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(Seize heures vingt-quatre minutes)
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaîtl
La commission des engagements financiers est réunie pour
étudier les engagements financiers pour les mois de septembre et
octobre.
M. Polak: M. le Président. Je viens tout juste de parler
avec madame la ministre. Si on pouvait terminer, aujourd'hui, le mois de
septembre, ça serait déjà quelque chose de très bon
parce que le mois d'octobre, on l'a eu tout dernièrement. C'est un
cahier qui n'est pas tellement volumineux. Vraiment, on n'a pas eu le temps de
l'étudier en détail.
Le Président (M. Boucher): D'accord.
M. Polak: Je pense que si on fait le mois de septembre, on sera
très content.
Mme Marois: II n'y a pas de problème.
Le Président (M. Boucher): Vous êtes d'accord?
Boni
Les membres de la commission sont: M. Beauséjour (Iberville), M.
Bérubé (Matane) remplacé par Mme Marois (La Peltrie), M.
Blais (Terrebonne), M. Blouin (Rousseau), M. Caron (Verdun), M. Champagne
(Mille-Îles), M. Doyon (Louis-Hébert), M. Johnson
(Vaudreuil-Soulanges), M. Middlemiss
(Pontiac), M. Polak (Sainte-Anne), M. Proulx (Saint-Jean) et M. Vaugeois
(Trois-Rivières).
Est-ce qu'il y a un rapporteur?
Une voix: Non.
Le Président (M. Boucher): II n'y a pas de rapporteur.
Alors, il y a l'ordre du jour.
M. Polak: Adopté.
Le Président (M. Boucher): La commission renonce au
délai de convocation à l'article 5 de ses règles de
pratique. Alors, examen des engagements financiers du mois de septembre.
M. le député de Sainte-Anne.
Affaires culturelles
M. Polak: Je commence aux Affaires culturelles, article 600.
"Subvention de fonctionnement à Vie des arts, Montréal, dans le
cadre du programme d'aide financière aux périodiques pour
l'année financière 1982-1983. Montant de l'engagement: 45 000 $."
Je voudrais tout simplement savoir ce que veut dire Vie des arts. Est-ce que
c'est une subvention régulière en hiver ou est-ce une subvention
spéciale?
Mme Marois: Ces subventions-là sont versées dans le
cadre d'un programme normé; c'est ce que j'ai ici comme information.
C'est une subvention... Vous me demandiez si c'était une subvention qui
revenait...
M. Polak: Chaque année.
Mme Marois: ... tous les ans. Il faudrait qu'on vérifie ce
qu'est Vie des arts parce que, comme au niveau de ces engagements, on en a un
certain nombre, nous n'avons ici que des données très sommaires
au cahier. Alors si la question reste soulevée, on peut la poser au
ministère responsable de sorte que toutes les informations soient le
plus complètes possible.
M. Polak: Est-ce une subvention annuelle ou seulement pour cette
année?
Ensuite, ensemble les articles 602 et 603, il s'agit de subventions de
fonctionnement dans le cadre du programme d'aide financière aux
bibliothèques municipales. À l'engagement 602, il s'agit d'une
somme de 731 000 $ et, à l'engagement 603, de 10 897 000 $. Je voudrais
savoir comment cela se compare avec l'année 1981. Est-ce qu'on a
augmenté ces subventions de beaucoup? Est-ce qu'on est resté au
même niveau ou est-ce qu'on les a coupées?
Mme Marois: Je n'ai pas l'information ici avec moi. On pourrait
donc la demander et la verser au dossier à votre intention.
Une voix: Est-ce que c'est l'exercice
précédent?
Mme Marois: Oui, c'est cela.
M. Polak: Ensuite, aux Affaires culturelles, l'engagement 607. En
fait, cela tombe dans le même ordre d'idées que tout le reste.
Mme Marois: Dans le fond, ce que vous
voudriez avoir, c'est une espèce de comparaison par rapport
à ce qui s'est fait...
M. Polak: C'est cela.
Mme Marois: ... l'année précédente, si l'on
compare...
M. Polak: Oui, c'est exact. Mme Marois: ... à
1982-1983?
M. Polak: Ce que je voudrais savoir -vous pourrez peut-être
sauter toute cette section - c'est, dans le cadre des subventions aux
bibliothèques municipales, soit pour la création de
bibliothèques ou d'autres fins, comment le montant total qui a
été accordé en 1982-1983 se compare avec l'année
1981-1982.
Mme Marois: Alors...
M. Polak: Et cela règle vraiment toute la section quant
à moi.
Mme Marois: Écoutez, je pense que ce qui deviendrait
intéressant, c'est le budget total du programme comparé au budget
de l'année précédente?
Une voix: C'est cela.
M. Polak: Je pense que cela viendrait répondre à
vos questions de façon assez complète dans ce cadre.
M. Polak: La raison que je...
Mme Marois: Si on avait même le livre des crédits,
j'imagine qu'on pourrait peut-être s'y référer de
façon générale, mais c'est évident que ce serait
global à ce moment.
M. Polak: Oui, oui, juste un chiffre pour voir...
Mme Marois: D'accord.
M. Polak: ... si on est resté au même niveau, si on
a augmenté ou si on a réduit, pour qu'on puisse comparer.
Une voix: Pour les bibliothèques municipales?
M. Polak: Oui, dans les différents programmes-cadres, soit
pour la création de ces bibliothèques municipales ou pour l'aide
financière qui leur est accordée.
Encore aux Affaires culturelles, engagement 613. Subventions de
fonctionnement à divers organismes dans le cadre du programme d'aide
financière à la musique et à l'art lyrique pour
l'année 1982- 1983. Le montant de l'engagement est de 657 300 $. Il y a
une liste ci-jointe. Je voudrais encore savoir s'il s'agit de subventions
annuelles qui se répètent. Est-ce qu'il y en a de nouvelles
là-dedans? Est-ce qu'il y a coupure? Est-ce qu'il y a augmentation,
comparé à 1981-1982?
Mme Marois: Alors, la question est retenue pour être
posée au ministère concerné.
M. Polak: Ensuite...
Mme Marois: Si vous voulez avoir l'information soit pour
l'ensemble du programme, c'est-à-dire globalement, est-ce que le
programme a connu une hausse de 5%, de 6% ou s'il est resté stable, ou
si vous voulez l'avoir par organisme, parce que, évidemment, par
organisme c'est très long...
M. Polak: Non, je comprends. Je veux seulement savoir pour le
programme. Je vais me restreindre. La musique est un art lyrique.
Mme Marois: D'accord.
M. Polak: Donc, pour ne pas faire de subdivision, je voudrais
connaître le total en comparaison avec 1981-1982.
Mme Marois: D'accord.
M. Polak: Ensuite, encore aux Affaires culturelles, engagement
622, il s'agit d'une subvention aux Grands Ballets canadiens, Montréal,
représentant la première tranche de la subvention de
fonctionnement pour l'année financière 1982-1983, dans le cadre
du programme d'aide financière aux organismes majeurs.
Mme Marois: D'accord.
M. Polak: Montant de l'engagement: 102 500 $. Je voudrais savoir,
à part cette première tranche, combien de tranches il y a et le
total que cet organisme va recevoir. Comment cela se compare-t-il avec
l'année 1981-1982? Encore une petite sous-question, est-ce qu'il n'y a
pas une sorte de tendance pour essayer d'obtenir le plus possible
l'autofinancement des organismes de cette nature-là?
Mme Marois: Si vous regardez même aux livres des
engagements, dans un premier temps, vous constatez qu'à l'engagement 628
on retrouve justement la deuxième tranche de la subvention totale de
fonctionnement, soit 362 500 $ pour l'année financière 1982-1983.
Alors, si on le met en liaison avec l'engagement 622, 102 500 $, cela donne un
total de 362 500 $ qu'on a d'ailleurs à
l'engagement 628. D'accord? M. Polak: Oui.
Mme Marois: Je pense que cela répond à une
première question. Dans l'autre cas, il faudra, effectivement, encore
une fois, poser la question au ministre responsable.
M. Polak: D'accord, il va falloir attendre.
Mme Marois: C'est ça. M. Polak: Oui.
Mme Marois: Remarquez qu'on sait très bien... On peut
faire un certain nombre de remarques en ce qui a trait à tous ces titres
de subventions qu'on retrouve aux Affaires culturelles. Il est évident
qu'à peu près tous les organismes de cet ordre-là, dans
tous les pays du monde, reçoivent de l'aide des gouvernements pour
pouvoir fonctionner. Je pense qu'on essaie de faire en sorte que,
évidemment, ces organismes, autant que faire se peut, demandent la
contribution des populations qui reçoivent le service - si on veut le
prendre dans cette perspective-là -ou qui assistent aux spectacles
donnés par eux; mais on sait que tous ces organismes sont aidés
d'une façon ou d'une autre.
Affaires intergouvernementales
M. Polak: Ensuite, Affaires intergouvernementales, engagement
300: Contrat négocié de services pour développer et
implanter un programme structuré de collaboration entre le Québec
et l'Association de la presse francophone hors Québec pour une
période d'un an à compter du 4 octobre 1982. Fournisseur: Claire
Doran, Québec. Montant de l'engagement: 52 000 $. Je voudrais
connaître la qualification de cette personne-là et pourquoi on a
procédé par le biais d'un contrat négocié. Est-ce
qu'il n'y a personne dans la fonction publique, dans les ministères
même, qui aurait pu occuper cette position-là?
Mme Marois: Ce qu'on nous donne comme information, d'abord, on a
le curriculum de Mme Doran qui possède une maîtrise ès arts
de l'Université McGill, un bachelor of art de l'Université McGill
aussi. On pourrait reprendre qu'elle a été au programme d'aide et
coopération, qu'elle s'est occupée de la Fédération
des francophones hors Québec déjà. Elle a travaillé
à l'Association culturelle franco-canadienne de Régina, en
Saskatchewan; elle a été expert-conseil à la
Télé-Université et j'en passe. Elle a un très long
curriculum à cet égard. Ce qu'on nous donne ici, c'est que
d'abord elle a les qualifications nécessaires pour cela, mais elle a
surtout la connaissance indispensable aux milieux minoritaires francophones et
la crédibilité auprès de ces associations pour assumer ce
type de mandat et de fonction. On sait que, souvent, la perspective dans
laquelle se font ces aides - parce que c'est une aide qui est apportée
à l'Association de la presse francophone hors Québec - fait en
sorte qu'il faut que ce soit quelqu'un qui a déjà trempé
dans ces milieux, qui a une certaine connaissance des organismes de presse, si
l'on veut, d'une part, et, d'autre part, des associations dans les
différentes provinces concernées. Sans cela, si elle ne dispose
pas au départ d'une certaine crédibilité à leur
endroit, elle ne peut pas assumer cette fonction. Ce qu'on nous dit ici, c'est
qu'en plus d'avoir la connaissance technique de base et avoir les
compétences nécessaires elle a déjà
été impliquée avec ces organismes. Si on regarde le
montant du contrat, on constate que ce n'est quand même pas un contrat
très élevé; on parle en 1982-1983 de 25 460 $ et en
1983-1984, de 26 540 $. Alors, ce sont des frais qui sont quand même
relativement peu élevés.
M. Doyon: M. le Président, si vous permettez...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Merci, M. le Président. On mentionne ici des
montants pour l'année 1982-1983 ainsi que pour l'année 1983-1984;
est-ce qu'il y a une exclusivité de services de la part de la personne
dont les services ont été retenus?
Mme Marois: Oui.
M. Doyon: Elle ne fait que cela?
Mme Marois: Elle ne fait que cela.
M. Doyon: Est-ce que c'est son premier contrat à ce titre
ou à un autre avec le gouvernement du Québec?
Mme Marois: Oui. On peut vérifier avec le ministère
des Affaires intergouvernementales ou avec le gouvernement... Bon,
effectivement, ce n'est pas possible de le vérifier comme tel avec le
gouvernement, mais avec le ministère des Affaires intergouvernementales,
on peut le vérifier.
M. Doyon: Mais dans les...
Mme Marois: Attendez un peu. Je vais quand même
vérifier de nouveau et regarder son CV et voir si cela peut me permettre
de trouver à l'intérieur de cela si déjà elle
n'aurait pas une expertise. Je suis passée très rapidement
tout à l'heure. C'est cela, ce que j'ai ici dans son curriculum, elle
aurait eu un mandat déjà d'un an, qui s'est réalisé
de septembre 1981 à octobre 1982 effectivement, au ministère des
Affaires intergouvernementales. Elle était chargée de mission
auprès des associations francophones hors Québec dans le cadre de
l'entente Québec et Fédération des francophones hors
Québec. Est-ce que cela va? Précédemment, d'août
1979 à août 1981, elle était avec l'Association culturelle
franco-canadienne, en Saskatechewan, donc, pas à l'emploi du
gouvernement. Elle a déjà été au niveau de la
Télé-Université, qui est un des organismes du
réseau, en avril 1978; c'était un projet qui concernait la
revalorisation de la langue française. Alors, auparavant, une gestion de
projet, mais cela semblait à son compte; aussi membre d'une firme qui
s'appelait Doran et Dubé. On parle ici de gestion de projet pour le
développement urbain dans la région de Québec, Beauport,
Saint-Roch, Saint-Sauveur. Elle a déjà été agent de
projet et de programme à l'Office franco-québécois...
Comme je vous l'ai dit, il est possible de déposer le curriculum qu'on a
devant nous, si cela peut répondre aux questions du député
de Louis-Hébert.
M. Doyon: Cela répond à...
Mme Marois: Alors, ce que j'ai ici, ce ne serait pas le cas, sauf
de septembre 1981 à octobre 1982 au ministère des Affaires
intergouvernementales.
Le Président (M. Boucher): Alors, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Non. Engagement 301. "Subvention de fonctionnement au
Centre québécois de relations internationales, Québec,
pour l'année financière 1982-1983. Montant de l'engagement: 30
000 $." Quelle est la subvention totale que ce centre reçoit? En quoi
consiste exactement ce centre québécois? Il relève du
ministère des Affaires intergouvernementales, dois-je comprendre? Mais
où est-ce que ça fonctionne? Est-ce qu'il y a un bureau ici
à Québec, avec des employés? Comment faut-il voir
ça?
Mme Marois: Bon, je m'excuse, M. le député,
voulez-vous répéter?
M. Polak: Le Centre québécois de relations...
Mme Marois: C'est lundi...
M. Polak: Le Centre québécois des relations
internationales.
Mme Marois: D'accord.
M. Polak: Peut-être pourriez-vous me donner un peu de
renseignements là-dessus? Où est-ce que ça existe? Est-ce
qu'il y a un bureau ici à Québec avec des employés, etc?
Comment fonctionnent-ils? Est-ce c'est la seule subvention, ces 30 000 $, ou
est-ce qu'il y a d'autres subventions de la part du gouvernement?
Mme Marois: Ce que j'ai comme information, ici, ce serait la
seule subvention que le centre recevrait, enfin, selon les informations que
j'ai ici. On parlait même, l'année dernière, d'une
subvention qui aurait été de l'ordre de 28 000 $. Cette
année, elle serait de 30 000 $. Maintenant, je vous le dis sous toute
réserve, parce qu'on sait qu'un certain nombre d'organismes comme
ceux-là peuvent parfois s'adresser à certains autres groupes, il
y a des corrélations qui se font, mais si on découvrait, par
hasard, qu'il y a d'autres types de subventions... Ce Centre
québécois de relations internationales est un des rares centres -
c'est ce qu'on me donne ici, venant carrément des Affaires
intergouvernementales - francophones d'études internationales
d'Amérique. Il publie "Études internationales", qui est une
revue, la plus importante revue francophone du domaine en Amérique. Par
ses structures, il facilite le regroupement des chercheurs
québécois dans des projets de recherche d'envergure. On dit que
le centre s'est établi comme interlocuteur respecté auprès
des universités et centres d'études étrangers. Il a
déjà participé à des congrès internationaux
de façon régulière. On dit qu'il rehausse la promotion du
français, et vous savez que c'est une des questions importantes dans le
domaine des sciences politiques sur le continent nord-américain.
Voilà ce que j'ai à ce moment-ci comme information. Cela vise
principalement la réalisation d'activités de nature
internationale.
M. Polak: Mais, avez-vous des renseignements qui indiquent de qui
il s'agit? Est-ce un monsieur, une dame ou tout un groupe? Est-ce qu'il y a un
bureau, un appareil?
Mme Marois: D'accord.
M. Polak: Je n'en ai aucune idée.
Mme Marois: Cela va. Cela c'est sur l'organisation même,
qui s'appelle le Centre québécois de relations internationales.
On va demander l'information au ministère concernant cet organisme comme
tel.
M. Polak: Et les principaux...
Mme Marois: C'est ça. Ses objectifs,
son conseil et son organisation. M. Polak: Oui. M. Doyon:
M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Sur le même sujet, M. le Président,
j'aimerais aussi avoir l'information qui porterait sur des subventions
antérieures, pour les années précédentes, si c'est
le cas...
Mme Marois: D'accord. Alors, j'ai déjà...
M. Doyon: ... en même temps.
Mme Marois: ... une première partie de la réponse.
Comme je disais, l'année dernière, c'était de 28 000 $. On
pourra voir pour les années antérieures. C'est à demander,
puisque je ne possède pas ici les informations. Cela va?
M. Doyon: Sur les renseignements que la ministre nous fournira,
M. le Président, j'aimerais aussi, si la chose était possible,
qu'on ait un budget ou qu'on ait des états financiers de ce centre pour
voir quelle est l'utilisation des fonds, quel est le montant annuel des
dépenses, des revenus, etc., quels sont les états financiers de
cet organisme.
Mme Marois: C'est ça. Ce sont des données
publiques. C'est simplement que nous ne les avons pas au cahier. On comprendra.
On va les demander et vous pourrez les obtenir.
Affaires municipales
M. Polak: Affaires municipales. Il y a toute une série de
subventions, M. le Président, de 601 à 617 inclusivement. J'ai
juste une question. Est-ce qu'il y a moyen de produire le programme ou la ligne
de conduite qui régit certains programmes? Je dois comprendre qu'il
s'agit de facteurs de densité, d'assiette fiscale, de participation
municipale, etc. Je voudrais être certain que ce sont les critères
qui seront appliqués globalement à travers la province. Est-ce
qu'il y a moyen, sans demander une tonne de documents, d'avoir un petit
document qui décrit les critères...
Mme Marois: D'accord.
M. Polak: ... exigés des municipalités pour se
qualifier.
Mme Marois: Je pense qu'en vous apportant les normes et les
règles du jeu concernant PAIRA, vous auriez le cadre
général dans lequel sont versés les subventions ou
à partir de quoi on peut prendre les décisions dans ce type de
programmes. Par la suite, ça vous donnera certains
éléments pour poser des questions sur les types de subventions
qui sont versées ici. D'accord? (16 h 45)
M. Polak: On espère ne pas être obligés de
les mettre en question. Si tout marche bien et que les normes sont objectives,
il n'y a aucune question à poser.
Mme Marois: Dans le cas de PAIRA, c'est cela; c'est à
partir de données fournies par la municipalité et on les met en
relation avec la grille que nous avons et...
M. Polak: Cela va.
Mme Marois: ... au bout, cela donne un montant en fonction de la
demande de la municipalité et son indice de richesse.
M. Polak: D'accord. À moins que mes collègues
n'aient d'autres questions, je vais passer au ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. Ah boni
M. Doyon: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Louis-Hébert.
Affaires sociales
M. Doyon: ... si on regarde l'engagement 800 aux Affaires
sociales. On dit...
Mme Marois: Engagement 800?
M. Doyon: Engagement 800. Je prends l'engagement 800 - je
pourrais en prendre un autre - et vous verrez l'objet de mon propos. On indique
à subventions: "Subvention au Centre d'accueil Le Cabestan pour le
paiement du capital et des intérêts d'un emprunt obligataire de
910 000 $, série "A", 16 1/2-17%, en remboursement d'emprunts bancaires
contractés pour le financement du coût des travaux de construction
de ce centre d'accueil." On voit qu'il y a un montant de l'engagement de 1 348
550 $, avec une imputation budgétaire pour l'année 1982-1983 de
75 700 $. Je voudrais tout d'abord savoir de la ministre... J'imagine les 75
700 $, qui sont l'imputation budgétaire pour l'année 1982-1983,
sont le montant nécessaire pour rembourser les intérêts et
prévoir, possiblement, une partie de l'amortissement pour le
remboursement du capital. Est-ce le cas ou si les 75 7000 $ ne comprennent que
le remboursement des intérêts et qu'il n'y a pas de remboursement
de capital là-dedans?
Mme Marois: D'accord. On parle de l'engagement pour
l'année 1982-1983...
M. Doyon: C'est cela.
Mme Marois: C'est cela. Dans le cas du premier versement, ce ne
sont que les intérêts qui sont couverts, cela va? Et ce sont les
années subséquentes où l'on commence à couvrir le
capital.
M. Doyon: Donc, il y a un fonds d'amortissement qui commence
à s'accumuler à partir de l'année 1983-1984.
Mme Marois: C'est cela.
M. Doyon: D'accord. Maintenant, sur le montant de 1 350 000 $, en
gros, est-ce qu'on pourrait savoir si ce montant qui, ni plus ni moins, est
endossé par le Québec et qui, étant donné qu'il
doit être remboursé intégralement par le Québec,
constitue un engagement du Québec, finalement. Est-ce que ce montant est
calculé dans les montants qui lui sont soumis par le ministre des
Finances comme étant partie de la dette du Québec?
Mme Marois: C'est cela.
M. Doyon: Est-ce qu'on retrouve...? Oui.
Mme Marois: Effectivement, parce que chaque engagement de cet
ordre, à partir du moment où cela fait partie, entre autres, des
engagements, est comptabilisé, dans la dette du Québec.
D'accord?
M. Doyon: Étant donné que le Québec en aura
la responsabilité ultime de remboursement.
Mme Marois: Oui, évidemment. M. Polak: D'accord.
Donc...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Oui.
Mme Marois: D'ailleurs, pour apporter des précisions,
c'est évident qu'à ce moment-là on ne le retrouverait pas
aux engagements financiers du gouvernement, on le retrouverait sous d'autres
articles, j'imagine, si ce n'était pas le cas. C'est que si ce
n'était qu'une garantie, on parlerait d'un autre cas. Mais là,
cela entre... D'ailleurs, si vous regardez aux engagements dans les Affaires
sociales, le numéro 800, on parle de subventions; alors, c'est
évident qu'on assure le paiement.
M. Doyon: M. le Président, la préoccupation que
j'ai là-dessus, c'est de m'assurer que, dans un cas comme
celui-là, on ne se retrouve pas dans l'impossibilité de savoir
quel est le montant total de la dette publique. Je me réfère plus
particulièrement aux municipalités, par exemple, aux commissions
scolaires, à certains organismes; je ne sais pas si ces organismes
jouissent d'une certaine autonomie au niveau des emprunts, au niveau de leur
financement. On sait que les municipalités et les commissions scolaires
empruntent, donc, grèvent la capacité d'emprunter des citoyens du
Québec. Mais, cependant quand on vient à faire le calcul de ce
que la population a comme endettement collectif, comme dette publique, on se
voit dans l'obligation d'additionner ce qui est la dette publique de provenance
gouvernementale, provinciale, du gouvernement du Québec plus
spécifiquement, avec certaines autres obligations qui ont
été contractées par des gouvernements subalternes
comme...
Mme Marois: ... par exemple...
M. Doyon: ... les municipalités et tout cela. Et, dans le
cas du Centre d'accueil Le Cabestan, la ministre pourrait peut-être nous
informer si c'est un organisme qui, possiblement, disposerait d'une
capacité d'emprunt autonome.
Mme Marois: Écoutez, cela confirme ce que je voulais
m'entendre dire. Ils ont, comme corporation, une capacité d'emprunt
autonome - on s'entend bien, bon - sauf que nous, comme gouvernement, on
garantit année après année le paiement, d'une part, des
intérêts - c'est qu'on fera, entre autres, en mars 1983 - et,
d'autre part, les versements en capital aussi. D'accord?
M. Doyon: Ce sera ma dernière question là-dessus,
cette capacité d'emprunt autonome que nous dit posséder le Centre
d'accueil...
Mme Marois: ... ces corporations, c'est cela...
M. Doyon: ... le Cabestan, les corporations de ce genre en tout
cas, si on parle de celle-là, est-ce que, ultimement, cette
capacité d'emprunt ou ces emprunts qui peuvent être faits seraient
garantis par le Québec d'une façon ou d'une autre?
Mme Marois: C'est une forme de garantie à partir du moment
où c'est évident que la corporation ne procéderait pas
à l'emprunt si elle n'avait pas l'assurance de notre part qu'on allait
garantir cet emprunt.
M. Doyon: Oui.
Mme Marois: D'accord? M. Doyon: Mais...
Mme Marois: Mais si cependant cette corporation devait
s'autofinancer... On sait que, pour certaines corporations privées, cela
pourrait être le cas; là, c'est différent. À partir
de ce moment, cela entre dans le calcul dans le type d'engagement qu'on a au
Québec, évidemment.
M. Doyon: Là-dessus, simplement pour ne pas qu'il y ait
d'ambiguïté. Je comprends bien que si le gouvernement du
Québec donne son accord dans ce cas, pour un emprunt de cette nature, le
Québec s'est porté garant, etc. Pour cela, je suis la ministre.
