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(Vingt heures dix-sept minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'énergie et des ressources se réunit aux
fins d'étudier article par article la loi 4, Loi modifiant la Loi sur
l'Hydro-Québec et la Loi sur l'exportation de l'énergie
électrique, ainsi que la loi 5, Loi favorisant le crédit
forestier par les institutions privées.
Les membres de cette commission sont: MM. Marquis (Matapédia),
Ciaccia (Mont-Royal), Duhaime (Saint-Maurice), Fortier (Outremont),
Lévesque (Kamouraska- Témiscouata), Kehoe (Chapleau), Lavigne
(Beauharnois), LeBlanc (Montmagny-L'Islet), Middlemiss (Pontiac), Perron
(Duplessis), Rodrigue (Vimont).
Les intervenants sont: MM. Bisaillon (Sainte-Marie), Baril
(Rouyn-Noranda- Témiscamingue), Desbiens (Dubuc), Dussault
(Châteauguay), Mme Harel (Maisonneuve), MM. Leduc (Saint-Laurent),
Mathieu (Beauce-Sud), Scowen (Notre-Dame-de-Grâce), Tremblay (Chambly),
Vallières (Richmond).
Le rapporteur, lors de la dernière séance, était M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata); je présume qu'on garde
le même rapporteur.
M. Fortier: II a bien fait cela.
M. Duhaime: On va le garder, M. le Président.
M. Fortier: Pendant qu'il fait cela, il ne parle pas.
Projet de loi 4
Le Président (M. Gagnon): Nous étions rendus...
Nous avions entrepris l'étude du projet de loi 4, Loi modifiant la Loi
sur l'Hydro-Québec et la Loi sur l'exportation de l'énergie
électrique. Nous en étions rendus à l'article 13.
Modifications à la Loi sur
l'Hydro-Québec (suite)
M. Duhaime: L'article 12 étant adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 12 étant
adopté. Est-ce que l'article 13 est adopté?
M. Fortier: M. le Président, j'aimerais faire une remarque
préliminaire pour dire que, dans un grand esprit de collaboration et
compte tenu de l'importance des projets de loi qui sont devant nous, le projet
de loi 4, Loi modifiant la Loi sur l'Hydro-Québec et la Loi sur
l'exportation de l'énergie électrique, et le projet de loi 5, Loi
favorisant le crédit forestier, nous avons l'intention de
procéder en toute diligence ce soir, en espérant finir avant la
fin du mandat qui nous a été confié.
Ceci dit, nous allons faire certaines recommandations et j'ose
espérer que le ministre répondra de bonne grâce aux
quelques recommandations que nous ferons.
En ce qui concerne l'article 13 - je sais que cela va sans le dire - on
dit: "La Société établit un plan de développement
suivant la forme, la teneur et la périodicité fixées par
le gouvernement. "Ce plan de développement doit être soumis
à l'approbation du gouvernement." Il n'est pas dit que ce plan va
être soumis à une revue d'une commission parlementaire. Je sais
que ce n'est pas habituellement la norme d'indiquer, dans une loi comme
celle-ci, qu'il y aura un débat public ou, du moins, qu'il y aura une
revue publique d'un tel plan de développement, mais je me demandais si
le ministre avait considéré le mérite de l'inscrire dans
la loi pour Hydro-Québec, une société d'État
extrêmement importante, s'il ne croit pas que cela serait utile
d'indiquer, avant que cela soit approuvé par le gouvernement, qu'il y a
une revue publique en commission parlementaire.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Duhaime: Je comprends que le projet de loi comme tel soit
silencieux concernant les commissions parlementaires, mais, jusqu'à
présent, les deux derniers grands plans de développement
d'Hydro-Québec ont fait l'objet d'étude en commission
parlementaire. Je crois qu'il y en a eu une en février 1979 ou en
février 1980 sur le plan décennal. Depuis, Hydro-Québec a
modifié son approche sur ses plans de développement. Plutôt
que de travailler sur des périodes de dix ans, elle travaille maintenant
sur des périodes beaucoup plus courtes. Je me souviens aussi que,
à l'occasion d'une commission parlementaire sur la tarification - parce
que cela m'apparaît
être induit en quelque sorte - notre commission parlementaire
avait été saisie du plan de développement
d'Hydro-Québec Horizon 1982-1985 et on avait eu l'occasion d'en discuter
en long et en large.
Le plan de développement ne peut pas maintenant être
approuvé d'année en année. Tout le monde va le comprendre.
On travaille plutôt sur une période de trois ans avec un horizon.
Si on modifiait le projet de loi pour s'astreindre à revenir en
commission parlementaire, à chaque année, afin de discuter du
plan de développement, j'ai l'impression qu'on travaillerait sur des
redites. À partir du moment où j'ai eu l'occasion de dire, sur
des articles antérieurs du projet de loi, que nous n'avions pas
l'intention de modifier la procédure d'approbation des tarifs, on
revenait en commission parlementaire chaque année pour étudier,
évaluer et discuter la proposition tarifaire d'Hydro-Québec. Je
pense que c'est à cette occasion également, parce que cela
m'apparaît être imbriqué, qu'on discute du plan de
développement. Je pense que mon collègue d'Outremont va admettre
avec moi qu'à l'occasion des travaux de nos deux dernières
sessions de cette commission parlementaire, en ce qui est des tarifs, on a
discuté beaucoup plus du plan de développement, des projets
d'investissements d'Hydro-Québec que du tarif comme tel.
J'hésiterais, je l'avoue, à demander à
Hydro-Québec de soumettre au gouvernement un plan de
développement sur une base annuelle pour être discuté en
commission parlementaire. On serait en commission parlementaire presque
à longueur d'année. Donc, il y aurait une commission
parlementaire sur le plan de développement, une autre sur le tarif, en
plus des autres projets de loi qui intéressent Hydro-Québec et
susceptibles de nécessiter une commission parlementaire.
Je pense qu'à partir du moment où nos règles de
fonctionnement en commission sont suffisamment larges et suffisamment souples
pour permettre, à l'occasion de l'étude d'une proposition
tarifaire, de déborder amplement sur l'étude du plan de
développement, je ne vois pas l'utilité d'élargir ou
même de préciser...
M. Fortier: M. le Président, j'ai deux remarques. La
première: je n'ai pas demandé que la présentation du plan
de développement soit discutée en commission parlementaire chaque
année. Ma demande, c'est que, s'il y avait présentation du plan
de développement, il soit étudié en commission
parlementaire. Le deuxième point, c'est que, l'an dernier, lorsque
Hydro-Québec a présenté, lors de l'étude des
tarifs, son plan de développement, le ministre m'a reproché
d'étudier le plan de développement et de ne pas étudier le
tarif. Je ne voudrais pas que la même critique soit de nouveau
formulée. J'aimerais que, d'une part, on ait la possibilité
d'étudier le plan de développement et, d'autre part, lors de
l'étude de tarif, d'étudier le tarif.
Avec la réforme parlementaire qui s'en vient, ces anomalies
seront peut-être corrigées parce qu'on m'a dit, d'après les
suggestions qui sont faites, que les commissions parlementaires auront un peu
plus de latitude et pourront déterminer elles-mêmes les sujets
à être discutés. On pourrait, dans un premier temps,
étudier le plan de développement et, dans un deuxième
temps, étudier, si c'est là le voeu du ministre, la tarification.
Pour le moment, je m'en tiendrai à ces remarques en espérant que
le ministre s'engage, lors de la présentation d'un plan de
développement, à convoquer de facto une commission parlementaire
pour qu'on puisse l'étudier avant qu'il soit soumis à
l'approbation du gouvernement. Nous allons l'adopter tel quel.
Le Président (M. Gagnon): L'article 13 est adopté.
Article 14?
M. Duhaime: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Duhaime: Est-ce que vous me permettrez de souligner la
présence du député de Gaspé à notre
commission parlementaire qui est en compagnie de deux de ses
électrices?
M. Fortier: Bonjour, cela me fait plaisir. Il ne nous a pas
remarqués, M. le député de Gaspé. On vous salue, M.
le député.
Le Président (M. Gagnon): Article 14? M. le ministre.
Objets de la société
M. Duhaime: II est adopté, quant à moi, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): L'article 14 est-il
adopté?
M. Fortier: Qu'est-ce que c'est? L'intitulé de la section.
Certainement, adopté, il n'y a rien là.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 15?
M. Fortier: J'aimerais que le ministre nous dise pour quelle
raison - c'est la mission? - il était important de changer la mission
d'Hydro-Québec.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Duhaime: Oui, en fait, je crois l'avoir souligné
durant... Un instant, je vais retrouver l'article correspondant dans la loi,
l'article 22.
Je pense, M. le Président, que l'article 15 du projet de loi est
une modification importante où il nous faut constater que nous
élargissons les objets de ce qui était autrefois appelé
les buts de la Société Hydro-Québec. Il y avait autrefois
un critère et la meilleure façon de l'expliciter est, je pense,
d'aller au texte de la loi: HydroQuébec - ou encore la
Société - aura désormais pour objets de fournir de
l'énergie et d'oeuvrer dans le domaine de la recherche, de la
transformation, de la promotion et de l'économie d'énergie, de
même que dans tous domaines connexes ou reliés à
l'énergie.
Les objets actuels dans la loi constitutive d'Hydro-Québec sont
beaucoup moins explicites. Cela se résume à dire: Fournir
l'énergie aux municipalités, aux entreprises industrielles ou
commerciales et aux citoyens du Québec. Le reste, ce sont les taux,
conditions, règlements et contrats.
Ce qui est important, je crois, c'est l'article 22 de la nouvelle loi
où on veut, je ne dirais pas donner un nouveau mandat comme tel à
Hydro-Québec, mais reconnaître une situation de facto, parce que
Hydro-Québec s'intéresse déjà à la recherche
avec l'IREQ, entre autres, dans le domaine de l'hydrogène liquide. Il y
a tout le secteur de la transformation et de la promotion.
Les économies d'énergie, il y a une dizaine
d'années, au Québec, personne n'en parlait. Il y a même, je
dirais, quatre ou cinq ans, cela ne faisait pas partie du mandat
d'Hydro-Québec, mais Hydro-Québec a quand même
assumé ce mandat dans des programmes d'économie d'énergie
comme Énergain, qu'on connaît maintenant, et le programme
Énergiebus qui existe pour le secteur industriel. Mais, si on s'en
tenait à une interprétation très restrictive de la Loi sur
l'Hydro-Québec, on aurait peut-être de la difficulté
à concilier l'application de ces programmes avec les buts ou les objets
d'Hydro-Québec.
Je pense que le député d'Outremont l'a souligné
lui-même dans son discours de deuxième lecture. C'est un
élargissement majeur, dans un sens, oui. Mais on n'a fait que rejoindre
la réalité des faits.
M. Fortier: M. le Président, en rapport avec ce que vient
de dire le ministre, nous sommes d'accord avec le fait qu'il s'agit d'un
élargissement majeur dans la mission d'Hydro-Québec, d'autant
plus que - le ministre ne l'a pas souligné - la fourniture
d'énergie n'est pas limitée aux citoyens du
Québec. C'est un changement extrêmement important puisque,
depuis la fondation d'Hydro-Québec, Hydro-Québec devait fournir
de l'énergie aux citoyens du Québec. C'est le premier changement
important.
Un deuxième changement qui a été fait lors de la
loi 16 était de fournir l'énergie aux citoyens du Québec
au plus bas coût possible. Le "plus bas coût possible" en a pris un
coup, il a disparu. Maintenant, on enlève la priorité de fournir
de l'énergie aux citoyens du Québec. C'est donc dire
qu'Hydro-Québec se retrouve maintenant dans la même situation que
n'importe quelle société qui oeuvrerait dans le domaine du
pétrole ou du gaz. Si ce n'étaient des contraintes technologiques
rendant difficile la vente d'énergie en Californie, la nouvelle mission
d'Hydro-Québec permettrait à HydroQuébec de vendre de
l'électricité en Californie ou même en Chine.
Évidemment, il y a les limites technologiques qui pourront varier dans
le temps et personne ne peut prévoir ce qui pourra survenir en l'an 2010
ou en l'an 2020. (20 h 30)
C'est un changement très important et cela accentue, à mon
avis, le fait qu'Hydro-Québec, dorénavant, devient une
société purement commerciale devant exploiter une technologie
qu'elle connaît bien et qui, par ailleurs, soulève certaines
inquiétudes.
Ce que je disais, M. le Président, c'est que, concernant un
changement fondamental sur le plan géographique, on n'a aucune limite.
Cela donne à Hydro-Québec un mandat beaucoup plus clair dans
différents domaines. Cela fait d'Hydro-Québec une
société purement commerciale. Comme je l'ai souligné dans
mon discours de deuxième lecture, à mon avis, cela soulève
une question. On donne un mandat très commercial qui devrait donner, par
ailleurs, de très bons résultats puisqu'on encourage
Hydro-Québec à s'en aller dans la recherche et le
développement, dans de nouvelles technologies, à investir dans
toutes sortes de domaines, sans aucune limite géographique. Mais comme
il est marqué un peu plus bas, à l'article 22, on dit: "Ces
règlements et ces contrats sont soumis à l'approbation du
gouvernement."
Le problème que j'ai soulevé en deuxième lecture,
c'est qu'il y a eu une évolution dans le temps, à savoir que,
dans le passé, Hydro-Québec devait fournir de
l'électricité au plus bas coût possible aux citoyens du
Québec; cela est tombé avec la loi 16. Maintenant, on exclut les
limites géographiques, à savoir qu'Hydro-Québec doit
fournir de l'électricité à peu près uniquement aux
citoyens du Québec. À ce moment-là, je disais que je
m'inquiétais du fait que le simple citoyen qui voit sa facture
d'électricité augmenter est peut-être pris dans un
étau. Hydro-Québec, d'une part, va
vouloir faire des investissements, que ce soit pour encourager
Hydro-Québec International. Elle va vouloir faire des investissements
pour la recherche et le développement. Quoique ce genre d'investissement
soit tout à fait louable, par ailleurs, sur le plan commercial, on sait
que, dans le cas de Bell Canada, des représentants des consommateurs ont
reproché justement à Bell Canada de faire des investissements qui
n'étaient pas nécessairement utiles et ont fait valoir
l'argumentation, à savoir que, lorsqu'on établit des tarifs, on
ne devait pas prendre certains types de dépenses en considération
lorsque la régie fédérale déterminait les tarifs de
Bell Canada.
C'est la raison pour laquelle j'ai fait la recommandation en
deuxième lecture qu'à mon avis - d'ailleurs, c'est l'avis du
conseil des députés libéraux, puisque j'ai reçu son
appui là-dessus - on devrait trouver une façon plus
systématique de faire la revue des augmentations de tarifs, ce qui nous
permettra, à ce moment-là, d'aller plus en profondeur dans les
dépenses d'Hydro-Québec, ce qui n'est pas le cas dans le moment.
On n'a absolument aucune idée des sommes qui sont
dépensées à Hydro-Québec International. Par
exemple, je sais, pour en avoir entendu parler, qu'Hydro-Québec
International a accusé des déficits considérables en Chine
ou ailleurs. Je ne lui reproche pas cela. Ce que je reproche, c'est que ce soit
considéré au même titre que toutes les autres
dépenses d'Hydro-Québec. Des dépenses comme
celles-là, qui sont faites dans un but de développement
économique pour le Québec dans son ensemble, se rapprochent de
certaines dépenses de Bell Canada qui, elle, n'a pas le droit de
comptabiliser ce genre de dépenses lorsqu'il s'agit de justifier des
augmentations de tarifs.
Ce que je dis, c'est qu'il va falloir trouver un moyen d'étudier
plus en profondeur les augmentations de tarifs d'Hydro-Québec, trouver
un moyen pour qu'Hydro-Québec nous donne des informations beaucoup plus
détaillées. D'ailleurs, dans le passé, j'avais
recommandé au ministre qu'il explicite, peut-être en collaboration
avec l'Opposition, le détail de l'information qui devrait être
fournie en commission parlementaire. Dans le moment, c'est laissé au bon
jugement d'Hydro-Québec. Il me semble, d'une part, qu'on a plus
d'information sur les dépenses faites à Hydro-Québec
International. On devrait avoir plus d'information sur les dépenses
investies dans la recherche et le développement. Autrement dit, si le
ministre décide de laisser la présentation des augmentations de
tarifs en commission parlementaire, je crois qu'on devrait s'entendre, d'un
côté comme de l'autre de la Chambre, pour obtenir
d'Hydro-Québec une information beaucoup plus factuelle, beaucoup plus
détaillée et obtenir à peu près le même genre
d'information qu'Hydro-Québec devrait fournir si elle se
présentait devant une régie. Sans aller peut-être
jusqu'à obtenir des volumes de trois pieds d'épaisseur, il y
aurait quand même moyen d'avoir une information plus appropriée.
