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(Neuf heures trente-sept minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des engagements financiers se réunit ce matin aux
fins d'étudier les engagements financiers des mois de mai, juin et
juillet 1983.
Les membres de cette commission sont: MM. Beauséjour (Iberville),
Bérubé (Matane), Biais (Terrebonne), Blouin (Rousseau), Caron
(Verdun), Champagne (Mille-Iles), Doyon (Louis-Hébert), Gauthier
(Roberval), Johnson (Vaudreuil-Soulanges), Middlemiss (Pontiac), Polak
(Sainte-Anne), Proulx (Saint-Jean) et Vaugeois (Trois-Rivières).
Procès-verbal
II faudrait d'abord accepter le procès-verbal de la
réunion du...
M. Polak: M. le Président, excusez-moi.
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: Pour fixer l'horaire d'aujourd'hui - parce que j'ai eu
des pourparlers avec le secrétaire du ministre...
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous permetteriez...
Oui, c'est vrai, on pourrait en parler au début.
M. Polak: Oui, je crois que le ministre serait d'accord avec
cela. Le ministre ne peut pas revenir ce soir, alors, je suggère
qu'aujourd'hui on travaille de 9 h 30 à 13 heures et peut-être
pourrait-on reprendre, si le ministre est disponible, à 14 heures au
lieu de 15 heures. Est-ce que nous pourrions aller de 14 heures à 18
heures ou même de 14 h 30 à 18 heures?
M. Bérubé: J'ai accepté un rendez-vous de 14
heures à 15 heures; en fait j'ai deux rendez-vous, un de 13 heures
à 14 heures et l'autre de 14 heures à 15 heures. Vous comprendrez
ma très grande mauvaise humeur à 15 heures, n'ayant pu manger, je
serai évidemment d'une humeur massacrante, mais quand même
prêt à reprendre du collier.
M. Polak: On m'a dit que Mme la vice-présidente du Conseil
du trésor serait ici...
M. Bérubé: Oui, elle sera ici ce matin.
M. Polak: Peut-être qu'elle pourrait venir de 14 heures
à 15 heures et ensuite vous revienderiez à 15 heures.
M. Bérubé: On pourra vérifier avec elle
tantôt si c'est possible. Elle va être ici vers 10 h 30. Elle me
remplace effectivement par suite d'une décision du Conseil des ministres
d'adopter une politique salariale pour les cadres du gouvernement et, avant que
cela sorte tout croche et de travers dans toutes les directions à la
suite d'une fuite mal orchestrée, je préfère orchestrer
les fuites et présenter la politique à la presse vers 10 h 30, de
telle sorte que je pourrai revenir immédiatement après; je serai
donc absent peut-être au maximum une demi-heure et elle me remplacerait
pendant ce temps. Donc, elle sera ici de 10 h 30 à 11 h 30 et on aura
l'occasion de lui demander si elle pourrait se porter volontaire...
M. Polak: Pour reprendre à 14 heures, parce que je n'ai
pas d'objection à reprendre les travaux à 14 heures
jusqu'à 18 heures. Maintenant, est-ce qu'il faut arrêter à
18 heures ou si on peut continuer jusqu'à 18 h 15 ou...
M. Bérubé: Non, à 18 heures, car j'ai pris
rendez-vous pour 18 heures.
M. Polak: D'accord. Pour demain, M. le Président, en
pensant un peu d'avance, peut-être pourrions-nous commencer à 9
heures. Personne n'a l'intention de rester tard demain, même
l'après-midi, donc on pourrait aller...
Une voix: ...
Le Président (M. Gagnon): Pour aujourd'hui, cela va se
décider un peu plus tard quand Mme la vice-présidente sera
arrivée et, pour demain, on commencerait à 9 heures.
M. Polak: On pourrait commencer à 9 heures demain.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que le
procès-verbal de la réunion du 26 mai est accepté?
Avez-vous des questions à poser sur le procès-verbal?
M. Polak: Cela ne relève peut-être pas directement
du procès-verbal, mais le ministre a sans doute reçu une lettre
de notre secrétaire, M. Nadeau, concernant un poste de dactylo et
sténographe. J'appuie évidemment sa demande pour avoir quelqu'un,
tel que demandé dans la lettre. D'ailleurs, la lettre est
adressée à M. Blondin, secrétaire général.
J'ai ma réponse pour le ministre. Voulez-vous transmettre cela au
ministre? Je pense qu'il est important que tout le monde appuie cette demande.
Autrement, M. Nadeau ne pourra pas faire son travail et il partira. Donc, cela
semble plutôt une question d'ordre technique d'obtenir sa
secrétaire.
M. Bérubé: Je pense que le député de
Sainte-Anne a dû s'absenter de l'Assemblée nationale au cours de
l'année dernière.
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: Peut-être n'a-t-il pas pris
connaissance de la nouvelle Loi de l'Assemblée nationale créant
le Bureau de l'Assemblée nationale, qui gère maintenant
intégralement le budget de l'Assemblée nationale sans qu'il y ait
recours au Conseil du trésor sauf pour des avis techniques, lorsque
celui-ci veut avoir une analyse proprement technique des fonctionnaires du
Conseil du trésor - bien faite, oui - qui, sur une base
bénévole - j'entends au sens où l'Assemblée
nationale ne se voit pas imposer les frais d'une telle étude - se font
un plaisir de fournir à l'Assemblée nationale tous les
renseignements qu'elle peut demander. Dans le cas de ce problème de
secrétariat, il est clair que c'est une responsabilité de la
commission de s'adresser au président de l'Assemblée nationale,
qui est l'autorité suprême de notre Parlement, pour lui souligner
ce problème. Nous pourrions, par exemple - on ne peut pas faire de
motion à cette commission - d'un commun accord...
Le Président (M. Gagnon): ...faire la demande.
M. Bérubé: ...acheminer le souhait que le
président de l'Assemblée nationale prenne en haute
considération cette demande qui fut faite.
M. Polak: C'est exactement l'intention de ma lettre. La demande
de M. Nadeau a l'appui de l'Opposition. Si on a encore l'appui du ministre pour
cela...
Le Président (M. Gagnon): Si je comprends bien, la demande
qui est faite est acceptée; enfin, il n'y a pas d'opposition de la part
des membres de la commission, loin de là.
M. Polak: C'est cela, non.
Le Président (M. Gagnon): La commission est d'accord avec
cette demande et on demande de l'acheminer au président de
l'Assemblée nationale. Est-ce que c'est cela?
M. Polak: Par l'entremise de notre président, M. le
ministre?
M. Bérubé: Oui, par l'entremise du président
de l'Assemblée nationale, qui siège parmi nous.
M. Polak: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): Alors...
Une voix: Préparez une lettre pour votre signature, M. le
Président.
M. Polak: D'accord. C'est juste... Parfait.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a des questions
sur le procès-verbal? Non?
M. Polak: Non, non.
Le Président (M. Gagnon): On me dit qu'il n'y a pas de
question. Donc, le procès-verbal du 26 mai est accepté.
M. Polak: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): II y avait une question portant
sur les projets du programme...
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): ...de stimulation de
l'économie et de soutien de l'emploi et qui était à
l'ordre du jour.
M. Polak: Voici. Je ne sais pas si le ministre a eu le temps
pendant ses vacances de lire ce document pour être à jour ou s'il
a pris de vraies vacances. Il n'a rien fait, sauf...
M. Bérubé: J'ai pris de vraies vacances, j'ai
cessé de penser à vous, M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: C'est malheureux. J'ai déjà noté
que vous êtes très calme, mais cela ne durera pas longtemps. Nous
sommes très agressifs, même entre nous. Cela se transmet, ce
"feeling" de bataille.
M. Champagne: Votre parti n'est pas branché encore,
n'est-ce pas?
Questionnaire par échantillonnage M, Polak: Je ne voudrais
pas donner
trop de temps à cette affaire, mais c'est juste pour être
à jour. D'ailleurs, dans la documentation d'aujourd'hui, notre
secrétaire, M. Nadeau, nous a envoyé un résumé de
la documentation et je vous donnerai rapidement le sommaire.
J'ai eu à formuler à un moment donné une
série de questions. Je pense qu'il y en avait neuf, plutôt dix.
Si, à l'avenir, on pose des questions sur le programme de stimulation de
l'économie et de soutien de l'emploi, on voudrait savoir à
quelles questions le gouvernement serait prêt à répondre si
nous sommes d'accord sur les dix questions. À l'avenir, nous utiliserons
une formule et on prendra un cas de temps en temps, un échantillon. Les
réponses seront données selon cette méthode de poser les
questions. On avait décidé que mes dix questions devraient
être soumises à différentes instances à savoir s'il
y a une confidentialité pour certaines réponses qui pourraient
être données. On a donc eu la réponse sur les dix questions
de la part...
Le Secrétaire: Du comité directeur du programme.
Cela a été approuvé par le ministre Marois.
M. Polak: M. le ministre Marois. Donc, quoique je vais poser la
question sur presque tous les programmes de stimulation de l'économie et
de soutien de l'emploi, on a répondu, dans le cadre du programme PECEC,
programme expérimental de création d'emplois communautaires.
M. Bérubé: PECEC.
M. Polak: PECEC, d'accord. Je prononce cela comme un pape
italien, à la manière italienne "PECHEC".
M. Bérubé: Je crois plutôt que c'est
plutôt hongrois ou tchèque. Vous êtes sûr que ce n'est
pas tchèque?
M. Polak: Un bon catholique italien parle comme cela. Donc, on a
eu une réponse à ces questions. Peut-être qu'on pourrait
les prendre une par une parce que la majorité est acceptable. Il y en a
juste quelques-unes sur lesquelles, on a des réserves et on va discuter
de cela. Notre première question a été acceptée
telle quelle, pas de problème. Même chose pour la deuxième.
À la troisième, on a répondu en disant qu'on pourrait
fournir juste une partie des renseignements. J'ai accepté cela. On nous
a dit qu'on était prêt à fournir la date de la principale
étape du processus, la date de la mise en application ainsi que la date
de la décision, mais pas les autres dates que je demandais. Je suis
aussi prêt à accepter cela. Donc, ce troisième point, tel
qu'amendé ou tel qu'accepté par les organismes, on accepte
cela.
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le ministre.
M. Bérubé: Sur ce point-là, M. le
Président, je voudrais connaître de la part du
député de Sainte-Anne l'usage qu'il veut faire de cette
information. Je précise immédiatement que ce n'est pas pour faire
enquête sur les intentions politiques du député de
Sainte-Anne, mais pour suivre une approche que nous avons mise en place au
Conseil du trésor et qui commence à donner des résultats
intéressants.
Nous constatons, très fréquemment, que, dans le but
louable de mieux contrôler, de mieux connaître et de s'assurer si
les fonds publics sont bien dépensés, le Conseil du trésor
- j'entends les membres politiques, les ministres - ont souvent tendance
à poser des questions, à demander de l'information et donc
demander beaucoup de rapports. On constate, après un certain temps,
qu'il y a énormément d'information qui est demandée mais
ne sert pas, pour la simple raison que l'information demandée n'est pas
vraiment nécessaire et qu'on n'y a jamais recours.
Toutefois, il faut quand même se dire que, si on parle de la date,
il va falloir qu'un fonctionnaire aille voir dans les dossiers, qu'il remplisse
la formule. Ne nous faisons pas d'illusion. Une chose comme cela peut demander
- n'exagérons pas le temps -admettons 15, 20 ou 30 minutes pour aller
dans le classeur, sortir la demande, voir exactement quelle en était la
teneur. Vous voyez le problème. Par conséquent, cela demande du
temps. Je n'y ai pas d'objection en soi, mais, dans la mesure où on est
ici à cette commission pour surveiller les engagements financiers, donc
s'assurer que l'État gère bien, il faut donc s'assurer que,
lorsque nous demandons à l'État, à l'administration de
fournir des renseignements, ceux-ci soient pertinents.
J'aimerais connaître, du député de Sainte-Anne, le
but poursuivi; autrement dit, quel usage il entend faire à cette
commission de l'information qu'il demande à l'administration.
M. Polak: Voici, la question me surprend un peu parce que cela
fait presque six, sept ou huit mois qu'on a discuté de cela. Ce qui
arrivait, c'est que, lorsqu'on prend le cahier et que, à un moment
donné, on trouve l'aperçu d'un certain programme de stimulation
de l'emploi, une liste d'une quarantaine de subventions, au lieu de prendre
chaque point, à savoir qui sont ses administrateurs - vous connaissez le
système qu'on avait - quand cela a-t-il été donné,
combien d'emplois ont été créés, on a presque
toujours dit au député de Sainte-
Anne: Poussez sur le bouton no 4 et vous aurez la réponse du
bouton no 3. Vous avez même fait une farce sur cela parce que la
réponse était un peu comme la question. C'était correct,
on travaille bien, il n'y a aucun scandale, aucun problème, etc. Je
n'avais donc aucune méthode pour vérifier tel ou tel
avancé.
On a toujours dit, à cette commission que j'appelle toujours une
commission d'élite de la part du gouvernement et de la part de
l'Opposition, qu'on voudrait prendre quelques cas qui feraient
échantillons un peu plus intéressants.
M. Bérubé: Je ne suis pas là pour vous
contredire, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Merci beaucoup. On va donc suivre quelques cas
particuliers. Au lieu d'avoir une quarantaine de cas avec des questions
générales qui ne valent rien, on prendra deux, trois ou quatre
cas par mois dans toutes les catégories de subventions, sans vous dire
d'avance lesquels, on va vous dire: Voici, aujourd'hui nous prenons le no 5,
voulez-vous répondre? Au lieu de rephraser tout le temps la question,
là on a un cas intéressant et on va suivre à peu
près la subvention du début jusqu'à la fin tout en
respectant le facteur de la confidentialité. C'est pour cette raison
qu'on ne veut pas répondre à toutes mes questions et je comprends
qu'à un certain point de vue on ne puisse pas en discuter, mais au
moins, on aura toutes les données. Il sera intéressant de voir
comment une certaine subvention est accordée, quel est le processus et
même le suivi de cette affaire. Par exemple, une inspection est faite une
fois par année, en parlant on a découvert des choses qu'on ne
savait pas, par exemple, qu'il y a déjà un système de
suivi qui existe, que les subventions ne sont pas payées d'un coup,
qu'elles sont échelonnées sur une période de temps.
Le but sera de renseigner non seulement l'Opposition, mais tous les
membres de la commission, en suivant quelques cas et en ne faisant pas un
travail stérile en demandant qui sont les administrateurs, en
espérant que ce sera le frère de M. Bérubé, je ne
sais pas, peut-être qu'il n'en a pas. On travaille un peu au hasard et je
trouve un peu plus intéressant d'aller au fond des choses en ne prenant
que quelques cas. Évidemment, tout le monde peut se servir de ces
réponses. Vous pourrez répondre: Bon, vous vous méfiez
toujours de ces subventions, mais elles sont bien justifiées, tant mieux
pour vous. Si je trouve, à un moment donné, des réponses
qui me plaisent, je peux dire: Voici donc de l'argent gaspillé "down the
drain", donc, je m'en sers. C'est un peu comme cela et je pense que cela rend
notre travail plus intéressant, beaucoup moins stérile. J'ai
parlé avec M. Nadeau à ce sujet. On ne voudrait pas forcer les
fonctionnaires à faire un travail incroyable pour nous donner ces
renseignements. Un des éléments qui a été
considéré, c'est justement de poser des questions à la
personne qui s'occupe du dossier, le supérieur qui peut y
répondre très facilement, sans faire du... On ne demande pas que
quelqu'un soit engagé pour faire ce travail-là. On commence en
toute bonne foi et on se limitera à quelques cas.
M. Bérubé: D'accord, je comprends bien que les
questions que vous posez ne seront pas nécessairement des questions que
vous posez à tout le monde, mais vous identifiez un certain nombre de
cas que vous voulez fouiller en profondeur. Je dois louer cette technique de
contrôle a posteriori qui m'apparaît effectivement fort sage. Je
pense que ce n'est pas une mauvaise idée de prendre un ou deux cas et de
les fouiller, en les prenant de façon un peu aléatoire ou
à vue de nez, en espérant qu'on trouve quelque chose en tombant
sur le bon cas. Je pense que c'est une bonne idée puisque cela nous
permettra de fouiller davantage certains dossiers. Dans la mesure où ce
que vous avez à l'esprit n'est pas de procéder
systématiquement dans le cas de toutes les subventions gouvernementales
à ce type de questionnaire, je n'ai absolument aucune question. Le
député de Sainte-Anne a bien répondu. Je pense qu'il doit
se préparer à jouer un jour le rôle de président du
Conseil du trésor. Déjà il se préoccupe de ne pas
taxer l'administration...
M. Polak: M. le Président, je n'ai reçu aucune
promesse formelle de qui que ce soit.
M. Bérubé: M. le Président, je pense qu'il
faut féliciter le député de Sainte-Anne. Je pense qu'il
apprend, après trois ans que nous travaillons ensemble, à un
rythme normal et que, d'ici 2010, il pourrait sans doute être
nommé président du Conseil du trésor.
Le Président (M. Gagnon): Je ne voudrais pas qu'on
recommence les discussions sur ce sujet-là, qui ont eu lieu dans
d'autres commissions où on s'était justement entendu sur cette
façon de travailler avec laquelle vous êtes d'accord, M. le
ministre. M. le député de Sainte-Anne, quand vous avez dit
à la question no 1, que la réponse est satisfaisante, à la
question no 2, que la réponse est satisfaisante, pour les fins du
journal des Débats, je pense qu'il serait important de lire la question,
parce que pour ceux qui vont lire le journal des Débats, la question no
1 ne leur dira pas grand-chose.
M. Polak: Je vais la lire rapidement. La question no 1 se lit
comme suit - la réponse est donnée dans le cadre du programme
expérimental de création d'emplois communautaires - "Est-ce la
première subvention accordée à cette entreprise en vertu
de ce programme?" Sinon, fournir le montant et la date du versement de toute
subvention antérieure. Sur cela, le commentaire qu'on a eu, c'est que
cette question est acceptable, qu'on peut y répondre.
La deuxième question est la suivante: "Quelle est la date de la
première démarche officielle de cette entreprise pour obtenir la
subvention prévue au présent engagement?" La réponse est
disponible; il n'y a pas de problème. On peut accepter cela.
La troisième question se lit comme suit: "Quel a
été le processus administratif suivi en vue de l'octroi de la
présente subvention?" Fournir la date, la principale étape du
processus (application, rencontres, vérifications, réunions,
recommandations, décision). La réponse qu'on a reçue,
c'est que la question était trop large et pourrait créer des
problèmes mais on était prêt à fournir la date de
l'application et la date de la décision, non les autres dates. Donc,
j'ai accepté cette explication; il n'y a pas de problème, nous
sommes d'accord sur le changement, c'est-à-dire de ne pas
répondre à tout, mais seulement aux deux points
mentionnés.
La quatrième question se lit comme suit: "Comment, en termes de
montants, se compare la subvention accordée en regard de la demande
initiale formulée pour cette même subvention?" On a eu comme
réponse à cette question qu'on ne pourrait pas y répondre,
parce que c'était confidentiel. Quant à moi, je ne trouve pas que
cette question est confidentielle. Je ne sais pas ce que le ministre en pense.
La réponse que j'ai eue se lit comme suit: "II peut arriver que le
montant de la subvention ne concorde pas avec le montant de la demande de
subvention telle que formulée par le promoteur. C'est une situation tout
à fait normale qui s'explique par les changements qui surviennent dans
l'évolution du projet à la suite de son dépôt. Au
fur et à mesure que se précise le projet, les besoins financiers
de l'entreprise se précisent et les promoteurs sont en mesure de mieux
définir leurs besoins auprès de sources conventionnelles de
financement telles que les institutions bancaires et les programmes
gouvernementaux. Étant donné que la subvention de PECEC est une
intervention financière de dernier coup de pouce, il arrive
fréquemment que ce montant diffère du montant de la demande.
Cette subvention, ajoutée aux autres sources de financement,
équilibre la structure de financement d'un projet approuvé". J'ai
bien compris cette réponse, mais cela ne m'explique pas pourquoi on ne
pourrait pas donner ce renseignement.
M. Bérubé: Attendez un peu. Est-ce qu'on dit qu'on
ne peut pas donner de renseignement? Où voit-on cette information?
M. Polak: Non. J'ai la réponse...
Le Président (M. Gagnon): C'est ce que je crois
deviner.
M. Bérubé: On se contente de dire que cela peut
arriver, que ce n'est pas le même; c'est tout à fait normal. Mais,
on ne dit pas qu'on ne la donnera pas.
M. Polak: Bon. Donc, si c'est cela l'interprétation... M.
Michel Nadeau peut...
Le Secrétaire: C'est un formulaire que vous avez entre les
mains.
M. Polak: Oui.
Le Secrétaire: C'est le formulaire qui, selon
l'administration de PECEC et tel qu'approuvé par le ministre Marois,
serait maintenant entre vos mains dans le cahier d'information que vous
possédez et ce formulaire ne contient pas le montant de la demande, mais
il contient forcément la subvention accordée. Il n'y a pas de
rapport entre le montant de la demande et ce qui est fait après
étude finalement. Cela peut être toutes sortes d'autres choses, en
fin de compte.
M. Bérubé: En fait, nous avions mis pour
répondre aux questions une fiche signalétique qui nous donnait
toujours le montant des subventions demandées et le montant des
subventions accordées. Donc, j'ai de la difficulté à
imaginer qu'il y ait d'autres raisons que l'erreur de copiste qui puisse
expliquer...
M. Polak: À tout événement, on pourrait
laisser cela en suspens et vous pourriez répondre la prochaine fois.
M. Bérubé: On pourrait simplement demander au
ministère...
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: ...de rajouter une ligne pour indiquer
quel est le montant de la subvention demandée...
M. Polak: C'est cela.
M. Bérubé: ...à l'article 3 du
formulaire.
Le Président (M. Gagnon): C'est cela?
M. Polak: D'accord. On va simplement attendre la réponse,
parce que, si la réponse est qu'on est prêt à donner ce
renseignement, on va l'ajouter au formulaire. (10 heures)
Le Président (M. Gagnon): Question no 5.
M. Polak: La cinquième question était: "Quel est le
coût total du projet, le pourcentage du financement fourni directement
par l'entreprise?" Il n'y a pas de problème, le gouvernement est
prêt à répondre à cela.
Sixième question: "S'agit-il de nouveaux emplois ou d'emplois
soutenus?" On est prêt à répondre à cette
première partie. Deuxième partie de la question no 6: "Dans le
cas de nouveaux emplois, comment les emplois créés se
répartissent-ils dans le temps?" On nous a répondu qu'il est
très difficile de déterminer avec précision la
répartition des emplois créés à l'intérieur
de la période de deux ans et j'accepte cette explication. Ce serait
simplement trop de travail administratif, donc je laisse tomber la
deuxième partie de la question no 6. Cela veut dire qu'on accepte la
première partie. C'est réglé.
Question no 7: "La présente subvention doit-elle être
versée en un ou plusieurs versements?" Pas de problème, on est
prêt à répondre à cela.
La question no 8 se lit comme suit: "Comment s'assure-t-on que les
conditions d'attribution de la présente subvention seront
respectées, notamment en ce qui a trait à la création ou
au soutien d'emplois? Sous l'autorité de quelle administration ces
suivis sont-ils assurés?" On a donné la réponse suivante:
on parle de la méthodologie et on explique qu'il s'agit de a) un
protocole d'entente, b) le CMQ, c) l'administration du PECEC exerce un suivi
constant; on explique tout cela avec tous les détails du suivi.
Ce que je voudrais faire remarquer c'est que je suis prêt à
accepter les détails qu'on donne comme réponse au no 8, mais
quand on prend un cas d'échantillonnage, qu'on nous donne avec les
détails de ces réponses; au no 8 on ne semble pas refuser de
répondre et je ne sais pas comment on pourrait l'insérer dans la
formule.
M. Bérubé: Je pense qu'il y a une différence
entre une question qui va s'appliquer à toutes les subventions et une
question qui va s'appliquer à un échantillonnage. Si je comprends
bien, on ne demande pas à l'OPDQ, pour chaque projet, de remplir le
formulaire qu'il nous a fourni, mais l'Opposition ou les membres de cette
commission en général identifieront les projets pour lesquels ils
demandent qu'il y ait étude plus en profondeur et, à ce moment,
le secrétaire de notre commission acheminera une demande pour que l'OPDQ
précise les réponses qui sont prévues à l'avance,
de sorte qu'on ne soit pas obligé de recommencer chaque fois avec la
même liste de questions. Si je comprends bien, c'est uniquement dans des
cas particuliers et je serais d'accord pour qu'on redemande au ministère
de bien vouloir fournir cette information dans les cas précis que lui
soumettra la commission. Je pense que c'est bien différent que l'on ait
affaire à des réponses systématiques pour toutes les
subventions que le gouvernement accorde ou que l'on ait affaire à des
réponses précises dans des subventions particulières que
la commission veut étudier pour se faire une idée du processus,
dans le cadre d'un processus aléatoire de contrôle. Je pense que
c'est très différent.
M. Polak: Oui. Je ne sais pas si M. Nadeau, parce que vous avez
travaillé un peu là-dessus, je pense... Je suis totalement
d'accord avec ce que le ministre dit que c'est seulement dans le cas de ces
quelques échantillons. Il peut y avoir un mois où il n'y a pas
d'échantillon du tout, un autre mois où il y en a deux ou trois.
Ce qu'on voudrait faire vraiment c'est d'avoir un système établi
d'avance pour les questions posées, les réponses à donner
et les suivis, comme à la réponse no 8.
M. Bérubé: Dans ce cas particulier? M. Polak:
Oui, seulement.
M. Bérubé: Et nous dirons quel sera le suivi.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Cela va?
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): La neuvième question?
M. Polak: La neuvième question était
formulée comme suit: "Fournir quelques explications sur la justification
de cette subvention." Là-dessus, on a eu la réponse que de la
manière dont le système marche avec les équipes
multisectorielles, la Conférence administrative régionale, la
CAR, qui détermine la composition de ce comité... Encore ici, on
n'a pas carrément refusé de répondre ou de dire non. Donc,
si le même principe s'applique qu'à 8, qu'il est toujours entendu
qu'il s'agit seulement de quelques échantillons - je suis bien
prêt à accepter cela.
Quand je dis qu'il faut donner quelques
explications sur la justification de cette subvention, que, par exemple,
la réponse sera, dans un cas particulier, - selon
l'échantillonnage toujours - que deux groupes ou deux
représentants, l'un du ministère de l'Industrie, du Commerce et
du Tourisme et l'autre du ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu ont tenu une réunion, ils ont
étudié le dossier, ont fait des recommandations et quelques
commentaires comme ça pour savoir si seulement une équipe a
travaillé là-dessus et quel était le processus, cela peut
varier selon les cas.
M. Bérubé: Ce n'est pas le processus que vous
voulez, c'est la justification.
M. Polak: Oui, c'est correct.
Le Président (M. Gagnon): Dans les réponses que
vous avez, c'est la justification.
M. Polak: Oui. Évidemment, dans la réponse, on dit:
Répondre aux critères de la création d'emplois permanents,
au moins deux, et d'autofinancement. C'est apparemment l'un des critères
de ce programme. On devrait faire le suivi. Est-ce qu'il y a vraiment des
emplois qui sont créés? Est-ce que les coupures d'emplois sont
vraiment à caractère permanent? Combien d'emplois y avait-il
avant? En tout cas, voir un peu le développement de ce cas, du
début jusqu'à la fin, sans forcer quelqu'un à
écrire toute une thèse là-dessus. On ne demande pas cela;
cela peut se faire en quelques lignes. Je ne sais pas s'il y a moyen de faire
cela.
M. Bérubé: On pourrait leur dire de justifier en
300 mots...
M. Polak: Non, ce n'est pas...
M. Bérubé: Comme autrefois dans les cahiers
d'examens où le professeur disait...
Ce que je comprends de l'intervention du député de
Sainte-Anne, c'est que le programme PECEC est un programme particulier au
gouvernement. Nous avons des programmes de subventions du ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme; on peut se demander pourquoi il
devrait y avoir un programme pour créer des emplois communautaires alors
qu'il y a déjà des programmes gouvernementaux de subventions et
que ceux-ci sont tout à fait adéquats pour faire le travail.
C'est vrai. Mais on a voulu, avec PECEC, aller au-delà de la pratique
habituelle de subventions pour tenter de lancer des projets permanents de
création d'emplois dont la promotion est faite par des gens qui n'ont
peut-être pas nécessairement la crédibilité, mais
qui, en tout cas, ont épuisé tous les recours possibles pour
pouvoir amorcer leur projet. C'est pourquoi PECEC est un financement de dernier
recours. Il s'agit de quelqu'un qui s'est adressé à la banque et
à qui la banque a dit non. Il est adressé à la SDI, la SDI
lui a dit non. En d'autres termes, cette personne ne répond pas aux
normes et aux critères habituels de subvention et elle devrait
être laissée pour compte et, peut-être, ne jamais avoir la
chance de concrétiser son projet. C'est le type de dossier qu'aborde
PECEC. On pourrait parler d'un projet infinançable, d'une façon
générale.
M. Polak: Voici. Je pense que le ministre se trouve au coeur de
l'affaire - au lieu de dire "être justifié", je
préférerais "dire à moins d'une confirmation que
c'était vraiment un programme de dernier recours"; autrement dit, que la
compagnie toujours selon l'échantillonnage, répond qu'elle s'est
adressée à la banque et qu'elle a essuyé un refus
total.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Polak: Qu'elle dise: Je suis allé auprès de ma
famille, et j'ai essuyé un refus total, on ne veut pas croire en moi
mais le gouvernement croit en moi. C'est tout ce que je veux savoir.
M. Bérubé: J'essaie justement de donner des
arguments pour appuyer votre question parce que je la trouve pertinente dans le
contexte du programme. Je pense qu'en jouant et en réfléchissant
un peu, on peut peut-être arriver à la formuler d'une façon
qui permette effectivement d'obtenir la réponse. Dans la mesure
où il s'agit d'un projet qui ne recevrait normalement ni subvention
gouvernementale, ni aide financière suffisante à la banque, c'est
donc un projet qui ne verrait pas le jour, normalement, suivant nos normes.
Néanmoins, les gens qui examinent ce projet sont sans doute
inondés d'un très grand nombre de demandes et trouvent que le
projet est intéressant. Il y a peut-être quelque chose. Il y a un
potentiel. C'est un beau projet. Alors, ils se disent que ce serait dommage
qu'il ne voie pas le jour parce que ces gens-là n'ont peut-être
pas la crédibilité nécessaire auprès des banques ou
parce qu'ils n'ont peut-être pas tout le capital personnel. Ils ont
peut-être de bien bonnes idées, ils sont peut-être
très vaillants, mais ils n'ont pas d'argent dans leurs poches.
Peut-être aurait-on demain une entreprise de 200 travailleurs qui n'aura
pas vu le jour parce qu'on n'a pas voulu lui donner le coup de pouce
nécessaire.
Effectivement, il y a une justification qui fait en sorte que les gens
en région décident que oui, c'est un projet qu'ils vont retenir.
Comme c'est un programme où il n'y
a que très peu de critères, justement parce que si l'on
met trop de critères on va devoir les éliminer, et qu'on fait
appel à l'imagination ou à l'autonomie des fonctionnaires et
à leur capacité à évaluer correctement un projet
qui leur est fourni, je pense qu'on est en droit de demander, comme
Assemblée nationale, quelles sont les justifications, les explications,
la valeur du projet qui a fait en sorte que l'administration, parmi tous les
projets que l'on aurait pu accepter, a choisi celui-là et non d'autres,
faute évidemment d'argent nécessaire.
On pourra peut-être leur envoyer nos propos du journal des
Débats, de telle sorte que, voyant le sens que nous voulons accorder
à cette question, ils prennent les moyens pour répondre à
la question. Si ce programme était très normé, ce serait
très simple, ils nous diraient: Voici, ce programme répond
exactement aux conditions du programme et nous lui avons versé la
subvention à laquelle il avait droit. Voilà un programme
normé sur lequel il n'y a pas beaucoup de marge de manoeuvre de la part
de l'administration, si ce n'est une évaluation objective de la
validité du projet. Par conséquent, on pourra bien leur poser
toutes les questions qu'on voudra, mais on aura tout simplement la description
des normes du programme.
PECEC est un bel exemple d'une intervention gouvernementale
différente. Je pense qu'il faut lire un bouquin fort intéressant
qui vient d'être publié au Québec "Crise et leadership". Ce
sont quatre chercheurs de l'ENAP - je ne peux malheureusement me souvenir de
leur nom -qui réfléchissent justement au problème des
organisations modernes et constatent qu'une des raisons pour laquelle les
organisations modernes sont peut-être de moins en moins efficaces, c'est
qu'étant très normées, très
réglementées pour s'assurer que l'on traite toutes les demandes
de la même façon et avec l'équité la plus totale, eh
bien! on sclérose littéralement l'administration, on l'alourdit,
on l'empêche de répondre à de nouveaux besoins, on
l'empêche d'évoluer et, finalement, on se rend compte que les
appareils, les administrations contemporaines, que ce soit dans l'entreprise
privée ou dans l'entreprise gouvernementale, ont de très
réels problèmes d'adaptation à la réalité.
Cette dernière est changeante et difficilement ajustable à des
normes.
PECEC est aussi un bel exemple d'un effort pour permettre à
l'administration de dire: Quand vous aurez essayé toutes les portes qui
sont bien normées, bien standardisées, il y a un endroit
où il n'y a pas beaucoup d'argent. Par conséquent, n'attendez pas
le milliard. On ne pourra pas financer tout le monde mais fournissez-nous les
projets et on va regarder les meilleurs.
Les meilleurs, on va les aider.
Si on a décidé qu'on choisissait les meilleurs, je
regrette, mais il faut être capable de justifier qu'on a effectivement
choisi le meilleur. À cet égard, je trouve que la demande du
député de Sainte-Anne est tout à fait pertinente dans le
cadre de ce programme.
Le Président (M. Gagnon): Cela va.
M. Polak: M. le Président, je suis tout à fait
d'accord avec la réponse du ministre. C'est une très bonne
idée d'envoyer une copie de ce débat aux personnes en question.
L'intention n'est pas de recevoir toute une thèse qui explique pourquoi
on a accordé telle ou telle subvention, mais le raisonnement qui a
été suivi. (10 h 15)
L'avantage de cela, c'est que ceux qui décident de telles
subventions s'acharnent maintenant et peuvent recevoir à un moment
donné une demande d'explication pour un cas d'échantillonnage -
et personne ne sait à l'avance quel cas on prendra - ils seront
peut-être un peu plus prudents. Je ne dis pas qu'ils ne sont pas prudents
mais, au moins, ils sauront qu'ils sont soumis à une certaine analyse
où on pourra dire: C'est très bien fait, je vous félicite,
M. l'administrateur régional, ou on pourra dire, à un moment
donné: Dans ce cas-là, voici où est l'argent.
M. Bérubé: ...plutôt que d'avoir à
répondre aux questions du député de Sainte-Anne. Je les
comprends.
M. Polak: Le but de cela, c'est d'avoir une réponse assez
courte avec quelques explications. Je ne veux pas qu'ils essaient de trouver
une excuse pour ne pas répondre en disant que notre question
était trop vague.
M. Bérubé: Correct.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous accepteriez
à la place de la question no 9, une question comme celle-ci: Qu'est-ce
qui explique l'intervention de PECEC dans ce cas-ci? Est-ce que c'est trop
vague?
M. Bérubé: Oui, cela pourrait être la
question et, avec les notes, ils devraient être en mesure de comprendre
le sens de cette question. Leur réponse est vraie. Ils disent: II y a
deux critères: la création d'emplois et l'autofinancement. Ce
sont les critères minimaux en ce sens qu'on dit: On ne veut pas vous
donner de subvention si vous ne créez pas d'emplois et,
deuxièmement, on veut que l'entreprise que vous allez créer soit
une entreprise viable.
Il s'agit là de critères minimaux, absolument
évidents, mais, après cela, le fait
d'avoir retenu un projet plutôt qu'un autre ou le fait d'avoir
effectivement retenu un projet suppose qu'on a trouvé le projet
intéressant, qu'on a trouvé que la situation économique
d'une région justifiait... J'ai défendu auprès du ministre
responsable des projets dans mon comté que probablement on n'aurait pas
défendus dans d'autres régions du Québec. Si par exemple,
dans Gaspé-Nord, nous sommes affectés par des taux de
chômage de 50% et cela depuis 10, 15 ou 20 ans, on comprendra qu'à
ce moment-là, pour essayer d'assurer du développement
économique, on accepte de courir plus de risques dans Gaspé-Nord
qu'on accepterait d'en courir dans un endroit où le taux de
chômage est à 7% ou 8%. Il y a une question de jugement
là-dedans de la part de l'administration et cela ne me choque pas que
les fonctionnaires utilisent leur jugement et leur sens de l'évaluation.
Ils n'ont qu'à nous dire sur quelle base ils ont pris leur
décision.
M. Polak: C'est cela. Parfait.
Le Président (M. Gagnon): Question no 10.
M. Polak: Une dernière question qui se lit comme suit:
"Comment le bien ou le service produit par la présente entreprise
s'inscrit-il dans le marché, notamment en ce qui a trait à la
demande?" On n'a eu la réponse qu'à une partie de cette question,
et ceci pour des raisons de confidentialité, et parce que le PECEC ne
peut pas dévoiler la place qu'occupe le produit. J'ai compris cela et
j'accepte cette réponse. On offre toutefois, dans le dernier paragraphe,
de nous fournir certains renseignements que j'accepte et qui sont les suivants
"Nous pourrions cependant identifier, et cela sans dévoiler la
stratégie de marketing des entreprises, le pourcentage des ventes du
produit effectuées au Québec et à l'extérieur du
Québec." Je pense que c'est là un renseignement
intéressant, toujours dans le cadre de l'échantillonnage qu'on
prend de temps en temps. C'est tout ce que j'ai à dire...
M. Bérubé: Je voudrais souligner l'harmonie la plus
totale qui règne entre l'Opposition et le gouvernement ce matin, ce qui,
on le voit, n'intéresse absolument pas la presse, car elle attend le
moment critique où nous nous engueulerons.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'on a terminé le
point 2 de notre ordre du jour?
M. Polak: Maintenant, M. le Président, pour bien suivre
cette affaire, parce qu'on a commencé avec cela dans le mois de
mars...
M. Bérubé: L'harmonie règne à
l'Assemblée nationale. Première page.
M. Polak: On demande donc à notre secrétaire...
M. Bérubé: Cela est une nouvelle.
M. Polak: ...de faire part de ses commentaires sur quelques
points qui sont encore douteux et de nous fournir la réponse le plus
tôt possible et préférablement l'acceptation et de ramener
cela à la prochaine séance, au mois de septembre, afin qu'on
puisse avoir une liste avec laquelle tout le monde est d'accord.
Maintenant, M. le ministre, une remarque. Par rapport à la
réponse ou à la liste sur laquelle on travaille maintenant, il
s'agit seulement du programme de PECEC. J'ai l'intention... On va voir comment
cela fonctionne à l'avenir, avec les réponses qu'on reçoit
et le suivi d'un dossier. Si cela se révèle une procédure
intéressante, j'ai l'intention de faire le même type de demande
pour d'autres sortes de subventions. Par exemple, il y a toutes sortes de
programmes qui existent. On peut prendre la SDI, on a toujours la liste des
subventions qui sont accordées, et au moyen de
l'échantillonnage... On va faire cela dans toutes sortes de programmes.
Peut-être qu'on serait mieux de faire cela programme par programme parce
que, comme le secrétaire nous l'a expliqué, c'est très
difficile de faire un formulaire pour toutes les subventions. C'est impossible,
parce que les critères changent suivant les programmes. Qu'on commence
par la question des échantillonnages dans le programme PECEC et, selon
ce qui sera donné comme renseignements à tous les membres de la
commission, on pourrait élargir cela et retrouver une autre
catégorie où il y a beaucoup de subventions et essayer de trouver
une autre formule. D'accord?
M. Bérubé: Certainement.
Engagements de mai 1983
Le Président (M. Gagnon): Alors, nous sommes rendus aux
engagements financiers du mois de mai 1983. Est-ce qu'on continue comme cela
allait au printemps?
M. Polak: On va faire...
Affaires culturelles
Le Président (M. Gagnon): Vous avez des questions aux
Affaires culturelles?
M. Polak: Quand on a une question, on vous avise où? Mon
collègue, évidemment, va me suivre, parce qu'il a une question...
Entre les miennes, il peut y en avoir d'autres. En
tout cas, allons-y comme on a travaillé jusqu'à
maintenant.
Donc, au sujet des Affaires culturelles, M. le Président,
à l'article 301, il s'agit d'un supplément pour porter à 1
508 000 $ le coût des travaux de restauration et de rénovation des
maisons Jérémie, Rivest et Rageot à Place Royale,
Québec. Montant de l'engagement: 385 167 $. Je vois qu'ici, le
supplément est à peu près de 35%. Est-ce qu'il y une
raison spéciale pour un tel supplément, selon les renseignements
que le ministre possède?
M. Bérubé: Si le député de
Sainte-Anne est un amateur de vins et s'il va régulièrement
à la maison des vins dans le Vieux-Québec...
M. Polak: Oui, juste pour le Québérac.
M. Bérubé: ...il aura peut-être vu les
travaux de réfection et, en particulier, constaté qu'il y a un
mur complet d'un pâté de maisons qui s'est effondré. On a
dû installer des entretoises de toutes sortes pour arriver à
maintenir en place l'immeuble. En fait, celui-ci était dans un
état tellement décrépit que, quand les travaux ont
commencé, tout s'est effondré et cela explique la raison pour
laquelle on a dû injecter des sommes additionnelles. Je dois dire aussi
qu'on a soumis ici, aux engagements financiers, il y a quelques années
maintenant, un projet d'association entre SODIC et - non, il faut faire
attention, SODIC concerne les chevaux de course, c'est la SDIC, je crois, la
Société de développement des industries culturelles -alors
c'est la SDIC et non pas la SODIC, celle-ci se spécialisant davantage
dans les chevaux - donc un projet d'entente entre la SDIC et une firme de
Québec, la DRB, que je ne connais pas, qui a fait de la
réfection, de la restauration, mais de la restauration
légère. Il faut dire que les travaux de réfection à
la Place Royale avaient un caractère un peu particulier. Il s'agissait
de reconstituer la maison exactement telle qu'elle était au XVIIe
siècle ou au XVIIIe siècle. Alors, évidemment, cela
supposait des travaux d'historiens, l'identification des pierres, souvent la
démolition totale de la maison et sa reconstruction - car ces
maisons-là étaient dans un piteux état - et on a vu des
coûts de presque 1 000 000 $ par maison pour effectuer ce type de
réfection. Vous savez qu'on travaille d'ailleurs à la
réfection du Vieux-Québec depuis 20 ans maintenant, à un
coût faramineux. C'est ce qui avait amené le ministre des Affaires
culturelles, il y a quelques années, à se dire: Dans le fond, au
coût par maison que l'on connaît à l'heure actuelle, il va
bien falloir 300 ans avant de réussir à faire la réfection
de toutes les maisons et, à ce moment-là, il faudra recommencer
avec la première maison qu'on aura restaurée au début du
programme puisqu'elle sera sans doute dans un état tout aussi
vétusté. De plus, le coût est tellement élevé
que, quand on essaie de louer ces maisons-là, il faudrait demander un
loyer qui est sans commune mesure avec ce qu'on peut obtenir. Et, de fait, on
est en train de transformer le Vieux-Québec en musée puisque
personne ne peut y aller: c'est trop beau. Alors, on regarde, on visite, mais
on ne touche pas.
Par contre, si vous allez examiner les lieux, près de l'escalier
du Petit-Champlain, vous allez voir là un effort de restauration
beaucoup moins intensif. On a maintenu la structure en place, on a maintenu
l'ossature des maisons, on ne cherche pas nécessairement à
respecter intégralement le caractère des vieilles maisons, avec
comme conséquence qu'on a des boutiques et que c'est un véritable
succès. Il faut aller cet été se balader dans le
Vieux-Québec, du côté du Petit-Champlain, pour voir
l'extraordinaire succès de l'aménagement de ce quartier.
Le député de Sainte-Anne s'étonne sans doute du
coût élevé de ce projet. Je pense qu'il a raison de le
trouver élevé. Le gouvernement aussi le trouve
élevé et, de plus en plus, nous allons nous retirer de ce type de
restauration pour favoriser la restauration légère,
c'est-à-dire rendre ces vieux bâtiments habitables, sans vouloir
faire une reconstruction historique très coûteuse.
M. Polak: Affaires intergouvernementales, article 200.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Mïddlemiss: Merci. Si je comprends bien, le
président du Conseil du trésor nous disait que c'était un
mur qui s'est effondré. S'agit-il d'un mur qui n'était pas
visible au moment de la préparation des plans et devis et qu'on n'avait
pas pu en évaluer la condition?
