Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Neuf heures quarante-six minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente des engagements financiers se réunit aux
fins d'étudier les engagements financiers du mois d'avril 1983.
Les membres de cette commission: MM. Beauséjour (Iberville),
Bérubé (Matane), Blais (Terrebonne), Blouin (Rousseau), Caron
(Verdun), Champagne (Mille-Îles), Doyon (Louis-Hébert), Gauthier
(Roberval), Johnson (Vaudreuil-Soulanges), Middlemiss (Pontiac), Polak
(Sainte-Anne), Proulx (Saint-Jean), Vaugeois (Trois-Rivières).
Procès-verbal
Est-ce que le procès-verbal de la réunion du 28 avril est
accepté? Avez-vous des questions sur ce procès-verbal?
M. Polak: II est accepté. J'ai juste une question.
Le Président (M. Gagnon): Une question.
M. Polak: C'était sur de point 2, mais je m'excuse.
Le Président (M. Gagnon): Alors, le procès-verbal
de la réunion du 28 avril est accepté.
Les questions portant sur le programme de soutien à l'emploi et
de stimulation de l'économie: on a dit qu'on reportait ce sujet, si j'ai
bien compris, à la réunion du mois de juin. Est-ce cela?
M. Polak: C'est cela. On vient de recevoir de la correspondance
sur ce sujet, il y a un jour ou deux. Il y a un nouveau formulaire sur lequel
je voudrais revenir avec quelques questions. Ensuite, je voudrais revenir aussi
sur le principe qu'on voudrait élaborer plusieurs questions qui
s'appliquent, non seulement au programme "pay check" pour lequel on a
répondu maintenant, mais à d'autres programmes en même
temps. Tout cela dans le but de sauver du temps en regroupant les
questions.
M. Bérubé: Sur le programme PECEC ou "pay check",
parce que le programme "pay check" touche 360 000 fonctionnaires.
M. Polak: Ah oui! Cela, c'est le "pay check". Avez-vous d'autres
mesures à l'esprit? On pourrait s'en informer tout de suite.
Le Président (M. Gagnon): Si j'ai bien compris, M. le
député de Sainte-Anne, c'est qu'on reporterait cette discussion
à notre prochaine réunion. Est-ce que cela fait votre affaire, M.
le ministre?
M. Bérubé: Cela fait mon affaire. Le
Président (M. Gagnon): Bon!
M. Polak: II n'a même pas lu encore... Cela, il faut le
dire, c'est de nature à lui plaire.
Le Président (M. Gagnon): Nous entamons...
M. Bérubé: L'assertion du député de
Sainte-Anne est exacte.
Engagements d'avril 1983
Le Président (M. Gagnon): ...l'étude des
engagements financiers du mois d'avril 1983, en commençant par les
Affaires culturelles.
M. le député de Sainte-Anne.
Affaires culturelles
M. Polak: Affaires culturelles, l'engagement 202.
M. Bérubé: On n'a rien sur les poissons, le 1er
avril?
M. Polak: Non.
M. Bérubé: C'est venu après.
M. Polak: En friture peut-être.
Subvention à la Société du Grand
Théâtre de Québec représentant la première
tranche de la subvention de fonctionnement d'environ 2 000 000 $ pour
l'année financière 1983-1984.
Montant de l'engagement: 500 000 $.
Comment ce montant se compare-t-il avec l'année
précédente?
M. Bérubé: C'est ce que je regarde. Hélas,
je n'ai pas les chiffres!
M. Polak: Une deuxième sous-question. Je me rappelle
l'année dernière, lorsqu'on avait parl.ié aussi d'une
subvention à la Société du Grand Théâtre,
j'avais posé la question: Est-ce qu'on ne va pas dans la direction d'un
autofinancement? Le ministre a répondu qu'évidemment, c'est
préférable mais qu'on n'est pas encore rendu là.
Y a-t-il une tentative de la part de la société de
contrôler les dépenses et de dépendre de moins en moins de
l'État?
M. Bérubé: Oui. C'est d'ailleurs une des
idées que l'actuel ministre des Affaires culturelles a défendue
avec succès, en tout cas pour l'instant, dans la mesure où on
peut en juger avec la firme DRB, je crois, de Québec. Plutôt que
de faire du réaménagement, par exemple, de vieux bâtiments
dans le Vieux-Québec, directement par le gouvernement à des frais
exorbitants, on s'est associé à l'entreprise privée et
dans des groupes de partenaires à 50-50 pour revitaliser des quartiers
complets de vieilles maisons du Vieux-Québec. Ce qu'on a
constaté, c'est que l'entreprise privée était
intéressée à faire des profits. D'abord, les travaux de
rénovation sont sans doute beaucoup moins parfaits ou exemplaires que ce
que le gouvernement pouvait faire. Je pense que, dans le Vieux-Québec,
on prend les pierres une par une, on les numérote, on
débâtit la maison et on la reconstruit. Alors, cela coûte
des millions pour une maison, ce qui est épouvantable, sauf qu'on
revient avec une maison qui est absolument et historiquement identique à
ce qu'elle était autrefois, mais qui coûte tellement cher qu'on ne
peut pratiquement plus la louer à personne, le coût du loyer
étant trop élevé. Vous voyez le problème de
gestion.
Le ministre des Affaires culturelles a donc plutôt poursuivi une
politique différente à titre pilote. Il s'est associé
à des promoteurs qui, à ce moment, font la réfection de
maisons mais dans un but très réel de ramener du monde dans leurs
loyers et dans de petits magasins. Vous pourrez voir sur une bonne partie de la
rue en bas près de la chapelle - celle qui fait face à la gare
maritime, si vous passez à cet endroit - qu'il y a plusieurs petits
commerces qui s'y sont installés. Vous constaterez que des appartements
commencent à y être aménagés et, de fait, il semble
qu'on y arrive à un coût nettement moindre. On n'a pas
évidemment de frais d'entretien et il est donc très
intéressant de nous associer à des constructeurs et d'effectuer
le réaménagement dans un but d'utilisation par la population.
C'est un concept excellent qui va dans le sens des questions du
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Affaires culturelles...
M. Bérubé: Enfin, c'est un excellent concept
à moins qu'on redécouvre des pépins dans un an ou dans
deux ou trois ans. Pour l'instant, c'est un excellent concept.
M. Polak: Engagement 602, Affaires culturelles.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 602, Affaires
culturelles, oui.
M. Polak: Subvention à Mme Huguette Bonet Bouchard, Mont
Saint-Hilaire, comté de Verchères, à titre d'aide
financière pour fins de restauration du Manoir Rouville-Campbell
à Montréal. Montant de l'engagement: 34 300 $.
Je voudrais savoir quelle est la durée du mandat confié
à cette madame et obtenir son curriculum vitae ou tout autre
renseignement que le ministre pourrait détenir dans son dossier
concernant les qualifications de cette dame.
M. Bérubé: D'accord, c'est un programme
normé et nous n'avons pas d'autres informations que les normes du
programme qui pourraient vous être envoyées, mais pour
répondre à vos questions spécifiques, il faudrait les
poser au ministère.
M. Polak: J'aimerais connaître dans ce cas la durée
du mandat; je n'ai pas besoin de la description...
M. Bérubé: Je n'ai pas de mandat. De
mémoire, je vous dirais que ce programme en est un de subvention directe
au propriétaire du manoir en question. C'est donc un programme pour
venir en aide à des gens qui sont propriétaires de vieux
bâtiments ayant une valeur historique ou souvent classés par le
ministère, si je ne m'abuse. La subvention cadre dans ce programme.
M. Polak: D'accord.
Le Président (Gagnon): Est-ce que vous avez d'autres
questions?
M. Polak: J'aimerais seulement être informé si c'est
une subvention directe au propriétaire.
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Vous avez déjà la
réponse.
M. Polak: Est-que la maison est classée monument
historique.
Le Président (M. Gagnon): Ah! Pour cela, il faudrait poser
la question.
M. Bérubé: C'est un monument célèbre
mais de là à savoir s'il est classé...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Engagement 800, Affaires culturelles. Subvention
à la Corporation municipale de la ville d'Aylmer pour la
rénovation et l'agrandissement de la salle de spectacles annexée
au cégep de l'Outaouais. Montant de la subvention: 1 029 430 $.
Il me semble que c'est la deuxième ou la troisième fois
que cette même subvention apparaît. Est-ce dû au fait que
cette somme n'est pas dépensée qu'elle revient ainsi?
M. Bérubé; Un instant, je vais vérifier.
Non, M. le Président, mais si cette maladie pouvait atteindre tous les
députés libéraux siégeant à la commission de
l'énergie et des ressources, la démocratie ferait
d'énormes progrès au Québec.
M. Middlemiss: Cela n'a pas changé.
M. Bérubé: On ne fait allusion à aucune
autre subvention antérieure.
M. Middlemiss: Depuis 1981-1982, ce sont toujours les mêmes
montants qui sont apparus. Je ne pense pas qu'un sou ait été
dépensé jusqu'à maintenant dans ce projet. Il y a
certainement une polémique concernant le projet.
M. Bérubé: J'ai sous les yeux l'entente du 20
octobre 1981 à ce sujet. Donc, vous avez effectivement raison...
M. Middlemiss: Merci.
M. Bérubé: ...de dire qu'il y a plusieurs
années qu'on en parle. Attendez un peu, on me dit que ce n'est pas tout
à fait exact. Je suis en train de lire: Convention... Qu'est-ce que je
suis en train de lire? Si je lis le texte, on dit: Le ministre des Affaires
culturelles pour et au nom du gouvernement agissant par M. Roger Ricard,
directeur de la Direction des bureaux régionaux, dûment
autorisé par le décret 2893-81... Donc, en 1981, on a
autorisé M. Ricard à agir au nom du ministre dans cette affaire.
Ah.!.î Vous pensez qu'il a été autorisé en
général. Alors, il y a une divergence d'interprétation
entre mon conseiller, en qui j'ai la plus grande confiance, et le sens que je
donnais à une convention.
M. Middlemiss: Comme d'habitude, vous avez raison.
M. Bérubé: Vous devriez savoir que chaque fois que
j'ai raison, il y a quelqu'un qui m'a soufflé la réponse à
l'oreille.
M. Middlemiss: Oh! Je sais qu'il n'y a pas de travail qui a
été fait, mais est-ce qu'il est normal que si on ne le
dépense pas dans une certaine année, on le reporte à
l'année suivante?
M. Bérubé: J'oserais être en désaccord
avec mon distingué conseiller et émettre l'hypothèse que
M. Roger Ricard a été autorisé par le décret
2893-81 à agir, à mon avis, au nom du ministre dans cette
affaire. C'est une hypothèse; on pourrait la vérifier. Je dois
avouer que nous n'en sommes qu'au niveau des conjonctures.
M. Middlemiss: Conjectures. M. Bérubé:
Conjectures?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ou des supputations.
M. Bérubé: Des supputations. Merci, M. le
député de Johnson.
M. Middlemiss: Vaudreuil-Soulanges.
M. Bérubé: II n'y a rien à faire. Vous
êtes marqué par l'avenir.
Le Président (M. Gagnon): La question que l'on retient, M.
le ministre, c'est que M. le député de Pontiac veut savoir si le
même montant qu'on a vu aux engagements financiers...
M. Middlemiss: ...d'année en année, s'il n'est pas
dépensé?
Le Président (M. Gagnon): Depuis 1981...
M. Bérubé: Non, je suis convaincu qu'il s'agit d'un
décret qui a été signé le 2 mars 1983 pour
permettre au ministère de dépenser. Donc, je suis convaincu qu'il
n'y a pas eu d'autorisation antérieure.
M. Middlemiss: Je regrette de vous dire cela, mais cela est
déjà passé aux engagements financiers à deux
reprises: le même montant à la salle de spectacles. Je suis au
courant de la situation, c'est que le cégep de l'Outaouais est
situé sur un terrain qui appartient à la Commission de la
capitale nationale. C'est l'un des problèmes de l'entente que voulait
signer la ville d'Aylmer et le ministère des Affaires culturelles pour
procéder à l'aménagement d'une salle de spectacles. Si je
ne me trompe pas, j'ai déjà posé la même
question...
M. Bérubé: II faudra effectivement
demander au ministère. Je ne peux pas vous dire et je n'ai aucune
information là-dessus pour autant que je sache que depuis longtemps, on
brasse l'idée de l'aménagement d'une salle de spectacles à
Aylmer.
Le Président (M. Gagnon): La question que l'on retient
est: Est-ce que ce montant est déjà venu aux engagements
financiers de 1981 pour le même projet? (10 heures)
M. Middlemiss: Oui, et c'est le même montant.
Le Président (M. Gagnon): C'est le même montant.
M. Middlemiss: Pourquoi cela revient-il encore si,
déjà, il y a eu des engagements précédents?
Pourquoi cela revient-il encore en 1983?
M. Bérubé: On verra.
Le Président (M. Gagnon): D'accord?
M. Bérubé: Cela aurait été
désengagé, parce qu'il n'y avait pas d'entente.
M. Middlemiss: C'est bien. Merci.
Le Président (M. Gagnon): On retient la question, M. le
ministre?
M. Bérubé: M. le Président, ce n'est pas moi
qui vais exercer la moindre censure sur les questions de l'Opposition.
M. Middlemiss: On devrait vérifier cela parce qu'il
semblerait que, dans le milieu, personne ne veut s'occuper de gérer la
salle de spectacles.
M. Bérubé: D'autant plus que l'état de la
voix du député de Pontiac-Témiscamingue étant ce
qu'il est, s'il fallait...
M. Middlemiss: Député de Pontiac, M. le
ministre!
M. Bérubé: ...qu'après l'effort qu'il vient
de faire pour poser une question, on refuse la question, ce serait,
évidemment, manquer de coeur totalement.
M. Middlemiss: Le problème de ma voix, c'est le mien et
mon comté, c'est Pontiac.
Des voix: Ah!
Le Secrétaire: Pourquoi les engagements antérieurs
n'ont-ils pas donné objet à des dépenses?
Le Président (M. Gagnon): Pourquoi le montant
revient-il?
M. Middlemiss: Pourquoi cela revient-il?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a eu des
engagements antérieurs?
M. Middlemiss: Cela revient chaque fois. Est-ce parce qu'on ne le
dépense pas que cela revient?
M. Bérubé: Y a-t-il eu des engagements
antérieurs concernant la salle de spectacles de Aylmer, dans le
comté de Pontiac?
Affaires intergouvernementales
Le Président (M. Gagnon): Affaires
intergouvernementales.
M. Polak: Affaires intergouvernementales, engagement 200.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, engagement 200.
M. Polak: Subvention à l'Agence pour la coopération
technique industrielle et économique (ACTIM), Paris, représentant
la contribution du Québec à l'organisation par les deux
organismes de divers stages et missions accomplis par des ressortissants
français et québécois, pour la période de novembre
1981 à juillet 1982. Montant de l'engagement: 88 000 $.
Est-ce que la France paie le même montant? Est-ce que c'est
divisé entre la France et le Québec, à 50-50?
M. Bérubé: Je n'ai pas l'information, mais j'ai
déjà profité du programme, j'avais reçu un montant
de la France.
M. Polak: Vous dites que vous avez bénéficié
du programme.
M. Bérubé: Oui, j'avais reçu un montant du
gouvernement français, à l'époque. Alors, il faudrait voir
comment se partagent les coûts du programme défrayés par
l'ACTIM.
M. Polak: Et si le programme forme encore de jeunes et nouveaux
Bérubé pour l'avenir?
M. Bérubé: Un très grand nombre de jeunes et
nouveaux Bérubé qui vont vous faire la vie dure pour le reste de
vos jours.
M. Polak: Vous auriez dû venir avec nous, M. le ministre,
hier soir, à Charlesbourg. C'était bien intéressant.
Apparemment, la victoire libérale va être plus écrasante
que dans D'Arcy McGee.
Le Président (M. Gagnon): Autres
questions aux Affaires intergouvemementales?
M. Polak: Aux Affaires intergouvernementales.
Une voix: II n'y a pas de convention dans D'Arcy McGee.
M. Polak: Engagement 301. Subvention de fonctionnement au
Festival d'été de Québec pour l'année
financière 1983-1984. Montant de l'engagement: 475 000 $.
Je voudrais savoir pourquoi cela fait partie des Affaires
intergouvernementales, le Festival d'été de Québec. De
quelle façon, ce montant de 475 000 $ se compare-t-il avec
l'année précédente, 1982-1983?
M. Bérubé: D'accord. Pourquoi les Affaires
intergouvernementales? Parce que, dans le cadre du Festival d'été
de Québec, comme vous le savez, on fait venir un grand nombre de troupes
et d'artistes de pays étrangers et le ministère des Affaires
intergouvernementales finance ces participations. Maintenant, je n'ai pas le
montant versé l'année dernière.
M. Polak: On peut demander, à l'engagement 301, quel
était le montant de la subvention pour l'année
précédente.
Affaires municipales
Le Président (M. Gagnon): Affaires municipales.
M. Polak: Aux Affaires municipales, engagement 101. Subvention
à la Corporation municipale du village de Sayabec...
Une voix: Sayabec.
M. Polak: Sayabec. Je m'excuse. Je prononce à la
manière des vrais Indiens. ...pour des travaux d'infrastructures
relativement à l'aménagement d'un parc de maisons mobiles.
Montant de l'engagement: 122 000 $. Est-ce qu'il s'agit de préparer un
parc de maisons mobiles pour les touristes ou pour les gens qui vont demeurer
là sur une base permanente?
M. Bérubé: D'abord, un cours d'histoire sur la
prononciation de Sayabec qui vient essentiellement de "Say-a-bec". Il s'agit
d'un anglophone qui était en train d'apprendre les coutumes dans la
région et qui...
Des voix: Ah!
M. Polak: Moi, j'ai une interprétation tout à fait
différente. Elle vient de Sayabec.
Une voix: "Say a Québec"
M. Bérubé: Cela vient de "Dites-un-bec", et cela a
donné Sayabec. Deuxièmement, il s'agit d'une aide à la
municipalité résultat de l'implantation, grâce à
l'action du gouvernement du Québec, d'une très vaste usine
spécialisée dans la fabrication de panneaux-meubles, à
Sayabec.
M. Middlemiss: Le gouvernement fédéral...
M. Bérubé: Pardon?
M. Middlemiss: ...a-t-il participé à cela?
M. Bérubé: C'est un projet proprement
québécois auquel a contribué le gouvernement
fédéral. Effectivement, c'est la société REXFOR de
concert avec la société allemande Kunz qui a conçu et mis
en place le projet.
M. Middlemiss: Au lieu de la papeterie?
M. Bérubé: C'est un projet qui à l'origine
devait revenir à Matane et sur lequel on travaillait. Lors du conflit,
on a fait l'échange pour dépanner mon distingué
collègue Pierre "de la chicane" De Bané qui avait promis aux gens
de la vallée de la Matapédia, qu'il allait défrayer tous
les coûts excédentaires pour permettre l'implantation d'une
papeterie dans la vallée de la Matapédia. Il s'était
engagé solennellement durant la campagne référendaire,
comme c'est la coutume de tous les parlementaires libéraux,
particulièrement à Ottawa, de promettre n'importe quoi mais de ne
jamais livrer leurs promesses, avec la conséquence que n'ayant pas pu
remplir son engagement, la population lui faisait assez mauvaise partie
à l'époque dans la vallée. Je lui ai proposé,
à ce moment, un échange de projet pour lui permettre de tirer son
épingle du jeu et lui éviter de se faire lyncher. C'est ce qui a
amené la construction de l'usine de panneaux-meubles à Sayabec et
c'est ce qui a amené que l'ensemble des citoyens de la région
connaissent maintenant très bien "Pierre de la chicane" qui, autrefois,
était connu comme "Pierre De Banane" de Matane.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Polak: J'ai laissé aller un peu le ministre dans cette
affaire de "Pierre de la chicane". On sait que cela lui cause beaucoup de
problèmes.
M. Bérubé: Non, aucun!
M. Polak: On a une certaine sympathie sur le plan humain pour
lui, parce qu'on sait que son affaire ne va pas bien à Matane.
Est-ce que vous pouvez donner instruction au ministre de répondre
à nos questions? Au moment où on deviendra très
politisé, à ce moment-là, on aura un grand débat.
Vous êtes d'accord avec cela, M. le ministre?
M. Bérubé: II n'y a pas de problème. Je
donnais tout simplement la réponse sur ce projet.
Le Président (M. Gagnon): La réponse venait
à une question pour savoir s'il y avait une contribution du
fédéral, si je comprends bien.
M. Bérubé: Oui, on a exactement soulevé la
question fédérale-proviciale et bien maladroitement, M. le
Président, mais on sait que je ne rate aucune occasion.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Peut-être,
êtes-vous bien maladroit vous aussi?
Le Président (M. Gagnon): Aux Affaires municipales, est-ce
qu'il y a d'autres questions?
Une voix: Non.
M. Polak: Moi je saute aux Affaires sociales.
Affaires sociales
Le Président (M. Gagnon): Affaires sociales, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Affaires sociales, engagement 800. Il s'agit d'une
série de subventions à diverses institutions bancaires,
représentant la garantie du paiement du capital et des
intérêts dus à l'égard d'emprunts contractés
par divers établissements de santé pour le financement du
déficit accumulé couvrant la période du 1er janvier 1974
au 31 mars 1980. Ensuite, il y a une série de deux pages et demie de
noms des institutions prêteuses, le nom de la corporation, le montant du
déficit, le montant du capital et le montant de la subvention. Le
montant total de l'engagement est de 70 623 707 $. Je voudrais demander au
ministre pourquoi l'on couvre la période du 1er janvier 1974 au 31 mars
1980 quand les montants sont en soi très minimes, parce que j'ai
vérifié qu'en 1982 les montants sont très
élevés pour de tels emprunts. Quel est le but de cet exercice?
Pouvez-vous l'expliquer?
M. Bérubé: Oui. Il s'était
développé, dans le réseau des affaires sociales, une
fâcheuse habitude qui faisait en sorte que chaque fois que le budget
était insuffisant pour rencontrer les objectifs de dépenses de la
direction de l'hôpital, la direction de l'hôpital s'adressait
à la banque et demandait des avances bancaires, prétextant des
retards du ministère à verser les subventions ou d'autres raisons
de ce type. Les banques avaient pris l'habitude également, se fiant
à la garantie gouvernementale, d'avancer de telles sommes et notre
réseau d'affaires sociales avait donc contracté devant les
banques des emprunts considérables pour combler les déficits
passés. Presque 500 000 000 $ en fait. Or, soulignons également
que les commissions scolaires s'étaient engagées dans une
mauvaise habitude du même type, cette fois-là pour des raisons
cependant moins condamnables, si on veut, dans la mesure où les budgets
des commissions scolaires étaient des budgets ouverts, on ne savait
véritablement qu'après avoir fermé les budgets de
façon définitive, quel était le montant de la subvention
à laquelle les commissions scolaires auraient droit avec, comme
conséquence, que souvent on ne savait que deux ou trois ans plus tard
quel était le véritable montant du budget à
l'Éducation. Ceci avait surpris, d'ailleurs, à l'époque,
M. Garneau, ex-ministre des Finances, une fois...
Une voix: Épargnez-nous M. Garneau.
M. Bérubé: Non. M. Garneau: Une première
fois, c'est-à-dire en 1976, effectivement, M. Garneau s'est
retrouvé avec un déficit de près de 400 000 000 $ dans les
commissions scolaires; le fameux trou Garneau, qui était tout
simplement... C'était une des caractéristiques: vous signiez une
convention collective mais vous ne connaissiez véritablement que trois
ans plus tard le coût de cette convention collective, lorsque tous vos
bilans vérifiés comptablement étaient entrés; ce
qui explique pourquoi, effectivement, la convention signée en 1973 a eu
des répercussions ultérieures. En 1976, c'était la
convention de 1973. En 1976, la nouvelle convention libérale a
également amené pour 1979 la découverte d'un autre trou.
C'est ce qui a amené à ce moment-là la mise en place d'un
mécanisme de contrôle. D'une part, le réseau des affaires
sociales, les hôpitaux, les institutions et les commissions scolaires ne
peuvent plus emprunter aux banques sans une autorisation explicite de la part
du gouvernement qui, lui, effectue maintenant une surveillance beaucoup plus
précise de l'évolution des dépenses dans ces institutions
de manière à s'assurer qu'on ne crée pas de
déficits artificiels.
À ce moment-là, compte tenu que les institutions
revenaient à l'équilibre budgétaire, compte tenu qu'elles
ne pouvaient plus emprunter, on s'est engagé à éponger
l'ensemble de ces déficits qui s'étaient accumulés dans le
réseau. Il y avait eu un premier programme de résorption des
déficits dans les hôpitaux qui avait assez bien
fonctionné de 1977 à 1980 à peu près, comme
vous l'avez souligné, ce qui fait qu'on avait ramené vers 1980
les déficits à environ 20 000 000 $ par année pour
l'ensemble du réseau. Mais 1981 a amené une augmentation
spectaculaire du déficit qui s'explique en partie par le fait qu'il y
avait eu une économie de grève l'année
précédente et que cette économie de grève avait
été réinjectée sous forme de dépenses
additionnelles dans les hôpitaux avec, comme conséquence, qu'on
avait adopté un régime de dépenses qui dépassait
l'appropriation de crédits récurrents d'année en
année; ce qui explique pourquoi en partie - je dis bien en partie - les
hôpitaux, l'année subséquente, avaient fait des
déficits considérables.
De fait, le député de Sainte-Anne a raison de souligner
que ces deux années subséquentes ont indiqué des
déficits très élevés dans le réseau
hospitalier. Nous avons mis en place un mécanisme de contrôle qui
fait qu'à l'heure actuelle, nos hôpitaux sont en voie de revenir
à peu près tous à l'équilibre, à l'exception
peut-être d'une dizaine de grands hôpitaux dans la région
métropolitaine sur lesquels on met un accent particulier.
M. Polak: Je sais qu'ici cela couvre la période jusqu'au
31 mars 1980. Deux questions: on dit ici montant de la subvention. Ce n'est pas
une subvention qu'on paie directement aux banques. C'est plutôt sous la
forme de garanties.
