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(Dix heures quatre minutes)
Le Président (M. Thérien): À l'ordrel Je
déclare la séance ouverte. La commission de l'économie et
du travail débute ses travaux. Je rappelle le mandat de la commission.
La commission est réunie afin de procéder à l'étude
des crédits budgétaires du ministère de l'Énergie
et des Ressources pour l'année financière 1986-1987. Je demande
au secrétaire d'annoncer les remplacements, s'il y a lieu.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Il y a
remplacement pour cette séance. M. Filion, (Taillon) est remplacé
par M. Jolivet, (Laviolette).
Crédits du ministère de l'Énergie
et des Ressources
Le Président (M. Thérien): Cela va. On
connaît M. Jolivet. Je rappelle l'entente intervenue concernant
l'horaire: le 30 avril, en matinée, la commission étudie les
programmes concernant la forêt, soit les programmes 1 à 4 et les
programmes 6 et 7; ce qui aura une durée de trois heures. Le 30 avril,
en après-midi, la commission étudiera les programmes concernant
les mines, soit les programmes 10 à 12, pour une durée de deux
heures. Le 1er mai, en matinée et en après-midi, la commission
étudiera les programmes concernant l'énergie et les ressources,
soit les programmes 5, 8, 9, 13 et 14, pour une durée de cinq heures.
À la suite d'une entente, on va procéder à l'étude
des crédits programme par programme, c'est-à-dire, aujourd'hui,
les programmes 1 à 4, 6 et 7.
Je souhaite la bienvenue aux deux ministres. J'ai vu tantôt M.
Ciaccia; il va revenir. Il est le ministre de l'Énergie et des
Ressources. Il y a aussi le ministre délégué aux
Forêts. Je leur souhaite la bienvenue. Je pense que la déclaration
d'ouverture sera faite par le ministre de l'Énergie et des Ressources,
qui nous revient. Je vous souhaite la bienvenue, M. le ministre, ainsi
qu'à M. Côté. On en est rendu à votre
déclaration et nous vous écoutons, M. le ministre.
Remarques préliminaires M. John Ciaccia
M. Ciaccia: Merci, M. le Président. J'aimerais d'abord
vous présenter les collaborateurs qui m'accompagnent: le ministre
délégué aux Forêts; M. Robert Tessier, le
sous-ministre; M. Gilbert Paillé, le sous-ministre associé aux
forêts; M. Michel Paradis, sous-ministre associé aux terres; M.
Onil Roy, sous-ministre associé aux mines; M. Alban D'Amours,
sous-ministre associé à l'énergie; M. Christian Latortue,
sous-ministre adjoint à l'administration; Mme Louise Boucher,
secrétaire générale du ministère; M. Michel
Després, directeur du budget, M. Louis-Gilles Picard, responsable de la
planification budgétaire, ainsi que M. Camil Moreau, président de
l'Office du crédit agricole. Les directeurs généraux sont
également présents. Ils vous seront présentés quand
nous arriverons à l'analyse des crédits de leur secteur
respectif.
L'examen annuel des crédits du ministère permet aux
parlementaires de prendre connaissance de la situation qui prévaut dans
le secteur de l'énergie et des ressources et des orientations que le
gouvernement entend poursuivre au cours de la prochaine année.
Le premier ministre m'a confié, en collaboration avec mes
collègues, le lourd mandat d'assurer, d'une part, la mise en valeur,
l'exploitation et la transformation au Québec des ressources
forestières, minérales et énergétiques, et d'autre
part, de fournir les grands instruments de connaissance, de planification et de
contrôle du territoire québécois.
Dès les débuts, nous avons pu constater l'ampleur des
enjeux économiques auxquels le ministère de l'Énergie et
des Ressources se voit confronté. Nous avons dû agir avec
célérité dans plusieurs dossiers et des incidences
économiques positives se font déjà sentir dans plusieurs
régions.
Permettez-moi de faire un bref rappel de nos interventions des derniers
mois. Le secteur industriel a été au centre de nos
préoccupations. Nos efforts ont été
particulièrement concentrés dans les domaines des pâtes et
papiers, de la pétrochimie, du raffinage et de l'hydrogène.
Les pâtes et papiers. Nous sommes parvenus à
procéder à la relance de l'usine ITT de Port-Cartier en
collaboration avec les entreprises Cascades. Ce projet, attendu depuis
longtemps, générera 400 emplois permanents. Des
investissements de 102 000 000 $ permettront d'injecter une masse salariale
additionnelle de 6 500 000 $ en usine et de 9 700 000 $ en forêt dans la
région de la Côte-Nord très lourdement
éprouvée économiquement au cours des dernières
années.
Nous travaillons aussi sans relâche pour réaliser
l'implantation à Matane d'une usine de fabrication de papier
surcalandré. Malgré les quelques difficultés de parcours
rencontrées, nous avons l'intention de tout mettre en oeuvre pour que ce
projet vital à l'économie de cette région voie le
jour.
Des efforts sérieux sont aussi consentis afin de permettre la
réouverture de la papeterie Saint-Raymond de Desbiens, au
Lac-Saint-Jean. Un consortium sud-coréen s'est montré
intéressé par le projet. Une visite de l'usine et une rencontre
avec des fonctionnaires du ministère et le ministre
délégué aux Forêts ont eu lieu. Nous attendons
maintenant la décision de ces investisseurs et nous sommes prêts
à considérer une aide financière pour toute proposition
sérieuse qui sera faite.
La fermeture de la raffinerie Gulf et de ses usines chimiques a
porté un dur coup à l'économie de l'est de
Montréal. Nous entendons continuer à promouvoir ce dossier.
D'autre part, si nos efforts ont été infructueux jusqu'à
maintenant pour ce qui est de la raffinerie, notre intervention a
débauché sur l'acquisition de l'usine de phénol par la
compagnie Lavalin qui permettra de sauvegarder 100 emplois qui auraient
été autrement irrémédiablement perdus dans l'est de
Montréal. Des démarches se poursuivent, par ailleurs, afin de
rouvrir l'usine de cumène.
Toujours dans le secteur pétrochimique, j'annonçais lundi
dernier la formation du consortium Soligaz dont le but est d'amener à
Montréal des liquides de gaz naturel. Ce projet va permettre de relancer
Pétromont sur une base économiquement viable et d'envisager des
développements industriels impartants et, plus particulièrement,
l'implantation d'une usine de fractionnement des liquides dans l'est de
Montréal. Cette usine entraînera des investissements de 110 000
000 $ et créera 70 emplois directs.
L'hydrogène. L'implantation d'Hydrogé-nal, une usine de
liquéfaction d'hydrogène à Bécancour, en plus de
créer 20 emplois directs et 50 emplois indirects, contribuera à
faire de Bécancour un centre important dans le domaine de
l'hydrogène. Il s'agit, après Oxychem, de la deuxième
usine de ce genre à être implantée dans la
région.
Toujours dans la région de Bécancour, nous continuons nos
négociations avec Norsk-Hydro afin que le projet de 400 000 000 $ qui
générerait 480 emplois directs et 1506 emplois indirects durant
la période de construction soit mené à terme. J'ajouterai
ici qu'Hydro-Québec est disposée à offrir à la
compagnie des rabais tarifaires pour son approvisionnement en
électricité et à établir une nouvelle formule de
partage des risques qui rendrait la situation attrayante pour Norsk-Hydro. J'ai
moi-même rencontré le président et le P.-D.G. de
Norsk-Hydro, en compagnie du premier ministre, et les négociations se
poursuivent pour la réalisation de ce projet.
Les ententes fédérales-provinciales ont aussi
contribué à l'augmentation des activités dans
différents secteurs. Ainsi, dans le cadre de l'entente sur le
développement minéral, des sommes additionnelles ont
été consenties afin de mettre sur pied un programme commun de
défense et de promotion de l'amiante. Une entente sur les
économies d'énergie et les énergies nouvelles, conclue le
14 février, consacre l'importance de ce secteur pour la création
d'emplois, la stimulation des exportations, le développement
technologique, la productivité énergétique les entreprises
utilisatrices et la sécurité des approvisionnements.
Au plan législatif et réglementaire, certaines mesures ont
été prises depuis décembre afin de consentir des avantages
fiscaux aux compagnies minières en amendant la Loi concernant les droits
sur les mines et aux producteurs forestiers en adoptant une
réglementation qui leur reconnaît un statut officiel. Dans ce
dernier cas, d'autres mesures seront annoncées cette année.
Deux projets de réforme législative majeure seront
présentés prochainement à l'Assemblée nationale.
L'avant-projet de loi sur les terres et forêts constituera une
étape majeure dans la modernisation et la simplification de la gestion
des terres publiques. Il permettra, en outre, de mettre en place la nouvelle
politique forestière.
Un projet de révision de la Loi sur les mines entend mettre
l'emphase tout particulièrement sur la simplification des diverses
procédures pour accéder aux droits de mine au Québec.
Cette préoccupation s'inscrit dans le cadre de la politique
gouvernementale voulant réduire la bureaucratie à son minimum.
L'industrie minière devrait donc pouvoir en tirer avantage.
Enfin, d'autres mesures ont déjà été mises
en oeuvre afin de permettre à notre gouvernement de réaliser
certains objectifs qu'il considère prioritaires. Dans le secteur
énergétique, je pense plus particulièrement à notre
projet d'exportation de nos ressources et au développement
accéléré de notre potentiel hydroélectrique. Depuis
décembre, nous avons intensifié nos démarches
auprès d'acheteurs potentiels. Je rappellerai le voyage du premier
ministre à New York et à Washington, auquel j'ai
participé, et la tenue à Québec du congrès du NICE
qui a offert au Québec une tribune de premier choix. (10 h 15)
Le 18 avril dernier, je prenais la parole à Boston devant le
comité énergie du "Council of State Governments", qui regroupe
des législateurs et des hauts fonctionnaires du Nord-Est
américain, À la fin mai, le premier ministre, M- Bourassa,
rencontrera le gouverneur de l'État de New York, M. Mario Cuomo. Le
gouvernement du Québec participera avec celui de New York à un
comité sur l'évaluation de la demande électrique dans cet
État.
La disponibilité de nos ressources et la sécurité
d'approvisionnement que nous pouvons offrir à nos voisins permettent
d'entrevoir l'avenir avec optimisme. La baisse actuelle du prix du
pétrole qu'on peut qualifier de conjoncturelle ne doit pas être
considérée comme un frein à nos projets. Au contraire,
nous entendons démontrer que notre énergie exportable constitue
la solution à long terme. L'exportation d'énergie ferme demeure
donc une de nos priorités.
En ce qui a trait aux hydrocarbures, la baisse des prix du
pétrole ayant des impacts importants sur l'économie du
Québec, le ministère de l'Énergie et des Ressources suit
l'évolution de la situation de près. Nous avons, entre autres
mesures, formé un groupe de surveillance des prix des produits
pétroliers, et en particulier de l'essence, afin de nous assurer que les
baisses enregistrées profiteront aux consommateurs.
Le 15 avril dernier, j'effectuais un voyage en Italie qui m'a permis
d'avoir des rencontres fructueuses avec des intervenants de plusieurs secteurs
énergétiques. J'ai donc eu l'occasion de m'entretenir avec le
président de l'Office national des hydrocarbures, l'ENI, le
président de la Commission nationale de l'énergie atomique et des
énergies alternatives, le président de l'Office national de
l'électricité, l'ENEL, et le président de l'Unione
Petrolifera. Par la même occasion, j'ai présidé à
l'ouverture du bureau de promotion des industries du bois qui est le
résultat d'une entente intervenue entre le gouvernement
fédéral, le gouvernement du Québec et l'Association des
manufacturiers de bois de sciage du Québec. Certains investisseurs
potentiels ont déjà démontré leur
intérêt et des rencontres sont prévues d'ici peu dans
certains cas.
Dans le secteur forestier, nous considérons la poursuite du
programme de reboisement comme un objectif prioritaire du gouvernement. Il en
est de même de la mise en place des outils législatifs,
réglementaires et administratifs qui déboucheront sur la nouvelle
politique forestière. Ces outils nous permettront de faire en sorte
qu'un levier de développement économique aussi important que la
matière ligneuse serve de façon optimale les
intérêts socio-économiques du Québec. Mon
collègue, le ministre délégué aux Forêts, se
fera un plaisir de développer cette question un peu plus tard au cours
de nos travaux.
Dans le secteur minier, la poursuite des programmes quinquennaux,
d'exploration géologique des Appalaches et des fosses du Labrador et de
l'Ungava, de l'exploration minière en Gaspésie et la
création de nouvelles zones désignées sont prévues
au niveau de l'exploration. L'ouverture au jalonnement minier du territoire de
la Baie-James constitue aussi un incitatif sérieux à
l'exploration. Le ministre délégué aux Mines se fera
sûrement un plaisir de nous entretenir sur les activités de son
secteur.
Cette liste non exhaustive des interventions du ministère de
l'Énergie et des Ressources est fort révélatrice du niveau
de ses activités. Pour réaliser son mandat qui en est
essentiellement un de développement économique, le
ministère de l'Énergie et des Ressources disposera en 1986-1987
de 384 500 000 $. Comme vous avez pu le constater, les crédits du
ministère ont augmenté de 16 000 000 $ par rapport au dernier
exercice. C'est donc dire que, malgré le contexte budgétaire
difficile auquel il est confronté, notre gouvernement a tenu à
confirmer l'importance qu'il accorde au secteur activités
économiques du ministère.
Par ailleurs, je tiens à souligner que le ministère a
contribué à l'effort de rationalisation des dépenses
budgétaires entrepris par le gouvernement pour
rééquilibrer la situation financière du Québec. Par
conséquent, la croissance des crédits du ministère de
l'Énergie et des Ressources a subi une réduction de 21 000 000 $.
Dans tous les cas, ces réductions des dépenses ont
été effectuées de façon à ne pas nuire
à la réalisation des objectifs prioritaires d'intervention du
ministère.
J'aimerais maintenant effectuer un bref survol des principales
variations budgétaires et vous exposer dans quelle mesure l'effort
financier consenti nous permettra de réaliser nos objectifs.
Le secteur des forêts enregistre une augmentation des
crédits de 16 400 000 $, soit une hausse de 6,4 % par rapport à
l'an dernier. L'augmentation la plus sensible se situe au niveau du programme
d'amélioration de la forêt avec 35 500 000 $, soit 32,3 % de plus
qu'en 1985-1986. Elle est la conséquence de la poursuite de l'objectif
de plantation de 300 000 000 de plants en 1988 et elle permettra d'augmenter de
50 % le nombre de plants mis en terre cette année.
Certaines variations s'inscrivent dans l'optique de la mise en place de
la politique forestière. Ainsi, une somme de 1 400 000 $ a
été injectée pour accélérer les
activités d'inventaire forestier. Des efforts considérables sont
aussi consentis à la recherche et au développement: 10 900 000 $
y seront affectés, dont 74 % dans le seul volet aménagement. La
variation
à la baisse de l'élément Contrôle de
l'utilisation de la forêt s'inscrit aussi dans la même
foulée. L'adoption de la politique forestière, de même que
les législations et les réglementations qui en découlent
auront pour effet d'apporter des modifications dans les processus reliés
au contrôle de l'utilisation. L'année 1986-1987 sera
marquée par une remise en question de l'ensemble du processus à
la lumière des nouvelles obligations qu'auront à rencontrer les
industriels forestiers. Les dispositions nécessaires seront prises
à ce moment.
La baisse de quelque 12 800 000 $, enregistrée au programme
Protection de la forêt, est principalement due à la
régression marquée de l'épidémie de la tordeuse des
bourgeons de l'épinette. Rarement aura-t-on vu une diminution
budgétaire aussi bien accueillie.
Enfin, la baisse de 9,4 % des crédits prévue au programme
Développement de l'industrie forestière ne doit aucunement
être interprétée comme un abandon de projets de papeteries.
Elle est attribuable au fait que le programme de modernisation s'est
terminé en mars dernier. Malgré les résultats
appréciables qu'il a produits, nous croyons qu'une étude de
chacun des cas à leur mérite permettra d'introduire plus de
souplesse dans une industrie aux besoins multiples. Le soutien financier pourra
être offert, selon les cas, soit par la SDI, soit par REXFOR. Par
ailleurs, le Programme de consolidation et d'expansion de l'industrie du bois
sera poursuivi.
Le secteur des terres enregistre la plus forte baisse en pourcentage,
8,7 %, mais en valeur absolue, il ne s'agit que de 600 000 $. Avec le programme
Connaissance géographique du territoire, il s'agit probablement de
l'activité la plus méconnue du ministère. Les
crédits imputés à ces deux programmes ne reflètent
pas le niveau d'activités qu'ils engendrent. La création du fonds
de la réforme de cadastre diminue les efforts financiers
gouvernementaux, des revenus de sources diverses y étant versés
et permettant d'atteindre un certain niveau d'autofinancement. Le fonds
renouvelable de la photocartothèque s'autofinance, pour sa part, par le
produit de la vente des documents.
D'une part, le ministère continue de remplir son rôle
administratif de gestionnaire des terres publiques. D'autre part,
l'échéancier de la réforme du cadastre est maintenu et les
travaux se poursuivent. Il est intéressant de souligner ici qu'au plan
international les projets d'implantation de systèmes cadastraux, de
gestion des infrastructures et d'inventaire des ressources sont nombreux et de
grande envergure. Le Québec possède, à cet égard,
des atouts lui permettant de revendiquer sa part du marché.
Le secteur des mines enregistre un recul de 4,7 % attribuable à
des déboursés moindres de 25 000 000 $, résultant du fait
que le Programme d'accélération des investissements privés
est en phase terminale, tel que prévu. Par contre, cette diminution
dissimule des accroissements de crédits importants. Notons, par exemple,
les 2 200 000 $ consacrés à l'exploration géologique et
minérale, le 1 000 000 $ consacré à la recherche et
à la promotion de l'usage sécuritaire de l'amiante, ainsi que les
2 500 000 $ prévus pour le désenclavement de l'industrie
québécoise du minerais de fer par la construction de la route
Manic-Fermont.
Des crédits statutaires de 13 600 000 $ ont été
ajoutés à l'enveloppe budgétaire du ministère pour
donner suite à la Loi modifiant la Loi concernant les droits sur les
mines.
Un nouveau programme visant à favoriser l'implantation au
Québec de nouvelles installations de production et de transformation des
minéraux hautement productives et concurrentielles au plan mondial sera
mis sur pied. Une somme de 4 000 000 $ y sera consacrée.
Enfin, le secteur de l'énergie enregistre une augmentation de
crédits de 2 700 000 $ qui découle essentiellement de la
signature d'une entente fédérale-provinciale. Elle permettra au
ministère, par le biais du Bureau des économies d'énergie,
d'enrichir le programme existant d'un troisième volet, soit celui de la
démonstration des technologies touchant la maîtrise de
l'énergie à l'échelle des usines et des grands
immeubles.
L'entente permettra aussi d'accroître nos efforts au niveau du
développement des énergies nouvelles. 2 600 000 $
supplémentaires seront consacrés à la
recherche-développement. On fera des analyses dans chacune des
filières énergétiques et technologiques les plus
prometteuses à court et à long terme. Une attention
particulière sera portée sur les carburants de substitution, la
biomasse urbaine et forestière, les nouvelles technologies
électriques et gazières, ainsi que sur l'énergie
solaire.
Au niveau des énergies conventionnelles, j'ai demandé
à Hydro-Québec de développer de nouvelles formules
incitatives qui sont, d'ailleurs, utilisées actuellement dans le cadre
de négociations sérieuses avec des entreprises. Ces nouveaux
incitatifs nous permettent d'envisager à brève
échéance la concrétisation d'investissements majeurs dont
le projet de Norsk-Hydro. Il résulte de cette nouvelle orientation une
diminution de la provision pour subvention à Hydro-Québec, en
guise de compensation des rabais d'électricité. La baisse des
crédits de ce programme des énergies conventionnelles lui est
essentiellement attribuable.
Toujours au niveau des énergies conventionnelles, le
ministère s'intéressera de près à
l'évolution des politiques énergétiques, notamment par
l'analyse des nouvelles politiques pétrolières et gazières
du gouvernement fédéral.
En ce qui concerne le pétrole, nous avons poursuivi !e dialogue
avec les entreprises du secteur, de façon à susciter des
initiatives susceptibles d'atténuer les impacts négatifs de la
fermeture de la raffinerie de Gulf à Montréal-Est.
Un suivi plus serré de l'évolution des prix des produits
pétroliers a, par ailleurs, été institué pour
assurer que les consommateurs profitent de la réduction du prix du brut
et de la réduction de la taxe sur les carburants dans les zones
périphériques.
Pour ce qui est du gaz naturel, nous ferons valoir les
intérêts des consommateurs et des industries lors de la mise en
oeuvre du nouveau régime de prix. Nous verrons aussi à la
réalisation des garanties que nous avons obtenues concernant
l'approvisionnement de Montréal en liquide de gaz naturel à un
prix équitable et compétitif.
Pour ce qui est de l'électricité, le gouvernement va
s'employer à la promotion des ventes d'Hydro-Québec sur les
marchés québécois et à la recherche de nouveaux
marchés et de contrats de puissance et d'énergie ferme à
l'étranger. Le développement accéléré de ces
marchés devrait permettre de devancer la mise en oeuvre de la phase II
de la Baie James. Le gouvernement veut, en outre, continuer d'assurer aux
Québécois les tarifs d'électricité parmi les plus
bas en Amérique du Nord. Il veut aussi utiliser son potentiel
hydroélectrique pour attirer des entreprises grandes consommatrices
d'électricité.
Vous constaterez, M. le Président, que les enjeux sont de taille.
L'importance des objectifs poursuivis et leur impact sur la population du
Québec justifient pleinement les crédits demandés.
C'est pourquoi j'invite les membres de la commission de
l'économie et du travail à voter les crédits
proposés pour l'exercice 19B6-1987.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Thérien): Adopté? M.
Maltais: Adopté.
Le Président (M. Thérien): Merci, M. le ministre.
Avant de donner la parole à l'Opposition, je demanderais s'il y a
consentement pour le remplacement du député de Shefford M.
Paré, par le député de Duplessis, M. Perron. Est-ce qu'il
y a consentement?
Des voix: Consentement de part et d'autre.
Le Président (M. Thérien): Adopté. Je
cède donc la parole au député de Duplessis. (10 h 30)
Secteur des forêts
M. Perron: Merci, M. le Président. Dans un premier temps,
est-ce que je pourrais demander aux membres de la commission leur accord pour
que je sois représentant de l'Opposition dans le domaine des
forêts et par la suite, à chacun des niveaux, comme par exemple
celui de l'énergie, que ce soit mon collègue de Roberval qui
intervienne et, dans le domaine des mines, mon collègue d'Ungava.
Une voix: D'accord.
M. Gauthier: Je m'excuse, M. le député de
Duplessis. M. le Président, qu'il soit bien entendu que, tel que
prévu à l'horaire de l'étude des crédits, notre
intervention dans le domaine de l'énergie se fera demain matin à
l'ouverture de la séance.
Le Président (M. Thérien): C'est cela. J'ai
annoncé tantôt la répartition du temps. C'est
évident qu'on n'a pas annoncé les porte-parole officiels, mais
l'entente stipulait ce que le député de Duplessis a dit
tantôt.
M. Gauthier: Merci beaucoup. Commentaires
générauxM. Denis Perron
M. Perron: C'est parfait. Merci, M. le Président.
Je voudrais en premier lieu saluer les personnes qui accompagnent le
ministre de l'Énergie et des Ressources et le ministre
délégué aux Forêts. J'ai le plaisir de
connaître quelques-uns et quelques-unes d'entre vous à qui je
souhaite la bienvenue à cette commission parlementaire sur le
crédits.
Ma première remarque est pour signifier aux deux ministres mon
insatisfaction quant au contenu du cahier explicatif des crédits du
ministère de l'Energie et des Ressources. Mes collègues de
Roberval et d'Ungava, respectivement critiques en matière
d'énergie et de mines, se joignent sûrement à moi pour
dénoncer le peu d'informations contenues dans ce cahier par rapport au
cahier explicatif de l'an passé qui comptait 152 pages à simple
interligne alors que cette année il n'en compte que 40 à double
interligne, soit l'équivalent de 20 pages dont six seulement sur la
fôret comparativement à 61 pages, l'an dernier. C'est donc dire
que ce gouvernement ne
semble pas intéressé à ce que l'Opposition
officielle et la population du Québec soient bien informées.
Qu'est-ce que le gouvernement libéral a à cacher?
Peut-être est-ce le fait que le gouvernement précédent a
publié en juin dernier un livre blanc sur la politique forestière
qui, à l'époque, a été très bien reçu
par l'ensemble des intervenants et même par le critique d'alors du Parti
libéral en matière de forêts, le député
d'Outremont, dont le seul commentaire fut de déplorer le délai
d'un an prévu entre le dépôt de la politique
forestière en juin 1985 et sa mise en application qui était
prévue pour septembre prochain, c'est-à-dire septembre 1986. Pas
une seule ligne sur le livre blanc, sinon dans le discours du ministre, sur la
problématique telle qu'exposée, sur les solutions
proposées! Faut le faire! Je comprends très bien maintenant que
la politique forestière est pour le Parti libéral et pour
certains amis et non pour la population du Québec et pour son avenir. De
plus, alors que le cahier explicatif des crédits de l'an dernier situait
les objectifs et les orientations de chacun des éléments, cette
année, pour le secteur des forêts par exemple, on fait le tour des
perspectives d'intervention en moins de trois pages. Ce document nous laisse
sur notre appétit et nous doutons que les informations parcellaires
contenues dans ces 20 maigres pages soient l'oeuvre de l'administration du
ministère de l'Énergie et des Ressources. J'ai bien dit, soient
l'oeuvre de l'administration du ministère de l'Énergie et des
Ressources.
Devant la minceur des informations fournies dans le cahier des
crédits de cette année, nous nous félicitons d'avoir
demandé et obtenu la ventilation des paiements de transfert. Nous tenons
à remercier d'ailleurs l'administration du ministère de
l'Énergie et des Ressources pour la qualité des informations
fournies dans ce volumineux document qui nous permettront de mieux remplir
notre mandat à la commission parlementaire sur les crédits. Je
tenais à faire cette remarque car ce gouvernement se caractérise
de plus en plus par son manque de transparence et son manque de rigueur.
J'espère qu'aujourd'hui et demain les ministres répondront
clairement à toutes nos questions, contrairement à leur
façon de le faire lors des périodes de questions à
l'Assemblée nationale.
Comme le ministre l'a souligné, les crédits du secteur des
forêts du ministère de l'Énergie et des Ressources
augmentent de 6,4 %, passant de 254 500 000 $ à 270 800 000 $. Au
premier coup d'oeil, on serait porté à féliciter le
ministre pour avoir défendu la forêt auprès de son
collègue du Trésor mais, quand on y regarde de près, on
s'aperçoit rapidement que le ministre n'a eu aucune influence sur ses
crédits et qu'au contraire il s'est fait imposer des coupures d'environ
40 000 000 $.
Le ministre n'a eu aucune influence sur les augmentations de 1 570 000 $
au programme Connaissance de ta forêt (inventaire forestier) et de 35 500
000 $ au programme Amélioration de la forêt (reboisement), dont
les montants apparaissaient déjà dans la proposition de revue des
programmes 1986-1987 en date du 8 octobre 1985, soit deux mois avant les
élections générales.
Cette augmentation d'environ 36 000 000 $ au programme de reboisement
est trompeuse. En fait, il s'agit d'une augmentation réelle de moins de
26 000 000 $ étant donné qu'une compression de 10 300 000 $ a
été annoncée le 25 mars par le président du Conseil
du trésor sous le titre évocateur de diminution du rythme de
croissance du reboisement.
Le ministre devra nous expliquer en quoi va consister cette coupure de
10 300 000 $ dans le programme de reboisement. À cette diminution de 10
300 000 $ s'ajoutent d'autres diminutions totalisant 22 000 000 $ qui
s'expliquent ainsi. Diminution de 12 800 000 $ du programme de la Protection de
la forêt, à la suite d'une régression importante de
l'épidémie de la tordeuse. Diminution de 3 500 000 $ du programme
Utilisation de la forêt, principalement due à une diminution du
budget de la voierie forestière. Tant que le nouveau programme
annoncé dans la politique forestière ne sera pas appliqué,
les projets de voirie forestière subventionnés se feront rares au
cours de 1986-1987. Diminution de 5 000 000 $ du programme de
Développement de l'industrie forestière, qui tient compte de la
fin du programme de modernisation de l'industrie des pâtes et papiers et
qu'aucun autre programme ne remplace.
De plus, les trois ministres responsables de l'Énergie et des
Ressources se sont fait imposer une compression de 10 800 000 $ au poste de
rationalisation interne, cessation d'activités et autres mesures pour
lesquelles la population n'a eu, jusqu'à présent, aucune
explication. Compte tenu que le secteur des forêts représente 70 %
du budget du ministère de l'Énergie et des Ressources,
j'espère que le ministre pourra nous dire quelles sont les mesures
précises qu'il compte prendre pour atteindre cet objectif de
coupures.
Ce n'est pas une impression d'impuissance qu'ont les intervenants du
milieu forestier devant une telle diminution. C'est la réalité
que le ministre délégué aux Forêts n'a eu aucune
influence sur les augmentations des deux programmes et qu'il s'est fait couper
plus de 40 000 000 $.
Cela augure bien mal pour la mise en application de la politique
forestière - si le gouvernement libéral peut finir par nous
présenter son projet de loi - qui demandera un ministre puissant,
capable de convaincre ses collègues que le Québec doit investir
davantage pour bâtir une forêt pour l'avenir et soutenir le
développement de l'industrie forestière.
Comparé au mandat très important que s'était vu
confier, en décembe 1984, mon collègue de Laviolette, à
titre de ministre délégué aux Forêts, il est
évident que le pouvoir du présent ministre est presque nul et en
fait un adjoint parlement parlementaire surpayé. Le fait que le ministre
délégué aux Forêts nous semble incapable de
défendre adéquatement la forêt est très
inquiétant pour l'avenir de la politique forestière du
Québec. Cinq mois après avoir été nommé
ministre délégué aux Forêts, celui-ci n'a pas encore
déposé le projet de loi nécessaire à l'application
du livre blanc, qui a été très bien accueilli l'an dernier
par l'ensemble du monde forestier. Pourtant, le projet de loi est prêt
depuis novembre dernier. L'an dernier, le Parti libéral nous reprochait
de prévoir la mise en application du livre blanc seulement pour
septembre 1986. Le 15 avril dernier, le ministre m'a répondu à
l'Assemblée nationale que nous devrons nous contenter d'un avant-projet
de loi d'ici quelques semaines.
M, le Président, c'est tout un recul. Comme dans beaucoup de
domaines, les Québécois et Québécoises constatent
que le Parti libéral a deux discours, l'un en vue de la campagne
électorale, l'autre une fois au gouvernement.
La politique forestière était prête pour le Parti
québécois mais pas pour le Parti libéral, m'a
répondu le ministre. L'accord n'était pas fait au sein de
l'industrie, l'accord n'était pas fait au sein de tous les intervenants,
m'a tancé le ministre lors d'une question à l'Assemblée
nationale. Soit!
Je ne sais pas si c'est l'unanimité que recherche le ministre.
Comme mon collègue de Laviolette l'a si souvent
répété au cours de l'an dernier, nous sommes bien
conscients que le livre blanc ne fait pas l'unanimité, mais qu'il est le
fruit du plus large consensus possible. Alors que chaque usine de sciage,
chaque usine de pâtes et papiers, chaque coopérative
forestière, chaque organisme de gestion en commun veut mettre la main
sur le plus gros arbre situé le plus près, au plus bas coût
possible et cherche à en retirer le maximum de rentabilité
économique, j'espère que le ministre n'attend pas d'avoir
l'unanimité avant de déposer son avant-projet de loi.
Il y a trop d'intérêts divergents et le ministre devra
faire des choix politiques. Si le ministre veut remettre en question certaines
orientations du livre blanc, qu'il le dise clairement. Après cinq mois,
nous ne savons toujours pas dans quelle direction le ministre se dirige.
Veut-il conserver le principe du livre blanc concernant l'abolition des
concessions forestières sans compensation? Veut-il accorder, comme le
prévoit !e livre blanc, la priorité aux bois des forêts et
aux copeaux des scieries? Ou, encore, veut-il mettre sur pied une régie
des copeaux? Est-il d'accord avec la formule de partage des coûts, avec
la règle de la récolte moyenne des cinq dernières
années pour l'attribution des volumes et des territoires? Où en
est rendue l'étude mentionnée à la page 72 sur la
fiscalité de l'industrie forestière québécoise et
sur la capacité concurrentielle de notre industrie?Sur
toutes ces questions et bien d'autres, le ministre est muet depuis sa
nomination. Et d'après sa réponse à l'Assemblée
nationale le 23 avril dernier, c'est-à-dire la semaine dernière,
nous devrons attendre qu'il dépose le projet de loi à
l'Assemblée. Pour autant que ce soit lui qui le dépose.
Comme je l'ai déjà souligné, le ministre
délégué aux Forêts est plutôt silencieux
depuis sa nomination et il ne répond pas aux questions de fond que nous
lui posons à l'Assemblée nationale. Le seul discours de fond
qu'il a prononcé remonte au 28 janvier dernier devant les membres de
l'Association canadienne des producteurs de pâtes et papiers. À
cette occasion, le ministre n'a pas dit grand-chose de nouveau. Après
avoir déclaré que l'ère de la récolte achève
et que l'industrie devra apprendre à aménager la forêt - ce
qui est très bien, mais n'ajoute rien au discours forestier des
dernières années - le ministre indique que, lui, n'a pas
l'intention d'imposer une politique forestière et que, "contrairement
à ce qui a été annoncé", il adoptera une attitude
de négociation. C'est une interprétation que nous laissons au
ministre.
La publication du livre blanc sur la politique forestière en juin
dernier a été précédée d'une vaste
consultation entreprise par l'ex-ministre de l'Énergie et des
Ressources, M. Yves L. Duhaime, en 1984 et poursuivie par l'ex-mtnistre
délégué aux Forêts, M. Jean-Pierre Jolivet, en 1985.
Le mémoire au Conseil des ministres en date du 16 avril 1985 indique que
plus de 35 organismes ont été consultés. Les principaux
intervenants ont été rencontrés à deux, trois et
même quatre reprises sur une période de 18 mois
Les choix du gouvernement précédent inscrits dans le livre
blanc respectent dans une très large mesure le marché libre de la
matière ligneuse. Nous analyserons avec attention les nouveaux choix que
pourrait faire le nouveau gouvernement libéral du Québec.
Le ministre a aussi annoncé que sa politique forestière
sera régionalisée. Nous aimerions bien qu'il nous explique ce
qu'il entend par cela et comment s'appliquera ce concept de
régionalisation.
Voilà un menu qui nous laisse sur notre appétit.
Curieusement, le ministre n'a pas fait un long bout sur le discours
écologique préélectoral si cher à ses
collègues d'Outremont et de Chomedey qui, en février 1985, ont
publié un volumineux document intitulé "Vers une politique
écologique de la forêt".
Un autre domaine où nous sommes en droit d'obtenir une
orientation claire de la part du ministre délégué, c'est
sur la poursuite du programme de production annuelle de 300 000 000 de plants
pour le reboisement en 1988. À l'origine, lors de son lancement en 1983
par le premier ministre du Québec, M. René Lévesque, le
programme de reboisement prévoyait répartir la production de
plants ainsi: 100 000 000 par les pépinières gouvernementales;
100 000 000 par l'entreprise privée et les coopératives
forestières; 100 000 000 par l'industrie forestière
(papetières et scieries).
À la suite des retards de l'industrie forestière à
s'impliquer dans la production de plants à cause d'un différend
sur les coûts de production payés par le gouvernement et à
la suite des pressions des coopératives forestières qui voulaient
produire davantage de plants, mon collègue de Laviolette et alors
ministre délégué aux Forêts a pris l'automne dernier
plusieurs décisions, dont les suivantes: augmentation de 100 000 000
à 130 000 000 de la production par l'entreprise privée et les
coopératives; diminution de la part de l'industrie de 100 000 000
à 70 000 000 de plants; négociation intensive avec l'industrie
forestière afin de trouver un terrain d'entente sur les coûts de
production; élaboration des critères pour la localisation des
centres de production de plants par l'industrie forestière en tenant
compte que la politique du ministère de l'Énergie et des
Ressources est de faire produire des plants dans la région où les
plants sont destinés; en conséquence, plus aucun appel d'offres,
ni négociation de contrat additionnel avec l'entreprise privée et
les coopératives, étant donné que tous les contrats sont
maintenant accordés.
Si le gouvernement veut atteindre l'objectif de produire 300 000 000 de
plants en 1988, il doit annoncer des décisions au plus tard cette
année pour la production de plants par l'industrie ou par d'autres, s'il
le juge nécessaire. Pour l'instant, à notre connaissance, le
ministre n'a annoncé aucune orientation générale, n'a
fixé aucun critère pour la localisation des centres de production
de plants. Peut-être a-t-il décidé de réduire
au-dessous de 70 000 000 la production par l'industrie. Nous aimerions le
savoir. (10 h 45)
Faute de grandes orientations et à la lumière de sa
décision malheureuse de transférer un centre de production de
plants du Saguenay-Lac-Saint-Jean à Forestville, nous constatons que le
ministre est capable d'improviser. Au lieu d'éteindre un feu à
Forestville, le ministre en a allumé un deuxième au
Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ni les gens de Forestville ni ceux du
Saguenay-Lac-Saint-Jean ne sont satisfaits de l'improvisation du ministre.
Maintenant qu'il a pris cette décision politique, le ministre
délégué aux Forêts se doit d'aller de l'avant avec
le centre de production de plants à Forestville, mais il se doit aussi
de trouver les crédits nécessaires pour le centre de production
de plants qui était prévu au Saguenay--Lac-Saint-Jean au cours de
l'année financière 1986-1987.
Peut-être que le ministre a été mal cité par
la presse, bien que tous les rapports de presse concordent. Mercredi dernier,
lors de la période de questions, le ministre a eu dix minutes à
sa disposition pour donner toutes les précisions au sujet de ce
transfert. La réponse du ministre a été si
incohérente et si confuse que pas un seul journaliste n'a
rapporté la réponse du ministre, faute de s'y retrouver. Dans sa
réponse échevelée, il est même allé
jusqu'à souligner une demande de Hawkesburry en Ontario.
L'atmosphère moins stressante de la commission parlementaire permettra
peut-être au ministre de bien s'expliquer. Nous le souhaitons.
Nos inquiétudes sur le recul du dossier de la forêt depuis
le 2 décembre dernier n'ont nullement été apaisées
par le traitement que ce gouvernement donne au dossier de la papeterie de
Matane. Le ministre délégué aux Forêts, comme dans
tant d'autres dossiers, s'est fait quasi silencieux. Peut-être
souhaite-t-it l'abandon pur et simple de ce projet afin de transférer
dans son comté de Rivière-du-Loup le bois prévu pour
Matane, pour ainsi donner suite à son engagement électoral de
permettre la mise en marche de la troisième machine de la compagnie F.F.
Soucy à Rivière-du-Loup. Nous espérons que le ministre
s'empressera de démentir ces rumeurs qui courent déjà dans
la région de Matane.
Pour ce qui est du ministre de l'Énergie et des Ressources, il a
consacré beaucoup d'énergie ces dernières semaines
à échanger des propos plutôt cavaliers avec le ministre
fédéral de l'Expansion industrielle régionale, M. Sinclair
Stevens. Nous comprenons des sautes d'humeur des dernières semaines du
ministre de l'Énergie et des Ressources que le seul projet
sérieux depuis vingt ans en vue de l'installation d'un papeterie
à Matane, soit celui de la compagnie norvégienne Saugbrugs qui
s'intéresse à Matane depuis le début de 1985, est en train
d'échapper au gouvernement libéral.
Ottawa ne répond plus. II ne répond pas formellement
à la demande de 66 000 000 $ pour la péréquation, demeure
silencieux à la demande d'indemnisation des producteurs de
pommes de terre et se fait tirer l'oreille pour la papeterie de Matane.
Le Parti libéral nous a annoncé en campagne électorale
qu'il était un grand négociateur. Quel négociateur, M. le
Présidentl Le gouvernement précédent était bien
conscient que le Québec se trouvait en position de force à
Port-Cartier avec le projet de relance de l'usine ITT dans mon comté,
qui est en même temps le comté du premier ministre Mulroney,
pendant qu'il était en position de faiblesse à Matane.
Voilà pourquoi le Conseil des ministres avait décidé
à sa réunion du 7 novembre 1985, soit trois semaines avant les
élections du 2 décembre, de négocier ensemble le
financement des dossiers de Port-Cartier et Matane avec le gouvernement
fédéral.
En janvier dernier, sur la recommandation du ministre de
l'Énergie et des Ressources, le gouvernement libéral a
décidé de séparer les deux dossiers. Le résultat a
été que le fédéral n'a pas mis un sou à
Port-Cartier et le Québec y est allé de 61 000 000 $ sous
différents volets. En négociant séparément les
dossiers de Port-Cartier et de Matane, le gouvernement libéral s'est
placé par sa faute dans une position de faiblesse qui risque de
coûter très cher aux gens de Matane ainsi qu'à ceux du
Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie.
Aujourd'hui le ministre nous dit: J'ai obtenu une entente verbale avec
le ministre Stevens. Depuis ce temps, le ministre court après M. Stevens
et il sait très bien que des ententes comme celles-là se font par
écrit, non pas d'une façon verbale.
Mardi dernier, à l'Assemblée nationale, confronté
aux propos d'un vice-président de Domtar, M. Raymond Pinard, à
savoir qu'au moins deux compagnies papetières, soit Abitibi-Price et
Consolidated-Bathurst, exercent d'énormes pressions sur le gouvernement
fédéral pour empêcher la complétion du dossier de la
papeterie de Matane, le ministre de l'Énergie et des Ressources finit
par admettre et je cite: "Si ce n'est pas la compagnie Saugbrugs, je peux
assurer le député de Duplessis qu'il y a deux autres compagnies
avec lesquelles je négocie pour la réalisation du projet de
Matane."
Ce n'est pas la première fois que le ministre de l'Énergie
et des Ressources utilise ce stratagème - j'aurai l'occasion de lui
parler d'un autre dossier d'ici demain soir - et nous le croirons lorsqu'il
donnera les noms des compagnies avec lesquelles il dit négocier, sans
pour autant mettre sur la place publique le fond du dossier.
À la lumière des crédits accordés au secteur
des forêts, à la lumière du peu de poids du ministre
délégué aux Forêts au Conseil des ministres,
à la lumière de son peu d'empressement à donner suite au
livre blanc sur la politique forestière, à la lumière de
l'incohérence de sa seule décision connue, soit celle de
Forestville, à la lumière de la position de faiblesse dans
laquelle le présent gouvernement s'est placé dans le dossier de
la papeterie de Matane, force nous est de constater que le dossier des
forêts a subi un net recul depuis le 2 décembre dernier. Le
dossier des forêts est si mal parti qu'on est en droit de se demander
comment le présent gouvernement fera pour réaliser l'un de ses
engagements électoraux, à savoir: créer un
ministère des Forêts. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Thérien): Merci, M. le
député de Duplessis.
M. Ciaccia: M. le Président, si vous me permettez une
précision.
Le Président (M. Thérien): Vous avez un droit de
réplique, M. le ministre. Je peux vous reconnaître pour votre
droit de réplique.
M. Ciaccia: Ce n'est pas un droit de réplique que je veux,
je veux juste apporter une précision...
Le Président (M. Thérien): Parfait.
M. Ciaccia: ...si vous me le permettez, M. le
député de Duplessis. Le député de Duplessis a
mentionné qu'on n'avait pas fourni assez de renseignements et que le
gouvernement précédent en avait fourni beaucoup plus. Je voudrais
souligner au député de Duplessis qu'il ne doit pas confondre les
renseignements qui sont fournis au ministre - je sais que le
député de Laviolette va comprendre ce dont je parle -et les
renseignements qui sont déposés à la commission
parlementaire pour l'étude des crédits.
Cette année, nous avons déposé le document auquel
vous vous êtes référé, qui contient environ 46
pages. L'année dernière, le document que le gouvernement
précédent avait déposé était du même
ordre: il avait 50 pages. Il y avait quatre pages de différence.
Cependant, cette année, ce que nous avons fait de plus, nous vous avons
donné des renseignements supplémentaires dans ce document-ci, qui
a environ trois pouces d'épaisseur.
M. Perron: Que vous aviez eu l'an dernier aussi.
M. Ciaccia: Non, nous n'avions pas ce... Ce sont des
renseignements que l'Opposition demande. Si vous en aviez demandé plus,
vous en auriez eu plus. C'est à la suite des demandes que vous avez
faites.
Quant aux renseignements qui ont été fournis par le
ministère aux membres de l'Opposition ou aux membres de la commission
parlementaire, ils sont du même ordre de grandeur, ou c'est le même
genre
de renseignements que ceux donnés par le gouvernement
précédent.
Le Président (M. Thérien): Je demanderais
maintenant si le ministre délégué aux Forêts
voudrait faire une courte réplique au député de
Duplessis.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, M. le
Président, quelques mots pour saluer mes collègues de la
commission et ceux qui nous accompagnent. Avant d'entrer dans l'étude
plus détaillée des programmes du secteur des forêts du
ministère de l'Énergie et des Ressources, je voudrais mentionner
au député de Duplessis que ce n'est pas l'endroit pour discuter
d'un nouveau régime forestier. Cela se fera en temps et lieu,
après le dépôt de l'avant-projet de loi, lors d'une
commission parlementaire à l'automne.
C'est l'endroit pour discuter des crédits du ministère.
Ses remarques pourront être répétées au fur et
à mesure que nous passerons chaque programme des forêts. À
cette occasion, cela nous fera plaisir de répondre à toutes les
questions des députés présents. Je vous remercie, M. le
Président.
Le Président (M. Thérien): Merci, M. le ministre.
Je reconnaîtrai maintenant le député de Laviolette.
M. Jean-Pierre Jolivet
M. Jolivet: Merci, M. te Président. D'abord, j'aimerais
saluer tous les gens qui accompagnent le ministre délégué
aux Forêts, qui sont du secteur de la forêt, que j'ai eu l'occasion
de connaître pendant un bout de temps, ainsi que ceux qui sont des autres
parties du ministère de l'Énergie et des Ressources, secteur
mines et secteur énergie, leur disant que les propos que je vais tenir
sont des propos de surprise.
Au départ, compte tenu de l'intervention faite par le ministre de
l'Énergie et des Ressources, le ministre de tutelle, j'espère
que, compte tenu de la déclaration qu'il a faite ce matin, il n'a pas
l'intention de la relire à deux autres occasions, c'est-à-dire
lorsque le ministre délégué aux Mines viendra et lorsque
ce sera son tour, comme ministre de l'Énergie et des Ressources, de
parler. Il aura juste à la déposer, on pourra lui donner la
permission de l'inscrire au Journal des débats pour ne pas avoir la
même lecture trois fois.
Ce matin, je m'attendais qu'au départ l'intervention se fasse sur
les programmes tels que commandés. Il y a eu une entente entre les
leaders et ceux-ci nous demandaient de discuter aujourd'hui des crédits
sous la responsabilité, je l'espérais, du ministre
délégué aux Forêts.
Cependant, nous avons eu l'occasion de voir une série de propos
qui touchent tous les secteurs de l'énergie et des ressources et
très brièvement, d'une certaine façon, le secteur des
forêts. Lors de ma nomination, le 20 décembre 1984, comme ministre
délégué aux Forêts, j'avais demandé quel
était exactement mon mandat. Mon mandat était bien clair, j'avais
une responsabilité et je l'exerçais. Jusqu'à maintenant,
on s'aperçoit que l'actuel ministre délégué aux
Forêts, tout comme le ministre délégué aux Mines,
puisque je dois le dire comme tel, sont des personnes qui, pour moi, sont des
superadjoints parlementaires avec le salaire et les avantages de ministre. Mais
quand arrive le temps - on a eu l'occasion de le voir, de l'entendre et de
l'examiner - on s'aperçoit que lorsque les bons dossiers viennent...
Dans le secteur des forêts, je peux vous dire qu'il y a de très
bons dossiers et de très difficiles. J'ai eu l'occasion de le vivre. Je
dois vous dire que lorsque arrive le bon moment - prenons comme exemple, toute
l'histoire de Port-Cartier ou toute l'histoire de Matane ou toute l'histoire
qui concerne le dossier dont le ministre a fait mention dans son exposé,
de la Maison des bois-outremer, qui a été sur la sellette, qui a
été publiquement sur les écrans de
télévision, dans les journaux - c'est le ministre de tutelle, le
ministre de l'Énergie et des Ressources.
Quand sont arrivés les mauvais coups, Forestville et autres, qui
a été sur la sellette? C'est le ministre
délégué aux Forêts. On a l'impression, en regard de
ce qu'on voit, que le ministre délégué aux Forêts
n'est en fait qu'un superadjoint parlementaire. Il n'est pas question qu'il
parle quand les bons dossiers sont là. C'est le ministre de
l'Énergie et des Ressources qui prend la vedette. Je dois le dire parce
que c'est ce qu'on voit. Cela me surprend de telle sorte que je comprends
très bien l'hésitation que le ministre
délégué aux Forêts a parfois à
répondre â des questions. Il ne sait pas trop s'il va s'avancer un
peu trop loin, si le ministre de l'Énergie et des Ressources, le soir,
rendu à son bureau ne l'enguirlandera pas sur certains effets de la
réponse qu'il a donnée en Chambre. En fait, vous connaissez tous
le processus.
Le premier ministre avait dit durant la campagne électorale qu'il
ne nommerait pas de ministre délégué. Je l'avais cru
jusqu'au moment où il en a nommé. Sauf que j'ai compris, par ces
nominations, qu'effectivement ce n'était pas des ministres
délégués avec des pouvoirs réels, des pouvoirs de
présenter des dossiers, de défendre les dossiers et d'arriver en
fin de compte avec des résultats qui font que, quand on dépose
quelque chose, on est capable de le défendre.
Ce n'est pas l'impression qui nous reste. À un moment
donné, j'étais à Rimouski au congrès des
ingénieurs fo-
restiers, avant la campagne électorale, et je rne souviens de la
décision qu'avaient prise les ingénieurs-forestiers en
réunion, soit d'espérer que le prochain ministre - j'avais
trouvé cela un peu indélicat, mais en même temps j'avais
trouvé cela un peu normal -soit un ingénieur forestier. Je me
souviens de la discussion qui avait eu lieu à ce congrès.