M. Bérubé: C'est très difficile, il suffit
d'aller voir les vieux bâtiments de pierre du Vieux-Québec pour se
rendre compte qu'on doit littéralement défaire
l'intérieur, restructurer des poutres telles qu'elles étaient
antérieurement. Donc, il y a des transformations tellement intensives
à apporter à ces bâtiments lors de la réfection
qu'on peut se retrouver avec un mur dont on pensait qu'il pourrait se supporter
lui-même pendant la durée des travaux mais qui, en pratique, ne le
peut pas.
Oui, c'est cela: "À cause de la déstabilisation critique
continuelle des structures..." Vous voyez? Sans même avoir lu les
explications, j'ai deviné ce qui se
passait. Si vous avez vu comment on fait les travaux, c'est qu'on laisse
les murs là, s'ils tiennent encore, et s'ils ne tiennent pas, on les
défait, on identifie chaque pierre et on reconstruit ensuite pierre sur
pierre. Si le mur peut être reconsolidé en y mettant du mortier
c'est tout ce qu'on fait. Mais, pour refaire les planchers, il faut
défaire les planchers intérieurs, enlever les vieilles poutres,
en mettre de nouvelles. Donc, ce mur est continuellement soumis à une
situation de déstabilisation. S'il n'est pas parfaitement solide, il y a
des chances qu'il ne résiste pas. C'est ce qu'on dit ici: "À
cause de la déstabilisation critique continuelle des structures, il a
fallu ajouter de façon systématique des étalements
additionnels à ceux déjà en place." En d'autres termes, au
fur et à mesure qu'on essayait d'enlever un morceau, on s'apercevait que
tout tombait. Ce n'est pas compliqué, il suffit, avec un jeu de cartes,
d'essayer de faire un château et d'essayer de replacer une carte à
la base, vous voyez ce que cela donne, il arrive que cela tombe.
M. Middlemiss: Dans ce cas, est-ce que c'est le premier
supplément pour ces trois bâtiments ou s'il y en a
déjà eu avant?
M. Bérubé: Le contrat initial était de 897
879 $ et les travaux ont été abandonnés ou suspendus
lorsqu'on s'est aperçu que cela ne tenait pas. Il y a eu
négociation pour la reprise des travaux. À ce moment-là,
on a ajouté 310 000 $ de maçonnerie et une contingence de 102 128
$. Il y avait alors pour 711 286 $ de travaux de complétés. Le
contrat initial était donc de 897 879 $; après avoir
complété pour 711 286 $ de travaux, on a eu des problèmes
d'instabilité dans toute la structure de l'immeuble et il y a eu
arrêt des travaux. (10 h 30)
Pendant plusieurs mois d'ailleurs, on a pu constater que les travaux
étaient interrompus sur le chantier. L'entrepreneur s'est rendu compte
qu'il faudrait consolider la structure beaucoup plus fortement que ce qui
était prévu initialement. Il y avait alors 711 286 $ de
dépensés. On a donc réinjecté 310 000 $ de
maçonnerie et on a mis 102 000 $ de côté pour des
contingences.
M. Middlemiss: Cela nous amène à 1 123 000 $.
M. Bérubé: Oui.
M. Middlemiss: C'est cela. Maintenant, est-ce que la raison que
vous avez donnée justifie le premier supplément ou si elle
justifie aussi le second? Vous parlez de maçonnerie. Si on avait un
problème de stabilité de maçonnerie, après le
premier supplément, est-ce que c'est le même problème qui
s'est reproduit, pour le deuxième?
M. Bérubé: Je suis en train de regarder. Il faut
que je le suive. C'est une récapitulation. J'ai le contrat prévu.
En décembre 1981, on a donc eu un premier ajout, celui dont je viens de
vous parler. Après cela... Quand on a eu 1 123 414 $, je n'arrive pas
à trouver le... C'est cela qui me mêle ici. Pourquoi est-ce qu'on
arrive à 1 446 000 $ ici? D'accord, je vois, c'est cela.
En fait, le CT 136-657 de décembre 1981, qui allait porter les
travaux à 1 123 414 $, aurait dû être au contraire de 1 446
000 $ puisque ce seront vériablement les coûts assumés par
l'entreprise, mais le CT était prévisionnel. Je m'aperçois
qu'on parle de 640 000 $ de maçonnerie et non pas maintenant de 310 000
$; donc, la maçonnerie a finalement coûté deux fois plus
cher que prévu. C'est la raison pour laquelle on revient avec une
nouvelle demande d'ajout de crédits. C'est cela; il y a un
dépassement anticipé pour les travaux de 322 586 $.
M. Middlemiss: Qui était le maître d'oeuvre dans
cela? Je vois qu'il y une participation fédérale, est-ce que
c'était la municipalité ou le gouvernement du Québec?
Lequel des trois paliers?
M. Bérubé: Ce doit être le ministère
-c'est ce que je regarde - oui, c'est le ministère et les entreprises
Yves Nadeau, par soumissions poubliques.
M. Middlemiss: À la suite de tous ces suppléments
qui dépassaient probablement l'étude de rentabilité - il y
certainement eu une étude - combien d'argent peut-on se permettre de
dépenser dans une rénovation? Vous vous êtes aperçu
probablement que restaurer cela dans son état naturel dépassait
la capacité de payer pour le résultat obtenu.
M. Bérubé: En fait, je n'ai pas de reproche
à adresser à l'ancienne administration qui a décidé
d'entreprendre la restauration du Vieux-Québec. Le but était
louable, nous le reconnaissons tous. C'est le site de la plus vieille ville
française d'Amérique et l'une des plus belles villes au monde. Je
pense que Québec méritait d'être développée,
ne serait-ce que par son attrait touristique. Le principal reproche que l'on
peut adresser aux Québécois sur le plan touristique... Les plages
de la Nouvelle-Angleterre sont fort accueillantes merci, et on n'a pas à
s'en plaindre. Ce qui est bien en soi, je pense. Pour que les
Québécois puissent aller passer leurs vacances ailleurs, il faut
aussi que des étrangers acceptent de venir passer leurs vacances au
Québec, donc, il faut offrir un plan de vacances agréables.
Parmi ceux-là, il y a évidemment la visite du
Vieux-Québec, qui attire énormément de touristes. C'est
d'ailleurs le Québec qui a la meilleure performance de toutes les
provinces canadiennes sur le plan touristique, même si c'est insuffisant,
reconnaissons-le. Québec est probablement l'une des raisons qui attirent
et le fait français en Amérique est probablement une autre raison
qui attire beaucoup de touristes au Québec. C'est sans doute cette
perception qui a amené le gouvernement du Québec il y a
maintenant plusieurs années à décider de refaire le
Vieux-Québec.
L'approche suivie est cependant discutable. Est-ce qu'on doit
transformer le Vieux-Québec en musée, en essayant de retrouver
les vieilles maisons exactement telles qu'elles étaient il y a tant
d'années? Il faut aussi comprendre qu'il y a eu un courant de
pensée au Canada, et peut-être en Amérique du Nord. Je suis
plus familier avec l'approche canadienne. Par exemple, on a reconstruit
Louisbourg tel qu'il était. On a reconstruit le fort de Champlain tel
qu'il était. C'est le gouvernement fédéral qui faisait
cela.
On se rend donc compte chez ceux qui voulaient défendre le
patrimoine il y a peut-être dix ou quinze ans que l'approche était
de reconstruire exactement tel que c'était. C'était une
philosophie, une approche, un respect du passé assez coûteux. Je
pense que c'est plus une approche d'il y a quinze ans quand on avait beaucoup
d'argent et qu'à ce moment-là on se disait: Mettons l'argent,
cela en vaut la peine, pour protéger nos reliques du passé.
Aujourd'hui, comme on a un peu moins d'argent, on se pose plutôt la
question à savoir comment transformer ces vieilles maisons en maisons
habitables ayant une nouvelle vocation mais ce ne sera peut-être pas
exactement ce qu'elles étaient il y a 100 ou 200 ans. C'est une approche
qui est plus à la mesure, en tout cas, des ressources financières
de la société d'aujourd'hui. C'est pour cela que je ne
reprocherai rien à ceux qui ont fait ce genre de reconstitution. On se
rappelera, je pense, Williamsburg, aux États-Unis, où on a
reconstruit intégralement un vieux village à un coût
faramineux. On sait à quel point la reconstitution en Amérique du
Nord à un moment donné était très à la mode.
Je pense qu'il faut plutôt voir ce type de travaux dans ce
contexte-là.
Le Président (M. Gagnon): Merci. Aux affaires
intergouvernementales, est-ce qu'il y a d'autres questions?
M. Polak: Engagement 200.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 200. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, le ministre vient de nous
donner une thèse d'une demi-heure sur le supplément de 385 167 $.
Je suis bien intéressé dans le tourisme, l'architecture et toutes
sortes de choses, mais...
M. Bérubé: M. le Président...
M. Polak: ...si on procède à ce tempo, on n'ira pas
vite.
M. Bérubé: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, je ne peux pas
accepter la remarque du député de Sainte-Anne. D'abord, je trouve
qu'elle est dérogatoire à l'égard du député
de Pontiac.
M. Polak: La question était très brève, mais
la réponse trop longue.
M. Bérubé: Celui-ci a manifesté un
intérêt très grand pour la culture au Québec et la
reconstitution du patrimoine historique. M. le Président, si le
député de Sainte-Anne n'est pas intéressé par ces
questions, évidemment, il devrait s'entendre avec son collègue
pour lui dire: Sois beau et tais-toi. Mais, en fait, je ne peux pas
m'empêcher de répondre autrement aux questions des
députés.
M. Middlemiss: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Ma question était axée sur le
changement de philosophie dans les procédés de reconstitution. Ce
n'était pas nécessaire de parler du tourisme et de toutes ces
choses-là.
Le Président (M. Gagnon): Vous devrez admettre, M. le
député de Pontiac, que la réponse du ministre allait
exactement dans le même sens que la question, comme vous venez de le
confirmer.
M. Bérubé: Elle était longue.
Le Président (M. Gagnon): Elle était longue.
M. Bérubé: Elle était longue, je le
concède.
Affaires intergouvemementales
Le Président (M. Gagnon): Mais c'était exactement
dans le sens de ce que vous venez de confirmer. Alors, aux affaires
intergouvernementales?
M. Middlemiss: Merci.
M. Polak: Aux affaires intergouvernementales.
M. Bérubé: Pour raccourcir le débat, M. le
Président, la vice-présidente du Conseil du trésor a bien
obligeamment accepté de me remplacer pendant que j'irais rencontrer des
membres de la presse pour leur parler de la politique de
rémunération des cadres au gouvernement pour l'année qui
vient. Je l'en remercie d'une part et, d'autre part, je lui dis que je vais
essayer de garder son supplice le plus court possible en me
dépêchant de revenir.
M. Polak: M. le Président, est-ce que le ministre ne peut
pas rester cinq minutes pour parler du chauffeur de M. L'Allier? C'est
intéressant, cette affaire-là. Je pense que...
M. Bérubé: Le chauffeur de M. L'Allier, je suis
absolument convaincu que la vice-présidente du Conseil du trésor
pourra...
M. Polak: Non, mais c'est un peu pénible, cette
affaire-là. Voulez-vous laisser cette tâche difficile à
madame?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Pardon, est-ce que madame a son cahier devant elle? Je
note qu'elle est dans une situation spéciale ce matin. Elle est
très belle, bien habillée...
Mme Marois: Merci. Est-ce que c'est spécial?
M. Polak: Bon. Affaires intergouvernementales, engagement
200.
Mme Marois: Engagement 200.
M. Polak: Renouvellement d'un contrat de services pour agir
à titre de recherchiste-analyste à la Délégation
générale du Québec à Mexico pour une période
de trois ans à compter du 1er avril 1983. Fournisseur: Patricia
Soriano-Suarez, Mexico; montant de l'engagement: 80 500 $. Je voudrais
simplement savoir rapidement la nature du travail de cette
recherchiste-analyste, sa relation avec le nouveau ministère du Commerce
extérieur. Je vois qu'elle est financée ou payée par le
ministère des Affaires intergouvernementales. De quoi s'occupe-t-elle?
Est-ce une mission politique ou une mission économique? Est-ce que vous
avez les détails là-dessus?
Le Président (M. Gagnon): Mme la
vice-présidente.
Mme Marois: II faudrait vraiment soulever la question
auprès du ministère des Affaires intergouvernementales puisque je
n'ai pas ici d'éléments me permettant de répondre
adéquatement à la question du député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Vous n'avez rien qui indique un peu la nature de ces
travaux. Les mots recherchiste-analyste sont très vagues. Elle peut
faire une recherche sur la relation gouvernementale entre le Québec et
le Mexique...
Mme Marois: C'est cela, je suis tout à fait d'accord avec
vous. On peut être recherchiste-analyste sur tellement de sujets, je
comprends fort bien la préoccupation du député. La
façon dont cela nous est apporté ici au Conseil du trésor
et ce qui nous a permis de prendre la décision, c'est que cette personne
travaillait déjà pour la délégation à Mexico
à des coûts forts abordables et l'approche contractuelle restait
l'approche la plus intéressante pour conserver cette employée au
service de la délégation du Québec à Mexico. Comme
effectivement, par comparaison avec - je n'ai pas son curriculum vitae, mais
compte tenu de son curriculum et de son expérience - une employée
ou une personne qui aurait été là à l'emploi
définitif du ministère, il y avait des économies de
coûts, le Conseil du trésor a accepté cette demande'
à partir de ces raisons-là.
M. Polak: Je voudrais donc... On pourrait peut-être
formuler la question d'une façon assez simple parce qu'on n'a pas le
renseignement et demander une description de la tâche de cette
dame-là en quelques mots. Est-ce qu'elle travaille dans le domaine
politique, dans le domaine économique, dans le domaine du commerce? Si
elle travaille dans le domaine du commerce extérieur, comment se fait-il
qu'elle relève du ministère des Affaires intergouvernementales et
non du ministère du Commerce extérieur? Est-ce qu'il y a un
conflit? Est-ce qu'il y a juridiction commune? J'aimerais avoir un peu de
détails là-dessus. On pourrait poser la question à ce
ministère-là.
Mme Marois: Je ne pense pas qu'il y ait de conflit ou quoi que ce
soit. C'est évident qu'on sait qu'il y a eu et qu'il continue d'y avoir
parfois certaines difficultés de répartition de tâches
entre les deux ministères et c'est normal, puisque ces ministères
sont très près l'un de l'autre. Mais, dans ce cas-ci, je ne vois
rien qui justifierait une telle chose. On va demander au ministère.
Le Président (M. Gagnon): Alors aux
Affaires intergouvernementales...
M. Polak: Je voudrais savoir... Disons que si cette dame...
Le Président (M. Gagnon): Toujours à l'engagement
ZOO?
M. Polak: Oui. Si cette dame occupait une fonction
commerciale...
Mme Marois: C'est vraiment la nature de la tâche et du
contrat qui est confié à cette personne.
M. Polak: Je voudrais savoir, si elle a une fonction commerciale,
comment il se fait qu'elle relève du ministère des Affaires
intergouvernementales? Est-ce que ce ministère s'occupe aussi du
commerce extérieur? Cela peut causer un problème. Je ne sais pas,
cela dépend de sa fonction.
Le Président (M. Gagnon): Cette question-là a
été notée.
Mme Marois: D'accord.
M. Polak: Affaires intergouvernementales, engagement 400.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 400. (10 h 45)
M. Polak: Contrat pour la fourniture des services d'un chauffeur
à la Délégation du Québec à Bruxelles pour
une période de deux ans. Fournisseur: la Société SPRL
Linthout, Bruxelles; montant de l'engagement: 48 673,44 $. Quelqu'un m'a
avisé - je ne sais pas, je n'ai pas pu vérifier - qu'il s'agit
d'une limousine. Il ne s'agit pas d'un chauffeur engagé par la
délégation, mais plutôt d'une compagnie qui s'appelle la
compagnie Linthout, à Bruxelles, qui fournit une limousine avec
chauffeur. Elle vient chercher M. L'Allier chez lui pour le conduire au bureau
de la délégation, faire des petites commandes d'épicerie,
etc. Évidemmment, je ne veux pas l'accuser, mais quelqu'un me l'a dit.
Je n'ai rien à cacher, c'est quelqu'un de Montréal qui
était à Bruxelles et qui m'a téléphoné pour
m'informer que c'était un peu trop luxueux pour notre bourse. Il se
demande comment il se fait qu'il n'est pas capable de prendre -on ne lui
demande pas de prendre le tramway ou l'autobus - une voiture. Peut-être
une petite Renault comme fait d'ailleurs le ministre Bérubé
très souvent. Je pense qu'il est à peu près le seul. Il
voyage dans une petite automobile et je crois que c'est une Renault. Je
voudrais seulement savoir, concernant notre représentant à
Bruxelles, M. L'Allier, si on a fait enquête pour obtenir les services
à un prix beaucoup plus modique que 48 000 $. Est-ce que ce n'est pas
trop luxueux? Ou est-ce que c'est une nécessité?
Mme Marois: Je me souviens d'ailleurs de la discussion. À
propos des commentaires que vous faites sur le fait que M. Bérubé
se promène avec une plus petite voiture, je dois vous dire que cela a
été discuté, soit dit en passant. Puisque vous soulevez la
question, qui n'a rien à voir évidemment avec ce qui est
discuté, mais vous la soulevez quand même, je vais donc tenter
d'apporter quelques commentaires. Il y a eu une discussion à cet
égard entre nous au Conseil des ministres, au niveau des finances, etc.
La perspective a été de choisir entre autres des autos
fabriquées au Québec pour maximiser - pour les ministres, entre
autres - les retombées au Québec. Évidemment, la
préoccupation de M. Bérubé au moment où, je pense,
il a choisi cette voiture de type européen, c'était aussi une
question d'économie de coût reliée au type d'utilisation,
parce que c'est une auto diesel. Maintenant, comme on produit aussi ce type
d'auto chez nous, évidemment, cela devenait intéressant en termes
de retombées. Bon, cela règle un des éléments que
vous soulevez.
Pour ce qui est de ce contrat conclu avec une firme de Belgique,
à Bruxelles, à propos d'une voiture, je me souviens qu'au moment
de la discussion qu'on a eue au Conseil du trésor à cet
égard, on a justement soulevé ces questions: Est-ce un chauffeur
pour le chef de mission? Ce n'est pas du tout notre politique. Ce n'est pas le
cas. C'est un chauffeur qui, en partie, assume certains déplacements du
chef de mission et, effectivement peut-être, certaines courses que le
chef de mission lui demande de faire faire. Mais le véritable travail de
cette firme ou du chauffeur qui travaille pour cette firme, c'est vraiment
d'assurer le transport des personnes lorsqu'il y a des
délégations qui vont là-bas. C'est aussi du travail pour
la délégation. D'accord? C'est vraiment un plan d'ensemble. Cette
personne n'est pas au service du chef de délégation ou du chef de
mission. Il faut bien s'entendre.
D'autre part, le fait qu'on ait négocié avec une firme
plutôt qu'avec un individu fait en sorte qu'on a pu économiser 24%
des montants initialement prévus pour cette dépense. En
procédant avec une firme, tous les coûts sociaux, les avantages et
tout le reste sont assumés par la firme et ce n'est pas nous qui
assumons ces frais. Il y a donc eu une économie en négociant avec
une firme. Je pense que c'est un élément. D'autre part, cette
voiture et son chauffeur sont utilisés pour l'ensemble de la
délégation et non pas pour le chef de mission.
Je dois vous dire que je n'ai pas voyagé beaucoup dans le cadre
de nos maisons à l'étranger. Je suis allée à
quelques
reprises - et parfois même c'était à titre
privé - saluer le délégué. De façon
générale, on a besoin d'une voiture avec chauffeur au moment
où on reçoit des visiteurs et la location d'une voiture avec
chauffeur chaque fois revient à un coût beaucoup plus
élevé que, si on a cette voiture et ce chauffeur de façon
régulière. À ce moment-là, ils peuvent servir
à d'autres fins que le transport des personnes qui vont en
délégation.
M. Polak: Bon!
Mme Marois: Est-ce que c'est satisfaisant, M. le
Président?
M. Polak: Oui. Je n'ai pas tous les éléments en
main. J'aimerais voir une copie du contrat entre cette firme et la
délégation, parce que si l'automobile est disponible sur une base
de cinq jours par semaine, de neuf à cinq heures ou le soir, je ne sais
pas, la possibilité de se servir de cette automobile pour des fins
personnelles est beaucoup plus grande que quand on dit: L'automobile est
disponible quand vous appelez. Il y a une délégation de
l'extérieur qui arrive, je comprends cela, parce que je connais un peu
ce dossier au point de vue des limousines. On a eu la même situation
à Montréal à un moment donné au conseil scolaire de
l'île de Montréal et on a découvert qu'un tel arrangement
avec un contrat était beaucoup plus dispendieux que d'engager quelqu'un
à temps partiel, parce que même les bénéfices
sociaux que nous payons ou que la firme paie, une chose certaine, la firme a
l'intention de faire de l'argent et elle n'est pas disponible avec son
chauffeur sans faire un profit elle-même.
Mme Marois: On s'entend, parce qu'on s'imagine que ces firmes
ne...
M. Polak: Tout ce que je voudrais savoir...
Mme Marois: ...fonctionnent pas sans faire un peu de profit.
M. Polak: Oui, c'est cela. Tout ce que je voudrais savoir, c'est
si on a fait une étude avant d'étudier cela. De quoi a-t-on
besoin? Quelles sont les différentes formules possibles? Enfin peut-on
nous fournir une copie du contrat pour qu'on puisse voir la
disponibilité de cette limousine? On me dit que c'est une limousine. Je
ne le sais pas.
Mme Marois: II est possible de vous fournir le contrat. Il n'y a
pas de problème. On peut en faire la demande, M. le Président. Je
reviens à un élément de réponse que j'ai
apporté au député, à savoir que, dans nos
délégations, dans nos maisons du Québec à
l'étranger, il y a un certain nombre de choses qu'on peut prévoir
et planifier à long terme ou sur une année de travail, mais il y
a beaucoup de choses fort imprévisibles. Il y a un
événement particulier qui se passe. Je vais vous donner l'exemple
de la seule visite officielle que j'ai faite à l'étranger. Il y a
eu, l'année dernière, la canonisation de Marguerite Bourgeoys
à Rome. D'ailleurs, il y a quelqu'un de votre parti qui est venu, M.
Ryan. Le voyage a été, d'ailleurs, très agréable.
On s'est fort bien entendu. À ce moment-là, que voulez-vous? Le
délégué ne pouvait pas savoir au début de
l'année que ce serait pendant cinq jours et que, pendant cinq jours, il
aurait à transporter une ministre avec un représentant de
l'Opposition qui représentaient le Québec. Comme on doit
négocier chaque fois avec une firme ou avec un chauffeur - c'est
l'évaluation qui a été faite par nous au trésor et
cela devenait plus coûteux de procéder sur cette base, parce que
les tarifs sont plus élevés à ce moment-là que sur
une base régulière. En conjuguant la fonction du transport des
personnes pour des missions officielles et peut-être le transport de
colis ou d'autres choses pour la délégation, pas
nécessairement pour le chef de la délégation... D'accord?
De toute façon, le contrat va vous être fourni...
M. Polak: C'est cela.
M. Marois: ...ce qui vous permettra d'évaluer ces
éléments.
M. Polak: Tout ce que l'on cherche, c'est une limousine qui va
venir nous chercher le matin à notre domicile pour nous conduire ensuite
pendant cinq minutes à notre bureau. Le chauffeur attend et, ensuite, le
monsieur a besoin d'aller chercher quelque chose. Il a oublié d'acheter
quelque chose au magasin. Le chauffeur s'arrange avec cela. Je ne pense pas
qu'on devrait payer. Je trouvais cela trop luxueux. C'est un peu agir comme les
pays du tiers monde. Cela existe, ce phénomène. D'ailleurs, celui
qui m'a appelé à ce propos m'a dit: Encore un autre exemple du
complexe de grandeur de L'Allier. Je ne veux pas accuser M. L'Allier, parce que
j'ai déjà eu, à un moment donné, une grande
discussion par écrit avec lui concernant la Saint-Jean-Baptiste, le vin
qui flottait, comme je lui disais. Il a dit: Ce n'est pas l'expression. Ce
n'est pas "flotter". Il a écrit toute une page sur la bonne expression.
J'étais assez furieux, mais on a maintenant la limousine de M. L'Allier.
J'aimerais seulement, sans l'accuser, voir le contrat et cela nous
révélera de quoi il s'agit.
Mme Marois: La politique que nous avons, c'est effectivement de
mettre à la disposition de nos missions, et non pas du
chef de mission, des voitures avec chauffeur pour les personnes qui vont
en visite officielle. Il y en a quand même un certain nombre. Il n'y a
pas que les ministres, soit dit en passant. Il y a des députés.
Il y a parfois des délégations économiques et tout le
reste. Cela devient moins coûteux.
M. Polak: Maintenant...
Le Président (M. Gagnon): Excusez-moi, M. le
député...
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): C'est seulement parce que vous
avez changé passablement la formule de l'engagement qu'on voit
là. Vous répétez constamment la limousine de M. L'Allier,
alors qu'à l'engagement 400, on lit: "Contrat pour la fourniture des
services d'un chauffeur à la délégation du Québec
à Bruxelles, pour une période de deux ans."
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): C'est seulement pour ramener la
formule à ce qu'on la voit à l'engagement 400.
M. Polak: Oui, mais M. le Président, j'ai le
renseignement. On m'a dit que "chauffeur de délégation", cela
veut dire la délégation, M. L'Allier. C'est pour cela que je pose
des questions. Donc, on voudrait savoir si c'est vrai, oui ou non. Le contrat
va nous expliquer beaucoup d'éléments.
Mme Marois: M. L'Allier est chef de délégation et
il a comme responsabilité de s'assurer qu'une voiture ou des voitures
soient disponibles.
M. Polak: D'accord. Est-ce que le même type de contrat
existe dans toutes les délégations du Québec dans le
monde?
Mme Marois: Pas nécessairement. Cela peut être
différent selon les pays et selon les conditions qui existent dans ces
pays. De façon générale, il y a des contrats qui sont
signés pour des voitures. Cela peut être sur une base forfaitaire
s'il y a intérêt à ce que ce soit sur une base forfaitaire
et selon le degré d'utilisation qu'on en fait et, dans d'autres cas,
cela peut être différent. Ici, c'était plus
intéressant. Comme je vous le dis, dans l'analyse qui a
été faite, on peut estimer à 24% le montant des
prestations qui sont économisées par rapport à ce qu'on
paierait si on engageait quelqu'un directement et, dans un autre cas, cela peut
être différent. On joue avec la structure, évidemment, des
pays dans lesquels on se trouve et c'est assez normal.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Aux Affaires
intergouvernementales?
M. Polak: Affaires intergouvernementales, 500.
Le Président (M. Gagnon): 500. M. Polak:
Renouvellement...
Mme Marois: Dans les roses. C'est beau, ça!
M. Polak: Contrat de services pour agir à titre de
conseillère en affaires éducatives et culturelles à la
Délégation générale du Québec à New
York pour la période du 1er avril 1983 au 31 mars 1986. Fournisseur: Mme
Claire Gagnon, New York, USA. Montant de l'engagement: 209 137 $. Quels sont
les avantages d'un tel travail pour le Québec? Je crois beaucoup aux
affaires éducatives et culturelles, mais je ne me gêne pas pour
vous dire que, personnellement, je mettrais l'accent sur l'aspect
économique et la création d'emplois. On a beaucoup plus besoin de
cela. Donc, j'imagine que, comme conseillère en affaires culturelles
à la délégation du Québec à New York, madame
s'occupe un peu d'informer les autorités new-yorkaises ou les instances
qui sont là ou les membres de notre culture.
Mme Marois: Le ministre des Affaires culturelles aimerait
sûrement répondre à la question que vous soulevez, parce
qu'il dit très souvent que les investissements dans le monde culturel,
dans des entreprises de type culturel, ont des retombées
extrêmement importantes. L'effet de levier est beaucoup plus grand quand
on investit dans ce type d'entreprise que lorsqu'on investit dans d'autres
types d'entreprises, parce qu'avec très peu d'argent, l'effet
réel est beaucoup plus important, compte tenu des conditions qui
règnent dans ce milieu, qui sont parfois des conditions assez
difficiles, d'ailleurs, parce que ces gens sont relativement peu payés,
etc., dans le monde culturel, évidemment, en général. Bon!
Je vais maintenant répondre à votre question de façon
précise, mais en me rattachant à cela, parce
qu'évidemment, si on fait des efforts au niveau de nos industries
culturelles, cela a aussi d'autres retombées qui ont des impacts
économiques. On dit d'abord que cette personne cumule quasi les
fonctions de deux personnes, à la délégation. Elle assure
une liaison avec les organismes, les institutions, les responsables
gouvernementaux et publics des secteurs culturels et éducatifs, soit en
participant à des réunions, à des colloques et en
établissant des liens permanents afin de faire connaître le
Québec et sa réalité. On sait d'ailleurs qu'il y a
eu... Par exemple, je prends l'Orchestre symphonique de Montréal, qui
est allé présenter un concert à New York. C'était
à guichets fermés, soit dit en passant. Cela a eu un
succès fou. Je pense que s'il y a un effet de retombées
économiques, puisque ces gens sont payés effectivement et qu'on
est peut-être intéressé par la suite à venir
écouter l'Orchestre symphonique à Montréal, donc on attire
des touristes en plus grand nombre. Elle a aussi à préparer et
à gérer des programmes de coopération avec les organismes,
institutions et associations localisés dans le territoire de la
délégation et qui sont propres à nous amener à
signer des ententes et à réaliser des échanges culturels,
en matière éducative ou autres, et qui sont profitables aux
groupes impliqués. Je pense, entre autres, à une chose. Il y a
maintenant des ententes qui existent entre les enseignants de langue
française - on sait quand même qu'il y a une population de
Franco-Américains assez importante - des ententes pour la diffusion de
matériel didactique qu'on utiliserait ici au Québec et qui
pourrait être fort intéressant à utiliser aux
États-Unis. Comme nous avons quand même une majorité de
francophones et qu'on a développé des instruments
intéressants, ils n'ont pas à les développer et ils les
utilisent. C'est quand même bien relié au contexte culturel, qui
est un contexte nord-américain. (11 heures)
Cette personne doit aussi assurer la liaison avec les associations ou
autres groupes francophones qui sont situés dans le territoire de la
délégation en leur apportant l'appui et la présence du
Québec pour identifier les besoins en matière culturelle.
Là encore, ce sont peut-être des lieux de production pour nos
troupes, troupes de théâtre, troupes musicales ou autres. Elle
collabore à la promotion de la culture québécoise en
tentant de la faire connaître à l'étranger. Une plus grande
diffusion, cela rejoint un peu ce que je vous disais tout à l'heure,
elle collabore à la planification annuelle des activités
culturelles et éducatives de la direction des États-Unis en
identifiant les objectifs, les moyens et les besoins pour développer de
meilleurs programmes, compte tenu des ressources disponibles. Elle assiste les
artistes québécois en facilitant leur production ou celle de
leurs oeuvres, afin de faire mieux connaître la spécifité
du Québec.
Entre autres, je pense à nos artistes peintres - parce que j'ai
rencontré cette dame, qui était en vacances, tout à fait
par hasard au Québec - ou à des expositions qui font
connaître nos artistes et leur permettent de vendre leurs oeuvres
à l'étanger.
Évidemment, on sait fort bien que si notre population de six
millions d'habitants peut avoir accès à un marché de
quelques centaines de millions de personnes, c'est un peu plus
intéressant pour nos artistes. C'est entre autres ce qu'elle fait:
collaboration avec les bibliothèques, les archives, les écoles de
théâtre, de danse, de musique , les musées
américains et québécois. En fait, elle répond aux
demandes de nos ministères qui peuvent eux aussi s'alimenter à ce
qui se fait aux États-Unis, que ce soient les Affaires culturelles,
l'Éducation ou les Affaires intergouvernementales. Elle aide aussi
à la promotion du film québécois. Là encore, on
sait que c'est important de développer notre industrie
cinématographique. Elle a une fonction précise à cet
égard et on ajoute tout ce qui pourrait se rattacher à cette
tâche ou être inhérent à cette tâche.
Il m'apparaît que cela justifie largement le fait qu'elle y soit
et que cela ait des retombées économiques aussi; ce n'est pas
simplement une opération "d'édonisme", si on veut, pour se
regarder un peu et se valoriser, mais c'est à cause des effets directs
et indirects sur l'économie québécoise et le monde
culturel québécois aussi.
M. Polak: Avez-vous, peut-être pas un curriculum vitae,
mais quelques qualifications de Mme Claire Gagnon, parce que tout de même
elle gagne une moyenne de 70 000 $ par année pour faire connaître
le Québec et ses réalités culturelles? En tout cas, c'est
une question de priorité. Moi, j'ai beaucoup de réserves sur le
paiement d'une telle somme d'argent pour un tel travail.
Mme Marois: Je trouve dommage que le député ait
tant de réserves après toutes les explications que je lui ai
données et tous les effets que cela peut avoir.
M. Polak: Plus vous me donnez d'explications, plus j'ai de
réserves..
Mme Marois: Et moi c'est l'inverse.
M. Polak: ...parce que, vraiment, c'est tellement vague que je me
demande maintenant qui est Mme Claire Gagnon. Elle est mieux de mériter
cette somme de 70 000 $ parce que c'est une jolie somme d'argent qu'on n'a pas
les moyens de payer.
Mme Marois: Au contraire, je dis: Avec tout ce qu'elle fait, on
devrait la payer davantage me semble-t-il.
J'ai son curriculum vitae ici - il est difficilement lisible parce que
c'est une photocopie - elle a fait l'Université de Montréal en
termes de formation. On pourrait tout simplement le déposer et le
fournir. Cependant, dans l'analyse qui est là, ce sont vraiment des
conditions tout à fait comparables aux attachés de mission qui
ont
le même type de fonction, si on veut. Alors, il y a
uniformité de conditions de travail par rapport aux employés
contractuels, elle n'est pas traitée différemment des autres
employés contractuels, ce sont les mêmes conditions.
M. Polak: II s'agit ici d'un renouvellement de contrat. Depuis
quand travaille-t-elle à New York, parce que le renouvellement est pour
le 1er avril 1983? Avant avril 1983, était-elle là et à
quelles conditions? Presque le même montant? J'imagine qu'elle n'a pas de
limousine à sa disposition!
Mme Marois: Je présume qu'elle serait là depuis le
20 août 1982. À ce moment-là, il y avait deux personnes qui
assumaient la fonction qu'elle assume maintenant. Justement, dans un effort de
rationalisation, on a demandé à Mme Gagnon d'assumer les
fonctions que les deux personnes assumaient là-bas; donc, elle a
remplacé deux personnes ou, si on veut, il y a un poste qu'on n'a pas
renouvelé. D'autre part, le traitement qui est offert à Mme
Gagnon est basé sur le traitement versé à un agent de
recherche et de planification socio-économique, ce qui serait son
classement de poste si elle était intégrée de façon
régulière au service du gouvernement du Québec, compte
tenu de son expérience et de sa scolarité. Elle est donc
traitée exactement comme on traiterait une autre personne dans notre
propre fonction publique.
D'ailleurs, vous savez que je suis revenue plusieurs fois sur cette
question lors des discussions qu'on a ici à la commission. C'est
vraiment la politique que nous avons chaque fois au Conseil du trésor.
Chez tous les contractuels - de ce type, on s'entend bien, parce que, pour les
firmes, il y des règles du jeu très bien définies - qui
sont engagés, on évalue leur curriculum, leur expérience
et leur formation. On dit: Si, demain matin, cette personne était
engagée dans la fonction publique, combien recevrait-elle? À
partir de là, on détermine le salaire à lui être
versé, en tenant compte évidemment des avantages sociaux puisque
c'est un contrat - ce qui vient un peu rehausser le salaire, mais elle doit
assumer ces avantages. Ce n'est pas à nous d'assumer cette partie. Cette
personne paie les avantages sociaux.
J'ai travaillé moi-même très longtemps à la
pige, en fait, j'ai toujours travaillé à la pige et
c'était comme cela que je négociais mes contrats. Je n'avais
jamais travaillé pour le gouvernement du Québec directement, mais
je négociais mes contrats de cette façon. J'essayais d'identifier
le salaire que j'aurais si j'avais été à l'emploi
régulier des firmes ou des organismes pour lesquels je travaillais et je
le majorais d'un certain pourcentage pour reconnaître mes avantages
sociaux que j'assumais moi-même: assurance, régime de rentes,
etc.
M. Middlemiss: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Grosso modo, on parle de 70 000 $. Est-ce que
c'est son salaire total ou s'il y a d'autres allocations d'éloignement,
etc.?
Mme Marois: Non. Cela inclut les frais. En fait, à quel
montant arrivez-vous?
M. Middlemiss: Grosso modo, c'est 70 000 $. Si on prend 3 ans
de...
Mme Marois: Non, je vais vous expliquer...
M. Polak: En trois ans, 70 000 $. On divise 209 000 $ par 3 et on
arrive à 70 000 $.
M. Middlemiss: C'est quelque 69 000 $.
M. Polak: On épargne de l'argent avec les limousines,
donc, on ajoute cela, s'il y en a une.
Mme Marois: Ici, ce qui est identifié à son
contrat, c'est 52 930 $ US. Cela va? Cela comprend son traitement, sur une base
annuelle de 41 300 $, ce qu'on retrouve chez les professionnels de classe 1,
agent de recherche; les avantages sociaux qui sont de 10% - c'est très
peu élevé; je peux vous dire que j'ai déjà
négocié mieux que cela - les frais de séjour et de
déplacement, de 3000 $. Il y a aussi, des frais de
représentations de 3000 $, parce que c'est son job de faire de la
représentation. Il est prévu des voyages au Québec pour
une somme de 1500 $. C'est cela. C'est en dollars US, c'est là qu'est la
différence.
M. Middlemiss: Les 69 000 $ sont en dollars canadiens, mais le
salaire de 41 000 $ est en US.
Mme Marois: Voilà en dollars US, c'est cela. Pour nous, il
en coûte évidemment un peu...
M. Middlemiss: Donc, le salaire ici, au Québec, est de 41
000 $ US ou...?
Mme Marois: Non. C'est 41 000 $ US, approximativement 51 000 $ en
argent canadien.
M. Polak: C'est cela.
M. Middlemiss: Même quelqu'un qui
travaille ici au Québec? Mme Marois: Oui.
M. Middlemiss: C'est 51 000 $ pour ce poste?
Mme Marois: Oui. On me fait remarquer ici - je me souviens de la
discussion maintenant - qu'on a même réduit le pourcentage des
avantages sociaux. Ce que je viens de vous dire est faux, ce n'est pas 10%, on
l'a ramené à 7,4% parce qu'on trouvait que cela faisait
peut-être un peu élevé ou qu'on payait en dollars US.
M. Middlemiss: On dit que madame accumule deux postes. Il y avait
une deuxième personne. Quel était leur salaire lorsque les deux
étaient en place?
Mme Marois: II y a une économie annuelle, à ce
qu'on me dit, de l'ordre de 80 000 $. Si on prend son poste et qu'on prend un
deuxième poste équivalent qui serait un poste
intégré dans le personnel de la fonction publique - donc qui nous
coûte un plus plus cher habituellement - c'est 80 000 $. C'est l'analyse
qui a été faite par le ministère.
M. Polak: M. le Président, je voudrais demander à
Mme la ministre si c'est vrai que son cahier personnel comporte une remarque
selon laquelle cette dame occupe le poste de deux personnes. Est-on vraiment
sérieux en disant cela? Est-ce qu'on ne peut pas dire qu'on n'a jamais
eu besoin de la deuxième personne, parce qu'il y en avait trop
auparavant. Donc, il y en a maintenant une qui est trop payée pour le
travail qu'elle fait. Je peux difficilement croire qu'on dise: II y en avait
deux avant et on épargne de l'argent maintenant parce qu'il n'y en a
qu'une.
Mme Marois: C'est heureux si on finit par rationaliser un peu les
choses. Je vais vous lire exactement ce que j'ai au cahier, si cela peut vous
satisfaire.
M. Polak: Oui.
Mme Marois: Dans son effort de rationalisation de l'utilisation
de ses ressources humaines affectées à l'extérieur, le
ministère des Affaires intergouvernementales a procédé
à l'été 1982 au rappel au Québec du conseiller
éducatif et culturel sans le remplacer par un autre conseiller
affecté du Québec et en confiant la majeure partie de ses
dossiers à l'attaché culturel en place, Mme Gagnon qui
était là -c'est ce qu'on me dit ici - depuis le 20 août
1982. Le ministère a ainsi épargné une somme annuelle de
plus de 80 000 $. Je vous fais bien remarquer "la majeure partie de ses
dossiers", ce qui veut sans doute signifier que cette dame ne peut sans doute
pas assumer tout ce qui se faisait par le passé. On dit "la majeure
partie de ses dossiers". L'intégration des tâches - puisque c'est
une personne qui les assume - a permis de réduire un poste
là-bas. Je pense que c'est sage de l'avoir fait. Est-ce que - à
la question que vous allez sûrement soulever -cela voulait dire qu'il y
avait trop de personnel là-bas? Peut-être que cela pouvait
être le cas, mais il reste aussi que des personnes, à cause de
leur expérience et leur grande connaissance de certains milieux - et
c'est normal parce que plus on a d'expérience, plus on devrait
être efficace et donc productif - peuvent faire plus rapidement ou plus
efficacement certaines tâches que ne l'auraient fait d'autres personnes
dans la même situation, compte tenu de leur expérience
différente.
M. Polak: Je ne voudrais pas prendre plus de temps pour cela
mais, d'après cette interprétation, j'ai autant le droit de dire
que les deux ne valaient pas le salaire qu'on leur payait, que les deux ne
travaillaient pas assez puisqu'il n'en reste qu'une. On ne peut pas justifier
cela.
Mme Marois: Je n'ai pas nié que cela puisse être une
des hypothèses, mais j'ai tendance à voir cela de façon un
peu plus positive puisqu'on ne s'est pas plaint du fait que la qualité
des services pouvait avoir diminué de qualité pour autant. Au
contraire, si on regarde dernièrement les relations qu'on a eues avec la
délégation du Québec à New York, c'est très
intéressant. On multiplie les rencontres, les échanges à
ce niveau culturel et cela a des effets de retombées
économiques.
M. Polak: Engagement 502.
Le Président (M. Gagnon): Avant de vous laisser la parole,
M. le député, sur l'engagement 502, je vous ferai remarquer que,
depuis une heure et trois quarts que nous avons commencé, nous n'avons
étudié que quinze engagements, dont trois ou quatre ont fait
l'objet de questions. Si on fait un peu de calcul, on va se rendre compte qu'on
est à Québec pour longtemps au rythme où on va.
M. Polak: M. le Président, oui mais je dois vous dire une
chose. Sur les points dont on discute maintenant - c'est très important
- il y a une grande divergence d'opinions. On touche maintenant, vraiment... La
limousine peut prendre le temps qu'il faudra, c'est important.
Le Président (M. Gagnon): Je ne discute
pas de...
M. Polak: Et la madame à New York aussi.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse. Je ne discute pas
de l'importance de vos questions et de la pertinence des réponses. Je
voulais simplement vous mettre devant le fait que, au rythme où on va,
on ne passera pas à travers l'ordre du jour.
M. Polak: Mais...
Le Président (M. Gagnon): Engagement 502, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Subvention spéciale à la
conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports des pays
d'expression française (CONFEJES), pour le financement d'un
séminaire élargi sur la formation des cadres sportifs, techniques
et administratifs qui aura lieu à Dakar (Sénégal) en juin
1983. Montant de l'engagement: 25 000 $. (11 h 15)
Je note d'abord que la conférence a eu lieu au mois de juin
à Dakar, au Sénégal. C'est un bel endroit pour tenir une
conférence. Je voudrais savoir qui, de Québec, est allé
là-bas. Est-ce qu'on a eu une délégation? Qu'est-ce qu'on
fait avec 25 000 $ et qu'est-ce que cela donne?
Mme Marois: On parle de 25 000 $, pas de 85 000 $.
M. Polak: De 25 000 $.
Mme Marois: D'accord. J'avais cru entendre 85 000 $.
M. Polak: II y a aussi un rapport là-dessus.
Mme Marois: Je n'ai aucune information à savoir qui va
à la conférence. Cette participation à la
conférence résulte d'un engagement qui a été pris
par M. Chevrette, le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, au
moment d'une session de la CONFEJES qui a eu lieu en janvier 1983. On dit
d'ailleurs que cela se situe dans une espèce de plan de travail
général. Cette réunion va permettre la rencontre des
directeurs des instituts de formation et des directeurs de la formation des
cadres des pays membres de la conférence en vue de poursuivre le dossier
relatif à l'encadrement de la pratique sportive dans le secteur
extra-scolaire: les aspects sportifs, techniques et administratifs;
d'élaborer des modalités d'application pour la mise en oeuvre
d'un programme d'action pour les années à venir; de proposer
à la conférence ministérielle un cadre de
référence approprié et, partant de là,
étudier un projet de plan quadriennal de formation des cadres sportifs,
techniques et administratifs. Ce montant d'argent était prévu au
budget du ministère des Affaires intergouvernementales. Alors, je...