M. Bérubé: Non.
M. Polak: Qu'est-ce qu'on fait sur le plan pratique quand on
parle de subvention, par exemple, à la première rubrique,
à la Banque Canadienne Impériale de Commerce?
M. Bérubé: Ce ne sont pas des avances. Ce ne sont
pas des garanties. Donc, ils ne sont pas inscrits au chapitre des prêts
et avances lorsque nous déposons le budget, mais ils sont
incorporés dans le budget des deux ministères, l'Education et les
Affaires sociales. À ce moment-là, ils sont incorporés
à la rubrique des transferts. C'est ce qui explique pourquoi ce sont des
subventions. Ce que nous faisons, en fait, c'est que sur cinq ans, nous
épongeons intégralement un déficit accumulé
d'environ 700 000 000 $ ou 800 000 000 $. Nous en sommes à la
deuxième année. Il va nous rester trois ans de paiements pour
compléter.
M. Polak: Maintenant...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): À coups de 70 000 000 $
par année, pour éponger 700 000 000 $...
M. Bérubé: Non, c'est plus que cela.
Nous injectons environ 200 000 000 $ par année.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est un des paiements. Pour
avril 1983, les engagements de 70 600 000 $, c'est quoi? Un des paiements
trimestriels que vous ferez ou est-ce le paiement annuel pour l'année en
cours?
M. Bérubé: Non, ce n'est pas le paiement annuel. Il
doit certainement y en avoir d'autres.
M. Polak: Maintenant...
M. Bérubé: Vous en avez à
l'Éducation. Vous en avez aux Affaires sociales, mais c'est de l'ordre
de 200 000 000 $, ce qu'on injecte.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Pour les deux
réseaux?
M. Bérubé: Oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ah! c'est cela.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne. (10 h 15)
M. Polak: Maintenant, vous parlez d'un total de 700 000 000 $
à 800 000 000 $. Ce montant de 800 000 000 $, est-il inscrit dans le
budget comme une dette dont on pourrait être responsable ou seulement
dans les notes, en bas de la page, disant que le gouvernement encourrait une
responsabilité?
M. Bérubé: C'est inscrit dans les livres de
crédits comme un montant servant à éponger les
déficits sur cinq ans.
M. Johnson (Vaudeuil-Soulanges): Oui, mais le total, 800 000 000
$, est dans les notes aux états financiers.
M. Bérubé: Je pense qu'il est dans les notes aux
états financiers parce que je me souviens d'un débat qu'il y a eu
en Chambre où l'Opposition aurait voulu faire intégrer ce
déficit dans le déficit global du gouvernement, ce que nous ne
voulions pas. Nous ne voulions pas répartir le paiement de ce
déficit sur 15 ou 20 ans, nous estimions qu'il s'agissait là de
dépenses d'exploitation, par conséquent, de dépenses qui
devaient être amorties, épongées sur une base beaucoup plus
rapide.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je ne vois aucun rapport. Les
deux membres de
l'affirmation du ministre n'ont aucun rapport l'un avec l'autre, le fait
qu'une dette de 700 000 000 $ apparaisse aux états financiers
plutôt que dans le bilan, si on veut.
M. Bérubé: Ce n'est pas une dette du gouvernement
du Québec, c'est une dette du réseau.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, qui sera
éventuellement épongée et c'est une responsabilité
qui relève essentiellement des deux ministères en cause, à
moins qu'on veuille laisser les hôpitaux aller en faillite et qu'on ne
paie pas.
M. Bérubé: Oui, mais c'est une dette du
réseau, ce n'est pas une dette du gouvernement comme telle. J'admets
qu'on doit la garantir, mais le gouvernement aurait bien pu décider que,
dans la mesure où il s'agissait de dépenses qui n'avaient pas
été autorisées par l'Assemblée nationale, donc de
dépenses illégales strictement parlant, il aurait très
bien pu dire aux hôpitaux: Vous allez l'absorber, ç'aurait
été possible, mais avec l'impact que l'on imagine sur les
services publics. De fait, il était illégal pour un hôpital
de présenter des budgets non équilibrés, ce qui a
néanmoins été fait.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): J'ai cru comprendre que le
ministre a dit que, depuis deux ans et demi ou trois ans, les hôpitaux,
à titre d'exemple, peuvent aller à la banque, les centres
d'accueil, etc., mais simplement avec approbation du ministère pour
bénéficier d'avances bancaires en attendant les paiements...
M. Bérubé: Nous avons un contrôle mensuel,
à l'heure actuelle, sur la variation de l'encaisse des institutions des
affaires sociales pour faire en sorte qu'on soit en mesure d'identifier les
comportements irréguliers d'une institution qui pourrait, par exemple,
consister à ne pas effectuer les compressions requises et aller se
financer à la banque. Donc, ceci est automatiquement visible puisque, ce
que nous mettons en place, c'est une courbe des besoins de liquidités de
chaque institution et nous versons nos subventions au rythme de ces besoins de
liquidité. Toute demande additionnelle en liquidités de
l'institution auprès d'une banque déclenche automatiquement un
système d'alarme au ministère des Affaires sociales qui lui
permet de prendre le téléphone rouge et de rugir.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ou de garantir à
l'institution sa marge de crédit additionnelle, son emprunt.
M. Bérubé: Oui, il y a des cas où,
effectivement, ça se justifie.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On peut régir de
façon coopérative, on peut régir de façon...
M. Bérubé: II y a des cas, par exemple, où
un programme de compression est en place, mais ne donne pas les
résultats immédiats. À titre d'exemple, on peut bien
envisager de ne pas remplacer un certain nombre d'employés dont on
prévoit le départ au cours de l'année, mais cette
prévision de départ est aléatoire, en ce sens qu'elle peut
se produire avec plus ou moins de retard. Par conséquent, il peut se
produire des besoins de liquidités. Chaque fois que cela arrive,
maintenant, le ministère exerce un contrôle direct.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Une question additionnelle, M. le Président.
À toutes fins utiles, est-ce que le gouvernement a assumé le
paiement de cette somme de 700 000 000 $ à 800 000 000 $ ou s'il a dit
aux institutions en question: Qu'allez-vous faire pour contribuer à
cette dette que vous avez créée sans notre consentement? Est-ce
qu'on a complètement laissé de côté toute tentative
de recouvrir une somme auprès des institutions? Il y en a
peut-être qui vont assez bien pour contribuer. Est-ce que le gouvernement
a dit: Non, nous allons l'assumer?
M. Bérubé: Si vous voulez une réponse
sûre à 95%, je peux vous la donner, en ce sens que nous avons
accepté d'éponger les dettes passées à la
condition, cependant, qu'il n'y ait pas de récurrence des
déficits. En d'autres termes, si un hôpital mettait en place tous
les moyens nécessaires pour vivre à l'intérieur du budget
qui lui était approuvé, à ce moment-là, nous
épongions sa dette. Je ne dis pas, cependant, qu'il n'y a pas eu, ici
où là, des cas où le ministère a pu juger qu'une
dépense comme telle était inacceptable et qu'il ait choisi de ne
pas l'éponger.
M. Polak: Vous confirmez maintenant qu'à toutes fins
utiles, le gouvernement a assumé cette dette de 700 000 000 $ ou 800 000
000 $ dans ces deux ministères. Pourquoi le gouvernement n'inscrit-il
pas cela dans ses états financiers comme une vraie dette? Vous vous
êtes engagé à la payer. Pourquoi utilise-t-on cette
méthode? Il y a une petite note au bas de la page disant: II y a 700 000
000 $ ou 800 000 000 $ dont nous pourrons devenir responsables.
M. Bérubé: Parce que ce n'est pas une
dette du gouvernement. C'est une dette d'une institution autonome qui
est contractée vis-à-vis d'une banque ou d'une institution
financière et non pas d'une dette contractée par le ministre des
Finances. Elle n'apparaît donc pas à la dette nette
gouvernementale. Cependant, si le gouvernement avait choisi d'absorber la dette
et de l'éponger, comme il le fait pour le reste de sa propre dette - ce
qui aurait été possible à ce moment-là
-d'étaler dans le temps l'amortissement et le remboursement de cette
dette, à ce moment-là, on aurait dû l'inscrire à la
dette nette, ce que nous n'avons pas choisi de faire. Nous avons choisi
d'éponger cette dette sur une période plus courte, soit cinq ans
et de considérer que la dette était une dette des institutions et
non pas une dette gouvernementale et simplement d'augmenter, pendant cinq ans,
le niveau des subventions à ces institutions pour faire en sorte que ces
institutions puissent rembourser leur dette.
M. Polak: D'où viennent les 70 000 000 $ qui sont inscrits
aux engagements d'avril 1983?
M. Bérubé: Soit de la poche des contribuables, soit
d'une obligation du Québec ou d'un autre emprunt gouvernemental.
M. Polak: D'accord. Affaires sociales, engagement 801.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, engagement 801.
M. Polak: Subvention à l'Hôpital du Haut-Richelieu
pour le paiement du capital et des intérêts d'un emprunt
obligataire de 1 390 000 $, série "CC", 12 1/4 %, en remboursement d'un
emprunt bancaire contracté pour le refinancement du solde d'une
émission antérieure. Le montant de l'engagement: 3 092 750 $.
Je me rappelle que la dernière fois on a parlé d'autres
exemples de refinancement. Est-ce que - je vais peut-être le dire d'une
manière laïque - c'est une méthode de financer comme on le
fait en Pologne ou en Argentine? On n'est plus capable de payer la dette alors
on refinance et on espère être capable de payer les
intérêts. Comme cela, on peut espérer satisfaire nos
créanciers.
M. Bérubé: C'est exact. M. Polak: Merci.
M. Bérubé: Sauf pour la Pologne. Nous ne versons
pas dans ce scénario de remboursement de l'obligation. Nous ne versons
pas de capital. Toutefois, je dois dire ceci: Si nous avions construit cet
Hôpital du Haut-Richelieu non pas en 1974 mais en 1950, cette dette, au
lieu d'être de 1 000 000 $, serait sans doute de 100 000 $. Ce que nous
refinancerions serait de l'ordre de 100 000 $. En d'autres termes, au fur et
à mesure que l'inflation vient réduire l'importance relative de
ces dettes, il arrive que, lorsqu'il reste à la fin un montant minime -
ce 1 000 000 $, dans dix ans, représentera sans doute un montant
équivalent à 200 000 $ en dollars d'aujourd'hui - il est tout
à fait possible que dans dix ans le gouvernement dise: Rayons donc de la
carte cet emprunt obligataire puisqu'il ne reste que l'équivalent de 200
000 $ à défrayer sur la base de dollars 1983 et, par
conséquent, éliminons la dette. Donc, effectivement, il y a des
remboursements de capital sur la dette gouvernementale mais,
généralement, pour éteindre les vieux prêts dont la
valeur en dollars de la période est, à ce moment-là,
très faible. C'est une méthode courante qui se comprend
d'ailleurs facilement. Lorsque vous construisez un barrage comme celui de la
Baie-James, aujourd'hui, les sommes vous paraissent astronomiques. Dans 50 ans,
le barrage sera toujours là et lorsque vous considérerez les 16
000 000 000 $ de construction et que, si vous vouliez remplacer ce barrage, il
vous en coûterait peut-être 160 000 000 000 $, à ce
moment-là, le petit montant de 16 000 000 000 $, en apparence, vous
paraîtra bien modeste. Vous pourriez décider à
l'époque que vous épongez le montant des 16 000 000 000 $ parce
qu'il n'a plus beaucoup d'importance compte tenu que le dollar vaudra sans
doute 0,05 $, à ce moment-là, en dollars d'aujourd'hui.
D'ailleurs, au rythme où les libéraux gèrent
l'économie au Canada, il fait peu de doute dans mon esprit que le dollar
canadien va continuer de dégringoler à très grande
vitesse. Toutefois, je pense que d'ici un an, les conservateurs vont
régler le problème.
M. Polak: J'espère que le budget familial
Bérubé sera administré d'une manière un peu
différente.
M. Bérubé: Le budget familial Bérubé
est administré comme le budget du Québec, de façon
rigoureuse...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Sans coupure de salaire.
M. Bérubé: ...comme jamais il n'avait
été administré sous une époque libérale.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Et sans coupure de salaire.
M. Polak: Et vous refinancez à chaque semaine.
M. Bérubé: II me ferait plaisir d'ailleurs
de discuter avec vous de l'évolution de l'alourdissement de
l'appareil bureaucratique sous l'administration libérale
précédente.
M. Polak: Vous empruntez pour payer l'épicerie
là.
M. Bérubé: Également, de comparer les
politiques salariales mises en place par l'ancienne administration
libérale avec celles mises en place par le gouvernement actuel. Je crois
que l'Opposition libérale rougirait -je sais, évidemment, que
cela ne l'insulte pas de rougir - parce qu'il n'y a, en fait, que les
libéraux qui peuvent commettre de tels impairs sans jamais rougir ni se
sentir gênés.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Quant aux habitudes de
financement où on reporte... Et c'était là l'objet de ma
question le mois dernier. Je présume que, si on creusait ce poste 801
aux Affaires sociales, on découvrirait que l'émission
antérieure ne prévoyait pas de remboursement à
l'échéance mais probablement un refinancement comme cela avait
déjà été expliqué à savoir qu'il n'y
avait pas de remboursement de capital pendant la durée de
l'émission de l'obligation. Il n'en reste pas moins que c'est un peu
incomplet, c'est le moins qu'on puisse dire, de prétendre que ce sont
des dollars en dollars constants qui ne vaudront pas grand-chose en termes de
capital dans 20 ans, donc, on le remboursera. Mais pendant les 20 ans, on paie
quand même des intérêts. Sur une base actualisée de
1812 ou de 1950 ou de 1971, cela ne change strictement rien. Tout ce
temps-là, on paie un taux d'intérêt qui, par
définition même si on veut que le prêteur y trouve son
compte et que le système fonctionne, un taux d'intérêt qui
va être supérieur à l'inflation presque
inévitablement. Dans ce sens-là, on encourt en dollars courants
quelque chose qui se rapproche considérablement, sur une base
actualisée, du dollar constant. Cela ne veut donc pas dire grand-chose.
À mon sens, ce n'est pas une bonne justification de dire que,
étant donné qu'en 2043, les 16 000 000 000 $ ou qu'il s'agisse de
3 000 000 $, peu importe, ne vaudront plus grand-chose, mais on va le
traîner jusque-là. Cela veut dire que, jusqu'en 2043, on va payer
2%, 3%, 4% de plus que le taux d'inflation et aussi qu'on aura payé
à chaque année un petit peu plus que la perte de valeur du dollar
courant qu'on emploie pour justifier le fait que la dette en capital diminue en
dollar constant.
M. Bérubé: Ce que vous dites n'est pas faux en ce
sens que...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Vous expliquez cela à
quelqu'un qu'il devrait traîner son hypothèque sur sa maison
pendant 100 ans. Il va dire: Aie! Écoute, j'ai hâte de
réduire mes paiements d'intérêt.
M. Bérubé: Oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): J'ai hâte d'amortir... Il
faut amortir quand même sur une longue période. Autrement, ce
seraient des obligations perpétuelles.
M. Bérubé: Évidemment, si votre maison a une
vie de 50 ans et que vous l'amortissez sur 100 ans, c'est gênant. Mais si
vous avez une maison bien construite en bonnes pierres et qui a une vie de 150
ans, votre argument ne tient pas à ce moment-là. En effet, il
arrive fréquemment que deux voisins ont deux maisons qui ont
été construites en même temps. Toutefois, une des deux
maisons s'est revendue l'année dernière alors que l'autre maison
s'est vendue il y a 30 ans. Les deux voisins, tout en faisant cuire un
barbecue, sont à discuter de ce que coûte leur hypothèque.
Le premier, dont la maison a été achetée il y a 30 ans,
soit exactement la même maison qui a la même valeur objective, dit:
Je paie 85 $ d'hypothèque par mois. L'autre voisin dit: Moi, c'est
épouvantable, je paie 450 $ d'hypothèque par mois.
Évidemment, la raison est très simple. Dans un cas, il y en a un
qui traîne son hypothèque depuis longtemps. Evidemment, en dollars
courants, cette hypothèque est restée constante, toujours au
même montant de 80 $, mais en dollars constants d'aujourd'hui, il faut
bien reconnaître que dans un cas c'est 80 $ et dans l'autre cas c'est 450
$. (10 h 30)
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Une minute...
M. Bérubé: Donc, étalé dans le temps,
le remboursement d'une hypothèque fait en sorte qu'au bout de 20 ans,
lorsque celui qui a acheté sa maison il y a 20 ans compare avec son
voisin qui vient d'acheter sa maison au prix du marché,
évidemment il se rend bien compte que son loyer lui coûte
nettement moins cher, compte tenu de ses revenus parce que ses revenus ont
augmenté avec l'inflation comme son voisin; ils ont tous les deux le
même salaire sauf qu'évidemment il peut défrayer un loyer
pour sa maison qui est nettement moindre.
Donc, ce que le député de Vaudreuil-Soulanges vient de
dire est incorrect en ce sens que dans la mesure où les revenus du
Québec croissent avec l'inflation et dans la mesure où le
remboursement du service de la
dette est fixe dans le temps, il s'ensuit...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Écoutez un peu, êtes-vous en train de me dire que c'est un
emprunt de 1000 ans, de 50 ans ou de 5 ans?
M. Bérubé: Non, si l'emprunt est
étalé sur la durée de l'équipement, à ce
moment-là ce que vous aurez à la fin, c'est tout simplement un
coût de construction de l'hôpital d'il y a 20 ans qui, en dollars
de 20 ans plus tard représente un tout petit montant dans le budget du
gouvernement. Par conséquent, c'est l'application du même principe
qui fait que le sens commun d'absolument tous les gens veut que, lorsque vous
vous construisez ou que vous achetez une maison, les cinq permières
années, votre loyer hypothécaire est très
élevé, mais au bout de cinq, six, sept ou huit ans, l'inflation a
remené votre loyer hypothécaire à un niveau qui est
beaucoup plus compatible avec votre revenu. C'est donc une bonne politique que
d'étaler dans le temps le remboursement de vos loyers.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est vrai à deux
conditions: si vous avez un peu de remboursement de capital en même
temps, qu'il n'y a pas dans ces cas-là, car cela fait cinq ou six qu'on
montre depuis...
M. Bérubé: ...non, ce n'est pas vrai. Même si
vous n'avez pas de remboursement de capital, cela reste vrai.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Bien voyons donc! C'est vrai si
vous avez un taux d'intérêt extrêmement favorable qui est
bon pour une période de temps très longue premièrement, ce
qui n'est pas le cas, parce que ce sont des période de cinq et sept ans,
quand ce ne sont pas de quatre ans que vous nous avez montrées d'une
part. C'est vrai aussi d'autant plus s'il y a du remboursement de capital.
Or, ces deux éléments sont absents des subventions pour le
refinancement d'émissions antérieures qu'on a soulevé ici.
Il ne faut pas charrier non plus.
M. Bérubé: L'argument pourrait être tout
à fait le même, même sans remboursement de capital car vous
savez très bien que, lorsque vous prenez une hypothèque sur 20
ans, au tout début du remboursement de votre hypothèque, vous ne
faites à peu près aucun remboursement de capital, vous ne faites
que du remboursement d'intérêt. Ce montant-là restant fixe
pendant toute la durée du remboursement de votre hypothèque,
effectivement, qu'arrive-t-il? Au bout de 20 ans vous ne faites que du
remboursement de capital et à peu près pas de remboursement
d'intérêt. Ce montant-là est resté fixe.
Donc, si on appliquait le même raisonnement à un cas
où on n'a fait aucun remboursement de capital mais que du remboursement
d'intérêt, à ce moment-là on se retrouverait avec un
montant fixe en dollars courants, en admettant comme le dit le
député de Vaudreauil-Soulanges, que les fluctuations de taux
d'intérêt puissent amener, pendant des périodes
transitoires comme celles que nous venons de connaître, des augmentations
de coût, et cela est très réel. De telles augmentations de
coût lorsque les taux d'intérêt retournent à un
rythme de croisière plus normal, à ce moment-là
ramènent votre déboursé à un niveau qui est
sensiblement constant.
Donc, l'argumentation du député de Vaudreuil-Soulanges
malheureusement, à mon avis, ne tient absolument pas.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je vais vous poser une autre
question encore plus claire. Quand allez-vous rembourser le capital? Vous dites
que c'est dans votre intérêt de ne jamais le faire. Vous
préférez payer de l'intérêt tout le temps.
M. Bérubé: On le fait généralement
lorsque les sommes commencent à perdre de leur importance par rapport au
budget du Québec. Par exemple, si j'attends encore dix ans avec ce
montant en dollars constants...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...à condition de ne pas
en ajouter d'autres d'ici ce temps-là. Il suffit de regarder les
états financiers du Québec depuis cinq ans pour voir que ce n'est
pas le cas. Voyons donc!
M. Bérubé: Non, c'est inexact. La politique que
nous suivons dans le cas des immobilisations à l'heure actuelle, c'est
de faire en sorte que le service de la dette ne croisse pas plus vite que
l'inflation. De telle sorte que si notre service de la dette ne croît pas
plus vite que l'inflation, c'est-à-dire que nous ne nous engageons pas
dans de nouvelles immobilisations à un rythme supérieur, au
contrôle d'une croissance du service de la dette à l'inflation,
à ce moment-là nous avons donc un service de la dette qui
croît au rythme de la capacité de payer des citoyens.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est vrai si vous regardez
l'élément d'emprunts qui sont faits pour des immobilisations. Or,
on sait que, même d'après les calculs du ministre des Finances
cette année, il y a plus que 1 000 000 000 $ d'emprunts qui ont
été faits pour des dépenses courantes.
M. Bérubé: Nous sommes en train de parler
d'immobilisations. Si vous parlez de tout le déficit gouvernemental,
c'est autre chose. Mais je vous parle des immobilisations.
Le Président (M. Gagnon): Cela pourrait faire l'objet d'un
bon débat à l'Assemblée nationale, mais peut-être
qu'ici il faudrait...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): À la commission sur les
crédits des finances.
Agriculture, Pêcheries et Alimentation
Le Président (M. Gagnon): Agriculture, Pêcheries et
Alimentation.
M. Polak: Agriculture, Pêcheries et Alimentation.
Est-ce que l'engagement 202 va?
Le Président (M. Gagnon): Oui. M. Polak:
L'engagement 100.
Le Président (M. Gagnon): L'engagement 100.
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Soumissions publiques.
Contrat pour location/achat de douze terminaux intelligents... vraiment
intelligents, pas comme votre déclaration de tout à l'heure.
M. Bérubé: C'est que nous avons une douzaine de
fonctionnaires libéraux qui ont quitté et nous les
remplaçons.
M. Polak: Est-ce que je peux lire le libellé, M. le
Président?
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: Ensuite je donnerai mes commentaires.
Douze terminaux intelligents à multifonctions destinés
à l'usage du service de l'inspection des aliments, pour une
période de 27 mois.
Plus bas soumissionnaire: IBM Canada Ltée, Québec.
Montant de l'engagement: 602 889,90 $.
Il est écrit:
Autre soumission: Burroughs Inc. Québec, 243 228 $.
Même s'il est écrit Burroughs (soumission incomplète
et non conforme), lorsque les soumissions sont remises pour location/achat de
douze terminaux intelligents, même si la soumission est incomplète
et non conforme, il y a une différence de 400 000 $ entre le vrai prix
de 600 000 $ d'IBM et celui de 240 000 $ de Burroughs. Pouvez m'expliquer cela?
Je pourrais comprendre une différence de 50 000 $, 75 000 $ ou 100 000
$. Mais à moins que Burroughs ait soumissionné sur deux, trois ou
quatre terminaux et non pas sur douze...
Les non-conformités sont les suivantes: II n'y a aucune
possibilité de location d'un système pour le développement
de la programmation. Il n'y a pas de communications SNA, cela doit être
un terme technique. L'entretien devait être à préciser pour
les sites qui étaient en dehors des centres métropolitains.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Elle n'était pas dans la
course, autrement dit, du côté technique.
M. Polak: La raison pour laquelle je vous pose ces questions, M.
le ministre, c'est que je me rappelle que vous ayez dit il y a peut-être
cinq, six ou sept mois qu'IBM c'est votre favorite. Vous dites:
Préparez-vous, messieurs, IBM très souvent aura des contrats et
même négociés.
M. Bérubé: Sans soumissions.
M. Polak: Sans soumissions. Je vous ai averti dans le temps - je
comprends IBM, elle travaille chez nous, elle donne du travail aux
Québécois - tout de même en principe je suis contre
l'idée d'enlever la concurrence. Ici, je crois que vous avez même
toute la formule imprimée d'avance avec IBM. L'autre jour, j'ai obtenu
une copie d'un contrat avec IBM. C'est comme sur une machine, on n'a
qu'à remplir les espaces vides, c'est tout fait d'avance
déjà. Cela me donne un sentiment d'insécurité.
Quand je vois une différence d'un si grand montant...
M. Bérubé: Si j'étais dans votre peau, je
serais insécure aussi.
M. Polak: C'est vrai, c'est de l'insécurité
financière au point de vue de votre administration. Je me dis: Tout de
même, est-ce qu'on n'aurait pas dû aller ailleurs et au moins
savoir ce qui se passe avec l'autre concurrent?
M. Bérubé: Non.
M. Polak: D'ailleurs, le député de
Vaudreuil-Soulanges, quand il a eu des discussions ici avec deux
ministères... Il y a un ministère celui de l'Éducation je
crois, qui n'a pas les services de IBM; il est sur un autre système et
il pratique beaucoup plus la concurrence que dans votre ministère.
M. Bérubé: D'abord, soulignons ici qu'il s'agit de
terminaux et non d'ordinateurs,
même si sont incorporés sans doute des mini-ordinateurs
à l'intérieur de ces terminaux. Il ne s'agit pas ici
d'ordinateurs centraux. La politique en application pour favoriser IBM pour les
deux prochaines années sans procéder par soumissions publiques ne
s'applique que pour les ordinateurs centraux et non pas pour tout le
matériel périphérique de traitement de textes ou autres
où est maintenue la politique de soumissions publiques pour aller au
meilleur offrant.
