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(Onze heures six minutes)
La Présidente (Mme Harel): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission élue permanente de l'économie et du
travail commence ses travaux. De consentement, nous allons immédiatement
commencer. Je vais inviter le secrétaire de la commission à nous
faire part des remplacements.
Le Secrétaire: Les remplacements pour cette séance
sont les suivants: M. Bordeleau (Abitibi-Est) remplace M. Beaumier (Nicolet),
M. Lachance (Bellechasse) remplace M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes) et M.
Polak (Sainte-Anne) remplace M. Lincoln (Nelligan).
Organisation des travaux
M. Fortier: Comme remarque préliminaire, Mme la
Présidente, j'aurais aimé que mon collègue de Sainte-Anne
soit ici pour nous expliquer... Je n'ai jamais participé à la
vérification des engagements financiers. Peut-être que le ministre
pourrait nous le dire. Ici, je vois dans les règlements qu'on dit que
chaque commission permanente procède trimestriellement à la
vérification de tous les engagements financiers de 25 000 $ et plus.
Qu'est-ce qui arrive à ceux de 25 000 $ et moins? Est-ce que ces
montants sont publics? Ils ne sont pas dévoilés?
La Présidente (Mme Harel): M. le ministre et
président du Conseil du trésor, bienvenu à cette
commission.
M. Clair: Mme la Présidente, M. le Vice-Président,
MM. les membres, j'aimerais d'abord attirer votre attention - si vous me le
permettez avant de répondre à votre question - sur le fait que,
si je comprends bien les nouvelles règles de fonctionnement concernant
la vérification des engagements financiers, le ou la ministre
invité à comparaître devant une des commissions a droit
à un préavis de quinze jours mais le ministre concerné
peut y renoncer. Comme j'ai reçu la lettre du secrétaire,
datée du 1er juin, le 1er juin, si je comprends bien, je dois d'abord
renoncer à ce délai. Je le fais avec plaisir.
La Présidente (Mme Harel): M. le ministre, il va d'abord y
avoir consentement de cette commission. D'une part, les membres de la
commission doivent donner leur consentement pour renoncer eux-mêmes au
délai de transmission des documents. L'article 7 prévoit des
règles de fonctionnement. Je vais inviter les membres de cette
commission à consentir à la renonciation au délai de
transmission des documents.
M. Fortier: D'accord, consentement.
La Présidente (Mme Harel): Consentement. Également,
je vais vous demander votre consentement pour renoncer au délai de
convocation de quinze jours tel que prévu à l'article 160 de nos
règlements.
M. Clair: Consentement. Maintenant, si vous me le permettez, Mme
la Présidente, toujours avant de répondre à la question.
Je n'attends pas nécessairement une réponse de votre commission
mais je veux tout simplement soumettre ceci à votre réflexion.
Cela va un peu dans le sens du fonctionnement de nos travaux. Auparavant, il y
avait une commission qui s'appelait la commission des engagements financiers
qui passait en revue tous les engagements financiers, ou à peu
près, de 25 000 $ et plus. Cette commission siégeait une fois par
mois ou par deux mois et à ce moment-là la tradition voulait que
soit le président ou le vice-président du Conseil du
trésor ou même, à l'occasion, un membre vienne
défendre une fois par mois tous les engagements financiers du
gouvernement. Avec les nouvelles commissions qui sont chargées - les
huit ou neuf commissions - d'examiner elles-mêmes les engagements
financiers de leur secteur, on m'a invité à venir à cette
commission, et je le fais avec plaisir, mais je voudrais indiquer qu'il me
semble qu'on n'atteindrait pas l'objectif souhaité par la réforme
parlementaire si le président du Conseil du trésor devait,
à lui seul, couvrir les engagements financiers des huit commissions. Non
pas que le président du Conseil du trésor soit moins
habilité à répondre aujourd'hui qu'il l'était
auparavant mais c'est simplement une question de temps. À ce
moment-là, cela voudrait dire que huit jours par mois le
président du Conseil du trésor se verrait confiner à venir
défendre les engagements financiers du gouvernement. Au niveau des
présidents et présidentes de commission il y aurait lieu d'avoir
une certaine concertation entre les différentes commissions - je le
suggère bien humblement
- pour éviter que le président du Conseil du trésor
soit présent à toutes et chacune des séances. Cela serait,
a toutes fins utiles, impossible.
Ceci étant dit, en ce qui concerne les engagements financiers de
25 000 $ et moins, je pense que c'est par la loi qu'il en est ainsi. C'est
cela. On m'indique que c'est en 1969, au moment de la mise sur pied de la
commission des engagements financiers, qu'il avait été convenu
que les engagements financiers de 25 000 $ et moins ne venaient pas à la
commission des engagements financiers. Cependant, tous les engagements
apparaissent aux comptes publics en vertu de la Loi sur l'administration
financière. Il n'y a pas de cachette, sauf qu'il est
considéré que des engagements de 25 000 $ et moins ne
méritent pas nécessairement l'examen d'une commission
parlementaire, d'autant plus qu'ils apparaissent aux engagements financiers. Il
y a une question de nombre d'engagements financiers ici. Si on devait examiner
tous les petits engagements de 1000 $ 1200 $ à 5000 $, il y aurait un
nombre incroyable de ce type d'engagements qui devraient être
examinés par la commission, ce qui ne serait pas nécessairement
significatif.
La Présidente (Mme Harel): M. le député de
Terrebonne, vous avez une question à cet effet?
M. Blais: Oui, sur les 25 000 $. Vu que c'est en 1969 que le
barème de 25 000 $ a été discuté à cause des
nombreux petits engagements financiers, n'y aurait-il pas lieu de regarder pour
indexer ce chiffre pour qu'on arrive à 50 000 $ ou même 75 000 $,
pour ne pas perdre notre temps dans beaucoup de petits engagements aux
différentes commissions? Dans le mandat qu'on vous demande de regarder,
si le président du Conseil du trésor n'y voit pas d'objection, il
me semble que cela devrait être indexé pour diminuer le nombre de
choses qu'on aura à étudier.
M. Clair: Quant à nous, d'un point de vue strictement
secrétariat du Conseil du trésor et présidence du Conseil
du trésor, il est évident que le fait que le montant de 25 000 $
n'ait pas été indexé, si je peux m'exprimer ainsi, depuis
1969, cela cause un problème de volume. Cela devient de moins en moins
significatif, des engagements financiers de moins de 25 000 $. Cela fait
brasser beaucoup de papiers. Je me permets de soumettre bien humblement, comme
président du Conseil du trésor, qu'il est assez rare qu'un
engagement financier de moins de 50 000 $ soit significatif. Remarquez que
même une dépense de 1000 $ peut être significative. On peut
engager 1000 $ pour construire une autoroute de 40 000 000 $, et je pense que
cela mériterait d'être discuté. Nous nous soumettons
à la règle traditionnelle des 25 000 $. Ce que j'indiquais, M. le
Vice-Président, c'était que la règle des 25 000 $ avait
surtout été fixée d'abord et avant tout pour des questions
de volume. Sans cela, il y aurait un très grand nombre d'engagements qui
devraient venir ici et qui ne sont pas significatifs.
La Présidente (Mme Harel): M. le député
d'Outremont.
M. Fortier: Remarquez bien que je suis un peu d'accord avec ce
que dit le ministre. Par ailleurs, mon collègue de Sainte-Anne qui a
participé à l'étude des engagements financiers devait
venir pour nous éclairer un peu. Personnellement, j'y vais un peu par
oreille pour cette première intervention. Le premier des points, oui, je
crois que ce serait préférable, dans le cas de l'Opposition et
même des députés ministériels, si ceux qui se
spécialisent dans un ministère donné interrogeaient le
ministre concerné. Je suis complètement d'accord avec cette
procédure pour autant que, si le porte-parole de l'Opposition ne croit
pas qu'il y a assez de substance pour faire venir le ministre, il y ait quand
même quelqu'un du Conseil du trésor qui puisse répondre
à quelque question technique qui pourrait survenir sur une
dépense donnée. Par ailleurs, je crois que la procédure,
dans le passé, a toujours été d'examiner chacun des
montants pris isolément; peut-être que la commission serait plus
efficace si on regroupait un certain nombre de dépenses pour voir si
c'est significatif. Je rejoindrais le ministre et président du Conseil
du trésor à savoir qu'au lieu d'interroger sur chacun des 0,25 $
on interrogeait sur des montants substantiels pour essayer d'avoir une certaine
trajectoire. À ce moment-là, je ne sais pas si cela s'inscrit
à l'intérieur de nos travaux. Ce serait une autre façon de
travailler. Peut-être que la meilleure façon, c'est de commencer
et de voir de quelle façon on va pouvoir fonctionner, et s'ajuster d'ici
à l'automne.
La Présidente (Mme Harel): D'abord, si vous voulez, nous
allons, de consentement, convenir des heures de nos travaux d'aujourd'hui. Je
pense qu'il y a consentement pour que nous terminions à 12 h 15
plutôt que 12 h 30 et que nous reprenions à 13 h 45 plutôt
que 14 heures. Est-ce qu'il y a consentement de cette commission?
M. Perron: Pour terminer à quelle heure, Mme la
Présidente?
M. Fortier: À quelle heure reviendrait-on?
La Présidente (Mme Harel): Nous sommes convoqués,
après la période des affaires courantes, jusqu'à 12 h 30.
Nous devons reprendre à 14 heures jusqu'à 16 heures. Il y a un
consentement qui est demandé à cette commission pour que nous
puissions terminer nos travaux à 12 h 15 et les reprendre à 13 h
45 pour les terminer à 16 heures, tel que prévu.
M. Perron: N'y aurait-il pas possibilité de terminer vers
15 heures?
M. Clair: Nous verrons à ce moment-là si nous
sommes assez avancés.
M. Fortier: Cela se peut fort bien, M. le député de
Duplessis, mais je ne sais pas si Mme Dougherty a beaucoup de questions. M.
Bourbeau a un certain nombre de questions. De notre côté, un
certain nombre de porte-parole ne sont pas ici. Il se peut fort bien qu'on
termine à cette heure-là. Enfin, je suis d'accord avec la
proposition de la présidente. Dans un esprit de collaboration et compte
tenu que nous manquons nous-mêmes de porte-parole, il se peut fort bien
qu'on termine plus tôt.
La Présidente (Mme Harel): Je vous rappelle
également que nous pouvons reporter, à la séance
ultérieure que nous aurons à la fin du mois d'août,
l'étude de certains engagements financiers puisque nous pouvons,
rétroactivement, examiner les engagements financiers de la
période précédente.
Engagements de février et mars 1984
Nous avons donc à procéder à la vérification
des engagements financiers des ministères de l'Industrie, du Commerce et
du Tourisme, du Commerce extérieur, du Travail, de l'Énergie et
des Ressources et de la Science et de la Technologie, pour les mois de
février et mars 1984.
Je vais d'abord vous faire distribuer -vous les avez peut-être
déjà en main - les règles de fonctionnement concernant les
engagements financiers, telles qu'elle» ont été
adoptées à la commission de l'Assemblée nationale. Nous
allons également vous distribuer des réponses obtenues aux
questions posées lors de la commission sur les engagements financiers
qui s'est tenue dans le cadre du règlement antérieur.
Une voix: Cela a déjà été
distribué.
La Présidente (Mme Harel): Ces réponses ont
été distribuées et je vous rappelle qu'il peut
également y avoir des demandes de renseignements supplémentaires
sur un ou plusieurs engagements déjà vérifiés
à la séance précédente.
Je vais donc faire l'appel des engagements financiers du
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, mais s'il y a
consentement, puisque le porte-parole de l'Opposition en cette matière
n'est pas ici et qu'il rejoindra la commission d'ici une demi-heure, nous
pourrions examiner immédiatement les engagements du ministère du
Commerce extérieur, s'il y a consentement.
Une voix: Cela va.
Commerce extérieur
La Présidente (Mme Harel): Consentement. J'appelle donc
les engagements financiers des mois de février et mars 1984 du
ministère du Commerce extérieur.
M. le député d'Outremont.
M. Fortier: J'aimerais demander au président du Conseil du
trésor si les documents qui nous sont remis sont des documents qui
proviennent du Conseil du trésor et non pas du personnel politique.
M. Clair: Oui, ce sont les documents...
M. Fortier: Donc, on peut avoir la certitude que tous les
montants qui doivent être là le sont.
M. Clair: Même s'ils provenaient du cabinet, vous auriez
les montants, mais je peux vous assurer que ce sont des documents qui sont
préparés par le secrétariat du Conseil du trésor et
qui sont présentés sous la même forme qu'ils
l'étaient antérieurement, conformément aux règles
de fonctionnement concernant la vérification des engagements
financiers.
M. Fortier: Sur le Commerce extérieur, j'avais quelque
chose.
La Présidente (Mme Harel): Commerce extérieur,
février 1984.
M. Fortier: Ma première question concerne le Commerce
extérieur, mars 1984, le premier engagement.
M. Clair: En mars 1984.
La Présidente (Mme Harel): Pour février 1984...
M. Fortier: Vous êtes en février, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Harel): Oui, en février
1984.
M. Fortier: En février, je n'ai pas de questions
personnellement concernant le Commerce extérieur.
La Présidente (Mme Harel): Sur le
Commerce extérieur, février 1984, c'est adopté.
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Mars 1984.
M. Fortier: II y a une subvention à la
société Nouveler à titre d'aide financière pour
effectuer un rapport d'ingénierie. Cette subvention est accordée
par le Commerce extérieur. Je vois 350 000 $. Est-ce que c'est à
l'intérieur d'un programme de développement? Si on prend
Nouveler, qui est une société d'État dans laquelle
HydroQuébec a des engagements, de même que REXFOR et la
Société générale de financement, l'État a
déjà fait des avances; quand on regarde les états
financiers des trois sociétés d'État, on voit qu'il y a eu
des avances de capital faites à Nouveler pour du développement.
Ma question est celle-ci: Est-ce que, lorsqu'une subvention comme
celle-là est accordée, elle est accordée à une
société d'État sur la même base qu'une
société qui serait du secteur privé? On ne prend pas en
considération que l'État, par un autre canal, avance des fonds
par l'entremise de sociétés d'État tierces? Toutes les
sociétés d'État ont droit aux mêmes subventions?
Est-ce que c'est bien...
M. Clair: Exact. Les sociétés d'État sont
admissibles au même titre que les autres sociétés à
des programmes réguliers de subventions ou d'interventions
gouvernementales. Ce n'est, dans ce cas-ci, aucunement une façon
détournée de subventionner Nouveler. En fait, cette subvention
s'inscrit dans les programmes mis de l'avant par le ministère du
Commerce extérieur pour définir une stratégie de mise en
marché au niveau international pour des produits spécifiques et
pour aider les entreprises à développer un produit final à
haute teneur technologique susceptible de répondre à une forte
demande internationale. Cela s'applique tout autant à une
société d'État qu'à une société
privée. Effectivement, il arrive occasionnellement que les
sociétés d'État se qualifient d'ailleurs tant au niveau du
gouvernement fédéral qu'au niveau du gouvernement du
Québec à des programmes de subventions.
