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(Dix heures dix-sept minutes)
Le Président (M. Fortier): À l'ordre, s'il vous
plaît! II y a consentement, de part et d'autre, pour commencer les
travaux en l'absence de quorum. Comme la commission a été
convoquée hier, à 22 heures, je crois que certains de nos
collègues n'en ont pas été avisés et je sais qu'on
fait des appels téléphoniques présentement. Donc, si vous
êtes consentants, nous allons procéder dans l'espérance que
les autres membres de la commission se joindront à nous dans quelques
minutes.
Je déclare la séance ouverte et je rappelle le mandat de
la commission permanente de l'économie et du travail qui est
d'étudier le projet de loi 62, Loi sur la Société de la
Maison des sciences et des techniques, article par article.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des substitutions de
membres?
Le Secrétaire: M. le Président, il n'y a aucun
remplacement. Je veux seulement signaler que M. Paquette est membre, puisque
c'est lui qui a proposé le projet de loi à l'Assemblée
nationale.
Le Président (M. Fortier): Comme il y a eu débat de
principe à l'Assemblée nationale, je ne crois pas que des
déclarations soient nécessaires, mais, si l'un ou l'autre des
députés avait des questions préalables, ce serait le
moment de les entendre. Sinon, on pourrait procéder et, aux articles
pertinents, faire les représentations qui s'imposent. Cela va?
J'appelle donc l'article 1.
Institution et organisation
M. de Bellefeuille: M. le Président...
Le Président (M. Fortier): Oui, M. le
député.
M. de Bellefeuille: Je note que l'article 34 a le même
objet que l'article 1, puisqu'il traite du nom de la Maison des sciences et des
techniques ou de la dénomination de cette maison. Est-ce que le ministre
peut nous expliquer pourquoi il a prévu ce qui suit, à l'article
34? Je cite le texte du premier alinéa de l'article 34: "La
société peut, avec l'approbation du gouvernement, donner une
autre dénomination à la Maison des sciences et des
techniques."
M. Paquette: M. le Président, voulez-vous que je
réponde à cette question tout de suite?
Le Président (M. Fortier): Je crois qu'on peut
sûrement le faire.
M. Paquette: On peut y aller tout de suite. C'est une question
qu'on a longuement débattue, malgré les apparences, parce que
c'est toujours très important la dénomination d'une telle maison
qui devra faire une publicité internationale. Donc, on a avantage
à trouver le nom le plus intéressant possible, celui qui colle le
mieux aux activités de la maison et celui qui tient compte aussi de son
architecture.
En ce sens, on n'était pas entièrement satisfait de la
dénomination la Maison des sciences et des techniques. Cependant, on
s'est dit ceci: Plutôt que d'essayer d'inventer, autour d'une table de
ministres, de fonctionnaires ou de députés, une nouvelle
dénomination, il serait peut-être bon qu'il y ait un concours.
Mais ce concours, on peut difficilement l'enclencher avant d'avoir fait le
concours d'architecture parce que vous allez comprendre que, si on retient une
disposition pavillonnaire par rapport à un seul édifice, cela
peut avoir une influence sur la dénomination. Si c'est un ensemble
pavillonnaire, on peut utiliser un nom comme Cité de l'avenir, ou
Cité scientifique, ou je ne sais quoi, alors que si c'est un seul
édifice cela change évidemment le nom.
Donc, on n'est pas en mesure et je ne prétends pas non plus qu'on
va nécessairement changer le terme qui est là. Jusqu'à
nouvel ordre, cela s'appellera la Maison des sciences et des techniques, mais
nous voudrions garder cette possibilité de lancer un concours pour son
appellation de sorte que la société puisse, avec l'approbation du
gouvernement, lui donner une autre dénomination.
Le Président (M. Fortier): M. le ministre, j'imagine qu'il
y a une autre raison. Le site pourrait avoir une influence. On pourrait dire:
la Maison des sciences du Vieux-Port ou la Maison des sciences de Terre des
Hommes.
M. Paquette: Comme le site est déjà choisi, ce
n'est pas ce qui nous a causé des
problèmes.
Le Président (M. Fortier): Alors, est-ce qu'on peut
procéder?
Mme Dougherty: Est-ce nécessaire de dire que, si on
choisit un autre nom pour la maison, automatiquement, la société
aura un autre nom? Ce n'était pas clair...
M. Paquette: Pas nécessairement.
Mme Dougherty: On aura une société de la Maison des
sciences et des techniques qui gère quelque chose.
M. Paquette: Qui gère quelque chose, oui. On ne voit pas
d'inconvénient à cela. Par exemple, la Société des
loteries et courses du Québec est connue sous le vocable
Loto-Québec et Radio-Québec s'appelle officiellement la
Société de radiotélévision du Québec,
quelque chose comme cela.
Une voix: L'office.
M. Paquette: L'office de radio et de télévision du
Québec. Mais l'office gère Radio-Québec. Je pense qu'il y
a moyen de trouver un nom plus expressif que Maison des sciences et des
techniques, sans nécessairement changer le nom de la
société qui gère les installations.
Mme Dougherty: Autrement dit, il faudra un changement de la
loi.
M. Paquette: Oui, c'est cela.
Mme Dougherty: C'est simplement pour éviter cela?
M. Paquette: Oui, oui, cela éviterait de faire un
amendement à la loi.
Le Président (M. Fortier): L'article 1 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. À
l'article 2, on dit: "La société est une corporation." J'ai
demandé le projet de loi 63, qui parle d'une autre
société, car il me semble qu'on disait: La société
est une société d'État. Quel est la nuance juridique de
dire que c'est une corporation plutôt qu'une société
d'État?
M. de Bellefeuille: M. le Président, l'article du projet
de loi 63 dit: "La Société de développement des
coopératives est une corporation."
Une voix: Cela dit la même chose.
M. de Bellefeuille: Cela dit la même chose.
Le Président (M. Fortier): Très bien. M. le
ministre.
M. Paquette: D'ailleurs, quand on a adopté en
décembre la Loi sur l'Agence québécoise de valorisation
industrielle de la recherche, vous vous souviendrez qu'on avait exactement la
même formulation. Cela semble être standard. Les articles 2 et 3
étant liés, une corporation est un mandataire du gouvernement, ce
qui revient à dire que c'est une société publique.
Le Président (M. Fortier): L'article 2 est-il
adopté?
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Article 3: "La
société est mandataire du gouvernement. Cela a des pouvoirs
beaucoup plus poussés que ce que vous venez de dire, M. le ministre,
mais quand même...
M. Paquette: Oui, oui, effectivement. C'est
particulièrement ce que je viens de dire mais, évidemment, autre
chose.
Le Président (M. Fortier): Est-ce qu'il y a des
questions?
Mme Dougherty: Pas de problème.
Le Président (M. Fortier): Adopté. L'article 3 est
adopté.
Article 4. Est-ce qu'il y a des questions? Adopté?
Mme Dougherty: C'est le gouvernement qui doit choisit
l'endroit?
M. Paquette: Oui, oui, c'est cela.
Le Président (M. Fortier): Oui. L'article 4...
M. Paquette: Après toutes les consultations qu'on a
faites, évidemment.
Le Président (M. Fortier): Je pense qu'on peut poser la
question maintenant, M. le ministre. Quels seront les pouvoirs du conseil
d'administration? Ce que l'article 4 dit - corrigez-moi si je fais erreur -
c'est que le conseil d'administration n'aura pas le pouvoir de
déterminer le site.
M. Paquette: Exactement. C'est très clair. C'est un
endroit déterminé par le gouvernement.
Le Président (M. Fortier): Adopté, Mme la
députée de Jacques-Cartier?
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Fortier): L'article 5. C'est la
composition du conseil: 12 membres. Dans les nominations qui seront faites, il
y aura consultation, bien sûr?
M. Paquette: Cela va de soi, dès que ce projet de loi sera
adopté. En fait, si la commission n'avait pas d'objection, nous
enverrions tout de suite les lettres; s'il y avait un problème en
troisième lecture, on en aviserait les gens parce que cela demande un
certain temps avant de nommer les membres de la société. On a
l'intention de faire une vaste consultation de tous les milieux
concernés et de leur demander de nous suggérer des
représentants pour siéger au conseil d'administration de la
maison.
Mme Dougherty: Je me demande pourquoi il n'y a pas un nombre
minimal de membres. Il me semble que c'est important, afin d'assurer une
représentativité assez large, d'avoir un minimum de six, dont au
moins une personne des universités, par exemple, une de l'industrie, une
autre de l'enseignement élémentaire ou secondaire
peut-être. Je suggère qu'on ait un minimum de six ou huit, parce
qu'on a toujours un problème de quorum aussi.
M. Paquette: M. le Président, je n'ai pas d'objection
à cela; mon intention est d'en nommer douze. Effectivement, pour
l'avenir, cela pourrait être important...
Mme Dougherty: Oui, mais pour l'avenir il y a des...
M. Paquette: ...qu'on précise un minimum. Je n'ai
absolument aucune objection à cela.
Le Président (M. Fortier): Je dois admettre que,
normalement, dans tous les conseils d'administration des sociétés
privées, on ne prévoit pas de minimum comme tel. Je comprends la
crainte de la députée de Jacques-Cartier. Est-ce que vous en
faites un amendement, madame?
Mme Dougherty: Oui, je suggère qu'il se compose d'au plus
douze personnes...
M. Paquette: II faudrait mettre "d'au moins huit membres et d'au
plus..." Il faudrait peut-être qu'on formule cela. Voulez-vous nous faire
une formulation?
Mme Dougherty: Le quorum est de combien?
Le Président (M. Fortier): La moitié de cela.
M. Paquette: La moitié de tout cela.
Mme Dougherty: La moitié plus un. Si vous avez huit, le
quorum devient...
M. Paquette: Cinq.
Le Président (M. Fortier): C'est huit ou neuf que vous
voulez?
Mme Dougherty: Neuf. Le quorum est... M. Paquette: C'est
aussi cinq.
M. de Bellefeuille: Pas si c'est la moitié de tout
cela.
M. Paquette: On l'arrondit de quelle façon?
Le Président (M. Fortier): Je crois qu'on m'a dit qu'il y
avait eu des débats juridiques très féroces
là-dessus.
M. Paquette: Écoutez, notre conseiller juridique est
arrivé. Si vous me le permettez, on va suspendre l'article.
Le Président (M. Fortier): C'est cela.
M. Paquette: On va faire une formulation et on va vous la
soumettre à la fin de nos travaux.
Le Président (M. Fortier): Parfait. L'article 5...
M. de Bellefeuille: M. le Président, à l'article
12, le quorum aux séances du conseil d'administration est d'au moins la
moitié des membres, dont le président ou le
vice-président. Ce n'est pas la moitié plus un; c'est d'au moins
la moitié.
M. Paquette: Si c'est huit, c'est quatre. Si c'est neuf, c'est
cinq.
Le Président (M. Fortier): On suspend l'étude de
l'article 5 pour passer à l'article 6. L'article 6 est-il
adopté?
Mme Dougherty: Article 6.
M. Paquette: On nomme un vice-président.
Mme Dougherty: Oui, adopté.
Le Président (M. Fortier): Qui nomme le président,
M. le ministre?
M. Paquette: Cela vient un peu plus loin, on va y arriver
bientôt.
Le Président (M. Fortier): On va y arriver.
M. Paquette: Oui.
Le Président (M. Fortier): L'article 6 est adopté.
L'article 7? Je crois que c'est standard. Adopté, Mme la
députée de Jacques-Cartier?
Mme Dougherty: Oui, je lis. Oui, adopté.
Le Président (M. Fortier): L'article 7 est adopté.
Article 8?
Mme Dougherty: C'est la corporation qui va déterminer les
règles du jeu pour les absences et des...
M. Paquette: Oui, cela fait partie de son règlement de
régie interne.
Le Président (M. Fortier): Quoique les vacances soient
remplies par le gouvernement.
M. Paquette: Évidemment. Selon le mode de nomination
prévu à l'article 5.
Le Président (M. Fortier): C'est cela. Est-ce que cet
article est adopté?
Mme Dougherty: Oui.
Le Président (M. Fortier): L'article 8 est adopté.
J'appelle l'article 9.
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Excusez, j'aurais une question.
Il s'agit du président du conseil d'administration. (10 h 30)
M. Paquette: Oui. On a un président et un directeur
général. D'après l'économie du projet de loi, on a
préféré distinguer les deux postes. Le président
sera quelqu'un de prestigieux, mais qui fait ce travail à temps partiel.
Le directeur général sera le chevalier...
Le Président (M. Fortier): Dans l'article, on dit: "Le
président préside les séances du conseil d'administration,
voit à son fonctionnement." C'est le fonctionnement du conseil
d'administration et non pas le fonctionnement de la corporation.
M. Paquette: Cela va de soi. C'est très clair, c'est le
fonctionnement du conseil d'administration.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que cet article est
adopté?
M. Paquette: Bien sûr, il est nommé par le
gouvernement comme les autres membres, on l'a dit auparavant.
Le Président (M. Fortier): Donc, l'article 9 est
adopté.
L'article 10. Dans cet article, avez-vous l'intention, M. le ministre,
de nommer un fonctionnaire parmi les membres? Cela peut se faire, j'imagine;
rien n'empêcherait la nomination d'un fonctionnaire.
Normalement, quelle est la règle dans une société
d'État? Si un fonctionnaire est nommé, a-t-il droit à une
allocation de présence?
M. Paquette: Non. Habituellement, il s'agit de fonctionnaires qui
ont une allocation de présence ou des frais de déplacement
prévus dans leurs propres conditions de travail. Non, sûrement
pas.
Le Président (M. Fortier): À moins qu'il n'y ait un
règlement interne du gouvernement à cet effet, l'article 10
dirait le contraire.
M. Paquette: C'est la pratique. Est-ce qu'il y a quelque chose
dans les règles de fonctionnement?
Mme Dougherty: Est-ce que nous sommes encore sur le...
M. Paquette: La pratique courante, évidemment, est la
suivante. J'ai eu l'occasion de le vérifier encore récemment,
lorsqu'on a nommé le conseil d'administration du centre CAO-FAO. Il y
avait un fonctionnaire du MICT et un fonctionnaire du Centre de recherche
industrielle du Québec. Au moment du décret adopté par le
Conseil des ministres, il a été stipulé que ces personnes
n'avaient pas droit à une allocation.
Le Président (M. Fortier): Je n'en fais pas un gros
problème, M. le ministre. Je serais tout de même
intéressé à faire vérifier s'il y a eu une
directive du Conseil du trésor à cet effet, à titre
général, pour toutes les sociétés du même
genre.
M. Paquette: Certainement.
M. de Bellefeuille: M. le Président, vous parlez de
l'allocation de présence.
Le Président (M. Fortier): C'est cela.
M. Paquette: ...dans le cas où on nommerait un
fonctionnaire membre du conseil d'administration.
Le Président (M. Fortier): Je crois que...
M. de Bellefeuille: Vous ne soulevez pas la question du
remboursement des frais engagés dans l'exercice de cette fonction?
Le Président (M. Fortier): Selon les propos du ministre,
cela se rapproche de ce qui se fait dans le secteur privé. Dans ces
cas-là, lorsqu'une compagnie désigne quelqu'un appartenant
à une filiale, c'est la maison mère qui paie les dépenses.
Je crois que c'est la même chose pour le gouvernement. Je crois que cela
devrait être la règle.
M. Paquette: C'est la règle.
Le Président (M. Fortier): Si c'est la règle, j'en
suis fort aise.
M. Paquette: C'est la règle en pratique. Ce qui est en
suspens, c'est à savoir si cette règle est écrite ou si
elle est appliquée à la pièce. C'est l'information qu'on
va essayer d'obtenir pour vous.
Mme Dougherty: J'aurais une autre question concernant la
rémunération. Est-ce que vous envisagez que le président
soit rémunéré, qu'il bénéficie de frais de
présence différents en rapport avec sa responsabilité
différente?
M. Paquette: Possiblement, si sa fonction l'amène à
y consacrer une plus grande part de son temps que les autres membres du conseil
d'administration, comme c'est probable.
Mme Dougherty: Et plus de responsabilités.
M. Paquette: Plus de responsabilités, en tant que
président du conseil d'administration.
Mme Dougherty: Oui.
M. Paquette: Cependant, ce n'est pas un salaire.
Le Président (M. Fortier): Je ne sais pas, M. le
ministre...
Mme Dougherty: Non, non, "no honorary on..."
Le Président (M. Fortier): Je ne sais pas, M. le ministre,
si c'est un objectif qu'on devrait encourager. Je pense à certaines
personnes dont il faudrait vérifier la rémunération. Je
pense au président du conseil du Musée des beaux-arts, M. Bernard
Lamarre. Je n'ai jamais vérifié quels étaient ses
émoluments. Je pensais que des personnes très haut placées
n'auraient pas besoin, d'ailleurs, de ce genre de rémunération
pour boucler leur budget. C'est le genre de personnes, à mon avis, qu'il
faut aller chercher pour diriger ce genre de société
d'État. C'est le genre de personnes qui, elles, ne demandent pas de
rémunération additionnelle. J'ose espérer que c'est la
règle. Comme vous le dites, rien n'empêche le gouvernement de
décider que la personne qui y consacrerait un peu plus de temps ait une
rémunération additionnelle.
