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(Quinze heures trente et une minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission de l'économie et du travail commence ses travaux.
La commission est réunie afin de procéder à l'étude
des crédits budgétaires du ministère du Tourisme pour
l'année financière 1986-1987. M. le secrétaire,
pournez-vous annoncer les remplacements pour cette commission?
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. Il y a un
seul remplacement pour cette séance. Il s'agit de M. Brassard
(Lac-Saint-Jean) qui remplace M. Filion (Taillon).
La Présidente (Mme Bélanger): Y a-t-il des
propositions concernant l'organisation des travaux de la commission?
M. Brassard: Mme la Présidente, j'aurais une
préférence pour la façon de procéder suivante:
après les remarques préliminaires du ministre, j'aurais quelques
remarques aussi. Peut-être que d'autres membres de la commission en ont
également. Après les remarques préliminaires, on pourrait,
je pense, faire une discussion d'ordre général sur un certain
nombre de sujets ou de secteurs dans le domaine du tourisme. Après,
à la fin, on prendrait comme tels les éléments de
programme du livre des crédits. Je ne sais pas si cela convient au
ministre.
M. Picotte: Parfaitement d'accord, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce que vous avez des remarques préliminaires à faire.
Remarques préliminaires M. Yvon Picotte
M. Picotte: Oui, Mme la Présidente. Merci. Vous me
permettrez, au préalable, de vous présenter les gens qui
m'accompagnent, les fonctionnaires du ministère du Tourisme ainsi que le
personnel politique. D'abord, il y a M. René Gilbert, M. Pierre
Thibodeau, M. Maurice Mathieu, M. Michel Carpentier, sous-ministre adjoint, M.
Michel Archambault, sous-ministre adjoint, M. Henri Chapdelame, M.
Réjean Brière, M. Robert Madore, M.
Philippe Vaillancourt. Il y a M. Michel Lambert, M. Antoine Samuelli et
M. Yvon Lefebvre. J'aurais dû aussi vous présenter en premier mon
sous-ministre en titre, M. Jean-Yves Therrien. Le personnel politique qui
m'accompagne au niveau du cabinet, M. Richard Labrie, immédiatement
à ma gauche. M. Pierre Lacoursière et Mme Elizabeth MacKay, qui
est attachée de presse.
Mme la Présidente, c'est pour moi un honneur et un
agréable devoir que de vous présenter le rapport des
crédits alloués au ministère du Tourisme. Comme vous serez
à même de le constater, la philosophie, les orientations qui se
dégagent de l'analyse de la répartition des crédits
traduisent la volonté du gouvernement du Québec de faire du
tourisme une des pierres angulaires de notre économie.
Malgré la baisse marquée des revenus du gouvernement et,
par conséquent, malgré les compressions budgétaires
auxquelles celui-ci a été forcé de procéder
dès le départ, nous estimons que le ministère aura su
relever le défi de pouvoir compter faire aussi bien, voire mieux, avec
des ressources plus limitées dont nous disposons aujourd'hui.
Cinq principes directeurs peuvent résumer le pari que nous avons
pris d'entrer dans l'élaboration des crédits pour l'exercice
1986-1987. Ces postulats pourront vous servir à mieux interpréter
les actions du ministère à travers la masse d'information qui
vous a été remise.
Le premier a trait à la modulation des compressions
budgétaires, de manière à maintenir partout un niveau
d'activités suffisant pour assurer la viabilité et
l'efficacité des programmes et activités.
Le deuxième a trait à l'ajustement des interventions du
ministère en matière de marketing aux données de la
conjoncture actuelle particulière au niveau international. Le
troisième concerne le resserrement des interventions financières
du ministère en fonction des objectifs prioritaires des programmes
d'aide. Le quatrième concerne un rapprochement plus marqué du
ministère vis-à-vis des entreprises du secteur privé.
Enfin, le cinquième vise la maximisation des retombées des
projets de financement conjoint avec le gouvernement fédéral.
C'est en fonction de ces cinq principes directeurs qu'il faut,
croyons-nous, étudier et interpréter les crédits du
ministère du Tourisme, pour l'année 1986-1987.
En 1986-1987, la direction du
marketing, en raison des compressions budgétaires, a dû
réaménager ses budgets. Cependant, elle a maintenu l'ensemble de
ses programmes et activités promotionnels qu'elle avait durant
l'année financière 1985-1986. Pour ce faire, il a fallu diminuer
l'importance de certaines activités pour mettre l'accent sur d'autres
jugées plus rentables.
Étant donné le contexte politique international et le fait
que les Américains iront en Europe en moins grand nombre, il nous a paru
opportun de maintenir les budgets alloués aux campagnes visant à
attirer les touristes étrangers au Québec, une destination plus
accueillante et hospitalière. De plus, la faiblesse du dollar canadien
par rapport à la devise américaine mette les
Québécois à voyager au Québec, de sorte que la
campagne intra-Québec prendra moins d'ampleur.
Enfin, les efforts portant sur des produits touristiques
spécifiques pour lesquels le Québec possède des avantages
significatifs, tels le ski, la motoneige, la chasse et la pêche, seront
maintenus à peu près au niveau de l'année
précédente.
Nous estimons, en effet, qu'il est temps de mettre l'accent sur les
produits touristiques pour lesquels le Québec dispose d'un avantage
comparatif indiscutable par rapport aux régions concurrentes. Pour nous,
il est évident que notre faune terrestre et aquatique, une des plus
variées et abondantes qui soit, notre réseau de motoroutes unique
au monde et nos grands espaces encore intouchés ne produisent encore
qu'une petite fraction de toutes les retombées économiques qu'on
pourrait en tirer via le tourisme. Voilà pourquoi nous allons mettre au
point, pour chacun de ces produits, des stratégies de marketing
complètes, comprenant non seulement des actions publicitaires mais aussi
et surtout la participation des entreprises les plus dynamiques,
c'est-à-dire des pourvoyeurs, des vendeurs de forfaits de motoneige et
des vendeurs de forfaits d'aventures, à toute une gamme
d'activités de commercialisation. Notre objectif sera de convaincre des
dizaines de milliers de personnes au Canada, aux États-Unis et
même en Europe, que le Québec possède de nombreuses
entreprises disponibles à leur faire connaître une
expérience unique en matières de chasse, de pêche, de
safari motoneige ou d'expéditions en pleine nature sauvage.
Ensuite, dans le domaine du ski alpin, nous estimons qu'il est urgent de
faire en sorte que les investissements considérables, consentis par les
gouvernements du Québec et du Canada sous forme de subventions au
développement des centres majeurs de ski alpin, produisent beaucoup plus
de retombées au plan touristique. Malgré une certaine
amélioration de la situation au cours des dernières
années, le Québec est encore très déficient au
niveau des infrastructures d'hébergement commercial sur le site
même des centres de ski.
Grâce à l'aide financière des gouvernements, nos
principales montagnes skiables supportent maintenant la comparaison au plan
technique avec les grandes stations alpines de l'État de New York, du
Vermont, du New Hampshire et du Maine, qui sont les principales concurrentes du
Québec, Par contre, au plan des facilités d'hébergement
près des pentes de ski, il nous faut malheureusement admettre que nous
sommes encore en retard sur nos concurrents, de sorte que nos efforts de
promotion du produit du ski québécois s'en trouvent
forcément limités. En conséquence, il nous faut favoriser
le plus possible l'investissement privé dans ce type d'infrastructures
touristiques.
Par ailleurs, au chapitre de l'accueil et des renseignements
touristiques, les services réguliers du ministère seront
reconduits en 1986-1987. Le ministère entend également aller de
l'avant avec l'implantation progressive d'un système
amélioré de signalisation touristique le long des routes, de
façon à augmenter l'accès aux produits-Cette action sera
menée avec la collaboration du ministère des Transports du
Québec.
L'administration des programmes de transfert du ministère du
Tourisme est, le moins que l'on puisse dire, très
décentralisée. L'intervention du ministère s'appuie en
effet, pour une large part, sur la capacité des associations
touristiques régionales, qui représentent les entreprises
touristiques sur le terrain, à gérer les enveloppes
régionales des programmes d'aide mis à leur disposition:
programme de publicité coopérative, aide à
l'édition, programme de production de guides touristiques, accueil et
renseignements touristiques, grands prix régionaux du tourisme, etc.
Tous ces programmes, y compris évidemment le programme de soutien
au fonctionnement des ATR, ont pu, malgré les coupures, être
maintenus pour le prochain exercice. Si plusieurs organismes et associations
ont dû subir, comme vous le savez, d'importantes compressions de
crédits, il est à noter que le ministère a vu à ne
pas réduire les ressources financières des ATR. Au contraire,
celles-ci pourront même se prévaloir d'une légère
enveloppe additionnelle pour 1986-1987.
Quant aux programmes qui leur sont confiés, le ministère
prétend, à juste titre, qu'il sera possible de faire autant sinon
mieux avec les enveloppes plus réduites dont elles disposeront,
notamment par un respect plus scrupuleux de l'esprit et de la lettre des
objectifs de chacun des programmes. En d'autres termes, les projets
autorisés devront coller davantage aux objectifs des programmes.
Nous comptons enfin rendre plus efficace tout le processus
d'interrelations entre, d'une part, les entreprises touristiques prises
individuellement et, d'autre part, le ministère du Tourisme. À
cette fin, les entreprises touristiques disposeront d'un guichet
d'entrée au ministère, ce qui non seulement leur évitera
de perdre leur temps à se promener d'un service à l'autre, mais
leur assurera aussi d'être rapidement en contact avec les services et les
programmes gouvernementaux directement concernés par l'objet de leur
demande. De plus, les entreprises touristiques seront informées beaucoup
plus adéquatement des nombreux programmes d'aide technique et
financière dont elles peuvent se prévaloir, ainsi que des
avantages tangibles qu'elles peuvent compter en retirer.
Une troisième facteur qui nous permet d'avancer que les
interventions du ministère seront, malgré les coupures, tout
aussi sinon plus efficaces est l'accent particulier mis sur l'utilisation du
programme conjoint de financement de projets dans le cadre de l'entente
fédérale-provinciale sur le développement touristique.
Dans cette optique, le ministère accentuera son travail, de concert avec
le gouvernement fédéral, pour aider les entreprises touristiques,
grossistes, transporteurs, associations, organismes privés et individus
à commercialiser surtout sur les marchés étrangers des
produits concrets et complets principalement dans les domaines de la chasse et
de la pêche, des congrès et des forfaits interprovinciaux.
En matière de développement de l'offre, nous entendons
arrimer davantage le développement des produits et les efforts de
promotion et de marketing du ministère. En d'autres termes, le
ministère mettra l'accent sur le développement des produits qu'il
peut vendre, et vice versa.
Le ministère est certes conscient de la difficulté
d'adopter une approche très sélective à l'égard des
multiples produits locaux et régionaux du Québec, mais il ne se
soustraira pas à la responsabilité de faire des choix, parfois
difficiles, dans le but de présenter et de développer un nombre
de produits touristiques restreints, mais suffisamment attractifs, susceptibles
de répondre aux goûts de plus en" plus exigeants de la
clientèle québécoise et étrangère. Le
ministère entend surtout faire porter son action sur la mise en valeur
des zones à très fort potentiel touristique. Dans cette
perspective, le ministère a pris le parti de continuer la production des
plans de développement touristique régionaux qui serviront de
cadre de référence au ministère et aux investisseurs
privés.
Ces schémas permettront d'établir clairement les
priorités de développement touristique du Québec et de ses
régions. Les projets précis qui pourront en découler
seront par la suite soutenus par le nouveau programme d'aide à la
réalisation de projets d'étude de développement
touristique. Ce programme s'adressera surtout aux investisseurs privés
pour les aider à déterminer la faisabilité et la
rentabilité de leur projet. Autant que possible, ces projets
d'étude seront financés conjointement par le ministère et
par Tourisme Canada.
En outre, si les projets s'avèrent rentables, le ministère
verra, lorsque nécessaire, à partager les risques avec
l'entreprise dans le cadre du programme du crédit touristique, mais en
demandant, dans la mesure où cela se révèle pertinent, une
participation du gouvernement fédéral en vertu de l'entente
auxiliaire. (15 h 45)
En résumé, les crédits destinés au
développement de l'offre touristique ne sont pas réduits. Les
efforts porteront cependant sur le choix des projets, des produits et des zones
à développer en priorité, de manière à
rationaliser les dépenses gouvernementales et accroître l'apport
des investisseurs privés.
Ces choix rationnels, le ministère du Tourisme compte donc les
déterminer à l'aide des outils de planification que
représentent les schémas de développement
régionaux, les études de faisabilité et la consultation
systématique du secteur privé.
Le développement de l'offre touristique québécoise
passe également par la qualité des ressources humaines qui
oeuvrent quotidiennement à l'intérieur de l'industrie.
On connaît la gamme impressionnante des services offerts par
l'ITHQ, en tant que centre spécialisé du tourisme au
Québec. Soulignons qu'outre les programmes de formation professionnelle
aux élèves du secondaire et du collégial dans le cadre de
ses cours réguliers et de ses cours de formation professionnelle
continue aux adultes, l'ITHQ compte offrir bientôt un programme de
formation de cadres en gestion hôtelière et touristique de niveau
universitaire en collaboration avec le milieu universitaire. La gestion
hôtelière devient, en effet, une affaire de plus en plus complexe
et il est grandement temps, selon nous, que le secteur de l'hôtellerie et
de la restauration du Québec, qui génère des recettes de
quelque 4 000 000 000 $ par année, puisse compter sur des gestionnaires
spécialisés de haut niveau,
À ce programme de formation des ressources humaines s'ajoutent
les activités d'aide à l'industrie et au milieu touristique, que
ce soit en matière de gestion, de recherches, d'animation ou
d'informations.
Je m'en voudrais de ne pas noter la participation active de l'ITHQ au
succès des grands prix du tourisme québécois. Cet
événement, soulignons-le, se poursuivra en 1986-1987 avec un
budget qui a été conservé
dans son intégralité.
Enfin, fait plutôt remarquable sur le marché de l'emploi,
une enquête démontre que 92 % des finissants des cours
réguliers de juin 1985 occupaient un emploi au 31 juillet suivant.
Dans ce même domaine de l'hôtellerie et de la restauration,
l'exercice 1986-1987 sera marqué par deux priorités d'action au
niveau légal et réglementaire.
La révision de la Loi sur l'hôtellerie et de ses
règlements vise à doter l'industrie du tourisme,
particulièrement l'hôtellerie et la restauration, d'un texte
législatif clair, précis, reflétant ainsi l'importance de
ces secteurs d'activité dans l'économie du Québec et la
volonté du gouvernement de faire le point sur les lois et
règlements qui s'y rattachent.
Les modifications à apporter visent à actualiser et
bonifier les dispositions législatives de façon à
reconnaître les multiples formes d'hébergement et de restauration,
à promouvoir la qualité de l'ensemble des établissements,
à s'assurer que les règles visant la protection et la
sécurité du touriste sont communes à tous les
établissements et à légaliser la procédure de
classification des établissements.
La classification des établissements à vocation
touristique, notre seconde priorité d'action, vise par ailleurs à
offrir une information plus complète aux touristes sur la qualité
des produits offerts et sur le niveau des services qu'on y retrouve-Dans les
divers dossiers relatifs à la classification des établissements
à vocation touristique, nos priorités en 1986-87 sont les
suivantes.
Premièrement, la révision de la méthode de
classification des établissements hôteliers et des salles à
manger d'hôtels. Cette révision est faite à la demande et
en collaboration des associations sectorielles concernées. Elle vise
à actualiser les critères utilisés et à revoir les
diverses étapes du processus de façon à obtenir une
classification correspondant à l'évolution du produit.
Deuxièmement, le maintien de la collaboration avec le MLCP dans
le dossier de la classification des pourvoiries. La collaboration du
ministère du Tourisme au projet de classification des pourvoiries vise
à doter ce secteur à fort potentiel touristique d'un outil
promotionnel important tout en permettant de rehausser la qualité des
pourvoiries et des services qu'on y retrouve.
Troisièmement, l'évaluation de la possibilité de
classifier les restaurants.
Quatrièmement, la mise au point d'une méthode de
classification des campings.
D'une façon générale, le ministère veut
rééquilibrer graduellement les forces concurrentielles entre les
entreprises touristiques commerciales et celles sans but lucratif, qui
bénéficient du support du gouvernement. En pratique, toutes les
entreprises oeuvrant dans le même domaine d'activité devront
progressivement répondre aux mêmes exigences légales et
réglementaires en ce qui concerne l'aménagement et la
gestion.
Quant à la Société du Palais des congrès,
elle a consenti à une compression budgétaire de 900 000 $ dont
600 000 $ en dépenses de fonctionnement et 300 000 $ correspondant
à une hausse de ses revenus. De plus l'utilisation de surplus
accumulés amène une économie de 1 745 200 $ sur le budget
1986-1987.
Toutes les orientations et tous les programmes
énumérés depuis quelques minutes ne visent qu'un but, Mme
la Présidente, celui d'améliorer la situation des entreprises
touristiques et, par conséquent, la situation économique des
Québécois et des Québécoises.
L'année touristique 1986 pourrait être un fer de lance
important pour cette économie si nous réussissons à
profiter du contexte international que nous connaissons. En profiter, cela veut
dire mieux nous positionner pour développer encore plus nos produits
attractifs et distinctifs.
C'est dans ce sens que s'articulent nos stratégies de marketing
à l'étranger. Un exemple qu'on a pu voir dernièrement et
dont les journalistes ont tant fait état, c'est celui de l'anniversaire
de la statue de la Liberté. Ce que nous avons fait sur le plan
publicitaire nous semble avoir été très bien
apprécié par nos voisins du Sud. Je suis personnellement
convaincu que les efforts d'imagination et de créativité qui
caractérisent l'industrie touristique québécoise
présentement seront bientôt récompensés par un essor
économique jamais vu dans ce secteur.
Ce travail intensif de nos entreprises touristiques et la collaboration
étroite qui caractérise les relations entre les fonctionnaires de
mon ministère et l'entreprise privée touristique pour promouvoir
et améliorer le produit touristique québécois me font
croire que le Québec peut devenir une des principales destinations
touristiques en Amérique du Nord.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): La parole est
maintenant au député de l'Opposition, îe
député de Lac-Saint-Jean.
M. Jacques Brassard
M. Brassard: Merci, Mme la Présidente. Je voudrais moi
aussi saluer leur présence et souhaiter la bienvenue à cette
commission à tous les fonctionnaires qui accompagnent le ministre.
J'aurai quelques brèves observations à
faire sur les crédits du ministère du Tourisme et sur le
tourisme en général. D'abord, il est peut-être bon de
souligner que le ministère du Tourisme existe depuis maintenant seize
mois et que sa création -je pense que tout le monde en conviendra -a eu
des effets bénéfiques. Il n'en est pas uniquement responsable,
mais il faut souligner que le Québec a connu une année record de
tourisme - depuis 1967 - en 1985, avec une augmentation, si je ne m'abuse, de
plus de 10 % de fréquentation comparativement à 1984. Je pense
qu'on conviendra que cette création d'un ministère du Tourisme
fut une heureuse initiative du gouvernement du Parti
québécois.
Le ministre conviendra également, sans doute, que le bilan de
l'ancien gouvernement en matière de tourisme est assez éloquent.
Sans être exhaustif, il faut signaler que c'est l'ancien gouvernement qui
a mis en place tout le réseau des ATR, les Associations touristiqiues
régionales.
Nous avons également, à cette époque, mis au point
ce qu'on appelle une image de marque. Nous avons instauré un
crédit touristique qui a fait ses preuves et qui a donné
d'excellents résultats depuis quelques années. C'est l'ancien
gouvernement également qui a constitué un réseau de
véritables parcs de conservation au Québec.
L'ancien gouvernement a également construit le Palais des
congrès à Montréal, qui a des retombées
touristiques considérables, comme on le sait. Nous avons
également mis en vigueur la politique du ski. J'entendais, ce matin, le
ministre du Loisir, de ta Chasse et de la Pêche faire état des
résultats assez extraordinaires, des retombées de cette politique
du ski.
Les grands prix du tourisme auxquels il fait allusion ont
été créés l'an passé. Nous avons
également amorcé l'élaboration de schémas ou de
plans de développement par région dans chacune des
régions.
Le Conseil québécois du tourisme a été
également mis sur pied par l'ancien gouvernement. Donc, je pense qu'il
est important de souligner - loin de moi l'idée d'en faire un
débat partisan - que ce qu'annonce le ministre dans ses propos et ce
dont il fait état s'inscrit, je pense, dans la foulée de l'ancien
gouvernement en matière de tourisme. Cela m'apparaissait quand
même important de le signaler. Cela veut dire que nous avons... Et je
suis heureux de voir que le ministre reconnaît aussi l'importance
économique du tourisme. En tout cas, cela semble être très
évident dans les intentions qu'il a exprimées tout à
l'heure.
Il est vrai, d'ailleurs, que le secteur touristique dans
l'économie québécoise, comme dans, je pense, la plupart
des économies développées, constitue un secteur majeur, un
des fondements majeurs de l'économie. On sait qu'au Québec cela
génère des retombées de plus de 3 500 000 000 $ par
année et que cela permet à beaucoup de monde de travailler. Plus
de 120 000 personnes trouvent de l'emploi dans ce secteur au Québec;
c'est considérable et c'est énorme. On sait aussi que les
investissements dans le secteur touristique sont générateurs
d'emplois beaucoup plus que dans d'autres secteurs de l'économie
québécoise.
Donc, il est important, je pense, de continuer de développer le
domaine du tourisme en valorisant notre produit touristique, en consolidant
aussi les infrastructures de base et en multipliant également nos
énergies, nos efforts pour la formation, l'accueil et la promotion, le
marketing. Le Québec est un pays particulier. Je pense que, à la
fois ses ressources naturelles qui sont riches et variées, mais aussi sa
géographie, son histoire et surtout sa culture qui est
spécifique, son art de vivre, son mode de vie, constituent des attraits
particuliers pour les touristes étrangers.
En matière de concertation, on sait que la concertation est
nécessaire à l'amélioration du produit touristique, tel
que cela s'est dégagé au fil des années et les
associations touristiques régionales ont regroupé efficacement
les diverses énergies dans les 18 régions. Elles ont
réussi, il faut le reconnaître, à promouvoir et à
développer le tourisme en région en concrétisant cette
volonté de concertation du milieu. Je suis heureux de constater, quant
à mot, que le ministre a l'intention, non seulement de maintenir les ATR
en régions mais de maintenir le rôle d'interlocuteurs
privilégiés qui leur était assigné en
matière de tourisme. Ces organismes sans but lucratif, comme on le sait,
ont pour tâche d'analyser les besoins de leur milieu, de leur
région, de réaliser aussi certaines études de
faisabilité et d'identifier les investissements rentables en
matière de tourisme; en cela, on peut considérer que leur
collaboration est fondamentale pour le développement du tourisme.
Il y a un deuxième intervenant aussi -on en a parlé
également - c'est l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du
Québec qui a été créé en 1968 et qui a un
mandat de formation et de recyclage du personnel de l'industrie touristique. Ce
mandat a été élargi en 1978 puisqu'on lui a confié
également des activités de support à l'industrie. On en
parlera sans doute au cours de l'étude des crédits pour voir
comment cet élément qui a été ajouté au
mandat de l'institut a été assumé par l'organisme.
Aujourd'hui on peut dire que, grâce à la performance de l'institut
d'hôtellerie, la collaboration de l'institut est recherchée aussi
bien par les associations professionnelles au Québec que par les
organismes fédéraux et internationaux.