J'étais donc heureux d'apprendre que le premier ministre nommait
quelqu'un à ce poste qui était un ingénieur forestier, par
surcroît une personne qui a occupé des postes dans l'ancien
ministère des Terres et Forêts et à plus forte raison au
niveau de REXFOR, pour en arriver à dire qu'avant sa nomination comme
ministre - j'espère qu'en cours de route, après sa nomination, il
n'a pas agi à ce titre - il était consultant en particulier pour
Lignarex. Donc, je me disais: C'est une personne qui a une compétence et
qui, j'espère, pourra remplir son mandat comme les ingénieurs
forestiers le demandaient à l'époque.
Cependant, je m'aperçois que ce n'est pas tout à fait cela
qui surgit actuellement. Pendant la campagne électorale et avant la
campagne électorale, j'ai eu l'occasion comme député et
comme ministre de me faire remplir les oreilles du fait qu'on avait - et les
libéraux eux-mêmes le disaient, même le candidat
libéral de chez nous qui avait assisté le 11 juin dernier
à la conférence de presse donnée ici de l'autre
côté; il était sorti en disant: C'est une bonne politique.
Même le recherchiste du Parti libéral à l'époque
avait dit: C'est une bonne politique. Malheureusement - M. le
député de Outremont l'avait dit en Chambre - malheureusement elle
arrive tard et elle ne sera pas en vigueur avant telle année. On parlait
de septembre 1986 dans nos prévisions.
(11 heures)
J'étais donc tout à fait heureux du large consensus -
parce que, comme le disait mon collègue, ce n'était pas
l'unanimité qu'on cherchait, c'était un large consensus -que
cette politique forestière avait apporté au Québec. Je me
retourne, après une élection, et là on m'a engueulé
dans mon propre comté. On me dit que cela n'a pas de bon sens que ce ne
soit pas encore en vigueur. Là, on se retrouve avec un ministre qui va
nous présenter un avant-projet de loi, lequel va nous demander du temps.
Moi, j'ai appelé cela le "tétage d'oreilles", par les grandes
compagnies en particulier. Il est officiel qu'il y a de bonnes discussions qui
auraient dû se faire. J'en étais conscient. Mais là on va
avoir ce "tétage d'oreilles" et on va retarder d'un, de deux ou trois
ans une politique forestière dont les libéraux disaient, il y a
un, deux ou trois ans: Elle n'est pas encore arrivée et, lorsqu'elle
arrivera, il sera trop tard; il aurait fallu la faire avant et il aurait fallu
l'appliquer le jour même où on l'a annoncée. Je dois vous
dire que j'ai vécu ça. Le ministre vient me dire ce matin: Ce
n'est pas la place pour discuter de la politique forestière. Bien, je
m'excuse! L'ensemble des crédits est présenté ici, aussi
bien ceux de la politique forestière que les autres
éléments de la politique forestière, que ce soit le
reboisement ou les objets qui touchent la politique forestière, que,
lui, appelle un nouveau régime forestier puisqu'il faut bien changer les
termes du Parti québécois. Il faut que ça devienne, comme
il l'a dit en Chambre, non pas un projet du Parti québécois mais
un projet du Parti libéral. Moi, je m'excuse! La politique, je l'ai
présentée. J'ai été assez honnête et j'ai
essayé de le faire avec les gens. J'ai rencontré les gens du
milieu pour leur dire que ce n'était pas ma politique à moi mais
que c'était leur politique, à la suite des consultations qui
avaient été faites. Ce n'était pas une politique du Parti
québécois et j'espérais que ça ne soit pas une
politique du Parti québécois, même si on l'a
examinée ainsi au Parti libéral. J'espérais que cette
politique forestière soit une politique forestière pour
l'ensemble de la population du Québec, qui, depuis 25, 30, 35 ans, peu
importe le nombre d'années, aurait dû l'avoir. Même les
compagnies forestières disaient à l'époque: Si on nous
avait obligées à faire ce que vous allez nous obliger à
faire, on l'aurait fait dans le passé et peut-être que ça
aurait coûté moins cher. Peut-être qu'on aurait une
forêt en meilleure santé que celle qu'on a là. Je le dis
bien honnêtement, ce que je recherche, ce n'est pas que la politique
s'appelle la politique Jolivet ou qu'elle s'appelle la politique du Parti
québécois, c'est une politique pour l'ensemble des utilisateurs
et pour l'ensemble de la population. C'est en ce sens que je suis d'accord avec
le ministre. Il disait dans ses exposés - et il répétait
ce que j'ai dit -que la forêt doit servir à autre chose
qu'à la simple récolte. Cette forêt doit avoir une
utilisation multifonctionnelle. Peut-être que le ministre viendra nous
dire un jour, dans un avant-projet de loi, qu'il intègre toute la
politique de la chasse et de la pêche, toute la politique de
l'environnement en forêt et toute la politique de l'amusement en
forêt. Peu importe comment on l'appelle mais, en fait, une politique sur
les ressources renouvelables. On a pu comprendre du Parti libéral qu'il
voulait faire un ministère de la Forêt. Le candidat chez nous l'a
crié et l'a écrit dans ses documents: Formation d'un
ministère de la Forêt. Ce n'est peut-être pas la solution
aux problèmes du régime forestier ou de la politique
forestière, mais c'est une décision qu'il lui appartient. On la
contestera si on juge qu'elle n'est pas correcte. Je pense que, d'abord, il
doit faire son lit. Mais là on trouve que c'est loin en "sapristi".
On continue en disant que, dans les crédits du ministère,
on va mettre moins d'argent parce qu'il y a une diminution de
l'épidémie de la tordeuse des bourgeons de l'épinette. Je
crois que le ministre a raison quand il parle du secteur de la Gaspésie.
Mais je tiens à faire remarquer au ministre -mon collègue aura
l'occasion d'y revenir -qu'il y a des recrudescences possibles dans d'autres
secteurs, dans ma région en particulier, en Haute-Mauricie. La tordeuse
des bourgeons de l'épinette, on peut essayer de la contrôler, mais
si on perd le contrôle il y a des coûts qui s'ensuivent. Il est
évident que si les crédits ont été diminués
c'est parce qu'on prétend qu'il n'y aura pas d"'Acts of God" ou qu'il
n'y aura pas d'épidémies additionnelles. On mettra des
crédits au mois de septembre ou au mois de décembre prochains, si
nécessaire. Cela, il faut le dire. Il faut bien comprendre que les
compressions qui sont faites là, c'est dans la mesure où il n'y
arrivera pas de catastrophes. Mais vous et moi, on ne peut pas
déterminer qu'il n'y aura pas de catastrophes. Mais il pourrait y en
avoir. On aurait pu ajouter les crédits qu'on a enlevés à
la tordeuse des bourgeons de l'épinette pour un autre
phénomène auquel j'ai été sensibilisé. J'ai
rencontré plusieurs personnes à propos de la question du
péril des érables et de l'ensemble des problèmes qui y
sont rattachés, pour non seulement essayer de corriger des choses mais
surtout pour la partie de la recherche nécessaire pour connaître
les causes précises de cette épidémie en ce qui concerne
les érables, et en particulier dans le sud du Québec. Il n'y a
rien qui vous dit que la mouche à scie, qui est contrôlable plus
facilement et surtout en Haute-Mauricie pour le pin, n'est pas aussi une chose
qui ne pourra pas avoir des effets et qui va demander des crédits
additionnels dans ce que vous avez prévu.
Port-Cartier et Matane. Mon collègue l'a dit - c'est à peu
près comme quand j'ai commencé l'étude du dossier Forex -
c'est un dossier très difficile à régler. Avec les
conseils qui m'ont été donnés et avec les décisions
que j'ai prises, on a essayé de régler ces problèmes. Un
problème comme celui-là, comme beaucoup d'autres, n'est jamais
facile à régler quand ils sont rendus à l'état
où ils sont rendus. Mais, au moins, on a essayé de trouver des
solutions, dans l'hypothèse, toujours, d'avoir, dans le Nord-Ouest
québécois, sur la question de la politique forestière,
à cause de la difficulté qu'il y a d'avoir les bois
nécessaires dans le coin, un début.
On aurait voulu être mieux que cela mais, malheureusement, il a
fallu composer: ou bien on met les jobs en dehors ou bien on permet que les
jobs aient lieu. On a fait le maximum de ce qui est possible de faire. Et,
à ce moment, on a essayé de mettre en place un début de
politique forestière, en sachant qu'on n'avait pas les pouvoirs
juridiques de faire toutes ces choses, mais au moins on a essayé de
faire comprendre aux gens, en intervenant, qu'en Abitibi-Témiscamingue
il y a des problèmes concernant la forêt et qu'il était
temps que les gens commencent à s'asseoir ensemble. C'est ce qu'on avait
réussi à faire. Les gens de l'Abitibi-Témiscamingue
pourraient le dire comme tel, malgré les difficultés que cela a
comporté.
Matane-Port-Cartier. Tout le monde sait très bien que
Port-Cartier et Matane... Je pense que tout le monde a droit de le -dans la
mesure où on essaie de permettre des investissements dans notre milieu -
dire: M. le député du fédéral à ce niveau
s'appelle Brian Mulroney, il est premier ministre; donc, utilisons les moyens
qu'on a pour sauver Matane également, en même temps. Mais la
question que pose mon collègue, c'est: Est-ce que le projet de Matane
n'aura pas lieu et est-ce que Rivière-du-Loup, deuxième machine,
fonctionnera? Est-ce que c'est cela qu'on veut? Mais qu'on le dise clairement
et qu'on arrête de leurrer le monde. Moi, je sais ce que cela m'a
coûté Matane, dans mon propre comté. Vous voulez le savoir?
La Consolidated-Bathurst, c'est chez nous. La Consolidated-Bathurst à
Grand-Mère, c'est 250 000 000 $ possibles d'investissement. Si la
Consolidated-Bathurst ne fait pas l'investissement chez nous, c'est "just too
bad". Dans dix ans, Grand-Mère est fermée. Je ne le souhaite pas,
moi non plus. Je l'ai fait cette bataille, même comme ministre
délégué aux Forêts, même avec les signatures
que j'ai données, et j'ai défendu dans mon propre comté le
dossier Matane en disant: Les deux peuvent se faire, les possibilités
dans la haute gamme sur le plan de l'aspect calandré est possible.
À ce moment, Grand-Mère et Matane doivent se faire.
Cela m'a coûté des votes dans ma propre élection,
dans mon propre comté. Mais je l'ai fait, parce que je croyais
être sincère et honnête en le disant. Je peux vous le dire,
parce que le vendredi qui a précédé l'élection, les
"boss" de la Consolidated-Bathurst, les petits "boss", comme on dit... Ce n'est
pas un coup de violon, M. le député. Moi, je l'ai vécu.
Les gens, chez nous, ils savent ce que cela veut dire. Si Grand-Mère
ferme, c'est la ville de Grand-Mère qui ferme.
Une voix: ...à cause de l'honnêteté.
M. Jolivet: M. le ministre... M. le Président,
excusez-moi.
Le Président (M. Thérien): Je ne suis pas encore
ministre, mais mercil
M. Jolivet: Non, mais je ne vous le souhaite pas, ou je vous le
souhaite; cela dépendra de vous.
Le Président (M. Thérien): J'inviterais
également les membres à ne pas engager de dialogue. Je vous
rappelle, M. le député de Laviolette, qu'il vous reste à
peu près cinq minutes pour conclure.
M. Jolivet: Merci. Ce que je veux juste dire, c'est que je sais
ce que cela veut dire et ce ne sont pas des mensonges que je dis. Vous pouvez
le vérifier dans mon propre comté. Je vous souhaite bonne chance.
Mais ce que je veux juste vous dire, c'est que dans certains dossiers il faut
avoir l'honnêteté de faire cela au péril de sa propre
victoire.
C'est dans ce sens que j'indique à M. le ministre
délégué aux Forêts, qui aura l'occasion, je pense,
d'intervenir au début de chacun des programmes, de donner son opinion
sur le programme en général pour qu'on puisse ensuite le
questionner. J'espère que les réponses viendront du ministre
délégué aux Forêts et non pas du ministre de
l'Énergie et des Ressources en ce qui regarde la forêt. C'est lui
qui a la responsabilité ministérielle, qu'il nous réponde.
Nous, ce qu'on veut savoir, c'est: Au moment où il déposera son
projet de politique forestière ou de régime forestier, comme il
l'appelle - pour simplement changer le terme, dans le fond - qu'on ait
l'occasion de venir dire ce qu'on pense.
Les gens qui sont dans le coin de chez nous, à Mont-Laurier et
ailleurs, avec les problèmes qu'il y a pour Bellerive-Ka'N'Enda et pour
l'autre dossier qui suit après et qui est MDF à Mont-Laurier, les
gens savent de quoi on parle, quand on parle de ces choses, malgré les
difficultés que cela comporte; je dis bien malgré les
difficultés que cela comporte.
Ce que j'espère, c'est qu'effectivement ce qui avait
été amorcé puisse se continuer et que les gens - dans le
Saguenay, comme pour les problèmes qui ont existé et qui existent
encore, Forestville compris comprennent que ce n'est pas toujours facile pour
un ministre - je prends peut-être la défense du ministre, parce
que je l'ai vécu moi-même - de faire la différence entre la
partie qui concerne les gens qui vendent du billot, celle des gens qui vendent
des copeaux et celle des gens qui ont comme résultat, au bout de la
course, et les résidus des copeaux et les billots pour faire du
papier.
Ce "sont trois secteurs importants au Québec. Et il va falloir
que le ministre ait le courage, dans la décision qu'il va prendre, de
s'assurer qu'il ne les mettra pas en bataille l'un contre l'autre. C'est la
partie la plus difficile qu'il a à faire. Je lui souhaite la meilleure
des chances possible. Quant à moi, si j'ai à intervenir à
un certain moment donné, je vais me permettre de lui dire, sans vouloir
lui donner un conseil, parce qu'il est assez grand pour faire ses choses, et je
le dis souvent. Il a, à mon avis, la compétence pour le faire. La
seule chose: Est-ce qu'il a le gouvernement qui a la volonté politique
de le faire? C'est la question que je pose. Dans ce sens, qu'il soit
assuré de mon appui dans la mesure où le but qu'il recherche est
de faire en sorte que la forêt québécoise se porte le mieux
possible.
Le Président (M. Thérien): Merci au
député de Laviolette. Je demanderais au ministre
délégué aux Forêts s'il veut bien réagir.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, M. le
Président. Je reconnais, dans les propos du député de
Laviolette, un homme qui a travaillé très fort lorsqu'il
était ministre délégué aux Forêts. Je
reconnais aussi qu'il a fait beaucoup pour le secteur des forêts. J'ai
aussi l'intention d'en faire beaucoup pour le secteur des forêts. Si
l'Opposition pense, en dépréciant le travail que je fais ou le
titre que j'ai, semer la zizanie au sein de l'équipe gouvernementale et
ministérielle, elle se trompe grandement parce qu'on a mis toutes les
chances de notre côté. Je vous signalerai qu'au Conseil des
ministres nous avons trois voix aussi au ministère de l'Énergie
et des Ressources, trois voix qui vont permettre le développement
harmonieux des ressources naturelles pour les questions environnementales en ce
qui concerne la forêt et les questions économiques aussi en ce qui
concerne ce secteur. C'est ce que je veux signaler.
Évidemment, le député de Laviolette fait un tour
d'horizon de tous les proogrammes et passe de la connaissance des forêts
à la question de la protection industrielle, d'accord. À chaque
programme, je répondrai à ses questions avec plaisir.
Le Président (M. Thérien): Merci, M. le ministre.
Avant de reconnaître le député de Saguenay, je voudrais
seulement porter à votre attention que l'objectif est l'étude des
crédits. Donc, on a le temps voulu jusqu'à 13 heures, mais
j'inviterais les gens à penser à l'objectif. M. le
député de Saguenay.
M. Ghislain Maltais
M. Maltais: Merci, M. le Président. Je suis un peu surpris
de l'attitude de l'Opposition. Je lui pardonne son manque d'expérience
comme Opposition - il est vrai qu'ils ont encombré le gouvernement duQuébec pendant dix ans. La preuve: dans le temps où nous
étions dans l'Opposition, c'est le porte-parole de l'Opposition en
cette
matière qui faisait les remarques préliminaires et non pas
les anciens ministres. Je comprends cette inexpérience.
M. le Président, l'Opposition, ce matin, a manqué le
bateau. Puisqu'on est ici pour étudier les crédits d'un
ministère, ce n'est pas le forum marqué pour dialoguer sur les
grandes politiques d'un gouvernement. Cependant, vous allez avoir ce
forum-là. Je suis convaincu que le Parti libéral, contrairement
aux prétentions du député de Duplessis... Je vous rappelle
que, le 2 décembre, il s'est déroulé un
événement au Québec qui a rejeté les politiques de
dix ans et qui a rejeté aussi des idéologies de dix ans qui
étaient démodées et dépassées.
M. le Président, les remarques mesquines du député
de Duplessis à l'endroit du ministre délégué aux
Forêts et même au-delà de mon salaire... Je rappelle au
député de Duplessis que je fais partie de la convention
collective des députés et, comme adjoint parlementaire, j'ai le
même salaire que tous les autres adjoints parlementaires. Je ne pense pas
que ce soit une bonne façon d'engager un dialogue franc. Si je voulais
être mauvais, je n'aurais qu'à rappeler au député de
Duplessis que, lorsque son parti était au pouvoir, à chaque fois
qu'il touchait une ville, elle fermait. Je ferais état du cas de
Schefferville, de Gagnon et de Port-Cartier. On parle beaucoup de Port-Cartier
aujourd'hui. L'Opposition est en train de nous faire accroire qu'elle avait les
solutions en main. Faut-il vous rappeler que c'est vous autres qui avez
fermé Port-Cartier? Faut-il vous rappeler plus particulièrement
les discours arrogants du député de Duplessis dans le temps, en
1977? Pendant dix ans, vous nous avez promis nombre de choses en Chambre,
à chaque élection, lors du référendum... Et vous
n'avez rien fait. Rien fait! Aujourd'hui, vous venez blâmer le Parti
libéral d'avoir eu pitié des gens de Port-Cartier. Eux n'ont pas
lâché, leurs politiciens de l'époque ont
lâché, M. le Président. Le Parti libéral a reconnu
cette force vive de la population et a tout mis en oeuvre avec le ministre de
l'Énergie et des Ressources, le ministre délégué
aux Forêts pour rouvrir Port-Cartier. Je n'accepte pas, ou très
mal, les remarques du député de Duplessis.
M. le Président, je pense qu'il faut une certaine
honnêteté en politique, comme l'a dit le député de
Laviolette, et je respecte l'honnêteté du député de
Laviolette. D'ailleurs, vous avez été reconnu par nos propres
ministres gouvernementaux. Cependant, l'honnêteté, cela se cultive
et cela se pratique. Lorsqu'il y a place à l'honnêteté, il
n'y a pas place à la mesquinerie. (11 h 15)
M. le Président, les politiques préparées par le
ministère des Forêts qui vont se faire au cours des cinq
prochaines années seront faites dans le meilleur intérêt
des Québécois, dans la meilleure pratique de la conservation de
la ressource et dans les meilleurs intérêts des travailleurs
forestiers, quantité qu'on a hélas! trop négligée
sous le gouvernement précédent. Merci. Passons aux
crédits.
Connaissance de la forêt
Le Président (M. Thérien): Merci beaucoup. Donc,
j'appelle le programme 1 Connaissance de la forêt. Je demande au ministre
délégué aux Forêts s'il veut faire un commentaire
sur chacun des programmes, très brièvement, parce qu'il y en a
plusieurs.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, M. le
Président. La forêt publique représente 85 % de la
superficie forestière totale du Québec. La première
couverture d'inventaire décennal de 1970 à 1978 n'avait pas comme
premier objectif d'alimenter la confection de plans d'aménagement ni le
calcul de possibilités de rendement soutenu. Il s'agissait, pour
l'information de la commission, d'un premier inventaire complet des
forêts du Québec visant à reconnaître l'état
actuel du couvert forestier sur le territoire et à estimer le stock sur
pied par régions et sous-régions.
En conséquence, les normes techniques de ce premier inventaire,
la stratification utilisée alors, de même que l'expression des
résultats se sont démontrées dans une certaine mesure
inappropriées à servir de base pour les calculs de
possibilités de rendement soutenu.
Pour toutes ces considérations, il est souhaitable que le service
des plans d'aménagement du ministère soit alimenté le plus
tôt possible. La donnée forestière fraîche est mieux
adaptée à un calcul raffiné des possibilités.
Les calculs de possibilités et de disponibilités ont
été établis sur la base des données d'inventaire
décennal 1970-1978, comme je l'ai dit au début. Quant au nouvel
inventaire décennal amorcé en 1981, des résultats sont
connus depuis 1983. Au rythme de l'avancement actuel du programme
décennal, le service des plans d'aménagement du ministère
ne sera pas en mesure d'insérer ces nouvelles données dans la
banque informatique pour traitement. Pour ces raisons, au programme 1,
Connaissance de la forêt, nous avons une augmentation sensible du budget
de 1 571 000 $. Ce programme comprend aussi la recherche.
Du côté de la recherche, nous cherchons à mieux
connaître les techniques de récolte permettant d'avoir si possible
une régénération naturelle, à connaître et
à développer de bonnes sources de graines, des vergers à
graines, afin que le programme de reboisement que nous allons exécuter
et faire soit le meilleur et nous donne le meilleur résultat possible et
pour la question
environnementale et pour la question industrielle, parce que
l'intervention en forêt concerne des secteurs récréatifs,
environnementaux et industriels. II faut bien se le dire, ce n'est pas
seulement industriel, quoique du côté de l'industrie il y a une
activité économique importante et beaucoup d'emplois en
dépendent. C'est la base de toute notre intervention.
S'il y a des questions, je dirais que dans plusieurs programmes le
secteur recherche est la responsabilité de chacun des programmes. Si on
fait le total de l'élément Recherche, les 10 900 000 $ que l'on
insérera en 1986-1987... On inscrit dans le programme 1,
élément 1, Recherche, 3 600 000 $ qui serviront principalement,
en plus de payer les salaires, à soutenir les contrats de recherche et
l'activité qu'on donnera à l'extérieur. Voici pour le
programme 1, élément 1.
Le Président (M. Thérien): Merci, M. le ministre.
Je reconnais donc le député de Duplessis.
M. Perron: Merci, M. le Président. J'ai compris dans
l'intervention du ministre délégué aux Forêts qu'il
touchait l'ensemble du programme, c'est-à-dire la recherche comme
l'inventaire de base, incluant l'inventaire accéléré. Je
voudrais juste faire un commentaire en surplus, c'est que contrairement
à ce que disait le ministre tout à l'heure je crois que c'est
l'endroit privilégié ici en commission parlementaire, lors de
l'étude des crédits ou encore lors de commission parlementaire
pour entendre des mémoires, pour discuter de la politique
forestière. Que le ministre le veuille ou non, aujourd'hui il va
sûrement en entendre parler, puis c'est normal que cela se fasse.
Recherche
Je voudrais d'abord aborder l'élément 1 du programme 1,
Recherche. On sait que le livre blanc sur la politique forestière, qui a
paru le 11 juin 1985, a tenu compte d'une vaste consultation sur la recherche
forestière qui a eu lieu en 1984. Le ministère a enfin reconnu
l'importance de la recherche et il a déjà commencé
à augmenter le budget et à réorganiser la Direction de la
recherche.
Je voudrais mentionner, par exemple, quatre grands principes
généraux, au niveau de la recherche, qui touchent les
activités suivantes, soit la protection de la matière ligneuse,
la protection des forêts, la récolte de la matière ligneuse
ainsi que la gestion de la ressource. Comme les activités des chercheurs
du ministère de l'Énergie et des Ressources semblent se
réorienter plus spécifiquement vers la production de la
matière ligneuse et la gestion forestière comme, par exemple,
dans d'autres domaines, protection récolte, transformation, le
ministère va sûrement faire appel à des expertises
externes.
Si je comprends bien, dans les crédits du ministère,
est-ce exact que l'augmentation du budget pour la recherche,
c'est-à-dire 329 100 $, s'explique en bonne mesure par la mise sur pied
d'un service de tranfert technologique? C'est la première question que
je pose au ministre. Est-ce que vous préférez, M. le ministre,
que je les pose une à la fois?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je peux vous
répondre...
M. Perron: Pourriez-vous répondre à cette partie et
je reviendrai avec deux ou trois autres questions additionnelles sur la
recherche?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Nous collaborons
avec les autres centres de recherche du Québec, soit l'Université
Laval, l'Université du Québec, le Centre multirégional de
recherche, le CRIQ et avec Forintek. M. le député de Duplessis a
raison en disant qu'il y a une augmentation à cause du transfert de la
technologie où on investit plus d'argent.
M. Perron: Merci, M. le Président. Voici ma
deuxième question. Devant la nécessité d'augmenter
l'effort de recherche et dans un contexte de restrictions budgétaires
comme on le vit actuellement, qu'entend faire le ministre
délégué aux Forêts pour amener l'industrie
forestière à investir davantage dans la recherche
forestière, parce qu'on sait qu'actuellement il y a très peu de
fonds qui proviennent de l'industrie?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, il y a une participation de l'industrie forestière
cette année, des trois grands secteurs. L'industrie, le secteur de
l'éducation et le ministère injecteront 50 000 000 $ dans la
recherche pour environ 1/3-1/3 en ce qui concerne les intervenants. Je
signalerai qu'on fait beaucoup d'efforts du côté de
l'écologie des forêts, le dépérissement des
érablières, les méthodes de coupe - comme je l'ai
mentionné au début -pour favoriser une meilleure
régénération naturelle, et l'identification des semences,
etc.
M. Perron: Merci, M. le ministre. Maintenant, une question
toujours en rapport avec le livre blanc de 1985. Il est mentionné, dans
le livre blanc à la page 77, la création du Conseil consultatif
de la recherche forestière au Québec. Est-ce que le ministre
délégué aux Forêts entend donner suite à
cette recommandation du livre blanc
très prochainement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, il en sera question dans l'avant-projet de loi que je
déposerai durant le mois de mai. Oui, il en est question.
M. Perron: Si je comprends bien, l'avant-projet de loi sera
déposé au mois de mai.
M. Côté (Rîvière-du-Loup): Au mois de
mai.
M. Perron: Puisqu'on parle de l'avant-projet de loi en question,
est-ce qu'il entend demander...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'ai pas en
main le document dont parle le député de Duplessis, quoique j'y
reconnaisse beaucoup de valeur. Ce document est d'une très grande
valeur. Cela fera partie de l'avant-projet de loi que je déposerai dans
le courant du mois de mai.
M. Perron: Est-ce que vous voulez en avoir une copie, M. le
ministre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si vous m'en
donnez une copie, je n'aurai peut-être pas le temps de le lire avant la
fin de l'étude des crédits.
M. Perron: Tout ce que j'espère, c'est que vous l'avez lu
dans les quatre derniers mois.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Évidemment,
M. le Président, en collaboration étroite avec le ministre de
l'Énergie et des Ressources, mes collègues fonctionnaires et mes
collègues ingénieurs forestiers - je crois qu'on a passé
des remarques à ce sujet tout à l'heure -j'ai travaillé
à élaborer un nouveau régime forestier. Je peux lui dire
immédiatement ce que j'ai déclaré publiquement. Le 1er
septembre 1986, pour moi, ce n'est pas une date qui a été retenue
parce qu'elle me semblait utopique, à savoir qu'on ne pouvait pas
déchirer 454 contrats et les remplacer du jour au lendemain. Il faut
être plus réaliste que cela. Le gouvernement
précédent a eu neuf ans pour élaborer une politique
forestière. J'ai parlé des inventaires forestiers dont les
données ne sont pas suffisamment précises, pas suffisamment
techniques pour le calcul de possibilités sur une base de rendement
soutenue. C'est tout cela qu'il faut mettre en place. Il s'agit d'une
intervention majeure dans la vie d'un pays, d'une province, dans la vie d'une
population et je pense qu'on ne doit pas bousculer, hâter, et le
regretter plus tard, comme les choses faites à la vapeur.
M. Perron: Maintenant je veux bien admettre avec le ministre que
ce n'est pas une chose facile que de refaire l'ensemble de la politique
forestière du Québec. Mais on sait que l'ancien gouvernement
avait déjà pris une décision face à un calendrier
qui était mis en place. Je crois que ce calendrier a commencé
à fonctionner d'une façon parallèle dans différents
secteurs selon le secteur lui-même. Dans le cadre des étapes
d'implantation de la politique forestière, ainsi que des
opérations prévues dans chacune des étapes, je pense que
c'est important. D'ailleurs, le ministre a déjà mentionné,
dans une réponse qu'il m'a donnée, qu'il entendait déposer
un projet de loi en mai. Parallèlement è tout cela, c'est
sûr qu'il y a la question de l'affectation des terres publiques, les
modalités d'intervention, etc. Je comprends bien qu'on ne peut pas
déchirer des contrats comme cela sans regarder l'ensemble du dossier
lui-même. M. le ministre, mis à part l'avant-projet de loi
mentionné, est-ce qu'il y a du travail qui se fait actuellement au
niveau du ministère de l'Énergie et des Ressources, la
forêt, sur la question des contrats d'aménagement forestier, par
exemple, sur la question d'affectation des terres publiques, des
modalités d'intervention, etc.? Il y a six points
généraux, six grandes lignes générales qui avaient
été établies par l'ancien gouvernement, en rapport avec la
politique forestière et sa mise en place.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, on change encore d'élément, de programme. Je
voudrais bien suivre ce qui avait été convenu ensemble, à
savoir adopter programme après programme et les éléments.
Je mentionnerais au député de Duplessis que cette année
j'ai l'intention aussi d'accentuer les prises de données, l'inventaire.
On en a fait l'an passé 37 000 kilomètres carrés, cette
année, on en fera 76 000. C'est tout cela; il s'agit des
éléments Inventaire de base et Recherche dont on parle.
M. Perron: Je comprends la réponse du ministre, mais il
arrive parfois...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous voulez parler
de six ou sept...
M. Perron: II arrive parfois qu'en commission parlementaire ou
ailleurs on touche à un autre programme, parce qu'il y a une partie du
programme dont on parle qui touche l'autre programme, c'est normal qu'on le
fasse; mais je vais revenir tout à l'heure à la question que vous
soulevez, M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je ne vois pas quel rapport il y a
entre les transferts de lots et Inventaire de base et Recherche qu'on
examine actuellement.
M. Perron: D'accord. Non c'est parce que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): II n'y a aucun
lien.
M. Perron: Oui, il y a un certain lien, si on parle de la
politique forestière, M. le ministre. Lorsqu'on regarde la politique
forestière elle-même, le document qui a été
déposé en juin 1985 et qu'on regarde l'élément
Recherche, c'est à cela que je fais allusion. Donc, je pense que c'est
le programme 2 qui touche la question forestière, les lots
privés, les lots publics, etc.
Le Président (M. Thérien): M. le
député de Duplessis, je souhaiterais qu'on respecte, dans la
mesure du possible notre entente quant aux programmes. Je sais que cela peut
être difficile parce que c'est complémentaire. Je vous reconnais,
M. le député.
M. Perron: Quant à mot, M. le Président, à
l'élément Recherche, j'aurais une autre question à poser
au ministre délégué aux Forêts concernant
l'inventaire écologique qu'il a mentionné tout à l'heure.
Au cours des dernières années, le ministère de
l'Environnement a mis au point une méthode d'inventaire
écologique beaucoup plus utile aux forestiers que le coutumier
inventaire forestier qui était en usage. La politique forestière
annonçait la création d'une équipe
spécialisée en écologie forestière, composée
de fonctionnaires du ministère de l'Energie et des Ressources et du
ministère de l'Environnement du Québec. Je pense que la
collaboration entre les ministères de l'Énergie et des Ressources
et de l'Environnement du Québec risque de prendre un recul au cours des
prochains mois et au cours des prochaines années. C'est d'autant plus
dommage que le décret 192-85 adopté le 30 janvier, concernant le
programme d'arrosage contre la tordeuse, proposait une collaboration entre le
ministère de l'Environnement et celui de l'Énergie et des
Ressources pour effectuer, entre autres, des recherches sur l'écologie
de la forêt elle-même. (11 h 3Q)
Ma question est la suivante. Le Parti libéral a publié en
février 1985 un document intitulé "Vers une politique
écologique de la forêt" qui a trouvé son prolongement dans
la résolution 31 que le ministre connaît sûrement,
adoptée à son 23e congrès plénier en mars 1985. En
vertu du décret 192-85, adopté le 30 janvier 1985, concernant le
programme d'arrosage contre la tordeuse on proposait une plus grande
collaboration entre le ministère de l'Énergie et des Ressources
et le ministère de l'Environnement du Québec pour effectuer des
recherches sur l'écologie de la forêt. Le ministre peut-il
indiquer où en sont rendues les démarches pour former
l'équipe spécialisée en écologie forestière,
tel que le proposait la politique forestière déposée en
juin dernier, et même dans le document du Parti libéral?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a une
collaboration très étroite entre le secteur des forêts, le
ministère de l'Énergie et des Ressources et le ministère
de l'Environnement. D'ailleurs, l'équipe dont parle le
député de Duplessis a fait des premiers travaux et, cette
année, ces travaux permettront d'amorcer la production du cadre
écologique dont il parle au cours de l'année. Cet ajout de
connaissances va permettre aux gestionnaires de la forêt de mieux
orienter leur intervention sur le territoire. Cela s'explique: avec une carte
écologique, il sera beaucoup plus facile de faire de
l'aménagement forestier d'une façon professionnelle et non d'une
façon hasardeuse ou improvisée. Je peux assurer le
député de Duplessis qu'il y a une grande collaboration entre les
deux ministères. Encore la semaine dernière, j'ai eu des
rencontres avec mon collègue de l'Environnement, je lui ai parlé
du sujet dont on parle et il n'y a pas à s'inquiéter
là-dessus.
Du côté de l'inventaire écologique, je lui dirais
qu'il y a une augmentation de 100 000 $, 50 %, par rapport à l'an
passé.
M. Perron: Merci. Comme il y a une augmentation de 100 000 $ sur
l'an passé, est-ce que le ministre pourrait nous indiquer le montant
exact réservé à cet effet?
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'an dernier, il y
avait 200 000 $. Cette année, il y a 300 000 $ d'affectés
à cette activité.
M. Perron: Merci, M. le ministre. Je voudrais poser une question
toujours sur le programme 1, mais concernant l'élément 2, soit
l'inventaire de base et l'inventaire accéléré. On sait que
la connaissance des quantités et des caractéristiques des bois
sur pied doit être mise à jour régulièrement. Le
ministre l'a mentionné tout à l'heure, il a parlé d'une
période de 1981 à 1990, je crois, soit un plan de 10 ans. Comme
il y a urgence pour accélérer le programme forestier du
Québec amorcé en 1981 et comme l'épidémie de la
tordeuse a rendu désuet l'inventaire précédent, le
ministère de l'Énergie et des Ressources devra sûrement
réviser les plans d'aménagement des 44 unités de gestion
vers 1991. L'augmentation des crédits à cet effet est de l'ordre
de
1 242 800 $ et cela correspond aux projections préliminaires
déjà présentées par l'ancien ministre
délégué aux Forêts, M. Jolivet, soit les
préliminaires présentées en octobre dernier. À
cause des épidémies de la tordeuse, est-ce qu'il y a des
régions où le ministère des Forêts devrait
réviser les inventaires en priorité? Je crois que le
député de Laviolette, plus tût, a soulevé une
région: sa région. En tant que ministre
délégué, avez-vous l'intention de procéder par
priorité, selon la région?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Un des reproches
que je pourrais faire au gouvernement précédent, c'est de ne pas
avoir les données de base suffisantes en forêt pour
élaborer une politique forestière et pour calculer des rendements
soutenus et les possibilités. Il est évident que je veux
accélérer le programme de prise de données fondamentales
à tout partage de notre richesse et à toute intervention valable
en forêt. Il faut au moins la connaître comme il faut, notre
forêt. J'ai l'intention d'accélérer le programme et de le
terminer avant 1991, si ça peut satisfaire mon collègue de
Duplessis.
M. Perron: C'est ce que je voulais entendre parce que je pense
que c'est très impartant. À ce niveau, il y avait
déjà eu des augmentations substantielles dans les crédits
de 1985-1986 et je remarque que cette année, 1986-1987, il y a aussi une
augmentation assez importante.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je peux assurer le
député de Duplessis que, quand on se reverra l'an prochain, il y
aura une augmentation de ce côté-là.
M. Perron: Est-ce que le ministre a l'intention d'aller chercher
des crédits supplémentaires?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Perron: En ce qui me concerne, sur le programme 1, je n'ai pas
d'autres questions à poser.
Le Président (M. Thérien): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur le programme 1? Sinon, je demande: Est-ce que le
programme 1, Connaissance de la forêt est adopté'?
Des voix: Adopté.
Une voix: Bien sûr, il est adopté.
Le Président (M. Thérien): Le programme 1 est
adopté.
M. Perron: Quand même je voterais contre, M. le
Président, cela ne changerait pas grand chose.
Une voix: C'est votre comté, M. le député de
Duplessis.
Le Président (M. Thérien): Cela ne changera pas,
mais nous voulions savoir quand même ce que vous disiez.
Amélioration de la forêt
Nous passons maintenant au programme 2, Amélioration de la
forêt. J'inviterais le ministre à faire une petite
introduction.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Au cours des
dernières années, tout le monde a constaté l'état
pitoyable de nos forêts et la nécessité d'intervenir de
façon très spéciale et avec des efforts continus, et avec
la connaissance dont on vient de parler. Si on a ajouté 32 % de budget
à ce programme, c'est justement pour réparer les torts qu'on a
causés à la forêt dans le passé. On a abusé
de celle-ci dans le passé, je dirais même qu'on l'a violée.
Mais dans cette foulée, on a annoncé précipitamment, il y
a une couple d'années - je suis bien content qu'on l'ait annoncé,
mais on l'a annoncé un peu sans savoir trop ce qu'on annonçait -
la production de 300 000 000 de plants. Je suis bien d'accord pour 300 000 000
de plants, mais je voudrais signaler à cette commission que cela ne veut
rien dire si nous n'avons pas les moyens de trouver les meilleurs plants, de
produire les meilleurs plants, de préparer le terrain, de faire le
reboisement et d'entretenir ces plantations par la suite. Cela veut tout dire
que d'entretenir. Il faut que nous ayons la capacité financière
et physique de faire un bon investissement pour ces 300 000 000 de plants et le
Québec en a besoin. C'est tout ce que je...
Le Président (M. Thérien): Merci, M. le ministre.
Je reconnais le député de Duplessis.
M. Perron: Merci, M. le Président. L'élément
2,1. Aménagement des forêts publiques. L'augmentation des
crédits pour cela est d'environ 27 300 000 $ et cela correspond à
la partie forêts publiques de l'augmentation de 35 800 000 $
prévue pour l'ensemble du programme de reboisement. Je pense que c'est
vraiment la poursuite des activités selon le scénario de
croissance qui fut prévu au cours des deux dernières
années, en particulier, l'objectif de 150 000 000 de plants pour
1986-1987, soit une augmentation de 50 000 000 de plants par rapport à
l'année précédente. C'était déjà
prévu dans la programmation qui avait été
préparée pour cela.
J'aurais entre cinq ou six questions à poser au ministre pour ce
qui est de la
politique de reboisement. Est-ce que !e ministre pourrait déposer
le document établissant le bilan du programme de reboisement pour
1985-1986 ainsi que les perspectives 1986-1987 incluant, bien entendu, les
projections de production de plants par source, c'est-à-dire
gouvernement, privé, compagnie?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, je peux
parler là-dessus. Mais le document de 1985-1986 concernant la
plantation...?
M. Perron: Oui. Concernant le reboisement, c'est-à-dire
les centres de production de plants, etc. C'est cela que je veux dire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): D'accord. Cette
année, nous prévoyons reboiser de 100 000 000 à 105 000
000 sur les forêts publiques et 50 000 000 sur les forêts
privées. Comme le député de Duplessis l'a
mentionné, c'était prévu. Évidemment, c'est une
orientation qui nous était acceptable. Il n'y a pas tellement de
changement dans cette orientation. Le grand schème de partager la
production de plants entre l'industrie forestière, les
coopératives, l'entreprise privée et les forêts du
ministère sont sensiblement les mêmes. Il y a eu des
modifications, à savoir, 70 000 000 par l'industrie forestière.
C'est d'accord, cela va se passer à peu près comme cela. Les
centres de production de plants, comme il a été mentionné
dans un CT de 1984, doivent s'installer de préférence dans les
régions où ils seront utilisés. Cela est encore valable,
de préférence. Mais dans ce CT de 1984, on se gardait une
certaine flexibilité parce que c'est une programmation et
évidemment, il peut y avoir des petites modifications. Il y en aura,
c'est sûr.
M. Perron: Maintenant j'avais demandé au ministre s'il
était possible qu'il dépose le bilan 1985-1986 à titre
d'information, ainsi que les perspectives pour 1986-1987, parce qu'il y a
sûrement des perspectives qu'il a prévues.
M. Côté (Rivière-du-Loup): De production? De
reboisement?
M. Perron: Oui, oui la production de plants.
M. Côté (Rivière-du-Loup): 150 000 000 $ de
reboisement.
M. Perron: Non, ce n'est pas cela que je voulais, c'est la
programmation. Quand je parle bilan du programme de reboisement, c'est
l'ensemble des contrats, pas le fond du contrat, mais avec qui, au cours de
1985-1986, des contrats ont été signés, avec quelles
compagnies, avec quelles entreprises forestières.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je pourrais dire au député de Duplessis que
tout cela n'est pas entièrement réglé. Il y a encore des
négociations en cours en ce qui concerne l'industrie forestière.
Il y a encore des négociations en cours en ce qui concerne l'entreprise
forestière, les coopératives. Je pourrais lui dire: on
déposera le document complet lorsque tout sera finalisé, dans
quelques semaines ou un mois. J'espère qu'on va le finaliser d'ici ce
temps-là parce que c'est assez urgent. Sur les 28 contrats
prévus, 19 sont finalisés à l'heure actuelle, 9 sont en
suspens qui ont été entérinés par le Conseil du
trésor tout dernièrement. Il reste à négocier la
production de 30 000 000 de plants avec l'industrie forestière.
L'industrie forestière souvent veut produire des plants pour
différentes régions. Nécessairement, dans ces
cas-là, il faut garder la flexibilité dont j'ai parlé tout
à l'heure.
M. Perron: Merci, M. le Président. Pour la question des 70
000 000 de plants disponibles pour l'industrie, que le ministre a
mentionnée et que j'ai aussi mentionnée antérieurement,
est-ce que le ministre a établi une politique générale
pour la localisation de ces centres, et est-ce qu'il a établi des
critères formels en ce qui concerne ces centres de production? Je touche
toujours l'industrie.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je devrais mentionner que le dossier pour 1985-1986, dont
parlait le député de Duplessis, vous a déjà
été transmis dans le gros livre que nos fonctionnaires ont
préparé à l'intention de l'Opposition.
M. Perron: De mémoire, aucun contrat n'était
signé avec les papetières, par exemple.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, il n'y en
avait pas à cette date.
M. Perron: Ce que je voudrais savoir, c'est s'il y a actuellement
des négociations en cours, au Saguenay-Lac-Saint-Jean ou ailleurs, en
rapport avec les centres de production de plants versus les industries?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II n'y en a pas
encore de signés avec l'industrie, mais il y a des négociations
en cours avec l'industrie, à savoir Abitibi, Reed, Consol, CIP.
M. Perron: Toujours dans le même élément,
est-ce le ministre a déjà reçu des propositions de la part
des papetières, de la part de l'industrie?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, nous avons
reçu des propositions de la part des papetières.
Évidemment, comme d'autres intervenants, contractants et entrepreneurs,
elles veulent obtenir le plus haut prix possible. On discute sur la question
des prix, sur la question de la production de plants en tunnels ou en serres,
sur le site et tout cela. Les papetières, les entrepreneurs qui vont
établir un centre de production de plants ont, je pense bien, un peu le
droit de choisir leur site, tout comme le gouvernement a le droit de dire:
Vous, vous produisez des plants dans telle région, plutôt que dans
telle autre.
M. Perron: Alors, cela fait partie des négociations.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
M. Perron: Maintenant, mise à part l'industrie, on sait
que REXFOR est aussi une industrie en elle-même, mais est-ce que REXFOR
sera considérée au niveau des centres de production de plants sur
le même pied que l'industrie elle-même?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Nous avons
évalué REXFOR comme une entreprise industrielle, sur cette
base-là.
M. Perron: Donc, il serait possible qu'éventuellement
REXFOR ait des contrats?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II est fort
probable que REXFOR reçoive un mandat de participer à la
production de plants, étant donné son implication dans la coupe
des arbres, c'est normal qu'on le lui demande, je crois.
M. Perron: Une dernière sur cette question. Je fais
allusion au fait que lors de la construction de l'usine d'extraction de
semences de Berthierville, qui avait passé au feu l'an dernier... Est-ce
que la reconstruction est recommencée, est-ce que c'est
terminé?
M. Côté (Rivière-du-Loup): La nouvelle usine
de traitement de semences à Berthierville devrait entrer en fonction en
1986-1987.
M. Perron: Donc la construction est recommencée?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On a
dépensé à ce jour 1 900 000 $ pour cette usine.
M. Perron: D'accord. Merci beaucoup, M. le Président. (11
h 45)
Le Président (M. Thérien): Dans le but de faire un
peu d'alternance, je vais reconnaître le député de Saguenay
qui a une courte question...
M. Maltais: Non, non, allez-y, monsieur...
Le Président (M. Thérien): Ça va. On va
d'abord reconnaître le député de Roberval. Merci au
député de Saguenay.
M. Perron: Le député de Duplessis en premier, sur
une question concernant Lac-Saint-Jean et Forestville.
Le Président (M. Thérien): Allez-yl
M. Perron: Si vous permettez, à moins que mon
collègue de Roberval ait quelque chose...
M. Gauthier: Bien, c'est sur ce dossier-là.
Centres de production de plants du Lac-Saint-Jean et
de Forestville
M. Perron: D'accord. C'est parce que j'avais un
élément qui concernait strictement le cas du Lac-Saint-Jean et de
Forestville. Comme le ministre délégué aux Forêts a
promis ce centre de production de plants aux gens de Forestville, est-ce qu'il
peut m'expliquer de quelle façon il entend procéder pour remplir
la promesse qu'il a faite? Est-ce que ce sera par le biais d'une
pépinière du gouvernement, par le biais du secteur privé
incluant les coopératives forestières ou encore la
Fédération de production de bois privé ou encore
l'industrie forestière elle-même par rapport au dossier de
Forestville? Le ministre délégué aux Forêts peut-il
nous indiquer le nom des partenaires du ministère de l'Énergie et
des Ressources pour les projets de centres de production de plants du
Saguenay-Lac-Saint-Jean et de Forestville et en particulier celui de
Forestville?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Parlons de celui
de Forestville, c'est celui que je connais. Je dirais au député
de Duplessis que sur la Côte-Nord, il se coupe actuellement 15 000 000 ou
16 000 000 d'arbres par année. Il s'en coupera bientôt beaucoup
plus en raison de la seule région où il n'y a pas surexploitation
et où il n'y a pas sur-allocation. C'est normal que si l'on coupe du
bois dans cette région depuis fort longtemps ils produisent des plants;
même chose en ce qui concerne le Lac-Saint-Jean. C'est normal qu'on
produise des plants dans cette région-là aussi. Du
côté du Lac-5aint-Jean, on coupe actuellement près de 50
000 000 d'arbres par année et on produira, suivant notre programme, 38
000 000 à 40 000 000 de plants. Toute proportion gardée, cela
sera la
même chose.
Sur la question des partenaires à Forestville, je veux impliquer
les coupeurs de bois dans cette région-là, c'est-à-dire
les compagnies forestières, la Scierie des Outardes, Quebec North Shore,
Reed, REXFOR, tout ce monde-là et le groupe de Forestville avec qui les
fonctionnaires de mon ministère ont eu une réunion tout
récemment.
M. Perron: En rapport avec le centre de production de
plants...
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...de Forestville,
oui.
M. Perron: Je vais laisser mon collègue de Roberval
intervenir sur cette question et, par la suite, j'interviendrai à
nouveau, M. le Président.
Le Président (M. Thérien): Je reconnais le
député de Roberval.
M. Gauthier: Merci, M. le Président. À une question
que je posais au ministre en Chambre la semaine dernière, si ma
mémoire est exacte, à savoir quel projet était
transféré du Lac-Saint-Jean à la Côte-Nord, le
ministre a déclaré n'avoir jamais fait allusion à une
chose semblable, n'avoir jamais parlé de cette chose-là.
J'aimerais savoir, aujourd'hui, de la part du ministre, s'il maintient
toujours ce propos et s'il est prêt à me redire qu'il n'a jamais
fait allusion au fait qu'il transférait un centre de plantation du
Saguenay-Lac-Saint-Jean à la Côte-Nord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je dirais au député de Roberval que ma
réponse à la question qui m'a été posée en
Chambre était à savoir si je transférais un projet d'un
comté péquiste à un comté libéral. J'ai dit
que je n'avais jamais tenu de propos semblable.
Je référais tout à l'heure au CT du 13 novembre
1984 qui parlait justement de la localisation des centres de production de
plants. Dans ce CT de 1984, on se gardait une certaine flexibilité dans
l'application de cela. J'ai expliqué pourquoi tout à l'heure.
C'est en raison des coupes qui se font sur la Côte-Nord et des
opérations forestières des coupes qui se font au
Saguenay-Lac-Saint-Jean, pourquoi il y a un centre de production de plants
à Forestville, tout en participant à solutionner un
problème social qu'il est de mon devoir de décider.