Mme Dougherty: En proportion.
Le Président (M. Fortier): Je pensais...
M. Paquette: Non, il ne s'agit pas de rémunération
additionnelle. Je dis simplement...
Le Président (M. Fortier): ...à des
honoraires...
M. Paquette: ...qu'il s'agit d'une allocation de présence
ou de remboursement des frais engagés.
Le Président (M. Fortier): Cela revient au même.
M. Paquette: Cela peut être très différent
suivant la situation des personnes aussi.
Le Président (M. Fortier): Oui.
M. Paquette: La règle générale, c'est qu'un
président de conseil d'administration est là à titre
bénévole et on rembourse les frais encourus, s'il n'y a pas
d'autre mode de compensation. C'est le principe appliqué.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que l'article 10
tel...
Mme Dougherty: Par exemple, à l'AQVIR, est-ce que le
président reçoit un montant différent?
M. Paquette: C'est différent parce qu'on a un
président-directeur général.
Mme Dougherty: Oui, mais à la fondation?
M. Paquette: Ce sont des employés et des organismes.
Mme Dougherty: D'accord.
Le Président (M. Fortier): Les gens qui sont soit
président ou directeur général - ce n'est peut-être
pas pertinent à l'article 10 et je m'en excuse - ne sont pas
considérés comme faisant partie de la fonction publique. Est-ce
que le directeur général de l'AQVIR ou celui qui était
à l'IREQ avant...
M. Paquette: M. Lionel Boulet, qui est président de la
fondation.
Le Président (M. Fortier): Oui. Il a accepté
d'être membre du conseil d'administration d'une société
privée. Cela m'a surpris, de prime abord, mais j'imagine que...
M. Paquette: II m'a demandé l'autorisation au
préalable.
Le Président (M. Fortier): Mais je croyais que
c'était un poste tellement intégré au ministère
que, même si c'était un peu détaché par le fait que
c'est une corporation séparée...
M. Paquette: C'est une corporation autonome.
Le Président (M. Fortier): Mais je croyais quand
même que c'était paragouvernemental et cela me surprend dans ce
cas-là. Je me demandais si c'était pour éviter des
conflits parce que...
M. Paquette: Oui, mais...
Le Président (M. Fortier): M. Lionel Boulet a
accepté d'être membre du conseil d'administration d'une
société de génie-conseil et, en principe, on pourrait
penser que cette même société pourrait
éventuellement faire appel à la société dont il est
le président.
M. Paquette: Non, c'est impossible.
Le Président (M. Fortier): Je verrais difficilement un
directeur général devenir membre du conseil d'administration
d'une société qui ferait affaires éventuellement avec la
Maison des sciences et des techniques pour l'octroi de contrats de
construction. Mais là, on touche aux pouvoirs; je ne sais pas si c'est
la société qui va donner les contrats de construction.
M. Paquette: M. le Président, deux choses.
Premièrement, pour ce qui concerne la fondation, il n'y a pas de conflit
d'intérêts possible en ce sens que c'est une fondation qui doit
trouver de nouveaux moyens d'alimenter trois fonds sectoriels. Elle doit
distribuer tout son argent, soit au fonds FCAR, soit au Fonds de la recherche
en santé du Québec ou au Fonds de recherche en agriculture, en
pêcheries et en alimentation, de par la loi 19. Donc, c'est très
clair. Le seul conflit d'intérêts que je voyais, c'est le suivant:
M. Boulet m'a demandé s'il pouvait être membre du conseil
d'administration d'une autre fondation. Là, je lui ai dit non mais, pour
les autres activités, évidemment, il n'y a pas de
problème. Je pense que cela dépend de la nature de
l'organisme.
Ici, il y a toujours un article concernant les conflits
d'intérêts d'un membre de conseil d'administration lorsque les
affaires pouvant concerner d'autres activités dans lesquelles il est
engagé se présentent à l'étude au conseil
d'administration dont il est membre, mais je pense que cela vient un peu plus
loin.
M. de Bellefeuille: C'est l'article suivant.
M. Paquette: On a prévu un article là-dessus,
l'article 11.
Le Président (M. Fortier): On en était à
l'article 10. L'article 10, tel que libellé, est-il adopté?
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. Article 11?
M. de Bellefeuille: M. le Président, au sujet de l'article
11, pour reprendre le fil de ce que vous et le ministre venez de dire, je ne
sais pas si je fends les cheveux en quatre mais, à la deuxième
ligne, je me demande si l'on ne devrait pas plutôt lire: "un
intérêt direct ou indirect dans une entreprise qui peut mettre en
conflit son intérêt personnel et celui de la
société", plutôt que "qui met". Autrement,
hypothétiquement, une personne pourrait se débattre en disant:
J'occupe ces deux fonctions mais, actuellement, il n'y a pas de conflit.
M. Paquette: C'est une excellente suggestion.
Le Président (M. Fortier): Alors, quel est l'amendement?
Pourriez-vous reprendre?
M. de Bellefeuille: À la place de "met" on dirait "peut
mettre".
M. Paquette: Excellente idée.
M. de Bellefeuille: À la deuxième ligne.
Mme Dougherty: Qui va juger? Le conseil d'administration?
M. Paquette: Évidemment, cet article est dissuasif; le
président est puni de la peine capitale en ce sens qu'on dit: "sous
peine de déchéance de sa charge". Je pense que c'est le mieux
qu'on puisse faire ici. Mais l'amendement du député de
Deux-Montagnes a pour effet d'étendre plutôt que de restreindre
les cas où on se pose la question: Y a-t-il possiblement conflit
d'intérêts? Je pense que cela resserre le
dispositif plutôt que de l'élargir.
Le Président (M. Fortier): Par ailleurs, je suis
très satisfait du deuxième paragraphe. Si vous allez chercher des
gens, il n'y a rien de mal à aller chercher des ingénieurs. Par
définition, ces ingénieurs oeuvrent dans des
sociétés qui sont dans le domaine des sciences et de la
technologie. Donc, il peut arriver qu'il y ait un conflit, mais s'ils le disent
au moment où ils le deviennent...
M. Paquette: II faut qu'ils le révèlent par
écrit...
Le Président (M. Fortier): C'est cela.
M. Paquette: ...et s'abstiennent de participer à toute
délibération.
Le Président (M. Fortier): II n'y a aucune
difficulté là. Alors, est-ce qu'on s'entend pour modifier le
texte sans en faire un amendement ou si on ajoute un amendement en ce sens que
le mot "met" serait changé pour "peut mettre"?
M. Paquette: Très bien.
Le Président (M. Fortier): L'amendement est-il
adopté?
M. Paquette: Adopté. Mme Dougherty: Oui.
Le Président (M. Fortier): Adopté. L'article 11 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Paquette: Adopté. Mme Dougherty:
Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. L'article
12.
M. Paquette: Alors, le quorum est d'au moins la moitié des
membres. Je pense que cela clarifie notre problème d'arrondissement des
chiffres, au cas où le nombre de membres serait impair.
Mme Dougherty: Pourquoi dit-on: "dont le président ou le
vice-président"?
M. Paquette: Le président ou le vice-président.
Mme Dougherty: Donc, il faut que l'un ou l'autre soit
présent.
M. Paquette: Oui, il faut que l'un ou l'autre soit
présent. Évidemment, si le président est absent, il est
prévu que c'est le vice-président qui le remplace. À ce
moment-là celui-ci fait office de président et on le traite sur
le même pied que le président.
Mme Dougherty: Très bien.
Le Président (M. Fortier): Adopté?
Mme Dougherty: Oui.
Le Président (M. Fortier): Adopté. Article 13.
C'est tout simplement qu'une décision du conseil d'administration
signée par tous les membres a la même valeur que si elle avait
été prise à un réunion du conseil, ce qui est tout
à fait normal.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Fortier): Adopté?
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. Article 14?
C'est là où l'on nomme un directeur général.
M. Paquette: C'est là où l'on nomme un directeur
général. Alors, c'est le gouvernement qui nomme, mais sur
recommandation de la société.
Le Président (M. Fortier): Adopté? Mme
Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. Est-ce... Non,
c'est l'article suivant, oui.
Mme Dougherty: Pourrais-je vous demander si le mandat du
directeur général est renouvelable? Doit-on le dire? Il n'y a pas
de limite. Il peut y rester pour dix ans ou douze ans. Je me demande si c'est
important. Il n'y a pas de limite, n'est-ce pas? En général, on
nomme quelqu'un pour une période spécifique, renouvelable
peut-être. Cinq ans.
Le Président (M. Fortier): Je crois qu'on dit ici que les
conditions de travail sont établies par un contrat.
M. Paquette: Évidemment, dans le contrat...
Le Président (M. Fortier): De toute évidence, le
contrat va définir...
M. Paquette: Va définir une durée.
Le Président (M. Fortier): C'est assez rare. Je n'ai
jamais vu un contrat qui soit illimité.
M. Paquette: J'attire votre attention à l'article 33,
où il est dit: "Le gouvernement
peut, après consultation de la société,
déterminer: 1° les critères servant à établir
la rémunération, les avantages sociaux et les autres conditions
de travail du directeur général de la société."
Donc, il y a également un élément de contrôle du
gouvernement qui peut concerner la durée du contrat en plus,
évidemment, du contrat qui doit être signé avec la
société elle-même. Il y a toutes les possibilités
d'établir la durée du contrat. C'est évident qu'on ne fait
jamais de contrat à vie, mais cela peut dépendre beaucoup de la
situation des personnes. Je pense qu'il n'est peut-être pas mauvais de
garder cette souplesse. Cela peut dépendre de la situation des
personnes, si on veut quelqu'un de qualité.
Je vous signale que le directeur général est la cheville
ouvrière du projet et on a besoin de quelqu'un qui aura à la fois
des talents d'administrateur, d'éducateur, puisqu'il s'agit d'une maison
d'éducation populaire, et également d'animateur. C'est assez
exigeant comme poste et, dans toutes les maisons scientifiques qu'on a
visitées, le directeur général est quelqu'un de haut
calibre. Cela peut donc être différent selon les personnes. Dans
certains cas, la durée pourrait être moins longue; dans d'autres
cas, il faudrait peut-être donner davantage de garanties. Cela fait
partie de la négociation que la société aura à
faire avec les candidats, mais le gouvernement peut, par l'article 33,
déterminer les critères après consultation de la
société. Il peut également intervenir si, à un
moment donné, un excès semblait se présenter. (10 h
45)
Le Président (M. Fortier): De toute évidence, les
caractéristiques ou l'habileté du directeur général
pour les premières années vont être différentes de
celles qui seront requises dans cinq ans d'ici.
M. Paquette: Absolument, parce qu'il y a toute la phase de mise
en route.
Le Président (M. Fortier): J'oserais espérer que le
gouvernement et le conseil d'administration auront l'habileté de trouver
une personne capable de faire démarrer à partir de zéro.
Très souvent, ce genre de personne n'est pas de celles qui aiment
s'occuper de l'administration routinière d'une entreprise. Par ailleurs,
cela ne demande pas les mêmes qualités non plus.
M. Paquette: D'autre part, dans le contrat, évidemment, il
y aura des clauses de renouvellement et de non-renouvellement de contrat. Il y
aura des mécanismes prévus pour mettre fin, de part et d'autre,
au contrat. Je pense qu'il faut garder de la souplesse ici.
Le Président (M. Fortier): Je crois que oui.
M. Paquette: Je comprends votre surprise, cela m'a surpris un
peu. En y repensant, je pense qu'on doit garder de la souplesse ici.
Mme Dougherty: J'ai une autre question.
Le Président (M. Fortier): L'article 15?
Mme Dougherty: L'article 14. Qui sera responsable du coucours
visant à combler ce poste?
M. Paquette: C'est la société.
Mme Dougherty: La société ou le gouvernement?
M. Paquette: La société.
Mme Dougherty: C'est la société. La
société, compte tenu des résultats, va suggérer
telle ou telle personne.
M. Paquette: Telle ou telle personne que le gouvernement pourra
choisir de nommer ou de ne pas nommer. C'est un point de contrôle qu'on
se garde, parce qu'on veut être sûr qu'il y ait prospection
efficace. Il ne s'agit pas que la société nomme quelqu'un comme
cela. Il va falloir faire la recherche avec beaucoup de soin.
Mme Dougherty: Très bien.
Le Président (M. Fortier): Cela va. L'article 14 est
adopté. Nous passons à l'article 15 qui dit que le directeur
général est responsable de la gestion de la
société. Il exerce ses fonctions à plein temps et peut
cumuler la fonction de secrétaire. Autrement dit, il est le chef de
l'exécutif.
M. Paquette: Oui.
Le Président (M. Fortier): Est-ce qu'il est adopté,
Mme la députée?
Mme Dougherty: Oui. Bonjour. M. le Président, est-ce qu'on
a désigné les substituts des membres?
Le Président (M. Fortier): Normalement, cela doit se faire
au début de la séance. S'il y a consentement, vous proposez que
M. Blank, député de Saint-Louis, remplace...
M. Paquette: On va y penser.
Mme Dougherty: Très bien, on remplace M. Cusano.
Le Président (M. Fortier): M. Cusano,
député de Viau.
M. Dussault: Consentement.
M. de Bellefeuille: Je pense qu'on fait un bon coup.
M. Paquette: Je ne suis pas sûr.
Le Président (M. Fortier): Je crois que...
M. Blank: Le Vieux-Port est dans mon comté.
Le Président (M. Fortier): Le Vieux-Port est dans le
comté du député et je crois qu'il y porte un
intérêt particulier.
M. Paquette: On vient de décider que le site était
déterminé par le gouvernement, M. le député,
malheureusement.
Le Président (M. Fortier): L'article 15 est adopté.
L'article 16?
M. de Bellefeuille: M. le Président, l'article 16 nous dit
que le secrétaire et les autres membres du personnel de la
société sont nommés et rémunérés
selon les normes, les barèmes et le plan d'effectifs établis par
règlement de la société et que ce règlement peut,
en outre, déterminer les avantages sociaux et autres conditions de
travail, et les assujettir au deuxième alinéa de l'article
11.
Le deuxième alinéa de l'article 11, M. le
Président, dit que tout autre membre du conseil d'administration ayant
un intérêt dans une entreprise doit, sous peine de
déchéance de sa charge, le révéler par écrit
au président et s'abstenir de participer à toute
délibération et à toute décision concernant cette
entreprise.
Je ne vois pas très bien, M. le Président, comment les
avantages sociaux et les conditions de travail du secrétaire et des
autres membres du personnel de la société peuvent être
assujettis à ce deuxième alinéa de l'article 11. Est-ce
que le ministre pourrait m'expliquer cela?
Le Président (M. Fortier): M. le ministre.
M. Paquette: M. le Président, à première
vue, je ne vois pas moi non plus de relation entre les deux. C'est
peut-être une formulation un peu brève ici. Qu'est-ce que vous en
pensez? Il me semble qu'il n'y a pas de relation entre les deux. Vous avez
raison.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que je pourrais
suggérer qu'il pourrait y en avoir une si le conseil d'administration
décidait d'emprunter du personnel d'une autre société pour
des fins bien spécifiques?
M. Paquette: M. le Président, je pense que l'oeil
aiguisé du député de Deux-Montagnes s'exerce encore une
fois. Il y a une faille dans la rédaction de ce paragraphe.
M. de Bellefeuille: Donc, on le suspend?
M. Paquette: On va le suspendre et, si vous êtes d'accord,
si vous voulez écouter, on pourrait s'orienter vers la rédaction
d'un autre alinéa, c'est-à-dire scinder l'alinéa en deux:
1°, les avantages sociaux et les conditions de travail; 2 ,
l'assujettissement au deuxième paragraphe, et j'aurais tendance à
dire, non pas "peut", mais "doit" les assujettir, parce que le deuxième
alinéa de l'article 11, c'est la question de conflit
d'intérêts. On ne veut pas que les employés soient en
conflit d'intérêts, pas plus que les membres du conseil
d'administration.
M. de Bellefeuille: Merci, M. le ministre. À
présent, j'ai une autre question de portée plus
générale à propos de l'article 16. Il me semble qu'il y a
plusieurs de nos lois instituant des sociétés d'État ou
des régies d'État qui prévoient que les employés de
ces régies et sociétés sont des fonctionnaires, jouissent
des mêmes conditions et avantages que les fonctionnaires, sont
considérés en vertu de la loi comme des fonctionnaires. Or, ce
n'est pas cela qu'on dit ici. On parle de normes, barèmes et plans
d'effectif établis par règlement de la société.
Donc, cela ne procède pas de la même politique.
