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(Seize heures vingt minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission permanente des engagements financiers se
réunit aux fins d'étudier les engagements financiers du mois de
septembre 1981. Nous en étions rendus, je crois, aux Affaires
municipales.
Les membres de cette commission sont: M. Baril (Arthabaska), M.
Beauséjour (Iberville), M. Bérubé (Matane), M. Caron
(Verdun), M. Champagne (Mille-Îles), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes),
M. LeBlanc (Montmagny-L'Islet), M. Middlemiss (Pontiac), M. Pagé
(Portneuf), M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Polak (Sainte-Anne), M. Proulx
(Saint-Jean), M. Vaugeois (Trois-Rivières).
M. Blais: M. Blais remplacera M. de Bellefeuille, s'il vous
plaît, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M...
M. Blais: M. Yves Blais remplace M. de Bellefeuille.
Le Président (M. Gagnon): M. Blais (Terrebonne) en
remplacement de M. de Bellefeuille.
Une voix: II est tellement gentil, M. de Bellefeuille.
M. Blais: On n'a pas tous le même arbre pour avoir d'aussi
belles feuilles, mais on est présent!
Le Président (M. Gagnon): Ce ne sera pas long, je m'y
retrouve, les Affaires municipales.
Discussion générale
M. Bérubé: II me fait plaisir de souhaiter la
bienvenue au député de Brome-Missisquoi pendant que vous
classifiez vos feuilles. Le député de Brome-Missisquoi est
accompagné comme d'habitude, cette fois-ci, de deux recherchistes. Je
dois l'en féliciter car, lors de la question avec débat de
vendredi dernier, je dois avouer que l'Opposition a été
remarquablement pitoyable, à ce point pitoyable...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bérubé: ... M. le Président, qu'ils nous
ont lancé des insinuations mensongères, carrément
mensongères, portant plus particulièrement sur le fonctionnement
du fichier central où, malheureusement... Évidemment, je
comprends que les analystes du Parti libéral sont très
occupés, ils n'ont pas véritablement le temps de vérifier,
de doublement vérifier les données qui leur sont disponibles,
d'autant qu'effectivement, ils sont obligés de faire tout le travail
parce que ce ne sont pas les députés libéraux qui peuvent,
évidemment, contribuer à quoi que ce soit en termes de
matière grise. Il s'ensuit pour les pauvres recherchistes du Parti
libéral qu'ils sont...
M. Paradis: ... du temps.
M. Bérubé: ... complètement
dépassés et je peux comprendre que, lors de la discussion de
vendredi matin...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, à
l'ordre, s'il vous plaît; À l'ordre! M. le député de
Brome-Missisquoi, je vous permets une réplique.
M. Paradis: Votre gentillesse m'épate. Ce qu'on a fait
à la commission à laquelle fait référence le
président du Conseil du trésor, au début de cette
commission-là, vers 10 h 30 du matin, c'est de lui déposer un
tableau, de lui montrer un tableau de contrats gouvernementaux qui ont
été octroyés sans suivre le processus normal. Le ministre,
dans sa réplique, dans les premières vingt minutes, nous a dit:
D'ici une heure, je serai en mesure de vous confondre, de vous pourfendre et de
vous contredire, avec toute la matière grise qu'on lui connaît. On
n'a eu aucune réponse. Ce qu'on a eu, c'est une réponse qui nous
expliquait comment Rosalie fonctionnait mais pas pourquoi on ne se servait pas
de Rosalie. C'est ça qu'on a eu comme réponse du président
du Conseil du trésor. Maintenant, nos tableaux sont disponibles. Si le
président du Conseil du trésor tient à poursuivre le
débat, ça va me faire plaisir de lui en remettre une autre copie
s'il n'en a pas une déjà. On s'assoira, on reprendra les
catalogues de janvier à décembre 1981 et si vous avez
également des tableaux à nous remettre, on continuera le
débat et on ne reculera pas parce que le président du Conseil du
trésor nous dit: Je viens de me réveiller, j'ai peut-être
une
réponse, j'ai peut-être une explication. Cela va
peut-être vous en prendre, des réponses et des explications, M. le
président du Conseil du trésor, parce que ce qu'on vous a dit,
vendredi dernier, et on le maintient, c'est qu'il y avait 50% des contrats qui
avaient été négociés, en valeur de dollars, pour
191 522 559 $, et je suis certain qu'aujourd'hui, à travers les
engagements financiers de septembre 1981, on aura l'occasion d'attirer votre
attention là-dessus à chaque fois, et le député de
Terrebonne va encore une fois répéter: Contrat
négocié, comme le fait le député de
Brome-Missisquoi et peut-être qu'à force de vous le
répéter, vous allez finir par comprendre.
M. Blais: Question de règlement, M. le Président,
s'il vous plaît!
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Terrebonne.
M. Blais: Je ne voudrais pas que les mots "contrat
négocié" qui sont employés à mauvais escient comme
disant qu'ils ne viennent pas de Rosalie servent de prétexte à la
démagogie financière du député de
Brome-Missisquoi.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, M. le
député de Terrebonne, ce n'est pas une question de
règlement. M. le ministre.
M. Bérubé: Merci, M. le Président.
M. le Président, le député de Brome-Missisquoi
vient de réitérer un énoncé qui est malheureusement
erroné lorsqu'il prétend que 50% des contrats sont donnés
sans passer par la procédure normale du fichier central. Or, c'est faux.
Nous avons fait faire l'inventaire d'absolument tous les contrats donnés
par le gouvernement à des firmes en concurrence les unes contre les
autres pour l'année 1980-1981; c'est une année complète
qui était disponible. Nous avons tout fait, absolument tout.
M. Paradis: Firmes et individus? M. Bérubé:
Absolument tout, tout.
M. Paradis: Non pas pour la même année dont on vous
a parlé: 1981-1982, votre exercice financier.
M. Bérubé: Tout, tout absolument tout. Je pense que
c'est important pour les travaux de notre commission, et je pense que ça
va en même temps répondre à des questions de
l'Opposition.
M. Paradis: Oui, je suis prêt à prendre tout le
temps.
M. Bérubé: II faut bien comprendre comment
fonctionne le processus d'octroi des contrats. Le fichier central s'adresse aux
firmes dont le nombre est suffisant pour justifier l'établissement d'un
fichier central. Il y a un ensemble de fichiers traitant de la construction, de
l'administration, de l'audiovisuel, des arts graphiques, de publicité,
de services auxiliaires, de sécurité. Il y a un ensemble de
fichiers. Nous avons donc relevé tous les contrats pour voir si,
effectivement, nous avions suivi la procédure normale. Que
découvrons-nous? Sur des contrats offerts à des firmes, 366 619
000 pour des chiffres précis, vont par des appels d'offres publics. Le
fichier a entraîné des contrats au montant de 102 804 000 $.
M. Paradis: Juste une précision M. le président du
Conseil du trésor, parce qu'on va vérifier chacun de ces
chiffres. C'est bien dans la dernière année
financière?
M. Bérubé: 1980-1981. M. Paradis:
1980-1981.
M. Bérubé: Les contrats de pavaqe sont
accordés sur la base d'une procédure qui a été
expliquée ici par le ministre des Transports, qui remonte à 1974
et qui consiste essentiellement à répartir les contrats de pavage
dans les régions aux propriétaires des usines de bitume
établies localement. Il y a donc une répartition régionale
des contrats qui est administrée par le ministère des Transports
et suivant une procédure de répartition régionale aux
usines localisées. On suit la procédure en question. De ce total,
il y a 21 559 000 $ de contrats de pavage; il y a 366 619 000 $ d'appels
d'offres publics, il y a 102 804 000 $ de recours au fichier, de
dérogations, donc de démarches pour contourner la
procédure normale, il y a pour 3 137 000 $ de tels contrats. Ce qui
laisse 99,4% des contrats qui sont accordés par le biais de la
procédure normale, qui peut être tantôt la soumission,
tantôt la Rosalie et tantôt la procédure de
répartition régionale du ministère des Transports, que le
ministre des Transports est venu expliquer.
Il y a 13 cas de dérogation où c'est une question de
sécurité des biens et des personnes qui était en cause. On
se rappellera, par exemple, lorsqu'on avait acheté des tuyaux aux
États-Unis pour approvisionner Granby, je crois...
M. Paradis: À Williamstown. (16 h 30)
M. Bérubé: À titre d'exemple, il y a 16 cas
de prolongation de mandat où il était plus économique de
prolonger le mandat de la firme qui avait obtenu le premier contrat,
plutôt que d'aller à une nouvelle firme. À titre d'exemple,
si, dans le cadre d'un
contrat, une firme doit compiler des données dont elle dispose,
par exemple, sur ordinateur et que, subséquemment, on veut faire un
autre travail à partir des mêmes données, il est beaucoup
plus économique de faire appel à la première firme que
d'aller faire appel à une deuxième firme qui doit recommencer la
compilation. Il y en a 16 cas. Il y a 14 cas qui sont des ratifications,
c'est-à-dire que le ministère a dû aller vite ou encore des
contrats avec des firmes de l'extérieur du Québec ou encore
certains cas d'erreur administrative, parce que je compte tous les contrats de
2000 $ et plus, je ne m'arrête même pas à 25 000 $ et plus,
je prends tous les contrats de 2000 $ et plus pour être bien certain
qu'on n'en oublie pas. Alors, il y a des cas ou contrats de 1500 $ où il
s'est avéré que c'était 2200 $. Il aurait dû passer
par le fichier, sauf qu'il ne l'a pas fait pensant que c'était 1500 $.
D'ailleurs, on a vu un cas qui est venu ici, à un moment donné,
où le contrat était de quelques milliers de dollars de plus et on
s'était trompé de classe. Il y a 16 cas de contrats de
déneigement où la dérogation visait à favoriser
l'entrepreneur de l'année précédente. Voilà
l'étendue: 0,6% de dérogation à la procédure
normale d'attribution de contrats aux firmes. Maintenant, il faut
continuer.
Ceci couvre essentiellement 92% à 93% des contrats
gouvernementaux. Il reste 7% des contrats gouvernementaux. Examinons la nature
de ces contrats. Il y a, d'une part, les cas où il n'y a qu'une seule
firme au Québec pour faire les travaux. Nous avons eu le cas de
l'entretien de moteurs des CL-215 par Canadair, vous vous en souvenez, il y a
une firme. Dans ce cas, il ne peut pas y avoir de soumissions, elle est seule.
D'accord?
M. Paradis: On va vous donner l'autre, si vous la voulez.
M. Bérubé: À ce moment-là, c'est une
firme, sans soumission. C'est le cas où il y en a une. Ce n'est pas une
dérogation. Le fichier n'existe pas et il n'y a pas de multiples firmes.
Le ministère est donc autorisé à procéder
directement avec cette firme. Il y a les cas où le nombre de firmes est
trop restreint pour justifier l'établissement d'un fichier, alors on
procède par soumissions sur invitation. Il y a les organismes à
but non lucratif. Nous avons vu les cas de prisonniers qui font du travail pour
le gouvernement, de sociétés de conservation qui s'occupent
d'extinction de feux ' de forêt et également de différents
contrats pour la protection des forêts, magnéthotèques,
Institut Braille - je ne parle pas du député de Brome-Missisquoi,
je parle d'un institut; lui, c'est le député braillard; je parle
de l'Institut Braille - donc, des organismes à but non lucratif et il y
a les contrats de recherche aux universités. Les universités ne
sont pas sur le fichier, ce sont des contrats de recherche donnés
à des chercheurs dans les universités et c'est
négocié directement avec l'université, il n'y a pas de
fichier; ce sont des spécialistes dans différents secteurs et ils
ne sont pas répertoriés.
Il y a les recours à des connaissances professionnelles de
citoyens québécois. Par exemple, cette semaine, vous pouvez lire
-cela fait partie également d'un élément de question que
le député de Brome-Missisquoi a posée - vous pouvez voir,
dans le Soleil de cette semaine, une annonce du ministère des Affaires
intergouvernementales demandant des candidatures pour des postes en Afrique
dans le cadre d'une entente avec l'ACDI. La procédure pour à peu
près tous ces cas est la suivante: concours public, comité de
sélection fédéral-provincial et sélection du
candidat; évidemment, une fois qu'il est sélectionné,
négociation du contrat suivant des paramètres qui ont fait
l'objet d'une entente avec le gouvernement fédéral. Il y a tous
ces individus que... Évidemment, le député de
Brome-Missisquoi a dit: On envoie, on négocie des contrats avec des
individus pour les envoyer en Afrique. Oui, il y a un comité
fédéral-provincial de fonctionnaires qui, après ces appels
d'offres, reçoit les candidatures et fait la sélection. Eh oui!