Le ministère a également créé le Conseil
québécois du tourisme afin de conseiller le ministre, de lui
donner des avis sur les questions relatives au développement du
tourisme. Le conseil a déjà fourni d'ailleurs un avis cet
été, au sujet du document sur le bilan et les perspectives du
tourisme au Québec. Nous y reviendrons, je pense, lors de l'étude
spécifique des crédits pour voir quelles sont les intentions du
ministre et du ministère concernant cet avis du Conseil du tourisme, et
quelles sont aussi les intentions du ministre concernant le Conseil
québécois du tourisme lui-même. Donc, je pense que les
intervenants en matière de tourisme sont présents, actifs, et que
leur concertation visant à mieux exploiter le produit touristique a
atteint un niveau de qualité assez remarquable. (16 heures)
Quant aux produits touristiques, je pense que le Québec n'en est
pas dépourvu. On n'a qu'à penser à Montréal et
à Québec, les deux grands pôles urbains, mais aussi
à toutes les régions comme la nôtre, la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, la Gaspésie, Charlevoix et une multitude
d'autres villes et de régions où il y a des attraits touristiques
de premier ordre, où le tourisme d'agrément, de même que le
tourisme d'affaires y trouvent leur compte. On l'a mentionné
tantôt, le ministre l'a mentionné, il y a le ski, la chasse, la
pêche, les grandes expositions, les festivals, le Grand Prix, le Carnaval
de Chicoutimi, soit dit en passant, les Régates internationales de
Valleyfield. On pourrait en aligner plusieurs. Ce sont tous des produits
appréciés par les nombreux visiteurs qui viennent au
Québec.
En matière de restauration et d'hébergement, je pense
aussi que nous avons au Québec un réseau de grande
qualité, plus de 2000 hôtels, motels et auberges; en restauration,
c'est 13 000 établissements. Ce sont là autant
d'éléments positifs dans le développement touristique.
Sans avoir tout, on peut donc dire que le Québec possède
une grande variété de richesses touristiques. Il y a encore du
développement. Je suis heureux de voir que le ministère, le
ministre a l'intention, justement, d'aller de l'avant en matière de
développement du produit touristique québécois. Je pense
que le Québec est sur la bonne voie en matière de tourisme. Il y
a des choses intéressantes qui ont été faites, des
structures qui ont été mises en place, des produits touristiques
qui ont été développés, mais je conviendrai, avec
le ministre - tout le monde en conviendra, d'ailleurs - "qu'il s'agit de
continuer sur cette voie-là.
C'est pour cette raison, évidemment, que quant à moi, en
tant que critique de l'Opposition en matière de tourisme, j'ai
l'intention d'être vigilant, d'avoir l'esprit alerte, comme on dit, mais
d'approuver - je le dis tout de suite en partant - toutes les initiatives qui
auront des effets bénéfiques sur le tourisme
québécois, qui auront des retombées positives en
matière de tourisme. Il est évident que, quant à nous en
tout cas, nous n'avons pas l'intention d'être négatifs et nous
allons approuver avec empressement toute initiative dans ce domaine-là
qui aura des retombées positives.
J'aurai évidemment un certain nombre de questions sur plusieurs
secteurs. Je pense en particulier à la promotion. Cela a
été abordé tantôt par le ministre, mais j'ai toute
une série de questions là-dessus pour que l'on soit bien
éclairés sur la stratégie et le plan, la campagne de
promotion et de publicité du ministère. J'aurai aussi,
évidemment, des questions concernant te crédit touristique,
l'entente fédérale-provinciale sur le tourisme. J'en aurai aussi,
je le signale en passant au ministre, sur le Palais des congrès de
Montréal. Alors, je ne sais pas s'il y a des personnes qui vont
être en mesure de répondre, à moins que le ministre ait
toutes les réponses aux questions que je poserai là-desus, mais
j'aurai un certain nombre de questions à poser sur le Palais des
congrès, de même que sur le Conseil consultatif du tourisme.
Alors, en conclusion, Mme la Présidente, je dirais qu'il y a eu
une évolution positive du tourisme, du secteur touristique au
Québec depuis quelques années. Le tourisme est maintenant
reconnu, un fait reconnu et la création elle-même du
ministère est en quelque sorte la manifestation de cette reconnaissance
du secteur touristique comme étant un secteur fondamental de
l'économie québécoise. C'est maintenant un fait reconnu et
il s'agit de poursuivre. Il n'y a pas de rupture. Je pense en tout cas, quant
à moi, qu'il n'y a pas lieu de rompre l'évolution qui s'est
enclenchée dans ce secteur-là. Il y a lieu, au contraire, de
continuer, de poursuivre dans la même foulée de façon que
le Québec soit encore davantage perçu comme un lieu
intéressant à visiter pour les touristes étrangers, mais
aussi pour les touristes québécois.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
désirez-vous intervenir dans un droit de réplique.
M. Yvon Picotte (réplique)
M. Picotte: Brièvement, Mme la Présidente, je suis
particulièrement heureux de constater que tout le monde autour de la
table - en tout cas, cela me semble un consensus - se dépêche
à vanter les mérites du tourisme comme tel dans le but de faire
en sorte que notre économie se développe
davantage. Je pense qu'effectivement, si le député de
Lac-Saint-Jean et moi-même continuons dans cette lancée à
reconnaître le tourisme comme un élément de
développement économique fort important, notre commission
parlementaire va être très agréable et, tant et aussi
longtemps que chacun de nous à cette table allons parler de
développement économique au niveau touristique, on ne va que
faire avancer la cause tourisme au Québec. Je pense que c'est ce qui
importe pour tous et chacun d'entre nous.
Alors, Mme la Présidente, je suis tout disposé à
répondre à des questions plus spécifiques et plus
particulières que voudront bien m'adresser les membres de cette
commission.
La Présidente (Mme Bélanger): Auparavant, est-ce
qu'il y a d'autres membres de cette commission qui aimeraient faire des
remarques préliminaires?
M. le député de Lac-Saint-Jean, la parole est à
vous.
Crédits comparés
M. Brassard: Avant de poser un certain nombre de questions
précises sur certains volets ou facettes du ministère et de ses
programmes, il y a une clarification que j'aimerais obtenir de la part du
ministre relativement aux chiffres que l'on retrouve dans les crédits.
Je m'explique. Dans le livre des crédits, les crédits globaux
à voter pour 1986-1987 sont de 73 917 000 $. On indique à
côté également les crédits qui étaient
disponibles pour l'exercice financier 1985-1986 qui sont, dans ce document, de
l'ordre de 79 722 000 $. J'ai également retrouvé les notes
explicatives sur les crédits du ministère du Tourisme de l'an
passé, où les crédits à voter étaient de
l'ordre de 69 156 000 $. J'ai revérifié également dans les
crédits déposés par le ministre des Finances en
décembre. On parle, à ce moment-là, de 73 900 000 $. Ma
question est très simple, peut-être que je comprends mal les
choses. J'aimerais au départ, avant d'aborder d'autres sujets, qu'on
essaie de clarifier cela.
Les crédits à voter pour l'an passé étaient
de 69 156 000 $. Or, dans votre document, il est fait mention de 79 722 000 $.
C'est plus de 10 000 000 $ de différence. Alors, je me suis dit:
Peut-être qu'il y a eu des crédits supplémentaires. Je suis
donc allé vérifier dans l'énoncé des politiques
budgétaires du gouvernement du 18 décembre 1985. Effectivement,
ce n'est pas 69 000 000 $, c'est 73 900 000 $, mais c'est un chiffre
différent. Est-ce que le ministre pourrait m'expliquer cet écart
de chiffres entre ce qu'on retrouve dans le document qu'il nous a fait parvenir
et les crédits déposés par le gouvernement, ce qui a
été voté, l'an passé, en termes de crédits
pour l'exercice financier 1985-1986 de l'ordre de 69 000 000 $, moins de 10 000
000 $, et les 73 000 000 $ qu'on retrouve dans l'énoncé
budgétaire de décembre 1985? Comment se fait-il qu'il y ait des
écarts comme cela?
M. Picotte: Je vais vous expliquer cela. M. Brassard:
D'accord. Oui.
M. Picotte: La loi créant le ministère, en cours
d'année 1984-1985, nous permettait, puisqu'il ne s'agissait pas d'une
année complète, pour 1984-1985 et 1985-1986, d'aller directement
chercher des fonds au fonds consolidé de la province sans passer par
budget spécial. Là se trouve l'écart que vous recherchez
et que vous pouvez trouver. Cette possibilité nous était fournie
uniquement pour la fin de l'année 1984-1985 et l'année 1985-1986.
Cela se termine cette année. C'était à l'intérieur
de la loi créant le ministère du Tourisme à cet
époque.
M. Brassard: Donc, vous aviez la possibilité de faire
appel à ce qu'on appelle le fonds de suppléance?
M. Picotte: Non, au fonds consolidé.
M. Brassard: C'est ce qui explique que se sont ajoutés aux
69 156 000 $ autorisés l'an passé, un peu plus de 10 000 000 $,
pour faire grimper les chiffres à 79 700 000 $.
M. Picotte: Exactement, M. le député. Si vous me
permettez, ce n'est pas long, je vais vous donner la liste des postes pour les
10 000 000 $. Il s'agit de quatre éléments en particulier.
D'abord, nous avons concouru, au ministère, à défrayer ce
qu'on appelle CARIM, à Montréal, pour un montant de 4 200 000 $.
Je tenterai de vous donner certaines explications en ce qui concerne les loyers
à la S1Q. Lorsque le gouvernement a décidé de faire
disparaître le ministère des Travaux publics et de créer
une société qu'on appelle la SIQ, à partir de ce moment,
les budgets sont venus directement au ministère et nous avons dû
dépenser une somme de 3 680 660 $ pour le changement de
budgétisation. C'était exceptionnel, justement, c'était le
tranfert du ministère des Travaux publics à la SIQ. Nous avons
aussi eu recours au fonds consolidé pour diverses acitivités de
promotion et de développement à l'intérieur du
ministère, pour une valeur de 2 385 000 $. Enfin, un
événement spécial s'est tenu, cette année, au
Québec, c'est la Coupe du monde, à Bromont, pour lequel il y a eu
un projet spécial, et mon ministère est allé chercher 300
000 $ dans le fonds
consolidé. Cela fait un total de 10 565 080 $ qui s'ajoute au
budget initial.
Finalement, il y a le montant de 69 722 030 $ pour le budget
modifié de 1985-1986.
M. Brassard: L'autre question concerne l'énoncé de
politiques budgétaires du gouvernement où l'on retrouve le
chiffre de 73 900 000 $: au tableau 3, gouvernement du Québec,
État des opérations financières, dépenses
budgétaires... Il s'y est ajouté d'autres dépenses par la
suite, j'imagine.
M. Picotte: Cette année, pour le budget du 1er avril 1986,
le montant est de 73 917 000 $.
M. Brassard: À quelle date? M. Picotte: Pour
1986-1987. M. Brassard: C'est 73 000 000 $?
M. Picotte: 73 917 000 $, tout près de 74 000 000 $.
M. Brassard: Cette possibilité dont vous parliez, vous ne
pouvez plus y recourir.
M. Picotte: Le ministère ne pourra plus recourir au fonds
consolidé de la province pour aller chercher des sommes dont il aura
besoin.
M. Brassard: C'est la dernière année.
M. Picotte: C'est la dernière année. C'est la loi
qui a été ainsi faite par mon prédécesseur.
L'image touristique du Québec
M. Brassard: Merci. Ma première question porterait sur ce
qu'on appelle l'image touristique du Québec. On sait que, depuis
quelques années, cette image de marque, qui est importante, je pense, en
matière de promotion... Il est important qu'une société se
donne une image de marque en matière de promotion touristique et qu'elle
la maintienne le plus longtemps possible. Cette image de marque, comme on le
sait, reposait sur ce qu'il est convenu d'appeler l'exclusivité
culturelle du Québec et de ses régions, les particularismes
d'ordre culturel. C'est ainsi que certaines campagnes de publicité
misaient carrément là-dessus, l'an passé et au cours des
années précédentes également.
Ce que j'aimerais savoir du ministre, d'entrée de jeu,
pourrait-on dire, en guise d'introduction, c'est si le ministre et, par
conséquent, le gouvernement, accepte l'image de marque du Québec
qui a été mise au point et véhiculée par la
publicité et la promotion en matière de tourisme depuis quelques
années, c'est-à-dire celle d'un territoire singulier, d'une
Amérique différente aussi, c'est l'expression qu'on retrouve
à un moment donné. Est-ce que cette image de marque du
Québec sera maintenue dans les campagnes de promotion et de
publicité qui vont suivre, qui vont survenir au cours des mois qui
viennent? (16 h 15)
M. Picotte: Je vous dirai, M. le député du
Lac-Saint-Jean, que, finalement, ce qui fait la marque du Québec partout
au niveau touristique, c'est une foule, c'est un ensemble non seulement
d'événements, mais de situations. Entre autres, l'identité
culturelle des Québécois, leur particularité comme
étant des parlants français à l'intérieur d'un
contexte nord-américain, est sans doute un élément fort
important pour attirer chez nous les touristes qui désirent venir
constater sur place et voir la façon de vivre et de s'exprimer des
Québécois, d'une part. Cela va toujours plus loin que cela,
évidemment. J'en faisais référence lors de l'étude
des crédits du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche et tantôt, à l'Assemblée nationale, par motion
non annoncée, en félicitant des athlètes
québécois qui ont performé. Je pense que, lorsque des
Gaétan Boucher, des Sylvie Bernier ont cette visibilité au niveau
du Québec d'aller chercher des médailles d'or, cela fait en sorte
que les gens à l'extérieur du Québec, au plan mondial, ont
justement ce goût de venir voir notre façon de vivre.
Il y avait un slogan qui avait été lancé par le
passé et qui continuera d'exister cette année, c'était le
suivant: "Come, say bonjour", "Québec skiing à la
française". Ce volet de notre publicité est reconduit. Nous
allons continuer d'avoir le même style de publicité parce qu'il
s'agit là, selon nous, selon les informations que nous avons, d'une
publicité qui est fort importante et fort intéressante; elle
invite les gens de l'extérieur du Québec à venir chez nous
pour voir si c'est plus facile de skier à la française que de
skier à l'anglaise. Ou plus agréable, du moins.
M. Brassard: D'accord. Donc, je comprends bien que l'image de
marque...
M. Picotte: C'est une question d'ambiance.
M. Brassard: ...est maintenue, puisque vous faites
référence, justement, à deux campagnes de promotion qui
sont fondées sur cette image. On reviendra tantôt, si vous le
voulez bien, sur la publicité comme telle, la promotion.
Avant, je voudrais parler un peu des différents intervenants qui
sont les interlocuteurs dans certains cas privilégiés du
ministère du Tourisme. D'abord, il y a les ATR. On en a
parlé tout à l'heure, vous en avez parlé également.
On sait que ce réseau est en place depuis 1978. C'était
maintenant un fait accepté qu'on les considérait comme des
interlocuteurs privilégiés en région du ministère
du Tourisme. Elles avaient certaines responsabilités, en particulier
celle de la mise en marché du produit touristique régional.
Je pense que vous avez indiqué votre intention de maintenir ce
rôle privilégié qui est accordé aux associations
touristiques régionales. Quel genre d'appui, de soutien, en particulier
financier, mais de tous ordres également, avez-vous l'intention de leur
accorder? Je pense, en particulier, aux schémas de développement
récréotouristique qui sont en cours de préparation dans
plusieurs régions du Québec. C'est le cas dans la nôtre, en
particulier; il y a une consultation qui s'est tenue, à savoir des
audiences publiques qui ont été tenues sur un projet de plan de
développement récréotouristique. À la suite de ces
audiences publiques, l'ATR de la région devrait mettre au point une
véritable stratégie de développement, un véritable
plan de développement récréotouristique.
Or, la question qu'on se pose, évidemment, c'est que c'est bien
beau, c'est tout à fait intéressant d'inciter les ATR dans
chacune des régions du Québec à mettre au point, de
concert avec tous les intervenants, des plans au des schémas de
développement récréotouristique, mais encore faut-il, une
fois que ces schémas sont préparés, qu'on puisse les
réaliser, les mettre en application, en particulier, en ce qui a trait
aux projets de développement que les intervenants de la région
ont identifiés. Quelles sont donc les intentions du ministre et du
ministère en ce qui a trait à la réalisation, à la
mise en vigueur des schémas de développement
récréotouristique mis au point en concertation avec les ATR dans
chacune des régions.
M. Picotte: Mme la Présidente. Je remercie le
député de Lac-Saint-Jean de me fournir l'occasion de lui dire et
de dire à l'ensemble de cette commission que non seulement les ATR sont
indispensables au niveau de la participation touristique, mais que les ATR sont
des interlocuteurs privilégiés du ministère du
Tourisme.
Le député sait sans doute que depuis 1979, le même
budget de base, le soutien financier de base pour les ATR n'a subi aucune
indexation. Malgré les compressions budgétaires qui ont dû
s'effectuer dans certains ministères, compte tenu de l'importance des
ATR, j'ai tenu cette année à faire accepter par le Conseil du
trésor qu'un montant additionnel soit dévolu à chaque ATR.
Il y aura cette année un montant additionnel de 5000 $ sur l'enveloppe
de base qui sera versée à l'ATR et 5000 $ en sus pour les
régions éloignées, comme les Îles-de-la-Madeleine,
une région éloignée qui doit avoir des dépenses
additionnelles de transport pour venir se concerter ou discuter. Dans le cas
des Îles-de-la-Madeleine, en comparaison avec le budget qu'elles ont eu
depuis 1979, le budget de base, il y aura un montant de 10 000 $ de plus cette
année qui leur sera octroyé. C'est dans un effort spécial,
compte tenu que les ATR sont des interlocuteurs privilégiés,
intéressants, importants. Nous avons dit souvent et nous allons le
redire à maintes et maintes occasions, que le gouvernement ne peut tout
faire seul, et non seulement il ne peut tout faire seul mais il doit s'associer
aux intervenants du milieu, que ce soit au monde associatif, aux ATR, à
l'entreprise privée, pour tâcher de collaborer à
développer ce point de vue touristique fort important.
Je vais aller maintenant dans les détails en vous donnant
l'exemple du Lac-Saint-Jean que vous connaissez davantage. Pour la
région du Lac-Saint-Jean, le soutien financier de base à l'ATR se
chiffre à 103 300 $. Puisque nous parlons de la promotion
coopérative, de l'aide aux congrès, de l'aide à
l'édition, des centrales de réservation, des guides touristiques,
des guides itinérants, des plans de développement, le Grand Prix
du tourisme québécois, des travaux communautaires et autres, nous
ajoutons à chacune des occasions où il y a lieu de le faire, des
montants d'argent pour un montant total en bout de piste pour le
Saguenay-Lac-Saint-Jean de 103 300 $: soutien financier de base. S'ajoute
à cela une aide à l'édition - puisque l'ATR a
décidé de faire de l'édition - de 7300 $. Va s'ajouter
à cela dans le cas du Saguenay-Lac-Saint-Jean, pour la centrale de
réservation, un retour de 16 500 $ à l'ATR. Le guide touristique
qui a été fabriqué en collaboration avec mon
ministère par cette ATR lui rapporte un montant de 75 700 $. Pour le
plan de développement dont vous avez fait mention tantôt, à
l'intérieur de la région, et auquel on fait participer d'une
certaine façon les ATR, en ce qui concerne la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, il y a eu un retour de 96 500 $. S'ajoute à
cela aussi pour le Grand Prix du tourisme québécois, 4000 $
additionnels. Dans le cas du Saguenay-Lac-Saint-Jean l'ATR a pu
bénéficier, à l'intérieur des budgets de mon
ministère, par des participations soit à la centrale de
réservation ou guide touristique, ou quoi que ce soit, plus l'enveloppe
de base, d'un montant de 303 300 $ pour une région bien précise
qu'on appelle le Saguenay-Lac-Saint-Jean. Si quelqu'un me posait des questions
face à d'autres régions, je pourrais en faire
l'échantillonnage ou l'éventail.
M. Brassard: C'est pour 1985-1986? M. Picotte:
1985-1986.
M. Brassard: Je suis bien content de voir que l'ATR de ma
région a reçu des subventions intéressantes. Est-ce qu'il
serait possible, M. le ministre, de distribuer - ce n'est pas nécessaire
que ce soit fait immédiatement - aux membres de la commission la liste
de tous les ATR et les subventions qu'elles ont reçues à divers
titres, au cours de l'année 1985-1986? Est-ce que ce serait
possible?
M. Picotte: Oui, M. le Président, j'expédierai la
liste des dix-sept ATR à chacun des membres de cette commission avec les
montants qu'elles ont obtenus, par catégorie, tel que je viens d'en
faire l'éventail, pour vous dire que, finalement, tout ce programme
nécessite un budget de 4 365 090 $ de la part du ministère.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lac-Saint-Jean, M. le ministre, est-ce que vous
pourriez remettre la liste de ces ATR au secrétaire de la commission
qui, lui, va se charger de la faire parvenir à chacun des membres de la
commission?
M. Picotte: Le secrétaire du ministère qui
m'accompagne, et qui fait un travail de perfection au niveau du
ministère, va sans doute acheminer, dans les meilleurs délais,
sinon demain matin, le tableau comparatif; par la suite, il sera du ressort de
M. le secrétaire de faire parvenir à chacun des membres de cette
commission, ladite feuille.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre.
M. Brassard: Mme la Présidente, si j'ai bien compris, M.
le ministre, les modes de financement des ATR n'ont pas subi de changements
profonds, c'est-à-dire qu'il y a toujours une enveloppe de base, vous
venez d'indiquer que vous ajoutez à cette enveloppe de base; il y a
également divers volets, divers programmes particuliers, cela demeure
ainsi: Programme en matière de promotion, Programme en matière de
publication touristique. Les divers volets demeurent également en
vigueur, donc, la façon de financer le fonctionnement et les
activités des ATR demeure inchangée, sauf que vous ajoutez des
crédits nouveaux à ce titre-là.
M. Picotte: Mme la Présidente, on nous dit que l'enveloppe
de base est augmentée. Je vous ai dit que l'enveloppe de base avait
été augmentée de 150 000 $, selon l'éloignement des
ATR. On m'informe, cependant, que relativement au volet de la Centrale de
réservation, ce volet n'existera plus pour l'année en cours. Dans
tous les autres volets, Promotion coopérative, Aide aux congrès,
Aide à l'édition, Guide touristique, Guide itinérant, Plan
de développement, Grand Prix du tourisme, Travaux communautaires et
autres, seront reportés.
M. Brassard: D'accord. Merci. Je reviens au Plan de
développement et un peu à ma question initiale aussi. Je dois
vous dire, tout de go, l'inquiétude que j'ai relativement à ces
plans de développement. Les régions vont identifier, dans le
cadre de ces schémas de développement, un certain nombre de
projets touristiques à développer. Il est évident qu'on va
faire appel, dans bien des cas, à l'entreprise privée qui va
contribuer au financement de ces projets. Il est évident aussi que dans
beaucoup de cas -l'expérience vécue dans le passé le
démontre - on fait des demandes de subventions pour participer au
financement de ces projets. Dans le cas de ma région, si je fais
l'énumération des projets de nature touristique qui se sont
développés depuis quelques années, il y a eu une
participation du secteur privé, il y a eu une participation municipale,
dans beaucoup de cas. Mais je vous avouerai bien franchement que, si le
gouvernement, l'État québécois n'avait pas
participé au financement par un certain nombre de programmes, j'ai
nettement l'impression et même la certitude que la plupart de ces projets
n'auraient pas vu le jour. (16 h 30)
Donc, il y a une aide financière du gouvernement qui
m'apparaît essentielle. Vous avez un programme qui est excellent -on en
parlera un peu plus loin, mais je le signale en passant, le crédit
touristique, qui est administré par la SOI - mais, dans beaucoup de cas,
cela concerne surtout l'entreprise privée. Dans le cas de projets qui
sont surtout à but non lucratif, et ce sont surtout des organismes
publics, comme des municipalités, qui lancent ces projets-là, des
subventions d'autre nature et d'autre ordre doivent venir du gouvernement.