D'autre part, il y a aussi l'article 35 qui, si je le comprends bien,
dit que le secrétaire et les autres membres du personnel de la
société sont couverts par le régime de retraite des
employés du gouvernement et des organismes publics et qu'ils sont
également couverts - oui, c'est cela, les paragraphe 1 et 7, c'est la
même chose - au point de vue du régime de retraite. Je me demande,
M. le Président, si on peut avoir une politique selon laquelle les
employés en question ne sont pas des fonctionnaires, mais ont le
même régime de retraite que les fonctionnaires. En d'autres mots,
j'aimerais bien que le ministre nous dise s'il y a une nouvelle politique du
gouvernement par rapport à cette société par comparaison
à d'autres sociétés. Sinon, qu'il nous explique comment
des employés qui ne sont pas fonctionnaires peuvent être inclus
dans le régime de retraite des fonctionnaires.
M. Paquette: M. le Président, ce n'est pas un
précédent. Tout récemment, dans le cas de la loi sur
l'agence, dans le cas de la loi 19, dans le cas de la fondation, par exemple,
dans le cas du conseil, je pense aussi, c'est la règle
générale pour les sociétés publiques de les
intégrer au régime
de retraite des employés tout en laissant, par ailleurs, une
certaine flexibilité à ces diverses sociétés
d'État mandataires du gouvernement d'établir un régime de
travail possiblement distinct, différent de celui qui a cours dans la
fonction publique. Autrement dit, les employés ne sont pas soumis
à la Loi sur la fonction publique, mais c'est avantageux pour eux
d'être inclus dans le régime de retraite.
M. de Bellefeuille: Actuellement, c'est la politique du
gouvernement.
M. Paquette: C'est la règle.
M. de Bellefeuille: Cela répond à la question.
Le Président (M. Fortier): Alors, on suspend
l'étude de l'article 16 pour attendre un amendement qui viendra plus
tard.
M. Paquette: M. le Président, avant de passer à la
section H, j'ai l'amendement à l'article 5, si vous êtes
d'accord...
Le Président (M. Fortier): On peut revenir à
l'article 5, M. le ministre.
M. Paquette: ...on pourrait peut-être le régler tout
de suite. C'est très simple, cela se formulerait comme ceci: "La
société est administrée par un conseil d'administration
composé d'au moins huit membres et d'au plus douze membres."
Le Président (M. Fortier): Je crois qu'à la suite
de la discussion, nous sommes d'accord avec l'amendement. L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 5 tel qu'amendé est
adopté?
M. Paquette: Adopté. Mme Dougherty:
Adopté.
Objet, fonctions et pouvoirs
Le Président (M. Fortier): Adopté. Nous retournons
à l'article 17: "La société a pour objet de pourvoir
à l'établissement, à l'administration et à
l'exploitation de la Maison des sciences et des techniques destinée
à promouvoir la culture scientifique et technique et à faire
connaître les sciences et les techniques ainsi que leurs incidences
économiques, sociales, culturelles et environnementales." Est-ce que cet
article est adopté? Mme la députée de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Nous avons une réserve en ce qui concerne
l'établissement, parce que cela soulève la question de
l'emplacement. Ce que j'aimerais introduire ici, c'est le pouvoir de la
société d'examiner et d'étudier le rapport
préparé par le comité de consultation créé
par le ministre et qui a entendu les mémoires présentés
lors des audiences publiques. C'est un rapport qui, à mon sens, doit
être déposé publiquement. Les autres doivent inclure aussi
dans leurs études l'ensemble des opinions exprimées.
Peut-être qu'ils doivent consulter d'autres personnes qui ne se sont pas
exprimées jusqu'à maintenant sur la question du site. Je crois
que la loi ne mentionne pas le site. Il n'y a pas un mot sur le site.
M. Paquette: M. le Président, cette question, nous l'avons
réglée à l'article 4, qui a été
adopté par cette commission. "La société a son
siège social sur le territoire de la communauté urbaine, à
l'endroit déterminé par le gouvernement."
Mme Dougherty: Je parle de la maison et non pas de la
société.
M. Paquette: Ah! Seigneur!
Mme Dougherty: D'accord! La société pourrait
être sur la rue Berri. Probablement qu'on va établir la
société dans le complexe Desjardins. Pourquoi pas?
M. Paquette: Sûrement pas.
Mme Dougherty: Concernant le site...
M. Paquette: Vous avez raison, Mme la députée de
Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Au début de cette séance, ce matin,
vous avez dit que le ministre n'a pas le pouvoir de directives, si j'ai bien
compris. D'abord, j'aimerais savoir quel est le mécanisme par lequel le
site va être établi?
Le Président (M. Fortier): Je n'ai pas d'objection
à ce qu'on parle du site, mais dans quelle mesure est-ce pertinent
à l'article 17?
Mme Dougherty: Afin de voir à l'établissement,
à l'administration et à l'exploitation de la maison.
Le Président (M. Fortier): À
l'établissement.
Mme Dougherty: Donc, le site est impliqué.
M. Paquette: S'il y avait un amendement à faire ici, ce ne
serait sûrement pas à l'article 17, parce que celui-ci dit
simplement: "La société est responsable..." Par
établissement ici, on signifie la mise sur pied, la mise en route du
projet et, ensuite, l'administration et l'exploitation de la Maison des
sciences et des techniques. Vous demandez un avis juridique concernant le sens
de l'article 4, parce que, dans notre esprit, le siège social et la
maison ne sont pas établis au même endroit. Quand on disait: Le
siège de la société, c'était également la
localisation. (11 heures)
Le Président (M. Fortier): C'est ce qui c'était
dans votre esprit, M. le ministre, mais je dois admettre que la
députée de Jacques-Cartier a raison, en principe.
M. Paquette: Je ne le sais pas, je ne suis pas juriste, on va
vérifier, un instant!
Le Président (M. Fortier): Je crois que la
députée a raison.
M. Paquette: Possiblement.
Le Président (M. Fortier): En principe, on pourrait avoir
le siège social à un endroit et l'établissement à
un autre endroit.
Une voix: Cela peut être à deux endroits
différents.
Le Président (M. Fortier): Cela peut être à
deux endroits différents. Si le gouvernement veut que ce soit
très clair, il faudrait qu'il apporte un amendement et qu'on en
discute.
M. de Bellefeuille: M. le Président...
Le Président (M. Fortier): Oui, M. le député
de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: ...j'estime aussi que Mme la
députée de Jacques-Cartier a raison. L'emplacement de la maison
n'est pas nécessairement l'emplacement du siège social de la
société, mais cette distinction fort pertinente, à mon
avis, ne crée aucun problème quant au libellé de la loi.
Cela ne pose pas de problème quant au libellé de la loi.
M. Blank: Cela veut dire que la corporation elle-même, sans
consultation, peut fixer un site. C'est ça le problème.
M. Paquette: Là-dessus, on peut discuter longtemps, mais
il y a eu toute une démarche qui a permis d'étudier cette
question du site. Il y a eu, sur le territoire -j'arrive très vite au
point - 60 emplacements qui ont été étudiés, douze
d'entre eux ont été retenus pour une étude plus
précise et deux ressortent: l'île Sainte-Hélène et
le Vieux-Port. Certaines opinions sont en ce sens que le choix du gouvernement
n'est pas un bon choix. Je peux vous dire simplement une chose, c'est qu'il n'y
aura pas de financement à ce projet si ce n'est pas à l'île
Sainte-Hélène.
La décision du gouvernement est prise. On peut bien laisser le
libellé comme cela, on peut bien le préciser dans la loi.
M. Blank: He who pays the piper picks the tune.
Le Président (M. Fortier): M. le ministre, je ferai valoir
deux choses. D'une part, j'aimerais revenir sur ce que la députée
de Jacques-Cartier a dit et je vous ai entendu dire que vous seriez
peut-être consentant à demander le dépôt du rapport
du comité de consultation.
M. Paquette: Ah oui, absolument.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que vous seriez
prêt à le distribuer au moment de la commission?
M. Paquette: On a le rapport des audiences publiques qui est
disponible et...
Le Président (M. Fortier): Mme la députée de
Jacques-Cartier a parlé du...
M. Paquette: Je ne sais pas si on en a suffisamment de copies
ici, maintenant.
Une voix: Je le ferai parvenir au secrétariat.
Le Président (M. Fortier): C'est cela.
M. Paquette: On va vous le faire parvenir.
Le Président (M. Fortier): En ce qui concerne l'article
17, je crois que les députés de Jacques-Cartier, de
Deux-Montagnes et de Saint-Louis ont raison.
M. Paquette: Oui.
Le Président (M. Fortier): Si c'est l'intention du
gouvernement de décider du site, je crois que c'est
préférable qu'il le dise explicitement. Sinon, en l'absence d'un
autre article, à son avis, l'article 17 va prévaloir, et je crois
qu'il a raison. À ce moment-là, ce sera le conseil
d'administration qui décidera. Si ce n'est pas le voeu du gouvernement,
je crois qu'il devrait le mentionner expressément.
M. Paquette: D'accord. M. le Président...
Le Président (M. Fortier): On peut suspendre
l'étude de l'article 17, si vous le désirez, M. le ministre, et
revenir...
M. Paquette: Si on fait un amendement,
ce ne sera pas à cet endroit.
Le Président (M. Fortier): Non, mais je crois qu'on ne
devrait pas l'adopter jusqu'à ce que vous ayez produit l'amendement qui
nous permettrait de préciser la portée de l'article 17.
M. Paquette: D'accord, on va suspendre l'article 17.
Le Président (M. Fortier): L'article 17 est suspendu.
J'appelle l'article 18.
M. de Bellefeuille: II y a un papillon.
M. Paquette: Oui, il y a un papillon à l'article 18 qui
concerne le deuxième paragraphe, lequel se lit actuellement: "assurer
une coordination et établir des modes de collaboration, notamment dans
les régions, avec d'autres personnes ou sociétés oeuvrant
dans le domaine de la muséologie et de la vulgarisation scientifiques".
Nous proposons un amendement qui consiste à supprimer, dans la
première ligne de ce deuxième paragraphe, les mots "assurer une
coordination et". Cela commencerait à "établir des modes de
collaboration".
La raison, c'est tout simplement qu'on ne voudrait pas que les
musées scientifiques régionaux aient l'impression qu'on vient de
leur donner un patron qui va les coordonner. On préfère parler
d'établir des modes de collaboration. Je pense que c'est
préférable comme esprit.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Dougherty: La maison n'a-t-elle pas mission de
coordonner...
Le Président (M. Fortier): Je crois que l'intention du
ministre est que la Maison des sciences et technologie n'a pas une mission
spéciale de coordonner tous ceux qui oeuvrent dans ce secteur. Je crois
que c'est une intention valable.
Mme Dougherty: Ah oui, c'est pour éviter tout abus de
pouvoir.
M. Paquette: C'est pour ne pas placer les musées
régionaux en situation de dépendance face à la maison.
Bien sûr, la maison a le devoir d'appuyer le développement des
musées régionaux. Avec "établir des modes de
collaboration", on en a assez. Ce n'est pas nécessaire de dire et ce
serait même contre-indiqué, à notre avis, de dire "assurer
une coordination".
Le Président (M. Fortier): M. le député de
Saint-Louis.
M. Blank: Dans la version anglaise, il y a des erreurs dans le
texte, comme à "Scientific", où il y a un "c" de trop dans le mot
"scientific". Je ne sais pas si, dans les mots "especially in outside regions"
les mots "outside regions", c'est l'expression normale. Peut-être qu'on
pourrait trouver d'autres mots "in other regions", peut-être.
Le Président (M. Fortier): Oui, "in other regions". Je
vous remercie d'avoir noté l'erreur dans le texte anglais. Ce serait
à faire corriger par le légiste éventuellement. Quand
même est-ce qu'il s'agirait d'apporter une amendement sur...
M. Paquette: Le deuxième paragraphe.
Le Président (M. Fortier): Non, pas à l'amendement
français. Je pensais au texte anglais, M. le député de
Saint-Louis. Il y a une correction de typographie mais "especially in outside
regions to answer coordination"... L'amendement vaut, bien sûr,
également en anglais. Donc, on enlèverait les premiers mots du
"to ensure coordination and establish modes of cooperation with other persons
or organizations working in the field of scientific museology and
popularization, especially in outside regions". Est-ce que vous proposez un
amendement M. le député?
M. Blank: Oui, je propose "in other regions".
Le Président (M. Fortier): "In other regions".
M. de Bellefeuille: On va tout biffer.
M. Blank: Other than the one where the company is other than
Montréal?
M. Paquette: On peut supprimer. Relisez donc la version anglaise,
s'il vous plaît!
M. Blank: C'est vous le traducteur. Trouvez-moi un mot?
Le Président (M. Fortier): Establish modes of cooporation
with other persons or organizations working in the field of scientific
museology.
M. Blank: Le mot "popularization" aussi n'a pas de bon sens.
M. Paquette: On n'a pas besoin de...
Le Président (M. Fortier): On parle de vulgarisation
scientifique.
M. Blank: Lisez le texte anglais, M. le député de
Deux-Montagnes, ce n'est pas...
Le Président (M. Fortier): Établir des modes de
collaboration notamment dans les régions...
Mme Dougherty: II y a plusieurs faiblesses dans le texte
anglais.
Le Président (M. Fortier): ...avec d'autres personnes ou
sociétés oeuvrant dans le domaine de la muséologie et de
la vulgarisation scientifiques.
Une voix: Ce n'est pas mieux en français.
M. Blank: C'est peut-être bon en français, mais, en
anglais, cela ne traduit pas exactement ce qu'on veut dire.
M. Paquette: Même en français, notamment dans les
régions...
M. Blank: Peut-être moins dans les régions?
Le Président (M. Fortier): Remarquez bien que, quand on se
préoccupe un peu des régions, je comprends que ce soit mis dans
le texte de loi parce que, très souvent, on oublie les régions.
Il s'agit d'y aller pour le savoir. Même si le français est un peu
boiteux, j'aimerais que l'intention du législateur reste là.
M. Paquette: L'intention est là, évidemment.
Le Président (M. Fortier): C'est simplement le mot
"outside" que vous enlèveriez, M. le député.
"Especially"...
M. Blank: Le mot "regions" en anglais n'existe pas.
Le Président (M. Fortier): Non?
M. Blank: Ce n'est pas la même chose.
M. de Bellefeuille: M. le Président, je comprends le souci
du député de Saint-Louis. Il me semble qu'on pourrait le dire en
anglais, parce que le Québec pourrait avoir son propre anglais comme il
a son propre français.
M. Blank: Vous avez votre propre français et on peut avoir
notre propre anglais.
M. de Bellefeuille: On pourrait dire "in the regions".
M. Blank: "In the regions", ce serait mieux.
M. de Bellefeuille: Je pense que, dans le contexte
québécois, ce serait clair.
M. Blank: L'autre mot dont je vous parlais, "popularization",
qu'en pensez-vous?
M. de Bellefeuille: C'est pour traduire "vulgarisation", je n'en
connais pas d'autre.
Le Président (M. Fortier): En l'absence de toute
recommandation plus précise, nous allons d'abord adopter l'amendement en
français. L'amendement qui est proposé en français est
d'enlever les mots "assurer une coordination et". Est-ce que cet amendement en
français est adopté? Adopté.
L'amendement en anglais au même alinéa, soit le
deuxième alinéa, le paragraphe deux, le mot "outside" serait
changé par "the". Adopté.
Nous revenons à l'article 18, tel qu'amendé. Est-ce que
l'article 18 tel qu'amendé est adopté?
M. Blank: Adopté.
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. J'appelle
l'article 19, qui définit les pouvoirs d'une façon plus
spécifique. Étant donné que c'est probablement un article
des plus importants, on peut le prendre paragraphe par paragraphe: "La
société peut plus particulièrement: "1 acquérir,
aliéner, louer, prêter, emprunter, échanger... "2°
exercer toute activité... "3° élaborer et mettre en oeuvre
des programmes éducatifs... "4° faire des étude... "5
solliciter et recevoir des dons... "6 établir des comités
formés de personnes chargées de la conseiller... "7°
créer une catégorie de membres honoraires de la
société..."
Je n'ai pas lu tout le texte, c'est simplement un
résumé.
Étant donné que les membres de la commission ont
peut-être déjà lu ces textes avant aujourd'hui, en
recommandent-ils l'adoption?
Mme Dougherty: Alors, l'article 19, 1°, touche encore la
question du site, n'est-ce pas?
Le Président (M. Fortier): Pardon, madame?
Mme Dougherty: Acquérir... le paragraphe 1...
M. Paquette: Non. Mme Dougherty: Non?
M. Paquette: Non, c'est beaucoup plus ici l'équipement.
Évidemment, les bâtisses, les installations et les terrains, mais
je pense qu'il faut distinguer la détermination du site et ensuite la
gestion des biens et équipements, qui sont deux choses totalement
distinctes.
Le Président (M. Fortier): D'ailleurs, on dit bien "sous
réserve de l'article 21". L'article 21 dit que la société
ne peut procéder sans l'autorisation du gouvernement.
M. Paquette: C'est cela.
Le Président (M. Fortier): Mme la
députée.
Mme Dougherty: On en prend un à la fois?
Le Président (M. Fortier): Alors, on va procéder
paragraphe par paragraphe. J'appelle le paragraphe 1 .
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. M. le ministre,
le paragraphe 1 est-il adopté?
