmentation de 3000 mètres cubes, il n'y a pas de
décret.
M. Perron: Est-ce que le ministre pourrait nous donner la
différence entre les deux? Quand le ministre est-il obligé
d'émettre des contrats d'approvisionnement par décret et quand
peut-il le faire "sur le bras", comme on le mentionnait tout à l'heure,
sans décret?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans le cas de
Cascades...
M. Perron: Décret.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...à
Port-Cartier, il y a eu un décret. C'était un nouveau contrat
d'approvisionnement. C'était une nouvelle attribution, une nouvelle
allocation. C'est indiqué sur votre feuille que c'est un décret.
Il a paru à la Gazette officielle. J'espère que cela vous
fait plaisir.
M. Perron: Oui, oui, celui-là, je l'ai vu,
mais ce sont les autres que je n'ai pas vus. C'est la majorité
des autres que je n'ai pas vus. C'est cela qui nous inquiète.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans le
passé, M. le député, je vais vous le lire, c'est de
même que cela s'est fait: Nul ne peut établir une usine ou
augmenter sa capacité de production ou sa consommation annuelle de bois,
convertir une usine ou, si elle est permanente, changer sa localisation sans
avoir obtenu au préalable l'autorisation du ministre des Forêts.
Celui-ci accorde cette autorisation s'il juge que les sources
d'approvisionnement de bois sont suffisantes. On ne parle pas de décret
là. C'est de même qu'on l'a fait.
M. Perron: C'est en vertu de la loi actuelle.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ce que vous
appelez le faire "sur le bras". Je suis bien d'accord avec cela.
M. Perron: D'accord,
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
d'Ungava.
M. Perron: Une instant, Mme la Présidente! Si vous me le
permettez, au sujet de l'article 37, j'aimerais déposer .un amendement
qui se lirait comme suit... Un nouvel article plutôt, l'article 37.1: Le
projet de loi 150 sur les forêts est modifié par l'insertion,
après l'article 37, du suivant: 37.1 Le gouvernement approuve les
contrats d'approvisionnement et d'aménagement forestier par
décret publié à la Gazette officielle du
Québec...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député du Duplessis...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Question de
directive. Est-ce qu'il ne faut pas adopter l'article 37 avant de passer
à un autre article?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. M. Perron:
Vous avez raison.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
37 est...
M. Claveau: Non.
M. Perron: Un instant!
Une voix: M. le député d'Ungava a une question
à poser et moi aussi.
M. Perron: Vous avez raison. Je vais procéder par la
suite.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord, M. le
député de Duplessis. M. le député d'Ungava.
M. Claveau: Merci, Mme la Présidente. En écoutant
tout le débat autour de l'accessibilité à l'information,
je me suis dit que le ministre avait sûrement parlé
antérieurement avec son collègue délégué aux
Mines pour voir un peu comment cela se gérait dans ce domaine. Il
existe, au ministère de l'Énergie et des Ressources, section des
mines, un proqramme informatisé donnant accès à toute
l'information concernant les "claims" dans tout le Québec, où,
à partir du numéro de "claim", quand vous vous promenez dans !e
bois, vous voyez une petite plaque qui indique le numéro du "claim".
Vous n'avez qu'à relever ce numéro et à appeler au bureau
du ministère le plus proche qui le "pitonne" sur l'informatique, et il
sort six feuilles différentes qui donnent l'information complète.
C'est accessible très facilement à tout le monde.
Si c'est possible, dans le cas d'un particulier ou d'un petit
prospecteur, quel qu'il soit, ou dans le cas d'une grande compagnie qui fait de
la prospection, de rendre cette information publique à qui la veut
concernant les échéanciers, les quantités de "claims",
l'argent investi, les travaux qui ont été réalisés
et les données - c'est très accessible - je me dis que, dans !e
cas des contrats forestiers, l'information devrait être tout aussi
accessible et qu'il serait probablement assez facile pour le ministère
d'adapter un logiciel semblable à la gestion des contrats pour que
l'ensemble des contrats forestiers soient accessibles très facilement
dans tout le Québec, à partir d'un terminal d'ordinateurs,
à qui pourrait avoir besoin d'information pour une raison ou une autre,
sans discrimination.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On n'est pas rendu
là, M. le député d'Ungava. Quand on parle de "claims",
c'est une information beaucoup plus simple qu'un contrat d'approvisionnement et
d'aménagement forestier, avec toutes les conditions. C'est un...
M. Claveau: Le principe est le même.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, le principe
est le même, mais les coûts ne sont pas les mêmes. Ce n'est
pas la même chose, écoutezl Si on dit qu'on tient à jour un
registre public, c'est une amélioration avec ce qui existait dans le
passé, et de beaucoup, mais il faut y aller selon notre capacité
d'information. Il y a une limite raisonnable.
M. Claveau: Quand vous parlez d'un registre public, s'agit-il
vraiment d'une compilation complète de l'ensemble des contrats d'un bout
à l'autre ou s'il s'agit seulement d'une liste des contrats qui ont
été signés? Un registre public peut être un genre de
table des matières.
M. Gobé: ...question.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Gobé: Le député d'Ungava, lorsqu'il pose
la question au ministre, emploie le mot "claim". Comme il faut protéger
la langue française ces temps-ci - le chef de l'Opposition nous le
rappelle à toutes les périodes de questions - j'aimerais qu'il me
dise en français ce qu'est un "claim",
M. Claveau: J'aimerais préciser que, dans le projet de loi
sur les mines que le ministre délégué aux Mines vient de
déposer, le terme "claim" est utilisé d'un bout à
l'autre.
M. Perron: C'est "jalonnage".
M. Claveau: C'est un terme consacré...
M. Gobé: C'est une question que je pose, ce n'est pas une
remarque.
M. Claveau: ...dans l'industrie minière. Effectivement, il
y a probablement un terme un peu plus français.
M. Perron: Cela peut être "jalonnage".
M. Claveau: Ce n'est pas tout à fait du jalonnage, car le
"claim", c'est le droit de jalonner sur un territoire. C'est
l'élément qui donne le droit de jalonner. Par contre,
probablement que la Commission de protection de la langue française, si
elle n'est pas dissoute d'ici là, pourra nous alimenter
là-dessus. En tout cas, le terme est consacré dans le moment
comme un droit au jalonnement.
Une voix: ...Christian, ne lâche pas.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: M. le Président, une petite question. Quand le
ministre dit que le registre est public, est-ce que cela donne le droit
à toute personne, en attendant qu'on mette en place l'ensemble des
moyens pour faire une communication rapide, d'être admissible en vertu de
la loi sur... Comment appelle-t-on la loi qui permet d'aller chercher de
l'information?
Une voix: Sur l'information.
M. Jolivet: C'est cela, sur l'information.
Une voix: L'accès.
M. Jolivet: Sur l'accès à l'information, c'est
cela. Donc, est-ce que la loi sur l'accès à l'information permet
à toute personne de l'avoir, puisqu'il est public et qu'il n'y a pas de
problème d'aucune façon?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Elle permet
à la personne de le consulter, oui, c'est cela? (22 heures)
M. Jolivet: Et même d'en prendre des photocopies si elle le
désire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Ou d'en recevoir?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
M. Jolivet: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
37 est adopté?
M. Perron: Mme la Présidente, je reviens sur le document
que le ministre a déposé à la suite de la question
feuilleton. De quelle façon trouve-t-on l'indication que ce fut fait par
décret ou autrement, la liste que j'ai ici?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans certains cas,
c'est écrit, mais, M. le député, si vous voulez, nous
allons vérifier de nouveau, puis on vous dira si cela a
été fait par décret ou non. Cela va?
M. Perron: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 37 est-il
adopté?
M. Perron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté. Nous
passons à l'amendement, l'article 37.1.
M. Maltais: Est-ce un amendement ou un nouvel article?
La Présidente (Mme Bélanger): C'est un nouvel
article, 37.1.
M. Perron: C'est un nouvel article.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un
paragraphe.
M. Maltais: C'est un paragraphe?
M. Jolivet: Mme la Présidente, tout
ajout que l'on veut faire devient un amendement qui donne un nouvel
article.
La Présidente (Mme Bélanger): Qui donne un nouvel
article.
Une voix: C'est cela.
M. Jolivet: Le député de Saguenay devrait savoir
cela depuis le temps qu'il est en Chambre.
La Présidente (Mme Bélanger): Voulez-vous lire
votre amendement, M. le député de Duplessis?
M. Perron: Mme la Présidente, le projet de loi 150 sur les
forêts est modifié par l'insertion, après l'article 37, du
suivant: "Le gouvernement approuve les contrats d'approvisionnement et
d'aménagement forestier par décret publié à la
Gazette officielle du Québec." J'ai déjà fait
l'intervention sur !e fond quant à cet amendement que nous soulevons
actuellement.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je devrais
vous dire, M. le député de Duplessis, avant que vous commenciez
à débattre l'amendement, qu'il est recevable.
M. Perron: Merci, Mme la Présidente.
M. Maltais:. Est-ce un amendement ou un nouvel article?
La Présidente (Mme Bélanger): C'est un amendement
au projet de loi qui est introduit par l'article 37.
M. Maltais: On apporte un amendement à un article, mais
non pas ...
La Présidente (Mme Bélanger): Qui introduit un
nouvel article.
M. Maltais: Je regrette infiniment, on apporte un amendement
à un article de loi. On n'apporte pas un nouvel article par un
amendement; sans cela, on pourrait refaire un nouveau projet de loi au
complet.
M. Jolivet: C'est ce qu'on est en train de faire.
M. Maltais: Je regrette, mais ce n'est pas tout à fait
cela.
La Présidente (Mme Bélanger): Cela se fait
très fréquemment, M. le député de Saguenay.
M. Perron: Avant d'adopter le projet de loi en bloc, on fait la
renumérotation de l'ensemble du projet de loi pour en arriver à
avoir... Dans ce cas-là, actuellement, il y en a deux, donc, cela fait
230 articles dans le projet de loi, à moins que le ministre n'en fasse
sauter quelques-uns en cours de route.
M. Jolivet: Mme la Présidente, pour régler votre
imbroglio, je dois vous dire que le ministre lui-même, à l'article
5, a apporté un article 5.1 et personne n'a posé de question
à ce moment-là. À l'article 37, on apporte l'article 37.1
qui sera renuméroté lorsque, à la fin, vous nous
demanderez une motion pour la renumérotation du projet de loi, et c'est
couramment apporté. Donc, un amendement à un article et à
un projet de loi, c'est un amendement recevable. D'ailleurs, vous l'avez
juqé recevable. Je ne vois pas pourquoi on discute encore.
M. Maltais: Pour le temps que l'on discute de ce
côté-ci, vous pouvez toujours me laisser avoir les informations.
Tout à l'heure, vous avez refusé au député de
Duplessis d'apporter un nouvel article.
M. Jolivet: Non...
La Présidente (Mme Bélanger): Parce que le ministre
en a apporté un.
M. Maltais: Je m'adresse à la présidence.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est-à-dire
qu'on ne la lui a pas refusé. Il l'a retiré parce que le ministre
avait un amendement plus adéquat.
M. Maltais: Si je vous ai bien entendue, Mme la
Présidente, vous avez dit: Seul le ministre peut apporter un nouvel
article au projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'article
192, lorsqu'il y a des déboursés d'argent, mais, dans cet
amendement-là, il n'y a pas de déboursé d'argent.
M. Maltais: Cela va.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y en a dans
l'article 37.1, par exemple, des fonds.
Une voix: S'il y a de l'argent là, madame, l'article n'est
pas recevable.
La Présidente (Mme Bélanger): "Le gouvernement
approuve les contrats d'approvisionnement et d'aménagement forestier par
décret publié à la Gazette officielle."
M. Côté (Rivière-du-Loup): II publie. Ce sont
des fonds.
La Présidente (Mme Bélanger): La publication?
Une voix: Oui.
M. Maltais: Alors, d'après ce que vous m'avez dit tout
à l'heure, l'article n'est pas recevable. Je regrette, on va avoir un
poids, une mesure. S'il n'était pas recevable tout à l'heure, il
ne l'est pas plus maintenant.
M. Jolivet: Mme la Présidente...
M. Claveau: Je comprends pourquoi il n'est pas président
de séance.
M. Perron: ...fendre les cheveux en quatre.
M. Maltais: Je m'adresse à la présidence.
M. Claveau: On comprend pourquoi il n'est pas président de
séance et qu'il ne le sera jamais.
M. Perron: Écoutez: engage des fonds publics où la
Gazette officielle est publiée régulièrement.
M. Jolivet: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instantl Qui
a...?
M. Jolivet: Pour régler votre problème et qu'on ne
fasse pas de chichi ce soir, prenez-le donc en délibéré et
voua y reviendrez. Je dois vous dire qu'ayant été habitué
à présider les séances de l'Assemblée nationale et
des commissions parlementaires depuis 1980, votre première
décision était correcte, à savoir que l'amendement
apporté par mon collègue n'était pas recevable,
après l'avoir déjà reçu; on a accepté votre
position, madame. Effectivement, cela amenait des engagements financiers que
seul le ministre a le droit de présenter en amendement à un
projet de loi. Donc, votre décision était bonne.