M. Fortier: Dans ce cas-ci, est-ce qu'il s'agit d'une subvention
ponctuelle pour développer un nouveau programme? Il s'agit d'un rapport
d'ingénierie. Est-ce que cela fait partie d'un programme d'ensemble ou
est-ce qu'il y a d'autres subventions qui ont été ou qui seront
accordées?
M. Clair: Comme je vous l'indique, cela fait partie d'un
programme mis de l'avant pour définir une stratégie de mise en
marché au niveau international pour des produits spécifiques et
pour aider les entreprises à développer un produit final à
haute teneur technologique. Dans ce cas-ci, de façon plus
particulière, le coût total envisagé des deux
activités, si on veut, sur le plan international comme sur le plan du
développement du produit final, était de 250 000 $. Il y a un
montant de 150 000 $ qui est subventionné par le Commerce
extérieur et Nouveler prend à sa charge les 100 000 $
restants.
M. Fortier: Est-ce que je peux continuer?
La Présidente (Mme Harel): Oui, M. le député
d'Outremont.
La revue "Forces" et autres publications
M. Fortier: Je vois la troisième subvention à la
revue "Forces" - d'ailleurs, je constate qu'il y a une autre subvention de 25
000 $ de l'Energie et des Ressources - je sais que c'est une revue qui
était éditée par Hydro-Québec auparavant. Je
croyais qu'Hydro-Québec assumait la totalité des dépenses
de cette revue. Comme il s'agit d'une revue de luxe, je me demande bien quelle
en est l'utilité. Je la lis de temps en temps. Est-ce qu'elle est
subventionnée en totalité par l'État?
M. Clair: Je pourrais certainement avoir le pourcentage
d'autofinancement de la revue "Forces". Vous avez raison de dire qu'auparavant
la revue "Forces" était, en quelque sorte, en partie autofinancée
et en partie défrayée par Hydro-Québec. Ce n'est plus le
cas maintenant. Comme vous l'avez vous-même remarqué, si ma
mémoire est fidèle, c'est trois ou quatre ministères qui
ont contribué pour des montants de 25 000 $. En fait, le Conseil du
trésor s'est interrogé lui aussi sur la question du maintien ou
pas de ces subventions à la revue "Forces". Il nous est apparu en
définitive que, non pas sur le plan d'une publication de luxe, mais sur
le plan d'une revue de prestige pour le Québec au plan international,
cela se justifiait de maintenir une telle revue de prestige et qu'il pouvait y
avoir un avantage à continuer avec la revue "Forces" plutôt que
d'envisager de publier occasionnellement, à des montants très
élevés, des numéros spéciaux portant sur le
Québec. C'est la raison fondamentale pour laquelle le Conseil du
trésor a accepté de continuer à subventionner la revue
"Forces".
D'autant plus que, dans l'argumentation
des ministères concernés, chacun des ministères ne
demandait aucun crédit de développement pour cela. Chacun des
ministères concernés, vous le voyez, a un lien. Commerce
extérieur: la relation est assez évidente avec une revue de
prestige sur le plan international qui est utilisée comme instrument de
promotion, si on veut, dans je ne me souviens plus combien de pays, mais qui a
une pénétration dans à peu près tous les pays du
monde, aujourd'hui. Énergie et Ressources: pour des raisons aussi
évidentes, à cause de l'importance des ressources hydrauliques et
des autres ressources minérales du Québec. Qu'on pense à
l'amiante, à la forêt, etc. Le ministère de
l'Énergie et des Ressources était très favorable au
maintien de cette revue de même que deux autres ministères, si ma
mémoire est fidèle. Malheureusement, la façon dont sont
présentés les engagements financiers ne nous donne pas le
portrait global pour une même...
M. Fortier: Si vous en avez fait une étude, M. le
président du Conseil du trésor, quelle est la somme totale
accordée à la revue "Forces" dans une année
financière gouvernementale?
M. Clair: Je n'ai pas le renseignement avec moi, mais il me fera
plaisir de vous le communiquer. Mon secrétaire...
M. Fortier: Si vous nous donnez l'information plus tard,
j'aimerais connaître la masse totale de l'aide de l'État et le
degré d'autofinancement ou la proportion subventionnée par le
gouvernement.
M. Clair: Je ne pense pas que cela dépasse 100 000 $.
Comme je vous le dis, si ma mémoire est fidèle, il y a quatre
ministères à raison de 25 000 $ chacun. La tradition veut - selon
l'ancienne commission des engagements financiers - que, lorsque le
président n'a pas le renseignement sur place, il peut le recueillir et
vous le communiquer. Je pense que les deux renseignements qui vous
intéressent sont: l'autofinancement de la revue "Forces", d'une part,
éventuellement, son tirage, sa distribution, de même que le
montant total de l'aide financière accordée par le gouvernement
dans une même année financière.
M. Fortier: Je sais qu'Hydro-Québec, à un moment
donné, s'est posé des questions, comme vous l'avez dit, sur la
possibilité de financer une telle revue. Je crois qu'il y a eu une
"entente", entre guillemets, avec le gouvernement stipulant qu'elle recevrait
une certaine aide. Y a-t-il un ministère de tutelle qui dirige tout
cela? Qui est l'interlocuteur valable avec Hydro-Québec
là-dessus?
M. Clair: L'interlocuteur normal, face à
Hydro-Québec, c'est le ministère de l'Énergie et des
Ressources. Maintenant, la revue "Forces" existait en dehors, à
proprement parler, d'Hydro-Québec. Pendant un certain temps, à
l'époque où j'étais membre du Conseil du trésor,
effectivement, une entente est intervenue entre Hydro-Québec et les
ministères du gouvernement quant à un partage de support
financier.
Hydro-Québec - je pense, à bon droit -en est venue
à considérer que cette revue était davantage
d'intérêt gouvernemental national, si je peux employer
l'expression, plutôt que d'intérêt corporatif pour la
société Hydro-Québec et c'est la raison pour laquelle je
pense que maintenant Hydro-Québec n'est plus impliquée du tout
dans le financement de la revue "Forces". C'est une revue qui est
publiée sui generis et, pour la maintenir, il fallait une intervention
gouvernementale. Nous n'avons pas accordé de crédit de
développement pour cette fin mais trois ou quatre ministères ont
demandé de pouvoir utiliser des crédits réguliers, qu'ils
avaient pour des fins de promotion, pour les affecter à la revue
"Forces". C'est ce que nous avons fait. Il me fera plaisir de vous donner les
renseignements que...
M. Fortier: Ma question s'inscrit peut-être dans un cadre
de plus grande envergure. Quand j'étudiais les crédits du
ministère de l'Énergie et des Ressources, je m'apercevais qu'il y
avait une publication; quand j'étudiais les crédits du
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, aussi. À
peu près tous les ministères avaient leur petite brochure qu'ils
distribuaient et elles étaient de qualité très
inégale, d'ailleurs. Comme ingénieur, j'en recevais, quand
j'étais dans le secteur privé. Je me demandais si le Conseil du
trésor avait... Je crois qu'il y a eu une coupure de ce
côté parce qu'il y avait un abus flagrant, une concurrence entre
les ministères à savoir lequel aurait le magazine de prestige.
Comme je l'ai dit, étant ingénieur dans le secteur de
l'énergie, je lisais des articles que je trouvais d'un niveau de
compétence très ambigu.
Je me demande si une étude globale a été faite sur
toutes les revues. Je ne parle pas de certaines revues de ministères qui
disent: Le mois dernier, on a accordé des subventions à... Je
parle surtout de revues que je qualifierais de prestige ou qui traitent de
questions techniques spécifiques à chacun des ministères.
Il y en avait beaucoup, de ces revues. Je me demande si le ménage a
été fait au complet, si une étude globale a
été faite et si la revue "Forces" s'inscrivait à
l'intérieur des questions que le Conseil du trésor a dû se
poser à ce moment-là, parce que tout cela ensemble devait monter
à un chiffre assez faramineux, j'imagine. (11 h 30)
M. Clair: Les montants en cause en ce qui concerne les
publications gouvernementales étaient importants. C'est exact, mais ne
nous illusionnons pas non plus. Il n'y avait pas plusieurs centaines de
millions de dollars là, mais ce que je peux dire au
vice-président de la commission, c'est qu'effectivement le Conseil du
trésor a mené depuis deux ans des études
particulières et une action très vive à l'égard des
publications gouvernementales. Nous avons créé un comité
de surveillance des publications gouvernementales qui revoit la situation
chaque année et qui doit faire rapport au Conseil du trésor quant
à la nécessité de maintenir ou non telle ou telle
publication gouvernementale. Nous avons également une politique qui vise
au maximum l'autofinancement d'un bon nombre de revues. Par exemple, la
dernière discussion en cours présentement porte sur le maintien
ou non de "PY", "Protect Yourself". Nous avons atteint le niveau
d'autofinancement de la revue "Protégez-vous". Nous connaissons des
difficultés avec "Protect Yourself". Les discussions sont en cours
présentement. La revue "Justice", si ma mémoire est
fidèle, est presque rendue, elle aussi, au niveau d'autofinancement.
Donc, nous avons rationalisé. Il y a un grand nombre de publications
gouvernementales qui ont été fusionnées ou dont la
parution a cessé. Je pense qu'on peut dire que chaque année nous
nous posons des questions sur deux ou trois publications gouvernementales
plutôt que sur une vingtaine. Il y a eu une rationalisation
marquée, de fait, sur ce plan. La revue "Forces" ne tombe pas dans les
publications gouvernementales proprement dites puisque, encore une fois, il
s'agit d'une revue qui est administrée en dehors du gouvernement et qui
tient davantage de l'initiative privée sans but lucratif que d'une
initiative gouvernementale ou paragouvernementale ou corporative pour
Hydro-Québec. Nous nous sommes cependant posé les mêmes
questions en ce qui concernait notre participation à la revue "Forces"
mais, pour les raisons que j'ai exposées, le Conseil du trésor a
accepté que les ministères, puisqu'ils ont effectivement des
budgets pour fins de promotion, utilisent ces budgets pour le maintien de la
revue "Forces" plutôt que de penser à en inventer une
nouvelle.
M. Fortier: Remarquez bien, M. le Président, que, dans la
mesure où une revue est nécessaire, je crois que c'est plus
économique pour l'État de donner une subvention semblable que
d'en créer une. D'ailleurs, l'exemple que je donnais, c'était
qu'au ministère de l'Énergie et des Ressources il y avait une
publication de qualité très inégale, alors que les
ingénieurs reçoivent tous la revue qui s'appelle
"L'ingénieur" qui était auparavant une revue de l'École
polytechnique mais dont le coût est maintenant défrayé par
l'ensemble des ingénieurs de langue française du Québec.
À ce moment-là, au lieu d'être le ministère de
l'Énergie et des Ressources ou le ministère de l'Environnement
qui se donnent une revue, je verrais bien mieux que l'État donne
certaines subventions et dise: On va faire un numéro spécial sur
l'environnement ou un numéro spécial sur l'énergie,
plutôt que de créer une revue propre. Dans ce sens, c'est
peut-être la meilleure façon de procéder, au lieu de
créer de nouvelles revues, d'aider des revues qui, dans le secteur
privé - je dis "le secteur privé", cela peut être le
secteur universitaire ou des secteurs attachés à des
universités comme la revue "L'ingénieur" -ont de la
difficulté à arriver, de toute façon. Au lieu de faire un
doublage, c'est peut-être préférable de donner une
subvention comme vous le faites ici.
M. Clair: Je partage tout à fait votre point de vue. Je
vous donne un exemple régional et un exemple national. Dans la
région des Cantons de l'Est existe l'Association forestière des
Cantons de l'Est qui publie depuis de nombreuses années une petite revue
très intéressante sur le plan régional pour la grande
région des Cantons de l'Est jusqu'au Saint-Laurent, en fait, tout le
territoire compris entre le Richelieu et la Chaudière. L'association
publie une revue qui s'appelle "Le progrès forestier". La tentation est
grande, compte tenu de ce qui se fait en matière de reboisement et
d'environnement dans cette région actuellement, d'avoir une publication
régionale pour dire quel est le niveau d'avancement des travaux
d'assainissement de la rivière Saint-François ou du reboisement.
J'ai préféré qu'on y aille avec une petite subvention
à la revue plutôt que de le faire nous-mêmes; la même
chose en ce qui concerne "Forêt-conservation", une revue qui est bien
faite, je pense, et qui est publiée par un organisme, dans le fond, sans
but lucratif. Il me semble que ce sont des canaux plus faciles à
utiliser que d'envisager dans tous les cas de créer une nouvelle
publication.
M. Fortier: Quitte à ce que le ministère fasse
publier un article, s'il le veut bien.
M. Clair: C'est exact.
M. Fortier: J'aimerais passer... Oui.
La Présidente (Mme Harel): Oui, M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: Juste une petite question sur le même sujet, la
revue "Forces". Je me souviens qu'on a déjà discuté avec
l'ancien président du Conseil du trésor, il y a un an
ou deux, de la même société d'édition.
D'ailleurs, je dois vous dire, partiellement en réponse à la
question du député d'Outremont, qu'au mois de mars, dans le
cahier des aménagements et équipements, il y a une autre
subvention de 25 000 $ - je cherche la troisième - et je pense que j'en
ai vu une autre pour un total de 100 000 $, c'est-à-dire quatre à
25 000 $ chacune.
M. Clair: II me semble qu'effectivement ce sont quatre montants
de 25 000 $. Je dis cela de mémoire, mais on pourra vous donner le
renseignement précis.
M. Polak: On parle ici d'une contribution du ministère au
redresssement et à la poursuite des objectifs de la revue. Est-ce que
cela voudrait dire qu'on a décidé de la continuer quand
même? À un moment donné, j'avais compris qu'il y avait
beaucoup de problèmes et qu'on n'était pas certain de continuer.
Quand on parle de redressement, cela voudrait dire faire revivre quelque chose
qui devrait peut-être mourir d'une mort naturelle?
M. Clair: Cela veut dire que lorsque nous avons accordé la
subvention, si ma mémoire est fidèle, il y avait un léger
déficit accumulé au cours des dernières années.
À ce moment-là, nous sommes toujours extrêmement
hésitants au Conseil du trésor, en même temps que nous
donnons une subvention pour la production sur une année de la revue,
à combler le déficit accumulé des années
antérieures. Nous demandons à ces organismes de prendre des
mesures pour redresser leur situation financière afin d'éviter
que nos subventions deviennent un encouragement à dépasser leur
budget de dépenses de 25 000 $ supplémentaires et arriver
l'année suivante en disant: Ce n'est plus 100 000 $, cela me prend 110
000 $ avec l'indexation de mes coûts, plus 25 000 $ pour mon
déficit de l'année dernière. C'est dans ce sens qu'on
travaille avec des organismes comme celui-là.