Ma question va cependant plus loin que cela. Premièrement, et la
ministre m'a répondu oui à cela, il y a une capacité
d'emprunt autonome. Un centre d'accueil, un organisme de cette nature peut,
pour des besoins qui lui sont propres, suite à des études qui
sont faites et des décisions qui sont prises par son conseil
d'administration, procéder à des emprunts sur le marché
public, en tout cas d'une façon ou d'une autre, peu importent les
modalités. Est-ce que, advenant qu'un organisme de cette nature exerce
cette autonomie d'emprunt, d'après les lois ou les règlements
gouvernementaux actuels, automatiquement le gouvernement se porterait
ultimement garant ou endosseur, même s'il n'est pas intervenu
directement? Est-ce que, par l'effet de la loi, le gouvernement est
automatiquement garant du remboursement des emprunts d'organismes de cette
nature?
Mme Marois: Je dis oui à la question qui est
soulevée par le député de Louis-Hébert. On sait
fort bien que le réseau - et là, on parle d'une organisme du
réseau -peut procéder soit à de la construction ou
à du développement à partir du moment où c'est un
établissement public au sens de la Loi sur les services de santé
et les services sociaux; d'autre part, il ne peut procéder ainsi sans
venir chercher un accord du gouvernement du Québec.
M. Doyon: Donc, cela revient à dire que l'endettement
possible du Québec devrait tenir compte d'engagements financiers
individuels par des organismes de cette nature. Est-ce que cela est exact?
Mme Marois: J'aimerais, si c'était possible, pouvoir
réviser un certain nombre de règles du jeu pour m'assurer que je
ne vous donne pas de la mauvaise information. Je connais un peu ce
débat, mais il faudrait que j'aille vérifier un certain nombre
d'informations pour vous répondre le plus adéquatement possible,
informations que je peux aller chercher et que je peux vous fournir, pour
être sûre qu'on ne s'engage pas... Ce sont des règles du jeu
que, de façon générale, je possède, mais il
faudrait que j'aille le vérifier de façon explicite pour
être sûre que je ne donne pas de la fausse information.
M. Doyon: C'est simplement que je veux souligner à la
ministre qu'il est extrêmement important de savoir si le gouvernement du
Québec peut être dans l'obligation d'effectuer certains
remboursements, alors qu'il n'a pas été partie directement
à la décision d'emprunter, pour des raisons qui peuvent
être extrêmement valables. Mais il est important, pour nous, de
savoir quel est l'éventuel fardeau financier de remboursement du
gouvernement du Québec. Pour cela, il faut savoir si des organismes de
la nature de ceux qu'on étudie ici sont susceptibles de procéder
à des emprunts sans l'accord explicite du gouvernement et obliger
éventuellement, en cas d'impossibilité pour eux de satisfaire
à leurs obligations de remboursement ou de paiement
d'intérêts si le Québec se voit pris dans une situation de
prendre fait et cause et de tout simplement rembourser.
Mme Marois: Je comprends exactement le sens de la question du
député de Louis-Hébert. C'est à savoir, à
partir du moment où un organisme a une capacité d'emprunt
autonome, est-ce que en venant chercher, et c'est là qu'elle est
limitée cette capacité d'emprunt autonome, elle est
limitée par le fait que, pour procéder aux emprunts, cet
organisme doit s'adresser au gouvernement du Québec selon la loi qui le
régit, qui est la Loi sur les établissements de services sociaux
et de santé. Cela, c'est une chose. La comptabilisation de ces
engagements, cela, c'est une autre chose. Je pense que c'est là le sens
de la question et ce qu'il faut que je vérifie, c'est comment ces
engagements sont comptabilisés de part et d'autre. C'est évident
que le gouvernement du Québec, lorsqu'il s'engage dans un processus
comme celui-là, ici on parle d'une imputation de 1 348 000 $, est-ce que
c'est sur cinq ans, sur six ans, sur vingt ans ou trente ans? Il faut voir
comment c'est comptabilisé. Je pourrai répondre au
député en faisant venir les règles de
comptabilisation.
M. Doyon: Merci.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Ste-Anne.
Agriculture, Pêcheries et Alimentation
M. Polak: Agriculture, Pêcheries et Alimentation,
engagement 600. Soumissions sur invitation: Contrat de services pour
l'établissement d'un système informatique pour les besoins de la
"Gestion des bénéficiaires de subventions". Fournisseur choisi:
Info-Conseil Inc; Québec. Montant de l'engagement...
Mme Marois; Je m'excuse, M. le Président, est-ce que le
député...
Le Président (M. Boucher): Engagement 600.
Mme Marois: D'accord. M. Polak: ... 600. Mme Marois:
D'accord.
M. Polak: Montant de l'engagement: 102 998 $. Je voudrais savoir
d'abord, je n'ai pas bien compris ce que veut dire "Gestion des
bénéficiaires de subventions". Est-ce que ça veut dire que
chaque fois qu'on donne des subventions, on a maintenant besoin d'un
système informatique pour gérer l'administration de ces
bénéficiaires-là? Deuxièmement, quelle était
la raison pour qu'on ait pris comme fournisseur choisi, celui qui était
tout de même un peu plus élevé dans le montant que deux
autres soumissionnaires?
Mme Marois: D'accord. À votre première question,
oui, il y a un nombre de bénéficiaires qui peut être
extrêmement important. Il était nécessaire d'avoir un
traitement systématique de ces demandes-là de telle sorte qu'il
n'y ait pas d'impair de commis à quelque moment de l'application de
cette forme de gestion, de cette forme d'aide si l'on veut. Maintenant, on nous
dit ici, vous avez cette même information: il y a eu dix propositions. On
a demandé à dix soumissionnaires. Quatre ont
présenté des soumissions. On a ici les montants. L'explication
que moi j'en ai, c'est qu'il y a un comité de sélection qui a
siégé... On retrouve les mêmes éléments dont
on a déjà parlé, il y a quelques jours ou quelques
semaines, parce que le temps passe si vite: il y a aussi eu une grille
d'analyse de ces subventions et c'est le pointage qui est venu corriger
certains éléments qui a amené à choisir la firme
qui présente une demande un petit peu plus élevée. On me
dit même, ici, que trois des firmes n'ont pas reçu la note de 60%
qui leur permettait de passer à la deuxième partie de la
sélection.
M. Polak: Ensuite, Agriculture, Pêcheries et Alimentation,
engagement 617.
Mme Marois: D'accord, ça va.
M. Polak: II s'agit d'une subvention à la
Société d'agriculture du district de Saint-Hyacinthe,
comté d'Iberville, dans le cadre du programme d'aide aux expositions
agricoles. Montant de l'engagement: 44 531 $. Je voudrais savoir si, dans le
cadre du programme d'aide aux expositions agricoles, n'importe où dans
la province de Québec où il y a de telles expositions, ceux qui
les organisent se qualifient pour cette aide ou s'il y a de l'arbitraire
là-dedans. Je ne veux pas dire que le comté d'Iberville en ait
bénéficié en comparaison avec d'autres comtés. Je
voudrais juste savoir si on a encore ici une ligne de conduite...
Mme Marois: Oui.
M. Polak: ... pour tout le monde ou est-ce le ministre...
Mme Marois: II y a... (17 heures)
M. Polak: ... de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation qui, dans sa bonté, décide à qui le
donner.
Mme Marois: Non. Ce n'est une aide discrétionnaire
d'aucune façon. Nous pourrions d'ailleurs vous déposer le
programme d'aide aux expositions agricoles. Il définit les normes et les
règles du jeu comprenant un certain nombre d'articles permettant qu'il
n'y ait pas de discrétion ou d'arbitraire au moment de la remise des
subventions.
M. Beauséjour: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Si vous voulez me permettre,
pour être sûr qu'on s'entend bien.
M. Beauséjour: On indique Société
d'agriculture du district de Saint-Hyacinthe et l'adresse est
Saint-Césaire, comté d'Iberville. Si je comprends bien, ce doit
être une aide qui est donnée à l'exposition agricole de
Saint-Hyacinthe, mais probablement que le président demeure à
Saint-Césaire.
Mme Marois: C'est exactement cela.
M. Beauséjour: Bien sûr, il y a des exposants de
Saint-Césaire qui exposent à Saint-Hyacinthe, mais il y a une
autre exposition à Rougemont.
Mme Marois: C'est cela. Je peux confirmer l'information au
député. Cela correspond à ce que j'ai ici. C'est le
président qui a cette adresse, mais c'est la Société
d'agriculture du district de Saint-
Hyacinthe qui a reçu la subvention. M. Polak:
D'accord.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Avez-vous les renseignements? L'exposition
agricole appartient à quelle classe? S'agit-il de la classe A, B ou C?
Est-ce indiqué?
Mme Marois: Non. Ce n'est pas indiqué. Vous posez une
bonne question. On pourrait la refiler au ministre.
M. Middlemiss: II semblerait qu'il y ait un programme de
subventions normalisées, mais qui s'applique seulement aux expositions
agricoles de classe A.
Mme Marois: On pourrait vérifier selon le type de classe.
Ici, on se réfère au programme d'aide aux expositions agricoles
et on sépare même un certain nombre d'articles. On cite deux
articles, même pas dans leur entier, mais je crois que
l'intérêt, ce serait que vous ayez le programme et on pourrait
voir le type de classe que cela couvre, dans ce cas-ci en particulier. Cela
va?
M. Polak: Vous entendez par ces questions, sans doute, M. le
Président, que l'Opposition et même ceux qui ont des comtés
urbains s'intéressent à l'agriculture.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Étant donné que l'exposition
d'Iberville est une des plus importantes, je ne voudrais pas
déprécier celle de Rougemont, tout en passant par Rougemont, mais
l'Opposition aurait avantage à aller visiter ces deux expositions.
M. Polak: Ma fille y est allée.
M. Champagne: Et comment a-t-elle aimé cela? Beaucoup?
Communications
M. Polak: Ensuite, je vais aux Communications, engagement 400. Il
s'agit d'un contrat négocié de services pour la location et
l'entretien d'un contrôleur et de quatre écrans pour une
période de soixante mois. Fourniseur: IBM Canada Ltée, montant de
l'engagement: 61 803 00 $. Je rappelle qu'on a très souvent des contrats
de services de ce type et il s'agit d'habitude du renouvellement d'un contrat
qui existait déjà. Si je comprends bien, on reste avec le
même fournisseur. Mais, vu qu'ici, il s'agit d'un nouveau contrat et non
pas d'un renouvellement, quelle est la raison pour procéder par contrat
négocié? Je me rappelle également, M. le Président,
et cela pour le bénéfice d'un ministre, que déjà le
Président du Conseil du trésor a mentionné que IBM
était un peu dans une situation préférée. Cette
firme est tellement bonne, elle donne tel service, s'impose par ses contrats et
ses prix qu'on va négocier beaucoup à l'avenir avec elle
directement. Tout de même, je ne voudrais pas non plus qu'on renonce trop
au principe du libre marché. Il faut donner une chance à tous
ceux qui peuvent fournir tels services d'avoir l'occasion d'obtenir de tels
contrats.
Mme Marois: Je vais revenir à une information
générale. Je ne pense pas qu'il n'y ait que IBM qui
reçoive ce type de contrat. La plupart des firmes impliquées dans
des systèmes de traitement d'information ou d'informatique sont de
façon générale invitées à présenter
des soumissions. On sait que le choix ne va pas nécessairement à
cette firme en particulier, mais qu'il y a partage selon les demandes
spécifiques des ministères.
Ici, je voudrais revenir à ce contrat négocié.
Selon l'information dont je dispose, le directeur général des
achats l'a d'ailleurs signé comme tel en disant qu'il s'agissait de la
fourniture de matériel spécifique. À ce moment-là,
habituellement, ce sont des demandes très précises qui font en
sorte que si l'entrerise ne répond pas à ces attentes, dans ce
cas-ci, on parle du ministère des Communications, n'obtenant pas de
réponse précise à la demande, je tiens pour acquis qu'on
n'aurait pas pu réaliser la recherche ou le travail qu'on devait faire
à ce niveau-là.
M. Polak: Si je comprends bien la réponse, M. le
Président, il n'y aurait qu'IBM qui aurait pu fournir ce genre de
contrôleur et les écrans à cause de leur
spécialité.
Mme Marois: C'est ce qu'on me donne comme information, mais cela
est très sommaire. Je peux vérifier s'il y a des problèmes
de compatibilité soit avec des appareils déjà existants -
ce qui pourrait être le cas - ou cela pourrait être... Je me
souviens dernièrement d'un contrat qui a été signé
et dont j'ai été moi-même étonnée. Je me suis
demandé comment se faisait qu'on faisait affaires avec une firme qui
était de l'étranger? On m'a dit que cela n'existait nulle part et
que c'était la seule firme qui peut nous fournir ce service. On sait que
IBM, d'une part, a mis au point beaucoup d'éléments qui leur sont
spécifiques. Était-ce seulement cette firme qui pouvait le
fournir? C'est du moins l'information que j'ai. Si des informations
supplémentaires pouvaient répondre davantage à vos
questions, on peut
les demander.
M. Polak: D'accord, à moins que mes collègues aient
d'autres questions, je saute...
M. Doyon: Non pas trop vite, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: L'article suivant, le numéro 600:
"Répertoire des fournisseurs. Contrat de services pour agir à
titre de conseiller en designer d'environnement dans le cadre de la
participation gouvernementale à diverses expositions tenues au
Québec. Fournisseur choisi - si je comprends bien par un comité
de sélection - : Jacques Corriveau & Associés Inc."
M. le Président. Est-ce une méthode courante, cette
façon de procéder, c'est-à-dire qu'on a recours à
des conseillers en dehors de l'appareil gouvernemental, en ce qui concerne les
expositions tenues au Québec? Comment procède-t-on exactement?
Qui fait partie du comité de sélection? Est-ce que ce sont tous
des gens du ministère des Communications? Est-ce que ce sont tous des
fonctionnaires? Est-ce que le Conseil du trésor est engagé
là-dedans de quelque façon? J'aimerais avoir des renseignements
sur ce sujet.
Mme Marois: Je peux peut-être répondre à
votre question en lisant ce qui m'est fourni ici. On dit que plusieurs
ministères et organismes gouvernementaux participent à des
expositions dont les auditoires cumulatifs s'élevaient à plus de
1 315 000 visiteurs québécois, l'an dernier. Par une directive du
Conseil du trésor qui date de 1981, on confie au ministère des
Communications la responsabilité de la coordination de leurs actions
dans le secteur spécialisé du design d'environnement. Le service
d'expositions doit assurer la cohérence visuelle de l'ensemble des
stands gouvernementaux présentés, mettre au point la
signalisation adéquate des lieux, concevoir l'animation
nécessaire à de tels événements.
Il y a eu un comité de sélection. Je n'ai pas la grille.
Il y a une réquisition qui a été faite au fichier central
des fournisseurs. Je peux répondre à votre question plus
générale. C'est toujours une demande du Conseil du trésor.
Quand il y a des ministères qui se présentent en nous disant
qu'ils voudraient pouvoir répondre à tel ou tel besoin qui leur
sont propre, on demande toujours au ministère s'il a
vérifié dans l'appareil gouvernemental si des personnes ou des
services ne pourraient pas répondre de façon spécifique
à ses besoins. Cette question est toujours posée, et ce, à
chaque fois. Je siège depuis peu au Conseil du trésor, mais je
peux vous dire que c'est la règle générale. Cette
démarche se fait d'abord auprès de l'appareil gouvernemental,
ensuite auprès de ses services et, par la suite, s'il n'est pas possible
d'obtenir ce qu'on souhaite avoir et qui réponde bien aux besoins ou aux
demandes du ministère, on va au fichier des fournisseurs.
M. Doyon: Mon étonnement découle du fait que j'ai
été, pendant quelques années, fonctionnaire au
ministère des
Communications et je sais pertinemment qu'il y avait un service des
expositions qui avait cette responsabilité. Il est possible qu'il ait
été démantelé et qu'il n'existe plus. C'est ce que
semblerait me dire la ministre actuellement.
Mme Marois: II faudrait que je vérifie. Mais je peux vous
dire que le ministère des Communications a été l'un de
ceux, entre autres, qui a fait des efforts énormes de rationalisation de
son effectif. Peut-être existe-t-il encore un service des expositions
où on y retrouve une personne responsable d'une certaine forme de
coordination, mais lorsqu'on a besoin d'une chose spécifique, on doit
procéder par contrat ou autrement pour éviter - je pense que le
député le sait très bien - de garder du personnel
permanent qui ne serait pas utilisé de façon optimale au sein de
l'appareil. Le ministère des Communications a été l'un de
ceux qui ont fait le plus d'effort de rationalisation de son effectif. On
pourrait vérifier si cet effort a concerné, entre autres, le
service des expositions.
M. Doyon: Cependant, M. le Président, je pense qu'il vaut
la peine d'être souligné que, dans la lecture qu'elle a faite des
explications qui avaient été soumises au Conseil du
trésor, on mentionne qu'il y a 1 300 000 personnes qui visitent les
expositions québécoises. Cela signifie qu'il y a beaucoup
d'expositions à plusieurs endroits. Donc, ce n'est pas un besoin
ponctuel, un besoin qui se situe à un moment précis de
l'année, mais c'est un besoin qui semblerait exister tout au cours de
l'année. La question que je me pose est la suivante: chaque fois qu'on a
besoin - et on doit en avoir besoin, j'imagine, chaque fois - de ce qu'on
appelle ici pompeusement un designer d'environnement - c'est un gars qui fait
les affiches, si je comprends bien - de quelqu'un qui ferait ce travail, est-ce
qu'on doit avoir recours à un fournisseur hors de l'appareil
gouvernemental? Plus spécifiquement, est-ce qu'il y a eu - j'imagine que
Mme la ministre va me dire que c'est justement cela qu'elle me disait tout
à l'heure - un calcul qui permettait d'établir que cette
façon de procéder était véritablement la moins
coûteuse?
Mme Marois: Alors, on peut le demander, mais je peux vous dire
que c'est la question - comme j'ai déjà répondu en partie
à ce que vous soulevez - qui est posée chaque fois. Est-ce qu'il
n'y a pas d'autres moyens d'arriver aux mêmes objectifs et à des
coûts moindres? Cette question est soulevée chaque fois. Il y a
des études de coûts-bénéfices et, au bout de la
ligne, on dit: La méthode qu'on propose, oui, est la moins
coûteuse ou non, on peut procéder autrement. Ce type de question
est soulevé chaque fois. Ce qu'il faut aussi bien se dire c'est que -
là, je ne présume pas de tout le travail qui va se faire ou qui
se fait par ce designer ou cette firme qui s'occupe de design d'environnement -
cela est souvent, aussi, du matériel qu'on peut accumuler, à ce
moment-là, on le sait, puisque c'est du matériel qui peut
resservir dans d'autres expositions. Ici, on parle d'un contrat pour
l'année, mais est-ce que ce matériel ne pourra pas servir
éventuellement à d'autres types d'expositions et, donc, que le
projet se rentabilise par lui-même? C'est le type de question - si le
député souhaite qu'elle soit soulevée - qu'on peut
soulever au ministère.
M. Doyon; J'ai seulement une question. Est-ce que la firme Jacques
Corriveau et Associés est une firme qui est spécialisée
dans ce domaine?
Mme Marois Oui. Cela semble être le cas.
M. Doyon: Est-ce qu'ils ont eu, dans le courant de
l'année, depuis septembre 1981...
Mme Marois Peut-être seulement pour compléter
l'information, cette firme est enregistrée au fichier sous cette
spécialité. Bon! Cela est une question.
M. Doyon: Est-ce qu'ils ont eu d'autres contrats dans
l'année qui a précédé?
Mme Marois Ce n'est pas à cet engagement qu'on me le
dirait. Je ne peux pas répondre à cette question à ce
moment-ci.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne.
Conseil exécutif
M. Polak: Conseil exécutif. Engagement 600. Il s'agit ici,
pas tellement d'une question, mais plutôt d'une remarque. Deux
engagements 600 à 638, c'est toute une série de subventions, dans
le cadre du programme de stimulation de l'économie et de soutien de
l'emploi, à différentes compagnies. On a eu un débat
là-dessus avec le président du Conseil du trésor la
dernière fois et, heureusement, il a accepté de nous fournir,
comme c'était la coutume dans le passé, au moins le nombre des
emplois, une indication. Donc, je voudrais seulement réitérer la
même remarque et qu'il ne pense pas qu'on a renoncé au principe.
Mais je comprends qu'on a eu la discussion il y a un mois...
Mme Marois Nous l'avons eue ensemble, d'ailleurs, le
député de Sainte-Anne et moi, on a refait...
M. Polak: C'est cela.
Mme Marois ... les mêmes affirmations de notre
côté, alors c'est une information qu'on a.
M. Polak: Maintenant, j'ai une autre suggestion...
M. Doyon: Avant de passer là-dessus, si mon
collègue me le permet. J'aimerais avoir des éclaircissements de
la part de Mme la ministre en ce qui concerne particulièrement
l'engagement 606 où on voit qu'il y a une subvention à Rodel
Furco Inc., Montréal, dans le cadre du programme, etc., pour un montant
de 45 000 $. On indique: Nature du projet: Mise en marché sur le
territoire des États-Unis. J'aimerais savoir ceci de la ministre, compte
tenu du fait que, d'ici la fin de la session, on adoptera un projet de loi
mettant sur pied le ministère du Commerce extérieur. Est-il dans
les intentions du gouvernement de faire une consultation de ce nouveau
ministère qui, dans un cas semblable, a la responsabilité
première du commerce extérieur? Le nouveau ministère
sera-t-il impliqué ou s'il va être laissé de
côté dans un cas semblable? Cela peut devenir compliqué, je
l'admets, mais si on a un ministère du Commerce extérieur,
peut-être faut-il lui donner un rôle et j'aimerais savoir si la
ministre peut nous indiquer si les intentions du gouvernement sont de faire en
sorte que le nouveau ministère du Commerce extérieur soit dans un
cas comme celui de l'engagement 606, qui vise la mise en marché de notre
commerce sur le territoire des États-Unis, si ce ministère du
Commerce extérieur sera impliqué à un titre ou à un
autre?
Mme Marois: J'imagine que je peux répondre oui à la
question du député de Louis-Hébert. C'est évident
que tous les gestes qu'on voudrait poser dans le cadre de programmes d'aide ou
de programmes d'intervention pour faciliter les règles du jeu permettant
à des firmes québécoises de dépasser le territoire
du Québec et d'aller sur des marchés extérieurs, tous ces
projets pourraient être éventuellement soumis ou vus par le
ministre du Commerce extérieur de telle sorte qu'ils puissent même
s'encadrer
dans des programmes généraux qui permettent d'atteindre
des objectifs qu'on se serait fixés comme gouvernement.
M. Polak: M. le Président, juste une question
additionnelle. Je ne sais pas si Mme la ministre est ici...
Mme Marois: Est-ce que le député de Sainte-Anne
pourrait attendre quelques secondes?
M. Polak: Oui, oui.
Mme Marois: Je vais revenir à la question actuelle.
D'ailleurs, ce serait intéressant de compléter l'information que
je viens de donner. Je dois dire que c'est le cas aussi quand cela concerne
souvent des programmes d'aide ou de création d'emplois qui concernent
spécifiquement des groupes de femmes, et on le constate à la
lecture des documents en annexe, concernant ces programmes de création
ou de soutien d'emplois. Les ministères sectoriels concernés sont
consultés de façon générale et je dirais presque
toujours consultés de façon systématique de façon
à avoir une certaine cohérence dans les interventions
gouvernementales.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Oui, juste une petite question additionnelle. Je ne
sais pas si Mme la ministre est ici aujourd'hui pour remplacer le
président du Conseil du trésor et si elle va siéger avec
nous sur une base permanente. Puis-je savoir.
Si elle est ici pour le remplacer? Je pose la question parce que j'ai
une autre idée de programme de stimulation de l'économie, etc. Je
voudrais réorganiser un peu le système. Si vous êtes ici
pour simplement le remplacer... je suis bien content que vous soyez ici
d'ailleurs, car on avance bien dans nos travaux.
Mme Marois: Bien.
M. Polak: Mais là je ne poserai pas la question. Je vais
le faire la prochaine fois, en janvier, au président du Conseil du
trésor.
Mme Marois: J'ai une entente avec le président du Conseil
du trésor; on alternera sans doute de façon assez
régulière...
M. Polak: À l'avenir.
Mme Marois: ... au niveau des engagements financiers, à
l'avenir. Cela va?
Alors, il faudrait peut-être ne pas trop réserver non plus
vos questions uniquement à M. le président du Conseil du
trésor...
M. Polak: D'accord.
Mme Marois: ... et me les adresser à ce moment.