Dans le deuxième cas, même si je juge encore que votre
décision est bonne, pour éviter un imbroglio, on va passer
à autre chose. On pourrait la mettre en suspens. Prenez le temps de
réfléchir et vous me donnerez votre réponse un peu plus
tard.
La Présidente (Mme Bélanger): Au départ,
naturellement, j'ai pensé qu'à la Gazette officielle cela
n'occasionnerait pas plus de frais supplémentaires, mais le ministre me
dit que oui. On va le suspendre et on y reviendra.
M. Maltais: Le député de Laviolette aurait dû
savoir cela.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
38.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 38 se
lit comme suit: "Le contrat est incessible. Toutefois, le
bénéficiaire peut le donner en garantie de l'exécution
d'obligations qu'il doit assumer relativement aux dépenses requises pour
sa mise en oeuvre."
J'aimerais apporter l'amendement suivant: L'article 38 du projet de loi
est remplacé par le suivant: "Le contrat est incessible. Le
bénéficiaire peut toutefois, en considération d'un emprunt
ou d'une ouverture de crédit, céder, tout en en conservant
l'exercice, les droits que lui confère le contrat." La précision
vise à clarifier le droit du bénéficiaire de donner le
contrat en garantie. Cela nous a été demandé par
l'industrie, par les banquiers, par les notaires.
M. Perron: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'amendement
à l'article 38 est adopté. Est-ce que l'article 38 tel
qu'amendé est adopté?
M. Claveau: On n'est pas dur quand c'est
compréhensible.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Duplessis...
M. Perron: L'article 39.
Le Président (M. Théorêt): ...est-ce que
l'article tel qu'amendé est adopté?
M. Perron: Oui, adopté.
Le Président (M. Théorêt): Merci. J'appelle
maintenant l'article 39. M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Le
bénéficiaire doit faire enregistrer tout acte affectant le
contrat dans le registre visé à l'article 37."
M. Perron: II y a un amendement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 39 du
projet de loi est modifié par l'addition, à la fin, des
alinéas suivants: "En cas de défaut du
bénéficiaire, toute personne intéressée peut faire
enregistrer dans le reqistre un acte affectant le contrat. Cette personne peut
également y faire enregistrer un avis de son adresse ou d'un domicile
élu. "L'avis prévu au deuxième alinéa est sans
effet après 30 ans de la date d'enregistrement de l'acte affectant le
contrat."
Sur votre feuille, vous avez le commentaire suivant: L'amendement vise
à permettre aux créanciers de siqnaler l'existence de leurs
droits en cas de défaut du bénéficiaire. Encore une fois,
c'est une
question légale. C'est une question de protection, de garantie
importante.
M. Perron: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 39 tel qu'amendé est
adopté?
M. Perron: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
maintenant l'article 40.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Article 40.
"Lorsque le bénéficiaire est une personne morale ou une
société, ses dirigeants doivent informer le ministre de toute
opération ayant pour effet d'en modifier le contrôle."
J'aimerais proposer que l'article 40 du projet de loi soit
remplacé par le suivant: "Lorsque le bénéficiaire est une
personne morale ou une société, ses dirigeants doivent donner au
ministre un avis écrit de tout acte ou de toute opération ayant
pour effet d'en modifier le contrôle. "Cet avis doit être
donné avant l'expiration d'un délai de 60 jours de la date de
l'acte ou de l'opération en cause."
L'amendement précise que l'avis doit être donné par
écrit au plus tard 60 jours après l'acte ou l'opération
ayant pour effet de modifier le contrôle de la personne morale ou de la
société.
On a constaté, en discutant, que c'était difficile de
donner les avis avant que l'acte soit posé. On les donne après
pour ne pas mettre en péril, disons, une transaction et,
également, pour éviter les indiscrétions. C'est mieux que
cela se fasse après, pour ces raisons.
M. Perron: D'accord.
Le Président (M. Théorêt): L'amendement
à l'article 40...
M. Perron: Un instant, M. le Président!
Le Président (M. Théorêt): Oui, M. le
député de Duplessis. M. le député d'Ungava.
M. Claveau: J'aimerais savoir, pour un vulgaire mortel qui ouvre
un projet de loi et qui tombe là-dessus, sur l'article 40, c'est
assez... J'aimerais savoir personnellement ce que cela signifie.
M. Côté (Riviêre-du-Loup): M. le
député, vous n'êtes pas vulgaire. Vous êtes mortel,
par exemple.
Une voix: Dieu ait son âme!
M. Claveau: Je vous remercie de la précision.
Une voix: Je ne dirais pas qu'il est mortell
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'amendement à l'article 40 est adopté?
M. Claveau: Non.
M. Perron: Un instant! Le député voudrait d'abord
poser une question.
Le Président (M. Théorêt): Vous disiez: Je
vous remercie. Je pensais que vous aviez fini.
M. Claveau: Vous n'avez pas vraiment répondu à ma
question. En fait, il a peut-être répondu sur certains mots, mais
pas sur les bons. J'aimerais avoir une explication concrète de ce que le
ministre a dans la tête en disant cela. L'acte, le contrôle et tout
cela, comment cela s'articule-t-il dans la réalité? Quel pourrait
être l'exemple qui ferait en sorte que cet article s'applique?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce serait
important que le gouvernement le sache, supposons que vous possédez une
compaqnie, et que je deviens l'actionnaire majoritaire de votre compagnie.
C'est le changement de contrôle qu'il est important de connaître.
On peut prendre de grandes sociétés telles CIP et Consol; si
elles changeaient de mains, on aimerait cela le savoir.
M. Claveau: D'accord.
M. Côté (Rivïère-du-Loup): Cela a des
impacts sur les approvisionnements, sur la distribution.
M. Claveau: Est-ce que cela veut dire, par exemple, advenant le
cas où une compagnie X prendrait le contrôle de différentes
compagnies dans une région donnée, que le ministre sachant cela
pourrait empêcher que l'ensemble des approvisionnements de ce coin soient
à toutes fins utiles jumelés et gérés de
façon un peu intégrée par le nouveau propriétaire
de tout cela?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Cela
n'empêchera pas le contrôle des transactions. Tous les cinq ans, le
contrat est révisé. Cela peut changer le territoire
d'approvisionnement. Cela peut changer les volumes. Cela peut faire des
choses.
M. Claveau: D'accord. À partir de cela...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour toute
compagnie, le contrôle des compagnies, c'est accessible aussi au bureau
d'enregistrement. Vous pouvez savoir qui est actionnaire et à
qui appartient le contrôle. M. Claveau: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour le conseil
d'administration, etc. Ce sont des renseignements d'ordre pratique.
M. Claveau: Des renseignements qui peuvent servir, par exemple,
dans l'application d'une politique. Je voudrais savoir, à partir des
informations que le ministre peut posséder, si, à propos de deux
scieries opérant dans une même localité, avec des
territoires, des parterres de coupes contigus, si une des deux achète
l'autre, et que le nouveau propriétaire des deux scieries décide
d'en fermer une, il peut utiliser les droits de coupe qui ont été
donnés à l'autre pour augmenter la production dans une seule des
deux scieries.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, il ne peut
pas faire cela parce que ce n'est pas transféré
automatiquement.
M. Claveau: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce qui se passera
dans ce cas-là, c'est à l'article 77 que vous allez le retrouver.
Le ministre peut, dès qu'il prend connaissance d'une modification dans
le contrôle de la personne morale ou de la société
bénéficiaire du contrat, réviser le volume
attribué, l'étendue de l'unité d'aménagement et sa
localisation pour tenir compte des effets de cette modification sur les besoins
du bénéficiaire.
M. Claveau: L'article 40 ouvre la porte au ministre pour qu'il
puisse éventuellement appliquer l'article 77 si besoin est.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça.
C'est extraordinaire. D'ailleurs, cela revient un peu à ce que je disais
cet après-midi...
M. Claveau: ...quand on voulait ajouter quelque chose à
l'article 24 qui permettrait d'appliquer l'autre plus loin. C'était dans
ce sens.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est exactement
cela. Cela va bien.
M. Claveau: On se comprend. On pourrait revenir à
l'article 24 si vous voulez. D'accord. Ce sont quand même des
données que le ministre ne reçoit pas pour le simple plaisir
d'avoir des données, mais qui vont lui permettre d'appliquer certains
éléments de la loi pour qu'il se fasse un trafic à
l'intérieur des concessions et des choses advenant des prises de
contrôle.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est tout cela.
C'est comme un gestionnaire qui vérifie ce qui se passe.
M. Perron: M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: J'aurais une question pour le ministre. Est-ce que son
premier geste, en vertu de l'article 40, selon le libellé actuel, sera
d'inscrire les actions de Domtar et de Donohue qui sont actuellement à
Dofor?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne sais pas si
ce sera le premier. (22 h 15)
M. Claveau: Est-ce que les droits de coupe de Donohue vont
être transférés au nouvel acheteur?
M. Perron: Est-ce que je peux avoir une réponse
là-dessus?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai l'impression
que la transaction Domtar-Donohue va se faire avant que cette loi ne soit en
vigueur.
M. Perron: Vous avez l'air d'être pressé, M. le
ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne suis pas
pressé parce que plus...
M. Claveau: C'est pour les équilibres financiers du
gouvernement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Plus cela va
prendre de temps, plus je serai longtemps ministre.
M. Perron: À ce pointï Là, vous ne tenez pas
compte des prochaines élections.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous
prolongez...
Le Président (M- Théorêt): M. le
député de Duplessis, est-ce que vous avez d'autres questions
à poser sur l'amendement?
M. Claveau: Cela va, M. le Président, adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 40 tel qu'amendé est
adopté?
M. Perron: Adopté. Des voix: Adopté.
Objet du contrat
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 41.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Le contrat
d'approvisionnement et d'aménagement forestier confère à
son bénéficiaire le droit d'obtenir, annuellement sur un
territoire forestier qui y est délimité, un permis d'intervention
pour la récolte d'un volume de bois ronds d'une ou de plusieurs essences
en vue d'assurer le fonctionnement de son usine de transformation du bois,
à charge par le bénéficiaire d'exécuter les
obligations qui lui incombent en vertu de la présente loi ou du contrat
et de réaliser, dans l'aire forestière sur laquelle
s'exécute le contrat, des traitements sylvicoles permettant d'atteindre
le rendement annuel prévu au contrat."
L'article 41 du projet de loi est modifié: 1° par le
remplacement, dans la septième ligne, du mot "où" par le mot
"et"; 2° par la suppression, dans les septième et huitième
lignes, des mots "dans l'aire forestière sur laquelle s'exécute
le contrat"; 3° par l'addition, à la fin, de ce qui suit: "pour
chaque aire destinée à la production forestière."
Le premier amendement corrige le texte de manière que les
obligations prévues à la loi et celles prévues au contrat
soient considérées comme cumulatives et non alternatives. Les
autres modifications apportent une précision en ce qui concerne l'aire
où s'applique le calcul du rendement prévu au contrat; seules les
aires productives seront prises en compte. Il y aura d'autres amendements en
rapport avec les aires aux articles 45 et 46.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: En ce qui a trait au troisième alinéa de
l'amendement, cet amendement indique clairement que les objectifs de production
devront être atteints aire par aire et hectare par hectare, si j'ai bien
compris. La question que je voudrais poser: Qu'arrivera-t-il dans les zones
marécageuses, dans la zone pâte?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pardon?
M. Perron: Je recommence. À l'alinéa
troisième de l'article 41 amendé, l'amendement indique clairement
que les objectifs de production devront être atteints aire par aire,
hectare par hectare. Est-ce que le ministre pourrait nous dire ce qui va
arriver dans les zones marécageuses, dans la partie pâte?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le but
précis de cet amendement, c'est de soustraire les superficies
improductives ou inaccessibles du calcul du rendement ou de la
possibilité forestière des unités d'aménagement ou
des aires forestières.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de...
M. Perron: D'accord, le député d'Ungava.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: II y a une chose qui me frappe dans cette
définition. D'abord, le ministre semble avoir eu beaucoup de
difficulté au départ à trouver une définition
à l'objectif du contrat puisque dans son avant-projet de loi il y avait
un article 21, qu'il a repris à l'article 42 du projet de loi et qu'il a
senti le besoin d'amender, encore une fois, par la suite.
Donc, déjà là, cela signifie que l'objectif n'est
pas nécessairement très clair. D'autant plus qu'on donne un
certain nombre d'obligations dans l'objectif. Dans l'objectif, on donne la
permission de couper, on oblige même à respecter les conditions du
contrat et on oblige, à toutes fins utiles, à faire des
traitements sylvicoles, mais on n'oblige pas -il me semble qu'il serait bon de
le préciser dans l'article même, puisqu'on en a tellement
parlé - le bénéficiaire du contrat à se conformer
à un programme d'intervention en milieu forestier. Il me semble que,
dans la définition même, on peut dire: réaliser des
traitements sylvicoles, etc., et se conformer aux modalités
d'intervention en milieu forestier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, on en viendra à cela dans les droits et
obligations des bénéficiaires. Quand on va décrire ce
qu'il y aura plans les plans, cela fera partie du contrat, mais on ne peut pas
tout mettre... L'objet du contrat, on dit pourquoi on fait un contrat et, par
la suite, on dira ce que le contrat contient.