Vous avez un bel exemple cette semaine, dans le Soleil - je l'avais
découpé, mais, malheureusement, j'ai oublié de l'apporter
-de la procédure qui est suivie avec le jury et c'est parfaitement
expliqué. Vous avez effectivement 1900 cas en 1980 d'individus qui ont
pu... un journaliste qui a par exemple préparé un article pour
une revue d'un ministère... Il n'y a pas une liste sur ordinateur de
tous les citoyens québécois, avec leur connaissances
particulières, mise à jour de façon constante pour faire
en sorte que chaque fois qu'un ministère a besoin d'un service
particulier on puisse procéder à une sélection par
ordinateur à l'intérieur du fichier; ce n'est physiquement pas
possible parce que les mandats sont trop peu fréquents, ils sont trop
spécialisés. Les variations dans la clientèle possible
pouvant offrir ces services est tellement grande que ce n'est évidemment
pas possible. Je dirais même que la Ligue des droits de l'homme
s'opposerait violemment à ce que l'on dresse une liste de tous les
citoyens au Québec dont on serait susceptible de requérir les
services à un moment ou l'autre. D'abord, ce n'est pas physiquement
possible, ce n'est pas économiquement réaliste, et ce n'est pas
désirable.
Par conséquent, dans le cas d'individus qui offrent un service
professionnel quelconque, et là il y en a une multitude de type de... je
vous disais tantôt, agir comme,
par exemple, agent commercial... Nous avons 21 agents commerciaux dans
des pays étrangers, que nous engageons parce qu'ils connaissent le pays
et peuvent nous aider à négocier des contrats de vente. Nous
avons des journalistes à la pige; nous avons des spécialistes
dans tous les domaines. Par exemple lorsqu'on élabore une politique, la
politique des pâtes et papiers, nous faisons appel à du
recrutement extérieur. Plutôt que d'engager des fonctionnaires qui
auraient la permanence d'emploi, comme il s'agit de projets conjoncturels, nous
préférons engager des contractuels que nous intégrons dans
les équipes gouvernementales pour la durée du projet, et lorsque
le projet est terminé, évidemment, nous n'avons pas à leur
assurer la sécurité d'emploi. II y a 1900 individus qui, à
un moment ou l'autre, je devrais dire 1900 contrats qui, dans l'espace d'une
année, impliquent des individus qui offrent des connaissances
personnelles au service du gouvernement.
Dans tous les cas, la procédure normale est respectée.
Dans 99,6% des cas, la procédure normale est respectée. Tous les
cas de dérogation à la procédure normale viennent ici
quand ils sont de 25 000 $ et plus. À n'importe quel moment, je ne serai
gêné de les expliquer parce que chaque fois qu'ils viennent au
Conseil du trésor, j'en exige l'explication. Par conséquent, cela
me fera plaisir, à la commission des engagements financiers, pour le
tout petit nombre de cas impliqués, de fournir toutes les explications
désirées. Cela ne me dérage pas. Il n'y en a pratiquement
pas. Donc, il est totalement faux de prétendre que les procédures
gouvernementales de sélection de firmes sont contournées parce
que c'est inexact à 99,4%. Il y a 0,6% de vérité dans
l'affirmation du député de Brome-Missisquoi. Je dois vous avouer
que c'est à peu près ce qu'il vaut.
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le ministre.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, je remarque
premièrement que le ministre a pris soin de compiler ses chiffres non
pas sur l'année où on avait compilé les nôtres, mais
il a pris soin de les compiler du 1er avril au 31 mars. Je vais vous poser une
question bien simple, M. le président du Conseil du trésor, je
vais demander d'en prendre note et de nous fournir la réponse à
votre convenance. Si vous pouvez la fournir immédiatement, on vous en
saura gré.
Combien de contrats ont été octroyés sans
soumissions publiques au cours de l'année 1981 et combien avec
soumissions publiques au cours de la même année?
M. Bérubé: Attention! Incluant soumissions
publiques et fichier?
M. Paradis: Je m'excuse, je n'ai pas interrompu....
M. Bérubé: Je voudrais que ce soit clair,
soumissions publiques et fichier?
M. Paradis: Combien de contrats ont été
octroyés sans soumissions publiques et combien avec soumissions
publiques? Si vous pouvez nous donner la réponse, on aimerait bien cela.
Je vais reprendre quelques-uns de vos arguments.
M. Bérubé: 100% en soumissions publiques.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! Vous reviendrez tantôt.
M. le député de Brome-Missisquoi, vous avez la parole.
M. Paradis: Je vais reprendre quelques-uns de vos arguments.
Lorsque vous mentionnez que tout passe par soumissions publiques, on a dans les
engagements financiers de septembre 1981 - on va y venir tantôt, on va
avoir la chance de les étudier ici tout le monde ensemble - Jean-Marie
Couture, 471 418 $. Dans le cas de la fameuse affaire Quebecair, les 300 000 $
qui sont allés à Alfred Hamel venaient des fonds publics. De
quelle façon ont-ils été dépensés et avec
quel contrôle là-dessus lorsque vous avez versé ces 15 000
000 $? Est-ce que vous saviez qu'il y avait 300 000 $ à Alfred Hamel?
Est-ce que vous saviez qu'il y avait 4 500 000 $ qui s'en allaient dans les
poches des actionnaires et non dans le fonds de roulement de la compagnie
Quebecair? Lorsque les contrats pour les baux des bureaux de ministre arrivent,
comme ce fut le cas du bail pour le bureau du ministre Tardif, est-ce qu'il
s'agissait d'une soumission publique? Est-ce que vous êtes passés
par des soumissions publiques avec quelqu'un? Au contraire, vous
négociez directement ces contrats. Dans le cas de Claude Vallée
-c'est de valeur, le ministre de l'Environnement n'est plus ici -
l'organisateur du PQ qui vient ouvrir les campagnes électorales dans mon
comté, je suis certain que vous devez procéder d'une façon
très normale pour engager cette personne et que ses allégeances
politiques n'ont rien à faire et que vous ne procédez pas en
dérogation.
Vous m'avez cité des cas. Des fois, vous dites: II y a seulement
un cas. Vous m'avez cité le cas de Canadair. Je vous inviterais à
communiquer, la prochaine fois que vous aurez un contrat de ce genre, avec
Dépan-Air Aviation Inc., 300 avenue du Ciel, aéroport de Bromont.
Ces gens sont intéressés par ce type de contrat. Avant
d'affirmer, M. le président du Conseil du
trésor, qu'il y en a seulement un et que, de votre haute
autorité et de votre science infuse, il y a seulement cela,
promenez-vous donc un peu, demandez des renseignements. Peut-être que
vous aussi vous avez du personnel autour de vous qui pourrait vous renseigner
adéquatement et que cela vous éviterait d'arriver ici et de dire
des choses comme cela.
M. Champagne: Vous parlez de 50%.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! À
l'ordre, s'il vous plaît!
Une voix: Parlez-lui donc des fêtes nationales!
M. Paradis: S'il veut passer un vendredi sur la question des
fêtes nationales, on va lui organiser un petit show.
M. Champagne: Ah oui! cela ne me fera pas peur. C'est cela,
voyons donc!
Le Président (M. Gagnon): Vous vous adressez au
président et vous pourrez avoir le droit de parole, si vous le demandez.
M. le député.
M. Paradis: M. le Président, finalement, ce qu'on demande
au président du Conseil du trésor, ce n'est pas tellement
compliqué, il dit: Vos chiffres sont faux. On lui demande de nous
produire des chiffres sur la même année.
M. Bérubé: Je vais vous les donner.
M. Paradis: Vous les avez et je vais vous les donner, c'est la
même chose. Ce n'est pas sur la même année. On va essayer de
faire le travail, M. le président du Conseil du trésor...
M. Bérubé: C'est sur une année
financière complète.
M. Paradis: On va essayer de vous faciliter le travail, on sait
que vous n'avez pas un gros budget, que vous n'avez pas tellement de
recherchistes, que vous n'êtes pas équipé. On va tenter de
concilier nos chiffres avec les vôtres et on va y revenir, mais on
voudrait avoir de vous une réponse claire et nette à la question
que je vous ai posée dans mon préambule. Combien de contrats ont
été octroyés sans soumissions publiques et combien avec
soumissions publiques?
Une voix: De janvier à décembre?
M. Paradis: De janvier à décembre, si c'est
possible et, si vous ne les avez pas, on reprendra notre travail et on va le
faire.
M. Bérubé: C'est la réponse.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Nous l'avons donné
essentiellement sur une base d'année financière complète
dans ce cas. C'est pour cela qu'on ne voulait pas vous donner des chiffres qui
ne cadraient pas avec une année budgétaire, premièrement.
C'est pour cela que vous n'avez pas l'année 1981-1982, parce qu'elle
n'est pas terminée. Elle se termine aujourd'hui, soit dit en
passant.
Deuxièmement, la réponse...
M. Paradis: Hier. Elle s'est terminée hier, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: La réponse à votre
question, je l'ai donnée. J'ai dit qu'il y a 0,6%, dans cette
année, de contrats donnés en dérogation aux règles
normales, fichier ou soumissions publiques. C'est ça la réponse.
La réponse est claire. Vous ne faites pas soumissionner...
Une voix: ... se poser.
M. Bérubé: Vous ne faites pas soumissionner des
médecins, c'est contraire à la loi, M. le Président; les
professionnels, les firmes de professionnels n'ont pas le droit de soumettre
des prix. Le député de Brome-Missisquoi devrait savoir ça.
Comme avocat, il n'a pas le droit de soumissionner des prix à titre
professionnel. Il devrait savoir ça. Aucun avocat... C'est dommage, mais
le député de Brome-Missisquoi n'a pas l'air de réagir. Par
contre, le député de Pontiac sait ça, sait très
bien qu'il est strictement interdit par la loi au député de
Pontiac, lorsqu'il agit comme ingénieur, de soumissionner à un
prix inférieur à celui d'un collègue dans le but d'obtenir
un contrat d'ingénierie. C'est contraire à l'éthique
professionnelle. Donc, s'il me demande: Combien de contrats de professionnels
avez-vous attribués par soumissions publiques? La réponse est
zéro, M. le Président; zéro, parce que c'est
illégal. Mais ce que le député de Brome-Missisquoi essaie
de faire, c'est de dire: Ah! Ah! Il y a des contrats que vous avez
donnés à des professionnels sans passer par soumissions
publiques; donc, vous avez dérogé à la procédure
normale. Là, il les additionne dans les contrats en dérogation et
dit: Vous voyez bien, vous ne procédez pas par soumissions publiques.
C'est complètement farfelu. C'est complètement
incompréhensible. Il n'y a pas de contrats accordés à des
professionnels à la suite de soumissions publiques parce que c'est
illégal.
Dieu soit loué, le député de Brome-Missisquoi n'est
pas au gouvernement, parce qu'il agirait dans l'illégalité. Donc,
il est à sa place dans l'Opposition; il doit y rester, M. le
Président. Ça, c'est fondamental.
Donc, la réponse à sa question est simple, elle est
limpide. Si j'additionne l'ensemble des contrats accordés où
tantôt je dois passer par fichier pour la sélection, où
tantôt je dois passer par l'appel d'offres, où tantôt... que
je les additionne et que je regarde combien de fois je déroge à
la procédure normale, c'est 0,6% des fois. Voilà la
réponse à sa question, globalement, intégralement.
Maintenant, j'aimerais reprendre un autre élément de son
intervention parce que le député de Brome-Missisquoi se permet
des affirmations erronées. Oui, ce n'est pas la première. Je
viens d'en démolir une. Évidemment, on pourrait s'atteler
à le suivre à la trace et, chaque fois qu'il ouvre la bouche, le
contredire parce que c'est assez rare qu'il dit la vérité. Par
conséquent, M. le Président... D'abord, ce serait une tâche
absolument impossible, je dirais, je la qualifierais pratiquement de mythologie
de Sisyphe, en ce sens que c'est à reprendre continuellement,
c'est-à-dire qu'une fois que vous avez expliqué au
député de Brome-Missisquoi comment quelque chose fonctionne, vous
avez l'impression... Subitement, il a une lueur d'intelligence dans son regard
- cela arrive de temps en temps - à un moment donné, on dit: II a
compris! Alors, vous dites: Ça y est, il ne reviendra plus
là-dessus. Effectivement, pendant au moins une demi-heure, il n'y
revient pas. Mais, la semaine suivante, il recommence. Là, vous
êtes obligé de reprendre la roche et de la remonter encore en
haut. Là, vous pensez qu'il a compris; à nouveau, une autre
étincelle de lumière.