M. Polak: J'ai regardé les articles 600 et 638. Cela ne
nous donne pas tellement de renseignements sauf les normes de la compagnie qui
reçoit les subventions, le montant, et plus tard, à l'avenir, on
aura évidemment aussi le nombre des emplois. J'ai pensé de
suggérer que, chaque fois, comme aujourd'hui, qu'on reçoit une
liste de 36 compagnies, je vous donne pas plus que deux ou trois
échantillons. Je dis: Voulez-vous, la prochaine fois, faire
insérer dans le prochain volume par exemple sur 604 et un ou deux autres
articles, une feuille de route de cette compagnie qui nous donne vraiment des
détails, qu'on puisse discuter de cela vraiment en connaissance de
cause, parce qu'on n'a pas beaucoup de renseignements. On ne peut pas le faire
avec toute la série. Je ne vais pas vous demander de produire un ou deux
beaux cas. Nous allons prendre au hasard un ou deux cas, pas plus que cela, par
mois. Vous venez avec la feuille, on peut en avoir chacun une copie. Je ne veux
pas exiger toute une paperasse là-dessus, mais ce pourrait être
intéressant, parce qu'on peut noter que le système marche
très bien ou on peut avoir des suggestions, des critiques. Cela nous
donne l'occasion de discuter un peu plus en détail, par hasard quelques
cas que nous vous suggérerons.
Mme Marois: D'accord. Moi, je suggérerais au
député de Sainte-Anne de soulever cette question par
écrit. Nous sommes évidemment devant un certain nombre
d'entreprises qui déposent parfois des documents de type confidentiel.
J'aimerais avoir un petit peu de recul pour essayer de voir si on peut
répondre à la demande du député et voir quelle
forme cette réponse pourrait prendre dans le but de nous permettre
d'atteindre ensemble des objectifs sur lesquels on s'entend et qui sont de
faire en sorte que ces subventions viennent le plus en aide à des
entreprises qui vivent parfois des difficultés ou, d'autre part, qui ont
des idées neuves à proposer et qui promettent d'être
intéressantes dans le cadre du développement économique du
Québec. Alors, j'aimerais que cette question soit soulevée par
écrit, nous permettant de voir quelles informations pourraient
être disponibles et voir si on peut aller plus loin. Cela va-t-il?
Je pense qu'il y a déjà une première
réponse, évidemment, qui est le nombre d'emplois. On va y revenir
dans les prochains engagements. Cette question-là, j'aimerais que vous
la souleviez par écrit, M. le député.
M. Polak: Vous avez raison quand vous
dites qu'il peut y avoir certaines compagnies. Je ne voudrais pas, parce
que cela devient public qu'il y ait d'écrit là-dessus: on ne sait
pas si cette subvention sera annulée dans deux semaines. Ce n'est pas
très bon pour le concurrent de savoir cela. Je comprends que c'est de
nature confidentielle, mais je voudrais tout de même essayer... Chaque
fois, on indique deux ou trois échantillons où il y a des
renseignements plus en détail, mais tout de même pas de nature
confidentielle telle qu'elle puisse nuire à la compagnie. Je vais vous
écrire là-dessus. Est-ce que je dois vous adresser ma lettre?
Mme Marois: Vous l'adressez, à ce moment-là, au
secrétaire de notre commission.
M. Polak: D'accord.
Mme Marois: J'aimerais que vous précisiez le plus possible
le type d'information que vous souhaiteriez obtenir...
M. Polak: D'accord.
Mme Marois: ... pour nous permettre ensuite de mieux
évaluer ensemble ce qu'il est possible de faire.
M. Polak: Vous comprenez bien. Il s'agit de pas plus de deux ou
trois sur une série de trente ou quarante.
Mme Marois: D'accord. Éducation
M. Polak: Je saute à l'Éducation, engagement
201.
Mme Marois: Pardon?
M. Polak: Éducation. Soumissions publiques: Contrat de
services pour la production de documents audiovisuels de la série
"Préscolaire" à l'intention des enseignants du
préscolaire. Fournisseur choisi: La Coopérative de production
vidéoscopique de Montréal. Montant de l'engagement: 176 874,30
$.
Je note ici qu'il y a deux autres soumissionnaires, c'est-à-dire
Siscom Inc. pour 145 497 $ et Les Films Stock Ltée pour 156 265 $ qui
sont pour un montant moindre que le fournisseur choisi. C'est toujours le
même problème. On nous répond: il s'agit d'un comité
de sélection et selon le barème et selon la grille, on n'a pas eu
le pointage désiré. Cela m'inquiète un peu. Est-ce qu'en
suivant cette grille-là on peut vraiment éviter l'arbitraire? La
grille donne réponse jusqu'à un certain point. Par exemple, on a
vu cela dans d'autres domaines où une certaine compagnie a eu tant de
contrats et la réponse était que cette compagnie, sur le plan de
l'expérience, obtenait beaucoup plus de points que les autres. Donc,
elle continuera à avoir le contrat. À un moment donné, une
autre compagnie nouvelle qui veut se lancer dans ce domaine, qui est
très bonne, qui est enthousiaste, qui est jeune, comme par exemple le
nouveau député, n'aura jamais une chance.
Mme Marois: D'abord, il y a un certain nombre d'informations
qu'il est peut-être nécessaire de vous donner dans un premier
temps et je vais revenir à la question de fond que vous soulevez et que
nous avons traitée avec le ministre des Travaux publics et de
l'Approvisionnement, il y a à peine une semaine, je crois, à
cette même commission.
D'abord, il faut bien comprendre que le 176 874,30 $ de l'engagement ici
comprend un montant de taxes de 14 270 $ et c'est ce fameux entre
parenthèse qu'on retrouve pour les autres firmes et auxquelles il
faudrait ajouter la taxe. D'accord? Ce qui ramène donc le montant global
de l'engagement à un niveau plus comparable.
Maintenant, vous revenez à cette question qu'on a discutée
avec mon collègue, le ministre des Travaux publics et de
l'Approvisionnement, qui a fait état des types de grilles
utilisées, des règles du jeu utilisées. Une des objections
que vous faites vise justement le cas de firmes qui, ayant souvent eu des
contrats, tout compte fait développaient une expertise. On sait que dans
les grilles et dans les projets de règlement et dans ceux qui existent
déjà, il est prévu qu'au contraire il y a un pointage
moindre qui est accordé à ce moment-là, pour permettre
justement à de jeunes firmes de se faire valoir, d'être
considérées et de ne pas partir perdantes dès le
début. Je pense que c'est ce débat de fond qu'on reprend chaque
fois. À mon avis, le ministre des Travaux publics et de
l'Approvisionnement a bien fait le point, l'autre jour. Je pense qu'il y a
même des suggestions qui sont venues de la part de l'Opposition et sur
lesquelles il s'est dit prêt à revenir ou à regarder en vue
de rendre le règlement le plus correct possible. Toute cette
réglementation, toutes ces règles du jeu qu'on a définies,
c'est justement pour éviter l'arbitraire.
On fonctionne à partir de grilles. On peut dire que les grilles
sont inadéquates, qu'elles sont incorrectes, mais encore faut-il avoir
un certain nombre de critères. C'est évident que le jugement des
personnes intervient. Encore là, pour éviter qu'on ne parle que
du jugement d'une personne, ce sont des comités de sélection
où on retrouve plus d'une personne qui, à partir de
critères, font en sorte que ces personnes sont capables d'analyser les
demandes des firmes ou
les besoins des ministères concernés. On a mis tellement
de barrières et on a tellement encadré cette politique qu'on a
éliminé tout l'arbitraire qu'on pouvait éliminer. Que vous
me disiez, au bout de la ligne, qu'il en restera toujours, ça reste des
personnes qui portent un jugement à partir de données techniques
et de données spécifiques et aussi de données
subjectives.
À partir de là, l'arbitraire joue, qu'on le veuille ou
non, mais on l'a tellement encadré qu'on dit qu'on ne sait plus quoi
faire pour l'encadrer davantage.
M. Polak: Quand on parle de ce fameux comité de
sélection - sommairement on en a déjà parlé, dans
le passé, - est-ce qu'il y a une sorte de rotation dans ces
comités pour que ce ne soit pas toujours les mêmes fonctionnaires
- des sous-ministres, ou je ne sais quels fonctionnaires siègent
à ce comité - que ce monsieur et/ou cette dame-là
commencent à avoir une influence assez substantielle si cette personne
fait automatiquement partie du comité de sélection. Cette
personne-là connaît les soumissionnaires, leur nom, leurs
contrats. Ce serait mieux s'il y avait une sorte de rotation.
Mme Marois: II y a une forme de rotation parce que, d'abord, le
sous-ministre, au début de l'année, désigne un certain
nombre de personnes qui peuvent être contactées pour faire partie
des comités de sélection. Souvent, comme les contrats ne sont pas
concentrés dans un secteur d'un ministère ou dans un autre, une
fois cela peut être, quand on parle de production audiovisuelle, un
secteur qui est concerné, et une autre fois, c'est un autre secteur.
À ce moment-là, c'est la personne qui connaît bien la
demande qui fait partie du comité de sélection. Il y a une
rotation des comités de sélection qui fait en sorte que ce ne
sont pas, sans arrêt, les mêmes personnes qu'on retrouve sur les
mêmes comités.
M. Polak: Ministère de l'Éducation, poste 400.
"Contrats négociés: Contrat pour les services de M. Louis
Sabourin pour agir à titre de responsable technique de l'étude
sur la création d'une École des Hautes Études
internationales, pour une période de sept (7) mois. Fournisseur:
Université du Québec. Montant de l'engagement 45 825 $.
Si j'ai bien compris, cette école des Hautes Études
internationales n'existe pas. Il s'agit d'étudier la
possibilité.
Mme Marois: C'est cela.
M. Polak: Deuxièmement, l'idée est-elle que, dans
cette école, les enfants de personnes venant d'autres pays, par exemple,
des États-Unis, pourraient, un peu comme en
Europe, où quelqu'un peut recevoir l'enseignement dans sa propre
langue, par exemple, l'anglais et, par ce moyen, enlever un peu de l'odieux de
la loi 101 et les problèmes que cela peut créer avec les firmes
internationales? Où est-ce que les Hautes Études internationales
va dans un tout autre domaine, sur le plan politique, par exemple? Que fera
cette école-là? Si c'est une école internationale pour les
enfants d'autres pays, je pense que ce serait une très bonne
idée.
Mme Marois: Je pense que c'est une question qui a
déjà été soulevée auprès du ministre
de l'Éducation. C'est une question qu'on pourrait reprendre
auprès du ministère. Je ne crois pas... Je trouve
exagéré d'entendre "pour enlever l'odieux de la loi 101". Je ne
pense pas que ce soit le cas, loin de là. Ce sont des questions qu'on
pourrait soulever auprès du ministère. Je peux vous donner en
partie - j'imagine - la réponse qui répondra à vos
attentes.
Le ministère de l'Éducation voulait participer à un
projet d'une telle envergure notamment dans la perspective de
développement culturel, développement international que le
gouvernement a évoqué au cours des dernières
années. Il a accepté de financer, à compter du 1er juin
1982, des études subséquentes au premier projet proposé,
études nécessaires pour l'éventuelle concrétisation
d'une école d'excellence au plan international. Je pense que ces
questions pourraient être soulevées auprès du
ministère de l'Éducation. (17 h 30)
M. Polak: Éducation, engagement 600. "Soumissions sur
invitation. Contrat de services pour agir à titre de conseiller au sein
du Service des données et des systèmes dans le cadre de la mise
en oeuvre d'un dictionnaire de données selon la méthode
Entité-Relation. Fournisseur choisi: Gagné, Vaillancourt et
Associés, Montréal. Montant de l'engagement: 47 998 $." Je note
que l'autre soumissionnaire, Pierre Delorme et Associés, a soumis un
montant de 38 850 $, qui est substantiellement moindre. Quelle est la raison?
Il semble aussi que cela peut ne pas être trop compliqué de faire
un dictionnaire.
Mme Marois: Remarquez que...
M. Polak: Je ne sais pas. Peut-être que j'ai tort. Je suis
là pour être corrigé.
Mme Marois: Peut-être que l'École des Hautes
Études internationales pourrait nous donner plus d'informations au sujet
d'une telle...
M. Polak: Mais elle n'existe pas encore.
Mme Marois: Éventuellement, lorsqu'elle existera.
M. Blouin: M. le Président, est-ce que je pourrais
suggérer à la vice-présidente du Conseil du trésor
de se renseigner auprès du député de Louis-Hébert,
qui est un expert en dictionnaires?
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît!
Mme Marois: Je reviens à la question posée par le
député de Sainte-Anne. D'abord, soit dit en passant, sur
Entité-Relation, moi-même, il faudrait que j'aille consulter le
dictionnaire pour bien m'entendre avec moi-même et comprendre de quoi il
s'agit. Je crois que c'est quelque chose qui est assez
spécialisé. Encore là, je retrouve ici une grille de
sélection qui a été, semble-t-il, longuement
travaillée; on parle aussi, encore là, d'un comité de
sélection, c'est cela.
Si le député soulève la question sur le fond, je
pense qu'il faut s'adresser au ministère pour que, sur le fond, on ait
des réponses complètes et exactes. Si la question porte sur le
contrat lui-même, c'est-à-dire son montant et la raison pour
laquelle c'est un fournisseur qui l'a obtenu plutôt que l'autre, encore
là, je me reporte aux grilles de sélection et à un
comité qui, à partir de la grille qui existe déjà,
a appliqué cette grille et en est venu à une conclusion sur le
choix des firmes. Je dois vous dire que c'est un peu difficile, parce qu'on ne
parle que de deux firmes, mais le pointage était fort différent
d'une firme à l'autre.
M. Polak: D'accord. J'aurais une dernière question. Si le
comité de sélection recommande une certaine firme, est-ce que
cela lie le ministère?
Mme Marois: Cela lie...
M. Polak: Est-ce que cela lie le ministère?
Mme Marois: Cela lie le ministre.
M. Polak: Donc, le ministre n'est plus en mesure de dire...
Mme Marois: À ce moment-là, il doit aller en
dérogation. Si le ministre concerné par un tel contrat, ici on
parle du ministre de l'Éducation, à partir d'une recommandation
que lui fait le comité, à partir de la grille qu'il a
appliquée et des règles du jeu qu'il a respectées, devait
y déroger, on irait en dérogation, c'est-à-dire si le
ministre ne devait pas retenir ce qui est proposé par le comité
de sélection à la suite de son analyse.
M. Polak: S'il va en dérogation, indépendamment du
montant, cela doit être approuvé par le Conseil du
trésor?
Mme Marois: Cela doit passer au Conseil du trésor.
M. Polak: Et si un tel cas...
Mme Marois: Ces dérogations doivent être
explicitées, évidemment, et vous ne doutez pas que le ministre
est particulièrement questionné.
M. Polak: Si un tel cas se produit, est-ce que cela fera partie
des renseignements qu'on reçoit?
Mme Marois: Oui, parce que, à ce moment-là, on doit
mentionner qu'il y a dérogation.
M. Polak: Est-ce qu'on va voir, par exemple: Choisi par le
comité de sélection. Ministre en dérogation. Autre
entreprise.
Une voix: Ce sera écrit: Négocié.
Mme Marois: On le spécifie dans les engagements financiers
comme tels lorsqu'il y a dérogation.
M. Polak: Cela va. Donc, quant à moi...
Mme Marois: Cela permet à l'Opposition de mieux surveiller
les engagements.
M. Polak: Oui, on est toujours là pour vous assister dans
la bonne gérance des affaires publiques.
Mme Marois: Cela nous permettra peut-être de constater
à ce moment-ci que si on se pose la question, c'est qu'il y en a
très peu.
M. Polak: D'accord, maintenant, quant à moi, je saute
à Énergies et Ressources, qu'est-ce qu'il y a
là-dessus?
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, encore dans Éducation,
à l'article 602 des engagements. Cet engagement est au montant de
près de 20 000 000 $, en fait 19 189 000 $. On indique qu'il s'agit
là de "subventions à diverses universités du Québec
pour le paiement du capital et des intérêts des
échéances obligataires des mois de septembre, octobre et novembre
1982." Ce montant de 19 000 000 $ environ qui est indiqué là est
un paiement versé aux universités pour les intérêts.
J'aimerais
savoir de la part de la ministre quel est le capital engagé pour
ce paiement de 19 189 000 $. Après cela, j'aurai une question
supplémentaire mais j'aimerais déjà avoir une
première réponse à cela.
Mme Marois: Vous avez comme moi, M. le député, la
même liste jointe qui vous permet de suivre les informations que je
pourrais vous donner concernant les imputations budgétaires. Entre
autres, on parle ici du ministère de l'Éducation. Le titre c'est
Direction des ressources financières, service des subventions
ministérielles.
Vous avez la même liste que moi. Alors, vous voyez, entre autres,
l'émission d'obligations, le capital, l'intérêt,
l'échéance et le montant des chèques. Vous voyez
université par université en quoi ceci consiste. Je
présume que la question que le député va soulever sera
comparable à celle qui a été posée tout à
l'heure au moment de l'engagement concernant les centres d'accueil. Moi,
j'aimerais dire immédiatement au député qu'on pourrait
reprendre à une séance subséquente l'ensemble des
règles du jeu concernant les emprunts, les garanties d'emprunts, etc.,
et la comptabilisation dans nos budgets.
M. Doyon: Ce dont je veux m'assurer, M. le Président,
c'est qu'il semble ressortir de cela que les obligations financières du
Québec sont considérables envers des organismes ou des
institutions dont l'autonomie varie de complète à partielle et
puis à nulle. Ce que je veux savoir de la part de la ministre - je pense
qu'elle me donnera les renseignements à une séance
subséquente d'après ce qu'elle me dit - c'est quels sont les
engagements financiers du Québec qui doivent être
éventuellement en fin de compte assumés par la province de
Québec, par le gouvernement du Québec. C'est ce qui
m'intéresse.
Mme Marois: J'ai très bien compris le sens de la question
du député de Louis-Hébert et je m'engage à ce qu'on
reprenne cette question dans son ensemble.
M. Polak: Donc, là, on s'en va à Énergie et
Ressources.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Pontiac.
Énergie et Ressources
M. Middlemiss: Énergie et Ressources, engagement 100.
Contrats négociés. "Contrat de services pour la
réalisation de travaux de préparation de terrain à l'aide
d'un nouvel appareil de scarifiage (Percheron S-610) sur une superficie de 300
hectares dans les cantons Cimon, Lartigue et Plessis. Entrepreneur: Groupe
Percher Inc., Chicoutimi." Est-ce qu'on peut dire pourquoi on n'a pas fait de
demandes de soumissions. Est-ce que cela a été un contrat
négocié?
Mme Marois: Je prends note de la question. Je vais
vérifier.
M. Middlemiss: En assumant que la réponse qui va venir va
être que c'était le seul entrepreneur disponible ou qu'il est le
seul entrepreneur qui avait l'équipement disponible, est-ce qu'on
pourrait se renseigner à savoir de quelle façon on a
procédé pour vérifier que c'était le seul
entrepreneur disponible?
Mme Marois: D'accord.
M. Middlemiss: Énergie et Ressources, engagement 100. M.
le Président, je vais répéter la première question.
Pourquoi avons-nous procédé par voie de contrat
négocié au lieu de soumissions? Dans le cas où la
réponse serait que c'était le seul entrepreneur qui avait ce
genre d'équipement, de quelle façon avons-nous
procédé pour savoir qu'il n'y avait personne qui avait aussi ce
genre d'équipement?
Mme Marois: Je n'ai pas la réponse, ici, dans les
données que je possède. Je pense qu'il ne faut pas
présumer. Dans la question du député, il y a une
présomption de la réponse qui pourrait venir.
M. Middlemiss: On est habitué.
Mme Marois: J'aimerais qu'on pose la question d'une façon
claire. Pourquoi s'agit-il d'un contrat négocié dans le cas de
l'engagement 100, au ministère de l'Énergie et des Ressources,
concernant un engagement au montant de 39 000 $, pour la réalisation de
travaux de préparation de terrain à l'aide d'un nouvel appareil
de scarifiage, sur une superficie de 300 hectares, dans les cantons Cimon,
Lartigue et Plessis?
Si on s'entend bien, on va bien poser la question et on obtiendra,
j'imagine, la réponse du ministère.
M. Middlemiss: Oui, la réponse va probablement revenir en
disant que c'étaient les seuls qui avaient ce genre d'équipement.
Je veux savoir comment avons-nous procédé pour s'assurer qu'il
n'y avait pas d'autres équipements? De cette façon, faire une
demande de soumissions pour s'assurer d'avoir le meilleur prix?
Mme Marois: Je pense avoir un début de réponse, au
moins, qui puisse vous satisfaire. On me dit qu'il y a un certain
nombre d'essais et d'expériences qui se font avec
différents types d'appareils, de telle sorte qu'on en arrive à
sélectionner, éventuellement, l'appareillage qui serait le plus
capable de répondre aux besoins spécifiques de travail à
faire, sur un type de terrain ou un autre. Ce serait dans cette perspective que
ce contrat aurait été négocié, là où
il s'agit d'un nouvel outillage qu'on voulait "tester", si on veut, afin qu'on
puisse ensuite évaluer sa capacité et, éventuellement, se
donner une possibilité de choix comme ministère.
Si cette réponse n'était pas satisfaisante à ce
moment-ci, je pense qu'il faudrait poser la question au ministère.
M. Middlemiss: Oui, mais je pense que la question est double. Si
la réponse vient, il est fort probable que c'est ce qu'on nous donnera
comme réponse parce qu'on le fait souvent: C'étaient les seuls
disponibles. J'aimerais savoir comment on a procédé pour
s'assurer qu'il n'y avait pas d'autres personnes à avoir ce genre
d'équipement.
Mme Marois: Vous posez une question et je donne une
réponse. On a l'impression de travailler en parallèle, si on
veut. Voici ce que j'ai dit. C'est dans le cadre d'un projet
expérimental où on tente de voir de nouveaux types d'outillage
pour travailler sur un certain type de terrain. D'accord? C'est dans ce
contexte qu'on aurait négocié ce contrat, d'ailleurs d'un montant
relativement bas, pour nous permettre de faire cette
expérimentation.
On retrouve à dégagement 401, dans les engagements
financiers, où on parle justement d'un contrat de service pour la
réalisation d'une étude d'évaluation comparative de deux
scarificateurs, dont le Percheron entre autres, qui est celui dont on parle
à l'engagement 100, et l'Équisyl-402 aussi en
opération.
M. Middlemiss: Oui, une seconde. Ce sont deux choses
différentes. Le premier est l'évaluation comparative tandis que
l'autre est un contrat pour l'exécution des travaux. Le premier est la
préparation du terrain et l'autre, l'évaluation. Je pense que ce
sont deux choses différentes.
Mme Marois: Oui, je suis d'accord, mais souvent, pour faire une
évaluation, on peut aller dans le sens d'une expérience
concrète et pratique, qu'on ne fera pas inutilement ou gratuitement, si
on veut. Je pourrais peut-être...
M. Middlemiss: Mais dans un cas comme celui-là, est-ce
qu'il ne serait pas plus avantageux pour nous de faire l'évaluation
avant d'octroyer un contrat?
Mme Marois: Ce à quoi je vous ai déjà
répondu. À certaines expériences pratiques, on peut
jumeler la possibilité d'un contrat, de sorte qu'on obtienne aussi, au
bout de l'expérience, une évaluation des machineries
concernées et que les choix éventuels soient plus possibles. (17
h 45)
Je peux vous donner ici une certaine information qui est reliée,
justement, au ministère de l'Énergie et des Ressources. C'est
bien l'engagement 401, où on parle, entre autres, du projet qui confie
à l'Institut de recherches une étude d'évaluation
comparative de deux scarificateurs? On dit: "Ce projet s'inscrit dans le cadre
du programme de régénération artificielle des forêts
du Québec. L'ampleur de ce programme dépassera les 100 000 000 de
plans annuellement vers 1986. Afin de réussir à mettre en terre
autant de plans dans une période passablement restreinte - on parle ici
de contrainte - il est essentiel que le ministère s'implique de plus en
plus dans le développement de la mécanisation pour les
opérations de préparation de terrain, de plantation et
d'entretien. Actuellement, nous mettons à l'essai différentes
machines susceptibles d'améliorer la qualité du travail et les
coûts de production et ayant une résistance aux bris
mécaniques le plus élevée possible, de façon
à minimiser les pertes de temps toujours coûteuses dans ce genre
d'opération." Alors, "FERIC" est un institut spécialisé
dans le domaine de la mécanisation et de l'analyse des rendements des
machines. Nous avons actuellement deux produits québécois dont
nous voulons connaître les capacités et le rendement avant de
procéder à l'achat de plusieurs unités." Voilà dans
quel contexte ceci se fait.
M. Middlemiss: Oui, d'accord, mais je pense qu'il n'y a pas de
relation entre les engagements 100 et 401. L'engagement 401, c'est exactement
ce que vous avez dit, c'est pour faire une comparaison de l'efficacité
ou du rendement de deux pièces d'équipement
différentes.
Mme Marois: C'est cela, dont une des pièces est
concernée par l'engagement 100.
M. Middlemiss: L'engagement 100, c'est un contrat qui est
donné à quelqu'un qui a la pièce Percheron S-610. Je me
dis: Pourquoi a-t-on choisi ce Groupe Percher Inc.? Est-ce que ce sont les
seuls?
Mme Marois: Je pense qu'à ce moment-là on va poser
la question au ministère. Est-ce que ce sont eux qui ont
développé ce type d'appareillage? Est-ce qu'ils sont les seuls?
Là, je pense que la question est bien posée.