Cela, c'était une première demande: obtenir d'Hydro-Québec
une information beaucoup plus appropriée.
L'autre requête, c'était de permettre à des citoyens
ou à des groupes organisés, que ce soit des associations de
consommateurs ou des associations de consommateurs industriels - comme on le
sait, il y en a 150 ou 160 -d'être entendus lors des augmentations de
tarifs. Le ministre m'a dit, en deuxième lecture, que son choix
était déjà fait. Sans en faire une proposition
d'amendement très précise, je lui dis qu'il y a un
problème de ce côté-là. Je lui dis qu'il faudrait
trouver une façon d'améliorer le processus de révision des
augmentations de tarifs d'Hydro-Québec et, si le gouvernement, pour une
raison politique, décidait que ces demandes d'augmentation demeurent
devant une commission parlementaire, qu'au moins on s'entende sur le
détail de l'information qu'Hydro-Québec doit nous fournir et
qu'on permette au moins à des groupes organisés, comme
l'Association des consommateurs ou l'Association des consommateurs industriels
d'électricité - enfin des groupes assez importants qui
représentent soit des industries ou des consommateurs individuels -de se
présenter devant la commission parlementaire pour nous dire ce qu'ils en
pensent.
En ce moment, on n'a pas cela. On a deux poids, deux mesures. Dans le
cas du gaz, dans lequel le ministre est fortement engagé, les
sociétés de gaz doivent aller devant la Régie de
l'électricité et du gaz; dans le domaine de
l'électricité, ce n'est pas le cas. Et les revues qui sont faites
présentement ne sont pas, à mon avis, assez substantielles. Je
sais que le ministre peut nous reprocher d'être sorti d'une commission
parlementaire il y a deux ans, parce qu'on était en désaccord.
Mais si on fait abstraction de cet incident, je crois qu'on devrait travailler
d'un côté et de l'autre de la Chambre, M. le Président,
pour faire en sorte que ces revues soient plus substantielles. Sans prendre
autant de temps, comme c'est le cas pour l'Ontario Energy Board,
c'est-à-dire neuf mois, on pourrait certainement prendre un peu plus de
temps et, d'autre part, permettre aux représentants des consommateurs et
aux représentants des grands consommateurs industriels de faire valoir
leur point de vue. Cela me semblerait, M. le Président, une façon
plus intelligente, plus instructive et plus démocratique d'analyser ces
augmentations de tarifs qui ont des répercussions considérables
sur la vie économique des simples citoyens et des
industriels. Et j'oserais espérer que le gouvernement fasse
quelques pas de ce côté-là.
Quant à moi, je serais prêt à aller beaucoup plus
loin, mais j'en fais une recommandation très forte. À l'article
22.0.1, où on dit "Ces règlements et ces contrats sont soumis
à l'approbation du gouvernement", je crois que c'est un cas patent
où on devrait insister pour écrire dans le texte de la loi que
ces règlements et ces contrats sont soumis à l'approbation du
gouvernement "après revue en commission parlementaire et audition des
groupes de consommateurs industriels et individuels qui désirent
être entendus".
J'aimerais avoir la réflexion du ministre sur ce
problème.
M. Duhaime: M. le Président, nous avons discuté de
cette question à l'Assemblée nationale il y a à peine 48
heures. Je suis prêt à concéder au député
d'Outremont que, si l'Opposition avait davantage d'information, elle pourrait
peut-être meubler davantage ses interventions en commission
parlementaire... Est-ce qu'on peut le saluer?
Une voix: Ce n'est pas interdit par le règlement.
M. Duhaime: Là-dessus, je pense qu'on pourrait essayer de
trouver une formule par laquelle l'Opposition officielle, par la voix de son
critique officiel en matière d'énergie et chargé du
dossier d'Hydro-Québec, pourrait, avant nos travaux en commission
parlementaire, rencontrer la direction d'Hydro-Québec et voir dans
quelle mesure pourrait s'établir la liste des documents et des
informations pertinents au débat. Je n'ai aucune espèce
d'objection. Hydro-Québec est une entreprise publique. Elle appartient
à tous les Québécois et j'avoue honnêtement que j'ai
toujours eu l'impression qu'on avait tout mis sur la table. Maintenant, s'il y
a des choses additionnelles qui doivent être mises à la
disposition de l'Opposition, je suis parfaitement d'accord pour qu'on le
fasse.
Cependant, quant à la question de modifier le projet de loi, en
plus d'une commission parlementaire qui nous permette d'entendre la haute
direction d'Hydro-Québec, qu'à chaque année et de
façon systématique, nous entendions tous ceux qui auraient
quelque chose à dire en ce qui est d'une proposition tarifaire, j'avoue
honnêtement avoir des réserves.
Je vais prendre un exemple récent. Nous avons convoqué une
commission parlementaire - je dois le reconnaître -après des
demandes incessantes de l'Opposition pour qu'un débat public sur le
dossier de l'énergie comme facteur de développement
économique soit tenu. Nous avons consenti à cette
démarche. Nous avons reçu au-delà de 60
mémoires...
M. Fortier: 80 mémoires.
M. Duhaime: ...ou 80. Six ou sept ont été entendus
jusqu'à présent en mars dernier. Nous allons reprendre les
travaux de cette commission en septembre. On en a très certainement pour
quatre, cinq et même six semaines. À moins que ce ne soit vraiment
dans des circonstances exceptionnelles où nous pourrions évaluer
qu'à point nommé il serait indiqué d'élargir la
commission parlementaire et d'inviter d'autres groupes ou personnes
d'Hydro-Québec à venir nous donner leur point de vue sur une
proposition tarifaire, je ne vois pas en quoi tous les douze mois - puisqu'on
travaille à peu près sur des tarifs d'un an - il faudrait rouvrir
le débat, entendre à nouveau des groupes et des groupes ad
nauseam.
Je pense qu'on a essayé, au fil des années,
d'établir un mécanisme qui fait en sorte que la commission
parlementaire de l'énergie et des ressources, étant saisie d'une
proposition tarifaire d'Hydro-Québec, l'Opposition a tout le loisir
d'interroger Hydro-Québec. Je me souviens très bien que des
commissions parlementaires ont duré un, deux et trois jours, et
même davantage, sur des propositions tarifaires.
Évidemment, c'est peut-être une question de point de vue.
Je crois que le mécanisme que nous avons retenu est le meilleur. Si on
regarde ce qui se passe en Ontario - le député d'Outremont vient
juste d'y faire allusion - après des mois et des mois d'audiences,
l'Ontario Energy Board a fait une proposition au gouvernement de l'Ontario.
Qu'est-ce que le gouvernement en a fait finalement? Il a dit: Nous refusons
votre proposition d'augmenter la tarification hydroélectrique en Ontario
de 13%. Le gouvernement de l'Ontario a décidé que ce serait 8,3%
sans qu'il y ait eu commission parlementaire.
Je comprends que des groupes organisés, qui défendent des
intérêts parfois divergents, plus souvent qu'autrement divergents,
pourraient valablement nous donner leur point de vue. Il n'y a rien qui
empêche tous ces gens d'écrire soit à l'Opposition ou au
gouvernement. Comme élus de la population, je crois comprendre aussi que
nous avons des responsabilités. Nous entendons ces gens-là. Nous
les voyons à nos bureaux. Nous les rencontrons. Lorsqu'une proposition
tarifaire est étudiée, je pense qu'on le fait avec tout
l'éclairage. Qu'il y ait davantage d'informations qui puissent
être transmises aux parlementaires, aux membres de la commission
parlementaire de l'énergie et des ressources, j'en suis. Ce n'est
peut-être pas au niveau de l'information, sur la densité ou la
quantité
d'informations. C'est peut-être à cause du fait qu'on l'a
très tardivement, très souvent à la dernière
minute; c'est vrai aussi bien pour l'Opposition que parfois aussi pour ce
gouvernement, il faut bien le dire.
J'avoue honnêtement avoir énormément de
réticence à appuyer la proposition que nous fait le
député d'Outremont ou, systématiquement et
automatiquement, chaque année, il y aurait une commission parlementaire
qui comporterait l'obligation d'entendre des groupes. Il ne faut quand
même pas penser qu'on peut passer tout notre temps en commission
parlementaire. S'il y a un effort à faire du côté de
l'information à être transmise dans des délais
peut-être plus courts, je suis bien prêt à regarder cela de
mon côté. (20 h 45)
M. Fortier: M. le Président, d'une part, je retiens
l'agrément du ministre. Au lieu que ce soit uniquement l'Opposition qui
transmette à Hydro-Québec des demandes, ma proposition est plus
systématique. C'est en sens que, d'un côté comme de
l'autre, on s'entend sur une information semblable à celle que la
Régie de l'électricité et du gaz ou l'Ontario Energy Board
demandait. Si on pouvait s'entendre d'ici à la fin de
l'été, cela me ferait plaisir de proposer au ministre, pour
commencer, une liste du type d'information qu'on voudrait obtenir et qui
serait, dans une certaine mesure, imposé par le ministre à
Hydro-Québec. Au moins qu'il y ait une demande formelle faite par le
ministre à Hydro-Québec, parce que lui seul peut transmettre, au
nom du gouvernement, de telles demandes. Moi, je dirais que c'est au moins un
pas dans la bonne direction. Si, d'ici le mois de septembre, on pouvait
s'entendre sur une liste d'information qui inclurait certaines informations
comptables et qui contiendrait les exigences auxquelles Hydro-Québec
doit se conformer sur le plan financier et tout cela, je crois qu'il y aurait
moyen de systématiser - c'était mon point -le type d'information
qui serait donné aux membres de la commission parlementaire.
Il faudrait insister également, certainement, pour que cette
information nous parvienne au moins trois ou quatre semaines avant la
commission parlementaire. Si on pouvait s'entendre sur ce premier point, ce
serait déjà un pas dans la bonne direction.
La remarque que j'aimerais faire en ce qui concerne la régie,
c'est que le ministre dise: La régie fait une recommandation.
D'ailleurs, ce n'est qu'une recommandation en Ontario. Le gouvernement n'est
pas lié par les recommandations de l'Ontario Energy Board. Le
gouvernement peut différer d'opinion, mais ce qu'il faut saisir, c'est
que la revue faite par l'Ontario Energy Board est tellement systématique
que c'est très facile, par la suite, de dire: Ce n'est pas treize, c'est
huit. Toute la documentation est là pour connaître l'impact que
cela peut avoir sur les besoins financiers d'Hydro-Ontario.
Encore là, si on peut s'entendre sur le degré
d'information que nous allons obtenir d'Hydro-Québec et les
délais dans lesquels Hydro-Québec doit les fournir, puisque, de
toute façon, si on allait à l'autre extrémité, et
si on faisait en sorte qu'Hydro-Québec aille devant une régie,
elle serait liée par des règles quasi judiciaires et serait bien
obligée d'obtempérer à ce genre de demande... L'autre
point important, à mon avis, c'est d'entendre certaines personnes et
certaines associations. Je sais que le ministre nous dit: Cette année,
il y a une commission parlementaire pour revoir la politique
énergétique du Québec. Mais le ministre reconnaîtra
avec moi que, la dernière fois que cela s'est fait, cela s'est fait sous
le ministre Joron, en 1978. Cela ne se fait pas nécessairement chaque
année. Cela se fait normalement tous les cinq ou six ans. Ce genre de
revue est peut-être un peu accablant, mais il faut le faire de temps
à autre.
Là n'était pas mon propos. J'oserais espérer que,
si on permettait d'inviter... D'ailleurs, ma recommandation serait
peut-être d'inviter certains groupements d'une façon très
systématique et je crois qu'il y aurait moyen de s'entendre de part et
d'autre de la Chambre certainement pour une première année pourvu
que ce soit sur invitation et qu'il n'y ait que quelques associations, parce
que, si on invitait l'Association des consommateurs qui regroupe tous les
consommateurs du Québec, cela donnerait une réponse aux individus
qui voudraient venir présenter des mémoires. L'Association des
consommateurs regrouperait tous les individus. Par ailleurs, si on invitait
l'Association québécoise des industriels consommateurs
d'électricité, encore là, ce serait un autre groupement.
Je crois qu'avec trois ou quatre associations, ce qui prendrait peut-être
une journée, cela apporterait un éclairage tout à fait
différent. Je n'en fais pas un amendement bien spécifique. Je dis
tout simplement cela au ministre, sans aller d'une extrême à
l'autre. Dans le moment, on en a très peu; l'autre extrême, ce
serait d'aller devant la Régie de l'électricité et du gaz
qui, elle, pourrait exiger beaucoup de temps et beaucoup d'énergie.
Entre les deux, je crois qu'il y aurait moyen de faire un peu plus que ce que
nous faisons présentement et de rendre le processus un peu plus
démocratique.
Le Président (M. Gagnon): Avez-vous quelque chose à
ajouter, M. le ministre?
M. Fortier: J'aimerais avoir l'assurance du ministre, en ce qui
concerne la demande d'information, pour qu'on puisse s'entendre
là-dessus avant la fin d'août.
M. Duhaime: Oui, cela va.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 15 est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 16
est-il adopté?
M. Fortier: À l'article 16, on modifie l'article 22.1 qui
disait notamment: "Pour la réalisation de ses objets, la
Société prévoit les besoins du Québec..."
Maintenant, on dit: "...prévoit notamment les besoins du Québec".
C'est donc dire que, désormais, dans la planification à long
terme d'Hydro-Québec, Hydro-Québec peut prévoir les
besoins d'autres provinces ou d'autres États que ceux du Canada et que
cette planification va intégrer les besoins des provinces limitrophes ou
des États limitrophes.
Je ne crois pas qu'on puisse y voir d'objection, puisque, si on permet
l'exportation d'énergie, il faudrait bien que cette planification se
fasse à long terme. Je crois que, si on adopte cet article, c'est une
raison additionnelle pour s'entendre sur le genre d'information, comme on vient
de l'agréer d'une façon informelle, pour que, lorsque le plan de
développement sera soumis, on ait, d'une part, la planification en ce
qui concerne le Québec proprement dit et, d'autre part, la planification
en ce qui concerne les autres ventes possibles, et de façon assez
détaillée pour nous permettre de comprendre ce qui se passe.
Si on est d'accord avec l'article 15, je crois qu'on doit être
d'accord avec l'article 16. Donc, il est adopté, pour autant que cela
nous concerne.
Le Président (M. Gagnon): L'article 16 est adopté.
L'article 17 est-il adopté?
M. Fortier: Je dois vous dire qu'en ce qui concerne l'article 17,
j'ai eu des représentations de la ville de Sherbrooke. Les
représentants de celle-ci considèrent que cet article a
été fait spécialement contre eux, qu'il est
discriminatoire, que vous vous appropriez une partie de leur patrimoine local,
puisque, présentement, vous leur vendez l'électricité
à un tarif de grand consommateur et qu'eux ont, à
l'intérieur de leur propre réseau, des grands consommateurs.
C'est donc dire qu'ils doivent revendre à ces grands consommateurs
l'énergie au même prix qu'ils l'achètent
d'Hydro-Québec. À ce sujet, j'ai reçu un appel
téléphonique des représentants de la ville de Sherbrooke
et on m'a indiqué qu'ils feraient des représentations. Je leur ai
d'ailleurs dit que, s'ils ne l'avaient pas fait, il était très
urgent qu'ils le fassent puisque le projet de loi devrait être
adopté dans les prochains jours.
Je voudrais que le ministre m'explique ici la raison des modifications
à la loi existante et si cela a été fait uniquement pour
modifier la loi en prévision du fait qu'Hydro-Québec ne croit pas
gagner sa cause devant les tribunaux en ce qui concerne la ville de Sherbrooke.
Est-ce pour d'autres raisons?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Duhaime: Non, la crainte de gagner ou de perdre est
inexistante, M. le Président. La preuve, c'est que nous venons de gagner
une cause devant la Cour suprême de Terre-Neuve sur le droit de rappel.