M. Paradis: Vous pensez que je n'ai pas compris! Les
Québécois, regardez vos sondages, ils ne comprennent pas
trop.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! Vous avez la parole, M. le ministre.
M. Bérubé: Le problème, c'est ça,
c'est le mythe de Sisyphe. C'est sans fin. Il faut recommencer tout le temps.
Alors, M. le Président, il y un autre mythe que le député
de Brome-Missisquoi vient de soulever. Il parle des 300 000 $ à M.
Hamel. Bon, voilà! À de nombreuses reprises, le ministre des
Transports a expliqué, il a même participé à la
question avec débat, un vendredi, pour expliquer le dossier Quebecair.
Il est pourtant simple, le dossier Quebecair. Il y a une firme, Quebecair,
contrôlée par Alfred Hamel, qui se voit offrir par Air Canada une
prise de contrôle. Déjà...
Une voix: II n'y a pas consentement.
M. Bérubé: Non. Déjà, Air Canada
avait pris le contrôle de Nordair et, comme gouvernement, nous avions
dû intervenir à l'époque pour acheter un peu plus de 10%
des actions - nous en possédions déjà 9 et une fraction,
alors nous avons acheté le reste - de manière à
détenir un peu plus de 10% des actions de Nordair, pour empêcher
Air Canada de fusionner Nordair avec Air Canada. C'est parce que la Caisse de
dépôt a pu acheter 11% des actions qu'en vertu de la Loi sur les
compagnies Air Canada ne peut plus fusionner avec Nordair et absorber cette
firme...
M. Paradis: Pas la loi de l'aéronautique.
M. Bérubé: ... premièrement. Non, c'est la
Loi sur les compagnies.
Deuxièmement, lorsque Air Canada a fait cette proposition
à Alfred Hamel et à la SID, M. Hamel a rencontré le
ministre des Transports et lui a fait part de la proposition qui lui
était faite. Ce que le gouvernement a offert à M. Hamel, c'est
l'équivalent de ce qu'Air Canada offrait à la même
personne. C'est donc une prise de contrôle de l'entreprise et lorsque
vous prenez le contrôle d'une entreprise, les débentures sont
convertibles en actions et permettent une prise de contrôle si
nécessaire. Par conséquent, chaque fois qu'il y a prise de
contrôle, il y a évidemment une indemnisation qui y est
attachée; c'était le sens qu'il fallait donner à l'offre
d'Air Canada et c'est le sens qu'il faut donner à l'offre que le
gouvernement du Québec a faite de manière à éviter
que cette entreprise québécoise passe entre les mains d'Air
Canada et soit éventuellement fusionnée et disparaisse.
C'était essentiellement pour protéger les intérêts
du Québec. Ceci ne veut pas dire que, comme gouvernement, nous
n'envisageons pas une réorganisation de l'entreprise avec d'autres
partenaires, ce que le ministre des Transports négocie
présentement, mais l'objectif était de défendre les
intérêts du Québec dans l'opération et nous l'avons
fait en offrant essentiellement la même chose que ce qui a
été offert à M. Hamel de la part d'Air Canada. Si nous ne
l'avions pas fait, Quebecair serait tombée entre les mains d'Air Canada
et nous aurions perdu le contrôle d'une entreprise qui a toujours
été québécoise.
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le ministre. M. le
député de Terrebonne, après quoi M. le
député de Pontiac.
M. Champagne: M. le Président, j'avais demandé la
parole depuis bien longtemps.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse mais j'avais reconnu
avant le député de Terrebonne. S'il vous cède son
tour...
M. Champagne: M. le Président, je trouve que c'est un peu
gros de la part du député de Brome-Missisquoi de dire que plus de
50% des contrats passent en dérogation. Plus de 50%.
M. Paradis: Combien y en a-t-il qui passent?
M. Champagne: Le ministre vient de nous dire qu'il y a 0,6%. M.
le Président ...
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Mille-Îles, vous avez la parole.
M. Champagne: M. le Président, si je n'ai plus confiance
du tout en ce qui se passe autour de cette table, je vais me retirer. Cela n'a
plus d'allure, lancer des choses aussi importantes que celles-ci. J'aimerais
que le député de Brome-Missisquoi arrive...
M. Paradis: Me permettez-vous une question?
M. Champagne: Non, non, qu'il arrive à prouver ses
avancés, mais là ça n'a pas d'allure, il y a 48,4% de
différence entre ce que l'Opposition pense et ce que le ministre pense.
À un moment donné, je...
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous permettez une
question du député de Brome-Missisquoi?
M. Champagne: Oui, oui, d'accord, je ne suis pas
spécialiste mais quand même.
M. Paradis: M. le député de Mille-Îles, des
marges d'erreur au gouvernement, je pense que le spécialiste c'est le
ministre des Finances. Mais on va revenir à la question. N'est-il pas
exact que durant l'année 1981, pour prendre un ministère à
titre d'exemple - parce qu'on a fait le travail et on l'a compilé; je
veux que vous ayez du respect, là! - au ministère des
Communications, il y a eu deux contrats qui ont été donnés
par soumissions sur invitation pour un montant de 416 035 $? Qu'il y a eu dans
le même ministère par soumissions publiques pour la même
année...
M. Champagne: M. le Président, une question de
privilège.
Le Président (M. Gagnon): II n'y a pas de question de
privilège en commission parlementaire. Vous avez posé votre
question.
M. Champagne: Moi, je n'ai pas d'affaire...
M. Paradis: Je n'ai pas fini, je suis en train de la poser.
Le Président (M. Gagnon): Un instant, s'il vous
plaît! D'abord, il y a une chose que je voudrais dire c'est qu'on est
réunis aujourd'hui pour étudier les engagements de septembre
1981. On a abordé un sujet qui fait que depuis au moins trois quarts
d'heure... Je ne ferai de reproche à personne. Je vous dis qu'on est
orientés sur un sujet qui ne fait pas l'objet des engagements de
septembre 1981. J'avais pensé qu'à un moment ça pourrait
se clarifier assez rapidement et qu'on pourrait revenir aux engagements
financiers. Un instant, je vais vous donner la parole après. J'aimerais
qu'on termine ce sujet le plus rapidement possible et qu'on étudie
l'objet de l'ordre du jour.
M. Champagne: M. le Président, j'avais le droit de parole
et j'ai accepté ...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Mille-Îles, vous avez permis au député de Brome-Missisquoi
de vous poser une question. M. le député de Brome-Missisquoi,
est-ce que vous avez terminé votre question?
M. Paradis: Non, je n'ai pas terminé ma question, mais
pour faciliter nos travaux j'aurais une proposition à faire si le
président du Conseil du trésor est d'accord.
M. Champagne: M. le Président...
M. Paradis: Non, non, cela est en dehors de ma question.
Le Président (M. Gagnon): Aussitôt qu'il aura
terminé sa question, vous pourrez répondre au
député de Brome-Missisquoi. Vous aviez le choix, vous
n'étiez pas obligé de lui permettre une question, mais vous
l'avez permise. Alors, je vous demande de terminer votre question.
M. Paradis: Deux contrats par soumissions sur invitation pour 416
035 $. Pour la même année, pour le même ministère,
quatre contrats par soumissions publiques pour 567 415 $ et, pour le même
ministère des Communications pour la même année, onze
contrats négociés pour un montant de 2 635 220 $. Est-ce que
c'est exact, ou si ce n'est pas exact? Si ce n'est pas exact, dites-nous
pourquoi.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Mille-Îles.
M. Champagne: M. le Président, ce que j'ai fait ressortir
autour de cette table ce
sont les 50% qu'a avancés le député de
Brome-Missisquoi, à savoir que les contrats dans l'ensemble, plus de 50%
des contrats allaient en règle de dérogation. Je considère
que le député de Brome-Missisquoi induit cette commission en
erreur. Il essaie par toutes sortes de moyens de poser une question sur un fait
donné dans un ministère, que ce soit celui des Communications ou
les autres, il ne répond pas à ma question, il ne défend
pas ce qu'il a avancé, à savoir plus que 50% des contrats vont en
règle de dérogation.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Je voudrais demander au président du
Conseil du trésor, dans toutes ces statistiques, si, par hasard, il
aurait le nombre de contrats où il y a eu des suppléments et quel
montant représentent ces suppléments.
M. Bérubé: En construction?
M. Middlemiss: En construction professionnelle.
M. Bérubé: Le nombre, oui, j'ai déjà
fait compiler cela.
M. Middlemiss: Oui, le nombre de contrats, le montant du
supplément total, le pourcentage que représente ce
supplément, par rapport au coût original de ces travaux.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Je vais vous donner une partie de la
réponse...
M. Middlemiss: Non, si vous ne l'avez pas ici.
M. Blais: ... mais je ne ferai pas d'investigation.
M. Bérubé: À la suite, à un moment
donné, de remarques fréquentes, j'ai fait faire une compilation
pour constater que sur 1688 contrats du ministère des Transports pour
l'année budgétaire 1980-1981 - vous m'excuserez à nouveau
de prendre une année budgétaire complète - il y a 154
contrats où il y a eu dépassement de coût et qui sont tous
venus d'ailleurs à la commission des engagements financiers, ce qui
représente 9,1% des contrats.
M. Middlemiss: En argent disons, qu'est-ce que cela
représente...
M. Bérubé: Non, je n'ai pas les montants
d'argent.
Le Président (M. Gagnon): Merci. M. le
député de Terrebonne.
M. Blais: M. le député de Brome-Missisquoi, vous
êtes une source d'inspiration intarissable...
M. Bérubé: II faut la ramener à sa juste
mesure.
Le Président (M. Gagnon): La parole est au
député de Terrebonne...
M. Paradis: Qui doit s'adresser au président.
Le Président (M. Gagnon): II doit s'adresser au
président, c'est cela.
M. Blais: C'était par gentilhommerie, monsieur. Alors, par
ricochet, je redis ma phrase. M. le Président, voulez-vous dire au
député de Brome-Missisquoi qu'il a une figure qui inspire, de
façon démesurée, quelqu'un qui le regarde avec attention,
si attention il peut y avoir, en le regardant attentivement. Je le
félicite quand même du souffle qui lui reste, parce que, depuis
près d'un an qu'il est aux commissions parlementaires, on le sent, on le
palpe avec nos oreilles, - c'est fort, le palper avec ses oreilles - que les
montants que l'on rencontre sur nos feuilles ne lui disent rien qui vaille. Il
s'en archicontre-badigeonne comme l'omoplate d'une fourmi saucée dans
une solution ammoniacale. Tout ce qu'il veut, c'est faire croire des choses. Il
est un disciple de Voltaire qui disait: "Mentez, mentez, il en restera toujours
quelque chose." C'est un disciple de Voltaire, et on dirait qu'il fait partie
d'un groupe ou d'une association -vous en poserez cinq questions après,
si vous voulez, cela ne me dérange pas du tout -inspiré de
recherchistes qui font partie, je crois de l'école de Lucrèce
Borgia, qui dit que la fin justifie les moyens. Les deux écoles
combinées donnent non pas des demi-vérités, mais des
émanations qui sont beaucoup plus dignes d'une fosse septique que
d'expressions verbales d'un orifice à sons. Je trouve cela
épouvantable d'entendre vociférer de telle sorte.
M. Paradis: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi. (17 heures)
M. Paradis: ... de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de
règlement.
M. Paradis: Je voudrais savoir sur quel engagement financier ou
sur quel débat auquel a été mêlé l'engagement
financier...
M. Bérubé: Le même que vous.
M. Paradis: ... parle présentement le député
de Terrebonne. S'il veut m'insulter, qu'il vienne en bas, on va s'en aller au
restaurant,
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! À
l'ordre!
M. Paradis: Ici, à la commission, on s'intéresse
aux dépenses folichonnes et au gaspillage de ce gouvernement-là
et ce n'est pas vos petites insultes qui vont nous arrêter de
travailler.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! Je me pose
aussi la question depuis 1 heure, à savoir sur quel engagement financier
on parle réellement.
