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(Vingt heures douze minutes)
Le Président (M. Fortier): À l'ordre, s'il vous
plaît!
On évoque la possibilité d'aller en sous-comrnission. Nous
en avons parlé au caucus. Il semblerait qu'il n'y a pas d'entente
à cet effet. Si vous le décidez, nous allons procéder, MM.
les membres de la commission parlementaire de l'économie et du travail.
La séance est ouverte.
Une voix: II faut donner le mandat.
Le Président (M. Fortier): Où est-il, le mandat? Le
mandat de la commission de l'économie et du travail est d'étudier
article par article le projet de loi 63, Loi sur la Société de
développement des coopératives.
Est-ce qu'il y a des remplacements, M. le Secrétaire?
Le Secrétaire: Oui. Mme Harel (Maisonneuve) est
remplacée par M. Laplante (Bourassa); M. Leblanc (Montmagny-L'Islet) est
remplacé par M. Brassard (Lac-Saint-Jean); M. Pagé (Portneuf) est
remplacé par M. Mathieu (Beauce-Sud); M. Perron (Duplessis) est
remplacé par M. Bordeleau (Abitibi-Est) et je suis assuré que M.
Biron, le ministre, est membre de la commission, étant donné que
c'est lui qui présente le projet de loi.
Le Président (M. Fortier): Merci, M. le
Secrétaire.
J'appelle l'article 1.
M. Dussault: Juste une demande de directive. Pour aller en
sous-commission, est-ce que l'on doit avoir double majorité?
Le Président (M. Fortier): Oui.
M. Dussault: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Fortier): Étant donné qu'il
y a eu débat lors de l'étude du principe du projet de loi, le
secrétaire m'indique que l'article 240 ne permet pas de
déclarations préliminaires, à moins que le ministre ne
veuille succinctement exposer le projet de loi, mais je crois qu'il l'a fait
lors de l'étude à l'Assemblée nationale, cet
après-midi.
J'appelle donc l'article 1.
M. Dussault: Question de clarification, car, avec les nouvelles
règles, on ne sait plus trop ce qui est vrai et ce qui n'est pas vrai.
Est-ce que l'on doit avoir encore un rapporteur lors des commissions?
Le Secrétaire: C'est le président qui doit
déposer le rapport à l'Assemblée nationale, mais, en son
absence, c'est le vice-président qui exerce ses fonctions. Donc, c'est
M. Fortier qui déposera le rapport de la commission.
M. Dussault: On lui souhaite bonne chance!
Le Président (M. Fortier): Je m'excuse du retard,
messieurs, mais mon leader m'avait indiqué qu'il n'y avait pas de
commission parlementaire; alors, comme il y en a une, il me fait plaisir d'y
être. Je devrai m'absenter tout à l'heure, car je voudrais aller
parler sur le projet de loi 62. Je ne sais pas si un des membres de la
commission pourrait me remplacer. Mais nous pouvons procéder dès
maintenant. J'appelle donc l'article 1.
Je ne sais pas si vous avez convenu d'une façon de
procéder, j'imagine qu'à chaque article le ministre pourrait nous
donner des explications, si besoin est. Sinon, nous allons procéder
rapidement.
M. Biron: M. le Président, étant donné que
vous êtes le grand spécialiste de ce genre de commission
parlementaire, nous allons nous fier à votre bon jugement.
Le Président (M. Fortier): Vous êtes bien
aimable.
M. Mathieu: Avant l'article 1, j'aurais peut-être
certain...
Une voix: Vous auriez des remarques préliminaires à
faire.
Le Président (M. Fortier): M. le député de
Beauce-Sud.
Remarques préliminaires M. Hermann
Mathieu
M. Mathieu: Peut-être que mes remarques ne s'appliquent pas
nécessairement à l'article 1, que je pourrais les greffer
à n'importe quel article, mais je voudrais
profiter de l'occasion qui m'est offerte parce que c'est un projet de
loi important. Quand on touche au monde de la coopération, dans mon
comté, cela touche beaucoup de gens: des petites gens, des agriculteurs,
des gens qui veulent créer des coopératives d'habitation, de
consommateurs, de travailleurs. Ce sont des questions que je voudrais poser au
ministre. Si je suis hors du sujet, je me soumettrai entièrement
à vos directives, M. le Président.
J'ai moi-même déjà travaillé à la
formation de coopératives et il y avait au ministère un groupe
qui déterminait si notre projet respectait bien l'authenticité
coopérative, si on ne mettait pas le nom de coopérative tout
simplement pour avoir l'achalandage ou la sympathie des gens, alors que, en
dessous, c'était, ni plus ni moins, un travail artisanal dont une
personne tirait son profit. Donc, il y avait une équipe qui surveillait
l'authenticité et, pour cela, il fallait démontrer que le membre
était l'utilisateur des services. Je ne veux pas allonger le
débat, M. le ministre, mais je pense qu'il est peut-être bon de
faire ce préambule qui nous servira quand arrivera l'autre projet de loi
que vous avez déposé.
Je me souviens que nous voulions incorporer une coopérative de
services médicaux. Nous avions un organisme qui donnait un terrain et la
population souscrivait l'argent, en entier, pour bâtir une clinique
médicale en campagne. Nous voulions favoriser cette formule
coopérative afin d'habituer les gens à travailler en
coopérative avec les grands principes: un homme, un vote, respect de
l'individu, etc..
Finalement, nous avions été bloqués au
ministère. Après étude, on nous a dit: Les utilisateurs de
la coopérative ne seront pas les membres; ce seront les deux
médecins. Nous, on disait: II nous semble que les utilisateurs de la
coopérative seront les membres. Finalement, on nous avait dit: Faites
donc une corporation à but lucratif en vertu de la troisième
partie de la Loi sur les compagnies. Je me disais: On n'a pas besoin d'eux pour
se faire dire une telle chose. On veut travailler en coopérative pour
faire une espèce d'éducation populaire. Cela n'avait pas
été retenu. Cela, c'était à peu près en 1976
ou en 1977.
Je vois émerger depuis des coopératives comme celle du
Mont-Orignal dans le comté de Bellechasse, une coopérative de
club de ski. Je ne sais trop exactement, mais c'est ce que j'ai entendu. Ce qui
m'intrigue, c'est que je voudrais savoir s'il existe toujours un groupe qui
vérifie l'authenticité du projet pour voir si ça colle
bien au mode coopératif pour ne pas émettre de charte de
coopérative à une entreprise qui se servirait du nom pour avoir
de la sympathie, mais qui n'en exercerait pas les activités.
Le Président (M. Fortier): En répondant, M. le
ministre, pourriez-vous nous dire s'il s'agit d'un jugement subjectif ou en
fonction de règles qui sont définies dans une loi lorsqu'un
jugement est rendu sur une question comme celle posée par le
député de Beauce-Sud?
M. Rodrigue Biron
M. Biron: C'est en fonction de la Loi sur les
coopératives, mais c'est, quand même, une analyse qui devient
subjective. Dans le cas précis du député de Beauce-Sud,
pour la clinique médicale, on aurait fort bien pu dire: Les
utilisateurs, ce sont ceux qui reçoivent les services, donc c'est
admissible comme coopérative. Dans ce sens-là, cela a
été vraiment subjectif puisque, dans le deuxième exemple,
le club du Mont-Orignal, un peu tout le monde peut y aller. Personnellement,
j'y suis allé à plusieurs reprises faire du ski. Mais je sais que
c'est une coopérative qui appartient à 200 ou 300 membres
coopérateurs. Mais il y a peut-être des milliers d'autres skieurs
qui vont là. Dans ce sens-là, je suis heureux de la question du
député de Beauce-Sud. Je trouve qu'elle touche le fond. Est-ce
que, oui ou non, on va permettre un plus grand nombre de coopératives
dans l'avenir? J'ai tendance à dire: Oui, on devrait en permettre de
plus en plus. C'est un système un homme, un vote ou une femme, un vote,
qui fait participer davantage la population ou les propriétaires aux
décisions.
Tout dépend. Dans le fond, l'équipe, à
l'intérieur, peut se dire: On va admettre plus de coopératives ou
un peu moins. Mais je vous dirais que, depuis quelques mois, ma discussion avec
le monde de la coopération me fait dire qu'il y aura plus d'ouverture et
beaucoup plus de réceptivité à des projets tels que le
vôtre. Là, je vais être honnête avec vous, par
exemple, parce qu'un projet qui utilise la formule coopérative au lieu
de la troisième partie de la Loi sur les compagnies est un peu plus
imposé à l'heure actuelle parce que ce sont les individus qui
sont imposés en tant que propriétaires, qu'individus. On est en
discussion avec le ministre des Finances pour essayer d'ajuster les
impôts, afin que ceux-ci soient à peu près les mêmes
dans une coopérative que dans une entreprise privée.
Dans ce sens-là, à l'heure actuelle, si vous allez en
coopérative, c'est parce que vous croyez vraiment au système
coopératif; au point de vue des impôts, c'est un peu plus lourd
à supporter dans une coopérative, parce que vous êtes
taxé individuellement sur votre revenu, alors que, pour une compagnie,
c'est la Loi sur les compagnies qui s'applique, elle est taxée sur ses
revenus.
M. Mathieu: C'est parce qu'il y a une
éducation populaire à faire si l'on veut que nos gens
puissent travailler en coopératives de consommateurs, de travailleurs.
On a déjà nos caisses populaires dans toutes nos paroisses ou
à peu près. Les gens sont habitués à la formule,
à l'assemblée générale. Il me semblait important,
pour un tel projet qui était plutôt social, mais d'une
nécessité très évidente, de faire travailler des
gens pour les habituer avec la formule coopérative pour l'appliquer
à d'autres. Finalement, cela m'avait un peut déçu, mais le
projet avait quand même fonctionné. Cela ne mettait pas en doute
le projet. La question que je me pose est celle-ci: Est-ce qu'il existe
toujours au ministère cette équipe qui surveille
l'authenticité et qui dit oui ou non?
M. Biron: Oui, c'est la Direction des coopératives du
ministère qui s'occupe de surveiller l'authenticité des
coopératives.
M. Mathieu: Qu'il y ait une surveillance là-dessus, je ne
suis pas contre. Dans une région, il existe une personne physique qui
exerce un commerce, je crois, de frais funéraires sous le nom de coop
funéraire parce qu'il avait réservé le nom, il y a
peut-être 25 ou 30 ans, au temps où il n'y avait pas de
surveillance. Les gens ont bien l'impression d'encourager une
coopérative lorsqu'ils font affaires avec cette entreprise. Finalement,
c'est une déclaration de raison sociale faite à la cour, tout
simplement.
Est-ce que je dois comprendre que vous-même, personnellement,
favorisez l'émergence de coopératives, donc que l'équipe
qui surveille l'authenticité sera plus large un peu, si je comprends
bien, pour accepter des projets qu'on peut accepter ou non?
M. Biron: Je suis en discussion avec le monde coopératif
sur ce point précis. Selon ma vision des choses, on serait un peu plus
large. On en accepterait plus et on se servirait de la formule
coopérative pour développer davantage l'économie. On est
présentement en discussion avec les dirigeants du monde de la
coopération, mais je pense que ce que je peux voir venir, c'est qu'il y
aura une action dans ce sens, une action qui ne fera pas en sorte d'accepter
n'importe quoi comme coopérative, mais, lorsque les membres à la
base diront: Oui, nous voulons travailler sous la forme coopérative, on
leur donnera un entraînement, s'il le faut, ou des cours de formation
coopérative. L'équipe est toujours là, sur ce point.
Présentement, la discussion se fait au niveau des dirigeants du monde de
la coopération au Québec.