C'est un peu long, mais j'y arrive. L'inquiétude que j'ai, c'est que je
pense à un autre ministère qui est celui du Développement
régional et je me rends compte que, au chapitre du fonds de
développement régional, qui est un outil de développement
privilégié dans les régions comme la nôtre, surtout
pour des projets de nature touristique, je me rends compte, dis-je, que ce
fonds de développement régional, qui a été
souventefois utilisé, on y a eu recours très souvent pour
concrétiser des projets de développement de nature touristique,
eh bien, il a subi une cure d'amaigrissement considérable. Il est
passé de 35 000 000 $, l'an passé, à 12 000 000 $ cette
année, une réduction de 65 %. Par conséquent, la
question que je me pose et l'inquiétude que j'ai, c'est qu'on
risque de se retrouver, dans beaucoup de régions du Québec, avec
de très beaux schémas de développement
recréo-touristique qui font consensus... À la suite de
consultations et d'audiences publiques, tout le monde est d'accord, tous les
intervenants ont exprimé leur accord là-dessus, on a
identifié des pôles, on a identifié des projets moteurs en
matière touristique. L'inquiétude que j'ai, c'est qu'on risque de
se retrouver avec des projets qui auront peu de chances de se réaliser
ou qui vont éprouver beaucoup de difficulté à se
réaliser parce que les programmes auxquels on aurait pu avoir recours
auront subi des compressions budgétaires majeures. Là, je ne fais
pas référence au crédit touristique, je fais
référence à un outil qui ne relève pas de vous, je
l'admets, qui est le fonds de développement, mais qui a financé
dans beaucoup de cas et dans beaucoup de régions du Québec des
projets à caractère touristique.
Bref, je veux signaler, je veux alerter le ministre sur
l'après-schéma. Une fois que les régions auront
élaboré leur schéma d'aménagement, il faudra, je
pense, prévoir qu'inévitablement il y a des demandes de
financement qui vont provenir de ces régions-là et il faudra
prévoir que les programmes du gouvernement puissent donner satisfaction
à ces demandes, quand il s'agit de projets intéressants, de
projets qui font consensus et qui ont des chances d'avoir des retombées
touristiques intéressantes.
M. Picotte: Je dirai à M. le député qu'en ce
qui concerne les plans de développement régional, à ce
jour, il n'y a que trois régions du Québec qui ne nous ont pas
encore soumis de plan de développement régional, d'une part. En
ce qui concerne mon ministère, parce que vous savez que tous ces projets
doivent faire l'objet d'une étude de faisabilité avant que le
gouvernement... Que ce soit par l'entente fédérale-provinciale,
que ce soit par les budgets consacrés au ministère du Tourisme ou
par le fonds de développement régional, il va y avoir des
ententes de faisabilité auparavant pour être bien certain que ces
projets sont réalisables, de quelle façon et avec quelle ampleur
au niveau économique. Il y a encore au niveau de mon ministère un
budget qui est spécifiquement approprié, pour faire des
études de faisabilité. Nous en avons en cours et nous en avons en
banque, je pense, déjà. À partir de ce moment-là,
j'ai fait valoir à certains de mes collègues en discussion qu'il
fallait, nonobstant certaines difficultés budgétaires,
prévoir qu'en cours d'année nous fassions tout ce qu'il faut pour
être capables de dégager des fonds pour qu'on puisse continuer
d'intervenir dans ce domaine-là. Au moment où on se parle, je
n'ai pas de crainte, à savoir s'il y aurait des projets qui ne seraient
pas priorisés à cause de cette situation dont vous faites
état, mais je suis persuadé que, dans cet esprit et cette
façon de voir le développement économique du
Québec, le gouvernement du Québec fera le maximum et le
nécessaire pour dégager des fonds pour que continue le
développement de projets économiques importants en région
et des projets moteurs, que ce soit grâce à l'entente
fédérale-provinciale sur le tourisme ou que ce soit au moyen du
fonds de développement régional qui est administré, comme
vous l'avez si bien dit tantôt, par le ministre des Transports du
Québec.
M. Brassard: En tout cas, je veux vous alerter là-dessus
parce qu'avec le niveau prévu du fonds de développement
régional, c'est évident que... Je suis persuadé que dans
les régions qui ont l'habitude d'avoir recours au fonds de
développement pour financer des projets de nature touristique on va
manquer de fonds et on va se retrouver avec de très beaux plans de
développement comportant des projets intéressants, mais ils vont
rester en plan. Ils ne se réaliseront pas parce que le gouvernement ne
pourra pas répondre à des demandes d'aide financière. Je
suis persuadé de cela. Je souhaiterais, en tout cas, que vous en
discutiez sérieusement avec votre collègue responsable du
Développement régional et de la voirie. Soyez sûr que,
comme je suis responsable aussi du côté de l'Opposition de ce
secteur, je vais sûrement lui en glisser un mot à l'occasion de
l'étude des crédits mardi. Mais cela m'apparaît un risque
très évident, vu que la pratique régulière depuis
plusieurs années dans les régions du Québec, c'est de
financer les projets de nature touristique dans beaucoup de cas, sinon dans la
très grande majorité des cas, conjointement par le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, votre
ministère et votre autre ministère du Tourisme et le fonds de
développement régional. Il y a très souvent une
conjugaison de ces trois sources pour financer des projets de
développement à caractère touristique dans les
régions. Si l'un des pourvoyeurs de fonds qui est le fonds de
développement régional est incapable de jouer son rôle, je
pense qu'il y a beaucoup de projets qui ne pourront pas voir le jour et qui ne
pourront pas se concrétiser.
M. Picotte: Je veux rassurer, non seulement le
député de Lac-Saint-Jean, mais tous les députés de
cette commission, de ma vigilance pour faire part aux membres du Conseil des
ministres de cette inquiétude que nous pouvons partager à
certains égards face à ce que nous souligne le
député de Lac-Saint-Jean. Sans doute que nous aurons l'occasion
en cours d'année de sensibiliser tous ceux et celles qui doivent
être
sensibilisés à ce genre de problèmes qui pourraient
survenir.
M. Brassard: Bien. Si on peut passer à un autre sujet
à moins qu'il y ait d'autres...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lafontaine m'a demandé la parole.
M. Gobé: Merci, Mme la Présidente. J'aimerais dire
combien je suis content de voir enfin, à la tête de ce
ministère, un homme pragmatique, raisonnable et non pas des gens comme
on a connus dans le temps.
Ma question, M. le ministre. Vous énoncez cinq grandes
orientations dans votre document dont la deuxième a trait en particulier
à l'ajustement des interventions -je vais vous lire - "du
ministère en matière de marketing aux données de la
conjoncture actuelle particulière au niveau international". Si je
comprends bien, vous mettez là un peu votre position, vos orientations
pour le développement, la promotion du tourisme sur les marchés
étrangers. J'aimerais que vous m'indiquiez de quelle manière vous
comptez vous y prendre, par quel genre de plan de publicité en ce qui
concerne le Québec comme région ou comme province et si vous
entendez collaborer avec le gouvernement fédéral qui,
lui-même, fait des plans de publicité sur les pays
étrangers, J'aimerais savoir aussi vos marchés, les cibles en
particulier. Alors, est-ce l'Europe, le Japon, l'Ontario, les
États-Unis? Aussi, les stratégies que vous envisagez pour attirer
ces gens-là en fonction des différents marchés et des
différentes cibles. Bonne question.
M. Picotte: Nous avons... Oui...
M. Gobé: Je n'ai pas à lier ta commission à
cela. Je me suis retenu. Mais elle ne vise en aucun cas les membres assis en
face de moi.
M. Picotte: ...Mme la Présidente, il faudrait me donner
un peu le temps de regarder certains chiffres. Ce que M. le
député de Lafontaine me demande c'est de vous dire quelle sorte
de marché le ministère a décidé de cibler dans les
prochains mois ou la prochaine année de l'exercice financier.
M. Gobé: Pour la prochaine campagne touristique, pour la
saison qui s'en vient très rapidement.
M. Picotte: Les marchés auxquels nous avons
décidé de donner la priorité c'est d'abord le
marché de la Nouvelle-Angleterre, comme on peut très bien
l'imaginer. Il y a aussi le Nord-Est américain qui est ciblé par
mon ministère du côté des campagnes de publicité et
des campagnes de promotion. Il y a Chicago aussi, la ville de Chicago, son
environnement et aussi la province de l'Ontario au plan canadien. Ce genre de
promotion va être, sans doute, accentué par une campagne
publicitaire et une campagne de promotion.
Entre autres, en ce qui concerne l'agrément, du côté
de l'Amérique du Nord, nous avons l'intention d'avoir un budget de 3 602
000 $. À l'intérieur du Québec, pour les campagnes
promotionnelles et publicitaires, il s'agit d'une somme de 1 533 000 $. En ce
qui concerne toute la campagne à être effectuée du
côté du ski pour sensibiliser surtout l'Amérique du
Nord,
Il y a un volet de 2 031 000 $. Il y a aussi la motoneige, j'en faisais
état ce matin, en réponse à une question de Mme la
députée de Marie-Victorin qui s'interrogeait sur le fait que je
n'avais pas apporté de coupures au volet de la motoneige. Mon
collègue de Shefford qui est ici va sûrement être sur la
même longueur d'onde à ce sujet puisque j'ai eu l'occasion de le
rencontrer cet hiver à Valcourt, plus précisément au
Festival de la motoneige, qui est un élément important pour
attirer des touristes de l'extérieur qui viennent chez nous faire de la
motoneige dans des situations privilégiées. Ils laissent ici de
nombreux dollars, beaucoup de dollars en frais d'hébergement, en frais
de restauration, en frais de souvenirs qu'ils rapportent chez eux quand ils
quittent le Québec. Donc, pour le volet de la motoneige: 250 000 $ au
niveau de la promotion et des campagnes publicitaires. Le volet chasse et
pêche. Tantôt mon collègue de Lac-Saint-Jean faisait
état, dans ses remarques préliminaires, du fait que la chasse et
la pêche sont un domaine un peu privilégié qui attire des
gens chez nous. Nous faisons une campagne promotionnelle de l'ordre de 503 000
$ en Amérique du Nord pour inviter les gens à venir pratiquer ces
sports.
Pour les congrès, les réunions de compagnies, les voyages
motivation: 965 000 $.
L'Europe et l'international, volet multiple comme on dit, incluant le
Japon: 648 000 $. Le reste multiple et administration: 3 221 000 $ pour un
grand total de 12 756 000 $ en promotion et en campagnes publicitaires.
(16 h 45)
M. Gobé: En ce qui concerne vos stratégies, vous
nous avez expliqué les endroits, les marchés, les cibles et en
particulier les montants que vous entendiez mettre dans chacune des
régions ou des sous-régions, les stratégies publicitaires
ou de marketing. Vous parlez d'ajustement des interventions en matière
de marketing. Vous pensez à quoi, quand vous dites cela? Vous alliez
vers quel genre de stratégie? Tout à l'heure, mon collègue
de Lac-Saint-Jean parlait de maintenir l'image de marque du
Québec. Tout le monde est d'accord avec cela, mais je pense que
cela prend peut-être un plus qu'une conception globale d'un pays pour
attirer des touristes. On sait que le tourisme, c'est un produit et cela se
vend, parfois, sous le coup de l'impulsion. Les gens veulent aller en vacances,
ils planifient, ils regardent quelque chose qui les frappe et ils
décident d'y aller. Alors, avez-vous des stratégies
particulières? Est-ce que vous pourriez nous les expliquer?
M. Picotte: Oui, en fait, j'aimerais dire à M. le
député de Lafontaine que, d'abord, il y a une campagne de
positionnement général, face au Québec: le fait
français, le ski chez nous, etc. S'ajoute à cela, justement,
notre forme de publicité coopérative dont j'ai fait mention
tantôt, dans mon discours du début, ce qui fait que, à ce
moment-là, nous avons des productions spécifiques, faites en
collaboration avec le secteur privé, pour inciter les gens, soit
à venir faire du ski, soit à venir chasser, pêcher dans les
pourvoiries, soit à venir pratiquer toutes sortes de sports
différents ou à venir voir notre identité. Cela est fait
en fonction de l'hébergement et de la restauration, avec l'entreprise
privée comme telle. Alors, ce sont ces deux volets: positionnement
général et, par la suite, production spécifique en ce qui
concerne la publicité coopérative.
M. Gobé: J'ai une dernière question. Est-ce que
vous avez des prévisions d'achalandage touristique pour la
période d'été qui s'en vient? Est-ce que vous
prévoyez quelque chose? Est-ce que vous avez déjà des
chiffres, peut-être, à nous citer ou des espoirs, en tout cas?
C'est important de savoir cela.
M. Picotte: Ce qu'on me dit surtout, c'est que les
prévisions, parce qu'on est toujours un peu dans le domaine des
prévisions et on doit faire des comparaisons avec les années
passées sur l'augmentation... Nous avons un centre, à mon
ministère, où plusieurs téléphonistes
répondent à des demandes de renseignements. En ce qui concerne ce
centre, plus précisément provenant du milieu américain,
nous avons tout lieu de croire qu'il pourrait y avoir une augmentation entre 8
% et 12 %, en termes de recettes touristiques. C'est à peu près
ce que nous possédons comme renseignements et c'est une exploration,
évidemment. Je pense - et c'est une opinion bien personnelle - que c'est
avant que les troubles surviennent entre les Américains et les gens de
l'Europe, si bien que les Américains remettent en question leur visite
touristique en Europe et songent plutôt à venir au Canada. On me
dit qu'à ce jour il y a 1 000 000 de voyages d'annulés vers
l'Europe, provenant des États-Unis. Je vais essayer, dans les meilleurs
délais, de faire en sorte que le Québec récupère
une bonne partie de ces voyages et, évidemment, je vais inciter les
Américains à venir se promener chez nous, au Québec.
M. Gobé: Merci, M. le ministre. J'apprécie beaucoup
vos réponses. J'espère et, comme tous mes collègues, je
pense qu'on aura 12 %, 13 % ou 15 % cette année. On vous remercie
beaucoup.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lac-Saint-Jean, M. Farrah m'a demandé la parole.
Est-ce que vous voulez faire l'alternance ou si...
M. Brassard: Est-ce que c'est sur le même sujet? C'est sur
la promotion.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est le
député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Brassard: Ah bon!
M. Farrah: Ce serait, très brièvement, sur les ATR.
Je ne sais pas...
M. Brassard: Les ATR? Bon, d'accord.
M. Farrah: C'est juste pour finir là-dessus, pour ne pas
éterniser...
M. Brassard: Très bien, oui. D'accord.
M. Farrah: Merci, Mme la Présidente. M. le ministre, je
suis heureux d'apprendre que, pour vous, les ATR sont des interlocuteurs
privilégiés et je pense que, dans notre région en
particulier, l'ATR des Îles-de-la-Madeleine a été un
organisme qui a fait en sorte que le tourisme a connu une expansion
considérable. Je suis content d'apprendre également
l'augmentation de l'enveloppe de base ainsi que l'augmentation d'une enveloppe
spéciale, comme vous le disiez, pour les régions
éloignées comme les Îles-de-la-Madeleine le sont. Je suis
très heureux de cela, sauf que ma question est celle-ci: Concernant les
enveloppes de base, est-ce que c'est le même montant pour toutes les
ATR?
M. Picotte: Mme la Présidente, est-ce que je pourrais dire
à mon collègue que nous sommes tellement rapides, à mon
ministère que, déjà, l'engagement que j'avais pris
d'envoyer au secrétaire le document à être distribué
aux membres de la commission est déjà rendu? Voulez-vous me
donner quelques minutes, on est en train de me fournir un autre document afin
que je puisse répondre aux questions avec des chiffres à
l'appui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député des Îles-de-la-Madeleine, on attend les photocopies
du document de M. le
ministre, si vous voulez patienter quelques secondes.
M. Farrah: Non, c'est juste parce que...
M. Picotte: J'ai l'impression que le secrétaire du
ministère voulait que ce soit moi qui fasse sa feuille de notation, l'an
prochain. Vous voyez la diligence qu'il a mise à répondre
à vos attentes.
M. Cannon: Vous avez un bon chef de cabinet, M. le ministre,
c'est pour cela.
M. Farrah: Je sais qu'en ce qui concerne mon ATR aux
îles...
M. Picotte: Avez-vous des dossiers à mon ministère?
Il est en train de discuter avec mon chef de cabinet.
M. Brassard: À ce compte-là, j'en aurais
quelques-uns, M. le ministre.
M. Picotte: Alors, allez-y, on va vous écouter, je devrais
avoir...
M. Farrah: En ce qui concerne l'ATR aux îles, l'enveloppe
de base, si ma mémoire est fidèle, lorsque je l'ai
rencontré, était de 55 000 $. Tantôt, vous disiez au
député de Lac-Saint-Jean que son enveloppe était de
quelque 109 000 $. C'est peut-être aussi parce que c'est au prorata de la
population ou je ne sais pas... Cela comprend l'Ungava, n'est-ce pas?
M. Picotte: On me dit qu'il y a deux volets. Il y a une somme de
fonctionnement de base, d'abord; s'ajoute à cela un autre montant, une
variante, avec ce qu'ils vont chercher dans le milieu comme tel; c'est 40 % de
ce qu'ils vont chercher dans le milieu. Or, à partir de ce
moment-là, c'est ce deuxième volet probablement qui, compte tenu
de la population et compte tenu des possibilités, non pas parce que
c'est basé là-dessus... Mais, lorsque l'ATR va chercher des
montants, ce deuxième volet s'ajoute en partie, en pourcentage, à
l'enveloppe de base directe. C'est ce qui fait la différence et, compte
tenu de la rencontre que j'ai eue avec les responsables de l'ATR des
Îles-de-la-Madeleine, entre autres, au moment où je rencontrais
tous les responsables d'ATR, j'avais pris l'engagement d'essayer, de plus en
plus, dans les années qui viennent, de diminuer cet écart. C'est
la raison pour laquelle cette année entre autres, aux
Îles-de-la-Madeleine, il y aura une augmentation de 10 000 $ au lieu de
5000 $, comparativement aux autres, afin de réduire l'écart. On
me dit que, l'an passé, en date du 8 avril 1986, le budget Soutien
financier aux ATR, en ce qui concerne les Îles-de-la-Madeleine,
était de 72 300 $. C'est ce qu'on a versé pour l'an passé.
Alors, l'an passé, ce qu'on a versé quand on a fini de tout
calculer, pas... mais le soutien financier de base, c'est de 72 300 $; cette
année, cela veut dire qu'avec ce que j'ai rajouté, les 10 000 $,
l'ATR des Îles-de-la-Madeleine commencerait avec un montant de 82 300 $.
Viennent s'ajouter à cela, évidemment, comme pour toutes les
autres, les participations aux différents volets du programme. L'an
passé, l'ATR des Îles-de-la-Madeleine, comme vous l'avez
déjà sur la feuille qui vient de vous être
distribuée, totalisait une somme de 111 500 $.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député...
M. Farrah: Si je comprends bien, c'est que cela dépend
aussi de la participation du milieu en ce qui concerne les ATR.
M. Picotte: C'est cela.
M. Farrah: D'accord. Cela répond à ma question.
Merci.
M. Picotte: Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Alors, je reviens sur la promotion, Mme la
Présidente, dossier qui a été abordé par le
député de Lafontaine. Il est évident que, en
matière de promotion touristique - je ne suis pas un spécialiste
-les budgets de mise en marché n'ont une influence déterminante
qu'à partir d'un certain seuil. Si ce n'est pas suffisant, c'est clair
que cela n'a pas de rendement. D'une part, donc, cela prend un certain niveau
budgétaire; d'autre part, aussi, il faut que cela s'étale dans le
temps. Si l'on veut que ce soit efficace, il faut que cela ait une certaine
durée. Partant de là, la question que je pose, c'est: Par rapport
à l'année dernière, 1985-1986, quelles sont les
différences, en termes budgétaires, c'est-à-dire dans le
budget de cette année? Je voudrais qu'on s'en tienne surtout à la
publicité à l'extérieur du Québec, au budget de
l'an passé, en promotion à l'extérieur du Québec et
au budget de cette année.
Deuxièmement, on l'a abordé tantôt, mais j'aimerais
avoir une réponse précise là-dessus afin que ce soit bien
clair: Est-ce que les marchés cibles de l'an passé sont les
mêmes cette année? Vise-t-on les mêmes clientèles,
les mêmes marchés cibles?
Troisièmenent, en matière de contenu, est-ce qu'il y a des
changements de cap en matière de contenu? En d'autres termes, est-ce
qu'on poursuit, en terme de promotion touristique à l'étranger,
sur la lancée de l'an passé en matière de budget, en
matière de
cibles et en matière de contenu? Non pas que je veuille vous
entendre dire qu'on fait la même chose que l'an passé. C'est
simplement que, en matière de promotion, si on veut que cela ait de
l'effet et du rendement, il ne faut pas s'éparpiller. Il ne faut pas
changer de cap à tout bout de champ. Il faut maintenir le cap sur une
certaine période de temps.
M. Picotte: Je pense que je vais sans doute sécuriser M.
le député de Lac-Saint-Jean en lui disant d'abord qu'il s'agit de
la même clientèle, du même marché cible. Il s'agit
aussi du même contenu. En ce qui concerne cependant les montants d'argent
qui sont alloués comparativement à l'année passée -
c'était le début de votre question, -l'an passé, nous
avons investi une somme de 9 400 000 $ en ce qui a trait au marché cible
que je viens de vous identifier. Cette année, nous investirons une somme
de 8 000 000 $, plus, éventuellement, l'utilisation du volet marketing
de l'entente fédérale-provinciale. Je suis en discussions avec
mon collègue, M. Murta, afin que certaines sommes d'argent
prévues selon l'entente fédérale-provinciale puissent
servir à faire du marketing. S'il y a acquiescement de la part de mon
collègue fédéral, ce dont je ne doute pas à ce
moment-ci de nos discussions, cela veut dire qu'on pourrait ajouter à ce
montant, une somme de 500 000 $, 1 000 000 $, 1 500 000 $, aux 8 000 000 $ que
nous avons programmés. Ce qui donnerait, à quelques centaines de
milliers près, les mêmes sommes en ce qui concerne le volet
publicité et promotion dans nos clientèles cibles et dans nos
marchés qui sont les mêmes que l'an passé.
M. Brassard: Une question additionnelle là-dessus.
Peut-être que vous avez des spécialistes qui pourraient vous
indiquer la réponse. Personnellement, je ne la connais pas. En
matière de promotion à l'extérieur du Québec, quel
est le seuil en dessous duquel ce serait quasiment de l'argent gaspillé?
Quel est le seuil en regard de ce qu'on fait face aux marchés qu'on a
identifiés? C'était 9 400 000 $ l'an passé. Cette
année, c'est 8 000 000 $, soit une réduction de 1 400 000 $.
Jusqu'où ne faudrait-il pas descendre, en quelque sorte, pour que
vraiment, ce ne soit quasiment que du gaspillage, parce que cela n'a pas assez
d'effet, pas assez d'impact?
M. Picotte: En examinant la physionomie de mes collaborateurs, M.
le député, encore quelques questions semblables à celle-ci
et on va découvrir des rides additionnelles sur leurs fronts à la
fin de l'étude des crédits. Mais on me dit que la meilleure
façon de se...
M. Brassard: Vous admettrez que c'est quand même une bonne
question.
M. Picotte: Oui. On me dit qu'il n'y a vraiment pas de
façon d'évaluer le seuil de rentabilité. On peut
évaluer le seuil de rentabilité en disant, par exemple, que si on
met telle somme d'argent, ça va être bénéfique en
moins de tant pour cent, ou si on met telle somme de plus, ce sera
bénéfique en plus. On m'indique que, généralement,
ce qu'on fait dans des cas semblables, on se compare, au niveau promotionnel et
publicitaire, à ce que font d'autres provinces du Canada, telle
l'Ontario, et cela nous guide un peu dans ces domaines-là. (17
heures)
M. Brassard: Une dernière question.
Une voix: D'accord.
M. Brassard: Avez-vous prévu, dans votre programmation,
des sondages pour évaluer l'impact de votre programme de
publicité, les effets de la promotion?