M. Riais: Je m'excuse, M. le Président, je n'ai pas
terminé.
Le Président (M. Gagnon): Dans ce sens, vu que le
débat a été engagé par rapport à des
affirmations qui ont été faites, je vais permettre au
député de Terrebonne de poursuivre, pas trop longtemps.
M. Blais: J'ai droit à 20 minutes, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Après une réplique
de votre part, on reviendra à l'engagement financier no 400 des Affaires
municipales.
M. le député de Terrebonne.
M. Blais: Je vous remercie, M. le Président. Je tiens
à souligner que j'ai droit à 20 minutes, selon le
règlement, mais je ne les prendrai pas, et je tiens à souligner
que je n'insulte pas le député lui-même, je parle de...
M. Paradis: Cela ne me dérange pas. M. Blais: Je
n'oserais jamais, jamais!
Le Président (M. Gagnon): Voulez-vous vous adresser au
président?
M. Blais: M. le Président, je voudrais que vous serviez de
mur de rebondissement de mes paroles afin qu'elles se réverbèrent
vers les oreilles extrêmement distraites du député de
Brome-Missisquoi. Ce n'est pas à l'être humain qui est devant moi
que je parle, je parle à la matière grise qui semble
cimentée à l'intérieur de ce qu'il nous dit parce que les
propos qu'il nous tient sont si menteurs que je crois qu'il devrait parler de
construction un plus souvent plutôt que d'engagements financiers.
Franchement, ces propos m'horripilent, ce n'est pas compliqué!
C'est incroyable d'entendre un flux de mots dans une constipation
d'idées de la sorte. C'est impossible. Je vais m'arrêter parce que
je me fâcherais, je sortirais de mes gonds.
Une voix: On n'est pas au théâtre des patriotes.
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le
député de Terrebonne. M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Blais: Malhonnêteté intellectuelle.
M. Paradis: Je vais poser une autre question au président
du Conseil du trésor. Je sais qu'il a dû prendre note de la
question que j'ai posée au député de Mille-Îles
tantôt sur les chiffres que j'ai cités. Je peux les
répéter, du 1er janvier au 31 décembre 1981, le
ministère des Communications a octroyé deux contrats par
soumissions sur invitation pour 416 035 $, et par soumissions publiques, 567
415 $ pour quatre contrats, et 2 635 220 $ pour 11 contrats
négociés. On va faire seulement un petit test, ensuite on va
reprendre l'Environnement.
M. Bérubé: Les contrats négociés
peuvent être sur fichier.
M. Paradis: Pour l'Environnement, 9 contrats par soumissions
sur...
M. Bérubé: Est-ce que ce sont des contrats
négociés après recours au fichier, M. le
Président?
Le Président (M. Gagnon): M. le député, M.
le ministre a une question.
M. Bérubé: Est-ce que ce sont des contrats
négociés après avoir eu recours au fichier?
M. Paradis: Cela n'a pas d'importance. M.
Bérubé: Ah, voilà! M. Blais: Voilà,
Voltaire.
M. Bérubé: Vous venez de révéler le
vide qui occupe votre esprit.
M. Paradis: Excusez, M. le ministre, je vais bien vous le
spécifier - on ne les a pas calculés, - ces 11 contrats dont je
vous ai parlé ne sont pas passés par le fichier.
M. Bérubé: Voilà la faille! M. Paradis:
Non, non!
M. Bérubé: Voilà la faille dans votre
argumentation.
M. Paradis: Excusez, M. le Président, j'ai la parole. Je
réponds à votre question que les 11 contrats dont j'ai
parlé, au ministère des Communications, sont des contrats
négociés qui ne sont pas passés par le fichier central,
par Rosalie. Même vérification au ministère de
l'Environnement. Soumissions sur invitation en 1981, nombre de contrats: 9.
Montant des engagements: 4 559 000 $. Soumissions publiques...
Le Président (M. Gagnon): M. le député, s'il
vous plaît! On ne reprendra pas les engagements financiers qui ont
déjà été étudiés. Et pour les
montants que vous mentionnez et qui sont à venir, en septembre, octobre,
novembre et décembre, on aura l'occasion de les voir.
M. Paradis: Pour vous éclairer, M. le Président, je
parle du 1er janvier 1981 au 31 décembre 1981, rien à venir.
C'est tout verifiable. Je demande au président du Conseil du
trésor, s'il est si certain de ses chiffres, de me dire que je mens
lorsqu'il y a 18 contrats négociés au ministère de
l'Environnement pour 2 278 550 $ sans passer par le fichier central. C'est cela
que je vous demande de vérifier.
Pour revenir très brièvement sur la transaction
Quebecair-Nordair, lorsque vous avez dit que Québec a pris le
contrôle, lorsque vous achetez...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre!
M. Paradis: Lorsque vous achetez des actions
privilégiées dans une compagnie, M. le président du
Conseil du trésor - vous allez peut-être apprendre quelque chose,
il me fait plaisir de vous instruire là-dessus - vous ne pouvez jamais
prendre le contrôle d'une compagnie par l'achat d'actions
privilégiées; le contrôle, ça se prend par achat
d'actions ordinaires.
M. Bérubé: Des debentures convertibles
également.
M. Paradis: Ce qu'on vous a demandé, M. le
président du Conseil du trésor, c'est lorsque vous avez
octroyé 15 000 000 $ de l'argent des contribuables, du public
québécois, des "payeurs de taxes" qui en ont besoin de ce
temps-ci, lorsque vous avez octroyé cela indirectement par une compagnie
à Quebecair, est-ce que vous saviez qu'il y avait à 500 000 $ qui
s'en allaient dans les poches des actionnaires et que 300 000 $ s'en allaient
dans les poches d'Alfred Hamel? Si vous le saviez, vous êtes un complice
de la chose; si vous ne le saviez pas, cela nous fait plaisir d'attirer votre
attention sur la façon dont l'argent des "payeurs de taxes" est
administré au Québec.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, il n'y a pas de
complicité puisqu'il s'agit d'une transaction d'affaire fort
légitime. Nous étions en concurrence avec un autre acheteur et
nous avons damé le pion à l'autre acheteur grâce
essentiellement à la volonté de M. Hamel de garder Quebecair au
Québec.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Mille-Îles.
M. Champagne: M. le Président, j'ai posé une
question tout à l'heure au député de Brome-Missisquoi. Il
a fait des avances, mais il n'a pas répondu.
M. Paradis: Consentement.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, en commission
parlementaire, les questions se posent au ministre responsable, le
président du Conseil du trésor.
M. Champagne: Mais cela veut dire que l'Opposition a le droit de
dire n'importe quoi.
Le Président (M. Gagnon): Pas nécessairement, mais
vous avez mentionné que vous vouliez poser une question.
M. Paradis: Regardez à votre gauche.
Le Président (M. Gagnon): Si vous voulez relever une
affirmation du député de Brome-Missisquoi et poser une question
au ministre, je l'accepterai, mais on ne commencera pas à se poser des
questions comme cela.
M. Champagne: Voici, M. le ministre, le député de
Brome-Missisquoi a mentionné que plus de 50% des contrats suivaient des
fois cette règle de dérogation. Vous avez...
M. Bérubé: Ne respectaient pas les normes, mais les
règlements.
M. Champagne: C'est cela. Moi, je trouve cela tellement gros, une
affirmation comme celle-là, que je n'ai plus confiance, quand
même, aux avancés non pas de cette commission, mais du
député de Brome-Missisquoi. Comment, M. le ministre, pouvez-vous
laisser passer une affirmation comme celle-là"?
M. Paradis: On peut vous remettre le tableau.
M. Bérubé: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Non, le député de
Mille-Îles a raison de s'indigner.
M. Paradis: Indignez-vous ensemble.
M. Bérubé: II a raison de s'indigner.
Indéniablement, le député de Brome-Missisquoi a
tenté de monter un plat, mais il a craché en l'air,
malheureusement, et ce n'est pas la faute de son recherchiste.
Là-dessus, je me porte à la défense,
indéniablement, du recherchiste du Parti libéral, qui est un
jeune homme fort compétent, très dévoué,
évidemment surchargé de travail, qui manque certainement de
directives de la part du député de Brome-Missisquoi, et cela peut
expliquer pourquoi ayant dû répondre... D'ailleurs, je ne serais
pas surpris qu'à plusieurs reprises il ait expliqué au
député de Brome-Missisquoi: Non, ne dis pas cela, c'est faux,
mais comme le député de Brome-Missisquoi comprend à peu
près - je vais être généreux - 50% du temps...
M. Paradis: Le ministre est à 0,6%. M.
Bérubé: Non, c'est à 99,4%.
M. Paradis: C'est ce qu'il pense.
M. Bérubé: Le problème, c'est que je suis
convaincu que le recherchiste du Parti libéral, qui est un homme
charmant, a tenté d'expliquer au député de
Brome-Missisquoi qu'il ne devait pas faire l'erreur qu'il faisait de confondre
un contrat négocié avec un contrat qui n'est pas
négocié à la suite du respect des règles de
sélection des candidats, quand elles s'appliquent.
M. Paradis: Je m'excuse, question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi. Quel règlement?
M. Paradis: Le règlement de l'Assemblée nationale
et les règles de pratique, article 96. Le président du Conseil du
trésor est en train d'induire en erreur les députés qui,
de ce côté-ci toujours...
Le Président (M. Gagnon): Je vous donnerai...
M. Paradis: ... prennent le temps de noter si c'est sur
répertoire ou pas lorsqu'on compile nos chiffres.
Le Président (M. Gagnon): M. le député, je
m'excuse.
M. Paradis: C'est indiqué dans notre cahier et le
député de Mille-Îles ne poserait pas de questions s'il
lisait ses cahiers.
Le Président (M. Gagnon): Vous n'avez pas la parole, ce
n'est pas une question de règlement. Comme on est parti depuis une
heure, vous aurez encore une réplique. M. le ministre.
M. Blais: M. le Président, une demande de directive, s'il
vous plaît;
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: Les choses vont tellement bien, qu'on pourrait
peut-être faire venir du poulet et souper ensemble ce soir ici.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, vous avez la
parole.
M. Paradis: II y a des cultivateurs dehors qui vont t'en
garrocher bien vite.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. le ministre, vous avez la parole.
M. Bérubé: M. le Président, je crois que
nous sommes aux Affaires municipales, engagement 100.
Engagements de septembre Affaires municipales
Le Président (M. Gagnon): Affaires municipales, engagement
100, d'accord; vous l'avez là. 300? 600? M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: À l'engagement 600. "Subvention à la
municipalité de Hudson, comté de Vaudreuil-Soulanges, à
titre de compensation pour l'effet de plafonnement de l'impôt foncier sur
les fermes ou boisés situés sur son territoire. Montant de
l'engagement, 26 000 $". On retrouve régulièrement et à
tous les mois ce genre de subvention, ce plafonnement de l'impôt foncier.
Cela vient du fait que les cultivateurs se voient rembourser - leur impôt
est plafonné - 40% de leurs taxes municipales ou scolaires, s'ils ne
sont pas zones agricoles, et 70%... Ce n'est pas cela?
M. Bérubé: Non, vous aviez raison dans la
première partie de votre intervention. Comme les fermes et boisés
ne peuvent pas être taxés à un taux supérieur
à 2%, si la municipalité a un taux de taxation supérieur
à 2%, c'est le gouvernement qui compense la municipalité pour
l'écart entre les deux.
M. Paradis: Je veux m'assurer que c'est versé strictement
pour ceux qui sont dans la production agricole sur des terres qui sont
véritablement des terres agricoles et des boisés où il y a
une activité agricole. Ce n'est pas versé à des "gentlemen
farmers" qui s'installent quelque part...
M. Bérubé: La définition de "gentlemen
farmers" est toujours une définition complexe. Tout ce que je peux dire,
c'est qu'il faut que le propriétaire de la ferme ou du boisé soit
admissible à la classification de producteurs agricoles.
M. Paradis: C'est la carte blanche du ministère de
l'Agriculture qu'il obtient s'il réussit à démontrer
à son bureau local du ministère de l'Agriculture ou à la
Régie des marchés agricoles du Québec qu'il met en
marché 1000 $ ou plus de produits agricoles sur une base annuelle.
M. Bérubé: Je ne conclurais pas pour autant qu'il
n'est pas un "gentlemen farmer" dans beaucoup de cas.