M. Mathieu: J'aurais une autre question, si vous permettez. Je ne
veux pas allonger, mais ce sont des questions que je retiens depuis longtemps.
Je voudrais donc profiter de l'occasion pour les poser.
Il y a également, dans le domaine de l'Énergie et des
Ressources, des organismes qu'on appelle OGC, c'est-à-dire des
organismes de gestion en commun, qui sont des regroupements de cultivateurs ou
de fermiers pour faire principalement du développement forestier ou
faire de l'élevage de boeuf, selon le cas.
Maintenant, ces OGC ont tout de l'esprit coopératif. Ils sont
formés pour mettre en commun un patrimoine, pour développer des
fermes. Vous en avez sûrement dans votre comté, M. le ministre,
des OGC. Quand cela s'est formé dans ma région, il y a
peut-être douze ou quinze ans, comme ma profession faisait en sorte que
j'étais consulté là-dessus et que je suis moi-même
membre de certains de ces organismes, à ma grande surprise, j'ai vu
qu'on avait formé ces organismes en vertu de la première partie
de la Loi sur les compagnies du Québec. C'est une compagnie
privée, tout simplement.
Je leur disais: C'est une coopérative. Pourquoi ne prenez-vous
pas une charte coopérative? On me répondait: Mais c'est parce
que, si l'organisme fait faillite, tous les actionnaires vont faire faillite.
Mais, voyons! Une coopérative a une personnalité juridique.
Beaucoup de gens se méfient des coopératives à cause de ce
point. Le danger que je vois là-dedans, M. le ministre, c'est que
l'État subventionne largement ces organismes de plusieurs millions par
année. Alors, le patrimoine de l'organisme augmente et l'organisme se
constitue des filiales: scieries et autres choses.
Je ne veux pas du tout mettre en doute la bonne foi et la
sincérité des promoteurs de ces organismes; je crois qu'ils sont
absolument hors de cause. Mais si l'État investit chaque année
des centaines de milliers de dollars, qu'on constitue un patrimoine de 20 000
000 $ et que, dans 30 ou 40 ans, quelques-uns décident de se partager
l'assiette au beurre, ils ont seulement à changer les règlements.
Là, on a des règlements qui disent: On n'a pas le droit de
détenir plus de tant d'actions, etc., mais des règlements - ce
n'est pas la Loi sur les compagnies - cela se change par une assemblée
générale convoquée à cette fin. On dit à
quelqu'un qui détient une action de 100 $: Je vais payer ton action 1000
$ et trois ou quatre mettent la main sur toutes les actions et se partagent
l'assiette au beurre.
Je veux en venir à ceci: un membre d'une coopérative n'a
pas d'intérêt à provoquer sa dissolution pour se partager
l'actif. Exemple: je suis membre d'une coopérative de sucre
d'érable qui a peut-être des actifs de 15 000 000 $ ou 20 000 000
$
et qui existe depuis 60 ans. Je n'ai pas d'intérêt à
provoquer sa liquidation pour me partager l'actif, tandis que, si je suis
membre d'une corporation à but lucratif, selon la première partie
de la Loi sur les compagnies, je peux éventuellement avoir un
intérêt à acheter le plus grand nombre d'actions possible
et à provoquer sa dissolution pour me partager l'actif.
C'est là la différence et la responsabilité de
l'État. J'ai déjà fait mention de cela. Cela
dépasse les cadres de notre commission. Je comprends qu'il faudrait que
je m'adresse au ministre de l'Énergie et des Ressources. Je l'ai
déjà fait et je vais le faire encore. Seulement, c'est là,
je crois, qu'est, d'abord, l'éducation populaire à faire et,
deuxièmement, la responsabilité de l'État qui engloutit
des subventions dans des organismes semblables sans savoir ce qui se passera
dans 30, 40 ou 50 ans. Si je suis en formule coopérative et si la
coopérative se dissout, le membre a le droit de recevoir sa part
sociale, c'est tout. Il ne partage pas l'actif. C'est là, la
différence très importante.
Je voudrais vous dire, M. le ministre, que je suis très
intéressé et très sensible au développement du
monde de la coopération. Maintenant, le point que je voudrais faire,
c'est qu'il faut un peu - oui, je conclus - se méfier de
présenter cela comme une panacée qui va répondre à
tous les maux, parce que si les gens dans le champ ont l'impression que ce
nouvel outil qu'on leur donne va les sortir du trou, quand ils auront fait
l'expérience de quatre ou cinq ans, ils seront encore plus
déçus si cela n'a pas marché.
M. Biron: Juste une question au député de
Beauce-Sud. Vous dites OGC, c'est l'organisation de groupement...
M. Mathieu: Les organismes de gestion en commun.
Le Président (M. Fortier): Les organismes de gestion en
commun dans le domaine de la foresterie.
M. Mathieu: Oui.
M. Biron: Les organismes de gestion en commun. D'accord.
M. Mathieu: Cela a tout d'une coopérative, mais cela a une
charte de compagnie avec des conséquences qui peuvent être
désastreuses à long terme. J'exclus toute mauvaise foi pour le
moment.
M. Biron: D'accord, je fais vérifier ce qu'on peut
faire.
M. Mathieu: Je vous remercie, M. le ministre.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que vous avez
terminé, M. le député de Beauce-Sud? Merci de vos
commentaires. Je crois qu'ils étaient pertinents à l'ensemble du
dossier. Il n'y a pas de commentaires additionnels, M. le ministre?
M. Bourbeau: J'aurais une seule question à poser pour ma
compréhension. Le député de Beauce-Sud parlait du
comité chez vous qui vérifie l'orthodoxie des demandes. Est-ce
qu'il n'a pas, en plus de cela, l'obligation d'obtenir le consentement du
Conseil de la coopération du Québec quand vous formez une
nouvelle coopérative? Vous devez recevoir l'avis.
M. Biron: C'est exact. Cela prend l'avis du Conseil de la
coopération du Québec.
M. Bourbeau: Si l'avis est négatif, il ne peut pas y avoir
de coopérative.
M. Biron: Non.
M. Bourbeau: Alors, dans le cas qu'invoquait le
député de Beauce-Sud, je présume qu'il y avait eu un avis
négatif. Est-ce que cela peut être de chez vous, du
ministère ou du conseil que c'est négatif?
M. Biron: Nous, habituellement, on leur donne un coup de main
pour s'organiser, pour répondre à la demande, On leur donne des
critères. On leur donne les conseils nécessaires. Mais il faut
qu'ils passent à travers le tamisage du Conseil de la coopération
du Québec. C'est possiblement du Conseil de la coopération du
Québec que l'avis était négatif.
M. Bourbeau: Donc, il y a deux obstacles à franchir, si je
comprends bien. Il faut un avis positif du ministère et un avis positif
du Conseil de la coopération du Québec.
M. Biron: Mais le ministère, habituellement, aide les gens
ou leur donne des conseils en disant: Écoute, tu ne peux pas passer
à travers, cela ne donne rien. Alors, c'est un premier tamisage qui est
plus rapide.
M. Bourbeau: En terminant, M. le Président, il faudrait
peut-être alléger cette procédure parce que, si vous prenez
six mois pour avoir tous ces avis, cela retarde votre projet.
Le Président (M. Fortier): D'accord. J'imagine que la
formation d'une compagnie est beaucoup plus rapide que la formation d'une
coopérative. Je pense que c'est... (21 h 30)
M. Mathieu: Une heure.
Le Président (M. Fortier): C'est cela; il faut
peut-être une heure pour incorporer une compagnie et il faut
peut-être six mois pour s'assurer qu'une coopérative soit
acceptée. J'imagine, M. le ministre, que la formation d'une
coopérative d'habitation relève également de votre
ministère et de la même loi.
M. Biron: C'est exact; il y a tout un autre processus qui entre
en ligne de compte parce qu'il y a des subventions sur le logement, à la
fois de la part du gouvernement fédéral et du gouvernement
québécois. Lorsqu'on est assuré que la subvention de
logement est reçue, on procède à la formation de la
coopérative. S'il n'y a pas de subvention de logement attachée,
habituellement, il n'y a même pas de demande d'aide. On a eu beaucoup de
demandes au cours de la dernière année à cause de la
Société canadienne d'hypothèques et de logement qui
subventionnait certaines formes de logement coopératif, un peu comme les
habitations à loyer modique. Il semble que cette forme de subventions
est arrêtée; alors, on a moins de demandes.
Étude détaillée
Le Président (M. Fortier): Si ces commentaires ou
remarques préliminaires sont terminées, est-ce qu'on peut
procéder à l'étude du projet de loi?
Statut et organisation
Article 1? Je tiens pour acquis que le député de Laporte a
des commentaires, sinon on va procéder.
M. Bourbeau: Aucun commentaire. Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Fortier): Article 2? Je serais
tenté de demander quelle est la définition de "mandataire du
gouvernement", mais comme je l'ai lue dernièrement et que le mandataire
du gouvernement a des pouvoirs très étendus, "the crown cannot do
no wrong" comme le disent les Anglais, je crois que les bénéfices
d'être mandataire du gouvernement s'imposent d'emblée, ce qui ne
serait peut-être pas le cas dans tous les cas où cela a
été donné dans le passé.
Adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fortier): M. le député de
Laporte, adopté?
M. Bourbeau: L'article 2 est adopté. Le
Président (M. Fortier): Article 3?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. Article 4? On
m'a remis un papillon proposé par le député de
Laporte.
M. Bourbeau: À l'article 4, M. le Président, on dit
que "la société est administrée par un conseil
d'administration formé d'au plus 13 membres, dont un président,
un vice-président et un directeur général nommés
par le gouvernement". On aimerait apporter un amendement en ajoutant,
après "nommés par le gouvernement", les mots "après
consultation du Conseil de la coopération du Québec", de sorte
que l'alinéa amendé se lirait comme suit: "La
société est administrée par un conseil d'administration
formé d'au plus 13 membres, dont un président, un
vice-président et un directeur général nommés par
le gouvernement après consultation du Conseil de la coopération
du Québec". Il est entendu que cet amendement fait suite à la
demande en ce sens qui a été faite par le Conseil de la
coopération du Québec, dans son avis qui a été
rendu public et dans lequel le Conseil de la coopération du
Québec demandait, justement, d'être consulté sur le choix
des membres du conseil d'administration.
Je ne veux pas refaire le discours que j'ai fait en Chambre tout
à l'heure sur ce sujet. Il m'apparaît que les raisons
évoquées par le Conseil de la coopération du Québec
sont que l'objectif du projet de loi, bien sûr, c'est de venir en aide au
monde de la coopération, lequel est un monde tout à fait
spécial, car il y a des règles tout à fait propres au
monde de la coopération. Pour qu'on puisse s'assurer que les politiques
gouvernementales soient conformes à l'orthodoxie coopérative, il
serait préférable que les membres du conseil d'administration
soient nommés après consultation avec le conseil. Je pense que
cela procède de la philosophie générale de la Loi sur les
coopératives, puisque l'on voit qu'un peu partout, très souvent -
on en parlait tantôt -le gouvernement doit demander l'avis du conseil sur
certaines choses, par exemple, sur la formation d'une coopérative. On
reconnaît que, lors de la formation d'une coopérative, il faut
obtenir l'avis du conseil. Dans les choses importantes qui concernent le monde
de la coopération, en général, il est admis que l'on doive
demander l'avis du Conseil de la coopération du Québec. A
fortiori, lorsqu'il est temps de nommer les membres du conseil
d'administration, le conseil trouve qu'il devrait être consulté,
d'autant plus que, selon l'ancienne loi, il l'était.
