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(Neuf heures cinquante-huit minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des engagements financiers reprend ses travaux aux fins de
continuer l'étude des engagements du mois de juillet 1981. On en
était rendu à l'engagement 600 du ministère des
Transports.
Je voudrais faire l'appel des membres avant, si vous me le permettez.
Sont membres de cette commission: MM. Baril (Arthabaska), Beauséjour
(Iberville), Bérubé (Matane), Caron (Verdun), Champagne
(Mille-Îles), de Bellefeuille (Deux-Montagnes), LeBlanc
(Montmagny-L'Islet), Middlemiss (Pontiac), Pagé (Portneuf), Paradis
(Brome-Missisquoi), Polak (Sainte-Anne), Proulx (Saint-Jean), Vaugeois
(Trois-Rivières).
À l'ordre du jour, on a à étudier les mois de
juillet, août, septembre, octobre, novembre et décembre. On
pourrait les étudier si on procède assez rapidement;
espérons qu'on va étudier quelques mois aujourd'hui.
M. le député de Brome-Missisquoi.
Procès-verbal
M. Paradis: Deux brèves remarques préliminaires, M.
le Président. On a finalement reçu les états financiers de
SODIC et on vous en remercie. On vient de les recevoir, on est en train de les
analyser. Mais étant donné qu'on a reçu la réponse
et qu'en vertu de notre règlement c'est la session qui suit le moment
où on a reçu cette réponse, on n'a pas eu le temps de
passer à travers complètement, sauf dans ses grandes lignes, la
ferme en Floride, etc. On voudrait l'analyser complètement et
réserver notre droit de poser des questions additionnelles si on n'est
pas satisfait de la réponse donnée à une session
ultérieure.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Deuxième élément.
M. Bérubé: ... vous ne pourrez pas m'accuser
d'avoir exagéré.
M. Paradis: Si ça continue comme ça, à
être aussi précis, ça va aller vite aujourd'hui. Le
député de Verdun...
M. Bérubé: Non!
M. Paradis: ... a dû s'absenter lorsque
l'élément 614 des Travaux publics et Approvisionnement de juin
1981 a été analysé; il s'agissait du contrat
d'aménagement d'un bureau, du local no 4 de la Régie du logement,
au 4932 Wellington, Verdun. Il demande s'il y aurait possibilité de
communiquer une copie du bail à la commission. Engagement 614 de juin
1981, Travaux publics et Approvisionnement.
M. Bérubé: Je souligne en même temps
l'extraordinaire collaboration dont je témoigne. C'est pour les fins du
journal des Débats et les membres de la presse qui suivent nos travaux
avec beaucoup d'attention. Cela prend beaucoup de patience, d'ailleurs, pour
suivre ces travaux.
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Pontiac.
M. Middlemiss: Le président du Conseil du trésor
semble de très bonne humeur aujourd'hui.
M. Bérubé: Une humeur charmante.
M. Middlemiss: On a eu une réponse à l'engagement
606, du mois de mars, concernant le Palais des congrès à
Montréal et on l'en remercie. On nous donne le contrat et on explique
les raisons du supplément: la longueur des pieux a été
ajustée, etc., des obstructions ont été constatées
dans le sol. Est-ce qu'il serait possible d'obtenir le coût de
l'étude géotechnique avant le projet? Vous voyez où je
veux en venir. C'est que, si on a dépensé 100 000 $ et que
malheureusement, au moment de l'exécution des travaux, on
s'aperçoit qu'on n'a pas réussi à déterminer
exactement le genre de sous-sol ou bien qu'il est arrivé quelque chose
qui était imprévu...
M. Bérubé: M. le Président, le
député de Pontiac étant lui-même ingénieur,
il sait à quel point un ingénieur, suivant le code
d'éthique, ne peut critiquer le travail d'un autre ingénieur. Je
voudrais simplement le mettre en garde contre une tentation. L'immunité
parlementaire lui permet sans doute d'aller à l'encontre de cela.
M. Middlemiss: M. le Président, ce
n'est pas ça du tout. Je suis ici comme député.
Toutefois, c'est qu'il faut certainement être capable de comparer. Si on
a dépensé 100 000 $ pour faire une étude de sols et que
cette même étude de sols ne nous a pas permis d'économiser
de l'argent au moment de la construction, je me pose la question: Pourquoi
aurait-on dépensé 100 000 $? On serait peut-être mieux de
mettre les 100 000 $ dans l'exécution de travaux et de ne pas faire
l'étude de sols.
M. Bérubé: Les métallurgistes trouveront
effectivement que les ingénieurs en géotechnique sont de
piètre qualité au Québec, mais enfin, vous savez, ces
querelles entre disciplines sont connues de longue date.
M. Middlemiss: M. le Président, le fichier central, c'est
peut-être là le problème. Cela dépend. Si on dit
qu'on a des doutes sur la capacité des ingénieurs en sols, c'est
peut-être que ceux qui sont au fichier central ne sont pas les plus
compétents.
M. Bérubé: M. le Président, il appartient
à tous les ingénieurs du Québec de s'inscrire au fichier
central et, si les incompétents se sont inscrits et que les
compétents ont oublié de le faire, il me semble qu'on devrait
devoir en tirer la conclusion contraire quant à la
compétence.
M. Polak: J'ai deux petites questions, après notre visite
à Rosalie. Est-ce que ça relève de l'examen du
procès-verbal?
M. Bérubé: Elle est tombée amoureuse de
vous, M. le député Polak, M. le député de
Sainte-Anne. Elle aimerait vous rencontrer plus souvent.
M. Polak: Vous pouvez dire le député Polak parce
que Sainte-Anne est reconnu comme le comté de Polak. M. le
Président, j'aimerais poser deux petites questions. Est-ce que cela
relève du procès-verbal de la réunion du 4 février,
quand on a fait la visite le matin, ou est-ce une question préliminaire
qu'on peut poser tout de suite?
Le Président (M. Gagnon): C'est parfaitement dans l'ordre
parce que la visite est inscrite au procès-verbal. On est actuellement
à l'adoption du procès-verbal. M. le député de
Sainte-Anne, est-ce que vous avez terminé?
M. Polak: J'ai juste deux questions, après notre visite
à Rosalie. D'ailleurs, je voudrais remercier le ministre, qui a
donné l'occasion à notre groupe, à tous les membres de
visiter l'ordinateur. On a même vu un cas qui s'est
présenté etc., c'était bien expliqué...
M. Bérubé: C'est votre beau-frère qui a eu
le contrat ou quelque chose comme cela.
M. Polak: Oui, c'est cela que j'avais dit en blague,
savez-vous!
M. Bérubé: À notre grand désespoir
mais enfin...
M. Polak: J'ai juste deux questions; peut-être que le
ministre pourrait obtenir les réponses. Si on demande à
l'ordinateur de soumettre des noms pour certains contrats, il se peut qu'il y
en ait trois, quatre ou cinq qui sortent. Est-ce que des statistiques existent
sur combien de ces contrats ne sont pas exécutés
subséquemment? Disons qu'un ministère fait une demande à
la machine, donnez-moi le nom de trois ou quatre ingénieurs, par
exemple, est-ce qu'il y a des statistiques qui existent pour indiquer que le
ministère a décidé subséquemment de ne pas
procéder avec ce contrat? Cela était la question no 1.
M. Bérubé: Nous n'avons pas de statistiques
à cet égard.
M. Polak: Cela devrait aider le système. Si on
était plein de soupçons, on pourrait s'imaginer que le
ministère fait une certaine demande, voit trois noms qui viennent
à la surface, et les trois noms ne sont pas politiquement acceptables.
On parle encore du vieux système. On pouvait dire: Ce contrat, on va le
remettre à un peu plus tard, peut-être ce sera mieux, on pourrait
toujours trouver des raisons techniques et quatre mois plus tard on viendrait
avec un autre devis, avec une couple de changements. Évidemment, les
trois noms sont sortis et ils n'ont rien eu. Ils ne sortiront plus avant que
tous les noms soient sortis de l'ordinateur. J'aimerais savoir s'il y avait
moyen - sans spécifiquement demander à un fonctionnaire d'y
travailler - d'avoir quelques commentaires là-dessus. Le deuxième
point que j'ai concernant Rosalie: Quand un contrat a été
accordé pour une certaine somme d'argent, est-ce que le
procédé existe que, subséquemment, celui qui a le contrat
tombe dans une tout autre catégorie par des extras, disons même
changement de nature du contrat? Disons qu'un contrat de 25 000 $ se
terminerait par un contrat de 100 000 $. Évidemment, si cela arrive,
cela veut dire que ceux qui sont dans la catégorie des 100 000 $ n'ont
jamais eu une chance parce qu'ils ne savaient pas que cela pouvait arriver.
Est-ce qu'il y a moyen de contrôler cela un peu plus objectivement?
M. Bérubé: S'il y a des dépassements
à un contrat, il est soumis au Conseil du trésor et, si ce
dépassement est à l'intérieur de la marge de 10% de
tolérance ou de
contingence imprévue, il n'y a pas de retour au Conseil du
trésor, mais s'il y avait dépassement qui excède cette
marge, il doit obtenir du Conseil du trésor une autorisation, et cette
autorisation paraît sous forme d'engagement financier ici, au livre des
crédits. Vous avez un recherchiste, par exemple, qui a
présentement amplement le temps - ce n'est pas que je veuille critiquer
- de lire son journal; il pourrait, à la place, compiler les
dépassements pour en tirer la conclusion et savoir si, effectivement,
ceux-ci sont nombreux.
Vous avez parfaitement raison, il existe des occasions de
dépassement. À ma connaissance, une fois, au Conseil du
trésor, on s'est préoccupé de ce dépassement
suffisamment significatif pour nous paraître vicier la règle de
procédure même. J'ai vu un cas en l'espace de six ou huit mois.
Après analyse, il paraissait au contraire fondé. Je pense
qu'à un moment donné vous allez le voir apparaître quelque
part, en 1992, au rythme où nous travaillons. À ce
moment-là, on aura l'occasion - non pas vous, mais le futur
député péquiste de votre comté - de poser la
question.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Je voulais être certain qu'on avait
enregistré ma demande du montant des honoraires pour l'étude
géotechnique effectuée avant la construction du Palais des
congrès à Montréal.
Le Président (M. Gagnon): Vous l'aviez accepté, M.
le ministre?
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Gagnon): C'est inscrit. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: J'aurais une petite question additionnelle à
poser au ministre. Théoriquement, un ministère pourrait toujours
changer d'avis et décider de ne pas procéder avec un tel contrat.
Ce ne doit pas être trop difficile de donner une directive à tous
les ministères pour que chaque fois que vous demandez à Rosalie
les noms de ceux qui sont qualifiés pour soumettre un appel d'offres en
vue d'un contrat - des ingénieurs-conseils ou n'importe quelle autre
catégorie -et que vous ne procédez pas avec un tel contrat, de
vous en donner les raisons. J'ai tout de même confiance au
président du Conseil du trésor, vous savez. Je pense que
ça ne serait pas trop compliqué. À un moment donné,
dans six mois, on pourra vous demander: Combien de ces avis avez-vous
reçus? Cela m'intéresse beaucoup. Ce ne serait qu'une mesure
interne pour promouvoir vraiment l'objectivité du système.
M. Bérubé: J'acquiescerais à votre
proposition, M. le député de Sainte-Anne, s'il était
porté des exemples à mon attention ou à celle du ministre
des Travaux publics. Je ne dirais pas un cas qui aurait pu se produire mais,
à un moment donné, des entrepreneurs ayant été
sélectionnés voient le contrat annulé. Il
commençait à y avoir des plaintes, m'indiquant par là
qu'il y a peut-être possibilité effectivement qu'on dévie,
qu'on modifie les règles du jeu et qu'on fausse l'esprit même du
fichier central, ce qui m'inquiéterait, cependant, je vais vous le dire
en toute franchise.
La réflexion du gouvernement, actuellement, va dans le sens de la
déréglementation. Pourquoi? Parce qu'il faut reconnaître
que nous avons trop de fonctionnaires. Mais il faut également
reconnaître que cet excès de fonctionnaires - on voit, de ce
temps-ci, une chronique qui paraît dans la Presse, où on
dénonce un grand nombre de fonctionnaires qui n'ont pas de tâche
précise et qui s'ennuient - que ce surcroît de fonctionnaires est
le résultat d'une multiplicité de demandes des hommes politiques,
tantôt pour régler tel problème, tantôt pour
s'assurer qu'il n'y a pas telle fraude, tantôt pour s'assurer que,
évidemment, des demandes faites de façon interne dans la machine
pour répondre à nos besoins. On constate que nous avons les
fonctionnaires que nous méritons, c'est-à-dire qu'ayant
développé une habitude perpétuelle de vouloir essayer de
"picosser" sur tous les petits détails pour être certains qu'il
n'y a pas d'erreur, la machine s'est démesurément
gonflée.
Une opération de déréglementation doit
nécessairement reposer sur une certaine confiance dans les gens qui ont
été engagés, qui sont des gens de bonne qualité
dans l'ensemble, qui n'ont pas d'intérêt à chercher
à violer les règles de l'équité quand elles ont
été définies par le gouvernement. Non pas qu'il n'y ait
pas de fraude. J'ai eu une occasion, dans cinq ans de travail à la
tête du ministère de l'Énergie et des Ressources, de
rencontrer un cas où il m'apparaissait évident que le
fonctionnaire avait tenté effectivement de frauder et de procéder
à des gestes que je pourrais qualifier de repréhensibles.
J'essaie de faire confiance à la machine pour une raison. Vous
allez me dire: On n'est pas toujours bien gâté. Quand je regarde,
des fois, les compressions budgétaires qu'on impose dans les
systèmes, ils ne sont pas toujours appliqués aux meilleurs
endroits et tout le monde n'a pas le même degré de jugement, la
même perception des problèmes. Il est évident qu'il
s'ensuit, à un moment donné, des anomalies et je pense qu'il faut
les souligner. On peut donc corriger. Ce que je n'aimerais pas, c'est
établir un nouveau contrôle additionnel.
II y en a des contrôles, au gouvernement. Vous en voyez,
d'ailleurs, une quantité infinie. Cela veut dire quelqu'un qui collige,
et lorsqu'un fonctionnaire est en retard pour faire son rapport, il faut que
son supérieur pense qu'il n'a pas fait son rapport et, à ce
moment, s'assure qu'il a rempli la bonne formule. Et là, toutes ces
formules doivent être colligées à un endroit de
manière qu'on en fasse la compilation et de manière
qu'éventuellement on puisse répondre au député de
Sainte-Anne. Mais si cela a coûté 150 000 $ pour...
Écoutez, le problème est là.
Lorsqu'à un moment donné on dénote une mauvaise
utilisation des fonds publics, au lieu d'en faire un plat, un scandale etc., on
devrait dire que ceci est inadmissible, et là prendre les moyens pour
corriger. Mais non pas essayer d'anticiper tous les cas inimaginables de
mauvais comportements de l'administration publique, ce qui va entraîner
nécessairement un accroissement, une excroissance de la fonction
publique. Tout récemment, M. Dufresne, dans le Devoir, avait un
excellent article et je pense qu'il mérite d'être analysé
en termes, un peu, d'une approche philosophique aux compressions. Je dois vous
avouer qu'il mérite d'être lu.
Nous sommes responsables, comme collectivité, du système
que nous supportons maintenant, nous le sommes. Parce que le désir de
normaliser, pour être certain qu'il n'y aurait pas d'abus, souvent,
cependant suite à des abus, a fait que, pour l'appliquer, il faut du
monde. C'est cela notre fonction publique, notre fonction publique, elle est
là pour répondre aux exigences que nous avons imposées
comme hommes politiques, elle est à notre image et à notre
ressemblance. J'aime autant vous dire qu'avant le PQ il y avait d'autres partis
et ce n'était pas mieux. Alors, ma tendance...
M. Paradis: Les finances étaient pas mal mieux. (10 h
15)
M. Bérubé: J'aurais quand même dit pire mais,
enfin, j'ai voulu être gentil. Ce n'était pas mieux. Tous ces
contrôles, ce désir de savoir, ce désir d'être
sûr, il faut le réprimer, il faut, je pense, attendre qu'il y ait
abus, que les gens à qui on a fait confiance se soient mal
comportés de manière à essayer de voir jusqu'où on
devrait améliorer. Je vous dis, moi, j'ai une approche philosophique qui
est peut-être erronée mais je me dis que, lorsque j'ai un
règlement qui est respecté à 95%, je suis satisfait. Je
sais que, si je veux le faire respecter à 99,999%, je vais bâtir
une aberration mentale en tant que structure bureaucratique pour m'assurer que
j'atteins cet objectif. Et là, ma structure va être tellement
lourde, tellement coûteuse que je n'aurai absolument pas
économisé quoi que ce soit. C'est en ce sens que je
préfère faire confiance. Je sais parfois que, par exemple, il y a
des compressions, il y a des gestes d'administration qui ne sont pas
appropriés; il y a des gens qui manquent de tête, on le sait.
Cependant, ça nous coûterait tellement cher de nous assurer que
tout le monde est intelligent au Québec qu'on se retrouverait comme en
Russie ou en Pologne; il n'y a plus personne qui prend des décisions, il
n'y a plus personne qui a de l'autorité, il n'y a plus de ligne
directrice et tout le monde vient porter cela sur la table du ministre. Le
ministre travaille 24 heures par jour. À un moment donné, quand
vous en avez 25 pieds devant vous, vous ne faites plus de contrôle; il
n'y en a plus. C'est ce que j'essaie de vous expliquer depuis un bout de temps.
Méfions-nous de cette tendance à vouloir être certain qu'il
n'y a rien comme problème parce qu'ainsi on cause des problèmes
bien pires que ceux qu'on voudrait éviter.
Vous me dites: Est-ce possible qu'un fonctionnaire, se voyant assigner
un contractuel ou un entrepreneur qu'il ne désire pas, fort
astucieusement, annule le contrat, attende trois mois et revienne, après
avoir fait quelques modifications, avec un devis modifié pour demander
une nouvelle liste avec l'espoir que cette fois-là il aura quelqu'un de
mieux? Il y en al Rosalie, étant un ordinateur, va parfois sans doute
choisir un entrepreneur qui, dans l'esprit du fonctionnaire qui a
peut-être travaillé avec lui, est incapable de faire un travail
correctement. Il y a des fonctionnaires qui vont dire: Sur cette base, je
regrette, mais je ne l'accepte pas. C'est leur droit, ils ont le droit de le
faire.
Je pourrais bien, oui, avoir un système informatisé pour
compiler toutes ces décisions, mais je pense que ce serait trop cher.
Cependant, si vous détectez... Si des entrepreneurs viennent vous voir
ou viennent me voir... Notez bien que, désormais, nous allons aviser les
entrepreneurs que leur nom a été choisi. S'ils n'ont pas eu le
contrat, ils vont se poser la question: Comment se fait-il que le contrat n'a
pas été accordé? Il va y avoir sans doute des plaintes
une, deux ou trois fois et on sera en mesure de voir quels moyens on peut
prendre pour corriger la situation. Cela me paraîtrait plus
approprié.
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: ... très rapidement, je tiens à dire que
le ministre est très habile parce qu'il m'accuse presque de contribuer
à la lourdeur de la fonction publique par ma suggestion. Ce n'est pas du
tout ce que j'ai
dit.
M. Bérubé: Vous avez contribué à la
lourdeur des débats compte tenu de la longueur de ma réponse.
M. Polak: Non. Voici ma suggestion qui est très pratique
et très facile à exécuter. Si vous m'écoutez, M. le
ministre...
M. Bérubé: Je vous écoute toujours, M. le
député de Sainte-Anne, et j'ai pour vous le plus grand
respect.
M. Polak: On a pris la peine d'installer le système de
Rosalie et je suis tout à fait satisfait du système de
contrôle. Ce que je demande, ce n'est pas du tout qu'il y ait 150 000 $
pour essayer de remplir un petit trou pour quelque chose qui pourrait
peut-être ne pas marcher. Tout ce que je demande, c'est que, quand le
ministère demande à Rosalie - j'ai vu la formule - un
ingénieur-conseil pour tel et tel contrat, le prix 50 000 $, par
exemple, quand la formule revient avec les données que le fonctionnaire
le fasse, parce que, dans neuf cas sur dix, j'imagine que le travail va
être exécuté selon la demande faite. Dans les cas
exceptionnels, comme vous dites, quand le fonctionnaire voit que ce
"contracteur" n'était pas correct avant, qu'on ne veut pas faire
affaires avec, pour moi il a parfaitement raison de refuser le contrat et de
dire: On va passer une autre offre. Parfait, tout ce que le même
fonctionnaire est obligé de faire - ça ne coûte pas un cent
de plus -c'est d'envoyer à votre ministère, par exemple, ou
à une chambre de contrôle, un autre fonctionnaire - ce n'est pas
du tout compliqué - pour dire: Ici, 1 sur 100, on a refusé de
procéder avec le contrat.
Nous autres, on peut vous le demander, à un moment donné,
après six mois. Peut-être que vous en aurez reçu 20, 25
parce que je suis certain que, selon vos explications, il n'y a pas de
problème. C'est bien facile parce que vous changez les règles du
jeu. Vous dites: Allez donc chercher la preuve et, si vous trouvez quelque
chose, venez nous voir. Ce n'est pas la manière de procéder.
Savez-vous, M. le Président, on était ici sur la fête de la
Saint-Jean-Baptiste, exactement sur la fête nationale. Là, on nous
a accusés: Vous êtes sur une "fishing expedition", vous avez pris
des articles dans le journal. Dans ces "mosus" d'articles, tout de même,
il y avait de la matière là-dedans. Ce n'est pas à nous de
faire la preuve. Si le gouvernement avait dit: On ouvre le dossier, venez donc
voir avec M. Larose - vous voyez le système - on aurait peut-être
raccourci le débat. Ce que je demande au ministre, M. le
Président, ce n'est pas du tout d'avoir un autre système de
contrôle idiot et lourd, mais simplement que le fonctionnaire qui
décide de ne pas procéder avise le gouvernement. Ce n'est pas
compliqué, cela prend une minute de plus, et nous, on se réserve
le droit - on ne veut même pas avoir de copie de tous ces refus
-simplement d'être capables de dire après quatre ou cinq mois: M.
le ministre, vous vous rappelez que, dans le mois de mars, on avait
parlé de cela, combien en avez-vous reçu? Et ensuite, on pourrait
poser quelques questions là-dessus. Tout le monde va être content,
y inclus le député de Sainte-Anne. Cela ne coûtera pas un
sou de plus.
M. Bérubé: Voici ce que je vais faire comme
suggestion au député de Sainte-Anne. Vous savez qu'il existe, le
mercredi, le dépôt de questions au feuilleton. Je
suggérerais au député de Sainte-Anne de préparer la
question suivante...
M. Polak: Vous allez m'appuyer?
M. Bérubé: Vous allez prendre un ministère
où vous avez des doutes, Transports, Énergie et Ressources,
Loisir, Chasse et Pêche; vous choisirez le ministère que vous
voudrez, quel qu'il soit. Vous allez donc poser au ministère cette
question: Combien de fois avez-vous fait appel à Rosalie et combien de
fois avez-vous refusé le choix fait par Rosalie au cours, par exemple,
d'une période? Ne leur demandez pas cinq ans pour ne pas leur faire
faire... Tu sais? Votre recherchiste, ayant fini de lire son journal,
préférerait cinq ans parce qu'il a du temps de libre.
Mettons-Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, s'il vous
plaît, continuez votre réponse.
M. Bérubé: Sur cette base, je pense qu'il y aura
une enquête de faite et vous serez en mesure de voir l'importance...
C'est une question intéressante.
M. Polak: J'accepte.
Le Président (M. Gagnon): Après, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Je voudrais juste vous demander,
si possible, nous sommes à l'acceptation du procès-verbal, tant
sur le côté des questions que sur le côté des
réponses, si on veut finir le mois de juillet, d'essayer de
compresser.
M. le député de Pontiac.
M. Bérubé: Je dois vous dire, M. le
Président...
M. Middlemiss: Merci, M. le Président.
Le président du Conseil du trésor nous a dit qu'une
opération de déréglementation prendrait place au niveau
des fonctionnaires. On dit que les fonctionnaires et les demandes de tous les
politiciens ont créé une fonction publique qui est
peut-être trop grande. Si on considère tout cela, à
regarder le nombre des sociétés d'État qui ont
été créées depuis 1976 ainsi que le nombre de
programmes qui sont en parallèle avec des programmes qui existent au
niveau du fédéral, suite à tout cela, dans la
déréglementation, est-ce qu'on a prévu des mises à
pied dans la fonction publique et quel en est le nombre?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: C'est une excellente question à
adresser au président du Conseil du trésor à
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Brièvement...
M. Bérubé: Enfin, si vous voulez m'engager comme
recherchiste, je pourrais vous préparer vos questions, cela a l'air
plutôt faible de votre côté.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, vous avez la parole.
M. Paradis: Oui, une petite remarque d'introduction.
Peut-être que notre recherchiste lisait son journal tantôt, mais le
ministre était en train de déjeuner, lui.
Pour en revenir aux commentaires exprimés par le ministre,
président du Conseil du trésor, il est vrai qu'une province ou un
pays, cela se bâtit a partir de la confiance que tu as dans les
individus. Ce sont les individus qui le font lorsque tu leur donnes
l'oxigène nécessaire pour le faire. Le gouvernement est
simplement un levier d'orientation et d'aide. Je pense qu'il faut être
conscient de notre rôle aujourd'hui.
Pour en revenir à la suggestion qui vous a été
faite par le député de Sainte-Anne, et les suggestions qu'on a
faites jusqu'à maintenant aux engagements financiers, je vous donne des
exemples: On a, présentement, les estimations du ministère des
Transports. C'est là qu'on est rendu. Cela ne coûte pas plus cher
et cela donne aux hommes politiques une nourriture, finalement, à partir
de laquelle ils peuvent détecter les cas qui ont l'air plus ou moins
louches, ils peuvent questionner plus aisément le président du
Conseil du trésor.
Hier, le ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme - et
là-dessus, on avait beaucoup discuté, également, des
emplois créés, et c'était le député de
Sainte-Anne qui s'attaquait à cette question - nous disait que les
questions qui lui viennent de la commission des engagements financiers lui ont
permis de regarder de plus près ces programmes au niveau de la
création d'emplois ou du maintien d'emplois etc., et maintenant, on a
ces choses au cahier. D'après le ministre de l'Industrie, du Commerce et
du Tourisme, c'est un outil de travail essentiel pour lui et cela ne
coûte pas plus cher. Je pense que c'est le sens des interventions qu'on a
faites, nous, de l'Opposition, depuis qu'on est ici. On n'a pas cherché
à ajouter des coûts. Chaque fois, on a réfléchi sur
les conséquences financières des demandes qu'on a
effectuées. Je pense qu'au contraire, depuis que je siège
à cette commission, depuis 15 mois, on a peut-être réussi
à éviter des dépenses et à amener le gouvernement
à une plus grande prudence et à une plus grande sagesse.
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le ministre.
M. Bérubé: S'il était possible d'effacer la
déclaration que j'avais l'intention de faire du journal des
Débats...
Le Président (M. Gagnon): Je ne l'ai pas fait, ce serait
assez facile de l'effacer.
M. Bérubé: Je dois souligner que le type de travail
fait par les députés de l'Opposition à cette commission,
je ne dirai pas m'étonne, parce que je pense que la qualité des
gens qui nous font face n'a pas de quoi à nous étonner, mais,
néanmoins...
M. Polak: ... donner le compliment.
M. Bérubé: ... je n'arrive pas à trouver le
verbe qui traduirait bien, parce que je n'oserais pas dire
"m'émerveille", parce que ce serait une amplification verbale qui
n'aurait pas de sens, mais m'impressionne, en tout cas. Je ne vous le cache
pas. Sauf sur le dossier de la Saint-Jean-Baptiste où il y a eu une
petite dérive, mais enfin passagère, et on veut bien l'accepter.
Mais je dois dire effectivement, M. le Président, que je suis
extrêmement heureux du type de travail que nous faisons. Je pense
qu'effectivement cela permet à des ministères d'améliorer
les procédures administratives, d'améliorer le contrôle de
leurs dépenses et cela m'apparaît extrêmement sain comme
travail. Je veux féliciter l'Opposition. Est-ce qu'on pourrait effacer
ce petit bout du journal des Débats, M. le Président?
M. Polak: On va l'envoyer au complet. Des voix: Ah!
Le Président (M. Gagnon): Messieurs les membres de la
commission, je suis aussi heureux du travail qu'on fait. Si on pouvait tout
simplement l'accélérer un peu.
Des voix: Ah!
Le Président (M. Gagnon): Là-dessus, j'aimerais
vous demander si le procès-verbal de la réunion du 4
février est accepté.
Avant que vous me répondiez affirmativement, je voudrais corriger
une erreur que j'ai faite. J'ai oublié de mentionner la présence
de M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata) qui remplaçait M.
LeBlanc, à la dernière réunion. Est-ce que c'est cela? M.
de Bellefeuille? M. LeBlanc. Pour la dernière réunion, il
n'était pas inscrit au procès-verbal.
M. Paradis: Approuvé, suivant la correction.
Engagements de juillet 1981 Transports (suite)
Le Président (M. Gagnon): Alors, nous sommes rendus
à l'engagement 600 des Transports, juillet 1981. Les engagements 601,
602, 603.
M. Polak: L'engagement 602.
Le Président (M. Gagnon): L'engagement 602, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Une question rapide. Encore ici, M. le ministre, on
voit la catégorie des contrats négociés pour un montant
total de 1 559 792,99 $. Je sais qu'on revient toujours sur la même
question. Vous nous accusez à un moment donné de toujours poser
les mêmes questions. Mais si vous apprenez quelque chose de nos
questions, confirmez donc une fois pour toutes que les contrats
négociés, c'est par exception. Cela va avoir lieu seulement dans
les cas exceptionnels. La règle, c'est: soumissions publiques point.
À moins qu'il y ait des raisons très spéciales - on le
comprend - qui existent. Cela peut nous éviter à l'avenir... Si
on voyait au moins, après avoir soulevé ce problème depuis
six, sept ou huit mois, un changement. Si on voyait dans l'étude des
documents moins de contrats négociés, je dirais: Bon, parfait! On
posera moins de questions là-dessus parce qu'ils changent un peu le
système. Je ne veux pas dire que dans ce cas-là...
Peut-être qu'il y avait une bonne raison, mais je trouve encore
énormément de contrats négociés et on se pose
toujours la question: Pourquoi?
Le Président (M. Gagnon): L'engagement 603? Pas de
question à l'engagement 603.
L'engagement 604?
M. Paradis: Jusqu'à l'engagement 624, à moins
que...
Le Président (M. Gagnon): Les engagements 605, 606,
jusqu'à 624, aux Transports. L'engagement 624, M. le
député de Brome-Missisquoi. (10 h 30)
M. Paradis: Engagement 624: "Contrats négociés:
contrat de services pour évaluer, négocier et si
nécessaire témoigner devant une cour de justice dans divers cas
d'expropriation pour fins de construction de routes. Fournisseur choisi:
Lanthier, Prémont et Associés Inc., Sainte-Foy. Montant de
l'engagement: 95 000 $. Choisi par un comité de sélection."
Il s'agit d'un contrat négocié à la suite de
l'utilisation du répertoire. Combien de firmes ont été
pressenties dans ce cas-là?
M. Bérubé: Je vais être obligé de vous
révéler qu'au secrétariat, on avait supposé qu'on
était déjà rendu à 628, ce qui fait que je n'ai pas
les engagements financiers de 600 à 628. Je pense qu'on va être
obligé de le prendre en note parce que j'ai seulement l'engagement
628.
M. Paradis: C'est le premier élément. Le
deuxième élément, c'est un...
Le Président (M. Gagnon): Voulez-vous
répéter votre question?
M. Paradis: Combien de firmes ont été
sélectionnées par Rosalie? Il s'agit d'un contrat
négocié par répertoire. Combien et lesquelles?
Deuxièmement, est-ce qu'on pourrait nous communiquer le contrat comme
tel parce qu'on n'a pas d'indication quant à la langueur, à la
durée du contrat, quant à la nature et au nombre de causes dans
lesquelles cette firme est impliquée, etc.? Une copie du contrat.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 625.
M. Paradis: Engagements 625 à 628, M. le Président,
si vous me le permettez.
Le Président (M. Gagnon): Jusqu'à 628, oui.
M. Paradis: II s'agit d'un "contrat de services pour effectuer -
dans le cas de l'engagement 625, mais les autres sont similaires - une
cartographie photogram-métrique comprenant l'aérotriangulation et
les calculs pertinents, la restitution photogrammétique, le dessin et
les impressions nécessaires pour deux corridors de la route 132 à
Cacouna, à
Trois-Pistoles, comté de Rivière-du-Loup, et à
Saint-Simon, comté de Rimouski. Fournisseur choisi: Beleveau-Couture,
Sainte-Foy." Ce doit être Béliveau. "Montant de l'engagement: 39
600 $. Choisi par un comité de sélection."
Dans ce cas des études ou des travaux qui sont demandés,
lorsqu'on demande de faire ces travaux préliminaires, ces travaux de
construction, est-ce que la décision est déjà prise au
niveau de la construction et est-ce que les montants sont déjà
mis de côté? À la connaissance du président du
Conseil du trésor, est-ce qu'il arrive, parce que cette procédure
administrative n'est pas utilisée, qu'on ait à reprendre ces
travaux à cause du laps de temps qui s'écoule entre la commande
de travaux préparatoires et l'exécution des travaux?
M. Bérubé: Cela peut arriver, mais rarement.
M. Paradis: Rarement?
M. Bérubé: En ce sens que dans ce type de travaux,
vous savez, les effondrements tectoniques ou tremblements de terre ou les
irruptions volcaniques au Québec amenant relativement peu de
modifications à la topographie québécoise, jusqu'à
maintenant, nous avons eu peu d'expériences où, effectivement,
nous avons eu à modifier de façon considérable les
analyses.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 629.
M. Bérubé: Je m'excuse, mais on me souligne
Saint-Simon et l'effondrement dans les tourbières. Il a effectivement
fallu recommencer la route.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 630, 631, 632.
M. Paradis: Engagement 632.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 632, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour travaux de déboisement,
nettoyage et creusage de fossés de décharge dans diverses
municipalités des comtés d'Abitibi-Ouest et d'Abitibi-Est. Plus
bas soumissionnaire: Construction Barraute Ltée, Val-d'Or. Montant de
l'engagement: 48 174,40 $. Soumissions demandées: 15; soumissions
reçues: 3; estimation du ministère: 29 310 $."
Avez-vous des notes, dans votre dossier, qui indiquent le pourquoi d'une
différence aussi importante entre l'évaluation du
ministère et la soumission?
M. Bérubé: Non, mais je vous soulignerai que pour
le précédent, il l'avait estimé à 43 500 $ et
ça a coûté 38 200 $; dans un autre cas, 29 000 $ et le
coût réel a été de 31 000 $. En d'autres termes,
cela leur arrive de se tromper.
M. Paradis: Oui, mais la marge d'erreur, si vous le remarquez,
dans les exemples que vous me citez, pour celui de 29 000 $ à 31 000 $,
est de 2000 $; de 38 296 $ à 43 500 $, on parle de 5000 $. Là, on
parle de 29 310 $ à 48 174 $.
M. Bérubé: Je dois vous dire... Non, je ne vous
dirai rien du tout parce que je ne le sais pas.
M. Paradis: J'ai posé la question, M. le président
du Conseil du trésor, parce que les montants des autres soumissionnaires
me paraissaient extrêmement élevés également: 103
000 $ dans un cas et 125 000 $ dans l'autre.
M. Bérubé: C'est ça qui est frappant. C'est
pour cela que j'allais vous dire quelque chose. Regardez les autres
soumissionnaires; 103 000 $ et 125 000 $, on ne peut pas dire que les
entrepreneurs de la région manifestent un intérêt
particulièrement vif pour les présents travaux. Si Construction
Barraute était consciente que tous ses concurrents n'étaient pas
particulièrement intéressés par les travaux, elle ne s'est
pas, elle non plus, particulièrement forcée, se doutant qu'elle
serait peut-être la seule. Le problème des soumissions publiques,
finalement, c'est que vous prenez le plus bas soumissionnaire. Actuellement, la
construction au Québec se fait à des coûts remarquablement
bas. Pourquoi? Ils n'ont pas de travail. Alors là, je vous dis que, tout
le monde étant affamé, on aiguise son crayon et on va au plus
bas. S'il s'agit de travaux qui, finalement, sont peu attrayants pour
l'entreprise en question, c'est bien possible qu'il n'y aura pas grand monde
pour soumissionner. Vous savez, on en a demandé quinze, il y en a trois
qui ont soumissionné et deux n'ont pas de bon sens. Ce n'est pas
étonnant que même les 48 000 $ soient chers un peu suivant les
standards, mais c'est la loi du marché. Par exemple, durant la
construction du Stade olympique sous le régime libéral...
M. Polak: Je pensais qu'on ne ferait pas de politique partisane
ici. Si vous voulez le jouer, on va le jouer.
Le Président (M. Gagnon): Vous n'aviez pas la parole. M.
le ministre, après, c'est le député de
Brome-Missisquoi.
M. Bérubé: Je donne raison au
député
de Sainte-Anne.
M. Paradis: M. le président du Conseil du trésor,
on remarque, pas strictement dans le cas de 632, mais de 630 et 631 et dans
beaucoup d'autres articles au ministère des Transports, que lorsqu'on a
des soumissions qui sont demandées - on en demande
généralement quinze dans des travaux de cette nature - on obtient
un nombre très bas de soumissionnaires. Des gens qui s'y connaissent
d'une façon assez spéciale en construction pourront vous dire
que, lorsque les systèmes administratifs du gouvernement deviennent
connus et qu'ils savent quelles compagnies sont invitées à
soumissionner, il se produit dans certains cas ce qu'on appelle des achats
d'enveloppes de soumissions, en ce sens qu'une compagnie... Est-ce qu'il y a
des procédures au niveau du ministère pour détecter de
tels cas et est-ce que la procédure d'estimation du ministère ne
sert pas à ça. Lorsqu'il y a une différence énorme
dans ce cas, est-ce qu'on fait une certaine vérification?
M. Bérubé: ... économique qui relève
de la Sûreté du Québec à ce moment. La fixation de
prix à des fins de soumissions publiques entre entrepreneurs est un
crime économique. Si un fonctionnaire du ministère, à
partir des coûts d'estimation, de son évaluation, se rendait
compte que des entrepreneurs s'entendaient entre eux - cela s'est
déjà vu dans le passé - pour en laisser passer un sur un
contrat, laisser passer un autre sur l'autre... On se partageait les contrats,
mais ils le faisaient de façon telle que c'était toujours un prix
vraiment supérieur à ce qu'on aurait dû payer. À ce
moment, on peut demander enquête au service des crimes économiques
de la Sûreté du Québec.
M. Paradis: Disons que la décision et la discrétion
sont laissées au niveau des fonctionnaires qui administrent ces
dossiers.
M. Bérubé: Aux ministres qui, à un moment
donné, s'en aperçoivent ou ne s'en aperçoivent pas. Sur ce
cas particulier, il est difficile de dire si les 48 474 $ sont excessifs. On
pourrait demander au ministère.
M. Paradis: Justement dans ce cas.
M. Bérubé: Oui, d'expliquer, à son avis,
pourquoi il y a un tel écart entre l'estimation et le contrat final.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 633? 634? 635? 636 et
637? 638? 639? 640? 641? 642? Je vais manquer de souffle. 643? 644? 645? 646?
647?
M. Bérubé: M. le Président, je veux juste
remarquer un changement dans la déeputation de l'Opposition. Ils n'ont
plus la même agressivité que déjà.
Le Président (M. Gagnon): 648? 649? À l'ordre, M.
le ministre. 650? 651? 652? 653? 654? 655? M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour travaux de construction d'un pont et de
son accès est sur la route 117, dans la municipalité de
Kinojévis, (McWatters), dans le comté de Rouyn-Noranda, soit une
longueur de 3,38 kilomètres. Plus bas soumissionnaire: Dorilas Grenier
Limitée, Sherbrooke. Montant de l'engagement: 4 795 537,79 $. Imputation
budgétaire: 1981-82 2 000 000 $. Années suivantes 2 795 537,79 $.
Soumissions reçues: 7."
Est-ce qu'on pourrait avoir l'échéancier de la
réalisation des travaux, autrement dit, années suivantes, c'est
sur combien d'années?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Est-ce que cela vous satisferait si je
vous disais que pour cette année, il y a 2 000 000 $ de
dépensés en 1981-1982 et pour les années
ultérieures, 2 795 000 $.
M. Paradis: Je le savais mais...
M. Bérubé: Maudit, on a beau essayé de vous
trouver des réponses satisfaisantes, il faut chercher encore. Oui, on va
demander.
M. Paradis: Deuxièmement, dans ce cas, l'estimation du
ministère était de 3 353 902,68 $ et le montant de l'engagement
est de 4 795 000 $, il y a plus de 1 500 000 $ de différence. Même
question qu'à l'article de même nature. Qu'est-ce qui explique
cette différence de plus de 1 500 000 $ sur ce contrat entre
l'estimation du ministère et...
M. Bérubé: ...
M. Paradis: Non, c'est important parce que lorsque, comme
député, vous négociez avec le ministère des
Transports vos enveloppes de construction de routes dans vos comtés, si
l'estimation du ministère est de 3 356 902 $ excepté tel
équipement, il faut que tu ailles chercher 1 500 000 $ ailleurs, dans
mon comté pour l'amener dans le comté de Rouyn-Noranda ou dans le
comté d'Iberville...