M. Paradis: D'accord. Je pose la question et vous allez
comprendre le pourquoi. On a connu cette année, M. le président
du Conseil du trésor, des modifications importantes au niveau des
plaques d'automobiles pour les cultivateurs. On est venu en Chambre et on a
dit: II y a 70 000 véhicules de promenade...
M. Bérubé: ... N.
M. Blais: Excusez-moi!
Le Président (M. Gagnon): Allez!
M. Paradis: Je veux faire le point sur cet engagement financier,
par comparaison, et le règlement me le permet. On a dit: II y a 70 000
véhicules automobiles qui sont sur les routes du Québec avec des
plaques N. C'était le même critère pour obtenir une plaque
N, soit être détenteur de la fameuse carte. À ce moment, on
l'a aboli tout le système. En voulant régler le cas des faux
agriculteurs - c'est un argument qui a été utilisé par le
parti ministériel - on a aboli pour tout le monde. Ne pensez-vous pas
que les montants qui sont dépensés, comme à l'engagement
financier no 600, et qui le sont également en remboursement des taxes
dont je vous ai parlé dans la deuxième partie de mon intervention
tantôt, s'il n'y a pas de la part du gouvernement un contrôle pour
s'assurer que ces subventions vont véritablement au développement
de l'agriculture - je pense que c'est le but - on va arriver à un moment
donné à abolir ces programmes parce qu'ils nous coûtent
trop cher et on pénalisera ainsi et les faux agriculteurs et les
véritables agriculteurs?Est-ce que le Conseil du
trésor effectue un certain contrôle avant d'octroyer le genre de
subventions qu'on a ici au no 600 ou si vous avez une politique très
large là-dessus? Pour mettre 1000 $ de produits agricoles par
année sur le marché, ce n'est pas compliqué, tu
achètes une vache ou un veau de 900 $ et, le lendemain, tu le revends
1100 $. C'est suffisant pour bénéficier des subventions. Cela
prive d'autant les véritables agriculteurs de ces montants d'argent.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, le
député de Brome-Missisquoi pourrait poser la question au ministre
de l'Agriculture à l'Assemblée nationale, dans la mesure
où je sais que le ministre de l'Agriculture réfléchit
présentement à tout ce problème de définition du
producteur agricole.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Peut-être une question additionnelle sur
l'engagement 600. Est-ce que, au Conseil du trésor, lorsque vous
êtes averti de telles choses, vous communiquez avec les ministères
intéressés? En période de compression budgétaire
où l'État québécois a besoin de tous ses revenus,
il faut s'assurer que ce soit dépensé de la façon la plus
productive et la plus utile possible. Demandez-vous au ministre concerné
de procéder à ces vérifications ou si vous ne vous occupez
pas de cela?
M. Bérubé: Le Conseil du trésor
édicté les normes et règlements. Il n'est pas un organisme
d'inspection. La vérification des livres se fait d'abord par le biais du
Contrôleur des finances dans chaque ministère et,
éventuellement, du Vérificateur général.
M. Paradis: Avant d'octroyer la subvention, lorsque vous avez des
inquiétudes qui pourraient être légitimes, vous ne songez
pas à modifier vos normes?(17 h 15)
M. Bérubé: Le Conseil du trésor ne
définit pas les normes, ces normes sont définies dans des textes
de loi et, par conséquent, il n'appartient pas au Conseil du
trésor de se substituer aux autorités dûment reconnues dans
la loi pour émettre de tels certificats.
Par conséquent, lorsqu'un tel certificat a été
émis et que la personne est dûment reconnue comme un producteur
agricole, que cela se soit fait de façon frauduleuse ou non n'est pas
une matière qui relève du Conseil du trésor.
Toutefois, rien n'empêche le
Vérificateur général du Québec, lorsqu'il
vérifie les livres du ministère des Affaires municipales,
d'effectuer un contrôle, par exemple, des versements de ces sommes de
manière à s'assurer qu'elles ont été
véritablement versées en conformité avec la loi et,
à ce moment-là, c'est le contrôle qui s'exerce sur le
ministère comme tel. Il va de soi évidemment que les
ministères ont également un service de vérification
interne, un service de contrôle qui est là chargé de
s'assurer qu'on respecte bel et bien la loi.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Non, je ne parle pas de fraude, si vous comprenez
bien le sens de mon intervention. Il est tellement facile de se procurer la
carte de producteur agricole que l'individu qui en bénéficie ne
fraude personne, il suit le système...
M. Bérubé: Est-ce de la fraude, ou non?
M. Paradis: Non, ce n'est pas de la fraude, c'est du laxisme dans
les dépenses gouvernementales.
M. Bérubé: Est-ce de la fraude ou si cela n'en est
pas?
M. Paradis: Non, ce n'est pas de la fraude. Le producteur
agricole détient sa carte, parce que les règles...
M. Bérubé: Elle est légitime.
M. Paradis: Sa carte est légitime. Il a vendu ses 1000 $
de produits agricoles, mais les règles font en sorte que pour 1000 $ de
produits agricoles, quelqu'un peut bénéficier d'un gel
d'impôt foncier que le gouvernement subventionne...
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: ... et bénéficier d'un rabais de ses
taxes municipales, ce qui représente des montants incroyables dans le
budget du Québec, c'est-à-dire d'une subvention de 70% sur ses
taxes. Vous parlez allègrement de discipline, de serrer la vis, etc., ne
croyez-vous pas qu'il s'agit là d'un cas de laxisme?
M, Bérubé: C'est un autre beau cas, M. le
Président, du degré de compréhension à 50% du
député de Brome-Missisquoi. Je lui ai répondu tantôt
très clairement - il vient de me répondre - que la...
M. Paradis: J'ai compris à 100%.
M. Bérubé: ... reconnaissance du statut
d'agriculteur était parfaitement légale, qu'il n'y avait pas de
fraude. C'est donc une question de définition du statut d'agriculteur,
et je viens de lui répondre qu'il devrait poser sa question au ministre
de l'Agriculture qui travaille justement à une refonte de la
définition du producteur agricole. J'avais cru comprendre que le
député de Brome-Missisquoi avait des oreilles et que, lorsqu'on
répondait à sa question, il pouvait effectivement au moins
montrer qu'il a écouté, mais, de toute évidence, il
n'écoute pas, c'est-à-dire qu'on peut...
M. Paradis: Je vais essayer de donner une compréhension du
problème...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: ... au président du Conseil du trésor.
Si le ministère de l'Agriculture décide, dans sa Loi sur les
producteurs agricoles, celle où on définit le statut de
producteur agricole, que le montant des ventes annuelles doit être de
1000 $ ou 2500 $ - même pour des ventes brutes de 2500 $, le gars n'a pas
de statut d'agriculteur comme tel - et si le ministère de l'Agriculture
décide de lui en octroyer un pour différents programmes, est-ce
que vous, comme président du Conseil du trésor, vous êtes
obligé d'adopter la norme du ministère de l'Agriculture avant de
débourser ces sommes importantes d'argent, ces deniers publics? Ne
pouvez-vous pas prendre une norme qui vous est propre et qui ferait en sorte
que celui qui vit de l'agriculture, dont l'agriculture est la principale
occupation, dont l'agriculture est son revenu principal bénéficie
de ces subventions, et que celui qui n'en bénéficie pas ne
l'aurait pas? Cela ferait en sorte, peut-être, que l'enveloppe qui
resterait dans les mains des cultivateurs serait plus élevée.
M. Bérubé: La définition du producteur
agricole est prévue dans la loi.
M. Paradis: Oui, mais êtes-vous obligé de prendre
cette norme?
M. Bérubé: On est obligé de respecter la
loi.
M. Paradis: Vous y êtes obligé. Excusez-moi, c'est
une réponse facile, on est obligé de respecter la loi. Est-ce que
vous êtes obligé, pour les dépenses que vous faites, les
remboursements de taxes aux municipalités, pour être bien dans le
cas, de prendre la définition du ministère de l'Agriculture ou
n'avez-vous pas, comme président du Conseil du trésor, la
latitude de dire: Si le ministère de l'Agriculture a dit 1000 $, nous
autres, nous on ne croit pas
que le revenu principal par année pour cette personne soit
suffisant, on dit qu'il devrait être de 20 000 $, 25 000 $? N'avez-vous
pas cette latitude et, en faisant cela, en quel sens violez-vous la loi sur les
producteurs agricoles?
M. Bérubé: Non, M. le Président, le Conseil
du trésor n'a pas la latitude d'interpréter les lois comme il
l'entend. La Loi sur la réforme de la fiscalité municipale
prévoit les mesures à l'intention des agriculteurs. Il faut donc
se référer au cadre législatif en vigueur et le rôle
du Conseil du trésor n'est pas de modifier les lois, mais de les faire
respecter, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Paradis: Je comprends la réponse du ministre,
mais...
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Pontiac.
M. Paradis: Excusez, M. le Président. Le
député de Pontiac consent à ce que je termine.
Le Président (M. Gagnon): Non, mais écoutez...
M. Bérubé: M. le député de Pontiac,
la dernière fois qu'un homme politique a dit à peu près
l'équivalent en Chambre, il a dit à un de ses adjoints:
Toé, tais-toé.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, M. le ministre,
vous n'aviez pas la parole. M. le député de Brome-Missisquoi, le
débat est engagé sur...
M. Proulx: Sur l'engagement 600, 20 000 $ de dépenses.
Le Président (M. Gagnon): Vous dépassez de beaucoup
l'engagement 600. Vous mettez en question... Je m'excuse, à l'ordre!
M. Proulx: C'est une question de règlement
M. Paradis: D'accord, je vais poser une question directe.
Combien...
Le Président (M. Gagnon): Posez une question sur
l'engagement 600. Mais, comme c'est là, on repasse au programme du
ministère de l'Agriculture et on aura d'autres occasions pour le
faire.
M. Paradis: Sur la subvention qui a été
donnée à la municipalité d'Hudson qui
s'élève à 26 000 $, combien de ces fonds publics sont
allés pour payer la différence d'impôt qui avait
été gelé sur des fermes qui sont exploitées par des
agriculteurs dont l'agriculture est la principale source de revenus?
M. Bérubé: Je ne le sais pas, M. le
Président. Si le ministère a l'information disponible à la
portée de la main, je ne m'oppose pas à ce que la question soit
posée. Toutefois, si le ministère n'a pas l'information à
la portée de la main, je m'opposerai à ce qu'on pose la
question.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac, sur 601.
M. Middlemiss: "Subvention à la Corporation de Trois-Lacs,
comté de Richmond, pour fins d'aqueduc et d'égout dans la cadre
du programme PAIRA, payable en dix versements annuels, égaux et
consécutifs: 1 078 830 $. Est-ce qu'on pourrait savoir quel était
le coût global de l'installation du système d'aqueduc et
d'égout?
M. Bérubé: Pardon!
M. Middlemiss: La subvention, c'est 1 000 000 $. Quel a
été le coût global ou total des travaux d'installation du
système d'aqueduc et d'égout?
M. Bérubé: Si je ne me trompe pas, c'est 75 000 $.
Mais, je pense qu'il y aurait avantage à le vérifier cependant,
parce que entre-temps il y a eu des modifications au règlement. C'est
vrai qu'il faut tenir compte de l'indice de richesse. Je suis incapable de vous
donner la réponse. Il faut le demander au ministère.
M. Middlemiss: D'accord. La deuxième...
M. Bérubé: Je vais voir si je ne l'aurais pas.
M. Middlemiss: Est-ce que c'est possible de savoir quels sont les
critères utilisés pour justifier une telle subvention?
M. Bérubé: Oui, c'est le programme PAIRA. Vous
l'avez reçu. Ah! L'aide financière, 65,8% du coût des
travaux admissibles au programme. C'est un programme qui est disponible; je
vous l'ai fait remettre dans les normes et procédures gouvernementales,
l'espèce de grosse brique rouge.
Le Président (M. Gagnon): 602? 603? 604?
M. Paradis: 603.
Le Président (M. Gagnon): 603, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: On a à 603: "Subventions à diverses
municipalités à titre de compensation tenant lieu de taxes
municipales et de taxes d'affaires à l'égard de certains
immeubles du gouvernement du Québec." Le montant de l'engagement est 1
831 161,88 $.
M. Bérubé: Accordé sans soumissions
publiques, M. le Président. Cela n'a pas été
négocié.
M. Paradis: Dans la liste, on a sous le code 5513, code
transitoire 245, numéro de transfert 517927, Saint-Jean-sur-Richelieu
pour un montant de 2107,10 $.