M. Picotte: À chaque année, nous faisons des
sondages pour évaluer, les performances de notre promotion et de notre
publicité. Un autre indice qu'il est important de souligner, c'est que,
compte tenu de ce que nous avons fait l'an dernier, et compte tenu de
l'augmentation touristique que nous avons pu avoir provenant de
clientèles cibles, cela nous indique si les sommes d'argent que nous
mettons là-dedans sont profitables et de quelle façon elles le
sont. Mais à quel pourcentage? On n'a pas de méthode
scientifique, à ce que l'on me dit...
M. Brassard: Avez-vous actuellement des résultats de
sondages qui ont été faits?
M. Picotte: Vous m'avez demandé si on avait fait des
études de sondages. Sans avoir les résultats de l'étude
comme telle, je peux vous dire que le bilan 1985-1986, évaluation des
campagnes publicitaires, l'impact de la campagne publicitaire,
été 1985, destinée aux Québécois,
c'était une étude, dans le but de mesurer l'efficacité de
cette campagne publicitaire par son taux de pénétration
auprès des Québécois, effectué par SORECOM, et dont
le coût était de 14 000 $ au niveau de mon ministère.
Maintenant a-t-on les résultats de SORECOM? Nous avons les
résultats de SORECOM, à ce que l'on me dit. Étude d'impact
de la campagne publicitaire été 1985 destinée aux
Québécois. Nous avons l'étude. Est-ce celle qui nous a
coûté 14 000 $? Bon.
M. Brassard: Cela n'a jamais été rendu
public?
M. Picotte: Ce sont des outils internes qui servent à
orienter nos campagnes pour l'avenir. Cela permet à la direction du
marketing de rajuster son tir. Vous comprendrez que nous n'espérons pas
que ces documents se promènent un peu partout dans le paysage, surtout
pas chez nos voisins qui voudraient peut-être faire, à même
nos études, des campagnes promotionnelles et de publicité sans
pour autant les payer.
Nous avons, en ce qui concerne les sondages, le Tortillard du
Saint-Laurent, l'étude sur la clientèle qui a utilisé le
train le Tortillard du Saint-Laurent au cours de l'été 1985,
faite par Roche au coût de 4900 $. Il y a eu aussi l'étude sur la
clientèle des neuf événements touristiques majeurs
à Montréal à l'été 1985, c'est
l'étude sur la clientèle qui a assisté aux neuf
événements majeurs qui se sont tenus a Montréal au cours
de la saison estivale. Je pense que c'est pour le Grand Prix, les expositions
Ramsès II et Picasso, etc. Il y a eu une étude commandée
et faite par Econosult à Montréal pour 38 500 $, et on me dit que
c'était en collaboration avec le fédéral et la ville de
Montréal, pour cette étude bien précise. Il y a
l'étude sur le tourisme du troisième âge aussi,
étude en collaboration avec la Fédération de l'âge
d'or sur les habitudes de voyage de cette clientèle. Cela a
été fait par la FADOQ pour un montant de 4000 $. L'impact
touristique des neuf événements touristiques majeurs à
Montréal à l'été, direction du marketing,
étude sur l'impact touristique, c'est un ajout à la
première étude pour un montant de 80 000 $, je m'excuse, pour un
montant de 800 $. Cela serait plus cher que l'étude.
Tout cela, Mme la Présidente, pour rassurer le
député de Lac-Saint-Jean, à l'effet que nous avons tous
les outils nécessaires pour être capables d'ajuster notre tir et
notre direction de marketing, en termes de publicité et d'impact
promotionnel à l'extérieur.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lafontaine.
Publicité dans les délégations du
Québec
M. Gobé: Merci, Mme la Présidente. Dans la
même veine que le député de Lac-Saint-Jean, on parlait de
promotion à l'étranger. On se rend compte qu'à
Montréal, dans d'autres grandes capitales ou d'autres villes
importantes, où les consulats et les ambassades ont des bureaux de
tourisme, ils ont pour but, comme vous le savez certainement, de promouvoir le
tourisme de leur pays. Est-ce que les délégations du
Québec -il y en a plusieurs maintenant - sont équipées ou
ont autre chose qu'un présentoir avec des dépliants qu'on prend
lorsqu'on,.. Je suis allé à Paris il y a quelque temps, et j'ai
vu un présentoir avec quelques beaux dépliants, mais ils
n'étaient pas tous là. Est-ce qu'il y a d'autres efforts qui sont
consentis? Ce n'est pas forcément votre ministère, mais est-ce
qu'il y a quelque chose que vous pourriez faire, si ce n'est pas
déjà fait, que vous envisageriez de faire dans cette
direction?
M. Picotte: On me dit que, surtout au ministère, on
travaille avec les grossistes et les agents de voyages qui sont
considérés comme des agents multiplicateurs de touristes. Mais je
devrais vous donner la liste des endroits où nous avons du personnel,
entre autres, où nous avons un pied-à-terre: Atlanta, Boston,
Chicago, Dusseldorf, Londres, Los Angeles, New York, Paris, Tokyo, Toronto et
Washington. Ce sont onze endroits où nous avons un pied-à-terre.
Je ne vous cacherai pas cependant que nous examinons avec beaucoup d'attention
la possibilité de changer ou de modifier notre visibilité du
côté de Paris, puisqu'il nous semble que nous sommes là
peut-être un peu faibles, tant au niveau de l'endroit où nous
sommes situés, qu'au niveau du service à dispenser. Nous
examinons cela.
La difficulté que nous avons cependant, selon ce qu'on me dit,
c'est le temps que cela prend au niveau gouvernemental pour obtenir des
autorisations. Souvent, on perd des endroits vraiment stratégiques en
termes touristiques. À Paris, on me dit, quant aux endroits
stratégiques qui peuvent être loués par mon
ministère, que parfois le matin on se rend compte qu'il y a une offre et
souvent, le soir, c'est déjà loué par d'autres
intervenants. Alors, vous comprendrez que le temps de demander au Conseil du
trésor et de passer par toutes les instances décisionnelles,
souvent on se fait littéralement enlever des endroits qui seraient
vraiment privilégiés. À cet égard, je suis en train
de discuter avec les gens du Conseil du trésor pour essayer de trouver
une façon d'intervenir rapidement au moment où nous pourrons
avoir un pied-à-terre à Paris, entre autres, qu'on soit capable
rapidement d'intervenir pour tâcher d'améliorer notre
visibilité et les services à offrir pour inciter les Parisiens,
les Français à venir au Québec.
M. Gobé: M. le ministre, est-ce que vous nous disiez tout
à l'heure que vous aviez sept intervenants? Est-ce à dire que
vous avez sept fonctionnaires de votre ministère qui sont dans les
délégations du Québec, ou alors, est-ce que ce sont des
employés de la délégation qui font un certain travail pour
votre ministère. J'aimerais savoir aussi si ces employés font un
genre de promotion, comme aller rencontrer les
agences de voyages, les grossistes, les détaillants pour leur
distribuer des dépliants, les sensibiliser?
M. Picotte: À chacun des onze endroits que je vous ai
soulignés tantôt, nous avons du personnel...
M. Gobé: De votre ministère.
M. Picotte: ...de mon ministère et, à certaines
occasions, plus d'un ou dans d'autres occasions ce sont des contractuels, mais
selon l'endroit, et qui relèvent directement du ministère du
Tourisme.
M. Gobé: Est-ce que dans les ambassades du Canada, ils
sont approvisionnés de dépliants spécifiquement du
Québec en plus des leurs, où est-ce qu'on les laisse seulement
avec leur campagne et leur matériel.
M. Picotte: On me dit que cela dépend
généralement des marchés. À certains endroits oui,
à d'autres endroits non.
M. Gobé: Merci M. le ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lac-Saint-Jean.
Comparaison entre le Québec et
l'Ontario
M. Brassard: Je reviens sur la comparaison, M. le ministre, entre
l'effort de promotion du Québec et celui de l'Ontario, auquel vous avez
fait allusion tantôt. J'ai ici un tableau, inclus dans le Tourisme au
Québec, bilan et perspectives d'action 1985-198B. Je ne sais pas si cela
a changé beaucoup en 1985-1986, mais les chiffres de 1982-1983 et
1983-1984 sont assez éloquents en termes de budgets de promotion. Je
donne l'exemple de 1982-1983: B 800 000 $ au Québec et 22 000 000 $ en
Ontario. En 1983-1984, 13 800 000 $ au Québec et 24 200 000 $ en
Ontario, cela double. Quand on regarde cela en termes de dépenses per
capita, nous avons 1,36 $ au Québec en 1982-1983, et 2,55 $ en Ontario.
En 1983-1984, on a augmenté à 2,03 $ per capita au Québec
pour 2,80 $ en Ontario. Je ne sais pas ce que cela donnerait en 1985-1986 en
termes de comparaison Québec-Ontario, mais je pense que cela va à
l'encontre de ce que vous affirmiez tantôt, à savoir que l'effort
québécois en matière de promotion est sensiblement le
même que celui de la province voisine, l'Ontario.
Il semble bien, d'après ces chiffres, que l'Ontario, depuis un
certain temps, met le paquet, si vous me permettez l'expression, en termes de
promotion touristique. Nous, nous réduisons notre effort encore cette
année, à la suite des compressions budgétaires. Alors, il
y a peut-être lieu de s'inquiéter de cette situation en
matière de promotion par rapport à un concurrent. L'Ontario, il
faut le considérer, en matière touristique, en matière de
lieux de séjours et de visites pour les touristes, à titre de
concurrent.
M. Picotte: Je pense qu'il va être important de vous donner
certains chiffres. En ce qui concerne l'Ontario, il s'agit d'un ministre qui
est le ministre du Tourisme et de la Récréation, donc, qui met
des budgets à la fois du côté des parcs et du
côté du tourisme. Au Québec, les montants que je vous donne
au point de vue du marketing, ce sont les budgets dévoilés par le
ministère du Tourisme. Nous faisons un peu de promotion et certaines
publicités. Je n'ai malheureusement pas les chiffres avec moi en ce qui
concerne certaines publicités et promotions du ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Probablement qu'en joignant ces deux
budgets, nous nous rapprocherions davantage. Il y a aussi SEPAQ, qui fait de la
publicité à propos du Mont-Sainte-Anne afin d'attirer les
touristes américains. C'est un autre volet.
On me dit qu'en ce qui concerne l'année 1985-1986, nous
étions en parité de dollars avec l'Ontario au point de vue de la
publicité et du marketing. Per capita, compte tenu du fait que l'Ontario
a une population de 8 000 000 d'habitants et que le Québec en a une de 6
000 000 d'habitants, il est fort probable que nous serions en sus ou au-dessus
de l'effort que fait l'Ontario, compte tenu de nos populations.
M. Brassard: Les chiffres que je vous ai cités
tantôt, je les ai extraits de ce document, le Tourisme au Québec,
bilan et perspectives d'action. Je ne sais pas dans quelle mesure les
informations que vous nous donnez relativement à la ventilation qu'on
doit faire en termes de promotion...
M. Picotte: Je pense qu'il faut bien... M. Brassard:
...s'appliquent.
M. Picotte: ...M. le député, tenir compte de
1985-1986. Quand vous parlez de...
M. Brassard: On n'a pas les chiffres de 1985-1986
là-dessus.
M. Picotte: Non, mais ce sont les chiffres que je vous ai
donnés tantôt. Je vous disais qu'on était en parité
avec l'Ontario en 1985-1986. Il faut bien penser aussi qu'avant, au moment
de...
M. Brassard: ...bases que dans ce document? Sur les mêmes
bases?
M. Picotte: En ce qui concerne le marketing de l'Ontario et le
tourisme au Québec. Il faut dire aussi qu'à ce moment-là,
M. le député, le ministère du Tourisme n'était pas
créé, si ma mémoire est fidèle.
M. Brassard: Non.
M. Picotte: Et il faisait partie...
M. Brassard: C'est un fait.
M. Picotte: ...d'un volet de l'Industrie et du Commerce, donc,
peut-être moins de participation intense de la part du ministère
de l'Industrie et du Commerce et du Tourisme du Québec. (17 h 15)
M. Brassard: Dernière question avant de passer la parole
à mon collègue d'Ungava sur tout ce volet de la promotion. Cela
fait un peu référence à la question du
député de Lafontaine. Il y a des compressions assez
substantielles, je dirais, du côté des Relations internationales
et du réseau des délégations du Québec dans le
monde. Je sais aussi que, dans un certain nombre de délégations,
il y avait des conseillers en tourisme. Est-ce que les compressions
budgétaires à faire et qui vont se faire au ministère des
Relations internationales et particulièrement dans des
délégations du Québec vont affecter le secteur
touristique? Est-ce qu'il y a des conseillers en tourisme dans les
délégations qui vont être remerciés de leurs
services, si vous me permettez l'expression?
M. Picotte: Prenons le volet de l'administration, puisque vous
faites référence à des maisons du Québec à
l'extérieur. Il y a le volet du MRI qui est comptabilisé dans
l'administration. Sur un budget prévu de 3 221 900 $, la compression
budgétaire effectuée par le MRI, par le biais du
ministère, est de l'ordre de 180 000 $ sur une possibilité
de...
M. Brassard: Cela se traduit comment?
M. Picotte: Justement, c'est une question à laquelle je ne
pourrai pas répondre aujourd'hui parce que nous avons
entré...
M. Brassard: Cela fait partie des dépenses diffuses
qu'on... Non?
M. Picotte: Non, non, au contraire. La preuve, c'est que je vous
donne le chiffre exact, soit 180 000 $, sauf que nous sommes en train de
discuter avec le MRI pour nous entendre sur l'endroit exact où cela
devrait s'exercer sur le territoire. Donc, en termes de compressions, vous
comprendrez que nous allons essayer de discuter. C'est 0,5 %. Je vais discuter
avec mon collègue du MRI... M. Brassard: Où cela va se
faire.
M. Picotte: ...pour savoir exactement où. Ce sera sans
doute l'endroit qui va nous faire le moins mal, où on aura moins la
possibilité d'inviter des gens de ce milieu à venir chez nous et
ou, en termes de pourcentage de retour touristique, ce sera le moins
dommageable. Nous sommes en train de faire cette discussion, mon
collègue et moi, et les fonctionnaires de nos deux
ministères.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Je voudrais revenir sur votre comparaison entre le
Québec et l'Ontario. Quelle que soit l'intervention de l'Ontario dans la
comparaison qu'on peut faire, le problème reste entier. La question qui
vous a été posée par mon collègue de Lac-Saint-Jean
était de savoir quel est le seuil critique des dépenses en
matière touristique afin de s'assurer qu'on ne dilapide pas l'argent. Je
suppose qu'il y a un point de non-retour. Lorsque vous faites la comparaison
avec l'Ontario et avant même de l'avoir fait, vous avez dit qu'il
était très difficile de mesurer ce seuil. Alors, cela suppose
que, si c'est difficile de le faire pour le Québec, c'est difficile de
le faire pour l'Ontario aussi. Quel que soit le niveau en Ontario ou ailleurs
au Canada, on peut supposer qu'eux aussi le font par rapport à ce qui se
fait ailleurs, qu'au moment d'étudier leurs crédits ils sont pris
devant les mêmes problèmes que nous, puisque vous avez dit qu'il
était très difficile de le mesurer.
Je comprends qu'étant donné l'âge relativement jeune
du ministère du Tourisme du Québec on n'ait pas encore
réussi à développer des mesures étalons qui nous
permettent de nous faire une idée un peu moins sommaire de
l'efficacité des sommes d'argent qu'on a investies là-dedans en
termes de promotion touristique. Est-ce que votre ministère a
l'intention de travailler pour développer des barèmes ou
développer un étalon de mesure qui soit un peu plus fiable qu'une
comparaison avec l'Ontario?
M. Picotte: Je n'ai pas dit tantôt, de toute façon,
parce que vous n'étiez pas arrivé...
M. Claveau: Oui, oui, j'étais là.
M. Picotte: ...lorsque j'ai fait référence à
cela... Ou vous étiez distrait, un des deux...
M. Claveau: Non, j'écoutais très bien.
M. Picotte: Je n'ai pas dit qu'on faisait uniquement des
comparaisons avec l'Ontario en ce qui concerne ce marketing. Vous me demandez
une méthode quelconque pour savoir où est le seuil de
rentabilité entre en mettre plus et en mettre moins. Je vous dis qu'il
n'y a pas, à notre connaissance, ni pour le Québec, ni pour
ailleurs, un système pouvant nous permettre d'évaluer ce que vous
me demandez. Si vous en connaissez, vous comprendrez bien que vous allez
être le bienvenu pour nous dire à quel endroit on pourrait aller
chercher l'expertise pour nous permettre de faire justement cette étude
que vous nous proposez de faire, d'une certaine façon.
En ce qui concerne l'évaluation proprement dite de nos campagnes
promotionnelles, on ne se base pas uniquement sur l'Ontario, mais sur
l'augmentation des demandes qui sont faites au ministère à la
suite d'une campagne promotionnelle donnée, en comparaison avec
l'année précédente, ainsi que sur l'augmentation des
touristes, qui est constatée. Une fois que les gens sont venus au
Québec, on peut dire qu'il y a eu une augmentation de X % en ce qui
concerne notre campagne publicitaire. Par contre, il y a eu une augmentation de
tel pourcentage en ce qui concerne les touristes qui sont venus chez nous. Cela
nous donne l'occasion de bien vérifier, de regarder et de se baser sur
des chiffres semblables. Je suis obligé de répondre à
votre question en ces termes. Si vous me demandez si nous avons un outil
privilégié pour évaluer le seuil de rentablité ou
de non-rentabilité d'une intervention quelconque dans le domaine du
marketing ou de la promotion, nous n'en connaissons pas, et, si des gens en
connaissent, on serait bien heureux de posséder ce genre de façon
de travailler; cela nous aiderait grandement. J'incite le député
d'Ungava à nous faire parvenir toutes les interventions parce que, comme
moi, il croit au tourisme et, s'il y a quelque chose de
privilégié dans ce domaine, bienvenu, M. le député,
je vous invite à déjeuner, à dîner ou à
souper avec moi, à l'heure qui vous conviendra le mieux.
Une voix: Est-ce que vous payez... M. Picotte: À
mes frais, en plus.
M. Claveau: Je vais vous rassurer, M. le ministre...
Une voix: C'est important de le dire.
M. Claveau: ...en disant que, effectivement, je n'en connais pas.
Par contre, je voulais être certain que le fait de comparer avec
l'Ontario n'était pas en soi, si vous voulez, une garantie que les
sommes d'argent qu'on a investies là-dedans sont vraiment rentables.
M. Picotte: C'est loin d'être un absolu, mais on fait comme
à peu près tout le monde et, de temps en temps, quand on peut
regarder ce que fait le voisin, on ne hait pas cela du tout et cela nous permet
d'ajuster notre tir. C'est comme deux voisins. Quand l'un voit que son voisin
améliore tel truc de sa piscine, il est tenté d'aller voir s'il
ne devrait pas faire la même chose, chez lui, pour que son eau soit plus
propre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lafontaine, pour une brève intervention.
M. Gobé: Merci, Mme la Présidente. C'est juste pour
avoir un complément à la question du député
d'Ungava. M. le ministre, est-ce que vous auriez les chiffres du nombre des
touristes en provenance d'Europe, qui sont venus l'an dernier, et les montants
d'argent investis pour la promotion touristique? Cela représente combien
par personne? Là, on parle d'investissements publicitaires per capita,
par résident québécois. J'aimerais savoir ce que cela
représente par touriste. Est-ce que cela représente 100 $, 10 $,
15 $ par personne? C'est peut-être une bonne indication, tout compte
fait, de l'efficacité de ces sommes d'argent. C'est une manière
comme une autre de... On pourrait voir cela.
M. Picotte: ...on aura sans doute des chiffres qui sont tout
près. On aura l'occasion de vous donner, dans quelques instants, ces
chiffres bien précis. On avait l'impression, quand un ministre du
gouvernement se faisait poser des questions pas ses collègues du
gouvernement, on appelait cela, avant, des questions plantées. Je pense
que cela a pas mal changé depuis ce temps-là. Si elles sont
plantées, elles ne sont pas plantées à la bonne place.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Picotte: II faut bien s'amuser parce que, après tout,
je suis le ministre du "fun" aussi.
M. Gobé: C'est pour encourager vos fonctionnaires à
donner des informations. Ils forment toute une brochette derrière vous,
et je pense qu'ils ont beaucoup de dossiers à nous communiquer.
M. Picotte: Vous faites bien d'être vigilant parce que,
finalement, cela force tout le monde à être toujours très
prêt, non seulement en ce qui concerne les statistiques, mais à
suivre cela d'un oeil particulièrement attentif.
M. Gobé: Avec tout le respect que j'ai pour vous, M. le
ministre, je ne me permettrais pas de vous mettre dans une mauvaise
position.
M. Picotte: D'ailleurs, je dois vous dire, M. le
député de Lafontaine, qu'il ne faut pas se culpabiliser à
cet égard parce que l'étude des crédits est justement
faite pour cela, pour connaître tous ces détails et ces points
importants, sauf que je voulais vous faire comprendre que, quand il s'agit de
chiffres bien précis, nous devons prendre quelques instants pour
tâcher de vous les fournir et de vous fournir les vrais chiffres.
M. Gobé: Merci beaucoup.
M. Picotte: Vous voyez comme il y a beaucoup de monde qui compte
autour de moi.
M. Gobé: Oui, je vois cela!
M. Brassard: Merci, Mme la Présidente. M. le ministre,
j'essaierai de ne pas trop vous embarrasser, contrairement à vos
collègues ministériels.
M. Picotte: Mme la Présidente, on pourrait continuer les
questions et je reviendrais à la fin d'une autre question pour
répondre. Je prends avis de la question.
M. Brassard: C'est ça. J'aborderais un autre sujet...
M. Picotte: M. le député, me
permettriez-vous...
M. Brassard: Oui, s'il vous plaît.
M. Picotte: On me dit que les chiffres sont prêts.
Comme on peut permettre à M. le sous-ministre de répondre,
ça va éviter de répéter davantage. On va permettre
à M. le sous-ministre, M. Therrien, de répondre à cette
question-là plus précisément.
M. Therrien (Jacques-Yves): Alors, chaque Européen...
M. Brassard: ...un peu?
M. Therrien: C'est-à-dire que les statistiques qu'on a
concernent les entrées autres que celles des États-Unis ou des
autres provinces par les touristes. L'année dernière, il y a eu
335 900 voyages différents. D'accord? On investit 830 000 $ dans le
secteur Europe et international. Ce qui fait 2,47 $ par touriste. D'accord? Par
ailleurs, un touriste rapporte en moyenne 360 $ en recettes touristiques et de
ces 360 $, il y en a 14 % qui reviennent au trésor
québécois. Ça vous donne au-delà de 50 $ qui
reviennent au trésor québécois pour un investissement de
2,47 $.
M. Brassard: Je vous remercie, M. le ministre.
M. Gobé: C'était ce que je voulais vous entendre
dire, M. le ministre.
M. Brassard: Mme la Présidente, avant d'aborder un autre
sujet, une petite remarque en passant. Ce que le sous-ministre vient de dire
est une illustration éclatante du fait que l'argent investi en promotion
touristique, ce n'est pas vraiment une dépense, c'est un
investissement.
M. Picotte: Un multiplicateur.
M. Brassard: Un multiplicateur. Le ministre connaissant cela, il
pourra peut-être en aviser ses collègues, surtout le
président du Conseil du trésor. Il serait bon qu'il sache cela
quand il aura à faire des compressions budgétaires. Ce serait une
bonne idée que le président du Conseil du trésor sache
cela.
M. Picotte: J'ai souvent l'occasion, Mme la Présidente, de
parler à mon collègue du Conseil du trésor et davantage
quand on vient de me solliciter pour un événement touristique. Je
me dépêche, moi, non pas de sortir la calculatrice mais de lui
dire dans mes termes à moi jusqu'à quel point c'est important
pour lui comme pour les autres intervenants. Je pense qu'ils sont
drôlement sensibilisés au fait que M. le député de
Lac-Saint-Jean me souligne.