Votre question est un peu à côté de la coche en ce
sens que, dans ce cas, c'est vraiment une soumission publique où toutes
les firmes ont été en concurrence. D'ailleurs, dix-huit
fournisseurs ont demandé des documents, sept ont répondu, et deux
ont soumis des prix.
M. Polak: Est-ce que je peux avoir le prix de l'autre
soumissionnaire qui venait tout de suite après IBM?
M. Bérubé: Deux seuls ont soumis des prix.
M. Polak: Deux sur?
M. Bérubé: Sur les sept qui ont répondu.
M. Polak: Qu'entendez-vous par répondu? Pour moi,
répondre veut dire qui ont soumissionné.
M. Bérubé: Non, dix-huit fournisseurs ont
demandé les documents. Sept ont répondu sans doute pour se
désister, c'est-à-dire cinq pour se désister et les deux
autres ont soumis des prix. Les prix d'IMB incorporaient la location alors que
Burroughs ne comprenait pas la location.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 102.
M. Middlemiss: Supplément pour porter à 235 850 $
le coût des travaux de drainage du cours d'eau Plante-Laverdière
et Branche no 1, municipalité régionale de comté de
l'île-d'Orléans et circonscription électorale de
Montmorency. Fournisseur: Corbo construction Inc. Montant de l'engagement: 96
207 $. On s'aperçoit qu'il s'agit d'un supplément de 70%. Est-ce
qu'on pourrait nous donner les raisons qui le justifient? Est-ce qu'on pourrait
avoir le montant des autres soumissionnaires au moment de la demande
originale?
M. Bérubé: On me dit que la prévision
initiale avait été fondée sur d'autres travaux
antérieurs réalisés à l'île d'Orléans.
Or, on a dû constater une augmentation très importante
d'extraction de roc dit de classe A - je ne peux pas dire ce que cela veut
signifier mais vous devez sans doute savoir ce que veut dire de la roche classe
A, M. le député de Pontiac - qui a donc dépassé
très largement les prévisions.
Deuxièmement, ces déblais rocheux ont dû être
enfouis à cause de l'inaccessibilité des lieux par les camions
lourds et surtout pour sauvegarder la vocation des terrains riverains pour la
culture maraîchère.
M. Middlemiss: Est-ce que vous avez le montant des autres
soumissionnaires?
M. Bérubé: Oui. Il y a eu douze soumissions
reçues. Le suivant est de 144 350 $ Refuca Inc. de
Saint-Épiphane.
M. Middlemiss: Et l'autre?
M. Bérubé: Le suivant. Les Excavations
Sainte-Croix, Sainte-Croix comté de Lotbinière pour 148 172 50
$.
M. Middlemiss: Quel était le montant maximum des
soumissions?
M. Bérubé: Le maximum: Jobert Inc.
Sainte-Émilie-de-1'Énergie, comté de Berthier, 279 662
$.
M. Middlemiss: Est-ce qu'il y aurait une possibilité... On
nous a dit à plusieurs reprises que cela ne valait pas la peine
d'investir pour identifier le genre de sol, le roc et les quantités,
qu'il en coûtait trop cher pour faire cela. Lorsqu'on voit un
écart, on voit qu'il y a un soumissionnaire à 279 000 $ et on
finit à la fin par payer...
M. Bérubé: ...279 000 $ pour les mêmes
quantités.
M. Middlemiss: Pour les mêmes quantités?
M. Bérubé: Oui. Le ministère, sur la base de
ses connaissances, prépare un devis, définit les quantités
de roc à transporter et demande des soumissions. Sur la base de ces
quantités identifiées par le ministère, il y a quelqu'un
qui a soumissionné à 139 378 $ et l'autre à 279 662 $.
Lorsque les travaux commencent, il s'avère qu'il y a effectivement plus
de roc que de terre, contrairement à ce qu'on avait envisagé sur
la base de la topographie générale à l'île
d'Orléans et évidemment les quantités sont alors
différentes. À partir du moment où les quantités
sont différentes, sur la base des coûts unitaires que l'entreprise
est tenue également de fournir en même temps qu'elle fournit sa
soumission, on ajuste le coût du contrat au volume à
déplacer. (10 h 45)
M. Middlemiss: D'accord, mais il y a l'autre aspect qui
justifiait le supplément.
M. Bérubé: Par exemple, je prévois dans la
construction d'un terrain qu'il y aura un cap de roche sous terre
représentant le tiers du volume d'excavation à faire sauter. Au
moment où on dégage le roc pour les travaux, on découvre
que ce n'est pas le tiers, mais la moitié de l'excavation qui sera
constituée de roc à dynamiter. Forcément, on ajuste les
prix pour le dynamitage sur la base des coûts unitaires soumis par
l'entrepreneur pour le dynamitage.
M. Middlemiss: L'autre aspect qui justifie le supplément,
c'était le problème qu'on ne pouvait pas remblayer avec
l'utilisation des camions à cause des conditions. C'est toujours
possible que l'entrepreneur ait prévu cela et que son prix original
reflétait le fait qu'on ne pourrait pas aller déposer le remblai
par camion, on serait obligé de le faire d'une autre façon et
cela nous coûtera plus cher.
M. Bérubé: Je ne peux pas vous dire si la
façon de se débarrasser des résidus faisait partie des
plans et devis.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on a obtenu des prix unitaires? Ou
est-ce que le ministère a établi le nombre de verges?
M. Bérubé: En général, il y a
toujours des prix unitaires pour tous ces travaux.
M. Middlemiss: Basés sur un montant de...
M. Bérubé: On me dit même que c'est non
seulement en général, mais obligatoire.
Le Président (M. Qagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Question additionnelle, M. le Président. Ici, le
contrat originel a été accordé à la suite de
soumissions publiques. J'ai déjà fait le point, c'est que
quelqu'un obtient le contrat parce qu'il est le plus bas soumissionnaire. Six
mois plus tard aux engagements financiers, il y a un supplément pour
70%. Si j'étais le deuxième entrepreneur qui avait
présenté un prix de 10% plus cher que le premier, mais qui n'a
pas eu le contrat parce que l'autre était de 10% moins cher. Six mois
plus tard, mon concurrent revient devant le ministère et demande un
supplément, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Je voudrais
savoir, d'abord, qui accorde ce supplément. Est-ce qu'il y a un
mécanisme qui existe qui fait qu'on ne peut pas, comme entrepreneur,
dire au ministère: Voici, il y a une roche plus dure que je pensais...
C'est bien beau, c'est toujours la même réponse, que la situation
du terrain... Celui qui soumet sur le contrat doit encourir un certain risque.
Je sais qu'on ne peut pas toujours donner des contrats à prix fixe et
qu'on ne peut pas changer, mais il y a tout de même trop d'exceptions.
À chaque mois, il y a au moins une dizaine de ces cas, soit pour les
travaux...
M. Bérubé: Oui, mais c'est peu par rapport à
tous les contrats où il n'y a pas de dépassement. Comme vous
êtes appelés à examiner les dépassements, vous
dites: Regardez donc, il y a beaucoup de dépassements, sauf que sur les
milliards ou les centaines de millions de contrats, il y a évidemment
peu de dépassements, vous le reconnaîtrez avec moi. C'est donc la
première mise au point. La deuxième mise au point, je vous
demande à tous les trois de soumissionner pour déplacer cinq
verges cubes de terre, du point A ou point B. Vous êtes tous les trois
devant moi et vous, M. le député de Sainte-Anne, qui êtes
un homme vaillant, vous dites: Je soumissionne pour 5 $. Le
député de Pontiac qui est enrhumé ce jour-là, il se
sent peu en forme, il dit: 10 $. Quant au député de
Vaudreuil-Soulanges qui est habitué aux grosses affaires et à
aiguiser son crayon, c'est 75 $. Je dis: Voilà, M. le
député de Sainte-Anne, vous avez le contrat pour 5 $.
M. Polak: Merci beaucoup.
M. Bérubé: Le contrat commence et je vous dis:
Écoutez, ce n'est pas cinq verges cubes de terre que je voudrais
déplacer, mais je voudrais en mettre un peu plus dans ce coin, comme
cela arrive fréquemment lorsque vous faites réparer votre
terrain, vous décidez que vous aimeriez un peu plus de terre dans ce
coin pour améliorer votre plate-bande. Vous dites à votre
entrepreneur: Fais m'en six, au prix unitaire que tu as soumissionné.
Évidemment, c'est la règle. J'ai un dépassement de
contrat, mais si j'avais fait la même proposition au député
de Vaudreuil-Soulanges, d'avoir une verge de terre de plus au prix exorbitant
qu'il m'a facturé, en bon futur ministre des Finances qu'il envisage
d'être un jour...
M. Polak: II sera peut-être plus que cela.
M. Bérubé: Non, c'est vrai, le premier ministre,
j'oubliais. Alors, forcément, cette verge cube de terre m'aurait
coûté plus cher puisque je la paie sur la base du prix
soumissionné.
Donc, qu'il y ait un dépassement n'a rien à voir avec le
processus de soumissions publiques, il a simplement à voir avec le devis
préparé par le ministère. Le ministère examine des
travaux à faire, estime qu'on
devra déplacer tel volume de terre et de roche, l'indique, et
demande des soumissions. À ce moment, tous les concurrents sont sur un
pied d'égalité. Si le ministère décide de modifier
le devis ultérieurement et d'accroître les quantités
à transporter, il le fait au coût unitaire soumissionné et,
évidemment, en l'offrant au plus bas soumissionnaire, il l'obtient
à un coût unitaire inférieur, donc il obtient de toute
façon le contrat au plus bas prix.
La question que vous posez a trait purement à la capacité
du ministère à prévoir de façon précise les
volumes de travaux et non pas au processus de soumission publique.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je ne veux pas entrer dans tout
un débat en détail, mais c'est une réponse bien
simpliste.
M. Bérubé: D'autant plus que vous venez
d'hériter de mon contrat de cinq verges cubes de terre. Vous seriez bien
mal...
M. Polak: La réponse est bien simpliste, comme la
comparaison de celui qui paie 100 000 $ d'hypothèque par mois et l'autre
400 $, mais je préfère celui qui paie 70 000 $ parce qu'il est
beaucoup plus riche que le deuxième. Ici, on a déjà eu des
cas où la réponse qui a été donnée
n'était pas du tout basée sur le prix unitaire, etc., mais sur le
fait que l'entrepreneur a rencontré des difficultés
imprévus. Cela n'a rien à faire avec les cinq voyages dont on
veut faire six voyages de terre, c'était simplement parce que celui qui
a donné sa soumission a peut-être fait une erreur.
Deuxièmement, il a peut-être vu que ce serait plus cher parce
qu'il a prévu qu'il y aurait beaucoup plus de roche dans le terrain que
ce qu'on pensait, et il n'a pas eu le contrat. Cela, c'est arrivé.
M. Bérubé: Non, parce qu'il a soumissionné
sur un devis, il a soumissionné sur des volumes. Il soumissionne sur une
proposition de travail. On ne lui demande pas de modifier les devis pour
soumissionner sur des devis qu'on n'a pas déposés, on ne lui
demande pas de dire: II me demande cinq verges cubes de terre, mais je sais
qu'il va m'en demander six, je vais soumissionner pour six au cas où il
m'en demanderait six. D'abord, il serait complètement cucul s'il faisait
cela.
M. Polak: Le numéro deux, par exemple...
M. Bérubé: C'est peut-être ça que le
député de Vaudreuil-Soulanges avait à l'esprit quand il a
soumissionné son prix de 75 $.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Selon le gouvernement avec
lequel on fait affaires, je dois présumer...
M. Middlemiss: Est-ce qu'on doit comprendre que le coût
unitaire pour le supplément était le même que le coût
de la soumission originelle?
M. Bérubé: Normalement, oui.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait le demander?
M. Bérubé: Oui, on peut le demander.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait connaître la
ventilation du montant du supplément attribué au
supplément de roc et le montant qui est dû aux conditions selon
lesquelles on ne pouvait pas aller le déblayer avec les camions? Est-ce
qu'on pourrait avoir une copie de la demande de soumissions et du contrat?
M. Bérubé: Oui.
M. Middlemiss: Le supplément, les deux choses...
Le Président (M. Gagnon): La ventilation du
supplément et la copie de la demande de soumissions. C'est cela?
M. Middlemiss: D'accord, et le contrat.
M. Polak: Dernière question. Est-ce que le ministre se
souvient qu'il nous avait dit qu'on avait raison de soulever cette question? Je
pense que, quand on étudiait les engagements du ministère des
Transports, vous avez mentionné qu'il y avait simplement trop de cas de
supplément et que les ministères vont se serrer la ceinture au
point de vue du contrôle et de la rigidité des contrats.
M. Bérubé: C'est-à-dire une mauvaise
prévision par les ministères des volumes de travaux à
effectuer qui résultent en des dépassements de coûts que
l'on ne prévoit pas lorsque l'on fait les préparations
budgétaires. C'est surtout sur le plan de la préparation
budgétaire. Lorsque je prends un engagement dans le cadre financier pour
dépenser un certain montant et que je permets à quelqu'un
d'engager un montant pour l'année suivante, si l'année suivante,
il me dit: J'ai dépassé ce que je prévoyais et maintenant
je suis coulé dans le ciment - c'est le cas de le dire dans la
construction - et je n'ai pas d'autre choix que de débourser ce
montant-là, je me retrouve pris avec des dépenses
obligatoires qui bousillent une planification budgétaire.
Donc, au sens où il est souhaitable que les ministères
soient les plus précis possible dans la préparation de leurs
plans et devis, je pense que mes propos continuent de tenir, toutefois, en
tenant compte de ce dont parle le député de Pontiac, qui est un
homme sensé, qui connaît bien la question du coût que
pourrait représenter une prévision parfaite. On sait que lorsque
l'on fait du génie-conseil de première approximation, on accepte
souvent 35% d'erreur à la première ronde. Lorsqu'on fait des
plans un peu plus détaillés pour les plans de finition, on
accepte 10% de marge d'erreur et ainsi de suite. Donc, on précise au fur
et à mesure qu'on progresse dans la préparation des plans et
devis. Il est clair que, si le ministère devait faire des plans et devis
détaillés à chaque fois avant d'aller en soumission
publique sur tous les contrats, il se pourrait que les coûts pour la
préparation de tels plans soient nettement supérieurs à ce
que peuvent représenter certains dépassements et gu'à ce
moment on est justifié de dire: Ecoutez, si 90% des cas... Je pense que
j'avais apporté ici, à un moment donné, aux transports un
exemple qui vous avait fait comprendre que finalement il y en avait très
peu; il y avait un pourcentage, je pense que c'était 14%, de
mémoire, si je ne m'abuse, de cas de dépassements de coûts.
Si on est précis à 86% des cas, il faudrait se poser la question:
Que nous coûterait une procédure qui ferait qu'on serait
précis à 98% des cas?
Il est possible que de toute façon cela ne changerait rien. On
serait obligé de débourser l'argent. Tout ce qu'on aurait
prévu, c'est une meilleure évaluation des coûts à
l'avance. Cela n'aurait rien changé aux coûts, mais cela aurait
changé aux coûts pour une chose, la précision des travaux
préliminaires. Donc, si je dois investir 200 000 000 $, pour être
plus précis, dans les estimations et ne pas épargner un cent au
bout du compte, je suis peut-être mieux d'accepter qu'il y a chaque
année dans mon budget des dépassements de coûts
année après année, que je prévois en début
d'année, sachant que j'aurai l'année suivante un volume de
dépassement et que je ne dois pas engager en nouvelles initiatives plus
qu'un certain montant pour tenir compte des dépassements. À ce
moment, je fais une planification budgétaire qui est tout à fait
sensée et je viens d'épargner aux contribuables
québécois des sommes importantes. C'est cela qu'il est important
de comprendre. Mais, parce que nous comprenons cette logique, nous sommes au
gouvernement et, parce que vous ne comprenez pas, vous êtes dans
l'Opposition.
M. Middlemiss: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Une dernière question. Est-ce qu'on
pourrait aussi vérifier qui a fait la vérification sur place pour
justifier les quantités? Avait-on engagé quelqu'un pour s'assurer
de faire la vérification d'exécution des travaux et qui a fait
cette vérification?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions à Agriculture, Pêcheries et Alimentation?
M. Polak: II faut que de temps en temps je réponde, M. le
Président, au ministre parce que comme on dit en anglais: "He should not
get away with it." Votre raisonnement, à la fin, ne tient pas debout
parce que, si cela est vrai, on est mieux de fermer ces livres et il n'y aura
plus de commission des engagements financiers parce que vous avez aussi la
tendance de dire: Chaque fois que vous posez des questions, vous cherchez le
scandale qui n'existe pas. Je ne sais pas si le scandale existe...
M. Bérubé: Non.
M. Polak: II y a peut-être une mentalité chez vous
et que pour moi c'est un scandale. À tout événement, ce
que je veux dire, c'est que nous on insiste sur tous nos droits d'interroger
sur chaque point, de revenir là-dessus autant qu'on veut et pour tout le
temps qui nous est accordé.
M. Bérubé: Je partage entièrement le point
de vue du député de Sainte-Anne. Il m'apparaît fondamental,
cet exercice des engagements financiers, dans la mesure où avec la
meilleure bonne volonté du monde peuvent échapper des cas de
mauvaise administration. Avec l'expérience des membres de l'Opposition
et des membres du gouvernement, on peut trouver à l'Assemblée
nationale des exemples qui amènent des correctifs. Je pense que
l'exercice des engagements financiers est fondamental pour les finances
publiques. Je partage entièrement le point de vue du
député de Sainte-Anne là-dessus. Mais je n'y peux rien, si
vous êtes obligé de constater que notre administration est
tellement bonne que vous êtes incapable de trouver quoi que ce soit.
Néanmoins, l'exercice est louable. Que voulez-vous que je vous dise?
M. Polak: C'est une question de priorité.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: À Agriculture, 603, 604, 605 et 606, il s'agit
de subventions de 50 000 $
chacune pour promouvoir la consommation de produits laitiers, de
l'érable, du dindon du Québec, du lait, etc. Je voudrais juste
savoir s'il y a un système d'évaluation qui existe. Si le
gouvernement donne une subvention à une fédération de
producteurs, soit de lait, de dindon, de sucre, de sirop d'érable, qu'on
reçoive au moins copie de la publicité de cette
fédération pour qu'on voie ce qu'on reçoit en retour de
nos 50 000 $.
M. Bérubé: Vous aimeriez que l'on dépose
à l'Assemblée nationale copie des campagnes de
publicité.
M. Polak: Je voudrais juste savoir si, dans vos notes
particulières, il existe une sorte de système de suivi,
d'évaluation...
M. Bérubé: Oui, au ministère. M. Polak:
Au ministère.
M. Bérubé: Le ministère sait quelles sont
les campagnes d'information mises en place par ces différentes
fédérations ou organismes de producteurs. (Il heures)
M. Polak: Avez-vous des notes qui en parlent? J'aimerais avoir,
disons...
M. Bérubé: Je vais donner une exemple de
paragraphe. Prenons le cas de la commercialisation des produits du lait. Si je
ne m'abuse, à la Fédération des producteurs de lait, c'est
bien cela, il y a une clause dans la demande du ministère stipulant que
cette subvention sera accordée aux conditions inscrites au programme; il
existe un programme avec des normes standardisées -mentionnées
précédemment, et un rapport de vérification devra
être produit préalablement au versement de la subvention.
M. Polak: D'accord! C'est cela que je voulais savoir.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: M. le Président, aux engagements 607 et
608, ce sont deux autres suppléments. Le premier, à 607, est de
l'ordre de 100% et celui de 608 est de l'ordre de 60%. Dans le cas de 607,
c'est un contrat qui a été donné sur invitation. Est-ce
qu'on pourrait savoir combien de personnes ont été
invitées à soumissionner à l'engagement 607?
M. Bérubé: Non, je n'ai pas l'information. Ce que
je sais, cependant, c'est que le ministère faisait appel au début
à un processus d'offres, de soumissions publiques dans tout le
Québec. C'était un processus très lent. On devait
constater également que c'est très rare qu'un entrepreneur du
comté de Pontiac soumissionnait pour faire des travaux dans le
comté de Matane puisque l'on sait qu'il faut être assez
près du cours d'eau pour pouvoir transporter son équipement sur
place. Finalement, ce processus de soumissions publiques donnait lieu à
des soumissions qui venaient toujours de la région en question
plutôt que de l'ensemble du Québec, à un coût,
évidemment, qui était très élevé.
Le ministre de l'Agriculture nous a donc demandé de pouvoir
procéder plutôt par soumissions sur invitation aux constructeurs
de la région, ce qui représenterait des coûts nettement
moindres de soumissions publiques.
J'ai l'impression que, dans ce cas-ci, il fait appel aux entrepreneurs
de la région. Alors, est-ce qu'on pourrait demander au ministère,
dans le cas particulier de 607 et 608, la liste des gens auxquels il a
demandé des soumissions?
M. Middlemiss: C'est seulement pour 607; 608, c'est par
soumissions publiques. Oui, l'engagement 607, c'est le seul sur invitation. Il
semble que dans le comté de Pontiac, on a changé. Avant, on
allait par invitation à ceux qui étaient sur la liste au
ministère de l'Agriculture; aujourd'hui, maintenant, on procède
par soumissions publiques. C'est dans le sens inverse de ce que le
président du Conseil du trésor vient de nous dire.
M. Bérubé: Je vous cite de mémoire ce que le
ministre de l'Agriculture nous avait expliqué.
M. Middlemiss: Depuis l'année passée, ce sont
plutôt des soumissions publiques. Avant, il y avait une région,
puis on y allait par invitation pour ceux de la région.
M. Bérubé: Compte tenu que vous mettez ma
mémoire en défaut, si vous me permettiez, je ferais
vérifier cette question-là et je pourrais vous donner la
réponse exacte. Je sais que le ministre de l'Agriculture était
venu au Conseil du trésor pour demander une modification à la
procédure à laquelle il était astreint pour l'octroi de
ces contrats-là; son argument, je m'en souviens, était un
argument de régionalisation. Maintenant, comme cela date depuis deux ans
cette discussion, la décision est un peu vieille et je ne suis pas
absolument convaincu de vous avoir donné la réponse exacte. Si
vous la contestez, je vais la vérifier et je vous répondrai.
M. Middlemiss: Ce qui survenait souvent, c'est que dans certaines
régions, il n'y avait personne sur la liste au ministère de
l'Agriculture. Donc, on allait par invitation dans les régions
extérieures. On a
changé et on est allé aux soumissions publiques parce que
là, il ne faut pas être... Sur invitation, il fallait être
sur la liste. Je le sais, j'ai été obligé d'intervenir
pour certains entrepreneurs du coin qui n'étaient malheureusement pas
sur la liste; ils se qualifiaient, mais ils n'étaient pas sur la liste
au ministère de l'Agriculture. Cela fait un an.
M. Bérubé: Alors, on va vérifier ça.
Je vais le vérifier et je vais vous donner la réponse. Je vous
donnerai exactement la procédure suivie au ministère de
l'Agriculture maintenant pour les travaux de drainage et l'octroi à
différents entrepreneurs.
M. Middlemiss: Je présume que, dans les deux cas, la
raison du supplément, c'est la même raison que dans le dernier
cas. C'est un dépassement des quantités prévues.
M. Bérubé: Une majoration des coûts des
travaux à cause de l'augmentation des quantités d'extraction de
roc classe A.
Une voix: C'est quoi votre question, s'il vous plaît!
M. Bérubé: La question serait: Quelle est la
procédure suivie par le ministère pour obtenir des
invitations...
Une voix: Dans quel cas le ministère procède-t-il
par invitations? Dans quel cas procède-t-il par soumissions
publiques?
M. Bérubé: Je lui demanderais tout simplement la
procédure suivie pour l'octroi de ces contrats...
M. Middlemiss: D'accord. Ils vont peut-être avoir...
M. Bérubé: ...en travaux de drainage.
M. Middlemiss: C'est cela. Il va peut-être y avoir la
partie où on va par invitations et où, dans d'autres cas, on
passe à la partie des soumissions publiques.
M. Bérubé: C'est cela. Il va y avoir les cas
où il va en soumissions publiques et des cas où il va sur
invitation. Sur invitation, il va nous dire comment...
Le Président (M. Gagnon): Commerce extérieur.
M. Polak: J'ai une autre question à Agriculture,
Pêcheries et Alimentation.
Le Président (M. Gagnon): Agriculture, Pêcheries et
Alimentation, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Engagement 802. "Subventions à titre d'aide
financière pour fins d'achat des actifs de Pêcheurs Unis,
situés dans leur région et d'un système informatique
propre à faciliter la poursuite de leurs activités, aux
associations coopératives des pêcheurs suivants." Il y a trois
associations: Newport, Rivière-au-Tonnerre et Rivière-au-Renard.
Montant total de l'engagement: 484 750 $.
S'il n'y avait pas eu ce problème avec le gouvernement
fédéral ou la guerre qu'il y a maintenant, je voudrais savoir
s'il y aurait eu de telles subventions. Ces subventions ont été
accordées seulement pour que les associations soient capables de
poursuivre leur travail ou quoi?
M. Bérubé: En fait, le ministre de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation a eu l'occasion d'expliquer...
Pêcheurs Unis avait la mauvaise et fâcheuse habitude, juste avant
la saison de la pêche, de venir quêter au gouvernement une aide
gouvernementale pour la reprise des activités en invoquant la saison de
la pêche menacée. L'année dernière, le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation avait été
très clair que Pêcheurs Unis devrait faire le ménage et
arriver avec une proposition de restructuration viable. Il avait même
demandé que cette proposition de Pêcheurs Unis soit soumise pour
le mois de décembre. De fait, comme d'habitude, Pêcheurs Unis, au
lieu de la soumettre en décembre, a traîné et a attendu, je
pense, au mois de mars avant d'arriver avec une proposition. Cette proposition,
essentiellement, visait à restructurer Pêcheurs Unis en faisant en
sorte que les coopératives locales deviennent propriétaires de
leurs équipements et que l'on rapproche les usines des pêcheurs
pour avoir un meilleur contrôle des collectivités locales, donc
une chance de rentabilité accrue.
