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(Seize heures trente minutes)
Le Président (M. Charbonneau): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Une voix: Bonjour, M. le leader.
Le Président (M. Charbonneau): La commission de
l'économie et du travail entreprend aujourd'hui la vérification
des engagements financiers du ministère du Travail pour la
période de décembre 1985 à septembre 1986
inclusivement.
Avant d'aller plus loin, comme il y a quorum, je vais maintenant
demander au secrétaire de la commission de nous faire part des
remplacements.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. II y a un seul
remplacement. M. Filion (Taillon) est remplacé par M. Chevrette
(Joliette).
Une voix: Ah bien! Ah bien!
Une voix: Ah bien beau!
Une voix: Ah bienvenue!
Le Président (M. Charbonneau): Les membres de la
commission sont heureux d'accueillir le député de Joliette ainsi
que le ministre du Travail, parce que aujourd'hui, ce dernier est devant nous
comme ministre du Travail. À moins que les membres n'y tiennent, je
pourrais me dispenser de lire les règles de procédure qui
régissent le fonctionnement des engagements financiers.
Une voix: On n'y tient pas, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): Très bien. Le
secrétaire de la commission a fait un beau travail qui sera
colligé aux archives de la commission et utile à un autre
moment.
Décembre 1985 à mars 1986
On va commencer à appeler les engagements financiers du mois de
décembre et il n'y en a aucun à vérifier. Au mois de
janvier, aucun; au mois de février, aucun; au mois de mars, aucun.
Avril
Nous allons donc commencer avec les engagements financiers du mois
d'avril. Le premier engagement, c'est un contrat pour l'impression de douze
numéros du périodique Le marché du travail,
l'engagement 57. Est-ce qu'il y a des questions particulières des
membres de la commission?
M. Chevrette: Oui, M. le Président,
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Par rapport à l'an dernier, quelle
différence cela représente-t-il? C'est 40 697,48 $. Est-ce que
vous avez le chiffre de l'an dernier?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si je l'ai, ceia me fera plaisir
de vous le donner. L'an passé, c'était 51 497,45 $.
M. Chevrette: 51 000 $?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. C'était l'imprimerie
Stellac Inc. et il s'agissait, à ce moment-là, du plus bas
soumissionnaire également.
M. Chevrette: Le plus bas soumissionnaire également.
D'accord. C'est tiré à combien d'exemplaires?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Douze numéros d'abord.
M. Chevrette: Oui, ça on l'a. On a, dans l'engagement, le
nombre de numéros. C'est le nombre d'exemplaires qu'on n'a pas. Quel est
le tirage?
Des voix: ...
Le Président (M. Charbonneau): À l'ordre! À
l'ordre! En espérant que tous ces propos fort intelligents ne sont pas
enregistrés au Journal des débats.
Une voix: ...
Le Président (M. Charbonneau): On me fait signe que les
députés sont corrects.
M. Chevrette: ...le tirage, M. le ministre, peut-être pour
vous mettre sur la piste. C'est pour voir s'il y a une relation entre la
différence de l'an dernier puis...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ce que j'avais compris de
votre question mais ce qui m'inquiète c'est votre autre question:
Combien était le tirage de l'an dernier?
M. Chevrette: Si vous ne l'avez pas aujourd'hui, pour autant que
vous nous le fassiez connaître par un moyen quelconque...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai aucune objection à
vous le faire connaître. Si je saisis bien le sens de votre question,
c'est quel était le tirage l'an passé et quel est le tirage cette
année pour qu'on voie s'il y a une corrélation ou un lien de
cause à effet entre la diminution du prix et une possibilité de
diminution du tirage de la revue.
M. Chevrette: Puis, par la même occasion, est-ce que c'est
distribué à des groupes ou à des individus? Pour mon
bénéfice personnel, j'aimerais savoir si c'est envoyé
à des groupes, des associations...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est à des groupes. On
peut vous répondre que c'est envoyé à des groupes.
M. Chevrette: C'est à des groupes. M. Paradis
(Brome-Missisquoi): Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne voudrais pas vous induire
en erreur, il y a peut-être des individus. Je peux également
demander... J'aimerais vous envoyer la liste mais cela change tout le temps.