M. Bérubé: Vous demandez les causes de
l'écart entre la soumission et l'estimation.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 656, 657, 658, 659,
660, 661, 662, 663, 664,
665, 666. M. le député de Brome-Missisquoi, 666.
M. Paradis: Non, cela va, c'est correct.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 667, 668, 669, 670,
671, 672, 673, 674, 675, 676, 677, 678. Ce serait peut-être plus facile
si vous me disiez jusqu'où je dois me rendre pour la prochaine
question.
M. Polak: Moi, j'en ai une à l'engagement 696.
Le Président (M. Gagnon): Et, M. le député
de Brome-Missisquoi?
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 696, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Engagement 696. "Supplément pour porter à
2 552 800,59 $ le coût des travaux de terrassement et de structure de
chaussée sur la route 399, dans le canton de Trécesson,
comté d'Abitibi-Ouest. Montant de l'engagement: 199 800,59 $."
Je note, ici, qu'il y a une augmentation de presque 10% sur le
coût original des travaux. Est-ce qu'il y a une raison
particulière à ce supplément? Ensuite, j'aimerais savoir,
quand la soumission d'origine a été faite, quel était
l'écart entre la compagnie qui a eu le contrat et celles qui
étaient no 2, no 3?
M. Bérubé: Je cherche le contrat parce que j'ai la
réponse quelque part. Il y a des variations de quantité, mais il
y a un élément qui est très significatif. Les taux de
transport ont changé à la Commission des transports et il y a une
augmentation de 174 392 $ uniquement à cet article.
M. Polak: Si quelqu'un soumet publiquement ce contrat et ensuite
il y a un contrat extérieur, la main-d'oeuvre coûte plus cher, mon
essence me coûte plus cher etc. Est-ce que l'entrepreneur n'a même
pas le droit de se tourner vers le gouvernement et dire: Payez-moi, parce que
pour moi, tu prends une chance... (10 h 45)
M. Bérubé: S'il soumissionne en disant: Je vais
déplacer 100 000 verges cubes et, sur cette base-là, je paie les
taux définis par la Commission des transports, et que la Commission des
transports décide de modifier ses taux, à ce moment-là,
c'est un cas de force majeure.
M. Polak: Si, par exemple, le même raisonnement s'applique,
il peut dire: L'essence coûte maintenant 100% de plus qu'avant, depuis
l'augmentation.
M. Bérubé: Cela n'est pas prévu.
M. Polak: C'est un facteur de force majeure. Je n'ai pas de
contrôle là-dessus. C'est le gouvernement qui a
décrété cela.
M. Bérubé: Cela se traduirait par les tarifs
décrétés par la Commission des transports à ce
moment-là. C'est-à-dire que si la Commission des transports
estime que le prix de l'essence s'est accru de façon significative, elle
peut décider de rajuster le taux au mille.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi. Alors, je vais continuer. L'engagement 697?
M. Paradis: "Engagement 697, supplément pour porter
à 2 900 000 $ le remboursement à la ville de Val-Bélair,
comté de Chauveau, du coût des travaux de construction d'un
égout pluvial, de réfection de la chaussée, de
réaménagement d'une intersection et de revêtement souple
sur la route 369 (Boulevard Pie XI). Montant de l'engagement: 600 000 $."
Qu'est-ce qui justifie le supplément?
M. Bérubé: L'entente était que le
gouvernement remboursait les frais qu'elle encourait. Il n'y avait pas eu, dans
les négociations avec la ville, de montant fixé pour ces frais;
le ministère payait sur réception des factures. Dans ces
conditions, les factures, étant toutes légitimes, ont
été payées.
M. Paradis: Je comprends que le maître d'oeuvre dans ce
dossier était la municipalité comme telle. Est-ce que cela a
été fait par soumission publique? Est-ce que vous avez cette
information disponible présentement?
M. Bérubé: Ils sont tenus, par la Loi sur les
cités et villes.
M. Paradis: Ils sont tenus de le faire par soumissions
publiques.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Maintenant, est-ce que...
M. Bérubé: C'est une innovation d'ailleurs qu'on
doit, si je ne m'abuse, à l'administration libérale
précédente, qui a accompli un certain nombre de
réformes.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, vous avez la parole.
M. Paradis: Cette augmentation est quand même de 600 000 $.
Le contrat original était donc de 2 300 000 $. Un peu
dans le sens des questions du député de Sainte-Anne, le
soumissionnaire suivant, est-ce qu'il y avait un si grand écart? Est-ce
que vous avez ces données-là?
M. Bérubé: Non, parce que nous payons sur
réception de factures. Il demande s'il y a eu d'autres soumissionnaires.
On n'a pas, parce que c'est...
M. Paradis: C'est la ville qui l'a fait, je comprends.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Paradis: Mais c'est possible parfois, lorsque vous octroyez au
niveau du Conseil du trésor, qu'on vous donne toute la documentation.
Laissez faire. Pas de question.
M. Bérubé: Non.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 698?
M. Paradis: "Supplément pour porter à 728 679,50 $
le coût des travaux de recyclage de revêtement bitumineux sur la
route 117, dans les cantons non organisés de Louvicourt, Vauquelin et
Villebon, comté d'Abitibi-Est. Montant de l'engagement: 86 979,50 $."
Qu'est-ce qui justifie le supplément? C'est la même question.
M. Bérubé: Je cherche. Je vais trouver
bientôt. On a d'abord la mousse de polystyrène placée
à la main. Ce doit être pour isoler le dessous de la route, je
suppose, pour faire en sorte qu'elle gèle moins facilement. Je ne
connais rien en génie civil, mais vraiment...
M. Middlemiss: Pour le gel; non, c'est plus économique de
mettre un isolant qui empêche le gel de pénétrer.
M. Bérubé: S'il y a une place où on devrait
mettre de la MIUF, ce serait bien là, plutôt que du
polystyrène.
M. Middlemiss: Peut-être, cela dépend. M.
Bérubé: Cela ne marche pas?
M. Middlemiss: Le ministère de l'Environnement serait
peut-être contre.
M. Bérubé: En fait c'est uniquement des
quantités de mousse de polystyrène qu'on a placées sous la
route. C'est la première fois que je découvre qu'on met du
polystyrène sous les routes. Nos ingénieurs civils
m'épatent encore. C'est de la mousse de polystyrène placée
à la main, de la I-60.
M. Paradis: Ce n'était pas prévu au contrat
initial?
M. Bérubé: C'est cela.
M. Middlemiss: Le recyclage de revêtement...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Cela m'étonne qu'on parle d'isolant
lorsqu'on parle d'un contrat de recyclage de revêtement bitumineux.
Est-ce que cela ne veut pas dire qu'on prend ce qu'il y a là et qu'on
forme d'autre asphalte avec?
M. Bérubé: Alors, on me dit que c'est une
expérience où on fait des routes en plastique.
Des voix: Ah! Ah!
M. Bérubé: Je m'excuse, mes conseillers
techniques... C'est une expérience de recyclage d'enrobé
bitumineux. Alors, il me semble qu'on met du polystyrène dedans. Je ne
sais pas, enfin. Vous devez connaître cela?
M. Middlemiss: Dans le mélange... M.
Bérubé: On ne met pas cela...
M. Middlemiss: Si on a placé l'isolant à la main,
c'est certainement quelque chose qui a été placé en
dessous de l'asphalte, de la couche...
M. Bérubé: C'est une expérience qu'on fait,
c'est-à-dire qu'on recycle le bitume de surface et on doit, avant de
l'étendre, mettre une couche de polystyrène. Parce qu'on me dit
que c'est étalé à la main.
M. Middlemiss: C'est peut-être pour évaluer. Est-ce
que c'est moins coûteux d'utiliser un isolant que d'utiliser un sol non
sujet au gel? Donc, si on met seulement deux pouces d'isolant et qu'on
économise deux à trois pieds de gravier, dans des régions
où les graviers ne sont pas disponibles tout près, cela se
peut.
M. Bérubé: Je viens d'augmenter mes connaissances
en génie civil. Je vous remercie infiniment, M. le député
de Pontiac. Cela coûte-t-il cher la consultation?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Cet isolant se met sur les ponceaux seulement, de
façon générale. C'est qu'anciennement les ponceaux, au
froid,
levaient et brisaient le bitume...
M. Bérubé: Et le propriétaire de
théâtre nous étonne par ses connaissances.
M. Blais: Je tiens à vous dire que j'ai travaillé
quinze ans dans la construction, M. le président du Conseil du
trésor, et j'ai été là-dessus huit ans sur les
chantiers...
M. Bérubé: ... un artiste constructeur.
M. Blais: Au-dessus des ponceaux, pour ne pas que le bitume
lève l'hiver. M. l'ingénieur qui est devant moi pourra
certainement dire que c'est vrai, et c'est au-dessus de ces ponceaux-là
que l'on met cet isolant, pour ne pas que le ponceau brise l'asphalte. C'est
surtout au-dessus des ponceaux qu'on le fait. De façon
générale, les écarts qu'il peut y avoir dans les
constructions de routes, etc., quand cela ne dépasse pas 20% ou 25%, la
question est presque de trop. Cela arrive très souvent, dans les
soumissions, qu'on dise: Je soumissionne, mettons, pour 1 000 000 de verges
cubes à 5 $ la verge, la quantité de 1 000 000 est une
estimation. Si on a 1 100 000 verges, il y a déjà 10%
d'écart. Alors, quand les écarts sont, comme au no 696, de 2 500
000, plus près de 200 000 $, c'est 8% à peu près
d'écart. Dans un cas comme celui-là, juste en regardant, pour
quelqu'un qui connaît un tantinet la construction de routes ou la
façon dont les soumissions sont faites, la question devient
superflue.
M. Bérubé: C'est là, M. le
député de Sainte-Anne, où vous voyez qu'on peut allier la
culture et la connaissance technique pour le plus grand bien de
l'humanité.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, en réponse rapidement au
ministre. Un peu moins de culture, un peu plus de pain sur la table, cela
devrait beaucoup compter.
M. Blais: Enfin, ses principes ressortent ce matin.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: M. le Président, je crois que le
député de Terrebonne devrait réaliser que, dans le contrat
original, il y avait déjà 10%. Donc, cela fait 8% ou 10% de
surplus, ce qui fait 20%. Je pense que c'est la raison pour laquelle on pose la
question. C'est que c'est automatique, il y a 10% dès le
début.
Le Président (M. Gagnon): Aviez-vous une question?
M. Blais: Oui, je ne voudrais pas entreprendre une
polémique sur la façon dont les soumissions sont faites, mais un
simple technicien, qui fait les soumissions chez les compagnies ou les
sociétés parapubliques, sait qu'à chaque article, quand on
fait des estimations - j'ai été huit années à faire
des estimations à Hydro-Québec - on ajoute 10% normalement parce
qu'on a tendance, dans les sociétés, à resserrer un peu
les prix lorsque l'on va en soumission. À la fin de tout, si cela se
chiffre par 5 000 000 $, on ajoute 10%. Je sais tout cela. C'est bien connu,
ces choses se font.
Quand on parle de supplément, on ne met pas un million de verges
cubes en estimation; on se dit: On peut ajouter 10%, mais pour les
quantités, on n'ajoute pas, c'est dans le prix que l'on ajoute. Si, dans
les quantités, il y a un supplément de 8%, 10% ou quelquefois
25%, cela peut arriver, eh bien le pauvre petit 10% du côté
coût qui a été ajouté passe outre, il va sous le
ponceau qui a été isolé tantôt se jeter dans la
mer.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: II y a nombre d'années que notre
collègue de Terrebonne a travaillé dans le domaine de la
construction. Aujourd'hui, on paie des bureaux d'ingénieurs-conseils, on
paie des architectes pour faire une étude préalable à la
construction. On paie des sommes assez grandes.
M. Bérubé: C'est pourquoi notre collègue de
Terrebonne s'est recyclé dans le théâtre.
M. Middlemiss: Je crois qu'avec les sommes que l'on paie
maintenant, on s'attend que les variations ne soient pas aussi grandes, sauf
s'il y a des imprévus. C'est un peu la raison pourquoi l'Opposition a
posé beaucoup de questions. C'est pour savoir si réellement les
sommes qu'on dépense préalablement sont bien
dépensées. Si on dépense de grosses sommes et en arrivant
à l'exécution des travaux, cela nous coûte encore 20%, 30%
et 40% de plus, il semble y avoir quelque chose, il y a de l'argent qui est mal
placé et mal dépensé à des endroits.
Le Président (M. Gagnon): 699. M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Supplément pour porter à 181 000 $ le
coût des honoraires pour effectuer le contrôle du béton
bitumineux relatif à la construction de la route 389, dans le
comté de Saguenay. Fournisseur: les Laboratoires Shermont (Sherbrooke)
Inc.,
Sherbrooke. Montant de l'engagement: 31 000 $."
Qu'est-ce qui justifie ce supplément?
M. Bérubé: L'entrepreneur devait terminer les
travaux le 15 octobre 1980. Il va les compléter, au contraire, à
la mi-août 1981. La raison, c'est qu'en 1980, il a dû arrêter
la construction à maintes reprises parce que les travaux de construction
n'étaient pas conformes aux devis qui avaient été
préparés. En d'autres termes, on avait présumé un
certain nombre de choses qui ne se sont pas matérialisées au
moment où on effectuait les travaux.
Donc, ayant dû arrêter les travaux pour recommencer les
devis et voir ce qui devait être fait, il s'est trouvé à y
avoir entre-temps une augmentation des salaires et des coûts qu'on ne
pouvait pas faire supporter par l'entrepreneur.
Le Président (M. Gagnon): 700. M. le député
de Sainte-Anne ou le député de
Brome-Missisquoi? M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Suppléments à diverses firmes
d'évaluateurs professionnels pour des services d'évaluation
relativement aux expropriations effectuées pour fins de construction de
routes. Fournisseurs: (voir liste jointe). Montant de l'engagement: 116 600
$."
Dans ce cas, on a donné, dans le cahier qu'on reçoit,
à l'Opposition, les justifications des crédits additionnels. Ils
sont expliqués. À titre de suggestion, pour
accélérer nos travaux, dans les cas des suppléments - je
préviens cette commission que l'on s'attarde d'une façon assez
spéciale aux suppléments -si on avait le genre d'explication
qu'on nous fournit pour ces suppléments, on n'aurait peut-être pas
besoin de poser les questions. C'est pour cette raison que je m'arrête
à cet article.
M. Bérubé: On ne vous donne pas d'explication. On
vous donne la liste.
M. Paradis: Non, non. On nous donne la justification des
crédits additionnels. Groupe 1: ce groupe réunit des demandes,
d'abord, la liste et ils sont numérotés par groupe. Pour chacun
des groupes, on nous donne la justification des crédits additionnels en
ce sens que pour le groupe 1, on nous dit: Ce groupe réunit des demandes
pour un premier crédit additionnel. Lorsqu'un mandat est confié
à une firme d'évaluation, nous ne connaissons pas
généralement le nombre exact de propriétaires ou d'ayants
droit. L'envergure des travaux à exécuter et les
difficultés qui peuvent être rencontrées. Le crédit
alors engagé ne peut être qu'un estimé qui doit être
révisé à l'occasion lorsque nous sommes plus en mesure
d'apprécier l'ampleur du travail... Même chose, des explications
pour le groupe 2 et pour le groupe 3.
Lorsqu'on a ces réponses, c'est strictement pour l'avenir, dans
le but d'éviter de poser des questions sur chacun des suppléments
parce qu'on a déjà les explications. (11 heures)
M. Bérubé: De toute façon, vous pouvez
toujours poser vos questions parce que moi, j'ai l'information ici chaque fois
qu'il y a un supplément.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je suis allé un peu plus loin, même, que
le député de Brome-Missisquoi parce que j'ai étudié
la liste en question et j'ai vu les notes explicatives. Il y a deux articles
où j'aimerais avoir des renseignements parce que j'ai vu que, dans la
plupart des cas...
M. Bérubé: Vous comprenez maintenant pourquoi on
essaie de vous en donner le moins possible parce que dès qu'on vous
donne les renseignements, ça amène trois fois plus de questions.
Si je ne donne pas de renseignement, vous me posez une question; si je vous
donne 25 renseignements, vous me posez 25 questions. Alors, aussi bien de ne
pas vous donner les renseignements, au moins on limite le nombre de questions
et ça permet d'accélérer les travaux de la commission.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, vous avez toujours la parole.
M. Polak: M. le Président, après avoir
été rudement interrompu par le ministre, je continue donc mon
discours. C'est le suivant: II y a deux noms sur la liste, deux contrats
où l'augmentation est tout de même très substantielle en
comparaison avec les autres. Je comprends très bien, j'ai lu la
justification pour les autres, les principes; je n'ai rien contre cela. Mais
sur la première page, article 3," Faguy, Gosselin et Associés",
il y a une augmentation de 35 000 $ pour arriver à un montant total de
80 000 $; ça veut dire une augmentation de 60%. J'aimerais savoir quelle
était la raison d'aller loin au-dessus de la moyenne dans ce cas?
Sur la dernière page, une autre, c'est: "Cadieux, Meloche et
Associés", le tout dernier article, il y a une augmentation de 16 000 $
pour arriver à un montant total de 46 000 $; ça veut dire une
augmentation de 50%. Ce sont les deux seuls cas, je dois vous dire, qui
excèdent, pas beaucoup, la moyenne. Donc, peut-être qu'on
pourra
obtenir les raisons la prochaine fois.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Chaque fois qu'un montant est
inférieur à 25 000 $, normalement vous ne devriez pas être
au courant puisque ça ne devrait pas venir ici.
M. Polak: On aime cela ouvrir les fenêtres un peu.
Le Président (M. Gagnon): La parole est au minsitre.
M. Bérubé: Alors, là l'erreur du
ministère a été de vous envoyer la liste qui, normalement,
ne serait pas venue. C'est ça qui vous permet de découvrir qu'il
y en a deux qui dépassent, effectivement, mais vous avez la raison
à ce groupe 3. Vous voulez des explications plus spécifiques?
M. Polak: Ce que je veux dire c'est que je veux étudier
les explications. Je suis d'accord avec cela, dans tous les autres cas, les
augmentations de 5%, 7%...
M. Bérubé: C'est normal.
M. Polak: Mais ici, il y a une augmentation de 50%...
M. Bérubé: Les engagements financiers
inférieurs à 25 000 $ ne viennent pas à cette
commission.
M. Paradis: Le cas no 3 qui a été mentionné
avec l'augmentation de 60% était un contrat initial de 35 000 $ grossi
à...
Une voix: ...
M. Paradis: Celui-là, il vient aux engagements financiers,
il était initial à 35 000 $.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Maintenant, question d'information; si un contrat est
donné à 23 000 $ et s'il y a un supplément de 10 000 $,
est-ce qu'il vient aux engagements financiers?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Est-ce qu'on...
M. Bérubé: À partir du moment où le
supplément l'amène à dépasser les 25 000 $,
Il doit venir aux engagements financiers.
M. Paradis: Lorsqu'on ne veut pas que ça vienne aux
engagements financiers, est-ce qu'il y a possibilité de donner deux
contrats de 25 000 $?
M. Bérubé: Non, ce serait en dérogation; ce
serait une violation des règles. Le Conseil du trésor serait
très réticent. Je ne dis pas que ce n'est pas impossible
qu'à un moment donné on nous donne un contrat de 15 695 $ et que,
six mois plus tard, on vienne à nouveau avec un contrat de 15 695 $ et
qu'on répète l'opération une fois, deux fois, et que
ça passe inaperçu. Cela se produit indéniablement, c'est
vrai.
M. Paradis: Mais à ce moment-là, on les a à
l'étude des crédits, ministère par ministère, en
bas de 25 000 $, généralement.
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Gagnon): 701, 702, 701, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: 702.
Le Président (M. Gagnon): 702, excusez-moi. À
l'engagement 700 tantôt, est-ce qu'il restait une question qu'on devait
noter, M. le ministre?
M. Bérubé: Moins il y en a, mieux c'est, M. le
Président, c'est moins long.
Le Président (M. Gagnon): ... Godin & Associés,
le no 3: "qu'est-ce qui justifie une augmentation de 60%?"
M. Polak: Et le tout dernier, "Cadieux, Meloche &
Associés" augmentation de 50%.
Le Président (M. Gagnon): D'accord, merci. 702, M. le
député de Pontiac.
M. Paradis: 701.
Le Président (M. Gagnon): 701. M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Supplément pour porter à 1 772 197,84
$ le coût des services d'entretien complet de la flotte d'avions-citernes
CL-215 pendant l'exercice financier 1980-1981; fournisseur: Canadair
Ltée; montant de l'engagement, 112 197,84 $." Qu'est ce qui justifie le
supplément?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Je ne désire pas voir ces avions
s'écraser faute d'entretien approprié.
M. Paradis: Oui, mais cela devait être le désir
initial dans le contrat initial.
M. Bérubé: C'est un contrat de services ouvert
parce que nous avons un accord avec l'entreprise pour l'entretien. Je peux vous
donner les principales raisons pour lesquelles Canadair demande
d'accroître le coût du contrat: renouvellement de la convention
collective des employés de Canadair, qui est entrée en vigueur en
janvier 1981 au lieu de juillet 1981; l'achat des pièces de rechange
s'est avéré plus onéreux que prévu et le coût
total des travaux effectués s'est élevé à 1 700 000
$ tandis le décret original autorisait un montant de 1 600 000 $.
M. Paradis: Dans ces contrats ouverts, est-ce que cela veut dire
que le gouvernement assume l'augmentation des coûts de production
causés par une augmentation du salaire des employés suite
à un renouvellement d'une convention collective?
M. Bérubé: C'est un contrat ouvert en vertu duquel
Canadair fait l'entretien et nous facture sur la base des coûts.
M. Paradis: Autrement dit, vous payez les coûts de
production à Canadair, plus une marge de profit.
M. Bérubé: Je ne peux pas vous
révéler le contenu exact du contrat dans tous ses détails
mais, en particulier, les clauses salariales, les clauses de
pièces...
M. Paradis: Sont incluses.
M. Bérubé: Oui. C'est un peu comme quand vous allez
au garage pour faire réparer votre voiture - vous êtes assez
familier avec ça - il y a peut-être dix ans vous faisiez
réparer ça pour 7 $ l'heure; à un moment donné,
vous avez vu ça monter à 15 $, 18 $, 22 $, 32 $ et ainsi de
suite. Vous avez beau chiâler, c'est bien dommage mais vous roulez ou
vous ne roulez pas. C'est le problème.
M. Paradis: C'est comme l'essence.
M. Bérubé: Pour ce qui est de l'essence,
présentement avec la guerre de prix dans la région de
Montréal, la surtaxe sur l'essence est complètement
annulée par les réductions de prix.
M. Paradis: Juste un commentaire, M. le Président.
Malgré ce que vous dites pour Montréal, on sait que c'est
temporaire cette guerre de prix. Deuxièmement, je tiens à vous
souligner que les villes frontalières près des États
américains n'ont pas eu le type de dégrèvement que les
municipalités qui sont à la frontière des autres provinces
ont eu et que cela a occasionné des diminutions directes des chiffres
d'affaires de 50% à 75%.
Le Président (M. Gagnon): Vous permettez, cela ne fait pas
partie de l'engagement financier.
M. Bérubé: Vous venez démontrer là,
M. le député de Brome-Missisquoi - il faut quand même dire
qu'après l'intervention du député de Brome-Missisquoi il
faut absolument qu'on lui donne une réponse parce qu'il pourrait induire
d'honnêtes citoyens en erreur - que justement dans la mesure où le
Québec n'étant pas un État, et c'est ça le
problème de l'absence de l'indépendance...
M. Polak: ...
M. Bérubé: Vous avez donc, au niveau des
frontières avec l'Ontario et le Nouveau-Brunswick, une circulation
où il n'y a pas de contraintes liées à une
frontière. C'est ce qui explique pourquoi vous êtes obligés
d'établir des politiques un peu spéciales de tarification. Mais,
lorsque vous avez une frontière, les possibilités de circulation
de part et d'autre pour en profiter sont nettement moindres et, par
conséquent...
M. Polak: On va avoir des inspecteurs tout à l'heure.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, à
l'ordre, s'il vous plaît!
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je suis obligé de répondre parce que ce
n'est pas le député de Brome-Missisquoi qui induit les gens en
erreur. Le président du Conseil du trésor n'est peut-être
pas au courant que même s'il existe des douanes entre le Canada et les
États-Unis, au niveau de l'approvisionnement en essence, le camionneur
ou le voiturier est libre de remplir son réservoir du côté
qu'il veut et le douanier ne lui pose aucune question. Dans les effets
pratiques que cela a occasionnés, c'est une baisse du volume de vente de
ces gens-là qui varie entre 50% et 75%.
Le Président (M. Gagnon): Je permets une réponse au
ministre mais après on va changer de sujet et revenir à
l'engagement financier.
M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, devant une
affirmation gratuite comme celle du député de Brome-Missisquoi,
il n'y a pas de réponse à apporter.
M. Paradis: Garage Georges Raymond, route 133...
Le Président (M. Gagnon): Engagement 702. M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: "Supplément pour porter à 87 000 $
le coût des honoraires pour le contrôle régionalisé
des sols et de la mise en oeuvre des matériaux d'infrastructure et des
fondations, de même que le contrôle qualificatif...
M. Bérubé: Voilà qui est...
M. Middlemiss: ... du béton de ciment relatifs à
divers travaux de construction réalisés en 1980-1981 dans les
comtés de Mégantic-Compton, Sherbrooke, Johnson, Orford,
Saint-François et Richmond." Quelle est la raison de l'augmentation de
ces honoraires qui est au-delà de 50%?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Polak: II faut noter que le ministre a l'air supris et il
cherche...
Le Président (M. Gagnon): La parole est au ministre. Il
cherche la réponse, vous allez l'avoir.
M. Bérubé: Lequel vous intéresse?
Laboratoire S.M. Inc., ou Queformat?
M. Middlemiss: Les deux. M. Bérubé: Ah! les
deux?
M. Middlemiss: On va commencer avec Laboratoire S.M.
M. Bérubé: On va commencer avec Laboratoire
S.M.
M. Middlemiss: Oui, d'accord. Si on court après deux
moineaux, on va manquer les deux, un à la fois.
M. Blais: II y a Mégantic-Compton, Sherbrooke, Johnson,
Orford, Saint-François et Richmond.
Une voix: Eux, fonctionnent...
M. Bérubé: Pas toujours. Ces contrats de services
sont des contrats de surveillance pour la pose de béton bitumineux.
Évidemment, l'importance de la surveillance est directement
reliée au nombre de contrats de pose qu'ils auront à surveiller.
En d'autres termes, si on a des revêtements à corriger à
cinq ou dix endroits, évidemment, la quantité de surveillance est
différente. Or, il semble qu'il y avait un contrat de surveillance qui
n'avait pas été prévu par les gens de la région et
ils ont demandé ultérieurement à l'entreprise de
surveiller. C'est la raison pour laquelle on a ajouté ça à
son mandat.
Dans le deuxième cas, ce sont essentiellement des augmentations
de salaire; puis, des retards dans le chemin d'accès rang du Fleuve
à cause de difficultés rencontrées lors de l'expropriation
de certains terrains.
M. Middlemiss: Dans le cas de l'engagement 702, de quelle
façon a-t-on choisi Laboratoire S.M.? Est-ce qu'on a utilisé le
fichier central?
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 703.
M. Middlemiss: Une seconde.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac, à l'engagement 702?
M. Middlemiss: Donc, il y a eu seulement une augmentation. Est-ce
qu'il s'agissait du premier supplément?
M. Bérubé: Oui.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on peut savoir pourquoi, pour le contrat
qu'on n'avait pas prévu originalement, on n'a pas fait une demande au
fichier central pour faire les travaux de ce contrat?
M. Bérubé: À partir du moment où vous
avez une firme qui travaille dans une région de surveillance, si vous en
engagez une deuxième qui vient avec son personnel et tout... C'est dans
la même région. On a engagé une firme. Ce que ça
veut dire, c'est que le ministère n'a pas le personnel, actuellement,
dans cette région, pour effectuer lui-même la surveillance de ces
contrats. Il engage donc une firme de consultants qui fait ça en
laboratoire.
M. Middlemiss: Donc, il y a seulement une firme de consultants
dans la région? Laboratoire S.M. est la seule firme dans la
région de ces cinq ou six comtés?
M. Bérubé: Non, mais elle a été
sélectionnée par la procédure pour effectuer la
surveillance dans cette région. On avait anticipé un certain
nombre de contrats de réfection qu'elle devait surveiller et il s'est
avéré qu'il y avait un contrat de plus qu'on avait oublié
de mentionner. On l'ajoute tout simplement.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 703. 704.
M. Paradis: Engagement 704.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 704, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Transports. "Divers:
Remboursements à divers organismes du coût de
déplacement d'utilités publiques relatif à la construction
de diverses sections de routes. Montant de l'engagement: 2 222 060,57 $."
L'engagement 705, c'est un contrat à peu près de
même nature, au montant de 914 054,75 $.
Est-ce que vous déboursez ces montants aux municipalités
où ces travaux sont effectués ou si vous déboursez
directement aux compagnies d'utilité publique?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Oui, c'est Québec
Téléphone et Hydro-Québec qui sont les compagnies
d'utilité publique.
M. Paradis: Elles vous transmettent une facture
représentant leurs coûts et c'est sur réception des
factures que vous payez?
M. Bérubé: Oui. (11 h 15)
Le Président (M. Gagnon): Engagement 705. Transport,
décret, 800, 801, 802, 803...
M. Paradis: 802.
Le Président (M. Gagnon): 802, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Polak: J'ai une question concernant l'engagement 800,
excusez-moi.
Le Président (M. Gagnon): 800, M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: Contrat négocié, travaux d'entretien, au
cours de l'été 1981, d'une section de la route, dans la ville de
Gagnon, comté de Duplessis. Montant de l'engagement 133 661,01 $.
Entrepreneur, Les
Constructions du Saint-Laurent Ltée. Je voudrais savoir s'il y a
une raison spéciale, encore ici, pour que ce soit un contrat
négocié.
Si le ministre répondait une fois pour toutes, on n'aurait plus
besoin de poser cette question. Est-ce qu'une directive existe qui dit
carrément, à tous les ministères: Vous ne procédez
par contrats négociés que pour des raisons extraordinaires.
M. Bérubé: Oui. Ici, il s'agit d'un contrat
où le ministère, ayant décidé de déroger
à la règle, doit faire approuver un décret par le Conseil
des ministres. Je vais vous donner les attendus.
Normalement, tous les travaux d'entretien de routes durant
l'été sont effectués par le ministère des
Transports. Toutefois la situation géographique des routes
concernées rend très onéreuse, pour le ministère,
l'organisation d'équipes pour effectuer cet entretien
d'été;
Attendu que la compagnie Les Constructions du Saint-Laurent - Ah!
voilà la raison - a déjà obtenu le contrat d'entretien
d'hiver jusqu'en mai 1983 et qu'elle a donc son équipement en place, on
lui donne le contrat d'été en le négociant
directement.
M. Polak: M. le Président, je veux juste mentionner au
ministre que pour faire les travaux d'entretien de routes pour
l'été ça ne prend pas un grand spécialiste. Il y a
beaucoup de compagnies qui ont le même équipement et je pense
qu'il y a d'autres compagnies dans la région qui auraient dû avoir
le droit de soumissionner là-dessus.
M. Bérubé: Pourrait-on donner un cours de
géographie... Est-ce que nous avons un spécialiste en
géographie, de notre côté, qui pourrait peut-être
éclairer la lanterne du député? Il n'a pas l'air de savoir
où est situé...
M. Middlemiss: Notre collègue, M. Blais, semble être
un expert dans toutes les lignes.
M. Bérubé: Oui, effectivement, je dois vous avouer
que notre collègue de Terrebonne est un homme, d'abord, d'une grande
culture, qui est à l'origine de l'implantation de plusieurs
théâtres au Québec, comme vous le savez...
M. Blais: ... qui vont peut-être faire faillite
bientôt.
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre...
M. Bérubé: Je dois dire d'ailleurs que probablement
que son dévouement...
Le Président (M. Beauséjour): À l'ordre!
À l'ordre! À l'ordre! À l'ordre!
M. Bérubé: M. le député d'Iberville,
je m'apprêtais à faire l'étalage des qualifications de la
députation...
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre, je
m'excuse...
M. Bérubé: ... assise de ce côté-ci et
j'allais passer au député d'Iberville, mais puisque vous me
rappelez à l'ordre, je me tairai.
M. Polak: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Beauséjour): Oui.
M. Polak: Je voudrais vous féliciter de
la manière dont vous...
Le Président (M. Beauséjour): Non, non. M.
Polak: ... avez arrêté le ministre. Une voix: À
l'ordre!
Le Président (M. Beauséjour): À l'ordre! Je
m'excuse...
M. Polak: Je veux juste terminer mon intervention.
Le Président (M. Beauséjour): Non, il n'y a pas de
question de règlement, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Parce que vous êtes ministériel, il y a
beaucoup de trous dans votre députation maintenant. Donc...
Le Président (M. Beauséjour): II n'y a pas de
question de règlement.
M. Polak: C'est bon d'avoir le courage...
Le Président (M. Beauséjour): Nous en sommes
à l'engagement 800, je crois.
M. Bérubé: Je vais juste donner la réponse,
M. le Président.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Bérubé: Le député ne
réalise pas que la ville de Gagnon n'est pas reliée par route au
reste du Québec, premièrement. Elle le sera un jour mais, pour
l'instant, elle ne l'est pas, et tout doit être acheminé par
train. C'est extrêmement coûteux d'amener là
l'équipement. Alors, une fois que l'entreprise en question a obtenu le
contrat pour l'entretien d'hiver, forcément c'est bien plus
économique pour elle de continuer à faire l'entretien
d'été. Donc, aller en soumissions publiques va simplement nous
amener à payer plus cher. C'est tout.
M. Polak: Juste une dernière remarque sur cet engagement
800. Le ministre fait des suppositions. Cela nous aurait probablement
coûté plus cher si on avait procédé par soumissions
publiques. Je suggère tout de même que pour être au-dessus
de tout reproche, on aurait dû procéder et ensuite peut-être
aurait-on choisi Les Constructions du Saint-Laurent Ltée, mais je pense
que ce n'est pas une excuse en soi de dire: Bon, la compagnie fait l'entretien
d'hiver et probablement que ça coûterait plus cher par une autre.
Donc, la confirmation d'exception n'est pas un bon motif.
M. Bérubé: M. le Président, les
connaissances du député de Sainte-Anne dans le monde culturel
n'ont d'égal que ses grandes connaissances dans le monde du génie
civil et de la construction en général. Je voudrais que l'on
témoigne de toute l'étendue. Je dirai ce que le
député ne réalise pas toutefois, et je suis convaincu que
c'est tout simplement parce qu'il peut être bousculé par la
quantité de travail qu'il doit faire. Il n'a peut-être pas eu tout
à fait le temps de réfléchir à la question et il
faut l'en excuser.
Le problème, c'est qu'il ne réalise pas tout à fait
que, l'entrepreneur étant sur les lieux avec son équipement, si
on ouvre des soumissions publiques, il sait ce qu'il en coûtera à
un concurrent pour amener de l'équipement d'entretien sur place. Par
conséquent, dans un régime de soumissions publiques, il profitera
de cet avantage pour soumissionner pas trop bas, sachant que ses concurrents ne
pourront pas de toute façon l'éliminer du portrait. Sur cette
base-là, il est clair qu'il est plus approprié, surtout dans un
ministère comme celui des Transports qui connaît bien les
coûts unitaires et qui donc sait ce qu'en pratique cela peut coûter
pour l'entretien de ses chemins l'été, de s'asseoir avec
l'industriel qui a déjà son équipement et finalement de
négocier le contrat.
À titre d'exemple, cela m'a amusé de voir
l'habileté de certains entrepreneurs dans les travaux de la Baie-James,
où certains entrepreneurs profitaient souvent de l'hiver pour amener
tout leur équipement sur un site, sans avoir aucun contrat, profitant
des routes de neige, de telle sorte que, l'été venant, ils
savaient très bien qu'ils étaient en excellente posture pour
soumissionner plus bas que n'importe qui, et ils étaient assurés
d'avoir le contrat. Il faut louer la prévoyance de certains
entrepreneurs qui ont l'habileté d'anticiper et de courir des risques,
puisqu'ils n'ont aucune garantie d'avoir les contrats. J'ai déjà
vu ce cas et je dois vous avouer que dans ce cas-là j'ai
été obligé de lever mon chapeau et j'ai dit: Voilà
ce qui est sage, comme dirait notre collègue le ministre de
l'Éducation, dont les connaissances littéraires sont absolument
étonnantes. Les fils de la lumière doivent montrer autant
d'ingéniosité que les fils de la nuit.
Par conséquent, l'industriel étant sur place, il est
tellement avantagé par rapport à tout autre que c'est
approprié de donner le contrat en le négociant.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Une question et une observation relativement à
l'article 800. Est-ce que Les constructions du Saint-Laurent
Ltée sont les seuls entrepreneurs en place qui possèdent
l'équipement nécessaire?
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre.
M. Polak: ... mieux de dire oui.
M. Bérubé: On va poser la question au
ministère.
M. Paradis: Posez la question au ministère. Deux,
observation, le fils de la nuit, qui est le président du Conseil du
trésor, a-t-il oublié...
M. Bérubé: II essaie de vous éclairer.
M. Paradis: ... que la suggestion du député de
Sainte-Anne, de vérifier le marché, s'il y avait plus d'un
entrepreneur de disponible ou intéressé pour exécuter des
travaux, pourrait également permettre d'économiser de l'argent?
Lorsque le ministère des Transports va en soumissions, je n'ai jamais vu
de soumissions publiques du ministère des Transports qui ne se
terminaient pas par: Le ministère ne s'engage à prendre ni le
plus bas, ni le plus haut, ni aucun des soumissionnaires. À ce
moment-là cela permet de vérifier le marché et, si
vraiment la procédure de la négociation est la plus
économique, de retourner au niveau d'un contrat négocié.
Votre argumentation sur la soumission publique, qu'automatiquement cela
coûte plus cher dans des cas comme cela, repose sur une base très
fragile.
M. Bérubé: Non, cela ne repose pas sur une base
très fragile. Cela n'exclut pas cependant la possibilité
qu'effectivement un autre entrepreneur ait pu soumissionner plus bas que lui.
Là-dessus, le député de Brome-Missisquoi a raison, mais je
pense qu'il reconnaîtra aussi la force de mon argumentation.
Le Président (M. Beauséjour): Article 801.
M. Polak: Non, article 800 encore, M. le Président.
Après la remarque gratuite que le ministre m'a faite en réponse
à ma question sur l'article 800...
M. Bérubé: Je ne charge pas très cher pour
mes conseils au député de Sainte-Anne.
M. Polak: Je voudrais tout de même répondre
là-dessus, M. le Président. Selon la règle parlementaire,
quand on lance disons des accusations, on a tout de même le droit de
répondre. Rapidement, sur l'article 800 j'ai posé une question.
Malheureusement le ministre ne réalise pas qu'on a des hommes d'affaires
dans notre députation, dont je suis. Quand je regarde un engagement, je
le regarde au point de vue du coût, même aux affaires culturelles.
Malheureusement nous sommes gouvernés par un gouvernement composé
de professeurs d'école et de socioloques, que je respecte beaucoup, mais
il n'y a pas un homme d'affaires dans son équipe. D'ailleurs, il y en a
un, mais son journal est tombé en faillite.
Ce qui m'étonne, M. le Président, c'est que le ministre a
répondu à une question du député de
Brome-Missisquoi...
Une voix: Si on regardait le nombre d'hommes d'affaires au
gouvernement, vous seriez surpris.
M. Polak: M. le Président, ce qui m'étonne...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, à
l'ordre, s'il vous plaît!
Je vous donnerai la parole après et je reconnaîtrai aussi
le député de Terrebonne.
M. Polak: Merci, M. le Président d'avoir
arrêté la députation de l'autre côté qui m'a
rudement interrompu. Cette fois, ce n'est pas seulement le ministre, mais tout
le monde qui a commencé à m'interrompre.
Une voix: Je n'ai rien dit, moi.
M. Polak: Je veux continuer en disant ce qui m'étonne.
Quand le député de Brome-Missisquoi a posé la question:
Est-ce qu'il y d'autres entrepeneurs qui ont le même équipement en
place ou qui sont prêts à faire telle ou telle démarche? Il
a répondu: Je vais vérifier et je vous donnerai la
réponse. C'est bizarre. Quand il a commencé sa théorie, il
a dit: Voici un bon exemple de quelqu'un qu'on a pris parce que c'était
le seul disponible.
Vous avez fait la preuve, M. le ministre, que vous ne saviez pas s'il y
en avait d'autres disponibles. Toutes vos remarques sont gratuites, pas plus
que cela.
M. Bérubé: Une question, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Le député de Sainte-Anne
pourrait-il m'indiquer, puisqu'il est un homme d'affaires, de quelle entreprise
il est propriétaire et quelle est sa profession?
M. Polak: Je suis très heureux de répondre à
cela. Je pratique le droit à Montréal.
M. Bérubé: Ah bon! Avocat. Parfait.
M. Polak: C'est cela. Je représente beaucoup de compagnies
dont la moitié a quitté vers d'autres provinces à cause de
vos politiques.
M. Bérubé: Parfait: Alors M. le
Président...
Le Président (M. Gagnon): Maintenant...