M. Polak: Est-ce que cela veut dire qu'il y a quelques personnes
qui sont allées là avec les 25 000 $ et qu'avec cela, on paie
leur voyage et leur séjour là-bas? Cela donne quoi?
Mme Marois: C'est une subvention à l'organisation qui se
réunit pour les fins que je vous ai mentionnées. Cela va?
M. Polak: Est-ce que le ministre de la jeunesse était
là?
Mme Marois: Je ne crois pas. M. Polak: Ou des sports?
Mme Marois: Je ne crois pas qu'il y soit allé, mais c'est
sous toute réserve. Je n'ai pas... Le ministre n'a pas fait
état...
M. Polak: J'aimerais savoir pour la prochaine fois...
Mme Marois: ...d'un voyage de cet ordre-là.
M. Polak: ...combien de personnes sont allées et quelles
sont celles qui sont allées au nom du Québec participer à
cette conférence.
Mme Marois: J'imagine que c'est une chose qu'on pourrait
savoir...
M. Polak: D'accord. Je pose la question.
Mme Marois: ...très facilement, mais que je n'ai
pas...
Affaires municipales
M. Polak: D'accord.
Affaires municipales, article 607. Subventions de fonctionnement
à diverses municipalités régionales de comté pour
l'année financière 1983-1984. Montant de l'engagement: 8 351 980
$. Il s'agit donc encore des fameuses MRC à qui on paie une subvention
de fonctionnement d'un peu plus de 8 000 000 $. Ce montant de 8 000 000 $,
est-ce que j'ai bien compris qu'il est versé en sus des salaires
minimes
que reçoivent ces gens comme conseiller municipal ou comme maire,
dans un petit village ou une petite municipalité? Ceux qui sont en
même temps dans les MRC reçoivent un autre petit salaire. En
d'autres termes, aux Affaires municipales, cela nous coûte 8 000 000 $ en
supplément, mais on n'épargne pas d'argent ailleurs en enlevant
quelque chose aux conseillers municipaux ou régionaux ou des petites
villes, des petits villages. En d'autres termes, il y a un chevauchement de
dépenses, parce qu'on peut prendre la totalité de ce que ces gens
reçoivent maintenant; ensuite, aux MRC, ce sont 8 000 000 $
supplémentaires qu'on débourse.
Mme Marois: II faudrait vraiment que je puisse retourner au
programme, c'est-à-dire aux normes qui concernent le programme d'aide
financière au fonctionnement des municipalités régionales
de comté. L'impression que j'avais et les données que j'ai ici et
qui sont quand même très élémentaires, c'est selon
moi une aide au fonctionnement des MRC. Quand vous dites les fameuses MRC, je
trouve que c'est tellement intéressant de penser à ces MRC,
à ces municipalités régionales de comté...
J'entends des...
M. Polak: Des arrondissements français.
Mme Marois: ...grognements - ce ne serait pas gentil de dire
cela, je ne pense pas que ce soit cela, mais je cherche un mot qui soit plus
adéquat - de l'autre côté. Je pense qu'il y a des MRC
où c'est plus difficile et c'est normal puisqu'on demande à des
gens de s'asseoir autour d'une même table, de se concerter et de
s'entendre et ils sont parfois un peu en conflit d'intérêts. C'est
normal, sauf que, dans une perspective à long terme, c'est fort
intéressant, à mon point de vue, pour une société
de penser que les différents leaders d'un même milieu concernant
le développement de leur territoire puissent mieux se concerter pour que
ce développement soit plus harmonieux, plus cohérent et
réponde mieux aux besoins des populations que ces personnes ont à
desservir. Alors, on essaie de faire en sorte que les petites batailles de
clocher finissent par trouver leur solution au sein de ces discussions dans les
MRC. Il y a donc 8 000 000 $ qui sont versés à partir de
critères cependant très précis et de dépenses
admissibles aussi très précises. Parmi les critères plus
précis, pour ce qui est du versement de la subvention, il y a d'abord
des subventions maximales qui sont basées sur la population des
territoires des municipalités et des territoires non organisés on
s'entend - et sur la population saisonnière, évidemment, qui se
trouve dans la région. On prévoit subventionner les
dépenses admissibles et c'est là que je vous dis qu'il faudrait
que je retourne moi-même au programme pour savoir ce qu'il est permis de
subventionner par ces montants, mais je puis vous dire qu'ici, je ne l'ai pas,
je n'ai que la ventilation des populations et des subventions maximales
auxquelles ces MRC ont droit.
M. Polak: La raison pour laquelle j'ai posé la question
est qu'on a eu un tel engagement l'année dernière, mais
c'était beaucoup moins, parce que c'était au début des
MRC. Quand j'ai posé la question au ministre, il m'a répondu que
cette somme couvrait les salaires payables aux préfets. Je ne connais
pas les titres de tous les fonctionnaires des MRC, mais il y a toutes sortes de
catégories. C'est bien beau. Ce sont des salaires de 8 000 000 $ qui
sont payés, mais on n'épargne pas d'argent ailleurs. C'est encore
un autre appareil administratif qu'on impose aux MRC. Il y a peut-être
souvent double emploi. Il y a quelqu'un qui est conseiller municipal du
village. Il reçoit un salaire en quelque sorte ou, si on aime mieux, un
remboursement de dépenses.
Mme Marois: Oui. En fait, habituellement, c'est cela. Ce sont des
frais.
M. Polak: Oui, ce sont des frais, mais, à la fin de
l'année, on arrive à 8 000 000 $ chez les MRC et on
n'épargne rien dans le budget par ailleurs. C'est pour cette raison que
je voudrais soulever ce point.
Mme Marois: Je prends un budget global qui s'adresse aux
municipalités. Je dis: II y avait tel montant qui était
versé aux municipalités et finalement, ce qu'on fait, c'est qu'on
verse en sus. Évidemment, dans les budgets, effectivement, il
n'apparaît pas d'économies. Cela va? On ne dit pas:
J'épargne à tel endroit et je le reverse là. Cependant,
les économies, je pense qu'elles sont d'un autre ordre. Elles sont dans
une perspective, à mon point de vue, de prévention et de
développement dans le sens où vous savez fort bien qu'il y a eu
des erreurs énormes d'aménagement du territoire dans certains
milieux. Ces erreurs ont fait en sorte que les réparations nous ont
coûté des sommes astronomiques. Je pense à certaines
mauvaises planifications qui ont pu être faites dans les systèmes
d'épuration des eaux, par exemple. Je pense qu'on en connaît,
plusieurs d'entre nous - chacun nos exemples - parce qu'on avait mal
planifié le développement de certains territoires. On l'avait mal
prévu et on doit donc apporter des correctifs qui comportent des
coûts énormes. En faisant une meilleure planification, on
évite ces erreurs ou on cerne davantage les objectifs. C'est
évident
qu'il y a un avantage économique à cet égard qui
est difficilement quantifiable - j'en conviens - mais qui m'apparaît
drôlement important en termes de qualité de la vie et aussi en
termes d'efficacité des gestes qu'on pose au plan des investissements ou
au plan du développement. Je pense que c'est à ce plan qu'il y a
une forme d'économie, plus qu'une économie directe qui se
reflète immédiatement dans des budgets annuels sur un engagement
comme celui qu'on regarde ce matin.
Le Président (M. Gagnon): Aux Affaires municipales? C'est
bien là?
Agriculture, Pêcheries et Alimentation
M. Polak: Non, non, c'est seulement parce que je ne veux pas
oublier ma question.
Agriculture, Pêcheries et Alimentation, engagement 100. Subvention
au Centre d'information et d'animation communautaire de Mirabel, comté
d'Argenteuil à titre d'aide financière pour lui permettre de
contester l'expropriation des terres qui n'ont pas été
utilisées aux fins de l'établissement de l'aéroport
international de Mirabel et de poursuivre son travail d'animation et de
concertation auprès des expropriés. Montant de l'engagement: 100
000 $. Je voudrais seulement savoir si cette somme a vraiment pour but d'aider
les contribuables en question ou si c'est pour financer plutôt une autre
guerre avec le gouvernement fédéral. En tout cas, en
créant un dossier, en faisant beaucoup de bruit, en portant des
attaques, la guerre, cela nous coûte 100 000 $. Ou est-ce qu'on
débourse cette somme pour créer un fonds qui va faire quelque
chose pour les expropriés? Je serais d'accord sur ce point, mais, pour
financer une guerre avec le fédéral, je ne serais pas
d'accord.
Mme Marois: Je pense que c'est très clair dans
l'engagement et que c'est pour aider les expropriés.
Vous allez quand même me permettre de souligner que l'engrenage
était parti depuis un peu plus longtemps que cet événement
qui se passe au mois de mai 1983. Ce qu'on sait, c'est que c'est depuis 1969
que le gouvernement du Québec est impliqué dans ce dossier des
expropriés; cela ne date donc pas d'hier - comme dirait ma mère -
et cela date même de gouvernements qui nous ont
précédés et, entre autres, du gouvernement dirigé
par votre parti. Je pense qu'ils ont mené très largement parfois
des batailles avec le fédéral dans ce cas et cela
m'apparaît particulièrement justifié.
Si je ne m'abuse, le printemps dernier, il y a eu une commission
parlementaire qui a repris cette question et c'est incroyable quand même
les erreurs qu'on a faites sur ce territoire. C'est, je pense,
l'aéroport où on a exproprié le plus grand territoire au
monde, alors qu'on n'avait aucune raison de le faire. Si on prend des
aéroports qui sont à haute altitude, on doit avoir de grandes
superficies pour permettre l'atterrissage, alors que Mirabel est en plein
terrain plat au niveau de la mer ou à quelques pieds près. Je me
dis que c'était un peu ridicule.
Alors, c'est dans la foulée de toutes ces contestations qui ont
lieu depuis 1969 que se situe cette intervention du ministère qui
s'adresse directement aux personnes expropriées qui souhaiteraient se
voir remettre une partie de leur lopin de terre ou du moins leur
utilisation.
M. Polak: M. le Président, je voudrais seulement ajouter
que pour le mot "guerre", il faut que je rectifie pour dire "guerre
stérile". Parce qu'une bonne guerre...
Mme Marois: Là, c'est préférablel
M. Polak: ...j'aime bien, mais une guerre stérile, je suis
contre.
Mme Marois: Puis-je me permettre de faire quelques
réflexions qui n'ont rien à voir avec notre débat, je le
dis maintenant? La guerre en soi, à mon point de vue, ce n'est jamais
très bon. Elle peut être stérile, de bonne foi, etc., mais
je pense qu'il n'y a jamais de bonne foi dans la guerre. Mais ce sont des
réflexions essentiellement personnelles.
M. Polak: À moins que mon confrère...
Agriculture... Engagement 800?
M. Middlemiss: Agriculture, 631.
Le Président (M. Gagnon): Agriculture, 631?
M. Middlemiss: Oui, c'est encore cela. "Supplément pour
porter à 58 310,45 $ le coût des travaux de drainage dans le cours
d'eau Branches nos 11 à 14 et 28 de la rivière aux Pins,
comté de Lotbinière. Montant de l'engagement: 31 759,05 $." On
indique que le contrat initial avait été accordé à
Excavation Greco Inc.
Si on remarque bien, c'est que le supplément est encore plus
élevé que le coût initial. Pourrait-on nous donner une
ventilation? Est-ce que ce sont encore les mêmes raisons qu'on nous donne
chaque fois sur ces suppléments?
Mme Marois: C'est heureux que ce soient les mêmes raisons,
il y a au moins une cohérence. À cet égard, la majoration
du coût des travaux est due principalement à la quantité de
roc excavée, qui a été supérieure à ce qui
avait été prévu lors de la
préparation du projet. Ceci entraîne également
l'augmentation de la quantité de matériel impropre à la
culture qui doit être transportée. C'est essentiellement cela,
vous savez que cela est évalué à des prix unitaires. Ceux
soumis le 5 août 1982 étaient au total de 31 889 $... Il y a une
incohérence dans les chiffres?
M. Middlemiss: C'était 26 000 $ originalement.
Mme Marois: C'est cela, il y a là une erreur.
M. Middlemiss: II y a eu une augmentation de 31 000 $...
Mme Marois: C'est essentiellement cela, je n'ai pas d'autre
raison à vous donner que celle-là. Le coût initial unitaire
prévu était de 25 421 $ et là on doit le majorer de la
somme qui est ici à l'engagement, soit 31 459 $. On pourrait reprendre
tout le débat que nous avons régulièrement sur cette
question, à savoir que nous avons des instruments d'évaluation de
coûts qui nous apparaissent suffisamment raffinés dans l'ensemble
pour bien prévoir les coûts. Ce qu'il faudrait mettre en
supplément pour raffiner les instruments et aller plus loin dans
l'évaluation des coûts de contrats, par sondage ou autrement, ne
vaut pas la peine, compte tenu des évaluations qui, dans l'ensemble,
s'avèrent correctes. (11 h 30)
Ici, évidemment, on n'a que les suppléments, mais on n'a
pas les dizaines et les centaines - je dirais - de contrats qui se font et
où il n'y a aucun supplément. Ce sont des variations de quelques
dollars ou de quelques dizaines de dollars ou, à l'inverse, des
quantités qui peuvent être moindres et qui, donc, viennent
réduire le coût du contrat. Il serait d'ailleurs
intéressant de voir à l'inverse ce qu'on a payé en moins,
si on veut. À cet égard, on peut reprendre le débat. Je
n'ai pas d'objection à ce qu'on le fasse, mais je vous donnerai les
mêmes arguments.
M. Middlemiss: Est-ce que vous avez les renseignements, à
savoir la longueur impliquée dans ce contrat?
Mme Marois: Non. Pour cela, il faudrait vraiment le demander au
ministère. Je n'ai pas cela ici. Comme c'est un supplément, c'est
dans le contrat initial et je n'ai pas ici le contrat initial.
M. Middlemiss: Je vois mal que le coût pour faire une
meilleure étude au tout début pourrait représenter 20 000
$ ou 30 000 $.
Mme Marois: Ah non! Je suis d'accord avec vous; on s'entend sur
cela. Cas par cas, vous avez totalement raison. C'est évident qu'un
sondage supplémentaire aurait peut-être coûté
quelques centaines ou quelques milliers de dollars...
M. Middlemiss: C'est cela, oui.
Mme Marois: ...de plus. Cela ne se compare pas. Mais là,
c'est cas par cas. Si on prend l'ensemble de ces situations, c'est là
que cela devient intéressant. C'est là qu'on considère
qu'il y n'y a pas de gain à pousser plus loin les sondages parce que,
comme je vous dis, les coûts moindres annulent les coûts
supplémentaires qu'on a à encourir. D'autre part,
l'évaluation tombe pile parfois et il n'y a pas de supplément ni
de diminution.
M. Middlemiss: On a déjà donné
l'occasion...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: ...il n'y a peut-être pas un an, mais il y a
quelques mois, on avait demandé qu'on nous donne la liste de tous les
contrats de drainage où il y avait eu un supplément. À ma
connaissance, je viens de vérifier...
Le Président (M. Gagnon): J'ai ici la liste de ceux qui
n'ont pas comporté de supplément.
M. Middlemiss: Oui, le tout, c'est cela; le tout.
Mme Marois: Je ne me souviens pas. Enfin, écoutez, c'est
possible que cela ait été demandé au moment de...
M. Middlemiss: Non, ce n'était pas vous; je crois que
c'était M. Bérubé qui était ici et cela date de
plusieurs mois.
Le Secrétaire: II ne reste aucune question en suspens
présentement.
Le Président (M. Gagnon): Alors, si la question a
été posée, vous avez eu la réponse parce qu'il n'y
a pas...
Le Secrétaire: Ou bien elle n'avait pas été
retenue.
Le Président (M. Gagnon): Elle n'avait pas
été retenue probablement.
M. Middlemiss: C'était la suite à plusieurs
débats. Je me souviens que même le président disait: C'est
l'automne, et les contrats ont été donnés au printemps.
C'est normal que les suppléments nous arrivent, si
je ne me trompe pas, cela revient.
Le Président (M. Gagnon): Le président n'a pas
à répondre à vos questions.
M. Middlemiss: Non, non. C'est qu'avec son expérience dans
le domaine agricole, le président voulait nous éclairer et il
nous a dit que c'est normal qu'à l'automne, les suppléments
arrivent. Je pense que j'avais compté le nombre de suppléments
qu'on avait par rapport aux nouveaux contrats qui étaient donnés.
Vos commentaires tombaient certainement pile. À l'automne, c'est certain
qu'on aura des suppléments, parce que les travaux ont commencé au
printemps et, à l'automne, on s'aperçoit que cela a pris plus
d'argent pour compléter le travail.
Mme Marois: Pour vraiment répondre à la question,
il faudrait prendre une année type. On ne peut pas procéder comme
cela. Vous avez raison. Vous dites que cela se passe à l'automne ou au
printemps... Il faudrait prendre une année type et essayer de voir - je
ne sais pas si ce genre de question peut être reçu par le
président, je la lui pose, il a plus d'expérience que moi
à cet égard - les contrats où il y a eu un
supplément, les contrats où il y a eu une économie pour
être juste à l'endroit du ministère, à mon point de
vue.
Le Président (M. Gagnon): Si vous acceptez la question, on
peut la poser au ministère concerné. Selon...
Mme Marois: Oui, quant à moi, je l'accepte.
Le Président (M. Gagnon): ...les recherches que cela va...
Parce que le ministère...
Mme Marois: ...occasionner.
Le Président (M. Gagnon): ...occasionner, c'est le
ministère qui décidera s'il peut y répondre ou pas.
M. Middlemiss: On pourrait vérifier les mois de novembre
ou décembre. Il me semble que c'est à l'automne que la question a
été posée dans ce sens.
Le Président (M. Gagnon): Oui. Il faudrait aussi
vérifier - le secrétaire dit qu'on a probablement
déjà eu la réponse à cette question. D'accord?
Est-ce qu'on accepte?
Mme Marois: D'un autre côté, on dit... Quant
à moi, j'accepte que la question soit reçue, qu'on la dirige vers
le ministère, mais que ce soit sur la base d'une année...
Le Président (M. Gagnon): Absolument.
Mme Marois: ...sans cela, cela n'a pas de signification.
Le Secrétaire: Dans le fond, ce qu'on voudrait savoir, ce
serait le nombre total de contrats et le nombre de contrats sur lesquels il y a
eu des suppléments...
M. Middlemiss: ...et d'autres, s'il y a eu des
crédits...
Mme Marois: ...et de l'économie.
Le Président (M. Gagnon): ...et de l'économie.
M. Middlemiss: S'il y a eu des crédits dans l'autre
sens.
Le Président (M. Gagnon): Alors, le nombre total de
contrats, le nombre de contrats qui ont demandé des suppléments
et le nombre de contrats qui n'ont pas coûté le prix
prévu...
M. Middlemiss: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): ...et sur lesquels il y a eu des
économies.
M. Middlemiss: C'est cela. Ceux qui ont comporté un rabais
aussi, certainement, ce serait intéressant de savoir s'il y en a eu.
Mme Marois: Oui, oui. C'est cela qui nous donne une vision
d'ensemble.
Le Président (M. Gagnon): Avec le solde, le montant total
pour les deux. Est-ce que cela va?
M. Middlemiss: Cela va. Mme Marois: Cela va pour moi.
Conseil exécutif
M. Polak: Conseil exécutif: 300.
On va attendre que Mme la ministre y soit rendue. "Contrat de services
pour agir à titre d'agent de recherche et de planification
socio-économique afin de parachever la rédaction du projet de loi
sur le mode de scrutin, pour une période de onze mois. Fournisseur: M.
Raymond Doray, Québec. Montant de l'engagement: 30 000 $."
Je voudrais savoir quand commence et se termine la période de
onze mois? Pourquoi parle-t-on de la rédaction du projet de loi sur le
mode de scrutin? Selon ce que j'ai compris, il y aura une commission
parlementaire avec auditions publiques pour obtenir différentes opinions
sur la possibilité
d'avoir un autre mode de scrutin. Quand on parle de projet de loi, je
n'ai jamais compris qu'il y ait un projet de loi existant sur lequel on
travaille. On n'est pas allé plus loin que d'obtenir des commentaires
d'une commission...
Mme Marois: Je suis moi-même étonnée, dois-je
vous dire. Dans la description de tâche, ce n'est pas tout à fait
ce qu'on dit. Le résumé n'est peut-être pas conforme. Vous
avez totalement raison. Il y a eu de longues discussions et on sait fort bien
qu'il y a des échanges entre les deux partis à l'Assemblée
nationale pour connaître les modifications qui s'avéreraient les
plus intéressantes à notre mode de scrutin. On dit ici: Conduire
des recherches juridiques pouvant amener la rédaction d'une nouvelle
loi, consolider les recherches entreprises sur les législatures
étrangères et les expériences diverses de réforme
du mode de scrutin aux fins d'éclairer les parlementaires qui
étudieront un projet de réforme en commission
spéciale.
Cela va beaucoup plus dans le sens d'agir comme personne ressource sur
toutes les questions juridiques, législatives et politiques
reliées à la consultation parlementaire d'un éventuel
projet de loi, s'il y a lieu.
C'est vraiment dans la foulée de toutes les discussions qu'on a
eues jusqu'à maintenant. Assurer un contact...
M. Polak: Je crois qu'on devrait, s'il s'agit d'une erreur, la
corriger, parce que cela crée l'impression qu'on a déjà un
projet de loi. On parle de parachever la rédaction du projet de loi,
cela veut dire qu'il y en a un qui existe et qu'on va le terminer. Je n'ai
jamais compris le mandat que le premier ministre a donné.
S'il s'agit d'une erreur, on fait mieux de la corriger à l'avenir
sur les communiqués. Si ce n'est pas une erreur, on ferait mieux de nous
dire qu'il y a un projet de loi qui est en train d'être parachevé.
Sinon à quoi serviraient les séances?
Mme Marois: C'est vraiment dans la rédaction qui est
ici...
M. Polak: Elle est erronée.
Mme Marois: C'est cela. J'ai l'impression que c'est pour
simplifier un peu qu'on a mis "parachever la rédaction." Il s'agit de
préparer tout le travail qui pourrait amener éventuellement
à une rédaction de projet de loi, s'il y a lieu, ou de
différents projets de loi. On sait fort bien que les discussions
sont...
M. Polak: ...le fournisseur: Raymond Doray. Il semble que ce soit
quelqu'un de l'extérieur. Est-ce qu'il n'y avait pas quelqu'un de la
fonction publique qui aurait pu s'occuper d'une telle tâche? On ne peut
pas toujours dire que les "tablettes" doivent travailler sur toutes les
ouvertures qui existent, mais il y a peut-être des gens capables et
payés par les fonds publics qui pourraient faire une bonne partie de ce
travail.
Mme Marois: Notez qu'il faut bien comprendre que la
réforme du mode de scrutin n'est pas une tâche à laquelle
songe quotidiennement un gouvernement; cela se produit peu souvent dans la vie
d'un gouvernement. D'ailleurs, certains pays l'ont fait un jour, il y a
quelques siècles, quelques décennies et avant que cela ne
revienne... On ne garde pas sur place du personnel spécialisé
dans ce genre de travail. Cela justifie qu'on aille à l'extérieur
pour le faire. On a le curriculum vitae de la personne.
M. Polak: Est-ce qu'on pourrait me produire le curriculum vitae
de M. Raymond Doray?
Mme Marois: Oui, on pourrait... M. Polak: D'accord.
Mme Marois: ...sûrement vous le fournir. M. Doray est un
avocat licencié en droit et admis au Barreau. Il a été
recherchiste en droit politique, il a fait un stage en matière de droit
électoral et de mise en oeuvre de politiques. D'accord?
Éducation
M. Polak: Éducation, article 201. "Contrats de services
pour collaborer à la mise à jour de la description d'un certain
nombre de champs professionnels afin de tenir compte de l'évolution et
des changements intervenus, pour une période de quinze mois.
Fournisseur: organismes subventionnés à déterminer.
Montant de l'engagement: 120 000 $." Je trouve cela un peu vague de dire:
fournisseurs, organismes subventionnés à déterminer. C'est
comme donner carte blanche à quelqu'un. Comment
détermine-t-on...Cela aurait été beaucoup mieux de nous
dire: organismes - disons qu'il y en a quatre ou cinq parmi six, sept ou huit
qui sont mentionnés - qu'on ait un peu plus de détails que
seulement la mention vague: organismes à déterminer.
Mme Marois: D'accord. Écoutez, on peut vous donner les
organismes à...
M. Polak: Est-ce qu'il y en a beaucoup?
Mme Marois: Non, ce sont... On parle d'un organisme, c'est la
CECQ, et de deux
personnes, à ce moment-là, Mme Roland Lebeuf et M. Gaston
Drolet. Cela va? Alors, la CECQ, à moins que je ne m'abuse, c'est la
Commission des écoles catholiques de Québec.
M. Polak: Oui.
Mme Marois: C'est cela. C'est qu'on avait vraiment défini
comme telles les tâches que cela signifiait, ce qu'on voulait y
retrouver. Alors...
M. Polak: C'est correct.
Le Président (M. Gagnon): Cela va?
M. Polak: Oui. J'en passe, M. le Président, vous voyez
là?
Le Président (M. Gagnon): On voit cela, oui.
M. Polak: Pas parce que vous me l'avez dit, mais parce que
c'était prévu comme cela.
Le Président (M. Gagnon): Dites donc, pour me faire
plaisir, que ma suggestion a servi un peu.
M. Polak: Oui, oui. Comme je l'ai dit, je prépare cela en
fin de semaine, entouré de mes enfants.
Le Président (M. Gagnon): Alors, vous allez à quel
ministère?
Mme Marois: Vous comprenez donc ce que c'est que le travail
à domicile avec les enfants?
M. Polak: Ah, je connais cela. Mes enfants ont...
Mme Marois: Ce n'est pas toujours facile. Les vôtres sont
très grands, cependant.
M. Polak: Ah oui. C'est vrai.
Énergie et Ressources
Énergie et ressources, article 200. Subvention à la
Société nationale de l'amiante représentant la
participation du Québec à la réalisation du projet de
restauration d'équipement et d'embellissement des
propriétés de Mines d'amiante Bell, dans le cadre du programme de
création d'emplois temporaires. Montant de l'engagement: 159 200 $. Il
s'agit de combien d'emplois temporaires et pour quelle durée?
Mme Marois: Le ministère a soumis un projet qui permet
d'accorder la subvention qu'on voit là, de 159 200 $, à la
société nationale, ce qui va permettre à 125 travailleurs
de Mines d'amiante Bell d'occuper un emploi pour une période de trois
semaines. Et, comme vous savez que c'est une région
désignée, cela les rend ainsi admissibles aux prestations
d'assurance-chômage.
M. Polak: Cela donne une moyenne de combien par semaine? Je suis
en train de faire des calculs.
Mme Marois: Je n'ai pas ma petite calculatrice. Je suis moins
équipée que M. Bérubé, dois-je vous dire. À
cet égard, je... Bon, voilà. Il s'agit d'un projet d'une
durée de trois semaines. Les salaires versés: 420 $ par
semaine...
M. Polak: Combien?
Mme Marois: C'est 420 $ par semaine, et ce pourquoi c'est
effectivement plus élevé que ce qui est versé
habituellement, c'est que ce sont des salariés de Mines Bell qui font le
travail. Vous savez comme il y a eu de difficultés dans ce secteur de
l'amiante. Cela leur permet de compléter leur nombre de semaines. Ils
étaient déjà à l'emploi de la mine, ils
étaient à pied et ils n'avaient pas accumulé le nombre
voulu de semaines. Cela m'apparaissait un peu bas aussi, le nombre de semaines
pendant lesquelles ils travaillaient. Il a été réduit, le
nombre de semaines nécessaires pour être admissible à
l'assurance-chômage, mais sûrement pas à trois semaines. Je
pense que c'était 20 semaines et cela a été réduit
à 10 semaines pour être admissible. Ce qui permet donc... Ces
travailleurs sont restés au même salaire pendant trois semaines
supplémentaires, ceci leur permettant de compléter le temps
nécessaire pour bénéficier par la suite de
l'assurance-chômage.
M. Polak: Comment a-t-on déterminé une somme de 420
$ par semaine?
Mme Marois: Tout simplement parce que l'employeur respecte la
convention collective qui est négociée à la mine.
M. Polak: Ah! c'est le salaire qu'ils gagnaient quand ils
travaillaient?
Mme Marois: C'est cela. Voilà.
M. Polak: On paie, on investit une autre période de trois
semaines pour que ces gens soient ensuite admissibles à
l'assurance-chômage? (11 h 45)
Mme Marois: C'est cela.
M. Polak: Pour éviter de payer tout de suite l'aide
sociale.
Mme Marois: Évidemment, il y a une économie,
d'autre part, à l'aide sociale.
M. Polak: C'est le revenu le plus payant.
Mme Marois: II faut parfois que cela arrive, compte tenu de tous
les coûts que cela comporte, d'autre part.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac, à l'engagement 400.
M. Middlemiss: Énergie et Ressources, engagement 400.
"Contrats négociés. Contrat pour l'achat de 2 000 000 de plants
d'épinette blanche, âge 2-2. Fournisseur: J. D. Irving,
Saint-John, Nouveau-Brunswick. Montant de l'engagement: 240 000 $."
Pourquoi les a-t-on achetés au Nouveau-Brunswick, est-ce qu'on ne
peut pas les fournir au Québec?
Mme Marois: J'avais d'ailleurs posé la question moi aussi.
Comment cela se fait-il qu'on ne peut pas? Ce sont les seuls disponibles et
compatibles avec la rusticité -je prends les termes qui sont ici - de la
zone qui doit être implantée. Cela va? Je cherchais la zone. C'est
de la plantation qui doit se faire au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie.
Il semble que les plans compatibles avec le sol qu'on retrouve en
Gaspésie étaient disponibles seulement au Nouveau-Brunswick. Ils
n'existent pas au Québec.
M. Middlemiss: Le Québec ne produit pas ce genre de plants
nécessaires à une partie de notre province. Est-ce qu'on en
produit et qu'il n'y en avait pas suffisamment?
Mme Marois: C'est possible qu'on en produise, mais qu'on n'en ait
pas suffisamment, si je me souviens. Seule Irving possède les plants
désirés. C'est un peu spécial, d'après ce qu'on me
dit ici. Afin de pouvoir compléter son programme de reboisement en
forêts privées, le MER doit procéder à l'achat de 2
000 000 d'épinettes blanches. Voyez-vous, on parle ici de 2 000 000.
L'achat de ces plants est rendu nécessaire à la suite des fortes
variations d'inventaire et aux pertes occasionnées par les rigueurs de
l'hiver dernier. Probablement que nous avions en inventaire un certain nombre
de ces épinettes blanches. L'an dernier, il n'y a pas eu de neige et le
sol a gelé plus profondément; ces pertes n'avaient pas
été prévues.
M. Middlemiss: Ce sont des...
Le Président (M. Gagnon): Cela va. Alors, Énergie
et Ressources.
M. Polak: Énergie et Ressources engagement 401. "Contrat
pour l'achat de 75 000 litres d'insecticide biologique Bacillus Thuringiensis
Novabac-3, dans le cadre du programme de lutte contre la tordeuse des bourgeons
de l'épinette. Fournisseur: Biochem Products, Montchanin, Delaware,
U.S.A. Montant de l'engagement: 164 250 $ U.S."
Je voudrais simplement savoir s'il n'y a pas de manufacturier
québécois qui peut fournir cela. Est-ce qu'on a bien
vérifié pour donner une chance à nos gens d'avoir ce
contrat et pourquoi les Américains?
Mme Marois: Vous savez, je partage avec vous cette
préoccupation. Vous savez comment nous avons cette préoccupation
de s'assurer qu'on achète d'abord et avant tout des produits du
Québec. C'est normal pour le gouvernement. Cela devrait être
normal même pour les individus.
Il y a des recherches qui se font chaque fois. Ici, c'est le seul
soumissionnaire, puisque ce produit n'est disponible que de ce seul
fournisseur.
Industrie, Commerce et Tourisme
M. Polak: Je saute à Industrie, Commerce et Tourisme,
engagement 400.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac saute aussi. Engagement 400, Industrie, Commerce et Tourisme.
M. Polak: "Contrat de services pour la réalisation d'une
étude permettant de recommander au ministre les moyens à prendre
pour obtenir le maximum de retombées économiques au Québec
découlant du programme de renouvellement des frégates canadiennes
et du programme de rénovation de la flotte auxiliaire, pour une
période d'un an. Fournisseur: Jacques Chouinard, Montréal.
Montant de l'engagement: 65 340 $."
Je voudrais obtenir le curriculum vitae de ce monsieur.
Mme Marois: C'est intéressant.
M. Polak: Je n'ai pas exactement compris pourquoi cela prend une
étude pour recommander au ministre les moyens à prendre. Je
dirais au ministre d'aller chercher toutes les retombées possibles. Pas
besoin de faire de grosses études là-dessus; l'instruction est:
Va les chercher, parce qu'on veut les avoir et on les mérite.
Mme Marois: C'est le contraire, car je pensais que vous alliez
être heureux de voir que justement on essaie d'obtenir lorsqu'on
sait qu'il y a des contrats qui vont venir -on parle ici des
frégates canadiennes d'aller chercher le maximum, donc de ne pas faire
la guerre des retombées chez nous.
Écoutez, quand on dit "une étude permettant de recommander
au ministre les moyens à prendre", il s'agit souvent - mais là,
je vais quand même essayer de le vérifier - de ce que j'appelle
une étude-action. En même temps que la personne fait les
études, elle tente d'établir des contacts qui sont
utilisés à ce moment-là immédiatement par le
ministre ou par d'autres fonctionnaires à l'intérieur de la
boîte pour permettre de faire avancer plus rapidement les choses.
Vous m'avez demandé le curriculum?
M. Polak: Son curriculum vitae ou son expérience dans ce
domaine.
Mme Marois: Bon! Voilà! D'abord, ce monsieur travaille
actuellement - et ce, depuis 1981 - dans une entreprise privée oeuvrant
dans le secteur de la consultation maritime. C'est déjà pas mal,
au départ. Il connaît le milieu et on parle justement du
développement, de l'exportation de services, de biens maritimes, de
constructions éventuelles, etc. Cela va assez bien. D'autre part, il a
eu une carrière de 25 ans dans la marime canadienne, ce qui n'est pas
trop mal non plus, je pense, pour ce dont on parle ici maintenant. Il a
travaillé pour les bateaux Turbec Inc. Cette société
produit des bateaux en aluminium et en acier pouvant atteindre une longueur
maximale de 47 mètres. Il a été directeur des ventes et de
la mise en marché à ce moment-là dans cette entreprise. Je
pense que je pourrais vous...
M. Polak: Oui, d'accord.
Mme Marois: D'accord? Je pense qu'en termes d'expérience
on s'entend sur le fait que c'est quelqu'un...
M. Polak: Oui, cela va.
Mme Marois: ...qui a une très bonne expérience dans
le secteur. Donc, on peut s'attendre à des résultats à cet
égard. Voilai Effectivement, si je regarde le mandat, c'est vraiment de
mettre en marche et non pas uniquement de conseiller.
M. Polak: Oui, cela va. Mme Marois: Cela va? M. Polak:
Oui.
Mme Marois: Maintenir et raffermir les communications
déjà établies avec les représentants des consortium
Scam Marine, Groupe Saint John et les fonctionnaires fédéraux.
C'est vraiment de la recherche-action. Ce n'est pas le genre...
M. Polak: Du "lobbying".
Mme Marois: ..."pendant un an, je vais faire toutes les belles
recherches et, après cela, M. le ministre, vous agirez." On agit au fur
et à mesure qu'on découvre les contacts et tout cela.
Le Président (M. Gagnon): Avant de vous redonner la
parole, on avait eu une discussion ce matin, à savoir qu'on pourrait
reprendre les travaux à 14 heures cet après-midi, mais on
attendait que Mme la ministre arrive. Est-ce que vous...
Mme Marois: Bon! D'accord. Ce n'est pas moi qui vais reprendre
les travaux cet après-midi, mais le président du Conseil du
trésor, et celui-ci ne peut être là qu'à 15
heures.
Le Président (M. Gagnon): À 15 heures.
Mme Marois: Je n'ai pas d'objection, cependant, à ce qu'on
continue jusqu'à 13 heures. C'est aux membres de l'Opposition...
M. Polak: Non, mais jusqu'à 13 heures, c'était
déjà convenu. On voulait recommencer à 14 heures...
Mme Marois: C'était déjà convenu? M.
Polak: ...pour récupérer une heure.
Mme Marois: Ah? Recommencer plus tôt?
M. Polak: Êtes-vous capable de nous donner de 14 heures
à 15 heures?
Mme Marois: Non, malheureusement, parce que j'avais
déjà d'autres engagements.
M. Polak: Ah bon!
Le Président (M. Gagnon): Ce qui veut dire que les travaux
reprendront à 15 heures cet après-midi.
M. Polak: D'accord.
Mme Marois Cela va.
M. Polalc Justice, 402.
M. Middlemiss M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Pontiac.
M. Middlemiss: ...ce sont bien des retombées et non des
rebombées.
Le Président (M. Gagnon): Pardon? Mme Marois: Je
ne...
M. Polak: Des retombées, pas des rebombées.
Mme Marois: Ah oui! Non, ce sont des retombées. Cela peut
faire des rebombées aussi.
Justice
M. Polak: M. le Président, j'avance à Justice,
402...
Le Président (M. Gagnon): Oui, Justice, 402.
M. Polak: ...à moins que mon confrère... Bon!
À 402, il s'agit d'un contrat de services pour l'impression et
l'assemblage de 3400 volumes des lois refondues du Québec, 2900 en
français et 500 en anglais. Plus bas soumissionnaire, Lithographie
Laflamme et Charrier Inc., Québec. Montant de l'engagement: 304 983,95
$. Je voudrais seulement savoir ce qu'on fait avec ces volumes. Y a-t-il un
projet spécial? Est-ce qu'on les vend ou si on les distribue? Quel est
le but de cela?
Mme Marois: II y a une partie pour vente et une partie pour
distribution gratuite. Je pense que la partie, par exemple, de la distribution
gratuite s'adresse vraiment aux très hauts fonctionnaires des
ministères. Je pense aux sous-ministres en titre qui en ont besoin
immédiatement. Cela fait partie de leur travail. Les directeurs de
contentieux en ont également besoin. Pour le reste, c'est de la vente,
mais je ne pourrais pas vous dire dans quelle proportion.
Main-d'Oeuvre et Sécurité du
revenu
M. Polak: Main-d'Oeuvre et Sécurité du revenu, 300.
Subvention spéciale à la Chambre de commerce de l'Amiante Inc.,
Thetford-Mines, comté de Frontenac, dans le cadre du programme
Chantier-Québec, 45 emplois pendant 20 semaines. Montant de
l'engagement: 260 268 $. Je fais le calcul ici. Cela donne une moyenne
d'environ 300 $ par semaine par emploi.
Mme Marois: D'accord. Juste pour vous aider à ventiler
peut-être davantage, on parle de 45 emplois subventionnés, 20
semaines et le coût des salaires est de 221 600 $, puisqu'il y a d'autres
dépenses qui totalisent 38 668 $, alors il faut prendre 221 600 $ pour
faire le calcul dont vous parlez.
M. Polak: D'accord, c'est donc un peu moins que...
Mme Marois: C'est cela.
M. Polak: Comment se fait-il qu'on trouve cela comme une
subvention spéciale à la Chambre de commerce du comté de
Frontenac? D'habitude, on voit cela dans une liste de programmes de
Chantier-Québec et toutes les municipalités et les programmes y
sont énumérés. Veut-on gâter un peu plus le
comté de Frontenac, parce qu'il n'a pas de représentant? Est-ce
qu'il y a une raison pour que cela ne se trouve pas dans la liste
ordinaire?
Mme Marois: C'était en mai. Je ne me souviens pas si c'est
avant ou après les événements dont le député
fait mention. Donc, cela veut dire que la demande provenait d'avant ces
événements. Je ne ferai pas de lien à partir de cela, mais
on pourrait demander pourquoi il y a eu ici une dérogation, parce
qu'habituellement cela vient dans tout l'ensemble. Je pense que c'est parce que
cela dépasse un certain montant. Cela va?
M. Polak: Oui.
Mme Marois: Je peux vous dire quand même à quoi cela
peut servir. C'est le parachèvement d'un plan de stabilisation et de
régénération des rives de la rivière
Bécancour et de ses affluents, il y a le nettoyage du lit et des rives
de la rivière et la réparation des murs de soutènement de
ce cours d'eau. Le tout est patronné par la chambre de commerce. Les
chambres de commerce sont quand même habituellement des organismes assez
"sérieux.
M. Polak: D'accord. Main-d'Oeuvre et Sécurité du
revenu, engagement 501. Subvention à la Fédération des
travailleurs du Québec (FTQ) Montréal, représentant la
contribution du gouvernement du Québec à la réalisation de
la première phase, soit la formation économique, du projet de
création d'un Fonds de solidarité en vue de relancer l'emploi.
Montant de l'engagement, 200 000 $.
On parle de la première phase, est-ce que le gouvernement
prévoit des phases subséquentes ou d'autres subventions ou si
c'est une subvention qu'on rend disponible pour démarrer et commencer
à bien travailler?
Mme Marois: Non, ce qu'on dit ici, c'est que c'est vraiment la
première phase du projet que ces gens ont eux-mêmes
élaboré et auquel on participe, mais c'est
leur projet et, pour le reste, ils vont trouver eux-mêmes leur
financement.
Cependant, je veux mettre une réserve. Il me semble - je ne
voudrais vraiment pas mentir aux membres de la commission - qu'il y a eu un
autre petit montant qui a été versé et qui concernait un
autre élément.
M. Polak: Oui, au mois de juillet.
Mme Marois: Oui, c'est cela.
M. Polak: Oui, 100 000 $, on l'a ici.
Mme Marois: Voilà. Mais je me souviens qu'au moment
où on a travaillé sur le deuxième ou le premier montant...
cette somme globale de 200 000 $, plus 100 000 $ est relatée au cahier,
me dites-vous?
M. Polak: En juillet.
Mme Marois: C'est cela. On s'est entendu alors sur le fait que
cela ne dépasserait pas cette somme globale, c'était le maximum
de ce qu'on allait mettre et tout le reste était à la charge du
groupe.
M. Polak: D'accord. Je suis encore à feuilleter, M. le
Président, je suis presque à la fin du livre.
Transports Le Président (M. Gagnon): Transports.
M. Polak: Transports, allez-y, je pense que je n'ai plus
rien.
M. Middlemiss: Transports, engagements 656, 657 et 658. Ce sont
trois suppléments dans le domaine de l'arpentage et tous reliés
à la route transcanadienne dans la ville de Montréal. Les trois
indiquent des augmentations de 100%. Il me semble qu'on en a déjà
eu d'autres dans le passé. Pourrait-on avoir une ventilation des
suppléments?
Mme Marois: Engagements 656...
M. Middlemiss: Les trois, 656, 657 et 658.
(12 heures)
Mme Marois: Dans le cas du premier -c'est cela - 656, le premier
contrat avec la firme qui est mentionnée ici à l'engagement a eu
lieu en 1965. Cela va? Évidemment, comme ils avaient déjà
fait les travaux: les plans et devis... Vous savez que cette fameuse autoroute
a eu une histoire très longue et elle continue d'avoir une histoire
assez longue parce que les travaux ont été arrêtés
pendant un bout de temps. On a décidé d'attendre. On a refait une
planification. Alors, évidemment, on ne pouvait pas retourner à
d'autres firmes puisque celle-ci avait fait les premières expertises.
C'est cela, ici, on parle vraiment d'une partie résiduelle. Les plans
d'arpentage pour les parties résiduelles du tronçon de
l'autoroute Ville-Marie dans les limites de ce mandat. Sauf que, comme le
premier contrat avait été donné en...
M. Middlemiss: ...1965...
Mme Marois: ...1965, l'inflation ayant évidemment
joué, cela vient faire monter le coût du contrat.
Dans l'autre cas, c'est la même chose. C'est cela. Dans ce cas, la
firme Pelchat était détenteur du greffe d'Amyot et Derome,
probablement une firme qui a fermé boutique, si on veut; elle en a
ramassé les documents et c'est ce même contrat qui se continue. On
dit: "On certifie que ce contrat a été adjugé selon les
procédures prévues aux règlements et que le montant de
celui-ci et de tout supplément se situe dans les limites des sommes
prévues à cette fin dans la programmation budgétaire
approuvée".
Si on prend 658, encore là, c'est un contrat signé le 11
juin 1968 pour effectuer l'arpentage, les plans généraux
d'expropriation, les plans parcellaires et les descriptions techniques, bornage
entre les rues Fullum et Bennett sur une longueur approximative de 3,06
kilomètres. Alors, pour arriver aux 130 000 $, on commence en 1968,
1971, 1975, 1977. Le supplément porte, là encore, sur des parties
résiduelles de tronçons de l'autoroute Ville-Marie.