Le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation a
donné son accord à une telle demande puisque, trois semaines plus
tard, je pense, en avril -c'est bien cela, le 20 avril; donc, trois semaines
après le dépôt de ce plan - il répondait en faisant
une offre de subvention à 35% des immobilisations pour permettre aux
coopératives locales d'acquérir ces immobilisations auprès
de Pêcheurs Unis, évidemment, en empruntant le reste desinstitutions bancaires, d'une part, et, d'autre part, en injectant
eux-mêmes un peu de leurs propres ressources de manière qu'il
semble que ces installations soient vraiment les leurs et qu'ils aient investi
leur propre argent.
A suivi une autre proposition du ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation pour financer le fonds de roulement
nécessaire à ces coopératives pour commencer les
activités. Comme on le sait,
ils doivent, au début, encourir des dépenses et, avant de
bénéficier des premiers revenus résultant de la vente de
leurs produits, il s'écoule une période de temps qui
nécessite un fonds de roulement.
On a donc accepté de financer 50% de ce fonds de roulement en
donnant des garanties bancaires aux institutions, le reste, évidemment,
étant financé à même la valeur des captures faites.
Donc, la banque était, à ce moment-là,
protégée. À ce moment-là, il n'y a aucune
intervention du gouvernement fédéral. C'est purement et
simplement Pêcheurs Unis qui s'adresse au gouvernement du Québec
pour régler son problème. Ce n'est qu'après que le
gouvernement fédéral a décidé d'intervenir en
offrant, lui aussi, des garanties, non pas aux coopératives mais
à Pêcheurs Unis, des garanties temporaires, en ce sens que le
ministère des Pêches et Océans ne sachant pas exactement
quelle devrait être l'approche à suivre, mais reconnaissant qu'il
y avait des problèmes avec Pêcheurs Unis, a proposé de
donner un ballon d'oxygène à Pêcheurs Unis, une fois de
plus, comme il l'avait fait d'ailleurs l'année précédente.
L'année précédente, le gouvernement
québécois ayant refusé d'intervenir parce que
Pêcheurs Unis n'avait pas soumis de plan, le gouvernement
fédéral était intervenu au moyen d'une subvention
d'environ 1 000 000 $ pour rescaper l'entreprise, mais évidemment sans
résultats concrets, puisqu'on se retrouvait pris encore avec la
même difficulté.
Cette année, il nous revenait encore avec le même coup en
disant: Pêcheurs Unis, on va leur donner encore un ballon
d'oxygène. Le ministre de l'Agriculture a tout simplement répondu
au gouvernement fédéral: Je n'ai pas d'objection à ce que
vous leur donniez un ballon d'oxygène si vous êtes capables.
Arrangez-vous avec vos problèmes. Cependant, on n'embarquera pas. A ce
moment-là, on a mis l'accent sur le redémarrage des pêches
à Madelipêche. Car Madelipêche ne fait pas partie de
Pêcheurs Unis, comme vous le savez; Madelipêche est une filiale de
la SDI et de Pêcheurs Unis, laquelle vient de l'ancienne Gordon Pew des
Îles-de-la-Madeleine qui avait vendu ses installations au gouvernement du
Québec. Le gouvernement du Québec avait cherché, à
ce moment-là, à remettre en marche l'usine; il avait donc
cherché à monter une structure en offrant à Pêcheurs
Unis d'assurer la gérance des activités et en finançant
comme gouvernement, absolument tout, y compris les déficits
d'exploitation. Donc, dans le cas de Madelipêche, il s'agit, non pas
d'une unité appartenant à Pêcheurs Unis, mais bien de
l'ancienne usine de la Gordon Pew reprise par le gouvernement du Québec
et pour laquelle nous avions demandé à Pêcheurs Unis
d'assumer un rôle de gérant. Dans la mesure où
Pêcheurs Unis n'était plus capable d'assumer un rôle de
gérant, à ce moment-là, le ministre de l'Agriculture a
dit: On va faire appel à SOQUIA et on va assumer, nous, le rôle de
gérant puisque Pêcheurs Unis ne peut plus le faire. Toutefois,
dans le cas des autres usines, la proposition que nous avons faite tient aux
coopératives et si le gouvernement fédéral a une meilleure
proposition à faire à Pêcheurs Unis, qu'il la fasse. C'est
son problème. Il n'y a pas de chicane là.
M. Polak: Commerce extérieur.
M. Bérubé: Mais vous remarquerez que "Pierre de la
chicane", lui, en a fait une.
Commerce extérieur
Le Président (M. Beauséjour): Commerce
extérieur.
M. Polak: Commerce extérieur, élément no
100. Renouvellement des contrats de services des attachés commerciaux
travaillant sous l'autorité des conseillers économiques au sein
des bureaux et délégations à l'extérieur du
Québec pour une période de douze mois à compter du
1er avril 1983. Ensuite, il y a toute une liste de noms, les
honoraires, les frais sociaux, les frais de voyage et les frais de
représentation, etc. Le montant de l'engagement est de 1 079 210 $. Je
voudrais savoir, dans le cas de tout ce personnel, s'ils ont eu une
augmentation de salaire d'un certain pourcentage en comparaison avec
l'année précédente.
M. Bérubé: Le montant est, à toutes fins
utiles, le même que celui de l'an dernier.
M. Polak: Donc, le salaire de base...
M. Bérubé: Par contre, les honoraires et autres
frais aux États-Unis ont augmenté d'environ 3% à 4% au
maximum.
M. Polak: Donc, de 3% à 4%, c'est sur les frais de...
M. Bérubé: Aux États-Unis. Le montant de
l'engagement cette année est le même que celui de l'an
dernier.
M. Polak: Et dans d'autres pays, par exemple, en Europe, en
Amérique du Sud ou au Japon...
M. Bérubé: Pardon?
M. Polak: Dans d'autres pays que les États-Unis, quel
barème a-t-on appliqué? (Il h 15)
M. Bérubé: Je vous dis que dans l'ensemble des pays
européens, l'engagement
financier est, à toutes fins utiles, le même que celui de
l'an dernier. On me dit par contre que les honoraires et autres frais aux
États-Unis ont augmenté de 3% ou 4% au maximum.
M. Polak: Si je me rappelle, l'année dernière quand
on avait discuté de ces salaires, vous aviez dit que ces gens avaient
obtenu le montant de l'inflation selon le pays.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Cette année on ne s'est pas servi de ce
barème?
M. Bérubé: Essentiellement, ce que je suis en train
de lire porte surtout sur les problèmes d'harmonisation entre les
conseillers du ministère des Affaires intergouvernementales et du
ministère du Commerce extérieur. On dit que c'est très
variable. C'est essentiellement très variable d'un pays à
l'autre. Comment négociez-vous un contrat avec un attaché
commercial à Singapour ou un attaché commercial à Abu
Dhabi ou encore à Milan, à Düsseldorf ou à Pavie?
C'est très difficile parce que les conditions varient tellement. On peut
avoir des phénomènes d'inflation dramatique dans un pays. On peut
n'avoir aucune inflation dans un autre - je pense à la Suisse - mais par
contre un coût de la vie exorbitant. Donc, c'est vraiment
négocié sur une base individuelle.
M. Polak: Maintenant qu'on a le nouveau ministère du
Commerce extérieur, est-ce que cela ne crée pas de friction,
à savoir qui contrôle quoi? Je vais donner un exemple:
L'année dernière j'étais à Boston...
M. Bérubé: Comme tout le monde sait, l'harmonie
règne.
M. Polak: Non, mais j'ai tout de même une question à
vous poser. Celui qui relève du ministère du Commerce
extérieur, cet attaché commercial québécois,
à qui fait-il le rapport? Qui est son supérieur immédiat
dans ce bureau?
Par exemple, à Boston, j'en ai rencontré qui travaillaient
pour le ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. Il y avait
aussi quelqu'un du ministère du Commerce extérieur. Il y avait
quelqu'un du ministère des Affaires intergouvernementales. Comment cela
fonctionne-t-il?
M. Bérubé: Non, ils ne travaillent plus pour le
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. Ils travaillent
maintenant pour le ministère du Commerce extérieur. Ils ont
changé d'allégeance.
M. Polak: Donc, quand on a eu, par exemple, ce qu'on appelle des
démarcheurs pour promouvoir le tourisme, ces employées
féminins relèvent du ministère du Commerce
extérieur maintenant.
M. Bérubé: Oui, du ministère de l'Industrie,
du Commerce et du Tourisme, non.
M. Polak: Donc, parce qu'il y en avait trois ou quatre à
Boston, par exemple, qui travaillaient pour le ministère de l'Industrie,
du Commerce et du Tourisme.
M. Bérubé: Ah! dans le cas de tourisme, le
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme continue à
garder sa vocation à ma connaissance.
M. Polak: Donc, en dedans de la même
délégation, du même bureau on a tout de même
différents ministères qui contrôlent différents
personnels. Il y a quelqu'un qui travaille pour le ministère du Commerce
extérieur, d'autres travaillent pour le ministère de l'Industrie,
du Commerce et du Tourisme. Est-ce que cela se peut aussi que quelqu'un
travaille pour le ministère des Affaires intergouvernementales?
M. Bérubé: Ah oui!
Le Président (M. Beauséjour): Dans le Commerce
extérieur, est-ce qu'il y a autre chose?
M. Polak: Non.
Le Président (M. Beauséjour): Dans
Communautés culturelles et Immigration?
M. Polak: Ah bon!
Le Président (M. Beauséjour): Excusez,
Communautés culturelles et Immigration.
Communications
M. Polak: Je vais vous dire où on va. Engagement 400,
Communications.
Le Président (M. Beauséjour): Communications,
engagement 400.
M. Polak: Supplément pour porter à 250 000 $ le
coût de location du service d'écoute des stations de radio et de
télévision couvrant les régions de Montréal,
Québec, Sherbrooke et Trois-Rivières. Fournisseur: Caisse,
Chartier et Associés Inc., Montréal. Montant d'engagement: 35 175
$. Je voudrais savoir la raison de ce supplément et s'il y a une
manière d'évaluer le travail fait par ce service
d'écoute.
M. Bérubé: Dans ce cas-ci, nous avions
demandé à la société de couvrir de façon
complète toutes les émissions reliées aux
négociations entre le gouvernement et les syndicats des secteurs public
et parapublic, ce qui a occasionné un volume d'écoute nettement
plus élevé.
M. Polak: Est-ce que ce service d'écoute donne un rapport
de son travail en disant: Voici, tel ou tel ministre projette une très
bonne image; pour tel ou tel ministre, cela va mal?
M. Bérubé: Non, non. C'est... Par exemple, une
émission d'information publique touchant une activité
gouvernementale, quelqu'un l'écoute et fait un résumé. On
reçoit cela sur des feuilles miméographiées où on a
en gros les principales interventions, le sens général de
l'émission. Si on veut, je pense qu'on peut avoir accès à
une cassette nous donnant le texte.
M. Polak: Est-ce que c'est disponible pour l'Opposition
aussi?
M. Bérubé: Non, ce n'est pas public.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Bien, écoutezl C'est de
la transcription de nouvelles de la radio et de la
télévision.
M. Bérubé: Oui, mais ce n'est pas un service
public. Ce n'est pas comme un service d'information gouvernementale...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce n'est pas comme l'Argus?
M. Bérubé: ...où vous vous adressez...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
L'Argus, c'est la même chose, sauf que c'est pour les
médias écrits.
M. Bérubé: On me dit qu'ils fonctionnent sur
commande, c'est-à-dire par exemple que si je sais qu'il va y avoir une
émission de télévision...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Non, ils ne fonctionnent pas
sur commande.
M. Bérubé: On me dit qu'ils enregistrent tout pour
eux mais que, sur commande, nous pouvons leur dire par exemple: Nous aimerions
avoir tout ce qui s'est diffusé concernant les négociations, les
interviews de chefs syndicaux ou de la population en général qui
ont été diffusées sur les ondes. À ce
moment-là, cette société nous fournit ces
renseignements-là.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Juste une question quant
au...
M. Bérubé: J'imagine que le Parti libéral
pourrait signer une entente avec la firme du même type.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est sûr, c'est
là pour tout le monde. C'est une entreprise privée. J'aurais
juste une question spécifique quant à la répartition des
coûts, 254 500 $. Il y a des coûts qui sont encourus pour les
transcriptions écrites qui parviennent aux clients et un coût qui
est séparé, qui est pas mal moins cher, si le client demande la
cassette pour la transcrire lui-même. J'aimerais savoir - si cela est
faisable - le montant de la facturation pour la transcription écrite par
opposition au montant de la facturation pour la transcription vidéo ou
cassette audio.
M. Bérubé: Ce que vous voudriez, c'est le
détail des dépenses encourues...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Sur ces deux
postes-là.
M. Bérubé: Je serai obligé, à cause
de la nature même du règlement, de ne pas l'accepter pour ce
contrat-là dans la mesure où il s'agit d'une engagement, sauf
pour les dépenses antérieures.
Une voix: Le supplément, c'est encouru.
M. Bérubé: Le supplément, c'est encouru.
Vous voulez donc l'avoir par rapport au supplément.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Non. Les 250 000 $ qui sont
là représentent des montants versés pour un service de
transcription écrite d'émissions d'affaires publiques et de
nouvelles et sans doute, dans certains cas, pour la transmission d'une
cassette.
M. Bérubé: Pour l'année dernière,
vous voudriez avoir les coûts encourus pour la transmission d'information
écrite ou sur substrat électronique quelconque?
M. Polak: Maintenant, quel est le but de ce service
d'écoute et quel bénéfice en tirez-vous?
M. Bérubé: Par exemple, il est extrêmement
important de savoir, quand vous êtes dans une ronde de
négociations, ce que M. Laberge a pu déclarer à
Montréal ou à Québec ou ailleurs, de telle sorte que, si
vous êtes à une table de négociation, vos gens ont besoin
de savoir ce que la partie adverse déclare publiquement. Sans quoi,
comment voulez-vous, vous-même, vous ajuster en conséquence?
M. Polak: D'accord. Je comprends.
Mais, tout à l'heure, vous avez dit que le Parti libéral
pourrait obtenir un contrat de cette compagnie. Je comprends bien que le Parti
québécois peut le faire aussi. Mais, ici, ce sont des deniers
publics.
M. Bérubé: Oui, mais nous administrons les finances
publiques. Que voulez-vous que je vous dise?
M. Polak: Oui, mais vous obtenez des renseignements que vous
gardez pour vous-même.
M. Bérubé: J'ai besoin de renseignements pour
gérer.
M. Polak: J'aimerais savoir aussi...
M. Bérubé: Dans une ronde de négociations,
j'ai besoin d'une rétroinformation, j'ai besoin de savoir ce que pensent
et ce que disent publiquement les centrales syndicales. Par exemple,
très fréquemment, à la table de négociation, on va
nous aviser d'un type de déclaration que l'on va faire et du sens qu'il
faut lui donner, mais il est également important pour le gouvernement de
percevoir quelle est exactement la déclaration qui a été
faite. Il arrive parfois que les mots utilisés par un intervenant ne
traduisent pas exactement sa pensée. Il est donc important de savoir
exactement ce qui a été dit publiquement. Cela fait partie de la
rétroinformation dont tout gouvernement, toute administration a besoin.
Je regrette, mais nous sommes au pouvoir. Nous gouvernons. Nous avons
été élus pour gouverner. Point. Nous avons besoin
d'information.
M. Polak: Je me rappelle que, l'année dernière, il
y a eu une discussion sur le service d'écoute. Le facteur
d'évaluation était compris là-dedans. Il ne s'agissait pas
simplement, aveuglément, de vous envoyer une cassette sur ce qu'avait
dit telle ou telle partie. La signification du mot "évaluation" allait
plus loin que cela. C'est une des raisons que vous aviez données dans le
temps. Ce n'est pas de vos affaires de savoir ce qu'il y a là-dedans.
J'ai répondu que si c'était payé par des deniers publics,
je pense qu'on a le droit d'obtenir ce renseignement. On forme même une
partie du gouvernement, puisque nous sommes l'Opposition officielle.
M. Bérubé: Non, je regrette. Il s'agit là
d'une activité de communication reliée à l'activité
gouvernementale.
M. Polak: Right! La transparence.
M. Bérubé: Vous avez la Loi sur l'accès
à l'information qui vous permet de demander à avoir accès
aux renseignements qui seront codés et enregistrés. Si vous
voulez prendre connaissance d'un document qui existe au ministère des
Communications relié à ce contrat, vous n'aurez qu'à en
faire la demande selon les canaux habituels et vous l'aurez. Point à la
ligne. Il n'est pas vrai qu'on va mettre en place un service d'information
à l'intention d'un parti politique quelconque, quel qu'il soit. Le
gouvernement, à titre de gestionnaire des fonds publics, a besoin de
rétroinformation. Nous prenons les moyens pour l'avoir. Maintenant,
c'est une activité gouvernementale et non pas une activité
politique.
M. Polak: D'accord. M. Bérubé: Cela va?
M. Polak: Cela ne va pas mais la réponse est
donnée.
Engagement 800, Communications: Contrat de services pour la
planification, la négociation, l'achat, la vérification et le
contrôle des coûts des différents médias
utilisés par les différents ministères et organismes du
gouvernement du Québec, dans le cadre des campagnes de publicité
de celui-ci, pour la période du 1er avril 1983 au 30 mars 1984.
Fournisseur choisi: La Société Median Enr., Québec.
Montant de l'engagement: 3 000 000 $. C'est aussi écrit: Propositions
reçues, deux.
Cela m'étonne un peu. Y a-t-il une raison pour qu'il n'y ait que
deux propositions sur un contrat d'un tel montant? Je voudrais savoir comment
le soumissionnaire a été avisé qu'un tel contrat
existait.
M. Bérubé: Ah! Je vous dis que tout le monde le
sait. Si vous êtes en communication et que vous n'êtes pas au
courant que le gouvernement a regroupé tout son placement média
de manière à bénéficier d'une économie
d'échelle... Ce qui se produisait antérieurement, c'est que
chaque ministère effectuait lui-même son placement média
avec la conséquence que les petits volumes nous amenaient à
toujours payer le plein prix pour tout notre placement média, à
ne pas pouvoir bénéficier du meilleur temps d'écoute
puisque ces meilleurs temps d'écoute sont généralement
réservés aux gros clients et, dans la mesure où il y avait
dix ou douze clients gouvernementaux, évidemment, on ne
bénéficiait pas des meilleures conditions. Nous avons donc
regroupé toute notre publicité, tout ce que nous utilisons comme
information dans les journaux, que ce soient les avis publics ou autres. Nous
avons regroupé cela, dis-je, et nous avons soumis cela à une
société de placement. Cette société de placement
signe
un contrat en bonne et due forme avec les agences de diffusion. Comme
elle place un gros volume, à ce moment-là, évidemment,
elle bénéficie de conditions avantageuses en termes de coût
- oui en termes de coût parce qu'il y a un montant de 15%
d'économie, de mémoire... Une économie de 12% par
opposition à une campagne organisée en régie. Pour le
placement lui-même, le coût est de 7 1/2%. Le coût de
placement est normalement de 15%, et en raison du fait qu'on regroupe nos
achats nous ne payons que 7 1/2% du coût de la publicité en
question. Il s'agit donc de la publicité faite par d'autres agences que
nous aurions pu engager. Pour la régie, le montant est de 12%. En
d'autres termes, les économies sont intéressantes. (Il h 30)
M. Polak: Avez-vous des chiffres, parce que vous parlez de
pourcentages? On paie quelqu'un 3 millions de dollars pour épargner
combien? Est-ce que des chiffres existent?
M. Bérubé: Je vous l'ai dit. Par rapport au
coût des campagnes de publicité, si elles sont faites en
régie, nous économisons 12% et si elles sont effectuées
par une agence, mais qui fait elle-même son placement, l'économie
est de 7 1/2%.
M. Polak: Je comprends, mais vous devez engager, disons, un
"wholesaler", ou un grossiste qui s'appelle la Société
Médian qui planifie, qui négocie et qui fait tout. Vous payez 3
millions de dollars pour ses services par année. Si vous me dites que
vous épargnez 5 millions de dollars de cette façon...
M. Bérubé: On épargne environ 300 000 $,
soit 10% à 12%.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est le montant de la
commission? Il s'agit de la rémunération, des honoraires
qui...
M. Bérubé: Si mon engagement de placement est de
l'ordre de 3 millions de dollars, vous pouvez présumer que nous avons
économisé environ 300 000 $.
M. Polak: Et quelle était la raison pour laquelle il n'y
avait qu'une autre proposition?
M. Bérubé: II faudrait demander aux firmes qui
n'ont pas soumissionné.
M. Polak: Non, mais il n'y a rien de marqué
là-dedans?
M. Bérubé: Non non.
M. Polak: La remarque m'a été faite que c'est un
peu surprenant qu'il n'y ait qu'une autre firme qui ait soumissionné sur
un contrat.
M. Bérubé: C'est publié dans les journaux et
si les gens ne les lisent pas, je n'y peux rien. Vous comprenez qu'une firme en
communications qui ne lit pas les journaux, cela doit, de toute façon,
être une firme en communications à laquelle nous ne devrions pas
faire confiance.
M. Polak: La Société Médian Enr., qui est le
directeur de cette firme enregistrée? La Société
Médian. Est-ce indiqué?
M. Bérubé: Les actionnaires?
M. Polak: II n'y a pas d'actionnaires, c'est une firme
enregistrée où il n'y qu'un ou deux propriétaires.
M. Bérubé: Ce sont les agences Cossette
Communication et Pierre Tremblay Publicité qui se sont
regroupées. M. Pierre Tremblay a été le publicitaire
officiel du Parti libéral durant plusieurs années.
M. Polak: II travaille toujours pour le gagnant, lui. Vous dites
qu'il s'était organisé avec une autre compagnie et
ensemble...
M. Bérubé: Elles se sont regroupées.
Cossette Communication et Pierre Tremblay Publicité.
M. Pollack: Et quelle est l'autre agence de publicité?
M. Bérubé: Cossette. Les allégeances de
Cossette, c'est plus difficile... Pierre Tremblay c'est trop notoire pour qu'on
puisse...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Difficile? Êtes-vous sérieux?
M. Polak: Cela arrive aux bureaux des ingénieurs-conseils
aussi, M. le ministre. D'accord.
Conseil exécutif
Le Président (M. Beauséjour): Le
Conseil exécutif?
M. Polak: Engagement 101. "Subvention à la Compagnie
Télécâble Vidéotron pour maintenir
intégralement les activités du groupe de recherche associé
au développement du système de Vidacom et de ses
équipements. Montant de l'engagement (3-2): 240 000 $."
Est-ce qu'on pourrait avoir une explication rapide de ce dont il
s'agit?
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: De cette subvention?
M. Bérubé: La Compagnie
Télécâble Vidéotron, c'est... Il y a eu des
changements dans le dossier, ce qui m'incite à faire attention à
ma réponse pour ne pas vous induire en erreur.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Autrement, on va vous
traîner devant une commission parlementaire.
M. Bérubé: Oui, mais vous voyez ce que cela
donne.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II faut attendre, ce n'est pas
fini, ce n'est pas fini.
M. Bérubé: Ah! Ce n'est pas fini.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Non, non.
M. Bérubé: Pourtant, après deux mois, si ce
n'est pas fini il y a quelque chose qui ne va pas avec vous autres.
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre...
M. Bérubé: Si cela vous prend deux mois à
faire confirmer ce qui a été dit depuis le début...
Le Président (M. Beauséjour): ...qu'on revienne
à l'engagement 100.
M. Bérubé: Oui, mais... M. le Président, il
faut quand même reconnaître qu'à nouveau c'est une
provocation du député de Vaudreuil-Soulanges. Il faut quand
même reconnaître cela. Je réponds toujours techniquement et
objectivement, sans aucune partisanerie politique de quelque nature que ce soit
chaque fois que l'on fait porter la question...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Même la galerie rit, M.
le ministre. Je vous en prie, notre auditoire, nombreux ce matin...
M. Bérubé: On l'a mis en pénitence pour la
journée. S'il vient aux engagements financiers il dit: Là, c'est
plate! En fait, si je comprends bien, il y a deux commissions plates. C'est
celle de l'énergie et des ressources et celle-ci. Là, ils se
battent pour aller ni à l'une ni à l'autre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Vidacom.
M. Bérubé: Bon, Vidacom. Au départ, il
s'agissait de regrouper la Société Vidéotron et une firme
spécialisée dans la fabrication de consoles, de terminaux
informatiques pour concevoir, à interface, pour des systèmes de
télévision qui seraient équivalents à ces
câblosélecteurs que l'on connaît, mais un
câblosélecteur beaucoup plus sophistiqué, un
câblosélecteur premièrement qui serait adapté
à la télévision payante, deuxièmement qui
permettrait éventuellement, l'accès à des banques de
données informatisées, troisièmement qui permettrait
éventuellement l'intégration de mini-ordinateurs familiaux
domestiques à interface. Il s'agissait donc de concevoir un interface de
télévision polyvalent, ouvert sur les développements
à venir dans le secteur de la télévision payante et
l'introduction de la micro-informatique domestique. Comme vous le savez,
à l'heure actuelle, si vous voulez brancher votre micro-ordinateur vous
êtes obligé de débrancher votre câble ou votre
antenne et, généralement, il y a des chicanes de famille parce
qu'il y en a un qui veut jouer au Pacman et l'autre voudrait écouter
quelque émission insipide à la télévision, la
commission des engagements financiers, par exemple, si elle était
télévisée. Alors, il s'agit de faciliter l'utilisation des
télévisions domestiques par un plus grand nombre d'utilisateurs
en permettant le transfert de l'un à l'autre des modes de
fonctionnement. C'est un projet intéressant qui mettrait le
Québec à l'avant-garde dans le domaine. Je sais qu'il y a eu des
modifications. C'est pour cela que je ne veux pas m'étendre du
côté des autres partenaires. Tout ce que j'ai comme information
c'est que Vidéotron en fait toujours partie et que cette subvention est
adressée à la compagnie Vidéotron pour les
activités du groupe de recherche qui développe ce
terminal-là. Par contre, je ne peux pas vous dire quels sont les autres
partenaires, en ce moment.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que cela
va?