Je sais qu'il y a une instance, qui est devant une de nos cours de justice,
opposant la ville de Sherbrooke à Hydro-Québec; alors, je vais
être très prudent dans mes propos.
Sans aller pour autant dans le fond du dossier, je dois dire que
l'article 23 vient clarifier une situation. Si votre question va dans le sens
de dire: Est-ce que cela vient dessaisir le tribunal de l'instance qui est
pendante? La réponse est non. Pour ce qui est du passé, nous
allons nous soumettre au jugement de la cour, au jugement final des tribunaux,
devrais-je dire, parce que, si nous sommes à plaider notre point de vue
devant les tribunaux dans l'affaire de Sherbrooke, nous prétendons que
nous avons raison. Mais, en tout état de cause, lorsque tous les recours
auront été épuisés, nous nous conformerons au
jugement de la cour.
Cet article 23 ne rétroagit pas sur le passé, mais tient
compte de l'avenir. C'est dans ce sens que nous voulons
légiférer.
M. Fortier: Le ministre peut-il nous expliquer quelle est la
politique du gouvernement à ce sujet? Dans la loi existante, on dit que
la société est tenue de fournir de l'énergie en gros.
Donc, Hydro-Québec devait vendre en gros, c'est-à-dire,
j'imagine, à un tarif de grand consommateur, alors que, maintenant, elle
doit fournir de l'énergie; point final. J'imagine que, si on
empêche une municipalité de faire, j'allais dire, un léger
profit, du moins une marge de profit brut qui paie pour les installations
qu'elle-même peut avoir, on va, de facto, tuer toute
société municipale existante de distribution
d'électricité.
Je me demandais quel était l'objectif poursuivi par le
gouvernement. On sait qu'en Ontario, ce genre d'arrangement existe et est
très fructueux, puisque, contrairement à ce qui se fait au
Québec, Hydro-Ontario vend l'électricité plutôt en
gros aux municipalités et ce sont les municipalités qui assurent
la vente de détail. Ce régime
fonctionne extrêmement bien en Ontario. Je sais que, lorsqu'il y a
eu nationalisation de l'électricité, il y a eu de nombreuses
acquisitions à ce sujet-là; il ne reste maintenant que quelques
cas. Je ne sais pas combien il en reste au Québec.
Alors, je me demandais quel est le but poursuivi, parce que si,
finalement, les consommateurs sont satisfaits du service rendu, pourquoi
empêcher une municipalité qui possède, pour des raisons
historiques, un réseau d'électricité de vouloir
perpétuer un état de choses qui, somme toute, est assez marginal
dans l'ensemble du Québec? Il me semblerait que, au lieu de vouloir
adopter un article empêchant dorénavant toute
société municipale de continuer à exister, on devrait
peut-être trouver un modus vivendi qui permettrait, au contraire,
à ces sociétés municipales de distribution de
l'électricité d'exister. Alors, sur le plan
énergétique et sur le plan de la grande politique, j'aimerais
demander au ministre de nous expliquer la politique qui sous-tend ce genre
d'action.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Duhaime: La politique générale en Ontario, c'est
une chose. Tout le monde sait qu'Hydro-Ontario produit et revend ensuite de
l'énergie hydroélectrique à des prix de gros aux
municipalités qui, elles-mêmes, ensuite, la revendent au
détail à leur clientèle. Au Québec, c'est
différent. La distribution au détail par des réseaux
municipaux est l'exception. Je ferai remarquer que la loi actuelle dit: La
société est tenue de fournir de l'énergie en gros à
toute municipalité, etc. Alors, l'expression "en gros" ne veut pas
nécessairement dire au prix de gros. On ne peut pas entrer dans cette
discussion sans intervenir dans les discussions actuellement devant un
tribunal. J'avoue que je suis un peu embêté de le faire. Sauf que
l'article 23, tel qu'amendé par le projet de loi, enlève cette
expression "en gros" après le mot "énergie". Cela enlève
également l'obligation pour Hydro-Québec de fournir
l'énergie à toute municipalité pour fins de distribution
dans un territoire dans lequel Hydro-Québec distribue elle-même de
l'électricité.
Alors, je pense que cela va contribuer à éclaircir une
situation sans pour autant aller... Je dois dire au député
d'Outremont qu'on a été très parcimonieux dans la
rédaction du projet de loi pour que ce nouvel article 23 ne puisse pas
être interprété comme étant un article avec un effet
rétroactif pour venir, à toutes fins utiles, dessaisir la ville
de Sherbrooke dans son litige avec Hydro-Québec.
Alors, ce qui est en cause actuellement, c'est une chose; ce que le
projet de loi prévoit maintenant, c'est que l'expression "en gros" est
enlevée et qu'Hydro-Québec ne sera désormais plus tenue de
fournir de l'hydroélectricité ou même de faire des tarifs
dans des territoires dans lesquels elle distribue elle-même de
l'électricité. Aucun rapprochement ne pourrait être fait
avec ce qui se passe en Ontario. Ce sont deux problématiques
complètement différentes. Je dois vous dire honnêtement que
l'amendement fait n'est pas non plus une tentative de minimiser le recours
quant aux évaluations que voudrait faire valoir la ville de Sherbrooke.
Je pense que c'est une tout autre question, mais, fondamentalement, l'article
23 de la loi existante dit qu'Hydro-Québec est tenue de fournir de
l'énergie en gros. La ville de Sherbrooke l'a interprété
comme étant une ambiguïté. Selon nous, il n'y en a pas
puisque le tarif offert a toujours été un tarif grande puissance
ou un tarif grande entreprise. Alors, pour répondre à votre
question d'une façon bien claire, ce n'est pas un amendement
ajusté à la cause de la ville de Sherbrooke contre
Hydro-Québec.
M. Fortier: Seulement un éclaircissement. Le ministre dit
qu'il ne veut pas en discuter et, d'un autre côté, l'article est
devant nous pour qu'on en discute. (21 heures)
M. Duhaime: Non, mais comprenons-nous bien. Je dis très
clairement que, pour ce qui est de l'avenir, l'article 23 réglera la
situation en ce qui concerne Sherbrooke. Mais l'article 23 n'a pas d'effet de
rétroaction, en ce sens qu'on ne désarme pas la ville de
Sherbrooke des arguments qu'elle pourrait faire valoir devant les tribunaux
pour ce qui est d'une situation passée.
M. Fortier: C'est votre interprétation. Enfin, c'est ce
que vous avez espéré achever. Mais, d'une façon pratique,
oublions le cas de Sherbrooke. S'il y avait d'autres cas semblables ailleurs,
ce que vous nous dites, c'est que la politique d'Hydro-Québec serait de
vendre à un tarif grande puissance. Est-ce que c'est l'explication?
M. Duhaime: Dans le passé?
M. Fortier: Dans l'avenir.
M. Duhaime: Avec les municipalités?
M. Fortier: Oui.
M. Duhaime: II y aura un tarif précis, je crois. Il y aura
un tarif applicable aux municipalités de façon très claire
et très nette, de façon que nos clients éventuels ne
puissent faire une interprétation à partir de ce qu'ils croient
être une ambiguïté dans la loi.
Dans l'article 23 qui est devant nous, il
y une référence... Quel est le titre, le chapitre? Le
chapitre M-38 des statuts révisés se réfère
à la Loi sur la municipalisation de l'électricité. Il est
bien dit dans cette loi qu'une municipalité qui acquiert de
l'énergie d'Hydro-Québec ne peut pas la revendre à un prix
de détail qui serait supérieur au prix qu'Hydro-Québec
vendrait dans ce même territoire. Il faut que cette municipalité
qui achèterait au gros puisse ajuster sa marge de bénéfice
de façon telle que, en tout état de cause, son prix de
détail ne soit pas supérieur au prix courant
d'Hydro-Québec pour les catégories de consommateurs. Je pense que
c'est très clair là-dessus.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Ce qui veut dire que la société est
tenue de fournir de l'électricité à toute
municipalité dans le territoire. Est-ce que cela a aussi pour but de
nationaliser d'autres compagnies privées qui existent? Prenez, par
exemple, la compagnie Pembroke Electric Light qui fournit
l'électricité à Waltham et Chapeau.
M. Duhaime: Pour les compagnies qui seraient en dehors du
territoire du Québec, il est évident que cette loi n'a pas un
caractère extraterritorial.
M. Middlemiss: Non, elles sont sur...
M. Duhaime: Mais, à l'intérieur du territoire du
Québec, la réponse est affirmative. Hydro-Québec peut
continuer de vendre de l'énergie; toutefois, avec la restriction que je
viens de mentionner. Il ne s'agit pas d'une loi comportant une nationalisation
comme telle, mais une loi qui permet une transaction de gré à
gré.
Il y a une contrainte. Je pense que c'est normal qu'elle soit là
aussi. Je ne pense pas que les Québécois, peu importe leur
région d'appartenance, acceptent qu'une compagnie distributrice puisse
acheter de l'énergie hydroélectrique au gros
d'Hydro-Québec et ensuite la revendre au détail à un prix
supérieur à celui qu'offrirait normalement Hydro-Québec
avec un tarif uniforme à travers tout le territoire. C'est dans ce sens
que la Loi sur la municipalisation de l'électricité a
été votée.
C'est ce qui fait que, jusqu'à présent, on a réussi
à s'entendre à peu près avec toutes les
municipalités qui avaient des réseaux de distribution
hydroélectrique pour vendre. Je pense, entre autres, à la ville
de Grand-Mère. Il y en a eu d'autres. Je pense bien qu'on s'entendra
aussi avec Sherbrooke. Je ne sais pas si, dans le cas des deux réseaux
que vous venez de mentionner, il y a des ententes possibles. Mais il ne s'agit
en aucun cas d'une nationalisation.
Le Président (M. Gagnon): M. le député
d'Outremont.
M. Fortier: Je crois que le ministre n'a pas évolué
autant que le ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme qui, lui,
permettra maintenant la vente du vin dans les épiceries à un prix
tel que l'épicier peut déterminer sa marge de profit et laisser
le marché déterminer le prix final qui pourra être
vendu.
M. le Président, là-dessus, nous serons obligés de
voter sur division. Nous sommes opposés à cet article.
Le Président (M. Gagnon): L'article 17 est adopté
sur division. Est-ce que l'article 18 est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 18 est adopté.
J'appelle l'article 19.
M. Duhaime: Adopté, M. le Président.
M. Fortier: Autrefois, l'article disait ceci: "La
Société peut produire, acquérir, vendre, transporter et
distribuer de l'énergie dans tout le Québec." Maintenant, on a
enlevé "dans tout le Québec". Est-ce que cela veut dire, M. le
Président, que, dorénavant, Hydro-Québec pourrait
posséder une ligne de transport d'énergie au Nouveau-Brunswick ou
posséder une ligne de transport d'énergie aux États-Unis?
Étant donné qu'on a enlevé "dans tout le Québec",
c'est qu'on peut également transporter de l'énergie à
l'extérieur du Québec. Je dois vous avouer, même si je suis
favorable, selon certaines contraintes, à la possibilité de vente
d'électricité à l'extérieur du Québec, que
j'aurais beaucoup d'appréhension à permettre à
Hydro-Québec de posséder des lignes de transport d'énergie
à l'extérieur du Québec. Je crois que c'est un pouvoir et,
de la même façon que nous n'aimerions pas que Terre-Neuve vienne
constuire des lignes de transport d'énergie sur notre territoire, c'est
une question de principe que j'aurais beaucoup de difficulté à
accepter que de permettre à Hydro-Québec de posséder des
lignes de transport d'énergie en Ontario, au Nouveau-Brunswick ou dans
l'État du Vermont. Cet article, tel qu'il est écrit, permet
exactement cela. Je voudrais connaître l'opinion du ministre
là-dessus.
M. Duhaime: Vous avez parfaitement raison. Quand on veut biffer
les mots "dans tout le Québec", cela veut dire qu'on ne voudrait pas
avoir de restrictions sur des possibilités de prise de possession ou de
prise de propriété - pour être plus clair - à
l'extérieur du territoire du Québec, à des fins
d'exportation essentiellement. On pourrait imaginer qu'une compagnie
binationale ou trinationale puisse éventuellement être
formée, cette compagnie ayant des intérêts à
l'extérieur du Québec, dans les États de la
Nouvelle-Angleterre, par exemple, ou même dans New York, pour des fins de
financement, non seulement des équipements de production, mais aussi des
équipements de transport.
L'article 29, tel que rédigé dans la proposition du projet
de loi, est un article permissif. Cela enlèverait à
Hydro-Québec, devrais-je dire, une entrave qui consiste, à
l'heure actuelle, à dire, dans l'interprétation normale des mots,
qu'Hydro-Québec ne peut pas agir si ce n'est que "dans tout le
Québec".
L'article est permissif, il ne donne pas pour autant un mandat, mais il
lève une entrave.
Je pense que vous avez parfaitement raison de le souligner de la
façon que vous l'avez fait.
M. Fortier: M. le Président, de toute façon,
même lorsqu'il y a exportation, pour des raisons technologiques ou
techniques, les ingénieurs d'Hydro-Québec vont être les
premiers à insister pour qu'il n'y ait pas d'accouplement direct entre
le réseau d'Hydro-Québec et les réseaux voisins.
D'ailleurs, dans la ligne de transport d'énergie en construction,
il va y avoir un système "back to back" en courant continu à la
frontière pour justement éviter que les deux réseaux
puissent s'intercommuniquer et éviter qu'une panne de courant aux
États-Unis affecte le Québec ou, vice versa, qu'une panne au
Québec affecte le système américain.
De toute façon, comme l'a dit le ministre, je crois que c'est
permissif.
M. Duhaime: Ce n'est pas un problème. Par l'amendement,
l'on ne veut pas régler un problème technique, si l'on se
comprend bien. C'est beaucoup plus un problème dans un contexte
interprovincial ou international. Tout à coup qu'on en vient à
s'entendre avec M. Peckford, qu'on décide d'une mise en commun et que le
Québec est appelé à financer des investissements dans des
équipements de distribution sur le territoire appartenant à
Terre-Neuve pour ensuite s'acheminer vers les États-Unis. L'article est
purement et simplement permissif. Il n'enlève rien et n'ajoute rien,
sauf qu'il lève une entrave. C'est essentiellement dans ce
sens-là, ce n'est pas pour régler un problème
technique.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article est adopté.
Passons à l'article 20. Est-il adopté? M. Fortier:
Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 20 est adopté.
Passons à l'article 21.
M. Duhaime: C'est de la concordance, je crois, M. le
Président. Il s'agit de remplacer le mot "commission" par le mot
"société".
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 21 est adopté.
Article 22?
M. Fortier: Article 22: "La société ne peut..." Je
pense que ce serait bon, M. le Président, de le lire parce que j'ai de
la difficulté à comprendre. "La société ne peut,
sans l'autorisation du gouvernement, acquérir ou détenir des
actions d'une corporation dans une proportion supérieure à 50% ou
dans une proportion suffisante pour élire la majorité des
administrateurs de cette corporation. "Lorsque la société
acquiert ou détient ainsi des actions d'une corporation, celle-ci ne
peut elle-même sans l'autorisation du gouvernement, acquérir ou
détenir des actions d'une autre corporation..."
Quel est le but de cela? Dans le moment, lorsqu'il y a acquisition, cela
doit toujours revenir au gouvernement. Est-ce que c'est le but de
l'article?
M. Duhaime: À l'heure actuelle, la loi prévoit que,
lorsque Hydro-Québec veut acquérir partie ou totalité des
actions d'une corporation, elle doit nécessairement obtenir
l'autorisation du gouvernement. C'est dans un esprit de plus large...
M. Fortier: Est-ce que cela arrive souvent? À ma
connaissance, cela n'arrive pas chaque jour. L'an dernier ou il y a deux ans,
il y a eu la formation de Nouveler...
M. Duhaime: Non, cela n'arrive pas tellement souvent. Il ne
faudrait pas non plus qu'on pense qu'on va revenir chaque année avec des
amendements à la loi d'Hydro-Québec. C'est déjà un
précédent que, cette année, on amende la loi
d'Hydro-Québec après l'avoir fait l'an dernier. Il s'agit de
laisser une marge de manoeuvre beaucoup plus grande à
Hydro-Québec. Autrement dit, ce que l'article 39 prévoit, c'est
qu'Hydro-Québec peut, sans l'autorisation du gouvernement,
acquérir des actions d'une corporation, pour autant que ce ne soit pas
plus que 50% ou encore un bloc d'actions qui placerait Hydro-Québec dans
une situation de nommer la majorité des membres du conseil
d'administration. À ce moment-là, l'autorisation du gouvernement
est requise.
