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Projet de loi no 92
(Dix heures dix-neuf minutes)
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de la protection de l'environnement est réunie ce
matin pour étudier article par article le projet de loi no 92, Loi sur
la société québécoise d'assainissement des eaux et
pour entendre préalablement les organismes qui ont demandé de
présenter des mémoires concernant ce projet de loi.
Les membres de la commission sont: M. Beauséjour (Iberville), M.
Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. Dubois (Huntingdon), M. Gagnon (Champlain), M.
Lavigne (Beauharnois), M. Léger (Lafontaine), M. Mercier (Berthier), M.
Picotte (Maskinongé) et M. Rancourt (Saint-François).
Les intervenants sont: M. Baril (Arthabaska), M. Brassard
(Lac-Saint-Jean), M. Brochu (Richmond), M. Caron (Verdun), M. Gratton
(Gatineau), M. Jolivet (Laviolette), M. O'Neill (Chauveau), M. Proulx
(Saint-Jean) et M. Samson (Rouyn-Noranda).
Est-ce qu'il y a un rapporteur?
Une Voix: Je proposerais le député de
Champlain.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Champlain.
M. Picotte: Bien, d'accord. Cela reste dans la Mauricie.
Le Président (M. Boucher): Nous avons, ce matin, trois
organismes qui ont demandé à se faire entendre. Il s'agit de
l'Union des conseils de comté, de l'Union des municipalités du
Québec et, en troisième lieu, de l'Association
québécoise des techniques des eaux. Je demanderais à
l'Union des conseils de comté si ses membres sont présents.
M. Moreau (Jean-Marie): Oui.
Le Président (M. Boucher): M. Moreau, et
préalablement, M. le ministre...
M. Léger: M. le Président, je voudrais rapidement
souhaiter la bienvenue aux organismes qui ont bien voulu apporter leur
collaboration non seulement par leur présence ici, mais en nous
apportant des mémoires qui démontrent la préoccupation et
l'intérêt qu'ils ont au projet important de création d'une
société d'Etat pour réaliser ce grand projet
d'assainissement des eaux. Je remercie M. Moreau ainsi que son équipe
d'avoir bien voulu je sais qu'il est bien occupé prendre
le temps de venir nous rencontrer pour nous expliquer leur point de vue.
Je remercie aussi M. le maire Robidas, qui représente l'Union des
municipalités, de la gentil- lesse avec laquelle il a accepté de
venir commenter le mémoire, ainsi les représentants de
l'Association québécoise__j techniques de l'eau qui a toujours
démontré un intérêt intense à la cause de la
qualité de l'eau.
Je pense que c'est le moment de vous écouter, pour nous assurer
que nous aurons un projet qui sera le plus conforme possible aux besoins des
Québécois. Je vous remercie infiniment.
Le Président (M. Boucher): M. Moreau, si vous voulez
procéder à la lecture de votre mémoire.
Union des conseils de comté
M. Moreau: Je vous remercie, M. le Président, M. le
ministre, de nous permettre de nous faire entendre à cette commission
sur l'assainissement des eaux et sur le projet de loi no 92.
L'Union des conseils de comté et des municipalités locales
du Québec, consciente de l'importance de la mise sur place d'un
programme d'assainissement des eaux pour les besoins des municipalités
et de la réfection des réseaux d'égout municipaux,
désire exprimer le point de vue du monde rural sur le projet de loi no
92 intitulé Loi sur la Société québécoise
d'assainissement des eaux.
A) Définitions. Le deuxième paragraphe de l'article 1
définit en ces termes "ouvrage d'assainissement des eaux": les
intercepteurs d'égout, les équipements d'épuration des
eaux usées, les diffuseurs, les émissaires d'évacuation et
les installations accessoires. Ne serait-il pas nécessaire
d'élargir cette définition de façon à inclure les
procédés d'épuration naturelle, le drainage, de même
que l'élargissement des cours d'eau, de façon à
répondre aux besoins les plus immédiats en région
rurale?
B) Constitution et composition de la société. L'article 5
parle de membres provenant du secteur de "l'administration municipale". Or, il
nous semblerait plus adéquat que les membres de la société
provenant du secteur municipal soient des élus.
C) Objet et pouvoir de la société. Nous comprenons
qu'à ce chapitre, l'entente devra être approuvée par la
Commission municipale du Québec et que les coûts qui ne peuvent
pas être absorbés par la municipalité le seront par le
gouvernement.
Précisant davantage, cette entente pourrait être analogue
à celle qui existe déjà sous l'article 404-C du Code
municipal en matière de gestion des déchets, en ce qu'elle
devrait dans un premier temps être autorisée par règlement
et soumise à l'approbation de la Commission municipale du Québec.
Le processus se compléterait par un règlement
décrétant les travaux visés par la loi et sujette a
l'approbation des électeurs propriétaires, de la Commission
municipale du Québec, du ministre des Affaires municipales et du
ministre de
l'Environnement. L'entente et les travaux pourraient être
réalisés dans le cadre des lois existantes, notamment la loi
74.
En ce qui concerne le financement, M. le Président, comme
plusieurs personnes peuvent être directement impliquées dans un
projet d'assainissement des eaux, le gouvernement devrait mettre à la
disposition des individus des subventions. La loi prévoit
déjà subventionner certaines personnes (industries, production
animale, etc.), mais il reste qu'un individu peut résider à
plusieurs centaines de pieds du réseau d'égout et se voir imposer
des normes d'assainissement fort coûteuses. Il nous semble que si l'on
veut assurer la réalisation concrète du projet gouvernemental
sans grever inutilement les budgets municipaux, un programme de subventions
devrait être prévu dans ces cas. Il faudrait de plus trouver une
méthode de financement de ces projets au palier municipal qui puisse
tenir compte des taxes spéciales déjà imposées
localement en termes d'évaluation foncière, de superficie et de
longueur frontale.
Il nous semble également que la section sur le financement
devrait prévoir un mécanisme d'approbation, par la Commission
municipale du Québec, le ministre des Affaires municipales et le
ministre de l'Environnement, de tout règlement décrétant
des travaux visés par la loi.
L'article 32 de la loi devrait être modifié, de
façon à établir une concordance avec le projet de loi no
74, spécialement pour les renvois aux articles 18 et 30.
E) Dispositions finales. Certains articles devraient être
ajoutés à la loi afin de respecter l'autonomie financière
et administrative des municipalités, ainsi que la législation
actuelle relative aux structures supramunicipales.
L'article 42 nous apparaît ambigu et vague et devrait être
précisé.
Relativement à l'article 47, l'Union des conseils de comté
et des municipalités locales du Québec aimeraient connaître
le rôle que joue le ministre des Affaires municipales relativement
à cette loi.
L'Union des conseils de comté et des municipalités locales
du Québec est à l'entière disposition des autorités
gouvernementales pour toute rencontre nécessaire à
l'élaboration et à la discussion sur ces quelques remarques afin
d'entretenir ce climat de franche collaboration.
M. le Président, c'est là le contenu du mémoire que
nous soumettons. Nous sommes à votre entière disposition, Me
Viau, qui est notre consultant en matière juridique, et moi, pour
répondre à toutes les questions que vous jugerez pertinentes.
Le Président (M. Boucher): Merci beaucoup, M. Moreau. M.
le ministre.
M. Léger: M. le Président, j'ai bien
apprécié les recommandations que l'Union des conseils de
comté, par la voix de M. Moreau, nous présente. Je pense qu'il y
a beaucoup de choses qui peuvent être réalisées, certaines
dans le cadre de la loi actuelle, et d'autres recommandations qui ne peu- vent
pas être réalisées dans le cadre de la loi, mais sur
lesquelles nous sommes d'accord en principe je l'ai expliqué
tantôt et on pourra réaliser ces objectifs par d'autres
moyens.
D'abord, je voudrais dire que, sur le premier point que M. Moreau nous
présente, concernant la représentation au conseil
d'administration, nous sommes d'accord sur la recommandation qui est faite.
C'est que les membres du conseil d'administration de la Société
québécoise de l'assainissement des eaux proviennent du secteur
municipal, mais que ce soient des élus. Au départ, je pense que
c'est une bonne suggestion et on va apporter des amendements en
conséquence.
Maintenant, je pense qu'il est préférable qu'on se
comprenne sur les termes, parce que, jusqu'ici, on avait des termes
peut-être pas totalement adéquats pour répondre aux
situations. Par exemple, quand on parlera de convention, cela voudra dire la
convention que le ministère de l'Environnement du Québec signera
avec la municipalité, indépendamment de l'utilisation des
sociétés d'Etat. Quand la convention est signée et que la
municipalité décide d'utiliser la société d'Etat,
à ce moment, la municipalité, avec la société
d'Etat signera une entente. La convention, c'est entre le gouvernement et la
municipalité, l'entente c'est avec la société. Au point de
vue du vocabulaire, quand on parle de convention, c'est la première qui
situe la capacité financière de la municipalité, qui situe
l'intention de la municipalité et du gouvernement. Quand la
municipalité décide d'utiliser la société, c'est
une entente. Pour qu'on se comprenne bien dans les termes.
Donc, je pense qu'il est préférable que la convention
entre le gouvernement et la municipalité soit soumise à
l'approbation de la Commission municipale, tel que vous le recommandez,
plutôt qu'au moment de l'entente avec la société d'Etat.
Parce que, pour nous, c'est au moment de la signature de la convention que le
gouvernement et la municipalité s'engagent financièrement, c'est
là qu'on peut évaluer la capacité financière de la
municipalité et c'est là que la Commission municipale peut...
Sinon, s'il fallait le faire à la deuxième étape, on
aurait perdu tout ce temps et la décision aurait été faite
inutilement la première fois. Donc, la première fois, c'est
là que la Commission municipale devrait se prononcer, selon nous. Je
pense aussi que c'est une idée qui est logique. D'ailleurs, le
ministère des Affaires municipales nous recommande de le faire à
ce moment plutôt qu'au moment de l'entente. (10 h 30)
Je pense aussi que les travaux relatifs à l'entente devraient se
réaliser dans le cadre prévu par la loi 74, tel que vous le
dites. Il suffirait que les municipalités s'entendent,
préalablement à la signature de la convention entre le
gouvernement et la municipalité, sur l'une ou l'autre des formules
prévues par la loi 74, c'est-à-dire soit une municipalité
mandataire, soit une municipalité qui fournit des services ou soit une
régie. Donc, ce sera dans le cadre de la loi 74.
Concernant le financement, je pense important de rappeler l'intention
que nous avons d'amender le projet de loi no 92 pour que la convention couvrant
les municipalités soit soumise à l'approbation de la Commission
municipale; c'est à ce moment-là qu'on pourra juger de la
capacité des municipalités de supporter leur part du service de
la dette. Ce sera à l'article 42-A. En plus, les études
réalisées à ce jour montrent que la très grande
majorité des municipalités inscrites au programme
d'assainissement des eaux a la capacité d'assumer sa part du service de
la dette selon les règles d'approbation en vigueur avant l'implantation
de la réforme de la fiscalité.
Il faut indiquer aussi qu'advenant le refus d'approbation de la
Commission municipale pour des cas très rares... On a regardé
hier le nombre de municipalités qui ont été incluses
à l'intérieur des bassins cibles déjà choisis et,
sur une centaine de municipalités, il y en avait à peine trois ou
quatre qui dépassaient la norme de sécurité. Donc, ce sera
très rare, mais quand cela arrivera je pense que c'est une bonne
chose que vous nous le souligniez on peut affirmer tout de suite que
nous n'avons pas l'intention d'imposer la réalisation des travaux avant
de réviser la formule d'assistance financière que le gouvernement
peut faire avec les municipalités. Mais ce sont des cas ad hoc et on ne
peut pas faire de règles générales avant; cela
perturberait toutes les négociations avec les municipalités qui
ont une position financière acceptable.
Je dois aussi indiquer que nous avons l'intention de soumettre à
l'approbation du Conseil du trésor cela va faire plaisir à
M. Moreau et à moi-même, nous sommes tous deux sur la même
longueur d'onde là-dessus une formule d'aide financière
aux individus pour les installations septiques. On attend présentement
des commentaires relatifs au projet de règlement qui a été
publié dans la Gazette officielle; je pense que ces rapports devraient
arriver dans quelques jours pour que cela respecte le délai requis par
la loi. L'objectif que nous poursuivons est de nous assurer qu'il n'en
coûtera pas plus à un citoyen non desservi par un réseau
qu'à son voisin desservi par un réseau d'égout municipal.
L'objectif que vous avez, on peut le marier avec le nôtre; je pense que
c'est une bonne vision pour l'avenir.
Je pense aussi qu'il est du ressort des municipalités
d'établir des taxes municipales spéciales et, normalement, il est
du ressort du ministère des Affaires municipales de les assister
techniquement pour établir les meilleures formules. En gros, je pense
que cela répond à vos préoccupations. Vous retrouverez
tantôt, dans les amendements qu'on apportera, les quelques correctifs que
demande votre présentation.
Le Président (M. Boucher): M. Moreau.
M. Moreau: Merci, M. le Président. Je remercie M. le
ministre Léger pour les articles de notre mémoire sur lesquels il
est d'accord avec nous. Je voudrais dire clairement à cette commission
que quand on parle des cas supposément très rares où une
municipalité ne pourrait pas rencontrer ses obligations à cause
du coût d'un tel réseau d'assainissement et que le gouvernement
pourrait subventionner, il faudrait que, quelque part dans la loi, on y fasse
allusion. Autrement, cela devient une réglementation, cela devient
même politique. Il faudrait avoir des assurances que la
municipalité qui, vraiment, avec preuve à l'appui, ne peut pas
subvenir à l'obligation qui lui est faite de procéder à
l'assainissement, on devrait, dans la loi, spécifier qu'il y a des
mécanismes de subvention prévus. Autrement, il n'y a aucune
garantie qui existe.
C'est une remarque que je fais, M. le Président. Il y a aussi la
question du référendum. Je pense qu'il n'en a pas
été fait mention dans votre intervention tout à l'heure.
La formule actuelle de règlement d'emprunt est soumise au
référendum. Je pense que dans le cas qui nous intéresse
présentement, ce devrait être par les mêmes
procédés. Il faudrait reconnaître aux contribuables le
droit au référendum pour des mises de fonds qui impliquent
l'avenir d'une municipalité pour des années.
M. Léger: Je pense que l'objectif que vous avez, nous
l'avons aussi. Mais, nous ne pensons pas qu'il faille l'inclure dans la loi de
la société d'Etat. C'est un pouvoir, que le ministre a
déjà dans sa loi générale, d'aider une
municipalité qui en a besoin et on ne peut pas mettre dans la loi
l'obligation de le faire. C'est entendu qu'il resterait 10% ou 12% à
payer, dans le cas de municipalités qui seraient réellement dans
une mauvaise posture financière, et que déjà la subvention
va être très près du 90%. C'est uniquement pour les 10%
qu'il y aurait une impossibilité. A ce moment-là, nous avons
déjà les pouvoirs de le faire, mais je pense que cela ne pourrait
pas se faire au niveau de la loi de la société d'Etat parce que
c'est seulement un outil qu'on crée pour réaliser des choses.
C'est le pouvoir du ministre qui peut le faire.
Comme c'est enregistré au journal des Débats, c'est donc
dire que c'est la volonté gouvernementale de le faire, mais le mettre
dans une loi, ça pourrait déséquilibrer les
négociations et il pourrait y avoir des cas je ne donnerai pas de
trucs, mais je vois des trucs qui pourraient être utilisés par
certaines municipalités s'il fallait qu'on le mette dans la loi. Il y
aurait des municipalités qui auraient les moyens de le payer. Mais elles
pourraient se placer dans une situation où elles n'auraient plus les
moyens de payer et elles obligeraient le gouvernement à le faire. A ce
moment-là, ça pourrait jouer dans les négociations
actuelles avec 99% des municipalités.
Concernant la question du référendum, nous pensons qu'il
est préférable de garder l'autonomie municipale. Toutes les
municipalités peuvent faire un référendum, si elles le
désirent, avant, mais, les obliger par la loi à faire un
référendum, je pense qu'on toucherait à l'autonomie
municipale.
M. Moreau: M. le Président, on s'est mal compris; on n'est
pas sur la même longueur
d'onde, M. le ministre et moi. Ce que j'ai voulu dire, je ne parle pas
de la municipalité, je parle du contribuable. Dans le cas d'un
règlement d'emprunt pour payer des dettes à long terme
causées par un projet d'assainissement, ce n'est pas la
municipalité qui doit demander le référendum; c'est le
contribuable qui a droit, lors de l'étude du règlement d'emprunt,
dans des délais prévus dans le Code municipal, de demander le
référendum. La municipalité c'est bien sûr
ne demande pas de référendum. Ce n'est pas dans ce sens
qu'est notre demande. Il faudrait, comme dans tous les règlements
d'emprunt, que le contribuable puisse, par la voie du référendum,
exprimer son opinion sur les règlements d'emprunt quand ça engage
les fonds des contribuables pour des années à venir, dans les
financements à long terme.
Je voudrais aussi, M. le Président, en ce qui concerne la
question des propriétaires et cela arrive souvent en milieu rural
dire qu'il y a des gens qui sont excessivement éloignés
des réseaux. D'ailleurs, M. le ministre nous a assurés tout
à l'heure qu'il y avait des études qui se faisaient dans ce sens.
C'est très bien, mais il faudrait aussi qu'on en fasse mention dans le
projet de loi car, à un moment donné, il y a des problèmes
qui se posent où des gens qui sont complètement en dehors des
réseaux se voient imposer l'obligation d'assainir, évidemment, et
cette partie n'est pas subventionnée. On aimerait que ce soit bien clair
et net dans la loi. Cela frappe particulièrement les
municipalités rurales du Québec parce qu'il ne faut pas tenir
pour acquis que, dans toutes les municipalités du Québec, il y a
des réseaux d'égout et... Dans les municipalités rurales,
pour un grand nombre, les propriétaires se trouvent
éloignés des réseaux et vont être obligés
d'investir des sommes considérables sans qu'on prévoie clairement
dans la loi des subventions à cette fin.
J'aimerais, si vous me le permettez, M. le Président, demander
à Me Viau, pour ce qui concerne la question du référendum,
de donner son point de vue sur l'aspect juridique de ce sujet.
M. Viau (Pierre): Juste deux mots sur le
référendum. Ce qu'on veut, c'est que lorsque les
municipalités vont être appelées à investir dans ce
genre de projet, on suive la procédure habituelle. D'accord? En somme,
si vous voulez bâtir une aréna, vous êtes obligés de
soumettre le projet à l'approbation des électeurs, de la
Commission municipale et du ministre. Je pense que c'est la règle
normale dans toutes les administrations municipales.
Deuxièmement, vous avez déjà, dans les lois
générales et je pense que cela devrait être prévu
ici aussi, que lorsqu'une municipalité s'endette passé un certain
coefficient autrement dit, si vous défoncez 20%, ou... en tout
cas, c'est fixé dans la Loi des cités et villes et dans le Code
municipal; dans le Code municipal, de mémoire, je pense que c'est 15%
si son taux d'endettement dépasse cela, le
référendum est encore plus exigeant, c'est-à-dire que la
majorité est plus exigeante. Ce devrait être un mécanisme
de ce genre aussi. D'accord?
En plus des problèmes d'assainissement au niveau local, il y en a
toutes sortes d'autres, comme vous pouvez l'imaginer. L'individu qui est
appelé à aller se prononcer à ce sujet doit être au
courant de la façon dont l'endettement sera créé. C'est la
procédure qu'on veut voir protéger au moins à ce sujet.
Sans cela, c'est une porte ouverte comparativement aux autres projets qui
peuvent être tout aussi importants.
M. Léger: Voici. Il y a deux ou trois sujets qu'on a
touchés en même temps. Il ne faut pas oublier une chose, au
départ. Cette loi n'est pas une loi qui amende la Loi de la
qualité de l'environnement. S'il faut apporter des changements dans le
fonctionnement, dans les relations avec les municipalités, c'est dans la
loi de la qualité de l'environnement qu'il faut le faire. Ici, c'est
uniquement la création d'un outil au service des municipalités.
Il se pourrait fort bien que, théoriquement, aucune municipalité
n'utilise la société d'Etat. Mais on sait que la majorité
va l'utiliser parce que c'est un outil qui est très en demande et qui
semble très favorisé par les municipalités. Donc, ce n'est
pas à l'occasion de la loi sur la société d'Etat qu'il
faut apporter des correctifs.
Entre autres, la possibilité de financer ou d'apporter une aide
financière aux propriétaires de maisons qui sont situées
en dehors des réseaux d'égout, c'est mon objectif, et pour le
réaliser c'est un programme gouvernemental je peux vous
annoncer aujourd'hui que c'est mon intention, dès que mon
règlement qui a été publié dans la Gazette
officielle sera revenu, après la première parution, d'y apporter
cette dimension d'aide financière pour les fosses septiques
individuelles et d'en présenter la demande au Conseil du trésor.
Donc, votre proposition, c'est à ce moment-là que je vais la
mettre de l'avant parce que cela concernera directement tous les
propriétaires qui ont des fosses septiques en dehors du
réseau.
La société d'Etat n'a pas comme mandat de construire des
fosses septiques pour les individus. Donc, ce n'est pas par le biais de cette
loi qu'on peut apporter la solution à cela, mais je suis d'accord sur le
principe je vous le dis et je vais présenter au Conseil du
trésor une demande d'aide financière.
La question des 15% de limite ou de seuil pour déterminer si une
municipalité a un taux d'endettement dangereux, ce n'est pas, je pense
je ne suis pas avocat dans le Code municipal, mais c'est un guide
qui est utilisé comme une norme administrative pour surveiller
l'administration des municipalités. C'est donc dire que cela permet de
voir le degré de capacité financière d'une
municipalité de s'endetter davantage.
Concernant le référendum la troisième
question pour nous, c'est bien entendu que le référendum
relève d'une municipalité. Cette der-
nière a déjà le pouvoir, si un citoyen, un
contribuable le désire, de le demander. Ce sont des élus qui sont
là, c'est aux élus à prendre la responsabilité de
faire un référendum. On ne peut pas ajouter l'obligation de tenir
un référendum, surtout dans une loi qui ne touche absolument pas
cet aspect de l'administration municipale. C'est une chose qui existe
déjà comme possibilité: le contribuable qui le
désire le demande, la municipalité peut le faire et nous n'avons
pas d'objection à cela. En incluant cela dans une loi
certainement pas dans cette loi-ci, c'est une loi pour une
société d'Etat, elle n'a pas rapport avec l'administration
financière d'une municipalité je pense que cela porterait
atteinte directement à l'autonomie municipale et cela obligerait des
élus à faire des gestes qui ont la responsabilité
d'être surveillés et jugés par une population.
Déjà, dans le système actuel, un ou des contribuables qui
demandent un référendum, la municipalité a le pouvoir de
le tenir. (10 h 45)
Le Président (M. Boucher): M. Moreau.
M. Moreau: Je pense bien que la demande de l'Union des
municipalités du Québec n'est pas que la loi oblige les
municipalités à tenir un référendum. Tout ce qu'on
demande, c'est que la loi mentionne que le statu quo est reconnu, en termes de
règlement d'emprunt. C'est tout ce qu'on demande. Je suis bien
persuadé que les municipalités n'iraient pas dire aux
contribuables, dans le cas d'un règlement d'emprunt, pas plus que les
municipalités l'ont fait dans le passé: On veut que vous
demandiez un référendum. On ne veut pas non plus avoir
l'obligation de le faire; on ne demande pas cela, pas du tout. On demande qu'on
reconnaisse, dans le cas qui nous occupe, le projet de loi no 92, que le statu
quo sur le règlement d'emprunt en vertu de l'assainissement des eaux
soit reconnu, comme dans tous les autres cas d'investissement pour les
municipalités. Ce n'est pas plus que cela.
M. Léger: Si vous voulez me permettre, M. Moreau, je vais
demander à Me Piette, qui est le directeur du contentieux de mon
ministère, d'expliquer la vision de la chose. Etant donné que la
municipalité n'a pas de règlement d'emprunt à faire quand
elle va utiliser la société, mais qu'elle a seulement à
payer le service de la dette, c'est une dimension complètement
différente. La municipalité, pour payer ses 10% de remboursement
à la société d'Etat, va simplement, par son fonds de
roulement régulier, payer la portion annuelle de remboursement du
service de la dette. Sur le plan légal, je vais demander à Me
Piette de vous expliquer la façon dont on voit cela.
En fait, M. le ministre vient d'expliquer assez bien ce qui se passe.
Dans la mesure où une municipalité fera affaires avec la
société, c'est la société elle-même qui ira
emprunter sur les marchés financiers. La municipalité
elle-même ne sera pas obligée d'emprunter; sa seule obligation
financière sera de contribuer à rembourser une partie du service
de la dette des emprunts qui auront été contractés par la
société.
Le Président (M. Boucher): Me Viau.
M. Viau: Je vais répondre à cela. C'est une vision
assez précise, mais qui, quand même, ne concorde pas avec la
réalité actuelle des municipalités. Dès qu'on
finance un projet à long terme dans une municipalité, ou bien on
impose une taxe spéciale, ou bien on approprie à même le
fonds général les sommes disponibles pour le payer. Mais jamais
on n'hypothèque d'avance quinze ou vingt ans de budget, on ne peut pas
le faire, vous n'avez pas le droit de faire cela; vous êtes obligé
de budgétiser au moins pour assumer les dépenses que vous faites
chaque année. S'il fallait imaqiner un tel système, pourquoi ne
pas financer les casernes d'incendie?
Autrement dit, la municipalité qui va prendre un engagement,
disons, sur dix ans ou quinze ans, qu'elle le finance en imposant une taxe de
$0.10 ou de $0.15 par année ou qu'elle le finance avec un emprunt et une
taxe spéciale, c'est quand même un financement à long terme
et vous n'en sortirez pas. C'est un engagement de crédits et il faut
faire approuver cela et par la commission et par les électeurs. Sans
cela, on déboîterait tout le système auquel est
attachée la réforme fiscale, d'ailleurs, sur la taxe
foncière. Autrement dit, si on imagine un système en disant: La
société d'Etat va emprunter, tout ce que vous aurez à
faire chaque année, c'est de mettre $0.10 de taxe ou $0.15 de taxe.
C'est du financement à long terme. C'est cela du financement à
long terme. Correct? Si c'est une taxe foncière spéciale sur la
valeur, à ce moment, il faut faire approuver cela par les
électeurs parce que sans cela ce serait tout déboîter le
système de réforme qu'on est en train de mettre sur pied.
M. Léger: Je suis complètement d'accord avec ce que
vous venez de dire là. Tout ce que vous dites, c'est le processus qui
est prévu par la loi. Avant que la municipalité s'engage à
quelque dépense que ce soit, à quelque entente ou convention que
ce soit, elle va aller devant la Commission municipale. C'est pour s'assurer
qu'elle le fait selon les normes que la Commission municipale juge qu'elle peut
le faire et, à ce moment, c'est la Commission municipale qui est
l'organisme habituel. Après que la convention a été
signée, la proportion d'engagement qui lui reste qui pourrait être
les 10% ou 12%, rien n'empêche de procéder comme ils veulent si un
citoyen le désire, demander un référendum pour la balance
de 10% qui va être payée comme service de la dette, rien
n'empêche de le faire. La municipalité peut faire un
référendum ou le citoyen le réclamer, c'est la
procédure habituelle qui continue à fonctionner. Il n'y a rien de
changé:
M. Moreau: M. le Président, en principe, la
municipalité, le maire et les préposés ne peuvent jamais
signer le protocole d'entente si cette procé-
dure n'a pas été reconnue. C'est impossible. Il faut faire
adopter un règlement.
M. Viau: Vous avez un engagement de crédits qui
excède douze mois, c'est déjà couvert par la Loi sur la
Commission municipale, cela vous prend une approbation. Mais, en plus de cela,
dès que vous vous êtes approprié d'un cent, parce que,
disons qu'il reste 10%, mais ces projets sont généralement un peu
coûteux, alors, les 10% peuvent représenter $500 000, $1 000 000,
quelque chose comme cela. Dès qu'on emprunte ou qu'on s'approprie ou
dès qu'on décrète ce genre de travaux, il faut un
règlement et qu'on prenne l'argent à une place ou à une
autre, cela constitue une taxe spéciale, qu'elle soit imposée sur
la valeur de tout le monde chaque année ou qu'elle soit imposée
en superficie ou suivant la longueur frontale, c'est une taxe spéciale.
A ce moment, cela prend l'approbation des électeurs. C'est cela qu'on
veut être absolument certain qu'il sera protégé.
M. Léger: C'est cela, mais ce que je ne comprends pas
c'est ce qui vous empêche de le faire. Vous pouvez le faire actuellement
avant la loi ou après la loi. Il n'y a rien qui vous empêche de le
faire.
M. Viau: Si vous pensez que votre loi ne va pas par-dessus ce
genre de dispositions, on va être bien heureux et on va suivre exactement
ce qu'on veut suivre.
M. Moreau: Est-ce qu'on pourrait suggérer, M. le
Président, juste mentionner que cette loi ne subroge pas les autres
lois. Je pense qu'on réglerait le problème parce que tout le
monde reconnaît, de part et d'autre, de quelle façon cela doit
fonctionner.
M. Viau: Autrement dit, dès que vous avez signé une
entente, vous êtes pris avec un contrat, avec la responsabilité
civile qui va avec et l'obligation de payer.
M. Léger: Etant donné que c'est le cas, autrement
dit, ce qui va sans dire va mieux en le disant; on va en discuter entre nous
autres et on va vous voir tantôt. On est d'accord là-dessus...
M. Viau: D'accord.
M. Léger: On pense que cela l'est déjà dans
la loi. S'il faut ajouter que cela ne subroge pas l'application de toutes les
autres lois, on pourrait peut-être l'inclure tantôt.