M. Paquette: Oui, il est adopté.
Le Président (M. Fortier): J'appelle le paragraphe 2 .
C'est très général. Adopté?
M. Paquette: Oui. Mme Dougherty: Oui.
Le Président (M. Fortier): Adopté. Paragraphe
3°. Adopté?
Mme Dougherty: Adopté. Je présume que les frais
d'entrée n'éliminent pas la possibilité de mettre en
oeuvre des programmes éducatifs. Cela n'a rien à voir avec un
prix possible. Cela soulève toute la question des coûts pour les
services communautaires.
Le Président (M. Fortier): II n'y a pas de
référence aux coûts ici dans le paragraphe.
Mme Dougherty: II n'y a pas de référence.
M. Paquette: Non, non, ici, on détermine en fait les
fonctions. Par contre, la société peut obtenir, solliciter et
recevoir des dons, legs, subventions ou autres contributions.
Mme Dougherty: Oui.
M. Paquette: Alors, une subvention gouvernementale
d'opération est possible, ce sera sûrement nécessaire les
premières années.
Mme Dougherty: D'accord.
Le Président (M. Fortier): Alors, le paragraphe 3 est
adopté. Le paragraphe 4°?
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. Paragraphe
5°? (11 h 15)
Mme Dougherty: La société va retenir les dons,
legs, subventions. S'il reste un montant, j'aimerais établir la relation
entre ce montant et les montants versés par le gouvernement.
M. Paquette: C'est à l'article 32 que vous allez avoir
cela.
Mme Dougherty: À l'article 32?
M. Paquette: Auquel nous avons d'ailleurs un amendement. Alors,
il y a une bonne discussion à faire à ce niveau.
Mme Dougherty: D'accord.
M. Paquette: Les relations entre les fonds fournis par le
gouvernement et les dépenses de la société, ce qui revient
à la fin de l'année et tout cela.
Mme Dougherty: D'accord. Très bien.
M. Paquette: Le degré de marge de manoeuvre
financière de la société.
Mme Dougherty: Oui.
Le Président (M. Fortier): J'imagine que les dons et les
legs qui seront donnés par des particuliers seraient déductibles
de l'impôt...
M. Paquette: Oui.
Le Président (M. Fortier): ...étant donné
que c'est un don au gouvernement.
M. Paquette: Oui. C'est un mandataire du gouvernement.
Le Président (M. Fortier): Mme la députée de
Jacques-Cartier, le paragraphe 5 est-il adopté?
Mme Dougherty: Oui.
Le Président (M. Fortier): Paragraphe 6°? Le
paragraphe 6 ?
Mme Dougherty: Oui. Très bien.
Le Président (M. Fortier): Le paragraphe 6 est
adopté. Paragraphe 7° ?
M. de Bellefeuille: M. le Président, il manque une virgule
à la deuxième ligne du premier alinéa après le mot
"administration".
Le Président (M. Fortier): Attendez un instant. Je ne vous
suis pas.
M. Paquette: Vous parlez du septième paragraphe?
M. de Bellefeuille: Le septième paragraphe, oui.
Créer une catégorie de membres honoraires de la
société, qui n'ont pas droit de vote et ne participent pas
à son administration, et déterminer leurs conditions d'admission,
etc.
M. Paquette: L'oeil du député de Deux-Montagnes et
de plus en plus aiguisé.
Le Président (M. Fortier): Oui. Journaliste
chevronné et de grande expérience. Je crois que le paragraphe 6
était adopté. Paragraphe 7 . Est-il adopté?
Une voix: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Fortier): Tel qu'amendé.
Mme Dougherty: Le paragraphe 7°, oui, mais j'ai une question
à poser sur le deuxième alinéa du paragraphe 7°.
M. Paquette: Oui.
Mme Dougherty: Je crois que la même question a
été soulevée en ce qui concerne la fondation, je n'en suis
pas certaine. Je me demande si c'est vraiment réaliste de dire qu'on ne
peut pas attacher une charge ou une condition à une contribution. Par
exemple, Bell Canada ou une autre industrie qui a un intérêt
spécifique dans les communications pourrait subventionner une exposition
intitulée "L'histoire des communications" et la société
pourrait recevoir 1 000 000 $ pour avoir une exposition permanente et
itinérante.
Le Président (M. Fortier): À la condition que son
nom apparaisse.
Mme Dougherty: Oui. Peut-être.
Le Président (M. Fortier): À ce moment, est-ce que
l'article empêcherait une telle acceptation?
M. Paquette: Évidemment non et c'est une question
importante, puisqu'on veut favoriser, d'une part, le rôle de la Maison
des sciences et des techniques comme vitrine de la technologie
québécoise et on veut favoriser la collaboration des entreprises
privées au financement des "exhibits". Cependant, notre tournée
des musées nord-américains nous indique que, dans tous les
musées - je pense que c'est tout à fait indiqué de le
faire - on évite de faire en sorte que ces contributions prennent la
forme d'une espèce d'exposition publicitaire. Il y a certaines
contraintes, certaines limites que les entreprises acceptent très bien
d'ailleurs. Généralement, il n'y a pas de problème.
Voilà pourquoi on a mis: "...auxquels est attachée une
charge ou une condition que dans les cas et suivant les conditions que le
gouvernement peut déterminer par règlement". C'est donc dire
qu'on va mettre des balises. Il ne s'agit pas d'empêcher. Au contraire,
on veut favoriser, mais on veut que cela se fasse dans un certain contexte
où il y a un certain nombre de balises, de façon à
éviter que la Maison des sciences et des techniques devienne une
exposition publicitaire à l'intention des entreprises.
Mme Dougherty: Oui. Je suis d'accord. Cela n'empêche pas
l'industrie d'orienter, de subventionner une certaine orientation. Sans
publicité. Ce n'est pas la publicité qui nous concerne. C'est la
même chose dans les universités, il y a des dons qui arrivent
spécifiquement pour la recherche sur le cancer, par exemple, ou pour
améliorer les bibliothèques. À empêcher cela, on
perdrait beaucoup de subventions.
M. Paquette: Oui. Maintenant, il faut bien comprendre que les
sociétés privées qui pourraient être
intéressées à collaborer à la Maison des sciences
et des techniques ont un droit de veto par rapport à leur collaboration
qui est total. Elles peuvent décider de financer ou de ne pas
financer.
Mme Dougherty: Oui.
M. Paquette: Alors, il faut qu'en contrepartie, le gouvernement
et la société aient aussi une certaine possibilité de
dire: Cela va se faire à certaines conditions. Je pense que, par contre,
ces conditions ne peuvent pas exclure et, au contraire, on devrait favoriser
une participation d'experts des sociétés privées
même dans l'élaboration des "exhibits". Je reprends votre exemple.
Si on veut faire une exposition avec Bell Canada sur les
télécommunications, des professionnels de la Maison des sciences
et des techniques devraient travailler avec des gens de Bell Canada pour en
préparer la conception. On devrait se servir des experts partout
où ils se trouvent.
Mme Dougherty: Oui.
M. Paquette: Non pas seulement dans
les universités, dans les grandes entreprises aussi, mais ce ne
sont pas des conditions, ce ne sont pas des charges, c'est un mécanisme
normal de préparation où on groupe les meilleures ressources
possible pour préparer les meilleurs exhibits et les meilleures
activités possible. Là ici, à l'article, on parle de
charges et de conditions. Cela est différent. Si Bell Canada dit - et
cela ne se présentera pas, parce que les entreprises sont
habituées à ce genre de choses - ou s'il y avait une entreprise
qui disait: Nous allons faire l'"exhibit" de A à Z, cela va servir
d'exposition et cela va servir à des fins uniquement publicitaires, si
cela ne colle pas aux fins pédagogiques et au concept
général de la Maison des sciences et des techniques, on doit se
réserver le droit de refuser et on doit faire en sorte que la
société ne puisse pas s'engager dans ce genre
d'activité.
Mme Dougherty: Pourquoi ne pas dire que, dans l'exercice des
fonctions prévues au paragraphe, la société peut accepter
des dons, des legs, des subventions ou d'autres contributions, suivant les
conditions que le gouvernement peut déterminer par règlement? On
commence avec quelque chose de négatif. Ce n'est plus positif. Il me
semble que la formulation actuelle comme telle est négative.
M. Paquette: Oui, c'est à cause de l'économie de la
rédaction de l'article. À 5° on dit qu'elle peut solliciter,
recevoir des dons, legs, subventions ou autres contributions. Alors, on
commence par être positif, on dit qu'elle peut. Puis, dans le
deuxième alinéa, on dit: II y a certaines restrictions. C'est
pour cela que c'est formulé de façon négative. C'est la
seule raison. Puisqu'on veut restreindre, il faut que le deuxième
alinéa soit négatif, formulé à la
négative.
Mme Dougherty: On doit dire: En exerçant les fonctions,
selon le paragraphe 5 , suivant les conditions exigées du gouvernement.
Le fait d'introduire cette idée négative est un peu
décourageant.
Le Président (M. Fortier): Je ne sais pas. Est-ce que
c'est sur le plan des relations publiques? Je ne pense pas que tous et chacun
vont lire le projet de loi dans les détails pour voir de quelle
façon c'est libellé. Le seul impact que cela peut avoir, Mme la
députée, avec tout le respect que je vous dois, ce serait un
impact négatif sur le plan des relations publiques, mais ce n'est pas
tout le monde qui va lire le règlement dans ses détails.
Mme Dougherty: On peut atteindre le même but en ayant un
paragraphe 5 suivant les conditions que le gouvernement peut déterminer
par règlement. Si on ajoute cela 5 , on arrive au même but.
M. de Bellefeuille: M. le Président, ce que propose Mme la
députée aurait un effet plus restrictif encore que ce qui est
dans le texte devant nous et je ne pense pas que ce soit souhaitable.
D'autre part, je comprends l'inquiétude de Mme la
députée, mais il faut se souvenir, comme cela vient d'être
dit par le président, qu'il s'agit d'un texte de loi et non pas d'un
texte publicitaire. Il est bien sûr que s'il s'agissait de faire la
promotion du rôle de la société et d'inviter les gens
à faire des dons, des legs et d'autres contributions, on n'emploierait
pas ce style-là, on emploierait un style plus invitant.
M. Paquette: Ici, ce qu'on recherche, c'est la clarté,
évidemment.
M. Blank: Je constate qu'il n'y a aucune restriction sur la
sollicitation.
M. Paquette: Exactement.
M. Blank: On peut faire de la sollicitation auprès de
n'importe quelle personne, n'importe quel pays, n'importe groupe?
M. Paquette: C'est dans ce sens que la suggestion de Mme la
députée de Jacques-Cartier, comme le disait mon collègue
de Deux-Montagnes, serait plus restrictive, puisque, à 5 , on dit:
solliciter et recevoir. La restriction est seulement au cas où la
société est prête à accepter. Quand vient le temps
d'accepter, eh bien, là, il y a certaines balises. C'est ce que dit le
deuxième alinéa.
M. Blank: Ne pensez-vous pas que la corporation puisse
embarrasser le gouvernement en faisant une certaine sollicitation?
M. Paquette: Non, je ne le pense pas. On voudrait lui laisser
toute liberté à ce niveau-là. C'est seulement quand vient
le moment d'accepter, on voudrait se réserver le droit de poser
certaines balises.
Le Président (M. Fortier): M. le ministre, j'aurais une
question à vous poser. À l'article 16, on parle d'un
règlement, en ce qui concerne les avantages sociaux. On dit que le
règlement sera préparé par le conseil d'administration ou
par la société et soumis à l'approbation du gouvernement.
À l'article 19, c'est le gouvernement lui-même. Ce sont deux
poids, deux mesures. Normalement, chez les sociétés
d'État, comme Hydro-Québec, je crois que c'est
Hydro-Québec qui prépare toute la réglementation, toute la
réglementation est
soumise à l'approbation du gouvernement; ici, dans un cas, le
règlement est préparé par la société, dans
un autre cas, il est préparé par le gouvernement. Pourquoi avoir
agi différemment dans un cas comme dans l'autre?
M. Paquette: Remarquez que, dans la pratique, dans les deux cas,
tous les règlements émanant d'une société font
l'objet de consultations avec la société et très souvent
émanent de la société, mais, dans le texte de la loi, il
est important de préciser qui a le droit d'initiative.
Dans le cas des règlements de régie interne, on ne voit
pas la nécessité pour le gouvernement d'avoir le droit
d'initiative. Quand vient le temps de préserver le concept, la vocation,
les orientations de la Maison des sciences et des techniques, on trouve
important que le gouvernement en ait l'initiative. C'est beaucoup plus
important.
Le Président (M. Fortier): Alors, cela a été
voulu.
M. Paquette: Vraiment, oui.
M. de Bellefeuille: M. le Président, à propos de ce
même article, le gouvernement a-t-il l'habitude de rédiger et de
faire connaître ses règlements rapidement après l'adoption
d'une loi? On pourrait imaginer la situation où la société
serait incapable d'accepter un don parce que le règlement n'a pas encore
été édicté. S'il n'y a pas de règlement, la
société ne peut pas accepter un don, s'il y a une charge ou une
condition attachée. S'il n'y a pas de règlement...
M. Paquette: M. le Président, je pense que le
député de Deux-Montagnes voit le deuxième alinéa
comme beaucoup plus restrictif qu'il ne l'est en réalité,
puisque, si vous lisez la fin: "que dans le cas et suivant les conditions que
le gouvernement peut déterminer par règlement". Ce qui veut dire
que, s'il n'y a pas de règlement du gouvernement, la
société a entière liberté d'accepter tous dons,
legs et...
M. de Bellefeuille: M. le Président, je ne pense
pas...
M. Paquette: Nous ne sommes pas obligés de faire...
M. de Bellefeuille: C'est le contraire. L'article de loi n'oblige
pas le gouvernement à édicter un règlement. Si le
gouvernement décide de ne pas en édicter ou retarde à en
édicter, pendant tout ce temps-là, la société est
incapable d'accepter un don, un legs, ou une contribution auquel est
attachée une charge ou une condition.
M. Paquette: Oui, je pense que vous avez raison, M. le
député. Alors, je vais retirer ce que j'ai dit un peu
hâtivement. Je vais répondre à votre question.
M. de Bellefeuille: Vous n'avez, M. le ministre, qu'à vous
assurer que le gouvernement va faire vite. (11 h 30)
M. Paquette: Oui. Je vais vous répondre en vous disant que
cela dépend de la nature des projets. Dans le cas de la l'Agence
québécoise de valorisation industrielle de la recherche, nous
avons adopté la loi en décembre et la société a
été prête à commencer ses opérations en mars.
Alors, il fallait nommer le conseil d'administration, préparer la
réglementation et tout cela. Généralement, cela se fait en
collaboration avec la société. Alors, il n'y a pas de
problème.
Dans le cas de la Maison des sciences et des techniques, cela peut
être un peu plus long parce qu'il faudra sans doute donner à la
société le temps de remettre en route ces comités sur la
thématique et le contenu et de nous suggérer elle-même des
balises. De toute façon, je pense qu'on pourra répondre aux
besoins de la société dès que la question du financement
se présentera. On a encore un an de planification devant nous avant de
dire: On va aller voir Bell Canada ou HydroQuébec pour financer tel ou
tel exhibit. On a encore un an de planification devant nous.
M. Blank: M. le Président.
Le Président (M. Fortier): M. le député de
Saint-Louis.
M. Blank: Je pense que, dans ce cas-ci, le gouvernement ne peut
pas faire de règlement avant que la société ne vienne avec
la proposition de legs ou de dons parce que les charges et les conditions
attachées à chaque don ou legs peuvent être tellement
différentes. C'est pratiquement impossible de faire des
règlements à l'avance. On a déjà un
règlement ici sans qu'il y ait de charge ou de condition. Cela veut dire
que, chaque fois que la société va avoir une offre, les
conditions seront tellement différentes ou compliquées que le
gouvernement va devoir passer un règlement particulier pour cette
affaire.
M. Paquette: Par contre, M. le député, il y a
déjà une expérience accumulée dans les maisons des
sciences et des techniques à l'extérieur du Québec qui
pourrait nous permettre de poser un certain nombre de balises dès que la
société aura suffisamment avancé sa thématique et
ses orientations, sur la base des grandes lignes que nous allons lui donner au
départ.
Comme vous le dites, je pense qu'il n'y
a pas de problème. Dès que le cas va se présenter
pour la première fois, la société va venir nous voir et va
dire: On a besoin d'un règlement pour pouvoir accepter notre premier
don. Je ne prévois pas que cela se présente avant un an de toute
façon. Si cela devait se présenter avant, on
procédera.
Le Président (M. Fortier): Avant deux ans. Avec cette
discussion, Mme la députée de Jacques-Cartier, est-ce qu'on en
reste avec le libellé, même si vous êtes quelque peu
hésitante à l'adopter tel qu'écrit?
Mme Dougherty: Oui.
Le Président (M. Fortier): Ou tel que proposé?
Mme Dougherty: Je ne suis pas tout à fait satisfaite.
Conservez-vous la possibilité de dire que le gouvernement peut - on
pourrait tourner la phrase - déterminer par règlement les
conditions, etc., par lesquelles...