M. Middlemiss: D'accord.
M. Polak: Énergie et Ressources, engagement 600.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Pontiac.
Mme Marois: Dans Énergie et Ressources, M. le
député?
M. Polak: Oui. "Répertoire des fournisseurs. Contrat de
services pour effectuer les travaux de révision cadastrale d'une partie
du canton de Manicouagan, comté de Saguenay. Fournisseur: Rodrigue
Tremblay, Sept-Îles, comté de Duplessis." Je ne savais pas que M.
Rodrigue Tremblay était devenu un fournisseur de services de
révision cadastrale. Cela doit être un autre. Montant de
l'engagement: 26 000 $. On parle du répertoire des fournisseurs. Qui
sont les autres fournisseurs? Est-ce qu'il était le seul?
Mme Marois: Je pense qu'on doit revenir encore sur des
explications qui ont été données par mon collègue,
le ministre des Travaux publics et de l'Approvisionnement. Les fournisseurs
sont inscrits au fichier et vous savez que c'est au hasard que cette
sélection est faite. Alors, on pourrait reprendre toute l'explication
qui a été donnée sur le fichier et que le ministre a
très bien faite, il y a à peine une semaine devant nous.
M. Polak: Oui, mais on donne le contrat à quelqu'un de
Sept-Îles pour travailler dans le canton de Manicouagan. D'ailleurs, je
ne connais pas la distance. Est-ce que c'est proche l'un de l'autre?
Mme Marois: Pardon?
M. Polak: Quelle est la distance de Sept-îles au lieu de
travail, dans le canton de Manicouagan?
Mme Marois: Au moins, on sait que c'est dans la même
région. La distance? Moi, j'ai déjà demeuré dans la
région; c'était 130 milles entre Sept-Îles et Baie-Comeau,
et c'est encore cela. Sauf qu'en kilomètres j'essaie de faire la
transformation. Alors, on pourrait s'entendre et essayer de voir le
kilométrage entre Sept-Îles et Baie-Comeau et, ensuite, entre
Baie-Comeau et Manicouagan, si c'est bien le même Manicouagan ' dont on
parle, le canton de Manicouagan devant couvrir Hauterive. Alors, c'est un
fournisseur de la région. Là, encore, vous savez que nous avons
des règles du jeu pour faire en sorte que ce soit les fournisseurs des
régions qui soient d'abord mis en sélection.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Engagement 603.
M. Polak: Engagement 603. "Contrat de services pour
l'établissement de 433 placettes-échantillons temporaires (...)
dans les comtés de Dubuc et Charlevoix, dans le cadre du programme
d'inventaire forestier. Montant de l'engagement 71 000 $. Choisi par un
comité de sélection." Je voudrais savoir qui est le
fournisseur.
Mme Marois: C'est une information qui manque au cahier.
M. Polak: Deuxièmement, s'il est choisi par un
comité de sélection, qui sont donc les autres?
Mme Marois: Alors, le fournisseur choisi est Fortin, Walsh et
Associés, de Sillery. D'accord?
M. Polak: Oui.
Mme Marois: Je dois vous dire que mon système de
photocopie n'est pas très bon. J'imagine que ça nous
coûterait plus cher pour changer les appareils. Il y a cinq fournisseurs
concernés ici. Marcel Sirois...
M. Polak: En tout cas, ce n'est pas nécessaire...
Mme Marois: ... Perreault et Associés. Il y cinq
fournisseurs, de toute façon, qui sont concernés par ce
projet.
M. Polak: Et selon la grille, le meilleur l'a eu.
Mme Marois: Évidemment. Vous avez bien compris, je
pense...
M. Polak: Oui, j'apprends vite.
Mme Marois: ... ce qui a été donné comme
explications.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Énergie et Ressources 604. Ce n'est pas 25
125 kilomètres pour le contrat.
Mme Marois: Cela n'aurait pas beaucoup de bon sens, M. le
député. Il manque une virgule, c'est 25, 125 kilomètres.
Je pense que c'est plus logique.
M. Middlemiss: La question était à
Énergie et Ressources 605: "Supplément pour porter
à 61 650 $ le coût des travaux de dynamitage sur la route Manic 5
- Gagnon, comté de Saguenay. Montant de l'engagement: 26 650 $." C'est
presque une augmentation de 100%. Quelles sont les raisons du
supplément?
Mme Marois: Aucune. Je ne les ai pas ici et nous les demandons au
ministère.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait demander aussi une copie du
devis original de soumission?
Mme Marois: Oui.
M. Middlemiss: Ainsi que le contrat?
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Non, M. le Président. Cela va.
Le Président (M. Boucher): Cela va? M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Moi, je saute à l'Habitation... M.
Middlemiss: Environnement 401.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: "Supplément pour porter à 85 000 $
le coût des honoraires pour la préparation des plans et devis et
la surveillance des travaux de construction d'une conduite d'alimentation en
eau potable dans les municipalités de Mercier, Saint-Paul de
Châteauguay, Saint-Urbain-Premier et Sainte-Martine, comtés de
Châteauguay et Huntingdon. Fournisseur: Scott, Tremblay Inc.,
experts-conseils, Granby, comté de Shefford. Montant de l'engagement: 50
000 $." Quelles sont les raisons de ce supplément?
Mme Marois: C'est à la suite d'une demande du
ministère. Selon ce qu'on me dit, après quelques semaines de
travail il a été évalué par le ministère que
le consultant devait effectuer des relevés de terrain plus
élaborés, tant sur la phase 1 que sur la phase 2 du projet, qu'il
devait assurer une surveillance complète des travaux avec
présence continuelle sur le chantier tout au long de la période
de construction. Des difficultés de conception imprévues sont
survenues, particulièrement à cause du raccordement de
réseau de ville Mercier et de la présence d'une conserverie et vu
le mode de construction, les plans et devis devaient être beaucoup plus
élaborés. Tous ces suppléments de travaux sont
évalués à 50 000 $.
M. Middlemiss: D'accord. Maintenant, est-ce qu'on pourrait nous
donner le mandat original des experts-conseils ainsi que la façon dont
ils ont été choisis?
Mme Marois: On peut aller chercher le mandat original et voir
comment ils ont été choisis.
M. Middlemiss: Merci. Mme Marois: Cela va?
M. Polak: Une question additionnelle là-dessus. Ici, on a
donc un cas où le contrat passe de 35 000 $ à 85 000 $.
Mme Marois: C'est ça.
M. Polak: C'est assez substantiel: une augmentation de 150%. Mais
ce qui s'est vraiment produit, c'est qu'un expert-conseil qui est
intéressé dans un contrat de ce type - c'est connu qu'il va se
monter à environ 35 000 $ ou 40 000 $ - il peut dire: Cela ne
m'intéresse pas tellement, mais si ça devient un contrat de 85
000 $, cela m'intéresse hautement. Donc, il y a un danger avec ces
suppléments qui sont d'une telle grandeur que cela change
complètement la nature des travaux...
Mme Marois: Remarquez qu'avec...
M. Polak: ... sur le plan financier. Il y a une tout autre firme
qui aurait pu être intéressée à faire ces
travaux.
Mme Marois: Évidemment. Je pense que vous soulevez une
question pertinente et intéressante. Il faut se rendre compte...
M. Polak: Et intelligente.
Mme Marois: Vous me permettrez de réserver une partie de
mon jugement.
M. Polak: Continuez, continuez.
Mme Marois: On constate qu'il y a ici plusieurs
municipalités concernées; au moment où on a
commencé le travail et la planification initiale faite, qui semblait
correcte, et après l'explication que je vous ai lue tout à
l'heure, je pense qu'il y a des choses qui sont parfois imprévisibles,
compte tenu qu'on travaille souvent dans des conduites qui sont établies
depuis un certain temps, où les systèmes n'ont pas
été faits pour être compatibles et, à partir du
moment où on fait les fouilles et les travaux nécessaires, on le
constate en cours de route
et c'était quasi imprévisible au départ.
Peut-être bien que si l'on posait la question aux gens de la firme, ils
ne seraient pas plus heureux que nous de se trouver devant ce type de
problème parce que, souvent, ces problèmes soulevés leur
amènent des frais supplémentaires extrêmement importants
qu'eux-mêmes n'avaient pu planifier et auraient même
souhaité planifier davantage.
M. Middlemiss: M. le Président, juste...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: ... une remarque. La préparation des plans
et devis est pour des travaux de construction d'une conduite d'alimentation;
donc, on ne travaillait pas dans du vieux; c'était une nouvelle conduite
d'alimentation qu'on projetait.
Mme Marois: Mais n'oubliez pas qu'il y avait aussi des
raccordements de réseaux quand même, il faut en être
conscient.
M. Middlemiss: Je pense qu'il y a une différence si l'on
travaille pour faire une réfection d'un réseau et pour la
construction d'un nouveau réseau. Dans un cas de réfection, on
peut s'attendre à toutes sortes de surprises, plus que dans un nouveau
réseau.
Mme Marois: Oui, mais on parle ici de la présence d'une
conserverie qui est venue changer un tant soit peu l'ordre des travaux qui
n'avaient pas, au départ, été identifiés.
M. Polak: Habitation et Protection du consommateur.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne.
Mme Marois: Mais je pense que si les députés
n'étaient pas satisfaits des réponses données, c'est
évident que ce type de questions peut être soulevé
auprès du ministère.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne.
Habitation et Protection du consommateur
M. Polak: Habitation et Protection du consommateur. Engagement
100: "Contrats négociés. Contrat de services pour la
réalisation de huit (8) tests comparatifs pour la publication dans le
Protégez-Vous et le Protect Yourself. Fournisseur: Centre de recherches
industrielles du Québec (CRIQ). Montant de l'engagement: (4): 235 000
$." Est-ce que j'ai bien compris qu'il s'agit ici d'un programme où on
informe le public sur les moyens d'épargner de l'argent sur le
chauffage, le gaspillage de l'énergie? Deuxièmement, ils
préparent un petit journal, je pense ou une brochure
là-dessus...
Mme Marois: Non. C'est une revue à très grand
tirage et qui est d'ailleurs vendue maintenant au public dans la foulée
de la politique gouvernementale qui concerne la vente des périodiques
lorsque possibilité il y a. Entre autres, les revues
Protégez-vous et Protect Yourself se situent dans ce grand programme
où on incite l'ensemble des organismes ou des ministères qui
publient des revues à se poser la question s'ils ne pourraient pas,
plutôt que de les distribuer gratuitement ou à un coût
minime, les vendre au coût réel ou même pour aller chercher
des revenus qui feront en sorte que le revue s'autosuffira. Est-ce que cela
va?
M. Polak: D'accord.
Mme Marois: Cela porte - vous avez raison - sur un certain nombre
de tests concernant des produits. On parle ici d'une liste de 13 projets de
tests qui peuvent concerner, par exemple, les réfrigérateurs, les
fours, les purificateurs d'air ou encore les chaussures de sport pour enfant.
Ce sont des tests qui permettent aux consommateurs de faire un choix plus
judicieux des produits.
M. Polak: C'est un peu comme le bénéficiaire de
l'aide sociale qui est venu me voir vendredi. On lui a dit: Fermez donc la
batterie de votre prothèse auditive à 19 heures; vous n'avez plus
besoin de cela à cette heure. Cela fera épargner au gouvernement
1 $ par mois. Peut-être que cela se trouve dans le
Protégez-Vous.
Le Président (M. Boucher): Nous sommes à l'heure de
la suspension.
M. Polak: Oui. Maintenant, on avait discuté avec Mme la
ministre... J'aimerais à tout prix finir le mois de septembre. Si on
avait juste...
Mme Marois: Quant à moi, je n'ai pas...
M. Polak: ... un petit bout qui restait, on avait dit qu'on
pourrait peut-être continuer jusqu'à 18 h 20, mais je pense
qu'en...
Mme Marois: Quant à moi, je n'ai pas...
M. Polak: ... toute justice, on serait peut-être mieux de
reprendre à 20 heures et de terminer.
Le Président (M. Boucher): À 21 heures.
M. Polak: Je ne veux pas raccourcir l'intervention de mes
collègues et j'ai plusieurs questions, donc je pense qu'on serait
peut-être mieux de revenir à 20 heures, mais je suis certain qu'on
ne terminera pas plus tard que 22 heures. (18 heures)
Mme Marois: Cela va. Ce sera sans doute le président du
Conseil du trésor qui sera là, ce soir.
M. Polak: Ah! Cela peut allonger le débat.
Mme Marois: Je n'y suis pour rien.
M. Polak: Là, ce n'est pas la même chose.
Mme Marois: Nous nous sommes entendus sur ces questions.
M. Polak: Cela va, donc...
Mme Marois: ... il y a suspension jusqu'à 20 heures.
Le Président (M. Boucher): Alors, suspension des travaux
jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 01)
(Reprise de la séance à 20 h 06)
Le Président (M. Boucher ): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente des engagements financiers reprend ses
travaux.
À la suspension de nos travaux, le député de
Sainte-Anne en était...
M. Polak: À Habitation et Protection du consommateur.
Le Président (M. Boucher): Aviez-vous terminé
à l'engagement 100?
M. Polak: L'engagement 100 était fini. Le suivant pour moi
est...
Le Président (M. Boucher):
L'engagement 200?
M. Polak: L'engagement 200. Je vois que le whip adjoint du Parti
québécois est ici pour vérifier si les pions sont en
place.
M. Champagne: Ah oui. Tu vois, tu emploies...
M. Polak: Je suis content que nous n'ayons pas la même
inspection.
M. Champagne: ... la même expression. Mais oui.
M. Polak: Engagement 200, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît!
M. Polak: "Contrats négociés: Contrat pour les
services de Me Guy Morin pour agir à titre de coordonnateur dans le
cadre des opérations du programme d'Aide aux victimes de la MIUF.
Fournisseur: Centre communautaire juridique de l'Estrie. Montant de
l'engagement: 30 000 $."
Ai-je bien compris? S'agit-il de coordonner possiblement des recours sur
le plan juridique?
M. Bérubé: Oui, c'est bien cela. Alors, c'est
relié à la décision du Conseil des ministres concernant le
financement par le gouvernement du Québec d'un certain nombre de causes
types dans le domaine de la protection des consommateurs relié à
l'isolation des maisons par la MIUF. Il s'agit ici d'un prêt de service
auprès du Centre communautaire juridique de l'Estrie. Je suppose que
c'est relié à l'aide juridique, si je ne me trompe. En fait, on
indique que le choix de Me Guy Morin représente une économie
substantielle en comparaison avec l'engagement d'un avocat de pratique
privée à honoraires. Si je ne me trompe pas, le
député de Sainte-Anne est avocat de la pratique privée et
comme il sait, ils sont très coûteux.
M. Polak: M. le Président, je trouve la déclaration
du ministre un peu étonnante, parce que très souvent, je lui ai
posé une question sur le montant payé aux avocats et il a
toujours répondu: pour les gros dossiers, nous, on prend le meilleur. Je
me rappelle, lors des négociations dans l'affaire de Me Bouchard, cela
coûtait 4000 $ par semaine et on a accepté cela, puisque c'est le
meilleur dans la province qui doit s'occuper des intérêts de la
province. Mais, apparemment, ici, quand il s'agit de pauvres victimes de la
MIUF, on prend un avocat sur une base plus raisonnable. Pourquoi est-ce qu'on
n'a pas pris un grand expert, soit un avocat spécialisé dans le
"product liability" comme on appelle ça aux États-Unis, au lieu
d'essayer d'épargner des sous et de prendre quelqu'un... Je ne critique
pas la compétence de Me Guy Morin, mais il ne semble pas qu'on ait pris
le plus grand spécialiste dans ce domaine-là.
M. Bérubé: Évidemment, je ne peux pas, non
plus, commenter les connaissances particulières de Me Guy Morin.
Toutefois, il semble que ces causes types seront menées par des
batteries d'avocats qui, on peut le présumer, seront
spécialisés dans le domaine des "product liability" comme l'a
expliqué le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: C'est une belle expression n'est-ce pas?
M. Bérubé: Oui. Par conséquent, je
présume que ces avocats seront des spécialistes de la question.
Le coordonnateur doit peut-être être moins un spécialiste de
la question que simplement quelqu'un qui fait la liaison entre les
diférentes causes. Donc, il faut qu'il ait des connaissances en droit,
mais pas nécessairement être un spécialiste de la
question.
Industrie, Commerce et Tourisme
M. Polak: Parfait. Nous allons maintenant au ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. Engagement 400.
M. Bérubé: On porte à mon attention une
phrase que j'avais remarquée, laquelle répond certainement
à la question qui vous vient à l'esprit. On dit quelque part que:
attendu que Me Guy Morin, avocat employé du fournisseur apparaît
la personne la plus idoine pour coordonner le dossier... Alors, sachant que Me
Guy Morin est la personne idoine, je suis convaincu que le député
de Sainte-Anne acceptera cette recommandation.
M. Polak: Si vous vouliez m'expliquer, mon français n'est
pas encore parfait, qu'est-ce que veut dire idoine?
M. Bérubé: C'est au Moyen Âge.
M. Polak: Parfait. Industrie, Commerce et Tourisme. Engagement
400. Il s'agit d'un renouvellement du contrat de services pour agir à
titre d'agent de développement industriel à l'Office
québécois de commerce extérieur, pour une période
d'un an. Fournisseur: Cari Grenier, Montréal. Montant de l'engagement:
47 938 $. J'imagine que, du moment que le nouveau ministère du Commerce
extérieur est officiellement sanctionné par l'Assemblée
nationale, ce monsieur relèvera désormais de M. Landry.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: "Industrie, Commerce et Tourisme. Engagement 800.
Subvention de fonctionnement à la Société du palais des
congrès de Montréal pour l'année financière
1982-1983. Montant de l'engagement: 2 500 000 $." J'aimerais savoir quel est le
montant total des subventions accordées pour l'année 1982-1983 ou
est-ce que c'est la seule et unique?
M. Bérubé: Je pense que c'est la seule. C'est la
seule qui est inscrite à la programmation budgétaire 1982-1983;
ce qui est normal, d'ailleurs, parce que le centre des congrès ne serait
entré en opération qu'à la toute fin de l'année
budgétaire.
M. Polak: Avec 2 500 000 $, ils sont capables de gérer le
budget sans être obligés de revenir auprès du gouvernement
pour couvrir un déficit?
M. Bérubé: C'est ce qui est indiqué ici.
M. Middlemiss: Loisir, Chasse et Pêche, en es-tu rendu
là?
M. Polak: Non, je ne suis pas encore rendu là.
L'engagement 100, je ne l'ai pas. Allez-y.
M. Middlemiss: Loisir, Chasse et Pêche? M. Polak:
Oui. Engagement 100. M. Middlemiss: D'accord.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Pontiac?
Loisir, Chasse et Pêche
M. Middlemiss: Oui. Engagement 100. Loisir, Chasse et
Pêche. "Contrat pour la location de deux bouteurs de marque Caterpillar
modèle D8K, pour fins de construction d'une route dans la partie est de
l'île d'Anticosti à plus de 200 kilomètres de Port-Meunier,
pour une période de trois mois. Seul soumissionnaire: Hewitt
Equipement Ltée." Est-ce qu'on peut savoir qui est le
maître d'oeuvre de ce contrat? Est-ce que c'est un contrat qui a
été assumé par le ministère du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche qui s'occupe de faire la location d'équipement pour
la construction?
M. Bérubé: C'est bien cela. C'est fait en
régie par le ministère.
M. Middlemiss: Le ministère du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche a un département de construction de routes? De quelle
façon a-t-on...
M. Bérubé: Le ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche gère l'île d'Anticosti depuis que
celle-ci a été achetée en 1975, si je ne m'abuse. C'est
bel et bien cela: c'est fait en régie. Le ministère a,
là-bas, des garages. Toute l'infrastructure de soutien des installations
de chasse et de pêche à l'île d'Anticosti sont sous
régie du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche.
M. Middlemiss: Je peux comprendre que pour l'entretien des routes
et ainsi de suite,
on puisse avoir des équipes. M. Bérubé:
C'est cela.
M. Middlemiss: Mais dans le cas de la construction, est-ce que
cela veut dire qu'il y a des gens qui sont engagés pour faire la
préparation de plans et l'exécution des travaux?
M. Bérubé: Des employés du ministère.
Ce sont des employés du ministère. Les plans et devis peuvent
être faits à contrat à l'extérieur ou par le
ministère des Transports. Dans le cas, par exemple, de
l'aéroport, les plans et devis sont faits par le ministère des
Transports, mais cela relève du budget du ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche.
M. Polak: Engagement 101.
M. Doyon: M. le Président, est-ce que vous quittez Loisir,
Chasse et Pêche?
M. Polak: Non, je suis à Loisir, Chasse et Pêche,
engagement 101. À moins que vous ne vouliez...
M. Doyon: Je m'excuse, non, non, c'était plus loin. Je
pensais que vous sautiez à un autre...
Le Président (M. Boucher): Allez-y, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Engagement 101. Loisir, Chasse et Pêche.
"Subvention additionnelle au Comité organisateur du Marathon
international de Montréal, pour porter à 300 000 $ l'aide
financière pour la réalisation d'un marathon populaire et d'un
marathon international à être tenus le 4 septembre 1983 (200 000
$) et subvention à titre d'avance sur la participation du
ministère à l'édition 1984 (100 000 $). Montant de
l'engagement: 300 000 $." Je voudrais savoir quelles sont les autres sources de
financement pour ce marathon? Quand on dit: "participation à
l'édition 1984", est-ce que c'est 1984 ou 1983? (20 h 15)
M. Bérubé: 1983, mais il y a 100 000 $ en
prévision du marathon de 1984.
M. Polak: Je voudrais savoir quel est le montant total de
subventions accordées par le gouvernement, soit par le ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche ou par un autre ministère,
pour la réalisation de ce marathon qui eut lieu le 4 septembre, je ne
parle pas de 1983 mais de celui qui a eu lieu en 1982.
M. Bérubé: Je n'oserais pas répondre. Je
sais qu'il y a eu 100 000 $ déjà autorisés en 1982-1983 et
200 000 $ pour 1983-1984, pour un total de 300 000 $. Maintenant, je n'ai pas
les contributions venant d'autres ministères. Il est toujours possible
évidemment qu'un ministère puisse accorder une subvention
inférieure à 5000 $ qui passe inaperçue au Conseil du
trésor, parce qu'elles ne viennent pas au Conseil du trésor. Mais
à mon avis, il ne doit pas y en avoir d'autres.
M. Polak: Maintenant, est-ce qu'il existe un bilan financier de
ce marathon national qui a eu lieu à l'automne 1982?
M. Bérubé: Oui, mais il faut courir
après.
M. Polak: Mais est-ce qu'on peut courir après, par votre
entremise?
M. Bérubé: Un marathon, vous savez c'est une longue
distance. C'est pénible, mais on va essayer.
M. Polak: Mais un simple appel interurbain de Québec
à Montréal, peut-être cela aiderait-il?
M. Bérubé: M. le Président, je pense qu'il
faudrait courir après le bilan financier du Marathon de Montréal
du 4 septembre 1983.
M. Polak: Celui qui a eu lieu à l'automne 1982.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Polak: En d'autres termes...
M. Bérubé: Non, excusez, celui qui a eu lieu, vous
avez raison.
M. Polak: Celui qui a eu lieu, oui.
M. Bérubé: J'essaie de savoir quand il a eu lieu?
Je n'en ai pas l'idée.
M. Polak: Je sais que les députés ont
contribué à ce marathon, des deux côtés
d'ailleurs.
M. Bérubé: Est-ce que vous avez couru?
M. Polak: Je n'ai pas couru, mais j'ai envoyé un petit
chèque. C'était très pénible pour faire
l'équilibre des comptes de fin de mois. "Loisir, Chasse et Pêche.
Engagement 200. Contrats négociés: Contrat de services pour
l'utilisation de progiciels spécialisés dans le cadre des
études d'impact relatives au projet Archipel. Fournisseur:
Université de Montréal. Montant de l'engagement: 50 000 $."
Je reviens toujours à la même question,
sauf que cela commence à devenir pas mal compliqué parce
qu'on trouve maintenant même dans Loisir, Chasse et Pêche la
subvention Archipel. Avant, c'était Énergie, c'était
Hydro-Québec, c'était des ingénieurs-conseils, des gars
qui connaissaient les courants d'eau, mais maintenant on tombe dans Loisir,
Chasse et Pêche. Il y a une question que j'ai posée, il y a
déjà deux mois de cela. Voulez-vous nous donner le montant total
de toutes les sommes investies dans le projet Archipel, par n'importe quel
ministère et organisme du gouvernement, y inclus les organismes qui
relèvent du gouvernement tel qu'Hydro-Québec au point de vue du
contrôle? Le montant total jusqu'à maintenant, évidemment.
On va recevoir cela jusqu'au mois d'août, mais nous sommes
déjà au mois de septembre. Donc, je ne sais pas, on n'a pas
encore reçu de réponse, mais j'aimerais bien savoir vraiment quel
est le montant total qui a été investi dans...
M. Bérubé: Cela doit être de l'ordre de 3 000
000 $.
M. Polak: De tous les ministères? M.
Bérubé: Oui.
M. Polak: Hydro-Québec y était pour 9 000 000 $
déjà. Quand vous parlez des ministères, parce qu'il y a
beaucoup de gens qui sont engagés en dehors du personnel des
ministères, des occasionnels, des ingénieurs dont on a vu les
contrats, quand vous parlez de 3 000 000 $, est-ce que tout cela est
inclus?