Et c'est la même règle qui va s'appliquer aussi pour les
filiales de ces corporations. Alors, on donne une marge de manoeuvre plus
large. Je n'ai pas l'impression que cela va "effervescer", dans le sens
d'augmenter beaucoup ce genre de transactions. Mais, dans l'économie
générale de la loi, avec les montants, les milliards
qu'administre Hydro-Québec, cela m'apparaît normal qu'on puisse
permettre à Hydro-Québec de prendre des participations
minoritaires dans d'autres corporations en tenant pour acquis, bien sûr,
que ces corporations, dont les prises de contrôle sont exercées,
sont reliées au secteur énergétique.
M. Fortier: Dans cet esprit de donner à
Hydro-Québec les pouvoirs dont elle a besoin pour décider de mois
en mois, sans recourir toujours à l'approbation du gouvernement,
pourriez-vous m'expliquer, dans l'article suivant, la raison pour laquelle on
définit clairement quel projet la SEBJ pourra entreprendre? J'aurais
pensé que cela aurait été dans le même ordre de
pensée dont vous venez de parler. Cela aurait été bien
plus facile de dire: De la même façon que Bell Canada, ou que
Northern Electric, ou que General Motors, pourra avoir une filiale de gestion
de projets, la Société d'énergie de la Baie James est une
société qui est la propriété d'Hydro-Québec
et qui gérera des projets sur la formule de gestion de projets, et
qu'elle gérera les projets qui lui seront donnés par le conseil
d'administration d'Hydro-Québec. Et ici, vous définissez d'une
façon très précise tel projet à La Grande 2,
etc.
Je me suis posé la question: Pourquoi être si précis
puisque, de toute évidence, le but de la réorganisation est de
dire que la SEBJ est une société permettant à
HydroQuébec de gérer des projets sur la formule de la gestion de
projets et que c'est finalement le conseil d'administration
d'Hydro-Québec qui va décider si cette formule-là est
utilisée, quoique ici vous déterminiez d'avance que tel et tel
projet vont être faits sur la formule de gestion de projets? Quoique cela
me semble peut-être un peu logique de procéder sur ces
projets-là en particulier, Hydro-Québec pourrait bien
décider d'utiliser la SEBJ pour d'autres projets dans l'avenir. Et je me
demandais pourquoi aller dans tant de détails alors qu'à
l'article précédent que nous sommes en train d'étudier,
justement vous avez voulu donner plus de latitude au conseil d'administration
d'Hydro-Québec.
M. Duhaime: Alors, est-ce que je comprends que...
M. Fortier: L'article 22 est adopté.
M. Duhaime: Je ne voudrais pas qu'on déborde. L'article 22
serait adopté?
Le Président (M. Gagnon): L'article 22 est adopté.
(21 h 15)
M. Duhaime: Bon. Alors, à propos de la SEBJ dont il est
question à l'article 39.1, c'est limitatif, mais, en même temps,
c'est très large quand on dit: "...Phase I du Complexe La Grande, soit
l'aménagement des sites des centrales LG 2, LG 3 et LG 4 et des ouvrages
de détournement des rivières Caniapiscau, Eastmain, Opinaca et
Petite Opinaca". Il y a du boulot là pour plusieurs années. On ne
veut pas que la SEBJ se voit assigner des tâches autres que celles
reliées à ces projets-là. La SEBJ, avec l'adoption de ce
projet-là, devient une filiale à part entière
d'Hydro-Québec. On ne souhaite pas qu'Hydro-Québec confie
à sa filiale des mandats autres que ceux directement reliés
à la Phase I du Complexe La Grande ou encore aux ouvrages de
détournement. J'avoue qu'on aurait pu être plus large. On pourrait
ajouter une ligne et dire: "... ou tout autre mandat que le conseil
d'administration pourrait juger utile de lui confier". Pour l'instant, ils en
ont plein les yeux.
M. Fortier: Si, pour faire plaisir au député de
Duplessis, le gouvernement décidait de réaliser le projet de la
Romaine, le mois prochain, il n'y a rien, à mon avis, qui
empêcherait Hydro-Québec de dire que c'est la SEBJ qui va
être responsable de ce projet. À ce moment-là, il faudrait
revenir ici en commission parlementaire pour en débattre. Je vois que
l'avocat d'Hydro-Québec n'est pas d'accord.
M. Perron: ...pas de cela.
M. Fortier: Ici, c'est très limitatif.
M. Duhaime: Je pourrais apporter une précision pour mieux
répondre à la question du député d'Outremont. Si on
va à l'article actuel de la loi, à 39.1, à la toute fin du
paragraphe, on dit: "... pour le Complexe La Grande et, à la demande de
la Société, d'effectuer, selon des modalités convenues
entre elles, des travaux d'ingénierie, de construction ou de
gérance pour des aménagements hydroélectriques, des lignes
de transport d'électricité, des postes ou pour tout autre projet
d'envergure que lui confie la Société."
M. Fortier: Est-ce que cela reste là?
M. Duhaime: Ce membre de phrase, par voie de concordance, est
maintenant inclus dans le deuxième alinéa du nouvel article 39.1
qui se lit comme suit: "Elle a également pour objets ceux qui lui sont
conférés par ses lettres patentes..." C'est
finalement la même chose.
M. Fortier: Je ne comprends pas ce que signifie: "Elle a
également pour objets ceux qui lui sont conférés par ses
lettres patentes..."
M. Ouhaime: Ce qui veut dire que les lettres patentes de la
SEBJ...
M. Fortier: Ah! les lettres patentes de la SEBJ peuvent
être modifiées par HydroQuébec.
M. Duhaime: ...se réfèrent à l'ancien
article 39.1.
M. Fortier: Je ne comprends pas le sens qu'il a. Cela aurait
été plus simple de tout mettre dans les lettres patentes et de ne
pas énumérer les projets qui auraient été
donnés à la SEBJ.
M. Ouhaime: Je pense qu'il y a toujours une raison pour chaque
modification.
M. Fortier: C'est pour laisser entrevoir aux employés et
au président de la SEBJ qu'il y aurait peut-être un peu de travail
devant eux dans l'avenir.
M. Duhaime: On est vraiment dans la plomberie. Il est plus...
M. Fortier: Je ne pensais pas que les avocats
d'Hydro-Québec pensaient dans ce sens-là.
M. Duhaime: Le dernier membre du paragraphe 39.1 se retrouve
maintenant au deuxième alinéa de 39.1 dans le projet de loi 4. On
insère maintenant dans des lettres patentes les objets qui, autrefois,
étaient prévus dans la loi. À partir du moment où
il s'agit d'une filiale à part entière d'Hydro-Québec et
que ces objets sont établis par lettres patentes, cela signifie que ce
n'est plus par une loi. Les objets peuvent être modifiés par
lettres patentes supplémentaires. C'est ce qui est prévu.
M. Fortier: Les lettres patentes pourraient diminuer les
responsabilités de la SEBJ dans le sens inverse?
M. Duhaime: Oui, elles pourraient les diminuer ou les
élargir. La mécanique, c'est qu'il y a maintenant
possibilité d'aller demander des lettres patentes supplémentaires
pour modifier les objets de la Société d'énergie de la
Baie James, qui est une filiale à part entière
d'Hydro-Québec, comme dans le cas d'autres compagnies qui
détiennent des lettres patentes qui peuvent, elles aussi, être
modifiées par des lettres patentes supplémentaires.
M. Fortier: M. le Président, j'aimerais soulever une
question de privilège. Je sais qu'on n'en a pas le droit en commission
parlementaire, mais je vais le faire quand même.
Si j'en ai fait part au ministre, M. le Président, c'est que la
loi n'est pas encore adoptée. Depuis au moins six mois, il y a des
organigrammes qui circulent dans Hydro-Presse et dans des articles du journal
d'Hydro-Québec selon lesquels l'organigramme d'Hydro-Québec
était changé et que la SEBJ apparaissait déjà, il y
a six mois, comme une filiale d'Hydro-Québec. J'oserais penser que la
direction d'Hydro-Québec aurait dû être plus respectueuse
envers les parlementaires qui, eux, votent les lois. Avant de faire un
organigramme qui représente la SEBJ comme étant une filiale
à part entière d'Hydro-Québec, qu'on attende que la loi
soit adoptée. Vous savez, on se demande qui mène quelquefois.
Est-ce le gouvernement, est-ce Hydro-Québec? Et dans ce cas, de toute
évidence, c'était Hydro-Québec. Ayant fait ma question de
privilège, M. le Président, je crois qu'on peut adopter
l'article.
M. Duhaime: Je vais répondre. C'est sans aucun doute
l'enthousiasme.
Le Président (M. Gagnon): J'allais vous dire que je
n'acceptais pas la question de privilège, mais vous l'avez
soulevée quand même.
M. Duhaime: Je pense que je l'ai dit. Je n'ai pas d'autres
commentaires.
Le Président (M. Gagnon): Pas de commentaires? L'article
23 est-il adopté?
M. Fortier: II est adopté, tout en soulignant que, de
toute évidence, la phraséologie qui est là n'était
pas tout à fait utile.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 24
est-il adopté?
M. Fortier: Un instant, s'il vous plaît. C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 25?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 26?
M. Fortier: M. le ministre, la seule question que j'aurais
à poser est la suivante: le conseil d'administration, neuf membres
pour une filiale à part entière, j'imagine que c'est le
désir d'Hydro-Québec. Cela me semble un grand nombre
d'administrateurs pour une filiale détenue à 100%. Mais si c'est
là le voeu d'Hydro-Québec, on peut le laisser là. Cela me
semble un peu lourd pour un conseil d'administration qui ne va qu'obéir
aux ordres qui vont venir du conseil d'administration d'Hydro-Québec. Si
c'est là le voeu d'Hydro-Québec, on va le laisser comme cela.
M. Duhaime: Je ne suis pas en mesure de vous dire combien il y en
a exactement.
M. Fortier: C'est d'au plus neuf membres.
M. Duhaime: Neuf membres. Cela dépend beaucoup plus du
niveau d'activité. À l'heure actuelle, les activités de la
SEBJ étant au ralenti, je serais plutôt enclin à penser
qu'on va réduire. À partir du moment où la SEBJ est le
bras construction d'Hydro-Québec dans ses grands travaux, s'il y avait
reprise dans les travaux, la loi est permissive, elle nous permet d'aller
à neuf membres. Je veux juste vérifier combien, à l'heure
actuelle, il y en a. Il y en a onze; c'est une situation un peu curieuse que le
projet de loi va corriger. La SEBJ est une société autonome qui a
un conseil d'administration de onze membres dont le président du conseil
d'administration est le même que le président du conseil
d'administration d'Hydro-Québec, mais dont le P.-D.G. est
différent. Mais ce sont identiquement les mêmes administrateurs
qui siègent et à la SEBJ et à Hydro-Québec.
On a vu plus tôt que, dans le projet de loi actuel, la SEBJ
devenant une filiale à part entière, c'est Hydro-Québec,
désormais, qui va nommer les membres du conseil d'administration de la
SEBJ. Je pense qu'un plafonnement à neuf est déjà une
amélioration de deux. L'article 39.5 dit "d'au plus neuf membres." Il
pourrait en nommer cinq, il pourrait en nommer sept, il pourrait en nommer
neuf.
M. Fortier: Est-ce qu'on peut demander quelle est l'intention
d'Hydro-Québec, dans l'avenir - cela ne l'engage pas sur le plan
juridique - est-ce qu'elle a l'intention de ne nommer que des gens de
l'intérieur d'Hydro-Québec ou de faire appel à des gens de
l'extérieur? Cela peut dépendre du degré
d'activité. Là, était mon commentaire. Si on ne retrouve
que des gens de l'intérieur, cela pourrait fonctionner aussi bien qu'un
comité de gestion.
M. Duhaime: S'il y avait seulement des gens de
l'intérieur, je ne vois même pas l'utilité d'avoir un
conseil d'administration. Cela pourrait être une direction
générale d'Hydro-Québec.
M. Fortier: Est-ce que le ministre s'est informé
auprès du P.-D.G. pour savoir quelle est son intention à ce
sujet?
M. Duhaime: Disons que j'ai déjà donné mon
sentiment au P.-D.G...
M. Fortier: Dans le sens que...
M. Duhaime: ... dans le sens qu'il devrait y avoir une
représentation de l'extérieur. Cela n'exclut pas, cependant, que
des gens de l'intérieur de la SEBJ soient nommés au conseil
d'administration. Mon sentiment, c'est qu'il y en ait une majorité qui
vienne de l'extérieur de la SEBJ.
M. Fortier: Je suis d'accord avec vous.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. LeBlanc: Les membres sont nommés pour un terme
n'excédant pas deux ans. À première vue, je trouve que le
terme est très court. Quelles sont les raisons qui motivent un terme de
deux ans seulement?
M. Fortier: Dans la Loi sur les compagnies, c'est un an.
M. Duhaime: En fait, il faut bien comprendre qu'à la SEBJ,
le terme n'excède pas deux ans, mais cela n'exclut pas un
deuxième mandat ou même un troisième mandat. Alors
qu'autrefois, nous avons vu, dans des sociétés d'État, des
P.-D.G. nommés pour dix ans et ceux-là avaient des mandats
beaucoup plus longs que les nôtres. Je pense que la conclusion selon
laquelle cela peut créer des problèmes vient
d'elle-même.
Le Président (M. Gagnon): L'article 26 est-il
adopté?
M. Fortier: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 27?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 28?
M. Fortier: Parle-t-on de la SEBJ encore? Quand on dit "la
compagnie", on parle de la SEBJ?
Une voix: Oui.
M. Fortier: C'est de la concordance juridique. Adopté.
M. Duhaime: C'est de la concordance qui tient compte de la
modification des titres des lois qui s'appliquaient.
M. Fortier: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Article 28, adopté.
Article 29. Adopté?
M. Fortier: Oui. Cela va.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 30.
M. Duhaime: C'est de la concordance, M. le Président,
parce qu'on applique désormais la partie II de la Loi sur les
compagnies.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 30 est adopté.
Article 31?
M. Fortier: La société, c'est HydroQuébec?
Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 31 est adopté.
Article 32?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 32 est adopté.
Article 33?
Modifications à la Loi sur
l'exportation de l'énergie
électrique
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté aussi. L'article
34?
M. Duhaime: Concordance aussi, M. le Président.
M. Fortier: C'est une concordance. Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 35?
M. Fortier: Autrement dit, on ne permet pas l'exportation
d'énergie aux clients d'Hydro-Québec.
M. Duhaime: C'est exact. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 36?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 37?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 38? (21 h
30)
M. Fortier: J'ai besoin d'explications. "Malgré les
articles 1 et 2..."
M. Duhaime: C'est de la concordance, M. le Président,
parce que les articles 1 et 2 interdisent l'exportation et l'article 6 dit que
le gouvernement peut, aux conditions qu'il détermine, autoriser un
contrat d'exportation.
M. Fortier: C'est hors du Québec. Oui, c'est très
bien.
M. Duhaime: Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 38 est adopté.
J'appelle l'article 39.
M. Fortier: Un instant. À l'article 38, il y a plus que
cela. Il y a les articles 6, 6.1 et 6.2.
Alors, "Tout contrat relatif à l'exportation
d'électricité", c'est soit l'exportation de l'énergie
excédentaire ou toute autre énergie. L'on ne différencie
pas.
M. Duhaime: C'est exact.
M. Fortier: D'accord, adopté. Maintenant, l'article 39 est
adopté. L'article 40 est aussi adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 38 est adopté.
L'article 39 est adopté ainsi que l'article 40. Passons à
l'article 41.
M. Fortier: II n'y a pas de changement. Ah oui! il y a un
changement. D'accord, adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 41 est adopté.
Maintenant, l'article 42.
M. Fortier: J'aurais une question à l'article 43.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 42 est
adopté?
M. Fortier: L'article 42 est adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. À
l'article 43, vous avez une question? M. le député
d'Outremont.