Conseil du tourisme
M. Brassard: J'aborderai un autre sujet avec vous, M. le
ministre, si vous me le permettez. Celui du Conseil du tourisme. J'aurais
quelques questions au sujet de cet organisme consultatif. La première
d'abord concerne son avenir ou son existence même. On sait que justement
on parle du président du Conseil du trésor. Ça arrive
comme cela. On sait qu'un comité a été mis sur pied qui -
du moins c'est ce que le président du Conseil nous
révélait récemment - a indiqué au gouvernement
qu'il fallait réduire le nombre des organismes consultatifs, en
fusionner certains. Bref, les organismes consultatifs constituaient une cible,
vous me permettrez l'expression, privilégiée pour ce
comité de non élus, de sages - certains les appellent le
Comité de sages - qui recommandait au gouvernement d'abolir, de
supprimer un certain nombre d'organismes à caractère
consultatif.
Le Conseil du tourisme est un organisme consultatif qui a
été créé, comme il en existe d'ailleurs dans
beaucoup de
ministères, pour conseiller, pour donner des avis au ministre sur
des questions relevant de son ministère et sur des questions soumises
par le ministre lui-même. Or, ma première question concernant le
Conseil du tourisme est pour demander s'il est condamné à
disparaître. Est-ce que vous le maintenez en fonction, est-ce que vous en
maintenez l'existence?(17 h 30)
M. Picotte: Je vous dirai, M. le député, qu'en ce
qui concerne nos budgets, il n'a pas été question, loin de
là, d'une diminution de budget en ce qui concerne le Conseil
québécois du tourisme au point de départ. Il n'y a pas eu
de diminution de budget en ce qui concerne ce volet bien précis, avec la
différence, cependant, que nous avons, comme vous le savez sans doute,
au niveau des conseils d'administration, aboli ce que l'on appelle le jeton de
présence. Nous demandons aux Québécois et aux
Québécoises qui siègent à différents
conseils d'administration de vraiment faire l'effort, de travailler pour le
Québec de façon bénévole. À ce jour, en ce
qui concerne mon ministère, mes deux ministères, cette discussion
que j'ai entreprise avec les différents intervenants, quand il s'agit de
discuter avec eux de leur façon de travailler au niveau des conseils
d'administration, a fait, à ma connaissance, l'unanimité. Les
gens ont accepté de bon gré cette façon, cette nouvelle
philosophie, cette nouvelle orientation du gouvernement, d'une part.
Le Conseil québécois du tourisme, comme tous les autres
organismes, fait l'objet d'une discussion, non seulement par chacun des
ministres, mais par le Conseil des ministres aussi. Nous évaluons chaque
conseil d'administration de façon individuelle. J'aurai, dans les
semaines à venir, à présenter sans doute à certains
de mes collègues la façon soit de conserver cet
organisme-là ou de l'enlever, ou quels sont les points importants qui
nous permettraient d'essayer de convaincre des collègues de le garder,
les points positifs, les points négatifs. Quand j'aurai fini cet
exercice, je me propose de suggérer à mes collègues la
meilleure décision possible en disant bien ce qui est positif, ce qui
pourrait être positif et ce qui pourrait être négatif, si
effectivement une décision était prise d'abolir le Conseil
québécois du tourisme.
Pour l'instant, il n'y a pas de changement d'orientation, d'aucune
façon. Le Conseil québécois du tourisme est là et
il continue de fonctionner avec les budgets qui sont prévus à
l'intérieur de l'enveloppe budgétaire et du programme
prévu à cet effet.
Dernièrement, j'ai proposé au Conseil des ministres les
noms de trois personnes, quatre personnes dis-je, et il y a eu un décret
du gouvernement en date du 16 avril 1986 pour faire en sorte que des personnes,
quatre en particulier, trois nouvelles et une qui était
déjà au Conseil du tourisme, soient nommées par
décret au Conseil du tourisme. Donc, si nous avions eu l'intention de
l'abolir rapidement, sans tenir et sans prendre en considération les
avantages et les désavantages, le ministre du Tourisme ne se serait pas
donné la peine de présenter au Conseil des ministres l'adoption
d'un décret pour remplacer des membres au niveau du conseil
d'administration, puisque, à toutes fins utiles, il y avait quatre
vacances au Conseil du tourisme comme tel.
M. Brassard: Si je comprends bien, quand même, M. le
ministre, votre intention de l'abolir n'est pas prise mais votre intention de
le maintenir n'est pas prise non plus. Donc, on ne peut pas dire que l'avenir
du conseil est actuellement pleinement assuré. Vous êtes en
réflexion actuellement sur la pertinence de maintenir en existence le
Conseil du tourisme avec les fonctions qui lui sont dévolues. Vous
êtes en période de réflexion, pour le moment.
M. Picotte: Si j'avais à prendre une décision au
moment où l'on se parle, je maintiendrais le Conseil du tourisme.
M. Brassard: Au moment où on se parle, actuellement...
M. Picotte: Oui.
M. Brassard: ...et compte tenu de ce qu'il fait, compte tenu de
ses mandats et de sa vocation, vous auriez tendance à recommander son
maintien?
M. Picotte: Oui, parce que je n'ai pas étudié
encore en profondeur toute la question. Mais je suis en réflexion, je ne
vous le cache pas.
M. Brassard: Les personnes qui ont été
nommées par décret du Conseil des ministres le 16 avril, comme
vous l'indiquez d'ailleurs, il y a un communiqué qui a été
rendu public à ce sujet... Qu'est-ce que c'est, le mode de nomination
des membres du conseil? Est-ce que ce sont les organismes du secteur, je pense
à l'association des restaurateurs ou à l'association des
hôteliers, qui vous recommandent des personnes ou est-ce vous-même
qui identifiez les personnes et les recommandez au Conseil des ministres?
Comment ça fonctionne pour être nommé au Conseil des
ministres, quelle est la procédure de nomination?
Je veux dire au Conseil du tourisme car, au Conseil des ministres, je
sais qu'il n'y a qu'une personne qui en décide.
M. Picotte: Vous comprendrez bien
qu'en ce qui concerne les gens qui oeuvrent au Conseil du tourisme il
est bien important de tenir compte des différents intervenants
touristiques du milieu.
M. Brassard: Est-ce que ces derniers vous font des
recommandations? Est-ce que c'est ainsi que ça fonctionne?
M. Picotte: C'est le choix du ministre. Contrairement au Palais
des congrès, où il doit y avoir une consultation auprès
des organismes du milieu, en ce qui concerne le Conseil du tourisme, c'est le
ministre responsable qui décide des personnes qu'il doit nommer à
l'intérieur du Conseil du tourisme. J'ai cherché, en ce qui
concerne les remplacements, à maintenir les mêmes champs
d'activité qui étaient déjà prévus à
l'intérieur du Conseil du tourisme, si bien que j'ai dans les quatre
nominations qui ont été effectuées, une
représentante des pourvoiries au Québec, j'ai aussi un
représentant de l'Association des restaurateurs du Québec. Au
niveau régional, nous avons le président du conseil
d'administration de l'association des hôteliers de la province de
Québec. En dernier lieu, j'ai demandé au directeur
général du Grand Hôtel de Montréal, l'ancien
président de l'office, de siéger au conseil.
M. Brassard: M. le ministre, les trois personnes nouvelles -
parce que M. Bélanger était déjà membre du conseil,
si je comprends bien - qui s'ajoutent au Conseil du tourisme, celles qu'elles
remplacent avaient-elles démissionné ou si c'est pour raison de
fin de mandat?
M. Picotte: C'était tout simplement, selon ce qu'on me
dit, des fins de mandat. À la fin des mandats, il est bon et j'ai cru
nécessaire de rafraîchir le Conseil du tourisme.
M. Brassard: II n'y a pas de démission, ce sont des fins
de mandat.
M. Picotte: II n'y a pas de démission, ce sont des fins de
mandat, des remplacements de fins de mandat. Aucune démission.
M. Brassard: Quelles sont les trois personnes qui ont
été remplacées?
M. Picotte: Celles qui étaient là auparavant, Mmes
Monique Farrar, Marie Gaudet et M. Michel Langlois, qui ont été
remplacés par Mme Dorothy Hotte, M. Jacques Landuri et M. Dino
Vondjidis, les trois autres nominations qui arrivent, mais c'étaient des
fins de mandat en ce qui concerne les trois premières personnes que j'ai
mentionnées tantôt.
M. Brassard: Quand on abordera la question de
l'hébergement, je reviendrai avec certaines recommandations que le
conseil a faites dans son avis du mois d'août 1985, ou au cours de
l'été 1985.
Entente fédérale-provinciale
Je passerai à un autre sujet, M. le Président: l'entente
fédérale-provinciale sur le développement touristique. On
sait que cette entente a été signée en février
1985, si ma mémoire est exacte. Je devrais m'en souvenir parce que
j'étais signataire avec mon collègue du Tourisme.
M. Picotte: Janvier 1985.
M. Brassard: L'entente avait été signée
conjointement par le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, le
ministre du Tourisme du Québec et le ministre du Tourisme
fédéral. Il s'agit d'une enveloppe globale de 100 000 000 $, dont
35 000 000 $ étaient réservés à l'application de la
politique du ski. Il y avait également quelques millions pour la
promotion - je pense qu'on en a parlé tantôt - et il y avait
surtout 50 000 000 $ qui étaient réservés à ce
qu'on appelle des projets moteurs de développement touristique. Cela
fait maintenant plus d'un an que cette entente a été
signée. Des projets avaient été annoncés à
l'époque, au moment où le Parti québécois
était au pouvoir; je m'en souviens très bien, ayant
été le titulaire d'un ministère dont vous êtes le
titulaire également, le ministère du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche. Je pense en particulier à des investissements et
à des subventions qui avaient été accordées
à des stations de ski.
J'aimerais savoir - c'est important pour les membres de la commission et
ceux qui s'intéressent à cette question - s'il y aurait
possibilité, relativement à l'entente
fédérale-provinciale, d'avoir le bilan à l'heure actuelle
de l'entente: le nombre de projets acceptés, l'ampleur des
investissements que cela a généré, les subventions
accordées par les deux ordres de gouvernement; bref, faire le point un
an et quelques mois après la signature. Je pense que ce serait
intéressant de faire le point sur l'entente
fédérale-provinciale et d'avoir un bilan provisoire, bien
sûr, parce que l'entente porte sur cinq ans.
M. Picotte: Je pense, M. le député, qu'il ne serait
pas inutile, au point de départ, de vous donner le montant précis
de cette entente signée en janvier 1985, en termes d'invervention au
niveau des chiffres comme tels et, par la suite, de vous donner ce qui est
jusqu'à présent engagé ou dépensé ou,
à toutes fins utiles, mis de l'avant. D'abord, l'entente, comme vous
l'avez si bien
dit, est une entente de 100 000 000 $ signée en janvier 1985; le
Canada s'est engagé à dépenser 50 000 000 $ et le
Québec 50 000 000 $. Au premier élément, on retrouve le
développement des marchés. L'entente dit que, au chapitre du
développement des marchés, une somme de 12 000 000 $ doit
être consacrée, toujours 50-50 évidemment, 6 000 000 $-6
000 000 $.
En ce qui concerne le développement des produits comme tels, il y
a a) le développement des stations touristiques de ski alpin: 35 000 000
$ dont 17 500 000 $ par le Canada et 17 500 000 $ par le Québec. Les
projets touristiques moteurs: 50 000 000 $, 25 000 000 $ par le Québec
et 25 000 000 $ par le Canada. Les études, parce qu'on sait très
bien que, pour permettre d'accepter, de "prioriser" ou d'accepter des projets,
il faut qu'une étude de faisabilité soit effectuée pour
nous permettre de convaincre chacun des ministres et nous dire que,
évidemment, il serait préférable d'intervenir et de mettre
des montants d'argent afin de ne pas engager des budgets qui, à toutes
fins utiles, seraient dilapidés ou gaspillés, n'ayant pas fait
les études voulues. Il y a un montant de 2 000 000 $ en étude de
faisabilité qui est consacré à l'intérieur de cette
entente, toujours 50-50. Et l'administration du programme comme tel est de 1
000 000 $, le programme de 100 000 000 $ nécessite une administration
qui est de 1 000 000 $ et qui est payée toujours 50-50, ce qui fait un
total de 100 000 000 $ au sujet de l'entente qu'a signée le
gouvernement.
Présentement, en ce qui concerne le marketing, toujours quant au
nombre de projets acceptés, il y en a eu six, pour un engagement total
de 836 000 $. L'engagement au niveau du Québec - là, je vais le
décortiquer en trois ministères, parce que occasionnellement,
c'est le MLCP qui intervient; d'autres fois, c'est le ministre du Tourisme du
Québec et le ministère fédéral du Tourisme
intervient toujours. En ce qui concerne le marketing, le MLCP n'a pas eu de
collaboration à ce niveau, c'est le ministère du Tourisme du
Québec pour la moitié de la somme, soit 418 000 $.
En ski alpin, il y a eu sept projets acceptés, pour une valeur
totale de 13 686 000 $. À ce niveau-là, c'est 6 000 000 $ qui ont
été consacrés via le ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche et l'autre partie évidemment par le
ministère fédéral. Il y a aussi occasionnellement dans un
autre volet, un nouvel intervenant qui s'appelle la SD1, au niveau du
crédit touristique.
En ce qui concerne les projets moteurs privés, sept projets sont
acceptés; cela comprend l'hébergement... Oui, justement, c'est
cela; il y avait une référence en bas que j'étais en train
de regarder. Les sept projets moteurs privés acceptés sont des
projets d'hébergement reliés à des investissements dans le
ski alpin. Donc, sept projets pour une entente totale de 4 216 500 $ dont la
participation relève du crédit touristique comme tel; la SOI, 2
108 000 $ et c'est un montant égal à celui du ministère
Tourisme Canada. (17 h 45)
Pour les projets moteurs publics, il y a deux projets d'acceptés
totalisant 16 600 000 $, avec participation du MTQ de 8 300 000 $ et
participation évidemment du ministère du Tourisme du Canada. Les
études, cinq projets d'acceptés totalisant 385 000 $, avec
participation à 50-50 du MTQ et de Tourisme Canada. Dans
l'administration, il y a à ce jour 175 000 $ de dépensés
avec participation à parts égales du MTQ et de Tourisme
Canada.
Cela veut dire qu'il y a, à ce jour, 31 projets d'engagés
pour une somme de 35 898 700 $, dont la participation du MLCP 6 843 000 $, la
participation du ministère du Tourisme du Québec 8 998 120 $, la
participation de la SDI 2 108 000 $, et 17 499 000 $ par le ministère du
Tourisme fédéral.
En ce qui concerne les dépenses réalisées en
1986-1987 par le ministère du Tourisme du Québec, donc
vis-à-vis du volet que nous étudions présentement et le
programme, le marketing, 396 000 $, projets moteurs publics, 2 400 000 $, les
études, 111 000 $ et l'administration, 26 000 $.
M. Brassard: Mme la Présidente, est-ce que le ministre
consentirait, sans exiger que ce soit aussi rapide que pour la première
fois en ce qui concerne les ATR, à déposer et à faire
parvenir aux membres de cette commission la liste des projets acceptés,
la nature des projets acceptés, l'organisme porteur, si l'on veut, de
même que les investissements et les subventions accordées?
M. Picotte: Mme la Présidente, je vais demander au
secrétaire de faire encore la même chose. Je vais passer au
secrétaire la même commande que tantôt en vous disant que
cela pourra être disponible demain matin ou dans les meilleurs
délais.
M. Brassard: Je sais que mon collègue de Dubuc vous a
posé certaines questions là-dessus. Cette fois-ci, c'est au
titulaire du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche,
mais je voulais évidemment vous exprimer aussi tout
l'intérêt du député de Lac-Saint-Jean à
l'inclusion de la zone périphérique du parc Saguenay dans le
cadre de l'entente Canada-Québec pour le développement
touristique. J'espère qu'à très brève
échéance, le ministre pourra annoncer - parce que c'était
quand même relativement
assez avancé à la fin de l'année dernière
-la signature d'une entente et annoncer aussi une enveloppe intéressante
relativement au développement de la zone périphérique du
parc Saguenay.
M. Picotte: Je vous ferai remarquer, tel que je l'ai
souligné à notre collègue du comté de Dubuc, que
j'étais absorbé presque quotidiennement par l'étude des
crédits de mes deux ministères, à défendre les
crédits que l'ancien gouvernement a dépensés pour
l'année 1985-1986. Mais dès que je serai libéré de
cette obligation fort intéressante d'ailleurs, dois-je vous dire, cela
me permettra de travailler à des projets dont vous faites mention dans
les meilleurs délais.
M. Brassard: Merci, M. le Président. M. Picotte:
Mme la Présidente.
M. Brassard: Mme la Présidente, pardon. Est-ce qu'on peut
aborder la question du dossier du Palais des congrès?
M. Picotte: Avec plaisir.
M. Brassard: On poursuivra peut-être...
M. Picotte: C'est dommage que M. Michaud ne soit pas ici. Il y a
M. Sylvain. On va avoir d'aussi bon renseignements.
M. Brassard: Peut-être que le député de
Saguenay a une toute petite question avant de passer à ce
sujet-là.
M. Maltais: Oui, M. le ministre, sans enclencher de
débats, c'est qu'en ce qui concerne parc Saguenay, je pense que M.
Brassard de Lac-Saint-Jean et M. Desbiens auront des choses très
impartantes à dire là-dessus. Moi aussi, j'aurais des choses bien
importantes et j'aimerais aussi avoir cette correspondance sur les projets
acceptés, puisque dans mon comté, qui est la porte
d'entrée du parc Saguenay, nous n'avons que fort peu de projets
acceptés et fort peu de projets en élaboration aussi. Faut-il
rappeler, M. le ministre, que Pierre Chauvin n'avait pas passé l'hiver
à Bagotville mais bien à Tadoussac, qui est l'entrée du
parc Saguenay. Je pense qu'on devra repenser cela. Il faut bien savoir qu'un
parc ne se fait pas par la fin du parc mais bien par le commencement. Si nous
voulons intéresser les touristes dans le parc, il faudra d'abord leur
donner une porte d'entrée convenable. Et c'est là-dessus, comme
mon collègue de Lac-Saint-Jean, que j'aimerais aussi recevoir ces
mêmes renseignements. Merci.
M. Picotte: M. le député de Saguenay, j'ai eu
l'occasion de visiter tellement souvent votre beau comté à
certaines occasions qui nous sont mémorables...
M. Maltais: Heureuses, en tout cas.
M. Picotte: ...à tous les deux. Entre autres lors de la
première élection vous choisissant comme député de
ce comté... avec beaucoup de brio d'ailleurs. Je n'ai pas à
féliciter votre population d'avoir fait cela, je pense que
c'était tout à fait normal. C'était le choix qui
s'imposait. Toutes les remarques que vous aurez à faire en ce qui
concerne ces dossiers seront toujours bienvenues au bureau du ministre du
Tourisme du Québec.
M. Maltais: Vous m'en voyez ravi, M. le ministre.
M. Picotte: Bienvenu.
M. Maltais: À vous pour le Palais des congrès.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lac-Saint-Jean.
Le Palais des congrès
M. Brassard: Alors, nous pourrions aborder la question du Palais
des congrès. Premièrement d'abord, est-ce que la question...
M. Picotte: Est-ce que.., On décidera cela à la
fin.
M. Brassard: Oui.
M. Picotte: On aura besoin sans doute en soirée de la
présence de monsieur... D'accord. On débute.
M. Brassard: Oui. D'abord, vous avez effectué un certain
nombre de changements au conseil d'administration de la Société
du Palais des congrès de Montréal. Vous avez mentionné
tantôt que la procédure de nomination des membres du conseil
d'administration était quelque peu différente de celle du conseil
consultatif. Ma question est simple. Quels sont les changements apportés
à la composition du conseil d'administration? Quelles sont les personnes
qui ont été nommées? En remplacement de qui? Les personnes
remplacées avaient-elles démissionné ou si c'était,
comme dans le cas du conseil, une fin de mandat? Est-ce que les jetons de
présence, comme dans le cas du conseil, ont été
abolis?
M. Picotte: Les jetons de présence ont été
abolis là comme ailleurs. Je dois vous dire, M. le député,
que les mandats de chacun et chacune de ceux que nous avons nommés,
c'est-à-dire les sept, étaient rendus
à échéance. Nous avions l'obligation de
procéder à trois consultations avant de faire les nominations des
gens...
M. Brassard: En vertu de la loi?
M. Picotte: ...en vertu de la loi. Nous avions l'obligation de
faire trois consultations. Or, nous avons consulté en ce qui concerne la
nomination de Mme Justine Sentenne, directrice des relations publiques chez
Coopers &. Lybrand-Laliberté, Lanctôt. Nous avons
consulté la ville de Montréal qui a donné son accord pour
la nomination de Mme Sentenne, pour rendre cette femme justement au niveau du
conseil d'administration. Il y avait aussi M. Fernand Roberge qui a
été reporté et ce n'était pas nécessaire, en
ce qui concerne ce volet d'avoir une consultation particulière avec qui
que ce soit.
M. Brassard: Reconductions pour...
M. Picotte: Ce sont des reconductions en ce qui concerne Mme
Sentenne et M. Roberge.
M. Brassard: Mme Sentenne et M. Roberge.
M. Picotte: Des nouvelles nominations maintenant, donc une
première consultation sur le report de Mme Sentenne à la ville de
Montréal. Deux autres consultations que nous devions faire. Nous avons
consulté l'Association des agences de voyages pour effectuer la
nomination de Mme Paule Mercier, présidente de l'agence de voyages
Mercier et Associés Inc., et nous avons fait la troisième
consultation que la loi nous obligeait de faire, soit de consulter
l'association des hôteliers pour la nomination de M. Gaston Vialet,
directeur général de l'hôtel Bonaventure. Les autres
nominations, qui ne nécessitaient pas de consultation, sont celles de
Mme Nicole Gauthier, directrice des communications de Culinar Inc., de M. Guy
Leclerc, président de la Clerco Inc. et enfin de M. Michel Soussana,
directeur administratif de l'hôtel Reine Elizabeth; ce qui fait en
totalité sept nominations que nous avions à reconduire, ou sept
nominations que nous avions à effectuer, dont deux ont été
reconduites et cinq nouvelles figures apparaissent au conseil d'administration
du Palais des congrès avec le volet de la consultation des trois
organismes.
M. Brassard: Le mandat du P.-D.G, M. Michaud, est rendu à
quel...
M. Picotte: M. Michaud est à la moitié de son
mandat, me dit-on; il avait un mandat de cinq ans, et cela fait deux ans et
demi qu'il est P.-D.G. du Palais des congrès.
M. Brassard: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lac-Saint-Jean, il vous reste deux minutes.
M. Brassard: Ma foi, on peut peut-être reporter à 20
heures.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous allons suspendre
les travaux jusqu'à 20 heures ce soir.
(Suspension de la séance à 17 heures 58)
(Reprise à 20 h 15)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission de l'économie et du travail reprend ses travaux.
Elle est réunie pour poursuivre l'étude des crédits
budgétaires du ministère du Tourisme pour l'année
financière 1986-1987. Avant de commencer les travaux, j'aimerais avoir
le consentement de la commission pour que M. Forget, le député de
Prévost, remplace le député de La Peltrie et soit membre
de cette commission.
M. Brassard: Certainement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lac-Saint-Jean, la parole est à vous.
M. Brassard: Merci. On s'était laissé sur le Palais
des congrès à Montréal. On avait parlé quelque peu
du conseil d'administration et de sa composition. L'autre question que je
voulais vous poser, au moment de la suspension, concernait un instrument de
travail qui avait été mis sur pied par la direction du Palais des
congrès. Il s'agit du comité des intervenants en congrès
à Montréal. Cette instance avait été mise sur pied
et comprenait l'office des congrès de tourisme de l'agglomération
de Montréal, l'Association des hôteliers de Montréal,
Tourisme-Québec et Tourisme Canada. Cela a été mis sur
pied en 1984. La question que je pose au ministre ou au porte-parole du Palais
des congrès, c'est: Est-ce que cet instrument ou cette instance est
toujours en activité? Est-ce que le rôle qu'on lui a confié
est bien rempli? En d'autres termes, est-ce que cet organisme joue le
rôle utile qu'on prévoyait lui faire jouer au départ? De
quelle façon cette instance joue-t-elle son rôle en matière
de promotion et de recherche, d'exploration pour la venue de congrès
à Montréal?