M. Middlemiss: Je présume donc que, dans les trois cas,
c'est le premier supplément. Est-ce qu'il y en a eu d'autres en cours de
route? Est-ce que cela avait commencé?
Mme Marois: Écoutez, c'est difficile. À ce qu'on me
dit, ce sont les crédits déjà autorisés. Si je
prends le dernier contrat dont on parle, le supplément de l'ordre de 144
000 $, il y a eu un premier contrat à 65 000 $ en 1968; en 1971, il y a
eu... -Est-ce que c'était un autre contrat ou un supplément? -
c'est une prolongation de..
M. Middlemiss: ...du mandat.
Mme Marois: ...55 000 $, ensuite en 1975, 5000 $; en 1977, 5000 $
et maintenant en 1983, 144 000 $. Cela complète cependant l'entente.
M. Middlemiss: On peut assumer que ces travaux sont
terminés.
Mme Marois: C'est la fin des travaux. M. Middlemiss: C'est
pour cela qu'il y
a un ajustement à la fin.
Mme Marois: C'est cela. M. Middlemiss: C'est bien.
M. Polak: C'est ma dernière question pour ce mois, M. le
Président.
Transport, 800. "Subvention à la Société des
traversiers du Québec à titre de subvention provisoire de
fonctionnement pour l'année 1983-1984. Montant de l'engagement: 5 000
000 $."
Je voudrais demander comment cela se compare avec l'année
précédente.
Mme Marois: II faudrait vraiment regarder dans les
crédits. D'accord? Ici, il s'agit seulement d'un acompte, selon ce qui
est prévu dans la loi. Il y a un budget prévisionnel de revenus
et dépenses qui est fait pour l'exercice 1983-1984. Les dépenses
du budget prévisionnel sont approximativement de 15 600 000 $ qui
servent à déterminer une contribution éventuelle du
ministère des Transports au coût de fonctionnement de ces
services. C'est une avance provisionnelle - je pense que c'est cela - qui
correspond environ au tiers du déficit, 15 600 000 $. D'accord?
M. Polak: Je voudrais simplement savoir si...
Mme Marois: Pour cela, il faudrait remonter aux crédits,
je pense que c'est cela qui serait le plus simple.
M. Polak: Dans vos documents dans votre cahier, est-ce qu'il y a
moyen de conclure sur cela? Est-ce que cela nous coûte moins cher ou plus
cher que l'année précédente ou si on ne peut pas avoir
cette réponse?
Mme Marois: Écoutez, je pense qu'il faudra poser la
question au ministère. Ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a un
objectif d'autofinancement d'un certain nombre d'activités de la
Société des traversiers du Québec qui, d'une année
sur l'autre, va assez bien et se concrétise. Cela va?
M. Polak: D'accord.
Mme Marois: Je n'ai que le décret ici. Est-ce que vous
souhaitez qu'on pose la question au ministère?
M. Polak: Non, c'est d'accord. Mme Marois: Cela va.
Le Président (M. Gagnon): L'étude du mois de...
Mme Marois: C'est dommage car cela nous prouverait sans doute que
c'est assez efficace.
M. Polak: Oui, d'accord.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cela termine
l'étude du mois de mai 1983? M. le député de Pontiac.
Engagements de juin 1983 Affaires culturelles
M. Polak: On commence le mois de juin. Madame la ministre
restera-t-elle avec nous jusqu'à 13 heures? Est-ce qu'on continue?
Mme Marois: Jusqu'à 13 heures, il n'y a pas de
problème, ou jusqu'à ce que le président du Conseil du
trésor revienne, s'il daigne le faire, avant 13 heures.
M. Polak: Donc, nous entamons le mois de juin. Affaires
culturelles, engagement 600.
Mme Marois: Ah! nos bibliothèques, c'est extraordinaire,
oui!
M. Polak: "Subventions de fonctionnement à divers
organismes, dans le cadre du programme d'aide financière aux
bibliothèques publiques spécialisées, pour l'année
financière 1983-1984. Montant de l'engagement: 2 188 900 $."
Je voudrais savoir si il y a eu plus d'argent de disponible cette
année que l'année précédente? On ne parle pas du
programme parce qu'on a eu de vives discussions avec le député de
Trois-Rivières là-dessus après notre voyage à
Boston. Je voudrais simplement savoir si on a augmenté le montant
disponible ou si c'est resté au même niveau.
Mme Marois: Comme j'ai les éléments qui concernent
l'engagement proprement dit, il faut le demander au ministère.
M. Polak: D'accord.
M. Vaugeois: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Sans que ce soit tout à fait sur le
même sujet, j'aurais une question d'information pour la
vice-présidente du Conseil du trésor. Quand on a
étudié les engagements financiers, il y a un seuil - je pense que
c'est 25 000 $ actuellement.
Mme Marois: Minimum.
M. Vaugeois: Minimum. Je vais essayer de faire l'histoire courte.
La vraie question est la suivante: pairée avec le programme de
développement des bibliothèques publiques, il y a une loi du
livre. Cette loi du livre fait obligation à tout ce qui est
subventionné par l'État de respecter la loi du livre. L'individu
peut, s'il est subventionné par l'État, négocier ses
achats de livres et faire soumissionner s'il achète assez pour cela. Ce
qui est subventionné par l'État est tenu de respecter un certain
nombre de règles. S'il soumissionne, c'est sur la base du service et non
pas sur la base des prix.
Il semblerait que les bibliothèques publiques en
général respectent la loi du livre mais que des ministères
et des sociétés d'État n'ont toujours pas appris à
respecter la loi du livre. Ils ne se considèrent pas comme
subventionnés, je ne sais pas. Pourtant, la loi était très
précise à leur égard. Quand on regarde les engagements
financiers des bibliothèques, on ne voit pas passer les engagements des
bibliothèques comme tels. Il semble qu'il n'y a pas de
problème.
Du côté des achats faits par le gouvernement à
travers sa société ou les ministères, il y aurait des
problèmes. Comment est-ce qu'on peut faire pour examiner les
dépenses réelles des ministères pour des montants qui
seraient de l'ordre de 2000 $, 3000 $, 4000 $, 5000 $ ou 6000 $ ou un peu plus
ou rarement plus de 25 000 $? Cela ne passe pas, des affaires de 25 000 $.
On m'a déjà dit, M. le Président, qu'on pouvait,
à la commission des engagements financiers, demander de faire produire
des engagements dont nous connaissons l'existence, qui existent
forcément et qui sont inférieurs à 25 000 $, car, 25 000
$, c'est ce qui vient automatiquement et, en bas de 25 00 $, il faut le
demander. Si c'était cela la réponse, M. le Président,
j'aurais une autre demande.
Mme Marois: Ce n'est pas demandé par la réforme de
notre... Cela pourrait sans doute être traité par une commission.
Je pense que c'est plus de façon ad hoc effectivement parce que ce sont
souvent des petits montants assez ridicules.
Il faudrait poser la question... Je n'ai pas de réponse
évidemment. Certains ministères probablement n'achètent
que très peu de livres, certaines sociétés aussi, alors
que d'autres, selon leurs fonctions, ont à acheter un nombre de volumes
assez important et qui restent quand même en deçà de 25 000
$.
Le Président (M. Gagnon): Pour répondre à
votre question, M. le député de Trois-Rivières, suivant
les règles de pratique de la commission - il faudrait vérifier -
il semblerait qu'on peut poser des questions en ce qui concerne les engagements
qu'on retrouve dans le livre. Je pourrais vérifier et donner une
réponse plus complète après le dîner.
M. Polak: Affaires culturelles, engagement 800.
Mme Marois: Je pense que le député avait une autre
question qu'il voulait soulever.
M. Vaugeois: Cela me satisfait, si vous me dites...
Le Président (M. Gagnon): Regardez, ce que je voudrais
compléter c'est que cette commission est tout de même assez large.
Je veux dire que, le règlement, on le respecte, mais de façon
assez large.
Mme Marois: On l'interprète largement.
Le Président (M. Gagnon): On l'interprète
largement. Si vous avez des questions à poser, peut-être que la
question pourrait être acceptée et que le ministère ou Mme
la ministre pourra y répondre, si elle en est capable. On pourrait
s'adresser au ministère et c'est ce dernier qui décidera de la
possibilité d'y répondre.
M. Vaugeois: D'accord. Est-ce qu'on est déjà
allé aussi loin que de demander de produire les factures d'achat d'un
service ou d'un ministère?
Mme Marois: Pas à ma connaissance.
M. Vaugeois: On peut demander ce que tel ministère a
acheté dans l'année. On peut demander la liste des livres
achetés et le prix payé pour les livres ainsi que l'endroit
où ils ont été achetés. Ce sera bien plus
compliqué pour... On peut savoir où cela a été
acheté, ce qui a été acheté et quel prix on a
payé.
Le Président (M. Gagnon): II faut dire, M. le
député, et c'est un fait, que nos règles de pratique
tendent à éviter un fardeau de travail aux ministères. Par
contre, il y a une réponse que je pourrais vous donner, c'est que, lors
de l'étude des crédits des différents ministères,
on peut peut-être poser une question semblable.
M. Vaugeois: On ne peut pas. Là, il s'agit de
dépenses. Il ne s'agit pas de crédits.
Le Président (M. Gagnon): On sait que les commissions
parlementaires étudient les crédits de chacun des
ministères normalement on négocie un certain nombre
d'heures - et on y va assez largement dans le genre de questions que
vous posez.
Mme Marois: En plus d'étudier les prévisions de
dépenses, les crédits, on examine les dépenses
passées ainsi que leur ventilation.
M. Vaugeois: Je pense bien que ce n'est pas le propos. Il ne
s'agit pas de discuter de la proportion des budgets qui sont affectés
à des achats. C'est exactement le principe des engagements financiers.
Quand on a un engagement de plus de 25 000 $, on demande pourquoi on a choisi
tel fournisseur. C'est exactement les mêmes questions que j'ai, sauf que
c'est pour moins de 25 000 $. Qu'est-ce qui a été acheté?
Auprès de qui cela a-t-il été acheté? Quel prix a
été payé?
Mme Marois: Votre première question était aussi:
Est-ce qu'on a respecté la loi?
M. Vaugeois: La conclusion vient d'elle-même.
Le Président (M. Gagnon): Là-dessus, la
réponse est assez claire. Ici, on étudie les engagements et non
les dépenses. Les montants qu'on étudie ne sont pas
dépensés au moment où on les étudie, ce sont les
engagements. Lorsque vous demandez, par exemple, si c'est possible d'avoir les
factures, les preuves de la dépense, d'après les règles
actuelles, ce n'est pas le but de la commission.
M. Vaugeois: M. le Président, si cela vient de votre
conseiller de gauche, je discuterai là-dessus, parce que...
Le Président (M. Gagnon): Non, c'est un fait que ce sont
des engagements. Souvent les engagements que nous étudions ici ne seront
pas nécessairement des dépenses, s'ils ne se réalisent
pas.
M. Vaugeois: Justement, on ouvre un autre débat.
Effectivement, quand on étudie les engagements financiers, il peut
arriver deux choses: c'est devenu des dépenses et cela peut aussi ne
jamais devenir des dépenses.
Le Président (M. Gagnon): Depuis au moins deux ans que je
préside cette commission, on a toujours refusé. À un
moment donné, nous avions presque un an de retard et, au moment
où on étudiait les engagements, les dépenses avaient
été faites. Alors, on refusait les questions sur la
dépense comme telle, parce que c'était l'engagement qu'on devait
étudier. Autrement, on ne s'en serait jamais sorti, dans le cadre de
cette commission-ci. Il y a peut-être des choses à changer,
mais...
M. Vaugeois: II y a des choses à changer. Je retiens, M.
le Président...
Mme Marois: ...pour proposer ces changements.
M. Vaugeois: ...qu'on n'aurait pas de moyens de vérifier
si les engagements ont été dépensés et s'ils l'ont
été conformément à l'engagement qui nous a
été soumis.
Mme Marois: Par l'étude des crédits.
M. Vaugeois: Non, ce serait la commission des comptes
publics.
Le Président (M. Gagnon): Je dois vous suggérer de
poser une question à l'Assemblée nationale. Ici, ce sont les
engagements.
M. Vaugeois: Étant donné la bonne volonté du
ministre qui est ici et qui représente le gouvernement, est-ce qu'on
pourrait être autorisé à faire une tentative? Étant
donné qu'on ne fait pas siéger la commission des comptes publics
et que notre commission des engagements financiers en tient lieu, à
toutes fins utiles, plutôt que d'amener une question comme
celle-là à l'Assemblée nationale, on pourrait utiliser
celle-ci. C'est un engagement dans le temps avant de devenir une
dépense.
Mme Marois: Sauf qu'à mon point de vue - je suis d'accord
avec la préoccupation, je suis d'accord avec le fond...
M. Vaugeois: Voilà.
Mme Marois: ...de ce que dit le député.
M. Vaugeois: D'accord avec le fond.
Mme Marois: D'accord, on s'entend. Maintenant, je pense qu'il
faudrait... Cela a des effets d'entraînement. On s'entend bien et cela
crée des précédents. Les précédents ayant
quasi force de loi dans notre commission, par la suite on dira: On nous a
permis cela, c'est possible d'aller aussi loin. Je pense qu'il faudrait revoir
le mandat de la commission ou lui annexer, lui ajouter les mandats qu'a
peut-être la commission des comptes publics, si on veut aller dans ce
sens-là. (12 h 15)
Le Président (M. Gagnon): C'est cela. Je devrais ajouter,
par exemple, qu'un précédent a été
créé à la commission - et je me demande si cela pourrait
répondre à la question du député de
Trois-Rivières - à savoir d'inviter, suivant un voeu de la
commission, des gens de différents ministères ou des gens de
différents services d'un ministère ou organisme, à la
condition que le président du Conseil du trésor l'accepte,
dans
le but de discuter d'un problème précis. On a eu
jusqu'à maintenant des représentants du ministère des
Transports...
Mme Marois: On a eu quelques ministres: celui des Travaux
publics...
Le Président (M. Gagnon): ...du ministre des Travaux
publics, pour discuter de problèmes précis.
Mme Marois: Celui des Communications.
Le Président (M. Gagnon): Et cela, la commission l'a
accepté et on l'a fait.
M. Vaugeois: J'aurais une question à poser au ministre
à cet égard, M. le Président. Est-ce qu'il y a des
subventions dans les ministères qui, quand elles sont inférieures
à 5000 $, ne nécessitent pas la grande procédure? Cela,
c'est l'autre seuil: moins de 5000 $, moins de 25 000 $. Est-ce que le service
des achats contrôle les achats inférieurs à 5000 $?
Mme Marois: Non.
M. Vaugeois: C'est à la discrétion des
ministères?
Mme Marois: Je ne crois pas que le service des achats
contrôle les achats de moins de 5000 $ si évidemment, on s'entend
bien - ce sont des achats très sporadiques. Si ce sont des achats de
moins de 5000 $ mais qui recouvrent toujours le même article qui
reviennent d'un mois à l'autre ou d'une semaine à l'autre, il est
évident qu'à ce moment-là, cela doit être couvert
par un budget global. Mais, si c'est un achat, une fois de livres et, une autre
fois, je ne sais pas, d'un autre article - je ne sais pas lequel imaginer - qui
est d'un ordre différent, il n'y a pas de contrôle du service des
achats. Mais, si c'est un achat répété du même type
d'articles, oui, parce qu'on ne peut pas le faire comme cela, de façon
isolée.
M. Vaugeois: D'accord. Mme Marois: Cela va?
M. Vaugeois: Je vais vérifier les
précédents, M. le Président - c'est mon deuxième
métier - et je vais revenir.
Le Président (M. Gagnon): Je vais vous dire l'article sur
lequel je me suis basé pour répondre à votre question.
La commission des engagements financiers, détermination du
contenu de l'ordre du jour. Ah bon! C'est le contenu de l'ordre du jour. Or,
l'ordre du jour porte principalement sur les documents de travail qui
comportent les engagements financiers de 25 000 $ et plus. Quand on dit
principalement, cela se réfère au fait que l'ordre du jour peut
aussi contenir autre chose. Ce matin, on avait une série de questions
envoyées d'avance et on discutait de la façon de formuler les
questions. Mais aussi, la commission des engagements financiers peut
émettre le souhait et le voeu d'inviter quelqu'un
précisément dans un domaine quelconque pour répondre. On
peut passer un certain nombre d'heures à répondre aux
questions... Oui, Mme la ministre.
Mme Marois: M. le Président, je voudrais seulement...
Peut-être que j'ai donné une mauvaise information tout à
l'heure au député de Trois-Rivières; on va la faire
relever et je vais vous la faire parvenir. D'accord? Ce sont les règles
du jeu concernant les achats. Il faut faire une distinction entre les achats et
les contrats de services. Je pense que, concernant les achats, c'est
inférieur à 5000 $. Cela irait même à 1000 $,
c'est-à-dire que, en bas de 1000 $, on peut passer à
côté du service des achats, mais, en haut de cela... pour ce qui
est des achats. Moi, j'ai fonctionné avec la notion de contrats de
services évidemment et, pour ceux-ci, en bas de 5000 $, pour autant que
ce ne sont pas des événements répétitifs et qui
concernent la même firme et tout cela... Alors, je vais vous faire
parvenir quand même la directive à cet effet. Cela pourra
déjà...
M. Vaugeois: D'accord. Je remercie...
M. Polak: Est-ce que vous pouvez m'en envoyer une copie?
Mme Marois: Certainement.
M. Polak: Vous avez une discussion interne.
M. Vaugeois: M. le Président, seulement pour donner une
petite idée de l'ampleur que peut prendre le problème, c'est que,
dans les ministères, on fait des achats à peu près chaque
semaine et ce sont toujours de petits montants. Finalement, c'est assez facile
d'oublier la loi, parce que ces gens-là ne sont pas informés de
la loi comme les gens qui reçoivent les subventions. Les gens qui
reçoivent les subventions sont informés en les recevant des
règles attachées à la subvention, tandis que, dans les
services d'achat des ministères, on n'est pas informé et on
procède à de petits achats de 200 $ ou de 300 $. On prend
l'habitude de travailler avec un libraire, par exemple, qui lui, consent une
remise pour garder ce responsable d'achats qui lui, "performe" mieux. Mais, en
faisant cela, il contrevient à notre loi et cela fait deux
comportements:
un comportement des gens du gouvernement et un comportement des gens
subventionnés par le gouvernement. Moi, j'ai l'exemple concret à
ce moment-ci d'un libraire ici à Québec, qui est peut-être
dans votre comté d'ailleurs, Mme la ministre, et qui ferme ses portes
à la fin de septembre parce que, à plusieurs reprises, un autre
libraire de la région de Québec a fait au gouvernement des
propositions de remises qui ne sont pas autorisées par la loi et que
l'autre ne peut pas faire. Comme il veut respecter la loi, il ne l'a pas fait,
mais il y a des preuves maintenant qu'un autre libraire l'a fait et il le fait
avec le gouvernement. Il se dit: Je dois être en sécurité,
mon complice, c'est le gouvernement.
Je voulais tirer cela au clair. Je pensais pouvoir le faire ici, mais on
regardera cela, M. le Président. Je m'excuse d'avoir pris un peu du
temps de cette commission.
Le Président (M. Gagnon): En fait, cela toucherait la
politique du service des achats.
Mme Marois: C'est cela. C'est en peu plus large que cela, mais,
au moins, ces instruments vont nous permettent d'établir une base pour
fouiller par la suite...
M. Vaugeois: Au service des achats, on sait cela et on respecte
la loi. Là n'est pas le problème.
Mme Marois: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, pour conclure s'il y a des
changements à apporter, sans mépriser Mme la ministre, j'ai
noté qu'on va plus loin, de temps en temps, avec le ministre
Bérubé quand on demande des changements. Il a les oreilles
très ouvertes et je suggère de porter le cas à son
attention parce qu'il est vraiment avec nous en permanence.
Mme Marois: C'est sa fonction aussi, c'est son rôle.
M. Polak: Oui, c'est cela. Il est un peu plus ouvert.
Mme Marois: II est plus souple que moi...
M. Polak: Oui, peut-être.
Mme Marois: ...sous des dehors pourtant fort différents,
n'est-ce pas? Une main de fer dans un gant de velours.
M. Polak: Chacun tire sa conclusion.
Affaires culturelles...
Le Président (M. Gagnon): Je voudrais vous faire
remarquer, M. le député de Sainte-Anne...
Mme Marois: Mes collègues n'ont pas l'air d'accord avec
vous cependant. Ceci étant dit...
Le Président (M. Gagnon): Les questions qui ont
été soulevées, je les ai prises comme des questions qui
s'adressaient spécialement à moi par rapport à
l'application de nos règles de pratique et par rapport à cette
commission. On ne peut pas aller plus loin que ce que nos règlements
nous permettent, jusqu'à ce qu'on change les règlements
évidemment.
M. Polak: Au début de la séance.
Le Président (M. Gagnon): Cest cela. La commission
pourrait modifier ses règlements effectivement.
M. Polak: II faudra le demander à M.
Bérubé.
Le Président (M. Gagnon): Actuellement, ce sont nos
règlements et je dois les faire appliquer.
M. Polak: On le demandera là où on a le plus de
succès. Affaires culturelles, engagement 800. "Subvention de
fonctionnement à la Société du Grand Théâtre
de Québec pour l'année financière 1983-1984. Montant de
l'engagement: 2 020 000 $." Est-ce la seule subvention accordée pour
tout l'exercice? Est-ce le même montant ou est-ce plus en comparaison
avec l'année précédente?
Mme Marois: Je n'ai pas cette information au cahier. Il faudrait
voir aux crédits ou au ministère. Ce que j'ai, c'est le
décret qui est conforme aux articles 23 et 40 de la loi, qui
prévoient des versements de subvention pour pourvoir en totalité
ou en partie au paiement en capital et intérêts de tout emprunt ou
autre obligation de la société. Les obligations de la
société sont estimées à 2 020 000 $ exactement pour
la période du 1er avril 1983 au 31 août 1984. Sur recommandation
du ministre des Affaires culturelles, nous versons à la
Société du Grand Théâtre de Québec ce montant
de 2 020 000 $ en tout respect de sa loi.
M. Polak: Je comprends que la loi dise cela, mais, avant
d'accorder une subvention, est-ce qu'on ne demande pas à ladite
société d'essayer d'autofinancer ses activités?
Mme Marois: Vous savez l'immense
intérêt que nous avons au niveau de l'autofinancement des
organismes qui peuvent le faire. Il y a des études de budget et des
études pro forma qui sont faites, etc. Il serait possible, j'imagine, de
demander au ministère de nous renseigner sur le budget de la
Société du Grand Théâtre de Québec, pour
savoir comment elle s'administre et tout le reste. Je n'ai pas...
M. Polak: Je n'ai pas besoin de cela. Je voudrais seulement
savoir si le déficit de 2 020 000 $ de cette année a
été plus, moins ou le même montant que l'année
dernière.
Mme Marois: II faudrait vraiment voir auprès du
ministère pour avoir cette information.
M. Polak: C'est pour cela que je pose la question. Le
secrétaire le demandera.
Mme Marois: Voilà! parfait! Merveilleux! Affaires
intergouvernementales
M. Polak: Affaires intergou- vernementales, engagement 100.
"Contrat de services pour la réalisation d'une recherche devant aboutir
à la rédaction de documents de base visant
"l'établissement de système opérationnel d'information sur
les ressources québécoises en coopération et en relations
internationales", pour une période d'un an. Fournisseur: M. Gilles
Ricard, Sainte-Foy. Montant de l'engagement: 40 710,14 $" Le ministre
possède peut-être quelques renseignements ou le curriculum vitae
de M. Ricard. Quel est son expertise dans cette tâche assez
nébuleuse et rédigée d'une manière bien
professorale?
Mme Marois: Cela ne m'apparaît pas si nébuleux, mais
on pourra y revenir. D'ailleurs, on peut peut-être le prendre maintenant.
Au contraire, c'est vraiment pour mieux utiliser les ressources qui sont
déjà existantes ici plutôt que d'en créer chaque
fois qu'on a un besoin précis. C'est donc de voir où sont ces
ressources, quelles sont leur disponibilité et quels sont les
éléments de contenu dont ces ressources disposent et qui
pourraient servir dans le cadre de nos relations de coopération au plan
international.
Entre autres, on dit: "Notamment, mais non exclusivement, les ressources
dont disposent les institutions universitaires". Cela vous donne
déjà un peu le champ de travail de cette personne. On veut
toucher tant les personnes, les institutions, les organismes, les centres -
pensons à certains centres de recherche - les programmes de formation,
de recherche, d'information, les associations, les ressources et les
réseaux communautaires.
C'est donc large, mais en même temps assez précis. On veut
aller chercher les informations dans ces cas et on met un accent particulier
sur les ressources d'ordre universitaire.
On dit: "C'est une recherche qui est suivie et encadrée d'une
façon rigoureuse pour mener à bien ce relevé", ce qui nous
permet donc une meilleure utilisation d'énergies qui sont
déjà là, déjà disponibles. Ceci étant
dit, le contractant a les expériences suivantes: d'abord une formation
à l'Université Laval; il a une scolarité de maîtrise
en sciences politiques. Le sujet de sa thèse, ce sont les relations
extérieures du Québec, c'est déjà pas mal comme
début. Il a aussi une prémaîtrise, un certificat en
sciences politiques de l'Université Laval. Il a fait l'école du
barreau de l'Université de Sherbrooke et a obtenu une licence en droit
de l'Université de Sherbrooke.
Enfin, comme expérience professionnelle, il a été
assistant de cours au département de sciences politiques de
l'Université Laval, il a animé et dirigé les
séminaires sur les systèmes politiques canadiens et
québécois et les relations internationales. À
l'Université Laval toujours, pendant l'été 1982, il a
été assistant de recherche concernant la politique
étrangère canadienne. Auparavant, il a déjà
été aux Affaires intergouvernementales où il avait
analysé justement des projets de coopération, avec la France
entre autres, évalué ces projets et fait des recommandations dans
le sens de leur orientation nouvelle à développer. Il a
été, encore une fois à l'Université Laval,
assistant de recherche et de cours pour analyser les relations
extérieures du Québec dans certaines régions du monde,
encadrer les étudiants dans leur recherche, corriger les examens etc.
C'est très long parce que c'est un homme qui fait surtout de
l'enseignement et de la recherche. Je pense que cela cadre avec ce qu'on lui
demande ici.
M. Polak: Très bien. Affaires intergouvernementales, 201.
"Contrat de services pour agir à titre de coordonnatrice des
communications et des relations publiques dans le cadre de la visite que le
pape Jean-Paul II effectuera au Québec en septembre 1984."
Fournisseur: Madame Gratia O'Leary, Outremont. Le montant de
l'engagement est de 85 155 $.
Est-ce qu'on a un curriculum vitae sur Mme O'Leary ou quelques remarques
sur sa spécialité dans les communications concernant la visite du
pape?
Mme Marois: Plusieurs d'entre vous connaissent sans doute Mme
O'Leary, qui a une large expérience en termes de communications. Nous
avons effectivement
son curriculum ici. Mme O'Leary a été - on s'en
souviendra, il ne s'agit pas de se le cacher ici non plus - l'attachée
de presse du premier ministre, M. Lévesque de 1978 à 1981. Quand
on sait, entre autres, l'importance d'un attaché de presse d'un premier
ministre en termes de relations, et particulièrement les relations avec
la presse à l'extérieur, donc la presse internationale,
l'organisation des conférences de presse, des représentations du
premier ministre à l'étranger, entre autres, c'est sur cette base
que le choix de Mme O'Leary s'est fait, compte tenu qu'elle connaît
très bien les relations extérieures, de même que,
évidemment, le contexte québécois, de telle sorte qu'on
puisse s'assurer que cette visite se fasse sans anicroche et en tenant compte
aussi de l'importance de l'événement.
M. Polak: C'est pas mal.
Mme Marois: Je pourrais donc vous donner ce curriculum
évidemment. On l'a discuté beaucoup entre nous, les ministres, au
Conseil du trésor. Cette nomination nous appraissait
particulièrement pertinente. (12 h 30)
M. Polak: Oui. J'aimerais avoir le curriculum vitae de Mme
O'Leary. Je dois ajouter à vos commentaires que j'espère que
cette visite ne sera pas exploitée au point de vue politique partisane,
parce que madame a tout de même des opinions assez fortes et a fait une
bonne école d'apprentissage politique. C'est une visite pour tous les
Québécois, y compris moi, et pas juste les péquistes.
Mme Marois: Évidemment, mais je pense que...
M. Polak: Je vous fais entièrement confiance.
Mme Marois: Mme O'Leary est suffisamment professionnelle pour
être très consciente de cela et je pense qu'on n'a pas de crainte
à avoir à cet égard.
M. Polak: Oui, d'accord.
M. Vaugeois: À défaut d'avoir une école
confessionnelle, on aura un protocole confessionnel.
Mme Marois: Est-ce qu'il y a d'autres questions? Non, cela
va?
M. Polak: Non.
Le Président (M. Gagnon): On ne demandera pas le
curriculum vitae de Jean-Paul II!
Mme Marois: Non, le curriculum vitae de Jean-Paul II, on le
connaît un peu mieux par les journaux.
Affaires municipales
M. Polak: Affaires municipales, engagement 600.
Le Président (M. Gagnon): Affaires municipales, M. le
député de Sainte-Anne, engagement 600.
M. Polak: "Subventions à diverses municipalités
régionales de comté dans le cadre du programme d'aide
financière à la rémunération du préfet et
des membres des municipalités régionales de comté, pour
l'année 1983. Montant de l'engagement: 2 301 750 $."
Tout à l'heure on a vu, dans le mois de juin, une somme de 6 000
000 $ ou 7 000 000 $ pour les MRC.
Mme Marois: Oui.
M. Polak: Je pensais que c'était pour les salaires, mais
je vois maintenant que, pour le préfet et les membres des
municipalités, on a une somme de 2 301 750 $ et...
Mme Marois: ...peut-être parce que, tout à l'heure,
on craignait que l'autre somme, qui était peut-être un peu plus
élevée, aille à cet effet. Alors, on peut comprendre que
cela va sans doute à du travail de planification, de coordination, etc.
Ici, on l'a de façon plus claire encore, ce sont effectivement les
rémunérations des préfets et des membres des
municipalités qui siègent à la MRC.
M. Polak: Oui, mais je n'ai pas la même
interprétation que vous parce que, pour moi, au lieu d'avoir 7 000 000 $
on trouve un autre montant de 2 301 750 $ pour financer ces MRC, soit par
enveloppes de fonctionnement ou pour les salaires. La question qu'on pose pour
le mois de juin, afin d'avoir un peu plus de détails, c'est s'il y a de
l'argent qu'on épargne quelque part au titre des salaires, de l'aide
financière à la rémunération avec ce
système? Là, on débourse 2 301 750 $, est-ce qu'on
épargne de l'argent ailleurs ou si c'est une dépense
additionnelle?
Le Président (M. Gagnon): Comment posez-vous votre
question?
M. Polak: Depuis l'installation des MRC, est-ce que je dois bien
comprendre que cette somme de 2 301 750 $ pour les salaires est en sus de tous
les émoluments qui sont payés à ces gens dans leurs autres
fonctions dans le domaine municipal?
Mme Marois: Quand vous dites "en sus", il faut bien s'entendre.
Ici, je pense que ce dont on parle, c'est la participation aux
municipalités régionales de comté.
M. Polak: Oui.
Mme Marois: Évidemment, quand on est dans une
municipalité, selon la grosseur de la municipalité et selon les
règles du jeu de la municipalité, il y a des indemnités
prévues, cela peut être un maire à temps plein, cela peut
être un maire à demi-temps, cela peut être des conseillers
qui ont tout simplement des jetons de présence, cela peut être
rien du tout aussi. Alors, là, on s'entend quand même sur le fait
que ce qui est propre aux municipalités - ce dont nous ne nous
mêlons pas du tout, au contraire - que nous aidons, il faut bien vous
dire que ce sont quand même des montants qui, par les MRC, ne sont quand
même pas mirobolants, ce sont vraiment de petits montants. Je ne
reviendrai pas sur ce que je disais tout à l'heure, à savoir
l'importance de cette planification qui doit se faire.
Le Président (M. Gagnon): J'ai de la difficulté
à accepter que la question soit posée...
M. Polak: M. le Président, je vais la poser autrement.
Le Président (M. Gagnon): Oui, autrement, parce que...
M. Polak: Après la réponse, je vais reprendre la
question de manière plus claire. Est-ce que j'ai bien compris que ce
niveau du gouvernement municipal qui s'appelle les MRC coûte au
gouvernement, pour l'année fiscale 1983, 2 301 750 $ en salaires et
qu'on n'a rien gagné à un autre niveau de gouvernement municipal
pour compenser cette somme? C'est un montant additionnel?
Mme Marois: Je pense qu'on peut poser la question au
ministère pour savoir si ce qui se verse aux MRC est un montant
additionnel ou si on a économisé ailleurs. Je pense qu'il y avait
des formes d'aide qui allaient aux conseils de comté, je ne sais pas
quelle était cette forme, mais c'est sûrement davantage - je le
présume sans me tromper -que ce qu'on donnait aux conseils de
comté. Mais n'oublions pas qu'on leur a confié des
responsabilités nouvelles aussi et que, pour assumer ces
responsabilités, le gouvernement a décidé d'aider, de
contribuer, sachant d'autre part que ce sont les municipalités
elles-mêmes cependant qui assument de façon générale
les frais de la MRC. Si vous voyez les montants versés à chacune
- parce que c'est fonction évidemment des représentants et du
nombre de la population toujours - il y a des subventions qui sont de l'ordre
de 14 000 $, de 15 000 $, de 21 000 $ ou de 30 000 $. Quand même, si on
considère l'importance des fonctions qu'on a confiées à
ces MRC, ce sont des montants très petits.
M. Polak: D'accord, mais je ne parle pas de l'importance de leurs
fonctions, je parle des chiffres.
Mme Marois: Je suis d'accord avec vous, M. le
député.
M. Polak: La réponse serait très claire si vous
disiez tout de suite que ce système additionnel de gouvernement
municipal nous coûtera pour 1983, en salaires, 2 300 000 $. C'est
tout.
Mme Marois: D'accord, on va poser la question tout simplement
pour le retrouver.
M. Polak: C'est correct.
Mme Marois: M. le Président, est-ce que vous aviez des
difficultés avec la question? Vous semblez...
Le Président (M. Gagnon): Telle que formulée, il y
moins de difficultés. Tantôt, c'est que...
M. Polak: Non, on règle...
Le Président (M. Gagnon): ...la question était
beaucoup plus large que cela.
M. Polak: Oui, c'est correct.
Le Président (M. Gagnon): C'était un débat,
en fait, que vous demandiez tout simplement sur l'importance des MRC. Cela doit
se faire ailleurs.
Mme Marois: Oui, cela doit se faire... C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): Alors, si vous posez une
question en ce qui concerne l'engagement...
M. Polak: ...le chiffre...
Le Président (M. Gagnon): ...comme tel, le chiffre, on
l'acceptera.
Le Secrétaire: Quand on parle des salaires, il y a
peut-être des salaires à des permanents, il y a
peut-être...
Le Président (M. Gagnon): C'est ce que M. le
député de Sainte-Anne pose comme question, à savoir...
M. Polak: C'est cela.
Mme Marois: II faut bien comprendre aussi que c'est...
Le Président (M. Gagnon): ...ce que cela coûte au
gouvernement pour les salaires des préfets, si je comprends bien
la...
Le Secrétaire: Mais il y a peut-être aussi des
dépenses en moins du côté des conseils de comté, je
ne le sais pas.
Le Président (M. Gagnon): Oui, mais là...
Mme Marois: On s'attarde à l'engagement qui est
là.
Le Président (M. Gagnon): C'est cela... Mme Marois:
D'accord?
Le Président (M. Gagnon): ...on s'attarde à
l'engagement qui est là, autrement...
Mme Marois: C'est de l'aide à la
rémunération - cela va? - ce sont d'ailleurs des montants assez
minimes. On pourra la faire relever.
M. Vaugeois: C'est de l'aide...?
Mme Marois: C'est de l'aide à la
rémunération.
Le Secrétaire: Quelle serait la question
précise?
Le Président (M. Gagnon): Quelle serait la question,
oui?
M. Polak: La question précise est bien simple, est-ce que
j'ai bien compris que le montant de 2 300 000 $ est payé par le
gouvernement durant l'année fiscale 1983 à même l'enveloppe
de Affaires municipales pour financer partiellement les MRC, le niveau de
gouvernement municipal qui s'appelle maintenant les MRC, et que ce montant
n'est pas compensé par une coupure des salaires ailleurs.
Mme Marois: J'ai très bien compris.
Le Secrétaire: Est-ce que ce montant de 2 300 000 $ est
compensé par des coupures ailleurs? Est-ce que c'est cela la
question?
Le Président (M. Gagnon): C'est la question. C'est
cela.
M. Polak: C'est cela, en totalité ou partiellement, si
vous voulez.
Mme Marois: C'est la même que celle qu'on avait
posée tout à l'heure.
Le Président (M. Gagnon): D'accord. M. le
député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: S'il y a des documents de produits, ce qui
m'intrigue là-dedans, c'est la contribution que les municipalités
apportent au budget général et aux salaires. Cela
m'intéresserait.
Mme Marois: Cela est très intéressant parce que
c'est là qu'on voit vraiment que la concurrence du gouvernement du
Québec est minime. La perspective, c'est une perspective
éventuelle d'autofinancement...
M. Vaugeois: Oui.
Mme Marois: ...évidemment, et c'est vraiment dans une
phase, à moins que le ministère des Affaires sociales ou que le
ministre n'ait une autre vision éventuellement, c'est dans une
perspective d'aider au démarrage des municipalités
régionales de comté qu'il y a un certain nombre de subventions de
prévues. Au fur et à mesure, les municipalités assument
les coûts reliés à la MRC.
Le Président (M. Gagnon): Je pense que je viens de le
saisir: ce montant, dont on aura la réponse, représente quel
pourcentage dans le coût de...? Est-ce que c'est cela?
M. Vaugeois: Voilà!
Mme Marois: Voilà! Je pense que cela devient
intéressant.
M. Vaugeois: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Alors, on verra le pourcentage
qui vient d'autres sources que du gouvernement du Québec.
M. Vaugeois: C'est cela. Alors, s'il y a un document de produit
là-dessus, M. le Président, cela m'intéresse.
Mme Marois: Cela vous intéresserait. Très bien.
Le Président (M. Gagnon): D'accord.
M. Polak: Engagement 604, Affaires municipales. "Subventions
à diverses municipalités à titre d'aide financière
pour la réalisation de divers projets dans le cadre du programme de
création d'emplois en milieu municipal (PCEMM)."
Je voudrais simplement savoir si, dans le cadre du programme PCEMM, il
s'agit seulement de bénéficiaires de l'aide sociale?
Mme Marois: Engagement 604, n'est-ce pas?
M. Polak: Engagement 604. Ceux qui se qualifent au programme
PCEMM, est-ce que ce sont seulement les gens qui - un peu comme à
Chantier-Québec - sont bénéficiaires de l'aide sociale ou
si c'est une autre catégorie de personnes qui se qualifient pour cela?
Je sais qu'il s'agit de la création d'emplois temporaires.
Mme Marois: Je n'ai pas les critères de ce programme. Je
peux vous dire qu'on va les demander, mais que, de façon
générale -on a eu des discussions dernièrement sur le
programme PRIME...
M. Polak: Ici, c'est le PCEMM.
Mme Marois: Je sais que celui-ci est différent. On va
demander les critères de celui-ci en particulier, mais, habituellement,
cela fait partie des critères. La priorité doit être
accordée aux personnes bénéficiant de l'aide sociale.
M. Polak: Là, je parle de l'engagement 604, le programme
PCEMM pour 1 000 000 $ et je passe à l'engagement 608, où on
trouve une somme de...
Mme Marois: La question est de savoir quels sont les
critères de ce programme pour l'embauche des personnes.
M. Polak: À l'engagement 608, il y a un autre programme
qui verse 1 460 325 $ et il s'agit du programme PRIME...
Mme Marois: Oui.
M. Polak: ...qui est aussi dans le milieu municipal. J'aimerais
aussi connaître les critères du programme PRIME.
Mme Marois: Oui.
M. Polak: ...les critères des programmes PRIME et
PCEMM.
Mme Marois: Pour le programme PRIME, je peux affirmer...
Une voix: Quel engagement? M. Polak: Engagement 608.
Mme Marois: ...que la priorité est donnée aux
personnes inscrites à l'aide sociale.
M. Polak: D'accord, c'est cela qui m'intéresse.
Mme Marois: Je dis bien la priorité parce
qu'évidemment, dans certains cas, ces personnes ne sont pas disponibles
dans la région et il deviendrait donc un peu ridicule d'aller chercher,
quelqu'un inscrit à l'aide sociale 200 milles plus loin avec les frais
que cela comporte.
M. Polak: Je vais continuer, M. le Président. Je cherche
où j'en étais rendu dans ma préparation.
Le Président (M. Gagnon): À quel ministère
voulez-vous...
M. Polak: Au ministère des Affaires sociales...
M. Beauséjour: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: ...Affaires municipales, engagement
614.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 614.
M. Beauséjour: "Subventions à diverses
municipalités à titre de compensation en guise d'impôt
foncier à l'égard des immeubles du gouvernement, pour
l'année 1982. Montant de l'engagement: 10 577 679,76 $." On
s'aperçoit qu'au mois de mai, à l'engagement 606, il y avait le
même engagement pour un montant de 37 225 879,26 $. Est-ce qu'il est
possible de connaître le montant que le gouvernement du Québec
pour toute l'année donne en compensation pour l'impôt foncier?
Mme Marois: Je pense qu'on peut poser cette question au
ministère, qui nous répondra, parce que c'est vraiment une partie
du versement; c'est beaucoup plus important que cela. Je ne peux pas me
souvenir du montant exact, mais on peut le demander au ministère.
M. Beauséjour: Est-ce que, dans votre volume, vous avez
des comparaisons avec les montants que le gouvernement fédéral
pourrait donner pour l'impôt foncier?
Mme Marois: Je n'ai pas cela au volume, mais je l'ai en
référence. C'est évident que cela n'entre pas dans le
cadre de nos discussions, mais il reste qu'on sait fort bien que le
gouvernement fédéral, c'est très aléatoire, et cela
ne compense pas du tout en réalité les "en lieu" de taxes. Nous,
à partir de la réforme de la fiscalité municipale, avons
conclu des ententes et fait des évaluations très
sérieuses. On va même augmenter la compensation des "en lieu" de
taxes dans les années à venir. Cela est prévu
et le ministre des Affaires municipales l'a annoncé, de telle
sorte qu'on en arrive presque à une compensation complète.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Trois-Rivières et après ce sera au député de
Pontiac.
M. Vaugeois: Sur le même sujet, M. le Président.
Comme le gouvernement du Québec a eu la décence,
l'honnêteté, le courage de commencer à payer ses taxes sur
ses immeubles et de se comporter en bon contribuable, j'imagine qu'on est
devenu de plus en plus conscient des problèmes de localisation des
nouveaux immeubles qu'on construit sur un territoire. Cela devient
drôlement important parce que, là où on les construit, on
deviendra contribuable. Est-ce que le gouvernement a mis au point une politique
de localisation? Il aurait déjà eu raison d'en avoir une avant,
mais il n'en avait pas. Maintenant, il y a une raison économique et
financière de le faire. Est-ce qu'il y en a une qui s'en vient et qu'on
pourrait regarder?
Mme Marois: II y a plusieurs choses qui sont en marche. D'abord,
si vous pensez - je vais vous donner un exemple - à l'option
préférentielle de Montréal.
M. Vaugeois: Cela est bon. (12 h 45)
Mme Marois: C'est un très bon exemple de cet effort de
planification et de rationalisation de l'installation de nos
équipements. Dans l'option préférentielle de
Montréal, une des recommandations et un des éléments sur
lequel on s'appuie. Ce n'est plus une recommandation, cela nous sert de cadre
de décision, c'est vraiment de concentrer dans le centre-ville - je sais
votre préoccupation à cet égard - l'ensemble des
édifices administratifs de telle sorte qu'il y a des économies de
coût pour le gouvernement, mais aussi un intérêt très
grand en termes de développement du territoire pour la
municipalité concernée.
Il y a, d'autre part, ce travail qui est fait, mais beaucoup plus
largement, sur le choix des régions, qui est mené par le ministre
délégué à l'Aménagement et au
Développement régional et responsable de l'OPDQ, M. Gendron, qui,
là aussi, véhicule un certain nombre de concepts à cet
égard de l'aménagement du territoire.
J'allais dire, pour faire un lien avec la question tout à
l'heure, que tout le travail qu'on fait avec les MRC (municipalités
régionales de comté) nous obligera - parce que vous savez que les
MRC attendront dorénavant du gouvernement quelle va être sa
planification en termes de développement de ressources et d'implantation
de nouvelles ressources, particulièrement la localisation
d'édifices, que ce soit les CLSC, les centres hospitaliers etc. -
à rationaliser, à faire un effort de rationalité pour
l'implantation de ces nouvelles ressources dans le cadre du travail de
collaboration avec les MRC.