M. Fortier: Article 43. On vient déterminer qu'à la
SEBJ, il n'y a que neuf membres et on dit ici que les membres
existants peuvent continuer. Est-ce que, légalement parlant,
c'est acceptable? Vous allez en avoir onze alors que la loi en permet neuf.
M. Duhaime: J'ai comme l'impression qu'il va y avoir des
démissions de circonstances. Un instant, je vais vérifier.
Je peux vous répondre immédiatement. Il y a actuellement
un mécanisme à HydroQuébec qui prévoit que,
techniquement parlant, il n'y a jamais de vacance, mais il y a des mandats qui
sont terminés et la loi prévoit que les gens continuent
d'être en fonction jusqu'à ce qu'ils soient remplacés.
M. Fortier: Ma question était qu'à la SEBJ, vous
n'avez que neuf places et, après l'adoption de la loi, vous allez en
avoir onze.
M. Duhaime: Non, non, mais ils demeurent en fonction
jusqu'à ce qu'ils soient remplacés ou nommés de nouveau.
Le Conseil des ministres peut donc dire: Depuis ce matin, vos fonctions se
terminent ce jour à midi.
M. Fortier: Très bien.
Le Président (M. Gagnon): L'article 43 est adopté.
Maintenant l'article 44.
M. Fortier: Est-ce que le ministre peut m'expliquer l'article
44?
M. Duhaime: Oui, en fait, cela devrait normalement être
dans... On l'a inscrit sous la rubrique: Disposition particulière, mais
cela aurait pu se lire sous la rubrique qu'on revoit dans plusieurs projets de
loi, dans Disposition transitoire: Que les règlements demeurent en
vigueur dans la mesure où ils sont compatibles avec la présente
loi, c'est-à-dire avec la loi 4. Ils peuvent être abrogés
et modifiés en vertu de la loi; c'est une disposition transitoire.
Le Président (M. Gagnon): L'article 44 est adopté.
Maintenant, l'article 45.
M. Fortier: Adopté.
M. Duhaime: M. le Président, avant d'aller à
l'article 45, je voudrais...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Duhaime: ...proposer aux membres de la commission un
amendement qui viendrait immédiatement à la suite de l'article 44
du projet de loi. Pour aider nos amis du secrétariat, si l'amendement
était proposé, ce serait le nouvel article 45. Il faudrait donc
changer la numérotation.
En voici des copies pour vous, M. le Président, M. Fortier et M.
Middlemiss.
M. Fortier: Pouvez-vous le lire, M. le Président?
Le Président (M. Gagnon): Je vais laisser le ministre le
lire.
M. Duhaime: Oui, je peux le lire. On proposerait
d'insérer, après l'article 44 du projet de loi 4, l'article
suivant qui serait l'article 45: "L'exportation d'électricité par
Hydro-Québec en vertu de contrats conclus avant le - ici, il y a un
blanc et on indique la date de l'adoption du projet de loi - est et a toujours
été valide. Ces contrats sont réputés avoir
été conclus conformément à la Loi sur l'exportation
de l'énergie électrique. "Le présent article est
déclaratoire."
La question qui se pose est: Pourquoi introduire un article de cette
nature dans le projet de loi? Cela s'explique assez facilement, M. le
Président. Le projet de loi modifie la Loi sur l'Hydro-Québec,
mais modifie également la Loi sur l'exportation de l'énergie
électrique et, si l'on va à cette Loi sur l'exportation de
l'énergie électrique, il y a l'expression "énergie
primaire" par opposition à "énergie excédentaire". Sur le
marché des États-Unis, nous avons beaucoup de concurrents qui
tiennent des séminaires ou des colloques et qui prétendent toutes
espèces de choses.
M. le Président, la disposition est déclaratoire et, si
l'on va à l'actuelle loi sur l'Hydro-Québec, à l'article
22 que je vais vous lire, le premier alinéa pertinent à notre
discussion se lit comme suit: "La Société a pour objets de
fournir l'énergie aux municipalités, aux entreprises
industrielles ou commerciales et aux citoyens du Québec." En corollaire,
je devrais également lire, sous la section V, Pouvoirs spéciaux
de la Société, l'article 29 de la loi actuelle: "La
Société peut produire, acquérir, vendre, transporter et
distribuer de l'énergie dans tout le Québec."
Ces deux articles de la loi actuelle ont fait se pencher de très
savants juristes qui, suivant l'une des voix à l'interprétation,
disent: Qu'il s'agisse d'énergie primaire ou encore d'énergie
excédentaire, à cause de la formulation de l'article 22 et de
l'article 29 qui implique un caractère de territorialité, les
contrats d'exportation d'énergie approuvés par
arrêté en conseil seraient entachés d'une nullité.
Il va de soi que nous ne partageons pas cette opinion, mais c'est une
disposition dans le genre assurances tous risques. C'est pour cela que
l'amendement est une disposition déclaratoire. On dit: "Ces contrats
sont réputés avoir été conclus conformément
à la Loi sur l'exportation de l'énergie électrique."
Alors, si jamais un tribunal a à se pencher sur ce problème,
plutôt que de se restreindre au texte de la loi et à la Loi
d'interprétation, il devra bien sûr tenir compte des
dispositions de l'article 45...
M. Fortier: Est-ce que le ministre pourrait nous dire si...
M. Duhaime: ...par amendement.
M. Fortier: ...des procédures ont été
entamées déjà de la part de groupes, d'associations de
citoyens ou autres qui seraient en désaccord avec l'exportation...
M. Duhaime: Non.
M. Fortier: Est-ce qu'il y a des causes devant les tribunaux
présentement?
M. Duhaime: Aucune, ni au Québec, ni au Canada, ni dans
aucun des États américains. C'est plus pour mettre fin à
des discours qu'autre chose.
Le Président (M. Gagnon): Donc, cet amendement est
reçu et adopté. Cet amendement devient le nouvel article 45.
M. Duhaime: C'est exact. L'ancien 45 devenant le nouveau 46;
l'ancien 46 devenant le nouveau 44.
Le Président (M. Gagnon): L'article 45 qui est maintenant
devenant l'article 46 est-il adopté?
M. Fortier: Sur division.
Le Président (M. Gagnon): Sur division. L'article 46
est-il adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 46 est adopté.
Donc, l'article 46 qui devient l'article 47 est adopté aussi. Le projet
de loi 4, Loi modifiant la Loi sur l'Hydro-Québec et la Loi sur
l'exportation de l'énergie électrique, est adopté avec un
amendement.
M. Duhaime: Avec un amendement.
Le Président (M. Gagnon): C'est cela.
M. Fortier: Avec un amendement et une promesse du ministre.
M. Duhaime: C'est comme un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Je prierais donc le rapporteur
de faire rapport à l'Assemblée nationale.
Nous allons maintenant entreprendre l'étude du projet de loi 5,
Loi favorisant le crédit forestier par les institutions
privées.
Projet de loi 5
M. Duhaime: Est-ce qu'on pourrait suspendre trois ou quatre
minutes, le temps de permettre à nos gens de s'installer?
Le Président (M. Gagnon): Sûrement! Alors, les
travaux de la commission sont suspendus pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 43)
(Reprise de la séance à 21 h 52)
Le Président (M. Paré): À l'ordre s'il vous
plaîtl
M. Duhaime: Je ne peux pas faire autrement que de vous souligner,
M. le Président, la présence de notre collègue, Mme la
députée de Dorion, qui...
M. Fortier: Est-ce que ce sera le nouveau rapporteur?
M. Duhaime: ...est venue se joindre à nous. Je proposerais
qu'elle soit nommée rapporteur de la commission pour l'étude de
ce projet de loi avant qu'on débute.
M. Fortier: J'espère que le député de
Kamouraska-Témiscouata n'est pas jaloux.
M. Duhaime: Pas d'objection?
M. LeBlanc: Je préfère que ce soit ainsi parce que
les commissions où je suis rapporteur durent trop longtemps.
M. Duhaime: Vous avez raison de le noter.
M. Fortier: Ça me fait toujours plaisir de voir Mme la
députée présenter le rapport des commissions
parlementaires. Ça rehausse la dignité de l'Assemblée
nationale.
Remarques préliminaires M. Yves Duhaime
M. Duhaime: C'est gentil. M. le Président, je voudrais
peut-être faire une ou deux remarques d'ordre général avant
d'entamer le projet de loi article par article.
Le titre peut laisser croire que le gouvernement intervient pour la
première fois dans le domaine du crédit forestier. Il faut bien
préciser que l'actuelle Loi sur le crédit forestier continue
d'être en vigueur.
M. Fortier: Est-ce que le ministre peut nous présenter ses
experts?
M. Duhaime: II y a M. Moreau, président de l'office, qui
va m'assister lors de l'étude article par article. Voulez-vous
présenter les deux autres collègues à votre table?
M. Paul Charest, secrétaire et conseiller juridique de l'office,
et M. Gagnon.
La Loi sur le crédit forestier qui est actuellement en vigueur
continue d'exister pour une raison très simple, c'est que des
prêts sont en vigueur et la loi mourra d'elle-même lorsque le
dernier prêt sera parvenu à échéance. J'imagine
qu'en temps utile, l'Assemblée nationale pourra en disposer par une
procédure d'abrogation.
La loi actuelle est un ajout, d'où son titre, Loi favorisant le
crédit forestier par les institutions privées. Il ne s'agit donc
pas d'une première intervention législative du gouvernement en
matière de crédit forestier, mais d'une deuxième
intervention.
La deuxième remarque que je voudrais faire, c'est que nous avons
en quelque sorte retenu la formule du Tandem qui a été
utilisée par des amendements à la Loi sur le crédit
agricole, mécanisme par lequel une institution privée devient la
locomotive et l'Office du crédit agricole devient - je ne dirais pas le
wagon de la queue - le wagon qui suit immédiatement, qui fournit le
charbon en quelque sorte ou encore le carburant puisque, dans chacun des
prêts, l'endossement ou la garantie de l'office, donc du gouvernement,
existe. C'est l'esprit général de cette loi que j'avais
l'occasion de rappeler lors du débat de deuxième lecture.
Nous serions prêts, M. le Président, quant à moi,
à entamer l'étude article par article.
Le Président (M. Paré): M. le député
d'Outremont.
M. Pierre-C. Fortier
M. Fortier: Nous avons indiqué, lors du discours de
deuxième lecture, notre assentiment à ce projet de loi. Nous
croyons qu'il s'inscrit dans la lancée des politiques mises de l'avant
par les gouvernements depuis une dizaine d'années. Nous n'avons fait que
deux ou trois remarques concernant les taux d'intérêt, concernant
les pourcentages qui limitent la participation de certaines
sociétés pour avoir droit aux subventions. Mon collègue de
Pontiac, qui est le porte-parole dans le domaine des terres et forêts, se
fera un plaisir de procéder à l'étude du projet de loi
article par article.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Pontiac, pour les notes préliminaires.
M. Robert Middlemiss M. Middlemiss: Merci, M. le
Président.
Comme l'a dit mon collègue d'Outremont, au tout début de
l'étude du projet de loi 4, essentiellement, nous sommes d'accord, sauf
pour les quelques points qui ont été soulevés au moment de
l'intervention du député d'Outremont, en deuxième lecture.
Cela touche essentiellement le point qui limite la participation de certaines
compagnies à 20%. Cela s'applique à l'article 7 et aussi à
l'article 14.5. Il semblerait que, dans ce domaine, il y aurait des
pépinières existantes où les grosses compagnies auraient
une part plus grande que 20%. Il y en a même une autre en formation.
C'est cette chose, plus le fait qu'on a touché à la
fiscalité, la taxation.
Il y a un mémoire qui a déjà été
présenté par les syndicats des producteurs de bois dans lequel on
disait que la façon dont on taxait les boisés privés ne
les incitait pas à avoir un plan d'aménagement. Ce mémoire
a été présenté aux affaires municipales, mais,
malheureusement, jusqu'à maintenant, il n'y a pas eu de réponse
favorable ou défavorable. Peut-être que le ministre pourrait
exercer des pressions auprès de son collègue concernant la
taxation, puisque les boisés privés sont des projets de longue
haleine. Il semble que la taxation soit plutôt semblable à celle
du domaine agricole où les gens ont une récolte chaque
année, tandis que, dans la forêt privée, parfois, cela
prend une soixantaine d'années. Ce sont les courts commentaires que je
voulais faire.
Le Président (M. Paré): Avant d'appeler l'article
1, j'aimerais rappeler que les membres et les intervenants de la commission
sont les mêmes que pour le projet de loi 4, à l'exception de Mme
Lachapelle (Dorion) qui remplace M. Lavigne (Beauharnois), et Mme Lachapelle
(Dorion) sera le rapporteur de la commission. J'appelle donc l'article 1.
M. Yves Duhaime (réplique)
M. Duhaime: Si vous permettez, M. le Président, je
pourrais peut-être répondre tout de suite à mon
collègue sur son intervention.
Pour ce qui est de l'article 7, nous allons vous proposer, lorsque le
président appellera l'article 7, un amendement qui devrait rejoindre
à la fois votre préoccupation et la nôtre. Je pense vous
donner satisfaction.
Quant à l'article 14, si j'ai bien compris votre
déclaration de tout à l'heure, je voudrais vous renvoyer au
paragraphe 7 de l'article 14 du projet de loi, où la question des
pépinières me semble être couverte puisque que le
paragraphe 7... On va lire le premier alinéa de l'article 14: "Le
requérant en faveur de qui un certificat a été
délivré est autorisé à emprunter à l'une ou
plusieurs des fins suivantes, pourvu qu'elles soient
reliées à la forêt à l'égard de
laquelle le prêt est demandé."
Il y a les alinéas suivants: 1°, 2°, 3°, 4 , 5 , 6 .
"7 l'achat de semences et de plants forestiers."
Avec nos collaborateurs à l'Office du crédit agricole, qui
seront chargés de l'application de cette loi, nous sommes convaincus de
couvrir effectivement une demande qui viendrait d'un producteur privé
qui voudrait se lancer dans le secteur des pépinières. Je
pourrais ajouter également que l'alinéa 6 de l'article 14 est
encore aussi explicite; on y indique: "l'achat, la construction ou la
réparation de serres, d'équipements de serres ou
d'équipements de pépinières destinés à la
production de plants visés au paragraphe 5." Je pense qu'on le
couvre.
La troisième remarque que vous avez faite au sujet du mode
d'imposition foncier, pour ce qui est des boisés, ne peut pas, bien
sûr, relever des discussions de la présente commission. C'est
beaucoup plus une question fiscale qui relève sans aucun doute d'une des
lois qui sont du ressort du ministre des Finances.
M. Middlemiss: Donc, je peux, à la suite de cela,
interpréter l'article 14. Les conditions énumérées
à l'article 7 pour les 20% ne s'appliquent pas à l'article 14,
parce qu'il y a déjà des pépinières comme
For-Estrie. Il y a aussi en formation, dans l'Outaouais, Planfor, où des
compagnies comme Consolidated-Bathurst pourraient avoir plus de 20%, mais il
semblerait que l'expérience fonctionne très bien et, dans ce
cas-là, c'était surtout ce point-là.
M. Duhaime: Si l'on se comprend bien, l'article 7 vise
l'admissibilité d'un requérant. J'ai indiqué plus
tôt que nous allions proposer un amendement. Nous pourrions
peut-être vous le donner tout de suite. Et peu importe l'amendement
à l'article 7, ce qui est important, c'est que la question de
l'admissibilité au financement prévue à l'article 7 est
directement reliée à l'article 14. Cela veut dire que, pour des
fins d'implantation de nouvelles pépinières, par exemple, si le
requérant devient admissible, suivant les dispositions de l'article 7,
il va ensuite satisfaire aux objectifs prévus aux différents
alinéas de l'article 14, mais, en particulier, aux alinéas 7, 6
et 5 de l'article 14. Ça va?
M. Middlemiss: Ça va.
M. Duhaime: M. le Président, si vous voulez bien appeler
l'article 1.
Le Président (M. Paré): Article 1. Est-ce qu'il y a
des commentaires à l'article 1?
M. Duhaime: Moi, je n'en ai pas, M. le Président.
Le Président (M. Paré): Adopté?
M. Fortier: Attendez, on va le lire un peu.
M. Duhaime: On va attendre pour voir s'il y a des commentaires de
l'Opposition. S'il n'y en a pas, je vais leur proposer un amendement qui est
technique.