M. Picotte: Oui. La question de M. le député fait
référence au comité qui est
formé dans le but de regrouper les intervenants dans le domaine
des congrès. Il est composé de l'office des congrès, du
palais, du ministère du Tourisme et aussi du fédéral. Ce
comité fonctionne toujours, continue toujours de la même
façon qu'il a été formé. Ce comité est
opérant au moment où on se parle.
M. Brassard: Est-ce qu'il donne de bons résultats? Est-ce
qu'en termes de résultats on peut mesurer...
M. Picotte: On me dit qu'il faut ajouter à cela
CIDEM-Tourisme, qui est la ville de Montréal, et qui s'ajoute aux quatre
autres intervenants que j'ai mentionnés tantôt. En ce qui concerne
les résultats, on me dit, entre autres, qu'il y a eu 705 congrès
provinciaux, nationaux et internationaux qui se sont tenus dans les principales
villes du Québec totalisant 300 414 délégués pour 1
028 860 nuitées et des dépenses directes d'environ 171 000 000 $
au niveau économique.
M. Brassard: Vous attribuez ces résultats extraordinaires
au comité?
M. Picotte: Pour une large part, ce comité est
responsable, en partie, du moins, de la réussite et de la participation
des différents congrès.
M. Brassard: En matière de promotion, pour,
évidemment, que des congrès se tiennent à Montréal,
et particulièrement au Palais des congrès, dans le rapport du
Palais des congrès qui a été déposé
récemment, celui de 1984-1985, on indique que la stratégie de
marketing du Palais des congrès est la suivante: elle consiste à
concentrer les activités de promotion, et je cite, dans six grandes
villes qui regroupent la plupart des sièges sociaux des associations
constituant près de 90 % de la clientèle potentielle. Et ces six
villes sont Washington, New York, Chicago, Paris, Londres et Bruxelles. Je vous
réfère à la page 7 du rapport annuel 1984-1985 du Palais
des congrès. C'est le rapport de 1984-1985, mais je pense qu'en avri!
1986, il y a lieu de se demander si cette stratégie de promotion est
maintenue? Est-ce qu'on continue de l'appliquer en matière de recherche
de congrès? Est-ce qu'on continue d'axer la promotion sur les six
grandes villes qu'on vient d'énumérer?
M. Picotte: Je pense que le dernier paragraphe de la page 7
auquel vous faites référence dit exactement, non seulement ce que
nous recherchons, mais ce que nous allons continuer de rechercher dans le sens
que ces villes-là regroupent 90 % de la clientèle potentielle
à cause des sièges sociaux qui sont dans ces villes mondiales
importantes. 90 % des sièges sociaux sont situés dans ces
villes-là. Donc vous voyez jusqu'à quel point il est important
pour nous de continuer dans la même veine et la même
stratégie puisque c'est de là, forcément, qu'on peut
inviter et inciter les gens à venir tenir leurs congrès nationaux
ou internationaux au Palais des congrès du Québec.
M. Brassard: Donc, c'est maintenu comme stratégie de
marketing. C'est la même chose.
M. Picotte: Nous agissons aussi au niveau local, dans le sens que
nous incitons les chapitres locaux des associations à faire une demande
auprès de l'association internationale de lui faire valoir,
évidemment, l'importance de venir tenir leurs congrès au
Québec. Évidemment, est rattaché à cela un
programme financier incitatif pour que ces associations de type mondial
viennent au Québec en congrès.
M. Brassard: À ce chapitre-là toujours, est-ce que
le bureau européen qui a été ouvert à Paris par le
Palais des congrès... On a ouvert - c'est toujours dans le même
rapport - un bureau à Paris pour faire de la recherche et de
l'exploration en matière de congrès. Est-ce que ce bureau
fonctionne toujours?
M. Picotte: Ii y a un bureau à Paris où il y avait
jusqu'à présent deux personnes qui travaillaient, trois personnes
avec la secrétaire, évidemment. C'est ça. Il y avait trois
personnes qui travaillaient à ce bureau pour inciter des organismes
à venir tenir leurs congrès au Palais des congrès à
Montréal. Ce bureau est actif au moment où l'on se parle.
Évidemment, en fonction de l'examen que nous faisons avec les 186 000 $
de compressions du MRI, nous examinons les possibilités de ce
côté là comme ailleurs, mais je dois dire qu'il y aura un
bureau. Il y a un bureau qui fonctionnait et il va continuer à y avoir
un bureau actif de ce côté-là.
M. Brassard: II ne sera pas fermé.
M. Picotte: À ce jour, il n'y a pas eu de décision
de prise en ce sens-là. Cela fait partie de l'ensemble du dossier
à examiner, mais au moment où l'on se parle, il n'est pas
question de fermer le bureau.
M. Brassard: Mme la Présidente, relativement au bilan,
j'ai évidemment celui de 1984-1985 qu'on retrouve dans le rapport annuel
du Palais des congrès où l'on indique, par exemple, qu'il y a eu
142 événements qui se sont déroulés durant cette
année, dont 43 congrès et 33 expositions. On en retrouve la
liste. Est-ce qu'il est possible pour 1985-
1986 d'avoir un bilan provisoire, peut-être, mais un bilan des
événements? Parce qu'on faisait des projections en 1984-1985. On
projetait, entre autres, 110 événements confirmés, donc 41
congrès, 27 expositions, 42 événements locaux. Est-ce que
cela s'est confirmé? Est-ce qu'on pourrait connaître le bilan des
événements 1985-1986?
M. Picotte: En 1985-1986, l'année du calendrier 1985 pour
une partie de l'année 1985-1986, donc en 1985 forcément,
uniquement pour l'année civile 1985, il s'est tenu au Palais des
congrès de Montréal 53 congrès. Le nombre de
délégués était de 95 748, pour une moyenne de 1807
délégués par événement et pour 192
journées d'occupation, ce qui veut dire une moyenne, par
événement, de 3,6.
Quant aux réunions - nous entendons par réunions les
assemblées d'organismes gouvernementaux, syndicaux, corporatifs ou
professionnels - il s'en est tenu 40, pour un nombre de 18 316
délégués; moyenne de délégués par
événement de 458, pour 64 jours d'occupation, moyenne par
événement de 1,6.
En ce qui concerne les expositions, il y a eu 28 expositions dites
commerciales et publiques où le nombre de visiteurs a été
de 692 700, pour une moyenne par événement de 24 739, totalisant
168 jours d'occupation; moyenne par événement de 6,0.
Quant aux divers événements spectacles, réceptions,
banquets, collations de diplômes, conférences de presse, etc. - il
y en a eu 54, pour un total de 70 275 participants, une moyenne de 1301
personnes par événement, pour un total de 91 jours d'occupation,
ce qui représente 1,68 de moyenne par événement.
Comme total, cela fait en tout, si on additionne les congrès, les
réunions, les expositions commerciales et publiques et les
événements divers, un total de 175 événements, pour
un nombre de délégués de 114 064, un nombre de visiteurs
de 692 700, un nombre de participants de 70 275, pour un grand total de 877 039
participants; moyenne par événement de 5011 personnes, 515
journées-d'occupation durant l'année 1985.
En 1985, le palais n'a été libre d'activités que
durant 59 jours, c'est-à-dire 16,16 %, dont 10 en janvier, 19 en juillet
et 19 en décembre, pour un total de 48 pour ces trois mois. On sait
qu'au début de janvier, habituellement, il n'y a pas beaucoup de
congrès qui se tiennent; au mois de juillet, lors des vacances
annuelles, c'est ce qu'on appelle un temps mort au Palais des congrès;
en décembre, près de la période des fêtes, on subit
à peu près le même sort au palais qu'en janvier. Durant ces
trois périodes de janvier, juillet et décembre, 48 jours n'ont
pas été utilisés au Palais des congrès sur 59 jours
en tout. Cela représente un taux d'occupation du Palais des
congrès de 83,5 % en totalité.
M. Brassard: En partant de ce bilan, ma question d'un ordre plus
général est la suivante: Est-ce que vous considérez,
compte tenu de ce bilan d'activités dont vous venez de parler, que la
performance du Palais des congrès, en tant que ministre du Tourisme, est
plus que convenable? Sinon, est-ce que vous pensez qu'il y a lieu
d'améliorer cette performance ou si, au contraire, elle a atteint un
niveau qu'il est difficile de dépasser? (20 h 30)
M. Picotte: En ce qui me concerne, la performance qui me
satisferait serait un taux d'occupation de 365 jours par année, pour
l'utiliser au maximum en sachant, évidemment, que c'est demander le
maximum. C'est toujours ce qu'on peut exiger. Mais il me semble important,
à ce moment-ci de nos travaux, de vous préciser certaines choses
pour faire en sorte qu'il existe une meilleure compréhension, tant chez
la population en général que chez certains députés
de l'Assemblée nationale. On s'interroge souvent sur le Palais des
congrès, sur sa façon de fonctionner. Est-ce qu'on doit au Palais
des congrès, ne faire que des congrès, pour autant que faire se
peut, donner une orientation maximale aux congrès? Est-ce qu'il ne
serait pas préférable de ne faire que des
événements, des réceptions ou des spectacles? Il peut y
avoir deux théories là-dessus.
Il est évident que si le Palais des congrès faisait pour
une période de quelque 500 jours des spectacles ou s'orientait de ce
côté, on pourrait très bien réaliser à la fin
de l'année des profits au Palais des congrès. Prenons un exemple.
Il pourrait y avoir très bien durant une semaine une exposition
d'artisanat. Il pourrait y avoir une autre semaine des expositions de motos. Il
pourrait y avoir toutes sortes de types d'expositions et à ce rythme on
pourrait très bien faire en sorte que le palais fasse ses frais à
la fin de l'année.
Il y a aussi l'autre volet qui dit qu'on peut forcer davantage pour
inciter à "booker" le palais, comme on dit en langage
québécois, de congrès internationaux si possible, de gens
venant de l'extérieur avec une moyenne de 1500, 2000 personnes. Ce
seraient 2000 participants par congrès qui viendraient au Québec
pour une période de six ou sept jours. Quand on fonctionne de cette
façon, je vous ai dit tantôt qu'il y avait une politique
d'incitation au niveau du palais où on défraie, où on
offre des montants pour inciter les gens, les associations à venir tenir
leurs congrès chez nous.
Donc, en orientant justement la vocation du palais vers les
congrès, on risque
fort à la fin de l'année de se retrouver avec un
déficit d'exploitation. C'est évident parce qu'on défraie
des montants d'argent pour inciter les gens à venir. Sauf que, quand
nous examinons la différence au niveau économique et touristique
- et, là, ça fait toute la différence au monde - il vaut
mieux, selon ma conception à moi, selon mon opinion de ministre du
Tourisme, faire en sorte que nous ayons le plus possible au Palais des
congrès des congrès de type international, national, parce que,
même si en bout de piste on arrive avec un certain déficit
à cause d'une politique incitative à attirer des congrès
chez nous, il se trouve qu'il est plus payant économiquement,
touristiquement d'avoir au Palais des congrès un congrès durant
une semaine. Prenons par exemple un congrès de spécialistes qui
viendraient chez nous, 2000 participants du monde entier qui viendraient au
Québec non seulement pour leur semaine de congrès, mais qui, une
fois rendus à Québec, décideraient de passer quinze jours
ici. Ils vont probablement prendre une semaine de vacances annuelles. Cela veut
dire 2000 personnes qui, chaque jour, chaque soir vont utiliser
l'hébergement au Québec, vont aller séjourner dans un
hôtel au Québec, vont laisser des montants d'argent, à
chaque jour vont devoir prendre deux, trois, quatre repas - ou trois repas et
une collation - dans nos restaurants, dans des hôtels et qui, à
toutes fins utiles, vont aussi, avant de retourner chez eux, acheter des
souvenirs pour leurs familles, leurs amis, etc. Ceci veut dire que le gros
minimum que cela comporte, c'est que chaque individu qui vient passer une
semaine ou quinze jours en congrès va dépenser au minimum 100 $
par jour.
Vous voyez là l'importance des retombées
économiques de forcer le plus possible au Palais des congrès pour
que nos journées soient occupées, sinon entièrement, le
plus possible en tout cas, par des congrès de type international,
national ou autre. C'est là le volet touristique intéressant. Il
faut comprendre aussi que, si on s'orientait plutôt vers les spectacles
en donnant un spectacle où on pourrait facilement avoir 4000, 5000
personnes, au Palais des congrès un soir - un chanteur qui viendrait ou
quoi que ce soit - cela aurait tout simplement comme effet de rapporter un prix
d'entrée. Il y a beaucoup moins de gens qui y laisseraient de l'argent,
d'abord, au titre de l'hébergement. Les gens retourneraient chez eux
à la fin du spectacle. En plus de cela, si nous avons une exposition
d'artisanat, par exemple, les gens prennent le métro à
Montréal, s'en viennent à l'exposition et retournent chez eux.
Ils vont peut-être prendre un repas dans la journée en dehors de
leur maison, mais l'impact touristique est fort différent. C'est la
raison pour laquelle, dans mes discussions avec le P.-D.G. du
Palais des congrès et avec les différents intervenants,
j'ai insisté pour que nous puissions, dans la mesure du possible, faire
tous les efforts nécessaires pour que les journées au Palais des
congrès soient dévolues à des congrès vraiment de
type national ou international.
M. Brassard: Mme la Présidente, je suis extrêmement
heureux d'entendre les propos du ministre du Tourisme parce que je pense en
effet - il a parfaitement raison de l'indiquer, de le signaler - que la tenue
d'un congrès entraîne des retombées économiques
importantes. Par conséquent, on ne doit pas avoir une vision
étroite du rôle d'une institution comme celle-là. On doit
avoir une vision plus élargie. Il ne faut pas uniquement analyser tout
bêtement les états financiers ou les états comptables de
l'institution. Il faut avoir une vision plus large et prendre en
considération les retombées économiques. Quand il se tient
un congrès, peut-être que cela accroît le déficit de
fonctionnement du Palais des congrès lui-même, peut-être,
plus que la tenue d'une exposition. La tenue d'une exposition est
peut-être plus payante pour le Palais des congrès lui-même
mais, en termes de retombées économiques, la tenue d'un
congrès est drôlement plus intéressante sur le plan
économique.
Vous confirmez cette vision des choses. Par conséquent, vous
n'êtes pas obsédé, comme ministre du Tourisme - vous me
permettrez l'expression - par le déficit de fonctionnement du Palais des
congrès. Vous avez une vision plus large que cela de cette institution
et du rôle qu'elle joue sur le plan économique. J'en suis fort
aise. Par conséquent, si je comprends bien vos propos, cela signifie que
la stratégie du Palais des congrès est maintenue. Elle consiste
donc, d'abord et avant tout, à obtenir la tenue de congrès, ce
qui n'exclut pas évidemment, dans les jours disponibles, de permettre la
tenue d'expositions ou d'autres types d'événements. Mais c'est
vraiment la recherche, l'augmentation du nombre de congrès qui est la
stratégie retenue.
M. Picotte: La seule chose que nous essayons de "prioriser" en
termes d'événements dits d'expositions commerciales ou publiques
ou en termes de réunions, c'est que nous voulons à tout prix,
puisqu'on peut prévoir suffisamment à l'avance quelles
journées ne seront pas occupées par le congrès, que soient
faits des efforts, au moins les journées où il n'y a pas de
congrès, pour inciter des gens à venir tenir des réunions
chez nous, des expositions. Je pense que je dois féliciter les gens qui
oeuvrent à ce palier. Nous faisons un effort pour que le taux
d'occupation - c'est pour cela qu'on en est rendu à un taux d'occupation
de 84 %, c'est quand même passable-
ment bien, compte tenu de la jeunesse du Palais des congrès...
Alors, on doit faire un effort là-dessus. La seule obsession, M. le
député, que je dois vous avouer avoir, quant au Palais des
congrès, c'est celle de faire en sorte que tout le monde qui y oeuvre le
fasse dans les conditions les plus modestes possible et qu'il n'y ait pas trop
de luxe en ce qui concerne l'administration. Je pense qu'avec un regard
attentif...
M. Brassard: ...particulier évidemment.
M. Picotte: Non, non. Je pense qu'avec un regard attentif de ce
côté, cela va nous permettre d'améliorer tout ce qu'il y a
à améliorer, s'il reste encore des choses à
améliorer.
M. Brassard: Mme la Présidente, cela étant dit,
malgré les propos que le ministre a tenus et que j'ai moi-même
tenus, il n'en demeure pas moins qu'il n'est pas sans intérêt
d'examiner les états financiers.
M. Picotte: Je comprends bien.
M. Brassard: À ce sujet-là, il y a une question
générale que je me pose. Si on regarde les crédits du
ministère, on remarque que la subvention gouvernementale est
substantiellement réduite. Elle était de 27 133 000 $, en
1985-1986. Elle a été abaissée à 20 465 000 $, ce
qui représente une réduction substantielle de la subvention
gouvernementale au Palais des congrès.
M. Picotte: De 6 700 000 $.
M. Brassard: C'est cela. C'est pas mal d'argent. Pourrait-on
avoir du ministre l'explication la plus précise possible sur cette
réduction substantielle? Cela concerne-t-il les remboursements de la
dette? Y a-t-il des réductions qui portent sur le fonctionnement
même? Pourriez-vous ventiler cette réduction considérable
des crédits affectés au Palais des congrès.
M. Picotte: Si vous regardez l'élément
crédit, de 27 133 000 $, comme vous l'avez signalé tantôt,
il y a un remboursement de capital non réalisé de 4 023 500 $. Ce
remboursement de capital non réalisé n'a pas besoin de
réapparaître, cette année, aux crédits. C'est comme
si on avait payé notre dette un peu à l'avance.
M. Brassard: Donc, au titre de remboursement de capital, il y a
un peu plus de 4 000 000 $...
M. Picotte: Ils ont 4 023 000 $.
M. Brassard: ...de moins, par rapport à l'an
passé.
M. Picotte: C'est cela. Oui. M. Brassard: Alors, il
reste...
M. Picotte: Je vais continuer de vous donner
l'échantillonnage.
M. Brassard: D'accord.
M. Picotte: Cela veut dire que les crédits modifiés
sont de 23 110 000. Il y a des compressions budgétaires réelles
de 900 000 $. Les vraies compressions budgétaires qui sont
imputées, cette année, au Palais des congrès sur tout le
fonctionnement sont de 900 000 $.
Il y a utilisation des surplus accumulés de 2 400 000 $. II y
avait un surplus accumulé, au Palais des congrès, de 2 400 000 $
et le Conseil du trésor nous a dit: Utilisez ce surplus accumulé
en 1986-1987. C'est un autre montant de 2 400 000 $ de moins. L'écart
entre le budget demandé en 1986-1987 et les sommes versées en
1985-1986 est de 854 000 $. Les autres, tantôt, étaient des
retraits; là, maintenant, c'est en plus. Ajustement aux crédits
de traitements à même le surplus: 200 000 $ en moins, à
même les surplus accumulés, ce qui fait que cela nous donne un
chiffre de 1 745 200 $, plus les 900 000 $ de compressions budgétaires,
ce qui fait un grand total de 20 465 000 $.
M. Brassard: Est-ce que les 900 000 $ de compressions
budgétaires au chapitre du fonctionnement même, de l'exploitation
en quelque sorte du Palais des congrès cela est ventilé?
J'imagine que, comme ministre, vous avez indiqué au Palais des
congrès votre intention en termes de compressions et c'est au conseil
d'administration du Palais des congrès de procéder à la
ventilation?
M. Picotte: C'est cela. J'ai demandé au Président,
M. Michaud, de me fournir une somme de 900 000 $ à titre de compressions
budgétaires. Donc, il y a 600 000 $ de compressions qui seront
décidés et c'est le conseil d'administration qui a réduit
de 600 000 $ le fonctionnement et on m'a dit qu'il y aurait 300 000 $
d'augmentation de revenus en ce qui concerne, entre autres, le stationnement.
C'est-à-dire que l'on va imposer un montant additionnel pour le
stationnement, ce qui va rapporter 300 000 $, plus les 600 000 $. On
prétend qu'il va y avoir une occupation additionnelle du parc de
stationnement à cause du nombre de congrès qui sont
déjà réservés et du nombre de réunions, et
on va modifier quelque peu le tarif. C'est ce que le conseil a
décidé, ce qui fait que la compression de 600 000 $, plus une
augmentation de revenus de 300 000 $ nous donne les 900 000 $ que j'avais
demandé à M. Michaud de nous
fournir. (20 h 45)
M. Brassard: Est-ce qu'il serait possible, M. le ministre,
d'avoir dans les jours qui viennent une ventilation de la compression de 900
000 $? Il y a une somme de 300 000 $ qui est bien identifiable, il s'agit d'une
hausse des tarifs de stationnement; mais pour les 600 000 $, sans que vous
soyez obligé d'en faire l'énumération en commission, si
les membres de la commission pouvaient l'avoir?
M. Picotte: Oui, en attendant de vous l'acheminer, je pourrais au
moins vous donner les grandes lignes, sans aller dans le détail parce
que cela serait effectivement trop long. M. Michaud nous a bien tracé le
portrait.
La direction commerciale sera amputée d'un montant de 165 000 $;
la direction des communications, 105 000 $. On me parle, entre autres, à
titre d'exemple, de promotion institutionnelle, kiosque de souvenirs, cahier de
félicitations et publicité au niveau étranger.
Vice-présidence marketing: 12 000 $ de compressions. Ce que je
crois comprendre, en tout cas, c'est les voyages à l'étranger
2000 $ de moins; conseiller en promotion: 10 000 $; service à la
clientèle: 48 000 $ en ce qui concerne les uniformes, le nettoyage des
jupes de tables, etc., l'impression de formulaires, papeterie et fournitures de
bureau. En tout cas, 48 000 $. Le total de la vice-présidence marketing
comme compression est de 330 000 $.
En ce qui concerne l'administration, il y aurait une compression de 17
000 $, c'est-à-dire les traitements occasionnels de 5000 $; les
honoraires professionnels ou autres, 12 000 $.
En ce qui concerne la direction des ressources humaines, il y a 5000 $
de compressions, c'est-à-dire 3000 $ en moins en ce qui concerne le
conseiller juridique et 2000 $ en moins sur l'impression de formulaires.
La direction de gestion de l'immeuble sera amputée d'une somme de
308 200 $. Là j'ai toute une liste: les frais de représentation
à Québec, les frais de représentation à
l'étranger, la participation à des congrès, l'entretien et
la réparation, l'entretien des oeuvres d'art, les honoraires
professionnels, impression de formulaires, contrôle automatique,
nettoyage spécialisé, réparation de l'édifice,
ventilation, climatisation, chauffage; réfrigération 6000 $ de
moins; les tapis 5000 $ - je ne sais pas si on va garder ceux qui* sont
déjà là où si on va les nettoyer moins souvent -
main-d'oeuvre en ce qui concerne la sécurité ou autre; ampoules
électriques, on va ménager 2000 $, uniquement sur les ampoules
électriques, probablement qu'on va diminuer le nombre de watts...
Une voix: C'est ça.
M. Picotte: ...services alimentaires, filtres, plomberie,
système électrique, ventilation...
En tout cas, 308 200 $.
En ce qui concerne les services du contrôle financier, comme autre
volet, il y a un montant de 34 500 $. Ce sont les traitements du
côté du stationnement et du vestiaire. Il y a des voyages à
l'étranger qui me semblent coupés, cours de perfectionnement,
entretien des équipements, honoraires professionnels. Encore une fois,
il y a certaines compressions au niveau des services et contrôles
financiers.
Il y a le Service approvisionnements et contrats pour une valeur de 107
000 $; uniquement au niveau de la poste, on serait capable de ménager
3000 $; les télégrammes et les télex, 2000 $; les appels
interurbains, 2000 $; le téléphone, 2000 $; impression de
formulaires, 5000 $; conseiller de gestion de documents, 5000 $; frais de
location d'espaces à bureaux, 75 000 $; pour une valeur totale de 107
000 $.
