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(Dix heures sept minutes)
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît;
Le commission des engagements financiers est réunie, ce matin.
Son ordre du jour est le suivant: acceptation du procès-verbal de la
réunion du 25 février 1982; 2. examen de l'engagement no 802 du
ministère des Transports pour le mois de juillet 1981 en présence
du ministre des Transports; 3. examen des engagements financiers du mois
d'août 1981 à compter du ministère de l'Énergie et
des Ressources, les engagements nos 202 et 203. Les points suivants à
l'ordre du jour: 4, 5, 6, 7, 8 étant les engagements des mois de
septembre, octobre, novembre, décembre 1981 et janvier 1982.
Les membres de la commission, ce matin, sont: M. Baril (Arthabaska), M.
Beauséjour (Iberville), M. Bérubé (Matane), M. Caron
(Verdun), M. Champagne (Mille-Îles), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes),
M. LeBlanc (Montmagny-L'Islet), M. Middlemiss (Pontiac), M. Pagé
(Portneuf), M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Polak (Sainte-Anne), M. Proulx
(Saint-Jean) et M. Marquis (Matapédia).
Procès-verbal
Le point à l'ordre du jour: acceptation du procès-verbal
de la réunion du 25 février 1982. Est-ce que le
procès-verbal est accepté? Accepté? Merci.
Question, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: À l'article 400, Communications, juillet 1981,
qui a été un contrat négocié: "Contrat de services
pour la réalisation du projet de recherche intitulé: "Avenir de
la vie quotidienne et usages possibles des médias." Montant de
l'engagement: 39 308,28 $." On a reçu une réponse, datée
du 8 mars 1982, du leader du gouvernement et ministre des
Communications, qui nous répond: "Ce travail a été
commandé dans le cadre de la recherche prospective, plus
particulièrement dans le cadre du volet socioculturel. Il s'agit
d'étudier l'importance des médias dans la vie quotidienne et
l'influence qu'ils exercent sur l'évolution des modèles
socioculturels courants dans une société. On vise surtout
à faire un portrait psychosociologique des usages passés et
actuels des médias au
Québec. On s'interroge sur les changements dans les attitudes
culturelles et leur impact sur l'évaluation des modes de vie et des
habitudes d'utilisation des médias."
On aurait besoin de détails supplémentaires, plus
spécifiquement les plans et devis de l'étude.
M. Bérubé: Je ne les ai pas, comme tels, mais on
pourrait les demander. Il n'y a pas vraiment de plans et devis. C'est un projet
de recherche. Je suis convaincu que le député de Brome-Missisquoi
est au fait des travaux philosophiques récents de Marshall McLuhan sur
"The mediums and the message", en particulier, et sur l'importance des
médias dans le développement des schémas de pensée
d'une société et des réflexes socioculturels d'un ensemble
collectif.
M. Paradis: ... de prendre connaissance de ces travaux à
l'occasion de mes récentes études universitaires.
M. Bérubé: Je vois que le député de
Brome-Missisquoi est un homme cultivé, instruit, au fait, donc, de
l'impact des médias sur la pensée collective d'une
société. Or, si je ne m'abuse, ce projet de recherche est
réalisé à l'Université de
Trois-Rivières.
M. Paradis: À l'Université du Québec
à Montréal.
M. Bérubé: Ah! Je croyais que c'était
à l'Université du Québec à Trois-Rivières.
En tout cas, c'est à l'Université du Québec, de toute
façon. Effectivement, ils ont un groupe de chercheurs qui essaient
d'approfondir les concepts de M. McLuhan, les théories de communications
modernes pour tenter de voir comment, effectivement, les médias
électroniques et les communications modifient les comportements. C'est
un projet de recherche et on essaie de voir comment dans notre
société à nous, nous sommes influencés. Par
exemple, sommes-nous influencés par le fait que le câble
pénètre avec une grande quantité de postes
américains? Ceci a-t-il une influence? La pénétration
d'une télévision du type de Radio-Québec a-t-elle une
influence? Donc, il n'y a pas vraiment comme tel un devis. Ce n'est pas un plan
et devis comme M. Middlemiss les aime lorsqu'on lui dit: Veuillez nous analyser
la fondation pour telle
route. Là, il y a un plan et devis. On vous dit l'endroit
où la route va passer. On vous dit à quelle profondeur et
là M. Middlemiss est ravi, parce qu'on lui pose une question en des
termes suffisamment bien définis pour qu'en bon ingénieur il soit
capable de travailler. Mais vous savez, un chercheur a besoin d'un peu plus de
marge. On ne peut pas lui définir de façon absolument
détaillée et précise exactement comment il va faire son
analyse. On lui donne la problématique générale.
J'ai l'impression que votre question découle, en fait, d'une
fréquentation trop assidue du député de Pontiac qui vous
amène à penser en termes de plans et devis quand il s'agit d'un
projet de recherche universitaire.
M. Paradis: Peut-être pour préciser un peu la
question, dans la description des études, sur quelles variables se
penche-t-on présentement? Quelles variables étudie-t-on? C'est
quand même un engagement de juillet 1981.
M. Bérubé: Voilà! C'est déjà
beaucoup plus... Vous voulez connaître les variables dépendantes
et les variables indépendantes...
M. Paradis: C'est cela.
M. Bérubé: ... et l'algorithme qui relie les
deux...
M. Paradis: C'est exact.
M. Bérubé: ...si le chercheur est allé
jusqu'à définir un algorithme? Dans la régression, la
voulez-vous binaire, tertiaire, cubique ou quadratique?
M. Paradis: Notre choix porte sur l'ensemble.
Des voix: Ah! Ah! M. Paradis: Cela va?
M. Bérubé: En fait, ce qui caractérise
l'Opposition et la raison pour laquelle elle est dans l'Opposition, M. le
Président, c'est qu'elle est incapable de faire des choix. Mais enfin!
que voulez-vous, c'est cela! L'art de gouverner, c'est l'art de
décider.
M. Paradis: C'est un peu comme le président du Conseil du
trésor dans ses crédits.
Le Président (M. Rochefort): Le procès-verbal de la
réunion du 25 février 1982 est-il adopté?
M. Bérubé: Oui, intégralement, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Adopté.
Juillet 1981 Engagements du ministère des
Transports
L'article 2 à l'ordre du jour, examen de l'engagement 802 du
ministère des Transports pour le mois de juillet 1981 en présence
du ministre des Transports. Le secrétaire de la commission a reçu
une lettre dont je peux vous faire lecture: "M. le secrétaire, vous
trouverez ci-incluses les informations demandées par la commission des
engagements financiers lors de sa séance du 25 février 1982 en
relation avec le ministère des Transports. Suite à l'examen des
interventions du gouvernement dans le transport aérien et plus
particulièrement dans Quebecair par la commission permanente des
transports le 19 mars 1982, il ressort que la présence du ministre des
Transports à la commission des engagements financiers du 25 mars 1982
n'est plus nécessaire du fait que ce dernier a répondu à
l'ensemble des questions formulées concernant l'engagement no 802.
Veuillez agréer, M. le secrétaire, l'expression de mes sentiments
les meilleurs. Le directeur du cabinet, M. Martin Girard." Et je vous transmets
copie de la lettre que nous avons reçue.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: De toute façon, ce genre de lettre ne
constitue quand même pas un précédent. Il y a eu des
ententes prises avec le bureau du leader et le cabinet du ministre des
Transports comme tel qui a demandé à l'Opposition si elle
acceptait de le libérer. On l'a fait sous réserve des questions
qui avaient été posées par le député de
Mille-Îles qui, à un moment donné, s'est
intéressé à ce dossier. Il avait, lui aussi, inscrit des
questions. Pour autant que l'Opposition était concernée, on a
donné notre accord. Je n'ai pas pu donner l'accord du
député de Mille-Îles, si le député de
Mille-Îles est d'accord.
M. Champagne: Un instant:
Le Président (M. Rochefort): M. le président du
Conseil du trésor.
M. Bérubé: L'engagement 802, c'était la
question sur Quebecair?
M. Paradis: C'est cela, Quebecair.
M. Bérubé: Si je comprends bien, le ministre des
Transports avait répondu à toutes vos questions à votre
satisfaction?
M. Paradis: A répondu aux questions à notre
satisfaction.
M. Bérubé: Parfait!
M. Paradis: On a appris que le gouvernement du Québec a
donné 21 000 000 $...
M. Bérubé: Non, non, ce que je voulais de votre
part, c'est le mot "satisfaction". Après, vous pouvez arrêter.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Mille-Îles. (10 h 15)
M. Champagne: Oui, d'accord. Je vous avoue que je suivais quelque
peu. De toute façon, je suis d'accord, mais je veux poser quelques
questions. Est-ce qu'on aura des réponses? Je n'insiste pas du tout.
M. Paradis: II faudrait que le ministre vienne.
M. Bérubé: Dans la mesure où l'Opposition
est satisfaite et repue, il me fera plaisir de m'asseoir avec le
député de Mille-Îles et d'examiner avec lui les
réponses qui ont été soumises par le ministre des
Transports. On pourra examiner dans quelle mesure il n'y aurait pas lieu de
pousser plus loin et de répondre aux questions extrêmement
intéressantes et pertinentes du député de
Mille-Îles.
Le Président (M. Rochefort): Merci. Point 3 à
l'ordre du jour.
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Je pense en toute honnêteté qu'on devrait
aviser M. Lougheed. Le président du Conseil du trésor devrait
inviter également M. Lougheed pour parler de l'achat dans la province
d'Alberta d'une ligne aérienne nationale albertaine.
M. Bérubé: Vous avez raison, c'est une question qui
m'intéresse énormément. J'ai d'ailleurs eu l'occasion d'en
discuter à plusieurs reprises à l'époque avec M. Leitch,
ministre de l'Énergie en Alberta. C'est un très beau dossier, ce
dossier de Pacific Western. À un moment donné, l'Alberta a voulu
prendre le contrôle de son transporteur régional, qui est Pacific
Western, de manière à développer une stratégie
intégrée de transport sur le territoire albertain. Ils ont donc
pris le contrôle de la société Pacific Western.
À ce moment-là, le gouvernement québécois
avait également envisagé la prise de contrôle de Quebecair,
comme vous le savez, sous l'ancien gouvernement libéral. Il arrivait
à ce gouvernement, également, de se préoccuper du bien
commun, et il avait envisagé l'achat de Quebecair à
l'époque. Le gouvernement fédéral, ne voulant pas que le
Québec puisse prendre le contrôle de Quebecair, avait donc
adopté son projet de loi fédéral qui, désormais,
empêche les provinces soi-disant de prendre le contrôle de
transporteurs régionaux.
Il m'est apparu intéressant de donner, à mes camarades
fédéralistes assis de l'autre côté de la table, une
dimension à notre débat de telle sorte qu'on ne se
préoccupe pas seulement de la défense des intérêts
du Québec, mais qu'on saisisse que la défense de nos
intérêts est également un principe qui sous-tend le travail
de plusieurs de nos collègues des autres provinces qui sentent
également l'importance de développer une certaine
cohérence dans le transport aérien. C'est ce qui avait
amené M. Lougheed, à l'époque, à prendre le
contrôle de Pacific Western.
Je dois dire que, pendant des années, j'ai volé avec la
société Pacific Western dans le Grand-Nord. Je dois vous dire que
c'est une société fort bien gérée donnant un
excellent service et qui s'est développée très rapidement
dans l'Arctique, justement à la suite de cette prise de contrôle
par le gouvernement albertain. Indéniablement, la prise de
contrôle d'une société régionale de transport
aérien par une province pour s'en servir comme fer de lance pour ouvrir
son territoire est une excellente politique.
On a constaté que, lorsque Air Canada prenait le contrôle,
elle sacrifiait le service régional pour favoriser les lignes les plus
rentables qui sont les lignes dites nationales. On a senti à ce
moment-là l'importance de faire un tel développement. Je pense
que le ministre des Transports, avec sagesse, n'a pas voulu que le
Québec perde le contrôle de Quebecair.
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je suis content que le ministre soit prêt
à exhorter M. Lougheed à venir témoigner ici, je suis
d'accord avec ça. Peut-être pourrait-on clore le débat sur
ce point en demandant au gouvernement de l'Alberta de nous envoyer les
états financiers de cette ligne aérienne. On pourrait apprendre
quelque chose: comment administrer, comment faire de l'argent. J'ai compris que
cette ligne aérienne fait des profits, que l'État en
bénéficie, tandis qu'ici nous sommes déjà dans le
trou de 20 000 000 $, si on compte les 300 000 $ et les autres surplus à
venir.
M. Bérubé: M. le Président, je pense que la
question du député de Sainte-Anne est tout à fait
pertinente. En effet, la Commission canadienne des transports a toujours pris
soin dans le passé, dans toutes les provinces sauf le Québec, de
réserver les lignes régionales de transport à des
transporteurs régionaux, de telle sorte que
ces sociétés puissent avoir un marché local
intéressant. À titre d'exemple, Air Canada n'atterrit pas
à l'Industrial Airport d'Edmonton. Air Canada n'atterrit qu'à
l'aéroport international d'Edmonton, également à Calgary
et uniquement dans des liaisons interprovinviales. Il n'y a aucune liaison
provinciale. C'est Pacific Western qui assure le service. Or, si vous examinez
les lignes d'Air Canada au Québec, vous allez voir qu'Air Canada va
desservir Montréal ainsi que Québec. Pour l'instant, si c'est
dans une continuité canadienne, il n'y a pas de problème. Mais le
vol d'Air Canada qui atterrit à Québec va également
à Sept-Îles, à Bagotville et à Rouyn-Noranda. En
d'autres termes, Air Canada fait au Québec ce qu'elle ne fait pas
ailleurs. Au Canada, Air Canada dessert dans le sens est-ouest ou ouest-est.
C'est un transporteur national.
Les transporteurs régionaux partent des aéroports
où atterrit Air Canada et desservent la région, sauf au
Québec, où Air Canada entre en concurrence directe avec
Quebecair. Pendant des années, les anciens propriétaires de
Quebecair avaient protesté contre cette politique de la Commission
canadienne des transports pour faire en sorte que ces lignes intérieures
soient réservées à Quebecair et que Quebecair puisse
être rentable.
C'est d'ailleurs ce qui a fait que Quebecair a toujours eu de la
difficulté à se rentabiliser. Elle essaie d'aller sur des
marchés extérieurs, dans le charter en particulier, pour tenter
de se trouver une rentabilité, alors qu'elle ne peut pas
véritablement occuper le ciel québécois, faute justement
d'avoir des lignes où elle n'a pas de concurrence.
Donc, cette politique canadienne qui a permis de rentabiliser les autres
transporteurs régionaux n'a pas été appliquée au
Québec. Là, on a fait une concurrence indue à Quebecair.
Si vous demandiez à M. Lougheed pourquoi Pacific Western est rentable,
il vous dirait: C'est très simple, le gouvernement fédéral
n'a pas cherché à écraser l'Alberta alors
qu'évidemment, son attitude vis-à-vis du Québec a toujours
été autre. Cela explique pourquoi nous avons des problèmes
avec Quebecair. C'est indéniable, mais cela explique en même temps
que pour nous assurer qu'Air Canada ne finisse pas d'écraser Quebecair,
nous avons tenu à prendre une position dans Quebecair de telle sorte
qu'on ne nous enlève pas le dernier instrument pour notre
développement.
Et, indéniablement, si les Québécois avaient
voté oui au référendum, on aurait la chance, certainement
aujourd'hui, de sortir Air Canada de ces lignes intérieures, de la
maintenir sur des lignes dites canadiennes et alors, on aurait un Quebecair
beaucoup plus rentable.
Quand vous savez la place ridicule que le français occupe
à Air Canada, quand vous voyez le nombre ridicule de francophones
capables d'accéder à un poste de pilote à Air Canada,
quand vous voyez l'impossibilité pour un francophone de faire
carrière à Air Canada dans sa langue maternelle et d'avoir une
chance normale de promotion, vous voyez l'importance de prendre le
contrôle de Quebecair.
Il n'y a que des gens nés à genoux pour trouver dans
l'achat de Quebecair une décision qui desserve les intérêts
du Québec.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, on a eu vendredi dernier la
version du ministre des Transports sur ce dossier. Aujourd'hui, on a la version
du président du Conseil du trésor...
M. Bérubé: ... comme vous voyez...
M. Paradis: ... non, je veux expliquer les différences
substantielles parce que celui qui possède la vraie version, finalement
-cela provient des gens qui ont eu à travailler dans les dossiers autant
de Nordair que de Quebecair - c'est le ministre au marasme économique,
Bernard Landry, qui a tout planifié cela.
Selon la version du ministre des Transports Quebecair était
déficitaire pour d'autres motifs que ceux qui viennent d'être
mentionnés par le président du Conseil du trésor.
L'écroulement de l'économie dans toute la côte Est du
Québec, présentement, est un des facteurs qui a fait en sorte que
la situation de Quebecair s'est détériorée beaucoup plus
rapidement qu'on aurait cru...
M. Bérubé: Indéniablement.
M. Paradis: ... et que les déficits ont gonflé,
etc. Le ministre des Transports a été assez honnête pour
l'admettre en commission parlementaire, vendredi dernier. Ce n'est pas la
concurrence d'Air Canada sur cette ligne.
Il y a un deuxième facteur, c'est celui où il se perd 100
$ par billet qui est vendu. Vous l'avez mentionné, mais sans mentionner
les 100 $ par billet sur les lignes de la Floride, sur les charters. Vous n'en
avez pas parlé.
Quant à la francophonie comme telle, le ministre des Transports a
pris acte du fait qu'au niveau de la francophonie, Quebecair ne faisait pas
tous les efforts nécessaires. À titre d'exemple un article que
j'ai cité au ministre, paru dans la Presse au mois de novembre 1981,
sous la plume de Jacques Bouchard, qui stipulait que les manuels de pilotage
des Boeing, qu'Air Canada avait déjà traduits en français,
n'avaient malheureusement pas été traduits en français
par Quebecair; que l'entraînement, la formation de cinq pilotes de
Quebecair se faisait dans la langue anglaise parce que la direction de
Quebecair avait strictement omis de demander un instructeur francophone pour
les cours de pilotage de ses Boeing.
Il y a eu des décisions administratives également qui ont
fait que Quebecair, qui avait des BAC-111, les a mis au rancart pour aller
acheter des Boeing, alors que Boeing avait une difficulté incroyable
à vendre ses avions aux autres lignes aériennes internationales,
et pour le Québec ou Quebecair, peut-être à cause des
subventions qui venaient des fonds publics, c'était le temps d'acheter
des Boeing. Maintenant, Quebecair change sa décision administrative -on
sait ce que cela peut coûter - décide de renipper, de
redécorer ses BAC-111, de les sortir des hangars et de revendre à
perte les Boeing qu'elle a achetés. Ce genre de décision
coûte des fortunes.
Le président du Conseil du trésor n'était
peut-être pas au courant de cela non plus, mais en plus des 15 000 000 $
qui ont été investis directement dans Quebecair, vous vous
rappelez que, l'an passé, on avait vu une subvention de 3 800 000 $
à une petite compagnie, un holding qui regroupait deux ou trois petites
compagnies d'aviation même pas régionales mais locales. Ces 3 800
000 $ ont été donnés en subvention à ce petit
holding parce que la maison mère était Quebecair. Or, de ces 3
800 000 $, 2 800 000 $ sont passés directement dans les coffres de
Quebecair parce que cette dernière détenait un billet à
demande sur cette petite compagnie qui était littéralement en
faillite, dont les passifs étaient supérieurs aux actifs, et qui
avait des états déficitaires depuis trois ans.
Je pense que dans ce dossier, c'est peut-être le Mouvement
Desjardins et le Mouvement Desjardins n'est peut-être pas à genou
ou peut-être pas un défenseur aveugle du
fédéralisme... C'est peut-être un défenseur d'une
ligne québécoise qui regrouperait deux sociétés,
Nordair et Quebecair, avec deux sièges sociaux présentement,
parce que le siège social de Nordair, qu'on dise ce qu'on veut, est
présentement à Montréal, avec un président de
Nordair qui est un francophone, avec un actionnaire dans Nordair. C'est
là qu'il est intéressant d'étudier la stratégie du
Mouvement Desjardins dans ce dossier qui est allé acheter des actions
dans Nordair, qui est allé acheter des actions dans Quebecair et qui
s'est dit, à un moment donné, que la seule façon pour les
Québécois de vraiment dire un mot d'une façon solide dans
l'aéronautique, dans le développement de l'aviation, dans l'Est
du Canada, dans l'Est de l'Amérique et au Québec, c'est en
fusionnant ces deux transporteurs aériens et en faisant une
société francophone solide. La majorité du conseil
d'administration de Nordair est francophone.
Au lieu de suivre ce plan de développement qui se dessine
à la lecture des états financiers des deux compagnies, Quebecair
et Nordair, fusion voulue par le Mouvement Desjardins - c'est la solution de
rentabilité qu'ils avaient trouvée - le gouvernement du
Québec a décidé d'investir, jusqu'à présent,
18 000 000 $ dont 3 000 000 $ en 1983. On est pris avec un déficit
minimal de 6 000 000 $ d'exploitation pour l'an passé dont une couple de
millions par mois pour les mois de janvier et février et cela s'en va de
déficit en déficit. À moins que le gouvernement du
Québec ne décide - vous allez probablement avoir d'autres
demandes à titre de président du Conseil du trésor - de
réinvestir un autre montant de 10 000 000 $ à court terme dans
Quebecair, tout l'argent qui a été investi sera perdu. Si on en
investit davantage, sans continuer à penser en fonction de
rationalisation et de fusion Quebecair-Nordair, on va dépenser, dans un
gouffre, les fonds publics. Je pense qu'il serait intéressant de
s'asseoir au niveau gouvernemental - c'est une recommandation que je fais au
gouvernement - avec le Mouvement Desjardins qui a investi dans ces deux lignes
aériennes, et de faire en sorte qu'on ait un transporteur aérien
qui donne priorité aux francophones, mais qui soit rentable et
rationalisé. Je pense que si on le faisait dans ce sens-là,
l'Opposition aurait des questions et peut-être des félicitations
à adresser au gouvernement. Tant et aussi longtemps que le gouvernement
va s'entêter dans des périodes de restrictions budgétaires,
dans des périodes de compressions aveugles, à dépenser des
fonds publics dans quelque chose qui, de toute évidence, n'est
absolument pas rentable, où on n'a pas l'expertise nécessaire en
aéronautique requise pour avoir un transporteur rentable - je parle de
l'expertise humaine - on risque de garrocher dans le gouffre des dizaines de
millions de dollars et, tantôt, peut-être des centaines de millions
de dollars dans un transporteur aérien qui fait des déficits et
dont on ne voit pas la possibilité de réaliser des profits un
jour. Si vous travaillez dans le sens d'une fusion Quebecair-Nordair, sous un
contrôle majoritaire québécois, vous allez avoir l'appui de
l'Opposition. Mais si vous travaillez pour...
M. Bérubé: On garde l'appui de l'Opposition.
M. Paradis: ... dépenser des fonds publics pour des fins
pseudo-nationalistes, vous allez avoir un barrage de questions de l'Opposition.
(10 h 30)
M. Bérubé: Merci, M. le Président. Je
remercie le député de Brome-Missisquoi de l'appui tout
entier qu'il vient de donner à la politique gouvernementale. D'abord, il
a souligné la collaboration qui doit exister entre la SID, du groupe
Desjardins, et le gouvernement. Le député de Brome-Missisquoi
n'est sans doute pas au courant qu'effectivement les actions que détient
la SID dans Nordair viennent d'actions détenues par le gouvernement du
Québec, par le biais de la caisse de dépôt, en nombre
suffisant pour empêcher la fusion de Nordair-Air Canada,
c'est-à-dire que nous avons pris suffisamment de contrôle pour
bloquer la fusion et nous avons transféré ces actions à la
SID justement dans le but de permettre à la SID, avec le groupe Hamel,
de réaliser cette fusion.
Ce que le député de Brome-Missisquoi a oublié de
dire, c'est que c'est le ministre fédéral des Transports qui a
refusé cette fusion Nordair-Quebecair contrôlée par un
groupe québécois, et c'est la raison pour laquelle cette fusion
n'a pas été faite. Toutefois, ce qu'Air Canada a tenté de
faire, c'est de prendre le contrôle de Quebecair, mais sans que nous
ayons aucune garantie que Quebecair-Nordair ne serait pas éventuellement
absorbée dans Air Canada et que l'on perde, finalement, le seul
transporteur régional. C'est la raison pour laquelle le gouvernement du
Québec est intervenu dans Quebecair pour empêcher cette
opération.
Ce que nous recherchons, c'est exactement ce que le député
de Brome-Missisquoi vient de souligner. Je ne vous cache pas que nous
étions même prêts à envisager un regroupement avec
des intérêts ontariens, sur une base même de parité,
pour arriver à mettre sur pied un transporteur régional qui
regroupe des gens de l'Ontario et des gens du Québec, la SID, Hamel et
l'ensemble, mais nous n'avions aucune garantie que nous pourrions faire
ça. Au contraire, les politiques de la bureaucratie
fédérale vont à l'encontre de cet objectif, et la seule
raison pour laquelle nous avons un contrôle effectif sur Quebecair, c'est
pour avoir encore quelques cartes.
Nous allons continuer, de concert avec la SID, de maintenir nos 11% dans
Nordair et de faire pression sur le gouvernement fédéral pour que
celui-ci accepte un jour cette fusion Quebecair-Nordair. Qu'il l'accepte dans
le cadre d'une association avec des intérêts ontariens dans une
société régionale, ça nous apparaît tout
à fait normal, mais ce que nous voulons par-dessus tout, c'est
véritablement un transporteur régional qui puisse intégrer
les flottes.
Il y a un seul point sur lequel le député de
Brome-Missisquoi... Je pense que ce qu'il a dit est parfaitement exact. Les
difficultés financières que connaît Quebecair, ces
dernières années, sont d'ailleurs assez semblables à
celles des grandes sociétés américaines comme Trans World
Airlines, et la grande société...