M. Claveau: Oui, mais écoutez...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les obligations
seront là.
M. Claveau: L'objectif tel que défini semble s'attaquer
strictement au problème de l'extraction de la matière ligneuse.
On dit! Vous avez le droit de prendre des arbres et de replanter. On inclut
cela dans les objectifs. On devrait aussi, à mon avis, inclure dans les
objectifs le respect des conditions d'un plan d'intervention. Cela me
semblerait la moindre des choses. Dans l'objectif même, on oublie de
considérer tous les aspects secondaires de l'utilisation de la
forêt. Il me semble que ce serait une précaution
supplémentaire que le ministre pourrait bien se donner.
M. CQté (Rivière-du-Loup): Si on relit les deux
dernières lignes, je pense que cela répond à votre
préoccupation: "...sur laquelle s'exécute le contrat, des
traitements sylvicoles permettant d'atteindre le rendement annuel prévu
au contrat."
M. Claveau: "Sur laquelle s'exécute le contrat", vous
l'avez retranché au premièrement. Vous venez de le dire, vous
l'avez soustrait dans votre amendement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, on
l'additionne. Dans le troisièmement, on l'additionne.
M. Claveau: Par la suppression dans les septième et
huitième lignes...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non,
troisièmement, c'est par l'addition, à la fin...
M. Claveau: "Pour chaque aire destinée à la
production forestière". Vous avez utilisé les mots...
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Permettant
d'atteindre le rendement annuel prévu au contrat pour chaque aire
destinée à la production forestière".
M. Claveau: D'accord, mais, là, on a seulement le principe
du rendement de la capacité forestière, on n'a pas le principe de
la préservation des eaux et des éléments qui composent
tout le milieu ambiant de la forêt, qui devrait quand même
être inséré, à mon avis, au niveau de l'objectif
à atteindre puisque, dans l'objectif, on dit: Écoutez, vous avez
le droit de couper des arbres et il faudra que vous respectiez certaines
clauses pour faire en sorte que la forêt continue à se reproduire,
mais on fait abstraction, au niveau de l'objectif, de l'ensemble du contexte
forestier. Même si on dit, par la suite, qu'on va l'introduire dans des
règlements ou qu'on va le définir plus loin, il me semble que,
pour le bénéfice même de l'application du projet de loi, on
devrait l'admettre dans l'objectif ou au moins en introduire le principe.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est l'objet du
contrat; on dit ce que le contrat contient. Plus loin, on dit ce que le contrat
va contenir. Il y aura des obligations, des droits, comme dans tout
contrat.
M. Claveau: Oui, mais...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas un
objectif, c'est l'objet du contrat, la raison d'être du contrat.
M. Claveau: L'objet. Mais l'objet du contrat - on va reprendre le
terme - à mon avis, comprend trois éléments. Vous me
permettrez d'exprimer mon opinion là-dessus. Le premier
élément, très bien défini, est de dire: Vous avez
le droit de prélever du bois pour vos besoins industriels. Le
deuxième élément est de dire: Ce bois que vous allez
prélever, il faudra que vous vous organisiez pour le remplacer. On a
l'élément de la remise en production de la forêt. Le
troisième élément est de dire: En plus de prélever
du bois et de vous organiser pour que ce bois se régénère,
il faudra aussi que vous fassiez attention, à partir de plans
d'aménagement ou de façons de couper, de préserver
l'ensemble du milieu environnemental forestier. Il me semble que, là, on
a fermé ta boucle et que tout est dit dans l'objectif, dans l'objet
même du contrat.
M. Côté (Rivière-du-Loup): La boucle est
fermée, M. le député. C'est tout cela qu'on dit dans ces
articles. Quand on dit "confère à son bénéficiaire
le droit d'obtenir un permis...
M. Claveau: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...on dit, en
plus...
M. Claveau: Donc, i! a le droit de couper.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...qu'il a le
droit de couper, mais qu'il a aussi l'obligation d'assurer le fonctionnement de
son usine.
M. Claveau: Oui, c'est par rapport à son droit de
couper.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et on dit: Dans
l'aire forestière dans laquelle s'exécute le contrat, des
traitements sylvicoles permettant d'atteindre le rendement annuel prévu
au contrat. C'est cela.
M. Claveau: Mais vous faites abstraction...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les
méthodes sylvicoles, c'est ce que vous dites, c'est assurer la
perpétuité, la pérennité de la forêt.
M. Claveau: Vous venez de me relire, M. le ministre, un bout de
phrase qui n'existe plus dans l'amendement; en tout cas, tel
qu'amendé.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non.
M. Claveau: Au deuxième paragraphe: "dans l'aire
forestière sur laquelle s'exécute le contrat", c'est
supprimé dans l'amendement que vous nous avez donné.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela revient
à la fin. À la fin, on dit: "Par l'addition...
M. Claveau: Oui, mais "pour l'aire destinée à la
production forestière". On introduit strictement le concept de
production forestière, alors qu'on avait quelque chose de plus complet
avant. L'aire forestière détermine un contexte d'ensemble. Vous
aviez un contexte géographique intéressant, mais vous l'avez
supprimé pour le remplacer par un concept de productivité
uniquement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si on fait cela,
c'est aussi pour enlever les parties de forêts qui sont improductives,
inaccessibles ou inexploitables, comme les lacs. Dans le calcul de la
possibilité de rendement, il ne faut pas en tenir compte. Autrement, on
va fausser la vérité, un contrat d'aménagement pour
alimenter une usine de transformation.
M. Claveau: Oui, mais vous pourrez le soustraire au moment
où on déterminera les conditions techniques de l'application du
contrat, mais pas nécessairement dans l'objet. Il me semble que, dans
l'objet, il est primordial de conserver la vocation complète de la
forêt, quitte à soustraire des éléments, comme vous
le dites, au niveau des modalités d'application, mais conserver
l'essence même de toute la conjoncture forestière, le contexte du
milieu forestier. À mon avis, cela devrait être explicite dans
l'objet du contrat pour que cela ne signifie pas, pour le concessionnaire
forestier, celui qui va bénéficier du contrat: Je coupe des
arbres et je les remplace. Si c'est cela l'objet, le reste est
aléatoire. Si on lui met comme objectif: Tu coupes des arbres, tu les
remplaces, mais tu conserves l'ensemble du contexte forestier pour que cela
reste une forêt, alors, la mentalité de l'exploitant forestier va
se modifier tranquillement et il va se rendre compte que, finalement, il a une
responsabilité envers l'ensemble du contexte forestier et non pas
uniquement envers la productivité de son usine.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce que vous dites
va être inclus dans le contrat. Le titulaire d'un contrat a des droits,
des obligations et des responsabilités.
M. Claveau: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les
responsabilités, c'est de faire des traitements sylvicoles pour lui
permettre d'atteindre le rendement annuel prévu au contrat selon les
objectifs qui lui seront fixés par le ministère dans les aires
destinées à la production forestière. C'est certain que le
détenteur d'un contrat d'approvisionnement et d'aménagement n'ira
pas faire d'aménagement faunique dans ses responsabilités. Il va
être obligé, par exemple, de respecter les aires qui ont un
potentiel faunique. Ce n'est pas lui qui va faire l'aménagement
faunique.
M. Claveau: Mais...
M. Côté (Rivière-du-Loup): On ne l'obligera
pas à faire cela, sauf qu'on va lui demander de respecter les aires
susceptibles d'être aménagées du point de vue faunique. (22
h 30)
M. Claveau: Je vous comprends, M. te ministre. Techniquement
parlant, strictement du point de vue "business", je vous comprends. Mais,
à mon avis... "Affaires"; il n'y a pas de député linguiste
pour me corriger. Du côté strictement "affaires", je vous
comprends. Mais ce dont on a besoin au Québec pour sauver nos
forêts et faire en sorte qu'elles reprennent la place qu'elles devraient
avoir dans le contexte québécois, il nous faut plus que des
gestionnaires, plus que des hommes d'affaires forestiers, il nous faut des
exploitants forestiers qui soient conscients du problème de la gestion
forestière qui déborde la simple administration d'une usine, la
simple coupe et le reboisement. Je pense que, si on veut arriver vraiment
à créer un contexte idéal en forêt, il va falloir
s'élever un peu au-dessus des arbres pour philosopher un peu sur
l'approche qu'on doit avoir envers la forêt. Dans ce sens-là, le
fait d'introduire la notion de gestionnaire à part entière de la
forêt, conjointement avec les autres bénéficiaires, serait
un élément très positif à mettre dans les objets du
contrat.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je suis d'accord
avec cela, mais à chacun ses responsabilités. Le titulaire d'un
contrat d'approvisionnement et d'aménagement forestier aura la
responsabilité, l'objet et les obligations de ce qui est écrit
ici. Celui qui voudra aménager la forêt - parce qu'on fera de la
place - pour des questions fauni-ques ou récréatives prendra
également ses responsabilités. On n'imposera pas à
l'industrie du sciage, à l'industrie des pâtes et papiers des
responsabilités qui ne leur incombent pas.
M. Claveau: Je suis d'accord avec vous, M. le ministre. Mais, si
vous voulez que cela fonctionne harmonieusement, cette affaire, qu'on ne soit
pas toujours en train de s'engueuler derrière son "pickup", qu'on ne
soit pas tout le temps en contradiction l'un avec l'autre et qu'il n'y en ait
pas un qui reluque le bois de l'autre, etc., il va falloir que tous et chacun
se sentent responsables du style d'intervention de l'autre. Il va falloir que
ce soit mis dans la même baraque. On ne peut pas dire à un
exploitant
forestier: Toi, tu coupes et, pour autant que tu replantes, on va te
sortir de la baraque. Les autres feront ce qu'ils voudront, ils s'amuseront
dans le bois. Toi, tu produis. Je pense qu'il faut sensibiliser, qu'il faut
inscrire dans la loi l'obligation de l'exploitant forestier de se sensibiliser
au problème des autres avec qui il va avoir à partager
l'utilisation du territoire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vous
ramène à l'article 24 quon a discuté longuement cet
après-midi. Quand on parle de compatibilité des activités
- ce dont vous parlez; il y en a plusieurs - qui s'exercent sur les diverses
unités territoriales, le titulaire d'un permis d'intervention sera
obligé de faire cela. Ce sera inscrit sur son permis de respecter les
autres utilisateurs de la forêt. J'espère, tout comme vous, qu'on
va apprendre à se respecter et qu'on ne s'engueulera pas en
arrière d'un "pickup".
M. Claveau: Je suis d'accord, mais pourquoi cela ne pourrait-il
pas faire partie de l'objet du contrat puisque c'est un élément
fondamental à ta bonne réalisation du contrat en question?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, justement.
C'est qu'à l'article 41 on dit que le contrat d'approvisionnement
confère à son bénéficiaire le droit d'obtenir
annuellement sur un territoire forestier qui y est délimité un
permis d'intervention. Â l'article 24, on dit quelles sont les normes
d'intervention forestière, et les normes disent: On va respecter la
compatibilité des activités diverses qui s'exercent en
forêt. On dit exactement la même chose que ce que vous dites, mais
on ne peut pas mettre toute la loi dans l'article 41, M. le
député.
M. Claveau: Je vous comprends, mais je vous demande juste une
petite ligne de trois mots de plus. Ce n'est pas toute la loi, mais c'est une
notion fondamentale, à mon avis, que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Qui est dans
l'article 24.
M. Claveau: Oui, mais cela n'apparaîtra pas dans le texte
de la rédaction du contrat comme objectif ou comme objet fondamental de
l'application de ce contrat* Je pense que le ministre aurait
intérêt à réfléchir sur la portée, je
dirais, philosophique de l'introduction d'un tel élément dans
l'objet du contrat.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais c'est
là. Je veux bien, mais c'est là. On dit: à charge par le
bénéficiaire d'exécuter les obligations qui lui incombent
en vertu de la présente loi.
Une voix: Et du contrat. M. Claveau: C'est
légaliste.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est écrit
par des avocats, des lois, c'est sûr.
M. Claveau: Oui, mais c'est que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les avocats
transmettent ce qu'on leur demande d'une façon légale. C'est ce
qu'ils font.
M. Claveau: Oui, mais c'est que vous référez, dans
le fond, l'obligation à l'exploitant forestier de se conformer à
l'aménagement de la forêt à partir d'une obligation
légale et non pas à partir d'un concept qui pourrait
découler d'une- approche plus intégrée. Vous dites: On
l'oblige légalement, la loi dit de faire cela, point final. En tout cas,
j'aurai amplement démontré mon point de vue.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui. On dit
la même chose, on se' comprend là-dessus.