M. Polak: Le Conseil exécutif, engagement 401. Contrat de
services pour agir à titre de responsable et de directrice
générale du Secrétariat à la jeunesse pour la
période du 1er mai 1983 au 31 juillet 1984. Le fournisseur: Mme Danielle
Bouchard, Sainte-Foy. Montant de l'engagement: 49 000 $.
J'aimerais avoir les qualifications de Mme Danielle Bouchard, à
moins que le ministre ait quelque chose dans ses notes personnelles: son
curriculum vitea, ses qualifications. Deuxièmement, où va-t-on
avec ce Secrétariat à la jeunesse? Est-ce que cela devient un
ministère sans qu'on l'appelle un ministère? Est-ce qu'on
commence à organiser tout un appareil administratif? Est-ce qu'il y a un
contrôle là-dessus au point de vue des dépenses que cela
peut
entraîner?
M. Bérubé: C'est le Conseil exécutif qui
répond de tout secrétariat attaché au Conseil
exécutif et c'est le cas du Secrétariat de la jeunesse,
premièrement. Deuxièmement, pour répondre à votre
première question, Mme Bouchard est de langue maternelle
française. Elle a obtenu un baccalauréat en histoire et
géographie de l'Université Laval en 1965. Elle a fait des
études d'architecture à l'Université Laval. Elle a obtenu
un baccalauréat en pédagogie, option géographie, à
l'Université Laval, en 1970, un baccalauréat en droit de
l'Université Laval en 1981. Et elle a fait un stage en gestion des arts
d'interprétation à l'École des hautes études
commerciales en 1981. Donc, une personne polyvalente dans le domaine, c'est le
moins que l'on puisse dire, de l'histoire, de la géographie, de
l'architecture, du droit et de la gestion.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): La gestion des arts
d'interprétation.
M. Bérubé: La gestion des arts
d'interprétation.
M. Polak: Elle a tout...
M. Bérubé: Elle a été professeur
d'arts plastiques de 1968 à 1974, animatrice socioculturelle à la
municipalité de Cap-Rouge, vice-présidente et directrice de la
programmation du Festival d'été de Québec, en 1973-1976,
directrice générale et directrice artistique du Festival
d'été de Québec, en 1980-1983. Est-ce que cela vous
convient?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Continuez.
M. Polak: Aucune implication en politique?
M. Bérubé: Participation à de nombreux
stages, conférences, séminaires, membre du conseil
d'administration, Secrétariat permanent des peuples francophones, membre
du conseil d'administration du réseau d'accès, membre du conseil
d'administration de l'exécutif du Grand Théâtre de
Québec, membre du comité organisateur des fêtes de
Québec. Vous avez là le reste des activités auxquelles
elle a participé.
M. Polak: Les activités politiques ne sont pas
mentionnées.
M. Bérubé: II n'y en a pas.
M. Polak: Maintenant, pour revenir à la deuxième
question. 159 000 $. Est-ce qu'il y a une limite sur l'enveloppe qui est
disponible pour tout ce qui touche ce Secrétariat à la
jeunesse?
M. Bérubé: II faudrait le demander lors de
l'étude des crédits au Conseil exécutif.
M. Polak: D'accord.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Engagement 608.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Vaudreuil-Soulanges.
Le Président (M. Gagnon): Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui. Subvention à
Habille Art Inc. Montréal, dans le cadre du programme de stimulation
d'économie et de soutien d'emploi, six emplois permanents. C'est un
PECEC?
M. Bérubé: Je pense que oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Finalement, on a déjà entre nous commencé à
développer une trame de fond sur laquelle on pourra juger certains des
projets. Selon ce que vous avez devant vous déjà, est-ce qu'on
pourrait avoir une idée de la façon dont on a
décidé de ce projet? Qu'est-ce qu'on regarde, autrement dit? Quel
genre de soumission? Qu'est-ce qu'on exige des gens lorsqu'ils font la demande,
etc? Quelle est l'ampleur? Jusqu'où va l'étude dans le
détail?
M. Bérubé: Dans ce projet spécifique, je
vais voir ce que j'ai comme notes.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II y a des demandes. J'ai vu
cela aussi dans mon comté. Il y a une formule d'une page essentiellement
que les gens complètent et c'est assez sommaire finalement comme
description de projet. Je me demandais s'il y a d'autres questions qui sont
posées aux gens pour qu'ils décrivent le projet, etc.
M. Bérubé: Je vous dis en gros ce qu'il y a dans le
projet, c'est une nouvelle entreprise née en août 1982 qui se
spécialise dans la fabrication de vêtements en polyester-coton qui
se portent de plusieurs manières, caleçons, chemises, chapeaux,
chaussettes. C'est un concept de vêtement nouveau. Les vêtements
sont conçus et dessinés par la firme et fabriqués en
sous-traitance. C'est uniquement une firme qui fait de la conception de
vêtements.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On n'en sait pas plus.
M. Bérubé: Moi, je n'en sais pas plus. (Il h
45)
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Quand on décide ces
choses-là... Lorsque le ministre, votre collègue, a
annoncé à ces gens qu'ils étaient
bénéficiaires d'une subvention de 25 000 $, il indique - c'est
une lettre circulaire, plus ou moins, je pense bien - ceci: "J'ai pris
connaissance avec intérêt de votre projet de participation
à la création d'emplois communautaires à Montréal
et je suis heureux de constater que ce projet qui vient d'être
approuvé pourra contribuer au développement
socio-économique de votre région. Je voudrais vous rappeler que
le programme expérimental, le PECEC, a été mis sur pied
par le gouvernement du Québec pour stimuler l'économie des
régions, lutter contre le chômage et contribuer par son aide aux
entreprises à créer des emplois." Il m'apparaissait au dossier -
parce qu'on en a des copies - que la seule chose sur laquelle le ministre
pouvait se fonder pour trouver que c'était un bon projet, c'était
à la rubrique "Historique, description et objectifs du projet", dans la
demande de subvention, qui se lit comme suit: "Après trois ans de
recherche, Juana Hibbert a inventé un vêtement en coton-polyester,
le vêtement de l'avenir. Celui-ci crée une nouvelle vision de la
ligne et de la forme puisqu'il s'adapte à la taille, au poids, au sexe
et à la personnalité et au jeu infini de l'imagination de chacun.
La versatilité de ce vêtement deviendra proverbiale."
Une voix: Style jeans!
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): "Le projet vise à
implanter au Québec et en Amérique du Nord une ligne de
vêtements signés Juana Hibbert." J'essayais de voir jusqu'à
quel point on trouve que c'est de la création d'emplois à long
terme, d'une façon ou d'une autre. Je regarde le nombre d'emplois
créés. On dit: Six emplois permanents, ici, dans le livre des
engagements financiers. Il y en a deux la première année, deux
personnes, une à 500 $ par semaine, une à 300 $ par semaine, soit
le designer et l'administrateur des ventes, et trois personnes à temps
partiel pour la publicité, à 50 $ l'heure. On n'y va pas avec le
dos de la cuiller. Éventuellement, la deuxième année, il y
aurait peut-être quatre emplois à l'expédition et à
l'administration, à 6 $ et 7 $ l'heure. Si on met en regard du nombre
d'emplois créés la première année le salaire moyen
observé, il y en a pour 20 ou 22 semaines, encore une fois. C'est
difficile de faire des calculs précis, mais c'est à peu
près l'ordre de grandeur. On essayait de voir comment on pouvait
réconcilier à sa face même la demande, le nombre d'emplois
créés et l'indication qu'il y a six emplois permanents qui sont
créés, alors que cela commence à peine et qu'il y a deux
des emplois, je dirais quatre, en fait, l'expédition et
l'administration, qui seront peut-être créés l'an prochain.
On nous dit que c'est un projet qui crée six emplois et cela fait partie
des statistiques gouvernementales sur le nombre d'emplois permanents, alors
qu'il s'agit de deux personnes pour la première année et pour 20
semaines. J'essaie de voir quelles seront les sources de revenus de cette
entreprise au-delà de la vingtième semaine si on ne compte pas
faire quelque expédition ou quelque administration que ce soit avant
l'an prochain. Je trouvais un peu exorbitante ou exagérée
l'affirmation nette et bête comme cela d'écrire "six emplois
permanents créés", lorsqu'il y en a peut-être deux pour
quelques mois. Les quatre autres, on s'en reparlera l'an prochain à
cette période-ci.
M. Bérubé: Je suis incapable de vous donner plus de
renseignements que je n'en ai sur ce cas particulier. Tout ce que j'ai, c'est
que, parmi les conditions, on a exigé une nouvelle présentation
financière du projet qui soit conforme à ce qui avait
été discuté avec l'analyste du PECEC, ce qui montre bien
que le renseignement au niveau des administrateurs du programme dépasse
nettement le paragraphe que vous aviez, en ce sens qu'il y a des discussions
entre les analystes et les gens qui sont les promoteurs du projet. On exige,
par exemple, la confirmation d'une mise de fonds de 30 000 $ versée en
capital-actions dans l'entreprise et la confirmation d'un financement bancaire.
On exige également un suivi par le SEM du MICT, etc. Il y a donc un
certain nombre de conditions au versement de la subvention. Quant au projet
lui-même, je suis incapable de pouvoir le commenter plus avant.
Toutefois, il vaut la peine, pour les fins du journal de cette commission,
d'indiquer ce qu'est PECEC. Nous avons un grand nombre de programmes
gouvernementaux normes, standardisés, qui s'adressent à des
clientèles clairement définies. Nous avons constaté
cependant que certains de nos concitoyens arrivaient avec des choses
originales, différentes, n'ayant pas d'expérience en affaires
souvent, ne pouvant se financer à la banque parce que n'ayant pas
d'actifs à donner en garanties, ne pouvant obtenir de subvention de nos
programmes gouvernementaux parce que ne répondant pas aux normes et
critères. Il y avait donc là essentiellement un potentiel de
développement économique qui n'avait jamais été mis
à contribution. Le programme PECEC est un programme expérimental,
avec très peu de normes volontairement, ce qui normalement doit
entraîner beaucoup plus de demandes qu'il n'y a de crédits. Il y a
un jury de sélection qui regarde tous les projets
qui lui sont soumis et il en retient un certain nombre, ceux qu'il
estime les meilleurs. On court un risque. On prend le risque du
développement économique. Le jugement à porter, c'est un
jugement a posteriori pour voir la performance des entreprises qui ont
été créées. Si les entreprises créées
ont un taux de succès qui se compare au taux de succès que l'on
retrouve normalement dans le secteur privé, on dit: On fait aussi bien.
Si le taux de succès est suprérieur à ce que l'on a
observé dans le secteur privé, on peut tirer la conclusion qu'on
a bien fait de miser sur l'originalité et l'imagination. Or, de fait, ce
que nous devons constater - et je ne m'avancerai pas quant aux chiffres
précis, mais cela me fera plaisir de vous les fournir parce que le
ministre de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu a eu
l'occasion en Chambre de rappeler ces données à plusieurs
reprises - c'est qu'effectivement, à travers la crise que nous venons de
traverser, les entreprises qui avaient fait l'objet d'une intervention de PECEC
dans le passé ont eu des comportements, des performances
supérieurs à ce que l'on observait en moyenne dans l'ensemble des
entreprises du secteur privé. C'est déjà
intéressant.
Deuxièmement, on doit constater un taux de succès de ces
entreprises en général, qui est étonnamment
élevé et supérieur à ce que l'on attendrait
normalement pour de nouvelles entreprises. Donc, on doit conlure que, dans
l'ensemble, c'est un bon programme, mais il est clair que l'on ne peut pas
porter un jugement sur les subventions individuelles. Car il y a un jugement
subjectif de la part d'un jury qui dit: Cela est intéressant, on y va.
Il est clair que l'avenir est à ceux qui ont de l'imagination. Par
exemple, John Ford avait l'habitude...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Henry...
M. Bérubé: Henry Ford avait l'habitude de dire que
s'il avait fait une étude de marché avant de se lancer dans la
conception de sa première automobile, il aurait été
découragé d'aller de l'avant parce que l'étude de
marché lui aurait démontré qu'il y avait suffisamment de
chevaux en Amérique pour répondre aux besoins de transport de la
population et que, par conséquent, il n'y avait pas de raisons de
développer l'automobile.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II y avait déjà
des avions dans ce temps.
M. Bérubé: Peu.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, très peu, mais il y
en avait.
M. Bérubé: Donc, il faut tirer la conclusion que
les produits de l'avenir répondent rarement aux normes, aux standards,
aux idées préconçues que l'on peut se faire. L'existence
d'un programme comme PECEC est intéressante dans la mesure où il
met l'accent sur des choses nouvelles qui font place à l'imagination et
qui font place souvent à l'implication de travailleurs, des formes de
gestion différentes. Je pense qu'il faut juger sur la performance
globale du programme et non pas sur un projet spécifique. Alors, je ne
peux pas porter un jugement sur l'imagination de Habille Art, mais s'il
fonctionne et que, demain, il envahit le marché nord-américain,
on dira: Géniall S'il fait un flop, on dira: On a couru un risque et,
effectivement, cela nous a coûté 25 000 $. Il faut le prendre
comme cela.
M. Polak: Est-ce qu'il existe déjà une
évaluation de ce programme pour la première année de leur
fonctionnement?
M. Bérubé: Ah oui!
M. Polak: Depuis combien d'années existe-t-il?
M. Bérubé: Plusieurs évaluations ont
été effectuées. Au Conseil du trésor, c'est
d'ailleurs la préoccupation que nous avons. On suit la performance des
entreprises après un an, deux ans, trois ans pour voir le taux de
mortalité des entreprises et voir la performance relative du programme.
Pour l'instant, je dois vous dire que c'est "le fun", que c'est
intéressant, que cela donne des résultats étonnamment
bons, même.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je comprends, on peut annoncer
six emplois quand il y en a seulement deux de créés.
M. Bérubé: Sur le nombre d'emplois
créés, je vous dis que je ne ferai pas de chicane. Imaginez
quelqu'un qui vient d'inventer un nouveau produit et qui dit: Avec ce nouveau
produit, je vais envahir le marché. Il pourrait très bien dire
qu'il va créer des centaines de milliers d'emplois, mais il faut faire
place à...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): 10 000 emplois...
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions au Conseil exécutif?
M. Polak: Non, j'en aurai pour le Conseil du trésor.
Le Président (M. Gagnon): Au Conseil du trésor?
M. Polak: Engagement 102.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 102, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Supplément pour porter à 41 100 $ le
coût des honoraires d'un conseiller spécial engagé pour la
préparation des lois 105 et 111 et prolongation de son contrat jusqu'au
31 mars 1983. Fournisseur: M. Jules Brière, avocat, Québec.
Montant de l'engagement: 18 600 $.
Si je me rappelle bien, la loi 105 a été adoptée en
décembre 1982 et la loi 111 en février 1983. Pourquoi
prolonge-t-on le contrat de Me Brière jusqu'au 31 mars 1983?
M. Bérubé: Vous n'avez pas entendu parler des
contestations juridiques de ces lois?
M. Polak: On parle de la préparation des lois, on ne parle
pas de la préparation des procès.
M. Bérubé: Et prolongation de son contrat.
M. Polak: Oui, la prolongation de son contrat. Est-ce que c'est
lui qui a préparé ces lois?
M. Bérubé: Oui, tel que le dit le texte.
M. Polak: D'accord. La contestation se trouve où? La
prolongation de ce contrat pour faire quoi? Est-ce lui qui représente le
gouvernement devant les tribunaux?
M. Bérubé: C'est lui qui conseille le gouvernement.
Nous lui avons demandé des textes d'analyse, par exemple, sur la
constitutionnalité des lois. Nous avons présenté la loi 8
qui est présentement débattue à l'Assemblée
nationale, c'est lui qui l'a préparée, ainsi de suite.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): La loi 23.
M. Bérubé: La loi 23, c'est laquelle?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II était à
côté du ministre lors de la commission plénière.
M. Bérubé: La loi 23.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): La loi sur
Madelipêche.
M. Bérubé: Ah oui! mais ce n'est pas couvert par ce
dossier.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela va revenir le mois
prochain.
M. Polak: D'accord, nous allons vérifier.
Éducation, engagement 101.
Éducation
Le Président (M. Gagnon): Éducation, engagement
101.
M. Polak: Subvention de fonctionnement à la
Société d'exportation de ressources éducatives du
Québec pour 1983. Montant de l'engagement: 750 000 $. Pourriez-vous
m'expliquer ce qu'est la Société d'exportation de ressources
éducatives?
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Est-ce qu'on a l'intention d'exporter le ministre avec?
Comment cette subvention se compare-t-elle avec 1982-1983, si elle existait
déjà?
M. Bérubé: Vous avez sans doute pu prendre
connaissance d'un certain nombre de contrats accordés à des
firmes d'ingénieurs québécois pour la construction de
réseaux d'écoles dans plusieurs pays du monde. De fait, le
Québec s'est doté d'un des systèmes d'éducation les
plus cohérents au monde depuis les années soixante qui va d'un
système primaire plus classique à un système secondaire
constitué de polyvalentes déjà plus originales et un
système de cégeps. C'est reconnu comme un des systèmes les
plus performants au monde, peut-être un peu coûteux, mais nous
avons essayé de le corriger. (12 heures)
De plus, ce réseau d'éducation s'appuie sur des
méthodes pédagogiques, des objectifs pédagogiques
développés au ministère de l'Éducation qui sont
également en demande dans le monde. C'est une expertise exportable. En
effet, les cégeps, au Québec, répondent à des
besoins pédagogiques qui ont été développés
au ministère de l'Éducation. On peut bien construire des
cégeps dans le monde, mais si les objectifs poursuivis par les
ministères de l'Éducation dans ces pays-là ne
correspondent pas au type d'infrastructures que l'on met en place, à ce
moment-là, on risque de se retrouver avec des équipements
sous-utilisés.
Les demandes se sont donc accumulées au ministère de
l'Éducation pour que l'on envoie des experts du ministère de
l'Éducation aider ces pays à mettre en place leurs réseaux
d'éducation, qui correspondent fréquemment au type
d'infrastructures que l'on est à construire.
C'est clair qu'il s'agit là d'une matière grise
exportable. Malheureusement, on devait bien constater que nous n'avions, au
gouvernement, aucun moyen pour faciliter cette exportation des ressources
éducatives au sens de programmes, de cours, de notes
de cours, d'instruments pédagogiques, d'utilisation de la
télévision, de l'audiovisuel. On n'avait aucun moyen pour
l'exportation. Et c'est le but de cette société
d'exportation.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'on pourrait y revenir
cet après-midi? Les travaux de l'Assemblée nationale commencent
à 14 heures. Avant de suspendre nos travaux jusqu'après la
période des questions, je voudrais qu'on détermine tout de suite
la date de la prochaine réunion. Je vous ferai remarquer que le
quatrième jeudi de juin, c'est le 23, donc, la veille de la fête
nationale. Il m'apparaît que ce sera assez difficile pour plusieurs
d'entre nous, le 23 juin. Quelle date choisirait-on? En même temps, les
travaux de l'Assemblée nationale, normalement, se terminent le 21.
Est-ce que vous voulez y penser un peu?
Une voix: En juillet.
Le Président (M. Gagnon): Pardon?
M. Bérubé: En juillet, ce n'est pas possible.
Le Président (M. Gagnon): En juillet, ce n'est pas
possible.
M. Bérubé: Non. Je serai en vacances.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que ce serait possible
qu'on y pense et qu'on puisse se consulter pendant l'heure du dîner?
Peut-être le 21 ou le 20... On siège le lundi 20 juin; c'est la
période de fin de session.
M. Polak: Ce sont les élections partielles le 20 juin.
Une voix: Puis?
Le Président (M. Gagnon): Nous sommes tous élus
ici.
M. Polak: Je suis organisateur quelque part.
Le Président (M. Gagnon): Le 21 juin? M. Polak: Le
21 juin, oui. Une voix: C'est le lendemain.
M. Bérubé: Mardi, c'est le Conseil du
trésor. Mercredi, c'est le Conseil des ministres.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'on va reporter la
réunion...
M. Polak: Est-ce qu'on peut...
Le Président (M. Gagnon): En tout cas, pensez-y durant le
dîner.
M. Polak: Autour du 16, quand on sera ici, une semaine avant.
Le Président (M. Gagnon): C'est que vous n'aurez
peut-être pas les documents. À ce moment-là, on pourrait
dire le 16 juin, à condition....
M. Bérubé: En pleine période de fin de
session, il est possible que les commissions ne puissent pas siéger.
Le Président (M. Gagnon): Si on pouvait le faire, il
faudrait que vous renonciez aux quinze jours pour avoir les documents.
M. Bérubé: Le lundi, c'est le 20, avez-vous
dit?
Le Président (M. Gagnon): C'est le 20 juin, oui.
Une voix: À quel moment le cahier peut-il être
prêt?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'on peut y penser
durant l'heure du dîner et on y reviendra?
M. Polak: On peut renoncer au délai. Il n'y a pas de
problème.
Une voix: Pas avant le 18.
M. Bérubé: On me dit que le cahier ne sera pas
prêt avant le 18 juin. Grâce à notre
célérité, maintenant nous suivons les cahiers au fur et
à mesure qu'ils sont prêts.
M. Polak: C'est cela. Nous sommes sur...
Le Président (M. Gagnon): Le 19 juin, c'est un dimanche.
Il y aurait les 20 et 21 juin. Le 21 juin, vous êtes au Conseil du
trésor.
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Le 20 juin, M. le
député de Sainte-Anne, vous êtes pris avec des
élections.
M. Bérubé: Je peux m'organiser avec
Mme Marois aussi. On n'est pas obligés d'être tous les deux
au Conseil du trésor. Je pense qu'on pourrait faire cela le mardi et,
à ce moment-là, je pourrais avoir soit ma collègue ici ou
moi ici et ma collègue au Conseil du trésor.
M. Polak: ...quant à nous...
Le Président (M. Gagnon): Alors, est-ce qu'on s'entend
pour le mardi 21 juin?
M. Bérubé: Oui, on pourrait essayer cela.
Le Président (M. Gagnon): Oui. La commission suspend ses
travaux jusqu'après la période des questions de cet
après-midi.
(Suspension de la séance à 12 h 05)
(Reprise de la séance à 15 h 43)
Le Président (M. Gagnon): La commission des engagements
financiers poursuit l'étude des engagements du mois d'avril 1983.
Lors de la suspension nous étions rendus à
l'Éducation, à l'engagement 101. Je ne sais pas si on
avait...
M. Polak: D'accord. Le ministre a donné sa réponse
en ce qui me concerne, M. le Président. Je veux poser une question
additionnelle. Est-ce que c'est la première année que cette
société d'exportation de ressources éducatives
fonctionne?
M. Bérubé: Oui. M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions à l'Education?
M. Polak: Une autre question. À part la fierté
d'exporter nos talents éducatifs, est-ce qu'il y a de l'argent
d'impliqué dans cela? Y a-t-il une possibilité, par exemple, que
des ingénieurs-conseils puissent construire de grandes écoles ou
peut-être dans d'autres secteurs?
M. Bérubé: Oui. Essentiellement, le Conseil des
ministres a confié à cette société le mandat
principal d'encourager cette même société à
constituer avec la Société de développement industriel et
diverses sociétés privées un consortium pour les grands
projets d'ingénierie éducative.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Cela termine
l'Éducation.
Énergie et Ressources.
Énergie et Ressources
M. Polak: Énergie et Ressources. Je n'ai rien.
Environnement
Le Président (M. Gagnon): L'Environnement. (15 h 45)
M. Bérubé: Puis-je offrir un "Life Saver" à
mon collègue de Sainte-Anne?
M. Polak: Avec plaisir...
Le Président (M. Gagnon): À l'Environnement?
Est-ce que vous avez des questions à l'Environnement?
M. Polak: Rien pour l'Environnement.
Finances
Le Président (M. Gagnon): Finances?
M. Polak: Finances.
Le Président (M. Gagnon): Cela va.
Fonction publique
Fonction publique?
M. Polak: Fonction publique, engagement 200.
Le Président (M. Gagnon): L'engagement 200, oui.
M. Polak: Contrat de services afin de traduire les textes tenant
lieu de convention collective établissant les conditions de travail
liant, d'une part le gouvernement et, d'autre part, le Syndicat des
professionnels du gouvernement du Québec Inc.
Fournisseur: Cosmopole Communication Inc., Montréal.
Montant de l'engagement: 49 500 $.
Est-ce qu'il s'agit de cette fameuse traduction du texte français
en anglais?
M. Bérubé: Oui.
Habitation et Protection du consommateur
Le Président (M. Gagnon): Habitation et Protection du
consommateur.
M. Bérubé: C'est un cas un peu particulier. Lorsque
- vous vous souviendrez -la décision a été prise de mettre
en place le programme d'aide à l'accession à la
propriété à l'automne 1981, nous nous étions
engagés -d'autant plus que cette décision avait été
annoncée au printemps 1981 dans les conditions qu'on connaît - il
ne s'agissait pas de retarder des programmes de construction à la suite
de la mise en place de ce programme d'accession à la
propriété. Il fallait donc mettre le programme en place
très rapidement pour éviter que des gens
attendent que le gouvernement vienne avec son programme et retarde des
constructions qu'il fallait entreprendre. Pour éviter ce
problème, nous sommes venus en dérogation pour engager la firme
Ducros, Meilleur, Roy et Associés Limitée pour préparer la
conception administrative du programme. Ce qui effectivement fut fait.