M. Paradis: Ils n'achètent pas de Boeing de ce temps-ci,
eux autres.
M. Bérubé: ... de Freddie Laker, en Angleterre, par
exemple, vous le savez, et en "receivership" cette semaine ou la semaine
dernière. Donc, c'est un problème assez universel. De fait, ce
que vous venez de souligner, c'est la problématique particulière,
sur le plan financier, des deux dernières années. Mais vous avez
quand même passé sous silence - vous avez même dit que ce
n'était pas vrai - les protestations des Brillant lorsqu'ils
étaient propriétaires de Quebecair, alors que Air Canada faisait
une concurrence indue. Vous avez passé sous silence les protestations de
la famille Webster, pendant des années, qui devait subir le même
préjudice, à la tête de Quebecair. Vous passez donc sous
silence toute cette période importante où Quebecair aurait pu se
développer et atteindre une taille critique, en prétendant
qu'elle ne s'est jamais produite. Je pense que c'est une vision à trop
court terme.
Vous avez raison de parler des difficultés financières des
dernières années, mais vous avez tort de ne pas intégrer
votre discussion à l'ensemble de la situation financière de
Quebecair qui serait beaucoup plus saine si Quebecair avait pu, dès le
début, détenir l'ensemble de ses lignes.
C'est le sens de mon intervention. Mais vous avez raison de dire que mon
intervention était incomplète puisque je ne traitais pas des
difficultés financières des dernières années. Vous
avez parfaitement raison. Le ministre des Transports - comme vous le dites -
l'a lui-même reconnu, d'une part, mais, d'autre part, je dois vous
accuser en retour de passer sous silence des attitudes fédérales
qui ont été cause de la situation fondamentale de mauvaise
santé financière de Quebecair.
Je pense que pour être honnête, il faudrait,
premièrement, reconnaître qu'Ottawa n'a jamais eu une politique de
développement de Quebecair au Québec à l'époque
où les Brillant en étaient propriétaires, ce qui les a
amenés à s'en départir, et les Webster ont continué
à subir la même injustice. Deuxièmement, lorsqu'il s'est
agi, pour Quebecair et Nordair, de se fusionner et de créer un
transporteur régional, à nouveau les politiques
fédérales ont été à l'encontre de la
création de ce... Je ne vois absolument pas pourquoi le
député de Brome-Missisquoi ne tirerait pas un jour la maudite
conclusion qu'on devrait tous tirer, c'est qu'il est temps de se
débarrasser de Trudeau.
M. Paradis: M. le Président...
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je pense que le président du Conseil du
trésor aurait avantage à communiquer sa philosophie de saine
gestion, qu'il nous énonce aujourd'hui, au ministre d'État au
Développement économique. Il y a présentement une
proposition qui pourrait recueillir l'assentiment des trois parties, qui est
encore à l'étape des négociations et qui émane des
parties intéressées - les trois semblent très
intéressées - 40% d'intérêts québécois
dans une fusion Nordair-Quebecair, 40% d'intérêts ontariens, la
parité que vous recherchiez, et le fédéral, par Air
Canada, conserverait 20%, ce qui ferait 40-40-20.
Mais il y a un petit problème dans tout le dossier. Si vous
parlez aux interlocuteurs, autant de Quebecair que de Nordair, qui ont eu
à négocier dans le bureau de votre super ministre d'État
au Développement économique, ces gens-là vous diront ce
qui compte pour le superministre d'État au Développement
économique, et cela suit très bien la philosophie qu'il a
énoncée à Paris la semaine passée et le message
qu'il nous a répété cette semaine en Chambre. M. Landry a
un rêve et son rêve, c'est d'atterrir à Paris sur les vols
de Quebecair avec des fleurs de lis sur la queue! La queue de l'appareil de
Bernard Landry, moi, je ne suis pas prêt, comme "payeur de taxes"...
Là, on ne parle plus de développement régional. Si
l'atterrissage de Bernard Landry est rentable pour la société
québécoise, on embarquera, mais si c'est pour satisfaire un petit
rêve de Bernard Landry, c'est bien de valeur, mais la population du
Québec ne paiera pas à Bernard Landry un petit Boeing sur lequel
on sculptera des fleurs de lis pour lui faire plaisir.
M. Bérubé: D'abord, M. le Président, c'est
un procès d'intention. Deuxièmement, c'est un effort pour
dénaturer...
M. Paradis: Voulez-vous les sources?
M. Bérubé: ... entièrement tout ce qui
s'appelle la défense de nos intérêts nationaux et cela me
paraît dangereux.
M. Paradis: II est dangereux, Landry!
M. Bérubé: Ce dont me parle le député
de Brome-Missisquoi, c'est d'une proposition 40-40-20. En d'autres termes, il
dit: Nous allons avoir la parité entre les intérêts
régionaux ontariens et ceux du Québec et nous allons donner
l'arbitrage à Air Canada, en disant: Vous savez, l'arbitrage du
fédéral dans le cas de Volkswagen a joué pour le
Québec, l'arbitrage du fédéral, dans le cas de
l'implantation de tous les projets industriels dont on parle depuis un certain
nombre d'années a toujours joué en faveur du Québec et,
par conséquent, il n'y a pas de raison de ne pas avoir confiance en cet
arbitrage fédéral.
Je suggérerais au député de Brome-Missisquoi
d'enlever ses lunettes noires et, une fois pour toutes...
M. Paradis: Je ne peux pas, elles ne sont pas noires.
M. Bérubé: ... de se rendre compte que, s'il
additionnait, par exemple, les investissements du fédéral dans le
domaine de la recherche scientifique au Québec pour les comparer
à ceux de l'Ontario, s'il examinait les investissements dans le secteur
manufacturier du fédéral pour les comparer à ce que le
fédéral fait en Ontario, il verrait de quel côté
penchent les arbitrages fédéraux. Par exemple, la liaison entre
Gatineau et le nord du Québec aurait pu se faire à partir de
Hull; elle ne se fera pas, elle se fera à partir de l'Ontario. Pour
quelle raison saugrenue? Parce que la communication se ferait plus facilement
avec Toronto et l'Ouest.
Deuxième type de décision toute récente dans le
domaine du transport aérien: les liaisons à courte distance entre
les centre-ville qui auraient très bien pu partir de l'aéroport
de Gatineau pour desservir Toronto ou Montréal, dans la mesure où
- le député de Pontiac le reconnaîtra lui-même -la
distance moyenne et le temps pour se rendre au centre-ville d'Ottawa à
partir de Gatineau, avec la construction de l'autoroute, est beaucoup plus
avantageux que de l'aéroport d'Ottawa. Néanmoins, là
où on a un très bel exemple d'un aéroport
sous-utilisé pouvant desservir facilement Montréal, Toronto et
Ottawa, à nouveau, on décide de privilégier
l'aéroport d'Ottawa.
En d'autres termes, lorsque vous me dites que l'arbitrage
fédéral joue en faveur du Québec, je dis: Enlevez vos
lunettes noires! On est en dedans et c'est le temps d'enlever vos lunettes de
soleil! Je regrette infiniment, mais les arbitrages du gouvernement
fédéral jouent à peu près toujours contre le
Québec.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: M. le Président...
M. Paradis: Je voudrais juste lui répondre pendant deux
secondes.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Pontiac, y consentez-vous? Bon. M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le président du Conseil du trésor,
j'enlèverais mes lunettes noires si j'en avais. Je voudrais vous
demander, cependant, d'enlever votre bandeau. Lorsque vous nous parlez du
dossier Volkswagen, vous savez très bien que c'est le ministre de
l'Industrie et du Commerce de l'Ontario qui s'est rendu en Allemagne et qui a
établi les premiers contacts. C'est lui qui a attiré en Ontario
cette industrie qui crée 500 emplois dans un secteur de
l'activité économique qui éprouve des difficultés
présentement. Au même moment, le fédéral est
intervenu -parce que ce n'est pas Bernard Landry qui s'en est occupé -
pour implanter sur la rive sud de Montréal une usine de haute
technologie qui va créer plus de 1000 emplois. On a eu le double
d'investissements dans la même période et, si vous enleviez votre
bandeau, vous auriez vu ça. Je vais vous parler de l'action du
gouvernement provincial. Je suis ici, moi, comme représentant
l'Opposition au gouvernement provincial et, si j'étais conservateur
à Ottawa, je serais peut-être dans l'Opposition au gouvernement
fédéral.
M. Bérubé: Dans l'Opposition, oui.
M. Paradis: Je vais faire mon travail comme député
de l'Opposition au gouvernement provincial. Je vais vous parler des programmes
à frais partagés dans lesquels il y a des investissements
d'annoncés dans mon comté ou en bordure de mon comté. D'un
côté, au lac Champlain, depuis cinq ans le fédéral,
dans les programmes touristiques a 60% mis de côté, soit 3 500 000
$, pour le développement du lac Champlain et de Venise-en-Québec.
Dans l'autre bout du comté, où le provincial avait promis 4 500
000 $ pour le développement du mont Orford, il n'a pas mis un cent en
nouveaux investissements depuis quatre ans. Là, que se passe-t-il? Le
fédéral va peut-être intervenir tout seul avec 10 000 000 $
au mont Orford. J'espère que, si le gouvernement du Québec ne
s'enlève pas les deux pieds de la même bottine, ils vont y aller
quand même à Venise-en-Québec et au lac Champlain. On ne
semble pas, du côté du gouvernement provincial,
intéressé à investir dans la province de Québec. Si
l'on n'est pas intéressé à investir dans des domaines
à vocation économique aussi importants que le tourisme,
j'espère que le fédéral va le faire.
Le fédéral n'est pas parfait sur tout mais, avant de
critiquer les autres, commencez donc à prendre vos
responsabilités comme gouvernement provincial. Commencez donc à
investir dans des projets à tendance économique. Regardez les
derniers crédits que vous avez déposés. Regardez ce que
vous avez fait avec les budgets à vocation économique.
Peut-être que, si vous faisiez cela, vous n'auriez pas tellement à
vous plaindre de ce gouvernement fédéral qui vient investir dans
des domaines économiques au Québec. Tentez donc, aussi,
d'établir une relation de coopération avec d'autres niveaux de
gouvernement, que ce soient le gouvernement central ou les gouvernements qui
sont plus proches de la population, les commissions scolaires, les
municipalités du Québec.
Au lieu de mettre le blâme sur tout le monde, au lieu d'être
agressif envers tout le monde, si vous tentiez en période de
difficultés économiques de travailler en collaboration avec des
partenaires économiques, peut-être que vous auriez plus de
succès. Vous voulez brandir des guerres de drapeaux et, au lieu de
gouverner, vous opposer à ce qui se passe à un autre niveau de
gouvernement; pendant ce temps, le peuple québécois commence -
vous avez pris connaissance des derniers sondages - à vous juger d'une
façon assez sévère.
Le Président (M. Rochefort): M. le président du
Conseil du trésor.
M. Bérubé: M. le Président, tout
récemment, le premier ministre du Canada annonçait la fin du
fédéralisme coopératif, en ce sens qu'il a pris la
décision de ne pas coopérer. D'ailleurs, on se demande...
M. Paradis: Cela fait cinq ans que vous l'avez
annoncé.
Le Président (M. Rochefort): S'il vous plaît!
M. Bérubé: ... si c'est un grand changement par
rapport à son attitude passée. De fait, c'est lui-même qui
a annoncé qu'il n'avait absolument aucune intention de travailler avec
aucune province du Canada et que pour lui c'était la fin du
fédéralisme coopératif. D'autre part, je dois vous
signaler, M. le Président, qu'effectivement, avant le
référendum, le Québec a signé pour 1 300 000 000 $
d'ententes avec le gouvernement fédéral, nettement trois à
quatre fois plus que l'ancien gouvernement libéral de M. Bourassa, mais
que, depuis le référendum, il n'y en a plus. La raison est
très simple. Mon distingué collègue de Brome-Missisquoi,
M. le Président, a expliqué aux Québécois lors de
la campagne référendaire: Si vous votez non, cela va vouloir dire
oui aux changements que vous attendez. Les Québécois l'ont cru.
Alors, ils ont décidé de voter non. Mais M. Trudeau, lui, a fait
l'addition. On posait la question aux Québécois: Voulez-vous
avoir le dernier mot dans les questions qui vous concernent? Les
Québécois ont dit: Non. M. Trudeau a donc tiré la
conclusion que c'est lui qui l'avait le dernier mot. Depuis ce temps, il n'y
a...
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre! Question de
règlement, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, il y a une coutume
établie à notre commission que, chaque fois que le
président du Conseil du trésor commence de grands discours
politiques, le président intervient de son propre chef et
l'arrête. On est venu ici pour étudier l'engagement 202, et on n'a
pas encore parlé de ça. J'aime bien ses discours politiques, je
lui ai dit d'ailleurs de m'inviter à Matane pour avoir un bon discours
pour la population. Je suis toujours prêt. Mais ici, savez-vous, il faut
étudier les engagements financiers.
M. Bérubé: Sur la question de règlement.
Le Président (M. Rochefort): Sur la question de
règlement, M. le président du Conseil du trésor. (10 h
45)
M. Bérubé: Je partage entièrement le point
de vue du député de Sainte-Anne. Je lui ferais remarquer que
c'est lui qui a soulevé la question de M. Lougheed, de Pacific Western
et que c'est donc lui qui a fait démarrer toute la question du
traitement particulier du gouvernement fédéral vis-à-vis
de Pacific Western et vis-à-vis de Quebecair. S'il n'avait pas
soulevé cette question politique, nous en serions, M. le
Président, à l'engagement 202 qui porte sur un supplément
pour porter à 2 700 000 $ le coût des travaux de construction
d'une section de dix kilomètres de la route Joutel-Selby. Il ne faudrait
pas que le député de Sainte-Anne oublie que c'est lui qui a
ouvert le bal et s'il trouve qu'il n'aurait pas dû l'ouvrir et qu'il veut
faire mea culpa, je suis d'accord pour arrêter mon intervention
immédiatement.
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Rochefort): Sur la question de
règlement...
M. Polak: ... c'est une question de règlement. J'ai
parlé exactement deux...
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Sainte-Anne, je ne vous ai pas accordé la parole.
M. Polak: Est-ce que je l'ai maintenant, M. le
Président?
Le Président (M. Rochefort): Non. Sur la question de
règlement que vous avez soulevée, je vous ai entendu et j'ai
entendu le président du Conseil du trésor. Je suis conscient
qu'on s'est écarté un peu de l'engagement no 802 du
ministère des Transports, mais je considérais que cela avait
été le cas des deux côtés et que je pouvais
permettre aux deux côtés de poursuivre des interventions qui
étaient peut-être un peu plus éloignées de la
pertinence du débat. Je comptais justement, à la suite de
l'intervention du président du Conseil du trésor, vous rappeler
tous à l'ordre et vous demander si vous aviez d'autres interventions
pertinentes à l'examen de l'engagement no 802.
Je demanderais au président du Conseil du trésor de
terminer son intervention.
M. Bérubé: J'ai terminé, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Vous avez terminé? M.
le député de Pontiac sur l'engagement 802.
M. Middlemiss: D'accord, M. le Président. Puisque le
président du Conseil du trésor a mentionné le
député de Pontiac concernant l'aéroport de Gatineau et que
Air Canada aurait fait une concurrence indue, je lui demanderais de
vérifier qui a fait la plus grande concurrence à Quebecair durant
le règne du ministre des Travaux publics, Mme Jocelyne Ouellette entre
l'aéroport de Gatineau et l'aéroport de Québec. Je me
demande si c'est Air Canada ou l'avion du ministère des Transports du
Québec.
M. Bérubé: M. le Président,
indéniablement, je pense que si vous regardez sur le plan de la
rentabilité, c'est connu que l'utilisation, par exemple, d'un F-27, les
coûts marginaux, j'entends... c'est-à-dire les coûts
d'exploitation ont été déposés par le ministre des
Transports. Vous avez été à même de voir que le
coût marginal est de quelques centaines de dollars, en ce sens que les
équipages sont en place, l'avion est là, et la seule chose que
vous payez lorsque vous utilisez l'avion, au fond, c'est le carburant et
l'entretien. Dans ces conditions, le coût par heure de vol d'un avion
gouvernemental est très bas. Donc, il devient rapidement très
rentable. Il est plus rentable, en fait, de prendre un vol gouvernemental que
de prendre un vol commercial. Pour de strictes raisons de rentabilité,
la politique du ministre des Travaux publics était fondée. De
nouveau, M. le Président, je soulignerais que, comme le
député de Sainte-Anne le disait tantôt: M. le
Président, je n'ai parlé que deux secondes et là,
regardez-moi l'explosion. Vous savez, M. le Président, dans une bombe,
il y a un détonateur et le député de Sainte-Anne dit: Moi,
je n'ai été que le détonateur.
Le Président (M. Rochefort): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Je voulais seulement relever un aspect dont
le député de Brome-Missisquoi parlait tantôt au sujet de
Volkswagen.
Le Président (M. Rochefort): Messieurs, je vous
rappellerai que je vous avais demandé de revenir à la pertinence
du débat dans l'étude de l'engagement 802 du ministère des
Transports. Là-dessus, M...
M. Bérubé: Nous sommes prêts à y
revenir, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît! Vous êtes là-dessus, M. le député
d'Iberville?
M. Beauséjour: C'est pour relever justement les propos du
député de Brome-Missisquoi à ce sujet.
Le Président (M. Rochefort): Au sujet de l'engagement
802?
M. Paradis: 202.
Le Président (M. Rochefort): 802, M. le
député de Brome-Missisquoi. 202, c'est là où nous
voulions tous nous rendre, mais nous sommes toujours à l'article 2 de
l'ordre du jour qui est l'examen de l'engagement 802 du ministère des
Transports. Sur cette question, M. le député d'Iberville?
M. Beauséjour: D'une façon un peu élargie,
probablement.
Le Président (M. Rochefort): Élargie? Non. J'avais
demandé de restreindre, justement.
M. Bérubé: À l'ordre, M. le
Président: À l'ordre! Le député d'Iberville,
vraiment, après ses longues interventions de ce matin, abuse de la
patience de l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Rochefort): M. le député
d'Iberville, cela va?
M. Beauséjour: On y reviendra, M. le Président.
M. Middlemiss: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Pontiac, sur une question de règlement.
M. Middlemiss: Avant d'adopter l'ordre du jour, on a eu une
réponse à l'engagement no 307 du mois de juillet et - je
n'étais malheureusement pas ici et je m'en excuse -j'aurais besoin
d'autres renseignements si vous voulez bien me les fournir.
Le Président (M. Rochefort): À moins qu'il y ait
consentement des membres de la commission.
M. Bérubé: Oui, oui, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): II y a consentement. M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: C'est l'engagement 307...
Le Président (M. Rochefort): De quel ministère, M.
le député?
M. Middlemiss: Le ministère des Transports, engagement 307
de juillet 1981.
M. Bérubé: C'est une étude
géotechnique, M. le Président. Je peux vous le dire.
M. Middlemiss: Oui, c'est cela. "Combien de contrats en
géotechnique concernant les deux sections de route dont il est fait
mention dans l'engagement ont été accordés et pour quel
montant?" La réponse nous parvient: "Les études
géotechniques ont été faites par des employés du
ministère et aucun contrat n'a été accordé pour ce
travail." Est-ce qu'il serait possible de connaître le coût de ces
travaux? Combien est-ce que cela a coûté pour exécuter ces
travaux? On doit avoir une comptabilité au ministère des
Transports pour établir combien ça nous coûte.
M. Bérubé: Non, M. le Président, je ne crois
pas que le ministère ait une comptabilité interne au titre d'un
projet spécifique. De fait, depuis un bon nombre d'années - cela
a été mis en place à l'époque où M. Garneau
était président du Conseil du trésor - on a
commencé à instaurer la budgétisation par programme, que
nous avons étendue à tous les ministères depuis. C'est une
excellente politique qui permet, lorsque nous préparons les budgets, non
plus de séparer cela en dépenses de salaires, dépenses de
fonctionnement, dépenses de ci ou de ça, ce qui, finalement, dit
relativement peu aux gens, mais de forcer les ministères à relier
leurs dépenses de salaires à un ensemble de programmes et
d'activités, d'éléments de programme.
Toutefois, nous ne poussons pas ce raffinement jusqu'à en
évaluer spécifiquement le coût, projet par projet, ce qui
impliquerait un travail, quand même, assez considérable de faire
le partage, tant de secrétaires, tant de professionnels, tant de
techniciens, pour en arriver à évaluer ce qu'aurait effectivement
coûté, à l'intérieur du programme en question, ce
projet particulier.
M. Middlemiss: D'accord.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Toutefois, comment peut-on établir si c'est
plus avantageux économiquement pour le ministère de donner
ça à l'entreprise privée que de le faire au
ministère? De quelle façon peut-on évaluer ce qui est le
plus économique?
M. Bérubé: La problématique au
ministère des Transports est un peu particulière. Depuis un
certain nombre d'années, l'accent a été mis sur le
transport en commun, qui prend une part de plus en plus importante du budget du
ministère des Transports, forcément, avec une réduction
équivalente au chapitre, par exemple, de la construction d'autoroutes ou
de la construction d'un grand nombre de routes.
Une voix: Excepté l'entretien.
M. Bérubé: Non, l'entretien est stabilisé,
il n'y a pas vraiment de réduction. Il devrait peut-être
augmenter, mais c'est un problème assez universel, d'ailleurs, dans le
monde. Il s'ensuit qu'on se retrouve, au ministère des Transports, avec
du personnel spécialisé sous-utilisé par rapport aux
besoins du ministère en construction de routes. Il devient donc de plus
en plus intéressant pour le ministère d'utiliser ce personnel
pour des études comme celles-là plutôt que de les confier
à contrat. Cela explique sans doute pourquoi le ministère va
faire de plus en plus de travaux en régie.
Compte tenu de la sécurité d'emploi qui a
été accordée, je pense, en 1969, à tous les
employés de l'État et qui est prévue par
législation, la seule façon de réduire les effectifs,
c'est par attrition. Lorsque les employés prennent leur retraite au
ministère des Transports, c'est bien évident qu'on ne les
remplace pas. D'ailleurs, au gouvernement, si vous regardez le nombre
d'employés, il y avait autour de 71 000 fonctionnaires - il faudrait
corriger parce que je le cite de mémoire - en 1979-1980 et, maintenant,
le nombre est baissé à 67 000. Donc, il y a une diminution
continue du nombre de fonctionnaires. C'est par attrition, c'est-à-dire
en ne remplaçant pas ceux qui quittent, que, tranquillement, nous
réduisons l'importance de la fonction publique.
Il y a des secteurs particuliers où le volume a diminué de
façon tellement importante depuis quelques années - je pense aux
transports; il y a un déplacement vers le transport en commun, ce qui
nécessite des formations différentes - qu'on se retrouve avec du
personnel, au ministère des Transports, qui est forcément
sous-utilisé par rapport à ce qui existait dans le passé.
Cela explique pourquoi - c'est l'impression que j'ai - le ministère va
faire de plus en plus de travaux en régie et va effectivement donner
moins de contrats à l'extérieur parce qu'il a le personnel, il a
les ressources pour faire ce genre de travail qu'il ne faisait pas avant. Pour
garder son personnel occupé, il va donc plutôt choisir la
régie. Je pense que, sur le plan économique, c'est très
raisonnable.
Le Président (M. Rochefort): Cela va?
M. Bérubé: Je sais que la firme
d'ingénieurs-conseils du député de Pontiac,
évidemment, va peut-être être moins heureuse de ça,
mais c'est un problème.
M. Middlemiss: J'aimerais informer le président que j'ai
vendu toutes mes actions du bureau d'ingénieurs-conseils dont
j'étais propriétaire quand je suis devenu député.
Si on change la politique, est-ce qu'on établira une politique pour
déterminer si, économiquement, c'est plus avantageux d'utiliser
le personnel au ministère des Transports en prenant en
considération qu'il y a beaucoup d'équipements, beaucoup de
laboratoires? Cela, même si, en 1969, on a garanti l'emploi - cela est
pour les individus - de faire fonctionner l'équipement et ainsi de
suite. C'est bien beau de dire qu'on va occuper le personnel, mais qu'est-ce
qui arrive dans les investissements, dans l'équipement et tout ce que
cela prend pour faire ces travaux? Est-ce qu'on établit une politique
pour déterminer si c'est plus économique de le faire à
l'intérieur que de le faire à l'extérieur?
M. Bérubé: Vous comprendrez que ce qui s'est
produit au ministère des Transports, c'est que n'ayant pas les budgets
dont il rêve pour faire tous les travaux qu'il aurait aimé faire
au Québec, forcément, il cherche tous les moyens possibles pour
réduire le coût unitaire. Le ministère des Transports va
avoir comme tendance de choisir la solution qui est la plus intéressante
pour lui.
M. Middlemiss: Quelle est cette politique pour établir les
faits? On peut imaginer que cela coûte moins cher. Est-ce qu'il y a une
politique qui est établie?
M. Bérubé: II faudrait demander quelle est la
politique adoptée par le ministère en ce qui a trait aux travaux
en régie par rapport aux travaux à contrat. Et d'une façon
générale, on les fait en régie.
M. Middlemiss: Si vous me dites qu'on ne tient pas compte du
montant que cela coûte au ministère des Transports pour faire ces
travaux, comment peut-on faire une comparaison?
M. Bérubé: C'est que lorsque vous avez le
personnel, il ne vous coûte rien.
M. Polak: Sauf pour les contribuables.
M. Bérubé: Le coût marginal est nul. Il est
là. Qu'il travaille ou qu'il ne travaille pas, le personnel est
payé. Par conséquent, il devient très économique de
faire les travaux en régie plutôt qu'à l'extérieur,
quand vous avez la ressource. Alors, cette notion de l'économique, c'est
une notion toute relative. Si vous avez le personnel nécessaire pour
faire des travaux, le député reconnaîtra que, pour faire
des travaux de géotechnique. - je ne dis pas cela par mépris pour
la profession passionnante d'ingénieur du député de
Pontiac, étant moi-même ingénieur - comme pièces
d'équipement, il y a du forage...