On me rétorquera que, sous l'ancienne loi, le mouvement
coopératif était partie prenante et partie payante, comme le
dirait le député de Châteauguay. C'est sûr que,
dans l'ancienne loi, les organismes coopératifs contribuaient.
Finalement, ils fournissaient quoi? Lorsque l'on regarde le bilan, ils
fournissaient 10% ou 14% ou 15% de tout. Finalement, ils contribuaient d'une
façon assez marginale. Je pense que l'on doit se placer au-delà
des contributions monétaires. L'argent, c'est une chose et les principes
de la coopération, c'est une autre chose. Moi, je ne comprends pas
pourquoi on enlève au Conseil de la coopération du Québec
le privilège d'avoir un mot à dire sur la nomination des membres,
parce qu'en définitive c'est pour eux que la loi existe. Peut-être
qu'avec le gouvernement actuel il n'y a pas de problème. Un jour, il
pourrait y avoir un gouvernement qui pourrait faire de mauvaises nominations -
cela pourrait même être le cas maintenant - des nominations qui ne
seraient pas dans le meilleur intérêt du monde de la
coopération.
J'en ai parlé amplement tout à l'heure, je ne veux pas
revenir là-dessus. Je ne sais pas si je vais réussir à
influencer le ministre, mais il m'apparaît qu'il serait raisonnable de
donner suite à cette demande et de consulter le Conseil de la
coopération du Québec lors de la nomination des membres du
conseil d'administration.
Le Président (M. Fortier): Le député de
Laporte propose un amendement à l'article 4, qui se lit comme suit: "Que
le premier aliéna de l'article 4 soit modifié en ajoutant,
à la fin, les mots suivants: "après consultation du Conseil de la
coopération du Québec."
Le député de Bourassa m'a demandé la parole. Je
demanderais le consentement des membres pour permettre au député
de Beauharnois de me remplacer parce que je dois aller adresser la parole
à l'Assemblée nationale. Je reviendrai aussitôt que j'aurai
terminé.
Une voix: Consentement.
Le Président (M. Fortier): Consentement? Le
député de Beauharnois va me remplacer.
Le Président (M. Lavigne): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: M. le Président, je voudrais savoir de M. le
ministre si, de par la loi, le mandat du Conseil de la coopération du
Québec permet d'exercer un tel pouvoir.
M. Biron: Le Conseil de la coopération du Québec
est un organisme consultatif auprès du ministre responsable des
coopératives. C'est dans ce sens que, pour répondre au
député de Laporte, nous avons rajouté le deuxième
paragraphe de l'article 4 en disant: "Le conseil d'administration est
composé majoritairement de personnes représentant diverses
catégories de coopératives". On pense que c'est implicite;
lorsqu'on crée une société de développement des
coopératives, il faut y nommer des représentants des
coopératives.
Le modèle est celui de la Société de
développement industriel du Québec. Il n'est écrit nulle
part qu'on va choisir des industriels ou des commerçants pour faire
partie du conseil d'administration. Pourtant, la très grande
majorité des gens sont des personnes qui viennent de l'industrie. C'est
élémentaire parce que cette société d'État,
la SDI, s'adresse d'abord aux industriels. On a choisi des gens qui viennent de
différents secteurs d'activité industrielle, de certains
créneaux industriels, pour représenter à peu près
tous les secteurs, toutes les régions du Québec.
Ce que nous nous proposions, c'était de faire la même chose
avec la Société de développement des coopératives.
Mais, quand même, dans la loi, comme forme de sécurité pour
les gens du monde de la coopération, on a ajouté: "est
composé majoritairement de personnes représentant diverses
catégories de coopératives", afin de s'assurer que ce soit
vraiment des personnes venant du monde de la coopération.
De là à avoir des avis ou la consultation du Conseil de la
coopération du Québec, cela veut dire que le conseil
d'administration serait, ni plus ni moins, en tutelle du Conseil de la
coopération du Québec, alors que 100% de l'argent provient des
contribuables du Québec. Dans ce sens, si c'est une
société d'État, c'est le gouvernement du Québec
qui, normalement, va nommer les membres du conseil d'administration pour des
périodes données.
Je peux juste m'engager envers le député de Laporte
à m'assurer que les consultations sont bien faites et que les personnes
représentant les diverses catégories de coopératives sont
vraiment représentatives du monde de la coopération.
Le Président (M. Lavigne): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Dans le conseil, on employait, pour les
administrateurs, l'expression: que leur nomination soit faite "sur
recommandation ou après consultation formelle". Il y a une très
grande nuance entre les deux expressions qui étaient employées
par le Conseil de la coopération du Québec. L'expression "sur
recommandation" voudrait dire que c'est le conseil qui recommanderait les
nominations; l'autre expression qui dit:"après consultation formelle"
est peut-être un peu moins forte parce que, quand on consulte, on n'est
pas
nécessairement obligé de tenir compte de l'avis. On
consulte, on obtient l'avis et là, on décide. Je ne sais ce que
veut dire le mot "formelle" dans "consultation formelle". À mon avis,
une consultation formelle est une consultation qui est plus formelle qu'une
consultation qui ne l'est pas. Mais cela ne veut pas nécessairement dire
que le Conseil de la coopération du Québec devrait avoir un mot
définitif à dire. Je pense que "consultation formelle", cela veut
dire par écrit, en demandant de donner un avis. La consultation vient et
la réponse vient. Après, il m'apparaît que le gouvernement
pourrait, quand même, passer outre à l'avis si on employait
l'expression "consultation formelle". Dans le cas de recommandation, là,
c'est différent. Il faudrait que ce soit recommandé par le
Conseil de la coopération du Québec.
Est-ce qu'on ne pourrait pas trouver un moyen terme qui ferait que la
nomination serait faite par le gouvernement après une consultation
formelle du Conseil de la coopération du Québec? Au moins,
à ce moment-là, si on ne nommait pas des gens acceptables au
Conseil de la coopération du Québec, ces gens-là auraient
quand même eu la chance de dire pourquoi ils ne sont pas d'accord. Enfin,
je ne sais pas si le ministre est d'accord avec moi que les deux expressions ne
signifient pas la même chose. Je ne sais pas si vous avez l'avis devant
vous.
Actuellement, dans le texte que vous employez, vous dites: Les gens qui
sont nommés vont provenir du monde de la coopération. C'est ce
que cela veut dire quand on parle de "personnes représentant". Mais cela
ne veut pas dire qu'il va y avoir une consultation. Vous pouvez nommer des gens
qui sont dans le domaine coopératif, on peut en trouver, mais ces gens
ne sont peut-être pas des gens qui feraient l'objet d'une recommandation
du Conseil de la coopération du Québec. Alors, si on utilisait
l'expression "après une consultation formelle", au moins le gouvernement
serait obligé, avant de décider qui il veut nommer, de faire une
consultation écrite; formelle, probablement que cela veut dire
écrite. Il pourrait passer outre, mais il me semble que cela serait une
garantie additionnelle de la compétence des administrateurs.
Le Président (M. Lavigne): M. le ministre.
M. Biron: C'est quand même difficile d'accepter qu'une
société d'État soit sous la tutelle d'un conseil
consultatif. Dans ce sens-là, les sommes d'argent qui seront
dépensées par cette société d'État, ce sera
de la responsabilité de l'Assemblée nationale du Québec.
Le ministre est prêt à répondre devant l'Assemblée
nationale des actions qu'il pose, mais il ne peut le faire si le conseil
d'administration est composé de gens sur lesquels le ministre n'a
à peu près pas de pouvoirs parce qu'ils ont été
recommandés, de façon formelle ou pas, par un organisme
véritablement consultatif. Tout ce à quoi je peux m'engager
vis-à-vis du député de Laporte, c'est que, pour les gens
qui seront au conseil d'administration et qui représenteront les
diverses catégories de coopératives, il y aura une consultation
avec le président ou les membres du Conseil de la coopération du
Québec. Il m'est difficile de l'inscrire dans la loi parce que cela
mettrait tout simplement la Société de développement des
coopératives en tutelle, sous la responsabilité du Conseil de la
coopération du Québec, ce qui serait difficile à accepter
pour des gestionnaires de fonds publics.
M. Bourbeau: M. le Président, je ne partage pas l'avis du
ministre à savoir que cela mettrait le conseil d'administration en
tutelle puisque le Conseil de la coopération du Québec n'aurait
pas de pouvoir décisionnel; ce ne serait qu'un avis qui serait
donné. De toute façon, nous allons l'adopter sur division.
Le Président (M. Lavigne): L'amendement est rejeté.
L'amendement est bien rejeté.
M. Bourbeau: Sur division.
Le Président (M. Lavigne): Sur division. Donc, l'article
4, tel qu'il apparaît dans la loi présentement, est adopté,
sur division?
Une voix: Sur division.
Le Président (M. Lavigne): L'article 5?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Biron: C'est le vice-président qui remplit les
fonctions du président lorsque ce dernier est absent ou incapable
d'agir. C'est dans toutes les sociétés.
Le Président (M. Lavigne): Article 5, adopté?
M. Bourbeau: Oui.
M. Biron: À l'article 6, le président et le
directeur général sont nommés pour une période
maximale de cinq ans. Les autres membres du conseil d'administration sont
nommés pour au plus deux ans. Alors, ce qui se fait habituellement,
c'est que les premières nominations se font pour un an et deux ans.
Après cela, chaque année, il y a une partie des membres qui est
remplacée, sauf le président et le directeur
général qui ont des nominations pour cinq ans.
Le Président (M. Lavigne): Oui, M. le député
de Beauce-Sud.
M. Mathieu: Est-ce que, de l'avis du ministre, c'est un mandat
qui est renouvelable, que l'on peut reconduire ou non?
M. Biron: Oui, renouvelable. (20 h 45)
M. Mathieu: C'est parce que deux ans, vous conviendrez que ce
n'est pas très long pour quelqu'un qui n'a pas tellement
d'expérience. On mise sur le fait qu'on va nommer des administrateurs
qui ont beaucoup d'expérience. S'il a peu d'expérience, le nouvel
administrateur prendra pratiquement un an à s'initier aux rouages et la
deuxième année, au moment où il commence à rendre
des services, on doit le congédier.
M. Biron: Mais cela est renouvelable, M. le député
Beauce-Sud.
M. Mathieu: Quelle est l'idée de mettre cela si court?
M. Biron: C'est un peu ce qui se fait dans la plupart des
sociétés d'État. Regardez les entreprises privées,
c'est un an. Vous êtes élu chaque année, lors de la
réunion des actionnaires. Dans ce sens, nous, on dit deux ans. Si vous
insistez et voulez en faire une proposition formelle, je ne ferai pas une
bataille jusqu'à demain matin là-dessus. Je crois que, dans les
entreprises privées, c'est un an. Alors, je pense que c'est raisonnable
qu'on mette la moitié pour un an et l'autre moitié pour deux ans
puis, ensuite, à chaque année. D'autant plus que c'est
renouvelable. S'ils sont compétents, ils seront certainement
renommés.
Le Président (M. Lavigne): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lavigne): Article 7?
M. Biron: "Le directeur général est responsable de
la gestion de la société dans le cadre de ses règlements.
Il exerce ses fonctions à plein temps."
Le Président (M. Lavigne): Est-ce que l'article 7 est
adopté? Article 8?
M. Biron: C'est le gouvernement qui fixe la
rémunération, les avantages sociaux et les conditions de travail
du président et du directeur général. C'est ce que l'on
voit pour toutes les autres sociétés d'État. Les membres
du conseil d'administration ne sont pas rémunérés.