M. Polak: Je peux donner des exemples concrets dans une autre
discussion à Matane.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Polak: J'attends le débat à Matane.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaîtl
M. Bérubé: Nous avons devant nous un avocat, un
autre avocat et un ingénieur.
M. Paradis: M. le Président, question de
règlement.
M. Bérubé: II n'y a aucun homme d'affaires
libéral à cette table.
M. Paradis: Question de règlement.
M. Bérubé: Cependant, nous avons le
député de Terrebonne qui est propriétaire d'entreprises et
pour moi-même, ingénieur, ayant déjà
également été propriétaire d'une firme
d'ingénieurs-conseils mais enfin, c'est la même chose que le
député, ce n'est pas un homme d'affaires. Alors, je pense...
Une voix: On ne reconnaît pas le député de
Brome-Missisquoi...
M. Bérubé: ... pour l'instant, c'est 100 à 0
en faveur du Parti libéral, à cette table, en ce qui a trait
à...
Une voix: ... à une démonstration où il ne
sait pas ce qu'il dit.
M. Bérubé: ... l'expertise comme homme
d'affaires.
Les accusations gratuites du député de Sainte-Anne ne
portent pas.
Le Président (M. Gagnon): S'il vous plaît! On va
s'en tenir à l'engagement 800.
M. Polak: Une réponse rapide. Je ne veux pas le vanter,
mais je sais que le député de Brome-Missisquoi est
propriétaire d'au moins six grands commerces. Je ne veux pas donner de
détails, mais c'est connu.
Le Président (M. Gagnon): Les annonces étant
faites, je voudrais donner la parole au député de Terrebonne.
Est-ce que vous avez demandé la parole?
M. Blais: J'aimerais tout simplement faire une remarque pour
répondre à une question du député de Saint-Anne qui
dit que le Parti québécois est un ramassis de professeurs. Je
trouve cela péjoratif...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaîtl
M. Blais: ... très péjoratif, d'abord, pour
l'ensemble des éducateurs du Québec. C'est tellement gratuit,
surtout que vous avez commenté que, de ce côté-ci, il y
avait des affirmations gratuites et vous enchaînez en disant que de
l'autre côté c'est un ramassis de professeurs, de sociologues, de
psychiatres, sous-entendus. Si on vous disait: De l'autre côté,
c'est une kyrielle et une panoplie de profiteurs, ce serait gratuit. Je
n'oserais pas le dire, mais je ne voudrais pas que vous vous exposiez à
recevoir des remarques de cet ordre en disant des choses comme celles que vous
venez de dire.
M. Polak: Question de règlement. Il a cité ma
parole d'une manière fausse. J'invoque cela parce que j'ai dit: On est
gouverné par des professeurs, des sociologues et psychiatres, mais pas
des hommes d'affaires, c'est tout.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! À
l'ordre! À l'ordre! 800, 801.
M. Middlemiss: 801.
Le Président (M. Gagnon): 801, M. le député
de Pontiac.
M. Middlemiss: Je pense que le député de
Sainte-Anne voulait avoir 801, il me l'a dit tout à l'heure.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne. 801.
M. Polak: 801, M. le Président. Un contrat
négocié: Contrat pour travaux de terrassement, de drainage, de
fondation et de construction de ponts d'étagement sur l'autoroute 73,
comté de Beauce-Nord, pour 1 700 304,10 $.
Je voudrais savoir du ministre pourquoi on a recouru à un contrat
négocié et quelle était la raison exceptionnelle pour
laquelle on n'a pas procéder au moyen de soumissions publiques.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre. (11 h 30)
M. Bérubé: Une instant, je vais
examiner le décret du gouvernement qui donne les indications.
Voici la raison. L'entrepreneur effectuait des travaux sur la route en
question, suivant un contrat qui lui a été donné en
soumissions publiques le 5 novembre 1980, et ces travaux étaient en voie
d'exécution au moment où la décision a été
prise, premièrement, de modifier la nature du contrat et de
procéder à l'étagement de tous les carrefours de
l'autoroute no 73, c'est-à-dire ceux de la route Cameron-Cartier, de
prolonger la chaussée; on a décidé de modifier les
échangeurs sur l'autoroute par rapport aux plans et devis initiaux;
Alors, cette décision... C'est à Sainte-Marie, je me souviens de
ce problème, on en a longuement discuté.
M. Polak: Où en avez-vous longuement discuté?
M. Bérubé: Au Conseil du trésor. Nous
estimions qu'on dépensait beaucoup d'argent sur l'autoroute de la
Beauce, et on se demandait dans quelle mesure il n'y aurait pas lieu de... Il
faudrait voir la carte. On verrait sur la carte que le ministère,
à mon avis, a fait une erreur; il aurait dû ne faire qu'une sortie
à Saint-Marie de Beauce, mais pour je ne sais quelle raison, les
pressions politiques, les gens de la municipalité voulaient une sortie
à l'entrée de la ville, à la sortie de la ville,
finalement, on s'est trouvé pris, au ministère, à la suite
des pressions de la population, à décider de deux sorties. On a
donc modifié l'autoroute de manière à avoir un
échangeur complet pour permettre une sortie additionnelle qui
répondait effectivement aux besoins. On avait des problèmes
d'entrée et de sortie. En tout cas, c'est en gros. On a fait sortir les
cartes parce que, nous aussi, ça nous choquait, et à ce
moment-là on a constaté effectivement, compte tenu de ce qui
avait commencé à être fait sur l'autoroute, qu'on n'avait
pas d'autre choix que de compléter cette deuxième sortie parce
qu'elle était absolument nécessaire pour l'écoulement
normal de la circulation dans la ville. Ce faisant, il fallait donc accepter
les modifications et l'implantation d'un échangeur à l'endroit en
question qui n'était pas prévu initialement.
Alors, comme l'entrepreneur était en train de faire la route, il
a offert de faire les travaux au même prix que sa soumission de 1980;
donc, à un prix extrêmement intéressant. C'est pour cette
raison-là que le ministère lui a accordé le contrat et lui
a demandé une dérogation au Conseil des ministres.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Question additionnelle. Je comprends la raison que le
ministre nous donne mais parce je crois beaucoup dans le principe des
soumissions publiques, pour toujours être au-dessus de tout reproche,
est-ce qu'il n'y a pas d'autres entrepreneurs qui auraient été
intéressés à faire ce travail additionnel? Tout de
même faire l'addition d'un "overpass" pour réqler un
problème qui a été créé localement par un
entrepreneur, ça ne veut pas nécessairement dire qu'on prend le
même entrepreneur pour faire des travaux additionnels.
M. Bérubé: II faut comprendre qu'il y a une
interaction entre les deux travaux; il y en a un qui fait une route, il y a des
entrées, des sorties, il y a des empattements de route à faire.
À partir du moment où vous modifiez le devis de cette route,
là vous commencez à avoir une interaction entre le travail de
l'un et le travail de l'autre. Il faut donc réduire le contrat de l'un
en disant: Celui-là va faire ceci; l'autre entrepreneur va devoir
compléter cette partie des travaux. Donc, c'est sur le plan de la
gestion des travaux, qui est beaucoup plus compliquée parce que vous
êtes obligé de réduire le contrat que vous venez d'accorder
au premier de manière à permettre à l'autre entrepreneur
de faire sa partie à lui, puisque les deux routes se branchent, se
connectent l'une à l'autre. Alors, à cause de cela, il est apparu
au ministère qu'on n'avait pas d'autre choix que de donner à cet
entrepreneur le contrat.
Le problème beaucoup plus réel que vous devriez poser
c'est: doit-on continuer à construire des autoroutes comme on en
construit présentement? Vous allez me dire: Votre collègue de
Beauce évidemment va être d'opinion contraire et dire: Cela fait
assez longtemps qu'on l'attend, au contraire faites-la. Mais toute la question
est: compte tenu de la circulation, est-ce qu'on ne devrait pas mettre notre
argent, par exemple sur l'entretien du réseau rural, le réseau
secondaire au Québec, et moins d'argent sur les autoroutes? Et notre
réaction au gouvernement est effectivement d'essayer de mettre un terme
à la construction de nos autoroutes au Québec, essayer de les
finir le plus vite possible au plus bas coût possible, et se dire que
peut-être dans dix ou vingt ans l'usage de l'automobile ne sera
peut-être pas aussi répandu qu'il l'est présentement.
Les problèmes d'approvisionnement en pétrole sont des
problèmes sérieux qui vont commencer à se faire sentir.
Ils ne se font pas vraiment sentir en ce moment, mais ils vont commencer
à se faire sentir dans une trentaine d'années. Il faut donc
s'attendre à une modification de nos pratiques. Est-ce que c'est le
temps d'investir dans des infrastructures d'autoroutes qu'on va prendre dix ans
à construire et qui auront peut-être
dix ans de vie utile? Après ça, on découvrira qu'il
n'y a pas de circulation sur les autoroutes. On les aura faites pour rien. On
est donc très réticent à pousser davantage la construction
d'autoroutes. On veut, au contraire, investir beaucoup plus, comme nous le
faisons depuis que nous sommes au pouvoir, dans le transport en commun à
Montréal, à titre d'exemple, où nous injectons des sommes
massives. Nous allons peut-être viser le développement plus
complet de notre réseau de routes secondaires.
La vraie question que le député de Sainte-Anne aurait
dû poser est, à mon avis: Est-il à ce point
nécessaire d'investir autant dans des infrastructures? Je vous dirais
non. Toutefois, dans la mesure où les contrats sont accordés,
dans la mesure où des décisions qui ne relèvent même
pas de notre gouvernement ont été prises avant nous, il s'agit de
continuités que peut-être, effectivement... On aurait pu envisager
cette autoroute d'une façon plus économique. Je ne reproche pas
au Parti libéral de s'être trompé à l'époque,
je pense que, les disponibilités de fonds étant ce qu'elles
étaient, on a fait des choix politiques qui pouvaient se justifier; je
veux dire qu'on a peut-être chromé un peu nos besoins en transport
routier de haute circulation. Alors, notre opposition était surtout due
au fait qu'on ajoutait un échangeur à Sainte-Marie-de-Beauce
alors qu'il y en avait déjà un autre avant; ce n'était
peut-être pas pratique pour la ville, mais il nous semblait suffisant.
Mais, semble-t-il, on était à ce point avancé que les
coûts encourus auraient été considérables si on
avait changé d'idée. Alors, on a dit: Procédez. Cela a
amené le ministre des Transports, d'ailleurs, à demander à
son adjoint, M. Ouellette, le député de Beauce-Nord, de faire une
tournée de toutes les régions du Québec pour examiner, sur
un plan plus politique, ce que le ministère des Transports fait comme
construction de route. On a parfois l'impression que le ministère des
Transports continue, sur une lancée d'il y a 20 ans, à construire
un type de route qui ne sera peut-être pas requis dans l'avenir. Le plus
bel exemple, c'est cette espèce d'affreuse excroissance en plein centre
de Québec, qui est l'autoroute Dufferin. C'est un scandale sur le plan
de l'aménagement des villes. Il n'y a aucun urbaniste, maintenant, dans
le monde, qui recommanderait ce type d'autoroute. C'est banni des villes
américaines depuis au moins quinze ans. Nous, comme gouvernement, je ne
parle pas du gouvernement du Parti québécois ou du gouvernement
antérieur, cela n'a aucune espèce d'importance, on n'a pas su
résister à la pression, peut-être, de nos techniciens qui
sont habitués à construire des routes et qui construisent encore
des routes sur l'erre d'aller. Alors, je pense qu'il faut réviser
très sérieusement notre idée du transport routier à
haute circulation. C'est bien sûr qu'il faut finir les autoroutes qui
sont commencées, l'autoroute de la rive Nord par exemple. Il y a encore
des projets importants qui doivent être terminés, je pense que
c'est indéniable, mais il faut être réticent face à
une expansion trop rapide de notre réseau d'autoroutes dans le contexte
actuel.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Merci, est-ce qu'on pourrait savoir le montant du
contrat original sans l'addition de la structure dont on parle?
M. Bérubé: Oui, le contrat original était de
3 891 000 $ pour cet entrepreneur.
M. Middlemiss: En d'autres mots, c'est 1 000 000 $, l'addition
qu'on a faite. 1 700 000 $.
M. Bérubé: ... pour un échangeur.
M. Middlemiss: M. le Président, suite à
l'allocution du président du Conseil du trésor, à ce
moment-là, si on ne pouvait pas justifier la raison d'un
échangeur, même si c'était une affaire politique, je pense,
1 000 000 $ dépensés sur un échangeur qui ne semblait pas
remplir un rôle tellement nécessaire, alors je me demande pourquoi
a-t-on procédé de cette façon-là.
M. Bérubé: À titre d'exemple, au lieu de
construire une autoroute de contournement à Sainte-Marie, on aurait
peut-être pu envisager de passer dans la ville, on aurait peut-être
pu examiner d'autres solutions qui n'auraient pas entraîné ce type
de dépenses. Mais, à partir du moment où les plans sont
faits, les travaux commencés, et qu'on est en train de faire la route,
les citoyens disent: Cela n'a aucun bon sens, nos routes d'accès sont
complètement fermées maintenant, on est obligé de faire
des détours considérables, il faudrait des ponts. Des citoyens de
Sainte-Marie se voyaient contournés et perdaient des accès
à l'arrière-pays à cause de l'autoroute; ils nous ont
demandé des ouvertures dans l'autoroute et ce sont des ouvertures faites
à l'intérieur du contrat de l'entrepreneur. L'entrepreneur fait
une route; si on demande de faire un pont pour permettre à une route de
passer en dessous, c'est bien difficile de demander à un autre
entrepreneur; il est en train de faire la route. C'est ça le
problème.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on a posé la question à
savoir si on procédait avec le premier contrat? Est-ce qu'on a
étudié la possibilité d'accorder un deuxième
contrat et voir s'il y aurait eu des augmentations ou même de reprendre?
Peut-être qu'on aurait pu obtenir une autre façon de communiquer
avec l'arrière-pays. Oui, je comprends.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Vous ne comprenez pas. Je suis, comme
entrepreneur, en train de faire une route. Quelqu'un décide que la
petite Cameron qui passait à cet endroit-là, nous allons la
couper, l'arrêter là et forcer les gens à faire un grand
détour pour revenir de l'autre côté. Les gens disent: Cela
n'a pas de bon sens de nous faire faire X milles de route. Vous devriez faire
un viaduc.
Mais, notre entrepreneur est en train de faire la route; on peut
évidemment négocier avec lui qu'on coupe son contrat de telle
sorte qu'il ne s'occupe plus de cette partie-là, le viaduc, et qu'on
passe le contrat à quelqu'un d'autre. Mais là il faut annuler son
contrat; il y a des pénalités, il peut nous poursuivre; il y a
une quantité d'arguments qu'il va utiliser contre nous.
Si on lui dit par contre: Êtes-vous d'accord pour faire le viaduc,
puisque c'est sur votre route? Ce que l'entrepreneur fait, ce sont des
infrastructures sur le segment de route qu'il avait reçu comme contrat.
Vous pouvez me dire: Pourquoi n'avez-vous pas rouvert son contrat,
annulé des parties de sa route? Là, il y a des
pénalités, il y a des frais considérables. Par
conséquent, c'est un geste de saine gestion. Ce que vous nous demandez,
c'est que ça coûte encore plus cher. Cessez donc de dilapider les
fonds publics.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Paradis: Excusez.
M. Middlemiss: N'est-il pas vrai qu'on peut faire des changements
dans un contrat jusqu'à un montant de 25% du contrat original, sans
pénalité?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Pas à ma connaissance.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Deux observations. J'ai écouté
attentivement la brillante allocution du président du Conseil du
trésor concernant le changement de stratégie du ministère
des
Transports en parlant d'abandon de projet d'autoroute et en investissant
davantage dans l'entretien du réseau routier qu'on a dans nos
régions.
M. Bérubé: Vous serez d'accord parce que dans votre
comté...
M. Paradis: Je vais peut-être être d'accord. Je suis
d'accord sur le principe, mais lorsque j'étudie les crédits du
ministère des Transports, je parle de ceux de l'an dernier, ça ne
fait pas si longtemps, est-ce que c'est totalement une nouvelle
stratégie post électorale? L'an dernier, au ministère des
Transports, on a coupé 25 000 000 $ dans les routes...
Le Président (M. Gagnon): M. le
député...
M. Paradis: M. le Président, je m'excuse, vous avez
laissé aller le président du Conseil du trésor pendant au
moins cinq minutes sur cet argument et j'ai le droit...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! Je vais
accepter que vous répondiez dans ce sens-là, parce que le travail
qu'on est en train de faire, finalement, se fait au moment de l'étude
des crédits des ministères, l'orientation et ainsi de suite.
J'aimerais qu'on revienne le plus rapidement possible à l'engagement
801.
M. Paradis: Que le président du Conseil du trésor
note que les implications budgétaires pour l'année courante, pour
l'année qui va se terminer le 31 mars, ont complètement
été faites à l'encontre de la planification qu'il nous
expose présentement et l'endroit où on sera en mesure, vous avez
totalement raison M....
M. Bérubé: Exact. M. Paradis: Exact. M.
Bérubé: Exact. M. Paradis: Deuxièmement...
M. Bérubé: Le plus gros problème que nous
avons au ministère des Transports réside dans la notion de
parachèvement; en ce sens que vous pouvez décider de ne plus
construire d'autoroute. Mais à partir du moment où vous avez un
ensemble de contrats et que vous avez des bouts d'autouroutes de
commencés... c'était un des problèmes assez sérieux
du passé et je pense qu'on reconnaîtra tous ensemble que,
très fréquemment, dans le passé, des ministres des
Transports, pour plaire à l'ensemble de l'électorat,
décomposaient la construction d'une autoroute en 375 segments, un
par
comté littéralement parlant, et en faisaient de petits
bouts ici et là pour satisfaire tout le monde, pour que tout le monde
ait l'impression que les travaux avancent. La conséquence de ça,
c'est que vous avez, et c'est le cas de l'autoroute du Nord, la rive nord du
Saint-Laurent, de petits tronçons non reliés les uns aux autres
et quasi inutilisables. Les problèmes que nous avons dans la
construction des autoroutes, ce sont les fichus parachèvements.
C'est-à-dire que vous êtes pris avec des engagements qui vont
s'étaler parfois sur 10, 12, 13 ou 15 ans et vous allez vous en sortir
dans 15 ans, c'est ça le problème.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi. (11 h 45)
M. Paradis: Brièvement, c'est peut-être à
partir du prochain budget qu'on verra si le gouvernement a décidé
de s'attaquer au problème.
M. Bérubé: Le problème reste.
M. Paradis: À partir du budget de l'an dernier, il n'avait
pas décidé de s'attaquer au problème.
M. Bérubé: Le problème des
parachavèments va demeurer encore longtemps. Il faut arrêter les
nouvelles constructions et laisser s'éteindre les projets en cours.
M. Paradis: Un supplément de 1 700 384,10 $ sur un contrat
initial de plus de 3 000 000 $ est-ce que ce n'est pas le genre de contrat qui
entre dans la philosophie, surtout après les explications que vous nous
avez fournies, pour apaiser l'électorat?
M. Bérubé: Cela était décidé
avant l'élection, c'est un vieux dossier qui traîne depuis
longtemps. Ce sont les gens de Sainte-Marie qui sont complètement
encerclés par une autoroute, qui n'ont pas les voies d'accès
qu'ils avaient avant et qui ont demandé à avoir ces voies
d'accès. Effectivement, la décision avait été prise
pour leur permettre d'avoir ces voies d'accès. Point à la
ligne.
M. Paradis: Donc, en juillet 1981, le gouvernement, au niveau du
Conseil du trésor, ne s'était pas encore attaqué à
la stratégie dont nous parle aujourd'hui le président du Conseil
du trésor.
M. Bérubé: M. Lessard a commencé à
freiner la construction des autoroutes en n'en construisant plus aucune
nouvelle. Vous en parlerez au député de Frontenac qui demande une
autoroute pour la région de l'amiante depuis longtemps. Sous M. Lessard,
on a commencé à freiner la construction d'autoroutes.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 802.
M. Paradis: Les gens de Valleyfield aussi. Vous leur aviez promis
aux dernières élections.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 802.
M. Paradis: Engagement 802.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Divers: Frais de souscription de 6 666 666 actions
privilégiées, série "B", de INTAIR, nouvelle compagnie
à être formée suite à la restructuration de
Québecair. Montant de l'engagement: 15 000 000 $." Est-il vrai que la
compagnie Québecair est en train de suspendre ses achats auprès
de la compagnie Boeing présentement?
M. Bérubé: Je l'ai lu dans le journal comme
vous.
M. Paradis: Vous ne pouvez le confirmer ni le nier?
M. Blais: Cela n'a rien à faire avec l'engagement.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut demander au ministère?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a un lien avec
l'engagement?
M. Paradis: Oui, pertinence. 15 000 000 $, de l'argent des
contribuables québécois. On nous dit qu'on a acheté, nous
les contribuables, 6 666 666 actions privilégiées d'une compagnie
qui s'appelle INTAIR, nouvelle compagnie à être formée
à la suite de la restructuration de Québecair. Lorsque cet
engagement a été pris, lorsqu'on a décidé
d'investir mon argent, l'argent des contribuables de mon comté, l'argent
des contribuables de votre comté, on a dû, au mois de juillet 1981
- ça ne fait pas si longtemps que ça - étudier la position
financière de Québecair. Lorsque tu investis dans une compagnie,
tu étudies le bilan. À ce moment-là, est-ce que
Québécair démontrait des signes de faiblesse?
M. Bérubé: Oui, le ministre des Transports l'a
expliqué à l'Assemblée nationale.
M. Paradis: Dans les signes de faiblesse qui étaient
visibles à l'époque, l'annulation des achats auprès de la
compagnie Boeing pour le renouvellement de la flotte était-elle
visible?
M. Bérubé: D'après les journaux, c'est tout
récent. Québecair est à réviser sa
stratégie.
M. Paradis: D'après l'analyse que le Conseil du
trésor en a faite ou que le ministère en a faite lorsqu'il s'est
présenté au Conseil du trésor, est-ce que c'était
apparent?
M. Bérubé: Apparent, concernant la vente des Boeing
737? Je voudrais savoir ce que vous voulez qui soit apparent.
M. Paradis: Est-ce que la santé financière de
l'entreprise qui apparaissait au moment où le ministère des
Transports s'est présenté devant le Conseil du trésor
laissait présager qu'il s'agissait d'un avertissement plus que
risqué?
M. Bérubé: Non pas un investissement plus que
risqué, mais il était clair que la société avait
besoin d'une injection de fonds.
M. Paradis: Elle avait strictement besoin d'une injection de
fonds. Que valent aujourd'hui ces actions que, dans votre grande sagesse, vous
avez décidé d'acheter pour et au nom de la population
québécoise, au mois de juillet 1981?
M. Bérubé: Une valeur considérable parce
que...
M. Paradis: Valeur des actions?
Le Président (M. Gagnon): On va laisser le ministre
répondre, vous poserez des questions additionnelles si vous voulez mais
comme c'est là, c'est un dialogue.
M. le ministre.
M. Bérubé: ... une valeur considérable. La
décision - mais là vous m'amenez à traiter de l'ensemble -
d'investir dans Québecair n'est pas axée simplement sur la valeur
des actions, elle est axée sur une problématique beaucoup plus
large et je pense qu'il faut la traiter correctement et non pas d'une
façon aussi partielle que celle que le député de
Brome-Missisquoi voudrait. Là, M. le Président, c'est un
débat assez en profondeur, je préférerais même que
le ministre responsable vienne répondre à ces questions. Non pas
qu'il ne nous ait pas mis au courant de tous les éléments du
dossier, mais je pense qu'il serait peu approprié de ma part de
commencer à étaler l'information concernant cet investissement
dans Québecair au risque d'affirmer de choses que le ministre
lui-même ne serait pas prêt à partager.
Ce dossier dépasse la simple analyse économique. Si vous
me demandez si le Conseil du trésor était conscient des
difficultés financières de Québecair, je vous
réponds oui. Si vous me posez la question: Pourquoi le gouvernement
a-t-il décidé d'investir dans Québecair? je vous dirai que
c'est pour des considérations qui ne sont pas simplement
économiques, mais qui sont à la fois politiques, à la fois
de stratégie de croissance économique, de présence des
Québécois dans le secteur de l'aviation. C'est donc un ensemble
de facteurs qui ont amené le gouvernement à investir. D'ailleurs,
comme tout récemment on l'a revu par la déclaration du ministre
des Transports, je dois vous dire qu'une analyse a été faite il y
a déjà quelques années, qui vise à fusionner
Nordair et Québecair; cela ferait d'une telle entreprise une entreprise
extrêmement saine avec un volume de transport, avec un parc aérien
tout à fait adéquats, une entreprise très rentable;
ça serait la solution à rechercher, cette fusion
Québecair-Nordair, mais là c'est un problème politique
tellement vaste qu'il devrait être mieux traité par le ministre
responsable.
Le Président (M. Gagnon): Si vous le permettez, je pense
qu'il y a un consentement d'à peu près tout le monde pour inviter
le ministre des Transports à la prochaine séance, sur ce
sujet.
M. Paradis: On pourrait l'avertir dès aujourd'hui parce
que ça lui a aidé, la dernière fois, lorsqu'il est venu,
ça été très bref d'ailleurs, lorsqu'on l'avait
invité sur le bitume. On pourrait lui donner quatre questions auxquelles
il pourrait se préparer et arriver avec les...
Le Président (M. Gagnon): C'est ça, alors donnez
vos questions et on va clore le débat là-dessus pour ne pas faire
deux débats. On va attendre que le ministre des Transports soit
présent.
M. Paradis: Est-il vrai que Québecair est en train de
suspendre ses achats auprès de la compagnie Boeing? Première
question. Combien, et de quelle façon, le gouvernement
récupérera-t-il de l'investissement de 15 000 000 $? Combien
d'emplois, l'investissement de cette somme de 15 000 000 $ a-t-il
créés au Québec? Communication de l'analyse
financière dont le président du Conseil du trésor a fait
mention concernant Nordair-Québecair.
M. Bérubé: M. le Président, j'aurais un
certain nombre de questions que j'aimerais ajouter. D'une part...
Le Président (M. Gagnon): Permettez, il y a une autre
question, après je vous donne la parole.
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Bon, pas tous ensemble. Je vais
donner la parole au ministre, d'abord, et il y en aura d'autres de votre
côté.
M. Polak: M. le Président, pourquoi ne pas laisser
terminer les questions qui vont être posées par l'Opposition?
M. Bérubé: II y avait quatre questions.
M. Polak: Ensuite le ministre pourra parler. Moi j'ai deux
questions.
M. Paradis: Elles sont au journal des Débats,
présentement. Je vais les communiquer au secrétaire pour
faciliter sa fonction et j'en ajoute une autre. Est-ce qu'on pourrait nous
communiquer l'évaluation financière qui a servi de base au
ministère des Transports pour décider d'injecter 15 000 000 $ des
fonds publics dans l'achat d'actions?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre; après je
passerai à vous.
M. Bérubé: J'aimerais qu'on complète par un
certain nombre d'autres questions. Quelle place Air Canada fait-elle aux
francophones au sein de son entreprise? Air Canada a-t-elle envisagé de
prendre le contrôle de Québecair? Quel aurait été
l'impact si les politiques d'Air Canada s'étaient appliquées
à Québecair, quant à la présence des francophones
dans le domaine du transport aérien?
M. Paradis: ... les Gens de l'air.
M. Bérubé: Oui, ça serait
intéressant. Existe-t-il une entreprise aérienne autre que
Québecair où des francophones peuvent faire carrière dans
leur lanque?
M. Paradis: Oui, je peux vous répondre tout de suite.
M. Bérubé: Intégralement. M. Blais:
Air France.
M. Paradis: II y a beaucoup de compagnies d'aviation
québécoises.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre va terminer.
M. Bérubé: Quel est l'avantage, pour les
intérêts du Québec, de rechercher une fusion de
Québecair et de Nordair qui ferait, de ces deux entreprises
fusionnées, une grande entreprise québécoise
contrôlée de chez nous? Quelles seraient les retombées
économiques, en termes de la participation des Québécois
au transport aérien, advenant la création d'une telle entreprise?
Quels seraient les effets d'entraînement sur l'économie
québécoise? Je pense qu'avec ces questions on aurait le
portrait.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, j'ai le goût de vous faire une suggestion; libre à
vous de la prendre ou pas. Quand je vois l'ampleur du débat qui
s'amorce, je me demande s'il n'y aurait pas lieu, plutôt que d'inviter le
ministre ici à la commission des engagements financiers, parce que je
présume qu'on va prendre beaucoup de temps, de se servir du mercredi,
par exemple, à l'Assemblée nationale pour un débat
semblable. Vous aimez mieux que ça se fasse ici?
M. Paradis: Je peux répondre là-dessus. Le
Président (M. Gagnon): Oui.
M. Paradis: II y aurait quand même possibilité, dans
le but de tenter d'encadrer nos travaux, de décider d'une enveloppe de
temps et d'un partage. Je l'offre pour...
M. Bérubé: II ne faudrait certainement pas
dépasser deux heures.
M. Paradis: On peut décider d'une enveloppe de temps pour
ne pas retarder inutilement nos travaux, mais le sujet est quand même
important, c'est 15 000 000 $ de l'argent des contribuables. Sur l'heure du
midi, on pourrait peut-être penser à une enveloppe de temps qui
pourrait être divisée entre les questions que pourraient poser les
députés ministériels et ceux de l'Opposition. Non? Si vous
nous la laissez, on va la prendre, mais, si on s'entendait d'avance, on
pourrait éviter de passer une journée.
M. Champagne: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Après dîner, il
serait peut-être bon de penser à cette question-là.
Permettez-nous d'y penser à l'heure du dîner, s'il vous
plaît.
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je veux seulement ajouter deux
petites questions parce qu'on a déjà plusieurs questions. La
première: de ce montant de 15 000 000 $, combien a été
versé, d'une manière directe ou indirecte, par le biais de
l'INTAIR ou d'autres techniques corporatives, pour payer ou rembourser des
fonds aux actionnaires de la compagnie Québecair? C'est ma
première
question. La deuxième question que j'ai: Quel rôle a
joué l'option politique de la souveraineté du Québec pour
qu'on décide d'investir de l'argent dans Québecair? Est-ce qu'on
visait à créer une ligne aérienne d'État?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, je voudrais
également ajouter une question. Pourrait-on, en même temps,
investiguer et poser la question suivante: Est-ce que l'approche
envisagée par le ministre des Transports dans le cas de Québecair
pourrait s'apparenter à l'approche du gouvernement albertain dans
l'acquisition de Pacific Western Airlines?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Mille-Îles.
M. Champagne: Moi aussi, j'aurais une question à ce
sujet-là; je m'adresse au ministre des Transports. Selon vous...
M. Bérubé: Vous ne gagnerez pas sur
celle-là.
M. Champagne: ... pourquoi M. Pépin n'a-t-il pas
respecté son engagement de remettre à l'entreprise privée
la compagnie Nordair et qu'il est revenu sur sa décision?
M. Polak: M. le Président, une remarque de nature
technique.
Le Président (M. Gagnon): Non, non, non. J'ai
accepté les questions; le débat se fera la prochaine fois lorsque
le ministre viendra. Je n'accepte pas de remarques.
M. Polak: Je demande une directive de votre part.
Le Président (M. Gagnon): Une directive, d'accord.
M. Polak: Nous sommes sur l'engagement 802, Québecair.
Le Président (M. Gagnon): C'est ça.
M. Polak: Je suis tout à fait d'accord avec toutes les
questions qui sont de nature québécoise, mais nous informer de la
politique albertaine, je pense que c'est aller trop loin. Je pense qu'il faut
rayer cette question-là et parler de la politique
québécoise et de tout ce qui touche les dossiers du
Québec.
M. Bérubé: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): On jugera au moment du
débat en entendant les réponses que le ministre aura à
donner.
M. le ministre. (12 heures)
M. Bérubé: Le député de Sainte-Anne
vient de s'opposer à une intervention. Je pense qu'il a parlé de
l'incidence de la politique séparatiste ou indépendantiste du
gouvernement, je ne me souviens plus du terme qu'il a employé...
Une voix: Souverainiste. M. Bérubé:
Souverainiste.
M. Polak: Je suis d'accord, le vrai mot, c'est
séparatiste.
M. Bérubé: Bon. À partir du moment où
il a voulu donner une connotation purement politique, j'ai pensé qu'il
était important, si on veut véritablement ouvrir le débat
comme c'est l'intention du député de Sainte-Anne, qu'on examine
également l'attitude du gouvernement albertain. Je sais que tout
récemment, en Alberta, le premier député
indépendantiste de l'Ouest vient de se faire élire, mais,
à ma connaissance, le premier ministre Lougheed n'est pas
réputé pour ses visées souverainistes.
J'aimerais qu'on fasse l'analyse de l'action du gouvernement albertain
dans Pacific Western de telle sorte qu'on puisse également faire la
comparaison avec l'intervention du Québec dans Québecair, de
manière à éviter au député de Sainte-Anne de
faire des extrapolations qui ne sont pas fondées.
M. Polak: On va inviter M. Lougheed à venir ici pour nous
renseigner sur la politique de l'Alberta.
Le Président (M. Gagnon): Merci.
M. Polak: Est-ce qu'il va venir ici, M. Lougheed, pour expliquer
cela?
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! Est-ce qu'il y a d'autres questions à cet engagement?
M. Paradis: II y aurait une précision à apporter
parce que je ne veux pas que notre manque de rigueur dans les procédures
occasionne des problèmes. Il est certain que cette commission a
décidé d'inviter, pour répondre à des questions sur
l'engagement 802, Transports, juillet 1981, le ministre des Transports pour la
prochaine séance.
Le Président (M. Gagnon): C'est ça. Ceci clôt
le débat sur l'engagement 802 qu'on reprendra à la prochaine
séance, si le ministre accepte de venir, parce que c'est toujours libre
à lui de le faire. Engagement 803.
M. Paradis: Engagement 803, Contrat négocié,
encore. "Contrat pour travaux d'entretien d'arbres et d'arbustes et de
ramassage de rebuts sur la route 73-175 (boulevard Laurentien), dans diverses
municipalités des comtés de Charlesbourg et Vanier. Fournisseur:
Les Ateliers & Cantine du Centre de détention de Québec.
Montant de l'engagement: 30 000 $." Qu'est-ce qui explique qu'on a strictement
procédé par contrat négocié?
M. Bérubé: Pardon? Je m'excuse.
M. Paradis: Qu'est-ce qui justifie le fait que, pour faire
effectuer...
M. Bérubé: C'est un programme de
réhabilitation du ministère de la Justice pour des détenus
québécois. Il s'agit donc de déroger à la
procédure standard pour permettre à ces détenus de
s'engager dans un certain nombre d'activités à caractère
commercial.
M. Paradis: Étant donné qu'il s'agit d'un programme
du ministère de la Justice, en vertu de quelle procédure
administrative au Conseil du trésor retrouve-t-on ce
déboursé au ministère des Transports, finalement?
M. Bérubé: C'est que pour faire ces travaux de
plantation et d'entretien, on s'assure de la participation du ministère
de la Justice qui retourne au travail un certain nombre de détenus.
Comme vous le savez, la réhabilitation des détenus... D'ailleurs,
je pense que le député connaît...
M. Paradis: Je comprends le programme, c'est strictement au point
de vue de la procédure administrative pour les déboursés
des ministères et du Conseil du trésor. Le montant de
l'engagement, c'est sous le programme 4-1 du ministère des Transports,
et vous me dites que c'est un programme du ministère de la Justice.
M. Bérubé: Non, c'est que le ministère de la
Justice veut faciliter la réintégration sociale des
détenus. Pour ce faire...
M. Paradis: II s'adresse au ministère des Transports.
M. Bérubé: ... il cherche à les
intégrer dans des activités de type commercial, des travaux de
toutes sortes. C'est un contrat où le ministère de la Justice
s'est entendu avec un ministère pour leur donner un contrat de services.
À ce moment-là, on doit forcément déroger à
la procédure.
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Gagnon): Cela va? Engagement 804.
M. Paradis: C'est un contrat négocié.
M. Polak: II s'agit d'un contrat négocié. "Contrat
de services pour agir à titre de mandataire coordonnateur et pour faire
exécuter les études préliminaires de l'avant-projet du
métro de surface, pour la région de Montréal. Fournisseur:
Canatrans Inc. Montant de l'engagement: 5 850 000 $."
Je voudrais savoir, d'abord, si Canatrans est la seule compagnie qui
pourrait agir comme mandataire coordonnateur pour cette idée assez
innovatrice que sont les métros de surface. On parle de la grande
région de Montréal. Je serais surpris s'il n'y avait pas une ou
deux autres firmes qui auraient bien aimé soumissionner publiquement
pour un tel contrat. Deuxièmement, je me demande si, dans une
période de coupures budgétaires, une somme de 5 850 000 $ pour
des études préliminaires, ce n'est pas une décision qu'on
n'aurait pas dû prendre. Est-ce qu'on était obligé de la
prendre parce qu'on avait déjà commencé certains travaux?
En d'autres termes, je voudrais avoir quelques détails
là-dessus.
M. Bérubé: La réponse est simple dans les
deux cas. Dans le premier cas, la firme Canatrans est une fusion, pour les fins
du projet en question, soit pour les fins du développement du transport
en commun à Montréal, de trois firmes
d'ingénieurs-conseils, Lavallin, SNC et Shawinigan. Vous reconnaissez
là les trois grandes firmes de génie-conseil au monde, qui se
sont regroupées de manière à dégager près de
5000 ingénieurs et techniciens qu'elles peuvent mettre au service d'un
projet comme celui-là. Donc, c'est ce qu'il y a de plus gros ou de plus
important au monde dans ce secteur, d'une part.
D'autre part, elles ont le mandat en voie d'exécution, avec le
Canadien National, de compléter la préparation du plan directeur
du métro de surface qui, comme vous le savez, va utiliser les voies du
Canadien National, elles sont donc déjà impliquées. Alors,
comme elles ont déjà l'expertise, comme elles sont
déjà impliquées dans le projet, comme c'est
déjà notre firme d'experts dans le secteur, c'est normal qu'on
fasse appel à celle-là puisqu'on développe une expertise
dans ce secteur.
Donc, la première raison, c'est la capacité de la firme,
le but de cette firme, l'expertise de cette firme et son engagement
passé dans le domaine. Cela va devenir notre expert dans le secteur.
Pourquoi le faisons-nous? Justement en période de compressions
budgétaires, il est indéniable qu'il va falloir apprendre
à
rationaliser l'utilisation des ressources des Québécois.
Seuls les peuples qui sauront faire cette rationalisation pourront finalement
tirer leur épingle du jeu. Or, il est indéniable que
Montréal ne peut pas continuer à baser le transport de ses
citoyens sur l'automobile; il faut, le plus rapidement possible,
développer le transport en commun à Montréal.
Le dernier recensement indique une perte de 130 000 citoyens pour la
ville de Montréal; c'est considérable. Les citoyens quittent,
s'en vont dans les banlieues avec un coût social très
élevé parce que l'infrastructure routière est
catas-trophiquement coûteuse. Également, toute l'infrastructure
non seulement routière, mais de services de viabilité des
terrains, en termes d'aqueducs, d'égouts et d'électrification,
est telle qu'il y a un coût social énorme à cette tendance
à l'exode de la population de nos villes. Ceci a été
observé dans toutes les grandes villes américaines et vous
n'êtes pas sans savoir que des villes comme Boston, Philadelphie, New
York, Pittsburgh et Minneapolis sont à mettre sur pied toutes des
stratégies de revalorisation de leur centre-ville en développant
le transport en commun, de manière à utiliser au maximum les
ressources existantes et faire en sorte qu'on puisse maintenir un haut niveau
de vie, mais en sachant utiliser la grande quantité de richesses que
nous avons d'une façon efficace.
Or, le transport en commun est un des éléments clés
de toute l'urbanisation au Québec et, d'ailleurs, dans le monde entier.
Par conséquent, non seulement en période de compressions ne
faut-il pas réduire l'effort que nous faisons dans le domaine du
transport en commun, mais nous devons l'augmenter.
M. Polak: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: La deuxième partie de la réponse me
satisfait, mais en ce qui concerne la première partie je voudrais savoir
quand cette compagnie ou ce consortium a été formé et, si
la réponse est qu'il a été formé
spécifiquement pour cette étude, de quelle manière a-t-on
avisé d'autres grandes firmes d'ingénieurs-conseils qu'un tel
consortium pourrait être formé? En d'autres termes, qui a
déterminé de choisir ces trois pour qu'elles fusionnent et
pourquoi quatre ou cinq autres, qui sont d'aussi grande réputation,
n'auraient-elles pas eu l'occasion de participer à un tel
consortium?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: La réponse est simple. Il y a
quatre approches possibles: passer par le BTM, passer par le fichier central,
faire un appel d'offres auprès de quelques consultants ou utiliser
Canatrans.
Nous éliminons le BTM, car on veut que le gouvernement garde la
maîtrise d'oeuvre au niveau des études d'avant-projet.
Le recours au fichier central est absolument inutile, il y a seulement
deux sociétés capables de faire ce travail, c'est Canatrans et
Transurb. Canatrans, quant à elle, fournit depuis quelques années
un support technique au gouvernement du Québec, au BAREM, au COTREM,
dans le dossier du transport collectif urbain. C'est la firme qui a absolument
tous les travaux dans ce secteur à l'heure actuelle. Le consortium
Transurb a été formé plus récemment des
sociétés ABBDL et BBL et Transurb est moins disponible. En effet,
cette firme travaille actuellement sur deux importants dossiers du COTREM, la
tarification et les trains de banlieue, et doit poursuivre son travail sur ces
dossiers. Elle est donc moins disponible et, par conséquent, Canatrans
apparaissait comme la firme la plus apte à faire le travail.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 805? M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, sur le plan technique, je
croyais qu'on arrêtait à midi le jeudi. L'Assemblée ne
siège-t-elle pas à 14 heures?