M. Fortier: Non. Ça va.
M. Duhaime: M. le Président, j'aurais un amendement qu'on
va vous faire distribuer et qui est un amendement que mon collègue de
l'Éducation qualifierait peut-être de superfétatoire. C'est
beaucoup plus une question de technique législative pour qu'on ne
s'enfarge pas. Il s'agit essentiellement du remplacement, dans le premier
alinéa, du paragraphe 2° de la définition du mot
"association" par le suivant: "un syndicat professionnel".
M. Fortier: C'est déjà fait. Vous enlevez la
définition ou bien si vous la mettez plus loin?
M. Duhaime: On ne fait que déplacer la définition
d'un alinéa à l'autre. Alors, techniquement, pour que le
secrétariat de notre commission nous rejoigne, l'amendement vise une
modification à l'article 1 du projet de loi 5. 1 par le remplacement,
dans le premier alinéa, du paragraphe 2 de la définition du mot
"association" par le suivant: "2 un syndicat professionnel;" 2 par l'addition
à la fin du 1er alinéa, de la définition suivante:
"syndicat professionnel": un syndicat professionnel formé en vertu de la
Loi sur les syndicats professionnels (LRQ, chapitre S-40) qui administre un
plan conjoint de produits provenant de la forêt."
Il s'agit tout simplement de déplacer la définition.
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. L'article 1
tel qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 2. Est-il
adopté?
Conditions d'admissibilité
M. Fortier: À l'article 2, est-ce que les certificats que
doivent obtenir les requérants existent présentement ou si cela
est
nouveau?
M. Duhaime: Pour rejoindre la formule Tandem que j'expliquais
tantôt, le requérant obtient un certificat de l'office et ensuite
se présente à une institution financière de son choix.
Alors, s'il existait un certificat auparavant, c'était un certificat qui
était émis par l'office, qui faisait lui-même le prêt
à ce moment-là.
Le Président (M. Paré): L'article 2 est-il
adopté? Adopté. Article 3?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Article
4?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 4 est
adopté. Article 5?
M. Fortier: Est-ce que le ministre pourrait nous dire... On parle
ici de locataire, on parle de forêts privées. Que je sache, ceux
qui sont locataires ne louent pas d'autres forêts privées. Quand
on parle de locataire, on parle surtout d'un locataire de forêt publique.
Est-ce qu'il y a des normes qui établissent cela? Parce que là,
on ouvre la porte à des individus qui vont être locataires et qui
vont pouvoir obtenir des subventions. Est-ce que c'est fait... J'imagine que
ceux qui sont locataires ne relèvent pas de votre société,
mais relèvent du ministère directement. Quand même, on
donne une possibilité à quelqu'un d'obtenir un droit de location
du ministère et, par la suite, de s'adresser à l'office et
d'obtenir des subventions, des montants d'argent assez considérables.
J'aimerais avoir du ministre un certain réconfort et savoir que le
patronage ne règne pas en roi et maître et que les droits qui
seront donnés, les droits de location qui seront donnés,
accouplés aux possibilités d'emprunter de l'office, vont
être régis par des règlements connus de tous et qui sont
accessibles à tous.
M. Duhaime: En fait, il faut bien comprendre que le crédit
forestier actuel est possible seulement pour des propriétaires. La loi
se veut un élargissement de cette doctrine pour qu'elle s'applique
maintenant à des locataires avec un bail emphytéotique ou encore
à un détenteur d'une partie de la forêt publique, mais sur
billet de location. Ces baux emphytéotiques aussi bien que les billets
de location sont accordés par le ministère de l'Énergie et
des Ressources. Il va de soi, en rendant maintenant admissible au crédit
forestier un détenteur de billet de location ou un locataire par bail
emphytéotique, que l'office, au moment où elle émet le
certificat dont on vient de parler à l'article 2, va tenir compte de la
durée tant du bail emphytéotique que du billet de location.
Alors, à toutes fins utiles, pour les fins de l'application de la
Loi favorisant le crédit forestier par les institutions privées,
le détenteur d'un billet de location ou le locataire par bail
emphytéotique va être considéré, pour les fins de
l'application de la loi, comme s'il était propriétaire.
M. Fortier: Ma question était en ce sens: Comment
obtient-on un bail emphytéotique? Dans le passé, quelqu'un
pouvait obtenir un tel bail, mais, maintenant, il y a des attributions
spéciales attachées à cela puisqu'on a droit au
crédit forestier. Ce que je voudrais obtenir du ministre, c'est une
explication, à savoir comment sont choisis ceux qui font la demande. Y
a-t-il une réglementation qui permet d'examiner cela et qui permet
à tout le monde de se faire entendre puisque, à la
possibilité d'obtenir un bail, on ajoute la possibilité d'obtenir
un prêt du crédit forestier?
M. Duhaime: Oui, en fait, l'article 5 dit: "...le locataire en
vertu d'un bail conforme aux normes prévues par règlement." Ce
n'est pas un règlement interne à l'office, c'est un
règlement qui est un arrêté en conseil qui établira
les superficies, la durée du bail emphytéotique et le montant du
loyer à être payé. À ma connaissance, en tout cas,
depuis deux ans que je suis au ministère de l'Énergie et des
Ressources, je n'ai jamais eu de problème avec aucun de ces baux. C'est
une réglementation qui est bien connue et qui s'applique normalement.
C'est un arrêté en conseil; ce n'est pas un règlement
interne de l'Office du crédit agricole pour les fins de l'application de
la loi.
M. Fortier: Je comprends bien cela. L'office n'est pas
impliqué, c'est le ministère qui l'est.
M. Duhaime: Si votre question est à...
M. Fortier: Est-ce qu'il y a la publication de ceux qui
obtiennent de tels baux de location?
M. Duhaime: Non, ce n'est pas publié comme tel, mais cela
peut faire l'objet d'une bonne question à l'Assemblée
nationale.
M. Fortier: En sachant qui...
M. Duhaime: II y en a des centaines et des milliers.
M. Fortier: Oui.
M. Duhaime: Ce n'est pas publié, mais
si quelqu'un voulait s'informer, à savoir si M. Lévesque,
de telle région, détient un bail emphytéotique du
ministère de l'Énergie et des Ressources pour une durée X
et à quel prix, on va faire la recherche et on va donner
l'information.
M. Middlemiss: Sur ce...
Le Président (M. Paré): Oui, M. le
député de Pontiac.
M. Duhaime: Je dois ajouter, pour l'information du
député d'Outremont, que les municipalités sont au fait des
noms des détenteurs parce qu'ils paient maintenant un impôt
foncier. Ils sont donc inscrits au rôle d'évaluation.
M. Fortier: Comme s'ils étaient propriétaires.
M. Duhaime: Comme s'ils étaient propriétaires.
M. Middlemiss: Avec le crédit forestier qui va rendre cela
plus facile, est-ce que le ministre s'attend qu'il va y avoir plus de demandes?
Est-ce qu'il va y avoir plus de baux d'accordés.
M. Duhaime: II n'y aura peut-être pas nécessairement
un plus grand nombre de baux qui seront accordés. Ce qu'on espère
cependant... Bon an mal an, ces années-ci, l'office prête pour
à peu près 5 000 000 $. Un des objectifs de cette loi, c'est de
faire en sorte que le volume de prêts soit augmenté, et de
beaucoup, en rendant l'accessibilité au crédit forestier beaucoup
plus facile, beaucoup plus simple et beaucoup plus souple.
M. Fortier: Combien avez-vous dans le budget cette année?
Pour l'année en cours, il y en a une partie qui sera des prêts
directs et une autre qui sera le paiement des intérêts ou...
M. Duhaime: En fait, il faut bien comprendre qu'il n'y a pas de
montant d'argent prévu au budget comme tel. De toute façon,
l'administration de cette loi, c'est extra-budgétaire. L'intervention de
l'office consiste à se porter garant auprès des institutions
privées...
M. Fortier: À partir de cette loi-ci.
M. Duhaime: À partir de cette loi, la loi que nous
étudions, le projet de loi 5. Ce que je disais tantôt, c'est que,
jusqu'à présent, je crois que c'est le plus haut volume qui a
été atteint en termes de prêts par l'Office du
crédit agricole où le crédit forestier était
d'environ 5 000 000 $ par année. Les frais d'administration de la loi
seront assumés, bien sûr, par l'Office du crédit agricole,
mais l'office n'ayant plus maintenant à faire de déboursés
pour des fins de prêts, mais plutôt à se porter garant, il y
aura, bien sûr, des imputations qui seraient extra-budgétaires si
jamais il y avait des pertes. (22 h 15)
M. Fortier: Alors, vous dites 5 000 000 $ par année.
Est-ce que l'office a d'autres fonctions, parce que je regardais... Je n'ai pas
ici le document mais j'en ai fait état dans mon discours. Si vous
prêtiez, dans le passé, 5 000 000 $ ou 6 000 000 $ - oui, si je me
souviens des chiffres, c'était 5 000 000 $ ou 6 000 000 $ par
année que vous prêtiez - et si je regarde les frais
d'administration, à ma connaissance, c'était de l'ordre de 30%.
Cela me semblait très élevé comme frais d'administration,
près de 5 000 000 $ ou 6 000 000 $. Je ne sais pas si ma mémoire
est fidèle; je vous dis ces chiffres de mémoire. Est-ce que le
ministre est satisfait? A-t-il fait une revue de ces coûts pour s'assurer
que le maximum était donné en prêts et non pas en
administration?
M. Duhaime: Le chiffre de 30%, cela me paraît fort. Ce
qu'on me donne comme information, dans les prévisions pour 1983-1984 sur
le financement forestier, c'est qu'il y aurait à peu près 4 250
000 $ et les frais d'administration seraient de l'ordre d'à peu
près 800 000 $. Comme je connais les gens du ministère de
l'Agriculture, très certainement qu'ils ont imputé plus au
crédit forestier qu'au crédit agricole...
M. Fortier: 800 000 $ sur 4 000 000 $, cela fait combien? Cela
fait 20%? C'est encore très élevé.
M. Duhaime: Pour être correct, blague à part - tout
le monde a compris que c'est une blague que je viens de faire; ce qui
m'embête toujours, quand on relit le journal des Débats, c'est que
tout le monde se prend au sérieux, à toute heure du jour et de la
nuit - j'ajouterais que le financement forestier, dans les prévisions,
si on prend, par exemple, l'exercice 1982-1983, ce qui a été
budgétisé en termes de financement forestier, c'est 4 800 000 $;
ce qui a été réellement dépensé, en
arrondissant les chiffres, c'est 3 500 000 $. Mais, il y a eu un
extra-budgétaire de 1 900 000 $, en arrondissant les chiffres. Alors,
cela vous donne 4 500 000 $ en combinant le financement forestier plus
l'extra-budgétaire pour l'année 1982-1983. Si on se reporte
maintenant à 1983-1984, il y 4 255 000 $ prévus dans le
financement forestier, plus un montant de 3 000 000 $ dans
l'extrabudgétaire. Si on fait l'addition, cela nous donne 7 250 000 $
pour 800 000 $ de frais
d'administration: un peu plus de 10%, peut-être 12% ou 13%. Il y
aurait peut-être place à l'amélioration, il y en a
toujours. Mais j'avoue que cela m'apparaît raisonnable.
Le Président (M. Paré): Cela va? Donc, l'article 5
est adopté. Article 6?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 6 est
adopté. Article 7?
M. Duhaime: Un instant, M. le Président, nous allons
proposer un amendement à l'article 7 pour répondre justement
à la question que mon collègue... Qu'est-ce que c'est votre
comté?
M. Middlemiss: Pontiac.
M. Duhaime: La question de mon collègue du comté de
Pontiac.
M. Fortier: II y a de la forêt dans son coin.
M. Duhaime: ...qui concerne le pourcentage des actions à
être détenues par une corporation dans un organisme affecté
à la production de plants. Cela ne veut pas dire que c'est... On ne
l'appellera pas l'amendement Pontiac, mais c'est un amendement sur mesure.
Alors, on proposerait de modifier l'article 7, à la fin...
M. Fortier: L'alinéa suivant, c'est lequel?
M. Duhaime: On va se trouver. Au lieu d'utiliser la forme que
j'ai utilisée, je vais prendre le mode passif, cela va se concilier avec
mon texte. M. le Président, on proposerait que l'article 7 du projet
soit modifié, à la fin du dernier alinéa, par l'ajout de
l'alinéa suivant: "Les pourcentages visés aux paragraphes 1
à 5 du premier alinéa et au deuxième alinéa peuvent
excéder 20% sans toutefois dépasser 40% lorsqu'un
requérant visé à ces alinéas s'adonne ou entend
s'adonner principalement à la production de plants destinés
à la constitution d'une forêt."
M. Fortier: Je pense que je comprends. Je pense que ce n'est pas
tout à fait français. "Les pourcentages visés aux
paragraphes 1 à 5 du premier alinéa et au deuxième
alinéa..." Du premier et du deuxième ou...
M. Duhaime: Et au deuxième alinéa. En fait, dans le
jargon juridique, le premier alinéa, M. le député
d'Outremont, part de la ligne vis-à-vis du chiffre 7 et va
jusqu'à la ligne qui suit 5°. C'est votre premier alinéa.
Ensuite, vous avez le deuxième. L'amendement qu'on formule
deviendrait le troisième alinéa de l'article. Autrement dit, tous
les pourcentages qui sont visés par le premier alinéa, donc 1
à 5° et visés au deuxième alinéa, autrement dit
visés dans tout l'article 7 du projet de loi...
M. Fortier: ...peuvent excéder 20%.
M. Duhaime: ...peuvent excéder 20% -ce serait moins
limitatif - sans pourtant excéder 40%.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Pontiac.
M. Middlemiss: Le maximum de 40%, est-ce que cela a
été fait en vérifiant ce qui existe pour la foresterie
présentement?
M. Duhaime: Oui, nous avons fait faire une vérification.
Il n'y a aucun des prêts en cours qui ne se conforme pas à la
disposition de l'amendement. À vos souhaits, chère madame.
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Duhaime: Oui.
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'article 7 tel
qu'amendé est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Article
8?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 8, adopté.
Article 9?
M. Fortier: Adopté. Prêts
Le Président (M. Paré): Article 9, adopté.
Article 10?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 10, adopté.
Article 11?
M. Middlemiss: Juste une question. Si jamais il y avait une
révision sur l'évaluation du fonds de terre pour que les gens ne
soient pas taxés autant, cela va baisser la valeur du terrain et, de
cette façon, cela va limiter les gens sur le montant d'un emprunt qu'ils
peuvent obtenir.
M. Duhaime: Non. Peu importent les
modifications qui pourraient être établies pour en arriver
à une cotisation de valeur foncière, cela n'a rien à voir
comme tel. C'est la valeur établie par l'office. Vous pouvez très
bien avoir un boisé privé qui, au rôle d'évaluation
d'une municipalité, vaut 36 000 $ et l'office pourrait l'évaluer
à 100 000 $. Remarquez que ce n'est pas mon cas. Cela pourrait
être le cas. Autrement dit, c'est la valeur établie par l'office.
J'imagine que l'office fait faire des évaluations ad hoc, si ces gens ne
sont pas satisfaits de ce que représente le rôle
d'évaluation de la municipalité.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 11, adopté.
Article 12?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 12, adopté.
Article 13?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 13, adopté.
Article 14.
M. Duhaime: L'article 14, M. le Président, comprend toutes
les énumérations du premier paragraphe jusqu'au onzième.
C'est ce que j'appellerais un article tous azimuts. Le onzième
alinéa, en plus d'être tous azimuts, est omnibus: "...toute autre
fin qui, de l'avis de l'Office, peut rendre plus efficace l'exploitation..." Ce
qui veut dire que vous allez fonctionner "all doors opened".
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 14, adopté.
Article 15?
M. Fortier: Ce sont les parlementaires qui adoptent, je m'excuse. Cela
fait deux, trois fois que j'entends "adopté", mais, lorsque j'entends
cela, je me demande toujours si c'est le côté
ministériel.
Le Président (M. Paré): C'est un
député qui disait cela.
M. Fortier: C'est vrai.
Le Président (M. Paré): Article 15,
adopté.
M. Fortier: Je pensais que c'était quelqu'un de l'office.
Depuis tout à l'heure que je le regarde et je me dis: C'est un gars de
l'office. On est rendu à l'article 16?