Toutefois, ils ont droit au remboursement de leurs frais et à une
certaine allocation de présence fixée par le gouvernement. C'est
ce que l'on voit dans toutes les autres sociétés
d'État.
Le Président (M. Lavigne): L'article 8 est
adopté?
M. le député de Laporte.
M. Bourbeau: Une question seulement. Pour les autres membres, on
dit qu'ils ne sont pas rémunérés, mais qu'ils ont droit
à une allocation de présence et au remboursement des frais
engagés par eux dans l'exercice de leurs fonctions. C'est quoi, les
frais engagés? Est-ce qu'on parle des dépenses de
déplacement?
M. Biron: Des dépenses de déplacement, mais aussi
la SDC est obligée de déléguer un de ses membres du
conseil d'administration d'une coopérative. Admettons qu'une
coopérative serait en difficulté financière; on dit
à un membre: Tu iras siéger là quatre fois par
année, au conseil d'administration, comme représentant parce que
nous, on a tellement d'argent dans cette entreprise qu'il nous faut savoir
comment cela va. Alors, ce sont certains frais inhérents à cela,
plus les dépenses de voyage.
M. Bourbeau: Mais est-ce que cela doit comprendre des honoraires
ou des salaires?
M. Biron: Non. Pas de salaires, ni honoraires.
M. Bourbeau: Alors, ce sont des frais de voyage, de
séjour, des choses comme cela.
M. Biron: Oui.
Le Président (M. Lavigne): L'article 8 est adopté.
Article 9?
M. Biron: C'est la clause usuelle pour les conflits
d'intérêts. Un membre du conseil d'administration ne peut avoir un
intérêt direct ou indirect dans une entreprise qui met en conflit
son intérêt personnel et celui de la société.
Le Président (M. Lavigne): Est-ce que l'article 9 est
adopté?
M. Bourbeau: Est-ce que c'est le même texte qu'il y avait
dans l'ancienne loi ou s'il y a des modifications? Je suis en train de regarder
cela.
M. Biron: Oui. Il y a une modification technique, mais c'est la
même chose qu'il y avait dans l'ancienne loi.
M. Bourbeau: Est-ce qu'on pourrait
m'expliquer la différence qu'il y a entre l'ancien article et le
nouveau?
M. Biron: L'ancienne loi disait "toute la diligence possible".
Maintenant, on dit "avec diligence". L'ancienne loi disait "qui est relative
à cette entreprise coopérative", à la fin, et puis,
là, on dit "à cette entreprise". C'est vraiment technique.
Le Président (M. Lavigne): L'article 9 est
adopté.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Lavigne): Article 10?
M. Biron: C'est le quorum aux séances, qui est la
majorité des membres dont le président ou le
vice-président.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Lavigne): Article 10, adopté.
Article 11?
M. Biron: "Une décision signée par tous les membres
du conseil d'administration a la même valeur que si elle avait
été prise en séance ordinaire." Parfois, il y a une
décision qui doit être prise par téléphone. Si tous
les membres s'engagent, la décision est valable.
M. Bourbeau: La décision n'est valable qu'au moment
où la signature a été obtenue ou si on la fait valider
rétroactivement?
M. Biron: On la fait habituellement valider
rétroactivement, mais la consultation se fait par
téléphone.
M. Bourbeau: En espérant que tout le monde signe.
M. Biron: Oui, mais une fois que les gens ont donné leur
parole...
Le Président (M. Lavigne): Article 11, adopté.
Article 12?
M. Biron: Le secrétaire, les membres du personnel de la
société sont nommés et rémunérés
suivant les effectifs, les normes et les barèmes établis par la
société, mais c'est accepté par le gouvernement,
publié dans la Gazette officielle.
Le Président (M. Lavigne): Article 12, adopté.
Article 13?
M. Biron: Cet article donne le pouvoir à la
société d'émettre des règlements pour
édicter les règles de régie interne, déterminer les
fonctions du directeur général et ainsi de suite. Il est
publié dans la Gazette officielle.
Le Président (M. Lavigne): L'article 13 est adopté.
J'appelle l'article 14.
Objet et pouvoirs
M. Biron: C'est l'objet et les pouvoirs de la
société: une participation accrue de la population à
l'activité économique, le développement économique
des régions et la création d'emplois. C'est une question de
principe sur les pouvoirs et les objets de la société.
Le Président (M. Lavigne): L'article 14 est adopté.
J'appelle l'article 15.
M. Biron: Cet article donne la possibilité et le pouvoir
à la société d'administrer des programmes de financement
complémentaire et des programmes de garantie de prêts
autorisés par le gouvernement; en même temps, la
société peut s'assurer - le troisièmement, je pense que
c'est important - que les entreprises coopératives
bénéficiant d'une aide financière ont accès
à l'aide technique nécessaire? On s'aperçoit que c'est de
plus en plus important pour la Société de développement
industriel du Québec et on a voulu mettre la même chose ici. On a
copié beaucoup la Loi sur la Société de
développement industriel à cause d'expériences qu'on a
dans la forme d'entreprises privées avec lesquelles on fait
affaires.
Le Président (M. Lavigne): Est-ce que l'article 15 est
adopté?
M. Bourbeau: Une question me vient à l'esprit...
Le Président (M. Lavigne): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: ...au sujet de l'aide technique apportée aux
entreprises coopératives. C'est là un élément assez
important de l'organisme. D'ailleurs, dans les documents émanant du
Conseil de la coopération, on voit souvent cet argument qui revient:
l'aide que la société apporte aux entreprises. Vous-même,
je pense, aviez parlé de cours obligatoires dans la nouvelle loi que
vous avez déposée aujourd'hui. Pour devenir membre à plein
temps, il faut aller à des cours de recyclage, des cours de
coopération.
Ici, vous semblez restreindre l'aide technique uniquement aux
coopératives qui ont reçu une aide financière.
Qu'arrive-t-il si une coopérative voulait avoir l'aide technique et
qu'elle n'avait pas besoin d'aide financière? Aurait-elle droit quand
même à l'aide technique de la SDC?
M. Biron: L'aide technique viendrait de la Direction des
coopératives. Mais, si vous
remarquez, ce n'est pas la SDC qui va donner l'aide technique. La SDC
doit s'assurer que les entreprises coopératives
bénéficient d'une aide technique. Alors, la SDC va dire: Est-ce
que la Direction des coopératives du MIC a agi? Est-ce que l'entreprise
s'est enregistrée à des cours? Les membres sont-ils
enregistrés à des cours de coopération à un module
quelconque d'une des universités, ainsi de suite comme cela?
Or, la Société de développement des
coopératives fera affaires juste avec des entreprises qui lui en feront
la demande. Mais, d'autre part, toute coopérative qui a besoin d'aide
technique peut continuer à traiter directement avec la Direction des
coopératives du MIC.
C'est ainsi qu'on fonctionne avec l'entreprise privée,
c'est-à-dire que la Direction générale des entreprises au
MIC donne de l'aide technique à toutes les entreprises du Québec,
mais celles qui ont besoin d'aide financière se présentent
à la SDI. La SDI s'assure, quand même, que l'aide technique est
fournie par le ministère.
Le Président (M. Lavigne): L'article 15 est-il
adopté?
M. Bourbeau: Une dernière question. Alors, la SDC ne donne
pas d'aide technique, uniquement l'aide financière?
M. Biron: Très peu d'aide technique. L'aide technique sur
le côté financier, gestion de coopérative, analyse de bilan
et tout cela, bien sûr, car il y a des spécialistes qui vont
donner l'aide. Je ne veux pas dire qu'ils se refuseront à donner l'aide;
ils vont au moins essayer d'aider le maximum d'entreprises.
Le Président (M. Lavigne): L'article 15 est adopté.
Article 16?
M. Biron: C'est une question de principe. "Dans l'octroi d'une
aide financière, la société doit viser à assurer
aux entreprises coopératives une saine capitalisation."
Le Président (M. Lavigne): L'article 16 est-il
adopté? L'article 16 est adopté. J'appelle l'article 17.
M. Biron: Cet article donne au gouvernement l'autorité
d'établir "des programmes d'aide financière ou tout autre
programme d'aide destinés à favoriser la création et le
développement d'entreprises coopératives et d'en
déterminer les conditions, critères et limites d'application."
J'ai mentionné cet après-midi qu'il y aura quatre programmes. Cet
article autorise le gouvernement à établir des programmes.
M. Bourbeau: Cela va. Il n'y a pas de problème.
Adopté.
Le Président (M. Lavigne): L'article 17 est
adopté.
À l'article 18, M. le ministre, je pense que vous vouliez nous
présenter un amendement.
M. Biron: Oui, parce que, au troisièmement, on dit que
l'aide financière peut prendre la forme "d'une prise en charge d'une
partie ou de la totalité des intérêts sur les emprunts
d'une entreprise coopérative." Une entreprise coopérative
pourrait emprunter pour sa capitalisation, sous forme de prêts de
capitalisation, mais elle pourrait emprunter aussi sous forme de parts
privilégiées à l'intérieur de la
coopérative. Alors, l'aide financière pourra aussi couvrir les
parts privilégiées. C'est un oubli qui a été fait
lors de la première impression du projet de loi. Dans ce sens,
l'amendement qu'on vous apporte, c'est de rajouter après "sur les
emprunts" les mots "ou sur les parts privilégiées," d'une
entreprise coopérative pour vraiment couvrir les secteurs où la
SDC pourrait intervenir. Alors, quant à l'article lui-même, c'est
la forme que peut prendre l'aide financière.
M. Bourbeau: Alors, ce sont "les intérêts sur les
emprunts ou sur les parts privilégiées."
M. Biron: Exact. Cela se peut que la coopérative
décide, à cause de son système de capitalisation, d'avoir
des parts privilégiées...
M. Bourbeau: D'accord.
M. Biron: ...pour son financement. En ayant une action ordinaire
de la coopérative pour chacun des membres, disons qu'il y a 100 membres,
elle pourrait se financer avec 100 actions de 1 $ et 50 000 $ de parts
privilégiées. Les parts privilégiées qui atteignent
le plafond ou le plancher, entre les deux, de financement de capitalisation de
la coopérative, dans ce cas, seraient admissibles, alors que, si on dit
juste les emprunts, ce n'est pas sûr qu'on peut couvrir les parts
privilégiées.
M. Bourbeau: Pratiquement, la coopérative va
émettre des parts privilégiées en faveur de
coopérants qui vont avancer les fonds qui correspondent à la
valeur de ces parts privilégiées. Est-ce que cela porte un taux
d'intérêt?
M. Biron: Cela va porter intérêt, disons, à
10%.
M. Bourbeau: Et la SDC prend...
M. Biron: Nous, on va couvrir, s'il y a un investissement dans
une coopérative, 10%, 8%, 6%, 4%, 2%, décroissant sur cinq ans.
La cinquième année, l'intérêt disparaît.
Pendant ce temps, règle générale, ce sera des emprunts que
les gens vont faire pour acheter des parts privilégiées. Ils vont
devoir rembourser leur prêt. La seule partie qui est prise en charge par
le gouvernement ne sera pas sous forme de subvention directe sur le montant du
prêt, mais juste sur l'intérêt du prêt. Le prêt
lui-même devra être remboursé par le membre de la
coopérative, par le coopérant.
M. Bourbeau: Supposons que la part privilégiée est
de 10 000 $, pour faire un exemple, et qu'un coopérant avance ses
propres fonds. Il va dans son compte de banque, prend 10 000 $ et fait un
investissement sous forme de part privilégiée dans la
coopérative et cela porte intérêt -c'est
l'équivalent d'un dividende dans une société à but
lucratif - disons, à 10%, est-ce que la SDC va faire le paiement
d'intérêts à la personne qui a avancé l'argent?