La Présidente (Mme Harel): Toujours sur les engagements
financiers du Commerce extérieur, y a-t-il d'autres interventions?
M. Fortier: Oui, j'aurais une question.
La Présidente (Mme Harel): M. le député
d'Outremont.
M. Fortier: L'engagement no 13...
M. Polak: Excusez-moi, est-ce que je pourrais poser une question
avant, parce que vous suivez l'ordre des numéros, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Harel): Non, non.
On examine les engagements d'un ministère sans tenir compte de
l'ordre de présentation.
M. Polak: On passe à l'engagement no 13 et moi je voudrais
poser une question sur le no 7, mais 7 vient avant 13, non?
La Présidente (Mme Harel): Vous reviendrez après
l'intervention du député d'Outremont et de la
députée de Jacques-Cartier. M. le député
d'Outremont. Mme la députée de Jacques-Cartier?
Subvention à BG Checo
Mme Dougherty: Sur l'engagement 13.
La Présidente (Mme Harel): Oui.
M. Clair: Sur quel engagement, madame?
Mme Dougherty: Commerce extérieur, no 13.
M. Clair: De quel mois?
Mme Dougherty: No 13.
M. Fortier: Mars 1984.
Mme Dougherty: Mars.
M. Fortier: Le montant: 1 050 000 $.
Mme Dougherty: Fournisseur: BG Checo.
M. Clair: Un instant que je le retrouve.
M. Fortier: That is a big one.
M. Clair: Oui.
Mme Dougherty: D'accord, vous l'avez trouvé? Le même
groupe dont on vient de parler au no 13...
M. Clair: Oui, je vous écoute.
Mme Dougherty: Lors de l'étude des crédits du
ministère de la Science et de la Technologie, nous avons discuté
d'une autre subvention de 800 000 $ pour... C'était une subvention
intérimaire afin de soutenir l'équipe de recherche et
développement de la compagnie. On a expliqué que cette compagnie
va déposer auprès de la SDI, au plus tard le 30 avril 1984, une
demande d'aide financière en vertu du programme d'aide aux
activités de recherche et d'innovation en vue de financer des projets de
recherche et développement susceptibles d'assurer la viabilité
à long terme de la recherche d'Automatec, une filiale de BG Checo.
Maintenant, nous avons une autre subvention de 1 050 000 $ pour la
même
compagnie...
M. Clair: Mais pas pour le même motif, cependant.
Mme Dougherty: Pardon?
M. Clair: C'est pour la même compagnie, oui, mais ce n'est
pas pour les mêmes fins.
Mme Dougherty: Cela soulève une question importante, je
crois. Lors de l'étude des crédits nous n'étions pas
conscients des autres subventions à la même compagnie. Je me
demande si on ne doit pas indiquer, dans les engagements financiers, le fait
qu'il y a d'autres engagements d'autres ministères pour qu'on puisse
apprécier l'ensemble des subventions gouvernementales.
M. Clair: Je pense que votre question est intéressante et
légitime. À cause de la façon dont est constitué le
budget du gouvernement, d'une part par ministère, ensuite par programme,
par élément de programme et également par catégorie
de dépenses, il devient extrêmement difficile... Cela demanderait
un travail de prospection...
M. Fortier: Ce n'est pas sur ordinateur.
M. Clair: Je ne pense pas que ce soit sur ordinateur. Cela
demanderait un travail de prospection... Le ministre de la Science et de la
Technologie qui vient discuter avec vous des engagements financiers
connaît bien ce qui concerne son ministère mais ne connaît
pas nécessairement l'existence d'une demande de la même compagnie
pour un autre projet dans un autre ministère. C'est la raison pour
laquelle... On avait un bel exemple tantôt avec la revue "Forces";
plusieurs ministères ont été impliqués mais les
engagements financiers sont faits conformément à la Loi sur
l'administration financière et présentés de telle
matière qu'il faut faire un travail de recherche. En fin d'année,
au moment où les comptes publics sont publiés,
rétroactivement il devient très facile - très facile,
entendons-nous facilement faisable de prendre le nom de telle entreprise et de
faire le bilan de l'aide financière qu'une entreprise a pu recevoir du
gouvernement.
Vous devez comprendre que dans la mesure où nous examinons les
engagements financiers au fur et à mesure qu'ils se présentent
dans les différents ministères, même au Conseil du
trésor à l'occasion, malgré le rôle horizontal du
secrétariat du Conseil du trésor, il arrive que nous
étudiions une demande d'aide financière à l'égard
d'une entreprise pour un projet alors que nous ignorons que pour un autre
projet, dans un autre ministère, la même entreprise a
acheminé une demande. L'important est de savoir que chaque entreprise
est traitée de la même manière pour les demandes d'aide
financière. Ce n'est pas parce qu'une entreprise...
Si on gérait les fonds publics en essayant de faire une
distribution équitable, de partager les fonds publics en fonction de ce
qui a l'air bon ou pas trop bon, on pourrait dire: BG Checo, on leur
réserve 2 000 000 $ cette année. Mais ce n'est pas comme cela que
ça fonctionne. L'entreprise doit se qualifier à un programme
donné qui a des critères précis. Si elle se qualifie, elle
obtient l'aide financière prévue dans les programmes
réguliers; si elle ne se qualifie pas, elle ne l'obtient pas.
Il y a un avantage à procéder selon la Loi sur
l'administration financière mais il y a un inconvénient. C'est
qu'en termes de présentation, effectivement, le problème que vous
soulevez est réel.
Mme Dougherty: Si je comprends bien, c'est une espèce de
"free for all", sans concertation de l'ensemble des ministères
impliqués. Je me demande comment le gouvernement peut justifier le
bien-fondé des demandes sans être au courant, sans une telle
concertation.
M. Clair: Je suis en total désaccord avec vous, madame,
parce qu'à ce moment-là cela voudrait dire qu'on met des quotas
d'aide à des entreprises alors qu'on ne fonctionne pas ainsi dans une
administration publique. On doit avoir des barèmes, des critères
objectifs auxquels doivent être soumises les différentes demandes
d'aide financière. Si une entreprise se qualifie, tant mieux; si elle ne
se qualifie pas, tant pis. Si c'est la même entreprise qui se qualifie
à deux programmes différents, soit. Je ne vois pas pourquoi,
parce qu'une entreprise prenez le cas de BG Checo - aurait un programme de
recherche et de développement intéressant qui se qualifie au
programme du ministère de la Science et de la Technologie, elle se
verrait refuser, parce qu'elle a eu cette aide financière, une aide
financière pour réaliser des projets pilotes
d'électrification en Amérique latine, en Afrique et en Asie. (11
h 45)
La Présidente (Mme Harel): ...du député
d'Outremont.
M. Fortier: N'est-il pas vrai que, dans le domaine des
subventions qui sont accordées par le ministre de la Science et de la
Technologie, il y a plus de subjectivité qu'il y en a dans d'autres
types de subventions? Enfin, je sais que, lorsqu'on a étudié les
crédits, il y avait quatre ou cinq firmes qui avaient obtenu des
subventions pour développer des nouvelles technologies.
Entre autres, SILICART, je crois, a obtenu plusieurs millions de
dollars. C'est plutôt au mérite du dossier. La réponse du
ministre, je crois, était vraie, à l'exception que dans le
domaine de la science et de la technologie, il semble qu'on ait laissé
beaucoup de latitude au ministre, à savoir qu'on va donner 500 000 $,
800 000 $, 1 000 000 $ ou 2 000 000 $ à telle ou telle firme.
M. Clair: Vous avez raison. Il existe des critères pour
tous les programmes d'aide financière, mais, dans le cas du
ministère de la Science et de la Technologie, vous avez raison de
souligner qu'à cause du plus grand risque que représente un
projet de recherche et de développement, non seulement on doit avoir une
approche chiffrée, mais je pense aussi qu'on est obligé d'avoir
une approche, je dirais, qualitative à l'égard de la
qualité de l'entreprise, de la qualité du projet de recherche et
de développement. Cela m'apparaît assez inévitable en
matière de recherche et de développement. Il y a toujours un
risque. C'est certain que c'est beaucoup plus compliqué administrer un
programme au ministère de la Science et de la Technologie. Je donne un
exemple, le programme de modernisation de l'industrie du textile que j'ai bien
connu à cause de la forte présence de l'industrie du textile dans
ma région. C'est très facile si le critère pour
l'industrie du textile, c'est la santé financière de
l'entreprise. Cela se vérifie aisément chez Canadian Celanese,
chez Dominion Textile et chez Consolidated Textile. Deuxièmement,
l'âge des métiers, ce n'est pas compliqué à
vérifier. Troisièmement, les montants d'investissements consentis
par les actionnaires, la structure de financement de l'investissement et l'aide
fédérale; on met tout cela dans la boîte à calculs
et cela donne un résultat, et c'est automatique. Vous avez raison de
souligner que, dans le cas des engagements de développement en
matière de science et de technologie, même si on étudie
ceux en matière de commerce extérieur, les critères
doivent laisser place non seulement à une approche comptable,
quantitative, mais également qualitative en termes de projets.
La Présidente (Mme Harel): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: J'ai une question au ministre. Mme la
députée vous a posé des questions tout à l'heure
et, évidemment, ce serait plus utile si on savait à quel
engagement financier la même compagnie a reçu une subvention d'un
autre ministère. Le gouvernement le sait, parce que quand la compagnie
BG Checo fait une demande pour obtenir une subvention du ministère du
Commerce extérieur, comme c'est le cas devant nous présentement,
dans la formule, on demande, par exemple: Avez-vous reçu d'autres
subventions, par exemple, du fédéral? Elle doit répondre.
Pour beaucoup de programmes, on demande des renseignements comme
ceux-là. On demande: Avez-vous reçu d'autres subventions d'autres
ministères du Québec? Je suis certain que dans la formule qui
arrive sur le bureau du fonctionnaire au ministère du Commerce
extérieur la référence est faite à une autre
subvention d'un autre ministère. Donc, on pourrait peut-être, dans
un cas comme celui-là, marquer, la prochaine fois, parce que tout est
coordonné par le Conseil du trésor, BG Checo, Commerce
extérieur, tel montant; Science et Technologie, février 1984, tel
montant; ou SDI... Les renseignements existent. Ce n'est pas difficile pour
vous de les trouver. On ne demande pas de faire toute une recherche par nom de
compagnie. Je pense que ce serait possible.
M. Clair: Si c'est pour les mêmes fins, oui, vous avez
raison, on est en mesure de le dire sur le champ. Effectivement, les
ministères ne doivent pas subventionner la même entreprise pour
les mêmes fins, à deux ou trois, et cumuler des subventions.
Lorsqu'il s'agit de demande d'aide financière pour d'autres fins, nous
le savons au Conseil du trésor lorsque la demande est acheminée.
Comme les demandes ne sont pas nécessairement acheminées en
même temps, nous ne le savons pas toujours. C'est la raison pour laquelle
je vous dis que, sur une base d'un, deux ou trois mois, c'est difficile de
toujours faire cette conciliation, mais la façon de faire la
conciliation pour quelqu'un qui s'intéresse à ces
questions-là, c'est les comptes publics à la fin de
l'année qui reproduisent l'ensemble des montants d'aide
financière qui ont été accordés.
La Présidente (Mme Harel): M. le député
d'Outremont.
M. Fortier: J'aurais une question d'ordre général.
À un moment donné, je me suis penché sur les rapports de
fin d'année des comptes publics et j'ai eu quelques difficultés
à les analyser. Le ministre pourrait-il m'indiquer si je pourrais
contacter un fonctionnaire qui m'expliquerait simplement de quelle façon
me retrouver dans les documents qui sont publiés en fin d'année?
Pour un député qui s'intéresse à ces documents,
s'il est seul, il a de la difficulté; si le ministre était
d'accord, simplement à titre d'interprétation de l'information ou
comment retrouver une information...
M. Clair: Oui, sans aucun doute. Maintenant, les comptes publics
relèvent du contrôleur des finances. Le gouvernement est
arrangé pour être bien surveillé.
M. Fortier: Oui, d'accord.
M. Clair: II y a le Vérificateur général, le
contrôleur des finances, le Conseil du trésor. En vous adressant
au contôleur des finances, il se ferait sûrement un plaisir de
répondre à votre demande.
M. Fortier: J'aimerais revenir à l'engagement no 13 de 1
050 000 $. Le ministre peut-il me dire quel est le programme qui a permis cette
subvention? Le Conseil du trésor intervient-il lorsqu'il s'agit d'une
subvention aussi importante? Y a-t-il un processus d'approbation passé
un certain niveau? Ou le ministre responsable donne-t-il son autorisation sans
passer par le Conseil du trésor?
M. Clair: Dans un cas comme celui-ci, dans un premier temps, en
termes de pertinence économique de procéder à l'aide
financière, la demande est d'abord analysée par le
secrétariat du Comité ministériel permanent du
développement économique, le CMPDE, comme on l'appelle. Par la
suite, quant à la...
M. Fortier: Cela va au ministère concerné et,
ensuite, cela va...
M. Clair: D'abord, le ministère concerné, le
ministère du Commerce extérieur, reçoit la demande.
Deuxièmement, en termes de pertinence économique comme je dirais
- d'intervenir sur le plan économique, c'est analysé au niveau du
CMPDE, Comité ministériel permanent du développement
économique. Par la suite, c'est acheminé au Conseil du
trésor pour des fins de conformité budgétaire par rapport
à l'engagement. Finalement, dans un cas comme celui-ci, je ne me
souviens pas du montant auquel c'est nécessaire. Mais, dans ce cas-ci,
c'est allé au Conseil des ministres puisqu'il fallait un décret
parce que cela dépasse 1 000 000 $ - est-ce que c'est cela? Vu que cela
dépassait 1 000 000 $, c'est par un décret du gouvernement que,
finalement, la demande d'aide financière est approuvée. On voit
donc que, sur le plan de la pertinence économique, l'analyse est
davantage faite par le CMPDE et, sur le plan de la conformité
budgétaire des engagements financiers, c'est par le Conseil du
trésor.
M. Fortier: Vous avez dit tout à l'heure que ces
subventions étaient accordées à l'intérieur de
normes très strictes, si on fait abstraction de la science et de la
technologie. Quand vous jugez de la pertinence économique, c'est de
porter un jugement à savoir si les données fournies par la
compagnie remplissent les critères que la loi avait décrits.
Qu'est-ce qu'on entend par pertinence économique? Le gouvernement a-t-il
un droit de veto, même si la firme soumet un dossier qui est en
conformité avec la loi ou avec les règlements?
M. Clair: Dans ce cas-ci, je n'ai pas tous les renseignements
pour répondre à votre question, mais je pense qu'il s'agit d'une
subvention ad hoc qui ne s'inscrit pas dans un programme régulier du
gouvernement. Quand je parle de pertinence économique, c'est plus en
termes de savoir si, dans un projet comme celui-ci, les retombées
économiques à envisager à cause du marché
potentiel, à cause de la capacité du Québec de produire
tels biens et les exporter apparaissent suffisamment intéressantes pour
que le gouvernement accepte d'accorder une aide financière. C'est ce que
j'appelle, entre guillemets, "la pertinence économique du geste".