Subséquemment, lorsque cette première élaboration
de la conception administrative a été complétée,
lorsqu'on est ultérieurement retournés en soumissions publiques
pour mettre en place tout le mécanisme, parce qu'il s'agissait au
départ simplement de préciser la conception
générale du programme et faire en sorte qu'on puisse rapidement
annoncer un programme, après cela, il a fallu mettre en place l'appareil
administratif. Là, on a demandé à la Société
d'habitation du Québec d'aller en soumissions publiques pour voir s'il
n'y avait pas possibilité de trouver une autre firme qui serait
susceptible de faire le travail dans des conditions tout aussi bonnes.
D'où le processus de soumissions publiques dont on parle ici.
Dans la grille d'évaluation, il y a un paramètre qui
s'appelle l'expérience de la firme dans le type de projets faisant
l'objet du concours qui vaut quatre points sur vingt, qui représente
donc 20% des points. Il est clair que si on considère ce
paramètre, la firme qui avait eu le contrat antérieurement avait
évidemment une meilleure connaissance du fonctionnement et se trouvait
privilégiée. Cela explique pourquoi au pointage final, elle a eu
un meilleur pointage que la firme qui était le plus bas soumissionnaire
dans la mesure où elle connaissait mieux le fonctionnement du programme.
C'est le cas d'une firme qui est un peu avantagée parce qu'on lui a
permis de commencer les travaux avant les autres, avant que les autres soient
renseignés, avant que les autres aient eu l'occasion de travailler sur
le dossier. Elle bénéficiait donc d'un avantage par rapport aux
autres. C'est indéniable, je pense qu'on ne peut pas le cacher. Cela
explique pourquoi, en termes de présentation, sa présentation
était supérieure à celle des autres firmes.
Néanmoins le processus de soumissions publiques avait quand
même un avantage: c'était de s'assurer qu'on aurait le plus bas
prix possible parce qu'une firme étant assurée d'avoir le contrat
a peut-être plus tendance à vouloir demander trop cher. Si
effectivement elle avait cherché à demander trop cher on aurait
pu choisir une autre firme pour faire le travail.
Donc, ce que l'on peut dire c'est qu'on a eu sensiblement des prix
raisonnables. On a 314 210 $, et Drouin et Paquin était à 283 000
$; cela ne fait quand même pas des différences
considérables en termes de prix. Par contre, on bénéficie
d'un avantage, c'est que la firme ayant une meilleure connaissance du dossier,
puisqu'elle avait élaboré tous les programme initiaux, la
programmation initiale, par conséquant, était sans doute plus en
mesure de faire le travail. C'est donc essentiellement une question
d'expertise. Dans ce cas-là, il faut reconnaître que l'expertise
que cette firme a acquise, elle l'a acquise essentiellement parce qu'elle avait
bénéficié d'un contrat au départ sans soumission en
dérogation.
M. Polak: Je comprends l'explication, mais tout de même si
on porte ce raisonnement jusqu'à la limite, cela veut dire que celui qui
n'a jamais eu de contrat ne peut en obtenir non plus jamais à l'avenir
parce que l'autre a toujours l'avantage. On a déjà vu cela avec
les routes à un moment donné. C'est un peu le même
raisonnement.
Je comprends qu'il y a des programmes qui doivent être
lancés tout de suite à cause de circonstances spéciales,
et on prend quelqu'un. À condition que cela reste toujours exceptionnel,
j'accepte l'explication.
M. Bérubé: Je vous avouerai que c'est un peu
exceptionnel parce qu'il est très rare que l'on mette un programme en
vigueur aussi vite qu'on l'a fait pour le programme d'accession à la
propriété. Au Conseil du trésor, on avait accepté
la dérogation la première fois mais on n'a pas voulu accepter une
dérogation pour la deuxième fois, même si le
ministère aurait aimé reprendre directement la firme Ducros,
Meilleur, étant donné qu'elle avait l'expérience. On a
quand même insisté pour qu'il y ait des soumissions publiques de
telle sorte qu'on puisse avoir une idée. Si la firme Ducros, Meilleur
avait soumissionné à un prix nettement supérieur, à
ce moment-là on l'aurait laissé tomber.
Je pense que cela n'a pas été mauvais d'avoir une
soumission publique. Il faut quand même reconnaître que dans ce
cas-ci la firme qui avait eu le contrat la première fois était
sans doute avantagée en termes d'expertise acquise.
M. Polak: Maintenant, dernière question à cet
engagement. La firme Ducros, Meilleur, qui a été choisie par
dérogation la toute première fois, est-ce qu'elle a
été choisie à cause de sa compétence dans la
matière ou est-ce qu'elle a été formée pour cet
travail? Peut-être que vous pourriez nous donner quelques détails
sur ce que sont ces messieurs Ducros, Meilleur et Roy?
M. Bérubé: On me dit que c'est une firme qui est
très connue dans le domaine. J'imagine que si on avait choisi - il y a
d'autres firmes au Québec qui ont également des
compétences dans le domaine - une autre firme que celle-là pour
lui demander de faire la conception du programme d'accession à la
propriété, au bout de six mois ou de quelques mois elle
aurait évidemment acquis une expertise.
Le problème, et c'est cela qu'on n'aime pas au Conseil du
trésor, si on veut, c'est d'aller en dérogation pour un
début de programme, parce qu'une fois qu'on a mis le doigt dans
l'engrenage, c'est évidemment avantageux de conserver la firme. Il faut
comprendre que dans le cas d'une la firme qui conçoit tout un
programme comme le programme d'accession à la propriété,
s'il faut qu'on change de firme pour continuer les travaux, à ce
moment-là il y a des coûts et des inconvénients majeurs.
C'est pour cela que normalement on aurait préféré aller en
soumissions publiques dès la première fois. Mais là il y a
eu une question de temps qui ne s'y est pas prêtée.
M. Polak: Le choix aurait été fait au
ministère de l'Habitation et de la Protection du consommateur au tout
début?
M. Bérubé: Oui, le choix initial.
M. Polak: J'aimerais tout de même obtenir, peut-être
pas un curriculum vitae en détail de chaque personne, mais au moins de
quelques-unes de celles qui sont derrière cette firme Ducros,
Meilleur.
Industrie, Commerce et Tourisme, engagement 104.
M. Bérubé: Si je comprends bien, vous aimeriez
avoir la liste des principaux associés de cette firme, leur curriculum
vitae et savoir ce qu'ils ont fait.
M. Polak: C'est ça.
Industrie, Commerce et Tourisme
Le Président (M. Gagnon): Industrie, Commerce et Tourisme,
est-ce que vous avez des questions?
M. Polak: Engagement 104.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 104.
M. Polak: Subvention à la Corporation Grand Prix du
Canada, Montréal, à titre d'aide financière à
l'organisation et la tenue d'événements constituant des
attractions touristiques. Montant de l'engagement: 150 000 $. Est-ce qu'il
s'agit d'une corporation...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, sur la
dernière question qui a été posée...
M. Polak: J'ai demandé...
Le Président (M. Gagnon): Le curriculum vitae d'une firme,
c'est assez difficile à obtenir. La liste des membres, peut-être,
mais le curriculum vitae?
M. Polak: Non, le curriculum vitae des principaux administrateurs
de cette firme, M. Ducros et M. Meilleur.
Le Président (M. Gagnon): De cette firme-là.
M. Polak: Oui, oui.
Le Président (M. Gagnon): D'accord.
M. Bérubé: Quand je prends la deuxième
grille d'analyse, degré de conformité du projet avec le devis,
compréhension du problème et des objectifs, méthodologie
préconisée, adaptation du projet au mode de fonctionnement du
gouvernement, évaluation des orientations proposées en termes
d'impact administratif et financier, etc., il y avait un ensemble de
paramètres qu'on a utilisés pour faire le choix final de la
firme. Forcément, la firme qui avait fait la première conception
du programme était évidemment avantagée par rapport aux
autres.
M. Polak: Entre-temps, nous passons à Industrie, Commerce
et Tourisme, engagement 104.
Le Président (M. Gagnon): Enqaqement 104.
M. Polak: Je répète qu'il s'agit d'une subvention
à la Corporation Grand Prix du Canada, à Montréal à
titre d'aide financière à l'organisation et à la tenue
d'événements constituant des attractions touristiques. Montant de
l'engagement: 150 000 $. Est-ce que c'est une compagnie qui vient d'être
formée? Je pense que c'est la première fois qu'on accorde une
subvention à cette corporation.
M. Bérubé: On me dit que ça fait au moins
quatre ans. Je pense que la raison, c'est que le Grand Prix automobile du
Canada de Montréal, comme vous le savez, est diffusé sur les
réseaux de télévision du monde entier, de la même
façon que vous pouvez voir le Grand Prix de Monaco à CBS Sports,
NBC Sports ou autre. C'est vu par le ministère de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme comme une excellente façon de faire de la
publicité pour le Québec.
M. Polak: Je comprends ça. Est-ce de l'autofinancement? On
fait payer le public? Il y a des commanditaires pour différents
articles, de l'huile pour le moteur, les pneus, etc. Est-ce qu'on ne paie pas
pour cela?
M. Bérubé: Essentiellement, la participation du
ministère se traduit à peu près comme ceci. D'une part, il
y a des espaces réservés sur des superpanneaux installés
sur les ponts de la piste et faisant l'objet de fréquentes prises de
vue, c'est-à-dire que lorsque le caméraman de CBS fait un
balayage, il ne peut pas éviter de tomber sur un magnifique tableau
vantant les attraits du Québec, ce qui fait que ça nous
coûte très peu cher pour faire de la propagande pour le
Québec et couvrir le monde entier.
Il y a également une couverture de signatures internationales sur
les publications promotionnelles et publicitaires pour faire la promotion du
Québec en même temps qu'ils font la promotion du Grand Prix du
Canada. L'objectif, en fait, c'est à la fois de leur donner un coup de
main financier pour leur éviter des déficits trop grands, si on
veut, ou leur permettre de boucler et, en même temps, de se faire de la
publicité.
M. Polak: Est-ce la première fois qu'on accorde une telle
subvention?
M. Bérubé: On me dit que c'est la quatrième
année.
Le Président (M. Gagnon): C'est la quatrième
année, avez-vous dit?
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Quel engagement?
M. Polak: Industrie, Commerce et Tourisme, engagement 402.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 402.
M. Polak: Renouvellement du contrat de services pour agir
à titre de démarcheur à la Délégation du
Québec à New York, pour une période de douze mois à
compter du 1er avril 1983, Mme Christiane Dickinson. Montant de l'engagement:
32 913 $ US. En même temps, à l'engagement 403, il s'agit du
même emploi, conseiller à la Délégation du
Québec à Boston, Mme Suzanne Beisecker, pour un montant de 32 876
$ US. (16 heures)
Je voudrais savoir si on a un système d'évaluation du
rendement d'un tel personnel. Je vais vous dire pourquoi. Je prends, entre
autres, le cas de Boston. Quand je me suis rendu à Boston l'année
dernière pour une couple de jours, je suis allé à la
délégation du Québec. Leurs fonctions... Ils m'ont dit:
Là, au moins, il y en avait beaucoup qui travaillaient principalement
à la promotion du tourisme auprès des Américains pour les
inciter à venir au Québec. J'ai trouvé cela bizarre que ce
bureau se trouve au troisième ou au quatrième étage d'un
grand édifice à bureaux. Dans beaucoup de pays européens
on prend, quand on veut promouvoir le tourisme, une petite boutique au
rez-de-chaussée pour que le public puisse entrer et voir une grande
fenêtre où on voit la publicité du Québec. À
Boston, à moins de chercher où se trouve la
délégation du Québec, on ne la trouvera jamais. C'est
impossible. C'est à l'intérieur d'un grand édifice. Quand
on entre là, il y a évidemment une grande salle de
réception, monstrueuse. En tout cas, cela aurait peut-être pu
être divisé pour faire d'autres bureaux. Je n'ai pas posé
d'autres questions là-dessus. Mais j'ai demandé à la dame
qui travaillait là pour le tourisme: Que faites-vous pour la promotion
du Québec aux Américains? Car je trouve que ce travail est
très intéressant et très important; je connais un peu le
domaine du tourisme parce que je suis avocat pour quelques agences de voyages
et même pour des lignes aériennes. Donc, la réponse a
été assez vague: Les Américains viennent ici pour
s'informer et on leur donne des brochures sur le Québec. Je n'avais pas
l'impression que c'était une politique assez agressive pour faire la
promotion du Québec, comme prendre ses affaires le matin, aller voir les
agences de voyages pour leur dire: Je représente le gouvernement du
Québec; voici ce qu'on peut vous offrir, etc. Quand je parle de
l'évaluation du rendement, est-ce qu'on regarde cela?
M. Bérubé: Oui. D'ailleurs, dans les deux demandes
au Conseil du trésor, on souligne que dans les deux cas, les
capacités professionnelles - par exemple, prenons le premier cas - de
Mme Christiane Dickinson ont fait l'objet d'une étude approfondie de la
part de notre conseiller en tourisme à New York qui en recommande la
réengagement. Donc, il y a une évaluation de faite.
M. Polak: Celui qui a fait cette évaluation, c'est
quelqu'un du ministère...
M. Bérubé: C'est le conseiller en tourisme de la
délégation du Québec à New York dans les deux cas,
d'ailleurs, parce qu'à Boston nous n'avons pas de conseiller en tourisme
qui nous permette d'évaluer le rendement de Mme Beisecker. C'est le
conseiller en tourisme de New York qui s'est chargé de
l'évaluation. Mais vous avez raison de poser votre question. Comme vous
le savez, nous commençons à introduire un mécanisme
d'évaluation des cadres au gouvernement, ce qui n'existait pas avant. On
lisait d'ailleurs dans les médias récemment une étude que
nous faisions et qui était très critique du processus
d'évaluation. C'est évident. On vient de commencer. Ce sont les
premières années. Cela ne s'est jamais fait depuis que la
fonction publique existe au Québec et, par conséquent,
vous avez parfaitement raison d'insister sur la nécessité de
l'évaluation. Je pense que les instruments d'évaluation vont se
perfectionner dans le temps et vont se standardiser de manière qu'ils
soient de plus en plus efficaces, mais vous avez tout à fait raison
d'insister sur l'importance de l'évaluation.
M. Polak: II y a aussi le lieu, parce que je trouve cela vraiment
bizarre. Comme je vous l'ai dit, c'est un vieil édifice de Boston
d'environ douze ou treize étages. Il y a un ascenseur à
l'intérieur et c'est au quatrième étage. Si on n'avait pas
cherché, on n'aurait jamais été capable de le trouver.
M. Bérubé: Vous faites plaisir au ministre des
Affaires intergouvernementales et je préférerais qu'il ne relise
pas la transcription du journal des Débats de cette...
M. Polak: Pourquoi?
M. Bérubé: Voyez-vous, nous trouvons toujours que
les demandes venant du ministère des Affaires intergouvernementales pour
implanter une délégation du Québec à un endroit
visible nous coûtent, en général, très cher, parce
que si vous voulez vous implanter à un endroit où passent
beaucoup de gens, vous n'êtes pas sans savoir qu'il en coûte un peu
plus cher pour louer un tel local. Évidemment, chaque fois que cela
vient au Conseil du trésor, le ministre des Affaires
intergouvernementales a tendance à penser que nous sommes un peu radins
et il se plaint toujours que nous ne lui donnons pas les budgets
nécessaires pour que le Québec puisse véritablement avoir
une présence efficace. Je préférerais qu'il ne lise pas
vos commentaires à la commission des engagements financiers car cela ne
pourrait que jeter de l'huile sur le feu qui couve entre le ministère
des Affaires intergouvernementales et le Conseil du trésor.
M. Polak: Bon! Mais je voudrais seulement en terminer avec cette
affaire en vous disant que, quand on veut promouvoir le Québec, au point
de vue de la visibilité aux Américains, il faut évidemment
payer...
M. Bérubé: II faut y mettre le prix.
M. Polak: Dans ce cas-là, je pense que cela vaut la peine
de payer un peu plus cher.
M. Bérubé: Je retiens votre intervention...
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: ...car à de nombreuses reprises,
il y a eu des interventions en sens contraire.
M. Polak: Oui, mais...
M. Bérubé: II est dommage que vous ne fassiez pas
école au sein de votre députation.
M. Polak: M. le Président, il y a une différence
entre "gaspillage de fonds publics", les "mauvaises priorités" et les
"bonnes priorités". C'est une très bonne priorité que de
payer un peu plus cher de loyer et être situé dans un centre
commercial quelque part dans une ville où le public passe et peut voir
le Québec et l'exportation ainsi que la promotion de notre tourisme,
plutôt que de se cacher au 4e ou au 5e étage pour payer
peut-être moins cher de loyer.
M. Bérubé: Nous venons de noter l'heure et la date
de votre intervention et vous pouvez être assuré, M. le
député de Sainte-Anne, que j'aurai de nombreuses occasions de
vous la rappeler.
M. Polak: À la condition que vous le fassiez dans le cadre
strict que j'ai expliqué.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous avez d'autres
questions concernant les engagements du ministère de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme?
M. Polak: Engagement 800, Industrie, Commerce et Tourisme.
"Renouvellement de contrat de services pour l'élaboration et la
diffusion des campagnes de publicité à l'extérieur du
Québec, pour l'année financière 1983-1984. Fournisseur:
Publicité Martin Inc., Montréal, et Allard Lesiège Inc.,
Montréal. Montant de l'engagement: 2 000 000 $."
J'ai une note ici disant de demander au ministre quelle est la nature
des travaux. Comment est réparti ce montant de 2 000 000 $? Il semble y
avoir deux fournisseurs. Comment peut-on essayer de mesurer le rendement?
M. Bérubé: II faudrait le demander au
ministère.
M. Polak: J'imagine, quand je demande quelle est la nature des
travaux, puisqu'on parle de campagnes de publicité à
l'extérieur du Québec, qu'on essaie encore de vendre le
Québec. Je l'espère au moins.
M. Bérubé: Le Conseil du trésor exige une
évaluation des campagnes de publicité qui sont faites par le
ministère des Communications de manière que l'on puisse juger de
la pertinence pour les années ultérieures. Cependant, je n'ai
rien dans les
documents qui m'indique le succès de cette campagne.
M. Polak: Donc, j'aimerais que notre secrétaire note que
j'ai demandé d'avoir une petite description de la nature des travaux,
deuxièmement, comment est réparti le montant des 2 000 000 $
entre les deux fournisseurs et quel est le système utilisé pour
mesurer le rendement.
M. Bérubé: M. le Président, je ne sais pas
si l'Opposition consentirait. J'ai un projet de loi sur les régimes de
retraite dans le secteur public, portant sur les bonifications résultant
de la dernière ronde de négociations, que je dois déposer
à l'Assemblée nationale. Il s'agit d'un volumineux projet de loi.
Le comité de législation vient de me demander si je pourrais le
rencontrer pendant quelques minutes pour prendre connaissance de certaines
objections. Serait-il possible de suspendre pendant une demi-heure? Je
reviendrais immédiatement à la course. Je vais essayer d'aller
régler cela.
M. Middlemiss: Voyez notre coopération. Nous
coopérons toujours.
Le Président (M. Gagnon): La commission suspend ses
travaux jusqu'à 16 h 30 environ, peut-être 16 h 40.
M. Bérubé: Oui. En me donnant une demi-heure, je
vais me dépêcher.
M. Polak: Mais si vous réussissez à faire cela en
cinq minutes, revenez tout de suite.
M. Bérubé: Ah oui! Oui, oui. Je vais me
dépêcher.
M. Polak: Nous serons ici. On va prendre un petit café aux
frais du gouvernement.
M. Bérubé: J'avais fait cet arrangement. J'avais
demandé qu'on essaie, dans la mesure du possible, de ne pas me
déranger, mais si on me dérangeait, de me le dire seulement 30
secondes avant. Alors, je cours et...
(Suspension de la séance à 16 h 09)
(Reprise de la séance à 17 h 14)
Le Président (M. Gagnon): On vous a attendu avec
impatience.
M. Bérubé: Pourtant, ils ont vraiment tout fait
pour aller vite.
Le Président (M. Gagnon): À la suspension, nous en
étions à l'Industrie, Commerce et Tourisme, engagement 800. Je
pense que les questions ont déjà été posées
parce que nous en avons retenues trois ici. Est-ce que vous avez d'autres
questions à l'Industrie, Commerce et Tourisme?
M. Middlemiss: Non. Je pense que ce sont les trois seules.
Le Président (M. Gagnon): Institutions financières
et Coopératives.
M. Middlemiss: Une seconde! Engagement 803.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 803.
M. Middlemiss: Oui. Subvention spéciale à 1858-5059
Québec Inc. (Vidacom), Montréal, à titre d'aide
financière pour la mise au point d'un interface de communication
appelé "Vidacom" et destiné à la télévision
à péage. Montant de l'engagement 4 384 000 $.
Je crois, que ce matin...
M. Bérubé: Oui.
M. Middlemiss: ...le député de Sainte-Anne avait
posé une question concerant Vidéotron et Vidacom. Est-ce que
c'est dans le même domaine? (17 h 15)
M. Bérubé: Oui. La différence, c'est qu'ici
il s'agit de la société qui commercialisera Vidacom. Ce matin, il
s'agissait d'une subvention à une équipe de recherche qui existe
chez Vidéotron et qui est à l'origine de la conception du
prototype. C'était une subvention à l'équipe de recherche
qui avait conçu le prototype. Présentement, c'est une subvention
pour la commercialisation du produit.
M. Middlemiss: C'est bien. M. Bérubé:
D'accord?
Le Président (M. Gagnon): Institutions financières
et Coopératives.
M. Middlemiss: Oui, l'engagement 100.
Le Président (M. Gagnon): L'engagement 100, oui.
M. Middlemiss: Subvention au Conseil de la coopération du
Québec, Sainte-Foy, à titre de contribution pour la fourniture
d'avis au ministère au cours de l'exercice 1982-1983. Ici, ma question
est: Quel est le genre d'avis? Quel en est le rôle?
M. Bérubé: D'accord. Chaque fois qu'il
y a formation de coopératives au Québec, le Conseil de la
cooopération du Québec émet un avis au ministère
des Institutions financières et Coopératives - maintenant, cela
deviendra je ne sais pas quoi...: le ministère des Institutions
financières et Coopératives n'existe plus ou en tout cas, il est
encore là pour l'instant; je ne sais pas comment on l'appellera,
bientôt, ce sera l'Inspecteur général des entreprises - sur
le bien-fondé de la création d'une telle coopérative.
C'est prévu dans la loi.
M. Middlemiss: D'accord. Justice
Le Président (M. Gagnon): À la Justice, est-ce que
vous avez des questions?
M. Middlemiss: Oui, engagement 402 du ministère de la
Justice. Subvention de fonctionnement à la Société
québécoise d'information juridique pour l'année
financière 1983-1984. Le montant est de 609 500 $. Est-ce qu'on pourrait
savoir quel était le montant pour l'année 1982-1983?
M. Bérubé: 402 000 $. Est-ce que c'est SOQUIJ?
M. Middlemiss: Oui.
M. Bérubé: Vous me demandez quelles sont les
activités de la société?
M. Middlemiss: Non, le montant de la subvention pour
l'année 1982-1983, est-ce que vous avez cela?
M. Bérubé: Ah! L'année dernière. Non,
je ne l'ai pas. Il faudrait le demander. Cela n'a pas dû augmenter de
beaucoup. Cela a dû augmenter selon les paramètres
généraux du budget.
Loisir, Chasse et Pêche
Le Président (M. Gagnon): Loisir, Chasse et
Pêche.
M. Middlemiss: Oui, engagement 108.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): L'engagement 108, allez-y!
M. Middlemiss: Supplément pour porter à 135 000 $
les honoraires pour la préparation de plans et devis et surveillance
dans le cadre de l'aménagement d'un terrain de camping et divers travaux
de génie au terrain de camping Saint-Daniel au parc Frontenac.
Fournisseur: Lajoie, Pellerin et Associés Ltée, ingénieurs
conseils. Le montant de l'engagement est de 35 000 $. Quelles sont les raisons
de l'augmentation des honoraires?
M. Bérubé: On me dit que la firme en question
prépare les plans et devis pour les soumissions publiques. On dit que
c'est au niveau de la partie du mandat couvrant l'aqueduc et le traitement des
eaux usées que le montant supplémentaire va être
affecté. On dit avoir rencontré des conditions
particulières de terrain. Pour se conformer aux normes du
ministère de l'Environnement, il a fallu apporter une attention
spéciale au traitement des eaux usées et à la prise d'eau.
Cela a demandé des études plus élaborées.
M. Middlemiss: Est-ce que vous connaissez la superficie du
terrain de camping? Avec des honoraires de l'ordre de 135 000 $, est-ce qu'on
parle de quelque chose de grand?
M. Bérubé: Non, je n'ai pas d'idée quant
à l'importance du terrain de camping ou sur les plans et devis qu'on
prépare à l'heure actuelle. Il faudrait demander au
ministère de nous dire combien d'emplacements sont prévus dans le
futur camping.
M. Middlemiss: II faudrait demander le nombre de
d'emplacements.
M. Bérubé: S'il y avait dix emplacements, cela
ferait 13 000$ de plans et devis par emplacement. Cela serait cher.
M. Middlemiss: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Pour Loisir, Chasse et
Pêche, est-ce qu'il y a d'autres questions?
M. Polak: Loisirs, Chasse et Pêche, à la page
suivante, les engagements 200, 201, 202, 203 sont tous des contrats
négociés.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Je voudrais seulement savoir, sans lire tous les
engagements... Au premier engagement, l'engagement 200, c'est 3M Canada Inc.:
il s'agit de l'achat de pellicule réfléchissante à
structure lenticulaire. L'engagement 201, c'est un contrat pour la location de
deux bouteurs de marque Carterpillar en faveur de Hewitt Equipement
Ltée. L'engagement 202, c'est un contrat de services pour la
préparation des plans et devis; l'engagement 203, c'est encore un
contrat de services pour la préparation des plans et devis. Quelle
était la raison pour que, dans tous ces cas, ce soient des contrats
négociés?