Est-ce le coopérant lui-même qui reçoit un
intérêt sur ses parts privilégiées ou est-ce que
vous vous limitez à faire un paiement d'intérêts à
l'institution financière qui aurait prêté l'argent au
coopérant?
M. Biron: Non, on me donne l'information. On ne paiera pas
l'individu. Mais certaines institutions financières, les caisses
populaires en particulier, vont dire: Nous aimerions mieux avoir des parts
privilégiées; avant la part du capital social qui pourrait avoir
une certaine valeur et, après cela, la part privilégiée,
qui est un petit peu moins risquée. On veut une émission de parts
privilégiées qui va être remboursée par le
coopérant sur une période d'années. Alors, la prise en
charge sera là-dessus; donc, on remboursera l'institution
financière d'une partie des intérêts.
M. Bourbeau: Ah bon! Alors, ce sont des intérêts sur
des prêts par des institutions financières et non pas par les
coopérants eux-mêmes.
M. Biron: Non, on ne s'attend pas à subventionner aucune
mise de fonds de la part des coopérants. Tout ce qu'on va prendre en
charge, c'est le taux d'intérêt.
M. Bourbeau: Le taux d'intérêt des
prêteurs.
M. Biron: Oui, le taux d'intérêt décroissant,
toujours. Cela sera toujours décroissant sur une période
d'années pour forcer les gens à rembourser le plus rapidement
possible leur capital social.
Le Président (M. Lavigne): Est-ce que cela va, M. le
député de Laporte?
M. Bourbeau: Un instant, oui. Pour le paragraphe 3, cela va,
enfin.
M. Laplante: Sur le 3...
Le Président (M. Lavigne): Sur l'amendement au paragraphe
3, M. le député de Bourassa.
M. Laplante: Seulement sur le paragraphe 3. M. le ministre,
pourquoi ce n'est pas "et sur les parts privilégiées"? Vous
marquez "ou sur les parts privilégiées". Est-ce que cela peut
être l'un ou l'autre? Est-ce que cela ne peut pas être les
deux?
M. Biron: Cela peut être un ou l'autre.
M. Laplante: Cela ne peut pas être les deux. C'est pour
cela que c'est "ou".
M. Biron: Non, généralement, cela va être
sous une forme ou sous l'autre.
M. Laplante: Une forme ou l'autre. M. Biron: Oui.
M. Laplante: C'est pour cela que ce n'est pas "et"...
D'accord.
Le Président (M. Lavigne): M. le député de
Beauce-Sud. (21 heures)
M. Mathieu: Sur les dernières paroles du ministre,
tantôt. Dans nos coopératives rurales, supposons que la
coopérative déclare, par exemple, des ristournes, mais que cela
serait trop hypothéquer sa rentabilité ou son fonds de roulement
de les payer immédiatement. Alors, elle les déclare émises
sous forme de parts privilégiées, remboursables dans cinq ans. Il
ne faut pas oublier que le coopérateur fait un sacrifice; les individus
vendent des produits de l'érable à leur coopérative qui,
en 1981, 1982 et 1983, ne les a pas payés, mais leur a émis des
actions privilégiées ne portant pas intérêt et
payables dans cinq ans. Je suis un peu désappointé de voir que
ces coopérateurs seront exclus de l'aide. S'ils n'acceptaient pas de
laisser leur ristourne là, la vie de la coopérative serait en
danger. Je ne veux pas faire de bataille, je veux simplement vous le
mentionner. Si c'est dans le but d'apporter de nouveaux fonds, une nouvelle
liquidité à la coopérative, que le coopérateur
prenne 1000 $ et qu'il l'investisse, parfait.
M. Biron: Je pense que cela pourrait être couvert. Cela ira
dans un règlement d'un programme. À mon avis, on pourrait le
couvrir. Je vous remercie de soulever le
point; il n'était pas question de couvrir l'individu. Vous
apportez un exemple très précis qui pourrait survenir. Vous me
dites que cela s'est produit dans la Beauce.
M. Mathieu: Généralement, cela arrive.
M. Biron: C'est un exemple précis qui pourrait arriver et
qui devrait normalement être couvert parce que c'est un apport de capital
à long terme. On ne parle pas de remboursement après six mois; on
parle que la part privilégiée reste dans l'entreprise
coopérative pour un bon bout de temps.
M. Mathieu: Vous savez, M. le ministre, il faut beaucoup de
motivation au membre pour accepter cela à l'assemblée
générale. Je parle du membre qui mériterait une ristourne
et qui décide de la retirer seulement dans cinq ans. Il faut qu'on
laisse une certaine incitation pour que les gens ne soient pas incités
à liquider leur coopérative.
M. Biron: Vous allez retrouver un peu plus loin, d'ailleurs, que,
lorsque la SDC donne des garanties de prêt de capitalisation, les gens
n'ont pas le droit de se payer de ristourne, si c'est exigé par la SDC
ou par l'institution financière. Dans ce sens-là, si c'est
l'individu qui met l'argent à la place de la caisse populaire ou de la
SDC, je pense que l'individu devrait être traité sur le même
pied, donc être admissible à la ristourne du taux
d'intérêt. Je m'engage à regarder dans nos programmes
d'aide pour ne pas exclure ces gens-là.
Le Président (M. Lavigne): Est-ce qu'il y a d'autres
questions relatives à l'article 18? M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Article 18, paragraphe 2. On dit que l'aide
financière peut prendre la forme "d'une garantie de rachat total ou
partiel de parts privilégiées d'une entreprise
coopérative". Est-ce que le ministre pourrait nous expliquer de quoi il
s'agit?
M. Biron: Ce sont les institutions financières, en
particulier les caisses populaires, qui nous ont demandé s'il y avait un
prêt d'une entreprise qui... Mettons qu'il y a 30 000 $ investis par les
coopérateurs, qu'il y a 70 000 $ de parts privilégiées
investies par les caisses populaires et qu'il y a une marge de crédit de
300 000 $, la marge de crédit ne serait pas garantie. Par contre, les 70
000 $ qui pourraient être émis sous forme de capital social ou de
parts privilégiées pourraient être garantis en partie ou en
totalité par la SDC auprès de l'institution financière.
Encore une fois, si c'est garanti, nous aurons des garanties de la part des
coopérateurs qui, avant de se payer des dividendes, devront rembourser
ce premier montant de 70 000 $.
M. Bourbeau: II s'agit de parts privilégiées qui
seraient souscrites par des prêteurs, par des institutions
financières.
M. Biron: Exact, pour du capital social, pour augmenter la
capitalisation. Je ne sais pas si c'est vous qui avez parlé de cela ou
bien si c'est le député de Saint-Laurent, cet après-midi,
qui parlait d'une faible capitalisation des entreprises, la même chose
pour les entreprises coopératives. C'est toujours le même
phénomène; on veut mieux capitaliser les entreprises.
M. Bourbeau: L'expression qui est employée dans le
paragraphe 2 est "une garantie de rachat de parts privilégiées".
Cela veut dire que la SDC rachèterait les parts qui seraient mises entre
les mains d'une caisse populaire. Elle les paierait et deviendrait
elle-même propriétaire, créancier. Lorsqu'on parle de parts
privilégiées, on parle automatiquement d'une créance.
M. Biron: C'est la même forme que notre plan d'urgence, que
le plan de relance. C'est la même forme de garantie, sauf qu'à
cause de la part privilégiée il faut appeler cela des garanties
de rachat. C'est vraiment technique. Encore une fois, vous retrouverez
exactement la même formule, mais les mots techniques en moins, dans la
Société de développement industriel avec ses programmes de
garantie de prêts.
M. Bourbeau: Une dernière question au sujet de l'article
18. Toute cette aide financière qui est prévue par l'article 18
et ses 7 sous-paragraphes concerne du financement qui se situe au niveau de la
capitalisation de l'entreprise et non pas au niveau du fonds de roulement.
Est-ce que le ministre n'a pas dit cela dans son discours, cet
après-midi? Est-ce qu'il y a des cas où la SDC garantira du fonds
de roulement?
M. Biron: Oui, il y a des cas où la SDC pourrait garantir
du fonds de roulement.
M. Bourbeau: C'est prévu en vertu de quel sous-paragraphe
de l'article 18? "Un prêt avec ou sans intérêt", par
exemple?
M. Biron: C'est plutôt en vertu de quatrièmement,
"d'un prêt avec ou sans intérêt". Règle
générale, les directives que nous entendons donner à la
SDC, c'est de ne pas financer de fonds de roulement et de ne pas donner de
garantie de prêts sur le fonds de roulement. Donc, on va mieux
capitaliser l'entreprise sur ce côté-là. Je pense qu'il
faut le donner, mais, si l'on donne des garanties sur le fonds de roulement, il
n'y aura pas de prise en charge d'intérêts,
premièrement. On pourrait possiblement, à la
dernière limite, dans certaines régions du Québec
où les institutions financières ne sont pas trop nombreuses, y
aller par un prêt de fonds de roulement directement de la SDC, mais cela
sera véritablement à la dernière limite. C'est permis
aussi à la SDI de le faire, mais elle ne le fait presque jamais.
Le Président (M. Lavigne): Avant d'adopter l'article 18,
il faudrait d'abord que vous adoptiez le paragraphe 3 de l'article 18, qui
était amendé. L'amendement se lit comme suit: Le paragraphe 3 de
l'article 18 du projet de loi 63 est remplacé par le suivant: "3°
d'une entreprise en charge d'une partie ou de la totalité des
intérêts sur les emprunts ou sur les parts
privilégiées d'une entreprise coopérative." Cet amendement
est accepté. Donc, l'article 18 est accepté, tel
qu'amendé.
Article 19?
M. Biron: Un mandat du gouvernement pour favoriser la
création ou le développement des entreprises
coopératives.
M. Bourbeau: Ce que je ne comprends pas de cet article, c'est que
la loi prévoit la création de la SDC et donne à la SDC ses
pouvoirs, ses objectifs, etc. À l'article 19, est-ce que ce sont des
mandats qui seraient en sus de ce que la loi donne à la SDC?
Déjà, la SDC, en vertu de la loi, a pour mandat de favoriser "la
création et le développement d'entreprises coopératives."
Cela m'apparaît être une redondance de la loi même.
M. Biron: Non, c'est si le gouvernement lui confie un mandat.
Vous avez soulevé cet après-midi la question de Pêcheurs
unis. Je ne sais pas. Je prends cela comme cela. La SDC pourrait dire: Nous, on
n'y va pas. Par contre, le gouvernement déciderait que, pour certaines
raisons de stratégie de développement économique
régional ou autrement, on lui donne le mandat d'y aller. Là, au
moins, la SDC est couverte par un mandat du gouvernement, mais cela prend une
décision gouvernementale.
Le Président (M. Lavigne): L'article 19 est adopté.
L'article 20?
M. Biron: "La société ne peut, sans l'autorisation
du gouvernement, acquérir des actions d'une personne morale, seule ou en
collaboration avec une entreprise." C'est ce que la société ne
peut pas faire sans l'autorisation du gouvernement.
Le Président (M. Lavigne): Article 20 adopté?
M. Bourbeau: Nous n'avons pas parlé de cela.
Le Président (M. Lavigne): Non. M. le député
de Laporte.
M. Bourbeau: On est en train de le lire.
Le Président (M. Lavigne): Excusez.
M. Bourbeau: La personne morale dont la SDC détient les
actions. Est-ce qu'il n'est pas interdit à la société
d'avoir des filiales autres... Il faudrait qu'elle ait eu l'autorisation du
gouvernement pour acquérir des actions d'une personne morale.