M. Gauthier: M. le ministre...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le Lac-Saint-Jean
n'est pas privé du tout parce qu'il n'y a rien eu de
transféré. Ce sont toutes les négociations que nous avons
avec l'industrie. Si vous prenez une industrie comme la Consolidated-Bathurst,
elle a des usines dans toutes les régions, évidemment. Il est
question de toutes les régions. C'est pourquoi j'ai mentionné
à tort lors de la conférence de presse, Hawkesbury, mais c'est
Val-des-Bois dont on m'avait parlé pour un centre de production de 30
000 000 de plants qui aurait desservi le Lac-Saint-Jean et l'Abitibi. Il n'y a
pas eu de transfert réel. Ce sont des négociations qu'il y a eu
avec l'industrie. Ce n'est pas finalisé avec l'industrie. Dans ce cas
j'invite fortement les compagnies qui ont exploité la Côte-Nord
à participer elles aussi au reboisement des forêts qu'elles ont
coupées.
M. Gauthier: Est-ce que j'ai bien compris, M. le ministre? Je
veux être sûr qu'on s'entend bien. Vous avez dit tout à
l'heure dans votre réponse... je ne suis pas certain d'avoir bien saisi
et j'essaie de vous citer de mémoire: J'ai mentionné à
tort dans ma conférence de presse qu'il s'agissait d'un transfert de
plants devant être produits à Val-des-Bois pour le
Saguenay-Lac-Saint-Jean. Est-ce cela que vous avez dit?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas tout
à fait cela.
M. Gauthier: Ce n'est pas tout à fait cela, redites-le
moi, M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Lors des
négociations avec l'industrie nous avons parlé d'un endroit ou
d'un autre pour ces centres de production de plants, mais c'était
potentiel, c'était hypothétique tout simplement. Ce n'est pas
finalisé. Alors il n'y a pas eu de transfert réel nulle part.
M. Gauthier: D'accord. Si je comprends bien vous avez
mentionné cela, c'était hypothétique d'après vous.
C'est un exemple. Vous avez mentionné...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Gauthier: ...que vous songiez à ce moment à un
centre de plants à Val-des-Bois devant desservir le
Saguenay-Lac-Saint-Jean qui sera transféré sur la
Côte-Nord, est-ce bien cela, M. le ministre'?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela m'a
été proposé. Nous on en avons discuté. À la
suite des discussions avec les industries elles ont dit: Cela ne nous convient
plus. Nous, de notre côté, les conditions ne nous convenaient
peut-être pas toutes concernant les coûts de transport, etc. C'est
dans les discussions.
M. Gauthier: D'accord. Mais le ministre
peut donc me confirmer aujourd'hui et clairement je pense - si on part
de cette hypothèse qu'en aucun temps dans son esprit et ce n'est pas
plus te cas maintenant - qu'il n'est pas question de transférer quelque
centre de plants que ce soit qui était prévu pour le
Saguenay-Lac-Saint-Jean sur la Côte-Nord. Le ministre peut me le
confirmer aujourd'hui?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'était
dans la programmation du CT de 1984 à savoir qu'il était
préférable que les plants étudiés dans une
région soient produits dans cette région. C'est ce que nous
allons faire sur la Côte-Nord. Si on produit 12 000 000 à 14 000
000 de plants sur la Côte-Nord et qu'on coupe 20 000 000 d'arbres et
qu'on coupe 50 000 000 d'arbres au Lac-Saint-Jean et qu'on en produit 38 000
000 à 40 000 000 je crois que les proportions sont bien gardées
et que la localisation est bien gardée et bien respectée
aussi.
M. Gauthier: Je comprends le principe. Le ministre l'a
énoncé tantôt très clairement. Ma question est:
Est-ce que le ministre peut me confirmer aujourd'hui - je répète
ma question - qu'il n'a pas l'intention et n'a jamais eu l'intention de
transférer un centre qui était prévu, je le rappelle, dans
le cadre de la politique de production de plants à laquelle il fait
allusion, du Saguenay-Lac-Saint-Jean principalement du Lac-Saint-Jean
semble-t-il sur la Côte Nord? C'est bien cela. Est-ce que le ministre
veut le confirmer?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je m'excuse, M. le
député de Roberval, j'en ai échappé un bout. Les
producteurs indépendants...
M. Gauthier: Voulez-vous que je répète la question,
M. le ministre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): S'il vous
plaît!
M. Gauthier: Je sais que c'est un sujet délicat et je vous
comprends de bien vouloir comprendre la question. Est-ce que le ministre peut
me confirmer aujourd'hui puisqu'il m'a dît tout à l'heure qu'il
faisait allusion davantage a un centre de production qui était
prévu ailleurs qu'au Saguenay-Lac-Saint-Jean et pour des plants qui
pourraient éventuellement être utilisés au Lac-Saint-Jean,
comme sa première réponse me le laisse entendre, qu'il n'a pas eu
et qu'il n'a pas à ce moment l'intention de transférer un centre
de production de plants prévu déjà au
Saguenay-Lac-Saint-Jean sur la Côte-Nord? Est-ce que le ministre veut
bien me le confirmer clairement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je répète que les producteurs
indépendants à qui on destinait 100 000 000 de production de
plants c'était prévu dans la région. On vient d'en
autoriser un dans la région de Trois-Rivières. En ce qui concerne
l'industrie forestière c'était en discussion et c'était au
meilleur endroit possible. Comme je l'ai mentionné tout à
l'heure, il y a des industries forestières qui exploitent dans plusieurs
régions et ça fait partie des discussions. Nous n'avons rien
enlevé à personne. On a parlé de 30 000 000 de production
de plants à Val-des-Bois, on en parlé dans le Lac-Saint-Jean, on
en a parlé ailleurs et on en a parlé sur la Côte-Nord comme
on en a parlé sur la côte de Beaupré. C'était dans
les prévisions. On n'a rien enlevé, ce n'était pas
fait.
M. Gauthier: Donc, le ministre me confirme qu'il n'a jamais eu
l'intention d'enlever quoi que ce soit au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Je ne l'ai
pas enlevé. Ce n'était pas donné, ce n'était pas
fait. C'était dans les prévisions. Les prévisions qui ont
été faites concernant les 100 000 000 de plants à produire
par les coopératives, les petites entreprises forestières et les
pépinières publiques n'ont pas été
transférées non plus. Les 100 000 000 produits par l'industrie
étaient sujets à des négociations. Et, comme il est dit
dans le CT de 1984, qui a été adopté par votre
gouvernement, celui-ci se gardait une flexibilité pour pouvoir
négocier les endroits; les volumes ne sont pas négociés,
ce sont les endroits, les prix et les autres conditions qui sont
négociés.
M. Gauthier: Le ministre convient donc qu'il a eu tort; ce qu'il
a mentionné en conférence de presse en réponse aux
questions pressantes d'un journaliste, à savoir s'il transférait
un centre de plants du Saguenay-Lac-5aint-Jean à la Côte-Nord,
n'était pas exact.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai fait allusion
aux discussions que nous avions, à la conférence de presse. Je
n'ai pas fait allusion à ce que j'ai enlevé ailleurs. J'ai
peut-être eu tort de ne pas être précis dans mes termes, je
le concède; en parlant de Hawkesbury, je visais Val-des-Bois. Cela, je
le concède, oui.
M. Gauthier: Le ministre peut-il s'engager aujourd'hui
formellement, pour rassurer la population du Saguenay-Lac-Saint-Jean et bien
sûr les représentants de cette population, à faire tout en
son pouvoir pour que ce qui est planifié, prévu ou ce qui doit
revenir en termes de quantité au Saguenay-Lac-Saint-Jean, pour que
ces
plantations aient lieu effectivement dans la région où
elles étaient prévues initialement, ou encore dans la
région où elles doivent être, compte tenu de la coupe de
bois.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je peux assurer le
député de Roberval qu'il devrait se produire de 38 000 000
à 40 000 000 de plants dans la région de Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Je peux l'assurer aujourd'hui que je ferai tout en mon possible pour qu'ils
obtiennent au moins cette production de plants, en raison des opérations
forestières qui se font dans la région.
M. Perron: À Péribonka?
M. Gauthier: Si vous permettez, cher collègue, je n'ai pas
terminé. Je prends donc bonne note de l'engagement du ministre. Les 38
000 000 à 40 000 000 de plants auxquels il fait allusion sur une coupe
de 50 000 000, le ministre peut-il me dire si cette proportion,
c'est-à-dire environ 80 %, existe également dans toutes les
régions du Québec, y compris la Côte-Nord? Le ministre
peut-il nous dire si la proportion de 80 % à laquelle il fait
référence - je fais une proportion: la coupe par rapport à
la production de plants -est identique dans l'ensemble des régions du
Québec et principalement sur la Côte-Nord?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je demanderai à M. Tessier, mon sous-ministre, de
donner un complément de réponse à cela, mais je dirai que
la proportion, lorsqu'on fait des projets, des hypothèses, ce n'est pas
aussi mathématique que cela, mais on tend vers cette proportion.
M. Tessier (Robert): M. le député, la politique,
comme le ministre l'a déclaré, a été d'implanter
des centres de production de plants confiés à l'entreprise
privée, des contrats qui ont été scindés en
quantités relativement petites pour permettre effectivement la
multiplication des intervenants en matière de production de plants, et
le plus près possible des régions où l'exploitation se
fait.
L'orientation qui a été prise en ce qui concerne
l'établissement des centres plus importants, qui seraient sous la
responsabilité des compagnies forestières, répond
évidemment au premier principe de base qui est de faire en sorte que ce
soit le plus près possible aussi des besoins, étant donné
les coûts de transport. Cependant, un certain nombre d'autres
considérations interviennent, en particulier quant au volume à
atteindre pour que, effectivement, les opérations des compagnies soient
optimales d'un point de vue de l'économie qui est à retirer. (12
heures)
Cette programmation a subi des changements, et l'une des raisons qui a
amené en particulier la réorientation, si l'on veut, de la
programmation a été l'intensification des coupes prévues
dans la région de la Côte-Nord, la relance du projet ITT qui va
amener évidemment une coupe considérablement plus grande que ce
qui se pratique et déterminer un besoin supplémentaire dans cette
région. Alors, il a fallu reconsidérer la programmation pour en
tenir compte, parce que, comme le disait le ministre, ce n'est pas un
système qui est simple et mathématique. Il faut tenir compte dans
les discussions et les négociations avec les compagnies
forestières d'une optimisation, si vous voulez, de l'unité du
volume qui est concédée et aussi, puisque les coûts de
transport sont fort importants, des distances à parcourir, pour
répondre aux besoins de reboisement. C'est donc une programmation qui,
en ce qui concerne les compagnies forestières, est encore en voie, si on
veut, d'être parachevée.
Alors, il ne peut pas dire qu'on en a pris à droite pour en
mettre à gauche. C'est vraiment une programmation qui n'est pas encore
complétée et où l'objet principal est de faire produire
les plants au meilleur coût possible pour l'État.
M. Gauthier: Je vous remercie. M. le ministre, je reviendrai avec
ma question peut-être différemment. Peut-être
préférez-vous que le sous-ministre réponde? J'aimerais
savoir, M. le ministre, si à la suite de cette déclaration, que
vous admettez malheureuse et que tout le monde chez nous au
Saguenay-Lac-Saint-Jean trouvait malheureuse également... Vous nous avez
rassurés quelque peu ce matin. Mais il y a quand même certains
critères de base qui président à la distribution de ces
centres de production de plants. Vous avez parlé d'une proportion - je
comprends que ce n'est pas mathématique au sens où on peut dire,
à 80 %: On s'arrête et on ne produit pas un plant de plus - et le
sous-ministre nous a démontré qu'il y a une négociation
là-dedans, mais vous avez quand même des lignes directrices qui
vous permettent de dire que telle ou telle région est mieux servie par
rapport à telle autre région.
J'aimerais savoir, M. le ministre, si vous avez l'intention, autant que
faire se peut, compte tenu des considérations que M. le sous-ministre a
portées à notre attention, de vous engager à faire en
sorte que la proportion de la production de nouveaux plants dans les
différentes régions du Québec soit sensiblement - je dis
bien sensiblement -la même d'une région à l'autre, compte
tenu de la coupe qui s'y effectue? Est-ce que vous pouvez vous engager à
cela, M. le ministre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Je vais tout
faire pour ça. Ce sont les principes de
base d'une économie et d'une production de plants de tout faire
cela. Je dirai au député de Lac-Saint-Jean...
M. Gauthier: De Roberval.
M. Côté (Rivière-du-Loup): De Roberval,
excusez-moi.
M. Gauthier: Cela ne couvre pas tout le Lac-Saint-Jean, pas
encore.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela viendra. M.
le député de Roberval, actuellement, il y a des contrats de
donnés et il se produit au Lac-Saint-Jean, 25 000 000 de plants. On a
des contrats en voie d'être attribués ou octroyés pour 14
000 000 $ supplémentaires. Cela portera le total à 38 000 000 ou
40 000 000 de plants dans la région.
M. Gauthier: Mais ma question au ministre est un peu plus
précise que cela: Est-ce que vous pourrez ou est-ce que vous pouvez - je
vais la poser différemment - à ce moment-ci, déposer
l'état actuel de la production de plants dans les régions du
Québec? Si vous ne pouvez pas le faire à ce moment-ci, parce que
le document n'est peut-être pas disponible, vous devez vous baser sur
quelque chose, vous devez avoir des chiffres pour être capable de dire...
Si vous êtes capable de dire qu'au Saguenay Lac-Saint-Jean on
produit de 38 000 000 à 40 000 000 de plants, M. le ministre...
M. Côté (Rîvière-du-Loup): C'est ce que
je prévois.
M. Gauthier: Vous devez être capable de dire ce que l'on
produit dans les autres régions également. Les données de
coupes sont connues par tout le monde. Ce que je veux savoir c'est: Est-ce que
la proportion produite, en gros, tenant compte de ce que le sous-ministre et de
ce que vous nous avez dit, qui est accordée au Saguenay-Lac-Saint-Jean,
est sensiblement la même que dans les autres régions? Si oui, vous
vous basez sur des chiffres pour ce faire. Est-ce qu'on peut avoir accès
à ces chiffres-là, M. le ministre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je demanderais au
sous-ministre de compléter la réponse.
M. Tessier: Le principe de base c'est d'avoir une desserte qui
est le plus près possible des zones de consommation. C'est-à-dire
que vous devez produire les plants et les acheminer vers les sites de
reboisement. Alors, c'est évident qu'il n'y a aucun intérêt
économique ou autre à faire en sorte qu'il y ait des distances
qui se créent, puisque les coûts de transport sont relativement
importants dans l'opération. Alors, le corollaire de cela, c'est
évident que dans le partage des sites de production de plants, on essaie
de faire l'équation la plus serrée possible entre les besoins en
approvisionnement des territoires où le reboisement va se produire et
les serres.
Quel pourcentage? Est-ce que le pourcentage global est le même? Le
principe, c'est effectivement de mettre le plus près possible des
besoins le site des unités de production.
M. Gauthier: M. le sous-ministre, j'ai bien compris ce principe.
Vous l'avez énoncé clairement tantôt et vous
l'énoncez a nouveau. Mais l'objet de ma question, je la
répète... Il existe certainement des chiffres, puisque vous m'en
donnez pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean, 38 000 000 à 40 000 000 de
plants sur une coupe de 50 000 000 environ. Si ces chiffres existent pour le
Saguenay Lac-Saint-Jean, ma première question - je vais vous la
poser en plusieurs questions -c'est: Existent-ils pour les autres
régions?
Deuxièmement, s'ils existent pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean et
pour les autres régions, est-ce qu'on peut avoir accès à
ces chiffres? Troisièmement, s'ils existent pour le
Saguenay-Lac-Saint-Jean et pour les autres régions et qu'on peut avoir
accès à ces chiffres, voulez-vous nous les déposer
aujourd'hui, M. le ministre? Ce sont les questions que je vous pose.
M. Côté (Rïvière-du-Loup): M. le
Président, tout à l'heure, je me suis engagé avec le
député de Duplessis à déposer des contrats de
production de plants au fur et à mesure qu'ils seront
complétés, signés et octroyés.
M. Perron: Les grandes lignes, pas les contrats.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pas de
problème. Les informations, quant aux autres régions, nous les
avons aussi. Alors, on déposera les informations au fur et à
mesure que les contrats seront octroyés. Je dois dire au
député de Roberval qu'actuellement le Conseil du trésor a
autorisé - il resterait l'étape du Conseil des ministres à
passer -dans sa région la production de plants de la coopérative
de Girardville, de la coopérative de Laterrière et de
Transforêt Métabet-chouan, pour un total de 13 000 000 de
plants.
Il reste à compléter cela avec le Conseil des ministres,
ce qui va totaliser les 40 000 000 ou à peu près.
M. Gauthier: Le ministre...
M. Tessier: La raison, c'est que les négociations ne sont
pas encore terminées
avec les compagnies papetières. Quand on implique une
négociation, évidemment, il y a des questions de volume qui
entrent en cause et des questions de prix. Vous comprenez bien que de
déposer un document aujourd'hui qui dirait exactement ce qu'on a dans
notre tête ne serait pas d'une grosse aide dans la négociation qui
doit s'achever.
Je pense que, quand l'opération va Être terminée,
parce que ce sont vraiment des négociations qui interviennent... On ne
peut pas aller, comme vous comprenez bien, avec les compagnies
papetières sur la base de soumissions. Comme ce sont des contrats
négociés, je ne crois pas, M. le député, qu'il
serait d'intérêt de mettre nos cartes sur la table, en ce qui
concerne les volumes, aujourd'hui.
M. Gauthier: D'accord. Une dernière question, puisqu'on
m'indique que le temps file. Est-ce que le ministre est en mesure aujourd'hui
de faire le point - je ne sais pas si c'est possible de le faire - où il
en est rendu dans la négociation avec les compagnies Domtar et Donohue
pour un éventuel projet, semble-t-il, dans le comté de
Roberval?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Je
demanderais à M. Paillé, sous-ministre associé aux
Forêts, de compléter la réponse, parce qu'il y a des
négociations et je ne suis pas là tous les jours.
M. Gauthier: Je comprends cela. Vous avez des ressources pour
cela, d'ailleurs, M. le ministre.
M. Paillé (Gilbert): M. le député, je pense
qu'il est important de préciser en complément aux réponses
qui viennent d'être données à ce sujet que, jusqu'à
récemment, on était autorisé par le Conseil du
trésor à louer des contrats de production de plants à des
producteurs indépendants, par soumissions ou par appels d'offres. Une
des conditions qu'on nous imposait et qui a été respectée
jusqu'à maintenant, c'est de localiser les centres de production dans la
région où les arbres devaient être utilisés. C'est
pour les contrats qui étaient alloués par appels d'offres.
Dans le cas des compagnies forestières, on a établi un
objectif provincial de 70 000 000 d'arbres qui doivent être produits par
les compagnies forestières. On a demandé aux compagnies
forestières, en septembre dernier, de nous faire des propositions. La
plupart des compagnies forestières qui nous- ont fait des propositions
jusqu'à maintenant ont des activités dans plus d'une
région du Québec. Comme exemple, la compagnie CIP, la compagnie
Consol, la compagnie Price, la compagnie Domtar, la plupart des grandes
compagnies, qui s'intéressent actuellement à la production des
plants, ont des activités forestières dans plus qu'une
région.
Le principe qu'on essaie de respecter, c'est de leur confier par contrat
des responsabilités de produire des arbres qui vont être
prioritairement destinés à reboiser les territoires de coupe
qu'elles vont exploiter. Dans le cas de chaque négociation, on essaie de
discuter avec la ou les compagnies qui nous font des propositions de
localisation d'un centre de production qui soit le plus rationnel possible
compte tenu de leurs opérations forestières.
Ce qui est bien établi, ce sont les quantités dont on a
besoin par région. Parce qu'on sait combien on exploite de forêts
pour chaque région et on sait en particulier combien chaque compagnie
exploite de forêts dans chaque région. Alors, on établit
des objectifs de reboisement en termes de quantités nécessaires
dans chacune des régions. On veut absolument respecter cela, mais la
décision finale concernant l'emplacement du centre de production, cela
reste à être déterminé après
négociations. Actuellement, de plus en plus de propositions nous sont
faites. Dans certains cas, elles nous sont faites par une compagnie unique;
dans d'autres cas, c'est par un regroupement de compagnies.
Ce qui complique la réponse à votre question, c'est que
dans le Lac-Saint-Jean, depuis un certain temps on discute avec un ensemble de
compagnies qui, elles, ont des opérations dans plusieurs régions
dont la Côte-Nord et le Lac-Saint-Jean, en particulier. Dans le cas de
compagnies comme Price et Consol, elles ont des opérations non seulement
dans ces deux régions, mais ailleurs au Québec.
La décision concernant l'emplacement le plus probable de
production de plants n'est pas encore prise dans ni l'un, ni l'autre des cas,
sauf pour deux compagnies avec lesquelles les négociations sont
terminées, mais cela touche d'autres régions que celle qui vous
intéresse particulièrement. On vient d'être autorisé
la semaine dernière par le Conseil du trésor à
procéder à la signature de contrats avec les compagnies
forestières en tenant compte des critères que je viens de
résumer ici. II y a d'autres modifications aussi qui ont
été autorisées par le Conseil du trésor aux
directives qui nous étaient imposées pour la signature de
contrats avec les compagnies indépendantes. Il y en a d'autres, par
exemple, sur la durée des contrats, sur la dimension des volumes qu'on
peut allouer à un producteur ou à une compagnie en particulier,
sur les lignes guides dans la variation des prix, et autres conditions du
genre, tout cela pour nous donner une certaine flexibilité pour essayer
de diminuer le plus possible le coût de production de ces arbres.
M. Gauthier: Merci.
Le Président (M. Thérien): Je reconnaîtrai
maintenant le député de Duplessis, sauf que je veux faire une
petite mise au point. On est au deuxième programme et il y en a
quelques-uns. C'est à votre discrétion nécessairement,
mais je vous le rappelle.
M. Perron: II y a des programmes, M. le Président,
où nous n'avons aucune question à poser.
Le Président (M. Thérien): Je tenais quand
même à vous le rappeler.
M. Perron: Je pense que c'est parfaitement normal en commission
parlementaire.
Je suis très heureux d'apprendre... Si j'ai bien compris la
réponse du ministre, par le truchement de son sous-ministre, dans des
régions où les allocations sont plus élevées que
les possibilités, on mettra l'accent sur ces régions-là
d'abord dans le cadre des centres de production de plants plutôt que dans
d'autres régions qui sont touchées moins que les autres par les
coupes forestières. Je pense que c'est ce que j'ai compris dans les
critères généraux dont on parle.
M. Tessier: C'est pour compléter évidemment ce qui
nous intéresse. Comme l'État paie pour la production de plants,
il faut aussi tenir compte des facteurs d'économie.
M. Perron: D'accord. Donc, si je comprends bien, aujourd'hui on
peut dire que dans la région 02, celle du Saguenay-Lac-Saint-Jean,
où les allocations sont beaucoup plus élevées que les
possibilités forestières, les accents seront mis surtout dans ces
régions plutôt que dans les région 04 ou 05, puisqu'il y a
à peu près équivalence.
Je voudrais revenir à la question du centre de production de
plants de Forestville. Est-ce que le ministre peut nous dire s'il y a un
engagement ferme de la part de la compagnie Reed actuellement quant au centre
de production de plants de Forestville?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, il n'y a pas d'engagement ferme de la part de Reed. C'est en
négociation à l'heure actuelle. C'est par décision que
j'ai dit qu'on implanterait un centre de production de plants à
Forestville, mais c'est en négociation avec Quebec North Shore, la
Scierie des Outardes, REXFOR, Reed, Dono-hue, toutes ces compagnies-là,
la population locale, les représentants locaux et les promoteurs locaux.
(12 h 15)
M. Perron: D'accord. Je vous remercie,
M. le ministre.
Maintenant, je voudrais passer à un autre dossier, toujours dans
le même programme. Est-ce que le ministre pourrait nous informer sur le
dossier du centre de production de plants privé For-Estrie? On sait que
le Conseil du trésor avait donné son approbation à ce
projet ainsi que le ministre des Transports ainsi que d'autres ministres. Le
Conseil du trésor a refusé dernièrement le projet en
question, c'est-à-dire la subvention qui s'adressait à For-Estrie
et qui était de l'ordre de 250 000 $. Est-ce que le ministre va
respecter l'engagement ferme qui avait été pris par l'ancien
gouvernement par le biais de l'ancien ministre délégué aux
Forêts, puisque lui-même et d'autres de ses collègues
ministres appuient le projet? Est-ce que le ministre va revenir au Conseil du
trésor avec ce projet?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, actuellement nous avons un contrat ferme avec For-Estrie pour
la production de 6 000 000 de plants annuellement et pour un total de 4 680 000
$ sur une base de cinq ans. Évidemment il a été question
de 250 000 $ en provenance de l'OPDQ et je vais revenir au Conseil du
trésor pour discuter de cette question prochainement.
M. Perron: En fait, si je comprends bien vous cherchez une
façon élégante, si je peux m'exprimer ainsi, de pouvoir
déroger à certaines règles budgétaires se
rapportant...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
évident que si on déroge à certaines règles il faut
des raisons majeures.
M. Perron: D'accord. II était question aussi d'une
rencontre entre trois ou quatre ministres du gouvernement de M. Bourassa et le
président du Conseil du trésor sur cette question. Est-ce qu'il y
a eu rencontre à ce niveau?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, quand je dis que je reviendrai pour discuter de cette
question c'est à cette rencontre que le député de
Duplessis fait allusion.
M. Perron: D'accord, merci, M. le Président.
Une autre question additionnelle se rapportant au dossier Technofor dans
le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie. La compagnie avait été
formée, je crois, au cours de 1985 et elle n'a obtenu aucune aide
gouvernementale. Cette jeune entreprise de Matane risque de ne jamais produire
un seul plant forestier et il semblerait que c'est à cause d'un refus
d'une subvention de l'ordre d'à peu près 90 000 $ à
Technofor. Est-ce que
le ministre peut faire le point sur la situation actuelle de
Technofor?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Technofor s'est
cherché longtemps des montants nécessaires pour réaliser
le contrat sur lequel ils avaient soumissionné. Dernièrement,
j'ai cru comprendre que Technofor avait trouvé les montants
nécessaires aux investissements et aux immobilisations pour la
production de 3 000 000 de plants annuellement. Évidemment toutes les
étapes ne sont pas franchies mais dernièrement j'ai
autorisé l'octroi du contrat à Technofor.
M. Perron: Merci beaucoup, M. le ministre. Toujours à
l'élément 2, Aménagement des forêts publiques et se
rapportant à la partie de l'entretien des aires
regénérées. Vu que de grandes superficies
regénérées sont à entretenir est-ce que le ministre
peut nous indiquer s'il a l'intention de demander un permis d'arrosage chimique
au ministère de l'Environnement ce qui, selon les informations que j'ai,
obligerait une audience du BAPE?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Est-ce nous sommes
dans le même programme, M. le Président?
M. Perron: Nous sommes toujours dans le même programme.
Nous sommes dans un autre élément.
Le Président (M. Thérien): Élément 2
vous disiez ou élément 1, forêts publiques?
M. Perron: M. le Président, je suis toujours dans
forêts publiques.
Le Président (M. Thérien): Donc, dans le programme
2.
M. Perron: L'élément 1.
Le Président (M. Thérien): Élément
1.
M. Perron: C'est cela. Programme 2, élément 1,
Aménagement des forêts publiques.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, actuellement nous sommes à discuter et à
préparer une politique d'utilisation des phytocides, des pesticides avec
le ministère de l'Environnement et des discussions sont en cours. Nous
devrions en arriver à une entente prochainement de façon à
protéger la forêt et la population.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que le
député de Duplessis a d'autre chose à
compléter?
M. Perron: Non, cela va aller pour ce programme.
Le Président (M. Thérien): Je reconnaîtrai
maintenant du côté ministériel le député de
Saguenay.
M. Maltais: Merci, M. le Président. Je suis bien heureux
qu'enfin la balloune péquiste soit dégonflée au sujet de
Forestville. Je suis un peu surpris et même étonné de mon
collègue de Duplessis, de voir tout le chichi qui s'est fait autour de
cela. Je suis même surpris de constater que ledéveloppement économique de la Côte-Nord passe par des
intérêts partisans.
Le projet d'usine de plants à Forestville va dans un cadre de
programme de relance, à la suite de l'annonce malheureuse de Reed qui
fait perdre des emplois à Forestville. Nous avons convenu avec la
municipalité - le comité industriel - d'un programme de relance
échelonné sur plusieurs années qui permettrait la
sauvegarde de la ville de Forestville et des travailleurs de Forestville.
Or, l'usine de plants annoncée par le ministre des Forêts
va dans le cadre également des besoins de la Côte-Nord, puisqu'au
cours des dix dernières années, il n'y avait rien eu de fait sur
la Haute-Côte-Nord sur le plan forestier. C'est une première
étape qui était faite par le gouvernement libéral et
également par les besoins croissants de la forêt de se
régénérer, non pas naturellement, mais par l'implantation
d'une usine de plants.
La Côte-Nord, faut-il le rappeler, a toujours été
une productrice de bois fort recherché auprès des grandes
compagnies. Malheureusement, au cours des 50 dernières années on
ne s'est pas préoccupé de la regénérer. Je suis
bien heureux que le gouvernement libéral... d'autant plus que
c'était un engagement du candidat libéral et député
actuel lors de la campagne électorale.
On dénonce souvent, du côté de l'Opposition, des
choses, des promesses que les candidats libéraux ont faites, mais on ne
les félicite pas des réalisations. Au cours des prochains mois,
des prochaines semaines et des prochaines années, le gouvernement
libéral va continuer à faire de Forestville une ville qui va
pouvoir conserver les jeunes et les travailleurs, qui pourront y gagner leur
vie.
Je pense que c'est tout à l'honneur du ministre
délégué aux Forêts d'avoir entrepris, d'avoir
embarqué à l'intérieur du plan de relance soumis par le
Commissariat industriel de Forestville. D'autant plus que la Côte-Nord
aura un besoin, dans les prochaines années, d'arbres
supplémentaires - compte tenu que, contrairement à l'ancien
gouvernement, nous avons rouvert Port-Cartier - un besoin supplémentaire
d'arbres, de plants, chez nous.
Il est juste et équitable que la Côte-
Nord ait enfin sa part de plantations. Je suis un peu surpris de
l'attitude de l'Opposition, puisque, au cours des dix dernières
années, ils n'avaient rien fait dans ce domaine, pour
régénérer la forêt chez nous. Merci.
Le Président (M. Thérien): Je reconnais maintenant
le député de Duplessis, en guise de réponse.
M. Perron: Oui, M. le Président, je m'excuse, mais je
pense que le député de Saguenay n'a pas compris du tout. Je
voudrais lui souligner, en présence des membres de la commission et des
gens qui nous écoutent, qu'en aucun temps je ne me suis prononcé
ou que l'Opposition ne s'est prononcée contre le fait qu'il y ait un
centre de production de plants à Forestville, au contraire.
Une voix: On relève les galées.
M. Perron: Non. Relève les gaiées. Je m'excuse, M.
le Président, mais je peux vous dire ceci: La décision a
été prise selon une priorité politique, mais rien
n'empêche que sur la Côte-Nord, cela prend effectivement des
centres de production de plants. Là-dessus, on est tous d'accord. Mais
lorsqu'on regarde dans la programmation le tableau 3, que vous n'avez
sûrement pas en votre possession, M. le député de Saguenay,
on remarque que la Côte-Nord est en neuvième position par rapport
aux priorités.
Mais cela ne veut pas dire qu'on ne doit pas investir sur la
Côte-Nord, en particulier à Forestville, pour l'implantation d'un
centre de production de plants. Au contraire, le plus vite on aura des centres
de production de plants à l'intérieur du Québec, je pense
que cela va rencontrer les objectifs que tout le monde se donne, et je pense
qu'on est tous d'accord là-dessus.
D'autre part, lorsqu'on regarde certaines régions du
Québec, comme la 02, comme la 08, c'est sûr que dans ces
régions, les priorités devraient aller dans celles-ci, dans le
cadre budgétaire que s'est fixé le gouvernement. Car on ne peut
investir - tout le monde le comprend - dans tous les centres de production de
plants dans la même année budgétaire, à cause des
restrictions budgétaires et à cause de certains faits que tout le
monde connaît.
C'est le commentaire que je voulais faire. Et je voudrais bien dire, au
risque de me répéter, qu'en aucun temps je ne me suis
prononcé contre le fait que Forestville ait son centre de production de
plants. Ce que nous n'avons pas admis et ce qu'on demande au ministre, c'est:
compte tenu qu'il a pris la décision politique de l'avoir là -
j'en suis heureux pour les gens de Forestville, et les besoins sont là
avec 67 % de chômage -c'est de faire tous les efforts possibles pour que
le Saguenay-Lac-Saint-Jean rencontre les objectifs qui ont été
fixés dans le cadre des priorités et que cette région
obtienne le maximum de centres de production de plants a la suite de
négociations qui, bien sûr, doivent avoir lieu avec les
forestières, avec les papetières en particulier, puisque cela
fait partie du cadre des 70 000 000 de plants dont on a parlé tout
à l'heure. C'était la mise au point que je voulais faire, M. le
Président.
Le Président (M. Thérien): Je m'excuse...
M. Maltais: Je m'excuse, très rapidement, c'est que...
Le Président (M. Thérien); Je m'excuse, M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: ...le député de Duplessis a sans doute
été mal cité par les journalistes, c'est pour cela que
j'avais compris cette chose.
Le Président (M. Thérien): J'ai accepté les
interventions, mais je ne voudrais pas que ce soit un dialogue entre nous
là-dessus.
M- Maltais: Non, non.
Le Président (M. Thérien): Tout le monde s'est
exprimé. Je reconnais maintenant le député de
Lafontaine.
M. Gobé: Merci, M. le Président. Avant de
commencer, j'aimerais signaler la présence dans cette salle de notre
collègue fédérai, le député de Sainte-Marie,
M. Jean-Claude Malépart, qui vient d'arriver. Salut, Jean-Claude.
Le bois destiné à l'industrie du
meuble
M. le ministre, en regardant le progamme Amélioration de la
forêt et en voyant la problématique que vous exposez dans le
document ainsi que les objectifs, je m'interroge sur un point en particulier:
celui de la recherche et aussi de la culture d'essences de bois dur ou
d'essences nobles destinées généralement à
l'industrie du meuble. Comme vous le savez, cette industrie est une grande
utilisatrice de bois comme le chêne et autres. Actuellement, à ma
connaissance et selon mes informations, nous importons une grande
quantité de ces bois. Je ne vois pas, dans vos objectifs pour l'avenir -
peut-être que c'est ailleurs, mais je ne le vois pas là-dedans -
de stratégie ou de politique pour développer ce genre de culture.
Pourriez-vous nous indiquer si c'est parce que vous n'envisagez pas de le faire
ou si c'est parce qu'il y a d'autres programmes? Quelles sont vos intentions
dans ce domaine?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, j'ai signalé au sommet économique des
Hautes-Laurentides cette même remarque; vous y étiez. C'est mon
intention d'ac-céiérer et d'augmenter nos recherches du
côté du bois franc, des feuillus et des bois nobles. J'ai
d'ailleurs demandé à mon personnel d'essayer de trouver des
sommes d'argent, dès cette année si possible, pour
répondre à cette question et l'an prochain, je vous assure qu'un
effort spécial sera fait lors de la présentation du nouveau
budget sur cette question.
Évidemment, il s'en fait un peu de recherche - on ne le mentionne
pas tellement - mais pas a mon goût.
M. Gobé: M. le ministre, avez-vous des études qui
nous expliqueraient ou qui nous démontreraient le volume des
importations de ce bois, leur provenance et l'impact financier et le nombre
d'emplois que cela peut représenter? En d'autres termes, avez-vous fait
le tour de la question ou si on tâtonne ou on essaie d'avancer selon la
conjoncture? Avez-vous un plan précis?
M. Côté (Rivîère-du-Loup): M. le
Président, je dirais au député de Lafontaine que nous
connaissons les importations de bois dur en provenance de l'extérieur de
la province, évidemment.
M. Gobé: Pourriez-vous nous indiquer le volume?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne l'ai pas en
mémoire, mais on pourra vous le fournir si nécessaire.
M. Gobé: Oui, j'aimerais cela, s'il vous plaît!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je voulais ajouter
que, du côté des bois francs, le problème est encore plus
épineux que du côté des résineux. Du
côté du pin blanc, ce sont des essences nobles. On a
déjà dit, au ministère, que ces essences étaient
quasiment en voie de liquidation. Ce qui serait plus malheureux, c'est qu'on ne
fasse pas les efforts adéquats pour les régénérer.
On commence actuellement et on collabore avec l'Institut Armand-Frappier ou
avec d'autres centres de recherche pour préparer une politique de
feuillus, si vous voulez, et les interventions dans les feuillus pour les
générations futures.
M. Gobé: Est-ce que cela veut dire que, depuis une dizaine
d'années et avant, mais surtout depuis dix ans, au niveau de la
forêt, cela a été complètement négligé
et que l'ancien gouvernement n'a pas porté attention à ce
problème. On se retrouve aujourd'hui dans une situation dont vous
héritez, j'en conviens. Cela fait quatre mois que vous êtes
là, M. le ministre, et ce n'est certainement pas vous qui avez
décidé les stratégies et les politiques
antérieures. Y a-t-il quelque chose qui a déjà
été fait par votre prédécesseur ou vos
prédécesseurs ou si cela a été
négligé? On se retrouve avec un déficit ou tributaire du
marché extérieur pour certains bois qui concernent notre
industrie du meuble.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II reste, M. le
Président, qu'on a fait des constats dans le passé sur
l'état des forêts de feuillus et l'état des volumes de pin
blanc de qualité. On a fait des efforts, mais pas suffisamment. J'ai
l'intention d'intensifier ces efforts dans cette direction. Mais ce sont
plutôt des constats qu'on a faits dans le passé. C'est pour cela
qu'on a parlé de liquidation dans ces essences-là, alors qu'il y
a une valeur ajoutée très importante lorsqu'on touche à
des bois de qualité comme le merisier, le pin blanc, etc. (12 h 30)
M. Gobé: M. le ministre, je constate bien alors que les
gens qui mettaient en doute votre crédibilité ou vos
compétences au début de cette commission et qui semblaient avoir
des hésitations en ce qui concerne votre mission de défendre le
patrimoine forestier québécois ont laissé dilapider un
patrimoine que nous avions et sans rien faire et, comme d'habitude, ils
arrivent maintenant pour lancer la balle dans votre camp.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député de Lafontaine, mon certificat de compétence, je ne
le détiens pas de l'Opposition, je le détiens de
l'Université Laval.
M. Perron: M. le Président.
M. Gobé: Excusez-moi, M. le député, c'est
moi qui ai la parole.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si cela peut les
amuser de tirer à gauche et à droite de cette
façon-là, cela ne m'émeut pas tellement non plus.
M. Gobé: M. le ministre, soyez assuré qu'en ce qui
nous concerne vous avez notre confiance. Merci.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Merci.
Le Président (M. Thérien): Avant de passer la
parole à un autre, M. le ministre, ce n'est pas à titre de
président mais à titre de député de Rousseau que je
suis bien fier de vous entendre dire de nouveau qu'il y a des recherches de
faites dans ce sens-là.
Je céderai maintenant la parole au député de...
sauf que dans le temps il n'était
pas intervenu dans le programme 1, je prendrai l'argumentation du
député de Labelle.
M. Hétu: M. le Président, M. le ministre, on parle
de production de plants. C'est très intéressant, c'est 10 000
000. Maintenant, on parle de plantations en forêt, on dit qu'on confie
à des organismes et à des compagnies de bois le soin de reboiser,
mais y a-t-il un contrôle sur le reboisement lui-même en
forêt, parce que j'ai eu l'occasion dans mon comté de discuter
avec certaines personnes qui avaient des contrats et qui me disaient souvent:
Les contrats sont donnés à l'unité? On prend des gens
l'été pour faire planter - avant que les mouches arrivent,
naturellement - et assez souvent on retrouve des plants non plantés et
qui sont garrochés un peu partout. Quelqu'un me disait même que
l'an passé ou les années antérieures, il y avait
d'accrochés dans les arbres plusieurs plants qui n'étaient pas
plantés. Je me demande s'il existe un contrôle, à savoir si
le reboisement est bien fait et si réellement c'est replanté en
forêt. Ce n'est pas tout de produire des plants, s'ils ne sont pas mis en
terre, cela n'améliore pas notre sort. Je comprends que sur 70 000 000,
ce n'est peut-être pas grave s'il y en a 1 000 000 ou 2 000 000, mais
j'aimerais savoir s'il y a un contrôle.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, effectivement il y a un contrôle sur les contrats de
reboisement donnés par appel d'offres. Lorsque l'entrepreneur fait des
fautes qu'on nous signale, il y a évidemment une pénalité.
Le contrôle ne peut pas être parfait, comme moi et nous tous, mais
on fait le contrôle et je le remercie de porter à notre attention
des manquements semblables. On fera tout le nécessaire pour les
éviter, parce que c'est un investissement pour l'avenir, ce n'est pas un
investissement pour accrocher dans les arbres.
Je signalerais au député de Lafontaine qu'on parlait des
essences nobles, des érables aussi. On fait des recherches sur le
dépérissement des érablières. L'an dernier on a
donné 125 000 $ à l'Université Laval pour ces recherches
concernant les érablières, la production de sucre et de sirop,
évidemment. Cette année nous allons reconduire cette poursuite
avec l'Université Laval parce que nos érablières sont en
danger et le dépérissement progresse. Il y aura un colloque le 8
mai sur les érablières et sur le dépérissement. Il
y a plusieurs causes à tout cela, les scientifiques vont faire des
recommandations et je me fie à eux. S'il y a des correctifs à
apporter, si c'est possible qu'on le fasse, parce que c'est une industrie
importante.
Le Président (M. Thérien): Merci, M. le ministre.
Je reconnais le député de Duplessis.
M. Perron: M. le Président.
Le Président (M. Thérien): On est encore au
programme 2?
M. Perron: Oui, mais je veux faire un commentaire, parce que je
voudrais passer à l'élément 2 du programme 2.
Le Président (M. Thérien): Oui.
M. Perron: Je voudrais mentionner que, lorsque j'ai fait mon
intervention au début, contrairement à ce qu'a dit et a ce qu'a
pensé le député de Lafontaine, je n'ai jamais mis en cause
la compétence du ministre délégué aux Forêts.
Ce que j'ai mis en cause, ce sont les pouvoirs qui lui ont été
donnés par le décret face à la loi qui lui permet
d'être ministre délégué. Ce que j'ai dit, en fait,
c'est qu'il n'avait pas de pouvoir et que, compte tenu qu'il n'avait pas de
pouvoir, il ne pouvait pas réagir sur le fond.
Pour votre information, M. le Président, puisque je ne peux pas
m'adresser directement au député de Lafontaine, je crois que
sincèrement le ministre délégué aux Forêts va
le confirmer, le gouvernement qui était en place au cours de 1985 et
antérieurement a même consulté le nouveau ministre
délégué aux Forêts lorsqu'il était dans
l'entreprise privée pour obtenir non pas des informations, mais
certaines recommandations de sa part.
Je m'excuse. Je sais qu'il a fait sa marque de commerce, je sais qu'il
en a une bonne. Jamais je n'ai parlé du ministre lui-même en tant
que personne et de ses compétences personnelles.
M. Gobé: M. le Président, on me met en cause un
peu... Une seconde...
Le Président (M. Thérien): Non, je n'accepte pas.
C'est la deuxième fois. Je ne voudrais pas qu'on en. prenne l'habitude
car on a des travaux à poursuivre cet après-midi et ce soir. Je
m'excuse, M. le député de Lafontaine, non, on continue sur
l'élément 2.
M. Gobé: Vous n'avez pas compris quelque chose. J'aimerais
faire savoir mon opinion là-dessus.
Le Président (M. Thérien): Non, parce
qu'après cela il y aura le député de Duplessis qui n'aura
pas compris...
M. Gobé: Non, non. Je vous assure que ce sera la
dernière intervention.
M. Perron: II peut en faire un débat, M. le
Président.
Le Président (M. Thérien): Non, je ne voudrais
absolument pas. Je vous demanderais justement, M. le député de
Lafontaine, de garder vos commentaires.
M. Gobé: Je voudrais pouvoir remettre les choses au point
lorsqu'on m'interpelle dans cette commission.
Le Président (M. Thérien): En vertu de l'article
212, je vous écoute.
M. Gobé: Tout simplement, ce que je voulais dire, c'est
que je suis content et très heureux d'entendre le député
de Duplessis dire et reconnaître que notre ministre est très
compétent, qu'on l'a déjà consulté, ce qui
démontre très bien qu'on a fait un bon choix et que tout va bien
aller.
Le Président (M. Thérien): Merci beaucoup. Toujours
dans le programme 2 à l'élément 2.
Aménagement des forêts
privées
M. Perron: Maintenant, élément 2, M. le
Président. La priorité au bois des forêts
privées.
Comme la politique forestière l'a reconnu, la forêt
privée doit contribuer davantage à l'approvisionnement des usines
étant donné sa proximité des centres de transformation. La
politique forestière propose de rétablir un équilibre en
établissant que la matière ltgneuse en provenance de la
forêt publique sera considérée comme une source
complémentaire d'approvisionnement des usines, la priorité
d'utilisation étant dorénavant accordée aux copeaux et au
bois des forêts privées.
Est-ce que le ministre a l'intention de maintenir cette intention
exprimée dans le livre blanc qui d'ailleurs faisait l'accord entre
pratiquement toutes les parties concernées par le dossier forestier?
Sinon, dans quel sens veut-il le modifier?
M. Côté (Rivïère-du-Loup): M. le
Président, cela rejoint l'accord et la volonté de tous
d'accélérer et d'aider la production de bois dans les
forêts privées, étant donné que ces forêts
privées occupent les meilleurs sites, qu'elles sont à
proximité des usines, à proximité de la population. Parce
que vous savez que la forêt, c'est également notre poumon, cela
purifie l'air, cela permet aussi de contrôler l'érosion des sols
et tout cela. C'est mon intention de supporter toutes les interventions en
forêt privée et le budget cette année en fait la
démonstration.
Quant à la question précise du député de
Duplessis, à savoir si la politique forestière, le nouveau
régime forestier répondra à ses appréhensions, je
lui suggère encore une fois d'attendre le dépôt de
l'avant-projet de loi.
M. Perron: J'ai bien hâte de voir votre avant-projet de
loi, M. le ministre, parce que chaque fois que j'interviens concernant le livre
blanc, je me fais reporter à l'avant-projet de loi qui sera
éventuellement déposé. Je vous avoue honnêtement que
j'ai une grande crainte qu'on ne mette pas en place au cours des prochaines
années une vraie politique forestière et surtout lorsqu'on
considère tout ce qui s'est passé antérieurement face
à notre forêt du Québec.
J'accepte la réponse du ministre, parce que je suis dans
l'obligation de le faire, et j'attends son avant-projet de loi. Bien sûr,
je regarderai avec beaucoup d'intérêt cette partie qui sera
concentrée à l'intérieur du projet de loi
lui-même.
J'ai terminé quant à moi. Non, pardon!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je peux ajouter
quelque chose. Cela vous fera peut-être plaisir de savoir que nos
interventions sur la forêt privée nous permettent de
prévoir une augmentation de production de près de 2 000 000 de
mètres cubes d'ici 25 ans.
M. Perron: D'accord, merci.
Le Président (M. Thérien): Merci. Est-ce tout sur
ce programme?
M. Perron: Dans une autre partie du programme 2,
élément 2, M. le Président, se rapportant à
l'augmentation de la productivité de la forêt privée, le
ministre a-t-il l'intention, pour cette année et pour les années
ultérieures, de maintenir le programme de subventions aux organismes de
gestion en commun?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est mon
intention de les maintenir et d'augmenter, si vous voulez, les subventions ou
le support que l'on donne également aux propriétaires
individuels.
M. Perron: Merci, M. le Président. Le ministre a-t-il
actuellement des projets pour négocier avec le gouvernement
fédéral un programme de création d'emplois pour augmenter
le pourcentage de travaux sylvicoles faits par les OCG?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est inclus dans l'entente
fédérale-provinciale de 300 000 000 $ qui a été
signée par le gouvernement précédent.
M. Perron: D'accord. Merci beaucoup. Donc, il a l'intention de
continuer dans cette politique-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup):
Évidemment.
M. Perron: Toujours dans le même élément,
à titre d'information, face au litige qui existait - je ne sais pas s'il
existe encore - entre le Syndicat des producteurs de bois des Laurentides et
les grandes papetières de l'Outaouais, ce dernier, c'est-à-dire
le Syndicat des producteurs de bois des Laurentides, a fait appel à la
Régie des marchés agricoles concernant le litige existant face
aux prix. Est-ce que le ministre pourrait nous dire si la régie a rendu
sa décision et, si oui, quelle décision a-t-elle rendue?
M. Côté (Rivière-du-Laup): Je ne peux pas
répondre pour la régie, M. le Président. Je ne sais pas du
tout si la régie a rendu une réponse dans cela parce que cela
relève de sa compétence.
M. Perron: Mais est-ce qu'il n'y a pas quelqu'un qui est de la
régie?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, pas que je
sache. La Régie des marchés agricoles?
M. Perron: Parce que c'est elle qui doit se prononcer en rapport
avec cette question.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
M. Perron: Donc, vous n'êtes pas du tout
informé?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est de sa
compétence, je ne suis pas informé.
M. Perron: Vous n'êtes pas informé?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pourrai
m'informer à savoir où est rendu le dossier et en informer le
député de Duplessis.
M. Perron: M. le Président, je remercie le ministre de sa
collaboration. Je vais attendre la réponse qu'il va me donner, soit par
téléphone ou par écrit. Je n'ai aucune objection.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Très bien,
M. le Président.
M. Perron: C'est tout en ce qui me concerne, M. le
Président, en rapport avec l'élément 2 du programme 2.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que le programme
2 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Thérien): Adopté.
Étant donné qu'il reste peu de temps, est-ce que vous
préférez passer aux programmes 3 et 4 ou si vous
préférez les programmes 6 et 7? On peut y aller selon votre
choix.
M. Perron: Cela va être assez bref sur le programme 3.
Protection de la forêt
Le Président (M. Thérien): C'est à votre
goût. Donc, on appelle le programme 3, Protection de la forêt. M.
le ministre, en guise d'introduction.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Évidemment,
la protection de la forêt, c'est essentiel que l'on protège ce
patrimoine et on prend les mesures appropriées, je crois, pour
détecter les épidémies d'insectes et pour détecter
également les incendies, afin de les combattre le plus tôt
possible et d'éviter des désastres et des fléaux.