M. Middlemiss: Laboratoire et toutes ces choses-là...
M. Bérubé: ... oui, c'est relativement minime. Je
ne dis pas qu'il n'y a pas eu, dans le cadre de ce contrat, des sous-contrats
donnés par le ministère pour, par exemple, des analyses de
carottes dans des laboratoires montréalais, spécialisés
là-dedans. Probablement qu'il a pu y avoir des sous-contrats. Mais c'est
possible, également, que le ministère ait lui-même un
laboratoire d'analyses mais le ministère n'aurait certainement pas
créé son propre laboratoire de mécanique des sols pour un
simple projet comme celui-là.
Alors il faudrait d'abord s'assurer que le ministère a un
laboratoire de ce type pour faire tous les travaux; ce dont je doute. Le plus
probable, c'est qu'il ait fait appel à des services extérieurs
pour les laboratoires d'analyse de sol.
M. Middlemiss: Concernant l'équipement de forage?
M. Bérubé: Vous savez, l'équipement de
forage se loue.
M. Middlemiss: Le ministère en a, de
l'équipement?
M. Bérubé: Non, cela se loue. Très
fréquemment, cela est loué.
Le Président (M. Rochefort): Toujours sur la même
question. M. le député de Brome-Missiquoi.
M. Paradis: Simplement une précision. Ce que semble nous
dire, finalement, le président du Conseil du trésor, c'est que le
gouvernement a effectué un choix opérationnel, dans une
période de compressions budgétaires - dans le cas du
ministère des Transports, et cela peut se retrouver dans d'autres
ministères également qui est la suivante: le gouvernement
privilégie, sans tenir compte des coûts, le secteur public
comparativement au secteur privé. La perte d'emplois, lorsqu'il y a
moins d'argent qui circule, arrive soit dans le secteur public si on
privilégie le secteur privé, ou soit dans le secteur privé
si on privilégie le secteur public. Le gouvernement ne s'est pas
attardé jusqu'à maintenant ou n'a pas pris la peine
jusqu'à maintenant d'analyser le facteur coût et de
privilégier la solution la plus rentable. Il a tenu pour acquis que le
secteur public était privilégié et que, s'il y avait des
pertes d'emplois à cause des compressions budgétaires, elles se
produiraient dans le secteur privé.
M. Bérubé: Non. Je pense que le
député de Brome-Missisquoi a déformé, non pas
sciemment, mes paroles...
M. Paradis: C'est sur le plan interrogatif que je l'ai fait.
M. Bérubé: ... c'est cela, c'est sur le plan
interrogatif, c'est comme cela que je l'interprète, comme étant
une pure question. Je vais répondre par une pure réponse. (11
heures)
Dans la mesure où le personnel existe, nous utiliserons le
personnel déjà rémunéré du gouvernement pour
faire des travaux. Lorsqu'un ministère veut aller en contrat, il doit
faire la démonstration qu'il n'a pas les ressources et qu'il doit aller
en contrat.
M. Paradis: Vous répondez exactement, M. le
président du Conseil du trésor, ce que j'ai dit, finalement. Pour
autant que le secteur public a les ressources humaines...
M. Bérubé: C'est cela.
M. Paradis: ... vous ne comparez pas le coût de le faire
faire par le secteur public ou le secteur privé. Vous n'avez pas
poussé votre analyse de compressions budgétaires en effectuant ce
choix. Vous avez dit: On tient pour acquis que le secteur public a une
sécurité d'emploi depuis 1969.
M. Bérubé: Parce que le coût marginal est
nul.
M. Paradis: Non, le coût est là quand même, M.
le président du Conseil du trésor. Si on le fait faire par des
employés de l'État, c'est qu'on n'a pas remis en question la
sécurité d'emploi dans le secteur public, finalement.
M. Bérubé: Ah! Là, c'est une autre
question.
M. Paradis: C'est à ce niveau-là que...
M. Bérubé: Oui. Si vous me demandez: Est-ce que le
gouvernement a pris la décision de mettre à pied 5000, 10 000 ou
15 000 fonctionnaires...
M. Paradis: Non.
M. Bérubé: ... au gouvernement en abolissant la
sécurité d'emploi? Je vous réponds: Non, le gouvernement
n'a effectivement pas pris cette décision. Vous avez parfaitement
raison.
M. Paradis: Est-ce que le gouvernement - je vais un peu plus loin
- a pris la décision d'analyser le facteur coût lorsque c'est fait
par la fonction publique ou par le secteur privé et d'opter pour le
moindre coût en ajustant toutes les politiques qu'il faut? D'après
ce que je peux comprendre de votre intervention, le gouvernement n'a pas
poussé l'analyse jusque-là. Il a dit: Non, on privilégie
le secteur public et, s'il y a de la perte d'emplois, cela arrivera dans le
secteur privé.
M. Bérubé: Écoutez! Je pense que la question
du député de Brome-Missisquoi est imprécise et elle se
prête mal à une réponse précise. La
problématique de la sécurité d'emploi est en soi une
problématique différente de celle qu'il aborde. Si vous me
demandez: Est-ce qu'il y a un coût économique associé
à la sécurité d'emploi? Je vous réponds: Oui, cela
dépend; en période de croissance d'effectifs, il n'y en a pas; en
période de décroissance d'effectifs, il y en a un. Y a-t-il un
coût actuellement à la sécurité d'emploi? Oui.
D'accord?
L'État a décidé d'assumer ce coût de
sécurité d'emploi - oui, dans le cadre des conventions actuelles
qui sont toujours en vigueur; à ma connaissance, elles ne sont pas
encore renouvelées. D'accord? Ce que sera la politique salariale du
gouvernement en ce qui a trait à la sécurité d'emploi,
vous le saurez un jour, en temps et lieu. Pour l'instant, l'État a,
depuis 1969, choisi d'assumer le coût de la sécurité
d'emploi.
Ayant fait ce choix, maintenant se pose la question du contrat en
régie ou externe. Là, elle ne se pose pas vraiment parce
que...
M. Paradis: Satisfait.
M. Bérubé: Que voulez-vous? Si le personnel est
là...
M. Paradis: II a répondu à ma question.
M. Bérubé: ... c'est meilleur marché
puisqu'on le paie déjà pour lui faire faire le travail. Donc, la
rentabilité est très nette en faveur du travail en
régie.
M. Paradis: À cause du premier choix.
M. Bérubé: À cause du premier choix qui est
là depuis 1969 et qui n'a été contesté par aucun
gouvernement depuis 1969. Mais si vous me posez la question, à savoir
dans les prochaines rondes de négociations, je vous répondrai:
Attendez la politique salariale gouvernementale.
M. Paradis: 16,64%.
Le Président (M. Rochefort): Si on revenait à
l'engagement 307 de juillet. M. le député de Sainte-Anne.
M. Bérubé: C'est clair?
M. Polak: J'ai une question additionnelle.
Le Président (M. Rochefort): À l'engagement
307.
M. Polak: À cet engagement. Dans l'exemple du
ministère des Transports, justement la convention qui est maintenant en
vigueur, avec la clause de sécurité d'emploi, il y a la fameuse
question de disponibilité; on ne peut pas prendre un employé et
le faire travailler ailleurs, dans un autre secteur. Cela s'applique dans le
domaine des affaires sociales et dans le domaine scolaire, on a des exemples de
milliers de personnes. Je pense que la population doit savoir cela. Est-ce que
vous envisagez de changer cela, de dire, le premier venu, de ne plus respecter
telle entente, de faire un changement, au moins avoir le libre choix de prendre
un tel employé et de le faire travailler dans un autre secteur, parce
que c'est la population qui paie? C'est bien beau de nous donner comme
réponse: Vous l'aurez la réponse à l'avenir, à un
moment donné, mais l'avenir, c'est aujourd'hui.
M. Bérubé: Bon, si je comprends bien, le
député de Sainte-Anne nous propose de déchirer les
conventions collectives existantes. C'est cela?
M. Polak: Non, M. le ministre, je serais bien prêt...
M. Bérubé: Est-ce que c'est la position officielle
dans le domaine des relations du travail du Parti libéral?
M. Polak: Non.
M. Bérubé: J'aimerais le savoir, c'est
intéressant. Je pense, M. le Président, qu'il faut pousser un peu
plus à fond...
M. Polak: Parfait.
M. Bérubé: Évidemment, j'ai
déjà vu le
député de Sainte-Anne intervenir dans les domaines de
politique culturelle où il a énoncé des principes assez
spectaculaires et étonnants...
M. Polak: À cause de mes interventions, vous avez
changé votre système sur l'affaire d'emploi, créer un plan
de retenue.
M. Bérubé: J'aimerais juste savoir de son chef, le
député de Brome-Missisquoi, puisque, de toute façon, cela
fait longtemps que le député d'Argenteuil a cessé de
diriger quoi que ce soit dans ce parti-là, j'aimerais, dis-je, poser la
question à son chef, le député de Brome-Missisquoi. Est-ce
que l'intervention du député de Sainte-Anne voulant que le
gouvernement ne devrait pas...
M. Polak: M. le Président, question de
règlement.
M. Bérubé: ... appliquer la convention
collective.
Le Président (M. Rochefort): Question de règlement,
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, quand je me fais poser une
question, je suis assez adulte pour y répondre, je n'ai pas besoin d'un
chef ou de n'importe qui pour répondre à ma place, je
réponds moi-même. Alors, M. le ministre, posez-moi la question et
je vais vous répondre. D'accord?
M. Bérubé: D'accord, je vous pose la question.
Le Président (M. Rochefort): Messieurs, je vous rappelle
que nous sommes à l'engagement 307, que le député de
Pontiac avait demandé, avec le consentement unanime des membres de cette
commission...
M. Bérubé: Je réponds aux questions, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Je suis conscient de cela,
mais je vous demanderais...
M. Bérubé: J'admets que j'en mets un peu plus que
le client en demande, mais quand même.
Le Président (M. Rochefort): Je vous demanderais, à
tous, de conclure rapidement sur cette question qui nous a fait
déborder, pour que nous revenions au point 3 de l'ordre du jour de nos
travaux.
M. Bérubé: Alors, revenons donc au point 3 de
l'ordre du jour qui est un problème essentiellement, si je comprends
bien, de...
Le Président (M. Rochefort): Alors, cela va, on
revient.
M. Bérubé: ... coût pour des travaux en
régie de recherche géotechnique.
Engagements d'août 1981 (suite) Énergie
et Ressources
Le Président (M. Rochefort): Donc, nous abordons le point
3 de notre ordre du jour, qui est d'entreprendre l'examen des engagements
financiers d'août 1981, à partir du ministère de
l'Énergie et des Ressources, aux engagements 202 et 203.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Avec le consentement du ministre, sur les engagements
202 et 203 en même temps, parce que ce sont des projets de même
type. Il s'agit encore une fois de supplément. "Supplément pour
porter à 2 700 000 $ le coût des travaux de construction d'une
section de 10 kilomètres de la route Joutel-Selbaie, comté
d'Abitibi-Est. Montant de l'engagement: 620 000 $. "Supplément - dans le
même engagement financier - pour porter à 483 000 $ le coût
des honoraires pour la surveillance des travaux de construction de cette
section de route. Fournisseur: Roche et Associés. Montant de
l'engagement: 183 000 $.
Donc, on avait un contrat initial de 300 000 $ et on monte à 180
000 $.
L'engagement 203. "Supplément pour porter à 2 519 000 $ le
coût des travaux de construction d'une section de 15,5 kilomètres
de la route Joutel-Selbaie, comté d'Abitibi-Est. Montant de
l'engagement: 300 000 $."
Comme contrat ou sous-contrat juxtaposé: "Supplément pour
porter à 391 000 $ le coût des honoraires pour la surveillance des
travaux de construction de cette section de la route. Fournisseur: Roche et
Associés. Montant de l'engagement: 115 000 $." Sur 391 000 $,
finalement.
Qu'est-ce qui explique, dans un premier temps, les suppléments
pour le coût des travaux, qui est à un pourcentage quand
même assez fort? Mais, davantage, qu'est-ce qui explique le
supplément de 100% pour les honoraires de surveillance? On a une
augmentation d'à peu près...
M. Bérubé: Je peux vous donner une réponse
très rapidement.
M. Paradis: ... 20% dans le coût des travaux, une
augmentation de 100% dans le coût de la surveillance.
M. Bérubé: C'est très simple. Nous
devions, pour remettre la mise en valeur de la mine de Selbaie,
construire une route entre Selbaie, la future mine, et Joutel. Comme vous le
savez, Joutel est une ancienne ville minière qui est dotée
d'écoles, d'églises et aujourd'hui, elle est, je ne dirais pas
à l'abandon, mais elle ne connaît plus le dynamisme qu'elle a
connu dans le passé par suite de la fermeture de plusieurs mines dans la
région. Donc, notre idée était d'utiliser les
équipements sociaux, les maisons qui sont là, et de faire
simplement voyager les gens sur une tranche de 23, 24, 25 kilomètres, ce
qui avait bien du bon sens, entre la future mine Selbaie et Joutel. C'est 40
kilomètres si je ne me trompe pas, je ne voudrais pas vous induire en
erreur, il me semble que c'est une quarantaine de kilomètres.
M. Paradis: La question portait, M. le Président, sur les
suppléments...
M. Bérubé: J'y arrive, j'y arrive. Lorsqu'on a fait
faire les plans, les devis, avec de bons inventaires géotechniques qui
nous ont permis de tirer la conclusion qu'il allait nous en coûter 24 000
000 $ pour faire une route qui, dans l'esprit de la compagnie et de nos
ingénieurs, initialement, à l'oeil, aurait peut-être pu
représenter 7 000 000 $ ou 8 000 000 $, on a trouvé que les 24
000 000 $ étaient très coûteux pour cette route et qu'il
serait peut-être moins cher de déménager l'église,
l'école et la ville et de l'installer à cet endroit. Pour ce
prix-là, on pouvait en faire beaucoup. D'un autre côté, il
y avait ce qu'on appelle la route du 4e segment volcanique, qui est une route
qui part vers le Nord et à partir de laquelle, en la consolidant, on
pouvait construire une route qui irait rejoindre Joutel, un peu plus bas,
à un coût nettement inférieur. Par conséquent, la
décision a été prise de ne pas faire la route initiale
mais de suivre le deuxième tracé. Pendant ce temps, l'entreprise
continuait ses travaux d'aménagement et de mise en valeur et les
délais pour construire la route étaient de plus en plus courts.
Nous avons donc décidé d'aller de l'avant mais de ne pas faire
toutes les études géotechniques dont aurait pu profiter le
député de Pontiac qui expliquerait, sans doute, qu'ayant eu un
cabinet de géologues plus prospère, il aurait
hésité à se lancer en politique. C'est ce qui explique
pourquoi nous n'avons pas pu faire appel aux géotechniciens et autres
experts dans le domaine. Je ne nie pas la compétence du
député de Pontiac dans son domaine, d'ailleurs, il était
bien meilleur ingénieur que député, mais enfin, c'est une
autre question.
M. Paradis: II y en a un autre qui serait peut-être
meilleur ingénieur que président du Conseil du trésor.
M. Bérubé: II s'est produit qu'on a fait le
tracé à partir des cartes et évalué ce que
représenteraient les coûts non seulement de construction, mais
également des travaux. Par exemple, on avait calculé qu'il y
avait seulement cinq tourbières sur le chemin alors qu'il y en a eu
quinze et ainsi de suite, ce qui fait que le profil de la route a
été évidemment beaucoup moins précis que si on
avait été sur le terrain faire tous les travaux en question. Cela
explique pourquoi les engagements initiaux faits à partir de
relevés sur cartes étaient difficiles à respecter, et cela
explique pourquoi il y a des dépassements assez
considérables.
M. Paradis: Au niveau des coûts, je le comprends,
l'augmentation des coûts est considérable mais, après vos
explications, acceptable. Mais les honoraires pour la surveillance des travaux,
ce sont des augmentations de 100%.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Je ne comprends pas que, lorsqu'on augmente les
coûts de construction de 20%, les coûts de la surveillance
augmentent de 100%.
M. Bérubé: J'ai sous les yeux les
suppléments. La construction, dans un cas, était de 33 000 000 $,
pour les ingénieurs conseil 61 000 000 $. Les ingénieurs conseil
coûtent terriblement cher, M. le député de Pontiac, c'est
épouvantable, c'est une croissance des coûts. La construction
était de 15 000 000 $ pour le tronçon II, alors que
l'ingénieur conseil a coûté 48,7% de plus. Essentiellement,
la raison c'est que, dans la mesure où le tracé a
été fait sur carte, on a demandé à
l'ingénieur beaucoup plus de travail pour la préparation des
plans détaillés. Il faut comprendre que si la firme
d'ingénieurs avait fait les plans et devis, on aurait su exactement le
coût - exactement, avec les précisions de nos ingénieurs
civils; je ne veux rien dire contre nos ingénieurs civils, tout le monde
sait l'amour que les métallurgistes portent aux ingénieurs
civils. Nonobstant ce commentaire mal placé ou
déplacé...
M. Middlemiss: ...
M. Bérubé: ... la seule chose qu'il faut
comprendre, c'est qu'on a fait un tracé sur cartes. Ensuite, quand on a
demandé à l'ingénieur conseil de faire les plans et devis
de la route avec simplement un tracé sur cartes, forcément, il a
eu beaucoup plus de travail d'ingénieur à faire, puisqu'il n'y
avait rien de fait avant, que ce qu'il aurait eu, normalement, si on avait eu
un tracé fait correctement avec tout le temps nécessaire. Cela
explique pourquoi, effectivement, il a
fallu aller sur le terrain. Il y a eu beaucoup plus d'ajustements, de
modifications. Il a fallu déplacer le tracé, l'envoyer à
gauche, à droite, modifier les déblais et les remblais,
simplement parce que l'information nécessaire était moindre. Cela
explique pourquoi, si vous avez moins de travail de préparation, vous
avez nécessairement plus de travail de génie-conseil à
faire sur le terrain quand vient le temps des travaux. Mais on a réussi
la route à temps et à un coût nettement inférieur
à ce qu'on avait anticipé initialement. Donc, au total,
même si c'était plus difficile d'évaluer correctement ce
qu'il allait en coûter, de toute façon, c'était une
économie importante.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on aurait l'estimation originale
lorsqu'on a décidé de ne pas construire la route chromée,
mais d'en choisir une autre? Est-ce qu'on a une estimation à ce jour,
que c'est 6 000 000 $ que cela a coûté?
M. Bérubé: Oui, c'est cela. Non, pour la
construction, c'est un accroissement de 620 000 $ qui la porte à 2 700
000 $. Donc, l'estimation initiale, c'était 2 100 000 $. Nous la portons
à 2 700 000 $ et, pour le deuxième tronçon, c'est un
accroissement de 300 000 $ pour un coût final de 2 500 000 $; donc, il
était à 2 200 000 $. Cela veut donc dire que 2 200 000 $, plus 2
100 000 $ représentent 4 300 000 $ si je calcule correctement; donc, le
projet est aligné sur 4 400 000 $, 5 000 000 $, 6 000 000 $, alors que
le projet, si on avait suivi le tracé original, aurait été
autour de 24 000 000 $. Donc, c'est une diminution considérable des
coûts, mais il reste que, même en diminuant de façon
substantielle les coûts, ce avec quoi, d'ailleurs, le
député de Sainte-Anne qui admire la qualité de gestion du
gouvernement...
M. Middlemis: Pour une petite route.
M. Bérubé: De fait, les 4 000 000 $ étaient
peut-être plus difficiles à calculer correctement, disons avec
beaucoup de précision, mais c'est quand même nettement
inférieur à 24 000 000 $.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: M. le Président, si je ne fais pas erreur,
je crois que ce que le président du Conseil du trésor vient nous
donner, c'est le contrat qui a été octroyé en premier lieu
pour 2 100 000 $. Moi, je lui ai demandé quelle était
l'estimation avant d'aller en soumissions.
M. Bérubé: 23 900 000 $.
M. Middlemiss: Pour le tronçon dont on parle, pas pour
l'autre route. Ce que vous m'avez donné, c'est la différence
entre le supplément et le contrat original qui avait été
donné à Transport MJR Ltée. Moi, je vous ai demandé
quelle était l'estimation des gens d'Énergie et Ressources ou des
ingénieurs impliqués avant d'aller en soumissions.
M. Bérubé: D'accord. Alors, c'est une autre
question. C'est facile; on peut demander au ministère, d'abord, s'il
avait fait faire des estimations précises.
M. Middlemiss: On a pris une décision de ne pas faire une
route chromée de tant de millions. J'espère que, comme
président du Conseil du trésor, vous allez exiger...
M. Bérubé: Non, j'étais ministre lorsqu'on a
pris la décision.
M. Middlemiss: Lorsqu'on fait des choix encore plus - avant de
prendre une décision, on fait une comparaison pour Ie6 justifier.
M. Bérubé: Oui, la comparaison était rapide,
mais je peux essayer de voir effectivement... J'ai vu le chiffre, on avait une
estimation à l'époque.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Concernant ce même sujet, dans une réponse
que le ministre a donnée, il y a dit tout à l'heure que le
député à gauche était bien meilleur
ingénieur que député. Sur quoi se base-t-il pour dire
cela? Est-ce que vous avez des données exactes là-dessus?
M. Bérubé: Je ne suis pas flatteur pour la
profession.
M. Polak: Mais cela a été dit. C'est
enregistré. J'aimerais savoir pourquoi.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cela dispose,
messieurs, des engagements 202 et 203?
M. Polak: C'est une remarque gratuite.
M. Bérubé: Non. J'ai un préjugé
favorable pour le député de Pontiac, c'est très clair, et,
dans la mesure où j'ai un préjugé favorable, je
présume qu'il devait être un excellent ingénieur.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Brome-Missisquoi, engagement 300?
M. Paradis: "Subvention à la Société
Exploration Aiguebelle Inc., Rouyn, comté de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue, à titre d'aide financière
pour fins d'aménagement et d'exploitation d'une carrière de
pierre à chaux dans la région du Témiscamingue." Il s'agit
d'une subvention de 350 000 $; le coût du projet est de 1 150 000 $. Dans
le cadre de quelle politique gouvernementale subventionne-t-on des
carrières de pierre à chaux?
M. Bérubé: D'abord, Exploration Aiguebelle - je
renseigne surtout la presse -c'est une des belles réalisations du
gouvernement du Parti québécois à l'époque
où le brillant ministre était en charge.
M. Paradis: M. Duhaime va aimer cela.
M. Bérubé: Un nouveau ministre... Exploration
Aiguebelle est essentiellement une filiale - non, je ne devrais pas dire une
filiale parce qu'elle n'est pas contrôlée par SOQUEM - mais une
société en commandite avec les frères Vézina et
SOQUEM. Si vous regardez la performance de cette société sur les
marchés boursiers, elle est assez remarquable, cette
société a une rentabilité spectaculaire. L'objectif est de
multiplier l'intervention, mais maintenant d'utiliser nos
sociétés d'État pour servir de moteur au
développement de nos propres sociétés au Québec.
Vous savez, un des problèmes que l'on a souvent, c'est qu'on a beaucoup
de Québécois avec beaucoup d'imagination, mais on n'a pas
beaucoup de capital. Nous avons avec SOQUEM une société qui a
bâti un capital, une expertise et qui peut s'associer avec des
prospecteurs. C'est depuis quelques années l'orientation que nous avons
fait prendre à SOQUEM. Aiguebelle est justement une telle
société à 50%-50%, je vous le dis de mémoire, je ne
suis pas sûr si nous avons le contrôle, nous sommes peut-être
même minoritaires, je ne suis pas certain. Cela n'a aucune espèce
d'importance. C'est une société que nous avons aidée
à démarrer.
Le dossier est également très intéressant. Le
ministère de l'Agriculture donne des subventions pour le transport de la
pierre à chaux aux cultivateurs.
M. Paradis: II les a réduites, mais il en donne encore un
peu.
M. Bérubé: Oui, mais il en donne. Nous avons
calculé combien nous accordions en subventions aux cultivateurs pour
aller chercher de la pierre à chaux, compte tenu des distances de
transport pour les cultivateurs du Témiscamingue. Nous nous sommes rendu
compte qu'avec beaucoup moins d'argent, si on avait une carrière qui
n'était pas tout à fait rentable, mais si on lui donnait une
subvention, elle deviendrait rentable.
M. Paradis: Ils ont coupé les subventions...
M. Bérubé: À ce moment, évidemment,
cela diminue d'autant les subventions au ministère de l'Agriculture.
C'est tout simplement le raisonnement que nous avons fait. Pour réduire
ce qu'il en coûte de subventions au ministère de l'Agriculture,
nous avons pensé donner une subvention de démarrage à
cette carrière, ce qui fait que, désormais, les cultivateurs du
Témiscamingue sont approvisionnés avec de la pierre à
chaux qui vient de chez eux. Il y a des distances de transport nettement
inférieures, donc une baisse importante des subventions du
ministère de l'Agriculture. De plus, c'est une industrie bien à
eux, avec des gens de chez eux, les frères Vézina, qui
travaillent en collaboration avec Aiguebelle. N'est-ce pas merveilleux de voir
de belles...
M. Polak: C'est le sujet qu'on discutera demain.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Juste une petit commentaire. C'est merveilleux, mais
j'en ai également dans mon comté, des carrières de pierre
à chaux, avec les mêmes problèmes de transport, etc. Il y
en a qui sont en voie de tenter de faire redémarrer des projets qui ont
dû être abandonnés. J'espère que le programme
s'applique.
M. Bérubé: II n'y a pas de programme. Ce n'est pas
du tout un programme. On a eu une proposition, on l'a regardée, elle est
intéressante, il y avait une économie pour le gouvernement.
À ce moment, on a dit: On y va. Toute proposition qui nous sera soumise
va être examinée sur la même base.
M. Paradis: Deuxième question. Le ministre a
mentionné qu'il s'agissait d'une compagnie très rentable. Est-ce
que c'est la politique du gouvernement de donner des subventions à des
compagnies très rentables?
