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(Dix heures vingt-cinq minutes)
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente des engagements financiers se réunit
pour poursuivre ses travaux.
Les membres de la commission sont: M. Baril (Arthabaska), M.
Beauséjour (Iberville), M. Bérubé (Matane), M. Caron
(Verdun), M. Champagne (Mille-Îles), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes)
remplacé par M. Blais (Terrebonne); M. LeBlanc (Montmagny-L'Islet), M.
Middlemiss (Pontiac), M. Pagé (Portneuf), M. Paradis (Brome-Missisquoi),
M. Polak (Sainte-Anne), M. Proulx (Saint-Jean) et M. Vaugeois
(Trois-Rivières).
M. Bérubé: Question de règlement. Vous avez
mentionné que le député de Verdun, M. Caron, faisait
partie de la représentation du Parti libéral?
Le Président (M. Rodrigue): M. Caron est inscrit sur ma
feuille comme membre de la commission.
M. Bérubé: En fait, on ne l'a jamais vu depuis
pratiquement tout le temps qu'on siège. Je me demandais si ce
n'était pas une erreur. Enfin, d'accord, M. le Président, il doit
être là; normalement, il devrait être là. Merci, M.
le Président.
M. Paradis: Est-ce que vous avez également
mentionné M. Baril (Arthabaska)? Je ne l'ai jamais vu encore.
M. Blais: M. Baril (Arthabaska) vient très souvent.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Avant de reprendre les travaux là où nous les avons
laissés, c'est-à-dire au mois de septembre 1981, à
l'engagement 800, je veux savoir si le procès-verbal de la commission
des engagements financiers, qui a siégé le 25 mars 1982 et le 1er
avril 1982, est adopté.
M. Paradis: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Le procès-verbal est
adopté. À l'engagement 800, septembre 1981. M. le
député de Brome-Missisquoi.
Engagements de septembre 1981 (suite) Conseil
exécutif
M. Paradis: II s'agissait d'un contrat négocié.
"Contrat de services pour agir à titre de conseiller au ministère
du Conseil exécutif, notamment en matières économiques,
financières et administratives, pour la période débutant
le 1er septembre 1981 et se terminant le 15 juin 1987. Fournisseur: M.
Jean-Marie Couture. Montant de l'engagement: 471 418 $." Le secrétaire
m'a informé qu'il avait déjà reçu, à la
suite des questions qu'on avait posées à la dernière
séance, la copie du contrat ainsi que le curriculum vitae. Ma question
additionnelle serait la suivante: Est-ce que M. Couture a reçu une
indemnité de départ de la SHQ?
M. Bérubé: À ma connaissance, non, mais on
pourra faire vérifier. À ma connaissance, lorsque, d'un commun
accord avec le gouvernement, M. Couture a demandé à être
relevé de ses fonctions à la SHQ... Je dis bien d'un commun
accord, car, dans la mesure où on connaît tous les
événements ayant entouré le dossier des réparations
majeures, indéniablement, pour les raisons que l'on connaît, la
situation devenait intenable pour quelqu'un qui, comme M. Couture, a fait
carrière dans une des grandes sociétés de fiducie
québécoises, que l'on était allé chercher à
ce moment dans le but justement, d'essayer de réorganiser la SHQ
où, de fait, il y avait des plaintes assez générales dans
tout le Québec quant aux lenteurs dans la construction de HLM. Il y
avait énormément de critiques au niveau de la lourdeur du
processus administratif. Effectivement, le gouvernement avait
décidé à l'époque de remplacer l'ancien
président de la SHQ par M. Couture qui nous venait d'une grande
société de fiducie bien connue au Québec - pour ne pas la
mentionner - dans le but, justement, d'effectuer cette réforme. Il
semble que les écuries d'Augias étaient encore plus difficiles
à nettoyer que l'on pensait. Effectivement, M. Couture a eu beaucoup de
difficultés. Il a, je pense, fait un travail assez remarquable en ce qui
a trait à l'augmentation du volume de travaux fait à la SHQ,
à plusieurs réformes administratives, mais il faut quand
même reconnaître que la tâche était
considérable.
Entre-temps, l'ex-sous-ministre aux
Travaux publics, M. Angers, ayant une longue expérience de la
construction, et fort également déjà des travaux faits par
M. Couture en termes de réforme de la SHQ, il est apparu au gouvernement
que ce n'était pas une mauvaise idée, après cette
première partie du travail, de confier à une nouvelle personne le
soin d'aller plus loin dans cette réforme de la SHQ. C'est ce que fait
présentement l'actuel président, M. Angers. Il faut lui souhaiter
tout le succès possible. Par conséquent, l'entente entre M.
Couture et le gouvernement était tout simplement de reconduire la
période équivalente du contrat qui n'était pas encore
expiré et de lui confier d'autres tâches, étant
donné ses très grandes connaissances dans le domaine financier et
économique. (10 h 30)
M. Paradis: Est-ce qu'il y a un lien entre le départ de M.
Couture de la SHQ et ce qui arrive présentement à M. Luc Cyr, le
contractuel qu'il avait engagé?
M. Bérubé: Non. Il n'y a rien, au contraire.
M. Paradis: Simple coïncidence?
M. Bérubé: Non, non. Le vérificateur a fait
l'étude, il a exonéré entièrement M. Couture. Quant
à ce qui s'est produit, M. Cyr, si je ne m'abuse, est toujours sujet
à des procédures judiciaires et je pense qu'il n'y a pas lieu de
préjuger du résultat. Je connais la grande expérience du
député de Brome-Missisquoi en matière légale...
M. Paradis: Et le respect pour les tribunaux.
M. Bérubé: ... et son respect pour les tribunaux,
que je partage entièrement, comme tout le monde le sait.
M. Polak: Pas dans le droit criminel. Il ne connaît rien
là-dedans!
M. Bérubé: Le député de
Brome-Missisquoi ne connaît rien au droit criminel! Enfin, le
député de Sainte-Anne a droit à tous les jugements,
même les plus critiques, sur ses collègues du Parti
libéral. Je sais que c'est une longue tradition dans le Parti
libéral, le dénigrement interne.
M. Polak: M. le Président, le ministre est en bonne forme
ce matin.
M. Bérubé: Enfin, M. le Président, je pense
qu'on ne devrait quand même pas...
M. Polak: Cela va devenir une séance chauffée et
intéressante. Je me prépare.
Des voix: Ah!
M. Bérubé: Par conséquent, je pense qu'on ne
peut pas préjuger de la responsabilité de M. Cyr mais, dans la
mesure où M. Cyr avait un contrat en bonne et due forme, il doit, je
pense, pouvoir répondre de toutes les décisions qu'il a prises.
Comme tel, il apparaît clairement qu'il n'y a pas de
responsabilité de M. Couture dans les événements qui se
sont produits. Je pense qu'il n'y a pas de lien entre les deux comme tel. Il y
a un lien, indéniablement, ce qu'a reconnu le premier ministre, dans la
mesure où le brouhaha politique et la tentative du Parti libéral
pour, disons, attaquer la réputation de M. Couture, évidemment,
ont soumis celui-ci à une très forte pression. Il apparaissait,
à ce moment-là, approprié de l'affecter à d'autres
tâches de sorte qu'on puisse lui donner une chance de mener une vie un
peu plus normale.
M. Paradis: À ce moment-là, s'il faut en croire la
version du président du Conseil du trésor, de façon
à jeter toute la lumière sur ce dossier, est-ce que le
président du Conseil du trésor est en mesure de nous informer si
le gouvernement dont il fait partie a l'intention d'effectuer une enquête
publique sur ce qu'on appelle le dossier de la SHQ, de façon à
blanchir ceux qui devraient être blanchis et peut-être à
découvrir ceux qui ont pataugé dans cette mare?
M. Bérubé: M. le Président, je pense que le
premier ministre, à plusieurs occasions, a répondu à la
question. Il y a eu, d'une part...
M. Paradis: Est-ce qu'il y a de nouveaux
développements?
M. Bérubé: ... une enquête du
Vérificateur général sur ce qui a pu se produire à
la SHQ dans le cas du dossier des réparations majeures. Il y a eu
également une enquête de police, comme chacun le sait, conduite
par le ministère de la Justice et des suites ont été
données à cette enquête. Il y a également un travail
de réorganisation de la Société d'habitation du
Québec entreprise par M. Angers et le Conseil du trésor devait
approuver un nouveau plan d'administration de la SHQ, une réorganisation
structurelle destinée, justement, à permettre un meilleur
contrôle de la direction de la SHQ sur les activités courantes de
la société. Effectivement, cette restructuration de la SHQ qui a
été approuvée par le gouvernement - je ne pourrais pas
vous dire - il y a quelques mois, un peu avant Noël, va dans le sens d'un
meilleur contrôle de la direction de la SHQ sur les activités
courantes de la société.
M. Paradis: Est-ce que c'est un plan de
redressement, si on peut utiliser cette expression, qui a
été soumis par le nouveau président?
M. Bérubé: Oui, exactement.
M. Polak: J'ai une question, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Oui, M. le
député de Sainte-Anne.
Maintenant, à l'intention de ceux qui auraient envie de chauffer
la commission, je veux vous signaler que le président a un excellent pot
d'eau et si jamais il y en a qui veulent trop chauffer la commission, je saurai
bien m'en servir.
M. le député de Sainte-Anne.
M. Bérubé: Vous allez nous distribuer gratuitement
les verres d'eau, M. le Président?
M. Polak: M. le Président, c'est la première fois
que vous présidez notre commission - la deuxième fois - et vous
ne connaissez pas encore la routine, l'esprit de cordialité qui
règne. Même le ministre nous donne des thèses
souverainistes très souvent et, évidemment, on répond
à cela.
Le Président (M. Rodrigue): De vous, M. le
député de Sainte-Anne, je n'attends pas moins que de la
cordialité. Alors, si vous voulez maintenant poser vos questions sur
l'article 800.
M. Polak: Merci. Je voudrais demander ceci au président du
Conseil du trésor. M. Couture travaille maintenant à titre de
conseiller au ministère du Conseil exécutif. Qu'est-ce que cela
veut dire exactement? Tout de même, il reçoit un salaire assez
substantiel. Je me demande toujours ce qu'il fait sur le plan pratique pour le
bénéfice de la société
québécoise.
M. Bérubé: Vous n'êtes pas sans savoir qu'en
particulier la Raffinerie de sucre du Québec a connu, sous
l'administration libérale et unioniste, puisque je ne veux pas jeter le
blâme uniquement sur l'ancien gouvernement, mais sur les nombreux
gouvernements, de multiples déboires. Vous savez également que le
ministre de l'Agriculture devait prendre la décision de la fermer ou de
la remettre sur pied.
À cette fin, le gouvernement a confié la présidence
à un, peut-être, des plus grands administrateurs qu'a connus le
Québec, M. Marier, que plusieurs connaissent, qui a d'ailleurs
travaillé pour le gouvernement à des dossiers aussi complexes que
la recherche scientifique. Je crois qu'il a travaillé avec M.
Lévesque au moment de la nationalisation des sociétés
d'électricité en 1962. M. Marier s'est donc vu confier une
tâche particulièrement délicate, qui est celle de voir dans
quelle mesure nous ne pourrions pas rentabiliser à long terme la
Raffinerie de sucre du Québec. Pour donner un coup de main à M.
Marier dans cette opération fort délicate et fort difficile
à réaliser, effectivement, on a confié une partie de
l'encadrement financier et administratif à M. Couture, de manière
qu'il puisse travailler avec M. Marier.
M. Paradis: Si je comprends bien, M. Couture occupe
présentement le poste de vice-président. C'est sa fonction. Pour
répondre à la question du député de Sainte-Anne, il
travaille comme vice-président à la Raffinerie de sucre.
M. Bérubé: Si je ne m'abuse, oui.
M. Paradis: C'est M. Marier qui est président.
Étant donné qu'il travaille comme vice-président, et qu'il
y a eu des allusions au fait que M. Couture était très bien
payé pour le nouvel emploi qu'il occupe, est-ce que le président
du Conseil du trésor pourrait nous informer de la
rémunération du président?
M. Bérubé: Ce n'est pas dans les engagements
financiers où nous en sommes.
M. Paradis: Écoutez, je fais le lien, étant
donné l'objection. Vous disiez que le contrat de M. Couture est tout
à fait normal, que ce sont les normes de cadre, etc. Il est
vice-président, est-ce qu'on pourrait savoir le taux?
M. Bérubé: Je pense qu'il faudrait poser cette
question à l'Assemblée nationale parce qu'elle déborde, de
toute évidence, le mandat de la commission des engagements financiers.
À ce que je sache, les contrats liant le gouvernement aux
présidents de ses sociétés d'État font l'objet de
décrets gouvernementaux et ils sont publics. Par conséquent,
à n'importe quel temps il sera possible au député de
Brome-Missisquoi d'obtenir l'information en déposant sa question au
feuilleton, par exemple.
M. Paradis: Oui, d'accord. C'est un mode que j'accepte dans ce
cas.
Le Président (M. Rodrigue): Éducation. Engagement
100?
Éducation
M. Paradis: "Contrats négociés. Contrat pour les
services de Mme Diane Lamothe pour fins d'implantation d'un nouveau mode de
gestion par "projets éducatifs", pour une période de dix mois.
Fournisseur: Commission
scolaire Morilac. Montant de l'engagement: 39 545 $." Est-ce qu'on
pourrait avoir des explications sur la nature de ce contrat? On nous parle
d'implantation d'un nouveau mode de gestion par projets éducatifs et,
pour dix mois, cela coûte tout près de 40 000 $.
M. Bérubé: D'abord, il faudrait savoir, dans le
jargon de l'éducation, ce qu'un projet éducatif veut dire. Une
fois que l'on saura ce que cela veut dire, j'espère que vous ne me
poserez pas comme question suivante: Qu'est-ce qu'un projet éducatif?
auquel cas j'aurais beaucoup de difficulté. Comme vous le savez, notre
ministère de l'Éducation a développé un vocabulaire
qui lui est propre et qu'à peu près personne ne comprend sauf les
nombreux spécialistes des sciences sociales qui y oeuvrent et qui par
conséquent pourraient...
M. Polak: Même le ministre ne le comprend pas.
M. Bérubé: Je dois vous avouer que le langage de
l'éducation est à peu près aussi hermétique que le
langage du processus automatique de contrôle dans les usines de
traitement des minerais. Par conséquent, je n'oserais porter de jugement
péjoratif sur la qualité de ce vocabulaire. Ce que j'essaie de
dire, c'est que le processus...
Une voix: L'expérimentation.
M. Bérubé: Ah oui! M. Morneau, je serais absolument
d'accord avec vous, c'est l'expérimentation d'un mode de gestion du
processus éducatif dans une école primaire. Si ceci vous a
donné la moindre information, il faut reconnaître... Le
problème, en fait, est là. Je pourrais vous lire la série
d'explications que l'on nous a données où il s'agit de
définir le mode de gestion, ses implications et les principes qui le
sous-tendent dans un - qu'est-ce que c'est donc? - projet éducatif au
niveau primaire, d'une part, et au niveau secondaire, d'autre part.
Quant aux critères de sélection, évidemment, il
faut trouver quelqu'un qui comprenne le vocabulaire.
M. Paradis: Qu'est-ce qui qualifie Mme Diane Lamothe? Je vois que
le contrat est négocié et que, d'après les informations
qu'on a au cahier qui nous est remis, l'argent est versé à la
commission scolaire Morilac qui, sans doute - et vous me corrigerez si j'ai
tort - le transfère pour une période de dix mois à Mme
Diane Lamothe. Qu'est-ce qui fait que le ministère de l'Éducation
du Québec choisit, dans tout le personnel qui oeuvre dans ce
ministère-là, Mme Diane Lamothe?
M. Bérubé: Voilà, c'est très
simple.
D'abord, on commence par engager quelqu'un qui a déjà les
pieds dans une commission scolaire. Il est effectivement relativement
avantageux de demander à des personnes qui ont une expérience
dans un milieu donné de travailler à l'élaboration de
politiques; il y a moins de risques que la politique soit purement
bureaucratique et plus de chances qu'elle soit davantage accrochée
à la réalité. Donc, pourquoi s'adresse-t-on à une
commission scolaire? Pour avoir accès à quelqu'un qui est dans le
milieu.
Deuxièmement, il s'agit d'un prêt de services. C'est donc
un enseignant qui tout simplement, au lieu d'être payé par la
commission scolaire, est payé par le gouvernement et fait le travail.
Cette dame Lamothe possède une maîtrise en psychologie, elle a
travaillé sur le changement planifié et le développement
des organisations. Elle est très compétente au niveau des
processus de diagnostic, de gestion participative et
décentralisée, d'intervention psycho-sociale et de recherche.
Évidemment, je viens de parler de sa connaissance du milieu.
Quant à sa connaissance de la problématique, elle a
déjà travaillé comme agent de soutien au
développement de projets éducatifs dans quelques écoles.
Donc, y ayant travaillé, indéniablement, elle sait ce qu'est un
projet éducatif et, là-dessus, elle dispose d'un énorme
avantage par rapport à moi. Par conséquent, je n'aurais pas pu
être admissible à ce contrat. Elle a travaillé
également comme agent de soutien dans des projets de
développement organisationnel.
M. Paradis: Au niveau fonctionnel, est-ce qu'on choisit d'abord
la personne à qui on veut confier le projet ou est-ce qu'on choisit la
commission scolaire qui choisit la personne par la suite?
M. Bérubé: On choisit la personne.
M. Paradis: Vous choisissez la personne avant toute chose.
M. Bérubé: Oui, c'est bien cela.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait avoir le curriculum vitae de
Mme Diane Lamothe?
M. Bérubé: Certainement.
Le Président (M. Rodrigue): 101?
M. Paradis: À 101, "renouvellement du contrat pour les
services de M. Paul-Aimé Paiement pour agir à titre de
président des comités de révision de l'évaluation
de la scolarité des enseignants, pour une période d'un an.
Fournisseur: Commission des écoles catholiques de Montréal.
Montant de l'engagement: 47 550 $." Est-ce que cette
révision de l'évaluation de la scolarité des
enseignants vise à vérifier si la classification qu'ils ont au
niveau de leur rémunération est conforme aux déclarations
qu'ils ont faites lorsqu'ils ont été engagés? Quel est le
but de ce projet?
M. Bérubé: Ce que je dirais d'abord, c'est qu'il
s'agit d'un processus continu, permanent, puisque M. Paul-Aimé Paiement
a été engagé le 6 avril 1973 pour agir à titre de
président des comités de révision de l'évaluation.
Nul doute que la grande sagesse politique qui a dû prévaloir,
à l'époque, à son engagement devrait l'immuniser contre
toute enquête trop fouillée de la part du député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Le sens de ma question, si le président du
Conseil du trésor l'a bien saisie...
M. Bérubé: II est moins bon depuis que le
gouvernement a changé.
M. Paradis: ... c'est de savoir si à ce comité de
révision de l'évaluation de la scolarité des enseignants -
un enseignant, lorsqu'il est embauché, doit déclarer son niveau
de scolarité; un des critères qui servent à la fixation de
son salaire est ce niveau de scolarité - on tente de repérer des
gens qui n'auraient pas déclaré une scolarité exacte. Quel
est le but, finalement? (10 h 45)
M. Bérubé: Vous voulez savoir ce que fait le
comité de révision de l'évaluation de la scolarité
des enseignants, essentiellement?
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: II faudrait le demander au
ministère.
M. Polak: Si je pouvais répondre...
M. Bérubé: Si je vous disais que ce comité
révise l'évaluation de la scolarité des enseignants,
est-ce que ce serait suffisant?
M. Paradis: À quelles fins la révise-t- il?
M. Bérubé: D'accord. À quelles fins?
M. Paradis: Je m'excuse, j'ai entendu dire "question idiote".
M. Blais: Non, on parlait entre nous. C'est vrai qu'elle est
idiote, mais on parlait entre nous.
M. Paradis: Je m'excuse, mais si vous faites du bureau de
comté, vous allez voir des enseignants de ce temps-ci dont on a
révisé la scolarité. Ils ont à l'établir
vraiment. Cela occasionne des problèmes dans la
société.
M. Blais: II demande ce que fait un comité de
révision de scolarité. Il révise la scolarité des
enseignants, cela va de soi.
M. Paradis: À quelles fins?
M. Blais: Cela va de soi. Vous savez bien que les gens sont
payés selon leurs années d'expérience et leur
scolarité. Alors, cela va de soi, cela coule de source. Même M. le
député de Sainte-Anne disait: "Voyons, n'importe qui peut dire
cela". C'est pour ça que j'ai dit que c'était une question
idiote, mais ce n'était pas enregistré. Vous avez voulu qu'on la
répète.
M. Polak: M. le Président, une question de
règlement. Je ne voudrais tout de même pas que le
député de Terrebonne...
Le Président (M. Rodrigue): Avant que vous poursuiviez,
voulez-vous me dire à quel article du règlement vous vous
référez, s'il vous plaît?
M. Polak: Je me réfère au règlement...
M. Bérubé: L'article 142, je connais très
bien cet article. Il est pertinent et il s'applique à tout cas.
M. Polak: ... de l'Assemblée nationale. Le
Président (M. Rodrigue): Lequel?
M. Polak: Le règlement de l'Assemblée nationale du
Québec. C'est l'article...
M. Bérubé: 142.
M. Polak: ... 142 comme le ministre vient juste de le dire...
M. Bérubé: C'est un article pertinent qui
s'applique à toute intervention hors d'ordre.
M. Polak: ... qui joue un rôle très important
à notre commission. De temps en temps on se réfère
à l'article 222.
Une voix: Oui, c'est fait.
M. Bérubé: Mais en général il
s'applique à des cas plus particuliers.
M. Paradis: C'est le tome 2 du règlement.
M. Polak: Exactement. Cela, ça a été
établi par le président...
M. Blais: Une question de directive. Je
crois que nous avons un règlement interne qui permet que tout
rappel au règlement soit fait sans difficulté.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 102?
M. Paradis: 102: "Contrat pour les services de M. Robert Rousseau
pour travailler auprès du directeur général et du
directeur général adjoint dans des dossiers spéciaux tels
que les services de garde, la participation des parents, le
développement des projets éducatifs en milieu
économiquement faible pour une période d'un an. Fournisseur:
Commission scolaire..."
M. Bérubé: L'article 142 invoqué par le
député de Sainte-Anne..
M. Paradis: À la suggestion du président du Conseil
du trésor.
M. Bérubé: ... dit que tout changement permanent
doit être proposé à l'Assemblée nationale, à
la composition de la commission. Je pense qu'il devait vouloir dire que le
député de Verdun devrait peut-être siéger à
une autre commission, étant donné qu'il n'a pas vraiment
d'intérêt pour les travaux de notre commission.
M. Blais: M. Baril (Arthabaska) est arrivé.
M. Bérubé: Oui, M. Baril (Arthabaska) est
arrivé. C'est peut-être la raison pour laquelle il a
invoqué l'article 142.
Le Président (M. Rodrigue): Nous sommes toujours à
l'engagement 102. M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Baril (Arthabaska): M. le Président, sur une question
de règlement. L'article 142 ou 222, cela ne me fait rien. J'étais
ici depuis le début. J'ai dû m'absenter seulement une minute et le
député de Brome-Missisquoi en a profité pour signaler mon
absence à cette commission. D'ailleurs, je suis ici d'une façon
tout à fait assidue depuis déjà cinq ans.
M. Paradis: S'il est vrai, M. le Président, que l'absence
n'a duré qu'une minute, je retire mes accusations. Si c'est faux et que
l'absence a duré...
M. Baril (Arthabaska): Je prends votre collègue, le
député de Sainte-Anne, à témoin. Je lui ai
signalé mon arrivée.
M. Paradis: Très bien.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 102?
M. Paradis: 102.
M. Bérubé: Est-ce que je pourrais offrir un "Life
Savers" au député de Sainte-Anne dans un geste...
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 102?
M. Paradis: Je reviens. "Contrat pour les services de M. Robert
Rousseau pour travailler auprès du directeur général et du
directeur général adjoint dans des dossiers spéciaux tels
que les services de garde, la participation des parents, le
développement des projets éducatifs en milieu
économiquement faible, pour une période d'un an. Fournisseur:
Commission scolaire régionale Les Écores. Montant de
l'engagement: 40 700 $."
Qu'est-ce qui justifie le fait qu'on soit obligé d'affecter une
autre personne à ces projets? Si j'ai bien compris le libellé, il
y a déjà un directeur général, il y a
déjà un directeur général adjoint. Est-ce que c'est
parce qu'ils sont débordés de travail qu'on est obligé
d'ajouter 40 700 $ à ce poste?
M. Bérubé: On me dit qu'à la suite des
compressions budgétaires l'ensemble des spécialistes qui
oeuvraient à titre de contractuels auprès du ministère de
l'Éducation dans ce secteur n'ont pas vu leur contrat renouvelé
et que M. Robert Rousseau est le seul spécialiste dont les services sont
requis pour assumer les tâches décrétées
ci-après. Il s'agit à nouveau de travailler à des projets
éducatifs, de participer à l'animation et à la formation
des personnes des directions régionales qui oeuvrent dans les
comités d'école et les comités de parents. Si je comprends
bien, il s'agit davantage d'une réflexion au niveau du ministère
de l'Éducation qui porte sur l'organisation de la pédagogie dans
les écoles. Par conséquent, pour ce type de travail, on fait
appel à des gens qui ont une expérience en pédagogie.
En d'autres termes, si le gouvernement voulait, à un moment
donné, avoir une expertise en automatisation, évidemment, il
ferait appel à un expert de l'extérieur parce qu'on sait à
quel point le gouvernement n'a pas de spécialisation particulière
dans ce secteur. Ce n'est donc pas parce que le ministère de
l'Éducation s'occupe d'éducation qu'il doit engager des
spécialistes dans tous les domaines qui n'auraient pas de travail
proprement dit à effectuer à longueur d'année. Dans la
mesure où on ne fait pas de pédagogie à
l'Éducation, on n'est pas pour engager des spécialistes dans tous
les secteurs. Par conséquent, il semble plus intéressant pour le
ministère de l'Éducation de ne pas chercher à se doter de
personnel permanent spécialisé dans tous les domaines de
l'éducation, ce qui serait coûteux. À la
place, le ministère de l'Éducation, comme tous les autres
ministères, chaque fois qu'il a besoin d'un service
spécialisé dans un secteur, fait appel à des ressources
extérieures.
Vous n'êtes pas sans savoir - d'ailleurs, c'est un des gros
arguments de la chambre de commerce qui vient en contradiction avec un des gros
arguments du syndicat des employés de la fonction publique - que
plutôt que d'engager de façon permanente des employés dont
on utilisera véritablement tout le potentiel, toute la connaissance que
relativement peu d'années dans la carrière de la personne, ou peu
de mois ou peu de semaines dans l'année, plutôt que de faire appel
à une expertise en régie qui n'est pas justifiée par la
nature insuffisamment permanente des travaux, la chambre de commerce
suggère que l'on s'occupe beaucoup plus de faire faire, en d'autres
termes de confier à l'entreprise privée des contrats de
manière que, une fois que le contrat est terminé, le gouvernement
a à la fois permis de développer une expertise au sein du secteur
privé mais, en même temps, a évité de surcharger de
façon inacceptable la fonction publique avec un grand nombre de
spécialistes qui ne sont pas requis à temps plein.
D'autre part, du côté du syndicat des employés de la
fonction publique, vous avez l'argument inverse. Eux, au contraire, voudraient
qu'on ait le plus grand nombre possible de fonctionnaires au gouvernement et
que, effectivement, on essaie d'avoir toutes les spécialités. De
fait, la pratique courante au gouvernement, c'est que, chaque fois que
l'expertise existe au gouvernement, que le fonctionnaire est disponible et
qu'il a une spécialisation dans le secteur, on fait les travaux en
régie. Cela explique pourquoi, par exemple, au Québec, nous
faisons beaucoup plus de travaux en régie qu'en Ontario. L'Ontario
procède avec la sous-traitance. À titre d'exemple, on
évalue, je crois, à près de 9% à 10% le nombre de
fonctionnaires additionnels au Québec par rapport à l'Ontario
à cause du fait que nous faisons plus de travaux en régie que
l'Ontario puisque l'Ontario procède davantage par sous-traitance.
Déjà, en ce moment, comme gouvernement, nous faisons
beaucoup plus généralement appel à des ressources internes
qu'à des ressources externes dans la réalisation de nos travaux.
Il reste quand même qu'il y a une limite à cela,
particulièrement quand il s'agit de faire appel à de
l'expérience d'enseignant et à une expérience qui n'a pas
trop vieilli. Par exemple, je n'ai pas enseigné à
l'université depuis plus de six ans. Mon expérience dans le
domaine de la chimie des colloïdes vieillit inévitablement. Par
conséquent, je deviens peut-être de moins en moins utile au
gouvernement dans ce secteur. C'est bien évident que si on engage un
spécialiste...
M. Paradis: II vous faudrait du recyclage.
M. Bérubé: Possiblement. Cela veut dire que, si, au
gouvernement, on a effectivement engagé un spécialiste en
éducation il y a dix ans, comme les méthodes ont changé
entre-temps, il n'est plus un spécialiste en éducation. Il
devient un spécialiste en administration, mais non plus en
éducation. Donc, chaque fois que l'on a besoin d'une expertise bien
à jour, je pense qu'il faut faire appel à des ressources
extérieures; c'est normal.
M. Paradis: Une précision, M. le Président, si vous
me le permettez. Je comprends bien l'argumentation du président du
Conseil du trésor qui nous provenait de la chambre de commerce. Je
comprends aussi que, dans le Soleil du 16 avril 1981, le Syndicat des
fonctionnaires provinciaux donnait le message suivant au gouvernement et plus
spécifiquement au président du Conseil du trésor: "Le
gouvernement devrait plutôt, s'il veut économiser de l'argent pour
boucher son trou - encore un trou - de 700 000 000 $, réviser ses
politiques globales de fonctionnement afin d'éviter l'octroi de
sous-contrats pour des travaux qu'il pourrait faire effectuer à un
coût moindre par ses propres employés avec l'équipement
adéquat qu'il possède et pour lequel l'ensemble de la population
assume des coûts de dépréciation malgré son
inutilisation". C'était le 16 avril 1981, l'article que j'ai
cité.
Une voix: 1982.
M. Paradis: 1982, excusez. Je pense que, si le président
du Conseil du trésor nous répond comme il nous a répondu,
c'est parce qu'il est convaincu qu'au ministère de l'Éducation ou
dans le réseau scolaire du Québec, pour le cas qui nous occupe,
pour un contrat de services "pour travailler auprès du directeur
général et du directeur général adjoint dans des
dossiers spéciaux tels que les services de garde, la participation des
parents, le développement des projets éducatifs en milieu
économiquement faible", il n'y a personne dans la fonction publique,
dans le réseau de l'éducation qui est capable ou qui a les
compétences, les talents nécessaires pour effectuer cet ouvrage.
Est-ce que c'est cela que vous répondez?
M. Bérubé: Vous savez, il y a deux erreurs que vous
faites. La première, c'est qu'il s'agit de quelqu'un du réseau.
Il s'agit de quelqu'un qui enseigne déjà dans une commission
scolaire. Voyez-vous, le contrat
est avec la commission scolaire Les Écores. Donc, nous engageons
quelqu'un qui fait de l'enseignement présentement, qui est
déjà dans le réseau, qui est déjà
payé par le gouvernement. Et, à cause de ses connaissances dans
le secteur, nous le transférons au ministère de
l'Éducation.
M. Paradis: Au même taux de rémunération?
M. Bérubé: Oui, je pense. Ce sont des contrats de
services, je ne pourrais pas vous dire. Je pense qu'il est
détaché de sa commission scolaire, mais il n'y a pas de
modifications comme telles. On me dit qu'il a un supplément de 1000 $
pour la fonction.
M. Paradis: Pour la période d'un an.
M. Bérubé: Pour l'année. Vous voyez, c'est
minime. C'est essentiellement une ressource interne dans le réseau de
l'éducation à laquelle on fait appel. Mais forcément, si
on engageait cette personne à temps plein, au bout d'un temps,
l'expérience pertinente qui en fait un spécialiste aujourd'hui ne
serait plus pertinente. Cela veut dire que, dans dix ans, il faudrait encore
faire appel à une expertise. Je ne dis pas qu'il n'y a pas des
fonctionnaires... Par exemple, pour ne pas essayer de pointer un fonctionnaire
en particulier, prenons mon cas. Je me prétends toujours un
spécialiste en chimie des colloïdes, mais, après six ans
d'absence de métier de spécialiste en chimie des colloïdes,
il faudrait que j'aie l'humilité de dire que je suis de moins en moins
un spécialiste en chimie des colloïdes. C'est triste, mais c'est la
réalité. Par conséquent, nous avons effectivement beaucoup
de fonctionnaires au gouvernement qui peuvent avoir eu, à un moment ou
l'autre, l'occasion de travailler dans un secteur. Cela n'en fait pas pour
autant des spécialistes.
Ce que je vous disais tantôt concernant la sous-traitance, je
pense que c'est un point qui est intéressant d'ailleurs, parce qu'il
arrive parfois que des gens, voulant s'endormir le soir, lisent le journal des
Débats qui reproduit les travaux de notre commission, parce que ce sont
parmi les débats les plus intéressants de toutes les commissions
au gouvernement.
M. Polak: Un effet calmant.
M. Bérubé: Pardon!
M. Polak: Un effet calmant.
M. Bérubé: Un effet calmant oui. Je rappelle un
point. Très fréquemment on entend - je pense que c'est un
charriage assez courant - dire: II y a 21% plus de fonctionnaires au
Québec par habitant qu'en
Ontario. Scandale. Alors, effectivement, on se préoccupe à
Québec de productivité et on se préoccupe de niveau de
personnel que nous engageons pour offrir des services à la population.
Oui, cela nous chicote. On a donc décidé d'aller examiner cela
pour voir si c'est réel.
Première observation. Évidemment, nous avons un
ministère du Revenu, il n'y en a pas en Ontario. Forcément, si
nous administrons nos propres impôts. Vous allez me dire que M. Duplessis
n'aurait pas dû faire cela, mais, enfin, c'est fait. On voit la
réalité avec laquelle nous vivons. Il y a nécessairement
plus de fonctionnaires là. Donc, si nous commençons par
soustraire les services gouvernementaux qui existent au Québec et qui
n'existent pas ailleurs. Les trois quarts du temps, pour des raisons
culturelles, politiques ou autres, on a décidé de donner des
services au Québec qui n'existent pas ailleurs. (11 heures)
M. Paradis: L'impôt et la culture.
M. Bérubé: Le député de Sainte-Anne
me voit venir très bien. C'est, d'ailleurs, une des raisons pour
lesquelles je suis souverainiste. En d'autres termes, il m'apparaît que
c'est un gaspillage des ressources humaines que de retrouver un gouvernement
fédéral qui offre des services, généralement, pas
dans notre langue. Tout récemment, par exemple, une firme d'avocats de
Montréal recevait une lettre du ministre des Pêches et des
Océans concernant un problème d'administration et elle
était rédigée en anglais. Si M. Roméo LeBlanc,
ministre fédéral des Pêches et des Océans, s'adresse
à une firme d'avocats francophones du Québec en anglais, vous
savez ce que cela veut dire. Cela veut tout simplement dire que son
ministère ne fonctionne qu'en anglais et ne fonctionne pas en
français.
Alors, il faut comprendre qu'il y a eu des francophones dans le
passé qui, outrés de cette situation, ont dit: Puisqu'il n'y a
pas moyen d'obtenir des services en français à Ottawa, on va s'en
donner à Québec. Alors, on a donc développé une
direction des pêches à Québec et là,
évidemment, cela fait double emploi, vous me direz. Oui, cela fait
double emploi et c'est cela le coût du fédéralisme.
C'est-à-dire que le Québec a été obligé,
avec les années, de dédoubler des services fédéraux
et, forcément, il y a plus de fonctionnaires à cause de cela.
C'est une réalité dont les fédéralistes sont
responsables. Ce sont les fédéralistes qui occasionnent des
coûts de 1 000 000 000 $ et plus au Québec et nous aimerions
pouvoir, effectivement, un jour, libérer le Québec et faire en
sorte qu'on n'ait pas ces dédoublements. C'est un premier
élément.
Après avoir soustrait ces fonctionnaires qui travaillent dans des
secteurs où on a dû
faire, au Québec, du dédoublement, essentiellement pour
les raisons de notre attachement au fédéralisme qui nous
coûte plusieurs milliards de dollars, nous...
M. Polak: M. le Président, question de
règlement.
M. Bérubé: M. le Président, j'ai
terminé. Alors, si le député de Sainte-Anne veut juste
passer à sa question de règlement dans 30 secondes.
M. Polak: La pertinence. Cela part de M. Roméo LeBlanc. M.
le Président, je vous demande une directive.
M. Bérubé: J'explique pourquoi il y a plus de
fonctionnaires au Québec.
M. Polak: Est-ce que j'aurai le droit de répondre aux
remarques gratuites du ministre?
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne, vous aurez la parole tout à l'heure. Je vous signale,
malgré que je n'aie assisté qu'à une séance et que
j'en sois à ma deuxième séance de la commission des
engagements financiers, qu'il semble qu'à cette commission on soit
très large dans l'interprétation des règlements concernant
la pertinence du débat...
M. Bérubé: Indéniablement.
Le Président (M. Rodrigue): ... et que ce soit une
pratique établie. Alors, M. le ministre, si vous voulez poursuivre et
conclure.
M. Middlemiss: II reconnaît les traditions, lui.
M. Bérubé: M. le Président, je voudrais
revenir à la question précise du député de
Brome-Missisquoi. Dans une élaboration qui demande un peu de
raffinement, il arrive parfois qu'une intelligence, je ne dirais pas moins
vive, mais qui n'est peut-être pas complètement
réveillée, n'arrive pas toujours à voir la pertinence.
Effectivement, c'est peut-être bon de me rappeler à l'ordre. Vous
avez raison, sans doute en voyant le regard de l'Opposition...
M. Paradis: M. le Président.
M. Bérubé: ... de constater qu'il y aurait
peut-être lieu de faire le lien.
M. Paradis: ... vous avez droit à une question de
privilège.
M. Bérubé: Je pense qu'indéniablement, M. le
Président, la question du député de
Brome-Missisquoi, c'est: II n'y a donc pas d'expertise au Québec
pour faire ce travail? Pourquoi fait-on appel à de l'expertise externe?
Il a donc souligné une intervention du syndicat des employés du
secteur public dans laquelle ces derniers disent: Vous devriez faire plus de
travaux en régie. Alors, j'explique maintenant quelle est la politique
du gouvernement en cette matière. Je me sers de l'exemple de l'Ontario
vis-à-vis du Québec pour, justement, permettre la
compréhension. Je pars des 21% de plus de fonctionnaires per capita et
j'en enlève un certain nombre qui sont liés à des services
que nous donnons et que l'Ontario ne donne pas. J'ai expliqué pourquoi
nous donnons ces services.
M. Paradis: Vous arrivez à quel pourcentage?
M. Bérubé: Cela nous donne à peu
près, à ce moment-là, un excédent de 14%.
M. Paradis: D'accord.
M. Bérubé: Deuxièmement, il faut tenir
compte de la sous-traitance. Nous constatons qu'effectivement, au
Québec, nous faisons beaucoup plus appel aux ressources internes
gouvernementales qu'en Ontario. En Ontario, on donne beaucoup plus de contrats
à l'extérieur. Lorsqu'on tient compte de ce
phénomène de sous-traitance, on se retrouve, au Québec,
avec à peu près 5% de plus de fonctionnaires per capita que
l'Ontario. Donc, nous avons encore, M. le Président,
indéniablement, plus de fonctionnaires au Québec qu'en Ontario.
Mais ce ne sont pas les 21% dont on parlait au début, si on se
ramène sur une base comparable.
Cette explication que je viens de donner et qui n'est pas apparue
pertinente au député de Brome-Missisquoi - mais j'ai parfaitement
compris, par le sens de votre intervention, que vous en aviez saisi
entièrement la pertinence, M. le député de Vimont - m'a
permis justement de montrer...
M. Paradis: En vous disant que c'était très
large.