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Mais, vous pensez. Ce n'est pas certain?
M. Bérubé: Non...
M. Polak: Si je vous dis 6 000 000 $, est-ce que je peux avoir
raison?
M. Bérubé: C'est difficile à dire. Je pense
que la question ayant été posée, la meilleure façon
serait de poser la question au secrétariat du Conseil du trésor:
Si on demande cela à chaque ministère, on va se perdre dans les
détails administratifs de telle sorte qu'en 1992, vous allez avoir la
réponse. Si on posait la question au Conseil du trésor sur les
crédits approuvés pour chaque ministère dans le cadre du
projet Archipel, on pourrait peut-être avoir un relevé.
M. Polak: Au Conseil du trésor, chaque ministère
qui...
M. Bérubé: Ce serait peut-être encore mieux
au ministre délégué à l'Aménagement du
territoire qui a la responsabilité du dossier. Je crois qu'il serait
encore plus en mesure de vous donner cette réponse. Donc, au
ministère du Conseil exécutif, on va s'entendre.
M. Polak: Pour le total? Cela n'inclut pas seulement les
ministères, mais aussi tous les organismes publics et parapublics qui
ont travaillé sur cette étude de faisabilité.
M. Bérubé: Comme vous le savez, il y a eu aussi
beaucoup d'études faites, depuis peut-être dix ans, sur le projet
Archipel. Est-ce que vous voulez qu'on incorpore les études qui ont
été faites, il y a sept ou huit ans, par exemple?
M. Polak: Non, non, je serai bien content déjà avec
l'année 1982. C'est la première fois qu'on l'a vu vraiment, pour
l'année fiscale 1982.
M. Bérubé: Pour l'année 1982-1983.
M. Polak: Oui. Évidemment, si vous pouviez ajouter
l'année 1981 pour voir les comparaisons, on ne s'y oppose pas.
M. Bérubé: Est-ce que vous voulez également,
parce qu'Hydro-Québec a fait beaucoup d'études sur le projet
Archipel en 1970, 1972, 1973, qu'on les incorpore, peut-être?
M. Polak: Oui, mais Hydro-Québec a donné une
réponse, au cours d'une commission parlementaire. Je crois qu'il
s'agissait de 9 000 000 $. Cela implique non seulement les sommes d'argent
déboursées jusqu'ici, mais les montants pour lesquels les
engagements sont pris en plus. Je sais, par exemple, qu'Hydro-Québec va
continuer jusqu'au mois d'avril 1983. Donc, c'est le total que cela va
coûter à la bourse publique québécoise.
D'accord?
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
Industrie, Commerce, Tourisme (suite)
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, je m'excuse. Je
demanderais l'indulgence des membres de la commission et du ministre surtout,
étant donné que, comme tous les députés, je n'ai
pas, moi non plus, le don d'ubiquité, alors si on pouvait revenir juste
un petit peu en arrière, au ministère de l'Industrie, du Commerce
et du Tourisme, pour quelque chose d'assez substantiel. Engagement 803.
Le Président (M. Boucher): Engagement 803.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Alors, il s'agit d'une
subvention à Québécor, sous forme d'une prise en charge
d'une partie du coût d'un emprunt de 4 200 000 $, pour fins d'achat de
machinerie et d'agrandissement de sa bâtisse à Magog. Montant de
l'engagement: 762 500 $, sur cinq ans.
Je suis un lecteur de ces journaux aussi et j'ai essayé de voir
parce qu'à peu près à la même époque
littéralement, le 30 septembre, Québécor a terminé
sa dernière année financière avec un
bénéfice qui, sans être un record, est considérable,
compte tenu de son bénéfice de l'an dernier, un
bénéfice net qui se chiffre à environ 5 000 000 $. J'ai
fait le lien mental entre ces deux lectures, celle de l'engagement 803, au
ministère de l'Industrie et du Commerce, et celle d'un journal du
début du mois de novembre, pour m'amener à poser la question
à savoir si la politique de subvention tient uniquement compte de la
rentabilité propre d'un projet comme celui décrit et qui,
évidemment, devient rentable pour Québécor. Il peut y
avoir - il n'y en a peut-être pas, on verra - création d'emplois,
amélioration de la productivité, etc., avec toutes les
retombées positives que cela veut dire pour l'économie de la
région, d'une part, le projet comme tel. Ou alors, est-ce qu'on regarde
un projet de façon globale, quant à la nécessité
pour une entreprise de se doter d'un équipement plus grand, avec de la
machinerie plus moderne, qu'elle peut acquérir à même ses
propres fonds?
Je ne pense pas qu'on puisse dire que c'est le même
problème que l'universalité des programmes d'aide aux citoyens,
mais j'essaie seulement de voir, au point de vue du fonctionnement de ces
programmes de subventions, si, d'une façon plus précise, on
regarde le projet dont la rentabilité peut dépendre de la prise
en charge, dans la mesure où, en général, l'investisseur
se fixe un seuil en deçà duquel il se dit: Cela ne vaut pas la
peine d'investir, ce n'est pas rentable. Ou alors, est-ce qu'on se
préoccupe surtout de la capacité de cet investisseur de se doter
d'équipements, de bâtisses, enfin, de capital physique, à
même ses propres ressources?
M. Bérubé: Si je simplifie la question du
député de Vaudreuil-Soulanges, il voudrait savoir si le
gouvernement tient compte de la rentabilité de l'entreprise avant de
donner une subvention.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): De la rentabilité de
l'entreprise ou du projet lui-même comme tel, parce qu'à la marge,
on peut regarder l'entreprise comme divisible et dire: L'agrandissement et
l'achat de machinerie pour Magog dans ce cas-là, c'est, comme tel, un
projet rentable, il y a un rendement sur l'investissement qui est de tant. Ou
alors est-ce qu'on se dit, pour Québécor Inc., compte tenu de ses
moyens, que ce projet imbriqué dans le reste de ses opérations a
un rendement tel ou procure des retombées telles pour
Québécor qu'elle a manifestement les moyens et que son seuil de
rentabilité tel qu'elle se l'est défini historiquement est
atteint?
M. Bérubé: Le problème que soulève le
député de Vaudreuil-Soulanges est un problème complexe. On
pourrait, d'une part, avoir un programme de subvention qui ne s'adresserait
qu'aux seules entreprises non rentables, de manière à
rentabiliser des projets. Ceci, évidemment, entraîne un certain
élément discrétionnaire dans la prise de décision
finale, puisqu'il faut, à ce moment-là, mesurer la
rentabilité du projet ou la rentabilité de l'entreprise, et c'est
seulement dans le cas où le projet est non rentable que le gouvernement
intervient.
D'autres programmes sont plus ouverts. En ce sens qu'un ensemble de
critères objectifs sont prédéterminés pour le
programme et toute entreprise qui satisfait à ces critères est
éligible à ce programme et donc éligible à la
subvention. Dans ce cas particulier, je ne pourrais pas vous dire de quel
programme il s'agit. Mais c'est, en toute probabilité, un programme
normé avec un ensemble de critères d'éligibilité en
vertu duquel l'octroi de la subvention est fait.
Je sais cependant que dans le cas du ministère de l'Expansion
économique régionale, on tient d'avantage compte de la
rentabilité objective du projet et on donne une subvention plus ou moins
importante suivant que le projet est plus ou moins rentable. Dans le cas
présent, le ministère de l'Expansion économique
régionale accorde pour 1 300 000 $ de subventions. Donc, cette analyse a
sans doute été faite.
Je dois vous avouer cependant que beaucoup de nos programmes ne se
réfèrent pas à ce critère de rentabilité
spécifique du projet. C'est le cas du programme des pâtes et
papiers, par exemple, où on aurait très bien pu se retrouver avec
un programme de subvention pour lequel seules les entreprises non
prospères auraient été éligibles, permettant ainsi
une certaine concurrence indue entre concurrents.
Deuxièmement, quant à donner une subvention aux projets
moins rentables, à titre d'exemple, on pourrait donner une subvention de
manière à faire croître le taux de rendement interne d'un
projet à un niveau qui dépasse un certain seuil critique de prise
de décision. Ce qui aurait comme conséquence que moins un projet
est rentable, plus la subvention est importante et plus l'action du
gouvernement consiste, à ce moment-là, à subventionner des
choses de peu d'intérêt économique. Donc, le danger de
tenir compte de la rentabilité intrinsèque
d'un projet pour décider du quantum de subvention, c'est que
l'État est amené très fréquemment à ne
subventionner que des canards boiteux, que des entreprises non viables, alors
que la subvention peut servir à attirer des placements. En d'autres
termes, par le biais d'une subvention, on peut prendre une entreprise qui
hésitait à faire un investissement et l'inciter à prendre
la décision, et même si l'entreprise comme telle est rentable...
Personne ne dira, par exemple, que la compagnie Reynolds n'est pas rentable,
que la compagnie Pechiney n'est pas rentable. Néanmoins, dans des
projets majeurs d'investissement, l'État va proposer des subventions de
la même façon que le gouvernement fédéral a offert,
par exemple, des subventions à Ford. On pourrait peut-être se
demander si Ford est rentable aujourd'hui, mais au moment où ces
propositions ont été faites, Ford était une entreprise
rentable.
Je me souviens également d'un débat qui avait
entouré le projet d'implantation par la Société General
Motors d'une usine de blocs moteurs au Québec où l'Ontario et le
Québec avait fait une offre de subvention. Il ne s'agissait pas de
préjuger de la rentabilité de l'usine. Sans doute, elle
était rentable, mais il s'agissait, par des subventions, d'attirer un
projet chez soi plutôt qu'ailleurs.
Donc, ce critère de rentabilité, c'est un critère
qui est parfois utilisé dans la prise de décision mais dans
beaucoup de nos programmes il n'est pas utilisé comme tel.
C'est-à-dire que le programme a des objectifs de développement
économique précité et toute entreprise qui répond
à ces objectifs est admissible, qu'elle soit rentable ou non rentable.
(20 h 30)
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): D'accord. Je ne tente pas
d'embarquer le gouvernement dans un programme de subventions de canards qui ne
volent pas très bien, s'ils ne sont pas boiteux.
M. Bérubé: Je n'ai pas voulu faire de commentaire
politique mais cela me tentait, effectivement, de vous souligner qu'il y avait
une sorte de contradiction dans votre question puisque, lorsqu'il s'agit, pour
le gouvernement, de donner une subvention à une entreprise non rentable,
le plus bel exemple, cela a été les dénonciations qui ont
été faites de la subvention que le gouvernement avait
accordée à l'entreprise ITT sur la C&te-Nord, qui s'est
révélée un échec, puisque l'entreprise a fait
faillite. D'aucuns pourraient dire: Pourquoi le gouvernement a-t-il
subventionné une entreprise qui fait faillite? Ce n'est pas facile
effectivement de décider quand on doit accorder une subvention et quand
on ne doit pas accorder une subvention. Je pense qu'il est dangereux de prendre
comme seul critère la capacité financière d'une
entreprise, parce qu'à ce moment-là on pourrait se priver d'un
investissement qui pourrait aller ailleurs.
M. Johnson (Vaudeuil-Soulanges): Oui, précisément,
mais c'est un sophisme de dire que les arguments que j'ai fait valoir
amèneraient le gouvernement à subventionner de plus en plus
substantiellement, moins c'est rentable. En réalité, ce vers quoi
je voulais amener le ministre à faire des commentaires, c'est sur le
fait qu'il y a quand même des ressources limitées. Dans le
processus d'allocation des ressources, il me semble qu'il devrait y avoir des
seuils. Si on s'aperçoit que quelque chose n'est vraiment pas rentable
et qu'on est obligé d'aller mettre des tonnes d'argent là-dedans
pour que ça marche, pour que ça se maintienne, et que cela ne
crée pas de l'emploi, on peut faire ça, mais on peut
également subventionner de façon beaucoup moins substantielle un
tas d'autres projets qui sont quand même plus rentables et qui
coûtent moins cher à l'État pour maintenir le même
nombre d'emplois qu'un canard à moitié mort.
Dans le fond, ce que je veux dire, c'est que la rentabilité
m'apparaît toujours importante dans le processus d'allocation de
ressources. Si ce n'est vraiment pas rentable, c'est "good money after bad",
comme disent les anglophones, alors que ça peut devenir simplement
critique. Il est possible que, dans ce qui nous préoccupe ici, cela m'a
l'air à l'oeil d'une subvention, d'une prise en charge d'à peu
près 3% de l'intérêt. D'accord. Est-ce qu'on serait
allé jusqu'à 5%, jusqu'à 8% de plus si ce n'était
pas soumis à des normes purement et simplement? Est-ce que cela n'entre
pas en ligne de compte, la rentabilité du projet? Est-ce qu'on ne peut
pas comparer? Si on a juste 50 000 000 $ à diviser entre des projets, il
faut les classer d'une certaine façon. C'est bien beau de dire qu'ils
répondent tous aux normes, mais qu'est-ce qu'on va faire? On les donne
par ordre de candidature et, quand on n'a plus d'argent, on arrête. Ou,
alors, on les prend tous sur une période de temps et on se fixe
soi-même des objectifs de rentabilité ou une fourchette à
l'intérieur de laquelle le gouvernement dit: On va intervenir parce que,
en l'occurrence, cela maintient de l'emploi ici, plutôt que d'aller
mettre 5 000 000 $ ou 762 500 $ là où ça ne donne
rien.
M. Bérubé: II faut dire que le problème se
pose peut-être moins qu'il s'est déjà posé en ce
sens que les programmes de la SDI ont toujours été très
différents des programmes dits ouverts et que toute personne
répondant aux objectifs, aux critères du programme était
donc admissible et recevait sa
subvention. C'est une façon, en fait, d'avoir un programme le
plus équitable possible, qui ne favorise pas un industriel par rapport
à un autre industriel, car le problème des programmes
discrétionnaires qui sont décriés par la plupart des
véritables hommes d'affaires au Québec, c'est que le
caractère discrétionnaire permet au gouvernement, parce qu'il
aime les yeux de tel postulant, de lui accorder une subvention alors
qu'à un autre on va la refuser. Donc, l'avantage d'un programme
universel, c'est que justement il ne permet pas ce caractère
discrétionnaire et assure que tous sont traités sur un pied
d'égalité. Alors, comme il s'agissait de programmes ouverts, tout
le monde y avait accès. Nous avons dû, il y a deux ou trois ans
maintenant, commencer à introduire un certain contrôle
budgétaire, demander que la SDI limite ses engagements de manière
qu'elle reste à l'intérieur de balises budgétaires qui
permettent une gestion financière raisonnable. Je dois dire qu'à
l'heure actuelle le problème que nous avons avec la SDI n'est pas de
limiter les subventions qu'elle accorde mais, au contraire, de l'inciter
à donner des subventions car, à cause de la récession
économique, il y aura beaucoup moins de demandes. On constate que les
programmes existants à la SDI coûtent de moins en moins cher
justement parce qu'il n'y a pas de demande. Donc, le problème actuel
n'est pas un problème de devoir refuser les demandes, parce que
celles-ci ne correspondent pas à un critère de rentabilité
ou à tout autre critère, mais plutôt d'essayer d'avoir le
maximum d'entreprises qui soient incitées à se lancer dans des
investissements à l'heure actuelle.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce que le ministre nous dit
dans le fond, c'est qu'un programme universel, normé, pourrait permettre
à une entreprise qui a un projet d'investissements d'aller chercher une
somme équivalente sur un emprunt équivalent, même si, dans
son cas, compte tenu de son industrie, cela lui procure un rendement à
même ses propres fonds de 22,5%. De la même façon, serait
admissible au programme quelqu'un pour qui cela signifierait, grâce
à la prise en charge comme dans l'autre cas, un rendement sur les
investissements de 8,25%. Et la création d'un grand nombre d'emplois
dans le premier cas, de pas beaucoup dans l'autre, etc. Ce n'est pas
discrétionnaire dans ce cas-là, il me semble, d'introduire la
notion de rentabilité. Le ministre semble dire que si on commence
à jouer avec la rentabilité d'un projet, on introduit un
élément discrétionnaire. À mon sens, cela est
très objectif de nommer les seuils en deçà desquels on ne
subventionnera pas parce que c'est limité à tant.
M. Bérubé: Prenons le cas des pâtes et
papiers parce que je le connais mieux. Vous avez deux industriels côte
à côte: un qui a laissé ses équipements
dépérir, qui n'a pas réinvesti ses profits et qui a une
usine fort peu rentable, à côté de lui, un industriel
beaucoup plus agressif, dynamique, qui réinvestit ses profits et a une
usine moderne. Les deux ont un projet d'accélération ou
d'augmentation de capacité de production. Suivant la logique du
député de Vaudreuil-Soulanges, l'industriel qui a laissé
dépérir ses actifs et qui a une très faible
rentabilité aurait droit à une grosse subvention, alors que
l'industriel à côté qui, lui, a vu à son affaire, un
industriel dynamique n'aurait pas droit à la même subvention parce
qu'il est beaucoup plus rentable. C'est ce que j'appelle le caractère
discrétionnaire de la subvention.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On va se laisser
là-dessus parce que, manifestement, je prétends qu'il n'est pas
discrétionnaire de fixer des balises financières strictes qui ont
trait à la rentabilité d'un projet. Je ne vois pas en quoi dans
l'exemple que le ministre vient de donner... nécessairement j'ai conclu
que celui qui est très rentable décrochera toujours la subvention
ou ne la décrochera pas, alors que c'est celui qui fait dur qui va la
décrocher, donc qui sera favorisé indûment, parce que j'ai
parlé tout à l'heure du rendement sur l'investissement d'une
façon historique que ces gens-là avaient accumulé ou
qu'ils avaient connu et publié. Il me semble qu'au contraire on doit
récompenser, favoriser le développement de ceux qui ont
démontré une compétence plutôt qu'aller investir de
l'argent dans ceux qui ont laissé les choses dépérir.
M. Bérubé: C'était à l'origine un
contentieux entre le gouvernement du Québec et le gouvernement d'Ottawa,
lorsqu'on a mis en place le programme des pâtes et papiers. A
l'époque, nous avions l'appui total des industriels du secteur forestier
qui préféraient un programme de type québécois,
universel, qui ne faisait pas de distinction entre un industriel et un autre,
de telle sorte qu'il donnait libre cours à la concurrence normale qui
doit exister entre des industriels. À partir du moment où le
gouvernement introduit des critères qui tiennent compte du
caractère plus ou moins dynamique d'un industriel dans sa volonté
de moderniser ses installations, le gouvernement fausse les règles de la
concurrence.
L'ensemble des industriels des pâtes et papiers
préférait un programme québécois universel
répondant à un ensemble de critères, de telle sorte que
l'industriel regardait s'il satisfaisait aux critères. S'il satisfaisait
aux critères, il avait droit à sa
subvention. Au contraire, si on avait accepté le programme du
type fédéral - et cela a été à l'origine un
long conflit - il aurait fallu nécessairement arbitrer chaque cas et
tenir compte de la situation particulière de l'usine, des
investissements passés, du taux de chômage dans la région.
On en vient finalement à tordre totalement les règles
économiques.
Je comprends le point de vue du député de
Vaudreuil-Soulanges. Je pense que cela peut faire l'objet d'un débat. Le
plus bel exemple est que cela avait fait l'objet d'un débat qui avait
retardé tous les projets d'investissements de deux ans au Québec.
Il est tout à fait plausible d'argumenter à savoir si on devrait
donner des subventions à des projets qui sont intrinsèquement
rentables. Il faut constater que d'une part -je pense que le
député de Vaudreuil-Soulanges l'acceptera avec moi - lorsqu'il
s'agit d'attirer un industriel chez soi plutôt que de l'envoyer à
l'extérieur, on ne se demande pas si ce projet est rentable ou non. On
essaie de l'attirer. Par conséquent, on lui fait une offre qui est
susceptible de rendre attrayant son investissement au Québec.
Donc, le critère de rentabilité ne peut pas être le
critère absolu. Ce pourrait être un critère parmi d'autres.
Mais j'admets que cela peut faire l'objet d'un beau débat. On pourrait
en débattre encore toute la soirée.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, c'est cela. C'est à
la lumière de l'expérience. Je suis sûr que le ministre a
entendu des gens d'affaires, des industriels dénoncer, d'une part, les
programmes de subventions - le gouvernement subventionne, etc. les fonds
publics sont universellement, comme vous le dites, distribués - et
commenter en même temps que, évidemment, leurs activités
sont très rentables: ils auraient fait l'investissement de toute
façon. Il y a des profits à faire? Donc, ils pourront moderniser
plus tard à même leurs propres fonds mais pourquoi s'en priver
s'il y a un programme universel? Autrement dit, c'est un commentaire
précis qu'on peut entendre de la part de gens qui ont
bénéficié de ce programme: On l'aurait fait quand
même, on aurait agrandi quand même, on aurait modernisé
quand même et cela aurait été encore plus rentable, mais si
le gouvernement est prêt à nous donner 1 500 000 $, on va sauter
dessus.
M. Bémbé: C'est un fait. Il est extrêmement
difficile de juger de la pertinence des programmes de subventions aux
entreprises. Comme le budget du Québec est de 22 655 000 000 $ et
que...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): 602 ou 655?
M. Bérubé: ... c'est 602 maintenant.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II faut se comprendre.
M. Bérubé: ... premièrement, et que,
deuxièmement, l'ensemble des programmes de subventions à
l'industrie représente 150 000 000 $, je pense que le
député de Vaudreuil-Soulanges voudra faire le ratio pour
constater qu'il s'agit d'une somme très modeste dans le cadre du budget
global du gouvernement du Québec.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je ne peux pas laisser passer
cela, M. le Président. Chaque fois qu'on discute d'un programme, chaque
fois qu'on discute d'une dépense, le président du Conseil du
trésor dit: Bien, regardez. C'est 0,03% du budget. Il faut toujours bien
en revenir? Évidemment quand on a 1000 projets comme cela, cela monte
vite. C'est tout. L'argument des minimistes ne joue pas quand on multiplie par
le nombre de programmes.
M. Bérubé: Non, non. Tout ce que j'ai dit, M. le
Président, c'est qu'il est possible et beaucoup de gens pensent que
l'Etat ne devrait pas avoir de programmes de subventions aux entreprises. Point
à la ligne. Cela se discute. Je ne suis pas du tout convaincu que les
programmes de subventions ont nécessairement un très grand impact
sur le développement industriel du Québec. Il faudrait essayer
d'abolir le programme pour, d'une part, subir la critique féroce de
l'Opposition qui dirait que le gouvernement est en train de saboter
l'économie...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II se
désintéresse totalement de la chose économique, etc.
M. Bérubé: ... il se désintéresse
totalement, en fait, du développement économique, mais il serait
intéressant de voir au bout d'un an ou deux quelle serait l'incidence de
cette suppression d'un programme de 150 000 000 $ en subventions sur l'ensemble
du développement économique d'une société. On sait
qu'il doit y avoir au Québec de l'ordre de 10 000 000 000 $
d'investissements par année. Qu'est-ce que 150 000 000 $ en subventions
changent profondément en termes de tout l'équilibre des
investissements au Québec? C'est extrêmement difficile à
dire.
Toutefois, les gouvernements ont pris l'habitude d'intervenir dans le
domaine économique pour stimuler la relance économique, soit par
le biais de concessions fiscales, soit par le biais de subventions. Les tenants
de ces différentes politiques estiment qu'elles ont un effet: elles
permettent d'orienter. Je pense que dans certains
secteurs elles peuvent permettre d'orienter. Je crois que dans le
dossier des pâtes et papiers, ce n'est pas tellement le programme de
subventions comme tel que l'effet combiné de la remise, par exemple, de
la construction des chemins forestiers à l'industrie forestière,
l'engagement d'un vaste programme de reboisement qui représentait
près de 100 000 000 d'arbres par année plantés au
Québec, ce qui permettait en même temps d'accroître les
approvisionements des usines, donc de justifier des investissements dans les
usines, couplé au programme de subventions qui a fait en sorte qu'il
s'est créé une sorte de climat de confiance propice à
l'investissement; c'est peut-être davantage un climat psychologique dans
le fond.
Dans l'investissement, il y a une part importante de goût du
risque, goût du risque que l'on est prêt à avoir si on sent
un peu que tout le monde met l'épaule à la roue. Donc,
peut-être que le programme de subventions n'a pas d'autre effet que
d'inciter des gens à poser le geste.
À titre d'exemple, les subventions pour l'isolation des maisons.
On sait à quel point l'isolation d'une maison est éminemment
rentable. Elle peut donner de 30% à 40% de rendement sur
l'investissement. Cependant, on constate que quand il n'y a pas de subventions,
dans tous les pays du monde, il n'y a pas de travaux d'isolation faits par les
particuliers. C'est-à-dire qu'on a beau leur dire que c'est
extrêmement rentable, ils ne le font pas. Mais, à partir du moment
où vous mettez une subvention de 500 $, cela ne change pas
profondément la rentabilité de l'investissement sauf que du fait
de recevoir une subvention, les gens s'imaginent qu'ils viennent de recevoir un
superbe cadeau alors que le véritable cadeau, c'est l'isolation de leur
maison qui va leur faire faire des économies considérables.