M. Vaugeois: Bon, mais...
Mme Marois: Ce sont les principaux éléments
auxquels je peux vous référer à ce moment. Je pense
à d'autres événements qu'on vit au gouvernement - et qui
sont à cet égard très significatifs et très
importants - il y a les fameux sommets économiques qui se sont tenus
dans différentes régions du Québec. On en tient un - et je
peux vous en parler peut-être un peu plus - dans la région de
Québec, l'automne prochain. Cela a été l'une des
préoccupations des participants au sommet et des ministres responsables
de l'organisation de ce sommet.
M. Vaugeois: D'accord.
M. Polak: À quel engagement sommes-nous, M. le
Président?
M. Vaugeois: Donc, à l'intérieur de ce que vous
venez de dire, il n'y a pas nécessairement de politique en
préparation pour une localisation à l'intérieur d'une
région?
Mme Marois: Non. Cela se fait de façon peut-être
plus vocalisée, si l'on veut, sur des milieux précis. Mais,
à ma connaissance, le ministère des Travaux publics a cependant,
en sus de cela, fait des études sur l'aspect pécuniaire ou
financier des investissements et essayé aussi, dans cette perspective,
de voir quelle était la banque d'édifices qu'on avait, pour
savoir comment l'utiliser au mieux en respectant quand même les grandes
lignes qui ont été retenues. Pour connaître votre
préoccupation à cet égard, il fait justement la
revalorisation des centre-ville et une reconcentration dans les villes.
Le Président (M. Gagnon): Je vous ferai remarquer, M. le
député de Sainte-Anne, que c'est vrai qu'on a beaucoup
élargi le sujet de l'engagement 611, mais compte tenu que le
gouvernement du Québec paie des impôts dans les
municipalités, j'ai accepté la question parce qu'il faut savoir
où sont placés les édifices...
Mme Marois: Voilà!
Le Président (M. Gagnon): C'est dans ce sens que je l'ai
accepté.
M. Polak: C'est devenu un débat pas mal plus large que
cela.
Le Président (M. Gagnon): Peut-être.
M. Polak: Moi, je ne joue pas au golf aujourd'hui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
Mme Marois: Mais vous savez que le député de
Sainte-Anne soulève aussi parfois...
Le Président (M. Gagnon): C'est cela.
Mme Marois: ...des questions qui amènent des débats
beaucoup plus larges et qui sont fort intéressants d'ailleurs.
Le Président (M. Gagnon): C'est difficile...
M. Polak: J'espère que tout le groupe sera de retour cet
après-midi, même s'il fait beau dehors et qu'il y a du soleil.
Moi, je ne joue pas au golf.
Le Président (M. Gagnon): ...comme président de
trancher la question très juste. J'ai pensé que cela ne se
rattachait peut-être pas à cet engagement comme tel, mais au fait
que le gouvernement payait ses impôts, payait ses taxes aux
municipalités aux endroits où sont situés les
édifices. M. le député de Pontiac.
M. Vaugeois: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Après le
député de Pontiac, sur l'engagement 611.
M. Vaugeois: D'accord.
M. Middlemiss: On vient de parler des "en lieu" de taxes qui ont
augmenté. D'un autre côté, est-ce qu'on pourrait savoir
combien le gouvernement du Québec a récupéré des
municipalités sur la taxe de vente, en totalité depuis le
changement?
Mme Marois: II faudrait retourner à toutes les analyses
qui ont été faites au moment de la réforme de la
fiscalité municipale, mais, si vous vous souvenez, dans la
réforme de la fiscalité municipale, il y avait un engagement de
notre gouvernement qu'il n'y aurait pas de perte de revenu pour les
municipalités. Or, ce qui a donc été perdu a
été compensé par les "en lieu" de taxes justement ou
même, il y a encore des formes de compensation pour les
municipalités qui auraient subi une perte au moment de la réforme
de la fiscalité et qui s'est échelonnée sur un certain
nombre d'années. Cinq ans? Bon, merci de l'information. On paie donc
encore à ce moment-ci.
On peut bien dire: Voici ce qu'ils ont perdu d'une part, mais, pour
être honnête jusqu'au bout, il faudrait faire l'analyse en disant:
Voici ce qui leur a été versé d'autre part.
M. Middlemiss: Combien est-ce qu'on a déplacé de la
poche gauche à la poche droite ou vice versa? C'est cela qu'on fait en
réalité.
Mme Marois: Si vous me permettez, M. le député, en
respectant cependant, et de façon beaucoup plus importante, l'autonomie
des municipalités donc leur choix en termes de développement et
en termes d'orientation quant à l'utilisation des fonds qui leur sont
propres...
Le Président (M. Gagnon): C'est un large débat qui
vient d'être entamé.
Mme Marois: Puisqu'on pose souvent la question, peut-être
pourrait-on un jour inviter le ministre des Affaires municipales et on aurait
une discussion très intéressante à ce sujet.
M. Middlemiss: On a eu l'occasion de discuter avec ce ministre et
les réponses sont...
Le Président (M. Gagnon): Y aurait-il d'autres questions
à l'engagement 611?
M. Middlemiss: C'est tout.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Trois-Rivières m'a signalé qu'il avait une question à
l'engagement 614.
M. Vaugeois: À l'engagement 619, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 619.
M. Vaugeois: C'est aux engagements 619, 620, 621, etc. Je pense
bien que je ne surprendrai pas Mme la ministre avec ma question. On revient sur
le PAIRA et on engage à nouveau des millions sur des périodes de
dix ans. S'il y avait moyen, je voudrais connaître l'étude qui a
été faite ou les arguments qui ont été
invoqués pour justifier la reconduction du programme PAIRA. On nous a
annoncé 45 000 000 $. Aujourd'hui, on voit déjà des
millions qui passent et on engage le Québec pour dix ans avec cela. Je
voudrais savoir quels sont les arguments qui ont justifié cela, les
critères qu'on s'est donnés. Je sais qu'on les a changés
un peu, alors quels sont les nouveaux critères?
Et, si c'était possible, M. le Président, j'aimerais que
ma question soit un peu plus large et je pense que cela ne choquera pas
les gens de l'Opposition. J'aimerais qu'on ait la liste des
privilèges financiers du type PAIRA qui sont accordés aux
municipalités de moins de 5000 habitants et qui ne sont pas
accordés aux municipalités de plus de 5000 habitants. Je pense
à des choses comme les services de police, les services de loisir, le
BCP, le déneigement l'hiver, l'asphalte l'été, etc.
Serait-il possible de demander à la vice-présidente du Conseil du
trésor de nous donner les nouveaux critères de PAIRA, la
justification de PAIRA et, ensuite, quant à y être, de nous donner
la liste des privilèges que le gouvernement consent pour les
municipalités de moins de 5000 habitants, dans une perspective de
politique d'aménagement du territoire, du développement de nos
villes, de la protection du territoire agricole, etc?
Le Président (M. Gagnon): À mon point de vue, la
deuxième question ne viendrait pas ici, mais la première
question, je l'accepterai.
Mme Marois: Je pense qu'on pourrait voir les critères
d'abord.
M. Vaugeois: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Vous pourriez soulever un
débat, M. le député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Cela s'en vient.
Une voix: Ce sont les nouveaux critères?
Le Président (M. Gagnon): Les nouveaux critères du
programme PAIRA.
Mme Marois: Voyons les...
M. Vaugeois: J'aimerais avoir la justification de la norme de
5000 habitants.
Mme Marois: Oui, je comprends, c'est le lien des critères
avec les 5000 habitants d'une municipalité.
M. Vaugeois: Oui. Pourquoi n'a-t-on pas élargi le
programme PAIRA à tout le monde?
Mme Marois: Ce qu'il faut bien le dire, c'est que le programme
PAIRA est terminé en fait.
M. Vaugeois: C'est ce qu'on nous avait dit.
Mme Marois: Sauf qu'il y avait eu certains engagements à
l'égard de certaines municipalités et c'est la fin du programme
actuellement.
M. Middlemiss: II est reconduit.
Le Président (M. Gagnon): On nous dit ici que c'est la fin
du programme effectivement. Vous avez raison madame.
M. Vaugeois: C'est un programme pour 45 000 000 $.
Mme Marois: C'est la fin du programme.
Le Président (M. Gagnon): C'est cela, vous avez raison
madame.
Mme Marois: Je m'excuse, mais... D'accord?
M. Middlemiss: Oui, mais on reconduit le programme. On a
eu...
Le Président (M. Gagnon): Non, c'est une autre question.
Effectivement, vous avez raison, je vous laisse continuer, Mme la ministre.
Mme Marois: Ici, c'est la fin du programme, mais on reconduit de
nouvelles orientations et ce que M. le député de
Trois-Rivières...
M. Polak: Pour les fins du journal des Débats, Mme la
ministre rit beaucoup, elle est très heureuse que la fin du
programme...
Mme Marois: Je ne le nie pas, je suis toujours souriante, je ne
vois pas pourquoi je le serais moins à ce moment-ci.
Les critères du nouveau PAIRA - on peut bien les comparer
à ceux de l'ancien -et particulièrement en regard de certains
avantages qui concernent les municipalités de 5000 habitants et
moins.
M. Vaugeois: Pourquoi a-t-on conservé la norme de 5000 et
tout ce que vous pourrez trouver là-dessus?
Mme Marois: Si cela vous intéresse, on y
répondra.
M. Vaugeois: Beaucoup.
Le Président (M. Gagnon): Cela ne revient pas à
cette étude-ci, mais Mme la ministre a accepté de faire la
lumière en même temps sur le nouveau PAIRA.
Mme Marois: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): Y a-t-il d'autres questions aux
Affaires municipales?
Affaires sociales M. Polak: Affaires sociales.
Le Président (M. Gagnon): Affaires sociales.
M. Polak: Engagement 400. "Contrat de services pour agir à
titre de conseiller médical auprès des autorités
ministérielles et sous-ministérielles aux fins d'élaborer
des programmes de prévention et de représenter le
ministère auprès du ministère de l'Environnement, pour une
période de deux ans. Fournisseur: M. Pierre Lajoie, Québec.
Montant de l'engagement: 91 806,40 $."
J'aimerais d'abord avoir le curriculum vitae de M. Lajoie. Est-ce que
j'ai bien compris que maintenant on en est venu au point qu'un ministère
se fait représenter auprès d'un autre ministère? J'ai
toujours horreur de ce genre de fonctionnarisme. Peut-être que
j'interprète mal, mais cela me fait peur quand je vois qu'on engage
quelqu'un pour représenter toujours dans le même gouvernement, on
se parle par l'intermédiaire de gens engagés à très
haut salaire.
Mme Marois: C'est assez étonnant d'entendre et de lire
même ce qui est là. Ce que j'ai ici est très bref, j'ai une
page de curriculum, on pourra vous le déposer. C'est un médecin
qui est spécialisé dans la médecine communautaire,
santé au travail et environnementale. Cela va? Ses expériences de
travail sont dans ce sens. Donc, le curriculum pourra vous être fourni,
mais cela va confirmer le fait qu'il est une des personnes les plus
intéressantes pour remplir un contrat comme celui-ci.
On dit: "Vraiment engager M. Lajoie à titre de conseiller
médical auprès du ministère, en raison de sa connaissance
du dossier de la santé environnementale et de son implication au niveau
des autres ministères ou organismes concernés, notamment - c'est
fort différent là - le ministère de l'Environnement et le
Bureau d'audiences publiques sur l'environnement et de son expertise
auprès du réseau." Dans le fond, ce qu'on dit, c'est qu'il a une
expérience à cet égard et nous, au ministère des
Affaires sociales, nous avons besoin de cette expérience. On ne reprend
pas ici la notion de représentation auprès du ministère de
l'Environnement. Je me demande si ce n'est pas une mauvaise formulation, parce
que je ne la retrouve d'aucune façon ici, je retrouve ce que je viens de
vous lire. D'accord?
M. Polak: D'accord, je vous concède cela.
Le Président (M. Gagnon): Cela va?
M. Polak: Oui. Affaires sociales, engagement 600.
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Polak: "Subventions de fonctionnement à divers
établissements du réseau des Affaires sociales
représentant le versement des mois d'avril et mai 1983. Le montant de
l'engagement, 639 075 500 $."
Ici, c'est marqué "Liste disponible sur demande".
Mme Marois: Oui.
M. Polak: Si ce n'est pas trop demander, j'aimerais avoir une
liste attachée au document. En fait, cela règle beaucoup d'autres
choses, parce que je ne voudrais pas que ce soit le début d'une
manière un peu plus paresseuse de travailler. Il faut demander une
liste, ce n'est pas trop difficile d'attacher une liste, j'imagine. Parce que
tout de même...
Mme Marois: Elle est très courte, dans ce cas-ci, mais
elle pourrait être très longue.
M. Polak: Je comprends, mais quand on...
Mme Marois: Je n'ai aucune objection à ce que cette liste
vous soit fournie. Soit dit en passant, dans ce cas-ci, ce sont les subventions
très régulières, les dépenses d'exploitation des
établissements du réseau pour lesquels on fait...
M. Polak: En demandant la liste, je voudrais dire que, à
moins que ce ne soit un cas exceptionnel, il faudrait fournir cette liste. Il
n'y a aucune raison pour que le ministère des Affaires sociales soit un
peu plus arrogant que les autres ministères. Je ne demande pas un livre
de 200 pages.
Le Secrétaire: Généralement, quand ces
listes ne sont pas fournies dans le cahier, c'est parce que...
M. Polak: D'accord:
Le Secrétaire: J'en ai dans mon tiroir pour tous les mois.
Quand c'est marqué "Liste disponible sur demande", cela
représente plus que l'épaisseur du cahier qu'on a là.
Le Président (M. Gagnon): À cause du volume.
M. Polak: J'accepte cela. Mais je ne voudrais pas qu'on implante
une méthode. S'il s'agit de quelques pages, il faut les avoir, mais s'il
s'agit de tout un livre...
Mme Marois: Cette fois-ci, c'est vrai, c'est quelques pages. Mais
quand on pense à
l'ensemble des établissements, ce sont les versements
périodiques, que voulez-vous, cela a été fait comme
cela.
M. Polak: Mais vu que, cette fois-ci, il s'agit de quelques
pages, j'aimerais que la liste soit produite, toujours sous réserve que
le secrétaire regarde cela et, s'il s'agit d'un volume, on ne veut pas
que ce soit produit, c'est normal.
Le Secrétaire: Chaque fois que c'est indiqué comme
cela, vous pouvez me le demander.
Le Président (M. Gagnon): Le secrétaire de la
commission l'a.
Le Secrétaire: À ce moment-là, cela
représente toujours 200 ou 300 pages par mois, ces listes, et cela nous
évite d'avoir à les mettre dans tous les cahiers et d'avoir des
cahiers qui seraient deux fois l'épaisseur...
Mme Marois: Alors, je pense qu'on est mieux d'oublier cela, parce
que, vraiment, là...
M. Polak: C'est seulement pour les cas exceptionnels, mais s'il
s'agit de cinq ou six pages, on voudrait l'avoir.
Le Président (M. Gagnon): Sur cela, on suspend nos travaux
jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
(Reprise de la séance à 15 h 05)
Le Président (M. Gagnon): Nous sommes aux Affaires
sociales, engagement 600.
M. Polak: Dans un autre mois...
Le Président (M. Gagnon): On en était au mois de
juin, aux Affaires sociales. M. le député de Sainte-Anne,
aviez-vous d'autres questions?
Agriculture
M. Polak: Non. À l'étude des crédits du mois
de juin 1983, au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation, engagement 201. "Subvention au Centre de promotion de
l'industrie agricole et alimentaire du Québec (C.P.I.A.A.Q.),
Montréal, pour fins de remboursement de la dette accumulée et le
paiement des déficits encourus pour la tenue du Salon international de
l'agriculture et de l'alimentation de 1978 à 1982. Montant de
l'engagement: 995 039 $."
J'imagine que ce paiement efface tous les déficits; en d'autres
termes, on est à zéro. On commence de nouveau. Est-ce que, depuis
que ce déficit est payé, cet organisme est en train de
s'autofinancer ou si le gouvernement est encore obligé de verser des
subventions?
M. Bérubé: Essentiellement, le ministère, en
1979, 1980, 1981, avait avancé des sommes à cette
société pour lui permettre de financer ces différents
Salons. Il y en avait pour une somme de 779 439 $. Il y a eu des
déficits additionnels, en 1981-1982, et il y a eu une avance, en 1983,
de 70 000 $. Le ministère refusait de convertir ces avances en
subventions essentiellement parce qu'il estimait que la société
n'avait pas présenté de plan de redressement qui permettrait
effectivement, je ne dirais pas de ne pas faire de déficit, ce n'est
peut-être pas rentable même si c'est rentable globalement pour
l'ensemble des producteurs, ce n'est peut-être pas rentable comme salon
et le ministère compte encourager la tenue d'un tel salon. Il exigeait
cependant qu'il y ait une restructuration financière en les obligeant
à prendre des mesures pour accroître les revenus, soit en
augmentant les tarifs de location, en augmentant la durée de la tenue
pour augmenter la fréquentation, en mettant en place une campagne de
publicité pour sensibiliser les gens à l'existence de ce salon
qui permettrait d'attirer davantage.
En d'autres termes, ce qu'on a proposé, c'est un ensemble de
mesures qui permettraient au Salon de mieux s'autofinancer et de permettre de
limiter la subvention annuelle que le ministère peut vouloir accorder
néanmoins. Comme les gens ont effectivement répondu à la
demande du ministère et ont soumis un tel plan de redressement qui est
apparu valable aux autorités du ministère, celui-ci a donc
décidé de convertir ses anciennes avances en subventions
définitives, de manière à nettoyer le passé et
à leur permettre de fonctionner. C'était le moyen de pression
qu'utilisait le ministère pour les forcer à produire.
M. Polak: Agriculture, engagement 607.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 607.
M. Polak: "Subvention à M. Joseph-Raphaël Meunier,
Newport-Point, comté de Gaspé, pour le paiement d'une partie du
coût des travaux de construction d'un bateau de pêche commerciale,
dans le cadre du programme d'aide financière à la construction de
bateaux de pêche. Montant de l'engagement: 210 000 $."
Je me rappelle, la première fois qu'on a vu de telles
subventions, il y a quelques
années, avoir soulevé le point que je voulais être
certain que, d'abord, le bateau serait construit chez nous et que le bateau
servirait à la pêche au profit d'un travailleur, d'un exploiteur,
d'un commerçant québécois et qu'on ne devait pas prendre
ce bateau-là pour le louer à une autre province. Est-ce que le
programme a été modifié pour être certain que les
subventions soient accordées à la condition que tout cet argent
travaille pour le bénéfice des Québécois?
M. Bérubé: Je pense que vous aviez eu une
réponse. On vous avait envoyé le programme qui répondait
à vos questions. Le point qui était en suspens et qui avait fait
l'objet d'une discussion était: Qu'arrive-t-il si la personne vend son
bateau après avoir obtenu la subvention et, immédiatement
après, essaie d'avoir une autre subvention pour en construire un autre?
En fait, il profite des subventions gouvernementales pour s'enrichir
indûment. Or ceci est prévu maintenant quant aux normes pour
l'octroi de subventions. Il y a récupération de la subvention, en
cas de vente. Donc, ce problème, qui était le seul en suspens,
semble réglé.
Communautés culturelles et Immigration
M. Polak: Communautés culturelles et Immigration,
engagement 100.
Le Président (M. Gagnon): Oui, allez-y!
M. Polak: "Contrat de services pour la réalisation d'une
étude comparative sur la politique d'intégration des populations
immigrées et des communautés culturelles dans le monde.
Fournisseur M. Guy Bouthillier, département de sciences politiques de
l'Université de Montréal. Montant de l'engagement 26 800 $." Je
voudrais savoir si ce montant s'ajoute au salaire régulier de M.
Bouthillier ou si c'est lui qui le reçoit mais en compensation avec
l'Université de Montréal. Qu'est-ce que vous pensez de ce qui se
passe dans le monde? C'est un sujet très vaste. Les 26 800 $
représentent le salaire de combien de mois de ce monsieur?
M. Bérubé: D'abord nous constatons qu'un certain
nombre d'immigrants arrivant au Québec par le passé
s'intégraient peu à la majorité francophone. Ce n'est pas
comme le député de Sainte-Anne qui manifeste une connaissance du
français tout à son honneur, même si parfois il manifeste
des sentiments antiquébécois, antinationalistes
québécois qui montrent que l'intégration n'est pas
complète parce que souvent, en effet, l'on visite les
États-Unis...
M. Polak: Excusez-moi, M. le Président, question de
privilège. Est-ce qu'on pourrait ajouter, entre parenthèses,
antipéquiste?
M. Bérubé: Je n'ai pas d'objection, M. le
Président. Je disais précisément
antiquébécois en partie. Je blaguais, mais effectivement on
constate par exemple quand on va à l'étranger, qu'on rencontre
des Américains d'origine italienne par exemple et on découvre que
ce sont souvent les plus enragés proaméricain. Ils
s'intègrent véritablement à la société
américaine alors qu'on a souvent vu des immigrants étrangers
venus s'établir au Québec ne pas envoyer leurs enfants à
l'école française mais choisir plutôt de s'intégrer
à la minorité anglophone. Je comprends leur volonté de
s'intégrer au grand continent nord-américain plutôt qu'au
peuple québécois.
Ceci change, M. le Président, puisqu'au téléjournal
de CTV, je crois que c'est hier soir ou avant-hier soir, on parlait
d'immigrants polonais qui venaient d'accueillir leur épouse et en
particulier, on expliquait que maintenant que ce problème était
réglé, cet immigrant polonais allait s'inscrire à des
cours de français. Il avait l'intention d'apprendre rapidement le
français et de s'intégrer à la communauté. On se
rend compte que, de plus en plus, les immigrants, grâce à la loi
101, perçoivent maintenant la réalité
québécoise telle qu'elle doit être perçue et
cherchent à s'intégrer. La question qu'on peut se poser cependant
est: Est-ce le meilleur moyen? Comment les immigrants s'intègrent-ils
à la majorité dans d'autres pays, non pas pour s'assimiler et
disparaître mais pour accepter les valeurs de cette société
où ils ont choisi de vivre. L'objectif d'une telle étude est donc
d'aller voir les relations qui existent entre immigrants et nationaux dans les
pays où il y a une forte immigration et où les gouvernements ont
été amenés à introduire des politiques
d'intégration.
J'espère qu'un jour de telles politiques pourront être
mises en place pour permettre de terminer l'intégration du
député de Sainte-Anne et qu'à ce moment-là il
changera de place, il viendra s'asseoir à nos côtés du
côté du Parti québécois en disant: Je vous aime,
Québécois.
M. Polak: M. le Président, à part toutes les
interprétations politiques de valeur douteuse, je voudrais savoir si
ladite somme de 26 800 $ est payée en sus du salaire régulier que
M. Bouthillier reçoit de l'Université de Montréal?
Avez-vous des indications là-dessus? Est-ce qu'on l'enlève sur
son salaire pour compenser cela avec le ministère?
M. Bérubé: II y a une entente avec les
universités qui établit les montants que l'on peut payer à
un universitaire lorsqu'il
effectue des contrats pour le gouvernement. Il appartient à
l'université de décider si elle lui laisse entièrement
l'argent ou si, au contraire, elle récupère l'argent. Par
exemple, un universitaire qui effectuerait de telles recherches les fins de
semaine ou choisirait de prendre son mois de vacances l'été pour
faire ce travail, peut effectivement... Tiens! Bolivar qui arrive.
Une voix: Le dépensier. (15 h 15)
M. Polak: Question de privilège, M. le Président.
Avant que la bataille ne prenne ici, on a décidé ce matin de
travailler fort, rapidement et utilement. Donc, je demande au ministre de ne
pas provoquer le député de Louis-Hébert et je demande au
député de Louis-Hébert de ne pas provoquer le ministre non
plus. Je sais que les deux se tolèrent mal.
M. Bérubé: C'est que l'arrivée du
député de Louis-Hébert, M. le Président, m'a
littéralement pétrifié et changé presque en
statue.
M. Doyon: M. le Président, si pour une fois le
président du Conseil du trésor disait la vérité et
qu'il était changé en statue, tout le monde serait bien content
et je suis sûr que les travaux se dérouleraient encore beaucoup
plus rapidement. Alors, que Dieu l'écoute et qu'il soit changé en
statue de pierre ou de sel.
M. Bérubé: Si j'étais changé en
statue, je suis convaincu que le député de Louis-Hébert
m'offrirait en cadeau au Venezuela.
M. Doyon: Oui, mais je ne suis pas sûr, ils ne prennent pas
n'importe qui là-bas.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, vous
étiez en train de répondre à une question du
député de Sainte-Anne.
M. Bérubé: M. le Président, tout
dépend des politiques de l'université et selon le genre de
négociation qui a été effectuée entre le professeur
en question et les autorités de l'université. Je ne peux pas vous
garantir que l'université va réduire son salaire de professeur,
puisqu'il fait de la consultation. Elle peut le faire en partie, à titre
d'exemple.
Communications
M. Polak: Communications, l'engagement 200. "Contrats pour les
services de photocomposition de la partie 1 et 2 de la Gazette officielle du
Québec, pour la période du 1er juin 1983 au 31 mars 1985. Plus
bas soumissionnaire: Caractera Inc., Québec. Montant de l'engagement:
300 000 $."
Je voudrais savoir si c'est quelque chose de nouveau ou si c'est un
élément qui se répète à quelques
années d'intervalle? Parce que c'est la première fois que je vois
un tel engagement. Que veut-on dire par photocomposition pour 300 000 $? Quel
est le but de tout cela?
M. Bérubé: Je ne sais pas si c'est la
première fois que ceci est fait ou si, au contraire, c'est dans le cadre
d'une procédure régulière. Il faudrait le demander.
M. Polak: Je voudrais savoir s'il s'agit d'une nouvelle
procédure et avoir des explications sur ce que cela veut dire.
Conseil exécutif, engagement 100. Toujours sous réserve du
droit du député de Louis-Hébert de dire s'il y a des
engagements sur lesquels il veut intervenir.
M. Doyon: Non, on continue. Conseil exécutif
M. Polak: D'accord, on continue. Conseil exécutif,
engagement 100.
M. Bérubé: Tant qu'il ne montera pas sur ses grands
chevaux, M. le Président, je n'ai pas de problème.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: "Contrat pour les services de Marc-André Gasse
et Marguerite Dufort pour agir à titre de conseiller expert en
organisation et de secrétaire auprès du secrétariat aux
Relations avec les citoyens pour des périodes de 24 et 26 mois
respectivement. Fournisseur: Hydro-Québec. Montant de l'engagement: 261
000 $."
Donc, pour les activités de relations avec les citoyens, je dois
comprendre qu'ils sont maintenant à l'emploi d'Hydro-Québec et
que le gouvernement rembourse HydroQuébec d'une somme de 261 000 $.
J'imagine que ces gens doivent être experts en organisation ou en tout
cas ils doivent avoir une certaine expertise pour être affectés
à cette tâche. Est-ce que c'est ce que cela veut dire?
M. Bérubé: C'est ce que cela veut dire.
M. Polak: J'aimerais obtenir le curriculum vitae ou
peut-être le ministre a-t-il quelques renseignements en main concernant
ces gens, renseignements qui peuvent indiquer leur expertise.
M. Bérubé: Je n'en ai pas, il faudrait le
demander.
M. Polak: D'accord.
M. Bérubé: II s'agit essentiellement de M.
Marc-André Gasse, qui sera accompagné de son assistante et
secrétaire, Mme Marguerite Dufort. Donc, c'est M. Gasse
accompagné de sa secrétaire.
M. Polak: J'imagine que les deux travaillent maintenant pour
Hydro-Québec. Donc, en ce qui concerne le gouvernement, on paie
Hydro-Québec...
M. Bérubé: C'est cela.
M. Polak: ...et Hydro-Québec continue à payer les
salaires de ces employés.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Doyon: En même temps, M. le Président, avec votre
permission, est-ce qu'on pourrait avoir la description des fonctions exactes de
ces personnes? Quelles sont les tâches qui leur sont confiées?
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Oui, à quel engagement
maintenant?
M. Polak: Conseil exécutif, engagement 300.
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Polak: Subventions de base pour l'année
financière 1983-1984 aux Conseils régionaux de
développement suivants - suit toute une série de ces conseils -
pour un montant total de 1 935 400 $.
Également, une subvention spéciale au Conseil
régional de développement de Laurentides-Lanaudière pour
une somme de 425 000 $. Est-ce que, dans ce système de subventions aux
conseils régionaux, ces conseils soumettent des rapports? Est-ce qu'on
peut savoir quelles sont leurs activités à part d'avoir de belles
rencontres et de la concertation? Est-ce qu'on peut voir des résultats
concrets de toutes ces initiatives? Est-ce qu'un rapport existe? Est-ce qu'il y
a un résultat économique?
Le Secrétaire: J'ai une copie du dernier rapport annuel
à mon bureau...
M. Polak: Le dernier rapport annuel de...
Le Secrétaire: ...si vous voulez, de chaque conseil...
M. Polak: ... de chaque conseil régional ou de tous les
conseils régionaux ensemble?
Le Secrétaire: De chaque conseil régional.
M. Polak: Est-ce que ce document est très épais,
très volumineux?
Le Secrétaire: Cela varie de cela à cela.
M. Bérubé: M. le Président, il s'agit
là d'un des multiples rapports qu'on fournit à tous les membres
de l'Assemblée nationale et que dénonce
régulièrement le député de Sainte-Anne en Chambre
en disant: c'est scandaleux, regardez le nombre de rapports qu'on nous envoie.
Je comprends, M. le Président, il ne les lit pas.
M. Polak: M. le Président, question de privilège.
Vous me connaissez assez bien pour savoir que lorsque je cite un document, j'ai
étudié le document. Le ministre doit au moins savoir cela.
J'admets que je n'ai pas lu les rapports des conseils régionaux.
M. Bérubé: Ils sont déposés à
l'Assemblée nationale.
Le Secrétaire: Ils ont été demandés
l'an passé et j'en ai obtenu une copie de chacun des derniers qui date
de quelques mr:s, peut-être d'un an. Je ne les ai pas
distribués parce que cela représentait une documentation
épaisse comme cela. Elle est chez moi et elle peut être
consultée. Je l'ai encore pour quelques mois mais je vais être
obligé de la remettre.
M. Polak: M. le Président, je viens de parler avec notre
recherchiste. Il m'avise qu'apparemment il les a au service de recherche. On
pourrait donc les consulter, soit chez lui ou chez M. Nadeau. Je retire la
demande de les produire.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. Président, je voudrais savoir du
président du Conseil du trésor - il peut peut-être me
donner l'information maintenant; on voit ici des subventions qui varient de 130
000 $ à 202 000 $ pour une douzaine de conseils régionaux de
développement - quelle est la part du financement fourni par le
gouvernement du Québec au moyen de ces subventions pour ce qui est des
conseils régionaux de développement? Est-ce qu'il y a une
participation privée, une participation des membres? D'où
viennent les fonds des conseils régionaux de développement et
dans quelle proportion le gouvernement est-il le bailleur de fonds?
M. Bérubé: C'est 1 $ de subvention
pour 1 $ de participation financière du milieu jusqu'à
concurrence de 37 500 $. Le solde non octroyé de 375 000 $ est alors
réparti entre les CRD qui dépassent 37 500 $ de participation
mais sans cependant excéder 60 000 $ pour tout CRD.
M. Doyon: Sans dépasser 60 000 $ par trimestre ou comment?
Parce qu'on se retrouve avec une subvention totale qui dépasse les 37
000 $ partout.
M. Bérubé: 37 500 $, auxquels s'ajoutent 275 000 $
répartis entre chacun, sans dépasser 60 000 $. J'imagine que cela
doit être 37 500 $ maximum, plus 60 000 $ cela donne 97 500 $ si on
additionne les deux. Je pense qu'il serait plus simple de demander au
ministère les normes utilisées pour la répartition.
Une voix: Cela a été déposé. M.
Bérubé: Cela a été déposé.
Le Secrétaire: Vous avez eu, il y a quelques mois, une
question sur le protocole d'entente avec le CRDAQ sur le financement des
CRD.
M. Bérubé: Mon impression c'est que le financement,
l'autofinancement ne doit pas dépasser 10% à 20%.
M. Doyon: J'aimerais avoir plus de détails à ce
sujet-là, sur le financement et sur la participation relative du
gouvernement du Québec dans les financements globaux de chacun des
CRD.
Le Président (M. Gaqnon): Le pourcentage de participation
du gouvernement du Québec sur le financement des CRD.
M. Bérubé: D'accord. Si je ne m'abuse,
l'autofinancement est aux environs de 10%.
M. Doyon: J'imagine que ce financement qui est fourni par le
gouvernement du Québec est donné sans plus de contrôle,
c'est-à-dire que des conseils d'administration font un rapport annuel.
Est-ce comme cela que cela se passe?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
Énergie et Ressources
M. Polak: Je passe au ministère de l'Énergie et
Ressources, à l'engagement 802.
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Polak: "Subvention à Les Mines Gaspé, du groupe
Noranda, à titre d'aide financière pour la réalisation des
projets de développement du mont Copper et de mise en valeur du
dépôt Murdochville. Montant de l'engagement: 25 000 000 $.
Coût des projets: 130 000 000 $." Est-ce que ce projet est en marche?
Est-ce qu'il s'agit juste d'un engagement de 25 000 000 $ ou est-ce que cela se
concrétise? Le ministre pourrait peut-être nous dire où
cela est rendu?
M. Bérubé: Je ne pourrais pas vous parler de la
situation actuelle. Elle fluctue en ce sens que la décision de
l'entreprise de participer à ce programme reposait sur une
hypothèse pour le prix du cuivre qui ne s'est pas
concrétisée, ce qui a amené l'entreprise à retarder
sa décision définitive. Entretemps, je sais que le prix du cuivre
a eu tendance à monter et je serais incapable de vous dire si, en ce
moment, les travaux n'ont pas repris. Je suis cependant au courant que la
société réengage actuellement du personnel et qu'elle
semble donc reprendre un peu d'activités, ce qui devrait au moins
répondre à une partie de votre question. Je ne peux pas vous dire
s'il y a actuellement un protocole définitif entre le ministère
et la compagnie concernant ce projet, mais, dans la mesure où il s'agit
d'étudier un engagement, on ne peut pas étudier la suite en
même temps.
M. Polak: J'imagine que l'engagement ou le paiement de la somme
doit être sujet à toutes sortes de conditions à savoir que
la compagnie soit sérieuse dans son affaire et engage elle-même
les sommes. On n'avancera pas les sommes pour étudier un peu leur projet
et ensuite se rendre compte que rien n'a été fait. J'imagine que
toutes les précautions ont été prises afin de ne pas
débourser de sommes inutilement, à moins qu'on sache...
M. Bérubé: Oui. Par exemple il s'agit de promettre
une aide financière maximum représentant 20% des dépenses
admissibles, mais cette aide financière est assortie des conditions
suivantes: Noranda s'engage à rembourser intégralement les sommes
en cas d'abandon des travaux. Deuxièmement, Noranda s'engage à
rembourser l'aide financière accordée à même les
profits d'exploitation de Les Mines Gaspé, une fois que son
investissement global dans cette entreprise aura été
récupéré et, également, pour les fins de calcul des
remboursements, le capital porte intérêt au taux de 10%. C'est
donc une subvention remboursable au gouvernement si le marché du cuivre
se rétablit. Si l'entreprise fait des profits, elle commence d'abord par
amortir sa part de l'investissement et, subséquemment, elle rembourse le
gouvernement.
Environnement
M. Polak: Environnement, engagement 800.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 800,
Environnement.
M. Polak: "Contrat de services selon la procédure
"clé-en-main", pour la préparation des plans et devis, la
surveillance et la mise en service des ouvrages de traitement des eaux
souterraines contaminées de la région de Mercier. Fournisseur
S.N.C. Inc, Montréal, montant de l'engagement: 3 070 000 $."
On a souvent vu des petits contrats de quelques milliers de dollars, ici
et là, concernant les problèmes des eaux contaminées dans
cette région de Mercier. On voit cela de temps en temps depuis un an ou
deux. Avec ce contrat de 3 070 000 $, est-ce que le problème sera
réglé une fois pour toutes? J'ai un peu l'impression qu'on a fait
jusqu'à maintenant des investissements ici et là, des paiements
de sommes de rechange sans jamais avoir réussi à régler le
problème. En regardant ces documents, est-ce que le ministre peut nous
mettre au fait de la situation?
M. Bérubé: D'abord, je n'oserais répondre un
oui catégorique à votre question puisque j'engagerais une
responsabilité que je ne saurais assumer. Toutefois, la firme
d'ingénieurs-conseils S.N.C. prétend que la technique
utilisée réglera le problème. Pour éviter qu'on se
retrouve le nez à l'eau, ce que l'on fait, c'est un contrat de service
selon la procédure "clé-en-main", c'est-à-dire que
l'entreprise doit construire intégralement l'usine et la livrer
prête à fonctionner. Maintenant, c'est plus que cela. La firme
devra également exploiter elle-même son usine pendant une
année après l'avoir construite de sorte que si cela ne marche
pas, il faudra qu'elle fasse la démonstration qu'elle peut la faire
fonctionner et si cela ne fonctionne pas, elle est évidemment fautive.
Voilà le genre de précaution prise par le gouvernement pour
répondre à la question du député de Sainte-Anne.
Mais pour répondre à la question qui préoccupe tous les
citoyens de la région, je pense qu'il faut aller un peu plus loin et
expliquer le problème.
Premièrement, vous savez qu'une entreprise avait
été chargée des résidus toxiques dans un terrain
vague et que ces résidus toxiques pénétraient
tranquillement la nappe phréatique et, par diffusion,
commençaient à se répandre.
Deuxièmement, cette pollution se répandait d'autant plus
vite que les nombreux puits forés dans la région, pompant de
l'eau, aspiraient évidemment cette pollution. Le gouvernement a surtout
financé d'abord des études pour savoir la vitesse de propagation
de la nappe, ce que nous ne savions pas, pour savoir si, effectivement, cela
s'étendait ou cela ne s'étendait pas, pendant combien de
temps.
Ce que le gouvernement a étudié également, c'est
toutes sortes de moyens pour procurer de l'eau. À cette fin, nous avons
construit des aqueducs pour fournir l'eau dans des régions où les
puits étaient contaminés. Nous avons également
adopté une réglementation pour empêcher que l'on introduise
de nouveaux puits et qu'on accélère la dispersion de cette nappe
d'eau polluée. Mais toutes ces mesures étaient des mesures qui
paraient au plus pressé et faisaient en sorte qu'on avait de l'eau
raisonnable et qu'on protégeait la population, mais évidemment,
la pollution demeurait là.
Alors la proposition que nous fait la firme S.N.C. est très
simple, elle consiste à forer au coeur de la nappe en question et de
pomper l'eau dans le centre de la nappe, ce qui veut dire qu'au lieu que la
nappe s'étale, elle sera donc aspirée de l'intérieur.
Alors, on prend cette eau polluée et on la traite de manière
à y enlever les contaminants chimiques et on la réinjecte
subséquemment à l'extérieur, ce qui fait que,
tranquillement, on va laver les sols après quelques années en
envoyant de l'eau pure lavant les sols et la repompant au centre jusqu'à
ce qu'éventuellement on ait nettoyé la nappe phréatique de
sa pollution.
Maintenant, vous me direz: Est-ce que cela réussira? Je suppose
que les scientifiques qui ont fait les travaux ont étudié la
perméabilité des sols et tirés la conclusion
qu'effectivement par ce qu'on appelle un "displacement wash" en jargon
d'ingénieur que, par cette technique, on pourra effectivement
éliminer les polluants qui sont dans la nappe phréatique. Ceci
suppose évidemment qu'il n'y a pas de lien chimique trop fort entre les
sols proprement dits et l'élément polluant qui ferait en sorte
que ce lavage devienne inopérant. Mais soulignons que si c'était
le cas, également, la pollution n'aurait pas tendance à
s'étendre, elle resterait prise où elle est. Donc, il y a toutes
les chances du monde qu'effectivement, ce soit une technique qui fonctionne.
Ceci étant un avis d'ingénieur gratuit pour le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Habitation et Protection du consommateur, engagement
100.
M. Doyon: Où est passé mon collègue de
Sainte-Anne? Sur la fonction publique...
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Je n'ai rien.
Fonction publique
M. Doyon: Sur la fonction publique, je voudrais savoir du
président du Conseil du trésor, on voit qu'il y a un
renouvellement de contrat pour un montant de 86 000 $, à l'engagement
300, je m'excuse. Renouvellement du contrat pour l'allocation et l'entretien
d'équipements de télécommunication de type 4275, pour une
période de 36 mois. Fournisseur: COMTERM Limited, Pointe-Claire.
J'aimerais savoir quelle est l'augmentation, s'il y en a une par rapport au
contrat précédent qui était pour quelle durée?
M. Bérubé: II faudra effectivement demander. Je
n'ai pas l'information sur le coût du contrat antérieur.
M. Doyon: Alors, il faudrait avoir ces renseignements dans les
meilleurs délais, si c'était possible.
On passe à la page suivante, à l'engagement 400: "Contrat
de services pour la location et l'entretien de quatre écrans et trois
imprimantes pour une période de 36 mois."
Il s'agit d'un contrat négocié. Est-ce que le
président du Conseil du trésor pourrait m'expliquer les raisons
qui font qu'il n'y a pas eu d'appel d'offres?
M. Bérubé: Parce qu'il y a eu un
arrêté en conseil, le 1059-79, en date du 11 avril 1979, qui
autorisait le Service des achats à négocier directement avec la
compagnie COMTERM, sans procéder à des soumissions publiques.
M. Doyon: Est-ce que c'est une situation qui prévaut
simplement pour la compagnie COMTERM ou si d'autres compagnies peuvent jouir
aussi de ce privilège de négociation sans passer par les appels
d'offres?
M. Bérubé: Je pense qu'il faudrait fournir copie de
l'arrêté en conseil 1059-79 et alors on aurait l'étendue de
la décision du Conseil des ministres. Mais je ne la connais pas par
coeur.
M. Doyon: D'accord, alors j'aimerais avoir ce document, M. le
Président.
En ce qui concerne Habitation et Protection du consommateur, je pense
que mon collègue était rendu là...
Habitation et Protection du consommateur
M. Polak: Oui, engagement 100. "Contrat de services pour
effectuer différents travaux relevant du domaine de la protection du
consommateur, pour une période de douze mois. Fournisseur:
Françoise Lebeau, Saint-Lambert, comté de Laporte.
Montant de l'engagement: 40 546,40 $."
Je voudrais avoir le curriculum vitae ou l'indication de l'expertise de
cette dame et également une courte description de la nature des travaux.
Le ministre a-t-il cela dans ses documents.
M. Bérubé: Oui, d'abord il faut bien se rendre
compte que le ministère de l'Habitation et de la Protection du
consommateur n'est pas un bien gros ministère, c'est une toute petite
équipe très légère qui s'occupe simplement de faire
de la planification, de grandes orientations. Le ministère fait appel
à des ressources extérieures pour les analyses et autres. Alors,
le mandat est le suivant. Dresser un bilan et diagnostic de toutes les
activités et initiatives des associations de protection du consommateur
au Québec; comparer les programmes de protection du consommateur du
Québec avec ceux qui existent dans d'autres pays et faire un inventaire
de toutes les mesures gouvernementales de protection du consommateur. Parce
qu'il n'y a pas que le ministère de la consommation qui s'occupe de
protéger les consommateurs, il y a une quantité de
ministères puisque vous allez avoir dans le secteur des terres et
forêts, des politiques concernant l'approbation des bois; la
qualité des bois, alors cela peut être vu également sous
cet angle. Donc, il y a toutes sortes de mesures qui, sans avoir au
départ un objectif précis de protection du consommateur,
pouvaient être des objectifs d'amélioration de l'image des
produits québécois. On l'a vu dans l'agriculture, on l'a vu dans
le bois de sciage. Par conséquent, ce que cette dame fait, c'est un
inventaire de toutes les mesures diverses, en place au gouvernement, qui
s'apparentent à des mesures de protection du consommateur.
Également, on regarde plus précisément les mesures de
protection du consommateur dans le domaine immobilier. Voilà pour le
mandat.
Quant à sa formation, c'est une avocate
spécialisée. Elle détient un diplôme d'études
supérieures de la faculté de droit de l'Université de
Montpellier. Elle est au barreau depuis 1973. Elle était adjointe
à la direction de l'Office de la protection du consommateur depuis avril
1981. Antérieurement, elle a été avocate recher-chiste au
groupe de recherche en consommation de l'Université de Montréal,
elle a été chargée de cours à l'Université
de Montréal depuis 1980, elle a été associée de
recherche en jurimétrie à l'Université de Montréal
et elle a fait des stages antérieurement à l'Office de la
protection du consommateur. Alors je comprends bien qu'il s'agit d'une
universitaire qui s'est intéressée, à l'Université
de Montréal, au domaine de la protection du consommateur et qui, depuis
1981, est adjointe à la direction de l'Office de protection du
consommateur.