Ce travail se fait, du côté des incendies forestiers, en
collaboration avec sept sociétés de conservation, organismes sans
but lucratif et le ministère de l'Énergie et des Ressources,
secteur forêts, contribue également pour la question des
forêts privées et les territoires qui ne sont pas
exploités, à la société de conservation pour
l'aider à faire un travail efficace.
Ils nous soumettent annuellement un plan de protection que le
ministère accepte et, du côté des insectes,
évidemment, l'épidémie s'est résorbée. Cette
année, nous allons arroser ou pulvériser 91 % de moins que l'an
dernier. Il y aura beaucoup moins d'inquiétude de ce
côté-là et nous continuons à faire des recherches
pour utiliser les meilleurs moyens de pulvérisation. Merci, M. le
Président. (12 h 45)
Droits de coupe pour frais de protection
M. Perron: M. le Président, dans la lutte contre les
incendies forestiers, je voudrais toucher un volet spécial qui se nomme:
Hausse des droits de coupe pour les frais de protection. Je sais que l'ancien
ministre délégué aux Forêts, mon collègue de
Laviolette avait déposé au Conseil du trésor un
mémoire en date du 11 avril 1985 dont l'objet était la diminution
de la contribution du ministère de l'Énergie et des Ressources
aux fins de prévention des incendies forestiers et hausse des droits de
coupe pour les bois coupés dans la forêt publique. Je ne ferai pas
le tour de l'ensemble du mémoire au Conseil du trésor parce qu'il
serait trop long de le lire. Ma question au ministre est la suivante: À
quelques mois ou à quelques années de l'entrée en vigueur
d'une nouvelle politique forestière pour l'ensemble du Québec, le
ministre a-t-il l'intention d'augmenter la participation des
détenteurs
de garantie d'approvisionnement sur les forêts domaniales, en
particulier chez les scieurs?
M. Côté (Rivïère-du-Loup): M. le
Président, c'est fait pour tout le monde à la suite du
décret de 1983 sur la question que les frais réels seraient
supportés par les utilisateurs. C'est fait. Nous avons
complété cette année. Ce programme était graduel et
nous avons atteint les 100 % cette année pour tous les utilisateurs,
concessionnaires ou forêts domaniales selon les volumes coupés
dans leur forêt.
M. Perron: Merci. Maintenant, dans la lutte...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce qui... M.
Perron: Allez-y, M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce qui
représente une diminution de notre responsabilité ou charge de 1
100 000 $.
Lutte contre les insectes nuisibles et les maladies
des arbres
M. Perron: Merci, M. le Président. À
l'élément 2, concernant la lutte contre les insectes et les
maladies, il y a une diminution substantielle de 12 642 500 $ par rapport aux
crédits de l'an dernier. J'avoue honnêtement que cette diminution
va donner une grosse chance au président du Conseil du trésor
puisque cela lui a sûrement permis de dégager des fonds pour autre
chose qu'il avait l'intention de faire ailleurs.
Sur le plan organisationnel, le livre blanc propose que les
sociétés de conservation, qui sont déjà
responsables de la lutte contre les incendies se voient confier la lutte contre
les épidémies. Je sais que des négociations étaient
ou sont en cours en rapport avec cela. Le ministre a-t-il l'intention de donner
suite à cette proposition du livre blanc?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, nous avons rencontré les sociétés de
conservation à ce sujet. Il y a des discussions en cours. Ces
sociétés ne sont pas entièrement d'accord avec ce que le
député de Duplessis mentionne actuellement, mais des pourparlers
sont en cours. Encore une fois, lors du dépôt de l'avant-projet de
loi, il verra.
M. Perron: Je répète, M. le Président, que
j'ai bien hâte de voir l'avant-projet de loi du ministre.
Le Président (M. Thérien): Au moins, l'avant-projet
de loi va être souhaité.
M. Perron: Puis-je connaître l'opinion du ministre sur ce
que je viens de mentionner?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mes opinions
seront dévoilées lors du dépôt.
M. Perron: Dans l'avant-projet de loi. M. Côté
(Rivïère-du-Loup): C'est cela.
M. Perron: Dans le préambule, dans les notes explicatives.
Est-ce lui qui va déposer le projet de loi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Perron: Merci, M. le Président. Le dernier
élément du...
Le Président (M. Thérien): ...programme3...
Éducation en milieu forestier
M. Perron: ...programme 3 se rapportant à
l'éducation en conservation du milieu forestier. Toute la population du
Québec bénéficie actuellement de huit centres forestiers
éducatifs, même si la clientèle prioritaire se compose de
jeunes de neuf à douze ans. Depuis quelques années, ce service,
qui atteint directement plus de 45 000 personnes par année, est durement
affecté par les coupures budgétaires. Je parle du gouvernement en
place actuellement ainsi qu'une certaine décision qui avait
été prise antérieurement. Mais les hautes autorités
du ministère de l'Énergie et des Ressources résistent
fortement aux intentions du Conseil du trésor pour faire
disparaître ce service. Je comprends très bien les
autorités du ministère de l'Énergie et des Ressources
puisque ces centres servent très bien l'image écologique du
ministère lui-même. Dans le cadre du règlement du
territoire excédentaire de Mirabel, le Québec a proposé
d'acquérir le bois Belle-Rivière et d'en faire un centre
forestier éducatif. D'ailleurs il y a eu un mémoire
d'intérêt global, qui a été adopté l'an
dernier par le Conseil des ministres, qui décrit l'ensemble de certaines
opérations dont celle que je viens de mentionner. Est-ce que le ministre
a l'intention de donner suite à la partie du mémoire relative au
bois Belle-Rivière?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je n'ai pas eu besoin de voir le mémoire, je ne l'ai
même pas consulté. Je trouve que c'est un projet qui est valable,
surtout à proximité a Montréal. Avec mon collègue
du ministère de l'Énergie et des Ressources et celui du
ministère de l'Éducation nous avons décidé de
prendre la relève sur le bois Belle-Rivière dans le secteur
de
Mirabel.
M. Perron: Merci, M. le Président, de la réponse du
ministre. Est-ce que les négociations sont terminées ou en cours
avec le gouvernement fédéral?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est en cours
cela actuellement.
M. Perron: C'est en cours. Donc, il devrait y avoir...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le principe est
accepté.
M. Perron: Par les deux parties?M.
Côté (Rivière-du-Loup): Oui. M. Perron: Par
toutes les parties?M. Côté
(Rivière-du-Loup): C'est cela.
M. Perron: Donc cela devrait se régler au cours de
l'année 1986, compte tenu des négociations qui sont en cours.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pense bien au
cours de l'été.
M. Perron: D'ailleurs, je remercie le ministre d'avoir
souligné tout à l'heure que ça toucherait une grande
population, surtout dans la région de Montréal, qui pourrait
éventuellement se diriger vers ce centre qui aura beaucoup d'importance
pour l'ensemble de la population du Québec, surtout pour la grande
région montréalaise. C'est tout, M. le Président.
Le Président (M. Thérien): Je reconnaîtrai
maintenant M. le député de Lafon-taine.
Les pluies acides
M. Gobé: Merci, M. le Président. Toujours dans
l'élément 3, M. le ministre, nous avons parlé, en ce qui
concernait Ses fléaux et les dangers pour la forêt, des insectes,
des incendies et non des pluies acides. Est-ce que vous pourriez me dire si
vous avez des études d'impact des pluies acides sur nos forêts et
si vous entendez faire plus de pressions que par le passé ou embarquer
dans le dossier avec votre ministre de tutelle pour faire avancer ce
dossier?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député de Lafontaine, nous collaborons avec le
fédéral dans ce domaine, et une bonne partie de notre recherche
se fait dans ce domaine également. Quand on parle du
dépérissement des érablières, cela touche aussi les
pluies acides ou la pollution de l'air et la question de l'acidité des
sols, la question du traitement qu'on donne aux érablières. Du
côté des pluies acides on collabore avec le fédéral
et une bonne partie de notre recherche est faite de ce côté.
M. Gobé: Ma question était: Est-ce que vous avez
des études d'impact? Est-ce que vous avez des données qui
pourraient dire qu'à cause des pluies acides tant de mètres cubes
ou de tonnes de bois ou de kilomètres carrés ont
été affectés ou détruits? Est-ce qu'il ne serait
pas intéressant à ce moment d'en avoir?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est au stade de
la recherche actuellement. Nous n'avons pas de résultats tangibles
à vous soumettre, mais il y a des indications.
M. Gobé: Est-ce que le gouvernement fédéral,
à votre connaissance, en aurait ou aurait fait ce genre
d'études?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vais laisser
répondre mon collègue, le sous-ministre...
M. Gobé: Oui, il peut me répondre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...il vient du
fédéral, lui.
M. Paillé: M. le député, je pense
qu'à l'heure où on se parle il n'a pas encore été
démontré très clairement les causes ou la nature de
l'effet des pluies acides sur la forêt. La plupart des recherches qui
sont faites ont pour but d'identifier les phénomènes et de bien
mesurer les phénomènes, de comprendre le mécanisme qui
fait que l'acidité affecte la forêt. Les recherches qu'on fait
actuellement en collaboration avec l'Université Laval n'ont pas de
rapport avec les arbres; elles ont rapport avec le sol, afin de voir les
changements que la précipitation cause sur le sol. On a d'autres
études en cours sur les changements qui sont provoqués sur les
feuillages.
L'ensemble de ces travaux se fait en collaboration, comme on le disait
plus tôt, avec les chercheurs du fédéral qui, eux aussi,
travaillent à comprendre les mécanismes qui sont
impliqués. Ces recherches ne sont pas conduites uniquement au
Québec, elles se font aussi en collaboration et en communication avec
les chercheurs du nord des États-Unis, les chercheurs des autres
provinces du Canada qui sont fortement affectées par le même
fléau. Il est un peu trop tôt actuellement pour identifier une
relation cause-effet très claire et pour prendre des mesures très
précises pour corriger la situation. C'est ce qui explique,
par exemple, le manque de programmes qu'on peut avoir pour corriger le
dépérissement des érablières: on n'est pas encore
absolument certains que, par exemple, l'épandage de chaux dans les
érablières pourrait corriger le pH des sais et rétablir
l'équilibre. On n'est pas certains que c'est le seul facteur qui peut
être impliqué dans le phénomène du
dépérissement. J'espère que cela répond à
votre question.
M. Gobé: Oui, cela répond à ma question.
Le Président (M. Thérien): Je veux juste
prévenir le député de Lafontaine qu'il nous reste cinq
minutes. On a quatre programmes à voter. Je demanderais s'il y a des
questions tout à fait spéciales, sinon, on va passer au vote, M.
le ministre de l'Énergie et des Ressources.
M. Gobé: D'accord, M. le Président.
M. Ciaccia: Nous nous sommes entendus avec l'Opposition, mon
collègue et moi, pour donner une autre demi-heure demain matin, pour le
secteur forêts, parce que mon intervention, au début, couvrait
l'ensemble du ministère. Alors, mon collègue s'est entendu avec
l'Opposition pour continuer demain matin pendant une autre demi-heure.
Le Président (M. Thérien): Merci, M. le ministre.
On prend bonne note de cela. En guise de conclusion, M. le député
de Lafontaine.
M. Gobé: Est-ce à dire, M. le ministre, que dans
votre ministère, il y a un comité qui s'occupe de l'impact des
pluies acides sur la forêt? Si j'ai bien compris, il y a des
études conjointes. Mais est-ce qu'il y a un organisme
déterminé qui a cette mission ou si ce sont des gens qui,
à l'occasion, peuvent collaborer avec le fédéral?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, nous avons mis sur pied un comité sur les
études environnementales. Cela inclut les pluies acides, parce que cela
fait partie de notre environnement, l'air ambiant. Il y a un comité qui
s'occupe de cela, oui.
M. Gobé: Quel est son budget de fonctionnement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Est-ce 300 000 $
à peu près? C'est difficile de vous donner un chiffre
précis, mais il y a,..
M. Gobé: Vous pouvez me l'envoyer ou peut-être le
déposer...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le déposer,
oui, c'est cela.
M. Gobé: ...plus tard, à la prochaine
séance, peut-être. Ce n'est pas d'urgence nationale.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sont deux ou
trois employés de plus qui s'occupent de cette question.
M. Gobé: Et leurs qualifications; est-ce que ce sont des
chimistes, des ingénieurs, etc.?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour ce
problème particulier, on a ajouté du monde aux études
environnementales. Le budget des études environnementales est, je pense,
de 1 600 000 $, mais sous toute réserve. Je vous le donnerai.
M. Gobé: Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Thérien): Y a-t-il d'autres
questions ou est-ce qu'on est prêt à adopter le programme 3?
M. Perron: Adopté.
Le Président (M. Thérien): Le programme 3 est
adopté. Nous passons maintenant au programme 4. En guise d'introduction,
M. le ministre - je ne sais pas si cela vaut la peine, messieurs de
l'Opposition - ou on ajourne immédiatement les travaux pour se
reporter...
M. Perron: Quitte à ce qu'on dépasse de deux ou
trois minutes. Ce ne sera pas tellement long là-dessus, M. le
Président.
Le Président (M. Thérien): Parfait.
M. Perron: Cela pourrait être long, mais ce ne sera pas
tellement long. Je terminerai demain, si nécessaire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On ne parle jamais
assez de la forêt; vous pouvez y aller.
Utilisation de la forêt
Le Président (M. Thérien): Merci, M. le ministre.
Pour le programme 4, Utilisation de la forêt, est-ce qu'on saute
l'introduction pour passer à la question?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, allons.
Le Président (M. Thérien): Oui? M. le
député de Duplessis.
M. Perron: M. le Président, le ministre vient de
mentionner qu'on n'en parlera jamais assez, mais il ne fournit pas beaucoup
d'informations, ici, en commission parlementaire, surtout sur la politique
forestière!
À l'élément 1 du programme 4 se rapportant à
la planification de l'utilisation, bien sûr que c'est là que vont
vraiment être l'établissement de la future politique
forestière, le dossier majeur faisant l'objet d'études
particulières de cet élément et la révision en
profondeur de la politique forestière.
Le monde forestier attend toujours que le gouvernement dépose le
projet de loi nécessaire à cet effet qui est, d'ailleurs,
prêt depuis novembre dernier. Le ministre délégué
aux Forêts semble avoir certaines réserves concernant certains
éléments du livre blanc. En tout cas, c'est la conclusion que
j'en tire à la suite de la réponse qu'il m'a donnée
à l'Assemblée nationale, le 15 avril dernier.
La semaine prochaine, le ministre doit rencontrer les manufacturiers de
bois de sciage, à leur congrès. Il devra sûrement leur
donner certaines informations se rapportant à la politique
forestière et à certains de ses aspects, surtout, touchant les
manufacturiers de bois de sciage. Est-ce que le ministre pourrait dire aux
membres de cette commission s'il a l'intention, par exemple, d'aller de l'avant
avec une recommandation des manufacturiers de bois de sciage pour que l'on
crée une régie des copeaux pour l'ensemble du Québec?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, dans son introduction, le député de Duplessis a
mentionné qu'on devait faire une révision en profondeur de la
politique forestière élaborée l'an dernier. On me parle
également de la AMBSQ, l'Association manufacturière de bois de
sciage, que je rencontrerai bientôt. Son directeur-gérant, M.
Richard Lacasse, a écrit un éditorial en me disant: Ne vous
pressez pas, M. le ministre. Prenez le temps de faire les choses comme il faut.
Je les rencontrerai la semaine prochaine, évidemment, et eux
également veulent discuter de tous ces problèmes et c'est avec
plaisir que j'en discute avec eux.
M. Perron: Maintenant, est-ce que le ministre pourrait discuter
avec les membres de la commission parlementaire et répondre à la
question que je lui ai posée se rapportant à la création
d'une régie des copeaux du Québec?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Encore là,
je le reporte au dépôt de l'avant-projet de loi.
M. Perron: Est-ce que le ministre pourrait
répéter?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je le reporte au
dépôt de l'avant-projet de loi sur le nouveau régime
forestier.
M. Perron: J'ai l'impression que le ministre n'a pas tellement
à dire ou à voir dans le projet de loi lui-même qui sera
déposé à l'Assemblée nationale, surtout que
beaucoup d'efforts ont été faits au cours des deux
dernières années se rapportant è la politique
forestière et, assurément, le livre blanc n'a pas
été déposé par l'ancien gouvernement pour rien.
Mais à l'intérieur de ce livre blanc se trouvaient des aspects
très intéressants pour l'ensemble des opérateurs
forestiers au Québec, ainsi que pour les travailleurs et travailleuses
du domaine forestier. Je pense que le ministre pourrait être un peu plus
transparent, si je peux me permettre l'expression qu'employait l'ancienne
Opposition libérale, au cours des commissions parlementaires, face
à l'ancien gouvernement, et d'anciens membres ministériels. Je
peux vous dire que, sur la question de la politique forestière, je
trouve que le ministre n'est pas tellement volubile et ne nous donne pas
vraiment des informations sur ce qu'il entend faire dans les prochains mois,
sinon le dépôt d'un avant-projet de loi, réponse sur
laquelle il revient régulièrement à toutes les questions
que je pose se rapportant au fond et à certains aspects de la politique
forestière.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M, le
Président.
Le Président (M. Thérien): Un léger
commentaire, M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela se comprend
que je revienne là-dessus parce que ce n'est pas le débat sur la
politique forestière ou le nouveau régime forestier qu'on fait
actuellement et je reconnais avec le député de Duplessis qu'il y
a eu des points très intéressants, qu'il y a eu des efforts
louables, formidables et valables qui ont été faits dans cette
direction. Je reconnais cela facilement et avec plaisir. Je reconnais les
efforts de mon prédécesseur et, évidemment, le support que
j'ai et qu'il avait des fonctionnaires.
Le Président (M. Thérien): Avant de suspendre les
débats, merci, M. le ministre, je...
M. Perron: Juste un commentaire: Si le ministre reconnaît
que j'ai soulevé des éléments très importants, je
pense qu'il pourrait vraiment nous donner beaucoup plus d'information dans
cette commission parlementaire sur les crédits. Et, puisqu'on parle de
crédits, ce n'est pas nécessairement une commission parlementaire
à cet effet, strictement sur la politique forestière, mais on a
le droit, comme membres de l'Opposition, d'intervenir et de voir où se
dirige le gouvernement, même face à cette
politique forestière qu'il entend mettre en place. Je vous avoue
honnêtement, en terminant, que je suis très inquiet de ce qu'on va
voir dans cet avant-projet de loi, parce qu'on ne parle pas de projet de loi,
on parle d'avant-projet de loi, et cela m'inquiète
énormément.
Le Président (M. Théren): Avant de suspendre je
remercie les deux ministres qui étaient ici présents, les
sous-ministres, les fonctionnaires. Je suspends les travaux de la commission
jusqu'à la fin des affaires courantes, vers 16 heures à peu
près.
M. Côté (Rivière-du-Loup): En terminant sur
le nouveau régime forestier, on a eu neuf ans pour élaborer le
régime forestier, il y a eu des efforts louables et très valables
sur le sujet et en trois ou quatre mois on ne le solutionnera pas, je le
répète, c'est trop important pour faire cela à la
hâte. Je vous remercie, M. le Président.
(Suspension de la séance à 13 h 4)
(Reprise à 17 h 38)
Secteur des mines
Le Président (M. Thérien) À l'ordre, s'il
vous plaît! La commission est réunie en vue de poursuivre
l'étude des crédits, du ministère de l'Énergie et
des Ressources.
J'aimerais saluer de façon particulière le ministre
délégué aux Mines, le député d'Abitibi-Est.
Je voudrais saluer de nouveau le ministre de l'Énergie et des
Ressources.
Comme vous le savez, on est un peu précipité par le temps.
Normalement, on a deux heures. J'ai demandé aux gens de l'Opposition si
on était capable, possiblement, de raccourcir cela, de débattre
vraiment les crédits parce que ce sont les mêmes membres de la
commission qui siègent normalement à 20 heures. Il y a des
besoins naturels d'alimentation auxquels il faut penser pour
l'équilibre. Alors, je pense que tout le monde va faire un effort dans
ce sens-là.
On commence par une courte - je pense que M. le ministre va nous donner
l'exemple en ce sens-là - déclaration d'ouverture.
Déclarations d'ouverture M. Raymond
Savoie
M. Savoie: Effectivement, M. le Président, je vous
remercie. Je voudrais présenter M. Robert Tessier, qui est sous-ministre
au ministère de l'Énergie et des Ressources, et M. Onil Roy, qui
est sous- ministre adjoint au secteur des mines.
En 1985, la valeur des expéditions minérales
québécoises a atteint 2 200 000 000 $, en hausse de 3 % par
rapport à 1984. Le secteur minier a fourni de l'emploi direct
correspondant à 22 000 personnes-année versant une masse
salariale de plus de 700 000 000 $. L'industrie minérale contribue aussi
fortement au développement des régions
périphériques puisque environ 75 % des activités de
l'industrie avaient cours dans ces régions comparativement à 25 %
pour les régions de Québec et de Montréal. La santé
économique de certaines de ces régions est largement
reliée au dynamisme du secteur minier. C'est notamment le cas de la
Côte-Nord, du Nouveau-Québec et de l'Abitibi-Témiscamingue
sans parler de Chapais-Chibougamau où, en 1982-1983, par exemple,
l'industrie minérale représentait 12,2 % et 12,7 % de l'emploi
régional. La part du secteur minier dans l'emploi des secteurs primaire
et secondaire y était respectivement de 37,6 % et de 23,8 %.
Comme vous le savez, M. le Président, les difficultés de
l'industrie minière québécoise remontent au milieu des
années soixante-dix et elles sont largement attribuables aux
modifications des marchés mondiaux des métaux. En effet, sous
l'impulsion de l'augmentation des prix de l'énergie, on a assisté
à une préoccupation croissante pour la conservation de
l'énergie et à la réduction du poids et de la taille des
produits substituts et ont entraîné une forte réduction de
la croissance de la demande mondiale des minéraux.
Du côté de l'offre, la dernière décennie a
été marquée par l'avènement d'une offre
excédentaire de minéraux qui découle, entre autres, de la
mise en production d'exploitations minières à faible coût
dans les pays en voie de développement. On peut également noter
l'avènement d'une préoccupation croissante du public pour la
santé et la sécurité au travail, ce dernier facteur ayant
eu une répercussion majeure sur l'industrie de l'amiante. Ces mutations
profondes, tant de la demande que de l'offre mondiale des minéraux, ont
profondément affecté la situation de l'industrie minérale
québécoise.
Dans le secteur du cuivre-zinc, on a assisté à un
effondrement du prix, à une chute de la production et à un
épuisement graduel des réserves des minerais
économiquement exploitables. Dans le secteur du fer, on a assisté
au développement d'une offre excédentaire en plus de la naissance
d'entreprises exploitant des gisements à haute teneur de fer et à
bas coût de production au Brésil, en Australie et en Afrique
occidentale. Dans le secteur de l'amiante, les expéditions
québécoises ont diminué de 55 % de 1979 à 1985.
Trois facteurs peuvent expliquer pourquoi les
expéditions québécoises d'amiante ont
diminué proportionnellement plus que la demande mondiale. Le
Québec dessert principalement les marchés où les baisses
de la consommation ont été les plus fortes. Le Québec
produit surtout de la fibre courte dont la demande a chuté très
rapidement à cause de l'apparition de nombreux substituts, L'URSS et
d'autres pays producteurs livrent une concurrence acharnée à la
fibre québécoise. Heureusement, certains secteurs ont pris la
relève des secteurs en difficulté. C'est notamment le cas de
l'industrie de l'or dont les expéditions sont passées de 14
à 29,3 millions de tonnes de 1975 à 1985. Pendant cette
période, le nombre des mines d'or est passé de 5 à 18.
D'autres secteurs ont aussi enregistré une croissance marquée,
notamment la tourbe, le granite, le talc et la silice. La valeur de production
de ces minéraux est toutefois de moindre importance.
L'objectif de base du ministère en ce qui concerne le secteur des
mines est de promouvoir le développement de l'industrie minérale
du Québec a un ensemble de mesures visant à appuyer l'initiative
et le leadership du secteur privé, tout en s'assurant que l'exploitation
des ressources minérales se fait selon les meilleurs
intérêts des Québécois. Plus
particulièrement, il s'agit de stimuler les investissements
privés, de focaliser la recherche et le développement sur des
projets spécifiques répondant aux besoins de l'industrie, de
contribuer au renouvellement des réserves domestiques pour les minerais
de cuivre et de zinc en favorisant la diversification de la production
minérale dans les régions du Québec, d'assurer la
promotion et la défense de l'amiante, en plus d'assurer le suivi des
politiques et programmes déjà en vigueur.
Le MER-mines entend, au cours des prochaines années,
améliorer certains volets de son action. Ainsi, une attention
particulière sera accordée à l'amélioration du
service à la clientèle en concertation avec les intervenants
miniers et le gouvernement fédéral. Au cours de la prochaine
année, la poursuite des objectifs du secteur des mines s'articulera
autour des moyens suivants: poursuite des programmes quinquennaux d'exploration
des Appalaches et des fosses du Labrador et de l'Ungava; amélioration du
programme d'assistance financière à l'exploration minière
en vue de la rendre plus efficace; assistance à l'industrie sur une base
ad hoc et élaboration de programmes d'assistance adaptés aux
besoins des divers intervenants de l'industrie minérale
québécoise au plan de l'exploration, de la mise en valeur et de
la recherche de développement industriel; prospection de nouveaux
investissements dans l'exploration et l'exploitation; stimulation et
accroissement des activités de recherche et de développe- ment,
en collaboration avec les entreprises minières et, finalement,
concertation accrue entre les différents intervenants du secteur minier
afin de consolider les secteurs du cuivre, du zinc et de l'amiante. Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Thérien): Je vous remercie
beaucoup de votre exemple, M. le ministre. Je pense que le député
d'Ungava aussi s'est donné cela comme prérequis. Je reconnais le
député d'Ungava.
M. Christian Claveau
M. Claveau: Merci, M. le Président. L'industrie
minière, tout comme l'industrie forestière constitue une assise
fondamentale de l'économie globale du Québec et la base
principale des activités industrielles dans plusieurs régions du
Québec, à l'extérieur du corridor
Montréal-Québec. En 1985, l'industrie minière du
Québec a produit pour plus de 2 024 000 000 $ de minéraux et a
généré 2,2 % du produit intérieur brut. Elle
fournissait de l'emploi direct à plus de 22 500 travailleurs, payait des
salaires et des gages d'élevant à 700 000 000 $ et achetait des
biens et services évalués à plusieurs centaines de
millions.
Une étude produite en 1984 par le ministère de
l'Énergie et des Ressources indiquait que l'industrie minérale
produit dans l'économie plus de valeur ajoutée par dollar de
production que l'industrie primaire en moyenne.
Le gouvernement libéral a cru bon de souligner l'importance du
secteur minier du Québec en nommant un ministre
délégué aux Mines. Nous le félicitons pour ce geste
et souhaitons bonne chance au nouveau ministre.
Toutefois...
Une voix: Des fleurs et ensuite le pot!
M. Claveau: ...il ne faut pas penser que le gouvernement
précédent a négligé le secteur des mines pour
autant. De 1976 à 1985, les actions du gouvernement ont aidé les
entreprises minières à traverser la crise et à mieux faire
face à la concurrence internationale. Comme le mentionnait la Presse
dans son édition du 13 octobre 1984: "Sans tambour ni trompette
Québec s'est doté de la politique minière la plus
dynamique du pays."
Malgré cela, l'industrie minérale vit une période
difficile depuis quelques années bien que depuis 1984 il y a certains
signes de redressement. Les problèmes du secteur minier sont multiples.
D'abord, sur le plan mondial, il y a eu l'avènement de producteurs de
minéraux dans les pays en développement où la ressource
s'avère souvent plus riche et la main-d'oeuvre moins onéreuse.
Les excédents de l'offre sur la
demande au plan mondial ont aussi fait chuter les prix et ce sont
surtout les mines des pays à économie de marché qui
accumulent les fermetures.
Au Québec, il convient de souligner la chute chronique de la
production minière québécoise du cuivre et du zinc. Les
réserves de minerais économiquement exploitables continuent de
s'épuiser à un rythme plus rapide que la découverte et la
mise en production de nouveaux gisements. Au cours des prochaines
années, il faudra mettre en place des politiques qui permettront
d'assurer le renouvellement des ressources de cuivre-zinc. De plus, pour
assurer la viabilité à long terme de l'industrie minérale,
le gouvernement devra poursuivre la consolidation du secteur de l'amiante
commencée par le gouvernement précédent, protéger
davantage la communauté minière menacée et moderniser des
usines de transformation qui sont devenues moins compétitives.
En arrivant à son bureau en décembre dernier, le nouveau
ministre délégué aux Mines a trouvé plusieurs
dossiers entrepris par le gouvernement précédent. Je n'en citerai
que quelques-uns: un projet de révision de la Loi sur les mines, dont
l'objectif principal est la simplification de la réglementation;
l'ouverture des grandes étendues du territoire de la Baie James qui
avaient été soustraites au jalonnement pour permettre la
réalisation des grands travaux du complexe hydroélectrique de La
Grande; la mise en application de l'entente auxiliaire de cinq ans impliquant
quelque 100 000 000 $ pour favoriser le développement minier du
Québec; la mise sur pied de nouveaux systèmes informatisés
des titres miniers.
Dans le domaine de l'amiante, le gouvernement précédent a
joué un rôle très actif afin de contrer les effets
négatifs de la chute radicale de la demande sur nos principaux
marchés, conséquence négative de la mauvaise
publicité qui a été faite à l'amiante,
particulièrement en Europe et aux États-Unis. Nous avons
réagi à cet assaut concerté en contribuant à la
création de l'Institut de l'amiante, lequel multiplie depuis les
interventions auprès des organismes réglementaires
étrangers afin d'assurer que l'amiante soit traité sur le
même pied que les autres fibres minérales. Mais, surtout, le
gouvernement précédent s'est impliqué à fond pour
collaborer avec le secteur privé à jeter les bases d'une
industrie québécoise de l'amiante mieux adaptée à
la nouvelle réalité des marchés. Cette restructuration,
complétée par le nouveau gouvernement, permettra de mieux faire
face à la concurrence internationale. On en parlera tantôt.
Un autre dossier important que le ministre délégué
aux Mines a trouvé sur son bureau, c'est le plan de privatisation de
SOQUEM. Il est vrai que ce projet fut soumis par SOQUEM au gouvernement
précédent en octobre dernier. Novembre arriva et la campagne
électorale. Aucune décision ne fut prise, évidemment.
Selon le texte de la déclaration du 29 avril 1986 du ministre
délégué à la Privatisation, "le présent
gouvernement a choisi de faire de ce projet le canevas sur lequel il va
effectuer sa première privatisation." Il admet donc que, dans le cas de
la Raffinerie de sucre du Québec, ce fut plutôt une liquidation
qu'une privatisation.
Mais le présent gouvernement n'a pas inventé la
privatisation. Il en fait un objectif politique, mais, dans les faits, le
gouvernement précédent avait bien amorcé, depuis quelques
années, la remise en question de la participation majoritaire du
gouvernement dans des projets de développement économique. Un
petit exemple intéressant: en novembre dernier, le Conseil des ministres
a autorisé la construction d'une usine de panneaux MDF à
Mont-Laurier, parce que la société d'État REXFOR avait
réussi à trouver des partenaires privés qui
détiendront au moins 51 % du capital-actions. C'était là
une condition sine qua non pour la réalisation de ce projet.
Hier, en annonçant la création de Cambior, le gouvernement
a indiqué son choix: SOQUEM a rempli sa mission. SOQUEM arrive donc
à la croisée des chemins, d'autant plus que l'État
québécois n'a plus les moyens financiers pour soutenir l'action
de cette société d'État, de préciser le ministre
délégué aux Mines.
Le gouvernement propose donc de regrouper dans une nouvelle compagnie,
Cambior, les actifs rentables de SOQUEM, soit les mines Doyon dont il
détient 50 %, Louvem, 37 %, Ressources Aiguebelle, 24 %, Mines 5ullivan,
32 % et Niobec, 100 %. Si on ajoute à cela que le gouvernement a
décidé de surseoir au projet entrepris par le gouvernement
précédent de vendre Mines Seleine, il ressort clairement que le
choix du gouvernement est de vendre des actifs rentables.
La création de SOQUEM par le gouvernement en 1965 est une des
initiatives prises par le Québec dans le cadre du courant appelé
communément la Révolution tranquille. Les objectifs visés
lors de la formation de cette société d'État
débordent le secteur minier et il est bon de rappeler les principales
préoccupations de nature économique de l'administration publique
québécoise de l'époque. L'extrait suivant d'un discours de
M. Jean Lesage, premier ministre du Québec, au début des
années soixante, résume clairement cette préoccupation. Je
cite: "Le résultat de cette situation est que le mouvement de
l'activité industrielle chez nous dépend en grande partie non pas
de ce que nous, Québécois, décidons de faire ou de
ne pas faire, mais plutôt de ce que des groupements
étrangers à nos aspirations collectives choisissent, eux, de
faire ou de ne pas faire." Merci, M. le Président.
Le Président (M. Thérien): Merci, M. le
député d'Ungava. J'inviterais le ministre à faire certains
commentaires, s'il en a, sur l'allocution du député.
M. Savoie: Je n'ai pas de commentaires sur l'allocution de M.le député.
Le Président (M. Thérien): Est-ce qu'il y a des
intervenants? Sinon, on passe immédiatement à l'étude du
programme 10, tel que stipulé. Je donne donc la parole au
député d'Ungava.
Exploration géologique et
minérale
M. Claveau: Merci, M. le Président. Je vais d'abord me
démêler dans ma paperasse. Le programme 10 comprend deux
éléments, dont l'un s'intitule, Levées et études
géoscientifiques, et le deuxième, Assistance à
l'exploration minérale. On va être plus technique que dans le cas
précédent étant donné les chiffres assez importants
que représente l'ensemble de ce secteur d'activité du
gouvernement. On remarque que le premier élément, dans son
ensemble, dans sa totalité, subit une coupure totale de 934 000 $
à la super-catégorie du fonctionnement. Est-ce que le ministre
pourrait nous donner quelques brèves explications sur ces coupures?
M. Savoie: Pouvez-vous répéter votre question, s'il
vous plaît?
M. Claveau: Dans l'ensemble du programme, on a quand même
une diminution de 934 000 $ à l'élément 1 comparativement
aux chiffres qu'on avait en 1985-1986.
M. Savoie: De quoi parlez-vous exactement?
M. Claveau: Je parle de l'élément 1 du programme
10.
M. Savoie: Levées- et études
géoscientifiques?
M. Claveau: Exactement.
M. Savoie: D'accord. On note une variation de 9,1 %. C'est une
augmentation. On augmente de 1 000 000 $, soit une augmentation de 9,1 %.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Claveau: Nous sommes tellement habitués à parler
de coupures.
M. Maltais: M. le Président, question de règlement.
Je pense que ce ne devrait pas être au ministre de poser les questions.
Ce devrait être au représentant de l'Opposition.
M. Savoie: Je m'excuse.
M. Maltais: Je pense bien, M. le représentant de
l'Opposition, qu'on va vous donner toute la latitude pour poser votrequestion, mais, de grâce, ne demandez pas au ministre de vous
interroger!
M. Claveau: Je remercierais le député pour son
intervention, sauf qu'étant donné qu'on est là pour
s'entendre et pour éclaircir les choses, c'est normal qu'on puisse
établir de bonnes relations entre le ministre et son critique.
Donc, j'aimerais, en fait, que vous m'expliquiez la variation entre le
budget de 1986-1987 et ce qui était prévu aux crédits de
1985-1986 en ce qui concerne ce premier élément du programme
10.
M. Savoie: Pour ce qui est du premier élément, des
crédits sessionnels de 1 000 000 $ seront injectés dans le
programme Levées et études géoscientifiques en 1986-1987,
notamment dans les zones désignées de Matagami et de
Chapais-Chîbougamau, finalement, la région du Lac-Saint-Jean et de
l'Abitibi-Témiscamingue, pour les députés. Cette
accélération aura, entre autres, comme conséquence
d'augmenter le nombre d'emplois à temps partiel dans cette
région. Les travaux de l'été 1985 ont permis la mise
à jour d'importants indices de platine et de palladium dans la fasse de
l'Ungava et d'or dans la région de Schefferville. Les travaux se sont
également poursuivis dans la région des Appalaches.
Pour ce qui est du programme 10.1, je pense qu'il faudrait voir dans la
fosse du Labrador une augmentation d'environ 3 000 000 $ dans le plan
quinquennal de développement et une dépense de 2 200 000 $ dans
la région des Appalaches, soit la région de la Gaspésie et
l'Estrie. Alors, étant donné que notre objectif est
justement...
Le Président (M. Thérien): Je m'excuse, M. le
ministre. Je pense qu'on vient d'entendre la cloche. Si tel est le cas, on va
suspendre la commission pour le temps du vote.
Une voix: Oui, on n'aura pas le choix.
Le Président (M. Thérien): On suspend pour quelques
minutes et, après le vote, on se retrouve ici immédiatement.
Une voix: Très bien.
Le Président (M. Thérien): Normalement, on avait
deux heures. Sauf qu'on avait demandé si on pouvait raccourcir cela
à une heure trente, parce que ce sont toujours les mêmes membres
de la commission. Le temps qu'on perd là, on le rajoutera après.
On verra ensemble s'il n'y a pas lieu de s'entendre. On suspend.
M. Ciaccia: M. le Président, je pense qu'on a un ordre de
la Chambre de siéger en commission parlementaire pour étudier les
crédits du secteur des mines. Même si cela dépasse six
heures, je pense qu'on avait une entente de continuer pour deux autres heures.
Maintenant, si on peut le faire dans une heure et demie, très bien. Mais
je pense qu'on doit s'entendre qu'après le vote on doit revenir ici pour
continuer l'étude des crédits.
Le Président (M. Thérien): Vous avez raison, M. le
ministre. Donc, on suspend et on revient ici tout de suite après.
(Suspension de la séance à 17 h 58)
(Reprise à 18 h 9)
Le Président (M. Thérien): À l'ordre! Pour
éviter une perte de temps, on va reprendre les travaux qui avaient
été suspendus pour le vote. La parole était au
député d'Ungava.
M. Claveau: Dans sa réponse à ma première
question, le ministre nous a parlé, entre autres, d'une intensification
des activités ou de l'importance des activités dans les
Appalaches et dans la fosse du Labrador. Il faut se dire qu'on en est à
la dernière année - l'exercice 1986-1987 - du plan quinquennal
d'exploration minière des Appalaches et de la fosse du Labrador. Est-ce
que, dans ce contexte, le ministre peut nous fournir un aperçu de la
situation au moment d'aborder la dernière année de travaux et
dans ces deux secteurs, d'une façon plus spécifique'' Peut-on
déjà prévoir qu'il va y avoir des développements
significatifs à la suite de ces cinq années de travail
spécifique dans ces milieux-là? Est-ce qu'il sera
nécessaire d'aller plus loin dans le temps avant de trouver des
ressources prometteuses pour l'avenir?
M. Savoie: Effectivement, comme vous le savez, M. le
député d'Ungava, la fosse du Labrador m'intéresse
particulièrement. Comme vous l'avez souligné, nous sommes
à la cinquième année de réalisation des deux plans
quinquennaux, c'est-à-dire celui pour la fosse du Labrador et celui pour
la région des Appalaches. Au cours de l'année budgétaire
1986-1987, nos prévisions de dépenses sont de 3 015 000 $ pour le
plan quinquennal de la fosse du Labrador et de 2 283 000 $ pour le plan
quinquennat des Appalaches. Déjà, dans la fosse du Labrador, nous
pouvons rapporter des impacts importants découlant des travaux
déjà effectués qui ont permis la mise au jour d'indices
majeurs de palladium et de platine dans la fosse de l'Ungava et d'or dans le
secteur à l'ouest de 5chefferville. Plusieurs permis d'exploration -
quatorze, je crois -ont été pris à la suite de la
publication des résultats de nos travaux. Nous prévoyons
déjà, pour l'été 1986, des investissements de
plusieurs millions de dollars par les sociétés d'exploration pour
la recherche de métaux précieux dans ce territoire. Comme vous le
savez, ça fait seulement cinq ou six mois que nous sommes au pouvoir,
mais je crois que, pour l'année prochaine, on pourrait voir un plan
d'actions plus précis, pour le budget 1987-1988, en ce qui concerne la
fosse du Labrador. Lorsque nous aurons déterminé le rôle
futur de SOQUEM, on pourra peut-être y apporter certains ajouts,
M. Claveau: Merci. En ce qui concerne la fosse du Labrador, si M.
le président est d'accord, j'aimerais passer la parole à mon
collègue de Duplessis, qui est particulièrement
intéressé à ce projet-là.
Le Président (M. Thérien): Je reconnais le
député de Duplessis.
M. Perron: Merci, M. le Président. Je suis très
heureux de remarquer que le ministre délégué aux Mines est
très intéressé à la fosse du Labrador puisque le
plan quinquennal qui a été mis en place il y a quatre ans - c'est
sa cinquième année cette année - a permis de faire des
trouvailles qui ont été très intéressantes, en
particulier dans le domaine de L'or dans le secteur de Schefferville et plus au
nord. Est-ce que le ministre pourrait dire aux membres de cette commission
combien a été affecté à la fosse du Labrador
elle-même en 1985-1986?
M. Savoie: Un montant de 3 200 000 $.
M. Perron: En 1985-1986?
M. Savoie: Je m'excuse, en 1985-1986...
M. Perron: Un montant de 2 000 000 $.
M. Savoie: Un montant de 2 500 000 $.
M. Perron: Un montant de 2 500 000 $.
M. Savoie: Oui.
M. Perron: Et, cette année, cela serait environ 3 500 000
$?
M. Savoie: C'est cela.
M. Perron: Donc, il y a une augmentation d'environ 1 000 000 $
dans le budget.
M. Savoie: C'est cela, mais on arrive sur la dernière
année pour un budget global de 12 400 000 $. C'est ce qui nous restait.
On veut revoir cette politique de la fosse du Labrador et présenter un
nouveau plan. Pour ce qui est des indices de l'or qui y sont et les permis, je
voudrais, en quelque sorte, mettre cela en perspective un peu mieux. Il y a des
indices et ils sont sommaires. Mais étant donné que la fosse
semble riche en tout et étant donné que l'exploitation qui s'est
faite au cours des années quarante et cinquante a visé surtout
des métaux comme le fer, nous croyons qu'il est possible, en faisant des
travaux considérables, de trouver d'autres indices et peut-être
même possiblement des sites permettant de l'exploration additionnelle.
C'est un rêve que nous caressons. Il faudrait distinguer bien comme il
faut la notion de rêve et de réalité.
M. Perron: Je comprends très bien, M. le ministre, ce que
vous venez de dire car je pense que c'est très important parce qu'on a
d'abord des indices à la suite de certaines recherches et, par la suite,
il faut faire des sondages et, si les sondages s'avèrent positifs, il
faut aller à l'exploitation.
M. Savoie: C'est cela.
M. Perron: Et même avant d'aller à l'exploitation,
il faut passer par toutes sortes d'autres recherches et d'autres sondages qui,
effectivement, ont des effets d'entraînement.
Je voudrais revenir brièvement sur la question de Schefferville.
Est-ce que le ministre peut m'informer si, dans le cas de 5chefferville,
c'est-à-dire concernant l'avenir de Schefferville, il a actuellement,
comme ministre délégué aux Mines, des pourparlers avec son
collègue des Affaires municipales se rapportant à l'ensemble du
dossier Schefferville?
M. Savoie: Effectivement, il y a eu quelques rencontres avec M.
Bourbeau, des rencontres sommaires et non officielles concernant l'avenir de
Schefferville. On m'a expliqué les coûts que demandait la
continuation des opérations de cette municipalité et on m'a
expliqué également le peu de gens qui y demeuraient. Je lui ai
fait part de l'activité au point de vue de la recherche de l'or à
l'ouest de Schefferville. Je lui ai fait part également qu'il y a
effectivement un espace de cinq à huit ans entre trouver un gisement et
sa mise en exploitation effective. Alors, pour le moment, nous n'entendons pas
intervenir ou démontrer une volonté ferme de maintenir
l'infrastructure de Schefferville en attendant une découverte d'or. Je
pense que le ministère des Affaires municipales a son rôle
à jouer et nous avons le nôtre. Rien ne nous indique que nous
pouvons, par exemple, transporter 1500 à 2000 personnes à
Schefferville pour permettre, en quelque sorte, la continuation des
opérations des infrastructures dans cette région.
M. Perron: Merci, M. le ministre. Juste un commentaire. On me dit
que les compagnies qui vont faire les sondages et qui vont continuer à
faire les recherches qui s'imposent demandent régulièrement si
les infrastructures, en tout ou en partie, seront maintenues à
Schefferville, parce que ces compagnies voudraient opérer à
partir de Schefferville à cause des équipements qui doivent
monter par la voie ferrée et à cause aussi du fait qu'il y a un
aéropport à Schefferville. Il y a aussi des installations
touristiques, etc., qui peuvent recevoir l'ensemble des travailleurs et des
travailleuses qui seraient impliqués dans ce genre de recherches et de
sondages.
M. Savoie: Oui. C'est exact, M. le député de
Duplessis. Ce qui se produit, c'est ceci: effectivement, on utilise en quelque
sorte les infrastructures. Maintenant, la fermeture de Schefferville n'est
jamais prévue pour être complète, je crois, étant
donné la situation avec les autochtones qui demandent le maintien
partiel des opérations.
Je crois que la population qui subsiste actuellement à
Schefferville vit de deux choses: elle vit, évidemment, des
échanges avec les autochtones et, également, de l'espoir d'une
recrudescence de l'exploration minière dans cette région.
M. Perron: Merci, M. le ministre. Un autre commentaire. Pour
l'information des membres de cette commission, lors de la commission
parlementaire des affaires municipales sur l'étude des crédits,
j'ai posé la question au ministre à savoir où en
était le dossier de la ville de Schefferville. Ce dernier m'a
répondu qu'il y avait un moratoire - je dis cela sous toutes
réserves parce que je n'ai pas la transcription ici -sur le budget et
sur l'avenir de Schefferville parce qu'il y avait plusieurs aspects, dont celui
que vous mentionnez au niveau minier, qui étaient à
l'étude avant de prendre une décision se rapportant à la
ville de Schefferville. Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Thérien): Je reconnais maintenant
le député d'Ungava.
M. Claveau: M. le Président, merci.
Dans l'entente fédérale-provinciale signée en 1985,
le gouvernement du Québec s'engageait à dépenser 34 065
000 $, remboursables à 50 % par le fédéral, entre 1985 et
1990 au chapitre des études et relevés
géoscientifiques.
Ma première question là-dessus sera pour savoir quelle est
la part, finalement, du budget qui nous est présenté qui va
être dédiée ou reliée spécifiquement à
ce programme, à l'intérieur de ce qui...
M. Savoie: La part du budget qui va être utilisée
par l'entente auxiliaire, vous faites référence à la
section 3 de l'entente?
M. Claveau: Je fais référence à la page 31
de l'entente auxiliaire où on dit qu'il y a 34 075 000 $ qui seront
remboursés à 50 % par le fédéral et qui devraient
être dépensés au cours des cinq prochaines années.
Je suppose, étant donné qu'il s'agit de relevés
géoscientifiques, que ces montants d'argent vont être
dépensés à l'intérieur de l'élément 1
du programme.
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: Entre autres, quand on parle de services, il y a 7
934 000 $ qui sont prévus; quelle partie de cela est
spécifiquement reliée à l'entente et sera
remboursée à 50 % par le fédéral?
M. Savoie: C'est utilisé à 100 % dans le cadre du
programme 1, des activités géoscientifiques. Je saisis mal votre
question, M. le député d'Ungava.
M. Claveau: En fait, est-ce que, par exemple, le plan quinquennal
sur la fosse du Labrador et des Appalaches fait aussi partie de l'entente
Canada-Québec?
M. Savoie: Pour une partie des montants, oui.
M. Claveau: Alors, on peut s'attendre que...
M. Savoie: Qu'il soit consommé au complet, oui. Les 7 000
000 $ vont être utilisés au complet. C'est cela, une partie de 7
000 000 $; 6 950 000 $ vont être utilisés au complet et une partie
de cela se trouve à être utilisée dans les fonds en ce qui
concerne la fosse du Labrador.
M. Claveau: D'accord. Dans vos prévisions, est-ce que cet
argent, disons les 7 900 000 $ dont vous dites que c'est pratiquement tout
affecté à l'entente Canada-Québec... Est-ce que vous
comprenez là-dedans les 50 % de la facture qui va être
remboursée ou si cela va être doublé, finalement, par le
fédéral?
M. Savoie: C'est le montant tel quel. C'est le montant des
travaux.
M. Claveau: Cela veut dire que de ces 7 000 000 $ il y en aurait
50 % qui seraient remboursés par le fédéral, selon
l'entente.
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: Donc, une dépense réelle, pour le
gouvernement, d'environ 3 500 000 $.
M. Savoie: Oui. Environ 3 000 000 $.
M. Claveau: Merci. Étant donné que cette entente
s'applique à l'ensemble des activités géoscientifiques que
le gouvernement peut faire dans tout le Québec, est-ce qu'en plus des
Appalaches et de la fosse du Labrador il y a d'autres priorités qui sont
identifiées actuellement pour l'année 1986-1987 en termes de
relevés géoscientifiques?
M. Savoie: Pour les activités géoscientifiques
prévues dans ce budget-ci?Oui, il y en a d'autres. Il y a
évidemment la zone - comme nous l'avons souligné - des Appalaches
qui est identifiée et la zone de Chapais-Chibougamau.
M. Claveau: Abitibi-Témiscamingue comprenant
Chapais-Chibougamau.
M. Savoie: Vous parlez de Chapais-Chibougamau, est-ce qu'il y
a...
M. Claveau: Par rapport aux problèmes spécifiques
qui sont vécus actuellement dans le domaine du cuivre et du zinc en
particulier, vous prévoyez donc que des travaux géoscientifiques
se feront dans les secteurs de Chapais, Chibougamau, Matagami et
Murdochville.
M. Savoie: C'est ça.
M. Claveau: D'accord. En ce qui me concerne, pour cet
élément, c'est terminé.