M. Bérubé: ... à quel point le gouvernement
à Québec faisait davantage appel aux ressources internes et
beaucoup moins à la sous-traitance. Ceci a évidemment comme
conséquence de gonfler les effectifs de la fonction publique. Il y a
donc des citoyens au Québec, plus particulièrement dans les
chambres de commerce, qui disent: En gonflant artificiellement vos effectifs,
vous empêchez de se développer, le secteur privé de
services qui lui, par exemple, pourrait offrir des services en Europe, en
Afrique et dans de nombreux pays, et, par conséquent,
développer une expertise internationale en se servant des
contrats qu'il recevrait du gouvernement pour développer ce
"know-how".
On se rend compte que c'est une question complexe qu'a soulevée
le député de Brome-Missisquoi. On ne peut pas à la fois
trouver que le gouvernement fait trop de travaux en régie et pas assez
de travaux en régie. Dans le cas présent, il m'apparaît
clair qu'il faut faire appel à une connaissance extérieure dans
les commissions scolaires.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président...
M. Champagne: M. le Président, j'ai demandé la
parole depuis 15 minutes à peu près.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, M. le
député de Sainte-Anne et M. le député de
Mille-Îles par la suite.
M. Champagne: Merci, M. le Président.
M. Polak: Ce matin, M. le Président, je veux juste faire
un bref commentaire sur l'engagement 102 dans le domaine du ministère de
l'Éducation. Il y a eu un article dans le journal qui se lisait comme
suit: "Tante Lucille et ses histoires continuent d'exercer leur attrait sur les
jeunes." Je suis certain que, demain, on pourrait écrire un article
intitulé: Oncle Yves et ses histoires n'avancent pas beaucoup les
travaux de la commission des engagements financiers.
Tout de même, il faut répondre, en vertu d'une
jurisprudence bien établie devant notre commission, M. le
Président. Chaque fois que le ministre parle de sa thèse
souverainiste, il faut lui répondre parce qu'on ne veut pas créer
l'impression qu'on accepte. Il a donné l'exemple du ministre LeBlanc
à Ottawa. Je ne sais pas d'abord si la lettre était
adressée à une firme d'avocats anglophones, il en existe encore
à Montréal. Deuxièmement, je serais d'accord qu'une lettre
soit adressée en français, mais je trouve aussi aberrant que la
Commission des écoles protestantes du grand Montréal soit
obligée, en vertu du bill 101, d'écrire en français
à la Commission scolaire de Lakeshore qui est aussi une commission
scolaire anglophone, que les deux doivent correspondre entre elles dans la
langue française. C'est peut-être aussi aberrant de part et
d'autre.
Pour revenir à l'engagement 102 où la commission scolaire
a fourni ses services, je voudrais savoir si M. Robert Rousseau travaille
auprès du directeur général et du directeur
général adjoint. Est-ce que c'est le directeur
général du ministère de l'Éducation?
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: La réponse était...
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Merci.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Mille-Îles.
M. Champagne: La Commission scolaire régionale Les
Écores est dans le comté de Mille-Îles, j'en suis
très fier. Elle est très bien administrée, elle a eu un
surplus budgétaire l'an dernier et je suis honoré de voir qu'on
s'attarde à l'engagement 102 si longuement. Dans les commissions
scolaires, il y a souvent, dans le domaine de l'éducation entre autres,
de nouveaux services, de nouveaux programmes. Le service de garde dans le
milieu scolaire est un nouveau programme de l'Éducation. Je pense qu'une
commission scolaire qui veut appliquer ces programmes doit aller chercher des
personnes compétentes dans le milieu. De plus en plus, la philosophie de
l'éducation est la participation des parents, et on voit quand
même la tendance et l'importance des comités d'école. Je
pense que, soucieux du développement des projets éducatifs en
milieu économiquement faible, les gens de la Commission scolaire
régionale Les Écores ont pris sur eux d'engager une personne
déjà en place dans cette commission scolaire. C'est une
réaffectation plutôt; ce n'est pas une personne que l'on est
allé chercher à l'extérieur et je suis très content
de voir que la Commission scolaire régionale Les Écores, dans un
sens avant-gardiste, applique les nouveaux programmes du ministère de
l'Éducation, j'en suis très fier.
Une voix: C'est quoi la question?
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 103?
M. Paradis: "Renouvellement du contrat de services pour la
réalisation d'une recherche sur les caractéristiques
particulières et le cheminement scolaire des élèves du
professionnel court, pour une période de 4 mois. Fournisseur:
INRS-Éducation, Sainte-Foy: 31 000 $." Est-ce qu'il s'agit d'un contrat
négocié? Est-ce que l'INRS est une compagnie à but
lucratif?
M. Bérubé: C'est l'Université du
Québec.
M. Paradis: L'Université du Québec?
M. Bérubé: L'Institut national de la recherche
scientifique qui est une composante de l'Université du
Québec.
M. Paradis: Cela va. Quel est le personnel affecté, quels
sont les noms des personnes affectées à cette recherche?
M. Bérubé: Je vais vous le dire. Je croyais que le
député de Brome-Missisquoi venait de découvrir un contrat
donné sans soumissions.
M. Paradis: II est négocié, celui-là.
M. Bérubé: Je n'ai pas les noms. Est-ce que vous
voulez savoir le nombre ou... Ah, vous voulez avoir les noms?
M. Paradis: Les noms des personnes affectées.
M. Bérubé: Bien, il faudra alors les demander.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 104?
M. Paradis: Engagement 104. "Contrats négociés.
Contrat de services pour la production de cinq vidéos d'une durée
de 30 minutes chacun dans le cadre de l'implantation des nouveaux programmes,
à l'intention des professeurs du primaire et du secondaire. Fournisseur:
Université du Québec à Montréal. Montant de
l'engagement: 43 968,75 $." On produit cinq vidéos à l'intention
des professeurs du primaire et du secondaire. Quel est le contenu de ces
vidéos ou le thème de chacun de ces vidéos?
M. Bérubé: Un instant, je vais voir. Non, je n'ai
pas les thèmes de chacun des vidéos.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 105?
M. Paradis: On retient la question, monsieur? Engagement 105.
"Contrat de services (négocié) pour la diffusion
d'émissions éducatives de langue française et de langue
anglaise destinées aux élèves et aux maîtres des
niveaux primaire et secondaire. Fournisseur: Radio-Canada. Montant de
l'engagement: 43 517 $." Quel est le thème ou quels sont les
thèmes de ces émissions éducatives?
M. Bérubé: Je ne le sais pas. Je ne peux pas vous
le dire.
M. Paradis: On retient la question.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 106?
M. Paradis: Cela va. Engagement 107.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 107?
M. Paradis: Engagement 107. "Contrat par soumissions publiques de
services pour la production de huit vidéos d'une durée de 30
minutes chacun, dans le cadre de l'implantation des nouveaux programmes du
primaire et du secondaire, à l'intention des conseillers
pédagogiques et des maîtres. Fournisseur choisi: Coop Vidéo
de Montréal. Montant de l'engagement: 99 431 $." Quel est le
thème des huit vidéos?
M. Bérubé: Je ne les ai pas. M. Paradis:
C'est noté?
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 108?
M. Bérubé: Si je comprends bien, vous voulez, par
exemple dans le cas de Radio-Canada, le contenu des 45 périodes de
télévision.
M. Paradis: Le sujet dont elles traitent, finalement. Si on a
décidé de faire huit vidéos, c'est parce qu'on a huit
sujets, j'imagine.
M. Bérubé: II y a huit sujets, mais, à
Radio-Canada, il y en a 45, il y en a beaucoup. Vous voulez avoir le contenu de
chacune des émissions de télévision que Radio-Canada
diffuse pour le compte du ministère de l'Éducation. Il y a
Passe-Partout, par exemple, qui était une émission conçue
par le ministère de l'Éducation qui, évidemment, traite
d'un grand nombre de sujets, mais, enfin, vous voulez avoir le sujet de chaque
émission?
M. Paradis: Non, non, le titre. Si vous me dites que c'est
Passe-Partout, ça va pour cette émission. On comprend. Si vous
avez des enfants à la maison, vous savez ce que c'est,
Passe-Partout.
M. Bérubé: Cela peut être une réponse
assez longue. Pour les vidéos, je pense que c'est facile, mais, dans le
cas de Radio-Canada, les thèmes...
M. Paradis: Les thèmes ou les titres des émissions,
pour faciliter les choses.
M. Bérubé: D'accord. Dans le cas de Radio-Canada,
on pourrait se limiter au titre des émissions.
M. Paradis: Généralement, ce sont des
émissions connues, j'imagine?
M. Bérubé: Oui, c'est cela. Vos enfants doivent
sans doute les regarder. Vous pourriez demander cela à vos petits. Cela
éviterait du travail au ministère de l'Éducation et cela
diminuerait le nombre de fonctionnaires.
M. Paradis: Ah!
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 108? Engagement
109?
M. le député du Sainte-Anne.
M. Polak: Engagement 109. Il s'agit d'un "contrat de services
pour la rédaction, la publication et la distribution d'un ouvrage
d'enseignement répondant aux besoins du cours "Technologie des
agrégats". Seul soumissionnaire: Les Éditions du Griffon d'argile
Inc., pour une somme de 51 003 $."
M. Bérubé: J'ai pensé, quand c'est venu,
qu'il s'agissait de béton, mais on m'a expliqué que ce
n'était pas le cas.
M. Polak: Je voudrais savoir de quelle manière on a
publié qu'on cherchait des soumissions parce qu'il y a un seul
soumissionnaire. Cela me surprend un peu, c'est tout de même un domaine
où il y a plusieurs firmes qui seraient peut-être
intéressées. (11 h 15)
M. Bérubé: Comme c'est public, il y a une
procédure. C'est le seul.
M. Polak: Mais, ce que je voudrais savoir... Le ministre vient de
répondre que comme c'est public...
M. Bérubé: C'est une soumission publique.
M. Polak: Oui, mais est-ce que cela est publié, où
est-ce que...
M. Bérubé: Ah oui!
M. Polak: ... quelqu'un peut s'informer?
M. Bérubé: Oui, il y a une procédure; dans
le cas des soumissions publiques, le ministère est tenu de suivre une
procédure avec des avis publiés dans les journaux, une
procédure standardisée.
M. Polak: Et on a eu seulement une soumission?
M. Bérubé: Évidemment, si le
député de Sainte-Anne ne lit jamais les journaux, je comprends
qu'il ne soit pas au courant de cette procédure, mais, en pratique,
c'est comme cela que ça fonctionne.
M. Polak: Je lis les journaux.
M. Bérubé: Ah, parfait! mais il ne lit que ce qui
se rapporte à lui.
M. Polak: Je n'ai pas trouvé un article disant qu'on a de
besoin de...
M. Bérubé: On me dit: Un grand journal de
Montréal et un grand journal de Québec. Alors, le grand journal
de Montréal, cela exclut le Devoir.
M. Polak: Qu'est-ce qui arrive avec des gens comme moi qui lisent
les petits journaux de chez nous? Et la même question pour l'engagement
110.
M. Bérubé: Je pense que la Gazette de
Pointe-Claire, non plus, ne serait pas considérée.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Si j'ai l'autorisation du président, à
109, 110, et 111, dans chacun des cas on a un seul soumissionnaire. Est-ce que
le ministère avait des estimations?
M. Bérubé: Bonne question. On pourrait le demander.
Je n'ai pas ici l'indication de l'estimation.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que vous avez d'autres
questions sur l'engagement no 110?
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): Sur 109 ou 110.
M. Polak: Sur les trois parce que non seulement il s'agit d'un
seul soumissionnaire, mais c'est le même soumissionnaire dans les trois
cas.
M. Bérubé: Non dans deux cas.
M. Paradis: Trois cas.
M. Polak: Trois cas, 109, 110 et 111.
M. Bérubé: Excusez-moi, 111.
M. Polak: Pour ces trois cas, ce sont les Éditions du
Griffon d'argile; j'aimerais savoir les noms des administrateurs de cette
firme-là.
M. Bérubé: Administrateurs et principaux
actionnaires.
M. Polak: Et principaux actionnaires. M. Bérubé:
Certainement.
Le Président (M. Rodrigue): D'autres questions sur ces
trois engagements? Engagement no 200?
M. Paradis: Engagement 200, contrats négociés.
M. Bérubé: Vous avez en main, dans le cahier de
directives, la directive 478, qui définit la procédure à
suivre dans le cas des soumissions publiques. On m'indique ici que c'est
effectivement cette directive-là qui est respectée et qui a
conduit à la sélection de la firme les Éditions du Griffon
d'argile.
M. Paradis: II n'y a pas eu sélection, d'après ce
que je comprends.
M. Polak: II n'y avait pas de choix.
M. Bérubé: Si j'ai bien compris, il n'y avait pas
de choix.
M. Blais: II y avait tout de même le choix entre ne pas le
prendre si c'était trop cher.
M. Paradis: C'est cela.
M. Blais: ... et retourner en soumissions.
M. Paradis: Et c'est pourquoi j'ai demandé les estimations
du ministère.
M. Blais: Si cela a été accepté, c'est parce
que normalement le prix était rationnel.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 200?
M. Paradis: Engagement 200. "Contrats négociés.
Contrat de services pour assumer la planification, la coordination et la
supervision du projet d'expérimentation sur son territoire de
Télidon en éducation (système vidéotex).
Fournisseur: commission scolaire des Mille-Îles."
M. Bérubé: C'est une région du Québec
qui est très innovatrice.
M. Paradis: Montant de l'engagement...
M. Bérubé: Ils ont, d'ailleurs, élu un
député qui est caractérisé par une très
grande ouverture d'esprit.
M. Paradis: Est-ce que vous pourriez m'indiquer où il
est?
Le Président (M. Rodrigue): Oui, le président
pourra vous l'indiquer, c'est dans le comté de Vimont et dans le
comté de Fabre.
M. Paradis: Le fournisseur est la commission scolaire des
Mille-Îles; le montant de l'engagement est de 26 000 $. Il s'agit d'un
projet d'expérimentation. Est-ce qu'on vise l'implantation d'un tel
système à travers l'ensemble des commissions scolaires du
Québec dépendant du résultat, vous me direz, de
l'expérience?
M. Bérubé: On n'en est qu'au stade d'un projet dans
une commission scolaire. Ce qui est indiqué, c'est que cette commission
scolaire a 70 enseignants qui sont inscrits au certificat en technologie
éducationnelle, concentration application pédagogique de
l'ordinateur et télématique, administré par
l'Université de Montréal.
C'est une commission scolaire qui semble résolument
décidée à orienter son enseignement vers l'introduction de
l'informatique dans le secteur de l'éducation. Alors, l'impression que
j'ai - vous n'êtes pas sans connaître le projet Télidon -
c'est que la commission scolaire des Mille-Îles, de concert avec le
ministère de l'Éducation, va expérimenter un projet de
système vidéotex. C'est un projet. Donc, on ne peut pas encore
parler d'une extension à l'ensemble des commissions scolaires, c'est
uniquement un projet.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 300?
M. Paradis: À 300 et 301, si j'ai l'accord de la
présidence, il s'agit de contrats négociés. Dans le
premier cas, 300, "contrat de services pour la traduction de documents
publiés par le ministère afin de répondre aux besoins des
commissions scolaires protestantes anglophones.
Fournisseur: Quebec Association of Protestant School Boards,
Montréal. Montant de l'engagement: 40 000 $." Dans le cas de 301,
"contrat de services pour la traduction en langue anglaise des programmes
d'études et des guides pédagogiques produits par le
ministère à l'intention des maîtres de l'enseignement
primaire et secondaire. Fournisseur: Bureau des écoles protestantes du
Grand Montréal, Montréal. Montant de l'engagement: 150 000 $." Ce
n'est pas une question comme telle. C'est simplement pour souligner le fait que
les anglophones sont des contribuables comme les autres au Québec. Je
tiens à féliciter le gouvernement d'utiliser des deniers publics
qui proviennent en partie au Québec des goussets des anglophones et de
leur donner ces services. Félicitations!
M. Bérubé: M. le Président, cependant, je
voudrais adresser un reproche sévère au président du
Conseil du trésor qui a permis que l'on négocie un contrat avec
le Quebec Association of Protestant School Boards sans soumissions publiques,
pour de la traduction
de documents en anglais. Cela me paraît absolument scandaleux. Je
pense que l'Opposition libérale fait bien de dénoncer de tels
excès.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, dans le but de s'assurer - je
suis certain que le président du Conseil du trésor l'a fait -
qu'il s'agit bien de contrats négociés, est-ce qu'il y avait des
estimations du ministère dans les deux cas?
M. Bérubé: Je pense que c'est standard, la
traduction. On a des tarifs.
M. Paradis: Je n'ai pas été surpris de la
réaction du président du Conseil du trésor, il est
tellement peu habitué aux félicitations!
M. Bérubé: Attendez un peu! J'essaie de voir les
tarifs. Normalement, le ministère des Communications a des standards
pour la traduction. La raison pour laquelle on fait appel...
M. Paradis: À ces institutions.
M. Bérubé: ... à ces institutions, c'est
très simple. C'est qu'elles sont impliquées quotidiennement dans
l'enseignement. C'est bien évident qu'on aurait pu passer par le fichier
pour aller chercher quelqu'un qui aurait pu traduire en anglais, mais il y a
quand même avantage à avoir l'utilisateur lui-même qui fait
sa traduction parce qu'à ce moment vous avez plus de chances que la
traduction soit absolument appropriée et conforme au génie propre
des utilisateurs. C'est la raison pour laquelle on va en dérogation. Ce
qui montre bien que tous nos cas de dérogation sont... C'est
véritablement un cas de dérogation. J'attire votre attention sur
ce cas parce que, dans le cas présent, on aurait dû passer par le
fichier puisqu'il existe des firmes en concurrence qui font de la traduction et
qui sont inscrites dans une catégorie du fichier. Donc, normalement, on
devait passer par le fichier. C'est un cas typique de dérogation pure et
simple à la procédure normale. Cela fait partie du 0,6% des cas
de dérogation.
M. Paradis: C'est pour cela que nous sommes intervenus, M. le
président du Conseil du trésor, et qu'on vous a mentionné
que, si cela s'arrêtait à 10%, sans parler de dérogation,
de contrats négociés, etc., l'Opposition n'aurait pas de
question. C'est lorsqu'on atteint les 50% qu'on a des questions à
poser.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Paradis: Autrement, on a des félicitations.
M. Polak: M. le Président, je voudrais tout de même
tempérer les félicitations que vient de lancer le
député de Brome-Missisquoi...
M. Bérubé: Je n'en attendais pas moins du
député de Sainte-Anne!
M. Polak: ... parce que moi-même, j'étais
vice-président du Bureau des écoles protestantes du Grand
Montréal et membre également du Quebec Association of Protestant
School Boards. Je dois vous dire que ce que le gouvernement traduit, ce sont
d'abord, dans le cas du Quebec Association of Protestant School Boards, surtout
les directives concernant les coupures budgétaires. C'est un peu comme
quand on envoie une formule pour payer les impôts, on l'envoie dans les
deux langues. C'est cette augmentation. Deuxièmement, cela ne couvre
même pas 10% du matériel qu'on reçoit, de jour en jour, des
directives, une tonne de matériel, jamais en anglais. On a de temps en
temps une traduction. Donc, les 150 000 $, je peux vous dire que, si cela
couvre 10% des besoins, c'est déjà beaucoup. Il n'y a même
pas de grandes félicitations à faire. C'est une très mince
partie de l'impôt payé par ce secteur.
M. Bérubé: J'accepte la réserve du
député de Sainte-Anne. Effectivement, je reconnais que le
ministère ne fait traduire que certains documents qu'il juge essentiels
au bon fonctionnement des commissions scolaires. Il ne fait pas traduire tous
les documents produits par le ministère de l'Éducation.
Énergie et Ressources
Le Président (M. Rodrigue): Ministère de
l'Énergie et des Ressources: engagement 100.
M. Paradis: 100. "Subventions: Subvention au Syndicat des
producteurs de bois de Québec-Sud pour la réalisation d'une
étude sur l'impact d'une aide technique aux propriétaires de
boisés non regroupés, pour une période de deux ans.
Montant de l'engagement: 54 500 $."
Il s'agit de la réalisation d'une étude sur l'impact d'une
aide technique. De quelle aide technique s'agit-il?
M. Bérubé: II existe un programme gouvernemental
d'aide à la forêt privée qui, essentiellement, consiste
à subventionner les travaux qui sont faits par des
sociétés ou groupements forestiers. Il y en a dans l'Estrie, il y
en a partout.
M. Paradis: Excepté Montréal.
M. Bérubé: Oui, et relativement peu sur le
Mont-Royal. Vous avez raison, M. le député. D'une part.
D'autre part, certains propriétaires de boisés ne veulent
pas adhérer à ces groupements dans la mesure où leur
adhésion implique des contraintes quant à l'utilisation des bois
sur leur boisé et quant aux coupes qu'ils peuvent faire. Dans ces cas,
le gouvernement offre des services au moins de deux types: une aide technique
par les ministères. Lorsque nous avons suffisamment de fonctionnaires
pour des besoins donnés, on peut dégager certains de nos
ingénieurs forestiers qui vont aider les propriétaires de
boisés à préparer un plan de gestion. D'autre part, nous
leur fournissons également les petits arbres.
Comme les sociétés ont, au cours des années,
développé une spécialité bien à elles,
l'idée est peut-être que, de plus en plus, le gouvernement
pourrait avoir à se retirer de l'aide technique proprement dite aux
individus. Ce seraient alors les groupements et les sociétés qui
offriraient ce service non seulement aux membres de leur groupement mais
également aux individus qui ne veulent pas se joindre au groupement. Il
s'agit d'analyser les types de services qui ont été
demandés, l'utilisation faite par le propriétaire de ces services
techniques, donc, de mesurer, en fait, l'application du programme. Le montant
de 26 000 $ sert à payer le temps que vont consacrer les
ingénieurs forestiers de ces groupements.
M. Paradis: Est-ce que le ministre me dit que, finalement, on a
été obligé de donner une subvention en période de
compressions budgétaires parce que les ressources humaines
n'étaient pas disponibles au ministère de l'Énergie et des
Ressources pour accomplir ce travail?
M. Bérubé: Les travaux eux-mêmes sont
exécutés sans subvention.
M. Paradis: L'étude?
M. Bérubé: L'étude, elle, reçoit une
subvention, la raison étant qu'il y a surtout un travail de compilation,
d'analyses, de systématisation pour permettre la
compréhension.
M. Paradis: Vous n'aviez pas les ressources humaines
nécessaires, à l'intérieur de la fonction publique, qui
oeuvrent pour le compte du ministère de l'Énergie et des
Ressources?
M. Bérubé: Cela est difficile parce que le service
va être donné par le groupement forestier. Comme le groupement
forestier ou le Syndicat des producteurs de bois... M. Paradis: ... de
Québec-Sud.
M. Bérubé: ... va fournir le service, c'est donc ce
syndicat qui va disposer de l'information. Là, il faut décider du
genre d'information, le moduler. Donc, imposer au syndicat des coûts
additionnels simplement aux fins de réaliser la recherche. Par
conséquent, c'est beaucoup plus approprié de faire faire la
recherche par le syndicat comme tel.
M. Paradis: Vous me dites que c'était la façon la
plus appropriée et la moins dispendieuse pour le gouvernement
d'agir?
M. Bérubé: Pour faire la recherche, oui.
Normalement, dans le reste du Québec, c'est le gouvernement qui fournit
les services.
M. Paradis: Mais, dans le reste du Québec, vous me dites
que, strictement pour la région de Québec-Sud, l'étude va
coûter 54 500 $.
M. Bérubé: 26 000 $.
M. Paradis: Mais pour deux ans, strictement pour la région
de Québec-Sud. (11 h 30)
M. Bérubé: Oui. Cela veut dire qu'on va sans doute
consacrer une personne à temps plein qui va encadrer les
ingénieurs forestiers pour compiler toute l'information, faire les
statistiques, faire un suivi sur le terrain, voir comment ça s'est
appliqué.
M. Paradis: Engagement 300.
Le Président (M. Rochefort):
Engagement 300.
M. Paradis: "Subvention à la Faculté de foresterie
et de géodésie de l'Université Laval pour le paiement
d'une partie des coûts d'un stage d'été à la
Forêt Montmorency qu'effectuent les étudiants de troisième
année. Montant de l'engagement: 135 000 $."
Combien d'étudiants effectuent ce stage?
M. Bérubé: Je vais vous dire ça, je l'ai
déjà su. 92 étudiants.
M. Paradis: Bon.
Le Président (M. Rochefort):
Engagement 301.
M. Paradis: Engagement 301. "Subvention à la Compagnie
Falconbridge Copper Ltée, Toronto, représentant la participation
du gouvernement à la poursuite
des travaux d'exploration minière à Sawmill. Montant de
l'engagement: 40 000 $."
Il s'agit d'une subvention à une compagnie de Toronto. Quelles
sont les explications?
M. Bérubé: II s'agit d'un programme de
participation gouvernementale à l'exploration. L'expression "subvention"
n'est pas très appropriée, mais nous n'avons pas trouvé
d'autre mécanisme administratif pour décrire cela. Strictement
parlant, le gouvernement se trouve partenaire d'une firme.
M. Paradis: De quelle firme?
M. Bérubé: De la firme Falconbridge, dans un
programme d'exploration. Le gouvernement contribue aux travaux pour un montant
donné, dans le cadre d'un contrat d'exploration avec la firme
Falconbridge, le gestionnaire responsable de l'exploration proprement dite.
Advenant découverte, au prorata de la contribution gouvernementale, nous
sommes propriétaires d'une partie du gisement. Il s'agissait donc d'un
programme de partage du risque associé à l'exploration mis sur
pied il y a quelques années, au moment où on se plaignait qu'il
n'y avait pas suffisamment d'exploration au Québec. C'est donc un
programme d'incitation pour attirer des entreprises à faire de
l'exploration au Québec.
M. Paradis: II ne s'agit pas techniquement d'une subvention au
sens pur et strict du terme.
M. Bérubé: Non, parce qu'il y a un contrat et,
advenant découverte, il y a participation gouvernementale. C'est une
mauvaise formule. Tant qu'il n'y a pas de découverte, c'est de l'argent
à fonds perdu. Techniquement, on est obligé de dire que c'est une
subvention alors que, en pratique, c'est simplement la participation
gouvernementale dans le cadre du contrat.
M. Paradis: Pourquoi n'est-ce pas SOQUEM qui a participé
financièrement à cette aventure?
M. Bérubé: C'est parce que SOQUEM a des
intérêts qui peuvent sûrement être concurrents. Posons
l'hypothèse que SOQUEM est propriétaire d'une
propriété voisine et en concurrence directe avec Falconbridge. Il
est assez difficile d'amener Falconbridge à s'associer à SOQUEM.
Dans la mesure où ces firmes sont en concurrence, lorsqu'elles trouvent
des avantages mutuels, elles s'associent. Mais si elles ne trouvent pas
d'avantages mutuels à s'associer, comme c'est souvent le cas, quand on
est en concurrence, on ne trouve pas toujours avantageux de s'associer, on ne
peut pas demander à SOQUEM de s'engager dans l'exploration partout au
Québec. Il faut donc dissocier comme telle l'action de SOQUEM, qui doit
être une société de type commercial, d'un objectif de
rentabilité.
M. Paradis: Finalement, il faut en déduire que cette
aventure n'aurait pas pu être effectuée par SOQUEM avec la
collaboration directe du gouvernement.
M. Bérubé: Oui, c'est possible. Il faut dire que
c'est un tout petit programme, on n'investit pas 500 000 $ là-dedans.
C'est une expérience que nous tentions pendant quelques années
pour voir si nous arriverions à amener des entreprises à faire de
l'exploration sur certaines propriétés que les géologues
du gouvernement estiment intéressantes, mais que, pour des raisons
diverses, l'entreprise privée estime moins intéressantes.
M. Paradis: SOQUEM les estimait moins intéressantes?
M. Bérubé: Même, souvent, c'est SOQUEM. Le
problème, c'est que SOQUEM ne peut pas être partout. Une fois
qu'elle a consacré son budget à l'exploration, il existe encore
des propriétés où il y aurait de l'exploration à
faire.
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Rochefort):
Engagement 302.
M. Polak: "Contrats négociés: Contrat pour l'achat
de 33 000 tonnes métriques de gravier concassé pour la
construction d'une route près de Schefferville. Fournisseur:
Schefferville Excavation Inc. 132 000 $." Je voudrais savoir par quelle raison
on a dérogé aux principes de la soumission publique et on a
procédé au moyen d'un contrat négocié.
M. Bérubé: D'abord, il serait avantageux d'avoir
une carte du Québec pour expliquer au député de
Sainte-Anne où est Schefferville. Je vois le député de
Pontiac qui rigole parce que lui-même, étant ingénieur
civil, sait ce que veut dire construire dans la région de Schefferville.
La région de Schefferville n'est pas reliée au reste du
Québec par une route. Deuxièmement, charrier du gravier sur 500
milles pour l'amener de Sept-Îles à Schefferville n'est pas
très rentable, et encore moins si on voulait prendre le gravier dans le
comté du député de Sainte-Anne. Il s'avère qu'il
n'y a qu'une seule entreprise excavatrice à Schefferville. Par
conséquent, comme il n'y en a qu'une, on ne peut pas procéder par
soumission publique.
M. Polak: Je voulais savoir. Après tout ce beau discours
de la part du ministre, est-ce que Schefferville Excavation Inc. est la seule
compagnie qui...
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: M. le Président, je pose ma question, je n'ai
même pas fini et il répond déjà oui.
M. Bérubé: Le député de Sainte-Anne
fonctionne par tiroir, il a cinq questions à poser. Elles sont toutes
rangées dans son cerveau et, à intervalles réguliers, il
tire le tiroir no 2. Alors, il suffit que j'entende le premier mot de la
question pour que je puisse vous dire qu'il vient de tirer le tiroir no 3 et la
réponse est oui.
M. Paradis: Le ministre, c'est une garde-robe, pas de tiroirs,
c'est tout à l'envers.
M. Polak: M. le Président, on a donc enregistré que
la réponse à la question que je n'ai pas terminée, c'est
oui. On est d'accord là-dessus, c'est oui. Je vais maintenant poser ma
question pour que vous l'enregistriez proprement; on connaît
déjà la réponse. Donc, je demande: Est-ce que
Schefferville Excavation Inc. est la seule compagnie qui est en mesure de
fournir un tel service d'une distance raisonnable de la route où ces
travaux doivent être effectués? Deuxièmement, est-ce que
Schefferville Excavation Inc. ou ses principaux directeurs sont des
péquistes ardents? La réponse, évidemment, à tout
cela était oui.
M. Bérubé: M. le Président, j'ai
répondu au tiroir no 3. La réponse était oui.
Évidemment, la deuxième partie de la question correspondait au
tiroir no 6 auquel le député de Sainte-Anne, je la reconnais, a
de moins en moins recours. C'est la question standard qui traduit bien
d'ailleurs une vieille tradition libérale de préoccupation de
l'allégeance politique d'un entrepreneur avant d'accorder un
contrat.
M. le Président, tout l'effort gouvernemental a porté,
justement, depuis que nous sommes au pouvoir, sur la dépolitisation de
l'octroi des contrats gouvernementaux. Mais, évidemment, je comprends
que le député de Sainte-Anne n'a pas encore compris qu'il y a un
changement de mentalité, que sa vieille mentalité de patronage
n'est plus acceptée au Québec et que, par conséquent, nous
ne faisons pas d'étude sur les allégeances politiques des gens
qui reçoivent des contrats. Nous prenons tous les moyens imaginables
pour nous assurer qu'il y a, effectivement, une indépendance politique
face aux contrats que nous accordons.
M. Polak: Maintenant, à titre de question additionnelle,
est-ce que le prix de 132 000 $ ou 4 $ la tonne, selon mes calculs, est un prix
concurrentiel, selon les estimations du ministère?
M. Bérubé: Écoutez, comme il a
été négocié, il faut donc tirer la conclusion que
le ministère a estimé que le prix était raisonnable.
Maintenant, le député de Pontiac, comme ingénieur civil,
pourrait nous dire que c'est possible que ce soit un peu plus cher la tonne
métrique à Schefferville que dans le reste du Québec, mais
il faut tenir compte des distances, il n'y a pas de liaisons routières,
il faut tout faire venir par train. Le coût de la vie est beaucoup plus
élevé à Schefferville qu'il ne l'est dans le reste du
Québec. Par conséquent, je pense que là, il y a
matière à jugement.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je suis obligé de répliquer à
quelques commentaires de l'honorable...
M. Bérubé: Aucun commentaire, M. le
Président. J'ai répondu à la question du
député de Sainte-Anne.
M. Paradis: ... président du Conseil du trésor -
quand je lui dis honorable, d'habitude, cela fonctionne - selon lesquels la
politicaillerie, ça ne fonctionne plus, etc. Je lui demanderais
d'être très prudent sur des contrats qui sont déjà
accordés, au ministère de l'Agriculture, dans des choses de cours
d'eau. Certaines personnes qui fréquentent assidûment le bureau du
ministre, des péquistes reconnus et notoires d'une certaine
région, ont découvert un petit système de soumissions
publiques par lequel ils y vont à deux ou trois qui s'entendent
ensemble. Celui qui veut obtenir le contrat soumissionne le plus bas possible,
en bas des coûts, et refuse la soumission. Le ministère retourne
en appel d'offres et ils soumissionnent plus bas que le troisième avec
lequel ils n'étaient pas organisés et ils obtiennent les contrats
de cette façon.
M. Bérubé: M. le Président.
M. Paradis: Si vous voulez les noms, M. le président du
Conseil du trésor, je pourrai vous les donner.
M. Bérubé: Le député de
Brome-Missisquoi vient d'insinuer quelque chose. Cela peut être vrai,
cela peut être faux. Il n'y a aucun moyen de vérifier ce qu'il
nous envoie quelque chose comme cela dans le visage. Je soulignerais...
M. Paradis: Vous vérifierez ruisseau
Campbell, Saint-lgnace-de-Stanbridge.
M. Bérubé: ... qu'il n'y a jamais de garantie
absolue que des procédures administratives ne puissent pas être
contournées. On a connu dans le passé, par exemple, dans le cas
de soumissions publiques, des arrangements entre entrepreneurs. Ceux-ci se
partageaient les contrats en s'organisant toujours pour qu'il y en ait un qui
soit le plus bas soumissionnaire et, la fois suivante, c'est l'autre qui avait
l'assiette au beurre, etc. De fait, le régime des soumissions publiques
n'est pas nécessairement non plus à l'abri de toute
interférence. Là, les lois, évidemment, s'appliquent en ce
sens que des ententes entre soumissionnaires dans le but de fixer des prix sont
illégales, en vertu des lois fédérales, d'ailleurs. Par
conséquent, il peut y avoir poursuite judiciaire lorsque, après
enquête par le Bureau des crimes économiques de la
Sûreté du Québec, on peut faire la démonstration
qu'il y a eu effectivement collusion.
C'est bien évident qu'on peut mettre sur pied des systèmes
qui, en soi, sont équitables, mais qui peuvent être
contournés et cela, indéniablement. On n'essaiera pas de vous
dire ici que, pour tous les contrats que nous accordons, il n'y a aucun cas de
fraude. C'est bien évident qu'en dépensant 23 285 000 000 $
l'année prochaine il y aura certainement, a priori, connaissant la
nature humaine, des cas de fraude. Je pense qu'à l'impossible nul n'est
tenu. Quand il y a une dénonciation, qu'on peut faire faire
enquête et qu'on découvre une fraude, alors, on entame des
poursuites. La Sûreté du Québec fait une surveillance un
peu continue, de telle sorte qu'elle en détecte également par
elle-même.
Ce qu'il faut espérer, c'est que l'honnêteté des
citoyens prévale. Comme, en général, les citoyens sont
honnêtes à 95% -cela ne veut pas dire qu'on est tous, les 5%,
malhonnêtes - on dit qu'en général la loi est
respectée par 95% des citoyens. Cela veut dire qu'il y a une marge
d'erreur de 5% dans notre société. Je pense qu'il faut vivre avec
cela.
M. Paradis: Je pense que la responsabilité des citoyens,
ils sont capables de vivre avec elle, mais ce qui m'inquiète, c'est
quand je vois ces gens-là, qu'on connaît bien, fréquenter
assidûment des bureaux de ministre. On se demande jusqu'à quel
point on couche dans le même lit.
M. Bérubé: M. le Président, c'est
dangereux.
M. Paradis: Je vous l'ai dit. Pour la branche du ruisseau
Campbell, à Saint-Ignace-de-Stanbridge, vous verrez comment on a
procédé.
M. Bérubé: C'est dangereux, M. le Président,
ce que fait le député de Brome-Missisquoi parce qu'il affirme
qu'il y a eu illégalité, collusion pour contourner le
système des soumissions publiques. Je pose la question: Est-ce qu'il y a
eu poursuite en justice?
M. Paradis: Non.
M. Bérubé: Donc, il n'y a pas eu condamnation.
M. Paradis: Non.
M. Bérubé: Donc, la personne dont il parle est
présumée coupable avant même enquête.
M. Paradis: Ce que je vous demande, c'est de
vérifier...
M. Bérubé: Cela traduit exactement la formation
légale du député de Brome-Missisquoi. C'est tout.
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
M. Bérubé: C'est tout ce que je suis capable de
dire.
M. Paradis: Vous êtes président du Conseil du
trésor, vous êtes responsable de ces soumissions publiques. Ce que
je vous demande - je vous ai cité le cas, ruisseau Campbell,
Saint-lgnace-de-Stanbridge - avant de les condamner, faites enquête et
vérifiez.
M. Bérubé: M. le Président, le
député de Brome-Missisquoi a dit qu'il y avait eu collusion dans
le cas d'entrepreneurs pour détourner le régime des soumissions
publiques, en étant très précis, en identifiant un projet,
donc en identifiant des citoyens impliqués que je ne connais pas...
M. Paradis: ... dans vos dossiers.
M. Bérubé: ... en les accusant, en affirmant qu'ils
sont coupables avant qu'il y ait eu enquête, jugement de la cour. Le
député de Brome-Missisquoi est avocat et il sait que, même
lorsqu'il y a eu enquête et que la personne est poursuivie, elle est
présumée innocente jusqu'à preuve du contraire. Le
député de Brome-Missisquoi...
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
M. Bérubé: ... avant même qu'il y ait
enquête, présume une personne coupable.
M. Paradis: Question de règlement. (11 h 45)
M. Bérubé: Cela m'apparaît hautement immoral
et c'est faire usage de l'immunité parlementaire pour salir des
réputations. Je voudrais que la presse rapporte vos propos tels que vous
les avez réitérées. Vous avez non seulement
accusés, mais vous avez dit que des entrepreneurs étaient
coupables de collusion pour contourner des lois du Québec.
M. Paradis: Ce que...
M. Bérubé: Vous avez dit qu'ils étaient
coupables...
M. Paradis: Ce que...
M. Bérubé: ... de collusion...
M. Paradis: Ce que...
M. Bérubé: C'est très clair, à ma
question précise où j'ai demandé: Sont-ils coupables? vous
avez dit: Oui.
M. le Président, je pense que ceci est inadmissible dans notre
régime parlementaire. Le moins que l'on puisse faire vis-à-vis de
nos concitoyens, c'est de ne pas abuser d'un privilège parlementaire
pour ternir des réputations et condamner des gens, au lieu d'avoir le
courage de porter des accusations par les voies normales.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, je pense que le devoir d'un
parlementaire à la commission des engagements financiers est de se
servir de la commission, lorsque le président du Conseil du
trésor dit que tout va bien, que tout est pur, etc., pour lui souligner
des cas, ce que le député de Brome-Missisquoi a fait de son
siège et qu'il ne retire absolument pas. Mais la distinction juridique
que ne fait pas le président du Conseil du trésor - et c'est
peut-être à cause d'un manque de formation dans ce domaine,
d'information ou de respect - la distinction qu'il ne fait pas, c'est que,
parce que cela l'énerve, parce qu'il ne veut pas enquêter, il
grimpe sur ses grands chevaux et dit qu'il n'y a rien là, que le
député qui dit cela devrait démissionner, etc. Je dis au
président du Conseil du trésor - s'il veut avoir l'obligeance
d'écouter - que vous êtes retournés deux fois aux
soumissions sur le ruisseau Campbell à Sainte-Sabine. Vous êtes
retournés deux fois aux soumissions, et vous vérifierez de quelle
façon cela s'est effectué. Si votre enquête blanchit tout
le monde, vous en ferez rapport à cette commission, et si votre
enquête vous révèle, M. le président du Conseil du
trésor, qu'il y a eu collusion, j'espère que vous soumettrez le
tout à votre ami, collègue et responsable du ministère de
la Justice, le député de Chicoutimi.