Industrie, Commerce et Tourisme
M. Polak: Industrie, Commerce et Tourisme, engagement 801.
Subvention de fonctionnement à la Société du palais des
congrès de Montréal pour l'année financière
1983-1984. Montant de l'engagement: 3 641 100 $. Je voudrais savoir si c'est la
seule subvention pour cette année ou si on en a donné d'autres?
Est-ce qu'il y en aura d'autres qui seront accordées plus tard? Est-ce
qu'ici aussi on recherche l'autofinancement?
M. Bérubé: Le ministère a prévu des
versements de 6 141 100 $. Pour l'instant il se contente de verser 3 641 100
$.
M. Polak: Vous dites que pour l'annés 1983-1984 une somme
de 6 000 000 $ a été prévue.
M. Bérubé: Oui. À ma connaissance, on ne
prévoit pas de rentabilité comme telle du centre des
congrès, pas immédiatement. Il n'a pas été
construit d'ailleurs dans un but de rentabilité pure, mais il a
été envisagé comme étant un pôle d'attraction
permettant de rentabiliser tous les hôtels de la région de
Montréal. C'est surtout comme cela qu'il faut le voir. Ce n'est
peut-être pas le gouvernement qui retirera de l'argent mais les
hôtels aux alentours seront remplis grâce au centre des
congrès. Il faut le regarder comme cela. De la même façon
qu'on n'a jamais essayé de rentabiliser les autoroutes, au moins
jusqu'à récemment, comme le diraient les députés du
nord de Montréal.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
Habitation et Protection du consommateur
(suite)
M. Doyon: J'étais à parler à quelqu'un quand
mon collègue a passé à un autre engagement. On
était en train d'étudier... Avec la permission du
président et du président du Conseil du trésor, je
reviendrais à l'engagement 200, où on parle d'une subvention de
fonctionnement à l'Association provinciale des locataires de logements
municipaux du Québec Inc., pour l'année financière
1983-1984. Montant de l'engagement: 25 000 $.
J'aimerais savoir, M. le Président, si c'est la première
subvention de cette nature qui est donnée, sinon quelles sont les
subventions qui ont été données. Pour quelles
années. Quels en sont les montants. J'aimerais savoir aussi, si cela est
disponible, qui sont les... J'imagine qu'il y a un conseil d'administration qui
administre cette association. Qui sont les membres? Combien y a-t-il de
membres? Qui sont-ils? J'aimerais aussi savoir s'il existe une association
semblable pour ce qui est des propriétaires d'immeubles. On s'occupe des
locataires, c'est très bien, je n'ai rien contre cela; mais je voudrais
savoir si, du côté des propriétaires d'immeubles, il y
avait quelque chose d'équivalent.
M. Bérubé: Non. D'abord, la Société
d'habitation du Québec, la SHQ, supporte cette association depuis 1974.
Il s'agit d'une association de ceux qui louent des HLM du gouvernement. Cela ne
s'adresse pas aux propriétaires mais aux locataires de la SHQ,
locataires indirects puisque l'administration des immeubles de la SHQ passe par
le biais des offices municipaux d'habitation. Il s'agit donc de permettre au
regroupement de ces locataires de pouvoir dialoguer avec leur
propriétaire, qui est l'État du Québec, puisque c'est
l'État du Québec qui fixe...
M. Doyon: ...
M. Bérubé: ...les subventions au loyer et un grand
nombre de paramètres de location de ces logements-là.
Industrie, Commerce et Tourisme (suite)
M. Doyon: D'accord. En ce qui concerne l'engagement 800 du
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, là encore
j'aurais une question à poser. Je vois que cet engagement se lit comme
suit: "Contrat pour la fourniture des services d'entretien ménager, de
plonge et de nettoyage des équipements à l'Institut de tourisme
et d'hôtellerie du Québec à Montréal pour une
période de trois ans. Plus bas soumissionnaire: Service d'entretien
d'édifices Allied (Québec) Inc. Montant de l'engagement: 3 020
745 $."
Je m'étonne un peu de voir cet engagement-là dans le sens
que la connaissance et la perception que j'ai de l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie du Québec c'est de permettre aux étudiants et
aux gens qui sont là d'entretenir un hôtel, de s'occuper de tout
ce qu'il y a à faire, aussi bien la buanderie que l'entretien.
Là, je m'étonne de voir qu'on consacre 3 000 000 $ pour justement
s'occuper de l'entretien ménager, de la plonge et du nettoyage de
l'Institut du tourisme et d'hôtellerie du Québec, alors
qu'à mon avis -sauf explication contraire qui me satisfera, il semble
qu'il y aurait avantage à ce que ce genre de chose soit fait par les
élèves qui sont là, justement pour apprendre le
fonctionnement d'un hôtel. Je me demande comment il se fait qu'on soit
obligé de faire appel, en versant une somme considérable de 3 000
000 $, à une firme extérieure qui s'occupera de faire ce que,
normalement, on devrait apprendre aux élèves, aux
étudiants
et aux étudiantes. (15 h 45)
M. Bérubé: Depuis que Bolivar a entrepris sa grande
campagne de libération des peuples d'Amérique latine, l'esclavage
est passé de mode. On ne force pas les étudiants à faire
gratuitement tous les travaux ménagers dans cette institution, pas plus
que l'on force les étudiants de cégeps à faire le
ménage de l'établissement, etc. Dans le cadre de leur
apprentissage, ils sont amenés à faire la cuisine et à
servir aux tables, mais, dans le cadre d'un cours, ils ont un certain nombre
d'heures de travail à faire simplement pour apprendre à servir
des clients, pour apprendre à servir dans un bar, à confectionner
des cocktails; il ne s'agit pas cependant de les transformer en coolies
semi-esclaves au service de l'État québécois et tenant un
hôtel à bas prix à même leurs heures de loisir.
De fait, M. le Président, c'est la raison pour laquelle
l'essentiel de l'entretien, du lavage de la vaisselle... Voyez-vous, le cours
de lavage de vaisselle est un cours très bref qui dure peu de temps et,
normalement, on est censé avoir appris cela en bas âge, ce qui
explique pourquoi la séance de plonge pour les élèves ne
doit pas durer beaucoup plus longtemps que quelques minutes et, ensuite, on
engage du monde pour faire le reste.
M. Doyon: M. le Président, les facéties du
président du Conseil du trésor suffisent à peine à
déguiser la réalité. On a des jeunes qui se battent pour
entrer à l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec.
Un grand nombre de jeunes sont prêts à faire les travaux
nécessaires et je pense qu'il y aurait lieu... Ce n'est pas une
humiliation, contrairement à ce que laisse entendre et quoi qu'en dise
le président du Conseil du trésor - qu'il mette Bolivar ou pas,
je m'en fous - que de laver la vaisselle, d'entretenir les chambres et de faire
la buanderie. À l'intérieur d'un institut où on veut
montrer ce qu'est le fonctionnement d'une infrastructure de tourisme, ce qu'est
un hôtel et ce qu'il y a à faire, ce que sont les exigences de
quelqu'un qui devra faire carrière là-dedans, que le
président du Conseil du trésor laisse entendre que ce serait de
l'esclavage de traiter les étudiants et les étudiantes comme des
coolies si on leur demandait de faire la vaisselle, de s'occuper de la
buanderie et de faire l'entretien ménager, je pense que c'est une fausse
perception et la population du Québec, qui paie de ses taxes ces 3 000
000 $, a le droit de s'interroger à savoir s'il ne serait pas normal que
les jeunes, qui vont apprendre un métier, participent d'une façon
plus directe à l'entretien, à la buanderie et, s'il le faut, au
lavage de la vaisselle. Je n'ai rien contre cela, M. le Président, et il
n'y a aucune humiliation là-dedans. Qu'on soit obligé de mettre 3
000 000 $ pour cela, je pense que c'est anormal dans une organisation où
on a toutes les commodités nécessaires pour procéder
à ces travaux.
Je pense que le président du Conseil du trésor tente de
s'en tirer à bon compte en disant que ce serait traiter les
élèves en esclaves en leur demandant de faire ces
travaux-là. Pas du tout. Je suis sûr que si on leur demandait leur
avis, plusieurs d'entre eux seraient ravis de le faire parce qu'ils
considéreraient cela normal parce que c'est le bon sens qui le demande.
Il ne s'agit pas de dire: Parce qu'on est étudiant on ne se salit pas
les mains, on regarde comment la vaisselle se lave et, une fois qu'on a
lavé une tasse, on sait laver toutes les tasses.
C'est peut-être vrai au niveau théorique, mais on n'est pas
dans un monde théorique, on est dans un monde pratique et il faut
peut-être laver plusieurs tasses pour savoir, quand on demandera à
des gens d'en laver pour nous, ce que c'est que de laver des tasses. Il n'y a
pas d'humiliation à cela.
Dans plusieurs entreprises, c'est comme cela que ça se passe. On
doit commencer au bas de l'échelle et on doit gravir les échelons
en faisant tout ce qui doit être fait à l'intérieur de
l'entreprise. Je souhaite vivement que ce principe puisse être
appliqué à l'intérieur d'un organisme comme celui de
l'Institut du tourisme et de l'hôtellerie. Je ne pense pas que le
président du Conseil du trésor soit justifié de
ridiculiser cette façon de voir qui, dans les temps difficiles que nous
vivons, pourrait être une source d'économie de plusieurs milliers
et même de millions de dollars. Je n'ai pas à prendre de
leçon du président du Conseil du trésor de ce
côté-là.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, jamais je n'ai
ridiculisé cette noble activité qu'est le lavage de vaisselle. Ce
que j'ai ridiculisé, c'est l'idée que l'on puisse forcer les gens
à faire du lavage de vaisselle gratuitement et, en fait, en les traitant
littéralement en esclaves. D'ailleurs, la Loi sur les normes minimales
du travail ne permettrait pas que, prétextant du fait que des
étudiants font des études à l'Institut d'hôtellerie,
on les oblige à faire tout l'entretien qui relève d'un
hôtel. Ce que les gens ne réalisent peut-être pas, c'est
qu'on tient un hôtel avec un restaurant pour servir une clientèle
de manière que cela serve de terrain d'entraînement, mais il faut
bien se rendre compte que dans un institut, il y a des éléments
d'apprentissage essentiels à la formation, mais il y a également,
lorsque cet institut est attaché à du fonctionnement
régulier, énormément de routine. À titre d'exemple,
ce que le député
de Louis-Hébert ne sait pas, c'est que dans nos écoles
d'ingénieurs, nous avons des laboratoires où nos jeunes
ingénieurs ou futurs ingénieurs sont amenés à
expérimenter toutes sortes d'équipements, mais il est bien clair
que, au-delà de l'expérience qu'ils font dans le laboratoire, il
doit y avoir un soutien technique - le technicien est là - responsable
de la préparation du matériel, du nettoyage après coup,
pour faire en sorte que l'étudiant puisse consacrer le reste de son
temps à étudier ses notes de laboratoire et se préparer
pour le cours suivant.
Ici, ce que le député de Louis-Hébert nous propose,
c'est littéralement de transformer à temps plein un ensemble
d'étudiants sans les payer et en disant: Maintenant, vous allez gagner
votre sel, messieurs, et puisque vous voulez étudier l'hôtellerie,
non seulement vous étudierez comme tous les autres élèves
au Québec, mais en plus de cela, vous allez fournir gratuitement des
services d'entretien, de nettoyage, de lavage de vaisselle. C'est cela que je
trouverais inadmissible et non conforme à la Loi sur les normes
minimales de travail. On ne pourrait même pas faire cela parce que nous
vivons en démocratie.
M. Beauséjour: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Je pense que ce qui pourrait être
éclairant pour le député de Louis-Hébert et
peut-être aussi pour nous, c'est de savoir quel est le programme des
étudiants de telle façon que si on connaît le programme, ce
qu'ils ont à faire, on pourra savoir s'il contient ces différents
travaux. Sans cela, s'il y a disons 30 heures de cours dans tel ou tel secteur
et qu'on ajoute ces travaux, peut-être qu'ils n'arriveront jamais
à compléter leur cours. En connaissant le programme qu'ils ont
à suivre, cela pourrait nous éclairer à savoir s'ils
pourraient ajouter ces travaux dans leur cours.
Le Président (M. Gagnon): C'est une question que vous
posiez et vous demandez le programme, est-ce que c'est cela que je dois
comprendre?
M. Beauséjour: Est-ce que c'est possible de le faire
sortir?
Le Président (M. Gagnon): Je veux savoir du
député d'Iberville s'il demande de faire connaître le
programme, est-ce que c'est cela?
M. Bérubé: Le programme d'enseignement.
Le Président (M. Gagnon): Le programme d'enseignement.
Est-ce possible?
M. Bérubé: M. le Président, je pense que
l'intervention du député d'Iberville est tout à fait
pertinente dans son objectif, toutefois je doute que, associé à
un contrat d'entretien et de ménage, on puisse justifier au nom des
travaux de notre commission une analyse de toute la programmation de l'Institut
d'hôtellerie. Cela pourrait faire l'objet, par exemple, certainement
d'une question au ministre, lors des débats à l'Assemblée
nationale ou lors de la revue de programmes et de la discussion de ses
crédits; peut-être si le député d'Iberville est
d'accord.
M. Beauséjour: Si le député de
Louis-Hébert veut être au courant du programme d'étude, du
nombre d'heures qu'ils ont à donner dans tel ou tel secteur, il pourrait
peut-être s'adresser directement au service concerné.
M. Bérubé: Oui, c'est vrai.
M. Doyon: Ce qui continue de m'étonner...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert, toujours sur la même question?
M. Doyon: Sur la même question, M. le Président. Le
président du Conseil du trésor a inclus dans sa fausse
démonstration une partie de phrase que je n'ai pas dite en aucun moment,
c'est-à-dire sans les payer. Je n'ai jamais indiqué que les
étudiants ou les étudiantes qui seraient appelés à
faire des travaux de cette nature devraient le faire gratuitement et ne pas
être payés. Ils peuvent très bien être
rémunérés et il n'y aurait aucun scandale à cela
et, en même temps, on ferait d'une pierre, deux coups. Je ne vois pas
comment on peut, du revers de la main, exclure cette possibilité qui
permettrait aux jeunes de faire valoir cette expérience qu'ils auraient
acquise, tant, par exemple, le nettoyage des équipements, l'entretien
ménager ou l'entretien des équipements. Des élèves
peuvent entretenir l'équipement et, au besoin, le réparer et le
mettre en bon état. C'est une corde de plus à leur arc. Si on les
rémunère pour faire cela, tant mieux! parce qu'on sait que les
étudiants et les étudiantes ont besoin d'argent. Ce n'est pas
scandaleux de se salir les mains en même temps qu'on étudie. Ce
n'est pas scandaleux du tout.
M. Bérubé: M. le Président, en fait ce que
le député de Louis-Hébert vient de dire, c'est que ce
service d'entretien d'édifices peut engager des étudiants pour
une partie des travaux, s'il y en a qui veulent travailler
à temps partiel. Quiconque est allé à l'Institut de
tourisme et d'hôtellerie du Québec sait que cela se fait
déjà. Si cette agence voit un bon nombre d'étudiants
s'offrir à faire des travaux pour financer en partie leurs études
et améliorer leurs revenus, c'est évident, mais cela se fait
déjà. L'intervention du député de
Louis-Hébert n'a pas son sens. Le sens réel de son intervention
était de dire: Voici 3 000 000 $; je trouve scandaleux qu'on ne fasse
pas faire cela par les étudiants qui sont là de manière
à économiser de l'argent. Il soulignait le fait qu'il voulait
économiser de l'argent et quand on veut économiser de l'argent,
cela suppose qu'on paie moins.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je comprends que tout le monde a le droit de poser des
questions et d'y répondre, mais là on parle depuis presque une
demi-heure... Ce matin, vous m'avez reproché quelque chose et là,
en toute honnêteté, il faudrait peut-être
répéter cela parce que je n'ai pas l'intention d'être le
seul ici demain à 22 heures. Je pense que cela n'est pas juste non plus.
On a tous une obligation de... Surtout le ministre parce que le ministre
provoque.
M. Bérubé: Je fais amende honorable, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Ce matin, je ne vous ai pas fait
de reproche, je vous ai fait une suggestion. Je vous ai fait prendre conscience
qu'on n'allait pas assez rapidement. Je ne vous ai pas fait de reproche parce
que vous avez tout le temps pour poser des questions. Je trouve, moi aussi,
qu'à l'engagement 800 on a passé passablement de temps. Est-ce
que vous avez d'autres questions sur l'engagement 800 ou sur d'autres
engagements?
M. Polak: Engagement 804.
M. Bérubé: Est-ce qu'on pourrait éviter
quand on pose une question de dire: Je m'étonne que le gouvernement
dépense tant, alors qu'il aurait pu etc? Cela ouvre la porte à un
débat. Si on me pose une question sur les faits, il me fait alors
plaisir de répondre et je n'en mets pas. De temps à autre une
petite taquinerie; on sait que j'ai de la difficulté à
résister et que j'y vais. Si on me répond, en
général, je ne reprends pas la parole. Evitons, M. le
Président - et je suis absolument d'accord - les questions susceptibles
de soulever des polémiques.
M. Polak: C'est un problème Matane-Louis-Hébert
plutôt qu'autre chose. On va essayer.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 804, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Supplément pour porter à 5 400 000 $ le
coût du contrat de services pour l'élaboration et la diffusion des
campagnes de publicité à l'extérieur du Québec,
pour l'année financière 1983-1984. Montant de l'engagement: 3 400
000 $.
En même temps, au même numéro d'engagement, il s'agit
d'un contrat de services pour la réalisation d'une campagne de
publicité dont l'objectif est d'inciter les Québécois
à prendre en plus grand nombre leurs vacances au Québec pour
l'année financière 1983-1984. Montant de l'engagement: 1 800 000
$ en faveur de NAT Communications Inc.
La première partie de l'engagement est une augmentation de 150%.
Est-ce qu'il y a une raison spéciale pour sauter de 2 000 000 $ à
5 400 000 $? Où est le résultat de. tout cela? Même si
l'été n'est pas encore terminé, jusqu'à maintenant,
je n'ai pas l'impression que les Québécois sont plus nombreux
à prendre leurs vacances au Québec. Je viens de lire un article
qui révèle que tout le monde est dans le Maine. Quel est le
résultat de ces 5 000 000 $? J'ai parfois l'impression - on essaie -
qu'il y a très peu de contrôle. Je ne veux pas vous accuser. Je
voudrais simplement une réponse brève et courte. Cela
m'inquiète qu'on parle de millions de dollars. Où sont les
résultats de cela?
M. Bérubé: Essentiellement, pourquoi
l'augmentation? Dans la préparation du budget initial, lorsque j'ai
déposé les crédits à l'Assemblée nationale,
il y avait un montant d'environ 2 000 000 $. Ceci avait été
approuvé dans les crédits. Toutefois, lorsque nous avons
terminé la préparation du budget et que le ministre des Finances
a déposé son budget, il a dégagé une marge de
manoeuvre additionnelle que nous avons décidé de
réinjecter dans l'économie. Les études que nous avons
démontrent que la publicité qu'on peut faire à
l'étranger en particulier est très efficace pour amener des
touristes. (16 heures)
Souvent, on a reproché au Québec de faire beaucoup moins
de publicité à l'extérieur et à l'intérieur
que, par exemple, les provinces maritimes ou l'Ontario, ce qui contribue, au
dire de ceux qui connaissent le domaine, à une moins grande
rentabilité de l'industrie touristique au Québec. À la
décharge, évidemment, soulignons que le Québec demeure la
province qui tire le mieux son épingle du jeu dans le domaine
touristique puisqu'un très grand nombre d'étrangers viennent au
Québec, c'est clair. Toutefois, en dépit de cela, nous avons une
balance commerciale touristique défavorable.
Donc, il y a plus de dépenses à l'extérieur du
Québec qu'au Québec et ceci suppose 1) de mettre en place un
produit touristique valable, 2) de faire connaître ce produit
touristique. Or, déjà, nous avons un produit touristique fort
intéressant au Québec, très différent de ce qu'on
peut voir dans le reste de l'Amérique et des campagnes de
publicité peuvent avoir un impact très grand.
Soulignons, pour terminer, que le ministère des Communications
oblige le ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme à
effectuer une étude de la pénétration, du rendement et de
l'efficacité des campagnes de publicité qu'il fait et que, par
conséquent, à la fin de la campagne, il doit fournir un rapport
concernant le rendement d'une telle campagne.
M. Polak: On parle, par exemple, d'une campagne de
publicité pour nous inciter à rester ici. Personnellement, je
n'ai pas vu de programme ou de brochure. J'ai reçu quelque chose du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche concernant les
camps d'été, etc., mais c'est pour une certaine classe de
personnes qui se servent de tels camps d'été,
d'hébergement, etc., mais... En tout cas, j'espère que cela
apportera des résultats, mais je...
M. Bérubé: Cela a été approuvé
en juin. Entre l'approbation des crédits et la conception de la
campagne, mon idée, c'est que cela va surtout avoir un impact l'hiver
prochain, en ce sens que la firme n'a certainement pas préparé
une campagne pour l'été, sachant qu'en toute probabilité,
sa campagne serait prête une fois l'été passé.
L'impression que j'ai c'est que cela va justement porter peut-être sur la
saison de chasse et la saison d'hiver.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Un détail supplémentaire, M. le
Président. J'aimerais savoir si cette campagne de publicité est
à l'intérieur de ce que nous avait fait connaître le
ministre du Tourisme lors d'une question avec débat qu'on avait eue en
Chambre - je pense que c'est au mois d'avril ou au mois de mai dernier -
où on y expliquait que le slogan mis de l'avant, par exemple,
était "Come and see Québec", "Come and have a vacation with la
différence", "Come and ski en français", à la
française, ou quelque chose comme cela. Est-ce de cette campagne dont on
parle ici avec des montants semblables?
Le Président (M. Gagnon): D'autres questions?
M. Bérubé: M. le Président, vous noterez la
brièveté de ma réponse.
M. Polak: Industrie, Commerce et Tourisme.
M. Doyon: La brièveté des résultats est
probablement là aussi.
M. Polak: 806.
M. Bérubé: M. le Président, voilà une
intervention qui mériterait une réponse. Je m'abstiens.
M. Polak: Prêt à Prévost Car Inc.,
Sainte-Claire, comté de Bellechasse, à titre d'aide
financière pour fins de développement et de mise au point d'un
autocar Marathon d'une largeur de 102 pouces. Montant de l'engagement: 1 000
000 $. Je voudrais savoir s'il y a un prototype qui existe - on donne 1 000 000
$ - ou si on a un but avec cela? Est-ce seulement pour le plaisir de favoriser
quelque chose et ensuite de constater que cela ne se vend pas, que cela ne se
produit même pas? Qu'est-ce qu'on fait avec ce 1 000 000 $ pour le beau
comté de Bellechasse?
M. Bérubé: M. le Président, je pense qu'au
cours de l'été, nous avons eu l'occasion de voir un grand
rassemblement de ces gigantesques caravanes. D'ailleurs, j'étais sur la
route lorsque je fus doublé par de superbes autobus mastodontes qui
m'ont laissé totalement baba et j'ai découvert, en regardant la
télévision, qu'il s'agissait effectivement d'autocars
conçus pour des familles dont certains valaient jusqu'à 250 000 $
ou 300 000 $. Et, semble-t-il, la société Prévost est une
société à la fine pointe dans ce domaine des autobus de
luxe qu'elle vend dans le monde entier. Il s'agit là d'un produit de
haute technologie où la société s'est
ménagée une place fort intéressante. On soulignait qu'il y
avait des centaines de ces chars qui arrivaient de toute l'Amérique,
semble-t-il, une fois par année dans un grand rassemblement. Cela fait
penser un peu aux fameuses caravanes en métal aluminisé...
M. Polak: Airstream.
M. Bérubé: C'est cela, Airstream, où ils se
rencontrent dans de grands congrès et chacun échange sur la
beauté et l'élégance de sa caravane. Il semble qu'au
Québec, on arrive de partout à bord de ces véhicules qu'on
a payés à prix fort pour justement une grande fête. C'est
un apport financier non seulement au chapitre de la vente, mais, il semble
bien, au chapitre du pélerinage annuel qu'ils viennent faire au
Québec. Je pense que c'est dans ce sens que la SDI doit appuyer le
développement technologique dans le domaine.
M. Polak: M. le Président, je dois ajouter, ici, que le
député de Louis-Hébert, pendant que le ministre
répondait, m'a confirmé que c'est un très bon
investissement. Il connaît le produit et le résultat pour le
marché québécois. Si j'ai essayé ou
créé l'impression d'être critique, je retire tout cela. Je
suis très content que, de temps en temps, notre gouvernement investisse
dans de très bonnes affaires.
M. Doyon: L'exception confirme la règle.
M. Polak: Quoi?
M. Doyon: C'est l'exception qui confirme la règle.
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): D'autres questions? M. le
député de Pontiac.
M. Bérubé: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le président du
Conseil du trésor.
M. Bérubé: ...je voudrais quand même
souligner, sur la remarque...
M. Doyon: C'est une information que je donnais à mon
collègue, M. le Président. C'était hors de...
M. Bérubé: Oui. À propos de la remarque du
député de Louis-Hébert, je voudrais simplement dire que le
développement économique est basé sur l'acceptation du
risque, la recherche du risque et, donc, l'acceptation de l'échec. Il
peut arriver qu'un pourcentage de projets gouvernementaux ne réussissent
pas et terminent dans l'échec, ce qui, évidemment, est
très fréquemment cité en exemple de scandales quant
à l'utilisation des sommes gouvernementales. Toutefois, M. le
Président, il y a une chose dont on est absolument certain, c'est que
s'il n'y avait aucun risque, donc, aucun échec, il n'y aurait, non plus,
aucun développement. Par conséquent, il doit y avoir un
pourcentage d'échecs. Si, en ce moment, la société
Prévost est un succès, soyons contents et nous sommes absolument
certains que lorsqu'on assume le risque et qu'on accepte l'aventure du
développement -donc, avec les inconvénients d'échecs - au
bout du compte, on finit toujours plus riche que si on reste assis sur son
derrière.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Oui. Je voudrais revenir à l'engagement
805, Industrie et Commerce, sur la compagnie Commonwealth Plywood Ltée.
Le prêt est-il accordé pour la machinerie et l'équipement
pour être situé à Sainte-Thérèse ou si...
Engagement 805, Industrie et Commerce, juste en haut de Prévost
Cars.
Le Président (M. Gagnon): Même page, l'engagement
précédent.
M. Bérubé: Excusez-moi. Oui, je vais le retrouver.
C'est que j'avais tourné.
M. Middlemiss: Est-ce que cela dit dans vos notes que
c'était à Sainte-Thérèse même ou si c'est
pour une entreprise à un autre endroit du Québec?
M. Bérubé: C'est à Rapides-des-Joachims.
M. Middlemiss: À Rapides-des-Joachims? Ah! Très
bien!
M. Bérubé: Quoi? C'est chez vous?
M. Middlemiss: C'est cela, dans le comté de Pontiac.
M. Bérubé: Cela est une erreur.
Le Président (M. Gagnon): Aux engagements financiers du
ministère de la Justice, avez-vous des questions?
Justice
M. Polak: Justice, 201. Le Président (M. Gagnon):
201, Justice.
M. Polak: "Paiement à la ferme H.J.L. Beaulieu,
Lennoxville," comté de Saint-François, à titre d'aide
financière à la suite des inondations survenues au Québec,
les 17 et 18 avril 1982. Montant de l'engagement: 127 083,53 $." Je voudrais
savoir si c'est le seul cas pour lequel on a payé. Qu'est-il
arrivé des autres victimes de cette même inondation? Est-ce que le
bon Dieu a seulement frappé la ferme à Beaulieu? Beaucoup de gens
ont été touchés par de graves inondations.
M. Bérubé: Non, non, le problème, c'est
qu'il y en a plusieurs, mais ce que je ne comprends pas, c'est qu'on n'en a
qu'un. Les autres, je ne les ai pas vus.
M. Polak: Donc, simplement, je voudrais...
M. Bérubé: Ah! Peut-être que les autres ont
subi des dommages de moins de 25 000 $. Quand le montant est inférieur
à 25 000 $, cela ne vient pas ici. C'est
probablement la raison.
M. Polak: Pouvez-vous vérifier si, dans ces inondations
des 17 et 18 avril, tous ceux qui ont subi des dommages ont été
endommagés?
Une voix: Dédommagés. M. Polak:
Dédommagés?
M. Bérubé: Oui, tous ceux qui répondaient
aux normes du programme l'ont été. Il s'agit ici d'un cas qui
nécessitait une approbation spécifique du Conseil du
trésor, parce que dérogeant aux normes, compte tenu qu'elles
dépassaient un certain seuil.
M. Polak: Pour tous les autres, c'est moins de 25 000 $?
M. Bérubé: Oui, j'en ai l'impression.
M. Polak: Vous allez vérifier, juste pour vous assurer que
votre impression est exacte?
M. Bérubé: Ce sont des règlements.
Loisir, Chasse et Pêche
M. Polak: D'accord.
Ensuite, on va revenir à Loisir, Chasse et Pêche, M. le
Président. Il y a quelques articles que je laisse tout de suite au
député de Louis-Hébert parce qu'il s'agit du mont
Sainte-Anne. C'est vraiment son dossier. Il est le grand expert
là-dedans. Il s'agit de l'article...
M. Bérubé: Le député de Sainte-Anne
ne veut pas poser de questions sur le mont Sainte-Anne?
M. Polak: Non, parce que je ne suis pas un enthousiaste. Je ne
connais rien au ski, mais lui, c'est un homme qui connaît bien le domaine
et...
M. Bérubé: Oh oui! Il connaît tout. C'est
vraiment ce qui le caractérise.
M. Polak: II pense que le gouvernement gaspille de grosses sommes
d'argent là.
Le Président (M. Gagnon): Si le député
de...
M. Polak: Engagements 300, 301 et 302...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, au ministère du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche, on retrouve tout d'abord, à
l'engagement 100, un montant de 1 368 000 $ pour 45 mètres de tuyaux
d'acier pour la construction du système de fabrication de neige au parc
du Mont-Sainte-Anne; à l'engagement 300, un montant de 629 600 $,
contrat pour travaux de dynamitage dans le cadre du projet d'installation d'un
système de neige artificielle au parc du Mont-Sainte-Anne. Si on passe
à l'engagement 301, on voit un montant de 352 000 $ pour le contrat
d'achat de sept pompes primaires et cinq pompes relais pour assurer le
fonctionnement du système de fabrication de neige du parc du
Mont-Sainte-Anne...
M. Bérubé: On est en train d'installer un
système de neige artificielle, si je comprends bien.
M. Doyon: À l'engagement 302, il y a un montant de 583 000
$ pour douze compresseurs. J'aimerais savoir, M. le Président, quel est
le montant global prévu pour l'installation du système de neige
artificielle?
M. Bérubé: Je ne pourrais vous le dire, M. le
Président.
M. Polak: ...
M. Doyon: Est-ce que le président du Conseil du
trésor est en train de me répondre qu'il n'y a pas de budget
déterminé en ce qui concerne l'installation de ce
système-là?
M. Bérubé: II y a un budget
déterminé, il est passé au Conseil du trésor mais
je ne m'en souviens pas.
M. Doyon: Cela me paraît suffisamment important pour poser
la question et demander d'avoir une réponse.
M. Bérubé: On demandera au ministère quel
est le montant prévu pour l'implantation d'un système de neige
artificielle au parc du Mont-Sainte-Anne.
M. Doyon: J'aimerais savoir si ce système sera en place
pour l'hiver qui vient.
M. Bérubé: On l'espère.
M. Doyon: Quels sont les facteurs... Si ma mémoire est
exacte et le président du Conseil du trésor me le dira si c'est
exact ou non, il a été un temps où, à la suite de
demandes faites au sujet de l'installation d'un tel système, la
réponse du gouvernement avait été que la chose
n'était absolument pas nécessaire et qu'on ne voyait pas
l'utilité d'engager des fonds publics là-dedans.
M. Bérubé: Non, il n'y a jamais eu une
réponse semblable. Le seul problème était que sans les
budgets appropriés et compte tenu des ressources disponibles au
ministère, celui-ci estimait qu'il avait d'autres priorités que
ce projet-là. À partir du moment où le ministère a
pu dégager des sommes d'argent additionnelles, il a jugé que ceci
devenait suffisamment prioritaire. Il n'y a jamais personne qui a dit que la
neige artificielle n'était pas importante, au contraire. De tout temps
le gouvernement a pensé que nos centres de ski étaient en train
de perdre la cause de la concurrence avec leurs homologues de l'Est
américain, parce que dans l'Est américain, ils sont presque tous
équipés de systèmes d'enneigement artificiel avec
conséquence que vous pouvez, dès l'été, faire des
réservations pour la saison de ski et garantir de la neige aux
touristes. Si on se souvient de l'hiver dernier, il y a
énormément de gens qui ont pris des forfaits hôteliers pour
une semaine de ski au Québec et qui se sont retrouvés sans neige,
ce qui n'aide pas l'image touristique québécoise.
Le gouvernement a toujours pensé qu'effectivement c'était
désirable de le faire. Le problème était: est-ce que c'est
plus désirable que d'autres dépenses qui étaient faites
également? Maintenant que le ministère a les sommes requises, il
met l'argent là.
M. Doyon: Est-ce que le président du Conseil du
trésor pourrait m'informer du genre de système utilisé?
Est-ce qu'il y a eu des modifications par rapport aux plans initiaux
prévus et qu'on a déjà vu passer ici aux engagements
financiers? Il y a eu des études faites par des firmes
d'ingénieurs et des plans avaient, semble-t-il, été
approuvés par le Conseil du trésor, qui devaient assurer ce
système. Est-ce que les plans sont les mêmes que ceux qui avaient
été...
M. Bérubé: II faudrait être plus
précis. Vous me dites qu'il y a eu un engagement financier soumis ici et
portant sur les plans et devis...
M. Doyon: Les plans et devis.
M. Bérubé: ...pour l'implantation d'un
système d'enneigement artificiel au parc du Mont-Sainte-Anne. Si tel est
le cas, il faudrait en retracer la décision, ce numéro
d'engagement. Est-ce que vous pourriez nous indiquer vers quel mois et quelle
année? (16 h 15)
M. Doyon: C'était au mois de mars l'an dernier.
M. Bérubé: Donc, il y a un an.
M. Doyon: Non, je veux dire au mois de mars cette
année.
M. Bérubé: Cette année? M. Doyon:
Oui.
M. Bérubé: Donc moins d'un an. Retracer cet
engagement et demander au ministère si les travaux qui sont
effectués présentement le sont dans le cadre des plans et devis
qui ont été préparés d'après l'engagement
précédent. C'est cela?
M. Doyon: C'est cela. M. le Président.
Une autre chose. Le président du Conseil du trésor vient
de faire état de la concurrence qui est faite par les autres centres de
ski dans l'Est américain où on a ces canons à neige
artificielle. Je voudrais que le président du Conseil du trésor
nous dise s'il est conscient que, à l'intérieur de la
région de Québec - puisqu'on est ici dans la région de
Québec et on pourrait aller ailleurs dans la province il y a aussi une
concurrence entre les divers centres de ski, les différentes montagnes
qui offrent des pentes de ski ici dans la région de Québec. Et
est-ce que le président du Conseil du trésor réalise que
cette concurrence va jouer au désavantage des centres de ski qui sont
propriétés privées et qui n'ont pas accès aux fonds
publics pour se donner de tels équipements et s'il est dans les
intentions du gouvernement, d'une façon ou d'une autre, d'étudier
certaines demandes qui pourraient lui être faites, de façon que
les centres de ski, propriétés privées, puissent
concurrencer, sur le même pied, le centre de ski du parc du
Mont-Sainte-Anne qui, lui, a accès aux fonds publics? Il y a un
réel problème là, M. le Président.
Le président du Conseil du trésor parlait tout à
l'heure de l'élément risque dans les entreprises, je pense qu'on
doit être équitable envers tout le monde et qu'il est
peut-être injuste de favoriser et de privilégier un centre de ski
qui est une propriété publique, par rapport à d'autres
centres de ski qui ont aussi le droit de vivre, mais qui n'ont peut-être
pas les moyens, n'ayant pas accès aux fonds publics, d'installer des
systèmes semblables et qui, par conséquent, se verront
défavorisés, alors que, avec l'hiver que nous avons connu l'an
dernier et l'année précédente, ils sont déjà
en sérieuse difficulté financière. C'est risqué
qu'en réglant - je le signale en passant - le problème du mont
Sainte-Anne... Il est possible que le problème du parc du
Mont-Sainte-Anne soit réglé par la neige artificielle, mais
est-ce qu'on n'est pas en train de tuer les autres centres de ski qui sont
propriétés privées, qui, eux aussi, rendent des services
et qui ont nécessité des investissements
considérables?
M. Bérubé: M. le Président, je pense qu'il y
a énormément d'éléments dans la
question du député de Louis-Hébert. Il y a
certainement des points qui méritent débat, discussion et
réflexion de la part des membres de l'Assemblée nationale.
Premièrement, il faut évidemment distinguer, dans
l'attitude que pourra adopter le gouvernement, entre les différents
types de centres de ski. Il existe des centres de ski qui sont sur le
marché international et national pour la concurrence des
clientèles les plus riches. On pense alors au parc du Mont-Tremblant,
à Sutton, au parc du Mont-Orford, au parc du Mont-Sainte-Anne. Ce sont
les grands centres de ski qui sont en concurrence avec Stowe, au Vermont, Sugar
Bush ou d'autres.
Il est donc normal que, dans le cadre d'une politique de
développement touristique, le gouvernement puisse adopter une attitude
vis-à-vis des grands centres qui doivent concurrencer sur le plan
international pour une clientèle et que le gouvernement puisse adopter
une politique qui soit propre dans ces cas-là et qui ne soit pas
nécessairement universelle. Premier point.
Deuxième point, il y a le problème à savoir si le
gouvernement devrait administrer un centre de ski. C'est une autre question
complètement différente. Si le gouvernement administre un centre
de ski, doit-on poser le principe que tout ce que le gouvernement administre
doit être non rentable? Posons l'hypothèse qu'on dise: Oui, le
gouvernement peut être appelé à administrer un centre de
ski - je ne veux pas embarquer dans ce débat - à ce moment, je
pense que si c'est vrai, comme actionnaire, comme investisseur, l'État
devrait s'assurer que ce centre est le plus rentable possible. Par
conséquent, il ne doit pas hésiter à injecter des sommes
dedans pour, effectivement, le rentabiliser. Les systèmes de neige
artificielle sont évidemment susceptibles de rentabiliser
réellement un centre de ski important dans lequel l'État a
consenti des investissements massifs. Donc, si oui, nous y sommes - et je vous
ferai remarquer que nous n'y sommes pas depuis quelques années; nous y
sommes depuis belle lurette, avant que nous arrivions au pouvoir, à ce
centre du mont Sainte-Anne - à partir du moment où nous y sommes,
je pense que nous devons consentir les investissements nécessaires pour
le rentabiliser.
Mais on pourrait se demander - c'est le troisième point - s'il
est normal que ce soit géré par un ministère plutôt
que d'être géré par une société
d'État, par exemple, qui exploiterait les équipements de loisir
sur une base plus commerciale, devant à ce moment-là
déclarer des profits et des pertes et donc, répondre de sa
gestion devant les membres de l'Assemblée nationale. Voilà une
question, je pense, qui m'apparaîtrait certainement plausible. Ce n'est
pas le cas. Je ne dis pas qu'au gouvernement, on n'examine pas
présentement la possibilité de réaliser cela, comme
également nous avons examiné la possibilité
qu'après avoir rentabilisé le parc du Mont-Sainte-Anne, comme
ceci a été fait, on le vende à des intérêts
privés de manière à permettre maintenant à des
intérêts privés de prendre la relève et d'assurer le
développement.
Donc, la question que vous avez soulevée est une question
à laquelle on ne peut pas vraiment apporter de réponse en ce
moment, parce qu'il y a trop de points: 1) le gouvernement devrait-il diriger
des centres de ski? Oui ou non. 2) S'il les dirige, devrait-il les diriger dans
le cadre de sociétés commerciales plutôt qu'en régie
interne au ministère? Oui ou non. Et finalement, la question qu'il
faudrait se poser, c'est qu'à partir du moment où le gouvernement
devient propriétaire d'un tel centre de ski, doit-il effectivement
investir des sommes pour s'assurer que son investissement est rentabilisable?
Je pense qu'à ce moment-là il n'y a pas de question: ce devrait
être oui, dans ce cas-là.
La question que le député de Louis-Hébert a
posée est fort pertinente et ne porte pas comme telle sur les canons
à neige. Elle porte plutôt sur l'existence, finalement, dans la
région de Québec, d'un centre de ski qui bénéficie
possiblement, à cause des fonds publics, de conditions
privilégiées sans avoir à supporter les règles de
la concurrence dans le cadre d'une société commerciale. Je pense
que c'est peut-être ce qui est vraiment le fond de la question.
M. Doyon: ...
M. Bérubé: Mais je n'ai pas de réponse
à cela pour l'instant. Nous avons examiné la vente. Nous avons
examiné la création d'une société d'État
dans ce domaine. Il n'y a pas vraiment de décision de prise et à
ce moment-là, je pense qu'il faut considérer le dossier du parc
du Mont-Sainte-Anne comme un dossier où le gouvernement s'est
engagé il y a quelques années, un dossier de transition,
reconnaissons-le.
M. Doyon: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: ...simplement rapidement, mon collègue... Les
remarques du président du Conseil du trésor sont
intéressantes. Pourrais-je quand même lui demander que le
gouvernement fasse preuve de prudence et, en voulant régler un
problème quelque part, de ne pas en créer un pire ailleurs? Je
pense qu'il est désirable... Il y en a plusieurs dans la région
de Québec avec qui j'ai eu l'occasion de parler personnellement, qui
sont
inquiets. Ces gens ont l'impression que le parc du Mont-Sainte-Anne est
à même les fonds publics et qu'il n'y a pas de bout aux
améliorations qui peuvent y être apportées, ce qui les met
dans des situations extrêmement défavorables eux-mêmes
vis-à-vis de leur clientèle. Il faudrait faire attention à
cela. Ces gens ont l'impression d'être laissés pour compte,
à tort ou à raison, mais cette impression, ils l'ont
vraiment.
M. Bérubé: Cette perception est peut-être
réelle, M. le Président. Mais je pense qu'il faudrait
répondre à ces gens qui s'inquiètent que, de toute
façon, ce n'est certainement pas en dérentabilisant le parc du
Mont-Sainte-Anne qu'on va favoriser l'expansion du ski alpin au Québec.
Dans la mesure où nous avons des concurrents dans les états de la
Nouvelle-Angleterre qui nous font une dure lutte, je pense que les centres de
ski du Québec n'ont pas d'autre choix que d'investir massivement dans
leur station, de moderniser, car ils sont en train de perdre la guerre. La
réponse que je donnerais au propriétaire d'une station quelconque
de ski, où qu'elle soit au Québec - pour ne pas être trop
précis dans nos allusions - est la suivante: C'est vrai, vous avez
à relever le défi de la concurrence, mais ce n'est certainement
pas en demandant au parc du Mont-Sainte-Anne de ne pas au moins suivre ses
concurrents qu'on va améliorer votre situation. Par conséquent,
vous aussi, vous n'avez pas le choix. Vous devez investir dans votre centre.
Vous devez implanter des systèmes d'enneigement et vous devez vous
assurer que vous êtes prêts à soutenir la concurrence. S'il
ne le fait pas et qu'il prétexte à ce moment-là que, ne le
faisant pas lui-même, le parc du Mont-Sainte-Anne ne doit pas le faire
pour ne pas lui faire une concurrence indue, il dit, en pratique, que ce parc
doit céder à la concurrence que lui font les centres de
Nouvelle-Angleterre et, donc, être non rentable, ce que nous ne saurions
accepter. La clé est dans la volonté des propriétaires de
centres dans la région métropolitaine de véritablement
investir dans leurs intallations. Il est clair que, avec les quatre ou cinq
hivers que nous venons de traverser, aujourd'hui, on se rend compte que les
canons à neige sont peut-être plus utiles qu'on le pensait.
Autrefois, on avait peut-être plus de neige que présentement.
M. Polak: Ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, engagement 801.
Le Président (M. Gagnon): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Sur le même sujet, je voudrais que le
ministre me dise si le gouvernement a développé ce centre de ski
ou s'il s'en est porté acquéreur, à un moment
donné, et en quelle année?
M. Bérubé: C'est avant 1976, je ne le sais pas. On
me dit 1965. C'est tellement vieux que je ne pourrais pas vous le dire. On me
dit que c'est en 1965. Il y a longtemps qu'on a les deux mains dedans.
Le Président (M. Gagnon): Cela va? M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, engagement 801.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 801?
M. Polak: Oui. "Subvention à la Régie des
installations olympiques, Montréal, représentant la
première tranche de la subvention de fonctionnement couvrant la
période du 1er novembre 1982 au 31 octobre 1983. Montant de
l'engagement: 1 344 500 $."