C'est par abonnement.
M. Chevrette: C'est par abonnement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous pouvez vous abonner, un
groupe peut s'abonner.
M. Chevrette: II doit y en avoir une quantité
distribuée gratuitement puis une quantité par abonnement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y en a pas beaucoup
gratuitement. Les membres de l'Assemblée nationale. Ce que je peux
trouver c'est qui la reçoit gratuitement. On peut vous informer de
cela.
M. Chevrette: D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les autres paient pour la
recevoir.
M. Chevrette: D'accord, M. le Président. Sous
réserve de recevoir les informations, c'est adopté.
Le Président (M. Charbonneau): D'ac- cord. Je rappelle au
ministre qui, je pense, le sait très bien, que les informations devront
être transmises au secrétaire de la commission qui va se charger
de" les communiquer aux membres. Donc, sous réserve de ces informations,
on peut considérer l'engagement adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Vérifié en
fait...
M. Chevrette: Vérifié, oui, plutôt.
Le Président (M. Charbonneau): ...plutôt
qu'adopté.
Mai
Au mois de mai 1986, nous avons l'engagement 20 qui est un contrat de
services pour agir à titre de conciliateur dans le cadre des
négociations dans l'industrie de la construction. Fournisseur, Me
Raymond Leboeuf.
M. Chevrette: Oui. La question est la suivante au ministre.
Est-ce que 30 000 $ représentent le montant effectivement versé
à M. Leboeuf ou si c'est le montant maximal...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est le montant maximal.
M. Chevrette: ...qui pouvait lui être versé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Qui pouvait lui être
versé. Les honoraires consentis étant à un tarif de 100 $
l'heure, cela s'est élevé à 17 323,81 $.
M. Chevrette: Qui ont été effectivement
versés.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Il y avait 17 075 $
d'honoraires et des frais de séjour et de déplacement pour 248,81
$. Son mandat s'est terminé au moment de l'adoption, le 17 juin 1986, de
la Loi sur la reprise des travaux de construction, sanctionnée le jour
même.
M. Chevrette: Cela va. Vérifié.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je tiens à souligner que le
travail fait par M. Leboeuf a permis à celui qui lui a
succédé dans ses fonctions d'en arriver à un
règlement négocié. M. Leboeuf avait demandé
lui-même que son mandat ne soit pas prolongé pour la phase II. Je
pense que c'est important que ce soit noté.
Le Président (M. Charbonneau): Très bien.
L'engagement est considéré comme vérifié. Une
question, M. le député de La Peltrie?
M. Cannon: Vu que je suis novice dans ces discussions, j'aimerais
savoir ce qui se produit avec les 13 000 $ qui restent de cet engagement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À ce moment, la somme n'est
pas engagée. L'argent reste dans les éléments de
crédit du ministère.
M. Cannon: Donc, le rôle de la commission ici c'est de
vérifier 30 000 $.
Le Président (M. Charbonneau): C'est de vérifier
à la fois l'engagement et la façon dont les 30 000 $ ont
été dépensés.
M. Chevrette: Dans la plupart des engagements, on remarque que
c'est toujours ou à peu près toujours le montant escompté.
On ne sait jamais précisément quelle est la somme réelle.
C'est pour cela que la question vient presque automatiquement à chaque
fois qu'on a ce genre de crédit.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est très difficile. Au
ministère du Travail, on passe souvent des contrats avec des individus,
à un taux horaire déterminé par le Conseil du
trésor. On demande au Conseil du trésor, à la suite d'une
évaluation de la difficulté du problème, une enveloppe
d'argent. Il y a trois possibilités. Soit qu'on ait visé dans le
mille, ce qui est très rare, ou qu'on ait prévu un peu plus que
les besoins réels ou qu'on ait prévu un peu moins que les besoins
réels. Dans les deux cas il y a des ajustements. Si ce devait être
plus que le montant prévu alors cela revient ici à la commission
des engagements financiers, en supplément au montant original.
M. Chevrette: Est-ce que M. Leboeuf, à l'intérieur
de ses 30 000 $, était considéré comme faisant partie du
comité d'experts qui devait faire des recommandations sur le
règlement de placement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Absolument pas.