M. Bérubé: M. le Président, l'accusation que
le député de Brome-Missisquoi vient de porter est très
grave en soi. Elle pourrait lui coûter son siège et je vais
certainement en saisir le ministre de l'Agriculture.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 600.
Une voix: Cela va.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 601.
M. Polak: J'ai une question sur toute cette rubrique des
engagements 600, 601 et 602. Il s'agit de contrats négociés.
Est-ce que dans les trois cas il y a des raisons qui justifient de
procéder d'une telle manière? Par exemple, dans le cas de
Schefferville, que le ministre a expliqué sans aller trop en
détail, je voudrais juste savoir si dans les trois cas il y a une raison
spéciale qui explique un tel processus.
M. Bérubé: II s'agit d'une politique de
dérogation approuvée par le gouvernement en vertu de laquelle la
moitié des contrats d'aménagement du gouvernement, au cours des
cinq années suivant l'adoption du décret, serait accordée
sans soumissions publiques à des coopératives ou groupements
forestiers sur le territoire. Sachant que cela pourrait nous entraîner
à payer un peu plus cher, notre objectif est de contribuer à la
formation de coopératives dans ce secteur, de leur permettre,
étant donné qu'elles se retrouveraient devant des contrats
assurés pour cinq ans, par exemple, de se procurer la machinerie et, par
conséquent, doter le Québec de nouveaux entrepreneurs dans ce
secteur. Il y avait une décision politique de favoriser en partie, pour
50% des contrats, l'émergence de groupements coopératifs.
L'idée est qu'après ces cinq ans on abandonnerait la
procédure des contrats négociés et on reviendrait
entièrement à des contrats sur soumissions publiques comme,
d'ailleurs, cela commence déjà à être le cas. Par
exemple, en Gaspésie, tout récemment, un de ces groupements
forestiers qui est allé soumissionner sur le territoire d'un autre a
obtenu le contrat. L'autre groupement forestier est furieux, parce qu'il dit
que c'était son territoire. Je pense qu'il faut s'attendre, au fur et
à mesure que ces sociétés seront formées, à
ce qu'elles soient en mesure de concurrencer le marché, et elles
n'auront plus, à ce moment-là, d'avantages par rapport aux
autres.
Dans ces cas particuliers, il s'agit de favoriser l'émergence de
groupements
coopératives, dans le cadre de nos ententes, par exemple, dans le
comté de Charlevoix qui est cher au coeur de M. Mailloux, le
député de Charlevoix. Il connaît très bien sa
coopérative forestière de Charlevoix qu'il défend,
d'ailleurs, très chaleureusement; je l'ai entendu plusieurs fois en
Chambre défendre cette volonté des travailleurs de se regrouper
et d'avoir une place au soleil concernant la forêt publique. Comme
gouvernement, on a cherché justement à leur donner une chance
d'avoir une place au soleil.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Concernant les mêmes articles, depuis
combien d'années ce système est-il en vigueur?
M. Bérubé: 1979.
M. Middlemiss: Quel est le taux de succès de ces
différentes coopératives et combien en existe-t-il encore?
M. Bérubé: II n'y a pas de faillite, aucune
faillite.
M. Middlemiss: Aucune.
M. Bérubé: Non. Certaines ont connu des
difficultés financières. Dans mon comté, la
Société des Monts a connu des difficultés
financières. Ils s'en sont sortis d'eux-mêmes. Dans la
vallée, il y a eu une difficulté financière; pour s'en
sortir, on leur a permis des coupes commerciales dans la forêt publique
et Rexfor s'est chargée d'écouler le bois; c'est arrivé il
y a deux ans. Donc, ils s'en sont sortis, mais en travaillant, en allant dans
le bois, en coupant et avec un peu plus de contrats commerciaux. Je pense qu'on
verra sans doute une subvention à une société en
difficulté au Lac-Saint-Jean. Si je ne m'abuse, il y a une
restructuration et ils ne peuvent pas espérer vraiment être
rentables maintenant, mais d'ici à deux ans ils peuvent atteindre la
rentabilité, donc, on les aide à passer à travers. Dans
l'ensemble du Québec, cela a été un succès.
M. Middlemiss: Est-ce que vous vous attendez que ces gens
continuent quand même après la période de cinq ans ou
est-ce que la concurrence pourrait leur causer des problèmes à ce
moment?
M. Bérubé: C'est possible que la concurrence cause
des problèmes à celles qui ne sont pas aguerries. Maintenant,
déjà, vous savez, les prix que nous négocions sont
très près de ce qu'on aurait obtenu par soumissions publiques.
Dans la mesure où nous avons un régime de soumissions publiques,
nous savons quels sont les prix. Il y a des travaux en régie; comme on
négocie dans tout le Québec, on a également des
comparaisons inter-sociétés et, par conséquent, il n'y a
pas d'écart considérable. Si un groupement voulait avoir 25% de
plus qu'un autre pour faire le même travail, on dirait non, merci. Je
pense qu'autrement, en général, on est à peu près
pareil. La seule chose que ça garantit, en fait, à ce groupement,
c'est que s'il a un contrat il en a pour cinq ans. C'est seulement cela qu'on
lui garantit. Au point de vue du prix, il est à peu près comme
les autres.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Engagement 600. Il s'agit d'Aménagement
forestier d'Abitibi Inc.; est-ce une compagnie à but lucratif ou sans
but lucratif? Dans le cas de l'engagement 601, on a la structure légale,
c'est une coopérative. Dans le cas de l'engagement 602, c'est S.E.R. de
la Neigette Inc. S'agit-il d'une compagnie à but lucratif ou sans but
lucratif?
M. Bérubé: À but lucratif.
M. Paradis: À but lucratif pour les engagements 600 et
602, et une coopérative à structure légale, c'est une
structure à but lucratif aussi.
M. Bérubé: Neigette, c'est une compagnie.
Charlevoix, c'est une coopérative. Aménagement forestier, je ne
saurais vous dire. Je ne la connais pas, celle-là.
M. Paradis: Est-ce qu'il s'agit de la seule compagnie qui est en
mesure d'effectuer le contrat dans cette région?
M. Bérubé: Non. C'est possible que oui, c'est
possible que non.
M. Paradis: Qu'est-ce qui arrive avec les concurrents?
M. Bérubé: C'est la seule société
à caractère communautaire que le ministère reconnaît
sur cette forêt publique, c'est cela qu'on veut dire. Nous en
reconnaissons une par unité de gestion. On ne voulait pas que cela se
multiplie par 25. On a dit: Par unité de gestion, on accepte un
regroupement de travailleurs. Dans certains cas, ce sont des
propriétaires de boisés privés qui s'étaient
formés en groupement forestier et, dans ce cas, c'est une compagnie
incorporée, suivant la Loi sur les compagnies, à qui on
concède en même temps l'aménagement de la forêt
publique, pas en entier, mais la moitié, dans l'unité de gestion
en question.
M. Paradis: Si cette compagnie a un concurrent sur son
territoire, ce dernier est voué, finalement, à une
concurrence...
M. Bérubé: Les autres 50%.
M. Paradis: Les autres 50%, mais sans subvention.
M. Bérubé: II n'y a pas de subvention ici.
M. Paradis: Ah! Ce sont strictement des contrats.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 603.
M. Polak: Engagement 603. Il s'agit d'un contrat
négocié (répertoire) pour travaux d'exploration
minière dans la municipalité de Grand-Pabos. Fournisseur choisi:
AMTEC Inc., 49 500 $. On a marqué: Choisi par un comité de
sélection. D'habitude, les noms des autres soumissionnaires sont
mentionnés; est-ce qu'on pourrait les avoir ou est-ce qu'il y a une
raison pour mentionner juste le nom de celui qui a été choisi et
pas les autres?
M. Bérubé: C'est un oubli. Je vais vous les donner,
les autres. Oh! que c'est mal écrit! Les entreprises Auribo et Pierrette
Tremblay-Clark. Ma photocopie est très mauvaise. Donc, il y avait trois
soumissionnaires.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 604.
M. Paradis: Engagement 604, contrats négociés
(répertoire). "Contrats pour travaux d'exploration minière dans
la région du canton de Villemontel, comté d'Abitibi-Ouest;
fournisseur Karl Glackmeyer & Ass., Val-d'Or, comté d'Abitibi-Est:
49 800 $." Il n'y a pas de mention, comme dans le cas des autres articles sur
cette page-là, que cela a été choisi par un comité
de sélection; est-ce que le fichier a sorti strictement un seul nom?
M. Bérubé: D'après moi, j'en ai vu un seul
dans ce cas-ci; un seul nom.
M. Paradis: De quelle façon le montant est-il
établi à ce moment-là?
M. Bérubé: En bas de 50 000 $, je pense qu'on n'en
soumet qu'un seul; alors, comme c'est 49 800 $... En d'autres termes, ce que le
ministère ne voulait pas, c'était avoir le problème de
choisir parmi deux ou trois, alors il a ajusté son contrat au bon
montant.
M. Paradis: Dans le cas de l'engagement 603 qui a
précédé, c'est un contrat de 49 500 $ et on nous indique:
Choisi par un comité de sélection; donc, il y en avait plus
qu'un, s'il y a eu un choix effectué par un comité de
sélection.
M. Bérubé: Oui, mais j'imagine que le
ministère a le droit également d'en demander plus qu'un.
M. Paradis: Pourquoi...
M. Bérubé: La question qui est posée,
c'est...
M. Paradis: Pourquoi n'y a-t-il qu'un seul...
M. Bérubé: Pourquoi n'y en a-t-il qu'un seul
plutôt que trois? Dans un cas, il y a en a trois, et un seul, dans
l'autre.
M. Paradis: Et les montants sont drôlement près, on
est à 49 500 $ dans le cas de l'engagement 603, et 49 800 $, dans le cas
de l'engagement 604.
M. Bérubé: Alors, pourquoi en a-t-on un seul? Oui,
voyez-vous, ici on en demande cinq et là, on en demande un. Je ne sais
pas. Dans un cas, le ministère a demandé un seul fournisseur,
dans l'autre cas, il en a demandé cinq. J'ai l'impression que c'est le
ministère qui a pris la décision dans un cas -j'ignore pourquoi -
peut-être parce qu'il n'y avait personne sur le territoire. Vous en avez
un de Sainte-Foy, un de Saint-Rédempteur, un de Jean-Talon à
Québec. Donc, ce qui me frappe c'est que dans un cas on a couvert tout
le territoire et dans l'autre cas, on l'a donné dans la région
proprement dite; c'est cela qui me frappe.
M. Paradis: Ce sont les mêmes montants, cela devrait
être les mêmes règles qui, pratiquement, devraient
s'appliquer.
M. Bérubé: Non, mais c'est possible que dans le
fichier 03... On va demander au ministère les raisons pour lesquelles
cela demande au fichier de faire...
M. Paradis: De 603 à 604.
M. Bérubé: Cela doit être l'endroit où
les travaux... Je pense que je me doute pourquoi. Dans un cas, c'est
Bonaventure.
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: Le premier cas. Or, dans Bonaventure, je
suis à peu près certain qu'il n'y a pas une seule firme
d'exploration provinciale. Le montant estimé, c'est 60 000 $ dans un
cas, et dans l'autre cas, c'est 45 000 $; les montants estimés.
M. Paradis: Si le montant estimé était de 60 000 $
dans le premier cas et qu'on a suivi la procédure, qu'on a
demandé cinq fournisseurs au répertoire, qu'est-ce qui fait qu'on
signe un contrat à 49 500 $? Les erreurs d'estimation jouent pour
combien là-dedans? Ceux qui négocient le contrat doivent
être les gens qui se basent sur les estimations.
M. Bérubé: II n'y a pas que le prix
là-dedans.
M. Paradis: Je comprends que le prix n'est pas un facteur, ce
sont les critères de disponibilité de service, etc..
M. Bérubé: D'expertise.
M. Paradis: Mais on arrive avec une estimation, dans 603, de 60
000 $...
M. Bérubé: Non, la demande du ministère au
fichier central dans le cas de la première demande faisait état
de travaux qui pouvaient être de l'ordre de 60 000 $.
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: Et dans l'autre cas, de l'ordre de 45
000 $.
M. Paradis: Oui. (12 heures)
M. Bérubé: ... d'autres cas de l'ordre de 45 000 $.
Par conséquent, dans le premier cas, cela a entraîné le
mécanisme du recours au fichier avec plusieurs noms. C'était
cinq, cela a été ramené à trois. Donc, il y en a
qui ont dû sauter, pour une raison que j'ignore. Il n'y en avait pas.
Dans l'autre cas, il y en a eu un seul, puisque, suivant la procédure,
c'est en bas de 50 000 $.
M. Paradis: Je vais vous donner un exemple... Les travaux
d'exploration minière, dans l'engagement 603, ont été
estimés à 60 000 $. D'accord? Dans l'autre cas, ils ont
été estimés à 45 000 $. Cela faisait en sorte qu'il
y avait une grosse différence au niveau du jeu de l'octroi du contrat,
dans le sens que dans un cas, on en demandait un et, dans l'autre cas, on en
demandait cinq, en vertu des règles. Qu'est-ce qui explique qu'il y a
tellement de différence dans ces estimations, surtout dans le cas de
603, différence à la baisse considérable dans le cas de
603, et différence à la hausse pas trop considérable dans
le cas de 604?
M. Bérubé: Non, je pense que cela veut dire ceci,
à peu près. Voici comment cela se passe. D'un côté,
vous faites faire des travaux dans Bonaventure, où je doute qu'il y ait
des firmes d'exploration; je ne pense pas qu'il y en ait même en
Gaspésie. Dans l'autre cas, il y a des firmes d'exploration dans le
Nord-Ouest. L'impression que j'ai, c'est qu'on a eu recours au fichier pour
l'ensemble du Québec dans le cas du premier contrat parce que, pour
envoyer quelqu'un à Bonaventure, on a dit: Tout le monde peut
soumissionner.
M. Paradis: Niveau 3.
M. Bérubé: Niveau 3. Tandis que dans l'autre cas,
dans la mesure où c'était dans le Nord-Ouest, on a dit: On va
prendre quelqu'un qui est déjà dans le Nord-Ouest. C'est la
première observation que je peux faire à partir de ces deux
contrats. Deuxièmement, en fixant à 60 000 $, la seule chose que
le ministère se permet, c'est plus de latitude.
M. Paradis: Donc, le ministère a une latitude de fixer
finalement, lorsque cela varie de 10 000 $ à 15 000 $, s'il demeure en
région ou s'il s'en va ailleurs. Pour vous donner l'exemple dans le
cas...
M. Bérubé: Probablement que, s'il avait fixé
le deuxième contrat à 60 000 $, il aurait fallu lui imposer un
choix de trois, il aurait fallu qu'il y ait un jury, qu'il fasse la
sélection. Tout probablement que le ministère s'est dit: Un
contrat de 45 000 $, cela va faire, que le fichier nous sorte un nom, cela
réglera le problème, on le lui donnera à lui. Vous voyez
ce que je veux dire?
M. Paradis: C'est cette discrétion dans la fixation qui
me...
M. Bérubé: Oui, mais tout ce que cela fait, c'est
que...
M. Paradis: Cela le donne automatiquement à Karl
Glackmeyer et Associés.
M. Bérubé: Cela le donne automatiquement à
celui qui va être sorti par le fichier.
M. Paradis: D'accord. Cela le donne automatiquement à une
firme, tandis que, dans les autres, il y en a quatre ou cinq parmi lesquelles
on doit sélectionner.
M. Bérubé: C'est cela. En bas de 50 000 $, on n'a
pas de jury parce qu'on se prive d'un choix.
M. Paradis: D'accord.
M. Bérubé: Je dirais que, s'il y avait tentation de
contourner, cela irait plutôt dans le sens de monter le volume de
manière à avoir plus de choix. Si un ministère voulait
avoir plus de choix pour attribuer un contrat entre les prospecteurs, il
pourrait dire: Mon contrat, au lieu de le mettre à 45 000 $, je vais le
mettre à 55 000 $. À ce moment, il va avoir trois demandes et il
pourra avoir son jury pour faire sa sélection.
M. Paradis: Oui, mais lorsque tu te tiens au niveau
régional, à moins que tu saches, par ta connaissance du milieu et
du domaine, qu'il y a une, deux ou trois personnes dans la région, si tu
choisis de le mettre en bas de 50 000 $, si tu sais qu'il y en a une, deux ou
trois, ton roulement se fait vite, tandis que, si tu fais l'autre choix, le
roulement est drôlement...
M. Bérubé: Oui, et cela doit être ouvert
à tout le Québec aussi. Il doit y avoir des problèmes de
régions aussi. Le ministère aurait pu, dans le cas du premier
cas, je ne sais pas... Tout ce que je constate, c'est que ce n'est pas la
même région, ce n'est pas le même niveau...
M. Paradis: Je vais poser une question: Qu'est-ce qui explique la
différence entre l'estimation, dans le premier cas, qui était de
60 000 $ et le montant du contrat qui a été signé à
49 000 $?
M. Bérubé: La réponse du ministère
nous permettrait de comprendre ce qui s'est passé.
M. Paradis: Cela va nous donner un élément
additionnel.
M. Bérubé: Oui, avec une question...
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 605?
Le Secrétaire: La raison de la différence entre
l'estimation et le montant attribué.
M. Paradis: À 603 et 604, même s'il n'est pas
énorme à 604...
M. Bérubé: 604, c'est assez évident...
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 605?
M. Paradis: Engagements 605, 606, 607, 608, 609, 610, 611 et 612,
est-ce qu'on peut savoir, dans chacun des cas, quelle était l'estimation
du ministère, étant donné que cela a été
choisi par un comité de sélection, quelles étaient les
firmes qui sont sorties du répertoire, quels étaient les membres
du comité de sélection?
M. Bérubé: Mes salutations au député
de Mégantic-Compton. Veuillez également saluer votre
collègue fédéral qui, par ses interventions pertinentes
sur l'inévitabilité de l'indépendance du Québec et
sur la très grande incompétence de la députation
libérale à Ottawa, a montré par sa grande sagacité
qu'il était digne d'être un homme d'État et digne de
représenter les intérêts du Québec, ayant bien
clairement compris ce qui se tramait dans notre dos à Ottawa. M. le
député de Mégantic-Compton, veuillez transmettre mes
salutations à votre homologue fédéral.
M. Bélanger: Je pourrais rassurer le ministre, je vais les
lui transmettre avec plaisir.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi, pourriez-vous répéter la question que vous
venez de poser concernant les engagements 605 à 612 inclusivement, de
façon que le secrétaire de la commission puisse faire son
travail?
M. Paradis: Dans chacun des cas, l'estimation du
ministère, étant donné que cela a été choisi
par un comité de sélection, les membres du comité de
sélection, dans chacun des cas, les firmes qui ont été
invitée. Il y avait une question additionnelle à 606, qui venait
du député de Pontiac.
Le Président (M. Rodrigue): Le montant.
M. Paradis: Le montant du contrat n'est pas indiqué.
M. Bérubé: Vous pensez que je devrais avoir cela.
On va aller voir. Le montant est infini. C'est Edwin, ça? Bon, on va
aller avoir le contrat d'Edwin. Il faut dire qu'ils ne sont pas très
nombreux. On ne l'a pas ici non plus. L'engagement est de 30 000 $.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 613.
M. Bérubé: Maintenant, attention! Le montant
estimé lors de la requête au fichier était de 60 000 $.
M. Paradis: C'est cela. C'était de 60 000 $?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: II va y avoir une petite question additionnelle. Vous
la savez. Qu'est-ce qui explique la différence de l'estimation, à
606?
M. Bérubé: La différence avec quoi? ;'
M. Paradis: Vous me dites que l'estimation, à 606,
était de 60 000 $ et que
le contrat de services a été signé pour 30 000
$.
M. Bérubé: Le montant de l'engagement. Non, je n'ai
pas dit le contrat de services, le montant de l'engagement.
M. Paradis: 30 000 $? M. Bérubé: 30 000
$.
M. Paradis: L'estimation était de 60 000 $.
M. Bérubé: II faudrait voir si cela ne
s'étale pas sur deux ans.
M. Paradis: Sur deux ans?
Le Président (M. Rodrigue): 605, 606.
M. Bérubé: La présente demande, 30 000
$.
M. Paradis: C'est minuté. M. Bérubé:
Oui, 30 000 $.
M. Paradis: Et l'estimation était de 60 000 $?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: C'est ce qui explique la différence.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 613.
M. Bérubé: L'évaluation à la
baisse!
M. Paradis: Dans le cas de 613, il s'agit d'un contrat de
services pour l'établissement de points de contrôle
photogrammétrique le long de la rivière L'Assomption entre
Repentigny et Vaucluse, comté de L'Assomption; le fournisseur est:
Gendron et Lefebvre, Laval; le montant de l'engagement: 25 000 $."
Dans le cas de 614, il s'agit d'un contrat de même nature le long
de la rivière de L'Assomption, près de Joliette; le fournisseur
choisi est: Gariépy, Millette et Lévesque; le montant de
l'engagement est aussi de 25 000 $ et il y a dans les deux cas une contribution
fédérale de 60%. Ils ont été choisis par un
comité de sélection. Quels sont les membres du comité de
sélection et quelles sont les autres firmes qui ont été
analysées par le comité de sélection?
M. Bérubé: La première question, c'est le
montant de l'estimation?
M. Paradis: Non, je n'ai pas encore posé celle-là,
c'est la troisième.
M. Bérubé: Recommencez donc.
M. Paradis: Le nom des membres du comité de
sélection et, deuxièmement, le nom des firmes
invitées.
M. Bérubé: Je vais vous dire cela. Claude de
Saint-Riquier, Denis Desgagnés et Jean-Claude Lefebvre. Claude de
Saint-Riquier, Denis Desgagnés et Jean-Claude Lefebvre. Claude de
Saint-Riquier, Dominique Bruger et Jean-Claude Lefebvre. Voilà pour la
première question sur les membres du comité.
M. Paradis: Cela va.
M. Bérubé: Deuxième question?
M. Paradis: Le nom des firmes qui ont été
invitées.
M. Bérubé: Le nom des firmes invitées. Dans
le cas des engagements 613, 614 et 615. C'est cela?
M. Paradis: Les engagements 613 et 614.
M. Bérubé: La firme illisible, illisible, illisible
et compagnie, c'est absolument illisible.
M. Paradis: II y en avait combien?
M. Bérubé: Dix.
M. Paradis: Dix dans chaque cas?
M. Bérubé: Mais c'est absolument illisible. Il
faudra l'obtenir du ministère, nos copies sont inadéquates.
M. Paradis: Cela va.
M. Bérubé: II faut avoir les noms, on n'a pas le
choix.
Le Président (M. Rochefort):
Engagement 615.
M. Paradis: Les engagements 615 à 619, si la
présidence l'autorise. Il s'agit, dans chacun des cas, de contrats pour
des travaux de cartographie le long de diverses rivières. Dans le
premier cas, à l'engagement 615, le contrat a été
donné à Roger Morais, Québec, pour 90 000 $; dans le
deuxième cas, à Monaghan & Associés, 62 000 $; dans le
troisième cas, à Gaudreault, Pigeon & Associés, 60 000
$; dans le quatrième cas, à Béliveau-Couture, Sainte-Foy,
pour 58 000 $; dans le cinquième cas, à Gendron, Lefebvre &
Associés, Laval, pour 52 000 $. Ils ont tous été choisis
par un comité de sélection. Encore une fois, le nom des membres
du
comité de sélection ainsi que le nom des autres firmes
invitées.
M. Bérubé: C'est Rosalie.
M. Paradis: C'est Rosalie, mais, pour ajouter une
précision, on n'a pas le nom des autres firmes qui sont également
sorties de Rosalie à ce moment-là.
M. Blais: Ce sont des contrats négociés et
ça entre dans les 50% dont vous dites toujours qu'ils ne
répondent pas... À spécifier que cela sort de Rosalie.
M. Paradis: On indique "répertoire".
M. Bérubé: Pour le cas de l'engagement 617, je vais
vous les donner: Lamarre, Arcand & Associés; les
arpenteurs-géomètres Gendron, Lefebvre & Associés;
Gaudreault, Pigeon &. Associés; Entreprises Pelletier &
Associés et la Société de Cartographie de Québec.
Je continue. Vous voulez également le nom des membres du jury? de
Saint-Riquier, Bruger et Lefebvre. Que voulez-vous également en rapport
avec cela?
M. Paradis: Le nom des membres du...
M. Bérubé: Je continue. Luc Pelletier &
Associés, Monaghan & Associés, Roger Morais,
Béliveau-Couture et Société de cartographie de
Québec. Cela, c'est dans le cas de l'engagement 618. Le jury
était composé de M. de Saint-Riquier, de M. Bruger et de M.
Lefebvre. Enfin, le troisième que vous avez demandé: Lamarre,
Arcand & Associés; les arpenteurs-géomètres Gendron,
Lefebvre & Associés; Luc Pelletier & Associés; Routier,
Grenier & Associés; Gaudreault, Pigeon & Associés. Le
jury est constitué de M. de Saint-Riquier, de M. Julien Duval et de M.
Jean-Claude Lefebvre.
M. Paradis: Vous y êtes allé rapidement, je n'ai pas
eu le temps de noter mais il m'apparaît assez facilement que ce sont
souvent les mêmes firmes qui ressortent. Est-ce que le fichier est
très limité, à ce secteur?
M. Bérubé: Oui. Tellement même qu'avant, au
ministère, je ne vous le cache pas, on n'était pas
particulièrement heureux de l'application du fichier central parce que
le ministère avait, à l'époque de M. Drummond, mis sur
pied un bon système, ce qui m'apparaissait un bon système de
répartition des contrats. Étant donné qu'il y avait peu de
firmes dans le secteur de la cartographie, qu'on avait une assez bonne
idée de leur importance, en début d'année, comme on sait
quels seront les travaux à effectuer en cours d'année, on faisait
un partage basé sur la capacité de la firme, une
répartition la plus équitable possible basée sur
l'importance de la firme. Finalement, je pense qu'il y avait un assez bon
jugement...
M. Paradis: Partage. (12 h 15)
M. Bérubé: ... partage. Alors que,
évidemment, quand on procède par le fichier, forcément,
comme on y va au hasard, il peut arriver qu'un nom sorte plus souvent qu'un
autre et la répartition est peut-être un peu moins
équitable. Au ministère de l'Énergie et des Ressources, il
faut le souligner, M. Drummond était doué d'une
intégrité parfaite et absolue et il n'a jamais accepté,
à ma connaissance, la moindre interférence politique dans la
sélection des firmes. Il était très exigeant à cet
égard et c'est ce qui avait ramené le ministère des Terres
et Forêts à mettre au point un mécanisme rigoureux. Ce qui
prouve qu'en pratique c'est également possible, sans un système
comme le fichier, de donner des contrats sans soumission publique mais en
étant très équitable dans la répartition.
Toutefois, c'est bien évident que, si quelqu'un est plus ou moins
honnête, c'est également plus facile de contourner le
système.
M. Paradis: On se retrouve finalement avec un nombre de firmes
limité. Encore une fois, vous êtes allé vite mais je vais
essayer de retenir, dans chacun des cas, le nom des membres du comité de
sélection. Ce sont pratiquement les mêmes membres dans chacun des
cas.
M. Bérubé: Forcément, parce qu'ils sont peu
nombreux dans cette direction.
M. Paradis: On se retrouve avec des contrats sensiblement du
même montant si on compare 617, 618, 619: 60 000 $, 58 000 $ et 52 000 $.
Est-ce qu'on pourrait avoir, dans chacun des cas, les estimations du
ministère, parce qu'il me semble qu'on a continué, même
avec le système, le partage qui s'effectuait sous l'ancien
régime?
M. Bérubé: Oui, parce que, parmi les
critères de la grille de sélection, vous avez le volume de
travaux, et si je ne me trompe pas, la valeur des honoraires offerts par le
service depuis deux ans, le respect du mandat, vous avez également le
respect de l'échéancier. Si on donne trop de contrats à
une firme, elle n'aura pas le personnel pour respecter
l'échéancier. Par conséquent, introduire ce critère
dans la sélection a également comme conséquence
d'étaler un peu entre tout le monde.
On a eu cependant de la difficulté. On s'est retrouvé -
surtout la première année d'application du fichier, je m'en
souviens parce qu'il a fallu intervenir et venir en dérogation - avec
à peu près tous les
contrats donnés à une firme, à une ou deux firmes,
et on s'est retrouvé avec les autres firmes qui étaient
littéralement en faillite. Alors, il y avait du personnel à pied
qui était engagé par les firmes qui avaient eu les contrats. En
tout cas, c'était l'aberration la plus totale. À ce moment, on a
tout simplement demandé une dérogation et on les a tous
redistribués à la mitaine, comme cela se faisait au
ministère avant, en attendant qu'on améliore le processus. C'est
une question de régionalisation du fichier qui avait donné cela.
On a amélioré le fonctionnement du fichier. Depuis ce temps, il
semble qu'effectivement on trouve moyen de fonctionner à peu près
correctement.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, à ce chapitre, j'ai deux
questions. D'abord, le comité de sélection. Tout de même,
il s'agit de trois jurés seulement. Je m'oppose au fait que le nom de
Jean-Claude Lefebvre revienne tout le temps. Je crois qu'il faut avoir un
système de rotation, que différents fonctionnaires
étudient cette demande et accordent, à un montant donné,
le contrat. Est-ce que le ministre maintient qu'au ministère de
l'Énergie et des Ressources, il y a seulement trois personnes qui ont la
capacité requise pour analyser de tels contrats? Personnellement,
j'aimerais voir une rotation beaucoup plus fréquente. Dans tous les
exemples qu'on a donnés, je pense que le nom de Jean-Claude Lefebvre
revient tout le temps.
M. Bérubé: M. le Président, je comprends le
sens de l'intervention du député de Sainte-Anne. Effectivement,
lui-même, dans son expérience personnelle, est habitué de
voir traiter des sujets très variés et il est donc habitué
à les traiter sans avoir nécessairement la compétence
personnelle pour les traiter. Par conséquent, il trouverait normal qu'on
mette à un jury à peu près n'importe qui et lui,
d'ailleurs, pourrait très bien y siéger. Je suis convaincu qu'il
pourrait choisir des firmes de cartographie. Il a une connaissance assez
universelle, ce qui lui permet d'intervenir dans le domaine de la culture, M.
le Président, où il a de ces interventions absolument suaves.
M. Polak: La subvention de gaspillage des fonds publics, oui, je
suis spécialisé là-dedans.
M. Bérubé: Oui, il a des interventions assez
remarquables, M. le Président. Mais, de fait, le service de la
cartographie du ministère de l'Énergie et des Ressources n'est
pas un service considérable. Si M. Lefebvre est, par exemple, le
directeur du service, on pourrait peut-être essayer de savoir si on a son
titre. S'il est, par exemple, directeur du service, forcément... M. de
Saint-Riquier est le directeur. On n'a pas le choix. M. Bruger est responsable
de la division et M. Jean-Claude Lefebvre est le responsable administratif.
Alors, c'est un peu normal que le responsable administratif siège au
jury, que le directeur siège au jury et que le directeur du service
impliqué siège au jury.
M. Polak: M. le Président...
M. Bérubé: Par conséquent, ce sont les gens
compétents pour faire la sélection qui siègent au jury et
je pense qu'il faudrait que le député de Sainte-Anne
résiste à la tentation d'extrapoler sa propre expérience
personnelle qui lui permet d'intervenir en Chambre sur tout et sur rien, sans
trop savoir ce qu'il dit, et d'extrapoler sur l'administration de la machine
publique. Effectivement, M. le Président, dans la gestion de
l'entreprise gouvernementale, il faut plus de rigueur que n'en manifeste le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je note que nos questions
commencent à piquer le ministre.
Des voix: Ah!
M. Polak: D'ailleurs, quand il répond, il n'est plus
sûr de lui-même. On a dit, ce matin, qu'il avait besoin de
recyclage dans plusieurs domaines, pas seulement comme ingénieur mais,
je pense, comme politicien et surtout comme ministre aussi.
Je veux revenir sur la question du comité de sélection.
Quand on a rendu visite à Rosalie pour voir comment le système
fonctionnait, on nous a déclaré - le ministre lui-même me
l'a répété après - que la beauté du
système du comité de sélection, c'est que les
soumissionnaires ne savent pas d'avance qui sont les arbitres. Ils ne
connaissent pas les jurés. Tout à l'heure, il y a eu toute une
discussion entre le ministre et le député de Brome-Missisquoi sur
certaines allégations, à savoir que le système n'avait pas
été suivi. Quand on a toujours les mêmes personnes qui sont
membres du comité de sélection ou sont jurés, rien de plus
facile que de contacter ces trois personnes, d'établir des contacts
personnels. On sait déjà d'avance qu'au ministère de
l'Énergie et des Ressources, ce sont ces messieurs-là, y inclus,
par exemple, M. Jean-Claude Lefebvre, que je ne connais pas. Je suis certain
que c'est un homme extrêmement compétent. Mais si on veut
éviter des abus, pourquoi ne s'en tient-on pas à ce que le
ministre nous avait promis: un système de rotation? Il nous a dit
carrément
qu'il s'agit d'un comité de sélection. Donc, d'avance, on
n'en connaît pas la composition. On a même demandé si ce
comité était formé avant que les noms sortent de Rosalie
ou après. J'aurais préféré que ce soit
après. Mais là, je trouve qu'il y a une contradiction dans la
politique du ministère de l'Énergie et des Ressources.
Peut-être qu'un de ses adjoints doit s'occuper de cela de temps en temps
pour voir à la rotation et ne pas avoir vraiment, même, la
possibilité que quelqu'un essaie d'influencer ces messieurs du
comité de sélection, qui sont les mêmes presque tout le
temps.
M. Bérubé: M. le Président, je vais retenir
la recommandation du député de Sainte-Anne et on l'invitera
peut-être à siéger dans les jurys de sélection,
puisqu'il semble avoir des connaissances universelles. Je ne vous cache pas
qu'à l'examen des titres des membres du jury il m'apparaît que la
cohérence est la plus complète dans la sélection. On
procède, en faisant appel au directeur de la direction, on fait appel au
responsable de la division et on fait appel au responsable administratif. Je
pense qu'il est normal que ce soit les responsables qui fassent la
sélection des firmes et non pas n'importe qui dans le ministère.
Alors, cela m'apparaîtrait extrêmement mauvais de faire appel
à quelqu'un qui n'est pas responsable pour lui demander de prendre une
décision dont il devra assumer la responsabilité.
Comme la notion de responsabilité existe dans nos
sociétés et que c'est une saine notion, il m'apparaît que,
s'ils sont responsables de leur choix, il faut également qu'ils soient
responsables au sens juridique et administratif. Je trouve cela normal.
M. Polak: Maintenant, juste...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Pontiac.
M. Polak: ... une question additionnelle.
M. Bérubé: Évidemment, on pourrait faire la
rotation des responsables, en ce sens qu'on pourrait changer de directeur
à tous les six mois et avoir des gens différents au comité
de sélection. Mais, enfin, ce serait complètement ridicule, alors
je laisse la suggestion au député de Sainte-Anne. Je pense qu'il
n'en connaît malheureusement pas plus à la cartographie
qu'à la culture et, par conséquent, je rangerai son intervention
dans la "filière" ronde.
M. Polak: M. le Président, j'ai une question additionnelle
et j'aurais d'abord un petit commentaire. J'apprécie
énormément le fait que le ministre m'ait complimenté pour
ma contribution positive, surtout quand j'ai fait une suggestion
déjà, dans le passé, et je continuerai de la faire
à l'avenir, pour améliorer le système pour le
bénéfice de la société québécoise.
Donc, j'accepte absolument ce compliment.
En ce qui concerne la petite critique que le ministre a exercée
vis-à-vis de moi, par exemple, dans le domaine de la culture, je veux
juste réitérer, M. le Président, que, quant à moi
et quant à mon comté, nous sommes très fiers de dire que 2
000 000 $ pour une bibliothèque en temps de compressions
budgétaires, quand on a de grandes coupures, c'est peut-être une
priorité qu'on n'aurait pas choisie. C'est une manière
très polie de m'exprimer, parce que je crois beaucoup dans
l'élément culture aussi, mais nous vivons dans un temps où
c'est très difficile, il faut se serrer la ceinture et le gouvernement
ne le fait pas assez.
Maintenant, une dernière petite question. J'ai noté que,
dans toutes ces rubriques, il y a une contribution fédérale de
60%, sauf dans l'engagement 619. Est-ce qu'il s'agit d'un oubli ou est-ce qu'il
y a une raison pour qu'il n'y ait pas de contribution du gouvernement
fédéral pour l'engagement 619? Il s'agit encore de la
cartographie.
M. Bérubé: On va demander s'il y a une contribution
du fédéral dans le cas de l'engagement 619.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 620? Je m'excuse.
M. le député de Pontiac, vous aviez demandé la parole,
effectivement.
M. Middlemiss: Je crois que j'ai bien compris le président
du Conseil du trésor lorsqu'il faisait la comparaison entre la
façon de donner les contrats qu'on utilise au ministère de
l'Énergie et des Ressources et aussi le fichier central. Il semblait
indiquer que la méthode utilisée au ministère de
l'Énergie et des Ressources était plus équitable, que tout
le monde avait son tour, impliquant que peut-être, selon le fichier
central, il y a des gens qui manquent leur tour.
M. Bérubé: Pour la cartographie, pour la
cartographie. Mon intervention ne portait que sur une chose, les
sociétés de cartographie au Québec. Il y en a une
demi-douzaine. Évidemment, pour les autres types de contrats de
construction, on avait les mêmes problèmes que partout
ailleurs.
M. Middlemiss: Est-ce que le système du fichier central
n'assure pas que chacun... C'est pour cela qu'on a des comités de
sélection qui jugent selon une grille; les compétences, je pense,
sont toujours là, mais on recherche une certaine équité au
point de vue des montants et aussi...
M. Bérubé: Non, vous avez raison. À
mon avis et avec l'expérience que j'avais au ministère,
à l'époque, on a connu des difficultés d'application du
fichier la première année, mais le rodage a fait en sorte
qu'à la fin il fonctionnait de façon satisfaisante.
M. Middlemiss: Qu'est-ce qui aurait causé le
problème, dans la première année, que toujours les
mêmes ont eu les contrats?
M. Bérubé: Je ne m'en souviens plus, mais je me
souviens des sociétés de cartographie qui étaient dans mon
bureau parce qu'elles devaient le savoir, elles. Je ne me souviens plus
exactement quel élément mécanique de fonctionnement du
fichier avait fait en sorte que la répartition n'avait pas
été équitable.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 620?
M. Paradis: Engagement 620. "Soumissions sur invitation
(répertoire). Contrat pour la location d'un aéronef pour assurer
le transport de passagers dans la région de Chibougamau dans le cadre
des travaux de levés géologiques, pour une période de
trois mois. Le plus bas soumissionnaire: Air Fecteau, Senneterre, comté
d'Abitibi-Est. Montant de l'engagement: 28 700 $. Soumissions demandées:
2. Soumissions reçues: 2. L'autre soumissionnaire était Air
Saguenay pour un montant de 30 938 $. Est-ce que Air Fecteau a
déjà reçu des subventions gouvernementales?
M. Bérubé: Subventions gouvernementales. Je vais
poser la question.
M. Paradis: Est-ce qu'il y a un lien entre Air Fecteau et
Quebecair? (12 h 30)
M. Bérubé: Je vais poser la question. Je ne me
risquerai pas à vous répondre ni d'un côté, ni de
l'autre sans avoir les éléments.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 621? Engagement
622?
M. Polak: M. le Président, une question d'ordre technique.
D'habitude, on continue ici jusqu'à 13 heures, mais vu qu'on commence
à 14 heures cet après-midi...
Le Président (M. Rodrigue): Vous êtes d'accord pour
qu'on arrête à 12 h 30?
M. Polak: Est-ce qu'il y a moyen de nous donner une chance de
manger, M. le ministre?
M. Bérubé: D'accord, c'est une excellente
suggestion.