Je voudrais savoir quel est le montant total. On parle d'une
première tranche de cette subvention. Deuxièmement, est-ce qu'il
y a toujours des efforts pour tenter de réduire le montant de ces
subventions ou, du moins, tendre vers l'autofinancement? Il n'y a rien de
rentable.
M. Bérubé: Le montant global payé
prévu au budget est de 5 377 900 $...
M. Polak: 5 000 000 $...
M. Bérubé: 5 377 900 $. Deuxièmement, pour
répondre à votre question, je sais que vous n'êtes pas un
partisan de M. Bourassa...
M. Polak: Je suis partisan du Parti libéral du
Québec.
M. Bérubé: Dans ce cas-là, vous êtes
tous dans le même bateau. C'est clair que ce stade est extrêmement
coûteux à exploiter, que les installations sont extrêmement
coûteuses et qu'elles ne seront sans doute jamais rentables. Je pense
qu'il faut les prendre telles quelles et dire: Elles sont là et c'est
cela que ça coûte.
M. Polak: Mais c'est un raisonnement dangereux de... Je sais
qu'elles sont là et qu'elles ne sont pas rentables, mais, au moins, si
on commençait à se fixer des objectifs en disant: Votre
déficit de l'an dernier était de X et, cette année, on va
essayer d'avoir un déficit X moins 20%, par exemple.
M. Bérubé: C'est exactement cela qu'on fait.
M. Polak: Oui. Avec des résultats? Parce que je n'ai pas
encore vu un cas, aujourd'hui, de subventions à ces régies
où le montant était moindre que celui de l'année
dernière. Il y a eu la Régie du Grand Théâtre
à Québec, toutes ces régies, toutes ces
sociétés...
M. Bérubé: L'objectif n'est peut-être pas non
plus d'atteindre la rentabilité. Ce qu'il faut comprendre, c'est que,
par exemple, dans le cas de la Régie du Grand Théâtre,
l'objectif n'est pas nécessairement d'atteindre l'autofinancement.
L'objectif peut être de donner une subvention de manière à
baisser les coûts et de faire en sorte qu'on puisse vendre des billets
à un prix accessible à une plus grande proportion de la
population. On a le problème de l'accessibilité à des
équipements de loisirs culturels qui implique, à ce
moment-là, qu'on puisse injecter des sommes.
Dans le cas du stade olympique, il s'agit d'une installation qui
dépasse nos besoins. Si on avait... Supposons que les besoins pour un
stade couvert et non ouvert à Montréal était de 30 000
places et que nous avons un stade ouvert, sans toit, de 60 000 places, on a
quelque chose qui dépasse nos besoins. Il ne sera jamais rentable, c'est
bien simple. Il n'est pas adapté aux besoins et il faudra donc toujours
l'exploiter à perte. Ce qui ne veut pas dire qu'on doive rechercher la
perte. Parmi les gros arguments invoqués pour compléter le
mât olympique, on dit: On subit des pertes de tant par année; si
on construisait un mât et un toit, le stade pourrait être
exploité six mois de plus par année. À ce
moment-là, il serait possible d'avoir plus d'activités et donc
les frais d'exploitation seraient répartis sur une plus longue
période, ce qui réduirait le déficit et la
réduction du déficit que la construction du mât apporterait
- l'argument que l'on invoque - pourrait servir à payer pour le
financement. Ce sont les arguments que l'on utilisait. En pratique, la
réalité - je ne dis pas qu'on ait réussi à faire la
preuve, mais c'est en tout cas ce qu'on prétendait théoriquement
- c'est que la Régie des installations olympiques n'a pas... Vous avez
raison de dire, non pas qu'on doive rechercher comme objectif l'augmentation,
on devrait au contraire - c'est ce que la régie a comme objectif - avoir
le plus petit déficit possible, compte tenu que nous sommes pris avec un
éléphant blanc qui ne répond pas aux besoins de
Montréal. C'est tout.
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Surtout pour les combats de boxe!
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Sainte-Anne.
Main-d'Oeuvre et Sécurité du
revenu
M. Polak: Main-d'Oeuvre et Sécurité du revenu,
engagement 400. "Subvention à Action Travail de Matane...
M. Bérubé: Ah, c'est un beau projet, je peux vous
en parler pendant des heures.
M. Polak: Non, pas des heures, seulement deux ou trois minutesl
...dans le cadre du programme Chantier-Québec, sept emplois pendant 52
semaines. Montant de l'engagement, 142 227,31 $."
J'ai calculé rapidement que sept électeurs dans le
comté du ministre, Matane, reçoivent pendant un an un total de
142 227,31 $, donc cela fait 20 000 $ par année pour quelqu'un qui
bénéficie de l'aide sociale, parce que c'est dans le cadre de
Chantier-Québec. Jusqu'à maintenant, les emplois qu'on a
créés par le programme Chantier-Québec, étaient
toujours des emplois d'assez de semaines - je pense que cela variait de huit
à douze - pour les envoyer vite au fédéral. Comment se
fait-il que soudainement on trouve ici un programme d'un an? Au lieu- de donner
cela à sept personnes pour un an, pourquoi pas à 42 personnes
pendant huit semaines, par exemple, avec le même montant? Est-ce
qu'à Matane ce n'est pas comme dans le reste de la province? Est-ce que
le ministre a trouvé...
M. Bérubé: C'est une question d'imagination...
M. Polak: ...sept employés très fidèles?
Parce que j'ai vu dernièrement, dans la presse locale de Matane - parce
que je le lis, je suis beaucoup le comté de Matane -qu'il y a même
des petites routes qui soudainement sont asphaltées, il y a toutes
sortes de travaux, on m'a même dit que le ministre se sent dans une
insécurité politique.
M. Bérubé: Je n'ai pas d'insécurité
politique, vous viendrez dans le comté de Matane, tout est
asphalté.
M. Polak: J'ai dit, il n'est pas comme cela, mais...
M. Bérubé: II me reste deux routes à faire
asphalter dans mon comté et elles sont en programmation; tout est
asphalté.
M. Polak: Là, vous confirmez exactement ce que je
disais.
Une voix: ...
M. Bérubé: Certainement, c'est qu'ils ont un bon
député qui s'occupe de ses affaires.
M. Polak: Je veux savoir...
Le Président (M. Gagnon): Continuez votre question, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Bérubé: II est bien placé pour approuver
les programmations des ministères!
M. Polak: Sans attaquer le député de Matane pour
favoritisme, je voudrais dire que ce sont sept emplois pour 52 semaines, en
comparaison avec tout le reste du programme qu'on a toujours eu.
M. Bérubé: C'est très simple. Au
ministère de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu,
on met en place deux programmes. Un programme de module jeunesse, qui vise
à mettre en place, dans les centres de main-d'oeuvre, une personne qui
s'occupe spécifiquement du problème des jeunes. Également,
on a un autre programme qui s'appelle SEMO, Service externe de main-d'oeuvre.
Ce sont des entreprises sans but lucratif - il y en a dans plusieurs
régions du Québec - qui se spécialisent dans la recherche
d'emplois pour des clientèles très spécialisées:
handicapés et autres. On constate même souvent que le coût
d'un placement par ces organismes est nettement inférieur au coût
moyen du placement lorsque c'est le gouvernement qui le fait. Souvent cela
marche, il y a plus de bénévolat, les gens ne calculent pas leurs
heures et finalement on a quelque chose qui fonctionne assez bien. Il y en a
plusieurs au Québec. Il y a d'ailleurs un programme gouvernemental
spécifique pour les SEMO.
Voici un cas un peu spécial où 800 jeunes de toutes les
paroisses environantes se sont réunis dans de grandes assemblées
populaires et ils ont décidé de s'organiser entre eux. Ils ont
créé une corporation qui s'appelle Action Travail - ce n'est non
pas seulement la ville de Matane, mais toute la région - et ils ont
décidé de se prendre en main, de lancer des entreprises, de
monter des programmes Chantier-Québec. Enfin, tout ce qu'ils pouvaient
faire, pour arriver, eux, comme jeunes, à se créer des emplois et
à s'arracher à cette espèce de scandale qu'est le
chômage chez nos jeunes.
Alors, on peut dire que c'est à la fois du module jeunesse,
à la fois du SEMO, vous voyez que cela ne rentre pas dans les normes,
hélas. Alors on les a appuyés.
M. Polak: Ces 800 jeunes, ils sont de toutes les couleurs
politiques, j'imagine.
M. Bérubé: Jamais je ne demande...
M. Polak: Ce n'est pas le député qui est
derrière cela.
M. Bérubé: ...les couleurs politiques de ceux qui
font des choses intéressantes.
M. Polak: C'est très bien.
M. Bérubé: La preuve, c'est que tantôt, le
député de Pontiac a découvert qu'on donnait une subvention
dans son comté.
M. Polak: Oui, oui, je suis content.
M. Doyon: Si je comprends bien, M. le Président, il y
avait...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui. Il y avait beaucoup plus de monde, M. le
Président - seulement en passant - qu'à une réunion que
tenait le ministre dans son comté, à Saint-Octave, le 21 mars
où il avait voulu réunir des gens qui devaient être des
péquistes, j'imagine. Il y avait deux personnes, d'après les
renseignements qui m'ont été donnés.
M. Bérubé: Oui, c'est exact, M. le
Président. Effectivement, j'avais eu, à midi, une rencontre
à Price où nous avions rempli à craquer la salle de
réception.
M. Doyon: Je parle de Saint-Octave.
M. Bérubé: Nous avions également
prévu une petite assemblée à 17 heures pour des militants
de Saint-Octave, mais malheureusement, notre organisateur était en
voyage à l'extérieur - ce que nous ne savions pas - et de fait,
la seule personne qui a su qu'il y avait une réunion était
effectivement le bedeau qui est venu ouvrir la salle et une personne qui, ayant
reçu une subvention et l'ayant appris par le bedeau a dit: Je vais au
moins venir le rencontrer pour le remercier. De fait, ce fut une
assemblée ratée - vous avez parfaitement raison - mais pour la
simple raison que personne ne savait qu'il y aurait une assemblée
puisque la personne qui devait la convoquer était en vacances et qu'il y
avait eu une mauvaise communication. Par contre, M. le Président, je
pourrais vous parler en long et en large de l'assemblée que nous avions
eue le midi à Price où c'était rempli à craquer.
Nous avons eu d'ailleurs des femmes qui sont venues des
pépinières environnantes. Nous avons eu des travailleurs
forestiers de la compagnie Abitibi Price. Nous avons eu également un
regroupement de jeunes fort intéressant de Price et on a pris ensemble
un dîner tout à fait simple et sobre. La salle était
remplie et nous avons eu énormément de plaisir cette même
journée.
Le Président (M. Gagnon): Nous ne sommes pas aux
engagements financiers.
M. Doyon: Oui, mais M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Non, je regrette. Je regrette.
Non, je regrette. M. le député de Sainte-Anne, avez-vous d'autres
questions?
M. Polak: M. le Président, je crois tout de même que
le député de Louis-Hébert devrait avoir droit à une
courte réplique, parce que j'ai entendu parler de ce scandale. Le
ministre avec ces deux personnes, c'était pitoyable.
L'interprétation que j'ai reçue, c'est que...
M. Doyon: M. le Président...
M. Polak: Ils ne sont plus intéressés à
l'écouter.
Le Président (M. Gagnon): Non, non. M. le
député de Louis-Hébert a posé une question qui
était antiréglementaire. Compte tenu que j'ai permis la question,
j'ai permis la réponse au ministre.
M. Doyon: Oui, mais la réponse est tellement plus longue
que la question, M. le Président, qu'il n'y a pas de commune mesure.
Le Président (M. Gagnon): Maintenant, on revient aux
engagements financiers.
M. Doyon: Ma question se résumait en deux mots. J'ai dit:
II y avait plus de monde qu'à la réunion que vous avez tenue
à Saint-Octave-de-Métis le 21 mars où il y avait deux
personnes. Cela a amené une réponse où...
Le Président (M. Gagnon): Le ministre, avec plus de deux
mots, vous a dit qu'il y avait plus de monde le midi qu'à la
réunion dont vous aviez entendu parler.
M. Doyon: Oui, mais je n'ai pas parlé de Price, M. le
Président. Je parlais de Saint-Octave-de-Métis.
M. Bérubé: C'est pour cela que vous n'avez pas
parlé de Price.
M. Doyon: C'est un scandale! C'est un scandale à Matane et
c'est la risée de tout le monde. C'est désagréable, parce
que comme politicien, il y a toujours une certaine solidarité, qu'on le
veuille ou non. Qu'un politicien ministre réussisse à
réunir seulement deux personnes à Saint-Octave-de-Métis,
cela nous fait tort.
M. Polak: Cela nous choque aussi. Oui, je suis d'accord. Je suis
content. Bon! Merci.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'on revient aux
engagements financiers?
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: Ce n'étaient même pas deux
membres du Parti québécois.
M. Doyon: Mais non! Vous n'en avez pas trouvé!
M. Polak: M. le Président...
M. Bérubé: C'était le bedeau, responsable de
l'ouverture de la salle.
M. Proulx: C'était l'organisateur de M. Ryan
autrefois.
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
Transports M. Polak: ...je saute à Transports, 709.
M. Bérubé: On doit en tirer une conclusion, M. le
Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: ...soit que le bedeau ou le
président de l'organisme qui s'était déplacé pour
me remercier de sa subvention est libéral. Car comment le
saurait-il?
M. Doyon: M. le Président, je vais répondre
à cela.
M. Bérubé: Désormais, M. le
Président, j'aurai 50% de chances de me tromper lorsque je les
rencontrerai.
M. Doyon: M. le Président, vous me permettrez de
répondre très brièvement.
Le Président (M. Gagnon): Effectivement.
M. Doyon: Tout simplement en consultant The Guinness Book of
Records, parce que c'est là, comme la plus petite assemblée
politique d'un ministre péquiste dans toute l'histoire. Alors, tout
simplement...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, aux Transports.
M. Polak: Transports, 709.
M. Bérubé: Mais, M. le Président, il y a un
des candidats du Parti libéral qui était à Mont-Joli tout
récemment pour mousser -je ne dirai pas son nom - sa candidature. Ce
n'était pas M. Bourassa, semble-t-il. Dans la salle, ce candidat
brillant a eu à faire face à une salle qui l'a ovationné.
Ils étaient six, dont quatre organisateurs de M. Bourassa.
M. Polak: Ah, ah.
M. Doyon: Mais il n'a pas battu votre record.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, vous aviez...
M. Bérubé: Alors, si vous voulez parler de salles
importantes... Ah! Ah!
Le Président (M. Gagnon): ...une question pertinente.
M. Polak: Oui, ma question porte sur les Transports, 709.
J'espère que tout le monde a noté qu'on en a sauté pas mal
pour en arriver là et que le président ne m'accorde pas de droit
de retour. On est là, on est là.
Le Président (M. Gagnon): Je...
M. Polak: Transports, 709. "Supplément pour porter
à 995 000 $ le coût des honoraires pour la préparation des
plans et devis et la surveillance des travaux de construction d'une section de
la route 117 dans le comté de Gatineau. À vrai dire, c'est la
question du député de Pontiac, mais je vais tout de même la
lire. Fournisseur: Les Consultants Dessau Inc., Laval. Montant de l'engagement:
725 000 $. Je note qu'ici il y a un supplément de 250%. Je regarde
seulement les chiffres et je suis certain que le député de
Pontiac aura peut-être d'autres questions là-dessus; c'est dans
son coin, la région de Gatineau. Est-ce qu'il y a une raison
spéciale pour cela?
Le Président (M. Gagnon): La raison spéciale, M. le
ministre?
M. Bérubé: Ah! Très déplorable
planification gouvernementale. Très très mauvaise planification.
Scandaleuse, je dois le reconnaître. Très mauvaises
prévisions des dépenses. L'engagement a été pris le
23 octobre 1976. Nous avons été élus en novembre. Ciel'.
C'était sous l'administration libérale. M. le Président,
je pense que je le sais exactement. La réponse, c'est que, pressé
par une campagne électorale et le fait que l'on n'avait effectivement
rien fait, sans doute, dans la région, M. Oswald Parent, inquiet devant
sa défaite imminente, a dû faire pression sur le ministère
des
Transports en disant: Écoutez, faites quelque chose, ayez l'air
au moins de bouger et là, en toute hâte, le ministère des
Transports avait dû dire: Bon, ça y est, encore le maudit
patronage libéral, mais on n'est pas pris pour longtemps avec eux,
alors, on va leur faire plaisir. Ils ont dit: Essayez donc de le contenter;
montrez donc que vous êtes capables de bouger. Alors, ils ont, à
la hâte sans doute, préparé des soumissions publiques de
manière à ce qu'ils puissent octroyer le contrat et cela s'est
fait à la hâte en pleine campagne électorale. Ils ont
très mal évalué les coûts - c'est même
signé par Claude Rouleau, ingénieur, sous-ministre - à ce
moment-là, ils ont très mal évalué le coût du
contrat. En pleine campagne électorale, on comprend. Et,
évidemment, ayant très mal évalué le coût du
contrat, il y a un dépassement: quelque chose qu'on pensait devoir
coûter 270 000 $ aura coûté 995 000 $. Voilà
où nous mène l'abus politique le plus flagrant.
M. Proulx: M. le Président... M. Polak: M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Pontiac m'avait demandé la parole avant vous. M. le député
de Pontiac.
M. Middlemiss: J'aviserais le président du Conseil du
trésor de lire... Personne n'a préparé des plans et devis.
C'est un contrat qui est donné à une firme d'ingénieurs.
Donc, personne n'a fait une évaluation des coûts. Mais, je pense
qu'on pourrait peut-être expliquer que si, aujourd'hui, on n'a pas
procédé aux travaux après 1976, si on a attendu à
1983, cela explique l'augmentation du coût des honoraires de 1976
à 1983. Souvent, on l'explique de cette façon-là.
M. Bérubé: Oui. Cela démontre que
c'était une promesse électorale...
M. Middlemiss: Non, non, ce n'est pas...
M. Bérubé: ...et qu'après cela, il a fallu
faire des travaux sérieusement.
M. Middlemiss: Non. Je pense que le président parlait de
plans et devis, mais on n'a même pas demandé de soumissions. On a
donné un contrat.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui, M. le Président. Force nous est de
reconnaître que, malgré l'augmentation considérable, c'est
moins coûteux que des comtés qui ont été
sauvés par la peau des dents, par exemple comme dans Frontenac, avec 200
000 000 $ ou
250 000 000 $ pour acheter et former la Société nationale
de l'amiante. C'est beaucoup moins coûteux. C'est aussi
déplorable, peut-être, mais beaucoup moins coûteux.
M. Bérubé: Absolument pas, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, étant
donné que tous ces engagements financiers viennent ici à la
commission des engagements financiers, je défie le député
de Louis-Hébert de démontrer que la société
québécoise a déboursé 200 000 000 $ pour l'achat de
la Société nationale de l'amiante, premièrement.
Deuxièmement, je soulignerais que, dans le cas de la
Société nationale de l'amiante, si on regarde les mises à
pied qui ont été faites par la Johns-Manville,
société privée à Asbestos, on s'aperçoit
qu'en pourcentage, c'est beaucoup plus élevé à la
Johns-Manville qu'à la SNA. La SNA a mieux protégé les
emplois que la John's Manville. Également, si on regarde
l'investissement que fait la SNA dans le secteur de la recherche, c'est
absolument remarquable. Il ne s'est fait, avant que nous prenions le
contrôle de la SNA, aucune recherche au Québec pour valoriser une
richesse aussi importante que la fibre d'amiante. Or, aujourd'hui, nous avons
un procédé qui fonctionne pour l'extraction des carbonates de
magnésium. Nous avons un procédé qu'on est en train de
développer pour la fabrication de magnésium métallique.
Nous avons également développé des techniques de
construction d'unités préfabriquées en amiante ciment, ce
qui n'existait pas au Québec. Nous avons travaillé
également sur l'exposition aux oxychlorures, aux oxyfluorures de la
fibre, de manière à la rendre moins toxique. Et, de fait, les
études qui se font actuellement nous démontrent qu'on a
probablement découvert une fibre qui aura beaucoup moins d'impact
négatif sur l'amiante. Toutes les études que nous avons fait
faire ont contribué, dans l'ensemble des pays européens, à
confirmer que l'amiante est l'un des produits les plus sûrs
utilisés sur le plan environnemental. Quatre États
américains recommandent maintenant l'utilisation des tuyaux
d'amiante-ciment pour leurs réseaux d'aqueduc. Ce sont des
ministères de l'Environnement américains, les plus rigoureux des
ministères de l'Environnement dans le monde, qui recommandent
l'amiante-ciment comme étant le matériau le plus sûr, ceci,
grâce à une intervention énergique dans le monde de
l'amiante. (16 h 45)
M. Doyon: Les gens de Frontenac doivent être très
heureux d'apprendre cela même s'ils ne travaillent pas.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Bérubé: S'ils travaillaient pour la
Johns-Manville, ils seraient encore moins nombreux à travailler, M. le
Président.
M. Middlemiss: Est-ce que le président du Conseil du
trésor pourrait nous fournir des justifications pour l'augmentation des
honoraires, maintenant qu'il a fait tout cet énoncé?
M. Bérubé: Je n'ai pas vraiment de justifications.
On me dit que, au-delà de toutes les blagues que nous avons faites, il
s'agit d'autoriser des coûts de surveillance et d'ingénierie
reliés à la construction comme telle.
M. Middlemiss: Donc, c'est un pourcentage du coût de
l'exécution des travaux...
M. Bérubé: C'est cela.
M. Middlemiss: ...et cela s'explique par soi-même.
M. Bérubé: Oui, oui.
M. Middlemiss: Ce n'est pas tellement du favoritisme comme la
réalité.
M. Bérubé: Disons que, comme vous m'avez ouvert la
porte, je m'y suis enfourné, mais, à part cela...
M. Middlemiss: C'est bien.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, en réponse à ma
question qui remonte à quelques minutes, le ministre a répondu
avec l'air tout sérieux qu'il s'agissait de promesses
électorales, de trucs politiques; maintenant, il dit: Je parlais un peu
en blague. Nous sommes venus ici pour travailler sérieusement. Est-ce
que le ministre est prêt à retirer toutes les remarques
calomnieuses qu'il a faites? Je dois l'avertir et lui dire que son
immunité parlementaire ne le protège pas en cas de fraude claire
et nette. Est-ce qu'il est prêt à déclarer sous serment que
le document qu'il a parle de promesses pré-électorales, de trucs
politiques, etc., ou est-ce qu'il est prêt à dire, comme un homme:
Je retire tout ce que j'ai dit, c'était en blague et je m'excuse?
M. Bérubé: M. le Président, le 15 octobre
1976, M. Bourassa déclenchait des
élections; le 15 octobre 1976, M. Claude Rouleau,
ingénieur fort connu pour ses allégeances partisanes...
M. Polak: Qu'est-ce que vous avez dit? M. Bérubé:
...signait...
M. Polak: "M. Rouleau, bien connu pour ses allégeances
politiques..." Le document le dit. Savez-vous, M. le Président, la
raison pour laquelle je le dis?
M. Bérubé: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, vous avez...
M. Polak: On commence à recevoir des appels...
M. Bérubé: ...tout ce que je peux conclure...
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Bérubé: ...c'est que le jour du
déclenchement des élections, un sous-ministre aux Transports
signait un CT pour faire effectuer des travaux sur la route 117. Ce jour
où ce sous-ministre aux Transports signait ce tel CT, il y avait
déclenchement des élections au Québec. Voilà! Je
n'ai pas l'heure où le sous-ministre a signé...
M. Proulx: Cela passait par cassette, vous vous souvenez de la
cassette?
M. Doyon: La cassette est devant nous actuellement; oui, mais
elle demeure cassette.
M. Polak: Donc, M. le Président, je prends cela au
sérieux puisqu'il s'agit d'une personne qui n'est plus un individu en
privé, c'est quelqu'un qui se présente pour le leadership de
notre parti. Si le ministre a parlé en blague, j'aimerais qu'il le dise
honnêtement et qu'il retire cette blague; je ne voudrais pas qu'il lance
une critique contre quelqu'un qui a une forte chance de devenir notre nouveau
chef. Je ne l'accepterais pas comme joueur d'équipe.
M. Bérubé: M. le Président, ce que je
dirais, c'est ceci: À la condition que, jamais, aucun membre du Parti
libéral ne fasse l'hypothèse que le Parti québécois
se lance dans des promesses électorales, à ce moment, je serais
prêt à dire que ceci n'était pas une promesse
électorale. Mais est-ce que je pourrais avoir un engagement de la part
du député de Sainte-Anne que, plus jamais, nous n'entendrons
aucun député libéral nous accuser de faire des promesses
électorales?
M. Polak: M. le Président, je peux seulement parler pour
moi-même et le ministre parle pour lui-même. Quant à moi, il
n'y a aucun problème, parce que je ne suis pas de cette mentalité
pour faire de fausses accusations. D'ailleurs, cela me choque un peu parce que
j'ai toujours dit que parmi les péquistes, au moins le ministre
Bérubé avait une certaine crédibilité. C'est vrai
que, depuis la réunion des deux personnes, cela s'est peut-être un
peu réduit, mais je voudrais encore lui donner le bénéfice
du doute. J'accepte l'explication selon laquelle il a parlé en blague et
qu'il a donné la vraie réponse au député de Pontiac
sur la raison de cette augmentation.
M. Bérubé: M. le Président... M. Doyon:
M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de...
M. le ministre.
M. Bérubé: ...pour mener à terme le
débat, je suis prêt à reconnaître que nous n'avons
pas la preuve absolue que, le 15 octobre, le sous-ministre aux Transports ne
posait pas un geste politique en signant le CT.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: C'était concernant les promesses
péquistes, M. le Président. Maintenant cela ne fait plus aucune
différence parce qu'elles n'ont aucune chance d'être crues. Cela
ne me dérange absolument pas. Quelle que soit la nature des promesses
péquistes qui sont faites je pense que cela ne changera absolument rien
parce qu'elles n'ont aucune chance d'être réalisées, elles
ne l'ont jamais été. À partir de là, cela ne
dérange pas. On peut prendre cet engagement ou ne pas le prendre, cela
ne changera rien dans les faits.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions concernant les engagements du ministère des Transports? Oui,
effectivement.
M. Polak: Transports, engagement 800. "Supplément pour
porter à 27 400 000 $ le prêt à Québecair afin de
lui permettre de combler ses besoins de liquidité à court terme.
Montant de l'engagement 8 000 000 $." Quand on parle du montant total de 27 400
000 $ cela couvre quelle période? Est-ce l'année fiscale qui est
commencée le 1er avril?
M. Bérubé: Au 15 juin 1983.
M. Polak: 1er avril 1983 au 15 juin
1983. Est-ce qu'il y a une prévision...
M. Bérubé: Non, non, non. Cela est cumulatif au 15
juin 1983.
M. Polak: Ces 27 000 000 $.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Polak: Quelle est la première date du début?
M. Bérubé: Je pense qu'il y a eu une commission
parlementaire pour examiner cela.
M. Polak: Depuis que le gouvernement verse des fonds
là-dedans.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: D'accord.
M. Doyon: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: ...est-ce que ce montant cumulatif de 27 000 000 $
comprend d'autres avances de fonds qui auraient été faites d'une
façon ou d'une autre par la Caisse de dépôt ou par d'autres
organismes publics, semi-publics ou est-ce que cela ne comprend que les
engagements proprement dits?
M. Bérubé: Que les engagements du ministère
des Transports.
M. Doyon: Pour nous permettre d'avoir une vue d'ensemble du
dossier des engagements financiers de fonds publics dans Québecair,
est-ce que le ministre pourrait nous donner dès maintenant, s'il les a
sous la main, ou nous faire parvenir le total des autres montants qui, d'une
façon ou d'une autre, proviennent des fonds publics soit au moyen de
garanties du gouvernement du Québec ou par des organismes publics qui,
dans les faits, sont contrôlés par le gouvernement
québécois?
M. Bérubé: Le service de recherche de l'Opposition
a tous ces documents en main puisqu'ils ont été
déposés.
Le Président (M. Gagnon): Y a-t-il d'autres questions
à l'engagement 800?
Travaux publics et Approvisionnement
M. Polak: Travaux publics et Apprivisionnement, engagement
605.
M. Doyon: M. le Président, l'affirmation du
ministre...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: ...à savoir que ces documents ont
été déposés, étant donné que je dois
dire que je n'en ai pas une connaissance personnelle et qu'il semble en avoir
une, je voudrais qu'il nous donne les dates et le moment où cela a
été déposé.
M. Bérubé: Lors de la commission parlementaire sur
Québecair. C'est à ce moment-là qu'à la demande de
l'Opposition le ministre avait promis un tableau complet des engagements
gouvernementaux de quelque nature que ce soit.
M. Doyon: Que vous prenez à votre compte maintenant.
M. Bérubé: Je ne sais pas ce que vous voulez dire
parce que...
M. Doyon: C'est le genre de renseignements que, si vous aviez
à nous en fournir ici, à cette commission parlementaire, vous
fourniriez vous-même.
M. Bérubé: Oui parce que de toute façon il
faudrait les demander au ministère. Personne d'autre que le ministre des
Transports ne peut nous les fournir.
Le Président (M. Gagnon): Travaux publics et
Approvisionnement.
M. Polak: Engagement 605. "Contrat pour la location d'un local
d'une superficie de 235,04 mètres carrés situé à
Dallas, Texas, destiné à loger les services du ministère
des Affaires intergouvernementales. Fournisseur Dallas Market Center Company,
Dallas, montant de l'engagement 171 283,80 $". En retournant à
l'engagement 603 je vois qu'il s'agit de nouveaux locaux à Dallas.
Est-ce qu'il s'agit d'une amélioration des locaux? Quelle est la raison
du déménagement? Est-ce que le bail était terminé?
J'ai entendu dire que c'était devenu très luxueux maintenant,
mais je n'ai pas de preuve. Je demande simplement au ministre de
vérifier.
M. Bérubé: Nous allons demander au ministère
les raisons du déménagement.
M. Polak: Est-il vrai qu'on occupe maintenant des lieux qui sont
connus même au Texas comme des lieux de grand luxe?
M. Bérubé: J'en doute, parce que les normes
gouvernementales ont été contrôlées. Lorsque l'on
compare le type d'équipement mis à la disposition du
ministère des Affaires
intergouvernementales pour représenter le Québec à
l'étranger, l'on se rend compte que cela se fait toujours dans des
quartiers où on retrouve ce genre d'activités. On se rend aussi
compte, quand on compare avec les autres délégations que l'on
peut trouver dans ces milieux, que nous logeons essentiellement aux mêmes
endroits et dans les mêmes conditions. Il n'y a rien de plus luxueux
quand il s'agit de la présence du Québec que quand il s'agit de
la présence de l'Ontario ou de la présence canadienne, belge ou
suédoise.
M. Polak: Mais nous ne sommes pas un pays, nous sommes un
province.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui, M. le Président.
M. Bérubé: Mais, M. le Président, lorsque
vous essayez de vendre le Québec, soit ses produits ou soit son
rendement, que vous soyez une province ou un pays, l'essentiel est le
résultat. Ce qui est important, c'est que cela soit efficace. Il ne
s'agit pas de savoir de qui cela vient.
M. Doyon: M. le Président...
M. Bérubé: Si, effectivement, le gouvernement
fédéral avait représenté la réalité
canadienne en faisant en sorte que le Québec, dans sa francophonie, ait
été aussi présent dans le monde que le Canada anglophone,
il n'aurait peut-être pas été nécessaire pour tous
les gouvernements qui nous ont précédés d'insister sur une
présence québécoise à l'étranger. Mais, de
fait, ayant été très mal servi par les politiques
étrangères du gouvernement fédéral, ce n'est pas ma
faute si le gouvernement de M. Bourassa, si le gouvernement de M. Lesage et si
le gouvernement de M. Johnson ont senti le besoin d'installer des
délégations du Québec un peu partout dans le monde. Je n'y
peux rien. C'est un constat d'échec du système
fédéral et il faut en tirer les conclusions.
M. Polak: Bon. Le débat recommence.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, le président du Conseil
du trésor fait des raisonnements plutôt simplistes. Pour revenir
à Dallas...
M. Champagne: Oui. Eh bien, répondezl
M. Doyon: Oui, c'est la cassette qu'on connaît
déjà. Pour revenir à Dallas, combien y a-t-il de personnes
qui travaillent actuellement à Dallas?
M. Bérubé: II faudrait le demander au
ministère.
M. Doyon: Qui est le chef de mission là-bas?
M. Bérubé: II faudrait le demander.
M. Doyon: C'est important, M. le Président. On a ici un
contrat pour 235 mètres carrés. Je veux soulever le point que je
ne peux pas analyser cet engagement sans ces détails. Je n'ai pas les
éléments nécessaires.
M. Bérubé: Vous allez les avoir pour les
analyser.
Le Président (M. Gagnon): Ce sont des questions que l'on
retient, M. le ministre.
M. Bérubé: Bien oui.
Le Président (M. Gagnon): Alors, vous aurez les
détails. On retient les questions pour les poser aux
représentants du ministère.
M. Doyon: Oui, M. le Président. D'après les propos
du président du Conseil du trésor, il semble, en ce qui concerne
Dallas en tout cas, que le but premier de cette mission est de vendre des
produits québécois, etc. Je m'étonne que, dans
l'engagement, on mentionne que ces locaux sont destinés à loger
les services du ministère des Affaires intergouvernementales. Est-ce une
autre manifestation du conflit qui existe entre le nouveau ministère du
Commerce extérieur et le ministère des Affaires
intergouvernementales? Je pense que c'est fondamental. Si c'est le but de la
mission québécoise à Dallas que celui de vendre au Texas
les produits québécois, je ne vois pas que ce soient les services
du ministère des Affaires intergouvernementales qui y soient
logés. Si ce n'est pas cela, qu'y fait-on?
M. Bérubé: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Question inopportune dans la mesure
où, dans tous les pays du monde, vous avez souvent des ministères
du Commerce extérieur et vous avez toujours un ministère des
Affaires étrangères et quand vous allez dans l'ambassade d'un
pays, vous avez un délégué commercial qui relève du
ministère du Commerce extérieur mais dont l'activité se
fait à partir de l'ambassade du pays en question. Il en va de même
pour les délégations du Québec. Les
délégations du Québec ont un objectif de
représentation, que ce soit la représentation sur le plan
touristique, que ce soit la représentation sur le plan
commercial, politique, culturel ou autres. Par conséquent, un des
aspects, qui peut être très important, peut être celui du
commerce extérieur. Ce qui amène une personne du ministère
du Commerce extérieur à séjourner en permanence. Si c'est
le cas, il faudra le vérifier. On l'aura par la liste du personnel.
Il demeure que la représentation du Québec à
l'étranger ne se fait pas par le ministère du Commerce
extérieur. Elle se fait par le ministère des Affaires
intergouvernementales, dont c'est la fonction en vertu de la loi même. Ce
n'est donc pas le rôle du ministère du Commerce extérieur
de représenter le Québec à l'extérieur. Son
rôle est de développer le commerce du Québec à
l'étranger. Dans ces conditions, ce ministère doit faire appel
évidemment aux services du ministère des Affaires
intergouvernementales qui, lui, est là pour représenter le
Québec. Il s'insère dans l'action du ministère des
Affaires intergouvernementales et à ce moment-là, cela permet de
spécialiser davantage une forme de présence
québécoise dans le monde commercial en ayant un ministère
plus autonome, peut-être aux préoccupations plus uniques que si on
procédait pour le développement du commerce extérieur. (17
heures)
D'ailleurs, M. le Président - je termine là-dessus - dans
le passé, traditionnellement, il y a toujours eu, dans beaucoup de nos
délégations, des délégués ou des adjoints
aux délégués qui étaient des fonctionnaires
relevant du ministère de l'Industrie et du Commerce, et c'était
normal. C'était à l'époque où le ministère
de l'Industrie et du Commerce s'occupait beaucoup d'exportations,
peut-être insuffisamment, compte tenu du genre de défis que nous
avons à relever comme société. Le ministère de
l'Industrie et du Commerce a des fonctionnaires en poste dans des missions
étrangères.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, compte tenu de la
réponse du ministre, j'aimerais que ma question concernant le personnel
soit complétée, à savoir l'appartenance des fonctionnaires
qui sont prévus et qui sont là actuellement. Appartiennent-ils au
ministère du Commerce extérieur ou au ministère des
Affaires intergouvernementales? Je signale en passant que les propos du
président du Conseil du trésor m'étonnent un peu quand on
connaît la discussion - pour ne pas dire plus - qu'il y a concernant
l'installation ou l'établissement d'une mission commerciale à
Singapour plutôt qu'à Hong-Kong, etc. Que je sache, il n'est pas
question que le ministère des Affaires intergouvernementales soit
présent à ces deux endroits. Ce seraient essentiellement des
bureaux commerciaux dans lesquels - justement, c'est la pomme de discorde - le
ministère des Affaires intergouvernementales n'aurait rien à
dire. Les propos du ministre sont un peu sybillins et contradictoires avec ce
que je sais de ce dossier concernant l'installation de la mission commerciale
à Singapour et à Hong-Kong, qui serait essentiellement un bureau
commercial. Il n'est pas question que le ministère des Affaires
intergouvernementales soit là-dedans.
Le Président (M. Gagnon): II y a Dallas, par exemple, qui
touche l'engagement no 605.
M. Bérubé: II est possible que nous ayons, dans
certaines villes, uniquement un bureau commercial et qu'il n'y ait pas de
délégations du Québec; en d'autres termes, qu'il s'agisse
tout simplement d'un fonctionnaire du Québec qui travaille à la
promotion des exportations québécoises. C'est possible qu'on ait
cela sans avoir de représentation formelle du gouvernement du
Québec. C'est toujours possible.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: À l'engagement 618, Travaux publics - c'est le
dernier engagement dans ce mois-là, quant à moi - il s'agit d'un
contrat pour travaux de transport d'unités d'hébergement incluant
le démontage à LG 3 et le remontage à
Saint-Jérôme, au centre de détention, comté de
Prévost. Soumissionnaire: Biais et Langlois Inc., comté de
l'Ungava. Montant de l'engagement: 107 000 $. Je voudrais tout simplement
savoir si cette activité est la moins dispendieuse, à savoir de
faire transférer ces unités à Saint-Jérôme ou
est-ce qu'on n'aurait pas pu louer, acheter ou fabriquer de telles
unités à Saint-Jérôme? En tout cas, quelle en est la
justification?
M. Bérubé: Ce serait donc: Le ministère des
Travaux publics a-t-il examiné la possibilité d'implanter des
unités neuves sur le site du centre de détention?
M. Polak: Et il en est arrivé à la conclusion que
c'était la méthode la plus économique, j'imagine. C'est
cela? Vous levez la main, je n'ai pas compris la réponse. Qu'est-ce que
cela veut dire?
M. Bérubé: Non, je ne le sais pas. Il faut demander
au ministère.
M. Polak: Ah bon! Pourrait-on le demander au ministère, M.
le Président? À-t-
on étudié différentes méthodes? Est-ce que
c'était la méthode la plus économique?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que c'était la
plus économique?
M. Polak: D'accord. Cela termine, quant à moi, le mois
de... Je ne sais pas si le député de Louis-Hébert...
Le Président (M. Gagnon): Allez-vous arrêter de
faire le maître de cérémonie?
M. Doyon: M. le Président, simplement une question
d'information à l'engagement 623, contrat de services pour
procéder à l'élimination des polluants liquides dans
divers édifices de la région de Québec. Est-ce que
c'est...
M. Bérubé: Seulement une question. Je ferai
remarquer au député de Sainte-Anne, M. le Président,
concernant l'engagement 618, que comme il s'agit de remonter à
Saint-Jérôme, il faut donc présumer que toutes ces
unités d'hébergement doivent être implantées avec
des services téléphoniques, électriques...
M. Polak: C'est pour les prisonniers. Il ne faut pas donner trop
de services non plus, pas de téléphone et tout cela.
M. Bérubé: Je ne suis pas certain.
Évidemment, l'eau potable, l'eau d'égout et les autres. Je tire
la conclusion, M. le Président, que seulement les frais pour
l'infrastructure doivent représenter un montant important dans les
montants qui sont ici.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui, M. le Président. J'étais à
l'engagement 623.
Le Président (M. Gagnon): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Dans quel but ces édifices ont-ils
été transportés à Saint-Jérôme? Est-ce
que c'est pour les services du...
M. Bérubé: On veut connaître l'utilisation de
ces unités d'hébergement.
Le Président (M. Gagnon): ...l'utilisation des
unités d'hébergement dont on parle à...
M. Bérubé: Le but, c'est d'héberger des
gens.
M. Beauséjour: Est-ce pour la Société
d'énergie de la Baie James?
M. Bérubé: Non, non. Cela m'étonnerait qu'on
mette les gens de la Société de la Baie James au centre de
détention de Saint-Jérôme. Alors, je dois tirer la
conclusion...
M. Doyon: Après la commission parlementaire...
M. Bérubé: D'accord, mais je dois tirer la
conclusion qu'il s'agit d'unités d'hébergement sur des chantiers
qui n'étaient plus nécessaires et on les déménage
à Saint-Jérôme. Maintenant, la question est de savoir s'il
s'agit d'unités d'hébergement pour les prisonniers, ou
d'unités d'hébergement pour les gardiens, ou pour qui? Je ne peux
pas vous le dire.
M. Polak: ...
M. Beauséjour: Cela me suffit...
Le Président (M. Gagnon): Alors, on ne retient pas la
question, c'est ce que vous mentionnez? D'accord, alors... Le
député de Louis-Hébert. Vous, vous la conservez?
Une voix: La croissance dans les unités
d'hébergement?
M. Polak: Excusez-moi. Moi, je voudrais savoir...
Le Président (M. Gagnon): C'est cela.
M. Polak: ...sur le plan de l'économie, ce serait moins
coûteux.
Le Président (M. Gagnon): Oui, oui, d'accord. Mais, la
dernière question du député d'Iberville...
M. Polak: À quelles fins, je pense que ce serait
intéressant.
Le Président (M. Gagnon): D'accord.
M. Polak: J'aimerais savoir... Je pense que c'est une très
bonne question qu'il a posée. Est-ce que c'est pour le ministère
de la Justice? Je ne sais pas à quelles fins...
Le Président (M. Gagnon): D'accord. Alors, on retient la
question. M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui, à l'engagement 623, du Ministère des
Travaux publics et Approvisionnement, M. le Président: "Contrat de
services pour procéder à l'élimination des polluants
liquides dans divers édifices de la région de Québec.
Montant de l'engagement: 65 000 $. Seul soumissionnaire: Sani Mobile
Inc., Saint-David, comté de Lévis." J'aimerais
savoir de quels polluants il s'agit ici - cela me paraît bizarre - et de
quels édifices de la région de Québec il s'agit? Qu'est-ce
que c'est, cette histoire-là?
M. Bérubé: Je n'ai pas de détails sur la
nature des polluants. Il faudrait demander au ministère en quoi
consistent les polluants.
M. Doyon: Et quels sont les édifices touchés?
M. Bérubé: S'il s'était agi de polluants
solides, j'aurais présumé qu'il s'agissait d'écrits du
service de recherche du Parti libéral. Mais il s'agit de polluants
liquides...
M. Doyon: M. le Président, il s'agit là d'une autre
provocation que je ne relèverai pas étant donné que...
M. Polak: Merci beaucoup, M. le député de
Louis-Hébert.
Une voix: On peut entreprendre l'étude des engagements du
mois de juillet.
M. Doyon: ...mais, ce qui me frappe, M. le Président,
c'est le mot "solide" à côté de "polluants" et cela
ressemble au Parti libéral, là-dedans en tout cas.
Le Président (M. Gagnon): Nous avons terminé
l'étude des engagements financiers du mois de juin. Personnellement, je
suis tenté de prendre deux ou trois minutes pour relaxer et ensuite on
recommencera ceux de juillet immédiatement après. On suspend nos
travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 05) (Reprise de la
séance à 17 h 12)
Engagements de juillet 1983 Affaires
culturelles
Le Président (M. Gagnon): La commission entreprend
l'étude des engagements financiers du mois de juillet 1983. M. le
député de Sainte-Anne, est-ce que vous avez des questions aux
Affaires culturelles?
M. Polak: Oui, Affaires culturelles, engagement 100. "Contrat de
services pour effectuer le coulage de bronze de l'oeuvre d'Alfred
Laliberté "Les Muses" pour être offert en don à la ville de
Québec à l'occasion du 375e anniversaire."
Il faut que je pose ma question vite, je vois que le
député de Louis-Hébert n'est pas ici. Le plus bas
soumissionnaire: Roman Bronze Works Inc. Corona, N.Y. pour 90 000 $. Je
voudrais simplement savoir s'il n'y a pas de firme québécoise qui
pourrait faire ce travail, est-ce qu'on a bien vérifié?
M. Bérubé: II n'y en a pas.
M. Polak: Impossible? D'accord.
Affaires culturelles, engagement 603. "Contrat de services pour la
réalisation d'une exposition intitulée "Les Techniques agricoles
des premiers colons" au centre d'interprétation du Parc historique
Pointe-du-Moulin à l'île Perrot, comté de
Vaudreuil-Soulanges." Le fournisseur choisi est Atelier Blanchard Enr. Le
montant de l'engagement est de 53 963 $.