Le Président (M. Fortier): Mme la députée,
je vous soulignerais que ce que vous proposez donnera encore plus de pouvoirs
au gouvernement que le gouvernement ne s'en propose pour lui-même
présentement.
M. Paquette: Oui. C'est cela. Mme Dougherty: Oui.
Le Président (M. Fortier): C'est parce que ce serait pour
tous les cas, alors que le gouvernement ne propose de faire une
réglementation que pour des cas bien particuliers.
M. de Bellefeuille: Des cas où il y a des charges ou des
conditions.
M. Paquette: Cela va?
Le Président (M. Fortier): Alors...
Mme Dougherty: Si vous croyez que c'est moins restrictif comme
c'est là, je suis d'accord.
Le Président (M. Fortier): Ce qui veut dire que le
paragraphe 7 , tel qu'amendé et avec les deux alinéas suivants...
Oui, il y a une virgule après le mot "administration".
M. Paquette: Ah! La virgule, oui! D'accord.
Le Président (M. Fortier): Oui. Alors, est-ce que c'est
adopté?
M. Paquette: Oui.
Le Président (M. Fortier): Tel qu'amendé.
M. Paquette: Adopté.
Le Président (M. Fortier): On a adopté l'article 19
paragraphe par paragraphe. J'appelle maintenant l'article 19 dans son ensemble.
Est-ce que l'article 19, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Dougherty: Adopté. M. Paquette:
Adopté.
Le Président (M. Fortier): J'appelle l'article 20. "La
société peut, par règlement: Paragraphes 1°, 2°, 3
..."
Mme Dougherty: Paragraphe 1 , adopté.
Le Président (M. Fortier): Alors, on appelle l'article
paragraphe par paragraphe? Paragraphe 1°, adopté.
Mme Dougherty: C'est parce que je n'ai pas lu les autres.
Le Président (M. Fortier): Paragraphe 2 : "Prescrire les
droits exigibles..." C'est la question que vous aviez en tête tout
à l'heure, Mme la députée.
Mme Dougherty: Oui.
M. Paquette: On dit simplement que la société peut
prescrire les droits, c'est elle qui fixe les droits. Ce n'est pas ici qu'on
dit ce qui va arriver des fonds accumulés à la fin de
l'année, par exemple. C'est à l'article 32.
Le Président (M. Fortier): Je crois que, dans toutes les
maisons des sciences, il y a des droits d'admission. Est-ce que votre
problème, Mme la députée, ce serait de penser qu'il y
aurait un droit d'entrée, éventuellement?
Mme Dougherty: Je ne suis pas contre cela.
M. Paquette: Remarquez que le règlement... Pardon?
Mme Dougherty: Je crois que c'est normal. Est-ce qu'il pourrait,
dans certains cas, selon le paragraphe 3° , y avoir des exemptions?
M. Paquette: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Fortier): Oui, j'imagine que les droits
seront différents pour les étudiants ou les adultes.
M. Paquette: Pour favoriser certaines clientèles.
Le Président (M. Fortier): C'est cela.
M. Blank: Je me demande si c'est bien nécessaire d'avoir
ce paragraphe 3. Si on peut prescrire des droits, on peut aussi ne pas
prescrire des droits, on peut changer des droits; c'est pourquoi je crois que
le paragraphe 3 est inutile.
M. Paquette: Cela permet de faire de la discrimination
positive.
M. Blank: Ah!
Mme Dougherty: C'est aussi bien de le dire. Mais cela n'ajoute
rien.
Le Président (M. Fortier): De toute façon, à
l'alinéa suivant, en haut de la page 7, on dit bien que ce
règlement est assujetti à l'approbation du gouvernement.
M. Paquette: On me dit que le paragraphe 7 est tout à fait
nécessaire, compte tenu de la jurisprudence, puisque, si nous n'avions
que l'article 2, la société ne pourrait être
autorisée à faire des exceptions et à faire de la
discrimination positive.
M. Blank: En toute déférence pour mon
collègue, on dit que la société "peut" et non pas "doit".
Si elle peut percevoir des droits, elle peut aussi ne pas percevoir des
droits.
M. Paquette: II s'agit de prescrire des droits comme règle
générale et de faire des exceptions pour certaines
catégories.
M. Blank: Ce n'était pas une bataille...
M. Paquette: C'est pour ça qu'on a besoin du
troisième paragraphe, semble-t-il.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que l'article 20, dans
son ensemble, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. J'appelle
l'article 21, qui limite les pouvoirs de la société.
M. de Bellefeuille: M. le Président, au sujet du
troisième paragraphe, qui dit: "conclure un contrat de plus de trois
ans, à l'exception d'un contrat de services visant une exposition ou une
autre activité d'animation", est-ce que cela veut dire que le directeur
général ne peut être engagé pour plus de trois ans?
On dit à l'article 14 que la rémunération, les avantages
sociaux et les autres conditions de travail du directeur général
sont établis par un contrat.
Le Président (M. Fortier): J'imagine que ça peut
vouloir dire cela, quoique ce genre de contrat puisse être renouvelable.
Très souvent, tel que prévu, on a un contrat d'un an renouvelable
d'année en année. Ici, cela pourrait être un contrat de
trois ans renouvelable tous les trois ans.
M. Paquette: Je pense que le député de
Deux-Montagnes a parfaitement raison. La société ne peut, sans
l'autorisation du gouvernement, conclure un contrat de plus de trois ans, y
compris celui qui concerne l'engagement de son directeur
général.
Le Président (M. Fortier): D'autant plus qu'on a
spécifié qu'il devait être engagé par contrat.
M. de Bellefeuille: Est-ce que ce n'est pas trop court?
Le Président (M. Fortier): Est-ce que les juristes peuvent
me dire si un contrat de trois ans pourrait être renouvelable?
M. Paquette: Absolument.
Le Président (M. Fortier): À ce moment-là,
je ne crois pas que ce soit trop court, étant donné que c'est
renouvelable.
M. Paquette: La société peut très bien nous
arriver avec un contrat de cinq ans, mais elle devra demander l'autorisation du
gouvernement.
M. de Bellefeuille: Nous avons déjà prévu
que les mandats des membres du conseil, y compris celui du président, ne
peuvent pas être renouvelés plus d'une fois. N'est-ce pas?
M. Paquette: Oui, c'est à l'article 7.
M. de Bellefeuille: Est-ce que ça s'applique au directeur
général?
M. Paquette: Non.
M. de Bellefeuille: Cela ne s'applique pas au directeur
général?
M. Paquette: II n'est pas membre du conseil.
M. de Bellefeuille: Donc, il peut être renouvelé
plus d'une fois, ça peut être trois, plus trois, plus trois, plus
trois.
M. Paquette: Oui.
M. de Bellefeuille: À première vue, si cela
convient au ministre, ça me va; si ça convient au gouvernement,
ça me va, mais ça me paraît court.
M. Paquette: Le principe, c'est que, si ça devait
être plus long, à ce moment-là, une proposition est faite
par la société et cette dernière doit requérir
l'autorisation du gouvernement.
Le Président (M. Fortier): Cela va? L'article 21 est-il
adopté? Mme la députée de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Oui...
M. Blank: On dit ici au paragraphe 4° qu'on ne peut
contracter des emprunts au-delà d'un montant déterminé par
le gouvernement. Où est-ce indiqué dans la loi que le
gouvernement peut déterminer ces montants?
Le Président (M. Fortier): Je ne saisis pas votre
question.
M. Blank: On dit qu'on ne peut dépasser le montant
fixé par le gouvernement.
Le Président (M. Fortier): Oui.
M. Blank: Mais où ce montant est-il fixé dans la
loi et comment?
Le Président (M. Fortier): II doit être fixé
par règlement et...
M. de Bellefeuille: Pour la concordance avec d'autres articles,
il faudrait peut-être dire "au-delà du montant que le gouvernement
détermine par règlement."
M. Paquette: Je ne sais pas si cela doit être par
règlement ou par décret gouvernemental.
Le Président (M. Fortier): Oui, cela peut être un
décret.
M. Paquette: Normalement, c'est de cette façon que cela se
fait. Évidemment, cela dépend de considérations plus
générales. À un moment donné, le ministre des
Finances fait le bilan des emprunts du gouvernement et des
sociétés d'État...
Le Président (M. Fortier): Oui.
M. Paquette: ...et il dit: II faut surveiller les aiguilles; on
va mettre certaines restrictions. S'il n'intervient pas, il n'y a pas de
décret gouvernemental. Je pense qu'on est mieux de ne pas prévoir
le règlement ici.
Le Président (M. Fortier): D'accord. L'article 21 est-il
adopté?
Mme Dougherty: J'ai une question sur le mot "aliéner".
Est-ce que cela veut dire vendre, donner, abandonner? Est-ce que cela inclut
ces trois actions?
M. Paquette: Exactement.
Le Président (M. Fortier): C'est cela.
M. Paquette: Oui.
Mme Dougherty: Très bien.
Le Président (M. Fortier): L'article 21 est-il
adopté?
M. Paquette: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. L'article 22:
c'est un article qui permet à la société de signer une
entente avec un gouvernement autre que celui du Québec, avec
l'autorisation du gouvernement. Je crois que c'est standard.
M. Blank: Est-ce qu'il y a une raison particulière pour
laquelle on a ajouté les mots: "et conformément à la loi"?
C'est normal qu'on se conforme à la loi.
Mme Dougherty: II y a une loi aux Affaires
intergouvernementales...
M. Blank: Oui, mais on a besoin de l'autorisation du
gouvernement. Le gouvernement doit savoir de quelle loi il s'agit.
Le Président (M. Fortier): M. le ministre, on vous
demande, à l'article 22...
M. Paquette: Oui.
Le Président (M. Fortier): ...pourquoi il faut dire
"conformément à la loi", puisque, de toute évidence, tous
et chacun sont soumis à la loi. On parle de la Loi sur le
ministère des Affaires intergouvernementales.
M. Paquette: Oui, on parle de la Loi sur le ministère des
Affaires intergouvernementales ici. Évidemment, si on biffait les mots
"conformément à la loi", cela se lirait: "La
société peut, avec l'autorisation du gouvernement, conclure une
entente." Ce qui voudrait dire que le gouvernement pourrait outrepasser la Loi
sur le ministère des Affaires intergouvernementales, qui est du ressort
de l'Assemblée nationale et non pas du gouvernement.
Le Président (M. Fortier): Ce qui pourrait vouloir dire
que le ministre responsable de la société pourrait autoriser
éventuellement, alors que la loi...
M. Paquette: Avec l'autorisation du gouvernement.
Le Président (M. Fortier): Oui, oui.
M. Paquette: Non, non. Cela veut dire que le gouvernement
pourrait passer outre à une loi votée par
l'Assemblée...
Le Président (M. Fortier): D'accord. Je crois que c'est
une bonne raison.
M. Paquette: ...qui est la Loi sur le ministère des
Affaires intergouvernementales dans ce cas-ci.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que l'article 22 est
adopté?
Mme Dougherty: Adopté.
M. Paquette: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Article 23.
M. Paquette: M. le Président, avant de passer à la
section III, nous aurions des amendements aux articles suspendus à 16 et
17.
Le Président (M. Fortier): Quels sont les articles qui
n'ont pas été adoptés? Ce sont les articles 16 et 17.
M. Paquette: Ce sont les deux seuls qui n'ont pas
été adoptés.
Le Président (M. Fortier): Oui.
M. Paquette: À l'article 16, je propose de remplacer les
deux premiers alinéas par les suivants: "Le secrétaire et les
autres membres du personnel de la société sont nommés et
rémunérés selon les normes, les barèmes et le plan
d'effectifs établis par règlement de la société;
ils sont en outre assujettis au deuxième alinéa de l'article 11."
On ajoute donc à la fin "Ils sont en outre...
Le Président (M. Fortier): Ils sont...
M. Paquette: ...assujettis au deuxième alinéa de
l'article 11."
Et le deuxième alinéa serait remplacé par "Ce
règlement peut aussi déterminer leurs avantages sociaux et autres
conditions de travail." (11 h 45)
Le Président (M. Fortier): Bon, c'est cela.
M. Paquette: Cela vous va? On déplace la deuxième
partie du deuxième alinéa au premier alinéa.
M. le Président, j'ai la rédaction officielle ici.
Le Président (M. Fortier): À l'article 16, il est
donc proposé qu'il y ait un amendement tel que lu par le ministre.
Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Dougherty: Adopté. M. de Bellefeuille:
Adopté.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que l'article 16 tel
qu'amendé est adopté?
M. de Bellefeuille: Adopté.
M. Paquette: M. le Président, à l'article 17, nous
proposons de remplacer l'article 17 par le suivant - cela va clarifier un
certain nombre de choses. On remplace donc l'ensemble de l'article par le
suivant: "La société a pour objet: "1° de pourvoir, à
l'endroit déterminé par le gouvernement, à
l'établissement de la Maison des sciences et des techniques
destinée à promouvoir la culture scientifique et technique et
à faire connaître les sciences et les techniques ainsi que leurs
incidences économiques, sociales, culturelles, et environnementales; -
on ajoute donc "à l'endroit déterminé par le gouvernement"
- "2° d'administrer et d'exploiter la Maison des sciences et des
techniques."
Le Président (M. Fortier): II y a deux paragraphes
très précis. L'article 17, tel que vous l'avez entendu, est
modifié substantiellement. Il y a deux objets.
Mme la députée.
Mme Dougherty: Selon l'amendement proposé, c'est le
gouvernement qui va déterminer l'endroit.
M. Paquette: Le site, c'est cela.
Mme Dougherty: La société n'aura rien à voir
avec cette décision.
M. Paquette: C'est exactement cela, Mme la
députée.
M. Blank: C'est-à-dire que vous êtes
entêté. C'est cela.
M. Paquette: Oui, c'est cela.
M. Blank: Nonobstant l'expérience qu'on vit avec le Centre
des congrès, où on a dépensé 83 000 000 $ pour le
mettre sur un site qui n'est pas le meilleur au monde. Maintenant, on veut
dépenser 150 000 000 $ de plus.
M. Paquette: II n'est pas le meilleur au monde suivant les
opinions de certains.
M. Blank: Pourquoi veut-on dépenser 150 000 000 $ pour le
replacer où cela devait être?
M. Paquette: Pardon?
M. Blank: Pourquoi veut-on dépenser maintenant cette somme
150 000 000 $ pour le déplacer dans le centre?
M. Paquette: Le Palais des congrès?
M. Blank: Oui, on veut faire ce grand corridor pour le relier au
centre-ville, où cela devait être en premier lieu. 150 000 000 $
pour réparer une erreur de 83 000 000 $.
M. Paquette: M. le Président...
M. Blank: On va avoir la même chose ici, après avoir
créé un tunnel de l'île Sainte-Hélène au
Vieux-Port de Montréal.
M. Paquette: M. Président, je vois que le
député s'échauffe et il nous parle de 150 000 000 $ dont
personnellement je n'ai jamais entendu parler. Je ne sais pas où il est
allé pêcher cela.
M. Blank: On peut vous donner le programme, avec l'appui du
Centre des congrès.
M. Paquette: M. le Président, il n'y a aucun projet du
genre qui soit devant quelque comité que ce soit du Conseil des
ministres actuellement.
M. Blank: M. le ministre, je m'excuse, mais je vous le
donnerai.
M. Paquette: II y a peut-être des gens qui ont des
idées sur cela, mais...
M. Blank: M. le ministre, je peux vous donner de la
documentation.
M. de Bellefeuille: M. le Président, je pense que le
député de Saint-Louis reconnaîtra avec nous que, quel que
soit le parti au pouvoir, il appartient au gouvernement de prendre ce genre de
décision. Le gouvernement est là pour...
Le Président (M. Fortier): M. le député, on
pourrait débattre la question du site et, si c'est le voeu des
députés, on peut en discuter, mais je crois que ce qu'on doit
débattre présentement, c'est si on voudrait plutôt que la
décision du site soit laissée au conseil d'administration ou si
l'on veut que cela soit laissé au gouvernement. Quel que soit le
gouvernement, on peut avoir l'un comme l'autre ses espérances à
ce sujet, peut-être que le choix du site ne sera pas fait dans six mois
ou dans un an ou qu'il sera peut-être révocable, à ce
moment il s'agit de se poser la question à savoir qui devrait
décider du choix du site comme tel?
M. Blank: Le ministre a déjà dit cela: He who pays
the piper picks the tune!
Le Président (M. Fortier): Sur cela, Mme la
députée, est-ce que nous sommes d'accord? J'aimerais qu'on
dispose en premier de l'amendement de l'article 17 et, si vous le
désirez, on peut bien discuter du site, quoique ce n'est pas tout
à fait à l'ordre du jour. Il s'agirait de savoir si nous sommes
d'accord. Pour ma part, je crois que la décision du site revient
certainement au gouvernement. On peut discuter maintenant de quelle
façon cela devrait être fait. Est-ce qu'il devrait y avoir une
autre consultation?
Mme Dougherty: C'est cela.
Le Président (M. Fortier): Mais, en ce qui concerne la
décision elle-même, elle devra revenir au gouvernement.