M. Bérubé: Oui, si on veut qu'elles s'engagent dans
un projet qui n'est pas a priori aussi rentable que nécessaire. En
d'autres termes, pour des raisons d'économie globale - en ce sens que
pour le gouvernement c'est rentable - les subventions qu'on donnait pour le
transport de la pierre à chaux, on n'en donne plus; à la place,
on donne une subvention une fois pour avoir une carrière. Donc, pour
nous c'est rentable, on
fait une économie. Pour l'industriel, avec le prix de la pierre
à chaux à l'époque, les coûts de
développement et le volume qui n'était quand même pas
considérable, c'était moins rentable, pas assez rentable pour que
ce soit intéressant. Mettez les deux rentabilités ensemble et
vous allez vous apercevoir que le projet total est remarquablement
intéressant.
M. Paradis: Tout ce que je voulais analyser dans les contraintes
budgétaires que nous avons à vivre présentement, c'est
qu'on a procédé par subventions, alors qu'il aurait
peut-être été possible - je ne sais pas si le
ministère a étudié cette possibilité -d'y aller
sous forme de prêts garantis par le gouvernement, peut-être avec
une subvention de taux d'intérêt. Ce qu'on fait, c'est qu'on
subventionne pour 350 000 $.
M. Bérubé: C'est toujours le même
problème. Souvent, les gens disent: Pourquoi donnez-vous des
subventions? Pourquoi ne prenez-vous du capital-actions par exemple?
M. Paradis: Ou un prêt.
M. Bérubé: II y a des frais qui découlent du
prêt. Ils peuvent très bien emprunter de la banque. Si c'est une
question d'emprunt, la société Aiguebelle, avec sa
solidité financière, n'a pas de problème pour se financer
à la banque. Ce n'est pas un problème d'emprunter. Ce n'est pas
l'argent qu'elle emprunte qui est la difficulté, c'est les
intérêts qu'elle va payer. Le profit généré
par le projet étant inférieur, à ce moment, elle estime
que ce n'est pas suffisamment rentable pour aller de l'avant. C'est tout. Il y
a d'ailleurs...
M. Paradis: Vous n'avez pas étudié la
possibilité de subventionner les intérêts.
Le Président (M. Rochefort):
Engagement 301?
M. Bérubé: Non. Le taux de rendement sur le projet
est de 13% sans subvention. Or, à 13% sans subvention, Aiguebelle n'y va
pas. C'est un taux de rendement interne. Cela veut dire en dollars constants
13%. Ajouter l'inflation, cela fait peut-être 20% ou 25%, mais 20% ou 25%
dans le secteur minéral avec les hauts risques à l'heure
actuelle, 13% vous n'allez pas de l'avant. La subvention vise à
accroître le taux de rendement interne à un seuil où il y a
prise de décision.
Le Président (M. Rochefort):
Engagement 301.
M. Bérubé: Le taux de rendement passe à
20%.
Le Président (M. Rochefort):
Engagement 600.
M. Paradis: Engagement 600.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Divers: Remboursement à la compagnie
Consolidated-Bathurst Ltd...
Une voix: Limitée.
M. Paradis: ... Limitée - excusez-moi -des frais de
construction de chemins forestiers dans la forêt domaniale de Roberval:
500 000 $."
C'est la même compagnie qui avait payé un char
allégorique dans la parade l'année passée?
M. Bérubé: Non, c'est la même compagnie, mais
il n'y a pas de lien.
M. Paradis: II n'y a pas de lien.
M. Bérubé: Non, d'ailleurs, je dois vous avouer que
le député de Roberval, l'ancien whip, si je ne m'abuse, a perdu
son siège en partie parce qu'il ne s'est pas occupé de ses
affaires quand il était député. C'est un beau dossier,
remarquable dossier. Voici que la scierie Gagnon et frères, 500
employés, qui n'a pas de garantie d'approvisionnement pour continuer ses
activités au-delà de 1979-1980, doit fermer ses portes. Pendant
dix ou quinze ans, elle s'adresse au ministère, demande au
député de Roberval de s'occuper du dossier. Pas d'action!
M. Paradis: 1979-1980?
M. Bérubé: Oui, à peu près.
M. Paradis: Qui était au pouvoir?
M. Bérubé: Non, je parle d'il y a quinze ans. Les
garanties d'approvisionnement ont été contractées il y a
dix ans.
M. Paradis: Mais il y en avait jusqu'en 1979-1980.
M. Bérubé: Mais, attention! la garantie stipulait
qu'il n'y en avait pas après 1979. Le député de Roberval a
fait, semble-t-il, des pieds et des mains auprès de l'ancienne
administration pour obtenir une garantie d'approvisionnement. Quand je suis
arrivé au gouvernement, effectivement, les gens de Roberval sont venus
me voir et m'ont dit: Cela n'a pas de bon sens, si on perd 500 emplois à
Roberval, c'est la disparition de la ville, littéralement parlant. Il
faut faire quelque chose. J'ai demandé à l'administration de nous
faire une proposition.
M. Paradis: C'était en 1975 ou 1976?
M. Polak: Comme les gens de Baie-Comeau viennent nous voir
maintenant.
M. Paradis: En 1976.
M. Bérubé: En 1976-1977. Le ministère fait
une analyse. M. le ministre, on regrette, mais la réponse n'est pas
différente, parce que vous êtes arrivé au pouvoir, il n'y a
rien à faire. Là, j'ai droit à une question du
député de Roberval en Chambre qui dit: Le ministre des Terres et
Forêts ne s'occupe pas de ses affaires, l'une des usines de mon
comté va fermer. Ma réaction a été de lui dire:
Écoutez, vous auriez pu vous en occuper quand vous étiez au
pouvoir; il est un peu tard. En tout cas, je demande aux administrateurs en
région de venir à Québec pour regarder cela ensemble. Je
ne peux pas croire qu'on va fermer Roberval. Alors, on examine en région
et on me dit: M. le ministre, il n'y a rien à faire. Voyez-vous, la
Consol est là; Abitibi est là; il y a des scieries là.
Finalement, je demande à mon sous-ministre de me présenter
un de ses meilleurs fonctionnaires. Je vais lui donner carte blanche. Il pourra
faire ce qui est nécessaire, mais il ne faut pas que Roberval ferme. Un
fonctionnaire absolument remarquable s'est mis à l'ouvrage. Il a
tassé Consol là; il a tassé Abitibi là; il a
tassé tout le monde dans tout le Québec. Je ne vous le cache pas,
si vous en tassez un, il faut que l'autre parte et s'en aille là, un peu
comme sur un domino où tout se déplace. La raison, c'est que
c'était tellement considérable comme manipulation que jamais un
fonctionnaire n'a voulu s'essayer à cela et il nous a dit que
c'était impossible. Là, évidemment, il fallait bien
négocier. La Consol, a un superbe parterre de coupe à
côté de là et vous dites: Vous allez vous enlever de
là! Elle va dire: Nos routes sont construites et nous autres, nous
allons là, on regrette infiniment et c'est à nous. Effectivement,
on ne peut pas le faire sans... Mais je dois vous avouer que Consol a
été remarquablement chic. Elle avait fait des routes; Abitibi en
avait fait; tout le monde en avait fait. Tout le monde a accepté de se
tasser: un là, un là, un là, un là, mais on s'est
retrouvé évidemment avec des routes qui avaient été
faites par Consol sur son ancienne concession et, là, c'était
totalement injuste de lui demander. À ce moment-là, on lui a dit:
Les routes que vous avez faites, on vous les remplace. Non seulement cela, mais
je dois souligner la collaboration de la Consolidated Bathurst dans ce dossier
qui était absolument remarquable. Elle a accepté de s'en aller
dans un autre territoire beaucoup moins intéressant avec des niveaux de
récupération et de qualité de bois moindre et elle le
sait.
Ses coûts de production sont plus élevés et elle a
accepté pour empêcher Roberval de fermer. Les gens de Roberval
doivent le savoir, parce que le travail qui a été fait par
l'équipe est absolument remarquable. Je dois également souligner
le travail de mon chef de cabinet à l'époque, qui s'est
accroché au dossier pour le faire débloquer. Si Roberval survit,
c'est grâce à cette action-là. Une des raisons pour
lesquelles le député libéral de Roberval a levé les
pieds à la dernière élection, c'est parce qu'il s'est
rendu compte qu'un gouvernement marchait, quand c'était le PQ qui
était là. (11 h 30)
M. Paradis: Et quand l'Opposition poussait dessus.
Environnement
Le Président (M. Rochefort): Le ministère de
l'Environnement, engagement 100.
M. Bérubé: Vous êtes excellents dans
l'Opposition.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés: renouvellements des
contrats de services pour effectuer des études
spécialisées nécessaires à la réalisation et
au suivi du programme d'assainissement des eaux, pour une période de
deux ans. Fournisseurs: Yvon Béland, Yves Dansereau, Hubert Demers,
Serge Hamel, André Lapointe, Richard Latraverse, François
Payette, Louise Raymond, Marcel Saint-Louis, Jacques Simon. Montant de
l'engagement: 1 150 000 $." Tous sont des contrats négociés.
Pourquoi a-t-on procédé par contrats négociés?
M. Bérubé: Ce sont tous des contractuels qui
étaient là, qui sont venus, d'ailleurs, antérieurement ici
aux engagements financiers. Quand ils ont été engagés une
première fois et qui se continuent. Parce que le programme
d'assainissement des eaux s'étale d'ailleurs sur cinq ans. J'ai eu
l'occasion lors du dépôt du budget de souligner qu'il y avait 230
000 000 $ d'investissements cette année dans ce seul projet, croissance
assez près d'ailleurs des coûts du programme.
M. Paradis: Le ministre Bérubé ne sera pas content,
il parle en milliards d'habitude.
M. Bérubé: Ce programme très
considérable, qui s'étale, qui va être en progression
continue pour les cinq prochaines années, ou du moins sur cinq ans,
implique l'équipe qu'on a mise sur pied pour concevoir le programme et
le mettre en place; il se
continue au moins pendant les premières années. Vous avez
toutes les chances du monde que ces contractuels soient encore là pour
un, deux ou quatre ans.
M. Paradis: Cela veut dire que les 1 150 000 $, c'est la
deuxième étape d'une série et qu'on ne sait pas quand elle
se terminera.
M. Bérubé: C'est la continuation.
C'est-à-dire oui, quand le programme d'assainissement des eaux aura
essentiellement cessé de croître et qu'on en sera à la
phase de la réalisation, à ce moment-là, c'est bien
évident que... C'est pour ça que ce sont des contractuels.
M. Paradis: Quelle est la base des honoraires de ces
contractuels?
M. Bérubé: II y a des normes. C'est la directive
774, refondue par le CT 129,000 du 23 septembre 1980. C'est le taux horaire des
professionnels du gouvernement, qui est majoré de 30% pour
bénéfices marginaux et autres, et les contractuels sont
remboursés pour leurs frais de voyage.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 101.
M. Paradis: Engagement 101. "Contrats négociés
(répertoire). Contrat pour travaux de classification d'installations
septiques et de plans correctifs, dans le cadre du Programme des lacs.
Fournisseur choisi: Surveyer, Nenniger et Chênevert Inc.,
Montréal. Montant de l'engagement: 137 750 $. Choisi par un
comité de sélection." Combien de noms ont été
soumis par Rosalie?
M. Bérubé: 1, 2, 3, 4, 5.
M. Paradis: Est-ce que ce serait possible, au niveau de la
rédaction du catalogue des engagements financiers, de nous indiquer
quels sont les autres qui sont sortis de l'ordinateur, finalement, à ce
moment-là? Si on l'avait dans le cahier, on n'aurait pas besoin de vous
poser la question chaque fois et ça nous permettrait de suivre de plus
près cette charmante Rosalie.
M. Bérubé: C'est parce que, plus on...
M. Paradis: Cela ne doit pas être tellement
compliqué, M. le président du Conseil du trésor, lorsque
l'engagement est préparé, ces renseignements sont disponibles, il
n'y a pas de coût additionnel, le bas de la page est en blanc, ça
ne coûte pas plus cher de papier.
M. Bérubé: Non, c'est juste que ça prend
plus de temps pour le secrétariat, pour le taper, c'est tout. C'est
toujours le même problème, enfin, on veut toujours demander plus
de renseignements et, quand il y a plus de renseignements, on en demande
d'autres. Chaque fois, il y en a un peu plus. Je vous les donne
oralement...
M. Paradis: Non, je fais la suggestion.
M. Bérubé: C'est parce que, voyez-vous, c'est
tiré par ordinateur. Je comprends que c'est intéressant d'avoir
les noms pour fins de renseignements mais, chaque fois, vous demandez toujours
plus de renseignements et ça alourdit le travail. Les noms sont:
Surveyer, Nenniger et Chênevert Inc.; Lalande, Tétreault et
Handfield; Maurice d'Arcy et associés, Consultants Pluritec Ltée
et Tremblay, Rinfret et Tremblay. Voici les cinq noms qui sont sortis au
fichier central.
M. Paradis: Je pose la question, M. le président du
Conseil du trésor, parce que c'est une firme qu'on revoit souvent. Donc,
elle doit être très forte sur la grille de pointage ou très
impressionnante auprès du comité de sélection. À un
moment donné, on aimerait savoir pourquoi les autres n'impressionnent
pas. Cette firme-là ressort très souvent.
M. Bérubé: On va vous donner la grille
d'analyse.
M. Paradis: Elle doit être assez bien ajustée
à cette compagnie-là.
M. Bérubé: Vous avez les noms des cinq compagnies.
Ça me fait plaisir. Sur des cas comme ça, très
précis, c'est à moi à répondre. Mais, de
façon méthodique, vous donner chaque fois tous ceux qui ont
été sortis par le fichier, c'est plus de travail.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 300. Quel est le
prochain engagement sur lequel vous avez des questions?
M. Polak: 302.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 302, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Engagement 302, oui. Il s'agit d'un contrat de services
négocié pour effectuer une recherche de virus dans six
systèmes d'alimentation en eau potable; fournisseur: Institut Armand
Frappier; somme totale: 219 450 $.
Je voudrais savoir pourquoi il s'agit d'un contrat
négocié, il doit y avoir d'autres fournisseurs dans le domaine et
surtout qu'il s'agit d'une somme d'au delà de 200 000 $.
M. Bérubé: Vous connaissez l'Institut Armand
Frappier...
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: ... qui est un institut au Québec
qui s'occupe de maladies d'origine virale et, comme vous le savez, ce sont des
experts mondiaux dans le secteur. Effectivement, ça ne court pas les
rues, mais j'ai l'impression que le virus qui semble travailler le
député de Sainte-Anne n'a pas pu être identifié,
votre voix est un peu enrouée.
M. Polak: C'est pour ça que j'ai posé la question.
Maintenant, M. le Président, je veux juste...
M. Bérubé: J'ai l'impression que l'Institut Armand
Frappier n'a effectivement pas découvert votre virus, mais ils vont
chercher quand même.
M. Polak: C'est ça, j'essaierai de vous le passer.
Maintenant, est-ce que je dois bien comprendre que c'est le seul fournisseur
dans des travaux de cette nature-là?
M. Bérubé: Le fichier central ne contient pas de
firme spécialisée dans la virologie.
Le Président (M. Rochefort):
Engagement 600.
M. Paradis: 600.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat de services pour effectuer des analyses
bactériologiques des eaux de lacs et cours d'eau de la région de
Québec; fournisseur: Envirolab Inc.; montant de l'engagement: 30 000 $."
Il s'agit encore une fois d'un contrat négocié, mais, cette
fois-ci, il semble que cela a été négocié à
la suite de l'utilisation du fichier. De quelle façon a-t-on fixé
le montant à 30 000 $? Fichier, mais négocié par la
suite.
M. Bérubé: On me dit que c'est le budget. Le
ministère devait avoir 30 000 $ à injecter là-dedans. Ils
prélèvent des échantillons à la demande.
M. Paradis: Est-ce que c'est payé par contrat global ou si
c'est payé tant de l'analyse, tant de l'échantillon comme les
laboratoires fonctionnent habituellement?
M. Bérubé: C'est tant de l'échantillon.
M. Paradis: Tant de l'échantillon.
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Rochefort):
Engagement 601.
M. Polak: Oui, une question sur 601.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Si on lisait toutes les soumissions... Je voudrais
juste savoir du ministre... c'est inscrit: Montant du contrat: 34 633 $,
imprévus: 5300 $. Est-ce que c'est coutumier d'avoir des imprévus
ajoutés au prix du contrat? Je note que les autres soumissionnaires ont
un montant moins élevé que le total du contrat plus les
imprévus.
M. Bérubé: On me dit que les imprévus sont
toujours ajoutés à n'importe quel soumissionnaire.
M. Polak: Au moment de la soumission.
Le Président (M. Rochefort):
Engagement 602.
M. Bérubé: En d'autres termes, tout le monde a le
droit d'être imprévoyant.
Le Président (M. Rochefort): Quel est le prochain
engagement pour lequel vous avez des questions, messieurs?
M. Paradis: Fonction publique, engagement 200.
Fonction publique
Le Président (M. Rochefort): Fonction publique, engagement
200.
M. Paradis: Contrat négocié.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Renouvellement du contrat de services pour agir
à titre d'agent négociateur dans le cadre du renouvellement de la
convention collective de travail du Syndicat des agents de la paix de la
fonction publique, expirée depuis le 31 mars 1981, pour une
période de 40 semaines. Le fournisseur choisi est Richard Drouin, avocat
de Québec; le montant de l'engagement est de 55 200 $." Est-ce qu'il
s'agit de quelque chose que Me Drouin fait à temps plein pour une
période de 40 semaines? On le rémunère...
M. Bérubé: Je ne pourrais pas vous dire si c'est
à temps plein, mais M. Drouin, qui est le M. Drouin que l'on
connaît depuis des années, est un de ces experts dans le
domaine des relations du travail que l'on retrouve sur à peu
près, je ne dirai pas, toutes les tables de négociation, mais on
va le retrouver avec les professionnels de la santé. On le retrouve dans
ce cas-ci avec les agents de la paix, on le voit également avec des
avocats et des notaires. En d'autres termes, il est littéralement
à temps plein pour le gouvernement dans différents dossiers de
relations du travail, mais sur chaque projet individuellement... Par exemple,
on me donne ici que c'est 40 semaines de deux jours de huit heures.
Voilà l'étendue du mandat pour les agents de paix. M. Drouin est
effectivement quasiment à temps plein pour le gouvernement du
Québec et ça depuis un très grand nombre d'années,
mais on décompose par tables de négociation ses mandats, ce qui
fait que vous l'avez pour le nombre de jours.
Le Président (M. Rochefort):
Engagement 201. M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit du même M. Richard Drouin et cette
fois-là pour l'entente concernant les conditions de travail des avocats
et notaires de la fonction publique pour une période de 18 semaines; 25
200 $. J'ai calculé que ça fait 1400 $ par semaine. Est-ce que je
dois comprendre qu'une semaine dans son cas veut dire deux jours de seize
heures?
M. Bérubé: Le taux de rémunération de
M. Drouin est de 80 $ l'heure.
Le Président (M. Rochefort): Sur quel engagement, M. le
député de Brome?
Une voix: 201.
Le Président (M. Rochefort): 201.
M. Paradis: II apparaît du CT d'août 1981 que les
conditions de travail des avocats et notaires de la fonction publique
étaient expirées à cette époque depuis le 30 juin
1979 et que ce n'est qu'en août 1981 qu'on donne un contrat pour agir
à titre de porte-parole du gouvernement dans ces négociations.
Qu'est-ce qui explique ce retard dans cette négociation?
M. Bérubé: Je ne suis pas au fait de
l'évolution de cette négociation, j'étais
impliqué... On me dit que les négociations ont
débuté au cours du mois de février 1980.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait demander au ministère de
la Fonction publique qu'est-ce qui explique le retard?
M. Bérubé: Attendez un peu. J'ai peut-être le
renseignement. L'entente est expirée.
Il travaillait, antérieurement à ce dossier, et il s'agit
d'une autorisation pour prolonger l'engagement; donc c'est un renouvellement,
sauf qu'il travaillait antérieurement sur le dossier. Votre question
n'est donc pas de savoir s'il commence à travailler à ce dossier
à la date où on renouvelle; votre question est: Pour quelles
raisons n'y a-t-il pas eu règlement avant? C'est ça?
M. Paradis: Qu'est-ce qui explique qu'en août 1981 on est
obligé, parce que j'imagine que ces négociations ont
commencé avant et qu'il s'agit d'un renouvellement de contrat...
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: ... qu'il y a eu un contrat antérieur
là-dedans...
M. Bérubé: C'est ça.
M. Paradis: Quel est le coût total du contrat pour cette
négociation?
M. Bérubé: D'accord.
M. Paradis: D'accord. Le délai de négociation,
là on a dix-huit semaines.
M. Bérubé: Vous l'avez.
M. Paradis: Le délai de négociation total?
M. Bérubé: Le 30 juin 1979 voit l'expiration de la
convention, de l'entente. Donc, il y a des négociations sans doute
même avant le 30 juin 1979.
M. Paradis: La période totale des négociations et
le coût total.
M. Bérubé: D'accord. Parfait.
Le Président (M. Rochefort): Sujet suivant. Engagement
suivant.
M. Bérubé: Depuis quand M. Drouin travaille-t-il
comme contractuel à cette négociation et le montant total de ses
honoraires?
M. Paradis: Pour cette négociation.
Industrie, Commerce et Tourisme
Le Président (M. Rochefort): Le ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Ministère de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme. "Subventions de fonctionnement au Carnaval de Québec (325 000
$) et au Carnaval-Souvenir de
Chicoutimi (50 000 $) pour l'année financière 1981-1982."
Dans le cas du Carnaval-Souvenir de Chicoutimi, est-ce qu'il s'agit d'un
événement annuel?
M. Bérubé: On me dit que ça fait plusieurs
années.
M. Paradis: Qu'on subventionne?
M. Bérubé: Oui. Je ne peux pas vous dire que
ça fait plusieurs années qu'on subventionne. (11 h 45)
M. Paradis: Est-ce que vous pourriez le vérifier? Et,
qu'est-ce qui qualifie le...
M. Bérubé: Donc, vous voulez savoir quoi? Si on a
subventionné antérieurement le Carnaval-Souvenir de
Chicoutimi?
M. Paradis: C'est la première question.
Deuxièmement, qu'est-ce qui qualifie...
Une voix: Le député a bien fait son travail.
M. Paradis: ... le Carnaval-Souvenir de Chicoutimi a une
subvention de 50 000 $?
M. Bérubé: L'existence du Carnaval-Souvenir.
M. Paradis: Oui, mais je pourrais vous parler du Festival des
cantons et...
M. Bérubé: Oui, mais il y a des subventions, je ne
dirais pas partout, mais il y en a au Festival de la crevette, il y en a...
M. Paradis: Ce sont des subventions d'aide au fonctionnement qui
ne sont pas des montants. On comprend la subvention de 325 000 $ au Carnaval de
Québec, à cause des retombées économiques, et ce
n'est pas la première année qu'on le voit aux engagements
financiers. Mais le Carnaval-Souvenir de Chicoutimi, 50 000 $, si vous me dites
que ce genre d'événement peut être subventionné
à ce taux-là, il faudrait peut-être rendre cela davantage
public, parce qu'il y a peut-être dans la province de Québec -j'en
connais - des événements aussi importants qui ne reçoivent
pas de subvention gouvernementale.
M. Bérubé: Je pense que ce sont des subventions
discrétionnaires, dans le cas des carnavals, festivals et autres, et
elles doivent être autorisées une à une au Conseil du
trésor.
M. Paradis: Quelle est la justification qui a été
donnée au Conseil du trésor et qui a permis...
M. Bérubé: L'intérêt...
M. Paradis: ... au Conseil du trésor...
M. Bérubé: L'intérêt du ministre pour
le développement touristique de ces régions et sa
sensibilité à tous ces problèmes. On me dit que c'est un
très gros carnaval.
Que voulez-vous que je vous dise? Il y a 15 000 $ pour le Festival
d'été de Québec, il y a 42 500 $ pour la traversée
internationale du lac Saint-Jean.
M. Paradis: C'est discrétionnaire?
M. Bérubé: Oui, il n'y a pas de norme, il n'y a
aucune norme.
M. Paradis: Aucune norme.
M. Bérubé: Non, dans le cas des festivals, il n'y a
pas de norme.
Le Président (M. Rochefort):
L'engagement 200.
M. Polak: J'ai une question sur l'engagement 600 du
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Sainte-Anne, Industrie, Commerce et Tourisme, engagement 600.
M. Polak: "Subvention à Barakett Canada Ltée,
Montréal, dans le cadre du programme de modernisation pour les
industries du textile, de la bonneterie et du vêtement. Le montant de
l'engagement est de 153 050 $." Je voudrais savoir s'il y a un suivi à
une telle subvention. Quel est le résultat de l'investissement de ces
fonds publics? Parce que ce sont des termes très généraux,
moderniser l'industrie du textile.
M. Bérubé: Alors, nous allons vous fournir les
informations du ministère concernant ce programme.
Le Président (M. Beauséjour):
Engagement 601.
Engagement 602, ministère de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme. Engagement 603...
M. Bérubé: C'est tout adopté, M. le
Président. Est-ce que ce ne serait pas plus vite si l'Opposition nous
indiquait ceux sur lesquels ils veulent poser des questions?
M. Paradis: Oui, je peux vous en indiquer un
immédiatement.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Engagement 631.
M. Polak: Moi, j'ai l'engagement 623.
Le Président (M. Beauséjour): Engagement 623.
M. Polak: "Subvention à Les Industries Alma Mecanic Inc.,
Alma, sous forme d'une prise en charge d'une partie du coût de l'emprunt.
Le montant de l'engagement est de 122 800 $. Nature de l'entreprise: machines
et équipement en métal, remorques. Le nombre d'emplois
créés est de 45."
Évidemment, le ministre va me dire que je reviens toujours sur le
même point, mais je trouve cela important. Je voudrais savoir si les 45
emplois créés existaient au moment où la subvention a
été payée et est-ce qu'ils existent encore?
M. Bérubé: On veut donc avoir des renseignements
sur Les Industries Alma Mecanic, leurs projets et répondre aux questions
du député de Sainte-Anne.