Alors, la psychologie est importante dans ce processus. (20 h 45)
Je comprends le point de vue du député de
Vaudreuil-Soulanges, mais je ne pourrais vraiment pas vous dire en quoi une
subvention a modifié la prise de décision. À mon avis, un
programme de subventions doit créer un climat général qui
incitera les gens... Par exemple, si on établit un programme de
subventions dans le domaine des biotechnologies, il y a des chances pour que
ceux qui s'intéressent à la biotechnoloqie, se disent: Tiens, il
y a un programme, profitons-en maintenant pendant que cela passe. Par
conséquent, ils prennent des décisions plus vite qu'autrement. Je
pense qu'il faut les regarder à peu près comme cela. Dans la
mesure où cela touche 150 000 000 $ du budget gouvernemental, ce n'est
pas une somme si considérable dans l'ensemble. Donc, je pense qu'il est
difficile de vous dire quel est l'impact véritable des subventions aux
entreprises.
Le Président (M. Boucher): Merci. M. le
député de Sainte-Anne.
Loisir, Chasse et Pêche (suite)
M. Polak: Oui. Après la dernière remarque du
ministre qu'une somme de 150 000 000 $ sur le budget total: Bon, cela ne veut
rien dire, je me demande si je peux poser une petite question "quétaine"
sur le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, à
l'engagement 600. Mon opinion sur ce qu'il a toujours dit depuis que je suis
ici, c'est qu'il a toujours eu la même réponse: 50 000 $ ici et 30
000 $ là, ce n'est rien. Mais si je multiplie cela par 50 ou par 100,
c'est cela une saine administration financière. Mais si vraiment, il est
d'opinion lorsqu'il dit: Écoutez, vous parlez d'une petite goutte,
qu'est-ce que cela veut dire 150 000 000 $? Cela me choque. On parlait cet
après-midi, pendant la période des questions, de 50 000 000 $
à Québecair; donc, c'est un montant de rien là aussi. Mais
on est mieux de partir et dire tout de suite: Laissons tomber les engagements
financiers, à quoi est-ce que cela sert? Je veux vraiment essayer de
convaincre le ministre que si vous avez une dépense de 30 000 $,
peut-être qu'on aurait pu l'épargner en faisant exécuter ce
travail par quelqu'un dans un ministère. Mais est-ce qu'il traitera mes
questions de manière sérieuse, si vraiment il a dans sa
tête que cela ne veut rien dire, que c'est une niaiserie? Cela me choque,
parce que je prends cela très au sérieux; j'ai
étudié tout ce cahier en fin de semaine. Là, je trouve un
engagement et je le dis au ministre pour qu'on coupe les dépenses, mais
je parle d'articles de 50 000 $, ici et là. Donc, est-ce qu'au moins son
oreille est ouverte pour des suggestions?
M. Bérubé: Les deux. M. Polak: Les deux.
M. Bérubé: Je vous écoute en
stéréophonie.
M. Polak: Parfait. Donc, optimiste comme je suis de nature, je
vais continuer. Donc, au ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, engagement 600.
M. Bérubé: Vendu.
M. Polak: Contrat négocié de services pour la vente
de 40 500 certificats du chasseur pour la saison 1982. Le fournisseur est la
Fédération québécoise de la faune Inc. à
Montréal. Le montant de l'engagement est de 50 625 $. Je voudrais savoir
si un tel
service ne pourrait pas être rendu, au ministère
même, par une petite fille qui travaille là. Je crois qu'on paie
1,25 $ par certificat, est-ce qu'il n'y a pas moyen d'envoyer une formule au
ministère disant: voici votre 1,25 $.
M. Bérubé: Ce seraient les jeunes filles qui
distribueraient les certificats de chasseur; de quel genre de chasse
s'agit-il?
M. Polak: Bien, dans le cadre du ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche. Ici, on a un contrat
négocié...
M. Bérubé: Je dois dire également quel genre
de loisirs?
M. Polak: Ou est-ce qu'il s'agit d'une telle
spécialité?
M. Bérubé: II faut comprendre que les certificats
de chasseur, si je ne m'abuse, ce n'est pas le permis de chasse, c'est pour le
cours de maniement d'armes. En fait, ce qui se produit, comme nous n'avons pas
véritablement d'armée et que les cours de maniement d'armes sont
peut-être difficiles à faire donner par les...
M. Polak: Ah!
M, Bérubé: C'est ce que je pensais, c'est bien
cela, cela doit être le certificat de chasseur où vous avez une
magnifique gélinotte huppée.
M. Polak: Ah! Vous en avez une.
M. Bérubé: Non, c'est mon membre de cabinet qui a
voulu cette superbe gélinotte huppée, à ne pas prendre
pour une poule, enfin, je dis cela parce que le cultivateur ne serait pas
content. Comme vous le savez, il faut suivre un cours de maniement d'armes,
l'objectif étant de réduire le nombre d'accidents mortels en
forêt chaque année. C'est assez important, surtout lorsqu'on se
met à deux pour chasser l'orignal et qu'on se place de part et d'autre
de l'orignal et qu'on tire ensemble; en général, on
épargne l'orignal, mais on perd deux chasseurs. Alors, l'objectif de ces
cours de maniement d'armes est finalement de réduire le nombre
d'accidents. Il est certainement plus facile de procéder directement par
la Fédération québécoise de la faune qui a des
associations de chasse un peu partout au Québec et qui regroupe les
chasseurs, de telle sorte qu'ils peuvent entre eux se donner des cours de
maniement d'armes, et donc, se décerner des certificats de chasseur. Je
pense que mettre en place toute une mécanique, par exemple cette jeune
fille du bureau du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche pourrait effectivement donner des cours de maniement d'armes...
enfin, je préférerais qu'elle soit tout d'abord membre de la
Fédération québécoise de la faune avant de
s'engager sur le sentier de la guerre.
M. Polak: Mais, M. le Président, ce n'est pas comme cela
que se lit l'engagement. On parle ici de la vente de 40 500 certificats
totalisant 50 625 $: J'ai divisé cela, cela donne 1,25 $ par
certificat.
M. Bérubé: 1,25 $.
M. Polak: Pour 1,25 $, on ne donne pas tout un cours.
M. Bérubé: Oui, mais vous avez l'émission de
cette carte. C'est l'émission de cette petite carte que nous payons.
M. Polak: D'accord.
M. Champagne: Je viens de comprendre.
M. Bérubé: C'est sans doute fait sur une base
bénévole ou financé directement par les associations de
chasseurs.
M. Polak: Parfait.
M. Bérubé: Remarquez bien que je n'ai pas
d'objection à ce que cette jeune fille travaillant pour le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche donne des cours
de maniement d'armes. Je n'ai absolument aucune objection, mais à
condition qu'elle s'y connaisse en maniement d'armes.
M. Polak: Je comprends. M. Doyon: M. le Président... M.
Polak: Je suis d'accord.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, je voudrais tout simplement que
le président du Conseil du trésor nous assure que la
validité de ces certificats est beaucoup plus grande que celle des
permis de pèche qui ont été émis
dernièrement et qui permettaient à des gens...
M. Bérubé: De chasser l'orignal!
M. Doyon: ... d'aller pêcher sur les plans d'eau du
Québec, alors que manifestement l'autorisation d'émettre ces
permis-là n'existait pas et que les permis étaient
complètement superflus et non nécessaires. Je voudrais tout
simplement m'assurer que les certificats sont plus valides que cela.
M. Bérubé: Je ne peux pas vous dire... M. Doyon:
Vous n'êtes pas sûr.
M. Bérubé: ... M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Vous n'êtes pas sûr. C'est
inquiétant, M. le Président.
M. Bérubé: Ah! Je n'ai absolument pas dit qu'ils
étaient non valides, M. le député de Louis-Hébert.
J'ai simplement dit...
M. Doyon: Vous ne pouvez pas me donner de garanties.
M. Bérubé: Je ne suis pas un expert légal et
vous pouvez poser la question en tout temps au ministre responsable.
M. Doyon: C'est inquiétant, M. le Président.
Revenu M. Polak: Revenu, engagement 100.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Ste-Anne.
M. Polak: Revenu, engagement 100: Contrat négocié
pour l'achat de 100 640 kilogrammes de colorant destiné à
être incorporé au mazout destiné au chauffage. Fournisseur:
Morton Chemical Ltd, Ajax, Ontario. Montant de l'engagement: 619 791,44 $. Je
voudrais savoir, en bon québécois que je suis, pourquoi on est
obligé d'aller à Ajax en Ontario. Est-ce qu'il n'y a pas un
fournisseur, même si les couleurs ne sont pas bleues, peut-être
rouges ou une autre teinte, au Québec?
M. Bérubé: Vous ne pouvez pas mettre n'importe quoi
dans l'essence parce qu'il s'agit de moteurs à combustion et vous
pourriez contaminer l'intérieur de vos pistons et cylindres. Par
conséquent l'utilisation de ces colorants...
M. Polak: Chauffage... C'est le chauffage.
Une voix: C'est pour le chauffage celui-là, ce n'est pas
pour les autos.
M. Bérubé: Attendez un peu, c'est le
colorant...
Une voix: Pour l'huile à chauffage.
M. Polak: C'est le colorant: 619 000 $ payé en
Ontario.
Une voix: Pour l'huile à chauffage.
M. Bérubé: C'est cela. C'est pour distinguer entre
le mazout qui est utilisé pour le chauffage et le mazout qui est
utilisé pour un moteur à combustion. N'est-ce-pas?
M. Polak: Le colorant lui...
M. Bérubé: Ces colorants sont standard en
Amérique du Nord. Il me semble que l'entreprise qui fabrique ces
colorants pour le Canada, c'est la compagnie Morton Chemical Ltd.
M. Polak: Oui mais je voudrais savoir s'il n'y a pas une
compagnie semblable au Québec, chez nous...
M. Bérubé: Non.
M. Polak: ... qui produit cela?
M. Bérubé: Non. Ce produit-là...
M. Polak: Est-ce qu'on ne pourrait pas encourager... on a eu la
même affaire avec...
M. Bérubé: Non, non. Ce produit-là...
M. Polak: ... les fameuses enveloppes de retour pour les
bénéficiaires de l'aide sociale, vous vous rappelez
l'année dernière?
M. Bérubé: Non, il n'est produit que par cette
société-là.
M. Polak: Morton Chemical Ltd a l'exclusivité
là-dessus.
M. Bérubé: Oui, c'est cela.
M. Polak: Est-ce que l'on ne pourrait pas encourager une
compagnie québécoise à produire ce colorant-là? On
a la compagnie de...
M. Bérubé: S'il y a une compagnie qui voulait se
lancer dans la fabrication de ce produit, j'imagine que oui. Il s'agit tout
simplement, je peux vous le donner, cela peut vous intéresser: il y a
37,50% de colorant rouge, il y a 37,50% de furfural et 25% de solvant. Je suis
convaincu que toute compagnie voulant se lancer dans la fabrication du FON-50,
si elle détient les brevets nécessaires, pourrait le faire.
M. Polak: Mais est-ce qu'on a pris des mesures ou est-ce qu'on a
fait des enquêtes? On a tout de même des industries chimiques,
pétrolières, etc. à Québec, des raffineries
à Montréal qui sont assez fortes. Est-ce qu'on ne pourrait pas
les aviser et leur dire: Voici, monsieur, on achète en Ontario pour 619
000 $ par année.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Je pense que cela vaut la peine. Comme avec les
fameuses enveloppes de retour pour les bénéficiaires de l'aide
sociale, on a acheté 1 000 000 d'enveloppes en Ontario. Heureusement,
j'ai vu que, cette année, on les avait achetées au Québec.
Apparemment, on a convaincu un manufacturier québécois de
produire ces enveloppes. Ne pourrait-on pas faire la même chose ici et
donner avis à notre industrie par une petite lettre du ministère,
disant: Voici, nous achetons cela en Ontario, est-ce que cela vous
intéresse de produire cela?
M. Bérubé: Le gouvernement allant en soumissions
publiques, toutes les entreprises chimiques connaissent les produits que nous
achetons. Par conséquent, n'importe quelle industrie chimique qui
voudrait se lancer dans la fabrication de ce produit pourrait le faire.
M. Polak Ce n'est pas une soumission publique. C'est un contrat
négocié. Vous avez négocié.
M. Bérubé: Dans la mesure où tous ses
produits sont connus - on sait quels sont les produits qui sont achetés
par le gouvernement - la compagnie CIL, qui voudrait produire ce type de
produit, le sait.
M. Doyon: Oui, mais si vous négociez le contrat avec
quelqu'un d'autre.
M. Bérubé: Si elle se lance dans la production de
ce produit au Québec, elle va bénéficier de la politique
d'achat et elle pourra certainement soumissionner plus bas.
M. Polak: À tout événement, je voudrais
suggérer au ministre - s'il ne veut pas le faire, je vais essayer de le
faire moi-même - d'écrire aux compagnies québécoises
qui s'occupent des produits de cette nature...
M. Bérubé: J'encourage le député de
Sainte-Anne.
M. Polak ... pour leur dire: Voici, c'est un gros contrat de
près de 1 000 000 $ et on veut donner la "business" aux
Québécois.
M. Bérubé: Excellent.
M. Polak: Est-ce que vous acceptez ma suggestion ou voulez-vous
que j'écrive?
M. Bérubé: J'encourage le député de
Sainte-Anne à contacter toutes les compagnies chimiques du Québec
pour leur demander pourquoi elles ne fabriquent pas ce colorant qui s'appelle
le FON-50.
M. Polak: Excusez-moi. Voulez-vous me donner le nom parce que
j'ai beaucoup moins d'instruments que vous? F quoi?
M. Bérubé: Le FON-50. Comme je vous le disais
tantôt - vous pourrez le retrouver au journal des Débats - ce
colorant a une composition chimique assez bien connue. Elle est, d'ailleurs,
standardisée en Amérique du Nord. Par conséquent, le
député de Sainte-Anne pourrait avec avantage contacter les
différentes industries chimiques. Je pense que nous pourrions tenir une
séance spéciale où il pourrait nous faire part des
résultats de ses recherches.
M. Polak: Savez-vous que je trouve cela un peu dérisoire
de la part du ministre. Vous avez tout un appareil. Pourquoi ne pas dire au
ministère du Revenu - ils savent très bien quelles sont les
compagnies qui travaillent dans le domaine ou plus ou moins dans le domaine et
je pense que cela en vaut la peine - d'écrire une dizaine de lettres
pour aviser qu'on donne un contrat de 619 000 $ par année pour du FON-50
et leur demander si cela les intéresse? Il y aurait peut-être une
subvention de donnée pour les aider.
Si vous ne voulez pas le faire, si vous commencez à rire et que
vous trouvez cela ridicule, je n'ai aucune objection à le faire.
Évidemment, je n'ai pas les mêmes instruments que vous, mais je
ferai mon possible.
M. Bérubé: Je ne voudrais pas confier de
tâches inutiles à la fonction publique. Si le député
de Sainte-Anne veut le faire, je n'ai aucune objection à ce qu'il occupe
son temps de cette façon-là. Étant donné que c'est
un monde très petit, ce monde des entreprises chimiques, je pense qu'il
aura l'occasion, après avoir contacté ces différentes
entreprises, de découvrir qu'elles ne fabriquent pas ce produit. En
général, les sociétés fabriquent des gammes assez
spécialisées de produits. Elles ont des usines
éparpillées un peu partout sur le continent et
spécialisent chacune de leurs usines dans certains types de produits. Il
est donc normal qu'on trouve certains produits faits au Québec, d'autres
en Ontario, d'autres en Alberta et d'autres aux États-Unis en vertu de
la spécialisation des usines. Cela permettra au député de
Sainte-Anne de se familiariser avec la spécialisation des diverses
industries chimiques en Amérique du Nord et je pense qu'il pourra nous
faire part des différentes raisons qui font que ces entreprises ont
choisi de ne pas se lancer dans la fabrication de ce type de produit.
M. Polak: Je vais essayer.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Bérubé: J'aime autant que ce soit le
député de Sainte-Anne qui perde son temps que l'administration
publique.
M. Polak: Avec les enveloppes, je n'ai pas perdu mon temps parce
qu'elles sont maintenant achetées au Québec.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Maintenant que le président du Conseil du trésor a
donné un mandat de plusieurs mois...
M. Bérubé: Au député de
Sainte-Anne.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ... au député de
Sainte-Anne, probablement pour s'en débarrasser ici, à la
commission des engagements financiers...
M. Polak: Je peux le faire durant la fin de semaine.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): j'aimerais simplement rapporter
une anecdote sur le comportement des automobilistes québécois qui
ont des voitures diesel. Le ministre n'est peut-être pas au courant. La
taxe sur le carburant est devenue ici à un niveau tel que, un peu comme
en Italie -c'est assez intéressant, j'ai découvert cela -les
automobilistes forment des "pool", des cagnottes auxquelles ils contribuent
tant par mois, un montant relativement ridicule, alimentent leur voiture diesel
avec de l'huile à chauffage et prennent le risque de se faire attraper
par un "jaune" et de payer l'amende à même la cagnote. (21
heures)
Voici ce que je veux souligner: la taxe sur les carburants au
Québec est à un niveau tel qu'il y a beaucoup d'automobilistes
propriétaires de voitures diesel qui sont en train de verser, sans jeu
de mots, dans un comportement assimilable à celui qu'ont
entraîné les taux d'imposition extrêmement
élevés qu'on connaît dans certains pays d'Europe, notamment
en Italie où le système est quasiment universel. Ils sont en
train de verser dans des travers presque antisociaux, à cause du taux
très élevé du carburant.
M. Bérubé: Est-ce que le député de
Vaudreuil-Soulanges veut qu'on augmente les amendes ou qu'on baisse le prix de
l'essence?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je pense que, d'habitude on
demanderait, quant à nous, que vous baissiez la taxe sur l'essence.
M. Doyon: C'est un réflexe que d'augmenter les
amendes.
M. Bérubé: M. le Président, je pense qu'il
n'y a pas de taxes qui soient particulièrement populaires. Toutefois,
lorsqu'il s'agit de déterminer le champ de taxation ou l'assiette
fiscale, certaines taxes sont peut-être plus bénéfiques que
d'autres. Or, dans la mesure où le pétrole est essentiellement
importé de l'extérieur du Québec, il est bien
évident qu'imposer une taxe de vente sur ce produit a une incidence sur
la consommation qui est, en fait, significative. On a assisté à
près de 12% de réduction de la consommation du carburant et ceci
est bénéfique pour l'économie du Québec puisque,
maintenant, c'est de l'argent qui reste au Québec. C'est une somme
considérable et cet argent circule au sein de l'économie
québécoise plutôt que d'en sortir. De fait, les pays
européens, comme vous le savez, ont en général des taxes
sur l'essence beaucoup plus élevées qui peuvent atteindre
jusqu'à 3 $ à 4 $ le gallon d'essence. Pourquoi? Parce
qu'étant entièrement dépendants de ressources
étrangères, ils ont intérêt à ce que les
citoyens utilisent les plus petites cylindrées possible, les plus
économiques.
Qu'est-ce qui s'est produit en Amérique du Nord? Les fabricants
d'automobiles américains n'ont pas réalisé ce changement
dans les mentalités, n'ont pas ajusté leur ligne de voitures pour
faire face à la pénurie d'énergie. Je pense que c'est une
mauvaise politique que d'encourager la surconsommation d'une ressource qui est
finalement limitée et dont le prix ne pourra faire autrement que
croître très rapidement dans les années qui viennent. Non
pas qu'en soi une taxe soit agréable - je pense que toutes les taxes
devraient être condamnées -mais il reste que, si vous êtes
obligés d'imposer certaines taxes pour assurer des services essentiels
à la population, la taxe sur l'essence est probablement une des
meilleures qu'on puisse envisager plutôt que d'imposer une taxe sur nos
produits faits au Québec.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): J'en prends note pour des
discours ultérieurs.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne.
Transports
M. Polak: Ministère des Transports, engagement 100.
"Contrat négocié pour l'achat de 13 262 litres d'empli-joint en
deux (2) composantes à base d'uréthane, en contenant de dix-neuf
(19) litres, de marque Vulkem 202, pour fins d'entretien du système
routier. Le fournisseur est Produits et Services de la construction
(Montréal) Inc. Le montant de l'engagement est de 74 446 24 $." Je
voudrais juste savoir du
ministre si c'est le seul fournisseur qui se spécialise dans ce
produit. Est-ce que c'est la raison pour laquelle on a procédé
par le biais d'un contrat négocié?
M. Bérubé: C'est un problème un peu
particulier. Comme le ministère reste pris avec un inventaire
très important d'apprêt de cette marque Vulkem, on doit utiliser
l'empli-joint qui est compatible avec l'apprêt. Par conséquent, on
doit faire affaires avec la seule entreprise qui vende ce produit.
D'après ce que je comprends, il existe d'autres apprêts et, par
conséquent d'autres empli-joints qui pourraient être
utilisés. Vous savez, c'est un peu comme celui qui prend un peu plus de
beurre pour aller avec son pain et, quand il termine son pain, il reste pris
avec du beurre; alors, il tourne en rond. Là, c'est un peu ce
problème. Effectivement, on a besoin de plus d'empli-joint pour aller
avec les apprêts de marque Vulkem. Je ne peux pas vous dire si c'est le
pain qui est en trop ou si c'est le beurre, mais, enfin, vous comprenez le
principe général.
M. Polak: En d'autres termes, du moment qu'on a mangé le
stock de Vulkem 202, on va en soumissions publiques parmi tous ceux qui veulent
obtenir un tel contrat.
M. Bérubé: On ne peut absolument rien vous cacher,
M. le député de Sainte-Anne; votre sagacité
m'épate.
M. Polak: Merci. Cela va. Quant à moi, si mes
collègues n'ont pas d'autres questions, je saute au ministère de
la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu, à
l'engagement 603.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Pontiac, sur l'engagement 656 du ministère des Transports.
M. Middlemiss: Engagement 655.
Le Président (M. Boucher): Engagement 655?
M. Middlemiss: D'accord. "Supplément pour porter à
51 500 $ le coût des honoraires pour effectuer une expertise de sol
à l'emplacement d'un mur de soutènement sur la route 117 (rue
Gamble), dans la municipalité de Rouyn-Noranda, comté de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue." Le fournisseur est Mon-Ter-Val Inc. Est-ce
qu'on pourrait connaître les raisons qui justifient l'augmentation des
honoraires d'au-delà de 100%?
M. Bérubé: Je vais essayer de vous dire cela. Ah!
C'est un problème de mécanique des sols.
Une voix: C'est cela, oui.
M. Polak: Tremblement de terre.
M. Bérubé: Je retrouve toujours
l'intérêt du député de Pontiac...
M. Middlemiss: Non, c'est surtout les 100% d'augmentation. C'est
la rigueur qu'on a.
M. Bérubé: ... dont on connaît la grande
expertise en géotechnique à titre d'ingénieur civil, pour
toutes ces questions.
M. Polak: C'est absolument incroyable!
M. Middlemiss: Surtout les suppléments. Le mur
était plus large qu'on le pensait.
M. Polak: Ils ont mal mesuré le mur.
M. Bérubé: Je vais vous dire cela; c'est
passionnant, d'ailleurs. On a localisé un dépôt de
matériaux granulaires très perméables dans le secteur du
projet et, parce qu'il y avait deux lacs à proximité, il fallait,
pour le choix du type de structure et des méthodes de
réalisation, procéder à des essais de pompage. Donc, il
semble bien qu'on a dû procéder à des essais de pompage.
J'imagine que c'était pour mesurer la perméabilité de ce
lit d'agrégats. D'autre part, au départ, le mandat devait se
limiter au mur de soutènement, mais le ministère a
décidé de prendre à charge l'étude de sols pour
l'étagement. Là, je ne pourrais vraiment pas vous dire ce qu'est
l'étagement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le député de
Pontiac va vous expliquer cela.
M. Middlemiss: Oui, oui.
M. Bérubé: Je suis convaincu que le
député de Pontiac va nous dire cela.
M. Middlemiss: Pas dans le contexte d'étagement. Il
faudrait avoir une meilleure idée du projet.
M. Bérubé: En tout cas, on comprend qu'il y a une
intersection d'un chemin de fer et d'une route. Alors, j'ai l'impression...
M. Middlemiss: La structure au-dessus du mur peut-être.
M. Bérubé: Peut-être, oui.
M. Middlemiss: D'accord. Le mur et la structure. Est-ce qu'on
pourrait avoir une copie du mandat original et savoir de quelle façon on
a choisi le bureau de Mon-Ter-Val?
M. Bérubé: Certainement.
M. Middlemiss: On aurait dû poser la question la
dernière fois parce que le contrat original était de l'ordre de
22 000 $, soit moins de 25 000 $, donc il n'est jamais passé ici.
M. Bérubé: Ah! oui. Vous avez raison. Comment
a-t-on choisi la firme Mon-Ter-Val?.
M. Polak: Donc, à moins qu'il n'y ait d'autres
interventions avant moi...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne.
Travail, Main-d'Oeuvre et Sécurité du
revenu
M. Polak: ... je saute à Travail, Main-d'Oeuvre et
Sécurité du revenu, à l'engagement 603. "Subventions
à divers organismes dans le cadre du programme Chantier-Québec.