Le Président (M. Gagnon): L'ordre de la Chambre, est-ce
que c'était midi?
M. Polak: Nous avons un caucus à 13 heures et il faut
manger.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'on peut me rappeler
l'ordre de la Chambre?
M. Blais: Je peux apporter une précision, si vous me le
permettez. Hier, le leader parlementaire nous a demandé de venir en
commission parlementaire de 9 h 30 à 13 heures. Cela m'a surpris parce
que la Chambre siège à 14 heures. Normalement, on devrait
arrêter à midi.
M. Bérubé: On peut ajourner et attendre l'ordre de
la Chambre pour revenir siéger après la période des
questions.
Le Président (M. Gagnon): La commission des engagements
financiers...
M. Polak: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): ... suspend ses travaux ou
ajourne ses travaux sine die, parce qu'on va revenir avec...
M. Bérubé: Merci, M. le Président.
M. Polak: À la fin de la période des questions,
j'imagine.
M. Bérubé: J'imagine. On va voir avec le
leader.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse. Une voix:
À loisir.
Le Président (M. Gagnon): Ce n'est pas à loisir.
Est-ce que c'est sine die? Parce qu'on attend un ordre de la Chambre pour
revenir, c'est sine die. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 12)
(Reprise de la séance à 15 h 51)
Le Président (M. Gagnon): Au moment de l'ajournement avant
le dîner, nous étions rendus à l'engagement 805 du
ministère des Transports pour le mois de juillet. Décrets 805,
806, 807...
M. Polak: 807.
Le Président (M. Gagnon): 807, M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: Juste une question, M. le Président. Il s'agit
ici d'un contrat pour l'achat de chlorure de sodium en vrac pour fins
d'entretien des chemins au cours de l'hiver 1981-1982. Montant total: 21 000
000 $. On indique que l'on a reçu 3.
Je ne vois pas le nom des autres compagnies qui ont soumissionné,
ni les montants des soumissions. C'est écrit "plus bas
soumissionnaire."
M. Bérubé: Je vais vous trouver ça. Un
instant! 807. Groupe de produits Domtar, Sel Iroquois et la Compagnie
canadienne de sel. Le Sel Iroquois... Ce sont les trois plus bas
soumissionnaires.
M. Polak: Quels sont les montants plus hauts?
M. Bérubé: Je vais essayer de voir les autres
soumissionnaires. Je vais être obligé de déposer la liste,
parce que je n'ai pas autre chose.
M. Polak: On dit: soumissions reçues: 3. J'aimerais que le
secrétaire prenne note qu'on a demandé...
M. Bérubé: Les deux autres...
M. Polak: ... les deux autres soumissionnaires dans chaque
catégorie et de déposer le montant de la soumission.
Le Président (M. Gagnon): Travail, Main-d'Oeuvre et
Sécurité du Revenu. 600, 601...
M. le député de Sainte-Anne, voulez-vous
répéter votre question?
M. Polak: À l'engagement 807 des Transports, vu que c'est
écrit "3 soumissions reçues", on voudrait les noms des autres
soumissionnaires et le montant de leur soumission.
M. Bérubé: Je pense que ce sont les trois seuls
parce qu'il n'y a pas d'autres soumissionnaires au Québec. Toutefois ce
qui se produit, c'est ceci: suivant votre source de sel et l'endroit de la
livraison, vous avez des coûts de transport variables. Il devient
difficile pour un soumissionnaire, par exemple, de soumissionner à la
fois très bon marché pour Montréal et très bon
marché pour Matane. Donc, il va se retrouver avec des coûts
élevés pour le sel livré à Matane, mais des
coûts bas pour le sel livré à Montréal, alors qu'une
autre entreprise qui prend son sel en Nouvelle-Écosse va avoir des
coûts bas à Matane et des coûts élevés
à Montréal.
Ce que l'on fait, si je comprends bien, c'est qu'on demande aux trois
entreprises fournissant du sel de soumissionner pour les différentes
régions administratives du Québec où on entrepose du sel
et, à partir de leurs soumissions, on combine, c'est-à-dire qu'on
va prendre, par exemple, le sel qui vient de Windsor, Ontario, pour la
région montréalaise, disons l'Ouest du Québec, puis on va
prendre du sel de Nouvelle-Écosse pour l'Est du Québec, et ainsi
de suite.
M. Polak: Tout de même, c'est écrit "Plus bas
soumissionnaire", ce qui veut dire qu'il doit y en avoir un qui est un peu plus
haut.
M. Bérubé: Oui, mais plus bas, ça veut dire
que... Il faut comprendre ce que vous allez avoir comme réponse. Vous
allez avoir Domtar, qui prend son sel dans une de nos mines à nous de
l'Ontario et...
M. Polak: J'ai mon fonds de retraite là-dedans.
M. Bérubé: Dans Domtar?
M. Polak: Dans Domtar. J'ai perdu beaucoup depuis que vous en
avez acheté une partie importante. Les parts sont tombées de 25 $
à 18 $ en une journée.
M. Bérubé: On vous offre nos plus vives sympathies;
toutefois, vous allez voir les
actions remonter à toute allure et vous allez voir que c'est un
placement rentable et très utile à long terme. De toute
façon, comme vous nous avez déjà expliqué que vous
étiez fier d'être Québécois, je suppose que vous
devez être content de savoir que cette société-là,
maintenant, va rester au Québec, que son développement va se
faire à partir du Québec et que votre investissement dans la
Domtar, je dois vous en louanger, vous en féliciter, va également
servir à créer des emplois dans ce magnifique pays que vous avez
choisi, le Québec. Vous devez être extrêmement heureux de
voir que maintenant Domtar est une société bien à
nous.
M. Polak: Je suis très heureux d'être un actionnaire
de la Domtar mais pas au point...
M. Bérubé: M. le Président, je vous
conseillerais...
M. Polak: Mes sentiments nationaux ne sont pas encore
développés au point que je veuille faire une perte
pécuniaire. On aurait pu administrer de la même manière
qu'avant et quand même y garder intérêt. Mais là,
qu'est-ce qu'on peut faire? On paie cher le nationalisme.
Le Président (M. Blais): À l'ordre! Cela val
M. Polak: Pour revenir à ma question, le plus bas
commissionnaire...
M. Bérubé: Ce sont les trois mêmes
compagnies. D'accord, mais elles soumissionnent à des prix variables
suivant la destination du sel. Donc, pour chaque localisation, vous pouvez
avoir, pour les mêmes trois compagnies, trois soumissions, pas une
pareille. Ce que l'on fait, c'est que l'on prend la plus basse pour chaque
endroit, ce qui fait que ces trois entreprises se partagent le marché du
Québec.
M. Polak: Dans ce cas, je retire ma demande de renseignements
additionnels.
M. Bérubé: Le 600 est intéressant à
cause des nouilles chinoises. Est-ce que vous voulez également tester
mes connaissances en chinoiserie?
M. Polak: Le mot "Ottawa" ne m'impressionne pas. Je suis comme
vous à ce point de vue.
M. Bérubé: Avez-vous remarqué que ce sont
les nouilles chinoises d'Ottawa? Il y en a 74.
M. Polak: Je n'ai pas de commentaire, M. le ministre.
M. Bérubé: II y en a 74 en vente.
M. Middlemiss: Cette maison est située à Hull en
passant.
Le Président (M. Blais): Je vous prierais, s'il vous
plaît, de demander la parole, de ne pas parler tous ensemble.
M. Bérubé: M. le Président, vous avez
parfaitement raison, je m'excuse. D'ailleurs, je voudrais souligner la
présence de notre nouveau président de la commission, le
député de Terrebonne.
Le Président (M. Blais): Je vous demande votre indulgence,
c'est la première fois que je préside une commission pour une
période aussi longue.
M. Bérubé: Je fais remarquer d'ailleurs, M. le
Président, si vous me donnez la parole un instant...
Le Président (M. Blais): Avec plaisir, monsieur.
M. Bérubé: ... que vos connaissances dans le
domaine culturel devraient faire en sorte que vous devriez vous armer de
patience si jamais le député de Sainte-Anne intervient et garder
ce ton de neutralité la plus complète qui doit présider
à nos travaux même lorsque le député de Sainte-Anne
parle de culture.
Le Président (M. Blais): Vu que vous enfreignez un peu le
règlement, M. le président du Conseil du trésor, je
permettrai au député de Sainte-Anne d'en faire autant une
minute.
M. Polak: M. le Président, je vais répondre
rapidement. J'ai beaucoup de confiance en vos capacités comme
président et même aussi, sur le plan culturel. Je serai beaucoup
moins partisan que le ministre parce que je pense qu'il faut continuer nos
travaux, l'étude des engagements financiers. Je me réserve le
droit de faire des remarques quand je vois de temps en temps trop de culture,
pas assez de pain.
Travail, Main-d'Oeuvre et Sécurité du
revenu
Le Président (M. Blais): Alors, Travail, Main-d'Oeuvre et
Sécurité du revenu, no 600.
M. Bérubé: Nous ne parlerons pas de pain ici, nous
allons parler des nouilles d'Ottawa. Il s'agit d'une subvention aux nouilles
d'Ottawa. Le député libéral de Sainte-Anne n'a pas de
question sur les 74 nouilles d'Ottawa. Alors, nous pouvons
continuer, M. le Président.
M. Middlemiss: M. le Président.
Le Président (M. Blais): M. le député
de...
M. Bérubé: II s'agit, en fait, d'un retour au
travail d'un certain nombre de bénéficiaires de l'aide
sociale.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Merci, M. le Président. Vu que le
président du Conseil du trésor aime répondre à des
questions sur Aliments et nouilles chinoises Ottawa Ltéé, Hull,
est-ce qu'on pourrait avoir le nom du...
M. Bérubé: La liste des nouilles... M.
Middlemiss: Non, non du tout...
M. Bérubé: II y a Pierre Elliot Trudeau, en haut
ensuite...
M. Middlemiss: M. le Président...
Le Président (M. Blais): M. le ministre, s'il vous
plaît! M. le député de Pontiac, la parole est à
vous.
M. Middlemiss: Je pense que dans votre rôle comme
président...
Le Président (M. Blais): Je viens de le faire remarquer
à M. le président du Conseil du trésor. La parole est
à vous, M. le député de Pontiac.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait savoir où est
localisée la compagnie Aliments et nouilles chinoises Ottawa Ltée
Hull? Et, qui sont les propriétaires?
Le Président (M. Blais): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président vous avez dit:
"La parole est à vous" en vous adressant au député de
Pontiac et je voudrais souligner que le score est deux pour le
député de Pontiac et 3695 contre. Vous connaissez bien
l'émission "La parole est à vous". Vous voulez savoir la
rue...
M. Middlemiss: Où est située, dans la ville de
Hull, la firme Aliments et nouilles Ltée? (16 heures)
M. Bérubé: M. le député de
Brome-Missisquoi, je vous souhaite la bienvenue. Nous sommes
présentement à l'engagement 600 du ministère du Travail,
de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu qui porte sur une
subvention aux nouilles d'Ottawa. Il s'agit de recycler un certain nombre de
bénéficiaires de l'aide sociale sur le marché du travail.
Le député vient de nous demander la liste des nouilles en
question; j'avais commencé avec la nouille la plus
célèbre, Pierre Elliott Trudeau, et j'allais descendre. Enfin...
Nous avons demandé également l'adresse...
M. Paradis: Est-ce que vous pourriez continuer...
Le Président (M. Blais): Un instant, s'il vous
plaît! II ne faudrait pas que les trois parlent en même temps. La
parole était au député de Pontiac.
M. Paradis: Je le sais, M. le Président, mais le
président du Conseil du trésor vient de m'interpeller
personnellement et si vous le permettez, sur une brève réplique,
est-ce que, dans votre liste d'inventaire des nouilles que vous effectuez, vous
allez nommer ceux du Parti québécois qui ont l'intention de se
présenter aux élections fédérales le prochain
coup?
M. Bérubé: Non, comme vous pouvez voir à cet
engagement financier, il s'agit de recycler 74 nouilles sur le marché du
travail après un long séjour à l'aide sociale parce qu'ils
auront été remplacés entre-temps par, enfin! de bons
députés qui vont défendre nos intérêts
à Ottawa.
Le Président (M. Blais): II faudrait bien qu'on revienne
à la pertinence du sujet, s'il vous plaît.
M. Bérubé: M. le Président, nous parlons des
nouilles d'Ottawa. Que voulez-vous que je vous dise? C'est l'engagement 600 et
c'est bel et bien marqué. C'est une subvention à Nouilles
chinoises Ottawa, "chinoise", je ne sais pas exactement pourquoi.
Le Président (M. Blais): Je tiendrais à vous
préciser que c'est limité. Je crois que nous en avons assez
parlé. M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président...
M. Bérubé: Vous avez raison, les nouilles sont
très limitées.
M. Polak: Une question au ministre parce que tout de même
il a fait référence aux 72 ou 73 nouilles. En fait, l'engagement
parle de nouilles chinoises et à ma connaissance il n'y a aucune nouille
d'origine chinoise à Ottawa provenant de la province de Québec.
Il y a peut-être une nouille en Colombie britannique qui est d'origine
chinoise. Si vous considérez tous les Chinois
des nouilles, je trouve ça pas mal insultant. Ce n'est pas
écrit "nouilles francophones", c'est marqué "nouilles
chinoises".
M. Bérubé: Si je comprends bien, il n'y a pas de
nouilles chinoises élues par les Québécois à
Ottawa. Il y a seulement des nouilles québécoises élues
à Ottawa par les Québécois. Si je comprends bien, c'est le
sens de votre intervention. J'en prends bonne note, M. le Président.
M. Polak: M. le Président, je parle de l'engagement
600.
Le Président (M. Blais): S'il vous plaît, un
instantl Je crois qu'on s'y perd un peu. Je vous avais permis une minute pour
les besoins de la cause. J'aimerais que... Est-ce que nous considérons
600 adopté?
M. Middlemiss: M. le Président...
Le Président (M. Blais): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Je comprends que vous venez de vous asseoir
à la place du président. Vous avez laissé le
président du Conseil du trésor faire toutes sortes de
chinoiseries concernant les nouilles, faisant ainsi référence
à des politiciens d'un autre palier de gouvernement. On pose des
questions sur des subventions qui sont données par le gouvernement du
Québec. On peut être patient et ça peut être nouveau
pour vous la présidence mais je pense qu'on devrait demander
d'être un peu plus sérieux dans ces choses-là.
Le Président (M. Blais): C'est ce que je vous demandais.
Veuillez passer à la pertinence du sujet, s'il vous plaît.
M. Bérubé: Je suis parfaitement d'accord, M. le
Président, pour qu'on continue à parler des "nouilles d'Ottawa
limitées".
M. Middlemiss: J'ai demandé aussi le nom des gens qui
forment la compagnie Aliments et nouilles chinoises Ottawa Ltée. On ne
m'a pas donné de réponse.
Le Président (M. Blais): ... du Conseil du
trésor.
M. Bérubé: M. le Président, ceux qui,
comment dirait-on, sont actionnaires ou contrôlent les nouilles d'Ottawa
ne nous sont pas connus, mais nous allons nous renseigner.
Le Président (M. Blais): Je vais le noter, s'il vous
plaît.
M. Bérubé: Nous vous donnerons la liste
complète.
Le Président (M. Blais): No 601, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subventions à divers organismes dans le cadre
du programme d'aide au travail (PAT). Montant de l'engagement: 1 127 124,80 $.
(Voir liste jointe)." Question générale ne portant pas
spécifiquement sur un des projets, est-ce que le président du
Conseil du trésor peut nous indiquer quel est le processus de
sélection pour l'octroi des subventions à chacun de ces
projets?
M. Bérubé: PAT. Ce sont des centres de
main-d'oeuvre qui recueillent les projets dans chaque région. Ils font
l'objet d'une première élimination au niveau de chaque centre de
main-d'oeuvre québécois local. Les projets sont transmis dans
chaque région pour faire l'objet d'une deuxième
élimination par les bureaux régionaux des centres de
main-d'oeuvre et, finalement, les recommandations sont faites aux
autorités du ministère.
M. Paradis: Qui, au niveau du ministère, prend les
décisions?
M. Bérubé: J'imagine que ce doit être, j'ai
l'impression... Attendez un peu. C'est un fonctionnaire qui agit par
délégation. Par exemple, j'en ai un ici, M. Claude Pagé.
C'est un fonctionnaire qui agit par délégation.
M. Paradis: Vous voulez dire...
M. Bérubé: C'est l'autorité
ministérielle, évidemment, mais c'est
délégué à des fonctionnaires.
M. Paradis: C'est le même fonctionnaire pour l'ensemble des
projets. Il a une enveloppe budgétaire et il la divise.
M. Bérubé: C'est un programme qui est normé,
avec des jurys de sélection au niveau du ministère. Je ne vois
pas le sens de votre question. C'est pour cela que j'ai de la difficulté
à y répondre.
M. Paradis: Ce que je veux savoir, finalement, c'est si vous
avez, dans ces cas-là, 1 000 000 $ à dépenser et que vous
avez 3 000 000 $ de demandes, finalement, il y a quelqu'un qui doit
décider. Est-ce l'appareil politique qui décide? Est-ce
décidé au mérite par un comité de sélection
sur une grille?
M. Bérubé: Non, non. C'est un programme
normé dont les normes ont été autorisées par le
Conseil du trésor. C'est l'administration qui applique les normes sur le
terrain. Si, par exemple, vous avez dans
une municipalité donnée un budget local possible de 100
000 $ et que vous avez pour 300 000 $ de demandes, forcément, au bureau
local, on va retenir le projet qui semble le plus intéressant et, si la
somme des demandes de chaque bureau local dépasse l'enveloppe
régionale, à nouveau, il peut y avoir une sélection et
ainsi de suite jusqu'en haut.
M. Paradis: Pourriez-vous porter à la connaissance de
cette commission, étant donné qu'il s'agit d'un programme norme,
les normes de sélection?
M. Bérubé: Une copie du programme? M. Paradis:
Oui. M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Blais): Engagement 602? Engagement
603?
M. Paradis: Engagement 603.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à ASEA Industries Ltée,
Varennes, comté de Bertrand, représentant la participation du
Québec à un programme de formation à l'intention de quinze
employés techniques de cette entreprise à Ludvika, Suède.
Montant de l'engagement: 30 000 $." Si je comprends d'après la
définition qu'on me donne de ce programme, ces employés partent
du Québec, vont suivre quelques semaines ou quelques mois
d'entraînement spécialisé en Suède et reviennent ici
par la suite. Le gouvernement subventionne l'entraînement de la
main-d'oeuvre à l'étranger. Est-ce exact?
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Blais): Engagement 604?
M. Paradis: S'agit-il...
Le Président (M. Blais): Oh, pardon!
M. Paradis: ... d'un programme normé?
M. Bérubé: Je crois que c'est un programme
fédéral-provincial. Il s'agit de la formation professionnelle des
adultes. Il y a, effectivement, un ensemble de règles qui sont
définies conjointement par le gouvernement fédéral et le
gouvernement du Québec.
M. Paradis: Pourrait-on obtenir une communication du
programme?
M. Bérubé: Oui, certainement.
Le Président (M. Blais): Engagement 604? Engagement
605?
Travaux publics et Approvisionnement
Travaux publics et Approvisionnement, engagement 300?
M. Paradis: Engagement 300.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés. Contrat pour
l'achat de 5000 socles en plastique et 40 500 blocs
éphémérides 1982 pour les besoins de différents
ministères. Fournisseur: Dominion Blue Line Inc., Montréal.
Montant de l'engagement: 57 000 $."
M. Bérubé: Engagement 300? Je ne l'ai pas.
M. Paradis: Travaux publics et Approvisionnement.
Le Président (M. Blais): Pour retrouver vos documents, on
suspend une minute, s'il vous plaît.
M. Bérubé: 5000 socles en plastique. Le
Président (M. Blais): M. le ministre.
M. Bérubé: Je pense que le député de
Terrebonne pourrait peut-être me dire ce qu'est un bloc
éphéméride.
M. Paradis: 1982.
Le Président (M.. Blais): Le problème, c'est que je
n'ai pas le droit de me prononcer.
M. Paradis: Consentement.
M. Bérubé: Non. Respectons quand même la
neutralité présidentielle. Je dois vous avouer que je n'ai pas la
plus petite idée de ce qu'est un socle en plastique. Ce sont des
diplômes ou des trophées quelconques.
L'éphéméride, on me dit que c'est un agenda...
Une voix: ...
M. Bérubé: Oui, un machin, truc, calendrier dont on
tourne les pages, avec deux petits anneaux. Ah! c'est fantastique. Je ne
connaissais absolument pas cela. C'est pour le ministère de
l'Éducation, si je ne m'abuse?
M. Paradis: Pour les fins de différents
ministères.
M. Bérubé: C'eût été une
trouvaille de notre ancien ministre d'État au
Développement culturel, que j'aurais trouvé cela normal.
Enfin, ce sont des éphémérides avec anneaux. Je dois
avouer que l'ignorance crasse de la députation, tant libérale que
péquiste, va étonner nos concitoyens.
M. Paradis: J'en suis bien certain.
M. Bérubé: Évidemment, il va de soi que le
président avait la réponse, mais sa neutralité ne lui
permettait pas de nous répondre.
M. Paradis: Je suis bien certain que cela va étonner un
peu tout le monde, mais pourquoi a-t-on procédé par contrat
négocié?
M. Bérubé: C'est parce que c'est le seul
manufacturier québécois qui fabrique des
éphémérides; les autres fabriquent des "calendars".
M. Paradis: Mais vous voulez dire que, dans ce domaine, si on a
à se procurer ce genre de calendrier mobile, il y a un manufacturier au
Québec?
M. Bérubé: C'est bien cela. M. Paradis:
Ah!
Le Président (M. Blais): Je m'excuse, je quitte à
regret la présidence.
M. Paradis: On va tenter de ne pas trop vous regretter.
Engagement 301.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 301.
M. Paradis: Engagement 301.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour l'achat pour 116 000 litres de
carburant et de 1 483 000 litres d'huile à chauffage, couvrant les
besoins de différents postes de la région nord. Fournisseur:
Shell Canada Ltée, Montréal. Montant de l'engagement: 683 736,40
$." Il s'agit d'un contrat négocié. Est-ce le seul fabricant?
M. Bérubé: De pétrole? Non, mais c'est lui
qui possède les réservoirs.
M. Paradis: Vous voulez dire que c'est le seul qui avait des
réservoirs disponibles?
M. Bérubé: Non, c'est le seul qui a des
réservoirs qui lui appartiennent dans le Nord.
Vous savez...
M. Paradis: Cela va, c'est d'accord.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 302.
M. Bérubé: On pourrait mettre cela dans une
série de petites cannettes.
M. Paradis: Excusez-moi, à l'engagement 301...
Le Président (M. Gagnon): Engagement 301, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: ... est-ce qu'un tel contrat existait pour
l'année précédente?
M. Bérubé: Ah oui! cela fait des années.
Shell...
M. Paradis: Pour quel montant?
M. Bérubé: Disons que le prix de l'essence a
monté. Il n'y a rien de mystérieux là-dedans. C'est un
contrat qui remonte sans doute je ne sais pas à quelle année;
c'est très vieux. On avait envisagé à un moment
donné de confier même à SOQUIP le soin de fournir le
carburant aux villages du Nord. Finalement, après avoir tout
examiné cela, on a conclu que les prix que nous faisait la
société Shell étaient des prix raisonnables. Elle est
propriétaire des vastes réservoirs situés dans chaque
village. Il faut bien se rendre compte qu'on ne peut pas approvisionner les
villages l'hiver; il faut donc livrer en période de navigation le
carburant nécessaire. Il y a donc des installations permanentes sur
place. Une fois que la société Shell est propriétaire des
installations, c'est assez difficile d'inciter une autre entreprise à
venir construire un réservoir à côté avec
l'éventuel privilège de pouvoir soumissionner plus bas que Shell
pour faire le même travail.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 302.
M. Paradis: Engagement 302.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour travaux de réparation de meubles
et d'écrans. Fournisseur: Les Établissements du gentilhomme Inc.,
Beauport, comté de Montmorency. Montant de l'engagement: 125 000 $. Il
s'agit encore une fois d'un contrat négocié. Qu'est-ce qui
justifie qu'on ait procédé par un contrat
négocié?
M. Bérubé: II s'agit d'une corporation
sans but lucratif dont l'objectif est de venir en aide aux
ex-détenus. C'est un établissement qui est déjà
subventionné à 45% par le ministère de la Justice. Il
s'agit donc d'une dérogation aux règles habituelles pour
permettre à cette institution de survivre.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 303. Engagement 304.
Engagement 305.
M. Paradis: Engagement 305.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Divers. Paiement à la Corporation Trizec
Ltée représentant 50% des déboursés d'honoraires
pour la confection de plans et devis de l'édifice Place Québec,
phase III. Montant de l'engagement: 213 550,62 $." Qui assume les autres 50%
des déboursés? (16 h 15)
M. Bérubé: C'est une longue histoire. Je pense que
c'est la société elle-même. Un instant, je vais
vérifier.
M. Paradis: Pendant que vous vérifiez, est-ce que vous
savez quand est prévu le début des travaux?
M. Bérubé: Nous payons 50%. Qui paie les autres
50%? C'est Trizec.
M. Paradis: Trizec assume les autres 50%.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Maintenant, quand est prévu le début
des travaux et la fin des travaux? Est-ce qu'il y a une participation
gouvernementale prévue dans la construction?
M. Bérubé: C'est là le problème.
Voyez-vous, il s'agit d'un édifice qui devait être construit
à Place Québec. En 1975, le Conseil du trésor
décidait de refuser la proposition du MTPA pour la location d'espaces
dans cet édifice, ce qui entraînait, évidemment, de la part
de Trizec des pertes puisqu'elle avait fait des investissements. Il s'est donc
entamé une longue négociation entre le gouvernement et
Trizec.
Du Conseil du trésor, je vais vous lire ceci: Le conseil a
refusé ce projet d'arrêté en conseil - je parle du Conseil
du trésor -en 1975 et a donné une autorisation de principe de
négocier avec cette compagnie, la possibilité de faire
préparer des plans et devis complets de ces espaces, pour permettre
d'établir le coût réel de location et ce, aux conditions
suivantes: Le gouvernement accepterait de défrayer seulement la
moitié des coûts de préparation des plans et devis. Si
jamais, à la suite des soumissions le ministère de Travaux
publics et de l'Approvisionnement jugeait que le prix de location
demandé était trop élevé, dans cette
dernière éventualité et si Place Québec
décidait d'utiliser ses plans et devis à ses propres fins, cette
compagnie devrait s'engager à remettre les sommes payées par le
gouvernement pour ces plans et devis.
C'est un édifice qui était à bâtir.
Finalement, le 25 février 1976, le Conseil exécutif d'alors n'a
pas autorisé la location. On a donc dû respecter les clauses
contractuelles. Il y a eu un long débat entre le gouvernement et la
firme Trizec qui prétendait avoir encouru des frais de 427 010 $. Il y a
eu une longue négociation pour s'assurer que c'était
véritablement les frais exacts. Nous respectons ici la décision
du Conseil des ministres de février 1976.
M. Paradis: Je comprends que les négociations ont pu
être longues, mais si on est parti d'un chiffre original de 427 010 $
pour en arriver à 213 562 $, ceci représentant les 50%...
M. Bérubé: C'est cela.
M. Paradis: ... on en est arrivé aux mêmes
conclusions qu'au début.
M. Bérubé: On s'est assuré que
c'était bien le prix. En février 1976, le gouvernement d'alors a
décidé de ne pas louer d'espaces dans ce futur immeuble. À
partir de ce moment, il y a eu changement de gouvernement. Trizec s'est
demandé si le gouvernement ne changerait pas d'idée. Cela a donc
traîné un bout de temps. Finalement, après examen, on n'a
toujours pas changé d'idée, ce qui fait qu'à un moment
donné ils nous ont envoyé la facture.
M. Blais: Quelquefois, il y a eu de bonnes décisions du
gouvernement.
M. Paradis: Ôte ta main du micro.
Le Président (M. Gagnon): Ministère des Travaux
publics et de l'Approvisionnement, 400. M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'un contrat négocié pour la
fourniture du gaz naturel à l'édifice du 6161, rue Saint-Denis,
Montréal, pour une période de trois ans. Fournisseur: Gaz
Métropolitain. Montant de l'engagement: 124 000 $. Il n'y a aucun
détail; de quelle sorte d'édifice s'agit-il? J'imagine que c'est
un édifice qui appartient au ministère ou au gouvernement. De la
manière que cela se lit, cela prête à confusion. C'est
seulement un numéro civique.
M. Bérubé: Non. C'est effectivement un
édifice qui appartient au gouvernement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député
de...
M. Polak: Pourriez-vous me dire à quel ministère?
Et qui l'occupe?
M. Bérubé: Les édifices appartiennent tous
au ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement. C'est le nom
de l'occupant que vous voulez ou les occupants gouvernementaux?
M. Polak: C'est cela. Quels organismes. Il peut y en avoir
plusieurs.
Le Président (M. Gagnon): Article 401. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour assurer le transport quotidien du
courrier entre Québec et Montréal et entre Montréal et
Québec pour une période d'un an à compter du 1er septembre
1981. Plus bas soumissionnaire: Champlain Sept-Îles Express Inc. Montant
de l'engagement: 98 250 $. Imputation budgétaire: 1981-1982, 57 300 $;
1982-1983, 40 950 $."
Première question. Le courrier de qui?
M. Bérubé: Le courrier gouvernemental. En fait, on
peut considérer qu'il y a une soumission de plus. Le plus bas
soumissionnaire est Transport Brazeau. Il y a Champlain Express, au taux de 393
$ par jour, et la Poste royale du Canada, cela doit être quelque chose
comme 25 000 000 $ à 30 000 000 $ par heure. Enfin on a choisi un
transporteur privé.
M. Paradis: Je comprends que vous ayez choisi un transporteur
privé, mais vous avez quand même un engagement de 98 250 $. Vous
êtes allés aux soumissions publiques. Si je comprends bien, Postes
Canada n'a pas soumissionné.
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: D'accord.
M. Bérubé: À 0,30 $ le timbre...
M. Paradis: Comment expliquez-vous que...
M. Bérubé: ... ils ne sont pas rentables.
M. Paradis: Comment expliquez-vous l'imputation budgétaire
qui est de 57 300 $ en 1981-1982 et de 40 950 $ en 1982-1983?
M. Bérubé: C'est une période d'un an, M. le
député.
M. Paradis: D'accord, cela va.
Le Président (M. Gagnon): Article 402. Travaux publics et
Approvisionnement, article 600, 601, 602, 603, 604, 605.
M. Paradis: Article 603.
Le Président (M. Gagnon): Article 603. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés. Renouvellement du
contrat pour la location d'un local d'une superficie de 566,15 mètres
carrés situé au 225, rue des Forges à
Trois-Rivières et destiné à loger les services du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (Régie de
la Sécurité dans le stationnement). Le coût au mètre
carré est de 113,02 $ et la durée du bail est de cinq ans
à compter du 1er juillet 1981. Fournisseur: Les Immeubles Maurice
Pollack Inc. Montant de l'engagement...
M. Bérubé: Y-a-t-il des liens de
parenté?
M. Polak: Cela ne s'écrit pas de la même
manière du tout.
M. Paradis: C'était ma question. "Montant de l'engagement:
334 331,40 $." Est-ce qu'il y a des liens de parenté entre le
fournisseur...
M. Bérubé: M. le secrétaire, pourriez-vous
nous donner la liste des cousins, du beau-frère, de la belle-soeur du
propriétaire des Immeubles Pollack, s'il vous plaît?
M. Blais: II y a seulement un "1" à Polak.
Le Président (M. Gagnon): Articles 605, 606, 607, 608,
609, 610.
Article 606. M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés. Renouvellement du
contrat pour la location d'un local d'une superficie de 10 351 pieds
carrés situé au 28e étage, Tour Sud, Complexe Desjardins,
et destiné à loger les services du ministère de
l'Énergie et des Ressources. Le coût au pied carré est de
17,17 $ et la durée du bail est de cinq ans à compter du 1er mai
1981. Fournisseur: Place Desjardins Inc., Montréal. Montant de
l'engagement: 888 633 $."
On nous indique qu'il s'agit d'un contrat négocié. Est-ce
qu'on a utilisé la procédure habituelle?
M. Bérubé: C'est un renouvellement de contrat.
M. Paradis: Est-ce qu'au début il y avait eu soumissions
publiques, appel d'offres?
M. Bérubé: Je ne saurais dire.
M. Paradis: Mais quelle est la politique exacte dans le cas de
ces renouvellements? On en a beaucoup dans les éléments qui
suivent. Quelle est la politique? Est-ce qu'on renouvelle automatiquement avec
le même locateur?
M. Bérubé: Bien oui, c'est évident. Il
faudrait être un peu maniaque. Je comprends que les
Québécois sont des grands déménageurs et qu'au 1er
juillet tout le monde déménage au Québec. Il y en a un
nombre incroyable. Mais il reste quand même que lorsque vous avez toute
une installation dans un local avec des bureaux et des
téléphones... Les frais de déménagement sont tels
que vous n'avez pas intérêt à déménager,
à moins d'avoir une offre tellement sensationnelle que cela vaille la
peine ou que vous soyez insatisfait du genre de service où vous
êtes. Donc, quand un bureau fait l'affaire, on reste là.
M. Paradis: Est-ce que le ministre pourrait porter à la
connaissance de cette commission le contenu du bail de location?
M. Bérubé: Certainement.
Le Président (M. Bordeleau): 607.
M. Paradis: 607.
Le Président (M. Bordeleau): 607, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Bérubé: Remarquez que nous sommes un important
actionnaire de Place Desjardins, n'est-ce pas?
M. Paradis: Oui. "Renouvellement du contrat pour la location d'un
local d'une superficie de 202,36 mètres carrés situés au
180, rue Champlain, Berthierville, et destiné à loger les
services du ministère de la Justice (Bureau d'enregistrement et Petites
créances).
Le coût au mètre carré est de 75,35 $ et la
durée du bail est de deux ans à compter du 1er juin 1981.
Fournisseur: la Corporation municipale du comté de Berthier,
Berthierville. Montant de l'engagement: 30 495,60 $."
Est-ce que le bureau d'enregistrement de Berthierville est un de ceux
dont on prévoit ou dont le ministre de la Justice a annoncé le
déménagement prochain?
M. Bérubé: Oui. Attendez un peu. Il s'agit d'un
renouvellement. Non.
Le Président (M. Bordeleau): 608. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Excusez, vous me dites que le bureau d'enregistrement
de Berthier ne fait pas partie de la liste de ceux qui vont être
appelés à déménager?
M. Bérubé: Non, puisqu'on renouvelle le bail. Je
dis tout simplement que, comme on renouvelle le bail, c'est parce qu'il va
rester là.
M. Paradis: Vous l'avez renouvelé en juillet 1981, et je
pense qu'il n'y avait aucune décision de prise. C'est pour cela que je
tiendrais à être certain de la réponse que vous me donnez;
il n'y avait aucune décision de prise quant à la relocalisation
ou au déménagement de bureaux d'enregistrement au Québec
à cette époque.
M. Bérubé: Alors, donc la demande est faite pour
savoir si le bureau d'enregistrement de Berthier fait partie des bureaux
d'enregistrement suceptibles d'être fermés?
M. Paradis: Oui. Et, dans cette éventualité
qu'advient-il, quelles sont les conséquences juridiques qu'on donne au
bail signé?
Le Président (M. Bordeleau): 608, 609, 610, 611, 612, 613.
613, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: 613, il s'agit d'un contrat de location d'un local
d'une superficie de 103,04 mètres carrés, boulevard des
Laurentides, Laval, destiné à loger les services du
ministère du Conseil exécutif (bureau de comté).
fournisseur: Les Investissements Nomac Ltée; montant de l'engagement: 31
056,48 $. Je voudrais savoir ce que veut dire bureau de comté et pour
quelle raison le ministère du Conseil exécutif aurait un bureau
à Laval.
M. Bérubé: C'est pour le ministre.
M. Polak: Excusez.
M. Bérubé: Le ministre.
M. Polak: Donc, c'est un ministre qui a quoi? Qui a un bureau de
comté?
M. Bérubé: Les bureaux de comté des
ministres sont loués par le ministère des
Travaux publics et payés aussi longtemps que le ministre est en
poste.
M. Polak: Donc, le ministre, si j'ai bien compris, qui est en
même temps aussi député d'un comté,
bénéficie d'un bureau qui ne lui
coûte rien du tout?
M. Bérubé: C'est parce qu'il n'a pas une allocation
de député pour ses frais de dépenses, il est à
charge de son ministère. Très fréquemment, ce qui se
produit, c'est que le ministre établi dans son comté, comment
dirais-je... ce n'est pas vraiment le cas dans le cas de Matane, quand
même j'aurais un bureau du Conseil du trésor à Matane,
ça ne changerait pas grand-chose, mais dans beaucoup de cas, les
ministres vont occuper un bureau beaucoup plus vaste dans la circonscription de
Montréal, et c'est particulièrement le cas, de même
qu'à Québec, de telle sorte qu'ils y font une partie de leur
bureau ministériel.
M. Polak: Mais est-ce qu'un ministre n'a pas un bureau, disons,
d'abord à Québec, à son ministère, et ensuite
très souvent à Montréal? Pourquoi a-t-il besoin d'un
troisième bureau de comté?
M. Bérubé: Non, justement, il arrive
fréquemment que des ministres prennent leur bureau de comté comme
bureau ministériel; tous les ministres n'ont pas de bureau à
Montréal.
Le Président (M. Bordeleau): 614. 614, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour la location d'un local d'une superficie
de 112,69 mètres carrés, situé au 130, avenue Plante,
à Vanier, et destiné à loger les services du bureau du
ministre des Communications. Le coût au mètre carré est de
154,68 $ et la durée du bail est de quatre ans a compter du 15 juillet
1981. Fournisseur: Cornifex Inc., Vanier. Montant de l'engagement: 69 723,36
$." Est-ce qu'il s'agit, encore une fois, même si ce n'est pas
indiqué, du bureau de comté dans ce cas-là? (16 h 30)
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: II s'agit du bureau de comté?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: II s'agit du bureau de comté.
M. Bérubé: Oui, je dois tirer cette conclusion.
M. Paradis: J'imagine que, dans le cas de l'engagement 613, il
s'agissait du bureau à Laval du ministre d'État au
Développement économique. Le coût au mètre
carré était de 75,35 $, à Laval et, dans le cas de Vanier,
le coût au mètre carré est pratiquement le double, 154,68
$. Comment s'explique une telle différence?
M. Bérubé: Je ne peux pas vous donner
celle-là en particulier. Je peux vous donner la mienne, parce que j'ai
changé de bureau cette année essentiellement parce que ma
secrétaire de comté est handicapée et se déplace en
fauteuil roulant. Nous étions à un troisième étage
où on payait très peu en fait. Cependant, on était
au-dessus d'une brasserie. Advenant un incendie, on n'avait aucun moyen de la
sortir. On s'est alors loué un "plain-pied" de telle sorte qu'elle
puisse bénéficier d'une rampe pour pouvoir avoir accès
à son bureau. Mon loyer a dû doubler ou presque. Tout
dépend de l'endroit où vous êtes.
M. Paradis: Pourquoi, dans tous ces cas, procède-t-on
strictement par contrat négocié?
M. Bérubé: Cela ne peut pas se faire autrement. Ce
que fait le ministère des Travaux publics, c'est de demander un bureau
de comté. Il y a des normes sur la superficie maximale. Un ensemble de
critères doit être respecté au point de vue des toilettes
et autres. À partir de cela, le ministère des Travaux publics
fait le tour des courtiers, de tout ce qui est disponible sur le territoire, il
essaie de trouver un local, exactement de la même façon que vous
devez le faire quand vous voulez louer un appartement. Qu'est-ce que vous
faites dans ce cas? Vous prenez vos jambes et vous allez voir les courtiers en
immeubles, vous allez voir quels sont ceux qui ont des immeubles à
louer. De la même façon, le ministère des Travaux publics
est obligé de faire le tour des courtiers; il regarde quels sont
les...
M. Paradis: M. le ministre, je vous pose la question, parce qu'on
a reçu, comme député, du ministre des Travaux publics et
de l'Approvisionnement une certaine documentation en ce sens que les gens qui,
dans nos comtés, avaient des locaux qui pourraient être
disponibles pour des fins gouvernementales remplissent ces formules et
s'inscrivent dans une espèce de fichier. Me dites-vous que, pour les
bureaux de ministre, on n'utilise pas ce service déjà
existant?
M. Bérubé: Oui et on ajoute cette information.
Cette information est versée au dossier et on tient les fichiers de
telle sorte que, lorsque, à un moment donné... C'est la
même chose lorsque la Société des alcools a besoin d'un
local pour un magasin.
M. Paradis: Non, ce sont des soumissions publiques pour la
Société des alcools.
M. Bérubé: Oui, pour la Société
des
alcools, ce sont des soumissions publiques.
M. Paradis: Y a-t-il un maximum de fixé au pied
carré de ces bureaux de ministre?