M. Polak: ... d'avoir de la nourriture?
M. Bérubé: Le député de Sainte-Anne
est chanceux, lui, il va pouvoir manger, durant l'heure du dîner, alors
que moi, il va falloir que je retourne travailler à mon bureau.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 600.
M. Polak: Oui, mais je connais les dossiers d'avance.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Engagement no 623.
M. Paradis: Engagements 622 et 623, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, sur les engagements 622
et 623.
M. Paradis: II s'agit de soumissions sur invitation
(répertoire). Dans le premier cas, l'engagement 622: "Contrat pour la
location d'un aéronef pour fins d'épandage d'insecticide dans la
région du Bas-Saint-Laurent. Plus bas soumissionnaire: Les Arrosages
Aériens Castor, Saint-Mathias, comté de Chambly. Montant de
l'engagement: 55 254,54 $. Autre soumissionnaire: Agric-Air, pour 56 642
$."
Dans le cas de l'engagement 623, il s'agit d'un contrat de location d'un
aéronef pour fins d'épandage d'insecticide, donc de même
nature, mais cette fois-ci dans la région de Gaspé, et, encore
une fois, Les Arrosages Aériens Castor, Saint-Mathias, comté de
Chambly, ont le contrat pour 34 733,90 $. L'autre soumissionnaire était
Agric-Air Inc., pour 36 388,81 $. Il y a combien de compagnies
spécialisées dans ce domaine-là, suivant les informations
que vous avez, M. le ministre? Parce qu'on remarque...
M. Bérubé: II n'y en a pas beaucoup. Je me souviens
d'une chose. On faisait toujours appel à la société
Con-Air, dont la raison sociale en français était Air-Con, comme
vous le savez, et qui était de la Colombie britannique. Je me souviens
qu'on avait essayé d'encourager un Québécois à se
lancer dans cela et je pense qu'il avait littéralement fait faillite, la
première fois. Je pense qu'il y en a quelques-unes maintenant. Il y en a
de petites parce qu'elles font de l'arrosage agricole.
M. Paradis: On remarque également...
M. Bérubé: C'est deux soumissions sur invitation,
et on n'en a que deux.
M. Paradis: Dans un des contrats, on est au-dessus de 50 000 $,
et dans l'autre, on est en dessous de 50 000 $. C'est pourquoi je posais la
question.
M. Bérubé: Est-ce qu'on est passé par le
fichier?
M. Paradis: Oui, suivant les indications qu'on a, vous êtes
passés par le fichier.
M. Bérubé: Ah! Là, vous voulez savoir
combien il y a de firmes au fichier?
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: Alors, on va demander au
ministère des Travaux publics combien il y a de firmes au fichier dans
les arrosages d'insecticides.
M. Paradis: ... d'insecticide.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 624?
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 625?
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Rodrigue): 626?
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Rodrigue): 627?
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Rodrigue): 628?
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Rodrigue): 629?
M. Paradis: En ce qui me concerne, M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): 630? 631? 632?
M. Paradis: 633, vendu. Environnement
Le Président (M. Rodrigue): Nous sommes rendus à
l'Environnement.
Environnement: engagement 300.
M. Polak: "Contrats négociés: contrat de services
pour la réalisation d'une étude de faisabilité du
traitement des eaux contaminées extraites de la nappe aquifère de
Ville Mercier. Fournisseur: SNC, Montréal, pour une somme de 75 000
$."
J'aimerais savoir pourquoi on a procédé par contrat
négocié. Quelle est la raison de l'exception?
M. Bérubé: II y a très peu de firmes
spécialisées dans ce domaine, d'une part, mais il y en a quand
même plus d'une. D'autre part, le problème, comme vous le savez,
de Ville Mercier était un problème urgent et Environnement ne
voulait pas retarder l'opération en recourant au fichier, analyses par
un jury, sélections, etc., etc., ce qui est toujours une
procédure un peu longue. Donc, on voulait intervenir rapidement.
Deuxièmement, dans le cas de la firme SNC, elle a fait des travaux
importants, dans l'est de Montréal et dans la région de Sarnia,
reliés à des déchets pétroliers et au traitement
des eaux industrielles. Comme les déchets qui se trouvent dans la
région de Ville Mercier - je ne voudrais pas m'aventurer plus loin que
nécessaire - s'apparentent de très près à des
déchets de type pétrolier, c'est donc essentiellement à la
fois parce que la firme SNC avait l'expérience dans le domaine pour
avoir fait des travaux importants de traitement des eaux dans le secteur et
qu'il était urgent d'agir, d'ailleurs on le voit en ce moment, qu'elle a
été choisie. Tertio, il n'y a pas beaucoup de firmes, de toute
façon, parmi lesquelles on peut choisir. Par conséquent,
j'imagine que le ministère était d'avis que c'était la
meilleure firme pour le faire.
M. Polak: Est-ce qu'au ministère de l'Environnement , il
n'y aurait pas de spécialistes en mesure de faire une telle étude
du traitement des eaux contaminées?
M. Bérubé: Vous savez, ce n'est pas tout le monde
qui a eu à implanter des systèmes de traitement des eaux
associés à des raffineries de pétrole. Quelle est la
probabilité que le gouvernement soit amené à engager de
façon permanente un spécialiste en pollution des eaux par le
pétrole? C'est peu probable. Pour en avoir formé quand
j'étais à l'université, je connais plusieurs personnes qui
travaillent au ministère de l'Environnement qui ont de très
grandes compétences, mais qui sont obligées de couvrir un domaine
aussi immense que celui de la protection de l'environnement. Vous ne pouvez pas
être spécialiste en tout, contrairement au député de
Sainte-Anne.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-il exact, M. le ministre, que la firme SNC Inc. a
déjà toute l'administration du programme d'assainissement des
eaux du ministère de l'Environnement?
M. Bérubé: Qu'est-ce que vous voulez savoir? Vous
voulez savoir combien de contrats la firme SNC a présentement du
ministère de l'Environnement?
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: Le montant des contrats?
M. Paradis: Le montant des contrats.
M. Blais: Ce serait pourquoi, l'engagement...?
M. Paradis: II s'agit d'un contrat négocié qui est
justifié, je pense, suivant les propos du président du Conseil du
trésor, parce qu'on était dans une situation d'urgence. On a
choisi la firme SNC, alors qu'il existe d'autres firmes.
M. Bérubé: À l'ordre, M. le
Président. Le temps est dépassé.
Le Président (M. Rodrigue): Nous allons terminer avec
l'engagement 300 de l'Environnement.
M. Bérubé: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, si vous voulez terminer
votre question, de sorte que nous puissions reprendre avec un autre
ministère cet après-midi.
M. Paradis: Je voudrais savoir si la firme SNC de Montréal
détient déjà des contrats avec le ministère de
l'Environnement au niveau du programme d'assainissement des eaux et est-ce la
raison pour laquelle le ministère l'a retenue dans le cas de l'article
300?
M. Bérubé: Je pense qu'il faut poser la question au
ministère.
M. Paradis: Nom des principaux actionnaires et administrateurs de
SNC.
M. Bérubé: Ah! bien là, c'est incroyable!
SNC, M. le Président, c'est la plus grande firme
d'ingénieurs-conseils au Québec. Alors, si on en est rendu
à se poser la question...
M. Paradis: Principaux actionnaires et administrateurs, c'est
très simple.
M. Bérubé: M. le Président, on ne leur
demandera pas non plus leur religion puis enfin... On va le demander, mais il
s'agit là d'information publique. Je n'ai pas d'objection, mais...
M. Paradis: Bon, rendez-la publique.
M. Bérubé: M. le Président, c'est une
compagnie publique, tout cela est public, mais le problème n'est pas
là. Je réitère: Nous sommes au mois de mai 1982 à
étudier les engagements financiers du mois de septembre 1981. Notre
secrétaire est inondé sous le flot de demandes. Il n'a pas de
personnel pour l'aider. Par conséquent, on ne peut pas donner un
service...
M. Polak: Mettez des tablettés là-dessus, quelques
tablettés.
M. Bérubé: Vous voulez dire M. Ryan?
M. Polak: Non, je parle de fonctionnaires publics
tablettés dont vous ne vous servez pas.
M. Bérubé: Donc, ce qu'il faut, c'est la
collaboration de tous les membres de cette commission pour éviter de
faire des demandes d'information déjà disponible et faire en
sorte qu'on puisse fonctionner de façon efficace au sein de notre
commission. Je ne m'opposerai pas à ce que le député de
Brome-Missisquoi fasse la demande.
M. Paradis: La réponse à la première
question va peut-être justifier la deuxième.
M. Bérubé: Je lui souligne cependant que SNC est la
première firme de génie-conseil au Québec. C'est la plus
grande firme, connue sur le plan international, une des dix plus grandes firmes
d'ingénieurs-conseils au monde. Alors, si à l'Assemblée
nationale du Québec, qui est fier de pouvoir disposer de probablement la
plus grande firme de génie-conseil au monde ou, sinon, la
deuxième ou la troisième, l'on n'est pas au courant de qui sont
les actionnaires principaux de SNC, eh bien, M. le Président, j'estime
que c'est une question inutile.
M. Blais: M. le Président, on a eu aussi un vendredi
où M. Paradis faisait partie - je n'étais pas de cette commission
- d'une commission sur l'environnement et il a demandé tous ces
détails à la télévision. Je l'ai regardé -
il faisait très bien cela, d'ailleurs - il les demande encore. Je trouve
que c'est une demande inutile.
M. Paradis: Vous connaissez donc les réponses,
donnez-les.
Le Président (M. Rodrigue): La commission des engagements
financiers suspend ses travaux jusqu'après la période de
questions, alors que nous reprendrons avec les engagements financiers du
ministère des Finances.
(Suspension de la séance à 12 h 39)
(Reprise de la séance à 15 h 43)
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission des engagements financiers reprend ses travaux pour
l'étude des crédits.
Les membres de cette commission sont: MM. Baril (Arthabaska),
Beauséjour (Iberville), Bérubé (Matane), Caron (Verdun),
Champagne (Mille-Îles), de Bellefeuille (Deux-Montagnes), remplacé
par Blais (Terrebonne), LeBlanc (Montmagny-L'Islet), Middlemiss (Pontiac),
Pagé (Portneuf), Paradis (Brome-Missisquoi), Polak (Sainte-Anne), Proulx
(Saint-Jean) et Vaugeois (Trois-Rivières).
Nous en étions aux engagements du mois de septembre 1981 au
ministère des Finances, l'engagement 300.
M. Bérubé: Sur une question de procédure, M.
le Président, j'ai cru comprendre que vous avez indiqué que le
député de Portneuf, M. Pagé, est membre de cette
commission. Est-ce que c'est vraiment un nom que vous avez bien lu, parce que,
en fait, il n'est jamais venu à notre commission?
M. Paradis: Au contraire, il était venu même
spécialement pour la question de la fête nationale et il avait
participé longuement à l'interrogatoire du ministre. Finalement,
à la suite des brillantes questions du député de Portneuf,
on a décidé d'abolir COFNQ.
M. Bérubé: Je suis convaincu que le
député de porno ne vient jamais en fait à nos
assemblées.
M. Paradis: C'est parce que vous n'étiez pas
présent cette journée-là, vous vous étiez fait
remplacer par le ministre responsable ou irresponsable du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche.
Finances
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 300 du
ministère des Finances.
M. Paradis: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 301.
M. Paradis: D'accord.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 302.
M. Paradis: D'accord.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 303, s'il y en
a.
M. Paradis: Non, il n'y en a pas.
Industrie, Commerce et Tourisme
Le Président (M. Rodrigue): Ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, engagement 200.
Engagement 201.
M. Paradis: Un instant, engagement 200.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 200.
M. Paradis: "Contrats négociés: contrat de services
pour agir à titre d'agent de développement industriel au sein de
l'Office québécois du commerce extérieur, pour une
période d'un an. Fournisseur: M. Carl Grenier, Ottawa, Ontario. Montant
de l'engagement: 38 495 $."
Il s'agit d'un contrat négocié. Par quel processus en
est-on arrivé à retenir les services de M. Grenier?
M. Bérubé: Ce sont des contacts, en fait, du
ministère des Affaires intergouvernementales. Le ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, pour ses agents de
développement industriel, plutôt que de faire appel à des
fonctionnaires, fait appel à des gens de la place engagés
localement et qui ont une connaissance du milieu. Alors, si on examine le cas
de M. Carl Grenier, qui est né au Québec, il a travaillé
au ministère fédéral des Affaires extérieures, en
1976, à titre d'agent de pupitre pour les pays de la péninsule
arabique, de secrétaire de la délégation canadienne aux
négociations commerciales multilatérales, de responsable
technique de la préparation des cahiers à l'usage du premier
ministre pour le sommet économique de Tokyo et d'adjoint spécial
au sous-secrétaire d'État aux Affaires extérieures. Il
s'agit donc d'un fonctionnaire fédéral qui travaillait au
ministère des Affaires étrangères dans le domaine des
relations économiques. Alors, vous dire comment il a été
choisi... Probablement, j'imagine ce qui se passe, c'est que, lorsqu'il y a un
poste qui devient vacant, comme, dans ce cas-ci, à Toronto, à ce
moment-là, ce que fait le...
M. Paradis: Est-ce que c'est à Toronto qu'il va
travailler, parce que son adresse est Ottawa, Ontario?
M. Bérubé: C'est cela que je regarde. On n'a pas le
détail de son affectation.
Une voix: Montréal probablement. M.
Bérubé: Ah! Montréal!
M. Paradis: Montréal.
M. Bérubé: Alors, cela doit être à
l'office... C'est cela, c'est l'Office québécois du commerce
extérieur. Alors, on procède par une sorte d'inventaire, par
contact personnel, pour essayer de savoir s'il y a quelqu'un qui traîne
dans le milieu qu'il connaît, c'est plutôt par...
M. Paradis: Est-ce qu'il s'agissait d'un fonctionnaire à
la retraite ou sur une fin de carrière?
M. Bérubé: Non, il est né en 1945. M.
Paradis: Je suis né en 1950.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 201.
M. Paradis: Cela va.
M. Bérubé: Vous avez l'air beaucoup plus vieux que
votre âge, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je vous remercie.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 400.
M. Paradis: "Subvention au Grand Prix de Trois-Rivières
à titre d'aide financière pour l'organisation de cet
événement sportif. Montant de l'engagement: 25 000 $." Est-ce que
cette subvention s'applique au Grand Prix qui a eu lieu l'an passé? Ce
n'est pas pour le Grand Prix qui s'en vient?
Une voix: C'est en septembre 1981.
M. Bérubé: Là, on ne peut plus le savoir
parce qu'on est tellement loin.
M. Paradis: Vous devez avoir cela indiqué dans vos
documents, pour quelle année vous payez.
M. Bérubé: Non. C'est une subvention pour
l'année en cours; l'année en cours dans ce temps-là.
C'était pour l'année...
Le Président (M. Rodrigue):
L'engagement 600.
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Rodrigue):
L'engagement 601.
M. Paradis: Jusqu'à... Ne bougez pas, ne bougez pas. C'est
400. Si vous me donnez quelques instants, M. le Président, cela
pourrait...
Le Président (M. Rodrigue): Je vous donne tout le temps
que vous voulez, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Bérubé: C'est dommage que le
député de Sainte-Anne ne soit pas à vos côtés
parce qu'en général...
M. Paradis: Cela va. Pour Industrie, Commerce et Tourisme,
ça va, jusqu'à l'engagement 813 inclusivement.
Une voix: Est-ce qu'on peut poser une question au sous-ministre,
s'il vous plaît?
M. Paradis: Au ministre, au ministre.
M. Bérubé: M. le Président, je voudrais
demander à ma secrétaire de ne pas manifester par des soupirs de
soulagement aussi prononcés.
Justice
Le Président (M. Rodrigue): Ministère de la
Justice, engagement 200.
M. Paradis: D'accord.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 201.
M. Bérubé: Engagement 201, c'est dans quel
ministère?
M. Paradis: Ministère de la Justice.
M. Bérubé: M. le Président, je m'excuse. On
va vraiment trop rapidement.
M. Paradis: Engagement 201 du ministère de la Justice,
septembre 1981. "Contrat pour l'achat de 250 fusils, calibre 12, Mossberg,
modèle 500 ATP6, pour les besoins de la Sûreté du
Québec. Fournisseur: Lakefield Sales Ltd., Lakefield, Ontario. Montant
de l'engagement: 65 000 $." Il s'agit d'un contrat négocié avec
une firme de l'Ontario. Est-ce qu'on a fait les vérifications pour
s'assurer qu'il n'y avait pas de fournisseur au Québec?
M. Bérubé: Vous savez, des manufactures d'armes au
Québec, à ma connaissance...
M. Paradis: II y la Space Research et...
M. Bérubé: Dans le cas de...
M. Paradis: ... pour les obus.
M. Bérubé: Pour contrôler la foule.
M. Paradis: Non, mais est-ce qu'on a effectué des
vérifications?
M. Bérubé: Cela a été fait.
M. Paradis: II n'y avait aucun fournisseur au Québec.
On est allé à l'extérieur du Québec et on
n'a pas utilisé le procédé...
M. Bérubé: Soyons clairs. Ce qui est
commandé, c'est du calibre 12 Mossberg. Si vous me demandez s'il existe
une autre compagnie qui fabrique de la 22 Long rifle, moi, je ne pourrais pas
vous le dire. Y a-t-il des manufactures d'armes au Québec? Elles
n'abondent pas en tout cas. Elles ne sont pas spécialisées dans
les fusils, mais je ne pourrais pas vous dire qu'il n'y a pas une "binerie"
quelque part, enfin il ne faut pas dire "binerie", mais cartoucherie ou bien
armurerie.
M. Paradis: Maintenant, on est allé l'acheter à
l'extérieur et on a procédé par contrat
négocié. Est-ce que c'était le seul fournisseur à
l'extérieur pour le calibre 12 Mossberg, modèle 500 ATP6?
M. Bérubé: Oui, il semble bien, selon ce que le
ministère des Travaux publics nous donne comme information; qu'il n'y a
qu'un seul fabricant pour le 12 Mossberg.
M. Paradis: Et ce modèle a été retenu parce
qu'on est déjà équipé dans ce sens-là?
M. Bérubé: Voilà, le fusil doit avoir un
canon de 18,5 avec grain-d'orge et être chambré de trois pouces;
le mécanisme doit avoir un ressort à l'avant du percuteur; le
mécanisme de détente doit être contenu dans un ensemble en
aluminium, et le bouton de sécurité doit être en
métal. Cela est absolument fondamental. Enfin, vous avez comme cela un
certain nombre de caractéristiques. Si vous voulez poser une question,
la seule, c'est quelles sont les normes en vigueur, quels sont les
critères de sélection des armes de la Sûreté du
Québec. Cela, c'est une question, mais, à partir du moment
où on cherche un calibre 12 Mossberg...
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 300.
M. Bérubé: Je voudrais saluer l'apparition du
député de Sainte-Anne, M. le Président.
M. Polak: Je fais beaucoup d'interventions partout avec mes
connaissances générales.
Le Président (M. Rodrigue): Engagements 301, 302.
M. Bérubé: Vous apparaissez à beaucoup
d'enfants comme une Sainte Vierge.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 302. À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Paradis: "Contrat pour la fourniture des services de
cafétéria à l'intention des membres de la
Sûreté du Québec lors de la tenue du Sommet des pays
industrialisés à Montebello. Fournisseur: la Commission scolaire
régionale Papineau, Buckingham, comté de Papineau. Montant de
l'engagement: 69 555 $." Est-ce que c'est la commission scolaire
elle-même qui a donné le service ou l'a-t-elle repassé par
sous-contrat?
M. Bérubé: La commission scolaire s'opposait
à ce que d'autres organismes qu'elle-même utilisent les cuisines
de l'école polyvalente; c'est donc la commission scolaire qui a fourni
le service à la sûreté.
M. Paradis: Autrement dit, ce que vous me dites, c'est qu'il n'y
a pas de traiteur à contrat avec cette commission scolaire, c'est
administré par la commission scolaire elle-même.
Loisir, Chasse et Pêche
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 303. 400. Loisir,
Chasse et Pêche? Engagement 200.
M. Polak: 200, "contrat négociés: contrat de
services pour agir à titre de responsable du dossier sur
l'élaboration d'un projet de politique concernant les parcs zoologiques
du Québec. Fournisseur: Mlle Sylvie Cantin. Montant de l'engagement: 27
000 $." Encore une fois, je voudrais savoir quelle est la raison
spéciale pour procéder par contrat négocié?
S'agit-il d'une experte? Il n'y en a pas d'autres de disponibles? Est-ce qu'on
aurait pu chosir parmi plusieurs candidats?
M. Bérubé: On aurait sans doute pu choisir parmi
plusieurs candidats. Tout ce que je peux vous dire, c'est ceci - je ne donnerai
pas son âge ni son numéro de téléphone. Attendez un
peu - elle a un cours universitaire à l'Université Laval en
biologie. C'est surtout à partir de son expérience passée
qu'elle a dû être choisie, je pense. Elle a travaillé au
jardin zoologique d'Orsainville en tant que responsable d'une étude
axée sur le comportement des visiteurs qui a donné naissance
à deux publications sur la popularité des animaux au jardin
zoologique de Québec, les itinéraires des visites, la
fréquentation des exhibits. En d'autres termes, Mme Cantin a donc
travaillé pour le jardin zoologique de Québec. Je me souviens
d'ailleurs du dossier. Le problème
c'est qu'il y a de plus en plus de nos compatriotes qui veulent
créer des petits zoos ici et là. Il n'y a pas vraiment de cadre
réglementaire au gouvernement du Québec sur les permis pour
l'implantation de tels zoos. De fait, il y a eu des critiques souvent
vis-à-vis des soins apportés aux animaux, vis-à-vis de la
multiplication de ces zoos, ce qui, finalement, a comme conséquence des
zoos de mauvaise qualité.
Le ministère est donc confronté avec l'obligation de
donner des permis aux zoos et, d'un autre côté, l'absence de
connaissances qu'il a. Soit dit en passant, il s'y connaît assez peu en
zoos. Ils ont donc fait appel à cette dame qui travaillait au zoo de
Québec à Orsainville, qui, semble-t-il, est très
compétente dans le domaine des zoos.
M. Polak: Juste une petite question additionnelle, M. le
Président. Quand le projet doit-il être déposé?
Deuxièmement, le ministre n'a pas encore fait de commentaire sur le
gouvernement fédéral à ce sujet-là. C'est
peut-être le temps de le faire aussi.
M. Bérubé: Vous voudriez un zoo pour les 74 qui
sont là?
M. Polak: J'aime bien vos commentaires de temps en temps. Je
pense qu'il est bon de vous rappeler qu'on a besoin cet après-midi de
petits commentaires souverainistes.
M. Bérubé: Oui, d'ailleurs il y a une excellente
caricature dans le Soleil où on a mis dans une cage les 74
députés fédéraux, protégés par trois
agents de la sûreté. Les libéraux du Canada sont
effectivement en train de découvrir qu'il n'y a plus de libéraux
au Canada. Il n'y a plus maintenant que des gouvernements soit conservateurs ou
NPD. De fait, je suis d'accord avec le député de Sainte-Anne,
bientôt il faudra envisager sérieusement un zoo pour la protection
de l'espèce, car il me semblerait dommage qu'un animal du calibre de
certains députés libéraux puisse disparaître un jour
de la surface de la terre et qu'on ne puisse plus savoir de quoi ces
brontosaures avaient l'air.
M. le Président, la question du député de
Sainte-Anne, quant à la création d'un zoo pour protéger
l'espèce libérale fédérale, m'apparaît une
question de toute urgence.
M. Polak: Question de règlement, M. le Président.
Ce matin le président a lancé le défi au
député de Brome-Missisquoi de mettre son siège en jeu
à cause de quelques remarques. Je dois poser le même geste
à l'égard du ministre maintenant parce...
M. Bérubé: Une question de zoo toujours.
M. Polak: ... qu'il me cite complètement avec
mépris.
M. Bérubé: Oh non, non, non.
M. Polak: Je n'ai jamais dit dans les petites remarques
adressées au ministre qu'il faudrait avoir un zoo pour ces
gens-là. J'ai simplement demandé au ministre s'il ne pensait pas
que c'était le temps, comme il le fait toujours, de parler un peu de la
thèse souverainiste...
M. Bérubé: Non, absolument pas.
M. Polak: ... parce que pour vous ça s'applique à
tout.
Une voix: C'est parce qu'il joue avec les mots.
Le Président (M. Rodrigue): Messieurs, s'il vous
plaît!
M. Polak: Je veux donner la possibilité au ministre de
retirer ses paroles, quand il m'a cité, parce que je n'ai jamais dit
ça.
M. Bérubé: M. le Président, sur l'engagement
200...
Le Président (M. Rodrigue): Un instant, s'il vous
plaît! Maintenant que vous vous êtes promenés un peu dans la
nature, est-ce qu'on pourrait revenir à l'engagement 200?
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Pontiac a quelque chose à dire, je pense.
M. Bérubé: Sur l'engagement 200...
Le Président (M. Rodrigue): La parole est au
député de Pontiac.
M. Bérubé: Excusez-moi.
M. Middlemiss: Je voudrais faire un commentaire au
président du Conseil du trésor. Sa mémoire doit être
courte parce que ce matin, lors de la visite du député de
Mégantic-Compton, il a fait l'éloge du député
fédéral dans Mégantic-Compton. Donc, au lieu de dire 74,
j'aurais pensé qu'il aurait au moins dit 73.
M. Bérubé: C'est pour ça que je vous dis que
c'est une espèce qu'il faut protéger et il faudrait
certainement...
Une voix: Une autre cage.
Le Président (M. Rodrigue): Si vous me permettez...
M. Bérubé: Je suggérerais une cage
individuelle pour le député libéral de
Mégantic-Compton...
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! (16 heures)
M. Bérubé: Sinon, on craindrait pour sa peau.
Le Président (M. Rodrigue): Si vous voulez, on va revenir
à la pertinence des discussions de la commission.
M. Bérubé: C'est tout en étant pertinents,
M. le Président, puisque nous parlons toujours des zoos.
Le Président (M. Rodrigue): Y a-t-il d'autres remarques
sur l'engagement 200?
M. Polak: J'attends une réponse à ma question: Pour
quand est prévu le dépôt du rapport?
M. Blais: II est peut-être déposé, on est
tellement en retard dans les engagements.
M. Polak: Peut-être...
M. Bérubé: Je ne sais pas.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 400.
M. Polak: Pas de question.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 401. Engagement
600. Engagement 601.
M. Polak: Excusez-moi. Oui, à l'engagement 600.
Le Président (M. Rodrigue): Sur l'engagement 600.
M. Polak: Oui. "Contrats négociés: contrat de
services afin de représenter le Procureur général dans la
cause d'expropriation de Dominion Lime Inc. relativement au parc du mont
Saint-Bruno." Fournisseur: Pouliot, Mercure et Cie., pour un montant de 36
981,09 $.
Je voudrais savoir s'il y a une raison spéciale pour que ce
bureau d'avocats ait été choisi. Est-ce qu'il travaillait dans le
dossier auparavant?
M. Bérubé: II a été nommé en
1975. M. Polak: Ah!
M. Bérubé: Oui, vous faites bien de ne pas pousser
plus avant sur le processus qui a amené la sélection de cette
firme, vous pourriez avoir une surprise désagréable ou
agréable parce que, comme je l'ai souligné ce matin, dans
certains ministères on a effectivement pris beaucoup de
précautions.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 601?
Ministère du Revenu.
M. Bérubé: Vous ne voulez pas qu'on fasse faire une
enquête sur le processus de sélection de cette firme en
particulier?
M. Polak: Non, je la connais personnellement, c'est une
excellente firme.
M. Bérubé: Ah, vous la connaissez
personnellement?
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: Ah, bon! Voulez-vous dire que c'est la
connaissance personnelle des politiciens libéraux de certaines firmes
qui a été le critère de sélection de cette
firme?
M. Polak: Non. M. le ministre, je connais même des firmes
d'avocats péquistes, que j'admire beaucoup dans leur travail comme
avocats.
M. Bérubé: Parfait. Là, je reconnais votre
grande objectivité.
Revenu
Le Président (M. Rodrigue): Messieurs, nous allons revenir
à l'étude des crédits du ministère du Revenu de
septembre 1981, engagement 200. Y a-t-il des questions?
M. Bérubé: Non, M. le Président.
M. Polak: L'engagement 200 comprend la location et l'entretien de
trois contrôleurs pour une période de 36 mois. Fournisseur: Sycor
International Ltd (Les systèmes Northern Telecom Ltée), pour une
somme de 190 550,88 $.
Y a-t-il une raison spéciale ici? Il n'est pas inscrit que c'est
le renouvellement d'un contrat.
M. Bérubé: Oui, c'est cela. Il s'agit d'un contrat
négocié à la suite d'un appel d'offres. Il y a eu des
soumissions publiques et c'est ainsi que l'entreprise a été
sélectionnée. C'est dans le cadre de ce contrat qu'on loue de
l'équipement.
Transports
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 300. Nous passons
au ministère des Transports. Engagement 100. Engagement 200.
M. Middlemiss: Non.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 201.
M. Middlemiss: Engagement 201, oui.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 201,
ministère des Transports.
M. Bérubé: Ce doit être de la
géotechnique, cela.
M. Middlemiss: "Contrats négociés: contrat pour
travaux de forage et de raccordement de puits afin d'alimenter en eau trois
expropriés, suite aux travaux de construction de la route 317, dans la
municipalité du canton de Ripon, comté de Papineau. Fournisseur:
Jean-Luc Lemieux Inc., Val-Barrette, comté de Labelle. Montant de
l'engagement: 28 671,30 $".
La raison pour laquelle c'est un contrat négocié est-ce
parce qu'il n'y avait pas d'autres fournisseurs?
M. Bérubé: Non. Il y a un fichier et,
effectivement, on aurait dû procéder par le fichier. Toutefois, on
a demandé à aller en dérogation. D'ailleurs, je me demande
si ce n'est pas une ratification émise au Conseil du trésor; sans
doute. Effectivement, ces trois propriétés n'ayant plus d'eau, il
fallait y aller de toute urgence. Le ministère a simplement
appelé en région pour voir s'il n'y aurait pas quelqu'un qui
serait prêt à le faire. Il y en avait trois en région et,
sur les trois, il y en avait un seul qui pouvait faire les travaux.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait savoir...
M. Bérubé: Non, excusez-moi. On a communiqué
avec les puisatiers de la région; donc, il n'y en avait pas
nécessairement trois.
M. Middlemiss: Je vois qu'il vient du comté de Labelle,
Val-Barrette et cela, c'est dans le comté de Papineau. Est-ce qu'on a
vérifié auprès des gens dans la région du
comté de Papineau? Près de Ripon.
M. Blais: Une région, ce n'est pas un comté.
M. Bérubé: Je pense qu'il n'y a pas... Cela s'est
fait tout directement, le fonctionnaire a tout simplement pris le
téléphone et s'est débrouillé pour trouver un
puisatier. La seule chose que l'on mentionne, c'est qu'il a fait un certain
nombre d'appels à des puisatiers de la région et ces appels lui
ont montré qu'il n'y en avait qu'un seul qui était prêt
à entreprendre les travaux tout de suite.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait demander au ministère
quels puisatiers il a appelés dans la région?
M. Bérubé: On peut certainement demander au
ministère quels puisatiers il a appelés parce qu'il dit qu'il en
a appelé; il devrait être en mesure de nous dire lesquels.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait aussi savoir la raison du
manque d'eau de ces trois propriétaires?
M. Bérubé: Ce sont les travaux de construction de
la route 317.
M. Middlemiss: En d'autres mots, la construction de la route a
asséché les puits des gens; ou, est-ce qu'on a été
obligé de les déplacer?
M. Bérubé: La construction de la route a
causé une pénurie en eau dans ces maisons. Je n'ai pas
d'information technique à savoir s'il s'agit du bris d'un tuyau
résultant de la construction ou s'il s'agit d'un tarissement, d'une
déviation d'eau de surface de telle sorte qu'on a tari les puits ou
encore... Le député de Sainte-Anne qui a une grande
expérience de toutes les questions...
M. Polak: Je n'ai pas encore étudié ce domaine,
mais bientôt.
M. Bérubé: Bientôt.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 300. Engagement
400?
M. Polak: Engagement 400, il s'agit d'un contrat
négocié pour l'achat de 440 tonnes métriques de chlorure
de calcium en sacs.
M. Bérubé: II n'y a qu'une seule compagnie qui
fournit ce produit au Canada.
M. Polak: C'est ça que je voulais savoir.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 401?
M. Polak: Oui, engagement 401. Il s'agit de soumissions sur
invitation (répertoire) pour l'enlèvement de la neige à
l'édifice 6161 rue Saint-Denis à Montréal pour trois
périodes hivernales. Le contrat a été accordé au
Service d'entretien Tremblay et Michaud Inc., à Montréal, pour 57
000 $. Il est marqué que, pour la première période, il
s'agit d'une somme de 19 000 $. Est-ce que je dois comprendre que, pour les
deux autres périodes, il s'agit du même montant?
M. Bérubé: On me dit que oui.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 402? 403? 404?
M. Middlemiss: 404.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 404.
M. Middlemiss: "Supplément pour porter à 224 825,16
$ le coût des travaux de réparation d'un pont couvert sur la route
366, au-dessus de la rivière Gatineau, dans la municipalité de La
Pêche, comté de Gatineau. Montant de l'engagement: 70 025,16 $".
Est-ce qu'on peut savoir la cause de ce supplément de l'ordre de 20%? Je
présume que ce sont 20% de supplément qui s'ajoutent aux 10%
qu'on avait déjà au moment du contrat original.
M. Bérubé: Non, on inclut les 14 000 $
là-dedans. Voilà, je vous explique. Il y a une V-5 no 1 qui
n'avait pas été prévue au contrat.
M. Polak: C'est un jus de tomates.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait nous expliquer? J'ai entendu
parler de V-8 et de Heinz 57.
M. Bérubé: Peut-être que M. le
député de Sainte-Anne pourrait nous donner un coup de main. Je ne
le sais pas. Il faudrait demander ce que cela veut dire une V-5 no 1, qui
manque; mais l'essentiel, c'est un ouvrage qui n'était pas prévu
au contrat et qui vaut 79 297 $.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait aussi savoir qui a fait
l'estimation pour les coûts de réparation? Est-ce que
c'était le ministère des Transports lui-même ou si
c'était donné à un bureau
d'ingénieurs-conseils?
M. Bérubé: C'est un pont couvert. Attendez un peu.
"Veuillez trouver ci-jointe la formule V-5 no 1."
Des voix: Ah!
M. Middlemiss: II manquait une V-5. Est-ce une approche, M. le
député de Terrebonne?
M. Blais: C'est une approche que je faisais.
M. Polak: C'est une maladie vénérienne aussi.
M. Blais: Je ne connais pas. Mettez la main sur le micro.
M. Bérubé: C'est une note manuscrite du responsable
du service. On dit: "Au départ, nous avions évalué ces
travaux à 20 000 $ - il fait allusion à la V-5 no 1 -et
l'entrepeneur, par la suite, nous a soumis un coût de 125 000 $. Vu
l'écart et la difficulté de définir clairement les
travaux, le ministère demanda leur exécution à l'heure. En
cours d'exécution, les travaux nécessaires sont beaucoup plus
volumineux que prévu. C'est ce qui explique le montant de...". Donc,
c'est la réfection d'un vieux pont couvert. Voilà! J'ai
l'impression qu'au ministère, également, on s'est posé des
questions, puisqu'on est allé voir. "Je me suis rendu visiter les
travaux de réparation sur le pont concerné et en même temps
discuter de certains travaux additionnels jugés nécessaires. Le
changement des poutres de distribution au-dessus des culées
nécessite l'élevage de l'extrémité de la
travée et c'est au cours de ce travail qu'on s'était rendu compte
que les extrémités des cordes inférieures sont dans un
état de pourriture. Comme ces parties sont des points d'appui dont
dépend la stabilité de la structure, nous n'avons pas d'autre
choix que de la remettre en bon état." Je vous vois jouir, d'ailleurs,
à l'écoute, en apprenant que les poutres de distribution
au-dessus des culées qui nécessitent l'élevage de
l'extrémité de la travée... De là l'avantage de
consulter une V-5 no 1. On apprend des choses absolument extraordinaires. La
V-5 no 1, c'est une belle formule. C'est cela, la V-5 no 1? Oui, c'est une V-5.
Voulez-vous voir une V-5 no 1?
Une voix: Non.
M. Bérubé: C'est absolument remarquable comme
formule.
M. Polak: Nous croyons en la productivité, pas en la V-5
no 1.
M. Bérubé: C'est cela. En pratique, les travaux ont
été faits à l'heure, parce que l'entrepreneur ne voulait
sans doute pas soumissionner aveuglément et, comme il s'agit d'un vieux
pont comme autrefois... Tiens! J'ai l'impression que le recherchiste du Parti
libéral vient de s'endormir.
M. Middlemiss: Le montant du contrat original était-il de
140 000 $ plus 14 000 $ à 10%? Était-ce cela?
M. Bérubé: Oui, c'est bien cela. M. Middlemiss:
C'est bien.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 600. Engagements
601, 602, 603.
M. Bérubé: Mon adjoint me souligne qu'au poste
600... non, pas 600, un instant!
601 et 602, coût des revêtements bitumineux, vous avez
inclus dans les contrats négociés que vous comptez remettre
à la presse ces montants. Je voulais vous souligner que, pendant une
journée, le ministre des Transports a expliqué comment fonctionne
la politique mise en place par le gouvernement libéral en 1974, qui est
la politique des travaux de revêtements bitumineux qui sont
accordés suivant une procédure qu'il vous a d'ailleurs
expliquée en détail et qu'il n'a pas changée, puisqu'il a
jugé que c'était une procédure sans doute
appropriée et qu'il n'y avait pas lieu de la modifier. Si vous l'avez
par mégarde incluse dans le scandale de l'attribution des contrats
gouvernementaux, je voulais seulement vous souligner que, si cette
procédure d'attribution de contrats gouvernementaux est scandaleuse,
vous en êtes l'auteur.
M. Polak: M. le Président, je voudrais aviser le ministre
que je dois partir pour parler sur un autre sujet en Chambre.
Évidemment, avec les connaissances qu'on obtient ici... C'est
très urgent. Seulement dix minutes. (16 h 15)
M. Bérubé: M. le Président, je voudrais
qu'on remercie le député de Sainte-Anne de s'être joint
à nos travaux. Je sais qu'il est un homme très occupé -
c'est l'homme orchestre - et qu'il fait des interventions un peu dans tous les
secteurs. Je tiens à le féliciter. Sans le député
de Sainte-Anne, le niveau intellectuel du Parti libéral baisserait
beaucoup.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 604.
M. Middlemiss: Non, M. le Président. Est-ce que le
président du Conseil du trésor essaie de nous dire...
Le Président (M. Rodrigue): Vous êtes à quel
engagement?
M. Middlemiss: Je réponds un peu au ministre. Il dit que,
du côté...
M. Bérubé: À l'engagement 604, cela ne
s'applique pas.
M. Middlemiss: On va prendre les engagements 600 et 601.
M. Bérubé: Engagement 602.
M. Middlemiss: On a attiré notre attention sur le fait que
c'étaient des contrats d'asphaltage, et le président a
tenté de dire que ce n'étaient pas des contrats
négociés. Mais, autant que je sache, il est bien inscrit ici
"contrat négocié", et c'est vrai qu'on a passé une
séance avec le ministre des Transports qui nous en a expliqué le
fonctionnement.
M. Bérubé: C'est la politique mise en place par le
gouvernement libéral en 1974 et qui n'a pas été
modifiée.
M. Paradis: Je m'excuse, vous avez manqué la
séance, M. le ministre; ne dites pas cela, je vais être
obligé de vous reprendre.
M. Bérubé: Oui.
M. Middlemiss: Le ministre nous a dit que certaines craintes ont
été exprimées par plusieurs députés et que
le but pour lequel on avait créé cette méthode, c'est
parce que les gros internationaux entraient aussi dans les régions et
qu'on était pour voir à ce que...
M. Bérubé: Les grands outils! C'était pour
protéger...
M. Middlemiss: C'est cela, c'était un certain danger.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Middlemiss: Mais, là, il semblerait qu'il pourrait y
avoir - je crois que le député de Brome-Missisquoi avait des cas
spécifiques - une certaine crainte que les gros...