Service des aménagements: contrats entretien ménager, on
va être capable, apparemment, de ménager 20 000 $ à ce
niveau-là. Ce qui veut dire que le total en ce qui concerne ce
deuxième volet de la vice-présidence du côté de
l'administration est de 491 700 $.
Au niveau développement, nous aurons une compression de 17 000 $,
c'est-à-dire: frais de voyage à l'étranger, un autre
montant de 1000 $. On aurait un professionnel, 16 000 $. À
l'audiovisuel, une compression de 30 000 $. On me dit qu'il y aura à la
médiatique une compression budgétaire de 31 300 $. Ce qui fait un
grand total de 900 000 $ avec ce dont on parlait en frais de stationnement.
M. Brassard: Merci.
M. Picotte: Sans doute que M. Michaud pourrait nous dire encore
de nombreuses phrases pour expliquer davantage la médiatique et toutes
sortes de choses.
M. Brassard: Donc, on pourra obtenir cette liste.
M. Picotte: La médiatique, c'est de la signalisation
électronique. Quand le député de Lac-Saint-Jean se
présentera, entre autres, au Palais des congrès, on indiquera sur
l'écran: Bienvenue au député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Très bien. Cela va pour le Palais des
congrès, Mme la Présidente. Je
poserais quelques questions.
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous me permettez,
M. le député de Lac-Saint-Jean, le député de
Lafontaine m'a demandé la parole avant d'aborder un autre
élément.
M. Brassard: Un autre sujet. D'accord.
M. Gobé: À moins que vous vouliez poser votre
question. Est-ce une longue question?
M. Brassard: Je passe à l'hébergement.
M. Gobé: J'étais rendu aux services
professionnels.
M. Brassard: Dans les crédits? J'ai encore quelques
questions d'ordre général sur l'hébergement avant de
passer aux crédits.
M. Gobé: D'accord.
M. Brassard: En matière d'hébergement, Mme la
Présidente, dans un premier temps, j'aimerais savoir s'il est
possible...
M. Picotte: Le Palais des congrès, est-ce que...
M. Brassard: Le Palais des congrès, cela va.
M. Picotte: C'est terminé alors. Merci. Vous saluerez M.
Michaud de ma part.
M. Brassard: À moins que d'autres membres...
M. Philibert: On a parlé, Mme la Présidente, avant
l'ajournement, de la durée du mandat de M. Michaud, au Palais des
congrès. On a dit qu'il y avait environ la moitié du
mandat...
M. Picotte: Cela va vite. Il en a déjà la
moitié de fait.
M. Philibert: ...de passé. Je me souviens d'avoir vu dans
les journaux qu'à la suite d'une question des journalistes, M. Michaud
avait répondu que son contrat au Palais des congrès ne posait
aucun problème pour lui parce qu'il avait un contrat blindé.
Est-ce qu'on peut savoir ce qu'est un contrat blindé?
Une voix: Ce n'est pas un contrat blindé qu'il lui
faudrait.
M. Philibert: II avait un contrat blindé.
M. Brassard: C'est un contrat contre le terrorisme, je
suppose.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Picotte: Pourtant, Dieu sait si M. Michaud n'a pas eu à
subir les contraintes de qui que ce soit du côté de l'État
depuis déjà un certain temps. Je pense qu'il a été
un de nos employés qui a été assez bien traité de
part et d'autre. Même depuis l'avènement du gouvernement
libéral, M. Michaud a l'air tout serein. Chaque fois que je discute avec
lui, on a des entretiens fort amicaux et intéressants. Je dois vous
dire, M. le député, au risque de vous décevoir, que,
malheureusement, ce contrat ne relève pas du ministère du
Tourisme. Il a été signé par le Conseil exécutif.
Je ne sais pas ce que cela veut dire "blindé". Si M. Michaud
était ici, peut-être qu'il pourrait nous décrire l'arsenal
qui le protège. C'est un contrat qui est du même type, me dit-on,
que tous ceux des présidents des sociétés d'État.
Donc, ils doivent être tous blindés.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lac-Saint-Jean.
Crédit touristique
M. Brassard: Mme la Présidente, si vous me le permettez,
je changerais de sujet. Je passerais au dossier hébergement. À ce
sujet, une première question porte un peu, si l'on veut, sur le bilan du
Crédit touristique pour l'année 1985-1986. Est-ce qu'il serait
possible de connaître ou d'avoir la liste et le nombre d'entreprises qui
ont eu droit à l'aide du Crédit touristique, les investissements
que cela a générés et le montant de l'aide qui a
été accordée et, si c'était possible, que les
membres de la commission puissent obtenir cette liste des entreprises qui ont
eu recours au Crédit touristique et qui ont été
aidées et soutenues par le Crédit touristique?
Je sais qu'en 1984-1985, 176 entreprises ont obtenu de l'aide, ont eu
recours au Crédit touristique. Y aurait-il moyen d'avoir le bilan pour
1985-1986? Le ministre peut peut-être me donner des chiffres d'ordre
général, mais, si c'était passible, dans les heures ou les
jours qui viennent d'avoir la liste des entreprises qui ont été
aidées par le crédit touristique, pour l'année
financière 1985-1986.
M. Picotte: Pour l'année financière 1985-1986, en
ce qui concerne l'hébergement, le nombre d'aides est de 68, les
activités en milieu naturel: 21, les activités
récréatives: 4, les centres d'intérêts: 2, le ski
alpin: 1, pour un grand total de 96 projets, totalisant une somme de 15 845 986
$ et générant par le fait même des investissements de
l'ordre de 94 898 561 $.
M. Brassard: Est-ce qu'il serait possible, M. le ministre, pas ce
soir, mais dans les
jours qui viennent d'avoir la liste des entreprises qui ont
été aidées, de même que la subvention et
l'investissement généré?
M. Picotte: Demain matin de bonne heure la secrétaire du
ministère va faire parvenir aux membres de la commission les
documents.
Comité consultatif sur l'hôtellerie et la
restauration
M. Brassard: Toujours à propos de l'hébergement, il
y a un comité consultatif qui a été mis sur pied - je
pense en 1985 -sur l'hôtellerie et la restauration, présidé
par M. Jean Pelletier du centre d'étude sur le tourisme, et
constitué de dix-sept membres. Ce comité consultatif sur
l'hôtellerie et la restauration, avait comme mandat général
d'analyser, d'étudier la situation de l'hôtellerie, de la
restauration au Québec et de faire des recommandations
appropriées dans ce domaine. Est-ce que le comité Pelletier -
nous l'appelerons le comité Pelletier pour simplifier les choses - ou le
comité consultatif sur l'hôtellerie et la restauration a
déposé son rapport? Est-ce qu'il a terminé ses travaux et
est-ce qu'il a déposé son rapport?
M. Picotte: Oui, le comité Pelletier que j'ai
rencontré il y a quelques semaines, a terminé ses travaux, m'a
remis son rapport. Ce que j'ai retenu d'une première
présentation, c'est que chez les différents intervenants, le
rapport et les discussions qui ont eu lieu face au rapport Pelletier n'ont pas
suscité ou n'ont pas abouti à un consensus général.
À la fin des discussions, à la fin des nombreuses études
qu'ils ont effectuées, les gens n'étaient pas d'accord sur la
façon d'intervenir. On n'a pas fait de consensus sur les
problèmes pour lesquels mon prédécesseur avait
demandé à M. Pelletier et à son équipe de faire des
recommandations. Il y a eu des recommandations, dans certains domaines, selon
ce que j'ai cru comprendre mais il n'y a pas eu d'entente sur ce qui aurait
dû faire l'objet d'un consensus d'après les demandes que mon
prédécesseur a faites.
M. Brassard: Les pourboires par exemple?
M. Picotte: La question des pourboires, il n'y a pas eu
d'unanimité...
M. Brassard: Pas de consensus.
M. Picotte: II n'y a pas eu de consensus. Finalement on s'est
retrouvé avec le même problème qui existait
déjà. Plus loin on m'a dit, peut-être M. le ministre que si
vous donniez un délai additionnel ou si vous donniez un mandat
additionnel à notre commission, nous pourrions essayer de poursuivre
pour tenter de trouver une solution.
M. Brassard: Quelle a été votre réaction?
(21 heures)
M. Picotte: Ma réaction a été la suivante.
Cela faisait déjà combien de mois?... Cela faisait
déjà un an que ces gens étudiaient. Ils nous ont remis un
volumineux rapport de plusieurs centaines de pages. Avant d'accorder un nouveau
mandat de deux mois additionnels pour voir s'il n'y aurait pas
possibilité de faire un consensus, alors que durant un an on n'a pas
été capable d'en faire un, vous allez me permettre au moins de
communiquer le rapport, de façon interne, à certains de mes
collègues qui sont touchés par ce problème bien
particulier. Je fais référence au ministre du Revenu, au ministre
de la Justice, au ministre délégué aux PME, au Solliciteur
général et au ministre de l'Industrie et du Commerce. Vous allez
me permettre de soumettre en privé le rapport à ces cinq
collègues. Je leur demanderai de l'examiner et je me propose, dans un
délai raisonnable, de convoquer une réunion des six ministres,
incluant le ministre du Tourisme, qui doivent prendre connaissance de ce
dossier, nous prendrons une décision quant à l'avenir ou quant
à la demande que nous a formulée M. Pelletier. Si la
recommandation de mes collègues n'est pas positive, nous examinerons ce
que le gouvernement doit prendre comme action pour tâcher d'apporter une
solution au problème que vous connaissez très bien et qui nous a
été cédé par l'administration
précédente. Cela dit sans aucune partisanerie, parce que c'est un
problème qui provient, on en conviendra tout le monde, d'une
décision qui avait été prise antérieurement et qui
doit, dans les meilleurs délais, être corrigée et
précisée en ce qui concerne certains bénéfices
marginaux aux employés au pourboire.
M. Brassard: Est-ce que vous avez l'intention de rendre public le
rapport Pelletier?
M. Picotte: Oui. Je dois ajouter, avant de répondre
à votre question, que finalement je me suis rendu compte que les
conclusions ont été les mêmes après le
dépôt du rapport qu'avant le début de l'étude. On
est arrivé exactement à la même chose. Autrement dit, on
nous a identifié le problème qu'on connaissait
déjà. C'est pour cela que j'ai demandé à mes
collègues d'examiner cela.
Vous me demandiez si on devait rendre public le rapport. Je pense que
lorsque mes collègues auront pris connaissance de ce rapport et l'auront
analysé, en ce qui me concerne, je n'ai aucune objection à
rendre
publiques les conclusions du rapport. Je vais sans doute demander
à mes autres collègues ce qu'ils en pensent aussi. Je ne vois
cependant pas pourquoi il ne serait pas possible de le rendre public, compte
tenu qu'il s'agit d'un rapport d'une commission qui a fait une étude, un
travail payé à même les fonds publics.
M. Brassard: Y a-t-il quand même un certain nombre de
recommandations qui portent en particulier sur la classification des
établissements?
M. Picotte: Ce n'était pas dans le mandat comme tel, sauf
qu'ils ont abordé à peu près tout ce qui touche le domaine
de la restauration. Que je sache, selon mon souvenir d'une rencontre rapide que
j'ai eue avec ce comité, ce que cela nous a apporté, de
façon additionnelle, c'est qu'on a eu effectivement de beaux tableaux,
des statistiques précises, des chiffres et des études qui sont
attachés à ce rapport, qui nous étaient connus dans
certains cas et dont d'autres n'étaient pas connus en comparaison avec
d'autres milieux comparables. C'est ce que le rapport nous a donné, mais
en termes de conclusion on nous a dit: Le problème reste entier, il
faudra que le gouvernement trouve une solution au problème des
pourboires.
M. Brassard: Toujours sur l'hébergement,
l'hôtellerie en particulier et la restauration aussi, vous avez
mentionné dans votre texte d'introduction votre intention de
procéder à une révision de la Lot sur l'hôtellerie
et de ses règlements. Cependant je n'ai pas remarqué que vous
vous donniez des délais à cet effet. Qu'est-ce que vous vous
donnez comme échéance quant à la révision de la loi
et le dépôt du projet de loi à l'Assemblée nationale
afin d'en débattre?
M. Picotte: Nous avons formé au ministère un
comité de travail. Il y a un problème qui date de 1984 en ce qui
concerne la déréglementation. Pour ce faire, nous allons devoir
réviser la Loi sur l'hôtellerie et le règlement sur les
établissements hôteliers et les restaurants. En janvier 1985, le
ministère du Tourisme formait un groupe de travail composé de
fonctionnaires et d'hôteliers, parce que l'Association des
hôteliers nous avait demandé de revoir cela, compte tenu de la
réglementation qui était survenue en 1984. Nous avons
formé un comité de travail composé de fonctionnaires et
d'hôteliers professionnels ayant comme mandat de formuler au
ministère du Tourisme des propositions relatives à la
législation, à la réglementation et à la
classification.
M. Brassard: En quelle année, M. le ministre?
M. Picotte: En janvier 1985. M. Brassard: En janvier
1985?
M. Picotte: Oui. Mon prédécesseur a formé ce
comité.
M. Brassard: Est-ce que cela a été fait?
M. Picotte: Oui. Au cours de 1985-1986, de nombreuses rencontres
ont eu lieu entre les fonctionnaires concernés et les hôteliers,
de même qu'avec des fonctionnaires du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche et de divers organismes susceptibles d'être
touchés par une révision de la législation sur
l'hôtellerie. Une mission fut effectuée en Ontario et dans les
États américains limitrophes de façon à
apprécier l'approche retenue par ces divers gouvernements. Un plan de
travail fut préparé et proposé aux membres du groupe de
travail en septembre 1985. En janvier 1986, tout récemment, le
comité de gestion du ministère du Tourisme entérinait les
principes directeurs guidant !a révision de la législation sur
l'hôtellerie. Ces principes directeurs impliquent une collaboration
étroite à venir entre les divers intervenants impliqués
dans le projet de révision, soit le ministère du Tourisme, le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, les
hôteliers, les restaurateurs, le Regroupement des organismes nationaux de
loisirs et autres intervenants concernés. Le nombre d'intervenants
touchés par cette révision fait en sorte qu'il nous a
été impossible de respecter l'échéancier
prévu, c'est-à-dire qu'il y avait tellement de monde à
consulter et avec qui discuter que, finalement, on n'a pas pu respecter
l'échéance.
M. Brassard: Quel était l'échéancier
prévu? C'était d'arriver avec un projet de loi à quel
moment&
M. Picotte: L'échéance était avril 1986,
m'a-t-on dit. Mais, comme on se trouve à toucher à d'autres lois
par le fait même en élargissant, par exemple, le ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, il faut entreprendre une
consultation additionnelle pour permettre, lorsqu'on amendera la Loi sur
l'hôtellerie, de couvrir tous ces domaines.
M. Brassard: Est-ce qu'on peut envisager de façon
réaliste que vous déposiez un projet de loi en ce sens à
la session d'automne?
M. Picotte: Je me suis donné comme échéance
de déposer pour la session
d'automne un projet de loi venant amender la Loi sur l'hôtellerie.
J'estime qu'à ce jour le calendrier que nous suivons va nous permettre
d'être prêts à déposer cette loi au début de
l'automne et à demander au Parlement de légiférer dans les
semaines qui suivront,
M. Brassard: Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lafontaine avait demandé la parole sur le
même sujet.
M. Gobé: Cela concerne le rapport Pelletier. M. le
ministre, dont on parlait précédemment. Vous mentionniez qu'il
n'y avait pas eu de résultat déposé devant vous.
Une voix: II n'y a pas eu de consensus.
M. Gobé: II n'y a pas eu de consensus, on n'a pas
réussi à développer quelque chose de concret. J'aimerais
que vous m'indiquiez combien de temps a duré son travail, le montant du
budget de fonctionnement adopté et combien cela a coûté,
pour un projet qui n'a pas amené grand-chose?
M. Picotte: Le travail du comité a duré un an. Le
budget initial était de 100 000 $. Il y a eu en cours de route un budget
modifié de 390 000 $, pour un grand total de 410 816 $... Je m'excuse,
je ne voudrais pas vous induire en erreur. Il y a eu, au départ, un
budget de 100 000 $. On n'a pas ajouté un montant de 390 000 $ par la
suite, mais on a fait passer ce budget original à 390 000 $ en cours
d'année. Les dépenses ont été de 410 816 $ et il y
avait un trou de 20 816 $ à combler.
M. Gobé: Est-ce que vous êtes à même de
nous expliquer les raisons de ce dépassement entre la prévision
qui était de 100 000 $ et, un an plus tard, 410 000 $? C'est beaucoup
d'argent. Est-ce que vous avez les données nécessaires pour nous
expliquer cela? Est-ce que vous pourriez les déposer devant la
commission, s'il vous plaît, afin que tous les membres en prennent
connaissance? Je pense que c'est important que tout le monde soit
informé quand on parle de ces sommes-là étant donné
la situation qu'on connaît actuellement.
M. Picotte: Selon ce qu'on me dit, M. le député de
Lafontaine, c'est qu'au point de départ, le mandat qui avait
été donné au comité était tout simplement un
mandat d'examiner la situation du pourboire, de trouver une solution au
problème du pourboire. Quand le comité a commencé ses
consultations, a commencé à discuter du problème des
pourboires, on s'est rendu compte que, finalement, le comité devait
déborder, devait s'élargir, toucher à tout le domaine de
la restauration. Je pense à l'hôtellerie aussi, enfin tout ce qui
touchait les problèmes du vin libre. Vous vous souviendrez qu'à
un moment donné, par coquille parlementaire, on a été
obligé de... c'est-à-dire que les gens pouvaient offrir la
possibilité de vin libre à l'intérieur des restaurants.
Alors, c'était un problème qui avait aussi été
amené aux fins de discussion par les restaurateurs, par l'Association
des hôteliers. Alors, en regardant le problème des pourboires, on
a dit: Cela va être difficile de ne pas parler du vin libre, cela va
être difficile de ne pas parler de classification de restauration, cela
va être difficile de ne pas parler de taxation, et cela va être
difficile de parler de cela sans aller voir en comparaison ce qui se fait
ailleurs, etc. Alors, vous comprendrez qu'avec un mandat aussi élargi,
nous avons dû, mon prédécesseur et le ministère,
ajouter ces sommes pour faire en sorte de combler la facture qui
était... Vous savez que ce comité était composé de
l'Association des hôteliers, des syndicats qui oeuvraient dans ce
milieu-là et tout cela, à la demande...
M. Gobé: M. le ministre, quels étaient les membres?
Est-ce qu'il y aurait moyen d'avoir le compte rendu des travaux, même
s'il n'y a pas de recommandation. Et où sont passés les montants
d'argent? On parle d'environ 400 000 $ et il n'y a pas de conclusion à
la fin. Je m'inquiète sur la bonne administration de ce ministère
quand je vois des choses comme celle-là. Je crois que le public aimerait
savoir qu'on a dépensé 400 000 $ dans une commission pendant un
an pour arriver nulle part. Je pense que les serveurs et les serveuses dans les
restaurants seraient certainement intéressés d'avoir ce genre de
détails. J'en demande le dépôt devant la commission, si mes
collègues sont d'accord, bien entendu.
M. Picotte: Le mandat a été tellement peu clair et
peu balisé au point de départ que...
M. Gobé: Je m'inquiète, M. le ministre.
M. Picotte: ...cela nous a permis de déboucher sur
d'autres problèmes inhérents à la restauration. C'est la
raison pour laquelle on a dû donner des montants d'argent additionnels
pour nous permettre de terminer le travail. Maintenant, je sais qu'il y a eu
des salaires, entre autres, vous me parlez du fonctionnement du personnel qui a
coûté en salaire 126 776 $. C'était pour l'embauche de
personnel de soutien, entre autres. Il y avait six personnes qui travaillaient
là, soit à titre de personnel de soutien ou de recherchiste pour
des salaires de 126 777 $. Il y a eu du surtemps d'effectué pour
environ 14 000 $. Alors, uniquement l'élément des salaires
pour la recherche et le soutien a coûté 140 000 $ au point de
départ, ce qui veut dire que c'était nettement supérieur
au mandat initiai et aux sommes qui avaient été dévolues,
soit 100 000 $. (21 h 15)
M. Gobé: Et le reste des montants? Tant qu'à y
être, M. le ministre, peut-être pourriez-vous nous
éclairer.
M. Picotte: On me dit qu'une somme de 235 000 $ a
été payée à des contractuels pour faire des
recherches. Effectivement, je dois vous dire qu'on a dans le dossier beaucoup
de documents et de recherches. Ce dossier est très très
volumineux. Tout cela, c'est 235 000 $. Autres dépenses: 20 000 $, temps
supplémentaire et repas - parce qu'on parlait d'hôtellerie et
j'imagine qu'ils devaient manger de temps en temps aussi...
M. Brassard: Est-ce à dire, M. le ministre, qu'ils
mangeaient pendant le temps supplémentaire?
M. Picotte: Peut-être. Ils pouvaient économiser sur
les pourboires s'ils faisaient venir cela sur les lieux de travail.
M. Gobé: Mais, M. le ministre, si j'ai bien compris, vous
nous mentionniez précédemment qu'il n'y avait pas eu de
résultat concret à cette opération.
M. Picotte: Je dois vous dire que la première perception,
parce que je ne l'ai pas lu au complet... Si je l'avais lu au complet, je
n'aurais pas encore commencé à administrer mes deux
ministères. Après avoir posé certaines questions lors de
la présentation du document, je me suis fait dire: Écoutez, c'est
tellement complexe qu'on n'a pas trouvé de solution à ce
problème et on vous souhaite bonne chance tout simplement, à
moins que vous ne nous donniez encore un autre montant d'argent pour qu'on
puisse aller plus loin dans nos études.
Je trouvais que j'avais passablement de papiers devant mot.
J'hésitais beaucoup à donner de l'argent additionnel pour
confectionner d'autres rapports ou d'autres études. À ce moment,
c'est ce qu'on m'a dit. On a enclenché une certaine discussion. J'ai
réalisé que c'était tellement complexe, quand j'ai
commencé à poser certaines questions à gauche et à
droite, parce qu'il y avait des gens à gauche et à droite... On a
commencé à discuter et à s'enflammer, si bien que j'ai
dit: Écoutez, j'ai un avion à prendre et je ne voudrais pas
entrer dans toute la mécanique des discussions. Alors, laissez-nous
cela, on va regarder cela ensemble avec nos collègues. La brique est
devant moi. Il y a cinq... Je peux vous dire...
M. Brassard: Vous êtres rendu à quelle page, M. le
ministre.
M. Picotte: Je ne vous lirai pas tout cela. Il en manque
quelques-uns, parce qu'on n'avait pas de valises assez grosses pour les
contenir. Il y a eu, entre autres, le rapport de recherche sur les programmes
d'aide gouvernementale aux secteurs de l'hôtellerie et de la
restauration, le rapport de recherche de l'équipe permanente du
comité consultatif; celui-là est pas mal plus épais. En
tout cas! Il y en a en anglais et en français, pas traduits
évidemment, mais il y a des petits bouts.
Il y a eu aussi le rapport de recherche sur la mesure des incidences
pécuniaires de la réglementation et de la fiscalité pour
les entreprises. Très intéressant!
Une voix: Ah! Ah! Ah!
M. Picotte: Le rapport de recherche sur les aspects légaux
de la réglementation et de la fiscalité dans les secteurs de
l'hôtellerie et de la restauration...
Une voix: Ce n'est pas la même chose?