M. Claveau: On ne l'écrit pas pareil, en tout cas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Une voix:
Cela arrive, parfois. M. Perron: M. le Président.
Le Président (M. Théoret): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: M. le Président, si vous me le permettez, je
voudrais mentionner, pour le bénéfice des membres de cette
commission, qu'à l'article 42 on a un amendement qui a été
déposé par le ministre...
Une voix: ...
M. Perron: Non, non, c'est l'article 42.
Une voix: Ah bon!
M. Perron: Non, mais, madame, c'est parce qu'il faut que je relie
l'article 42 à l'article 41 par la suite. C'est par concordance
seulement, tant qu'à être sur cet article.
L'article 42 du projet de loi est modifié, premièrement,
par la suppression dans la deuxième ligne du paragraphe deuxième
du mot "ronds". Est-ce qu'on ne devrait pas, quand on regarde l'article 41,
à la quatrième ligne, et qu'on dit "d'un volume de bois ronds",
enlever le mot "ronds" qu'il y a dans cet article par concordance?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est que, M. le
député, le permis d'intervention est nécessairement dans
le bois rond. Il n'est pas dans les copeaux, il n'est pas dans...
M. Perrorn D'accord.
Une voix: On ne donne pas de permis pour ramasser des
copeaux.
M. Claveau: On n'équarrit pas le bois avant de le
couper.
M. Perron: II devient équarri ou en deux par quatre
après être coupé. D'accord. Donc, je comprends que
l'article 41 touche le bois rond lorsqu'il est debout.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans l'article 42,
je peux vous le dire immédiatement, ce sont les producteurs
privés qui nous ont demandé de l'enlever parce qu'ils ont dit: Du
bois, c'est du bois. Pour eux, qu'il soit rond ou en copeaux, dans les autres
sources, cela fait leur affaire.
M. Perron: Alors, Mme la Présidente, l'amendement à
l'article 41 est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Perron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 41, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Adopté. .
Mme la Présidente, pourrions nous suspendre deux minutes pour allerfaire une marche?
M. Perron: Oui. On comprend, M. le ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): La commission suspend
ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 22 h 38)
(Reprise à 22 h 45)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. Nous
étions...
M. Côté (Rîvière-du-Loup): À
l'article 42, Mme la Présidente, ayant suspendu pour des questions
d'hydraulique forestière.
La Présidente (Mme Bélanger): A l'ordre! J'appelle
l'article 42.
M. Côté (Riviere-du-Loup): L'article 42 se lit comme
9uit: "Le volume annuel de bois ronds provenant des forêts du domaine
public attribué par le contrat est un volume résiduel que
détermine le ministre en tenant compte notamment: "1° des besoins de
l'usine de transformation; "2° des autres sources d'approvisionnement
disponibles, tels les bois ronds des forêts privées, les copeaux,
les sciures, les planures et les bois d'importation."
J'aurais un amendement à proposer. L'article est modifié,
premièrement, par la suppression, dans la deuxième ligne du
paragraphe 2°, du mot "ronds"; deuxièmement, par le remplacement
dans la troisième ligne du paragraphe 2° des mots "d'importation"
par les mots "provenant de l'extérieur du Québec".
L'amendement vise à clarifier le texte de manière à
éviter les ambiguïtés relativement aux copeaux en provenance
des forêts privées et aux bois provenant d'une autre province du
Canada.
M. Jolivet: Ah! Donc, vous considérez "en dehors du
Québec"...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: ...comme étant un autre pays?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On t'a
corrigé. On est revenu dans le même pays.
La Présidente (Mme Bélanger): M, le
député de Duplessis.
M. Perron: Merci, Mme la Présidente. Au sujet de l'article
42, de l'analyse du marché de la matière ligneuse tel que
décrit dans l'ensemble du projet de loi 150 sur les forêts se
dégagent pour nous deux objectifs principaux. Je sais que le ministre
n'aimera peut-être pas que j'en parle, mais je vais en parler quand
même. Premièrement, dégaqer la plus grande réserve
forestière possible sur la Côte-Nord afin de permettre, en donnant
des garanties de suppléance, le développement ou l'implantation
de nouvelles usines sur la rive sud, notamment à Rivière-du-Loup;
deuxièmement, favoriser la plus grande flexibilité possible dans
l'allocation de la forêt publique au détriment des copeaux des
usines de sciage, mais surtout des producteurs de bois privés.
Le livre blanc Bâtir une forêt pour l'avenir
indiquait clairement nos choix afin de réduire la pression sur la
forêt publique. Je pense que le ministre constatera qu'au cours des
allocutions que j'ai faites, à plusieurs reprises autant à
l'Assemblée nationale qu'en commission parlementaire, sur l'avant-projet
de loi et sur le projet de loi 150, j'ai toujours maintenu la même ligne
de
pensée, qui est une ligne extrêmement directe en rapport
avec cet aspect. Accorder la priorité aux bois des forêts
privées et aux copeaux des usines de sciage pour approvisionner les
papetières non pas sur une base d'écoulement annuel, mais sous
réserve d'une révision quinquennale. Réduire l'allocation
des papetières et des scieurs sur la forêt publique à
partir de la coupe moyenne des cinq dernières années.
Si on se reporte au livre blanc, on mentionnait, à la page 51:
"Le niveau d'allocation par usine sera établi à partir de la
coupe moyenne des cinq dernières années tant en ce qui concerne
les résineux que les feuillus. Ce niveau de coupe sera ajusté
pour tenir compte, premièrement, d'une répartition optimale des
sources d'approvisionnement (copeaux et bois des forêts privées);
deuxièmement, de l'accroissement des coupes relié à la
récupération des bois affectés par la tordeuse des
bourgeons de l'épinette; troisièmement, des projets industriels
programmés et acceptés par le ministère et,
quatrièmement, des réductions dans la production amenées
par des causes extérieures, par exemple, des grèves."
Mme la Présidente, on parlait de la priorité
accordée aux bois des forêts privées. La matière
ligneuse en provenance de la forêt publique sera considérée
comme une source complémentaire d'approvisionnement des usines, la
priorité d'utilisation étant dorénavant accordée
aux copeaux et aux bois des forêts privées. Cette priorité
accordée aux bois des forêts privées dans l'allocation
devrait permettre aux producteurs d'obtenir un meilleur pouvoir de
négociation non seulement sur les volumes, mais également sur les
prix, pourvu qu'ils respectent les niveaux de production
déterminés.
Mme la Présidente, dans l'ensemble, nous, de l'Opposition, nous
maintenons effectivement cette priorité dans le cas de
l'approvisionnement des usines à partir des copeaux et/ou des
forêts privées.
C'est la raison pour laquelle, Mme la Présidente, je voudrais que
mon collègue de Laviolette intervienne, puisqu'il est une personne assez
compétente en la matière et qu'il a déposé le livre
blanc Bâtir une forêt pour l'avenir, c'est-à-dire la
politique forestière de juin 1985. Comme ce dernier est
extrêmement intéressé à cette question, je
réserve mon droit de parole pour plus tard, Mme la Présidente, et
je demanderais que vous permettiez au député de Laviolette
d'intervenir sur le fond.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce que vous faites des commentaires avant l'intervention du
député de Laviolette?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non,
j'écoute.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette..
M. Jolivet: Merci, Mme la Présidente. J'aimerais vous dire
qu'en partant, vu que cet article, quant à nous, touche à
d'autres articles, pour le bénéfice de ceux qui vont prendre des
notes, que je vais me référer à d'autres articles du
projet de loi, ce qui nous permettra, quand on y arrivera, d'aller plus
rapidement. Je vous dis au départ que nous avons des amendements
à proposer à l'article 42 et à d'autres articles.
D'abord, il faut dire qu'un mécanisme est établi dans le
projet de loi 150 quant à la période provisoire qui va se situer
entre le 1er avril 1987 et le 1er avril 1990. Donc, si on prend les articles
206 et 208, il y a des mécanismes que nous aurons l'occasion de revoir
et qui sont là pour la partie du mode d'attribution provisoire.
Quant à l'article 42, qui est relié à l'article
199, il traite des actions qui doivent être posées lors de la
signature du premier contrat. Aux articles 42, 199 et 72, quant à la
révision quinquennale prévue, on dit que, sur un contrat de 25
ans, il y a une révision quinquennale laquelle fait suite à des
inspections et à des vérifications annuelles.
Quant à nous - c'est peut-être le point que voulait
défendre mon collègue et je suis assuré, Mme la
Présidente, que, venant d'un secteur qui est entre les mains de
producteurs de boisés privés à 85 %, vous serez attentive
à ce que je vais vous dire -nous croyons que les articles que nous
faisons pour la période provisoire, pour la signature du premier contrat
et pour la révision quinquennale, il y a nettement dans le projet de loi
150 quelque chose qui différencie du livre blanc, c'est-à-dire
que, pour nous, il y a un penchant très net en faveur des
papetières et des scieries attachées à des
papetières. Elles sont peu nombreuses au Québec. Il y a eu un
mouvement où les papetières achetaient des scieries. On a vu
l'inverse aussi, des scieries qui veulent acheter des papetières ou, du
moins, être affiliées à des papetières. Le cas de
Donohue avec Normick-Perron est un cas inverse à d'autres; ce sont les
compagnies ici qui possèdent des scieries comme papetières.
Il y a aussi le phénomène suivant qui devrait se produire
normalement. Ce sont deux réseaux parallèles, mais qui sont
étroitement liés l'un à l'autre à cause des besoins
de l'un envers l'autre, dans la mesure où on dit que le bois doit
marcher dans l'espace, selon la meilleure valeur marchande.
Il y a des simulations d'approvisionnement d'une usine qui nous
démontrent que ce mécanisme qu'on pourrait intituler un
mécanisme d'accordéon pourrait permettre une très grande
marge de manoeuvre au ministre et ce, au détriment
des copeaux - c'est là que je vous touche, Mme la
Présidente - des bois des forêts privées, surtout dans
l'éventualité d'une augmentation ou d'une diminution des besoins
d'une usine.
Là, il faut toujours se référer à l'usine de
pâtes, parce que l'usine de pâtes va fluctuer dans le temps selon
le cycle normal de production, de la dévaluation du dollar, de la
non-dévaluation, des droits de coupe additionnels exigés des
scieurs qui font que l'approvisionnement arrivant à l'usine de
pâtes est plus dispendieux, donc augmentation et moins de ventes aux
États-Unis* En fait c'est tout un phénomène qui fait que
les besoins dans le papier fluctuent selon les cycles que l'on connaît au
point de vue économique.
Or, pour déterminer le volume annuel de bois attribué par
un contrat, il faut à ce moment-là appliquer d'abord l'article
199 qui, dans un premier temps, nous indique qu'en plus des critères
prévus à l'article 42 le ministre doit tenir compte du volume
moyen coupé sur la forêt publique au cours des cinq
dernières années. On dit donc: Sur un territoire ce qui sert de
base à une usine de pâtes, comme pour toutes les autres
d'ailleurs, c'est la moyenne des coupes des cinq dernières
années. On sait que cette moyenne des coupes des cinq dernières
années est ajustée en tenant compte de ce qui a pu arriver durant
ce temps: un feu,une grève, un lock-out ou des choses
semblables. Donc, on doit tenir compte dans cette répartition de
territoires d'un ajustement qui est attribuabîe à des facteurs
indépendants des usines comme telles.
L'article 42, vous le voyez bien, indique que le volume provenant de la
forêt publique sera un volume résiduel. Je l'ai souligné
comme il faut. Mais le ministre le détermine en tenant compte...
Là, peut-être que les juristes pourront nous expliquer ce qu'ils
veulent dire par le mot "notamment". Veulent-ils bien exprimer ce qu'ils
indiquent là? Est-ce la pensée du ministre? Est-ce que le
ministre n'aurait pas pu faire une erreur en disant: Notamment: des besoins de
l'usine et des autres sources d'approvisionnement, telles les copeaux, les
sciures et les planures? Nous croyons qu'au mot "notamment" devraient s'ajouter
les mots "et prioritairement", parce que le mot "notamment", à moins que
je ne me trompe, n'est pas centré sur la pluralité que l'on veut
accorder. Cela indique que, parmi tout ce que l'on a, il y a notamment ces
choses-là dont le ministre doit tenir compte. Donc il y aurait une
partie potentiellement arbitraire, tandis que, lorsqu'on dit "prioritairement",
c'est là que cela doit s'ajuster.
Donc, le terme "résiduel" appliqué à la forêt
publique signifie, si j'ai bien compris ce qui est écrit dans le
dictionnaire: ce qui reste. Quant à nous, par le fait même et en
concordance, les autres sources d'approvisionnement doivent être
qualifiées de prioritaires si l'on veut s'assurer que c'est bien ce que
l'on veut donner, ce qui est inscrit dans le livre blanc. Nous croyons que
l'article 42 néglige d'indiquer cette priorité.