M. Chevrette: II n'y a pas de lien?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Aucun lien.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va? Pas d'autres
questions? L'engagement est considéré comme
vérifié.
M. Chevrette: Vérifié. Juin
Le Président (M. Charbonneau): Très bien.
L'engagement 38 du mois de juin 1986: "Contrat de services pour agir à
titre de président du conseil de médiation dans le dossier "Les
Autobus Terrebonne Inc., -Syndicat des Autobus Terrebonne". Fournisseur, M.
Bernard Lefebvre de Dorval.
M. Chevrette: Est-ce que le ministre pourrait nous expliquer si
le choix des médiateurs se fait un peu comme le choix des conciliateurs?
Est-ce qu'il y a une liste distincte à l'interne ou si purement et
simplement chaque choix se fait selon l'événement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On y va cas par cas, dossier par
dossier. C'est une question, naturellement, de disponibilité de certains
individus. Il y a une question également d'acceptabilité, si je
peux utiliser l'expression, par les parties impliquées. Il y a une
question de crédibilité et de spécialité. Mais
c'est vraiment du cas par cas, de l'ad hoc.
M. Chevrette: Est-ce que les 25 000 $ ont été
complètement épuisés?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, 19 000 $ ont
été dépensés.
M. Chevrette: Est-ce que c'était la même
tarification horaire que M. Leboeuf?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exactement, 100 $ l'heure.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez le détail d'un
médiateur spécial du genre, qu'on prend à
l'extérieur des fonctionnaires et qu'on peut des fois transformer en
médiateur? Est-ce que ces médiateurs produisent un état
détaillé, par exemple, du nombre de séances de
médiation, leur durée? Le nombre de rencontres?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce que j'ai comme information, on
le produit de façon détaillée. Même le
ministère les oblige généralement à produire de
façon détaillée et le ministère gère de
façon serrée. C'est-à-dire, que si le ministère se
rend compte qu'une rencontre a duré trop longtemps, il coupe les
comptes, comme on dit. Il négocie les comptes.
Présentement, je vous dirai qu'on commence à avoir
certains problèmes à aller chercher, à un tarif de 100 $
l'heure, les meilleurs éléments dans la société
québécoise, parce que les meilleurs, lorsqu'ils travaillent pour
du privé, chargent plus que 100 $ l'heure. Ce que nous sommes
autorisés à payer au ministère du Travail, c'est 100
$.
Cela nous place dans des situations souvent difficiles et il faut faire
appel à autre chose qu'au portefeuille de l'individu lorsqu'on va le
chercher.
M. Chevrette: Mais il y avait des catégories. Au Conseil
du trésor, il a toujours existé - je ne sais pas si vous avez
changé - des catégories de personnes qui peuvent être
à 60 $ l'heure. ïl y en a à 80 $; il y en à 100
$.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Selon les années de
pratique.
M. Chevrette: Je pense que le gros maximum, c'est 125 $, a ma
connaissance, du temps où j'étais ministre de la Santé.
Apparemment, chaque cas est étudié selon l'expérience,
l'expertise et le travail.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Chaque cas est
étudié, mais dans les cas des personnes qu'on vient de
mentionner, qu'il s'agisse de M. Lefebvre ou de M. Leboeuf, je pense qu'ils
sont suffisamment connus pour qu'on considère qu'ils sont au maximum de
l'échelon. C'est là qu'on a des problèmes. On n'a pas de
difficultés...
Je vais vous donner un exemple. Les procureurs ou les avocats qui ont
moins que tant d'années de pratique - je pense que c'est dix - sont
rémunérés à un tarif inférieur au maximum,
etc. Il y a des critères. Dans ces cas, généralement on ne
connaît pas beaucoup de difficultés d'application comme telles.
C'est lorsqu'on va chercher les plus grands spécialistes à 100 $
l'heure qu'on a des complications au ministère du Travail.