Je note que le prix du soumissionnaire, Les ateliers Gingras,
était de 37 000 $ et que le prix du soumissionnaire, Au Pinceau
d'Arlequin, était de 53 000 $. Ces deux soumissionnaires ont
présenté un prix moindre que celui qui a eu le contrat, surtout
dans le cas de Les ateliers Gingras à 37 000 $. C'est vrai que je note
qu'il y a un comité de sélection. Est-ce qu'il y a des raisons
assez sérieuses pour écarter un prix de 37 000 $ et accepter 53
000 $?
M. Bérubé: Non, je n'ai pas assez
d'éléments pour répondre. Il faudrait demander au
ministère les raisons qui justifient qu'on n'ait pas octroyé le
contrat au plus bas soumissionnaire.
M. Polak: Vu que l'écart entre le plus bas prix, qui est
de 37 000 $, et celui de qui a obtenu le contrat à 53 000 $ est tout de
même un peu plus grand que d'habitude, selon les normes du comité
de sélection...
Le Président (M. Gagnon): Alors, on retient la question.
On va la poser au ministère.
Affaires municipales
M. Polak: Affaires municipales, engagement 800. (17 h 15)
II s'agit de subventions de fonctionnement à la
Société d'aménagement de l'Outaouais pour les mois de
juillet, août et septembre 1983. Montant de l'engagement: 1 250 000
$."
Est-ce qu'on peut comparer ce montant avec celui de 1982? Est-ce moins
ou plus?
M. Bérubé: C'est le taux d'indexation conventionnel
pour l'ensemble des dépenses gouvernementales.
M. Polak: Pour le reste, c'est le même montant.
Affaires sociales
Affaires sociales, engagement 100. "Subvention spéciale à
l'hôpital Georges L. Dumont, Moncton, Nouveau-Brunswick, à titre
d'aide financière pour la mise sur pied d'un programme de
médecine familiale. Montant de l'engagement: 75 000 $."
Pourquoi donne-t-on une subvention à un hôpital du
Nouveau-Brunswick quand on sait qu'en médecine familiale on a beaucoup
d'experts dans la province de Québec? Ce n'est pas nécessairement
l'hôpital qui s'occupe de médecine familiale. Est-ce qu'il y a un
Dumont dans la famille du ministre? C'est une mauvaise remarque. Pourquoi
cherche-t-on un hôpital de médecine familiale au
Nouveau-Brunswick? Parce qu'on en a une tonne dans la province de Québec
qui sont très bons.
M. Bérubé: C'est très simple.
Premièrement, il n'existe pas d'école de médecine au
Nouveau-Brunswick.
Deuxièmement, à l'hôpital en question, au
Nouveau-Brunswick, il y a un centre de santé francophone qui est le plus
important au Nouveau-Brunswick, et qui donne des cours d'éducation
médicale en langue française. C'est davantage un encouragement
à cette institution qui a de la difficulté à recruter des
médecins francophones pour desservir la population acadienne, qui ne
semble pas se préoccuper, suffisamment en tout cas, du problème.
Je pense qu'il faut surtout voir là une aide gouvernementale à un
médecin dans un hôpital de là-bas qui fait un bon travail
pour former des acadiens francophones à la médecine familiale.
C'est un travail d'éducation.
M. Polak: Cela veut dire qu'on remplace un peu les fonctions que
le gouvernement du Nouveau-Brunswick aurait dû exercer. Est-ce que le
gouvernement du Nouveau-Brunswick...
M. Bérubé: Je n'ai pas osé le dire, mais
c'est vrai.
M. Polak: Est-ce qu'en retour, la province du Nouveau-Brunswick
donne de temps à autre des subventions aux Québécois? Je
n'ai rien contre le fait d'aider les autres, mais il faut que les autres nous
aident aussi un peu. Je veux d'abord penser à nos
Québécois.
M. Bérubé: Cela m'étonnerait beaucoup que le
Canada anglais accorde des subventions aux francophones du Québec pour
aider à son développement. Au contraire, on a plutôt
l'impression du contraire. Tout ce qu'il peut faire pour le freiner, il le
fait.
M. Doyon: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: ...ayant dû m'absenter deux secondes, je pensais
que les trois minutes seraient cinq minutes mais cela a vraiment
été trois minutes. Je voudrais simplement faire un petit retour
en arrière concernant les Affaires culturelles, à l'engagement
100, où je vois qu'on effectue le coulage - à moins que la
question n'ait été posée -.
Une voix: Oui, cela a été demandé.
M. Doyon: Où mettra-t-on la statue, M. le
Président, étant donné que la place est prise devant le
palais de justice? On devra la mettre ailleurs. Est-ce que le ministre est en
mesure de nous donner des renseignements...
M. Bérubé: C'est la ville de Québec qui
décidera.
M. Doyon: Est-ce qu'il y a eu des consultations?
M. Bérubé: Non. Il est possible qu'il y en ait mais
je vous dis que c'est la ville de Québec qui décide. Nous donnons
la statue à la ville de Québec et cette dernière prend ses
responsabilités.
M. Doyon: Je pose cette question puisqu'il a été
avancé par le ministère des Affaires intergouvernementales,
concernant la statue de Simon Bolivar, qu'il y avait eu effectivement,
même si on était sur le terrain du gouvernement du Québec,
même s'il s'agissait supposément d'une statue qui appartenait et
qui avait été donnée au gouvernement du Québec, des
consultations avec la ville de Québec. Je me disais que possiblement le
même processus pourrait jouer en ce qui concerne les muses d'Alfred
Laliberté, étant donné qu'on a dit que ce processus de
consultation avait été respecté concernant
l'érection de la statue de Simon Bolivar - un homme d'État -
devant le palais de justice. Je demande si cette consultation est faite
aussi.
M. Bérubé: La situation est tout à fait
différente. Il est normal que le gouvernement, comme citoyen de la ville
de Québec, demande au responsable de l'aménagement urbain, qui
est le conseil municipal de Québec, un avis lorsqu'il veut effectuer des
investissements immobiliers ou l'aménagement d'une place avec une
statue. On sait à quel point les places avec statues attirent quand
même le tourisme. Elles ont un effet d'attraction. Par conséquent,
il est normal qu'avant d'agir sur le milieu urbain de Québec, l'on
consulte les autorités municipales.
Dans ce cas-ci, le problème est inverse. La statue est
donnée dans le cadre du 375e anniversaire de la ville de Québec.
Elle est donnée à la ville de Québec qui, elle, n'a besoin
de consulter personne, à ce moment-là, pour décider
où elle la place. C'est sa responsabilité.
M. Doyon: Quand cette statue sera-t-elle physiquement remise
à la ville de Québec? Ou l'a-t-elle déjà
été? Parce que le 375e anniversaire achève.
M. Bérubé: Je l'ignore. J'imagine avant...
Le Président (M. Gagnon): Cela va? M. Doyon:
Oui.
Le Président (M. Gagnon): Engagements des Affaires
sociales ou plutôt des Affaires municipales?
Communications
M. Polak: Non. J'en suis aux engagements des Communications no
100.
Le Président (M. Gagnon): Communications, engagement
100.
M. Polak: "Subvention à Informatech, Montréal,
représentant la contribution du ministère pour permettre à
l'organisme de continuer la diffusion de l'information documentaire de langue
française au Québec, pour l'année financière
1983-1984. Montant de l'engagement 540 000 $." Je voudrais savoir si
Informatech est un organisme semi-public, gouvernemental ou privé? On
parle aussi de continuer la diffusion. Est-ce qu'on a déjà
donné des subventions dans les années antérieures ou si
c'est la première année?
M. Bérubé: C'est une entente qui remonte à
1965 entre la France et le Québec, en vertu de laquelle on mettait en
place des systèmes pour la diffusion de l'information
québécoise en France et de l'information française au
Québec. À cet égard, on avait créé des
corporations financées par les gouvernements respectifs qui assuraient
cette diffusion. Plus récemment, la décision a été
plutôt prise dans le sens que chaque gouvernement assumerait sa propre
responsabilité concernant son propre organisme. Ce qui fait que,
maintenant, Informatech, au Québec, s'occupe essentiellement de
diffusion à l'intérieur du Québec ou de diffusion
d'information québécoise à l'étranger, les
Français assumant leur propres programmes.
Conseil exécutif
M. Polak: L'engagement suivant est le Conseil exécutif,
engagement 600.
M. Doyon: Je voudrais compléter, M. le Président,
à l'engagement 100.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: À l'engagement no 100, toujours sur le Conseil
exécutif, oui. Subventions représentant le paiement des frais
d'encadrement des six premiers laboratoires universitaires
accrédités à titre d'unités de formation technique
et méthodologie prévues au programme d'intervention pour le
développement de la recherche en biotechnologie, au Québec, aux
organismes suivants: Là, on a l'Institut de recherches chimiques de
Montréal, 33 000 $; l'Université Laval et l'Université
McGill pour un grand total de 197 000 $. J'aimerais que le président du
Conseil du trésor nous explique. Première question, par exemple,
à côté de Institut de recherches chimiques de
Montréal, on voit, entre parenthèses, "ingénierie
génétique"; à côté de Université
Laval, on voit "ingénierie génétique"; à
côté de Université Laval, plus bas, "symbiose
végétale"; je voudrais savoir comment est déterminé
le choix des spécialités auxquelles sont allouées ces
subventions de 33 000 $, de 25 000 $, de 36 000 $, etc.
Deuxième question, M. le Président.
M. Bérubé: Je peux vous répondre tout de
suite.
M. Doyon: Oui.
M. Bérubé: Essentiellement à partir des
ressources existantes. En d'autres termes, on n'a pas pu fabriquer dans
l'abstrait. Existaient, dans les différentes universités du
Québec, des équipes de recherche travaillant dans le domaine de
la biotechnologie. Ce sont donc ces équipes de recherche que l'on veut
développer éventuellement en institut ou en centre de
recherche.
M. Doyon: D'accord. Lors de la commission parlementaire sur le
projet de loi qui a mis en place le ministère de la Science et de la
Technologie, des inquiétudes très vives ont été
exprimées par les recteurs des universités en ce sens qu'on se
méfiait beaucoup du dirigisme étatique là-dedans. Je veux
m'assurer que les engagements qui ont été pris par le ministre de
la Science et de la Technologie dans le sens qu'on tiendrait compte justement
des ressources existantes, des programmes déjà en cours et des
capacités du milieu, ont bien été respectés dans ce
cas-là.
Deuxième question, M. le Président. Je peux...
M. Bérubé: Puis-je, avant que vous posiez votre
deuxième question, développer une réponse autour de ce que
vous venez de dire? Nous avons eu l'occasion tout récemment au Conseil
du trésor d'examiner l'adéquation entre les objectifs de la
société québécoise exprimée dans Bâtir
le Québec, dans le Virage technologique, donc, l'adéquation entre
les besoins du Québec, les priorités québécoises et
les orientations des chercheurs, telle qu'illustrée par les fonds du
FCAC distribués dans les différentes équipes de recherche
et nous avons constaté que bien peu de ces sommes d'argent allaient
finalement là où on pouvait estimer qu'il y avait des efforts
substantiels à faire. Par conséquent, c'est une chose de parler
de la recherche libre, cela en est une autre également de parler de
recherche qui réponde aux besoins de la société, je pense
qu'il appartient à l'État, lorsqu'il utilise des deniers publics,
de s'assurer que ces deniers publics sont dépensés en fonction
des besoins publics au Québec.
M. Doyon: Ma deuxième question, M. le Président,
concerne l'affectation des crédits eux-mêmes. Je m'aperçois
que c'est sous la rubrique "Conseil exécutif" et je m'explique mal de ne
pas retrouver cela sous le ministère de la Science et de la
Technologie.
M. Bérubé: ...
M. Doyon: En juillet 1983?
M. Bérubé: Non, il ne l'était pas. Tout
récemment, on a vu l'annonce dans les journaux. Il n'était pas
constitué. La loi n'était pas sanctionnée et d'autant
plus...
M. Doyon: Mais, effectivement, c'est le genre de choses qui
devrait se retrouver à l'intérieur de ce ministère.
M. Bérubé: Oui, éventuellement.
M. Polak: Conseil Exécutif, engagement 600.
Le Président (M. Gagnon): Oui. M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: Et en même temps que 600, 601.
À 600: "Contrat de services pour la réalisation d'une
étude concernant la demande touristique et la mise en marche du produit
touristique à Montréal. Fournisseur: CEGIR Inc. Montant de
l'engagement: 38 350 $." Et à 601, c'est également une
étude sur l'industrie touristique à Montréal. Fournisseur
choisi: Éconosult Inc., Montréal. Montant de l'engagement: 29 500
$. Je voudrais savoir pourquoi ce n'est pas le ministère de l'Industrie,
du Commerce et du
Tourisme qui s'occupe du tourisme et des études.
Deuxièmement, j'ai l'impression qu'il y a toutes sortes de petites
études ici et là. Il n'y a rien, pas de projets de fond pour
attaquer cela.
M. Doyon: II y a beaucoup d'amis.
M. Polak: Donc, ici, il y en a un de 38 000 $ et un autre de 29
000 $. C'est très vague, une étude sur une industrie touristique
à Montréal. Y a-t-il des raisons pour que ce ne soit pas le
ministère lui-même qui s'en occupe, peut-être même en
se servant de ses propres employés ou fonctionnaires, et lui donne ces
petits contrats?
M. Bérubé: C'est une très bonne question. Il
faudrait demander à l'OPDQ comment il se fait que c'est l'OPDQ qui
réalise des études plutôt que le ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. Bonne question.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Puis-je seulement signaler à l'attention du
ministère que de semblables études existent ailleurs et qu'on
peut les emprunter? Je viens d'en lire une ce midi, précisément,
faite par les États de New York et du New Jersey qui donne, en tout cas,
comme première constatation - cela m'a fait bien plaisir - que la
première raison pour laquelle les gens vont à New York, c'est
pour les arts et que cette raison à elle seule est plus importante que
toutes les autres réunies.
M. Bérubé: ...30 secondes commerciales.
M. Vaugeois: On ne veut pas dire autre chose. En tout cas!
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Polak: Excusez-moi.
M. Doyon: J'allais dire que j'abonde dans le sens du
député de Trois-Rivières. Mais le ministre de l'Industrie,
du Commerce et du Tourisme, lors d'une période de la question avec
débat un vendredi matin, nous expliquait que les gens venaient faire du
ski au Mont Sainte-Anne parce qu'ils venaient skier à la
française. J'ai toujours eu des doutes à savoir qu'on vienne
skier à la française ici, tout comme on ne va pas à
Sainte-Anne-de-Beaupré pour dire le chapelet en français.
On va dire le chapelet. On le dira dans la langue qu'on voudra et je pense, M.
le Président, que c'est une...
M. Bérubé: C'est inexact. M. Doyon:
Inexact?
M. Bérubé: Je regrette, mais il y a des touristes
américains qui vont...
M. Doyon: Qui viennent dire le chapelet en français?
Oui?
M. Bérubé: ...skier dans les Alpes, alors qu'ils
ont dans le Colorado et dans les Rocheuses de superbes centres de ski. Cela
vient tout simplement d'un goût d'allier le voyage à la pratique
d'un sport.
M. Vaugeois: Pour des fins culturelles. Éducation
M. Polak: Éducation, engagement 100: "Contrat de services
pour collaborer à la mise en place de modèles d'évaluation
de fin de cycle, et coordonner et réaliser des travaux relatifs aux
guides d'évaluation et examens-synthèse pour les programmes de
sciences humaines du secondaire, pour la période de septembre 1983 au 31
août 1984. Fournisseur: Mme Andrée Chalifoux, Pointe-Claire
comté de Jacques-Cartier. Montant de l'engagement: 46 500 $. Je voudrais
avoir le curriculum vitae, l'expérience de cette dame. Ce n'est pas que
je n'aie pas confiance comme dans le cas ce matin, de Mme O'Leary qui
prépare la visite du pape, mais il faudrait tout de même savoir
qui est Mme Chalifoux et quelle sorte de compétence spéciale elle
possède. (17 h 30)
Le Président (M. Gagnon): Pouvez-vous répondre
à la question, M. le ministre?
M. Bérubé: Elle est très proche de l'ancien
chef du Parti libéral.
Une voix: Ah bon!
M. Bérubé: Elle a travaillé à
l'Action catholique de Montréal pendant plusieurs années.
M. Polak: Qu'est-ce que vous dites?
M. Bérubé: Elle a travaillé à
l'Action catholique de Montréal...
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: ...pendant plusieurs années. Je
suis convaincu que M. Ryan doit bien la connaître.
M. Polak: On va vérifier.
M. Bérubé: Elle a travaillé à
l'école secondaire Villa-Maria comme enseignante.
M. Polak: Très bien.
M. Bérubé: Elle a travaillé au
ministère de l'Éducation comme spécialiste en sciences
éducatives. Elle détient une maîtrise... Non, une
maîtrise... C'est manuscrit et c'est très difficile à
lire.
Une voix: En mesure.
M. Bérubé: Oui, une maîtrise en mesure, mais
je ne peux pas vraiment lire.
M. Vaugeois: Mesure et évaluation.
M. Bérubé: Ah! mesure et évaluation, c'est
cela? Mesure et - Ah, c'est ça que cela voulait dire, moi, je lisais
cela comme Laval - mesure et évaluation en cours. Donc, elle fait une
maîtrise sur la mesure et l'évaluation, j'imagine, de
l'acquisition des connaissances, quelque chose comme cela?
M. Polak: D'accord. M. Bérubé: En cours.
M. Doyon: L'engagement 101, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: "Contrat de services pour effectuer la traduction,
l'adaptation et la publication d'un ouvrage d'enseignement intitulé
"Radiographic Imaging", destiné aux étudiants qui suivent le
cours "Enregistrement de l'image radiologique". Fournisseur: Collège
Sainte-Foy, 45 000 $. Ce que j'aimerais savoir, M. le Président, est-ce
la première fois qu'un tel contrat est confié au Collège
Sainte-Foy, qui est situé dans mon comté, le comté de
Louis-Hébert, ou s'il a déjà une expérience
antérieure là-dedans? Est-ce déjà
arrivé...
M. Bérubé: En fait, il s'agit d'un projet courant
dans le cadre d'une pratique de coproduction avec les collèges. Donc, il
semble qu'il arrive fréquemment que l'on s'associe avec les
collèges pour la coproduction de documents didactiques.
M. Doyon: Je vois que c'est destiné aux étudiants.
J'imagine que c'est à tous les étudiants des cégeps ou si
c'est simplement aux étudiants du Collège Sainte-Foy?
M. Bérubé: Non, à tous les étudiants
des cégeps.
M. Doyon: Merci.
Énergie et Ressources
M. Polak: Moi, je fais référence à
Énergie et Ressources, engagement 104.
Le Président (M. Gaqnon): Énergie et Ressources,
104.
M. Polak: "Contrat de services pour la réalisation d'une
étude d'impact sur le projet de pulvérisations aériennes
d'insecticides contre la tordeuse de bourgeons de l'épinette pour les
années 1984, 1985, 1986. Montant de l'engagement: 800 000 $." Le
gouvernement a pris la décision, il y a quelques mois, de se servir de
ces insecticides pour l'année 1983. Je voudrais savoir pourquoi on n'a
pas fait d'étude d'impact? C'est un peu bizarre de faire des
études d'impact après le fait, pour 1984, 1985, 1986, et de se
demander si, par hypothèse, l'impact est très négatif ce
que les gens vont dire, ceux qui ont subi cela en 1983. Ou s'agit-il d'un autre
procédé pour l'avenir?
M. Bérubé: Le décret a autorisé le
programme de lutte pour 1983 seulement. Pour 1984, ceci doit revenir au Conseil
des ministres et, à ce moment-là, tel que requis par le
ministère de l'Environnement pour émettre une telle autorisation,
l'étude d'impact doit avoir été faite. Il est clair que,
comme le processus des études d'impact vient de débuter au
Québec, au départ, beaucoup d'activités qui n'avaient pas
fait antérieurement l'objet formel d'études d'impact sont
soumises maintenant à de telles études. Le ministère de
l'Énergie et des Ressources conduisait un programme de concert avec le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, lequel visait
essentiellement à quantifier l'impact sur la faune: on mesurait le
nombre d'insectes résiduel après les arrosages; on mesurait la
mortalité, s'il y en avait, chez les oiseaux; on mesurait un peu toutes
sortes de paramètres biologiques, fauniques, après les arrosages,
de manière à mieux connaître l'impact des arrosages sur un
milieu environnemental. Maintenant, le ministère de l'Environnement
exige que ces études soient plus systématiques, qu'il ne
procède pas simplement du principe de la mesure des effets après
arrosage, mais qu'il regarde également les effets à long terme,
enfin tous les autres effets connexes qui n'étaient pas
étudiés. Ce que le ministère étudiait,
c'était tout simplement que, après un arrosage, on allait faire
les prélèvements de la faune et de la flore et on les comparait
aux prélèvements avant l'arrosage pour voir s'il y avait eu des
effets. Évidemment, on ne mesurait que les effets à court terme.
Ce qu'on demande, ce sont des études d'impacts à court, moyen et
long termes. Ceci nécessitera certaines dépenses pendant quelques
années. Il est clair que si l'on devait arriver à la conclusion
que, dans certaines conditions, il est possible de faire des arrosages et que
l'avantage économique est nettement supérieur à
l'inconvénient environnemental, alors, il ne sera peut-être plus
nécessaire de faire des études d'impact annuellement pour
reprendre les arrosages. Ce sera plus continu.
Il s'agit tout simplement de se conformer à l'obligation de
réaliser des études d'impacts en 1984, 1985 et 1986, de
manière à compléter les réponses à des
questions qui avaient été posées et pour lesquelles on
n'avait pas de réponse.
M. Polak: Ministère de l'Énergie et des Ressources,
engagement 616.
M. Doyon: M. le Président, auparavant...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Engagement 602, Énergie et Ressources. "Contrat
pour effectuer des travaux sylvicoles et de reboisement dans la région
du Bas-Saint-Laurent, comté de Matane. Entrepreneur: Les entreprises
agricoles et forestières Shick-Shock Inc. Montant de l'engagement: 161
070 $."
J'aimerais savoir dans quel cadre se situe ce contrat et comment on a
choisi l'entreprise ou l'entrepreneur à qui il a été
confié? Comme par hasard, évidemment, c'est dans le beau
comté de Matane.
M. Polak: Engagement 602? M. Doyon: 602, oui. M.
Bérubé: Oui.
M. Doyon: J'aimerais savoir à l'intérieur de quel
programme se situe cette dépense, cet engagement financier?
M. Bérubé: Je ne sais pas si c'est le programme
d'aide à la forêt privée.
Le Président (M. Gagnon): Et comment a-t-on choisi...?
M. Bérubé: Ah non! Comment on choisit, je peux vous
le dire, parce que je connais la politique. Mais j'essaie de voir si c'est sur
forêt privée ou forêt publique.
M. Polak: Vous aurez trois invités à la prochaine
réunion.
M. Bérubé: Programme 2. D'accord. Il s'agit de
travaux de reboisement sur la forêt
publique. La politique du ministère est la suivante: la
moitié des contrats de sylviculture sur forêt publique sont
accordés aux sociétés d'exploitation des ressources,
groupements forestiers et coopératives de toutes sortes qui existent
déjà sur le territoire et ils sont accordés après
négociation, sans soumission publique. L'autre moitié est offerte
en soumission publique, l'objectif étant de développer le plus
rapidement possible des organismes vraiment professionnels pour la gestion de
la ressource. C'est la raison pour laquelle nous avons privilégié
et continuons à privilégier pour une durée de cinq ans les
entreprises en question. Donc, il s'agit là de travaux de reboisement,
nous effectuons des plantations pour tout près de - si je ne me trompe -
10 000 000 d'arbres dans le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie pour
accroître la possibilité forestière. Dans le cadre de ce
programme, nous faisons appel à toutes les coopératives et
à tous les groupements forestiers du territoire de la Gaspésie
qui réalisent une bonne partie des travaux, mais
Il existe également d'autres travaux qui sont donnés en
soumission publique pour le reste de ces contrats.
Le Président (M. Gagnon): Merci.
M. Polak: Ministère de l'Énergie et des Ressources,
engagement 616, à moins que mes confrères n'aient quelque chose
avant. "Contrat de services pour assurer le transport de plants à la
Pépinière de Trécesson, comté d'Abitibi-Ouest.
Fournisseur: Transport Brazeau Inc. Montant de l'engagement: 49 500 $."
On a inscrit le nom de l'autre soumissionnaire Magny Transport, mais on n'a pas
inscrit de montant. Je voudrais savoir si, dans le cahier du ministre, on a
inscrit le montant de la soumission de Magny Transport.
M. Bérubé: Oui, je pense qu'il faudra vous donner
la page complète de la description parce que c'est une soumission faite
sur la base de prix unitaire. Donc, à ce moment-là, pour calculer
le coût, il vous faut prendre les quantités de travaux,
multipliées par les prix unitaires, de manière à faire le
calcul final de la soumission et arriver à décider laquelle est
la meilleur marché.
M. Polak: Je voudrais simplement demander si on peut tenir pour
acquis que Transport Brazeau était le soumissionnaire toujours en
suivant le principe de donner le contrat au plus bas soumissionnaire à
moins de raisons exceptionnelles? Je prends votre parole pour cela comme j'ai
accepté votre excuse tout à l'heure quand vous avez
insulté...
M. Doyon: Probablement le futur chef. M. Polak: Oui, c'est
cela.
M. Bérubé: Vous avez dit "probablement le futur
chef". Je regrette, j'ai très bien entendu. Je n'ai rien voulu soulever,
mais vous avez dit "probablement le futur chef". Vos espoirs d'être
nommé ministre viennent d'augmenter considérablement.
M. Doyon: C'est un excellent choix.
M. Bérubé: J'espère que vous prendrez M.
Paradis: comme adjoint parlementaire.
M. Polak: Je donnerai ma conférence de presse à 18
heures.
M. Bérubé: Je vous rappellerai que je vous ai
promis tantôt un poste de ministre en 2010.
M. Vaugeois: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: ...est-ce qu'il faudrait tenir pour acquis qu'il y a
un avantage à être nommé ministre ou un honneur
particulier? Que veut dire le ministre exactement?
M. Bérubé: Non, non, non. M. Polak: Tout est
enregistré.
M. Bérubé: Je ne sais pas, le député
de Trois-Rivières peut se sentir visé par la question, mais je ne
pensais pas du tout à qui que ce soit quand j'ai...
M. Vaugeois: Question fort pertinente.
M. Bérubé: Je dois simplement dire que,
tantôt, le député de Sainte-Anne a indiqué à
cette commission que nous venions d'insulter un des candidats à la
direction du parti qui allait probablement devenir le prochain premier
ministre. Il demandait, à ce moment-là, que nous nous
rétractions, mais, dans la mesure où le député de
Sainte-Anne a clairement manifesté son appui à un candidat qui ne
semble pas être l'ancien premier ministre du Québec, on devait
conclure qu'il préparait sa rentrée progressive au bercail.
M. Polak: Vous ne connaissez pas l'expression "unité
d'équipe".
M. Bérubé: C'est d'ailleurs de
notoriété publique. Je ne peux pas vous dire: À mon avis,
la règle étant de prendre le plus bas soumissionnaire, je dois
tirer la conclusion
qu'on a pris le plus bas soumissionnaire. On l'a pris en prenant les
unités et en multipliant par les coûts unitaires.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui, toujours à l'engagement 616, M. le
Président. À ma connaissance, à moins que je ne me trompe
et cela me surprendrait beaucoup, Magny Transport est une filiale de Brazeau
Transport. Je trouve bizarre qu'on demande des soumissions à Brazeau et
à Magny Transport, l'une étant une filiale de l'autre.
Évidemment, la compétition ne sera pas forte. J'aimerais
m'assurer auprès du président du Conseil du trésor que ce
genre de chose ne se produise pas trop souvent et que cette information que je
lui transmets devrait être vérifiée à savoir s'il y
a des liens entre Brazeau Transport et Magny Transport et pourquoi on a
demandé simplement à deux...
M. Bérubé: Dans le cas des soumissions sur
invitation c'est le fichier qui a... Pas dans ce cas-là? On me dit qu'il
n'y a pas de fichier pour les compagnies de transport.
M. Polak: Le scandale du mois de juillet.
M. Bérubé: Demandons d'abord s'il existe des
relations entre Brazeau et Magny sur le plan corporatif et,
deuxièmement, pourquoi on a choisi d'inviter ces deux entreprises en
particulier à soumissionner.
Le Président (M. Gagnon): Pourquoi seulement deux, c'est
cela?
M. Doyon: Parce qu'il n'y en avait que deux qui étaient
parentes possiblement.
M. Bérubé: Effectivement, M. le Président,
ne notez pas au procès verbal l'affirmation gratuite du
député de Louis-Hébert.
M. Polak: C'est tout de même lui qui a découvert
cette affaire-là.
M. Bérubé: La statue de Bolivar? M. Doyon:
La statue de Bolivar...
M. Polak: Énergie et Ressources, engagement 620.
M. Doyon: On peut en parler.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 620.
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: "Contrat de services pour effectuer un inventaire
géochimique, durant la saison estivale 1983, dans la région de la
rivière Caniapisco, comté d'Ungava. Fournisseur choisi: Sial-CIG,
Dorval. Montant de l'engagement: 300 000 $." Quand je regarde les trois autres
soumissionnaires, je n'ai aucun élément pour comparer. Pour les
autres soumissionnaires, on parle de tant par pièce tandis que, dans le
cas de Sial, on parle d'un montant total. (17 h 45)
J'imagine qu'il s'agit d'une erreur, mais peut-être que le
ministre peut la corriger immédiatement, en lui accordant le
bénéfice du doute.
M. Bérubé: Pour l'engagement 620...
M. Polak: Pour l'engagement 621, c'est exactement le même
principe.
M. Bérubé: Je vais essayer de vous trouver la
réponse, si vous me donnez une chance.
M. Polak: Oui. D'accord.
M. Bérubé: Voilà. J'ai la réponse.
Comme il y a plusieurs contrats impliqués là-dedans, j'avais un
petit problème à la trouver.
Dans le cas de la région de la rivière Caniapisco, qui est
celle qui nous intéresse, -je l'ai ici - SIAL a soumis 3800
échantillons à 78,95 $ la pièce, alors que les autres ont
soumissionné pas mal plus haut. C'est donc le plus bas
soumissionnaire.
M. Polak: D'accord, c'est une réponse, mais le cahier ne
nous le dit pas. Pour l'engagement 621, c'est la même chose. Encore
là, il n'y a pas moyen de comparer. Est-ce que vous trouvez encore, pour
l'engagement 621, que SIAL a été le plus bas soumissionnaire?
M. Bérubé: Pour l'engagement 621, c'est encore le
même document effectivement, parce qu'il y en a toute une série.
Pour la région de la Baie de Johan-Beetz, SIAL, compagnie
internationale, a 3350 échantillons à 67,16 $ la
pièce.
M. Polak: Combien?
M. Bérubé: À 67,16 $ la pièce.
M. Polak: D'accord. Cela règle la question.
Le Président (M. Gagnon): Quel est le prochain
engagement?
Industrie, Commerce et Tourisme
M. Polak: Industrie, Commerce et
Tourisme, engagement 100.
M. Doyon: M. le Président, avec votre permission.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
Environnement
M. Doyon: À l'Environnement, engagement 100: "Subvention
à la ville d'Alma, comté du Lac-Saint-Jean, à titre d'aide
financière pour lui permettre d'éliminer la dette sur les
équipements de son incinérateur de déchets solides lequel
sera fermé définitivement le ou avant le 1er septembre 1983,
parce que ne répondant plus aux normes en vigueur." Le président,
dans la ville d'Alma, me semble choyé en l'occurrence, mais là
n'est pas le but de ma question.
J'aimerais savoir s'il y a une politique en ce qui concerne l'octroi de
pareilles subventions pour des municipalités qui sont aux prises avec
des éléphants blancs de la sorte. J'en connais plusieurs qui
aimeraient bien s'en défaire et qui aimeraient bien refiler au
gouvernement le fardeau financier qu'ils constituent. Je me demande pourquoi
Alma est traitée de cette façon. Je n'ai rien contre cela. Je
suis bien content pour la ville d'Alma. Bravo pour elle. Par contre, j'aurais
des candidats à vous proposer qui ont des obligations qui traînent
et qui aimeraient bien rendre le gouvernement responsable.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Vaugeois: C'est une question pour tout le monde.
M. Doyon: C'est une question qui intéresse tout le
monde.
Des voix: Oui. Oui.
M. Bérubé: Oui? Pas de problème. Oui, c'est
un cas tout à fait particulier. C'est ce que je viens de dire.
Cependant, j'ai apprécié...
Une voix: Ah oui!
M. Bérubé: ...que le député pose sa
question assez longuement. Cela m'a permis de lire le texte que j'avais sous
les yeux. Voilà. Alors, le 30 septembre 1970, le ministre de la
Santé de l'époque... Quand avez-vous été
élus, en 1970?
M. Vaugeois: En avril.
M. Bérubé: En avril. Cela y est. Encore un exemple
de mauvaise administration. Au tout début d'un mandat...
M. Polak: Question de privilège. J'avertis le ministre,
quand il se répète sur une fausse assertion, que c'est
très dangereux. Cela approche le criminel presque...
Le Président (M. Gagnon): II n'y a pas de question de
privilège. Vous pourrez prendre la parole par la suite.
M. Polak: Ah bon!D'accord.
M. Bérubé: Alors, nous avons eu tantôt un cas
de mauvaise gestion dont la décision a été prise le 15
octobre 1976, c'est-à-dire vraiment à la tout extrême
limite de la décence. Là, nous avons maintenant un cas de
mauvaise gestion au tout début du mandat, soit le 30 septembre 1970, que
l'on mettra au compte de l'inexpérience. Quant au cas de 1976, on le
mettra au compte de l'incapacité à prendre de
l'expérience, si je comprends bien. Ceci s'explique...
M. Doyon: Moi, M. le Président, j'accepte tout ce que le
ministre est en train de dire, parce qu'il parle en connaissance de cause.
Ayant examiné sa propre gestion, il sait de quoi il parle. Je suis donc
prêt à le laisser poursuivre là-dessus.
Le Président (M. Gagnon): II vous dit qu'il a pris de
l'expérience là-dedans.
M. Bérubé: M. le Président, au moins, il y a
une conscience qu'il n'y a pas de l'autre côté. Alors, le 30
septembre 1970, le ministre de la Santé avait approuvé les plans
et devis qui étaient soumis à son attention par la ville d'Alma,
pour le fonctionnement d'un incinérateur. Or, cet incinérateur ne
répond plus aux normes en vigueur. Il constitue une source de pollution
et de nuisance. Il en coûterait au-delà de 1 000 000 $ pour le
rendre conforme aux règlements aujourd'hui. Il existe une alternative
beaucoup moins coûteuse pour l'élimination des déchets.
Aussi, le ministère de l'Environnement demanda-t-il à la ville
d'Alma de fermer cet incinérateur que l'on n'a pas fini de payer. Cette
situation est unique. Elle ne pourra pas se reproduire puisque, des quatre
incinérateurs de déchets solides du Québec,
l'incinérateur d'Alma est le dernier de ce type encore en
fonctionnement. De plus, la situation que je viens de vous décrire est
due à un changement de la politique gouvernementale, qui crée une
iniquité vis-à-vis des citoyens de cette ville qui, en 1970, en
ville exemplaire, obtenait toutes les autorisations requises pour la
construction de son incinérateur. Par conséquent, le
ministère de
l'Environnement offre une subvention pour permettre à la
municipalité de terminer le paiement de cet incinérateur que l'on
va fermer.
M. Doyon: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: ...il est à ma connaissance personnelle que le
ministère de l'Environnement a exigé dernièrement de la
Communauté urbaine de Québec des investissements nouveaux de
l'ordre de plusieurs millions de dollars - il y a une couple d'années,
deux ou trois ans - alors que, bien sûr, l'incinérateur de
Québec ou l'incinérateur de la Communauté urbaine de
Québec avait été construit selon les normes en vigueur. Il
est à ma connaissance personnelle que, malgré les demandes
répétées des dirigeants de la Communauté urbaine de
Québec - et je le dis en toute équité, tout simplement -
ils n'ont pas réussi à fléchir l'inflexible ministre et
président du Conseil du trésor qui n'a rien voulu savoir, rien
voulu comprendre. Le cas unique qu'il cite comme étant celui d'Alma - je
le lui signale - n'est pas aussi unique que cela puisqu'il se reproduit dans le
sens que des adaptations ont dû être faites à
l'incinérateur de la Communauté urbaine de Québec au
centre de disposition des déchets solides, qui est dans Limoilou, et
d'aucune façon le gouvernement n'a voulu participer aux dépenses
qui ont été nécessaires pour faire les
améliorations qui s'imposaient. Il est bien sûr, M. le
Président - simplement pour terminer - que la justification qui nous est
donnée repose sur le fait qu'il s'agit d'un cas unique et elle tombe, si
le cas n'est plus unique.
M. Bérubé: M. le Président, le cas est
unique dans la mesure où il s'agit du seul incinérateur de ce
type qui avait été approuvé à l'époque, mais
qui aujourd'hui se révèle totalement inadéquat. En
d'autres termes, il n'aurait pas dû être approuvé à
l'époque. Il est d'un type particulier et ce type d'incinérateur
ne donnant pas les résultats voulus, le ministère de
l'Environnement dit: Vous devez le démolir. Évidemment, la
municipalité réplique: Mais c'est l'incinérateur que vous
avez approuvé en 1970 quand, avant tout le monde, on s'est mis à
dépolluer notre environnement et vous-mêmes étiez d'accord
et approuviez les plans et devis en question. Par conséquent, elle
reproche au gouvernement de l'avoir amenée à faire des
dépenses sur un type d'équipement qu'on aurait dû, à
l'époque, étudier davantage de manière à ne pas en
favoriser l'implantation. C'est, je pense, le point en litige ici. Il s'agit
d'un incinérateur unique au Québec, qui n'est pas adéquat,
qui coûterait beaucoup trop cher pour être reconstruit et, par
conséquent, il doit être fermé. Le ministère de
l'Environnement dit: Vous allez fermer votre incinérateur.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, incidemment, j'aimerais savoir
s'il y a, de la part du Conseil du trésor ou à l'intérieur
du gouvernement une politique - c'est un peu un aparté, mais je pense
que vous allez me le permettre et le président du Conseil du
trésor va peut-être pouvoir éclairer ma lanterne
là-dessus - concernant les annonces de subventions qui sont
accordées par le gouvernement du Québec. J'ai eu l'occasion de me
promener dans la province de Québec une bonne partie de
l'été et, chaque fois -en fait, c'est arrivé à
plusieurs reprises -que j'ouvrais ma radio dans ma voiture, j'entendais: Le
député - pas le député de Champlain, mais cela
aurait pu être lui - de Lac-Saint-Jean a le plaisir d'annoncer à
la population, qui va sûrement s'en réjouir, que le Conseil du
trésor a accepté le versement d'une subvention, par exemple -
prenons ce cas, cela aurait pu l'être - pour permettre la fermeture de
l'incinérateur de la ville d'Alma. Est-ce qu'il y a une politique
générale pour l'annonce de telles subventions? Je pense qu'il y a
là une question d'équité. Pour expliciter mon point de vue
d'une façon plus claire, je dois dire que les députés de
l'Opposition ne profitent pas des mêmes avantages. Nous avons très
rarement accès à des renseignements qui permettent aux
députés de faire un communiqué de presse, de se rendre aux
désirs de la population, etc. Je me demande s'il ne serait pas opportun
d'examiner la question et de faire en sorte que ce genre d'annonces de
subvention... Au moins qu'on sache quelle est la politique à ce sujet.
Si la politique est acceptée, qu'elle est générale et que
c'est ainsi que les choses se font, que c'est accepté de la part du
Conseil des ministres, que les députés ministériels sont
informés en premier lieu que telle subvention est accordée, que
telle bâtisse va se faire, que tel projet va se réaliser dans le
comté et que le député ministériel en est
informé de première main, qu'il profite de l'occasion pour
émettre un communiqué de presse, pour faire une conférence
de presse, pour faire des annonces à la radio et à la
télévision, pour qu'on le sache. Il y a d'autres
possibilités, c'est que les services de communication, les services
d'information, qui nous coûtent suffisamment cher et qui existent au
gouvernement du Québec - on a des services pour cela - pourraient se
charger de faire l'annonce à la population en général, ou
à une clientèle particulière, de
telle et telle chose, évitant ainsi de politiser des choses qui
répondent à des besoins de la population et dont la
réalisation est tout simplement un droit pour la population.
On a l'impression - je termine là-dessus, parce qu'il reste une
minute ou deux - que si on s'en va continuellement dans cette voie, la moindre
chose devient une question politique, devient un tremplin politique, devient
une chose qui permet à la population de croire que c'est une faveur
qu'on lui accorde, que c'est parce qu'on a voté du bon bord que cela
nous est accordé, qu'on est du côté du gouvernement.
J'aimerais avoir les réflexions du président du Conseil du
trésor là-dessus.
M. Beauséjour: Question de privilège, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): II n'y a pas de question de
privilège à la commission. Question de règlement,
peut-être, mais pas de question de privilège.
M. Beauséjour: Je ne sais pas si c'est le
règlement, mais c'est...
M. Bérubé: On peut donner la parole au
député d'Iberville et, après cela, je pourrai prendre la
parole.
Le Président (M. Gagnon): M. le député
d'Iberville, sur la même question?
M. Beauséjour: C'est sur la même question. Je veux
revenir sur les affirmations du député de Louis-Hébert. Je
veux bien le croire quand il dit qu'il s'est promené à travers
tout le Québec. Mais, quand il dit que les députés du
gouvernement sont informés de telle et telle subvention, je voudrais lui
faire remarquer que, souvent, ce n'est pas seulement qu'on est informé,
c'est qu'on s'occupe de nos dossiers et qu'on fait de la communication. On ne
fait pas seulement se promener à travers tout le Québec. Quand on
fait des appels dans les ministères, on peut être au courant de ce
qui se produit dans les dossiers.
M. Bérubé: M. le Président, la nature de mon
intervention...
M. Doyon: Pour répondre à l'intervention du
député d'Iberville, M. le Président...
M. Bérubé: ...ira dans le sens de celle du
député de Louis-Hébert. Les grandes critiques de nos
députés, je dois l'avouer, portent sur le fait de ne pas
être informés des décisions concernant les subventions, de
l'apprendre souvent par le truchement des journaux, de l'apprendre de
façon indirecte. Ils le soulignent essentiellement pour une raison,
c'est que lorsqu'on examine notre contrepartie fédérale qui se
promène sur le territoire québécois, on se rend compte que
c'est l'un des exercices les plus continus de nos députés
fédéraux d'y aller de programmes totalement
discrétionnaires. On sait que, par exemple à Québec, la
plupart, la très grande majorité des sommes
dépensées, le sont dans le cadre de programmes normés,
suivant des standards. La décision est prise par l'administration et
toutes ces annonces sont faites très fréquemment par
l'administration en région.
Deuxième observation: cela n'est pas pratiqué par les
députés fédéraux qui cherchent à se faire un
crédit politique auprès de l'électorat. On a souvent de
nos députés qui se demandent effectivement si on ne devrait pas
pratiquer ce que pratiquent les députés fédéraux
sur le territoire. Je ne suis pas certain qu'on doive acquiescer à cette
attitude politique, au contraire. Mais, comme le disait le député
d'Iberville, il est clair que, lorsqu'un député
s'intéresse à un dossier, effectue des démarches
auprès des fonctionnaires pour savoir si le dossier avance, en poussant
pour qu'il avance un peu plus vite, forcément, il est amené
à être mis au courant de la prise de décision, ce qui lui
permet généralement de faire l'annonce aussi rapidement que
pourrait le faire le cabinet ministériel lorsqu'il approuve la demande.
C'est cela qui permet souvent de procéder dans certains cas par exemple
dans le cas d'Action Travail, un cas que j'ai parrainé moi-même
auprès de mon collègue du Travail, comme nous l'avons vu dans
notre cahier tantôt. Je l'ai parrainé, je ne le cache pas. Je
pensais que c'était un bon projet. Forcément, quand j'ai su que
la décision était prise, était positive, je l'ai su avant
tout le monde, ceci m'a permis de l'annoncer immédiatement aux jeunes en
question en disant: Écoutez, cela y est, cela fonctionne. Cela s'est
limité à cela, en ce sens que cela ne va pas plus loin.
Le Président (M. Gagnon): Là-dessus, nous ajournons
nos travaux à demain, 9 heures, selon notre décision de ce
matin?
M. Polak: On dit 9 heures, pour essayer de terminer le plus
tôt possible, parce qu'il y en a beaucoup qui...
Le Président (M. Gagnon): Demain matin, 9 heures.
(Fin de la séance à 18 h 01)