M. Viau: On ajouterait un petit paragraphe d'environ deux lignes,
cela va être assez.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, je pense qu'au début,
je vais commencer par le point justement qu'on vient de toucher. Moi, je suis
entièrement d'accord avec l'Union des conseils de comté, ce ne
serait pas tellement compliqué dans la réglementation de
l'inclure, parce que là on présuppose que les
municipalités vont s'assujettir à cela, mais ce n'est pas
nécessairement cela qui va se passer non plus. Quand la
municipalité aura à long terme, soit par la Société
québécoise d'assainissement des eaux, soit par un emprunt du
côté de la Banque Nationale ou d'une caisse populaire, dès
que cela est à long terme, cela devrait être assujetti, et c'est
assujetti à l'approbation des citoyens.
C'est ce qu'on veut avoir comme garantie et je pense que cela ne serait
pas compliqué à ce moment que ce soit prévu dans les
règlements. Cela ne modifierait pas grand-chose et ce serait une
garantie additionnelle, à mon avis.
Concernant l'élargissement de la définition d'ouvrage
d'assainissement, dans votre premier paragraphe "Définitions",
c'est-à-dire le troisième paragraphe de la page 1, vous parlez de
la nécessité d'élargir cette définition de
façon à inclure les procédés d'épuration
naturelle, le drainage, de même que l'élargissement des cours
d'eau. Je pense qu'il ne faut pas avoir beaucoup d'expérience du monde
rural pour savoir que ce sont des points importants.
J'aimerais que vous me donniez davantage d'explications à cet
effet. Le fait que cela ne soit pas compris dans la définition, en quoi
cela pourrait-il nuire énormément du côté du monde
rural?
M. Moreau: Voici, M. le Président, c'est que, dans le
monde rural, et particulièrement les municipalités à
vocation agricole, quand on parle de drainage des terres, de cours d'eau, il y
a là aussi un problème d'assainissement. On doit tenir pour
acquis que les herbicides et un paquet de choses nécessairement, vont
dans les cours d'eau agricole. Je pense que la loi actuelle si je suis
dans l'erreur, vous pouvez me corriger ne couvre pas cette partie de
l'assainissement. Il y a des programmes, d'ailleurs, et je pense que cela a
été mentionné au niveau de l'hydraulique agricole.
Là aussi, dans ces cours d'eau, il y a des problèmes
d'assainissement. Ce n'est pas prévu dans la loi. Non seulement ce n'est
pas prévu, mais il peut peut-être se poser des problèmes
qui peuvent devenir assez dispendieux pour les municipalités aussi.
C'est une question d'assainissement, parce que les cours d'eau agricoles
charrient des matières qui ne sont pas toujours...
Une Voix: ... épurées.
M. Moreau: Je ne voudrais pas faire de dessin là-dessus,
M. le Président.
M. Cordeau: On a eu le purin de porc.
M. Picotte: Dernièrement, on a vu dans certaines
municipalités jusqu'à quel point on a eu des problèmes
avec cela.
M. Moreau: Je ne sais pas si c'est prévu...
M. Picotte: C'est sûr que, quand on parle d'herbicides, il
peut nous sembler autour de la table que c'est bien minime cette pollution.
Mais quand on regarde, par exemple, les cas qui se sont produits encore tout
récemment, on peut voir jusqu'à quel point cela peut avoir de
l'ampleur dans le milieu rural. Je ne sais pas si le ministre pourrait nous
dire s'il y a quelque chose de prévu?
M. Léger: On est d'accord pour reconnaître les
problèmes des herbicides, les problèmes d'érosion, etc.,
mais l'objectif de la société n'est pas de s'occuper de ces
choses-là comme telles, ce sont d'autres programmes du ministère,
avec d'autres services qui seront plus spécialisés. Ce qu'on veut
développer, c'est une technologie de l'assainissement de l'eau au niveau
de l'ingénierie, de la préparation des plans, des maîtres
d'oeuvres de plans; cette autre section, c'est une autre partie du
ministère, mais on est d'accord pour qu'il y ait une emphase de ce
côté-là, parce que c'est un problème qu'on vit
quotidiennement.
M. Moreau: Si vous me permettez, j'aimerais mentionner ceci. Pour
les municipalités, le problème qui existe est la lourdeur de
l'administration. On parle du ministère de l'Environnement, on parle du
ministère de l'Agriculture, on parle du ministère des Affaires
municipales. La municipalité, qui est prise avec des problèmes
d'assainissement avec un grand A, trouve que ce n'est pas facile de rejoindre
les personnes responsables. Ce n'est pas particulier au gouvernement actuel,
c'est le problème des gouvernements. Pour le monde municipal, c'est
toute une responsabilité, toute une tâche, à un moment
donné, de trouver les vrais responsables.
Quand on parle de l'assainissement, il me semble que cela devrait
être regardé par des autorités qui s'occupent exclusivement
de l'assainissement, ou que ce soit refilé à d'autres
autorités qui cumulent d'autres fonctions, mais que le monde municipal
puisse savoir exactement à quel endroit s'adresser. Vous savez, ce n'est
pas facile.
M. Léger: Vous touchez un point bien important, central.
C'est une de mes préoccupations depuis le début et c'est la
raison pour laquelle on a apporté deux solutions qui commencent
déjà à se faire sentir et qui vont se faire sentir
davantage dans les prochains mois. Premièrement, pour l'assainissement
des cours d'eau, on sait que les municipalités, quand elles frappaient
à la porte du gouvernement, ne savaient jamais qui était
derrière la porte. Est-ce que la personne était là?
Avait-elle la compétence pour ça? Est-ce qu'elle avait la
responsabilité de ce dossier? Est-ce qu'il fallait aller dans d'autres
ministères? C'étaient un problème et un fouillis qu'on a
vus dans tous les gouvernements.
Au niveau de l'assainissement des eaux, on a établi des bassins
et, pour chaque bassin, on a établi un chargé de cible;
c'est-à-dire qu'il y a une personne dont l'unique responsabilité
est d'être le lien entre le monde municipal, les individus dans une
région et les industries. Ce chargé de cible voit à
s'assurer que le programme dans son entier sera réalisé et c'est
lui qui sera le lien direct. Autrement dit, le citoyen, le maire ou
l'entrepreneur qui est en train de réaliser une partie des
responsabilités dans ce projet d'assainissement, dans ce bassin cible, a
cette personne-ressource qui va, à l'intérieur de la machine,
rechercher l'information, l'autorisation, qui va compléter le dossier et
apporter la solution. Je pense que le chargé de cible est une innovation
et on commence déjà à en voir les
répercussions.
Une deuxième solution est un système que nous venons de
mettre en branle, dont les effets ne sont pas encore visibles, et c'est la
régionalisation. Le ministère de l'Environnement va envoyer, dans
les dix régions du Québec, des équipes
spécialisées qui auront la responsabilité territoriale de
résoudre les problèmes. Il y a dix régions au
Québec et, dans chaque région, il y aura un directeur
régional avec une responsabilité quasi totale il
relève du national des problèmes de la région; il
sera entouré d'une équipe de spécialistes, de
professionnels, de techniciens, d'inspecteurs, de spécialistes des
contacts avec les citoyens pour s'assurer qu'on a, dans la région, les
moyens de répondre immédiatement. Le projet qu'on a mis de
l'avant, qu'on appelle Urgence Environnement-Québec, en est un exemple
puisque, dans chaque région, il y aura un budget de dégagé
et du personnel-ressource ira sur place pour faire face aux problèmes
qui arrivent tout à coup. (11 heures)
On en a eu l'exemple à Farnham où, en moins d'une
demi-heure, il y avait déjà un hélicoptère rendu
là pour aller chercher le maire et aller visiter les endroits où
il y avait des problèmes, analyser ces problèmes et apporter un
commencement de solution quand c'était possible.
La régionalisation va être une réponse, je pense,
très forte et on peut dire que près du tiers de l'effectif du
ministère de l'Environnement va être en région,
contrairement à ce qu'il y a actuellement, soit un inspecteur qui n'est
pas toujours au bureau. Quand il fait des tournées et que des personnes
l'appellent, il n'est pas là. La régionalisation va être
une réponse. On va en voir les bénéfices d'ici quelques
mois. Le chargé de projet, je pense, est une réponse
immédiate à ce problème.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, dans un autre ordre
d'idées, au sujet de la composition de la société, je
pense que le ministre est d'accord avec l'Union des conseils de comté
qu'il serait important que ce soient des élus qui soient nommés
parmi les membres. Est-ce que l'Union des conseils de comté s'est
penchée sur le genre de processus qui devrait être utilisé
pour la nomination de ces élus?
M. Moreau: Non, pas encore, M. le Président. L'Union des
conseils de comté n'a pas, à ce jour, étudié de
processus pour la nomination d'une personne élue représentant les
municipalités à cette commission.
M. Picotte: D'après l'Union des conseils de comté,
le monde rural et le monde urbain devraient être
représentés aussi?
M. Moreau: A notre avis, le monde rural et le monde urbain
devraient être représentés à cette commission.
Remarquez bien, c'est peut-être sous l'impulsion du moment, mais, je
pense qu'on l'a fait, dans le passé, pour d'autres questions où
le monde rural et le monde urbain étaient mis en cause au niveau
municipal et cela se faisait ainsi: chacune des unions recommandait une
personne. Je donne l'exemple de ce qui est arrivé déjà
dans le passé; cela pourrait se faire.
M. Picotte: De ce qui s'est fait dans d'autres domaines.
M. Moreau: C'est cela.
M. Picotte: Dans les dispositions finales, à l'article e),
vous dites que certains articles devraient être ajoutés à
la loi afin de respecter l'autonomie financière et administrative des
municipalités. Cependant, vous ne précisez pas davantage. Est-ce
que, dans l'esprit de votre mémoire, l'Union des conseils de
comté, il y a des choses précises auxquelles vous pensez face
à cette recommandation?
M. Moreau: Justement, M. le Président, c'est ce que nous
visions tout à l'heure quand on parlait des règlements d'emprunt
et de la façon dont les municipalités étaient
impliquées pour des financements à long terme.
M. Picotte: Vous parlez de l'article 42 aussi qui vous
apparaît ambigu et vague et qui devrait être précisé.
Dans quel sens?
M. Moreau: Je vais demander à M. Viau de répondre
à cela.
M. Viau: C'est-à-dire qu'on n'a jamais réussi
à comprendre trop bien ce qu'on visait par l'article 42. On dit:
"Malgré toute disposition inconciliable de toute loi
générale ou spéciale, une municipalité peut
conclure une convention et une entente et ce, sans demander de soumissions
publiques."
D'abord, le premier membre de phrase nous faisait soulever un doute
quant à la conclusion des conventions. Quand on connaît toute
l'économie de la législation municipale actuelle quant aux
conventions qui peuvent impliquer des sommes d'argent, on tombe encore dans le
problème des approbations, ainsi de suite. Deuxièmement, pourquoi
sans demander de soumissions publiques? Je ne le sais pas.
Pour autant que la convention se tient en dehors de tous travaux, on
comprend qu'il n'y a pas de soumissions, mais dès qu'on va toucher
à des travaux... Peut-être bien que le ministre a
précisé tantôt, mais j'ai compris tantôt que la
définition qu'on donnerait maintenant à convention, ce serait une
entente entre le ministère de l'Environnement et les
municipalités et qu'entente, ce serait le contrat entre les
municipalités et la société. Mais, à ce niveau, il
me semble qu'on arrive à quelque chose de bien concret. Là, on
vient d'atterrir, on est rendu avec les dépenses et les
règlements d'emprunt. A ce moment-là, on devrait être tenu
de suivre la loi générale et de demander des soumissions
publiques. Sans cela, je ne comprendrais pas pourquoi on a mis cela
là.
Voyez-vous, c'est parce qu'on parle de deux choses. On peut conclure une
convention et une entente. Ce que j'ai compris tantôt des explications
fournies, la convention, c'est ce que le ministère va signer avec une
municipalité dans des cas particuliers et l'entente, c'est ce que la
société et la municipalité signeront. Mais, à ce
niveau, on va arriver à des travaux concrets et je présume que
quand on arrivera à des travaux concrets, on n'a pas l'intention ici
d'éliminer le principe des soumissions publiques. Vu qu'on les a
entrées dans la loi générale, le Code municipal, il y a
deux ans, je présume qu'ils ne les sortiront pas cette année.
M. Léger: C'est cela.
M. Viau: Mais le texte est un petit peu ambigu.
M. Léger: C'est cela. En réalité, cet
article était pour permettre à une municipalité,
après qu'elle a signé sa convention avec le ministère, de
pouvoir utiliser la société d'Etat pour le faire, elle est
là pour cela, et non pas pour entrer en compétition entre la
société d'Etat et n'importe quel autre organisme. En
réalité, cet article est là pour cela. Mais dès que
la société d'Etat va être engagée par la
municipalité, on va procéder par soumissions publiques comme
à l'accoutumée. L'article 27 répond à cela.
M. Viau: D'accord. Vous voyez, cela revient un peu à...
Oui, je comprends, mais il me semble qu'une clause générale qui
est précise, qui a des dispositions des lois en vigueur, tant pour les
référendums que pour cela, couvrirait tout cela.
M. Picotte: M. le Président, à quelques reprises,
dans le mémoire, il est fait mention du rôle que devrait jouer ou
jouera le ministre des Affaires municipales ou la commission municipale. Le
ministre a précisé un peu tantôt, lorsqu'on a parlé
de financement par voie d'emprunts et tout cela... En tout cas, il semblerait
que, selon la loi générale, la commission municipale ou le
ministre des Affaires municipales avait un certain rôle, mais
spécifiquement, quel rôle verriez-vous jouer au ministre des
Affaires municipales, à l'intérieur de cette
société ou en comparaison avec la société
québécoise?
M. Moreau: M. le Président, je pense bien que le
rôle du ministre des Affaires municipales, du ministère des
Affaires municipales ou de la Commission municipale, c'est de voir à la
bonne administration des municipalités par le biais de la commission, et
à voir à ce que les sommes d'argent qui sont votées pour
l'assainissement soient dépensées à bon escient. Le
rôle du ministère des Affaires municipales dans les questions
d'assainissement est le même rôle que le ministère des
Affaires municipales doit jouer dans tous les autres domaines de
l'administration municipale. Le premier responsable, pour une
municipalité au niveau du gouvernement central, c'est le
ministère des Affaires municipales. Je pense bien qu'il n'y a personne
qui va contester, au ministère des Affaires municipales, le droit de
regard sur les municipalités. C'est un ministère qui a
été créé dans ce sens.
M. Viau: II n'y a pas de comparaison.
M. Picotte: Vous voudriez qu'il soit partie directe aux ententes
qui devront être intervenues dans...
M. Moreau: II doit l'être à partir du statu quo
puisque la Commission municipale doit veiller Me Viau va préciser
tout à l'heure à ce que les règlements d'emprunt et
les possibilités de payer d'une municipalité soient bien
étudiés par le gouvernement.
M. Viau: Si vous vous souvenez, au début des années
soixante-dix ou vers la fin des années soixante, quand on est
arrivé avec les questions d'habitation, il y a eu des conflits pendant
un bon bout de temps. Dès qu'on crée une société
d'Etat, qui va avoir autorité sur la société d'Etat? Dans
le domaine de l'habitation, à un moment donné, il y avait Ottawa
qui avait un pied là-dedans. Québec avait un pied
là-dedans. Mais au niveau local, quand il s'agissait de faire des
projets, il y a eu toutes sortes de formules mises en place et on a bien fini
par s'apercevoir, après quelques années, qu'il fallait bien que
le ministère qui est responsable de surveiller l'administration des
municipalités ait une autorité quelque part là-dedans. A
un moment donné, par hypothèse, vous pouvez vous retrouver avec
trois ou quatre sociétés en chemin: une s'occupe d'une chose, une
s'occupe d'une autre, mais il faut qu'il y ait quelqu'un pour coordonner cela
au niveau local quelque part et il nous semble que c'est le ministère
des Affaires municipales. Qu'on le dise là ou, je ne le sais pas, qu'on
le dise autrement. Mais on l'a vécu sur le plan de l'habitation et je
pense que tous ceux qui ont eu à jouer là-dedans se sont
aperçu qu'après cinq, six ou sept ans, on revenait toujours au
même point en disant: C'est très bien, l'habitation, mais il y a
aussi les égouts, il y a aussi cela. Donc, il faut qu'on coordonne cela
au niveau du ministère c'est dans ce sens-là au plan
administratif et au plan financier, parce qu'il faut passer là pour le
plan financier.
M. Moreau: M. le Président, si vous me le permettez,
j'aimerais ajouter ceci. Ce qu'on pourrait demander au gouvernement et
pas particulièrement au ministre de l'Environnement et au
ministère de l'Environnement c'est qu'il y ait moins de
cloisonnement entre les différents ministères avec qui les
municipalités doivent faire affaires pour qu'il soit plus facile au
ministère des Affaires municipales de coordonner toutes les obligations
auxquelles les municipalités doivent faire face. Je pense que c'est
important, très important.
M. Léger: M. le Président, je pense que tout le
monde est.d'accord sur ce principe. C'est la raison pour laquelle, au niveau de
l'assainissement des eaux, c'est le ministre de l'Environnement qui est
responsable d'un projet, parce que quand il y a deux responsables, on ne sait
pas qui l'est. Mais le rôle précis du ministre des Affaires
municipales c'est, par le biais comme M. Moreau le disait tantôt
de la Commission municipale, de s'assurer de la bonne administration des
municipalités. On est complètement d'accord avec ce que vous
dites là. C'est pour cette raison que c'est par le contrôle par la
Commission municipale, qui relève du ministère des Affaires
municipales, qu'on s'assure de la bonne administration et c'est de cette
façon que ça va marcher, je pense, par le rôle
administratif des Affaires municipales. On est d'accord.
M. Picotte: Avant, avec la loi sur la qualité de
l'environnement qui était dévolue à M. Goldbloom qui
était, à ce moment-là, ministre des Affaires municipales
en même temps, cela coiffait assez bien mais, depuis qu'on a un
ministère officiellement, le rôle du ministre des Affaires
municipales dans ces projets de loi est peut-être passablement plus
effacé. Le ministre ne m'a pas démontré, jusqu'à
présent, que l'interrelation ou la collaboration entre les deux niveaux
est à ce point que le monde municipal peut, presque en tout temps,
référer au ministère des Affaires municipales pour savoir
exactement ce qu'ils ont à faire et se débrouiller facilement
dans ce domaine. C'est un petit peu cela que l'Union des municipalités
veut souligner. C'est que la dualité ou le nombre de ministères
et d'organismes qui sont créés fait qu'ils ne savent pas
c'est un petit peu comme dans l'Evangile ce que la main droit donne, la
main gauche ne sait pas ce que la main droite donne. C'est un petit peu plus
compliqué, et c'est au niveau administratif que cela vous cause de
sérieux problèmes. Je pense que c'est un petit peu cela qu'ils
veulent souligner.
En tout cas, M. le Président, en terminant, je veux remercier
l'Union des conseils de comté, qui nous a présenté un
excellent mémoire. C'est concis, mais je pense que cela dit exactement
ce qu'il veut dire. Je vous remercie, messieurs, d'avoir accepté de nous
présenter un mémoire à la commission parlementaire.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le
député de Maskinongé. M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Merci, M. le Président. Je veux revenir sur la
question du pouvoir d'emprunt ou de réglementation et du consentement
des propriétaires ou des électeurs d'une municipalité. Je
fais référence à l'article 23 de ce projet de loi qui se
lit comme suit: "Malgré l'article 21, la société peut
réaliser les objectifs visés dans le paragraphe 1° de
l'article 18 dans le cas où le ministre de l'Environnement le lui
demande en vertu des pouvoirs que lui confère l'article 113 de la Loi
sur la qualité de l'environnement." L'article 113 de la Loi sur la
qualité de l'environnement stipule qu'advenant le cas où une
municipalité n'accepte pas le règlement ou ne le veut pas le
ministre a le pouvoir d'imposer à la municipalité
l'article dit "quiconque"; alors, les municipalités peuvent être
incluses de réaliser les travaux et d'envoyer la facture aux
contribuables, et ces derniers devront s'y soumettre. J'aimerais avoir votre
opinion sur cet article qui me semble accorder au ministre des pouvoirs assez
larges. Par contre, la société a peut-être besoin de ces
pouvoirs pour l'assainissement des eaux, si une municipalité s'y oppose.
A ce moment-là, cela vient déséquilibrer le statu quo
actuel concernant le pouvoir des municipalités de réglementer, et
ainsi de suite. Cela vient démolir tout cela. J'aimerais avoir votre
point de vue sur cet article, M. Viau.
M. Viau: Regardez, M. le député de Saint-Hyacinthe.
Il y a toujours eu un article dans les lois provinciales du temps de la
Régie des eaux, c'était la même chose où on
prévoyait un pouvoir d'intervention dans le cas où les
municipalités ne s'entendaient pas pour des travaux vraiment urgents. La
régie gouvernementale ou, par la suite, les gens du ministère
pouvaient intervenir et imposer. Mais cela a toujours été
entendu, en pratique, comme des interventions dans les cas d'urgence. C'est ce
qui vient des vieux règlements de la santé dans le temps. C'est
là-dessus qu'on disait: Nous, on n'a pas d'objection que, dans les cas
qui mettent en péril la santé et la sécurité, il y
ait l'exercice de ce pouvoir. C'est pour cette raison aussi qu'on dit: Pour les
définitions d'ouvrages d'assainissement des eaux l'assainissement
des eaux, c'est assez large on ne voudrait pas qu'on utilise ce genre de
pouvoir. Autrement dit, on ne veut pas contourner les mécanismes actuels
sauf dans les cas d'urgence, qu'on comprend, pour dire: Très bien, vous
ne vous entendez pas, quatre ou cinq municipalités ensemble, et vous ne
pouvez pas signer; très bien, nous décidons et vous
procédez de cette façon. C'est pour cette raison qu'on dit, entre
autres, qu'on doit protéger les mécanismes actuels
d'investissement au niveau local. Autrement dit, on ne veut pas que ce pouvoir
d'exception devienne un pouvoir d'imposition; cela serait trop facile. On l'a
vu dans les années passées. On dit: Vous avez quinze
municipalités d'impliquées; il y en a cinq qui vont porter un
lourd fardeau, qui s'opposent évidemment à tel mode de
financement, et, par le pouvoir d'imposition de l'article 113, vous allez
passer par là quand même. On ne veut pas toucher à cet
article; il est dans la loi générale de l'environnement; il est
là. Qu'on confère cela à la société pour
tout genre de travaux, on pense que cela doit être encadré au
moins. (11 h 15)
La meilleure façon, pour nous, de l'encadrer, actuellement, c'est
le mécanisme prévu dans les lois actuelles; à moins qu'en
en trouve un autre, mais je ne pense pas parce qu'on peut se gratter la
tête longemps pour trouver des mécanismes de contrôle
là-dessus.
M. Cordeau: Même si on suit le mécanisme actuel, la
société, par l'entremise du ministre de l'Environnement, aura
toujours le pouvoir d'exécuter les travaux et d'envoyer le compte
à la municipalité, et cette dernière aura le devoir de
taxer ses citoyens en conséquence.
M. Viau: C'est pour cela que tantôt, quand on disait que ce
genre de protection était inclus dans la loi, on disait qu'on voulait
que ce soit un peu plus clair. Je pense que ce serait plus précis.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Léger: D'accord, ce qu'on a dit tantôt, c'est
qu'on va trouver une façon d'inclure dans la loi ce qui est
déjà implicitement là. Il ne faut pas oublier une chose,
comme le dit bien Me Viau, c'est quand même une procédure
d'exception, mais elle est essentielle parce que l'objectif, c'est
l'assainissement. Quand on dit assainissement, ça veut dire que sur un
cours d'eau, s'il y a dix municipalités qui sont là, qu'il y en a
neuf qui font des efforts financiers et que, par hasard, il y en a une qui est
en amont et qui aurait peut-être les capacités financières
de les faire, mais qui ne veut pas les faire, est-ce que les neuf autres vont
payer pour assainir sans pouvoir récupérer l'usage du cours d'eau
parce qu'il est encore pollué à cause du dixième qui est
en amont et qui n'a pas voulu les faire?
Seulement dans ces cas. Sauf que ce n'est pas la société
qui a ce pouvoir, c'est dans la loi générale, c'est le ministre.
Jamais la société ne peut le faire, tout simplement. C'est le
ministre qui a le pouvoir, c'est lui qui, étant élu, devra
prendre la décision à savoir s'il doit le faire ou pas. S'il
oblige la dixième municipalité à le faire pour le bien
public, à ce moment-là, il peut prendre soit la
société pour le faire, soit un autre moyen, mais le pouvoir est
dans la loi générale, il n'est pas dans cette loi.
M. Cordeau: De toute façon, il y aura quand même des
amendements à apporter.
M. Moreau: Justement, M. le Président, à ce
stade-ci, je pense bien que dans l'exemple que le ministre vient de donner, ce
devrait être un problème que la Commission municipale aurait le
droit d'arbitrer; il devrait y avoir un mécanisme d'arbitrage.
M. Léger: Justement, à ce moment-là, il y a
un mécanisme d'arbitrage.
M. Moreau: A ce moment-là, la Commission municipale ou un
organisme comme celui-là décide par arbitrage que c'est ainsi que
ça doit se passer, on n'a pas d'objection à cela, pas du
tout.
M. Viau: Autrement dit, ce qu'on veut, c'est que le pouvoir que
le ministre possède dans les cas d'urgence reste un pouvoir d'urgence,
mais qu'on ne transpose pas cela au niveau de tout un programme
d'assainissement. S'il y a une municipalité qui ne veut pas
procéder, comme ça a toujours été le cas dans
certains programmes, à ce moment-là, qu'on trouve non pas un
ministre, mais un organisme gouvernemental pour arbitrer cela et trancher le
débat. Il me semble que...
M. Moreau: Ce n'est pas une affaire de matraquage.
M. Cordeau: II faudrait peut-être qu'il y ait un article
dans la loi disant: Dans le cas où un différend existe entre le
ministère de l'Environnement et les autorités municipales, il y
aura un recours à la Commission municipale.
M. Viau: Bien sûr, c'est le mécanisme normal
d'arbitrage dans le monde municipal. Quand deux municipalités ne
s'entendent pas, il y a arbitrage.
M. Moreau: Je pense que ça devrait être
confié à la Commission municipale, cet arbitrage.
M. Cordeau: M. le ministre, tantôt vous avez dit que vous
étiez à étudier une possibilité d'apporter une aide
aux individus concernant les fosses septiques. Est-ce que cette aide va
être apportée à tous ceux qui sont requis actuellement,
même par la loi, lorsqu'ils construisent une maison neuve, d'avoir une
fosse septique, ou si cette aide sera apportée à ceux qui seront
obligés, par la loi actuelle, le programme d'assainissement des eaux,
d'améliorer leurs moyens d'assainir leurs propres eaux usées dans
les maisons?
M. Léger: Ce que vous dites, ce n'est pas par cette loi,
mais c'est un autre programme...
M. Cordeau: Non, par la réglementation.
M. Léger: Je peux répondre là-dessus que
notre intention, c'est d'avoir une aide universelle. Cela ne veut pas dire que
le montant sera égal selon que c'est une maison principale ou un chalet.
Il y a toutes ces modalités dont on doit tenir compte et le projet de
règlement inclura ces choses pour, encore, être soumis à
l'approbation du public.
M. Cordeau: C'est bien beau de procéder à
l'assainissement des eaux, mais, par contre, en milieu rural l'Union des
conseils de comté l'a mentionné les cours d'eaux apportent
aux rivières des eaux polluantes.
M. Léger: Répétez cela.
M. Cordeau: C'est que les cours d'eau en milieu rural apportent
aux rivères des matières polluantes.
M. Léger: Les cours d'eau, vous voulez dire d'autres
rivières?
M. Cordeau: Le purin de porc, si vous voulez, on va parler
franchement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe, est-ce que...
M. Cordeau: J'arrive aussi...
Le Président (M. Boucher): ... votre question s'adresse
aux gens qui sont ici? Vous aurez l'occasion sûrement pendant
l'étude article par article de faire valoir les objections que vous
avez. Si vous voulez utiliser votre temps pour poser des questions à nos
invités, vous pouvez le faire. Tout à l'heure, on va
étudier le projet de loi article par article, alors vous pourrez poser
des questions au ministre.
M. Cordeau: Si on peut les poser à l'article 1, je
reviendrai. Je vous remercie, messieurs, de nous avoir présenté
ce mémoire.
Le Président (M. Boucher): Au nom de tous les membres de
la commission, je remecie M. Moreau et Me Viau d'être venus nous
présenter leur mémoire.
J'inviterais maintenant l'Union des municipalités
représentée par M. Robidas. M. Robidas, si vous voulez faire la
lecture de votre mémoire; par la suite, nous aurons des
commentaires.
Union des municipalités du
Québec
M. Robidas (Marcel): M. le Président, M. le ministre, MM.
les membres de l'Assemblée nationale, au nom de l'Union des
municipalités du Québec, je veux vous remercier d'avoir mis sur
pied cette commission parlementaire et de nous recevoir aujourd'hui. J'ai,
à ma gauche, le vice-président de l'Union des
municipalités du Québec, M. le maire Jean Pelletier de
Québec et, à ma droite, Me Nicole Lafond qui a dû
s'absenter un instant, mais qui reviendra.