D'autant plus que dans un cas comme celui-ci, l'appréciation doit se
faire en l'absence d'un programme détaillé, précis avec
des critères comme c'est le cas généralement des
programmes de la SDI ou du MIC.
M. Fortier: Vous me dites, M. le ministre, qu'il y a les
programmes connus, détaillés. Le ministère du Commerce
extérieur peut, par exception, donner une subvention comme
celle-là avec les autorisations venant éventuellement même
du cabinet si c'est un montant important. Ce que j'aimerais savoir dans ce
cas...
M. Clair: Si vous me permettez, cela se fonde sûrement en
fait... Je ne connais pas la loi sur le commerce extérieur, je me
souviens de celle sur le ministère des Transports. Dans la loi
constitutive de chaque ministère, il y a un article qui dit "le ministre
peut - et là, cela dépend - avec approbation...
M. Fortier: Oui, oui.
M. Clair: ...du gouvernement ou non, octroyer une subvention pour
fin de transport" dans le cas du ministère des Transports où
j'étais. À ce moment-là, normalement, c'est sur la base de
cet article que des programmes d'aide financière détaillée
sont construits. Par ailleurs, le pouvoir général du
ministère, du Conseil du trésor ou du gouvernement peut, à
l'occasion, s'exercer à l'égard de projets pourvu qu'ils
atteignent les objectifs fixés par la loi. Comme c'est pour des fins de
développement des exportations que cette aide financière est
consentie, c'est, j'imagine, à ce titre qu'a été
versée l'aide financière.
M. Fortier: Est-ce qu'éventuellement, peut-être pas
aujourd'hui, si vous n'avez pas l'information, le président du Conseil
du
trésor va donner l'information suivante? J'aimerais savoir si la
subvention a été accordée avant que l'offre ait
été faite par BG Checo, autrement dit, au moment où BG
Checo a soumissionné. Quel était le pays ou l'organisme
international qui a accordé le contrat éventuellement? Quel
était le montant du contrat global? Quelle était la valeur de
l'équipement électrique qui était inclus à
l'intérieur de la soumission de BG Checo et quels en étaient les
fournisseurs?
M. Clair: Je vais prendre note de vos questions et les
transmettre au Commerce extérieur.
M. Fortier: On parle de pertinence économique et j'en suis
ayant été moi-même dans le commerce extérieur
pendant un certain temps. Si vous avez accordé une subvention de 1 000
000 $, j'imagine qu'il s'agissait d'un projet qui était de plusieurs
millions de dollars. Il s'agissait probablement... Je vois ici: "À titre
d'aide financière pour la réalisation de six projets pilotes." Ce
que j'aimerais savoir: Est-ce qu'il s'agissait d'un seul contrat, de six
contrats séparés, quel était l'interlocuteur
international? J'aimerais savoir également si BG Checo avait droit
à une aide de la Banque mondiale, avait droit à un financement
quelconque qui vous a permis de conclure qu'en octroyant cette subvention de 1
000 000 $ ce serait le dernier coup de pouce qui permettrait à BG Checo
d'aller chercher le contrat en question? J'aimerais savoir également les
dates qui sont reliées à tous ces événements.
M. Clair: Entendu. Vos questions sont inscrites au journal des
Débats et nous prendrons les renseignements.
La Présidente (Mme Harel): Je crois savoir que le
secrétaire de la commission doit vous faire parvenir, par écrit,
après la fin de nos travaux, une demande relatant les diverses questions
qui ont pu être portées à l'attention de la commission. Le
secrétaire de la commission vous le fera parvenir. Est-ce qu'il y a
d'autres questions?
M. Clair: Je pense que, sauf erreur, les questions écrites
vont être adressées au ministre responsable et non pas au Conseil
du trésor. Est-ce que je suis dans l'erreur?
La Présidente (Mme Harel): Le secrétaire de la
commission me dit que cette demande écrite de renseignements doit
être adressée à la personne qui répond aux
engagements financiers, donc, au Conseil du trésor qui verra à
les acheminer.
M. Clair: Je suggère que d'un point de vue strictement
pratique il y aurait avantage à prendre le raccourci.
La Présidente (Mme Harel): Nous allons faire les
vérifications. Dans la mesure où il sera possible d'acheminer
directement au ministère concerné pour simplifier, nous allons
engager le secrétaire de la commission à agir ainsi.
M. Clair: Nous nous contenterions, volontiers, d'une copie
conforme.
La Présidente (Mme Harel): Y a-t-il d'autres questions sur
les engagements financiers du Commerce extérieur? Les engagements
financiers du Commerce extérieur de mars 1984 sont adoptés.
Vérifiés. Je m'excuse, il ne s'agit pas d'adoption, mais de
vérification.
Je vais en profiter pour faire le dépôt des réponses
obtenues lors de la séance des engagements financiers
précédents. Vous avez déjà en main ces
réponses qui ont été distribuées. J'en fais le
dépôt. Je vais devoir quitter cette commission. Le
vice-président de la commission va en présider les travaux
jusqu'à la clôture. Je lui transfère la
présidence.
Le Président (M. Fortier): Comme nous avons conclu sur le
Commerce extérieur, nous allons passer au Travail.
Travail M. Clair: Ministère du Travail.
Le Président (M. Fortier): Je crois qu'il n'y a qu'un
engagement au mois de mars. Au mois de février, je ne crois pas qu'il y
en ait.
M. Clair: Je comprends que le Commerce extérieur est
vérifié tant en février qu'en mars.
Le Président (M. Fortier): Oui. M. Clair:
Parfait.
Le Président (M. Fortier): Au Travail, il y a
l'élément no 75. C'est la dernière page du document que
nous avons reçu. Mars. Vous n'avez rien en février. Cela va? (12
heures)
M. Clair: Oui.
Subvention à l'OCQ
Le Président (M. Fortier): Et c'est un "versement à
l'Office de la construction du Québec pour lui permettre de
procéder au paiement des frais encourus pour ses services de
référence de main-d'oeuvre durant les travaux d'extension du
gazoduc." Est-ce que le ministre pourrait m'expliquer de quoi il s'agit
parce que j'ai de la difficulté à comprendre le
libellé tel qu'il est là?
M. Clair: Un instant, s'il vous plaît! Cela va. En 1982, on
se souvient que la réalisation des travaux d'extension du gazoduc avait
donné lieu à des scènes de violence qui n'étaient
pas sans rappeler certains problèmes qu'on avait connus dans l'industrie
de la construction. Alors, lors de la reprise des travaux au printemps 1983, le
ministre du Travail décidait de confier à l'OCQ
l'exclusivité du placement de la main-d'oeuvre spécialisée
dans ce genre de travaux et on autorisait effectivement le ministre du Travail
à verser à l'OCQ les crédits nécessaires à
la préparation et au déroulement des activités
requises.
L'OCQ a accepté d'assurer le placement de la main-d'oeuvre pour
les travaux du gazoduc et a soumis, par la suite, la facture au ministre du
Travail. Il nous semble que c'était pertinent vu des engagements pris
à l'égard du gouvernement fédéral, etc., que l'on
procède ainsi. Cela a d'ailleurs donné des résultats
satisfaisants.
Le Président (M. Fortier): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur les engagements financiers du ministère du Travail? Alors,
on doit conclure qu'ils sont vérifiés. Il n'y a donc pas
d'engagements financiers pour le mois de février. Donc, les engagements
financiers du mois de mars sont vérifiés. On peut passer
à... Est-ce que Mme la députée de Jacques-Cartier doit
quitter cet après-midi? On pourrait passer à Science et
Technologie si vous le préférez.
Mme Dougherty: J'ai un avion à 17 heures.
Énergie et Ressources
Le Président (M. Fortier): Ah! D'accord. Alors, on va
continuer dans l'ordre. Le ministère de l'Énergie et des
Ressources. Je crois qu'il y a des crédits, et au mois de février
et au mois de mars.
Une chose qui m'intéressait c'était... Ah non! c'est le
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. Excusez. Alors, on
était au ministère de l'Énergie et des Ressources.
Ma question s'adresse en relation avec l'élément 16 des
engagements financiers du mois de mars pour le ministère de
l'Énergie et des Ressources. Une subvention de 250 000 $ au Fonds de
recherche et de développement forestier Inc. Il s'agit d'un contrat de
services pour une étude. Lorsque les subventions sont accordées
pour des études comme cela, est-ce que les études deviennent
automatiquement du domaine public?
M. Clair: Normalement, lorsqu'on subventionne pour faire des
études, les études deviennent propriété publique
effectivement. Je ne pourrais vous répondre dans ce cas-ci
particulièrement mais normalement, les études deviennent
propriété du ministère qui... J'imagine en tout cas. Je
n'ai jamais vu...
Une voix: C'est la règle.
M. Clair: C'est la règle. Dans ce cas-là, je
l'ignore.
Le Président (M. Fortier): J'imagine que le ministre...
C'est cela. Enfin, j'oserais penser que c'est le principe de base...
M. Clair: C'est le principe de base effectivement.
Le Président (M. Fortier): ...que, si les fonds publics
servent à faire faire une étude, l'étude elle-même
deviendrait publique. Est-ce que le ministre pourrait m'indiquer - pas
nécessairement aujourd'hui - si l'étude en question a
été complétée et si le document est disponible?
M. Clair: Je peux vous assurer qu'elle n'est pas
déjà complétée.
Le Président (M. Fortier): Elle n'est pas
déjà complétée. Alors, l'étude est en
cours.
M. Clair: Je me souviens très bien lorsque c'est
passé au Conseil du trésor qu'il y avait un
échéancier de réalisation de l'étude qui portait
sur plusieurs mois et non pas sur un ou deux mois.
Le Président (M. Fortier): Sur plusieurs mois, n'est-ce
pas? C'est un domaine qui m'intéresse beaucoup parce qu'avec toute la
question de l'aménagement de la forêt... D'ailleurs, je connais
bien le Fonds de recherche et de développement forestier. C'est un
groupe bien qualifié pour faire l'étude et cela
m'intéresserait éventuellement de consulter le document qu'ils
produiraient.
La lutte contre la tordeuse
M. Leblanc: M. le Président, en rapport avec l'engagement
15 d'Énergie et Ressources, il y a un contrat pour l'achat de 9196
litres d'insecticide biologique 176 pour fins expérimentales contre la
tordeuse des bourgeons de l'épinette. Pourriez-vous nous informer dans
quelles régions du Québec, de façon assez précise,
ces expériences vont être tentées?
M. Clair: La demande origine de la région... L'endroit de
la livraison, c'est indiqué Rivière-du-Loup. J'imagine que
c'est
pour éventuellement dans la région de
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie ou encore la Côte-Nord, parce que je
pense que les bases des avions sont... Conifair, qui est une entreprise qui
fait beaucoup d'arrosage aérien, a une base importante, je pense,
à Rivière-du-Loup, si je ne fais pas erreur dans mes souvenirs
d'ancien ministre des Transports. J'imagine que c'est livré à
cette base. C'est le seul renseignement dont je dispose. Quant à la
durée de l'étude - la question précédente du
député d'Outremont - j'ai retrouvé que cela va
s'étendre sur une période de trois à quatre ans. J'imagine
qu'il y aura des rapports intérimaires, cependant.
Le Président (M. Fortier): Dans le cas du BT, je crois que
mon collègue était à l'étude des crédits
d'Énergie et Ressources et si je me souviens bien, cette année,
la pulvérisation aérienne va se faire par le
procédé chimique pour les deux tiers, je crois, et pour un tiers
par le BT. Cela va être une expérience assez étendue.
M. Clair: Oui.
M. Leblanc: D'ailleurs, à l'engagement 22 du mois de mars
1984 d'Énergie et Ressources, on a le contrat et, là, il y a une
chose qui m'intrigue un peu. C'est le contrat pour l'achat d'une
quantité maximale de 63 000 kilogrammes de fénitrothion ou de 87
600 litres d'insecticide Matacil 180F. Est-ce que ce sont les deux ou... Est-ce
que c'est le fournisseur qui a le choix de l'un ou de l'autre des deux
produits? Cela m'intrigue, le "ou".
Le Président (M. Fortier): C'est une bonne question. C'est
le même prix, à part cela.
M. Clair: Je pense qu'il s'agit là d'un problème de
fourniture de ces matières que je ne connais pas. Je pense que le
ministère rencontre des difficultés d'approvisionnement et qu'en
conséquence il prend l'un ou l'autre des deux types de produit.
M. Leblanc: C'est relié à la disponibilité
du produit?
M. Clair: C'est cela. C'est relié à la
disponibilité du produit.
M. Leblanc: Est-ce que l'analyse des deux produits au niveau de
danger d'épandage serait équivalente?
M. Clair: Les deux sont chimiques, mais je serais bien
embarrassé de répondre à cette question à une
commission des engagements financiers.
M. Leblanc: Mais je pense que la question est tout de même
pertinente dans le sens...
M. Clair: Vous m'embarrasseriez si vous insistiez.
M. Leblanc: ...qu'il y a beaucoup d'opposants à l'arrosage
chimique.
Le Président (M. Fortier): D'ailleurs, je pense qu'on
devrait... Si mon collègue est d'accord, je pense que, la prochaine
fois, on va insister pour avoir le ministre de l'Énergie et des
Ressources. D'ailleurs, on peut revenir sur certains de ces engagements, parce
que je sais qu'un rapport a été fait sur la Gaspésie, en
particulier, et qui va faire des recommandations pour augmenter l'arrosage des
forêts gaspésiennes. Je crois qu'il serait pertinent qu'on se
penche sur ce problème la prochaine fois. Si mon collègue est
d'accord...
M. Le Blanc: Absolument.
Le Président (M. Fortier): ...on fera la demande.
M. Clair: Mais je ne voudrais pas que le président du
Conseil du trésor s'immisce entre les avis des ministères de
l'Environnement, du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et de
l'Énergie et des Ressources sur ces questions.
M. Leblanc: D'ailleurs, M. le Président, il y a plusieurs
ministères qui sont impliqués dans cette grande controverse au
sujet de l'arrosage.
Le Président (M. Fortier): J'aurais une question sur
l'engagement 31 du ministère de l'Énergie et des Ressources de
mars 1984. Ici, je vois que des subventions ont été
données à Gaz Métropolitain à titre d'aide
financière pour améliorer et prolonger le réseau gazier.