M. Chevrette: Effectivement, j'ai vécu ce problème.
C'est le Conseil du trésor qui a autorité, non pas le ministre du
Travail. C'est le Conseil du trésor qui fait la classification. Ce
n'était pas pour embêter le ministre sur ce cas, c'était
purement et simplement pour voir...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'en profite pour souligner, au
cas où les gens du Conseil du trésor liraient nos notes, que cela
nous pose certains problèmes lorsqu'on doit aller chercher les meilleurs
spécialistes à une échelle maximale de 100 $ l'heure.
M. Chevrette: Vérifié.
Le Président (M. Charbonneau): Pas d'autres questions?
Dans ce cas, l'engagement est considéré
vérifié.
Juillet
II y a deux engagements en juillet. Engagement 34: Contrat de services
pour effectuer l'analyse de 1110 conventions collectives et de divers
amendements aux conventions collectives (ententes) déposées au
bureau du Commissaire général du travail pendant la durée
du contrat, soit un an. Fournisseur: Département des relations
industrielles de l'Université Laval.
M. Chevrette: M. le Président, l'engagement 34... Ce ne
sera pas long, je m'étais trompé de feuille. C'est
l'Université Laval. Quel était le mandat précis? Vous
dites: Faire l'analyse de 1110 conventions collectives. Est-ce que
c'était pour établir des points de comparaison entre les
conventions? Quel était le mandat précis?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans quel but cet exercice est
fait? Les informations issues de cette analyse servent à répondre
aux demandes d'information des entreprises et des syndicats qui, dans la
préparation de leurs dossiers de négociation, veulent
connaître les conditions de travail prévalant dans leur secteur
d'activité économique. Ces informations servent également
à préparer la publication du rapport annuel sur les conditions de
travail contenues dans les conventions collectives au Québec ainsi que
le bilan des relations du travail qui traite des tendances nouvelles en
négociation.
On m'indique, pour fins de distinction, que cela n'a rien à voir
avec ce qu'on appelle l'enquête salariale. Ce sont les clauses normatives
dans les conventions collectives.
M. Chevrette: C'est vers là que j'allais, justement. C'est
complètement distinct.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Complètement distinct.
M. Chevrette: Une compagnie peut faire appel directement au
ministère pour avoir les données de son secteur
économique.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. L'an passé, nous avons
reçu, ou vous avez reçu, selon l'époque où
ça a été adressé, 570 demandes. Il y en avait une
centaine qui nous venaient de bureaux d'avocats et de conseillers en relations
industrielles; 120 provenaient d'employeurs, 50 d'associations syndicales, 200
provenaient des secteurs public, parapublic et de l'administration provinciale
et 100 qui venaient d'autres sources. (16 h 45)
M. Chevrette: Vous dites que cela fait l'objet, dans la
deuxième partie... À quoi cela servait-il, annuellement, pour le
ministère?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À préparer la
publication du rapport annuel sur
les conditions de travail contenues dans les conventions collectives au
Québec ainsi que le bilan des relations du travail qui traitent des
tendances nouvelles en négociation.
M. Chevrette: Donc, cela nous fera plaisir d'avoir cela
prochainement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pardon?
M. Chevrette: On aura cela prochainement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est disponible en tout temps.
C'est cumulatif, ce n'est pas une nouvelle initiative.
M. Chevrette: Non, ce n'est pas cela. C'est que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À chaque convention, c'est
traité, c'est extrapolé.
M. Chevrette: ...comme critique en matière de relations du
travail, j'aimerais... Je n'ai pas à m'abonner, je peux l'avoir en tout
temps.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous appelez et...
M. Chevrette: Parfait! Tenez pour acquis que je vous ai
appelé, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous tomberez l'an prochain, selon
la façon dont vous vous identifiez, dans le secteur public, parapublic
ou dans l'administration provinciale ou, si vous vous identifiez moins
correctement, dans les autres. On en a 100 comme cela.
M. Chevrette: Je m'identifie à tout mais tenez pour acquis
que je vous ai appelé.
Une voix: Moyennant un dépôt de 500 $.