M. Biron: On ne veut pas que la société
acquière un immeuble d'habitation coopérative sans l'autorisation
du gouvernement. La société, dans le fond, on ne voudrait pas
qu'elle se mette à acquérir toutes sortes de choses à
moins de dire au gouvernement: Pour telle ou telle raison, nous voulons
acquérir telle chose.
Une voix: C'est rendu fort.
M. Biron: On limite les pouvoirs de la société
jusqu'à un certain point.
M. Bourbeau: L'article 20, dernier paragraphe. Si la
société veut disposer des actions d'une personne morale qu'elle a
acquises en vertu du sous-paragraphe 1, elle doit le faire en faveur d'une
entreprise coopérative. C'était la demande qui vous avait
été faite par le Conseil de la coopération du
Québec. Vous avez ajouté: "ou, avec l'autorisation du ministre,
en faveur d'une autre personne". Le Conseil de la coopération du
Québec semblait insister fortement pour que, s'il y avait une
aliénation, elle se fasse uniquement en faveur d'une entreprise
coopérative. Pour quelle raison n'avez-vous pas retenu cette
suggestion?
M. Biron: Parce que, s'il n'y a pas d'entreprise
coopérative qui offre un prix raisonnable ou un prix tout simplement, je
ne veux pas rester collé avec. Si vous aimez mieux, au lieu de
"autorisation du ministre", mettre autorisation du gouvernement, je ne verrais
pas d'objection. C'est tout simplement pour dire que, normalement, c'est
d'abord une entreprise coopérative et que, s'il n'y en a pas, le
ministre peut autoriser la société à vendre à
quelqu'un d'autre.
M. Bourbeau: Je ne pense pas que le texte dise cela. Il ne dit
pas alternativement, s'il n'y a pas preneur dans le monde coopératif.
C'est l'un ou l'autre. On peut très bien avoir un cas où le
ministre déciderait - ou le gouvernement -
de vendre les biens à une autre personne sans avoir
consulté le mouvement coopératif. Enfin, d'après ce que je
lis, cela ne veut pas dire exactement ce que le ministre donne comme
interprétation.
M. Biron: Sauf qu'à lire l'article qui dit: "Lorsque la
société dispose des actions d'une personne morale, elle doit le
faire en faveur d'une entreprise coopérative ou, avec l'autorisation du
ministre, en faveur d'une autre personne", cela veut dire que la
société, seule, n'a pas le droit de le faire envers qui que ce
soit d'autre qu'une entreprise coopérative. Elle, elle est quand
même limitée dans son action. Si elle peut trouver une entreprise
coopérative, elle va certainement vendre à une entreprise
coopérative. C'est prioritaire, de la façon dont c'est dit.
Le Président (M. Lavigne): Est-ce que l'article est
adopté?
M. Bourbeau: On ne fera pas une guerre.
Le Président (M. Lavigne): L'article 20 est adopté.
J'appelle l'article 21.
M. Biron: Cela limite également. "La société
ne peut acquérir un bien meuble ou immeuble que pour son propre usage ou
par la suite du défaut de l'entreprise coopérative de remplir ses
obligations relatives à une aide financière. Toutefois, dans ce
dernier cas, la société doit, dans les trois ans qui suivent la
date de l'acquisition du bien, en disposer en faveur d'une entreprise
coopérative ou - si elle ne peut pas - avec l'autorisation du ministre
en faveur de toute autre personne."
Ce que l'on ne voudrait pas, c'est que la société
hérite d'immeubles coopératifs et les garde pendant des
années. On dit: Si vous en héritez, vous allez vous en
débarrasser rapidement. Ce n'est pas votre fonction d'administrer des
immeubles ou des entreprises, retournez cela.
M. Bourbeau: Enfin, les mêmes remarques que nous avons
faites à l'article 20 s'appliquent à l'article 21 et à
l'article 22. Mais je voudrais soulever un autre point ici. Quand on parle
d'immeubles d'habitation, on pense presque automatiquement à la
SDC-habitation. Qu'est-ce qu'il va advenir de la SDC-habitation? Est-ce que le
ministre pourrait nous donner des renseignements?
M. Biron: L'objectif que nous leur avons demandé est de
"coopérativiser" rapidement, le plus possible, en vraies
coopératives, les immeubles. À l'heure actuelle, la SDC est
propriétaire de l'immeuble et on peut avoir des locataires.
Jusqu'à maintenant, cela n'a pas été une opération
qui a été déficitaire. Quand même, ce n'est pas le
rôle d'une société d'État d'être
propriétaire d'immeubles dans ce sens, dans le sens où on
l'entend, en tout cas. On a demandé, autant que possible, de former des
coopératives de propriétaires, de retourner cela à des
coopératives et de ce qui restera, il est fort possible qu'on fasse une
entente avec la Société d'habitation du Québec.
Finalement, cela ne donne rien d'avoir deux sociétés
d'État qui soient propriétaires de deux parcs immobiliers.
M. Bourbeau: Une question: La SDC-habitation, si ma
mémoire est fidèle, est une filiale de la SDC qui a
été incorporée, elle, en vertu de la première
partie de la Loi sur les compagnies. Pour quelle raison a-t-on choisi d'en
faire une compagnie capitaliste? C'est un mot qui fait frémir certains
de nos amis d'en face.
M. Dussault: On n'a pas peur des mots.
M. Biron: II y avait des immeubles qui appartenaient à la
Société canadienne d'hypothèques et de logement qu'il
fallait racheter. Cela a été formé non pas sous la forme
coopérative. C'est la propriété d'une
société coopérative, mais c'est sans but lucratif. C'est
pour cela que, dans le fond, on se dit à l'heure actuelle qu'autant que
possible, on va retourner le plus tôt possible - on en a retourné
le tiers à peu près jusqu'à maintenant - à des
véritables coopératives de propriétaires. L'objectif est
d'en retourner le plus possible et, par la suite, de voir s'il y a des ententes
à faire avec la Société canadienne d'hypothèques et
de logement. (21 h 15)
M. Bourbeau: Je ne pense pas que le ministre ait répondu
à ma question. Actuellement, la SDC est une société
à but non lucratif et elle a une filiale qui est la SDC-habitation qui,
elle, est à but lucratif. J'ai demandé pourquoi on avait choisi
une filiale à but lucratif, dont les actions sont détenues par la
SDC. Enfin, j'ai peut-être mal compris, je n'ai pas saisi la raison.
M. Biron: C'est parce qu'il n'y a pas de coopérative, dans
le fond. La SDC, qui est une société mixte, État et
mouvement coopératif, n'a n'a pas de membres. Les propriétaires
sont à la fois l'État et le mouvement coopératif. Elle est
propriétaire d'une filiale, qui est un petit peu en l'air, dans le fond,
dans ce sens-là. C'est pour cela que cela a été
formé en vertu de la Loi sur les compagnies, pour détenir, d'une
façon temporaire, des immeubles, pour les retourner immédiatement
au monde de la coopération. Elle ne devait pas détenir aussi
longtemps des immeubles. À cause de la
crise économique, il y a eu des chambardements, mais l'objectif,
c'est de les retourner le plus tôt possible.
M. Bourbeau: J'ai eu affaire un peu à la SDC-habitation,
il y a quelques années. Il m'apparaissait qu'elle s'était
lancée dans un programme très ambitieux d'acquisition
d'immeubles. Il fut un temps où elle mettait la main sur tout ce qu'il y
avait d'immeubles disponibles dans la région de Montréal, entre
autres. Elle a constitué, à ma connaissance, un très gros
parc immobilier. Est-ce que ses opérations ont été
rentables, parce qu'elle détient encore un très grand nombre de
ces maisons d'appartements?
M. Biron: Comme je l'ai dit tout à l'heure, on a
retourné le tiers à de véritables coopératives. Ces
opérations n'ont pas été déficitaires, sans
être rentables. Alors, en fait, on arrive à peu près
égaux.
M. Bourbeau: Sans subvention.
M. Biron: Sans subvention. Vous allez me dire que peut-être
l'entreprise privée aurait fait des profits, c'est fort possible. C'est
pour cela, d'ailleurs, que j'ai demandé qu'on les retourne le plus
rapidement possible à de véritables coopératives. En
d'autres termes, je ne vois pas que le rôle d'une société
d'État soit d'acheter des immeubles et de les revendre.
M. Bourbeau: Non, je comprends. Actuellement, l'objectif est de
remettre à des coopératives l'ensemble de ces immeubles, sur une
période donnée.
M. Biron: Le plus rapidement possible.
M. Bourbeau: Mais comme on a réussi à en faire
seulement le tiers en dix ans, est-ce que cela va prendre beaucoup de temps?
Parce qu'il y a des milliers de logements, si ma mémoire est
fidèle. Est-ce que vous savez combien il y en a?
M. Biron: II en reste 2500. Mais je ne dirais pas que c'est en
dix ans. Cela fait cinq ans, au maximum, que cette courbe a commencé.
Là, on veut les retourner. On a déjà commencé
à en retourner beaucoup. On en a retourné probablement 1000 ou
quelque chose comme cela. Or, on estime que, d'ici un an ou deux, on aura pu en
retourner la grande majorité; sinon, on verra avec la SHQ, la
Société d'habitation du Québec, si on peut conclure une
entente.
M. Bourbeau: Ah bon!
Le Président (M. Lavigne): Est-ce que vous avez d'autres
questions, M. le député de Laporte?
M. Bourbeau: Non, pas d'autres questions.
Le Président (M. Lavigne): Cela va. Donc, l'article 21 est
adopté?
M. Bourbeau: Oui, adopté.
Le Président (M. Lavigne): Adapté. L'article 22? M.
le député de Laporte, je pense que vous aviez un amendement.
M. Bourbeau: Si on peut le trouver! C'est l'article qui traite
des directives. Encore là, on s'est inspiré des recommandations
du Conseil de la coopération du Québec. On aimerait que le
premier alinéa de l'article 22 soit modifié en ajoutant, dans la
deuxième ligne, après le mot "doivent", les mots "faire l'objet
d'un avis du Conseil de la coopération du Québec". Ainsi,
l'article amendé se lirait comme suit: "Le ministre peut donner à
la société des directives portant sur les objectifs et
l'orientation de cette société; ces directives doivent faire
l'objet d'un avis du Conseil de la coopération du Québec et, au
préalable, être approuvées par le gouvernement."
Écoutez, je pourrais reprendre les mêmes arguments que j'ai
apportés à l'article 4. Cela s'inspire, je pense, des mêmes
principes de coopération. Le monde de la coopération,
représenté par le Conseil de la coopération du
Québec, estime que les directives qui sont données à la
société devraient faire l'objet d'une consultation. Ce sont les
mêmes raisons et je n'ai pas l'intention de les reprendre. Quant à
moi, j'armerais en faire un amendement.
Le Président (M. Lavigne): M. le ministre.
M. Biron: M. le Président, tout à l'heure, il
était question de mettre en tutelle, dans le fond, le conseil
d'administration, ni plus ni moins. Je veux que, lorsque les deniers publics
sont en jeu, que ce soient les administrateurs de l'État qui aient
à répondre devant l'Assemblée nationale. Dans ce
cas-là en particulier, ce sont plus des questions d'orientations
à donner à la société et je suis prêt
à accepter l'amendement du député de Laporte.
Le Président (M. Fortier): L'amendement à l'article
22 est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fortier): S'il s'agit de l'amendement,
j'imagine qu'il faudrait accepter l'article 22 tel qu'amendé.
M. Bourbeau: Tel qu'amendé.
Une voix: Adopté.