Dans l'ensemble, la position de l'union vis-à-vis du projet de
loi s'est un peu mitigée et ce n'est pas dû à la loi
elle-même. Il faut d'abord se rendre à l'évidence que cette
loi qui veut créer la Société québécoise
d'assainissement des eaux a pour objet, si on a bien compris, de nous donner un
outil additionnel pour tenter de solutionner ce problème de
l'assainissement des eaux au Québec. Cela s'insère dans le projet
global d'assainissement des eaux qui a un impératif économique
important au Québec, qui a été annoncé par le
ministre, que le gouvernement veut mettre de l'avant et qui va demander
naturellement des dépenses capitales importantes. La plupart des
municipalités du Québec ont des réactions
vis-à-vis
de cet impact financier futur sur les budgets municipaux. C'est la
première partie.
Quant à cela, nous avons des commentaires à vous faire en
marge de la loi elle-même. Premièrement, si on lit le
mémoire que vous avez je ne sais pas si vous en avez des copies.
Ce serait peut-être la première chose. Vous en avez des copies
on tente de vous dire que dans l'ensemble, ce qui se dégage de
nos commentaires, c'est que la politique économique et écologique
par raport à la politique sociale, c'est que les municipalités
quand même veulent rester maîtresses de leurs destinées et
pouvoir faire des choix. En d'autres mots, si par un projet global comme
celui-là avec tout le mérite qu'il peut avoir et on est tous
d'accord là-dessus qu'on est très en retard surtout dans la
région de Montréal, sur l'épuration des eaux, il y a quand
même d'autres impératifs que les municipalités peuvent
avoir également sur le plan social, le plan culturel ou d'autres et les
municipalités ne voudraient pas que ce programme mange leur
capacité d'investissement ou de taxation.
Compte tenu également que la loi 57 et les promesses qu'on nous a
faites étaient que tout nouvel engagement serait assumé par le
gouvernement au-delà de ce que la loi 57 nous donnait,
c'est-à-dire, la totalité de la taxe foncière, on croit et
c'est l'opinion de l'Union des municipalités du Québec que,
désormais, s'il y a des engagements nouveaux, celui-là est
considéré par nous comme un engagement nouveau même s'il
est très en retard, puisqu'on ne l'a pas fait avant, il aura un effet
sur la fiscalité de la municipalité, donc, on croit qu'à
ce moment il va falloir négocier certainement avec le ministre des
Finances de nouvelles ententes à ce sujet, comme c'était convenu
d'ailleurs. C'est la première partie.
Quant à l'autre partie, ce que serait le projet lui-même
comme tel. Vous avez des moyens techniques qui sont mis à la disposition
des municipalités surtout lorsqu'il y en a plusieurs dans un bassin
donné, et des moyens financiers aussi. Je veux le mentionner parce qu'on
oublie parfois le bien que peut nous donner une nouvelle loi ou ce qu'elle peut
nous offrir. Lorsque vous avez à traiter des eaux dans une région
pour l'eau potable, par exemple, la municipalité qui fournit l'eau aux
autres doit assumer des dépenses capitales extrêmement importantes
et c'est son service de la dette qui naturellement porte tout le
côté négatif. Le fardeau de tels emprunts est
reporté sur ses citoyens et ceux qui prennent l'eau, naturellement,
reçoivent de l'eau qu'ils paient au galon sans avoir à supporter
dans leur service de dette les engagements financiers de la municipalité
servante.
Il va en être exactement de même dans le cas de
l'épuration des eaux. C'est pour cela que cette loi, dans une certaine
mesure, offre une autre option. Elle n'oblige pas. Dès la
première rédaction, il y avait une certaine obligation et l'union
a été satisfaite du fait qu'on a mis ce projet de loi comme non
obligatoire. C'est-à-dire que les municipalités peuvent en faire
la demande, peuvent en profiter ou elles peuvent réaliser
elles-mêmes les travaux, ou elles peuvent financer elles-mêmes les
travaux si c'est leur bon plaisir.
Disons que là où nous avons certaines réserves,
c'est surtout sur le côté du protocole. On a discuté avec
l'Union des conseils de comté tantôt une forme d'arbitrage et de
jusqu'où vont aller les protocoles d'entente vis-à-vis des
engagements des municipalités.
Moi, je pense que notre préoccupation est de savoir qu'on va
pouvoir continuer à oeuvrer dans la même voie qu'avant,
c'est-à-dire que tout engagement que la ville va prendre
désormais va devoir subir les mêmes instances, comme on en a
discuté tantôt, à savoir que les citoyens d'une ville
peuvent faire des choix, même si le conseil, à un moment
donné, veut aller dans une direction, ils ont le pouvoir de bloquer un
règlement d'emprunt. On le sait bien, généralement, il y a
des cibles parfaites que les citoyens ne manquent jamais. Il y en a d'autres
qu'ils ne voient pas, celles qui sont cachées.
Il reste qu'au fond le protocole lui-même on en a
également avec le ministère des Affaires culturelles va
nous engager dans une voie. Généralement, le protocole
lui-même, au départ, n'est pas un engagement formel, mais, dans ce
cas-ci, il est un engagement formel. L'interprétation qu'on a faite
jusqu'à maintenant et j'entendais la discussion, il y a quelques
instants savoir que lorsqu'on s'engage par protocole, il devrait y
avoir, à notre avis, justement ce qui a été
mentionné tantôt, que cet engagement suive les mêmes
instances d'approbation que tout règlement. Même si cela n'est pas
mentionné dans la loi, et je ne pense pas que ce soit nécessaire
qu'on le mentionne, puisque ce sont des lois. En autant que cette loi ne
subroge pas ce qu'il y a dans les autres lois, les autres lois s'appliquent
mutatis mutandis, comme on le dit en termes légaux. Cela est la
première partie.
La deuxième partie, c'est la relation avec les SPE,
c'est-à-dire le ministre de l'Environnement et les pouvoirs des SPE de
nous émettre des décrets. Je pense que c'est extrêmement
important aujourd'hui, même si ce n'est pas mentionné ici, mais
c'est sous-jacent à ce que cette société va accomplir
comme travaux. Par exemple, la crainte des municipalités c'est: Quelle
est la qualité de réhabilitation des égouts qui va
être imposée par ordonnance et décret? Quelle est la somme
d'argent qui va découler de cela comme engagement financier? Quelle est
l'instance à laquelle on va pouvoir s'adresser pour avoir un arbitrage
là-dessus? On croit que c'est exagéré, pour prendre juste
un exemple et toutes les municipalités actuellement subissent ce
genre d'ordonnances c'est l'ordonnance qui a trait aux piscines
municipales et aux piscines publiques. On croit que c'est abusif la
façon dont la réglementation est faite. On espère que dans
l'avenir il va y avoir une instance auprès de laquelle on va pouvoir se
présenter et donner les explications que nous avons démontrant
que c'est abusif.
Le fonctionnarisme étant ce qu'il est, il recherche la perfection
sans souvent s'assurer des coûts que cela va impliquer dans les budgets
muni-
cipaux. Ce que nous souhaitons, c'est qu'il y ait une instance et
cette instance, on le dit dans le mémoire un peu plus loin, on croit que
la Commission municipale de Québec pourrait en faire partie avec le
ministère des Affaires municipales et le ministère de
l'Environnement une instance révisionnelle où on pourrait
aller pour dire: Voici, vous nous avez imposé une ordonnance ou vous
nous avez imposé un nouveau règlement, nous, nous croyons que
c'est abusif pour les raisons suivantes. Une fois que l'instance aura entendu
la cause et aura dit: Vous avez tort ou raison, à ce moment,
évidemment, on est bien prêt à accepter les
décisions qui seront prises. Mais on voudrait avoir ce cran de
protection, parce que le travail que la société va faire,
à un moment donné, dans notre ville peut, par exemple, et
l'exemple a été donné, il y a des égouts doubles,
il y a des égouts simples dans les villes, alors si les fonctionnaires
disent: Vous allez faire des égouts doubles partout dans la ville pour
arriver à épurer les eaux, voyez-vous l'impact financier qui
pourrait découler de cela? (11 h 30)
A ce moment-là, on ne veut certainement pas, nous, prendre ce
risque. On aime autant vous le dire dès le départ, notre position
est de minimiser, en d'autres mots, nos engagements financiers pour pouvoir
faire autre chose que de l'épuration des eaux. Il faut bien
reconnaître qu'on est pleinement d'accord avec l'objectif du gouvernement
d'épurer les eaux dans la région de Montréal, mais on ne
voudrait pas juste faire épurer les eaux et ne rien faire d'autre. C'est
à peu près le témoignage de tous les maires qu'on a
consultés.
Si vous le voulez, nous allons passer à une autre étape.
On parle du protocole et des conventions. D'abord, il y avait le protocole
lui-même, qui est signé avec le ministre, et il y a la convention
qui est signée avec la société.
M. Léger: M. le maire, si vous me le permettez, pour qu'on
se comprenne bien, le protocole était le vocabulaire qu'on utilisait
avant. Aujourd'hui, ce qui va se signer entre la municipalité et le
ministère de l'Environnement, c'est la convention. Donc, on ne parlera
plus de protocole, mais de convention. Ce qui se signe avec la
société, quand la municipalité choisit d'utiliser la
société, ce sera l'entente. Autrement dit, protocole et
convention, c'est la même chose, maintenant.
M. Robidas: Très bien, avec cette explication, on va
parler de conventions, maintenant. Ces conventions font suite au protocole.
Nous avons des demandes de nos municipalités à l'effet que les
protocoles qui s'appellent conventions maintenant qui ont
été signés dans le passé puissent être
rouverts parce que les sommes d'argent impliquées varient
nécessairement quant aux contributions gouvernementales. Il y a eu des
changements importants qui sont favorables aux municipalités; notre
opinion est que les municipalités devraient en profiter, même
celles qui ont eu l'audace de signer des protocoles antérieurement.
C'est aussi un aspect de la question.
Dans la planification, à la page 8, il y a deux articles de la
loi, 19 et 40, qui laissent croire qu'une programmation est prévue.
Nulle part, cependant, est-il déterminé que cette programmation
sera connue à l'avance et signifiée aux intéressés.
Si vous voulez envisager cela sur le plan municipal, les municipalités
doivent prévoir leur budget au moins une année à l'avance;
ce serait extrêmement important que cette programmation soit connue. On
sait qu'il faut commencer en amont. Nous avons eu des rencontres
intéressantes avec M. le ministre et on sait que c'est inutile
d'épurer les eaux de Québec si celles de Montréal sont
polluées et qu'elles viennent polluer l'eau pure que Québec
pourrait ici remettre dans le fleuve. Si on connaissait cette programmation,
les municipalités concernées pourraient prévoir à
l'avance leur programme triennal d'immobilisations parce qu'il faudrait
l'inclure là-dedans et, en même temps, prévoir les budgets
en conséquence. Il faut aussi préparer la population. Nous
croyons que la population est prête, dans une certaine mesure, mais dans
l'autre mesure où les taxes seront concernées, il va quand
même falloir faire une certaine campagne de sensibilisation pour arriver
à faire passer quand même nos budgets et nos règlements
d'emprunt.
J'ai parlé tantôt de la qualité du travail,
demandant jusqu'à quel point les ordonnances nous affecteront. C'est un
point d'interrogation que nous signalons également et ceci devrait
être, à mon avis, assujetti à une instance
révisionnelle, comme on l'a dit tantôt.
En fait, on a discuté tantôt du rôle du ministre des
Affaires municipales. Mon avis personnel, puisqu'on ne l'a pas discuté,
est le suivant: La règle qui nous régit par la Loi des
cités et villes doit s'appliquer, mutatis mutandis. Que ce soit ce
projet ou un projet des Affaires culturelles, il doit fonctionner
parallèlement et il ne doit y avoir aucune subrogation de ce que la loi
prévoit déjà, de sorte que tout le monde est au courant de
la loi et elle doit être suivie. Si, pour une raison ou une autre, vous
avez un pouvoir extrême dans le cas de l'article 113, qui vous donne le
pouvoir de prendre des décisions unilatérales, à ce
moment-là, je pense que tout ministre responsable va prendre toutes les
mesures voulues pour faire connaître son opinion et justifier
naturellement un tel geste. A mon avis, c'est une question de confiance envers
ceux qu'on élit à l'Assemblée nationale.
Si, à un moment donné, des ministres s'avisaient, dans le
temps, d'aller au-delà de ce que la loi leur donne, ils auraient
naturellement à répondre de leurs gestes. Là-dessus, ce
n'est pas notre rôle de commenter cette question. Me Lafond pourrait
peut-être ajouter quelques points plus précis. J'ai essayé
de traiter le sujet général et je voulais laisser la plomberie
pour Me Lafond.
Le Président (M. Boucher): Me Lafond.
Mme Lafond (Nicole): Ce seraient seulement des questions
d'information parce que le mémoire est assez long et je pense que
l'Union des conseils de comté a souligné des problèmes qui
nous sont
communs, de toute façon, c'est-à-dire le respect des
obligations auxquelles nous sommes soumis par la Loi des cités et
villes, alors que c'est un peu plus le Code municipal. Alors...
Le Président (M. Boucher): Me Lafond, s'il vous
plaît, pourriez-vous approcher le micro?
Mme Lafond: Oui. Alors, on a discuté du
référendum, on a discuté des soumissions publiques. Je
pense qu'on l'a mentionné dans notre paragraphe. Concernant les propos
tenus par M. le ministre, quand il a parlé du chargé de cible, il
a parlé aussi d'une régionalisation des services du
ministère. On entend aussi dire que le ministère des Affaires
municipales a aussi l'intention de régionaliser ses services. On a eu
une loi qui a été adoptée au mois de novembre dernier, qui
est entrée en vigueur le 15 avril ou le 15 mai, la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme.
Alors, dans le dessin de ces cartes, puisque vous avez parlé des
dix régions administratives, il m'est toujours apparu que ce dessin
avait été très rarement respecté par les divers
ministères. Je me demande quelle sorte de superposition de cartographie
on va avoir et s'il va y avoir au moins une coordination entre la
régionalisation du MAM et la vôtre. Même si vous
répondez à des impératifs hydrographiques, ce sont
certainement les municipalités qui sont les pierres de touche de tout
cela.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. Robi-das; merci, Me
Lafond. M. le ministre.
M. Léger: Je veux remercier M. Robidas, Me Lafond et aussi
M. Pelletier qui a accepté de venir participer à cette commission
parlementaire. Je veux d'abord résumer un peu les réponses que je
pourrais apporter aux différents points que vous avez soulevés.
Je pense qu'on peut diviser le mémoire que l'Union des
municipalités a présenté en quatre aspects
généraux: l'opportunité du programme, le programme comme
tel, la société d'Etat comme telle et l'autonomie municipale.
Au niveau de l'opportunité du programme, je dois remercier
l'Union des municipalités qui est d'accord sur le principe de
l'assainissement. Cela représente, je pense, un encouragement pour le
gouvernement, et en particulier pour le ministre de l'Environnement. Je dois
aussi en profiter pour féliciter l'Union des municipalités pour
l'appui qu'elle apporte à la cause de la protection de l'environnement
et de l'amélioration de la qualité des eaux.
Je ferais ressortir cependant qu'on est très en retard, les
municipalités aussi, le gouvernement aussi, sur un programme
d'assainissement et, sans jeter de blâme ni sur le gouvernement ni sur
les municipalités, on vit aujourd'hui des conséquences graves de
cette inertie, autant de la part du gouvernement, de nous autres, que des
municipalités, quand on voit les problèmes qu'on a à vivre
sur les rivières Yamaska, Chaudière, L'Assomption, des Mille
Isles, ainsi de suite. Tout le monde est d'accord à dire qu'il est grand
temps de commencer.
Je voudrais maintenant en profiter pour rattacher les
préoccupations gouvernementales actuelles au sujet de l'objectif
même de l'assainissement, qui est de donner une garantie de
qualité d'eau potable. Je voyais, ce matin, dans un journal, une petite
publicité de l'Association québécoise des techniques de
l'eau, un petit carré très visible, où on disait que,
quand il y a une rivière polluée, c'est là qu'on commence
à avoir des problèmes d'eau potable. C'est le cas; la
qualité de l'eau potable est très affectée par le fait que
nos rivières sont polluées. Il y a aussi une garantie qu'on veut
retrouver parce que, quand l'Union des municipalités parle de
préoccupations économiques et écologiques, il y a aussi
les préoccupations sociales. Je pense qu'elle est là, bien
précise, cette préoccupation sociale, c'est l'eau pour la
baignade qu'il faut retrouver, l'assurance aussi que tous les citoyens vont
pouvoir trouver un coin de pays pour pêcher, pour faire du canotage, de
la baignade et de la récréation. Tout cela, ce seront les usages
qu'on va récupérer par l'assainissement des eaux et c'est une
préoccupation sociale de premier plan.
On a dit aussi que la détérioration de la qualité
des eaux affecte particulièrement les moins bien nantis. Ce sont souvent
les Québécois qui n'ont pas les moyens d'aller loin qui sont
obligés d'en subir les conséquences. Parce qu'ils n'ont pas la
capacité financière de s'acheter un chalet loin dans un endroit
propre ou de s'acheter une piscine, les citoyens moins bien nantis subissent
dans leur milieu de vie quotidien les conséquences de cela.
Je dois dire que je souscris aussi à l'objectif des
municipalités quand elles signalent que les travaux doivent se
réaliser en dérangeant le moins possible les activités
urbaines. D'ailleurs, je pense qu'on peut signaler que le programme de
réhabilitation des réseaux a été conçu de
façon à minimiser le plus possible les dérangements que la
réalisation pourrait occasionner aux municipalités et aux
citoyens.
Finalement, concernant encore les objectifs, je pense que tout le monde
a réalisé que le gouvernement poursuit des objectifs
économiques et on ne s'en cache pas. Le maintien et le
développement de l'entreprise privée, entre autres, le
génie-conseil, les entrepreneurs, les entreprises de fabrication
d'équipement, tout cela n'est pas étranger aux
préoccupations gouvernementales. M y a une préoccupation
économique qui, souvent, faisait défaut; quand on parlait
d'environnement, on pensait toujours que l'environnement était là
pour bloquer le développement économique. Au contraire, c'est
pour permettre sa réalisation, mais d'une façon harmonieuse dans
le milieu, ne pas enrichir certains entrepreneurs par l'appauvrissement de
toute la collectivité pour longtemps. Donc, une préoccupation de
développement économique en harmonie avec le milieu.
Le deuxième point concerne le programme d'assainissement. Je
pense qu'on peut vous rap-
peler les objectifs d'assainissement qui concernent la
récupération des usages et l'équilibre écologique
des milieux d'eau pour assurer l'évolution normale des ressources
fauniques. Je pense que les objectifs de qualité d'eau en termes de PPM,
en quantité de PPM et de qualité d'azote, etc., sont
arrêtés à la suite de l'étude spécifique de
chaque tronçon de chaque rivière qui a été
trouvée comme cible. Donc, c'est la réutilisation de telle
ressource dans tel milieu et on ne peut pas faire des normes
équivalentes dans tout le Québec. Il faut réaliser que,
dans tel cours d'eau, cela peut demander tel type de récupération
et tel type de traitement pour correspondre à tel type de courant. Il y
a des rivières comme la Yamaska où le courant est tellement
faible que cela demande un traitement particulier. Cela peut être
différent dans un autre cours d'eau. Donc, cela ne peut pas être
des objectifs uniformes. Il faut être réaliste. Il faut que ce
soit valable pour chacune des régions.
Je pense aussi qu'il faut déterminer les exigences de traitement,
qui varient d'un endroit à l'autre. Il n'est pas opportun, je pense, de
fixer des exigences égales à toutes les municipalités; on
s'exposerait à être trop exigeant inutilement à des
endroits et pas assez à d'autres. Il faut se rappeler aussi que les
objectifs de qualité d'eau et les exigences de traitement vont
être discutés au moment de la négociation de la convention.
C'est là qu'on va déterminer avec la municipalité: chez
vous, cela prendrait tel type de traitement pour vous donner tel type d'usage
à cause de tel type de cours d'eau que vous avez chez vous.
Je pense qu'il faut indiquer aussi que le ministère
prépare actuellement un document pour informer les municipalités,
les industriels, les agriculteurs et la population en général. Ce
document va reprendre tout ce qui a été dit sur les objectifs,
les coûts et les exigences et va être à la disposition de
toutes les municipalités, de tous les intervenants d'ici quelques
semaines.
Je voudrais indiquer aussi que la loi 92, par l'article 19,
prévoit que c'est par décret et cela répond
à une question de M. Robidas tantôt qu'on arrêtera le
contenu de la programmation et de l'aide financière. Donc, cela va
être connu d'avance, de façon que les municipalités
puissent savoir la direction du programme et, ainsi, s'ajuster en
conséquence.
Finalement, la formule d'assistance financière aux
municipalités, c'est 100% de participation du gouvernement du
Québec pour les études de réhabilitation des
réseaux et cela peut aller de 66% à 90% pour la
réhabilitation des conduites et des intercepteurs et à 90% pour
les usines de traitement. Donc, il est important de s'assurer que cela va tenir
compte des capacités financières des municipalités.
Maintenant, je veux aussi affirmer, sur le plan du troisième
élément, celui de la société comme telle, donc, du
projet de loi qui nous touche, qu'on est d'accord avec le fait de modifier le
projet de loi pour que les municipalités qui ont déjà
signé un protocole d'entente avec le gouvernement puissent recourir
à la Société québécoise d'assainis- sement
des eaux. C'est donc dire que c'est possible et je voudrais féliciter
les municipalités jusqu'à maintenant, je pense qu'on est
rendu à 30 municipalités qui ont signé des
protocoles qui deviennent des conventions, mais qui déjà, sans
avoir à subir d'ordonnance, sans avoir à subir de pressions
inutiles, ont embarqué particulièrement là-dessus. (11 h
45)
Tantôt, on parlait aussi de ne pas grever inutilement une
municipalité mandataire pour son budget et pour sa capacité
d'obtenir d'autres projets en étant obligée de réaliser le
projet, de contracter son emprunt et, ensuite, de donner les services à
d'autres sans que les autres aient eu à subir ce problème. Je
vais donner un seul exemple. Hier, on signait une convention avec deux
municipalités, Saint-Zacharie et Sainte-Aurélie, dans la
région de Beauce-Sud. Entre autres, c'était la division des
parties de responsabilités pour chacune des municipalités afin
que chacune sente qu'elle a sa part de responsabilités et non pas
seulement une. C'est directement l'autonomie municipale.
Finalement, le projet de loi no 92 n'empêche nullement la
signature d'une convention avec le gouvernement et d'une entente avec la
Société québécoise d'assainissement des eaux, par
une régie municipale, par une municipalité mandataire ou par une
municipalité, de fourniture de services. C'est sous la loi no 74; donc,
c'est possible de le faire par le biais de cette loi. C'est un respect de cette
loi.
Le quatrième point qui est soulevé par l'Union des
municipalités concerne l'autonomie municipale. Je dois quand même
rappeler que le pouvoir d'agir pour assainir les eaux appartenait
déjà, au point de vue légal, aux municipalités,
depuis plus de 50 ans, et que le projet de loi ne modifie pas cet état
de choses. Cela appartient aux municipalités; c'est une
responsabilité municipale. On peut assurer que l'autonomie municipale
sera protégée parce qu'on écarte la Société
québécoise d'assainissement des eaux de la négociation de
la convention. Ce sont uniquement des élus qui se parlent, le
ministère de l'Environnement et la municipalité. La
société n'a rien à voir là-dedans. C'est uniquement
après cette convention que la municipalité peut déterminer
l'utilisation de la société; là, c'est une entente pour la
réalisation.
Donc, la convention sera au point de vue du contenu des projets et au
point de vue financier. La négociation se fera entre élus, en
laissant aux municipalités le choix de recourir ou de ne pas recourir
à la société d'Etat.
Je veux aussi rappeler que la loi no 50 confie au ministre le pouvoir
d'ordonnance aux municipalités en matière d'aqueduc et
d'égouts et que, contrairement à ce qu'il y avait avant, ce n'est
plus aux fonctionnaires. Le sous-ministre n'a plus le pouvoir. D'ailleurs, il
ne l'a jamais eu, c'était le directeur le poste de directeur
n'existe plus comme tel c'était le directeur qui avait le pouvoir
et cela créait des problèmes. Maintenant, cela relève d'un
élu qui est le ministre. Comme le
disait M. Robidas tantôt, un ministre ne peut pas faire des choses
qui seraient contraires à l'avenir politique d'un gouvernement. Il doit
être là pour prendre ses responsabilités, s'assurer que
c'est conforme au bien-être public et doit être capable de
justifier ses décisions.
Finalement, je voudrais annoncer que le ministre de l'Environnement a
demandé une révision de la politique de prévention au
ministère, une révision qui va conduire possiblement à des
modifications de la Loi sur l'environnement. C'est à ce moment-là
qu'on pourra corriger beaucoup de choses qu'on ne peut pas faire maintenant;
ici, c'est pour la société seulement. Mais c'est à la Loi
sur l'environnement qu'on va apporter des modifications pour alléger les
exigences administratives, tout en améliorant l'efficacité des
efforts pour protéger l'environnement. Un rapport sera transmis à
l'automne par un comité que j'ai formé. Je peux m'engager
à consulter tous les intéressés, notamment, les
élus municipaux. Je pense que nous pourrons, à ce
moment-là, entendre vos commentaires et vos suggestions à ce
sujet.
On est en train d'essayer de trouver une formule pour inclure, dans la
loi, ce que vous demandiez tantôt; autrement dit, ce qui va sans dire
vaut mieux en le disant. M. Piette est en train de rencontrer des gens, chez
vous, pour examiner ce qu'on pourrait ajouter. On sait que ce n'est pas
nécessaire que ce soit là, c'est dans les lois. Mais pour vous
rassurer, on est d'accord pour ajouter cela.
Je veux vous remercier de votre excellent mémoire. Je laisserai
l'occasion aux députés de l'Opposition d'apporter d'autres
éclaircissements.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que M. Robidas a quelque
chose à ajouter?
M. Robidas: Je voulais simplement vous demander, M. le ministre,
si les protocoles ou conventions déjà existantes pourront
être rouvertes...
M. Pelletier: Avec les nouvelles normes. M. Robidas: ...
avec les nouvelles normes?
M. Léger: La loi sera modifiée pour permettre
justement on est d'accord avec votre proposition et on va l'ajouter
que les protocoles déjà signés puissent être
rouverts pour utiliser la société d'Etat, si on le
désire.
M. Robidas: Je vous remercie.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, je veux aussi remercier
l'Union des municipalités du Québec d'avoir accepté de
venir nous présenter ce mémoire ce matin. A la lecture du
mémoire, je trouve que, bien qu'étant en faveur de
l'assainissement des eaux, l'Union des municipalités est passablement
sévère face à la création de la
société québécoise. Mais M. Robidas nous a dit que
c'était mitigé, dans le monde municipal. Aux commentaires qu'il a
faits, je pense que c'est vrai que cela semble un peu mitigé.
Au tout début de l'intervention de M. Robidas, il a
été dit que, évidemment, pour les municipalités,
cela va impliquer des sommes, dans certains cas, allant jusqu'au million de
dollars, bien sûr. Il a dit que les municipalités aimeraient
être maîtresses de leur destinée et faire des choix,
c'est-à-dire que ce ne soit pas imposé comme tel. Vous allez
faire de l'assainissement des eaux et, après cela, vous aurez d'autres
choix. Parmi les membres de l'Union des municipalités qui ont
été consultés, est-ce que C'était un voeu
général ou une désapprobation de la loi comme telle? Je
pense bien que, veut veut pas, lorsque la loi sera adoptée, le monde
municipal devra vivre avec cette loi et faire face aux obligations qui lui sont
dévolues, même si la société emprunte. Je pense que
la partie des municipalités va toujours rester la partie des
municipalités.
J'aimerais connaître vos impressions, face justement à
cette phrase que vous avez dite tantôt et qui semble un peu...
M. Robidas: C'est-à-dire que ce sont les membres qui nous
ont mandatés pour venir ici exposer leur point de vue. Leur point de
vue, c'est que, même si nous favorisons autant que le gouvernement
l'épuration des eaux, on croit qu'on est très en retard et qu'il
faudra faire un effort important pour rattraper ce retard. Dans les
municipalités, en voulant résoudre ce problème et,
en même temps, développer un moteur économique nouveau qui
est excellent, remarquez bien, dans une période où
l'économie est au ralenti malgré les voeux les plus pieux
qu'on pourrait faire là-dessus, nous voulons nous assurer de notre
côté que les choix que nous aurons à faire ne soient pas
trop bousculés par un tel projet.
M. Picotte: C'est-à-dire que, par une autre façon
de procéder, on puisse permettre de l'aide aux municipalités dans
ce domaine. Vous ne vous êtes pas opposés à ce qu'on impose
l'assainissement des eaux puisque vous êtes d'accord avec le principe,
mais vous voudriez un principe d'aide quelconque qui vous permette d'avoir une
plus grande marge de manoeuvre dans les autres domaines que vous devez
administrer. C'est cela?
M. Pelletier (Jean): M. le Président, je ne sais pas si
vous me permettriez d'intervenir.
Le Président (M. Boucher): M. Pelletier.
M. Pelletier: Je pense que, en définitive, c'est assez
simple. Evidemment, on n'en veut pas au ministre de l'Environnement Dieu
sait que sa responsabilité est importante de tout faire pour que
l'assainissement, de façon globale, se réalise au Québec.
Mais nous, au plan municipal, on a affaire à une foule de devoirs et,
évidemment, chacun essaie de pousser son dossier. Le ministre du Loisir
veut bien que, demain, on devienne les maîtres d'oeuvre complets d'une
politique de loi-
sirs beaucoup plus musclée, peut-être, que celle que nous
connaissons; le ministre de telle autre chose voudrait qu'on fasse telle chose.