M. Bérubé: J'aimerais ça que le
député de Saint-Jean réponde à cet abus des fonds
publics.
M. Paradis: Est-ce que le président du Conseil du
trésor peut nous dire sur quels édifices ces taxes sont
payées à Saint-Jean? Est-ce que l'école Monseigneur-Roy
est un des édifices?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, il faudrait
demander ça au ministère parce que diable si je le saisi
M. Paradis: Lorsque vous payez ces taxes-là sur un
édifice comme - parce que l'on parle des édifices
gouvernementaux, finalement, à Saint-Jean - l'école
Monseigneur-Roy, sur quelle évaluation se base-t-on? Est-ce que l'on va
vérifier l'évaluation avant de payer?
M. Bérubé: C'est un des problèmes que le
ministère des Affaires municipales a avec plusieurs
municipalités. Nous sommes d'avis que très fréquemment des
municipalités surévaluent des édifices gouvernementaux
pour retirer davantage de revenus. De fait, le ministère a entrepris une
opération de contestation des rôles d'évaluation pour les
édifices gouvernementaux de manière à rétablir une
évaluation plus objective.
M. Paradis: Dans ce cadre-là, est-ce que vous pourriez
demander au ministère de faire une évaluation de l'école
Monseigneur-Roy pour sauver des deniers publics dans le cadre de cet
engagement-là?
M. Bérubé: Non, M. le Président.
M. Paradis: Les enfants handicapés qui y logent
présentement vivent dans un véritable taudis. Ça vous
permettrait peut- être de retrouver sur votre bureau,
présentement, une demande de subvention de l'Ecole d'initiation à
la vie de la Commission scolaire Honoré-Mercier! Je vois le
député de Saint-Jean...
M. Bérubé: Le député de Saint-Jean et
le député d'Iberville vont se faire un plaisir d'intervenir sur
ce point-là, M. le Président.
M. Paradis: ... qui s'intéresse... M. Proulx: M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon) Engagement 604. M. le
député de Saint-Jean.
M. Proulx: Sur ce sujet-là, c'est assez important parce
que c'est un sujet auquel le député d'Iberville et moi
travaillons depuis tout près d'un an. Cette fameuse école
Monseigneur-Roy dont parle le député de Brome-Missisquoi est un
dossier de première importance pour nous parce que c'est une
école complètement désuète, vétusté,
extrêmement dangereuse pour les enfants. Le dossier a été
proposé au Conseil du trésor, M. le ministre, et cela a
été refusé. On l'a renvoyé, pour certaines
modifications, le 10 décembre 1981. La semaine dernière, le
ministre Camille Laurin a signé un arrêté en conseil qui
s'en allait chez vous, à votre bureau, M. le ministre, pour que cette
école soit acceptée. Le coût initial de l'école
était prévu à 4 100 000 $; maintenant la construction a
été évaluée à 3 300 000 $. C'est un
problème de première importance pour les six comtés de la
région; je tiens à vous dire que ce n'est pas seulement à
Saint-Jean; il y a Brome-Missisquoi, Iberville, Saint-Jean, Laprairie, Chambly,
Huntingdon. Si vous me permettez, M. le Président, on a beaucoup
élargi... Pour moi c'est important, et j'attire votre attention, M. le
ministre, je vous en ai parlé hier et je vous en ai parlé maintes
fois, je vous demande d'apporter une attention toute particulière
à ce dossier.
Le Président (M. Gagnon): ... s'il vous plaît!
M. Paradis: Consentement.
M. Proulx: Je n'ai jamais, je pense M. le Président,
abusé.
Le Président (M. Gagnon): Moi, je ne suis pas d'accord
pour donner mon consentement parce que je voudrais que les travaux de cette
commission avancent. Je vais vous permettre de terminer sur ce
dossier-là mais si, en plus, les engagements financiers deviennent une
tribune pour défendre des dossiers, je ne sais pas où on va se
rendre. On va prendre deux et trois ans de retard.
M. Bérubé: On n'est pas très loin, on en est
à septembre 1981 alors que pour l'instant on vient de passer le 1er
avril 1982.
M. Proulx: M. le Président, je trouve qu'à mon
endroit vous êtes d'une rigueur et d'une sévérité
excessives alors que jamais je...
Le Président (M. Gagnon): Allez, M. le
député de Saint-Jean, mais je voudrais vous faire comprendre
qu'on est ici pour l'étude des engagements financiers.
M. Proulx: Vous êtes d'une rigueur étonnante.
Le Président (M. Gagnon): Je vous ai laissé...
Pardon!
M. Proulx: Vous êtes d'une rigueur étonnante
à mon endroit, alors que je suis...
Le Président (M. Gagnon): Je ne me trouve pas d'une
rigueur étonnante quand je vois la lenteur de nos travaux.
M. Proulx: ... un homme extrêmement discipliné,
obéissant à vos ordres. Je prends la parole, et tout de suite
vous me coupez.
Le Président (M. Gagnon): Allez, continuez.
M. Proulx: J'en suis profondément blessé, M. le
Président, et je voudrais terminer...
Le Président (M. Gagnon): Oui, allez.
M. Proulx: ... en attirant l'attention du ministre sur ce
sujet.
M. le ministre, c'est un dossier auquel M. Beauséjour et moi
travaillons avec beaucoup d'ardeur parce que c'est un besoin de la
région pour les six comtés.
M. Bérubé: Vous gâtez vos chances de le voir
passer au trésor si vous continuez.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que M. le
député d'Iberville voudrait ajouter quelque chose sur le
même dossier?
Une voix: Scandale. Des menaces, M. le président du
Conseil du trésor.
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le
député de Saint-Jean.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Peut-être un mot de la fin. Dans le but
d'accélérer nos travaux comme vous l'avez mentionné, j'ai
déjà assuré les députés de Saint-Jean et
d'Iberville que si cette demande était accueillie dans les meilleurs
délais, lorsqu'elle passera, étant donné que tout est
à l'ordre dans ce dossier-là, que tout a été bien
fait, il n'y aura pas de question, et ça va aller plus vite aux
engagements financiers sur cet engagement-là.
Le Président (M. Gagnon): Merci de votre
collaboration.
Engagements 604, 605.
M. Bérubé: M. le Président, comme nous
sommes six mois en retard et bientôt un an, un an et demi, deux ans en
retard, de toute façon, je ne pense pas que nous pourrons traverser le
mandat du présent gouvernement avant qu'on arrive à l'engagement
financier en question.
M. Middlemiss: Ah, allez-vous raccourcir le mandat?
Le Président (M. Gagnon): Engagements 606, 607...
M. Paradis: Je ne veux pas prendre ça... Est-ce qu'on doit
comprendre qu'il s'agit d'une fin de non-recevoir?
Le Président (M. Gagnon): Engagements 608, 609, 610.
M. Paradis: On va vous arrêter là.
Le Président (M. Gagnon): Vous êtes là pour
ça. Engagements 611, 612.
M. Bérubé: Pour autant que je suis concerné,
M. le Président, vous pouvez vous rendre à 5000.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 613, 614.
Engagement 613, M. le député de Terrebonne.
M. Blais: M. le Président, j'aimerais poser une question
au ministre sur l'engagement 613. C'est un montant de 27 119 296,18 $.
"Subventions à diverses municipalités à titre de
compensation tenant lieu de taxes fonctières municipales et de taxes
d'affaires à l'égard de certains immeubles du gouvernement du
Québec." (17 h 30)
On a vu tantôt, par une remarque que vous faisiez, que certaines
municipalités surévaluaient leurs bâtisses pour avoir une
ristourne subventionnelle un peu plus forte du gouvernement du Québec.
Vu que ce sont des gens d'un même territoire qui paient les taxes, les
vases communicants, les conséquences ne sont pas très très
fortes. Cependant, est-ce que le gouvernement fédéral paie des
taxes, comme le Québec, sur les édifices qu'il possède au
Québec?
Là, cela serait important sur les vases communicants.
M. Bérubé: C'est une question pertinente
effectivement M. le député de Terrebonne. Malheureusement,
j'ignore exactement le statut des immeubles gouvernementaux
fédéraux en ce qui a trait au paiement de la taxe. Je vois le
député de Joliette qui vient de se joindre à nous et dont
les connaissances n'ont jamais cessé de m'étonner. Je suis
convaincu qu'il pourrait nous dire...
M. Blais: Avec la permission de la commission, j'aimerais que le
député de Joliette réponde à la question.
M. Middlemiss: M. le Président, je pense qu'on n'a pas
besoin du député de Joliette, si on est un peu au courant. Le
gouvernement fédéral a une formule semblable à celle du
gouvernement provincial où il y a une compensation, une subvention ou un
"en lieu" de taxes de la même façon.
M. Bérubé: M. le député de Pontiac,
je pense que votre savoir continue de nous émerveiller. Je dois
d'ailleurs souligner que les interventions du député de Pontiac
sont toujours très posées et empreintes d'une bonne connaissance
de ses dossiers, d'une grande sagesse. Je dois vous avouer que je
préfère de beaucoup quand il a la parole.
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le ministre.
Engagement 615.
M. Blais: Je m'inscris en faux parce qu'il ne paie pas. Je
m'inscris en faux parce que le gouvernement fédéral ne paie pas
sur ses bâtisses, M. le Président.
M. Middlemiss: Pardon?
M. Blais: Aucune taxe. Je m'inscris en faux. Le gouvernement
fédéral ne paie aucune taxe sur ses édifices.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Étant donné que je viens
d'offrir des louanges, peut-être imméritées, au
député de Pontiac qui nous a dit que le gouvernement
fédéral payait des "en lieu" de taxes sur les immeubles
fédéraux au Québec, je m'engage à faire
enquête et si j'ai fait erreur, je me rétracterai en ce qui a
trait au député de Pontiac et en ce qui a trait à toutes
ces qualifications dont je l'ai affublé.
Le Président (M. Gagnon): 615. Le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: M. le Président, j'ai dit qu'il donne des
subventions, des "en lieu" de taxes. Oui, certain.
Une voix: ...
M. Middlemiss: Avez-vous déjà été au
conseil municipal? J'ai été neuf ans conseiller, je sais ce qu'il
nous donnait chez nous.
M. Blais: II n'en paie pas.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 616. 617. 618. 619.
620. 621. 622. 623.
M. Bérubé: Une fois, deux fois, vendu.
Le Président (M. Gagnon): 624. 625. 626. 627. 628. 629.
630.
M. Bérubé: Cela ne serait-il pas plus simple si
Vous nous disiez où vous voulez aller?
Le Président (M. Gagnon): On a déjà
tenté cela et ça n'a pas été plus vite. Engagement
no 800. M. le député de Pontiac.
M. Middlemiss: "Subvention additionnelle à la
Société d'aménagement de l'Outaouais pour porter à
6 300 000 $ la subvention totale de fonctionnement pour l'année
financière 1981-1982." Est-ce qu'on pourrait savoir qu'est-ce qui
justifie l'augmentation de 2 100 000 $?
M. Bérubé: L'inconvénient de retarder comme
nous retardons présentement, c'est que j'aurais sans difficulté
la réponse si, par exemple, l'engagement était passé le
mois précédent, mais lorsque ça fait six mois que
l'engagement est passé, vous oubliez. Si vous me permettez, je vais
essayer de retrouver la réponse. Multitude de dépenses.
M. Paradis: Le député de Terrebonne remplace le
député de Deux-Montagnes, qu'est-ce qui arrive? Les deux sont
ici.
M. Blais: On voit encore que c'étaient des
demi-vérités, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Non, non je vais envoyer des excuses.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! Ce
n'était pas une question de règlement.
M. Blais: Le député de Deux-Montagnes n'est pas
là.
M. Bérubé: II confond le député de
Deux-Montagnes et le député de Montmagny-L'Islet.
M. Paradis: C'était le taux du chômage du
député de Montmagny-L'Islet qui faisait en sorte qu'il avait
l'air fatigué, qu'il avait l'air affaibli.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! À
l'ordre!
M. Blais: Vous faites encore deux montagnes avec deux grains de
sable.
M. Paradis: II avait l'air affaibli et il me faisait penser
à l'autre qui vient juste d'être malade.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! La question de règlement s'adressait au président et
le président a constaté que des deux députés que
vous avez mentionnés, il y en avait seulement un qui était
ici.