Comme de raison, on se rend compte que ces sociétés de
distribution de gaz sont subventionnées de toutes parts. Le gouvernement
fédéral subventionne les canalisations les plus importantes pour
amener le gaz au Québec. Le gouvernement fédéral, je
crois, grâce à une entente avec le gouvernement provincial,
subventionne aussi la construction des lignes secondaires qui vont dans les
différentes régions du Québec. Je m'aperçois que le
gouvernement subventionne également l'accroissement du réseau de
distribution dans les villes. Pour le moment, sans remettre en question le
niveau de subvention global qui vient du gouvernement fédéral et
du gouvernement provincial à Gaz Métropolitain, ma question est
plutôt celle-ci: Je vois que ces subventions ont été
données pour accélérer les investissements. Si je
comprends bien,
parce que le ministre des Finances en a fait état dans son
budget, il n'y avait pas de règle écrite, je crois, sur la
façon dont les subventions étaient accordées et le
ministre des Finances a dit dans son budget: D'ici à un mois - ou je ne
sais pas, très bientôt, parce qu'il a accordé une somme
globale, précisément pour les mêmes fins,
c'est-à-dire pour accélérer les investissements... Mais il
a dit: Des règles seront proposées et adoptées
prochainement. Est-ce que le président du Conseil du trésor
pourrait me dire si ces règles auxquelles a fait allusion le ministre
des Finances dans son budget, pour les subventions qui viendraient à
partir du 1er avril, ont été écrites et
approuvées?
M. Clair: Nous avions déjà une grille d'analyse en
ce qui concerne l'accélération des investissements, notamment
dans le secteur minier. Elle laissait place à une marge de manoeuvre
pour fins décisionnelles au niveau du Comité ministériel
permanent du développement économique. Cependant, je ne me
souviens pas d'avoir approuvé récemment de nouvelles normes
d'admissibilité à ce programme d'accélération des
investissements au Conseil du trésor.
En ce qui concerne Gaz Métropolitain, en fait, les 9 000 000 $
visaient à accélérer d'ici le 30 septembre 1985 un
programme d'investissements de l'ordre de 84 000 000 $. On voit que c'est
environ 12% de subventions sur une accélération
d'investissements. Je pense qu'en ce qui concerne les retours, si on regarde le
coût net pour le gouvernement, il demeure, évidemment, très
faible et probablement même nul en chiffres nets à cause des
rentrées fiscales que procure précisément la
génération d'une accélération de près de 100
000 000 $ d'investissements.
En ce qui concerne les municipalités admissibles, je pense que
vous en avez la liste.
Le Président (M. Fortier): Non, non. Enfin, ma question
était plus précise sur le mode d'attribution de ce genre de
subvention pour l'année en cours. Le ministre, dans son discours sur le
budget, faisait allusion à des critères qui seraient plus
précis. Je posais la question...
M. Clair: Au Conseil... Je ne me souviens pas s'il faisait
référence à des critères...
Le Président (M. Fortier): J'imagine que, s'il parle de
règles, ce sont des règles que le Conseil du trésor va
appliquer.
M. Clair: II y a déjà, comme je vous l'ai dit, une
grille d'analyse au Conseil du trésor qui est appliquée en ce qui
concerne l'accélération de certains investissements.
C'est une grille assez large. Le CMPDE avait-il l'intention de se doter
quant à lui d'une grille d'analyse encore plus serrée que celle
qui existe présentement? Mais je vous indique qu'en ce qui concerne le
Conseil du trésor nous n'avons pas approuvé récemment de
nouvelles règles au sujet des subventions pour fins
d'accélération des investissements, quoique, encore là, ce
que je dis est un peu inexact dans le fond, parce que, pas plus tard que cette
semaine au Conseil du trésor, nous approuvions en ce qui concerne
l'accélération de certains investissements privés dans les
centres-villes, dans le cadre du programme de revitalisation des
centres-villes, certaines normes précises relatives à l'aide
financière. Mais, si vous parlez de normes globales, je n'en ai pas
approuvé récemment, non.
Le Président (M. Fortier): Mais, s'il y a des normes
écrites, est-ce qu'elles sont connues des parlementaires ou si ce sont
des normes internes au Conseil du trésor? Autrement dit, s'il y a des
normes... Encore là, il s'agit de critères bien subjectifs, dire
que quelqu'un qui devait dépenser 5 000 000 $ l'an prochain va le
dépenser cette année. Enfin, c'est assez difficile, j'imagine,
d'en faire toujours la preuve. C'est pourquoi je me demandais si vous aviez des
normes, si vous pouviez, éventuellement, nous donner copie de ces normes
pour qu'on puisse juger de quelle façon elles s'appliquent.
M. Clair: Écoutez, l'objectif du programme
d'accélération des investissements était de faire en sorte
qu'en retournant les rentrées fiscales qui proviendraient d'une
accélération aux entreprises il y ait accélération.
Maintenant, nous avons fait à cette époque une analyse assez
serrée - et je m'en souviens, j'étais membre du Conseil du
trésor - pour mesurer le retour au fonds consolidé du revenu en
taxes et impôts provenant de 10 000 000 $ ou de 100 000 000 $
d'investissements dans le secteur forestier, dans des constructions
routières, dans des constructions domiciliaires, dans du
développement minier, etc. Tout cela nous a conduit à
préparer une grille d'analyse mais qui devait être
interprétée avec beaucoup de souplesse puisque, dans 100 000 000
$ de travaux miniers, il peut y avoir de la construction de bâtiments, de
la construction routière, du minier à proprement parler; c'est
difficile à appliquer de manière très précise.
L'objectif était de faire en sorte que par une
accélération des investissements on puisse générer
davantage de revenus, davantage d'activités économiques, et c'est
administré par le ministère, par le CMPDE - Comité
ministériel permanent du développement économique - qui
lui-même à l'interne s'est donné des critères
d'analyse qui ne sont pas
publics à ma connaissance.
Le Président (M. Fortier): Je crois qu'on doit suspendre
nos travaux, M. le secrétaire.
M. Clair: On reprend à 13 h 45 minutes.
Le Président (M. Fortier): C'est cela. (Suspension de la
séance à 12 h 17)
(Reprise de la séance à 13 h 50)
Subvention à REXFOR
Le Président (M. Fortier): À l'ordre! La commission
de l'économie et du travail reprend ses travaux pour étudier les
engagements financiers. Lors de la suspension nous étions à
étudier les engagements financiers du ministère de
l'Énergie et des Ressources.
J'aimerais vous référer à l'engagement 33 du
ministère de l'Énergie et des Ressources du mois de mars 1984. Il
s'agit d'une subvention à REXFOR. Montant de l'engagement: 5 200 000 $.
Pourriez-vous me dire en vertu de quelle loi - j'imagine qu'il s'agit d'un
décret gouvernemental - cette subvention a été
donnée? Il ne s'agit pas d'une étude, mais de la
réalisation d'un projet. Comme le projet qui a été
annoncé devait ou devrait coûter aux environs de 32 000 000 $,
quelle est la partie du projet que ces 5 000 000 $ doivent payer?
M. Clair: La subvention est accordée en vertu de l'article
3 et des articles 17a, b et c de la loi constituante de REXFOR: "L'autorisation
préalable du gouvernement est nécessaire pour acquérir un
intérêt dans une entreprise, contracter un emprunt ou consentir un
prêt." Le montant de la subvention correspond à 20% du coût
de l'investissement mentionné...
Le Président (M. Fortier): Je n'ai pas compris.
M. Clair: À 20%. Il s'agit de 5 200 000 $ et cela
correspond à 20% du coût de l'investissement mentionné
puisque le coût de l'investissement envisagé est de 26 000 000
$.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que cette subvention est
déjà payée? Est-ce que c'est payé par tranches ou
bien si c'est payé globalement?
M. Clair: Le décret est daté du 28 mars. Je ne
pourrais pas vous dire si le paiement a été effectué
pendant l'exercice 1983-1984 ou bien pendant celui de 1984-1985. Non, il n'a
pas été versé pendant l'exercice 1983-1984. Il doit donc
être versé conformément à un protocole à
intervenir. Habituellement, ces subventions ne sont pas versées
d'avance; cela me surprendrait qu'elle ait été versée
d'avance.
Le Président (M. Fortier): Si cette subvention est pour -
comme le libellé le dit - la réalisation du projet de
réorganisation qui a été annoncé par le premier
ministre à Matane ainsi que par le ministre de l'Énergie et des
Ressources, il s'agit, comme vous le dites, d'une subvention égale
à 20% du projet.
M. Clair: Exact; 20% des investissements.
Le Président (M. Fortier): II y a un projet de loi devant
la Chambre, le projet de loi 66, qui augmentera le capital-actions de REXFOR.
Une partie du capital doit être versée à REXFOR justement
pour ce projet-là en particulier. Est-ce qu'il y a doublage? De quoi
parlons-nous exactement?
M. Clair: Dans le cas du projet de loi, il s'agit essentiellement
d'augmenter le fonds social ou le capital-actions; je ne me souviens pas...
Le Président (M. Fortier): ...de 65 000 000 $. En
commission parlementaire, on nous a dit qu'il y avait au moins 9 000 000 $ qui
seraient payés en équité pour le projet de la
Gaspésie.
M. Clair: Je ne pourrais pas vous dire le montant exact qui va
provenir du fonds ou du capital-actions de REXFOR. Je sais qu'une grande partie
est financée par une nouvelle souscription d'actions du ministre des
Finances au capital-actions de REXFOR. Une partie est financée par une
subvention qui équivaut à 20% du coût de l'investissement.
C'est assez régulier puisque, lorsqu'il s'agit d'une entreprise
privée dans le secteur industriel, le taux de 20% est un taux assez
fréquemment utilisé pour une subvention à des
investissements de ce type-là.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que, normalement, ce
genre de subvention est payée par l'entremise de la SDI?
M. Clair: Tout dépend du secteur économique dont on
parle. S'il s'agit d'un investissement dans le secteur agroalimentaire - par
exemple, le programme de rationalisation des pêcheries qui est
administré par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries
et de l'Alimentation théoriquement, tout pourrait être
centralisé à
la SDI. Il s'avère, sur le plan pratique, compte tenu que les
avis sectoriels doivent provenir du ministère concerné,
spécialisé dans un tel champ d'activité, que le programme
est directement administré par le ministère concerné.
C'est le cas au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation; c'est le cas au ministère de l'Énergie et des
Ressources. Le MIC et la SDI sont de plus en plus orientés, dans le
fond, vers le manufacturier au sens de fabrication plutôt que vers le
domaine de l'énergie et des ressources ou de l'agro-alimentaire.
Le Président (M. Fortier): Lorsque des subventions comme
celles-ci sont décrétées, comme vous avez dit, le paiement
ne se fait pas nécessairement immédiatement, mais est-ce qu'il y
a des règles internes pour le paiement des subventions ou si c'est selon
l'avoir du ministre des Finances ou...?
M. Clair: II faut tenir compte, bien sûr, de l'importance
du déboursé. Il arrive souvent, lorsque de petites entreprises,
par exemple, sont subventionnées par le fonds de développement
régional pour des montants où il ne s'agit pas de dizaines de
millions de dollars mais de quelques milliers de dollars parfois, que le
protocole d'entente prévoie le versement de la subvention dès le
début des travaux pour éviter des frais de financement
intérimaire. Dans les cas plus importants, il y a des protocoles
d'entente qui interviennent entre le ministère concerné et
l'entreprise privée ou publique en ce qui concerne le
déboursé de la subvention et, généralement, c'est
au fur et à mesure de la progression des investissements.
Le Président (M. Fortier): Je vous remercie. Mme la
députée de Jacques-Cartier aurait-elle des questions à
poser sur les engagements du ministère de l'Énergie et des
Ressources?
Mme Dougherty: Non, merci.
Le Président (M. Fortier): Sinon, on va conclure qu'ils
sont vérifiés. À quel ministère passons-nous?
Le Secrétaire: Au ministère de la Science et de la
Technologie.
Science et Technologie
Le Président (M. Fortier): Ministère de la Science
et de la Technologie. Mme la députée de Jacques-Cartier,
avez-vous des questions?
Mme Dougherty: Oui. Février 1984, ministère de la
Science et de la Technologie, engagement no 16.
M. Clair: No 16, oui.
Mme Dougherty: C'est une étude sur la formation et la
recherche dans certaines disciplines des sciences humaines. Le fournisseur est
Mme Marie Lavoie. Est-elle associée avec une université?
M. Clair: Pardon?
Mme Dougherty: Est-ce qu'elle est un chercheur universitaire?
M. Clair: Je n'ai pas son curriculum vitae, je pourrais l'obtenir
et vous le faire...
Le Président (M. Fortier): Ce que Mme la
députée de Jacques-Cartier veut obtenir c'est son statut. Si vous
fournissiez son curriculum vitae, cela nous donnerait son statut.
M. Clair: C'est exact.
Mme Dougherty: Est-ce une compagnie indépendante de
recherche ou est-ce un contrat à une certaine université?
M. Clair: Je ne pourrais pas vous répondre à savoir
s'il s'agit d'une personne qui est agent libre ou si elle était
déjà à l'emploi d'une université. Nous allons
obtenir son curriculum vitae et son statut actuel.
Mme Dougherty: D'accord. Deuxièmement, je suis un peu
surprise de trouver cela ici, dans les crédits du ministère de la
Science et de la Technologie. Il me semble que c'est un projet qui conviendrait
mieux au ministère de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité
du revenu ou au ministère de l'Éducation. Les chiffres 01-01
signifient les programmes des ministères?
M. Clair: Programme 1, élément 1.
Mme Dougherty: Programme 1, élément 1.
Le Président (M. Fortier): La question qu'on doit poser au
ministre, c'est: Dans quelle mesure est-ce conforme à
l'élément 1 du programme 1?
M. Clair: Je n'ai malheureusement pas le budget des
dépenses et des crédits votés. Quelqu'un en a-t-il un
exemplaire avec lui?
Le Secrétaire: On pourrait aller chercher un
exemplaire.
M. Clair: Oui, j'apprécierais.
Mme Dougherty: J'ai de la documentation sur les crédits
ici. En 1983-1984, il y avait un fonds d'incitation, mais
cela n'existe plus. Au programme 6, il y a 15 000 000 $ pour n'importe
quoi, mais les projets spéciaux, c'est surtout la recherche, la
recherche industrielle en général. C'est pourquoi je ne vois pas
du tout, comme a dit mon collègue, comment cela se conforme aux
crédits que nous devons adopter. (14 heures)
M. Clair: L'explication est probablement, Mme la
députée, comme vous l'avez mentionné, que l'engagement
date de 1983-1984 et court sur deux années, 1983-1984 et 1984-1985.
À ce moment-là, il est imputé à
l'élément de programme de l'année courante où
l'engagement est pris et les ajustements mécaniques sont faits sur
l'année suivante, normalement imputés aux crédits du
ministère à la bonne place, si je peux employer l'expression.
Mais l'imputation première se fait par rapport à l'année
d'inscription de la dépense plutôt que par rapport à
l'année où le principal montant va être versé en
fonction de l'engagement pris.
Mme Dougherty: D'accord. Est-ce que vous connaissez
l'échéancier de cette étude?
M. Clair: J'imagine que l'étude devrait être
terminée en mars 1985 puisque l'autorisation du Conseil du trésor
pour l'engagement de cette personne était d'une durée de 13 mois,
allant du mois de février 1984 à mars 1985.