De plus, à l'article 199, le ministre indique qu'il tient compte
des critères prévus à l'article 42. Donc si à
l'article 199 il tient compte de l'article 42, il faut les étudier
ensemble et si, à ce moment-là, vous voulons revenir à
l'objectif du livre blanc, il faut amender les deux articles afin
d'empêcher le ministre de jouer sur tous les tableaux. Je m'excuse de le
dire comme tel, mais que voulez-vous? Comme le dirait mon collègue et
ami d'autrefois, le député de Saint-Maurice, M. Chrétien.
Que voulez-vous? Le ministre aura des pressions. C'est une expression de Jean
Chrétien. Quand il ne savait pas quoi dire, il disait: Que voulez-vous?
Il était de mon comté, il n'est plus là maintenant.
Donc, à l'article 42, il s'agit de remplacer le mot "notamment"
par le mot "prioritairement" par concordance avec ce qu'est le résiduel.
On s'assure que les premiers volumes comptabilisés seront ceux des
copeaux et des bois des boisés privés. Mme la Présidente,
je suis sûr que cela vous intéresse. Ce que l'on donne comme
étant ie départ de l'allocation, c'est ce qu'ils vont aller
chercher toujours, et sachez-le très bien, Mme la Présidente, en
tenant compte que souvent, là où il y a eu un aménagement
basé sur un rendement soutenu, à moins de cas exceptionnels,
c'est bien dans le secteur des boisés privés. Ces gens-là
veulent protéger leur boisé, veulent en faire
l'aménagement avec une possibilité de rendement soutenu.
Quant à l'article 199, nous continuons à penser qu'il faut
remplacer les mots "tient compte" par "selon". Il doit dire que le volume de la
forêt publique sera résiduel et mettre un cran d'arrêt pour
s'assurer qu'il ne puisse dépasser la moyenne des cinq dernières
années. Nous croyons que c'est lors de la révision quinquennale
des contrats que les producteurs de copeaux et les producteurs de bois
privés pourront perdre beaucoup de place dans les volumes mis en
marché. Nous allons expliquer pourquoi nous croyons que cela pourrait
arriver. (23 heures)
L'article 72 prévoit que, lors de la révision quinquennale
du contrat, le bénéficiaire pourra se voir accorder un volume
additionnel sur la forêt publique correspondant au dépassement du
niveau de rendement annuel... Je reprends. L'article 72 prévoit que,
lors de la révision quinquennale du contrat, le
bénéficiaire pourra se voir accorder un volume additionnel sur la
forêt publique correspondant au dépassement du
niveau de rendement annuel fixé au contrat sans payer de droits
de coupe sur le volume. Je pense qu'on aura à regarder cela avec
attention. De plus, ce volume ne pourra être réduit par l'effet de
l'application de l'article 73 qui, de façon différente, nous
amène les critères prévus aux articles 42 et 199. Quand on
regarde l'ensemble, c'est un tableau global. Donc, une usine pourra se voir
accorder sur la forêt publique, à tous les cinq ans, un volume
additionnel libre -écoutez bien ce qui est écrit dans le projet
de loi - de droits de coupe - ce qu'on appelle l'ensemble de la valeur
marchande, des coûts reliés aux redevances - qui viendra ainsi
facilement tasser un volume fourni actuellement par des producteurs de copeaux
ou de bois privés, à moins que les usines qui auront ce bois
additionnel sans avoir à payer de redevances n'augmentent leur
capacité de production pour permettre soit une expansion, soit pour des
raisons qui leur appartiendront ou encore pour s'ajuster à un
marché en demande. On pourrait vous présenter un tableau qui peut
représenter un tel scénario qui fait partie des simulations
qu'une personne pourrait faire à partir des articles.
Donc, dans tous les cas où les besoins de l'usine sont maintenus
au même niveau, les copeaux et les bois privés seront à la
merci, croyons-nous - à moins qu'on ne nous fasse la preuve du
contraire; c'est ce qu'on demande au ministre - des papetières, car les
volumes additionnels accordés sur la forêt publique ne pourront
être réduits et seront à ce moment-là, pour ceux qui
auront été accordés en plus à cause des travaux
qu'ils auront faits - l'incitatif dont parle le ministre - libres de droits de
coupe.
On dit: Si la partie conservatrice du ministre, qui parle de 1,23
mètre cube par hectare, devenait trois mètres cubes par hectare,
c'est plus que le double. Dans l'hypothèse, Mme la Présidente,
où on dirait qu'ils ont droit à 10 et qu'au bout de la course
c'est rendu à 20, vous imaginez quels sont les besoins qu'ils auront de
moins sur la forêt privée, les besoins de sciures, de copeaux et
de bran de scie. Je vous dis, Mme la Présidente, qu'il y a un danger et
nous ne croyons pas que le ministre, jusqu'à maintenant, ait
répondu à cette difficulté.
On l'a dit - mon collègue de Duplessis l'a dit et mes autres
collègues l'ont dit lors des audiences particulières et lors du
débat en deuxième lecture - en accordant des droits de coupe
gratuits sur l'accroissement de la possibilité, le projet de loi sur la
forêt conduit le gouvernement à renoncer à ses droits de
coupe, à ses droits de propriétaire du fonds de terrain. C'est
comme si on disait: J'ai un terrain; vous avez des bois dessus; ce
bois-là, au bout de la course, vous appartient et le gouvernement n'a
plus rien à dire parce que c'est vous qui l'avez fait croître,
c'est vous qui avez augmenté la productivité. On va me dire que,
dans les faits réels, au point de vue légal, je n'ai pas raison.
Je dis bien aussi que cela donne l'impression que cela conduit à
renoncer à certaines formes de droits.
L'accroissement est le fruit de trois facteurs de production, soit le
capital, le travail et le ' territoire. Ce sont trois facteurs importants
d'incitation. La proposition du gouvernement: II considère que
l'utilisation du territoire et de son potentiel est gratuite et que toute
augmentation de la productivité n'apportera aucun bénéfice
à I'État-propriétaire dans le contexte qu'on imagine,
celui que le projet de loi suppose.
On l'a dit, nous sommes d'accord pour une forme d'incitatif. C'est
évident qu'on veut, comme vous, intéresser l'industrie
forestière à investir dans les travaux sylvicoles, mais pas au
détriment des autres sources d'approvisionnement.
On fera une proposition qui aura pour effet de remplacer le
deuxième alinéa de l'article 72 pour indiquer que ce volume est
pris en considération et pour éviter ce que le ministre dit
être 100 %. Nous vous l'indiquerons dans une motion d'amendement que nous
vous apporterons, pour essayer d'allier ce que le ministre souhaite, car on est
d'accord en partie en principe sur l'incitatif qu'il veut mettre. Il s'aqit de
savoir sur quelle marge on pourrait agir et le ministre pourrait envisager cela
dans les jours qui viennent, te temps qu'on arrive à ces articles.
Il s'agit de prévoir que ce volume est pris en
considération dans une proportion de 50 % au lieu des 100 % qu'il
propose, pour le calcul des droits prescrits et que ce volume peut être
réduit par l'effet de l'article 73, sauf s'il favorise, pour l'industrie
qui a le territoire, une expansion ou une transformation possible, aussi en
tenant compte du fait, comme je le disais tout à l'heure, qu'il doit
s'ajouter à la valeur marchande.
Il faut donc reformuler à cet effet l'article 73 tel qu'il est
libellé actuellement, car, encore une fois, l'article 73 reprend les
critères prévus aux articles 42 et 199, sans tenir compte de qui,
pour nous, doit être prioritaire. Sinon, il pourrait être
interprété, selon nous, de la façon suivante: lors de la
première révision quinquennale, la forêt publique ne sera
plus résiduelle. Elle risque, dans certains cas, de ne plus être
résiduelle. Or, quant à nous, la loi doit fermer ce trou, cette
porte béante. Les critères utilisés lors de la
révision du volume doivent être les mêmes et écrits
de la même manière que lors de l'enregistrement du premier
contrat.
C'est dans ce contexte qu'on dit au ministre, à chacun des
articles que j'ai cités, que nous aurons un amendement à proposer
en commençant, Mme la Présidente, par vous proposer un amendement
qui pourra être
discuté, si vous le voulez bien, après que mes
collègues auront fait leurs remarques sur l'article 42. L'amendement
qu'on vous transmettra sera le suivant: à la troisième ligne de
l'article 42 du projet de loi 150, Loi sur les forêts, que le mot
"notamment" soit remplacé par le mot "prioritairement".
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette, avant d'adopter un autre article, il
faudrait adopter celui qui a été déposé par le
ministre et qui n'a pas encore été adopté.
M. Jolivet: Un amendement?
La Présidente (Mme Bélanger): Un amendement
à l'article 42.
M. Jolivet: Oui, oui. D'accord. Vous avez raison, Mme la
Présidente.
M. Perron: Adopté. M. Jolivet: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement du
ministre est-il adopté?
Des voix: Adopté.
M. Jolivet: Simplement pour les besoins de la cause et pour que
le ministre l'ait entre les mains, est-ce que vous me permettez, madame, de
faire la présentation des autres amendements dont j'ai fait mention?
Cela permettrait d'en faire le dépôt immédiatement, comme
on nous l'a demandé cet après-midi, et de faire une meilleure
lecture de ce qu'on propose.
M. Cannon: Consentement.
M. Jolivet: L'article 72 serait amendé de la façon
suivante. Le deuxième alinéa de l'article 72 est remplacé
par le suivant: Pour le calcul des droits prescrits en vertu de la
présente loi, ce volume est pris en considération dans une
proportion de 50 %. Il peut être réduit par l'effet de
l'application de l'article 73, sauf s'il favorise l'expansion d'une usine de
transformation.
Quant à l'article 73, il serait modifié de la façon
suivante: À l'expiration de chaque période de cinq ans, le
ministre peut réviser le volume attribué, l'étendue de
l'unité d'aménagement ou le rendement annuel fixé au
contrat de manière à tenir compte de l'évolution, au cours
de cette période, des critères prévus aux articles 42 et
199 ainsi que du plus récent inventaire forestier et, s'il y a lieu, de
la révision du calcul de la possibilité à la suite d'une
évolution prévue de la forêt.
Après l'article 115, nous proposerions d'ajouter un autre article
qui serait l'article 115.1. Cet article se lirait comme suit: Le niveau de
production des forêts privées ne peut dépasser la
possibilité annuelle de coupes en rendement soutenu par territoire de
plans conjoints. Ce nouvel article, avec les amendements aux articles 42 et
199, permet de rencontrer les objectifs du livre blanc, page 61, en assurant le
contrôle des prélèvements de la forêt privée,
de façon à prévenir la surexploitation des boisés
privés, tout en leur permettant de faire reconnaître la
progression constante de leur production lors de la révision
quinquennale.
Il faut convenir que c'est sur la partie proposée et, à
partir de l'article 115.1, sur le niveau jusqu'à la fin du plan
conjoint, le reste étant pour information.
L'article 199, quant à lui, serait remplacé par le
suivant: "Le volume annuel de bois que le contrat d'une personne visée
aux articles 197 ou 198 autorise à récolter sur la forêt
publique est fixé par le ministre selon les critères
prévus à l'article 42. Ce volume est résiduel et, de plus,
ne peut excéder le volume moyen de bois - on enlèverait le mot
"ronds" pour faire la concordance qui a été demandée
à l'article 42 tout à l'heure - en provenance des forêts du
domaine public que l'usine à laquelle le bois est destiné a
utilisé annuellement, au cours des cinq dernières années
ou, depuis le début de ses opérations, si l'usine opère
depuis moins de cinq ans."
La proposition que nous faisons, "Mme la ministre", c'est
d'étudier d'abord l'article 42 et l'amendement que nous proposons.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre?
M. Jolivet: Excusez-moi. Mme la Présidente, vous avez
raison. Quant aux autres, ce sont des préavis que nous faisons pour des
études à venir.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Joliette.
M. Jolivet: De Laviolette.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette. M. le ministre.
M. Perron: Je voudrais juste souligner au ministre que l'on a
fait nos devoirs au cours des dernières semaines, en particulier ces
jours derniers.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je m'attendais
à cela. Tel que je vous cannais, cela m'aurait surpris que vous ne les
fassiez pas.
La Présidente (Mme Bélanger): II vous
félicite.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je voudrais faire
quelques commentaires.
M. Perron: Le ministre vient de me rendre un hommage, Mme la
Présidente. C'est pourquoi nous l'admirons beaucoup.
La Présidente (Mme Bélanger): Je suis d'accord avec
le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour commencer, on
me dit que c'est un article fait pour les papetières. Je pense que ce
n'est pas tout à fait cela. Il est fait pour donner une chance
égale à toutes les sources d'approvisionnement, à tous
ceux qui produisent des bois pouvant alimenter les usines de transformation.
Les papetières n'exploitent actuellement que 30 % du bois en forêt
publique. Seulement ce pourcentage - l'importance des bois exploités par
les papetières - devrait vous signaler que cet article n'est pas fait
pour les papetières. Cet article est fait pour donner une chance
égale à toutes les sources d'approvisionnement.