M. Bérubé: Dans tous ces cas, il n'y a
qu'un seul fournisseur. Dans le cas de la pellicule
réfléchissante à structure lenticulaire, je suppose que ce
sont des bandes réfléchissantes pour la sécurité
-j'imagine que c'est ce dont on parle - des panneaux d'affichage et j'imagine
que peu de firmes au Québec peuvent fournir ce genre de
produit-là. Maintenant, dans le deuxième cas, c'est que les deux
béliers mécaniques dont on parle ont été
loués, l'année dernière, et ils sont toujours
localisés à l'île d'Anticosti; on dit également que
le propriétaire de ces équipements est le seul connu pouvant
offrir ce type de bouteur.
M. Middlemiss: En d'autres mots, le fournisseur laisse
l'équipement là. Il travaille pendant quatre mois et il le laisse
là pendant les huit autres mois pour les louer.
M. Bérubé: Oui. On a déjà vu,
à la Baie-James, un entrepreneur qui avait profité de l'hiver
pour monter tout son équipement sans avoir de contrat, l'installer sur
place, profitant ainsi des bonnes conditions climatiques. Évidemment,
quand est arrivé le moment des soumissions publiques, il était
nécessairement le plus bas soumissionnaire parce que tous les autres
devaient transporter tout leur équipement dans des conditions beaucoup
moins favorables. Ce n'est pas fou.
M. Polak: Et le troisième, parce qu'il s'agit d'un contrat
de services pour la préparation des plans et devis et la surveillance
des travaux d'implantation d'un système de fabrication de neige au mont
Sainte-Anne - on a justement parlé de "cela cet après-midi -
est-ce qu'il y a seulement deux fournisseurs à pouvoir exécuter
ces travaux? Un en Ontario et l'autre à Laval.
M. Bérubé: Si je comprends bien, c'est une
association. Il y avait quatre firmes dont le nom avait été
fourni par le CRIQ. On avait dû demander au Centre de recherche
industrielle du Québec d'identifier pour nous des firmes pouvant
fabriquer ce genre de matériel. Le comité de sélection a
recommandé que le contrat soit octroyé à Alford
International en association avec Gendron-Lefebvre Inc.
M. Polak: II s'agit d'un contrat - parce qu'on parle de
l'engagement 202 - de 656 000 $. Étant donné qu'il y a d'autres
compagnies en mesure de faire le même travail, est-ce qu'on n'aurait pas
pu procéder par soumissions publiques et donner une chance à tout
le monde et ainsi obtenir un meilleur prix au lieu de négocier avec ce
groupe-là?
M. Bérubé: II y a eu un comité de
sélection pour choisir parmi les quatres firmes susceptibles de faire ce
travail-là. Une évaluation a donc été faite. Une
soumission publique n'aurait rien donné parce qu'il y en a quatre et on
les connaît toutes. Ce qu'ils ont fait, c'est qu'ils ont fait une
évaluation, ils ont créé un comité de
sélection pour choisir celle parmi les quatre firmes qui semblait la
meilleure pour faire l'étude en question.
M. Middlemiss: Lorsque vous parlez de quatre firmes, est-ce qu'il
s'agissait de quatre consortiums? Je vois ici qu'il s'agit de deux. Est-ce que
dans les trois autres cas...
M. Bérubé: II faudrait demander le nom des trois
autres firmes.
M. Polak: Est-ce que le document démontre que les quatres
firmes ont eu la chance d'obtenir ce contrat-là ou si on s'est
rapidement informé auprès des quatre pour savoir si cela les
intéressait de faire un travail de telle ou telle nature?
M. Bérubé: On pourrait demander au ministère
quels sont les critères de sélection établis.
M. Polak: C'est correct.
Le Président (M. Gagnon): Main-d'Oeuvre et
Sécurité du revenu.
M. Polak: À l'engagement 605. Subventions à divers
organismes dans le cadre du programme Chantier-Québec. Montant de
l'engagement: 239 952 $.
On a une liste de projets. Sur la première page des cinq ou six
pages attachées, l'engagement 475: Commission scolaire de Chicoutimi.
Nature du projet: aménagement méthodique de bibliothèques
dans cinq écoles. Dix personnes pour 20 semaines: Montant total: 44 000
$. Ce sont des gens qui sont engagés en dehors du personnel
régulier de la commission scolaire?
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Pour faire ce travail. Sans vouloir critiquer d'aucune
manière la capacité au point de vue de la connaissance du travail
de ces bénéficiaires, quand on lit la description, on voit que ce
sont vraiment des travaux de base. Je me demande toujours ce que cela donne au
point de vue de la productivité, ce que cela laisse. On fait un
aménagement méthodique de bibliothèque, on arrange un peu
les livres dans cinq écoles et cela coûte 44 000 $. Le ministre
nous donne toujours la réponse que les associés sociaux avec cela
ils regagneront le goût du travail. Mais, ici, on parle de
millions de dollars à la fin de l'année pour ce programme.
M. Bérubé: Je crois que ce n'est pas comme cela
qu'il faut le regarder. Il faut le regarder d'une façon
complètement différente. On a déjà eu l'occasion,
d'ailleurs, d'avoir des discussions de fond, ce n'est pas la peine de reprendre
toute l'argumentation. Il faut simplement constater, si on examine 1975, 1976,
1977, 1978, 1979, 1980, 1981, 1982, que la clientèle à l'aide
sociale des aptes au travail croît au rythme de plus de 10% par
année et les deux dernières années, de 25% par
année. Or, si on examine ce qui se passe dans le monde entier aussi,
dans les pays industrialisés, on constate exactement le même
phénomène. C'est-à-dire qu'il y a un nombre de plus en
plus grand de nos concitoyens qui, même en période de bonne
croissance économique, n'arrivent pas à s'insérer sur le
marché du travail et se retrouvent à la charge de l'État;
c'est-à-dire qu'on fait travailler de moins en moins de gens et qu'on
doit prélever à ce moment des impôts pour faire vivre ceux
qui n'ont pas la chance de travailler, donc, répartir la richesse
disponible.
Cependant, la question qu'on doit se poser, c'est: Est-il normal de
redistribuer des sommes aussi importantes sans qu'il n'y ait en retour pour la
société des retombées quelles qu'elles soient? Il nous
apparaît assez clairement, plutôt que de verser simplement de
l'argent à l'aide sociale à des bénéficiaires, que
si l'on peut obtenir en retour des avantages pour la collectivité, on
aura versé le montant mais au moins on aura en plus un service, une
richesse, une accumulation d'avantages dont profitera la société.
(17 h 30)
On peut prendre n'importe lequel de ces projets, comme la Commission
scolaire de Chicoutimi. J'imagine que cette commission scolaire avait des
problèmes de rangement de ses bibliothèques. Son personnel
était trop pris pour avoir le temps de commencer à
déménager les armoires, à modifier les collections et si
elle pouvait engager une demi-douzaine de personnes, elle pourrait facilement
mettre bon ordre dans ses bibliothèques. C'est quelque chose de
désirable, de louable, sauf qu'ils n'ont pas les budgets
nécessaires. Or, nous avons à l'aide sociale une clientèle
qui pourrait très bien faire le travail et qu'on paie de toute
façon.
À ce moment-là, que faisons-nous comme raisonnement? C'est
très simple. Nous prenons l'argent qui sert à l'aide sociale et
nous les engageons pour 20 semaines. Vous allez me dire: Évidemment, ce
n'est pas un emploi permanent. Ce n'est pas un emploi permanent, on est
absolument d'accord. Vous allez me dire: Au bout des 20 semaines, vous les
retournez à l'assurance-chômage. Oui, c'est vrai qu'on les
retourne à l'assurance-chômage. Qu'est-ce que cela fait?
Cela fait que, pendant ce temps-là, on ne verse pas d'aide
sociale dans leur cas. L'économie que nous faisons nous nous en servons
pour à la fois les payer mieux pendant les 20 semaines où ils ont
travaillé que s'ils avaient été à l'aide sociale et
deuxièmement - c'est surtout là que cela est pratique - nous nous
en servons pour utiliser ces sommes-là et faire bénéficier
d'autres bénéficiaires de l'aide sociale de programmes comme
celui-là. En d'autres termes, tout l'argent que nous économisons
sous forme de prestations d'aide sociale que nous n'avons pas à verser,
parce que c'est l'assurance-chômage qui prend la relève, toutes
les économies que nous faisons, nous les prenons et nous les
réinjectons pour faire travailler davantage de gens, de
bénéficiaires de l'aide sociale.
Alors, la conséquence de cela, c'est qu'on voit, par exemple,
pour les autochtones du Québec, qu'on a procédé à
un enregistrement de toutes les techniques artisanales amérindiennes de
manière à pouvoir, éventuellement, publier un catalogue
puis s'en servir à des fins que ce soit de recherche historique ou
encore de développement de l'artisanat. On fait de l'inventaire
forestier. On fait des études, j'imagine, de documents anciens
accumulés au Grand Séminaire de Montréal pour
éventuellement bâtir une histoire du Grand Séminaire de
Montréal. On va aménager une rampe d'accès pour les
invalides dans une salle paroissiale.
Quand je regarde tous ces projets, je me rends compte que ce sont des
projets louables et que plutôt que de verser l'argent à l'aide
sociale sans qu'il n'y ait aucune activité créatrice, j'utilise
exactement le même argent et j'obtiens en retour quelque chose dont
profitera la communauté. Donc, cela m'apparaît, en tout cas,
nettement mieux comme approche que simplement de verser l'aide sociale. Il faut
voir ces programmes sous cet angle.
M. Polak: Mais c'est peut-être une vue pessimiste de la
société que vous avez, parce que c'est presque l'admission d'une
faillite totale que de dire: Voici ce qu'on fait, c'est vrai qu'il n'y en a pas
beaucoup là-dedans, c'est 20 semaines; ensuite, ce sera au
fédéral... Et on ne parle pas ici de centaines de mille dollars.
On parle de millions de dollars à la fin de l'année, parce que,
dans le budget, le montant est encore augmenté.
M. Bérubé: Oui, 234 000 000 $, cette
année.
M. Polak: Combien?
M. Bérubé: 234 000 000 $, cette année.
M. Polak: 234 000 000 $. Donc, cela devient une question de choix
ou de priorité. N'aurait-il pas mieux valu prendre 150 000 000 $ et
vraiment créer des emplois permanents, peut-être se
préparer pour le virage technologique, la haute technologie, etc., et
réduire un peu ce montant?
M. Bérubé: Bon!
M. Polak: D'accord, à la fin des 20 semaines, vous les
envoyez, comme vous l'admettez - c'est clair maintenant - au
fédéral.
M. Bérubé: Je vais vous donner un exemple.
M. Polak: Qu'est-ce qui arrive ensuite? Leurs prestations
d'assurance-chômage expirent et ils reviennent ici.
M. Bérubé: La compagnie Reynolds va créer
500 emplois permanents.
L'investissement est de 500 000 000 $. N'est-ce pas?
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: Si je divise par 500, cela va me donner:
Surprise! 1 000 000 $ par emploi permanent. Il est clair qu'il est
préférable de créer des emplois permanents, mais s'il faut
que je débourse 1 000 000 $ par emploi permanent, l'intérêt
sur cet emploi permanent est déjà de 100 000 $ en partant, alors
que, pour les programmes de création d'emplois dont on parle - vous
n'avez qu'à faire le décompte - il s'agit de 3000 $ à 4000
$ de versés.
M. Polak: Vous n'avez rien de permanent.
Une voix: C'est pour 20 semaines. M. Polak: C'est pour 20
semaines.
M. Bérubé: Oui, mais que vous le preniez comme vous
voudrez, l'ordre de grandeur est sans commune mesure avec le type
d'investissement dont vous parlez pour créer des emplois permanents.
Deuxièmement, non pas qu'il ne faille pas avoir une politique de
développement industriel et de création d'emplois; loin de
là - c'est le rôle du ministre de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme et autres - mais il est clair qu'avec 234 000 000 $, si je veux
créer des emplois permanents au Québec, le nombre d'emplois que
je vais créer sera relativement modeste sur la base, dont je viens de
vous parler. À titre d'exemple, si on supposait qu'avec 234 000 000 $,
on va en emprunter un autre 234 000 000 $, cela me fera un total d'à peu
près 500 000 000 $ pour créer des emplois. Si je veux
créer des emplois permanents avec ce montant de 500 000 000 $, je
pourrais en créer combien par année? On peut faire le
décompte facilement et se rendre compte que je n'en créerais pas
beaucoup.
M. Polak: Non, pas au prix de l'annonce.
M. Bérubé: Non. J'en créerais, tout au plus
- ce que je disais tantôt - 500. Qu'est-ce que je ferais? J'aurais
créé 500 emplois. Qu'est-ce que je ferais avec les 400 000 autres
qui attendent? Vous me dites: II suffirait d'attendre: J'en crée, comme
on vient de dire 500 par année et j'en ai 400 000 à créer,
donc, il suffira d'attendre 800 ans et dans 800 ans j'aurai réussi
à créer des emplois permanents pour tout le monde. On voit bien
que votre argument n'a pas de bon sens. C'est complètement farfelu.
Donc, les 234 000 000 $ ne peuvent pas viser à créer des emplois
permanents du type de ceux qu'on va avoir à la Reynolds ou à
General Motors ou dans des firmes en électronique, des emplois qui
coûtent facilement 200 000 $, 300 000 $, 400 000 $, 500 000 $ pas emploi,
c'est évident, non parce que les 500 000 000 $ que j'aurais mis pour
créer des emplois permanents auraient peut-être permis de
créer 1000 emplois. Reconnaissons-le. Soyons généreux. 500
000 $ par emploi, c'est un prix normal d'investissement.
Mille emplois, quand 400 000 personnes sont en chômage et que 250
000 autres personnes vivent de l'aide sociale, ce qui fait 650 000 personnes,
il faut quand même reconnaître que personne n'est prêt
à attendre 650 ans pour régler le problème en question.
Vous voyez donc que vous n'avez pas fait l'analyse. Si vous aviez fait
l'analyse, vous auriez compris que notre problème n'est pas de trouver
les sommes pour le gouvernement qui vont créer des emplois permanents
à tout le monde. C'est de voir comment, comme État, on doit
s'assurer que ceux qui n'ont pas la chance d'avoir d'emploi permanent aient au
moins la chance de faire du travail utile pour la société. C'est
cela le but du programme, rien d'autre.
M. Polak: M. le Président, je ne voudrais pas analyser
tous les arguments du ministre, mais il y a des erreurs là-dedans. C'est
bien beau de raisonner comme cela. Vous parlez comme un écolier de 19
ans qui commence à argumenter avec son professeur. Là,
c'était bon dans le temps. On a tous fait ce genre de raisonnement.
Maintenant, soyons un peu plus sérieux. Le prix moyen d'un emploi
créé, ce n'est pas le prix que vous
avez donné dans votre exemple de Reynolds. Il y a aussi quelque
chose comme la confiance du point de vue des investisseurs. Si les gens veulent
venir ici, peut-être que cela ne coûtera pas un cent, si l'affaire
allait bien et s'ils avaient confiance dans la relance économique. Si
vous abolissez vos théories... Prenons le fameux cas de Bell Helicopter,
du Texas. Vous savez très bien qu'un des arguments qui les a
empêchés de venir ici au Québec, c'était justement
votre option politique de séparation et de souveraineté. C'est
cela qui coûte des emplois. 500 emplois qui peuvent aller en Ontario.
M. Bérubé: Est-ce qu'il reste beaucoup de
cahiers?
M. Polak: Je peux vous donner l'exemple d'une compagnie à
Montréal, dans le textile, qui va bientôt déménager
en Ontario, à Cornwall, justement à cause de cela. Arrêtons
de parler de tant par emploi créé parce qu'il y a plus
derrière cela.
M. Bérubé: Je souligne que c'est de nouveau
l'Opposition qui a soulevé cette question et qui serait passionnante
à discuter. En fait, je n'aurais aucune objection à ce qu'on
accélère l'analyse de ce cahier puisque je pense que le
député de Sainte-Anne, depuis un bout de temps, veut
effectivement se tenir à jour de manière à pouvoir
surveiller le gouvernement davantage sur une base mensuelle, le plus
près possible du moment où les événements se
déroulent. Je suis d'accord avec cette approche. Personnellement, cela
ne me faisait rien qu'il fasse une analyse six mois en regard dans nos
dépenses. En fait, cela ne me dérange absolument pas. Il est en
retard, c'est tout. Cela perdrait de son actualité. Là, cela a
peut-être plus d'actualité. Je suis d'accord pour qu'on
accélère et, après cela, M. le Président, on aura
un bon débat.
M. Polak: Parfait. On va prendre une journée
spéciale dans le mois d'août.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous avez d'autres
questions concernant le ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu? À l'Office de planificaton et de
développement du Québec?
M. Polak: Transports. Transports
Le Président (M. Gagnon): Au Revenu, pas de question. Aux
Transports.
M. Polak: Transports, engagement 102. Contrat pour l'achat de
bois traité sous pression pour livraison dans le district. Plus bas
soumissionnaire: Boies, Goodfellow Ltée, Montréal. Il y a une
somme de 878 131,07 $. Et Groupe de produits chimiques Domtar, 465 475,08 $.
Montant total de l'engagement: 1 343 606,15 $. Je note qu'il y a un autre
soumissionnaire qui s'appelle Les Entreprises Roger Faucher Inc., pour 462
215,65 $. C'est inscrit: Soumission non conforme et partielle. Lorsqu'on voit
des soumissions plus basses, est-ce que Domtar n'est pas partiel, non plus?
Parce que Domtar, apparamment, est jumelé avec Bois Goodfellow
Ltée dans ce contrat. Peut-être pourriez-vous expliquer
ça?
M. Bérubé: Bon, l'appel d'offres prévoyait
que les commandes pouvaient être adjugées selon les groupes. Il
faut comprendre qu'il y a plusieurs types de produits que l'on demande et la
soumission stipulait clairement qu'on pouvait sélectionner, dans les
prix soumis, ceux qui seraient le plus avantageux par groupe. Alors, ce qu'on a
fait, c'est que les deux ont soumissionné sur l'ensemble des produits -
ce qui était exigé de la part du Service des achats - et on a
choisi, dans ce qui a été soumissionné, les produits
offerts au meilleur prix.
Le Président (M. Gagnon): D'accord? Cela va?
M. Polak: Transports, engagements 105 et 106. Il s'agit de deux
cas de règlement de réclamation, dans les deux cas pour les
travaux de terrassement: il y a le cas de Speka Inc. pour 52 004,66 $ et
l'autre de Gulf Maritime Construction pour 152 481,78 $. Pour quelle raison ces
réclamations ont été réglées, la question
nous est présentée d'une manière exceptionnelle. Est-ce
qu'on n'aurait pas dû suivre le cours ordinaire et laisser les tribunaux
décider, soit par l'arbitrage, soit...
M. Bérubé: Jamais! Je dois vous avouer qu'on vient
de passer une directive au Conseil du trésor à l'intention des
ministères pour leur dire d'éviter l'arbitrage. J'ai vu un cas -
absolument à mon point de vue -scandaleux où on est allé
en arbitrage sur un désaccord de 150 000 $ et cela nous a
coûté près de 500 000 $ et quelque en frais d'arbitrage. Ce
qui fait que, entre vous et moi, l'orientation connue, à l'heure
actuelle, c'est de chercher des règlements hors cour et à
l'amiable et le moins possible par arbitrage, et procéder par voie
judiciaire si, effectivement, on est en désaccord.
M. Middlemiss: Comment justifiez-vous la demande? Qui juge si
celui qui demande tant d'argent, disons 150 000 $, qui fait l'analyse pour
savoir si les 150 000 $, est raisonnable ou non?
M. Bérubé: II y a un comité de
réclamation aux transports qui vérifie ça et, s'il y a
désaccord entre la partie gouvernementale et l'entrepreneur, à ce
moment-là, on ira en procédure juridique, mais les
mécanismes d'arbitrage actuels tentent à démontrer que
l'arbitre juge toujours en faveur de l'entrepreneur et part du principe que le
gouvernement, étant gros et puissant, peut tout payer. Ce qui fait que,
en pratique, nous payons des coûts d'arbitrage exorbitants et, d'une
façon générale, nous perdons. Alors, nous
préférons aller en cour, purement et simplement. Cela nous
coûte moins cher et on a plus de chances de gagner.
M. Middlemiss: Dans la mesure où on établit que les
montants sont raisonnables parce que, des fois, les gens vont demander un
montant exorbitant espérant avoir un peu moins.
M. Bérubé: Exactement, c'est pour cela qu'on essaie
de parvenir à un règlement hors cour et si cela achoppe, à
ce moment-là, il y a procédure judiciaire. Vous verrez sans doute
ce cas-là - il va venir le cas. Non, il ne viendra pas, car il
relève du ministère des Affaires sociales; il ne viendra pas
à ce moment-là, ici - c'est un cas frappant où il y avait
un désaccord de 150 000 $ avec un entrepreneur en construction; la
Corporation d'hébergement estimait qu'ils avaient raison et ils sont
allés en arbitrage. Cela nous a coûté 500 000 $ et quelque
de frais d'arbitrage. Donc, on aurait dû céder tout de suite au
départ partant.
Le Président (M. Gagnon): En ce qui concerne le
ministère des Transports, est-ce que vous avez d'autres questions?
M. Polak: Transports, l'engagement 200. Contrat pour l'achat de
6000 tonnes métriques de chlorure de sodium en vrac pour fins
d'entretien des routes. Fournisseur: La mine Seleine Inc., Montréal.
Montant de l'engagment: 234 262,80 $. Je voudrais savoir pourquoi il n'y a pas
de soumissions. Est-ce que ça veut dire que c'est juste le territoire
est de la province qui est couvert par ces mines, comme je l'expliquais
auparavant, et quel serait le prix unitaire? (17 h 45)
M. Bérubé: II y a un contrat qui nous lie à
SOQUEM depuis plusieurs années au moment où la décision a
été prise d'implanter la mine de sel et en vertu duquel le prix
du sel est fixé en comparaison avec les prix payés sur le
marché de l'Est du Canada, mais nous avons un fournisseur unique qui
s'appelle Seleine Inc.
Nous partons du principe, en pratique, que ce sel représente 12
000 000 $ qui restent au Québec plutôt que de sortir du
Québec. Donc, c'est très avantageux.
M. Middlemiss: Est-ce que c'est au même prix unitaire,
à 39 $ environ?
M. Bérubé: À propos du prix unitaire, on a
fait une étude des prix dans l'Est; la Nouvelle-Écosse, le
Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve, l'Ontario et sur cette base-là. Selon
les termes du contrat, c'est comme cela qu'on l'évalue.
M. Middlemiss: Cela fait la troisième fois que cela arrive
et à un certain moment donné, c'était environ 34 $ la
tonne et là, c'est d'environ 39 $.
M. Bérubé: II est possible qu'il y ait eu un
ajustement.
M. Polak: Disons qu'on ne peut pas prendre, M. le
Président, le ministre par surprise.
M. Bérubé: On me dit que c'est conforme au
décret du 17 février.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Engagement 400.
M. Middlemiss: Excusez! Engagement 205. Contrat pour travaux de
dragage au débarcadère routier situé dans le port de
Matane, comté de Matane: Seul soumissionnaire: Verreault Navigation Inc.
Montant de l'engagement: 131 000 $. Est-ce qu'il y avait un estimé de la
part du ministère?
M. Bérubé: Oui, 110 000 $.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 400.
M. Polak: Non, je laisse tomber l'engagement 400.
Le Président (M. Gagnon): Quel engagement maintenant?
M. Middlemiss: Je vais le prendre.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 400. M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: C'est le contrat négocié: Contrat de
services pour la préparation de plans et devis dans le cadre du
programme de la modernisation des équipements des trains de banlieue,
plus spécifiquement sur la ligne de Rigaud. Transurb Inc.: 500 000 $.
Pourquoi est-ce un contrat négocié?
M. Bérubé: Le ministère a fait appel
à cette firme parce qu'elle connaissait bien le dossier, ayant
participé aux études d'avant-projet. Je vous dirais de
mémoire: Nous avons constaté au Conseil du trésor, comme
il n'y a pas beaucoup de firmes dans le transport urbain, que la
répartition des contrats favorisait, à ce qui nous a
semblé, depuis un bon nombre d'années, une firme plutôt que
d'autres. Nous avons demandé au ministère des Transports, avec
son accord d'ailleurs, d'essayer de répartir un peu plus
équitablement les contrats entre les firmes de Montréal. Il est
difficile de faire appel à un fichier, car il n'y a que trois firmes;
alors ce n'est pas très compliqué. D'essayer, donc, de faire une
répartition plus équitable.
Effectivement, on constate que lentement, ils tendent vers une
répartition plus équitable. Mais il faut quand même faire
attention. Si depuis dix ou quinze ans, une firme s'est
développée grâce à des contrats gouvernementaux, si
du jour au lendemain, on décide qu'on ne leur en donne plus parce qu'on
les donne à d'autres, alors on va faire fermer cette firme-là
pour en développer d'autres à côté, ce qui n'a non
plus beaucoup de bon sens.
Donc, il faut y aller graduellement. En général, vous
allez voir que tous ces contrats viennent soit à Transurb, soit à
Canatrans -il y en a une troisième dont je ne me souviens plus - soit
à Phaneuf, Gravel, Blain et Associés. Alors, on essaie lentement
d'étaler entre ces trois firmes. On négocie directement avec eux
avec un objectif de répartition.
Le Président (M. Gagnon): Cela va? À quel
engagement?
M. Polak: Transports. Engagement 601. Vraiment, il s'agit des
engagements 601, 602, 603 qui sont des contrats pour travaux de
rapiéçage mécanisé sur diverses routes dans les
comtés d'Arthabaska, de Montmagny-L'Islet, de Beauce-Nord. Je voudrais
savoir pour les montants de 96 000 $, 132 000 $ et 178 000 $, quelle est la
raison pour laquelle ce sont encore des contrats négociés. Est-ce
que d'autres entrepreneurs qui auraient voulu avoir une chance d'obtenir un tel
contrat auraient pu faire ces travaux-là?
Le Président (M. Gagnon): II n'est pas question de refuser
la question, mais j'aurais bien le goût de le faire parce qu'il y a
à peine deux mois, on avait demandé au ministre des
Transports...