Le Président (M. Thérien): Je vais
reconnaître maintenant, le député de Saguenay.
M. Maltais: Merci. Tout à l'heure, on a parlé
d'exploitation minière dans la vallée d'Ungava. Il y a quand
même quelque chose au niveau de la Haute-Côte-Nord dont vous avez
parlé un peu. Il s'agit du granit.
M. Savoie: Le granit, oui... Cela sonne une cloche.
M. Maltais: On sait que, depuis quelques années, ou
récemment, dans l'industrie de la
construction, les architectes ont découvert que ce granit
était quelque chose de merveilleux, particulièrement les
architectes de Montréal et les architectes américains. C'est
appelé de plus en plus à devenir vraiment quelque chose de
commercial. On sait que les plus grandes quantités de granit industriel
sont situées dans mon comté. M. le député de
Duplessis, vous allez pouvoir vérifier avec...
J'aimerais savoir si l'intention du ministère des mines est
d'accentuer un peu la recherche là-dessus? Je ne voudrais pas que...
C'est l'entreprise privée qui devrait faire cela, mais quand même
vous avez un peu d'exploration de faite à l'heure actuelle. J'aimerais
connaître quelques détails là-dessus, parce que cela
intéresse beaucoup les industriels de chez nous.
M. Savoie: Je remercie le député de Saguenay. Le
granit, c'est un "growth industry", c'est un "sunrise industry" en ce qui
concerne le secteur des mines. Nous y apportons un soin considérable.
Comme vous le savez, il existe déjà un programme d'aide au
développement des carrières et des pierres dimensionnelles.
Dès ma première rencontre avec les officiers du secteur des
mines, on m'a parlé beaucoup du secteur granit, le fait que nous devons
y penser sérieusement, le fait que l'aide apportée par le
passé était en quelque sorte utile. Il faudrait encore faire
mieux. Justement, on m'indique que les déboursés
budgétaires prévus pour cette activité en 1986-1987 sont
d'environ 770 000 $.
M. Maltais: Merci beaucoup.
Le Président (M. Thérien): Je vais
reconnaître maintenant le député d'Ungava pour
l'élément 2 du programme 10.
M. Claveau: Merci. L'élément 2 concerne
l'assistance à l'exploration minérale. Ma première
question concerne cette fois-ci des coupures...
Une voix: Des diminutions de budget, des compressions.
M. Claveau: ...des diminutions de budget. En ce qui concerne le
personnel» on constate une diminution de 372 000 $ de traitements. En
1985-1986, cet élément employait 80 permanents et 8 personnes
à temps partiel. En 1986-1987, on prévoit 68 employés
à temps plein. Est-ce que les chiffres qui nous sont donnés
représentent une diminution de postes de 12 employés à
temps plein et de 8 employés à temps partiel?
M. Savoie: Vous allez rn'excuser encore, M. le
député d'Ungava. Je ne fais pas exprès, je vous assure. Je
suis de bonne foi, mais je me cherche. Vous parlez de quelle partie?
M. Claveau: Du programme 10. L'élément 2 au niveau
du fonctionnement du personnel.
M. Savoie: Fonctionnement du personnel, oui.
M. Claveau: En 1985-1986, on avait un budget de 2 834 000 $ et,
pour 1986-1987, les crédits sont de 2 461 100 $, ce qui
représente en fait une diminution de 372 900 $ par rapport aux
crédits alloués à ce poste l'an dernier.
M. Savoie: Effectivement, il y a une coupure de onze postes au
sein de cette activité. Au bas de ia page 11, on peut retrouver ce que
le député d'Ungava dit, Ventilation des crédits. Vous
voulez que je vous explique pourquoi il y a onze personnes de moins? C'est la
modernisation de ces services et la mise en marche de nouveaux emplois. On
parle également d'une section de cartographie où les
méthodes ont été améliorées, ce qui
entraîne nécessairement une réduction du personnel. Je
pense que onze emplois, sur le nombre d'emplois impliqués ce n'est pas
considérable. Évidemment, étant donné les
restrictions budgétaires, on doit tenir compte de tout,
M. Claveau: Pour le bénéfice de la commission,
est-ce que vous pourriez nous préciser si les activités faites
dans cet élément sont centralisées au niveau de
Québec ou si elles sont réparties sur l'ensemble du
territoire?
M. Savoie: On m'avise que cela vise spécifiquement des
postes qui étaient centralisés ou qui étaient
déjà vacants et qui n'ont pas été
renouvelés. Cela affecte évidemment les régions
indirectement, mais cela ne se situe pas principalement en régions. Je
ne crois pas que dans les bureaux régionaux il y ait eu une baisse ou
une diminution de services. Peut-être pour un poste. Est-ce que vous
dites oui, M. le député de Duplessis?
M. Perron: Non. Vous avez raison, M. le ministre.
M. Savoie: Merci.
M. Claveau: Merci, M. le ministre. En fait, c'est une critique
d'ordre général sur l'ensemble du programme. Il s'agjt d'un
programme qui vise à transférer... À moins que je ne me
trompe, la raison d'être de cet élément vise à
transférer des fonds à des compagnies minières pour les
aider à faire
de l'exploration pour éventuellement mettre en valeur de nouveaux
sites. Mais je suis quand même surpris du coût d'administration
d'un te! élément, parce que, sur un budget total de 7 500 000 $,
en fin de compte il y a seulement 2 900 000 $ qui sont transférés
effectivement à l'industrie minérale. Est-ce que le ministre peut
m'expliquer pourquoi les sommes transférées sont si peu
importantes par rapport à l'ensemble du coût du programme ou de
l'élément?
M. Savoie: Tous ces coûts profitent à l'industrie.
Lorsqu'on parle d'assistance aux régions minières, on parle des
bureaux régionaux en partie. Lorsqu'on parle de géoinformation,
c'est de l'information qui est diffusée en régions. Lorsqu'on
parle du programme d'aide à l'exploration minière, ce sont des
fonds qui sont transférés directement aux entreprises oeuvrant
dans les régions. Vous voulez savoir pourquoi les montants...
M. Claveau: Enfin, je crois comprendre qu'il y a d'autres
programmes, d'autres éléments qui s'adressent d'une façon
plus particulière à la gestion des baux, à la transmission
de l'information des différents secteurs de la recherche. C'est une
impression personnelle que je vous transmets. J'avais l'impression que la
raison de cet élément c'était de tansférer des
fonds à des entreprises pour les aider à faire de
l'exploration.
M. Savoie: Quand vous parlez de baux, vous parlez du programme
11. On est au programme 10. Alors...
M. Claveau: Je me disais qu'il y a d'autres
éléments qui sont là, il y a d'autres programmes qui
servent à donner des services à l'entreprise.
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: Alors que dans cet élément particulier
du programme 10, j'avais l'impression que c'était spécifiquement
relié au transfert de fonds vers les entreprises pour les aider à
faire de l'exploration. (18 h 30)
M. Savoie: C'est cela. C'est exactement cela. C'est un transfert
de fonds pour les assister. Et, justement, il y a une croissance
considérable. Lorsqu'on parle de programmes d'aide à
l'exploration minière, on parle d'une augmentation spécifique de
l'ordre de 24 %. Lorsqu'on parle de l'assistance aux régions
minières, on parle d'une réduction, mais elle est tout de
même minimale; elle est au niveau du bureau. Là où nous
avons mis l'accent, c'est au programme d'aide à l'exploration; on a
ajouté 24 %. Finalement, pour l'assistance aux régions
minières et la géo-information, la baisse n'est pas
substantielle, on parle de 0,4 %. Ce n'est pas quelque chose de
substantiel.
Si vous regardez l'ensemble du programme 10, M. le député
d'Ungava, vous constaterez que la variation constitue une hausse de 8,8 % sur
l'année précédente. C'est tout de même
considérable. Je pense que nous voulons indiquer, dans ce processus, non
seulement une continuation de la politique passée mais aussi notre
idée ferme d'assister davantage les compagnies pour qu'elles
procèdent aux différents programmes d'exploration
géologique et minérale qu'elles voudraient entreprendre.
Dans l'ensemble, lorsqu'on parle de géo-information et de
cartographie avec une baisse de 0,4 %, je ne pense pas que c'est substantiel.
Quand on parle d'assistance aux régions minières, il faudrait
souligner qu'on a ouvert deux bureaux. Il y a le bureau de Montréal,
où l'on a 25 % des activités minérales de la province dans
la région immédiate de Montréal, je crois. Il y a aussi le
bureau de Sherbrooke qui sera inauguré bientôt. Je pense que, de
ce côté, nous avons fait un effort qui est très
sensible.
Il faudrait souligner également que, en ce qui concerne
l'exploration, en plus de la hausse de 24 % au programme de cette année,
il faut tenir compte des programmes fiscaux qui ont grandement
amélioré l'exploration dans les régions
périphériques.
M. Claveau: Est-ce que vous pourriez nous dire combien il existe
de bureaux régionaux, y compris ceux de Montréal?
M. Savoie: Environ six ou sept. Sherbrooke est le
septième, mais comme son ruban n'a pas encore été
coupé, on pourrait dire six.
M. Claveau: Le dernier est en voie de réalisation.
D'accord.
Je reviens aux crédits de l'an dernier. En 1985, on avait
prévu, à l'élément transfert, 2 221 700 $. Par
contre, dans les documents qu'on a demandés à titre
d'information, quand on fait la liste des transferts qui ont été
faits aux compagnies, dans ce programme d'une façon particulière,
on arrive à un total de 1 868 033,55 $ de tranferts qui ont
été réalisés. Il reste une différence de 353
696,45 $ qui n'ont pas été dépensés sur les
crédits prévus ou qui ont été transformés en
crédits périmés.
Selon nos informations, certaines compagnies minières qui
auraient fait des demandes d'aide financière dans le cadre de ce
programme après le 2 décembre 1985 se seraient fait
répondre qu'il n'y avait plus de fonds disponibles. Est-ce que vous
pouvez m'expliquer le pourquoi de cette réponse et la différence
entre ce qui était prévu et ce qui a été
alloué en cours d'année 1985?
M. Savoie: Êtes-vous en train de dire que des
fonctionnaires auraient répondu à des demandes de subvention
qu'il n'y avait plus de fonds disponibles?
M. Claveau: Je vous parle spécifiquement du cas que vous
connaissez, entre autres, celui d'une compagnie minière à
Chibougamau. Les gens de la compagnie m'ont dit qu'ils s'étaient fait
répondre qu'il n'y avait plus de fonds disponibles pour l'aide è
l'exploration minière sur le budget 1985-1986.
M. Savoie: II y a seulement 100 000 $ de périmés.
Dans les trois dernières semaines, il y a toujours des délais de
réponse. Je voudrais me renseigner sur cela spécifiquement pour
être sûr qu'on a respecté les délais, que ce n'est
pas...
Je viens tout juste d'avoir une note du Dr Laurin. Ce genre de choses
m'intéresse beaucoup parce que c'est très important, ce que vous
soulignez. Le Dr Laurin, qui est responsable de ce secteur, m'avise qu'il n'y a
personne à la mine de Chibougamau qui a demandé de participer
à ce programme.
M. Claveau: Je vous parle d'une information que j'ai eue
concernant un problème dont vous êtes au courant: une des mines de
Chibougamau, en particulier, qui recherchait des fonds pour l'aide à
l'exploration minière.
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: C'est ce qu'on m'a dit, c'est l'information qu'on m'a
donnée en provenance de la compagnie.
M. Tessier: Les crédits du programme ont été
augmentés en cours d'année de 1 000 000 $. Le budget final dans
le programme 10, élément 2 est de 3 200 000 $ et on
prévoit en périmer seulement 100 000 $. Ce n'est pas là
qu'il y a eu des crédits périmés; au contraire, il y a eu
des crédits supplémentaires alloués pour faire face
à la demande.
M. Claveau: D'accord. Cela veut dire que, dans la liste qui nous
avait été fournie dans le gros document que vous nous avez
donné sur les aides, il y a des demandes qui n'étaient pas encore
enregistrées. C'est ce que vous me dites, finalement.
M. Tessier: C'est cela.
M. Claveau: D'accord. C'est ce qui explique la
différence.
M. Tessier: Je vais me renseigner pour la mine en question.
M. Claveau: Il y a peut-être aussi des problèmes de
procédure. On a quand même discuté du cas en question.
M. Tessier: Oui. C'était peut-être aussi simplement
une demande de renseignements comme cela et non pas une demande formelle. Il y
a toutes sortes de contextes, mais je pense que les gens du ministère
sont connus partout au Canada pour leur compétence et leur
volonté de bien servir la clientèle. Je ne pense pas qu'il
faudrait laisser planer une présomption à l'effet contraire.
M. Claveau: Enfin, je fais juste le lien entre le total de ce qui
nous a été fourni comme information des aides qui ont
été transférées en provenance de ce programme et le
total des crédits disponibles. Si on me dit que des demandes
n'étaient pas encore enregistrées ou ne paraissaient pas,
finalement, dans l'informatique au moment où la demande a
été faite, cela répond à ma question.
Dans le même document que vous nous avez fourni, qui est
intéressant, d'ailleurs, et très complet - j'en profite pour
remercier les gens du ministère pour la collaboration qu'ils ont pu nous
donner pour nous faciliter l'accès à l'information - on remarque
que SOQUEM a fait appel au programme à trois reprises pour un total de
621 877,65 $, c'est-à-dire que 33,29 % de l'ensemble des demandes ont
été rendues officielles avec ce document. Est-ce que le ministre
pourrait nous préciser dans un premier temps de quel genre d'aide SOQUEM
a pu bénéficier? Serait-il possible d'avoir des indications
là-dessus?
M. Savoie: On vient juste de m'aviser que lorsque SOQUEM
travaille dans des zones désignées, elle reçoit le
même traitement que d'autres compagnies. En conséquence, si elle
avait à travailler, par exemple, dans la zone désignée
Chapais-Chibougamau, elle aurait droit à la même chose. En
Gaspésie, évidemment, c'est du forage pour du cuivre qu'elle a
effectué. Si vous êtes familier également avec les Monts
Otish, elle y a fait du forage pour de l'or et de l'uranium avec la compagnie
Seleine. Il me semble tout à fait normal que, si SOQUEM doit faire des
travaux dans des zones désignées, elle puisse
bénéficier des mêmes avantages que les autres
compagnies.
M. Claveau: Je suppose que l'aspect exploration de SOQUEM qui
demeure pourra continuer à bénéficier du même
programme dans l'avenir aussi?
M. Savoie: Vous voulez parler du rôle futur de SOQUEM. Il
n'est pas encore déterminé. Nous avons discuté à
quelques
reprises avec la haute direction de SOQUEM concernant cette
possibilité. Ces gens nous ont soumis une étude d'une vingtaine
de pages concernant le rôle futur de SOQUEM. Nous allons examiner ce
document et nous préparerons également un document concernant le
rôle futur de SOQUEM. Des négociations vont être
entreprises, d'ailleurs, dès la semaine prochaine avec les dirigeants de
SOQUEM.
M. Claveau: Toujours au même élément,
j'aimerais savoir sur quel critère ou à partir de quelles
informations vous vous êtes basé, au ministère, pour faire
passer les transferts de 2 821 700 $ à 2 971 700 $. Est-ce que ces
chiffres représentent de nouvelles demandes, enfin, des
prévisions? Est-ce que c'est basé sur des prévisions ou
sur des hypothèses très près de la
réalité?
M. Savoie: On me dit que c'est basé sur une
possibilité d'augmenter la marge afin, j'imagine, de répondre
à un besoin qu'on croit qui sera là. Je nous verrais mal accorder
de nouveaux montants si on croyait que ce ne sera pas utile.
M. Claveau: C'est évident que, là-dedans, on peut
augmenter tant qu'on veut, je pense qu'il va toujours y avoir des demandes
à combler.
M. Savoie: J'imagine.
M. Claveau: On parle de quelque 600 000 $. Pourquoi ce montant
plutôt qu'un autre chiffre? Est-ce que vous avez déjà des
indices ou des approches spécifiques faites avec un certain nombre de
compagnies qui auraient, à toutes fins utiles, déjà rempli
l'enveloppe pour l'année qui vient?
M. Savoie: Tous les crédits qui pouvaient être
dégagés ailleurs ont été placés là
à cause de l'importance de ce secteur et compte tenu des contraintes
budgétaires.
M. Claveau: J'oserais dire que c'est une brillante
initiative.
M. Savoie: Oui. J'en féliciterai... M. Claveau:
Merci, M. le ministre. Une voix: C'est tout à fait normal. M.
Claveau: Dans ce cas-là, j'ai parlé. Une voix:
Adopté?
M. Claveau: On a une diminution des coûts d'administration
ou de fonctionnement du programme avec une augmentation des sommes qui vont
être données ou transférées aux compagnies pour les
aider; on ne peut que souscrire à cela. Par le fait même, pour
faciliter la démarche, est-ce qu'on entend aller, par exemple, vers un
nombre plus restreint de compagnies avec des sommes plus importantes dans
chaque cas ou si on va privilégier "at large" un grand nombre de
compagnies quitte à donner des petits montants?
M. Savoie: Je ne pense pas que l'évaluation se fait
à ce niveau-là. Je pense que chaque cas est étudié
à son mérite. C'est surtout cette approche-là. Lorsqu'on
voit un projet qui est intéressant, je pense qu'ils doivent y
répondre. Il me semble normal de prendre, en quelque sorte, les cas
à leur mérite. Si on parle de la qualité d'un projet et
que cela demande un peu plus d'argent que le voisin, celui qui a
précisément un projet de qualité doit recevoir notre
attention.
M. Claveau: Est-ce qu'il y a un maximum à
l'accessibilité?
M. Savoie: C'est 500 000 $ dans les zones
désignées.
M. Claveau: Cela réfère au programme des zones
désignées.
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: D'accord. Vous venez de faire
référence, à toutes fins utiles, aux critères
d'admissibilité au programme. Est-ce que vous entendez maintenir des
critères relativement semblables à ceux qui existaient
antérieurement ou si vous pensez qu'il y aurait des modifications
à faire à ce niveau?
M. Savoie: Je pense que le but visé, c'est que les
critères vont être maintenus. Je ne suis pas au courant de
modifications de critères pour le moment. S'il y a lieu d'apporter des
modifications, je suis certain que les hauts fonctionnaires vont m'en faire
part.
M. Claveau: Je voudrais, pour terminer mon intervention dans ce
domaine, ouvrir une courte parenthèse sur le résidu de SOQUEM, si
vous voulez. Est-ce qu'actuellement le ministre envisage de maintenir tous les
bureaux régionaux de SOQUEM qui sont déjà là?(18 h 45)
M. Savoie: À ce niveau-là, notre réflexion
est assez sommaire, c'est-à-dire que nous sommes en voie de travailler
spécifiquement sur Cambior. Nous nous sommes dit: II va falloir
s'occuper des employés de SOQUEM. Dans ce sens-là, nous sommes
assurés de protéger dans la mesure du possible les emplois de
SOQUEM.
Pour ce qui est du rôle futur de SOQUEM, c'est ouvert à la
négociation. Il n'est pas exclu que SOQUEM soit entièrement
fermée. Par contre, on ne se dirige pas dans cette voie. Ce qu'on
recherche, c'est de voir, justement, l'utilisation de SOQUEM afin d'en assurer
une certaine continuité avec la pensée originale de 1965. Si
c'est possible, si c'est rentable et si c'est dans l'intérêt de
l'État québécois, SOQUEM sera maintenue et se verra
accorder un rôle. C'est cela qui doit faire l'objet de
négociations.
En tant que ministre responsable, ministre tuteur de SOOUEM, je ne
voudrais pas prendre part dans le débat à ce stade-ci. Je
voudrais voir SOQUEM présenter une proposition. Je voudrais
également voir les gens du côté du gouvernement en
discuter, proposer eux aussi une solution et, ensuite, intervenir dans le sens
de stimuler un débat et l'en voir le résultat. Pour le moment, il
ne faudrait pas croire que j'ai une position ferme ou fixe, parce que ce n'est
pas le cas. Je vais plutôt laisser le débat s'animer. À la
suite de ce débat, on va se former une opinion une fois qu'on sera
éclairé par les faits.
M. Claveau: En fait, ce que vous me dites, c'est qu'au moment
où on se parle il n'y a pas de volonté politique
déterminée de maintenir une compagnie ou un organisme
paragouvernemental qui travaillerait dans le domaine de l'exploration
minière.
M. Savoie: Actuellement, ce que nous voulons faire, c'est ceci.
Dans la mesure du possible, on veut assurer le rôle futur de SOQUEM, mais
nous ne voulons pas nous imposer et dire: Oui, effectivement, SOQUEM va avoir
une continuation. On a demandé à SOQUEM de nous présenter
des suggestions, des recommandations. D'ailleurs, j'ai moi-même
recommandé une orientation à SOQUEM et on a demandé
également aux gens du ministère de faire de même. C'est
à la suite de ce débat qu'on va voir. Si on s'engage dans ce
débat, c'est certainement parce qu'on est intéressé, c'est
certainement parce qu'on voit déjà le dossier d'une façon
positive, mais je ne voudrais exclure aucune option à ce stade-ci. Je
veux rester très flexible. Je suis certain qu'avec l'aide des hauts
fonctionnaires et de la direction de SOQUEM on va vite arriver à un
dénouement acceptable pour les deux parties.
M. Claveau: D'accord. En fait, qu'on l'appelle SOQUEM ou
autrement, j'aimerais savoir si vous croyez qu'il serait bon et souhaitable que
le Québec maintienne des activités d'exploration minière
spécifiques dans les zones où les compagnies, pour toutes sortes
de raisons, n'ont pas une infrastructure d'accueil suffisante pour les
intéresser.
M. Savoie: Cela dépend. Si c'est bon pour la province, si
c'est rentable, s'il y a une relation coûts-résultats, oui, je
suis intéressé. Si cela n'existe pas, non, je ne suis pas
intéressé. Ce que je cherche à savoir, c'est: Est-ce que
c'est dans l'intérêt des Québécois? Par exemple, ce
bras séculaire que pourrait être SOQUEM au niveau de
l'exploration, est-ce qu'il pourrait être utile à moyen terme?
C'est ce qu'on cherche à déterminer.
Évidemment, j'ai une tendance à dire oui. Mais c'est tout
simplement une opinion basée sur très peu de faits, sur
très peu de réflexions ou de discussions.
M. Claveau: Pour terminer sur ce programme, est-ce que je
pourrais passer la parole à mon collègue de Duplessis?
Le Président (M. Thérien): Oui. D'ailleurs, le
député de Duplessis l'avait demandée. Donc, je vous
reconnais.
M. Perron: M. le Président, toujours sur le programme 10,
élément 2, qui vise à établir la connaissance
géologique et minérale extensive du territoire et, en plus,
à faire la promotion de l'exploration minière au Québec,
ce qui est, à mon sens, très important au moment où on se
parle et pour un avenir assez rapproché. Fait à remarquer,
l'augmentation des dépenses prévues dans le programme provient
principalement des crédits affectés à la nouvelle entente
fédérale-provinciale sur le développement minier.
J'aurais deux questions, une de clarification et une question
générale à poser au ministre. Pour l'assistance
financière à l'exploration, combien de dollars, quel fut le
montant affecté à la fosse du Labrador dans cet
élément au cours de 19B5-1986 et quel sera le montant
affecté au cours de 1986-1987?
M. Savoie: La fosse du Labrador se trouve, pour les 2 200 000 $
qui ont été dépensés l'année passée
et les 3 000 000 $ prévus, dans le programme 10.1 et non dans le 10.2.
Dans le programme 10.2, on ne retrouve pas la fosse du Labrador.
M. Perron: II n'est aucunement question de la fosse du
Labrador.
M. Savoie: II n'y a aucun montant qui est prévu. C'est
ça.
M. Perron: Au niveau de l'assistance à l'exploration.
M. Savoie: C'est-à-dire qu'on n'a pas eu de demande.
N'ayant pas eu de demande on ne peut pas fournir les fonds.
M. Perron: Donc, SOQUEM, à ce niveau, n'a pas fait de
demande, non plus.
M. Savoie: Non. Pas encore.
M. Perron: Question de clarification, M. le ministre. Lorsqu'on
parle du programme 10 élément 2, disons le programme 10, dans le
cas de la catégorie 4, vous avez mentionné tout à l'heure
au niveau des services -d'ailleurs, c'est remarquable aussi - un montant de 1
400 000 $ d'ajouté à ce qu'il y avait antérieurement,
c'est-à-dire au cours de l'année 1985-1986. Ai-je bien compris
que vous avez dit que ce montant additionnel ou encore le montant de 8 714 300
$, c'est strictement pour le programme d'exploration? Programme 10.4.
M. Savoie: II n'y a pas de 10.4. M. Perron: Non. 10.4.
M. Savoie: II n'y a pas de 10.4. C'est 10.1, 10.2. 10.2.4?
M. Perron: Lorsqu'on regarde la ventilation des
crédits...
M. Savoie: Oui.
M. Perron: ...on retrouve à l'article 4, pour être
plus clair, un montant pour les services de 8 714 300 $ pour l'année
1986-1987. Mon collègue d'Ungava tout à l'heure a demandé
une certaine explication qu'il voulait au niveau de ces services. De
mémoire, la réponse du ministre aurait été que
c'était surtout le programme de subventions à l'exploration.
Est-ce que j'ai bien compris?
M. Savoie: Pour des services professionnels.
M. Perron: C'est cela.
M. Savoie: C'est cela. Pour des gens qui travaillent et qui
rendent des services professionnels; ils font la réclamation par la
suite et la subvention est accordée ou pas.
M. Perron: D'accord, on se comprend bien.
M. Savoie: D'accord. Par contrat. M. Perron: Merci, M. le
ministre.
Le Président (M. Thérien): Je vais
reconnaître maintenant le député de Lafontaine".
Promotion de l'amiante
M. Gobé: Merci. M. le ministre, ce ne sera pas sur le
même programme. Dans votre énoncé général,
sous le titre "Problématique", particulièrement dans le secteur
de l'amiante, vous mentionniez à juste titre que l'exportation de
l'amiante a baissé de 55 % et cela, tout le monde le sait. Un peu plus
loin, dans les objectifs, vous mettez au numéro 4: "assurer la promotion
et la défense de l'amiante et, au niveau mondial, promouvoir l'adoption
de législations visant un usage sécuritaire de ce produit." La
question que j'aimerais vous poser serait la suivantes Qu'est-ce que vous
entendez par promotion et défense de l'amiante et quel genre de budget
entendez-vous mettre pour faire cela?
Deuxièmement, vous parlez de voir à "l'adoption de
législations visant un usage sécuritaire de ce produit". Est-ce
à dire que vous entendriez instaurer un système de "lobbying"
auprès des gouvernements étrangers? Je ne sais pas. De quelle
façon comptez-vous procéder pour arriver à cela? Je pense
que ce sont deux choses différentes. Une a peut-être lieu au
niveau du grand public consommateur - sensibilisation - et l'autre au niveau
des politiciens ou de l'administration. J'aimerais que vous puissiez me dire
les budgets, les moyens que vous comptez prendre pour faire cela et les
échéanciers et le résultat que vous espérez
avoir.
M. Savoie: Lorsqu'on parle du budget de la défense de
l'amiante, vous savez que nous l'avons augmenté de 1 000 000 $ tout
dernièrement. Actuellement, avec l'Institut de l'amiante qui est
financé conjointement avec le gouvernement fédéral, nous
versons un montant de 2 250 000 $ dans le cadre de divers programmes,
particulièrement l'EADM. La défense de l'amiante prend non
seulement un aspect d'injection de sommes d'argent, mais elle prend aussi une
dimension politique où on doit diriger notre action contre des
mouvements, particulièrement des mouvements de travailleurs ou des
syndicats qui ne sont plus à jour dans la question de l'amiante et qui
veulent soit la réduction de l'utilisation de l'amiante, soit son
abolition.
Ce que nous visons, c'est justement à renseigner, d'une part, les
syndicats et, d'autre part, les utilisateurs de l'amiante, sur le fait que les
recherches scientifiques récentes démontrent clairement qu'une
utilisation contrôlée de l'amiante ne présente aucun
danger. À cet effet, nous surveillons de près, par exemple, ce
qui se passe à Toronto cette fin de semaine, ce qui va se passer
à Genève au début de juin et, également,
évidemment, à l'EPA aux États-Unis. Il y a des missions
dirigées en grande partie par l'Institut de l'amiante qui s'assure que
les représentants que ces compagnies vont envoyer à Genève
seront bien renseignés sur les études scientifiques
récentes concernant
l'amiante.
Pour ce qui est de l'utilisation de l'amiante dans l'industrie, lesrecherches de l'industrie de l'amiante, de même que la promotion
qu'on en fait par le biais de l'Institut de l'amiante et par le biais de
rencontres publicitaires comme celles d'il y a deux semaines visent justement
à sensibiliser la grande population sur l'état du dossier de
l'amiante et cherchent également à promouvoir l'utilisation de
l'amiante dans le cadre contrôlé proposé par l'ensemble des
scientifiques.
M. Gobé: Lorsque vous parlez d'un budget de 2 000 000 $,
est-ce que c'est le budget total d'intervention?
M. Savoie: C'est le budget annuel.
M. Gobé: Est-ce que c'est le budget du gouvernement ou de
votre ministère?
M. Savoie: Actuellement, par exemple, à l'Institut de
l'amiante, il se dépense un montant de 3 700 000 $, dont 1 200 000 $
proviennent du gouvernement, 1 200 000 $ proviennent du fédéral
et 1 200 000 $ des producteurs.
M. Gobé: Est-ce que vous considérez que c'est un
budget suffisamment élevé, si on tient compte des
retombées de l'industrie, pour arriver à replacer l'amiante dans
une position concurrentielle sur le marché?
M. Savoie: Cela va être très difficile. On est
à contre-courant dans ce dossier. Mais, comme vous avez pu le constater
certainement depuis à peu près deux mois, nous n'avons pas
cédé au chantage qu'exerce actuellement l'EPA. Cela a simplement
accru nos ardeurs pour nous porter à la défense de l'amiante.
M. Gobé: Vous m'avez bien dit que vous avez
augmenté les budgets de 1 000 000 $ cette année?
M. Savoie: C'est-à-dire que, cette année, en plus
des montants additionnels et vu la déclaration de l'EPA le gouvernement
du Québec a déposé 1 000 000 $, le gouvernement
fédéral a déposé 1 000 000 $ additionnels et
l'industrie a déposé 500 000 $. Alors, on dépose au total
une somme de 2 000 000 $ ou 2 500 000 $ afin d'assurer la défense de
l'amiante.
M. Gobé: Merci, M. le ministre.
M. Savoie: Le tout sans oublier le programme EADM, qui est de
l'ordre de 8 000 000 $, l'entente auxiliaire. Alors, on dépose 2 000 000
$ additionnels par le biais de l'EADM.
M. Gobé: Merci.
Le Président (M. Thérien): Merci, M. le
député. S'il n'y a pas d'autres interventions, je pense qu'on est
prêt à passer au vote sur le programme. Excusez-moi.
Cambior
M. Claveau: On a malheureusement oublié une petite
question tout à l'heure quand on parlait de SOQUEM. Cela va être
rapide. J'aimerais savoir de quelle façon le gouvernement entend s'y
prendre pour assurer à long terme une participation majoritaire des
intérêts québécois dans Cambior.
M. Savoie: D'accord. Si le projet de privatisation de Cambior est
exécuté te! que prévu et afin d'empêcher un "take
over bid" par une autre compagnie, nous avons mis à la présidence
du conseil d'administration nul autre que Gilles Mercure. Nous avons
souligné à M. Mercure que son premier mandat était
justement d'empêcher un "take over bid" par quelqu'un d'autre. C'est
très difficile de prévoir ce genre de situation. Par contre, si
le gouvernement détient de 30 % à 45 % des actions de Cambior par
le biais de SOQUEM, il sera possible, par exemple, qu'un autre groupe
sympathique intervienne et achète les 5 % ou 6 % afin de s'assurer qu'il
n'y ait pas de "take over bid". De toute façon, le fait de
détenir 35 % à 45 % d'une émission qui est censée
se faire au Québec, dans le reste du Canada et en Europe, cela va
être très difficile pour quelqu'un d'arriver et d'aller chercher
un bloc de 40 %, 50 % ou 60 % des actions. On n'a pas pris de chance. On est
allé chercher ce que nous croyons être le meilleur financier
québécois actuellement qui était disponible pour former un
conseil d'administration tel que Cambior, et il a accepté. Ce mandat le
chatouille, lui fait particulièrement plaisir. Moi, je me sens en toute
sécurité. J'ai eu l'occasion d'en discuter à trois ou
quatre reprises et il m'a fait part d'un ensemble de mesures, d'options qu'il
pourrait entreprendre qui, j'en suis sûr, sont très
satisfaisantes. (19 heures)
M. Claveau: Vous nous garantissez qu'il y a une volonté
politique ferme de votre gouvernement que Cambior soit contrôlée
par des intérêts québécois.
M. Savoie: Si on procède avec le projet Cambior, s'il n'y
a pas de modification d'ici à l'émission, si tout se
réalise, je crois que les mécanismes seront là pour
empêcher justement un "take over".
M. Claveau: Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que
le programme 10 est adopté? Des voix: Adopté.
Industrie minérale et administration
minière
Le Président (M. Thérien): Adopté. 0e veux
juste signaler que, théoriquement, on aurait jusqu'à 19 h 50,
mais je pense qu'on peut avoir un consentement pour prendre dix minutes de plus
pour l'autre session. Cela dépend de l'Opposition. Je vous inviterais
à passer aux questions les plus tangibles sur le programme 11.
M. Claveau: Elles sont toutes tangibles.
Le Président (M. Thérien): Elles sont
sûrement toutes tangibles. Je ne disais pas qu'elles ne l'étaient
pas.
M. Claveau: Merci, M. le Président, on va faire de notre
mieux pour passer à travers dans les meilleures conditions.
À l'élément 1 du programme 11, on voit
apparaître, à la super catégorie capital-personnel, un
montant de 400 000 $ qui n'existait pas antérieurement. Est-ce que le
ministre peut nous expliquer les affectations de ces sommes?
M. Savoie: On va vous trouver cela.
M. Claveau: Programme 11, élément 1, super
catégorie capital-personnel, catégorie autres
rémunérations, 400 000 $.
M. Savoie: C'est le personnel occasionnel pour la construction de
la route Manic-Fermont.
M. Claveau: Selon l'entente auxiliaire. M. Savoie: C'est
cela.
M. Claveau: Merci, M. le ministre. Encore là, dans le
même ordre d'idées par rapport aux chiffres, à la super
catégorie capital, catégorie autres dépenses, on passe de
180 000 $ à 6 780 000 $. On multiplie par 37 2/3 le montant qui
était affecté en 1985-1986.
Par contre, à la catégorie des transferts, on a une
diminution, on divise par 2,1 en passant de 48 787 100 $ a 23 050 000 $. Est-ce
que le ministre peut nous expliquer la relation entre ces deux
opérations?
M. Savoie: Les crédits affectés au programme
d'accélération des investissements privés, qui a pris fin
au printemps 1985, sont réduits de 25 000 000 $, certaines ententes
d'assistance financière conclues de 1983 à 1985 étant
venues à terme. Ce qui explique la différence.
Pour ce qui est des sommes affectées à la construction de
la route Manic-Fermont, on a une augmentation considérable. On passe de
4 500 000 $ à 7 000 000 $. Cette activité est essentiellement
responsable de l'embauche prévue d'employés à temps
partiel en 1986-1987. Voilà votre montant de 400 000 $.
M. Claveau: Qu'est-ce qui peut justifier le ralentissement du
programme d'accélération des investissements?
M. Savoie: C'est qu'on avait certaines ententes majeures,
certaines immobilisations importantes, qui ont été
réalisées entre la période 1983-1985, qui sont faites.
Cela implique la réduction, en conséquence, des crédits
affectés au programme.
M. Claveau: Étant donné les délais
nécessaires dans le domaine minier, il n'est pas prévisible qu'il
y ait de nouvelles demandes pour cette année.
M. Savoie: C'est possible qu'il y ait des nouvelles demandes...
Excusez, le programme est fermé.
M. Claveau: Le programme est fermé. M. Savoie:
Oui.
M. Claveau: D'accord. C'est la dernière année du
programme. Encore là, à l'intérieur de ce programme, je
crois qu'on peut appliquer les 42 000 000 $ qui sont prévus dans
l'entente auxiliaire Canada-Québec pour l'aide à l'exploitation
d'infrastructures minières. Est-ce que l'ensemble des montants
prévus - est-ce comme dans le cas du programme précédent?
- sont tous compris à l'intérieur de l'entente auxiliaire
Canada-Québec?
M. Savoie: C'est cela. C'est-à-dire que ce qui
était prévu dans le PAIP a été
transféré à l'entente auxiliaire. Dans l'entente
auxiliaire on a un montant prévu de 42 000 000 $ sur une base de cinq
ans. Cela donne 4 500 000 $ cette année de nous autres seulement.
M. Claveau: Est-ce qu'il y a des types de projets particuliers
qui seront privilégiés par rapport à cette entente ou
est-ce vraiment tous les projets d'infrastructures qui peuvent être
présentés?
M. Savoie: C'est à la demande. Il n'y a pas de
restrictions en partant.
M. Claveau: Quand on parle d'infrastructures minières
est-ce qu'on comprend aussi le coût des routes d'accès?
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: La mise en place des réseaux
électriques aussi?
M. Savoie: C'est cela. On paie 20 % des infrastructures.
M. Claveau: C'est une question qu'on se fait souvent poser dans
un comté comme le mien.
M. Savoie: Oui. On m'avise que cela paie 100 % des
infrastructures jusqu'à concurrence de 20 %...
M. Claveau: Du coût total du projet. M. Savoie:
C'est cela.
M. Claveau: Vous venez de nous dire que les 2 000 000 $ pour
Québec-Ottawa qui étaient annoncés la semaine
dernière concernant le problème de l'amiante sont en sus de
l'entente fédérale-provinciale qui était
déjà signée.
M. Savoie: C'est cela, c'est de l'argent frais.
M. Claveau: C'est de l'argent nouveau. Il faut profiter de
l'occasion pour préciser que dans l'entente auxiliaire
Canada-Québec de l'an dernier il y avait quand même une
participation de 8 000 000 $ sur cinq ans pour aider à la promotion et
à la recherche sur l'amiante,
M. Savoie: C'est-à-dire que l'argent n'a pas
été pris dans le programme prévu pour la défense de
l'amiante. Je crois que le programme 2 pévoit déjà des
montants. Nous sommes allés chercher de l'argent ailleurs, à
l'intérieur de l'entente, pour l'amener dans le programme 2 pour la
défense de l'amiante.
M. Claveau: Est-ce que ce 1 000 000 $ que le gouvernement du
Québec devra débloquer en surplus est déjà
prévu dans les crédits ou si vous devrez le prendre ailleurs?
Vous devez le prendre quelque part.
M. Savoie: II est déjà prévu à
l'intérieur d'un des programmes de l'entente. Si on peut aller le
chercher ailleurs on ira, évidemment.
M. Claveau: Étant donné que l'annonce a
été faite la semaine dernière et que les crédits
étaient déjà déposés quand même depuis
un certain temps, est-ce qu'on peut imaginer que ce 1 000 000 $ amputera dans
l'aide à l'industrie minérale dans d'autres domaines qui ne sont
pas reliés à l'amiante?
M. Savoie: Est-ce que vous pouvez répondre étant
donné que cela a été votre cheval de bataille?
M. Roy (Onil): Actuellement il y a 2 000 000 $ prévus au
budget...
Le Président (M. Théïien): Est-ce que vous
pouvez vous identifier pour les besoins...
M. Roy: Oui. Onil Roy, sous-ministre associé aux Mines.
Dans le cadre du budget de cette année, un montant de 2 000 000 $ est
étiqueté pour les fins de recherche et de développement
sur l'amiante. II y a actuellement des négociations qui se poursuivent
avec le fédéral, avec l'Institut de l'amiante et avec l'industrie
pour essayer de regrouper et de consolider des effectifs ou des efforts de
recherche qui se font. Ces discussions ne sont pas avancées. Il n'est
pas évident que ces sommes seront requises cette année à
des fins de recherche et de développement de sorte que l'annonce qui a
été faite prévoit l'utilisation de ces crédits aux
fins de la défense et de la promotion de l'amiante, quitte à ce
que, si cela se cristallise au niveau du regroupement des efforts de recherche,
des crédits additionnels soient accordés par le gouvernement aux
fins de cette rubrique sur la recherche et développement.
M. Claveau: On peut donc dire que ce ne sera pas aux
dépens du cuivre, de l'or, du zinc ou d'autres programmes?
M. Savoie: Non.
Une voix: C'est dans l'amiante.
M. Savoie: C'est dans l'amiante. Si nécessaire.
M. Claveau: On comprend que l'amiante vit une mauvaise passe, si
on peut dire, mais il y a d'autres composantes de l'industrie minérale
qui sont dans une mauvaise situation.
J'aimerais passer tout de suite à l'élément 2,
Politique et évaluation. Dans cet élément, on retrouve,
entre autres, tout ce qui se rapporte à la recherche et à
l'analyse des services qui sont donnés aux gens de l'industrie
minérale. Ma première question est très simple. Quelles
sont les priorités que le nouveau gouvernement et le ministère
entendent privilégier en termes de recherche et d'analyse dans le
domaine minier ou minéral?
M. Savoie: Le programme 11.2 couvre essentiellement le service,
coordonne l'élaboration et l'évaluation de politiques et de
priorités sectorielles touchant le développement du secteur
minier. Ce qu'on cherche à faire, c'est de revoir la
problématique de l'industrie minérale du Québec et
l'évaluation des activités minérales au MER par la
réalisation et la compilation d'enquêtes statistiques et par la
prestation d'activités administratives de nature interdirectionnelle au
sein du secteur mines du ministère. Ce que nous entendons
développer surtout par le biais de ce service, c'est de porter nos
efforts sur l'information de la gestion par la production de rapports, par
exemple, au niveau de la compilation de statistiques, et ainsi coordonner la
programmation de la budgétisation des activités tout en assurant
le contrôle des dépenses en collaboration avec les systèmes
gouvernementaux de gestion financière. Également, il s'agit de
s'assurer d'une réévaluation permanente de la
problématique en ce qui concerne l'industrie dans son ensemble, et
sectorielle.
M. Claveau: Dans le fond, cela va dans la continuité de ce
qui s'est déjà fait de ce côté-là. Il y a
quand même eu tout un travail de systématisation de l'information
qui a été entrepris. Entre autres, il y a la mise en place du
système informatisé, Examine, qui peut permettre l'accès
à un nombre intéressant de renseignements dans le domaine minier.
Alors, vous allez continuer dans ce sens-là. Je suppose que le programme
Examine fait partie de cet élément. Non?
M. Savoie: II fait partie du programme 11.3.
M. Claveau: II n'est pas relié à
l'élément dont on parle.
M. Savoie: Au programme 10.2 plutôt que le programme 11.3
et non pas le programme 11.2.
M. Claveau: C'est réglé pour cela. Je vais le
savoir à l'avenir. Merci. Je suppose aussi que la coupure à
fonctionnement-personnel de 123 000 $, cela représente encore des postes
qui sont vacants, comme c'était le cas tout à l'heure.
M. Savoie: Une diminution de postes là également,
oui.
M. Claveau: Mais il n'y a pas de réduction de services
comme telle dans les bureaux régionaux.
M. Savoie: Non. Finalement, le programme 11.2, Politique et
évaluation, dirigé par M. Mahoney, est une structure d'appui qui
coordonne et relève l'ensemble des statistiques concernant le
ministère, publie essentiellement des textes, des brochures concernant
l'évolution et le développement du secteur minier
québécois.
C'est un rôle d'appui et d'orientation. (19 h 15)
M. Claveau: D'accord. Je vous remercie pour cela. En ce qui
concerne le programme 11.3...
M. Farrah: J'aurais une question. II n'y a pas d'objection, M. le
député d'Ungava?
M. Claveau: Je n'ai aucune objection.
M. Farrah: M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
La privatisation de Seleine
Le Président (M. Thérien): Cela va vous donner un
répit.
M. Farrah: Merci, M. le Président. Quand nous parlons de
politique, c'est peut-être aussi de politique globale du ministère
ou politique du gouvernement. C'est concernant plus spécifiquement le
dossier de Seleine auquel je suis très intéressé,
étant donné que c'est dans mon comté aux
Îles-de-la-Madeleine. Le gouvernement a parlé de privatisation.
Seleine était dans le coup également sauf que, en premier lieu,
le mandat était de restructurer SOQUEM. Étant donné que la
restructuration de SOQUEM est pratiquement faite, que je sache, par l'entremise
d'une nouvelle entreprise comme Cambior, j'aimerais savoir, en ce qui concerne
la privatisation de Seleine quels sont les délais à envisager?
Quels sont les délais avant de commencer à travailler sur ce
dossier spécifiquement?
M. Savoie: Actuellement, le projet de privatisation de SOQUEM...
il y en a un sur la table. Nous sommes assez avancé dans le dossier. Il
est quasiment à terme mais pas encore à terme. Dans un premier
temps, nous allons régler le dossier Cambior et, comme il se doit, le
régler comme il faut. Ensuite, comme je l'ai souligné
tantôt au député d'Ungava, nous allons entreprendre la
discussion sur le rôle de SOQUEM. Dans le SOQUEM résiduel, comme
vous le savez, il existe Seleine.
Une fois que nous aurons déterminé ou que nous aurons
cerné avec certitude le rôle futur de SOQUEM vis-à-vis
Seleine, c'est à ce moment, et seulement après cette
étape, que nous allons entreprendre des réflexions sur le futur
de Seleine. Bien sûr, Seleine pourrait faire l'objet d'une privatisation.
Par contre, comme je l'ai souligné aux gens des
Îles-de-la-Madeleine lors d'une visite avec vous, ce qu'on va chercher
à faire avant tout c'est d'assurer la continuité des emplois et
la protection de l'opération.
M. Farrah: Au niveau du dossier Seleine, on sait que l'ancien
gouvernement
avait donné un mandat à SOQUEM d'aller chercher des offres
de vente au niveau de l'industrie du cartel du sel.
M. Savoie: C'est cela.
M. Farrah: Je pense que la date limite pour ces offres
était à la fin janvier, le 31 janvier si ma mémoire est
fidèle. Je présume que vous avez reçu un rapport sur
l'ensemble de ces offres. Je ne sais pas combien vous en avez reçues. Je
pense que vous en avez eu seulement une.
M. Savoie: Nous en avons eu une et demie.
M. Farrah: D'accord. Alors, dans l'éventuelle prise de
décision en ce qui concerne Seleine, est-ce que ces offres seront
considérées?
M. Savoie: Elles seront certainement une indication pour nous
quant à l'intérêt du cartel vis-à-vis la mine
Seleine. Comme nous avons en quelque sorte donné notre volonté,
en tout cas jusqu'à un certain degré, imposé une certaine
volonté en ce qui concerne SOQUEM, nous allons faire de même en ce
qui concerne Seleine. Nous avons certains objectifs que le cartel, si on se
dirige vers le cartel, ou un Québécois si on se dirige vers un
Québécois, doit respecter. Dans ce sens, la privatisation de
Seleine va certainement, comme je vous l'ai souligné tout a l'heure,
faire l'objet d'une réflexion propre, indépendante de ce qui a
été fait par SOQUEM jusqu'au mois de janvier.
M. Farrah: Alors, on va attendre les événements.
Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Thérien): Donc, je reconnais le
député d'Ungava.
M. Claveau: Merci, M. le Président. Si vous n'avez pas
d'objection, on va passer à l'élément 3.
Le Président (M. Thérien): Au contraire.
M. Claveau: Vous êtes satisfait de notre vitesse de
pointe.
Le Président (M. Thérien): Je parle au nom des
membres de la commission, j'imagine.
Fiscalité minière, permis et
baux
M. Claveau: En ce qui concerne la gestion des permis et des baux,
je suppose -en tout cas, c'est la supposition que je fais; j'espère que
je ne me tromperai pas comme tout à l'heure - que le système Via
relève de cet élément.
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: C'est bien le cas?
M. Savoie: Oui, effectivement.
M. Claveau: J'aimerais savoir s'il est prévu, à
plus ou moins long terme ou même si c'est peut-être
déjà réalisé - en tout cas, je l'espérerais
- des connexions interrégionales dans le système Via afin de
permettre une plus grande flexibilité de l'utilisation de l'information
d'une région à l'autre dans le domaine de la gestion des baux,
des claims, comme on dit.
M. Savoie: Je crois que ce système fonctionne
déjà dans les bureaux régionaux. Lorsque j'ai
rencontré M. Gobeil, nous en avons discuté un petit peu à
Chibougamau.
M. Claveau: Je sais que tout dernièrement il était
opérationnel. On peut l'utiliser pour les données qui viennent de
l'intérieur de la région au niveau de chaque bureau
régional mais du bureau de Chibougamau je ne pouvais pas avoir
accès à l'information du bureau de Val-d'Or, et vice versa.
M. Savoie: Je ne crois pas... Les terminaux sont reliés,
mais je crois qu'il faut qu'ils passent par Québec, c'est-à-dire
que le système est en place centralement à Québec, mais
tous les bureaux régionaux ont accès à la même
information qui est disponible à Québec par les écrans
informatiques qu'ils ont dans les bureaux régionaux.
Une voix: C'est ça.
M. Roy: De sorte que dès que l'enregistrement des cJaims
est fait dans l'un ou l'autre des bureaux, le système en est
également informé et tout le monde y a accès.
M. Claveau: En tout cas, c'est parce que j'ai un comté qui
se divise en trois régions administratives.ou qui se répartit sur
trois régions administratives. Ce sont des cas, par exemple, où
les informations de claims qui étaient à Matagami ne pouvaient
pas être accessibles à Chibougamau alors qu'elles l'étaient
à Val-d'Or.
M. Savoie: Les claims enregistrés à Val-d'Or
seraient certainement accessibles pour Chibougamau, immédiatement.
Matagami relève du bureau de Val-d'Or. S'il relève du bureau de
Val-d'Or, il a accès immédiatement. Chibougamau devrait en avoir
accès.
M. Claveau: C'est un problème qui est
réglé.
M. Savoie: Ce serait bon que vous
vérifiiez avec M, Gobeil. Si les informations ne concordent pas,
vous pouvez m'en faire part, par exemple.