Quant au rendement supplémentaire qui a été
fixé comme incitatif, il y a une remarque qui a été faite
par le député de Laviolette et je trouve qu'il y a là
matière à réflexion. À mon avis, il ne faudrait pas
-je ne sais pas comment le traduire, l'écrire, pour l'instant - qu'un
détenteur de contrat d'approvisionnement, d'aménagement fasse en
sorte que sa forêt produise tellement qu'elle réduise les autres
sources d'approvisionnement. Comment le traduire? Vous proposez qu'il y ait une
augmentation de capacité ou autre? Je pense que l'on devrait respecter
les autres sources d'approvisionnement qui ont été fixées.
C'est un peu cela.
Quant au surplus de possibilité qui serait produite par le
détenteur de contrat d'approvisionnement, ce n'est pas tout à
fait gratuit, M. le député. Il aura investi des sommes d'argent
importantes pour faire cela; ce n'est pas gratuit. Par le fait même de
son investissement, il y a des retombées économiques. Lorsqu'il
l'utilisera, et si l'on peut trouver le moyen de protéger les autres
sources d'approvisionnement qui seront là, si elles sont encore
là, lorsqu'il le transformera, il y aura encore des retombées
économiques. Je suis convaincu que c'est un bon marché pour la
province de trouver une façon incitative de produire davantage.
Voilà les deux points: premièrement, parce qu'il va investir
beaucoup d'argent pour faire produire sa forêt davantage et,
deuxièmement, lorsqu'il la transformera. (23 h 15)
Quant au mot "notamment" dont on parle, "notamment" veut dire aussi que
c'est pour tenir compte d'autres facteurs qu'on n'a pas
énumérés tels que grèves, incendies ou autres. Ils
sont majeurs, évidemment. L'industriel, qu'il l'exploite ou non, sera
tenu de payer pour 75 % du volume attribué. Il n'aura pas
intérêt, au départ, à exiger plus de bois que pour
ses besoins. Cela va diminuer la pression. Quand on parle de pression, que ce
soit sur la forêt publique ou sur la forêt privée, je pense
que dans les deux cas vous avez raison, M. le député de
Laviolette, il faut tenir compte du rendement soutenu et de la
possibilité. Cet article, dans mon esprit, est équitable parce
qu'il ne met personne contre l'autre. On les traite de façon
égaie.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Merci. J'ai écouté attentivement ce que
le ministre vient de dire. Il y a quelque chose qui me chieote, je dois vous le
dire honnêtement. J'ai l'impression que cette notion d'avoir le droit
d'exploiter des arbres, finalement, de ramasser des arbres sans payer de droits
de coupe à partir du moment où on dit: II t'appartient puisque
c'est toi qui l'as replanté... Tu as dépassé la
capacité prévue, qu'on avait fixée ensemble, tu en as fait
plus qu'on en avait demandé, donc, la différence est à
toi. Mot, à mon avis, en tout cas - le ministre me dira si je me trompe
- j'interprète cela comme étant une espèce de transfert
douteux du droit de propriété. Dans te fond, on est en train de
créer un système dans lequel, à la longue, avec le
temps... Cela ne se fera pas demain matin, c'est bien clair. Quand l'arbre va
avoir cette hauteur-là... Avec ce système, le fonds de terrain,
la propriété du terrain est toujours du domaine public, mais il
va y avoir une certaine quantité de matières ligneuses ou de
matières végétales ou de biomasse qui, elles, vont
être de propriété privée.
On est en train, à mon avis, d'abdiquer sur l'usufruit d'une
valeur qui appartient à la société. Si j'étais
capable de faire un beau dessin pour démontrer ce que je veux dire, ce
serait plus facile à comprendre. Je pense qu'on peut faire un petit
effort, une petite gymnastique intellectuelle. D'ailleurs, je suis à peu
près convaincu que le ministre comprend déjà ce que je
veux dire. Il y a une partie de l'arbre, il y a certaines parties de l'arbre
qui vont être de propriété privée, bien que le fonds
de terrain est toujours du domaine public puisque l'entrepreneur ou le
propriétaire va pouvoir l'utiliser à toutes fins utiles à
sa guise sans avoir à payer de droits de coupe là-dessus. Cela
lui appartient.
Avec le temps, avec les qénératîons, si on
perpétue le même modèle, on va se retrouver avec un
État, à la longue, qui va être propriétaire d'un
paquet de terres du domaine public, mais sur lesquelles la majorité des
forêts sera privée. L'arbre ne nous appartiendra plus parce que
plus ça
croît, en supposant que les techniques et les approches de
reboisement donnent les effets escomptés, plus, évidemment, on va
toujours aller vers le plus... On arrive à créer une
quantité importante de forêts ou de biomasse qui ne sera plus la
propriété de l'État, mais qui va. être la
propriété de celui qui va avoir payé pour le reboiser.
Peut-être que le ministre pourrait répondre. Je continuerai
après.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'aimerais
répondre tout de suite parce qu'à l'article 7 il est
indiqué que tant que les arbres sont debout, ils sont du domaine
public.
M. Claveau: II peut les couper sans payer de droits de coupe. Il
est à lui, dans le fond.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. Tant
qu'ils sont debout, ils sont du domaine public.
M. Claveau: Oui, mais il ne paiera pas pour les couper.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela ne change pas
la propriété. Cela reste du domaine public.
M. Claveau: Dans le fond, c'est comme si vous étiez
propriétaire d'une maison et que vous la loueriez en n'obligeant pas le
locataire à payer son loyer. Il pourrait l'habiter à
volonté, tant qu'il le veut, aussi longtemps qu'il veut. Vous, vous
payez pour la maison pour autant que lui peinture et fait l'entretien, qu'il
habite là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, il paye une partie. Les sommes d'argent qu'il va
dépenser pour faire produire la forêt, c'est une partie des
redevances ou des droits prescrits.
M. Jolivet: À ce moment-là, M. le ministre, c'est
le lien. C'est pour cela que l'on dit qu'on n'est pas en désaccord avec
50 %, dans la mesure où vous nous garantissez que ce résiduel n'a
pas d'effet sur les autres sources d'approvisionnement. Si vous nous
garantissez cela, on va vous appuyer.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une remarque
que j'ai appréciée, M. le député de Laviolette,
parce qu'il ne faut pas mettre en danger les autres sources
d'approvisionnement. Je l'ai appréciée parce que, que ce soit 50
% ou 25 % ou 75 %, le but de l'incitatif que l'on propose, c'est justement de
faire investir les gens avec un sentiment d'appartenance, et tant que les
arbres sont debout, ils sont du domaine public, mais c'est de créer une
activité, d'abord, de production sylvicole et, deuxièmement, de
transformation. C'est ce que l'on recherche au Québec. C'est l'objectif
poursuivi.
M. Claveau: D'accord. Est-ce que je peux continuer?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Ce qui me préoccupe... D'abord,
peut-être pour éclairer ma lanterne, aussi faible qu'elle soit,
j'aimerais savoir, dans l'esprit du ministre, au moment de réviser aux
cinq ans la capacité potentielle de la forêt, s'il recommence
à zéro tous les cinq ans sur la base d'une nouvelle
capacité ou si on traîne toujours le handicap de la
première capacité qui aura été
déterminée au moment du premier contrat.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est à
partir de la première attribution.
M. Claveau: À partir de la première
attribution...
M. Côté (Rivière-du-Loup): On examine ce qui
s'est passé pendant ces cinq années-là. Souvent, cela peut
être une révision à la baisse.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais supposons que
cela va bien, que l'entreprise est en train de se faire une capitalisation sur
les arbres qu'elle a produits en plus de la demande. Prenons des choses simples
à comprendre, des chiffres ronds. Si la capacité au départ
est à un mètre cube l'hectare, on s'est fixé un objectif
de deux. Dans notre contrat on a dit: Dans !e secteur donné, avec les
conditions et tout cela, l'objectif est d'ici cinq ans d'être capables de
démontrer que l'on peut amener la capacité de la forêt
à deux mètres l'hectare. Après cinq ans, on
réévalue cela, puis on dit: C'est extraordinaire, c'est
fantastique, la capacité de la forêt est rendue à cinq
mètres l'hectare. Donc, tu as dégagé trois mètres
l'hectare qui vont t'appartenir et que tu vas pouvoir utiliser au moment voulu.
Les premiers cinq ans sont faits. On est partis de un et on est rendus à
cinq. Quand on va réévaluer la base sur notre deuxième
foulée, finalement, est-ce que notre point de départ pour
évaluer l'objectif à venir sera cinq ou si cela va rester un?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce ne sera pas un,
ce sera deux. Deux, c'est l'objectif qui a été fixé. Il
l'a atteint et plus.
M. Claveau: On rebâtit sur l'objectif
fixé.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est
à partir de l'objectif.
M. Claveau: Peu importe le rendement? Cela veut dire, M. le
ministre, qu'à la limite vous allez avoir une drôle de pression.
Je vais dire comme le député de Duplessis tout à l'heure:
Vous allez être obligé d'avoir les bras solides, parce que cela
veut dire que, au moment de fixer le potentiel de la forêt, lés
objectifs à atteindre qui seront en fonction du potentiel de base, ce ne
sera pas nécessairement facile de s'entendre pour que tout le monde
dise: Je signe ton contrat, mais ce sera tout, le potentiel. Par exemple, si
une compagnie disait: On a fait nos études. On a des ingénieurs
forestiers qui sont aussi bons que les vôtres. On a des gens qui
connaissent la forêt. J'allais utiliser une expression qui n'est pas
très parlementaire. Des gens qui triment dans le bois du matin au soir.
Ils connaissent la forêt. Et ils seraient convaincus que la
capacité de cette forêt est de l'ordre de 0,5 mètre
l'hectare. Vous dites: On a fait nos analyses, ce n'est pas cela du tout. C'est
1,5 mètre l'hectare, la capacité de reproduction au moment,
où on se parle. Comment allez-vous négocier?
M. Côté (Rivière-du-Loup):
C'est-à-dire que la...
M. Claveau: L'entrepreneur aura intérêt que ce soit
le plus bas possible, de façon à se fixer les objectifs les plus
bas possible pour anticiper une marge de jeu.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Vos craintes
sont peut-être valables, sauf que ce sera basé sur des formules
mathématiques qui seront inscrites dans le manuel, puis, les formules
mathématiques, on ne les inventera pas, et il va falloir qu'elles
viennent de source fiable.
M. Claveau: Ah! Cela veut dire qu'au départ la
capacité de la forêt sera en fonction d'une espèce de
parité régionale.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Qu'est-ce que vous
voulez? Non, non.
M. Claveau: II va y avoir un effet...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, non, pas
tant que cela.
M. Claveau: ...de bassin de décantation?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pas tant que
cela.
M. Claveau: Cela va être des bassins
d'équilibre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. On va passer
à un autre article, mais en tout cas... De toute façon, les
rendements peuvent être calculés et ils seront inscrits. La
façon de les calculer, la façon de les vérifier, la
façon de le faire, c'est dans le manuel d'aménagement que l'on
discute, qu'on va élaborer en collaboration avec les professionnels de
la forêt, de l'industrie et ceux du ministère. Il n'y a pas de
problème là-dessus, ce sont des formules mathématiques.
À l'article 45, on vous le dit, ça aussi.
M. Claveau: Pour que l'article 45 s'applique, il faut bien qu'on
s'entende sur...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui! On va
tenir compte des caractéristiques biophysiques des aires
forestières, etc. Cela va être basé là-dessus. Les
sites forestiers produisent différemment d'un endroit à l'autre,
d'un site à l'autre. Ce n'est pas le même rendement et cela
s'évalue avec des cartes écologiques, des cartes
forestières. Ce n'est pas de l'à-peu-près.
M. Claveau: Oui, je suis d'accord avec vous pour dire qu'il y a
probablement moyen d'arriver à quelque chose, mais je vais vous donner
un exemple bien précis. En tout cas, je ne sais pas comment on va finir
par régler le problème. Les coupes, les concessions Kruger dans
la région de Chapais, endroit que je connais bien, parterre de coupe que
je connais bien aussi, d'ailleurs, pour l'avoir arpenté un peu dans tous
les sens... Le gouvernement, au moment de donner la concession à Kruger,
a dit: Cette forêt, le parterre de coupe qu'on vous octroie, vous donne
une capacité de 840 000 mètres cubes par année de
prélèvement, de capacité. Kruger dit: Ce n'est pas cela du
tout. On évalue la capacité de ce parterre, si on ne veut pas
manger notre capital, comme on dit, à 350 000 mètres cubes; si on
prend plus que cela, on détériore la forêt. La vision du
ministère était de 840 000; il y a tout un espace à
combler, vous en conviendrez. Je ne sais pas, mais cela me fait penser un peu
à des débats entre économistes. Deux économistes
qui sont allés à la même école, qui sont
arrivés à peu près au même niveau, font des calculs
et l'un arrive à + 100 et l'autre à - 100.