Mme Dougherty: Merci. Est-ce que je pourrais procéder
à la prochaine?
Le Président (M. Fortier): Oui.
Mme Dougherty: Science jeunesse Montréal est un des cas
où, dans les engagements financiers du ministère de
l'Éducation, le même groupe a reçu une subvention à
peu près équivalente. Je soulève encore ce problème
de doublement. On a discuté cela hier soir avec le ministre de
l'Éducation. Ce n'est pas indiqué. C'est pour le même but,
le même projet?
M. Clair: Oui et sa réponse est un peu dans le même
sens que pour le cas dont on discutait ce matin, celui de la revue "Forces".
Pour bien comprendre, je pense qu'il est important de savoir que dans tous les
ministères il y a un budget de publicité, de promotion et
d'information. Il arrive assez fréquemment - quant à moi, je
pense que c'est souhaitable - maintenant, à cause d'une politique
précisément très serrée de gestion des publications
gouvernementales, que des ministères regroupent leurs efforts financiers
à partir des crédits disponibles pour appuyer une revue
scientifique ou de promotion. Il m'apparaît que de telles initiatives
doivent être encouragées parce qu'elles ne viennent pas ajouter au
budget du gouvernement mais qu'il s'agit d'un effort que des ministères
font en se concertant pour maintenir des publications qui évitent au
gouvernement d'avoir à publier lui-même sa propre revue.
Dans ce cas, par exemple, si je ne fais erreur, le ministère de
la Science et de la Technologie, le ministère du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche et le ministre de l'Éducation ont
considéré que ce projet méritait d'être soutenu
financièrement. Il n'est pas impossible qu'il y ait des contributions
d'autres ministères, parce que si un ministère a une somme qui
n'est pas très significative pour des fins de publicité et
d'information, grouper trois ou quatre ministères, le sous-ministre
considère que cela n'alourdit pas inutilement son budget alloué
à de telles fins et qu'il y a avantage, si d'autres ministères y
croient, de se regrouper pour appuyer une même revue.
Maintenant, il y a un comité interministériel ad hoc qui
va être chargé d'évaluer la performance du journal
après chaque année de publication et de recommander ou non le
versement des tranches subséquentes de la subvention. Encore une fois,
nous sommes prudents à l'égard de ce phénomène.
Nous savons qu'au cours des quinze dernières années il y à
eu une propension très importante à aller vers de nouvelles
publications gouvernementales. Maintenant qu'on prend plutôt
l'orientation d'appuyer des revues existantes, on est également prudent
en s'assurant qu'on ne devient pas le seul fournisseur.
Le Président (M. Fortier): Oui, parce que si votre
ministère versait une très grosse subvention, finalement, ces
journaux ne vivraient que par votre subvention et vous retrouveriez dans le
même problème.
M. Clair: Exactement. Sauf qu'à ce moment, cela serait
complètement incontrôlable parce que en dehors du
gouvernement.
Mme Dougherty: La subvention du ministère de l'Education
est destinée à la distribution gratuite - cela a
été expliqué hier soir - dans deux commissions scolaires
pilotes. Ici, on ne mentionne pas cela, mais...
M. Clair: Vous dites que ce n'est pas mentionné.
Effectivement je confirme votre renseignement. C'est exact.
Mme Dougherty: J'arrive au no 18. Est-ce qu'au Conseil de la
science et de la technologie on a un montant fixe pour les projets de
recherche? On est en train de faire un bilan de chaque région - dont
cette subvention fait partie - un bilan des activités scientifiques,
universitaires, industrielles, etc. Le conseil, ce n'est pas dans le budget du
ministre de la Science et de la Technologie.
Le fonctionnement du conseil fait partie du budget du ministre de la
Science et de la Technologie. Encore une fois, je m'interroge, au programme 1,
élément 1, et je ne vois pas dans ce programme un montant pour
cela. C'est un grand projet, mais il y en aura d'autres. Est-ce que chaque fois
que le conseil veut faire un projet de recherche, il faut faire appel au
Conseil du trésor pour un montant spécifique?
M. Clair: Oui, chaque fois, je pense, le conseil doit venir, par
le biais du ministre de la Science et de la Technologie, faire adopter un tel
projet.
Mme Dougherty: ...pour les fins de recherche.
M. Clair: Le ministre de la Science et de la Technologie et le
conseil pourraient éventuellement présenter au Conseil du
trésor une demande globale, mais, actuellement, ils viennent pour
chacune des demandes.
Le Président (M. Fortier): Où en sommes-nous, M. le
ministre? Est-ce qu'il y a une question sur la table présentement? Je
pense qu'il y avait la question de Mme la députée de
Jacques-Cartier en ce qui concerne l'engagement 16. Est-ce que la subvention en
1983-1984 est conforme à l'élément 1 du programme 1?
M. Clair: II nous semble que oui. Compte tenu de la modification,
en 1984-1985, de l'élément 1 du programme 1, peut-être que
le problème se poserait, mais il est un peu théorique, puisque
c'est l'année d'inscription...
Le Président (M. Fortier): C'est passé. M.
Clair: ...de la dépense qui compte.
Le Président (M. Fortier): La question se pose pour
1984-1985 à ce moment-là.
M. Clair: C'est cela.
Le Président (M. Fortier): C'est que la question est sur
la table.
Mme Dougherty: On parle du no 18. Le Président (M.
Fortier): Le numéro? Mme Dougherty: Le no 18.
Le Président (M. Fortier): Nous sommes rendus à
l'engagement 18?
Mme Dougherty: Oui.
M. Clair: En ce qui concerne l'engage- ment 18...
Mme Dougherty: C'est le budget pour les projets de recherche du
conseil.
M. Clair: ...le conseil et le ministère de la Science et
de la Technologie doivent venir à chaque occasion, parce qu'il n'y a pas
eu de programmation générale d'approuvée par le Conseil du
trésor à ce sujet. À ce moment-là, cela exige une
demande au Conseil du trésor pour les fins d'affectation des
crédits prévus ici.
Mme Dougherty: Dans le programme 1 du ministère, cette
possibilité n'existe pas.
M. Clair: La raison pour laquelle cela apparaît au
programme 1. engagement 1, c'est que les dépenses sont... Vous voyez,
l'élément 1 du programme 1, c'est Direction, soutien
administratif et technique. En fait, les dépenses qu'on approuve, c'est
principalement - je vais vous le dire - les frais de déplacement, les
frais de représentation, les frais de séjour, les frais de
secrétariat, d'impression, de traitement informatique. C'est du
fonctionnement et c'est pour cette raison que cela apparaît à
l'élément 1, programme 1.
Le Président (M. Fortier): Mme la députée de
Jacques-Cartier, avez-vous d'autres questions?
Mme Dougherty: Non.
M. Clair: Entendons-nous, il ne s'agit pas à proprement
parler d'une subvention d'un montant total et de dire au conseil: Vous faites
ce que vous voulez avec ce montant à l'Université du
Québec en Abitibi-Témiscamingue. C'est la couverture de certains
frais qui sont encourus et qui tiennent davantage du fonctionnement que de
subventions au soutien des centres de recherche ou du Conseil de la science et
de la technologie.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que les engagements
financiers pour le mois de février 1984 du ministère de la
Science et de la Technologie sont vérifiés?
Mme Dougherty: II y en a un autre. L'engagement 19.
Le Président (M. Fortier): Non? Il y en a un autre.
Mme Dougherty: Codatel Inc., à Sherbrooke. Pourriez-vous
expliquer un peu le but de ce projet, parce que c'est une compagnie
privée, établie pour faire la liaison... C'est tout ce que j'ai
ici. Je pose cette question parce que, dans le budget du
ministre de la Science et de la Technologie, il y a un programme pour
l'année qui vient qui s'appelle Soutien aux liaisons
universités-industries. On va verser un montant de 750 000 $ en cinq
tranches de 150 000 $ dans ce but. Il y a aussi l'agence de valorisation,
nouvelle société créée par une loi sous la
responsabilité du ministre de la Science et de la Technologie. Ce que je
vois ici, c'est un chevauchement de responsabilités. Le CRIQ s'occupe
aussi de cette liaison entre les universités et les industries. Est-ce
que c'est un doublage de responsabilités? S'il y a déjà
des mesures dans les budgets publics pour les mêmes fins, pourquoi
subventionner une industrie privée? Combien de postes ont
été créés par cette subvention?
M. Clair: Malheureusement, je ne pourrais répondre
à toutes les questions de Mme la députée. Ce que je peux
lui indiquer, c'est que la corporation Codatel Inc. est une
société sans but lucratif qui vise à assurer un lien entre
l'industrie initiatrice de projets et demanderesse de technologies et des
équipes de recherche qui réalisent des projets et qui bonifient
des travaux de recherche et de développement technologique. Gluant
à l'obtention de plus de détails pour les questions que vous avez
posées, je pense que le secrétaire devrait adresser les questions
au ministère de la Science et de la Technologie. Malheureusement, je ne
dispose pas de l'information à ce moment-ci.
Le Président (M. Fortier): Ce qu'on aimerait savoir, c'est
qui est propriétaire de cette boîte, qui en sont les animateurs,
qui en est le directeur ou le président, pour qu'on sache à qui
on a affaire. Autrement dit, je crois que le sens de la question de Mme la
députée de Jacques-Cartier... Cette fonction est la fonction
même du ministère et semble avoir été
déléguée à un organisme indépendant. Il
serait intéressant de connaître...
Mme Dougherty: ...organisme qui s'occupe de...
Le Président (M. Fortier): ...qui agit au sein de cet
organisme. Je crois que c'était le sens de la question de Mme la
députée de Jacques-Cartier. Est-ce que les engagements financiers
pour le mois de février sont vérifiés?
Mme Dougherty: Oui.
Le Président (M. Fortier): Nous passons à Science
et Technologie pour le mois de mars 1984. ■
Mme Dougherty: Nous voilà à BG Checo. On a
discuté ce matin...
Le Président (M. Fortier): L'engagement 70.
M. Clair: L'engagement 70.
Mme Dougherty: J'ai une question à poser concernant
l'engagement 71, subvention à l'Institut de recherches cliniques de
Montréal pour fins d'acquisition d'équipement. Je me demande
encore pourquoi cela relève du ministre de la Science et de la
Technologie et non pas du ministre des Affaires sociales. C'est de
l'équipement, ce n'est pas...
Le Président (M. Fortier): Quel engagement, Mme la
députée?
Mme Dougherty: ...un programme de recherche comme tel. Cela ne
crée pas des postes de recherche. Il n'y a pas de programme dans le
budget du ministre de la Science et de la Technologie pour acheter de
l'équipement dans le domaine de la santé. (14 h 15)
M. Clair: Je pense au contraire qu'il existe un fonds de
développement scientifique et technologique au ministère de la
Science et de la Technologie et que l'Institut de recherches cliniques de
Montréal a fait appel au ministère de la Science et de la
Technologie pour l'acquisition d'un synthétiseur automatique
d'oligonucléotides et a présenté une demande au
ministère de la Science et de la Technologie.
Sur ce plan, je vous dirais que, sans faire du ministère de la
Science et de la Technologie le seul et unique intéressé aux
questions de recherche et de développement, il y a quand même un
avantage à faire en sorte au maximum que tout ce qui concerne les
équipements des équipes de recherche, etc., chemine par le biais
du ministère de la Science et de la Technologie. Encore une fois, en
étant bien conscient que dans certains domaines il peut s'avérer
préférable que cela se fasse au niveau du ministère des
Affaires sociales ou d'un ministère sectoriel quel qu'il soit. Mais dans
ce cas-ci, les fonds proviennent du programme 1, élément 2, du
budget de 1983-1984, effectivement, puisque c'est encore imputé au
budget de 1983-1984.
Mme Dougherty: Quel programme du budget de 1983-1984?
M. Clair: Le titre du programme, c'est Fondation pour le
développement de la science et de la technologie. Maintenant, j'ai
commis une erreur, le Conseil du trésor, lorsqu'il a autorisé la
demande, a demandé que la dépense soit imputée aux
crédits de 1984-1985 pour ce fonds de développement scientifique
et technologique.
Le Président (M. Fortier): Comme ce
sont des décisions qui ont été prises à la
fin de mars, le but inavoué mais évident était de prendre
avantage des restants du budget de l'an dernier.
M. Clair: Je peux vous assurer, pour avoir parlé à
d'autres qui occupent des fonctions semblables aux miennes, ici ou ailleurs,
que les derniers jours de l'année financière sont toujours des
journées où les différents ministères
souhaiteraient bien, pas nécessairement s'engager dans quelque chose
dans quoi ils ne se seraient pas engagés autrement, mais essayer de
faire en sorte que leurs crédits de l'année suivante...
Le Président (M. Fortier): Ne deviennent pas
périmés, ne soient pas trop augmentés.
M. Clair: C'est classique.
Le Président (M. Fortier): Mme la députée,
est-ce que je peux intervenir? Je voudrais vous laisser... J'avais une question
sur l'engagement 70. Est-ce que je peux revenir sur l'engagement 70?
Engagement 70, subvention à BG Checo, "à titre d'aide
financière pour lui permettre de compléter une étude de
faisabilité visant la relance d'Automatec...". BG Checo, si ma
mémoire est fidèle, c'est la propriété à 50%
de la Société générale de financement et à
50% d'une société française, je crois. Est-ce que le
ministre peut me dire si c'est pour compléter? Est-ce qu'il y a eu
d'autres subventions avant cela? Si on parle de compléter, ça
veut dire que l'étude avait été commencée avant.
Quelle est la somme totale des subventions qui ont été
données pour faire une étude? Automatec, est-ce une filiale de BG
Checo? Quel est le statut d'Automatec et à qui appartient-elle?
M. Clair: Je dispose d'un certain nombre de renseignements, mais
j'aurais peur qu'ils ne soient pas juridiquement satisfaisants. L'information
que j'ai, c'est qu'Automatec aurait été une division de BG Checo,
mais ça ne me dit pas s'il s'agit d'une filiale à part
entière ou d'une filiale où BG Checo serait minoritaire. Je n'ai
pas, non plus, le renseignement quant à savoir quelles études
antérieures avaient été faites. Je vais recueillir le
renseignement et vous le fournir.
Mme Dougherty: Ce sont des explications que nous avons
reçues du ministre...
Le Président (M. Fortier): Nous avons ici une certaine
information qui vient de l'étude des crédits du ministère.
Cette subvention a pour fins le soutien de l'équipe de recherche et de
développement de BG
Checo au cours de la période de restructuration de sa filiale
Automatec dans un contexte de réorientation autonome et de
rentabilisation. Il est entendu que BG Checo et Automatec déposeront
auprès de la SDI, au plus tard le 30 avril 1984, une demande d'aide
financière en vertu du programme d'aide aux activités de
recherche et d'innovation. Cela répond à ma question. Merci.
Avez-vous d'autres questions, Mme la députée, en vous
rappelant qu'on tentera de terminer vers 15 h 20 parce que certaines personnes
ont un avion à prendre?