M. Claveau: En tout cas, écoutez, j'en ai justement
discuté avec lui, peut-être au mois de janvier ou quelque chose
comme cela. On a eu un cas bien précis par rapport à Matagami, et
je sais qu'il me disait qu'il fallait que je prenne l'information à
Val-d'Or parce que les connexions interrégionales n'étaient pas
encore possibles.
M. Savoie: En plus, du système Via il y a le Bélino
qui a l'information immédiate. En tout cas, je sais que j'en ai
discuté à Val-d'Or, il n'y a pas de problème à ce
niveau.
M. Claveau: D'accord, je vous remercie bien. Dans cet
élément, on voit apparaître pour la première
année, si je ne m'abuse, un élément ou une
catégorie qui fait référence à de nouvelles
dispositions qui ont été adoptées dans la Loi sur les
droits sur les mines en 1985 et qui permettent d'avoir accès à
des crédits permanents d'environ de 13 600 000 $. Est-ce que vous
pourriez nous donner un peu de précision sur les affectations, les
utilisations de ces sommes?
M. Savoie: Oui, certainement. On parle de 13 000 000 $ qui
relèvent essentiellement du crédit de droit remboursable pour
perte, 6 600 000 $, et une provision pour le paiement d'intérêts
sur les remboursements des droits miniers de 7 000 000 $, qui sont les
principaux responsables de la hausse des crédits de cet
élément. Cette mesure fait suite à la loi que nous avons
adoptée le 18 décembre à l'Assemblée nationale.
Cela donne 13 000 000 $. C'est cela.
M. Claveau: Ces sommes sont affectées à quoi
exactement?
M. Savoie: II y a 6 600 000 $ qui sont accordés pour le
crédit de droits remboursable. Vous savez que la nouvelle loi permet une
offre dans le sens qu'elle autorise un crédit de droit remboursable pour
perte. Nous prévoyons également 6 600 000 $. Et les 7 000 000 $,
comme vous le savez, doivent tenir compte du paiement d'intérêts
sur les remboursements des droits miniers, ce qui totalise vos 13 000 000 $.
Est-ce que c'est satisfaisant?
M. Claveau: Oui. Cela veut dire que si on soustrait des 15 946
700 $, qui est le montant total pour cet élément, en fait la
différence avec le budget de l'an dernier par rapport aux mêmes
activités, est simplement de 448 700 $...
M. Savoie: Et d'environ 2 300 000 $ pour un total de 15 900 000
$. Cela fait 16 000 000 $. Alors, on a 1 926 000 $ pour les permis et baux et
420 000 $ pour l'imposition minière.
M. Claveau: D'accord. Est-ce que le fait de pouvoir utiliser ces
nouvelles dispositions pour les compagnies peut compenser d'une certaine
façon la disparition du programme d'accélération aux
investissements?
M. Savoie: Non. Le programme d'accélération aux
investissements est contrecarré par le EADM. C'est la nouvelle loi qui
permet - évidemment, c'est une mesure incitative aussi - tout simplement
de faire une provision pour les montants qu'on devra rembourser pendant
l'année à la suite de l'entrée en vigueur de la nouvelle
loi qui crée justement le crédit de droit remboursable.
Étant donné qu'on sera peut-être appelé à
sortir ces montants pendant l'année, on se fait une réserve pour
un montant de 6 600 000 $. Pour les 7 000 000 $, il s'agit tout simplement.
Pendant l'année, nous devons payer des intérêts sur le
remboursement des droits miniers et nous avons également fait une
provision de 7 000 000 $ pour combler ce montant.
M. Claveau: Sauf qu'il reste que cela peut être
transformé en mesures incitatives pour aider les compagnies à
faire des immobilisations, de la même façon ou d'une façon
compensable pour la disparition de l'autre programme.
M. Savoie: C'est exact. Cela peut jouer à ce niveau
également. Étant donné que la nouvelle loi est une mesure
incitative, c'est un montant qu'on met de côté également.
Le crédit de droits permet d'obtenir plus rapidement la valeur fiscale
d'un investissement. Dans ce sens, c'est une mesure incitative qui, je crois, a
été bien reçue par l'industrie minière et je crois
qu'elle sera grandement utilisée.
M. Claveau: Oui. C'était une demande de l'industrie
minière.
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: Puisqu'on fait allusion aux demandes de l'industrie
minière ou aux intérêts de l'industrie minière,
est-ce que le ministre pourrait nous faire quelques commentaires sur le
document déposé par l'Association des mines de métaux qui
lui faisait un certain nombre de recommandations de toutes sortes concernant la
fiscalité minière, la CSST, etc.?
M. Savoie: Lors d'une première rencontre que j'ai eue avec
l'Association des
mines de métaux du Québec, on m'a demandé si
j'avais des questions. Effectivement, je leur ai demandé ce que
l'association faisait au Québec et, deuxièmement, quels
étaient les problèmes de l'industrie minière. On m'a
répondu par un document que je considère impressionnant dans
lequel est contenu un ensemble de recommandations. Étant donné
que les recommandations font un résumé du texte, en quelque
sorte, et que ces recommandations telles que résumées au
début s'étalent sur quelque quatre ou cinq pages, si vous n'en
avez pas déjà reçu un exemplaire, il me fera plaisir de
vous en transmettre un.
M. Claveau: Je l'ai lu.
M. Savoie: Vous en avez eu un exemplaire. Alors, je l'ai lu et je
trouve que plusieurs des recommandations sont souhaitables et vont dans la
ligne de pensée du nouveau gouvernement en ce qui concerne les
activités minières au Québec.
M. Claveau: Est-ce que ces recommandations font partie de toute
la démarche entreprise dans la préparation d'une nouvelle loi sur
les mines?
M. Savoie: Les recommandations qui sont contenues, étant
donné que cela provient de l'Association des mines de métaux,
seront certainement étudiées. Certaines des considérations
sont déjà prévues dans le projet de loi, mais je ne sais
pas si on sera en mesure de modifier actuellement ce projet de loi pour tenir
compte de tous les éléments; peut-être pourra-t-on tenir
compte de quelques-uns. Il y a un dialogue. Je suis certain que les hauts
fonctionnaires vont s'intéresser particulièrement à ce
rapport.
M. Claveau: Est-ce que vous pourriez déjà nous
indiquer quand vous prévoyez déposer ce projet de loi?
M. Savoie: Le projet de loi devrait être
déposé à la fin de cette session au plus tard.
M. Claveau: Avant l'ajournement des travaux au mois de juin?
M. Savoie: C'est cela, oui.
M. Claveau: Merci. Cela va pour ce programme.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que le programme
11 est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Thérien): Adopté. Nous
allons passer... Oui.
M. Farrah: M. le Président. Le Président (M.
Thérien): Oui.
M. Farrah: Excusez-moi. Combien reste-t-il de temps à la
commission?
Le Président (M. Thérien): En principe, je ne sais
pas s'il y a consentement pour appeler le dernier vote vers 19 h 40 ou 19 h
45.
M. Claveau: Cela va être appelé...
Le Président (M. Thérien): Donc, à peu
près encore dix minutes.
M. Claveau: ...terriblement technique. Une voix: D'accord,
cela va.
Recherche minérale, analyse et essais
Le Président (M. Thérien): J'appelle le programme
12 et je reconnais immédiatement le député d'Ungava. (19 h
30)
M. Claveau: Merci, M. le Président. Dans le dernier
programme, il n'y a pas de modifications énormes et c'est passablement
technique. En ce qui concerne l'élément 1, en 1985-1986, on
prévoyait que 50 % des budgets de cet élément serviraient
au financement d'activités d'analyse, au service d'analyse donné
à des prospecteurs, des compagnies, des individus propriétaires
de claims ou de jalonnement minier. Est-ce que c'est toujours le cas? Est-ce
que ce service va continuer à être donné, d'une
façon aussi intensive ou peut-être même mieux - il faut
l'améliorer - à l'ensemble des prospecteurs?
M. Savoie: Vous partez du programme 12.1, l'analyse
minérale.
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: En 1986-1987, 70 % des crédits de cet
élément de programme serviront à financer
l'activité d'analyse tandis que seulement 30 % qui restent seront
répartis entre la recherche analytique et la recherche en informatique,
et l'instrumentation, seulement 7 %. Au cours de l'année 1985-1986,
au-delà de 45 000 échantillons ont été
analysés impliquant plus de 900 000 déterminations diverses.
M. Claveau: C'est un service qui va encore s'amplifier.
M. Savoie: Nous croyons que c'est un service qui est en
croissance.
M. Claveau: En ce qui concerne les autres 30 % qui restent, la
recherche, entre
autres, est-ce que vous avez des lignes maîtresses, des
orientations, des vues sur ce que devrait être cette recherche?
M. Savoie: C'est sûr que ces gens ont un rôle
à jouer au niveau du fer et ils ont été actifs au niveau
du cuivre. Maintenant, le programme en général apporte un soutien
scientifique et technique à l'industrie minière et
métallurgique. C'est justement dans le but de favoriser la croissance
économique du domaine minier au Québec.
Lorsqu'on parle des 30 % sur la recherche analytique, je crois que le
service jusqu'à maintenant est excellent. Ils savent s'orienter
très bien d'eux-mêmes. D'ailleurs, cela nous amène à
faire une certaine réflexion de notre côté.
M. Claveau: Élément 2. Est-ce que les mandats du
Centre de recherche minérale demeurent les mêmes ou s'il y a des
modifications prévisibles?
M. Savoie: On m'avise qu'il y a quelques modifications, mais je
ne pense pas qu'il y ait une modification substantielle de l'orientation. Votre
question portait sur les orientations, je crois?
M. Claveau: C'est cela.
M. Savoie: II y a des changements. Évidemment, on cherche
toujours à donner un meilleur service et à améliorer la
façon par laquelle on peut rendre ce service. Je ne pense pas qu'il y
ait eu un changement majeur ou draconien.
M. Claveau: En fait, vous ne pensez pas le privatiser.
M. Savoie: Cela, c'est un autre débat. Oui, effectivement,
c'est une chose à laquelle nous avons réfléchi et nous
allons certainement y réfléchir sérieusement cet
été ou au début de cet automne.
M. Claveau: On pourrait entendre parler de privatisation du
Centre de recherche minérale.
M. Savoie: Pas une privatisation, mais certainement, en quelque
sorte, un peu plus de souplesse quant à ses orientations envers le
gouvernement. Là encore, il n'y a pas de décision de prise. C'est
tout simplement au niveau de la réflexion.
M. Claveau: Pour terminer, je voudrais introduire un dossier qui
nous intéresse particulièrement dans le secteur que je
représente, c'est la recherche sur la possibilité de remplacer le
"smeltage" par pyrométallurgie par de nouveaux procédés,
entre autres, l'électrométallurgie. Est-ce que vous avez
l'intention de permettre au groupe de scientifiques qui travaillent
déjà là-dessus de continuer leurs travaux?
M. Savoie: Je pense que j'aimerais cela. Peut-être que M.
Everell peut répondre à cette question. M. Everell est directeur
du Centre de recherches minérales.
M. Everell (Marc-Denis): Depuis trois ans, on fait certains
travaux pour essayer de comprendre les procédés
hydrométallurgiques qui sont intéressants pour les
minérais de votre région. On en est arrivé à
certaines conclusions qui nous amènent à penser que ces
procédés ne sont peut-être pas aussi rentables qu'on
pourrait le penser de prime abord. On est en train d'obtenir les
résultats d'une étude technico-économique et, à la
suite de cette étude technico-économique, on aura un "go, no go"
à savoir si on doit aller plus loin au niveau des recherches ou encore
si on doit se contenter des procédés pyrométallurgiques
qui existent présentement. On devrait avoir des nouvelles au courant de
l'été ou, au plus tard, au début de l'automne.
M. Claveau: Dans une rencontre que vous avez eue
dernièrement à Chibougamau, en présence du Dr Ghali et du
Dr Nagamori, il a été largement question du problème et un
élément qui était déterminant à la suite des
travaux du Dr Ghali était de savoir si les compagnies minières
décidaient de s'impliquer, pour une part, au financement de ces travaux
et, advenant le cas, qu'il serait éventuellement possible d'avoir des
fonds pour continuer les travaux, entre autres, sur tout l'aspect de la
récupération de l'or dans les liqueurs de thiourée. Est-ce
que vous prévoyez qu'il sera passible de continuer ces recherches?
M. Everell: Dans ce genre de projet scientifique, il y a eu des
progrès qui ont été faits avec le professeur Ghali. II
reste qu'on doit regarder les problèmes économiques de ces
procédés. On est en train de le faire présentement et,
à la suite des résultats qu'on obtiendra au courant de
l'été ou au plus tard, au début de l'automne, on sera en
mesure de décider si on continue. Si on continue, on veut continuer avec
l'appui des entreprises minérales de la région. On ne veut pas -
d'ailleurs, c'est une politique du Centre de recherches minérales -
entreprendre des travaux seulement sur une base de financement gouvernemental.
On veut avoir une participation financière des entreprises à
l'appui des travaux pour faire en sorte que, si les travaux aboutissent, ils
soient plus facilement transférés à l'industrie pour
utilisation.
Le Président (M. Thérien): J'inviterais
le député d'Ungava à conclure.
M. Claveau: Cela complète ma période de questions.
Je remercie M. le ministre ainsi que ses adjoints et les fonctionnaires de son
ministère pour toute l'aide et la collaboration qu'ils nous ont
apportées pour éclaircir l'ensemble des données qui nous
étaient déposées pour l'étude des crédits.
Je suis satisfait des réponses et de la collaboration et j'espère
que, l'an prochain, nous aurons plus de temps pour en discuter plus à
fond.
Le Président (M. Thérien): Juste avant de conclure,
est-ce que le programme 12 est adopté?
Une voix: Adopté
Le Président (M. Thérien): Adopté. Je veux
aussi remercier les deux ministres et le député d'Ungava pour
leur collaboration. La commission suspend ses travaux jusqu'à 20
heures.
(Suspension de la séance à 19 h 38)
(Reprise à 20 h 12)
Crédits du Développement
technologique
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La Commission de l'économie et du travail est réunie pour
débuter ses travaux et le mandat de la commission est de procéder
à l'étude des crédits budgétaires du
ministère du Développement technologique, c'est-à-dire le
programme 4 des crédits budgétaires du ministère de
l'Éducation et du ministère de l'Enseignement supérieur et
de la Science pour l'année 1986-1987, selon l'ordre reçu de
l'Assemblée le 27 mars.
Je demanderais au secrétaire d'annoncer la liste des membres de
la commission et des remplacements. S'il y a consentement des deux
côtés, il y aura un remplacement à effectuer.
Est-ce qu'il y a consentement pour effectuer le remplacement?
Une voix: Consentement.
Le Secrétaire: M. Gauthier (Roberval) est remplacé
par Mme Blackburn (Chicoutimi) et M. Maltais (Saguenay) est remplacé par
Mme Dougherty (Jacques-Cartier).
Le Président (M. Desbiens): Merci.
Est-ce qu'il a des propositions concernant l'organisation des travaux de
la commission pour ce soir? Nous devons siéger jusqu'à 22 h 30.
Nous sommes presque rendus à 40. Est-ce que vous avez convenu d'une
façon de procéder? H n'y a pas de proposition?
Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Ce que nous avons convenu tout à l'heure,
c'est que les ministres responsables du développement technologique,
pour leur part, fassent une présentation et ensuite une réplique.
Après nous pourrons aborder des questions d'ordre général.
Ensuite, nous aborderons le programme 4 par élément.
Le Président (M. Desbiens): Cela va. C'est l'entente qui a
eu lieu. Les deux ministres s'expriment d'abord. C'est bien ce que je
comprends"?
Une voix: À l'intérieur des deux heures et demie,
M. le Président. M. Ryan...
Le Président (M. Desbiens): D'accord. Alors...
M. Parent (Bertrand): M. le ministre de l'Éducation a dit
qu'il voulait prendre deux heures et quart.
Mme Blackburn: Une heure et quart...
Une voix: ...que cela va être très
intéressant.
Le Président (M. Desbiens): J'ai bien compris. Mme la
députée de Chicoutimi, je répète ma question. C'est
bien entendu que ce sont les deux ministres qui s'expriment...
Mme Blackburn: Oui, ensuite...
Le Président (M. Desbiens): ...en ligne, l'un après
l'autre.
Mme Blackburn: Oui, je pense que comme cela concerne la
même question... ensuite nous réagirons.
Le Président (M. Desbiens): Je demanderais au ministre de
l'Éducation, en premier lieu, de procéder à sa
déclaration d'ouverture ou à ses remarques préliminaires.
M. le ministre de l'Éducation et ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Science, M. le député d'Argenteuil.
Remarques générales M. Claude
Ryan
M. Ryan: Je ne sais pas par quel errement de pensée
j'allais commencer en vous appelant M. le ministre, mais je vous appelle M. le
Président. Je me corrige tout de suite en vous signalant qu'il me fait
grandement plaisir de répandre à l'invitation que votre
commission nous a adressée. Je voudrais
saluer de manière spéciale les députés qui
siègent à la commission ce soir. Je remarque que, selon les
constatations que j'ai pu faire en d'autres occasions depuis une couple de
semaines, le côté ministériel est très fortement
représenté, ce qui témoigne de l'intérêt des
députés du côté ministériel pour les
questions reliées au bien commun de la société
québécoise et dont je ne puis que les féliciter. Je
n'adresse pas de blâme à l'Opposition pour sa
représentation numérique moins forte. Je sais qu'elle est
appelée à siéger à de nombreuses commissions en
même temps et qu'elle a beaucoup de travail à faire sur le terrain
pour rattraper le terrain perdu au cours des dernières années, ce
qui ne lui permet pas d'être avec nous tous les soirs.
Cela étant dit, M. le Président, je me permets de faire
une modeste correction à la présentation que vous avez faite. Je
suis ici ce soir non pas à titre de ministre de l'Éducation, mais
à titre de ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science.
Mais je suis très fier de l'autre titre que vous m'avez attribué
également, parce que c'est un titre qui recouvre une partie très
importante de mes responsabilités. Les responsabilités qui
m'incombent et dont nous allons discuter ce soir se rattachent au secteur
science et technologie du ministère de l'Enseignement supérieur
et de la Science, dont les crédits ont déjà fait l'objet
d'un examen à la commission parlementaire de l'éducation au cours
des derniers jours. La section science et technologie et les problèmes
reliés à cette section, en particulier les réalités
du programme 1, Administration, font partie des choses que nous sommes
mandatés pour examiner ensemble, ce soir.
La présence du secteur science et du programme 4 au
ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science - Je vous
préviens toute de suite, M. le Président, qu'après le
présentation que j'aurai faite, mon collège, M. Pierre MacDonald,
ministre du Commerce extérieur et du Développement technologique,
fera une présentation de son côté, également. Je
pense que vous comprendrez mieux notre présence conjointe après
les exposés que nous vous aurons faits et nous serons très
heureux, tous les deux, de nous mettre à votre disposition par la suite
pour les questions que vous voudrez bien nous adresser - découle de la
fusion de l'ancien ministère de la Science et de la Technologie, avec le
secteur Enseignement supérieur, qui fut détaché du
ministère de l'Éducation en décembre 1984,
opération qui fut sanctionnée par la suite par la nouvelle loi,
Loi instituant le ministère de l'Enseignement supérieur, de la
Science et de la Technologie en juin 1985.
Comme je l'ai évoqué la semaine dernière devant la
commission parlementaire de l'Éducation, le ministère de
l'Enseignement supérieur de la Science a été
invité, en décembre dernier, à se départir, en
matière de développement technologique, de certaines
responsabilités dorénavant confiées au ministre du
Commerce extérieur et du Développement technologique. Le
transfert des activités reliées au développement
technologique devrait être complété avant
l'été. II reste à préciser le statut de quelques
éléments de programmes et d'un certain volume de ressources
humaines et financières qui font l'objet d'un transfert. H n'y a rien,
dans ces délais, d'anormal. Je me permets de vous rappeler qu'il a fallu
de 6 à 7 mois pour que s'effectue, l'an dernier, l'essentiel des
transferts entre le ministère de l'Éducation et le
ministère de l'Enseignement supérieur. Je dois vous dire
qu'à mon arrivée au ministère de l'Éducation, il y
avait encore certaines fonctions qui étaient communes. Il y avait encore
certaines fonctions qui n'avaient pas été complètement
transférées à l'autre ministère.
Avant d'énoncer les principes que je suis enclin à retenir
pour nous guider dans le partage des responsabilités, je voudrais,
très brièvement, attirer votre attention sur 3
éléments de réflexion. En premier lieu, ce qu'on appelle
la recherche et développement, on l'appelle communément la "Rand
D", a fait l'objet de définition analytique rigoureuse en maints
endroits et en particulier de la part des organismes compétents de
l'OCDE. Ainsi, on convient maintenant dans l'ensemble des pays
industrialisés que la "Rand D" est constituée de tout un
continuum d'activités qui vont de la recherche fondamentale au
développement industriel et à la démonstration, en passant
par la recherche appliquée.
En second lieu, au Québec, l'exécution d'activités
de la "Rand D" est assurée à 60 % par les entreprises et à
23 % par les établissements d'enseignement supérieur. Le
gouvernement du Québec, comme tel, n'exécute que 2,2 % de la
"Rand D". Encore que l'on doive mentionner qu'il participe dans une proportion
très importante de maintes activités de "Rand D" au niveau des
établissements d'enseignement supérieur ainsi que nous avons eu
l'occasion de le mentionner à la commission parlementaire de
l'éducation ces jours derniers.
En troisième lieu, en vertu de leur vocation, les
établissements d'enseignement supérieur effectuent principalement
de la recherche fondamentale et de la recherche appliquée et
poursuivent, à un degré moindre cependant, les activités
de développement technologique en plus de leur mandat de formation d'une
main-d'oeuvre hautement qualifiée.
Je mentionne à titre d'exemple l'existence à
l'École polytechnique de Montréal d'un service qui s'appelle le
Centre de développement technologique. Ceci pour
dire qu'il faut éviter de se laisser prendre au piège des
mots et examiner le contenu des choses et des expressions, surtout quand on
discute de partage des responsabilités dans des domaines aussi complexes
et aussi mouvants que ceux qui nous occupent actuellement.
Jusqu'en décembre dernier, le ministère de l'Enseignement
supérieur, de la Science et de la Technologie assumait des
responsabilités verticales à l'endroit de trois groupes bien
distincts. Tout d'abord à l'endroit des chercheurs et des organismes de
recherche de l'enseignement post-secondaire envers lesquels il lui appartient
toujours d'exercer la responsabilité gouvernementale globale.
Deuxièmement, les organismes voués à la diffusion
de la culture scientifique et technique - cette dernière fonction en
étant une surtout d'éducation populaire - constituent en quelque
sorte une prolongation de la responsabilité première du
ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science.
En troisième lieu, les entreprises, en vue de favoriser le
développement de l'emploi scientifique et de la capacité
québécoise de recherche industrielle, relevaient aussi de
relations très développées avec le ministère de
l'Enseignement supérieur, de la Science et de la Technologie dans la
configuration qu'il avait jusqu'à la formation du nouveau gouvernement
en décembre dernier.
Dorénavant, en se délestant de ses responsabilités
en matière de développement technologique, le ministère de
l'Enseignement supérieur et de la Science cessera d'intervenir
directement auprès des entreprises où loge l'essentiel de cette
activité. Les responsabilités qu'il assumait à cet
égard et qu'il partageait d'ailleurs avec plusieurs autres
ministères à vocation économique et technique - pour
mentionner des exemples, le MAPAQ, le ministère de l'Énergie et
des Ressources, le ministère de l'Industrie et du Commerce, le
ministère des Communications - passeront donc désormais au
nouveau ministère du Commerce extérieur et du
Développement technologique.
Dans le cadre de son activité, le MES continuera d'établir
des contacts avec les entreprises afin de tenir compte de certains besoins
particuliers, notamment en ce qui a trait à la formation de la
main-d'oeuvre. Il n'est pas question qu'il se divorce complètement des
entreprises à une époque où l'on insiste de plus en plus
sur la nécessité de contacts étroits entre le
système d'enseignement à tous les niveaux, le monde de la vie
économique et en particulier, le monde de l'entreprise. Lorsqu'il
s'agira de programmes visant à promouvoir les activités de
recherche et de développement technologique à l'intérieur
des entreprises ou centrées sur les entreprises, à ce
moment-là, évidemment, la division qui a été faite
en décembre dernier entraîne que ce type d'intervention
gouvernementale s'en ira du côté du ministère du Commerce
extérieur et du Développement technologique.
Plus précisément, comme j'ai eu l'occasion d'en traiter
devant la commission parlementaire de l'éducation, les principes du
partage qui reste à compléter, comme vous le verrez un petit peu
plus tard, me paraissent être les suivants:
Premièrement, les activités reliées à
l'approfondissement et è la diffusion des connaissances scientifiques
doivent relever du ministère de l'Enseignement supérieur et de la
Science.
Deuxièmement, les activités de recherche ayant lieu
exclusivement ou principalement dans les universités, dans les
collèges et dans les centres de recherche doivent relever de
l'Enseignement supérieur et de la Science, y compris des
activités de recherche qui sont sous la responsabilité
d'institutions universitaires ou para-universitaires et dont la mission peut
inclure des recherches qui visent des apports nouveaux pour l'industrie. On
étudiait, par exemple, l'autre jour, un projet qui a été
mis de l'avant par l'École polytechnique -probablement par son Centre de
développement technologique, je n'en suis pas sûr cependant - et
qui vise à mettre au point une nouvelle technologie dans le domaine des
ressources hydrauliques. Évidemment, cela est appliqué à
des entreprises industrielles mais la source, le lieu principal de cette
activité, est à l'École polytechnique. Un principe que je
pense essentiel dans ces choses, c'est qu'il ne faut pas qu'une même
institution relève de deux, trois ou quatre autorités
différentes parce qu'à ce moment-là ce sera la confusion.
Il peut arriver que, sous sa structure générale et à
l'intérieur du cadre juridique qui lui a été donné,
elle ait des relations avec d'autres organismes. C'est absolument normal,
surtout pour les institutions d'enseignement supérieur. Mais il faut
qu'une institution relève d'un ministère, d'une autorité,
et nous croyons que les institutions d'enseignement supérieur et les
collèges, à moins que les termes ne veuillent pas dire
grand-chose, doivent continuer à relever du ministère de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
En troisième lieu, les activités de recherche ayant lieu
exclusivement ou principalement dans l'industrie ou sous la
responsabilité de l'industrie ou d'organismes créés ou
maintenus principalement par cette dernière doivent relever du
ministère du Commerce extérieur et du Développement
technologique ou, selon la volonté du gouvernement, en particulier du
chef du gouvernement, d'un autre ministère compétent. Par
exemple, le CRIQ, le Centre de recherche industrielle du Québec, qui
est
impliqué au plus haut point dans le développement
technologique, relève toujours, selon la volonté du premier
ministre, du ministère de l'Industrie et du Commerce. C'est un
problème. La question se pose comme cela. Il y a d'autres
activités dans le domaine du développement technologique qui
peuvent relever du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation. En tout cas, pour l'essentiel, en ce qui nous touche, c'est une
ligne qui me paraît féconde pour aider à clarifier la route
de l'avenir.
Quatrièmement, les activités de recherche reposant sur une
étroite association entre l'université et l'industrie doivent
relever principalement de l'un ou l'autre ministère, selon que la
majorité des ressources humaines et financières
nécessaires à leur déploiement proviennent des
réseaux de l'enseignement, de l'industrie ou d'autres ministères
compétents. Ici, nous laissons de la marge pour la fluidité des
situations. Il peut arriver qu'à un stade X de son développement
une forme d'activité ou un service soit davantage dépendant des
apports qui lui viennent du monde de l'enseignement et qu'à un stade Y
de son développement il soit davantage dépendant de sa relation
qui s'est développée progressivement avec le monde de
l'entreprise ou de l'industrie. Cela peut entraîner la
nécessité de réexaminer des statuts à mesure que le
développement que connaît un organisme entraîne des contours
nouveaux.
Cinquièmement, dans toute activité où sont
présents à la fois les dossiers du développement
technologique et les dossiers de recherche scientifique, une étroite
liaison doit être assurée entre les ministres responsables
même si la responsabilité des dossiers doit relever dans chaque
cas d'un ministère nettement identifié. Je crois pouvoir vous
donner un exemple intéressant de ceci. L'entente auxiliaire
Canada-Québec en matière de science et de technologie qui
comporte des déboursés d'au-delà de 100 000 000 $ pour les
cinq prochaines années, par son nom même comporte un volet science
et un volet technologie. Mais nous avons examiné le contenu pratique de
cette entente et du genre de programme auquel elle peut donner naissance. Nous
avons conclu que le pondus, le poids de la preuve que nous avions devant nous
inclinait plutôt vers un transfert au ministère du Commerce
extérieur et du Développement technologique parce que le genre
d'activités qui vont émaner de cette entente sont plutôt
des activités qui vont se dérouler en étroite connexion,
avec l'entreprise. Conformément à ces principes et à titre
d'exemple, en plus de celui que je viens de mentionner, des dossiers comme
celui de l'AQVIR, familière à tous ceux qui sont ici, j'en suis
sûr, l'Agence québécoise de valorisation industrielle de la
recherche, la partie industrielle du programme de soutien à l'emploi
scientifique - nous en parlerons plus tard, j'imagine, dans nos
échanges, quand on voudra nous poser des questions sur ces programmes ou
des critiques - et Bio-Méga, cette entreprise qui a reçu la
mission de regrouper les employés qui étaient dans les services
de recherche de Ayerst, McKenna qui ont fermé il y a une couple
d'années, passeront bientôt sous la responsabilité du
ministre du Commerce extérieur et du Développement
technologique.
Je voudrais illustrer ceci en disant que, sur les crédits de 55
558 000 $ du programme 4 que vous trouvez dans votre livre des crédits,
environ 31 538 $, 31 000 000 $ - j'allais commettre une véritable
hérésie, chers collègues - environ 31 538 000 $, soit plus
d'à peu près 55 %, seront transférés au
ministère du Commerce extérieur et du Développement
technologique en 1986-1987. (20 h 30)
Je voudrais dire un mot des compressions. Comme les transferts n'ont pas
été complétés encore, cela explique que je prenne
la parole le premier, vu qu'on a rangé ces crédits comme relevant
de l'autorité du ministre de l'Enseignement supérieur et de la
Science. Tout cela est très près d'être
complété, tout ce qui a été mentionné est
très près d'être complété. Si on peut avoir
la collaboration des organismes compétents du gouvernement, le Conseil
exécutif et le Conseil du trésor, cela ne devrait pas tarder.
Le programme 4, comme tous les autres programmes du ministère, a
apporté sa contribution nécessaire à l'effort de
compressions du gouvernement. Les compressions s'élèvent, dans ce
cas-ci, à 5 400 000 $ et se répartissent comme suit: 1 400 000 $
de compressions par l'abolition du programme d'été des
étudiants stagiaires en science et technologie dans les entreprises. Ce
programme d'été fonctionnait depuis à peu près
trois ans, si mes souvenirs sont bons. Nous avons constaté qu'il faisait
double emploi avec le programme fédéral Défi '85,
reconduit en 1986 avec un budget d'environ 37 000 000 $ pour le Québec,
c'est-à-dire un budget infiniment supérieur à celui que
nous pouvions déployer pour les mêmes fins.
Devant cette énorme disproportion, nous avons constaté
que, autant valait que le Québec, pour cette année, fasse un
effort de compressions et retienne pour d'autres fins les sommes qui auraient
pu être employées là d'une manière très
utile, par ailleurs.
Une compression de 1 200 000 $ a été
réalisée par l'abrogation des lettres patentes et l'abandon avant
même son démarrage du Centre québécois de recherche
sur la bureautique et les organisations.
Finalement, une compression de
2 800 000 $ est réalisée par la mise en veilleuse du
projet de la Maison des sciences et des techniques de Montréal. Au sujet
de ce projet, j'aurai l'occasion, si les députés soulèvent
des questions à ce sujet, de fournir les explications que l'on voudra
requérir.
Maintenant, je continue en parlant un petit peu des orientations
1986-1987. La nouvelle situation permettra au secteur science du
ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science
d'intensifier ses efforts visant à favoriser la contribution des
réseaux de l'enseignement supérieur au développement
scientifique et technologique du Québec, notamment en poursuivant et en
évaluant les expérimentations en cours pour favoriser la liaison
entre les établissements postsecondaires, le monde du travail et de la
production.
Ces établissements jouent, en effet, un rôle clé
dans la formation de la main-d'oeuvre hautement qualifiée. Ici, comme
ailleurs, ils peuvent servir de point d'appui pour de fructueuses initiatives
de recherche coopérative et de transfert de connaissances et de
technologies vers les milieux socio-économiques. C'est leur rôle
de cultiver et de développer dans des conditions spéciales qu'on
trouve dans les milieux universitaires.
Le développement de la recherche obéit largement à
une dynamique proprement scientifique. Les domaines de savoir nouveau
apparaissent, des problématiques originales émergent, des
approches pluridisciplinaires s'imposent de plus en plus. Il va de soi que les
ferments de cette activité trouvent leur milieu premier naturel au sein
de la recherche universitaire. Ce sera notamment l'un des rôles du
secteur science, aux fins de favoriser l'épanouissement et
l'exploitation de ces dynamiques nouvelles dans les réseaux de
l'enseignement postsecondaire, d'analyser les courants nouveaux, de conduire
des études prospectives et d'animer l'activité
ministérielle.
Enfin, les transformations induites par le développement
scientifique et technologique entraînent nécessairement
d'importants réaménagements dans l'organisation du travail et les
habitudes de vie. Nous devons avoir comme objectif, tout en favorisant la
modernisation du Québec, d'apprendre à maîtriser de plus en
plus efficacement les facteurs de changements et leurs incidences. Dans une
société démocratique, cette maîtrise passe
nécessairement et avant tout par la sensibilisation de la
collectivité à ces réalités, par la diffusion de la
culture scientifique et technique. Dans cette perspective, le secteur science a
la responsabilité de promouvoir, avec la collaboration de tous les
partenaires, des réseaux d'enseignement mais aussi avec les associations
de vulgarisation et de loisir scientifique, un puissant effort
d'éducation populaire.
Donc, formation de la main-d'oeuvre hautement qualifiée,
développement de la recherche dans les réseaux,
expérimentation et action évaluative en matière de
transferts et connaissances spécialisées, diffusion de la culture
scientifique et technique. Telle est la mission du ministère de
l'Enseignement supérieur et de la Science comme elle m'apparaît en
ce qui a trait au développement scientifique et technique à la
lumière du partage nouveau d'attributions et de responsabilités
qui découlent de la formation du nouveau gouvernement du Québec
en décembre dernier. Je vous remercie.
Le Président (M. Desbiens): Merci. M. le ministre du
Commerce extérieur et du Développement technologique, vous avez
également une déclaration préliminaire.
M. Pierre MacDonald
M. MacDonald: Oui, je vous remercie. J'aimerais m'associer aux
bons voeux de remerciements et d'expression de gratitude que M. Ryan a eus
à l'égard de la députation des deux côtés de
la table. J'aimerais entamer immédiatement ma présentation.
Le 12 décembre dernier, le premier ministre, M. Robert Bourassa,
traduisait une volonté politique très claire d'arrimer le
développement technologique au Commerce extérieur, un
ministère à vocation économique, en regroupant ces deux
vocations au sein d'un même ministère. Les raisons d'un tel
arrimage sont nombreuses et je n'en signalerai que quatre.
Le Québec est présentement un faible producteur de
technologie. Moins de 1 % sur le plan mondial. Ce chiffre ne dit
peut-être pas grand-chose, mais dirait plus si on le mettait en relation
avec les États-Unis qui, dans l'ensemble, produisent plus que 50 % ou
même la région immédiate de Boston où on retrouve un
peu plus de 23 %. Par conséquent, notre stratégie face à
ce secteur doit être réalisée par une combinaison de
développement technologique autochtone et une importation de technologie
existante, activité déjà réalisée au
ministère. Deuxièmement, il faut orienter notre approche face au
développement technologique en fonction des besoins des industriels,
c'est-à-dire sur la base de "market pull" et en tenant compte des
avantages comparatifs de nos compétiteurs étrangers.
Troisièmement, notre technologie québécoise doit
être exportée rapidement afin de générer des fonds
pour continuer son développement. Enfin, si nous pouvons stimuler le
développement technologique autour de nos secteurs de pointe à
l'exportation via les grandes entreprises, nous nous assurons d'un
marché suffisamment vaste pour en assumer les coûts de
développement.
Je vous assure ici que toute mon action
au ministère du Commerce extérieur et du
Développement technologique aura pour but d'arrimer de plus en plus le
développement technologique au Commerce extérieur, qui est
appelé à devenir la pierre angulaire du développement du
Québec.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, notre gouvernement
considère que le développement technologique est une des
clés majeures du développement économique du
Québec- Permettez-moi de citer à cet égard un extrait du
discours inaugural présenté par la vice-première ministre,
Mme Lise Bacon. "L'univers de la technologie sera au coeur des
préoccupations du gouvernement. La concertation des efforts du
gouvernement, de l'entreprise et de l'université, la stimulation de la
recherche et de l'innovation technologique et la diffusion de technologies de
pointe constitueront les éléments principaux de l'action
gouvernementale. Science, recherche et développement, ce seront
là des réalités de l'avenir pour le Québec."
Je peux vous assurer que cette intention ne restera pas lettre morte
puisque le Québec dispose déjà d'une politique
technologique. En effet, le premier ministre lui-même a tracé la
voie à suivre dans son livre "Le défi technologique". Il y
décrit notamment comme suit l'impact que le développement
technologique a eu aux États-Unis. "Des milliers d'emplois, des
centaines d'entreprises et une structure renouvelée; ce n'est pas un
mirage. La haute technologie a fait la différence (aux
États-Unis). D'autres ont relevé le défi. Pourquoi pas
nous?"
Le développement technologique est donc une des priorités
actuelles du gouvernement. Il sera une des deux priorités de mon
ministère au même titre que le commerce extérieur. Plus que
jamais, en effet, les chances d'avenir des entreprises
québécoises sont liées au développement de la
recherche et à la maximisation de l'innovation technologique.
Productivité et excellence rendront nos entreprises plus
compétitives sur les marchés internationaux. C'est notamment par
le développement technologique que nous pourrons augmenter le commerce
extérieur: autre preuve du nécessaire arrimage Commerce
extérieur/Développement technologique.
L'introduction de nouvelles technologies dans nos différents
secteurs industriels nécessitera une main-d'oeuvre de plus en plus
qualifiée ou encore le recyclage de la main-d'oeuvre existante. Il
s'agit là d'un des problèmes complexes auxquels je suis
très sensible. Les technologies nouvelles sont déjà source
de bouleversement dans l'organisation du travail. Seule une stratégie
concertée de la part des ministères concernés permettra de
bien cerner ce problème et de lui apporter les solutions
appropriées.
Sans être exhaustif et sans entrer dans les détails, je
peux identifier en ce moment au moins six grandes orientations que nous
donnerons à notre action en matière de développement
technologique. La trame de fond de nos interventions sera simple. Nous
tenterons dans toute la mesure du possible d'agir comme catalyseurs
plutôt que comme promoteurs. Notre rôle consistera notamment
à créer les conditions favorables à la diffusion et
à l'implantation des nouvelles technologies dans les secteurs
traditionnels de notre industrie, et à la création d'entreprises
de haute technologie. Toutes les fois que cela sera requis, nous
n'hésiterons pas à nous associer avec des partenaires du secteur
privé ou académique pour assurer le succès des projets
prometteurs. À titre de ministre responsable du développement
technologique, je favoriserai la consultation et la concertation des efforts du
gouvernement dans ce domaine pour éviter le dédoublement inutile
de programmes.
Augmenter la part de notre produit intérieur brut investi en
recherche et développement, première grande orientation. Le
Québec investit peu en recherche et développement. De fait, il ne
consacre qu'environ 1 % de son produit intérieur brut aux
activités de recherche et de développement. C'est
inférieur à la moyenne canadienne, qui se situe à environ
1,3 %, et bien en deçà de celle de l'Ontario à 1,7 %. Par
rapport aux autres pays de l'OCDE, c'est en moyenne deux fois moins. Il y a
lieu de corriger cette situation. Je propose donc comme objectif
général d'amener le Québec à investir 1,5 % de son
PIB en recherche et en développement. Je suis persuadé qu'un tel
objectif peut être atteint si nous réussissons à
créer un climat d'"entrepreneurship" technologique au Québec,
notamment en favorisant une meilleure concertation entre les gouvernements et
les entreprises, en privilégiant l'impartition au secteur privé
d'activités publiques de recherche et en harmonisant nos mesures
fiscales et nos subventions destinées à la recherche et au
développement afin d'accroître leur efficacité.
La recherche industrielle. Le Québec consacre déjà
une part substantielle de son PIB au financement de la recherche universitaire:
environ 0,30 %. Cela se compare avantageusement à la situation
observée dans les pays de l'OCDE. Mais c'est en matière de
recherche industrielle que nous accusons un sérieux retard sur nos
concurrents. C'est donc vers un accroissement des activités dans ce
secteur que portera notre action. À cet égard, nous favoriserons
la mise en place d'une stratégie de faire-faire, c'est-à-dire que
le gouvernement devra faire effectuer par le secteur privé les
activités de recherche et de développement qu'il fait
actuellement. Notre attitude devrait ainsi servir d'exemple aux
grandes entreprises dont le rôle est tout aussi important que
celui du gouvernement en cette matière. Une telle mesure permettra au
secteur privé d'acquérir l'expertise requise à son
développement. Mais, de plus, elle facilitera l'éclosion d'un
véritable "entrepreneurship" technologique.
Les nouvelles technologies créeront des emplois pour les
Québécois. Cependant, cette création nouvelle d'emplois
passe d'abord par la création d'entreprises de haute technologie. C'est
ainsi que se sont développées les régions de haute
technologie aux Etats-Unis. La création de nouvelles entreprises dans le
domaine de la haute technologie requerra une masse de capital de risque plus
important. Le gouvernement dispose déjà d'outils dans ce domaine.
L'AQVIR, une corporation publique, a reçu, par exemple, du gouvernement
le mandat de promouvoir l'innovation technologique et de valoriser la recherche
à des fins industrielles. Depuis le début de ses
activités, l'AQVIR a investi plus de 14 000 000 $ sous forme de capital
de risque dans des projets de recherche et de développement. La SDI,
sous la responsabilité de mon collègue, le ministre de
l'Industrie et du Commerce, a investi 38 000 000 $ dans des projets de haute
technologie. (20 h 45)
Je crois cependant qu'une révision des lois fiscales pourrait
permettre d'accroître la part du secteur privé dans ce domaine.
À cet égard, le ministère entend saisir le comité
Séguin, chargé de revoir les politiques fiscales
québécoises, des problèmes liés à la
disponibilité de capital de risque. Des solutions à ce
problème devraient permettre d'en augmenter la masse. Par exemple,
pourquoi pas un REA spécifique aux entreprises de haute technologie?
Cependant, il convient déjà de souligner des initiatives
nouvelles qui vont dans ce sens. Dans son plan quinquennal, Hydro-Québec
investira, sous forme de capital de risque, pour la création
d'entreprises de haute technologie. Également, des associations avec des
capitaux étrangers sont à l'étude.
Outre le capital de risque, la création d'entreprises de haute
technologie requiert souvent la présence de milieux propres à
leur développement. Le ministère se propose donc d'évaluer
la pertinence d'implanter des incubateurs d'entreprises ou des parcs
technologiques. Ces dispositifs ont été utilisés ailleurs
et ont permis la création de centaines de petites et moyennes
entreprises. Encore ici, le secteur privé sera amené à
jouer un rôle important. Des initiatives privées sont
déjà en gestation. Par exemple, le projet d'un centre
d'initiative pour la haute technologie à Montréal,
parrainé par M. Raymond Cyr, le président de Bell Canada.
Les transferts de technologies. Le
Québec est un faible producteur de technologie à
l'échelle mondiale. Je l'ai mentionné, c'est moins de 1 %. C'est
donc dire que le développement de la technologie doit s'appuyer sur une
stratégie de transferts de technologies qui servira autant nos secteurs
traditionnels que nos secteurs en pleine émergence. L'importation des
technologies est actuellement considérée par les pays
industrialisés comme une véritable méthode d'exploitation
des marchés étrangers. À cet égard, il importe de
souligner que seuls les États-Unis et le Royaume-Uni réussissent
à dégager un excédent en matière de transferts de
technologies. De façon à approfondir notre connaissance des
technologies étrangères, nous entendons tirer pleinement profit
des efforts de nos conseillers économiques en poste à
l'étranger en les jumelant aux conseillers technologiques en poste dans
les ambassades canadiennes et en y rajoutant également, lorsque les
moyens nous le permettront, nos propres conseillers en matière de
technologie.
J'ai déjà eu l'occasion de discuter de cette question avec
mon homologue fédéral, M. Frank Oberle, le ministre d'Etat
chargé des Sciences et de la Technologie, de qui j'ai reçu un
accueil chaleureux. Comme vous le savez, la situation géographique du
Québec le place à la portée d'un bassin important de haute
technologie, celui que j'ai mentionné précédemment, la
région de Boston. Dans son livre, M. Bourassa reprenait une idée
lancée par le COPEM de créer un corridor technologique entre les
deux villes. Il s'agit d'une proposition intéressante que nous entendons
étudier avec la ville de Montréal. Cette proposition pourrait
d'ailleurs être reprise dans le cadre de la Conférence des
gouverneurs et des premiers ministres de l'Est du Canada qui tenait d'ailleurs
récemment un symposium sur la haute technologie à
Montréal.
Ces initiatives devraient bénéficier tout d'abord aux PME
québécoises en leur facilitant l'accès aux nouvelles
technologies. Elles permettront, de plus, de tirer le maximum de profit des
programmes gouvernementaux, notamment le programme de soutien à l'emploi
scientifique qui vise à doubler le personnel scientifique et technique
de nos PME.
Les liaisons si importantes universités-entreprises. Les
universités ont un rôle crucial à jouer en matière
de développement technologique. Effectuant des recherches en amont,
elles sont le lieu de progression du savoir et de formation de
spécialistes de deuxième et troisième cycles. Cependant,
une quantité encore trop faible des résultats des recherches
universitaires trouvent leur débouché dans les entreprises. Je
souhaite que se crée une véritable complicité
gouvernement-secteur privé-universités pour
que s'intensifient les liaisons entre chacun de ces groupes. J'ai
déjà eu l'occasion de mesurer la qualité de ces liaisons
dans le domaine de la micro-électronique. Le projet d'un centre
d'initiative en haute technologie mentionné plus tôt pourra certes
servir de catalyseur à cet égard.
L'harmonisation des programmes. Au cours des dernières
années, le gouvernement du Québec a développé de
nombreux programmes d'aide financière à la recherche et au
développement. Certains font déjà double emploi ou sont
complémentaires avec les actions menées par le gouvernement
fédéral. Dans le cadre de l'Entente auxiliaire
Canada-Québec sur le développement scientifique et technologique,
nous avons déjà prévu d'harmoniser nos programmes
respectifs. Cette harmonisation de nos programmes avec ceux du gouvernement
canadien servira de base à une revue des programmes
québécois. Il nous faut éviter absolument les
dédoublements et les gaspillages inutiles.
À titre de ministre responsable du Développement
technologique, je favoriserai aussi la consultation et la concertation des
ministères en matière de politique technologique afin de nous
assurer qu'il n'y ait pas de dédoublement d'efforts et de multiplication
inutile des programmes. Pour être efficace, la politique de
développement technologique du Québec devra être
cohérente et orchestrée. J'entends donc collaborer avec mes
collègues des autres ministères à cet égard.
Mesdames, messieurs, j'ai la conviction que la mise en vigueur des
orientations préconisées par le gouvernement du Parti
libéral en matière de développement technologique se
traduira par un essor considérable dans ce domaine et,
conséquemment, par la création d'emplois permanents pour toutes
les régions du Québec. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Merci. Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Jeanne L. Blackburn
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. Peut-être
avant de débuter, quoique je vais essayer de prendre un peu moins de
temps, sinon il ne nous en restera plus pour faire un peu d'éclairage ou
compléter l'éclairage que vous avez tenté de nous apporter
sur les motifs qui ont amené la division de la science et de la
technologie... Je voudrais d'abord commencer par saluer les membres de la
commission et les remercier d'avoir accepté que je puisse participer
comme membre à cette commission, saluer les ministres et
également les fonctionnaires qui les accompagnent.
Je ne ferai pas une longue présentation, parce que j'ai
déjà eu l'occasion, en commission parlementaire de
l'éducation, de faire part un peu de notre étonnement face
à la décision gouvernementale de scinder la science et la
technologie et de les rattacher à deux ministères
différents. Cela nous a semblé, au moment où cela s'est
passé, un geste improvisé et je dois dire que, ce soir, une fois
la décision prise, on est en train d'établir le "rationnel". Je
trouve que ça peut constituer quelque chose d'intéressant, mais
je dois vous avouer que je ne suis pas encore complètement convaincue.
On se rappellera que cette décision a été faite
déjà en décembre par le biais d'un décret. Le
ministre de l'Education nous disait qu'il n'y avait rien d'étonnant au
fait qu'on n'ait pas réussi à faire complètement le
transfert des ressources et à diviser les responsabilités alors
que ça nous avait pris six ou sept mois à le faire pour la
division à l'Enseignement supérieur et l'Éducation. 11
faut dire que cela impliquait quand même un peu plus de ressources
humaines.