M. Polak: Donc, je vois que... Pour l'information de notre
secrétaire, j'ai donc demandé si on a vérifié si
les 45 emplois étaient créés au moment où on a su
que la subvention était accordée.
M. Bérubé: Non, ils ne peuvent pas... M. Polak:
Est-ce qu'il y a un suivi...
M. Bérubé: Ils ne peuvent pas avoir
été créés parce que, si les travaux étaient
déjà faits, ils ne pourraient pas être admissibles à
une subvention. Donc, au moment où la subvention est accordée,
les emplois ne peuvent pas être créés.
M. Polak: Est-ce que les emplois ont été
créés et est-ce que ceci a été
vérifié?
M. Bérubé: Je regrette, M. le Président,
nous pouvons à notre comité discuter de l'engagement, mais nous
ne pouvons pas contrôler les dépenses gouvernementales a
posteriori, ce n'est pas le rôle de cette commission; nous pouvons
cependant, en n'importe quel temps, le soumettre à l'Assemblée
nationale ou lors de l'étude des crédits du ministère. Il
y a d'autres endroits pour poser cette question.
M. Polak: Je vais reformuler ma question et je suis certain que
le ministre l'acceptera. Quelle garantie le ministère exige-t-il pour
s'assurer que les emplois promis par l'employeur pour obtenir une subvention
ont été créés?
M. Bérubé: Quelle méthode de contrôle
le ministère a-t-il mise en place ou va-t-il mettre en place pour
s'assurer que les 45 emplois sont bel et bien créés?
M. le secrétaire, comme cela fait 3782 fois, si je ne me trompe,
que la question a été posée, vous devez avoir la
réponse toute prête. On a déjà posé la
question au président du Conseil du trésor et on eu la
réponse que les emplois créés étaient une
conséquence de la subvention et non pas une condition.
Il n'y a donc pas de contrôle sur les emplois créés,
pas à ma connaissance, en tout cas selon les réponses
antérieures, qu'on a eues.
La réponse fournie, c'est donc qu'il n'y a pas de contrôle
par le ministère sur la création de ces emplois.
M. Polak: Dans ce cas, je voudrais savoir quel était le
critère pour assurer une telle subvention.
M. Bérubé: À ce moment-là, il faut
donner les normes du programme.
M. Polak: Est-ce que le facteur "création d'emplois"
était un facteur essentiel pour obtenir une telle subvention?
M. Bérubé: Vous allez avoir réponse à
votre question dans les normes du programme.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 624.
M. Paradis: L'engagement 631.
Le Président (M. Rochefort): Ça va?
L'engagement 631, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Bérubé: Ça va très bien, M. le
Président.
M. Paradis: "Subvention à Motel Lévesque Inc.,
Rivière-du-Loup, sous forme d'une prise en charge d'une partie du
coût d'un emprunt de 120 000 $ contracté pour fins de
rénovation de sa bâtisse à Rivière-du-Loup. Montant
de l'engagement: 27 000 $. Nature de l'entreprise: motel. Nombre d'emplois
créés: nil."
La Société de développement industriel du
Québec a donc décidé d'investir 27 000 $ dans un motel
à Rivière-du-Loup. Quels sont les éléments au
dossier qui permettaient à cette compagnie, Motel Lévesque Inc.,
de se qualifier dans le cadre de ce programme de la SDI?
M. Bérubé: On demande donc à la SDI de
justifier en fonction de ces critères l'acceptation de cette
demande?
M. Paradis: L'octroi de cette
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 632?
M. Bérubé: Approuvé, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 633?
M. Bérubé: 70, 80, 90.
Le Président (M. Rochefort): Quel est l'engagement suivant
sur lequel vous avez des questions, messieurs?
M. Polak: Non, moi, j'ai 636.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 636, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Je ne voudrais pas que le ministre pense qu'on trouve
un échantillon ici et là. Tous les programmes m'intriguent au
point de vue de ces créations d'emplois. Je prends un autre
échantillon: subvention de 99 000 $ à Pièces d'autos de
Montréal-Nord Inc., usinage de pièces automobiles. Nombre
d'emplois créés: 36. Si on peut créer 36 emplois avec une
subvention de 99 000 $, je vous félicite pour le travail merveilleux
d'un de vos ministères. J'en doute. Je suis passé par cet
endroit, Pièces d'autos de Montréal-Nord Inc. Je ne crois pas
qu'il y ait place pour 36 employés. En tout cas, c'est à
vérifier. C'est pour cela que j'ai posé la question; je trouve
bizarre car je sais qu'à la fin de l'année, un autre ministre va
se servir de tous ces chiffres pour nous dire: Voici à Québec les
emplois créés. C'est là le problème. Il faut que je
revienne là-dessus, M. le ministre parce que, depuis que je suis ici, en
avril ou mai 1981, quand on a commencé nos travaux, on n'a encore rien
réglé à ce point de vue. À moins que vous ne soyez
prêt à prendre l'engagement que le ministre Landry ne pourra
jamais se servir de ces chiffres, ni le ministre de l'Industrie, du Commerce et
du Tourisme, parce qu'ils sont erronés, faux ou n'ont aucune valeur.
M. Bérubé: M. le Président, est-ce qu'on
pourrait demander au ministère de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme de rayer désormais le nombre d'emplois créés?
M. Polak: Non, c'est une autre affaire. Je vais revenir
là-dessus parce que j'ai noté que, dans les engagements de
février 1982, on a commencé cette nouvelle politique de ne plus
en parler. C'est encore pire parce que, au moins, je peux poser des questions
là-dessus pour essayer de vous convaincre de changer votre
système. Mais si vous laissez tomber cela complètement, ce n'est
pas possible.
M. Bérubé: M. le Président, le
député de Sainte-Anne n'arrivant pas à se faire une
idée, je corrige. Veuillez, s'il vous plaît, M. le
Président, demander à la SDI de continuer à indiquer le
nombre d'emplois créés, de manière à permettre au
député de Sainte-Anne de poser au moins une question parce que,
si je comprends bien, c'est à peu près la seule question qu'il
pose, c'est-à-dire que, lorsqu'on arrive à la SDI, ses yeux
s'illuminent et, en dépit de ses virus, en fait...
M. Polak: J'en pose sur la culture aussi, M. le Président.
C'est bien correct, je suis d'accord avec cela.
M. Bérubé: Sur la culture, j'oubliais.
Le Président (M. Rochefort):
L'engagement suivant sur lequel vous avez des questions, messieurs.
M. Polak: Je suis encore au ministère de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme, encore un petit échantillon, no 661.
Le Président (M. Rochefort): 661, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Subvention à Tissus de qualité
Ltée, Montréal, 174 000 $; nombre d'emplois créés,
91. Cela va de mieux en mieux, M. le ministre; donc encore la même
question.
M. Bérubé: M. le Président, pourriez-vous
féliciter la SDI d'avoir réussi à créer 91 emplois
avec la subvention qu'il accorde dans le présent dossier?
M. Polak: J'aimerais bien savoir si cela existe.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Sur les félicitations qui ont
été adressées par le ministre, sur le même
élément, s'il fallait se fier aux chiffres qui nous sont
rapportés dans ces cahiers-là, on manquerait de travailleurs au
Québec pour les emplois créés. Qu'est-ce qui explique, si
la création d'emplois va tellement bien, qu'on se retrouve aujourd'hui
avec un chiffre officiel de 361 000 chômeurs sur le marché,
à part ceux qui cherchent des emplois et qui sont
découragés, qui ne sont plus inscrits dans ces statistiques, et
ceux qui vivent de l'aide sociale?
Le Président (M. Rochefort):
Engagement suivant, messieurs.
M. Bérubé: M. le Président, pourriez-vous
demander à la SDI d'enlever la référence au nombre
d'emplois créés?
M. Polak: M. le Président, je vais dans la même
section encore.
Le Président (M. Rochefort): Quel engagement?
M. Polak: No 674. Subvention à Uni-Verre-Scel V.B. Inc.,
ville d'Anjou, seulement 30 000 $; nombre d'emplois créés 35.
Là, c'est le meilleur de tout. Je trouve cela fantastique. Moi, je n'y
crois pas, M. le ministre; c'est pour cela que j'aimerais avoir les
réponses.
M. Bérubé: Je pense qu'on va régler le
problème une fois pour toutes et on ne mettra plus le nombre d'emplois
créés parce que c'est à leur demande qu'on met le nombre
d'emplois créés. Imaginez, on a la difficulté à
essayer d'obtenir chaque fois, sur chaque demande, combien d'emplois
créés pour essayer de répondre aux questions de
l'Opposition. Si l'Opposition n'est pas d'accord pour qu'on l'inscrive, on ne
l'inscrira pas.
M. Polak: M. le Président...
M. Bérubé: Ce n'est pas un critère. La
question a été posée, M. le Président, à de
nombreuses reprises et le critère de la création d'emplois n'est
pas un critère qui sert à déterminer la subvention.
M. Polak: Ce n'est pas ce que vos inspecteurs disent.
M. Bérubé: Cependant, les conditions
s'intéressent au nombre d'emplois créés; alors, on demande
au ministère: Y aurait-il moyen de nous indiquer le nombre d'emplois
créés? Mais, chaque fois, le député de Sainte-Anne
dit: Ce n'est pas vrai, vous ne créerez pas 30 emplois.
M. le Président, je n'irai pas les compter un à un. Par
conséquent, de deux choses l'une: ou ils sont d'accord à ce qu'on
mette la référence, ou ils ne sont pas d'accord. S'ils veulent
avoir la référence, on va la mettre; s'il ne la veulent pas, on
ne la mettra pas. Mais, je ne pourrai pas répondre plus que cela. Le
ministère, à cette question, a répondu que la
création d'emplois n'est pas un critère; par conséquent,
il n'y a pas de lien entre l'importance de la subvention et le nombre d'emplois
créés.
La subvention, par exemple, peut porter sur un équipement, une
pièce d'équipement en particulier, sur n'importe quoi. Ce qui
fait qu'il n'y a pas de lien entre la subvention qui est accordée et les
emplois créés; toutefois, dans le cadre d'un projet - lorsqu'il y
a une subvention, en général, c'est parce qu'il y a des
changements - j'imagine que la SDI sait en quoi consiste le projet et elle
demande à l'entreprise: Cela va créer combien d'emplois, ce
projet-là? Mais cela ne veut pas dire que c'est la subvention de 37
850,62 $ qui va créer 55 emplois; cela veut simplement dire que le
projet à l'intérieur duquel l'entreprise est engagée va
créer 35 emplois. Mais il n'y a pas de lien entre les 35 emplois
créés et le montant de la subvention. Cela fait tellement de fois
qu'on vous le répète qu'en toute honnêteté, il va
falloir que vous restiez dans l'Opposition encore longtemps.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Sainte-Anne. (12 heures)
M. Polak: M. le Président, je voudrais seulement
répondre à cela parce je n'accepte pas du tout
l'interprétation du ministre. Il s'agit de millions de dollars qui sont
accordés en subvention; d'ailleurs, un des points du programme, c'est
justement la création d'emplois. J'ai eu connaissance personnellement de
deux compagnies à Montréal où les inspecteurs de
l'Industrie et du Commerce sont venus et ont dit: Voici, pour obtenir votre
subvention, il faut que vous disiez combien d'emplois vous allez créer,
parce que vous savez très bien qu'il y a d'autres subventions à
accorder où il n'y a pas de création d'emplois. Donc, c'est un
élément.
M. Bérubé: Le problème, c'est que...
M. Polak: Deuxièmement, si vous refusez à l'avenir
de nous donner le nombre d'emplois créés, je sais très
bien qu'à la fin de l'année on va nous bombarder avec un grand
chiffre de je ne sais combien de milliers d'emplois créés. On n'a
même pas eu la chance de vous interroger là-dessus. Soyez donc
transparents, honnêtes et donnez-nous les réponses ou changez vos
programmes. Ne donnez plus de subventions d'une manière arbitraire. S'il
s'agit d'un élément de création d'emplois, c'est votre
devoir de vérifier s'il y a des emplois de créés. Il faut
un suivi à cela. Il faut changer de système. J'ai besoin de "life
saver".
M. Bérubé: M. le Président, nous allons
offrir un "life saver" au député de Sainte-Anne.
M. Polak: En vertu de quel programme, M. le ministre?
Le Président (M. Rochefort): Combien d'emplois?
M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, est-ce
qu'on pourrait demander à mon adjoint de s'assurer qu'il ne
ramène pas un virus en échange?
On a vu tantôt, par exemple, une subvention à un motel
où il n'y a pas d'emplois créés. Ce sont les emplois
existants qui sont simplement maintenus.
M. Paradis: II y a eu un motel où on créait 33
emplois permanents et 70 occassionnels.
M. Bérubé: Que peut vouloir dire "création
d'emplois"? Posons l'hypothèse qu'un entrepreneur est dans une situation
financière difficile et qu'après analyse, son entreprise est
admissible à un programme. Imaginons, par exemple, qu'une entreprise a
son fonds de roulement à sec, est même menacée de faillite.
Le nouveau programme du brillant ministre de l'Industrie et du Commerce est mis
en place. Elle obtient une garantie gouvernementale et échappe à
la faillite. Combien d'emplois a-t-on sauvés de cette façon?
Peut-être 150, 50. Voilà des emplois qui sans l'action
gouvernementale auraient été perdus. Vous pourriez avoir
également un projet qui n'est pas admissible dans son ensemble aux
subventions parce qu'il n'est pas conforme aux normes des programmes existants,
mais avec un aspect qui est conforme aux normes. Cela peut être un
programme d'aide à l'innovation technologique; il y a une partie du
projet où il y a de l'innovation technologique. On dit: Pour cette
partie, vous êtes admissible. On donne une subvention pour cette partie,
l'implantation d'une pièce d'équipement particulière parce
qu'on pense que c'est de l'innovation. L'ensemble du projet peut
représenter 115 nouveaux emplois créés. La subvention ne
porte pas sur les 115. Elle porte sur l'appareil qu'on installe. Si
l'Opposition dit: Combien cela va-t-il créer d'emplois, ce projet? On
demande à l'entreprise: Le projet qu'on subventionne crée combien
d'emplois? On ne vous dit pas que la subvention va créer tant d'emplois.
On dit: Le projet en question va créer combien d'emplois? On dit: II en
crée 10, il en crée 25, il en crée 50. Il n'y a pas de
lien entre la subvention et les emplois. C'est ce qu'on vous a
expliqué.
M. Polak: Ce n'est pas vrai.
M. Bérubé: Sauf qu'on a beau vous expliquer, il
faut recommencer à chaque fois. De toute façon, ce n'est pas
grave. Je vais faire enregistrer votre question, M. le député de
Sainte-Anne, et à l'avenir, chaque fois que nous arriverons à la
Société de développement industriel, on partira
l'enregistreuse.
M. Polak: En réponse, on peut régler cela une fois
pour toutes. La commission des engagements financiers va aller à
Montréal. On va en voir cinq ou six. On va les prendre au hasard. On va
voir ces manufactures qui ont eu des subventions du gouvernement, où
tant d'emplois créés ont été déclarés
et on va vérifier si c'est arrivé en réalité.
Est-ce que vous acceptez cela? Quand nous sommes allés voir Rosalie,
c'était une bonne idée. Vous avez accepté notre suggestion
de visiter Rosalie. On va faire une petite visite au motel Pacôme, avec
les 70 employés occasionnels et 33 permanents, pour 500... on oublie
cela, on ne va pas à Pacôme. On va à Montréal,
à Québec. Je suis bien intéressé, je suis
prêt à y aller.
M. Bérubé: M. le Président, je n'ai aucune
objection....
M. Polak: Pour améliorer le programme pour le
bénéfice de tout le monde, y inclus l'Opposition et le
gouvernement.
M. Bérubé: Je n'ai aucune objection à ce que
le député de Sainte-Anne aille faire son voyage et qu'il nous
fasse rapport à la prochaine séance de la commission des
résultats de ses investigations.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Sur cet engagement, M. le président du Conseil
du trésor, on est dans une période économique où il
y a beaucoup de pertes d'emplois au Québec, où on a de la
difficulté avec le maintien des emplois existants. La SDI nous a
répondu que ces subventions n'étaient pas rattachées au
facteur soit créateur d'emplois, soit de maintien de l'emploi. On
continue, au niveau gouvernemental, à administrer des programmes
traditionnels qui s'ajustaient assez bien dans une phase de
prospérité économique, de croissance économique. On
n'a pas réévalué ces critères en fonction
peut-être d'un des problèmes majeurs de la société
québécoise présentement, en tout cas un problème
majeur de l'individu, du travailleur ou de la travailleuse qui perd son emploi
et de celui qui est à la recherche d'un emploi. On dépense des
sommes importantes au niveau de subventions gouvernementales et on n'exige pas
que le critère maintien de l'emploi ou création d'emplois soit
déterminant dans l'octroi de ladite subvention.
N'y aurait-il pas lieu, en période de décroissance
économique, de réévaluer l'ensemble de ces programmes
parce que le travail pour un individu est un droit sacré, de
réévaluer en période de décroissance
économique le facteur maintien et création d'emplois et d'en
faire un facteur plus important dans la phase de l'activité
économique ou des activités économiques qu'on vit
présentement au Québec? Si on a eu un débat en Chambre sur
l'aide que le gouvernement du Québec voulait apporter -on se rappelle
qu'on avait annoncé un montant de 200 000 000 $ dans les programmes
d'aide a la PME; finalement, on se rend compte que le maximum
dépensé sera 12 500 000 $, parce que c'est strictement si tout le
monde "embarque" -est-ce qu'on ne devrait pas réévaluer les
programmes existants dans le sens de s'assurer que nos travailleurs, au
Québec, ont de l'emploi et que, lorsque le gouvernement donne une
subvention, il pense à ces travailleurs et que c'est cela qui est
prioritaire présentement dans l'économie du Québec?
M. Bérubé: Non, M. le Président. M.
Paradis: Non.
M. Bérubé: Non, M. le Président, pour une
raison facile à comprendre. Les ressources du Québec sont
très limitées. Il faut donc choisir des cibles qui vont
contribuer à aider l'économie québécoise souvent
à moyen terme, mais parfois à court terme. L'aide à
l'innovation technologique, par exemple, est fondamentale. Or, c'est ce qui
permet à nos entreprises de rester concurrentielles; c'est ce qui permet
à nos entreprises de vendre des produits sur les marchés
internationaux, donc d'améliorer le niveau de vie des
Québécois, puisque chaque fois que nous exportons ceci nous
permet d'importer et de maintenir le haut niveau de vie que nous avons connu.
La notion d'innovation technologique est donc fondamentale, mais l'innovation
technologique parfois ne crée pas d'emplois. En effet, remplacer quinze
employés par un robot n'est pas créer de l'emploi, mais si le
Japon est aussi riche et est devenu le premier constructeur d'automobiles au
monde, c'est qu'il a choisi cette avenue. On a plusieurs objectifs à
poursuivre pour que les Québécois travaillent mais, lorsqu'ils
travaillent, il faut que leur travail soit productif pour l'ensemble de la
société. Il ne s'agit pas simplement de créer des emplois.
On a le programmes PAT, on a le programme PRET, on a le programme de remise au
travail d'assistés sociaux.
M. Paradis: Pour vingt semaines.
M. Bérubé: Ce sont des programmes qui visent
à faire travailler les gens.
M. Paradis: Durant vingt semaines, pour les qualifier pour le
chômage.
M. Polak: Envoyez-les au fédéral.
M. Bérubé: C'est un type de subvention, mais vous
avez d'autres subventions dont l'effet est structurant sur le secteur
industriel et qui vont contribuer à maintenir au Québec un
secteur industriel dynamique, en croissance, qui rapporte des devises, parce
que nous exportons, et qui fait en sorte que le niveau de vie des
Québécois est maintenu à niveau raisonnable. Par
conséquent, si vous me dites: Vous devriez abolir tous vos programmes
dont l'objectif est la modernisation de vos entreprises, dont l'objectif est le
maintien de la capacité concurrentielle, dont l'objectif est de
fabriquer de nouveaux produits, à mon avis...
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Question de
règlement.
M. Paradis: Question de règlement. M.
Bérubé: ... M. le Président...
Le Président (M. Rochefort): Question de règlement,
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Ce que j'ai dit, ce que j'ai demandé, le point
sur lequel j'ai attiré l'attention du président du Conseil du
trésor, je ne lui ai pas demandé d'abolir les programmes...
M. Bérubé: Question de règlement.
Le Président (M. Rochefort): Écoutez, je pourrais
au moins l'entendre deux secondes.
M. Paradis: Non, non, c'est ce que vous m'avez dit.
M. Bérubé: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bérubé: Non, sur la question de
règlement. Je m'inscris en...
M. Paradis: Je n'ai pas demandé au président du
Conseil du trésor d'abolir...
M. Bérubé: À l'ordrel Ce n'est pas une
question de règlement.
M. Paradis: ... j'ai demandé de donner...
M. Bérubé: Ce n'est pas une question de
règlement.
M. Paradis: ... priorité aux programmes
créateurs d'emplois, présentement.
M. Bérubé: Ce n'est pas une question de
règlement.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bérubé: Ce n'était pas une question de
règlement, M. le Président. Vous m'avez retiré mon droit
de parole sous un faux prétexte et vous auriez dû sévir, M.
le Président, avec sévérité.
Le Président (M. Rochefort): Vous avez recouvré
votre droit de parole, de toute façon.
M. Bérubé: Alors, merci, M. le
Président.
M. Paradis: II s'agissait d'une question de règlement.
M. Bérubé: À l'ordre!
M. Polak: Avez-vous terminé?
M. Bérubé: Par conséquent, M. le
Président, les programmes que nous examinons à l'heure actuelle
sont des programmes qui ont des objectifs, des normes et qui sont en soi
désirables. Si, par exemple, le ministre de l'Industrie et du Commerce
vient d'introduire un nouveau programme de soutien à la PME pour la
protection des emplois, c'est un programme qui répond à un besoin
actuel. Ceci ne fait pas, n'empêche pas que les programmes existants
demeurent encore tout à fait valables. Mais il s'ajoute...
M. Paradis: Mais je vais tenter d'illustrer, M. le
président du Conseil du trésor, la réflexion que je
demande au gouvernement d'effectuer. Je vais revenir à mon motel
Lévesque Inc. à Rivière-du-Loup. Dans quel plan de
développement régional cela s'inscrit-il, M. le président
du Conseil du trésor? On retrouve un éparpillement; à un
moment donné, vous allez retrouver d'autres motels. Au lieu de choisir
ou d'intervenir en région sur une base articulée, sur une base
planifiée, on semble arriver avec un dossier d'un motel à gauche,
un motel à droite, etc., et on ne semble pas, c'est la question que je
pose, tenir compte de l'existence ou de l'implantation de l'ensemble d'une
infrastructure touristique pour développer l'industrie touristique au
Québec.
M. Bérubé: Un instant:
M. Paradis: Expliquez-moi le cas du motel Lévesque, dans
quel cadre cela se situe-t-il?
M. Polak: Dans les oiseaux et les cages.
M. Bérubé: Ce que le programme de crédits
touristiques vise, c'est premièrement, de développer une
infrastructure touristique sur des parcours touristiques dits nationaux. On a
identifié des circuits touristiques et les demandes qui peuvent
être faites doivent viser à étoffer l'infrastructure
touristique sur ces circuits. Il y a donc un objectif, des normes. La demande
en question a été approuvée sur la base de ces normes. Si
vous estimez qu'il est possible que la SDI n'ait pas respecté les normes
du programme, n'ait pas respecté les critères et que vous voulez
contester cette subvention, libre à vous. Il faut demander d'abord au
ministère, ce que nous avons fait...
M. Paradis: ... demander la justification de...
M. Bérubé: ... demander la justification de la
subvention dans ce cas particulier. Aucune objection, à ce
moment-là, l'Opposition pourra effectuer son travail. Comme vous le
savez, les subventions de la SDI ne sont pas approuvées au Conseil du
trésor. Elles ne viennent pas au Conseil du trésor. Elles sont
approuvées directement par le conseil d'administration de la SDI et j'en
prends connaissance en même temps que vous, lors des engagements
financiers. Les questions que vous soulevez sur de telles subventions peuvent
être tout à fait à propos, je ne les conteste pas. On a
qu'à demander à la SDI de justifier sa décision.
M. Paradis: Mais, au niveau gouvernemental, il vous appartient
quand même de prendre une certaine décision. Ce que je vous ai dit
dans mon intervention première, c'était qu'en période de
décroissance, c'est vous-même qui l'avez mentionné au
début, lorsqu'on parlait fonction publique, secteur privé, en
période de décroissance économique que vous gérez,
présentement, il m'apparaît important au niveau de l'ensemble des
travailleurs du Québec de réviser les programmes existants et
d'assurer, dans les cas où c'est possible de le faire, que le
critère du maintien de l'emploi ou de la création de l'emploi,
devienne, parce qu'on est en décroissance économique, un
critère plus prioritaire ou même - il ne l'était pas avant,
la SDI nous a répondu qu'il ne s'agissait pas d'un critère -
devienne aujourd'hui - un critère dans l'octroi de ces subventions. Vous
m'avez répondu strictement que non, il n'en est pas question. Je pense
que la réflexion s'impose. Vous ferez ce que vous voudrez avec ma
suggestion, maintenant.
(12 h 15)
M. Bérubé: Je poserai la question au ministre de
l'Industrie et du Commerce.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 675.
M. Polak: Engagement 670.
Le Président (M. Rochefort): On recule, on était
à 674.
M. Polak: J'avais marqué 670.
Le Président (M. Rochefort): M. le secrétaire, on
était bien à 674?
M. Polak: J'irai très rapidement.
Le Président (M. Rochefort): À moins qu'il n'y ait
consentement pour qu'on revienne à l'engagement 670.
M. Polak: Engagement 670, M. le ministre.
Le Président (M. Rochefort): Consentement?