M. Bérubé: ... que les gros puissent venir manger
les petits.
M. Middlemiss: Oui, c'est cela.
M. Paradis: Le but de la politique qui a été
instituée était justement de s'assurer qu'il ne se crée
pas de monopole au Québec dans de très grandes régions ou
dans l'ensemble de la province de Québec. Je ne me souviens pas du
chiffre exact. C'est M. Mailloux, qui était ministre des Transports dans
ce temps, qui avait institué cette politique. Sauf erreur, le montant
maximal de ces contrats a été révisé à au
moins une reprise, sinon deux reprises par le gouvernement actuel...
M. Bérubé: Avec l'inflation.
M. Paradis: ... ce qui était normal. Mais, dans la
pratique, il arrive qu'au niveau des technicités d'application ces prix
sont négociés selon le contenu de l'asphalte qu'on étend.
On peut exiger un contenu avec plus de gravier ou du sable et les
mélanges...
M. Bérubé: Vous voulez dire de la "garnotte".
M. Paradis: De la "garnotte", si vous voulez, ou de la pierre
à chaux même. Les mélanges peuvent varier. Avec les
années, certaines grosses compagnies ont étudié le
système et se sont rendu compte que, si tu achetais tel genre
d'ingrédient pour mettre dedans, tu pouvais agrandir ton territoire.
C'est ce qui est arrivé, entre autres, dans ma région où
de petites usines d'asphalte qui n'ont pas bénéficié de
cette politique ont été pénalisées, parce qu'elles
n'avaient pas les moyens des grosses compagnies d'analyser cela, de changer de
place, etc. C'est pour cela que vous retrouverez, malgré cela,
d'importants contrats, souvent plus d'un, à la même compagnie. Le
ministre des Transports avait été très accueillant envers
les suggestions de l'Opposition de réviser le système, parce
qu'il faut le réviser de temps en temps.
M. Bérubé: Donc ce n'est pas contre le
caractère négocié que vous en avez?
M. Paradis: De ces choses, cela dépend. Il y a un
élément de négociation. Il faut que vous compreniez la
chose, il y a un élément de négociation, parce que le prix
n'est pas uniforme. Comme vous le dites, il varie suivant les
ingrédients qu'il y a dans la composante du bitume. Ce dont on se
plaignait au ministre des Transports, c'était que son système
était maintenant très bien connu et qu'on avait trouvé le
tour, comme dans tous les systèmes qui deviennent très bien
connus, de le contourner et de revenir un peu à ce que c'était
autrefois. Le ministre nous a assuré que, pour l'année en cours,
il mettrait ses fonctionnaires là-dessus de façon à
éviter que cela arrive. Encore une critique!
Le Président (M. Rodrigue): Ces importantes
précisions...
M. Bérubé: Donc la politique mise en place par M.
Mailloux est fondamentalement saine, mais elle mérite d'être
corrigée.
M. Paradis: Parce qu'elle est trop...
M. Bérubé: C'est parfait. Si je comprends bien,
cela fait au moins 2 000 000 de contrats négociés dans le cadre
d'une politique mise en place par l'ancien ministre des Transports, M.
Maillloux, le député de Charlevoix. Son principe est même
défendable, mais améliorable.
M. Paradis: Exactement.
M. Bérubé: Voilà! Ah! c'est parfait.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 604.
M. Paradis: Améliorable.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre!
M. Bérubé: Là-dessus, il n'y a pas de
problème, tout est améliorable.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! Nous en sommes à l'engagement 604.
M. Bérubé: M. le Président, c'est quand
même important, parce que, dans un communiqué de presse farfelu du
Parti libéral, à nouveau, on porte des jugements sur tous les
engagements financiers qui passent ici et, pour le mois de septembre en
particulier, on a fait une grossière erreur.
M. Paradis: II n'y a pas eu de communiqué de presse, sauf
erreur, d'émis par le Parti libéral là-dessus.
M. Bérubé: Ah bon!
M. Paradis: C'est ce qu'on a fait et ce qu'on continuera à
faire, M. le président du Conseil du trésor. Comme on dit qu'un
homme averti en vaut deux généralement, c'est qu'à tous
les mois on compile l'ensemble des dépenses totales qui passent dans
chacun des cahiers et comment ces sommes sont distribuées. Est-ce fait
par contrat négocié, par contrat négocié via le
répertoire, par soumission publique, par dérogation, etc.? Vous
aurez toutes les colonnes et, si vous voulez, on vous en remettra une copie
tout le temps pour que vous puissiez corriger si l'Opposition a fait une erreur
dans sa compilation de chiffres.
M. Bérubé: Vous nous soumettrez ça,
j'espère que vous aurez le plaisir de nous soumettre ça.
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Nous en sommes à
l'engagement 604.
M. Bérubé: On l'avait déjà.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 605.
M. Paradis: Pour le mois prochain.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 606.
M. Middlemiss: Engagement 606, oui.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 606.
M. Middlemiss: "Soumissions publiques: contrat pour travaux de
terrassement et de gravelage sur la route 373 dans la municipalité de
Normandin, comté de Roberval, soit une longueur d'un kilomètre.
Plus bas soumissionnaire: Excavation Gagnon et Lapointe Inc, Dolbeau,
comté de Roberval. Contrat, plus imprévus: 259 000 $".
Est-ce qu'on pourrait nous donner l'explication qui justifie
l'écart entre l'estimation du ministère, qui est de 175 770 $, et
le coût du contrat, qui est de 259 000 $, soit une différence de
40%?
M. Paradis: Pour avoir conversé avec des ex-ministres des
Transports et même le ministre actuel, lorsqu'il y a
sous-évaluation, généralement le ministère
recherche la raison de la sous-évaluation pour éviter les
arrangements entre actionnaires. C'est ce qu'on veut savoir.
M. Bérubé: D'accord. On va regarder les raisons.
Vous voulez une explication de la sous-estimation.
M. Middlemiss: Qu'est-ce qui explique l'écart?
M. Bérubé: D'accord.
Le Président (M. Rodrigue):
Engagements 607, 608, 609, 610, 611, 612, 613, 614, 615. Vous nous
amenez à quel engagement?
M. Middlemiss: Engagement 616.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 616.
M. Middlemiss: Oui. "Soumissions publiques: contrat pour travaux
de pose d'un revêtement en enrobés bitumineux
préparés et posés à chaud sur l'autoroute 25, dans
les villes de Lachenaie et Mascouche, comté de Terrebonne, soit une
longueur de 43,4 kilomètres. Sintra Inc."
On voit ici encore le plus bas soumissionnaire, 1 593 000 $; toutefois,
l'estimation du ministère, cette fois-ci, est dans un autre sens, soit 2
224 000 $, ce qui fait un écart de 35%.
M. Bérubé: M. le député de
Terrebonne, compte tenu que vous suivez de très près ces
questions et que votre connaissance dans le domaine du théâtre n'a
d'égale que celle que vous avez dans le domaine du transport,
peut-être voudrez-vous intervenir?
M. Blais: Oui. C'est un contrat qui est accordé dans mon
comté. Les soumissions du ministère étaient de 2 224 000 $
et le plus bas soumissionnaire est à 1 593 000 $. Trois autres
soumissionnaires aussi: 1 600 000 $, 1 600 000 $ et 1 700 000 $. Il y en avait
neuf mais des quatre... Cela veut dire que les soumissionnaires se tenaient
comme chiffres. Dans le comté de Terrebonne la main-d'oeuvre est
beaucoup plus productrice que le ministère pouvait le croire et c'est
pour ça que le prix des travaux...
M. Paradis: ... productive.
M. Blais: ... a été inférieur au coût
prévu.
M. Middlemiss: M. le Président, est-ce que le
président du Conseil du trésor accepte cette
réponse-là?
M. Bérubé: Sur la qualité de la
productivité des citoyens du comté de
Terrebonne? Mais elle est célèbre dans le monde
entier...
M. Middlemiss: Non, non, non.
M. Bérubé: ... et on vient de partout pour
l'observer. Je pense que, si vous voulez avoir une réponse plus
technique, il y aurait peut-être lieu de la demander au
ministère.
M. Blais: Vous pouvez la demander, mais je sais que le
président a travaillé pendant de nombreuses années
à Hydro-Québec et moi-même dans les estimations, pendant
plusieurs années, à Hydro-Québec. Il arrive parfois que
les estimations dépassent ce qui est prévu. Quand les
entrepreneurs ont faim, normalement, les estimations des soumissionnaires sont
un peu plus basses que celles qui sont faites par le ministère. Dans une
période contraire, où il y a plus de demandes, les entrepreneurs
sont plus indépendants et les prix sont un peu plus
élevés.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 617.
M. Middlemiss: M. le Président, une seconde.
Le Président (M. Rodrigue): Sur l'engagement 616?
M. Middlemiss: Cela touche un peu les commentaires qu'avait faits
le président du Conseil du trésor...
M. Bérubé: Moi, j'ai déjà fait des
commentaires, jamais je ne me le permettrais.
M. Middlemiss: ... concernant, au ministère des
Transports, la pratique de négocier des contrats pour l'asphalte.
M. Bérubé: On négocie toujours.
M. Middlemiss: Si on regarde bien ici, on voit peut-être un
cas où il est avantageux pour...
M. Bérubé: Là, vous parlez de l'engagement
617?
M. Middlemiss: Non, de l'engagement 616. Là, on a
utilisé la méthode qui a été utilisée dans
le passé. C'est probablement sur cette base que le ministère en
est arrivé à 2 000 000 $. Au lieu de négocier le contrat,
on est allé en soumissions publiques et on a obtenu un prix de 1 593 000
$.
Le président du Conseil du trésor pourrait-il nous
affirmer que c'est peut-être la raison?
M. Bérubé: Dans sa grande sagesse, le
député de Charlevoix avait fait une analyse de la
problématique et je suggérerais que le député de
Pontiac ait une conversation avec le député de Charlevoix qui,
comme on le sait, est un député libéral, de sa formation,
car le député de Charlevoix, qui était alors ministre des
Transports, ministre valable, enfin...
M. Paradis: Des Travaux publics et de l'Approvisionnement.
M. Bérubé: Oui, ministre des Transports,
effectivement. Ce fut un ministre valable, je pense qu'il a fait un bon
travail. La preuve en est que son électorat continue à lui
témoigner sa confiance. Il avait essentiellement analysé la
question et tiré la conclusion que, dans les régions, si on
établissait le régime de soumissions publiques, effectivement,
les plus gros entrepreneurs pourraient soumissionner plus bas, prendre le
marché, éliminer la concurrence jusqu'à ce qu'en l'absence
de concurrence, ayant le monopole, ils soient en mesure de réajuster les
prix. Là, le gouvernement aurait été amené à
payer trop cher.
Donc, dans le but de maintenir un grand nombre d'entreprises dans tout
le Québec, l'ancien ministre des Transports, le député de
Charlevoix, avait conçu cette politique qui vise à maintenir, un
peu partout au Québec, des usines, des "plants" d'asphalte, comme on
disait chez nous. Toutefois, c'est bien évident que cette politique qui
s'applique en région ne doit pas s'appliquer dans le cas des gros
travaux. Là, on doit ouvrir la porte à la concurrence.
Au-delà de 400 000 $, on ouvre la porte à la concurrence.
Là, évidemment, le député de Pontiac a parfaitement
raison.
D'ailleurs, j'avais tantôt sous les yeux les différents
soumissionnaires. Il est intéressant de constater qu'une des
entreprises, sans la mentionner, a soumissionné à 2 179 000 $,
c'est-à-dire très près du devis estimatif du
ministère qui était de 2 224 000 $. De fait, les avantages de la
concurrence et de l'entreprise privée ont fait que, pour 1 593 000 $, on
a pu décerner le contrat.
Donc, dans les gros travaux, le système de soumissions publiques
a l'avantage d'abaisser les coûts. Il a, par contre,
l'inconvénient, si on l'applique partout en région,
d'éliminer la concurrence et, éventuellement, d'entraîner
des coûts supérieurs; on sait que, lorsqu'il n'y a plus de
concurrence, les prix ont tendance à monter. Donc, dans sa sagesse, le
député de Charlevoix avait conçu cette politique de
négociation de contrats de transport. Je suis convaincu que la presse,
qui nous écoute, a très bien compris que, dans les 12 000 000 de
contrats négociés, il y en a déjà - on vient d'en
identifier depuis quelques minutes - 2 000 000 qui sont la conséquence
d'une politique mise en place par l'ex-ministre des Transports, l'actuel
député de Charlevoix...
M. Paradis: Elle était bonne dans le temps, mais elle est
devenue moins bonne avec le temps.
M. Bérubé: Le ministre des Transports a d'ailleurs
convenu qu'elle pourrait être modifiée après un certain
nombre d'années d'application, bien que son principe, qui consiste
à ne pas aller en soumissions publiques en région, soit
fondamentalement respecté comme principe; par conséquent, on
vient déjà d'en identifier 2 000 000. On pourrait continuer
à gratter de telle sorte que nous venons d'assister à une autre
de ces ballounes libérales qui font: Pusssshhhh! en se dégonflant
lentement!
M. Blais: Les gens perdent de plus en plus confiance.
M. Bérubé: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Rodrigue): Revenons à l'engagement
616. M. le député de Pontiac. (16 h 30)
M. Bérubé: C'est dommage que la presse ait
manqué notre discussion sur les zoos et la demande du
député de Sainte-Anne de constituer un zoo pour les
députés fédéraux à Ottawa.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: M. le Président, est-ce que le
président du Conseil du trésor...
M. Paradis: Je suis sûr qu'il va aller sur la scène
fédérale.
M. Middlemiss: ... est d'accord que le fait, dans l'engagement
616, d'être allé en
soumissions publiques a économisé à l'État
du Québec 775 000 $ comparativement aux estimations du ministère,
ce qui représente une économie de 35%?
M. Bérubé: ...
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 617? 618?
M. Middlemiss: "Soumissions publiques. Contrat pour travaux de
construction de massifs pour feux de circulation et de canalisation souterraine
à l'intersection de l'autoroute 20, boulevard Ireland et rue Ranger,
dans les municipalités de Pincourt et de Dorion, comté de
Vaudreuil-Soulanges. Plus bas soumissionnaire: Chagnon (1975) Ltée,
Montréal. Montant de l'engagement, 25 000 $." Est-ce qu'on peut
expliquer l'écart de 100% entre l'estimation du ministère et la
soumission?
M. Bérubé: II n'est pas dit que c'est moi qui vais
l'expliquer, mais on peut certainement faire un effort pour l'expliquer. Vous
pouvez continuer, M. le Président, parce que toutes les questions ont
reçu une réponse. Je pense qu'on peut appeler 620.
M. Middlemiss: Vous allez nous donner la réponse du
ministère.
M. Bérubé: On peut demander ça à
notre secrétaire qui, avec sa gentillesse et son amabilité
coutumière, va...
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 619? 620? 621? 622?
623? 624? 625? 626? 627? 628? Dites-moi où vous en avez?
M. Middlemiss: Moi je n'en ai plus dans les Transports.
Le Président (M. Rodrigue): À quel engagement?
M. Paradis: 801.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 801.
M. Bérubé: 801, une fois, 801, deux fois, 801,
trois fois.
M. Paradis: "Suppléments à divers contrats
d'entretien d'hiver représentant la clause escalatoire pour la saison
1981-1982. Montant de l'engagement: 2 840 000 $. Liste disponible sur demande."
Est-ce qu'on pourrait nous communiquer la liste?
M. Bérubé: Certainement. On va vous communiquer la
liste.
Travaux publics et Approvisionnement
Le Président (M. Rodrigue): Nous passons aux engagements
du ministère des Travaux publics et Approvisionnement. Engagement 100.
Engagement 300?
M. Bérubé: Oui, M. le Président, ça
va très bien. Pas de problème, pas de question.
Le Président (M. Rodrigue): 300, pas de question. 400?
M. Bérubé: Pas de question, M. le
Président.
Le Président (M. Rodrigue): À quel moment y
a-t-il...
M. Paradis: 602.
Le Président (M. Rodrigue): À l'engagement 602.
M. Paradis: Engagement 602: "Renouvellement du contrat pour la
location d'un local d'une superficie de 543,05 mètres carrés
situé au 250 est rue Racine, Chicoutimi, et destiné à
loger les services du ministère de la Justice (Cour affaires sociales)
et du ministère de l'Agriculture. Le coût au mètre
carré est de 72,66 $ et la durée du bail est de deux ans à
compter du 1er juin 1981. Le fournisseur choisi - il s'agit d'un contrat
négocié - Les Placements Du Moulin Ltée, Chicoutimi.
Montant de l'engagement, 78 916,08 $." Première question: Quel
était le coût du bail antérieur? Il s'agit d'un
renouvellement de contrat.
M. Bérubé: Oui. Je vais essayer de vous trouver
ça si j'ai ça ici. Il s'agit d'un renouvellement avec
augmentation de prix.
M. Paradis: Quel pourcentage ou chiffre?
M. Bérubé: C'est ce que je suis en train de voir.
Non, alors je n'ai pas la réponse. Il faudra donc demander au
ministère de nous dire quel était le coût du bail
l'année dernière.
M. Paradis: Le coût ou le pourcentage d'augmentation.
M. Bérubé: Ou le pourcentage d'augmentation, M. le
Président.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 603?
M. Bérubé: Je vous ferai remarquer qu'à
nouveau que dans cette négociation...
M. Paradis: Laissez-moi la poser parce que...
M. Bérubé: C'est parce qu'il faut insister sur 602.
Soulignons qu'il s'agit d'un renouvellement de contrat pour un local qui
était déjà loué. On parle de contrat
négocié; le renouvellement d'un contrat avec une entreprise
donnée, évidemment, donne lieu à un contrat qui est
renégocié. On ne peut pas le renouveler en passant par le
fichier.
M. Paradis: C'est justement le but de ma question. Si le
président m'y autorise, de 602 à 605 inclusivement, il s'agit,
dans chacun des cas, de renouvellements. J'aimerais avoir la même
réponse, c'est-à-dire que je pose la même question, le
pourcentage d'augmentation. Maintenant, si on traite de 606, dans le cas de 606
qui est aussi un contrat négocié, M. le président du
Conseil du trésor, on a la location d'un local d'une superficie
additionnelle de 73,30 mètres carrés situé, etc. et
destiné à loger les services du ministère du Travail, de
la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu. Le coût au
mètre carré est de 126,47 $. La durée du bail est de
quatre ans et dix mois à compter du 1er août 1981. Le fournisseur:
Les Entreprises immobilières Maurice Tabah Inc. de Joliette. Il s'agit
d'un contrat pour une superficie additionnelle.
Ce que j'aimerais savoir du président du Conseil du trésor
- on parle de renouvellement dans les autres cas - c'est que lorsque quelqu'un
a un bail avec le ministère des Travaux publics et Approvisionnement et
fait office de locateur, finalement, pour le ministère, est-ce une
espèce de bail à vie qu'on renégocie à chaque
échéance? Sinon, quel est le pourcentage d'augmentation qu'on ne
tolère pas pour aller revérifier le marché?
M. Bérubé: Non, ce n'est pas la question. J'essaie
de voir comment je peux... Cela revient à dire: Y a-t-il une norme
définissant le nombre de fois que le gouvernement peut renouveler un
bail donné?
M. Paradis: Ou quel est le critère qui fait en sorte
qu'à un moment donné le gouvernement décide de ne pas
renouveler un bail, mais plutôt d'aller vérifier le
marché?
M. Bérubé: Cela revient à la même
chose. Je pense qu'il faudrait - je ne suis pas au courant - demander au
ministère s'il existe des normes forçant le ministère
à remettre en cause le renouvellement de certains baux, point.
M. Paradis: D'accord. Il y aurait également la
possibilité suivante: Si le ministère s'est installé - on
va partir d'un exemple théorique - dans un édifice dans une
certaine ville, il y a cinq ans, et qu'il est allé en soumissions
publiques à ce moment-là, qu'il a obtenu le meilleur prix avec
les meilleures conditions et que le bail était de cinq ans, aujourd'hui,
le ministère décide de renouveler, parce que l'augmentation lui
semblerait raisonnable - je ne sais pas, 10% d'augmentation du loyer. Une autre
personne ou entreprise dans la même localité qui aurait un bail et
qui, parce que l'économie a changé, etc., serait prête
à louer meilleur marché a-t-elle l'occasion de présenter
sa soumission au gouvernement?
M. Bérubé: Je pense que... Il y a des frais de
déménagement. C'est ça, l'affaire. Si vous avez un
appartement, vous pouvez très bien dire, chaque fois que votre bail
arrive à échéance, que vous allez déménager
- je ne sais d'où on sort ce vieux proverbe: Trois
déménagements valent un incendie -mais vous savez que
l'application de ce principe, c'est que ça va coûter cher au
gouvernement. Non, effectivement, compte tenu des frais que représente
le déménagement de bureaux gouvernementaux, à moins qu'il
n'apparaisse à l'administration des Travaux publics que le locateur
exagère dans ses hausses et qu'il apparaîtrait moins coûteux
pour le gouvernement de déménager ailleurs, à ce
moment-là, on négocie. Il faut quand même se dire que cela
joue dans les deux sens. D'une part, je pense que les gens sont très
contents de louer au gouvernement qui paie bien et qui a le sens de ses
responsabilités. Le gouvernement ne fait pas banqueroute. Donc, il peut
assumer toutes ses responsabilités quant à l'état du
logement comme tel, de l'immeuble. Par conséquent, les gens sont
très intéressés à louer au gouvernement. Ils ne
sont pas intéressés à perdre la clientèle
gouvernementale. Par conséquent, cela doit jouer, je pense, dans la
négociation des baux en ce sens que, ne voulant pas perdre un client, on
s'organise pour ne pas non plus trop l'écoeurer, trop l'égorger.
On va donc demander au ministère s'il y a des normes concernant le
renouvellement des baux, mais il faut bien se rendre compte d'une chose, c'est
que, dans la mesure où un déménagement est très
coûteux, une fois que le ministère a aménagé quelque
part, il ne cherche pas à déménager trop facilement,
d'autant plus que l'Opposition libérale évidemment s'empresse de
souligner le coût du réaménagement dans de nos nouveaux
locaux.
M. Paradis: Cela a été fait par soumissions
publiques et cela a été bien fait.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 607. Engagement
608.
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 609. Engagement
610.
M. Paradis: Engagement 610.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 610.
M. Polak: Engagement 609, excusez-moi.
M. Paradis: Très bien.
M. Polak: À l'engagement 609, il s'agit d'un contrat pour
travaux de déménagement du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche du 5075 de la rue Fullum au 6255 de la 13e Avenue
à Montréal. Le plus bas soumissionnaire est Olympique Transport
Enr., avec 38 500 $. Le ministre vient de dire qu'en principe, du moment que le
gouvernement est installé, il ne déménage pas à
cause de...
M. Bérubé: En principe. Pourquoi
déménagez-vous?
M. Polak: Ici, on a tout de suite un cas de
déménagement. Quelle est la raison de ce
déménagement de la rue Fullum à Rosemont?
M. Bérubé: Parfait, je comprends, M. le
Président. Je pense qu'il vaut la peine de noter au journal des
Débats que tantôt on s'étonne que l'on renouvelle un bail
et qu'on reste dans le même logement, tantôt on s'étonne
qu'on annule un bail et que l'on déménage.
M. Paradis: M. le Président, c'est la réponse du
ministre qui nous a poussés à poser cette question. Le ministre
nous a dit: Ce n'est pas payant, déménager. Dans l'article
suivant, là, on s'aperçoit qu'on déménage.
M. Bérubé: Mais j'ose présumer que
c'était payant. On va donc demander au ministère pourquoi le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche
déménage.
M. Paradis: Les contradictions ne viennent pas des questions,
elles viennent souvent des réponses.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 610.
M. Paradis: Engagement 610. Contrat pour travaux de
réaménagement...
M. Bérubé: Là, on
réaménage.
M. Paradis: ... majeur au rez-de-chaussée de
l'édifice J, 885 est Grande-Allée, Québec. Le plus bas
soumissionnaire:
Rosaire Côté Inc., Saint-Apollinaire, comté de
Lotbnière. Montant de l'engagement: 195 700 $. Quelle est la nature des
travaux?
M. Bérubé: Je n'ai point cela. C'est tout.
M. Paradis: Cela va? Avez-vous inscrit la question?
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 611.
M. Paradis: Engagement 611. Contrat pour travaux d'installation
d'un monte-charge au restaurant "Le Parlementaire", édifice A, colline
parlementaire, Québec. Seul soumissionnaire: Lauréat Pépin
Inc., Charlesbourg, 136 000 $.
J'ai plusieurs questions à poser. La première, c'est:
Qu'est-ce qui explique qu'il y ait eu un seul soumissionnaire?
Deuxièmement, par amabilité pour le ministre, je lui rappellerai
que, lorsque j'ai posé des questions sur certains
réaménagements de l'édifice A, on parlait à ce
moment-là des toilettes, des ascenseurs, etc., on parlait d'un montant
de 400 000 $. Si je me souviens bien, le ministre avait dit que cela
comprenait, l'autre engagement financier, l'ascenseur qu'on installait tout
près du Parlementaire. Il nous avait donné comme explication
l'accès pour les handicapés et tout cela. Je dois comprendre que
l'explication qui a été fournie, lorsqu'on a eu affaire à
l'autre engagement financier, c'était tout simplement par distraction du
ministre qu'on l'a eue et que cette fois-ci c'est cette explication qu'il nous
avait donnée qui s'applique.
M. Bérubé: Ah!, c'est parce que j'ai parlé
en général. Vous êtes tellement en retard dans l'analyse
des engagements financiers! J'ai parlé du monte-charge parce qu'il en
avait été question au Conseil des ministres, sauf que
c'était en septembre 1981, c'est tout. Vous êtes en retard.
M. Paradis: Non, bien spécifiquement, on était
à parler des toilettes, des ascenseurs et des "sprinklers" l'autre fois
et vous avez ajouté, sans qu'on vous le demande, que ces 400 000 $
comprenaient également le monte-charge qu'on avait tous vu, etc. Je
pense que c'est véridique. (16 h 45)
M. Bérubé: J'ai parlé effectivement de
travaux qui devaient être entrepris pour aménager un accès
au Parlementaire pour les handicapés.
M. Paradis: Pourquoi n'a-t-on eu qu'un seul soumissionnaire
là-dedans? Combien en
avons-nous invités?
M. Bérubé: Ce sont des soumissions publiques. Tout
le monde était invité.
M. Paradis: Et l'estimation du ministère était de
combien?
M. Bérubé: Ah! C'est une bonne question. Il faut le
demander.
M. Polak: J'ai une question additionnelle à l'engagement
611.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'un monte-charge au restaurant Le
Parlementaire ici où je mange très souvent.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Ai-je bien compris? Il s'agit d'un petit ascenseur pour
transporter la marchandise ou la nourriture? Et cela ira de quel étage
à quel étage?
M. Bérubé: Si je ne m'abuse, je pense que vous
l'avez vu, il est en construction à l'heure actuelle. Lorsque vous vous
rendez au restaurant Le Parlementaire...
M. Polak: Oui, dans le corridor.
M. Bérubé: ... par le corridor, vous voyez cet
ascenseur qui est installé, qui est en voie de construction.
M. Paradis: On voit un trou. M. Bérubé: Oui,
enfin, un trou. Une voix: Un autre.
M. Bérubé: De fait, Le Parlementaire
était...
M. Middlemiss: C'est la mode aujourd'hui.
M. Bérubé: ... une des salles importantes de
l'Assemblée nationale non accessibles aux handicapés. Dans le
cadre de la Loi sur l'accès aux édifices publics adoptée
par cette Assemblée nationale avec, d'ailleurs, l'appui unanime, on a
dû ouvrir une entrée pour handicapés à
l'arrière de l'Assemblée nationale et aménager un certain
nombre de rampes ici et là. Soulignons que c'est coûteux, mais je
pense que nos concitoyens handicapés le méritent.
M. Paradis: Le monte-charge est plus justifié que les
toilettes.
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: Pas plus.
M. Polak: Je voudrais savoir, M. le Président, si ce
monte-charge est un ascenseur pour les personnes handicapées ou s'il
s'agit du transport de la nourriture et de la marchandise. Il y a une grande
différence entre les deux. Un monte-charge, pour moi, c'est un petit
ascenseur...
M. Bérubé: M. le Président, le
député de Sainte-Anne vous a posé une question. Il a dit:
Je voudrais savoir, M. le Président.
M. Polak: Non, du ministre. Je sais que le ministre est
gêné de répondre. On a peut-être gaspillé 136
000 $, mais on est ici pour poser des questions là-dessus.
M. Bérubé: Maintenant on gaspille 136 000 $ pour
les handicapés du Québec. Bon, parfait.
M. Polak: Non, M. le Président, de temps en temps le
ministre contourne mes paroles. J'ai simplement demandé pourquoi on n'a
pas dit que c'était un ascenseur pour personnes handicapées au
lieu d'un monte-charge. Si on était intelligent, on aurait dû le
dire. On n'aurait pas été obligé de poser cette question.
Pour moi, ce n'est pas ça que vous construisez là-bas.
M. Bérubé: Ce n'est pas un ascenseur.
M. Blais: Ce n'est pas un ascenseur, c'est un monte-charge.
M. Bérubé: C'est un monte-charge. M. Blais:
Ce n'est pas pareil.
M. Polak: Mais qu'est-ce qu'on monte là-dedans? Quelle
charge?
M. Blais: Des charges.
M. Polak: Quoi? Je voudrais savoir. Est-ce qu'il s'agit de
faciliter le travail aux serveuses dans le restaurant?
M. Blais: Non, non, non, non. Ce peuvent être des sabots de
Hollande, des bleuets du Lac-Saint-Jean, ça dépend.
M. Polak: Je ne vois aucune référence aux personnes
handicapées là-dedans.
M. Bérubé: C'est un monte-charge polyvalent, me
dit-on.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 612.
M. Bérubé: Non, il s'agit tout simplement d'un
appareil typique d'un monte-charge, ce n'est pas un ascenseur au sens
traditionnel.
M. Middlemiss: Est-ce pour les handicapés ou non?
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Vous dites les handicapés, M. le ministre, mais
vous n'avez pas fait la preuve de ça.
M. Bérubé: M. le Président, nous allons
demander au ministère des Travaux publics si les handicapés
pourront utiliser ce monte-charge.
M. Polak: Oh non! M. le Président, ce n'est pas au
ministre à formuler la question. On a demandé très
clairement quel était le but principal de ce monte-charge et
subsidiairement quel rôle cela jouait au point de vue du transport des
personnes handicapées. J'aimerais bien le savoir, parce que pour moi ce
n'est pas pour les personnes handicapées, en principe.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 612.
M. Paradis: Engagement 612. "Supplément pour porter
à 185 000 $ le coût des honoraires pour fins d'évaluation
et de négociation dans le cadre du projet d'expropriation pour
l'agrandissement du parc du Mont-Orford. Fournisseurs: Racine, Larochelle et
associés, Québec. Montant de l'engagement 30 000 $". Donc, un
supplément de 30 000 $ sur un contrat initial de 155 000 $.
À la même époque où, en septembre 1981, on
passait cet engagement financier au Conseil du trésor, dans le parc du
Mont-Orford, au lieu de continuer à évaluer et négocier
pour exproprier, on annulait les avis d'expropriation qui avaient
déjà été signifiés à des
propriétaires privés. Quelle logique y a-t-il dans un
supplément à une firme pour évaluer et négocier des
projets d'expropriation lorsqu'on annule les avis d'expropriation
déjà envoyés?
M. Bérubé: Cela n'a rien à voir. Je
regrette, M. le Président, mais je n'accepte pas cette question, cela
n'a rien à voir avec l'engagement financier. L'engagement financier ici
parle d'un supplément accordé à la firme Racine,
Larochelle et Associés laquelle a été engagée le 16
juillet 1975 pour effectuer des travaux d'évaluation. Elle a
complété ses travaux, ses travaux se sont avérés
plus complexes et, présentement, les dossiers d'évaluation sont
devant le Tribunal d'expropriation. Les travaux sont terminés et il faut
maintenant terminer le paiement à cette firme. C'est tout.
M. Paradis: À quelle date les travaux de la firme se
sont-ils terminés? Sans la date, quel mois?
M. Bérubé: Voilà, il y aurait donc lieu
d'émettre un avenant de 30 000 $ pour permettre à la firme d'en
terminer avec le dernier dossier du projet actuellement
déféré au Tribunal d'expropriation.
M. Paradis: Donc, elle n'avait pas terminé à
l'époque.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Paradis: Une question additionnelle. Est-ce que le
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement a l'intention de
donner suite à cette évaluation et à cette
négociation pour laquelle on a engagé un montant
supplémentaire de 30 000 $?
M. Bérubé: II faut poser la question au
ministre.
M. Paradis: Je veux le savoir, c'est dans ma région. Tout
le monde se demande ce qui se passe, au parc du Mont-Orford,...
M. Bérubé: La question est de savoir si le
ministère a les fonds pour le faire dans le cadre de sa programmation
actuelle.
Une voix: Est-ce que des expropriations auront lieu?
M. Paradis: Est-ce que le ministère entend donner suite
à son projet d'expropriation?
M. Bérubé: Je pense que ce n'est pas une question
appropriée. Là, on sort de l'engagement financier comme tel.
M. Paradis: L'engagement financier est pour payer...
M. Bérubé: Payer un évaluateur.
M. Paradis: ... l'évaluation et la négociation dans
le cadre du projet d'expropriation. Les 30 000 $ se rapportent au projet
d'expropriation. En septembre 1981, pour me situer dans le cadre, est-ce que le
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement avait les fonds
nécessaires pour faire suite à son projet d'expropriation?
M. Bérubé: II faudra demander cela lors de la revue
des programmes.
M. Paradis: Je m'excuse, M. le
Président...
M. Bérubé: Je ne répondrai pas...
M. Paradis: On a 30 000 $ de fonds publics supplémentaires
qui sont engagés, cela porte à 185 000 $ le montant donné
à une firme pour évaluer et négocier dans le cadre du
projet d'expropriation.
M. Bérubé: Non, absolument pas, M. le
Président.
M. Paradis: Lorsque le Conseil du trésor a approuvé
ce montant additionnel...
M. Bérubé: C'est en dehors du contexte, M. le
Président.
M. Paradis: ... est-ce qu'il s'est enquis auprès du
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement de son intention
de donner suite aux expropriations?
M. Bérubé: Non. C'est un des rares cas où je
refuse, comme ministre responsable du Conseil du trésor, de donner une
information quelle qu'elle soit. Je n'ai pas objection, cependant, à ce
que le député la pose à l'Assemblée nationale, la
question.
M. Paradis: Non, je la pose ici parce que c'est dans le cadre de
notre règlement.
M. Bérubé: On ne peut pas profiter d'un engagement
financier donné pour tenter de connaître quelles seront les
intentions d'un ministère quant à d'autres types de
dépenses pour l'année en cours. Par conséquent, ceci
pourrait entraîner, par exemple, que, profitant de n'importe quel
engagement financier, on essaie, en pratique, de poser des questions qui,
normalement, doivent être posées lors de l'analyse des
crédits des ministères ou encore par le biais de la
période des questions en Chambre ou des questions inscrites au
feuilleton.
Comme la question que le député pose n'a pas trait au
paiement d'une firme pour des travaux d'évaluation mais a trait à
l'expropriation par le gouvernement, je ne peux pas accepter une telle
demande.
M. Paradis: Je vais tenter de la simplifier. Lorsque
l'approbation du Conseil du trésor a été requise pour
ajouter ou pour donner une somme supplémentaire à cette firme,
est-ce que le Conseil du trésor s'est enquis des intentions du
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement de poursuivre ce
projet et dans l'affirmative quelle fut la réponse, si vous l'avez?
M. Bérubé: Ce n'est pas approuvé par le
Conseil du trésor.
M. Paradis: Qu'est-ce qui n'est pas approuvé par le
Conseil du trésor?
M. Bérubé: Les 30 000 $ ne sont pas
approuvés par le Conseil du trésor.
M. Paradis: Les 30 000 $?
M. Bérubé: Parce qu'elle est faite dans le cadre
d'un programme. Dans le cadre de la gestion par programme, l'autonomie des
ministères est telle qu'ils peuvent, dans la mesure où ils le
font à l'intérieur d'un cadre normatif approuvé par le
Conseil du trésor, agir à leur guise.
M. Paradis: Donc, vous n'avez pas approuvé ces 30 000 $
supplémentaires.
M. Bérubé: Non.
M. Polak: Question additionnelle, M. le Président.
M. Bérubé: Le Conseil du trésor n'a pas
approuvé ça. Nous approuvons une programmation budgétaire
avec des normes de dépenses. Nous approuvons une enveloppe, mais la
programmation budgétaire, vous la connaissez, d'abord, parce qu'il y a
les programmes. Évidemment, nous allons beaucoup plus loin que les
simples programmes, en ce sens que nous avons également des
éléments de programmes et des activités. Donc, nous
approuvons une programmation globale avec des éléments de
programme et des activités et nous approuvons également des
normes pour contrôler, encadrer les dépenses des
ministères. À la suite de cela, le ministère a
l'entière autonomie de gestion.
M. Paradis: Mais vous approuvez la sortie d'argent.
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: Cela n'a pas passé devant vous au mois de
septembre 1981 au Conseil du trésor.
M. Bérubé: Non. C'est dans le cadre d'une gestion
décentralisée et saine.
M. Paradis: C'est pour cela que vous avez de la
difficulté.
M. Bérubé: Soulignons que vers la fin de
l'administration Bourassa, un ministère, je pense, avait adopté
la gestion par programme qui était Terres et Forêts ou Transports.
Il y en avait un ou deux. Terres et Forêts l'avait adoptée;
Richesses naturelles, non. Entre-temps, on a étendu la gestion par
programme à la plupart des ministères. Ce qui permet une beaucoup
plus grande autonomie
administrative des ministères et un contrôle moins tatillon
du trésor et donc, je pense, des économies appréciables en
termes de gestion.
M. Paradis: Donc, vous n'avez pas pu poser la question.
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: La réponse est non à la question.
M. Bérubé: Cela dépend. Comme la question
que vous posez relève finalement des priorités internes du
ministère, je vous la laisserai poser au ministère. Je ne veux
pas profiter de la commission des engagements financiers, pour vous permettre
de vous mettre le nez dans toutes les priorités...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: J'ai une question additionnelle parce que je suis
très surpris de la manière cavalière dont le ministre a
répondu quand il a dit: Bon, voici, cela coûtait 165 000 $, donc,
il y a d'autres travaux, c'est augmenté à 185 000 $. 20%
d'augmentation. Est-ce qu'il n'existe pas une règle qui dit que ces
contrats sont accordés à des prix fixes, forfaitaires? Est-ce que
cela ne contredit pas la politique du ministre quand il dit maintenant aux
fonctionnaires, ceux qui sont dans la fonction publique et parapublique: Voici,
non seulement on va parler de supplément, on va même couper dans
l'argent auquel vous avez droit en vertu du contrat signé? Tandis qu'ici
on a un exemple et d'ailleurs l'exemple suivant a exactement la même
portée. Des augmentations de 15% et 20% en disant simplement: Cela
coûte plus cher, donc, on le paie. Je trouve que le temps est venu de
dire à ce ministère des Travaux publics et à d'autres
ministères: À partir de maintenant, on vous accorde un contrat.
Vous allez le faire pour tel et tel prix, point. S'il y a des extras, cela peut
arriver de temps en temps comme dans l'industrie de la construction, il faut
autoriser auparavant et ne pas venir avec le supplément. Je trouve cela
une manière très cavalière d'agir avec l'argent de la
bourse publique.
M. Bérubé: M. le Président, le
député de Sainte-Anne a qualifié mon intervention de
cavalière. Quant à la sienne, elle ressemble davantage à
"the charge of the light brigade". Je dois dire, M. le Président, que
les taux pour la rémunération de professionnels en
évaluation sont évidemment fixés par un cadre normatif
gouvernemental, ce qui n'est pas fixé - c'est-à-dire, à
l'heure, on est payé à l'heure - c'est la quantité de
travail qu'on leur demande. Par conséquent, la seule chose que l'on
fait, c'est qu'on décide tout simplement qu'on va leur demander plus de
travail. Ce n'est donc pas des gens payés plus cher pour le même
temps, mais des gens qui sont payés plus cher pour plus de temps. Par
conséquent, c'est dans la même situation que de dire à un
employé de nous faire soit du travail en temps supplémentaire,
bien que là les taux soient quand même accrus, mais cela veut tout
simplement dire qu'au lieu de l'engager pour un an, vous l'engagez pour deux
ans. Ce que vous êtes en train de me dire, c'est qu'on ne peut pas
prolonger les mandats quand des besoins le demandent. Je pense que ce n'est pas
approprié.