Enfin, je pense bien que les nouvelles responsabilités dévolues
aux municipalités par les lois ces dernières années sont
très indicatrices de l'ampleur de la tâche qui est devant
nous.
Il reste que nous, nous devons taxer les citoyens pour des choses et que
le devoir de taxation est quand même limité par le devoir des
citoyens de payer leur compte de taxes et que, compte tenu de ce
réalisme nécessaire qui doit animer nos décisions, il y
aura des choix à faire. Ce que M. le maire de Longueuil dit, c'est qu'on
ne voudrait pas que, par un décret, par une loi, par une décision
imposée, nous soyons prisonniers d'une tranche importante du produit de
la taxation publique municipale dévolue à un seul domaine. C'est
cela qui nous inquiète.
A un moment donné, si tout le monde nous demande de tout faire en
même temps, on va être obligé de surtaxer nos citoyens, qui
le sont déjà. La tentation est grande, actuellement, sous le
parapluie de la réforme fiscale qui a donné un peu
d'oxygène aux municipalités, de vouloir pousser des dossiers
nouveaux vers les municipalités, mais l'effet de tout cela, si on n'y
prend garde, c'est qu'on va se retrouver, dans un certain nombre
d'années, au même point où on était avant la
réforme municipale, l'étranglement fiscal des
municipalités.
C'est une sonnette d'alarme qu'on déclenche, tout simplement. On
est parfaitement d'accord avec l'objectif de l'assainissement. Ce qu'on dit,
c'est qu'à moins que le gouvernement veuille nous donner des ressources
additionnelles pour faire face à des responsabilités
additionnelles, il y a crainte qu'à un moment donné on ait trop
de devoirs pour les moyens qu'on a. Je pense que ce serait malhonnête de
notre part que de ne pas l'avoir indiqué clairement, très
sereinement, au moment où les décisions de s'engager dans des
programmes nouveaux sont prises.
M. Picotte: M. le Président, c'est le rôle joyeux
que le gouvernement vous dévolue depuis un bon bout de temps, le pouvoir
de taxation. Quand même, je pense bien qu'il y a un article de la loi,
l'article 113 de la Loi sur la qualité de l'environnement qui vous
chatouille un peu, où on mentionne: "Lorsque quiconque refuse ou
néglige de faire une chose qui lui a été ordonnée
en vertu de la présente loi, le ministre peut faire exécuter la
chose aux frais du contrevenant et en recouvrer le coût de ce dernier
avec intérêts et frais de la même manière que pour
toute dette due au gouvernement". Cela veut dire qu'à ce moment, on
pourrait vous obliger. C'est contre ce caractère d'obligation...
M. Pelletier: Je pense que cela a toujours été la
tentation des gouvernements, quels qu'ils soient on peut remonter assez
loin de prendre des décisions et d'envoyer la facture à
d'autres. C'est une tentation humaine, mais je pense que c'est notre devoir
à nous de nous prémunir contre cette joyeuse tentation.
M. Picotte: On succombe à la tentation beaucoup plus
depuis un petit bout de temps. Quand même! M. le Président, j'ai
posé une question tantôt au monde rural aussi concernant la
nomination car il y a deux membres qui seraient nommés'. Est-ce que vous
êtes d'accord, vous autres aussi, avec le monde rural à savoir
qu'il devrait y avoir un représentant du monde urbain et est-ce que vous
seriez d'accord que ce soit fait à titre de suggestion, par exemple, de
votre part ou sur un processus quelconque?
M. Robidas: C'est évident, vous savez, qu'au fond, le
ministre nous a consultés. On s'est rencontré avec tout votre
état-major à un moment donné. Cela pourrait se faire dans
les mêmes formes. Il ne s'agit pas d'avoir dans la loi des
critères, parce que j'ai assez peur des critères, finalement, et
des modèles, vous savez, qu'on fait de la perfection qu'on ne rencontre
à peu près jamais. Au fond, je souhaiterais plutôt qu'on
recherche une façon de se parler. Il faut se parler entre nous et se
comprendre surtout. Quant aux municipalités, certainement que le conseil
d'administration de l'union pourrait faire des propositions en temps
opportun.
M. Léger: Je suis d'accord avec M. le maire que l'homme
robot parfait, l'homme de $6 000 000 comme c'est le cas
d'épuration n'est pas facile à trouver.
M. Pelletier: On s'attend, en pratique, je ne sais pas si le
ministre évidemment serait prêt à aller jusqu'à dire
que les nominations seraient faites après consultation avec les unions,
mais en pratique, étant donné le climat actuel, on s'attend que
de toute façon il en soit ainsi.
M. Léger: Notre passé est garant de l'avenir.
M. Pelletier: Je vous fais entièrement confiance
là-dessus.
M, Picotte: M. le Président, il y a un autre point dont il
est fait mention dans votre mémoire et qui a soulevé, du moins en
deuxième lecture... Moi j'en ai parlé et les gens avec qui j'ai
pu discuter ont soulevé un point d'interrogation... Lorsque vous parlez
à un moment donné... Il n'y a probablement rien à dire
contre la création de la société qui finalement constitue
une espèce de superentrepreneur, mais justement ce superentrepreneur
quand on sait ce que cela veut dire un superentrepreneur cela ne
vous laisse-t-il pas certains points d'interrogation et n'auriez-vous pas
certaines recommandations à faire, n'auriez-vous pas des choses à
nous dire à cet effet? Je pense que c'est un danger, à mon avis
en tout cas.
M. Robidas: Vous savez, je pense que M. le maire de Québec
tantôt en a parlé et même Me
Viau et M. Moreau en ont parlé également. On a
donné à la SHQ une tâche qui s'est avérée
au-delà de sa capacité de réalisation à un moment
donné. Alors que les municipalités avaient le pouvoir d'emprunter
de l'argent pour construire des immeubles, cela fonctionnait, à mon avis
en tout cas, beaucoup mieux. Il y avait beaucoup moins d'instances de
décision pour arriver à réaliser un immeuble et finalement
il coûtait beaucoup moins cher au bout de tout cela. C'est évident
que tout en acceptant les principes qui sont devant nous avec la
société, on ne voudrait pas que cette société,
disons, s'apparente à ce qu'était et peut être encore la
Société d'habitation du Québec. On voudrait bien que cette
société soit, si vous voulez, une société comme
celle qu'on embaucherait pour faire les travaux que l'on ferait
nous-mêmes. De toute manière, on peut le faire soi-même,
mais disons que c'est avantageux de prendre la société à
la condition qu'elle-même soit à peu près au même
niveau que des bureaux de génie-conseil qu'on pourrait engager. Je ne
voudrais pas voir partir une superstructure comme la Société
d'habitation du Québec est partie il y a quelques années et qui
prend bien du temps à prouver son efficacité. (12 heures)
M. Pelletier: Je pourrais peut-être vous donner un exemple.
Il y a quelques années, la Législature avait créé
le Bureau d'assainissement des eaux du Québec métropolitain qui a
fonctionné avec une équipe extrêmement réduite. Cela
n'a pas coûté administrativement des sommes importantes. Par
ailleurs, les intéressés ont réalisé pour des
dizaines et des dizaines de millions de travaux dont la qualité
technique n'a jamais été mise en question. Cela s'est fait tout
simplement par des octrois de contrats, par section.
Dans le fond, ce que M. Robidas dit, c'est qu'il faudrait éviter
qu'on s'alourdisse davantage Dieu sait qu'on est administrativement
déjà très lourd avec un bataillon tellement lourd
qu'on finisse par perdre toutes nos énergies à essayer de faire
fonctionner le bataillon, mais à jamais lui faire gagner la guerre.
M. Léger: Vous pourriez peut-être me permettre de
répondre immédiatement, cela va répondre peut-être
à d'autres questions qui vont venir plus tard.
C'est sûr que ce ne sera jamais un superentrepreneur,
premièrement, parce que cette organisation ne remplacera pas le
rôle de maître d'oeuvre de la municipalité, c'est elle qui
décide de s'en servir ou non. La meilleure preuve, c'est que
contrairement à toutes les autres sociétés d'Etat,
celle-là est limitée dans le temps, c'est uniquement dix ans au
maximum. C'est donc dire que l'on ne peut mettre sur pied une superstructure,
alors que dans le fond, on pourrait avoir une organisation qui serait sur le
trottoir et qui attendrait les contrats. Ce serait bâtir une grosse
affaire et on attendrait que les municipalités en veuillent. Cela ne
remplacera jamais l'ingénieur-conseil, le fournisseur, l'industrie
québécoise, c'est elle qui va réaliser, comme M. le maire
l'a dit tantôt, ces projets. C'est une structure sans jeu de mots
légère qui est là comme outil.
M. Picotte: M. le Président, les représentants des
conseils de comté tantôt nous faisaient part que ces derniers
aimeraient voir jouer un rôle au ministre des Affaires municipales et
à la Commission municipale peut-être un peu plus
prépondérant à l'intérieur de cette
société. Vous-mêmes, à la page 3, dites: "Si la
conception du projet de loi contredit une philosophie nouvelle du gouvernement,
la décentralisation, et ajoute une nième instance à la
kyrielle des créatures administratives avec qui les municipalités
font affaires..." Etes-vous d'accord avec ceux qui vous ont
précédés, disant que la Commission municipale ou le
ministère des Affaires municipales devrait transiger avec les
municipalités face à cette société?
M. Robidas: Vous savez, l'autonomie municipale, c'est l'autonomie
municipale. C'est clair. En fait, s'il y a trop d'instances qui viennent se
mêler à cela dans notre discussion avec un interlocuteur, ce n'est
plus de l'autonomie municipale même si c'est la Commission municipale ou
si c'est le ministère des Affaires municipales qui vient s'imbriquer
là-dedans.
Le rôle, à mon avis, de la Commission municipale, c'est de
surveiller les finances municipales, c'est celui qui est dévolu dans la
loi. Le rôle du ministère des Affaires municipales, c'est de
s'assurer au-delà de tout cela que les lois qui prévoient, par
exemple, l'endettement des villes, les budgets triennaux, le budget annuel,
enfin que toutes les règles administratives de la Loi des cités
et villes soient appliquées.
Je pense qu'il y en a déjà beaucoup vous savez
quand on regarde les lois qui sont adoptées depuis quelques
années de conditions nouvelles qui sont ajoutées, qui vont
faire que cela va devenir extrêmement difficile de gérer des
administrations municipales qui doivent être autonomes dans leur
financement, dans leurs décisions. De ce côté, je
diffère un peu d'opinion avec ce qui a été
mentionné, parce qu'on disait qu'ils devaient être présents
à la négociation. Je crois que la négociation doit se
faire de villes à organismes et qu'elle soit naturellement assujettie
à toute la kyrielle des lois qui existent déjà quant au
contrôle financier, quant à la façon d'agir, pour ne pas
ajouter d'autres règles qui nous causeraient plus d'ennui que
d'agrément.
M. Picotte: A ce moment, il faudrait peut-être que vous
relisiez plus attentivement votre rapport, à la page 11, où
déjà vous proposez vous-même les points de vue des divers
intervenants en matière environnementale qui pourraient être
entendus par un tribunal d'experts.
M. Robidas: Oui, mais un instant!
M. Picotte: Vous n'êtes pas d'accord pour vous servir de la
Commission municipale ou autre, mais vous arrivez avec un tribunal
d'experts.
M. Robidas: Non, non, un instant, je l'ai dit tantôt, je
m'excuse peut-être de ne pas l'avoir dit assez clairement, mais je vais
le redire pour que ce soit très clair.
Nous en avions contre les ordonnances qui étaient émises
par les fonctionnaires des SPE et j'ai fait mention d'une
réglementation au sujet des piscines qui sont abusives quant
à ce que nous avons à assumer comme coût. On croit que ce
règlement devrait être allégé; c'en est un en
particulier. Il y a une multitude d'ordonnances qui sont émises, mais je
ne veux pas commencer à faire une démonstration ici. Ce qu'on
demande, c'est que ce genre d'ordonnances, ces décisions qu'on qualifie
d'un peu arbitraires, qui nous imposeraient parce qu'on ne veut pas
supposer qu'elles vont nous le donner tel quel des coûts
additionnels... J'ai parlé des égouts doubles et des
égouts simples et M. Léger a répondu là-dessus que,
dans cette question, il est évident que les villes seraient
consultées, mais même si on discute ensemble, l'Union des
municipalités demande d'avoir une instance révisionnelle. A ce
moment-là, on aurait l'avantage d'avoir quelqu'un de la Commission
municipale de Québec, quelqu'un du ministère des Affaires
municipales, du ministère de l'Environnement à qui on puisse
s'adresser en disant:Vous nous demandez de faire des égouts
séparés, voici ce que ça va coûter à la ville
et ça n'est absolument pas nécessaire compte tenu de la
géographie de la ville. Par exemple, telle réglementation au
sujet des piscines, c'est abusif. On pourrait rendre le même service aux
gens sans avoir à leur imposer un coût aussi lourd; c'est ce que
ça veut dire. J'espère que vous comprenez mon point de vue.
M. Picotte: D'accord, merci.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le
député de Maskinongé.
M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Concernant la fiscalité, tantôt vous
avez mentionné, je crois, que c'étaient des engagements nouveaux.
Lorsque nous avons étudié le projet de loi no 57, je crois que le
ministre avait laissé entendre que s'il y avait des engagements
nouveaux, il y aurait aussi de l'aide ou des moyens de financer ces nouveaux
engagements venant du gouvernement. C'est entendu que les travaux vont
coûter quelque chose, mais l'administration de ces usines
d'épuration sera une lourde charge pour les municipalités au
point de vue de l'administration. J'aimerais que vous nous fassiez part de vos
préoccupations de ce côté et que vous nous disiez aussi si
vous avez entrepris des démarches auprès du ministre des Affaires
municipales.
M. Pelletier: Je me rends compte que M. le député
de Saint-Hyacinthe a bonne mémoire puisqu'il a participé aux
travaux de la commission parlementaire qui a étudié le fameux
bill 57. Effectivement, toute la philosophie qui est derrière le bill 57
est de redonner une fiscalité nouvelle pour des responsabilités
déjà acquises. Il y a un engagement du gouvernement qui me semble
simplement logique que si on ajoute aux devoirs, on ajoutera aussi aux
ressources. Je pense que c'est l'engagement de base.
D'autre part, le ministre des Finances du Québec est venu
récemment au Congrès de l'Union des municipalités et dans
son allocution il a évoqué le fait que le grand réseau
routier du Québec, dans son ensemble, paraît globalement
achevé. Il y a peut-être des petits bouts ici et là, mais,
d'ici quelques années, le grand réseau d'ensemble sera chose
terminée. Le grand réseau de l'Education est terminé. Le
grand réseau des Affaires sociales est en train de se terminer et le
ministre a dit: Tous ces fonds publics extrêmement importants, qui ont
été dévolus au cours des derniers quinze ans, ils vont
devenir plus disponibles pour d'autres choses qu'ils ne l'étaient au
moment où on était en train de faire ces travaux jqui
s'achèvent.
Il a mentionné l'environnement. Si l'amélioration de la
qualité de la vie de notre société fait qu'aujourd'hui on
peut s'ouvrir de façon beaucoup plus globale et de façon beaucoup
plus majeure dans le domaine de l'environnement, à mon sens,
financièrement on note qu'il s'agit là d'un réseau
d'ensemble... Même si Gaspé allait se nettoyer, si à
Rimouski on ne le fait pas, on ne règle rien
Je pense que le principe, c'est qu'il faut commencer au début de
la source et s'en aller en bas. C'est donc un réseau global qui ne se
sectionne pas, de façon absolue, en petites entités. Je vois
personnellement là la responsabilité d'une entité
gouvernementale pour tout le territoire, le gouvernement. Mais, à
responsabilité correspond aussi fiscalité. Comme c'est une
responsabilité d'ensemble, je dis que la responsabilité
financière d'ensemble doit d'abord être celle du gouvernement du
Québec.
M. Cordeau: Est-ce que vous avez l'intention de faire des
démarches en ce sens auprès des instances concernées?
M. Pelletier: J'ai l'impression que notre pensée, à
cet égard, est assez connue, mais s'il nous apparaît
nécessaire, M. le député, de répéter ce que
nous avons peut-être déjà dit, je n'ai aucune objection
à recommencer l'exercice.
M. Cordeau: M. le Président, j'aurais une autre question.
Dans votre mémoire, à la page 12, vous mentionnez: "L'Union des
municipalités du Québec n'est pas convaincue de la
nécessité d'une telle société
québécoise pour rencontrer le seul objectif d'assainissement des
eaux. D'autres types d'intervention pourraient justifier l'existence d'une
telle société opérationnelle". J'aimerais que vous
explicitiez votre pensée concernant surtout la deuxième phrase de
ce paragraphe.
M. Robidas: Je vais laisser parler Me Lafond, c'est elle qui a
rédigé le mémoire.
Mme Lafond: C'est tout simplement en réponse au document
du ministre qui disait qu'avec une société de ce genre, on
arriverait à faire des économies d'échelle, et que
c'était pour globaliser une série de petits emprunts au chapitre
de l'assainissement des eaux qu'on avait pensé créer cette
société. C'est simplement en réponse à cet
objectif, on disait qu'il y a d'autres types de petits emprunts qu'une
municipalité est obligée de faire, soit au niveau du pavage ou
des trottoirs et que, si c'était là l'idée, l'idée
est excellente pour avoir une société de type bancaire ou de type
national d'emprunts qui faciliterait les petits emprunts. C'était
simplement cela, si c'était un des objectifs du gouvernement, si cela ne
s'appliquait pas uniquement à l'assainissement des eaux mais pouvait
s'appliquer à d'autres types de petits emprunts qu'une
municipalité est obligée de faire pour d'autres types de
travaux.
M. Léger: J'aimerais répondre à deux
interventions, celles de M. le maire. Je pense que la responsabilité
qu'une municipalité a, entre autres, c'est sûr qu'il ne faut pas,
tel que convenu entre le gouvernement et les municipalités, donner des
responsabilités supplémentaires aux municipalités sans
leur donner les moyens financiers. Sauf que, dans ce cas-ci, je pense M.
le maire peut en être le témoin que l'aide
financière que le gouvernement apporte est très substantielle.
C'est une responsabilité qui était déjà municipale
mais là, on a apporté une aide financière entre autres,
une aide que les municipalités vont certainement réaliser
bientôt, c'est le fait qu'on va payer 100% d'étude de
réhabilitation des réseaux, ce qui fait que, déjà,
ce sont des dépenses souvent inutiles qu'une municipalité fait
parce qu'elle est obligée soit de traiter une quantité
supérieure à la quantité normale d'eaux usées parce
que il y a de l'infiltration et les tuyaux existants, pour à peu
près 50% des municipalités, sont déficients. C'est une
aide financière accrue.
Il y a aussi le programme d'aide financière comme tel, qui peut
à lui seul aller jusqu'à 90%. Quand on dit qu'il ne reste que
10%, à ce jour, la moyenne pour les municipalités bien nanties
sur le plan de la relation entre l'évaluation foncière et le
coût de l'épuration, on dit que cela va de 66% à 90%, mais
la moyenne a été autour de 85% à 86%. Si on ajoute les
parties à 90%, à 75%, à 66%, à 68%, cela nous
mène à 85%, 86%. Donc, je pense que le ministère n'a pas
l'intention d'imposer des charges que la municipalité ne peut absorber.
C'est pour cela qu'on a parlé, comme on l'a déjà fait pour
la CUQ d'ailleurs, d'aider financièrement davantage, devant un
problème que vous avez eu dernièrement, où le
ministère de l'Environnement a proposé des sommes
supplémentaires pour aider dans un cas particulier.
Je pense que, de ce côté, il n'y a pas à craindre
une augmentation énorme de participation financière. Il y a aussi
le fait qu'on n'est pas pour imposer des choses qu'une municipalité ne
peut pas faire. Le mécanisme normal de s'assurer de la capacité
financière, c'est la Commission municipale, comme vous l'avez dit
tantôt.
Pour ce que Me Lafond parlait, c'est le fait que cet organisme peut
amener une diminution à cause de l'échelle de grandeur du
coût du financement. Maintenant, l'objectif, la société
n'est pas une solution à tous les problèmes des
municipalités en dehors de l'assainissement. (12 h 15)
L'objectif, ce n'est pas une solution à tous les problèmes
des municipalités en dehors de l'assainissement. L'objectif premier de
cette société, c'est une aide pour la capacité technique,
la capacité financière des municipalités et, en même
temps, pour développer l'industrie de la dépollution et pour
avoir un organisme qui va être capable de solutionner les
problèmes dans leur ensemble. C'est pour cette raison qu'on ne peut pas
dissocier la notion de financement de la notion de génie et de
maîtrise d'oeuvre qui reste à la municipalité,
l'organisation sur le plan technique de l'assainissement. Donc, ce sont les
deux choses qui vont en même temps. Je ne pense pas qu'on pourrait
commencer immédiatement à parler d'ajouter des trottoirs ou
d'autres responsabilités municipales. Ce n'est pas le but de la
société d'Etat.
M. Cordeau: Je ne sais pas si vous avez compris, si vous avez
interprété les paroles du ministre comme je les
interprète, mais le ministre nous a dit tantôt qu'il aidait, qu'il
payait à 100% l'étude des réseaux. Par contre, si,
après ces études, il est décrété, afin de
diminuer la quantité d'eau à traiter, que la municipalité
devra créer deux réseaux de collecteurs d'eaux usées dans
certains secteurs, parce que les systèmes sont inadéquats,
à ce moment-là, allez-vous subventionner ces travaux à 90%
en vue de l'assainissement des eaux?
M. Léger: II n'est pas question de prendre une ville en
combiné et de faire cela en séparé. Ce n'est pas cela.
M. Cordeau: Non, mais si...
M. Léger: Quant on fait ces études, c'est
habituellement dans des bassins choisis, des cibles, et cela permet
d'évaluer comment apporter des correctifs pour que cela coûte
moins cher d'épuration et de traitement. A ce moment-là, l'aide
financière du gouvernement est la même; cela va aller à
66%, 75% ou 90% selon la municipalité, sa capacité
financière et aussi la portion de traitement. Tout ce qui touche le
traitement là-dedans, c'est à 90%. Donc, dans le tuyau
même, la partie du traitement est à 90%.
Le Président (M. Boucher): Y a-t-il d'autres
commentaires?
M. Robidas: II me reste à vous remercier de toute
l'attention que vous avez portée à nos commentaires. Nous
espérons et nous savons que vous allez en tenir compte dans votre loi.
Je vous remercie.
Le Président (M. Boucher): Au nom des membres de la
commission, je remercie M. Robidas, Me Lafond et M. Pelletier pour la
présentation de leur mémoire.
J'inviterais maintenant l'Association québécoise des
techniques de l'eau représentée par M. Jean-Paul Lanctôt.
M. Lanctôt, si vous pouvez lire votre mémoire ou encore le
résumer. De toute façon, compte tenu de l'heure, on pourrait
peut-être le résumer et annexer au journal des Débats le
texte au complet. Cela pourrait accélérer le travail de la
commission parce que nous devons suspendre les travaux à 13 heures.
Association québécoise des techniques de
l'eau
M. Lanctôt (Jean-Paul): M. le Président, MM. les
membres de la commission, je prends la remarque en considération. Dans
la première partie, notre avant-propos était avant tout pour
situer l'Association québécoise des techniques de l'eau par
rapport à des organismes qui étaient très bien connus,
comme l'Union des municipalités et l'Union des conseils de comté.
Evidemment, je pense que tous les membres de la commission auront pu lire le
texte qui indique notre intérêt comme association dans
l'étude du projet de loi.
J'aimerais seulement mentionner que l'AQTE s'adresse à l'ensemble
de la population du Québec qu'elle tente de sensibiliser au
problème de la conservation de l'eau. C'est une de nos
préoccupations et, quand il y a la création d'une
société d'Etat, évidemment, on s'y intéresse
beaucoup.
Je voudrais aussi mentionner que l'AQTE, depuis plusieurs années,
reste en étroit contact avec les municipalités du Québec
afin de collaborer avec elles à la protection de notre patrimoine
national. On a publié beaucoup de brochures et on a créé
déjà beaucoup de services. On a aussi parmi nos membres une
quarantaine de municipalités. On considère que, jusqu'à un
certain point, on représente un ensemble de personnes qui sont dans le
domaine technique et on représente aussi les municipalités au
point de vue technique. On considère que la présente
démarche s'insère parfaitement à l'intérieur des
objectifs de notre association et il nous fait plaisir de présenter nos
commentaires. En même temps, nous vous remercions de nous avoir
donné cette occasion.
Pour l'AQTE, c'est un problème qui nous a toujours
intéressés. D'abord, on a formé un comité
d'étude à cet effet et on a organisé un colloque parmi
notre groupe de fournisseurs. On a aussi organisé un autre colloque
parmi notre groupe de génie-conseil et on a même fait un sondage
parmi nos membres. Alors, c'est à partir de tous ces commentaires qu'on
a assemblé nos remarques pour vous présenter le présent
mémoire.
Notre mémoire se présente en deux parties: d'abord, des
commentaires généraux et également des commentaires un peu
plus précis sur les modifications qu'on voudrait voir au texte de loi.
L'AQTE accueille favorablement le projet du gouvernement du Québec de se
doter d'une société d'assainissement des eaux. Nous croyons que
cet outil pourra permettre de combler plusieurs lacunes qui ont fait
qu'aujourd'hui on doit consacrer tant d'argent et d'énergie à la
récupération des cours d'eau québécois. En effet,
une forte majorité de nos membres estime que la société
d'assainissement répond à un besoin au Québec. Force nous
est, toutefois, de constater que, bien que les efforts dans le domaine aient
été très louables, le gouvernement du Québec ne
considérait pas l'environnement comme une priorité jusqu'à
présent. On a apprécié beaucoup la formation du
ministère de l'Environnement. Je pense que c'est un bon pas. Un autre
pas de l'avant, c'est la création de la société
d'Etat.
L'AQTE, _à l'étude du projet de loi no 92, se pose,
cependant, un bon nombre dé questions, car le texte de loi actuel ne
répond pas à toutes nos interrogations sur les objectifs qui,
à notre avis, mériteraient d'être précisés.
Nous sommes conscients que la mise en application de ce projet
nécessitera une formulation claire des règlements et des
modalités d'application pouvant varier dans le temps, et notre organisme
apprécierait être consulté en temps et lieu lors de
l'élaboration de ces règles.
Nous insisterons, tout d'abord, sur ce qui nous paraît être
le rôle primordial d'une telle société, soit la gestion et
la planification. Le texte de loi, sous ce rapport, nous apparaît,
à certains endroits, imprécis et, à certains autres, si
vague qu'il suscite des inquiétudes. Nous comprendrions mal qu'une telle
société puisse se substituer à l'entreprise privée
dans l'exécution de travaux où l'industrie
québécoise de l'eau a déjà démontré
sa capacité et la valeur de son expertise. Cependant, nous
considérons qu'une société d'assainissement pourra jouer
un rôle prépondérant dans l'ensemble, si elle ne
dépasse pas certains pouvoirs et se consacre à la gestion et
à la planification des travaux d'assainissement qui lui sont
confiés. Il ne s'agit pas, de toute évidence, de créer un
énorme appareil bureaucratique ou une nouvelle HydroQuébec.
D'ailleurs, je pense que les deux groupes qui nous ont
précédés ont signalé la même chose.
D'ailleurs, la durée de la société indique qu'il ne
s'agit pas d'une société qui aura nécessairement un gros
effectif. En parlant de la durée, on comprend l'intention et on la
partage jusqu'à un certain point. Cependant, on se demande si la
société pourra réellement entreprendre et réaliser
tout le programme dans ce laps de temps, c'est-à-dire jusqu'à la
fin de 1990. On fait un parallèle entre l'organisme qui a
été créé en Ontario et qui a permis de gérer
et d'administrer certains programmes, tout en confiant une partie de son
ouvrage à l'entreprise privée, et une société au
Venezuela dont on a appris les détails, qui a fait l'inverse et qui,
à toutes fins pratiques, a paralysé le développement de
l'assainissement dans le pays.
Nous espérons que les objectifs visés par le gouvernement
sont plus modestes et qu'ils sauront tenir compte de l'industrie non seulement
existante, mais potentielle de l'assainissement des eaux et des effets
d'entraînement à court et à long termes de cette industrie
sur l'économie du Québec.
Nous réitérons donc notre position vis-à-vis des
objectifs de la société qui, à part son important
rôle de financement sur lequel nous reviendrons plus loin, devrait se
limiter à la gestion et à la planification, sauf dans les cas
d'exception.
D'autre part, la gestion et la planification devraient connaître
certaines limites. Ainsi, nous nous interrogeons sur l'opportunité que
la société s'implique dans des projets de réfection
d'égouts qui, normalement, relèvent de la responsabilité
des municipalités. A ce chapitre comme à certains autres, le
partage des responsabilités entre la société et le
ministère de l'Environnement ne nous apparaît pas parfaitement
clair et pourrait, à certains égards, être
explicité.
Dans le cas des études et des travaux de réfection
d'égouts municipaux, pour ne donner que cet exemple, nous
considérons que le rôle de la société devrait se
limiter à des cas d'exception. La même remarque s'applique
à l'exécution des avant-projets où on risquerait de
rencontrer des problèmes dans l'élaboration de la conception
confiée à une autre entreprise si la société
s'engageait trop à fond dans ce domaine. Nous pourrions toutefois
considérer que les cas de projets internes municipaux pourraient faire
partie des exceptions, le problème se présentant d'une
façon très différente.
En terminant ces quelques remarques relatives à la gestion et
à la planification, nous désirons attirer votre attention sur le
fait qu'on aura intérêt à posséder des
mécanismes efficaces pour être en mesure de respecter les
échéanciers, les mécanismes traditionnels s'étant,
dans le passé, avérés un peu lourds et peu efficaces.