Montant de l'engagement: 1 708 269,49 $." Là, il y a toute une liste
attachée à ce fameux projet pour donner du travail aux jeunes,
etc. Je prends deux exemples à la page 3, les engagements 173 et 177. Je
vois que, dans le comté de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, le club
Lions a créé 14 emplois pour une durée de 20 semaines et
les Chevaliers de Colomb, encore à Rouyn, 6 emplois pour une
durée de 20 semaines. Je voudrais savoir quelle sorte de programmes font
ces clubs Lions, parce que j'étais moi-même un membre du club
Lions de Montréal et si eux se qualifient maintenant pour la
création d'emplois, on devrait peut-être envoyer une petite lettre
circulaire à tous les clubs Lions, à tous les conseils de
Chevaliers de Colomb du Québec pour leur dire: Voici, vous pouvez faire
exactement la même chose qu'à Rouyn-Noranda.
M. Bérubé: Alors, vous voulez connaître la
description des projets?
M. Polak: La description des projets et, deuxièmement,
s'il s'agit comme toujours -et je trouve cela un peu malheureux - de projets
d'une durée de 20 semaines exactement, cela veut dire qu'après 20
semaines on dit: Voici, monsieur, on vous envoie au fédéral.
M. Bérubé: Oui, c'est l'objectif du programme.
M. Polak: Donc, si j'ai bien compris et je veux que le ministre
répète cela...
M. Bérubé: Et cela fonctionne.
M. Polak: ... pas en me disant seulement...
M. Bérubé: On ne peut rien vous cacher. Vingt
semaines, c'est, en fait, la période minimale permettant de refiler ces
gens à l'assurance-chômage. Alors, je vous explique comment cela
fonctionne.
M. Polak: Et vous ne trouvez pas cela triste?
M. Bérubé: Non, non, je trouve ça normal,
excellent.
M. Polak: Parfait, continuez votre explication.
M. Bérubé: Ce que nous faisons, c'est que, pour
avoir le maximum d'emplois créés, nous calculons ce que nous
économisons à l'aide sociale par suite du fait que la personne en
question a travaillé pendant 20 semaines. Cette économie faite
à l'aide sociale, nous la remettons dans le programme de création
d'emplois. En d'autres termes, nous réinvestissons tout l'argent
économisé; Cela veut donc dire que l'argent que le gouvernement
fédéral verse en chômage nous permet d'économiser de
l'aide sociale. Nous nous servons de cette somme pour créer des emplois.
Donc, pour une fois, l'argent du gouvernement fédéral sert
à des oeuvres saintes.
M. Polak: M. le Président, j'ai une question
additionnelle. Est-ce que le ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre, devenu
le ministre de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu parce
qu'il y a un autre ministre du Travail depuis la semaine dernière,
coûtant 200 000 $ de plus en personnel de cabinet...
M. Bérubé: Non, non. Le nombre de ministres n'est
pas plus important dans le gouvernement actuel qu'il ne l'était sous
l'ancien gouvernement libéral. Par conséquent, il n'y a pas plus
de cabinets, aujourd'hui, qu'il n'y en avait à l'époque.
M. Polak: M. le Président, on parle de l'année
1982. Je ne suis pas responsable de ce qui est arrivé avant avril
1981.
M. Bérubé: Ah! À vous voir à genoux
devant M. Bourassa, je ne comprends pas que vous soyez en train de renier son
administration.
M. Polak: Est-ce que le président du Conseil du
trésor a déjà pensé à la possibilité
de faire une coordination avec le gouvernement fédéral, au lieu
de se lancer la balle de l'un à l'autre? On donne 20 semaines pour faire
des murales dans un club de l'âge d'or, ce qui n'est pas vraiment un
poste régulier, permanent pour un jeune, cela ne l'encourage pas parce
qu'il sait très bien
que c'est pour 20 semaines, et, ensuite, on l'envoie à
l'assurance-chômage. Est-ce qu'on n'a pas pensé à la
possibilité que ces deux gouvernements se rencontrent pour coordonner,
pour dire: On créera vraiment ensemble de vrais emplois pour les jeunes
où ils resteront au travail et pas seulement pour remplir le temps
pendant 20 semaines; parce que c'est décourageant pour les jeunes?
M. Bérubé: Oui, je peux vous confirmer, en fait,
que, lorsque le ministre fédéral, M. Axworthy, avait
annoncé son programme de 150 000 000 $ sur trois ans pour le
Québec, ou quelque chose comme cela, nous lui avons fait une proposition
de programme conjoint fédéral-provincial. Cela depuis plusieurs
mois et il n'a toujours pas répondu.
M. Polak: Et vous êtes toujours prêts à
coopérer à un tel programme...
M. Bérubé: Toujours.
M. Polak: ... pour créer vraiment de l'emploi?
M. Bérubé: Toujours, mais à voir comment les
libéraux du Québec se chicanent avec les libéraux d'Ottawa
à propos de projets de loi que nous impose le Parlement
fédéral, si les libéraux ne peuvent pas s'entendre entre
eux, imaginez comment ils s'entendront avec qui que ce soit d'autre.
D'ailleurs, c'est connu, il n'y a plus un gouvernement provincial qui peut
s'entendre avec les libéraux.
M. Polak: Mais, M. le Président...
M. Bérubé: D'ailleurs, avez-vous remarqué
qu'il n'y a plus de gouvernement libérai nulle part au Canada? Ils s'en
s'ont débarrassés. Il n'y a plus personne qui veut avoir les
rouges. C'est fini.
Une voix: Juste le Québec.
M. Polak: M. le Président, est-ce que j'ai bien compris
que le ministre suggère que nous négociions avec le gouvernement
fédéral? Vous représentez le gouvernement, j'ai
demandé si le gouvernement était prêt à
négocier.
M. Bérubé: Je me souviens quand l'ancien premier
ministre du Québec, M. Bourassa, voulait négocier avec le
gouvernement fédéral, il se faisait traiter de "Ti-Pit-hot-dog";
ce n'était pas particulièrement mirifique comme succès,
non plus à l'époque.
M. Polak: Je suis bien d'accord avec cela, non pas avec qui a
été dit, mais avec votre remarque. Je voudrais revenir sur...
M. Bérubé: On me dit qu'il est aux hamburgers
maintenant.
M. Polak: ... sur un point. Est-ce que j'ai bien compris que le
gouvernement provincial est prêt à coopérer avec le
gouvernement fédéral pour vraiment lancer un programme
coordonné, dans lequel on met de l'argent de part et d'autre, pour
mettre sur pied des emplois permanents pour les jeunes et que, vraiment, c'est
le fédéral qui refuse carrément de coopérer et
même de discuter? Est-ce que c'est ce que le ministre a dit, parce que je
ne connais pas le dossier à ce point?
M. Bérubé: Ah! II faudrait que je sois plus
familier avec le dossier pour vous dire quelles sont les raisons qui font que
le gouvernement fédéral n'a pas donné suite à cette
proposition. Mais, tout récemment, M. Axworthy a confirmé
qu'effectivement une proposition lui avait été faite par le
Québec.
Un des problèmes que nous avons - et ceci est quand même
important - c'est que nous avons injecté, cette année, 160 000
000 $ pour la création d'emplois. Je ne sais pas si le
député de Sainte-Anne s'en souvient, mais, il y a près
d'un an, devant la crise qui se développait, nous avions proposé
au gouvernement fédéral d'unir ses efforts à ceux du
Québec et des autres provinces d'ailleurs pour soutenir
l'économie. Si vous vous souvenez, à l'époque le
gouvernement fédéral répondait: Non, ce qui est important,
c'est la lutte à l'inflation et la lutte au chômage n'est pas
prioritaire. Le gouvernement du Québec s'est donc engagé dans des
programmes de près de 160 000 000 $ pour soutenir l'emploi.
Subséquemment, le gouvernement fédéral s'est aperçu
qu'effectivement il faudrait peut-être qu'il commence à s'occuper
des dégâts que ses politiques monétaristes causaient
à l'ensemble de l'économie canadienne. Le gouvernement
fédéral est arrivé avec un programme
fédéral-provincial de soutien de l'emploi. Évidemment
là, cela devient un peu plus compliqué dans la mesure où
une bonne partie des sommes que nous avions de disponibles pour de tels
programmes sont dépensées. C'est bien beau de nous arriver
après coup et de dire: Écoutez, maintenant, on devrait
s'embarquer dans un programme conjoint. Nous répondons: On a
déjà mis notre part, mettez la vôtre. Parfait! On n'a pas
d'objections, on est bien satisfait, on peut même vous faire une
proposition pour intégrer les deux programmes ensemble. Mais, il reste
qu'il y a des limites aux sommes. Je pense que la difficulté vient de ce
que le gouvernement fédéral s'est pris sur le tard en ce qui a
trait au soutien de l'emploi. (21 h 15)
D'ailleurs, vous le reconnaîtrez avec
moi, lors d'un sommet économique qui a eu lieu à Ottawa,
le premier ministre du Québec avait souligné l'importance qu'il y
avait pour le Canada de s'engager dans des programmes de soutien de l'emploi,
compte tenu de l'impact catastrophique des politiques économiques sur le
développement industriel canadien et québécois. Vous vous
souviendrez qu'à l'époque le gouvernement fédéral
avait exprimé une fin de non recevoir. À titre d'exemple, on a
parlé du plan Biron pour soutenir les fonds de roulement des
entreprises. Le gouvernement fédéral a refusé de s'engager
dans un tel programme pour, presque un an après, arriver avec son propre
programme à peu près identique. La même chose s'est
produite, par exemple, dans le programme de soutien à l'industrie du
textile. Le Québec avait demandé au gouvernement
fédéral d'unir ses efforts à ceux du Québec pour
soutenir notre industrie du textile. Le gouvernement fédéral a
refusé, a fait la sourde oreille, en dépit des sommets qui
avaient été convoqués et, une fois que le programme
québécois a été en place, en activité, que
les usines ont commencé à en profiter, le gouvernement
fédéral a annoncé un programme de soutien à
l'industrie du textile qui a rendu notre programme complètement caduc
parce qu'on se trouvait à donner des subventions pour exactement les
mêmes fins. Cette absence de coopération entre le gouvernement
fédéral et les gouvernements des provinces est un problème
majeur et il est vraiment temps qu'on se débarrasse de M. Trudeau et de
ses sbires.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: L'engagement 178.
Le Président (M. Boucher): Travail et Main-d'Oeuvre?
M. Doyon: Toujours dans la Main-d'Oeuvre, oui.
M. Bérubé: À 603. Les chevaliers et
comtesses du survenant, à Saint-Joachim-de-Tourelle.
M. Doyon: J'ai toujours trouvé que le président du
Conseil du trésor me faisait penser au survenant. Je voulais savoir si
c'est son "fan club" qu'il a subventionné de cette façon pour un
montant de 43 200 $. Trève de plaisanteries, M. le Président,
simplement pour savoir de quoi il s'agit, parce que le nom ne nous
éclaire pas beaucoup. Qu'est-ce que c'est que, le Club provincial des
chevaliers et comtesses du survenant de Saint-Joachim-de-Tourelle, comté
de Matane, qui se voit subventionner pour un montant de 43 200 $?
M. Bérubé: II s'agit, tout simplement, d'un
regroupement de citoyens qui s'est constitué, justement, pour profiter
de ces programmes et ils ont mis en place des projets d'aménagement,
d'un petit parc en particulier, pour les jeunes. Ce sont des
aménagements à caractère touristique et de loisir à
Saint-Joachim-de-Tourelle. Quant au choix proprement dit de l'appellation de
leur firme...
M. Doyon: Est-ce que vous y êtes pour quelque chose?
M. Bérubé: ... je leur en laisse la
paternité totale.
M. Doyon: Cela vous dégage un peu, mais pas totalement,
parce que c'est dans votre comté.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Une question additionnelle.
M. Bérubé: C'est sur les chevaliers, les comtesses
ou le survenant?
M. Polak: Sur l'engagement 603. On rit beaucoup. Quand on voit la
description des organismes et des projets ou on devine les projets je trouve
tout de même triste qu'on parle d'une somme totale de 1 700 000 $ pour le
projet. On se demande dès le début ce que cela veut dire, au
point de vue de la productivité, de donner une sorte d'encouragement aux
jeunes de retrouver de l'emploi. On va les occuper pendant vingt semaines.
Trouvez-vous que ce programme Chantier-Québec répond vraiment aux
besoins de ces jeunes?
M. Bérubé: Ce ne sont pas des jeunes. Ce sont des
assistés sociaux.
M. Polak: Quel est le bénéfice de ce programme,
sinon de les envoyer au fédéral après vingt semaines?
M. Bérubé: Vous posez vraiment une question de fond
et cela mérite qu'on s'y arrête. Maintenant, cela peut prendre
quelques minutes de plus, mais le député de Sainte-Anne voulait
des détails. Lorsqu'on regarde l'évolution technologique en
Occident, on s'aperçoit que - c'était un peu après Adam,
mais avant Noé - si on remonte à une centaine d'années,
tout près de 80% de la population vivaient de l'agriculture. Or,
l'agriculture s'est industrialisée et, aujourd'hui, moins de 7% de la
population vivent de l'agriculture, ce qui ne nous empêche pas de manger
à notre faim. A suivi une époque d'industrialisation où,
effectivement, les gens ont quitté les
campagnes pour venir en ville travailler en usine. La
mécanisation de l'industrie manufacturière a, quant à
elle, conduit à la disparition d'un grand nombre d'emplois qui ont
été récupérés par le secteur tertiaire. Ce
que nous constatons, cependant, dans toutes les sociétés
occidentales, c'est qu'avec l'avènement de l'informatique, de la
bureautique, de la robotique, il y aura de moins en moins de travailleurs dans
les usines. Au Japon, par exemple, pour la fabrication des automobiles, on peut
se débrouiller avec un tiers de moins d'employés que dans les
usines canadiennes.
Il y a une tendance irréversible dans le monde faisant en sorte
que l'ensemble de la production des biens de consommation et des biens
primaires va être réalisé par une main-d'oeuvre de moins en
moins importante. On a cru, un moment, que le tertiaire: les services
bancaires, les assurances et autres, allait effectivement prendre la
différence, mais on constate aujourd'hui l'informatisation de ces
secteurs-là... On voyait récemment la Fédération
des caisses populaires annoncer l'implantation de systèmes informatiques
très sophistiqués pour la gestion de tous les comptes. Ce qui
fera que, sans doute dans très peu d'années, vous pourrez
directement avoir accès à votre compte de banque à la
maison, devant votre écran de télévision couplé
à un rnicro-ordinateur. Par conséquent, on s'en va très
rapidement vers une société où les tâches
répétitives seront exécutées par des machines.
Cela veut dire que, dans toutes les sociétés occidentales,
on doit complètement changer notre vision du travail. Le
député de Sainte-Anne aurait intérêt à lire
un bouquin de Jacques Ellul, philosophe français assez âgé
- je pense qu'il est né en 1912 - dont le dernier volume Changer de
révolution porte, justement, sur l'impact de cette révolution
technologique. Il faut dire, lorsqu'on examine l'origine du communisme, qu'on
s'aperçoit que c'est l'exploitation du prolétariat qui a
amené l'avènement du communisme, l'exploitation de l'homme pour
générer un capital qui permette l'investissement. On
s'aperçoit, même en régime communisme, qu'on n'a pas pu
éviter cette exploitation du prolétariat. Ce qui s'en vient
maintenant avec la mécanisation, avec l'informatisation, c'est que, de
fait, nous allons avoir de plus en plus de nos concitoyens qui vont
s'intéresser à des activités de type communautaire:
embellissement, qualité de vie, aide aux personnes âgées,
encadrement des jeunes, et de moins en moins de nos concitoyens qui vont
consacrer leur vie à la production manufacturière et même
aux services tertiaires.
C'est un problème que tous les pays occidentaux connaissent.
Ainsi, lorsqu'on examine la croissance de la clientèle de l'aide
sociale, depuis une dizaine d'années, bon an, mal an, même en
période de bonne croissance économique, nous constatons qu'il y a
une croissance d'à peu près 5% de la clientèle de l'aide
sociale constituée de gens aptes au travail. Ce sont de nos concitoyens
qui ne s'intégrent plus dans le cycle économique et qui doivent
retirer des prestations d'aide sociale parce qu'il n'y a pas d'emplois pour
eux. Ce n'est pas un phénomène propre au Québec. Il est
universel au Canada. Il est maintenant très poussé aux
États-Unis, très avancé en Europe. Ce qu'on constate
effectivement, c'est que nos sociétés occidentales sont en pleine
mutation. Étant en pleine mutation, des types de projets comme ceux dont
on parle - j'admets qu'il s'agit là de projets expérimentaux, on
commence à jouer avec ces idées - il va falloir en trouver,
trouver un moyen pour faire en sorte que nos concitoyens, qui ne
s'insèrent pas dans le cycle économique normal, aient la chance
de fournir un travail utile à leurs concitoyens et qui les valorise.
En ce sens-là, les types d'expérience comme
Chantier-Québec sont vitaux parce qu'ils préparent notre
société à la vie de demain. Ils m'apparaissent donc
fondamentaux. Je ne dis pas que la formule est finale, définitivement
trouvée et qu'il n'y a pas de problèmes d'accommodement, au
contraire. Mais je pense qu'il va falloir aller de plus en plus à
l'avant avec cette idée de l'utilisation des ressources humaines
à des fins d'amélioration de notre milieu de vie, du milieu
ambiant, de la qualité de vie, tout simplement parce que de moins en
moins de nos concitoyens pourront travailler carrément dans des
entreprises comme celles qu'on connaissait dans le passé. On ne pourra
plus dans nos sociétés mettre l'accent uniquement sur l'emploi,
sur le travail, mais il faudra également trouver de nouvelles sources de
valeurs pour une société. C'est peut-être le
véritable défi de toutes les sociétés occidentales
à l'heure actuelle.
M. Polak: M. le Président, j'aimerais poser une question
au ministre là-dessus. Il vient de prendre l'exemple du Japon avec ses
robots. Qu'est-ce qu'ils font au Japon pour régler ce problème?
J'ai rencontré un grand homme d'affaires japonais, il y a deux ou trois
semaines, et je lui parlé justement du programme Chantier-Québec.
Je lui ai expliqué qu'il s'agissait d'occuper un peu les gens. Il
paraît qu'ici et là on fait des murales, sur un mur
d'hôpital dans une salle de récréation. Il a
commencé à rire et a dit: Mais non, cela ne se fait pas chez nous
parce qu'on considère que ce n'est pas productif. Selon ce que j'ai
compris - mais vous connaissez peut-être le Japon mieux que moi - ils ont
là-bas une sorte de formule mixte. D'un côté, on a la haute
technologie, surtout pour faire de la concurrence dans le monde sur les
marchés d'exportation, mais à
l'intérieur du pays, ils ont des usines qui travaillent juste,
disons, pour occuper les gens, pour qu'ils reçoivent un chèque de
paie. Ceux-ci sont très fiers d'avoir du travail et comme cela l'usine
continue ses activités, mais elle ne peut pas faire face à la
concurrence d'un autre pays. Est-ce que vous en savez un peu plus? Le
modèle japonais, je le comprends mais qu'elle est la solution
là-bas? S'il est vrai qu'au Japon, chaque groupe de dix ouvriers - vous
avez déjà donné l'exemple de l'industrie de l'automobile -
est mené par une machine, alors qu'est-ce qu'on fait avec le gars qui ne
travaille plus, au Japon?
M. Bérubé: II y a, au Japon, un
phénomène qui est mal connu; c'est le phénomène du
travail au noir qui y est très répandu mais qui joue moins dans
nos sociétés. Vous avez également au Japon un
problème de plus en plus grand de chômage.
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: C'est un problème qui est assez
répandu. Ce qui a empêché les pays européens de
connaître ces difficultés, en bonne partie, c'est l'importation de
main-d'oeuvre étrangère: turque, espagnole, nord-africaine.
Chaque fois que le cycle économique provoquait un ralentissement des
usines, ce que les pays comme la Suisse, l'Allemagne, la France faisaient,
c'était de retourner dans leur pays d'origine ces travailleurs
immigrés. Évidemment, le chômeur vivait toujours dans son
pays d'origine et, lorsqu'il venait en France ou en Allemagne, c'était
spécifiquement parce qu'il avait un emploi. L'exploitation des
travailleurs immigrés a soulevé de réels problèmes
sociaux dans les pays européens. Ces derniers ont maintenu les taux de
chômage très bas grâce à une main-d'oeuvre mobile que
l'on retournait en chômage dans les pays d'origine chaque fois qu'il y
avait un ralentissement économique. Évidemment, cela ne joue pas
dans nos pays puisque nous avons peut-être moins d'importation de
main-d'oeuvre immigrée, peut-être à l'exception de la
Hollande d'où nous vient quelque spécimen de grande
qualité.
M. Polak: Vous serez obligé de me retourner aux Pays-Bas,
par exemple.
M. Bérubé: C'est cela, oui. M. Polak: C'est
grave.
M. Bérubé: Ce qui montre bien, d'ailleurs,
l'extraordinaire accueil du Québec face à tous ces immigrants
puisqu'un grand nombre de nos concitoyens, sans doute, a voté pour le
député de Sainte-Anne, puisqu'il a trouvé moyen de se
faire élire dans son comté.
M. Polak: Les francophones, oui, oui, 76% des francophones.
M. Bérubé: Même les francophones, ce qui
montre très bien la très grande ouverture des
Québécois francophones vis-à-vis de tous les
étrangers.
M. Polak: Je suis d'accord là-dessus.
Le Président (M. Boucher): M. le député
Pontiac.
M. Middlemiss: Oui, est-ce qu'on pourrait revenir à
l'engagement 600 de Travail, Main-d'Oeuvre et Sécurité du revenu?
Est-ce qu'on pourrait savoir si le montant de la subvention de 148 992 $
à la Corporation de la forêt Ouareau a été
utilisé aux mêmes fins que l'engagement 300 de Loisir, Chasse et
Pêche?
M. Bérubé: À ma connaissance, oui. Je vais
aller voir à Loisir, Chasse et Pêche, mais je sais qu'il y avait
des subventions qui venaient de plusieurs ministères.
M. Middlemiss: II y a 100 000 $.
M. Bérubé: C'est que la subvention de Loisir,
Chasse et Pêche permettait de payer de l'équipement, alors que
celle-ci porte sur un projet de Chantier-Québec, c'est-à-dire un
paiement de main-d'oeuvre.
M. Middlemiss: Pour l'aménagement. M.
Bérubé: Quel numéro avez-vous dit?
M. Middlemiss: 300 dans Loisir, Chasse et Pêche.
M. Bérubé: Oui, c'est exactement cela. Dans un cas,
il s'agit d'un projet communautaire où on a payé des gens sans
doute pour élaguer les sentiers et aménager des pistes. C'est une
très jolie forêt, elle est magnifique et, en particulier, la
rivière qui est parsemée de chutes, de rapides. C'est un
très très joli coin.
M. Middlemiss: Est-ce qu'il y a quelqu'un qui fait la
coordination?
M. Bérubé: Non, c'est une corporation
municipale.
M. Middlemiss: Non, je veux dire qu'il n'y a pas de coordination
de faite pour les subventions entre Loisir, Chasse et Pêche et l'autre du
Travail et de la Main-d'Oeuvre.
M. Bérubé: Non, parce la subvention du Travail et
de la Main-d'Oeuvre est donnée en
région par les fonctionnaires du ministère de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu. Ce n'est pas
décidé au centre. (21 h 30)
M. Middlemiss: Mais vous, comme président du Conseil du
trésor, vous ne le faites pas?
M. Bérubé: Non, c'est complètement
décentralisé. Dieu soit loué, d'ailleurs! Parce que, s'il
fallait que toutes les dépenses gouvernementales passent entre les mains
du président du Conseil du trésor, d'abord une chose est
sûre, c'est que je doute que, même en travaillant 24 heures par
jour, je puisse dépenser beaucoup plus que 1 000 000 000 $ ou 2 000 000
000 $; on ferait d'énormes économies, mais enfin je ne suis pas
sûr que cela fonctionnerait.
M. Middlemiss: Ce serait une bonne chose.
M. Bérubé: Je ne le sais pas. Si jamais vous tombez
malade et que vous avez besoin de soins hospitaliers, vous serez
peut-être content que je ne contrôle pas tous les budgets de tous
les hôpitaux du Québec.
M. Middlemiss: Aujourd'hui, ils n'ont pas un si bon service.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement, engagement 200.
M. Bérubé: Mon collègue des Mille-Îles
a fait une remarque. Il prétend que je vous laisserais mourir, mais ce
n'est vraiment point ce que j'aurais à l'esprit.
M. Middlemiss: Je ne suis pas un Québécois pure
laine; donc, ce ne serait pas une perte.
M. Bérubé: Vous êtes ontarien?
M. Middlemiss: Non, non, mais un nom comme Middlemiss, ce n'est
pas québécois.
M. Bérubé: Ah! oui, oui, certainement. M.
Middlemiss: Ah! Je suis sur la liste.
M. Bérubé: Nous nous contentons des Johnson, Burns
et autres... Cela ne me fatigue pas.