Le Président (M. Paré): Oui, article 16.
M. Fortier: Cela va, adopté.
Le Président (M. Paré): Article 16, adopté.
Article 17?
M. Fortier: À quel endroit parle-t-on des taux
d'intérêt? Un peu plus loin. Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 17, adopté.
Article 18?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 18, adopté.
Article 19?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 19, adopté.
Article 20?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 20, adopté.
Article 21?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 21, adopté.
Article 22?
M. Fortier: Article 22. Vas-y.
M. Middlemiss: L'expérience vécue avec le
crédit agricole récemment, parce qu'on avait mis un plafond au
taux d'intérêt, avait incité les banques à ne pas
participer. Dans certaines régions, comme dans Pontiac, où il y a
très peu de caisses populaires, cela a causé certains
problèmes. Est-ce que le taux d'intérêt qui va être
établi cette fois-ci va être un taux d'intérêt
acceptable par les banques?
M. Duhaime: On va essayer, mais, comme vous le savez, les banques
travaillent pour leurs actionnaires. Quand on dit à l'article 22 que le
taux annuel maximal d'intérêt va être fixé par
règlement, c'est évident qu'on ne peut pas le mettre dans une loi
parce que c'est un taux d'intérêt qui va fluctuer, mais ce qu'on a
en tête, c'est à peu près l'équivalent du "prime"
plus une demie. Quand on sera rendu à l'étape de la
réglementation, je sais que les gens de l'office ont déjà
rencontré les représentants des différentes institutions
financières, que ce soient les banques ou les caisses populaires ou les
caisses d'établissement aussi qui peuvent prêter sous l'empire de
cette loi. Il va y avoir des discussions viriles, j'imagine. Ce qu'on a en
tête, pour l'instant, c'est le "prime" plus une demie.
M. Fortier: Quel est le règlement, dans le moment?
M. Duhaime: Le "prime" plus une demie. Dans les prêts
à moyen terme, à l'heure actuelle, c'est le "prime" plus un,
mais, dans les prêts à long terme, c'est le taux
d'intérêt établi par l'office sur les prêts à
long terme.
M. Fortier: Ce qui veut dire que, lorsque les taux
d'intérêt ont augmenté l'an dernier, nous sommes
allés jusqu'à 19%, 19,5%...
M. Duhaime: Oui, mais sur les prêts à long terme,
c'est basé sur le calcul suivant: le "prime" plus un, plus la
subvention; donc, un moins qui était de l'ordre de 5%.
M. Fortier: C'est cela, cela fait 19% moins 5%, cela donnait
14%.
Vi. Duhaime: Je sais qu'en matière de prêts
agricoles, il y a eu des ajustements qui ont été faits. Dans les
prêts agricoles, il y a eu des ajustements dans le sens d'augmenter le
montant de la subvention de façon que le coût
d'intérêt net à l'emprunteur était diminué.
Mais au crédit forestier, pour les prêts qui existent à
long terme, c'est le "prime" plus un, moins un pourcentage de subvention qui
atteignait 5%.
M. Fortier: Cela a été déterminé par
règlement.
M. Duhaime: Oui.
M. Fortier: Est-ce que ces règlements doivent être
approuvés par le gouvernement?
M. Duhaime: C'est un règlement du gouvernement. Ce n'est
pas un règlement de l'office qui a à être approuvé.
C'est un arrêté en conseil. (22 h 30)
M. Fortier: Merci, d'accord. Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 22, adopté.
Article 23?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 23, adopté.
Article 24?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 24, adopté.
Article 25?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 25, adopté.
Article 26?
M. Fortier: "...qu'il soumette, avant ou après sa demande,
un programme d'opérations financières". C'est quel genre
d'opérations financières? De quoi parle-t-on? Ma question est:
Est-ce qu'il s'agit d'un plan d'opérations forestières ou d'un
plan d'opérations financières? Ici, on parle d'opérations
financières...
M. Duhaime: II y a les deux.
M. Fortier: ...mais je pense qu'il y a un autre article qui parle
d'opération.
M. Duhaime: D'un plan de gestion.
M. Fortier: II y a un plan de gestion un peu plus loin, je
crois.
M. Duhaime: Oui, il y a les deux.
M. Fortier: Mais là, on parle d'un plan
d'opérations financières qui est couplé au plan
d'opérations forestières.
M. Duhaime: Exact.
M. Middlemiss: On parle du certificat. Il y a eu des
expériences au crédit agricole et cela a pris
énormément de temps avant d'obtenir un certificat. Va-t-on tenter
d'éviter que ces choses se produisent? Parce que parfois il y a eu des
périodes d'attente de six mois, les gens ont eu un refus au bout de six
mois et il était trop tard.
M. Duhaime: II faut comprendre qu'il peut y avoir surchauffe ou
surcharge à l'Office du crédit agricole. La totalité des
prêts en vigueur, incluant le court, le moyen et le long terme, est
d'environ 600 000 000 $ annuellement, mais le volume des prêts en vigueur
est de 1 500 000 000 $. Il faut comprendre que, une fois que l'office consent
un prêt, même si la formule Tandem existe dans le crédit
agricole, il y a un suivi à faire et je comprends que, sur certaines
demandes, parfois il peut y avoir des délais. Mais on joue quand
même avec des sommes d'argent considérables. J'ai bien
l'impression que les dirigeants de l'Office du crédit agricole vont tout
mettre en oeuvre pour répondre à la demande le plus rapidement
possible et de la façon la plus expéditive. Il m'est
arrivé, moi aussi, de recevoir des gens à mon bureau qui se
plaignaient des lenteurs d'administration, mais très souvent leur
formule n'était pas remplie adéquatement. Alors, il peut y avoir
toute espèce de raison pour les délais, mais il faut tenir compte
aussi du volume d'affaires qui a beaucoup augmenté, surtout depuis
l'automne 1976, comme vous le savez, avec les bonifications que nous avons
introduites à la Loi sur le crédit agricole. Alors, qu'il y ait
des retards, je ne dis pas que les retards anormaux pourraient être
tolérés, mais ce n'est pas impossible que,
dans certains cas, il y ait des dossiers qui mettent plus de temps
à avancer.
M. Fortier: Est-ce qu'à l'office, ce sont les mêmes
gens qui s'occupent des deux genres de prêts, comme y faisait tout
à l'heure allusion le ministre, et qu'on s'occuperait plus d'un genre de
prêt que de l'autre?
M. Duhaime: Non, je parlais à ce moment-là du
travail des vérificateurs. Mais ce sont des équipes qui sont
distinctes, deux directions différentes avec leurs propres
spécialisations, avec des ingénieurs forestiers, j'imagine, pour
ce qui est du crédit forestier, et avec des agronomes en très
grand nombre pour le crédit agricole, ainsi que des techniciens
agricoles, des experts comptables, etc.
M. Fortier: Mais on doit vous dire que, lorsqu'on a
étudié ce projet de loi et en rencontrant les gens du milieu, on
a entendu beaucoup de critiques sur la lenteur administrative. Le message est
passé et j'ose espérer que le ministre et le président de
l'office suivent l'affaire d'assez près.
M. Duhaime: C'est une des raisons pour lesquelles nous avons
décidé d'introduire ce projet de loi. La formule Tandem devrait
de beaucoup simplifier l'administration de la loi, parce que tout ce que
l'office aura à faire désormais, ce sera d'analyser une demande,
émettre un certificat et ensuite le requérant va chez son
banquier, son gérant de caisse populaire ou encore à sa caisse
d'épargne et de crédit, fait son prêt, dépose son
certificat qui tient lieu d'endossement. Ensuite, tout l'aspect du suivi sur
une base mensuelle ou autrement dans les remboursements, ce n'est pas du
ressort de l'office. L'office va suivre, bien sûr, les dossiers
auprès des institutions financières, mais il n'aura plus de
contacts directs avec le requérant une fois que le prêt sera
accordé.
M. Fortier: Dans quelle mesure le ministre est-il informé
du refus des institutions financières, soit parce que l'institution
financière croit que le taux d'intérêt n'est pas assez
intéressant, soit, comme cela a été le cas - on ne nommera
aucune banque - parce qu'une banque, à un moment donné,
était un peu en difficulté et n'a pas voulu collaborer autant
qu'elle l'aurait voulu normalement? Il se pourrait, comme dit le ministre, que
l'office émette un certificat et que, par la suite, les institutions
bancaires ou financières ne répondent pas aux attentes. Si ceci
devait se produire dans une région, n'importe quelle région du
Québec, je crois qu'il faudrait que le ministre en soit informé.
Le ministre vient de nous dire: Une fois que le certificat est donné,
l'office n'a plus rien à faire, mais, s'il arrivait une situation comme
celle-là, je crois qu'il serait important que le ministre en soit
informé pour intervenir, pour convaincre les gens ou pour trouver une
autre solution.
M. Duhaime: D'ailleurs, c'est prévu dans la loi. Si, dans
une région donnée, des institutions financières - cela
m'étonnerait que cela arrive dans une seule région, ce serait,
à ce moment-là, la position d'une banque, donc, avec des effets
dans tout le Québec - décidaient de ne pas accepter comme
étant suffisant le taux d'intérêt qui est offert,
décidaient de ne pas appliquer le programme et si cela pénalisait
une région d'une façon particulière, la loi prévoit
un rôle supplétif par lequel l'office peut exécuter
lui-même le prêt.
M. Middlemiss: Pas maintenant.
M. Duhaime: Oui, oui. On le fait actuellement.
M. Fortier: Par règlement.
M. Middlemiss: Cela existe déjà.
M. Fortier: À ce moment-là, il faudrait que ce soit
déterminé par règlement.
M. Duhaime: Non, non, c'est prévu dans la loi.
M. Middlemiss: Cela existe déjà.
M. Duhaime: Cela existe déjà.
M. Fortier: D'accord. Allons-y. Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 26 est
adopté. Article 27?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 27 est
adopté. Article 28?
M. Fortier: L'article 28 permet à l'office de
déchoir les bénéfices, j'imagine. Y a-t-il une
procédure qui est établie? J'imagine que l'office doit user avec
beaucoup de circonspection de ce pouvoir, mais il reste que c'est un pouvoir
assez absolu. Comment les emprunteurs sont-ils protégés d'un
excès de pouvoir dans un cas particulier?
M. Duhaime: II faut que l'office soit en présence de l'une
ou l'autre des dispositions...
M. Fortier: Ah oui! Fausses déclarations.
M. Duhaime: ...qui sont mentionnées à l'article 28,
si le prêt a été obtenu sous de fausses déclarations
ou de faux prétextes, mais...
M. Fortier: On parle de l'article 140 du Code civil.
M. Duhaime: Oui. En fait...
M. Fortier: Je ne connais pas l'article 140. Peut-être que
le ministre peut nous le citer.
M. Duhaime: Je ne les connais pas tous par coeur. L'article 140,
ce sont les modalités de la signification de l'avis, mais, lorsque
l'avis de déchéance est signifié par l'office, il doit
stipuler les motifs. C'est une des choses qui peuvent être faites ou
encore tout simplement une action hypothécaire qui a été
intentée pour réclamer la totalité du prêt, mais,
dans l'un ou l'autre cas, ces actions ou ces gestes posés par l'office
peuvent être contestés devant les tribunaux normaux ou devant les
tribunaux civils. Selon le montant de l'action, vous allez vous retrouver soit
devant la Cour provinciale ou encore devant la Cour supérieure, devant
un tribunal de première instance, de toute façon.
M. Fortier: Adopté. M. Middlemiss: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 28 est
adopté. Article 29?
M. Fortier: Adopté. M. Middlemiss:
Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Article
30?
M. Fortier: Article 30. On nous a indiqué que les plans de
gestion dans le passé n'ont pas toujours été
respectés et je pense bien, pour autant que l'État se montre plus
généreux face à ceux qui vont prendre l'initiative
d'utiliser des crédits additionnels... Que va faire le ministre,
justement, pour que l'intention de la loi soit respectée et que les
plans de gestion deviennent des plans effectifs?
M. Duhaime: À l'article 30, tel qu'il est formulé
ici, c'est beaucoup plus une définition d'un plan de gestion. On n'a pas
voulu l'inclure dans les définitions, mais le plan de gestion auquel
s'engage un requérant au moment de l'obtention de son prêt... Ce
que l'office fait, lorsqu'un plan de gestion accompagnant une demande de
crédit est déposé, bien sûr, et fait partie du
dossier du requérant, ce sont des vérifications par
échantillonnage. Pour vous donner un ordre de grandeur, l'office a fait
cette année 226 vérifications, à savoir si on satisfaisait
aux dispositions entendues dans le plan de gestion. Il y a eu 17 constats
d'infractions et, à ce moment-là, l'office a
évalué. J'imagine qu'on donne d'abord un avis de
non-conformité et, si le requérant ou l'emprunteur se conforme,
son dossier est réglé. S'il ne se conforme pas dans un
délai qui lui est imparti, l'office peut à ce moment-là
utiliser des dispositions de rappel du prêt par voie d'avis.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 30 est
adopté. Article 31?
M. Duhaime: C'est un peu ce qu'on disait tantôt, M. le
Président. Jusqu'à ce que le remboursement complet du prêt
soit effectué, la forêt est assujettie...
M. Fortier: D'accord. Adopté.
M. Duhaime: ...et reste soumise, en quelque sorte, à
l'accomplissement du plan de gestion.
Le Président (M. Paré): L'article 31 est
adopté. Article 32?
M. Fortier: Excusez-moi, seulement une question. Si, durant le
terme du prêt, il y a une vente, un transfert ou un changement de
propriétaire, quelles sont les modalités, à ce
moment-là?
M. Duhaime: Cela se fait exactement de la même façon
qu'en matière de prêt agricole. L'acquéreur avise l'office.
L'office fait un examen de conformité et donne son accord ou non.
Ordinairement, ce qui se produit, c'est que les transactions se font sous
réserve, avec une clause conditionnelle ou une condition suspensive au
moment de la transaction, sous réserve de l'approbation de l'office.
J'ai vécu cela et j'ai dû rembourser le plein montant, parce que
je n'étais pas reconnu comme étant un producteur agricole. J'ai
payé. Je n'ai pas pu bénéficier du bas taux
d'intérêt. Il a fallu que je rembourse.
M. Fortier: L'office a reconnu votre incompétence...
M. Duhaime: Non, au contraire, ma très grande
compétence. Ces gens ont compris que...
M. Fortier: ...comme producteur agricole.
M. Duhaime: ...mon bureau professionnel
avait davantage de revenus que ma ferme.
Le Président (M. Paré): L'article 32 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 33?
M. Duhaime: Mais cela prouve, M. le Président, que
l'Office du crédit agricole est au travail.
Une voix: II veille au grain.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 33 est
adopté. Article 34?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 34 est
adopté. Article 35?
M. Fortier: À l'article 35, c'est un pouvoir... Quel est
le but de l'article 35?
M. Duhaime: C'est un pouvoir de radiation.
M. Fortier: Sans motifs.
M. Duhaime: II y a parfois des bebelles qui traînent
longtemps dans les bureaux de notaire.
M. Fortier: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Paré): L'article 35 est
adopté. Article 36?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 36 est
adopté. Article 37?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Article 38?
(22 h 45)
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 38 est
adopté. Article 39?
M. Fortier: On l'a déjà vu, cela. M. Duhaime:
Pardon?
M. Fortier: L'article 39 est semblable à un article qu'on
a abrogé au préalable, l'article 28.
M. Duhaime: En ce qui est des intérêts.
M. Fortier: Ah oui! d'accord.
M. Duhaime: Dans l'autre, on se référait au
capital.
M. Fortier: Ce sont à peu près les mêmes
conditions. D'accord, merci.
Le Président (M. Paré): L'article 39 est-il
adopté?
M. Fortier: Oui.
Le Président (M. Paré): Adopté. Article
40?
M. Duhaime: M. le Président, on aurait un amendement, si
vous voulez le distribuer, pour les fins de la compréhension parce que
cela a l'air d'être le jargon du ministère des Finances. C'est
à la quatrième ligne de l'article 40 tel qu'il apparaît
maintenant devant nous au projet de loi, sur le taux d'intérêt. Le
présent article 40 nous parle d'un "taux chargé par le ministre
des Finances sur les avances qu'il consent aux ministères ou organismes
du gouvernement". L'amendement va corriger cela, de façon que l'on
parle, non pas du taux chargé par le ministre des Finances sur les
avances consenties aux ministères, mais de l'intérêt sur ce
montant au taux annuel établi conformément à l'article 22
et stipulé à l'acte de prêt.