Bien que l'intention exprimée à l'annonce de la
création de cette société ait porté d'avantage sur
le plan du financement, nous croyons que le projet de loi reflète
très peu cette préoccupation. De plus, nous craignons qu'une
société qui a le pouvoir de financer et d'exécuter puisse
se retrouver à l'occasion en conflit d'intérêts. Un
mécanisme de contrôle sérieux doit être
instauré par le gouvernement pour éviter le développement
de projets trop ambitieux. Nos membres considèrent en
général que le rôle de la société permettra
l'obtention de fonds plus rapidement et à meilleur taux et sera une aide
précieuse aux municipalités qui ont déjà atteint
les limites de leur pouvoir d'emprunt.
Nous nous interrogeons cependant sur certaines particularités
relatives à ces emprunts. Prenons comme exemple le cas d'un emprunt,
contracté par la société pour une municipalité,
pour lequel la société facturera 90% au gouvernement et 10%
à la municipalité. Où la municipalité
puisera-t-elle les ressources financières pour effectuer le
remboursement? Devra-t-elle à son tour procéder à un
règlement d'emprunt ou recourir à la taxation
générale? Finalement, nous n'avons pas d'indication réelle
sur le mode de facturation de la société aux municipalités
qui auraient recours à ses services.
Dans le domaine du développement technologique, on déplore
que la société n'ait pas du tout mentionné ce
problème. Nous sommes d'avis que la société pourrait avoir
un rôle très important dans le domaine technologique.
A propos de l'opération et des ouvrages, on constate avec
satisfaction qu'il n'est pas dans les buts de la société
d'opérer, sur une base permanente, les installations d'épuration
des eaux usées. C'est l'opinion de la majorité de nos membres que
la société ne devrait pas s'engager dans ce domaine. Toutefois,
profitons de l'occasion pour dire que, à toutes fins utiles, à ce
jour, il y a eu certains manques dans le contrôle du fonctionnement des
usines. On profite de cette occasion pour dire que les mécanismes de
contrôle devraient être améliorés dans le
domaine.
Pour ce qui est de nos suggestions par rapport au texte de loi
lui-même, nous voudrions prendre seulement quelques articles. D'abord,
l'article 18. Il nous paraît important de limiter, dans une certaine
mesure, les pouvoirs donnés à la société. L'AQTE a
déjà indiqué précédemment qu'elle voudrait
voir la société se limiter à un rôle de
planification, de gestion et de financement du programme d'assainissement tout
en lui permettant occasionnellement d'effectuer des études de
réfection des réseaux d'égouts municipaux et d'autres
études en égouts et assainissement.
De plus, étant donné que le financement des ouvrages
d'assainissement est l'un des principaux objectifs de la société
c'est ce qu'on nous a dit jusqu'à maintenant l'AQTE
suggère que le financement des ouvrages soit inséré comme
quatrième objet de la société, tel que permis à
l'article 29. Pour répondre à nos vues, nous suggérons les
changements de texte suivants. A l'article 18, on lirait: "La
société a pour objet, conformément aux dispositions de la
présente loi: 1) de planifier et gérer la construction,
l'amélioration, l'agrandissement et la mise en marche des ouvrages
d'assainissement des eaux pour les besoins des municipalités et
d'exécuter des travaux de réfection des réseaux
d'égouts municipaux; 2)de planifier et gérer des études de
réfection des réseaux d'égouts municipaux; 3)
d'exécuter d'autres études le texte n'est pas
changé ici; 4) de financer des ouvrages d'assainissement des eaux et des
travaux de réfection des réseaux d'égouts municipaux
conformément aux pouvoirs conférés à la
société à l'article 29. "
(12 h 30)
C'est un des quatrièmement qui indique un des objets de la
société.
Article 21. L'AQTE souhaiterait que la société puisse
contracter des emprunts qui bénéficieraient non seulement aux
municipalités qui recourraient à ses services pour la gestion et
la planification des ouvrages, mais aussi à toute municipalité
qui en ferait la demande pourvu qu'elle ait conclu au préalable une
convention avec le gouvernement aux fins d'exécuter des ouvrages
d'assainissement des eaux ou de réfection des réseaux
d'égouts municipaux.
Nous croyons que ce principe favoriserait plus de municipalités
sans engager de coûts additionnels et qu'il permettrait aux
municipalités bien
équipées pour entreprendre elles-mêmes la gestion et
la planification de ces ouvrages de profiter quand même de taux
préférentiels d'intérêts qu'obtiendrait normalement
la société pour financer l'exécution des ouvrages.
A cette fin, l'AQTE suggère le texte suivant: "La
société peut réaliser les objets visés dans le
paragraphe 4o de l'article 18 pour toute municipalité qui lui en fait la
demande et qui a préalablement conclu une convention avec le
gouvernement à cette fin, même si cette municipalité
n'utilise la société que pour cette fin." C'est là-dessus
qu'on insiste.
Article 24. Les travaux d'étude prévus dans les
paragraphes 2o et 3o de l'article 18 ont surtout été
gérés jusqu'ici par le personnel du ministère de
l'Environnement et en quelques cas par des municipalités. L'article 24
donne au ministre le pouvoir de confier l'exécution de ces études
à la société.
L'AQTE croit qu'il serait souhaitable de bien définir d'abord les
juridictions respectives du ministère de l'Environnement et de la
société. Nous croyons que la responsabilité de ces
études devrait être gardée au ministère. Le ministre
conserverait le pouvoir de confier les études à la
société, mais cela ne se ferait que par exception et pour des cas
bien définis. A cette fin, ce qu'on suggère comme texte de loi
c'est: "La société n'exécute les études
prévues dans les paragraphes 2o et 3o de l'article 18 que si le ministre
de l'Environnement le lui demande, dans le cas où la municipalité
ou le ministère de l'Environnement, normalement responsable de ces
études, n'accepte pas ou est dans l'incapacité de les
exécuter."
Articles 27 et 28. L'AQTE croit que la société devrait
normalement adjuger ses contrats par soumissions publiques sauf en ce qui a
trait aux firmes professionnelles. L'engagement de ces firmes pourrait se faire
selon des mécanismes semblables à ceux qui sont utilisés
par le gouvernement, par fichiers, ou par d'autres sociétés
telles qu'Hydro-Québec.
Dans les cas exceptionnels où le ministre de l'Environnement
confie à la société le mandat d'exécuter des
travaux d'étude prévus aux paragraphes 2o et 3o de l'article 18,
l'AQTE se demande comment la société sera remboursée par
le gouvernement pour ces études, dans le cas où la
société ne sera pas par la suite engagée par la
municipalité pour la réalisation des ouvrages d'assainissement et
des travaux de réfection d'égouts qui s'ensuivront. En effet, le
mode de remboursement prévu aux articles 30 et 35 s'applique à
des travaux pour lesquels la société aura contracté un
emprunt, suivant l'article 29, et s'effectue suivant des mensualités ou
annuités comprenant capital et intérêts.
Nous suggérons donc, à cette fin, de modifier l'article
30, comme suit: "Le gouvernement verse à la société,
à même le fonds consolidé du revenu, les sommes requises
pour le remboursement, au fur et à mesure des échéances,
du capital et des intérêts de tout emprunt contracté en
vertu de l'article 29 ainsi que des coûts des études
demandées en vertu des articles 23 et 24."
En conclusion, l'AQTE espère que les quelques commentaires
émis dans ce mémoire seront perçus par cette commission
comme une critique positive sur un projet auquel nous croyons et que nous
appuyons dans son ensemble.
L'AQTE pense que la mise en place de cette société
permettra d'améliorer la réalisation du programme
d'assainissement, en particulier pour les municipalités où les
problèmes de gestion ou de financement pourraient représenter un
obstacle majeur.
Nous mettons toutefois le gouvernement en garde contre la tentation de
développer une société d'Etat qui dépasserait
largement les intentions originales. C'est le texte de loi qui va rester. Les
premières impressions recueillies au sujet de la création de la
société nous laissaient entrevoir un organisme à effectif
modeste, mais le texte de loi porte à penser que la
société pourrait prendre une ampleur considérable; ceci
nous apparaît peu souhaitable.
Nous insistons donc pour que des modifications soient apportées
à ce projet de loi de façon qu'il reflète
fidèlement les intentions du législateur.
Nous souhaitons que la société se dote, dès le
début, d'un plan de développement adéquat qui, non
seulement, assurera l'efficacité de la mise sur pied de l'organisme,
mais demeurera un précieux outil de contrôle.
Pour sa part, L'AQTE continuera de suivre fidèlement et avec un
oeil critique l'évolution de ce dossier. Nous ne manquerons pas
d'intervenir au besoin, si nous croyons que la mise en place de cet organisme
risque de diverger de ses objectifs, et ainsi de rendre un service
inadéquat à la population. Nous considérons que le
gouvernement devra être vigilant et qu'il devra, dans les mois qui
viennent, établir et fournir aux intéressés l'information
précise sur les responsabilités respectives de la
société et du ministère de l'Environnement.
Il est important que les municipalités et les spécialistes
du domaine de l'eau puissent savoir clairement comment utiliser ces deux
organismes, avec un maximum d'efficacité, afin d'éviter toute
confusion pouvant retarder indûment la réalisation du programme
d'assainissement.
Nous terminons en remerciant les membres de cette commission d'avoir
suivi avec attention notre exposé. Nous regrettons qu'il ait
été plus long. On rappelle que l'AQTE continuera de supporter
toutes mesures visant à améliorer l'environnement
québécois en redonnant aux citoyens le plein usage des ressources
grandioses dont le Québec est doté. Je vous remercie
beaucoup.
Le Président (M. Boucher): Merci beaucoup, M.
Lanctôt.
M. le ministre.
M. Léger: M. le Président, d'abord je dois
remercier l'organisme de sa préoccupation constante à
l'assainissement des eaux. Je dois lui dire que je comprends que le sondage
qu'il a fait,
montre que 78% des membres de votre organisme croient que cette
société répond à un besoin, qu'elle va soulager les
municipalités du fardeau financier, 65% sont d'accord là-dessus,
et qu'on aimerait avoir plus d'information sur ses fonctions. Je pense qu'on
devrait émettre beaucoup d'information.
J'aimerais quand même dire au départ, pour bien rassurer
votre organisme, que la société d'Etat ne remplacera pas
l'entreprise privée, au contraire, l'ingénieur-conseil,
l'entrepreneur, l'industrie de fabrication d'équipements sont les
partenaires les plus importants dans cette réalisation. On veut assurer
une gestion efficace et en facilitant le financement, cela va permettre
d'assurer le respect des échéanciers et, par conséquent,
assurer un marché à l'entreprise privée.
Je dirais même que la situation actuelle limite les
possibilités de l'industrie de la dépollution, parce que les
municipalités sont démunies sur le plan financier et sur le plan
de la préoccupation de l'assainissement, parce qu'elles n'ont pas les
moyens. Actuellement, on voit que le nombre de municipalités qui ont
procédé à l'épuration des eaux était quand
même très minime, puisqu'elles n'avaient pas les capacités
financières, donc cela limitait les possibilités pour tous les
intervenants, comme vous, d'avoir réellement un marché où
vous allez pouvoir agir avec une occupation complète.
Cette société va permettre d'ouvrir une manne
extraordinaire au niveau de la participation de tous les intervenants, que ce
soit les bureaux d'ingénieurs-conseils, des fournisseurs et aussi des
entrepreneurs en construction.
Je veux indiquer aussi que c'est une occasion de développer une
expertise québécoise. Ce ne serait pas le cas s'il n'y avait pas
de société puisque chacun aurait sa technique un peu partout et
le Québec ne pourrait pas bénéficier de génie
propre à lui. Je pense qu'on va aussi développer l'industrie
d'équipements, qu'il n'est pas présomptueux de penser aux
possibilités d'exporter cette technologie de façon à
assurer plus tard un marché à nos industries de production
d'équipements.
Concernant le rôle de la société, je veux indiquer
d'abord qu'on veut limiter le rôle de la société à
la gestion et au financement des projets et laisser à l'entreprise
privée sous contrat avec la société d'Etat
l'élaboration des plans, c'est-à-dire la recherche en
ingénierie, la construction, et la fabrication des équipements.
Je veux souligner aussi que le projet de loi prévoit la
réalisation de recherches spécifiques à des projets
municipaux, et ces recherches pourront se faire sous contrat avec des
chercheurs ou des ingénieurs-conseils. Je voudrais souligner aussi que
la gestion des études de réhabilitation, l'étude EPIC, va
être confiée à la société d'Etat qui va
engager des entreprises privées pour le faire. On va indiquer aussi
l'identité de vue que nous avons sur la rétrocession des ouvrages
aux municipalités après une période de rodage. Les
idées préliminaires réalisées au ministère
de l'Environnement mon- trent que l'implantation d'un système de
redevance, pour lequel nous sommes favorables, représente quand
même de réelles difficultés pour l'immédiat, au
point de vue administratif.
En effet, l'administration d'un tel système pourrait
représenter des coûts considérables en regard des revenus
produits. Les études qui se poursuivent actuellement chez nous visent
à trouver des solutions pour aplanir les difficultés. Un
système à redevance, pour être efficace, doit toucher tous
les types de pollueurs, aussi bien les municipalités, les industries,
les agriculteurs et les individus. Je dois indiquer également que toute
proposition, pour être acceptable, devra traiter de façon
équitable les pollueurs ayant déjà fait des efforts
à ce jour par rapport à ceux qui commenceraient à traiter
leurs eaux usées au moment de l'implantation. Bien sûr, s'il
fallait suspendre la possibilité d'un système à redevances
immédiatement, cela pourrait retarder des gens qui pourraient
s'implanter... ils pourraient immédiatement arrêter de faire des
correctifs en disant: On va attendre que cela arrive.
Finalement, on doit indiquer qu'on doit attendre le résultat des
études avant de se prononcer sur l'opportunité de confier
à la société l'administration d'un éventuel
système de redevances. On est encore en pleine recherches de ce
côté.
Concernant les amendements à la loi, on veut vous rassurer
à l'article 18. La réponse à votre préoccupation
sur l'article 18 est à l'article 20 qui stipule que la
société peut s'associer ou contracter avec toute personne pour la
réalisation de ses objets et que le gouvernement entend qu'il en soit
ainsi. C'est une volonté gouvernementale, là-dessus. C'est
l'intention du gouvernement de mettre un outil à la disposition des
municipalités; cet outil doit être le plus complet possible. A
l'article 21, si la société était utilisée
uniquement au niveau financier, elle n'aurait pas le levier nécessaire
à la promotion de ce secteur de l'industrie, l'expertise
québécoise, entre autres. Par exemple, il faut aussi s'assurer
que cela va être payé par l'ensemble des citoyens à venir
qui vont l'utiliser et non pas que ce soit payé d'une façon
complète immédiatement.
Les travaux découlant des études IPIC donnent une valeur
accrue au réseau d'égouts; donc, le gouvernement considère
qu'elles doivent être capitalisées et, pour être
capitalisées, elles doivent être effectuées par la
société. De plus, cette société devra confier ses
études à des consultants tout comme le fait le
ministère.
Aux articles 27 et 28, la société va accorder ses contrats
conformément à son règlement d'octroi de contrat qui sera
approuvé par le gouvernement, il est plus probable que ce
règlement prévoira que la société devra utiliser le
répertoire des fournisseurs, pourra octroyer des contrats aux firmes de
consultants; quant aux contrats de construction, ils sont adjugés par
soumissions publiques.
Concernant l'article 30, le nouveau libellé du premier
alinéa de l'article 24 assure la société qu'elle sera
remboursée pour les études qu'elle
effectue en vertu des paragraphes 2 et 3 de l'article 18. Cet article se
lit comme suit: "La société n'exécute les études
prévues par les paragraphes 2 et 3 de l'article 18 que si le
gouvernement le lui demande et s'il s'engage à en défrayer les
coûts. Je pense que dans l'ensemble nous allons rejoindre les objectifs
de l'Association québécoise des techniques de l'eau. Nous vous
mettons immédiatement au fait qu'on a maintenant grandement besoin de
votre association, et de tous ses membres pour assurer la réalisation de
ce projet.
Je vous remercie infiniment de votre mémoire qui démontre
votre préoccupation à ce titre.
Le Président (M. Boucher): M. Lanctôt.
M. Lanctôt: Merci beaucoup, M. le ministre. Nous sommes
très conscients de l'intention du gouvernement, ce n'est pas qu'on ne
croie pas aux intentions du gouvernement, mais on a trouvé que le texte
permettait plus que les intentions du gouvernement, et c'est pour cela qu'on
insistait beaucoup pour éviter de dire que la société
avait le pouvoir de construire, améliorer, agrandir. On voulait que les
termes exacts soient dits puisque l'intention du gouvernement c'est la gestion
et la planification.
Maintenant, on est d'accord avec vos commentaires sur les autres points
soulevés. Le développement de l'expertise au Québec, je
pense que c'est très important.
Votre mode d'octroi de contrats. Disons que si la formule du
gouvernement est répétée par la société
d'Etat, on ne peut pas dire qu'on a continuellement été
satisfaits de cette méthode par le fichier central mais,
théoriquement, elle devrait être bonne. Alors, notre conseiller
juridique aurait aussi quelques commentaires à faire sur ce
point-ci.
M. Veilleux (Charles-A): M. le ministre, tout d'abord, au niveau
du mécanisme d'engagement, vous avez, à une question de l'Union
des municipalités, précédemment, mentionné que vous
aviez l'intention de soumettre un amendement qui portait le no 42-A et qui
prévoirait que l'entente avec le ministère serait sujette aux
normes d'approbation régulières, soit celles entre autres de la
Commission municipale du Québec. (12 h 45)
Nous savons, à titre d'exemple, si on prend un avant-projet qu'on
peut évaluer de l'ordre de $1 000 000, que lorsque les études
complémentaires seront effectuées et que nous serons
arrivés à une étude pour exécution, il est fort
possible et l'expérience le démontre que les
coûts, tels qu'évalués à l'origine, aient
augmenté sensiblement.
Par ailleurs, lors de l'appel de soumissions et après le
financement à long terme, on peut constater fort souvent que les
coûts ont encore augmenté. Alors, je m'inquiète du fait que
l'entente préalable puisse être soumise à l'approbation des
électeurs et, subséquemment, de la Commission municipale et du
ministre des Affaires municipales du Québec, mais que le coût
réel des ouvrages ne soit pas assujetti aux mêmes normes qui
régissent la bonne administration municipale. Le gouvernement du
Québec a adopté un ensemble de mesures dans le passé et
plusieurs sont très récentes, et même très
coercitives en regard de la bonne administration financière des
municipalités. Il me semble qu'il y a ici une contradiction avec la
politique suivie par le gouvernement jusqu'à maintenant.
Si on comprend évidemment que les emprunts sont contractés
par la société et que les municipalités sont
sûrement assujetties au remboursement d'une partie du capital et des
intérêts, il n'en reste pas moins que la municipalité
contracte un engagement à long terme et même si elle n'a pas
à assumer elle-même le paiement, directement, du capital ou des
intérêts si elle ne détient pas les obligations, elle
assume en réalité la même obligation financière.
Je m'inquiète aussi du fait qu'à l'article 32 de la loi,
on précise que les tiers n'ont pas droit de regard sur la gestion des
fonds. Que signifie l'expression "les tiers" dans l'article 32? Est-ce qu'elle
se réfère aussi à la municipalité pour qui des
ouvrages seront exécutés? Est-ce qu'elle se réfère
aux contribuables seulement? En vertu de la Loi des dettes et emprunts
municipaux, un contribuable pourrait prendre des procédures judiciaires
pour arrêter des travaux qui ne seraient pas autorisés dans le
cadre des dépenses préalablement autorisées.
Qu'elle est la situation, eu égard à la
municipalité contractante dans l'entente et subséquemment, dans
la convention et quelle est la situation vis-à-vis des contribuables qui
auront à payer la note. Eu égard à la
responsabilité civile, on voit dans le projet de loi que la
société peut faire l'acquisition d'immeubles. Elle peut
même en attendant exploiter les réseaux. L'on note je
pense, à l'article 23 que la société va faire la
cession des ouvrages à la municipalité. Est-ce à dire que
la société sera propriétaire des ouvrages? Et, à ce
moment-là, quelle sera la responsabilité civile de la
société dans le temps, eu égard, entre autres, à
l'article 88 du Code civil? Est-ce que ce sera une responsabilité civile
de concepteur et d'exécuteur ou une responsabilité de
propriétaire vis-à-vis de la corporation?
Pour revenir à la première question que je
soulevais...
M. Léger: Pour la dernière partie de la question
parce que vous en avez trois ou quatre je pense que la
responsabilité est à la même place qu'elle était
avant; si la société fait affaires avec des
ingénieurs-conseils, il y a la portion de responsabilité de ce
côté-là. Si elle est propriétaire, cela revient
à la même chose.
M. Veilleux: Au niveau juridique, il y a quand même une
jurisprudence, à savpir que la responsabilité de l'article 1688
ne se transfère pas. Elle est en regard du propriétaire original
vis-à-vis de l'entrepreneur et de l'ingénieur. Y aura-t-il
des
dispositions qui permettront spécifiquement de
rétrocéder par la suite les mêmes droits à la
corporation municipale ou si on laissera les tribunaux trancher le tout?
M. Léger: C'est une question juridique. Ce qu'on me dit,
c'est qu'il n'y a pas de changement. Les ingénieurs sont responsables
vis-à-vis de la société et la société est
responsable vis-à-vis de la municipalité.
M. Veilleux: Oui, mais si la responsabilité de la
société est basée sur celle de la propriété
vis-à-vis de la corporation municipale, la période de
prescription n'est pas la même et la preuve que la corporation a
effectuée n'est pas la même vis-à-vis de la
société que celle que les architectes, les ingénieurs et
l'entrepreneur auraient vis-à-vis de la société comme
propriétaire original des ouvrages, puisqu'à ce moment-là,
il n'y a qu'à faire la preuve d'un vice de construction et le fardeau de
la preuve est alors complètement renversé, de telle façon
qu'il appartient aux concepteurs et aux constructeurs de démontrer
eux-mêmes que la perte ne résulte pas de leur faute.
M. Léger: Tout ce que je peux vous dire jusqu'à
maintenant, ce qu'on me dit, c'est que ce sont les règles ordinaires du
droit civil qui s'appliquent. Je ne peux pas aller beaucoup plus loin dans les
détails à ce sujet, qu'on me dit.
M. Veilleux: ... que la société devienne
intermédiaire et cela risque de changer la relation juridique normale.
La situation ne sera pas la même entre la corporation municipale,
l'ingénieur et les entrepreneurs qui auraient agi directement avec la
corporation et celle de la société vis-à-vis de la
municipalité. C'est une question que je pose. Vous pouvez la faire
étudier par vos conseillers juridiques.
M. Léger: Oui. On va regarder cela tantôt. Si on
peut avoir la réponse avant la fin, je vous la donnerai.
M. Veilleux: D'accord. Maintenant, il y a une question que je
considère très importante et à laquelle, il me semble,
vous n'avez pas apporté précédemment une réponse
satisfaisante. C'est la question du futur amendement de l'article 42a auquel
vous avez fait mention et où vous avez indiqué que le
mécanisme d'approbation normal prévu par la loi actuelle
s'appliquerait seulement à l'entente entre la municipalité et le
ministère. Lorsque intervient cette entente, la municipalité n'a
qu'un indice de l'engagement financier qu'elle est tentée de contracter.
Si le coût double, par exemple, entre le moment de la signature de
l'entente et le moment de l'exécution, qu'est-ce qui se passe?
M. Léger: D'abord, je peux vous dire que la convention
sera signée, à un moment donné, entre la
municipalité et le gouvernement. Il y aura un coût prévu
qui sera un plafond. Les mécanismes pour passer devant la Commission
municipale vont être étudiés, à ce moment-là.
Si, par la suite, les coûts dépassent ce plafond, c'est la
procédure qui recommence, il faut retourner à la Commission
municipale.
M. Veilleux: Vous avez mentionné que c'était
l'entente qui faisait l'objet de l'approbation de la commission.
M. Léger: Non.
M. Veilleux: L'entente entre les ministres?
M. Léger: C'est la convention.
M. Veilleux: Ce serait la convention entre la municipalité
et la société.
M. Léger: Le même vocabulaire, pour qu'on se
comprenne... La convention, c'est ce qui est signé entre le
ministère et la municipalité. L'entente, c'est uniquement
après, quand la municipalité décide de choisir la
société. A ce moment-là, c'est une entente. Ce dont on
parle, c'est au niveau de la convention.
M. Veilleux: J'ai fait erreur, à ce moment-là. Ce
que je désire vous souligner, c'est que ce n'est vraiment pas la
convention qui interviendra entre la municipalité et le ministère
qui sera un indice sérieux du coût des ouvrages...
M. Léger: II y aura un indice de plafond, à ce
moment-là. Si, par la suite, cette convention démontre que le
montant prévu, le plafond prévu doit être
dépassé, même si on est rendu au niveau de l'entente avec
la société et la municipalité, il faut
nécessairement retourner à la procédure et à la
Commission municipale pour ce qui dépasse.
M. Veilleux: Est-ce que, à ce moment-là, une
municipalité pourrait, en cours de route, se désengager, comme
elle le ferait vis-à-vis de consultants ordinaires?
M. Léger: C'est une chose qui serait à voir,
à ce moment-là.
M. Veilleux: Si je comprends bien, le projet de loi
prévoit qu'une fois que l'entente et la convention sont signées
la société devient vraiment le maître d'oeuvre. A la
question que je vous posais tout à l'heure concernant l'article 32
où on fait mention des tiers qui n'ont pas droit de regard quant
à l'utilisation des fonds, est-ce que, effectivement, la
municipalité peut garder un contrôle au cours de
l'exécution des ouvrages, c'est-à-dire à partir du moment
de la préparation des plans de détail, de la préparation
des appels de soumissions et au cours de l'exécution?
M. Léger: Ce que mes conseillers juridiques me disent,
c'est qu'au moment de la convention,
c'est une négociation qui a précédé et la
municipalité s'est engagée avec un plafond, sachant sa part de
responsabilités. Si, après, il s'avère que les coûts
sont supérieurs, l'ampleur de l'augmentation peut tout simplement
être un cas bien particulier et je pense qu'une municipalité doit
repasser devant la Commission municipale et je pense que c'est à ce
moment-là qu'on peut voir, si elle calcule que c'est trop cher pour ses
moyens, si elle peut se désengager. Je pense que c'est un cas bien
typique et c'est l'analyse de l'ensemble de la situation et financière
et politique qui détermine cela.
M. Veilleux: Actuellement, ce n'est pas ce que les textes disent.
Le texte de l'article 42 dit: "Malgré toute disposition inconciliable de
toute loi générale ou spéciale, une municipalité
peut conclure une convention et une entente signée visées dans
l'article 21." Actuellement, dans le texte qui est soumis, on pourrait
même conclure qu'une municipalité pourrait s'engager sans le
mécanisme normal d'approbation par les
électeurs-propriétaires et sans le mécanisme d'approbation
par la Commission municipale et le ministre des Affaires municipales du
Québec.
M. Léger: De toute façon, il y a un amendement qui
va être présenté tout à l'heure pour correspondre
à la participation de la Commission municipale. Je pense qu'une
négociation qui aboutit à une convention avec des plafonds, si
ça doit être corrigé, ça devient une nouvelle
négociation. A ce moment-là, il y a des possibilités de
revoir la participation de la municipalité et du gouvernement.
M. Veilleux: Je vais essayer d'établir une comparaison
entre la situation qui pourrait exister en vertu du projet et celle qui
existerait pour une municipalité qui ne s'engagerait pas
vis-à-vis de la société.
Dans le cas d'une municipalité qui ne s'engage pas
vis-à-vis de la société si elle requiert les services
d'une firme de consultants pour la préparation d'un plan
d'assainissement, devant l'ampleur du projet elle peut négocier, ou
devant le coût, elle peut aussi reculer, jusqu'à un certain point.
Elle peut mettre fin au contrat de services en payant les montants qui ont
été jusqu'ici engagés.
M. Léger: La première partie d'une
négociation, c'est une convention qui détermine l'acceptation de
la réalisation d'un projet et, à ce moment, elle peut aussi bien
décider de le faire par un autre organisme que celui de la
société. Dans les deux cas, c'est elle qui décide et c'est
à ce moment qu'on peut savoir si c'est avec une société
d'Etat et là il y a deux avenues possibles. Mais dans les deux cas, si
on dépasse les sommes d'argent, comme c'est le cas actuellement, il faut
revenir devant la commission municipale.
M. Veilleux: N'y aurait-il pas lieu que ceci soit
précisé dans la loi?
M. Léger: II y a un amendement qui a été
apporté à 42, je pense...
M. Cordeau: Cet amendement va comporter cette
préoccupation.
M. Léger: Cela va se situer exactement, je ne sais
pas...
M. Cordeau: Pas le texte, sans avoir le texte, mais cette
préoccupation va être incluse dans l'amendement.
M. Léger: L'amendement qu'on nous a proposé dit
ceci: "Seule la convention visée dans le premier alinéa de
l'article 21 requiert l'approbation de la commission municipale". Donc, chaque
fois que c'est une convention, que ce soit une deuxième parce qu'on a
dépassé les normes, il faut revenir devant la commission
municipale parce que c'est une convention. Si la convention ne peut pas
être respectée, il faut revenir devant la commission
municipale.
M. Veilleux: A ce moment, M. le ministre, il faudrait que le
projet de loi spécifie le contenu de la convention et établisse
que la convention va prévoir le montant maximum qui pourra être
engagé par une corporation municipale.