M. Bourbeau: II y a une question maintenant au sujet de l'article
22. Au dernier paragraphe, au sujet des tiers, je crois comprendre ce que cela
veut dire, mais est-ce que le ministre pourrait expliquer un peu la
signification de ce paragraphe?
M. Biron: C'est plus une forme légale pour dire que, si
quelqu'un ne le sait pas, il ne peut pas être pénalisé.
M. Bourbeau: Mais, est-ce qu'il n'y a pas un principe fondamental
en loi qui dit que nul n'est censé ignorer la loi? C'est parce que les
directives sont secrètes, je suppose, que personne ne peut les
connaître.
M. Biron: La directive, ce n'est pas une loi, c'est cela qu'il y
a. Cela découle de la loi.
M. Bourbeau: C'est parce qu'elle n'est pas connue, elle est faite
en catimini.
M. Biron: Non. Le ministre est responsable, la
société est responsable, mais les individus, les tiers...
M. Bourbeau: Le ministre a dit que c'est parce que les directives
ne sont pas publiques, alors, c'est pour cela.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que l'article 22 est
adopté tel qu'amendé?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté tel
qu'amendé. Article 23?
Octroi de l'aide financière
M. Biron: Ce sont les formes d'aide financière. Encore une
fois, cela s'inspire de la loi de la SDI pour les documents pertinents et tout
cela.
Le Président (M. Fortier): Adopté? Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Fortier): J'aurais seulement une
question. J'ai manqué le débat, je m'excuse, M. le ministre. J'ai
manqué la discussion de principe. Est-ce que l'administration de cette
société sera faite en partie par la SOI ou si cela est tout
à fait séparé de la SDI?
M. Biron: C'est tout à fait séparé de la
SDI. C'est une SDI coopérative, mais tout à fait
séparée. Vous voyez dans la loi un grand nombre d'articles qui
s'inspirent de la loi de la SDI.
Le Président (M. Fortier): L'article 23 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fortier): L'article 24?
Une voix: Adopté.
M. Biron: La société examine la demande et peut
déterminer l'aide financière qu'elle entend lui accorder.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. Article 25?
M. Biron: La société fait rapport au ministre et
c'est le ministre qui autorise la société à
procéder.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que je peux poser une
question au ministre? Est-ce que le ministre peut ne pas accorder la demande
qui est faite?
M. Biron: Oui.
Le Président (M. Fortier): II a ce pouvoir.
M. Biron: Oui.
M. Bourbeau: Est-ce que le ministre a l'équivalent de
l'article 36 de la SDI, qui est le pouvoir d'accepter, même s'il y a une
recommandation négative?
M. Biron: Ce pouvoir-là, il est négatif de la part
du ministre. Il ne peut pas forcer la société à accepter,
mais il peut dire non. C'est un droit de veto qui est accordé au
ministre.
M. Bourbeau: Alors, si la société recommande de
faire le prêt, le ministre peut refuser. Si la société
refuse, le ministre ne peut pas renverser la décision.
M. Biron: Pas par cet article-là, sauf s'il y avait un
programme particulier qui dirait le contraire.
Le Président (M. Fortier): Le deuxième
alinéa est assez précis. On dit: "La société peut
recommander que la demande soit refusée ou ne soit agréée
qu'aux conditions qu'elle indique." C'est le deuxième alinéa, je
crois, qui précise le sens de l'acceptation.
Adopté. Article 26?
M. Biron: C'est là que vous avez l'article auquel vous
référiez, dans l'autre article avant. "L'aide financière
est accordée par décision du ministre avec l'autorisation
préalable du gouvernement et aux conditions que ce dernier
détermine." S'il y a une aide financière qui est plus
élevée, comme à la SDI en particulier, le ministre peut
autoriser jusqu'à 500 000 $. Pour plus que cela, il faut passer par le
Conseil des ministres.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que, comme dans le cas
de la SDI, il y a des programmes d'annoncés avec des normes assez
précises? Est-ce qu'elles existent, ces normes-là?
M. Biron: Non. Les normes ne sont pas encore acceptées par
le gouvernement pour les programmes. Il faut adopter la loi avant d'accepter la
réglementation
Le Président (M. Fortier): Mais dans le passé,
comment cela fonctionnait-il?
M. Biron: Parce qu'il n'y avait d'aide financière de la
part des SDC dans le passé. Ce n'était que des prêts.
Alors que, là, il y a des prises en charge de taux
d'intérêt. Cela devient une subvention.
Le Président (M. Fortier): Adopté? Article 26
adopté. Article 27?
M. Biron: La société doit transmettre par
écrit à l'entreprise sa décision.
Le Président (M. Fortier): Adopté? Article 27
adopté. Article 28?
Documents, comptes et rapports
M. Biron: C'est de l'administration pour les documents, les
comptes et les rapports vis-à-vis des signatures.
Le Président (M. Fortier): L'article 28 est-il
adopté?
M. Biron: Et publié dans la Gazette officielle.
Le Président (M. Fortier): Cela va? M. Bourbeau:
Adopté.
Le Président (M. Fortier): Alors, adopté. J'appelle
l'article 29.
M. Biron: À l'article 29, un document ou copie d'un
document provenant de la société, signé ou certifié
conforme par une personne visée est authentique.
Le Président (M. Fortier): L'article 29 est-il
adopté, M. le député de Laporte?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Fortier): J'appelle l'article 30.
M. Biron: La fin de l'exercice financier est le 31 mars de chaque
année.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Pardon? Il y a un amendement
à l'article 31. M. le député de Laporte.
M. Bourbeau: On suggère que l'article 31 soit
modifié en ajoutant, après le premier alinéa, le suivant:
Ce plan doit être élaboré en collaboration avec le Conseil
de la coopération du Québec.
Le Président (M. Fortier): Après le premier ou le
deuxième?
M. Bourbeau: Après le premier alinéa: "La
société doit, chaque année, à la date et selon la
forme et le contenu que le ministre détermine, lui transmettre son plan
d'aide financière." On ajouterait: Ce plan doit être
élaboré en collaboration avec le Conseil de la coopération
du Québec.
Le Président (M. Fortier): C'est cela. Après le
premier alinéa et l'amendement se lirait comme ceci: Ce plan doit
être élaboré en collaboration avec le Conseil de la
coopération du Québec.
M. Bourbeau: Cet amendement vient, évidemment, de la
demande qui a été faite en ce sens par le Conseil de la
coopération du Québec. C'est encore pour les mêmes raisons
que j'ai évoquées un peu plus tôt lors de l'étude
des articles 4 et 22. Cela procède de l'essence fondamentale de la
coopération et de l'idée qu'on se fait du mouvement
coopératif.
Le Président (M. Fortier): M. le ministre.
M. Biron: C'est la même raison pour laquelle je n'ai pas pu
accepter l'amendement à l'article 4, dans le sens que le Conseil de la
coopération, si on acceptait cela, mettrait en tutelle l'administration
de la société et pourrait bloquer tous les plans de
développement et d'aide financière de la société.
J'ai accepté, tout à l'heure, que la société
pouvait consulter, avoir un avis du Conseil de la coopération sur un
sujet bien particulier. Dans ce cas, cela équivaudrait à mettre
en tutelle une société d'État par un conseil consultatif
et je ne peux pas accepter l'amendement proposé par le
député de Laporte.
Le Président (M. Fortier): Pour mon information, M. le
ministre, étant donné que j'étais absent, à quel
article avez-vous accepté un amendement?
M. Bourbeau: À l'article 22.
M. Laplante: 22.
Le Président (M. Fortier): L'article 22?
M. Biron: C'était l'avis sur les directives. Je pouvais me
permettre de l'accepter, parce que c'est un avis sur une directive qui ne met
pas nécessairement en danger la vie même de la
société d'État. Dans ce sens, le plan d'aide
financière pourrait être bloqué indéfiniment par le
Conseil de la coopération. Je pense qu'une société
d'État ne peut pas confier toutes ses responsabilités à un
conseil consultatif.
M. Bourbeau: II serait assez surprenant que le Conseil de la
coopération du Québec bloque le plan d'aide financière. Ce
ne serait pas dans l'intérêt du monde coopératif. Je
comprends les réticences du ministre, effectivement, relativement aux
montants prévus, mais, en ce qui concerne la détermination des
secteurs devant être aidés d'une façon plus
particulière, ne pourrait-on pas faire une distinction dans ce cas?
Enfin, il serait peut-être important que, dans le choix des secteurs, le
monde de la coopération soit consulté.
M. Biron: Je ne vous cache pas que je peux bien m'engager
personnellement à consulter le Conseil de la coopération sur le
développement de la Société de développement des
coopératives. Mais je ne peux pas donner un droit de veto au Conseil de
la coopération. Cela équivaudrait à faire cela
vis-à-vis du plan d'aide financière ou de certains secteurs
donnés si on nommait des secteurs. Il est impossible pour l'État
québécois de donner un droit de veto à un conseil
consultatif dans ce sens.
Le Président (M. Fortier): C'est vrai que la
société est un mandataire de la couronne.
M. Biron: Oui.
M. Bourbeau: Écoutez, je n'accepte pas qu'on dise que
c'est un droit de veto, car il y a une nuance entre une consultation et un
droit de veto. Ici, l'amendement demande que ce soit fait "en collaboration
avec". Le ministre charrie beaucoup quand il dit que c'est un droit de veto.
Collaborer, c'est une chose. Donner un droit de veto, on sait ce qu'est un
droit de veto. On en a perdu un il y a un an ou deux. On en avait un,
semble-t-il, et on n'en a plus.
(21 h 30)
La collaboration, c'est bien différent d'un droit de veto. Le
ministre va admettre facilement que ce n'est pas la même chose. Comme je
l'ai dit ici aujourd'hui, le monde de la coopération estime qu'il ne
faut quand même pas que le gouvernement prenne lui-même en tutelle
le monde coopératif parce que celui qui paie, en général,
c'est celui qui décide. À cause de la nature particulière
du monde de la coopération, il me semble qu'il devrait y avoir une
consultation avec le Conseil de la coopération du Québec en ce
qui concerne ce sujet. On pourrait peut-être modifier l'amendement pour
marquer que ce serait après consultation plutôt qu'en
collaboration. C'est peut-être la même chose, mais, si cela fait
plus plaisir au ministre de mettre le mot "consultation", on serait bien
prêt à régler pour ce mot-là.
Le Président (M. Fortier): Si c'était après
consultation, cela ne donnerait pas un droit de veto, parce que le ministre
consulterait et, après cela, la société
déterminerait son plan.
M. Bourbeau: De toute façon, le ministre nous dit toujours
qu'il consulte.
M. Biron: Oui, mais entre consulter en pratique et attendre...
Lorsqu'on dit après consultation, implicitement cela veut dire qu'il
faut attendre le rapport. Cela peut bloquer des plans de développement.
Dans ce sens-là, c'est la vie de la société. C'est
l'argent qu'on met. C'est le plan d'aide financière. Je ne peux,
malheureusement, pas accepter la demande du député de Laporte. Je
suis prêt à consulter le Conseil de la coopération du
Québec. Je suis prêt à leur faire parvenir des plans d'aide
financière pour les informer.
Le Président (M. Fortier): Au téléphone.
M. Biron: Les deux formes, les trois formes même, en les
rencontrant personnellement.
Le Président (M. Fortier): Sur division.
Une voix: L'amendement est rejeté sur division, vous ne
l'avez pas dit.
Le Président (M. Fortier): Alors, l'amendement est
rejeté sur division et l'article 31 est adopté sur division.
M. Bourbeau: Si l'amendement est rejeté, ce doit
être sur division aussi.