M. Bérubé: Oui, il y a des normes. M. Paradis:
II y a des normes? M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Pourriez-vous nous communiquer ces normes?
M. Bérubé: Oui. Vous voudriez avoir les
normes...
M. Paradis: Dont vous me parliez.
M. Bérubé: ... pour les bureaux de ministre.
M. Paradis: Le montant maximal également.
M. Bérubé: Oui, les normes incluent cela,
c'est-à-dire que vous avez un taux maximal le mètre carré;
vous avez des superficies maximales; vous avez...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne. Excusez-moi, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Dans le cas du député de Vanier, c'est
quand même à Québec. Le député de Vanier
était ministre des Communications et, présentement, il est leader
du gouvernement. Il dispose quand même, au niveau pratique...
M. Bérubé: D'un bureau ministériel, oui.
M. Paradis: ... d'un bureau ministériel à
Québec comme tel, à part son bureau de comté.
M. Bérubé: Oui, c'est bien cela.
M. Paradis: Ne trouvez-vous pas que, dans des périodes de
coupures - je ne vous parle pas du cas de Laval; on comprend que Laval est loin
de Québec, etc. - ce serait peut-être une chose à
regarder?
M. Bérubé: Non, pas vraiment, ce serait traiter de
façon inégale les membres de l'Assemblée nationale. Il est
important que l'électeur puisse avoir accès aux services du
député, à sa secrétaire, donc qu'il ait à
proximité, si vous voulez, un bureau de son député. Je
pense qu'il est normal que, dans toutes les circonscriptions électorales
au Québec, il y ait un bureau de député, quelque part;
même, dans beaucoup de comtés, des députés en ont
deux. Vous en avez trois.
M. Paradis: On a une enveloppe qui est beaucoup plus... Je pense
que, pour trois, j'avais 9600 $, l'année dernière, et j'ai
été obligé de me débrouiller avec 9600 $. Le
problème c'est que, comme député, on se débrouille
avec le montant en période de crise, mais le montant de 9600 $ n'inclut
pas strictement la location, mais inclut frais de fonctionnement, location de
dactylos, messageries, assurances, téléphone, etc. Est-ce que
pour avoir une idée du coût de fonctionnement d'un tel bureau de
comté vous pourriez nous donner - prenons Vanier, à 614 - le
coût de fonctionnement de l'année dernière d'un tel bureau,
au total? Parce que j'imagine, qu'il y a des meubles...
M. Bérubé: Vous serez obligé de demander
ça, comme question précise, au ministre, à
l'Assemblée nationale.
M. Paradis: Question au feuilleton.
Le Président (M. Gagnon): 615, le député de
Terrebonne, je m'excuse.
M. Blais: C'est dans le même sens que le
député de Brome-Missisquoi. Les députés ont un
montant fixe, selon leur région, pour la location de leur bureau de
comté et leurs dépenses qui vient d'être augmenté:
dans mon cas c'était 8300 $, ça monte à 8800 $ pour avril.
Est-ce qu'il y a les mêmes normes, bien sûr plus
élevées, pour les ministres? Est-ce qu'il y a des normes
précises? Un député ne va pas en soumissions pour louer
son bureau, il peut payer 7000 $ si bon lui semble; je considère que les
ministres doivent probablement faire la même chose, mais j'aimerais
savoir, cependant, s'il y a un maximum. Supposons qu'un ministre a 100 000 $
pour son bureau; libre à lui de louer à 25 000 $ par année
ou de louer à 50 000 $ par année, pourvu qu'il ne dépasse
pas son enveloppe budgétaire. J'aimerais savoir s'il y a des normes
précises pour Laval ou Québec pour la location même des
lieux. Les deux ont-ils une enveloppe totale égale? C'est dans ce
sens-là que j'aimerais...
M. Bérubé: Les enveloppes ne sont pas
égales. Pendant des années, je me souviens d'avoir eu
peut-être la plus faible enveloppe de bureau de comté de tous les
ministres du Conseil des ministres, mais j'avais un bureau de comté qui
répondait entièrement à mes besoins, un troisième
étage sur une rue facilement accessible à l'ensemble de la
population, au coeur de Matane. Pendant des années, j'ai eu une des plus
petites enveloppes. Aujourd'hui, je me retrouve à un premier plancher
donnant directement sur la
rue, de manière qu'on ait une rampe d'accès. Je suis
encore à l'intérieur des normes, mais il coûte plus cher
qu'avant c'est indéniable. Il n'y a pas un ministre qui, finalement, va
se retrouver avec les mêmes bureaux. D'ailleurs on le voit bien, dans le
cas du député, je pense que c'est M. Landry, à Laval, on
se rend compte que son loyer est deux fois plus faible que celui du ministre
des Communications; il faudrait voir les raisons. Il est possible qu'il ait
été capable de trouver un local tout à fait acceptable
dans un endroit convenable de Laval; à ce moment-là, ça
répond entièrement aux besoins, il n'y a pas de problème.
Il est possible, également, que le même type de bureau soit plus
difficile à trouver à Vanier et qu'à ce moment-là
on ait loué quelque chose de plus cher, mais pourvu qu'on soit à
l'intérieur des normes...
Le Président (M. Gagnon): 616, 617, M. Polak:
Oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: 617, il s'agit du renouvellement d'un contrat de
location d'un local d'une superficie de tant de mètres situé
à Sainte-Croix, pour loger les services du ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme et le bureau du ministre. Fournisseur,
M. Arthur Tardif, Sainte-Croix, comté de Lotbinière. Montant de
l'engagement, 30 414,54 $. D'abord, il s'agit ici d'un renouvellement de
contrat; je voudrais savoir, vu que le ministre en question est devenu ministre
au mois d'avril 1981, si son bail est expiré ou s'il s'agit de
renouveler un bail qu'il avait lui-même, auparavant, comme
député d'un autre groupement politique. Deuxièmement,
est-ce que le montant de 30 414,54 $ inclut des améliorations au local?
Est-ce qu'il s'agit purement d'un loyer?
Le Président (M. Gagnon): Votre première question,
c'était quoi?
M. Polak: La première c'était renouvellement...
M. Bérubé: II lui arrive exactement le même
problème qu'à moi. Moi j'ai récupéré le
bureau du président des élections qui était devenu vacant
après les élections. Il s'agit ici d'un bureau du
ministère de l'Énergie et des Ressources qui n'en a plus besoin.
M. Biron a donc occupé le bureau du ministère qui était
là.
M. Polak: Maintenant, le deuxième volet de ma question: Le
montant de 30 414,54 $ s'agit-il seulement du loyer ou si cela inclut des
améliorations au local ou des travaux exécutés?
M. Bérubé: Je vais vous le dire. Toutes les clauses
de l'ancien bail avec Énergie et Ressources sont maintenues; toutefois,
on a ajouté au loyer le coût du réaménagement au
montant de 7560 $.
M. Paradis: Combien? M. Bérubé: 7560 $
M. Paradis: Est-ce que le loyer est demeuré au même
taux?
M. Bérubé: Oui. Le loyer est demeuré au
même taux, mais, dans la mesure où l'édifice a
changé de vocation, il nous a fallu mettre des cloisons, installer des
bureaux. Il y a même des salles parce qu'il faut comprendre qu'un
ministre est souvent appelé à recevoir beaucoup de
délégations qui vont venir dans son comté pour le
rencontrer, mais à titre de ministre. Alors, habituellement, il y a une
petite salle de conférence ou quelque chose comme ça. Ce n'est
pas tout à fait le même...
M. Paradis: Ce sont de beaux bureaux. M. Bérubé:
Oui.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 618, 619, 620?
M. Bérubé: C'est l'aristocratie de la
députation, comme vous le savez; ils ont droit à des
privilèges absolument éhontés.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 621?
M. Paradis: Tant qu'il n'y a pas d'abus.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 622?
M. Paradis: Engagement 622.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 622, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour la location d'un local d'une superficie
de 117,06 mètres carrés, situé au 33 rue Brooks à
Sherbrooke et destiné à loger les services du bureau de
comté du ministre Raynald Fréchette. Le coût au
mètre carré est de 103,87 $ et la durée du bail est de
quatre ans à compter du 1er juin 1981. Fournisseur: M. Jean-Maurice
Croteau."
Le contrat débute le 1er juin 1981; que s'est-il passé
entre l'élection comme telle et la nomination au cabinet? Il ne s'agit
pas d'un renouvellement de contrat; il s'agit d'un
nouveau contrat. Est-ce que le ministre avait un autre bureau quelque
part?
M. Bérubé: Avant, il avait son propre bureau de
comté et il a déménagé. C'est ce que je dois
conclure. Si je ne m'abuse, il a défait votre spécialiste en
stratégie du Parti libéral, M. Cousineau, je crois.
M. Polak: Directeur général.
M. Bérubé: Votre directeur général.
C'est depuis qu'il est directeur général que ça va si mal
pour vous.
M. Polak: On verra à l'élection partielle.
M. Bérubé: Laquelle? M. Polak: Les deux.
M. Paradis: Vous étiez absent à la période
des questions aujourd'hui, vous.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît:
Engagements 623, 624, 625, 626, 627, 628, 629, 630, 631, 632, 633, 634,
635, 636, 637, 638, 639, 640, 641, 642, 643, 644?
M. Polak: Oui, M. le Président. Le Président (M.
Gagnon): 644?
M. Polak: Oui. Je pose la question sur l'engagement 644, mais
c'est, disons pour tout le secteur qu'on vient de couvrir. Je parle maintenant
des bureaux de ministres. Vu que nous vivons dans des temps de grande
austérité et qu'on n'a plus le service des Cadillac, mais des
Volkswagen, comme le ministre le dit et je suis tout à fait d'accord, y
a-t-il des instructions pour prendre des mesures pour ne plus avoir ces beaux
locaux pour les ministres dans leur comté, mais vraiment de vivre en se
serrant la ceinture?
Le Président (M. Gagnon): Si je comprends bien, vous posez
la question sur l'ensemble des engagements?
M. Polak: Oui, mais vous allez tellement vite, M. le
Président; je suis d'accord avec ça...
Le Président (M. Gagnon): Si je vais trop vite, vous
pouvez toujours m'arrêter.
M. Polak: Oui, je voulais juste prendre un cas à la fin
des bureaux de ministres parce que le même raisonnement s'applique.
M. Bérubé: Lequel?
M. Polak: Pour les bureaux de ministres en général.
Parce que j'ai l'impression que, tout de même...
M. Bérubé: Les normes n'ont pas été
changées.
M. Polak: Ne pensez-vous pas que ce serait peut-être temps
de regarder ça pour voir si on ne devrait pas se serrer la ceinture et
donner l'exemple à la population?
M. Bérubé: Le ministère n'est pas tenu de
dépenser le maximum de la norme. Pourquoi faut-il une norme? Il faut une
norme pour nous assurer qu'il n'y a pas de dépenses excessives, mais il
n'est nullement dit que les gens doivent dépenser le maximum de la
norme. Alors, dans une période de conjoncture plus difficile, au moment
où les budgets des ministères sont coupés - parce qu'ils
sont très fortement coupés - c'est bien certain que, dans tous
les ministères, on cherche à économiser un peu partout. On
a coupé pas mal sur les aménagements intérieurs, sur
quantité de dépenses à l'intérieur des bureaux,
qu'ils soient de ministre ou autres. C'est normal dans une période
difficile. (16 h 45)
Cela ne veut pas dire pour autant, parce qu'il y a une norme, qu'on doit
s'en aller au maximum de la norme. Cela veut tout simplement dire qu'on ne doit
pas dépasser cette norme. D'une façon générale, on
y arrive.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 645, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour travaux de rénovation de la
suite du Secrétaire général à l'Hôtel du
Parlement, édifice A, Colline parlementaire, Québec. Plus bas
soumissionnaire: Keops Construction Inc., Québec. Montant de
l'engagement: 61 000 $." Quelle est la nature des travaux?
M. Bérubé: Je m'excuse, je n'ai pas
prêté attention.
M. Paradis: Engagement 645, des rénovations à la
suite du Secrétaire général à l'Hôtel du
Parlement pour un montant de 61 000 $.
M. Bérubé: Non, je n'ai pas de devis, il faudrait
le demander au ministère.
M. Paradis: La description des travaux.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 646.
M. Paradis: Engagement 646.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour travaux de mise en place d'une rampe
d'accès et de deux groupes sanitaires pour handicapés à
l'édifice Honoré-Mercier (C), Colline parlementaire,
Québec. Plus bas soumissionnaire: Bécan Inc., Québec.
Montant de l'engagement: 143 797 $." Détails de la nature des
travaux.
M. Bérubé: D'accord. Je peux vous dire en gros ce
dont il s'agit. Avec la loi adoptée unanimement à
l'Assemblée nationale sur les droits des handicapés, un des
objectifs de la loi est de faire disparaître les barrières
architecturales aux déplacements des handicapés.
Évidemment, l'Assemblée nationale n'a pas été
conçue pour les handicapés, je pense que c'est le moins qu'on
puisse dire. Sans fausse blague.
De fait, je me souviens d'une journée des handicapés
où nous avons partagé le sort de nos compatriotes
handicapés et j'ai dû, en compagnie de ma secrétaire de
comté, passer la journée en chaise roulante. Je ne vous cache pas
que lorsqu'il s'agit d'aller d'un endroit à l'autre au parlement, il
faut une ruse de Sioux pour découvrir quel serait le tracé le
plus susceptible de vous amener à cet endroit. Avez-vous
déjà envisagé comment vous rendre, par exemple, au
restaurant Le Parlementaire si vous êtes en chaise roulante? Il n'y a
aucun moyen. Le Parlementaire est ainsi conçu qu'il n'est pas accessible
à des handicapés en chaise roulante, et ainsi de suite, il y en a
une quantité.
C'est sur cette base que, d'abord, on a ouvert une porte en
arrière de l'Assemblée nationale, qui est la seule porte
où, maintenant, les handicapés peuvent entrer. C'était un
autre problème, il n'y avait aucune porte d'entrée au parlement.
Maintenant, il y a une porte d'entrée. On est en train de construire un
ascenceur en arrière du restaurant Le Parlementaire qui va permettre aux
handicapés d'avoir accès au restaurant lui-même. On est en
train, petit à petit, de modifier les barrières
architecturales.
Il faut dire qu'aux États-Unis, on est beaucoup plus en avance
que nous dans ce respect des droits des handicapés. Ce n'est que tout
récemment que, comme société, on a commencé
à se préoccuper de nos concitoyens qui sont dans cette situation.
Soulignons que c'est coûteux, c'est très coûteux, parce que
nos édifices n'ont pas été conçus pour ça,
n'ont pas été construits en fonction de cet objectif et,
évidemment, ça représente des coûts importants. Dans
le cas présent, ce sont essentiellement deux salles de toilettes
prévues pour les handicapés -nous n'en avions pas au parlement -
et également une rampe d'accès, parce que c'est bien beau d'avoir
une salle de toilettes pour handicapés, mais s'ils ne peuvent pas s'y
rendre, ce n'est pas pratique.
M. Paradis: Je comprends le sens de l'intervention du
président du Conseil du trésor. Mais ma question à
l'engagement 646 ne porte pas sur la construction de rampes d'accès et
sur tous les accès à l'intérieur de l'Assemblée
nationale. Quand je vois un montant de 143 797 $, je veux savoir si les
toilettes pour les handicapés, on les a installées d'une
façon conforme aux toilettes que nous, les parlementaires, avons ici,
s'ils sont traités sur un pied d'égalité, etc., et s'il
n'y a pas eu, à l'intérieur de ces choses, des dépenses
pour des choses en marbre, des équipements luxueux. Les
handicapés ne demandent pas ça, je pense qu'ils demandent un
simple accès partout à ces choses. Je veux savoir si ç'a
été fait, dans une période de contraintes
budgétaires, avec toute la sagesse requise.
M. Bérubé: Je sais qu'il y a un problème, le
problème que je vivais tout récemment dans le cas de HLM que nous
devions construire dans le centre de Québec et que nous avons finalement
autorisés. Comme vous le savez, le Vieux-Québec est un site
historique et le fait d'avoir un site historique vous oblige à limiter
la hauteur des bâtiments; là, vous constatez que le coût
à l'unité de logement est plus élevé que si vous
l'aviez construit en dehors de Québec et n'aviez pas eu à
respecter un certain nombre de contraintes.
De la même façon, le parlement est un bâtiment
historique. Du marbre, comme vous le savez, il y en a partout; vous avez pu le
remarquer, tous les corridors de l'édifice sont en marbre. Il a
été construit de cette façon. Lorsqu'on fait des
transformations, on est obligé de respecter cela. Ce serait un peu comme
décider qu'au palais de Versailles on jette à terre la galerie
des Glaces et on achète de beaux miroirs bien étamés au
5-10-15 pour en faire une belle galerie. Je pense que personne n'accepterait
ça. Mais ça, c'est un des problèmes réels des
coûts des travaux à l'Assemblée nationale.
Dans la mesure où vous avez un bâtiment unique, vous
êtes soumis à des contraintes architecturales de respect des
règles de l'art dans le domaine de la protection du patrimoine. Vous
avez raison, ce problème est réel et ça entraîne des
coûts additionnels, ce qui peut, par exemple, nous décider
à reporter dans le temps, en attendant des jours meilleurs, certains
travaux de réfection. C'est ce que le ministre des Travaux publics a
fait. À son arrivée, par exemple, il a mis fin à tous les
travaux de réfection de gazon et autres autour de l'Assemblée
nationale, parce qu'on
en avait pour près de 5 000 000 $, mais on a estimé que,
en cette période de conjoncture difficile, il fallait couper ça
et, effectivement, on a coupé beaucoup de travaux autour de
l'Assemblée nationale. Mais il reste que - c'est exact - chaque fois
qu'on fait des travaux qui touchent la façade, les revêtements
intérieurs ou extérieurs des murs, il y a des contraintes qui
font que c'est coûteux; c'est vrai.
M. Paradis: Je comprends toutes ces contraintes, mais je veux
m'assurer qu'il ne s'agit pas, dans l'édifice C, de ce que j'ai vu un
soir à un reportage télévisé et que simplement
a-t-on conservé cette originalité historique et architecturale.
Si vous vous promenez d'une salle de toilettes à l'autre, on n'a pas
gardé le même standing, on l'a de beaucoup amélioré.
D'après ce que j'ai vu à la TV, on était tombé
strictement dans le luxe; des choses que les handicapés n'ont jamais
demandées, ne s'attendent pas à recevoir non plus dans une
période de crise économique; ils ont besoin d'autres services que
ça. Également, on est allé plus loin que respecter le
style architectural des autres salles de toilettes.
M. Bérubé: Nous allons demander le devis de ces
travaux. Vous avez raison de soulever cette question en ce sens que, d'un
côté, il y a des contraintes, on est bien pris pour respecter le
caractère historique de l'Assemblée nationale, mais, d'un autre
côté, il ne faut pas verser dans un laxisme au point d'en faire
plus que le client n'en demande et même de tenter d'améliorer le
cachet historique de l'Assemblée nationale en introduisant des standards
que même autrefois on ne respectait pas. Pour ça, vous avez
raison.
M. Paradis: C'est nuire à l'aspect historique en allant
trop loin.
M. Bérubé: Oui, je suis d'accord avec vous.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 647, engagement
648.
M. Bérubé: Je partage entièrement votre
préoccupation.
M. Paradis: Engagement 648. "Contrat pour travaux de
rénovation au salon rouge de l'édifice A, Colline parlementaire,
Québec. Plus bas soumissionnaire: J.-E. Verreault & Fils
Ltée, Québec. Montant de l'engagement: 852 000 $."
Même question que dans le cas de 645 et de 646.
M. Bérubé: Certainement.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 649, 650, 651, 652,
653, 654.
M. Middlemiss: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 654, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: "Supplément pour porter à 979 000 $
le coût des honoraires pour la préparation des plans et devis des
travaux de restauration et de rénovation des édifices A, C et D
sur la Colline parlementaire, Québec."
Pourrait-on nous donner les raisons pour lesquelles il y a eu une
augmentation?
M. Bérubé: Contrat donné à des
ingénieurs en mécanique et en électricité. La firme
a été engagée en 1974 pour ces travaux de réfection
de l'Assemblée nationale. C'est une chose qu'on ne réalise pas,
mais c'est depuis 1974 que les travaux de réfection sont entrepris et je
pense qu'on en a pour dix ans; je ne sais pas à quel rythme, mais disons
qu'on a pas mal ralenti, on va peut-être en avoir pour 20 ans. Il s'agit
donc de ce M. Gérard Gagné, ingénieur-conseil en
mécanique et électricité, qui avait le contrat depuis le
début et qui, au fur et à mesure que l'on procède dans la
réfection, continue d'avoir des contrats. Donc, c'est toujours un
avenant au même contrat. Vous allez me demander pourquoi on n'a pas
utilisé Rosalie pour remplacer M. Gagné, compte tenu qu'il avait
été engagé en 1974 sous une autre administration. Dans un
cas comme celui-ci, on pense que l'expérience qu'il a acquise en ce qui
a trait à l'Assemblée nationale est tellement précieuse
que c'est peut-être préférable de continuer à tabler
sur lui. J'ai l'impression qu'il a dû faire du bon travail au sens
où le ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement
l'entend, de telle sorte qu'on préfère continuer à faire
appel à ses ressources, puisque j'imagine que travailler dans un
bâtiment comme celui-ci, cela doit impliquer des problèmes un peu
spéciaux. Quand vous avez acquis une certaine expertise, c'est difficile
à battre.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Donc, la réponse, c'est que, depuis 1974,
on a continué à octroyer d'autres travaux. Il n'y a pas eu
des...
M. Bérubé: C'est toujours le même.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on peut aussi assumer que tous les
travaux, selon les plans et devis pour lesquels ils ont reçu des
honoraires, ont été exécutés?
M. Bérubé: Non, absolument pas. Ce sont justement
des travaux futurs, c'est-à-dire qu'ils précèdent les
travaux, au fur et à mesure qu'on progresse dans le
réaménagement. Il faut changer tout le filage électrique.
Toute la plomberie est à changer à l'Assemblée nationale
parce que c'est une vieille plomberie en fonte, en fer; elle est
corrodée. Vous n'êtes peut-être pas sans savoir que
l'Assemblée nationale n'est pas conforme aux normes du bâtiment
non plus. Le Code du bâtiment exige, dans les édifices publics -
d'ailleurs, les exigences ont été très resserrées
à la suite de l'incendie de Chapais - des systèmes d'extinction
d'incendie. Ne regardez pas au plafond, il n'y en a pas. Effectivement, le
Parlement, notre Assemblée nationale n'est pas protégée au
sens du Code du bâtiment. De là une grande partie des travaux en
cours, à l'heure actuelle, porte sur l'installation de gicleurs, donc
réfection complète de la plomberie, réfection
complète du filage électrique, réfection complète
des ascenseurs. Vous n'êtes pas sans savoir qu'un de nos ascenseurs s'est
effondré il y a quelques mois. Effectivement, ils sont dans un
état vétuste. Chaque fois que vous prenez un ascenseur, vous
prenez un risque.
Des voix: Ah!
M. Bérubé: Je vous conseillerais de marcher; c'est
bon pour le coeur et c'est moins dangereux. Il y a effectivement des
problèmes de vieillissement réels dans l'édifice. Je pense
que cela est indéniable. En 1974, quand la décision a
été prise de rénover l'Assemblée nationale,
effectivement, il fallait le faire.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on a établi une priorité
dans l'exécution des travaux? Est-ce qu'on donne priorité aux
travaux de sécurité?
M. Bérubé: C'est cela. À l'heure actuelle,
les instructions qui ont été données par M. Marcoux,
compte tenu des contraintes budgétaires du nouveau budget de 1981-1982,
c'est d'éliminer tous les travaux qui sont de nature à
améliorer la qualité de l'édifice et de ne s'en tenir
qu'aux travaux qui sont de nature à régler des problèmes
de sécurité et également des problèmes vitaux en
termes d'électricité et de plomberie. D'ailleurs, une des grandes
blagues récentes, cela a été les 2 700 000 $ des toilettes
de l'Assemblée nationale. C'est vraiment la farce, le résultat
d'un mauvais travail de journaliste, dans la mesure où ce que le
journaliste n'a pas regardé... Il faisait référence
à un appel d'offres qui devrait sans doute nous arriver, d'après
ce que je sais; on me dit que c'est un appel d'offres qui s'en vient, que je
n'ai pas vu parce que cela ne passe pas au Conseil du trésor. Mais il
s'agissait de réfection, de l'implantation de gicleurs, de
déplacement de cages d'ascenseurs et de modification de la plomberie.
Or, comme les salles de toilette sont attenantes, généralement,
aux cages d'ascenseurs, quant à défaire la plomberie, on en
profite en même temps pour... On n'est pas pour faire les travaux deux
fois; cela coûterait beaucoup trop cher. Quant à être en
train de faire toute cette réfection de plomberie, on faisait la
réfection des salles de toilette. Il y avait une trentaine de salles de
toilette dont on faisait la réfection.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Dans les...
M. Bérubé: La plomberie et
l'électricité passaient dans les puits d'ascenseurs. Donc, il
fallait le faire de toute façon. Alors, les 2 700 000 $ de travaux
étaient là essentiellement pour des travaux de
sécurité. Mais comme, en même temps, on était
obligé de toucher aux toilettes parce qu'elles étaient
coincées avec les cages d'ascenseurs, il y avait pour 400 000 $ de
réfection pour une trentaine de salles de toilettes de
l'Assemblée nationale. Alors, on a sorti 2 700 000 $ de scandale autour
des toilettes de l'Assemblée nationale. C'est d'un ridicule
achevé, mais vous savez que quand on veut faire du mauvais journalisme,
on en fait, on ne peut pas l'éviter.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le président du Conseil du trésor,
j'ai moi-même fait une entrevue là-dessus. J'avais pris la
précaution de vérifier avec le ministère des Travaux
publics et de l'Approvisionnement, et les chiffres qu'on a mentionnés
à l'occasion de cette entrevue étaient les chiffres exacts. On
mentionnait l'enveloppe totale et on expliquait ce que cela comprenait. (17
heures)
M. Bérubé: C'est tout à votre honneur. Je ne
parle pas de vous, je parle de journalistes. À ma connaissance, vous
êtes avocat et non journaliste.
M. Paradis: Non, mais à moins que j'aie raté des
reportages, on parle du même journaliste et les renseignements qui ont
été donnés à l'intérieur de l'entrevue qu'il
a faite comprenaient l'ensemble des travaux qui étaient
effectués. Je ne vous dis pas que les caméras n'ont pas
filmé les toilettes, parce qu'elles ne pouvaient pas filmer les
autres rénovations, mais les rénovations faites ont
été filmées et l'information qui a été
donnée au public était exacte et a été
confirmée par des fonctionnaires du ministère des Travaux publics
et de l'Approvisionnement. La même chose s'est produite dans le cas des
systèmes de lumière au salon rouge. Les chiffres qui ont
été donnés ont été vérifiés
avant.
M. Bérubé: Un député de notre
formation qui occupe un haut rang au sein de cette commission me souligne que
ce n'est pas l'information qui est sortie de chez lui.
Une voix: Quel député?
M. Paradis: C'est sorti des entrevues faites par le journaliste
Ralph Noseworthy du réseau CTV. Je l'ai faite à l'occasion d'une
commission des engagements financiers où on était présent.
Je veux que ce soit clair, que ce ne soit pas ça, parce que je ne veux
pas laisser de marque. Il y a d'autres journalistes qui ont pris l'information
et qui l'ont changée par la suite, qui l'ont...
M. Bérubé: Qui l'ont déformée.
M. Paradis: ... déformée.
M. Bérubé: Je pense que c'est ça.
M. Paradis: Ce n'est peut-être pas le problème de M.
Noseworthy et ce n'est pas mon problème à moi non plus.
M. Bérubé: Ce qui est arrivé, c'est qu'en
pratique, sur la base d'une information sans doute objective et
véritable au départ -je ne peux pas porter de jugement, je
l'ignore - d'autres...
M. Paradis: Elle l'était et elle existe encore.
M. Bérubé: ... journalistes moins scrupuleux ont
commencé à déformer les faits. Vous savez, c'est un petit
peu comme le téléphone arabe, vous chuchotez dans l'oreille de
l'un, qui le transfère à l'autre, qui le transfère
à l'autre. Écoutez la réponse au bout et vous allez voir
que cela n'a souvent que peu de liens avec ce que vous avez dit au
début. Mais c'est le problème. D'ailleurs, Michel Roy, en
quittant le Devoir, a rédigé un éditorial qui
mérite d'être lu, je pense, parce qu'il a été, en un
sens, assez critique face à un laxisme qui existe effectivement chez
beaucoup de membres de la presse, qui ne vérifient pas leurs sources et
qui écrivent à peu près n'importe quoi.
Je comprends que, souvent, ils sont sous pression, ils sont peu
nombreux, ils doivent remplir un canard, ils doivent remplir les colonnes et,
quand il reste un peu trop de place entre les annonces, il faut boucher les
trous.
Tout récemment on me faisait faire une déclaration sur la
papeterie de Matane et les deux bras me sont tombés. Un journaliste du
même journal a été obligé de me
téléphoner pour me demander: Dis donc, pourrais-tu me dire
d'où vient la nouvelle de notre journal? Quand vous en êtes rendu
là, ça devient dramatique; ça veut dire que vous avez
maintenant du monde à qui on dit: Peux-tu remplir une colonne? Il dit:
À quel sujet? On lui dit: Écris n'importe quoi parce qu'il faut
remplir le trou. Alors, il écrit n'importe quoi.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 655.
M. Paradis: 655.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Supplément pour porter à 4 390 000 $
le coût des travaux de réaménagement de l'Édifice
Cook-Chauveau et de La Tour, 20, rue Chauveau, Québec. Montant de
l'engagement: 740 000 $. Note: Le contrat initial a été
accordé à Becan Inc., Québec, a la suite de soumissions
publiques."
Les travaux sont de quelle nature et qu'est-ce qui justifie un tel
supplément?
M. Bérubé: Ce sont des travaux de nettoyage du
système de ventilation, des travaux de modification à la
distribution électrique haute tension, l'installation de chaises
électriques... Non. Des travaux d'aménagement de la ville de
Québec et de la Caisse populaire des fonctionnaires au
rez-de-chaussée de la tour.
M. Paradis: Qu'est-ce qui justifie le supplément?
M. Bérubé: J'imagine que la ville de
Québec a aménagé des bureaux et que la
Caisse populaire des fonctionnaires y a également
aménagé des bureaux.
M. Paradis: Le supplément est occasionné par...
M. Bérubé: Par le coût de ces travaux.
M. Paradis: II y avait quand même des plans et devis au
début, je suppose, où on a établi les coûts à
4 390 000 $ moins 740 000 $, parce qu'on est arrivé avec un
supplément de 750 000 $. Il doit y avoir quelque chose qui justifie
ça.
M. Bérubé: Le 5 mars 1980... Écoutez,
je vais vous donner l'historique. Le 21 février 1980, il y a un
premier montant de 3 450 000 $ pour ce mandat et un contrat qui devait
être au maximum de 3 000 000 $ à Becan. À la suite, il y a
eu un avenant qui a porté le montant à 3 450 000 $. On est donc
allé au maximum du mandat demandé.
Le 5 mars 1980, à nouveau, le Conseil du trésor autorisait
200 000 $ de plus pour porter les montants à 3 650 000 $. La
présente demande de 740 000 $ couvre maintenant des travaux
imprévus qui ont été et qui ont dû être
exécutés dans le cadre de la rénovation de
l'édifice et pour compléter les travaux d'aménagement du
ministère des Affaires municipales. Les travaux imprévus sont
ceux dont je viens de vous lire la série.
M. Paradis: Ce n'était pas d'une limpidité
épouvantable, M. le président du Conseil du trésor. On a
750 000 $ de supplément pour des travaux spécifiques. On a des
plans et devis lorsqu'on commence, il arrive des imprévus, je suis
d'accord, mais quels sont ces imprévus?
M. Bérubé: Je vous les ai donnés. Les
travaux imprévus qui ont dû être exécutés sont
principalement des travaux de nettoyage du système de ventilation des
édifices Cook Chauveau et de la tour Chauveau, les travaux de
modification à la distribution électrique haute tension, les
travaux d'aménagement pour la ville de Québec et la Caisse
populaire des fonctionnaires, au rez-de-chaussée de la tour.
M. Paradis: L'aménagement pour la Caisse et la ville de
Québec. Est-ce que cela est défrayé directement par le
conseil...
M. Bérubé: Oui, cela est facturé.
M. Paradis: C'est refacturé par la suite.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 656. M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: "Supplément pour porter à 680 000 $
le coût des honoraires pour la préparation des plans et devis des
travaux de restauration et de rénovation des édifices A, C et D
sur la colline parlementaire, Québec. Fournisseur: Marc Gauthier,
Ingénieur-conseil. Montant de l'engagement: 130 000 $."
Est-ce que c'est la même raison que dans le cas de l'engagement
654? Cela date de loin.
M. Bérubé: Oui, parce que, effectivement, je vois
le 30 novembre 1974. Donc, c'est...
M. Middlemiss: Dans quel domaine aussi?
M. Bérubé: Dans celui-là, c'est
l'ingénieur-conseil en structure, toujours le même.
M. Middlemiss: Ces travaux, c'est un contrat renouvelé
à des avenants de temps à autre.
M. Bérubé: C'est cela. Au fur et à mesure
que les travaux avancent, on garde toujours le même ingénieur.
M. Middlemiss: II est payé sur une base de per diem
ou...
M. Bérubé: C'est un associé de Kéops,
il devait travailler dans la construction de pyramides.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on le payait sur une base de per diem ou
sur une base de pourcentage?
M. Bérubé: La rémunération est
conforme aux prescriptions de l'arrêté en conseil 2270-77, section
3. Cela vous explique tout.
M. Middlemiss: Non, il y a du per diem et du pourcentage, cela
dépend de...
M. Bérubé: On me dit que c'est dans le
répertoire des politiques administratives que l'on vous a fait
parvenir.
Une voix: Quelle page? M. Bérubé: Section 3.
M. Middlemiss: Section 3. M. Bérubé: Oui, du
2270.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 800. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le président du Conseil du trésor a
mentionné que l'ingénieur-conseil, Marc Gauthier, était un
associé de la firme Kéops. Est-ce que cela était en farce
ou...
M. Bérubé: C'était en plaisanterie.
M. Paradis: ... le reste... D'accord, cela va.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 800.
M. Bérubé: Remarquez, je l'ignore totalement, mais
je ne crois pas qu'un ingénieur puisse être l'associé d'une
firme de construction, c'est contraire à l'éthique
professionnelle.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 800.
M. Paradis: "Renouvellement du contrat pour la location de locaux
d'une superficie...
M. Bérubé: Je m'excuse, je faisais seulement
référence à ces multiples avenants qui remontaient loin
dans l'histoire et que nous continuons à répéter.
M. Paradis: ... de 14 826,85 mètres carrés
situés au 800, Place d'Youville, Québec et destinés
à loger les services de divers ministères. Le coût au
mètre carré est de 104,73 $ et la durée du bail est de
cinq ans à compter du 1er novembre 1980. Fournisseur: Édifice
d'Youville Inc., Québec. Montant de l'engagement: 7 428 020,14 $."
Considérant qu'il s'agit d'un renouvellement de contrat, est-ce
qu'on pourrait avoir le prix au mètre carré pour la
période antérieure avec les variations si nécessaire?
M. Bérubé: Non, nous ne l'avons pas, il va falloir
le demander au ministère.
M. Paradis: Qu'est-ce qui explique que le décret n'est
approuvé par le Conseil du trésor qu'au mois de juillet 1981
alors que le bail est de cinq ans et débute le 1er novembre 1980?
M. Blais: On est cinq ou six mois en retard, on pourrait mettre
un an en retard.
M. Paradis: J'inviterais le député de Terrebonne
à refaire ses calculs, il va s'apercevoir que la réalité
est complètement l'inverse de ce qu'il vient de dire.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Pas d'idée.
M. Paradis: La question est: Pourquoi?
Le Président (M. Gagnon): Sur cette dernière
question, j'ai le plaisir de vous apprendre que la commission parlementaire
permanente des engagements financiers a terminé le mois de juillet,
seulement 1981. Et, j'encourage les membres de cette commission à
continuer d'essayer d'accélérer les travaux pour rattraper le
retard.
Engagements d'août 1981 Affaires
culturelles
Nous entamons le mois d'août par les Affaires culturelles;
engagement 100. Il nous reste encore cinq mois de retard à
rattraper.
Une voix: Adopté.
M. Bérubé: Le mois d'août est adopté,
M. le Président. Au mois d'août tout le monde est en vacances.
Le Président (M. Gagnon): Affaires culturelles, niveau
100, 101.
M. Paradis: 101.
Le Président (M. Gagnon): 101, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à la corporation municipale de
Paspébiac, comté de
Bonaventure, à titre d'aide financière pour promouvoir
l'interprétation du site de
Paspébiac. Montant de l'engagement, 81 700 $." Est-ce qu'il y a
d'autres contributions?
M. Bérubé: C'est un projet de la
municipalité. C'est une subvention à la municipalité.
Le Président (M. Gagnon): 102, 103, 104.
M. Paradis: 103.
Le Président (M. Gagnon): 103, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention au conseil de comté de Montmorency
pour lui permettre d'entreprendre une démarche de sensibilisation de la
population de la côte de Beaupré à la sauvegarde du
patrimoine. Montant de l'engagement, 30 000 $." Quelle est la nature exacte de
cette démarche?
M. Bérubé: Vous n'êtes pas sans savoir que la
côte de Beaupré recèle des trésors en termes
d'édifices, de vieux bâtiments absolument splendides. Voyez-vous,
le lyrisme qui allait m'animer dans la défense de ce dossier n'a
d'égal que le lyrisme du texte que j'ai sous les yeux et je vais me
contenter de le lire. La côte de Beaupré est un de ces ensembles
privilégiés dont le potentiel patrimonial extrêmement riche
justifie des actions de sensibilisation. Il s'agit de concevoir un circuit dit
patrimonial qui pourrait mettre en valeur les principales églises, les
principales maisons.
M. Paradis: Est-ce qu'il s'agit d'un programme norme?
M. Bérubé: Je l'ignore.
M. Paradis: S'agit-il d'un programme normé? Dans
l'affirmative, porter à la connaissance de cette commission lesdites
normes.
M. Bérubé: Certainement.
Le Président (M. Gagnon): 104. Engagement 200. 600. M. le
député de Brome-Missisquoi, à 600.
M. Paradis: "Subventions à divers organismes
représentant une première avance sur la subvention de
fonctionnement pour l'année financière 1981-1982. Montant de
l'engagement, 4 917 697 $." Dans le cas spécifique de la subvention de
169 000 $ accordée au Théâtre du Trident Inc. le ministre
a-t-il étudié d'autres formes d'aide possibles à
l'égard de cette compagnie toujours aux prises avec des
difficultés en dépit de l'aide déjà
accordée?
M. Bérubé: Quelle aide? Je ne comprends pas votre
question. Nous leur accordons de l'aide et vous demandez...
M. Paradis: Que cette subvention de 169 000 $...
Le Président (M. Gagnon): Vous n'avez pas le bon mois vous
là. Cela ne fonctionne pas. Mois d'août 1981. 600, aux Affaires
culturelles.
M. Bérubé: Parfait, M. le Président. M. le
député de Brome-Missisquoi n'a pas tout à fait le
même livre que moi. Il pose des questions et je réponds; de toute
façon, on a l'air de s'entendre, alors c'est parfait.
M. Paradis: J'espère que ceux qui vont lire le journal des
Débats vont comprendre. Cela va. (17 h 15)
Le Président (M. Gagnon): Engagement 601?
M. Paradis: Excusez-moi.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: On parle à l'engagement 600 d'une subvention
de 4 917 197 $.
M. Bérubé: On se retrouve.
M. Paradis: On a divers programmes qui sont
énumérés. Est-ce une nouvelle habitude au Conseil du
trésor - parce qu'on s'aperçoit qu'il y en a pour le Salon
international du livre, qu'il y en a pour le Conseil de la culture des
différentes régions - de regrouper cela sous la même
tête de chapitre comme cela? Cela vous permet-il vraiment de prendre une
décision?
M. Bérubé: C'est normé. Cela ne vient pas au
Conseil du trésor.
M. Paradis: J'avais le bon livre, j'avais le bon mois. C'est
parce qu'il y a beaucoup d'annexes. Je vais vous situer l'annexe exacte sur
laquelle j'ai posé ma question. Elle est loin, sacrifice!
M. Bérubé: Auriez-vous objection à ce que
mon collègue, le député de Terrebonne, continue de
répondre à vos questions?
M. Paradis: Aux questions là-dedans?
M. Bérubé: Mon collègue de Terrebonne
peut-il répondre aux questions?
M. Paradis: S'il nous donne toujours la même réponse
que vous avez pris l'habitude de nous donner aux Affaires culturelles: Je ne le
sais pas...
M. Blais: Si je peux aider à répondre, cela me fera
plaisir. Quelle est la question?
M. Paradis: Une minute! Il s'agit de la liste no 2.
Le Président (M. Gagnon): Un instant! On change de
ministre.
M. Paradis: Parfois, il est président. Parfois, il est
ministre.
Le Président (M. Gagnon): II semble bien qu'on reste avec
le même ministre.