Comment peut-on arriver à s'entendre? Qui va avoir le dernier
mot? Si c'est le ministère qui a le dernier mot, je peux vous assurer
que le ministre, à mon avis, va avoir une drôle de pression sur
les épaules avant que l'industrie ait signé, parce qu'elle a tout
avantage, dans le cas de Kruger, entre autres, dans le cas précis dont
on parle, elle a tout avantage à faire rétablir la
capacité
de cette zone en fonction de 350 000 mètres cubes à
l'hectare, c'est bien clair. Si on la met à 840 000, les objectifs
seront beaucoup plus élevés. Eux prétendent
déjà que la capacité est de 350 000.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais les
sciences forestières, M. le député, sont plus exactes que
les sciences économiques. L'augmentation dont va
bénéficier un détenteur de permis, il devra investir en
fonction de cela, il devra investir de différentes façons, parce
que la question du reboisement est déjà comprise. Il devra faire
d'autres travaux, comme des coupes d'éclaircie, pour raccourcir les
rotations, pour récupérer plus de volume dans la même
superficie. Plutôt d'y retourner tous les 70 ans, il fera une coupe pour
y retourner tous les 15 ans et il fera des coupes d'éclaircie pour
favoriser l'accroissement des arbres. C'est une façon assez dispendieuse
et il le fera aussi au moyen du drainage. Ce sont tous ces travaux. Ce ne sera
pas gratuit, il va être obligé de travailler, d'investir, de faire
des travaux pour l'obtenir. Ce n'est pas un cadeau tant que cela qu'on lui
fait, vous savez, c'est plutôt l'industriel qui le fera, qui fera un
cadeau à la province par l'activité économique qu'il
génère en faisant des travaux sylvicoles et aussi par la
transformation - je le répète pour la deuxième ou
troisième fois - de ces bois. Ce n'est pas un cadeau, c'est un service
qu'il nous rend. (23 h 30)
M. Claveau: On n'a jamais dit que c'était un cadeau non
plus. D'ailleurs, une bonne partie des droits de coupe est
réservée au remboursement, enfin, sert à payer cela. Je ne
soupçonne pas qui que ce soit de mauvaise intention, sauf qu'on peut
regarder comment cela peut se passer dans la réalité. Supposons
le pire des cas. L'entreprise forestière qui va être devant
l'hypothèse de quelque chose d'intéressant, à qui on va
faire miroiter un beau cinq cennes brillant, une belle pièce brillante,
des droits de coupe qui ne lui coûteront rien si on réussit
à dépasser le potentiel, elle a tout avantage - je me mets
à sa place - à négocier pour prouver que le potentiel
qu'on lui accorde - une petite rivière ici, un ruisseau là, un
morceau de swompe - c'est trop étroit, qu'elle ne sera pas capable de
rentrer avec une machine dans ce coin-là, elle va finir par prouver
qu'elle n'a pas de potentiel, de façon à mettre les objectifs le
plus bas possible.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vous ai dit
tout à l'heure qu'on les enlevait, les aires forestières, les
territoires, quand on va faire le calcul, les territoires qui ne produisent
pas, c'est-à-dire les savanes, les territoires inaccessibles.
M. Claveau: Mais vous comprendrez, vous serez d'accord avec moi
que, pour l'industrie, plus le potentiel de base doit être bas, plus on
risque d'avoir un objectif bas, plus on a la possibilité de
dégager des marges plus importantes en termes de rendement
excédentaire à l'objectif et, à ce moment-là, plus
on va pouvoir bénéficier éventuellement de droits de coupe
gratuits et plus on va être capable de contrecarrer l'apport de
matière ligneuse venant de source extérieure, comme le disait mon
collègue de Laviolette tout à l'heure. Il y a toute une
chaîne. Je pense qu'il faut voir cela dans un contexte global. On ne peut
pas décortiquer chaque partie d'une chaîne de montage. Pour avoir
la voiture au bout, il faut qu'on voie toute la chaîne au complet. Je
pense qu'il faut le voir comme cela aussi. On ne peut pas s'attarder à
un élément de la chaîne. Je pense qu'on doit avoir un
panorama général au risque de nous mener, ce qu'on va
décider comme prémisse...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Votre
collègue de Laviolette a fait toute la chaîne. Il n'a pas
oublié une partie, comme vous le craignez.
M. Claveau: Je l'image un peu.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est
sûr, mais...
M. Jolivet: Imaginez! On n'a pas touché à l'article
142 qu'on touche de l'autre côté. C'est vrai, ce n'est pas la
même chose.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vais aller voir
par curiosité.
M. Claveau: Est-ce qu'ils vont travailler en français, ces
gens-là?
M. Côté (Rîvière-du-Loup): En parlant
de "notamment", on tient compte des autres cas prévus tels que les
grèves, les incendies majeurs, ces choses-là. Je sais que le
député de Laviolette a levé le doigt lorsque j'ai
mentionné cela. Mme la Présidente, j'aimerais entendre ce qu'il a
à dire là-dessus.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Oui. Cela fait deux fois que le ministre dit que le
mot "notamment" ici indique le fait de grèves, de lock-out, etc. Moi,
j'essaie... Quand on dit "notamment des besoins de l'usine de transformation",
je mets aussi le mot "notamment" avec les mots "des autres sources
d'approvisionnement". Je comprends que le ministre dise cela de même. II
dit: "...un volume résiduel que détermine le ministre en tenant
compte
notamment des besoins de l'usine de transformation," Donc, c'est ce que
j'ai expliqué. Ce dont il a besoin basé sur la moyenne des coupes
des cinq dernières années réajustée. Mais,
"notamment des besoins...", c'est déterminé par l'autre article,
les besoins de l'industrie de l'usine de transformation...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette, je vous prierais de conclure. Votre temps
de parole est écoulé.
M. Jolivet: Ah! bon. Je n'en dirai pas plus. Le ministre
était intéressé à le savoir. J'aurai l'occasion de
revenir sur l'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord.
M. Jolivet: Mais j'aurais voulu...
La Présidente (Mme Bélanger): À moins qu'il
n'y ait consentement pour continuer votre exposé.
M. Jolivet: Ah bon!
M. Claveau: Je peux lui donner mon temps si...
M. Jolivet: Non, non.
M. Claveau: Le ministre a dit qu'il consentirait.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette peut continuer son exposé s'il y a
consentement des deux côtés.
M. Jolivet: D'accord. Le ministre disait qu'on doit tenir compte
des grèves, des lockout, de toutes sortes de problèmes qui
peuvent surgir. Mais les besoins de l'usine de transformation, j'essaie de
m'imaginer en quoi le lock-out, la grève, etc., impliquent les besoins
de l'usine. Si l'usine a besoin pour fonctionner de 300 000 mètres
cubes, cela n'a pas de rapport avec la grève. Ce n'est pas cet article
qui en parle, à ma connaissance, je ne vois pas pourquoi le mot
"notamment" irait là. Moi, je dis qu'il doit tenir compte,
premièrement, d'un phénomène, ce sont les besoins de
l'usine. L'usine a besoin de tant, c'est cela. Deuxièmement, pour ce
"tant" dont elle a besoin, elle a besoin d'autres sources d'approvisionnement.
Cette autre source vient des bois des forêts privées, des copeaux,
des sciures, des planures et des bois qui proviennent de l'extérieur du
Québec, selon l'amendement qu'on a adopté.
Dans ce sens, j'essaie de suivre le ministre, mais je ne le suis pas
trop notamment, quand on dit cela. Nous disons que, et c'est évident,
prioritairement, l'usine a des besoins mais, après cela, il faut
s'assurer que dans ce cas, ce sont bien les sciures, les planures et les bois
ronds qu'elle va chercher avant d'aller chercher quoi que ce soit. C'est dans
ce sens qu'on veut s'en assurer et je suis certain que vous êtes d'accord
avec moi, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour l'instant,
j'aimerais entendre d'autres commentaires.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires?
M. Perron: Oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Parlons du marché de la matière ligneuse
et regardons les besoins stables d'une usine par rapport à une usine
où ces besoins augmentent. Faisons une simulation. Lors de la
première révision après cinq ans, tel que prévu aux
articles 42, 199 et 72, prenons l'hypothèse où les besoins de
l'usine seraient de 400 000 mètres cubes et, sur les 400 000 en
approvisionnement, on en prendrait 200 000 sur la forêt publique, comme
base, et il y aurait un accroissement de 25 000. La forêt privée
approvisionnerait cette même usine pour 100 000 mètres cubes et on
verrait à ce moment le nombre de copeaux probablement chuter à
environ 75 000.
Les raisons fondamentales pour lesquelles on a présenté
ces amendements aux articles 42 et suivants mentionnés par le
député de Laviolette... C'est cela qui nous inquiète. Je
regarde l'ensemble du dossier d'approvisionnement et je me réfère
à ce qu'a mentionné le député de Laviolette dans ce
qu'on appelle le fameux système accordéon. On dit que les
simulations d'approvisionnement de l'usine démontrent que ce
mécanisme accordéon pourrait permettre une très grande
marge de manoeuvre au ministre au détriment des copeaux et des bois des
forêts privées, surtout dans l'éventualité d'une
augmentation ou d'une diminution des besoins de l'usine, parce que cela peut se
passer dans les deux sens. C'est cela qui est inquiétant. Et pour
déterminer le volume annuel de bois attribué par un contrat, il
faut appliquer premièrement l'article 199 - mon collègue de
Laviolette l'a dit - qui, dans un premier temps, indique qu'en plus des
critères prévus à l'article 42, le ministre doit tenir
compte du volume moyen coupé sur la forêt publique au cours des
cinq dernières années.
L'article 42 indique bien que le volume provenant de la forêt
publique sera un volume résiduel, donc, ce qui reste; mais le ministre
le détermine en tenant compte "notamment" et non prioritairement. Moi,
le "notamment" m'inquiète, Mme la Présidente. Je regarde dans le
dictionnaire le mot "prioritairement". Je peux vous dire que je regarde
"notamment" et je peux lire ceci: "D'une manière qui mérite
d'être notée...". Ce n'est pas extrêmement
synchronisé. Ce qu'on veut, c'est que dans les articles concernés
ce soit synchronisé, que les articles se rapportent les uns aux autres
et que ce soit exactement le même thème pour faire en sorte que le
ministre, d'abord, ne se fasse pas jouer des tours ou ne joue pas de tours
à personne non plus.
Je continue. Je parle du mot "notamment": "sert le plus souvent à
attirer l'attention sur un ou plusieurs objets particuliers faisant partie d'un
ensemble précédemment désigné ou sous-entendu".
C'est justement, quand on regarde la définition de ce mot que cela nous
inquiète énormément, parce que cela ne définit pas
sur le fond le fait que la priorité ira aux boisés privés
et aux copeaux des usines de sciage ou d'autres sources.
Là-dessus, j'inviterais le gouvernement, en particulier le
ministre délégué aux Forêts, à bien regarder
l'ensemble des hypothèses qui peuvent être simulées pour,
justement, clarifier sur le fond les articles concernés. Quand on parle
des articles concernés, on parle toujours des articles 42, 199, 72 et
73.
Mme la Présidente, si vous me le permettez, ce que nous avons
fait actuellement, on a eu à travailler au dossier et mon
collègue de Laviolette, qui connaît à fond ce dossier,
devrait démontrer au ministre que les amendements qui ont
été déposés sont conformes et ce, en termes
légaux, avec le livre blanc lui-même qui a exprimé
l'ensemble de cette position que nous avons prise au cours des débats se
rapportant à Pavant-projet de loi et se rapportant aussi au projet de
loi 150.
Je voudrais dire au ministre que, même si on acceptait l'ensemble
des principes, cela ne voulait pas dire que nous étions d'accord avec
l'ensemble des articles du projet de loi lui-même. C'est la raison pour
laquelle on dépose des amendements, pour avoir un projet de loi potable.
Le ministre nous a toujours dit - et son gouvernement nous l'a toujours dit
à venir jusqu'à maintenant -qu'il était définitif
qu'on voulait, de la part du gouvernement, ce projet de loi pour vendredi
prochain, c'est-à-dire que le projet de loi soit adopté à
l'Assemblée nationale en troisième lecture.
Cela ne veut pas dire que l'Opposition va voter favorablement. C'est
dépendamment de la façon dont le ministre va traiter les
amendements que nous avons parce qu'on peut adapter les principes en
deuxième lecture, cependant, si on, arrive en troisième lecture,
que les inquiétudes que nous avions ne sont pas corrigées et
qu'on se ramasse avec un projet de loi où certains principes sont
défaits par certains articles, on est en droit de se poser de
sérieuses questions quant au vote.
Ce que j'aimerais dire au ministre à ce moment-ci, c'est qu'on a
toujours été clairs en disant que nous étions d'accord
avec les principes du projet de loi, donc, avec la loi si elle était
bien faite. Je pense qu'une loi comme celle-là mériterait
d'être adoptée unanimement à l'Assemblée nationale.
Cela mériterait de l'être.