Le Président (M. Fortier): C'est cela. Article 32?
M. Biron: À moins que vous ne vouliez
le rejeter à l'unanimité.
M. Bourbeau: Rejeté sur division.
M. Biron: L'article 32, c'est: La société doit
remettre chaque mois au ministre un rapport de ses aides financières
pour le mois précédent. C'est comme la SDI.
Le Président (M. Fortier): Adopté. Article 33?
M. Biron: "La société doit, au plus tard le 31
juillet de chaque année, remettre un rapport de ses activités
pour l'exercice financier précédent."
M. Laplante: II y avait une tendance, M. le ministre, à
faire deux rapports par année dans les autres sociétés.
Non, pas eux.
M. Biron: Lesquelles? Non, un seul rapport.
M. Bourbeau: De toute façon, elle ne le dépose pas
à l'Assemblée nationale; alors, ce n'est pas un
problème.
Le Président (M. Fortier): Article 33 adopté.
Article 34?
M. Biron: C'est pour répondre, justement, à
l'intervention du député de Laporte pour déposer à
l'Assemblée nationale le rapport de la société
aussitôt que le ministre le reçoit.
M. Bourbeau: Avez-vous l'intention de le déposer chaque
année ou tous les trois ans comme pour SIDBEC?
M. Biron: Trente jours après la réception du
rapport.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Fortier): M. le ministre, je vois que,
dans tous les projets de loi, on dit: "Dans les trente jours de l'ouverture de
la session suivante." C'est vrai que, si c'est pour être à
l'Assemblée nationale, il faut que cela soit ainsi, mais cela retarde
beaucoup, dans bien des cas, la dissémination de l'information lorsqu'il
faut attendre durant l'été que l'Assemblée nationale
siège pour avoir des rapports, malheureusement. J'imagine que c'est la
formule consacrée.
M. Bourbeau: C'est marqué trente jours après
l'ouverture, parce que souvent le ministre part en mission pour 15 jours.
Alors, il faut laisser une période suffisante pour qu'il revienne de sa
mission.
Le Président (M. Fortier): Alors, l'article 34 est-il
adopté? Une voix: Adopté. M. Bourbeau: L'article 35
aussi.
Le Président (M. Fortier): L'article 35 aussi.
M. Bourbeau: 34, M. le Président.
Le Président (M. Fortier): Article 34, adopté.
M. Biron: L'article 35, c'est la vérification par le
Vérificateur général.
M. Bourbeau: Dans l'ancienne loi, on disait que les livres
étaient vérifiés par un comptable, membre de l'Ordre des
comptables agréés du Québec. C'est une nouvelle politique
du gouvernement, maintenant, de remplacer toutes les sociétés
privées par le vérificateur?
M. Biron: Si vous voulez marquer par un comptable, membre de
l'Ordre des comptables agréés du Québec, ou par le
Vérificateur général, je n'y vois pas d'objection.
Le Président (M. Fortier): À la SDI, elle se fait
comment? C'est par le Vérificateur général. Je crois que,
dans le cas des mandataires de la couronne, cela serait
préférable de laisser le Vérificateur
général, à mon avis.
M. Bourbeau: Je n'ai pas de recommandation à faire
à ce sujet.
Le Président (M. Fortier): Adopté tel quel? Article
36?
Dispositions financières
M. Biron: "La société ne peut, sans l'autorisation
du gouvernement, contracter un emprunt qui porte le total de ses emprunts non
encore remboursés au-delà du montant déterminé par
le gouvernement." C'est pour empêcher la société
d'emprunter.
Le Président (M. Fortier): Article 37?
M. Biron: C'est la même chose aussi, sur les emprunts, mais
c'est techniquement.
Le Président (M. Fortier): Adopté?
M. Biron: ...de concordance avec l'autre. Cela aurait pu
être dans le même article.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. Article 38?
M. Biron: La société ne peut faire aucun placement,
sauf dans les banques à charte, dans les caisses d'épargne et de
crédit. Si le gouvernement vote un budget au début de
l'année et verse les sommes d'argent à la société,
la société ne peut pas faire un placement dans les endroits
où c'est un peu plus risqués. C'est pour déterminer
exactement où la société peut faire ses placements.
Le Président (M. Fortier): Adopté?
M. Bourbeau: La clause résiduaire, au troisième
paragraphe, que vise-t-on avec cela? Qu'est-ce que cela serait, "les autres
placements"?
M. Biron: Si le gouvernement décidait qu'un placement
à la SDI pourrait être acceptable, il pourrait dire à la
SDC: Vous avez 1 500 000 $ ou 2 000 000 $, vous pouvez les placer à la
SDI pour trois mois, c'est acceptable moyennant tel taux
d'intérêt.
Le Président (M. Fortier): Article 39?
M. Biron: "Le gouvernement peut, aux conditions qu'il
détermine, garantir tout emprunt de la société (...),
autoriser le ministre des Finances à avancer à la
société tout montant jugé nécessaire", selon les
budgets.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. Article 40?
M. Biron: Les sommes recouvrées par la
société à titre de remboursement doivent être,
d'abord, affectées au remboursement des emprunts et aux autres
obligations de la société.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Article 41?
Dispositions diverses et transitoires
M. Biron: La présente loi remplace la Loi sur la
Société de développement coopératif; une remplacera
l'autre.
M. Bourbeau: Si la loi remplace l'autre, c'est donc que l'autre
est abrogée à partir d'aujourd'hui.
M. Biron: Oui.
M. Bourbeau: Est-ce que cela veut dire que...
M. Biron: Quand celle-ci sera en vigueur.
M. Bourbeau: À partir de la sanction de celle-ci, oui.
Abroger la loi est une chose, mais la SDC actuelle est dissoute automatiquement
le jour de...
M. Biron: L'autre article, l'article 42, c'est: "La
Société de développement des coopératives acquiert
les droits de la Société de développement
coopératif."
Le Président (M. Fortier): Les droits incluent-ils les
actifs?
M. Biron: Oui et les obligations.
Le Président (M. Fortier): Je ne suis pas avocat, mais
"droits", cela inclut "actifs".
M. Biron: Oui, et en assume les obligations. On ne veut pas
créer de vide.
M. Bourbeau: Cela veut dire que vous allez rembourser les
créances des actionnaires de l'ancienne société.
M. Biron: II y a des prêts de l'ancienne
société pour un montant de 20 000 000 $. Au fur et à
mesure qu'on va percevoir l'argent, on va rembourser les avances du ministre
des Finances at les avances du mouvement coopératif, au prorata des
prêts.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. Article 43?
M. Biron: Partout où il est écrit
Société de développement coopératif, c'est
maintenant Société de développement des
coopératives.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. Article 44?
M. Biron: C'est pour autoriser la nouvelle SDC à employer
les documents et les identifications de l'ancienne SDC pour un temps
donné.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Adopté. Article 44
adopté. Article 45?
M. Biron: Les membres du conseil d'administration de la SDC
actuelle qui sont en fonction deviennent membres et
demeurent en fonction jusqu'à ce que les autres aient
été nommés.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que le nombre est le
même?
M. Biron: Non, il est augmenté de deux.
Le Président (M. Fortier): Ceux qui sont membres le
demeurent...
M. Biron: ...tant et aussi longtemps que leurs successeurs ne
sont pas nommés.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que l'article 45 est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Article 46?
M. Biron: II s'agit du transfert du personnel d'une
société à l'autre.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que ce sont des membres
de la fonction publique?
M. Biron: Non. Ils ne sont pas protégés par la
fonction publique; c'est pour cela qu'il faut les transférer par le
projet de loi.
Le Président (M. Fortier): Dans la SDI, ils sont membres
de la fonction publique, mais dans la société, ils ne le sont
pas.
M. Biron: Non, parce que c'était une société
mixte.
Le Président (M. Fortier): À titre d'information,
combien y a-t-il d'employés?
M. Biron: Trente-quatre personnes. Autrefois, c'était une
société mixte.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que les niveaux de
salaire, les fonds de pension sont compatibles ou si cela crée des
problèmes?
M. Biron: Cela ne crée pas de problème, mais les
normes devront être acceptées par le Conseil du trésor. Ce
sera compatible avec la SDI.
Le Président (M. Fortier): C'est l'article 46. Est-ce que
dorénavant tout ce personnel devient membre de la fonction publique?
M. Biron: Non, ils restent tels quels, mais les normes et
barèmes sont acceptés par le Conseil du trésor, donc
exactement aux mêmes barèmes.
Le Président (M. Fortier): Mais quelle est l'intention
pour l'avenir? On a le statut de ces gens-là, mais d'autres personnes
pourraient venir s'ajouter. Il pourrait y avoir dans l'avenir un transfert de
personnes qui seraient membres de la fonction publique et qui viendraient
travailler là, non?
Une voix: C'est l'article 12.
Le Président (M. Fortier): C'est un statut
spécial.
M. Biron: Oui.
Le Président (M. Fortier): Donc, nous étions
à l'article 46. Adopté?
M. Biron: Oui.
Le Président (M. Fortier): M. le député de
Laporte?
M. Bourbeau: Article 46, oui, adopté.
M. Biron: Article 47. C'est le remboursement que je vous ai dit
tout à l'heure.
Le Président (M. Fortier): Article 47, adopté?
M. Biron: Oui.
Le Président (M. Fortier): Article 48?
M. Biron: Les sommes sont prises à même le fonds
consolidé.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que les sommes sont
déterminées dans le projet de loi pour cette année?
M. Biron: Non.
Le Président (M. Fortier): Adopté?
M. Biron: Oui.
Le Président (M. Fortier): Article 49?
M. Biron: C'est le ministre de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme qui est responsable de l'application de la loi.
M. Bourbeau: Je ne sais pas si l'on adoptera, l'article 49.
Une voix: On fera un amendement...
Le Président (M. Fortier): L'article 49,
adopté.
L'article 50?
M. Biron: C'est la clause nonobstant.
M. Bourbeau: Est-ce qu'on peut le regarder? La clause
constitutionnelle, moi, je ne l'ai jamais adoptée sur division.
Le Président (M. Fortier): Sur division.
M. Bourbeau: Moi, je ne fais pas de chichi avec cela.
M. Laplante: Vous lui expliquerez pourquoi, par exemple.
Le Président (M. Fortier): II a le droit de voter comme il
veut et moi, j'ai le droit de voter comme je veux.
M. Dussault: C'est vrai. Vous ne votez pas seulement lorsqu'il y
a égalité des voix? Vous n'avez pas le vote
prépondérant, ce n'est pas le cas présentement.
Le Président (M. Fortier): Je ne sais pas, est-ce que j'ai
le droit de vote?
Une voix: Non, seulement en cas d'égalité.
M. Laplante: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Je pensais que je
n'étais que vice-président. Adopté ou adopté sur
division?
M. Bourbeau: Le député de Beauce-Sud est sur
division.
M. Mathieu: C'est votre présomption.
Le Président (M. Fortier): Article 51? Est-ce que les
sections et les titres de sections sont adoptés?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que le projet de loi
dans son ensemble, tel qu'amendé, est adopté?
M. Bourbeau: Sur division. Oui, parce qu'il y a des articles sur
division. Alors, il faut bien voter la loi sur division.
Le Président (M. Fortier): Est-ce que nous ajournons les
travaux à demain?
Le Secrétaire: Non, vous ajournez sine die.
Le Président (M. Fortier): La séance est
ajournée sine die. La commission de l'économie et du travail
ayant terminé l'étude du projet de loi 63 article par article
ajourne ses travaux sine die. Je vous remercie, messieurs.
(Fin de la séance à 21 h 43)