Mme Dougherty: Pas de problème.
Le Président (M. Fortier): Non, allez-y.
Technique de cartographie des régions
tropicales
Mme Dougherty: Engagement 72, Hauts-Monts Inc. Est-ce que vous
avez des renseignements là-dessus? Où est Hauts-Monts Inc.?
M. Clair: Je peux vous dire que la firme Hauts-Monts a soumis un
projet visant à la mise au point et à l'expérimentation
d'une technique de cartographie utilisant un radar altimétrique pour la
cartographie des régions tropicales. Ce projet va permettre à
Hauts-Monts la mise au point et l'expérimentation d'une technique
nouvelle qui serait beaucoup plus rapide et économique que les
méthodes de cartographie conventionnelles. La compagnie se verrait ainsi
ouvrir par sa technique nouvelle un très vaste marché dans les
pays tropicaux pour ses services de cartographie. Le Mexique a récemment
fait une demande dans ce sens. Mais l'acceptation de la demande du Mexique ne
peut, cependant, avoir lieu tant que le projet de mise au point final et
d'expérimentation de la technique n'aura pas été
réalisé. On considère que cela serait utile non seulement
à la firme Hauts-Monts Inc. comme telle, le développement de
cette technique, mais que cela pourrait également être utile
à d'autres grandes firmes d'ingénierie québécoises
pour des projets d'aménagement hydroélectrique, forestiers ou
miniers dans les régions tropicales. En conséquence, il y a un
intérêt pour le gouvernement que cela se réalise.
Le Président (M. Fortier): À qui appartient
Hauts-Monts Inc.?
M. Clair: Je n'ai pas le renseignement. Je l'obtiendrai.
Le Président (M. Fortier): Allez-y, Mme la
députée. J'ai posé la question. J'aimerais avoir la
réponse, éventuellement, mais pas
nécessairement cet après-midi.
M. Clair: Nous obtiendrons la réponse.
Le Président (M. Fortier): Mme la
députée.
Mme Dougherty: II me semble que c'est un projet convenant mieux
à la SDI. On a parlé ici de l'élément 2.
L'élément 2 est exclusivement la création d'emplois
scientifiques. Il n'y a pas d'élément pour la subvention des
projets spéciaux.
M. Clair: II s'agit, effectivement, il me semble, d'un projet
visant à soutenir l'emploi scientifique dans une firme qui est en train
de développer une technique de cartographie qui a des chances
d'être utilisable pour augmenter les exportations du Québec.
D'ailleurs, je vous indique que le ministère du Commerce
extérieur subventionne pour un même montant le même projet,
si je ne fais pas erreur... Non, je m'excuse, madame. La demande du
ministère était que les deux ministères participent et
finalement, comme le Conseil du trésor ne partageait pas votre avis, que
cela ne relevait pas du programme 2 élément 2, la dépense
a été complètement imputée au ministère de
la Science et de la Technologie.
Le Président (M. Fortier): On a raison de
développer de nouveaux systèmes de cartographie comme cela. C'est
intéressant. Je ne sais pas à qui appartient la firme Hauts-Monts
Inc. Je ne voudrais pas amener le ministre dans un autre dossier où le
gouvernement investit des millions de dollars dans la Société de
cartographie. Là, je vois qu'on subventionne l'entreprise privée
alors que dans la Société de cartographie, qui appartient au
gouvernement, il y a des millions qui ont été investis pour
développer des systèmes de cartographie où les
déficits s'accumulent.
M. Clair: Vous savez qui a créé la
Société de cartographie?
Le Président (M. Fortier): Cela a été
acheté en 1969. C'est vrai que la première année
d'exploitation c'était 1975. Vous auriez dû réaliser, en
1977, 1978, 1979, 1980, qu'il y avait des déficits.
M. Clair: Sérieusement, même si effectivement il
existe une Société de cartographie et même si je ne suis
pas un spécialiste de ces questions, il m'apparaît, de la
façon dont on m'a décrit, dans une analyse récente au
Conseil du trésor, le fonctionnement et la spécialisation de la
Société de cartographie du Québec, qu'elle n'était
pas orientée vers le genre de travaux qu'on décrit ici, vers ce
genre de recherche.
C'est davantage un pourvoyeur de services que, à proprement
parler, une société qui menait des recherches quant à de
nouvelles méthodes de cartographie.
Le Président (M. Fortier): Le président du Conseil
du trésor peut-il m'indiquer s'il a statué sur l'avenir de la
Société de cartographie? Cela fait un an que je pose des
questions au ministre. Il paraît que c'est à l'étude.
M. Clair: En ce qui concerne le Conseil du trésor, des
recommandations définitives ont été transmises
récemment au Conseil des ministres. Plusieurs voies s'offraient quant
à l'avenir de la Société de cartographie du Québec.
L'une d'entre elles est recommandée au Conseil des ministres.
Le Président (M. Fortier): Alors, cela devrait aller au
Conseil des ministres prochainement? C'est le genre de décision qu'on
prend au mois de juillet, habituellement.
Mme la députée de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: La même question. Je ne vois pas pourquoi ce
n'est pas la SDI ou autre chose plutôt que le ministre de la Science et
de la Technologie. C'est encore le programme 2. On vient d'étudier le
programme 2 où chaque projet a été spécifié.
Il n'y a pas de boîte noire dans cet élément, mais tous ces
programmes viennent quand même de l'élément 2.
Le Président (M. Fortier): Mais là, cela pose la
question générale. Je pense que ce que la députée
de Jacques-Cartier pose comme question, finalement, c'est qu'étant
donné que le Conseil du trésor a comme responsabilité de
s'assurer que les dépenses sont faites en fonction des budgets qui ont
été votés lors des crédits... Je croyais, en tout
cas, nous, les parlementaires qui avons participé à
l'étude des crédits du ministère de la Science et de la
Technologie, croyions que les fonds qui étaient votés pour ce
ministère l'étaient pour des fins de recherche ou des
études en science, tandis que là, on s'aperçoit qu'il y a
des subventions lorsqu'une compagnie va faire un projet à Tombouctou.
Ces compagnies se félicitent sûrement de l'appui du gouvernement,
mais la question qui est posée d'une façon très
générale par la députée de Jacques-Cartier est la
suivante: Est-ce que ce n'est pas détourner quelque peu le sens et
l'orientation du ministère de la Science et de la Technologie? Parce
que, de toute évidence, il existe un ministère de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme; il existe une SDI; il existe une SDI-exportation, et
si une société, quelle qu'elle soit, croit avoir besoin d'un
appui, elle peut s'adresser à la SDI-exportation. Par ailleurs, si
la
même compagnie décide de mettre sur pied une étude,
un projet de recherche et de développement articulé en fonction
des objectifs du ministère de la Science et de la Technologie, elle peut
le faire avec ces fonds, mais là, il semblerait qu'il y ait une certaine
ambiguïté. Je pense que la question de la députée de
Jacques-Cartier est très valable. Comme il s'agit d'un nouveau
ministère, je n'en fais pas nécessairement grief au gouvernement,
mais, avant qu'il soit trop tard, il serait peut-être possible et
même nécessaire que le Conseil du trésor donne des
directives un peu plus précises. Sinon, pour toutes sortes de raisons,
le ministère de la Science et de la Technologie va subventionner
exactement les mêmes choses qui sont subventionnées par le
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. C'est bien
cela?
M. Clair: Si la dépense n'était pas conforme
à ce qui a été voté, le contrôleur des
finances n'émettrait pas la certification de crédit. Comme vous
le dites vous-mêmes, M. le vice-président, c'est évident
que dans le cas du ministère de la Science et de la Technologie, comme
il a un rôle horizontal à certains moments, la question de
l'imputation budgétaire peut se poser, mais je rappelle que le programme
1, élément 2, s'intitule bien Soutien à l'emploi
technologique et technique. Dans la mesure où il s'agit d'un programme
de soutien, c'est évident que cela peut s'adresser à une
entreprise qui, elle-même, à ce moment-là, utilise les
montants versés pour soutenir l'emploi, mais j'avoue que la distinction
est...
Le Président (M. Fortier): Ah, oui. Ayant
été moi-même ingénieur-conseil dans le domaine de
l'exportation, dans le domaine nucléaire ou même dans d'autres
domaines, je peux vous dire que pour toutes sortes de projets, tous les bureaux
de génie-conseil pourront venir vous dire: Nous avons la
possibilité d'obtenir un contrat en Argentine et on veut faire une
étude sur une mine de cuivre. Le procédé utilisé va
être quelque peu différent de celui qu'on utilise ici, au Canada.
Donc, on en fait un projet de recherche. C'est pour cette raison que je dis que
je n'en fais pas un grief et je pense que l'Opposition n'en fait pas un grief.
On dit simplement qu'il y a un danger.
M. Clair: Un appel à la prudence. (14 h 30)
Le Président (M. Fortier): Un appel à la prudence
et, comme il s'agit d'un ministère horizontal, nous disons que ce serait
peut-être détourner... Je crois que vous aurez une affluence de
demandes. Aussitôt que je vais dire cela à mes collègues du
génie-conseil, ils vont tous venir au ministère de la Science et
de la
Technologie en disant: On a un projet de foresterie en Afrique, la
forêt d'Afrique est différente de la forêt canadienne, ou un
projet de mine à Tombouctou. Tout cela va devenir des projets de
recherche. Lorsque j'étais ingénieur-conseil nous concevions
qu'il s'agissait quelque peu d'innovation et de nouvelle application.
M. Clair: C'est cela.
Le Président (M. Fortier): Mais je crois que ce n'est pas
la raison d'être du ministère de la Science et de la Technologie
qui n'existe pas afin qu'une application différente puisse créer
une technologie nouvelle dans un bureau de génie-conseil ou dans un
bureau quelconque. Il est plutôt orienté pour développer de
nouveaux programmes qui n'avaient pas nécessairement
immédiatement un objectif commercial pour aller chercher un contrat
demain matin.
M. Clair: Je vais vous dire, sans discuter du fond de cet
engagement, que je suis plus ou moins d'accord avec vous sur le plan de
l'approche philosophique. Il est certain que nous avions besoin d'un
ministère de la Science et de la Technologie pour fins de recherche et
de développement sur le plan de la recherche fondamentale, et même
de la recherche appliquée, qui ne vise pas nécessairement la
commercialisation immédiate de tel ou tel procédé mais qui
s'inscrit dans un processus à plus long terme. Cependant, je pense que
l'avenir de l'économie québécoise passe beaucoup par un
accroissement de son potentiel d'exportation et non pas seulement son potentiel
d'exportation de produits manufacturés mais aussi de services. Si une
firme d'ingénieurs, pour reprendre votre exemple... Ce matin, on avait
le cas, je ne me souviens plus lequel...
Le Président (M. Fortier): C'est une compagnie
d'ingénieurs constructeurs. Je rappellerai au ministre que...
M. Clair: Je veux dire que, compte tenu que le
développement des exportations et le développement de
technologies nouvelles vont assez de pair sur le plan de la
pénétration des marchés mondiaux, je pense qu'il ne faut
pas que le ministère de la Science et de la Technologie soit
exclusivement tourné vers de la recherche scientifique fondamentale ou
appliquée, mais appliquée et applicable seulement ici au
Québec. Je pense que c'est sain que le ministère de la Science et
de la Technologie puisse contribuer à augmenter le potentiel
d'exportation de biens et de services à l'étranger
également et aussi sur le plan des nouvelles technologies applicables
ailleurs qu'au Québec.
Le Président (M. Fortier): Je rappellerai au ministre que
l'an dernier, on a modifié la loi de la SDI justement pour permettre au
tertiaire moteur d'avoir droit aux subventions de la SDI. Si les membres du
tertiaire moteur peuvent faire appel à la SDI, tant mieux! Mais je crois
que la différence, c'est que dans ce cas cette compagnie a fait appel au
ministère de la Science et de la Technologie parce qu'à un moment
donné quelqu'un lui a dit: Vous pourriez soumissionner sur tel contrat.
Ils n'avaient jamais pensé à faire de la recherche dans ce
secteur, mais parce qu'ils ont eu un appel d'offres, ils ont dit: Ah! On a un
appel d'offres, il faut soumissionner et si on avait une aide du gouvernement
cela serait utile. Là, le ministère de la Science et de la
Technologie subventionne cela. Ce que je veux dire, c'est que c'est
plutôt par opportunisme que la compagnie décide de faire cette
innovation dans ce secteur, tandis que j'aurais cru que, dans le cas des
subventions données par le ministère de la Science et de la
Technologie, ce serait accordé à des compagnies qui auraient
décidé, dans un plan de développement mûri - non pas
par opportunisme parce qu'elles ont un contrat possible en Argentine ou
à Tombouctou - dans un plan très bien orienté, concis et
déterminé, de faire un effort de science et de technologie dans
tel et tel secteurs. Écoutez, on ne voudrait pas retarder le
débat plus longtemps, M. le président du Conseil du
trésor. Ce que nous disons, et on pourra y revenir lorsqu'on aura
d'autres engagements financiers, c'est que peut-être qu'il y aurait lieu,
pour le Conseil du trésor, de définir avec un peu plus de finesse
ce genre de subventions. Ma collègue de Jacques-Cartier et moi ne
voulions pas en faire un plat au point de critiquer ce qui s'est fait à
venir jusqu'à maintenant, mais peut-être indiquer qu'à
l'avenir on devrait préciser davantage le genre de subventions qui
seraient accordées par le ministère de la Science et de la
Technologie.
M. Clair: Je comprends votre point.
Mme Dougherty: Une dernière question. À
l'engagement 74, la subvention à l'Université de Montréal,
c'est exactement le genre d'étude subventionnée par le fonds
FCAC. Donc, il y a encore la même espèce de question. Nous avons
le fonds FCAC spécifiquement pour juger du mérite de projets
comme ceux-là et subventionner selon le jugement porté. C'est une
subvention directe maintenant du ministère de la Science et de la
Technologie. J'aimerais savoir qui est responsable de ce projet, combien il y a
de personnes d'impliquées et sur combien d'années. On dit:
"Années suivantes: 105 000 $." Pour combien d'années est-ce que
cela va continuer et quel est l'échéancier du projet?
M. Clair: Je peux répondre à toutes ces questions.
D'abord, le projet de recherche est dirigé par M. Louis Maheux, de
l'Université de Montréal. Une demande a été soumise
au fonds FCAC, mais elle n'a pu être retenue, non pas pour des raisons de
qualité ni de pertinence, mais pour des raisons qui tiennent à la
gestion de ce fonds. Il y avait un risque que le projet de recherche doive
s'interrompre au 1er juin 1984 si on ne procédait pas rapidement. C'est
donc une mesure ponctuelle et exceptionnelle qui a été prise afin
de s'assurer que ce projet de recherche puisse continuer. Les crédits
prévus sont les suivants. Au total, c'est 186 966 $. De plus, un montant
de 91 000 $ est prévu pour 1985-1986 et de 14 327 $ pour l'exercice
1986-1987.