Alors, le nouvel article 40 qu'on vous propose se lirait comme suit:
"Dans chacun des cas visés à l'article 39, l'Office peut, s'il le
juge à propos, réclamer tout montant versé comme
contribution au paiement de l'intérêt sur le prêt ou tout
montant que représente la réduction du taux
d'intérêt, ainsi que l'intérêt sur ce montant au taux
annuel établi conformément à l'article 22 et
stipulé à l'acte de prêt, et cela à compter de la
date de ce versement ou de cette réduction. En pareil cas, le
prêteur ne perd pas pour autant le bénéfice de
l'assurance-prêt visé dans l'article 4 de la Loi sur
l'assurance-prêts agricoles et forestiers (LRQ, chapitre
À-29.1)."
Le Président (M. Paré): Le nouvel article 40 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Article
41?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 41 est
adopté. Article 42?
M. Fortier: L'office n'avait pas tous ces moyens avant, c'est
nouveau, le pouvoir
d'inspection...
M. Duhaime: II avait, bien sûr, un pouvoir de
contrôle et d'inspection. Mais, maintenant que surgissent dans le
portrait les institutions privées qui, elles, au cas de défaut
sur un prêt, vont avoir à bouger elles aussi, parce qu'avant de
pouvoir se prévaloir de la garantie qui est offerte par l'office, elles
ont un certain nombre de gestes légaux à accomplir, ces
amendements sont, à mon sens, beaucoup plus des amendements de
concordance pour tenir compte maintenant du Tandem qui va exister.
M. Fortier: C'est une refonte en même temps.
M. Duhaime: Oui, c'est une refonte. Eh bien, ce n'est pas tout
à fait une refonte. C'est une refonte en ce qui concerne l'inspection et
le contrôle, mais ce n'est pas une refonte de la Loi sur le crédit
forestier parce que l'ancienne loi continue d'être en vigueur à
cause des prêts qui sont en vigueur.
M. Fortier: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 42 est
adopté. Article A3?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 43 est
adopté. Article 44?
M. Fortier: Adopté. C'est du travail pour les
notaires.
Le Président (M. Paré): L'article 44 est
adopté. Article 45?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 45 est
adopté. Article 46?
M. Duhaime: C'est une imputation de paiement au cas
d'aliénation.
M. Fortier: Oui, adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 46 est
adopté. Article 47?
M. Fortier: C'est dans le cas où il y aurait une vente
partielle. Est-ce que tout cela est sujet à la vente partielle et
à la Loi sur la protection du territoire agricole? Non?
M. Duhaime: En fait, s'il y a une vente partielle, il faudra bien
sûr, si cela implique un lotissement, que l'autorisation de la Commission
de protection du territoire agricole soit donnée.
M. Fortier: C'est un autre contrôle, quoi?
M. Duhaime: Si c'est dans une zone verte. Mais, si c'est dans une
zone blanche, il n'en est pas question.
M. Fortier: Ah oui! Si c'est dans une zone verte, à ce
moment-là, c'est un contrôle additionnel.
M. Duhaime: Voilà. Beaucoup de nos boisés... Je
dirais, sans risque d'erreur, que la plus grande partie de la superficie des
boisés au Québec est en dehors de la zone verte.
M. Fortier: Oui.
Le Président (M. Paré): Article 47, adopté.
Article 48?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 48, adopté.
Article 49?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 49, adopté.
Article 50?
M. Duhaime: C'est un article de concordance.
M. Fortier: Oui. Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 50, adopté.
Article 51?
M. Fortier: Les ententes avec les institutions prêteuses
sont-elles des ententes décidées par décret ou des
ententes bilatérales?
M. Duhaime: Pardon?
M. Fortier: Est-ce qu'il s'agit d'ententes bilatérales
avec les institutions prêteuses? Ici, on parle de décret.
M. Duhaime: À l'article 51, les règlements qui
peuvent découler de la loi sont des pouvoirs habilitants dans le sens
permissif. Et, il est bien évident que, lorsque le gouvernement, par
règlement, désigne une institution, elle n'est pas "tenue de",
elle "peut".
M. Fortier: Est-ce que tous les règlements sont
prêts?
M. Duhaime: J'espère.
M. Fortier: Vous en avez quelques-uns à
préparer.
M. Duhaime: En fait, ce sont à peu près les
mêmes règlements que ceux qui sont actuellement en vigueur, mais
qui devront, bien sûr, être modifiés principalement pour
tenir compte de l'introduction de la formule Tandem..
M. Fortier: Non, je sais bien...
M. Duhaime: Mais cela va être sensiblement la même
chose.
M. Fortier: ...que les règlements, comme dirait le premier
ministre, mutatis mutandis, il faudrait les changer. Mais, vu que les gens
attendent ce projet de loi et qu'ils vont frapper à votre porte
très bientôt, ma question est plutôt dans le sens suivant:
Une fois que la loi sera promulguée, si c'est la semaine prochaine,
à quel moment serez-vous en mesure de fonctionner? Est-ce que cela va
prendre beaucoup de temps avant que les réglementations soient
approuvées?
M. Duhaime: Vers la fin d'août.
M. Fortier: Vers la fin d'août? Je vais mentionner cela
à tous les électeurs de mon comté.
M. Duhaime: Mais je voudrais vous faire remarquer que ce ne sera
pas mutatis mutandis; ce sera mutatis mutandi. Même le premier ministre
fait cette erreur souvent.
M. Fortier: C'est lui qui m'induit en erreur, il m'en fait perdre
mon latin.
Le Président (M. Paré): Cela veut dire que
l'article 51 est adopté?
M. Fortier: Oui.
Le Président (M. Paré): Adopté. Article
52?
M. Duhaime: C'est aussi une disposition de concordance et...
M. Fortier: Je ne sais pas qui a préparé ce projet
de loi.
M. Duhaime: ...des dispositions normales en cas de transport de
créances.
Le Président (M. Paré): L'article 52 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
M. Duhaime: Le projet de loi? Il a été
préparé à l'Office du crédit agricole.
Dispositions financières
Le Président (M. Paré): Article 53?
M. Fortier: Très bien préparé.
Félicitations! Vous voyez, on fait très peu de changements.
M. Duhaime: D'ailleurs, on l'a fait remarquer à M. Moreau,
au comité de législation, quand nous l'avons regardé. De
l'avis unanime des juristes du comité de législation, c'est un
projet de loi qui portait une touche remarquable.
M. Fortier: Je voulais passer une remarque, mais je ne le ferai
pas. Merci.
Le Président (M. Paré): L'article 53 est-il
adopté?
M. Duhaime: Vous avez bien fait. M. Fortier:
Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 53, adopté.
Article 54?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 54, adopté.
Article 55?
M. Duhaime: Nous aurions un amendement, M. le Président,
pour compléter et préciser l'article 55 du projet de loi. Je vais
le lire. L'article 55 du projet de loi 5 est remplacé par le suivant:
"Nonobstant toute loi générale ou spéciale à ce
contraire, les corporations municipales et scolaires peuvent placer les fonds
d'amortissement de leurs emprunts en acquisition des obligations émises
par l'office. "Il en est de même pour le ministre des Finances lorsqu'il
agit comme gestionnaire de ces fonds. "Les obligations de l'Office sont des
valeurs sur lesquelles peuvent être faits les placements visés par
l'article 981o du Code civil, par les articles 243 à 274 de la Loi sur
les assurances, (LRQ, chapitre À-32) et par l'article 8 de la Loi sur
les compagnies de fidéicommis, (LRQ, chapitre C-41)."
En fait, il y a le deuxième alinéa qui vient s'ajouter
essentiellement. C'est pour prévoir le cas où le ministre des
Finances devient gestionnaire de fonds d'amortissement. Il peut acquérir
des obligations de l'office lorsque l'office va sur le marché des
obligations, laissant ainsi un éventail plus large aux acheteurs
potentiels des titres émis par l'office.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'amendement
est adopté. Est-ce que l'article 55 tel qu'amendé est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Article
56?
M. Duhaime: II y aurait également un amendement, M. le
Président. Je vais le lire. L'article 56 du projet de loi 5 est
modifié par le remplacement du paragraphe 1 du premier alinéa par
le suivant: "1 garantir le paiement en capital et intérêts de tout
emprunt contracté par l'Office aux fins prévues par la
présente loi, ainsi que l'exécution de toute obligation de ce
dernier."
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 56 tel
qu'amendé est adopté. Adopté. Article 57?
M. Duhaime: J'aurais un amendement, M. le Président. Vous
voyez, vous devinez l'ombre du ministre des Finances un peu comme l'ombre de
Napoléon sur le congrès de Vienne.
Nous avons jugé utile de reprendre la formulation pour la rendre
plus conforme à l'usage. Elle permettra au ministre des Finances de
déterminer l'échéance lorsqu'elle n'est pas fixée.
Le plus simple sera de le lire. C'est un amendement qui va modifier l'article
57 pour le remplacer par le suivant: "Les sommes perçues par l'Office
à titre d'intérêts sur ses prêts sont d'abord
imputées au paiement des intérêts sur les emprunts qu'il a
contractés en vertu de l'article 53, et ensuite au paiement des
intérêts découlant des avances consenties par le ministre
des Finances en vertu de l'article 56. "Les sommes perçues par l'Office
à titre de remboursement de ses prêts sont imputées comme
suit et prioritairement selon l'ordre suivant: 1 au remboursement à
l'échéance du capital des emprunts visés à
l'article 53; 2° à la constitution, le cas échéant, de
fonds d'amortissement ou d'autres réserves relatifs aux emprunts
contractés en vertu de l'article 53; 3 au remboursement à
l'échéance des avances faites par le ministre des Finances en
vertu de l'article 56, ou, en l'absence d'échéance
déterminée, selon la fréquence déterminée
par le ministre des Finances."
M. Fortier: Cela signifie, sur le plan comptable, lorsque les
gens... Non. Les intérêts, oui. Le remboursement, les sommes
perçues par l'office à titre d'intérêts. Les
intérêts sont payables aux institutions financières, dans
le cas où c'est consenti par l'office. ■
M. Duhaime: Essentiellement sur des prêts qui sont
effectués par l'office. (23 heures)
M. Fortier: Est-ce que, dans le moment, c'est fait comme cela?
Cela veut dire que, lorsque les gens vous paient, vous faites une
démarcation entre les paiements d'intérêt et les paiements
de capital. Donc, ils vous envoient deux chèques ou, s'ils vous envoient
un seul chèque, vous avez des moyens d'établir la
différence entre les deux.
M. Duhaime: En fait, c'est un mécanisme d'imputation de
paiement. Quand les prêts sont faits directement, ils sont d'abord
imputés au paiement des intérêts et, s'il y a un solde,
j'imagine que cela va se rabattre sur le paiement du capital dû.
M. Fortier: Je me demandais si cela créait des
problèmes administratifs insurmontables.
M. Duhaime: Non, je ne pense pas.
Le Président (M. Paré): Le nouvel article 57 tel
qu'amendé est-il adopté? Adopté. Article 58?
M. Duhaime: II y a un amendement également.
M. Fortier: Le ministre des Finances fait suivre son argent.
M. Duhaime: L'Autriche est à nos portes. Je voudrais le
lire. L'article 58 du projet de loi 5 est remplacé par le suivant:
"L'Office peut placer, jusqu'à leur utilisation, les fonds dont il
dispose en vertu de la présente loi, par dépôt
auprès d'une banque ou d'une institution inscrite à la
Régie de l'assurance-dépôts du Québec, ou dans des
titres émis ou garantis par le gouvernement du Canada ou d'une province.
"Les revenus provenant de ces placements de même que l'excédent au
fonds de roulement constitué sous l'autorité de l'article 63,
sont versés au fonds consolidé du revenu dans les 90 jours de la
fin de chaque exercice financier de l'Office."
Je comprends très bien que l'amendement qui nous est
proposé soit en provenance du ministère des Finances qui, lorsque
des prêts sont placés, retourne au fonds consolidé les
revenus d'intérêt dans les 90 jours de chaque exercice.
M. Fortier: Je ne comprends pas comment il se ferait que l'office
aurait tant d'argent. J'aurais cru que vous seriez
toujours en déficit de caisse. Vous prêtez de l'argent ou
vous vous arrangez pour que les autres le prêtent. Comment se fait-il que
vous ayez des surplus de capital qui vous amènent même à
les investir?
M. Duhaime: Simplement, je pense que l'article 58 est explicite.
Lorsqu'il y a des fonds de disponibles et qu'ils sont placés, donc, mis
en dépôt, qui vont nécessairement porter
intérêt, ces intérêts, au lieu de rester à
l'office, apparaissent au bilan de l'office à la fin d'un exercice
financier et, dans les 90 jours qui suivent, sont retournés au ministre
des Finances, ce qui m'apparaît normal puisque c'est le ministre des
Finances qui endosse et qui fait les avances de prêts.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 58 tel
qu'amendé est-il adopté? Adopté. Article 59?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 59, adopté.
Article 60?
M. Fortier: Est-ce que le ministre peut me donner des
explications sur l'article 1571?
M. Duhaime: Les articles 1571 à 1571c et 1572, c'est sur
la mise en possession. Les dispositions actuelles du Code civil vont
dans le sens suivant: L'acheteur n'a pas de possession utile à
l'encontre des tiers tant que l'acte de vente n'a pas été
signifié et qu'il n'en a pas été délivré
copie au débiteur, etc. Cela veut dire, essentiellement, que ces
dispositions des articles 1571 et suivants - il y a beaucoup de
modalités - ne s'appliquent pas à l'office. Cela veut donc dire
que l'office n'est pas astreint à cette limitation qui existe dans le
Code civil quant à la mise en possession.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 60, adopté.
Article 61?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 61, adopté.
Article 62?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 62, adopté.
Article 63?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 63, adopté.
Article 64?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 64, adopté.
Article 65?
M. Fortier: "Inscrire ici la date d'entrée en vigueur du
présent article", ce n'est pas dans la loi?
M. Duhaime: Cela va coïncider avec l'entrée en
vigueur de la loi.
M. Fortier: C'est-à-dire que oui, la promulgation va
donner d'une façon plus explicite la promulgation de l'article.
M. Duhaime: L'article 72 peut prévoir... La loi va entrer
en vigueur à la date qui sera fixée par proclamation du
gouvernement, à l'exception des dispositions exclues de la
proclamation.
M. Fortier: D'accord.
Le Président (M. Paré): Article 65, adopté.
Article 66?
M. Duhaime: J'aurais un amendement, M. le Président, on va
le distribuer. Il consiste à biffer essentiellement les mots "à
long terme" de l'alinéa d de l'article 66, de sorte que le nouvel
article 66 du projet de loi serait le suivant: "La Loi sur
l'assurance-prêts agricoles et forestiers (LRQ, chapitre A-29.1) est
modifiée par le remplacement du paragraphe d de l'article 1 par le
paragraphe suivant: "d) prêt forestier: un prêt consenti en vertu
de la Loi sur le crédit forestier (LRQ, chapitre C-78) ou de la Loi
favorisant le crédit forestier par les institutions privées
(1983, chapitre - insérer ici le numéro de chapitre du projet de
loi 5)."
C'est essentiellement un amendement de concordance avec le titre de la
loi.
Le Président (M. Paré): Le nouvel article 66, tel
qu'amendé, est adopté. Article 67?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 67, adopté.
Article 68?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 68, adopté.
Article 69?
M. Fortier: Est-ce que le rapport est prêt pour cette
année, le 30 juin? Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 69, adopté.
Article 70?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 70, adopté.
Article 71?
M. Fortier: Sur division.
Le Président (M. Paré): L'article 71 est
adopté sur division. Article 72?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 72 est
adopté. Est-ce que l'ensemble du projet de loi 5, Loi favorisant le
crédit forestier par les institutions privées, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Je
demanderais au rapporteur de faire rapport à l'Assemblée
nationale dans les plus brefs délais.
M. Duhaime: Ce sera fait demain, M. le Président.
Le Président (M. Paré): La commission, ayant rempli
le mandat qui lui a été confié, ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 23 h 10)