Mme Dougherty: J'aimerais demander au ministre s'il a l'intention
- afin de prendre cette décision, si elle n'est déjà prise
- d'examiner plus profondément la question du site à la
lumière des représentations et des opinions exprimées
jusqu'à aujourd'hui ou dans un certain avenir. À la
lumière du rapport - je ne suis pas au courant du contenu du rapport du
comité de consultation, vous avez dit tout à l'heure que vous
avez l'intention de le déposer et de le rendre public. Je sais que ce
n'est pas quelque chose qu'on pourrait insérer dans la loi, mais
voudriez-vous expliquer vos intentions à cet égard?
Choix du site
M. Paquette: M. le Président, les intentions du
gouvernement sont très claires. Ceci dit, je dois vous dire que, tout au
long des audiences publiques, j'ai bien précisé qu'il y avait eu
une décision gouvernementale à l'effet de choisir l'île
Sainte-Hélène et que je n'avais pas personnellement
l'autorité de renverser une décision du gouvernement. Cette
décision a été prise dans le cadre du plan de relance,
elle a été prise sur la base du travail de deux comités,
l'un formé à mon ministère, avec des représentants
de la CIDEM, l'autre à la CIDEM, avec des représentants de mon
ministère. Ils ont étudié une soixantaine de sites et en
ont retenu douze pour étude plus précise. Finalement, ils en
retiennent deux avec une légère préférence pour
l'île Sainte-Hélène. Par la suite, nous avons
analysé cette analyse, nous sommes arrivés aux mêmes
conclusions et les deux sites en question en sont deux excellents. Le
Vieux-Port de Montréal et l'île Sainte-Hélène sont
deux excellents sites.
Cependant, sur un certain nombre de critères objectifs - si vous
voulez que je vous fasse la lecture un par un des éléments sur
lesquels se base notre décision, je peux le faire - j'ai dit: Compte
tenu du fait qu'il y a une décision gouvernementale, je ne voudrais pas
qu'il y ait de fausses impressions lors des audiences publiques. Nous n'avons
pas la même liberté d'action sur cette question que sur des
questions comme le concept, la thématique, les programmes
éducatifs, toute la conception de la maison. Cependant, j'ai
gardé l'esprit ouvert tout le temps des audiences publiques. J'ai
posé énormément de questions aux gens qui proposaient un
autre site. Si on m'avait convaincu que, de toute évidence, le site du
Vieux-Port était supérieur à celui de l'île
Sainte-Hélène, croyez-moi, je demanderais au Conseil des
ministres de réviser sa décision. Tel n'est pas le cas cependant.
Je pense que si on regarde chacune des caractéristiques, les avantages
de l'île Sainte-Hélène sur le site du Vieux-Port pour une
maison des sciences et des techniques, compte tenu de la nature du projet, je
n'aurais peut-être pas la même opinion pour d'autres projets, mais,
pour un projet comme celui-ci, je pense qu'effectivement le site de l'île
Sainte-Hélène doit être maintenu. Donc, ma recommandation
au gouvernement quant au site sera celui de l'île
Sainte-Hélène, pour un certain nombre de raisons.
D'abord, sur le plan de la disponibilité du terrain, celui de
l'île Sainte-Hélène est immédiatement disponible.
Celui du Vieux-Port nécessite un certain nombre de négociations.
Il y a des ouvertures qui ont été manifestées du
côté de la Société du Vieux-Port. Je ne vois pas de
problèmes particuliers de ce côté-là. Il n'en
demeure pas moins qu'il faudra établir une entente, ce qui n'est pas le
cas actuellement.
Quant à la nature du sol, le Vieux-Port est doté d'un
remplissage de faible cohérence mécanique qui s'est établi
sur 150 ans. Il y a des pieux de bois, des pierres, du béton, de la
terre. Il y a donc une structure du sol qui offre beaucoup moins de
possibilité sur le plan de la construction.
Au niveau des services d'égouts, d'adduction d'eau, il n'y en a
pas sur le Vieux-Port. Ils sont opérationnels sur l'île
Sainte-Hélène. Au niveau du réseau électrique,
celui du Vieux-Port est nettement insuffisant pour les besoins de la maison, il
faudrait le compléter. Celui de l'île Sainte-Hélène
est opérationnel.
Du côté de la dimension, il y a 1 500 000 pieds
carrés possiblement au Vieux-Port, bien qu'on nous ait offert un espace
beaucoup plus restreint, parce qu'il y a d'autres projets sur le Vieux-Port. Il
faut penser aussi à ne pas bloquer la vue. On veut faire une
fenêtre sur le fleuve dans le Vieux-Port. Il y a 1 500 000 pieds
carrés, il y en a 2 300 000 pieds carrés sur la partie libre de
l'île Sainte-Hélène, la partie exposition. On ne touche pas
au parc naturel, cela va de soi.
Donc, on a beaucoup plus de liberté d'action et d'expansion pour
l'avenir parce que, éventuellement, on va faire un projet et, dans dix
ou quinze ans, un autre gouvernement pourra décider d'étendre les
opérations de la maison. C'est important qu'il y ait une bonne
disponibilité du site.
Maintenant, regardons l'accès à chacun des sites. Sur le
plan du métro, le Vieux-Port est faiblement desservi par des stations
périphériques. Sur l'île Sainte-Hélène, nous
avons une station sur le site. L'accès par voiture au Vieux-Port est
excellent, mais conditionnel aux travaux du tunnel de la rue Berri; il y a donc
des investissements à faire. Selon l'endroit d'où on part, si
c'est de l'est de Montréal ou si on part de la rive sud, c'est plus
rapide d'aller à l'île Sainte-Hélène que d'aller au
Vieux-Port. Évidemment, si on est dans l'ouest de Montréal ou
dans d'autres régions, cela peut être plus rapide, mais c'est
à peu près équivalent. Par taxi, c'est la même
chose.
En ce qui concerne le stationnement, il va falloir construire un
stationnement de 1000 places dans le Vieux-Port. En ce moment, cela n'existe
pas. On a un stationnement existant de 850 unités sur l'île
Sainte-Hélène. Du point de vue de la marche, il y a un avantage
du côté du Vieux-Port, bien que le site, quand on le visite, soit
relativement éloigné de toute habitation. Cela fait quand
même une bonne marche pour se rendre au Vieux-Port. C'est encore une
marche plus longue pour aller à l'île Sainte-Hélène
et, de ce point de vue, le Vieux-Port a un léger avantage. La même
chose pour l'accès par vélo. Quant à la capacité
d'absorption de grandes foules, je pense qu'il y a plus de possibilités
du côté de l'île Sainte-Hélène.
Maintenant, si on regarde les aspects muséologiques, dont la
fréquentation scolaire, de septembre à juin, où la
majorité des visiteurs sont des jeunes, des étudiants, je pense
que, sur l'île Sainte-Hélène on a un excellent espace pour
les jeunes, ce qui n'est pas le cas du Vieux-Port. L'île
Sainte-Hélène a un parc naturel; on peut alterner les
activités à l'intérieur avec des activités à
la base de plein air, qui a recommencé ses opérations l'hiver
dernier. Même chose l'été, certaines sociétés
scientifiques nous ont fait valoir aussi que des excursions externes à
la maison pouvaient être intéressantes sur le plan
géologique et sur le plan botanique sur l'île
Sainte-Hélène. On n'a pas ces possibilités dans le
Vieux-Port.
En ce qui concerne les fréquentations familiales, un des
avantages du site de l'île Sainte-Hélène, c'est qu'il est
sans classe sociale. Vous avez des gens très riches qui
voisinent avec des gens des quartiers défavorisés, tout ce
monde est habitué à se mêler depuis l'Expo 67, ou à
la Ronde ou sur le site de la Maison des sciences et des techniques. C'est donc
un site que je qualifirais de totalement démocratique. Si on choisit un
quartier de Montréal, on lui imprègne un certain caractère
particulier.
En ce qui concerne le concept architectural, il y a de fortes
contraintes sur le Vieux-Port, il y a une liberté absolue dans le cas de
l'île Sainte-Hélène.
En ce qui concerne l'environnement, la qualité du cadre naturel,
je pense qu'il suffit de se promener sur le pont Jacques-Cartier et de jeter un
coup d'oeil à mi-chemin entre l'île de Montréal et
l'île Sainte-Hélène, on a une vue à vol d'oiseau des
deux sites. Je conseille aux députés de la commission de faire
l'exercice et vous constaterez comme moi, comme n'importe qui, que la
qualité du cadre naturel est excellente sur l'île
Sainte-Hélène et, par contre, très faible sur le
Vieux-Port parce que c'est un lieu très industriel.
Sur le plan des retombées économiques, il faut tenir
compte du fait que le site de l'île Sainte-Hélène est connu
internationalement. La députée de Jacques-Cartier a fait
état d'une opinion d'un directeur de musée scientifique, qui est
un M. Danilow, de Chicago. Il m'a fait parvenir une lettre disant ceci: "As I
indicated, I believe either side would be suitable for the new science centre.
However, in my opinion, there is much more to begained from the location in the
Old Port area of Montreal". (12 heures)
Évidemment, c'est l'opinion d'un expert dont les frais de
déplacement ont été payés par la
Société du Vieux-Port, comme vous le savez. Lui-même a
d'ailleurs eu l'honnêteté de le dire en témoignant qu'il
avait un certain billet pour le Vieux-Port. Par contre, tous les directeurs de
musée - je pourrais bien faire venir les lettres du directeur du
musée de Boston, de Toronto, de Seattle, de Los Angeles ou de Portland,
Oregon, par où je suis passé récemment - nous disent: Vous
avez un site magnifique. On connaît le site de l'île
Sainte-Hélène.
M. Blank: Qui a payé les frais de ces gens-là?
M. Paquette: On ne les a pas payés, on est allé les
voir.
M. Blank: Oui, vous, pas le Vieux-Port.
M. Paquette: On est allé les visiter avec une mission, de
façon à préparer ce projet dans les meilleures conditions
possible, vous allez le comprendre. On ne fait pas un investissement de cette
importance à l'aveuglette. Tous ces gens le connaissent très
bien. Évidemment, le site du Vieux-Port sera peut-être connu dans
cinq, dix ou vingt ans, mais il ne l'est pas encore sur le plan international.
Quand on fait aussi le total des considérations de coûts à
cause de la structure du sol, à cause de l'inexistence des
infrastructures dans le Vieux-Port, à cause d'une station de
métro qui coûte le double des autres stations à
Montréal, à cause de la nature de la profondeur du creusage, on a
une différence de 5 000 000 $ d'investissements de plus sur le
Vieux-Port par rapport à l'île Sainte-Hélène. Je
pense qu'il y a suffisamment de raisons pour compenser les quelques arguments
en faveur du Vieux-Port.
On a fait toutes sortes de procès d'intention. On a dit: C'est
une querelle fédérale-provinciale. Pas du tout, M. le
Président. C'est une espèce de procès qu'on nous fait
régulièrement.
Bien sûr que nous pensons que le régime
fédéral nous défavorise. On n'en a pas contre la
Société du Vieux-Port ou le gouvernement fédéral,
on en a contre le régime politique dans lequel on est actuellement.
Cependant, face à la Société du Vieux-Port, quelle est la
réaction d'un indépendantiste? C'est de dire: C'est un lieu
à Montréal qui est temporairement sous administration
fédérale. On a autant intérêt que n'importe qui
à ce que le Vieux-Port se développe. Cependant, quelle est la
meilleure vocation pour le Vieux-Port? Est-ce de décider d'encourir des
coûts additionnels de l'ordre de 50 000 000 $ avec un édifice et
un vaste stationnement qui va boucher une bonne partie de l'accès au
fleuve? Les visites qu'on a faites m'ont permis de constater que la plupart des
villes nord-américaines ont déjà rénové leur
vieux-port. Qu'est-ce qu'on y trouve? On y trouve des bazars, des aires de
repos, des parcs et, généralement, pas de grosses constructions.
À mon avis, c'est ce qu'on devrait faire au Vieux-Port.
J'ai dit, lors des audiences publiques, aux gens de la
Société du Vieux-Port, qu'on était prêt à
collaborer avec eux pour le développement et la participation du
gouvernement du Québec au développement du Vieux-Port en
complémentarité avec cet autre site touristique par excellence
que constituent les îles de l'expo. J'avais même l'intention de
rencontrer M. Gérin-Lajoie dans un proche avenir pour en discuter plus
à fond.
Donc, il n'y a absolument pas de querelle
fédérale-provinciale à ce sujet. C'est uniquement sur des
considérations d'ordre objectif, comme celles que je viens de vous
énumérer, que nous avons basé notre décision. Nous
avons quand même écouté les représentations de tout
le monde. Les arguments qui ont été avancés ne sont pas
suffisants pour nous faire remettre en
question notre décision.
Le Président (M. Fortier): Le ministre pourrait-il me dire
quel était le sens de la consultation, si la décision
était déjà prise avant que la consultation commence?
M. Paquette: Une décision était déjà
prise sur une des quinze dimensions du projet. D'ailleurs, la meilleure preuve
est que, sur les 79 mémoires que nous avons reçus, il y en a 59
qui ne parlent pas du tout du site, mais des différentes dimensions: la
thématique, les programmes externes, les programmes d'éducation,
la nécessité de tenir compte de préoccupations
environnementales, les programmes de discrimination positive, les
retombées économiques de la maison, sa relation avec les
musées scientifiques régionaux, enfin, tout ce qui nous a permis
en quelque sorte de préparer le mandat qui se trouve dans la loi et qui
permettra à la société de nous bâtir le meilleur
projet possible. Il y a 59 des 79 mémoires qui ne nous parlent
même pas du site et, sur ceux qui nous parlent du site, il y en a
à peu près la moitié qui favorisent le lieu, donc qui
contestent la décision du gouvernement. Parmi la moitié qui
l'appuie, ce sont généralement des organismes de culture et
d'information scientifique. Ceux qui l'appuient, généralement,
sont des organismes de culture et d'information scientifiques. Ceux qui la
contestent sont des gens qui veulent le développement du Vieux-Port,
avec raison, c'est tout à fait légitime.
Voilà, à peu près, le résultat des audiences
publiques. Il y avait une décision de prise sur le site, on a
écouté les gens surtout sur les autres dimensions, parce que
c'est de cela dont ils voulaient eux-mêmes nous parler. On les a
également écoutés sur le site en se disant: S'ils nous
amènent des arguments probants, on n'est pas assez imbéciles pour
ne pas changer d'idée s'il y a lieu, mais on ne nous a pas amené
de tels arguments. Donc, nous ne voyons aucune raison, par un débat sur
le site, de retarder de six mois ou un an le début des travaux de la
société. La société ne peut pas commencer ses
travaux si elle ne sait pas sur quel site elle va oeuvrer. Je pense que c'est
important qu'il y ait une décision relativement rapidement sur le site.
Dans mon esprit, c'est très clair.
Le Président (M. Fortier): Avant de donner la parole
à la députée de Jacques-Cartier, est-ce que le document
que vous venez de lire peut être distribué aux membres de la
commission?
Une voix: Le document...
Le Président (M. Fortier): Ce résumé.
M. Paquette: Je n'y vois pas d'objection.
Le Président (M. Fortier): Par ailleurs, le ministre s'est
engagé à faire parvenir au secrétaire le rapport...
M. Paquette: Oui, le rapport du comité.
Le Président (M. Fortier): Je croyais que le
résumé sur le plan des arguments contenait l'argumentation du
ministre.
M. Paquette: Oui, vous l'avez dans le journal des
Débats.
Le Président (M. Fortier): Mme la députée de
Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: D'abord, une clarification de notre position. Les
arguments du ministre pour l'île Sainte-Hélène
présument que nous, du Parti libéral, avons pris une
décision définitive pour le Vieux-Port. Ce n'est pas vrai du
tout. Notre position est simplement celle-ci. Étant donné les
arguments des experts - nous ne sommes pas des experts - on se demande si le
gouvernement a choisi le meilleur site. C'est simplement cela. Je reconnais
qu'il y a de bons arguments des deux côtés.
L'argument le plus fort que j'ai entendu, c'est que, pour assurer le
meilleur succès possible de ce projet, il doit être au coeur de la
ville. Il y a possiblement d'autres sites dont on n'a pas parlé, et on
en a examiné au moins 30. Cette idée que la nature même du
projet demande un site qui n'est pas isolé, qui fait partie de
l'environnement urbain, il y en a plusieurs, il y a d'autres sites qui
répondent à ce critère. C'est notre position. Il est
possible que le Vieux-Port soit un mauvais site, même un de nos
collègues a examiné cela d'une façon personnelle et il a
conclu qu'il est possible que, sur le quai, la maison cache la vue. Comme je
n'ai pas vu l'architecture précise, c'est une possibilité.
Vous ne devez pas présumer que nous sommes pour le Vieux-Port et
pas pour un autre site.