M. Claveau: Avant Noël.
M. Perron: Avant Noël, même. Je vous dis
honnêtement - Mme la Présidente, je voudrais que vous passiez le
message au ministre - que nous sommes d'accord avec le fait que ce projet de
loi devrait être voté en troisième lecture à
l'Assemblée nationale pour la fin de la session. On ne peut pas laisser
passer n'importe quelle sorte de loi non plus et n'importe quelle sorte
d'article que nous avons à l'intérieur de ce projet de loi.
Si je me reporte, Mme la Présidente... Dans plusieurs domaines,
nous avons dit, même si on était d'accord avec les grands
principes, que les points inquiétants que nous avions à ce
moment, c'étaient la question des garanties de suppléance, la
répartition des coûts entre les papetières et l'industrie
du sciage. Cela, on l'a dit textuellement, en forêt publique l'industrie
du sciage récolte maintenant plus de 70 % de la matière ligneuse,
mais en revend un peu plus de la moitié à l'industrie des
pâtes et papiers sous forme de copeaux.
En conséquence, le mode de financement du nouveau régime
forestier devra faire payer une bonne partie de l'augmentation des frais de
remise en production du territoire au véritable utilisateur de la
matière liqneuse et non nécessairement à celui qui coupe.
Le résultat, à ce moment, selon notre position, serait que les
papetières devraient payer 70 % des 103 000 000 000 $ des coûts
additionnels.
Il y a un autre point qui est très inquiétant dans
l'ensemble du projet de loi, si vous me le permettez, même si je sors
quelque peu de l'article 42, c'est la priorité, le droit de coupe et la
question du bois d'oeuvre qui est actuellement d'actualité. On ne sait
même pas ce que cela peut coûter en droits qui devraient être
payés par l'industrie du sciage, par exemple, à cause de
l'imbroglio et de l'incertitude qui existent en rapport avec les 15 % en
provenance des Américains en passant par le gouvernement canadien qui a
accepté d'aller taxer les
industriels de chacune des provinces canadiennes.
(23 h 45)
À ce moment-là, il y aura des droits qui vont retomber
dans la face d'à peu près tous les industriels, en particulier
dans le secteur du sciage. Il y a d'autres points intéressants qui ont
été soulignés. Par contre, il y a des points qui sont
inacceptables et je pense qu'on est assez près de cela. Lorsqu'on parle
des garanties de suppléance, l'article 67, dont on va parler plus tard,
va donner des pouvoirs abusifs au ministre qui pourrait prendre partie dans un
conflit de travail, par exemple, et c'est extrêmement dangereux. Je n'ai
pas remarqué, Mme la Présidente, si le ministre avait
déposé un amendement sur le sujet et j'espère qu'il en
déposera un éventuellement. Il y a les droits de coupe gratuits
sur l'accroissement de la possibilité dont on va parler tout à
l'heure, quand on dépasse les objectifs de la mise en production.
Quant à la question du projet de loi 102 par rapport au projet de
loi 150, je pense qu'on en a parlé largement. J'invite le ministre
à faire une réflexion sur le fond, sur l'ensemble des amendements
que nous avons apportés. J'aimerais faire la suggestion suivante au
ministre: Est-ce qu'il serait possible pour le moment de suspendre
l'étude des articles en question pour que le ministre puisse nous donner
une réponse formelle demain, à la première heure,
lorsqu'on commencera la séance, concernant ces articles-là, en
particulier les articles 42, 72, 199? Et il y a un amendement à
l'article 115.2. Le ministre pourrait peut-être penser à une
solution qui serait potable et que nous pourrions accepter, compte tenu de
l'amendement que nous avons déposé à l'article 42.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente, si le député de Duplessis voulait, sortir son
dictionnaire et regarder ce que le mot priorité veut dire. Une
priorité, c'est quelque chose qu'on accorde au détriment de
quelqu'un d'autre, au détriment d'un autre. En toute
équité, je pense que les différentes sources
d'approvisionnement doivent être égales. On doit les
déterminer, mais elles doivent être égales. À mon
avis, il n'y en a pas une de prioritaire, c'est-à-dire qui passe avant
l'autre, mais elles sont toutes là. On tient compte de toutes. Quand
j'ai expliqué votre plaidoyer en vertu d'une priorité de la
forêt privée, quand j'ai expliqué aux gens de la
forêt privée la façon dont on l'établirait, ils ont
dit: Si c'est ainsi, nous sommes d'accord, sauf - ils ont émis une
réserve, le député de Laviolette l'a mentionné -
s'il y a des réductions, s'il y a des augmentations, cela devrait
être proportionnel entre les différents fournisseurs,
évidemment, s'il y a possibilité.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Si vous me le permettez, je pense que, dans
l'ensemble, on peut être d'accord et même le ministre sera
sûrement d'accord avec la position de l'Association des manufacturiers de
bois de sciage. Dans la lettre que l'association a écrite au ministre,
datée du 28 novembre 1986, concernant le projet de loi 150, on lit, au
premier paragraphe: "Nous avons pris connaissance de la loi 150 sur les
forêts que vous avez présentée devant l'Assemblée
nationale au début de novembre. Dans l'ensemble, la nouvelle version de
la loi montre une amélioration évidente de la loi comparée
à l'avant-projet de loi qui a été débattu en
commission parlementaire. Elle est plus explicite et l'AMBSQ note qu'en
plusieurs endroits vous avez tenu compte, au moins en partie, de
recommandations apparaissant à son mémoire. Nous vous remercions
de cette attention."
D'ailleurs, le ministre va sûrement se rappeler que, lorsque j'ai
fait mon allocution sur le projet de loi 150, j'ai mentionné qu'il y
avait une nette amélioration par rapport à l'avant-projet de loi.
C'est entendu que, lorsqu'un projet de loi part de 113 articles pour en
etteindre 228, ça démontre qu'il y a une nette
amélioration, d'une part, et, d'autre part, nous avons constaté,
nous de l'Opposition, bien sûr, qu'il y avait quelques règlements
qui étaient sautés justement pour inclure dans le projet de loi
des articles conformes à ce que nous pensions. Cela ne veut pas dire que
l'ensemble du projet de loi est conforme à ce que nous voulons et
à ce que d'autres veulent aussi.
La page 2 de la lettre de l'Association des manufacturiers de bois de
sciage, qui mentionne l'article 42, se lit comme suit: "L'AMBSQ croit que le
ministre, dans le cadre de cet article, a voulu solutionner le problème
de l'écoulement des copeaux en disant que le volume annuel de bois rond
provenant des forêts du domaine public attribué par contrat est un
volume résiduel. Étant donné que ce volume sera
attribué à l'avance et sera relié à la
possibilité annuelle d'un territoire, c'est-à-dire un volume
établi, il est difficile de le considérer comme résiduel.
Il le serait si son attribution se faisait en fonction des
disponibilités annuelles des autres sources d'approvisionnement."
Là-dessus, on peut se poser des questions, d'ailleurs. "L'AMBSQ avait
recommandé la priorité d'approvisionnement en copeaux pour les
papetières. Malheureusement la loi, dans son texte actuel, n'apporte
aucune solution...
La Présidente (Mme Bélanger): En conclusion, M. le
député de Duplessis.
M. Perron: ...au problème de l'écoulement des
copeaux. Ainsi, l'association demande de reconsidérer la recommandation
qu'elle lui faisait sur ce sujet dans son mémoire."
Je conclus, Mme la Présidente, en disant que pour nous, la
question fondamentale, ce n'est pas nécessairement que les
propriétaires d'usine de sciage ou. les propriétaires de
boisés privés aient une mainmise sur les papetières dans
les décisions, mais à cause de la grosseur des papetières,
à cause de la façon et de la capacité de ces mêmes
papetières face à des petites usines de sciage...
La Présidente (Mme Bélanger): En conclusion, M. le
député de Duplessis.
M. Perron: ...qui sont dans des régions du Québec,
je pense que vous devriez considérer - je termine là-dessus, Mme
la Présidente - l'amendement que nous avons déposé ici en
cette commission, qui changerait le mot "notamment" par le mot
"prioritairement."
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Duplessis. M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le
député d'Ungava vous a demandé la parole.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais vous avez droit
à une réplique de cinq minutes après chaque
intervention.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si on tient compte
des cinq dernières années, comme on en a l'intention, cela assure
l'utilisation optimale de toutes les sources d'approvisionnement puisque, sauf
de façon ponctuelle, il n'y a pas de surplus, excepté dans le
feuillu destiné à la pâte, dans les copeaux, dans le bois
rond coupé par les cultivateurs. II y a des difficultés
d'écoulement. Il y a des prix qu'on voudrait peut-être
supérieurs, d'accord, mais on tient compte de l'utilisation optimale de
la forêt dans ce sens-là.
Une voix: ...s'il n'y a pas de surplus.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: C'est bon pour l'usine à papier
Chibougamau-Chapais.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Claveau: Clest un dossier qui va
réapparaître. Il s'en vient, il est en chemin. Le ministre a fait
une affirmation tout à l'heure qui m'a fait sautiller un peu,
étant donné que nous avions pris connaissance d'un
communiqué de presse qui a été émis tout
dernièrement, c'est-à-dire le 2 décembre, par la
Fédération des producteurs de bois du Québec - leur
adresse suit avec le numéro de téléphone - qui dit ceci,
pour l'article 42. C'est un telbec qui a été distribué "at
large". "Tout en reconnaissant l'effort fait par le ministre en
spécifiant que le volume des bois ronds provenant des forêts du
domaine public par contrat est un volume résiduel en tenant compte des
autres sources d'approvisionnement disponibles, les dirigeants de la
fédération se demandent pourquoi le 'ministre Côté -
vous m'excuserez, c'est écrit comme cela - n'a pas écrit noir sur
blanc la priorité à la forêt privée." Alors, s'ils
sont aussi d'accord que le dit le ministre, comment cela se fait-i! qu'il y a
à peine dix jours ils ont écrit cela? À moins qu'il n'y
ait eu des transactions après et que le ministre ne leur ait offert
quelque chose en contrepartie, je ne vois pas pourquoi ils auraient
changé d'idée.
M. Jolivet: Mme la Présidente, le voici, le
député de Joliette.
Une voix: Pas le député de Chevrette! Des voix:
Ha! Ha! Ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Vous pouvez
continuer. M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je dirais au
député d'Ungava que je les ai rencontrés après cela
et qu'on... Je répète?
M. Claveau: Excusez-moi, je n'ai pas pu... J'étais
distrait.
Une voix: Mme la Présidente.
M. Claveau: Est-ce qu'il y a eu une réponse du
ministre?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, le ministre a
répondu, vous n'avez pas écouté.
M. Jolivet: Effectivement, il a été distrait par le
député de Joliette.
M. Claveau: II n'avait pas écouté... Moi, je n'ai
pas écouté?
M. Jolivet: Oui, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, parce que le
ministre a répondu.
M. Claveau: La réponse du ministre
était tellement brève, n'est-ce pas'? Est-ce que le
ministre pourrait répéter mot à mot sa réponse?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai
répondu à votre affirmation et même au message que vous
avez là de la fédération. On m'a dit, à quelques
reprises, que la façon avec laquelle on déterminerait le volume
annuel était correcte pour autant qu'on tienne compte des proportions,
s'il y avait des fluctuations dans les volumes.
M. Claveau: Mais est-ce écrit quelque part dans la
loi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vous le dis,
là.
M. Claveau: Alors, je vous demanderais de me dire que le texte de
la commission parlementaire va faire acte de loi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je m'oppose
à donner une priorité, parce qu'une priorité est toujours
faite au détriment de quelqu'un, peu importe. Je ne veux pas que
l'industrie du sciage, la forêt privée ou l'industrie des
pâtes prenne quelqu'un en otage, une des trois sources.
M. Jolivet: La seule question que j'aurai, Mme la
Présidente, à la suite de la question du député
d'Ungava, lorsque nous reprendrons demain, est sur mon amendement. J'aurai
l'occasion de poser une question au ministre et il aura le temps d'y
réfléchir. Comment va-t-il s'assurer du pourcentage qui pourra
arriver entre les copeaux, les résidus du sciage, les bois des
boisés privés et les bois de la forêt publique?
Réfléchissez à cela et répondez-moi demain, et
après, on argumentera.
Une voix: On verra. II faut changer l'accordéon
pour...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: Mme la Présidente, afin de donner une chance
complète à l'Opposition d'argumenter sur l'article 42, je demande
le consentement unanime de la commission de siéger après
minuit.
M. Jolivet: Jamais, on s'en va en Chambre, il y a un vote tout
à l'heure.
M. Maltais: On pourra ajourner pour le vote et on reviendra
siéger. De notre côté, du côté
ministériel, Mme la Présidente, il y a consentement.
M. Perron: II n'y a pas de consentement de la part de
l'Opposition. Ce n'est pas de notre faute, Mme la Présidente, si le
leader du gouvernement s'est trompé dans ses planifications
parlementaires.
M. Maltais: Je n'ai pas d'autre chose à ajouter, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Écoutez, je
n'ai pas besoin de commentaire, je veux tout simplement vous dire que toute
commission peut, du consentement unanime de ses membres... Mais, comme il n'y a
pas de consentement, nous ajournons nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 59)