M. Léger: C'est toujours le cas, il n'y a pas de
décret sans cela. C'est toujours le cas dans la procédure
habituelle du gouvernement. (13 heures)
M. Veilleux: Oui, mais le projet de loi ne le spécifie
pas.
M. Léger: C'est prévu à l'article 21, me
dit-on.
Le Président (M. Boucher): Messieurs, je regrette. Etant
donné que nous sommes à l'heure de suspension, si on doit
continuer, je dois demander le consentement des membres de la commission. Il y
a consentement unanime à ce qu'on continue et qu'on termine le
présent mémoire?
M. Léger: Comme vous le voulez. Si vous voulez terminer le
mémoire, si vous voulez continuer, je suis ouvert à ce que vous
proposez.
Le Président (M. Boucher):... et, par la suite, terminer
l'étude du projet de loi article par article.
M. Picotte: Je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Boucher): Pas d'objection? Il y a accord
pour que l'on termine le présent mémoire et que, par la suite, on
reprenne immédiatement l'étude article par article.
M. Cordeau: Avec cinq minutes d'intermission.
Le Président (M. Boucher): D'accord. Merci, messieurs. M.
le ministre.
M. Léger: Est-ce que vous avez d'autres questions
là-dessus?
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, je vais remercier ceux qui
sont ici présentement, l'Association québécoise des
techniques de l'eau, pour la présentation de son mémoire qui est
très bien étoffé; c'est une bonne recherche. Si les
questions sont moins nombreuses de notre côté, ce n'est pas
nécessairement parce que votre mémoire est de moindre importance
mais, comme il passe en troisième lieu, plusieurs questions ont
déjà été posées auxquelles on a
répondu, de même que le ministre, et les réponses ont
couvert plusieurs inquiétudes qui ont été aussi
soulevées par d'autres mémoires.
J'aimerais, en tout cas, vous poser une question. Je ferai un
commentaire d'ordre général après cela.
Vous faites référence à deux expériences
à l'intérieur de votre mémoire, l'expérience de la
Commission des ressources de l'eau de l'Ontario et aussi l'exemple de l'INOS,
au Venezuela. Le projet de loi de la société
québécoise tel que présenté se situe où par
rapport à ces deux expériences que vous avez
étudiées?
M. Lanctôt: Disons que les possibilités d'action que
laisse le projet de loi à la société d'Etat nous
paraissent très vastes par certains mots; on dit que la
société aura le pouvoir de construire, de concevoir, d'agrandir.
On nous dit que l'intention du gouvernement n'est pas de le faire par
l'intermédiaire de la société d'Etat mais de le confier
à l'entreprise privée. On trouve que les intentions ne seront pas
nécessairement respectées par le projet de loi. On n'est pas
exactement au courant des lois existantes en Ontario, de la OWRC, ou au
Venezuela; on a tout simplement des rapports sur ce qui s'est passé par
la suite. Nous, pour éviter que l'expérience du Venezuela se
répète, on demande que le projet de loi se limite à la
gestion et à la planification, et non pas permettre de construire,
agrandir, etc.
M. Picotte: Nous sommes un peu d'accord sur votre position, parce
que, quand on fait les lois, il y a toujours l'intention du législateur,
mais en pratique, quand on arrive pour administrer ces lois, on dit: Ce
n'était pas l'intention du législateur d'agir comme cela, mais
c'en arrive là. Je pense que c'est important de préciser, et
d'une loi à l'autre c'est toujours cela qui se répète.
C'est toujours l'intention du législateur qui n'est pas conforme avec
l'esprit et la lettre de la loi.
Comme commentaire d'ordre général, je voudrais souligner
certaines parties de votre mémoire, entre autres, lorsque vous dites:
"Cependant, nous considérons qu'une société
d'assainissement pourra jouer un rôle prépondérant dans
l'ensemble si elle ne dépasse pas certains pouvoirs et se consacre
à la gestion et à la planification des travaux d'assainissement
qui lui sont confiés." C'est ce dont on vient de parler, d'ailleurs. Il
y a aussi le passage où vous soulignez: "Nous sommes d'accord qu'on
doive en limiter la longévité, mais sommes un peu sceptiques sur
la possibilité de réaliser au complet le programme
d'assainissement sur une période aussi courte."
Personnellement c'est aussi la préoccupation de
l'Opposition quand on nous mentionne que cette société est
créée pour une période de dix ans, je doute fort que cela
se fasse à l'intérieur des dix années et j'ai
drôlement l'impression que le Parlement sera appelé
éventuellement à prolonger ce délai. C'est une des raisons
pour lesquelles j'ai émis des réserves durant le discours de
deuxième lecture, dans le sens que c'était la création
d'une autre société, en fait la 37e société ou
commission depuis le mois de novembre 1976. J'ai fait remarquer à ce
moment-là que les sociétés et les commissions, on avait
très peu l'occasion de les interroger, on avait très peu
l'occasion d'avoir un droit de regard appréciable face à leur
administration.
Je doute fort, comme vous d'ailleurs, qu'au bout de dix ans ce soit
terminé. Enfin, vous parlez de gestion et de planification qui devraient
connaître certaines limites. "A ce chapitre comme à certains
autres, le partage des responsabilités entre la société et
le ministère de l'Environnement ne nous paraît pas parfaitement
clair et pourrait, à certains égards, être
explicité." Cela aussi, je pense que c'est important vous l'avez
souligné de le porter à l'attention du ministre. Les
autres mémoires ont parlé aussi de la commission municipale et du
ministère des Affaires municipales, tout un groupe d'organismes et de
ministères qui se chevauchent autour de cette société. Je
pense qu'il serait important que le partage des responsabilités entre la
société et le ministère de l'Environnement et les autres
organismes soit plus clairement défini.
En terminant, au nom de l'Opposition, je vous remercie de ce
mémoire et j'ose espérer que les nombreuses recommandations et
suggestions que vous avez faites seront prises en considération par le
ministre et qu'il en tiendra compte dans les amendements qu'il va nous
présenter tantôt.
Le Président (M. Beauséjour): Merci. M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: A mon tour, qu'il me soit permis de vous
féliciter pour votre préoccupation concernant cette
société. Je veux revenir sur un sujet dont vient de parler le
député de Maskinongé, à la page 9 de votre
mémoire, où vous dites: "A ce chapitre comme à certains
autres, le partage des responsabilités entre la société et
le ministère de l'Environnement ne nous paraît pas parfaitement
clair. Il pourrait, à certains égards, être
explicité.
Pournez-vous nous faire part de vos plus grandes préoccupations
concernant ce partage de responsabilités entre le ministère et la
société?
M. Lanctôt: Oui, on peut peut-être commenter un petit
peu. Au depart, disons que le ministre est
à la fois responsable de la société d'Etat et de
son ministère, évidemment, le ministère de
l'Environnement. Jusqu'à ce jour, les études EPIC, qu'on appelle,
c'est-à-dire les études sur les réfections de
réseaux d'égouts, ont été effectuées par le
ministère de l'Environnement. On semble vouloir avoir ces études
faites par la société d'Etat. Cela veut dire une des
préoccupations qu'on a, c'est qu'il y a une équipe qui a
été formée pour gérer ces études, même
si elle s'adresse à l'entreprise privée pour les faire. On ne
voudrait pas se mettre à réinventer la roue, c'est-à-dire
que ce qui a été fait au ministère de l'Environnement
à ce jour soit repris par la société d'Etat et qu'on
crée un autre groupe.
M. Cordeau: Un autre groupe qui ferait la même chose.
M. Lanctôt: Ou bien le groupe qui s'occupe de cela est
transféré en bloc à la société d'Etat
on se demande si c'est possible ou bien on a une duplication de ce
service. Il y a aussi beaucoup d'autres duplications qui peuvent se produire.
Par exemple, on donne au ministre le pouvoir par ordonnance d'ordonner des
travaux par la société d'Etat. On pense que le ministre a
déjà le pouvoir actuellement d'ordonner des travaux, sans avoir
recours à la société d'Etat. Est-ce qu'il s'adressera de
temps en temps à son ministère et de temps en temps à la
société d'Etat? On ne voit pas exactement comment les deux, le
ministère et la société d'Etat, pourront être
utilisés d'une façon rationnelle, de la façon que c'est
décrit actuellement.
M. Cordeau: Y a-t-il d'autres points ou si ce sont les deux
points majeurs que vous décelez?
M. Lanctôt: Ce sont les deux points majeurs.
M. Léger: Pour répondre à cette question, il
n'est pas question de duplication. C'est la raison pour laquelle on dit que
s'il y a une ordonnance, cela peut, après, être fait par la
société d'Etat pour décider de la réhabilitation du
réseau. Mais l'objectif premier est un objectif de capitalisation. C'est
pour cela qu'on veut que ce soit fait par la société d'Etat parce
que cela va amener une valeur accrue de la propriété parce que le
réseau va être amélioré. Donc, c'est la raison
fondamentale et l'effectif qui fonctionne au ministère, les
éléments les plus importants vont être à la
société d'Etat. Comme il y a plusieurs générations
qui vont en profiter, c'est normal que ce soit fait d'une façon de
capitalisation, pour étaler dans le temps, pour ne pas que ce soit
uniquement ceux d'aujourd'hui qui paient pour une amélioration d'une
valeur pour les municipalités.
M. Lanctôt: M. le ministre, à ce moment-là,
supposons que la société d'Etat a le mandat d'exécuter une
étude de réfection d'égouts pour une municipalité X
et que, par la suite, cette municipalité ne se sert pas de la
société d'Etat, cela veut dire que la capitalisation en question
va être faite uniquement pour l'étude. Elle ne sera pas
reliée à l'ensemble des travaux. Cela veut dire qu'il va y avoir
une capitalisation en vue de l'étude et une autre capitalisation qui
pourra être faite seulement en fonction des travaux de la
municipalité sans passer par la société d'Etat. C'est une
des choses qu'on a vues comme peut-être une faiblesse de la loi.
M. Léger: C'est ça. La première fois,
ça va être fait par la société d'Etat pour la partie
étude et la deuxième pourrait être faite autrement, mais
ça va permettre de capitaliser pour nous autres, pour la
société d'Etat, les sommes d'argent qui n'auront pas à
être payées par le gouvernement.
M. Cordeau: Les sommes dont la société d'Etat aura
besoin viendront automatiquement du gouvernement?
M. Léger: On va emprunter sur le marché. Ce sont
les avoirs et les capitaux des Québécois qui vont fructifier.
Donc, il y a deux avantages; il y a d'abord l'avantage de ne pas grever le
budget gouvernemental. Cela permet aussi à une société de
fonctionner beaucoup plus rationnellement et de n'être pas prise avec
tous les rouages gouvernementaux, et comme elle prend ces sommes à
même le marché financier du Québec, ce sont des
Québécois qui vont bénéficier des
intérêts qu'on leur paie là-dessus et ça va
être capitalisé de façon que les citoyens qui vont en
bénéficier vont en bénéficier longtemps et non pas
les faire payer uniquement par la génération actuelle.
M. Cordeau: Mais que va-t-il arriver après dix ans? La
société n'a que dix ans de vie. Tous les travaux qui vont
être faits seront probablement sur une durée de remboursement de
20 ou 25 ans et les emprunts contractés sont pour une durée de
cinq ou dix ans. Après cela, il y a renouvellement. Mais que va-t-il
arriver après dix ans de tout ce mécanisme financier, si la
société n'existe plus?
M. Léger: Non, ce n'est pas le cas. On a dit que la
société n'entreprendra des travaux qu'à l'intérieur
des dix ans. Après dix ans, la société n'entreprendra plus
de travaux, mais elle sera responsable au niveau administratif de continuer
à assurer la responsabilité financière qu'elle a
engagée.
M. Cordeau: La société n'a pas une durée de
dix ans?
M. Léger: La société, sur le plan de la
réalisation de travaux, dure dix ans. Donc, on peut s'assurer que, dans
les débuts, il y aura beaucoup de gens qui vont l'utiliser. Vers la fin,
les municipalités vont voir que la société ne fonctionne
plus et que c'est fort avantageux et il va y avoir un afflux dans les
dernières années de la part des municipalités pour qu'on
entreprenne des travaux. Après dix ans, il n'y aura plus de travaux qui
vont
être entrepris, mais la responsabilité financière de
la société va se continuer.
Le Président (M. Boucher): Y a-t-il d'autres
questions?
M. Cordeau: Avez-vous d'autres...
M. Veilleux: J'aurais un point additionnel justement sur
l'article 45, où le projet de loi prévoit que la
société ne pourra entreprendre la construction d'ouvrages
après le 31 décembre 1990. Je trouve que la notion de
"entreprendre la construction et autres" est beaucoup trop vague. On peut se
demander si le délai s'arrête au moment où un contrat pour
l'exécution d'ouvrages est accordé ou si le début est
vraiment au moment où la pelle mécanique commence. La notion
d'entreprendre la construction, comme beaucoup d'autres notions à
l'intérieur du projet de loi, est beaucoup trop vague. Tout à
l'heure, à l'article 21, on a fait allusion aux obligations
financières des parties. C'est beaucoup trop vague. Cela pourrait
strictement se limiter au pourcentage assumé par la municipalité
et au pourcentage assumé par l'Etat. A mon avis, ce sont des notions
qui, à l'intérieur d'un projet de loi, sont trop vagues. Elles
devraient être modifiées dans le texte final. C'est tout.
M. Léger: Pour la première partie partie de la
question, la limite de dix ans, c'est pour toute nouvelle entente
signée. Donc, il n'y aura plus de nouvelle entente qui va être
signée après les dix ans, mais il faudra respecter les ententes
qui auront été signées et la réalisation peut se
faire après, pourvu que l'entente soit signée avant.
M. Veilleux: Cela signifie, par exemple, qu'une entente pourrait
être signée en novembre 1990, que l'étude puisse être
complétée sur une période de deux ans ou deux ans et demi,
que l'appel de soumissions puisse avoir lieu, par exemple, en 1993 ou en 1994
et que l'exécution soit terminée en 1997 ou en 1998.
M. Léger: J'espère que ça va aller plus vite
que ça, mais...
M. Veilleux: Là...
M. Léger: ... c'est l'esprit.
M. Veilleux: ... si c'est l'esprit que vous avez en tête,
ce n'est pas ce que le texte dit. (15 h 15)
M. Léger: Le texte dit: "La société ne peut
entreprendre la construction, l'amélioration ou l'agrandissement des
ouvrages d'assainissement des eaux ni l'exécution des travaux de
réfection des réseaux d'égouts municipaux visés
dans le paragraphe 1 de l'article 18 après le 31 décembre
1990".
M. Cordeau: Si, en 1991, les études ne sont pas
terminées et en 1991, si une ville s'est développée, il
faut un agrandissement, la ville va être prise toute seule avec tout
cela. Elle n'a plus de recours à la société.
M. Léger: Non, mais, à ce moment-là, la
société n'existant plus, si ce n'est pas prévu dans
l'entente, elle va le faire par les moyens habituels de génie
extérieur et d'entrepreneurs extérieurs, comme maintenant.
L'important, c'est qu'il y ait une durée de dix ans point
de façon que ce ne soit pas une société qui perdure dans
le milieu et amène toutes les conséquences qu'on craignait au
début. La limite est de dix ans et je pense que c'est une garantie que
ce ne sera pas une chose lourde, une grosse organisation; c'est un service, un
outil qui-est là pour dix ans, comme n'importe quel programme
gouvernemental.
M. Veilleux: M. le ministre, à cet égard, si je
suis le fil de votre pensée, pour la portée que vous accordez
à l'article 45, n'y aurait-il pas lieu plutôt de prévoir
que la société ne pourra signer d'entente après telle
date, si c'est vraiment ce que vous souhaitez?
M. Cordeau: Après le 31 décembre, mais si elle ne
peut pas entreprendre la construction... il faut qu'elle respecte l'entente, il
faut qu'elle entreprenne la construction après cette date, s'il y a eu
une convention et une entente avant le 31 décembre.
M. Léger: Je vais laisser le conseiller juridique
répondre à cette question, car ce sont des termes très
juridiques.
Je voudrais simplement mentionner que l'intention du gouvernement est
qu'effectivement la société entreprenne les travaux de
réfection et les travaux d'assainissement dans le délai de dix
ans. Normalement, les conventions devront être signées pour lui
permettre d'entreprendre ces travaux dans le délai prescrit. Quant
à savoir si entreprendre signifie qu'il y a une pelle mécanique
sur le terrain ou si cela signifie donner un contrat, il y a une question
d'interprétation juridique pour laquelle il faudra faire une
vérification.
M. Veilleux: En somme, le texte du projet de loi sera
amendé pour correspondre à la volonté du
législateur.
M. Cordeau: II faudrait bien le clarifier dans le projet de loi
et préparer un amendement tout de suite. On pourrait ajouter qu'au 31
décembre 1990, la société devra exécuter tous les
travaux concernant les ententes signées avant cette date.
M. Léger: Si vous voulez, on va penser ici, en
arrière de moi à la façon dont on peut
répondre à cette préoccupation. Quand on arrivera à
l'article tantôt, on pourra le corriger.
M. Cordeau: Je pense que c'est une préoccupation
réelle et qu'il faut la spécifier dans le projet de loi.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce qu'il y a
d'autres questions?
Je remercie les représentants de l'Association
québécoise des techniques de l'eau pour leur collaboration aux
travaux de cette commission.
M. Lanctôt: Nous remercions la commission de nous avoir
entendus. Tout ce qu'on peut espérer, c'est que nos commentaires seront
pris de façon constructive et que quelques-uns pourront transpirer dans
le projet de loi. Nous vous remercions beaucoup.
Le Président (M. Beauséjour): Merci, M.
Lanctôt. Je crois que, d'un commun accord, il était question de
suspendre les travaux pour cinq minutes?
M. Léger: Oui, cinq minutes. Est-ce qu'on va tous à
la même place en même temps?
M. Cordeau: Ce serait raisonnable.
Le Président (M. Beauséjour): La commission suspend
ses travaux pour cinq minutes.
Suspension à 13 h 19
Reprise à 13 h 31
Le Président (M. Beauséjour): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente de l'environnement reprend ses travaux.
J'appelle l'article 1.
Etude du projet de loi Définitions
M. Léger: M. le Président, à l'article 1,
nous n'avons pas d'amendement. Si l'Opposition a des choses à
dire...
M. Picotte: M. le Président, j'ai quelques questions.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: On a parlé, dans un des mémoires je
pense que c'est celui de l'Union des conseils de comté, de
l'élargissement de la définition, quand on a parlé de
l'épuration naturelle, du drainage des cours d'eau, dans les ouvrages
d'assainissement des eaux. Dans la définition, on lit: "les
intercepteurs d'egouts, les équipements d'épuration des eaux
usées, les diffuseurs, les émissaires d'évacuation et les
installations accessoires." On aurait voulu, en tout cas dans le mémoire
de l'Union des conseils de comté, élargir cela en ajoutant:
épuration naturelle, drainage des cours d'eau. Le ministre n'est pas
disposé à ajouter cela à l'intérieur de...
M. Léger: On est d'accord pour le faire mais ce n'est pas
la société qui va faire cela; c'est une loi pour la
société. La société, ce n'est pas son mandat de
s'occuper du contrôle des cours d'eau; pour la société, ce
sont des équipements d'épuration beaucoup plus mécaniques
que naturels. C'est une autre section du ministère qui s'occupe de ces
choses ce n'est pas la société.
M. Picotte: Si on veut vraiment assainir les eaux, est-ce que le
ministre peut me dire s'il a l'intention d'avoir un programme spécial de
ce côté-là ou, à l'intérieur du
ministère, la création... Si ce n'est pas dévolu à
la société...
M. Léger: II y a déjà, au ministère,
des services qui s'occupent de la partie de l'agriculture, des services qui
s'occupent de l'industrie. Il y a aussi une direction qui s'occupe des
territoires non urbanisés et c'est par là qu'on règle ce
problème. La société d'Etat n'a pas le mandat de toucher
à cela, c'est pour ça que ça ne peut pas être
là. Pour l'intention, on est d'accord, c'est à l'intérieur
du ministère.
M. Picotte: On est d'accord que cette pollution existe et qu'elle
peut drôlement, dans certains cas, entraver tous les efforts qu'on peut
faire par la société dans l'épuration des eaux. Il
faudrait au moins qu'il y ait une coordination des deux services.
M. Léger: Je suis d'accord avec le député.
Il faut qu'il y ait une coordination au ministère pour que, dans un
bassin particulier cela se fait déjà, actuellement
quand il y a une intervention sur le plan de l'épuration municipale, il
y ait en même temps d'autres personnes qui s'occupent de la partie
industrielle et de la partie agricole. Il faut qu'il y ait une cohérence
parce que, dans le fond, l'objectif, c'est la récupération de la
ressource. Donc, il faut toucher à cet aspect naturel.
M. Picotte: Toujours à l'intérieur du
ministère de l'Environnement.
M. Léger: Toujours à l'intérieur du
ministère de l'Environnement, les trois services que j'ai
mentionnés tantôt.
M. Cordeau: Pourquoi ne pas accorder à la
société le pouvoir de fonctionner dans d'autres domaines que
celui des égouts municipaux? L'assainissement des eaux, ça
comprend tout ce qui pollue, que ça vienne de droite ou de gauche. Tout
ce qui pollue devrait être la responsabilité de la
société qu'on est en train de créer.
M. Léger: II ne faut pas oublier que la
société est un outil. La responsabilité de
l'assainissement, c'est le ministère qui l'assume. Les industries
elles-mêmes, la société n'a pas à s'en occuper. Les
industries ont habituellement les moyens techniques, les moyens financiers de
remplir leurs responsabilités. C'est pour cela que le ministère a
la
responsabilité; donc, il y a des services qui s'occupent de cela,
mais la société est direcement intégrée au niveau
du génie municipal. On ne peut pas non plus entrer dans le territoire
des agriculteurs, cela ferait une relation entre des citoyens agriculteurs et
une société d'Etat qui n'a pas de mandat politique; elle a un
mandat technique.
C'est pour cela qu'on ne peut pas mettre cela en même temps. Mais,
comme le député le dit, on est d'accord là-dessus, c'est
une responsabilité du ministère et cela doit être fait en
cohésion avec des interventions de la société qui
relève, d'ailleurs, du ministère. C'est une
société, un outil.
M. Cordeau: Cette société n'a pour but que d'aider
les municipalités.
M. Léger: C'est cela. Et le ministère a la
responsabilité d'épurer complètement.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Maintenant, étant donné qu'au premier
article on peut aller plus large concernant même
tantôt...
M. Léger: A moins que cela tombe à un article plus
loin.
M. Cordeau: Je ne crois pas. C'est simplement que je veux revenir
sur un sujet et je pense que cela va compléter parce que je pense que
c'est dans les devoirs de la société. C'est que la
société je reviens sur les réseaux municipaux. Je
veux être bien clair. Je n'ai peut-être pas saisi tantôt la
réponse du ministre aura le pouvoir de procéder à
l'étude des réseaux municipaux afin de savoir si le réseau
est étanche ou s'il y a des possibilités d'améliorer le
réseau afin qu'il y ait moins d'eau à traiter à l'usine
afin que cela coûte meilleur marché, ne pas avoir un monstre pour
traiter les eaux de surface, si je comprends bien. Si, à la suite de vos
études, vous décelez des anomalies et que la municipalité
doit changer son réseau, est-ce que l'aide gouvernementale et des
subventions seront accordées à cette municipalité pour
l'amélioration de son réseau afin qu'il y ait moins d'eau
à traiter à l'usine de traitement? Je voudrais que ce soit bien
clair pour les réseaux municipaux.
M. Léger: L'étude EPIC ne se fera que dans les
municipalités qui sont à l'intérieur des bassins cibles.
Donc, à ce moment, c'est une subvention gouvernementale de 100% pour
l'étude et le même type de subvention pour l'épuration de
la correction de ce réseau que pour l'épuration comme telle. Cela
veut dire 66% jusqu'à 90%, dépendant de la capacité
financière de la municipalité, et la partie traitement même
de ce réseau, vous savez que quand on répare un réseau,
parfois c'est dans le but de limiter le traitement. On peut même inclure
que certains travaux de correction à l'intérieur du réseau
amènent une amélioration du traitement et là, ce serait
à 90%.
M. Cordeau: Si je comprends bien c'est que supposons que dans un
secteur donné parce qu'il y a beaucoup d'eau de surface, vous dites: Les
eaux à traiter seraient beaucoup moindres s'il y avait deux
réseaux. Si la municipalité fait des travaux et établit
deux réseaux, le deuxième réseau pour les eaux de surface,
parce qu'il va falloir qu'il y en ait un pour les eaux de surface et un pour
les égouts, probablement que ce sera pour les égouts que le
deuxième réseau viendra parce que le premier est
déjà suffisant pour l'ensemble des eaux dans ce secteur. Les
travaux qui seront faits en vue d'amener les eaux sanitaires à l'usine
pourront être subventionnées jusqu'à 90%.
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 1 sera-t-il
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
J'appelle l'article 2.
Constitution et composition de la
société
M. Picotte: L'article 2, M. le Président, le seul
commentaire, je pense que je l'ai fait en deuxième lecture. C'est la
trentième création d'une société d'Etat.
J'espère qu'on pourra poser des questions éventuellement dans
l'avenir, à l'étude des crédits et tout cela.
M. Léger: Tel que je l'avais promis d'ailleurs au
député, à chaque année, les gens qui sont de la
société vont venir à la commission parlementaire pour
être questionnés par les députés à la
période des crédits.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté? M.
Picotte: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
J'appelle l'article 3.
M. Picotte: Ce sont des modalités normales.
Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Article 3,
adopté. L'article 4?
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 5?
M. Léger: A l'article 5, il y a un amendement qui est le
suivant. C'est à la demande de l'Union des municipalités et de
l'Union des conseils de comté. L'article 5 se lirait comme ceci: "Les
affaires de la société sont administrées par un conseil
d'administration de sept membres nommés par le gouvernement, dont deux
doivent, au moment de leur nomination, être membres du conseil d'une
municipalité".
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que vous
pouvez me passer l'amendement?
M. Léger: Vous l'avez ici, mais c'est parce qu'il y a de
petits rajouts.
M. Cordeau: Est-ce que cela veut dire que ces membres resteront
membres de la société même si, durant leur mandat comme
membres de la société, ils ne font plus partie d'un conseil
municipal?
M. Léger: Oui.
M. Picotte: Ils demeurent...
M. Léger: C'est cela.
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre,
est-ce qu'il y a des changements au texte?
M. Léger: Celui-là, non.
Le Président (M. Beauséjour): II s'agirait de
changer le texte actuel pour celui que je vais lire: "Les affaires de la
société sont administrées par un conseil d'administration
de sept membres nommés par le gouvernement, dont deux doivent, au moment
de leur nomination, être membres du conseil d'une
municipalité".
M. Picotte: Je pense que l'objectif est peut-être un peu
faussé. Je suis d'accord qu'au moment de la nomination, on va avoir un
représentant du monde municipal élu. Je donne un cas pratique. On
nomme, par exemple, tel maire ou tel conseiller municipal de telle
municipalité et supposons que tout cela est fait au mois de septembre.
Il arrive des élections municipales au mois de novembre, le gars qu'on a
nommé n'y est plus, il ne revient plus, il se fait battre, il
disparaît pour une raison ou pour une autre. On ne serait pas mieux, si
on veut vraiment garder le principe que ce soit un membre du monde municipal
élu... On pourrait dire que, lorsqu'il arrive une vacance, on peut
procéder à une autre nomination. Vous pouvez avoir un gars qui va
être nommé et, après trois mois, il n'est plus dans le
monde municipal élu et il va rester membre de cette commission pour un
bout de temps.
En fait, l'objectif, possiblement au bout de trois mois, ne sera
plus...
M. Cordeau: Est-ce que les deux organismes ont été
consultés?
M. Picotte: C'est justement, on nomme ces gens, parce qu'ils sont
les porte-parole, et ils ne seront plus là. Evidemment, ils
connaîtront toujours un peu le monde municipal, mais ils n'auront plus
d'attache...
Une Voix: ...
M. Picotte: Mais cela semble un peu curieux, c'est-à-dire
que l'objectif pour lequel on crée cela fait défaut
après.
M. Léger: Je suis bien d'accord sur ce que le
député dit, mais ce ne sont quand même pas des personnes
qui sont des porte-parole du milieu. Ce sont des gens qui ont la connaissance
du milieu municipal qui vont aider la société. Ce ne sont pas des
porte-parole de problèmes municipaux. Ce sont seulement des gens qui ont
une affinité avec le monde municipal, ils l'ont eue quand ils ont
été nommés. Sans cela, on serait obligé de changer
cela régulièrement et le fonctionnement de la
société d'Etat pourrait être réellement
dérangé.
M. Picotte: Si j'ai bonne souvenance des questions qu'on a
posées tantôt à l'Union des municipalités et
à l'Union des conseils de comté, ce n'était pas
nécessairement dans le sens qu'on mentionne qu'elles l'ont fait; c'est
plutôt pour avoir un représentant du monde des
municipalités, du monde rural et du monde urbain. C'est surtout dans ce
sens qu'elles l'ont fait. Là, on apporte un amendement à
l'article 5, pour justement satisfaire les gens de l'Union des
municipalités et de l'Union des conseils de comté. On ne
répond pas du tout à ce qu'elles demandaient. (13 h 45)
Oui, c'est un peu comme si le président de l'Union des conseils
de comté n'était plus maire.
M. Léger: On pourrait peut-être suivre l'idée
du député et l'article 5 pourrait se lire comme suit: "Les
affaires de la société sont administrées par un conseil
d'administration de sept membres nommés par le gouvernement, dont deux
doivent être membres du conseil d'une municipalité. On
enlèverait "au moment de leur nomination". On rayerait les mots "au
moment de leur nomination" et on laisserait le reste tel quel.