Il me semble, même en écoutant les exposés des deux
ministres, que le gouvernement n'a peut-être pas évalué
toutes les conséquences de sa décision sur le plan de la
cohérence et de la politique de développement scientifique et
technologique. On se rappellera que la fusion du ministère de la Science
et de la Technologie à l'Enseignement supérieur répondait
à des objectifs très précis. Elle visait, entre autres,
à permettre le renforcement de liaisons, la création de ponts
entre l'université et l'entreprise, à la fois en ce qui concerne
la main-d'oeuvre qualifiée et le développement de la recherche,
à établir ce qu'on avait longtemps déploré comme
quelque chose qui était inexistant, c'est-à-dire des rapports
plus étroits entre l'université, la recherche et le monde de
l'industrie. Cela nous semblait être une voie fructueuse, compte tenu,
particulièrement, des retards que le Québec accusait en ce
domaine. En somme, on pensait qu'en faisant chapeauter ça par un
même ministère la coordination entre les efforts de
développement scientifique et technique avec nos institutions
d'enseignement supérieur devait être plus efficace et plus
fructueuse. Dans sa présentation, le ministre du Commerce
extérieur nous dit: On va travailler au développement d'une haute
complicité dans le développement technologique,
c'est-à-dire entre le gouvernement, l'industrie et les
universités. Il me semble que ça va comme un peu en contradiction
avec la décision qui a été prise. La meilleure
façon de développer cette haute complicité, est-ce que ce
n'était pas vraiment en laissant ces ministères ensemble? Le
gouvernement a décidé de couper la science et la technologie
comme s'il s'agissait d'une poire qu'on peut couper en deux. La ligne de
partage, on a pu le
constater à la suite des deux présentations, entre les
divers éléments, ça n'est pas si simple. C'est si peu
simple qu'à un moment donné on se dit: II faudra à nouveau
s'asseoir ensemble. Je me disais qu'on aurait peut-être dû laisser
cela sur le même fauteuil. On pourra peut-être être plus
convaincu quand on sortira de cette commission.
Je disais tantôt que je m'interroge à savoir si les
critères ont présidé à la décision ou s'ils
viennent expliquer la décision. Il faut rappeler, pour ceux qui sont
moins familiers avec ce genre de structures, comme le rappelait d'ailleurs le
ministre de l'Éducation au commencement de son exposé, que c'est
une expérience relativement récente. On a créé en
1984 le ministère de la Science et de la Technologie et, un an plus
tard, on rattachait Science et Technologie à l'Enseignement
supérieur. L'expérience, somme toute, n'aura pas
été suffisamment longue pour qu'on puisse en tirer des
conclusions. Cela m'apparaît hâtif comme décision. Si,
après quelques années d'expérience, on prenait la
décision que c'est la meilleure voie, je dois dire que nous, de
l'Opposition, aurions probablement mieux compris cette décision.
Par ailleurs, je m'interroge à savoir si le gouvernement a
consulté ses principaux partenaires avant de prendre une telle
décision. Je m'explique. Dans la plupart des pays industrialisés,
le développement technologique est un ministère autonome ou un
ministère rattaché au ministère de l'Enseignement
supérieur, de la Science et de la Technologie ou encore à celui
de l'Industrie et du Commerce. C'est une première mondiale, si je ne me
trompe, qu'on rattache le Développement technologique au Commerce
extérieur. Quand je vous dis que l'exposé du ministre du Commerce
extérieur ne m'a pas complètement convaincue, il me semble
qu'importer ou exporter la technologie cela va tout à fait dans le
mandat du ministère du Commerce extérieur mais, de là
è faire du développement technologique, il me semble que cela
devrait davantage relever du ministère - si tant est qu'il soit
souhaitable de diviser ce ministère - de l'Industrie et du Commerce.
C'est peut-être ce qui explique que, dans sa présentation,
le ministre du Commerce extérieur ait finalement quasiment - on ne
parlera pas de chevauchement -complètement "embarqué" dans les
différents ministères qui s'appellent Industrie et Commerce, en
plus évidemment du sien, celui de l'Éducation et des autres
ministères. Or, il me semble que le partage ne soit pas si facile
à faire et que, lorsqu'on veut parler du développement des PME,
du développement de l'industrie au Québec, il y a
généralement un ministère. C'est un peu ce que je voulais
exprimer. Je ne voudrais pas m'étendre plus longtemps là-dessus,
parce que la temps a passé rapidement. Comme on vient tout juste d'avoir
la ventilation, c'est-à-dire le partage des différentes fonctions
des éléments du programme entre les ministères, et qu'on
n'a pas en même temps un tableau de ce qui était au budget
1985-1986 et ce qui est au budget 1986-1987, vous comprendrez qu'il est
difficile de faire des comparaisons. Il aurait été
intéressant qu'on puisse avoir cela en main pour porter un jugement un
peu plus éclairé par rapport aux décisions qui sont
prises. Est-ce qu'on pourrait avoir un document qui nous donnerait
l'état des budgets, sur deux colonnes, pour 1985-1986 et 1986-1987?
M. Ryan: M. le Président, quand les interventions du
côté de l'Opposition seront terminées, je répondrai
à cela en même temps qu'au reste de l'intervention. Est-ce que
cela va?
Le Président (M. Desbiens): D'accord. Mme Blackburn:
Je me demandais...
M. Ryan: Si vous me donnez la parole maintenant, je vais la
garder une demi-heure.
Mme Blackburn: Cela évite de répondre aux
questions.
M. Ryan: Méfiez-vous de moi.
Mme Blackburn: J'ai vu cela l'autre jour.
M. Ryan: Le lien est souvent facile à établir entre
ce qui a été demandé et ce qu'on veut dire.
Mme Blackburn: Cependant, cela ne souffrirait pas
d'interprétation si on pouvait l'avoir en main. Je me demandais si vous
aviez en main un tableau qui illustre...
M. Ryan: Je vais vous répondre tantôt. J'offre au
président de répondre quand vous aurez terminé votre
intervention.
Le Président (M. Desbiens): En terminant.
Mme Blackburn: C'est ma question, M. le Président. Je
voulais demander aux ministres s'ils avaient en main, l'un ou l'autre, un
tableau qui présente à la fois les dépenses 1985-1986 et
les budgets 1986-1987 pour qu'on puisse être à même de faire
les comparaisons.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que votre intervention
se termine là-dessus, Mme la députée de Chicoutimi?
Mme Blackburn: Oui, merci, M, le Président. (21
heures)
Le Président (M. Desbiens): Comme j'ai bien compris que le
ministre voulait répondre après l'intervention de l'Opposition,
M. le député de Bertrand, vous avez la parole. M. Jean-Guy
Parent
M. Parent (Bertrand): Je vais essayer d'être bref. Il y a
eu des présentations assez longues et élaborées qui ont
été faites par les deux ministres qui donnent un peu leur
matière. J'aimerais aussi saluer tous les députés ici
présents ce soir à cette commission -comme le ministre de
l'Éducation, et le ministre de l'Enseignement supérieur et de la
Science l'a mentionné tantôt - en très grand nombre. Mais
nous, nous sommes ici en qualité. Nous ne sommes pas venus en
quantité.
J'ai beaucoup de préoccupations générales à
la suite des propos du ministre de l'Éducation et du ministre du
Commerce extérieur et du Développement technologique. Par rapport
à ce qui nous a été donné, le partage
théoriquement me semble clair, mais dans la pratique il ne me semble pas
aussi clair. J'imagine MM. les ministres - peut-être en conviendrez-vous
- qu'entre vous vous avez eu des discussions; du moins, je l'espère. Ce
qui me préoccupe au plus haut point comme toile de fond, c'est de savoir
si, d'une part, les utilisateurs, tous ceux qui voudront faire affaire avec le
nouveau ministère du Commerce extérieur et du
Développement technologique, vont pouvoir facilement s'y retrouver. Et
aussi surtout l'aspect promotionnel puisque, lorsqu'on fait des changements
à l'intérieur du partage des responsabilités des
ministères, déjà cela crée beaucoup de
confusion.
Comme l'a mentionné ma collègue de Chicoutimi, je pense
que cette décision du premier ministre de faire ce genre de partage, on
n'est pas ici pour la discuter en long et en large et faire un débat. On
est ici beaucoup plus pour dire: C'est ainsi; maintenant, comment cela va-t-il
fonctionner? Dans ce sens c'est une première. Il est bien sûr que,
déjà, au ministère de l'Industrie et du Commerce -vous le
savez, MM. les ministres - it y a déjà reliée à
l'entreprise, à un souci d'aide à l'entreprise, par
l'intermédiaire d'un organisme qui s'appelle la SDI, la
Société de développement industriel du Québec,
l'administration de programmes en termes de recherche et de
développement. Quant à faire un changement pour jouer le
rôle de catalyseur ou essayer d'amener cela au même endroit, il
eût été souhaitable de l'acheminer' là. Les faits
sont ce qu'ils sont. Comme je l'ai mentionné précédemment,
je suis très préoccupé par la façon dont ce sera
opérationnel et je pense que ce sera là-dessus qu'on va pouvoir
s'expliquer.
Je suis aussi préoccupé, M. le ministre, par les
déclarations du ministre du Commerce extérieur et du
Développement technologique, sur sa vision de la recherche au niveau
universitaire. Je pense que les déclarations qu'il a faites au tout
début de ce mandat ont créé des soubresauts importants par
rapport à son approche au niveau universitaire. On sait que maintenant
ils auront à travailler en étroite collaboration avec le
ministre. Je pense qu'il sera important de clarifier ce point.
L'autre point que vous avez mentionné, M. le ministre du Commerce
extérieur et du Développement technologique, c'est cette faible
part du PIB, le produit intérieur brut, qu'il s'agit d'augmenter. Sur le
fond, je suis tout à fait d'accord. Si on pouvait dépasser 1,5,
je suis de ceux qui vont applaudiraient certainement parce qu'une de nos
faiblesses est là. Cependant, dans la même foulée, vous
avez quand même souligné et reconnu à juste titre qu'il y a
eu beaucoup d'efforts ces deux ou trois dernières années pour
commencer à mettre des mécanismes en marche qui, effectivement,
ont commencé à donner des outils aux gens d'affaires. Le fait est
que, dans "Le défi technologique", pour M, Bourassa, l'actuel premier
ministre, c'est une priorité. J'en suis fort aise, sauf que je me dis:
À ces belles paroles, est-ce que correspond le coffre à outils
nécessaire qui se traduit par des crédits? Y a-t-il une
correspondance entre le discours et les faits? Je pense que c'est ce qu'il va
falloir voir parce que les propos du ministre de l'Éducation, de
l'Enseignement supérieur et de la Science, ainsi que les propos du
ministre du Commerce extérieur et du Développement technologique
sont intéressants. Ces ministres ont une vision intéressante de
l'avenir. Mais, si je regarde les chiffres, en n'ayant peut-être pas
toute la subdivision, je vois quand même qu'il n'y a pas de
croissance.
Donc, si on y accorde une importance, comme on semble vouloir le
mentionner, sur le plan théorique, à partir du "Défi
technologique" et à partir de l'orientation du Parti libéral, du
gouvernement, je pense qu'on devra y faire correspondre les crédits. Car
lorsqu'un gouvernement, quel qu'il soit et vous en conviendrez aussi met
l'accent sur une chose aussi importante que le développement
technologique, comme il met aussi l'accent sur l'exportation - et nous avons eu
l'occasion d'en jaser plusieurs heures hier - il se doit de faire correspondre
cette marque de confiance et cette orientation très forte avec les
crédits nécessaires, ce qui n'est pas le cas, du moins pas
suffisamment. Vous me direz que, dans le cadre des compressions
budgétaires, on a sauvé encore les meubles peut-être, mais
je vous dis que c'est dommage, parce que, si vraiment on veut donner cette
orientation, il va falloir faire correspondre les crédits en
conséquence.
Je termine mes brefs commentaires en disant que les propos du ministre
du Commerce extérieur et du Développement technologique à
propos du rôle qu'il entend jouer ou veut jouer concernant les centres
d'incubation me laissent quelque peu perplexe, parce que j'ai cru comprendre,
après avoir fait l'étude des crédits avec le ministre de
l'Industrie et du Commerce, que c'était de son autorité.
Même qu'après une longue discussion on a pu départager,
entre le ministre délégué aux PME et le ministre de
l'Industrie et du Commerce, qui s'occupait de quoi. Finalement, je pense que le
ministre de l'Industrie et du Commerce est responsable de la mise sur pied des
centres d'incubation au Québec. C'est un dossier qui me tient à
coeur parce que c'est exactement la formule qui a été
développée ailleurs et qui a apporté une augmentation
importante des entreprises: après cinq ans, on passe à un taux de
réussite de 80 % par rapport à 80 % d'échecs dans la
formule qu'on connaît actuellement. Cela a été
expérimenté dans différents pays et aussi aux
États-Unis.
Alors, les propos du ministre à propos des centres d'incubation,
j'aimerais bien sûr qu'il puisse les clarifier parce que, actuellement,
je voudrais éviter qu'on ne parle de double ou de triple emploi
vis-à-vis de différents ministères. On va essayer de
consacrer le plus de temps passible, de façon constructive, à
décortiquer cela pour avoir tous les éléments qu'il faut
pour pouvoir travailler. Je vous remercie.
Le Président (M. Desbiens): Merci, M. le
député de Bertrand. Est-ce qu'il y a d'autres membres de la
commission qui ont l'intention d'intervenir?
M. Leclerc: C'est très clair.
Le Président (M. Desbiens): D'accord. Je constate qu'il
n'y en a pas. M. !e ministre, il paraît que c'est très clair. Mais
vous avez encore d'autres informations supplémentaires. M. le ministre
de l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: Je ne veux pas devancer d'autres membres qui voudraient
parler. S'il n'y a personne qui a levé la main...
Le Président (M. Desbiens): Il n'y a personne qui s'est
manifesté.
M. Claude Ryan (réplique)
M. Ryan: ...je pense que je vais offrir ma collaboration. M. le
Président, je voudrais tout d'abord exprimer mon appréciation
pour la qualité des commentaires que nous avons entendus et qui
témoignent d'un intérêt réel pour les questions que
nous discutons, les questions reliées à la politique gouverne-
mentale en matière de science et de technologie. Certaines critiques ont
été formulées. Nous les accueillons d'autant plus
volontiers que nous les avons prodiguées à loisir pendant
plusieurs années. Nous souhaitons à l'Opposition d'avoir le temps
d'approfondir son style dans ce domaine. Cela s'acquiert avec les années
et non pas avec les semaines.
Cela étant dit, je voudrais relever une couple de points - cela
ne sera pas long -qui ont été mentionnés au cours des
interventions, pour ensuite répondre à la question précise
qui avait marqué la fin de l'intervention de la députée de
Chicoutimî tantôt.
Lorsque le gouvernement a été formé -je vais vous
parler bien franchement - le premier ministre - je ne sais pas comment cela
s'est passé avec M. MacDonald - quand il m'a parlé, il m'a dit:
M. Ryan, j'aimerais vous confier le ministère de l'Éducation et
le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science, mais
j'aimerais que le volet de développement technologique loge au
ministère du Commerce extérieur. J'ai dit: Très bien.
Qu'est-ce que cela veut dire exactement? II m'a dit: Moi, les orientations
générales que je veux suivre, je les ai définies dans la
campagne au leadership que j'avais faite et ensuite dans la campagne
électorale. Je vais compter sur les deux ministres concernés pour
effectuer le partage détaillé des choses. Je sais que vous serez
parfaitement capable de faire cela. Prenez le temps nécessaire pour le
faire comme il faut. Je ne vous donnerai pas de directives jusque dans les
détails.
Je tiens à dire, pour l'information des députés,
que le chef actuel du gouvernement n'est pas un homme qui va dicter ses
volontés jusque dans les détails, même au risque parfois de
se faire accuser de n'être pas le planificateur le plus grand que le
Canada ait jamais connu. Je pense que ce n'est pas cela qu'on veut à la
tête du gouvernement actuellement. On veut un homme de bon sens, un homme
d'écoute, un homme d'harmonie et de conciliation. C'est dans cet esprit
que le premier ministre nous a proposé ce partage des
responsabilités que nous avons accepté tous les deux puisque nous
avons accepté d'être ministres. À partir de ce moment,
comme on dit en bon français: "The ball was in our court", la balle
était dans notre jardin, à nous. Il s'agissait pour nous de
déblayer le terrain en prenant le temps nécessaire et en
regardant les choses de la manière la plus objective possible pour le
bien général du Québec. C'est ce que nous avons fait
depuis notre entrée en fonction. Je crois que très bientôt
l'oeuvre sera terminée, au moins pour l'avenir prévisible, quitte
à ce que de nouvelles dimensions, des problèmes ou des
phénomènes nous amènent à procéder
à
certaines révisions dans les mois ou les années à
venir. Il n'y a rien de fermé là-dedans.
Je voudrais simplement ajouter à ce sujet qu'en matière de
structure gouvernementale reliée à la science et au
développement technologique, nous observons une grande diversité
d'options suivant les différentes provinces canadiennes et suivant les
différents pays industrialisés. Il n'y a pas de formule
installée à demeure, à ma connaissance. Il n'y a pas, non
plus, de formule unique qui soit empruntée dans tous les pays suivant
exactement le même moule. Chaque pays fait son expérience à
la lumière du partage des compétences, du mode de structure
gouvernementale qu'il a chez lui, des problèmes de développement
qu'il connaît, des défis que lui pose la concurrence
internationale et du capital scientifique dont il peut disposer. C'est à
lui d'arriver à des équations structurelles qui correspondent
à sa réalité. Je dirais aussi à son potentiel.
C'est dans cet esprit que nous cheminons. Le gouvernement
précédent a fait des expériences sur lesquelles il n'y a
pas lieu de s'étendre davantage. On sait qu'elles furent
engendrées dans la confusion dont nous avons hérité. Nous
essayons de clarifier les choses depuis ce temps. Je pense que nous avons fait
un bon bout de chemin. Je crois que le genre de mariage qui avait
été envisagé n'était pas bon et à ce point
de vue, j'étais profondément d'accord avec la décision
qu'a prise le premier ministre de procéder à un partage qu'il
nous laissait le sain de définir jusque dans les détails, encore
une fois. Mais celui qui avait été fait était beaucoup
trop ambitieux. Je ne pense pas que le même ministère aurait pu
réussir à maintenir ce genre de responsabilité
amalgamée très longtemps.
Moi, j'ai toujours été - je pense que les membres de la
commission le savent assez, en particulier la députée de
Chicoutimi - un partisan farouche de l'autonomie foncière des
universités et des collèges et même d'une grande autonomie
du système d'enseignement. Cela n'empêche pas qu'il ait la
responsabilité de se relier de plus en plus aux réalités
du monde économique, social et culturel. Il faut qu'il puisse se
développer suivant ses finalités propres. Cela exige qu'il sait
doté d'un statut juridique qui lui garantisse l'autonomie et la
liberté de mouvement et de décision nécessaires pour que
sa vocation prenne tout son sens.
Dans ce sens, je pense que le partage qui est effectué n'est pas
mauvais. Cela engendre, évidemment, de saines tensions entre les
ministères concernés. On ne peut pas dire que les choses soient
définies de manière absolument parfaite, mais cela les oblige
à travailler ensemble aussi. Cela les oblige à se voir et
à dialoguer tandis que, si tout cela continuait de loger sous une seule
et même enseigne, la confusion pourrait régner très
longtemps sans que personne ne s'en aperçoive.
Cela étant dit, je pense que nous voulons tous le progrès
technologique du Québec. Nous voulons également le progrès
de la science au Québec, de la recherche scientifique, de la culture
scientifique et je pense que ce qui nous intéresse davantage, c'est
l'examen des moyens que le gouvernement prend et entend prendre en 1986-1987
pour promouvoir ces fins. (21 h 15)
La députée de Chicoutimi me posait une question
tantôt. Elle me demandait, si j'ai bien compris, si nous avions une liste
à remettre aux députés, qui pourrait les éclairer
sur les éléments plutôt généraux du partage
envisagé que nous avons fournis. Je pense qu'au moment où elle a
posé sa question elle n'avait pas eu le temps de prendre connaissance de
la liste que nous avons fait distribuer aux membres de la commission. Je
voudrais faire une proposition à ce moment-ci, M. le Président.
Si vous pensez que ce ne serait pas trop abuser du temps de la commission, je
pense que dans une vingtaine de minutes je pourrais vous donner une description
point par point des quelque 50 programmes qui sont là, avec la
destination que chacun connaîtra. Il y en a quelques-uns dont la vocation
structurelle n'est pas encore définie de manière finale. C'est
une chose qui doit se compléter au cours des prochaines semaines. Si la
députée préfère nous poser des questions à
partir de la liste qui est là, de même que les
députés, nous n'avons pas d'objection. Je pense que nous vous
mettons tout le portrait sur la table en toute franchise et en toute
simplicité. Nous aurions pu vous donner un portrait plus
alambiqué, à la manière un petit peu de ce qu'on trouve
des fois dans nos cahiers officiels, où il faut lire trois ou quatre
fois pour comprendre parce qu'ils sont à la fois très
précis dans certaines parenthèses que le profane ne peut pas
comprendre, mais que les auteurs ont rédigées avec beaucoup
d'intentions précises et à la fois très vagues dans
certaines intentions qu'ils annoncent. Nous autres, nous vous donnons une liste
concrète. Il y a le nom à côté et c'est bien clair.
Il y a quelques cas où on vous indique que c'est à
préciser, si vous avez des questions à nous poser, nous vous
répondrons de notre mieux.
Quand la décision est déjà prise d'orienter un
programme du côté du ministère du Commerce extérieur
et du Développement technologique, si M. MacDonald veut répondre
aux questions que vous avez là-dessus, il pourra le faire volontiers,
évidemment. Si je peux apporter des précisions, étant
donné que cela relève encore budgétairement et
administrativement
du ministère de l'Enseignement supérieur, je le ferai
volontiers.
Je pense que vous ne pouvez pas demander meilleure base que celle-ci qui
est un relevé complet de tous les programmes d'intervention que l'on
trouvait sous le titre "Science et technologie" au ministère de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
Le Président (M. Desbiens): Mme la députée
de Chicoutimi.
Discussion générale
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. Je reconnais
là toute l'amabilité et la courtoisie du ministre de
l'Éducation. Je ne sais pas si le pouvoir l'a tout à coup
transformé, mais de professeur qu'il était il devient
moralisateur. Il est en train de me demander si je sais lire. Effectivement,
quand on me produit les documents à temps, je sais les lire et
généralement assez bien les interpréter. Ce que j'ai
demandé et ce que vous nous avez fourni, c'est une liste de programmes,
partant de chacun des éléments, et il n'y a pas de ventilation
par rapport au budget qui était consacré en 1985-1986 et ce qu'on
retrouve en 1986-1987. C'était là l'objet de ma demande. Si vous
voulez qu'on utilise ce ton-là, je le trouve fort
désagréable, mais généralement je peux aussi m'en
accommoder.
Orientations de la recherche
Ce que je voudrais qu'on examine avant de passer à la ventilation
des crédits, c'est les orientations générales de la
recherche. Je ne demanderai pas au ministre de l'Éducation s'il
était d'accord pour que la technologie et le développement
technologique se logent au Commerce extérieur ou à l'Industrie et
au Commerce. Ou il ne me répondra pas ou il va me dire que je ne connais
rien aux structures gouvernementales et il faudrait que je fasse une longue
démonstration. Sauf que ce que je voudrais lui demander, c'est s'il
partage les orientations de la recherche telles que préconisées
par le ministre du Commerce extérieur. Je me permets de rappeler
brièvement une déclaration qu'il faisait au moment où il
venait d'être nommé et qui a fait sursauter les universités
- c'est le moins qu'on puisse dire - de même que l'ensemble des
chercheurs: "Finie au Québec - il parlait pour tout le Québec;
j'ai pensé que le ministre de l'Éducation était
concerné également - la recherche fondamentale pure qui ne
débouche pas sur le profit", clamait le ministre du Commerce
extérieur et du Développement technologique, M. Pierre MacDonald.
"Il faut absolument être branchés sur la réalité du
marché" et il reprend: "Si l'on doit investir beaucoup de temps et
beaucoup d'argent dans la recherche, il faudra que ce soit en étroite
relation avec la réalité de la demande du marché." Je
n'appellerais pas cela vraiment de la liberté académique. Je
voulais seulement demander au ministre de l'Éducation si cette
conception des orientations de la recherche lui convenait pour les
établissements d'enseignement supérieur.
M. Ryan: Je laisserai parler mon collègue pour lui donner
la chance de préciser ce qu'il a dit et voulu dire à ce
moment-là. Mais, avant de le faire, je voudrais répondre à
deux points de l'intervention de la députée de Chicoutimi.
Tout d'abord, elle a dit: On veut avoir les données pour
1985-1986. On ne les a pas. Si vous regardez les renseignements qu'on vous a
fournis en réponse à vos demandes, c'est là-dedans. Je ne
pense pas que vous vouliez qu'on vous les donne deux fois.
Deuxièmement, dans la liste que nous donnons pour 1986-1987, nous
allons infiniment plus loin que ne le fait aucun ministère. En fait de
précisions, nous donnons une liste complète des programmes. On ne
fait pas cela dans les autres. On l'a fait justement par amabilité -
excusez - et par souci...
Mme Blackburn: Paternalisme, également.
M. Ryan: ...d'aimable collaboration. Maintenant, j'ai
été renversé, M. le Président, d'entendre la
députée se demander quelle était mon opinion au sujet du
partage des attributions qui a été fait. C'est justement ce que
je me suis employé à dire pendant dix minutes tantôt. Je
n'oserais pas répéter parce que cela n'a pas été
compris la première fois. Il y a de bonnes chances que...
Alors, M. le Président, cela étant dit, je serais
volontiers disposé à donner mon opinion sur le reste de
l'intervention, mais j'aimerais que mon collègue, le ministre du
Commerce extérieur et du Développement technologique,
précise d'abord le sens de la citation qu'on lui attribuait
tantôt.
M. MacDonald: Après seulement quelques mois en politique,
madame, j'ai été obligé, à quelques reprises - je
pense que vous l'apprenez vous aussi - de remettre dans leur contexte
approprié des titres qui sont faits par des éditeurs à
partir des articles.
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le ministre du Commerce extérieur.
M. MacDonald: Pour aller directement à cette
déclaration, madame, c'est une entrevue que j'ai eue avec un journaliste
de
la Presse canadienne, qui a duré une heure. Si on lit l'article
de ce journaliste, il a cité très bien, il a mis entre guillemets
les choses que je lui ai dites. Vous en avez lu quelques-unes. Cependant, le
titre a été fait par une tierce personne qui n'était pas
là et qui a dit: Plus de recherche sans profit, ou quelque chose de
semblable, ce qui est une chose que je n'ai jamais dite et que je n'aurais
jamais dite.
J'ai eu la chance, effectivement, de travailler à la fois dans le
milieu universitaire et dans le milieu de l'entreprise privée.
Également, j'ai été à même de constater qu'il
existe toutes sortes de formes de recherche. Ce que j'ai dit essentiellement et
que je répète - et je me sens parfaitement à l'aise de le
dire - c'est que les ressources au Québec sont très
limitées. Il faut s'assurer que nous choisissions des créneaux
où on peut espérer la rentabilité, particulièrement
pour ce qui a trait à la recherche appliquée. La plus belle
garantie d'avoir des rendements qui nous permettront de continuer à
faire les investissements absolument essentiels en recherche fondamentale,
c'est de nous assurer que les résultats de la recherche appliquée
débouchent sur des produits que nous pouvons vendre d'une façon
rentable. C'était l'expression de ma pensée.
J'ai eu l'occasion, dans les semaines qui ont suivi, de rencontrer les
recteurs de l'Université de Montréal, de l'Université
Laval; j'ai rencontré le vice-recteur de l'Université du
Québec à Montréal, j'ai parlé au
téléphone avec des officiels de l'Université de Sherbrooke
et je leur ai expliqué exactement ce que je dis là. Alors, si
vous interprétez au pied de la lettre ce que vous avez pu lire dans le
journal, je partage votre inquiétude.
Le Président (M. Desbiens): Mme la députée
de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Peut-être pour le bénéfice des
gens qui n'étaient pas membres ou qui n'étaient pas à la
commission de l'éducation, je me permettrais un bref rappel d'une
question que j'ai posée à cette commission sur la division du
ministère. Il me semblait que l'avis du ministre était à
ce moment-là le suivant - on est à quelques jours, c'était
jeudi matin, probablement, le 24 plus précisément - en
réponse à une question que je lui posais: Est-ce que cela aurait
dû être envoyé à l'Industrie et au Commerce ou si
cela était une bonne chose de l'envoyer au ministère du Commerce
extérieur et du Développement technologique? C'est une question
légitime qu'on pourrait très bien poser dans une autre
commission, à ceux qui ont pris la décision, à ceux qui
sont chargés de l'exécuter. C'est une question qui pourrait
très bien être posée au ministre du Commerce
extérieur, au premier ministre à l'occasion de l'étude des
crédits. Je ne suis pas responsable de cette décision. Je pense
qu'elle doit être examinée au lieu approprié.
Il me semble que c'est un peu plus nuancé que ce qu'on a entendu
ce soir. Je poursuis donc, si vous le permettez...
M. Ryan: Est-ce que je peux faire une remarque pendant que la
députée cherche dans ses papiers.
Mme Blackburn: Non, j'ai terminé, mais vous pouvez
toujours la faire quand même. Il y a le Conseil de la science et de la
technologie qui relève toujours du ministre de l'Enseignement
supérieur. Est-ce que le Conseil de la science et de la technologie aura
à donner des avis à la fois aux deux ministres? Qui demeurera le
ministre titulaire? Qui pourra lui passer des commandes de recherche?
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: Je voudrais simplement rappeler, sur la première
partie de l'intervention, que même si je n'avais point dit ces choses
elles eussent été, de manière très légitime,
dans l'esprit de l'Opposition. Je voulais tout simplement rappeler que je
reconnais le droit démocratique que les citoyens ont de se poser des
questions comme celles qui ont été soulevées.
J'espère qu'on continuera à les poser, également. Il n'y a
aucun problème. C'est au gouvernement de préciser les
réponses qu'il a à donner. Si l'Opposition n'est pas satisfaite,
elle le dit et c'est à nous d'essayer d'être meilleurs. Il n'y a
pas de problème là-dessus.
Je pense avoir fourni, ce soir - on savait qu'on avait la séance
de ce soir - un éclairage plus précis et, si la
députée veut, la fois suivante, suivre ce
développement-là, je pense qu'on va finir par se retrouver
quelque part.
À la question qu'elle a posée, je dois répondre que
c'est un organisme dont le nom doit s'ajouter aux 49 qui sont sur la liste que
j'ai distribuée ce soir. Le Conseil de la science et de la technologie
continue, pour l'instant, de relever du ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Science. C'est évident que, de par sa
vocation, de par l'activité à laquelle il s'est livré
depuis quelques années, des questions se posent au sujet de son statut
et de son rapport avec l'un ou l'autre ministère. C'est une question
dont nous avons commencé l'examen et que nous nous sommes engagés
à discuter ensemble, les deux ministères, dans un esprit
ouvert.
Nous devons faire cet examen à la
lumière d'un examen plus large que le gouvernement a entrepris de
la vocation et du rôle des organismes consultatifs, désormais
très nombreux, qui existent dans divers secteurs de l'administration
gouvernementale, en particulier dans le secteur de l'éducation. Nous
faisons un examen qui durera quelques mois pour l'ensemble de ce secteur, qui
nous amènera, peut-être, à une certaine simplification des
structures, qui nous amènera peut-être à maintenir les
structures actuelles. Nous n'avons pas de conclusion arrêtée au
départ.
Je tiens à dire à la députée de Chicoutimi
que c'est un état que je ne déteste point, à certains
moments, d'avoir assez de détachement pour laisser les
événements nous éclairer. On sait que la logique
n'éclaire pas. Surtout, elle est très dangereuse
conseillère des fois. La réalité nous fait parfois nous
écarter légèrement de la logique. Nous la retrouvons
après, peut-être avec plus de vérité.
Cela étant dit, le Conseil de la science et de la technologie,
dont je salue le président qui nous accompagne dans nos travaux ce soir,
M. Maurice L'Abbé, qui est un chercheur émérite que tout
le monde connaît... Nous avons discuté ces choses ensemble, M.
L'Abbé et moi, à plusieurs reprises. La question n'est pas
résolue pour l'instant. Elle ne trouvera pas de réponse sans que
lui-même ait été engagé de nouveau dans la recherche
que nous faisons ensemble et nous allons la trouver, M. MacDonald,
moi-même et nos collègues du gouvernement, à
l'intérieur des paramètres de réflexion dont j'ai
parlé.
Le Président (M. Desbiens): Je vais donner la parole au
député de Rosemont, avant de revenir au député de
Bertrand.
M. Rivard: M. le Président, je voudrais faire remarquer
que ça fait déjà 1 h 20 que nous siégeons ici et
que nous n'avons pas encore entamé, d'une certaine façon,
l'étude des sommes d'argent qu'on appelle les crédits et qui sont
à la disposition de notre gouvernement pour faire des choses dans le
développement technologique au cours des mois qui viendront.
J'aimerais poser une question, et j'aimerais quasiment que ce soit la
dernière question additionnelle, sur le partage des
responsabilités entre les deux ministères ici
représentés par leurs ministres. J'aimerais reprendre à
mon compte une question qui a été posée par le
député de Bertrand. Pendant toutes ces semaines et ces mois
où, forcément, à la suite de la décision de M.
Bourassa, il a dû y avoir des discussions entre les ministères en
vue de compléter ce partage, est-ce que oui ou non, pour employer le
langage de l'Assemblée nationale, les utilisateurs des différents
programmes ont été pénalisés? M. le ministre du
Commerce extérieur et du Développement technologique est
responsable de l'AQVIR, étant donné le décret de
décembre dernier. M. le ministre de l'Enseignement supérieur et
de la Science est encore responsable de ces programmes dont nous aurons
à discuter les crédits ce soir. Est-ce que les utilisateurs
québécois ont souffert de cette durée, qui
m'apparaît assez normale dans les circonstances, des négociations
ou des discussions entre les deux ministères? (21 h 30)
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre du Commerce
extérieur et du Développement technologique.
M. MacDonald: Je crois que je peux répondre
carrément que la clientèle a continué à être
très bien servie, sans interruption et sans difficulté de
retrouver qui était responsable de quoi. Je peux penser, par exemple,
qu'au sein de l'AQVIR j'ai participé à deux projets
intéressants. L'un est à la fine pointe du domaine de
l'informatique et est en quelque sorte une association à un projet d'une
entreprise qui fait de la recherche sur l'arséniure de gallium; il y a
eu également deux autres projets fort intéressants.
Pour ce qui a trait à l'autre responsabilité qui est
l'entente Canada-Québec, j'ai assisté à des discussions
avec mon collègue du gouvernement fédéral, M. Oberle.
Ensemble d'ailleurs et dans ce contexte nous avons annoncé la
création à Québec d'un centre de recherche en optique.
Pour ne prendre que ces deux exemples la clientèle est bien servie.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: M. le Président, vous me permettrez d'ajouter un
complément d'information à la réponse apportée par
mon collègue. De manière générale les programmes
existants vont continuer de fonctionner normalement, sous l'autorité du
ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science, jusqu'à ce
que le transfert soit effectué. Mais on m'assure qu'ils ont suivi leur
cheminement ordinaire.
Le principal programme en pratique... nous en avons 49 sur ta liste,
c'est peut-être par souci de donner une information complète que
nous les avons inscrits, mais il y en a quelques-uns qui sont plus importants
que d'autres. Il y en a un qui est très important, c'est le programme de
soutien è l'emploi scientifique. Ce programme avait deux volets. Il
avait un volet universitaire. On créait des emplois dans les
universités à l'intention de personnes qui avaient besoin de se
spécialiser. On créait des emplois en
même temps et ça leur permettait de travailler en se
spécialisant dans une orientation scientifique ou dans une autre. Il y
avait un autre volet qui consistait à créer des emplois pour des
scientifiques dans les entreprises. Le premier volet est terminé
maintenant, il n'existe plus. Celui-là serait resté au
ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science parce
qu'il consistait à créer des emplois pour personnes en formation
scientifique dans les universités. Les autres volets qui se destinent
à l'entreprise, la création d'emploi en entreprise, ont
continué de fonctionner et font partie de ceux qui, sur la liste que
nous vous avons remise, vont être transférés au
ministère du Commerce extérieur et du Développement
technologique. C'est justement l'article 1 de la liste dont j'aurais bien
aimé pouvoir vous entretenir, M. le Président. Vous voyez Sa,
à la colonne de droite, c'est inscrit: Ministère du Commerce
extérieur et du Développement technologique, budget 1986-1937: 10
887 000 $. C'est un programme très impartant qui a contribué
à créer des postes nombreux. L'an dernier seulement, 400 et, sur
une période de quatre ans, on prévoit que c'est la
création de 1600 postes en entreprise pour des travailleurs
scientifiques.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Merci, M. le Président. Je souscris
un peu aux propos de M. Se député de Rosemont, qui dit que
voilà une heure et demie qu'on discute et qu'on n'a pas embarqué
dans la partie principale. J'aimerais dire au ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Science que j'ai fait une quinzaine d'heures ces
dernières semaines en étude de crédits. L'approche et le
ton que j'ai pris avec mes vis-à-vis n'était pas un ton politique
ni arrogant. J'aimerais beaucoup, M, le ministre, qu'on essaie de situer la
discussion à un autre niveau. Avec le ministre du Commerce
extérieur et du Développement technologique, hier après
midi, on a passé cinq heures et on y a été avec des
centaines de questions. Ceci étant dit, je ne veux pas jeter de
blâme sur personne, sauf que, pour moi, on est ici pour travailler et non
pas pour faire de la politique.
La première question, dans l'approche comme telle de la structure
administrative -MM. les ministres, qui pourra nous répondre - que nous
avons est celle-ci: II y aurait deux directions qui seraient
transférées du ministère .de l'Éducation au
ministère du Commerce extérieur et du Développement
technologique, soit la Direction de l'innovation technologique et celle de la
maîtrise du développement. Je voudrais savoir si ce sont les deux
seules et si elles sont globalement transférées. C'est ma
question sur la structure et, ensuite, on pourra rapidement passer à
travers les autres. C'est parce que ce n'est pas clair, MM. les ministres,
également, pour faire allusion au document que M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science mentionnait tantôt et
qui vient de nous être remis, le seul point que je trouve dommage, c'est
qu'il a été dactylographié hier et il ne nous a pas
été remis avant ce soir, avant qu'on débute. Vous
comprendrez qu'on a préparé notre travail en fonction de poser
des questions et en fonction des chiffres que nous avions. La seule question
qui était posée par ma collègue, la députée
de Chicoutimi - c'était dans le document que nous avions, la
défense des crédits - était de prendre les six ou les cinq
programmes, comme tels, et d'essayer de décortiquer ce qu'il y avait
l'année passée par rapport à cette année.
Je prends, par exemple, le Soutien à l'emploi scientifique, 21
000 000 $ cette année et 18 000 000 $ l'année passée.
Mais, à l'intérieur de cela, les sous-éléments,
comment se retrouvaient-ils"? C'est tout simplement ce que ma collègue
demandait pour qu'on puisse éviter de vous poser certaines questions et
même le document qui nous est remis, avec tout le respect que j'ai pour
vos fonctionnaires qui ont travaillé ià-dessus, ne répond
pas à cette question.
On ne fera pas une guerre de débat pour savoir si on a les bons
ou les mauvais documents, sauf que, moi, je vous dis: On voulait juste avoir
ces chiffres et je ne pense pas qu'on les ait plus actuellement. J'avais
posé une question concernant la structure et les chiffres
également.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: Ma réponse à la question, M. le
Président, serait à peu près comme ceci. Je ne sais pas si
notre organigramme vous a été distribué...
Une voix: Oui.
M. Ryan: Vous avez cet organigramme. Vous voyez, en bas de la
ligne qui est au centre, il y a ministre, sous-ministre et sous-ministre
adjoint à la Science, M. Guy Létourneau. Entre
parenthèses, je vous les présente tous les deux: M. Camille
Limoges, à ma gauche, est le sous-ministre en titre du ministère
de l'Enseignement supérieur et de la Science et M. Létourneau est
sous-ministre adjoint à la Science. Avant cela, il était
sous-ministre adjoint à la Science et à la Technologie. En
dessous, vous avez deux directions: Direction de la maîtrise du
développement scientifique et technologique et Direction de l'innovation
technologigue.
C'est évident que, pour le moment, cela demeure, parce que les
programmes n'ont pas encore été transférés.
Là, nous allons transférer des programmes et les ressources
humaines et financières qui vont avec ces programmes.
Est-ce qu'on va transférer les directions comme telles? Ce sont
des choses qui sont à voir. On ne transfère pas des cadres dans
des organigrammes; on va transférer des programmes, des activités
concrètes, des personnes et des budgets qui vont avec cela. C'est comme
cela que nous allons procéder. Ensuite, évidemment, une fois les
transferts effectués, nous réaménagerons les structures en
fonction de ce qui restera. Là, nous appellerons probablement ces
directions de noms différents qui correspondront mieux à leur
réalité.
Je présume que mon collègue, le ministre du Commerce
extérieur et du Développement technologique, voudra
définir lui-même les structures qu'il se donnera. Peut-être
qu'il aménagera les ressources autrement. Peut-être qu'il les
appellera autrement également. Mais cela est sa responsabilité
exclusive. Par conséquent, on ne lui transmet pas un organigramme tout
fait et on ne lui dit pas: Là, on détache deux pattes et on
envoie cela chez vous. Je pense que c'est lui qui va s'organiser avec son sens
de l'organisation, son expérience, sa vision des choses et
également avec les collaborateurs qu'il aura.
Le Président (M. Desbiens}: M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): M. le Président, ce que je comprends
de la réponse du ministre, c'est qu'il est bien sûr, M. le
ministre, qu'on ne transfère pas juste des cases. On va
transférer des gens, des êtres humains, avec cela. Mais j'ai
compris que le travail n'est pas complété. J'ai compris que
même actuellement, dans l'esprit des deux ministres, ce n'est pas encore
clair puisque vous êtes à préparer cela. C'est ce que je
voulais savoir. Ce n'est pas complété. L'organigramme, tel qu'il
est actuellement, jusqu'au changement officiel qui se fera, j'imagine, dans
quelques semaines, reste le même. Le transfert des programmes, lorsqu'il
se fera... Le capital humain et les ressources humaines se
transféreront, parce qu'on a une série d'autres questions par
rapport au nombre de personnes qui sont transférées. Vous
comprendrez, M. le ministre, qu'il serait inutile de les poser. Si
l'étude et la mise en place de la nouvelle structure ne sont pas
officialisées ou prêtes à être coulées dans le
béton, on peut seulement vous demander à ce stage-ci, en tant
qu'Opposition officielle, d'en être informés dès que
possible, dès que vous l'aurez fait, afin qu'on puisse nous-mêmes
nous y retrouver. Je l'apprécierais beaucoup.
Concernant la question de la structure, moi, cela répond à
ma question. Je ne sais pas si ma collègue a quelque chose la-dessus
avant qu'on passe aux orientations et aux articles point par point.
Le Président (M. Desbiens): Avant de passer à... Je
dois donner la parole à Mme la députée de
Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: J'ai deux ou trois questions d'ordre
spécifique sur les programmes importants de la liste que le ministre de
l'Éducation supérieure et de la Science n'a pas encore
réussi à lire. Je me demande si on doit demander au ministre de
lire le programme. Moi, je suis au courant parce que j'ai été
critique de l'Opposition l'année dernière en science et
technologie. Je crois que la liste est très importante et il y a
certaines zones grises, dont on aimerait discuter, entre les deux
ministères. J'aimerais avoir, par exemple, quelques renseignements sur
la décision prise sur la Maison des sciences. J'ai aussi une question
sur Bio-Méga et aussi le financement des laboratoires
créés sous CEQUIP. Peut-être devrait-on d'abord discuter de
l'ensemble du programme avant d'arriver aux questions spécifiques. Si le
ministre préfère avoir les questions spécifiques
maintenant, je suis prête à les poser. C'est à vous, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): Mme la députée
de Chicoutimi, sur le même sujet,
Mme Blackburn: Oui, ce qu'on propose c'est d'examiner les
crédits par élément de programme. Ce serait probablement
la façon la plus sage de le faire si on veut passer à
travers.
Mme Dougherty: Ce que je propose, M. le ministre...
Le Président (M. Desbiens): Mme la députée
de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: ...ce sont les listes distribuées ce soir
qui résument effectivement ce qui est dans les crédits.
Mme Blackburn: Oui, c'est ce que...
Mme Dougherty: Elles expliquent qui va être responsable de
quoi et quelles sont les zones grises, les budgets, etc.
Mme Blackburn: Tout ce que je suggérerais à la
députée de Jacques-Cartier, c'est simplement de le faire par
élément de programme de manière qu'on ne saute pas du
premier au quatrième, avec des allers et retours. J'aurais une
question...
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Auparavant, M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: Je tiens à souligner que la liste est
aménagée en fonction des éléments de programme
mais, si nous suivons la liste, nous allons passer à travers tous les
éléments de manière ordonnée et claire.
Mme Blackburn: C'est ce que...
Une voix: Vous semblez être d'accord.
Mme Blackburn: Bien oui.
Science et technologie
Le Président (M. Desbiens): À cette condition, si
tout le monde s'entend bien, je vais appeler le programme 4 parce qu'on n'a pas
encore commencé à l'étudier.
Mme Blackburn: Élément 1.
Le Président (M. Desbiens): Toujours dans les remarques
préliminaires, élément 1.
Soutien à l'emploi scientifique et
technique
Mme Blackburn: Dans le programme soutien à l'emploi
scientifique, volet universitaire, c'est indiqué MESS et
"expiré". L'an dernier, c'était environ 43 chercheurs, 26
professionnels dans 12 institutions universitaires. Le budget était de 1
311 023 $. C'est ce projet qui est abandonné?
M. Ryan: Oui. Nous continuons à payer un certain nombre de
chercheurs qui sont dans les universités et qui n'ont pas fini encore
leur stage là et nous ne prenons plus de nouvelles admissions.
Mme Blackburn: Est-ce parce qu'on estime que la relance est faite
dans ce secteur? Il n'y a plus de ces chercheurs qui, finalement, pourraient
être avantagés par la formule. Qu'est-ce qui a justifié
l'abandon?
M. Ryan: Le programme d'actions structurantes dont nous avons
parlé l'autre jour à la commission de l'éducation et de la
main-d'oeuvre est venu un peu se substituer à ce programme-ci que nous
avions et il répond aux mêmes fins, d'une manière qui est
jugée plus efficace et plus conforme à la réalité
d'aujourd'hui. {21 h 45)
Mme Blackburn: C'était 1 311 000 $ l'an passé. Pour
terminer les contrats, vous avez prévu combien?
M. Ryan: M. le Président, environ 1 000 000 $.
Mme Blackburn: Alors, il resterait environ 1 000 000 $ pour
terminer le programme?
M. Ryan: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Pour le volet industriel des phases 4, 5 et
6, le budget de cette année serait de 10 887 000 $, comme
mentionné dans le document; toute comparaison faite avec l'année
dernière, si je comprends bien, c'était environ 10 740 000 $.
Alors, est-ce exact que les chiffres sont à peu près similaires
à ce volet industriel?
M. Ryan: Comme vous le savez, c'était réparti en
trois phases. Dans la première phase, on crée des emplois qui
sont financés à 70 %; la deuxième année, ces
emplois sont financés à 30 % pendant qu'il s'en crée de
nouveaux et, la troisième année, l'emploi est entièrement
à la charge de l'entreprise. Alors, si on veut calculer les sommes qui
devront être déboursées au cours de l'année, il faut
tenir compte des sommes qui relèveront d'engagements pris au cours de
l'année 1985-1986, des nouveaux engagements qui seront pris en 1986-1987
et le total qui est envisagé pour l'année 1986-1987 est celui que
nous avons indiqué: 10 887 000 $.
M. Parent (Bertrand): Mais, comparativement, je veux juste savoir
la masse.
M. Ryan: Dans les renseignements qui vous ont déjà
été fournis, si vous calculez 3 750 000 $ plus 6 990 000 $, si je
compte bien, cela fait 10 740 000 $.
M. Parent (Bertrand): C'est exactement ce que je voulais avoir,
M, le ministre: que l'on puisse avoir la comparaison. Il y a une augmentation
d'environ 3 %, une augmentation, dis-je, de 140 000 $.
M. Ryan: Exactement.
M. Parent (Bertrand): Merci.
Le Président (M. Desbiens): Mme la députée
de Chicoutimi?
Mme Blackburn: Juste une petite information parce que, là,
on se promène avec quelques documents. À l'élément
1, programme 2, il y avait, avec le ministère de l'Industrie et du
Commerce, l'objectif d'atteindre 50 professeurs-année
prêtés à
l'entreprise. On lisait à la page suivante -c'est le premier
document qui nous a été fourni avec le cahier des crédits,
je le rappellerais - à la page 7: Les professeurs
intéressés... Les objectifs du programme sont maintenus pour
1986-1987. Est-ce que je dois comprendre qu'il s'agit du 1 000 000 $ dont on
parlait tantôt?
M. Ryan: Est-ce que je pourrais demander à Mme la
députée de Chicoutimi de quel programme elle parle au juste? Quel
est le numéro?
Mme Blackburn: C'est en pages 6 et 7: Soutien à l'emploi
scientifique et technique. C'est le document qui nous a été
fourni à même le cahier des crédits du ministère de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
Je me souviens, il y avait un programme d'encouragement qui visait
à prêter des professeurs d'université et de cégep
aux industries. Ce que je vois, quand vous écrivez programmes 1, 2 et 3
dans cette liste que vous nous avez fournie ce soir, c'est que ce serait
expiré.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur.
M. Ryan: Le programme auquel fait allusion la
députée de Chicoutimi est le programme de soutien au renforcement
des liaisons universités-industries et de la recherche dite de
transfert, n'est-ce pas?C'est le programme qui permet à des
professeurs de cégep et d'université de travailler dans
l'industrie à des projets divers. Le budget pour l'an dernier
était de 2 100 000 $ et, cette année, il est de 2 200 000 $.
Mme Blackburn: Cela va! Merci.
M. Ryan: C'est dommage parce que les compressions ne sont pas
très fortes de ce côté, cela ne fait pas beaucoup de
matière.
Mme Blackburn: Vous voulez dire que c'étaient d'excellents
programmes qui avaient été mis en chantier par l'équipe
précédente. Merci, M. le ministre, j'apprécie.
On poursuit.
Le Président (M, Desbiens): Mme la députée
de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Programme de soutien au transfert des ressources
scientifiques universitaires et collégiales è l'entreprise. C'est
là que vous nous dites que le budget est de...
M. Ryan: C'est le programme de soutien aux unités
performant dans les universités en vertu duquel on reconnaît cinq
unités qui ont été particulièrement performantes
dans le domaine du transfert de la technologie et de la connaissance
scientifique vers l'industrie. Ce programme est maintenu...
Mme Blackburn: C'est inscrit: Crédits à
préciser. Je ne sais pas si c'est le ministère qui est à
préciser?