M. Middlemiss: Non, non, ce n'est pas pareil.
Travaux publics et Approvisionnement
M. Polak: Ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement, engagement 200. Je saute pour prendre l'avion de Rouyn au
Mexique. "Contrat négocié pour la location d'une résidence
située à Siera Fria, au Mexique, destinée à loger
le délégué général du Québec à
Mexico." Un bail pour trois ans, à compter du 15 juillet 1982. Le
fournisseur est S.R.A. Carmen Velasco de Sanchez-Mejorada, Mexique. Le montant
de l'engagement est de 170 204 $. Si j'ai bien compris, il s'agit de la
résidence du délégué général et non
pas de la délégation générale.
M. Bérubé: Non, du
délégué.
M. Polak: Est-ce que ce délégué est
logé d'une manière beaucoup plus chic maintenant
qu'auparavant?
M. Bérubé: C'est tout nouveau parce que la
délégation du Mexique n'a été ouverte qu'il y a
très peu de temps, une couple d'années au maximum. Il n'avait pas
de résidence antérieurement.
M. Polak: Où est-ce qu'il était? M.
Bérubé: Je vais vous dire cela. M. Polak: Dans un
hôtel?
M. Bérubé: Je vais vous dire cela. Vous voudriez
connaître la résidence où il logeait antérieurement,
depuis deux ans.
M. Polak: Oui, parce qu'à la question subséquente
je voudrais savoir...
M. Bérubé: Je n'ai pas l'endroit où il
logeait antérieurement.
M. Polak: Est-ce que c'est devenu beaucoup plus cher? Est-ce
qu'on a économisé un peu? Est-ce qu'il est logé comme
homme d'un pays très chic, en première classe, ou plutôt
d'une manière un peu modeste? Je n'en ai aucune idée. Cette somme
de 170 000 $, j'imagine qu'il s'agit juste du loyer pour sa
résidence.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Polak: Mais j'imagine que ce monsieur, un peu comme le cas
qu'on a eu il y a une semaine à New York, doit avoir sans doute toutes
sortes d'autres dépenses...
M. Bérubé: Ah oui! Oui, oui.
M. Polak: ... des serviteurs, des repas spéciaux, du vin.
Il doit recevoir des gens et comme le ministre l'a dit, recevoir des gens,
c'est très tannant et il doit souffrir tout cela... J'aimerais
savoir combien le délégué général
coûte à la bourse publique de Québec.
M. Bérubé: Je ne le sais pas.
M. Polak: Avec des avantages sociaux, une école
spéciale pour les enfants, l'entreposage...
M. Bérubé: Non, il faudrait revenir à
l'engagement financier. Comme vous le savez, la nomination de
délégués à l'extérieur est normée et
l'ensemble des avantages auxquels le délégué a droit est
essentiellement calqué sur la pratique en vigueur aux Affaires
extérieures à Ottawa. Nous nous en tenons aux barèmes
standards pratiqués à Ottawa pour des emplois semblables. Dans le
cas présent, d'après ce que je vois...
M. Polak: Pouvez-vous me donner le nom de ce
délégué? C'est malheureux, je ne l'ai pas.
M. Bérubé: Je ne le connais pas.
M. Polak: Vous ne le connaissez pas?
M. Bérubé: Vous êtes chanceux parce qu'une
des maisons visitées pour l'installer s'appelle le Palacio de
Versailles.
Une voix: Ah! Rien que cela.
M. Doyon: II n'y a rien de trop beau.
M. Bérubé: Mais on n'a pas retenu le palais de
Versailles.
M. Doyon: C'était trop modeste.
M. Polak: Cela, c'est peut-être pour le
délégué à Paris.
M. Doyon: Est-ce qu'on attend d'autres renseignements du
président du Conseil du trésor?
M. Bérubé: Non, je n'ai pas les renseignements
demandés, sauf de revenir sur les engagements financiers
antérieurs concernant ce cas en particulier. Je pense que ce n'est pas
approprié. On pourrait s'en tenir aux questions portant sur ce cas
précis. Donc, ce que vous demandez, c'est le loyer payé
antérieurement...
M. Polak: C'est cela. M. Bérubé: ... pour
la... M. Polak: Pour le délégué.
M. Bérubé: ... maison du
délégué général, la maison ou
l'appartement...
M. Polak: C'est cela.
M. Bérubé: ... du délégué
général à Mexico.
M. Polak: C'est cela.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Louis Hébert.
M. Doyon: Merci, M. le Président. Je voudrais savoir du
président du Conseil du trésor si le Québec a actuellement
un délégué en poste à Mexico.
M. Bérubé: Je l'ignore complètement.
M. Doyon: Mon impression c'est qu'on n'en a pas actuellement et
ce depuis quelques mois. Il en ressort qu'on est en train de payer depuis un
certain nombre de mois...
M. Bérubé: Eh bien! Si on...
M. Doyon: ... un montant de 36 345 $...
M. Bérubé: ... n'en a pas, on va en avoir un.
M. Doyon: ... pour une maison ou un appartement qui n'est pas
utilisé. Il y a peut-être des questions à se poser.
Deuxièmement, M. le Président, je comprends qu'il y a des normes,
etc., qui sont calquées sur ce qui existe au ministère des
Affaires extérieures à Ottawa. Cependant, je vous signale que le
gouvernement du Québec est alimenté par les taxes d'une
population de 6 000 000 de personnes et non par les taxes d'une population de
25 000 000 de personnes. L'explication et la justification que nous donne le
président du Conseil du trésor sur les facilités qui sont
accordées au délégué général du
Québec à Mexico, comme aux autres d'ailleurs, à savoir
qu'on fait ce qui se fait au gouvernement fédéral n'est pas
valable.
M. le Président, tant va la cruche à l'eau qu'elle se
casse. On ne peut pas se comparer au gouvernement fédéral quand
on représente une population de 6 000 000 de personnes. Il est possible
qu'on ait des devoirs à remplir, mais il faudrait garder un sens des
proportions là-dedans. Si on voulait prendre le gouvernement
fédéral comme base de calcul ou de comparaison, il faudrait tenir
compte de notre capacité de payer qui n'est sûrement pas celle du
gouvernement fédéral. Le président du Conseil du
trésor est le premier à le déplorer en disant que le
gouvernement du Québec n'a pas les mêmes
moyens, il le dit à qui veut l'entendre, ce qui est
sûrement vrai. Il faudrait que cela se reflète dans les
dépenses qu'on fait aussi bien ici sur place qu'à
l'étranger. J'aimerais peut-être entendre le président du
Conseil du trésor apporter une justification plus convaincante que les
normes que l'on applique sont celles qu'on retrouve au sein du gouvernement
fédéral pour ce qui concerne sa représentation à
l'étranger.
M. Bérubé: II y a deux problèmes. D'une
part, lorsqu'on dit que le gouvernement du Québec n'a pas les moyens du
gouvernement fédéral, il faut dire que le gouvernement
fédéral a les moyens des citoyens du Québec. Entre
d'autres termes, il taxe les citoyens du Québec. Si le gouvernement
fédéral a les moyens, c'est parce que, j'imagine, les citoyens du
Québec ont les moyens, premièrement.
Deuxièmement, le problème que soulève le
député de Louis-Hébert est davantage relié au
dédoublement de juridictions, dédoublement qui fait
qu'effectivement le Québec va maintenir une délégation
générale à Mexico pour défendre les
intérêts du Québec en matière de commerce
international, alors que le gouvernement canadien est censé faire
cela.
Alors, pourquoi les gouvernements du Québec par le passé -
je pense au gouvernement de M. Johnson, de M. Lesage, de M. Bourassa - et le
nôtre ont-ils du ouvrir des délégations du Québec
à l'étranger? C'est que tous ces gouvernements, les uns
après les autres, ont constaté que les ambassades du Canada ne
donnaient pas un service approprié pour défendre les
intérêts du Québec, les intérêts des
entreprises québécoises. Elles donnaient un mauvais service. Dans
la mesure où tous les gouvernements du Québec ont constaté
les mauvais services que leur donnait le gouvernement fédéral,
ils ont été amenés, les uns après les autres,
à ouvrir des délégations du Québec à
l'étranger.
Pourquoi en avons-nous ouvert une à Mexico? D'une part, parce que
nous nous dirigeons vers des importations de pétrole du Mexique de plus
en plus grandes. Cela veut dire que, pour payer ces importations de
pétrole, il deviendra intéressant de vendre des produits. De
fait, on a commencé. Le ministre mexicain du développement
économique est venu en mission ici, au Québec. Il avait
enclenché un processus d'échanges entre les deux gouvernements
pour examiner quels étaient les produits dont pourrait avoir besoin le
Mexique et que pourrait exporter le Québec. Nous avons ouvert cette
délégation du Québec à Mexico parce que, justement,
il y a place pour une multiplication des échanges économiques
entre les deux pays. Nous avons fait de même au Venezuela, où nous
avons maintenant une délégation ou, du moins, une Maison du
Québec à Caracas.
En d'autres termes, à partir du moment où le Québec
se voit obligé de suppléer au manque de présence,
finalement, proprement québécoise par l'entremise des ambassades
du Canada, je pense qu'on est amené à encourir des coûts
additionnels. Il n'y a aucun doute dans mon esprit qu'un Québec
indépendant pourrait s'épargner ce dédoublement en versant
directement ses taxes pour financer ses délégations du
Québec plutôt que pour financer, d'une part, des ambassades qui ne
lui donnent pas les services dont il a besoin et d'être obligé, en
même temps, de maintenir des délégations du Québec
à l'étranger. Je pense que le député de
Louis-Hébert a raison. Toutefois, la solution est dans
l'indépendance du Québec et pas autre chose.
M. Doyon: II y a un certain nombre de choses qu'affirme le
président du Conseil du trésor que je suis en mesure de
déclarer comme n'ayant aucun fondement. J'ai moi-même
été fonctionnaire fédéral et j'ai aussi
été au ministère des Affaires extérieures. J'ai
travaillé aussi aux Nations-Unies.
M. Bérubé: Peut-être que cela prouve le
point.
M. Doyon: J'ai eu aussi l'occasion d'être à
l'intérieur des ambassades du Canada à l'étranger. Ce que
dit le président du Conseil du trésor est dénué de
tout fondement. Je le dis par expérience personnelle. La
préoccupation des fonctionnaires fédéraux dans les
ambassades du Canada - je l'ai vu et vécu moi-même puisque j'ai eu
à m'acquitter de ces fonctions - est de représenter
équitablement l'ensemble canadien, sans préférence et en
tenant compte de la spécificité de chacune des composantes du
grand tout canadien.
Les affirmations faites par le président du Conseil du
trésor sont tout simplement fausses et démagogiques. Elles
prêtent à une espèce d'approche qui consiste à dire
qu'à la limite la ville de Montréal ne pourrait être
représentée que par ses représentants sur place, de
même que la ville de Québec, etc. C'est là un raisonnement
qui ne tient pas et qui nous mène à des absurdités
totales.
Concernant la question spécifique que je posais sur les normes
québécoises de logement et d'hébergement, puisqu'on est
à cet engagement, le président du Conseil du trésor me
disait: On applique les mêmes normes que celles appliquées par le
gouvernement fédéral.
M. Bérubé: Parce que la personne fait la même
tâche.
M. Doyon: M. le Président, je vous
souligne qu'il serait abusif, pour le Canada, d'avoir une ambassade du
Canada et une résidence de l'ambassadeur qui se comparerait à
celle des États-Unis. Pourquoi? Parce qu'on est dix fois moins gros que
les États-Unis. C'est un simple calcul de proportion dont il faut tenir
compte en ce qui concerne le Canada et les États-Unis. Le Canada fait
cette comparaison quand il s'agit de loger son ambassadeur, son ambassade. Il
tient compte de sa capacité de payer pour les dépenses qu'il
effectue. Si le raisonnement était appliqué au Canada, le Canada,
parce qu'il a une ambassade sur place à Mexico, aurait une ambassade ou
une résidence de son ambassadeur qui serait comparable à celle de
l'ambassadeur des États-Unis, ce qui n'est pas le cas. Je
suggérais tout simplement qu'il fallait peut-être faire preuve
d'un peu de retenue dans ce domaine. Le gouvernement fédéral,
représente une population de 25 000 000 d'habitants. Quel que soit le
fondement du raisonnement du président du Conseil du trésor -
faisons abstraction de cela - on s'entend quand même sur une chose, c'est
que la province de Québec est composée de 6 000 000 d'habitants.
Est-ce qu'on peut raisonnablement défendre le fait qu'on loge notre
délégué général, l'équivalent de
l'ambassadeur du Canada, selon les mêmes normes qu'applique le
gouvernement fédéral? Je pense que poser la question, c'est y
répondre. Je voulais tout simplement que le président du Conseil
du trésor réfléchisse là-dessus et reconnaisse
qu'il fallait se limiter, surtout en ces temps difficiles où on n'a
peut-être pas les moyens d'avoir des dépenses trop folichonnes. Il
faudrait faire preuve d'un petit peu de continence là-dedans. (21 h
45)
M. Bérubé: M. le Président, je pense que
c'est dans la taille de la délégation, finalement, que l'on
reconnaît l'importance d'un pays. C'est bien évident que le
Québec, avec une population de 6 000 000 d'habitants et un commerce
extérieur qui, bien qu'important à l'échelle du
Québec, est quand même relativement plus petit que celui du
Canada, ne pourra pas avoir à sa délégation tout le
personnel qu'on retrouvera à l'ambassade du Canada. C'est bien
évident. En ce sens, nos délégations du Québec nous
coûtent, toutes proportions gardées, beaucoup moins cher que les
ambassades du Canada dans ces mêmes pays. C'est donc par la taille de
l'ambassade ou de la Maison du Québec, avec la quantité de
personnel, qu'on est capables de mesurer l'importance relative d'un pays. En ce
sens, je pense que l'examen, par le député de
Louis-Hébert, de l'importance de la délégation du
Québec à Mexico lui ferait comprendre que le Québec est
loin de dépenser autant que le gouvernement canadien pour maintenir des
liens avec le Mexique.
Toutefois, je continue à défendre ces liens. Le
député de Louis-Hébert a souligné tantôt que,
pendant des années, il avait travaillé au ministère des
Affaires extérieures à Ottawa. Il nous a expliqué,
également, que le ministère des Affaires extérieures ne
pouvait pas défendre la spécificité culturelle,
économique de chaque région. Par conséquent, si le
Québec était différent du reste du Canada, j'en tire comme
implication naturelle que les ambassades du Canada où il travaillait ne
pouvaient pas véritablement défendre les intérêts du
Québec.
D'ailleurs, pendant que le député de Louis-Hébert
travaillait au gouvernement du Canada pour défendre les
intérêts du Québec dans ses ambassades, le gouvernement,
à Québec, qui devait sans doute être un gouvernement
libéral à l'époque, se dépêchait de
créer des délégations du Québec pour essayer de
corriger le mauvais travail que le député de Louis-Hébert
pouvait faire. J'ai l'impression que c'est après avoir rendu de si
mauvais services à la population québécoise, au moment
où il travaillait au sein des ambassades canadiennes, qu'il a
décidé de venir en politique québécoise pour
essayer de miner, de l'intérieur même, les
délégations du Québec à l'étranger.
Je comprends, cependant, qu'il faut se mettre en garde contre les
interventions du député de Louis-Hébert qui, après
avoir fait des efforts désespérés à l'époque
où il travaillait pour le ministère des Affaires
extérieures et après avoir partiellement échoué
à la suite des efforts du gouvernement Bourassa... Je ne sais pas quand
le député de Louis-Hébert a travaillé pour le
ministère des Affaires étrangères, mais, il y a quand
même un certain nombre d'années, c'était à
l'époque du gouvernement libéral précédent. Je dois
donc présumer que, pendant que le député de
Louis-Hébert se désâmait à défendre les
intérêts du Québec, le gouvernement du Québec
était obligé de prendre ses affaires en main devant le peu de
progrès que les affaires du Québec faisaient à
l'étranger. Il ne faudrait quand même pas que le
député de Louis-Hébert vienne s'immiscer, un peu comme un
deuxième bureau...
M. Johnson (M. Vaudreuil-Soulanges): Le premier ministre appelle
cela la "cinquième colonne".
M. Bérubé: Cinquième colonne... dans le
fonctionnement de l'appareil québécois dans le but, cette fois,
de le saper de l'intérieur. Après avoir fait son travail à
l'extérieur, où il a connu un échec retentissant, il
faudrait éviter qu'il puisse le faire de l'intérieur.
M. Doyon: M. le Président, le président
du Conseil du trésor a l'air à s'interroger longuement sur
les raisons de ma venue en politique. Elles sont très simples. C'est que
j'ai vu ce qui se passait avec le gouvernement en place et, très
modestement, j'ai voulu essayer de corriger la situation désastreuse
dans laquelle ce gouvernement, depuis six ans, nous a placés. On fait ce
qu'on peut. On ne peut pas, évidemment, se résoudre à
accepter indéfiniment une situation qui nous apparaît
inacceptable. On tente, à un moment donné, de réparer les
choses qu'on peut tenter de réparer et on le fait comme on peut. Une de
ces façons a été de battre le PQ dans le comté de
Louis-Hébert, dans une forteresse péquiste qu'ils pensaient leur
être accordée à tout jamais et qu'ils avaient
découpé sur mesure avec une clientèle qu'ils semblaient
tenir pour acquise. Cela a été la preuve que le PQ ne peut
compter sur aucun comté qui lui est acquis. J'ai voulu faire cette
preuve. J'espère que cela va suffisamment motiver un certain nombre
d'autres comtés du Québec de façon à mettre,
aussitôt que possible, le gouvernement péquiste en minorité
et à s'en défaire. C'est ce que j'ai voulu faire et c'est la
raison de mon entrée en politique. J'ai dit cela pour répondre au
président du Conseil du trésor.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Louis-Hébert, j'ai bien compris qu'il s'agit des engagements financiers
et non des engagements politiques. Alors, on continue.
M. Polak: Tout ce que j'ai - à moins que mes
collègues n'aient une autre question à dire, c'est au sujet du
dernier engagement dans le livre: Travaux publics, engagement 800. "Contrats
négociés. Contrat pour l'achat d'une propriété sise
au 181 Mont-Royal à Moncton, pour servir de résidence officielle
du représentant du Québec dans les Maritimes. Fournisseur: Mde
Undewood, Moncton. Montant de l'engagement: 120 000 $." Est-ce qu'il y avait un
délégué ou un représentant du Québec dans
les Maritimes auparavant ou est-ce tout récent? Parce que j'imagine que
lorsqu'on achète une résidence, on veut que quelqu'un l'habite
pour faire un peu de travail pour nous.
M. Bérubé: Je ne peux pas vous dire depuis quand il
y a un délégué du Québec à Moncton.
M. Polak: Je vous explique ce que sont les Maritimes. Cela veut
dire des provinces dans l'Est du Canada. Dans un autre pays, mais vous savez
où ça se trouve.
M. Bérubé: Effectivement. D'ailleurs, je dois
souligner que nous avons ouvert une délégation, si je ne m'abuse,
une Maison du
Québec à Edmonton. Celle de Moncton date de quelques
années, - environ quatre à cinq ans - donc, elle a
été ouverte sous la présente administration, ce qui montre
bien que, comme gouvernement, nous avons mis l'accent sur les contacts entre le
Québec et les autres provinces et cela fait déjà plusieurs
années qu'il y a un délégué du Québec
à Moncton.
M. Polak: Et j'imagine que la raison pour laquelle on a
acheté cette résidence, c'était pour économiser de
l'argent, parce que, là, on n'a plus besoin de payer un grand loyer.
M. Bérubé: J'imagine. Le choix entre l'achat ou la
location est assez aléatoire. Tout dépend de ce que l'on trouve
sur le marché. J'ai l'impression que le marché domiciliaire
à Moncton, pour la location d'une maison, est peut-être plus
difficile que lorsqu'il s'agit de louer une maison dans un quartier
d'ambassades. Ce qui est clair, c'est que dans les quartiers de capitales
nationales il y a un marché de location pour ambassades,
délégations et autres consulats ce qui fait qu'il est beaucoup
plus facile de louer dans ces quartiers des maisons pour nos
délégués.
Le Président (M. Boucher): Alors, tel que convenu ce
matin, nous venons de terminer les crédits du mois de septembre.
M. Bérubé: Est-ce qu'on a ceux d'octobre?
Le Président (M. Boucher): L'article 3 des engagements
d'octobre, on l'avait ce matin M. le président du Conseil du
trésor, mais on avait dit qu'on ne passait que septembre.
M. Polak: II y a eu une entente, une convention...
M. Bérubé: Négociée?
Signée?
M. Polak: ... entre votre prédécesseur et
moi-même, parce qu'on a reçu ceux du mois d'octobre il y a
seulement dix jours. Maintenant, M. le Président, j'imagine que la
prochaine réunion va tomber au mois de janvier parce qu'on en a eu une
en décembre.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Je remercie le ministre de nous avoir accordé
une séance en décembre. C'est un peu contre la coutume, mais
c'est parce que nous sommes encore à rattraper. On veut être
à jour le plus rapidement parce que c'est plus intéressant.
M. Bérubé: En janvier, on aura deux mois. On se
trouverait à avoir octobre et novembre.
M. Polak: Octobre, c'est très mince. Novembre, je ne sais
pas.
M. Bérubé: Alors, on aura deux mois. Probablement
que décembre ne sera pas entré, à ce moment. Alors,
j'imagine que, pour la séance de janvier, on pourrait faire les deux
mois étant donné qu'il y a eu peu de chose en octobre.
M. Polak: Donc, quelle date est-ce qu'on prend?
M. Bérubé: Le quatrième jeudi de janvier? Le
dernier jeudi de janvier.
M. Polak: Bon. Le dernier jeudi.
M. Bérubé: M. le Président, comme il nous
reste encore six minutes, il doit certainement y avoir un sujet de chicane
qu'on pourrait débattre un peu.
M. Polak: Est-ce qu'on peut parler des négociations un peu
entre nous? D'accord. Alors, disons le dernier jeudi de janvier pour toute une
journée, de 9 h 30 à 21 h 30. L'Assemblée ne siège
pas; donc, on peut certainement faire deux mois et là, on sera
parfaitement à jour.
M. Bérubé: On sera à jour. À ce
moment, on se trouvera, chaque mois, à étudier le mois
précédent. C'est plus facile pour nous sur le plan de la
mémorisation du contenu des mémoires.
Le Président (M. Boucher): Cela prendrait un ordre de la
Chambre.
M. Polak: Vu qu'on a encore cinq minutes, je ne sais pas si le
ministre est au courant des discussions qu'on a eues, cet après-midi,
avec la vice-présidente du Conseil du trésor. Le ministre peut
peut-être répondre parce que je dois écrire une lettre au
secrétaire. C'est qu'on prend chaque mois les subventions. Ce ne sont
pas des subventions de la SDI; c'étaient des subventions...
M. Bérubé: PECEC, emplois communautaires.
M. Polak: C'est cela. Chaque fois, on a une trentaine de cas
où vraiment on a les noms, les montants et un peu le but de la
subvention et on aura bientôt le nombre d'emplois retenus. J'ai
suggéré, pour rendre le débat un peu plus
intéressant, de ne pas prendre chaque article, cela prend trop de temps,
mais, lorsqu'on reçoit le livre, de dire à la réunion qui
vient: Voici, il y a quatre échantillons. On aimerait, sur ces quatre
échantillons, avoir, peut-être pas tout le document, parce qu'il
est, comme elle l'a expliqué, de nature confidentielle, mais un peu le
processus, sur trois ou quatre "spot-checks" et, dans le mois qui suit, ces
trois exemples sont là-dedans, dans le cahier suivant.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: On les voit au fur et à mesure. On n'en prend
pas plus que trois ou quatre. On peut voir ce qu'un inspecteur du revenu a
fait, le processus employé là sur un cas particulier que nous
déterminons par notre demande.
M. Bérubé: Si je comprends bien, sur
réception du cahier, vous identifiez les...
M. Polak: Trois.
M. Bérubé: ... cas qui vous intéressent.
J'imagine qu'à la longue on va savoir quel genre de questions vous
voulez poser. Dès que les cas auront été
identifiés, on pourra facilement savoir quels renseignements obtenir.
Mais en attendant, ce serait peut-être important que vous indiquiez le
type de renseignements que vous désirez ce que nous ferions parvenir au
ministère de manière qu'au moment de la séance j'aie
reçu, entre-temps, l'information. On pourrait commencer comme cela et le
roder de telle sorte qu'éventuellement on ait un ensemble de questions
standards que, dès que vous identifiez vos cas, on envoie au
ministère pour les faire approfondir.
M. Polak: Oui. On peut faire cela. Quand on reçoit le
cahier, que chacun de nous cherche un cas et qu'on envoie une lettre au
secrétaire.
M. Bérubé: Citez-moi un cas, disait M.
Bourassa.
M. Polak: Oui. On pourrait envoyer une lettre au
secrétaire tout de suite pour lui donner le temps de se préparer.
Cette documentation additionnelle, cela peut être une feuille de route
sur cette subvention. Si elle était devant nous, on pourrait poser plus
de questions là-dessus. On va faire cela en janvier.
M. Bérubé: À l'usure, on va voir comment
cela fonctionnera et on améliorera la procédure.
Le Président (M. Boucher): Merci, messieurs. La commission
ajourne ses travaux au dernier jeudi de janvier.
Des voix: Merci.
(Fin de la séance à 21 h 57)