M. le ministre, on attend votre réponse.
M. Bérubé: Je l'ignore. Tout ce que je sais, c'est
que la programmation initiale était de 4 200 000 $. Si je comprends
bien, on ajoute 2 100 000 $, mais on ne me dit pas pourquoi ici.
Une voix: Est-ce qu'on pose la question*?
Affaires sociales
Le Président (M. Gagnon): Affaires sociales, engagement
200?
M. Middlemiss: Est-ce que la question est retenue?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que la question est
retenue?
M. Middlemiss: Pouvez-vous m'obtenir des renseignements sur
cela?
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Affaires sociales, engagement
200? M. le député. Non? Affaires sociales, engagement 400?
M. Paradis: Communautés culturelles et Immigration,
engagement 600.
Communautés culturelles et Immigration
Le Président (M. Gagnon): Alors, le ministère des
Affaires sociales, ce serait passé.
Communautés culturelles et
Immigration, engagement 600?
M. Paradis: Engagement 600.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Subventions de fonctionnement pour l'année
financière 1981-1982 aux organismes suivants, on énumère
une série d'organismes. Le montant de l'engagement est de 262 500 $.
Parmi ces subventions-là, on retrouve 30 000 $ à la
Fédération des travailleurs du Québec. Quel est le sens
exactement de ces 30 000 $ à la FTQ?
M. Bérubé: Je vais examiner cela. La FTQ a mis sur
pied une politique d'action concertée avec le ministère pour
l'accueil, l'adaptation et l'intégration des immigrants. C'est une
subvention à ce programme, une contribution financière.
M. Paradis: Dans le cadre des opérations du syndicat?
M. Bérubé: J'imagine.
M. Paradis: Est-ce que ces travailleurs-là, auxquels sont
destinés ces services offerts par la FTQ, sont des travailleurs
syndiqués qui relèvent de la Fédération des
travailleurs du Québec?
M. Bérubé: Oui. Dans certains secteurs, par
exemple, où elle doit avoir des travailleurs d'origine ethnique non
québécoise dans une entreprise syndiquée par elle,
j'imagine que la FTQ a un programme d'accueil qui doit leur expliquer ce qu'est
le syndicalisme au Québec et comment cela fonctionne. En fait, c'est
pour faciliter leur intégration.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 601?
M. Paradis: Conseil exécutif, engagement 300.
Conseil exécutif
Le Président (M. Gagnon): Conseil exécutif,
engagement 300?
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés. Contrat pour la
réalisation d'une étude dans le but de constituer un outil de
travail pouvant être utilisé à des fins de sensibilisation,
d'information, de réflexion, de discussion et de formation, et
destiné aux personnes qui assument des responsabilités syndicales
en regard de l'intégration au travail des personnes atteintes d'un
handicap.
Fournisseur: Université de Montréal. Montant de
l'engagement: 58 104,46 $." Est-ce qu'on peut...
Une voix: Je ne l'ai pas.
Le Président (M. Gagnon): Je ne l'ai pas, moi non plus.
L'engagement 300, le Conseil exécutif.
Une voix: Vous ne l'avez pas?
Le Président (M. Gagnon): Je ne l'ai pas, mais je l'ai
dans le cahier du secrétaire ici.
Une voix: Les cahiers de l'Opposition sont toujours plus
complets.
M. Middlemiss: Oui, parce qu'on s'occupe de nos affaires.
M. Paradis: C'est pour cela que, lorsqu'on compile des chiffres,
le ministre n'est pas d'accord.
M. Bérubé: Nous avons un exemple ici de contrat
négocié avec une université.
Alors, c'est un cas où il n'y a pas de recours au fichier.
M. Paradis: Mais, ma question est: De qui émane cette
demande?
M. Bérubé: M. Lazure, l'Office des personnes
handicapées.
M. Paradis: Est-ce qu'il y a une participation financière
des syndicats?
M. Bérubé: Pourquoi cela? Non, c'est un contrat de
recherche.
M. Paradis: Et les syndicats? Je veux poser la question parce que
le contrat est pour "la réalisation d'une étude dans le but de
constituer un outil de travail pouvant être utilisé à des
fins de sensibilisation, d'information, de réflexion, de discussion et
de formation, et destiné aux personnes qui assument des
responsabilités syndicales en regard de l'intégration au travail
des personnes atteintes d'un handicap." On peut s'apercevoir à la
lecture qu'il y a des agents syndicaux qui sont impliqués? Non?
M. Bérubé: Non, non, c'est l'Université de
Montréal.
M. Paradis: ... qui remet cela aux syndicats.
M. Bérubé: J'essaie de voir quel
département.
Les trois aspects couverts sont le contenu des conventions collectives
existantes, le problème des préjugés sociaux et la
réintégration au travail des handicapés.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 301. Engagement 302.
Engagement 400. M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subventions représentant la seconde tranche
de la subvention de fonctionnement pour l'année financière
1981-1982 aux conseils régionaux de développement suivants - on a
une série de conseils régionaux - montant de l'engagement: 645
000 $." Est-ce la politique du gouvernement du Québec, dans le cadre de
l'implantation des municipalités régionales de comté, de
continuer à subventionner les CRD?
M. Bérubé: II faudrait demander cela au ministre
responsable. Il s'agit là d'une question de politique pour l'avenir. Si
j'avais la réponse, je ne vous la donnerais pas, de toute
façon.
M. Paradis: Pourquoi?
M. Bérubé: Par principe. Je pense qu'il n'est pas
de mon ressort de dévoiler quelles orientations mes collègues
prennent dans l'un ou l'autre dossier.
M. Paradis: II s'agit d'une dépense, pour l'année
1981-1982, qui est donc terminée, de 645 000 $ et on voit que c'est la
seconde tranche. Ce sont quand même des montants importants. On sait que
le gouvernement participe déjà, au titre de l'aide
financière, au fonctionnement des municipalités régionales
de comté; je vais seulement demander s'il n'y a pas doublement. Quel est
le rôle des CRD? Est-ce que c'est complémentaire lorsqu'on
dépense ces sommes?
M. Bérubé: Les conseils de comté, comme vous
le savez, sont en voie de formation, un bon nombre sont
complétés. Leur seule mission présentement c'est une
mission d'aménagement du territoire. En vertu de la loi, ils n'ont
aucune autre responsabilité. Quant à l'évolution que
connaîtront les conseils de comté et les mandats qui leur seront
dévolus, je pense qu'il faudrait poser la question au ministre
responsable.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 800. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés - ce n'est pas une
université celui-ci - contrat de services pour agir à titre de
conseiller au ministère du Conseil exécutif, notamment en
matières économiques, financières et administratives, pour
une période débutant le 1er septembre 1981 et se terminant le 15
juin 1987. Fournisseur: M. Jean-Marie Couture. Montant de l'engagement: 471 418
$." Est-ce que le président du
Conseil du trésor pourrait communiquer à cette commission
le contenu du contrat?
M. Bérubé: Pardon?
M. Paradis: Est-ce que le président du Conseil du
trésor pourrait communiquer à cette commission le contenu du
contrat signé?
M. Bérubé: II faudrait demander au
ministère. On va lui demander de déposer le contrat.
M. Paradis: Est-ce qu'il s'agit du prolongement du contrat que M.
Couture avait avec la Société d'habitation du Québec dont
il était directeur général?
Le Président (M. Gagnon): M. le député, je
crois que vous avez posé la question au premier ministre à
l'Assemblée nationale.
M. Paradis: Je n'ai pas posé ces mêmes
questions.
Le Président (M. Gagnon): Peut-être pas ces
mêmes questions.
M. Paradis: Ce sont des questions complémentaires.
M. Bérubé: La réponse est oui.
M. Paradis: II s'agit d'un prolongement de contrat. Est-ce
que...
M. Bérubé: Attendez un peu.
Le Président (M. Gagnon): Vous avez les copies du contrat,
et le ministre a accepté.
M. Paradis: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Alors, ce qui voudrait dire que
les détails que vous demandez seraient sur le contrat
peut-être?
M. Paradis: Pas obligatoirement, ce n'est pas absolument
indiqué sur le contrat s'il s'agit du prolongement d'un autre contrat.
C'est possible que ce soit là, c'est possible que ça n'y soit
pas. C'est dans le cas où ça n'y serait pas. (17 h 45)
M. Bérubé: La réponse, c'est non, à
la question que vous avez posée. Ce contrat-là est un contrat
autonome. Toutefois, il s'étend essentiellement sur la période du
contrat antérieur; en d'autres termes, le contrat s'étend
jusqu'au 15 juin 1987, alors que le contrat antérieur s'étendait
jusqu'au 17 mai 1986, dans le mesure où M. Couture avait à
remplacer un M. Jean-Jacques Lemieux dont le contrat lui-même allait
jusqu'au 17 mai 1986.
M. Paradis: Est-ce qu'il serait possible de nous communiquer le
contrat antérieur que M. Couture avait avec la Société
d'habitation du Québec?
M. Bérubé: II faudrait demander au premier
ministre.
M. Paradis: Est-ce que...
M. Bérubé: Non, non pas ici. Notre commission
parlementaire n'est pas là pour étudier tous les contrats que la
personne... Si la question veut être posée, elle peut être
posée à l'Assemblée nationale.
M. Paradis: Le président du Conseil du trésor vient
de me répondre que, pour une partie du contrat, il y avait un laps de
temps, finalement, qui était cumulatif. C'est ce que vous avez
répondu, je m'excuse.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, on a répondu
à la question qui concerne le contrat qui fait l'objet de l'engagement.
En ce qui concerne le contrat précédent...
M. Bérubé: On porte à mon attention, c'est
vrai, un changement dans la procédure. Dans le passé, tel qu'il
était pratiqué en vertu des lois, le Conseil des ministres
nommait, par un arrêté en conseil, des présidents de
sociétés, par exemple, en vertu de la loi. Il n'y avait pas de
contrat. Ce n'est, en fait, que depuis quelques années que nous avons
modifié la procédure et que désormais non seulement il y a
une nomination par un arrêté en conseil, mais en plus de cela un
contrat en bonne et due forme qui définit les obligations, les devoirs,
les responsabilités de la personne. Dans le passé,
l'arrêté en conseil ne faisait que nommer, il n'y avait aucune
clause quant à l'exercice du mandat. Alors, le contrat maintenant a
resserré davantage. Ce que je comprends bien maintenant, c'est que la
nomination antérieure de M. Couture se résume à un
arrêté en conseil, tout simplement, qui est public.
M. Paradis: De quelle date et quel numéro?
M. Bérubé: 26 mai 1977.
M. Paradis: Et à ce moment-là, question de
précision, est-ce qu'il a été nommé, par cet
arrêté en conseil-là, conseiller au ministère du
Conseil exécutif notamment en matières économiques,
financières et administratives?
M. Bérubé: Le premier mandat?
M. Paradis: Le premier mandat.
M. Bérubé: Non, au premier mandat, il a
été nommé en remplacement de M. Jean-Jacques Lemieux
à la présidence de la SHQ.
M. Paradis: C'est strictement pour la SHQ.
M. Bérubé: Oui, pour compléter le mandat de
M. Lemieux.
M. Paradis: Si je comprends bien votre réponse, il n'y
avait pas de contrat à ce moment, il n'y avait qu'un décret.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Paradis: D'accord. Est-ce que sur le décret on
indiquait le taux de rémunération?
M. Bérubé: À l'époque, oui.
M. Paradis: C'était combien?
M. Bérubé: C'est public, 60 000 $.
M. Paradis: Par année. Est-ce qu'on peut savoir, dans le
cas de ce nouveau contrat, pourquoi on n'a pas procédé par
concours public?
M. Bérubé: II n'y a pas de concours. Les
nominations pour les postes de sous-ministre et de président de
société ne font pas l'objet de concours.
M. Paradis: D'accord. Est-ce qu'on peut savoir sur quelles bases?
Si on fait le départage des 471 418 $ sur un contrat qui
s'échelonne du 1er septembre 1981 au 15 juin 1987, on en vient à
un revenu annuel de 82 000 $? Est-ce qu'on peut savoir sur quelles bases on
négocie ces contrats?
M. Bérubé: Oui. Les honoraires sont de 71 550 $;
l'allocation de retraite, 7155 $; l'allocation pour dépenses de
fonction, 1500 $; l'allocation pour dépenses d'automobile, 1200 $.
M. Paradis: Est-ce qu'il y a des normes au Conseil du
trésor lorsque vous engagez des personnes comme cela?