M. Polak: Tout de même, quand un contrat est accordé
pour une somme de 155 000 $, il doit y avoir quelqu'un au ministère qui
a fait un calcul approximatif, à ce moment-là. Il n'est pas
arrivé avec un supplément après le fait.
M. Bérubé: C'est une erreur. Non, non, c'est une
erreur. Il n'y a pas eu un contrat de 155 000 $. Il y a eu un engagement de 155
000 $. Cela veut dire que le fonctionnaire, à un moment donné, a
dit: Cette année, on va faire ceci et ceci. Cela va prendre tant
d'heures.
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: Donc, on va mettre de côté
155 000 $. Les travaux avancent. Il y a des problèmes un peu plus
complexes. Certaines propriétés prennent plus de temps. Cela va
en cour. On demande des témoignages en cour. À ce
moment-là, il faut bien que l'évaluateur aille devant le Tribunal
d'expropriation. Par conséquent, il se révèle que les
travaux vont coûter plus cher que prévu. Évidemment, le
ministère peut toujours retirer sa requête au Tribunal
d'expropriation. C'est toujours possible, mais, s'il décide que non, au
contraire, que c'est prioritaire, à ce moment-là, ce qu'il fait
tout simplement, c'est de prolonger le mandat.
M. Polak: Oui, mais y a-t-il des moyens de contrôle
là-dessus? Il n'y a rien qui empêche le contractuel de dire: Cela
m'a pris 500 heures de plus que je l'avais prévu. Cela prend plus de
temps. Le lunch dure deux heures et demie et non pas une heure seulement.
M. Bérubé: C'est le principal reproche, d'ailleurs,
que je fais chaque fois qu'on veut engager un avocat, c'est que cela
traîne; mais enfin, que voulez-vous? C'est une engeance avec laquelle il
faut bien vivre et d'ailleurs qui veut bien vivre.
M. Paradis: Essayez un ingénieur.
M. Polak: Trouvez-vous des avocats qui...
M. Bérubé: Là, vous venez de jeter un froid
au sein de vos députés!
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 613. M. le
député de Pontiac.
M. Bérubé: Dois-je vous souligner que notre
président est ingénieur? C'était complètement
injurieux. Le député de Pontiac est ingénieur. Il doit y
avoir au moins trois ou quatre ingénieurs à cette table.
M. Middlemiss: II s'agit d'un "supplément pour porter
à 760 000 $ le coût des honoraires pour la préparation des
plans et devis et la surveillance des travaux de construction du palais de
justice de Québec. Fournisseur: Lalonde, Valois, Lamarre, Valois et
associés et Dupuis, Côté et associés,
ingénieurs-conseils. Le montant du supplément est de 100 000 $."
Peut-on nous expliquer la raison de l'augmentation des honoraires? Est-ce la
première augmentation des honoraires ou est-ce la première d'une
série?
M. Bérubé: Je suis incapable de vous dire si c'est
la première d'une série et s'il y en aura d'autres.
M. Middlemiss: Peut-on savoir dans quelle discipline de
génie-conseil?
M. Bérubé: Lalonde, Valois, Lamarre...
M. Middlemiss: Oui. Mécanique... structure.
M. Bérubé: Oui, c'est cela, Lavalin. Je pense que
c'est cela.
Une voix: Non, ce n'est pas cela.
M. Bérubé: C'est Lamarre. Ce n'est pas le
même? Lalonde, Valois, Lamarre, Valois et associés. M. le
Président, pourrait-on avoir un avis technique?
Le Président (M. Rodrigue): Je ne le pense pas.
M. Bérubé: Ah, non! ce n'est pas le même!
Non, je suis maintenant convaincu que ce n'est pas le même, parce que
c'est une firme de Québec.
Le Président (M. Rodrigue): Enregistre-t-on la
question?
M. Middlemiss: Oui, d'accord.
M. Bérubé: C'est-à-dire, M. le
Président, qu'on ne peut pas dire s'il va y en avoir d'autres. Je ne
suis pas capable de le dire.
M. Middlemiss: Non, non.
M. Bérubé: Est-ce que c'est le premier?
M. Middlemiss: Oui, est-ce le premier et aussi quelles sont les
raisons pour lesquelles on a ce supplément?
M. Bérubé: D'accord.
M. Middlemiss: Peut-on avoir la date de l'engagement? Cela nous
donnera peut-être un éclairage sur l'augmentation, la date del'engagement.
M. Bérubé: La date du contrat?
M. Middlemiss: Oui, la date du contrat.
M. Bérubé: La date du contrat liant le gouvernement
à la firme d'ingénieurs.
M. Middlemiss: C'est cela. La discipline, est-ce dans le domaine
de la mécanique-électricité ou est-ce dans le domaine de
la charpente?
Le Président (M. Rodrigue): La question est
enregistrée.
M. Polak: J'ai une question additionnelle à l'engagement
613.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je m'inquiète encore de la même
manière, M. le ministre, de votre réponse donnée de la
même manière cavalière. On parle ici d'une augmentation de
15%, soit 100 000 $. Est-ce qu'il existe une sorte de système de
contrôle? On ne laisse pas ces professionnels venir avec des comptes
additionnels, des suppléments au coût des honoraires. Cela ne se
peut pas que quelqu'un au ministère réserve un montant
approximatif et ensuite qu'on vienne avec un supplément de 15% à
20%. Je peux imaginer une petite marge d'erreur possible, mais là on
parle d'un très gros montant. Ce n'est pas la première fois qu'on
voit cela, on voit cela tout le temps.
M. Bérubé: Encore une fois, M. le Président,
il s'agit de la "charge of the light brigade". Le député de
Sainte-Anne n'a pas encore eu la réponse à la question que le
député de Pontiac a posée et, déjà, il dit:
C'est scandaleux cette augmentation.
M. Polak: Je n'ai pas dit le mot
"scandaleux".
M. Bérubé: Voyez-vous, on conclut que c'est
scandaleux avant même de savoir pourquoi. C'est une question de jugement,
M. le Président, et je ne peux pas poser des questions
appropriées à la place du député de Sainte-Anne. Je
n'ai pas de réponse à apporter à sa question.
M. Polak: J'aimerais poser une question. Quand le ministre
écrit aux ministères pour avoir des réponses aux
questions, quelle sorte de système de contrôle existe-t-il dans ce
ministère vis-à-vis de ces professionnels en ce qui concerne les
suppléments, en prenant surtout en considération qu'on demande
même maintenant aux fonctionnaires de renégocier leurs contrats,
qui ont déjà été signés? C'est un grand
sacrifice. Je pense qu'il est à peu près temps que les
professionnels commencent à faire quelques sacrifices aussi. Je
considère cela comme une manière de fonctionner qui n'est pas
acceptable.
M. Bérubé: On a justement l'intention de couper
dans votre salaire.
M. Polak: Faites-le donc!
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Terrebonne.
M. Polak: Je n'ai pas d'objection, mais les
ingénieurs-conseils aussi.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: M. le Président, j'ai une question à
poser au président du Conseil du trésor. J'ai l'impression que
c'est la formulation dans ces cas-là qui est mal faite. Le
supplément est porté à 760 000 $; il y a un ajout de 100
000 $. J'ai bien l'impression que la firme Lalonde, Valois, Lamarre a un
contrat. Ce sont des ingénieurs-conseils qui ont un contrat qui est
payé selon les normes gouvernementales. Je ne les connais pas par coeur
pour les architectes ou les ingénieurs. Une norme est fixée,
c'est tant pour cent du coût des travaux. Disons que le palais de justice
de Québec coûte 5 000 000 $, 6 000 000 $ ou 15 000 000 $. Cela
importe peu dans la discussion, mais chaque fois qu'on voit un
supplément d'honoraires comme cela, c'est le mot "supplément" qui
saute à la figure. Ce n'est pas un coût supplémentaire des
travaux. Disons qu'on a un édifice de 40 000 000 $ à bâtir.
On engage la firme d'ingénieurs Lavalin Inc. et on lui dit: Vous allez
payer tant pour cent du coût des travaux. Au fur et à mesure que
les travaux avancent, on va porter à 100 000 $ le premier paiement.
Puis on va dire: On le porte à 200 000 $ jusqu'à ce que le
montant soit arrivé au pourcentage selon le coût des travaux. Je
crois que c'est cela et que c'est la formulation qui n'est pas bonne. Je pose
cela comme question, parce que je ne le comprendrais pas autrement.
M. Bérubé: M. le député de
Terrebonne, malheureusement, je ne peux pas dire que vous avez raison ou que
vous avez tort, mais je pense qu'il y a de multiples raisons à ce qu'on
appelle le supplément.
Une voix: Des estimations.
M. Bérubé: II peut y avoir, par exemple, que le
contrat a été donné pour une première phase et que
gouvernement ne veut pas s'engager sur plus d'une phase à la fois. Par
conséquent, cela peut arriver souvent que, dans des contrats, vous allez
voir que, pour la première phase, il y a un contrat initial et,
subséquemment, au fur et à mesure qu'on progresse, il y a un
supplément pour prévoir les phases additionnelles. C'est un
exemple. Dans le cas de routes, fréquemment, on a des
suppléments.
Comme vous l'avez très bien expliqué, on voit que vous
comprenez, en fait, la problématique, contrairement au
député de Sainte-Anne...
M. Paradis: J'aimais mieux l'explication du député
de Sainte-Anne.
M. Bérubé: II arrive, par exemple, comme il s'agit
de travail professionnel, que c'est bien évident qu'on peut dire combien
on paie un ingénieur à l'heure. Toutefois, on ne peut pas dire
à l'avance combien d'heures il va travailler, pas plus que l'on peut
décider combien d'heures un avocat va travailler sur un cause
donnée. Cela dépend des difficultés, ça
dépend de l'habileté de l'avocat de la partie adverse. Par
conséquent, dans le génie, c'est exactement la même chose.
Dans le cas de la structure, on peut avoir des problèmes
d'instabilité, on peut avoir des problèmes assez complexes qui se
dessinent au fur et à mesure qu'on travaille avec les plans de
l'architecte. Par conséquent, cela varie. On peut donc estimer, au
départ, d'après les plans de l'architecte, qu'on aura besoin de
travaux de génie de 700 000 $ et constater qu'on a besoin de 900 000 $
parce que les travaux étaient plus complexes. Cela, c'est une
deuxième raison.
On peut également - ça, c'est particulièrement le
cas quand il y a surveillance des travaux - avoir la situation où, en
cours d'exécution de travaux, il s'avère - d'ailleurs, le
député de Pontiac est bien familier avec ça - que les
conditions du
sol soient très différentes de ce qu'on avait
anticipé et qu'on doive faire face à des difficultés.
Là, les coûts croissent. À ce moment-là, il faut un
supplément. De la même façon, si on décide, pour des
raisons budgétaires, d'étaler la construction dans le temps,
à ce moment-là, les coûts de construction sont, deux ans
plus tard, supérieurs à ce qu'ils étaient deux ans plus
tôt. À nouveau, dans la mesure où l'ingénieur est
payé pour la surveillance et l'encadrement en pourcentage, il y a donc
un supplément à ajouter. Il y a donc de multiples raisons pour
justifier des suppléments.
Ce n'est pas parce qu'il y a supplément qu'il y a eu mauvaise
gestion de la part du ministère et il faut, chaque fois, examiner le cas
pour voir d'où vient le supplément et pour quelle raison. Il y
aura des raisons valables, il pourra y avoir des raisons moins valables qui
seront, par exemple, que l'ingénieur n'a vraiment pas travaillé
très fort et prétend avoir travaillé des siècles
à un dossier alors que ça aurait pu être fait de
façon plus rapide. À nouveau, je pense qu'il appartient au
ministère de juger de la qualité des firmes. C'est d'ailleurs la
raison pour laquelle, dans le fichier central, on veut éventuellement
pouvoir introduire des critères d'appréciation pour les travaux
passés. Une firme qui aurait donné un mauvais service, ayant
travaillé très lentement, ayant coûté nettement plus
cher que ce qui apparaît normal au ministère, qui a quand
même suivi les travaux d'assez près, à ce moment-là,
on pourrait noter la firme et faire en sorte qu'elle ait moins de chances
d'avoir un contrat subséquent.
Donc, on n'a pas le droit de porter un jugement a priori. C'est vrai
qu'on n'a pas le droit, mais je ne peux pas empêcher le
député de Sainte-Anne de porter tous les jugements. La
postérité le jugera quand elle lira ses déclarations.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 800.
M. Paradis: Engagement 800. "Contrat négocié.
Contrat pour la location d'un local d'une superficie de 10 111 pieds
carrés situé dans la tour Cadillac Fairview, Toronto, et
destiné à loger les services du ministère du Revenu. Le
coût au pied carré est de 24 $ et 30 $ et la durée du bail
est de dix ans à compter du 1er octobre 1981. Fournisseur: Cadillac
Fairview Corporation Limited, Toronto. Montant de l'engagement: 2 729 970 $."
Première question: Quels étaient les besoins du ministère
du Revenu à Toronto? Avez-vous décidé de suivre les
déménagements?
M. Bérubé: Je vais vous lire les attendus au
décret. Attendu que le bureau du
Québec à Toronto occupe 8477 pieds carrés dans la
tour du Commerce Court sur deux étages, que le bail prend fin le 30
novembre 1981, que l'espace requis croît à 9500 pieds à
cause de l'augmentation des effectifs du ministère du Revenu...
M. Paradis: Croît à 9100...
M. Bérubé: ... 9500 pieds carrés; attendu
qu'il est nécessaire de louer une superficie additionnelle de 2622 pieds
carrés; attendu que, si le ministère demeure dans le local
actuel, etc.; attendu qu'un local est disponible dans la tour Cadillac Fairview
située à l'extrémité du Eaton Center à
proximité des locaux actuels; attendu, etc., etc., on a donc
réglé. (17 h 15)
Donc, ce qui apparaît clairement être la raison pour
laquelle on s'en va s'installer à la tour Cadillac Fairview, c'est
qu'elle est située à côté de la tour The Commerce
Court North et que, par conséquent, les frais de
déménagement sont minimes. L'avantage, c'est qu'on maintient la
délégation du Québec dans l'environnement où elle a
toujours été.
M. Paradis: Mais, qu'est-ce que le ministère du Revenu du
Québec fait à Toronto comme tel?
M. Bérubé: Ah! Vous avez toutes les firmes qui font
affaires au Québec. Il y a la taxe de vente, la perception...
Une voix: Percepteurs d'impôt.
M. Paradis: Percepteurs d'impôt des firmes dont les
sièges sociaux sont à Toronto ou en Ontario et qui font des
affaires via des succursales au Québec, si je comprends bien.
M. Bérubé: Si je ne me trompe pas, il y a
également des citoyens qui peuvent venir au Québec pour effectuer
une partie de leurs activités pour lesquelles ils doivent payer des
impôts sur le revenu.
M. Paradis: D'accord. À ce moment-là, on a une
augmentation des besoins à Toronto. Vous avez dit qu'il y avait une
augmentation du nombre de fonctionnaires qu'on devait affecter là-bas.
Quel est ce nombre? Combien y en avait-il et quel est ce nombre
supplémentaire?
M. Bérubé: On va vous le dire. On va le demander au
ministère du Revenu.
M. Paradis: Je comprends qu'il y avait un local disponible pas
loin du Commerce Court qui était le Cadillac Fairview. Pourquoi a-t-on
procédé strictement par contrats
négociés? Est-ce qu'on avait une estimation?
M. Bérubé: Vous savez, les loyers dans ces grands
édifices commerciaux sont standardisés et on les connaît,
premièrement. Deuxièmement, ce sont essentiellement des besoins
qui ont dicté la décision. Alors, dans la mesure de
l'argumentation invoquée ici, c'est essentiellement que la
délégation du Québec voulait demeurer à
proximité de l'endroit où elle a toujours été,
c'est-à-dire dans le centre-ville de Toronto, de manière que la
clientèle qui était habituée à la retrouver
là continue à la retrouver là. Ce sont des raisons qui
font, par exemple, que souvent, un commerce essaie de rester, dans la mesure du
possible, dans le même environnement, une fois qu'il a
développé une clientèle.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: J'ai une question additionnelle. Le document que le
ministre a devant lui démontre-t-il, à part les frais du bail,
les frais d'installation et de transport? J'ai entendu dire qu'on a fait
déménager le pupitre de Québec directement à
Toronto. À un moment donné, on ne pouvait pas s'en servir parce
que quelque chose manquait, une patte ici ou là. En tout cas,
c'était énormément compliqué; il s'agit de bureaux
d'une extrême élégance et de toute beauté. Je ne
sais pas si le ministre les a visités pendant ses voyages en dehors de
notre pays.
Des voix: Ah!
M. Polak: Pour parler un peu dans le langage du ministre. Il
comprend bien cela.
M. Bérubé: Ah!
M. Paradis: C'est pour qu'il comprenne la question.
Des voix: Ah!
M. Bérubé: Si je comprends bien, le
député de Sainte-Anne préférerait ne pas devoir
intégrer le futur zoo pour députés libéraux et il
se rapproche du PQ.
Des voix: Ah!
M. Polak: Non, je n'ai pas encore terminé ma question,
à moins que vous vouliez déjà donner la réponse,
oui, comme ce matin. J'aimerais tout de même savoir, au sujet des frais
d'installation, de quel genre de bureaux il s'agit parce que j'ai entendu dire
que c'est tout en grand style, près des grands centres bancaires de
Toronto, qu'on vit là comme du grand monde financier. Mais, disons qu'il
faudrait peut- être vivre un peu plus modestement; avec l'ameublement de
haute classe.
M. Bérubé: Là, il faudrait souligner que
cela est intéressant - nous avons à nouveau... On vient de
trouver 2 900 000 $.
M. Paradis: 2 700 000 $.
M. Bérubé: 2 700 000 $ de contrats
négociés qui ne passent pas par Rosalie. Pourquoi? Parce que,
évidemment, le gouvernement du Québec n'a pas sur ordinateur la
liste de tous les loyers situés au Québec. Je suis convaincu que
les représentants de la presse...
M. Blais: ... Ontario...
M. Paradis: M. le Président.
M. Bérubé: Que l'Ontario...
M. Paradis: II n'aurait pas pu aller aux soumissions publiques
non plus. Je suis certain que le ministre va nous dire cela.
M. Bérubé: Soumissions publiques? M. Paradis:
Soumissions publiques. M. Bérubé: Non.
M. Paradis: Les avis dans les journaux: "Gouvernement à la
recherche d'espaces, tant de pieds carrés, soumissionnez,
messieurs."
M. Polak: "Cherche le local modeste... M. Paradis:
Toronto...
M. Polak: ... vu circonstances financières
désastreuses."
Des voix: Ah!
M. Polak: Avec une petite annonce comme celle-là,
maintenant, vous venez tomber dans un autre district de Toronto. Mais vous
allez recueillir de l'argent tout de même.
M. Bérubé: M. le Président, ce qui est
clair, c'est qu'à nouveau, dans les 12 000 000 $ de contrats dits
négociés dont parle l'Opposition, on vient de trouver 2 700 000 $
où on voit, de toute évidence, qu'on ne pouvait pas passer par
Rosalie dans ce cas-là.
M. Paradis: Mais on pouvait aller aux soumissions publiques.
M. Bérubé: Ah oui! Mais vous parlez de contourner
Rosalie, à contrats négociés. Alors, c'est jouer...
M. Paradis: Très bien.
Engagements d'octobre 1981 Affaires
culturelles
Le Président (M. Rodrigue): Messieurs, nous en sommes aux
engagements d'octobre 1981, Affaires culturelles.
M. Paradis: Un instant! Si vous voulez nous donner...
M. Bérubé: M. le Président, je voudrais
saluer l'apparition d'un nouveau mois.
M. Paradis: Les feuilles sont à la veille de...
M. Polak: Cela va devenir un mois très
intéressant.
M. Bérubé: Ce que je constate, M. le
Président, c'est que nos premières neiges datent d'octobre,
dois-je souligner. Nous commençons l'hiver.
M. Polak: On va voir les suppléments à l'entretien
de routes, j'imagine.
M. Bérubé: D'ailleurs, à l'engagement 100,
nous avons déjà un exemple typique de la phase II des travaux de
restauration où on voit un cas qui pourrait entraîner une
augmentation des frais d'ingénieurs, par exemple.
M. Paradis: II ne s'agit pas d'un supplément, il s'agit
d'une subvention.
M. Bérubé: Ah oui! dans ce cas-ci.
M. Paradis: Cela va pour l'engagement 100.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 101.
M. Polak: Engagements 101 et 102 si vous m'y autorisez, M. le
Président. 101, "Subvention spéciale à l'Orchestre
symphonique de Montréal représentant la contribution du
ministère à la résorption du tiers du déficit
accumulé par l'organisme de 407 676 $ au 30 juin 1980. Montant de
l'engagement, 136 000 $."
L'engagement 102 c'est "une subvention additionnelle à
l'Opéra de Montréal (1980) Inc., Montréal,
représentant la seconde et dernière tranche de la subvention
totale de fonctionnement de 820 000 $ pour l'année financière
1981-1982. Montant de l'engagement, 500 000 $".
Eu égard à la période d'austérité
budgétaire qu'on vit tous présentement, M. le président du
Conseil du trésor, est-ce que l'OSM et l'Opéra de Montréal
ont prévu des plans de redressement budgétaire?
M. Bérubé: On va le demander au ministère.
Notez bien que, dans le cas de l'opéra, je crois qu'il s'agit d'un
déficit prévu et planifié.
M. Paradis: Ce n'est pas M. Parizeau qui fait leur bilan.
M. Bérubé: L'ancien ministre des Affaires
culturelles pourrait...
M. Paradis: Et ex-président du Conseil du
trésor.
M. Bérubé: Oui, vice-président. Il pourrait
parler longuement sur cette question. De fait, on constate que finalement, pour
des subventions relativement modestes, l'effet d'entraînement, en termes
de création d'emplois, est assez spectaculaire. Pourquoi? Parce qu'il y
a des revenus associés à l'organisation d'un concert ou d'un
opéra; par conséquent, le gouvernement ne paie pas tous les
frais, mais ne fait que défrayer le déficit. Une bonne partie des
revenus proviennent de la vente des billets et également de commandites
de toutes sortes. En conséquence, pour une petite injection modeste
gouvernementale, on peut créer un très grand nombre d'emplois
dans le domaine culturel.
Cependant, s'il n'y avait pas cette subvention, il en résulterait
une non-rentabilité pour l'opération et, en conséquence,
vous perdriez des opéras, des orchestres symphoniques et vous auriez des
problèmes de création d'emplois.
De fait, le ministre des Affaires culturelles souligne qu'un bon nombre
de ces programmes dits culturels ont des effets d'entraînement
extrêmement élevés en termes de création d'emplois.
Je dis cela à l'intention du député de Sainte-Anne dont la
préoccupation pour la création d'emploi est légendaire,
tout comme celle d'ailleurs qu'il a vis-à-vis des affaires
culturelles.
M. Polak: J'en suis fier.
M. Paradis: Et on pourrait ajouter, M. le ministre l'a
peut-être oublié, qu'aux points de vue touristique et commercial
les gens qui viennent à ces spectacles vont dans les restaurants, louent
des chambres d'hôtel, etc., et que ça ajoute. Mais la question que
j'ai posée n'était pas dans le but de le critiquer, mais...
M. Bérubé: Non, j'ai bien compris.
M. Paradis: ... on est dans une période
d'austérité budgétaire et j'ai demandé s'il y
avait des plans de redressement budgétaire prévus. Je sais
que vous êtes familier avec les plans de redressement
budgétaire.
M. Bérubé: Dans le cas de l'orchestre symphonique,
on pourrait poser la question. Je sais que, dans le cas de l'opéra, il y
a des déficits planifiés, en ce sens qu'il y a une subvention
gouvernementale pour abaisser le prix des billets.
M. Paradis: Engagement 103. M. Polak: Oui, engagement
103.
Le Président (M. Blais): Engagement 103, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit du "renouvellement du contrat de services
pour agir à titre de régisseur du site historique de la
Pointe-du-Moulin, Île-Perrot, comté de Vaudreuil-Soulanges, pour
une période de trois ans. Fournisseur: Paul Thouin Enr. Somme totale:
179 669,27 $. J'ai calculé cela et cela veut dire 60 000 $ par
année.
Comme on est maintenant au mois d'octobre et, comme le ministre le
disait, que l'hiver approche, est-ce qu'on a pensé au gel? Est-ce qu'il
y a eu une augmentation du montant payé à ce monsieur ou à
cette firme en comparaison des années précédentes?
M. Bérubé: Nous sommes en octobre 1981. Lorsque le
gouvernement parle d'un gel, il parle de la situation à
l'été 1982.
M. Polak: Est-ce qu'il y a une augmentation en comparaison du
montant payé? Deuxièmement, une somme de 60 000 $ par
année, n'est-ce pas un coût que nous ne sommes pas en mesure
d'assumer pour de tels travaux?
M. Bérubé: II y a deux personnes
engagées.
M. Polak: Ah, bon.
M. Bérubé: II y a également une personne qui
est engagée à titre de soutien administratif. Le traitement est
essentiellement celui d'un attaché d'administration, grade 2,
échelon 4. Par conséquent, il est aligné sur les salaires
dans l'administration. Un attaché d'administration, c'est un
professionnel. Si c'est un professionnel, il a droit à l'augmentation
qui a été accordée aux professionnels l'été
dernier. Lorsque nous parlons de gel, nous ne parlons pas de gel pour
l'année passée, nous parlons de gel pour l'année à
venir. Il faut quand même être équitable. Le plus bel
exemple est le cas des médecins. On n'est pas pour geler les
médecins pour l'année 1981 et les geler une autre fois en 1982.
M. Paradis: Ils vont avoir froid.
Le Président (M. Blais): Engagement 104.
M. Paradis: Non, à l'engagement 103, encore, M. le
Président.
Le Président (M. Blais): Engagement 103, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Bérubé: ... ne pas faire de
démagogie.
M. Paradis: II s'agit d'un renouvellement de contrat. À
quand date le contrat original?
M. Bérubé: Septembre 1980. Non, excusez. Je l'ai vu
tantôt. Du 1er novembre 1981 au 31 octobre 1982, pour la première
année. Novembre 1978.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait obtenir la copie du contrat de
Paul Thouin Enr.?
M. Bérubé: Certainement.
M. Polak: Est-ce qu'il y a un prix d'entrée pour ceux qui
visitent ce site historique?
M. Bérubé: Je vais poser la question au
ministère. On est pas mal loin de l'engagement du régisseur, mais
en tout cas.
M. Polak: M. le ministre, je voudrais revenir sur un point. Je
comprends bien l'utilité de toutes ces dépenses, vous connaissez
mon intérêt pour la sphère culturelle. Tout de même,
il faut commencer à penser au système d'autofinancement le plus
possible, surtout avec toute la théorie que vous venez d'expliquer
devant la population et que j'accepte en bonne partie. Mais il faut que la
même théorie...
M. Bérubé: Merci de ce témoignage
d'appréciation pour les politiques que je mets en place.
M. Polak: II faut que le même raisonnement soit
appliqué dans tous les domaines. Tout à l'heure, on a
parlé de supplément. Maintenant, nous sommes rendus à un
contrat de cette nature. Donc, je me demande, en regard de l'autofinancement,
si on exige un prix d'entrée ou non. Comment se fait-il qu'il ne puisse
se financer?
M. Bérubé: Je pense que le député de
Sainte-Anne a parfaitement raison. Chaque fois qu'on utilise les services
gouvernementaux qui entraînent des coûts, il arrive parfois,
lorsqu'on n'a pas à défrayer ces coûts, qu'on ait tendance
à abuser des services gouvernementaux. Je comprends que le
député de Sainte-Anne veuille qu'on introduise un frais
modérateur.
J'aimerais ici faire une motion pour que toute question qui
entraîne des recherches au gouvernement soit facturée au parti
politique qui demande la recherche de telle sorte qu'on ait effectivement une
meilleure appréciation du travail qu'on impose à notre
secrétaire et qu'on restreigne un certain nombre de questions totalement
idiotes auxquelles nous avons de temps en temps droit. Je ne prétends
pas qu'elles sont toutes idiotes, au contraire. Elles sont superflues, bien
souvent, mais enfin... (17 h 30)
Nous pourrions autofinancer le poste de secrétaire. De toute
évidence, nous pourrions offrir de l'aide technique à notre
secrétaire et nous pourrions vous offrir un bien meilleur service,
à une condition, effectivement, celle de vous facturer le coût des
recherches pour chacune des questions que vous posez. Ce serait
intéressant.
M. le Président, si vous voulez inscrire cette motion.
M. Paradis: Engagement 103, M. le Président, question
additionnelle.
M. Polak: M. le Président, je veux juste...
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 103, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Polak: On pourrait peut-être se servir du personnel
politique que vous avez dans tous vos cabinets de ministres pour faire un peu
de cette recherche.
M. Bérubé: Avec les sottises publiées par le
Parti libéral dans les communiqués de presse, il faut
effectivement du personnel dans nos cabinets pour faire la recherche
appropriée et démontrer que tout n'est que
billevesées.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 103, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Si j'ai bien compris, le ministre parlait de ses
communiqués de presse? Engagement 103, question additionnelle. Quel est
le pourcentage d'augmentation, parce qu'il s'agit d'un renouvellement de
contrat de services?
M. Bérubé: De M. Breton.
M. Paradis: Non, de M. Paul Thouin enrg., encore une fois.
M. Bérubé: II est payé à un niveau
-c'est ce que nous avons dit tantôt d'attaché d'administration,
grade 2, échelon 4, c'est donc la convention collective du gouvernement
qui s'applique.
M. Paradis: Pourquoi? C'est Paul Thouin enrg., dans ce cas, et
qu'il y avait deux employés, comme vous nous avez répondu
tantôt.
M. Bérubé: Dans le cas des contrats, comme ceci, le
gouvernement paie l'équivalent de ce qu'il paie dans l'administration
publique.
M. Paradis: D'accord. M. Paul Thouin ou la raison sociale, je
devrais dire, Paul Thouin enrg., peut décider de faire travailler qui il
veut.
M. Bérubé: Un instant. Non, c'est un agent de
bureau, classe nominale, échelon 9. Le régisseur lui-même
est attaché d'administration, grade 2, échelon 4, alors que son
adjoint est agent de bureau, classe nominale, échelon 9.
M. Polak: Je n'ai pas vu encore le V5-2 là-dedans. Le V5-1
se trouve là-dedans?
M. Paradis: J'aimerais comprendre ceci, M. le président du
Conseil du trésor. Vous me dites qu'il y a deux personnes finalement qui
sont payées suivant leur classification comme fonctionnaires ou
l'équivalent d'une classification de fonctionnaire à la fonction
publique, mais le contrat de 179 669,27 $ est donné à Paul Thouin
enrg., qui est une raison sociale, finalement, qui peut engager qui il
veut.
M. Bérubé: C'est pour rétablir le coût
du contrat. Non, c'est Paul Thouin qu'on engage.
M. Paradis: Vous engagez Paul Thouin. Engagez-vous l'autre aussi?
Parce que là c'est marqué que vous engagez Paul Thouin enrg.
M. Bérubé: C'est ça. C'est parce que dans la
mesure où Paul Thouin... Essentiellement, M. Paul Thouin a
créé une compagnie qui s'appelle Paul Thouin enrg., il aura un
adjoint et il administre le centre culturel en question, le centre historique.
Pour évaluer le coût, les taux du contrat, on se base sur le
salaire qu'on lui paierait s'il était attaché d'administration,
grade 2. À ce moment, on calcule son traitement annuel, on calcule les
bénéfices marginaux, tout. C'est le montant du contrat. C'est de
même couramment. Dans beaucoup de contrats comme ça, dans des
contrats dits négociés où on engage un personnel, on
fait
l'équivalent en termes de rémunération, on
établit l'équivalence par rapport à la fonction publique
et les taux que nous utilisons sont ceux de la fonction publique.
M. Paradis: On le verra lorsqu'on aura la communication du
contenu du contrat, il apparaît que le gouvernement a engagé une
société qui s'appelle Paul Thouin enrg., pour 179 669,27 $, ce
que vous nous expliquez, finalement, c'est comment vous en êtes
arrivé à votre chiffre de 179 669,27 $.
M. Bérubé: On a décidé, dans le
contrat avec la firme Paul Thouin enrg., que la firme Paul Thouin enrg., allait
engager Paul Thouin, d'une part. D'autre part, qu'également on allait
payer pour l'engagement d'un adjoint administratif, comme nous le mentionnions
tantôt. On a donc calculé les tarifs, les taux, les frais de
fonctionnement et, sur cette base, on a signé le contrat. Au lieu de le
faire en régie, avec un fonctionnaire gouvernemental, c'est une petite
société qui administre un site historique. On dit d'ailleurs, je
le lisais tantôt, des phrases dithyrambiques signées par le
ministre même sur la qualité de l'administration du ministre. M.
Paul Thouin a été choisi à la suite d'un concours public.
Si certains s'opposent en disant: Contrat négocié, contrat
négocié, il y a eu un concours, premièrement. On souligne
cela pour pouvoir soustraire contrat par contrat... Il y a eu un concours
public qui a amené la sélection de M. Paul Thouin.
M. Paradis: En quelle année?
M. Bérubé: En 1978. Maintenant, on reconduit son
contrat puisque c'est lui qui est régisseur. Par concours, on l'a choisi
et maintenant il est là. Deuxièmement...
M. Paradis: Mais on ne retourne plus en concours public.
M. Bérubé: On ne retourne plus en concours et on
garde le bonhomme.
M. Paradis: On va le réengager tout le temps, M. Paul
Thouin?
M. Bérubé: Oui, oui, c'est le régisseur.
M. Paradis: On va renégocier tout le temps...
M. Bérubé: C'est cela.
M. Paradis: ... et son augmentation de salaire va être
celle qui...
M. Bérubé: De son échelon, grade 2, etc.
M. Paradis: ... va être donnée suivant son
échelon. Il a eu un contrat une fois et cela va être
ça.
M. Bérubé: C'est cela. C'est donc une firme et on
dit que, grâce à une approche dynamique et une gestion très
saine, le centre est devenu presque un point pilote au Québec. Il est
visité par énormément de gens qui viennent voir comment
c'est géré. On dit, par exemple, que la fréquentation du
site est passée de 17 000 visiteurs à 34 000 la deuxième
année. On en prévoit 50 000 la troisième année et
soulignons que c'est un succès assez remarquable de la part d'un
bonhomme qui se débrouille bien. Cela peut être une formule
nouvelle, intéressante pour gérer nos sites historiques et les
dynamiser.
M. Paradis: Et le site coûtait combien s'il était
exploité avant qu'on engage Paul Thouin Enr.? Il coûtait combien
à diriger ou à régir?
M. Bérubé: II est ouvert depuis 1979. Ce sont les
premières années de fonctionnement.
M. Paradis: D'accord. C'est un départ.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 104.
M. Polak: Oui, 104. Il s'agit d'un renouvellement de contrat pour
les services de M. Yvan Breton pour réaliser un programme de mise en
valeur des principaux sites historiques industriels du XIXe siècle en
régions pour une période d'un an. Fournisseur: Université
Laval, département d'anthropologie. Montant de l'engagement: 42 700 $.
Je voudrais savoir du ministre, vu qu'il s'agit d'un renouvellement de contrat,
depuis combien d'années ce monsieur travaille déjà
à cette mise en valeur des principaux sites historiques industriels du
XIXe siècle. À un moment donné, il faut être capable
de terminer ce travail, j'imagine?
M. Bérubé: L'accord est intervenu en
septembre...
M. Polak: Deuxièmement, je voudrais savoir si ce M. Breton
travaille à temps plein. Pour la somme de 42 700 $, peut-on se servir de
lui toute l'année ou est-ce à temps partiel?
M. Bérubé: Soulignons que l'accord est intervenu en
septembre 1980 entre l'université et le ministère. Il s'agit donc
d'un prêt de services par l'université.
M. Paradis: C'est une personne déjà existante dans
le fonctionnement.
M. Bérubé: Oui. Elle est aux trois quarts de son
temps.
M. Polak: Aux trois quarts.
M. Bérubé: En fait, on compense
l'université, évidemment, pour le temps où elle n'est pas
là.
M. Paradis: La compensez-vous pour les trois quarts de son
salaire?
M. Bérubé: C'est cela. L'autre quart de son temps,
elle reste professeur à l'université. Elle doit continuer son
enseignement.
M. Paradis: Et c'est assumé par l'Université
Laval?
M. Bérubé: C'est cela.
M. Polak: Si quelqu'un commence à travailler en septembre
1980 pour réaliser un programme de mise en valeur des principaux sites
historiques industriels du XIXe siècle, n'y a-t-il pas une limite et ne
peut-on pas lui dire: Monsieur, après six mois, vous êtes bien
capable de faire un petit inventaire de ce qui existe? Cela ne doit pas
être trop fatigant. Comment se fait-il qu'on soit déjà
rendu à presque deux ans?
M. Bérubé: Quelle est la question?
M. Polak: La question est la suivante: Vu que cela a
commencé en septembre 1980, y a-t-il une période prévue
pour compléter ce travail ou est-ce un job à vie?
M. Bérubé: Une question aussi vague et aussi plate
ne mérite pas de réponse, M. le Président.
M. Polak: Comme on dit dans mon comté, M. le
Président, cela ne met pas de pain sur la planche.
M. Bérubé: Je regrette, M. le Président,
mais c'est complètement faux, car en mettant en valeur des sites
historiques qui sont des points d'attraction touristique, nous contribuons,
premièrement, à garder les Québécois chez nous
l'été, deuxièmement, à attirer des touristes
étrangers, et chacun sait l'impact économique de l'industrie
touristique au Québec. Par conséquent, c'est plutôt
l'ignorance du député de Sainte-Anne qui entraîne un
appauvrissement de ses concitoyens.
M. Paradis: M. le Président, je pense que la question du
député de Sainte-Anne mérite quand même une
réponse, quoi qu'en dise le président du Conseil du
trésor.
M. Bérubé: Toutes les questions méritent une
réponse.
M. Paradis: C'est un contrat qui est renouvelé pour une
période d'un an. Est-ce qu'on prévoit que, dans un an, suivant
les analyses qu'on a faites, cela va être un contrat qui va être
terminé ou est-ce qu'on prévoit un renouvellement, comme le
député de Sainte-Anne a dit, "une job" à vie?
M. Bérubé: Quelle est la durée prévue
du contrat? Voici une question appropriée et je remercie le
député de Brome-Missisquoi de se substituer à
l'intelligence défaillante de son collègue de Sainte-Anne...
M. Paradis: C'est la même question que le
député de Sainte-Anne a posée.
M. Bérubé: ... il ne semble plus capable de
formuler des questions concises et complètes.
M. Polak: J'ajoute, M. le Président, qu'il s'agit...
M. Bérubé: N'en ajoutez pas, parce que,
réellement...
M. Polak: ... du XIXe siècle. Donc, il n'y avait pas trop
de sites historiques au XIXe siècle.
M. Bérubé: Ne vous en faites pas, M. le
député de Sainte-Anne, quand je vous écoute, j'ai des fois
l'impression...
M. Polak: ... en 1820, il n'y en avait pas trop.
M. Bérubé: ... d'entendre le XVIIIe
siècle.
M. Polak: Matane n'existait peut-être pas encore dans ce
temps-là.
M. Bérubé: Vous ne le savez pas... M. Polak:
Des sites industriels?
M. Bérubé: Je pense que cela souligne l'importance
des recherches historiques...
M. Polak: Sites historiques industriels.
Le Président (M. Rodrigue):
L'engagement 105.
M. Bérubé: M. le Président, je dois dire
que, quand j'écoute le député de Sainte-Anne, j'ai
l'impression d'écouter le XVIIIe siècle.
Le Président (M. Rodrigue): Nous en sommes à
l'engagement 105.