M. Bérubé: ...de venir expliquer toute sa
politique.
Le Président (M. Gagnon): ...de venir expliquer tout ce
procédé et exactement les mêmes questions ont
été posées au ministre des Transports.
M. Polak: Qu'a-t-il répondu?
Le Président (M. Gagnon): Écoutez, il
faudrait...
M. Bérubé: M. le Président, je voudrais dire
que je souscris entièrement aux réponses du ministre des
Transports.
M. Polak: Les réponses sont tellement difficiles que je
les ai oubliées. C'est là le problème. Si elles avaient
été simples, je m'en serais souvenu.
Le Président (M. Gagnon): Non, vous êtes d'accord
avec moi qu'on avait déjà posé toutes ces questions.
M. Middlemiss: II y a un prix qui est établi, pour toute
la province, dans différentes régions et parfois, cela va aux
soumissions et d'autres fois, on les donne comme cela.
Le Président (M. Gagnon): Si je me rappelle bien aussi, en
ce qui concerne le rapiéçage, on ramassait un certain nombre de
contrats pour que cela vaille la peine.
M. Polak: D'accord.
M. Middlemiss: Ils ont des prix, aussi.
M. Polak: Je me fie entièrement aux réponses de mon
copain parce qu'il est ingénieur-conseil et parce qu'il porte les
mêmes couleurs politiques que moi.
M. Bérubé: Retenez surtout que la politique a
été mise en place par M. Mailloux quand il était ministre
des Transports, et c'est toujours la même.
Le Président (M. Gagnon): Revenons aux engagements.
M. Polak: Contrat dans le comté de Brome-Missisquoi, on
laisse tomber cela, c'est d'accord.
M. Middlemiss: Engagement 615.
M. Polak: Je veux seulement regarder parce que j'ai les notes
d'autres députés, c'est pour cela que je ralentis un peu.
M. Middlemiss: L'engagement 624 est-il passé?
Le Président (M. Gagnon): Engagement 624, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Ce sera une question
d'ordre général. Je pense que c'est la première
année que le ministère des Transports donne des contrats pour des
travaux de grattage de chemins de gravier dans les municipalités, pour
ce cas-ci, d'Abitibi-Est. Je crois qu'on l'a fait un peu partout au
Québec. Est-ce qu'on a indiqué les sommes qui sont
économisées du fait qu'on donne cela à contrat, au lieu
d'avoir l'équipement du ministère des Transports pour faire
l'entretien de ces routes?
M. Bérubé: Auxquels faites-vous
référence?
M. Middlemiss: L'engagement 624 et l'engagement 625. Je pense que
c'est une nouvelle approche qu'on emploie pour l'entretien des routes
l'été. Au lieu de le faire au ministère des Transports, on
le fait faire par des entrepreneurs. Je me demandais si on a réussi
à convaincre le Conseil du trésor de prendre cette
décision.
M. Bérubé: C'est une décision interne parce
que le Conseil du trésor n'a pas discuté de cette politique.
M. Middlemiss: Si c'était une politique qui coûtait
plus cher, je suis convaincu que le Conseil du trésor voudrait
certainement avoir quelque chose à dire.
M. Bérubé: Le ministère qui est restreint
dans son budget, cherche lui-même à mettre en place les moyens les
plus économiques pour répondre à la demande. Ce n'est pas
le genre de chose qu'on a à analyser.
M. Middlemiss: C'est une politique interne.
M. Bérubé: Oui, c'est une politique interne.
M. Middlemiss: Cela va.
Le Président (M. Gagnon): Quel autre engagement?
M. Polak: Engagement 627.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 627, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Contrat pour travaux de réfection des joints de
dilatation sur les autoroutes A-15 et A-20 et réparation des poutres
dans le tronçon E-2 de l'autoroute 15, dans les municipalités de
Montréal et Westmount, comtés de Sainte-Anne et Saint-Henri. Plus
bas soumissionnaire conforme: Plessis Construction Ltée & CF. Martel
Inc., Sainte-Croix, comté de Lotbinière. C'est un engagement de
824 000 $. Je note qu'il y a un autre soumissionnaire: Entreprise de
construction A.C.F. Inc. pour une somme de 661 700 $, et on note: Non conforme,
ne détient pas la sous-catégorie 4072 de la licence de la
RECQ.
Est-ce qu'il s'agit d'une chose assez grave pour qu'on soit
obligé d'annuler toute la soumission? Est-ce que c'est une erreur
technique? Ce qui me fait toujours un peu peur, c'est qu'on rejette une
soumission à cause d'une virgule qui n'est pas bien placée. S'il
est vrai qu'on dit: La sous-catégorie 4072 de la licence de la RECQ,
monsieur, vous ne l'avez pas donc vous ne pouvez pas être
soumissionnaire...
M. Bérubé: Je vais vous donner des cas qui ont
été portés à notre attention et le Conseil du
trésor est inflexible là-dessus. Vous avez un entrepreneur qui
soumissionnait pour deux contrats différents. Il prend les formulaires
et les inverse, lorsque la dactylo fait sa copie. Il répond à
toutes les questions concernant un contrat sur la mauvaise formule et
vice-versa.
Une voix: Involontairement?
M. Bérubé: Involontairement. Il est clair,
même quand on examine cela, que c'est une erreur. Il n'y a rien
là. Il est évident qu'ils se sont trompés au moment de la
rédaction. Nous l'avons rejeté, même s'il était le
plus bas soumissionnaire. Nous partons du principe qu'il y a des règles
du jeu et elles sont connues de tous. La seule façon de garder le
principe des soumissions publiques libre de tout tripotage de quelque nature
que ce soit, c'est d'être totalement inflexible quant à son
application. Il s'est trompé ou il a oublié de signer ou encore
il a oublié de recopier certains chiffres dans des colonnes. J'ai vu des
cas où on demandait des prix unitaires. On avait mis une certaine
quantité de travaux à faire avec le prix total et il était
évident qu'en ayant le prix total et la quantité, on pouvait
calculer le prix unitaire, mais on n'avait pas mis le prix unitaire qui
était demandé par le ministère. Rejeté
automatiquement. Non conforme.
Donc, la notion de conformité nous paraît fondamentale
parce que le jour où on va commencer à dire que c'est de bonne
foi, qu'il s'est trompé, qu'il n'y a pas pensé, que ce peut
être une erreur de secrétariat et qu'on va passer par dessus,
subséquemment, ce sera un autre type d'erreur et un autre type d'erreur
et, là, c'est tout le processus de soumissions publiques qui est en
cause. Or, je pense qu'un processus de soumissions publiques n'a de valeur dans
l'esprit des gens qui soumissionnent que dans la mesure où on sait que
les règles seront appliquées de façon rigide, absolue et
en toute équité.
M, Polak: Je comprends ce que vous dites.
M. Bérubé: Donc, dans ce cas-ci, on demandait qu'il
ait la licence de la RECQ, sous-catégorie 4072...
M. Polak: Qu'est-ce que cela veut dire?
M. Bérubé: Cela, il faudrait le demander au
ministère des Transports.
M. Polak: C'est ce que je voudrais savoir. Disons que cet
entrepreneur a 20 employés et que pour ces travaux, il faut avoir un
employé qui, de temps en temps, peut faire quelque chose, du ciment ou
je ne sais quoi.
M. Bérubé: Alors, pourquoi ne pas demander au
ministère des Transports en quoi consiste...
M. Polak: La sous-catégorie...
M. Bérubé: ...la licence de la
sous-catégorie 4072 et en quoi cette licence est importante pour la
réalisation de tels travaux?
M. Polak: Exact. Avez-vous pris cela en note, M. Nadeau?
M. Bérubé: Oui, M. Nadeau a pris note de cela.
M. Polak: Cela a été très bien
formulé par le ministre et peut-être pourriez-vous le
répéter, M. le ministre?
M. Bérubé: C'est rendu que je suis obligé de
poser les questions de l'Opposition.
M. Polak: Je vais aussi donner la réponse.
M. Bérubé: En toute franchise, M. le
Président, j'admets qu'on pourrait se passer de l'Opposition à
l'Assemblée nationale. Vraiment, cela ne changerait pas grand-chose
mais, quand même, par respect pour l'Opposition, M. le Président,
je vais les laisser formuler leurs questions.
M. Polak: M. le Président, on ne laisse plus le ministre
continuer. Je formule la question. C'est très simple pour moi. Je
pensais que le ministre aurait aimé continuer de parler. On demande au
ministère des Transports en quoi consiste la sous-catégorie 4072
pour la licence de la RECQ. Quelle est l'importance d'une telle
sous-catégorie pour les travaux en question?
M. Bérubé: C'est une bonne question que celle que
vous avez posée là.
Le Président (M. Gagnon): Quel engagement, M. le
député?
M. Polak: Engagement 638.
Le Président (M. Gagnon): Voilà. Allez- y.
M. Polak: Contrat pour des travaux de coupe des surfaces
gazonnées pour les années 1983, 1984 et 1985, dans l'emprise de
diverses autoroutes (5, 50 et 55) et chemin Scott dans les municipalités
de Gatineau, Hull, etc. Plus bas soumissionnaire: Jean-Marc Chalifoux,
Gatineau. Montant de l'engagement: 87 248 26 $. Soumissions reçues:
5.
Est-ce que le montant de 87 000 $ est pour trois ans?
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: On a inscrit sur la feuille, à l'alinéa
"autres soumissionnaires", le coût de la première année.
Est-ce qu'il faut simplement multiplier cela par 3 pour en arriver au
chiffre?
M. Bérubé: Oui et c'est indexé suivant les
paramètres connus.
M. Polak: Ah bon!
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que nous suspendons les
travaux jusqu'à 20 heures?
M. Bérubé: Oui. Il reste seulement cela.
M. Polak: Non, j'ai une réunion à 18 heures.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous avez encore
plusieurs questions?
M. Polak: Si vous voulez, M. le Président, à moins
que le député de Pontiac n'ait encore plusieurs choses, on
pourrait...
M. Middlemiss: Deux autres.
M. Polak: Deux. Je voudrais seulement voir à ce sujet. Il
y a un autre responsable du ministère des Transports qui...
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'on pourrait
poursuivre?
M. Bérubé: Je promets de ne pas parler
d'indépendance, M. le Président. (18 heures)
M. Polak: Pardon? C'est un autre responsable que Transport
Kingdom... Excusez?
M. Middlemiss: II promet de ne pas
parler d'indépendance. Cela va être difficile.
Le Président (M. Gagnon): On va retenir aussi le
député de Sainte-Anne.
M. Middlemiss: II va mériter une étoile.
M. Polak: Une étoile, ici, ça ne donne pas
beaucoup.
Une voix: On demande au député de Sainte-Anne de ne
pas parler de fédéralisme.
Le Président (M. Gagnon): Oui, du
fédéralisme, c'est cela.
M. Polak: Est-ce qu'on peut continuer pendant encore une
demi-heure ou 20 minutes? Est-ce que vous êtes d'accord?
Le Président (M. Gagnon): Avec l'accord de la commission,
oui. Êtes-vous d'accord?
M. Champagne: Enfin, nous avons un caucus des
députés. Les ministériels ont un caucus des
députés à 18 heures.
M. Bérubé: C'était mardi. Je l'ai
demandé et on m'a dit que...
M. Champagne: Non, non, il y en a un autre ce soir.
M. Bérubé: On vient de décider qu'il y a un
autre caucus.
M. Champagne: J'ai vu cela ce matin.
M. Bérubé: Je n'ai pas vu cela sur mon agenda. Je
me suis renseigné, ce midi, et on m'a dit que non.
Le Président (M. Gagnon): Voulez-vous aller
vérifier?
M. Champagne: Oui, d'accord, je vais aller vérifier.
M. Bérubé: D'accord. En tout cas, on m'a dit que
non. On peut prendre de 15 à 20 minutes.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Dites-moi à quel
engagement vous voulez vous rendre.
M. Polak: Je veux regarder quelque chose ici. Engagement 650.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 650.
M. Polak: Contrat pour travaux de revêtement bitumineux,
rechargement et concassage de gravier sur diverses routes, dans la
municipalité de Rivière-Éternité, comté de
Dubuc. Le plus bas soumissionnaire est Inter-Cité Construction
Ltée. Le montant de l'engagement est de 167 200 $.
Je note ici qu'il est inscrit que le ministère des Transports
paie 152 078 $. C'est aussi inscrit que le ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche paie 426 699 $.
M. Bérubé: Parce qu'il y a un partage de
coûts.
M. Polak: Entre les deux ministères? M.
Bérubé: Oui.
M. Polak: Est-ce que c'est normal? On ne voit jamais le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche dans de tels
contrats? Est-ce qu'il y a une raison pour cela? Il n'y en a pas.
M. Bérubé: Tout ce que l'on sait, c'est que la
route se rend au parc de la rivière Éternité. J'imagine
que c'est pour desservir des installations du ministère.
M. Polak: D'accord. Je reçois des commentaires d'autres
collègues, c'est pour cela que je suis plus lent. Où en
étions-nous?
M. Middlemiss: Engagement 672. C'est cela.
M. Polak: D'accord. Allez-y.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 672.
M. Middlemiss: Engagement 662.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 662, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Supplément pour porter à 675 000 $
le coût des honoraires pour la préparation des plans et devis et
la surveillance des travaux de construction d'une section de la route 117 dans
le comté de Gatineau. Le fournisseur est Caza, Gariépy et
Associés. Montant de l'engagement: 275 000 $. Cela représente une
augmentation de l'ordre de 70%. Est-ce qu'on pourrait savoir les raisons qui
exigent une telle augmentation des honoraires?
M. Bérubé: Les services ont été
retenus le 13 mars 1979 pour préparer les plans et devis et les
estimations préliminaires. Les contrats de construction ont
été octroyés en 1982 et ont commencé en août
1982. En fait, ce qui s'est produit, c'est que la préparation des plans
et devis a coûté en honoraires et dépenses la somme de 190
000 $, mais quant au coût de la
surveillance des travaux, il a été évalué
à environ 485 000 $ à cause de l'éloignement des lieux et
de la difficulté d'exécution des travaux en terrain montagneux et
rocheux. Donc, il semble bien que la préparation des plans et devis a
amené des coûts de préparation et de construction nettement
plus élevés que ce que le ministère avait
prévus.
M. Middlemiss: Le contrat originel a été
donné pour 190 000 $. Est-ce que cela incluait, à ce
moment-là, la surveillance ou seulement la préparation des plans
et devis?
M. Bérubé: La surveillance et tout. Effectivement,
cela comprenait tout. Ils ont été retenus le 13 mars 1979 pour
surveiller la préparation des plans, devis, estimations
préliminaires ainsi que l'entière surveillance des travaux avec
résidence au chantier. Les coûts ont été beaucoup
plus élevés que ce qui était orginalement prévu par
le ministère quand ils ont négocié la convention, le 13
mars 1979, avant que les plans et devis ne soient préparés.
M. Middlemiss: D'accord. À l'engagement 663, c'est la
même chose. Supplément pour porter à 130 000 $ le
coût des honoraires pour la réalisation d'une étude
pédologique relativement à la construction d'une section de la
route 117, dans les municipalités de Saint-Jovite et La Conception,
comté de Labelle. Fournisseur: Compagnie nationale de forage et sondage
Inc. Montant de l'engagement: 55 000 $. Quelle est la justification de ce
dossier?
M. Bérubé: L'estimation des travaux a
été faite en 1975, mais les travaux n'ont débuté
qu'en 1982.
M. Middlemiss: Merci.
Le Président (M. Gagnon): Aux Transports.
M. Bérubé: Ce n'est pas une critique que je fais
à l'endroit de l'administration antérieure.
M. Middlemiss: Non.
M. Bérubé: Mais une critique que je fais quant au
délai, entre 1975 et 1982.
M. Middlemiss: D'accord, c'est compréhensible.
Travaux publics et Approvisionnement
M. Polak: Travaux publics et Approvisionnement, engagement
300.
Le Président (M. Gagnon): Travaux publics et
Approvisionnement, engagement 300, M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Contrat de services pour assurer le transport
aérien de matériel entre les différentes
municipalités du Nord du Québec, pour la période du 1er
avril 1983 au 31 mars 1984. Fournisseur: Nordair Ltée, Montréal.
Montant de l'engagement: 170 000 $.
J'ai juste une question. Est-ce qu'on a considéré
Quebecair pour un tel contrat ou si c'est seulement Nordair qui peut fournir ce
service?
M. Bérubé: Nordair est le seul qui a les permis
nécessaires pour desservir ce territoire.
M. Polak: D'accord. Travaux publics et Approvisionnement,
engagement 600.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Contrat pour travaux de réaménagement des
suites sous-ministérielles et ministérielles situées au 6e
étage du 200, Chemin Sainte-Foy. Entrepreneur: Corporation de gestion.
Montant de l'engagement: 119 800 $.
De quel ministère s'agit-il?
Une voix: Ministère de l'Énergie et des
Ressources.
M. Bérubé: Je vais vous dire cela. M. Polak:
Lequel?
M. Bérubé: Je ne peux pas vous le dire. Il faut le
demander au ministère.
M. Polak: J'aimerais savoir quel ministère et j'ai
indiqué ici, le but de ce réaménagement?
M. Bérubé: II s'agit de démolir des cloisons
fixes dans deux suites cloisonnées d'une superficie de 900 mètres
carrés.
M. Polak: Tout cela pour 119 800 $. En tout cas, peut-on avoir
ventilation des travaux. Qu'est-ce que cela veut dire et pour qui?
M. Bérubé: D'accord.
M. Polak: M. le secrétaire a pris note, à
l'engagement 600.
Une voix: Oui.
M. Polak: Engagement 602. Contrat pour travaux de remplacement
des tapis aux 5e et 9e étages de l'édifice situé au
225,
boul. Crémazie, est, Montréal. Montant de l'engagement:
112 400 $. C'est beaucoup de tapis pour 112 400 $. Je me demande...
M. Bérubé: Cela fait-il longtemps que vous n'avez
pas changé les tapis chez vous?
M. Polak: Non.
M. Bérubé: Je ne vous le conseille pas, parce que
je suis en train de le faire et cela coûte bien cher.
M. Polak: Oui, mais pour 112 400 $, vous pouvez avoir beaucoup de
tapis.
M. Bérubé: Moins que vous ne le pensez.
M. Polak: Mais, qui sont aux 5e et 9e étages de cet
édifice?
M. Bérubé: II faudrait le demander. Je ne l'ai
pas.
M. Polak: On va demander par quel ministère sont
occupés ces étages.
M. Bérubé: Quel ministère, oui.
M. Polak: Et quelle sorte de personnel? Est-ce que ce sont de
grands sous-ministres ou de simples travailleurs? Combien y a-t-il de tapis -
j'aime le savoir - en pieds carrés, en verges ou en mètres? C'est
la manière dont le tapis est vendu de nos jours. Engagement 603.
M. Bérubé: Ce n'est pas le même
étage.
M. Middlemiss: Et pour qui?
M. Bérubé: J'ai l'impression que ce qu'il faut
tirer comme conclusion, comme on est en train de changer les tapis de tous les
étages... On vient de renouveler le bail de cet immeuble, je pense, tout
récemment. Je pense que c'est ça le fait. Nous occupons ces
édifices depuis plusieurs années, et j'ai l'impression que les
tapis doivent être usés puisqu'on les remplace un peu partout.
M. Polak: Je note, par exemple, qu'à l'engagement 603 on
parle du quatrième étage, pour 36 500 $, tandis que, pour les
deux autres étages, 112 000 $. Sans doute qu'aux cinquième et
neuvième étages, le personnel soit mériter un tapis un peu
plus cher.
M. Bérubé: II coûte plus cher.
M. Polak: Quand le ministre a dit tout à l'heure: Vous ne
changez pas souvent le tapis chez vous. Moi, je vis toujours en dedans de mes
capacités financières, et j'espère que le ministère
fait la même chose. On verra dans l'avenir, selon la réponse.
M. Bérubé: D'accord. Vous voulez poser la
même question pour le quatrième étage?
M. Polak: Pour le quatrième étage.
M. Bérubé: Quel ministère occupe le
quatrième étage aux Immeubles Crémazie?
M. Polak: Qui l'occupe et pourquoi le tapis coûte moins
cher au quatrième étage. Je ne trouve pas d'autre tapis.
Engagement 607.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 607.
M. Polak: Contrat pour la location d'une superficie additionnelle
de 185 mètres carrés et renouvellement de contrat pour la
location d'un local d'une superficie de 257,33 mètres carrés
situé au troisième étage du 1410 rue Stanley,
Montréal, et destiné à loger les services du
ministère des Transports du Québec. Montant de l'engagement: 39
897 $. Est-ce qu'il y a une raison pour laquelle on a besoin d'une superficie
additionnelle? Pour quels services est-il loué ce local?
Le Président (M. Gagnon): Cela va?
M. Polak: Oui. À l'engagement 608, il s'agit...
M. Bérubé: Non, les raisons ne sont pas
invoquées. Dans les dossiers que j'ai du ministère des Travaux
publics, il y a rarement une indication quant à l'usage qu'on entend
faire de l'immeuble en question. Donc, il faut le demander au ministère
à ce moment-là.
M. Polak: Engagement 608. Contrat pour la location d'une
superficie additionnelle de 264,80 mètres carrés située au
rez-de-chaussée d'un édifice à Sept-Îles, et
destiné à loger les services du ministère des
Communications. Fournisseur: R. M. Demers Inc., Sept-Îles. Montant de
l'engagement: 224 220,60 $. Encore ici, je voudrais savoir quelle est la raison
pour laquelle le ministère des Communications a besoin d'une superficie
additionnelle à Sept-Îles.
M. Bérubé: Le Bureau régional des
communications a été relogé avec le ministère du
Revenu, de manière à donner un meilleur service à la
population pour éviter que les citoyens courrent de l'un à
l'autre.
M. Polak: D'accord, ici on a eu la réponse. Je pense qu'on
achève. Le dernier, Travaux publics et Approvisionnement,
engagement 800. Contrat pour l'acquisition de propriétés
privées, de meubles et d'équipements situés à
l'intérieur du territoire de la réserve de chasse et de
pêche Duchénier. Fournisseurs: Voir liste jointe. Montant de
l'engagement: 489 371 $. Il n'y a aucune liste jointe, mon livre est blanc.
M. Bérubé: C'est une erreur parce que je l'ai.
M. Polak: Vous l'avez.
M. Bérubé: C'est un ancien club de pêche
privé transformé en réserve ouverte au public. Ce qu'on a
fait, c'est qu'on acquiert la série de chalets situés sur cette
réserve. Effectivement, il faudrait vous donner la liste. Il y a des
chalets à 600 $ et le plus beau, en fait, c'est la succession Carol
Brillant pour 17 000 $. Il y en a une série. (18 h 15)
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cela termine?
M. Middlemiss: Est-ce que vous avez la liste?
M. Bérubé: Oui, je pourrais bien vous la donner
ici.
M. Polak: Oui, pour jeter un coup d'oeil là-dessus. On ne
sait jamais ce qu'on peut voir.
M. Middlemiss: On pourrait faire une photocopie.
M. Bérubé: II me fait plaisir de vous remettre la
liste qui devait être ci-jointe.
M. Middlemiss: ...
Le Président (M. Gagnon): Donc, il n'y a plus de question.
Cela termine l'étude des engagements financiers du mois d'avril 1983.
Avant d'ajourner nos travaux, je vous rappelle qu'on s'était entendu
pour la prochaine journée. C'est le mardi 21 juin 1983.
Une voix: Sous réserve...
M. Polak: Maintenant, M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Sous réserve que Mme la
vice-présidente du Conseil du trésor...
M. Bérubé: Soit disponible.
Le Président (M. Gagnon): ...soit disponible. Donc, est-ce
que vous allez entrer en contact avec le secrétaire?
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Gagnon): On sera avisé. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Si cela va pour le 21 juin, je demanderais à M.
Nadeau qu'on obtienne le cahier quelques jours avant pour qu'on ait le temps de
regarder cela.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Tout le monde va se forcer...
Le Secrétaire: Est-ce que cela va pour le jeudi 17
juin?
M. Polak: C'est parfait.
Le Secrétaire: Par messager spécial.
M. Polak: Oui.
Le Secrétaire: Directement à vos bureaux.
M. Polak: Pas comme l'autre jour. Il n'est jamais
arrivé.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: C'est qu'on pose des questions et on nous envoie
des réponses. Je reviens...
M. Bérubé: Vous êtes chanceux!
M. Middlemiss: Oui, mais les réponses ne sont pas plus
explicites. On avait posé une question à l'engagement 600 portant
sur deux contrats de services pour effectuer le contrôle qualitatif du
béton sur les autoroutes. Il est à observer que l'engagement 601
est de 2 000 $ supérieur pour une section de route plus courte de trois
kilomètres, on demande pourquoi? On se posait la question ici: Est-ce
que le chemin a trois voies ou une voie de plus? On nous dit: II faut penser,
également, qu'il s'agit d'une estimation du coût. La
réponse: II se peut que sur une section plus courte de l'autoroute il y
ait plus de volume de béton butimineux à poser que sur une
section plus longue et ceci parce que le pavage des intersections, des
carrefours, des bretelles et des voies de service se fait simultanément.
On voulait savoir si on avait réellement, spécifiquement...
M. Bérubé: Vous voulez avoir la réponse.
M. Middlemiss: Bien oui. On avait discuté de tout cela
ici, mais on n'a pas été plus spécifique.
M. Bérubé: Je pense que vous avez raison. Il
faudrait retourner la question au ministère en lui disant qu'on ne veut
pas avoir une analyse de la problématique potentielle, mais que - je
suis capable de la faire l'analyse - ce qu'on veut, c'est la
réponse.
M. Middlemiss: On l'apprécierait. Le Président
(M. Gagnon): Alors...
Le Secrétaire: Est-ce que vous voulez les
références ou si vous laissez tomber?
M. Bérubé: On veut avoir la réponse.
Le Président (M. Gagnon): Alors, la commission des
engagements financiers ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 18)