M. Bérubé: M. le Président, je ne sais pas,
je ferais une proposition à l'Opposition. Ce n'est pas parce que je veux
me retirer de la commission. Au contraire, je resterais ici, mais c'est long et
l'Opposition doit être tannée de m'entendre. J'ai des
collègues qui, avec l'information qui nous est disponible, pourraient
répondre à toutes les questions. En d'autres termes, auriez-vous
objection à ce - finalement, ce sont souvent des échanges
techniques, notre information qu'on puisse alterner avec un collègue et
qu'un collègue me remplace? Je m'assois à sa place et on
continue. On fait une alternance.
M. Paradis: Pour autant que vous soyez disponible.
M. Bérubé: Je serai toujours disponible. Je
resterai ici en permanence.
M. Paradis: Parce que vous conservez quand même la
responsabilité de celui qui était au Conseil du trésor au
moment où les décrets ont été adoptés,
finalement.
M. Bérubé: Je serai en permanence à la
commission. Ce n'est pas pour me décharger de mon travail, mais c'est
pour rendre la vie de mes collègues plus vivante et plus
passionnante puisque, eux aussi, ils seront intéressés.
Ils suivront d'un peu plus près.
M. Paradis: Je n'ai pas d'objection. Consentement.
M. Bérubé: Consentement?
Le Président (M. Gagnon): Oui. Pour autant, M. le
ministre, justement, que vous soyez présent, parce que c'est vous qui
êtes responsable des réponses. M. le député de
Terrebonne, vous changez de place?
M. Blais: M. le député de Brome-Missisquoi, parlant
du Trident, dans le mois d'août, il y a une subvention pour l'exercice se
terminant le 31 mai 1982 de 169 000 $. Est-ce sur ce point-là que vous
vouliez parler?
M. Paradis: Cela apparaît à la liste no 2, dans
l'épaisse liste qui est annexée à la subvention totale de
presque 5 000 000 $ à l'engagement no 600.
M. Bérubé: On va s'asseoir ensemble.
M. Blais: Quelle est la question précise, s'il vous
plaît, M. le député de Brome-Missisquoi?
M. Bérubé: Surtout dans le domaine culturel, je
dois avouer que la compétence du député de Terrebonne
dépasse de beaucoup la mienne.
M. Blais: Oh, pas nécessairement.
M. Paradis: Est-ce que le ministre ou son haut-parleur a
étudié...
Des voix: Ah! Ah!
M. Blais: M. le député de Brome-Missisquoi, je
comprends que vous dites cela a la blague. À condition que vous ne
m'appeliez pas son orifice à son, je vais accepter d'être son
haut-parleur.
Des voix: Ah! Ah!
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, vous avez la parole.
M. Paradis: A-t-on étudié d'autres formes d'aide
possible à l'égard de cette compagnie qui est toujours aux prises
avec des difficultés financières en dépit de l'aide
déjà accordée?
M. Bérubé: Je l'ignore. Il faut le demander au
ministère.
M. Blais: Je vais essayer de répondre. Le
théâtre du Trident a subi dans les cinq dernières
années beaucoup de problèmes financiers. Il y deux ans, on lui a
donné une subvention supplémentaire d'au moins 300 000 $ pour
essayer de rétablir les choses. Le théâtre du Trident est
en difficulté, mais ce n'est pas le seul. Tous les
théâtres, tous ceux qui oeuvrent dans les arts
d'interprétation actuellement au Québec sont sur une mer avec une
chaloupe trouée. Ils sont tous en train de devenir des naufragés
de la culture. C'est un problème dans tous les théâtres.
Vous prenez le Trident, mais le Trident lui-même ne fait pas exception.
Il y a une petite exception qui vient d'arriver; on vient de verser 1 000 000 $
au TNM à Montréal: 500 000 $ par le gouvernement
fédéral, 112 500 $ par le ministère des Affaires
culturelles, 112 500 $ aussi par le Secrétariat d'État, et aussi
360 000 $ viennent d'être versés au TNM par la Brasserie O'Keefe.
Cela fait à peu près une somme de 1 000 000 $. Ils peuvent
peut-être respirer pour les années qui viennent. Cependant,
à cause du fonds, même depuis des années, au
ministère des Affaires culturelles, dans les arts
d'interprétation, il arrive ceci, c'est que les subventions aux
entreprises qui oeuvrent dans les arts d'interprétation ont
été très peu indexées, mal indexées ou pas
indexées du tout. Il en découle, depuis une dizaine
d'années, une espèce de déficit constant et les directeurs
de ces établissements ont peine à joindre les deux bouts et sont
dans des difficultés totales.
Le Président (M. Gagnon): Si vous me permettez, avant de
laisser la parole au député de Brome-Missisquoi, je voudrais
juste prendre une interprétation ou une phrase que le
député de Brome-Missisquoi a dite tantôt:
II ne faudrait peut-être pas en donner plus que le client en
demande, parce qu'on ne finira pas.
Alors, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Non, là-dessus, j'ai mes réserves, M.
le Président. Avant que ce soit l'actuel président du Conseil du
trésor qui siège ici, aux temps de son
prédécesseur, le député de Trois-Rivières,
au niveau des Affaires culturelles, on avait vraiment des réponses
complètes, il connaissait son ministère, etc. Je pense que
lorsqu'on arrive à des subventions dans le monde du
théâtre, comme cela, on se fait souvent accuser -cela m'attriste
que mon collègue de Sainte-Anne ne soit pas à mes
côtés - on se fait souvent accuser, au Parti libéral, de ne
pas prêter attention au budget, aux dépenses ou au sort du monde
culturel.
Ma question était strictement de savoir si le gouvernement avait
étudié d'autres formes d'aide possible. Même si tout le
monde se retrouve, comme vient de nous le
dire le répondant du ministre, dans une situation de crise, dans
une situation de faillite, même si on est en crise, ce n'est pas le temps
de tout démolir ce qu'il y a de culturel, mais ce n'est pas le temps non
plus de dépenser en fou. La méthode de subvention directe n'est
peut-être pas la méthode appropriée. Il y aurait
peut-être d'autres méthodes d'intervention, vous vous y connaissez
beaucoup plus que je peux m'y connaître dans ce domaine-là.
C'était le sens de ma question. Ce n'était pas de démolir
le Théâtre du Trident, mais de porter à votre connaissance,
au cas où vous ne l'auriez pas su, comme président du Conseil du
trésor, que malgré cette subvention, ce
théâtre-là, entre autres, a des difficultés
financières et risque de couler.
M. Blais: II risque?
M. Paradis: De couler. Dans la mer...
M. Blais: C'est la question, cela risque de couler?
M. Paradis: Non, ma question c'est: Est-ce que le ministre a
étudié d'autres formes d'aide possible?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Blais: M. le Président. Merci. Disons que l'exemple que
j'ai donné, juste avant, prouve qu'on cherche dans d'autres domaines.
L'entreprise privée, par exemple, comme la Brasserie O'Keefe, vient de
verser 360 000 $. C'en est un domaine, cela. On demande aux gens qui
administrent les théâtres de surveiller la direction artistique de
façon plus précise, enfin de couper les coûts de
fonctionnement dans les décors, les costumes, etc. Cependant, il demeure
que quand on est rendu à un point de coupure... Prenons un exemple.
Disons que le Parlementaire est un théâtre. On peut demander aux
serveuses de ne pas être payées pour servir, on peut demander aux
cuisiniers de ne pas être payés pour cuisiner. Cependant, on ne
peut pas aller jusqu'à demander aux fournisseurs d'amener le steak pour
rien. Dans les théâtres, ils sont rendus à cette
période-là et c'est très difficile d'aller ailleurs qu'au
gouvernement.
M. Paradis: Vous avez commencé à aller un peu dans
le secteur privé, à les inciter à...
M. Blais: Beaucoup. Je peux vous donner beaucoup d'exemples, mais
je ne voudrais pas retarder la commission.
Le Président (M. Gagnon): Article 601, 602, 603.
M. Paradis: Article 603.
Le Président (M. Gagnon): Article 603. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à Publications Decormag Inc.,
Montréal, à titre d'aide financière pour couvrir le
paiement des intérêts sur un prêt, en vertu du programme
intitulé Fonds d'initiatives culturelles. Montant de l'engagement 30 500
$."
Est-ce qu'on pourrait avoir la date d'incorporation de la compagnie? Le
nom des administrateurs et principaux actionnaires?
M. Blais: Je regrette. Faute de documentation, on le demandera au
ministère.
Le Président (M. Gagnon): 604 ou est-ce que...
M. Paradis: 604 et 605, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Vous l'avez retrouvé.
M. Paradis: II s'agit de contrats négociés à
partir du répertoire. "604. Contrat de services pour la
préparation des plans et devis de mécanique et
d'électricité et la surveillance des travaux de restauration des
moulins à farine et à scie à l'île des Moulins,
comté de Terrebonne, en vue des les aménager en
bibliothèque publique et de reconstruction du pont d'accès
à l'île. Fournisseur: Patrick Ryan & Associés,
ingénieurs-conseils, Mont-Laurier, comté de Labelle. Montant de
l'engagement: 38 000 $."
Dans le cas de 605: "Contrat de services pour la préparation des
plans et devis de structure et la surveillance des travaux de restauration des
moulins à farine et à scie de l'île des Moulins,
comté de Terrebonne, en vue de les aménager en
bibliothèque publique et de reconstruction du pont d'accès
à l'île. Fournisseur: Brissette et Aimaro,
ingénieurs-conseils, Joliette. Montant de l'engagement: 38 000 $."
Dans chacun des cas, le député de Terrebonne, s'il pouvait
s'exprimer librement, nous mentionnerait certainement qu'il apprécie
énormément la contribution fédérale qui est de 60%.
Ces gens ont été choisis, j'imagine, par un comité de
sélection?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Contrats négociés, répertoire.
M. Bérubé: Rosalie n'a fourni qu'un seul
fournisseur en bas de 50 000 $.
M. Paradis: On a finalement deux
montants de 38 000 $. Cela semble être pour le même effet.
On a un contrat de services pour la préparation de plans et devis de
mécanique et d'électricité; non excusez, je retire ma
question, l'autre c'est pour la structure et la surveillance. C'est au
même montant mais...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Le président du Conseil du trésor
dit que dans le cas d'un contrat en bas de 50 000 $, il y a seulement un nom
qui vient du répertoire. Je pensais que c'était jusqu'à 15
000 $ et, ensuite, de 15 000 $ à...
M. Blais: Cela dépend des fichiers. Il y a certains
fichiers où c'est 50 000 $ et d'autres fichiers à 15 000 $,
dépendant de la nature des services. Dans les secteurs de génie,
en particulier, c'est 50 000 $.
M. Middlemiss: En partant, ce n'est pas...
M. Bérubé: Auriez-vous objection à ce que M.
Morneau réponde?
M. Blais: Vous pouvez répondre tous les trois. Moi, j'aime
cela.
M. Middlemiss: Cela me surprend parce que ce n'est même pas
quelqu'un de la région. Dans le cas de M. Ryan, je suis convaincu qu'il
ne vient pas de la région de Terrebonne. Il vient de la région de
Mont-Laurier.
La façon de procéder au fichier, dont on nous a
parlé la semaine dernière ou il y deux ou trois semaines, c'est
qu'il y avait la région; ensuite, pour une grande région, on
pouvait sortir cinq noms. Je me pose la question à savoir comment il se
fait qu'on a seulement un nom.
M. Blais: Au niveau régional, c'est une sélection
au niveau régional. Au niveau régional, pour les
ingénieurs, c'est 50 000 $. On demande un seul nom de soumissionnaire
quand c'est en bas de 50 000 $. C'est ce qui est arrivé. C'est M. Ryan
qui en est sorti vainqueur.
Affaires intergouvernementales
Le Président (M. Gagnon): Affaires intergouvernementales,
200, 300.
M. Paradis: 300.
Le Président (M. Gagnon): 300. M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention au programme spécial de
développement de l'Agence de coopération culturelle et technique
(ACCT), Paris, représentant la contribution du Québec à ce
programme, pour l'année financière 1981-1982. Montant de
l'engagement: 25 000 $." La participation du Québec représente
quel pourcentage du budget total?
M. Blais: C'est une question que vous avez posée le mois
dernier, si je me souviens. C'est au prorata de la population des pays
francophones qu'on vous avait répondu, pour autant que je me
souvienne.
M. Paradis: Je vais vous le dire, sauf si ma mémoire me
fait faux bond... C'est la première fois que j'obtiens cette
réponse.
M. Blais: Je regarde plus attentivement, M. le
député de Brome-Missisquoi. (17 h 30)
Le barème n'est pas inclus dans les notes que l'on a ici. Je
croirais que le barème que j'ai noté était la
réponse qui avait été donnée le mois passé,
mais on va le demander au ministère, dans ce cas précis, et
lorsque cela fera trois ans que je vous répondrai, je m'en
souviendrai.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Engagement 301. Excusez-moi M. le Président,
j'ai été absent pendant quelques minutes et j'ai vu que vous avez
déjà passé les Affaires culturelles. J'espère que
le ministre n'a pas accepté trop de déboursés dans le
domaine culturel au détriment du pain dans mon comté, vous
connaissez bien ma théorie là-dessus.
Je vais poser une question sur l'engagement 301. Il s'agit d'un contrat
de services pour agir à titre de coopérant dans le cadre du
projet des centres pédagogiques régionaux au Maroc, pour la
période du 18 août 1981 au 31 août 1982. Fournisseur choisi:
M. Jean-Guy Dubois, de Longueuil, pour 80 000 $.
J'aimerais savoir d'abord qu'est-ce que ce monsieur fait pour le
bénéfice du Québec au Maroc. Et 80 000 $ pour une
année, qu'est-ce que cela comprend?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Blais: Un instant, on vous dit cela, ça ne sera pas
long.
M. Jean-Guy Lafleur, sa rémunération est basée sur
une convention allant de 1979 à 1982. Pour l'année 1981-1982, il
y a 28 000 $ de salaire. Pour 1982-1983, 19 000 $. On est rendu à 47 000
$, il manque 33 000 $. Il manque un peu... la contribution
fédérale de 123% vous l'avez remarquée,
j'espère.
M. Polak: On parlera du fédéral après. M.
Blais: Je parlais de M. Lafleur.
M. Polak: Je parle de M. Jean-Guy Dubois, moi.
M. Blais: Je m'excuse, on le cherche, mais on ne le trouve pas;
on n'est pas sorti du bois encore, un instant.
M. Polak: ...
M. Blais: J'ai trouvé. C'est un coopérant, bien
sûr, M. Dubois, Jean-Guy, du 18 du 8e mois de 1981 au 31 du 8e mois de
1982. Montant de l'engagement: 80 000 $. Je n'ai pas la ventilation en
détail; si vous voulez avoir la ventilation en détail, je peux la
demander au ministère.
M. Polak: J'aimerais savoir le salaire pour la période
d'un an. Ensuite, l'allocation de dépenses ou peut-être de
représentation, je ne sais pas. Également, qu'est-ce que cela
veut dire, "le cadre du projet des centres pédagogiques"? Est-ce qu'il a
enseigné quelque chose aux gens du Maroc ou est-ce qu'il apprend quelque
chose au Maroc pour enseigner plus tard au Québec?
M. Blais: II s'agit d'un échange qui a été
commencé en septembre 1975 entre le Maroc et le Québec, et
d'autoriser la venue de Marocains. De la même façon des
Québécois se rendent au Maroc pour connaître un peu la
culture, le pain et le beurre là-bas.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 302.
M. Paradis: 301.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 301, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Choisi par...
M. Bérubé: M. le Président, je dois
souligner l'importance d'un tel programme dans la mesure où je
perçois la venue au Québec du député de Sainte-Anne
qui, comme on le sait tous, est Hollandais d'origine, comme étant un
enrichissement important pour notre collectivité. Il m'apparaît
qu'effectivement ces échanges internationaux où on permet
à des résidents de divers pays de se familiariser avec des
cultures différentes font en sorte que notre propre
société s'enrichit. Je dois dire que nous nous enrichissons de la
présence du député de Saint-Anne, et nous sommes
extrêmement heureux d'ailleurs de donner notre appui à cet
échange avec le Maroc commencé en 1975 sous une administration
libérale.
M. Paradis: II faut d'ailleurs souligner...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, vu que le ministre vient de
donner un commentaire que je n'avais même pas demandé, je voudrais
seulement répondre rapidement que je suis tout à fait pour un tel
programme, mais je me pose la question si, dans l'année 1981-1982, c'est
encore une priorité. Ne faut-il pas penser à abolir cela ou
à réduire cela substantiellement justement pour remplir des trous
beaucoup plus gros ailleurs et beaucoup plus nécessaires à
combler sur le plan national québécois, chez nous, sur notre
territoire. En tout cas, c'est une question de priorité. Vous pourrez
peut-être la considérer à votre prochain budget.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 302.
M. Paradis: Engagement 301.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 301, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: C'est choisi par un bureau de sélection.
Pourrait-on avoir le nom des membres du jury?
M. Blais: Je ne sais pas si on a cela ici. Un instant! Le jury
fut constitué de M. Mohamed Akkar... Vous ne les notez pas?
M. Paradis: ...
M. Blais: Ah bon! ... Mohamed Lahrache, pour le besoin de la
personne qu'il est - il est chef de la formation de la division des cadres du
secondaire, MEM, Maroc, membre de l'Assemblée nationale du Maroc
probablement, non, du ministère de l'Éducation du Maroc - M.
Paul-André Boisclair, coordonnateur du projet MAIQ, M. Jean-Jacques
Lafleur, directeur du projet du Maroc, MAIQ, M. Léonce Pelletier, expert
en sciences de l'éducation et membre du groupe de soutien du projet
CPR-Maroc. J'ai oublié de donner le titre de M. Mohamed Akkar; il est
directeur de la formation des cadres et membre de l'Éducation nationale
du Maroc.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 400.
M. Paradis: C'est l'engagement 302, après l'engagement
301.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 302. Est-ce que
j'avais passé l'engagement 302?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 302. Engagement
400.
M. Paradis: Engagement 302, excusez-moi.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 302, M. le
député de Brome-Missiquoi.
M. Paradis: Contrat négocié. "Renouvellement du
contrat de services pour agir à titre de coopérant dans le cadre
du projet du Collège polytechnique universitaire (CPU/Bénin),
pour une période d'un an. Fournisseur: Mme Denise Lebrun. Montant de
l'engagement: 62 630,61 $." Pourquoi, dans le cas de l'engagement 301, qui me
semblait être un engagement de nature similaire, sans être
identique, procède-t-on par concours public et, dans le cas de
l'engagement 302, procède-t-on par contrat négocié?
M. Blais: En fait, c'est un renouvellement de contrat de services
et Mme Denise Lebrun avait déjà une expertise très
valable, vu son contrat antérieur et il était plus facile de
continuer avec cette dame qui rendait de fiers services.
M. Paradis: Quel était le montant de l'engagement pour la
période précédente?
M. Blais: Pour la période antérieure, je cherche,
monsieur. Peu s'en faut que je ne l'aie. Je ne l'ai pas, je demande au
ministère, M. le député de Brome-Missisquoi. Ne
voulez-vous pas les détails? Je les avais.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne. Engagement 400.
M. Polak: II s'agit d'un contrat de services en faveur de Mme
Claire Doran pour faire des missions exploratoires auprès des
associations membres de la Fédération des francophones hors
Québec qui désirent recourir à l'aide du Québec
pour satisfaire des besoins pour une période d'un an. Montant de
l'engagement: 66 935 $.
Cela semble être un peu nébuleux. Je voudrais savoir quel
est le but de ce travail. Deuxièmement, est-ce qu'un rapport est
demandé concernant la concertation de cette dame? Troisièmement,
n'est-on pas arrivé au point où le Québec a plutôt
besoin de l'assistance des francophones hors Québec que l'inverse?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Blais: La Fédération des francophones hors
Québec a d'abord demandé au Québec de faire cette
expertise des explorations. Je vais vous donner plus de détails, si bon
vous semble, à mesure que je vais lire. Les deux parties...
M. Polak: Excusez-moi, M. le Président. Quand vous lisez
comme cela...
M. Blais: Oui.
M. Polak: C'est l'assistant du ministre qui répond
maintenant. Y a-t-il quelque chose que je ne dois pas écouter, quand
vous parlez rapidement ou est-ce que vous cherchez seulement l'essentiel?
M. Blais: Je cherche à répondre, parce que j'ai 33
pages parfois et je ne voudrais pas vous les lire.
M. Polak: Ah bon! d'accord.
M. Blais: Je sais que cela deviendrait pour vous fastidieux,
parce que, moi aussi, à la longue, ma voix deviendrait fatigante.
Cependant, je regarde le plus nécessaire. Les deux parties, soit
Québec et les francophones hors Québec, ont eu des liens. Elles
ont demandé d'avoir une mission exploratrice pour qu'il y ait une aide
entre les deux. Même en période de coupures, nos minorités
sont très importantes à l'extérieur du Québec. Il
était absolument nécessaire que ça se fasse, que le
Québec pourrait fournir, pour satisfaire leurs besoins, une assistance
d'autant plus nécessaire que les ressources dont ces associations
disposent sont fort limitées, surtout depuis la dernière
déclaration que vient de faire le Secrétariat d'État, par
laquelle il donnera par-dessus la tête des associations des
minorités francophones hors Québec et il ira directement aux
individus peut-être pour mieux les atrophier.
M. Polak: Le deuxième...
Le Président (M. Gagnon): Le président du Conseil
du trésor...
M. Polak: ... volet de ma question: Est-ce qu'un rapport est
demandé dans cette subvention? Est-ce que cette dame est obligée
de soumettre un rapport écrit?
M. Blais: II n'est pas indiqué ici que madame doit faire
un rapport. Cependant, la durée de son contrat et de ses contacts sont
en soi un travail. C'est assez rare qu'on demande à quelqu'un de faire
un rapport sur le travail, comme si on demandait à un ingénieur
de produire des plans, on ne lui demande pas de faire un rapport sur les plans
qu'il a produits, ce sont les plans qui sont le rapport en soi; ses
interventions à l'extérieur du Québec sont en soi un
rapport.
Le Président (M. Gagnon): M. le président du
Conseil du trésor, je crois que vous aviez autre chose à
ajouter.
M. Bérubé: Oui, M. le Président, je pense
qu'il y a dans l'intervention du député de Sainte-Anne un
sous-entendu: Le Québec a davantage besoin des francophones hors
Québec que les francophones hors Québec ont besoin du
Québec. Il a certainement raison.
J'en avais placé un plein paquet à votre intention, M. le
Président. Est-ce qu'on peut offrir un Life Saver au
Président?
M. Polak: À l'Opposition également.
M. Bérubé: Oui, à l'Opposition
également, enfin, je veux bien.
M. Polak: Merci, M. le Président,
M. Bérubé: Faites circuler le Life Saver, M. le
Président.
La situation des francophones hors Québec est des plus
difficiles. D'abord, là où ils formaient des communautés
en nombre important, dans le passé, leur nombre a décru, la
population également de ces régions s'est
développée, majoritairement anglophone, par suite du flux
d'immigrants qui a choisi la langue anglaise. Graduellement, ces
minorités - on peut penser aux minorités du Manitoba de l'Alberta
ou de l'Ontario - finissent par disparaître littéralement dans le
bassin anglophone de l'Est du Canada. De fait, il est extrêmement
difficile pour les jeunes enfants qui sortent dans la rue et qui sont
entourés entièrement d'enfants anglophones, de vouloir continuer
à parler leur langue; on sait à quel point le mimétisme
social est important chez l'enfant. Celui-ci n'aime pas se distinguer. On n'a
qu'à voir nos jeunes en jeans pour comprendre à quel point ils
aiment bien ressembler les uns aux autres. Un des problèmes qui se pose
dans ces communautés, c'est que l'enfant qui va dans la rue, ne voulant
pas être associé à quelqu'un qui ne parle pas la même
langue, n'a pas les mêmes habitudes, évidemment a pris comme
habitude d'utiliser l'anglais dans la rue, donc on a beaucoup...
M. Polak: M. le Président, question de règlement.
Vraiment, j'ai posé une question à l'engagement 400...
Le Président (M. Gagnon): Oui, question de
règlement.
M. Polak: ... maintenant on reçoit un cours sur la
francophonie hors Québec.
M. Bérubé: M. le Président...
M. Polak: Je n'ai pas besoin de me faire renseigner, parce que je
connais très bien le problème.
M. Bérubé: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Si j'ai bien compris votre
question, vous avez...
M. Polak: On n'a pas engagé M. Bérubé, on a
engagé Claire Doran.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, si j'ai bien
compris votre question, tantôt, vous aviez demandé s'il y avait un
rapport sur le travail de Mme Doran. Je pense que le président du
Conseil du trésor est en train de vous dire ce que...
Une voix: II a déjà eu le rapport, lui. M.
Bérubé: ... en train de...
Le Président (M. Gagnon): Moi je n'ai pas... je laisse la
parole...
M. Polak: Elle n'est même pas encore partie avec
Québecair.
Le Président (M. Gagnon): Je laisse la parole au
président du Conseil du trésor qui répond à votre
question et je verrai si, à un moment donné, ce n'est pas dans
l'ordre.
M. Bérubé: Donc, M. le Président, en
particulier, le problème de l'éducation des jeunes est
réel. Le deuxième problème, c'est comment retrouver un
certain nombre de moyens culturels, d'organismes culturels, chez eux, qui
fassent en sorte qu'il se développe un sens de communauté
francophone plutôt que de laisser les individus, finalement,
isolés dans une mer anglophone ayant perdu tout ce sens de l'attachement
national. (17 h 45)
Comment peut-on y arriver? On sait que les francophones hors
Québec se sont regroupés en association et, pendant un certain
nombre d'années, ont reçu une certaine aide du Secrétariat
d'État du Canada pour essayer de développer le multiculturalisme
au Canada. Ces politiques sont malheureusement un échec et les
communautés francophones hors Québec auraient voulu, par exemple
dans la dernière réforme constitutionnelle, voir leurs droits
véritablement respectés mais ils ne le sont pas. En d'autres
termes, on n'a pas voulu imposer à l'Ontario l'équivalent de
l'article 133 de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique qui s'applique
au Québec et qui forcerait, par exemple, les provinces anglophones
à administrer la justice...
M. Polak: M. le Président, question de règlement.
Avez-vous encore la même opinion qu'il y a trois minutes, parce que le
cours va pas mal loin?
M. Bérubé: Ah oui. Je m'en viens, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Je trouve que le rapport est
passablement large.
M. Bérubé: Je m'en viens, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): II faudrait.
M. Bérubé: J'en arrive en fait à dire
maintenant en quoi consiste ce travail. Avec ces associations concernées
qui sont maintenant complètement laissées à
elles-mêmes et qui sont présentement à assister à
l'extinction des francophones hors Québec; il s'aqit de planifier la
nature des besoins qui doivent être comblés, les étapes, le
type d'interventions, le nombre des interventions qu'on doit réaliser
dans le milieu. Nous avons à Québec un ministère des
Affaires culturelles mais il n'existe aucun endroit où les francophones
du reste du Canada peuvent s'adresser pour trouver des institutions de
mentalité, de culture et de tradition françaises qui leur
permettraient de continuer leur développement. Alors, n'ayant pas ces
institutions dans leur propre province, le gouvernement fédéral
n'étant pas outillé, n'étant pas plus d'ailleurs
intéressé à développer la culture francophone
qu'à peu près n'importe quelle autre culture, puisque c'est un
"melting pot" à l'anglophone qu'on veut établir au Canada, ils se
retrouvent seuls. Donc, le ministère des Affaires intergouvernementales
doit élaborer un certain nombre de projets.
À titre d'exemple, parmi les projets: des exhibits de libraires
québécois dans les provinces anglophones là où les
francophones pourront découvrir la richesse de la littérature
française au Québec et ne pas complètement se
déraciner de leur base. C'est le cas des bibliothèques, c'est le
cas du disque, c'est le cas de la musique, c'est le cas des arts
d'interprétation. Comment multiplier les échanges de
manière à leur donner encore l'impression qu'ils sont
accrochés à une société francophone? Comme le
gouvernement canadien a depuis longtemps abandonné tout désir de
développer une société française forte au Canada,
il est normal que le ministère des Affaires intergouvernementales prenne
cela en charge, que Mme Doran étudie la question de concert avec ces
organismes et, effectivement, dans le cadre du mandat, elle doit
préparer les rapports qui seront requis.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, je comprends bien le sens du
discours du président du Conseil du trésor mais on est en
période de compressions budgétaires et j'ai de la misère
à m'imaginer qu'il n'y a pas un ministère au Québec, entre
autres le ministère des Affaires intergouvernementales, qui pourrait
disposer d'un fonctionnaire déjà rémunéré
à même nos fonds publics qui pourrait s'occuper de cette
énorme tâche. On engage un contractuel, on procède par
contrat négocié; pourquoi a-t-on procédé par
contrat négocié? N'avait-on pas, au gouvernement du
Québec, quelqu'un qu'on payait déjà et à qui on
aurait pu confier la même mission à l'intérieur des budgets
déjà votés? Pourquoi cette dépense
supplémentaire?
M. Bérubé: Comme il ne s'agit pas d'une
activité permanente, parce qu'il ne faut quand même pas que le
gouvernement du Québec devienne éventuellement le gouvernement
des francophones hors Québec, comme il s'agit donc d'une analyse de
brève durée, on ne veut pas prendre quelqu'un de permanent. Les
gens qui sont permanents au gouvernement ont des fonctions précises. Si
nous détachons un employé permanent du gouvernement pour
l'affecter à ça, il faudra remplacer cet employé permanent
du gouvernement dans la tâche qu'il effectue normalement à
Québec. Par conséquent, on risque d'introduire une personne
additionnelle dans la fonction publique dont on ne pourra pas se
départir à la fin du contrat. C'est donc plus intéressant,
dans un cas comme ça, de faire appel à un contractuel.
M. Paradis: M. le président du Conseil du trésor,
ce que vous me dites, finalement, c'est qu'il n'y a personne, au
ministère des Affaires intergouvernementales ou au ministère des
Affaires culturelles ou à la Régie de la langue française
ou dans nos institutions, qui, pour une période
indéterminée...
M. Bérubé: Un an.
M. Paradis: ... ou une période déterminée
d'un an, peut s'acquitter de cela.
M. Bérubé: Oui, mais si cette personne fait
ça, elle ne pourra pas faire le travail pour lequel elle est
engagée présentement. Il va falloir que j'engage quelqu'un
d'autre pour faire son travail.
M. Paradis: II va falloir avoir un peu de continuité dans
vos déclarations. Vous avez déjà mentionné à
cette commission que les fonctionnaires n'étaient peut-être pas
tous occupés à 100%. On lit beaucoup d'articles de journaux qui
parlent de productivité, de ce temps-ci, de la fonction publique, etc.,
et on parle aussi du moral dans la fonction publique. Pourquoi ne pas leur
donner des défis de ce genre qui
pourraient intéresser des gens déjà en place? Par
exemple, aux conférences fédérales-provinciales au niveau
constitutionnel, le premier ministre, quand il s'y rendait accompagné
d'autres ministres, y allait avec des fonctionnaires. Quand ces
conférences fédérales-provinciales ne siègent pas,
ces gens s'occupent d'autres dossiers.
Ce que vous voulez me dire, c'est que, dans toute la fonction publique
québécoise que vous qualifiez de très importante au niveau
du nombre, il n'y avait pas de Québécois qu'on pouvait
libérer pour faire ça pendant un an. Cela, c'est ma
première question. Deuxièmement, vous me dites que c'est
strictement sur une base temporaire, un an, et qu'après ça on
ferme le projet.
M. Bérubé: Oui, c'est temporaire, ce n'est pas sur
une base permanente.
M. Paradis: Ce n'est pas sur une base permanente. Lorsqu'on
ajoute du personnel par contrat négocié, je me pose de
sérieuses questions. Qu'est-ce qui justifie cela? On n'a personne
capable de faire ce travail parmi nos fonctionnaires?
M. Bérubé: Vous comprenez que, pour faire un
travail spécialisé, il faut des connaissances. La personne en
question est quelqu'un...
M. Paradis: Quelles sont les connaissances de Claire Doran?
M. Blais: Ah! j'avais assez hâte qu'il la pose! On a tout
ça ici, son expérience. C'est une célibataire; donc, elle
a un peu plus de temps que la plupart de nos fonctionnaires. Elle est de
citoyenneté canadienne.
M. Polak: Elle est née en quelle année?
M. Blais: Ici, c'est écrit que madame réserve pour
elle son âge exact, mais elle paraît très jeune,
apparemment. Elle a fait son cours à l'Université McGill; donc,
ça lui donne une bonne bouche à l'extérieur du
Québec. Elle demeure à Regina, Saskatchewan; elle est donc dans
le milieu et la connaissance du milieu est extrêmement importante.
M. Paradis: L'information qu'on nous donne, c'est Saint-David,
comté de Lévis.
M. Blais: Pardon?
M. Paradis: C'est l'information qu'on nous communique dans le
cahier.
M. Polak: Elle est déménagée après
avoir obtenu l'emploi.
M. Blais: Saint-David, comté de Lévis.
Probablement qu'elle a un appartement ou un pied-à-terre
là. Au moment où on a rédigé son contrat, elle
demeurait à Saint-David, comté de Lévis, mais au moment du
curriculum vitae, elle était à Regina, Saskatchewan, S4T 2A7,
téléphone: 306-527-2542 à sa résidence.
M. Polak: Cela, c'est le numéro de téléphone
à Lévis?
M. Blais: Non, c'est en Saskatchewan. M. Polak: Ah! c'est
trop loin.
M. Blais: Elle a été à l'Université
McGill de 1971 à 1975, maîtrise ès arts en
géographie culturelle. C'est une personne prédisposée pour
voyager, pour regarder la chose culturelle. Ensuite, cette dame a
été, de 1979 à 1981, coordonnatrice pour l'Association
culturelle franco-canadienne, Regina, Saskatchewan. Elle avait comme mandat,
à l'époque... Est-ce que ça vous intéresse?
M. Polak: Oui.
M. Blais: À l'époque, elle avait comme mandat
d'assurer la responsabilité des dossiers politiques de l'association en
conseillant l'exécutif, en sensibilisant la population et en coordonnant
les interventions auprès des gouvernements concernés.
M. Bérubé: Si vous nous posez la question,
maintenant: Est-ce qu'il existe, au gouvernement du Québec, quelqu'un de
familiarisé avec la géographie culturelle, ayant une longue
expérience des milieux franco-albertains...
M. Paradis: Question de règlement. Le président du
Conseil du trésor nous parle d'une longue expérience et son
porte-parole nous dit qu'elle est jeune.
M. Blais: D'apparence.
M. Paradis: Je retire ma question.
M. Bérubé: Expert-conseil comme architecte
urbaniste s'occupant du développement urbain, donc une grande
connaissance; également expert-conseil chez Project Management and
Design, à Saint-Jean, Terre-Neuve. À nouveau, notez bien qu'elle
a beaucoup voyagé, elle connaît bien l'ensemble des milieux
canadiens, est très bien impliquée dans le domaine de la
géographie, de l'aménagement du territoire, de l'urbanisme. Agent
de projets à l'Office franco-québécois pour la jeunesse.
Donc, elle a également participé à des échanges
avec la France dans le domaine de l'agriculture, des
pêcheries et des forêts. Nous avons là une personne
exceptionnelle.
Vous me posez la question: Y a-t-il un fonctionnaire, au gouvernement du
Québec, qui réside en Saskatchewan? Il n'y en a pas beaucoup.
Deuxièmement: Qui connaît le milieu albertain et de Terre-Neuve,
qui a vécu dans ces milieux des franco-Canadiens -c'est possible qu'il y
en ait un ou deux au gouvernement - mais qui, de plus, n'a rien à faire?
Là, c'est un peu plus compliqué. Alors, la réponse qu'il
faut donner à votre question c'est non.
M. Paradis: M. le président du Conseil du
trésor...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: ... dans l'exposé que vous avez fait au
début, avant de lire le curriculum vitae de Mme Claire Doran, il
était strictement question de langue. Après avoir lu le CV, il
était question de géographie. Le sens de mon intervention est le
suivant: lorsqu'on donne de tels contrats, c'est de l'argent net qui sort des
coffres alors qu'on pourrait réaliser un travail équivalent ou un
travail qui serait même un peu moindre, mais pour une période un
peu plus longue, parce que la personne qu'on nommerait, qui serait
fonctionnaire, devrait s'acclimater et que peut-être ça nous
coûterait moins cher. C'est ça, le sens de mon intervention, M. le
président du Conseil du trésor. Si la personne n'a pas toute
cette expérience hors Québec parce qu'elle ne connaît pas
toutes ces régions et qu'on lui donne ce contrat pour 18 mois, ça
ne coûtera pas plus cher, parce qu'on est déjà
obligé de la payer déjà. À moins que vous ne me
disiez que tous les fonctionnaires sont à la limite de leur
productivité. J'aimerais avoir cette déclaration; je pourrais la
soumettre à des gens intéressés lors des prochaines
négociations de conventions collectives.
M. Bérubé: Ce qu'il faut répondre à
votre question, c'est bien simple. C'est bien certain que nous avons au
gouvernement, au ministère des Affaires intergouvernementales, des gens
qui ont des connaissances dans les affaires canadiennes; non pas tous, parce
que nous avons des directions, certains s'occupent des affaires
internationales, africaines ou autres. Nous avons également sans doute,
au ministère des Affaires culturelles, des Franco-Canadiens qui ont eu
l'occasion de vivre à l'extérieur du Québec et qui sont
maintenant établis au Québec. Mais le problème, c'est
qu'il faut trouver simultanément quelqu'un qui connaisse le milieu, qui
ait travaillé avec ce milieu, qui connaisse également le
gouvernement, qui ait des connaissances dans le secteur de la
géographie, de la sociologie et qui, en même temps, n'ait rien
à faire au gouvernement, parce que, si cette personne est engagée
au gouvernement et occupe un poste, forcément, si elle s'en va, il faut
que je la remplace.
M. Paradis: Je le répète, ma question est bien
simple: Est-ce que vous avez fait des recherches au sein de votre fonction
publique avant d'autoriser une telle dépense?
Le Président (M. Gagnon): Avant d'entendre la
réponse, je dois suspendre les travaux jusqu'à 20 heures.
M. Polak: Ne peut-on pas juste terminer ce cas?
Le Président (M. Gagnon): Moi, je suis d'accord, pour
autant que ce ne sera pas trop long.
M. Polak: Juste le cas de cette jeune dame.
M. Middlemiss: Nous le pouvons dans la minute qu'il reste avant
18 heures.
M. Paradis: Je pense que mon message est simple, M. le
président du Conseil du trésor. Est-ce que vous avez fait des
recherches? Si vous n'avez pas fait de recherches, je me demande si cette
volonté gouvernementale de compressions, dont on nous parle, existe
vraiment ou si les exemples de contrats négociés, de personnel en
surplus qu'on engage ne démontrent pas qu'il y a encore beaucoup de
laxisme et que peut-être la volonté n'est pas aussi forte qu'on le
prétend publiquement.
M. Blais: On demandera au ministère s'il a fait des
recherches pour choisir madame.
M. Polak: Je voudrais poser juste une petite question au
ministre. Est-ce que le curriculum vitae de cette madame ou mademoiselle
indique que, par son expérience, ayant travaillé dans d'autres
provinces ou institutions anglophones, elle a perdu toute confiance dans
l'avenir du Canada, comme le ministre lui-même qui a eu cette
expérience quand il a travaillé à Ottawa?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: C'est une question d'opinion
personnelle; je pense qu'on ne fera pas de procès d'intention aux
employés du gouvernement. Je pense que c'est une question que le
député de Sainte-Anne devrait demander qu'on efface du journal
des
Débats.
Le Président (M. Gagnon): La commission des engagements
financiers suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise de la séance à 20 h 20)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
À la suspension de nos travaux, nous étions rendus aux
Affaires intergouvernementales, engagement 800.
M. Bérubé: M. le Président, je suis en train
de programmer l'ordinateur pour répondre à l'Opposition.
Des voix: Ah!
M. Paradis: Le député de Terrebonne?
Des voix: Ah!
M. Paradis: Ce n'est pas un ordinateur. C'est un gars
ordinaire.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. le député de Pontiac.
M. Bérubé: Alors, c'était toi qui
répondais.
M. Middlemiss: II me semble qu'avant de suspendre, M. le
Président, je vous avais demandé si on reviendrait à
l'engagement 400.
Le Président (M. Gagnon): Oui, c'est exact. Vous avez
raison. Je reviens à l'engagement 400. Est-ce que je peux faire une
remarque à tout le monde? Dans un effort pour essayer de rattraper non
pas le temps perdu, mais le retard qu'on a, on est parti aujourd'hui au niveau
des Transports, engagement 600, du mois de juillet. Après avoir tout
simplement étudié notre mois aujourd'hui, on n'aura pas
rattrapé le retard. Il faudrait donc se rendre au moins, ce soir,
à Transports, engagement 600, du mois d'août.
M. Polak: À condition que le ministre fasse moins de
discours politiques.
Le Président (M. Gagnon): Je vous encourage à
continuer d'étudier les engagements financiers de la meilleure
façon possible, mais, si on pouvait accélérer les travaux,
cela nous aiderait beaucoup.
M. le député de Terrebonne.
M. Blais: J'aurais une proposition à faire, si
l'Opposition l'acceptait, pour accélérer les travaux.
Plutôt que de nommer les engagements, 200, 300, on passerait d'un
engagement à un autre qu'ils veulent discuter.
M. Paradis: Sans que ce soit un précédent, M. le
Président, pour le mois d'août, on serait prêt à
l'accepter. Au lieu de nommer les engagements, qu'on identifie les engagements
sur lesquels on veut intervenir, pour le mois d'août, sans que cela
constitue un précédent à la commission.