M. Picotte: Ce n'est pas la même chose, il a quelques
virgules de différence. Il y a le champ récréotouristique
québécois, l'hôtellerie et la restauration, le rapport de
recherche-analyse de la demande des habitudes de consommation, de la perception
des travailleurs et des travailleuses pour les consommateurs et les
consommatrices, de l'hébergement et de la restauration. Il y a aussi -
depuis ce matin je suis en commission parlementaire, il faut vous dire cela
aussi, mais ma vue est bonne malgré tout - un rapport de mission en
Ontario et aux Etats-Unis; qui devrait être très
intéressant, l'importance économique pour les administrations
publiques (revenu) de la réglementation de la fiscalité dans les
secteurs de l'hôtellerie et de la restauration, un rapport de recherche
sur les caractéristiques des employeurs et des employeures et exigences
à l'entrée dans les secteurs de l'hôtellerie et de la
restauration, un rapport de recherche sur les tendances futures de la
restauration et de l'hébergement au Québec, rapport de recherche,
la formation, les exigences à l'entrée, les conditions de
travail, la rémunération chez les travailleurs, les travailleuses
des secteurs de l'hôtellerie et de la restauration. Il y a quelques
volumes qui nous manquent encore pour vous donner davantage les autres choses
très intéressantes qui sont confinées dans les rapports,
etc., etc.
M. Gobé: M. le ministre, peut-être que la question
s'adresserait à votre sous-ministre, c'est peut-être un peu plus
technique. Est-ce que les gens...
M. Picotte: Avec l'ouvrage que je lui ai donné depuis un
certain temps, il n'a certainement pas eu le temps de lire cela!
M. Gobé: Est-ce que cette commission vivait avec un budget
particulier qui était déterminé à l'avance? Est-ce
qu'il y avait une enveloppe et elle fonctionnait à l'intérieur de
cela ou allait-elle piger à tous les quinze jours, à tous les
mois dans différentes enveloppes budgétaires?
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Picotte: J'aime le rouge. Pourriez-vous l'éteindre?
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Brassard: Mme la Présidente, si je comprends bien, ce
n'est pas une question "plantée" non plus?
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Picotte: Mme la Présidente, ça va très
bien.
Alors, ces gens auraient, au point de départ, quand on leur a
demandé d'étudier la situation du pourboire, commencé des
travaux et à la suite d'une couple de réunions du comité
ils ont dit: II faudrait aller beaucoup plus loin que cela, déborder
cela. Ils se sont fait un plan de travail. C'est bien important pour être
présenté dans un ministère. Ils se sont fait un plan de
travail bien étoffé, que je sache, si bien que, quand ils sont
revenus au ministère: On a dit au ministre on ne pourra pas vous faire
des recommandations, il faut regarder tout cela en même temps et, pour
arriver à des conclusions vraiment qui nous permettent de guider le
Parlement, il va falloir que vous modifiiez notre budget en le faisant passer
de 100 000 $ à 390 000 $, compte tenu du plan de travail que nous avons
effectué. Je n'ai pas eu la réaction de M. Léger. Il a
posé quelques questions, m'a-t-on dit, et je ne connais ni les
questions, ni les réponses. Il a eu sans doute une réaction comme
j'en aurais eu une. Finalement, on est reparti en disant: D'accord, on a le
mandat de 390 000 $ et on a commencé à aller faire des
études. C'est l'éclairage qu'on nous a fourni. Pour guider le
Parlement.
M. Gobé: On est rendu à 410 000 $ à la fin.
La différence, elle vient d'où?
M. Picotte: 410 000 $ avec un manque à gagner. Il reste
encore 20 000 $. C'est-à- dire de 390 000 $ à 410 000 $, il y a
20 816 $...
M. Gobé: De déficit.
M. Picotte: Qu'on va devoir payer, j'imagine.
Qui a été payé par le Revenu.
M. Gobé: Quand vous prenez, M. le ministre, le rapport que
vous nous avez transmis par les services de vos crédits, lorsqu'on
regarde les contrats de services professionnels inférieurs à 25
000 $ octroyés depuis le 1er avril 1985, on retrouve des sujets à
l'intérieur qui ont rapport avec ce dont on vient de parler. Est-ce que
ce sont des sommes supplémentaires ou si ce sont des sommes qui sont
concurrentes?
M. Picotte: Oui. oui. C'est assezl S'il faut qu'on retrouve des
sommes ailleurs en plusl
M. Gobé: C'est pour cela que... M. Picotte: C'est
assez.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de...
M. Gobé: Juste un petit mot. M. Picotte:
Encore!
M. Gobé: Je n'aurai peut-être plus l'occasion de
parler à nouveau. Au début de la commission, j'ai fait un petit
préambule à ma première question - et mes collègues
me regardaient en riant - en ce qui concernait notre nouveau ministre que je
qualifierais d'homme pragmatique par rapport à l'ancien. Je pense que ce
qu'on vient de voir là démontre amplement les propos que je
tenais au début de cette commission.
M. Picotte: Je voudrais vous rassurer, M. le député
de Lafontaine. On ne "tipera" personne pour nous avoir fourni un rapport comme
cela.
M. Gobé: Est-ce que vous entendez y donner suite, essayer
de trouver quelque chose dans ce rapport? Malgré tout, on a une ruine,
mais allez-vous l'utiliser ou allez-vous le mettre sur une tablette?
M. Picotte: II y a des choses fort intéressantes
là-dedans et il y a sûrement des études qui vont nous
guider sur la fiscalité, entre autres. Mon collègue, le ministre
des Finances, va sûrement se pencher attentivement là-dessus. Il y
a un bon document de travail. La seule chose qu'on puisse dire, c'est qu'on n'a
pas du tout reçu les avis qu'on aurait dû recevoir à la
suite du mandat qui avait été confié à cette
commission. Je dois dire qu'ils ont fait de l'excellent travail. Ils ont fait
beaucoup de recherches; cela a duré un an. C'est tout ce que je peux
vous dire pour l'instant, parce que je n'ai vraiment pas eu le temps, dans mes
lectures de chevet, d'aller en profondeur dans chacun des documents que je vous
ai mentionnés tantôt, à part ceux qui sont restés au
ministère.
M. Gobé: Est-ce qu'on peut s'attendre que vous
écriviez un livre bleu avec tout cela, un jour, ou quelle qu'en soit la
couleur?
M. Picotte: Quand je regarde tout ce qui a été
écrit jusqu'à maintenant, je dois vous dire que je n'ai presque
pas l'intention d'écrire autre chose pour l'instant, à part
trouver une solution au problème du pourboire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Mme la Présidente, juste une observation au
sujet des propos tenus par le député de Lafontaine. Je
croîs qu'il est prématuré de porter un jugement sur
l'ancien ministre concernant les travaux de ce comité. Le ministre vient
de le dire lui-même, il n'a pas pris le temps - ça, je le
comprends, je trouve ça tout à fait normal -de prendre
connaissance des dossiers, des études et du rapport lui-même. Il a
indiqué qu'il n'y avait pas de consensus sur une question majeure qu'est
le pourboire, en particulier. Mais cela ne signifie pas que les travaux du
comité doivent être jugés parfaitement inutiles, comme
semble vouloir l'affirmer le député de Lafontaine. Il serait plus
prudent, à mon avis, de réserver notre jugement
là-dessus.
M. Gobé: Sur ce que mon collègue vient de dire, je
n'ai pas porté de jugement. J'ai fait certaines constatations et je les
ai mentionnées à haute voix. Il n'y a pas de jugement de
porté.
M. Picotte: II faut dire qu'il y avait des intérêts
passablement divergents autour de la table de la commission. Le monde syndical
et le monde patronal étaient là. Les intérêts
étaient fort divergents.
Classification des restaurants
M. Brassard: Ce n'était pas facile d'aboutir à des
consensus sur un dossier comme celui-là.
J'aurais une question relativement à la classification des
restaurants. Dans votre intervention du début, vous avez indiqué
que parmi vos priorités il y avait celle, d'abord, de réviser la
méthode de classification des établissements hôteliers. Il
y a également celle... Là, je vous trouve prudent et j'aimerais
connaître votre point de vue sur le sujet. Vous indiquez qu'une de vos
priorités est d'évaluer la possibilité de classifier les
restaurants. Qu'est-ce qui explique votre extrême prudence dans ce
domaine, parce que c'est un sujet dont on parle depuis fort longtemps, la
classification des restaurants. Les expressions que vous utilisez, est-ce que
cela signifie que là aussi, sur cette question, dans le milieu
concerné, il n'y a pas de consensus? Est-ce que c'est ce que cela
signifie, parce que vous semblez très très prudent en parlant
d'évaluer la possibilité de classifier les restaurants? Comment
expliquer cette prudence? Est-ce que là aussi, sur cette question, il y
a un manque flagrant de consensus dans le milieu?
M. Picotte: On me dit qu'en ce qui concerne la classification des
restaurants, ça n'existe nulle part dans le monde, une classification
faite par le gouvernement. C'est un projet qui remonte à 1973, donc, qui
date de fort longtemps. À cette époque, une méthodologie
de classification des restaurants et des salles à manger fut mise au
point. Au cours des dernières années, les différents
ministres responsables du Tourisme ont été confrontés avec
ce projet. S'il ne fait pas de doute que la méthode proposée
répond à toutes les exigences de rigueur d'un tel système,
elle achoppe, malgré tout, par son ampleur et par les coûts
qu'elle entraîne. Uniquement le fait de classifier, par exemple, prenons
1000 restaurants, cela peut nous coûter jusqu'à 500 000 $. Et
quand on parle de 1000 restaurants, en termes de pourcentage, s'il y a 12 000
restaurants, cela veut dire qu'on multiplierait par 12 le chiffre de 500 000 $;
cela vous donne déjà ce que cela pourrait coûter,
uniquement en termes de classification. On n'a jamais réussi... (21 h
30)
Je pense que mes prédécesseurs n'ont pas pensé non
plus à un tel projet, sauf si l'Association des restaurateurs, qui
serait la première à bénéficier d'une telle
classification, nous proposait des moyens pour autofinancer en bonne partie
cette classification. Nous pourrions alors, comme ministère, participer
à un plan quelconque. Mais vous comprendrez sans doute que mes
réticences sont d'ordre budgétaire en tout premier lieu. Placer 6
000 000 $ dans la classification des restaurants... D'autant plus que le
comité qui irait faire cette classification-là pourrait nous
causer certains problèmes. De quelle façon on les classifie,
comment s'y prend-on? Je pense qu'il y a tellement, à cet
égard-là, de...
Au cours de 1986-1987, nous entendons voir avec nos partenaires les
divers scénarios
possibles et leurs coûts. Alors, s'il se révèle
qu'en raison des coûts, aucun scénario n'est envisageable, nous
demanderons l'abandon de ce projet. En fait, c'est le principe que je vous ai
mentionné tantôt. Si, en termes d'autofinancement, les
restaurants, qui seraient les premiers à bénéficier d'une
telle classification, veulent participer, à ce moment-là, on
examinera avec beaucoup d'à-propos et d'appoint, ce volet.
M. Brassard: Donc, évaluer la possibilité de
classifier les restaurants signifie - c'est ce que vous me dites - entreprendre
une consultation des intéressés, des intervenants, des
associations professionnelles intéressées a en arriver à
examiner les pistes possibles afin d'aboutir à une classification. Vous
n'avez pas l'intention, M. le ministre, de mettre un comité
d'étude sur pied sur cette question-là?
M. Picotte: Non. Je vais commencer par digérer le
comité d'étude qui m'a été apporté,
tantôt, sur le problème du pourboire. Par la suite, je verrai les
actions que je dois prendre de ce côté-là.
Quand vous avez dit tantôt: commencer des discussions avec... Je
pense que c'est continuer parce que cela fait des années que l'on
discute à cet effet et même les restaurateurs ont des
réticences encore plus marquées que les nôtres.
M. Brassard: Mme la Présidente, avant d'adopter - parce
que ce ne sera pas bien long, l'adoption proprement dite - j'aurais un autre
sujet. II s'agit...
La Présidente (Mme Bélanger): Excusez, M. le
député de Lac-Saint-Jean, le député des
Îles-de-la-Madeleine a une petite question à poser sur le
même sujet.
M. Farrah: Avez-vous terminé sur l'hôtellerie?
M. Brassard: Oui, j'ai terminé sur l'hôtellerie.
Le vin libre dans les restaurants
M. Farrah: Merci Mme la Présidente.
M. le ministre, il y a un autre domaine qui ne fait pas de consensus,
c'est au sujet du vin libre, et vous nous en avez fait part brièvement,
tantôt.
Ma question est la suivante: Votre ministère a-t-il l'intention
de statuer à ce sujet, ou de prendre position concernant le
problème du vin libre dans les restaurants? On sait qu'il y a deux
côtés à la médaille. Les licenciés sont
contre et les indépendants non licenciés veulent que le
gouvernement légifère dans ce sens pour que le vin libre soit
toléré dans les restaurants.
Je sais que cela va aller à d'autres ministères
également. Je pense qu'il y a la régie des permis, cela doit
être au niveau du MIC, de la Société des alcools, ou je ne
sais pas.
Une voix: La SAQ.
M. Picotte: Oui. À la suite du rapport de la Régie
des alcools du Québec concernant le problème du vin libre, entre
autres, vous avez sans doute pris connaissance du fait que mon collègue,
le Solliciteur général, a procédé à la
formation d'un comité pour étudier les recommandations du rapport
de la Régie des alcools et la possibilité d'examiner d'autres
avenues qui allaient être proposées par différents
ministres concernés.
Mon collègue de l'Industrie et du Commerce participe à ce
comité; il y a aussi le ministre du Tourisme, il y a le ministre de la
Justice et le Solliciteur général, et il y a le ministre du
Revenu et celui délégué aux Petites et Moyennes
Entreprises. Donc, nous avons un comité de six, dont je fais partie, qui
est en train d'évaluer... Nous avons tenu aujourd'hui, non pas les
ministres, mais les fonctionnaires de ces différents ministères
ont tenu, entre autres, aujourd'hui même une réunion exploratoire,
une réunion pour discuter des points qui devraient être
amenés à l'étude du comité. Même avant que la
régie produise son rapport, j'avais eu des rencontres de travail avec
les membres de mon ministère. J'ai eu ce matin, à sept heures,
des rencontres de travail avec les fonctionnaires de mon ministère pour
décider quelle allait être la position du ministère du
Tourisme. Ces discussions ont été enclenchées ce midi.
Elles vont devoir continuer d'abord d'une part entre les fonctionnaires de
chacun des ministères. Il y aura aussi dans un délai raisonnable
des rencontres des différents ministres que je vous ai mentionnés
tantôt. On espère que d'ici à quelques mois, nous aurons
élaboré un scénario ou certains scénarios nous
permettant... permettant à mon collègue, le Solliciteur
général de proposer au Conseil des ministres une solution
possible et envisageable en cours d'année 1986.
La Présidente (Mme Bélanger): Une minute, M. le
député des Îles-de-la-Madeleine, j'aimerais faire remarquer
à la commission qu'il reste cinq minutes aux députés pour
poser des questions. Après nous devrons adopter les crédits, car
la commission doit se terminer à 21 h 45.
M. Farrah: Pour ma part, j'ai terminé. M. Gobé:
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Allez, M. le
député de Lafontaine.
M. Gobé: C'est juste pour vous faire part d'une opinion en
ce qui concerne le dossier des vins libres. J'aimerais soumettre au ministre
l'idée de faire preuve d'une grande prudence dans ce dossier, parce que
dans ma région, dans mon comté, il y a des gens qui vont dans des
restaurants avec leur vin, ils sont habitués à l'amener. Cela
correspond à une certaine clientèle, peut-être avec des
moyens plus limités. C'est pour eux quelquefois la seule sortie de la
semaine ou de la quinzaine. Ils vont manger une brochette avec leur vin. Aussi,
sans vouloir prendre partie actuellement dans le débat, parce que je
n'ai pas tout le dossier, j'aimerais qu'on tienne compte de toutes les
implications que cela peut apporter, parce que c'est quelque chose qui va
entrer dans la vie des gens, peut-être de classe moins favorisée
ou peut-être plus en bas de l'échelle. C'est juste une opinion que
je voulais faire valoir.
M. Picotte: Une chose est certaine, M. le député de
Lafontaine, c'est qu'il va falloir, dans les meilleurs délais, corriger
cette situation d'illégalité qui persiste au Québec. Parce
qu'il y a là une situation d'illégalité. Il y a des gens
qui... Il y a des restaurateurs qui acceptent le vin libre à
l'intérieur de leur établissement. Il n'y a pas d'heure de
fermeture comme telle. Il n'y est pas question d'âge non plus. De jeunes
enfants peuvent prendre du vin à ce moment-là sans que ce soit
contrôlé par qui que ce soit. La Sûreté du
Québec, qui voit généralement à ce que les
règlements soient observés dans ce domaine-là en
particulier, dit: comme il s'agit là d'une situation qui n'est
régie par aucune loi, qui est dans l'illégalité, il ne
sert à rien d'aller arrêter qui que ce soit à
l'intérieur d'un restaurant, puisque la loi ne nous permet pas de
signifier par la suite des contraventions et des poursuites, le cas
échant. À partir de ce moment-là, il y a une situation qui
perdure, qui est due à une coquille à l'intérieur d'une
loi. Il est urgent, à mon avis, que le gouvernement, peu importe la
décision qu'il prendra, au moins que le gouvernement fasse en sorte que
les gens se comportent dans la plus stricte légalité, qu'on ait
des normes et qu'on puisse les faire respecter à ce niveau-là.
Alors, je ne peux pas présumer de la décision de mes
collègues, ni de la mienne, ni de celle du gouvernement. Tout ce que je
peux vous dire c'est qu'il est urgent qu'on règle ce dossier du vin
libre.
M. Gobé: Je comprends très bien vos
préoccupations. Je suis d'accord avec vous, M. le ministre, que la
légalité doit régner, la plus stricte
légalité d'ailleurs, sauf que je voulais vous faire valoir le
côté humain de la chose. Je suis certain qu'avec votre grande
expérience, votre sensibilité, vous tiendrez compte de ces
choses-là au moment de la décision.
M. Picotte: Si vous avez des suggestions à nous faire,
vous savez, vous êtes le bienvenu. Vous pouvez toujours...
M. Gobé: Je ne suis pas spécialiste dans ce
dossier. J'ai été sensibilisé à cela par des
personnes, par des groupes de gens qui m'en ont parlé. J'ai
profité de l'occasion de vous avoir ici, alors qu'on parlait de la
question, pour transmettre ce message.
M. Picotte: Merci.
M. Brassard: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Une dernière
question, M. le député de Lac-Saint-Jean.
Accueil et information
M. Brassard: Mme la Présidente, il y a un dernier sujet
que je voudrais aborder très rapidement. Il concerne le volet accueil et
information. Là-dessus, en tout cas, il y avait un large consensus dans
le milieu pour mettre en place un réseau de maisons régionales
d'accueil et d'information sous la responsabilité des ATR. Il a
été même question aussi - et cela a été fait
lors de l'exercice financier 1985-1986 - de mettre en place un programme d'aide
financière aux ATR pour ouvrir des maisons régionales d'accueil
et d'information touristique. Est-ce que ce programme est maintenu? Il
était question d'un programme de trois ans. Est-ce que le
ministère a toujours l'intention de mettre en place ce réseau? Je
pense que c'est tout à fait indispensable en matière d'accueil et
d'information dans nos régions. Donc, est-ce que le ministère a
l'intention de mettre en place ce réseau de maisons d'accueil et
d'information touristique régionale? Je sais que chez nous, il y a un
projet de cette nature et sans doute en existe-t-il aussi dans d'autres
régions du Québec. Il y a CARIM, à Montréal, mais
plus modestement, dans nos régions, il y a des projets de maisons
régionales.
M. Picotte: Je dois vous dire, M. le député, que ce
programme, qui est un programme norme de mon ministère, existe, a
toujours existé et continue d'exister. En fait, on fait
référence aux fameuses maisons du tourisme. Il y a, comme vous
l'avez si bien dit tantôt, CARIM, à Montréal. On est en
train de discuter la possibilité de CARIQ, à Québec. Il y
en a déjà, en termes de construction, une qui existe dans les
Laurentides. Il y en a une autre en Gaspésie. Ce budget en
1986-1987 totalise la somme de 500 000 $, excluant CARIM, il va de soi, car
c'est déjà fait. Il est en collaboration avec les ATR, les
Associations touristiques régionales dans le milieu. Il y a
déjà des maisons qui sont en marche et le programme se poursuit
encore cette année.
M. Brassard: Quand vous dites que c'est un programme norme ou
normalisé, qu'est-ce que cela veut dire en termes de niveau d'aide aux
ATR qui ont des projets de maisons régionales?
M. Picotte: II y a un budget déterminé pour chacune
des ATR, dépendant de l'importance touristique de la région.
C'est un budget de 1 200 000 $ sur trois ans, comme aide financière
gouvernementale.
M. Brassard: La subvention peut s'étaler sur plus d'une
année?
M. Picotte: Sur trois ans.
M. Brassard: Sur trois ans. Cela va. Merci Mme la
Présidente.
M. Picotte: Mme la Présidente, me permettnez-vous, en
terminant la commission, de remercier mes...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce qu'on pourrait demander si...
M. Brassard: Oui. Après cela, j'aurais quelques mots
à dire aussi, en terminant.
M. Picotte: Si vous ne me laissez pas le dire, je ne vous
remercierai pas, Mme la Présidente.
Adoption des crédits
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
programme 1 est adopté?
M. Brassard: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'ensemble
des crédits budgétaires du ministère du Tourisme est
adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors M. le ministre,
vous avez la parole.
M. Picotte: Mme la Présidente, vous me permettrez en
terminant l'étude des crédits du ministère du Tourisme, de
remercier mes fonctionnaires qui m'ont assisté durant cette commission,
qui nous ont aidés à avoir des réponses additionnelles et
des réponses claires. Je voudrais remercier aussi mon personnel
politique de même que vous, Mme la Présidente, parce que vous
faites ça d'une main de maître. On dirait que vous venez de la
région de la Mauricie. Je voudrais remercier chacun et chacune des
participants de mes collègues députés qui ont
participé. Nous avons eu des échanges fort civilisés et
très importants en ce qui concerne l'étude des crédits. Je
suis heureux de constater que nous avons tous la même
préoccupation, celle de développer au maximum le tourisme au
Québec pour apporter des sommes d'argent additionnelles au niveau
économique de tout l'ensemble du Québec. Merci infiniment et
soyez assurés, chacun et chacune d'entre vous, de ma plus entière
collaboration.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Mme la Présidente, moi aussi je voudrais vous
remercier. J'allais plutôt dire que vous avez fait cela tellement de main
de maître que l'on pourrait croire que vous venez de la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean.
La Présidente (Mme Bélanger): J'aimerais faire
remarquer aux gens de la région de la Mauncie et aux gens de la
région du Lac-Satnt-Jean que dans l'Estrie, il y a aussi des
maîtres.
M. Brassard: Je vous remercie, Mme la Présidente. Je
remercie, moi aussi, les fonctionnaires qui ont bien voulu se prêter
à cet exercice annuel d'étude des crédits, qui a son
importance, parce que je pense que c'est un moyen de fournir de l'information
à la population et de bien connaître le fonctionnement d'un
ministère.
Je suis relativement satisfait. J'ai constaté, entre autres, que
les intervenants régionaux que sont les ATR sont plus que
confirmés, demeurent des interlocuteurs privilégiés. Je
dois vous dire que cela me satisfait pleinement, parce que cela
m'apparaît, quant à moi, important que cette instance
régionale soit reconnue pleinement par le ministère du
Tourisme.
La seule réserve que j'exprimerais en conclusion, M. le
Président, c'est que j'espère que les compressions
budgétaires ou les réductions budgétaires qui ont
été faites au chapitre de la promotion n'auront pas des effets
négatifs en matière de retombées touristiques.
J'espère que... J'aurais souhaité, quant à moi en tout
cas, que ce volet du ministère du Tourisme, le volet promotion, qui
m'apparaît important - et tout le monde a reconnu, je pense, qu'il
s'agissait là non pas d'une dépense comme telle, mais d'un
investissement en soi - j'aurais souhaité que ce volet ne soit pas
touché. En tout cas, j'espère que les compressions qu'on y
effectue n'auront pas des effets négatifs. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député. La commission a donc accompli son mandat et en tant que
présidente de séance, je remercie aussi les membres de cette
commission de leur collaboration et la commission ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 21 h 47)