M. Paquette: De toute façon, Mme la députée,
je suis heureux que vous fassiez cette précision, mais je pense que vous
ne devez pas présumer non plus que le gouvernement, a priori, avait
décidé que ce serait à l'île
Sainte-Hélène. D'abord, on n'est absolument pas intervenu, ni du
côté de la ville, ni du côté du gouvernement, dans le
travail des deux comités qui ont préparé le document sur
la base duquel nous avons pris la décision. Deuxièmement - je
pense que mes collaborateurs peuvent en témoigner -on s'est constamment
torturé les méninges, même après la décision
de Compton, pour
examiner à leur mérite, objectivement, les arguments qui
nous étaient apportés en faveur d'autres sites, sauf qu'à
un moment donné, il faut trancher.
Mme Dougherty: Oui, je comprends.
Le Président (M. Fortier): Le ministre conviendra quand
même que, comme la décision était déjà prise,
le "tranchement" était déjà fait.
M. Paquette: Bien oui.
Mme Dougherty: Nous sommes au moins d'avis que les auditions de
la décision étaient prématurées parce que, d'une
certaine façon, cela a préjugé les consultations.
J'ai une question importante. Le ministre a dit à plusieurs
reprises que l'argent ne sera pas disponible sauf pour l'île
Sainte-Hélène. Je ne comprends pas. Où sont les
crédits pour construire cette maison? S'ils ne sont pas dans votre
budget, est-ce qu'ils sont...
M. Paquette: M. le Président, j'aimerais apporter une
précision ici. Il y a une différence entre dire que l'argent ne
sera pas disponible sauf sur l'île Sainte-Hélène et dire
que l'argent a été attribué dans le cadre d'un projet plus
vaste de revitalisation de Terre des hommes qui comporte, sur l'île
Notre-Dame, un centre de la nature, des pêcheries et de l'alimentation
qui a des aspects de muséologie scientifique et qui sera
complémentaire à la Maison des sciences et des techniques. C'est
dans ce cadre qu'à Compton, le Conseil des ministres a
décidé d'un plan d'ensemble de relance de cette attraction
touristique par excellence pour la grande région métropolitaine
et de le faire par un projet axé sur la culture scientifique et
technologique, autant dans le cas du Centre de la nature que dans le cas de la
Maison des sciences et des techniques.
J'ai l'autorisation de réaliser ce projet, tenant compte du
contexte dans lequel la décision a été prise. Si j'en
étais arrivé à la conclusion qu'il fallait remettre en
question ce choix gouvernemental qui a été fait dans le cadre du
plan de relance, il aurait fallu que je reprenne le processus d'autorisation,
par les divers comités, et obtenir une nouvelle décision du
Conseil des ministres.
Mme Dougherty: Ce n'est pas la fin du monde.
M. Paquette: Ce n'est pas la fin du monde. Cela fait seulement
retarder le projet, un projet qui va déjà être très
long à réaliser.
M. Blank: Même si le site n'est pas bon, on doit le faire
parce qu'on...
M. Paquette: Précisément, c'est qu'il est
très bon. Voyez-vous, même les opposants du site disent qu'il y a
là deux excellents sites.
M. Blank: Ce n'est pas ce que... M. le ministre, quand madame
vous dit que ce n'est pas la fin du monde, vous dites: Mais cela va retarder.
Cela veut dire que la seule raison pour agir maintenant, c'est parce que cela
va retarder.
M. Paquette: Non. Pas du tout. Je dis -c'est ce que j'ai dit aux
audiences publiques - que, si on nous présente des raisons suffisantes
de retarder un projet important sur le plan de l'accès pour la
population au virage technologique, important sur le plan de ses
retombées économiques... Ce projet n'est pas une dépense,
c'est un investissement. S'il y a des raisons suffisantes de retarder cet
investissement, qu'on me convainque et je vais le faire. Cependant, s'il n'y a
pas de raisons suffisantes, je ne vois pas pourquoi on retarderait de six mois
ou un an ce projet d'investissement important pour la relance économique
à Montréal, quand cela va nous prendre au moins trois ans pour
mettre ce projet en route. Je ne vois pas de raison de le faire.
Évidemment, si le site était mauvais, si manifestement on
nous avait présenté un autre site qui a un ensemble de
caractéristiques plus satisfaisantes que l'île
Sainte-Hélène, il faudrait le faire. Je suis d'accord avec le
député. Mais tel n'est pas le cas.
Le Président (M. Fortier): M. le député, on
avait eu cette discussion sur le site, alors que le site n'est pas
mentionné dans le projet de loi comme tel. Je crois qu'on devrait le
faire, parce que c'est un sujet intéressant. Mais comme il serait
opportun de terminer l'adoption du projet de loi avant 13 heures, à
moins que quelqu'un n'ait un amendement à proposer, je vais être
obligé de clore le débat sur le choix du site.
M. Blank: Seulement une question, non pas sur le site, mais sur
la maison. L'argent, où est-il? Est-ce que des crédits sont
déjà adoptés pour le projet de construction? (12 h 15)
M. Paquette: M. le Président, il y a une décision
de principe du Conseil des ministres de financer à peu près au
niveau qui est prévu. Vous avez des répartitions dans le rapport
concernant la participation escomptée des divers paliers de
gouvernement, des diverses entreprises également. Donc, il y a une
décision de principe pour un ordre de grandeur. D'accord? Il y a
également, dans le budget 1984-1985 de mon ministère pour
l'année en cours, une somme
de 2 000 000 $ qui a été réservée pour
l'attribution des contrats qui permettront à la société de
faire toutes les études nécessaires. Lorsque toutes ces
études nécessaires seront complétées, on
connaîtra le coût précis et définitif du projet.
Parallèlement à cela, la société aura à
mettre sur pied un comité de financement qui aura à
préciser la contribution. On a une entente à signer avec la ville
de Montréal. On a une contribution du gouvernement fédéral
qui doit se réaliser. On a des contributions des entreprises
privées. Tout cela, pour le moment, c'est un projet de financement.
C'est probablement d'ici un an qu'on pourra vraiment connaître
précisément les coûts.
Le Président (M. Fortier): Quelle est l'évaluation
des études que vous avez en tête? Vous avez dit que vous avez des
budgets déjà pour des études.
M. Paquette: C'est environ 2 000 000 $ pour l'année en
cours.
Le Président (M. Fortier): On revient à Mme la
députée. Nous revenons à l'article 17.
Mme Dougherty: Je n'ai pas d'autre commentaire. Est-ce que le
ministre pourrait lire l'amendement?
Le Président (M. Fortier): Je l'ai ici devant moi, Mme la
députée. Avant que je lise l'amendement, je crois qu'il y a une
précision que j'aimerais avoir de la part du ministre. Le ministre a dit
que le choix du site, le gouvernement l'a déjà
décidé. Est-ce bien cela? Quand je vais lire l'amendement ici,
vous allez comprendre pourquoi je pose la question. Je voudrais savoir sur quoi
nous votons exactement. L'article 17 dit ceci: "La société a pour
objet, 1° de pourvoir, à l'endroit déterminé par le
gouvernement, à l'établissement de la Maison des sciences et des
techniques destinée à promouvoir la culture scientifique et
technique et à faire connaître les sciences et les techniques
ainsi que leurs incidences économiques, sociales, culturelles, et
environnementales; 2° d'administrer et d'exploiter la maison." Le
libellé est le suivant: "La société a pour objet, 1°
de pourvoir, à l'endroit déterminé par le gouvernement,
l'établissement..." Alors, en approuvant cela, les députés
qui voteront se trouvent à voter en définitive pour le choix du
site qui a déjà été fait, si je comprends bien.
M. Paquette: Non. Cela va demander un décret formel du
Conseil des ministres.
M. Blank: Où on n'a pas le droit de vote.
M. Paquette: Pardon, où vous n'avez pas le droit de
vote.
M. Blank: Où on n'a pas le droit de vote.
Mme Dougherty: Sur...
M. Paquette: Pour cela, il faut gagner les prochaines
élections, et il y a souvent loin de la coupe aux lèvres.
Mme Dougherty: Oui.
M. Blank: On va le trouver dans le tiroir!
Le Président (M. Fortier): Mme la députée,
je vous ai lu l'article 17. Est-ce que quelqu'un a des amendements à
apporter?
M. Blank: Adopté sur division.
Mme Dougherty: Sur division.
Le Président (M. Fortier): Sur division.
M. Paquette: La division signifie que les députés
de l'Opposition sont en désaccord avec le fait que le gouvernement
choisisse... Ce n'est pas cela que cela veut dire?
Le Président (M. Fortier): En toute
honnêteté, si vous me permettez, d'après le débat
qui a eu lieu, M. le ministre, on ne peut pas interpréter le vote, les
collègues de l'Opposition voudraient qu'il y ait une consultation. Je
crois qu'ils sont d'accord avec le libellé de l'amendement, mais je
crois qu'ils ont de la difficulté, étant donné que vous
avez affirmé à plusieurs reprises que le gouvernement avait
déjà choisi le site. Si on approuvait l'amendement tel que
libellé, on se trouverait à approuver le site, alors que la
demande a été faite pour qu'il y ait une consultation plus
étendue pour qu'on puisse revoir ce site. Si j'interprète le voeu
de mes collègues de l'Opposition, on ne voudrait pas que l'article 17
signifie une approbation du site après le peu de consultation.
M. Paquette: J'ai très bien compris la position de
l'Opposition. Je voudrais simplement dire, pour les fins du journal les
Débats, que cet article ne signifie pas que le site est
déterminé, c'est-à-dire qu'il faudra qu'il y ait un
décret gouvernemental, mais j'affirme qu'il y a eu suffisamment de
consultations et qu'il n'y en aura pas d'autres. En ce sens, je comprends
très bien les motifs de mes collègues de l'Opposition.
M. de Bellefeuille: Je sais que vous souhaitez que nous passions
rapidement à la
suite de l'étude détaillée du projet de loi, mais
je ne peux pas laisser passer ce débat sans dire très
brièvement que j'appuie tout à fait le choix de l'île
Sainte-Hélène comme emplacement de cette Maison des sciences et
des techniques. Je considère qu'au point de vue de l'urbanisme, c'est un
événement extrêmement important pour le
développement de Montréal, étant donné que
l'île Sainte-Hélène fait partie de l'ensemble de
l'emplacement d'Expo 67, et que ce lieu a fait l'objet d'investissements
extrêmement coûteux. On y a fait des aménagements aussi
extrêmement coûteux, mais toujours pour des choses
éphémères ou presque exclusivement pour des choses
éphémères. Enfin, il va y avoir quelque chose de
substantiel et de permanent dans ce magnifique ensemble d'îles et de
presqu'îles. Je crois que c'est un événement
considérable auquel il faut reconnaître toute son importance.
Le Président (M. Fortier): Alors, cela ne clôt pas
complètement la discussion sur le choix du site, mais disons que cela le
termine. À l'article 17, c'était un amendement. On a tout refait
l'article 17. L'article 17 tel qu'amendé est adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. On passe
à l'article 23. J'aimerais bien, si c'était possible, que l'on en
dispose rapidement avec la collaboration des députés. L'article
23.
Documents, comptes et rapports
Mme Dougherty: J'ai une question à l'article 23. Est-ce
que cela veut dire par le président, par le vice-président ou par
le secrétaire? Ce n'est pas clair.
M. Paquette: Oui, c'est clair. Quand il y a un "ou" à la
fin, le "ou" s'applique aux virgules. Il faut voir les virgules comme des "ou",
n'est-ce pas?
M. de Bellefeuille: M. le Président, comment cela se
fait-il que le directeur général ne figure pas dans cette
énumération?
Le Président (M. Fortier): M. le ministre. Un membre du
personnel de la société.
M. Paquette: Un membre du personnel. On veut probablement laisser
la possibilité à la société, par règlement
et dans la mesure déterminée par règlement, au conseil
d'administration de la société - comme on le dit - de
prévoir la signature du directeur général, mais
possiblement d'une ou deux personnes, selon la nature des documents à
signer. Cela peut être d'autres personnes que le directeur
général. On a prévu par un membre du personnel de la
société, ce qui inclut le directeur général, bien
sûr.
M. de Bellefeuille: Oui, le règlement de la
société ne peut pas modifier ce qui est dans l'article. Dans
l'article, on parle du président, du vice-président, du
secrétaire ou d'un membre du personnel. Or, à l'article 14, nous
avons convenu que c'est le gouvernement qui nomme le directeur
général. Est-ce qu'on doit le considérer comme un membre
du personnel quand il est nommé par le gouvernement?
M. Paquette: Oui.
M. de Bellefeuille: Oui.
M. Paquette: Absolument, il est nommé à la
recommandation de la société par le gouvernement et il fait
partie du personnel.
M. de Bellefeuille: Si c'est clair que le directeur
général est compris, je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que cet article est
adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. J'appelle
l'article 24. C'est simplement pour authentifier les documents. Je crois que
cela n'apporte pas de difficulté. Adopté?
M. Paquette: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. L'article
25?
M. Blank: L'article 25 est très clair. Je me demande, avec
toutes les restrictions qu'on impose à cette société,
pourquoi on a formé une société. Pourquoi le ministre
lui-même n'a pas dirigé cette affaire?
M. Paquette: II aurait fallu augmenter les effectifs de mon
ministère d'une centaine de personnes uniquement pour ce projet. Je
pense que vous auriez été en désaccord avec cela et moi
aussi. D'autre part, la société a un très large
degré d'autonomie, sauf qu'il y a un certain nombre de balises, pour la
bonne raison que vous allez être le premier à l'Assemblée
nationale, si cela va mal, à me poser des questions et à me dire:
M. le ministre, la société a fait telle dépense qu'elle
n'aurait peut-être pas dû faire. Vous allez compredre que c'est
important, lorsqu'on a une société mandataire du gouvernement,
qu'il y ait un certain nombre de balises.
M. Blank: Le but de créer une société est de
lui donner une autonomie. Ici, l'autonomie, c'est qu'elle est fictive.
Le Président (M. Fortier): C'est une autonomie
opérationnelle.
M. Blank: C'est cela, opérationnelle. Elle peut
décider à quelle heure le bureau ouvrira ses portes.
Le Président (M. Fortier): J'aurais un commentaire, M. le
ministre. La difficulté que nous avons avec beaucoup de
sociétés d'État, c'est qu'il y a un article comme
celui-là qui exige qu'il y ait un plan de développement qui soit
préparé. Je me suis aperçu que très souvent les
sociétés d'État ne veulent pas le publier parce qu'elles
disent: Nous l'avons soumis au gouvernement et il n'a jamais été
approuvé. Je ne sais pas comment on peut, dans le texte de loi, corriger
cela. Mais un exemple patent, je me penche dans le moment sur REXFOR et
d'autres sociétés d'État. Je sais pertinemment que REXFOR
a soumis un plan de développement au ministre en 1982, nous sommes en
1984, et REXFOR ne veut pas nous soumettre son plan de développement
parce qu'il n'a pas été approuvé. Je crois qu'ici le but,
c'est non seulement de contraindre la société à suivre un
plan de développement, mais c'est également d'informer le
gouvernement, les parlementaires et le public en général des
orientations que doit suivre une société d'État en
particulier. Je ne sais pas comment on peut corriger l'article 25, mais je
déplore le fait que ces plans de développement ne sont jamais
approuvés et que, n'étant jamais approuvés, ils ne sont
jamais publiés.
M. Paquette: Je pense d'abord que l'affirmation du
député - parce que ce n'est pas le président qui
parle...
Le Président (M. Fortier): J'ai le droit de faire des
commentaires en tant que président.
M. Paquette: Oui, j'ai remarqué que vous vous en servez
abondamment, puisque c'est votre droit, de toute façon. Mais je pense
que le député qui est en même temps président de
notre commission exagère énormément. Il y a
peut-être eu certains plans qui n'ont pas été
adoptés. Je suis très attentivement un certain nombre de
sociétés d'État qui m'intéressent
particulièrement dans le cadre de mon mandat de coordination, notamment
le Centre de recherche industrielle du Québec, la SDI, la SGF...
Le Président (M. Fortier): Hydro-
Québec.
M. Paquette: Bon. Ces plans ont été adoptés
récemment. On en a soumis plusieurs à l'approbation du
gouvernement. Quand ils sont approuvés, ils sont disponibles pour tout
le monde par la loi sur l'accès à l'information. Si vous voulez
qu'on dépose un rapport annuel, c'est dans le rapport annuel que vous
pouvez avoir le plan de développement à l'Assemblée
nationale. On n'a pas d'objection. On pourrait peut-être insérer
cela quelque part.
Le Président (M. Fortier): Parce que...
M. Paquette: Au contraire, l'une des choses qui nous a
amenés à adopter la loi 19, c'était justement qu'à
peu près tous les organismes gouvernementaux dans le domaine
général de la science et de la technologie étaient
pratiquement clandestins. On n'en entendait jamais parler à
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Fortier): II est un
fait...
M. Paquette: On est tout à fait favorables à
cela.
Le Président (M. Fortier): Les sociétés
d'État bien administrées - parmi celles qui sont bien
administrées, on peut citer la SGF et Hydro-Québec - celles qui
n'ont pas de problème, publient leur plan de développement.