M. Bérubé: Vous savez très bien que le
gouvernement est prêt à répondre à toutes les
questions de l'Opposition au rythme où l'Opposition veut bien les
poser.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 670. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Encore ici, dans le cadre du même programme de la
SDI, subvention à BCH - Unique Inc., Saint-Martin de Beauce; 62 500 $;
nombre d'emplois créés: nil. La raison pour laquelle j'ai pris
cet exemple-là, c'est parce qu'ici on voit un exemple qui prouve que
votre théorie n'était pas bonne. Ici, la firme est assez
honnête pour dire: nombre d'emplois créés: nil et elle a
tout de même eu une subvention; c'est inscrit: pour fins d'achat de
machinerie. Parfait! Mais, ça fortifie ma théorie que les autres
subventions comme, par exemple, 35 emplois, 45 etc. -je vous ai donné
quelques échantillons - que l'élément création
d'emplois joue un rôle beaucoup plus important que vous ne le dites. Ici,
il n'y a pas d'emplois créés; on dit: nil.
Ma deuxième question, je voudrais fortifier le point de vue du
député de Brome-Missisquoi. Je pense que tous les programmes de
la SDI... C'est bien beau de se cacher en arrière de la SDI en disant
que c'est elle qui détermine qui reçoit une subvention et
combien. Je pense que c'est maintenant au gouvernement de donner d'autres
lignes de conduite et de dire: À partir de maintenant, création
d'emplois, numéro un. Je suis bien d'accord avec votre exemple de la
machine au Japon, mais ce n'est pas notre problème maintenant de
remplacer cinq travailleurs par une machine, ce n'est pas notre
priorité. Notre priorité maintenant, dans la province de
Québec, est de créer de l'emploi; la machine, ça viendra
plus tard quand ça ira mieux.
M. Bérubé: Non, M. le Président, je ne
partage absolument pas le point de vue du député de Sainte-Anne
à cet égard-là. Si le seul problème était la
création d'emplois, on pourrait faire travailler une quantité de
gens à creuser des trous et ensuite à les boucher. On
créerait des emplois, mais ce serait complètement inutile. Par
conséquent, ce qui m'apparaît plus approprié, c'est de
doter le Québec d'une infrastructure industrielle qui fasse que l'on ait
des emplois viables et intéressants pour les Québécois qui
y travaillent. Donc, le critère important est d'avoir une
économie dynamique et non pas comme le dit le député de
Sainte-Anne qui, à des fins purement démagogiques, veut qu'on
mette l'accent uniquement sur le nombre d'emplois créés.
M. Polak: Allez faire accepter ça aux assistés
sociaux.
M. Bérubé: Nous croyons que le nombre d'emplois
créés, comme tel, n'est pas nécessairement un
critère. Je regrette, mais dans le secteur de l'industrie des
pâtes et papiers, par exemple, il est bien évident que la
modernisation de l'industrie est absolument essentielle si nous ne voulons pas
que notre industrie continue de reculer comme elle l'a fait pendant 25 ans
à 1% par année. C'est à cause de l'insignifiance des
politiques libérales qui n'ont jamais cherché à
restructurer l'économie qu'on a eu une industrie comme
celle-là.
M. Polak: Ça marchait mieux, le chômage, quand on
était là.
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, à
l'ordre!
M. Paradis: L'économie va bien avec le PQ.
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bérubé: L'insignifiance, l'absence totale de
politique économique, une vision de courte vue qui caractérise le
député de Sainte-Anne qui fait que le Québec...
M. Paradis: La Baie-James, la Baie-James.
M. Bérubé: ... après des règnes
libéraux, n'a toujours pas de structure industrielle. Il est donc
important d'avoir des politiques industrielles...
M. Polak: Lisez les derniers sondages.
M. Bérubé: ... structurantes de telle sorte qu'on
ait finalement une économie dynamique. Je regrette, mais ce n'est pas la
vision à courte vue du député de Sainte-Anne qui va
certainement faire foi dans l'élaboration des politiques
gouvernementales puisqu'on sait très bien que lui et ses pairs ont,
pendant des années, dirigé le Québec; ils n'ont jamais
été capables d'arriver avec la moindre politique.
M. Polak: Mon père est aux Pays-Bas.
M. Paradis: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 675, messieurs.
Question de règlement.
M. Paradis: Lorsque le président du Conseil du
trésor parle de l'économie du Québec sous les gestions
antérieures, je tiendrais et je prends à témoin l'ensemble
de la population...
Le Président (M. Rochefort): Sous quel article, M. le
député de Brome-Missisquoi?
M. Paradis: Vous voulez la citation de l'article, on va
être obligé de l'exiger de...
M. Polak: 96.2.
M. Paradis: Non. L'article 3 des règles de pratique.
Le Président (M. Rochefort): Les règles de
pratique.
M. Paradis: J'attire votre attention sur le fait que les
règles de pratique qui s'appliquent à la commission des
engagements financiers ne sont pas dans le cahier que vous regardez
présentement. Ce sont des règles de pratique adoptées par
la commission des engagements financiers.
Le Président (M. Rochefort): Elles ne sont pas à
135e, elles sont ici. Le contenu de l'ordre du jour de la commission est celui
détaillant...
M. Bérubé: C'est ça.
M. Paradis: On est aux engagements financiers, on a le droit de
poser des questions sur les engagements financiers.
Le Président (M. Rochefort): Oui, oui, mais vous avez
soulevé une question de règlement.
Une voix: En vertu de l'article 40.
M. Paradis: Je voulais, en vertu de l'article 40 de notre
règlement qui dit: "Un député peut, en tout temps,
signaler une violation du règlement, mais il doit le faire sans retard
en se limitant rigoureusement dans son exposé..."
Le Président (M. Rochefort): Mais oui, je vous demande
quel règlement a été violé. C'est ça que je
veux savoir. C'est en vertu de quel article que vous soulevez une question de
règlement? Là vous me signalez qu'il y a un article qui vous
permet de soulever une question de règlement, j'en conviens avec
vous.
M. Paradis: Je signale que le président du Conseil du
trésor, lorsqu'il a, dans sa réponse, donnée suite
à la question de l'Opposition en disant que sous les gouvernements
libéraux antérieurs il n'y avait jamais eu de politique de
développement économique au Québec...
Le Président (M. Rochefort): Mais cela viole un article de
notre règlement?
M. Paradis: Non, non, je vous signale qu'il était hors
d'ordre, d'accord, je vous le signale en vertu du règlement. Je veux
profiter de l'occasion pour rétablir les faits, et ce qu'il a dit est
complètement erroné. Sous l'administration libérale, je
vais vous parler d'un projet, entre autres, qui a été
lancé par M. Robert Bourassa...
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Brome-Missisquoi! M. le député de Brome-Missisquoi, je vous
rappelle à l'ordre.
M. Paradis: ... qui s'appelle la Baie-James et que le
président du Conseil du trésor...
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Brome-Missiquoi, je vous rappelle à l'ordre. À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Paradis: ... a critiqué et que l'Opposition
péquiste d'alors a critiqué. Et puis ils n'ont jamais
été capables d'arriver avec des projets d'une telle ampleur et
une telle relance de l'économie.
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, il n'y a
pas de question de privilège en commission parlementaire, et votre
intervention était nettement de cette nature. Je vous rappelle à
l'ordre et je vous demanderais de revenir aux engagements. Nous sommes rendus
à l'engagement 675.
M. Paradis: Je prends votre rappel à l'ordre, M. le
Président...
M. Bérubé: Par respect pour tous les travaux de
notre commission je ne répondrai pas, M. le Président.
M. Paradis: ... mais je vous demande également d'appliquer
vos rappels à l'ordre d'une façon équitable des deux
côtés de la table.
Le Président (M. Rochefort): C'est ce que je fais, M. le
député. Engagement 675.
M. Polak: M. le Président, excusez-moi, je n'ai pas 675.
J'ai 672, ensuite c'est 676. Il y a 33 emplois de créés.
Le Président (M. Rochefort): On va vous la fournir.
Engagement suivant.
M. Bérubé: Vous avez perdu une page?
M. Paradis: M. le Président, le ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, oui, ça va.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. Pardon?
M. Middlemiss: Le ministère de l'Industrie, du Commerce et
du Tourisme, c'est fini?
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Pontiac.
M. Polak: Ministère de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme, engagement 800.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Sainte-Anne, engagement 800.
M. Polak: "Subvention à la compagnie d'artisanat Circo
Inc., Montréal, sous forme d'une prise en charge d'une partie du
coût d'un emprunt de 4 800 000 $ contracté pour fins de
construction d'une bâtisse de Montréal et d'achat de machinerie et
d'équipement pour ses usines de Granby et Montréal. Montant de
l'engagement: 1 095 000 $."
Fabricant de circuits imprimés. Nombre d'emplois
créés: 202. Est-ce que je dois comprendre, parce que maintenant
nous sommes à la page des décrets, qu'il s'agit d'un autre
programme ou est-ce qu'encore ici le facteur de création d'emplois n'a
aucune importance?
M. Bérubé: Dans ce cas il s'agit d'un décret
parce que la subvention excède le million.
M. Polak: Et en ce qui concerne le facteur de création
d'emplois... M. Bérubé: Oui.
M. Polak: ... est-ce que je dois comprendre que ça ne joue
aucun rôle important, comme dans tous les autres cas que l'on vient de
citer, pour le montant de 1 095 000 $?
M. Bérubé: Je ne comprends pas votre question.
M. Polak: Je viens de demander M. le ministre, si dans ce cas-ci
parce que nous sommes à la page des décrets, la même
théorie que vous venez d'énoncer s'applique, à savoir que
le facteur de création d'emplois pour toutes ces subventions qui
totalisent des millions de dollars dans un mois ne joue pas un role
déterminant?
M. Bérubé: M. le Président, je pense que je
vais être obligé de recommencer, comme je le faisais au
début. Je croyais avoir fait l'éducation de l'Opposition, ses
questions s'amélioraient. Vous m'obligez à reformuler les
questions de l'Opposition de manière qu'elles soient intelligibles.
C'est vraiment triste, mais enfin je vais le faire. Alors, si je comprends bien
la question du député de Sainte-Anne, il voudrait connaître
les normes du programme et les critères d'octroi de la subvention
à la compagnie d'artisanat Circo?
M. Polak: Et le facteur de création d'emplois. On parle
beaucoup du facteur de création d'emplois. Pour vous ce n'est pas
important, mais nous on considère que c'est très important.
M. Bérubé: Non, non. Vous allez avoir les normes du
programme et les critères retenus pour l'octroi de cette subvention.
Quant au reste vous pourrez avoir toutes les opinions que vous voudrez, c'est
votre droit le plus strict.
M. Polak: Et, en même temps, je voudrais savoir
l'importance du facteur de création d'emplois dans telles normes. Est-ce
que c'est absent complètement ou est-ce qu'on en parle?
M. Bérubé: Donc, une demande spécifique sur
le rôle de la création d'emplois dans cette subvention en
particulier.
M. Polak: C'est cela.
Le Président (M. Rochefort): Engagement suivant, 801.
Engagement 822, M. le député de Pontiac.
M. Middlemiss: "Prêt à Laiterie Etchemin Inc.,
Lac-Etchemin, comté de Bellechasse, dans le cadre du programme visant
à favoriser l'expansion de l'entreprise manufacturière
innovatrice. Montant de l'engagement: 275 000 $." Est-ce que cela fait partie
de l'emprunt de 797 000 $ qu'on avait à l'engagement 632 et sur lequel
on a donné une subvention de 226 000 $.
M. Bérubé: L'autre, c'est 600?
M. Middlemiss: L'engagement 632, pour le ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme.
Une voix: Vous demandez si...
M. Middlemiss: Est-ce que les 275 000 $ font partie de l'emprunt
de 797 000 $ pour lequel on a donné une subvention de 226 000 $?
M. Polak: Au moins, on a un élément en commun, le
chômage.
M. Middlemiss: Est-ce que ce sont les mêmes 17
emplois...
M. Polak: Les mêmes 17 emplois?
M. Bérubé: II y a toutes les chances du monde que
ce soit la même chose, en ce sens qu'ici, il s'agit d'un prêt, dans
l'autre cas, c'est à une subvention d'intérêt, sur un autre
emprunt de 797 000 $. En d'autres termes, on a fait deux choses: On a, d'un
côté, prêté 275 000 $ et, d'un autre
côté, on a donné une subvention d'intérêt sur
un autre emprunt de 797 000 $ contracté par...
M. Middlemiss: Donc, vous affirmez que les 275 000 $ de
prêt ne feraient par partie de l'emprunt de 797 000 $?
M. Bérubé: Non...
M. Middlemiss: Ce n'est pas inclus.
M. Bérubé: ... je ne peux pas vous l'affirmer, par
contre.
M. Middlemiss: Vous ne pouvez pas m'affirmer cela.
M. Bérubé: Non, ce que vous avez ici à
l'engagement 632, c'est la subvention d'intérêt pour un prêt
total de 797 000 $ et, l'autre, c'est le prêt. Maintenant, il n'est
nullement dit que, dans les 797 000 $, le prêt de 275 000 $ n'est pas
inclus.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait vérifier?
M. Bérubé: Certainement.
M. Paradis: Question additionnelle.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Question additionnelle, M. le Président. Le
prêt est à quel taux d'intérêt et je me
réfère à l'engagement 822?
M. Bérubé: À l'engagement 822. Je suis en
train de regarder dans le décret.
On me dit que vous avez cela dans vos cahiers...
M. Paradis: Le cahier rouge. M. Bérubé: Le
gros cahier? M. Paradis: Les volumes...
M. Bérubé: Les GCR... Non. Alors, on m'a
demandé quel est le taux d'intérêt...
M. Paradis: À quel taux d'intérêt?
M. Bérubé: ... sur le prêt de 275 000 $.
M. Paradis: Maintenant...
M. Polak: II y a quelque chose d'intéressant sur la
feuille blanche, M. le ministre...
M. Paradis: Maintenant, au niveau de l'engagement 632, il s'agit
du même projet, cela a été confirmé. Nombre
d'emplois créés: 17. Maintenant, si on va à l'engagement
822, qui est pour la même laiterie, pour le même programme, emplois
créés: 17, après 2 ans. Est-ce qu'il s'agit d'une
création immédiate dans le cas de l'engagement 632 de 17 emplois
et de 17 emplois supplémentaires après 2 ans; ou n'y aura-t-il au
total que 17 emplois dans 2 ans?
M. Bérubé: C'est le même projet. M.
Paradis: Donc, c'est 17 au total?
M. Bérubé: C'est toujours le même projet.
M. Paradis: Est-ce que, dans vos normes, une entreprise peut se
qualifier pour le même projet, parce que c'est la première fois
qu'on le remarque, sur deux programmes du ministère de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme? (12 h 30)
M. Bérubé: Le projet, c'est d'acheter un
système d'ultrafiltration du lait pour la fabrication du fromage
cheddar. Dans l'autre cas, si je ne m'abuse, à l'engagement 632,
c'est l'achat de machinerie et agrandissement de la bâtisse.
M. Paradis: Cela doit être encore une fois pour le fromage
cheddar. C'est pour la même chose.
M. Bérubé: Dans un cas...
M. Paradis: Vous me dites qu'une compagnie peut obtenir une
subvention de la SDI et obtenir, par décret, un autre genre d'assistance
financière, des prêts à taux d'intérêt
privilégiés.
M. Bérubé: Ce sont deux programmes
différents. Dans le cas du prêt de 275 000 $, il s'agit d'un
prêt fait dans le cadre du projet PME Innovation. D'accord? Tandis que
l'autre, c'est dans le cadre d'un programme général; il faudrait
se renseigner pour savoir de quel programme il s'agit.
M. Paradis: Vous me dites qu'il s'agit de PME Innovation. Est-ce
que le ministère pourrait nous informer si cette technologie innovatrice
pour laquelle on prête de l'argent n'existe pas à l'usine
d'Agropur de Granby?
M. Bérubé: Le système d'ultrafiltration du
lait?
M. Paradis: S'il existe, qu'est-ce qui justifie l'aspect de
l'innovation du programme?
M. Bérubé: II peut exister ailleurs. Deux
entreprises peuvent être innovatrices en ayant les mêmes
équipements.
M. Paradis: Donc, quelqu'un qui copie la technologie de quelqu'un
d'autre peut être innovateur.
M. Bérubé: II faudrait avoir les normes du
programme PME Innovation.
Le Président (M. Rochefort): Messieurs, il est 12 h 30, la
commission ajourne ses travaux sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise de la séance à 16 h 47)
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des engagements financiers reprend ses travaux. Nous
étions rendus, je pense, à l'engagement 822 du ministère
de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. Est-ce que vous aviez
complété vos questions sur l'engagement 822, M. le
député de Brome-Missisquoi?
M. Paradis: Oui, j'avais même complété les
questions qui relevaient du ministère de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme.
Justice
Le Président (M. Rodrigue): Alors, cela nous reporte
à l'engagement 100, ministère de la Justice.
M. Paradis: Cela va pour 100. Engagement 200.
Le Président (M. Rodrigue):
L'engagement 200, ministère de la Justice.
M. Paradis: Contrats négociés. "Contrat pour la
location et l'entretien d'équipements informatiques pour une
période de 36 mois. Fournisseur: Les Systèmes Northern
Télécom Ltée, Québec. Montant de l'engagement: 600
450,84 $." On a une note. "Il s'agit d'un contrat négocié suite
à l'appel d'offres public du 20 septembre 1979 pour la fourniture
d'équipement de télécommunication pour les besoins de
divers ministères et organismes."
Est-ce qu'on peut savoir si cela a été
négocié aux mêmes conditions qu'en 1979?
M. Bérubé: La soumission publique a fait l'objet
d'un arrêté en conseil, le 1059-79, et autorise le service
général des achats à entreprendre des négociations
avec Les Systèmes Northern Télécom. C'est dans le cadre de
la soumission initiale que ce contrat est négocié.
M. Paradis: II y a une différence de tarifs, quand
même, quelle est l'augmentation des tarifs?
M, Bérubé: Non, il n'y a pas d'augmentation de
tarifs.
M. Paradis: Pas d'augmentation de tarifs.
Le Président (M. Rodrigue): Les engagements 300, 301,
400.
Loisir, Chasse et Pêche
Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
Engagement 200.
M. Paradis: Engagement 200. "Subvention à la
Société d'aménagement et d'exploitation des ressources
récréatives et touristiques de Baie-Trinité Inc.,
comté de Saguenay, pour fins de consolidation des équipements
à la réserve de Baie-Trinité. Montant de l'engagement: 202
500 $." Quel équipement?
M. Bérubé: C'est pour le réseau routier et
la structure d'accueil. Donc, barrières,
j'imagine, et chalet d'accueil.
M. Paradis: Consolidation d'équipements, est-ce que cette
expression veut dire achat de nouveaux équipements ou...
M. Bérubé: Alors, on installe une cuisinette dans
chacun des chalets. Cette amélioration est rendue nécessaire
suite à la perte du chalet principal par le feu. Le chalet principal
contenait une salle à dîner, une cuisine centrale. Ensuite, il y a
la construction de deux chalets; il y a la transformation d'un camp en chalet;
il y a l'agrandissement du camping pour ajouter dix emplacements avec service
complet.
Au niveau du réseau routier il y a la réparation de la
route sur 14 milles et l'installation de 50 ponceaux métalliques.
Voilà.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, engagements 201, 202,
203, 300, pas de questions? Revenu, engagement 200, pas de question?
Transports, engagement 100.
Transports
M. Paradis: Transports, 100. Contrats négociés.
"Contrat pour la location d'un chargeur sur roues de 3 1/2 verges. Fournisseur:
Roger Langlois & Fils Ltée, Senneterre, comté d'Abitibi-Est.
Montant de l'engagement: 51 940, 80 $. Pourquoi a-t-on procédé
par contrat négocié?
M. Bérubé: II faudrait le demander au
ministère parce qu'il s'agit d'une ratification d'un contrat.
M. Paradis: Donc, ils n'ont pas suivi les normes?
M. Bérubé: C'est cela. Je n'ai pas d'information
concernant la ratification. La location est survenue en 1980-1981, c'est donc
avec assez de retard que cette demande est parvenue au Conseil du
trésor.
M. Paradis: Ce n'était pas facile à
digérer.
M. Bérubé: J'ai l'impression que c'est cela.
M. Paradis: On va obtenir du ministère la réponse
à la question?
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 101.
M. Paradis: Transports, 601, s'il y a... Le Président
(M. Rodrigue): Alors, 102, puis 200, 300...
M. Paradis: À moins que des députés du parti
ministériel aient des questions.
Le Président (M. Rodrigue): ... 400, 500; donc, ça
nous reporte à transports, 601.
M. Paradis: Transports, 601. "Subventions, à titre d'aide
financière pour fins d'amélioration des chemins municipaux aux
municipalités suivantes: ... "et là on a toute une liste de
municipalités. Les montants varient entre 25 000 $ et 35 000 $ pour un
montant total de 284 310 $. Est-ce qu'il s'agit de sommes d'argent qui
proviennent des enveloppes administrées par les députés?
Peut-être que le député d'Iberville pourrait... Il semble
gesticuler et avoir de l'information; il pourrait poursuivre le discours qu'il
a entrepris ce matin.
M. Beauséjour: Je peux simplement vous dire que ça
entrait dans ce programme pour la municipalité de Saint-Alexandre
paroisse, mais le projet a été annulé à la demande
de la municipalité parce que j'ai des exigences dans le programme de
participation municipale...
M. Paradis: Ils n'ont pas voulu participer pour une proportion
que vous leur demandiez'
M. Beauséjour: II y a une participation des citoyens et la
municipalité a jugé que...
M. Paradis: Ce n'était pas prioritaire, mais cela venait
de votre enveloppe...
M. Bérubé: C'est cela que je suis en train de
vérifier. Oui, c'est le programme 5-4, Gestion interne et soutien, Aide
à l'amélioration du réseau municipal. C'est bel et bien
dans le cadre de ce programme que ces montants sont mis à la disposition
des municipalités. Oui.
M. Paradis: Les montants dans ces programmes sont
déterminés à partir de quelles normes?
M. Bérubé: Je pense que c'est aléatoire et
laissé à la discrétion du député responsable
du comté.
M. Paradis: Non, mais l'enveloppe du député,
elle?
M. Bérubé: II faudrait demander au ministère
comment c'est réparti. C'est réparti en fonction du
caractère rural du comté, du caractère urbain, du
degré d'éloignement...
M. Paradis: C'est l'ensemble de ces critères qu'on
aimerait connaître.
M. Bérubé: Vous voulez savoir du ministère
des Transports les règles suivies par le ministère...
M. Paradis: Pour déterminer le montant d'argent
alloué dans le cadre de ce programme aux divers
députés.
M. Bérubé: Oui. Il y a deux choses. Il y a
une enveloppe qui est mise à la disposition des députés
qui, elle, si je ne m'abuse, fait l'objet d'une certaine normalisation. Encore
là, elle est très relative, parce que cela dépend
énormément des régions. Il faudrait voir. À
l'origine, je sais qu'en début du mandat, on avait une enveloppe qui
était assez uniforme, comté par comté, mais,
subséquemment, dans mon comté, mon enveloppe a connu une
diminution considérable, parce que le réseau routier était
déjà passablement aménagé dans le comté de
Matane; par conséquent, dans l'allocation des fonds, on en a eu moins.
Ce que nous avons ici - parce que je reconnais que, que la ville de Cap-Chat,
dans le comté de Matane, c'est une subvention spéciale que nous
avons obtenue - ce n'est pas nécessairement dans l'enveloppe, car le
ministère garde toujours un pot, une enveloppe non engagée
à laquelle une municipalité peut avoir recours. C'est la
municipalité qui défend sa cause.
M. Paradis: À partir de quel critère ces montants
sont-ils octroyés?
M. Bérubé: En général, dans ce cas,
il n'y a pas de critère, c'est hors normes. Il n'y a pas de
critère...
M. Paradis: C'est hors normes. À la discrétion
ministérielle.
M. Bérubé: ... pour le reste, pour l'enveloppe.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait savoir à titre
d'information quel était le montant total de ce que vous avez
appelé, pour utiliser une expression que vous avez utilisée, ce
"pot" pour l'année financière qui vient de se terminer?
M. Bérubé: Ce qu'il faudrait, c'est, d'une part,
pour répondre à votre question, obtenir du ministère la
répartition par comté.
M. Paradis: La répartition du comté, c'est la
répartition du pot, on aurait une idée, la répartition des
enveloppes des députés par comté...
M. Bérubé: La répartition de l'enveloppe
résiduelle, vous ne l'avez pas. C'est à la fin de l'année
que vous pourriez l'avoir. Il faudrait faire une demande à
l'Assemblée nationale.
M. Paradis: C'est pour l'année précédente
que je la demande. Je ne la demande pas pour l'année qui s'en vient.
Pour l'exercice financier qui vient de se terminer, je pense que le
ministère doit avoir cela sur ordinateur.
M. Bérubé: D'accord. On pourrait donc demander la
répartition par comté des subventions dans le cadre du programme
d'amélioration des chemins municipaux.
M. Paradis: Oui, mais il faut distinguer - parce qu'il y a une
distinction à y apporter l'enveloppe que je qualifierais de "statutaire"
du député et ensuite le départage du pot.
M. Bérubé: On pourrait demander l'enveloppe
allouée. Comment distingue-t-on ces deux enveloppes?
M. Paradis: Ils le savent. Ils ont...
M. Bérubé: II faudrait demander la somme des
enveloppes attribuées aux comtés en début d'année
et le montant résiduaire conservé par le ministère pour
faire face aux situations d'urgence.
M. Paradis: Oui, et la répartition pour l'année
passée de ce montant résiduaire.
M. Bérubé: Oui, d'accord.
Le Président (M. Rodrigue): Transports, engagements 602?
603?
M. Paradis: Si vous me donnez quelques secondes, M. le
Président, cela va me permettre peut-être de sauter en
ménageant votre voix.
Le Président (M. Rodrigue): Ma voix est en pleine forme,
M. le député.
M. Paradis: Nous sommes dans une période de compression
où tout est permis.
Le Président (M. Rodrigue): D'ailleurs, vous savez que
tout organe doit être entraîné pour pouvoir être
efficace.