M. Paradis: Contrats négociés (répertoire).
Contrat de services pour la préparation de plans et devis et la
surveillance des travaux de restauration des moulins à scie et à
farine à l'Île-des-Moulins, comté de Terrebonne, en vue de
les aménager en bibliothèque publique, et de reconstruction d'un
pont d'accès à l'île. Le fournisseur choisi est Blouin,
Blouin et Associés, architectes de Montréal; le montant de
l'engagement est de 72 000 $. Il a été choisi par un
comité de sélection. Contribution fédérale - je
suis certain que le député de Terrebonne a déjà
envoyé sa lettre de remerciements - 60%.
Premièrement, j'ai un commentaire bref sur ce programme,
lorsqu'on peut transformer des monuments historiques comme cela et en assurer
l'utilisation publique, je pense que c'est un programme sur lequel on doit
s'attarder quelques minutes pour en faire l'éloge. C'est un des beaux
programmes qui existent au Québec au niveau du ministère des
Affaires culturelles.
Le fournisseur choisi est Blouin, Blouin et Associés. On nous a
dit qu'il a été choisi par un comité de sélection.
Combien y avait-il de fournisseurs qui ont été appelés
à la suite de l'utilisation qu'on a faite cette fois-ci du
répertoire et quels étaient les membres du comité de
sélection?
M. Polak: Blouin, Blouin et Associés.
M. Bérubé: Michael Fish, Robillard et Jetté,
architectes, Dupuis et Mathieu, Biqué et Lord, architectes. Jean
Lamothe, Vianney Guindon et Germain Courchesne ont été les
membres du jury. Soulignons que M. Blouin fils a été
président de l'Ordre des architectes du Québec pendant plusieurs
années; c'est un architecte de grande réputation.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que ce sera long sur
les engagements 400 et 800, parce que nous devons suspendre nos travaux
à 17 h 45 pour libérer la salle pour un caucus.
M. Bérubé: Vendu.
Le Président (M. Rodrigue): La commission des engagements
financiers suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 44)
(Reprise de la séance à 20 h 32)
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Est-ce que M. Doyon va remplacer quelqu'un?
M. Paradis: II remplace M. Pagé (Portneuf).
Le Président (M. Rodrigue): La commission des engagements
financiers reprend ses travaux pour l'étude de ses crédits.
Les membres de cette commission sont: M. Baril (Arthabaska), M.
Beauséjour (Iberville), M. Bérubé (Matane), M. Caron
(Verdun), M. Champagne (Mille-Îles), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes)
remplacé par M. Blais (Terrebonne), M. LeBlanc (Montmagny-L'Islet), M.
Middlemiss (Pontiac), M. Pagé (Portneuf) remplacé par M. Doyon
(Louis-Hébert), M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Polak (Sainte-Anne),
M. Proulx (Saint-Jean), M. Vaugeois (Trois-Rivières).
Nous en étions à...
M. Bérubé: M. le Président, pourriez-vous
nous dire qui le député de Louis-Hébert remplace?
Le Président (M. Rodrigue): Je viens de le dire. Il
remplace M. Pagé (Portneuf).
M. Bérubé: Merci beaucoup, M. le Président.
Je suis content de voir que mon intervention de cet après-midi où
je soulignais l'absence perpétuelle du député de Portneuf
a été écoutée par le Parti libéral et qu'on
va peut-être avoir un député qui viendra bien de temps en
temps nous visiter. Merci, M. le Président.
M. Paradis: Le député de Portneuf est ici - il m'a
avoué cela - lorsqu'il y a un ministre qui répond aux questions;
il est venu lorsque le ministre des Transports est venu.
Le Président (M. Rodrigue): Nous en sommes aux
crédits du mois d'octobre 1981. Ministère des Affaires
culturelles, engagement 400.
M. Paradis: Subvention spéciale au Centre d'essai le
Conventum Inc., Montréal, pour fins de résorption d'une partie du
déficit accumulé par l'organisme, de 95 595 $ au 30 avril 1980.
Montant de l'engagement: 32 000 $. Est-ce que le président du Conseil du
trésor pourrait porter à la connaissance de cette commission les
états financiers du Centre d'essai le Conventum Inc.?
M. Bérubé: Effectivement, je viens de
vérifier. Il s'agit d'un programme conjoint
fédéral-provincial où le gouvernement du Québec
verse le tiers du déficit, le gouvernement fédéral verse
un autre tiers et l'organisme, un tiers, pour couvrir le déficit et il y
a comme condition la mise en application d'un plan de redressement financier
qui implique un protocole d'entente
entre l'organisme et le ministère. Ce que vous voulez, c'est le
plan de redressement financier.
M. Paradis: Les états financiers.
M. Bérubé: Voulez-vous les états ou le plan
de redressement?
M. Paradis: Les deux.
M. Bérubé: Bien, M. le secrétaire, il veut
les deux.
M. Paradis: Quelles sont les activités du Centre d'essai
le Conventum Inc.?
M. Bérubé: Je n'en ai pas la moindre
idée.
M. Paradis: Le député de Terrebonne. Troupe de
théâtre.
M. Polak: Une question additionnelle, M. le Président.
Est-ce que j'ai entendu le ministre dire qu'il y a une subvention de la part du
gouvernement fédéral?
M. Bérubé: Oui, le gouvernement
fédéral se débrouille de son côté pour verser
un tiers.
M. Paradis: Comment se fait-il que ce n'est pas écrit que
le gouvernement fédéral fait une contribution?
M. Bérubé: Parce que dans la contribution qui est
là il n'y a que la contribution québécoise, un tiers.
M, Paradis: C'est quoi? Excusez, est-ce que je peux prendre un
instant?
M. Bérubé: À moins que vous vouliez
absolument vous mettre à genoux une fois de plus devant le gouvernement
fédéral. Vous pouvez vous tourner vers Yahvé et dire:
Merci Trudeau. Si vous le voulez, vous pouvez vous agenouiller.
M. Polak: Excusez-moi, M. le Président, je note que le
ministre a été raisonnable ce soir et qu'il est encore de
très mauvaise humeur. Je n'étais pas présent à son
caucus. Je suis certain qu'il a eu de grands problèmes à
convaincre son groupe.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Sur ce point précis, il est noté dans
tous les engagements financiers lorsqu'il y a une participation
fédérale. On marque comme tantôt nous avons vu dans
l'île des Moulins: participation fédérale 60%. Cela se fait
quand c'est un plan conjoint et que c'est Québec qui donne l'argent
lui-même au nom du fédéral, comme les HLM et ces
choses.
Dans les domaines culturels, le Québec donne sa part et la troupe
est obligée de demander à Ottawa sa part aussi. Donc, on n'a pas
à tenir compte de la part que le gouvernement fédéral
donne dans nos engagements financiers.
M. Bérubé: Une double administration. M. Polak:
Payante, à part de cela.
M. Bérubé: Oui, oui, une double administration avec
le double de fonctionnaires et évidemment des frais additionnels qui
fait qu'au lieu d'avoir des subventions plus importantes aux groupes
artistiques québécois, il faut payer pour plus de fonctionnaires.
C'est le coût du fédéralisme qu'évidemment on doit
continuer à payer; moins il est coopératif telle que
l'orientation a été prise à Ottawa, évidemment plus
ça coûte cher.
M. Paradis: Mais comment expliquez-vous, M. le président
du Conseil du trésor, qu'on paie plus d'impôts à
Québec, qu'on en paie moins à Ottawa et qu'ils contribuent chacun
pour le tiers?
M. Bérubé: J'ai l'impression que vous avez un
raisonnement simpliste.
M. Paradis: Je sais que ça me coûte plus cher. Je
regarde mon chèque de paie comme tous les travailleurs et travailleuses
du Québec a la fin des deux semaines, lorsqu'on le reçoit. On
paie plus d'argent à Québec qu'à Ottawa et vous critiquez
le gouvernement fédéral parce qu'il donne un tiers, alors que
vous ne donnez strictement qu'un tiers. Qu'est-ce que vous faites avec le
reste?
M. Bérubé: C'est directement fonction des besoins.
Le niveau de taxation est directement proportionnel au niveau de services
offert à la population. Dans la mesure où le gouvernement du
Québec offre énormément plus de services à la
population, forcément, il y a une relation directe. Les taxes que vous
payez sont proportionnelles aux services que vous recevez. Tout ce que vous
êtes en train de dire, c'est que le gouvernement du Québec donne
plus de services à la population du Québec que le gouvernement
fédéral. Là-dessus, on est absolument d'accord. D'autant
plus qu'on doit constater que, comme je le soulignais... prenez le
ministère des Pêches à Ottawa, tout fonctionne en anglais;
prenez Energy, Mines and Resources, tout fonctionne en anglais. Ce sont des
ministères qui ne sont pas du tout intégrés à la
société québécoise,
qui ne représentent pas la société
québécoise. Par conséquent, on paie également pour
avoir les services de ces ministères alors que les retombées
directes chez nous sont minimes. Cela, c'est un des aspects ridicules du
système dans lequel nous vivons.
M. Paradis: La ligne finale de toute cette argumentation, M. le
président du Conseil du trésor... Je vous l'ai déjà
demandé et je réitère ma demande. Je paie, comme
Québécois et comme Canadien, des impôts au gouvernement
fédéral et des impôts au gouvernement
québécois. Ce qui m'intéresse, c'est ce qui est
transféré à la population ou ce qui m'est
transféré comme citoyen. Ce qui se perd dans les coûts de
l'administration, c'est là qu'on peut juger de l'efficacité ou de
l'inefficacité d'un appareil. Je vous ai déjà
demandé ces chiffres et s'ils sont disponibles...
M. Bérubé: Je ne comprends pas. Quels sont ces
chiffres que vous voulez?
M. Paradis: Je paie, comme contribuable, et vous payez
également, comme contribuable, des impôts à Ottawa et des
impôts à la province de Québec. L'ensemble de la
collectivité québécoise paie tant par année
à Ottawa et paie tant de plus par année à Québec.
Ce qui revient en transferts de paiements - vous comprenez ce terme...
M. Bérubé: Les comptes nationaux. M. Paradis:
C'est ça.
M. Bérubé: Ils sont publics, les comptes
nationaux.
M. Paradis: Ce qui revient en transferts de paiements, je veux
savoir si, comparativement à ce que je paie à Ottawa, il m'en
revient plus dans mes poches que ce que je paie à Québec ou vice
versa. C'est la deuxième fois...
M. Bérubé: Ce que vous devez poser comme question,
c'est: Sur ce que je paie à Ottawa, m'en revient-il plus ou moins? Je
peux vous donner une opinion personnelle là-dessus.
M. Paradis: Ce n'est pas une opinion que je veux, ce sont des
chiffres, M. le président du Conseil du trésor.
M. Bérubé: Vous les avez, ils sont publics. Ils
sont disponibles, on peut les demander. On les a reçus en Chambre, c'est
public. Par exemple, prenons les derniers comptes nationaux. Il y a 4 000 000
000 $ de plus que nous recevons du fédéral que ce que nous
versons à l'heure actuelle. D'accord? Cependant, il faut bien prendre
garde à une interprétation trop littérale de ces
chiffres.
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: Le gouvernement fédéral
fait un déficit. Il faut comprendre que, si le gouvernement
fédéral emprunte 3 000 000 000 $ au nom des
Québécois, forcément, j'ai peut-être une
entrée de fonds immédiate plus importante, mais il faudra payer
les intérêts plus tard. Par conséquent, il faut soustraire
la part québécoise du déficit. Lorsqu'on a terminé
de soustraire la part québécoise du déficit, que
retrouve-ton? Ce que nous recevons en plus, grosso modo, correspond aux
subventions au pétrole. C'est-à-dire que...
M. Paradis: Est-ce que l'assurance-chômage, juste pour mon
information...
M. Bérubé: C'est inclus.
M. Paradis: ... est incluse là-dedans?
M. Bérubé: Tout est inclus.
M. Paradis: Les subsides sur le lait qui sont versés, le
prix national pancanadien sur les grains de provende...
M. Bérubé: Toutes les subventions, oui.
M. Paradis: ... le prix canadien du pétrole qui... Tout
est inclus.
M. Bérubé: Tout est inclus. C'est vraiment un bilan
complet basé sur un ensemble de conventions de l'OCDE, qui sont
internationales, et qui permet de calculer un produit intérieur brut par
province et de voir les entrées et les sorties.
Ce qu'il ressort, si vous voulez, pour donner tout simplement une
opinion personnelle, c'est ceci: En gros, nous versons 100 $ et nous retirons
100 $. En ce sens que la différence entre ce que nous versons et ce que
nous retirons est à peu près de l'ordre de grandeur de la
précision de ces mesures. En d'autres termes, mesurer un produit
intérieur brut, il y a une imprécision là-dedans. Vous
comprendrez que si je dis: J'ai versé 150 295 000 $ et j'ai
retiré 150 000 000 $, il y a 295 000 $ dans un cas que je semble avoir
retirés en moins. D'un autre côté, si l'imprécision
est 1000 $, on s'aperçoit que cela ne sert à rien de parler de
cela.
Donc, le problème des comptes nationaux c'est qu'on
s'aperçoit en gros que ce qui va à Ottawa revient à
Québec, en termes d'argent, premièrement. Deuxièmement, ce
qui apparaît aussi très
clair, c'est que le surplus, même infime, est relié
directement aux subventions au pétrole. Enlevez les subventions au
pétrole et...
M. Polak: C'est l'élément amour pour le pays, nos
frères et soeurs des autres provinces du Canada, que vous n'avez jamais
eu parce que vous êtes un homme froid et calculateur. Mais moi j'ai la
passion.
M. Bérubé: En conclusion, M. le
député de Brome-Missiquoi, ce qui ressort de cette analyse, c'est
non pas tellement ce qui rentre et ce qui sort qui est important, à
savoir est-ce qu'on en verse plus, qu'on en reçoit plus - c'est à
peu près équilibré -mais c'est la lourdeur du processus
administratif.
Tous ceux qui étudient le système politique canadien se
rendent compte que la multiplication des niveaux d'intervention entraîne,
et cela c'est facile à comprendre... autrefois, il y avait beaucoup de
subventions au Québec pour les municipalités. Subventions pour
l'aqueduc, l'égout, etc.
M. Paradis: II y en a encore un peu. M. Bérubé:
II y en a encore un peu.
M. Paradis: À la condition que vous ne les coupiez pas
toutes.
M. Bérubé: Et la conséquence de cela, c'est
que lorsqu'un conseil municipal voulait prendre une décision, la
première question était... Est-ce qu'on va avoir une subvention?
Alors là, on appelait les fonctionnaires, et comme ça ne bougeait
pas vite, on appelait le député.
M. Paradis: C'était un député
libéral.
M. Bérubé: Le député disait:
Écoutez, la programmation budgétaire, nous, au gouvernement, on
ne peut pas tellement mettre de l'argent là, on est en train de le
mettre là. Ah, cela faisait mal! Mais, par contre, l'année
prochaine, peut-être va-t-on mettre plus d'argent dans ces
subventions-là.
Conclusion: On stérilisait le pouvoir des municipalités
qui, n'ayant pas véritablement tous les instruments pour prendre la
décision qui aurait dû être de leur ressort, attendaient
tout le temps un gouvernement. Je vais vous donner un exemple.
M. Paradis: C'est encore comme cela.
M. Bérubé: Plus vous avez des subventions, plus
c'est cela.
M. Polak: Ne nous donnez pas d'argent, M. le ministre.
M. Bérubé: Je vais vous donner un exemple. Vous
allez comprendre; c'est statistique. Voyez-vous, en politique - vous savez
comment vous êtes d'ailleurs - la politique, c'est un processus
aléatoire, c'est-à-dire que quand un citoyen vient vous voir, il
a perdu toute confiance dans son gouvernement ou dans la politique en
général et, présentement, on peut dire que... (20 h
45)
M. Polak: Le gouvernement.
M. Bérubé: ... si c'est un processus
aléatoire, en gros, si le gouvernement tire face, il obtiendra sa
subvention et si le gouvernement tire pile, il n'obtiendra pas sa subvention.
Là, évidemment, c'est un processus aléatoire. Vous faites
la demande. Le gouvernement tire le trente-sous en l'air et dit: Ah! Face, vous
avez votre subvention. Une autre fois, c'est pile et vous ne l'avez pas.
M. Polak: C'est de cette façon que vous fonctionnez.
M. Bérubé: C'est un processus aléatoire.
Mais regardez bien ce qui se passe lorsque c'est un programme conjoint. Les
deux gouvernements fonctionnant suivant un processus aléatoire ont
chacun un trente-sous. Alors, si c'est face, c'est oui et si c'est pile, c'est
non. Donc, avec un système, une fois sur deux, vous obtenez ce que vous
voulez et, une fois sur deux, vous ne l'obtenez pas. Maintenant, avec deux
gouvernements, si c'est face, c'est oui et si c'est face, c'est oui. Ah! Oui
oui, cela marche. Si c'est face, c'est oui et si c'est pile, c'est non. Alors,
comme c'est un programme conjoint, oui, non, cela donne non. Si c'est non
à Québec et que c'est oui à Ottawa, cela donne oui, non,
donc cela donne non. Si c'est non, non, cela donne non. Par conséquent,
trois fois contre une fois, cela fonctionne. C'est sur la base de ce simple
principe statistique que l'on peut conclure que, chaque fois qu'il faut deux
niveaux de gouvernement pour prendre une décision, cela marche trois
fois plus mal et c'est exactement la raison pour laquelle le Canada est
passé du deuxième rang, en termes de produit national brut, il y
a à peu près quinze ans, au quatorzième aujourd'hui.
M. Polak: ... Ottawa.
M. Paradis: Si je comprends bien la théorie - vous me
permettrez, je vais être bref, M. le Président - du
président du Conseil du trésor, c'est qu'au Québec il ne
devrait pas exister de gouvernements municipaux, il ne devrait pas exister de
gouvernements scolaires. On devrait avoir un seul gouvernement qui est
Québec.
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: Attendez une minute: Si vous suivez la réforme
de la structure municipale que proposent vos collègues, le ministre des
Affaires municipales et le ministre d'État à
l'Aménagement, vous allez retrouver tantôt au Québec ce
qu'on appelle - c'est copié directement sur le régime
français - des provinces. On est parti avec la structure des MRC.
L'honorable ministre d'État au Développement... a
déposé, au Conseil des ministres, une proposition de
création de gouvernements régionaux, finalement, où il va
y avoir un fonctionnaire délégué à l'action
régionale. Les préfets ou les présidents des MRC et les
députés des comtés concernés, vont avoir une
certaine enveloppe budgétaire et certains programmes administrés,
et on va avoir à Québec un gouvernement central qui va
administrer d'autres choses ou des choses similaires, selon les dossiers.
Les deux niveaux de gouvernement se retrouvent créés
à ce niveau-là. Ce que je tiens à vous dire comme citoyen,
M. le président du Conseil du trésor, c'est que j'ai
peut-être eu l'avantage de vivre dans ma vie professionnelle la
défense des droits et libertés des individus. Je me suis
aperçu que, lorsqu'il y avait plus d'un niveau de gouvernement, ce n'est
pas une admission, même s'il y avait un coût qui y était
rattaché, cette présence d'un, deux ou peut-être trois
niveaux de gouvernement était peut-être la plus grande garantie
que j'avais comme citoyen du respect de mes droits et libertés. Je vais
vous expliquer pourquoi. Que ce soit au niveau fédéral ou
provincial, et ma critique s'applique également aux deux
présentement, vous aviez, et c'était la base de notre
démocratie autrefois dans un système pur, le système
législatif, le système exécutif et le système
judiciaire, et on nous disait: Tant qu'il y a des murs étanches entre
les trois, vous vivrez dans un pays démocratique et c'est ce qu'on vit
présentement dans notre société.
L'exécutif dont vous faites partie aujourd'hui contrôle le
législatif. Chaque fois que vous votez en Chambre, c'est bien rare qu'on
a gagné des votes, excepté quand on a voté avec vous, vous
contrôlez le législatif et vous contrôlez
présentement, par la création de tribunaux quasi judiciaires en
parallèle au système de droit commun, également le
judiciaire. Vous contrôlez donc l'exécutif, le législatif
et le judiciaire et cela se rapproche drôlement d'un état
totalitaire. Je vous dis que le fédéral fait la même chose.
Ma seule garantie, comme citoyen, du respect de mes droits et de mes
libertés, c'est d'avoir encore - non pas le fédéral - deux
niveaux de gouvernement, parce que je ne voudrais pas tomber sous un
gouvernement totalitaire, qu'il soit libéral, péquiste, unioniste
ou créditiste.
M. Bérubé: M. le Président, je remarque, par
exemple, que le député de Brome-Missisquoi s'est contredit
lui-même. Il m'a dit: Le gouvernement du Québec est en train de
créer deux niveaux de gouvernement, et il a terminé son
intervention en disant: II faut deux niveaux de gouvernement...
M. Polak: Question de règlement...
M. Paradis: Parce que vous m'avez dit: Non, il n'est pas en train
de le faire, et je vous ai cru. La prochaine fois, je ne vous croirai pas.
M. Polak: Question de règlement, M. le
Président.
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): J'écoute la question de
règlement.
M. Polak: Le ministre se plaignait cet après-midi qu'on
soit rendu seulement au mois d'octobre. Il donne encore dans sa thèse
souverainiste. On est à l'engagement 400 du ministère des
Affaires culturelles et on parle depuis une demi-heure sur sa grande
théorie...
M. Bérubé: Le député de Sainte-Anne a
raison...
M. Polak: Je sais que le ministre, est profondément, dans
son coeur, un Canadien profond et attaché, il a peur de se montrer tel.
On va le libérer de cela. Cela prendra un peu de temps, on va être
correct. Continuons donc avec l'engagement 400.
M. Bérubé: Je voudrais simplement corriger une
affirmation, ce sera rapide. Lorsque le député de
Brome-Missisquoi déforme le sens qu'il faut donner à la
création des municipalités régionales de comté, je
crois que c'est dommageable. Ce que j'ai dit, c'est ceci: II faut que les
gouvernements aient une autonomie dans leur sphère de juridiction, de
telle sorte qu'il n'y ait pas ces interférences entre niveaux de
gouvernement qui stérilisent la prise de décision. C'est
uniquement cela que j'ai essayé d'expliquer. Mon exemple, avec les 25
cents, ne visait qu'à démontrer que si une décision doit
être prise par deux intervenants plutôt que par un, les lois
fondamentales de la statistique nous montrent que, trois fois contre une, la
décision ne peut être favorable. Ce sont les lois fondamentales de
la statistique et c'est observé d'ailleurs dans le fonctionnement de
tout le système. Donc, il faut s'assurer qu'il n'y a pas
dédoublement
de juridiction. Le problème le plus sérieux que nous
vivons, c'est précisément qu'il n'y a à peu près
pas de secteur où on ne se retrouve pas avec des dédoublements de
juridiction avec le gouvernement fédéral. Ceci est très
nocif. C'est cela qu'il faut absolument combattre, d'où la proposition.
Maintenant, et je termine sur ce point, la multiplication des gouvernements est
synonyme de protection des droits, il a parfaitement raison. Le Brésil
est effectivement une fédération.
Une voix: Aïe! Cela se peut-il?
M. Bérubé: La Russie est exactement une
fédération, par contre...
M. Paradis: Fédération théorique,
théorique!
M. Bérubé: ... la France est un gouvernement
unitaire. Tout le monde sait évidemment que les libertés civiles
sont menacées en France, alors qu'en Russie, elles sont
protégées.
Des voix: Ah! Ah! C'est épouvantable! C'est
épouvantable!
M. Bérubé: L'argumentation du député
de Brome-Missisquoi est complètement ridicule. Ce n'est pas le
système politique, avec fédération ou pas, qui est une
garantie de la protection des droits et libertés individuelles, c'est
essentiellement une saine démocratie dans le pays où elle
est.
M. Paradis: Dans un régime totalitaire, très bien,
M. le président du Conseil du trésor.
M. Polak: Engagement 401.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 401, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Non, je disais juste 401, M. le Président,
pour...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Moi, je le dis pour le vrai. "Soumissions publiques.
Contrat pour travaux de déneignement des propriétés du
ministère à Place Royale et dans le Québec
métropolitain pour une période de trois saisons hivernales. Le
plus bas soumissionnaire: Podro Inc., Beauport, comté de Montmorency.
Montant de l'engagement: 172 311,94 $." Est-ce que le président du
Conseil du trésor peut nous dire si les prix vont être les
mêmes pour les saisons à venir, étant donné qu'il
s'agit d'un contrat qui est attribué pour une période de trois
saisons hivernales et, l'hiver n'arrivant qu'une fois par année, trois
ans?
M. Bérubé: Indexé à 7% pour la
deuxième et la troisième année du contrat.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 402; cela va?
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 800.
M. Paradis: Engagement 800, contrat négocié.
"Contrat de services pour lui permettre d'exercer son mandat de répartir
les fonds destinés par l'État au secteur privé en vertu de
l'article 48 de la Loi sur le cinéma pour l'année
financière 1981-1982; le fournisseur est l'Institut
québécois du cinéma; le montant de l'engagement est de 4
000 000 $." Est-ce qu'on peut... Oui.
M. Bérubé: Contrat négocié de 4 000
000 $, dommage que...
M. Paradis: C'est un contrat négocié de 4 000 000
$, et voyez bien l'objet: "pour lui permettre d'exercer son mandat de
répartir les fonds destinés par l'État au secteur
privé". Donc, au lieu de le faire en régie interne, on choisit de
mettre dehors 17 000 fonctionnaires et on donne un contrat
négocié. Je m'excuse, M. le député de Terrebonne,
c'est un contrat négocié pour 4 000 000 $, cela paie quelques
salaires dans la fonction publique; on le négocie avec un institut.
Est-ce qu'on pourrait savoir quels sont les critères pour la
répartition du budget?
M. Bérubé: La Loi sur le cinéma qui, a ma
connaissance, est une loi qui a été adoptée en 1979,
visait essentiellement, comme c'est le cas d'ailleurs à Ottawa pour, par
exemple, le Conseil national des arts, le Conseil national de recherches,
à sortir les attributions des subventions directement des mains des
ministères.
M. Paradis: II y en a beaucoup encore.
M. Bérubé: Dans le but particulièrement dans
les secteurs de la création et du cinéma - de dépolitiser
et, d'autre part, de créer une sorte d'organisme indépendant du
gouvernement qui administre la répartition des subventions. Il faut dire
que dans le domaine de l'information en général - le
cinéma peut être inclus dans ce secteur de l'information, comme la
littérature - les agents sont très réticents à voir
un gouvernement intervenir dans un secteur où il pourrait y avoir
manipulation de l'opinion. Donc, l'idée de créer un institut
québécois du cinéma, en partie, est
d'éloigner du pouvoir politique le soin de distribuer des subventions et
donc faire en sorte qu'au lieu qu'elles soient approuvées par un
ministre et par un ensemble de ministres au Conseil du trésor elles
soient régies de façon indépendante par un institut
où siège un conseil d'administration. Ce que nous faisons, c'est
que nous versons directement - c'est le contrat que nous avons avec l'institut
- cet argent à l'institut et, à ce moment, l'institut administre
en fonction d'un ensemble de règles prévues dans la loi de
novembre 1978, effectue la distribution entre les différents producteurs
de cinéma.
M. Paradis: Quels sont les critères pour la
répartition du budget de 4 000 000 $?
M. Bérubé: On pourrait demander à la
société de nous fournir ses règles de sélection de
projets. À nouveau, il ne s'agit pas d'un contrat négocié,
mais essentiellement...
M. Paradis: Excusez!
M. Bérubé: Ce n'est pas un contrat
négocié, c'est une agence gouvernementale qui reçoit un
montant de 4 000 000 $ et qui le redistribue en subventions.
M. Paradis: M. le ministre, si vous voulez changer vos titres
dans votre livre, si vous voulez marquer subventions ou quelque chose, je vous
incite à le faire, parce que ce n'est pas l'intention de l'Opposition de
donner des fausses interprétations, mais nous sommes obligés de
nous fier à vous. C'est peut-être notre problème.
Affaires intergouvernementales
Le Président (M. Rodrigue): Ministère des Affaires
intergouvernementales, engagement 100.
M. Paradis: 100. "Contrats négociés. Contrat de
services pour agir à titre de coopérant dans le cadre du projet
du Collège polytechnique universitaire (CPU/Bénin), pour une
période de douze mois. Fournisseur, M. Paul Perreault. Montant de
l'engagement, 75 541 $. Contribution fédérale, 123%". Est-ce
qu'on pourrait avoir la communication du contenu du curriculum vitae de M. Paul
Perreault, ainsi que la communication du contenu du contrat?
M. Bérubé: Oui, comme vous le savez, la
sélection de ces candidats se fait par un comité
fédéral-provincial, à la suite d'offres publiées
dans les médias.
M. Polak: Question additionnelle, à l'engagement 100. Je
note que la contribution fédérale est de 123%. Cela veut dire que
le gouvernement de la province de Québec fait un profit de 23% en frais
d'administration.
M. Bérubé: En frais d'administration. Ce sont les
frais réels.
M. Paradis: Ce qu'il en coûte... Excusez-moi
là-dessus, c'est parce qu'il y a des programmes où on voit une
contribution de 108%, 110%, 112%, 123%. Est-ce que ce sont les frais
réels qui sont remboursés ou si, lorsque c'est à 108%,
cela ne rembourse pas tous les frais et lorsque c'est 123% il y a un profit,
comme l'indique le député de Sainte-Anne? (21 heures)
M. Bérubé: On me dit que c'est 123% des salaires et
bénéfices sociaux et 100% des autres dépenses. Or, souvent
il arrive qu'on combine les deux: dépenses et salaires, de telle sorte
que suivant l'importance des dépenses du candidat en question, on peut
se retrouver avec 123%, 115%.
M. Paradis: D'accord, cela va.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 300.
M. Polak: II s'agit ici d'une subvention à
Inter-Audio-Visuel, Paris, France, représentant la contribution du
gouvernement du Québec à la télédistribution
d'émissions françaises de télévision au
Québec, pour l'année financière 1981-1982. Montant de
l'engagement 695 000 $.
J'aurais deux questions pour le ministre. D'abord, il s'agit de quelle
sorte de programmes? Deuxièmement, est-ce qu'une telle subvention existe
vis-à-vis des programmes, par exemple, américains ou canadiens de
langue anglaise?
M. Bérubé: Non. À la suite d'une entente
entre le gouvernement du Québec et le gouvernement de la France, on a
mis sur pied une chaîne additionnelle que vous connaissez, enfin je
suppose que vous la connaissez.
M. Polak: Je ne connais pas tout!
M. Bérubé: Sachant vos antipathies pour tout ce qui
est francophone, j'imagine que vous ne la regardez jamais.
M. Polak: M. le Président, une question de
règlement. Là, le ministre devient presque insultant parce que la
francophonie, pour moi, c'est un autre amour à part l'amour que j'ai
pour le Canada.
M. Bérubé: Ah bon! D'accord.
M. Polak: Le ministre le sait; d'ailleurs il m'a
complimenté. La Hollande a perdu un fils fidèle qui est..
M. Bérubé: Ah, oui!
M. Polak: ... venu s'installer sur vos terres ici et qui est
devenu Québécois au même titre que vous. D'ailleurs, je
paie les mêmes impôts que vous.
M. Bérubé: M. le Président, vous noterez que
le député de Sainte-Anne a pris bien soin de dissocier. Il dit:
J'ai deux amours, le Canada et la francophonie, montrant bien par là que
le Canada n'était pas francophone.
M. Polak: Cela veut dire le Québec.
M. Bérubé: On met sur pied cette chaîne
TVFQ-99 qui diffuse maintenant presque à l'échelle de l'ensemble
du Québec et qui permet d'ajouter un canal de télévision
française. Soulignons qu'un des problèmes que nous avons en
Amérique du Nord c'est la distance de la France, qui fait qu'il est
difficile par les réseaux de micro-ondes conventionnels d'acheminer la
télévision qui pourrait venir de Belgique, de Suisse ou de
France. Par conséquent, les seules productions de
télévision dont nous disposons au Québec sont les
productions locales, soit du réseau TVA ou du réseau
Radio-Canada. Ceci se compare difficilement aux nombres de canaux anglophones
qui sont disponibles et d'ailleurs représentent un facteur
d'assimilation. Les travaux de Marshall McLuhan à cet égard, le
philosophe torontois, sont assez révélateurs de l'importance des
médias électroniques sur la façon de penser des
sociétés. Indéniablement, dans la mesure où vous
saturez une société avec des médias, qui sont par exemple
des médias américains, il y a des chances qu'après un
certain nombre d'années la pensée proprement canadienne se
transforme en une pensée américaine.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le gouvernement canadien a
adopté une politique très nationaliste vis-à-vis de la
pénétration des médias américains au Canada pour
tenter justement de limiter le nombre de postes américains disponibles
et garder un équilibre entre ce qui doit être canadien et
américain. Oui. Le CRTC a une politique très réglementaire
à cet égard. L'inconvénient, c'est que ce qui est bon pour
le Canada n'est pas bon pour le Québec, c'est-à-dire que cette
même menace qui se produit au Québec par rapport au reste du
Canada et par rapport aux États-Unis n'est pas perçue par Ottawa
alors que la menace...
M. Polak: Je vais vous faire une démonstration.
M. Bérubé: ... - oui, faites-la donc et apprenez-la
par coeur - ... que les médias américains font planer sur la
culture canadienne est perçue par le gouvernement canadien. Je pense que
c'est une preuve de plus qu'il faut absolument doter le Québec de son
indépendance, de telle sorte qu'il puisse lui aussi adopter des
politiques adaptées à ses besoins.
M. Paradis: M. le Président du Conseil du trésor,
il y a 695 000 $ qui sont investis dans ce canal de télévision
qui pénètre au Québec. On parle de la diffusion de la
culture française au Québec. Est-ce que vous ne seriez pas
plutôt d'avis qu'à cause des restrictions budgétaires - on
doit priver présentement le ministère des Affaires culturelles de
ressources importantes - il serait plus avantageux d'investir cette même
somme dans la stimulation de la culture québécoise qui a des
distinctions qui ne sont peut-être pas aussi profondes avec la culture
américaine, mais qui sont quand même propres aux gens de chez
nous? N'est-ce pas le rôle premier du gouvernement
québécois d'investir d'abord dans l'évolution et la
progression de la culture québécoise au Québec?
Deuxièmement, est-ce que vous avez certains chiffres de cote
d'écoute de ce réseau de télévision? Avant
d'investir dans des réseaux de télévision, que ce soit sur
une base de commerciaux ou autrement, les gens d'affaires font une étude
de marché, de cote d'écoute. Est-ce que vous avez ces chiffres
avant de décider, comme président du Conseil du trésor:
Bof! 695 000 000 $ dans TVFQ-99. Premièrement, l'investissement pour la
culture québécoise.
M. Bérubé: D'abord, la première question du
député de Brome-Missisquoi montre bien...
M. Paradis: Je suis allé en France souvent.
M. Bérubé: ... que ses connaissances dans le
domaine de la création ne sont pas adéquates pour qu'il puisse
traiter de cette question en connaissance de cause, en effet.
M. Paradis: II y a une différence nette entre la culture
française et la culture québécoise.
M. Bérubé: Ce qui caractérise les
médias de masse, c'est la possibilité de rejoindre des
populations considérables à des coûts minimes. À
vouloir produire, prenons l'exemple de Radio-Québec, qui
représente 45 000 000 $ de coût annuel pour une production, somme
toute, limitée en termes
d'heures, on se rend compte que la production proprement
québécoise équivalente à ce que nous obtenons par
le biais de la chaîne française coûterait 100 000 000 $.
Cela veut donc dire que pour 695 000 $, nous obtenons accès à une
production télévisée qui pourrait nous coûter plus
de 100 000 000 $ si nous voulions la produire chez nous.
Donc, pour répondre à la première question, il est
clair que pour une petite somme dans un média, ce qu'on appelle les mass
media, on peut avoir des retombées culturelles beaucoup plus importantes
que si on voulait injecter ces 695 000 $ dans la production autochtone. C'est
le premier point.
Le deuxième point, la cote d'écoute.
Indéniablement, je n'ai pas les chiffres sur la cote d'écoute. Si
vous voulez poser votre question au ministère pour avoir les
études de cote d'écoute qui ont été faites, il me
fera plaisir de vous les fournir.
M. Paradis: Merci beaucoup.
M. Polak: Des questions additionnelles, M. le Président.
J'écoute tout de même la suggestion du ministre. Depuis qu'il m'a
dit que je ne m'intéressais pas tellement à la culture
francophone, etc., je commence à regarder ces programmes.
M. Bérubé: C'est bien.
M. Polak: Oui, et j'en suis très fier. J'ai regardé
TVFQ-99 justement pour améliorer ma connaissance en profondeur et j'ai
vu deux programmes, un sur le soccer français - je dois vous dire que le
Manic joue beaucoup mieux qu'eux - et un deuxième qui concernait l'achat
d'une piscine à Paris. Je ne pense pas que ces programmes contribuent
tellement à notre développement culturel. Je suis d'accord avec
le député de Brome-Missisquoi. Est-ce qu'on ne pourrait pas
prendre cette somme de près de 700 000 $ pour développer des
programmes de nature québécoise, qui vont
bénéficier aux Québécois qui travaillent chez
nous?
M. Bérubé: De toute évidence, le
député de Sainte-Anne vient de faire état devant
l'Assemblée nationale - c'est maintenant couché dans le journal
des Débats - de son très grand intérêt pour la
culture française. Il écoute TVFQ régulièrement.
À ce point régulièrement que depuis qu'il écoute
TVFQ, il a vu deux émissions. Pour lui, TVFQ diffuse des
émissions de deux types: une grande catégorie d'émissions
sur les piscines à Paris et une deuxième grande série
d'émissions sur les matches de soccer dans les provinces
françaises.
M. Paradis: Lesquelles avez-vous vues?
M. Bérubé: Évidemment, il va sans doute
prétendre... C'est amusant parce qu'il fait preuve d'une espèce
d'arrogance raciale assez dangereuse. Il n'a pas parlé des pièces
de théâtre, il n'a pas parlé des excellentes
émissions d'Apostrophe, il n'a pas parlé des émissions de
Bouvard.
M. Paradis: II écoute Radio-Québec pendant ce
temps.
M. Bérubé: Tant mieux, je n'ai aucune objection. Ce
que ça veut dire, c'est que le député de Sainte-Anne,
quand il nous explique...
M. Polak: Je regarde les débats de l'Assemblée
nationale.
M. Bérubé: ... que, comme Québécois,
son désir d'ouvrir ses horizons vers la francophonie se limite aux
émissions sur les piscines à Paris et les matches de soccer, je
ne sais trop où, M. le Président, il vient de se juger
lui-même.
M. Polak: Non...
M. Paradis: M. le Président, question additionnelle.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 400.
M. Paradis: Est-il exact que le gouvernement français
achète 100 heures de télédiffusion, de programmation
à TVFQ-99 et que le Québec en achète 2500? Ne serait-il
pas plus logique de faire connaître la culture québécoise
aux Français plutôt que d'acheter dans un ratio aussi
disproportionné la culture française?
M. Bérubé: D'accord. On me dit qu'il y a
méprise dans l'intervention du député de Brome-Missisquoi.
C'est que...
M. Paradis: Sur quel point?
M. Bérubé: Je vais vous le dire
immédiatement. On fait votre éducation, ce n'est pas mauvais, en
fait, j'ai l'impression que, quand vous aurez fait 25 ans dans l'Opposition,
vous allez commencer à savoir quelque chose.
M. Paradis: Quand vous aurez payé vos dettes, vous en avez
assez fait. On vous le dira quand vous serez à
égalité.
M. Bérubé: Ne vous inquiétez pas...
M. Polak: On se prépare à bien administrer la
province.
M. Bérubé: C'est vrai, vous vous
prépariez aussi en 1977, 1978, 1979 et 1980...
M. Polak: Je n'étais pas là, M. le ministre. Toute
l'équipe est changée, je n'étais pas là.
M. Bérubé: D'accord, c'est une excellente
préparation. Continuez à vous préparer de cette
façon, c'est parfait. D'ailleurs...
M. Paradis: 37% de satisfaction.
M. Bérubé: ... vous avez remarqué que tous
ceux qui se collent à Trudeau prennent de solides débarques de ce
temps-ci. J'espère que vous l'avez remarqué. M. Blakeney vient
d'en faire la plus belle preuve.