Malheureusement, ce qui arrive, c'est que les sociétés
d'État qui ont des problèmes ne publient pas leur plan de
développement et elles devraient le faire, précisément
pour permettre un débat public. Je n'ai pas d'amendement à
proposer moi-même...
M. Paquette: Oui.
Le Président (M. Fortier): ...mais je déplore
simplement cette situation et je voudrais bien que les parlementaires puissent
recevoir un rapport annuel.
M. Paquette: Le rapport annuel, vous l'avez.
Le Président (M. Fortier): Le rapport annuel et le plan de
développement...
M. Paquette: ...à l'article 28.
Le Président (M. Fortier): Oui, à l'article 28.
M. Paquette: L'article 28 dit que le ministre dépose ce
rapport annuel et ces états financiers devant l'Assemblée
nationale dans les 30 jours de leur réception si elle
est en session ou, si elle ne siège pas, dans les 30 jours...
Le Président (M. Fortier): Prenez cela simplement comme un
commentaire, M. le ministre, parce que je n'ai pas d'amendement à
proposer. Est-ce qu'il y a des amendents? Non? Adopté?
M. de Bellefeuille: Un instant, j'ai une hésitation.
Le Président (M. Fortier): Oui, on va revenir.
M. de Bellefeuille: J'ai une petite hésitation sur le mot
"périodicité". Cela fait quelques minutes que je me demande
comment on peut appliquer la notion de périodicité à un
plan de développement. Ce n'est pas plutôt la durée?
Le Président (M. Fortier): Normalement, on fait allusion
au fait... On parle peut-être de plan quinquennal ou triennal.
M. de Bellefeuille: Oui, oui.
Le Président (M. Fortier): La périodicité,
c'est la mise à jour tous les trois ou cinq ans, mais ce n'est pas
très clair; ce n'est pas exprimé en très bon
français.
M. Paquette: Bon, en tout cas, je n'insiste pas.
Le Président (M. Fortier): Autrement dit, c'est un plan
qui donne la mission -quoique la mission soit très bien définie
-l'orientation de la société d'État. Alors, c'est
adopté?
M. Paquette: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Article 26. Adopté.
Article 27? Adopté.
M. Paquette: L'article 27, c'est le rapport...
Le Président (M. Fortier): C'est cela. D'accord.
M. Paquette: ...de ses activités, le rapport annuel.
Le Président (M. Fortier): C'est cela. Adopté.
M. Paquette: Celui-ci est déposé à
l'Assemblée.
Le Président (M. Fortier): C'est cela, c'est l'article
28.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. Article 29?
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté.
M. de Bellefeuille: M. le Président, au sujet de l'article
29, vous avez vous-même posé une question au sujet de REXFOR.
Est-ce que, dans la loi de REXFOR, il n'y aurait pas un article comme celui-ci
qui vous permettrait de demander au ministre responsable de REXFOR de demander
ces renseignements? Mais on adopte l'article 29.
Le Président (M. Fortier): Je dois vous dire que, dans la
loi de REXFOR, on dit que REXFOR doit préparer un plan de
développement annuel. Et on ne l'a pas reçu depuis un certain
nombre d'années. Comme nous entendrons REXFOR au début du mois de
juin, nous aurons l'occasion d'en discuter. Je dois dire, pour les membres de
la commission qui sont intéressés à ce dossier, qu'on a
demandé un certain nombre de renseignements, que le secrétaire ou
la présidente ont été avisés et que nous
obtiendrons une bonne partie de l'information que nous avons demandée,
à l'exception du plan de développement.
Appel de l'article 30. Une vérification du Vérificateur
général. Je crois que cela s'impose.
M. Paquette: Ou quelqu'un désigné par lui...
Le Président (M. Fortier): C'est parfait. (12 h 30)
M. Paquette: Non pas par le gouvernement, comme cela existe dans
certaines provinces.
Le Président (M. Fortier): L'article 30 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Dispositions financières
Le Président (M. Fortier): Article 31?
M. Blank: Si je lis l'article 31, il donne carte blanche au
gouvernement de dépenser l'argent sans que l'Assemblée
l'approuve. Comme l'argent d'un fonds consolidé?
M. Paquette: Là, ce sont des garanties ou des avances. Ce
ne sont pas des subventions.
M. Blank: Cela ne fait rien. Si vous donnez une avance, si vous
donnez une
garantie...
M. Paquette: Les subventions seront dans les crédits
évidemment.
M. Blank: Si vous donnez une garantie sur un prêt de 10 000
000 $ avec l'argent d'un fonds consolidé, nous, nous n'aurons aucun mot
à dire.
M. Paquette: C'est une prérogative du gouvernement et du
ministre des Finances.
M. Blank: Oui, mais c'est une prérogative des
députés de l'Assemblée nationale de contrôler les
fonds du gouvernement et c'est un des buts du Parlement.
M. Paquette: Est-ce que...
M. Blank: À ce moment-là, on n'a pas besoin d'un
Parlement.
Le Président (M. Fortier): M. le député,
est-ce que l'article 31 n'est pas soumis, de toute façon, aux droits des
crédits?
M. Paquette: Aux droits de l'administration financière.
Vous avez tous les recours.
M. Blank: La seule place est la commission des engagements
financiers. Peut-être? Je ne suis pas certain.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que l'article 31 est
adopté?
Une voix: Adopté.
M. Paquette: Également, il y a d'autres moyens
parlementaires.
Le Président (M. Fortier): Adopté, madame?
Mme Dougherty: C'est exact... On trouve les mêmes mots
dans...
M. Paquette: Classiques.
Le Président (M. Fortier): Article 32? Il y a un
amendement.
M. Paquette: II y a un amendement qui vise à supprimer les
mots: "et le solde est versé annuellement au fonds consolidé du
revenu."
Le but de cet amendement est de faire en sorte que "Les sommes
reçues par la société doivent être affectées
au paiement de ses obligations". Par contre, la société a des
revenus autonomes et, si ceux-ci excèdent l'obligation pour une
année, elle pourra en conserver la jouissance pour l'année
suivante. Cela donne donc à la société une incitation
à une bonne gestion et à maximiser son autofinancement, et
même, si possible, à réaliser des surplus. Ce qui n'est pas
impossible.
Mme Dougherty: Est-ce que c'est clair qu'on parle des revenus
autonomes? Ce n'est pas clair du tout.
M. Paquette: On a beaucoup travaillé cet article. On a
essayé différentes formulations. Pourquoi a-t-on rejeté
revenus autonomes?
Mme Dougherty: Les revenus autres que les revenus...
Le Président (M. Fortier): Ce peut être les sommes
reçues par le gouvernement également?
M. Paquette: Oui, et si cela couvre toutes les sommes
reçues, cela donne beaucoup plus de souplesse.
Mme Dougherty: Ah! Ah!
M. Paquette: Donc, le ministre des Finances a une garantie, en ce
sens que l'article dit: Les sommes reçues par la société
doivent être affectées au paiement de ses obligations. La
société doit commencer par payer ses obligations, donc les
sommes, les subventions que le gouvernement pourrait verser à la
société, vont servir à payer ses obligations.
Le Président (M. Fortier): Si le ministre des Finances
s'aperçoit qu'un surplus est trop grand, il peut diminuer les
subventions l'année suivante.
M. Paquette: II peut diminuer les subventions l'année
suivante.
Le Président (M. Fortier): En ayant un contrôle
absolu.
M. Paquette: C'est cela. Mais il y a une souplesse et une
incitation à la société pour l'ensemble des sommes qu'elle
reçoit.
M. Blank: Pour faire un don. Si quelqu'un fait un don, est-ce
que, pour une raison particulière, il faut qu'il soit approuvé
par le gouvernement?
Le Président (M. Fortier): Ses obligations. Si c'est un
don particulier avec une obligation particulière, donc, l'article dit
que "Les sommes reçues par la société doivent être
affectées au paiement de ses obligations." Donc, si Alcan donne un
montant de 1 000 000 $, ce montant ne peut pas être affecté
à l'administration
générale?
M. Paquette: Non.
Le Président (M. Fortier): Si c'est pour une fin
particulière.
M. Paquette: II n'y a absolument pas de problème de ce
côté.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que l'amendement
à l'article 32 est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fortier): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article tel qu'amendé est adopté?
Une voix: Adopté.
Dispositions particulières
Le Président (M. Fortier): Adopté. Article 33? Ce
sont les dispositions particulières qui donnent le pouvoir au
gouvernement d'intervenir. Je dois admettre que les pouvoirs de la
société sont plutôt de créer ce qu'on appelle en
anglais un "profit centre", d'avoir un organisme où on peut
délimiter les recettes et les déboursés et d'avoir une
certaine autonomie opérationnelle. Dans le fond, le gouvernement
contrôle les budgets, les nominations.
M. Paquette: II y a la possibilité de mettre des balises
pour éviter qu'à un moment donné nous nous retrouvions
avec une société chromée où on paie les gens bien
au-delà des salaires de la fonction publique, par exemple.
Le Président (M. Fortier): Comme ce n'est pas une
société qui oeuvre dans le domaine économique comme tel,
je pense que je suis tout à fait d'accord.
Est-ce qu'on appelle l'article 33? Est-ce qu'on est d'accord?
Adopté?
M. Blank: Je trouve encore des restrictions à l'autonomie
de cette compagnie. La compagnie ne peut même pas signer un contrat avec
les employés sans que le gouvernement ne donne des règles.
Le Président (M. Fortier): Je pense, M. le
député, que cela revient aux commentaires que vous faisiez
auparavant. Dans le fond, vous avez dit tout à l'heure: Cet organisme
n'aurait pu être qu'une extension du ministre. Cependant, ce que je
comprends de ce qui est proposé, c'est qu'on a créé un
organisme qui n'est pas autonome dans le sens de créer un organisme qui
pourrait s'inventer de nouvelles missions, mais qui permet au gou- vernement de
donner une certaine attitude sur le plan administratif au jour le jour, ou
même sur le plan des innovations, surtout dans le domaine des
idées. Cela permet au gouvernement de s'assurer qu'il n'y aura pas
d'engagement financier inadéquat.
Ce n'est ni plus, ni moins qu'une extrapolation, qu'une extension du
ministère, dans ce sens-là, mais avec un certain pouvoir
d'autonomie.
M. Paquette: Oui, ce n'est pas une compagnie commerciale ici; on
avait le choix entre créer une corporation sans but lucratif et
créer une corporation mandataire du gouvernement. Il y avait certains
avantages à cela, mais ce n'est pas une entreprise qui est en
concurrence, sur le plan commercial, avec d'autres. Il faut bien le
comprendre.
Le Président (M. Fortier): Je pense bien que votre
conclusion est valable, M. le député. Je crois que l'autonomie
est limitée, et c'est comme cela que le gouvernement le veut.
M. Paquette: Sur le plan financier.
Dispositions finales
Le Président (M. Fortier): Adopté? L'article 33 est
adopté.
L'article 34 permet à la société de donner une
autre dénomination que la Maison des sciences, possiblement. D'accord?
Adopté? Adopté.
L'article 35 permet aux employés d'avoir recours au régime
de retraite du gouvernement.
Mme Dougherty: Article 34? Non. Je n'ai aucun problème
avec.
Le Président (M. Fortier): Non. Article 35. Est-ce que
cela peut ou doit? Est-ce qu'il y a une obligation pour les employés de
la Maison des sciences d'appartenir au régime de retraite du
gouvernement, ou si cela est une possibilité?
M. Paquette: C'est une obligation. Le Président (M.
Fortier): Adopté? M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. Article 36,
adopté?
M. de Bellefeuille: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. C'est l'article
qui modifie la Loi sur la santé et la sécurité du
travail.
Article 37. Là, c'est un gros sujet de discussion. Cela
dépend du ministre.
Une voix: On va longuement réfléchir à
cela.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Article...
M. Paquette: La confiance des membres de la commission
m'honore.
Le Président (M. Fortier): Alors, vous voyez, c'est un
endossement unanime. Mais, comme cela change souvent au gouvernement, on verra
bien.
Article 38?
M. Blank: Sur division.
M. Paquette: Cela nous rappelle l'unique Canada Bill,
adopté sans le consentement du Québec.
Mme Dougherty: Sur division.
Le Président (M. Fortier): Adopté sur division.
Article 39?
M. de Bellefeuille: Sur division?
M. Paquette: Bien oui, parce que les députés
étaient avec la reine, à Ottawa, sauf erreur. La majorité
des députés, certains des députés...
M. de Bellefeuille: La majorité était dissidente
par rapport à son parti.
Le Président (M. Fortier): Je n'étais pas
présent.
M. Paquette: Très bien, cela vous honore, M. le
Président.
M. de Bellefeuille: Les dissidences ne sont pas toujours
mauvaises.
Le Président (M. Fortier): Article 39, adopté?
M. Blank: J'aime à être protégé...
M. Paquette: M. le Président, si vous le permettez,
j'aimerais simplement revenir pour faire droit à une remarque que me
fait ici le conseiller juridique. C'est à propos de l'article 11. Vous
jugerez si on doit le rouvrir. On a fait un petit amendement qui vise à
remplacer, dans la deuxième ligne, le mot "met" par "peut mettre en
conflit son intérêt personnel et celui de la
société".
L'article dit: "Le président ne peut, sous peine de
déchéance de sa charge, avoir un intérêt direct ou
indirect dans une entreprise qui peut mettre en conflit son
intérêt personnel et celui de la société."
Cela veut dire qu'on ne pourra pas nommer un président qui soit
un ingénieur. C'est vraiment très restrictif. Soit un
ingénieur d'une société de...
Le Président (M. Fortier): Le député
d'Outremont, par exemple.
M. Paquette: Par exemple, le député d'Outremont,
qui est fort intéressé par le projet; on ne pourrait pas le
nommer s'il est membre d'une société de génie-conseil. Je
pense qu'on devrait revenir à la formulation initiale. De toute
façon, il y a le deuxième alinéa qui dit qu'un membre du
conseil d'administration, cela inclut le président. Le président
qui a un intérêt dans une telle entreprise se doit, sous peine de
sa déchéance sociale, de le révéler par
écrit au président et il doit s'abstenir de participer aux
délibérations. Cela voudrait dire que le président se fait
remplacer par le vice-président, à ce moment-là.
Le Président (M. Fortier): D'ailleurs, ça m'aurait
surpris, M. le ministre, que vous acceptiez, parce que cet article se retrouve
dans plusieurs lois. Quand on dit "peut mettre", vous avez raison, c'est un
jugement d'intention ou de situation, alors que "mettre" est juge d'une
situation bien précise au moment où la décision est prise.
Alors, est-ce que...
M. Paquette: Si mes collègues n'ont pas d'objection
on....
Le Président (M. Fortier): Je me rallie à la
recommandation du conseiller juridique du ministre. Si le ministre en fait une
proposition, je proposerai aux membres de la commission de rejeter l'amendement
qui avait été proposé d'une façon bienveillante par
le député de Deux-Montagnes et qu'on revienne au texte original,
tel que proposé par le ministre.
M. de Bellefeuille: D'accord.
Le Président (M. Fortier): Vous avez terminé, M. le
ministre?
M. Paquette: M. le Président, avant qu'on termine...
Le Président (M. Fortier): Eh bien, on n'a pas
terminé.
M. Paquette: Ah bon!
Le Président (M. Fortier): II y a les titres des chapitres
et de la loi à adopter.
M. Paquette: Ah oui! Je voulais simplement en profiter, avant
qu'on termine les travaux de la commission, pour répondre
à une question que vous m'aviez posée plus tôt,
à savoir: Quelle est la pratique gouvernementale à l'égard
des fonctionnaires membres du conseil d'administration, pour ce qui concerne
les allocations et les remboursements de frais. Il n'y a pas de directive du
Conseil du trésor, bien que la pratique soit évidemment de
rémunérer à même les budgets prévus à
l'intérieur des divers ministères. Cependant, le cas est
prévu à l'article 12 de la Loi sur la fonction publique qui dit
ceci: Le fonctionnaire ne peut accepter une somme d'argent ou autre
considération pour l'exercice de ses fonctions en sus de ce qui lui est
alloué à cette fin suivant la présente loi. Alors, je
pense que ceci ferme la porte.
Le Président (M. Fortier): Cela ferme la porte pour ce qui
concerne les fonctionnaires.
M. Paquette: Les fonctionnaires...
Le Président (M. Fortier): Pour ma part, quand
j'étais au conseil d'administration de l'Université de
Montréal, je regrettais que la même loi ne s'applique pas. Si les
fonds de l'État servent à payer des gens dans différentes
fonctions, je vois difficilement comment l'État, d'une part, peut payer
le salaire d'un professeur d'université qui se retrouve dans une autre
fonction où, là, il est rémunéré
additionnellement. Mais ce que vous nous dites, pour ce qui concerne les
fonctionnaires, c'est très clair. Je vous remercie, M. le ministre.
Alors, il s'agirait d'adopter les titres des différentes sections.
Des voix: D'accord.
Le Président (M. Fortier): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
M. Paquette: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. Est-ce que le
projet de loi, dans son ensemble, est adopté? .
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. Je vous
remercie.
La séance est ajournée sine die.
(Fin de la séance à 12 h 44)