M. Blais: Je remercie l'Opposition de cette grande souplesse.
J'espère que...
Le Président (M. Gagnon): Je vous remercie tous en
espérant que cette souplesse va continuer jusqu'à la fin de la
soirée.
Une voix: Jusqu'au mois de septembre.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac, engagement 400?
M. Middlemiss: M. le Président, on a fait état des
qualifications énormes de Claire Doran, etc. Est-ce qu'il serait
possible de savoir quelles étaient les qualifications exigées
pour ce travail? C'est à l'engagement 400, on y revient. Au moment de
l'offre d'emploi, quelles étaient les qualifications exigées des
candidats?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Les exigences pour l'engagement 400?
M. Middlemiss: Oui, les qualifications.
M. Blais: Les qualifications normales pour répondre au
service demandé. D'abord, il y a des critères de base qu'on vous
a expliqués durant à peu près une demi-heure avant
l'arrêt.
M. Middlemiss: Non. Excusez-moi, M. le Président. On ne
nous a pas expliqué cela. On nous a fait état des qualifications
énormes, mais on ne nous a même pas donné les
qualifications minimales exigées des candidats.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: D'après ce qu'on a discuté avant,
j'aimerais reprendre certains critères. Premièrement, quelqu'un
qui connaît la francophonie hors Québec; c'est important.
Deuxièmement, il faut aussi quelqu'un qui a
une crédibilité devant tous les groupes minoritaires hors
Québec et quelqu'un qui a les compétences pour faire des rapports
devant ces gens-là et compiler ces rapports pour le Québec et
pour eux.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Est-ce que c'est possible d'avoir la grille qu'on
a utilisée pour...
M. Blais: II n'y a pas de grille. C'est un contrat
négocié. Il n'y avait pas de grille directement.
M. Middlemiss: Mais c'est un contrat négocié. Je
suis convaincu, lorsqu'on cherche quelqu'un pour remplir un poste, qu'il y a
certainement des qualifications minimales qu'on exige. Quelles étaient
ces qualifications? C'est tout.
M. Blais: Si vous voulez des détails
supplémentaires, nous allons demander au ministère quelle
était la grille de base pour le choix de Mme Claire Doran à
l'engagement 400, Affaires intergouvernementales.
M. Paradis: En l'absence d'une grille de base, les qualifications
de base exigées. Il n'y a peut-être pas de grille.
Le Président (M. Gagnon): Qualifications minimales
exigées. Est-ce que c'est cela?
M. Paradis: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Gagnon): Aux engagements 800 et 801,
est-ce qu'il y a des questions?
M. Paradis: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Oui. M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: La même question pour les engagements 800 et
801. Dans le premier cas, c'est une "subvention additionnelle au Collège
Marie-de-France de Montréal pour porter à 1 484 012,80 $ la
subvention totale de fonctionnement afin de tenir compte des taux d'indexation
pour l'année scolaire 1980-1981." Dans l'autre cas, il s'agit du
Collège Stanislas de Montréal pour porter à 2 048 242,40 $
la subvention totale pour les mêmes fins.
Est-ce qu'on pourrait savoir pourquoi on retrouve ces engagements
financiers aux Affaires intergouvernementales plutôt qu'au
ministère de l'Éducation?
M. Bérubé: II s'agit d'un accord entre la France et
le Québec. La France maintient des lycées outre-mer dans
plusieurs pays du monde en vertu d'ententes internationales. Il y en a en
Grèce, en Égypte et au Québec. Ces deux lycées
français qui sont maintenus au Québec dans le cadre de ces
ententes sont le Collège Stanislas et le Collège
Marie-de-France.
Affaires municipales
Le Président (M. Gagnon): Suivant l'entente qu'on a prise,
est-ce que vous pourriez m'indiquer à quel engagement aux Affaires
municipales...
Une voix: 301.
M. Paradis: "Contrats négociés...".
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, engagement 301.
M. Paradis: "Renouvellement du contrat de services pour assurer
la conception, la réalisation, l'évaluation et l'encadrement
professionnel et administratif d'activités de liaison et de concertation
dans le cadre de la mise en place des municipalités régionales de
comté, pour une période de 250 jours. Fournisseur: École
nationale d'administration publique. Montant de l'engagement: 79 340 $."
Il s'agit d'un renouvellement de contrat, d'après les
informations qu'on a ici. De quand date le début des travaux?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Je cherche. En vertu du CT no 126858, du 10 juin
1980.
M. Paradis: Du 10 juin 1980? Est-ce qu'on pourrait obtenir des
précisions sur le mandat ou la copie du contrat?
M. Blais: Oui, je peux vous lire le texte qui n'est pas
très long, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Cela va.
M. Blais: "Le Conseil du trésor autorise le
ministère du Conseil exécutif à retenir les services de
l'ÉNAP afin qu'elle assure, avec le concours d'agents
spécialisés, la liaison et l'aide-conseil entre les 19
comités régionaux et le groupe chargé de la consultation
pour la mise en place des municipalités régionales de
comté. Plus spécifiquement, les agents de liaison doivent
vérifier la qualité et l'efficacité de la démarche
des comités de consultation ainsi que des mécanismes de
consultation. Ils assurent ainsi en partie l'échange d'informations
entre le groupe et le comité à toutes les étapes du
processus
de consultation."
M. Paradis: Est-ce qu'il y a eu un rapport d'étape de
produit déjà?
M. Blais: Je cherche. Il n'y a pas de rapport d'étape en
fait. C'est un comité de consultation entre les groupes pour la mise en
place...
M. Paradis: Est-ce qu'il y a eu des rapports de fournis?
M. Blais: Non, il ne semblerait pas, et le mandat ne semble pas
justifier la production d'un rapport selon moi.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut poser la question au
ministère?
M. Blais: On peut poser la question au ministère. Selon
moi, non; selon le ministère, peut-être que oui.
M. Paradis: D'accord. Si le ministère a un rapport, est-ce
qu'il pourrait le communiquer à la commission des engagements
financiers? Un ou des rapports...
M. Blais: Cela va de soi.
M. Paradis: ... tous les rapports qui auront été
produits à la suite de cet engagement financier.
M. Blais: Un instant, s'il vous plaît! M. le
Président, est-ce pertinent de demander un rapport qui doit être
produit pour le mois d'août 1981, parce qu'à ce moment-là
il n'y a pas de rapport de produit? Est-ce pertinent, je vous le demande?
M. Paradis: M. le Président, techniquement, le
député de Terrebonne a complètement raison. Pratiquement
parlant, on apprécierait le recevoir.
M. Polak: ...
Le Président (M. Gagnon): J'aime mieux ne pas...
M. Blais: ... souple et je veux savoir si c'est permis.
M. Paradis: C'est permis s'il y a consentement. Vous avez raison
d'invoquer la question, M. le député de Terrebonne, mais s'il y a
consentement, ça serait apprécié.
M. Blais: Je consentirais volontiers si le président n'a
pas d'objection.
Le Président (M. Gagnon): C'est en rapport avec
l'engagement 301 et c'est le ministère qui jugera de la réponse
à donner.
Aux Affaires municipales, est-ce que vous avez...
M. Polak: Oui, à 400.
Le Président (M. Gagnon): Je vais continuer l'un
après l'autre parce qu'il semble que de toute façon vous allez
m'arrêter à chacun des engagements.
M. Paradis: Non...
Le Président (M. Gagnon): Non?
M. Paradis: ... c'est parce que ça adonne comme ça
dans les questions qu'on a préparées.
Le Président (M. Gagnon): Ah bon!
M. Polak: À l'engagement 400, M. le Président, il
s'agit d'un contrat négocié. Nous sommes aux Affaires municipales
et avant que je pose ma question je me demande si on a maintenant un
demi-expert aux Affaires culturelles. Peut-être que le ministre devrait
continuer à répondre parce que je n'ai pas l'impression que son
remplaçant soit au courant... En tout cas...
M. Blais: M. le Président, j'aimerais bien que les gens
posent leurs questions et je jugerai moi-même si je suis capable de
répondre ou pas.
M. Polak: M. le Président, est-ce que je peux avoir
l'assurance que le ministre ne va pas nous laisser la prochaine fois? On aime
tout de même ses réponses et les débats qu'elles
provoquent.
M. Champagne: Ah! vous l'aimez, votre ministre!
M. Polak: Je ne sais pas si le ministre se prépare
à partir d'ici.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, pour accélérer les travaux, allez donc à
votre question. (20 h 30)
M. Polak: II s'agit, M. le Président, de contrats
négociés de services pour l'acquisition de dossiers sur
l'évaluation de l'industrie lourde en vue de l'élargissement du
Manuel d'évaluation foncière du Québec. D'ailleurs, je
dois vous le dire, je n'ai rien compris du contenu du contrat.
Le Président (M. Gagnon): Vous voyez, je ne suis pas le
seul, je vous remercie.
M. Polak: Fournisseurs: Jonquière, 500 000 $, et
Saint-Romuald-d'Etchemin, comté de Lévis, 85 000 $. En termes de
profane, il s'agit de quoi? Deuxièmement,
quelle est la spécialité de la ville de Jonquière
pour faire ce travail? Pourquoi n'importe quelle ville de la province de
Québec ne pourrait-elle pas faire cela?
M. Bérubé: Non, M. le Président.
M. Polak: M. le Président, je constate, avec plaisir, que
le ministre répond.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, vous avez la
parole.
M. Bérubé: Avec plaisir. M. le Président,
à la demande du député de Sainte-Anne, j'interviendrai.
Saint-Romuald-d'Etchemin... Voilà! Essentiellement, l'évaluation
foncière est une des opérations les plus délicates
puisqu'il s'agit d'évaluer la valeur marchande d'une
propriété. Lorsqu'il s'agit d'une résidence personnelle ou
d'un immeuble à logements multiples, il existe un marché. Il est
donc relativement facile d'aller voir dans le registre des transactions au
bureau d'enregistrement, de vérifier la valeur des transactions et
finalement d'en arriver à déterminer une valeur marchande
basée sur le nombre de pièces, le nombre de fenêtres, le
nombre de toilettes et autres, suivant qu'elles sont en marbre ou non, et
d'évaluer la valeur finale de la maison. Cela est la méthode la
plus facile.
Quand il s'agit d'entreprises, d'usines où, finalement, la valeur
de l'usine réside dans un hangar ou un édifice quelconque, on
peut encore arriver à déterminer la valeur marchande mais il est
évident qu'il est déjà moins facile de la
déterminer. Un hangar, par exemple, de 400 pieds de longueur par 1000.
À titre d'exemple, posons l'hypothèse que vous installiez une
usine à Sayabec pour faire des panneaux-meubles. Grâce à
l'initiative du gouvernement du Québec, au dynamisme de la
société d'État REXFOR et à une participation des
Allemands, posons l'hypothèse que, grâce à ce dynamisme
gouvernemental unique, vous arrivez à implanter dans une petite
municipalité de la vallée de la Matapédia une usine de
fabrication de panneaux-meubles. Vous construisez un immense édifice de
400 pieds de largeur par 1000 pieds de longueur. Quelle valeur marchande
a-t-il? Il y a peu de gens au village susceptibles d'acheter. Il y a peu
d'entreprises susceptibles d'acheter également. Comment
détermine-t-on la valeur marchande?
M. Polak: C'est caractéristique du gouvernement
péquiste.
M. Bérubé: Au contraire. Le problème
cependant se situe dans la façon de calculer la valeur marchande. Cela
peut être la valeur de remplacement, cela peut être la valeur de
construction. Il y a toutes sortes d'indices. Par exemple, ces édifices
peuvent prendre de la valeur suivant que la demande est grande ou non. À
titre d'exemple, la cote de popularité du chef du Parti libéral
s'effondre très rapidement. Pourquoi? Parce qu'il n'y a pas de demande
pour les libéraux. Forcément, il y a un lien direct entre la cote
ou la valeur et la demande. Si M. Ryan est très peu populaire, c'est
qu'effectivement les libéraux sont fort peu en demande au Québec.
À l'exception, évidemment...
M. Polak: ...
Le Président (M. Gagnon): II faut finir le plus rapidement
possible.
M. Bérubé: Non, j'essaie d'illustrer avec des
images qui vont permettre au député de Sainte-Anne de comprendre.
Donc, il faut en arriver à déterminer une façon
d'évaluer la valeur de ces entreprises. Saint-Romuald, comme vous le
savez, contient dans ses limites municipales une raffinerie, Ultramar. Elle a
donc dû en arriver à évaluer la valeur des actifs de cette
entreprise de pétrochimie. Elle a donc fait des enquêtes, elle a
vérifié ailleurs, aux États-Unis, elle a essayé
d'examiner comment on pourrait évaluer une usine comme celle
d'Ultramar.
La ville de Jonquière dispose d'une très grande
aluminerie. Donc, industrie de production métallique lourde. Alors, elle
a donc, également, pour arriver à taxer cette entreprise,
dû fournir une évaluation. Une évaluation sur laquelle
l'entreprise s'est mise d'accord, puisqu'à un moment donné on a
accepté de payer les taxes sur cette base. Donc, c'est une
évaluation raisonnable qui fait l'affaire de la municipalité et
de l'entreprise. L'expertise de ces deux municipalités est donc, dans ce
secteur de l'évaluation de l'industrie lourde, tant métallurgique
que pétrochimique. Il est donc très intéressant en
préparant des manuels pour l'évaluation - et c'est ce que le
gouvernement fait - d'aller acheter l'expertise de ces municipalités que
peu de citoyens au Québec possèdent.
M. Polak: Question additionnelle, M. le Président. Est-ce
que le ministre pourrait me dire, dans le cas de Jonquière et de
Saint-Romuald-d'Etchemin, leur évaluation étant faite, si elle a
été acceptée par les industries ou si elle a
été acceptée après un jugement de la cour
après appel?
M. Bérubé: Je ne sais pas.
M. Polak: J'ai entendu dire qu'à Jonquière cela n'a
pas du tout été accepté. Il y a une grande bataille.
M. Bérubé: Deux municipalités,
Jonquière et Saint-Romuald, ont voulu mettre
fin à des contestations et tergiversations continues. Elles se
sont dotées de puissants moyens et ont entrepris la construction de
dossiers d'envergure. Les données recueillies couvrent les domaines de
l'aluminerie, des pâtes et papiers, de la pétrochimie. Ces
données sont d'intérêt général et pourraient
éviter des frais à d'autres municipalités ayant des biens
de cette nature.
En d'autres termes, pour valider leur argumentation devant le tribunal,
le BREF, le Bureau de recherche en évaluation foncière, elles ont
dû étoffer énormément leurs renseignements. C'est ce
qui fait que leur expertise pourrait être utile à d'autres
municipalités, mais, comme elles ont encouru des frais importants pour
acquérir cette expertise, il est quand même normal que le
gouvernement, qui veut la mettre à la disposition d'autres
municipalités, en partage les frais.
M. Paradis: Dans le cas de chacune des municipalités, par
qui a été établie la valeur de ladite documentation?
M. Bérubé: Par la municipalité.
M. Paradis: Si on vous avait dit 1 000 000 $, vous auriez
payé 1 000 000 $. Dans le cas de Jonquière, si Jonquière
avait dit 1 000 000 $, vous auriez payé 1 000 000 $. Vous n'avez pas
fait évaluer, avant de contracter l'engagement financier, la valeur de
ces dossiers. Pour en revenir à la question d'offre et de demande.
M. Bérubé: Le coût de l'expertise à la
ville de Jonquière a été de 2 000 000 $ alors qu'à
Saint-Romuald il a été de 300 000 $ et l'entente est de 600 000 $
dans le cas de Jonquière; nous payons le tiers environ.
M. Paradis: Le coût de l'entente est de 600 000 $?
M. Bérubé: Oui. Le Conseil du trésor a
coupé à 500 000 $. Dans sa magnanimité, le Conseil du
trésor a estimé qu'on devait payer 25% dans le cas de
Jonquière et 25% à peu près à Saint-Romuald. En
fait, le Conseil du trésor a réduit de 33% à 25%. Les
villes ont accepté.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Sur l'article 400. Tout le monde sait très bien
que ce n'est pas la ville qui fait l'évaluation. Une ville agit par un
bureau d'experts engagés à l'extérieur ou peut-être
quelqu'un dans le service. Est-ce vrai que la ville de Jonquière a
déterminé sa propre évaluation dans le cas de son
industrie lourde ou si elle s'est servie d'un bureau d'experts de
l'extérieur? Dans ce cas, pourquoi n'a-t-on pas engagé ce bureau
d'experts pour faire ces travaux?
M. Bérubé: La ville de Jonquière a dû
effectivement, pour faciliter sa défense en cas de contestation et pour
mettre fin à des contestations de son rôle d'évaluation qui
avait été préparé suivant les normes de
l'évaluation, étoffer son argumentation. C'est pour cela que
c'est la ville elle-même qui a poursuivi ses recherches.
Le Président (M. Gagnon): À quel engagement
maintenant?
M. Paradis: 602 à 605 inclusivement. Le
Président (M. Gagnon): 602 à 605.
M. Paradis: II s'agit de subventions à diverses
municipalités où on nous indique, dans chacun des cas... Il
s'agit de montants énormes. C'est 23 000 000 $ dans 602, 2 000 000 $
dans 603, 11 000 000 $ dans 604 et 88 000 000 $ dans le cas de 605. On nous
indique que la liste des municipalités à qui ces subventions ont
été payées est disponible sur demande. Nous en faisons
donc la demande.
M. Bérubé: Ce sont des subventions
normées.
M. Paradis: On en fait quand même la demande. Il y a une
indication que la liste est disponible sur demande. Cela ne doit pas être
tellement complexe. C'est la première question.
La deuxième question, dans le cas de 602 et 605, on nous indique
que ces subventions de compensation qui tiennent lieu de taxes, finalement, ont
été payées pour l'année 1981. Pouvez-vous nous
indiquer pour quelle année les subventions des engagements 603 et 604
ont été payées?
Le Président (M. Gagnon): Pour quelle année?
L'imposition. À l'ordre! À quel engagement maintenant?
M. Paradis: Engagement 623.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 623.
M. Polak: Minute là. Vous sortez mon 606?
Le Président (M. Gagnon): Engagement 606. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Engagements 606, 607 et 608. Je vois qu'il s'agit de
subventions à des corporations de trois comtés différents,
des
montants au-delà de 100 000 $ chacun. Pour un programme d'aide
à l'implantation des rôles d'évaluation, PAIRE. Pourquoi se
sont-ils servis de trois ou quatre corporations de comtés
différents, s'il s'agit d'un système plutôt uniforme
d'implantation du rôle d'évaluation?
M. Bérubé: Si je comprends bien la question du
député de Sainte-Anne, il s'interroge sur le pourquoi des
subventions gouvernementales aux municipalités pour les aider à
élaborer leur rôle d'évaluation. C'est bien cela?
M. Polak: Non. Ils disent, ici, programme d'aide à
l'implantation du rôle d'évaluation, PAIRE; c'est apparemment le
programme. Qu'est-ce que cela veut dire? Qu'est-ce qu'ils font?
M. Bérubé: Je vais vous expliquer cela, cela va me
faire d'ailleurs plaisir.
M. Polak: En quelques mots.
M. Bérubé: En quelques mots. Quelques, cela veut
dire combien?
M. Polak: Vous connaissant, je dirais pas plus de 25.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: L'évaluation des édifices
pose le problème de sa mise à jour continue, pose
également le problème de son établissement sur une base
comparable d'une municipalité à l'autre. Lorsque le gouvernement
offre des subventions sur la base de la richesse relative d'une
municipalité, pour la péréquation, par exemple, il est
important de pouvoir savoir si une municipalité est effectivement plus
riche ou plus pauvre qu'une autre. Mais, si son rôle d'évaluation
est gonflé par rapport au rôle d'évaluation de l'autre
municipalité, on pourra conclure que la deuxième
municipalité est pauvre, alors qu'elle ne l'est pas. Son rôle est
tout simplement erroné. La valeur des propriétés, la
valeur marchande que les citoyens pourraient obtenir pour leur
propriété est mal évaluée. Il est donc important,
pour établir une certaine justice distributive au Québec, de
faire en sorte que le rôle d'évaluation soit le plus comparable
possible d'une municipalité à l'autre.
Le programme PAIRE a donc comme objectif d'aider les
municipalités à implanter le plus rapidement possible un
rôle d'évaluation scientifique. Autrefois - le conseil de
comté, mais dans plusieurs cas les municipalités - souvent on
établissait un peu sur la gueule ces rôles d'évaluation, en
ce sens qu'on allait discuter avec le secrétaire de la
municipalité en disant: Écoutez, ma maison ne vaut certainement
pas 40 000 $, elle en vaut 5295 $ au plus. Il y avait toujours une discussion
un peu malsaine de la valeur des propriétés, de telle sorte que
tous n'étaient pas taxés équitablement.
Alors, le but de l'établissement d'un rôle
d'évaluation scientifique, c'est de s'assurer que tous les citoyens et
toutes les municipalités sont comparés sur la même base.
Donc, c'est un programme d'incitation, pour faire en sorte que les
municipalités, le plus rapidement possible, aient un rôle
scientifique. Ce programme d'incitation se traduit par des subventions. C'est
un peu plus de 25 mots.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait demander au ministère
des Affaires municipales de nous communiquer le contenu du programme? On
vérifiera si le ministre a bien compris. (20 h 45)
Le Président (M. Gagnon): Si je comprends bien, la
question allait jusqu'à 617 parce que, finalement, c'est le même
genre de subvention. Où en est-on rendu?
Affaires sociales M. Paradis: Affaires sociales, 400.
Le Président (M. Gagnon): Affaires sociales, 400.
Là, c'est plaisant. M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Polak: Je parlerais des Transports encore.
M. Paradis: "Subventions pour fins d'achat d'ameublement et
d'équipement aux organismes suivants: Corporation d'hébergement
du Québec: 871 199 $; Centre d'accueil Champagnat: 183 000 $; Centre
d'accueil N.A. Labrie: 146 000 î; CRSSS 06 C: 150 000 $. Le montant total
de l'engagement est de 1 351 900 $." Est-ce que cet ameublement ou
équipement a été acheté à la suite de
soumissions publiques?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Je m'excuse. Je n'ai pas compris la question.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a eu des
soumissions publiques pour l'ameublement et l'équipement?
M. Blais: Ce sont les centres eux-mêmes qui devraient aller
en soumissions publiques là-dedans. Est-ce qu'on peut
demander au centre d'hébergement de nous fournir les soumissions
publiques?
M. Bérubé: Non, non. On peut demander au
ministère des Affaires sociales quelle politique il maintient face aux
achats dans ses établissements.
M. Paradis: Dans le cas de ces établissements, dans le cas
de cet engagement financier, est-ce que le ministère a exigé que
ces organismes s'approvisionnent par voie de soumissions publiques?
M. Blais: II y a certainement des règlements
établis, mais, comme vous le dites, on va le demander aux Affaires
sociales.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous m'indiquez le
prochain engagement où vous avez des questions?
M. Polak: J'ai une question additionnelle sur 400.
Le Président (M. Gagnon): D'accord.
M. Polak: Quel est le critère pour se qualifier pour une
telle subvention? J'en vois quatre. Est-ce que cela veut dire que tous les
autres centres d'accueil de la province peuvent demander une telle subvention?
Quels sont les critères qui ont permis à ces quatre de se
qualifier?
M. Blais: C'est entendu que le ministère des Affaires
sociales est dans l'obligation de meubler et d'équiper les nouveaux
centres d'accueil. Donc, ce sont de nouveaux centres d'accueil qui
n'étaient pas encore meublés et ils ont permis la dépense
de 1 351 900 $ pour ce faire.
Le Président (M. Gagnon): Merci. Voulez-vous m'indiquer
maintenant sur quel engagement vous voulez poser des questions?
M. Paradis: 600.
Le Président (M. Gagnon): 600.
M. Paradis: "Contrats négociés. Contrat de services
pour la préparation de plans et devis et la surveillance des travaux de
rénovation de l'édifice situé au 20 045 chemin
Sainte-Marie, Sainte-Anne-de-
Bellevue, comté de Nelligan - un excellent comté -
Fournisseur: Bisson, Hébert et Bertomen. Montant de l'engagement: 27 000
$."
M. Blais: On avait constaté cela, nous aussi.
M. Paradis: Le choix de la firme a été
recommandé, à ce qu'on voit, par le répertoire, soit
Rosalie. Est-ce qu'il y a eu plus d'un nom soumis?
M. Blais: Un seul nom soumis. M. Paradis: Merci. 601.
Le Président (M. Gagnon): 601. M. le député
de Brome-Missisquoi
M. Paradis: "Soumissions sur invitation (répertoire).
Contrat de services pour la réalisation d'une étude portant sur
l'évolution des tendances au Québec en termes de services sociaux
et des services de santé et de l'appréciation de la population
à l'égard de la dispensation de ces services. Fournisseur choisi:
SORECOM Inc., Montréal. Montant de l'engagement: 34 000 $." Est-ce que
ce sondage est fait périodiquement?
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: Est-ce qu'il est fait simplement à une
occasion?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: À quelle date?
M. Bérubé: Je peux vous dire que c'est en
préparation de la politique de négociation avec les
professionnels de la santé qu'il a été fait.
M. Paradis: Oui. Cela, vous pouvez me le dire, mais à
quelle date le sondage a-t-il été effectué?
M. Bérubé: Consistera. Il n'a pas été
effectué. C'est l'engagement pour faire le sondage.
M. Paradis: D'accord. Est-ce qu'on pourrait avoir le
dépôt du contrat?
M. Bérubé: Certainement.
M. Paradis: Communiquer le contenu du contrat à ladite
commission.
M. Bérubé: Je m'excuse. Effectivement, il y en a
d'autres qui ont été faits dans le passé, du même
type. C'était pour vérifier la constance de la perception.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut obtenir la communication du contenu
dudit contrat? On a une note indiquant que la firme SORECOM a été
choisie par un comité de sélection; est-ce qu'on peut avoir le
nom des membres du comité?
M. Blais: Membres du comité: M. Marcel Giner, Mme Louison
Pronovost, M.
Pierre Bouchard, Mme Françoise Tarte. Cela me surprend que
Prosper Boulanger ne soit pas membre.
Agriculture, Pêcheries et Alimentation
Le Président (M. Gagnon): Maintenant Agriculture,
Pêcheries et Alimentation.
M. Polak: J'en ai un là, 400.
Le Président (M. Gagnon): 400 en Agriculture?
M. Polak: 400, Agriculture.
Le Président (M. Gagnon): 400, Agriculture. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'une subvention de l'Association
coopérative laitière du Saguenay-Lac-Saint-Jean à titre
d'aide financière pour permettre de réaliser les investissements
pour la fabrication de deux nouveaux produits en Amérique du Nord, au
montant de 409 000 $.
Pourriez-vous me dire de quels deux nouveaux produits il s'agit? Est-ce
que c'est une fabrication de l'imagination de l'Association coopérative
du Saguenay-Lac-Saint-Jean ou est-ce qu'il s'agit vraiment de deux nouveaux
produits? Je ne veux pas faire allusion ici à la fête nationale du
comité du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
M. Bérubé: Qui était essentiellement
contrôlée par des libéraux, semble-t-il.
M. Polak: Ah oui!
M. Bérubé: Alors, si vous ne voulez pas faire
allusion à vos collègues libéraux qui ont fait un "flop"
de la fête de la Saint-Jean-Baptiste au Saguenay-Lac-Saint-Jean, nous
acceptons que vous n'en faisiez pas état.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Est-ce qu'on peut en revenir à l'engagement 400?
M. Blais: Juste en dessous, M. le député de
Sainte-Anne, il y a une note explicative...
M. Bérubé: II ne l'a pas lui!
M. Polak: M. le Président, c'est bon d'avoir un nouveau
visage.
M. Blais: Je m'excuse humblement, c'est la première fois
et je pensais qu'on avait la même feuille bleue.
M. Bérubé: Non, on limite l'information qu'on donne
à l'Opposition...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordrel
M. Blais: Je vais tout de même vous lire de quoi il s'agit
avec grand plaisir, M. le député de Sainte-Anne. Cette
coopérative veut fabriquer et promouvoir deux nouveaux produits en
Amérique du Nord, soit du beurre réduit en calories contenant
moins de matières grasses, etc., à un prix concurrentiel à
celui de la margarine, et de la nourriture pour veaux - le deuxième -
à base de lait...
M. Polak: Nourriture pour?
M. Blais: Nourriture pour veaux, à base de lait, ce qui
aura comme conséquence de diminuer les surplus de lait destinés
à l'exportation parce vous vous savez qu'on a un gros surplus de
lait.
M. Polak: Maintenant, question additionnelle. Est-ce qu'une des
conditions pour accorder cette subvention était de soumettre un rapport
sur le résultat de ces deux nouveaux produits? Le beurre réduit
en calories, je pense que ma femme en achète
régulièrement, en tout cas, peut-être que c'est un tout
nouveau produit. Il me reste à voir le rapport sur leurs recherches.
Le Président (M. Gagnon): On attend toujours la
réponse.
M. Blais: C'est normal d'attendre la réponse, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Ne perdez pas de temps à
parler, cherchez.
M. Blais: Je cherche. Je cherche avec mes yeux et je parle avec
ma bouche, M. le Président; alors je peux faire les deux en même
temps.
M. Bérubé: Non, le seul moment où il a des
difficultés c'est quand il marche et qu'il mâche de la gomme.
M. Blais: Je ne vois pas qu'ils ont un rapport à faire,
mais je présume que le produit est sur le marché, vous dites que
votre dame en achète.
M. Polak: Cela ne vient pas du tout du Lac-Saint-Jean. C'est un
produit connu depuis des années.
M. Bérubé: Du beurre à faible contenu en
calories.
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: C'est justement, il s'agit de
remplacer la margarine.
M. Polak: Voici ce que j'aimerais avoir tout de même la
prochaine fois comme renseignement à l'article 400 du ministère
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. D'ailleurs, on
pourrait suggérer au ministre de se servir de ce produit-là, s'il
veut maigrir un peu. Est-ce qu'il y a un suivi à cela? Tout de
même un demi-million de dollars, j'aimerais savoir s'il s'agit d'un
produit sérieux?
M. Bérubé: C'est un suivi en ce sens que tous les
projets de recherche subventionnés par le gouvernement font toujours
l'objet d'un rapport de manière que le Contrôleur des finances
puisse vérifier si les recherches ont effectivement été
faites et ont atteint l'objectif.
M. Paradis: Avant l'octroi de cette subvention, une étude
de marché a-t-elle été réalisée?
M. Bérubé: Je dois vous avouer une chose; il s'agit
de deux nouveaux produits. Ford, le grand-père, avait un mot
célèbre concernant les études de marché. Il disait
toujours: Si, avant d'inventer mon automobile, j'avais fait une étude de
marché, j'aurais conclu qu'il n'y avait pas de marché, parce
qu'il y avait suffisamment de chevaux à l'époque pour le
transport.
M. Paradis: Je n'ai rien contre M. Ford, le grand-père,
mais les techniques d'analyse de marché ont évolué.
Aujourd'hui, les compagnies tentent d'analyser le marché avant d'y
introduire un nouveau produit. J'ai l'intuition que, dans le cas de la
concurrence beurre-margarine sur les marchés, on a dû faire une
étude pour s'assurer que la mise au point de ce nouveau produit
trouverait une clientèle intéressée dans la
population.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Je pourrais dire que je suis persuadé qu'il y a
des études de faites, parce que c'est un projet où nos...
M. Paradis: Mon intuition...
M. Blais: ... 409 000 $ ne sont que 13,6% du coût et le
MEER, soit dit en passant, fournit 26% à son tour après
l'étude du dossier. Il doit donc y avoir des études de
faites.
M. Paradis: On parle du coût total des investissements de 3
000 000 $.
M. Blais: 1 200 000 $.
M. Paradis: 3 000 000 $.
M. Blais: 1 200 000 $, je crois. 3 155 000 $, excusez-moi.
M. Paradis: 3 155 000 $. Est-ce qu'il s'agit de construction ou
d'équipement?
M. Blais: J'ai quelques détails qui pourraient
peut-être vous intéresser. Voilà, la franchise, 27 000 $,
pour le beurre; pour le veau, 200 000 $; immobilisations, pour le beurre, 1 873
000 $ et, pour le veau, je ne sais pas pourquoi, un peu moins, 893 000 $. Il y
a aussi le financement, emprunts à long terme, 2 450 000 $; subvention
du MEER, 180 000 $, subvention du MAPA, 409 000 $.
M. Paradis: D'accord. Est-ce que la situation financière
de la coopérative, au moment où elle s'est lancée dans ce
projet, était rassurante ou inquiétante?
M. Blais: Si les deux gouvernements et plusieurs
ministères ont aidé, cela doit certainement être
très rassurant. Je regarde.
M. Bérubé: Tout dépend si vous êtes
optimiste ou pessimiste.
M. Paradis: Non, mais est-ce que le bilan financier de
l'entreprise...
M. Blais: On dit ici que l'analyse financière
démontre, compte tenu de l'ampleur des immobilisations et de l'aide
réduite du MEER, qu'il serait difficile à l'association de
concrétiser ces deux projets si elle n'obtenait pas une subvention du
gouvernement du Québec, c'est-à-dire que les 409 000 $
étaient strictement nécessaires à la réalisation du
projet.
M. Paradis: Mise à part la réalisation de ce
projet, est-ce qu'on a fait affaires avec une entreprise qui montrait une
certaine santé financière?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Le député de Terrebonne cherche toujours.
Ne me demandez pas d'être plus vite que ceux qui m'ont
précédé.
Le Président (M. Gagnon): Demandez donc le bilan tout
simplement.
M. Blais: Nous allons demander au ministère s'il y a une
étude...
M. Paradis: Je pourrais peut-être profiter de la suggestion
du président. Est-ce qu'on pourrait obtenir le bilan de l'association
coopérative? C'est distribué à l'assemblée des
membres, ce ne sont pas des
bilans secrets.
Le Président (M. Gagnon): D'accord?
M. Blais: Oui, c'est public; on l'a.
Une voix: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): D'accord.
M. Blais: On ne le demande pas ou est-ce qu'on le demande quand
même?
M. Paradis: On le demande.
M. Blais: Ah bon! cela nous en fera deux copies.
Le Président (M. Gagnon): Nous serions rendus à
quel engagement maintenant?
Communautés culturelles et Immigration
M. Paradis: Engagement 400, Communautés culturelles et
Immigration. "Subvention au Fonds Jean-Paul 1er, Montréal,
représentant la contribution du Québec en faveur des victimes de
la guerre civile qui sévit au Liban depuis 1974. Montant de
l'engagement: 50 000 $." Est-ce qu'on pourrait avoir des détails? Qui
participe à ce fonds? Quelle est la nature des activités du
fonds? (21 heures)
M. Blais: ... par le pro-nonce apostolique, mais dans le cadre
des pays sinistrés et dans l'aide que le Québec apporte
très souvent à d'autres pays quand ils sont dans des situations
difficiles.
M. Bérubé: J'espère que vous n'avez pas de
doute quant à la légitimité du prononce apostolique au
Liban.
M. Paradis: Je désirais strictement recevoir de
l'information.
Le Président (M. Gagnon): Alors, vous avez d'autres
questions?
Communications
M. Polak: Communications engagement, 100.
Le Président (M. Gagnon):
Communications, engagement 100, M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'un contrat négocié "pour la
location - achat et l'entretien d'un logiciel IDMS de base, pour une
période de 60 mois. Fournisseur: Cullinane Canada Ltée. Montant
de l'engagement: 222 504 $." Je voudrais savoir pourquoi il s'agit d'un contrat
négocié. Parce qu'ici, c'est la première fois que je vois
le nom de Cullinane Canada Ltée. Je suis certain que le ministre veut
répondre, parce que c'est vraiment son domaine. Pourquoi n'a-t-on pas
procédé par soumissions publiques ou demandé à
d'autres compagnies de soumettre sur un tel contrat? J'imagine qu'il s'agit
d'un ordinateur, en quelque sorte.
M. Blais: C'est ça. C'est un contrat...
M. Polak: Pourquoi pas Storage Technology, qu'on voit tout le
temps, ou IBM?
M. Bérubé: II s'agissait d'un contrat de location
et il est converti en location à charte. Alors, il faut forcément
faire affaire avec celle de qui nous louions antérieurement le
logiciel.
M. Paradis: Conseil exécutif, 600. Conseil
exécutif
Le Président (M. Gagnon): Conseil exécutif, 600, le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention au Bonheur d'Occasion Enr...
M. Bérubé: Vous ne pouvez pas être contre
ça, j'espère.
M. Paradis: ... Montréal, dans le cadre du programme de
stimulation de l'économie et de soutien de l'emploi, six emplois
permaments. Montant de l'engagement: 28 250 $. Combinaison d'un restaurant de
25 places et d'un commerce au détail de produits naturels." Est-ce qu'il
s'agit d'établissements déjà en place ou s'il s'agit d'une
nouvelle firme au Québec, Bonheur d'Occasion Enr.?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne. Vous avez demandé d'accélérer les...
M. Blais: Oh, monsieur! Si vous saviez comme je voudrais que
ça aille vite. Description, nouvelle entreprise d'alimentation
naturelle; c'est une nouvelle entreprise.
M. Paradis: Cela va, engagement 602.
Le Président (M. Gagnon): 602, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à MacDonald et Fils Ltée,
Montréal, dans le cadre du programme de stimulation de l'économie
et de soutien de l'emploi, cinq emplois permanents. Montant de l'engagement: 25
000 $. Nature du projet: Relocalisation et achat d'équipement de
fabrication." Est-ce qu'il s'agit de la fameuse firme, propriété
de
Ronald MacDonald?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Non, c'est Maurice. Non, non, le nom du directeur,
c'est Maurice MacDonald, ce n'est pas le clown.
M. Paradis: Ce n'est pas la firme... M. Blais: Ce n'est pas
Ronald.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 606.
M. Polak: Non, moi avant ça, 604.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, engagement 604. "Subvention
à Controtec Inc., Laval, dans le cadre du programme de stimulation de
l'économie et de soutien de l'emploi, 49 emplois permanents." Il s'agit
d'un engagement de 200 000 $. "Nature du projet: Développement et
production de deux produits: l'analyseur de spectre (phase II) et le scantec
(phase III)." Quand on parle de soutien de l'emploi, est-ce que cela veut dire
maintien des emplois existants ou création de nouveaux emplois, ou une
combinaison des deux? On parle de 49 emplois permanents. Est-ce que ça
veut dire des emplois qui existaient ou de nouveaux emplois?
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Terrebonne.
M. Blais: Dans ce cas-ci, ce sont de nouveaux emplois.
M. Polak: Nouveaux... M. Blais: Oui, monsieur.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 607.
M. Bérubé: 606.
M. Polak: Excusez-moi, M. le Président.
M. Blais: Le nombre d'emplois créés.
M. Polak: L'adjoint du ministre lit encore.
M. Blais: Le nombre d'emplois créés, 49.
M. Polak: Créés?
Le Président (M. Gagnon): Engagement 606. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à Abattoir Saint-Alexandre
Ltée, Saint-Alexandre, comté de Kamouraska-Témiscouata,
dans le cadre du programme de stimulation de l'économie et de soutien de
l'emploi (3 emplois permanents). Montant de l'engagement: 70 000 $. Nature du
projet: acquisition de l'entreprise par les employés en vue de
diversifier la production."
Est-ce que cet abattoir a déjà
bénéficié de subventions du ministère de
l'Agriculture au cours des cinq dernières années?
M. Bérubé: Je crois que oui. Ce n'est pas
indiqué. De mémoire, j'essaie de me souvenir. Il faut le
demander.
M. Paradis: Combien, au cours des cinq dernières
années?
M. Blais: S'ils étaient ouverts il y a cinq ans.
M. Paradis: Oui, ils l'étaient. M. Blais: Vous le
saviez?
Le Président (M. Gagnon): On se rend à quel
engagement?
M. Paradis: Engagement 616.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 616. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: J'aurais aimé m'arrêter à
l'engagement 614 et vous demander le pointage de la partie Canadiens-Nordiques,
vu qu'on parlait des Vêtements Nordiques Inc., mais passons
immédiatement à 616. "Subvention à Chantiers populaires de
Québec Inc., Québec, dans le cadre du programme de stimulation de
l'économie et de soutien de l'emploi (5 emplois permanents et 16 emplois
saisonniers). Montant de l'engagement: 41 127 $. Nature du projet: mise sur
pied d'une entreprise sans but lucratif afin d'aider des individus, des
coopératives ou d'autres organismes sans but lucratif à
rénover ou construire des logements pour une classe de gens peu
privilégiés". Peut-on avoir la date d'incorporation de cet
organisme?
M. Bérubé: Ça va me faire plaisir de vous la
donner.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut avoir le nom des
administrateurs?
Le Président (M. Gagnon): 616.
M. Bérubé: Les voulez-vous tous ou
seulement quelques-uns?
M. Paradis: Tous, au complet.
M. Bérubé: II faudrait alors le demander au
ministère.
Le Président (M. Gagnon): 606, la question
précédente. À 616, c'est le nom des administrateurs et la
date de l'incorporation? C'est ça?
M. Bérubé: Je trouverai un jour. Une voix:
Nous les avons.
M. Bérubé: Vous voulez que je vous donne
ça?
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: Jean-Charles Paradis, André
Latulipe, Pierre Proulx, Georges Jeanneau, Gaston Rhainds, René Delisle
et Pierre Matte.