M. Bérubé: Non. Au niveau du Conseil
exécutif, depuis quelques années... Cela a commencé avec
M. Pierre Martin, ancien sous-ministre à l'Education, à qui on a
confié le mandat de préparer un ensemble de procédures et
de règles pour la sélection. Par exemple, le recrutement du
président de SOQUIP, a été entrepris à la suite
d'un mandat confié à une firme privée pour faire du
recrutement. Deuxièmement, on a établi au niveau du Conseil
exécutif des barèmes de rémunération qui
dépendent essentiellement de l'importance de la société
d'État, de l'importance du rôle que va jouer la personne. Je ne
connais pas personnellement l'ensemble des règles.
Il faut dire également que M. Couture était
président de la Fiducie du Québec, si je ne m'abuse. Avant sa
nomination, M. Couture était donc président de la Fiducie du
Québec. Alors, indéniablement, lorsque vous allez chercher
quelqu'un dans une société, il y a un aspect concurrence qui
joue. Le niveau de rémunération dépend également de
la rémunération que la personne pouvait aller chercher
antérieurement. Donc, il n'y a pas de règles absolues à ce
niveau, si ce n'est un effort pour normaliser. En particulier, on a
instauré un système de bonis pour nos présidents de
sociétés d'état, basé sur la performance de la
société. On a donc modifié un peu l'approche de la
rémunération.
M. Paradis: Le CT nous dit que M. Couture a été
engagé comme "conseiller au ministère du Conseil exécutif
en matières économiques, financières et administratives."
On a appris, à la suite d'une question posée, je pense, au
premier ministre en Chambre, qu'il est présentement
vice-président de la raffinerie de sucre à Saint-Hilaire. Lorsque
le décret a été adopté, est-ce que ce poste lui
était assigné ou est-ce qu'on l'engageait strictement au bureau
du PM sans assignation au moment de l'engagement?
M. Bérubé: Vous pourriez poser la question au
premier ministre.
M. Paradis: Non, mais cela concerne l'engagement financier. Je
m'excuse, c'est très relié. Est-ce que, lorsqu'on vous a
présenté ce CT, on avait déjà réglé
le poste qu'il occupait?
M. Bérubé: Ce n'est pas un CT, c'est un
décret.
M. Paradis: Un décret, excusez-moi. Avait-on
déjà réglé le poste qu'il occuperait dans la
raffinerie de sucre?
M. Bérubé: Je l'ignore. M. Paradis: Non.
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: Ce n'était pas décidé, vous
l'ignorez. Est-ce que vous pouvez vous renseigner? Vous pouvez poser la
question au bureau du premier ministre. Vous ne devez rien avoir à
cacher là-dedans.
M. Bérubé: Non, mais vous poserez la question au
premier ministre.
M. Paradis: Je m'excuse, c'est sur l'engagement financier comme
tel et vous avez le droit...
M. Bérubé: Non, il est engagé à titre
de conseiller au ministère du Conseil exécutif. Quant aux
discussions que M. Couture aurait pu avoir avec M. Martin, M. Poulin ou qui que
ce soit - c'est M. Martin qui était là à ce
moment-là, si je ne m'abuse - sur le type de mandat qu'il se verrait
confier et quand il prendrait son poste, je pense que cela regarde le premier
ministre et le Conseil exécutif, cela ne regarde pas l'Opposition.
M. Paradis: Je m'excuse, M. le Président, lorsqu'on
dépense 471 418 $, lorsqu'on dépense une telle somme, que cela
donne un revenu annuel de 82 000 $ et qu'on se fait répondre que cela ne
regarde pas l'Opposition, ce sont des fonds publics, la commission des
engagements financiers est ici pour scruter ces dépenses, M. le
président du Conseil du trésor...
M. Blais: Encore Voltaire, Voltaire à l'oeuvre!
M. Paradis: J'imagine que, si on engage quelqu'un comme cela et
qu'on a une fonction définie pour lui, ce qu'on va lui payer y est
relié. On ne tient pas compte de l'ouvrage qu'il va accomplir pour le
rémunérer? Sur quel critère se base-t-on pour le
rémunérer?
M. Bérubé: M. le Président, je ne m'oppose
aucunement à ce que vous posiez la question sur les critères de
détermination du niveau de rémunération; cela est
parfaitement valable. Je n'ai pas d'objection que vous posiez cette
question.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: M. le Président, j'aurais une question
à poser au ministre un peu sur le même sujet, parce qu'à la
longue il finit par sortir des éléments intéressants. Je
voudrais faire une remarque, si M. le ministre me le permet.
M. Bérubé: Ah! je le permets au
député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: D'abord, on est avec un engagement du Conseil
exécutif. Il faut se rappeler que le Conseil du trésor est un
comité du Conseil exécutif, qu'il peut avoir le plein mandat pour
certaines choses, mais, quand il s'agit d'étudier les demandes du
Conseil exécutif, je pense que le ministre peut inviter le
député de l'Opposition à poser certaines questions au
président du Conseil exécutif lui-même. Il ne faut quand
même pas déplacer les niveaux de responsabilité.
Deuxièmement, vous avez fait allusion, M. le président du
Conseil du trésor, à la façon d'arriver à une
moyenne annuelle dans le cas de ce contrat et vous avez évoqué un
certain nombre d'allocations qui sont assimilables à celles que,
traditionnellement, les sous-ministres ont, par exemple. Mais, vous avez
évoqué quelque chose d'assez intéressant et d'assez
nouveau, pour moi, en tout cas. Vous avez suggéré que les
présidents des sociétés d'État pouvaient,
dorénavant, faire l'objet d'une rémunération
spéciale, compte tenu de la performance de leur société
d'état. Est-ce qu'il existe quelque chose d'écrit
là-dessus? Est-ce qu'on pourrait être renseigné davantage
là-dessus?
M. Bérubé: Oui, j'imagine que ça serait...
Comme les contrats sont publics, à ce qu'on m'a dit, vous pourriez, en
prenant le... Je dois vous dire, d'abord, que ce sont les
sociétés d'État qui relevaient du ministère de
l'Énergie de des Ressources qui ont été les
premières à profiter de cette initiative. Je dois dire que cela a
dû avoir un certain effet puisque, de déficitaires qu'elles
étaient, elles sont devenues rentables. Mais, de fait, c'est une
initiative que j'ai voulu prendre lorsque nous avons fait les nominations.
C'était pour nous assurer qu'au niveau des sociétés
d'État on juge de la rémunération du président, non
seulement du président mais, dans plusieurs sociétés
SOQUEM maintenant, la politique générale est de
rémunérer en bonis l'ensemble des employés, du moins les
employés cadres. On applique des critères de
rémunération qui s'apparentent à ce qui est
pratiqué dans le secteur privé où la performance de
l'entreprise se traduit, pour les employés, par un accroissement de leur
rémunération; ils ont donc tout intérêt à se
dévouer à la société. Ça rétablit,
également, le contexte économique de l'action de la
société d'État. Je pense que la meilleure façon,
c'est encore d'examiner les contrats des présidents de SOQUEM et de
REXFOR où l'on peut voir l'orientation que nous avons prise. Ce sont
deux cas un peu différents l'un de l'autre. On verrait alors comment on
fait la rémunération.
Dans le cas de SOQUEM, par exemple, on rémunère sur la
base de découvertes, en particulier, et de mise en exploitation. Dans le
cas de la SNA, on définit les objectifs à atteindre pour la
société et les critères d'évaluation de performance
et, basées sur ces critères, des classes de
rémunération.
Il faudrait le demander, en fait, au Conseil exécutif et
ça me fera plaisir de vous le faire parvenir.
M. Vaugeois: M. le Président, on me permettra, comme
simple député, de féliciter
le président du Conseil du trésor et ancien ministre de
l'Énergie d'une telle initiative.
Je pense que c'est une approche extrêmement
intéressante.
M. Bérubé: Merci infiniment, M. le
député de Trois-Rivières.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, peut-être pour des félicitations aussi? Non?
M. Paradis: Ah! Ah! Ah!
M. Bérubé: J'espérais que le
député de Pontiac...
M. Paradis: Dans le cas de Jean-Marie Couture...
M. Bérubé: ... qui ne tarit pas d'éloges
à mon égard, aurait pu en ajouter, mais non.
M. Paradis: Dans le cas de Jean-Marie Couture, on va retenir nos
félicitations.
M. Vaugeois: Ça...
M. Middlemiss: ... avare de félicitations.
M. Bérubé: M. le Président,
là-dessus, le député de Brome-Missisquoi y est allé
d'une parole malheureuse.
M. Vaugeois: Si vous me le permettez, M. le Président, il
contredit son propre chef parlementaire, parce que M. le député
d'Argenteuil a fait l'éloge en Chambre du président de la
Société d'habitation qui était M. Couture. Je voudrais
profiter de l'occasion pour exprimer, comme député, mon
appréciation du travail de ce monsieur qui était disponible, qui
était facile à rejoindre et qui s'est occupé de petits cas
de comté, comme ceux qui préoccupent le député de
Brome-Missisquoi et qui nous préoccupent tous. C'est un homme qui a
été victime d'un concours de circonstances; je trouve ça
extrêmement malheureux. Il ne faudrait quand même pas s'acharner
sur la réputation et la capacité professionnelle d'un homme dont
les mérites sont considérables. Par le fait qu'il les ait mis au
service de l'État, il est en train de le payer très cher sur le
plan professionnel par l'insistance que mettent des députés de
l'Opposition à charger contre lui pour des questions financières,
par exemple, qui sont très injustes. Cet homme valait beaucoup plus dans
son emploi précédent. Il a accepté de servir l'État
et c'est l'injustice dont il est victime. Je suis heureux que le chef de
l'Opposition ait su rétablir les faits et j'aimerais que les
députés de l'Opposition suivent les discours de leur chef de
temps en temps. De temps en temps, je dis bien.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, vous aviez la parole, je vous la redonne.
M. Paradis: J'inviterais le député de
Trois-Rivières à lire très attentivement le rapport du
Vérificateur général dans cette affaire de la SHQ et, s'il
croit que M. Couture n'a rien à faire là-dedans, etc., qu'il
incite son gouvernement à faire une enquête publique dans
l'affaire de la SHQ parce que jusqu'ici, ce qu'on a, ce sont des faits qui se
confirment tous les jours. Il n'y avait rien là; Luc Cyr, c'était
un gars parfait, c'était un ami du premier ministre, tout allait bien,
mais là, aujourd'hui, on s'aperçoit qu'il y a peut-être des
petites accusations qui lui pèsent sur le dos. Si on avait une
enquête publique, si M. Couture est vraiment ce que vous dites,
peut-être qu'il sera blanchi. Mais, parce que vous vous obstinez, parce
que vous avez des choses à cacher dans le dossier de la SHQ, à ne
pas faire d'enquête publique, vous êtes peut-être les
premiers responsables, si M. Couture est complètement innocent de ce qui
lui arrive aujourd'hui. Ce n'est pas compliqué, ce qu'on vous demande,
c'est une enquête publique.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre!
M. Vaugeois: Demandez votre enquête publique et
ménagez cet homme, voulez-vous.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre!
M. Paradis: Donnez l'enquête publique et cet homme sera
ménagé s'il n'a rien à se reprocher.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! Est-ce qu'on pourrait revenir à l'engagement? Oui, M. le
député.
M. Paradis: J'ai demandé au président du Conseil du
trésor de nous communiquer le contrat antérieur que M. Couture
avait avec la SHQ. Le président du Conseil du trésor ne veut pas
le communiquer. Il ne l'a pas.
Une voix: C'est un décret.
M. Paradis: On a le numéro du décret. Est-ce qu'on
pourrait avoir communication du curriculum vitae de M. Jean-Marie Couture?Est-ce qu'on peut savoir du président du Conseil du trésor
qui a négocié l'octroi d'un contrat de 471 418 $ avec M.
Jean-Marie Couture?
M. Bérubé: Ce contrat relève directement du
premier ministre et le responsable était M. Pierre Martin, à ce
moment-là.
Le Président (M. Gagnon): Merci. Comme il est 18 heures,
je suspends les travaux jusqu'à 20 heures. Non! Je m'excuse. Cela se
terminait à 18 heures.
M. Bérubé: C'était pour reprendre le temps
perdu. On en a reperdu un peu plus.
M. Vaugeois: C'est ce qu'on avait compris.
Le Président (M. Gagnon): Les travaux de la commission des
engagements financiers sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à 18 h 01)