M. Bérubé: Autrement, c'est la sclérose.
Où se retrouve-t-on?
M. Paradis: C'est cela, je tourne pour savoir...
Le Président (M. Rodrigue): C'est ce
que le député de Brome-Missisquoi compte nous indiquer. Il
fait marcher ses doigts.
M. Paradis: 669.
Le Président (M. Rodrigue): Dans quel
ministère?
M. Paradis: Transports.
Le Président (M. Rodrigue): Transports, 669.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Supplément pour porter à 131 000 $ le
remboursement à la municipalité de Sainte-Anne-de-Portneuf,
comté de Saguenay, du coût des travaux de construction d'un mur de
soutènement longeant la route 138. Montant de l'engagement: 31 000 $."
Qu'est-ce qui justifie ce supplément? C'est l'engagement 669. (17
heures)
M. Bérubé: Voila! Si je comprends bien, la route
138 traverse la municipalité de Sainte-Anne-de-Portneuf et la
municipalité a manifesté le désir d'effectuer
elle-même des travaux de construction d'un mur de soutènement.
M. Paradis: S'agit-il d'une route provinciale ou municipale?
Provinciale?
M. Bérubé: Oui. Normalement, elle est à la
charge du Québec. Le ministère a donc accepté de
contribuer aux coûts en accordant une première subvention de 100
000 $ et, les coûts ayant dépassé les prévisions, on
ajoute 31 000 $.
M. Paradis: Cela va. Engagement 801.
Une voix: Est-ce le même cas, M. le ministre?
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: Une compagnie privée.
M. Bérubé: C'est cela. Ce n'est pas la
municipalité dans ce cas qui paie les travaux. Lequel?
M. Paradis: Engagement 801. M. Bérubé: Engagement
801.
Le Président (M. Rodrique): Engagement 801,
ministère des Transports toujours.
M. Paradis: "Supplément pour porter à 3 315 240 $
le paiement à Tuyaux et Matériel de fondation Ltée,
Montréal, locataire des Chemins de fer nationaux, à titre
d'indemnité finale pour la relocalisation de son usine en raison de la
construction de l'échangeur Charles-Lemoyne dans les villes de
Longueuil, Saint-Hubert, Lemoyne et Saint-Lambert." Le montant du
supplément est de 1 260 240 $, donc à peu près 33% du
coût total. Qu'est-ce qui explique ce supplément de 33%?
Une voix: C'est trop cher.
M. Bérubé: On paie les coûts, sur une base
progressive, au fur et à mesure que les travaux sont effectués.
Il faut comprendre que le terrain appartient au Canadien National et que
l'entreprise en question en est locataire.
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: À ce moment-là, ce que
nous payons, c'est le déboursé au fur et à mesure que la
relocalisation s'effectue.
M. le député de Mégantic-Compton, mes hommages, mes
salutations.
M. Bélanger: Malheureusement, je dois déjà
quitter, je ne pourrai pas rester. C'est toujours intéressant
d'étudier les crédits avec le président du Conseil du
trésor.
M. Bérubé: Merci.
M. Bélanger: II a des réponses précises.
Normalement, ce sont les réponses exactes: Je ne le sais pas, ce n'est
pas de vos affaires.
M. Bérubé: Je vais remercier le
député de Mégantic-Compton de son témoignage
d'appréciation. Je dois dire d'abord que c'est une surprise pour nous de
le voir se joindre à nous, puisqu'il va et vient et on l'aperçoit
peut-être une fois ou deux fois par année. Mais c'est toujours
avec un énorme plaisir qu'on le voit venir faire une saucette pendant
quelques minutes pour accomplir son devoir de député et pouvoir
dire qu'effectivement il siège à la commission des engagements
financiers. J'aimerais lui souhaiter la bienvenue et l'encourager
peut-être, cette fois-ci, puisque nous apprécions beaucoup sa
présence, à rester avec nous un peu plus longtemps que les
quatorze minutes et douze secondes qu'il a l'habitude de nous consacrer.
M. Bélanger: M. le Président, permettez-moi de vous
dire merci, et je m'en vais.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que nous avons terminer
sur 801?
M. Paradis: Oui.
Travail, Main-d'Oeuvre et Sécurité du
revenu
Le Président (M. Rodrigue): Le suivant; nous passons au
ministère du Travail, de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu, 400.
M. Paradis: "Subvention à Élan-Laval (bureau de
Consultation Jeunesse Inc.) Laval, pour la fourniture des services aux
bénéficiaires de l'aide sociale (18 à 29 ans) et des
jeunes chômeurs qui éprouvent des difficultés
particulières à s'intégrer au marché du travail. Le
montant de l'engagement: 178 348,50 $." Est-ce qu'on pourrait savoir du
président du Conseil du trésor quelle est la nature des services
qui sont dispensés par ce groupement Élan-Laval?
M. Bérubé: C'est un projet mis sur pied par le
ministère en vertu duquel des subventions sont accordées à
un certain nombre d'organismes, en général des organismes de
jeunes, qui se sont donné comme mandat de placer les jeunes sur le
marché du travail. Ils font un travail assez analogue aux centres de
main-d'oeuvre, aux centres de placement; toutefois, avec des résultats
étonnamment bons, en ce sens que, j'imagine, les jeunes s'y sentent chez
eux. Il y a une meilleure intégration et ils ont eu jusqu'ici, un
succès assez remarquable dans le placement des jeunes. C'est la raison
pour laquelle le ministère maintient ces expériences où il
subventionne essentiellement des regroupements de jeunes pour que ceux-ci,
entre eux, effectuent leur propre travail de recherche d'emploi.
M. Paradis: Lorsque vous nous parlez de résultats
remarquables, auriez-vous l'obligeance de quantifier?
M. Bérubé: Oui, on pourrait demander au
ministère de nous faire rapport sur ces...
M. Paradis: Sur ce groupement-là.
M. Bérubé: ... sur ce programme-là. Pour ce
groupe-là, je ne peux pas vous dire que c'est remarquable.
M. Paradis: Sur le programme et, étant donné qu'on
est à l'engagement 400, si les données sont disponibles sur les
résultats qu'a connus, dans le passé, Élan-Laval.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 401.
M. Bérubé: Le rapport d'activité de ces
groupes et de celui-ci en particulier.
M. Paradis: Du programme, c'est ça.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 401.
M. Paradis: "401, subvention à SORIF Inc. (Service
d'orientation et de relance pour femmes) Montréal, pour la fourniture
des services de placement aux femmes bénéficiaires de l'aide
sociale et chefs de familles monoparentales qui éprouvent des
difficultés particulières à s'intégrer au
marché du travail. Le montant de l'engagement: 223 573,16 $." Les
mêmes questions qu'à l'engagement 400, c'est-à-dire la
deuxième question d'abord.
M. Bérubé: C'est la même chose. Ce sont, en
général, des clientèles particulières qui ne
s'adressent pas aux centres de main-d'oeuvre, qui sont difficiles à
rejoindre et qui restent à l'aide sociale. L'objectif, c'est donc
d'encourager ces regroupements de jeunes ou de femmes,
bénéficiaires de l'aide sociale, et de les aider, finalement,
à se trouver de l'emploi par eux-mêmes. Effectivement, on a
réussi, de cette façon-là, à amener des jeunes
à se prendre en main, à se trouver un emploi et, finalement,
à quitter l'aide sociale. Vous aurez un rapport là-dessus. Il y a
eu une étude là-dessus.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 600.
M. Paradis: 601.
Le Président (M. Rodrigue): 601.
M. Paradis: Engagement 601: "Subvention à Revello Corp.,
Montréal, dans le cadre du programme d'intégration des jeunes
à l'emploi (PUE). Dix personnes pendant 52 semaines. Le montant de
l'engagement: 52 050 $." Quelle est la nature des activités de cette
corporation?
M. Bérubé: II faut la demander. Ça va?
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 602.
M. Paradis: 603.
Le Président (M. Rodrigue): 603.
M. Paradis: Engagement 603: "Subvention aux Chevaliers de Colomb
de Varennes Inc. Varennes, comté de Bertrand, dans le cadre du programme
d'aide au travail; cinq personnes pendant 20 semaines. Le montant de
l'engagement: 33 120 $." Quelle est la nature des activités des
Chevaliers de Colomb?
M. Bérubé: La nature des activités des
Chevaliers de Colomb n'est pas différente à
Varennes de ce qu'elle est ailleurs au Québec.
M. Paradis: Oui, mais les Chevaliers de Colomb d'ailleurs au
Québec reçoivent-ils, pour ces mêmes activités, 33
120 $?
M. Bérubé: Non, c'est le projet PAT. C'est un
projet d'aide au travail. C'est donc qu'on a monté un projet
quelconque...
M. Paradis: La nature du projet?
M. Bérubé: La nature du projet mis sur pied par les
Chevaliers de Colomb de Varennes, M. le secrétaire.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 604.
M. Paradis: Engagement 604. "Subvention au Mouvement de lutte
pour le droit aux garderies Québec Inc., Montréal, dans le cadre
du programme d'aide au travail: 656 606,40 $". C'est dans le cadre de quel
programme?
M. Bérubé: D'aide au travail.
M. Paradis: On y fait quoi exactement?
M. Bérubé: La nature du projet?
M. Paradis: La nature du projet.
M. Bérubé: II faudrait demander au
ministère.
M. Paradis: Organiser la visite d'hier à
l'Assemblée nationale.
M. Bérubé: Ça pourrait être
ça.
M. Blais: Les questions sont tellement ambiguës des
fois...
M. Paradis: Je vous avais reconnu vous dans les galeries
hier.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 605.
M. Paradis: Ça va, ça va.
Le Président (M. Rodrigue):
Engagements 606, 607, 608.
M. Paradis: Le rapport auquel il se rattache, c'est dans une des
annexes. Engagement 608. "Subventions à divers organismes dans le cadre
du programme d'intégration des jeunes à l'emploi (PIJE)"...
M. Bérubé: Vous en avez oublié un dans mon
comté, celui de Saint-Joachim-de-Tourelle, je les connaissais.
M. Paradis: ... 129 262,33 $ et je vous réfère
à la liste jointe...
M. Bérubé: Engagement 608 ou 602?
M. Paradis: Engagement 608. Je vous réfère à
la liste jointe, la deuxième feuille en annexe, l'engagement 114:
Boucherie le Ranch de Carleton Inc.
M. Bérubé: Je n'ai pas ça.
M. Paradis: Cinq personnes pendant 52 semaines; le montant de la
subvention est de 25 740 $. Quelle est la nature exacte des emplois?
M. Bérubé: Essayez de vous poser la question.
M. Paradis: Tout le monde est ami avec M. Levesque...
M. Bérubé: Nous n'avons pas le détail des
projets, c'est une erreur.
M. Paradis: Et le numéro 124, garage Michel Fortier,
L'Ange-Gardien, comté de Montmorency; six emplois créés,
pendant 52 semaines; 38 220 $. Quelle est la nature des emplois? 114 et
124?
Travaux publics et Approvisionnement
Le Président (M. Rodrigue): Ministère des Travaux
publics et de l'Approvisionnement, engagement 400.
M. Paradis: Engagement 609.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 609,
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement.
M. Paradis: Contrats négociés. "Contrat pour la
location d'un local d'une superficie de...
M. Bérubé: Engagement 609.
M. Paradis: 609. ... de 105,72 mètres carrés
situé sur la route Principale à Havre-aux-Maisons,
Îles-de-la-Madeleine, et destiné à loger le bureau du
ministre de la Fonction publique. Le coût au mètre carré
est de 143,60 $ - je salue le député de Mégantic-Compton
qui est encore à l'ouvrage - et la durée du bail est de quatre
ans à compter du 1er octobre 1981. Fournisseur: Mme Rose de Lima
Arseneau, Havre-aux-Maisons, Îles-de-la-Madeleine. Montant de
l'engagement: 60 725,76 $." Pourquoi a-t-on procédé par contrat
négocié?
M. Bérubé: Dans des cas comme celui-
là, le cas des bureaux de comté des ministres, le
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement envoie quelqu'un
qui fait un inventaire des locaux possibles et, généralement,
ça se négocie directement entre le ministre et le fonctionnaire
des Travaux publics et de l'Approvisionnement.
M. Paradis: Cela ne passe pas par les banques de données
du gouvernement? Je sais qu'on a reçu, à titre de
députés, à un moment donné, du ministère des
Travaux publics et de l'Approvisionnement, des formules d'inscription à
compléter et à retourner, pour les gens qui ont des
édifices dans nos comtés qu'ils pourraient louer au
gouvernement.
M. Bérubé: Oui, dans le cas des bureaux
ministériels, je ne dis pas que le fonctionnaire du ministère ne
fait pas appel à la banque pour s'aider dans la recherche d'un local,
mais ça se fait de façon très étroite avec le
ministre concerné.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Terrebonne. (17 h 15)
M. Blais: Je crois que la question a été
posée par le député de Brome-Missisquoi à la
dernière rencontre que nous avons aux engagements financiers au sujet du
bureau de M. Jean-François Bertrand a Québec et de M. Bernard
Landry à Laval et les mêmes explications valent pour le ministre
des Îles-de-la-Madeleine.
M. Paradis: M. le Président je suis obligé de le
dire, je ne sais pas si le député de Terrebonne était
distrait ou s'il sommeillait au moment où les questions ont
été posées concernant les bureaux des ministres
Jean-François Bertrand et Bernard Landry, mais je me souviens exactement
de la question et elle était la suivante: Qu'est-ce qui explique la
différence de coûts? Il y avait une différence
énorme au pied carré entre le bureau à Vanier du ministre
des Communications et le bureau à Laval du superministre au
Développement économique. La question avait été
posée parce que la différence était tellement importante
qu'on se demandait ce qu'il y avait de spécial dans le cas de Vanier. Ce
n'était absolument pas la question que vous avez citée.
M. Blais: Mais on vous avait expliqué comment
étaient choisis les bureaux, de quelle façon, etc. Vous n'avez
qu'à relire le texte. Vous allez avoir toutes les réponses que
vous redemandez.
M. Bérubé: Pourrais-je souhaiter la bienvenue au
député de Sainte-Anne, qui se joint à nous, son sourire
nous manquait et je voudrais lui souhaiter la bienvenue.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 610.
M. Paradis: 613. Avec le consentement du ministre, de 613
à 617 inclusivement, il s'agit de renouvellement de contrats de locaux.
Dans le premier cas, 613; c'est pour les services du ministère de
l'Éducation, pour un montant de 957 403 $. Les services du
ministère des Communications, c'est la suite ministérielle, 154
642,03 $, à 614. Pour les services du ministère de
l'Énergie et des Ressources, c'est pour un montant de 27 126 $ à
615. Pour les bureaux du ministère de la Justice, un bureau
d'enregistrement, à 616, c'est 26 537,52 $. Dans le cas de 617, il
s'agit de la location de bureaux pour les services du ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, pour un montant de 116 887,80 $.
Dans chacun des cas, vu qu'il s'agit de renouvellement de contrats et de
contrats négociés, est-ce qu'on peut avoir le pourcentage
d'augmentation?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Pour le contrat antérieur?
Dans le cas de 619, si vous m'y autorisez, M. le Président, il
s'agit du bureau du ministre des Affaires culturelles, encore une fois un
contrat négocié, un renouvellement de contrat pour une somme de
36 284,64 $, quel est le pourcentage de l'augmentation?
M. Bérubé: On ne l'a pas dans ces
cas-là.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 622.
M. Paradis: Peut-être qu'à l'engagement 622, la
réponse c'est la même finalement; il s'agit du bureau du ministre
délégué à l'Administration et président du
Conseil du trésor. On a déjà eu l'explication qu'il
s'était aménagé un bureau cette année; le
coût au mètre carré est de 145,43 $. Le montant de
l'engagement est de 70 527,84 $. Est-ce qu'il y a eu une augmentation dans
votre coût M. le Président?
M. Bérubé: Très importante.
M. Paradis: À cause de votre secrétaire qui...
M. Bérubé: Très importante, puisque je
logeais au troisième étage, en haut d'une brasserie, dans un
immeuble qui me satisfaisait, mais qui, malheureusement, n'était pas
compatible avec la présence d'une handicapée qui doit se
déplacer en chaise roulante, et il n'y avait pas d'ascenseur. Nous avons
donc recherché un rez-de-
chaussée avec aménagement d'une rampe d'accès, de
telle sorte que je puisse garder à mon service cette charmante
demoiselle qui fait un travail absolument remarquable, je dois le dire, et qui
est très appréciée de tous mes électeurs.
M. Paradis: Peut-être que c'est l'interaction, je n'en
doute pas.
M. Bérubé: Son sourire, son accueil, sa
générosité.
M. Paradis: On dit que ça prend toujours quelqu'un de bien
dans un bureau et je savais que ce n'était pas le patron.
M. Bérubé: Ne vous en faites pas, ce matin, c'est
moi qui suis tombé sur la rate du député de Pontiac;
j'accepte bien que vous me renvoyiez la balle.
M. Paradis: Si je fais l'interaction, et vous allez facilement
comprendre ma question, entre les engagements 622 et 619, à l'engagement
622, on est à Matane et le coût au mètre carré pour
vos bureaux est de 145,43 $. Si on s'en va à l'engagement 619, on est
à Beauport, c'est pour le bureau du ministre des Affaires culturelles et
le coût au mètre carré est de 83,10 $. Est-ce qu'il y a des
vérifications de marché, finalement, en région, lorsque
ces bureaux sont loués?
M. Bérubé: Le bureau que nous occupons est le
bureau du président des élections. Il s'agissait d'un bail que le
président des élections avait pris pour la période
électorale. Lorsqu'il y a eu changement de président
d'élections, le bail s'est trouvé libéré et les
Travaux publics nous ont suggéré d'aller occuper ce
bureau-là, comme nous l'avons fait.
M. Paradis: D'après votre connaissance à vous du
marché - c'était là le but de ma question - est-ce que le
coût au mètre carré à 145,43 $ reflète bien
la valeur marchande, locative...
M. Bérubé: Le prix de base est de 65,34 $ pour cet
immeuble. Toutefois, il n'y avait aucun cloisonnement dans le bureau,
c'est-à-dire que c'était un ancien magasin et c'était un
bureau où il y avait uniquement un espace de plancher. Il y a, dans le
coût du loyer, l'aménagement de cloisons pour en faire des bureaux
et ceci est inclus dans le loyer.
M. Paradis: Au niveau des normes gouvernementales, de quelle
façon expliquez-vous que, dans ce cas-là, votre bail dans votre
comté inclue à la fois la location au mètre carré
à laquelle on a ajouté les rénovations qui ont
été faites... Comme on l'a vu aujourd'hui à la
période des questions, dans le cas du bureau du ministre de
l'Habitation, il y avait un coût de location et il y avait
également, identifié très clairement, un coût de
rénovation. Est-ce que vous avez des normes au Conseil du trésor
là-dessus?
M. Bérubé: Non, il y a des normes maximales, aux
Travaux publics, sur le loyer qui ne peuvent pas être
dépassées. Il ne faut pas que les travaux d'aménagement,
loyer et autres, excèdent ces normes des Travaux publics qui
s'appliquent aux suites ministérielles. On peut payer comptant les
travaux d'aménagement, comme je pense que c'était le cas dans ce
qui a été discuté cet après-midi, ou encore ils
peuvent être intégrés dans le loyer. Alors, dans le cas
présent, comme le propriétaire de l'immeuble qui louait - je
pense que c'est la Caisse d'entraide économique de Matane qui en est
propriétaire - un cas...
M. Paradis: Michel Desjardins Enr.
M. Bérubé: Je pense que maintenant, c'est la caisse
d'entraide. Je suis peut-être en avance.
M. Polak: Vous déménagez à nouveau.
M. Paradis: Lorsque le ministère a signé ce
contrat-là pour vos bureaux, est-ce qu'il savait quel était le
coût de réaménagement des bureaux?
M. Bérubé: Oui. C'est-à-dire que le
ministère des Travaux publics fait une tournée pour
dégager des espaces disponibles et, à partir des espaces qu'il
dégage, en fonction des critères qu'on lui pose... Moi, dans le
cas présent, j'étais sur la rue Saint-Jérôme, qui
était la rue principale. Alors, on m'a sorti un peu de la ville et on
m'a mis en dehors, mais c'est quand même assez central. Ma seule
contrainte était un premier plancher avec la possibilité
d'aménager une rampe, c'était la seule contrainte que
j'avais.
M. Paradis: Connaissant...
M. Bérubé: Alors, dans le coût du loyer, vous
avez l'amortissement sur quatre ans des aménagements.
M. Paradis: Connaissant votre nature économe, je suis
certain que cela va vous faire plaisir d'informer l'Opposition sur le
coût des rénovations.
M. Bérubé: Alors, ça veut dire 4000 $, c'est
un bail de quatre ans. L'aménagement du bureau représente 16 000
$, c'est-à-dire quatre paiements de quatre tranches de 4000 $ pour
l'aménagement du bureau lui-
même.
M. Paradis: L'intérêt inclus.
M. Bérubé: Oui, c'est cela, capital et
intérêt.
M. Paradis: Cela comprend la rampe d'accès pour votre
secrétaire?
M. Bérubé: Oui, 4000 $, donc, en gros, capital et
intérêt sur quatre ans pour les travaux d'aménagement,
c'est 16 000 $, alors cela va coûter à peu près 10 000 $,
8000 $, 9000 $.
M. Paradis: Vous êtes beaucoup plus raisonnable que...
M. Bérubé: C'est simplement que comme on est en
province, on n'est pas... Les standards è Matane ne sont pas les
standards du centre-ville de Montréal. Par conséquent c'est
normal qu'il y ait des taux différents. Non, c'est un aménagement
bien modeste en giproc, avec des cloisons.
M. Paradis: C'est pour cela d'ailleurs que je vous ai posé
la question parce que je connaissais votre nature économe.
M. Bérubé: Ah Seigneur!
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Oui, M. le Président, avec toutes ces
catégories de renouvellement de contrat de ces bureaux, moi j'aimerais
avoir, dans chacun des cas, de 613 jusqu'à la fin, la division entre le
montant de loyer pur de base et les rénovations. J'accepte bien la
parole du ministre en ce qui concerne Matane, mais, par exemple, dans le cas de
614, on aimerait savoir, pour la "suite ministérielle", combien il y a
pour le loyer de base, combien pour les rénovations à la Place
Desjardins. Je pense qu'on est un peu induit en erreur. Cela crée
l'impression que c'est pour le renouvellement du bail, maintenant on constate
qu'on inclut les travaux de rénovation et ça peut varier
peut-être selon le goût du ministre, je ne sais pas, le luxe.
J'aimerais bien avoir, à l'engagement 614... J'ai demandé de 613
jusqu'à la fin cela veut dire y inclus 623. Pour Matane, la
réponse est bien raisonnable, je suis convaincu, mais pour les autres
j'aimerais avoir des détails tout de même.
M. Bérubé: La ventilation.
M. Polak: Le coût de rénovation et de location ainsi
que le loyer de base.
Le Président (M. Rodrigue):
Engagements 623, 624, 625, 626, 627. M. Paradis: 627. Le
Président (M. Rodrigue): 627.
M. Paradis: "Contrat pour travaux de réparation de deux
murs extérieurs à l'édifice du 39, rue Saint-Louis,
Québec. Plus bas soumissionnaire: les Rénovations
Côté et Caron Enr., à Sainte-Foy. Montant de l'engagement:
28 000 $." Est-ce que c'est une bâtisse propriété du
gouvernement?
M. Bérubé: Attendez un peu, 600... M. Paradis:
627.
M. Bérubé: 627, travaux de réparation de
deux murs extérieurs à l'édifice du 39 de la rue
Saint-Louis.
M. Paradis: Le propriétaire de l'édifice.
M. Bérubé: Ce serait douteux qu'on fasse des
travaux sur un immeuble qui ne nous appartienne pas. Oui.
M. Polak: À quel numéro sommes-nous? Le
Président (M. Rodrigue): 628.
M. Polak: Ici il s'agit d'un contrat pour travaux de
revêtement métallique au centre de détention, 800,
boulevard Gouin ouest, Montréal. Montant total de l'engagement: 34 500
$. Je note qu'il y a douze soumissions demandées, et un seul
soumissionnaire. Est-ce qu'il y a une raison pour que sur ces douze il y en a
seulement un qui a soumissionné? Il y a un seul soumissionnaire sur
douze soumissions demandées. Cela ne semble pas être des travaux
très spécialisés. Le revêtement métallique,
il y a beaucoup de contracteurs qui peuvent faire cela.
M. Bérubé: Qu'est-ce qu'on peut faire? On pourrait
demander au ministère. Là, à nouveau, il y a une question
de jugement, le ministère a-t-il une explication pour laquelle personne
n'a soumissionné?
M. Polak: Oui, sur douze il y a juste un.
M. Bérubé: Oui, on pourrait demander cela.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 630.
M. Paradis: 630. "Contrat pour travaux de contrôle de
l'éclairage de la tour à l'édifice G, colline
parlementaire, Québec. Plus bas soumissionnaire: Les Installations
électriques Gérard Roy Inc., Charlesbourg. Montant de
l'engagement: 27 400 $." Est-ce qu'il s'agissait... Qu'est-ce qu'il y avait de
défectueux avec l'éclairage de la tour G?
M. Bérubé: Nous n'avons pas de détail. On va
demander les détails. (17 h 30)
M. Paradis: La question, c'est: Quels étaient les besoins
de contrôle d'éclairage? Le député de Terrebonne
rit, mais c'est 27 400 $ pour contrôler l'éclairage de
l'édifice G.
M. Blais: M. le Président, j'aimerais rire à mon
gré, quand bon me semble. Je n'ai pas besoin d'être avisé
par le député de Brome-Missisquoi si j'ai le droit de sourire ou
de rire ou de m'esclaffer.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 631? 632? 633? 634?
635? 636? 637? 638? 639? 640? 641? 642? 643? 644? 645? 646?
M. Paradis: 646.
Le Président (M. Rodrigue): 646.