II semble que ce soit pour des raisons de délai ou de technique
que la demande n'ait pas été acceptée au fonds FCAC. C'est
la raison pour laquelle le ministère a demandé de procéder
exceptionnellement de cette manière. Mais vous avez raison, c'est un
projet qui, normalement, aurait cheminé par le fonds FCAC.
Le Président (M. Fortier): Y a-t-il d'autres questions sur
les engagements financiers du ministère de la Science et de la
Technologie pour 1984? Donc, ils sont considérés comme
étant vérifiés.
Industrie, Commerce et Tourisme
Nous terminons avec le ministère de l'Industrie, du Commerce et
du Tourisme. J'attendais mon collègue, le député de
Laporte, mais il semble qu'il n'est pas ici. Nous allons passer rapidement.
J'ai une première question. Est-ce qu'il y en a qui ont des questions,
avant que je prenne la parole moi-même, pour le ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, février 1984?
J'ai une question sur l'engagement no 9, "Subvention à la
Société générale de financement pour la
réalisation d'une étude économique sur la situation de
Pétromont". Les journaux nous disent que la situation va en s'aggravant
pour Pétromont. L'étude a-t-elle été
complétée? Si oui, permettrait-elle au gouvernement d'intervenir
d'une façon particulière?
M. Clair: Un instant, je me trompais de mois.
Le Président (M. Fortier): Février 1984.
M. Clair: L'étude est en cours présentement et
devrait se terminer cinq mois après la date d'acceptation au Conseil du
trésor, donc, au mois de juillet,
puisqu'elle a été inscrite le 14 février 1984 au
Conseil du trésor. Alors, cela devrait se terminer en juillet.
Le Président (M. Fortier): M. le président du
Conseil du trésor, est-ce que cela signifie que Pétromont ne
décidera pas de fermer ses installations avant que l'étude soit
terminée?
M. Clair: L'étude en cause visait justement à
fournir un éclairage additionnel au gouvernement du Québec et
à la SGF pour fins de prise de décision. Je ne pourrais pas vous
dire si l'étude est d'ores et déjà terminée. La
seule indication que je possède est qu'elle devait être
terminée en juillet prochain. Mais j'imagine que, compte tenu des
récents événements et de l'importance des questions
posées, les résultats de cette étude ont dû
être communiqués aux autorités compétentes au fur et
à mesure qu'ils étaient disponibles. Je ne pourrais pas vous
répondre de manière spécifique puisque j'ignore si
l'étude est terminée.
Le Président (M. Fortier): M. le député de
Duplessis.
Projet d'aluminerie à Sept-Îles
M. Perron: Cela concerne l'engagement 8. Vous comprendrez
pourquoi je pose la question. Il s'agit de la subvention à Kaiser
Aluminum & Chemical Corporation. Est-ce que le ministre pourrait
préciser davantage le protocole intervenu avec Kaiser pour
l'implantation d'une aluminerie à Sept-Îles? Ce que je veux dire,
c'est qu'il n'y a sûrement pas seulement un volet à
l'intérieur de l'étude de faisabilité; il doit
sûrement y avoir trois ou quatre volets. Est-ce que cela comprend les
trois ou quatre volets?
M. Clair: Les renseignements que j'ai sont que cette étude
porte sur les coûts d'implantation d'un tel projet. Je peux vous dire que
la subvention couvre 75% des dépenses admissibles jusqu'à
concurrence du montant indiqué de 450 000 $ et qu'il y a certaines
conditions rattachées à l'attribution de cette subvention, dont
les principales sont les suivantes: L'étude devrait être
réalisée par une firme de génie-conseil
québécoise; tout nouveau partenaire qui se joindrait
éventuellement à Kaiser dans la réalisation de ce projet
assumerait proportionnellement les coûts de sa partie des études,
et dans l'éventualité de la réalisation du projet, Kaiser
ou le consortium s'engagerait à rembourser au gouvernement du
Québec le montant octroyé pour défrayer une partie des
coûts de l'étude....
Le Président (M. Fortier): Est-ce que, parmi les
conditions, il est spécifié que l'étude est
spécialement pour Sept-Îles ou si, à même la
subvention, ils peuvent étudier d'autres sites?
M. Clair: Selon mes renseignements, c'est seulement à
Sept-Îles.
Le Président (M. Fortier): Merci. M. le
député, cela vous satisfait?
M. Perron: Oui, parfait. Merci.
M. Clair: Bien sûr que si, à compter d'une certaine
date, Kaiser n'a pas définitivement arrêté sa
décision, compte tenu que nous aurions payé 75% des coûts,
l'étude deviendrait notre propriété.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que le fait que la
subvention ait été décidée signifie que Kaiser l'a
acceptée? Pas nécessairement. Selon la procédure normale,
le gouvernement pourrait décider de donner une subvention sans que
Kaiser donne suite...
M. Clair: Comme le ministère ne peut pas s'engager avant
d'avoir obtenu l'autorisation du Conseil du trésor, en ce qui nous
concerne, au moment de l'approbation, il s'agit toujours d'une offre de
subvention.
Le Président (M. Fortier): C'est cela.
M. Clair: Je ne pourrais dire si elle a été
acceptée.
Le Président (M. Fortier): D'accord.
M. Clair: Le député de Duplessis en sait
peut-être davantage que moi sur cette question.
M. Perron: Quelle est la date d'approbation du Conseil du
trésor?
M. Clair: Le 14 février. La date d'autorisation, c'est le
14 février.
M. Perron: Une dernière question, M. le ministre. Est-ce
qu'il y a un échéancier imposé à Kaiser se
rapportant à la conclusion de l'étude?
M. Clair: Non, j'ignore cela. On a simplement une date à
compter de laquelle, si aucune décision n'a été prise, le
ministère pourrait demander à devenir propriétaire de
l'étude, mais je n'ai pas de date quant à... (14 h 45)
Le Président (M. Fortier): M. le député de
Duplessis, ce que je veux suggérer, parce que moi-même cela
m'intéresse, c'est que peut-être on pourrait inscrire ici pour le
secrétaire qu'on aimerait savoir si Kaiser a accepté la
subvention, qui sont les ingénieurs-conseils qui ont été
retenus, à
quel moment l'étude devrait être terminée. Je pense
que cela nous donnerait l'information désirée.
M. Clair: D'après les informations dont nous disposions
à ce moment-là, il semblait que les représentants de
Kaiser avaient discuté de la question, en ce qui concerne la firme
d'ingénierie, avec les représentants de la firme SNC.
Le Président (M. Fortier): Si ma mémoire est
fidèle, la date ici, c'est la veille de la date à laquelle le
ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme avait donné sa
conférence à la Chambre de commerce de Montréal et dont
l'annonce avait été contredite le lendemain. Par la suite, il
avait été confirmé qu'il y avait entente.
M. Clair: Les entreprises oublient parfois qu'un gouvernement est
soumis à une commission des engagements financiers et que ces
engagements deviennent publics.
Le Président (M. Fortier): Est-ce qu'il y a d'autres
questions? Nous sommes rendus aux engagements 8, 9, 10, 11. Bell Helicopter,
engagement 12. C'est la décision d'accorder une subvention de 122 000
000 $. Est-ce que le ministre peut nous donner les conditions attachées
à cette subvention?
M. Clair: II y a une entente mais je ne l'ai pas avec moi. Le
seul renseignement important dont je peux disposer immédiatement est que
les subventions seraient versées pour les années
financières 1983-1984 à 1989-1990.
Le Président (M. Fortier): Est-ce qu'on peut demander
copie de l'entente? Est-ce que c'est...
M. Clair: Je pense qu'il serait préférable de poser
la question au ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. Je ne peux
pas prendre l'engagement en son nom quant à la divulgation ou non de
cette entente. Il serait préférable que la demande soit faite
directement au ministère concerné.
Le Président (M. Fortier): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur ce sujet?
Mme Dougherty: Est-ce qu'on a commencé la construction
à Mirabel?
M. Clair: Je ne suis pas allé à Mirabel
récemment, je ne pourrais pas vous le dire.
Le Président (M. Fortier): Je crois qu'on va enregistrer
au journal des Débats qu'on aimerait avoir plus de détails, qu'on
aimerait avoir, si possible...
M. Clair: L'état des travaux.
Le Président (M. Fortier): ...l'état des travaux,
également. Est-ce qu'il y a des questions aux engagements 13, 14,
15?
Est-ce que les engagements financiers du ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme du mois de février ont
été vérifiés?
M. Clair: Vérifié.
Le Président (M. Fortier): Alors, ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, mars 1984.
À l'engagement 36, est-il possible d'avoir le curriculum vitae de
M. Jacques Larue, son statut et... C'est le fournisseur de la prestation; c'est
lui qui fera la prestation de services.
M. Clair: II serait possible de l'obtenir. Je ne l'ai
malheureusement pas avec moi.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que les membres de la
commission ont des questions? J'irais à l'engagement 44 qui devrait
également intéresser mon collègue de droite.
M. Leblanc: II s'agit d'une subvention accordée à
la société Nouveler pour la réalisation du projet d'une
usine dirigée par la société Biosyn, dans le cadre de
l'entente auxiliaire sur les infrastructures industrielles. Est-ce que cette
participation représente 40% du coût global des
infrastructures?
M. Clair: C'est dans le cadre de l'entente auxiliaire sur les
infrastructures industrielles. J'ai comme renseignement que l'accord du
comité directeur de l'entente avait été donné
conformément au CT du mois de mai 1982 approuvant les normes
régissant les promesses et l'octroi de subventions relatives à
ces volets de l'entente auxiliaire. Alors, il y a tout lieu de croire
qu'effectivement cette subvention est versée à raison d'une
contribution fédérale de 60% et québécoise de
40%.
M. Leblanc: C'est donc dire que c'est en supplément de la
contribution de capital-actions de Nouveler dans la société
Biosyn. C'est un volet spécial d'infrastructure industrielle.
M. Clair: Effectivement, il ne s'agit pas d'une souscription de
capital-actions ici mais bel et bien d'une subvention dans le cadre de
l'entente auxiliaire.
M. Leblanc: D'accord. C'est une subvention.
Le Président (M. Fortier): On a eu le
même cas tout à l'heure pour REXFOR. Il s'agissait d'une
subvention. C'est bien cela.
M. Clair: Oui.
Le Président (M. Fortier): Est-ce qu'il y a d'autres
questions?
Mme Dougherty: Sur l'engagement 42.
Le Président (M. Fortier): Ah oui. Engagement 42?
Mme Dougherty: Le marathon de Montréal.
M. Clair: Lequel? Pardon, madame?
Le Président (M. Fortier): Engagement 42.
Mme Dougherty: L'engagement 42, ministère de l'Industrie,
du Commerce et du Tourisme, mois de mars. Est-ce qu'on pourrait avoir une
ventilation de ce montant de 400 000 $?
M. Clair: Vous voulez la ventilation de la dépense
gouvernementale ou de la dépense du marathon international de
Montréal? Il s'agit essentiellement d'une subvention de fonctionnement.
La provenance des fonds est 300 000 $ du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche - c'est vraiment du fonctionnement - et 100 000 $,
requis pour des fins de promotion, qui viennent du ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. Est-ce que cela répond à
votre question?
Mme Dougherty: Oui. Merci. M. Clair: Merci.
Le Président (M. Fortier): J'aurais une question, M. le
président du Conseil du trésor, pour les engagements 61 et 62 qui
concernent SIDBEC. L'engagement 61 est une subvention à SIDBEC couvrant
des intérêts - est-ce que ce sont uniquement les
intérêts ou le capital également - payables sur un emprunt
de 200 000 000 $: "Subvention à SIDBEC afin de couvrir les
intérêts payables sur un emprunt de 200 000 000 $ garanti par le
gouvernement." Est-ce que c'est une subvention pour payer les
intérêts, ceci est-il en lieu du capital-actions que le
gouvernement aurait dû payer?
M. Clair: Le décret autorisait le ministre de l'Industrie,
du Commerce et du Tourisme à verser à SIDBEC une subvention
n'excédant pas 44 000 000 $ afin de couvrir les intérêts
payables par la compagnie sur un emprunt de 200 000 000 $, garanti par le
gouvernement aux termes du décret numéro untel, et le service de
la dette, capital et intérêts payables au cours de 1983-1984 sur
l'emprunt à terme de 200 000 000 $ garanti par le gouvernement. C'est le
texte même du décret qui a été adopté.
Le Président (M. Fortier): Et l'engagement 62?
M. Clair: L'engagement 62, c'est pour compenser les pertes
liquides encourues par la compagnie dans ses opérations minières
au cours de l'exercice 1983.
Le Président (M. Fortier): Vu l'importance de ces pertes
minières, vu le fait que le gouvernement étudie ce dossier depuis
deux ans, est-ce que le ministre peut nous dire quand le gouvernement annoncera
sa politique quant à la réorganisation de SIDBEC-Normines?
M. Clair: Je ne pourrais vous le préciser puisque le
Conseil du trésor n'a pas été saisi récemment d'une
proposition en ce qui concerne ce dossier. Il est toujours à
l'étude présentement au ministère des Finances, au
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, de même
qu'au Comité ministériel permanent du développement
économique. Je pense qu'il faudrait davantage adresser la question
à ces collègues.
Le Président (M. Fortier): M. le secrétaire,
j'aimerais formuler une demande qui serait adressée au ministère
de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme pour qu'il nous dise quel sera le
niveau appréhendé des pertes minières en 1984, eu
égard au fait qu'en 1983 c'était 54 000 000 $, et quand une
décision gouvernementale sera prise ou qu'une réorganisation des
opérations de SIDBEC-Normines sera faite pour minimiser les pertes de la
compagnie.
Y a-t-il des questions sur les autres engagements financiers du
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme?
M. Leblanc: J'aurais une question sur l'engagement 65 au sujet de
la firme Alex Couture Inc., de Charny, où le montant de l'engagement
financier est de 1 007 000 $. Dans la description de l'engagement, il est
mentionné "achat de machinerie" et "agrandissement de sa bâtisse
de Charny". L'entreprise, c'est un fondoir de gras. Je sais que
récemment cette compagnie s'est engagée dans un programme de
dépollution, d'assainissement de l'air alentour de son usine. Est-ce que
cette décision fait partie de l'engagement financier ou du projet
complet?
M. Clair: II s'agit d'un investissement
de l'ordre de 6 500 000 $. Effectivement, il y a dans la description du
projet de l'entreprise un montant de 600 000 $ qui est prévu pour un
système de purification de l'air.
Le Président (M. Fortier): Y a-t-il d'autres questions?
Sinon, je vais conclure que les engagements financiers de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme pour les mois de février et mars 1984 sont
vérifiés. J'en conclus que les engagements financiers pour les
mois de février et mars des ministères de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme, du Commerce extérieur, du Travail, de
l'Énergie et des Ressources et de la Science et de la Technologie ont
été vérifiés. J'ajourne les travaux sine die.
(Fin de la séance à 14 h 58)