M. Ryan: C'est le ministère responsable qui est à
préciser. Celui-ci fait l'objet d'échanges entre nous
actuellement. Une décision sera prise au cours des prochaines
semaines.
Mme Blackburn: Peut-on connaître le budget?
M. Ryan: Présentement, nous sommes au programme 3,
n'est-ce pas? Sur notre liste...
Une voix: Le programme 3, élément 1. M. Ryan:
Pardon!
Mme Blackburn: C'est le programme 3, élément 1.
M. Parent (Bertrand): Quels sont les crédits?
M. Ryan: C'est celai
Mme Blackburn: C'est le programme 4, élément 1,
c'est-à-dire c'est le programme 4...
M. Ryan: Pardon! Est-ce que...
Mme Blackburn: C'est le programme 4, élément 1.
Est-ce que je peux passer à une autre question pendant que vous trouvez
les données?
M. Ryan: Oui. C'est entendu. Nous vous attendons.
Mme Blackburn: Bien, merci. Programme étudiants-stagiaires
en science et en technologie dans les entreprises. Tout à l'heure, dans
son exposé, le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement
supérieur -c'est à ce titre ce soir - nous dit qu'on a
abandonné le programme parce qu'il faisait double emploi avec le
programme fédéral Défi "85 qui est reconduit par le
fédéral toujours, avec une enveloppe de 34 000 000 $.
Si je comprends bien, ce programme pouvait faire double emploi, mais
j'imagine qu'on n'engageait pas les mêmes étudiants et les
mêmes stagiaires.
M. Ryan: Je crois que le programme fédéral dispose,
pour la présente année, d'un budget considérablement
augmenté. Cela explique la décision que nous avons prise.
Mme Blackburn: Cela veut dire que... Si vous permettez la
question. L'an passé, dans ce programme, on a pu réaliser 648
stages dans 408 entreprises. Ce qui est, toutes proportions gardées...
C'était 832 000 $, l'an passé. Tantôt, on a parlé de
1 400 000 $. Là aussi, c'est probablement parce que je ne sais pas
compter, mais je n'arrive pas à trouver le reste.
Ce que je veux juste dire ici, cela veut dire que c'est quand même
un prélèvement de l'emploi ou des stages pour les jeunes dans
l'entreprise. Il me semble que, compte tenu de la situation du chômage
actuellement, ce n'est peut-être pas notre meilleure décision.
M. Ryan: Je ne voudrais pas qu'il y ait des malentendus. Est-ce
que la députée de Chicoutimi m'a entendu dire que ce programme
aurait entraîné des déboursés de 1 400 000 $?
Mme Blackburn: Oui, cela apparaît dans votre...
M. Ryan: Je n'ai jamais dit cela. Mme Blackburn:
L'abolition...
M. Ryan: Je ne peux pas avoir dit cela parce que nous n'en avons
point parlé jusqu'à maintenant.
Mme Blackburn: Dans votre texte, page 5, M. le ministre, 1 400
000 $ par l'abolition du programme d'été d'étudiants
stagiaires. Est-ce qu'on parle bien du même, en science et technologie,
dans les entreprises? J'apprends vite, n'est-ce pas?
M. Ryan: Je pense que vous confondez des choses. Ce sont les
sommes que nous avions inscrites à notre programme avant que la
décision de l'abolir soit prise pour 1986-1987.
Mme Blackburn: D'accord.
M. Parent (Bertrand): C'est parmi les coupures. Les 5 400 000
$...
M. Ryan: C'était dans nos projets pour la prochaine
année. Quand nous sommes entrés dans toute la phase des
compressions, le projet que nous avions conçu pour ce programme, qui
aurait donné 1 400 000 $ de dépenses, a été
laissé de côté car en examinant l'ensemble de la situation
nous nous sommes dit: Voici un domaine où il y a dédoublement
avec le gouvernement fédéral.
On va laisser tomber ce programme, après trois ans de très
bon fonctionnement. Cela va?
Mme Blackburn: Le Québec se retire de ce genre
d'activité.
M. Ryan: Pour l'instant. Cela ne veut pas dire qu'il se retire
à perpétuité.
Mme Blackburn: Très bien.
M. Ryan: II y a des retraits qui permettent la renaissance.
Mme Blackburn: J'espère que ça fait des enfants
forts. Oui.
M. Ryan: On ne le sait pas encore dans le cas de votre parti,
mais cela viendra. Notre parti fait la preuve de cet axiome.
Mme Blackburn: C'est à voir si cela va pouvoir durer trois
ans. On regardera toujours. Généralement, votre performance...
Allons-y. On poursuit. Nous essaierons de donner l'exemple.
Le Président (M. Desbiens): Mme la députée
de Chicoutimi, sur l'élément 1, toujours.
Mme Blackburn: 5ur l'élément 1, toujours. Programme
de soutien... Programme 5...
M. Ryan: J'ai de la misère à suivre le rythme
rapide. À quel numéro sommes-nous rendus?
Mme Blackburn: Oui. Si vous nous aviez fourni des documents un
peu intégrés, peut-être qu'on serait un peu plus
efficaces.
M. Ryan: Moi, je ne suis pas pressé.
Mme Blackburn: Oui. Je réponds à l'amabilité
par l'amabilité, messieurs. Soutien à des activités de
diffusion de culture scientifique et technique par des organismes à but
non lucratif. Je comprends qu'il y a une liaison avec le ministère du
Commerce extérieur et du Développement technologique qui sera
aménagée. Cela non plus, ce n'est paa encore
arrêté.
M. Ryan: Oui, oui. Regardez, ce problème a
été résolu. C'est un programme en vertu duquel nous
fournissons des subventions à des organismes qui mettent sur pied des
initiatives de vulgarisation scientifique ou de diffusion de la culture
scientifique dans leurs milieux respectifs. Je vous donne des exemples:
Expo-Sciences de l'Estrie, Société Linnéenne du
Québec -Linné, je pense que c'était un botaniste -
Conseil du loisir scientifique du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Musée
du Séminaire de Sherbrooke, Cercle des jeunes naturalistes,
Science-jeunesse. Il y en a une liste de deux pages dont je vous fais
grâce, mais dont je vous fournirai volontiers copie si cela vous
intéresse.
Ce sont tous des organismes qui intéressent au premier chef la
dimension science du ministère de l'Enseignement supérieur et de
la Science. M. MacDonald me faisait valoir dans nos discussions à ce
sujet qu'il lui arrive de recevoir des demandes de subvention d'organismes
semblables. Il y a des organismes assez nombreux qui ont
développé un art particulier pour établir le contact avec
plusieurs ministères en même temps, sans dire à certains
qu'ils demandent des subventions en même temps à d'autres. Des
fois, il y a des ministres pressés d'exercer leur
générosité aux dépens du trésor public qui
prodiguent leur générosité et les subventions sans
s'occuper de savoir s'il n'y en aurait pas de donné ailleurs.
C'est une contrainte que nous nous imposons de nous parler de
manière que s'il y avait lieu, pour des raisons spéciales, que
des subventions soient versées par deux ministères
différents, au moins, on sache ce qu'on fait. Il est bon qu'on soit
informé réciproquement avant de le faire. Il n'y a pas autre
chose dans cette petite remarque que nous avons mise, encore une fois, par
souci de vous informer complètement.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): L'élément 6 ou le point 6,
Bio-Méga, M. le ministre. Vous mentionnez que le budget de cette
année à ce chapitre sera de 4 500 000 $. Référence
faite avec celui de l'année dernière pour ce projet particulier,
qui était de 4 800 000 $, il y aurait une compression d'environ 300 000
$. Je voudrais que le ministre me la confirme et me dise de quelle façon
cela va affecter le projet.
M. MacDonald: Je pense que je pourrais peut-être
suggérer, dans ce cas-ci, que le Dr Pierre Coulombe, qui est avec nous
ce soir, qui a été le responsable du gouvernement
vis-à-vis de ce dossier de réutilisation ou de
réintégration de ces chercheurs mis à pied chez Ayerst,
réponde plus précisément à votre question. Dr
Coulombe. (22 heures)
M. Coulombe (Pierre): Oui, Mme la députée. Les
variations dans les engagements du gouvernement à l'égard de
Bio-Méga et l'apparente diminution que vous y observez sont dues
à la convention qui lie actuellement le ministère de
l'Enseignement supérieur et de la Science à cette entreprise.
En effet, la convention prévoit que la subvention est
accordée en fonction du nombre des chercheurs de la compagnie Ayerst qui
sont en place dans l'entreprise. Comme vous le savez sans doute, dans ce genre
de situation, il existe un taux d'attrition normal, en ce sens que, parmi les
chercheurs qui sont actuellement à l'emploi de l'entreprise ou qui l'ont
été, certains ont trouvé des situations ailleurs, certains
ont réorienté leur carrière et ont ainsi quitté
Bio-Méga. Comme l'acte gouvernemental est fonction du nombre de ces
chercheurs présents dans l'entreprise, c'est ce qui explique d'une part
la variation des engagements.
D'autre part, les augmentations de salaires qui sont accordées
annuellement à Bio-Méga ou l'augmentation de la masse salariale
due aux augmentations de salaires a été établie en
fonction des prévisions de Statistique Canada pour ce secteur industriel
concerné. Ce sont les deux raisons qui expliquent les variations des
engagements.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Si j'ai bien compris, il y aurait eu, du
moins l'année passée, 85 chercheurs impliqués. Cette
année, le nombre passerait à combien, puisqu'il y a diminution de
la masse?
M. Coulombe: Le chiffre de 85 chercheurs était le nombre
optimal prévu dans la convention, au tout début de sa signature.
Effectivement, à ma connaissance, je pense que Bio-Méga ne s'est
pas rendue à 85 personnes au départ. Je pense que le nombre
maximal de personnes qui ont été employées dans cette
entreprise se situe aux environs de 81 ou 82. C'était au début de
la convention, donc, il y a déjà un peu plus de deux ans.
À l'heure actuelle, Bio-Méga emploie, si mes souvenirs
sont exacts, 72 personnes. Donc, il y a 10 personnes qui, pour des raisons ou
pour d'autres, ont quitté l'entreprise depuis le début de la
convention.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Je vous remercie. Si j'ai bien compris,
Bio-Méga serait une filiale de la SGF?
M. Coulombe: Bio-Méga est actuellement une filiale
à 100 % de la Société générale de
financement.
M. Parent (Bertrand): Et quelle entente... Vous parliez de
contrat signé ou d'entente intervenue. Est-ce que c'est sur une base de
trois ou cinq ans? De quelle façon cela va-t-il se répartir dans
le temps
dans les prochaines années, si on regarde cela à un peu
plus long terme que l'année financière 1986-1987?
M. Coulombe: L'entente intervenue entre le ministère de
l'Enseignement supérieur et de la Science et Bio-Méga, et non pas
avec la SGF, est une entente qui avait été prévue pour une
durée de cinq ans. Il y a actuellement deux années
d'écoulées à cette entente. Il reste donc deux
années et demie ou trois années à compléter avant
la fin de la convention qui nous lie à cette entreprise.
Le Président (M. Desbiens): Sur le même sujet.
M. Parent (Bertrand): Peut-être une dernière
question sur ce point. Est-ce qu'elle pourra différer vers d'autres
nouvelles ententes dans des milieux similaires? Est-ce que c'est possible que
Bio-Méga aille dans des secteurs similaires mais vers d'autres ententes
qui pourraient être signées?
M. Coulombe: Vous me demandez si c'est possible que
Bio-Méga aille dans d'autres secteurs...
M. Parent (Bertrand): D'autres interventions, oui.
M. Coulombe: ...ou bénéficie d'autres interventions
gouvernementales. Évidemment, c'est une question qui me paraît
hypothétique. C'est possible. Il y a différents programmes
auxquels Bio-Méga, comme entreprise, pourrait avoir droit pour
développer, par exemple, ses produits, ou pour exporter ses produits ou,
encore, pour mettre sur pied de nouvelles activités de recherche et de
développement. Le ministre du Commerce extérieur et du
Développement technologique a mentionné tout à l'heure
l'entente auxiliaire Canada-Québec sur le développement
scientifique et technologique; Bio-Méga comme entreprise pourrait,
j'imagine, présenter des projets de recherche et de développement
dans le cadre de cette entente.
Le Président (M. Desbiens): Mme la députée
de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Merci. Sur Bio-Méga. Quelles sont les
prévisions, en ce qui concerne la rentabilité possible de
Bio-Méga à la fin du contrat de cinq années?
M. MacDonald: Madame, je crois qu'il faudrait faire
référence à la SGF et à son ministre de tutelle, le
ministre de l'Industrie et du Commerce, pour commenter directement cette
question que vous formulez. Je dirai que, concernant les possibilités de
rentabilité, avant la fin du contrat, dans l'état actuel, ce
serait peut-être difficile. Cependant, je dois vous mentionner qu'il y a
comme une accélération, il y a une progression
géométrique dans le nombre des dossiers qui s'ouvrent en
biotechnologie. Récemment, lors d'un voyage, j'ai remarqué des
gens, particulièrement de l'lnstitut Armand-Frappier, qui discutaient
avec des intérêts belges et, en l'espace de quelques semaines de
correspondance et de conversations auparavant et sur place, des rencontres de
quelques jours, qui ont pu faire avancer, à ma connaissance, trois
dossiers. Parmi ces dossiers, j'ai justement discuté avec le Dr
Aurèle Baulne de la possibilité de faire bénéficier
Bio-Méga de travail provenant d'un de ces dossiers-là. Ce que je
veux dire par ceci, c'est qu'à l'heure actuelle la perspective est pour
une difficulté à rentabiliser, mais qui sait? Il y a de grandes
possibilités d'amener de nouveaux projets.
Ce qu'il est important de se rappeler dans le domaine, c'est que les
chercheurs sont encore là et qu'il y a une possibilité de les
réutiliser.
Le Président (M. Desbiens): Toujours sur
l'élément 1, Mme la députée de Chicoutimi?
Mme Blackburn: Élément 2, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur l'élément 1? Il n'y a pas d'autres questions.
J'appelle l'élément 2.
Maison des sciences et des techniques
Mme Blackburn: Maison des sciences et des techniques.
Peut-être pour faire un historique relativement court de cette
question-là, c'est à l'unanimité de la Chambre qu'on avait
adopté en 1984 le projet créant la société de la
maison des sciences. La consultation qui avait été menée
à l'époque avait fait ressortir, à l'unanimité des
intervenants du milieu, la pertinence du projet, compte tenu du retard du
Québec sur le plan de la muséologie consacrée aux sciences
et aux techniques.
On se rappellera - on se compare souvent à l'Ontario; il faut
aussi prendre les comparaisons quand cela peut nous nuire ou être moins
valorisant - qu'en Ontario il y a deux musées nationaux. Si je me
rappelle, il y a quatre musées provinciaux de la science et des
techniques. Montréal est finalement, en Amérique du Nord,
semble-t-il, la seule ville de plus de 1 000 000 d'habitants qui n'ait pas un
tel centre. Je le rappelle, je pense bien qu'on ne recommencera pas à
discuter ce soir de la pertinence d'un tel projet, de la
nécessité de procéder le plus rapidement possible
là-dessus.
On sait que le nouveau gouvernement, dans le cadre de ses politiques de
compressions budgétaires, a décidé de procéder
à la réévaluation du projet. D'ailleurs, le ministre de
l'Éducation avait opté, semble-t-il, pour la suspension des
activités. Le dossier a été soumis, nous a-ton dit, au
comité ministériel de développement économique qui
a suspendu l'hypothèse de fermeture conditionnellement à une
étude réalisée par M. Johnson sur son impact pour la
région de Montréal. Comme il s'agissait également du
développement de cette région-là, on nous a dit que cette
affaire devait revenir devant le comité ministériel de
développement économique le 22 avril pour recommandation et
décision au Conseil des ministres.
Les hypothèses qui avaient été avancées
à l'époque étaient l'abandon du projet et un moratoire de
deux ans, avec mandat de soumettre un nouveau projet. C'étaient les
hypothèses qui avaient été formulées par
l'équipe de la Maison des sciences et des techniques.
J'aimerais savoir, comme la décision a vraisemblablement
été prise soit le 22 ou au cours de cette semaine, quel sort on
entend réserver à la Maison des sciences et si on est bien
conscient de l'impact qu'a un retard dans la construction de la Maison des
sciences au Québec alors qu'on le sait, on accuse un retard
considérable en cette matière.
Je lisais un article d'un journaliste de la Gazette qui faisait
état du succès sans précédent d'une
expérience comparable à San Francisco, en disant que c'est dans
ce genre d'équipements qu'au Québec on devrait investir, parce
qu'il disait que 60 % de la clientèle qui visitait la Maison des
sciences était composée d'adultes. C'est évidemment un
outil, je dirais, indispensable de développement et de vulgarisation de
la science alors que, comme État ou comme province, on veut faire un
effort dans cette direction-là. Il me semble qu'il faut le faire de la
façon la plus rationnelle possible et qu'on ne doit pas négliger
l'apport d'un tel outil pour vulgariser les sciences et les techniques.
J'aimerais savoir si la décision a été prise, quelle
est-elle et ce que le ministre entend proposer à ce sujet.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: Je suis très heureux que la députée
de Chicoutimi m'interroge sur cette question fort importante. Je
considère que la députée de Chicoutimi est assez bien
informée sur les étapes qui devaient être franchies dans
l'examen du projet. Je ne sais pas si c'est par nous qu'elle l'a
été ou par d'autres sources. De toute manière, dans
l'ensemble, les renseignements qui ont été donnés sont
assez justes.
Je voudrais lui dire, avant de répondre à la question
précise qu'elle a posée, que le projet de Maison des sciences et
des techniques est un projet extrêmement intéressant qui avait
soulevé l'approbation générale de la Chambre au moment
où il fut présenté sous forme de projet de loi. Mais,
lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, nous avons été aux
prises avec une double constatation: tout d'abord, les besoins criants des
collèges et des universités en matière non seulement de
budget de fonctionnement, mais de budget d'immobilisation et,
deuxièmement, le coût considérable qu'allait
entraîner la réalisation immédiate du projet de Maison des
sciences et des techniques.
Lorsque nous en avons parlé les premières fois, on parlait
d'un coût de construction ou d'implantation de 60 000 000 $, 65 000 000
$, 70 000 000 $, 75 000 000 $. Les estimations qu'on m'a remises, quand j'ai
rencontré les responsables après mon assermentation, allaient
chercher dans les 107 000 000 $. En plus, il fallait prévoir un budget
de fonctionnement. Ce budget, on l'établissait autour de 9 000 000 $ ou
10 000 000 $ par année. Évidemment, quand on fait des budgets
théoriques et qu'on dit que cela va coûter 107 000 000 $, qu'on
aura peut-être 25 000 000 $ du fédéral, qu'on aura
peut-être 30 000 000 $ de l'industrie, le reste, ce sera Québec.
Ensuite, on trouve toutes sortes de "juggling" avec les chiffres, comme
j'appellerais cela; on dit qu'on va avoir une subvention de la ville de
Montréal, une subvention du Conseil des arts de Montréal et tout
cela vient du Trésor public.
Finalement, quand on regardait ce qu'il y avait, on pouvait dire 107 000
000 $ de Québec et on n'était pas loin de la
vérité. Quant à un budget de fonctionnement de 9 000 000 $
par année, encore là, on regardait cela et on disait: On va avoir
un achalandage de tant. Absolument pas d'indication le moindrement certaine ou
probable là-dessus. C'est de la conjecture, honnête, mais qui
reste de la conjecture. On disait: On va aller chercher une subvention ici et,
finalement, cela revenait dans le cercle qui aboutit à Québec. Le
maire de Montréal peut donner des subventions. Il dit toujours: Quand
cela vient de l'autre, cela ne coûte rien à personne - ce qui est
faux. Alors, il faut compter cela, parce que très souvent, la
dernière prise est lancée au frappeur qui est à
Québec.
Devant cela, on est obligé de se poser des questions. Il faut
comparer avec les besoins qu'on constate de l'autre cûté. Si, moi,
je suis pris à choisir entre un pavillon des arts, par exemple, et du
théâtre, au collège Lionel-Groulx qui est un
véritable taudis, les besoins de développement des
cégeps à Québec qui sont énormes, les
revendications criantes des gens de Gatineau qui veulent un pavillon - le
cégep de l'Outaouais chez eux - les représentations des
universités qui me font valoir des besoins très criants, je suis
obligé d'arriver à la constatation que le gouvernement ne peut
pas tout faire en même temps. Il faut qu'il établisse des
priorités et qu'il les respecte, surtout dans une période de
discipline budgétaire comme celle où nous sommes. C'est ce qui
m'a obligé à m'interroger sur l'avenir immédiat - pas
lointain - du projet de Maison des techniques et des sciences.
Avant d'agir, après en être venu moi-même à
une hypothèse de conclusion, j'ai tenu à consulter le
comité ministériel des affaires culturelles et sociales. J'ai
tenu également à consulter le comité ministériel du
développement économique parce que je voulais m'assurer des
retombées d'une décision éventuelle sur la santé
économique de Montréal. C'est dans ce contexte que les deux
comités dont vous avez parlé - vous avez parlé du
comité de développement économique, mais l'autre a
été consulté également en bonne et due forme. Le
mandat qui avait été donné au ministre de l'Industrie et
du Commerce était surtout d'explorer la possibilité d'un
financement plus équilibré de ce projet qui n'aurait pas
reposé uniquement ou presque entièrement sur le gouvernement du
Québec. (22 h 15)
Le ministre de l'Industrie et du Commerce poursuit ses explorations
à l'heure où je vous parle. Je crois que nous serons en mesure de
soumettre une recommandation au cabinet la semaine prochaine. Je ne veux pas
soumettre de recommandation tant que toutes les avenues n'auront pas
été explorées consciencieusement. C'est là que nous
en sommes maintenant. Je ne sais pas si la députée veut avoir
d'autres renseignements. Je serai très heureux de les lui fournir dans
la mesure, évidemment, où je les possède moi-même.
Encore une fois, je voudrais dire qu'en principe un projet comme
celui-là a toute notre adhésion, a toute notre confiance. Si nous
ne sommes pas capables de le réaliser maintenant, il faudra que nous
soyons capables de prendre cette décision-là. Vous avez
parlé de l'exploratorium de San Francisco qui est un projet
extrêmement intéressant et dont j'ai entendu parler avec beaucoup
de profit personnel. C'est une chose que j'espère bien avoir l'occasion
de voir si mon programme peut me conduire en Californie quelques bons jours
avant la retraite. On me dit que le coût de cet établissement
aurait été à peu près de 30 000 000 $ depuis son
implantation au milieu des années soixante. C'est fantastique! Il y a
une leçon extraordinaire à tirer pour nous autres.
Peut-être qu'il n'est pas nécessaire qu'on ait la plus grosse
cabane construite en Amérique parce qu'on s'appelle Québec, mais
qu'on en ait une à la portée de nos moyens. Peut-être qu'on
peut faire de très bonnes choses avec cela.
Je vais vous dire une autre chose. Dans les priorités que j'ai,
du point de vue scientifique, je veux que le ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Science dispose de ressources pour aider à la
vulgarisation scientifique et à la diffusion de la culture scientifique
en régions. Nous avons de très belles choses qui se font dans nos
régions. On a toujours eu des professeurs, depuis Marie Victorin,
peut-être avant lui, mais depuis lui surtout, des éducateurs
remarquables qui avaient un sens de la science extraordinaire.
Je suis allé en fêter un l'autre jour, M. le
Président, à Papineauville, un homme - je vous dis cela - qui est
conseiller pédagogique en science dans sa commission scolaire. C'est un
religieux qui est âgé de 87 ans bien sonnés et qui fait de
l'enseignement scientifique depuis qu'il est tout jeune, qui a des
découvertes scientifiques très intéressantes à son
crédit, qui est une véritable source d'inspiration dans son
milieu.
Moi, j'aimerais que l'activité de vulgarisation scientifique soit
promue de manière beaucoup plus vigoureuse par le gouvernement. On a
reçu une demande, je pense que c'est de l'Observatoire de
Témiscouata, l'autre jour. J'ai envoyé cela à mes
collaborateurs, puis je vois que la réponse n'est pas venue trop vite
parce qu'on n'a pas gros d'argent à mettre là-dessus, mais je
trouve qu'on devrait en avoir. Avant de tout mettre au même endroit, je
veux m'assurer qu'on a quelque chose également à la disposition
de ceux qui rendent des services très éminents pour le
développement de la culture scientifique en régions.
Je pourrais continuer, M. le Président, si cela intéresse
Mme la députée de Chicoutimi...
Le Président (M. Desbiens): Mme la députée
de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Écoutez, je suis tout à fait ravie
de voir que le ministre est à la fois informé et apprécie
la qualité des réalisations qui se font en régions
particulièrement en matière de recherche et de
développement scientifique. S'il en avait un jour le goût, je lui
dirais qu'à l'Université du Québec à Chicoutimi,
cela nous fera plaisir de lui présenter, parmi les meilleures
équipes de recherche, en particulier celle-là.
M. Ryan: M. le Président, je serai là vendredi
prochain.
Mme Blackburn: Bien, alors, je devrai y être
également.
M. Ryan: Très bien.
Mme Blackburn: Bien. Je voudrais juste rappeler au ministre ce
que j'ai retrouvé dans son document, dans le document qui nous vient de
son ministère, le plan de développement ou de construction de
cette Maison des sciences et des techniques. Le plan prévoit des
dépenses de 107 000 000 $ d'ici à 1990 pour une superficie de 250
000 pieds carrés. 58 000 000 $ seraient assumés par le
gouvernement du Québec, le reste par la ville de Montréal dans
une proportion de 11 %, le gouvernement fédéral, 22% et le
secteur privé, 13 %. Alors que le ministre doute de la valeur des
documents et des données que ses fonctionnaires ont
préparés pour lui, bien écoutez, je ne suis pas là,
ce n'est pas moi qui fais l'évaluation de ses fonctionnaires. J'avais
tendance à croire que cela devait être fondé sur un minimum
de recherches et de travaux d'expertise.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: M. le Président, je voudrais me porter à
la défense de l'honneur et de l'intégrité de nos
fonctionnaires qui avaient bien écrit, dans le document qu'a lu la
députée de Chicoutimi, "seraient" et non pas "seront".
Mme Blackburn: Où voyez-vous "seraient"?
M. Ryan: À la page 8, "seraient". Mme Blackburn:
Non, "prévoit"...
M. Ryan: Seraient. On ne va pas loin avec des "seraient", surtout
quand on négocie avec le maire Drapeau.
Mme Blackburn: II se fait tard, probablement que le ministre
s'est un peu embrouillé. J'ai dît: Le plan prévoit.
M. Ryan: Après cela, continuez votre lecture.
Mme Blackburn: "Prévoit". M. Ryan: Merci.
Mme Blackburn: C'est cela. Parce que vous estimez que vous
êtes prêt à payer avant qu'on ait engagé les travaux.
Je ne vois pas que le gouvernement le fasse pas plus que la ville de
Montréal.
M. Ryan: M. le Président, ce que je veux dire très
simplement c'est qu'il n'y avait pas eu de négociations
véritables avec aucun ordre de gouvernement à ce moment et
qu'avec tous les problèmes que nous avons rencontrés avec le
gouvernement fédéral depuis deux ou trois mois, même pour
le simple respect des engagements qui avaient été pris, ce
n'était pas le temps d'ouvrir un quatrième et un cinquième
front. Il fallait essayer de fermer ceux qui étaient déjà
ouverts. Ce n'était pas le moment au point de vue stratégique de
penser sérieusement qu'on pouvait engager le gouvernement
fédéral d'une manière approfondie dans cette chose.
Peut-être dans six mois ou dans un an ou dans deux ans le problème
se posera-t-il différemment, mais à ce moment ce n'était
pas une chose qui était indiquée du tout. Je ne crois pas que la
ville de Montréal, qui vient dire au gouvernement du Québec
qu'elle a besoin de subventions considérables pour son transport en
commun, soit en mesure de mettre une contribution énorme dans cela, une
contribution modeste je le comprends. Je ne pense pas que ce soit
réaliste de la part du gouvernement de s'attendre à une grosse
subvention de la part d'un organisme qu'il subventionne largement par ailleurs.
On peut bien jouer avec les colonnes de chiffres, on peut faire n'Importe quoi,
mais en fin de compte il y a un organisme, celui qui a l'autorité
supérieure dans notre société pour ce genre de choses, qui
doit faire face à la note. C'est pour cela que nous avons
été effrayés par ces perspectives à comparer avec
notre pauvreté devant d'autres besoins très criants.
Mme Blackburn: Écoutez, le ministre me dit qu'il a des
problèmes de négociations avec le fédéral alors que
je m'étais laissé convaincre qu'il n'y aurait plus de
problème de négociations avec le fédéral du moment
où on élisait un parti libéral.
M. Ryan: Du moment regardez M. le Président...
Mme Blackburn: M. le Président, juste une question en
même temps et il pourra répondre aux deux à la fois.
Une voix: ...débat
Mme Blackburn: II pourra répondre aux deux à la
fois. Il y a actuellement à la Maison des sciences et des techniques des
employés et des obligations contractuelles pour l'ordre de 2 000 000 $.
Comme je ne vois rien, j'ai bien regardé il n'y a pas de chiffres.
Qu'est-ce qui est prévu?
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science. M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, je veux vous assurer que si une
décision était prise d'abandonner le projet il faudrait
évidemment
faire face aux obligations contractuelles qui auraient été
compilées à la date de la décision. C'est évident
que les obligations contractuelles seraient examinées avec l'avis de nos
conseillers juridiques et respectées dans toute la mesure où ils
nous le conseilleraient.
Mme Blackburn: Cela veut dire que même l'hypothèse
de l'arrêt total des travaux est aussi envisagée?
M. Ryan: Aucune hypothèse n'est exclue pour l'instant.
Le Président (M. Desbiens); M. le député de
Bertrand.
Mme Blackburn: Cela répond à ma question, je vous
remercie.
L'entente auxiliaire Canada-Québec
M. Parent (Bertrand): Question au ministre du Commerce
extérieur et du Développement technologique. Au point 16 du
programme qu'on nous a passé aujourd'hui à propos de l'entente
auxiliaire Canada-Québec, en juin 1985 je crois qu'une entente fut
signée. Je veux que le ministre m'indique comment se retrouvent les 3
700 000 $ dans cette participation par rapport à l'ensemble des sommes
qui étaient jusqu'en 1990 de l'ordre d'environ 38 000 000 $? J'essaie de
situer notre contribution de 3 700 000 $ dans l'entente
fédérale-provinciale.
Le Président (M. Desbiens): Avant que M. le ministre du
Commerce extérieur et du Développement technologique ne
réponde je voudrais rappeler à tous les membres de ta commission
que nous nous acheminons rapidement vers la fin. Il nous reste environ quinze
minutes. Nous sommes seulement à l'élément 2. M. le
ministre.
M. MacDonald: Je vais demander au Dr Coulombe de vous donner
exactement les montants par programme.
M. Coulombe: Les 3 700 000 $ prévus dans le cadre de
l'entente auxiliaire Canada-Québec sont répartis de la
façon suivante: 500 000 $ pour le fonctionnement du centre de recherche
en électrochimie; 500 000 $ pour le fonctionnement de l'Institut
national d'optique; 2 600 000 $ à l'intérieur des trois
programmes d'aide au développement technologique à savoir: le
programme portant sur les études de faisabilité, le programme de
modernisation des équipements et le programme de nouvelles initiatives
en science et technologie; 100 000 $ sont prévus pour la gestion de
l'entente, ce qui fait 3 700 000 $.
M. Parent (Bertrand): Je vous remercie.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur l'élément 2? Mme la députée de
Chicoutimi.
L'utilisation de l'aluminium
Mme Blackburn: Vous me permettez de m'intéresser aussi
à ma région, comme le ministre s'y intéresse
également beaucoup. L'étude sur l'opportunité d'implanter
au Saguenay Lac-Saint-Jean un centre de recherche sur la métallurgie et
l'utilisation de l'aluminium, Université du Québec à
Chicoutimi - on indique aussi le MES - est complétée.
Une voix: 10.
Mme Blackburn: On n'a pas le même numéro...
Une voix: ...page 2? Mme Blackburn: Page 2,
élément 2. M. Ryan: Élément 2, no 10. Mme
Blackburn: Programme 10.
M. Ryan: Le rapport de cette étude a pu être
réalisé grâce à une subvention du ministère
de l'Enseignement supérieur et de la Science, comme on l'appelle
maintenant. Le rapport a été remis au gouvernement à la
fin de décembre. Depuis ce temps, les ministères susceptibles
d'être impliqués dans la création d'un centre comme celui
qui est envisagé, c'est-à-dire en particulier le ministère
de l'Énergie et des Ressources, le ministère de l'Industrie et du
Commerce et j'ajoute volontiers le ministère du Commerce
extérieur et du Développement technologique, ont
été consultés et seront consultés et la
décision sera prise ensemble dans un avenir que je souhaite
rapproché.
Mais je suis heureux de vous dire que le rapport que nous attendions
nous est arrivé à la fin de l'année 1985.
Mme Blackburn: À quel moment est-ce que la décision
va être prise sur ce dossier?
M. Ryan: Pardon?
Mme Blackburn: À quel moment est-ce qu'on peut attendre la
décision sur ce dossier?
M. Ryan: Je dirais peut-être à l'automne, parce que
cela demande une étude assez complexe au point de vue des implications
budgétaires. De toute manière, si la création était
autorisée, cela ne pourrait pas commencer tout de suite le lendemain
matin.
Je pense que, d'ici la fin de la session, c'est assez difficile de faire
avancer des dossiers comme ceux-là à cause de la surcharge
terrible qui pèse sur les ministres pendant cette période.
C'est pour cela que je vous dis à l'automne. Si nous pouvons le
faire avant, nous en serons très heureux. Je vais m'enquérir,
auprès des milieux concernés, la semaine prochaine, lors de ma
visite à Chicoutîmi, de leurs attentes de ce
côté.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Dans le cadre -M. le ministre du Commerce
extérieur et du Développement technologique - du programme
d'essai de couplage d'un gazogène à un moteur diesel avec
Nouveler et SNC, est-ce qu'il y a des sommes affectées? Parce qu'on n'a
rien de ce côté. Quelles sont les sommes ou quelles sont les
ententes?
M. MacDonald: II y a eu des sommes affectées. Je vais vous
les donner. C'est un programme qui se termine. Un instant. Les sommes
affectées: le ministère de l'Enseignement supérieur, de la
Science et de la Technologie, en 1984-1985, a alloué 250 000 $ et dans
le budget de 1985-1986, 75 000 $ et c'était la fin du programme.
M. Parent (Bertrand): Si je comprends bien, c'est
complété?
M. MacDonald: Oui, et on attend, à ma connaissance, le
rapport.
M. Parent (Bertrand): Merci.
M. MacDonald: Je devrais préciser. C'est
complété pour ce qui a trait à des subventions qui sont
données par le ministère. Mais il y a un échéancier
sur ce projet qui prévoit la production du rapport final en
décembre 1986. Je vais vérifier, si vous voulez. On
prévoit respecter l'échéancier établi et même
débuter la production de gaz à pleine échelle en
décembre 1986.
Le Président (M. Desbiens): Mme la députée
de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: J'ai eu une question sur le no 42. Est-ce que nous
y sommes arrivés?
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que, madame, vous
permettez? Pour l'élément 2, est-ce qu'il y a d'autres
questions?
Mme Dougherty: CEQUIP.
Le Président (M. Desbiens): À
l'élément 2, Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: À l'élément 2 on nous a
fourni, dans le cahier qui nous a été remis, des chiffres sur les
budgets qui avaient été affectés à ce programme et
ce qu'on entendait y consacrer cette année. On voit qu'il y a une
augmentation de 115 %. Est-ce qu'on peut me dire où? On sait que c'est
dans cet élément du programme que se trouve la Maison des
sciences et de la technologie et il n'y a rien là-dedans. Je voudrais
voir à quelle place... (22 h 30)
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science-
M. Ryan: Pourrais-je, avec votre consentement, demander à
M. Guy Létourneau de fournir les explications en réponse à
cette question?
Le Président (M. Desbiens): M.
Létourneau.
M. Létourneau (Guy): Merci, M. le Président.
Effectivement, en 1985-1986, on a des crédits de 3 044 000 $ et, en
1986-1987, 6 547 000 $ pour une variation de 115 %. Ce qui explique en fait la
majeure partie de cette variation - il s'agit de 2 600 000 $ pour l'entente
auxiliaire, cela représente environ 85 % de l'augmentation - ce qui
explique l'augmentation des crédits, on voit à
l'élément 5: la provision. Cette provision sert à
alimenter l'élément 2, donc, les projets qui sont financés
dans le cadre de l'élément 2. Cette année, on a une
meilleure planification. On a donc transféré les crédits
nécessaires pour réaliser les projets. C'est ce qui explique la
variation.
Mme Blackburn: Avez-vous une provision pour la Maison des
sciences dans ces 6 500 000 $?
M. Létourneau: On a la provision de 1 200 000 $ pour la
Maison des sciences.
Mme Blackburn: 2 000 000 $. Cela veut dire que si...
M. Létourneau: 1 200 000 $.
Mme Blackburn: Cela veut dire que si cela ne se réalise
pas, il faut ajouter 2 000 000 $ aux compressions du développement
technologique. Bien.
Dois-je comprendre que les différents programmes qu'il y a sous
cet élément se poursuivent? Je pense au concours de journalisme
scientifique, semaine des sciences, l'ensemble des activités qu'on voit
là et qui relèvent du MES se poursuivent... Oui? Bien.
M. Ryan: Oui, à peu près au même niveau.
Le Président (M. Desbiens): Mme la députée
de Jacques-Cartier, à l'élément 3.
Le CEQUIP
Mme Dougherty: Merci. Récemment, le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science a annoncé la
première phase du réseau de laboratoires du Centre
québécois pour l'informatisation de la production. Il s'agit de
plusieurs laboratoires dans plusieurs cégeps. Pouvons-nous avoir une
explication du fonctionnement de ces centres? D'abord, l'objectif. Et qui fait
quoi? Qui est responsable de quoi? Qui paie? C'est tout de même un budget
total de 5 000 000 $. Le fonctionnement de ces centres et laboratoires est-il
partagé entre l'Industrie et l'Enseignement supérieur ou s'il y a
d'autres partenaires? Les cégeps partagent-ils aussi les frais de
fonctionnement?
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Ryan: Le CEQUIP, le Centre québécois pour
l'informatisation de la production dont parle la députée de
Jacques-Cartier dans sa question, est l'une des initiatives des plus
intéressantes du ministère de l'Enseignement supérieur et
de la Science. C'est une initiative qui vise à établir des liens
de collaboration fonctionnelle entre les cégeps en particulier -
également les institutions universitaires, mais dans le moment, la
priorité est du côté des cégeps -et l'industrie,
avec forte connotation d'adaptation aux caractéristiques de l'industrie
dans chaque région.
C'est dans cette perspective qu'il y a quelque temps, nous avons
procédé au lancement de six centres spécialisés
dans des régions différentes. Pour la région de
Jonquière, nous avons le Centre de production automatisé, qui se
spécialise dans des systèmes de contrôle des
procédés. Pour la région de la Mauricie, nous avons le
Centre québécois de productivité du meuble et du bois
ouvré, en collaboration avec l'Université du Québec
à Trois-Rivières. Dans la région de Montréal, nous
avons un centre sur le matériel de transport, en collaboration avec
plusieurs cégeps, plusieurs entreprises et au moins trois institutions
universitaires.
Je pourrais continuer. Chacun de ces centres fonctionne à l'aide
d'une subvention qui a été versée par le Centre
québécois d'informatisation de la production et comme nous avons
le plaisir d'avoir avec nous le président-directeur
général de CEQUIP, M. Dugré, je me demande si les membres
voudront consentir à ce qu'on lui demande de nous fournir pendant
quelques minutes des explications sur le rôle de cet organisme
très important, un rouage que j'estime bien important dans l'action que
nous menons au plan scientifique et technologique.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre, il y a
l'obligation de constater qu'il ne reste que cinq minutes aux deux heures
trente qui avaient été allouées à la commission
pour l'étude des crédits. Il y a une question, il y a un autre
député qui nous a demandé la parole et il nous reste cinq
minutes pour adopter les programmes.
M. Ryan: Je me soumets volontiers...
Le Président (M. Desbiens): S'il y a consentement,
toutefois, des membres de la commission, on peut toujours le faire avec
consentement,
Mme Blackburn: Consentement pour que l'on continue le
débat quelques minutes de plus.
Le Président (M. Desbiens): Pour entendre le
président de CEQUIP.
Mme Blackburn: M. le Président.
M. Gobé: Cela peut informer la commission.
M. Ryan: Si Mme la députée de Chicoutimi consent
à mettre cinq à dix minutes de plus, peut-être qu'on pourra
soustraire...
Mme Blackburn: C'est ce que j'allais proposer.
M. Ryan: ...de notre temps les quelques minutes que M.
Dugré prendrait, de manière à rester dans notre programme.
Je ne veux pas imposer cela, c'est une suggestion que je fais.
Mme Blackburn: Ce que je proposais, je ne sais pas si ce serait
accepté, c'est que l'on prolonge de six ou sept minutes, pour qu'on ait
le temps de voir au moins les deux derniers éléments du programme
et que l'on puisse entendre M. Dugré. Je suis intéressée.
Etes-vous d'accord?
M. Ryan: Très bien. Je vous remercie.
Le Président (M. Desbïens): Alors, il y aurait
consentement jusqu'à 22 h 45?
M. Gobé: 22 h 40.
Le Président (M. Desbiens): Si M. Dugré veut
s'approcher rapidement. Alors, il y a un
consentement jusqu'à 22 h 45.
M. Ryan: II me fait plaisir d'ajouter, pour l'information des
membres qui ne le connaîtraient pas, que M. Dugré fut aussi le
directeur-fondateur de l'École de technologie supérieure
affiliée à l'Université du Québec, comme vous le
savez, et qui produit chaque année des technologues
énormément appréciés par l'industrie
québécoise et canadienne.
Le Président (M. Desbiens); Alors, M. Dugré, vous
avez la parole.
M. Dugré (Roland): Oui, M. le Président. Notre
organisme, son rôle principal c'est de créer à travers la
province, dans des secteurs industriels qui ont déjà
été choisis par le conseil d'administration après des
études sérieuses, des laboratoires dédiés à
un secteur particulier de l'industrie. Dans chaque région où on
établit ces laboratoires, on crée un mini-réseau entre les
universités, les collèges, les laboratoires industriels, les
associations professionnelles, autant syndicales que patronales, des
régions. On en a créé, comme je viens de vous le dire, six
de ces laboratoires situés à différents endroits de la
province de Québec et une unité spécialisée, celle
dont on a fait référence à l'Université du
Québec à Chicoutimi, le cégep de Jonquière et le
cégep de Victoriaville - non pas le cégep de Victoriaville, mais
le cégep de Sherbrooke -et s'adjoindra l'Université de Sherbrooke
à ce programme qui chapeaute, disons, différentes
catégories du secteur industriel.
Ce que nous voulons faire... D'abord, il y a cinq missions principales.
La première, c'est de diffuser le type d'information reliée aux
bienfaits pour l'entreprise de l'informatisation de la production, faire des
centres de démonstration, montrer aux industriels les
bénéfices qu'ils peuvent tirer de ce type de technologie, faire
des expérimentations pour adapter des logiciels aux fins de la
production, créer des groupes-conseils pour des études de
faisabilité et de rentabilité en coopération avec les
bureaux-conseils des régions et, enfin, la dimension qui est de beaucoup
la plus importante, la formation des personnels techniques, c'est-à-dire
que, autant pour ceux qui sont dans l'industrie, pour les recycler pour les
méthodes nouvelles qu'on va leur enseigner et qu'on va appliquer, que
pour les jeunes, les informer adéquatement, tant au niveau secondaire,
collégial, qu'universitaire, des bienfaits de ces technologies, on veut
s'assurer que dans ces milieux on adapte les enseignements à ces
nouvelles technologies. Tantôt, dans le domaine manufacturier, ce seront
surtout ces technologies qui vont prédominer.
Alors, en gros, M. le Président, c'est ce que nous faisons et
nous le faisons en étroite collaboration. Les quatre grandes centrales
syndicales déjà nous assurent de leur pleine et entière
collaboration. D'ailleurs, toute l'expérience qui a été
vécue partout dans le monde dans ce domaine demande et exige que les
employés en place fassent partie des équipes qui donnent
naissance à ces nouvelles façons de gérer l'entreprise.
C'est la même chose dans le domaine du patronat, qu'il s'agisse des
chambres de commerce, qu'il s'agisse de l'Association des manufacturiers
canadiens comme des autres associations du même genre, elles nous ont
toutes offert leur collaboration. D'ailleurs, plusieurs d'entre elles
participent aux différents laboratoires qui ont été
créés dans la région de Chicoutimi, Rimouski
bientôt, Québec, Montréal, Saint-Jean, Sherbrooke et
Trois-Rivières. En gros, M. le Président, c'est ce que nous
faisons.
Le Président (M. Desbiens): Je vous remercie. Une
dernière question. Il reste quatre minutes à M. le
député de Bertrand qui avait demandé la parole. M. le
député de Bertrand.
Mme Blackburn: Une brève question.
Le Président (M. Desbiens): Mme la député de
Chicoutimi, M. le député de Bertrand m'avait demandé la
parole d'abord.
Mme Blackburn: Je voulais vérifier... Allez-y.
Le Président (M. Desbiens): Ce sera la dernière
question malheureusement.
L'AQVIR
M. Parent (Bertrand): Malheureusement, il manque beaucoup de
temps pour être capable de passer à travers les différentes
explications. J'aimerais avoir, de la part du ministre du Commerce
extérieur et du Développement technologique, de vraies
explications concernant les budgets de l'AQVIR qui sont
transférés sous sa responsabilité. Est-il exact que les
chiffres de 11 041 000 $ de cette année diffèrent de 2 000 000 $
par rapport à ceux de l'an passé? Si oui, comment explique-t-on
ces 2 000 000 $?
M. MacDonald: II faut dire au départ que les chiffres qui
sont là ne seront pas nécessairement utilisés. Il n'est
pas dit non plus que le chiffre global qui est transféré et qui
est prévu au budget soit le chiffre final. Ce que l'AQVIR cherche
à faire, c'est de recevoir des projets prometteurs, de les analyser, de
voir si cela mérite son soutien et d'y participer sous les
différentes formes prévues, de façon à assurer ou
à chercher à
assurer le succès de bonnes idées pouvant se traduire dans
des produits qui sont rentables. Je vous mentionne que le montant qui a
été alloué est d'un ordre de grandeur jugé
raisonnable pour administrer le programme de l'année, mais ce n'est pas
dans notre optique à nous un montant qui nécessairement doit
être dépensé ou qui est statutairement un plafond.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Lafontaine et Mme la députée de Chicoutimi peuvent se partager
une minute.
M. Gobé: Simplement une remarque de fin de commission
étant donné que nous n'avons pas eu l'occasion de parler
tellement de ce côté-ci. J'ai été très
impressionné par les prestations des deux ministres,
particulièrement celle du ministre de l'Éducation et ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science qui a fait preuve d'une grande
rigueur et d'une grande précision pour éclairer les membres de
cette commission. Je déplore moi aussi que nous n'ayons pas eu assez de
temps pour terminer. Si Mme la députée avait pris peut-être
un peu moins de temps à chercher querelle au ministre, peut-être
que nous aurions eu plus de temps.
Le Président (M. Desbiens): Mme la députée
de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Je ne perdrai pas mon temps à relever
cela.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science auparavant.
M. Ryan: Je vais d'abord laisser la parole à Mme la
députée.
Le Président (M. Desbiens): Mme la députée
de Chicoutimi.
Mme Blackburn: J'hésiterais à poser une question
parce que je me dis qu'il manque encore trop d'information. J'ai
apprécié travailler avec vous. Quant à savoir qui commence
les querelles, je ne perdrai pas le peu temps qu'il me reste. Je voudrais
remercier les membres de la commission de même que les fonctionnaires qui
nous apporté leur éclairage. Je souhaite que l'an prochain nous
soyons plus au clair par rapport au partage des responsabilités entre
les deux ministères de manière à poser des questions un
peu plus concrètes.
M. Ryan: Je voudrais vous remercier d'abord vous-même ainsi
que vos collaborateurs immédiats de même que les
députés des deux côtés de la Chambre. Je voudrais
avoir des pensées spéciales pour mes collaborateurs du
ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science qui
m'accordent une collaboration loyale et entière. Une parole de
remerciement également à M. MacDonald et à l'équipe
qui l'accompagne et l'assurance de notre collaboration loyale.
Pendant que nous ferons notre travail de mise au point du partage
définitif, nous souhaitons aux membres de l'Opposition un certain
rapprochement de leur point de vue. Nous avons pu constater, à certains
moments, que c'était peut-être encore plus difficile pour eux de
partager leurs responsabilités que ce pourrait l'être pour nous de
partager des responsabilités entre les deux ministères. Ceci dit
sans malice, je voudrais assurer...
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que... À
l'ordre, s'il vous plaîtl
M. Ryan: II n'y a rien qui nous échappe. Ceci dit, sans
malice, je voudrais remercier les députés de l'Opposition de
manière particulière pour la vigilance dont ils ont fait preuve
et les assurer en tout temps de notre collaboration.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre du Commerce
extérieur et du Développement technologique.
M. MacDanald: Je m'associe à mon collègue, M. Ryan.
C'était ma première expérience d'une commission
parlementaire et j'espère que le professionnalisme
démontré par les députés des deux cotés
pourrait se répéter ailleurs. Tout au moins, moi, j'ai
apprécié l'expérience. Merci.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le programme 4 est
adopté?
Mme Blackburn: ...je disais qu'on aurait pu davantage se
concerter, M. le Président, si cela avait déjà
été mieux séparé.
Adoption des crédits
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le programme 4 est
adopté? À l'ordre, s'il vous plaît! II faut adopter
également... Le programme 4 est adopté; il faut également
adopter l'ensemble des crédits.
Une voix: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur division.
Est-ce que l'ensemble des crédits budgétaires du ministère
du Commerce extérieur et du Développement technologique, de
même que les crédits du ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Science sont adoptés?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur division. La
commission ayant accompli le mandat qui lui a été confié
par l'Assemblée nationale, les travaux sont ajournés à
demain, 1er mai, à 10 heures.
(Fin de la séance à 22 h 47)