M. Paradis: Bien oui, surtout ceux qui promettent d'abolir la
taxe provinciale sur l'essence.
M. Bérubé: Alors, continuons. Il est possible qu'on
puisse l'abolir plus vite que vous ne pensez.
M. Paradis: Ah... Je note, pour le journal des Débats,
qu'il y a eu des applaudissements de l'Opposition et grande déception
des députés ministériels.
M. Bérubé: Je m'explique. Lorsque la France
achète à Radio-Canada ou à Radio-Québec des
émissions produites au Québec ou à TVA, elle les paie au
prix commercial. Il s'agit de la vente d'émissions. C'est évident
que les 695 000 $ que nous payons pour l'ensemble de ces émissions n'ont
rien à voir avec le coût commercial. De fait, nous achetons
à un prix ridicule un volume considérable d'émissions.
Une voix: C'est ridicule, 2509 minutes.
M. Bérubé: Bien oui, c'est un prix absolument
ridicule par comparaison avec le prix commercial prévalant dans l'achat.
Téléphonez à TVA pour voir combien coûte l'achat
d'une production de TVA pour diffuser par exemple à un auditoire. Vous
allez voir, cela coûte très cher. Donc, l'entente a ceci
d'extrêmement intéressant, c'est qu'elle nous est vendue à
des prix qui n'ont aucun lien avec le marché en question. Pourquoi?
Simplement parce que la France est parfaitement consciente que le marché
québécois est un petit marché, qu'elle ne peut pas
espérer vendre en grande quantité. Le député de
Sainte-Anne est venu très près de perdre pied. Il perd
régulièrement la tête...
M. Polak: Mon siège!
M. Bérubé: ... mais perdre pied, c'eût
été la première fois. Heureusement, le
député de Louis-Hébert s'est révélé
un poteau sûr et fidèle et qui a empêché la chaise du
député de Sainte-Anne de basculer dans l'infini. Enfin, il ne
faudrait pas abuser...
M. Paradis: C'est lui qui a fait basculer Keable...
M. Doyon: Vous avez avalé votre poteau dans
Louis-Hébert le 5 avril.
M. Bérubé: J'ai entendu à plusieurs reprises
les ex-députés de Prévost et de Maisonneuve se vanter des
mêmes choses...
M. Doyon: Je n'invente rien, je rétablis des faits, c'est
tout simplement cela.
M. Bérubé: ...et se vanter des mêmes
performances et, hélas, ils ne comprirent pas...
M. Doyon: Vous n'avez pas cette chance là dans
Louis-Hébert, je vous l'assure. Ne vendez pas la peau de l'ours avant de
l'avoir tué.
M. Bérubé: Je ne l'ai pas vendu...
M. Doyon: Alors, attendons. (21 h 15)
M. Bérubé: ... Donc, dans le cas de TVFQ, le prix
de vente est vraiment très bas par minute d'émission
télévisée. Conséquence: c'est en fait dans le cadre
d'une coopération culturelle entre la France et le Québec. C'est
bien évident que le gouvernement français est intervenu
auprès des réseaux pour faire que l'on puisse obtenir à un
coût très bas un volume important. Évidemment, il y a un
certain nombre d'émissions de grande qualité produites en France
auxquelles nous n'avons pas accès, qui ne font pas partie de ce lot et
cela se comprend. Ce sont des émissions que les chaînes
françaises envisagent de vendre en terme strictement commercial. C'est
pour cela que vous allez trouver également des séries
diffusées à la télévision française ou
à Radio-Québec pour lesquelles nous payons le plein prix
commercial. Il y a donc des échanges entre les réseaux et, dans
ces cas-là, nous payons le plein prix.
Il faut surtout souligner que nous avons ici un volume tel que l'on peut
créer de toutes pièces une chaîne additionnelle, ce qui
représente un quatrième choix pour un Québécois
francophone au Québec, pour regarder la télévision. Dieu
sait que quand on regarde la télévision québécoise,
il y a des fois où on est content d'avoir une quatrième
chaîne, je ne vous le cache pas.
M. Polak: Voulez-vous répéter cela? Une voix:
Oui, c'est vrai.
M. Bérubé: Oui, que voulez-vous que je vous
dise?
M. Polak: Je soutiens vraiment nos programmes parce que je les
trouve de tout autre qualité.
M. Bérubé: Par conséquent... M. Polak:
Très bons.
M. Bérubé: ... je pense que cette chaîne
s'avère un avantage considérable pour le prix.
M. Paradis: Les Français doivent être vraiment
tristes avec deux chaînes là-bas.
M. Bérubé: Trois chaînes. M. Paradis:
Trois chaînes?
M. Bérubé: On voit que vous voyagez beaucoup.
Une voix: II n'y a pas trois chaînes. M.
Bérubé: Non, il y a trois chaînes.
Une voix: C'est parce que tu n'as pas un bon recherchiste.
Des voix: Ah!
M. Bérubé: II y a trois chaînes.
Le Président (M. Rodrigue): En plus de Radio-Monte
Carlo.
M. Bérubé: Oui, et Radio-Luxembourg qui rejoint une
bonne partie du nord de la France. Ce qui fait que, lorsque vous l'ajoutez,
vous devez avoir à peu près cinq chaînes.
M. Paradis: On a également les TV communautaires.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 400? M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Oui, M. le Président. "Paiement à
Monsieur Ahmed Lemsasni, représentant les indemnités à
titre de boursier marocain au doctorat en sciences de l'éducation, pour
la période du 1er septembre 1981 au 31 août 1984, dans le cadre du
projet des Centres pédagogiques régionaux au Maroc. Montant de
l'engagement: 52 590 $."
Je voudrais savoir quels bénéfices cela apporte à
la province de Québec de financer M. Ahmed Lemsasni à titre de
boursier marocain.
M. Bérubé: La question du député de
Sainte-Anne...
M. Polak: Même si c'est vrai que le fédéral
l'a financé.
M. Bérubé: ... a été certainement
posée à la blague, mais, néanmoins, on va lui apporter une
réponse sérieuse.
Ce qui permet à l'homme d'évoluer, de progresser, c'est un
processus de fécondation à partir d'idées d'un peu
partout. À titre d'exemple, un immigrant hollandais venant
s'établir au Québec.
Une voix: Oui. Des voix: Ah!
M. Bérubé: ... peut, par sa façon de voir
les choses, contribuer à...
M. Polak: L'économie avec ses capitaux.
M. Bérubé: Non, ce n'est même pas aussi
bassement matérialiste. C'est plus que cela.
Des voix: Ah!
M. Bérubé: II peut, par sa façon de voir,
qui est différente, amener, dans la société
québécoise, un nouveau courant d'idées qui, par le
croisement avec les courants existants, amène des nouvelles
idées, une évolution de la pensée
québécoise. Il est donc extrêmement...
M. Polak: Péquiste seulement. M. Paradis: Le pot
s'en vient. M. Bérubé: Pardon? M. Paradis: Le pot
s'en vient.
M. Bérubé: Non, absolument pas. Or, de tout temps,
les peuples ont compris que la richesse de l'univers résidait dans sa
diversité et ils ont également compris qu'il ne suffit pas de se
dire qu'il y a une richesse humaine au Maroc et de ne jamais y aller, mais
qu'il fallait provoquer les échanges...
M. Polak: Quand je recevrai ma bourse...
M. Bérubé: ... amener les Marocains ici, envoyer
des Québécois au Maroc et faire en sorte que ce mélange
continue des idées, que ce bouillon de culture permette à la
société d'évoluer. Ce qui est dommage, c'est que le
député de Sainte-Anne...
M. Paradis: Tiens! Le voilà.
M. Bérubé: ... qui est une contribution au
Québec...
M. Polak: II n'a pas encore reçu sa bourse.
M. Bérubé: ... lui, n'a jamais rien retiré
de sa vie au Québec. Au lieu d'en partager les espoirs et les
aspirations, il préfère s'isoler dans son comté de
Sainte-Anne en oubliant ce que pense la grande majorité, maintenant, des
Québécois francophones. Ceci est dommage. Je dois le
déplorer. C'est dommage. Je pense que nous lui avons apporté
beaucoup, mais il ne veut pas le reconnaître. Cependant, je
reconnaîtrai l'apport du député de Sainte-Anne à la
société québécoise.
M. Polak: M. le Président, je voudrais remercier - c'est
la première fois depuis que je suis ici - le ministre d'avoir fait un
plaidoyer en faveur du fédéralisme canadien, ce qu'on appelle la
fécondation, le "cross-fertilization", de toute cette belle province,
unie dans ce pacte fédératif canadien, et c'est exactement cela.
Quant à moi, personnellement, M. le Président, je suis venu ici
de la Hollande et je n'ai jamais reçu de bourse. Évidemment,
peut-être que j'en mérite une maintenant, comme le Dr Ahmed
Lemsasni, pour un montant de 52 590 $, de sorte que je puisse apporter ma
propre contribution au point de vue fécondation.
Une voix: ... on t'enverrait en Hollande. Des voix:
Ah!
M. Bérubé: Je complète simplement
l'intervention du député de Sainte-Anne. L'association de peuples
est un enrichissement, la sujétion de peuples est une diminution. Le
problème du Canada, c'est que vous avez un peuple
québécois qui est complètement assujetti à une
volonté fédérale et c'est cela qui est dommageable. Une
association dans l'égalité, au contraire, serait
enrichissante.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 800.
Engagement 801.
M. Polak: Oui, j'ai une question sur l'engagement 801. Il s'agit
d'une "subvention spéciale au Collège Stanislas, Montréal,
représentant une première avance sur la subvention de
fonctionnement pour l'année scolaire 1981-1982. Montant de l'engagement:
2 123 037 $".
Je dois vous dire que je n'ai pas trop de connaissances dans le domaine
des écoles privées, vu que j'ai eu mon expérience ici dans
le domaine des écoles publiques. Est-ce qu'il s'agit d'une subvention
à une école privée? Et, si c'était le cas, est-ce
qu'une subvention semblable est accordée aux autres écoles
privées selon les mêmes barèmes?
M. Bérubé: Non, il s'agit d'un accord entre la
France et le Québec qui remonte à de nombreuses années
dans le but, je pense, de favoriser la communauté française de
Montréal, également dans le cadre d'une action française
qui remonte à des décennies, où le gouvernement
français avait établi des lycées français un peu
partout dans le monde. Le lycée français du Caire est
célèbre, le lycée français du Liban, à
Beyrouth a également une très grande
célébrité. Vous avez ainsi un bon nombre de
collèges français dont les programmes d'études
relèvent non pas de l'université du pays où le
collège est situé, mais directement de l'université de
Paris. Les diplômes décernés au Collège Marie de
France et au Collège Stanislas sont décernés par
l'université de Paris.
En d'autres termes, ce sont des collèges français avec des
programmes d'études français dont l'objectif est, finalement, de
faire connaître la France à l'étranger et de permettre
à des étrangers de s'immerger, sans avoir à
déménager en France, dans un système académique
français. Le Collège Marie de France, comme vous le savez, est le
collège féminin et le Collège Stanislas est le
collège pour garçons. À moins qu'entre-temps cela ait
changé, cela est possible, je n'ai pas suivi cela de très
près.
Donc, dans le cadre de cette vieille entente entre le gouvernement
français et le gouvernement québécois, en 1971, le
gouvernement du Québec... D'ailleurs le collège date de bien
avant cela; Marie de France remonte à aussi longtemps qu'on peut revenir
dans l'histoire de Montréal. Le Collège Marie de France a
toujours été là, c'est un très vieil
établissement qui était un lycée français. En 1971,
à la suite d'une entente entre le gouvernement français et le
gouvernement québécois, c'est le gouvernement
québécois qui a décidé d'assumer le coût de
ce lycée. Peut-être que le collège était
menacé de fermeture, peut-être que la France voulait se retirer
d'un grand nombre de ses lycées. Le gouvernement québécois
de l'époque avait décidé, et je pense que c'était
une sage décision, de maintenir ces collèges en y apportant une
contribution financière importante. C'est donc la subvention que le
gouvernement verse au Collège Marie de France et au Collège
Stanislas.
Soulignons d'ailleurs que, de toute
façon, ce sont souvent des étudiants
québécois qui y étudient. Même s'il s'agissait
d'étudiants français, s'ils étaient au Québec, nous
leurs fournirions, en vertu du fait qu'ils sont résidents au
Québec, l'éducation. Par conséquent, je pense que ce que
le gouvernement du Québec fait, c'est maintenir un système
scolaire différent de type français au Québec, de
manière à diversifier notre système scolaire.
M. Paradis: Est-ce que c'est une subvention additionnelle aux
subventions régulières qui sont versées par le
réseau...
M. Bérubé: Le gouvernement français ne verse
plus de subventions maintenant.
M. Paradis: Non. Le gouvernement du Québec verse, par le
biais du ministère de l'Éducation, tant par élève,
généralement dans les programmes réguliers. Est-ce qu'il
s'agit d'une subvention additionnelle ou d'une subvention totale?
M. Bérubé: Non. Comme ils ne sont pas assujettis
à la Loi sur l'enseignement privé, nous leur versons une
subvention équivalente à ce que l'on verserait dans le
collège privé.
M. Paradis: C'est l'équivalence de ce qu'un collège
privé régulier recevrait.
Affaires municipales
Le Président (M. Rodrigue): Ministère des Affaires
municipales, engagement 100.
M. Paradis: Engagement 100, M. le Président. Subventions
aux conseils de comté de Matapédia et de Gatineau, au montant de
73 539 $ dans le cas de Matapédia et au montant de 48 000 $ dans le cas
de Gatineau pour la poursuite des travaux d'élaboration du schéma
d'aménagement de leur territoire. Montant de l'engagement: 121 539
$.
On sait que, avec la création des MRC, c'est la première
fonction que le gouvernement attribue à ces municipalités
régionales de comté, un schéma d'aménagement.
Comment peut-on expliquer qu'en octobre 1981, on donnait des subventions aux
conseils de comté?
M. Bérubé: Dans le cas du conseil de comté
de Matapédia - je vais voir dans le cas de Gatineau - ce sont quatre
expériences pilotes. En 1978, pour roder l'idée des
municipalités régionales de comté, on a entrepris quatre
expériences pilotes, Matapédia, Labelle, Gatineau et
Îles-de-la-Madeleine. Ce sont donc ces conseils de comté qui se
sont vus confier le soin de préparer un schéma
d'aménagement, lequel schéma d'aménagement va être
remis aux municipalités régionales de comté, quand
celles-ci seront formées.
M. Paradis: Est-ce que ces schémas d'aménagement
sont complétés?
M. Bérubé: La subvention qui est là, c'est
pour les compléter, pour les poursuivre.
M. Paradis: Pour les poursuivre. Ce n'était pas
complété au moment où la subvention a été
demandée en octobre 1981.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 301.
Une voix: 300.
Le Président (M. Rodrigue): Je m'excuse, l'engagement 300,
oui.
Une voix: D'accord.
Le Président (M. Rodrigue):
L'engagement 301.
M. Paradis: Engagement 301. "Contrats négociés.
Contrat de services pour agir à titre de président du
comité Québec-Municipalités sur la fiscalité dont
le mandat est de faire le bilan de la réforme de la fiscalité
municipale et d'apporter les améliorations nécessaires, pour une
période de 80 jours. Fournisseur: Dr Robert Lussier. Montant de
l'engagement: 29 000 $."
Est-ce qu'on pourrait avoir le curriculum vitae du Dr Robert
Lussier?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait savoir du président du
Conseil du trésor s'il s'agit du premier contrat accordé au Dr
Robert Lussier par le ministère des Affaires municipales?
M. Bérubé: II faudrait le demander au
ministère.
M. Paradis: De quelle façon se justifie le tarif de 29 000
$ pour 80 jours?
M. Bérubé: Ce sont des tarifs assez standards.
M. Polak: 350 $ par jour.
M. Bérubé: J'essaie de vous les donner.
M. Polak: Prenez votre petite calculatrice.
M. Bérubé: Un avocat, c'est quoi?
M. Paradis: Cela dépend des années de pratique.
M. Bérubé: C'est cela. Cela va de 65 $ à 90
$ l'heure. Un avocat à huit heures par jour. Mettons 90 $.
M. Polak: On ne parle pas d'un avocat, on parle d'un
politicien.
M. Bérubé: Un avocat, c'est 720 $ par jour. Il est
payé comme un avocat d'expérience. On connaît assez bien
l'expérience du Dr Lussier, ce que vous pourrez vérifier par la
lecture du curriculum vitae. Donc, ce que cela veut dire en pratique, c'est
qu'il est payé à peu près... On va mettre 300 $ et on va
diviser par huit, ce qui veut dire qu'il est payé 37 $ l'heure
c'est-à-dire à peu près la moitié de ce que l'on
paierai à un avocat que l'on prendrait comme conseiller au
gouvernement.
M. Paradis: À condition que l'avocat travaille huit heures
par jour, etc. Pour s'en assurer, est-ce qu'on pourrait avoir copie du
contrat?
M. Bérubé: Certainement.
M. Polak: Question additionnelle. Est-ce que le ministre, quand
il fera sa vérification, pourrait voir en même temps combien
d'autres contrats négociés ont été accordés
à ce Dr Lussier dans la même période, parce que j'ai vu son
nom... (21 h 30)
M. Bérubé: Lorsque vous dites dans la même
période, cela veut dire quand?
M. Polak: II n'y a pas de période de marquée ici,
mais, j'imagine, on parle d'octobre 1980... Disons pour l'année 1981,
parce que j'ai vu son nom auparavant pour d'autres contrats à des
montants assez élevés; j'aimerais savoir combien la bourse
publique a versé au Dr Robert Lussier en 1981.
M. Bérubé: Je pense que ce serait important de...
Là, il s'agit évidemment de l'engager pour 80 jours.
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: Est-ce que vous voulez dire...
M. Paradis: Le député de Terrebonne, M. le
président du Conseil du trésor, insiste parce qu'il s'agissait de
son adversaire à la convention péquiste.
M. Blais: Oui, c'est un fait, mais on l'a mis en deux
quarantaines pour 29 000 $, c'est bien, pas de problème.
M. Polak: Dernière question additionnelle, M. le
Président...
M. Bérubé: II faudrait s'entendre. Ce serait... Il
faudrait avoir le nombre de jours, on pourrait dire le nombre de jours et le
taux de rémunération impliqué dans des contrats en 1981;
c'est cela?
M. Polak: Oui, j'aimerais savoir le montant total du Dr Robert
Lussier.
M. Bérubé: Avec le nombre de jours. M. Polak:
Oui.
M. Bérubé: Avec le montant total, il faut relier
cela au tarif et au nombre de jours.
M. Polak: J'aimerais savoir combien il a mangé de la
bourse publique pendant l'année 1981 par exemple; je ne
m'intéresse pas tellement au nombre de jours. Je sais qu'il a 29 000 $
ici, j'ai vu hier un autre contrat de 30 000 $, 40 000 $, je me le
rappelle...
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: J'aimerais savoir combien il a eu au total.
M. Bérubé: Vous voulez savoir si cela se compare,
par exemple, avec le genre de rémunération que vous obtenez en
travaillant pour l'État.
M. Polak: Non, je ne veux pas, je veux juste savoir...
M. Paradis: M. le Président, une seconde, je pense que le
président du Conseil du trésor... Ce qu'il importe de retenir,
c'est que la personne, l'individu qui l'a défait à la convention
du Parti québécois dans le comté de Terrebonne, qui est
l'honorable député de ce comté-là aujourd'hui, a
une rémunération annuelle globale d'environ 35 000 $ pour
à peu près 365 jours d'ouvrage ou 365 1/4 d'ouvrage par
année, alors que, pour 80 jours, celui qui a été battu
reçoit 29 000 $, et le député de Terrebonne en fait une
crise de jalousie.
M. Polak: II n'a jamais vu ce chiffre-là!
M. Paradis: II se demande s'il n'aurait pas été
mieux d'être défait et bien récompensé. À
cause de son talent supérieur, il a été élu par les
militants péquistes de ce comté-là et il se voit
finalement financièrement pénalisé pour avoir tellement de
talent.
M. Bérubé: À écouter le
député de Brome-Missisquoi, lorsque vous prenez la
rémunération d'un député, vous devriez prendre
toute la rémunération d'un député.
M. Paradis: Oui, je suis prêt à la prendre au
complet, on va la faire vous et moi ici, parce que vous n'avez plus l'air de
vous rappeler ce que gagne un député par année. Lorsque
vous représentez, comme le député de Terrebonne et moi on
le fait, des comtés ruraux, on a 7500 $ de comptes de dépenses
non taxables, en plus de notre rémunération d'à peu
près 35 000 $ et, lorsque vous représentez un comté rural
où il y a 35 paroisses - je ne sais pas combien il y en a dans
Terrebonne, mais il y en a sans doute beaucoup également - ces 7500 $
sont vraiment dépensés; il s'agit d'aller dans des soirées
chaque fin de semaine dans votre comté et vous avez des... Cela fait que
la rémunération globale qui appartient au
député...
M. Bérubé: Comptez-vous la pension?
M. Paradis: J'ai l'impression que, de la façon que vous
administrez les finances publiques au Québec, il n'y aura jamais
personne qui aura les moyens de nous la payer.
M. Bérubé: Je regrette, mais, à ma
connaissance, il y a beaucoup d'ex-députés libéraux qui,
à la suite de l'élection de 1976, reçoivent des pensions
à l'heure actuelle.
M. Paradis: II y a également des ministres
péquistes démissionnaires comme dans le comté de
Louis-Hébert.
M. Bérubé: Mais je dois vous souligner que, dans la
rémunération globale, il faut tenir compte d'absolument tous les
revenus; vous êtes d'accord.
M. Paradis: M. le président du Conseil du trésor,
je n'ai pas l'impression qu'avec la situation financière du
Québec présentement, un député puisse
raisonnablement, à moins qu'il ne soit un député du Parti
québécois qui soit passé sur la vague et qu'il ne soit pas
là le prochain coup, qu'il puisse escompter, dis-je, s'il veut faire
quelques années au service de la vie politique québécoise,
la recevoir ou non; cela n'arrivera pas dans vos chiffres. Vous allez
être obligé soit de la réduire, soit de l'abolir, mais les
Québécois qui vont nous suivre ont présentement un fardeau
de dette très accablant; les Québécois qui vont nous
suivre ont des possibilités d'emploi très limitées sur le
marché du travail présentement; les investissements au
Québec sont pratiquement nuls présentement à cause de
votre administration. Je pense qu'on ne peut pas, raisonnablement, escompter la
recevoir.
M. Bérubé: Là, je voudrais compléter
quand même l'intervention du député de
Brome-Missisquoi. Je pense que je conviens avec lui que, depuis
septembre 1981, il y a effectivement une réduction substantielle des
investissements au Québec. Je voudrais cependant lui souligner - ceci va
être intéressant pour lui - que, s'il prend les chiffres de
l'OCDE, de 1976 à 1980, et qu'il regarde la croissance du produit
intérieur brut québécois per capita et qu'il la compare
avec celle de l'Ontario, il va voir que la croissance moyenne réelle au
Québec du produit intérieur brut per capita a été
de 0,9% par année. Donc, après avoir soustrait l'inflation, il en
reste 0,9%, alors qu'en Ontario la même croissance a été de
0,7%. En d'autres termes, l'Ontario s'est appauvri de 0,7% par année en
termes d'enrichissement par habitant, alors que le Québec s'est enrichi.
Également, on doit constater...
M. Paradis: J'ai confiance, ne vous trompez pas, en l'avenir du
Québec à long terme.
M. Bérubé: Je n'ai pas terminé. De 1976
à 1980, si je continue, jusqu'à septembre 1981, je constate que
l'enrichissement per capita au Québec a été le triple de
l'enrichissement américain, qu'il n'y a que trois ou quatre pays qui ont
eu une croissance économique réelle supérieure à
celle du Québec. C'est le Japon, la France et la Norvège. Il y en
a un quatrième. Je crois que nous sommes au quatrième ou au
cinquième rang, je ne voudrais vous induire en erreur, mais je sais que
ces trois pays ont eu une croissance supérieure, pas beaucoup
d'ailleurs.
M. Paradis: ... les îles Falkland.
M. Bérubé: La performance économique
québécoise n'a pas été mauvaise jusqu'en septembre
1981, mais il faut reconnaître que la flambée des taux
d'intérêt a totalement matraqué l'économie à
partir de septembre 1981. Je suis d'accord avec vous.
M. Paradis: II faut reconnaître, quant à la
situation financière, qu'il y a un taux d'endettement, il y a une dette
publique québécoise qui est approximativement de 15 000 000 000
$, que nous sommes quelque 6 000 000 de population, que nos dépenses
à chaque année excèdent nos revenus, qu'à cause du
manque d'investissement le bassin de taxation se rétrécit
à chaque année et que nos besoins, à cause des conventions
collectives qui ont été signées et d'autres facteurs, les
coûts fixes qu'on a, augmentent, et il y a aussi le facteur des taux
d'intérêt.
Sur le facteur des taux d'intérêt, je voudrais vous
rappeler que votre ministre des Finances, pour lequel vous avez un très
grand respect, et votre premier ministre ont
demandé au gouvernement fédéral le 4 février
1982 - cela ne fait pas tellement longtemps - que le Canada maintienne ses taux
d'intérêt pas plus de 1% supérieurs aux taux
américains. La grosse crise de nerfs qu'on peut faire, c'est qu'il y a
des bouts où c'est un petit peu inférieur, il y a des bouts
où c'est un petit peu supérieur. Il n'y a pas là un drame.
Ce n'est pas cela qui coûte terriblement cher à l'administration
du Québec. Si vous disiez que les taux d'intérêt au
Québec devraient être de 10% ou 12% sous un gouvernement
péquiste, j'aurais de la misère à vous croire. J'ai des
serveuses de table qui viennent me voir de ce temps-ci à mon bureau de
comté et le taux d'intérêt qu'elles paient lorsque ces taux
sont fixés par le Québec, lorsqu'elles ont à les payer au
ministère du Revenu, je pense que c'est 19% ou 20% - je ne veux pas
faire une erreur - mais c'est encore un taux d'intérêt
supérieur à celui du fédéral.
M. Bérubé: Je ne pense pas. Je n'ai parlé en
aucun moment - c'est vous qui avez abordé cette question - de
l'incidence des taux d'intérêt sur le budget du Québec. Si
vous voulez, on pourra en discuter. Je parlais de l'incidence des taux
d'intérêt sur l'économie québécoise qui
depuis septembre 1981 a été très durement affectée
par la flambée des taux d'intérêt, indéniablement,
d'ailleurs, comme dans l'ensemble. Si vous voulez aborder la question des
finances publiques qui est quand même d'intérêt réel
pour la commission des engagements financiers, je pense que vous devez - vous
en êtes parfaitement conscient - toujours relier les emprunts au budget
global. Il est normal que les emprunts croissent dans le temps.
Deuxièmement, il faut également bien retenir...
M. Paradis: Aux actifs aussi. 2 à 2, M. le
président du Conseil du trésor.
M. Bérubé: ... un autre point qui est
extrêmement important. Le critère, en ce qui a trait aux emprunts
à respecter, c'est l'égalité entre les emprunts et les
investissements publics. Or, justement, il est clair qu'il y a équilibre
entre emprunts et investissements. C'est d'ailleurs la condition pour obtenir
la cote. Si vous prenez les emprunts publics globaux et les investissements
publics globaux, ce sont des chiffres publics, vous obtenez à ce moment
l'égalité entre les deux.
M. Paradis: Pourquoi avez-vous été obligés,
pour maintenir la cote, d'imposer une taxe additionnelle sur l'essence? Ce
n'est pas parce que vous avez emprunté pour faire l'épicerie?
M. Bérubé: Pour ne pas permettre ce
déséquilibre.
M. Paradis: Non, non, mais s'il existait, si vous n'aviez pas
emprunté pour faire ce qu'on appelle l'épicerie,
hypothéquer la maison chaque semaine pour faire l'épicerie...
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: D'accord. Vous auriez maintenu votre cote...
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: ... sans être obligé d'ajouter une taxe
additionnelle sur l'essence.
M. Bérubé: Non, mais non, mais non.
L'équilibre..
M. Paradis: C'est pour le "fun", la taxe additionnelle sur
l'essence?
M. Bérubé: L'équilibre entre les
investissements...
M. Paradis: C'était pour les toilettes?
M. Bérubé: ... et les emprunts est maintenu.
Cependant, avec la hausse des taux d'intérêt, il y a eu une
croissance du service de la dette de 270 000 000 $. On va vous le simplifier
à 200 000 000 $, pour l'arrondir.
M. Paradis: ... croissance ou...
M. Bérubé: ... croissance du service de la dette
au-delà de ce qui avait été planifié. Vous avez eu,
à cause de l'inflation, une nouvelle augmentation de près de 200
000 000 $ - j'arrondis les chiffres parce que je ne les ai pas sous les yeux,
à peu près équivalente à la première - qui
n'avait pas été anticipée. Finalement, il y a eu pour 200
000 000 $ en gros, de compressions budgétaires non
réalisées sur l'objectif de 1 000 000 000 $. C'est
essentiellement ce déséquilibre qui a entraîné la
hausse de la taxe sur l'essence. En d'autres termes, c'est le coût
additionnel du service de la dette lié au taux d'intérêt et
le coût additionnel des conventions collectives lié à
l'inflation qui expliquent l'essentiel de la taxe sur l'essence auquel il faut
ajouter, pour faire la mesure complète, 200 000 000 $ de compressions
budgétaires non réalisées. C'est donc là que se
trouve la raison de...
M. Paradis: 700 000 000 $ ou 800 000 000 $.
M. Bérubé: ... la taxe, c'est ça. Il ne faut
pas la chercher ailleurs.
M. Paradis: Je vous dis que, lorsque
vous avez un budget familial à administrer au Québec, ou
que vous avez une PME à administrer au Québec, ou que vous avez
une grosse entreprise à administrer au Québec, ou que vous avez
le gouvernement du Québec à administrer, vous n'avez pas le droit
comme administrateur responsable, si vous l'êtes, de faire abstraction
d'au moins les deux premiers facteurs que vous avez mentionnés.
L'inflation, cela existe et, lorsqu'on administre un budget familial, lorsqu'on
administre une PME, lorsqu'on administre une entreprise, lorsqu'on administre
un gouvernement, il faut tenir compte du facteur inflation. Lorsque que j'ai
fait des affaires dans ma vie - j'ai eu l'occasion d'en faire un petit peu - il
y avait des coûts d'intérêt quand j'allais à la
banque et je ne pouvais faire abstraction du coût d'intérêt.
Cela existe dans tous les systèmes et on ne peut pas administrer en
faisant abstraction de ces deux critères.
M. Bérubé: D'accord. Je prends, par exemple, le
budget fédéral de l'année dernière, puisque c'est
votre héros, M. MacEachen. L'année dernière, le
gouvernement fédéral s'est trompé de 35% dans
l'évaluation du service de la dette.
M. Paradis: Parizeau s'est trompé de combien dans le
budget?
M. Bérubé: Mais nettement moins! Nettement
moins!
M. Paradis: Combien? Sa moyenne de marge d'erreur dans tous ses
budgets, c'est quoi?
M. Bérubé: Nettement moins.
M. Paradis: C'est quoi, 32%?
M. Bérubé: C'est très peu.
M. Paradis: 31%.
M. Bérubé: C'est très peu, c'est 1%. C'est
1%.
M. Paradis: Ah oui! M. Bérubé: Mais oui!
M. Paradis: Dans son budget, je ne parle pas du service de la
dette.
Des voix: 1%?
M. Bérubé: Continuons. Donc 35% d'erreur dans
l'évaluation du service de la dette. Les fonctionnaires
fédéraux ont expliqué cette erreur par
l'impossibilité de prévoir les taux d'intérêt. Vous
comprenez que c'est le gouvernement fédéral qui décide des
taux d'intérêt et, en dépit de cela, une erreur de 35%. Le
budget de l'Alberta cette année, le ministre des Finances vient de
révéler que le déficit albertain cette année est de
2 400 000 000 $, 27% du budget. En une année, l'Alberta efface dix
années de surplus budgétaires. Un déficit de 2 400 000 000
$ en Alberta.
M. Paradis: ... et l'investissement? M. Bérubé:
Le déficit de 27%...
M. Paradis: C'est combien d'investissements?
M. Bérubé: ... donne - laissez-moi finir - en gros,
27% à 28% du budget. C'était dans le journal Les Affaires de
cette semaine. C'est-à-dire que, sur la même base, le
Québec aurait dû faire un déficit de 6 900 000 000 $ pour
avoir le même pourcentage de déficit.
M. Paradis: Combien a-t-on fait?
M. Bérubé: De déficit?
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: Environ 3 000 000 000 $.
M. Paradis: À peu près 3 000 000 000 $?
M. Bérubé: Non, besoins financiers, 2 100 000 000 $
et déficit, 3 000 000 000 $. Donc, M. le député de
Brome-Missisquoi, je ne dis pas que je vais me consoler à partir de la
mauvaise performance des autres. Loin de là.
M. Paradis: M. le président du Conseil du trésor,
une remarque. Combien d'investissements ont-ils fait? C'est important dans une
année où on capitalise, où on investit. (21 h 45)
M. Bérubé: Tout ce que je vous dis, c'est qu'au
Québec, pour des investissements qui sont entre 5 000 000 000 $ et 6 000
000 000 $, nos emprunts sont entre 5 000 000 000 $ et 6 000 000 000 $. C'est
cela. Les immobilisations publiques au Québec sont entre 5 000 000 000 $
et 6 000 000 000 $. D'habitude, je prends toujours ces chiffres.
M. Paradis: Vous me dites finalement que les immobilisations,
c'est-à-dire ce qu'on a capitalisé...
M. Bérubé: Les immobilisations publiques au
Québec.
M. Paradis: Les immobilisations
publiques au Québec correspondent à la dette.
M. Bérubé: Oui, aux emprunts publics.
M. Paradis: Au déficit financier par emprunts.
M. Bérubé: C'est cela. D'accord? Il faut toujours
le faire globalement, et je m'explique.
M. Paradis: Vous allez me convaincre que je vais au moins avoir
ma pension!
M. Bérubé: Les méthodes comptables varient
d'une province à l'autre. Par exemple, en Ontario, on constate qu'il y a
des taxes scolaires beaucoup plus importantes. Ce sont les collectivités
locales qui, par le biais de taxes municipales, financent les écoles. Au
Québec, ce sont directement les finances du Québec qui les
financent.
M. Paradis: Oui. Le gouvernement central.
M. Bérubé: Donc, lorsqu'on veut comparer l'effort
fiscal, il faut toujours calculer l'effort fiscal global. C'est souvent une
erreur que fait l'Opposition libérale de ne prendre que l'effort fiscal
provincial et d'en conclure automatiquement qu'il est plus élevé
qu'ailleurs. Oui, il est plus élevé qu'en Ontario en partie parce
que nous payons les taxes scolaires à 95%.
M. Paradis: Je vous invite à lire le livre que vous avez
reçu, probablement, comme député. Je l'ai reçu, je
pense qu'il a été envoyé à tout le monde cette
semaine. Il a été préparé par le Fraser Institute
de Vancouver. On y tient compte de chacun des éléments de
taxation, que ce soit le niveau scolaire, province par province. On y voit
comment une personne qui gagne 10 000 $ est taxée au Québec, avec
l'ensemble de toutes les taxes, comparativement à la même
personne... Je l'ai fait parce que j'avais un discours à prononcer sur
la Saskatchewan. Je n'ai pas eu le temps de faire la comparaison avec toutes
les provinces, mais je me suis aperçu qu'avec la Saskatchewan - je ne
veux pas vous conter de mensonges - c'était, pour une personne qui gagne
10 000 $ par année, une différence de 1600 $, toutes taxes
incluses.
M. Bérubé: L'impôt.
M. Paradis: Non, toutes taxes incluses. Dans ce temps, on n'avait
pas encore la taxe sur l'essence de M. Parizeau.
M. Bérubé: Ce qui est réel, c'est qu'avec la
taxe sur l'essence, l'effort fiscal du Québec par rapport à celui
de l'Ontario est de 15% supérieur. Je pense que vous avez l'analyse de
l'Alberta, justement, dans ce numéro des Affaires.
M. Paradis: À un endroit, c'est marqué "Heritage
Fund - c'est l'Alberta - prêter au gouvernement québécois,
jamais".
M. Bérubé: Je regrette, mais la Caisse de
dépôt peut acheter le Heritage Fund au moins deux fois.
Présentement, les Québécois, comme collectivité,
sont deux fois plus riches que l'Alberta en termes de liquidité. La
Caisse de dépôt peut acheter le Heritage Fund deux fois. Alors, il
n'y a pas de problème là.
M. Polak: Comment se fait-il qu'il faut renégocier et nier
notre signature sur un contrat, si tout va tellement bien?
M. Bérubé: Donc...
M. Paradis: Cela va bien, vous me rassurez. Je vais avoir ma
pension, les fonctionnaires n'auront pas de coupures de postes, on va avoir des
augmentations, on va construire, on ne coupera pas 35 000 000 $ dans le
réseau routier, on va continuer à entretenir nos routes...
M. Polak: Pas de chômage...
M. Bérubé: Laissez-moi maintenant terminer.
Lorsqu'on compare l'effort fiscal québécois avec celui de
l'Ontario, l'effort fiscal québécois est de 15% supérieur
à celui de l'Ontario, c'est réel. Il était de 15%
supérieur en 1976 aussi, notez bien. Ce que nous avions réussi
à faire, cela avait été de le baisser à 8 ou
9...
Une voix: 8,9%.
M. Bérubé: ... à 8,9% et aujourd'hui, il est
remonté à 15%. C'est cela la conséquence.
M. Polak: M. le Président, ... faire retourner le Dr
Robert Lussier.
Une voix: Moi aussi, je ferais une proposition dans ce sens.
M. Blais: M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: On est toujours sur l'engagement 301. Je tiens à
souligner que le Dr Lussier, qui n'est pas payé, par cet engagement,
plus cher que les autres spécialistes que le gouvernement engage, le
Dr Lussier est un homme d'une très grande compétence,
fondateur d'hôpitaux...
M. Paradis: Est-ce que vous l'avez recommandé?
M. Blais: ... il a été ministre des Affaires
municipales, au gouvernement, de 1966 à 1970, et c'est par le fait du
hasard probablement que j'ai gagné la convention haut la main contre
lui. C'est probablement à cause de ma jeunesse. Je n'ai que 31 ans et il
en avait 56. Probablement que c'est à cause de cela. Sur ce, je vous
remercie.
M. Paradis: M. le Président, question de règlement.
Le député de Terrebonne induit cette assemblée en erreur.
J'ai eu l'avantage de lire son curriculum vitae dans le bottin de
l'Assemblée nationale ou bien il y a erreur sur son âge dans le
bottin de l'Assemblée nationale; ou bien il y a erreur dans ce qu'il
vient de nous dire. Vous n'avez pas 31 ans.
M. Blais: De métier, j'ai 51 d'âge. M. Paradis:
Ah d'âge! excusez.
Le Président (M. Rodrigue): Messieurs, je vous signale
qu'il reste à peine dix minutes pour les travaux de notre commission ce
soir et qu'il nous reste au moins quatre engagements à scruter dans les
Affaires municipales. On pourrait terminer les affaires municipales ce
soir.
M. Polak: M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Une petite question additionnelle concernant le Dr
Robert Lussier. On dit qu'il doit faire le bilan de cette réforme. Il
avait une période de 80 jours, au mois d'octobre. Est-ce que le bilan a
été produit, est-ce que le ministre peut vérifier cela en
même temps que le total du salaire payé au Dr Lussier par le
gouvernement de la province de Québec?
M. Bérubé: La question à poser est: Le bilan
a-t-il été soumis au ministre?
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 600.
M. Paradis: Pas de question.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 601.
M. Paradis: Pas de question.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 602.
M. Paradis: Pas de question
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 603.
M. Paradis: Oui. "Subventions à diverses
municipalités représentant une deuxième avance sur les
paiements de péréquation pour l'année 1981. Montant de
l'engagement, 13 875 276 $." Il y a une indication que la liste est disponible
sur demande. Est-ce qu'on pourrait nous la faire parvenir?
M. Bérubé: Certainement.
Le Président (M. Rodrigue): Autres questions sur les
Affaires municipales?
La commission des engagements financiers ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 21 h 51)