M. Cannon: M. le ministre, juste une question là-dessus.
Est-ce que, d'une part, votre ministère tarife ces publications? Par
exemple, un industriel qui est aux prises avec une première convention
collective de travail et qui désire avoir des informations quant aux
tendances, quant au droit d'association ou peut-être sur un certain
nombre d'articles qu'on connaît dans les conventions collectives qui sont
adoptées, la question est de savoir si vous exigez de l'industriel ou
même du syndicat un tarif pour l'obtention de ces informations.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On ne tarife pas, si je peux
utiliser l'expression, l'information mais s'il nous faut au ministère
émettre une photocopie, etc., on facture le coût réel.
M. Chevrette: Sauf pour les membres de l'Assemblée
nationale.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Comme d'habitude.
M. Chevrette: Parfait!
M. Cannon: Une dernière question: À la suite de
cela, est-ce que vous faites une cueillette d'information des décisions
arbitrales qui sont rendues? S'il s'agit, par exemple, de telle ou telle clause
litigieuse d'une compagnie ou d'une autre ou, enfin, dans une
négociation comme telle, est-ce qu'on fait le même effort
concernant les décisions arbitrales qui sont rendues?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les décisions arbitrales
relèvent du Tribunal du travail et cela fait partie de ce qu'on appelle
la jurisprudence du Tribunal du travail. C'est beaucoup plus difficile de
colliger ce qu'on peut appeler de la qutntescence juridique que de colliger des
données de clauses de conventions collectives. Cela fait partie des
recueils de jurisprudence.
Une voix: II y a des compagnies privées qui le font.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): SOQUIJ le fait aussi.
M. Chevrette: Le ministre peut-il nous dire pourquoi c'est
l'Université Laval? Je m'aperçois qu'il n'y a pas d'autres
soumissionnaires. Est-ce parce que d'autres universités ne peuvent pas
offrir le même service?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est la seule université
au Québec qui accepte de le faire à ce prix.
M. Chevrette: À ce prix. Une voix: Montréal
a lâché.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Montréal a
lâché et McGill se montre intéressée ces jours-ci.
Maintenant, nous avons quand même le souci de ne pas doubler ou tripler
les cueillettes de données. Au moment où on se parle, Laval l'a
parce qu'elle a été la seule qui ait accepté de le faire
au prix qu'on offrait.
Une voix: À 83 000 $ par rapport à 210 000 $...
M. Chevrette: Vérifié.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais je tiens à expliquer
ma dernière réponse et indiquer pourquoi je dis "à ce
prix". Les coûts des trois derniers contrats ont varié de la
manière suivante: 1984-1985, 205 436 $, 1985-1986, 211 207 $, 1986-1987,
83 650 $.
M. Chevrette: Comment expliquer cet énorme
décalage?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On procède par
échantillonnage. Cela passe d'à peu près 3000 conventions
à environ 1000.
M. Chevrette: D'accord, le travail a été
divisé par trois, à toutes fins utiles.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On est allé à
l'essentiel.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de Vimont,
M. Théorêt: M. le ministre, les informations
données, est-ce que ce sont des informations statistiques seulement ou
si c'est accompagné de commentaires, de recommandations?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour vous donner un exemple, c'est
plutôt d'ordre statistique. On retient le genre de congés qui sont
ajoutés dans les négociations. Chaque année, on
s'aperçoit qu'il y a de plus en plus de journées de
congé... Il y a une évolution dans les conventions collectives.
On tient compte, on collige, on dit aux employeurs: Dans votre secteur
d'activité, c'est votre première convention collective ou votre
deuxième, le secteur en est rendu à douze ou treize
journées fériées qui ont été
négociées. Cela lui donne un ordre de grandeur. Il n'est pas
obligé de s'en tenir à cela, mais cela lui donne un ordre de
grandeur.
M. Chevrette: Vérifié.
Le Président (M. Charbonneau): Engagement 34,
vérifié. Engagement 35, renouvellement de contrat.
M. Chevrette: J'ai une seule question.
Le Président (M. Charbonneau): Avant, M. le
député de Joliette, je vais lire l'engagement.
M. Chevrette: Bien oui.
Le Président (M. Charbonneau): Renouvellement du contrat
pour la fourniture des services de traitement de la banque de données
CANSIM, pour une période d'un an. Fournisseur: L'Industrielle-Services
Techniques Inc.