Le Président (M. Beauséjour): Etre membres du
conseil d'administration?
M. Léger: Du conseil d'une municipalité.
M. Picotte: Dès qu'ils perdent cette qualification, le
principe des vacances s'applique.
M. Léger: C'est cela. D'accord?
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que la
commission est d'accord qu'on enlève les mots "au moment de leur
nomination" et qu'on ajoute "être membres du"?
M. Picotte: M. le Président, est-ce qu'on pourrait relire
l'article avant de l'adopter?
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que cela
enlève une partie de la dernière ligne?
M. Léger: Cela se lirait comme suit, en enlevant les mots
"au moment de leur nomination". Article 5. "Les affaires de la
société sont administrées par un conseil d'administration
de sept membres nommés par le gouvernement, dont deux doivent être
membres du conseil d'une municipalité."
Le Président (M. Beauséjour): Pas trop vite,
là. On enlève la virgule après le mot "doivent".
M. Picotte: On enlève les cinq mots qui suivent le mot
"doivent".
Le Président (M. Beauséjour): "Etre membres".
M. Picotte: On enlève les deux virgules.
Le Président (M. Beauséjour): Bon, on enlève
les deux virgules et "au moment de leur nomination".
M. Picotte: C'est cela. M. Léger: D'accord.
M. Picotte: Est-ce implicite que les vacances s'appliquent
quand...
M. Léger: Oui, parce qu'ils n'ont plus la qualité
pour le faire.
M. Picotte: Oui, d'accord. Adopté.
M. Léger: A l'article 6, M. le Président, il y
aurait un amendement.
Le Président (M. Beauséjour): Un instant. Cela,
est-ce qu'on le considère comme un amendement adopté?
M. Picotte: Oui.
M. Cordeau: Est-ce que le deuxième paragraphe de l'article
5 demeure?
M. Léger: Oui, le deuxième paragraphe de l'article
5 demeure. "Les membres du conseil d'administration sont nommés pour un
mandat n'excédant pas cinq ans." Cela demeure.
M. Picotte: L'amendement est adopté et l'article 5 est
adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Beauséjour): Je relis au complet
pour plus de compréhension. "Les affaires de la société
sont administrées par un conseil d'administration de sept membres
nommés par le gouvernement, dont deux doivent être membres du
conseil d'une municipalité. "Les membres du conseil d'administration
sont nommés pour un mandat n'excédant pas cinq ans."
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
J'appelle l'article 6.
M. Léger: A l'article 6, il y aurait un amendement qui se
lirait comme suit. On vient de le mettre par écrit. Cela devait venir du
ministère, mais... Je vais le lire tranquillement. "Le gouvernement
désigne, parmi les personnes qu'il nomme en vertu de l'article 5, le
président du conseil d'administration et le président et le
vice-président de la société. Le président de la
société en est également le directeur
général." La raison de cela est qu'on veut que le directeur
général, qui est à plein temps, soit un PDG pour avoir la
qualité, l'importance pour que les adjoints, les autres commissaires
soient des vice-présidents.
Je pourrais le relire encore pour qu'on comprenne bien. L'article 6 se
lit comme suit: "Le gouvernement désigne, parmi les personnes qu'il
nomme en vertu de l'article 5, le président du conseil d'administration
et le président et le vice-président de la société.
Le président de la société en est également le
directeur général."
M. Cordeau: Le président du conseil d'administration est
le directeur général.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre, avez-vous le
texte de l'amendement?
M. Picotte: Pendant qu'on prépare le texte, est-ce que je
pourrais poser une question au ministre, à un représentant du
monde municipal? J'ai dit tantôt qu'il serait avantageux qu'il y ait un
représentant du monde municipal urbain et un autre du monde rural; je
pense bien que le ministre était d'accord avec cela. Est-ce que le
ministre a des objections que ce soient des gens qui lui sont même
suggérés soit par l'Union des conseils de comté ou
l'Union...
M. Léger: Comme le disaient tantôt les
représentants de l'Union des municipalités et de l'Union des
conseils de comté, ils s'attendent qu'on leur demande de suggérer
des noms et qu'on aille les rencontrer, ces deux organismes. Est-ce qu'on peut
aller à l'article 7 pendant que l'autre est suspendu?
Le Président (M. Boucher): Oui, vous voulez suspendre
l'article 6?
M. Léger: On va suspendre l'article 6 et on reviendra.
Le Président (M. Boucher): Article 7.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Adopté?
M. Léger: II y a un petit changement, à ce que mon
spécialiste me dit.
Le Président (M. Boucher): Alors, article 7.
M. Léger: Cela se lirait comme suit: II faudrait enlever,
dans la deuxième ligne, les mots "directeur général" et
les remplacer par le mot "président", pour être en concordance
avec ce qu'on vient de voter. Cela se lirait comme suit: Article 7:
"Le gouvernement fixe la rémunération, les avantages
sociaux et autres conditions de travail du président de la
société."
Dans le deuxième paragraphe, on enlèverait encore les mots
"directeur général" dans la deuxième ligne et on les
remplacerait par les mots "président de la société". Cela
se lirait comme suit: "Les membres du conseil d'administration de la
société autres que le président de la
société ne sont pas rémunérés. Toutefois,
ils ont droit, selon les normes fixées par le gouvernement, à une
allocation de présence et au remboursement des frais justifiables
engagés par eux dans l'exercice de leurs fonctions." D'accord?
Le Président (M. Boucher): Si j'ai bien compris,
l'amendement serait de retrancher les mots "directeur général"
pour les remplacer par le mot "président".
M. Léger: C'est cela.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que cet amendement est
adopté?
Une Voix: Dans le deuxième...
Le Président (M. Boucher): Dans le premier et le
deuxième paragraphes.
M. Cordeau: Ne serait-il pas préférable d'adopter
l'article 6 avant d'adopter l'article 7? Parce qu'il y a une relation entre les
deux. L'article 6 n'est pas adopté.
M. Léger: Oui, on y vient tout de suite.
Le Président (M. Boucher): On avait suspendu l'article
6.
M. Léger: Mais comme vous avez le contenu... On peut bien
commencer par l'article 6, qui se lirait comme suit...
Le Président (M. Boucher): Alors, vous seriez d'accord
pour revenir?
M. Léger: Pour revenir.
Le Président (M. Boucher): Revenons à l'article
6.
M. Léger: Article 6: "Le gouvernement désigne,
parmi les personnes qu'il nomme en vertu de l'article 5, le président et
le vice-président du conseil d'administration et le président de
la société. Le président de la société en
est également le directeur général."
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Cet amendement est-il
adopté?
M. Picotte: Oui. L'article 7 est aussi adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'article 6 est
adopté tel qu'amendé?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
M. Léger: A l'article 7, comme je l'ai dit
tantôt...
Le Président (M. Boucher): Article 7.
M. Léger: ... on remplace, dans le premier paragraphe, les
mots "directeur général" par le mot "président" et on
remplace, dans le deuxième paragraphe, à la deuxième
ligne, les mots "directeur général" par les mots
"président de la société". Le reste de l'article
demeure.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 8. Un
instant, vous remplacez, dans le deuxième paragraphe, par les mots
"président de la société".
M. Léger: C'est cela.
M. Picotte: C'est la même concordance qui se
répète.
M. Léger: D'accord?
Le Président (M. Boucher): Alors, l'amendement est-il
adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 7, adopté tel
qu'amendé. Article 8.
M. Léger: II n'y a pas de changement.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 9.
M. Léger: A l'article 9, c'est encore une concordance. A
la deuxième ligne, à la place de "directeur
général," inscrire les mots "président de la
société". Voulez-vous relire l'article?
Le Président (M. Boucher): "Sauf dans le cas du
président du conseil d'administration et du président de la
société, toute vacance survenant au cours de la durée d'un
mandat est comblée pour la durée non écoulée du
mandat du membre à remplacer en suivant le mode de nomination
prévu à l'article 5."
M. Léger: C'est cela.
Le Président (M. Boucher): C'est cela? Alors, est-ce que
l'amendement est adopté? Article 9.
M. Cordeau: Qu'arrive-t-il si le président de la
société ou le président... S'il survient une vacance
à ces postes? Pour le remplaçant?
M. Léger: L'article 10 répond à cela. M.
Picotte: Article 9, adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 9, adopté tel
qu'amendé. Article 10.
M. Léger: II n'y a pas de changement.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 11.
M. Léger: La même chose, M. le Président. A
la première ligne, à la place des mots "directeur
général", on inscrit les mots "président de la
société".
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Cordeau: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 11, adopté tel
qu'amendé?
M. Picotte: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Article 12.
M. Léger: La même chose, M. le Président. A
la place des mots "directeur général", dans la première
ligne, on inscrit "président de la société". Ce qui donne:
"Le président de la société est responsable de
l'administration de la société dans le cadre de ses
règlements". Il exerce ses fonctions à plein temps."
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Amendement adopté.
Article 12 adopté tel qu'amendé. Article 13.
M. Léger: Même chose, M. le Président. A la
première ligne, on remplace les mots "directeur général"
par "président de la société" et ça se lit comme
suit: "Le président du conseil d'administration et le président
de la société ne peuvent, sous peine de déchéance
de leur charge, etc."
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Amendement adopté.
Article 13 adopté tel qu'amendé. Article 14?
M. Cordeau: Est-ce qu'on pourrait passer une résolution
pour que, partout où on rencontre les mots "directeur
général", ce soit automatiquement changé par les mots
"président de la société"?
M. Léger: C'est cela, mais il faut le dire quand
même pour le journal des Débats.
Le Président (M. Boucher): Je regrette, mais il faut
amender chaque article.
On étudie article par article, M. le député de
Saint-Hyacinthe.
Une Voix: II faut le faire.
M. Léger: Article 14. "Le quorum du conseil
d'administration est de quatre membres dont le président ou le
vice-président... il faudrait ajouter là "du conseil
d'administration".
Le Président (M. Boucher): II s'agirait d'ajouter,
après "le vice-président", les mots "du conseil
d'administration".
M. Léger: C'est cela. Je continue: "En cas de partage
égal des voix, le président ou, en son absence, le
vice-président du conseil d'administration il faudrait ajouter
les mots "du conseil d'administration" dispose d'une voix
prépondérante."
M. Picotte: Adopté. C'est de la tuyauterie.
M. Léger: Articles 15, 16 et 17, il n'y a rien de
nouveau.
Le Président (M. Boucher): Un instant, s'il vous
plaît!
M. Léger: Pour faire plaisir au député.
Le Président (M. Boucher): "Le vice-président du
conseil d'administration". Avec l'amendement l'article 14 se lit comme suit:
"Le quorum du conseil d'administration est de quatre membres dont le
président ou le vice-président du conseil d'administration. En
cas de partage égal des voix, le président ou, en son absence, le
vice-président du conseil d'administration dispose d'une voix
prépondérante." L'amendement est-il adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 14 adopté tel
qu'amendé?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 15?
M. Picotte: Y a-t-il encore des changements là-dedans?
M. Léger: II n'y a rien de changé aux articles 15,
16 et 17.
Le Président (M. Boucher): Article 15 adopté? M.
Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 16 adopté? M.
Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 17?
M. Picotte: M. le Président, "les règlements de la
société entrent en vigueur sur approbation du gouvernement". Cela
n'entre pas en vigueur le jour de la sanction nécessairement. C'est
comme la loi sur l'environnement, je pense.
M. Cordeau: Les règlements ne sont pas faits.
M. Picotte: Le jour de la proclamation.
Le Président (M. Boucher): Article 16 adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 17 adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 18?
Objets et pouvoirs de la société
M. Léger: Aux articles 18, 19 et 20, il n'y a pas
d'amendements.
M. Picotte: M. le Président, j'aimerais quand même,
au sujet de l'article 18, faire référence à tous les
mémoires qu'on a entendus ce matin. "La société a pour
objets, conformément aux dispositions de la présente loi,
premièrement, de concevoir, construire, améliorer, agrandir et
mettre en marche les ouvrages d'assainissement des eaux pour les besoins des
municipalités et d'exécuter des travaux de réfection des
réseaux d'égout municipaux." C'était le point sur lequel,
je pense bien, nous de l'Opposition et aussi ceux qui ont
présenté les mémoires avaient un peu de scepticisme.
M. Léger: L'AQTE.
M. Picotte: Oui, sur cette première partie. Je comprends
que le ministre n'acceptera pas de retirer ça, c'est bien
évident, mais je voudrais quand même lui souligner ce qui a
été rapporté ce matin, lui faire une mise en garde
additionnelle avant l'adoption de l'article et lui demander d'être
prudent de ce côté-là. Pour ce qui est "d'exécuter
des études de réfection des réseaux d'égout
municipaux et d'exécuter d'autres études en matière
d'égout et d'assainissement des eaux", je pense bien que la
société aura un rôle primordial à jouer de ce
côté-là, mais je pense bien qu'il faudrait être assez
prudent avec l'histoire de concevoir, construire et améliorer. Je pense
que cela a été souligné avec tellement d'insistance ce
matin que je voudrais, moi aussi...
M. Léger: L'Union des municipalités, l'Union des
conseils de comté étaient d'accord. C'est l'AQTE qui voulait
qu'on limite ça, mais on lui a dit que c'était l'objectif, que
c'était la façon normale, régulière d'agir, mais il
fallait une certaine marge de manoeuvre et, à l'article 40, on
l'explique, justement. C'est pour se donner les moyens d'agir. A l'article 40,
on dit: "Le gouvernement détermine la forme et la teneur
générale du plan de développement ainsi que
l'époque à laquelle celui-ci doit être
présenté." Donc, ça correspond à la
préoccupation qu'ils avaient. C'est pour cette raison que nous avons
besoin de cette marge de manoeuvre.
M. Picotte: On n'invitera jamais assez le ministre à la
prudence, M. le Président.
M. Léger: Vous avez un ministre prudent. Le
Président (M. Boucher): Article 18 adopté? M. Picotte:
Adopté. Le Président (M. Boucher): Article 19?
M. Léger: C'est une réponse à une
préoccupation de l'Union des municipalités.
M. Picotte: En ce qui nous concerne, adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 20?
M. Léger: Même chose. C'est une demande de l'Union
des conseils de comté.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 21, il y
a un papillon.
M. Léger: Oui, il y a un papillon qui s'en vient, qui
vole.
M. Picotte: Faites attention qu'il ne s'envole pas.
M. Léger: C'est le nouveau libellé du
troisième alinéa de l'article 21. Cela veut dire uniquement
celui-là. Donc, le premier et le deuxième alinéas, c'est
tel quel et le troisième alinéa se lirait comme suit: "La
société doit ensuite conclure avec la municipalité une
entente visant la totalité ou une partie des ouvrages d'assainissement
des eaux ou des travaux de réfection des réseaux d'égout
municipaux décrits dans la convention conclue en vertu du premier
alinéa. C'est une demande de l'Union des conseils de comté. (14
heures)
M. Picotte: Cela a été demandé par l'Union
des conseils de comté.
M. Cordeau: II y a à prévoir les coûts aussi.
On a fait mention que dans la convention, les coûts
devraient être expliqués. Si, à un moment
donné, les soumissions dépassent les coûts, on devra
revenir devant la municipalité.
M. Léger: La réponse à la première
question du député, c'est dans le paragraphe
précédent, la dernière ligne, où on dit:
Réaliser et prévoir les obligations financières des
parties.
M. Cordeau: Ah!
Le Président (M. Boucher): L'amendement est-il
adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 21
est-il adopté, tel qu'amendé?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 22?
M. Léger: A l'article 22, il y a un ajout. Au premier
alinéa qui reste le même, on ajouterait ce qui suit. Le
deuxième alinéa de l'article 22 se lirait comme suit:
"Malgré le premier alinéa, le gouvernement peut, après la
fin des travaux ou après la mise en marche des ouvrages d'assainissement
des eaux, selon le cas, autoriser la société à
transférer à la municipalité la propriété
des biens qu'elle a acquis, pour les fins des ouvrages d'assainissement des
eaux, par le dépôt d'un avis au bureau d'enregistrement portant la
description de ces biens ou, dans le cas de biens meubles, par la signification
d'un tel avis à la municipalité. ' C'est une demande de l'AQTE
qui voulait qu'on retourne ce pouvoir aux municipalités par la
suite.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre, est-ce que le
troisième alinéa reste le même?
Une Voix: Est-ce qu'il y en a trois?
Le Président (M. Boucher): C'est le deuxième qui
est amendé.
M. Léger: On est à l'article 22.
Le Président (M. Boucher): L'article 22, excusez-moi. Un
deuxième alinéa s'ajouterait à l'article 22.
M. Cordeau: M. le Président, j'aurais une question
à poser. Si la société transfère cela à la
municipalité, c'est la municipalité qui devient responsable
automatiquement. Si on découvre des failles dans l'exécution des
travaux, après, c'est la société qui aura
été le maître d'oeuvre, mais par contre, étant
donné que tout est transféré à la
municipalité, c'est la municipalité qui va devenir responsable.
Au point de vue légal, j'aimerais qu'on établisse quelles seront
les responsabilités de la société ou de la
municipalité, parce que c'est la société qui est
maître d'oeuvre s'il y a eu entente.
M. Léger: Ce sera une procédure normale de
poursuite. Si la société a mal fait ses travaux, la
municipalité aura recours contre la société, et si ce sont
les ingénieurs, c'est la société qui aura recours contre
les ingénieurs.
M. Picotte: Mais si les deux parties s'entendent de gré
à gré, la société et la municipalité, est-ce
que ce sera fait automatiquement ou s'il faudra toujours que le gouvernement
fasse un dépôt au bureau d'enregistrement pour conclure tout cela
pour qu'effectivement cela devienne une entente entre parties?
M. Léger: Je pense que c'est une question absolument
légale, la manière de le faire, la façon de
transférer cela à ces propriétés. C'est le geste
légal à poser pour les transmettre à la
municipalité.
M. Picotte: Cela veut dire que même s'il y avait un
protocole d'entente de signé, ce ne serait pas légal,
normalement. Si c'est ajouté, je suppose...
M. Léger: S'il y a entente entre les parties, si tout va
bien et si la municipalité est satisfaite des ouvrages, elle va accepter
la cession des ouvrages sans autre forme de procès.
M. Picotte: Et le gouvernement n'aura pas besoin de faire un
dépôt au bureau d'enregistrement.
M. Léger: Absolument pas. C'est uniquement en cas de
litige, s'il y avait un litige à ce sujet.
M. Picotte: Ah bon!
M. Léger: C'est de s'assurer qu'il y ait transfert des
biens à la municipalité.
M. Picotte: Mais il n'est pas obligatoire que cela passe par un
dépôt...
M. Léger: Absolument pas.
M. Picotte: ... légal au bureau d'enregistrement par le
gouvernement. C'est uniquement s'il y a litige entre les deux parties.
M. Léger: C'est bien indiqué "le gouvernement
peut".
M. Cordeau: On nous a déjà dit que "peut" signifie
souvent "doit". "Doit" et "peut", c'est exactement la même chose. Moi,
j'ai toujours trouvé que c'était différent.
Le Président (M. Boucher): "Doit" et "peut", ce n'est pas
la même chose.
M. Picotte: Cela veut dire que si la municipalité n'est
pas d'accord, par exemple, le gouvernement pourrait d'autorité dire:
C'est cela et cela vient de s'éteindre.
M. Léger: Exactement.
M. Picotte: C'est à vous autres.
M. Léger: Comme c'est le cas quand c'est une firme
d'ingénieurs qui l'a fait, c'est la municipalité qui est
propriétaire. Là, c'est la société qui l'a fait,
mais c'est quand même la société qui doit tôt ou tard
devenir propriétaire.
M. Picotte: ... municipal.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Cet article pourrait être inscrit dans la
convention avec la municipalité, ce serait peut-être bien.
M. Léger: D'ailleurs, tout l'esprit de la loi, c'est une
négociation avec une municipalité; tout ce qui peut être
mis dans la convention, ça enlève tout litige.
M. Cordeau: C'est cela, parce qu'au moins la municipalité
saurait ce à quoi elle s'engage, pour qu'après la
municipalité ne dise pas: C'est vous qui avez fait l'entente, c'est
à vous, ça vient de finir là.
M. Léger: C'est prévu dans la convention.
M. Cordeau: Ce serait prévu dans la convention si cet
article était reporté dans l'entente.
M. Picotte: Le principe voulant que la municipalité
pourrait, à un moment donné, recourir à un tribunal est
complètement éliminé. D'autorité, on dira: C'est
cela...
M. Léger: On vous donne les ouvrages, voulez-vous
dire?
M. Picotte: Oui, mais si la municipalité n'était
pas d'accord...
M. Léger: A avoir les ouvrages?
M. Picotte: Si elle n'était pas satisfaite?
M. Léger: Si elle n'est pas satisfaite de la
qualité de l'ouvrage, elle a un recours contre la société
et contre le bureau d'ingénieurs, si c'est le cas. L'ouvrage on
tient pour acquis qu'il est bien fait lui revient; s'il n'est pas bien
fait, elle peut l'accepter, mais elle a un recours pour dire: Remets-le moi en
bonne condition et la société est obligée de donner des
ouvrages qui sont conformes, selon le Code civil. Cela va être
écrit dans l'entente, il n'y aura pas de surprise à ce
moment-là, dans l'entente que la municipalité va signer avec la
société. Mais elle va être responsable...
M. Cordeau: II faudra que la municipalité accepte les
travaux avant de...
M. Léger: C'est cela. Si, par hasard, les travaux
étaient mal faits, elle oblige la société à tout
remettre en bon ordre.
M. Cordeau: N'y a-t-il pas possibilité d'inscrire quelque
part: "après acceptation par la municipalité desdits travaux":
"La société peut, après acceptation des travaux par la
municipalité, transférer..."
M. Léger: C'est pour éviter un litige quant
à l'acceptation des travaux.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 22 est adopté
tel qu'amendé.
M. Léger: II y a un article 22a à ajouter. Le
Président (M. Boucher): L'article 22a.
M. Léger: II y a un article 22a qui se lirait comme suit:
"La conclusion d'une entente en vertu du troisième alinéa de
l'article 21 confère à la société le droit d'exiger
l'exécution en sa faveur des obligations financières
prévues changer le mot "déterminées" par le mot
"prévues" par les parties et le mot "dans" dans la
convention visée dans le premier alinéa de l'article 21..."
Le Président (M. Boucher): Au lieu de "en vertu de" la
convention, c'est "dans" la convention.
M. Léger: Je continue: "... dans la convention
visée dans le premier alinéa de l'article 21 jusqu'à
concurrence du montant prévu dans l'entente pour les ouvrages
d'assainissement des eaux et les travaux de réfection des réseaux
d'égouts municipaux confiés à la société en
vertu de ladite entente. "
Cela garantit les emprunts de la société.
Le Président (M. Boucher): D'accord? M. Picotte:
Adopté.
Le Président (M. Boucher): Le nouvel article 22a est-il
adopté? Nous ferons une motion pour le renumérotage à la
fin de l'étude du projet de loi parce qu'il y a d'autres nouveaux
articles. Article 23? Article 24? Article 23, adopté tel
qu'amendé? Ah bon, c'est 22a. Alors, article 23. Pas d'amendement?
Adopté? Article 24.
M. Léger: A l'article 24, il y a un amendement; voici le
nouveau libellé du premier alinéa. L'article 24 se lirait comme
suit: "La société n'exécute les études
prévues dans les paragraphes 2 et 3 de l'article 18 que si le
gouvernement le lui demande et qu'il s'engage à en défrayer le
coût". C'est dans
le but de garantir les emprunts. C'est pour garantir le paiement des
études.
M. Picotte: Cela spécifie en fait le mode de paiement.
Adopté, M. le Président. Tel qu'amendé.
Le Président (M. Boucher): L'amendement est adopté.
Article 24, adopté tel qu'amendé.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 25, il y a un
amendement.
M. Léger: L'article 25, c'est un nouveau libellé.
L'article 25 se lirait comme suit: "La société peut exploiter les
ouvrages d'assainissement des eaux qu'elle construit, améliore ou
agrandit, jusqu'à ce qu'ils soient pris en charge par une
municipalité dans le cas où le ministre de l'Environnement le lui
demande en vertu des pouvoirs que lui confère l'article 113 de la Loi
sur la qualité de l'environnement. "Le ministre peut confier un tel
mandat à la société pour une période maximale d'un
an. Ce mandat peut être renouvelé par le ministre dans les
mêmes conditions".
M. Picotte: Un détail ici, je pense que cela a
été mentionné dans un mémoire plus tôt. La
société peut exploiter les ouvrages d'assainissement des eaux
qu'elle construit, améliore ou agrandit. Mais dans les réseaux
qui existent présentement...
M. Léger: Dans les quoi?
M. Picotte: ... les ouvrages d'assainissement qui existent
présentement, est-ce que le ministère se trouve à avoir un
droit de regard là-dessus ou si c'est seulement ce qui va se construire,
ce qu'il va améliorer ou ce qu'il va toucher?
M. Léger: Selon la loi actuelle, c'est le ministère
qui pourrait le faire, pas la société.
M. Picotte: La société ne pourrait pas y toucher,
mais le ministère pourrait demander à la société
d'agir.
M. Léger: C'est cela.
M. Picotte: Dans tel et tel cas bien précis.
M. Léger: Pour un temps maximum d'un an et renouvelable
s'il y a des problèmes.
M. Picotte: Un an.
M. Léger: Pour respecter les engagements financiers qui se
prennent année par année. (14 h 15)
M. Cordeau: Je ne sais pas si c'est sur le même point tout
à fait, mais cela se rapproche énormément. Si une
municipalité a déjà eu une convention avec votre
ministère et qu'elle a déjà mandaté des firmes pour
l'exécution des travaux, c'est-à-dire en suivant les lois
actuelles, il faut qu'il y ait des évaluations concernant le coût
des travaux et que ces évaluations soient soumises et ainsi de suite.
Est-ce qu'actuellement ces villes pourraient s'adresser à la
société afin de conclure une entente pour parachever les travaux?
Ce qui a été donné, actuellement, ce ne sont que les
mandats à des firmes de fonctionner. Mais est-ce que ces villes
pourraient actuellement signer une entente afin que la société
puisse entrer en ligne de compte pour compléter les travaux, voir
à la gérance et ainsi de suite.
M. Léger: C'est la réponse, en tout ou en partie,
qu'on a mise dans un article précédent.
M. Cordeau: Non, mais c'est parce que c'est un détail
spécifique... D'accord. C'est parce qu'on a eu des amendements et cela
dérange.
M. Léger: La réponse est à l'article 21. M.
Cordeau: Parfait, merci.
Le Président (M. Boucher): Le nouvel article 25 est
adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Nouvel article 25,
adopté tel qu'amendé. Article 26.
M. Léger: II y a l'article 25a.
Le Président (M. Boucher): II y a l'article 25a, oui.
M. Léger: L'article 25a a le libellé suivant: "Dans
les cas visés aux articles 23 et 25 les sommes recouvrées d'une
municipalité par le ministre de l'Environnement en vertu de l'article
113 de la Loi sur la qualité de l'environnement sont versées
à la société"
M. Cordeau: Cela est pour que la société ait le
pouvoir, si la municipalité ne veut pas faire l'administration de son
réseau... Plus tard, en vertu de l'article 113 de la Loi sur la
qualité de l'environnement, vous pouvez envoyer le compte et le
payer.
M. Léger: II faut que cet argent aille à la
société. Cela ne peut pas aller au fonds consolidé, cela
retourne à la société puisqu'elle capitalise.
M. Cordeau: D'accord. M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 25a, adopté.
Article 26.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 27?
M. Picotte: A l'article 27, M. le Président, quand on
dit... "suivant les conditions prévues par règlement du
gouvernement, est-ce que ce sont déjà les règlements
existants face à l'attribution de contrats par soumissions publiques ou
si ce sont des nouveaux règlements qui seront faits
spécifiquement pour la société?
M. Léger: C'est cela, ce sont des nouveaux
règlements qui vont être faits pour le fonctionnement interne de
la société et qui vont être selon l'image de ce que le
gouvernement fait actuellement.
Cela ne dira pas qu'il faut aller au Conseil du trésor, puisque
c'est une société à part, mais ce seront les mêmes
normes à l'intérieur de la société, les mêmes
fins, mais pas la même façon.
M. Picotte: Est-ce que ce sera le même genre de normes
qu'Hydro-Québec?
M. Cordeau: Est-ce que vous allez avoir recours au fichier
central pour l'attribution?
M. Léger: Les mêmes normes que le gouvernement quand
il engage, pour les politiques d'achat, etc.
M. Picotte: Rosalie.
M. Léger: Un genre de Rosalie, oui.
M. Picotte: Vous allez avoir recours à Rosalie?
M. Léger: Oui. Elle est gentille, d'abord.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: C'était ma question.
Le Président (M. Boucher): Article 27, adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): A l'article 28, il y a un
amendement.
M. Léger: A l'article 28, c'est un nouvel alinéa.
Le libellé d'un nouveau paragraphe. C'est-à-dire que l'article
28, qui se lit comme suit: "Le gouvernement peut faire des règlements
pour: 1° établir des conditions concernant les contrats conclus par
la société et déterminer les cas où elle doit les
adjuger par soumissions publiques. 2° prescrire le contenu minimal des
ententes visées dans le troisième alinéa de l'article
21.
Le prochain alinéa se lirait comme suit: 3° prescrire la
nature des dépenses de la société qui devront être
capitalisées et les modalités d'alloca- tion de ces
dépenses entre les ouvrages d'assainissement des eaux, les travaux de
réfection des réseaux d'égout municipaux et les
études réalisées par la société et
déterminer le terme maximum d'amortissement de ces emprunts." J'ai
l'impression qu'on a ajouté un petit mot et cela a tout
mêlé vos affaires. Je vais le relire tranquillement.