M. Paradis: "Supplément pour porter à 964 000 $ le
coût des travaux de restauration de la maçonnerie, de la toiture
et des fenêtres des ailes C, D et F de l'Institut de police de Nicolet.
Montant de l'engagement: 60 000 $." À quoi est dû ce
supplément?
M. Bérubé: Si je comprends bien, c'est un mur en
pierre des champs qui menace de s'écrouler et que l'on a
décidé de réparer.
M. Paradis: On parle de la toiture et des fenêtres.
M. Bérubé: Oui, je sais, mais comme ils
étaient en train de faire les travaux pour la toiture et les
fenêtres, ils ont constaté que le mur ne tenait pas.
M. Paradis: En regardant par la fenêtre.
M. Bérubé: Si je comprends bien, l'édifice
était en piteux état.
M. Paradis: On a ajouté un mur, finalement, au contrat
initial qui était pour la toiture et les fenêtres.
M. Bérubé: C'est cela.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 647?
M. le député de Pontiac.
M. Middlemiss: "Supplément pour porter à 64 000 $
le coût des honoraires pour la préparation des plans et devis et
la surveillance des travaux de réfection des terrains de stationnement
et d'aménagement extérieurs du palais de justice et du Centre de
détention d'Amos. Montant de l'engagement: 44 000 $." À quoi est
dû ce supplément qui est presque deux fois le montant initial pour
les honoraires?
M. Bérubé: Les estimations préliminaires
étaient de 116 000 $ pour les travaux. Ils sont établis
maintenant à 330 000 $. Donc, il y a une augmentation du coût des
travaux. Également, on me dit qu'il faut assumer une surveillance
complète des travaux qui est justifiée par les raisons suivantes.
Les travaux en question font actuellement l'objet d'un litige entre le
ministère et les autres parties. Un dossier complet en justice doit
être établi sur l'état actuel du sous-sol. Ensuite, les
travaux sont complexes et exigent un contrôle constant des
opérations de l'entrepreneur.
Responsabilité des professionnels; on indique que ce cas se
révélant difficile, il est normal qu'on exige une surveillance
complète de la part des professionnels pour remplir leurs tâches.
Cela est d'autant plus important que leur bureau est à
Trois-Rivières, alors que le chantier est à Amos.
M. Middlemiss: À la suite de la réponse, est-ce que
le président du Conseil du trésor pourrait nous dire s'il y a eu
une étude géotechnique? J'ai cru comprendre qu'il y avait des
problèmes de sous-sol. J'aimerais savoir si, avant de procéder
à ces travaux, on avait le bénéfice d'une étude
géotechnique et de quelle façon on a établi originellement
que le coût était de 116 000 $?
M. Bérubé: II faudrait poser la question; c'est
trop détaillé pour moi.
M. Middlemiss: Je m'aperçois que l'augmentation est de 44
000 $. Lorsqu'on voit l'imputation budgétaire, on s'aperçoit
qu'en 1981-1982 il y a 30 000 $; en 1982-1983, il y a 5000 $. Il manque 9000 $.
Est-ce qu'on pourrait savoir où on dépense ces 9000 $ et quand?
De quelle façon a-t-on établi le coût de 116 000 $?
M. Bérubé: Non, je n'ai pas le renseignement
nécessaire.
M. Middlemiss: C'est technique, oui.
M. Bérubé: Voulez-vous savoir si cela a
été fait en régie?
M. Middlemiss: Si cela a été fait en régie,
ce serait certainement bon de savoir combien cela coûte. Si on veut faire
une comparaison, il faudrait savoir combien
coûtent les travaux. On voit que l'imputation budgétaire en
1981-1982 est de 30 000 $; en 1982-1983, 5000 $, mais le total de l'engagement
est de 44 000 $. Il manque 9000 $. Je ne sais pas si c'est seulement une
erreur. Est-ce 30 000 $ et 14 000 $ ou 39 000 $ et 5000 $?
M. Bérubé: Votre sagacité est à
l'épreuve de tout. Effectivement, je ne vois pas pourquoi il manquerait
9000 $. Dans le détail du CT, je ne le vois pas non plus. Ah! c'est une
erreur, parce que, inscrit à la main ici, il y a effectivement 39 000 $
et non pas 30 000 $.
M. Middlemiss: Ah! j'avais raison quand je l'ai dit.
M. Bérubé: Voilà, vous avez parfaitement
raison.
Une voix: C'est bien!
Le Président (M. Rodrique): Engagement 648.
M. Bérubé: On doit souligner la grande
sagacité du député de Pontiac qui a pu déceler avec
énormément de perspicacité et de sagacité la...
Une voix: Continuez, continuez.
M. Middlemiss: II veut se racheter pour ce qu'il a dit ce
matin.
Le Président (M. Rodrique): Sur l'engagement 647,
toujours. Engagement 648.
M. Bérubé: Néanmoins...
M. Paradis: Engagement 648. "Supplément pour porter
à 125 000 $ le coût des honoraires pour la préparation des
plans et devis et la surveillance des travaux de construction de
l'édifice administratif, coin Lajeunesse et Henri-Bourassa,
Montréal. Fournisseur: Claude-G. Leclerc, architecte,
Saint-Léonard."
Le Président (M. Rodrique): Toujours dans Travaux publics
et Approvisionnement, engagement 648.
M. Paradis: Le montant de l'engagement est de 25 000 $.
M. Bérubé: Je pensais que vous le laissiez faire
celui-là. C'en est un délicat.
M. Paradis: Qu'est-ce qui justifie le supplément?
M. Bérubé: On va aller voir cela. Voilà! Le
montant de l'engagement initial avait été établi en
prenant comme base de calcul le budget du projet qui était fixé
au 2 octobre 1980 à 2 500 000 $. Au mois de juin 1981, le coût du
projet a été révisé et il a été
établi à 2 879 256 $. Le ministère demande donc un
ajustement automatique.
M. Paradis: Si j'ai le consentement du ministre, sur l'engagement
647, il y a une question que j'aimerais vous poser. L'ingénieur-conseil
choisi demeure à Trois-Rivières. Les travaux ont
été effectués à Amos.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Qu'est-ce qui explique qu'on n'a pas suivi la
politique régionale?
M. Bérubé: La politique régionale pour le
fichier n'est pas en vigueur encore. On a parlé de la possibilité
d'en implanter une.
M. Paradis: Elle était en vigueur lors de la visite.
M. Bérubé: Ah! on me dit qu'il est possible qu'il
n'y ait eu personne dans le bassin de la sous-région de disponible pour
faire ces travaux. On est allé à l'échelon provincial.
M. Paradis: D'accord. Peut-on vérifier pourquoi - la
question serait très simple à ajouter à l'engagement 647 -
on a pris un... Cela augmente finalement, vous l'avez mentionné
vous-même, les coûts de surveillance. Vous avez mentionné:
Vous comprendrez que, l'ingénieur-conseil demeurant à
Trois-Rivières et les travaux s'effectuant à Amos, cela augmente
le coût des travaux.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: La question est celle-ci: Qu'est-ce qui justifie
qu'on ait...
M. Bérubé: Pourquoi n'a-t-on pas choisi un
architecte local, régional?
M. Paradis: Ce serait plutôt: Pourquoi a-t-on choisi un
architecte de Trois-Rivières?
Une voix: Un ingénieur.
M. Paradis: Un ingénieur, excusez-moi.
M. Bérubé: Un ingénieur, c'est pire encore.
C'est inscrit architecte, M. Leclerc.
M. Paradis: Ah non! on est à l'engagement 647.
M. Bérubé: Ah! c'est l'engagement 647.
M. Paradis: J'y suis revenu avec votre consentement.
M. Middlemiss: Juste un commentaire. Je m'aperçois que
j'aurais posé la même question, sauf que, la dernière fois,
à 202 et 203 d'Énergie et Ressources, la réponse du
président du Conseil du trésor a été: On aurait
dû poser la question lorsque le contrat original a été
donné, pour ne pas la poser cette fois-ci. Je suis content de voir que
l'attitude du président du Conseil du trésor a changé.
M. Bérubé: M. le Président, je pense que je
vais refuser. J'aurais dû faire preuve d'un peu plus d'avertissement et
effectivement...
Engagements de septembre 1981 Affaires
culturelles
Le Président (M. Rodrigue): Alors, examen des engagements
financiers du mois de septembre 1981. Affaires culturelles, engagement 100.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait avoir une seconde, M. le
Président, pour se replacer dans le nouveau document?
M. Bérubé: Les questions sont plus précises,
sont ad hoc; ça ne me permet pas de faire de la politique. Le pire,
c'est quand le député de Sainte-Anne me tend la perche, allume
l'incendie; après ça, il est là avec son petit extincteur
à vouloir éteindre. Non, il est trop tard, à ce
moment-là, pour...
M. Polak: On peut se reprendre demain matin.
M. Bérubé: Ce n'est pas certain. Vous pourriez
avoir des surprises.
M. Polak: Oui. Vous allez répondre de la même
manière.
M. Bérubé: Moi, demain matin, je suis prêt
à discuter de principes, à avoir un débat, mais je ne
réponds pas à des questions spécifiques sur des
engagements financiers.
M. Polak: Sauf si...
M. Bérubé: Si vous voulez poser des questions sur
les engagements financiers, je demanderai l'ajournement de la séance et
je ferai venir les renseignements.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, sur les Affaires
culturelles, en septembre 1981, engagement 100.
M. Paradis: Une remarque. Le président du Conseil du
trésor a sans doute voulu dire: Je n'y réponds pas, à
moins que je n'y sois tenu par le règlement.
M. Bérubé: Non, j'ai dit tout simplement que le
président du Conseil du trésor n'est pas tenu d'avoir toute
l'information disponible sur tous les engagements financiers du gouvernement.
Par conséquent, si l'Opposition veut m'aviser, dès aujourd'hui,
des dossiers précis sur lesquels elle veut m'interroger, ça me
fera plaisir. D'ailleurs, j'en prendrai note et je ferai sortir l'information,
de manière à pouvoir répondre, demain, aux questions de
l'Opposition. Il va de soi, cependant, que, si l'Opposition pose des questions
précises sur des engagements financiers précis, je devrai
demander l'ajournement et faire venir les documents, de telle sorte que nous
puissions continuer la discussion. Il appartiendra à l'Opposition
de...
M. Polak: ... on nomme tous les champions.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, messieurs, un
débat qui devrait se faire demain... Il me semble, je pense, que je peux
vous suggérer d'attendre à demain pour le faire.
M. Bérubé: II n'y a pas de problème, M. le
Président, moi...
Le Président (M. Rodrigue): Nous en sommes aux Affaires
culturelles à l'engagement 100. Ça va? L'engagement 200. Les
engagements 300, 301, 302, 303. Les engagements 400. L'engagement 600, 601,
602.
M. Paradis: 601.
Le Président (M. Rodrigue): 601.
M. Paradis: "Contrat de services pour la réalisation d'une
recherche ethno-historique sur le développement socio-économique
de la Côté de Beaupré, comté de Montmorency;
fournisseur choisi: Groupe de recherches en histoire du Québec rural
Inc. Sainte-Foy. Le montant de l'engagement: 34 000 $." Il s'agit d'un contrat
qui a été accordé à la suite d'un choix
effectué par un comité de sélection. Est-ce qu'on pourrait
avoir les noms des autres organismes ou personnes qui ont été
sortis de l'ordinateur et invités à se présenter pour ce
contrat, et la grille de sélection?
M. Bérubé: Un instant. Il y a eu une
réquisition au fichier central. Alors, les firmes qui ont
été retenues: CIRCA, Ethnoteck et Groupe de recherches en
histoire du Québec rural. Vous voulez le nom des membres du
jury?
M. Paradis: Non, la grille.
M. Bérubé: Ah! la grille. Alors, la grille, je l'ai
ici, mais il faudra la faire parvenir en blanc.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 602. Engagement
800.
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne. (17 h 45)
M. Polak: II s'agit d'une subvention de fonctionnement à
la Régie du Grand Théâtre de Québec pour
l'année financière 1981-1982. Le montant de l'engagement 2 665
000 $. Je me rappelle qu'il y a un mois, on a aussi discuté de la
Régie du Grand Théâtre de Québec. À ce
moment-là, il était question d'une tranche. Je me rappelle que le
ministre avait dit que la subvention totale serait du même ordre que
l'année précédente c'est-à-dire 1 500 000 $. Mais
là je vois qu'on est rendu à 2 600 000 $, il semble donc qu'on
l'a augmentée de presque 1 000 000 $ de plus que l'année
précédente. Est-ce que c'est possible?
M. Bérubé: C'est une affirmation.
M. Polak: Je me rappelle, j'avais soulevé le fait qu'on
était dans un temps de compressions budgétaires et qu'on avait
sérieusement étudié de réduire cette subvention,
là je note qu'on a même augmenté la subvention. Vraiment,
depuis j'ai vu qu'on a procédé...
M. Bérubé: Vous affirmez que nous avons
augmenté la subvention et nous n'avons absolument aucune preuve de votre
dire.
M. Polak: Pourriez-vous vérifier dans vos documents?
M. Bérubé: Je n'ai pas la subvention de
l'année dernière.
Affaires intergouvernementales
Le Président (M. Rodrigue): Ministère des Affaires
intergouvernementales engagements 100, 101, 102, 103.
M. Paradis: Engagement 102.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 102.
M. Paradis: Engagement 102. "Contrat de services pour agir
à titre de secrétaire auprès du coordonnateur et du
chargé de programme dans le cadre du projet de formation
hôtelière en Côte-d'Ivoire." Il s'agit d'un contrat
négocié. "Fournisseur: Linda Bresse, Québec. Montant de
l'engagement: 25 300 $." Pourquoi a-t-on choisi de négocier avec cette
secrétaire-là en particulier?
M. Bérubé: Je ne comprends pas. On a choisi de
l'engager parce qu'on en avait besoin.
M. Paradis: Je comprends, vous aviez besoin d'une
secrétaire mais vous l'avez engagée par contrat
négocié. Pourquoi le ministère des Affaires
intergouvernementales a-t-il choisi Linda Bresse?
M. Bérubé: Je vais vous poser une question.
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: Vous avez une secrétaire à
votre bureau de comté.
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: Pourquoi l'avez-vous choisie?
M. Paradis: Ça dépend laquelle, j'en ai trois dans
mes bureaux de comté.
M. Bérubé: Prenez celle que vous voulez mais
pourquoi l'avez-vous choisie?
M. Paradis: À cause de leur connaissance du milieu, de
leur compétence et d'une expérience antérieure, chacune
des trois, dans des domaines qui sont du ressort d'un député.
M. Bérubé: Donc, ce que vous voulez ce sont des
critères de sélection'' Certainement.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 103.
M. Polak: Engagement 103. Il s'agit d'un paiement Mc Kim
Advertising Ltd, Vancouver - excusez-moi, M. le ministre, je vais le
relire.
Engagement 103, "Paiement à Mc Kim Advertising Ltd, Vancouver,
représentant la quote-part du Québec relativement à une
campagne de publicité dans le cadre de la révision
constitutionnelle."
Est-ce que je dois comprendre qu'il s'agit de la quote-part du
Québec dans la publicité du front uni des autres provinces
vis-à-vis du fédéral et ensuite on a eu l'échec et
ça nous coûte 75 000 $ payables à une agence à
Vancouver.
M. Bérubé: 75 000 $ pour avoir cru en la
fidélité de nos alliés. C'est ça, vous avez
raison.
M. Paradis: Question additionnelle. 75 515.19 $, quelle
était l'enveloppe totale de ce budget publicitaire? On mentionne qu'il
s'agit d'une quote-part du Québec.
M. Bérubé: Je vais vous dire ça si je peux
l'avoir.
M. Polak: Une deuxième question que j'ai ici. Est-ce qu'il
s'agit de publicité faite dans la province de Québec?
M. Bérubé: Notre participation
s'élève à 37%.
M. Paradis: 37%.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: À partir de quel critère a-t-on ...
M. Bérubé: Cela a été
négocié entre les partenaires.
M. Paradis: Quels étaient les autres partenaires?
M. Bérubé: Les huit provinces.
M. Paradis: Les huit provinces, les huit autres ont
participé?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Étant donné qu'on payait 37%, ce qui me
semble être une bonne quote-part, pourquoi...
M. Bérubé: Au prorata de sa population.
M. Paradis: Au prorata de la population?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Pourquoi le contrat a-t-il été
attribué à une firme de Vancouver?
M. Bérubé: Parce que les partenaires ont
confié ce mandat, j'imagine, à celui qui coordonnait les travaux
du regroupement des huit et vous vous souvenez sans doute que c'était la
Colombie britannique qui parlait au nom des huit.
M. Paradis: Ce que vous me dites finalement, c'est que le groupe
des huit aurait confié le mandat d'engager le publiciste au
président de la conférence des huit à l'époque.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Maintenant j'aurais une question additionnelle à
ce sujet.
M. Bérubé: Vous avez des problèmes de virus,
M. le député de Sainte-Anne. Cela va moins bien, votre voix
s'éteint tranquillement.
M. Polak: C'est ça. Je me prépare pour demain
matin.
M. Bérubé: C'est dommage! c'est dommagel
M. Polak: Est-ce que cette campagne publicitaire a
été faite en français dans la province de Québec?
Qu'on vérifie sur ce qu'on a eu ici pour ça.
M. Bérubé: En bénéfices? En
bénéfices on hérite d'une superbe constitution "made in
England"...
M. Paradis: Erreur, "made in Canada"...
M. Bérubé: ... et transportée par la reine
qui vient comme facteur nous apporter ce magnifique papier. C'est un
bénéfice absolument remarquable que nous retirons du
fédéralisme. Enfin, comme, de toute façon, ça fait
très longtemps que vous avez cessé comme parti de défendre
les intérêts du Québec, je pense qu'on ne s'engagera pas
dans cette discussion.
M. Polak: Vous recommencez, M. le ministre.
Le Président (M. Rodrigue):
Engagements 200, 201.
M. Paradis: Engagement 200.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 200.
M. Paradis: "Contrats négociés. Contrat de services
pour agir à titre de conseiller en planification et en
développement organisationnel auprès de la
Fédération des jeunes Canadiens français Inc., Ottawa,
Ontario, dans le cadre du programme d'aide technique à la
Fédération des francophones hors Québec pour une
période de deux ans à compter du 14 septembre 1981. Fournisseur:
M. Guildard Lévesque, Sillery. Montant de l'engagement: 126 950 $."
Est-ce que le ministre peut nous indiquer quelles sont les activités
qu'accomplit M. Lévesque dans le cadre de ce contrat?
M. Bérubé: Je suis censé avoir le mandat. Il
faudrait le faire venir.
M. Paradis: Maintenant, il s'agit d'un contrat de 126 950 $ pour
deux ans. Cela fait un revenu annuel de quelque 63 000 $. Il est
spécifié dans le texte qu'on nous a remis ici que c'est pour une
période...
M. Bérubé: Un instant. Avant de vous exciter, je
vais vous donner les chiffres exacts. En 1981-1982...
M. Paradis: À partir du 14 septembre 1981.
M. Bérubé: Du 14 septembre 1981 au 31 août
1982, 250 jours à 195 $ par jour. Du 1er septembre 1982 au 31 août
1983, 250 jours à 210 $. Vous avez, en 1983-1984, un dernier montant de
22 600 $ qui se trouve à lui être versé sur l'année
fiscale 1982. Si je regarde par exemple...
M. Paradis: Quel est le début et la fin de son
contrat?
Les dates de début et de terminaison?
M. Bérubé: Du 14 septembre 1981 au 31 août
1983.
M. Paradis: Donc, deux ans. M. Bérubé: Donc,
500 jours.
M. Paradis: 500 jours, c'est une base annuelle d'environ 63 000
$.
M. Bérubé: À peu près. Non, une base
annuelle d'environ 51 000 $.
Pour l'année 1982-1983, ce qui lui est versé, c'est 51 000
$.
M. Paradis: Et pour l'année suivante? Parce que là,
vous dites...
M. Bérubé: Sur le budget 1981-1982, il y a 21 690 $
de déboursés. Sur celui de 1982-1983, il y a - ce que je vous
disais tantôt - 51 300 $. Et sur celui de 1983-1984, 22 260 $.
M. Paradis: Je comprends toute cette gymnastique, mais,
finalement, il commence à travailler le 14 septembre 1981 et il finit le
31 août 1983. Il travaille deux ans et, pour deux ans de travail, il
reçoit 126 900 $.
M. Bérubé: II travaille plus de deux ans. Il
travaille 500 jours ouvrables. D'habitude, il y a 200 jours ouvrables dans une
année. Il dépasse.
M. Paradis: Peut-être qu'il y a 200 jours ouvrables dans
les années du président du Conseil du trésor, mais
certainement pas 200 jours ouvrables dans les années des
députés de l'Opposition. Il y en a plus. C'est quand même
un contrat assez alléchant. Pourquoi...
M. Bérubé: Vous l'avez. C'est 195 $ par jour. Je
vous ai donné...
M. Paradis: 195 $ par jour, 210 $ par jour, et il y avait une
petite balance au bout de tout cela. Cela fait quand même un contrat
assez alléchant. De quelle façon le ministère des Affaires
intergouvernementales a-t-il recruté M. Guildard Lévesque?
M. Bérubé: D'accord. Je vais vous donner les
données. C'est bien cela; cela donne... M. Lévesque est
classé agent de recherche et de planification socio-économique,
classe 1, échelon 6. Par exemple, pour la période du 1er
septembre 1982 au 31 août 1983, son salaire est de 44 778 $, suivant les
classifications, et, à son traitement, il faut ajouter 15%...
M. Paradis: D'avantages sociaux.
M. Bérubé: ... comme contractuel, pour les
avantages sociaux et autres. C'est ce qui explique pourquoi il a un salaire
d'environ 51 000 $.
M. Polak: J'ai une question là-dessus, M. le
Président. Qu'est-ce que ce monsieur fait? Est-ce que c'est un
animateur? On parle de planification, de développement organisationnel.
Deuxièmement, le monsieur demeure à Sillery et il travaille
à Ottawa. Est-ce qu'il voyage? Est-ce qu'il a d'autres dépenses
que son salaire?
M. Paradis: II prend Air Canada jusqu'à Ottawa.
M. Bérubé: Elles sont comprises dans un montant,
mais pas dans son salaire. Il y a des frais de séjour de 18 400 $.
M. Polak: À part... M. Bérubé:
Oui.
M. Polak: ... la somme de 126 000 $ ou incluant cette somme?
M. Bérubé: II y a 18 400 $ de frais de
séjour, 6500 $ de frais de déplacement et il y a, pour divers et
imprévus, 800 $.
M. Paradis: M. le président du Conseil du trésor,
cela s'ajoute-t-il aux 126 950 $ ou si c'est inclus dans ce montant?
M. Bérubé: Non, c'est inclus dans ce montant.
M. Paradis: D'accord. C'est ce qui explique un peu ce qu'on a eu
comme
incompréhension tantôt au niveau du salaire. M.
Bérubé: C'est cela.
M. Paradis: C'est là où était la
différence.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 201?
M. Paradis; "Renouvellement de contrat de services pour agir
à titre de conseiller en information, dans la région
d'Ottawa-Hull, pour une période d'un an - il s'agit d'un contrat
négocié - le fournisseur est la Maison Quebecom Ottawa Inc.,
Hull. Montant de l'engagement: 41 000 $."
Quel genre d'information cette maison fournit-elle pour le compte du
ministère des Affaires intergouvernementales dans la région
d'Ottawa-Hull?
M. Bérubé: Par exemple, toutes les
conférences - les conférences constitutionnelles, les
conférences des premiers ministres, les conférences
économiques - amenaient continuellement le gouvernement à se
déplacer, à rencontrer les journalistes et autres, avec le suivi
également. Le ministère des Affaires intergouvernementales a donc
engagé cette firme qui, essentiellement, agissait comme relationniste.
Elle faisait des contacts avec la presse. Elle préparait la venue du
premier ministre. Elle assurait les contacts appropriés avec les
médias. C'est un travail essentiellement de communication durant la
période des négociations constitutionnelles où il y avait
continuellement des voyages entre les deux capitales.
M. Paradis: Est-ce qu'on utilise cette même maison dans le
cadre des conférences d'autres ministères à vocation
économique, etc.?
M. Bérubé: Oui, je me souviens, lorsque
j'étais au ministère de l'Énergie et des Ressources, de
conférences qui ont porté sur l'énergie en particulier, et
c'était toujours le même personnel, la même firme.
M. Paradis: La même maison.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 300?
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 400? (18
heures)
M. Paradis: Engagement 400. Contrat négocié.
"Renouvellement du contrat de services pour agir à titre de conseiller
polyvalent à la délégation du Québec à
Tokyo, pour une période d'un an à compter du 1er
août 1981. Fournisseur: Gilles Pomerleau, Tokyo, Japon; montant de
l'engagement, 43 061,86 $" Quelles sont les qualifications de M. Pomerleau?
M. Bérubé: Je ne les ai pas. J'ai la maison
Quebecom, mais je n'ai pas la vôtre. Ah! attendez un peu. Je n'ai pas les
doigts agiles ce soir. Vous voulez connaître ses qualifications. Tout ce
que je peux dire, c'est qu'il est déjà à...
M. Paradis: À Tokyo.
M. Bérubé: ... Tokyo. Non, je ne peux pas vous dire
plus que le fait qu'il était déjà comme conseiller
économique à Tokyo.
M. Paradis: Quelle augmentation comprenait le renouvellement de
son contrat?
M. Bérubé: On va le demander. Le pourcentage de
l'accroissement. Est-ce qu'on demande le curriculum vitae?
L'accroissement...
M. Paradis: Le CV et le pourcentage d'accroissement.
Le Président (M. Rodrigue): La commission des engagements
financiers ajourne ses travaux jusqu'au jeudi 1er avril après la
période des questions, alors que nous poursuivrons avec les engagements
financiers de septembre 1981 du ministère des Affaires municipales.
M. Paradis: Avec les égouts de Mascouche.
M. Bérubé: Est-ce que la commission est
ajournée, M. le Président?
Le Président (M. Rodrigue): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 03)