Le Président (M. Gagnon): La date de l'incorporation.
M. Bérubé: On ne l'a pas. C'est un OSBL.
M. Paradis: C'est quoi? M. Bérubé: Un
OSBL.
M. Paradis: En français, qu'est ce que ça veut
dire?
M. Bérubé: C'est un organisme sans but
lucratif.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: M. le Président, on vient de passer le
Conseil exécutif des subventions pour les PME. De ce temps-ci, on entend
dire que toutes les PME sont en train de fermer leurs portes et ainsi de suite.
Je me pose la question, que j'adresse au président du Conseil du
trésor: Est-ce qu'on a fait une analyse afin de connaître le taux
de succès de toutes ces entreprises qui sont subventionnées?
Est-ce qu'on a fait une analyse pour savoir lesquelles ont réussi?
M. Bérubé: Oui. En première année, le
taux de succès pour l'expérience acquise est de 80%. Si on
prenait cela cependant à plus long terme, c'est-à-dire deux ou
trois ans, depuis que le programme existe, le taux de succès tombe
à 50%, ce qui est absolument remarquable, car on sait qu'actuellement,
dans l'économie, il n'y a plus une entreprise, je ne me souviens plus de
la moyenne, mais c'est 1 sur 5 ou quelque chose comme ça, qui
réussit. C'est donc une très belle performance effectivement.
M. Middlemiss: Vous voulez dire qu'après deux ans on a
perdu 50% des entreprises?
M. Bérubé: 50% réussissent.
M. Middlemiss: On parle de réussite d'un taux de 50%, il y
a donc 50% de faillites.
M. Bérubé: C'est normal.
M. Polak: Le régime péquiste.
M. Bérubé: Le taux de succès et de
pérennité - 20%, il me semble que c'est ça -des
entreprises nouvelles créées en Amérique du Nord est de
20%. Vous en avez 4 sur 5 qui font faillite.
M. Paradis: En Amérique du Nord. M.
Bérubé: Oui, ce sont des chiffres...
M. Paradis: II ne faut pas mélanger, parce que si...
Le Président (M. Gagnon): On va laisser la parole au
ministre et vous pourrez avoir la parole après.
M. Paradis: J'aimerais préciser mais, au niveau des taux
de prise de possession et de faillites des compagnies, les chiffres que vous
citez, 20%, m'apparaissent, sauf erreur, être les chiffres du
Québec, où on a un taux de loin supérieur à nos
voisins.
M. Bérubé: Oui. Si vous parlez du nombre total de
faillites, moi, ce n'est pas de cela que je vous parle. Je vous dis que,
lorsqu'une entreprise démarre, la probabilité qu'elle
réussisse est d'à peu près 20%, tandis que, dans ces
projets, on a obtenu, à ce jour, 50%. Donc, pour l'instant, c'est
très bon.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac et, par la suite, je vous reconnaîtrai, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Middlemiss: En acceptant de subventionner des entreprises de
ce genre, quelles sont les normes qu'on utilise? Est-ce qu'on fait une analyse
de la situation financière? Avec toutes les demandes qu'on voit ici,
est-ce qu'il y a un pourcentage de refus?
M. Bérubé: Oui. Dans un programme comme
celui-là, où les normes sont
relativement ouvertes, où les analyses se font en région
par un comité de fonctionnaires de la CARR et de l'OPDQ, comme il s'agit
d'un programme aux normes assez ouvertes... Le but de ce programme, je peux
vous l'expliquer. C'est un programme expérimental qui répond aux
besoins suivants. Il arrive souvent que des gens avec des idées, mais
sans capital, veulent se lancer en affaires. Ils vont à leur banque et
la banque dit: Écoutez, vous n'avez pas de garantie personnelle, vous
n'avez rien, on ne peut pas vous prêter. Ils disent: On va aller voir au
gouvernement si on ne pourrait pas avoir une subvention. Ils vont voir le MEER
ou la SDI et ils demandent une subvention. On répond: Écoutez,
vous n'avez aucune capacité d'emprunt bancaire, vous n'avez aucune
crédibilité financière, on ne peut pas vous donner une
subvention, c'est contre les programmes existants. La personne tourne en rond
et n'arrive pas à démarrer.
Alors, on s'est dit: Pour essayer de briser ce cercle vicieux, on va
avoir un programme avec le moins de normes contraignantes possible, un
programme de dernier recours. C'est-à-dire qu'une entreprise doit
d'abord aller voir le MEER, la SDI, les banques, elle doit faire toutes les
démarches. Lorsqu'elle a fait toutes ces démarches et que,
quoique le projet soit intéressant, elle n'arrive pas à se
financer, c'est à ce moment-là que le programme
expérimental de création d'emplois peut donner un coup de main.
Je ne vous cache pas que plusieurs entreprises au Québec -c'est ce qui
est intéressant - ont misé assez bien, puisque le taux de
succès est très bon.
Cependant, la seule façon d'éliminer les demandes, parce
que tout le monde voudrait bénéficier d'un tel programme, qui est
idéal, c'est d'avoir un budget limité. À partir de
ça, évidemment, les gens en région ayant peu d'argent sont
obligés de choisir les projets les plus intéressants.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: II y a un débat qui est amorcé
à l'Assemblée nationale où on dit que la compagnie
investit 1000 $, le gouvernement investit 1000 $ et on demanderait au
fédéral d'investir également 1000 $. Est-ce que c'est dans
le même esprit que ce programme a été pensé?
M. Bérubé: Non. Quand vous dites que le
gouvernement fédéral et les travailleurs investissent 1000 $, je
ne peux pas vous dire...
M. Middlemiss: Qu'est-ce que le ministre Landry a
suggéré hier à l'Assemblée nationale?
M. Bérubé: Ce n'est pas encore une position
gouvernementale. Il y a un programme qui a été proposé
lors de la conférence des premiers ministres, programme mis au point par
M. Biron, lequel m'apparaît intéressant, en tout cas. C'est le
problème particulier que nos entreprises vivent à l'heure
actuelle. Comme vous le savez, nous avons un nombre particulièrement
élevé de petites et moyennes entreprises au Québec
M. Paradis: Non.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, vous avez la
parole. S'il vous plaît! La parole est au ministre.
M. Paradis: On a un nombre équivalent à celui des
autres provinces.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le ministre, vous avez la parole.
M. Paradis: Quels sont les chiffres?
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! Vous aurez la parole après.
M. Bérubé: Je vous sortirai les chiffres qui
concernent les petites et moyennes entreprises, ça me fera plaisir de
vous les apporter lors de la prochaine séance. Vous me rappelez de le
demander. Vous aurez la comparaison, il y a une étude faite par l'OPDQ
sur une comparaison entre le nombre de petites et moyennes entreprises au
Québec et l'ensemble du secteur. Ces chiffres sont connus depuis
longtemps et je ne vois pas pourquoi on commencerait à argumenter
là-dessus.
M. Paradis: Cela va, apportez-les.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: II y a donc, au Québec, une
économie qui est davantage axée sur la petite et moyenne
entreprise que, disons, aux États-Unis ou en Ontario, par exemple, et
elles n'ont souvent pas les reins financiers suffisamment solides pour passer
à travers une crise où les taux d'intérêt sont
très élevés. La conséquence, c'est qu'après
une année de crise, elles sont menacées de fermer. Ce sera
très difficile de redémarrer les entreprises parce que, lorsque
quelqu'un a fait faillite, c'est très difficile pour lui de repartir son
entreprise. Même si le projet était viable. (21 h 15)
La proposition du ministre de l'Industrie et du Commerce est de donner
des garanties gouvernementales à ces entreprises pour leur
permettre de continuer à se financer en passant à travers
la crise, en tablant évidemment sur un certain taux d'insuccès,
c'est bien normal. C'est en particulier le sens de l'opération que nous
avons proposée à Ottawa.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: En d'autres mots, vous voulez dire que le
gouvernement est prêt à garantir dans des domaines où il y
a plus de risques. Vous dites que les institutions bancaires ne seraient pas
prêtes à s'embarquer dans...
M. Bérubé: Dans le programme expérimental de
création d'emplois?
M. Middlemiss: Oui. Et vous avez dit que le ministre de
l'Industrie et du Commerce avait un programme qu'il était en train
d'étudier?
M. Bérubé: C'est le ministre...
Le Président (M. Gagnon): Ce sera l'objet d'un autre
débat, si on veut avancer. C'est maintenant devant l'Assemblée
nationale. Posez des questions sur l'engagement financier actuel, l'autre,
c'est un débat qui est actuellement devant l'Assemblée nationale.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Middlemiss: On va nous soumettre l'étude des PME?
M. Bérubé: Je vais essayer de vous sortir les
données que j'avais, c'était tiré d'une étude de
l'OPDQ.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, dans l'engagement que nous
étudions présentement, le ministre peut-il nous informer si la
présentation a été faite par la compagnie ou par
l'entremise d'un intermédiaire? Le ministre devrait savoir qu'il y a des
intermédiaires qui vendent leurs services aux compagnies pour soumettre
des projets dans une forme bel et bien acceptable et qui exigent une grande
somme d'argent des PME pour faire adopter le projet. C'est une pratique
courante connue.
M. Bérubé: C'est vrai surtout des entreprises qui
ont les moyens de se payer des consultants, mais, de la part de très
petites entreprises comme des entreprises communautaires, qui n'ont pas de
moyens de financement, ce n'est généralement pas possible.
M. Paradis: Ne dites pas que ce n'est pas possible...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: ... ces petites entreprises le font
généralement, elles n'ont rien à perdre. Elles le font
à commission, en ce sens qu'elles vont engager un consultant et vont lui
dire: Si vous nous l'obtenez, nous vous donnerons 10%, mais je ne peux pas vous
payer si vous ne l'obtenez pas. Ce n'est pas impossible; je voulais
juste...
M. Bérubé: Oui, très souvent même,
vous allez voir le délégué général du
ministère de l'Industrie et du Commerce aidant les petites entreprises
à bâtir un projet. Comme ce sont presque toujours des projets
communautaires, ça se fait en symbiose avec souvent des professeurs
d'université qui donnent un coup de main.
M. Paradis: Pour les fins du journal des Débats, quand
c'est le délégué du ministère de l'Industrie et du
Commerce, ce n'est pas pour les 10%; c'est que ça se suivait dans le
débat.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, vous avez
quelque chose à ajouter? Peut-on me signaler quel engagement on veut
étudier?
Éducation
M. Polak: Je suis prêt à aller jusqu'à
Éducation, engagement 104.
Le Président (M. Gagnon): À l'Éducation,
engagement 104?
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Je vous ferai remarquer qu'on ne
fait pas un gros saut! M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: À l'engagement 104, il s'agit d'un contrat de
services pour la production de 100 émissions de radio de cinq minutes
chacune du projet "La vie politique des Québécois", à
l'intention des étudiants, pour une somme d'un peu plus de 119 000
$.
Ce qui m'inquiète beaucoup, premièrement, ce sont les
paramètres de ce projet; est-ce que cela a été
décrit? Deuxièmement, qui contrôle le contenu du programme?
Quand on parle de la vie politique des Québécois, je pense que
l'interprétation que le ministre donnerait à ça ne serait
pas la même que celle que je donnerais; pour moi, dans la vie politique
des Québécois, par exemple, un homme comme Trudeau se qualifie,
mais, pour vous, je suis
certain qu'il ne se qualifie pas.
M. Bérubé: En fait, on a commencé par un
premier programme de cinq minutes sur le chef du Parti libéral et tous
les téléviseurs ont explosé!
M. Polak: Est-ce vrai, M. le Président? Parce que, dans
mon comté, on lit les réponses aux engagements financiers, donc
je donne une chance au ministre de retirer ce qu'il vient de dire.
M. Bérubé: II ne s'agit pas des questions du
député de Sainte-Anne!
Le Président (M. Gagnon): Le ministre a entendu votre
question, je pense qu'il va être capable de répondre.
M. Paradis: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je pense que la remarque du président du
Conseil du trésor était...
M. Bérubé: Explosive!
M. Paradis: ... explosive, c'est le moins que l'on puisse dire.
J'espère que ce n'était pas la télévision en
circuit fermé chez Eaton!
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, s'il vous
plaît?
M. Bérubé: M. le Président, c'est donc une
série d'émissions sur la vie politique des
Québécois; il y a une centaine d'émissions radiophoniques.
Elles sont adressées, au niveau de l'éducation des adultes,
à ceux qui s'inscrivent à ce cours qui s'appelle Cours de
politique en secondaire IV et V. C'est donc un cours de formation des adultes.
C'est une centaine d'émissions à la radio.
M. Polak: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: ... le ministre n'a pas répondu à deux
questions que j'ai posées. J'aimerais savoir qui contrôle le
contenu du programme, qui l'écrit?
M. Bérubé: Le Service général des
moyens d'enseignement.
M. Polak: Les paramètres du projet, est-ce que cela
existe? Est-ce qu'on pourrait produire cela? Il y a des directives
là-dedans. De quoi s'agit-il? Le titre "La vie politique des
Québécois", cela pourrait devenir très partisan.
M. Bérubé: Cela vise, en particulier, à
expliquer le fonctionnement élémentaire du système
politique tel qu'il existe au Québec actuellement, que ce soit scolaire,
municipal, provincial, etc.
M. Polak: M. le Président, je demande au ministre s'il
peut m'assurer qu'il n'y a aucune tendance partisane là-dedans. Par
exemple, quand on parle de la vie politique des Québécois, je
commence à m'inquiéter un peu. Quand vous parlez des
institutions, je suis tout à fait d'accord.
M. Bérubé: C'est bien évident que non, M. le
Président. Tout le monde sait à quel point nous avons totalement
dépolitisé l'intervention gouvernementale dans la vie
quotidienne. Cela va évidemment dans la ligne de cette tradition
instaurée par le Parti québécois depuis son
élection.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Dans les circonstances, j'ai une question
supplémentaire. De qui émane cette demande?
M. Bérubé: Du ministère de
l'Éducation.
M. Paradis: De qui au ministère de l'Éducation?
Une voix: Du ministre.
M. Bérubé: C'est ce que je vous disais
tantôt, du Service général des moyens d'enseignement. Comme
vous le savez, il existe un cours qui s'appelle l'Initiation à la vie
politique au cégep, à l'intention de l'éducation des
adultes en secondaire IV et V. Alors, il s'agit d'un moyen pédagogique
à l'intention de ce cours.
M. Paradis: Le ministère de l'Éducation - vos
propos semblent un peu confirmer ma pensée là-dessus - ou
Radio-Québec ne possèdent-ils pas des documents portant sur le
même sujet?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: II ne semble pas.
M. Paradis: Quelles recherches ont été
effectuées pour s'assurer qu'il ne semble pas?
M. Bérubé: On va le demander au
ministère.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que
Radio-Québec...
M. Paradis: Radio-Québec ou le ministère de
l'Éducation possèdent-ils des documents portant sur le même
sujet? Maintenant, est-ce que je pourrais avoir la date d'incorporation des
Productions Louise Grenier Ltée ainsi que le nom des actionnaires et
principaux administrateurs de cette firme?
M. Bérubé: Je suis incapable de vous donner
cela.
Le Président (M. Gagnon): Ah bon! Alors, on le
demande.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Les engagements 200 et 202. Très
brièvement, il s'agit de contrats négociés.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cela comprend
l'engagement 201?
M. Paradis: Je n'ai pas de question à l'engagement
201.
Le Président (M. Gagnon): D'accord.
M. Paradis: II s'agit de contrats négociés, dans le
premier cas, avec l'Université de Montréal et, dans le
deuxième cas, avec la Commission scolaire de Lignery, pour l'engagement,
dans le premier cas, de M. Yves Bertrand et, dans le deuxième cas, de M.
André Revert. Est-ce que le curriculum vitae de ces deux personnes est
disponible?
M. Bérubé: II doit l'être certainement de la
part du ministère.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait nous le communiquer?
M. Bérubé: Quel genre de renseignements
désirez-vous?
M. Paradis: Les renseignements habituellement contenus dans le
curriculum vitae d'une personne qui occupe ces fonctions.
M. Bérubé: Cela me fait plaisir de vous donner cela
tout de suite pour vous permettre d'avoir les renseignements. Alors, il s'agit
de M. Yves Bertrand, 69, Milton, Montréal, de citoyenneté
canadienne. Son dossier scolaire est le suivant: un baccalauréat en
philosophie de l'Université de Montréal, une maîtrise en
arts de l'Université de Montréal en 1968 et un doctorat en
philosophie de l'Université de Montréal en 1981.
M. Paradis: Quelle est, pour les trois dernières
années, l'occupation?
M. Bérubé: Deuxièmement, il est professeur
de philosophie au Collège de Maisonneuve jusqu'en août 1970,
chargé de recherche et d'expérimentation au Collège de
Maisonneuve jusqu'en août 1971, chargé de recherche et
d'expérimentation au Collège de Saint-Jérôme en juin
1973, secrétaire du Conseil d'orientation pour la prospective et
l'innovation au ministère de l'Éducation du Québec, de
juin 1973 à octobre 1975, conseiller en pédagogie à
l'Université de Montréal, d'octobre 1975 jusqu'à
maintenant. Les articles et les livres publiés par le candidat:
L'enseignement des sciences dans Vie pédagogique, Disciplinarité
et interdisciplinarité, Canadian Studies, Les multiples visages de la
théorie générale des systèmes Phi zéro,
printemps 1981, Les options en éducation, Information, décembre
1980, de la collection P. Valois, Les options en éducation,
Québec, par le ministère de l'Éducation du Québec,
La fin de l'enseignement au Colloque international sur la pédagogie
universitaire, There is no Context in Education". C'est à un colloque en
Hollande, à l'Université d'Amsterdam...
M. Polak: Ah! C'est très bien connu. Les péquistes
sont toujours bienvenus là-bas.
M. Bérubé: Oui. Les modèles
éducationnels, à l'Université de Montréal, en 1979;
Les modèles d'enseignement de la théorie à la pratique;
Les modèles en éducation et en pédagogie;
L'interdisciplinarité dans l'enseignement supérieur, et La
planification dynamique. Voilà!
M. Paradis: Qu'est-ce qu'il fait dans ses temps libres, il n'a
pas de loisirs? Habituellement, on a toujours les activités sociales
dans un curriculum vitae.
Le Président (M. Gagnon): Dans le cas de M. André
Revert, je pense que vous aviez la même question.
M. Bérubé: M. le Président, il faudrait
demander le curriculum de M. Revert que je n'ai pas ici.
M. Paradis: Engagement 301, Éducation. Bien rapidement, il
s'agit d'un " contrat pour la réalisation et la production de documents
audio-visuels du projet Contes oraux en anglais (langue seconde). Fournisseur
choisi: S.D.A. Productions Ltée, Montréal. Montant de
l'engagement 58 869 $." Il s'agit, dans les soumissions reçues...
Une voix: De quel engagement s'agit-il?
M. Paradis: 301.
Le Président (M. Gagnon): 301, je m'excuse, oui.
M. Paradis: II s'agit, dans la liste des soumissionnaires, du
plus élevé. C'est choisi par un comité de
sélection. Est-ce qu'on peut avoir le nom des membres du comité
de sélection ainsi que la grille?
M. Bérubé: Je vais vous dire ça. Pas la
grille. Les membres du comité, c'est Monique Désy, Robert Millet
et Bob Moore. La grille, il faudra la demander.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je voudrais savoir, à cet engagement, quelle est
la raison pour laquelle on n'a pas pris le plus bas soumissionnaire?
M. Bérubé: Je vais vous dire ça. Lequel
a-t-on pris?
M. Polak: Je sais que vous êtes stressé, mais
là, tout de même, 58 000 $ au lieu de 49 000 $, 55 000 $ ou 56 000
$. Le gouvernement vit sur le stress, c'est connu.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! La parole est
au ministre.
M. Polak: Vous faites des erreurs, peut-être, on a les
chiffres.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, vous avez la
parole.
M. Blais: Sur le stress, c'est où, ça?
M. Bérubé: Le député de Sainte-Anne
est complètement parti, M. le Président.
M. Polak: Ah! Je suis ici, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Non, mais si vous voulez,
laissez donc la chance au ministre de répondre à votre
question.
M. Blais: Vous êtes ici physiquement, mais on pense que
vous êtes parti mentalement.
M. Bérubé: Les critères, où,
effectivement, la firme Les Productions S.D.A. est bien cotée, sont:
créativité, expérience, capacité de production.
Voilà! c'est un ensemble de critères pondérés, que
vous allez voir sur la grille, qui ont conduit à une meilleure note.
M. Polak: Cela veut dire que même si les soumissions des
trois autres étaient plus basses au point de vue des chiffres, elles
n'ont pas répondu aux autres critères. C'est pour ça qu'on
l'a choisie.
M. Bérubé: Dans l'esprit du comité
d'évaluation, l'évaluation était moins favorable.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, à quel engagement?
M. Paradis: Les membres du conseil d'administration et principaux
actionnaires de S.D.A. Productions Ltée, qui sont-ils?
Le Président (M. Gagnon): Maintenant... M. Paradis:
402.
Le Président (M. Gagnon): ... on va recommencer à
énumérer les engagements à la suite. Je pense que
ça allait plus vite de cette façon-là. 402.
M. Paradis: "Subvention de fonctionnement pour l'année
financière 1981-1982 aux organismes suivants: La Presse étudiante
du Québec, 37 000 $; l'Association nationale des étudiants du
Québec, 48 700 $; le Regroupement des associations étudiantes
universitaires du Québec, 64 300 $. Montant de l'engagement: 150 000 $."
Dans le cas du deuxième groupe mentionné, est-ce que
l'Association nationale des étudiants du Québec a d'autres
sources de financement?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Oui, cotisations auprès des
étudiants.
M. Paradis: Combien ont-ils perçu pour l'année
financière 1981-1982?
M. Bérubé: On n'a pas ça.
(21 h 30)
M. Polak: J'ai une autre question, dans la même rubrique
402. Dans le cas du Regroupement des associations étudiantes
universitaires du Québec, est-ce qu'il s'agit d'associations
étudiantes francophones seulement ou si cela inclut aussi les
associations anglophones?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Le programme est ouvert à tous,
ce sont des subventions du ministère, il n'y a pas de programme pour
cela, ce sont des subventions spéciales.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 403. Engagement 402,
M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: L'Association nationale des étudiants du
Québec, est-ce que le ministre pourrait nous dire si la CEQ finance
cette association?
M. Bérubé: Je pense que vous devriez adresser votre
question à l'ANEQ même.
M. Paradis: Je l'adresse dans le cadre de l'engagement financier
no 402...
M. Bérubé: Pas le gouvernement.
M. Paradis: ... ministère de l'Éducation,
août 1981...
Le Président (M. Gagnon): Je vous ferai remarquer qu'on
n'étudie pas les engagements financiers de la CEQ.
M. Paradis: Le Conseil du trésor a décidé de
verser, non pas la somme de 50 000 $, ni la somme de 40 000 $, mais la somme de
48 700 $ à l'Association nationale des étudiants du
Québec. J'imagine que, lorsque le Conseil du trésor a pris cette
décision, dans toute sa sagesse...
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'on pourrait demander,
M. le député, quelles sont les autres sources de financement?
M. Paradis: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cela est acceptable,
M. le ministre?
Engagement 403, est-ce que vous avez d'autres questions?
M. Paradis: En posant la question des autres sources, je ne veux
pas qu'on oublie ma première question...
M. Bérubé: Si l'association veut bien le
déposer, parce que si elle ne veut pas...
M. Paradis: Ce qui m'inquiète là-dedans, c'est que,
dans le monde étudiant, il y a beaucoup d'associations qui se
créent. Et, lorsque le Conseil du trésor décide, à
la recommandation du ministère de l'Éducation, de verser un
montant aussi important que la somme de 48 700 $ à une association,
j'imagine que le Conseil du trésor doit s'assurer de la
représentativité de cette association.
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: Pardon?
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: Ni le Conseil du trésor, ni le
ministère de l'Éducation ne s'assurent de la
représentativité de l'organisme.
M. Bérubé: Non, ce sont des subventions
spéciales essentiellement discrétionnaires non normées qui
tombent sous la juridiction du ministre. Ce dernier doit évaluer les
associations, les regroupements à qui il veut bien accorder des
subventions pour leur permettre de faire leur travail.
M. Paradis: Quels critères ont servi à
l'évaluation de cette association?
M. Bérubé: Le jugement du ministre.
M. Paradis: Sur quels critères le ministre s'est-il
basé pour exercer son jugement?
M. Bérubé: II faut poser la question au
ministre.
M. Paradis: Je la pose au ministère, au ministre
responsable. Dans le cas de l'Association nationale des étudiants du
Québec, avant de verser une subvention de 48 700 $, quelle information
le ministre possédait-il sur la représentativité de
l'association, sur l'utilisation que l'association se proposait de faire des
sommes consacrées? Est-ce que le ministre a vérifié si
cette association avait d'autres sources de financement? Dans l'affirmative,
qui sont les autres financiers et pour quel montant?
M. Polak: J'aimerais ajouter: Combien de membres paient une
cotisation à une telle association?
Le Président (M. Gagnon): D'accord. Engagements 403, 404,
600, 601, 602, 603, 604, 605, 606, 607...
M. Paradis: Engagements 606 à 613 inclusivement...
Le Président (M. Gagnon): Engagements 606 à 613, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: II s'agit de divers contrats à la suite de
l'utilisation du fichier central et, dans chacun des cas, le fournisseur a
été choisi par un comité de sélection. Est-ce que,
pour chacun des cas, on pourrait obtenir le nom des membres du comité de
sélection?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Je vais regarder cela.
Énergie et Ressources
Le Président (M. Gagnon): Énergie et
Ressources, engagement 100, 101...
M. Paradis: Engagements 100 à 103...
Le Président (M. Gagnon): Engagements 100 à 103, M.
le député de Brome-Missisguoi.
M. Paradis: II s'agit encore une fois du même processus
pour un autre ministère où on a utilisé le
répertoire...
Le Président (M. Gagnon): Engagements 100 à
102.
M. Paradis: Engagements 100 à 102, est-ce qu'on pourrait
également nous communiquer le nom des membres du comité de
sélection?
Le Président (M. Gagnon): Énergie et Ressources,
200, 201? M. le député de Pontiac, 200?
M. Middlemiss: 202.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac à 202.
M. Middlemiss: "Supplément pour porter à 2 700 000
$ le coût de construction d'une section de dix kilomètres de la
route Joutel-Selbaie comté d'Abitibi-Est (tronçon no 1)." Je
pense qu'on pourrait peut-être ajouter aussi l'engagement 203. Est-ce
qu'on pourrait avoir les causes de l'augmentation du supplément?
Le Président (M. Gagnon): 202 et 203 les causes du
supplément.
M. Middlemiss: Pour savoir ça, est-ce qu'on pourrait avoir
les montants qui ont été dépensés au moment des
études géotechniques et de préparation, de
"pre-engineering" dans les deux projets?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Je suis en mesure de vous donner la
réponse. Initialement, nous avions l'intention de construire entre
Joutel et Selbaie - Selbaie étant le site d'une mine située entre
Joutel et la frontière ontarienne une route au coût d'à peu
près 24 000 000 $ qui devait relier la ville et la mine, de
manière à éviter d'avoir à construire une nouvelle
ville à proximité de la mine et d'utiliser les installations
existantes à Joutel. Le coût s'est avéré
extrêmement élevé et nous avons, à ce moment,
cherché des moyens pour réduire ces coûts. Or, il existe
une route dite du quatrième segment volcanique, une route située
au nord et par laquelle il est possible de rejoindre Selbaie. On a donc
essentiellement décomposé la route en deux projets moins
coûteux. Toutefois, étant donné ce changement de plan, on a
fait les relevés à partir de cartes et de photographies
aériennes et effectué le tracé de la route à partir
d'une information essentiellement de bureau et non pas à partir de
relevés sur le terrain, la raison étant qu'il fallait aller
rapidement, puisque la mine voulait entrer en opération le plus vite
possible, c'est-à-dire qu'entre le moment où la compagnie a
décidé d'aller de l'avant avec son projet et le moment où
elle aurait terminé sa construction, il y avait un délai
très court. On voulait être prêt dès l'année
suivante pour pouvoir commencer à circuler. Donc, il fallait aller vite.
Cela explique pourquoi les travaux préliminaires d'évaluation ont
été très sommaires et, lorsque les équipes
d'ingénieurs sont arrivées sur le terrain, à titre
d'exemple, à un endroit en particulier, dans le premier tronçon,
on avait évalué qu'il y avait cinq tourbières à
traverser. Finalement, après vérification sur les sites, il y en
avait au-delà de quinze. On a donc dû modifier le profil de la
route et ceci a entraîné des coûts assez importants. C'est
la même chose dans le cas du tronçon no 2.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Dans les coûts de supplément, est-ce
qu'on a utilisé les prix unitaires de la soumission originale ou si on a
négocié de nouveaux prix unitaires?
M. Bérubé: II faudrait le demander au
ministère.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: II s'agit de routes. Qu'est-ce qui explique que l'on
retrouve ces engagements financiers sous le ministère de
l'Énergie et des Ressources plutôt qu'au ministère des
Transports?
M. Bérubé: Parce qu'il s'agit d'une route
d'accès à un camp minier et que c'est une route, donc, qui a une
vocation essentiellement économique. Dans ces conditions, c'est le
ministère de l'Énergie et des Ressources qui en est
responsable.
M. Polak: À cet article, il y a juste le nom d'un
fournisseur, Roche et Associés Ltée, Sainte-Foy. Mais, là
il s'agit de coûts de travaux de construction et le deuxième
article était la surveillance des travaux. Est-ce que la surveillance,
d'habitude, n'est pas faite par une autre compagnie que celle qui fait la
construction? On parle de coûts de travaux de construction, de
suppléments. Donc, je voudrais savoir qui a exécuté ce
contrat au point de vue des travaux. Ce n'est pas mentionné. Oui,
mais qui a le contrat après, quel entrepreneur?
M. Bérubé: En fait, les honoraires sont
reliés directement au coût des travaux suivant la technique du
pourcentage.
M. Polak: C'est le même entrepreneur qui a continué
de faire le travail?
M. Bérubé: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Dans le cas du bureau
d'ingénieurs-conseils, de quelle façon a-t-il été
choisi originalement?
M. Bérubé: Je pense que je vous suggérerais
de retourner à l'engagement financier antérieur. La
réponse a été donnée à ce
moment-là.
M. Middlemiss: À quel moment? En quelle année?
M. Bérubé: Vous avez des recherchistes. Il faudrait
les garder occupés. Vous nous demandez de commencer à fouiller
dans tous les dossiers, de commencer à retracer les engagements
antérieurs. On est là pour étudier les engagements en
cours, pas les engagements d'il y a deux ans, cinq ans ou dix ans. On n'en
finit pas.
M. Middlemiss: M. le Président... M. Paradis:
Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Lorsque le ministre nous dit qu'on est là pour
étudier l'engagement en cours, je partage son opinion, mais lorsqu'on
parle d'un supplément, il s'agit finalement d'un accessoire au
principal, qui était le contrat initial et, dans plusieurs cas, s'il n'y
a pas de supplément, l'Opposition n'avait pas, à l'époque
où le principal est passé, de questions à poser. A cause
de l'accessoire qui est venu s'ajouter, cela suscite des questions et, pour
pouvoir interroger d'une façon intelligente, cela prend un ensemble.
M. Bérubé: M. le Président, je ne peux pas
partager le point de vue du député de Brome-Missisquoi même
avec toute l'estime que j'ai pour lui. L'engagement financier que nous sommes
à étudier...
M. Paradis: Cela ne convaincra pas ses beaux-parents de voter
pour moi.
M. Bérubé: II n'y a pas grand-chance. L'engagement
financier qui est ici, ce sont des suppléments à des contrats. On
peut poser toutes les questions ayant trait à l'engagement comme tel que
nous avons sous les yeux, mais c'est déjà assez long, M. le
Président, simplement de traiter correctement les engagements que nous
avons sous les yeux. S'il faut également commencer à revenir sur
l'engagement antérieur, je m'y oppose, M. le Président, parce que
cela demande trop de travail et trop de questions.
M. Paradis: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: ... dans les cas où il y a des
suppléments, il faut être conscient de quelque chose. Il y a des
attributions de contrats qui peuvent devenir très suspectes à la
suite de l'attribution d'un supplément. Je vais vous donner des
exemples. Dans ceux dont on parle, à l'engagement 203, - pour vous
donner un exemple, M. le Président - il s'agit d'un supplément
pour porter à 391 000 $ le coût des honoraires pour la
surveillance des travaux de construction de cette section de route. Le
supplément est de 115 000 $. C'est un pourcentage incroyable. Si le
président du Conseil du trésor veut s'assurer qu'il n'y aura pas
de questions de cette nature, - parce qu'il a dû remarquer que, chaque
fois qu'il y avait des suppléments de contrat, on posait des questions -
il pourrait peut-être se préparer d'avance - c'est peut-être
une suggestion -ou demander au député de Terrebonne de l'aider
dans sa préparation, mais cela suscite, ces suppléments...
Une voix: De la culture!
M. Paradis: ... lorsqu'on connaît le domaine des relations
contractuelles, des interrogations légitimes de la part de l'Opposition.
Plusieurs entrepreneurs vous diront qu'il n'y a pas d'argent à faire sur
un contrat, mais l'argent, la profit est dans le supplément. Il y a
certains entrepreneurs qui savent mieux que d'autres comment aller chercher ces
suppléments et, chaque fois qu'il y a des suppléments, vous allez
avoir des questions. On le regrette.
M. Bérubé: Vous pouvez avoir toutes les questions
que vous voudrez sur les suppléments. Je n'ai pas d'objection. C'est
normal.
M. Paradis: Le supplément est l'accessoire du principal
et, comme je l'expliquais tantôt sur le principal, étant
donné qu'il n'y avait pas de supplément, il
n'y avait pas de motif qui suscitait des questions. Pour
accélérer les travaux, on n'en posait pas, mais lorsqu'arrive un
supplément, il faut avoir l'ensemble.
M. Bérubé: Posez toutes les questions que vous
voulez sur le supplément, je vais y répondre. (21 h 45)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! En ce qui concerne la directive qui a été
demandée, vous êtes libre, M. le ministre, de répondre, tel
que le veut notre règlement. En ce qui me concerne, je suis
obligé d'admettre que, compte tenu qu'on parle ici de contrat principal
ou de supplément au contrat principal, ça fait partie de
l'engagement comme information.
M. Bérubé: Cela dépend de l'information, M.
le Président. Si on demande comment il a été choisi,
ça demande une recherche, il faut retourner là. Ce contrat est
venu aux engagements financiers et, à l'époque, les questions qui
pouvaient être soulevées sur le mode de sélection, on a pu
y répondre. À toutes les séances de travail que nous
avons, on nous demande comment on a sélectionné cet entrepreneur.
On regarde, on vérifie, c'est soit un appel de soumissions publiques,
soit Rosalie, soit à partir d'une grille, et on répond à
la question. Ceci détermine le choix d'un entrepreneur et le montant des
contrats.
Je peux comprendre que, lorsqu'il y a un supplément, on demande
pourquoi il y a un supplément, c'est une question tout à fait
légitime. On peut me dire: Pourquoi avez-vous conservé le
même entrepreneur? C'est une question également tout à fait
légitime. Mais si on commence à me demander: Pouvez-vous nous
donner des renseignements sur le premier engagement financier? Là, vous
nous demandez d'aller chercher des renseignements que nous n'avons pas et qui
demandent chaque fois une enquête de la part du secrétaire. Je
regrette, mais l'engagement financier qui portait sur ce contrat est venu
l'année dernière; c'était alors le temps de poser les
questions.
M. Paradis: M. le président du Conseil du trésor,
ce que j'aimerais que vous compreniez, dans la légitimité de la
demande de l'Opposition là-dedans, c'est le fait que, l'année
dernière, quand cela a passé, on n'a probablement pas posé
de question sur le mode d'attribution parce que ça nous est
peut-être apparu, prima facie, comme un mode d'attribution raisonnable,
etc. Mais si on avait su à l'époque qu'on allait avoir dans le
front, trois, quatre ou cinq mois après, un supplément qui
représentait 25% ou 50%, on l'aurait posée, cette question, sur
le mode d'attribution, parce que le supplément est tellement important
et représente souvent une augmentation des profits ou une proportion
assez grande des profits que ça la suscite. On ne peut pas
prévoir cela. Donc, on ne pose pas les questions lorsque ça
apparaît normal prima facie, mais lorsque, prima facie, ça
occasionne un supplément important, on veut avoir l'information sur
l'ensemble du dossier; je pense que c'est complètement légitime
et complètement normal comme demande.
M. Middlemiss: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Une autre demande. Pourrait-on savoir comment on
justifie l'augmentation des honoraires dans les deux cas? Pourquoi? Qu'est-ce
qui a occasionné l'augmentation des honoraires à presque 50% dans
chaque cas?
M. Bérubé: Dans le cas de la route...
M. Middlemiss: Dans les deux cas, ce sont les mêmes
ingénieurs conseil qui ont travaillé sur la même route et,
dans chaque cas, ils ont obtenu presque 50% d'augmentation en honoraires.
M. Bérubé: Je vous ai donné la
réponse tantôt et je recommence.
M. Middlemiss: M. le Président, on nous a dit que les
conditions du terrain étaient différentes.
M. Bérubé: Oui.
M. Middlemiss: Mais est-ce que ça explique l'augmentation
de 50% des honoraires?
M. Bérubé: Non, ça explique tout simplement
que le coût estimé des travaux avait été de beaucoup
inférieur à ce qui s'est avéré sur le terrain,
lorsqu'on a réalisé la route. C'est ça l'explication.
M. Middlemiss: Je vois mal...
M. Bérubé: Vous pouvez poser toutes les questions
que vous voudrez.
M. Middlemiss: Mais le coût des travaux a augmenté
de 620 000 $ dans un cas, tandis que les honoraires ont augmenté de 183
000 $.
M. Bérubé: En janvier 1980, on décide de
relier Joutel à Selbaie par la route qui longe le quatrième
segment volcanique...
Le Président (M. Gagnon): II est 21 h
50. On a un vote qui nous attend et il faut déterminer la date de
la prochaine l'encontre. Je pense qu'on va clore la discussion à ce
moment-ci et on se reprendra, tout en vous faisant remarquer qu'on a pris un
retard d'un quart de mois ou d'un demi-mois ce soir. Comme président,
j'ai le devoir d'essayer qu'on soit à jour dans nos travaux. J'ai
essayé de suggérer des façons de procéder mais,
plus ça va, plus on prend du retard. Je pense que c'est pour tout le
monde. J'ai l'impression qu'autant pour la population que pour les
parlementaires ce serait plus intéressant si on pouvait se mettre
à jour.
M. Paradis: M. le Président, très
brièvement, si vous m'autorisez. Pour accélérer les
travaux, M. le président du Conseil du trésor, lorsqu'il y a des
suppléments, vous pouvez raisonnablement vous attendre dans la
quasi-totalité des cas à des questions de l'Opposition. Je vous
le dis comme tel...
M. Bérubé: Pas de problèmes, mais...
M. Paradis: ... si cela peut vous aider dans la
préparation. On vous avertit.
M. Bérubé: Toutes les questions portant sur les
suppléments, sur celles-là, je pense que je n'ai aucune
justification à ne pas chercher la réponse et, effectivement,
j'ai ici une analyse qui explique les dates, les raisons pour lesquelles il y a
ce supplément et ce qui s'est passé; je peux répondre
à cela.
M. Paradis: Et cela peut aller aussi loin - on va toujours tenter
d'obtenir les réponses pour lesquelles cela a été
attribué à tel ou tel, etc. - parce que cela suscite des
questions dans ce sens-là.
Deuxièmement, si on relit attentivement le procès-verbal
de notre dernière réunion, M. le Président, on
s'était entendu - et je lis le procès-verbal: "11 est convenu que
la prochaine réunion devra avoir lieu le 25 février 1982 à
9 h 30 et qu'on examinera alors, selon les disponibilités du
président du Conseil du trésor, la possibilité d'ajouter
une journée supplémentaire dans la semaine suivante." Je fais
seulement rappeler...
M. Bérubé: La semaine... Oui, mais j'ai une semaine
assez serrée la semaine dernière.
M. Paradis: La semaine dernière? M.
Bérubé: La semaine prochaine.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! En attendant de voir si le ministre peut être disponible la
semaine prochaine, je...
M. Bérubé: Je suis certain que je ne peux pas
être disponible mardi, mercredi ni jeudi.
Le Président (M. Gagnon): Peut-on s'entendre tout de
même sur la prochaine l'encontre en dehors de celle-là si vous
trouvez une disponibilité? Ce serait le jeudi 25 mars, à 9 h 30.
Êtes-vous d'accord là-dessus?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Si le président du Conseil du trésor
avait dans l'intervalle une journée de disponible, même si ce
n'est pas la semaine prochaine...
M. Bérubé: On peut faire un arrangement entre
nous?
M. Paradis: Oui, on peut faire un arrangement entre nous.
Une voix: On est toujours disponible.
M. Polak: Maintenant, M. le Président, pour
accélérer nos travaux, il serait peut-être possible, quand
on a un supplément, d'ajouter seulement un ou deux paragraphes. La
majorité des cas sont très justifiés. On pourrait dire,
par exemple: Carte topographique de l'air. Pas selon vérité
à la terre... Cela s'explique. Cela aiderait beaucoup, parce qu'on
poserait beaucoup moins de questions.
Le Président (M. Gagnon): On est appelé à
l'Assemblée nationale. La commission permanente des engagements
financiers ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 53)