Le troisièmement se Ii rait comme suit: " Prescrire la nature des
dépenses de la société qui devront être
capitalisées et les modalités d'allocation de ces dépenses
entre les ouvrages d'assainissement des eaux...
Le Président (M. Boucher): Vous changez des mots.
M. Léger: Oui.
Le Président (M. Boucher): "Prescrire la nature des
dépenses de la société...
M. Léger: Je vais lire vite ce qui est déjà
écrit et je vais lire très lentement la partie qu'on ajoute,
d'accord? On recommence. 3° prescrire la nature des dépenses de la
société qui devront être capitalisées et les
modalités d'allocation de ces dépenses entre les ouvrages
d'assainissement des eaux...
Le Président (M. Boucher): "Les modalités
d'allocation de ces dépenses...
M. Léger: ... "entre les ouvrages...
Le Président (M. Boucher): "... entre les ouvrages...
M. Léger: "... d'assainissement des eaux...
Le Président (M. Boucher): "... d'assainissement des
eaux...
M. Léger: "... virgule, les travaux de réfection
des réseaux d'égouts municipaux et les études...
M. Picotte: "Les" au lieu de "des".
M. Léger: "Les" au lieu de "des".
..."réalisées par la société... Après le mot
"études" ajouter "réalisées par la
société...
Le Président (M. Boucher): ... "et les travaux de
réfection des réseaux d'égout...
M. Picotte:... "réalisées par la
société...
M. Léger:... "et déterminer le terme maximum
d'amortissement de ces emprunts". Je relis au complet, à moins que le
président ne veuille le faire.
Le Président (M. Boucher): Alors, ça se lirait
comme suit: "Prescrire la nature des dépenses de la
société qui devront être capitalisées et les
modalités d'allocation de ces dépenses entre les ouvrages
d'assainissement des eaux, les travaux de réfection des réseaux
d'égout municipaux et les études réalisées par la
société et déterminer le terme maximum d'amortissement de
ces emprunts."
M. Picotte: C'est cela.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Picotte: Adopté.
M. Cordeau: J'aurais une question à poser, au paragraphe
1. "Le gouvernement peut faire des règlements pour: 1°
établir des conditions concernant les contrats conclus par la
société et déterminer les cas où elle doit les
adjuger par soumission publique". Est-ce que la société devra
suivre les normes que le gouvernement doit appliquer pour accorder un
contrat?
Vous savez, il y a des normes à suivre pour accorder un contrat;
si c'est tel montant, ils peuvent demander des soumissions. Pour tel montant,
c'est à trois et tel montant, c'est à six entrepreneurs, ainsi de
suite. Je me demande pourquoi cette spécification est dans le projet de
loi: "Etablir des conditions... et déterminer les cas où elle
doit...
M. Léger: C'est pour suivre le même mode de
fonctionnement que l'appareil gouvernemental, mais c'est pour éviter
d'être soumis à tous les dédales habituels du gouvernement,
c'est une société d'Etat. Donc, toutes les mêmes
méthodes, sauf qu'on ne passe plus par le Conseil du trésor, ce
qui faisait la lourdeur; c'est ce qui va être évité par
cela.
M. Cordeau: Parfait, merci.
Le Président (M. Boucher): Alors, l'amendement à
l'article 28 est-il adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 28, adopté tel
qu'amendé.
Financement
Article 29.
M. Léger: II n'y a pas d'amendement.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 30.
M. Léger: L'article 30 est biffé. Cet article est
biffé dans le cadre d'un réaménagement des dispositions
financières du projet de loi destiné à faciliter à
la société l'accès au marché financier et assurer
la cohérence des garanties financières gouvernementales qui sont
mises à la disposition de la société.
Le Président (M. Boucher): Alors, on biffe l'article 30.
Adopté?
M. Picotte: Adopté. A biffer.
Le Président (M. Boucher): On adopte le biffage.
M. Picotte: Parce que là, je commençais à
trouver cela curieux, adopter l'article 30 qui n'existe plus.
Le Président (M. Boucher): On va adopter le biffage de
l'article 30.
M. Picotte: Si on adopte la disparition, d'accord.
Le Président (M. Boucher): Article 31. Il y a un
amendement, deux même.
M. Léger: Un nouveau libellé du premier paragraphe,
qui se lirait comme suit: "1° s'engager, aux conditions qu'il
détermine, à combler les besoins de liquidité de la
société, de manière à lui permettre d'assurer,
à échéance, le remboursement du capital, le paiement des
intérêts et, s'il y a lieu, les contributions au fonds
d'amortissement relativement aux emprunts contractés en vertu de
l'article 29." C'est juste un mot qui est enlevé.
Il y a juste un mot de changé: "les besoins temporaires". Juste
le mot "temporaires" qui est enlevé.
M. Cordeau: C'est pour suppléer à l'article 30 qui
a été biffé?
M. Léger: C'est cela. M. le député a vu
juste.
M. Cordeau: L'Opposition ne peut pas toujours se tromper.
M. Léger: Adopté? Adopté.
Quatrièmement...
Le Président (M. Boucher): Ce nouveau premier paragraphe
est-il adopté?
M. Léger: Oui, adopté? M. Picotte: Oui.
M. Léger: Quatrièmement, à l'article 31
encore, un nouveau paragraphe quatre qui se lirait comme suit: "4°
garantir, aux conditions qu'il détermine, le paiement en capital et
intérêts de tout emprunt ou autre obligation, contracté par
la société." (14 h 30)
M. Picotte: C'est l'ancien paragraphe 1 qui devient 4.
Adopté.
M. Léger: C'est ça.
Le Président (M. Boucher): Le nouveau paragraphe 4 est-il
adopté? Il faut transférer le troisième paragraphe. Le
troisième paragraphe de l'article 31, tel que rédigé dans
le projet de loi, doit être transféré. Les deux
parenthèses à la fin du paragraphe 3 du projet de loi tel que
présenté doivent être mises à la fin du paragraphe
4.
M. Léger: Le paragraphe 1 est remplacé par ce qu'on
a dit tantôt. Le paragraphe 2 reste le même. Le paragraphe 3 reste
le même et le quatrième, c'est celui qui était le premier.
D'accord?
Le Président (M. Boucher): Le nouveau paragraphe 4 est-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 31 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Picotte: Adopté.
M. Léger: Article 32.
Le Président (M. Boucher): Article 32.
M. Léger: Article 32. Je vous recommande de voter
contre.
M. Cordeau: M. le ministre, voudriez-vous définir "les
tiers", à la troisième ligne? Qu'entendez-vous par tiers?
Tantôt, les...
M. Léger: L'article 32 n'existe plus. Il est
biffé.
Le Président (M. Boucher): II est biffé. Le biffage
de l'article 32 est-il adopté?
M. Léger: Je vous recommande de voter contre.
M. Cordeau: Je le comprends bien mieux comme ça.
Le Président (M. Boucher): Le biffage de l'article 32
est-il adopté?
M. Picotte: Nous adoptons le biffage. M. Cordeau:
Là, je le comprends! Le Président (M. Boucher):
Article 33.
M. Picotte: II est bien plus clair comme ça. Il est pas
mal plus clair, comme ça, M. le Président.
M. Léger: Vous avez raison. L'Opposition n'a pas toujours
tort.
M. Cordeau: C'est radical.
Le Président (M. Boucher): Article 33. Il ne faudrait pas
qu'il soit biffé, celui-là.
M. Léger: Non, il ne faudrait pas. Celui-là, il
reste là.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 34.
M. Léger: A l'article 34, il y a un amendement. Le nouveau
libellé se lirait comme suit: "Les sommes reçues par la
société en application de l'article 24 pour rembourser le service
de la dette ainsi que les sommes reçues par la société en
vertu des articles 22a et 25a, à l'exception des sommes reçues
pour l'exploitation des ouvrages d'assainissement des eaux, sont
affectées au remboursement du capital, au paiement des
intérêts et, le cas échéant, aux contributions au
fonds d'amortissement sur les emprunts."
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Le nouveau libellé de
l'article 34 est adopté. Article 34 adopté tel qu'amendé.
Article 35.
M. Léger: II est biffé. Je vous recommande de voter
contre.
M. Picotte: Adopté, le biffage.
Le Président (M. Boucher): Le biffage de l'article 35
est-il adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 36.
M. Léger: II n'y a pas d'amendement.
M. Picotte: Adopté.
Comptes et rapports
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
37?
M. Léger: Pas d'amendement. M. Picotte:
Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
38?
M. Léger: Pas d'amendement. M. Picotte:
Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
39?
M. Léger: Pas d'amendement. M. Picotte:
Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
40?
M. Léger: Pas d'amendement.
M. Cordeau: L'Union des municipalités du Québec,
concernant le développement ou le plan de développement du
gouvernement, a demandé s'il était possible qu'elle
prépare son budget d'avance, qu'on l'informe aussi du plan de
développement ou des travaux à faire pour les prochaines
années, afin qu'elle puisse aussi préparer son programme triennal
de dépenses.
M. Léger: La réponse sera rapide. Ce dont le
député parle, c'est du plan de développement du programme
du ministère. Ce dont on parle actuellement, c'est du plan de
développement de la société comme telle. Elle ne fait
qu'exécuter ce que le ministère lui demande. Ce que les
municipalités veulent savoir, c'est le programme du ministère
pour savoir quelles sont les bassins qu'on touche, combien on en fait, quelles
sont les municipalités qu'on touche; c'est l'échéancier.
Donc, ce dont le député parlait, c'est du programme du
ministère, non pas du programme de la société. Celui-ci,
c'est interne.
M. Cordeau: Oui. D'accord.
M. Picotte: M. le Président, à l'article 40, la
société doit faire approuver par le gouvernement son plan de
développement. La société se fait un plan de
développement. Par contre, on dit que le gouvernement détermine
la forme et la teneur générale. A ce moment-là, le
gouvernement serait mieux de faire la forme et le plan général et
de dire ensuite à la société: Voilà le plan
général. Je trouve que c'est un petit peu...
M. Léger: C'est-à-dire que le ministère fait
son programme d'assainissement pour l'année, détermine
l'échéancier de réalisation, le choix des cibles et,
ensuite, il donne à la société le mandat de
réaliser des choses qui lui ont été confiées par
les municipalités. C'est à l'intérieur de cela que la
société connaît son programme pour l'année et elle
établit elle-même son programme d'activité. Ce que le
député dit, c'est cela.
M. Picotte: La société doit faire approuver ce que
le gouvernement lui a dit de faire.
M. Léger: Oui, mais elle, ce sont les détails. Le
gouvernement, c'est le contenant et la société, c'est le
contenu.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 40 est adopté.
L'article 41 ?
M. Léger: Pas d'amendement. M. Picotte:
Adopté.
Dispositions finales
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 42, il
y a un amendement?
M. Léger: Oui, un amendement qui correspond aux besoins de
ce qu'on nous a demandé aujourd'hui.
Le Président (M. Boucher): L'article 42, tel quel, M. le
ministre, il n'y a pas d'amendement.
M. Léger: Non, c'est l'article 42a qu'on ajoute.
Le Président (M. Boucher): C'est un nouvel article 42.
M. Léger: C'est cela. L'article 42a aura le libellé
suivant.
Le Président (M. Boucher): II faudrait adopter l'article
42 avant.
M. Léger: Adoptons l'article 42.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 42a?
M. Léger: L'article 42a se lirait comme suit, un nouveau
libellé: "42a. Malgré l'article 27 de la Loi sur la Commission
municipale (L.R.Q., c. C-35), seule la convention visée dans le premier
alinéa de l'article 21 requiert l'approbation de la Commission
municipale". Ce qu'on a dit ce matin, c'est que la Commission municipale va
être touchée au moment où on détermine, avec la
municipalité, sa capacité financière relativement au
projet. C'est à ce moment-là qu'il y a recours à la
Commission municipale. Cela correspond à la demande de l'Union des
municipalités et de l'Union des conseils de comté.
M. Cordeau: C'est accepté par leurs procureurs.
M. Léger: C'est cela.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
43?
M. Léger: On me dit qu'il y a un article 42b. Prenez vos
plumes.
Le Président (M. Boucher): Oh la la!
M. Cordeau: 42b. M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Boucher): 42b.
M. Léger: Je vais le lire tranquillement. M. Cordeau:
C'est mieux.
M. Léger: "42b. La société peut
également conclure..." je voudrais dire au député
qu'il n'y a pas assez d'espace où il a commencé...
Le Président (M. Boucher): Je vais attendre le texte, M.
le ministre.
M. Léger: Cela prend plus grand que cela. "La
société peut également conclure une entente...
M. Cordeau: Pouvez-vous le relire encore une fois?
M. Léger: Le relire encore une fois? D'accord. "La
société peut également conclure une entente, visée
dans le troisième alinéa de l'article 21, avec une
municipalité qui a conclu un protocole d'entente avec le gouvernement
avant l'entrée en vigueur de la présente loi relativement
à la conception, la construction, l'amélioration,
l'agrandissement ou la mise en marche d'ouvrages d'assainissement des eaux ou
l'exécution de travaux de réfection de réseaux
d'égout municipaux. "Un tel protocole d'entente est réputé
être une convention visée au premier alinéa de l'article
21."
L'explication, vous le voyez, c'est pour permettre à ceux qui ont
déjà signé des protocoles d'entente, actuellement, de
bénéficier de l'aide de la société. Je pense que
cela correspond à ce que les deux députés m'avaient
demandé, ainsi que l'Union des municipalités. Voulez-vous que je
le relise tranquillement?
M. Picotte: Une fois, tranquillement, le président
pourrait lire cela.
M. Léger: Tranquillement, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): L'article 42b se lirait comme
suit: "La société peut également conclure une entente
visée dans le troisième alinéa de l'article 21 avec une
municipalité qui a conclu un protocole d'entente avec le gouvernement
avant l'entrée en vigueur de la présente loi relativement
à la conception, la construction, l'amélioration,
l'agrandissement ou la mise en marche d'ouvrages d'assainissement des eaux ou
l'exécution de travaux de réfection des réseaux
d'égout municipaux. Un tel protocole d'entente est réputé
être une convention visée au premier alinéa de l'article
21."
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Le nouvel article 42b est
adopté?
M. Picotte: Avec la virgule.
M. Léger: C'est l'article 42c? C'est celui-là?
L'article 42b est adopté?
M. Picotte: Avec la virgule.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
M. Léger: L'article 42c, c'est pour répondre
à la préoccupation de l'Union des municipalités, de
l'Union des conseils de comté, spécialement sur la
possibilité de consultations populaires, le référendum,
etc. Voici l'entente qu'on a eue, avec tout le groupe. L'article 42c se lirait
comme suit: "Rien dans la présente loi n'empêche une
municipalité d'avoir recours, quant à une convention visée
au premier alinéa de l'article 21, à une consultation des
électeurs, propriétaires d'immeubles imposables,
conformément à l'article 358a du Code municipal, ou aux
propriétaires, conformément à l'article 351 de la Loi des
cités et villes, selon le cas."
M. Picotte: Cela fait partie des demandes et des remarques que
j'ai faites à la lecture du mémoire de l'Union des conseils de
comté et de l'Union des municipalités. Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté, M. le
député de Maskinongé. Merci.
M. Cordeau: Cela veut dire que c'est toujours bon d'entendre, en
commission parlementaire les gens qui veulent nous présenter des
mémoires.
M. Léger: Et les gens qui sont concernés, aussi
bien que les députés de l'Opposition, peuvent bonifier de bonnes
intentions.
M. Cordeau: On vous remercie, M. le ministre, d'avoir reconnu nos
mérites.
Le Président (M. Boucher): L'article 44? M.
Léger: Vous n'avez pas toujours tort.
M. Picotte: On va l'adopter, celui-là, avec ce que le
ministre vient de dire!
Le Président (M. Boucher): L'article 43,
c'est-à-dire.
M. Léger: II n'y a pas d'amendement. M. Cordeau: II
n'y a rien à changer. M. Picotte: Adopté. Le
Président (M. Boucher): Adopté.
M. Léger: Un instant! A l'article 43, on change le mot
"directeur général" par le mot "président". L'article 43
se lirait: "Le président et les employés de la
société sont assujettis à la Loi sur le régime de
retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (LRQ,
CRIO).
M. Picotte: Je ne sais pas s'il y en a qui ont des ambitions
d'être nommés président, mais il y en a qui suivaient cela
de très près, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Cet amendement est-il
adopté?
M. Léger: C'est parce qu'on voulait montrer que, aussi,
les aides du ministre bonifient les lois.
Le Président (M. Boucher): L'amendement est adopté
et l'article 43 est adopté tel qu'amendé. L'article 44?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
45?
M. Léger: L'article 45 est adopté mais il y a un
article 45a.
Le Président (M. Boucher): II faut adopter l'article 45
avant.
M. Léger: II y a un article 44a, M. le Président.
(14 h 45)
M. Picotte: II y a un article 44a.
Le Président (M. Boucher): II y a un article 44a.
M. Picotte: Lequel doit-on féliciter?
M. Léger: L'article 44a c'est où?
Je vais le lire lentement. Article 44a: "Aux fins des lois fiscales, la
société jouit des privilèges et immunité d'un
mandataire du gouvernement. "Malgré toutes dispositions inconciliables
d'une loi générale ou spéciale, la société
est exemptée de toute taxe municipale ou scolaire. Elle doit cependant
payer des taxes municipales ou scolaires quant aux immeubles qu'elle
possède, sauf ceux qui doivent être cédés à
une municipalité en vertu de l'article 22".
M. Cordeau: ... au ministère.
M. Léger: Quand on écoute le monde, cela fait bien
des corrections.
M. Cordeau: M. le Président, j'ai une question à
poser à Me Piette. Il n'y a pas d'échappatoire à la loi
57, dans tout ce jargon?
M. Léger: La société ne paiera pas de taxes
en vertu de la loi 57 pour des immeubles qui, de toute façon, vont
être cédés très bientôt à la
municipalité.
M. Cordeau: Oui, mais il y a un article qui dit que la
société peut acquérir des immeubles.
M. Léger: Elle paiera des taxes pour des immeubles qui lui
appartiennent pour des fins administratives, par exemple, mais pas des taxes
sur les immeubles qui vont être cédés à la
municipalité.
M. Cordeau: De toute façon si vous voulez établir
cela à Saint-Hyacinthe, il y a de la place. A part cela, vous allez
être près des problèmes.
Le Président (M. Boucher): L'article 44a se lirait comme
suit: "Aux fins des lois fiscales, la société jouit des
privilèges et immunité d'un mandataire du gouvernement.
Malgré toutes dispositions inconciliables d'une loi
générale ou spéciale, la socité est exemptée
de toute taxe municipale ou scolaire. Elle doit cependant payer des taxes
municipales ou scolaires quant aux immeubles qu'elle possède, sauf ceux
qui doivent être cédés à une municipalité en
vertu de l'article 22."
Est-ce que ce nouvel article 44a est adopté?
M. Cordeau: Quant à moi, oui.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 45.
M. Léger: Article 45.
M. Picotte: A l'article 45, "La Société ne peut
entreprendre la construction, l'aménagement ou l'agrandissement...
après le 31 décembre 1990". Elle va continuer à faire des
études.
M. Léger: Elle ne pourra entreprendre rien après le
31 décembre 1990. Elle ne peut pas entreprendre des études non
plus.
De toute façon dans la loi actuelle elle ne peut jamais
entreprendre des études.
M. Cordeau: M. le Président, que va-t-il advenir s'il y a
une entente signée le 1er septembre précédant le 31
décembre 1990.
M. Léger: Elle va terminer, selon moi, le mandat.
M. Cordeau: Parce que c'est implicite. M. Léger:
D'après moi, c'est implicite. M. Picotte: D'après
vous, mais...
M. Cordeau: Ma question était: Est-ce que la
société doit respecter une entente signée le 31
septembre...
M. Léger: C'est le 30 décembre, dans le moment.
Elle doit absolument entreprendre les travaux avant
l'échéance prévue. Mais entreprendre, est-ce que cela
signifie creuser le trou ou donner un contrat? Là, il y a une question
d'interprétation juridique qu'il faudra vérifier en temps et
lieu.
M. Cordeau: II n'y a pas moyen de clarifier tout de suite par un
petit mot?
M. Léger: Cela pourrait créer des problèmes.
On peut toujours amender cela plus tard s'il y avait un problème de ce
côté.
Ce sera une décision du Conseil des ministres. Je ne pourrais pas
le corriger comme tel, c'est une décision du Conseil des ministres,
d'arrêter le 31 décembre 1990.
M. Picotte: Je fais référence à l'article 18
où il est dit, premièrement, de concevoir, construire,
améliorer, agrandir et mettre en marche des ouvrages d'assainissement,
etc. Elle ne pourra plus faire cela après le 31 décembre
1990?
M. Léger: C'est cela.
M. Picotte: Deuxièmement, d'exécuter des
études de réfection des réseaux d'égout municipaux.
Troisièmement, d'exécuter d'autres études en
matière d'égout et d'assainissement des eaux préalablement
à la conclusion des ententes visées dans le troisième
alinéa de l'article 21. C'est à la demande du ministre, cela?
M. Léger: C'est cela. C'est-à-dire elle ne peut pas
l'entreprendre par elle-même. C'est le ministre qui peut demander de le
faire.
M. Picotte: Alors c'est à la demande du ministre?
M. Léger: Oui.
M. Picotte: Après le 31 décembre 1990, cela veut
dire que le ministre ne fera plus de demande à la société.
La société aura une banque de fonctionnaires qui auront
travaillé, et on va faire quoi avec ces gens? Cela ne deviendra pas un
service de recherche après, qu'est-ce qui va se produire?
M. Léger: II n'y aura pas de personnes engagées de
façon permanente dans ces sociétés; ces ressources,
après, peuvent être intégrées soit au niveau des
ministères ou dans l'entreprise privée. Il n'y aura aucun
permanent.
M. Picotte: C'est l'intention du législateur
qu'après le 31 décembre le ministre ne demande plus
d'études. Pourquoi, dans l'article 45, n'inscrit-on pas ces trois
choses? On fait mention du no 1 et les nos 2 et 3, on n'en parle plus.
M. Léger: C'est pour limiter la société. A
l'article 18, c'est pour limiter la réalisation à une demande du
ministre. Donc, il y a deux barrières qui sont touchées en
même temps. Ils ne peuvent rien faire sans que le ministre le demande. A
ce moment-là, la loi lui défend d'entreprendre quelque chose
après.
M. Picotte: Ouais, ce n'est pas clair plus qu'il faut!
M. Cordeau: II est presque faux de dire que la
société ne vivra que dix ans parce qu'elle va survivre
après.
M. Léger: II y aura une agonie lente, après, sur le
plan administratif. Il va falloir qu'elle continue la partie administrative,
respecter les engagements, les paiements.
M. Cordeau: Tant et aussi longtemps que tous les emprunts
n'auront pas été remboursés.
M. Léger: Mais elle ne sera plus une société
de construction à ce moment-là.
M. Cordeau: Non, bien sûr, mais je crois qu'elle va avoir
une période de survie. Je ne sais pas si on sera là, mais je
prévois bien qu'on va lui donner la respiration artificielle en
1990.
M. Picotte: Pourquoi, à ce moment-là, ne pas
mentionner dans l'article 45 qu'à partir du 31 décembre 1990 la
société perd tous ses pouvoirs sauf celui d'administrer ce qui a
déjà été décidé, par exemple, un
mois... Je dis un mois parce qu'il peut y avoir eu une décision de prise
un mois avant. Mais qu'elle perde ses pouvoirs sauf de terminer ce qu'elle a
déjà entrepris avant le 31 décembre 1990.
M. Léger: C'est exactement ce que ça veut dire.
M. Picotte: En langage d'avocat, c'est ce que ça veut
dire.
M. Léger: Ce ne sont pas des avocados, c'est de
l'avocasserie!
M. Picotte: En langage d'avocat, cela veut dire compliquer
ça à ce point!
M. Léger: On est chanceux de ne pas avoir d'avocat
ici!
M. Picotte: Dieu me garde d'avoir été avocat!
M. Cordeau: II ne faut pas que ce soit trop clair...
Le Président (M. Boucher): Article 45, adopté.
Article 45a.
M. Léger: II n'y en a pas.
Le Président (M. Boucher): Oui.
M. Cordeau: Non, il n'y en a plus.
Le Président (M. Boucher): II n'y en a plus? Vous
l'enlevez? L'article 45a est enlevé. Article 46.
M. Cordeau: J'ai une question à poser. Oui, l'article 46
est adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
M. Cordeau: Avant d'adopter tout le projet de loi, j'ai une
petite question à poser au ministre. Combien de personnes devont
travailler à la société pour son administration? Avez-vous
prévu un certain nombre de personnes?
M. Léger: La première année, ce sera environ
25; cela peut monter jusqu'à 50 dans la deuxième année et,
après cela, dépendant du volume de contrats qu'elle devra
administrer.
M. Cordeau: Bon.
M. Léger: Plus les municipalités auront besoin de
recours, plus il va y avoir de personnel, cela va dépendre de
l'ampleur.
M. Picotte: Si j'ai bien compris le ministre, ce seront des
emplois seulement à caractère occasionnel à
l'intérieur de cette société.
M. Léger: Temporaire.
M. Picotte: Temporaire. J'ai l'impression que le ministre pourra
avoir une certaine difficulté à se bâtir une équipe
assez bien fournie puisque ces gens-là n'auront aucune garantie,
même pas celle de réintégrer la fonction publique.
M. Léger: Comme on me dit, temporaire, c'est
contractuel.
M. Picotte: Contractuel.
M. Léger: II faudrait procéder à la
renumérotation.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'il y a motion pour
renuméroter le projet de loi?
M. Léger: Oui.
Le Président (M. Boucher): Motion adoptée.
M. Léger: Dans la renumérotation des articles, il
faudrait modifier l'ordre des articles de la section IV de sorte qu'ils
paraissent dans l'ordre suivant. Article 29 du projet de loi; article 34 du
projet de loi; article 31 du projet de loi; article 33 du projet de loi;
article 36 du projet de loi.
M. Cordeau: II y en a qui ont été
biffés.
M. Picotte: Cela veut dire qu'on recule d'un an.
Le Président (M. Boucher): Alors, je relis la motion: Dans
la renumérotation des articles, il faudrait modifier l'ordre des
articles de la section IV, de sorte qu'ils apparaissent dans l'ordre suivant:
Article 29 du projet de loi, article 34 du projet de loi, article 31 du projet
de loi, article 33 du projet de loi et article 36 du projet de loi.
M. Picotte: J'ai l'impression qu'on serait peut-être mieux
de mentionner qu'à partir du premier endroit où...
Le Président (M. Boucher): L'article 32 est
biffé.
M. Picotte: II faudrait faire un décalage de tous les
autres, quand même vous changeriez les quatre ou cinq...
Le Président (M. Boucher): Les articles 32 et 35 sont
biffés.
M. Léger: C'est parce qu'il y en a qui viennent en avant
et on change l'ordre.
Le Président (M. Boucher): L'ordre est inversé.
Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
M. Picotte: Arrangez cela pour ne pas qu'on revienne demain.
M. Léger: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): Le projet de loi no 92, Loi sur
la Société québécoise d'assainissement des eaux,
est donc adopté tel qu'amendé. Je prierais le rapporteur de la
commission d'en faire rapport aux membres de l'Assemblée nationale au
nom des membres de la commission. Est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Léger: En terminant, M. le Président, je veux
remercier les intervenants, aussi bien ceux qui sont venus nous
présenter des mémoires que les députés du
côté ministériel et les députés de
l'Opposition, qui ont apporté une collaboration réellement
intense et très productive; je voudrais aussi remercier toute
l'équipe qui m'a accompagné ici pour répondre le plus
rapidement possible et le plus adéquatement aux préoccupations
des gens de la commission.
On ne peut pas dire qu'à partir de 15 heures on vient de
terminer les eaux sont meilleures au Québec, mais c'est un moyen
d'y arriver.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le ministre. M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: La troisième lecture aura lieu mardi, je
suppose?
M. Léger: Selon le leader du gouvernement, avec l'entente
prise avec les autres...
M. Picotte: Cette société sera en vigueur à
peu près vers quelle date, dans l'esprit du ministre, les
règlements et tout cela?
M. Léger: Cela veut dire qu'on va commencer rapidement
à mettre sur pied tout ce qu'il faut, de façon à
fonctionner probablement en septembre.
M. Picotte: M. le Président, je veux remercier les
fonctionnaires du ministère et le ministre. Evidemment, on a eu des
amendements de dernière minute, ce n'est pas toujours facile à ce
moment-là de légiférer, mais je pense que dans l'esprit
où on a été obligés d'entendre les mémoires
dans la même matinée et où on est obligés d'adopter
article par article après cela, c'est presque impossible que cela se
fasse autrement. C'est pour cela que j'avais suggéré au ministre
d'entendre les mémoires une autre journée pour nous permettre
d'approfondir davantage, en tout cas.
Merci aussi à ceux qui nous ont présenté des
mémoires. A la troisième lecture, on aura certains commentaires
à faire avant d'adopter le projet de loi. En terminant, on aura
peut-être certains petits commentaires à faire au ministre.
Merci.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, il m'a fait plaisir de
participer aux travaux de cette commission et si nous avons pu bonifier votre
projet de loi, M. le ministre, nous en sommes fiers. Espérons que la
société aura une vie fructueuse; ce sera une courte vie, mais
espérons que ce sera fructueux, qu'elle va apporter l'aide
désirée aux municipalités, surtout que l'eau sera de
meilleure qualité pour tous. C'est le but fondamental, je pense.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le
député de Saint-Hyacinthe.
La commission ajourne ses travaux sine die.
Fin de la séance à 14 h 59