M. Chevrette: Je suppose que c'est encore les seuls, mais je pose
quand même la question: Pourquoi CANSIM et pas d'autres?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): CANSIM, c'est la banque canadienne
de données comme telle mais on traite avec IST parce qu'on n'a pas le
choix.
M. Chevrette: C'est cela que je voulais entendre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est là que Statistique
Canada donne ses informations, on ne peut pas les prendre ailleurs.
M. Chevrette: II serait peut-être bon qu'on le sache.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les données puisées
à même la banque CANSIM servent d'abord à la mise à
jour des informations sur la main-d'oeuvre et les conditions de travail
publiées dans la revue mensuelle Le marché du travail,
vendue - on va répondre à des questions - au tarif annuel de
36 $ à plus de 1200 exemplaires. Elles servent également à
des fins de diffusion à la suite de demandes formulées par cette
clientèle. Enfin, ces données servent à alimenter
certaines recherches effectuées par le Centre de recherche et de
statistique sur le marché du travail.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va?
M. Chevrette: Vérifié.
Le Président (M. Charbonneau): II n'y a pas d'autres
questions? Engagement 35, vérifié.
Août
II ne reste finalement que l'engagement 31 du mois d'août:
"Contrat de services pour agir à titre de médiateur-arbitre au
service de la médiation dans les secteurs public et parapublic pour une
période d'un an à compter du 31 juillet 1986. Fournisseur: M.
Bernard Crevier, Verdun."
M. Chevrette: À titre de médiateur dans les
secteurs public et parapublic, c'est très vaste comme mandat. Cela ne
nous dit pas de quels secteurs il s'agit. Est-ce la santé,
l'éducation, le péripublic, les CLSC, les CSS ou quoi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pardon?
M. Chevrette: Dans quel secteur M. Crevier s'est-il
spécialisé comme médiateur?
Les secteurs public et parapublic, je vous avoue que c'est large.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II peut aller dans les trois
grands secteurs.
M. Chevrette: En éducation, en santé...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ou dans le local.
M. Chevrette: Dans le local.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, pour des fins
d'arbitrage.
M. Chevrette: C'est un médiateur-arbitre. D'accord, je
voyais le mot "médiateur", je ne voyais pas le mot "arbitre". Donc,
c'est lui qui assume les responsabilités de la convention
collective.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II est conseiller. C'est dans le
cadre de la négociation en vertu de la loi 37, ce qui se passe
présentement.
M. Chevrette: Est-ce que vous savez à quel point les 75
000 $ sont entamés à ce jour?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ils sont entamés parce
qu'on a un engagement, comme vous le voyez, avec une imputation
budgétaire de 50 000 $ pour 1986-1987 et de 25 000 $ pour 1987-1988. En
date du 10 octobre - ce sont tes dernières informations dont on dispose
- aucune somme n'avait été versée à M. Bernard
Crevier par le ministère.
M. Chevrette: II était engagé à quelle
tarification horaire?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela revient à 40 $
l'heure.
M. Chevrette: C'est encore plus qu'un député.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): 280 $ par jour de sept heures.
M. Chevrette: On vous pose la question parce qu'on essaie de
faire la comparaison entre le salaire d'un député et celui d'un
arbitre-médiateur.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord. Je peux vous donner le
détail du contrat comme tel.
M. Dufour: C'est bien facile, 4.35 $ l'heure versus...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour devenir député
il devra faire des sacrifices d'ordre pécuniaire.
M. Chevrette: La réponse est claire.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va?
M. Chevrette: Vérifié. J'aurais beaucoup de
questions, M. le ministre, mais je sais que vous ne répondrez pas.
Le Président (M. Charbonneau): II n'y a aucun engagement
financier en septembre. Donc, les engagements financiers qui devaient
être vérifiés aujourd'hui l'ont été sous
réserve d'un complément d'information qui doit être
transmis à la commission.
Une voix: Demain matin.
Le Président (M. Charbonneau): Je vous indique que nous
procéderons demain, à 10 heures, à la vérification
des engagements financiers du ministère de l'Industrie et du Commerce
pour les mois de décembre 1985 à juin 1986. D'ici là, les
travaux de la commission sont ajournés.
(Fin de la séance à 16 h 56)